I. ANNÉiî nioi.onriuE, ii. IS'.ifi. « TYPOORATHIE FIRMÏIT-DIDOT RT C'-. — MESNIL (ECRE). L'ANNÉE BIOLOGIQUE COMPTES RENDIS ANMELS DES TRAVAUX DE BIOLOGIE GENERALE PUBLIES SOUS LA DIRECTION HE YVES DELAGE PROFESSEUR A LA SORBONNE Avec la collaboration d'un Comité de Rédacteurs SECRETAIRE DE LA HEDACTlU-\ Docteur es sciences DEUXIEME ANNEE 1896 PARIS LIBRAIRIE C. REINWALD SGIILEICHER FRÈRES, ÉDITEURS 15, RUE DES SAIXTS-l'ÈRES, 15 1898 Tous droits rOscrvés LISTE DES COLLABORATEURS BATAILLON. — Maître de conférences de Zoologie à la Faculté des Sciences de V Université. Dijon. BEAUHEGAIID (D'' Henri). — Docteur es sciences. Assistant au Mu- séum. Paris. BEDOT (D'). — Directeur du Musée d'Histoire naturelle. Genève. BÉRANECK. — Professeur à l'Académie. NeuchateL BERTRAND (Gabriel). — Chef de service à l'Institut Pasteur. Paris. BOURQUELOT. — Membre de V Académie de Médecine. Professeur à l'E- cole de Phat-macie. Paris. BULLOT. — • Docteur en Médecine. Bruxelles. CÂNTACUZÈNE (D-" Jean). — Attaché à l'Institut Pasteur. Paris. CHABRIÉ (D'j. — Chef des travaux chimiques à la faculté des Sciences de l'Université. Paris. CHARRLN (D'' A). — Professeur remplaçant au collèf/e de France. Paris. COUTAGNE (Georges). — Ingénieur au corps des Poudres et Salpêtres. Licencié es sciences naturelles. Lyon. CUÉNOT (L). — Professeur adjoint à la Faculté des Sciences de l'Uni- versité. Nancy. DANTAN. — Préparateur de Zoologie à la Faculté des Sciences de l'Uni- versité. Lille. DAVENPORT (C.-B.) — Instructor in Zoologg. Muséum of Comparative Zoologg, Harvard Collège. Cambridge (États-Unis). DEFRANCE (D'"). — Agrégé es sciences naturelles. Professeur nu Lgcrc Voltaire. Paris. DELAGE (Marcel). — Licencié es sciences. Préparateur à l'Ecole de Pharmacie. Paris. DEMOOR (D-" J.). — Assistant à l'Institut de Phgsiologie. Bruxelles. DENIKER (J.). — nnririrr es sciences, Bibliothécaire du Muséum. Paris. FL()l{lvNTIN (R.). — Préparateur (i la Faculté des sciences de l' Université. Nancy. I ^ 2- 'i Z^ vin LISTE DPIS rOLLAr>ORATEURS. (iOLDSMiïll (M"" M.Miii: . — IJcenciée i-s scimces. Paris. llKCHT(D'j. —Docteur (^s scirMCCS. Chef di's irnvmtx de zoolorpe n In Fncnllé des Sciences de l' Université. Nancy. llENNKCiUY (F.-L.). — Professeur remplanint au collèf/e de Frnnre. Paris. IIÉIIULJAIID (E.). — Docteur es sciences. Chef des travaux de Zoologie à la Sorhonne. Paris. JACCARD (D^Paul). — Professeur agrégé à l'Université. Lausanne. JOYEUX-LAFP'UIE (D' J.). — Professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de V Université. Caen. LABRE (A.). — Docteur es sciences. Conservateur de la Collection Zoolo- gique à la Sorhonne. Paris. LAGUESSE (D""). — Professeur agrégé à la faculté de Médecine de l' Uni- versité. Lille. MALLÈVRE (Alfred). — Professeur de Zootechnie à l'Institut national agronomique. Paris. MANN (G.). — Demonstrator of Phijsiologij ai the Physiological Lahora- torij of the Universitij. Oxford. MARCHAL (P.). — Docteur es sciences. Chef des travaux à la Station entomologique. Paris. MARILLIER (Léon). — Maître de Conférences à l'Ecole des Hautes- Etudes. Paris. MASSART (J.). — Professeur de Botanique à l'Université libre. Bru- xelles. MENDELSSOHN (M.). — Professeur agrégé à l' Université. 'èaini-Pélers- bourg. MÉNÉGAUX. — Docteur es sciences. Agrégé es sciences naturelles. Paris. METCHN1K0FF(D'- Elias). — Chef de service à l'Institut Pasteur. Paris. PERGENS. — Docteur en Médecine, adjoint à l'Institut ophtalmolo- gique du Brabant. Bruxelles. PETTIT (A.). — Docteur es sciences. Paris. PHILIBERT (AxDRÉ). — Licencié es sciences naturelles. Paris. PHISALIX (D''). — Docteur es sciences. Assistant au Muséum. Paris. PRENANT (D'' A.). — Professeur d'histologie à la Faculté de Médecine de l' Université. Nancy. PRUVOT (G.). — Professeur à r Université de Grenoble. Sous-Directeur- chefdes travaux des laboratoires de zoologie pratique et appliquée à la Faculté des sciences de l'Université. Paris. SAINT-REM Y (G.). — Maître de Conférences à la faculté des Sciences de l'Université. Nancy. SIMON (D' Charles). — Professeur à l'École de Médecine. Reims. SZCZAWINSKA (M^'-^ Wanda). — Docteur es sciences. Paris. LISTE DES COLLABORATEURS. ix TEHRE. — J'rrpiiriih'iir II la funiltc dfs Scieinrs ilr 1' [Jnici'rsitr. Dijon. TllOMSOX (J.-Ahtiiuh). — Lecluver on Zoolo(jij in (lie Scliool of Mrdi- cine. Edinl)urgh. De VARRîiNY (Hemu). — Poclcur es sciences. Prrpnraleur an Musénui . Paris. VASCHIDE (N.). — Allachc nu hihnratoire depsijcholoffie phi/siolnipque de Ifi Sarhnnne. Paris. VriLLEMLN (D'' Paul). — Pro/rssnir d'JJisloirr mtlarrtle à la FacuHi' dr Médecine de i UnioecsHi'. Nancy. WAUTHY (Georges). — Préparateur d'einbrijologie à l' Université. Bruxelles. TABLE DES CHAPITRES I. La cellule. a. Structure et constitution chimique de la cellule et de ses parties. h. Physiologie de lu cellule.— a) Sécrétion, excrétion, p) Mouvements protoplas- rniqiies. y) ïactismes et tropisnics. 6) Assimilation, accroissement, t) Réac- tions de la cellule en présence des toxines, des scrums, des venins. c. Division cellulaire directe et indirecte. — a) Rôle de chaque partie de la cellule dans ces phénomènes; leur cause. P) Signification absolue et relative des deux modes de division. H. Les produits sexuels et la fécondation. Cl. Produits sexuels. — a) Origine embryogénique de ces produits, p) Phénomènes de leur maturation : réduction chromatique, modifications cytoplasmiques. y) Structure intime des produits mûrs. b. Fécondation. — a) Fécondation normale, p) Fécondation partielle, pseudoga- mie. y) Polyspermie physiologique (pscudopolyspermie). II. La parthénogenèse. — a) Prédestination, structure, maturation de IViuif par- thénogénétique. p) Conditions déterminantes du développement parthénogénétique. y) Alternance de la parthénogenèse et de l'amphimixie. Parthénogenèse exclusive. IV. La reproduction asexuelle. — a) Par division : schizogonie; aulotomie repro- ductrice, disséminatrice, défensive, p) Par bourgeonnement, y) Par spores. V. L'ontogenèse. — a) Isotropic de l'œuf fécondé, p) Différenciation anatoinique, dif- férenciation histologique et processus généraux, y) Les facteurs de l'ontogenèse; ïactismes et tropismes, excitation fonctionnelle; biomécanique. VI. La tératogénèse. a. Généralités ; lois el causes de la formation des monstres. I). Tératogénèse expérimentale : Soustraction d'une partie du matériel embryogéniciue : a) A l'o'uf entier (ootomie). p) A l'cruf en segmentation ou à l'embryon (blastolomie). Inlluence tératogénique : y) des agents physiques (pression, secousses, tempé- rature, électricité, etc.) ; S) des agents chimiques: s) des agents biologiques, consanguinité, parasites, etc. c. Tératogénèse naturelle. — a) Correction des altérations tératologiques par l'organisme. Régulation, p) Polyspermie tératologique. y) Monstres doubles. Hermaphroditisme tératologique. e) Cas tératologiques remarquables. VII. La régénération. XII TABLE DES CHAPITRES. \ III. La g-reffe. — a) Action du sujet .sur la i>ailie grelTee. (î) Hybrides de grefle. J.\. Le sexe et les caractères sexuels secondaires. X. Le polymorphisme, la métamorphose et l'alternance des générations. XI. Les caractères latents. XII. La corrélation. — a) Corrélation lihysiologique entre les organes en fonction, p) Corrclalion entre les organes dans le développement. XIII. La mort. - L'immortalité. — Le plasma germinatif. XIV. Morphologie et physiologie générales. 1° Morphologie. — a) Symétrie, p) Homologies. y) Polymérisation. Individualité de l'organisme et de ses parties; colonies, ô) Feuillels. 2° Physiologie. a. Nutrition. — a) Osmose, p) Respiration, y) Assimilation et désassimilation. ô) sécrétions interne et externe, excrétion, e) Production de force ou de substances. ^) Pigments. b. Influence des agents divers : a) Mécaniques (contact, pression, mouvement, etc.). p) Physiques (chaleur, lumière, électricité, rayons cathodiques, etc.). Y^ Chimiques et organiques (substances chimiques, diastases, sérums sucs d'organes, venins, toxines); agents infectieux, z) Tactismes et tropis- mes. Z) Phagocytose. XV. L'hérédité. fi. Transmissibililé des caractères de tout ordre. — a) Hérédité du sexe. p) Hérédité des caractères acquis. b. Transmission des caractères. — a) Hérédité dans la re|iroduction asexuelle, dans la parthénogenèse, dans l'amphimixie. p) Hérédité directe et collaté- rale, y) Hérédité dans les unions consanguines, ô) Hérédité dans le croise- ment; caractères des hybrides, s) Hérédité ancestrale ou atavisme. Ç) Té- légonie. t]) Xénie. XVI. La variation. a. Variation en général; ses lois. f>. Ses formes : a) Lente, brusque. P) Adaptative, y) Gerininale. î) Embryon- naire. Y)) De l'adulte. 6) Atavique, régressive, i) Des instincts. c. Ses causes, a.) Spontanée ou de cause interne, irrégulière ou dirigée. Or- thogénèse. P) Parasitisme, y) Substances introduites dans l'organisme, régime ; accoutumance, o) Milieu ; acclimatement. Ç) Mode de reproduclion (croisement). d. Dichogénie. XVII. L'origine des espèces. a. Fixation des diverses sortes de variation. Formation de nouvelles espè- ces. Divergence. Convergence. I). Facteurs : a.) Sélections artilicielle; naturelle (concurrence vilale); germi- nale ; sexuelle; des tendances, etc. p) Ségrégation ; panmixie. c. Mimétisme. d. Phylogénie. XVili. La distribution géographique des êtres. TABLE DKS CHAPITRES. xiii XIX. Système nerveux et fonctions mentales. 1. StRI CTIRK KT lONCTIONS l»E l.\ C.KI.I.U.F. Nl'ItVIUlSf; DIÎS OhCVNIîS NKUViaX KT DES OKfiVNKS nlî.S SENS. 2. PnOCESSLS l'SVCIIIOlKrt. a. Sensations. — a) Lfturs caraclt-res. p) Leur mesiiiT. y) Leurs aberrations (illusions). 5) Leur mode de formation. b. Émotions. — a) Leurs caractères, p) Leur origine, y) Leur expression. c. Actes inlellecliiels. — a) Rfdexes. p) Instinct, y) Intelligence et ses manifes- tations (attention, mémoire, etc.). î;) Psycliogénése. d'Anatomie et de l'hysiologie de Bbr- deuux deaux. Bordeaux. 91.177. Bull. Soc. Anat. Pa- Bulletin de la Société analomique. Paris. 90.062 ris . Bull. Soc. Angers. . Bulletin de la Société d'Études scientifiques d'Angers. Angers. Pr. 554. Bull. Soc. Anth. Bel. Bulletin de la Société d'Antropologie de Bruxelles. Bruxelles. Pi-. 455. Bull. Soc. Anthrop Bulletin de la Société dAnthropologie de Lyon. Lyon. Pr. 450. Lyon — 130..517. Bull. Soc. Anthrop. BuIletinsdelaSociétéd'Anthropologiede Paris. Paris. Pr. 436 Paris —90.047. Bull. Soc. Autun... Bulletin de la Société d'Histoire naturelle d'Autun. Autun. Pr. 566. Bull. Soc. Belge Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et Geol d'Hydrologie. Bruxelles. Pr. 592. Bull. Soc.BelgeMicr. Bulletin de la Société belge de 31icroscopie. Bruxelles. Bull. Soc. Borda Socii'-té de Borda, Dax. Bulletin trimestriel. Dax. Dctx Bull. Soc. Bot. Bulletin de la Société botanique de France. Paris. Pr. 81. France Bull. Soc. Bot. IL. Bulletino délia società botanica italiana. Firenze. Pr. 69. — 130.790. Bull. Soc. Bruxelles. Bulletin de la Société roy. Linnéenne de Bruxelles. Bruxelles. Bull. Soc. Colmar... Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Colmar. Colmar. 593 bis. Bull. Soc. EnL. Bulletin des séances et Bulletin bibliographique de la Société France entomologique de France. Paris. Pr. 171. — 130.594. Bull. Soc. Ent. Ital. Bulletino délia Societa entomologica italiana. Firenze. Bull. Soc. Ent.Suissc: Bulletin de la Société entomologique Suisse (Mtitheilun- gen der Schweizerischen Entomologischen Gesellschaft) ; Schaftiouse. Pr. 180. Bull. Soc. Geol. Bel- Bulletin de la Société géologique de Belgique (contenu dans ge les « Annales » de la même soc.j. Bruxelles. Pr. 35. Bull. Soc. Geol. Fran- Bulletin de la Société géologique de France. Paris. Pr. 134. ce Bidl. Soc. hist. nat. Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse. Tou- Toulouse louse. Bidl. Soc. Jassy Bulletin de la Société des médecins et des naturalistes de .Jassy. Jassy. Pr. 601. - IK 1.195. Bull. Soc. Malac. Bulletin de la Société malacologique de Franc(\ Paris. Pr. France 152. Bull. Soc.Malac. liai. Bulletino délia Societa malacologica italiana. Pise. XXII . LISTE DES PERIODIQUES. Bull. Soc. Med. Paris, lîullotiiis et IMémoires de la Société médicale des Hôpitaux. Paris. 90.064. Bull. Soc. Metz.... Bulletin delà Société d'histoire naturelle de Metz. Metz. Bull. Soc. Moscou.. lUilletin de la Soci(''té inipch'iale des naturalistes de Moscou, Moscou. Pr. 363. Bull. Soc. Myc. Fr. Bulletin de la Société Jljxologique de France. Paris. Bull. Soc. Nancy. . . Bulletin de la Société dos Sciences de Nancy. Paris. Pr. 572. Bull. Soc. Neuchâlel. Bulletin de la Société des sciences naturelles. Neuchâtel. Pr. 292. Bull. Soc. Nîmes... Bulletin de la Société d'étude des Sciences notureiles de Nîmes. Nimes. Pr. 558. — 130.73:?. Bull. Soc. Nord Bulletin de la Société Linnéenne du Nord de la France. France Amiens. Bull. Soc. Normand. Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie. Caen. Pr. 588. Bnll. Soc. Ouest Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France France. Paris-Nantes. Pr. 591. Bull. Soc. Philom . . Bulletin de la Société Philumatiquo de Paris. Paris. Pr. 373. — 90.197. Bull. Soc. Bouen... Bulletin de la Société des amis des sciences naturelles de Rouen. Rouen. Pr. 567. Bull. Soc. Sci. Tou- Bulletin de la Société des Sciences physiques et naturelles de louse Toulouse. Toulouse. Bull. Soc. ]'audoise. Bulletin de la Société Yaudoise des Sciences naturelles. Lau- sanne. Pr. 291. - 91. 192. Bull. Soc. Venelo- Bullettino délia Società 'S^eneto-Trentina di Scienze naturali. Trent Padova. Pr. 295. Bull. Soc. Zool. Bulletin de la Société Zoologique de France. Paris. Pi'. 166. France... — 48,202. Bull. U. S. Muséum. Bulletin of the U. S. National Muséum. Washington. Pr. 265. C.-B. Ges. Anlhrop. Correspondenzblatt der deutschen Gesellschaft fur Anthro- pologie, Ethnologie und Urgeschichte. Mlinchen-Braun- sch-weig. Pr. 438. Cellule La Cellule. Recueil de Cytologie et d'Histologie générale. Lierre-Louvain. Pr. 235. — 91.394. Cenlralbl. Bakter. (1 Centralblatt fiir Bakteriologie und Parasitenkunde (P et i'^ Abth., 2 Abth.)... Abtheilungen). Cassel. Pr. 236. — 91.338. Cenlralbl. Phys Centralblatt fur Phjsiologie. Leipzig-'Wien. Pr. 195. — 91.375. Congr. Zool Congrès International de Zoologie. Pr. 5157 C. R. Ac. Sci Comptes rendus hebdomadaires des Séances de l'Académie des Sciences. Paris. Pr. 389. — 90.167. C. B. Ass. Franc... Comptes rendus de l'Association française pour l'avancement des Sciences. Paris. Pr. 384. — 130.530. C. R. Soc. Biol Comptes rendus hebdomadaires des Séances et Mémoires de la Société de Biologie. Paris. Pr. 208. — 90.061. C. R. Soc. Bordeaux. Extraits des comptes rendus dos Séances de la Société Lin- néenne de Bordeaux. Bordeaux. Pr. 506. C.R.Soc.bot. Bel. . . Comptes rendus des séances delà Société Royale do Bota- nique de Belgique. Bruxelles. Pr. 82. C. R. Soc. Geol. Compte rendu des Séances de la Société géologique do France France. Paris. Pr. 131. LISTK DES PKHIODIQUES. xxiii C. II. Soc. Helvel . . . Compte rendu des travaux de la Société Helvétique des Scien- ces naturelles. (Dans les Archives des Sciences physiques et naturelles). Genève. Pr. 243. C. R. Soc. Philom . Compte rendu sommaire des séances do la Société philoma- tique de Paris. Paris. Pr. 562. Danske Selsk. Skr.. Pet Kongelige Danske Yidenskabernes Selskabs Skril'ter; Na- turvidenskab. og mathem. Afdeling. (Mémoires de l'Aca- démie royale des Sciences et Lettres de Danemark, Copen- hague, Section des Sciences). Kjubenhavn. Pr. 306. Denk. Ak. Wien Denkschril'ten dcr K. .\kademie der Wissenschalten zu Wien. "Wien. Pr. 325. Denk. Ges. Jena, ... Denkschriftendermedecinisch-naturwissenschaftlichenGesell- schaft zu Jena. Jena, Pr. 234 bis. Denk. Schiveiz. Ges. Neue Denkschrilt(Mi der allgemeinen Schweizerischen Gesellschaft fur die gesamten Naturwissenschaften. Zu- rich. Pr. 243. Deutsche bol. Mon... Deutsche botanische Monatsehril't. Arnstadt. Pr. 73. Deutsche ent. Deutsche entomologische Zeitschril't herausgegeben von Zeitschr der deutschen entomologischen Gesellschaft. Berlin. Pr. 173 bis. Deutsche med. Woch. Deutsche medizinische Wochenschrift. Berlin. 90.667. Ech. Soc. Vet Écho des sociétés vétérinaires. Paris. 'J1.62I. Ent. Meddel Entomologiske Meddelelser udgivne af Eiitoinologisk Fore- ning, ved F. Meinert. Kjobenliavn. Pr. 5.003. Ent. Monthly Mag.. Entomologist's Jlonthly Jlagazino. Ent. Nachr Entomologische Nachi-ichten. Eut. News Entomological Ne\\s. Enlomoloyist The Entomologist, an Illustrated Journal of General Entomo- logy. London. Ent. Tids Enlomologisk Tidskrift. Stockholm. Pr. 648. Ent. Zcit. Stetlin. ,. Entomologische Zeitung herausgegeben von dem entomolo- gischen Vereine zu Stettin. Stettin. 130.639. Enjeb. Anat Ergebnisse der Anatomie und Entwickelungsgeschichte Wiesbaden. Pr. 5238. — 110.065. Essex Natural The Essex Xaturalist. being the Journal of the Esse.x Field- Club. Chelmsford. Pr. 261. Flora Flora, .VUgemeine botanische Zeitschrift. Regensbourg- Marburg. Pr. 68. Forh. Selsk. Chris- Forliaudlinger i Videnskabs-Selskabet i Christiania. Chris- lian tiana. Pr. 276. Forschber. Pion Forschungslj(M'iclite aus der Biologischen Station zu Pion. Berlin. Pr. 277. Gaz-, hebd. Med. Bor. Gazette hebdomadaire des Sciences médicales de Bordeaux. deaua; Bordeaux. 91.577. Gaz.hebd.Med. Paris. Gazette heljdomadaire de médecine et de chirurgie (Dir, : Lerreboulet, Achard, etc.). Paris. 90.166. Geol. Mag Geological Magazine (The). London. Pr. 136. Gior. Anal. Fis.. . . Giornaledi Auatomia,FisioIogiaePatoiogiadeglianimali.Pisa. Grev Grevillea, a quarterly Record of Cryptoganiic Botany. London. Pr. 62. Int. J. Anal. Pijsiol. Jlonthly International Journal of Anatomy and Physiology (Titre anglais du Journal international d'anatomie et de physiologie). London, Leipzig, Paris. Pr. 197. — 91.280. XXIV LISTE DES PÉRIODIQUES. Int. J. Mur Tlic Inti'niatiunal Journal of Microscopy and natural Science. London. Pr. 230. hU. M. Anal Intornatiuiiale Monatssclirift fur Anatomie und Physiologie (Titre allemand du ■< Journal international d'Anatomieot de Phj'siologio ..). Leipzig, Paris, London. Pr. 197. — 91.280. liv.Obs/ich. Moskov. Izviéstia imper, obclitchostva lubitelei éstestvoznania, antro- pologhii i etnologhii, sostoïachtchée pri Imp. Moskovskom Universitétié. Moscou. Pr. 375. Jaarb. Ak. Amsler- Jaarboek van de K. Akadeniie van Wetenschappen geves- chim tigt te Amsterdam. Amsterdam. Pi'. 348. J. Ac. Philud Journal of the Academy of Natural Science of Philadelphia. Philadelphia. Pr. 253. Jahvb. Hamburg. Jaln-lnicli dor Ilandjurgischen wissenchaftlichen Anstalten. Ami Hamburg. Pr. 300. Jahrb. nassau. ]'er. Jahrbûcher des nassauischen Vereins f iir Xaturkunde. Wies- baden. Pr. 385. Jahrb. nul Jahrbûcher der naturwissenschaften. Freiburg-i-B. Jahrb. Siebenburg. Jahrbuch des Siebenbiirgischen Karpathen-Vereins. Her- Ver manstadt. Jahrb. iviss. Bol... Jalirbliclier fiir Wissenscliaftliche Botanik, lierausgegeben von Pringsheim. Berlin. Pr. 79. Jahresber. Bôhm. Jahresbericht dor K. Bijhmischen Gesellschaft der Wissen- Ges schafton. Prag. Pr. 396. Jahresber. Forl. T.- Jahresbericht iiljer die Fortschritte der Thier-Chemie, her- Chem ausgegeben von Maly. Wiesbaden. Pr. 2. — 91.087. Jahresber. des. Géra- Jahresbericht der Gesellschaft von Freunden der Naturwis- nesschaften in Géra. Géra. Jahresber, Ges.Grau- Jahresbericht der naturforschenden Gesellschaft Graubûndens. bûnd Chur. Pr. 313. — 44 271. Jahresb. Ges. Han- Jahresbericht dei' naturhistorischen Gesellschaft zu llanno- nover ver. Hannover. Jahresb. Schlesisch. Jahresbericht der Schlesischen Gesellschaft fiir vaterlandische Ges Cultur. Breslau. Pr. 327. Jahresb. Ver. M ag de- Jahresbericht und Abhandlung(Mi der natur\\issenschaftli- burg chen Vereins in Magdeburg. Magdeburg. Pr. 12. Jahresb. Ver. Osna- Jahresbericht des naturwissenchaftlichen Vereins zu Osna- bruck brlick. Osnabriick. Pr. 337. Jahresh. Ver. Wurt- Jahroshefte des Vereins fiir Vaterlandische Naturkunde in temberg Wûrttemberg. Stuttgart. Pr. 342. J. Anal. Phys.Lon- The Journal of Anatomy and Physiology normal and patho- don logical. London. Pr. 203. — 90.012. J.Anat.Phys.Paris. Journal de l'Anatomie et de la Physiologie (fondé par Robin). Paris. Pr. 191. — 90.163. J. Asiat. Soc. Ben- Journal of the Asiatic Society of Bengal; Part. Il Natural Ilis- 9al tory. Calcutta. Pr. 464. J. Bot. London The Journal of Botany, edited by J. Britten. London. Pr. 60. ./. Bot. Paris Journal de Botanique (Jlorot). Paris. Pr. 85. J. Cincinnati Soc... Journal of the Cincinnati Society of Natural llistory. Cin- cinnati. J. Coll. Japan Journal of the Collège of Science , Impérial University Japan. Tokyo. Pr. 463. — 91.575. J. Comp. neur Journal of comparative neurology. Ithaca. 130.094. LISTE DES PERIODIQUES. wv ./. FJisha Mitchcll Jounial Elislia Mitclirll Scicntific Society. Raleigh. Soc ./. Insl. Jamaica . . . Juunuil of tlio Iiistitute of .Janiaica. Kingston. Vi\ 531. ./. inl. Anal Journal IiitcM-iiatioiial d'Anatomie ot de Pliysiulogie. Paris, Leipzig. Londres. l'r. 197. — 91.280. J. Linn. Soc. Bol. . . Joiiiiial of thc Liiiiieaii Society; Botany. London. Pr. 255. — I30.ÔÛ-J. J. Linn. Soc. Zool.. Journal of the Linnean Society, Zoology. London. Pr. 255. 130.552. ./. Mar. Biol. Ass.. Journal of tho Marine Biological Association of the United Kingdom. Plymouth. Pr. 294. J. Mar. Zool The Journal of JMarine Zoology and Microscopy. Jersey. J. Ment. Sci lournal of Mental Science (Ellis). London. 00.5 Ki. ,/. Mie. Soc Journal of thmoirs of tlio Mnsr-niii of Couipaialivo Zoolo-^y at Harvard Collège. Cambridge. (Mass.). Pr. 157. Mem. -V. York Mus, Memoirs of tho New- York State Muséum. Albany. Pr. 510. Mém. prés. Ac. Mc'moires pn'"son1(''s par divers savants à l'Acadéniie des France Sciences de Tlnslilut. Paris. Pr. 389. Mém. Soc. Anthrop. Mémoires de la Société d'.Vnthropologio de Paris. Paris. Pr. Paris 436. — ÎMJ.048. Mrm. Soc. Biol Comptes rendus heI)domadairos des séances et m(''moires de la Société de Biologie. Paris. Pr. 208. — UU.Oiil. M é m. Soc. Bordeaux JMémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux. Paris-Bordeaux. 90. -Ifd. Mem. Soc. bot. H... Memorie délia Società botanica italiana. (Voy. aussi Nuovo Giornale Botanico). Pr. 69. — 130.791. Mem. Soc. Canada. 3Iémoires et Comptes Rendus de la Société Royale du Canada. Montréal. (Voy. aussi : Proceedings etc.). Pr. 505. Mnn. Soc. Cher- Mémoires do la Société nationale des Sciences naturelles et bourg mathématiques de Cherbourg. Paris. Mem. Soc. Crit Memorie délia Società Crittogamologica italiana. Varese. Pr. 104. Mem. Soc. enf. Bel- Mémoiresde la Société entomologique de Belgique. Bruxelles. gique Pr. 187. Mém. Soc. Genève.. ^lémoires de la Soci(''t('' de physique et d'histoire naturelle de Genève. Genève. Pr. 367. Mém. Soc. Geol Mémoires de la Société géologique de France. Paléontologie. France Pal Paris. Pr. 134. Mém.Sor.Geol.Xord. Mémoires de la Société géologique du Nord. Lille. Pi". 555. Mém. Soc. Hainaxd. Mémoires et publications de la Société des Sciences, dos Arts et dos Lettres du Ilainaut. Mons. Mem. Soc. ital Memorie di matematica o di lisica della Società italiana délie Scienze. Napoli. Mém. Soc. Liège Mémoires do la Société royale des Sciences de Liège. Bru- xelles-Liège. Pr. 319. Mém Soc. Lille Mémoires do la Société des Sciences, de l'.Vgriculture et des Arts de Lille. Lille. Pr. 582. Mém. Soc. Lin. Xord Mémoires de la Société Linnéenne du Nord de la France. France Amiens. Mém. Soc. Lin. Jlérnoires de la Société Lmnéenne de Normandie. Caen. Pr. Normandie 588. Mém. Soc. Moscou.. ^Mémoires de la Socir't('' impériale dos naturalistes de Moscou. Moscou. Pr. 363. ,'PtvH. Soc. Saône.. IMémoires de la Société des Sciences médicales et naturelles de Saône-ot-Loire. Chalon-sur-Saône. Pr. 583. Mém. Soc. Seine-el- Mémoiresde la Socic'té des Sciences naturelles et médicales de Oise Seine-et-Oise. Versailles. Pr. 551. Mem. Soc. Zool. .Mémoiresde la Société zoologique de France. Paris. Pr. 166. France Mind .Mind; a Quarterly Revue of Psychology and Philosophy. London. 130.5:19. Mon The Monist ; a quarterly Magazine. Chicago. Mon. Zool. ital .Monitore Zoologico italiano. Firenze. Pr. 189. XXVIII LISTE DES PERIODIQUES. Morphol. Arbeil Morphologische Arbeiten, herausgegeben von D"^ Gustav Schwalbe. lena. Pr. 5.196. — 20.891. Morphol. Jahrh MorphologiscliesJahrljiicli; oino Zeitschril't fi'ir Anatoniie und Entwickelungsgescliichte. Leipzig. Pr. 192. — 90.664. Mt. Ak. Berlin Mathematische und naturwisseaschaftliche IMittheilungen aus der Sitzung.sberichtoii der K. prcussischoii Akademie der Wissenschaften zu Berlin. Berlin. Pr. 323. Mt. Anthrop. Ges. Mittheilungen der Anthropologischen Gesellschaft in Wien. Wien Wien. Pr. 440. Mt.embr.Insl. Wien. Mittheilungen aus dcm embryologisehen Institute der K. K. Universitat in Wien. Wien. Pr. 210. — 90.834. Mt. Ges. Bern Mittheilungen der naturforschenden Gesellschaft in Bern. Berne. Pr. 240. Mt. Ges. Tokio .Mittheilungen der deutschen Gesellschaft fïir Natur und Yôl- kerkunde Ostasiens in Tokio. Yokohama. Pr. 460. Mt. Schiveiz. enl. Mittheilungen der Schweizerischen entomologischen Gesell- Ges schaft. (Bulletin de la Société entomologique Suisse). Sohainiaiisen. Pr. 180. Mt. Stat. Neapel — Mittheilungen aus der zoologischen Station zu Neapel. Ber- lin. Pr. 144. - 91.148. Mt. Ungar. Geol. Mittheilungen aus dem .Tahrbuche der K. Ungarischen geolo- Anstalt gischen Anstalt. Buda est. Pr. 119. Mt. Ver. Steiermark. Jlittheilungen der naturwissenschaftlichen Vereins fiir Steier- mark. G-ratz. Pr. 31.7 Mt. ]'er. Vorpomrn. Mittheilungen aus dem naturwissenschaftlichen Vereine fur Neu-Vorpomniern und Riigen in Greifwald. Berlin. Pr. 329. Nachrbl.deutschma Nachrichtsblatt der deutschen malakozoologischen Gesell- lak. Ges schaft. Frankfurt-a.-Main. Pr. 156. Nachr. Ges. Gôt- Nachrichten von der K. Gesellschaft der Wissenschaften und ti7igen der Georg Augustus Universitat zu Gôttingen. Giittingen. Naturaleza Naturaleza (La), Periodico de la Sociedad Jlexicana de Historia natural. Mexico. Pr. 514. NaturaUst The Naturalist, a uionthly .Journal of natural Ilistory for the north of England. London. Naturaliste Le Naturaliste. Paris. Pr. 263. Nat. Sci Natural Science; a Monthly Review of Scientific Progress. London-New-York. Pr. 275. Nature Nature ; a weekly illustrated Journal of Scienc(\ London. Pr. 310. Nature (La) La Nature. Revue des Sciences. Paris. Pr. 316. Natuurk. Tijdschr. Natuurkundig Tijdschrift voor Nederlandsch-lndie. Bata- Nederl. Ind via. Pr. 467. Nat. Woch Naturwissenschaftliche Wochenschrift. Berlin. Pr. 617. Nautilus Nautilus. PhiladelpMa. Ned. Kr. Arch Nederlandsch Kruidkundig Archief (Verslagen en Mededee- lingen der Nederlandschen Botanischen Vereeniging). Nij- megen. Pr. 90. Neur. CentraWl . . . . Neurologisches Centralblatt. Berlin. Pr. 199. — 91.150. Notar Notarisia. Commentarium Phycologicum. Venezia. Pr. 109. Notes Leyden Mus... Notes froni tlie Leyden Jluseum. Leyden.. Pr, 246. N. Gior. bol. ital. . . Nuovo Giornale botanico italiano (nuova série). Firenze. Pr. 69. — 130.791. LISTE DES PERIODIQUES. xxix N. le. Salp Nouvelle Iconographie de la SalprtiicTe. Paris. J'j. 118. A'yt. Mag. Xalurv.. >'\t Magazin fur Xaturvideuskaberuc. Christiania. Oest. Bot. ZeUschr.. Oesterreichische botanische Zeitschrift. Wien. Pi-. 61. Ofv. Afi. f'orh Ofversigt af. K. Yetenskaps Akademiens Forhandlingar. Stockholm. Pr. 374. Ofv. FinskaForh.. Ofversigt af Finska Yetenskaps Societeten Forhandlingar. Helsingfors. Pr. 379. Op. Court Open Court. Chicago. Omis Omis Internatiunal Zeitschiift fïir den gesanun. Ornithologie. Braunschweigr. Pr. 149. Ov. Danske Sehk... Oversigt over det K. Danske Yidenskabernes Selskabs For- handlinger. Kjobenhavn. Pr. 326. P. Ac. Philad Proceedings of the Acadenij- of Natural Sciences of Phila- delphia. Philadelphia. Pr. 253. P. Amer. Ac Proceedings of the American Acadenij- of Arts and Sciences Boston. Pr. 501. P. Amer. As!< Proceedings of the American Association for the advance ment of Science. Salem. Pr. 503. P. Amer. Phil. Soc Proceedings of the American Philosophical Society. Phlla delphia. Pr. 504. — 130.765. Pap. Boston Soc — Occasionai papers of the Boston Societj- of Natural Ilistory. Boston. Pr. 254. Pap. Calif. Ac Occasionai papers of the California Academy of Sciences. San-Francisco. P.Asiat.Soc.Bengal. Proceedings of the Asiatic Society of Bengal. Calcutta. Pr. 464. P. Biol. Soc. Was- Proceedings of the Biological Society of Washington. "Wash- hington ington. Pr. 543. P. Boston Soc Proceedings of the Boston Society of Natural History. Boston. Pr. 254. P. Calif. Ac Proceedings of the California Academy of Sciences. San- Francisco. Pr. 254. P. Cambridge Soc. Proceedings of the Philosophical Society of Cambridge. Cambridge. Pr. 360. P. Davenport. Ac. Proceedings of the Davenport Academy of natural Sciences. Davenport. P. Dublin Soc The Scientilic Proceedings of the Royal Dublin Society. Du- blin. Pr. 359. — 91.:>3G. P. ent. Soc. London. The Proceedings of the entomological Society of London. London. Pr. 431. P.ent.Soc.Washing- Proceedings of the entomological Society of \Yashington. ton Washington. Phil. Mag Philosophical Magazine (The London, Edinburg & Dublin). London. Pr. 307. Phil. Pœv The Philosophical Review, edited by Schurman and Creighton. Boston, New- York-Chicago. Phil. Stud Philosophische Studien. Wundt. Leipzig. Phil. Trans Philosophical Transactions of the Royal Society of London. London. Pr. 357. — 90.491. P. Irish. Ac Proceedings of the Royal Irish Academy. Dublin. Pr. 361. — 91.2.30. P. Linn. Soc. Lon- Proceedings of the Linnean Society of London. London Pr. don 255. — 130.552. x.\x LISTE DES PERIODIQUES. P. Linn. Soc. N. S. Procoodings of tlie Linneau Societ}- of New South Walos. Wales Sydney. Pr. 472. P.Liverp. Biol.Sov. Proceedings and Transactions of the Liverpool biological So- ciety. Liverpool. Pr. 299 bis. P. Malac. Soc. Lan- Procoodings of tlie Malacological Society of London. Lon- cloti don. Près, med Presse médicale. Paris. 100.000. P. A\ Scotia. Iml.. Proceedings and Transactions of the Nova Scotian Instituto of Science. Halifax. Pr. 537. P. Rochester A cad.. Proceedings of the Rochoster Acadcmy of Science, Rochester. Pr. 534. Profok. Kazan U- Protokoly zasiédaniy obchtchestva éstestvoïsp}'tateleï pri ini- n'w peratoi'skom Kazanskom Universitétié. Kazan. Pr, 494. P. R. Soc. EdinO... Proceedings of the Royal Society of Edinburgh. Edinburgh. Pr. 358. P. R. Soc. London.. Proceedings of the Royal Society of London. London. Pr. 357. — 90.559. P. Soc. Queensland.. Proceedings of the Royal Society of Queensland. Bris- bane. P. Soc. Vkiorin Proceedings of the Roj'al Society of Victoria. Melbourne. Psych. Arb Psychologische Arbeiten, herausgegeben von Emil Kra?pelin. Leipzig. Pr. 5.351. P. U. S. Mus Proceedings of the United States National Muséum. Wash. ing-ton. Pr. 265. P. Zool. Soc. Lan- Proceedings of the Scientific Meetings of the Zoological So- don ciety of London. London. Pr. 175. Quart. J. Geol. Soc. The Quarterly .Journal of the Geological Society. London. Pr. 125. Quart. J. Micr. Sci. The Quarterly Journal of Microscopical Science. London. Pr. 233. — 90^506. Rec. Geol. Surv. In- Records of the Geological Survey of India. Calcutta. Pr. dia 126 Rec. Geol, Surv. A' Records of the geological Survey of New South Wales. Syd- S. Wales ney. Pr. 491. Rend. Ace. IJncci... Atti délia Reale Accademia dei Lincei. — Rendiconti. Roma. Pr. 397. Rend. Ace. NapoU. . Rendiconto dell" Academia dellc Scienze lîsiche e mateniatiche (Sezione délia Societa reale di Napoli). Napoli. Pr. 297. Rend.Ist.Lombardo. Reale istituto Lombardo délie Scienze e Lettere. Rendiconti. Milano. Rep. Australas. Ass. Report of the Australasian Association for the Advancement of Science. Sydney. Pr. 493. Rep. Brlt. Ass Report of tho liritish Association of the Advancement of Science. London. Pr. 355. Rep. Geol. Surv. C'a- Geological and natural history Survey of Canada. Annua nada Report. Montréal. Pr. 511. Rep. U. S. Fish. United States Commission of Fish and Fislieries. Report of Comm the Commissionner. Washington. Pr. 160. Rep. U.S.Geol. Surv. Annual Report of the United States Geological Survey to the Secr. of the Interior. Washington. Pr. 133. Rev. ent.Caen Revue d'Entomologie publiée par la Société française d'Ento- mologie. Caen. Pr. 287. Rev. gen. Bol Revue générale de Botanique. Paris. Pr. 112. LISTK DES PERIODIQUES. \x.\i lîev gen. Sci Rovuo ^-riiérale dos Sciences puros ot appliqures. Paris, l'r. 309. — Ol.CiOl. Rev. int. méd Revue internationale de médecine, chirurgie et hygiène pra- tiques. Paris-Beyrouth. Pr. 1.101. — 01. G.ô7. Revis la. M us. La Pkda Rcvista del Musod do La Plata. La Plata. Pr. 532. Rev. neitr Revue neurologique (dir. par Brissaud et Mario). Paris. 130.135. Rev. Obsl Revue obstétricale et gynéi'Dlogiquo. (Organe de la Société obstétricale do Paris). Paris. loU.lcSii. Rev. Ph Revue philosophique (dir. par Ribot). Paris. 130. lin. Rev. Quesl. Sci Revue des questions scientilîques. Bruxelles. Kev. Scient Revue scientilique (Revue rose). Paris. Pr. 324. — 90.172, Rev. Sci. nat. appl. Revue des Sciences naturelles appli(iuéos. Bulhniu bimensuel de la Société nationale d'acclimatation de France (publié à partir do 1896 sous le titre : Bulletin de la Société d'accli- matation de France). Paris. Pr. 256. — 130.100. Rev. Sci. Nat. Ouest. Revue des Sciences naturelles do l'Ouest de la France. Nan- tes. 110-071. Rev. Suisse Zool. . . Revue suisse de Zoologie et annales du Musée d'histoire natu- relle de Genève. G-enève. Pr. 219. Rif. med Riforma medica (La). Giornale internazionale quotidiano di medicina. chiiairgia etc. Napoli. 110.038. Riv. ital. sci. nat Rivista italiana délie Scionzo naturali e bolletino del Natura- lista coUettore allevatore e coltivatore. Siena. Pr 293. Riv. Pat. verj Rivista di Patologia végétale (Editore Berlese). Padova. Pr.87. Riv. sper. Fren Rivista sperimentale di Froiiiatria e di medicina légale (Red. Tamburini). Reggio-d'Emilia. 91.478. Rosp. Ak. Krakoiv. Rozpravyi Sprawozdaniazposiedowwydzialu matematyiczno- przyrodnego Akademi Umiejetnosci. Krakow. Pr. 476. S.-B. Ak. Berlin . . . Sitzungsberichte der K. proussischen Akadomio der Wissene schaften zu Berlin. Berlin. Pr. 323. — 91.219. S.-B. Ak. Munchen. Sitzungsberichte der mathematisch physikalischen Classe der K. Akademie der W^issenschaften zu Munchen. Miin- chen. Pr. 322. S.-B. Ak. Wien (I, Sitzungsberichte der mathematisch-naturwissenschaftlichen 111) Classe dor K. Akadomio der Wissenschaften ; Abtheilungen 1 und m. Wien. Pr. 325. — 90.758. S.-B. Bôhmisch. Ges. Sitzungsberichte der K. bôhmischen Gesellschaft der Wissen- schaften. Prag. Pr. 396. .S'.-^. Ges. Bonn. . . S.-B. Ges. Dorpat... S.-B. Ges. Isis S.-B. Ges. Leipzig.. S.-B. Ges. Miinchen Sitzungsborichto dor niodorrhoinischen Gesellschaft fi'ir Na- S.-B. Ges. naturf. Berlin S.-B. Ges. Wûrzburg tur und Iloilkundo. Bonn. Pr. 333. Sitzungsberichte der Naturforscher-Gesellschaft der Univer- sitat Dorpat. Dorpat-Youriev. Pr. 314. Sitzungsberichte und Abhandlungen dor naturwissenschaftli- chen Gesellschaft ■< Isis ». Dresden. Pr. 341. Sitzungsborichto der naturforschenden Gesellschaft zu Leip- zig. Leipzig. Pr. 334. — 90.831. Sitzungsberichte dor Gesellschaft fiir Morphologie und Phy- siologie in Munchen. Miinchen. Pr. 209. — 91.279. Sitzungsberichte der GesoUscliaft naturforschonder Freundo zu Berlin. Berlin. Pr. 308. Sitzungsberichte der physikalisch-medicinischen Gesellschaft zu Wiirzburg.Wlirzburg. Pr. 200. — 90.705 A. XXXII LISTE DES PERIODIQUES. Schr. Ges. Kônigs. Schriften der pln-sikaliscli-iikonomischon Gesellschaft zu Kô- berg nij^sbcrg in Preussen. Konigsberg. Pr. 305. Schr. Ges. Marburg. Schriften der Gesellschaft zur Betordening der gesammten Na- turwissenchaften zu Marburg. Marburg-Cassel. Pr. 270. Schr. Ver.Schlesivig Schriften der naturwissenschaftlichen Yereins fur Schleswig- Ilolst Holstein. Kiel. Pr. 304. Science Science ; an lUustrated Journal. New- York. Pr. 506. Sci. Prog Science Progress. A monthly revie\\' of Current scientillc In- vestigation. London. Pr. 283. Scr. Bol Scripta Botanica Horti Universitalis Imperialis Petropolitanœ [Botanitcheskiia Zapiski etc.] éd. par Beketof et Gobi. St- Pétersbourg. Sein, med Semaine médicale (La). Paris. 91.215. Sem. vet Semaine vétérinaire (La). Paris. 91.623. Smithson. Collecl. . . Smithsonian Miscellaneous Collections. Washington. Pr. 500. Smithson. Contr Smithsonian Contributions toKnowlegde. "Washington. Pr. 500. Sm. Rep Smithsonian Report. Washington. Pr. 500. Skand. Arch. Phys. Skandinavisches Archiv fiir Physiologie. Leipzig. Pr. 216. 91.659. Sper La Sperimentale. Giornalo medico. Firenze. 90.877. Stud. Johns Hop- Johns Hopkins University, Baltimore. Studies from the Biolo- kins Unie gical Laboratory. Baltimore. Pr. 598. — 9L596. Stud. Lab. Cambrid- Studies from the Jlorphological Laboratory in the University ge of Cambridge. Cambridge. (England) Stnd. Lab. Owens Studies fi-om the Biological Laboratory of the Owens Collège. Coll Manchester. 91.596. Stud. Lab. Utrechl.. Studies from the Zoological Laboratory of the University of Utrecht. Utrecht. Pr. 7. Stud. Mus. Dundee.. Studies from the .^hiseum of Zoology in the University Col- lège Dundee. Dundee. Svenska. Ak. Handl. Kongliga Swenska Vetenskaps Akademiens Ilandlingar. Stockholm. Pr. 374. Tagebl. Ges. deutsch Tageblatt der^'ersammlung der Gesellschaft deutscher Natur- Nalurf forscher und Aerzte. Pr. 390. — 90.808. Teratol Teratologia, Quarterly Contributions to antenatal Pathology (éd. Ballantyne). London. Termes Fuz-etek Természetrajzi Fïizetek kiadja a .ALigyar nemzeti Muzeum. Budapest. Tijdschr. Indische Tijdschrift voor Indische Taal-Land-en Yolkenkunde. Batavia Volkenk en S'Gravenhaage. Pr. 471. Tijdschr. Nederland. Tijdscln-ift der Xederlandsche Dierkundige Vereeiniging. Dierk Leyden. Pr. 165. — 130.497. Tr. Ac. St-Louis... The Transactions of the Academy of Science of St-Louis. St-Louis. Pr. 533. — 90.527. Tr.Amer. phil. Soc. Transactions of the American philosophical Society. Phila- delphia. Pr. 504. — 90.594. Trav. Inst. Lille . . . Travaux et Jlémoires des facultés de Lille. Lille. Trav. lab. hislol. École pratique des Hautes Études. Laboratoire d'histologie du France Collège de France; Travaux de l'année. Paris. 31.092. Trav. Soc. Varsovie. Travaux de la Société des Naturalistes de Varsovie. Comptes LISTE DES PERIODIQUES. xxxiii rendus de la section biologique. Varsovie. Pr. 596 Ois — 11(1. •.':«. Tr. Cambridge Soc. Transactions of the Cambridge philosophical Society. Cam- bridge. Pr. 360. Tr. Canad. Inst Transactions ul" tlio Canadian Institute. Toronto. Pr. 640 bis. Tr. Connect. Ac Transactions of the Connccticut .\cademy of Arts and Sciences. New-Haven. Pr. 538. Tr. Kansas Ac Traiisactiuns (jf the Kansas Academyof Science. Topeka. Pr. 530. Tr. Linn. Soc. Lon- The Transactions of the Linnean Society of London. Botany. don B London. Pr. 255. — 90.6-29. Tr. Linn. Soc. Lon- The Transactions of the Linnean Society of London. Zoology. don Z London. Pr. 255. — 90.029. Tr. Manchester M icr. Transactions and annual report of the ilanchester Blicrosco- Soc pical Society. Manchester. Tr. N. Y'ork Ac. Sci. Transactions of the Xow-York Acadeniy of Sciences. New York. l'r. 502. Tr. Phil. Soc. Ade- Transacilons of the philosophical Society of South Australia. laide Adélaïde. Tr. PhiL Soc. X. S. Transactions of the Philosophical Society of New South-Wales. Wales Sydney. Pr. 469. — 91.077. Troud.Kharkov.Ob. Truudy Kliarkovskago Obchtchestva éstestvoïspytatéleï. Kharkov. Pr. 492. Tr. R. Soc. Edinb. . . Transactions of the Royal Society of Edinburgh. Edinburgh. 90.618. Tr. R. Soc. London. Transaction of the Royal Society of London. Tr. R. Soc. N. S. Transactions of the Royal Society of New-South-Wales. Syd- Wales ney. Pr. 469. Tr. R. Soc. S. Ans- Transactions of the Royal Society of South Australia. Ade- tral laïde. Pr. 358. Tr. S. A frican. Soc . Transactions of the South African Philosophical Society. Cape- Town. Pr. 619. Trudui. Ka^an Troudy Obchtchestva éstestvoïspytatéleï pri Kazanskom Ou- niversitétié. Kazan. Pr. 494. Trudui. St-Petersh. Troudy S. Peterbourgskago obchtchestva éstestvoïspytatéleï. Obshch St-Pétersbourg. Pr. 289. Tr. U'ayner. Inst... Transactions of the Wagner Free Institute of Science of Phila- delphia. PhiladelpMa. Pr. 522. Tr. \\"isco7isin. Ac. Transactions of the Wisconsin Academy of Sciences, Arts and Letters. Madison. Tr. Zool. Soc. Lon- Transactions of tlie Zoological Society of London. London. don Pr. 175. Unt. List. Tubingen. Untersuchungen ans deni Botanischen Institute zu Tiïbingen. Leipzig. Pr. 88. Unt. Xat Untersuchungen znr Naturlehre des Menschen und der Thiere (Gegriindet von Moleschott). G-iessen. Pi-. 201. — 91.334. Ver. Ak. Amsterdam. Yerslagen der koninklijke Akademie van Wetenschappen. Amsterdam. Pr. 348. IV/7t. Ak. Amster- Yerhandelingen der Zittingen der K. Akademie van Wetens- dam chappen. Amsterdam. Pr. 348. ]'rh. Anat. Ges... Yerhandlungen der anatomischen Gesellschaft. (divers). Pr. 190 bis. — 91.311 bis. l'année BIOLOGinUE, H. 1896. c XXMV LISTE DES PERIODIQUES. ]'er/i. B Un. Ges. Vorliaudlungea dor Borliuor Gcscllschalt fur Anthropologie Anthrop Ethnologie und Urgeschichto. Berlin. Pr. 430. Ver/i. h'rand Verhandluagen dos P.otanischcn Vorcins dor Provinz Bran- donburg. Berlin. Pr. 71. V erh.deutschen.Zool Vi'rhaiidlungcMi der dciitschen zoologischen Gesellschaft. Ges Leipzig. Pr. 214. Verh. Ges. Basel ViM'liandlungen dor natui'lV)rschenden Gesellschaft in Basel. Basel. Pr. 242. — 44.-2G8. Verh. Ges. deulsch. Vorhaudhingou dor Gosollschaft deutscher Naturforscher und Xaturf (I, II) Aorzte, 1'''' partie : allgenioine Sitzungon ; 2« partie : Abthei- lung-Sitziingen. Leipzig. Pr. 390. — 110.010. V'erh.Gcs.W iirzburg Vorliandlungon dor j)hysika!isch-modicinischen Gesellschaft zu Wurzburg. Wiirzburg. Pr. 20. — 90.705. \'cr/i. Sieù. Carp. . . Verhandlungen u. 3Iitteilungen des Siebenburgischen Karpa- thien Voreins. Hermanstadt. Vcrli.Ver.IIeidelberg Vorliandlungon dos iiaturhistorisch-modicinischon Yereins zu Hoidelborg. Heidelberg. Pr. 320. — i>1.418. \'erh.\'er.RIieinland. Vei'handlungen des naturhistorischen Yereins der preussis- chon Pihoinlando. Bonn. Pr. 333. Verh. ZooL Bol. Ges. Vorhandlungon dor znologisch-botanischen Gosollschaft in Wien Wien. Wien. Pr. 252. Vid. Mcdd Vidonskaljolige iModdclclsor tVa don naturhistoriske Foroning i Kjolienhavn. Kjobenhavn. Pr. 259. ]"terteljahrschr.Ges. Vierteljahrschrift dor naturforschonden Gesellschaft in Zii- Zurich rich. Zlirich. Pr. 353. ]'op. ftl. Moscou... Voi>rosy philosoithii i psychologii (Organe de la Sooioté psy- chologiquo do Moscou) dirige par Grott et Lopatino. Moscou. Wien. Ent. Z Wiener Entomologische Zeitung. Wien. ]]'/en. med. Bl Wiener modizinische Blattor. Wien. 91.381. W'iss.Meer Wissonschaftlicho 3Ieorosuntorsucliungen,herausgegolien von dor Kommission zur Wissenschaftlichen Untersuchungder deutschen Moero in Kiol und der Biologischen Anstalt in Ilolgoland. Kiel. Pr. 1.524. Zapiski Kiev. Oh- Zaïiiski Kiovskago Obchtcliostva éstestvofepytatoloï. Kiew. tch Zapiski. Xovoross. Za]iiski Xovorossiiskago Olichtchestva éstestvoïspytatéléï. Obtch Odessa. Pr. 273. Z. Biol Zeitschrift fur Biologie. Miinelien-Leipzig. Pr. 207. — 90.674. Z.Etknol Zeitschrift fur Ethnologie. Organ dor Berliner Gosollschaft fur .\utliropolugie, Ethnologie und Urgeschichte. Berlin. l'r. 430. Z. Xafuric. Zoitsclirift fur Naturwissonchafton. Organ dos naturwisson- schaftlischen Yereins fur Sachsen undThûringen. Leipzig Pr. 932. Zool. Anz Zoologischor Anzoigor, zugloich Organ der deutschen zoolo- gischen Gesellschaft. Leipzig. Pr. 159. — 91.043. Zool. Beitv Zoologische Boitrâge. horausgogeben von Schneider. Bres- lau. Pr. 181. Zool. Centralbl Zoologischos Contrallilatt. Leipzig. Pr. 281. Zool. Garlen Dor zoologische Garton. Francfurt-a-Main. Pr. 184. Zool. Jahrb. Anal. . Zoologische Jahrbiichor : Abtheilung fur Anatomio und On- togenio der Thiere. Jena. Pr. 179. LISTE DES PERIODIQUES; xxw Zool. Jahrij. St/sl . . Zoiilogisclic Jalirliiiclior : Abthcilung l'ur Systoiiiatik, Gco- yraphio uiul Biolugio dor Tliiero. Jena. l'r. 179. Zool. Jahresber... . Zoologisclier Jahresboricht hoi-ausgogcljon \on dor Zoologis- chen Station zn Xoapol. Berlin. Pr. 141. Zooloyisl Tho Zoologist : a inouthh' Journal of Natiiral Ilistory. Lon- don. Pr. 161. Zool. liée The Zoological Record. I General Subjects by .1. Arthur Thom- son. London d). Zool. Vorlr Zoologische Vortrëge herausgeben von William Marshall. Leipzig. Pr. 5115. Z. Pflanz Krank... Zeitsehrift fiir Pllaiizoukranklieiton. Stuttgart. Pr. 107. Z.phys. Ch Zeitsehrift fi'ir physiologischo ('hernie, licrausgegelien Aon Hoppe-Seyler. Strasburg. Pr. 1. —90.83.3. Z. Psych Zeitsehrift fin- PsytimlDgie u Physiologie der Sinnesorgane. Hamburg-Leipzig. lo(».0-29. Z. wiss. Mik Zeitsehrift fur wissenchaftliche^Iikroskopie. Bratinschweig. Pr. 227. — 91.424. Z. wiss. Zool Zeitsehrift fiir wissenschaftliehe ZooIogii\ Leipzig. Pr. 140. — 90.055. (1) Nous regrettons d'avoir omis dans le volume de FannOe dernière cette très importante publication où. depuis l)ien des années. M. J. A. Thomson, aujourd'hui notre collaborateur, s'est efforcé avec succès de faire une véritable bibliograpliie de Biologie générale poursui- vant un but semblable à celui-ci pour lequel l'Année biologique a été fondée. L'ANNÉE BIOLOGIQUE CHAPITRE PREMIER Eia celltile. Le nombre des travaux intéressant la cellule devient plus grand chaque jour. Mais si l'on est en droit d'attendre beaucoup de ces efforts multi- pliés, il nous faut bien reconnaître que pour l'instant les résultats d'en- semble ne correspondent guère à la somme énorme d'activité que ces travaux représentent, et l'on est fort embarrassé pour donner une caracté- ristique brève des progrès delà cytologie en 1890. Au demeurant, malgré la richesse apparente de la table bibliographique, l'année est pauvre et les résultats nouveaux assez minces. Par conti'e, nous avons à enregistrer l'apparition de plusieurs ouvrages généraux, traités et mises au point de diverses questions cytologiques. Henneguy (63) a essayé de réunir tous les documents relatifs aux éléments figurés que l'on peut rencontrer dans une cellule. Il résume l'étal de nos connaissances sur la reproduction de la cellule en dehors de toute idée théorique préconçue. Delage et Hèrouard (31) ont surtout cherché à rassembler en quelques pages et schémas très clairs les notions fondamentales de cytologie. Le livre de "Wilson (102 traite principalement des cellules sexuelles, de la fécondation et des questions d'hérédité. Celui de Fol (iO), dont la seconde partie a été publiée par notre collaborateur Bedot, contient non seulement ce résumé de la structure et de la reproduction de la cellule, mais encore une étude sommaire des principaux éléments histologiques à un point de vue plus spécial. Zimmermann (169) a présenté l'état actuel de nos connaissances sur la morphologie et la physiologie du noyau des cellules végétales. Les botanistes trouveront dans cet ouvrage de précieux renseignements sur le noyau en général et sur ses particularités de structure dans les divers groupes de plantes phanérogames et cryptogames. Une table bibliogra- phique presque complète permet de remonter aux sources. Farmer (U, 42, -53) a donné une série d'articles où il passe en revue les questions cytologiques qui pour le moment attirent le plus l'attention des bola- l' ANNÉE BIOLOGIQUE, II. 1896. 1 2 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nistes. — Pour terminer celle énuniération d'ouvrages généraux men- lionnons la revue annuelle de Flemming (44) dans les Eryebnisse de iVIerkel et Bonnet, où cet éminent cytologisle présente des résumés criti- ques des travaux intéressant la cellule et les tissus. 1°) Structure du protoplasma. — Les dillerentes théories émises à ce sujet (théorie réliculaire, filaire, alvéolaire, granulaire) sont encore défendues par divers cytologistes, mais, comme nous le signalions déjà l'année der- nière, plusieurs d'entre eux sont moins exclusifs qu'ils ne s'étaient mon- trés tout d'abord et tendent à admettre que le protoplasma n'a pas une structure unique et constante. Dans un travail paru en iSUo, Waldeyer (') a résumé l'élat de nos connaissances sur la constitution de la cellule en y ajoutant quelques vues personnelles. Il admet en grande partie la manière de voir de Reinke [Aiin. biol., 1893, p. 86). Pour lui, le corps cel- lulaire est formé par une partie médullaire (endoplasma) et une couche corticale (exoplasnia) plus différenciée, qui peut d'ailleurs manquer (cel- lules embryonnaires, leucocytes). Les deux couches contiennent une substance fondamentale amorphe que l'auteur propose d'appeler cytoli- nine (masse interfdaire de Flemmlng, hyaloplasma de Leydig). Cette substance prend en général une forme pseudo-alvéolaire; à son inté- rieur, apparaissent de grosses granul.'itions qui se différencient plus tard soit en gouttelettes graisseuses, soit en éléments vitellins, soit en pro- duits de sécrétion ou en petites masses liquides. Entre ces productions, dans la substance fondamentale môme, on observe de fines granulations qui peuvent se disposer en séries pour constituer des filaments (mitome) lesquels se différencient en fibrilles nerveuses ou musculaires, ou en radia- lions de la sphère attractive. Flemming (44) se montre très disposera ac- cepter celte manière de voir. Pour lui, le protoplasma est une masse hya- line pouvant renfermer des filaments, des granulations et des vacuoles. La structure alvéolaire, telle que l'admet Butschli, est très fréquente chez tes Protozoaires et les cellules végétales, mais on ne saurait dire que celte structure soit unique. Les granulations fines se disposent en séries linéaires dans lesquelles elles peuvent se souder ou rester indépendantes. Henneguy (G3), acceptant la manière de voir de Kollikeu, admettait dans le protoplasma l'existence d'une substance homogène au sein de laquelle peuvent se former de très fines et 1res nombreuses vacuoles^ conduisant à la structure alvéolaire de Butschli, ou se différencier des granulations et des fibrilles. AATiison (162) émet une opinion à peu près semblable tout en reconnaissant que l'état réticulaire est le plus répandu. Kostanecki et Siedlecki (83) sont d'avis que le cytoplasma est traversé par tout un système de fibrilles microsomateuses allant du cenlrosome ;\ la périphérie de la cellule et qui seraient les agents de la contractilité proloplasmique. C'est en somme la théorie de HEn)ENiiAT\ (Voir Ann. Jiiol., 1895, p. 54). Galeotti (1893) admettait aussi pour le protoplasma des structures variées : il pouvait être homogène , vacuolaire ou réticulé et le réseau (1) Waldeyer. — Die nourrc Ansicliten ïibcr den Bau uikI das AVescii der Zelle. Vortrag. Deutsche iiied. ^vo(■ll. I. — CELLULE. 3 pouvait, surtout sous l'inlluence des réactifs, se dissocier en filaments indépendants. Pour Klemm (7i , le proloplasma végétal intact et vivant est une substance hyaline, granuleuse, dans laquelle on peut faire appa- raître, suivant les réactifs, une structure réticulaire, filaire ou alvéolaire, tous états transitoires mais non constitutifs et permanents. La structure exclusivement alvéolaire du protoplasma continue à être défendue par BUtschli et son école (Lauterborn (88), Erlanger (34) etc.), par Crato [Ti j, Rhumbler (131). Pour ce dernier, cependant, la structure alvéolaire n'est pas inhérente au proloplasma, elle ne représente que son état le plus habituel. La théorie granulaire est toujours soutenue par Altmann (1, 2). Mûn- den (117, 118) a cru pouvoir en démontrer le bien fondé par île singu- lières expériences qui, d'après lui, prouveraient que les granulations se comportent en dehors des cellules comme des organismes indépendants, doués de mouvements actifs, d'un chimiolaclisme positif pour l'oxygène et qu'elles pourraient, en s'associant, produire de nouveaux organismes tels que des Aiguës vertes unicellulaires [\''.]. Ces idées rappellent celles que Béchamp soutenait dans sa célèbre controverse contre Pasteur. Per- sonne n'a songé à nier l'existence dans les cellules vivantes des granu- lations d'Altmann mais ces granulations sont le plus souvent des produits de l'activité du protoplasma et ne constituent pas <à elles seules la subs- tance vivante, malgré les nouvelles assertions d'Altmann (i,2). 2"" Noi/au. — D'après les nouvelles recherches de Butschli (20), le corps central des Cyanophycées et des Bactéries correspondrait bien au noyau des organismes supérieurs; ce serait seulement un noyau dé- pourvu de chromatine. [Au premier abord, cette assertion peut paraître singulière, mais les curieuses modifications que présente la vésicule ger- minative pendant la période d'accroissement de l'œuf, où l'on voit les chromosomes perdre leur colorabilité par les réactifs habituels de la chromatine, permettent de penser que la nucléine peut se transformer en nucléo-albumine, et la chromatine, telle qu'on la conçoit habituellement, ne parait pas être indispensable et liée d'une façon absolue et insépa- rable à la notion de noyau.] Zimmermann (l"û) essaie de distinguer par une série d'agents micro- chimiques et colorants les diverses substances qui entrent dans la constitution du noyau. La plus facile à mettre en évidence est la chro- matine (qui, contrairement à l'oxiinion deScHWARTz, n'est pas soluble dans le sulfate de cuivre et perd seulement sa colorabilité sous l'action de ce réactif). En réalité, comme la membrane cellulaire, le réticulum plasti- nien doit être imprégné de substances nombreuses dont la structure et les prop riions relatives varient suivant les divers états fonctionnels de la cellule. Ces substances ayant des réactions chimiques différentes, il en résulte nécessairement que le noyau présentera des réactions diffé- rentes suivant les diverses phases de son activité. Korschelt et Meves Ont étudié chacun de leur côté les glandes lilières des Chenilles et arrivent, au point de vue de la valeur des éléments ligures du noyau, à des résultats contraires. Korschelt (7!> admet dans le noyau (en dehors de la linine) l'existence de deux substances colo- 4 . L'ANNEE BIOLOGIQUE. râbles : la basidiromatine, se présentant sous forme de filaments ou de masses isolées (macrosomes) et Voxychromatine (lanthanine de Heidenhain) contenue dans le suc nucléaire sous forme de très fines granulations. Pour Meves (lOG), au contraire, les macrosomes ne sont que des nu- cléoles et lesmicrosomes sont constitués par de la véritable chromatine. [Nous croyons devoir nous ranger à la manière de voir de Meves.] 3°) Les cenlrosomes dont Texistence avait été signalée dans les cellules nerveuses par Lexhossék, Biiiiler, Deiiler, auraient été retrouvés par Schaffer (140) dans les cellules ganglionnaires de Petromi/zon et par Lewis (91) dans la chaîne nerveuse d'une Annélide. En dehors de ces observa- tions qui, à noire avis, demanderaient encore des vérifications nouvelles, nous n'avons chez les animaux aucune recherche importante h men- tionner. Chez les végétaux, par contre, nous trouvons toute une série de mémoires entrepris sous la direction de Strasburger par plusieurs de ses élèves, Osterhoiit (121), Mottier llo, Juel (70), Debski (30), Fairchild. (40), et qui concluent à la non existence des centrosomes chez les végé- taux supérieurs (Phanérogames et Cryptogames vasculaires),nonplus que chez les Characées. On ne les rencontrerait que chez les Thallophytes et les Muscinées inférieures, où ils se présentent avec de grandes variations morphologiques. Chez les Diatomées, on sait, depuis les recherches de BiiTSGiiLi et de Lauterborn, que dans certains cas le cenlrosome est vi- sible sur le vivant. Lauterborn (88) confirme celte année ses obser- vations antérieures et donne à l'appui de fort belles figures. Chez les Hé- liozoaires, le corps central, connu depuis Grenaciier(1869), serait, d'après ScHAUDiNN un véritable centrosome se comportant, par rapport au noyau, dans la division même, comme celui des cellules des Métazoaires. Labbé (86) a trouvé également à côté du noyau, chez plusieurs Coccidies, un ou deux centrosomes entourés d'une zone claire. Doflein (32) signale dans le Kentrochona Nebaliœ l'existence d'un corps intermédiaire entre le nucléole et le centrosome, ou mieux d'un nucléole jouant le rôle de centrosome ( nucléo-centrosome) et semblable à celui décrit par Balbiaxi (Voir.l?m. bioL, 1895, p. fiO) dans Spirocliona gemmipara. Schaudinn (141), chez Paramœba Eilhardi a trouvé près du noyau un corps colorable dont la division précède celle du noyau et qu'on peut considérer comme un centrosome. Les cytologistes continuent à différer d'opinion sur la constitution de la sphère attractive. Les uns ne la considèrent pas comme un organe spé- cial; les autres au contraire croient qu'elle correspond à une différen- ciation particulière du protoplasma. Kostanecki et Siedlecki (83), chez Ascaris megalocephala,?idin\&{\.Qwi(\wQ. le centrosome, auquel viennent s'at- tacher les filaments du mitome, a une existence intrinsèque mais que la sphère attractive est une formation contingente; ce n'est qu'une portion plus dense du mitome continue avec le reste. On ne doit considérer comme sphère que la partie claire entourant le centrosome et limitée par une cou- che de microsomes. C'est cette partie que les auteurs proposent d'appeler microsphère. Quant aux couches corticales de la sphère attractive (ar- choplasma de Boyeri) ce n'est pas une formation spéciale et elle n'existe, en tant que corps délimité, que dans les cellules riches en deutoplasma. I. — CELLULE. r> 4") Division cellulaire. — a) Fuseau. — On sait que, au point de vue de la constitution, le luseau achromatique peut se rapporter à plusieurs types: i) les fuseaux Itétéroyènea constitués par deux sortes de filaments, les uns allant sans discontinuité d'un pôle à l'autre; les autres allant d'un pôle aux chromosomes; 2) les fuseaux homogènes constitués par une seule espèce de lilaments allant soit d'un pôle à l'autre, soit d'un pôle aux chromosomes. Relativement à leur origine, les fuseaux pourraient provenir soit du cytoplasma, soit du noyau, soit des deux à la fois. Il semble que les fuseaux hélêrofjènes soient les plus répandus. Parmi les fuseaux homogènes il n'y a que les fuseaux à fibres continues dont l'existence paraisse certaine aujourd'hui. Lauterborn (8S) a nettement vu, chez certaines Diatomées Surirella calcarata , un fuseau central à fibres allant d'un pôle à l'autre et autour duquel il n'y avait aucune fibre discontinue. L'existence d'un fuseau homogène à fibres discontinues, admise à la suite des observations de Ed. van Benedex et de Bovèri chez VAscaris, doitôtre rejetée, Kostanecki et Siedlecki (83) ayant démontré que. chez ce même animal, il y a des fibres continues d'un pôle à l'autre. Sur l'origine du fuseau, il nous faut noter un certain nombre de travaux botaniques intéressants qui tendent à prouver que le fuseau a un mode de formation différent de celui signalé jusqu'ici. Chez les Phanérogames et les Cryptogames vasculaires, on verrait apparaître tout autour du noyau une irradiation dont les libres convergeraient bientôt en un certain nom- bre de points. Ce serait, en somme, là l'ébauche inachevée d'un fuseau multipolaire dont les divers sommets se fusionnant finiraient par conver- ger vers deux pôles opposés du noyau, de manière à constituer un fuseau bipolaire normal [Osterhout (121, Mottier (Hoi, Juel (TO)j. Ces fibres se mettraient en rapport avec les filaments de linine du noyau. L'origine du fuseau serait donc mixte, h la fois cyloplasmique et nucléaire. Par contre, chez les Thallophytes, le fuseau se forme entièrement à l'intérieur du noyau, qui conserve sa membrane, aux dépens de filaments partant des centrosomes appliqués à la surface du noyau {Voiv Ann. bioL, 180o, p. 67.) Harper (60) confirme sur ce point ses observations précédentes. Il est difficile, en pareil cas, de dire si le fuseau a une origine nucléaire exclu- sive ou si des éléments cyloplasmiques entrent dans sa constitution. Dans son travail sur laspermatogenèse ûeVHelix, Belles Lee (13) admet que le fuseau est formé en entier aux dépens de la substance achromatique du noyau. Les extrémités, cependant, se mettraient en rapport avec un système rayonné auquel il donne le nom d'entonnoir polaire et qui apparaît dans le cytoplasma. A propos de l'origine des fuseaux hétérogènes, Henneguy (63) remarque qu'il convient, pour le fuseau central, de distinguer deux modes d'origine différents. Dans un premier type, celui décrit par Her- M.\XN, les fibres apparaissent au moment de la division du centrosome et de l'écartement de ses deux moitiés. Le fuseau central doit être dit •,\\ ors primaire. Dans un second type, peut-être plus fréquent, le faisceau de filaments qui réunifies deux centrosomes-filles disparaît pendant leur écartement, car c'est seulement plus tard qu'entre ces deux centroso- mes apparaissent les fibres continues du fuseau centrai définitif. Il s'agit alors d'un fuseau central secondaire. <•) L'ANNEE BIOLOGIQUE. On sait que Sthasburger a distingué dans la division indii'ecte trois phases : prophase, mélaphase et anaphase. Fol (46) y reconnaît un plus grand nombre de périodes : la catnphase correspondant au spirème ou peloton, la prophase caractérisée par la disposition des chromosomes dans la région médiane de la cellule, la strophe ou stade de plaque éqnato- riale, la métaphase pendant laquelle se fait la séparation des chromosomes- filles et l'anaphase durant laquelle s'opère le rassemblement des chromo- somes aux pôles du fuseau. Relativement au mode de séparation des chromosomes, Fol distingue la division mitosique dans laquelle les chro- mosomes (chromomères) filamenteux se divisent longitudinalement et la division amitosique, caractérisée par des chromosomes très courts se divisant transversalement. Cette dénomination ne nous paraît pas accep- table, le terme de division amitosique ayant été depus longtemps employé par Flemming dans une acception différente. S'il était protivé que l'on peut rencontrer cette division transversale des chromosomes (qui n'a été vue jusqu'ici que dans les cellules sexuelles) dans la division des cellules so- matiques, la conception de Weismann sur la division réductionnelle, déjà fortement ébranlée, serait définitivement à rejeter. Le mode de séparation des chromosomes n'a pas été celte année l'objet de recherches amenant des résultats nouveaux. Régression du fuseau caryocinètique. — Dans un nouveau travail sur les cellules sexuelles de la Salamandre, Meves (105) étudie les phénomènes de la télophase et revient sur la formation des ligaments intercellulaires et du corps intermédiaire de Flemming. Il explique la formation de ponts intercellulaires par ce fait que les noyaux-filles perdent d'assez bonne heure leurs connexions avec le fuseau par rapport auquel ils pren- nent une position latérale. Il revient également sur le mode de formation des noyaux annulaires qu'il avait décrit précédemment. Nebenkern. — Erlanger (36) regrette encore le peu de précision du mot Nebenkcrn (A^oir A7in. biol., 1895, p. 1) et propose de restreindre son accep- tion au sens de Butschli qui a appelé ainsi le reste des fibres d'union du fu- seau, qui, après avoir persisté quelque temps comme un pont entre les deux spermatocytes résultant d'une division, finissent par se rompre, et consti- tuer deux corps arrondis qui s'individualisent chacun dans leur cellule. [Ainsi compris le Nebenkern correspond au mitosoma de Platner.] Hen- neguy (63) avait déjà proposé antérieurement de préciser le sens de Ne- benkern suivant l'origine et la constitution des formations réunies sous ce nom collectif. Il appelle pijiénosomes les Nebenkern constitués par des fragments de chromatine sortis du noyau; cytoplasmosomes ceux prove- nant d'une différenciation du corps protoplasmique, pi/ renoplasmosomes ceux qui ont à la fois une origine nucléaire et cytoplasmique, et conserve la dénomination de mitosomes pour les restes du fuseau achromatique. Division amitosique. — Balbiani et Henneguy (6) apportent de nou- velles preuves contre l'opinion si répandue que toute division amitosique sonne le glas funèbre de la cellule qui la subit. La queue amputée du Têtard peut se ressouder par des proliférations amitosiques qui n'excluent pas, pour plus tard, la production de mitoses dans la même région. On peut, il est vrai, objecter que ces cellules en division indirecte ne sont pas 1. — CELLULE. 7 les mtMiies, mais c'est à ceux qui élèveut l'objeclion à fournir la preuve, puisque ces cellules occupent le même lieu. Reinhard (129) croit trancher par la négative la question du glas fu- nèbre en montrant que, chez un Téléostéen (Leuciscus), les cellules du blastoderme, à un certain moment, se multiplient uniquement par ami- tose et qu'à ce stade succèdent des séries indéfinies de mitoses. Mais Reinhard se fonde, pour déclarer que ces divisions sont amitosiques, uniquement sur la pauvreté des noyaux en chromatine, sans tenir compte de la j)résence des cenlrosomes et d'autres caractères des mitoses. [Il y a là plutôt un procédé de division spécial qu'une amitose vraie et l'argu- ment ne porte pas.] Explications mécaniques des phénomènes de caryocinèse. — Si on consi- dère l'ensemble des phénomènes caryôcinétiques chez les animaux, les végétaux et les Protistes on constate, comme nous le faisions remar- quer l'année dernière, qu'il est impossible de ramener ces processus à un schéma unique. En effet : 1° en ce qui concerne les centrosomes, leur existence est encore contestée pour un certain nombre de cellules , et beaucoup de cytologistes pensent que les cenlrosomes ne sont pas les agents nécessaires de la division; 2" la constitution et l'origine de la /irjure achromatique sont très variables; o° la membrane du noyau peut persister pendant la plus grande partie de .la division ou dis- paraître dès son début; 4° les chromosomes peuvent se diviser longitudi- nalement ou transversalement. Les seuls phénomènes constants carac- téristiques de toute mitose sont : a) la formation de chromosomes indépen- dants, c'est-à-dire la fragmentation de la substance chromatique en parties d'égale valeur, se dédoublant pour être distribuées également entre les deux noyaux-filles; b) la réunion préalable de ces chromosomes dans la région médiane du noyau pour constituer une plaque équatorinle; c) la formation d'une figure achromatique constituée par des filaments dirigés dans le sens de la ligne qui joindra les deux noyaux-filles. Une théorie de la division indirecte, vraiment digne de ce nom doit pouvoir rendre compte de ces divers phénomènes fondamentaux et nous devons reconnaître qu'aucun des systèmes proposés ne répond à cette exigence. Cela tient à ce que ces théories ont été basées sur des cas particuliers et que leurs auteurs n'ont eu généralement en vue que l'un des côtés de la question : la formation de la figure achromatique ou la séparation des chromosomes. Les théories invoquées jusqu'ici pour expliquer les phénomènes mito- siques peuvent se rattacher à trois groupes, a Pour certains auteurs les fibrilles achromatiques sont élastiques, contractiles et sont les régents mécaniques de la division du noyau et du corps cellulaire (Van Be-XEDEN, BovERi. Rabl^ Fle.mmixg, Kostanecki (83). b) Pour d'autres, parmi ces fibrilles, certaines sont douées d'un pouvoir d'extension et constituent un appareil de soutien qui contrebalance la contractilité des autres fi- brilles (Druner, Meves (lOo). c) Dans un troisième groupe les auteurs ne font intervenir que des causes purement physiques et chimiques (forces attractives ou répulsives, phénomènes osmotiques). Relativement aux théories du premier groupe, nous n'avons rien de 8 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nouveau à signaler si ce n'est un travail de Heidenhain (6ï2). Heidenhain reprend sa théorie de la loi de tension des systèmes centrés dont nous avons rendu compte dans le précédent volume {A?in. bioL, 1895, p. 56). Il construit un petit appareil avec des filaments de caoutchouc constituant un système où les forces en jeu sont les mêmes que celles qu'il imagine dans la cellule, et croit par là avoir démontré que les choses se passent ainsi dans les cellules quand il n'a fait que représenter sa conception cylologique. Il en est de même pour d'autres appareils construits pour montrer des états d'équilibre à ditierenîes phases de la division. Cette conception peut être juste ou fausse mais ces appareils ne prouvent rien, ni pour ni contre. — Kostanecki et Siedlecki (83) admettent les idées de Heidenhain. Leurs observations sur la spermatoge- nèse de la Salamandre conduisent Meves (105) à exposer certaines vues relatives à la cytomécanique dont on lira le détail h l'analyse de notre distingué collaborateur Prenant qui, avec beaucoup de justesse, en met en relief le caractère hypothétique. Son idée est toujours (Voir Druner, Ann. bioL, 1895, p. 50) que les fibres radiaires sont les agents des mou- vements et poussent en prenant appui sur la membrane, au lieu de tirer comme le pensent la plupart des autres auteurs (voir entre autres Heiden- hain,.4«n. ùioL, 1895, p. 54). Rhumbler (131) tente une explication mécanique des phénomènes achro- matiques de la mitose qu'il cherche à reproduire expérimentalement au sein de mousses à structure alvéolaire renfermant des inclusions. Celles- ci, grâce à leur faculté d'imbibition, modifient l'état de tension des alvéoles et font apparaître dans ce système des ligures qui rappellent assez exac- tement les radiations astériformes et autres phénomènes de la division indirecte. D'après l'auteur, les variations du volume du cenlrosome et du noyau, inclus dans la masse protoplasmique alvéolaire, sont les fac- teurs de ces figures compliquées de la mitose. On trouvera à l'analyse de ce travail quelques détails sur cette conception ingénieuse mais qui, à notre avis, ne donne qu'une explication très lointaine des phénomènes et en tous cas ne vise qu'un type de mitose très particulier et peu répandu, celui de la division avec fuseau central primaire. Nous avons résumé, l'année dernière, les idées de Druner relativement à lamécaniquede lamitose. Erlanger (35),àlasuitedesesobservationssur Ascaris {Ann. biol. , 1895, p. 50), combat lesconclusions de Drunek en se fondant sur ce que les fibres radiaires n'atteignent pas la membrane comme le pensait cet auteur, et que, par conséquent, elles ne peuvent trouver là le point d'appui qui, suivant cette manière devoir, leur serait nécessaire. Gallardo (51, 52), explique les figures caryocinétiques par l'action de forces attractives ou répulsives opérant suivant la loi de Newton. Fol, Henneguy etZiEGLER avaient déjà comparé l'arrangement des fibres achro- matiques au moment de la mitose à celui des particules de limaille de fer dans le spectre magnétique, tout en se défendant de vouloir identi- fier les forces en jeu dans la cinèse et les forces magnétiques. Gallardo reprend ces expériences et montre que des cristaux très légers de sul- fate de quinine, tenus en suspension dans l'essence de térébenthine entre les conducteurs d'une machine statique, s'orientent dans l'espace de ma- I. — CELLULE. 9 nière à reproduire la disposition d'une figure achromatique bipolaire (fuseau et irradiation polaire). L'auteur admet que la cellule en division est le siège d'une force caryocinétique spéciale qui tend à orienter les microsomes suivant des lignes de force. Nous ferons observer que ces expériences ne nous apprennent pas grand'chose; elles reproduisent le phénomène, laissant l'explication aussi obscure qu'auparavant. En eti'et, dans la reproduction du spectre magnétique et dans celle de la ligure dans l'espace de Gallardo, les deux centres de force sont fixes et exercent sur les particules des actions contraires. Or, dans la cellule, en admettant que les choses se passent ainsi, les deux cenlrosomes, point d'application des forces, ne paraissent pas solidaires l'un de l'autre comme le sont les pôles d'un aimant. Il faudrait donc admettre qu'il existe une autre force ou système rigide maintenant écartés ces deux centrosomes et les em- pêchant de se réunir, comme ils le devraient, en vertu de leur polarité contraire. Modifications expérimentales de la mitose. — Nous avons à enregistrer quelques expériences sur l'influence des agents physiques et chimiques sur la division indirecte. Galeotti (50) et Pierallini (124) ont étudié l'ac- tion de la température et de l'électricité sur la division des cellules épi- dermiques de la Salamandre et sont arrivés à des résultats concordants. L'élévation de la température détermine une multiplication mitosique active des cellules épithéliales_, en môme temps qu'elle provoque des anomalies dans cette division (caryocinèse asymétrique ou multipolaire). L'action prolongée d'une température élevée est suivie d'une dégénéres- cence vacuolaire ou pigmentaire. Les courants électriques ont une action différente suivant qu'il s'agit de courants galvaniques ou de courants fa- radiques. Les premiers ne paraissent pas avoir d'influence sur la caryo- cinèse; ils amènent seulement la nécrobiose des éléments. Les seconds changent le mode de multiplication cellulaire et stimulent la division directe et la reconstitution des épithéliums. Normann (120), reprenant les expériences de Lœb contredites par Morgan, constate que l'addition de chlorure de magnésium à l'eau de mer dans laquelle se développent des œufs à'Arbacia n'empêche pas la division des noyaux mais supprime la division du corps cellulaire. Celle-ci pourra toutefois se faire après coup : les œufs plurinucléés reportés dans l'eau de mer normale présentent une division simultanée en autant de cellules qu'ils renfer- ment de noyaux. Nous parlerons au chapitre II des intéressantes obser- vations de ZiEGLKR et deR. Hertwig sur les divisions ébauchées du noyau femelle isolé dans les œufs d'Oursin, [vi b o; XIV 2 b 8, y] Signalons une très intéressante observation de Boveri (15). En fécon- dant des fragments d'œuf d'Echinus microtuberculatiis avec des sper- matozoïdes de Strongylocentrotus lividus, il a vu que, pendant la division, toute la substance chromatique du noyau reste dans une des parties de l'œuf où elle continue à se multiplier normalement, tandis que dans l'autre'partie, où il ne reste que la figure achromatique, on voit se pro- duire une multiplication des cenlrosomes et des sphères, sans division du protoplasma. Boveri en conclut que la division des cenlrosomes, leur séparation et la formation des asters sont indépendantes de la division 10 L'ANNEE BIOLOGIQUE. du noyau mais que la présence du noyau est indispensable à la division cellulaire ('). Communicntions protoplasmiques. — Un certain nombre d'auteurs ont continué à rechercher les communications protoplasmiques entre les cellules animales ou végétales. Mais la question de l'origine de ces pro- ductions reste encore très obscure On peut admettre, avec Schulze (liT), que les communications résultent du dépôt des gouteleltes liquides dans une substance réunissant les cellules voisines. Ces communications se- raient donc secondaires ; mais, à vrai dire, il ne s'agit pas là de véritables communications protoplasmiques. D'autre part, Eismond (33) admet que les communications protoplasmiques se produisent entre les deux cel- lules filles par suite de la formation de vacuoles dans la région équa- toriale de la cellule mère. Ces communications seraient donc primaires. F. Henneguy et G. Poirault. I. Altmann (R.). — l'cber Granula und Intergranularsubstattzen. (Arch. Anat., 1896, 360-36-2). [21 2. Ueber das wesenlliche in der Zelle. (Arch. Anat., 1896, 423-427). [21 3. Arnold (J.). — Zur Morpholor/ie und Biologie der rothen Blutkôrper. (Arch. path. Anat., CXLV, 1-29, 2'pl.). [Au centre du globule rouge est une substance nueléoïde mé- langée de paraplasma, reste delà dégénérescence nucléaire.] — A. Labiîé. 4. Zur Biolaqie der rothen Blutkôrper. (Mûnchener Med. Wochenschr., XLIII, 417). ' [* 5. Arnoldi ("W.). — Dir EntunrlwUnty des weiblichcii Vorkeimes bei den Iw- terosporen Lycopodiaceen. (Bot. Zeit., LIV, 1 Ahth., 159-168, PI. VI). [67 6. Balbiani (E.-G.) et Henneguy (F.). — Sur la signification physiologique de la division cellulaire directe. (C. R. Ac. Sci., CXXIII, 264). [68 7. Bambeke (C. van). — De l'emploi du terme protoplasma. (Bull. Soc. Belge Micr., XXII, 52-67). [19 8. Barfurth (D.). — Zelllucken und Zellbrikken im Uterusepithel nach der Geburt. (Verh. Anat. Ges., Berlin, 1896, 23-26). [77 9. Bergh (O.). — Ueber StiUzfasern in der Zellsubstanz eiixiqer Infusorien. (Anat. Hefte, VII, 102-112). ' [20 10. Bidder (G.). — The Collar Cells of Heterocœla. (Quart. J. Micr. Sci., XXXVIII, 9, 1895). [71 II. Bokorny (Th.). — Vergleichende Studien iiber die Gifiwirkung ver- scliiedener cliemischer Substanzen bei Algen und Infusorien. (Arch. Physiol., LXIV, 262-312). [Sera analysé dans le prochain volume]. 12. Einige vergleichende Versuche iiber das Verhalten der l'flauzen und niederen Thieren gegen basische Sto/fe. (Arch. ges. Physiol., LIX). [Sera analysé dans le prochain volume]. (l) Dans un travail plus r(''cent (iSin), Ziegler oonlirine l'observation de Boveri mais il cons- tate en oiUre que la partie dépourvue de substance clironiatique se segmente et que , par conséquent, la présence du noyau n'est pas indispensable à la division cellulaire. I. — CELLULE. 11 \:). BoUes Lee (A.). — Sur le Nrhoïkcrn et fuir la /ormation du fuscdii dans les spermatoci/lcs dis llcli.r. (Cellule, XI, 225-2G0, une planche double). [5 14. Borgert (A.). — Zur Forlpflanzunr] der tripyleen Radiolaricn {Phœoda- rion). (Zool. Anz., XL\, :507-311. Ann.'Mag. Nat. Hist. XVIII, 422-426). [GC, 15. — — Fi)rtpflait:.ungsri'rh(Hinisse hei Trijjyleen Radiolarien {Plufodarieiù. (\Vrh. (leutscli. Zool. Ge.s., V, 102-105, 1 figure) [Analysé avec le précédent.] 16. Boveri (Th.). — Bemerkungen zur Physiolofjie der Kern-imd ZelUheilung. (S. B. Ces. Wurzburg. 1890, 133-151, 5 iig.). ' [5s 17. Briquet (J.'i. — Etudes de biologie florale dans les Alpes oecidentales. (Arch. Se. Nat. Genève, 4^ ser., 1, 234-262, 332-363, PI. IV-VI). [77 18. Sur les poches sècrètrices soinzo-lysigènes des Myoporarécs. (C. R. Ac. Sci., CXXIII, 515-517). [72 19. Buchanan (R.-A.-M.). — Cell granulations under normal and. ahnor- mal conditions, with spécial référence to the Leucocytes. (Rep. Brit. Ass., 1896, 981-982). [71 20. Buscalioni (L.). — Saccharomyces guttulatus Roh. (Malpighia X, 281- :î27). ' [25 21. Biitschli (O.). — Weitere Ausfiihrungen ûher den Bau der Cynnophy- ceen unit Bactérien. In-8'\ 87 p., 5 PL, 6 fig. Leipzig [Engelmann]. [22 22. Cattaneo (G.). — I fenomeni hiologici délie cellule ameboidi. (Atti. Soc. Ligustica, VII, 142-144; Boll. Mus. Genova, n" 48, 3 pp.). [A propos d'un travail de Owsjanmkow l'auteur rappelle que, comme il l'a établi le premier, les expansions liyulines des globules du sang des Crustacés et des Mollusques correspondent à des phénomènes de diffluence précédant la mort de ces éléments et sont des formes anormales.] — G. Poir.vult. 23. Catterina (G.). — Contributo allô studio délia struttura dei Batteri. (Att. Soc. Veneto-Trent., 2-= sér., II, 446-452). [22 24. Sludi sulnucleo. (Bull. Soc. Veneto-Trent., VI, 1-14). [ A. L.\bbé. 25. Chodat (R.). — Sur la structure et la biologie de deux Algues pélagi- ques. (.1. Bot. Paris, 333-349, 405-409, PI. III). [Voir ch. XIV 26. Cope. — The primary factors nf organic évolution. Tlie Open court, (Chicago) xyi -{- 532 pp., 120 fig. [Voir ch. XX 27. Crato (E.). — Beitriige zur Anatoinie und Physiologie des Elementaror- ganisnms. (Beit. Biol. PII., VII, 407-536, PI. XII-XV). [19 2S. Czermak (N.'i. — Erndhrungsivei/e einer epithelialen Zelle. (Anat. Anz., XI, 547-550). ' " [71 29. Dangeard. — Contribution à re7iioqiiinesis multiplication de las cellulas. (An. Soc. Argent., XLII, 5-30, 7 fig.). [Analysé avec le suivant.] 52. — — Essai d'interprétation des figures karyokinétiques. (An. Mus. Bue- nos-Ayres, V, 11-22. 1 fig.). [8 53. Gerassimoff (J.-J.). — Ueber ein Verfahren kernlosen Zellen zu erhal- ten. (Bull. Soc. Moscou, 1896, 4 pp.). [69 54. Giesbrecht ("W.). — Ueber den Sitz der Lichtentwickelung in den Pho- tosphœrien der Euphausiiden. (Zool. Anz., XIX, 486-489). [\'oir ch. XW I. — CELLULE. 13 5"). Giglio Tos (S.). — Sulle g ranulaz-ioni degli crilrociti nei girini di la- liini anfihi. (Anat. Anz.. XI 1. :L>l-:5:54j. [71 .')(■.. Gœtte. — [Discussion sur la communication de F. E. Schulze (147)] (Verh. deutsch. zool. (les., 177). [Lautcur considère avec Scliulzc les epitheliums comme des syncitiums dont les limites cellulaires sont figurées par des vacuoles.] — A. Lahké. r)7. Greenwood. — On struclural change in Ihe resting nuclei of Prolozoa. — Part. I. The macronucleus of Carcheaium polypinion. i. Physiol., XX, 427). [33 58. Griffin (B.-H.). — The history ofthe achromatic structures in the matu- ration and the fertilisation of Thalassema. (Tr. X. Y. Ac. Sci., XV, 10.3-170, 3 pi.). [Voir ch. II 59. Hammar fJ.-A.l. — Ueber einen primâren Znsammenhang zivischen den Fxrchungszellen der Seeigeleies. (Arch. uiikr. Anat., XL^'II, 14-".^3, 1 pl.j. [75 60. Harper îR.-A.l — Kerntheilung und freie Zellhildung ira Ascus. (.lahrb. Bot., wiss. XXX, 249-284, pi. XI et XII. et Strasburger, Cytologisrhc Stu- dien, 95-129, pi. XI et XII). [52 (■»1. Hartog M. . — On multiple cell division as compared ivith bi-parti- tion as Herbert Spencrfs timit of groivth. (Rep. Brit. Ass., 1890, 833). [Voir ch. XIV 02. Heidenhain ^M.). — Einneues Modell zum Spannungsgesetz der centrir- ten Système. iVerh. Anat. Ges., 1890 in Anat. Anz., (Erg. Heftj XII 07-77). [00 63. Henneguy (L. -Félix). — Leçons sur la cellule {Morphologie et Repro- duction) faites au collèfje de France. Recueillies par Fabre-Doniergue, in-8", XX -f 544 pp., 302 fig." texte). [1 64. Hertwig (R.). — Ueber die Entwickelung des unbefruchteten Seeigeleies. Fin Beitrag zur Lehre von der Kernteihing und geschlechtlichen Differen- zierung. (Festschr. Gegenbaurs,, II, 21-80, 3 PL). [Voir Cli. II 05. Hœhl (E.). — Beitrag zur Histologie der Pulpa und der Denlins. (Arch. Anat., 1890, 31). [70 00. Huie (Lily). — Changes in the Cells-Organs of Drosera rotundifolia prodnced by Feeding wilh Fgg-albumen. (Quart. J. Micr. Sci., XXXIX, 2-.38, PI. XXIII-XXI\'. Résumé dans Ann. Bot., X, 025-020). [79 07. Ishika-wa [C.]. — Ueber eine in Misaki vorkommende Art von Ephe- lota und iiber ihre Sporenbildung. (Journal of the Coll. of Se. Imp. Univ. Tokio, Japan, X, 119-137, pi. XII et XIII). [* 08. Israël ^O.j et Pappenheim A.). — Ueber die Entkernvng bei Sauge- tiererythroblasten. iArch. i)ath. Anat., CXLIII, 419-470, PI. IX-'XI). [ A. Labbé. 09. Iwanzoff N.i. — Ueber den Bau, die Wirkungsweise und die Entwicke- lung der Xesselkapsehi bei den Cœlenteraten. (Bull. Soc. Moscou, ser. 2, X, 95-101, 323-355, PI. III-Vl). [* 70. Juel (H.-O.: . — Die Kernlhi'ilungen in den Pollenmnttcrzelh'n ron Hemrro- CdUis fuira und die bei denselben auftrcicnden Unrcgi'lmiïssigkcitcn. (Jahrh. wiss. Bot., XXX, 205-220, PI. VI-VIIl et Strasburger, Cgiologische Slu- dien, 51-72, PI. VI-MIIi. [58 14 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 71. Kaiser (O.)- — Ucht'i- Kcrnthcihinij drr C]uir((ceni. (Bot. Zeit., ftl- 7N, PI. 11). ' [49 72. Karawaieff. — l'eber ein neues Radiular aus Villa/rama. (Zool. Anz., XIX. 1S5-187, r>fig:.i. [ G. Poirault TA. Observations sur les Radiolaires. (Zapiski Kiev. Obtsch, W\, 349- ;;7i. [49 74. Klemm (P.). — Desorgamsationserscheinungen der Zelle. iJalirb. wiss. P.ot.. XXVIII. 627, PI. Vlll-lXl. [Voir cli. Xlll 75. Knoll iPh.i. — Ueber die Bhitkurperchen bei wechselwarmen W'irbel- tieren. (S. B. Akad. Wien., CV, 35-66, 4 fig. 3 pL). [Développement des globules sanguins. Coexistence de mitose et d'ami- tose dans la formationdes erytbrocytes et des leucocytes.] — G. Poirault. 7<). Kny (L.). — Ueber den Einfluss von Zng und Druck auf die Richtung der Scheidewânde in sich theilenden Pflanzenzellen. (Ber. deutscli. bot. Ges., XIV. 378-391. 2 fig. texte). [Voir cli. V 77. Kolk-witz i R. i. — Ein Experiment, mit Mooskajiseln zur J'riifung der Biils- rJiU'schen Schruinpfungstheorie. (Ber. deutsch. bot. Ges., W , 100-110). [20 7s. — — Die Bewfgungen der Schwdrnier, Spermatozoiden und Plasmodien und ihrc Ablidngigkeit von aiisseren Faktoren. Sammclreferat (1885-96). {Bot. CentralbL. LW, 184-192). [Résumé de l'état actuel de la question et table bibliographic^ue.] — G. Poir.vult. 79. Korschelt (E.i. — Ueber die Struktur der Kerne in den Spinndriisen der Baiipcn. Ein Beitrag zur Kenntniss vom feineren Bau des ZeUkcrns. (Arcli. mikr. Anat., \L\\\, .500-569, 3 pi.). [31 iSO. Kossel fA.). — Ueber die basischen Sfoffe des Zellkerns. (S. B. Ak. Berlin, 1896.403-408). [Étude cliimique des protamines de la laitance de Saumon (salmine) et d'Esturgeon (sturine) et de leurs produits de décom- position.] — M. Delage. Hl. Sur la nucléine. D'après le 14'' Gongrès Allemand de Médecine interne de Wiesbaden, avril 1896. — (Semaine Médicale, 16" année, 15 avril 1896). [34 is. Mik..XII. 177-186j. [SO \)l. Le-wis iMargaretj. — Cenlrosome and Sjjhcrc in rcrloiit of Ihc N<'rve n'IU nf nu Invi'rli-brdli-. (Anat. Anz.. XH. 291-299, 11 %.). [2ft 92. Leyden E. v. et Schaudinn iF. . — Leydenia ;/e)iimipara, ein iiener in der AscitesfJUssig/ieit des h'benden Menschen ijifundoier Aninbendhn- licher Rhizopod. .SB. Ak. Berlin, XXXIX, 9.")l-9r):5, pL VI}. [ (1. PdlKAII.T 9:>. List T.). — Beili'dge zur Chemie der Zelle und Gewtd^e. 1. Ueber die Fdrbinig Ihierische)' Gorebe nul BerUnerblau. iMt. Stat. Xeajjc-l., XII, 477- 49.-5. 1)1. XXII I. [31 94. Loeb i J.). — (idcrsiichiiiiiji'n iibcr die jjhysiolof/isc/ie/t Wirhungen der Sauersloftmangfls. (Arch. ges. Phys., LXll, 308-310). [78 95. Lubarsch. — Uebej- dus Vorkommen krystalloider Bildungen in (kn Zellen des meiischlicheii Ilodens. (Arch. Path. Anat., CXLA', :}1(i-33n. pi. A'], Fig. 1-3). [35 90. Lustrac A. de. — Trypanosoma Balbianii Certes. {Xi:i. 'Soc. Bordeaux 5™" ser., X, 205-275, pi. III). [20 97. Mac Bride E.-AV.. — Noie on the continuily of me.^enchyme CeJls in Ec/iinid larvii'. (P. Cambridt;-e Soc, IX, 153-154). [75 9s. Mac Clure. — On the présence of Centrosomes and Atlraciion sphères in fhe Ganglion cells of Hélix jjomatia. With remarks on the structure of the cell body. (ïhe Princeton-CoIlege Bulletin. \\\\, 38). [* 99. Mac Miirrich J. Playfair). — The yolklobe and the cenlrosome of Fuhjnr cnrica. .Vnat. Anz.. XII, 534-539. 4 fig.). [20 100. Marchesini iR.'. — Centrosomi et sferide attrative nelle cellule bianchi del sangue di Tritone osservati con un nuovo metodo di technica. (Boll. Soc. Rom. Zool.. V, 89-90, 1 pi.). [25 101. — — Ricei'che svlla fibra miiscolare. (Boll. Soc. Rom. Zool., X, 198- 210). [Voir eh. V 102. Marpmann (G.). — Insère neueren Ansichten ilber die Zelle. (L. ange- wandte Mikroskopie, II. 104-170). [* 103. Masslow^ (E.-A.). — Materialien zur Morphologie und Hntwickelung der Blutkurperchen. [En russe]. Dissertation, Cliarkmv. [* 104. Matruchot L.j. — Sur la structure du protoplasma fondamental dans une espèce de Mortierella. (C. K. Ac. Se, CXXIII, 1321). [20 105. Meves (Fr.). — Ueber die Entwickelung der mdnnlichen Geschlechtszellen 7:on Salamandra maculosa. (Arch. mikr. Anat., XLVIII, 1-83, pi. \-\). [33 100. — — Zur Struklur der Kerne in den Spinndrilsen der Baupen. [Xrvh. mikr. Anat.. XLVIII. 573-579. PI. XXVI). 107. Meyer 'A.\ — Das IrrlhUntliche der Angaben ilber das Vorkommen die- ker Plasmaverbindungen zwischen den Parcnchymzellen einiger Filicinen und Angiospermen. (Ber. deutsch. Bot. Ges., XIV, 154-15S. pl. XI). [Dans certains cas on a pris des bouchons de ponctuations pour des communica- tions protoplasmiques. Celles-ci sont toujours très fines.] — G. Psis. (Arch. Entw.-Mech., III, 106- 126, fig.\ ' ' [70 121. Osterhout i"W.-J.-"V.). — Ueber Entstehung der karyokinetischen Spin delbei Equisetum. (Jahrb. wiss. Bot., XXX, 159-168, pi. MI et Strasbur- ger, Cytologische Studien, 5-14, pi. I et II) [50 122. Pappenheim (A ). — Ueber Entwickelung und Ausbildung der Erythro- blasten. (Mrcho-w's Archiv., CLX^", 587-643, 2 pi.). [ A. Labbé. 123. Pfeffer (G.). — Ueber die niedrigste Auspràgung der ledendigen Indivi- dualitàt und dus Lebens-Differential. (Verh. Nat. Aer. Hamburg, 1896, 2:5 pp.). [Voir ch. XX 124. Pierallini (G.). — Anomalie del processo cariocinetico provocato spe- rimentalmente. (Lo Sperimentale, L, 32-70, 1 pi.). [57 125. Poirault(G.) et Raciborski (M.). — Ueber konjugate Kerne und die konjugate Kerntheilung. (Biol. Centralbl., XVI, 24-30.). A'oir le Tome I de Y Année biologique, p. 127. 126. Rabl (C). — Ueber die Kerne der Fettzellen. (Arch. mikr. Anat., XLVII, 407-415). [71 1. — CELLULE. 17 127. Raciborski iM.). — l'cher ilcit Eiiifliisif; aiissert'r Bedinginif/cn (tuf die Wdchstliumsioci.-ic (lis Bdsidiiiftii/ii.-i rdiKd-tmi. (P'iora, LXXXII, 107-132, 11 iiii,-. texte). [\'oir ch. X. 128. Ra-witz (B.). — l'itlcfsiic/tioi;/(">i ilbcr Zi-Ulhi'iUmy 1. Diof. VcrluiUcn dcv Allrartioioifijthiïrc hci dcr Evilcititng dcr Thci/ung dey Sj/crmaloci/tcn von Sdhimandrd maculo^a. (Arcli. inikr. Anat., XLVII, 150-180, 1 pL). [47) 12*.). Reinhard. — Zur Frar/e ilber die amitutische Teilung der Zellen. (liioi. Centralbl., X\I, 420-42<), 2 tig-.j. ' [68 130. Reinke (F.). — Beilrdqe zur Histologie des Menschen. Ueber Knjslalloid- bildungen in dcn interslitidlen Zellen des menschlichen Ilodens. (Arcli. mikr. Anat., XLVIl, 34-44, 1 PL). [34 131. Rhumbler (L.). — Versuch einer mechanischen Erkhïrung der in- direkten Zell-und Kerntheilung. 1. Die Cglokincxc. lArch. Ent\v.-Mech., IH, 527-623). . [r)2 132. Beitrdge zur Kcnnlnis der Bhizopoden. Bcitr. III, IV, V. (Zeitscli. wiss. Zool., LXL .38-110, PI. IV-V, lOti.u'. texte). [Voir eli. II 133. Rosa (Daniele). — I linfociti degli oligocheti. (iMemoric délia R. Ac- cad. délie Soienze di Torino, XL\'l, 1895). [\'oir cli. XIV 134. Les lymphocytes des Oligochètes. (Arch. ital. BioL, XXX, 455-458). [Voir ch. XIV 135. Rosen (F.). — f'eber die Nucleolen, Chromosomen und Attractions- sphereninden PfJanzenzellen. (Jaiireslj. Sciilesiscli. Ges., LXXiil, 26-27). [20 136. Sappin-TroufFy. — Becherches mycologiques. — (Bot., 5<^ série). [Voir ch. Il 137. — — Bec/iPrc/ïPS histologiqites sur l(( fdmiUi' des Crédinées. in-8", 190 pp. 70 lîg. Poitier.s [OiidinJ. (Thèse Fac. Se. Paris). [\'oir ch. II 1.38. Sargant CE.). — Direct nuclear division in the Embryo sac of Lilium Martagon. (Ann. Bot., X, 107-lOU). [Dans le sac embryonnaire de Lys Martagon les deux noyaux anti- podes inférieurs paraissent formés par division directe. — G. Poirault. 139. Schacht (E.-C). — Zur Kenntnis des Baues der Zellen in den von Ebner- schen Drilsen. (Diss. Kiel). *] 140. Schaffer (J.). — Ueber einem neiien Befund von Centrosomen in Gan- glien und Knorpelzellen. S. B. Ak. Wien, C^', 21-28, 1 pL). [25 141. Schaudinn (F.). — I'(dt('r den Zeuqungshreix von Pdramœba Eilhardi n. g. n. sp. (S. B. Ak. Berlin, 1896, 31-41, 12 fig.). [48 142. — [Discussion à la suite de la communication de Ziegler (168)]. (Verh. deutsch. Zool. des., 1896, 154-155). [Chez les Flagellés le fuseau caryoci- nétique se ])lace transversalement au grand axe de la cellule. — A. LAnnÉ. 143. — — Ueber das Centralkorn der Heliozoen, ein Beitrag zur Centra somenfrage. (Verh. deutsch. Zool. Ges., 113-130, et 21 fig.). [27 141. Ueber die Theilang von Amœba binucleata. Gruber. (S. B. Ges. Xat. Berlin, 1895, 130). [48 145. Schenk (S.-L.). — Ajiomalien an den Eiern von Echinodermen nach der Befruchtung. (S. B. Ak. Wien. CV, 168-185, 4 fig.). [* 146. Schilberszky (K.). — Ueber Bewegungserscheinnngen der Bacillaria- ceen. (Bot. Centralbl., LXV, 3.3-36). [78 147. Schulze (F.-E.). — Ueber die Verbindung der Epithelzellen unler ci- nander. (Stzb. Ak. Berlin, XXXIX, 971-983, \>\. VllI). [75 l'année biologioue, II. 1896. 2 18 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 14s. Schumacher (S.). — Ueber die Lymphd)'iiseti des Macacus rliesus. (Arcli. mikr. Anat.., XLVIII, 145). [Voir cli. XIV 149. Scza-winska (M"" Wanda). — Sur la structure réticulaire des cel- lules nerveuses centrales. (C. R. Ac. Soi., CXXIIl, 379-380). [\'oir ch. XIX 150. Siedlecki (M.). — Ueber die Struklur und Kernteilungsvorganf/e bei den Leiikocyten der Urodelen. (Anz. Akad. Krakau, ISOG, 114-ll8j. [* 151. Steinbrinck (C). — Zur Kritik von Bi'itschWs Anschaungen i'iber die Schrumpfungs-und Quellungsvorgdnge in der Pflanzlichen Zellhaut. (Ber. deutscli. bot. Ges., XV, 29-33). [20 152. Stohr (Ph.), — l'eber Randzellen und Secretcapillaren. (Arch. mikr. Anat., XLVII, 447-461, PI. XXII). [Voir ch. XIV 153. Stoklasa. — l'eber Verbreitung und physiologische Bedeulung des Le- cithins in der Pflanze. (Bot. Gentralbl. LXVIII, 104.) [^'oir eli. XIV 154. Strasburger (E.). — Cytologische Studien ans dem Bonner botanis- chen Institut in-8", 208 pp. IH PI., 2 fig. texte, Berlin [BorntrœgerJ 1897 [Sous ce titre se trouvent réunis un certain nombre de mémoires parus dans le tome XXX des Ja/rrb. iciss. Bot., et que nous avons résumés ici [Voir Osterhout 30), Mottier (70), Juel (115), Debski (121), Harper (60j, Fairchild (40)] ou qui seront résumés dans le prochain volume. 155. Stricht (O. van der). — Le premier amphiaster de rebut de Vovule de T/iysanozoon Brocchi. Une figure mitosique peut-elle rétrograder? (Bi- bliogT. anat., 1890, 27-:î0). [Contrairement à l'opi- nion de Selenka la figure mitosique de l'œuf ovarupie du Thyzaitozoonne rétrograde pas puis(pi'elle engendre le premier globule polaire. D'ailleurs on ne connaît pas d'exemple de régression de mitose. — G. PoiitAULT. 156. Contributions à l'étude de la forme, de la structure et de la di- vision du noyau. (Arch. Biol. XIV, 243-260). [Analysé dans le tomo I de V Année biologique, p. 24. 157. Tirelli (Visige). — Sur fanatomi.e pathologique des éléments nerveux dans l'empoisonnement aigu par le sublimé. (Arch. Ital. Biol. XXVI, travail in extenso dans Giornale di medicina légale, an IV, 1897). [79 158. Treub (M.!. — Sur la tomli.^alidn, If t)'(msj)orl et le rôle de l'acide cyanhydiique (/r/n.s le Pangium edide Reinw. (Ann. Jard. Buitenzorg, XIII, 1-89, PI. I-XI). [Voir ch. XIV 159. Ts-wett (Michel). — Etudes de physiologie cellulaire. — Structure des Chloroplastes. (Arch. 8ci. Nat., 11, 228-260; 338-348; 467-486; 565-574). [Voir ch. XIV 160. Ver-worn (Max). — Untersuchungen iiber die polare Erregung der lebendigen Substa^iz durch den constanlen Stroni. (Arch. Ges. Phys., LXII, 415-448). [Voir ch. XIV 161. — — JJer KOrniye Zerfall. Ein Beilrag zur Phi/siologie des Todes. (Arch. Ges. Phys., LXIII, 415-448). ' [Voir ch. XIII 162. "Wilson (Edmund-B.). — The Cell in development and inheritance. New York [Macmillan and Co.] Columbia University Biological, séries IV. in-8", 371 pp., 142 fig. texte). [^'oir ch. II 163. Wittlin (J.). — Ueber die Bildung der Kalkoxalat-Taschen. (Bot. Gen- tralbl. LXVll, 33-41, 65-73, 96-102, 129-133, PI. I). [72 164. "Woronin et Nawaschin. — Sclerotinia heteroica. (Z. Pflanzkrank., VI, 129-140, 199-207, PI. III et IVj. ^ [Voir ch. X I. — CELLULE. 19 165. Zacharias (E.). — On the Cells of Cyanophyccx. (Rep. Brit. Ass., 1800, Liverpool. Meet, 2 p.). " [23 I()G. Ueher einige mikrochemische Untersuchuni/smethoden. (Ber. deutsch. bot. Ges., Xn', 27U-M)). [Discussion sur la caractéristi(iue mi- crocliimique de la nucléine et l'emploi du vert de méthyle. — G. Poirault. 167. Zanier (G.). — Conlributo alla fisiologia del protoplasma. (Bull. Soc. \'eneto-Tront.. M, 63-67). [22 168. Ziegler (H.-E.). — Einige Beobachlungen zur Entwickelungcscldchte lier Echinoderrnen. (Verh. deutsch. Zool. Ges., 1896, 136-154, 5 fig.). [Voir cil. II 169. Zimmermann (A.). — Die Morphologie umi Physiologie des pflanz- lichen Zellkernes. (In-8, 188 pp., 84 fig. Jena [Fisclier]). [30 170. Ueher die chemische Zusammensetzung des Zellkerns. I. (Z. wiss. Mikr., XII, 458-477, PI. 11). [30 171. Zukal (H.). — Ueher den Bau der Cyanophyceen iind Bakterien 7nil besonderer Beziehung auf den Standpunht BiHschli's. (Ber. deutsch. bot. Ges., XIV, 331-339j. [ G. Poirault. (Pour la cellule nerveuse, voir cli. \1K). 7. Bambeke (C. van). — De l'emploi du terme protoplasma. — Critii^ue des différentes acceptions du terme protoplasma. — On doit réserver le terme protoplasma pour Tensemble des parties vivantes de la cellule. Ce serait un terme générique. Dans le protoplasme on peut distinguer : le cytoplasma, le caryoplasma, Tarchoplasma, le sarcoplasma, le neuroplasma. — G. Poi- rault. 27. Crato. — Contribution à l'anatomie et à la physiologie de l'organisme élémentaire. — De l'examen d'un très grand nombre de plasmas végétaux {Ectocarpus, Chœtopteris , Tradesrantia, Urtica, etc.), Crato conclut que l'on doit considérer le plasma végétal comme ayant la structure alvéolaire au sens de Bûtsciili. La paroi des alvéoles , qui contiennent Yenchylema , est constituée par la plastine. Dans l'épaisseur du système de cloisons se trou- vent des corps animés de mouvements propres , de l'orme extrêmement va- riable et changeante, les physodes qui sont, pour l'auteur, les agents les plus actifs des transformations chimiques dont la cellule est le siège. L'état al- véolaire est l'état habituel de la plastine qui forme, pour ainsi dire, le squelette protoplasmique et qui entre également dans la constitution du noyau et du corps chlorophyllien. — G. Poirault. 34. Erlanger (R. von). — La structure du protoplasrna , le fuseau caryo- cinétique et le cenlrosome d'après les travaux récents. — C'est une revue critique des travaux des dernières années, dans laquelle Von Erlanger expose ses vues particulières à propos de différents auteurs dont il examine les mémoires. Sans entrer dans le détail de l'article, nous mentionnerons (ju'en opposition avec Strasburger {Karyokinetische Problème, Jahrb. Wiss. Bo- tan., XXVlll, 1895. p. 151-204 et Ann. bioL, 1895, p. 42). l'auteur dénonce la très belle structure alvéolaire du protoplasma dans les anthères et les sacs embryonnaires de divers Phanérogames {Veltheimia caj/ensis, Fritil- laria imperialis, Scilla bifolia). 20 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. II signale une structure alvéolaire dans les cellules testiculaires et ova- riennes de Lumbn'cus, les cellules testiculaires de Blalla getinanica, les œufs des Tardigrades, Échinodermes, Céphalopodes et Ascarides. — A. Labbê. 90. Lustrac (A. de). — Trypanosoma Balbiani. — L'auteur étudie dans ce Flagellé, parasite de l'Huître, la structure vacuolaire. Le corps, comme la membrane ondulante, sont formés de vacuoles placées en files. Cette struc- ture décelée à l'aide des méthodes cytologiques de KiInstler vient h l'appui des idées de cet auteur sur la str urevacuolaire uproto])lasma. — A.Labbé. 1(J4. Matruchot (L.). — Sur la structure du protoplasma fondamental dans une espèce de Mortierella. — Dans les filaments mycéliens jeunes d'une Mu- corinée, Matruchot a observé une structure particulière du cytoplasme, qui comprend : 1" un hyaloplasma parfaitement amorphe et d'une certaine rigi- dité (comme l'hyaloplasma des Myxomycètes) ; 2° un protoplasme finement granuleux renfermé dans des canalicules creux, sièges des courants proto- plasmiques. Ces canalicules, ainsi creusés dans le hyaloplasma, sont plus ou moins rectilignes et en nombre variable suivant la grosseur du filament my- célien (de 2 à 10). — L. Cuénot. 'J. Bergh (O.). — Fibres fie soutien dans la substance celhdaire de quelques Infusoires. — L'auteur décrit un système de fibres, qu'il peut considérer comme des éléments de soutien. Ces fibres ont été signalées et figurées par LiEBERKÛiiN et la figure reproduite par BiiTSCiiLi dans son article Protozoa du Bronn's Thïerreich (pi. 57, fig. 5). Bergh les représente chez Spathidium spalhula et chez Holophrya Emmse. Dans la première espèce, elles s'insèrent en grand nombre sur la lèvre buccale et de là divergent en arrière jusqu'au milieu du corps, d'où elles s'irradient en faisceaux qui vont s'attaclier en diffé- rents points de l'ectoplasma. Il existe de même à l'extrémité postérieure du corps un faisceau de fibres qui , arrivé au milieu du corps , va s'insérer à l'ectoplasma. Chez l'autre espèce, les fibres de soutien, très développées, ont une distril)ution différente. Il y a, comme chez la première, un faisceau fibreux parti de la lèvre buccale, qui d'ailleurs se perd dans l'entoplasma. De plus, la lèvre est prolongée en arrière par une bande sur laquelle prennent naissance de nombreux trousseaux de fibres qui s'enfoncent dans la masse du corps; il y a enfin, tout à fait postérieurement, des faisceaux de fibres qui paraissent naitre des côtés de l'Infusoire. Ces fibres, nullement contractiles, sont destinées à donner au sarcode une certaine résistance et à assurer la fixité de sa forme. — A. Prenant. 77. Kolkvitz (R.) — Expériences sur les capsules des Mousses pou)- vérifier la théorie de Biitschli sur le retrait [Analysé avec le suivant.] 151. Steinbrinck. — Le péristome des Mousses et la théorie alvéolaire de BiUschli. — Après avoir rappelé la théorie micellaire de N.\(;ei.i et la théorie vacuolaire ou aréolaire de Biitschli sur la structure des membranes cellu- laires, Steinbrinck recherche dans quelles conditions l'épreuve expérimentale de la théorie de Biitschli peut être faite. Pour Biitschli, comme on le sait, la diminution de volume d'une substance organique qui se dessèche, pro- vient avant tout de la compression que subissent les fines aréoles qui la constituent, sous VinfJuence de la pression atmosphérique. Pour Na(;eli, les variations résultant de l'imbibition et de la dessiccation ont pour origine les forces moléculaires qui se manifestent entre les micelles et tendent à les rapprocher plus ou moins. I. — CHLLULE. 21 Le point qu'il s'agit d'élucider, c'est de savoir, si réellement, la pression atmosphérique joue un rôle dans la contraction des substances organiques. Les expériences faites jusqu'ici sur des substances artificielles ou des or- ganes morts ne sont pas concluantes. Même les expériences faites au moyen des appendices « en tire-bouchons » des fruits de Géranium et de Slipa^ étu- diés au point de vue de leur torsion alternativement dans l'air et dans le vide, ne donnent pas des résultats inattaquables. On peut craindre que l'air contenu dans les cellules mortes de ces organes, reste à une pression supérieure à celle qui règne dans l'appareil pneumatique où l'on opère, et fausse ainsi les résultats. Ce qu'il faudrait observer, ce sont des structures non cellu- laires, des organes hygroscopiques par exemple, formés de parois cellulaires seulement et susceptibles de mouvement de contraction et d'extension sous l'influence des variations d'humidité. C'est précisément ce que réalisent les dents du péristome des Mousses, spécialement celles de la rangée extérieure. Ces dents, qui sont de véritables membranes cellulaires, se recroquevillent par la dessiccation et laissent béante l'ouverture de la capsule; sous l'in- fluence de l'humidité, elles reprennent leur position primitive et obstruent l'ouverture de la capsule empéciiant ainsi la sortie des spores. C'est Kolkvitz (77) qui a imaginé un dispositif ingénieux permettant d'ob- server ces mouvements d'extension et de contraction sur la capsule elle-même placée dans une ampoule de verre oii la pression de Tair peut être abaissée à 1/10 de m/m. Kolkwitz a constaté que. même dans ce vide presque complet, les dents du péristome se recroquevillent aussi complètement et aussi sou- dainement que par suite de la dessiccation à l'air libre. Ce n'est donc pas la pression atmosphérique qui détermine ces mouvement s hygroscopiques. Kolkwitz et Steinbrinck estiment, par conséquent, que l'opi- nion de Biitschli sur ce point est mal fondée et pensent au contraire que la théorie de NJigeli est la seule qui, pDur le mom3nt, puisse donner une explication plausible du phénomène. — ■ P. Jaccard. 1. Altmann (R. ). — Sur les granules et la substance inter granulaire . — Ana- lysé avec le suivant. 2. Altmann (R.). — Sur la partie essentielle de la cellule. — Waldever a re- proché à Altmann de considérer comme la partie essentipUe et vitale de la cellule tantôt les granules, tantôt la sul)stance intergranulaire. Altmann ré- pond qu'il n"a vu d'abord que les gros granules et entre eux une substance intergranulaire réticulaire qu'il considérait comme indifférente et non es- sentielle. A la suite de nouvelles recherches, il a découvert dans cette subs- tance intergranulaire de plus petits granules qui devaient évidemment for- mer plus tard les gros granules. Cette découverte l'a amené à considérer la substance intergranulaire (dans le sens qu'il lui donnait primitivement) comme la partie essentielle de la cellule par le fait qu'elle contient les élé- ments primitifs des gros granules. — Il y a donc des granules de dimensions différentes correspondant à des réseaux dont les mailles ont des grandeurs diverses. Le réseau le plus gros contient les gros granules et de la substance intergranulaire, laquelle renferme à son tour des granules plus petits reliés par de la substance intermédiaire et ainsi de suite. En fin de compte, les plus petits granules dont on puisse admettre l'existence seront toujours entou- rés d'un réticulum de sul)stance intergranulaire homogène et morte, la véri- table substance intergranulaire de la cellule n'ayant aucune fonction vitale. [Il y a une confusion évidente dans les idées d'.-Vltmann. Elle provient, comme il le reconnaît lui-même, de ce que, lorsqu'il parle de substance 22 L'ANNEE BIOLOGIQUE. intergranulaire il a en vue deux choses différentes : 1° le gros réseau inter- granulaire contenant les gros corpuscules mûrs et 2° le réseau fin qui con- tient les corpuscules les plus fins et forme avec ces derniers toute la subs- tance du gros réseau intergranulaire dont il est une partie constituante. — Ce (|ui résulte des travaux d'Altniann c'est qu'il existe dans le protoplasme des granules de dimensions différentes inclus dans une substance homogène. Mais lors(|u'on veut rechercher (juelle est la partie essentielle de la cel- lule on ne peut guère arriver à une conclusion, car si l'on attribue ce carac- tère aux granules on ne peut pas admettre que la substance homogène qui leur a donné naissance est moins importante qu'eux. Il nous semble difficile d'accepter, avec Altmann, (jue la substance homogène qui se trouve entre les granules les plus fins soit morte ou indifférente, car il n'est nullement prouvé qu'elle ne soit pas capable de donner naissance à de nouveaux gra- nules]. — M. Bedût. 167. Zanier (G.). — Contribution à la physiologie du protoplasma. [XX] — Tandis que pour Altmann, les granulations (bioblastes) sont les parties cons- tituantes du protoplasma, pour A. Fischer ('), ce ne sont que des produits artificiels dus à la coagulation des albumines par les réactifs fixateurs. — L'auteur combat cette dernière hypothèse et se rallie aux idées d'ALTMANX. Il a pu voir que, dans les tissus embryonnaires, la structure du protoplasma, la forme et la place des granules dans la cellule ne diffèrent pas sensible- ment de celles des tissus adultes. L'alimentation n'a aucune influence sur la forme et la grandeur des bioblastes. Les bioblastes ne sont l'expression d'au- cun phénomène d'accroissement ou de nutrition cellulaire (en opposition avec les idées d'Altmann) ; ce ne sont pas non plus des produits de sécrétion , ni de transformation directe des substances assimilées. De ses expériences, faites sur le Lapin et la Grenouille, l'auteur déduit que les bioblastes, par l'alimen- si tation, ne changent ni de forme, ni de grandeur, ni de réactions micro-chimi- ques. Les bioblastes ont donc des caractères absolument fixes pour chaque espèce. Mais, il n'est pas encore possible de donner une loi sur leur évolution phylogénétique chez les différents organismes. — A. Labbé. 23. Catterina (G.). — Contribution à V étude de la structure des Bactéries. — Dans un Bacille indéterminé, provenant d'une culture de Bacille de la tuber- culose, l'auteur a vu un corpuscule central réfringent qui s'allonge et s'é- trangle en même temps que le Bacille, et duquel proviennent deux spores. Ce corpuscule a une très grande affinité pour les couleurs basiques d'aniline et pour l'hématoxyline; il possède donc les fonctions et les réactions d'un noyau cellulaire. — F. Henneguy. 21, Bûtschli (0.). — Nouvelles recherches sur la structure des Cijfuiophycée^ et des Bactéries. — Ce livre, accompagné de plusieurs planches en photo- glyptie ou en chromolithographie fait suite au travail publié sur le même sujet par l'auteur en 1890. 11 se divise en deux parties; la première est con- sacrée aux Cyanophycées, la seconde traite des Bactéries. Dans les premières, on peut distinguer une zone externe qui contient la phycocyanine et un co7'ps central incolore qui, par la manière dont il se comporte vis-à-vis des colo- rants nucléaires, peut être considéré comme correspondant au noyau des or- ganismes supérieurs. Cette distinction se retrouve chez les Bactéries, du moins chez celles de grande taille (Sulfuraires), tandis que les formes plus petites (I) Anat. Anz., ix, p. 078. / î. — CELLULE. 23 sont, pour ainsi dire, réduites au corps central, le protoplasme n'étant plus l'eprésenté ici que par la membrane et les cils. Corps central et zone cor- ticale ont la structure alvéolaire. 1°) Ci/fiiiophi/rées et Sulfura iri's. — A. Fischer soutient que cette distinction en zone corticale et corps central est illusoire et (jue la prétendue zone cor- ticale correspond à une jjartie rétractée du contenu cellulaire : Bûtschli pro- teste contre cette interprétation et montre, en expulsant par pression hors de la membrane le contenu du Chroma tium Okcni, que ce contenu est dif- férent dans la partie centrale et à la périphérie, qu'il est possible d'énucléer le corps central en laissant à l'intérieur de la membrane une partie du jjlasma cortical. Par ce même procédé de compression, il est facile de s'assurer (|ue les grandes stries décrites par Deinega chez OsciUatoria prinrcps ne sont pas des formations particulières, mais simplement des parties corticales du sys- tème alvéolaire. Dans cette zone externe du corps de l'ûscillaire, à quel état se trouve la phycocyanine? Biitschli ne saurait dire exactement si elle est à l'état de grains très petits dans la charpente alvéolaire ou bien si elle l'imprègne uniformément à l'état dissous. Cette seconde opinion lui parait plus probable. Sous l'action du suc gastrique, ce pigment se sépare de son substratum protoplasmique et se rassemble sous la membrane en filaments tortueux d'un brun jaune (Oscillaire) ou extérieurement sur la membrane, en filaments rouges (Chromatium,. 2") Corps çctitral. — L'auteur combat l'opinion de Mitrophanoff pour lequel il n'y a pas de corps central distinct; celle de Hierony.mus qui voit, dans le corps central, un filament pelotonné entre les replis duquel se trou- veraient des grains de Cyanophycine : ce corps central a l)ien la structure alvéolaire. — Contrairement à Palla pour qui les corps rouges se trouve- raient non à l'intérieur du corps central, mais à sa surface, Biitschli sou- tient qu'ils occupent les points nodaux des alvéoles de ce corps central , de préférence, il est vrai, la partie périphérique de celui-ci. Il n'y a pas de doute à avoir sur la nature des granulations des Sulfuraires : elles sont bien (•onstituées par du aoufn' probablement dissous dans une substance incon- nue. Nadson (\'oir Ann. bioL, 1895, p. 17) admettait que les granulations du corps protoplasmique des Gyanophycées peuvent se rapporter à deux types : les enrps rouges, paraissent constitués par de la chromatine et les grains de Cyanophycine (Reserve Korner). Bûtschli confirme la distinction de ces deux sortes de granulations, mais il ajoute que les co7ys rouges ne so)U pas formés de chromatine. Malgré cette absence de chromatine [confirmée par Zacha- rias, Ifô]. Biitschli n'en considère pas moins le corps central des Cyanophycées comme homologues des noyaux des organismes plus élevés. [Les raisons don- nées par l'auteur, pour combattre la manière de voir de Palla qui se refuse à voir dans ce corps central l'équivalent d'un noyau, sont excellentes sur deux points : il est certain que l'absence de caryocinèse est insuffisante pour refuser au corps central la nature nucléaire. (Les phénomènes de division du corps central rappellent la division directe , mais nullement la division indirecte); il est non moins sur que l'absence de nucléole ne constitue i)as une objection : le nucléole n'étant peut-être pas un élément essentiel du noyau. Il n'en est pas moins vrai que les noyaux des Cyanophycées diffèrent des autres par l'absence de l'élément le plus habituel du noyau : la chro- matine. D'autre part les modifications qu'on observe dans la vésicule germi- nativc dans la période de maturation, où l'on voit ce noyau perdre entière- ment sa colorabilité parles réactifs ordinaires de la chromatine, montrent bien qu'on ne saurait caractériser absolument le noyau par la présence de cette substance.] 24 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 3") Bactéries. — C'est seulement dans quelques espèces que la distinction en couche corticale et corps central est possible, et encore, en pareil cas, la couche corticale n"est-elle visible qu'aux extrémités de la Bactérie; partout ailleurs, la Bactérie se réduit, pour ainsi dire, au corps central. Ce (|ui ne siirnifie pas comme on l'a fait dire trop souvent à Butschli, étant donnée l'ho- mologie du corps central et du noyau, que les Bactéries étaient des oru-anis- mes réduits au noyau. Nous avons déjà mentionné plus haut que, d'après cet auteur, le plasma était représenté dans les petites formes par la membrane et les cils. — G. Poiraui.t. 111. Mitrophanofif (V.-J.). — Sur les parties constitutives des organismes, des Bactéries. — Les Bactéries, bien Cju'on ait établi leur nature cellulaire n'en présentent pas moins un vaste champ d'étude en ce qui concerne les dif- férentes parties de leur cellule, particulièrement les rapports qui y existent entre le protoplasma et le noyau. C'est cette dernière question que l'auteur s'est proposé d'étudier. Toutes les contradictions qu'on trouve sur ce sujet chez les différents auteurs (Hackel, Altmaxn, etc.) proviennent, d'après lui, d'une idée préconçue sur les Bactéries qu'on considère comme des formations morphologiques constantes; quand on parle de leur noyau, c'est toujours un noyau analogue à celui qu'on voit dans les cellules des tissus et dans les or- ganismes monocellulaires qu'on s'attend à y trouver, idée qui est complè- tement fausse. Des observations faites sur un certain nombre de Bactéries (colorées, con- tenant du soufre et incolores) ont donné à l'auteur les résultats suivants. Le corps des Bactéries se compose du protoplasma et du noyau: les formes de ce dernier sont très différentes, non seulement chez les diverses espèces, mais même chez les diverses variétés. Non moins variables sont les rapports entre le noyau et le corps cellulaire. A première vue, le corps d'une Bac- térie semble être un grand noyau , ou bien une masse protoplasmique dans laquelle le noyau fait complètement défaut. Cela tient, en réalité, à ce que le noyau ne se présente pas ici sous sa forme ordinaire : il n'est ni dense, ni sphérique. La substance nucléaire est tantôt régulièrement distribuée au sein du protoplasma, tantôt se montre sous forme d'amas ou granulations, de nombre et de dimensions variées qui, en se réunissant, peuvent donner au noyau un aspect plus ou moins analogue à celui qu'on a l'habitude de ren- contrer dans les cellules. Cet aspect si variable des éléments du noyau dé- pend de la quantité de suc nucléaire et de la forme sous laquelle se présente la chromatine. Si cette dernière n'est pas sous forme de grains et que la quantité de suc nucléaire soit petite, le noyau peut être complètement invi- sible ; avec des grains de chromatine , mais en l'absence du suc nucléaire , nous trouvons les éléments d'un noyau dense (comme cela se voit chez les Bactéries incoloresi: entin, si les deux parties sont présentes, on trouve un noyau plus ou moins agrégé, suivant la quantité de suc nucléaire : c'est la forme supérieure (Bactéries colorées). Quant aux causes qui déterminent ces variations, Mitrophanoff les attribue à des différences d'état physiolo- gique et peut-être à des différences d'âge. La question du lien qui rattache les formes et les états du noyau à certains états physiologiques reste encore à étudier. On ne peut donc, conclut l'auteur, considérer les Bactéries ni comme des organismes sans noyaux, ni comme des noyaux seulement. Ce sont des cellules de complication très variable, à noyau plus ou moins dif- férencié, auquel, à proprement parler, le terme de noyau ne devrait pas être appliqué, en raison de sa dépendance étroite du protoplasma. Cela nous expli(|ue Torigine du noyau des Bactéries • il sa montre toujours nettement I. - CELLULE. 25 comme un produit du protoplasma. En môme temps, nous y trouvons, sui- vant Mitrophandtï. une ])rcuve de plus de l'importance prédominante du protoplasma dans la cellule, importance qui se nrinifeste toujours dans les l)hénomènes de la mitose par le rôle directeur des sphères attractives. — M. GûI.DSMITH. 20. Buscalioni (L.). — Observations sur le Saceharomyces fjultulatus. — Ce parasite du tube digestif du Lapin est un véritable Saccharomycète pro- duisant des spores et des bourii-eons. 11 est pourvu d'un noyau qui se divise pendant la gemmation et la sporulation; dans le premier cas la division est directe : dans le second elle s'effectue par un processus de caryocinèse très réduit. Le noyau se coupe en deux; les noyaux filles restent unis par un cor- don moins colorable qui s'amincit à mesure que ces noyaux s'éloignent. [Ces ligures rappellent jusqu'à un certain point celles que Poirault et Raciborski ont données de la division du noyau des spermaties des Urédinées. — F. Hen- NEOUV. 29. Dangeard. — Contribution à l'étude des Acrasiées. — Sous le nom de Sappinia pédala, Dangeard décrit une sorte d'Amibe dont les colonies rap- pellent l'aspect des Acrasiées. L'auteur considère comme le noyau de cette Amibe une .sphère chromati(iue liomogène entourée d'une membrane à dou- ble contour. Parfois une même Amibe contient deux sphères chromatiques enfermées dans une enveloppe commune ou pourvues de membranes pro- pres juxtaposées. On trouve dans quelques cellules deux paires de noyaux encapsulés. — P. Vuillemin. 100. Marchesini(Rinaldo). — Centrosome et sphère attractive des globules blancs du sang du Triton. — Les centrosomes et sphères attractives des leu- cocytes ont été bien décrits par Flemming et Heideniiain; mais Marchesini se sert d'une méthode de coloration spéciale (1 partie d'une solution à 1 p. 100 de vert malachite et 2 parties d'une solution à 1 p. 100 de safra- nine. On dépose la goutte de sang dans la solution et on observe au mi- croscope). Par cette méthode, l'auteur a pu déceler le centrosome sur la cel- lule vivante. Il a pu observer que le centrosome et la sphérule attractive, ont bien une forme propre, dont le rapport de relation statique avec le noyau paraît présider aussi bien aux mouvements protoplasmiques et aux phéno- mènes de nutrition qu'à la division cellulaire. Ces résultats : observation de la forme et de l'action du centrosome dans une cellule vivante, sont fort intéressants. — A. Labbé. 140. SchaflFer. — Sur une nouvelle découverte des centrosomes dans les cel- lules cartilagineuses et les cellules ganglionnaires. — Dans la partie périphé- rique de la tige cartilagineuse de la langue de la Myxine glutineuse, les cellules se multiplient par mitose. Dans ces cellules plus ou moins près du noyau, on voit un ou deux petits grains se colorant en rouge par l'éosine. Ils sont nus dans le cytoplasme ou sont entourés d'une zone claire. Dans certaines de ces cellules au voisinage du noyau se trouvent deux cor- puscules ovoïdes ayant les réactions colorées de la chromatine du noyau (coloration par l'hématoxyline et l'éosine) et réunis entre eux par une masse, se teignant en rouge par l'éosine. En outre, de chaque corpuscule se détachent deux lambeaux de substance colorée en rouge. On a affaire ici à un centrosome typicpie avec centrodesmose de Heidenhain. Par contre, dans le noyau, on voit un corpuscule arrondi tranchant nette- 26 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ment par sa coloration rouge sur la coloration violette des chromosomes du noyau, le plasmosome des auteurs. En rapprocliant ce dernier fait de ceux décrits précédemment, l'auteur ad- met que le centrosome des cellules cartilagineuses a une provenance nu- cléaire comme dans d'autres cellules, et que, après son passage dans le cyto- plasme, il subit des modifications qui se trahissent par la différence de coloration. Les centrosomes des cellules nerveuses ont été observés sur les cellules ganglionnaires de Petnmyzon Planeri. Ils occupent, dans les cellules, une position opposée à celle du noyau. Ils se présentent tantôt sous forme de baguettes, tantôt sous celle de petites masses (Kliimpchen) rondes ou angu- laires. Ils sont nettement délimités et tranchent par leur coloration rouge sur le foncé gris-bleu du cytoplasme environnant (coloration à l'hématoxy- line etéosine). Apparus sous cette forme, ils ne sont pas entourés d'un aster. Ailleurs, ils sont limités par une zone claire ou , à défaut de celle-ci , pré- sentent à leur intérieur des espaces clairs. Ailleurs, ils sont formés d"un à trois grains appliqués contre une masse (|ui représente la splière attractive. — W. SZCZAWINSKA. 91. Lewis (M). — Centrosome et sphère dans certaines cellules nerveuses d'un Invertébré. — Chez un Annélide d'espèce indéterminée voisin de Chymenella torquata (famille des Maldaniens) , Lewis a constaté la présence, dans le système nerveux central, de cellules géantes disposées irrégulière- ment au sein de la chaîne; elles sont unipolaires, légèi'ement allongées, et leurs dimensions sont de 32-52 jx sur 20-40 [jl; leur noyau est volu- Fii a. Corimscule central et radiation. 6. Cellule dont le noyau regarde la sphère par une de ses tares aplaties. (D'après M. Lewis). y mineux (11-20 u. à 8-12 \x). En outre, le cytoplasma renferme un corps méri- tant une description spéciale. Le volume de ce dernier est en général égal au tiers de celui de la cellule ; il se présente comme une petite masse sphéri- que, se colorant comme le noyau, de laquelle émanent des traînées radiées formées par des granulations. L'auteur n'ose se prononcer sur la valeur de ce corps; peut-être doit-on le considérer comme un centrosome? — A. Pettit. 99. Murrich (J.-P.-M^). — Le lobe vilellin et le centrosome du Fuhjur ca- rica. — L'œuf du Fulgnr carica (au stade 2) présente au pôle végétatif une masse qui a été considérée à toi^t comme un globule polaire; celle-ci est cons- tituée en réalité par des granulations vitellines. La présence d'une telle for- mation dans un œuf aussi abondamment pourvu de vitellus que celui du Fuhjur, mérite l'attention. Il est difficile de se prononcer sur la signification de ce globe vitellin. Crampton a montré que celui-ci est en i\TppoiH avec les macromères dont dérivent les cellules polaires mésoblastiqueset que, lorsqu'il I. — CELLULE. 27 est détaché de l'œuf, l'embryon reste dépourvu des cellules correspondant par leur position aux couches mésoblasti(iues. Toutefois, dans certains .uToupes d'Annélides et de Mollusques, on observe des niacromères produisant des cel- lules polaires mésodermiques, mais dépourvues de globes vitellins. La pré- sence inconstante du globe vitellin chez les divers types semble indiquer que cette formation n'a pas grande importance au point de vue phylogénétiqueou cytogénétique ; il est vraisemblable que sa présence est liée à diverses condi- tions physiques intrinsèques de certains œufs. Dans tous les œufs examinés par l'auteur, les noyaux étaient en voie de division; dans les plus jeunes, la plaque équatoriale n'était pas absolument complète, bien que la chromatine fût grou- pée au voisinage de la portion équatoriale du fuseau. A cha- cune des extrémités du fuseau il existait un petit espace cir- culaire transparent (astro- sphère) traversé par quelques fibres achromatiques, radiées. prenant naissance au voisinage d'un centrosome. Chaque centrosome était composé de plusieurs corpuscules colorés intensivement et si étroitement ac- colés les uns aux autres qu'on ne pouvait déterminer leur nombre. Lorsque la plaque équatoriale est complète, les chromosomes sont moniliformes, disposés parallèlement au grand axe du fuseau et en nombre beaucoup moins considé- rable que les granulations chromatiques au stade précédent. Les centrosomes ne tardent pas à augmenter de volume : ils sont assez régulièrement arrondis. Les fibres acliromati(pies peu nombreuses viennent s'attacher à leur surface sur des corpuscules plus fortement colorables. Il n'y a qu'une fibre par cor- puscule. Ces différents corpuscules sont reliés les uns aux autres par des fila- ments, de sorte que le centrosome présente à sa surface un réseau dont les points nodaux correspondent aux insertions de la radiation archoplasmique. Plus tard, les chromosomes se dirigent vers les extrémités du fuseau et les centrosomes se présentent comme des vésicules à contenu homogène. — A. Pettit. Fig. 2. — Centrosome «le Fulgur. (D'après Marc Jlurricli). 143. Schaudinn (F.). — Le corpuscule central des Héliozoaires ; contribu- tion à Vétude de la question des centrosomes. — Chez un grand nombre d'Hé- liozoaires, à côté du noyau excentrique, se trouve au centre un corpuscule central, réfringent, fortement colorable par les réactifs, et que Grexachkr avait le premier signalé avant F. E. Schulze, R. Hertwig, S.vssaki, etc. Les Héliozoaires étudiés par l'auteur (plusieurs espèces (VAcanthocystis, Sphxrastrum , Heterophrijs^ Raphidioplirys , etc.) se reproduisent par divi- sion et par bourgeonnement. Dans la. division, il se produit une mitose typique. Le corpuscule central, dont la grandeur varie de 1 à 5 p. suivant les espèces est entouré d'un aster de radiations. Sur ces radiations apparaît autour du corpuscule central un cercle de granules fortement colorable. Ces radiations offrent une action très nette sur le noyau, qui montrait au début une structure nettement alvéo- laire , et commence à ordonner ses chromosomes. Mais avant rupture de la membrane nucléaire, le corpuscule central se divise parallèlement au noyau; 28 L'ANNEE BIOLOGIQUE. les deux corpuscules centraux issus de la division restent pendant assez longtemjjs réunis. Puis il se forme un fuseau typique avec orientation de chromosomes nombreux et petits, rappelant les fîg-ures que nous avons vues nous-mêmes chez les Coccidies (1). Pendant ce tomps la cellule s'allonge et s'étrangle. Il se forme une plaque intermédiaire à la limite d'étrangle- ment du fuseau. Tout cela ressemble à la mitose typique des cellules des Mé- tazoaires ; le corpuscule central fonctionne comme un centrosome et est assi- milable à celui des cellules des Métazoaires. Les recherches de Schaudinn infirment donc les vues de Heideniiain sur le centrosome et le fuseau central des cellules des Métazoaires; assimiler le centrosome et le fuseau central au micronucleus est nettement invraisemblable. Schaudinn a aussi étudié le bourgeonnement. Ici le noyau se divise direc- tement sans division du centrosome, et les bourgeons ne possèdent pas de corpuscule central. Dans chaque Héliozoaire né par bourgeonnement, le corpuscule central reparaît dans le noyau et en sort pour se replacer dans le plasma; cette sortie du centrosom.e est assimilée par l'auteur à une sorte de reproduction nucléaire endogène. Un noyau qui s'est divisé directement peut encore se diviser mitotique- ment; les divisions et le bourgeonnement peuvent agir concurremment. [Ce qui ressort du travail très intéressant de Schaudinn , c'est l'embarras où nous sommes actuellement d'homologuer les parties d'une cellule de Mé- tazoaire à un Protozoaire. Ontogénétiquement, on retrouve dans un Proto- zoaire les mêmes parties que dans une cellule de Métazoaire; le centrosome de l'un est assimilable au centrosome de l'autre. Mais phylogénétiquement , l'origine de ces parties est toujours discutable. Le fait cité par Schaudinn, que le centrosome est d'origine nucléaire (Balbiani cite des cas analogues) vient encore compliquer la question de la dualité nucléaire des Ciliés. Quoi qu'il en soit, et grâce aux recherches de Schaudinn, Blochmann, Lau- terborn , la présence du centrosome chez les Protozoaires devient indubita- ble.! — A. Labiîé. q M. àcronuc/fus Métezoâ/reù Centrosome + fuseau central pe enfin; la charpente nucléaire peut être consti- tuée de matières très diverses, comme la membrane cellulaire l'est d'autre part. II. En second lieu, Zimmermann a expérimenté avec le sulfate de cuivre en solution concentrée, préconisé par Schwarz comme dissolvant de la chroma- tine nucléaire. Avec Malfatti il a trouvé que la chromatine résiste à cet agent, chimique, même si on fixe par la solution cuivrique, monte en paraffine, et traite à nouveau la coupe par le sulfate de cuivre. En employant alors un colo- rant de la nucléine, ce que Schwarz d'ailleurs a négligé de faire après action du cuivre, on révèle l'existence de la chromatine nucléaire. — A. Prenant. 9.'). List. — Contribution à l'étude chimique de la cellule et des tissus. — List étudie dans les œufs de différents animaux les diver.ses substances nucléo- laires que l'on rencontre dans le noyau et donne une technique permettant de les différencier facilement (fixation au sublimé, réaction du bleu de Prusse par le ferrocyanure de potassium et l'acide chlorhydrique, coloration au carmin. Dans ces conditions, le nucléole principal {Hauptnucleolus de Flemming, composé de nucléine. se colore en rouge; les nucléoles accessoires {Ne- bennucleolen] composés de paranucléine. sont colorés en bleu par le bleu de Prusse qui s'y forme. List décrit diverses formes de nucléoles composés, montrant des modes variés d'association de la nucléine et de la paranucléine. — L. CUÉNOT. 7".». Korschelt (E.). — Structure des noyaux dans les glandes filières des Chenilles. — Flemming et Caiînov ont autrefois montré qu'il existe entre les parties figurées et chromati(iues du noyau une substance peu ou point 32 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. colorable sous l'état finement filamenteux et grenu. Dans ces derniers temps, on a donné une attention plus grande à ces parties jusqu'alors négligées. C'est ainsi que 1\I. Hehjemiain et Keinke ont mis en évidence sous la forme de fins granules les substances qu'ils ont désignées sous les noms de lantha- nine ou oxychromatine et d'œdématine. Altmann auparavant avait montré l'existence de structures nucléaires semblables. Toujours cependant on a émis des doutes sur la vraie nature de la fine granulation contenue dans l'espace nucléaire; et certains auteurs ( Flemmin'g par ex. in Ergebiiisse, 1894) l'ont considéré comme un produit artificiel. On sait (|ue Fischer a même montré (Anat. An:.. 1894-1895) que les réactifs employés précipitent cer- tains albuminoïdes sous forme de grains offrant par leurs aptitudes à la colo- ration de grandes ressemblances avec les granules d'ALTMANN. Les noyaux des glandes filières des Chenilles sont un excellent oljjet d'é- tude à cause de leur grosseur, pour trancher cette question. Déjà, dans un précédent travail, Korschelt a montré que ces noyaux renferment, outre les parties chromatiques, un nombre considérable de granules très fins, visibles à l'état frais. Dans un mémoire plus récent {Zeitschr. f. unss. ZooL. lx, 1895) il décrit dans la vésicule germinative d'un Annélide, VOphruotrocha, outre les petits chromosomes, une substance finement grenue et filamen- teuse, qui par l'hématoxyline se colore moins que les chromosomes mêmes; cette substance peut se ramasser en petites pelotes ou bien en longs fila- ments qui, n'était leur moindre coloration, en imposeraient pour des éléments chromatiques. Boveri {ZeUenstudien, II, 1-3) a fait une constatation analogue sur la vésicule germinative d'un Oursin. L'examen des noyaux vivants des glandes filières montre un réseau gros- sier dans les mailles duquel se logent une grande quantité de fins granules ou microsomes; le réseau peut se changer en vm système filamenteux. Sui- vant l'un ou l'autre cas, les masses chromatiques, que Korschelt nomme macrosomes, ont la forme de triangles ou de fuseaux. Ces masses chromati- ques peuvent manquer, mais les granules sont constants. Sur des pièces fixées et colorées, les résultats sont essentiellement les mêmes : on retrouve les microsomes et les macrosomes , ceux-ci inconstants et d'aspect variable, parfois remplacés par un amas de microsomes; les mi- crosomes colorés par le réactif de Biondi en rouge, les macrosomes en vert; les premiers en bleu, les seconds en rougeàtre après la coloration de Flemming. Les résultats généraux de cet examen, comparés à ceux qui ont été obte- nus par les auteurs sur d"autres objets, sont les suivants. Il existe dans les noyaux des glandes filières des Chenilles un réseau gros- sier et des granules intercalés. Le premier correspond à la clu'omatine et à la linine où la chromatine est incluse. Quant aux granules, ils siègent dans le suc nucléaire. L'auteur rapporte un certain nombre d'observations anté- rieures d'après lesquelles le suc nucléaire est structuré. Carnoy l'a vu composé d"unréticulum et d'un enchylème et l'a même figuré pour les noyaux des glandes filières. Flemming, dans les noyaux au repos des leucocytes, a vu de même des réticules qu'il considère comme « des parties sans chromatine de la structure nucléaire ». Altmann a vu les mêmes grains; ce sont ses granules intranucléaires , à côté desquels il a reconnu plus tard l'existence d'autres grains situés dans la substance intergranulaire primitive et corres- pondant au réseau chromatique. Ogata, Stolnikow, Kossinsky, Lukjanow (cités par Schloter in Arch. mikr. Anat. .XLiv) ont également vu une fine granulation du noyau non identique à la chromatine. Lukjaxoff a même résumé la structure du noyau en lui accordant un état granulaire et consi- dérant le réseau de chromatine comme le négatif de cette structure. On 1. — CKLI.l LE. 33 connaît enfin les deux réseaux de l)asicln^omatinc et d'oxychromatine ou lan- tlianine décrits par M. Heideniiain. Du fait que les microsomes (doxycliro- matinc) sont constants dans les noyaux des glandes filières, tandis q\w les macrosomes (de basichromatine) peuvent y manquer. Korschelt conclut que les microsomes peuvent se transformer en basichromatine, et inversement celle-ci redevenir l'oxychromatine des microsomes. M. Heidexii.mn a déjà ex- primé une opinion analogue (.4 rc/<., mikr. Anat., XLllI). Kossinskv s'est de- mandé aussi « si les éléments achromatiques ne seraient pas une modifi- cation des éléments chromatiques. » En faveur de ce métabolisme, l'auteur fait valoir plusieurs arguments tirés de l'observation des cellules en division mitosique. La diminution de la masse chromati(|ue du noyau au moment de la prophase et de la formation des chromosomes ne peut pas uniquement s'expliquer par la condensation de la nucléine, mais il est probable aussi qu'une partie de celle-ci se dissout dans le suc nucléaire. Les noyaux qui ne se divisent pas. comme déjà l'a observé Heidenhain [loc. cit.) sont plus riches en oxychromatine qu'en basichromatine : tels ceux des cellules ganglionnai- res et de 1 epithélium intestinal. L'inverse a lieu pour ceux dont la division est rapide et répétée. — A. Prenant. 10."). Meves (Fr.). — Sur la structure des noyaux dans les glandes filières des Chenilles. — Relativement à la nature des formations figurées contenues dans les noyaux des glandes filières, Meves arrive à une interprétation dif- férente de celle de Korschelt qui avait distingué des microsomes et des ma- crosomes, ceux-ci représentant la chromatine , ceux-là une sorte de substance préparatoire. Meves est autorisé par les réactions chimiques de ces deux sortes de corps, ainsi que par les colorations (juils prennent, à considérer les microsomes comme étant la chromatine on nucléine, les macrosomes comme de vrais nucléoles. — A. Prenant. 56. Green-wood. — Modifications structurales du noyau au repos chez les Protozoaires. I. Le macronucleus de Carchesium polypinum. — Le macronu- cleus de Carchesium polypinum se compose de la membrane d'enveloppe, du nucléochyme, des protomicrosomes et des protomacrosomes. Protomicro- somes et protomacrosomes correspondent à des éléments analogues décrits par les auteurs chez d'autres Infusoires. Les protomicrosomes sont de petites granulations sphériques isolées par une petite quantité de nucléochyme et imparfaitement séparées en groupes par les protomacrosomes. Ceux-ci sont beaucoup plus volumineux, s'éloignent de la forme sphérique et sont de di- mensions inégales. Ils ont une plus grande affinité pour les matières colo- rantes. Ils changent de forme, de dimensions, de situation. Parfois ils sont vacuolisés. Quant aux protomicrosomes il est difficile de dire s"ils présentent des changements analogues. Ces variations dans la structure du macronucleus peuvent être rapportées en partie à des changements dans les conditions de nutrition du Carche- sium. Nourri d'une façon intermittente avec des Bactéries, il a des proto- macrosomes clairsemés, de dimensions moyennes, non vacuolisés, des proto- microsomes distincts. Une alimentation artificielle abondante telle que le lait et le jaune d'œuf rend le nucleus dense et opaque; les protomicroso- mes et le nucléochyme sont moins nettement distincts; les protomacrosomes augmentent de dimensions et sont rarement vacuolisés. Sous l'influence d'une nourriture qui, comme le blanc d'œuf coagulé, est imparfaitement soluble, les protomacrosomes se vacuolisent. — G. Bullot. l'année r.IOLOGIQLE, u. 189r). 3 34 L"A>iNÉE BIOLOGIQUE. S2. Kossel. — Sur la forma lion de t/iyr/u'iie au moyen du sperme de Pois- son. — L'acide nucléique chaulfé en solution aqueuse, seul ou avec un acide très dilué, fournit, par décomposition des bases nucléiques, d'abord Tacide thyminique de Kossel et Neumann (Hoppe-Seyler Zeitschr., XXII, p. 74), puis la tliymine ([ue l'on extrait après avoir précipité les bases par l'acide phosphomolybdiiiue, La thymine est un corps neutre, bien cristallisé, sublimable, de formule C^H®Az"-0-. SciiMiEDEBERG a trouvé , dans les produits de décomposition de la laitance de Saumon, un corps ressemblant beaucoup à la thymine, mais que, n'étant pas absolument certain de l'identité absolue, il a nommé niicléosine. L"auteur montre, dans cette note, que la nucléosine et la thymine sont une seule et même substance. — M. Delage. 81. Kossel. — Sur la nucléine. [XIV 2rt y, o]. — L'auteur a établi qu'une partie des bases nuclé iniques ne sert pas à la production de l'acide urique. Il désigne sous le nom d'acide paranuclèique , un acide existant dans la nu- cléine à côté de l'acide nucléinique, caractérisé par sa teneur en phosphore et dont les produits de décomposition comprennent entre autres, l'acide lévulinique et la thymine. Quand la chromatine du noyau qui est le siège des combinaisons de l'acide nucléinique et de l'albumine se désagrège, l'a- cide nucléinique est mis en liberté dans les tissus. — E. Hérouard. 110. Michel (Auguste). — Des nucléoles composés, notamment dans Vœuf des Annèlides. — Dans les noyaux des œufs de divers Invertébrés et notam- ment des Annèlides, on sait qu'il existe des nucléoles composés , iovvaès ào. deux parties accolées , l'une d'une substance colorable par diverses couleurs , l'autre claire, réfringente, non colorable. D'après ses réactions , la première substance est de la pyrénine; quant aux masses claires, elles apparaissent comme des vésicules à contenu liquide spécial ; il se pourrait bien que ce soient des vacuoles formées à l'intérieur du nucléole et finalement rejetées hors de celui-ci. — L. Cuénot. 130. Reinke (Fr.). — Recherches d'histologie humaine. [II a y]. — Dans ce travail, le premier d'une série concernant divers points d'histologie humaine, l'auteur étudie des formations cristallines rencontrées par lui dans les cellules interstitielles du testicule de l'Homme. Ce sont des formations albumino'idcs qui doivent être rapprochées de celles qui ont été décrites par HAnTio, C'oiiu, Nageli dans les cellules végétales. D'après ce dernier auteur, ce ne sont pas de véritables cristaux. Ils s'en distinguent en effet par l'inconstance de leurs angles ; la faculté qu'ils possèdent de s'imbiber de certains liquides et d'aug- menter ainsi de volume sans perdre leurs caractères; par leur mode d'ac- croissement enfin qui se fait par intussusception et non par apposition. Chez les animaux aussi on a signalé des formations analogues : chez les animaux inférieurs elles prennent des proportions considérables : cliez les Vertébrés elles ont été décrites par Baumgartneiî , chez les Batraciens comme granula- tions vitellines par Wagner, Reicher, F. IMUller. Les cristallo'ides découverts par l'auteur sont enfermés dans les cellules interstitielles du testicule humain, mais (juelquefois sont libres en dehors de la cellule, dans la lymphe environnant. Ce sont des bâtonnets de forme généralement allongée, tantôt réguliers tantôt irréguliers, en forme de crois- sants. Leurs extrémités sont anguleuses ou au contraire arrondies. Leur volume est généi^alement plus considérable que celui du noyau. Ils sont I. CKLLULK 3.") fréquemment doubles. Ils sont insolubles dans les acides azotique, chlorhy- drique et acétique au dixième. Des solutions au même titre de potasse ou de soude les gonflent sans les dissoudre ni al- térer leur forme ou leur colorabilité. Le Xa Cl., la pepsine, les dissolvent en 24 heures ou en quelques minutes. L'auteur pense (jue ce sont des globulines. Ces formations cristallines font défaut dans les testicules dépourvus de spermatozoïdes ; dans les testicules d'adoles- cents ou de vieillards, dans les organes atro- phiés des cryptochides. Ces cristalloïdes ne sauraient être confondus avec les cristaux de Cuarcot, ni avec ceux que décrit LuBARSCH, ou ceux de Bcettche. L'au- teur pense qu'ils représentent un produit de sécrétion spécial, fourni par les cellules interstitielles. Ce produit sera dé- versé dans la lymphe et ensuite dans le sang; une exagération de cette sé- crétion se traduirait par la formation et l'accumulation de cristaux dans les organes sécréteurs. [XIV a o]. — Ch. Simon. Fis- 4. — Crislalloïdcs du testicule (le l'Horame (d'après Reinke). 05. Lubarsch. — Crislalloïdcs du testicule de V Homme. — Il y aurait une relation entre la production du pigment dans les cellules et celle des cristal- loïdes. Reinki-: a déjà avancé la chose à différentes reprises et Lubarsch, dans son examen des cellules interstitielles du testicule de l'Homme, arrive à la même conclusion. Il trouve en effet que le pigment est rare dans les cellules riclies en cristalloïdes, tandis que celles oîi ces productions manquent présen- tent une pigmentation abondante. Les cristalloïdes se résolvent en chapelets de granulations incolores qui se dispersent dans la cellule, puis les granula- tions pigmentées, parfois à réactions acidophiles, font leur apparition. — G. POIRAULT. 83. Kostanecki (K.) et Siedlecki (M.). — Sur les rapports des centrosomes avec le protoplasma. [II b a]. — Bien que ne se proposant pas d'étudier les phé- nomènes de maturation et de fécondation, les auteurs considèrent cependant l'exposé de ces phénomènes comme un préambule nécessaire à l'étude de la mitose de l'œuf fécondé, qui est l'objet spécial de leur mémoire. Le processus de la fécondation, comprenant la pénétration du spermatozoïde, sa migration vers le centre de l'œuf, le développement de l'aire protoplasmatique spéciale, le déplacement de cette aire qui vient se placer au-devant du noyau spermati- que, tout cela se fait chez TAscaride mégalocéphale, objet d'étude que les au- teurs ont particulièrement choisi, de la même façon (qu'ailleurs. Les noyaux sexuels, qui ont tous deux pris l'aspect vésiculeux, dont la taille et la forme sont devenues semblables, se rapprochent ; le rapprochement est d'ailleurs plus ou moins complet, les noyaux peuvent soit se fusionner, soit rester éloi- gnés l'un de l'autre; l'aire protoplasmatique qui jjrécède le noyau spermatique prend une position symétrique par rapport à ces deux noyaux, si bien qu'une perpendiculaire abaissée du centrosome sur la ligne qui joint les centres des deux noyaux coupe cette ligne en deux parties égales. L'aire protoplasmati- que, dont le r(î)le était le rapprochement des noyaux sexuels, se rapetisse, ce rôle terminé, pour se différencier à nouveau lors des prophases. Dès lors, on l)eut considérer le processus de la fécondation comme ayant pris fin: les phé- nomènes qui se passeront ensuite dans Vœnï sont ceux d'une mitose typique. Ainsi, chez l'Ascaris, l'aire protoi)lasmatique, et les centrosomes du noyau de 36 L'ANNEE BIOLOGIQUE. segmentation dérivent, comme ailleurs, de l'aire et du centrosome sperma- tique (contrairement à van Beneden et à Herla). Lorsque les noyaux sexuels vont entrer en prophase, on voit un seul centrosome dans l'aire protoplas- matique et non pas deux, comme le voulait van Beneden ; puis ce centrosome unique se divise en deux éléments, entre lesquels prennent naissance les lîbrilles du fuseau central: ainsi se forme la figure dicentrique qui, contraire- ment à VAN Beneden, n'a aucune position déterminée par rapport aux pronuclei. Les faits nouveaux que les auteurs apportent . d'après leurs observations sur la mitose de l'œuf en segmentation de l'Ascaride du Cheval, comme contribu- tion à la connaissance de la division mitosique et des diverses formations qui s'y produisent, sont en somme peu nombreux ; mais, minutieusement observés et décrits, ils ont permis d'en tirer légitimement des conséquences importantes que les auteurs exposent dans une partie générale. Description des faits. Pendant la prophase, l'aire protoplasmique, qui était d'abord grenue, prend une structure filaire radiée qui devient de plus en plus apparente. Dans la métaphase, la figure de division est formée des fibres habituelles, savoir : les fibres du manteau, disposées par petits faisceaux et insérées sur toute la longueur de l'anse chromatique; les fibres du fuseau central, niées à tort par Boveri et caractérisées comme ailleurs par leur non-interruption d'un pôle à l'autre; les fibres de l'irradiation polaire, formée de filaments à constitution microsomateuse, étendue dans tout le corps cellulaire, s'insérant sur le centrosome même. Dans la métakinèse, on voit que les rayons de l'irradiation polaire sont de longueur inégale et par consé(|uent aussi sont inégalement tendus. On cons- tate aussi que le centrosome change de forme: il s'allonge dans le sens des rayons les plus longs et les plus tendus, sans doute sous l'action attractive exercée par ces rayons, et prend ainsi la forme d'une petite barre, c'est-à-dire en réalité d'un disque. D'ailleurs, il faut, dans l'appréciation de la forme exacte du centrosome. tenir compte de ce que les centrosomes sont plus ou moins gros, plus ou moins épais suivant le degré de la réduction de la couleur dans le procédé à l'hématoxyline ferrique qui a été employé: il faut aussi prendre garde que la portion des rayons voisine du centrosome prend aussi la couleur noire par le même procédé. Plus tard, les centrosomes reprennent la forme arrondie. Les filaments que l'on voit, durant les stades de métakinèse, s'étendre sans discontinuité d'un p(Me à l'autre, ne sont pas. comme l'ont voulu VAN Beneden, Boveri, Heula, des « filaments réunissants « de nouvelle for- mation, mais bien les fibres du fuseau central qui ont persisté. Sur le fuseau central étranglé se forme un corpuscule intermédiaire; il disparait quand, entre les cellules-sœurs de segmentation, se forme la « cavité intermédiaire » ou « lentille équatoriale » de van Beneden, un espace de forme lenticulaire, caractéristique de la segmentation de l'œuf d'Ascaris. Enfin, la cellule entre en repos , la figure radiée s'efface peu à peu et le mitome revient à la struc- ture de l'état quiescent. Partie générale. Kostanecki et Siedlecki font d'abord cette remarque générale qui caracté- rise leur œuvre : tandis que l'œuf d'Ascaris a toujours eu dans la cytologie une place à part, les phénomènes mitosiques qui s'y déroulent se rappro- chent au contraire beaucoup de ceux que présentent les cellules ordinaires, si même ils ne leur ressemblent pas absolument. Ils ajoutent que leurs ob- servations sur l'œuf d'Ascaris s'accordent mieux avec celles de van Beneden qu'avec celles de Boveri. La sphère attractive de van Beneden. La notion de Varchoplasma de Boveri. I. — CELLULE. ■ 37 StrKcfurc du protoplasma. — D'après les observations des auteurs sur 1 œuf dWscaris, colles de Kostanecki sur celui de la Physe. celles d'HEiiLA, d'Eiii.AN- GEK, de V. H ATii sur Ascaris, de llcidenhain sur les leucocytes, d'EiSMOND sur SirecloH et Triton, de v. der Stiuciit sur Aiiiphioxus, la sphère de v. Bene- DEX n'est qu'une partie plus dense du mitome, parfaitement continue avec le reste. Quelques auteurs au contraire (Meves par ex.) ont établi une oppo- sition entre la sphère et le reste du protoplasnia , identifiant la sphère au Nebenkern et au Dotterkern des cellules sexuelles. Avec nous, les auteurs pensent cpi' « il est en tout cas, certainement prudent de réserver pour le moment la question de l'identité de la sphère attractive et du noyau acces- soire ». Ils estiment, d'après la description qu'ils ont donnée, que la sphère en tant que corps délimité n'existe que là oii se trouvent dans la cellule de grosses masses deutoplasmiques : la sphère est donc une formation tout à fait contingente, bien loin d'être un « corps morphoUigiquement distinct », un « organe permanent ». Quant à la transmission héréditaire des sphères d'une cellule à une autre, les faits de division et de transmission de la splière ne s'observent que là où, comme dans les œufs de V Ascaris en segmentation, les divisions se succèdent rapidement : c'est qu'alors autour du centrosome le proto})lasma conserve son arrangement serré. C'est pour ces raisons que les auteurs avec HEn)ENnAiN, sont d'avis de ne parler de sphère que pour désigner la zone claire ou médullaire de la sphère attractive de vax Bexeuen, limitée par un stratum microsomateux, et proposent le nom de « micro- sphère » pour cette partie. L'aspect d'une microsphère est dû, ou bien à ce que les rayons dans leur portion voisine du centre deviennent plus délicats et offrent d'autres affinités coloratives, ou bien à ce qu'il se forme un stratum de microsomes pour délimiter la périphérie de la partie juxta-centrale du mitome. Ainsi, considérant d'une part comme superflue la distinction d'une sphère qui ne serait, prise au sens habituel, que la partie de l'œuf privée de deutoplasma par opposition avec la partie deutoplasmique, les auteurs délimitent d'autre part une microsphère (qui est une partie spéciale du mitome radié) de l'aster, et dont l'existence est due à la différenciation encore mal connue de la portion centrale des rayons. L'archoplasma de Boveri . bien que son auteur l'ait caractérisé entre autres par sa résistance au mélange acéto-pierique, ne parait pas une formation spé- ciale, mais l'homologue des fibrilles moniliformes de \ ax Bexedex et du mi- tome de Flemming. L'introduction de cette expression nouvelle n'est justifiée, disent K. et S., que si l'arclioplasma désigne dans la cellule une chose nouvelle, ou correspond à une nouvelle notion, ou s'il précise et distingue une substance jusqu'alors confondue avec d'autres, ou enfin s'il réunit en une seule et même formation des choses regardées jusqu'alors comme hétérogènes. Or ce n'est pas le cas; il n'y a dans l'œuf d'Ascaris, indépendamment d'une substance fondamentale et des granules vitellins, que le mitome cellulaire. [Nous ne sommes pas de cet avis relativement à l'archoplasma et à la légitimité de l'emploi de cette expression ou de toute autre pour désigner une partie diffé- renciée du mitome ; tout en faisant des réserves sur la signification attribuée par Boveri à l'archoplasma, nous croyons cependant que la substance différen- ciée du mitome existe bien réellement]. Cette critique faite de l'archoplasma et de la sphère, voici les conclusions des auteurs sur la structure du corps cellulaire dans l'œuf d'Ascaris. Dans tout le corps cellulaire règne un treillis protoplasmatique qui se termine à la périphérie de l'a'uf dans une couclie limitante. Les fibrilles qui se forment pendant la mitose naissent de la différenciation histologique, de l'accentua- tion de cette charpente filamenteuse. Les fibrilles protoplasmiques groupées :58 L'ANNEE BIOLOGIQUE. autour des ('entrosomes ont une structure microsomateuse; dans les fibrilles également tendues, les iiiïcrosomes sont à des distances égales du centro- some; de là, les strates granuleuses, les microspliéres, le « phénomène des figures circulaires concentriques «. Toute fibrille s'est formée et est encore constituée, une fois formée, d'une série de grains. Les fibrilles peuvent se diviser, en un endroit quelconque de leur trajet. Quant à leur rôle, K. et S., d'accord avec van Beneden, n'hésitent pas à faire des fibrilles les agents de la contractilité du protoplasme. En outre des fibrilles, il y a encore une subs- tance interflbrillaire, paramitome, enchylème etc., des divers auteurs. Toutes les autres parties de la cellule sont interfilaires, ce sont des masses deutoplas- miques sous l'aspect de granules vitellins ou de grandes vacuoles. Cônes antipodes et anneaux subéquatoriaux de van Beneden. — Les auteurs ont clierclié mais en vain à retrouver ces aspects; ils n'ont vu qu'une dif- férenciation plus ou moins nette de la substance ovulaire en un anneau sub- équatorial ; elle e.st due à la différence que cette région offre dans sa te- neur en vitellus. Notion du corpuscule central. — K. et S. se rallient complètement aux vues d'HEiDENiiAix, et admettent à la fois l'identité primitive de longueur des rayons et le rôle du centrosome comme point central d'insertion pour ces rayons. Les rayons protoplasmiques peuvent être suivis directement jus- qu'aux centrosomes, leurs points d'insertion. Le rôle des centrosomes fait comprendre que leur grosseur variable n'est pas en rapport seulement avec les diverses phases de la division mitosique, mais dépend aussi de la puis- sance et du degré de tension des rayons qui s'y insèrent. On conçoit aussi que la forme typique du centrosome étant celle d'une sphérule, les change- ments de forme seront produits par l'influence de voisinage ou par l'action directe des fibres radiées. Enfin, les centrosomes nouveaux naissent des an - ciens par division; leur multiplication n'est d'ailleurs pas nécessairement liée à la division cellulaire, et par conséquent peut, dans certaines cellules comme les leucocytes, se faire perdant le repos cellulaire. — A. Prenant. 105. Meves. — Sur le développement des cellules sexuelles mâles de Sala- mandra maculosa. [II a a., ^]. — On peut considérer ce travail comme étant avant tout une importante contribution à la connaissance de la sphère attrac- tive. L'auteur a pris occasion d'une étude du développement des cellules géni- tales dans le testicule de la Salamandre, pour traiter son sujet favori, ce qu'il fait avec un grand luxe de descriptions minutieuses et de superbes figures. Méves a montré antérieurement que, dans le cours de l'évolution qu'é- prouvent les plus grosses spermatogonies, il se fait une série de métamor- phoses de la sphère attractive: celle-ci passe de la forme consolidée, qui se voit en été, à l'état désagrégé, que l'on trouve en hiver. Si. dans un testicule d'été, on examine des générations de plus en plus récentes de spermato- gonies de plus en plus petites, au point de vue de la forme des sphères, on constate que plus petites sont les spermatogonies, moins la sphère est dis- tinctement limitée, si bien que, dans les spermatogonies de la plus faible taille, les corpuscules centraux ne sont plus entourés que par une masse de substance condensée, qui peut à peine passer pour une sphère. Dans un testicule d'hiver au contraire, les sphères des petites spermatogonies se mon- trent de nouveau bien limitées, en d'autres termes sous la forme consolidée. S'il en est pour les petites spermatogonies d'été, comme il vient d'être dit, cela tient à ce que dans celles-ci les divisions se succèdent rapidement, de sorte que la sphère n'a pas le temps de se reconstituer entre deux divisions. Dans la dernière génération de spermatogonies, dès le début de la « période I. — CELLULE. :v.t d'accroissement » de celles-ci (qui succède, comme on le sait, à la période des divisions successives), la sphère désagré- gée se ramasse de nouveau en un corps limité et repasse à l'état consolidé; sa constitution est dailleurs variable. L'auteur n'a pas observé entre les centrosomes la « centrodesmose » (rilEiDENHAiN. Par contre, il a trouvé autour d'eux un certain nombre de bâtonnets très colorables, sans doute analogues à ceux que Platnei!, Prenant et Hekmann ont décrits sur d'autres objets (fig. ô). Avec plus de détails qu'il ne l'avait fait dans son précédent mé- moire (.In». /jioL. ISUÔ, p. 2(i), Meves revient sur la description des ponts qui unissent en- semble les sphères de deux ou de plusieurs cellules, bref des & ponts de sphère ». Ils sont dus à une soudure s'eiï'ectuant, lors de la der- nière division des spermatogonies . entre les cônes fusoriaux, restes du fuseau, et l'amas de substance où les centrosomes sont situés. Uuand ensuite dans la période d'accroissement la sphère se consolide, on obtient les « ponts de sphère » (fig. 0 et 7'. Dans des cas anormaux où la division cellu- laire ne succède pas à la division nucléaire, la sphère peut prendre des for- mes très particulières. Les noyaux annulaires récemment formés sont rem- plis par les sphères correspondantes. Si les fibres du fuseau ne se séparent Fij;. fi. — Speriiiatogonie dans la période d'accroissement. Splicre tra\ersi''e par do nombreux bâ- tonnets irrégulièrement distri- bués, fortement colorés en noir par riiéniatoxylineferrique « bâ- tonnets du .Ve^e/î/iO'n », 0 anses arcliiplasmiques » (?) Fis. G. — Série de 4 spermatogonies dans lesquelles les corpuscules centraux sont tous situés (^u même côté des noyaux. Dans les cloisons qui séparent les cellules, sur la ligne qui unit leurs microcentres, se trouvent les restes des corpuscules intermédiaires, desquels partent les rayons représentant les résidus des cônes fusoriaux. qui se dirigent vers les corpuscules centraux. La sphère n'est pas délimitable. pas en deux tronçons, mais au contraire se contractent en une seule masse, les deux sphères peuvent être rapprochées par le fait de cette contraction vers le côté équatorial des noyaux et peuvent mèmearinverà se fusionner en une masse unique de forme variée (fig. 8 et U). Dans certains cas, par suite de la rotation qu'exécutent les noyaux et dont il sera question tout à l'heure, la sphère peut s'incurver autour de la partie amincie du noyau annulaire, en- tourer cette partie, se souder par ses extrémités et former finalement un an- 40 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. neau nucléaire et une sphère annulaire compris l'un dans l'autre comme deux chainons (tig. G et 7). Au commencement de la première division des spermatocytes, la splière, qui était consolidée, se disperse en fragments reliés les uns aux autres par des ponts de substance; cette dispersion a pour principal but « de libérer au début de la mitose les corpuscules centraux de la masse sphérulaire ambiante, afin qu'ils puissent entrer en connexion directe avec les filaments de la substance cellulaire » ["?]. Puis les centrosomes s'écartent l'un de l'autre, et entre eux paraît le petit fuseau central. Ce travail contient aussi certaines données relatives à la mécanique de la division cellulaire, tant dans les spermatogonies que dans les spermatocytes. Bien que sur beaucoup de points Meves s'écarte de DrOner {Ann. biol. 1895, p. 50), il s'accorde avec lui cependant sur le fait essentiel qu'un rôle méca- Fiif. 7. — Trois spermatogonies de la période d'accroissement, dont les sphères sont unies par des ponts. Les splièrcs offrent un centre clair où sont situés les corpuscules centraux, et une zone marginale sombre, à contours irréguliers. nique doit être attribué tant aux fibres du fuseau central qu'aux fibres du m^anteau et aux fibres polaires. [Nous ferons à cette partie du travail de Meves la même critique qui a été déjà adressée ici même au mémoire de Druner. La mécanique cellulaire nous paraît entièrement subordonnée à l'ingéniosité de l'auteur. Selon les nécessités du moment, il fait à son gré se contracter ou se relâcher les fibres polaires, il fait s'accroître, s'allonger soit quelques-unes soit la totalité des fibres du manteau. Les corpuscules centraux sont tantôt des points d'insertion pour les fibres polaires qui se contractent, tantôt au contraire des mobiles que rapproche la contraction des fibres du fuseau central (p. 51 et suiv. du tra- vail de Mevesj. La citation suivante donnera une idée du caractère fortement hypothétique que prennent les explications mécaniques sous la plume de leurs auteurs. « Si on passe en revue, dit Meves (p. 57) , les processus qui viennent d'être décrits dans la migration des corpuscules centraux, on est surpris que de si puissants faisceaux radiés soient principalement formés pour déplacer des corps aussi petits que les corpuscules centraux qui, on ne peut l'admettre, ne peuvent offrir aucune résistance notable. Pour expli- quer ces faits, on doit penser d'abord que les rayons, en s'accroissant en longueur, n'exercent le plus souvent qu'une part de leur « force de propul- sion » pour le déplacement des corps centraux [?]; en second lieu que la résistance offerte par la paroi cellulaire aux rayons propulseurs n'est appa- remment qu'extraordinairement faible; ce sont ces deux circonstances réunies qui nécessitent le développement de forts faisceaux radiés »]. I. — CELLULE. 41 Les anai)liases et les télophases dans les spermatogonies sont l'objet d'une attention particulière. L'auteur montre comment il se fait ordinairement un déplacement dans le même sens des splières etcentrosomes de l'une et l'autre cellules-filles, qui les amène de chaque coté du plan équatorial formé par la nouvelle membrane cellulaire et les place symétriquement en regard les uns des autres. C'est grâce à ce mouvement que peuvent prendre naissance les « ponts de sphère » ou cordons intercellulaires {Zellkoppel) des auteurs (fig. () et 7). D'autres fois, la rotation se faisant en sens contraire dans les deux cellules, les sphères et centrosomes viennent à se placer dans des situations inversement symétriques. Dans le cas de noyaux annulaires, la sphère de chacune des cellules peut être attirée à travers l'anneau nucléaire vers le plan de division cellulaire. Kig. 8 cl !». — Speimatogonies avec les splières. Dans la fig. 8, les splières complètement reconstituées remplissent les orifices des noyauK annulaires. En 'J, les deu\ sphères des cellules-filles se sont tusionnces en une masse unique, ovale. La période de maturation des spermatocytes est longuement décrite. 11 se fait deux divisions successives, la première à marche hétérotypique, la seconde à marche homotypique, ainsi que Flemming l'a découvert. Dans la première division hétérotypique, au peloton serré à fins filaments succède le peloton lâche à filaments grossiers ; les filaments d'abord épineux deviennent lisses. C'est alors que parait la division longitudinale qui, contrairement à ce qui se passe dans la mitose liabituelle, est bientôt complète. Il se forme non plus 24 segments chromatiques, comme c'était le cas pour les sperma- togonies, mais 12 seulement, qui ont la forme de cerceaux et qui sont de taille très inégale (fig. 12). Pendant qu'ils se rassemblent vers le futur champ artipolaire. la membrane nucléaire disparaît, le fuseau central se forme. Peu à peu les segments chromatiques viennent se placer parallèlement au fuseau. Chacun d'eux se ploie de façon que chaque demi-segment est tourné vei^s l'un des pôles; le milieu de chacun devient l'endroit de la courbure rappro- ché du pôle, tandis que les points par lesquels les deux demi-bâtonnets se relient entre eux en un anneau fermé demeurent au niveau de l'équateur (fig. 12). Cette disposition diffère un peu de celle qu'ont décrite Bretland. Farmer et MouRE pour le Lis et le Triton (l'.Dî». bioL, 1895, p. 61). Plusieurs cas peuvent se présenter dans les changements de forme qu'éprouvent les éléments chromatiques; ces cas sont sous la dépendance de la situation 42 L'ANNEE BIOLOGIQUE. des anneaux chromatiques par rapport à l'axe du fuseau. Ces changements de forme nous renseignent sur la consistance des éléments chromatiques; ils doivent être formés d'une masse très ductile ; sans quoi , à toute traction exercée sur eux en un point, ils ne devraient pas changer aussitôt leur forme , mais plutôt obéir à cette traction sans se déformer. A un moment où déjà le milieu de chaque demi-bàtonnet est tourné vers le pôle, se forment les ï renflements équatoriaux » déjà décrits par Flem.ming; Meves explique leur production autrement que Farmer et Moore; il les attribue à une soudure Fig. 10 et 11. — Spermatogonies dont les noyaux annulaires ont effectue une rotation de 90"; les noyaux sont au stade de dispirome ou déjà au repos. En 10, les trous des noyaux se sont déplacés vers la nicmhrane cellulaire ncolbrmée et sont remplis par les sphères coniques. Dans la cellule de droite, la base du cône de la sphère est dirigée eu bas; dans la cellule de gauche, cette base est tournée vers l'observateur. En II. le trou du noyau est reporté tout à fait excentriquement vers la membrane séparatrice des deux cellules. Le côté aminci du noyau tourné vers cette membrane est complètement enveloppé dans la cellule de gauche parla sphère reconstituée (noyau annulaire avec sphère annulaire). Dans la cellule de droite, les rapports entre le noyau et la sphère ne sont pas aussi évidents. Entre les cellules 10 et 11, les corpuscules intermédiaires ou leur résidu, et le reste fusorial. secondaire des extrémités équatoriales non encore solidement unies. Après que les anneaux eliromatiques se sont rompus suivant l'équateur du fuseau et que les anses ainsi libérées ont émigré vers les pôles, il se fait au stade de dyaster une seconde division longitudinale déjà constatée par Flemming (fig. 13). Au stade de dispiréme, toute trace de cette division longitudinale a complètement disparu. L'auteur examine avec attention l'état du centrosome et de la sphère pen- dant cette première division. Quand les deux centrosomes, dégagés de la masse sphérulaire qui les enveloppait par la désagrégation de celle-ci, se sont écar- tés l'un de l'autre, le petit fuseau central parait entre eux. Le noyau se reporte vers la périphérie de la cellule, en prenant une forme ovale et en s'aplatis- I. — CELLULE. 43 sant ou même se déprimant, du côté des corpuscules centraux et des rayons qui en partent. Tous les (léi)lacements et les cliangements de forme des cen- trosomes et du noyau, l'auteur est disposé à les attribuer à l'action propul- sive exercée par les rayons qui partent des centrosomes. La division du corps cellulaire est d'abord unilatérale: puis le sillon de séparation se complète peu à peu. Ce sillon, coupant en deux les fibres péri- phériques du fuseau central, les moitiés ainsi obtenues s'ajoutent dans chaque cellule-fille aux rayons de l'aster. Ce qui reste du fuseau central forme un faisceau plus ou moins grêle, à l'équateur duquel pai'aissent quatre corpus- cules intermédiaires soudés bientôt en deux, qui à leur tour se fusionnent en un seul. Pendant cette période ultime de la division cellulaire , dite télophase . Fis. 1-2 et 13. — Mitoses hét(TOty[)i(|aes des spermalocytes. En 1-2. tonnelet tortement renllé. Éléments ciiromaUques annulaires, de taille inégale. En 13 s'est o]térée la séparation équa- toriale des éléments annulaires, sauf pour l'élément chromatique de droite. La deuxième division longitudinale est déjà faite, l.e fuseau central est plus allongé que dans le s'ade précédent. les noyaux exécutent leur mouvement de rotation, les corpuscules centraux, poussés par l'allongement de quelques-uns des rayons (jui en jjartent, se déplacent et viennent se ranger .symétriquement de part et d'autre de la membrane cellulaire néoformée. Pour la deuxième division de maturation, à marche homotypique, le noyau, sitôt atteint le stade de dispirème, entre de nouveau en mitose. Pen- dant que le peloton se débrouille et que se séparent les filaments chroma- tiques, la division longitudinale (accomplie dans la i)hase hétérotypique précédente, qui était devenue indistincte, réapparaît, et tout de suite les fila- ments se séparent complètement. Il en résulte la présence à l'équateur de 24 bâtonnets chromatiques. Les bâtonnets jumeaux se montrent encore réunis par une fibre de linine, qui s'étend de l'angle de l'un à l'angle de l'autre ; la présence de ces fibres d'attache lininiennes expli(jue comment les deux bâtonnets jumeaux, quoique séjjarés complètement, i)euvont demeurer rap- prochés dans la région équatoi'iale du fuseau; ces fibres lininiennes sont d'ail- leurs distinctes des filaments réunissants décrits par v.\n Benedex et Boveri chez r.\scaris: car elles s'attachent aux angles des chromosomes, tandis que ces derniers s'inséi^ent à leurs extrémités. La question de la réduction chromatique dans le testicule de Salamandre 44 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. est facile à trancher, d'après la description (lui précède. 11 ne se fait pas ici, pas plus que chez l'Ascaris d'après Brauer et que chez les Elasmobranches selon MouRE, de division de réduction au sens de \Veism.\.nn. Les deux divisions Fig. 14, loct 10. — Télopiiases de la mitose lictérotypique. En 14, stade initial; corpusniles centraux à {'opposite l'un de l'autre. Épaississements équatoriaux sur les lii)rcs du fuseau. — En Ki, déidacement des corpuscules centraux, presque complètement opéré. Les corpuscules sont placés sur des côtés opposés des deux noyaux-lils, si bien que la ligne qui joindrait chacun d'eux au milieu du noyau correspondant est parallèle à la membrane cellulaire néoformée. — En 10, au contraire, les corpuscules ont été déplacés de telle sorte qu'ils ont pris une situation à peu près symétrique |>ar rapport à la nouvelle membrane cellulaire. Dans leur voisinage se trouvent des restes de la substance de la sphère sous forme de frag- ments homogènes. hétérotypique et homotypique sont des divisions équationnelles; dans l'une et dans l'autre, des chromosomes équivalents, « identi(|ues » , sont envoyés aux pôles. Tout ce quon peut admettre, c'est que dans le cas du testicule de Salamandre, comme dans ceux précités, il se fait, vu l'absence de stade-repos I. — CELLULE. 45 entre les deux divisions de maturation, une diminution de la masse chro- matique. [XX] Cette vraie réduction , l'Ascaris. Il n'y avait non plus ni i-entrosome ni astrosphère. Donc la division nucléaire est déterminée par un certain état du proto- plasma, et c'est cet état du protoplasma qui agit aussi bien sur le noyau que sur le centrosome, mais la division ne \)C\\X être conduite à bien que par les lieux éléments; les deux pôles du premier fuseau dans la fécondation sont déterminés par le sjiermatozo'ide. Du reste, le centrosome est sûrement chez les Métazoaires, comme chez les Protozoaires une partie originairement nu- cléaire. [Cf. les observations de Ziegler. ch. IL] III. — En 1889, Raul avait émis l'hypothèse (pic li>s fibres qui unissent les chromosomes à leur centrosome ne se forment pas au moment de la rup- ture du noyau, mais ont une existence réelle au repos, et actiuièrent simple- nuMit à ce moment une différenciation (jui nous permet de les voir. Chaque chromosome est donc relié d'une façon durable à son centrosome par une tibre qui se dédouble longitudinalement au moment de la division du chromo- some. Comment cela peut-il se concilier avec les figures multipolaires, quand à un même centrosome aboutissent les fibres de deux ou plusieurs fuseaux? Voici un œuf d'Oursin dispermique. Cha(iue spermatocentrosome a deux pôles (par division) a, b;, a-, b.. La chromatine est ordonnée en phupies équatoriales. Mais le quatrième pôle b., n'a pas d'éléments chromatiques, donc le chromo- some d'un spermatozo'ïde ne peut avoir aucune liaison avec le centrosome d'un spermatozoïde. Si on considère ces faits au point de vue d'une question plus grave : la division nucléaire qualitativement inégale ou différentielle, de Rorx, et Weismann. l'auteur affirme que deux cellules filles de l'œuf d'Our- sin, ont nécessairement des chromosomes identiques. Jusqu'au stade 4, tous les blastomères ont leurs chromosouies équivalents. Dans un mémoire anté- l'ieur, l'auteur a pu écrire que la division cellulaire était fonction du centro- some, et ([ue l'arrêt complet de la division cellulaire provenait du noyau. Il a. en elîet, trouvé dans un œuf d'Ascaris une astrosphère (pii n'était pas en connexion avec les éléments nucléaires; dans ces cas le noyau est encore indispensable (du moins pour les œufs d'Oursin) à la division cellulaire. Le centrosome dans les cellules sans noyau se partage en deux astrosphères qui ne diffèrent pas de ceux des cellules à noyau; mais jamais il ne se produit de division cellulaire. Cependant un centrosome, sans présence de noyau, gou- verne dans un certain sens, une masse protoplasmique, sans supporter la présence d'un autre centre. Si on soumet un œuf d'Oursin à l'action d'un compresseur, la division est arrêtée. On voit alors dans les cellules, deux noyaux et deux astrosjjhères. 60 L"ANM-;i': BIOLOGIQIK. Il pont alors se former do nouvelles ti^ures bipolaires, mais la i)remière divi- sion, une fois empêchée ne se reproduit plus. [Du reste, les expériences de C. Hertwij; (action du froid sur les œufs) pro- duisent le même effet.] Fii,'. 21. — Division du noyau et de la cellule (Schéma d'après Bovcri). La figure 21 montre des cas de polyspermie où il se produit un grand nombre de centrosomes. Dans le premier cas (à) 4- astrosphères forment un quadrant qui donne 4 blastomères (A'): mais ce cas est en somme excep- tionnel. Les lîgures B, B', C C, D D' montrent les différents cas qui peuvent résulter de quatre astro.sphères. En B, B', les 4 astrosphères donnent 4 noyaux, mais il ne se forme qu'une cloison, et par suite 2 blastomères binucléés. En C C, deux fuseaux, donnent 3 noyaux, dont un seul s'isole. En D D', un seul fuseau, deux noyaux, et séparation incomplète entre ces deux noyaux. D'une façon générale, on peut dire pour résumer ([ue : la simple présence de la subs- tance nucléaire suftit à placer le protoplasme dans une situation telle qu'il puisse se diviser; mais il ne suftit pas seulement d'un certain état du noyau, il faut encore que la substance nucléaire subisse un certain mouvement vers les pôles, (jui, après comme avant, sont considérés comme les centres de la division. [VI /; y] — A. LabiîÉ. 62. Heidenhain (M.). — Un nouveau modèle pour démontrer la loi de tension des systèmes centrés. — La loi de tension est le résultat fondamental des observations de l'auteur sur les leucocytes au repos et en division. Dans un leucocyte au repos, le milieu du noyau, le milieu du corps cel- lulaire et le milieu du groupe des centrosomes (microcentre) sont placés sur une même ligne droite: cette ligne est l'axe cellulaire (fig. 22). Quand les centres de ces diverses formations sont situés sur cette même ligne axiale, on a la position d'équilibre de la cellule, dans laquelle les forces, produites par la contraction de la substance cellulaire, sont distribuées symétriquement de part et d'autre de tout plan mené par cette ligne axiale. Du microcentre s'irradient vers la périphérie de la cellule des filaments protoplasmatiques; ces filaments radiés sont écartés par le noyau qui occupe entre eux une situation interfilaire. Analogues à des fibrilles musculaires, les filaments de la cellule sont soumis à la loi de tension ; ils sont dans un certain tonus naturel, dans un état de tension tel que, si on donnait à tous ces filaments la même longueur, ils auraient tous une tension égale ; les plus longs sont les plus tendus. La situation du microcentre, du centre du corps cellulaire et du centre du noyau sur une même droite, la position excentrique du noyau dans la cellule, la tendance marquée par le microcentre à se rap- procher toujours du milieu de la cellule, sont des conséquences de la loi de tension. Si on enlevait le noyau de la cellule, le microcentre prendrait une I. CELLULE. 61 situation oxactcinont centrale, tous les tilamcnts radiés également tendus seraient de niénie longueur. Telle est la statique de la cellule au repos. L'auteur démontre ('» la loi de tension par lescliéma suivant. Sur une table est figurée la coupe transversale ronde d'unt' cellule idéale sans noyau. Sur la circonférence sont enfoncées à intervalles égaux des chevilles; le centre est figuré pur deux anneaux reliés l'un à l'autre, et les rayons sont re})ré- sentés par des filaments de caoutchouc tendus du centre aux chevilles péri- phériques. Les filaments ayant la même longueur ont la même tension ; le centre occupe exactement le milieu. Si Ton introduit entre les filaments de caoutchouc un cercle de carton représentant le noyau, on constate que le microcentre, le milieu du noyau, et, le centre du corps cellulaire sont placés sur une même droite. Ce schéma démontre ainsi l'état statique de la cellule. Fi^'. -in. Ab, abi, abi, ligne des rentres cellulaires. La loi de tension est applicaljle aussi à la division indirecte. Elle permet d'établir que l'axe de division des centrosomes au début de la mitose, c'est-à- dire Taxe de la jeune figure fusoriale, doit être perpendiculaire à l'axe de la cellule au repos, et que par conséquent les centrosomes lors de leur écar- tcment doivent suivre une direction tangentielle par rapport à la surface du noyau (comp. fig. 22). La direction de cette migration des centrosomes est une conséquence de la loi de tension, et peut-être aussi en partie le résultat de la force répulsive produite par l'accroissement du fuseau (Driiner). Quand les deux centro.somes sont éloignés, une nouvelle condition d'équilibre est imposée à la cellule, les deux centrosomes-fils tendent vers ce nouvel équi- libre, qui est atteint quand la cellule est au stade de monaster; c'e.st alors une situation de repos relatif. Le schéma décrit ci-dessus à circonférence fixe ne permettait pas de montrer l'influence de la loi de tension sur la forme extérieure de la cellule. Aussi lleidenhain en construit-il un nouveau dans lequel la périphérie cellulaire est représentée par une lame d'acier flexible. 11 montre ainsi que la forme extérieure de la cellule, sujette, on le sait, à changer pendant la division, est aussi fonction de la loi de tension. Les rayons les jilus tendus (les plus (1) n saute aux yeux que tout eeia est une rcprrscn/'iliuii des idées de l'auteur et non une démonstration de quoi que ce soit de ec qui se passe dans la cellule. — Y. l). G2 L'ANNEE BIOLOGIQUE. longs) exerçant sur le contour de la cellule la plus forte traction, il en résulte que la cellule, au cours de la mitose devra s'allonger dans le sens de Taxe Fig. 'Xi. — Loi de tension des systèmes centrés. du fuseau, et de plus qu'à l'équateur du fuseau, oîi la tension atteint son maximum, il se fera même un étranglement, début de la séparation des deux cellules-tilles comme le montrent les scliémas ci-joints. — A. Prenant. 131. Rhumbler iL.). — Explication mécanique des mouvements cytoplasmi- ques dans la division cellulaire indirecte. — Cet important travail est un essai d'interprétation mécanique des mouvements cytoplasmiques caractérisant la mitose, l'auteur laissant pour l'instant de côté les phénomènes qui se passent dans le noyau lui-même. La méthode suivie par Rhumbler et consistant à partir d'une hypotlièse plus ou moins plausible, n'a jusqu'à présent donné dans les sciences naturelles que des résultats très relatifs et le fait que cette hypothèse peut rendre compte de beaucoup de détails prouve bien plutôt l'ingéniosité d'esprit de l'auteur qu'il ne confirme l'idée maîtresse de son tra- vail. Quoi qu'il en soit, ce mémoire est intéressant et suggestif. Rhumbler commence par proclamer la possibilité d'une explication méca- nique des processus biologiques, et voit dans le fait de la similitude du phénomène de division dans les cellules de constitution chimique différente, une preuve que les phénomènes mitosiques dépendent essentiellement de l'état d'agrégation du protoplasme, c'est-à-dire de son degi^é plus ou moins grand de fluidité. Il discute la valeur des difféi^entes théories sur la structure du protoplasma et se range à la manière de voir de BCtschli relativement à la structure alvéolaire du protoplasme, en admettant toutefois que cette structure peut subir dans certaines cellules spéciales des modifications profondes. A la suite de Biitschli l'auteur essaie de reproduire des radiations dans des mousses. Il fait une solution de savon dans la glycérine (1 partie de savon pour 30 p. d'eau et 30 p. de glycérine) ; cette solution est placée dans un vase cylindrique et on attend que l'écume se soit dissipée et que la surface soit horizontale, puis on gonfle au centre du liquide une bulle jusqu'à ce qu'elle atteigne 10 fois le volume de celles qui l'entourent et on la dé- gonfle rapidement en aspirant l'air qui se trouve à son intérieur. On voit alors les parois de ces alvéoles savonneuses iqui avaient d'abord un trajet en zigzag prendre une direction rectiligne et radiale. Elles convergent toutes vers le même point simulant un aster peu étendu mais très net. Si alors la bulle centrale revient entièrement sur elle-même et disparaît les parois des alvéoles environnantes reprennent leur direction en zigzag. Ici les radiations comme celles <[u'on observe dans les centrosomes tiennent manifestement à la structure écumeuse. Rhumbler fait ensuite une solution de gélatine à 2 ^ 1. — (KLLULE. (•.:5 dans un mélange de glycérine et d'albumine et cette masse est fixée dans une solution froide d'acide picrique; on voit alors de beaux asters, aussi nets que ceux que présentent les d'ufs vivants. Quel(|ues-unes de ces bulles se sont immédiatement entourées d'une aréole claire, comme on en observe dans les véritables asters, due aune aspiration centripète de la gélatine par la bull(> en voie de rétraction. Cette accumulation de gélatine, cet épaississement de la paroi de la bulle est la cause des radiations ('j. Pour arriver à prouver expérimentalement que les radiations peuvent être dues à une accumulation du plasma Rhuml)ler fait un mélange de gélatine et de glycérine, le laisse se soliditîer, et le colore ensuite avec du vert de mé- thyle. Puis il fait un nouveau mélange et y plonge des morceaux de la masse solidifiée; après quoi, il durcit le tout par l'acide picrique et les soumet à l'examen. On voit alors dans ce système des radiations très nettes partant de cliaque morceau vert de la gélatine durcie. L'auteur explique cette a})pa- rence comme il suit : le mélange fluide a agi d'abord sur les coins des mor- ceaux solides laissant son eau diffuser rapidement dans ces derniers. Les molécules qui ont subi cette perte d'eau deviennent viscjueuses et élastiques et exercent une traction sur le mélange péripliériciue. Les radiations ne sont pas composées de filaments mais possèdent au début au moins une structure alvéolaire. Rhumbler a encore déterminé des radiations à l'intérieur de l'œuf ovari- que de Rana fusca en introduisant des bulles d'air dans des œufs chauffés qu'il laissait ensuite refroidir. Toutes ces expériences ont pour effet de montrer comment les radiations peuvent apparaître dans une substance mousseuse par une attraction venant d'un centre. En transportant ces faits sur le terrain de la cytokinése, l'auteur a distin- gué : un centrosomc, un manteau attractif (archoplasme), cet ensemble constituant la sphère altraclive , l'astrosphère représente l'ensemble de ce (1) Pour montrer coiniiK'iit la structure lil)rillaire peut résulter de la structure alvéolaire, Rhumbler donne le scliéma ci contre. En A, on voit des files de vacuoles orientées qui peu- vent donner l'impression de fibres. En C, un état où toutes ces vacuoles sont encore orien- tées mais ne vont pas toutes au centre. En D, commencement de la transformation des dites vacuoles en lilirilies par éclatement des parois non radiaires. En B, état final où la plupart des vacuoles ont éclaté et n'ont laissé intactes (jue les parois radiaires, d'où la constitution des fibres. L'assertion que ce sont bien les parois tansentielles (|ui doivent éclater repose sur l'observation et l'analyse des phénomènes. La fi^îure 2i est destinée à montrer que la succinn du centrosome (A) at- tire la substance des jiarois radiaires vers le feutre. Cett(' substance gagne de i)roclie en j)roclie vers le centrosiune et il en résulte une traînée radiairc continue plus épaisse vers le centre que dislalement. La substance (les cloisons tangentiellcs, au contraire, s'é- coule de chaque coté dans les deux cloisons radiaires voisines et s'amincit sans pouvoir réparer ces pertes. Elle devient ainsi très fine et peut, échappant à l'œil, donner à une struc- ture vraiment alvécdairc, orientée, l'aspect d'une structure librillairc radiaire. C'est ce qui a lieu sans doute le plus souvent, ou bien elles finissent par éclater et donnent ainsi naissance à une structure fibrillaire vraie plus ou moins conqiléte. mais en tous cas secon- daire. — V. n. 64 L'ANNEE BIOLOGIQUE. (|ue nous venons de dire plus les radiations ('). 11 a distingué dans la divi- sion cellulaire quatre stades; 1") la sphère prend la forme d'une haltère : les radiations sont peu développées et le noyau est petit; 2°) la sphère devient l)lus petite et se divise; les radiations diminuent; les sphères-filles émigrent aux deux pôles opposés du noyau qui se dilate; 3°) les sphères augmen- tent de volume; de nouvelles radiations à croissance rapide apparaissent, le noyau perd sa membrane et se divise : les cellules s'arrondissent; 4°) les radiations diminuent encore et les noyaux des cellules-jîîlles se reconstituent. Les cellules s'aplatissent. — Il s'agit d'expliquer cette série de phénomènes. La formation des radiations est en général accompagnée d'une augmenta- tion de volume du centrosome. On attribue cela au passage dans ce corps des liquides imbibant le plasma ambiant , passage accompagné d'une con- traction de ces substances à l'intérieur du centrosome [assertion toute gra- tuite bien qu'indispensable cà la théorie. Ce qui est certain c'est que, par suite de cette imbibition du centrosome les molécules du plasma ambiant se condensent et deviennent en même temps plus visqueuses et plus élastiques. Il en résulte que ce plasma qui constitue actuellement le manteau trartion non seulement, devient un organe diffé- rencié mais exerce une attraction sur la substance mousseuse ambiante et donne naissance à des radiations. Dans cette traction la partie périphérique de la cellule constitue la résistance antagoniste. Dans le premier stade, le centrosome diminue de volume plutôt ([u'il S/^). Au moment où la cellule sort de l'état de repos, on voit le centrosome grossir. Cela ^Crahlt c—^r^\ . ^ Fi? Fi.:;. 20. lient sans doute à une al>sorplion de liquide, spécialement d'eau. Cette eau entre, dans le centrosome, dans des combinaisons nouvelles plus denses et tient ainsi moins de volume, en sorte qu'à cette diminution de volume correspond une attraction centripète. Cette eau est empruntée à l'enchyléme dont cela ne change pas beaucouji la constitution car il est très aqueux, et aussi au hyaloplasma (|ui devient ainsi plus dense. Les conditions des ex- périences précédentes sont ainsi réalisées il y a succion, orientation des alvéoles radiaire- mcnt et constitution autour du centrosome d'une zone de hyaloplasma homogène plus dense qui dès lors ne se remèle plus au reste du hyaloplasma. Cette modification de la den- sité du liyaloplasma va en diminuant progressivement jusqu'à la jiériphérie ou elle n'est pas changée. En nu''me temps, les inclusions étrangères contenues dans les cloisons radiaiies du hyaloplasma sont refoulées distalement par le seul fait qu'à leur extrémité distale, la densité du hyaloplasma engainant est moindre et par conséquent aussi la pression moindre qu'à leur extrémité proximalc (lig. 20). Cela s'ajoute aux causes précédentes pour l'aire le vide vers le centre et augmenter la succion centripète qui détermine l'orientatioa radiaire. — Y. D. CELLULE. (k) n'augmente; par conséquent, les radiations sont peu dévelop})ces. Au second stade le plasma entourant le centrosome devient plus visqueux et le liquide (jui en est sorti s'accumule dans la ré.u-ion de pression minima (lui correspond au noyau, ce qui détermine le gontlement de celui-ci. Sans doute le noyau a un pouvoir spécifique d"iml)ibition car il augmente considérablement de volume et en même temps l'enchylcma de la substance mousseuse ambiante diminue et les mailles deviennenttrèsfines. C'est cecjui explique la séparation des splières car à mesure que les mailles diminuent, elles se serrent autour du noyau. En même temps ce dernier augmente de volume de sorte que l'anneau proto- plasmique ([ui l'entoure doit céder. Il cède en effet en s'étendant sur le point le plus élastitjue, c'est-à-dire là où se trouve la sphère. Ainsi la sphère s'al- longe d'abord et se divise ensuite. On peut se rendre compte, en faisant ajopel à certaines hypothèses ingénieuses comment ce mouvement peut résulter, de la position polaire des splières (I). Si la cellule contient beaucoup de substances nutritives ces substances exercent un frottement tendant à re- tarder la division cellulaire ; ainsi se trouverait expliquée la loi de Balfour. [Mais KoFOÏD a montré (jue cette loi est en défaut chez la Limax où ce sont les cellules deutoplamisques qui se divisent le plus rapidement.] Le troisième stade de la division cellulaire est caractérisé par la réappari- tion dans le centrosome de la faculté d'imbibition, par l'extension subsé- (|uente du manteau d'attraction et par l'apparition de radiations (jui plus tard (I) Les alvéoles diminuent de volume dans lous les sens, donc aussi dans le sens radiaire. Celles qui cèdent le plus d'eau et se raccoui'cissent le plus sont celles (jui sontà la lois les plus éloignées de la sphère {i)arce (|u'elles en ont déjà cédé le plus |)Our l'augmentation de volume du centrosome qui a produit l'orienialion) et la |dus \oisine du noyau [sans doute parce que, là, la pression est moindre]. La ligure 27 montre par la grosseur du trait, la répaitiiion du raccourcissement des alvéoles. L'épaisseur du trait figure le degré de rac- -l.J. Fig. 27 Fig. 28 courcissement. Il ne faudrait pas prendre ces traits pour des radiations; il n'(>n existe pas encore à ce moment. La condensation de substance qui faisait la différence entre l'enveloppe attractive et le reste du hyaloplasma s'étend maintenant à tout ce hyaloplasma. Dès lors, d'après ce que nous avons dit plus haut, la couche attractive ne peut plus main- tenir son indépendance: elle s'écoule dans le hyaloplasma des cloisons, se fond en l'épais- sissant et disparait, ce (|ui est conforme à l'observation. D'autre part, les alvéoles, en devenant |)lus petites, tendent à s'arrondir parce que leur tension superficielle augmente à mesure que leur diamètre diminue, et cela augnieiit(! encore la tension des liles d'aheoles. Enfin, par l'effet de leur arrondissement, les cloisons radiaires <|ui, étant à la lilc, constituaient les rayons clisparaissent et cela e\pli(|ue la disparition du ravonnemenl à c(! staile. Des lors il n'y a plus ni rayons ni en\elo])|ie attractive mais simplement des alvéoles (|ui tirent de tous Cotés et cela d'autant plus qu'elles sont plus longues et i)lus voisines du noyau. Donc 1,'ANNÉE niOLOGIQUE, II. 18%. 5 6<) L'ANNEE BIOLOGIQUE. s'attachent à la surface de la cellule et déterminent la forme arrondie. En même temps, pour des raisons mécaniques, la sphère est forcée de se mouvoir dans la direction du rayon le plus court c'est-à-dire qu'elle doit se diriger vers le pôle de la division opposé aux chromosomes. Remettant l'explication des mouvements du noyau à un mémoire ultérieur, l'auteur croit ])ouvoir avancer que la division de la cellule doit s'effectuer comme il suit : les membranes des alvéoles qui occupent le milieu de la distance séparant les centres sont les moins affectées par l'action du centro- some et par conséquent sont les moins visqueuses. Or, étant donné que le moins visqueux est attiré par le plus visqueux, les régions équatoriales ten- dent à d'avancer chacune vers im pôle; c'est ainsi que s'effectue la séparation. Au quatrième stade, le centrosome perd sa capacité d'imbibition; le proto- plasme acquiert rapidement une viscosité uniforme, le manteau d'attraction diffuse sur les parois des alvéoles adjacentes, les radiations disparaissent. [A ce résumé rapide de cette théorie ingénieuse, nous ajouterons une ob- servation. La théorie de Rhumbler n'est pas exclusivement mécani([ue; elle laisse place aux explications vitales, car la question se pose de savoir com- ment le noyau et les centrosomes acquièrent juste au moment et aux points voulus leur fonction d'imbibition. L'explication ne sera satisfaisante que lors- qu'on aura répondu à ces questions] ('). — C. B. Davenport. 14. 15. Borgert. — Contribution à l'étude de la reproduction des Radiola ires la sphère va s'allonger et enfm se diviser ilans le sens des lignes d'alvéoles. Ce qne montre le schéma ci-joint, lig. 28. Le noyau en grossissaiU écarte ces Dis (jui tirent et les l'ait tirer à la fois |>Uis fort et plus directement en dehors. Fig. 29 Fig. 30 Après leur séparation, les centrosomes se meltenl en marche en deux directions opposées liy. -29, 30) sous la traction des mêmes files d'alvéoles qui les ont sé|>arces etîmalgréla résis- tance des files courtes qui luttent en sens contraire, car les tiles longues continuent à être les plus fortes et l'émission d'eau qui constitue deux forces continues pendant cette phase du phénomène et être plus forte que dans les grandes tiles. V. D. H) .le ferai remaniuer que l'auleur se trouve en i)résence de la difficulté suivante. Une partie qui doit se dé|)lacer émet des radiations les unes longues les autres courtes. Or, dans un cas, elle se déplace suivant les longues dans l'autre cas suivant les courtes. Pour ex|)li- quer cela, Rhuiuhler donne dans le second cas la suprématie à la modification qui se pro- duit dans les parois des alvéoles (écoulement du liyaloplasma) >ers le centre du(|uel cesse plus tôt dans les courtes; dans le premier, à la modification qui se produit dans la cavité (les alvéoles (sortie de l'enchyleme tendance à s'arrondir par augmcniation de la tension superficielle, raccourcissement). Or il fait cela ad tibitum, suivant les besoins du moment. — Yves Df.i.agf.. I. — CELLULE. 67 fripi/lidés {Phaeodariés). — Le noyau d'Aulacanlha scolymanl ha présente les deux modes de division directe et indirecte. Dans la division directe, on ne (.•onstate pas une coiistriction progressive du noyau, mais une scission en deux moitiés égales qui s'éloignent Tune de l'autre et s'arrondissent, puis à la surface de la capsule centrale apparaît un sillon annulaire dans le même plan que celui qui divise le noyau, c'est-à-dire perpendiculairement au plan frontal. (Le plan frontal est celui qui passe par les trois orifices). Aux dépens de l'ouverture principale (celle rencontrée par le plan de di- vision) prennent naissance deux nouvelles ouvertures , plus tard , les deux capsules filles se séparent. Cliaque individu nouveau doit régénérer une ou- verture accessoire, puisque, par suite du mode de division, il ne lui en reste qu'une. Karavaiekf qui a étudié la division indirecte des Aulacantha , en 1895, a eu sous les yeux des phénomènes de division directe granulations en rapport intime avec la vie de la cellule ; a. granules pigmentaires ; b. granules de sécrétion; c. granules anormaux de dégénérescence; d. granules spécifiques de signification douteuse. — Les granules des leucocytes seraient analogues au granule de sécrétion , mais ces granules peuvent présenter des réactions histo-chimiques variables ; d'oii la classification suivante des leucocytes d'après les réactions de leurs granulations : 1" groupe oxyphile, comprenant : a. les leucocytes oxyphiles à granulations fines; 6. les leucocytes oxyphiles à granu- lations grossières ; c. les myélocytes (avec doute) ; (/. 2° groupe hasophile^ com- prenant : a. les lymphocytes J -^ ^. . ^^^j^^^ basophile probable ; 0. les leucocytes hyalms ) r r ^ c. les cellules basophiles à granulations fines ; d. les cellules basophiles à granulations grossières. Dans certaines conditions anormales , toutefois , on peut trouver des leuco- cytes renfermant à la fois et dans le même temps des granulations oxyphiles et des granulations baso])hiles. — H. Beaureoard. 55. Giglio-Tos (Er.). — Granulation des érythrocytes chez les Amphibiens. — Les granulations des érythrocytes de la Grenouille et de quelques Amplii- biens ne sont pas de nature albuminoïde; elles sont constituées par une sub- stance spéciale (eritrocina) présentant une très grande solubilité dans l'al- cool absolu et dans l'acide acéti(iue; elle est d'autre part insoluble dans le chloroforme et dans l'ammoniaque. Ces granulations sont vraisemblablement de même nature que celles décrites par le même auteur sous le nom de gra- nulations hémoglobigènes : elles ont une origine nucléaire et produisent de l'hémoglobine. — A. Pettit. 28. Czermak iN.). — Mode de nutrition d'une cellule èpithèliale. — Il existe pour les éléments cellulaires des animaux deux moyens de préhension active de la nourriture : la phagocytose et les mouvements vibratiles; mais on ne sait encore comment les particules amenées au contact de l'élément cellulaire par les cils vibratiles pénétrent dans le protoplasma. L'examen de 72 L'ANNEE BIOLOGIQUE. la vésicule ombilicale de l'embryon de Truite a permis à Czermak de résou- dre cette question. La vésicule ombilicale de ce Poisson se compose, entre autres éléments , de l'endothélium coelomique formé par de grosses cellules polygonales, séparées les unes des autres par de larges espaces et réunies de places en places par des ponts intercellulaires. Czermak a constaté que le sérum sanguin qui circule entre les espaces intei'cellulaires est absorbé activement par les cellules elles-mêmes. L'auteur propose de distinguer ce mode de préhension active des aliments sous le nom de myzocytose (du grec [AuÇct'v). — A. Pettit. 18. Briquet (John). — Sur /es poches sécrétrices schizo-lysigènes des Myo- poracées. — L"auteur examine les poclies à huile situées dans les tiges et les feuilles des Myoporacées. Ces poches sont limitées par des cellules dont les parois tournées vers la cavité centrale se boursouflent, se gélifient graduel- lement, et c"est dans l'épaisseur de ces membranes gélifiées qu'apparaît rhuile. Pendant ces phénomènes, on remarque que les noyaux cellulaires se tiennent constamment au voisinage des parois limitant la cavité centrale , et il est bien probable qu'ils jouent un rôle actif dans les modifications que subissent les membranes. Plusieurs fois, Tauteur a vu le boursouflement local de la membrane commencer au point même oi\ le noyau est appliqué. — L. CUÉNOT. 163. "Wittlin (J.). — Formation des poches à cristaux d'oxaJatr de chaux. — Les cristaux d'oxalate de calcium, préformés dans l'intérieur des cellules végétales, s'entourent d'un sac analogue à la membrane cellulaire. Comme la membrane, le sac peut devenir cellulosique, lignifié (réglisse), ou s'im- prégner de matières colorantes (bois de Campêche). Souvent des excroissan- ces parties du sac vont se fixer à la paroi cellulaire; elles sont cellulosiques ou lignifiées (Ricin). Dans le bois de Campêche, où le sac s'épaissit notablement et va se souder à la membrane cellulaire, celle-ci s'épaissit aussi dans toute son étendue . mais plus fortement au contact du sac. Enfin, chez le Cilrus, l'irritation pro- voquée par le cristal s'exerce uniquement sur la membrane cellulaire qui s'épaissit et finit par englober le cristal dépourvu de sac propre. [Ce cas n'est pas aussi exceptionnel que le pense Wittlin. J'ai décrit, en 1892, le même enchatonnement du cristal cliez plusieurs Légumineuses où, de plus, l'épais- sissement englobant était lignifié. La production du sac qui isole les cristaux du protoplasme est un intéressant exemple des réactions de la cellule contre les produits irritants de sa propre nutrition.] — P. ^'UILLEMIN. 108. Meyer (A.). — Les connexions plasmatiques et les membranes de Voloox ylobator, aureus ettertius, et comparaison avec les cellules animales. [XI"V 1 y] — Les protoplastes rangés en une sphère creuse autour d'un espace central pour constituer une colonie de Volvox présentent deux importantes particulari- tés : ils sont entourés d'une membrane ; ils sont unis à travers cette membrane par des connexions plasmatiques. Les deux figures ci-contre montrent sur une coupe optique d'une colonie de Volvox ylobator (A) et de Volvox aureus (B) les protoplastes dans leur situation et leurs rapports naturels. En A, on voit que la cellule de Volvox est enfermée dans une case de forme prismatique limitée par une membrane m qui, à la périphérie p, offre une difTérenciation particulière ; tout l'espace compris entre la cellule et la membrane est occupé par une gelée y , qu'on doit rattaclier à la membrane et qui représente avec elle l'équivalent de la membrane cellulosique d'une plante supérieure ; les I. — CKLLULE. 73 protoplastes voisins sont unis par dos ponts plasmatiques;j/. En B, lesproto- plastes ne sont plus enfermés dans dos cases coinplètemont closes; do la uienibrano péripliériquc p partout des cloisons très complètes c; de cette môme membrane s'étendent aussi radiairement jusqu'à la membrane interne m dos fibres /"qui traversent le vaste esjiace {] à contours gélatineux; des ex- pansions plasmatiques dolicatos /;/ unissent les cellules. La structure des membranes chez Volvox aureus paraît à l'auteur intéres- sante pour comprendre les substances fibrillaires intercoUulaires dos tissus animaux. Les histologistes considèrent volontiers aujourd'hui les substances intercoUulaires des tissus conjonctifs comme des membranes cellulaires dans Fig. 31. — A. Volvox glohalor. — R. Volvox aureus (D'après Mcyer). lesquelles la lamelle moyenne et la stratification des couches ne peuvent pas être distinguées; si on enlevait la lamelle m de Vo(vox globator, on obtiendrait un tissu avec substance intercellulaire gélatineuse. Les fibrilles qui se diffé- rencient dans la substance intercellulaire du tissu conjonctif , du tissu élasti- que et du cartilage chez les animaux peuvent être comparées aux tiiirilles /' qui. chez Volvox aureus, partent de la membrane périphérique et courent dans la substance gélatineuse intercellulairo; si on supposait ces fibrilles multi- pliées, en obtiendrait un tissu conjonctif tel qu'en offre par exemple la queue du têtard de Grenouille. Les connexions plasmatiques des Volvox découvertes par BiJTSCiiLi, ont donné lieu à des discussions sur la question de savoir si elles sont de simples remplissages de ponctuations ou de vraies communications protoplasmatiques. L'auteur étudie leurs réactions chez les trois espèces de Volvox précitées, et conclut que ces connexions sont formées de cytoplasma ordinaire, dont la structure n'est pas différenciée, comme l'est, par exemple, celle des fibrilles nerveuses. Les caractères généraux des Volvox suggèrent à Meyer cette idée que ces êtres représentent de très belles formes de passage entre le règne animal et le règne végétal. Les cellules de la sphère des Volvox sont assez semblables aux cellules animales; les jeunes éléments produits par la segmentation de Tœuf sont au début dépourvus de membrane, plus tard produisent une subs- tance intercellulaire gélatineuse et se munissent de cils. Le développement 74 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de la sphère de Volvox ressemble complètement à la formation de la blastula chez les animaux et la couchn cellulaire de la sphère de Volvov peut être considérée comme une couche épithéliale pi'imaire et simple. Au contraire, les Volvox tiennent des plantes par la présence des chromatophores , des pyré- noïdes et des grains d'amidon. La situation des Volvox entre les plantes et les animaux autorise l'auteur à des rapprochements avec ces derniers , tant pour ce qui concerne les connexions plasmatiques que pour ce qui est des fibrilles développées dans la substance intercellulaire. [XVII d] 11 fait un historique très détaillé [quoiqu"encore avec des omissions, parti- culièrement de travaux français] de la question des ponts intercellulaires chez les plantes supérieures et les animaux. Pour les premières, il recherche leur signification fonctionnelle et se demande si elles servent au transport nu- tritif et à la conduction d'irritations. S'il était démontré, dit-il, que les tubes criblés sont des voies conductrices des matériaux nutritifs et s'il était certain que les connexions plasmatiques des tubes criblés et des autres formes cel- laires sont de même nature, on serait bien près d'admettre que les connexions plasmatiques ordinaires servent au transport des substances nutritives. De même, on peut considérer les connexions plasmatiques intercellulaires comme destinées à assurer le transfert des incitations dynamiques d'une cellule à une autre; déjà Hanstein, dès la découverte de ces connexions chez les plantes, avait songé à leur attribuer cette dernière fonction et à les comparer aux nerfs des animaux. Pour ce qui concerne les tissus animaux, l'auteur s'élève contre la généralisation de Heitzmann qui voulait unir par des connexions protoplasmatiques en un vaste réseau toutes les cellules de Torganisme ani- mal, et il trouve facilement des exemples d'éléments absolument indépendants les uns des autres. Malgré cet éloignement pour les idées de Heitzmann, Meyer n'en conclut pas moins que les connexions plasmatiques doivent exister entre tous les éléments de chaque individu , que l'individu végétal ou animal est caractérisé parce qu'il est soit une masse cytoplasmique unique, une cellule uninucléée, soit une cellule multinucléée, soit enfin un système de cellules dont le protoplasma forme un tout continu. [XV a [i] Sans transition aucune, l'auteur termine par une classification des parties constituantes morphologiques de la cellule végétale uninucléée. [Cette classi- fication nous paraît parfaitement correspondre à l'état actuel de nos connais- sances ; la catégorie nouvelle des organes dits alloplasmatiques (v. ci-dessous) était véritablement à introduire dans la science.] Il range les parties de la cellule sous quatre chefs. 1° Les orr/anes protoplasmatiques ; ils se caractérisent par ce fait qu'ils ne peuvent plus prendre naissance à nouveau, que leur nombre, par suite, ne peut s'accroître, et qu'ils se divisent : tels le cytoplasma, les noyaux cellulaires, les trophoplastes (chromatophores) et peut-être les centrosomes. 2° Les organes alloplasmatiqrces , qui résultent de la transformation d'une partie d'un organe normal ou d'un organe entier. Ils ne peuvent naître de toutes pièces et doivent se former aux dépens d'un organe préexistant du pro- toplaste; ils se forment à la suite d'un changement de la structure normale des organes et perdent la propriété de se multiplier par division; leur struc- ture, qui n"est destinée qu'à des besoins tout à fait spéciaux, n'est pas trans- missible héréditairement. Il en est ainsi des cils des Volvox; il en est sans doute de même des fibrilles musculaires et des fibrilles nerveuses. [XV a] 3° Les formations ergasiiques , constituées à nouveau par le travail du protoplasma et pouvant se diviser en : a) enclaves des protoplastes ; b) excréta des protoplastes. I. — CKLIALK. 7ô Les enclaves naissent dans les organes protoplasmatiques : le cytoplasme, le noyau, les trophoplastes; elles ne sont pas organisées; ce sont des subs- tances liquides ou des cristaux. Les excréta équivalent aux enclaves, mais sont rejetcs à l'extérieur des organes : telles les membranes de cellulose. C'est dans les organes protoplasmaticiues qu'il convient de ranger les con- nexions plasmatiques intercellulaires, qui n'ont que les propriétés ordinaires du cytoplasma. — A. Prenant. 5S. Hammar (J.-A. )._ — Sw une relation primitive entre les cellules de seg- mentation de l'œuf de l'Étoile de mer. — Dans les premiers stades de la seg- mentation, les cellules restent en communication par une couche de proto- plasma à structure alvéolaire qui revêt leur face extérieure libre seulement. Cette couche membraneuse, visible sur l'oeuf vivant, est un cctoplasnia à structure réticulée, comme le prouve l'étude des pièces fixées. De pareilles relations ont déjà été observées entre les cellules de segmentation chez les Onychophores, les Elasmobranches et les Oiseaux. — G. Saint-Remv. 147. Schulze (F.-E). — Mode d'union des celhdes épilhidiales. — L'étude des cellules épithéliales de la peau de nombreuses larves de Batraciens a montré à l'auteur les faits suivants. Entre deux cellules voisines se trouve une couche d'une seule rangée de vacuoles (jui sont remplies d'une substance lifjuide lympho'i'de et ([ui sont séparées les unes des autres ainsi ([ue du corps cellulaire par une substance unissante. Originellement, les jeunes cellules non entourées d'une membrane sont réunies par une couche hyaline fortement réfringente, dans laquelle se déposent sur une seule rangée, des gouttelettes liquides. Ces gouttelettes, en grandissant, conduisent à la formation d"un réseau unissant interstitiel entre les corps cytoplasmiques des cellules. — A. Laiîbé. 97. Bride (E.-^W. Mac). — Sur la continuité des cellules du mésenchyme dans les larves d'Echinides. — Mac Bride , en examinant de nombreuses larves d'Echinus esculentus au stade gastrula a porté plus spécialement son attention sur les cellules du mésenchyme qui occupent le large blastocèle siégeant entre la paroi et le très étroit cul de sac alimentaire. Les cellules errantes ou amaibocytes qui s'y trouvent appartiendraient à deux variétés : les unes sont de véritables cellules étoilées unies entre elles et à la paroi du blastocèle par de longs prolongements; les autres sont arrondies. Ces dernières, au- premier abord, semblent complètement libres, mais ce n'est {[uiine apparence: elles seraient en réalité, unies entre elles et avec les parois du blastocèle par des fils très ténus le long desquels elles cheminent. Déjà Sedgwick {On the Inadequacy of the Cell-Theory and on the Deve- lopment of Xerves. Proced. Cambr. Phil. Soc, vol. Vlll. part IV, analysé dans V Année biologique, 1S05. p. 4U4) s'était élevé contre l'opinion généralement admise suivant laquelle les cellules mésoblastiques chez les Elasmobranches sont étoilées et libres; ce seraient, suivant lui, non point des corps cellulaires, mais des épaississements nodaux d'un réseau protoplasmique. Sans vouloir aller aussi loin que Sedgwick qui part de là pour s'élever contre la concep- tion classique de la cellule, Mac BnmE croit pouvoir conclure de ses observa- tions sur Echinus esculentus que la structure cellulaire chez les Métazoaires résulte d'une différenciation secondaire et ([u'un Protozoaire multinucléé tel (jue Aclinosphicrium, par exemple, doit être comparé au corps d'un Mé- tazoaire et non à un élément de ce dernier. — H. Beaureg.^rd. 7a L'ANNEE BIOLOGIQUE. 33. Eismond. — Cinitribution à la qwsllon de hi dirisian du corps Cfllu- laire. [I a, c; V] — L'auteur s'est proposé de recherclior l'origine des com- munications protoplasmiques et de déterminer si elles aont primaires, c'est-à- dire si elles résultent d'une division incomplète du corps cellulaire ou si elles sont secondaires, c'est-à dire si la réunion des protoplasmes s'est faite après formation de la membrane. Les recherches ont porté sur l'épiderme de jeunes embryons d'Axolotl et sur des œufs du môme animal aux différents stades de leur segmentation. De ses observations, E. conclut (jue ce qui a lieu pendant la segmentation de la cellule-mère, ce n'est pas à proprement parler sa division en deux cellules- filles, mais une espèce d'extension passive qui a pour résultat la formation d'un étranglement. La cause de cette extension réside dans l'apparition des sphères attractives qui rompent l'équilibre dans le système des forces molé- culaires agissant au sein de la cellule et rendent ainsi sa dislocation néces- saire. Et comme, d'autre part, la masse du corps de la cellule vivante est une substance extensible, elle doit se comporter comme telle et donner nais- sance à des ponts intercellulaires, dont le nombre et l'épaisseur varient suivant les propriétés physiques du corps cellulaire , la forme et la grandeur de la cellule. — Le mécanisme de leur formation n'est pas complètement élucidé, mais il semble, d'après M. Eismond, être le suivant. Une bande claire, devenant de plus en plus nette, apparaît à la limite future des deux cellules. Elle provient de l'accumulation dans cette région d'un liquide homogène qui est probablement une sécrétion du protoplasma et (jui s'infil- tre dans la région médiane du corps cellulaire parce que l'extension de ce dernier a diminué dans cette région la turgescence générale. Il en résulte un ramollissement de cette partie; puis des vacuoles s'y forment en nombre de plus en plus grand et à la fin les cellules-filles ne se trouvent plus réunies que par une série de ponts. — La formation de ces vacuoles présente suivant l'auteur encore une autre importance : elle expllcjuc l'origine de la cavité de segmentation. Un afflux plus considérable du liquide vers l'une d'elles fait (qu'elle croit plus que les autres. C'est la première ébauche de la future ca- vité de segmentation. A chacune des divisions suivantes, le liquide qui rem- plit les fentes vacuolaires entre les cellules de la nouvelle génération s'infil- tre dans cette cavité de sorte que les autres vacuoles se vident et les blastomères semblent être étroitement appliquées les unes contre les autres, sans aucun espace intercellulaire. Quelquefois cependant cet espace existe; il indique alors que , par suite d'un obstacle quelconque , le liquide qui le remplit n'a pu arriver jusqu'à la cavité de segmentation. On peut dire par conséquent que l'absence des espaces intercellulaires entre les blastomères d'un œuf en segmentation n'est qu'apparente. En réalité, tous ces espaces constituent un même système relié à la cavité de segmentation; ils forment dans le corps de l'embryon une sorte de système de canaux dans lequel cette cavité joue le rôle de réservoir central. Plus tard, au moment de l'apparition des feuillets, la disparition de la cavité de segmentation n'est également (]u'apparente : elle ne fait (|ue se diviser en un grand nombre de petits es- paces qui , dans la suite , se trouvent reliés au système vasculaire et surtout lymphati{|ue. Cela explique facilement le lien (|u'on constate entre les es- paces intercellulaires de l'épiderme et les cavités lymphatiques, ce lien étant un lien génétique. L'auteur fait cependant une réserve à ses conclusions. Il remarque que quand il s'agit de communications entre les cellules de l'épiderme et celles du tissu conjonctif, on ne peut pas leur attribuer une origine primaire, ces deux tissus provenant d'origines différentes. — M. Goldsmith. I. — CKLLILH. 77 H. Barfurth iD.)- — L"<-iiiics cl ponts cellulaires dans Vépilhéliioii utérin après C accouchement. — Dans l'utérus post partum, les lacunes cellulaires servent à la résorption des substances liquides, sang, mucus, débris cellu- laires, tandis <|ue les ponts intercellulaircs assurent l'union des éléments. Des communications intercellulaires semblent exister entre les premières cellules de se.gmentation . déjà au stade de deux et de quatre cellules d'après Reinke : elles permettent l'influence récii)ro(iue des éléments et assurent l'unité de renseml)le, c'est-à-dire de l'individu. — G. Saint Re.mv. 17. Briquet. — Études de biologie florale dans les Alpes. — L'auteur passe en revue une vin^itaine de plantes alpines au sujet desquelles il a fait de nombreuses observations jusqu'alors inédites. \'isant surtout la question des rapports de plantes à Insectes au point de vue de la pollinisation, sans mo- difier les idées admises à cet égard. L'observation la plus curieuse porte sur l'irritabilité des étamines de VHe- lianlhemum polifolium. L'auteur montre que l'irritabilité de ces étamines n'est })as localisée seulement au siège du mouvement mais se transmet du point irrité au lieu de la courbure. (Le même fait existe d'ailleurs chez les étamines des Cattleya décrits par Darwin.) Briquet considère les fins fila- ments de protoplasme qu'il a vus entre les cellules corticales comme les agents de la transmission de l'irritabilité. Le mécanisme de la courbure des filets serait dû selon lui à une sortie de l'eau des cellules du côté concave, eau qui s'accumulerait dans les méats du côté convexe des filets. [I a, 6] — P. J.VCCARD. 11(3. MùlleriOtto). — Les mouvements des Diatomées. — En s'appuyant sur ses nombreuses observations l'auteur arrive à la conviction que les diverses Bacillariacées qu'il a éi\\Ci\èe%{Stauroneis, Navicula., Pinnularia, etc.) se meu- vent à la façon d'un bateau à hélice. L'hélice serait réalisée spécialement par l'enroulement du bord interne des valves aux deux extrémités du corps cel- lulaire (ce que l'auteur apjielle les Endhnoten). La force initiale provien- drait de la circulation du protoplasma intérieur que la disposition particulière des valves forcerait à tourner en hélice. Quant au déplacement il résulterait de la résistance opposée par le milieu liquide au mouvement hélico'idal du protoplasme interne. Le lieu de développement de cette force motrice est exclusivement limité au raphé. Millier montre que tous les prolongements protoplasmiques et les revête- ments mucilagineux {Gallertbildun;/} qui ont été signalés à la surface des valves de Bacillariacées, sont des formations anormales qui ne jouent en tout cas aucun rôle dans le déplacement. Les courants protoplasmiques n'entrainent le déplacement de la Diatomée que lorsque leur rapidité atteint au moins 1 1 /2fois celle qui est communiquée au corps cellulaire tout entier. Le travail de Miiller est assez difficile à comprendre sans l'examen des figu- res et demande en tout cas une lecture attentive. Cependant les conclusions auxquelles il arrive sur la nature du mouvement de déplacement des Diato- mées nous paraissent sérieuses et méritent d'être prises en considératiim. Par contre, nous avouons notre scepticisme à l'endroit des résultats de l'auteur relatifs à l'évaluation mathématique du travail que représentent le dépla- cement de ces petits êtres en leur uppli(iuant le formule de Froude emi)loyée dans la mécanique navale. Sans être très versé dans ces questions d'analyse mathématique, on peut se demander cependant si les phénomènes d'attrac- tion moléculaire ne doivent pas, chez des corps aussi petits rendre inappli- cables l'emploi des formules usitées pour des navires. — P. Jaccaud. 78 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 146. Schilbersky (K.). — Les tnouvements des Dialomées. — Cohn prétend à tort que les Diatomées présentent uni(iuement des mouvements de glisse- mont ou de reptation (pfellcs no peuvent effectuer sans jjrondre un point d";ip])ui solide. Les Bacillariées nagent et changent de direction au milieu d'une goutte d"eau. L'auteur n'a pas réussi à discerner les filaments plasma- tiques décrits et figurés récemment par Hauptfi.eiscii; toutefois, en s'ap- puyant sur l'analyse des mouvements des Bacillariées et des tourbillons (pii déplacent les corps étrangers autour d'eux , il croit pouvoir admettre que la carapace est bien traversée par des prolongements du corps cellulaire et que de plus ces pseudopodes sont contractiles. — P. Vuillemin. 94. Lœb (J.j. — Effets physiologiques de Vabsence d'oxygène. [XI'V 2 a jî] — Quand chez un être privé d'oxygène, on constate l'absence de certaines fonc- tions, on a l'haliitude d'admettre que l'organe, ou l'organisme, manque dans ces conditions, de l'énergie nécessaire à l'accomplissement du travail envi- sagé. Une autre explication est pourtant possible ; la (juantité d'énergie peut parfaitement être suffisante, mais les troubles moléculaires , et les modifi- cations morphologiques consécutives des cellules sont telles que la transfor- mation de l'énergie chimique en activité physiologique ne se fait plus. C'est cette seconde thèse que l'auteur défend et qu'il base sur les consta- tations et les expériences suivantes. Les œufs de Ctenolabrus ne se divisent pas si l'O manque. Si on enlève l'O (en lui substituant de l'H) à la cellule, au moment où elle a déjà subi la seg- mentation en 4, 8. 16. 32, 64 ou 128blastomères. la division cellulaire s'arrête et des processus dégénératifs s'établissent. Les membranes nouvelles s'ef- facent, les cellules se fusionnent et on voit apparaître dans la substance vi- vante une série de corps réfringents qui vont se condenser en une masse principale pour chaque cellule. Une étude attentive de la formation de ces corps, et de leur disparition lors du retour de l'O, fait croire à l'auteur qu'ils dérivent de la dissociation de la membrane et que la membrane se constitue par la fusion de ces corpuscules. [VI />] Les œufs de Fundulus ne subissent pas les modifications internes dont nous venons de parler, quand ils sont mis dans l'hydrogène. Aussi constate- t-on que la segmentation se continue dans ces cellules, alors même qu'elles sont privées d'oxygène pendant 12 heures. Les œufs d'Oursins ont besoin d'oxygène pour se diviser. L'absence de ce gaz entraîne la disparition des membranes déjà formées. — Dans ces divers cas, quand la privation d'oxy- gène entraine des cliangements de la cellule, la segmentation cesse. Si l'altération de la substance n'a pas lieu, la division se continue en l'absence d'O. Le défaut d'O, dans ces cas, n'agit pas en enlevant à la cellule l'énergie nécessaire — car comment s'expliquer alors le cas des œufs de Fundulus — il agit en altérant la cellule et en l'empêchant ainsi de se servir de l'énergie qu'elle renferme. ['VI] Par un mécanisme analogue, Lœb explique que le cœur de l'embryon de Ctenolabrus s'arrête brusquement quand l'O vient à manquer, sans que préalablement il y ait eu ralentissement des mouvements cardiaques ; tan- dis que le cœur de l'embryon de Fundulus continue à battre pendant des heures en l'absence d'oxygène. S'il s'agissait d'un manque d'énergie par pri- vation d'O, le cœur des Fundulus devrait se comporter comme celui de Ctenolabrus. Mais c'est une modification organique qui survient et qui empêche ultérieurement l'activité des cellules; il s'agit donc d'un empoi- sonnement et. dans ces conditions, des différences spécifiques sont très ad- missil)les. Une explication analogue rend compte aussi du changement de 1. — rELLUU:. 79 riiéliotropisme néii-atif de certains animaux en liéliotropisme positif sous l'action du manque d'oxygène. [XIV 2 h s] [[.es faits décrits par Lœb sont très intéressants mais nous croyons . en somme, qu'ils ne justifient pas les conclusions du travail et qu'ils pourraient trouver des interprétations très diiïërentes de celles du physiologiste de Chi- cago.] — J. Demoor. 66. Huie (Lily H.). — Chani/emrnts cellulaires observés dans le Drosera roluiidifolia nourri avec de ralhiimine. — Quand on dépose sur la feuille du Drosera de petits fragments de blanc d'(vuf cuit on voit apparaître dans les cel- lules des poils glandulaires qui couvrent cette feuille des changements inté- ressants dont l'auteur a noté les différentes phases. Ces changements très rapides portent sur le protoplasme et sur le noyau. — \°) Protoplasme. Cyanophile avant l'expérience, le protoplasme accuse déjà au bout d'une mi- nute une réaction érythrophile très, nette qui va s'accentuant avec le temps. C'est d'abord autour du noy(fu que ce changement se montre envahissant peu à peu tout le protoplasme. 2'^) Noyau. La partie acliromatique du noyau pré- sente la même réaction. Quant à la chromatine, elle augmente de volume et au bout de 20 à 30 heures s'est ras.semblée en 8 masses distinctes présentant la forme de V très ouverts qui précède la division du noyau. Cet état n'est donc pas la caractéri.stique exclusive de la mitose puisque dans le cas présent le noyau ne se divise pas, mais simplement celle d'une suractivité nutritive. [XVI C y] — G. POIR.\ULT. 157. Tirelli. — Sur l'anatomie pathologique des éléments nerveux dans l'empoi- sonnement aigu par le sublimé. [XIV 2 b y] — L'auteur examine l'épitliélium du gros intestin chez des Chiens intoxiqués par injection sous-cutanée d'aspa- raginate de mercure; le nombre des mitoses y est augmenté d'une façon con- sidérable, ce qui s'explique en admettant que, là où le mercure se trouve à dose trop faible pour provoquer la mort de la cellule , il exerce sur elle une action irritative qui se traduit par la scission des noyaux. — L. Cuénot. 90. Lavdovsky (M.). — Sur le procédé de coloration par le bleu de mé- thylène et sur quelques nouveaux phénomènes de chimiotropisme. — Quand on colore intra-vitam par le bleu de méthylène des cellules-engrais {Maslzcllen) (de la langue de la Grenouille par exemple), on voit que ces cellules s'entou- rent dès le début de l'action de la matière colorante d'une aréole homogène faiblement teintée, d'une sorte de halo, que l'auteur nomme sphéro'ide chimio- tropique. Il en résulte que la cellule, plus vigoureusement colorée, a l'air d'un noyau dans son corps cellulaire, et que l'on a ainsi une « cellule chimiotropi- que » formée d'un noyau (la Mastzelle) et d'un corps cellulaire (le sphéroïde). L'image obtenue est comparable à une cellule à développement endogène ; on peut aussi la comparer à une cellule cartilagineuse. Si les Mastzellen for- ment un groupe, ce groupe se montre entouré d'un sphéroïde plus grand que dans le cas d'une cellule isolée. Ces aspects sont d'ailleurs très fugaces et ne peuvent être qu'imparfaitement fixés par les procédés en usage dans la coloration au bleu de méthylène. Voici maintenant l'interprétation que Lavdovsky donne du phénomène. On sait ([ue ^iRCiiow a tracé autour de chaque cellule ce qu'il a appelé le « ter- ritoire »; les territoires cellulaires ont pu être délimités aussi par d'autres observateurs. C'est dans ces territoires que vivent et meurent les cellules, c'est là que se font les échanges entre les substances inter et intra-cellulaires, que se réfléchissent tous les cliangements qui se font dans la vie intra-cellu- 80 L'ANNEE BIOLOGIQUE. laire, et que coniiiiencent souvent les modifications qui s'accomplissent dans la substance intercellulaire. Or la coloration vitale de la région extracellu- laire de la Mastzelle, l'apparition de l'aréole ou sphéroïde, est vraiscmblal)Ie- ment le résultat de l'échanii-e ciùmiotropique dans le territoire cellulaire de ViRCnow rendu apparent par le bleu de méthylène. Cet aspect dû au chimiotropisme prend place à côté des images susceptibles de la même interprétation, que l'auteur a montrées dans les globules san- guins. — A. Prenant. CHAPITUE 11 Produit!!* !«cxucls et fécoii«latîou» 1°) Réduction chromatique. — Nous avons résumé l'année dernière dans SCS trails essentiels la question controversée de la réduction chromati- que. A part quelques travaux de détail (Rûckert (55), Meves (il)), nous n'avons rien à signaler pour les Métazoaires. D'après Meves^ dans le tes- ticule de la Salamandre, la division réductrice n'est pas qualitative et capable d'opérer un triage d'ides comme l'entend Weismann', mais quan- titative. D'après les observations de Schaudinn (08) sur les Héliozoaires, celles de Maupas et de Labbé (Voir ch. I) chez les Goccidies, la réduction chromatique ne serait pas spéciale aux organismes supérieurs, mais se retrouverait chez les Protozoaires. Par contre, dans l'anthéridie des CJiara, Debski (13) n'a trouvé aucune réduction chromatique. — D'a- près Sappin-Trouffy (57, 58), la réduction se ferait chez les Urédinées non pas avant mais ajjrès la fécondation. Nous croyons toutefois que les raisons mises en avant par cet auteur pour qualifier de fécondation la fusion des noyaux dans le téleutospore ne sont pas appuyées sur des observations assez précises pour entraîner la conviction. 2°; Ovorjenèse. — Eigenmann (16) a suivi l'apparition des cellules sexuelles chez un Téléostéen vivipare [Cyynatog aster) et constaté qu'elles se différencient à une période très précoce du développement, lorsque l'embrj'on n'est encore formé que de 3i2 cellules. Longtemps constant, leur nombre augmente pendant que l'embryon croit de 8"'" à 16°"". C'est alors que leur multiplication cesse et elles ne font que s'accroître jusqu'au moment de la maturité sexuelle. Doflein (14) constate, chez ri^ôw/ar/a, une croissance de l'œuf par incorporation des cellules voisi- nes dont le protoplasma se fusionne au sien tandis que leurs noyaux sont digérés. Ce n'est pas là de la vraie phagocytose, le protoplasma absorbé n'ayant pas besoin d'être digéré puisqu'il est d'avance de môme nature que celui de l'œuf. Ce fait, dont la constatation n'est d'ailleurs pas nouvelle, n'est pas isolé. Déjà, en 1876, Weismann avait vu que, chez les Daphnides, pendant la formation des œufs d'hiver, dans chaque chambre ovarique renfermant i ovules, un seul, le troisième à partir de l'extrémité distale, grossit en absorbant les trois autres, et que, chez cer- taines espèces non seulement les ovules de la même chambre mais en- core ceux des chambres voisines {)loina) sont absorbées pour la forma- tion de l'œuf d'hiver. En 1888, Kop.otneff (Contribution à l'étude des l'année nioi-OGiQUE, II. 1896. G 82 LANNKE BIOLOGIQUE. Hydraires, Arcli. Zool. exp., 2*^ sér., VI, 21-31, pi. I et II), avait ob- servé chez Mijriothela des faits semblables. Plus tard, Delage (1892) {Embryogénie des Eponges, Ibid., X, 343-498, pi. XIV-XXI) a montré qu'il existe une série ininterrompue d'intermédiaires entre la phagocytose et la fusion syncyliale d'éléments de même nature. Spennaloyenèse. —■ Relativement à la spermatogenèse ^ nous rappellerons l'important travail de Meves (41) sur la constitution et la division des spermalogonies et des spermatocytes chez la Salamandre, dont on trouvera l'analyse au chapitre 1 (p. 38). De ses études sur la sperma- logenèse des Mammifères, Niessing (ioj conclut que le centrosome forme, à l'opposé de la queue, le bouton céphalique terminal, tandis que certaines parties de la sphère attractive constituent la coiffe. Quant au filament axile, il proviendrait, non du Nebenkern chromatique mais du noyau. Pour Erlanger (17), le centrosome est représenté dans le sper- matozoïde par le segment intermédiaire et non par le bouton céphalique comme le prétend Field. Cela résulte des positions relatives du pronu- clus mâle et du centrosome, étant donné qu'il y a eu une rotation de 180°. Erlanger précise la nature du Nebenkern des spermalogonies des Insectes (Voir chap. I, p. 36i. Bardeleben (3) admet, d'après ses éludes sur des testicules conservés de Monotrèmes et de Marsupiaux, que la tête et la queue des spermatozoïdes proviendraient, chez les Vertébrés, de deux cellules différentes et se joindraient après s'être formées sépa- rément. Il considère l'union de la tête et de la queue comme un phé- nomène de copulation, il homologue la tête du spermatozoïde b. l'œuf, et la queue formée amilosiquement à l'enveloppe folliculaire. 11 va sans dire qu'il est prudent d'attendre confirmation d'un pareil résul- tat avant d'en discuter les conséquences. ^ La plupart des cytologistes admettent aujourd'hui que le centrosome de la spermatide entre dans la constitution du spermatozoïde mûr, mais ils ne sont pas d'accord sur la place occupée par le centrosome dans la tête de l'élément mâle. Les uns le placent à l'extrémité antérieure; les autres (plus nombreux) dans le segment intermédiaire entre la tête et la queue ('). 4° Fécondation. — Contrairement à l'opinion formulée par Fol de la conjugaison du centrosome femelle iovocentre) avec le centrosome mâle (spermocentre) au moment de la fusion des deux pronucleus (quadrille des centres de Fol), Boveri avait avancé que, lors de la maturation de l'œuf, Fovocentre disparaissait et qu'il n'y avait dans l'œuf fécondé que le spermocentre qui seul dirigeait la division du premier noyau de seg- mentation. Nous avions déjà signalé l'année dernière les observations de Sal.\ qui avait retrouvé les centrosomes aux extrémités des fuseaux de direction chez Ascaris. Wilsox chez Nereis, Griffin (24) chez Thalas- sema, Kostanecki et Vierzejski (38) chez Phijsa^Msin der Striclit (77) chez Amphioxus oni constaté l'existence de centrosomes ou tout au moins d'asters bien développés aux extrémités des premier et deuxième fuseaux de direction. Ces observations, jointes au résultat des expériences de Ziegler (84) et d'Hertwig (28) dont nous parlons plus loin , prouvent (1) Les reclierclies récentes d'HEUMANN, .^Ieves, Lenihjssek, Hennegly semblent bien dé- montrer que c'est dans le seynient intermédiaire que se trouve le centrosome. II. — PRODUITS SEXUKLS. — FECONDATION. 83 de la façon la plus certaine que l'uvocentre persiste dans l'œuf, tout au moins jusque après la formation du second globule polaire. Mais, d'un autre cùté, les observations des auteurs que nous venons de citer ('), sauf celles de Van der Stricht (~7), démontrent que l'ovocentre disparaît au moment de la fécondation et qu'il est remplacé par le spermocentre. Par conséquent, la manière de voir de Boveri semble se confirmer avec cette restriction que l'ovocentre ne disparait qu'après la maturation de l'œuf. Kostanecki et vierzejski (38), décrivant la fécondation de Physa fon- iinalis, nous donnent non seulement une monographie très détaillée de ce phénomène, mais encore plusieurs résultats nouveaux et même une théorie générale sur la signification de ce phénomène. Il n'y a pas ici ab- sence primitive d'ovocenlre; la formation des globules polaires se fait avec le concours du centrosome et les auteurs pensent qu'il en est tou- jours ainsi, ces organes existant sans doute sous une forme cachée lors(|u'on ne les voit pas, ainsi que cela résulte des travauxde Henking, Sala {Ann. bioL, 1895, p. 228}. La queue du spermatozoïde entre dans l'œuf à la suite de la tête mais est résorbée dans le vitellus et sans doute ne sert à rien puisque, d'ordinaire, elle ne pénètre pas. C'est bien la pièce intermédiaire du spermatozoïde qui fournit le spermo- centre. Puisqu'il y a un ovocentre et un spermocentre, les choses vont sans doute se passer conformément à la théorie du quadrille. Il n'en est rien et c'est ici que les observations donnent un résultat bien inattendu et que la théorie devient singulière. La pièce intermédiaire contient , outre le spermocentre, du cytoplasma mâle organisé en rayons con- densés et ratatinés dans un espace trop petit, mais tous, en réalité, de longueur égale conformément à l'opinion de Heidenuaix. Dans l'œuf, ces rayons s'étendent et forment un aster qui envahit peu à peu le cytoplasma de l'œuf, rencontre ceux émanés de l'ovocentre et qui cons- tituent la charpente radiaire de l'œuf tout entière, et les absorbe; en sorte que l'ovocentre privé de ses rayons devient granule de rebut, tandis que le spermocentre devient le centre d'attache du système total des rayons de l'œuf fécondé. C'est cette substitution du centrosome mâle au centrosome femelle et cette absorption du système radiaire femelle dans le système radiaire mâle qui constitue le phénomène essentiel de la fécondation. Pour le reste, les vues des auteurs se rapprochent de celles d'IlERTWiG et de Boveri sur le but et l'essence de la fécondation, avec cette différence qu'ils attachent une importance capitale à la subs- titution du cytoplasma radiaire d'origine mâle à celui d'origine femelle en tant que substance spécifique. Van der Stricht (77), dans la fécondation de VAmphioxits, constate que le pronucléus mâle provient d'une partie seulement de la tête du spermatozoïde. Nous avons dit plus haut que l'ovocentre disparaissait après la malu- (I) Erlanger l") et Castle (7) arrivent au iiuMiic résultat pour Ascaris et Ciuna. Pour eux il n'y a pas d'ovocenlre dans l'ieuT au moment de la IV'condalion cl la première scg- nicniaiion est dirigée par le spermocentie. Michaelis ' i-J , elicz Trilon, n'a vu dans l'œul unir qu'une >pliére altraclive sans centrosome aeeonipasnaiit l;i télé du spermatozoïde. 84 L'ANNEE BIOLOGIQIE. ration de l'oîiif. Celle opinion est peut-être trop exclusive. Les observa- lions de Ziegler (85) et de R. Hertwig (28) semblent prouver que dans certains cas l'ovocentre persiste après la maturation et après la féconda- lion, mais qu'il est partiellement au moins, déchu de ses fonctions ciné- tiques. Dans des œufs d'Oursin non fécondés iR. Hertwig), et dans des œufs fécondés où, par un dispositif spécial, on avait pu maintenir isolés dans deux parties distinctes de l'œuf, le noyau mâle et le noj'au femelle (Ziegler), les auteurs ont vu le noyau femelle présenter les apparences préliminaires delà division. La figure achromatique avec asters se cons- titue mais elle n'aboutit pas à la division du noyau. Cette figure achro- matique se montre à différentes reprises sans arriver jamais à entraîner la division du noyau. Cela prouve bien la persistance dans l'œuf de l'o- vocentre, mais à un état d'affaiblissement qui ne lui permet plus de rem- plirses fonctions habituelles de régulateur de la division. En outre, Zie- gler a constaté comme Boveri que la partie de l'œuf qui ne renferme que le noyau mâle subit une segmentation régulière. 11 en conclut que le noyau mâle peut suffire au développement de l'œuf. 5° Polijspermie. — On sait que, chez les Sélaciens, les noyaux du vi- lellus sont attribués, depuis les travaux de Ruckert aux têtes des sper- matozoïdes supplémentaires entrés dans l'œuf mais n'ayant pas pris part aux phénomènes essentiels de la fécondation {polyspcrmie physio- logique ou pseudo poli/spermie], mais, chez les Téléostéens, la féconda- tion étant rigoureusement monospermique , les noyaux vitellins ne sauraient avoir une pareille origine. Sobotta (74) déclare qu'ils pro- viennent des blastomères de l'œuf qui, à un stade assez avancé de la seg- mentation , se fusionnent en un syncytium. Chez les Elasmobranches eux-mêmes, celle origine serait semblable et les noyaux vitellins pro- duits par les spermatozoïdes supplémentaires n'auraient qu'une exis- tence transitoire. Yves Delage, F. Henneguv et G. Poirault. 1. Arnoldi ("W".). — Die Entwirhehinri (hs weiblichen Vorkeimes hei de» Jieterosporen Li/copodiaceen. (Bot. Zeit.. LH', I Abth., 159-lGS, pi. VI). [Voir ch. I. 2. Bardeleben (K. von). — Die Eittsiehinifj (1er Sro/ieiifiôrjier. (Anat.-Anz.. XI, 697-702). ' ' [95 3. — — Veher Spermatof/eiiesejjei Monotremen imd Beutelthieren. (A'erli. Anat. Ges. 1896. Anat. Anz., Ergânzhft. XII, 38-43, 4 fig.). [95 4. Belajeff ("W. J.). — Ueher die i'ebereiiislimmuiKj in der Spennatozoiden- Entwickhing bei den Thieren und Pf'lanzen. (C. R. Soc. Nat. St-Péters- bourg, XXVII, 16-18, 36-37). [Sera analysé dans le prochain volume. 5. Bertacchini (P."). — Ricerehe bioIo[/iche sulla Sj^erDiofor/enesi iiel Griqipo degli Aiifibi Aiiuri. [Int. Monatsschr. Anat.. XIII. 409-446."2 pi.). [* II. — PRODUITS SEXUELS. -- FECONDATION. 85 tt. Blanc H\ — De hi fi'conihition el de la Ifiiisinission ilrs cararlrrcs hn-rti il (lires rhc:- /es (iniiiuni.r. Act. Soc. Hciv., LX.XMJI. 40-40). [03 7. Castle "W.-E.i. — T/ir h'nr/i/ lunfn'i/olo;/!/ of ('.inna iiilcslina/is I-'lciii- ming (L.). (Bull. Mus. Harvard, XXVII. l>(ms(). 13 plj. [00 8. Cornevin ^Ch.). — Sur l Biologique, 180"), p. 125). — P. VuiLLEMiN. 12. Davis B -M '. — Tlte Ferli/i:tifioii of Bolrachospenmim. Ann. Bot., X, 40-7»'». ])!. \ l-\ Il . [Sera analysé dans le prochain volume. 13. Debski iBron). — Beobar/tliiiif/en i'iher Kenithei/mi;/ hei Ch((ra fra- l/ilis. .Jahrb. wiss Bot., XXX, 227-48, pi. IX-X, et Strasburger Cytologische Studien aus dem Bonnerbotanischen Institut, 73-04, pi. IX etX). [Voir ch. I 14. Doflein fFr.-J.-Th. j. — Die Iiil)i/di(iii/ hei Tnbulnria. (Z. wiss. Zool.,' LXII.r.0-73. pi. II I. ' [03 lij. Ehrenbaum (Ernest). — Eier iind Larven von Fischen der deiitsrhen Bucht. (AViss. Meer., II, 255-324, pi. IV-VI). [ A. Labiîé. ICi. Eigenmann. — Sex differentiation in the viviparous Teleost Cymatogas- ter. (Arch. Entw. Mech., IV, 125-170, 6 pl. I fig.). [04 17. Erlanger (R. von). — Uehev die Befruclilniig uiid ersten Teilioigen des Eies von Asrio'is nieg/dorephala nehst (illgemeine)i Betrac/itiingen i'iber den Bail den Pniloplasmas der Spindel iind des Centrosomas. \\ . deutsch. Zool. Ges., VI, 08-113, 0 fig.). ^ [08 I''^. Spennalogenetische Fragen I. Die Verson'sche Zelle. (Zool. Cen- trall)!.. 111. 82-83; Bericlitigung , 152). [Sera analysé dans le prochain volume. 10. Fairchild D.-G.i. — Ueher Kerntheilung iind Befnichtung hei Bnsidio- hohis rrnianim. (Jahrb. wiss. Bot., XXX, 285-206, pl. XIII et XIV, et Stras- burger, Cpologisrhe Studien. 131-142, pl. XIll et XIV). [125 2(1. Farraer J.-B.i. — On Fertilisation tind the segmentation of Ihe spiore in Fur us. lAnn. Bot., X, 470-487/. [Un mémoire plus étendu sera analysé dans le prochain volume. 21. Fischer-Sigwart (H.i. — Notizen i'ihcr die Befruchtung der Eier hei einigen Lurc/ien. (Mt. X-àrgan-Ges.. Vil, 17-20). [126 22. Floderus 'Mattoi. — l'eher die Bildunq der F(dlikenhi'ille)t hei de)/ As- ridien. iZ. wiss. Zool., LXI, 1(33-2(30, pl. xi. [04 23. Foot (Kath.). — Yolk nucleus and Polar-rings. (J. MorphoL, Xll, I-IC), I pl.i. [108 24. Griffin (B.-B.) — The hislorg of the achromatic structure in the main- ration and Fertilisation of Thalassema. (Tr. N. York Ak., XV, 1()3-17()- 3 pl.i. [107 86 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. 20. Grusdew ("W. S.). — Versiir/w iibcr kiniulllclw Bc/)'iirli/inif/ roii Ktou'ii- chcneicni. (Arcli. Anat., 189G, 2<">'.)-;5()4, 1 pl.j. [I/expérienec n'a pas donné de résultats et les œufs ne se sont pas segmentés. — (',. Poiiî \ult. 2t). Hartog (M.). — Tlw Cijh'hxjn of Sdpnthujnln . (Ann. Bot., X, 98-100). 27. Heape ("W.). — Aiiifirifi/ iiiseminatio)! o/' Mamnuih (nid subscqueiil possi/jlf l'crtilizdU'on or i})r])i'i'iin(itii)}i of fJu'ir ova . (P. R. Soc. London. LXI, 52-03). [Sera analysé dans le procliain volume. 28. Hert-wig (R.). — Uehev die Entwichdtiii;/ des iinh'l'yitrhteten Secigc/eies. Ein Beitrofi :ur Lehre der Kenilheilung und der f/csr/ilcr/if/if/ien Differenzi- riiiif/. (Festsclir. Gegcnbaur, II, 21-SO, 3 pl.i. [100 29. Hildebrand (Fr.). — Eiiur/c bio/of/isr/ie Bc(diin;/ i)u P/hnt:r>urir/H'. (Biol." Contralhl., XV'l, 129-15:3, 10 fig.). [m 44. Mottier David M. . — licilrih/i' :iir Knni/iu'ss ilrr Kcnil/tci/iinf/ in ih'ti PoUeiDiuilti'rzflh'n ciiiit/cr Di/.'ifi/h'ii inid M(iiinfiili//<-n. i.Iarlil). wiss. Hot., XXX, l(W-204 pi. \U-\ <>t Strasburger ('ytulo,iii.scIie Studien, 10-47. pi lll-\"i. 'Sera analysé !' lit'' S))C)-)))at():n())i. (Science, I\', •.I35-S4() . [Des Venus mcr- rciKin'fi conservées pendant 35 heures dans l'alcool, une des valves enle- vée, contenaient encore des spermatozoïdes vivants ["?J. — G. Poirault. 47. Phillips iR.-'W.V — On thi- devcJiqiment of llic Cnslnrarj) in Ilhodoyi)''- laccw. [\\j. [\nn. Bot., X, 185-205, pi. XII-XIII . [Sera analysé dans le prochain volume. 48. Plate i Juliiis . — Dii- inli-rsiilii-l/cn Z/d/cn des Hodens und ihre /ihi/sio- Ingiseke Bedeutung. (Arch. mikr. Anat., XLMII. 2S0-:W4, 1 pi.). [125 40. Raciborski :M.'!. — T'(d,i'r dt-r Einflnss aiis^erer Bedinr/xnt/i'n niif dir Wi/chst/mmsivctse des Basidioljohis r207, 6 pi.. 1 fig.). [Voir cil. VI 55. Riickert (J.). — Norhmnls :iir Bediifditins/'rngc. i.Vrch. mikr. Anat. XL^■Il. :58r,-407). [03 56. Sabatier (A.). — De la Spennalogenèse ehez les Poissons scdaricns. iTra- vaux de ITnstitut de Zoologie de l'université de Montpellier et de la station maritime de Cette, in-8", 101 pp., 9 pi.). [Sera analysé dans le prochain volume. 57. Sappin-Trouffy. — Sur la significilion de la fécondation chez les Ure- dinées (C. R. Ac. Sci., CXXll. :3:3:3-335). 58. Heeherr/ies hist(do(/i(/in's sur la famillr ih-x Urèdinèes. (Thèse lac. Sci. do Paris 1800, in-8" de 100 p. et GO fig.i. 50. Rt'idierches myeologiqnes. (Botaniste, 5"^ Ser.. 44-58, 6 fig.). [Ils GO. Sargant (E.). — The formation of the sexual nnclei in LU i uni Mar- tagon. (Ann.' Bot., X, 445-470, pi. XXII-XXIIIi. [Sera analysé dans le })rochain volume. 88 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. (»1. Sauvageau (C). — O/jscnutlioHs rcJalivcsà hi scxiialilr des Phéospon'es. (.1. Bot. Paris X, 357-367, 388-398; XI, 5-14, 24-34, m-H\, 12 fig.). [124 ()2. Sur /(( /'('condation hétn-oqamùiitp d'une Alynr ])h;'()spo)'ée. (C. R. Ac. Sci., CXX II 1,360-302). [124 (i3. Sur hi conjugaison des z-oospores de FErtorurjjus siliculosus. (C. R. Ac. Soi., CXXlll, 431-433). [124 (î4. Sur FEctocarjius virescens el ses deux sortes de spor(iH(/es jtlurilncu- laires. (J. Bot. Paris, X, 98-107, 113-126, 7 fig. texte). [119 65. Note sur VEctocarpus fuJveseens. (J. Bot. Paris, X, 165-173, 181-187, 4 fig.). [ISO 66. Ih'UKinpies sur la reproduction des Phéosporées et en particulier des Ectocarpus. (Ann. Sci. Nat. Bot., Ville sér., II, 223-274). [119 67. Schaudinn (Fr.). — Ueiier Plaslogamie hei Fonnniniferen. (S. B. Ges. naturf. Berlin, 1895, 179-190). ' [n3 68. Ueber die Copulation von Actinophri/s Sol Elirb. (S. B. Ak. Berlin, 1896, 83-91, 6 fig.). ' [113 69. Schenk (S. L.). — Ano}n> de la division mitosique dans les éléments des tissus ; par suite, ces éléments reçoivent une quantité égale de l'héritage commun de chromatine. Ces faits sont confirmés en partie par l'oogenèse et la spermatogenèse et l'histoire de la réduction chromatique. Le diagramme de la formation de l'œuf, le cycle des spermatocytes , l'émission des globules polaires, les cycles de Boveri montrent que l'histoire de la chromatine dans les deux cycles de division (paternelle et maternelle) est exactement parallèle. L'histoire de la réduction chromatique n'est pas encore bien élucidée. L'origine des tétrades (diagrammes de Hacker, Hûckert, Vom Rath, Boveri, Brauer), la réduction chez les plantes (Farmer, Moore, etc.) et chez les Protozoaires montrent de grandes divergences. De même la maturation des œufs parthénogénétiques d'après Weismann . Blocijmann , Bracer. Evidemment, le fait de la maturation est de réduire de moitié, dans la dernière cellule sexuelle, le nombre de chromosomes caractéristiques des (I) Voir V Année biologique. I. p. l.Ti. II. — PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. '.U cellules somatùiues. Il semble ég-aleinent évuU-nt que la réduction nest que la préparation des cellules sexuelles à i"uiiion subséiiuente. Il y a lieu, du reste, de distinguer la pseudo-réduction jjriniaire dans le nombre des masses chromatines et la réduction wiiicUe du nombre des chromosomes. La for- mation des tétrades s'explique très bien. Dans un cas (celui de TAscaris) il se produit une double division loniiitudinale du tronçon chromatique primitif : dans un autre cas (celui des ( opépodes) il y a division transversale et divi- sion longitudinale du tronçon primitif; dans les deux cas le nombre des chromosomes double. Les tétrades, qui n'existent pas chez les plantes mais seulement chez quelques animaux, donnent une conception parfaitement claire du processus de la réduction actuelle et de ceux d'une jjsoudo-réduc- tion préparatoire. Mais les contradictions de ce problème de la réduction paraissent actuellement insolubles. [Nous avions déjà indiqué (voir Labbé, ch. 1, S7), une épuration nucléaire qualitative sans conjugaison chez les Coccidies. Delage et Hérouard i Tnitlr de Zooloijie concrète, \, p. 5' De Baiîv, Sachs (avec sa théorie des énergides) 0. Hertwig, etplus récemment Whitman etSEDGWiCK, ontaussi été très catégo- riques pour montrer que la cellule est un fait d'organisation (V. Labbé, l. c.) et que révolution de la masse est le facteur primitif. Le livre de Wilson se termine par un assez long exposé des théories hérédi- taires et évolutives. Un exposé succinct mais clair des théories de la localisa- tion germinale de His, de la mosaïque de Rorx, de l'idioplasme de Nageli et 0. Hertwig, de De Vries qui transporte au cytoplasme les qualités héré- ditaires attribuées par G. Hertwig à la chromatine, de Weis.mann. [XV; XX] Ces diverses théories, surtout celle de Wkismanx sont inadmissibles, car elles tendent à substituer à une hypothèse scientifique des idées quasi méta- physiques [Cf. ce que dit Delage des caractères latents, L'Hérédité, p. 780). 11 n'y a pas dans la division cellulaire de partage qualitatif des substances : il n'y a qu'une division quantitative. Les observations si nombreuses deWiLSox, ZojA, Driesch, Lceb, etc., du développement des blastomères isolés, les expé- riences de compression d'œufs (Pflûger, etc.), écartent absolument toute hypothèse de prédétermination. [XI: XX] Quelles sont donc la nature et les causes de la différenciation? Elles rési- dent dans la transformation progressive actuelle de la substance de Vœuf sous Paction des échanges physiques et chimiques suivant un ordre défini, et dans la distribution définie de ces substances dans les diverses régions de Vœuf. L'œuf est isotrope; les blastomères sont équivalents; même des frag- ments de cellules sont équivalents ou indifférents (Driesch) ; l'évolution des blastomères est fonction de leur position (Driesch). Mais cette théorie de l'i- sotropie cytoplasmique peut être conciliée avec les théories de la localisa- tion cytoplasmique et du développement en mosaïque. Primitivement, le pro- toplasme de l'œuf est isotrope : cela est indéniable. Il est isotrope en ce sens qu'il n'existe pas de régions fixées, prédéterminées. Mais secondairement, par différenciation , il se produit des prédéterminations régionales qui éta- blissent la loi du développement ultérieur. Ces pré déterminations laissent du reste une large place à l'action des agents extérieurs (larves de Herbst au chlorate de potasse, ou à la lithine: hétéromorphose de Loeb, etc.). 11 reste cependant un point obscur : le facteur inconnu , Vx du développement on- togénétique : c'e>t. comme l'ont bien montré 0. Hertwig et Driesch, l'origine de l'idioplasme et son adaptation aux conditions internes et externes. Com- ment expliquer les cas comme celui de la régénération du cristallin chez le Triton à l'aide de la partie antérieure de l'iris (Woi.if. Erik Muller)? De tels faits qui renversent toute Tontogénèse et toute la phylogénie, mon- trent bien en quelle ignorance nous sommes de l'importance des forces phy- siijues etchimi(iues pour les variations adaptatives des cellules et surtout des cellules sexuelles. [La théorie de Wilson est certainement la plus rationnelle de toutes celles imaginées jusqu'ici. Les théories épigénistes sint ainsi accordées avec les idées de préformation, sans (ju'on i)uisse invoquer aucun de ces caractères latents si incompatibles avec les idées vraiment scientifiques. L'importance des processus métaboliques se concilie avec l'influence des agents extérieurs pour créer une mosaïque, non une mosaïque préformée au sens de Roux, mais une mosaïque qui se crée d'une façon continue sous l'action des influences II. _ PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 93 (le nutrition et irambiance. Mais on ne peut seniprclu-r de rcmaripier com- bien peu la théorie de NVilson difïëre de celle de Dei. \c.e que l'auteur ne cite pas, et qui a seulement accordé plus d'importance aux phénomènes osmo- liques. La théorie de Wilson comme celle de Delahe mérite vraiment le le nom de théorie des censés adue/les]. — A. LuMiÉ. 55. Rûckert(J.). — Encore la question delà m//>). — Au sujet de la question du mélange pos.sible des ides dans la maturation, l'auteur fait observer que ce mélange ne peut pas plus être prouvé ([ue nié. [XX] — G. S.\int-Rémv. 6. Blanc (H.). — Sur la fécondation et la transmission des caractères héréditaires chez les animaux. [X'V] — Récapitulation des principaux travaux récents relatifs à l'ovogénèse et à la spermatogénèse. Les fibrilles rayonnan- tes des sphères attractives pénétrant dans la substance nucléaire servent à répartir également les chromosomes paternels et maternels dans le noyau de segmentation. L'œuf entretient avec le milieu dans lequel il vit (sang, lymphe, air ou eau) des relations intimes dans lesquelles il faut chercher la cause de certaines particularités ontogénétiques et de la transmission de cer- tains caractères acquis. Le protoplasme de l'œuf participe aussi à la trans- mission des caractères héréditaires. — M. Bedot. 14. Doflein. — Im formation de l'œuf chez Tuhularia. [I b; XIX ".? C] — Les cellules germinatives, chez Tubularia larynx, sont au début étroitement pressées, pauvres en protoplasma et constituent une sorte de tissu germinatif. Elles s'accroissent en même temps que le gonophore. Certaines, vraisem- blablement les mieux nourries et les i)lus favorablement situées, deviennent des cellules ovulaires : elles se trouvent au voisinage du spadice et de la surface externe du gonophore, ou encore de fentes qui se produisent dans la masse générale. Elles grossissent et envoient des prolongements amiboïdes. Les au- tres cellules germinatives constituent les « cellules nourricières » des au- teurs : suivant lesuns, elles se détruisent et se liquéfient; d'autres admet- tent que les cellules ovulaires les mangent , de la même façon qu'un Amibe mange de petits organismes. 11 arrive que des éléments, pressés dans des points où l'accroissement est très fort, meurent et se détruisent : c'est ce qui a pu donner l'idée d'une destruction des cellules nourricières, mais ces faits sont accidentels et ne se montrent plus à l'époque de l'accroissement des œufs, où ils devraient être fréquents. Reste la théorie de la <( nuti-ition ami- boïde » de l'œuf : le nom et la «comparaison ne sont pas absolument exacts. On constate que l'œuf, cellule plus volumineuse que les autres, se fusionne avec ses voisines et s'incorpore leur protoplasma; mais son noyau seul per- siste; les noyaus^ de ces cellules accessoires sont entourés par une vacuole isolément ou par petits groupes et subissent une métamorphos3 régressive , <.)4 L■A.^^EE BIOLOGIQUE. probablement sous Pinflueiice du liquide de la vacuole : ce sont là les corps désignés sous le nom de « pseudoceliules. » Dans le cours de leur régression, ces noyaux se fragmentent d'une façon qui rappelle tout à fait la division amitosique, et ce fait offre un certain intérêt au point de vue de la significa- tion de l"amitose. Ces corps finissent par être assimilés, ils jouent dans Tœuf le même rôle que des granulations vitellines, et les fuseaux des figures de division se forment dans des points qui en sont dépourvus. On les trouve encore, chez la larve près d'éclore, aux difféi"entes phas(>s de leur régression : ils sont répartis dans l'endoderme. [Doflein se refuse à voir dans ces phénomènes une nutrition comparable à celle des Amibes, parce que le protoplasma n'est pas réellement i/igcri\ Mais, puisqu'il est identique à celui de la cellule ovulaire, son incorporation a for- cément lieu sans phénomène de digestion préparatoire. La transformation des noyaux dans les vacuoles est une véritable digestion tout à fait compara- ble à ce qui se passe chez un Amibe, et l'expression de « digestion aniiboïde * nous parait justifiée]. — G. Saint-Remv. iôtrj Ki. Eigenmann. — Di/férencialion des cellules sexuelles dans le Poisson li^h'osiéen CtiiiKitogaster. — Ce mémoire constitue une tentative heureuse d'établir, dans une seule et même espèce , la formation des cellules sexuelles et les divi- sions qu'elles subissent de l'œuf fécondé jus- qu'à l'œuf fécondé de la génération suivante. Ce succès des recherches de l'auteur tient en grande partie à ce fait que Cymatogaster est un Poisson vivipare dont les larves demeurent dans le corps de la mère jusqu'à détermina- tion du sexe. La figure ci-jointe résume l'histoire complète de ces cellules génitales. En 1 l'œuf est fé- condé; à la cinquième division environ (3), lorsque le corps de l'embryon est formé de 32 à plusieurs centaines de cellules, on trouve dans la région des futures glandes génitales de 9 à 23 cellules faciles à distinguer à leur taille plus grande. Pendant une longue pé- riode (4), jusqu'à ce (jue l'embryon ait atteint une longueur de 7""", le nombre des cellules sexuelles reste le même ; elles ne subissent pas de division. Lorsque l'embryon a atteint environ 8"'™, les cellules sexuelles primordia- les se divisent. Pendant (|ue l'embryon s'accroît de 8""" à KjmtD (5 :^ 7j^ 1;, cellule sexuelle se divise en- viron 9 fois produisant 10 X 2% c'est à dire environ 5000 cellules sexuelles; à ce moment, le sexe est déterminé (0). Puis, vient une longue période de re- pos durant laquelle les cellules sexuelles s'accroissent sans se diviser (8), jusqu'à ce qu'enfin elles viennent à maturation. — C.-B. Davenport. Fi g. à'2. — Différenciai ion des cel- lules sexuelles de CymalOQaster (d'aprcs Eigenmann). 22. Floderus iMatto). — Sur la formation des membranes folliculaires chez les Ascidies. — Chez les Ascidies, testicule et ovaire se constituent aux dépens d'un syncytium de cellules qui sont vraisemblablement d'origine mé- senchymateuse. Dans l'ovaire, ces éléments donnent à la fois, en se différen- II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 95 ciaiit, lus cellules-œufs et les cellules folliculaires. Ce qui a \m faire croire à certains auteurs que les éléments folliculaires sortent de l'œuf, c'est qu'on observe dans le protoplasma do celui-ci des liranulations chromatiques qui paraissent être sorties du noyau et provenir en dernière analyse du nucléole principal , mais ces granulations ne se montrent dans l'œuf que lors(|u"il est déjà entouré de cellules folliculaires : elles disparaissent dans le vitellus. Les diverses couches qui enveloppent l'œuf proviennent toutes de l'épitliélium fol- liculaire primaire et se diilérencient progressivement, iirineipalement par vacuolisation du protoplasma et chromatolyse du noyau. — G. Saint-Rémv. 72. Sobotta. — Sur la l'onnatlun du corps jaune chez la Souris. — D'une très importante étude de Sobotta sur la formation du corps jaune dans l'ovaire de la Souris, il y a, au point de vue général, à relever ce fait que les cellules épithéliales de la granuleuse du follicuh», qui deviennent les éléments du cori)S jaune ou cellules à lutéine (opinion nouvelle en contradiction complète avec les données classiques) subissent lors de cette transformation une hy- pertrophie extrêmement forte et très rapide, sans qu'il se proiluise aucune hyperplasie, sans trace aucune de divisions cellulaires. Cette hypertrophie qui décuple les dimensions des cellules épithéliales et qui se fait en quelques jours, s'explique par un apport nutritif beaucoup plus abondant causé par l'immigration do bourgeons vasculo-conjonctifs dans la granuleuse. La végé- tation ituissante. comme l'aspect des cellules du corps jaune, tendraient à rap- procher cette formation d'un carcinome. — A. Prenant. 2. Bardeleben (K. von). — Développement des Sjtermatozoïdes. — La tête des spermatozoïdes est formée par les spermatides qui, comme on le sait, dé- rivent par karyokinèse des spermatogonies; la queue (et particulièrement le filament axile) dérive des cellules à noyaux clairs [Zellen mil blassem Kern oder Kernkandlen). Celles-ci dérivent par amitose des cellules de Sertoli (cellules à pied) ou leur sont identiques. 11 résulte de ce fait qu'une certaine espèce de cellules testiculaires fournit la substance fécondante et qu'une autre constitue la substance motrice. La conjonction de la queue et de la tète rap- pelle d'une façon frappante la fécondation de l'œuf par le spermatozoïde. Ce qui prouve la réalité d'une origine double pour les spermatozo'ides . c'est la présence côte à côte dans le testicule complètement développé de l'Homme de queues sans têtes et de tètes sans queues. On remarquera que les élé- ments destinés à transmettre les tendances héréditaires prennent naissance par karyokinèse. tandis que la queue a une origine amitosique; on peut syn- thétiser dans le tableau suivant les homologies des différentes parties cons- titutives des produits se.xuels mâle et femelle : Cellules œuf Tête héréditaires Q du germinatives spermatozoïde Formations Cellules Queue, accessoires. folliculaires. .\nnexes Enveloppe protoplasmiques ovulaire du s])erniatozi)ïde. A. Peïtit. '.). Bardeleben (K. von). — Sur la spermatogenèse chez les Monolrèmes et les Marsujdau.r. — Le point de départ de ces recherches a été la constatation on L'ANNEE BIOLOGIQUE. faite, dès 189L sur du sperme frais provenant de suppliciés, de spermatozoïdes sans tète, ayant la queue terminée en avant par un « bouton terminal » et de spermatozoïdes dépourvus de tout appendice caudal. Disposé d'abord à quali- fier ces formes de tératologiques, Bardeleben dut ensuite, en présence des résultats que l'étude du testicule lui fournissait, renoncer à sa première inter- prétation, et, comme ces résultats s'écartaient beaucoup de ceux que Ton avait donnés sur la spermatogenèse, une révision des phénomènes spermatogéni- ques, tant chez les Vertébrés inférieurs que chez les Invertébrés, lui parut né- cessaire, fest ainsi quïl utilisa du matériel histologic^ue recueilli par Scmon et qu'il étudia les testicules de Monotrèmes et de Masurpiaux. D'après ses recherches, il s'est convaincu que les deux parties principales du spermatozoïde, la tète et la queue, doivent provenir séparément des deux sortes principales de cellules testiculaires. Tandis que les spermatogonies, les spermatocytes et les spermatides se divisent mitosiquement, les cellules pé- dieuses éprouvent un processus de bourgeonnement et de dissociation tout à fait particulier, mais n'offrent jamais de phénomènes mitosiques. Leur noyau présente des sillons, des lobes, des canalicules droits et parallèles; leur corps cellulaire se décompose en un grand nombre (environ 18) de formations al- longées étendues de la paroi du tube à la lumière, qui finissent par se trans- former en une tige axiale spiralée, colorée fortement, qu'entoure une enve- loppe claire, protoplasmatique, incolore. Le filament axial s'épaissit à son extrémité antérieure (tournée vers la lumière) en un bouton terminal vive- ment coloré, qui ressemble aune cerise portée sur un long pédoncule ; l'extré- mité postérieure du filament axial se perd peu à peu en se continuant avec des fibrilles très fines qui traversent ou longent le noyau de la cellule pé- dieuse et que Ton peut suivre jusqu'à la paroi du tube séminifère. Pendant ce temps, les spermatides éprouvaient les modifications habituelles portant sur le noyau et sur le corps cellulaire. On voit alors les filaments axiaux issus des cellules pédieuses, portant à leur extrémité les boutons ter- minaux. 11 se fait donc une véritable copulation entre deux éléments d'ori- gine différente; de cette copulation résulte le spermatozo'ide complet et nor- mal, comprenant une tète et une queue: si la copulation ne se fait pas, on obtient des spermatozoïdes anormaux ou incomplets, réduits à la tète (noyau de la spermatide) ou à la queue (filament axial et bouton terminal formés par la cellule pédieuse). [A part une observation de Benda , le silence s'est fait à la Société anatomique sur cette communication, qui par la nouveauté et la singularité des résultats annoncés, était cependant très intéressante, ne visant à rien moins qu'à ébranler la notion du spermatozoïde, comme cellule simple, mais complète, et pouvant ainsi retentir sur la conception que nous nous faisons des phéno- mènes de fécondation et d'hérédité. Aussi aimerait-on, en présence de la por- tée considérable de cette donnée, à la voir confirmée par un autre auteur, qui n'aurait pas fait préalablement la constatation de spermatozoïdes sans tète ou sans queue, et sur un autre objet qui n'aurait pas fait un aussi long voyage]. — A. Pren \nt. 82. "Wilcox (S. Y.). — Xouvelles recherches sur la spermatogenèse de Calo- ptenus femur-rubrum. — Ce travail porte surtout sur deux points impor- tants : 1" l'origine du filament axile; 2° le centrosome. En dehors de Calo- pteniis qu'il a étudié plus spécialement, Wilcox a retrouvé les mêmes faits chez d'autres Insectes. — Le filament axile dérive des filaments achromatiques ou restes du fuseau. Ces filaments persistent pendant quelque temps après la seconde division des spermatocytes, et, lorsque le cytoplasme s'étend pour 11. — i'RODUITS SEXUELS. — FECOXD.MION. 1»7 constituer le processus caudal, le faisceau de filaments y pénètre, formant le filament axile qui s'allonge graduellement. Le centrosome qui se trouve d'a- bord à 180" des filaments réunissants tourne autour du noyau et vient se placer entre celui-ci et les filaments. Là, il peut paraître double; mais lors(|ue la ([ueue s'allonge on voit nettement ({u'il n'est que le cou du spermatozo'ide. — Les chromosomes (et tous les observateurs sont d'accord sur ce point) cons- tituent la tête. Le nucléole n'est pas exi)ulsé mais cesse peu à peu d'être dis- tinct de la substance chromatique. — C.-B. D.wem'ORT. Fif,'. 33. - Formation du spermatozoïde des Mammifères (d'a- près Niessing). 45. Niessing ^C.)- — Participation du corpuscule central et de la sphère à la constitution du spermatozoïde chez les Mammifères. — Le corps arrondi ou ovalaire {Nebenkern des auteurs), qu'offrent les spermatocytes du Cobaye, du Rat et de la Souris, a une structure très compliquée. Il est habituel- lement différencié en une couche corticale sombre et une aire médullaire claire; il contient un ou plusieurs granules colorables en noir par l'hématoxyline ferrique, réunis souvent par des ponts de substance et plongés dans une masse centrale de couleur sombre; de cette masse et des granules inclus part une riche irradiation fibrillaire dont les filaments sont reliés circulairement par strates concentriques de granules (\'oir fig. ci-con- tre). L'ensemble représente un microcentre avec ses centrosomes et sa centrodesmose, et une sphère avec ses zones corticale et médullaire, son irradiation fibrillaire, ses couronnes concentriques de microsomes. En outre, Niessing mentionne dans le protoplasma la présence d'un petit corps arrondi fortement colorable, de la taille d'un nucléole ordinaire, que Hermann a déjà signalé: contrairement à ce dernier, qui en fait une partie constituante du Xebenkern, il n'aurait, selon l'auteur, aucune relation avec la sphère ou Ne- benkern. [I, a] Dans les spermatides, la sphère, tout aussi évidente que dans les sperma- tocytes, a essentiellement la même structure, du moins tant que l'élément est au repos. Mais, dès que commence la différenciation en spermatozo'ide, elle se modifie en se rapprochant du noyau. La couronne de microsomes se disloque; le microcentre se désagrège; à la suite de ces perturbations, il se forme un semis de granules avec des débris de filaments radiés qui remplis- senttoute la sphère (fig. 34,1). Puis, lesgranulesse fusionnent en deux ou trois corpuscules plus gros (fig. 34, 2) etfinalement en un grain unique (fig. 34, 3), que l'auteur nomme mitosome. En même temps, il se forme tout autour un corps hyalin, qu'entoure encore une masse homogène, résidu de sphère, représen- tant les substances interfilaires de l'ancienne sphère (fig. 34, 2). L'attache de la sphère, ou plutôt de ses dérivés, à l'un des pôles du noyau donne à ce noyau une polarité etdétermine le pôle antérieur. Ultérieurement (fig. 34, 3et7), tan- dis que le pôle antérieur du noyau s'aplatit un peu, le mitosome s'applique sur cette partie aplatie, tout en se différenciant en deux portions. l'une plus sombre, l'autre plus claire; le corps hyalin, auquel estappendu le résidu de sphère, entoure le mitosome. Puis (fig. 34, 4 et 8). la partie sombre du mitosome s'aplatit et s'étale sur le noyau; la pai^tie claire fait de même (fig. 34,4), bom- bant au-dessous du corps hyalin; celui-ci s'accole au noyau, s'amincissant à mesure qu'on s'éloigne du pôle antérieur nucléaire ; le résidu de sphère s'é- loigne, gagnant un point quelconque du potoplasma. D'autre part, ,se montre un corps sombre (« corps accessoire chromatoide » de Bend.a (fig. 34, 7) ; il ne l'année biologeoue, h. 1896. 7 98 L'ANNEE BIOLOGIQUE. pénètre pas dans le noyau pour y former le filament axile de la queue (IlErt- mann), mais se désagrège en deux ou trois granules reliés par des fila- ments , et demeure en dehors du noyau près de son pôle postérieur (fig. 8). Le filament caudal paraît alors au pôle postérieur (fig. 5 et 8), inséré sur une partie du contour du noyau qui est épaissie, chromatique et conti- nue avec le réseau nucléaire, ce qui donne à penser que le filament est une émanation du réseau chromatique du noyau et nullement (comme le veut Hj:rmann) de la partie sombre du Nebenkern. En même temps, se forme la vésicule caudale, généralement attribuée (par ex. par BOhler) à la membrane soulevée et détachée à cet endroit par suite de la contraction de la masse chromatique nucléaire (opinion en faveur de laquelle l'auteur n'a pas de fait Fig. 31. — Formation du spermatozoïde des Mammifères {d'après Niessing). précis); la vésicule n'est d'ailleurs pas fermée, mais ouverte en arrière (fig. 6 et 8). Un corps en forme d'anneau paraît au niveau de l'ouverture de la vésicule caudale (non figuré en 6 et 8). A mesure que le noyau s'allonge et fait pour ainsi dire hernie hors de la cellule, les deux parties du mitosome deviennent coniques (fig. G). Elles four- nissent le Spitzenknopf, tandis que le corps hyalin avec sa membrane devient la Kopfkappe; l'épaississement triangulaire du pôle postérieur du noyau de- vient le bouton caudal qui sert dinsertion au filament axile de la queue; la vésicule caudale fournit l'enveloppe de la pièce intermédiaire ; le résidu de sphère et le corps accessoire chromatoïde sont sans destinée précise. De ce travail, Niessing tire des conclusions générales suivantes : 1° le centrosome avec certaines parties de la sphère est incorporé au spermatozoïde, à l'extrémité antérieure duquel il se place et dont il forme le Spitzenknopf {ce résultat est contraire à ceux de Fick, Boveri, Sohotta, Kostanecki. etc.), pour lesquels le centrosome est post-céphalique et contenu dans la pièce in- termédiaire) ; 2>^ certaines autres parties de la sphère se transforment en la Kopfkappe \ 3° le filament axile provient non du corps accessoire chroma- toïde, mais du noyau. — \. Prenant. 17. Erlanger (von). — Sur la fécondation de Vœu f d'Ascaris et remar- ques sur la structure de son protoplasma et des centrosomes. — Ces résultats II. — l'IJODLlTS Si:XlELS. — FI- CO.NDATlUN. 99 ont été obtenus sur les œufs d'Ascitris mépalocoi)hala \mv la méthode des cou])es et par la coloi'ation totale. Le centrosonie dérive exclusivement du spermatozoïde comme BoVEiu l'avait présumé. Lorsque le spermatozoïde a atteint le centre de l'ceuf le cmtrosome se voit nettement dans son voisinage, puis il vient se placer entre les deux pro- nuclei en voie de rapprochement et c'est là qu'il se divise. A un stade ulté- rieur, lorscjue les deux noyaux sont en contact immédiat les deux centrosomes sont places de chaque côté des pronuclei dans le plan qui les sépare. Ainsi. la droite qui relie les centrosomes est perpendiculaire à celle qui passe par les centres des noyaux. Il y a un rapport constant entre ces deux axes comme l'avaient déjà montré Van Beneden et Nyett. Le fuseau achromatique semble provenir en grande partie des pronuclei. Les filaments unissant les centro- somes et les filaments attractifs sont faciles à distinguer. La structure du protoplasma de l'œuf et du spermatozoïde est soigneusement étudiée; l'auteur rapproche la morphologie de lœuf de celle décrite par lui chez les Oursins. Le centrosonie a la même structure que celle indiquée par Bitschli dans les œufs d'échinodermes segmentés. Là, il est plus difficile à voir aux pre- miers stades. Cependant l'auteur est arrivé au même résultat général que Hii.L et Fiei.d : Vorifjine se trouve encore dans le jtronucleus mâle. Ce que BovERi considère comme centrosome dans le fuseau représente l'archoijlasma ou les sphères attractives ainsi que l'a déjà montré Wilson. [I a] FiELii attribue au bouton céplialique du spermatozoïde l'origine du centro- some. Cette opinion parait inacceptable, étant donnée la rotation (jue subit l'élémentmâle arrivé dans l'œuf, rotation déjà signalée par Wilson et Boveri. Pour von Erlanger c'est du segment intermédiaire que dérive le centrosome. Quant aux cercles polaires et subéquatoriaux de Van Beneden, il n'a rien vu de semblable. L'œuf d'Ascaris se comporte comme celui des Tardigrades ou des Oursins, ou comme les spermatocytes de Blalla germanica. Si les fibres radiaires atteignent la couche alvéolaire, et toutes ne sont pas dans ce cas, jamais elles n'atteignent la membrane même de l'œuf et par conséquent les conclusions de Drûnek sur le mécanisme de la division de l'œuf d'Ascaris seraient infirmées. Au point de vue de la division et de la structure du fu- seau ces éléments ne diffèrent pas fondamentalement des cellules testicu- laires ou des blastomères d'amphibiens. [I a, c] — Bataillon et Terre. 7. Castle ("W.). — Premiers stades du développeinent de Ciona [Tunicier]. — Ce mémoire est intéressant à plusieurs points de vue biologiques. 1'^ Fé- condation. — Ciona est hermaphrodite; pendant toute la période du frai elle produit les deux éléments sexuels et les émet simultanément; toutefois Lau- tofécondation est rare, car lorsqu'on isole un animal pendant une nuit il n'y a guère de fécondés que 1 p. 100 des œufs et quand on laisse deux ani- maux ensemble, presque tous sont fécondés. Pour vérifier le fait d'une autre manière, Castl prend des ovaires et des testicules d'un même indi- vidu et les réunit dans un vase (Lot A). Il mélange d'autre part des ovaires et des testicules provenant d'individus différents (Lot B). Le lot A contenait moins de 10 p. 100 d'œufs fécondés; dans le lot B tous les œufs l'étaient. Castl conclut que la rareté de l'autofécondation tient probablement au manque d'at- traction mutuelle entre œufs et sperme d'un même individu; une attraction probablement de nature chimique existant au contraire entre sperme et œufs d'individus différents. — 2" Maturation et fécondation. — Castl confirme pour Ciona les observations i)ubliées l'année précédente et suivant lesquelles le centrosome de l'œuf fécondé provient du spermatozoïde , l'ovocentre faisant défaut. La situation exceptionnelle des globules polaires chez cet animal a 100 L'ANNEE BIOLOGIQUE. été mentionnée dans le tome I de VAnnée biologique (p. 202). — C.-B. D.v- VENPORT. 77. Stricht (O. van der). — La maturation et la fécondation de Vœuf d'Amphioxus. — Contrairement à l'opinion de Sobotta et de Hatschek, il se produit dans l'œuf ovarien, avant la ponte et la fécondation, deux globules po- laires, mais l'auteur n'a pu voir la formation du premier globule qu'il trouva détaché du vitellus, renfermant des chromosomes en forme de bâtonnets, au stade d'étoile-fille et situé près du fuseau de direction du second globule. Le premier globule polaire se sépare en général de la surface de l'œuf et est entraîné par le liquide ambiant au moment de la ponte ; on peut le trouver cependant accolé à la membrane sur des œufs fraîchement pondus. Le second fuseau de direction a son grand axe perpendiculaire à la sur- face de l'œuf, quelquefois oblique; il est constitué de fibres bipolaires et de fibres qui, partant des pôles, s'insèrent sur les chromosomes; il renferme dix chromosomes qui se dédoublent; lorsque les chromosomes-filles se séparent et se rendent aux extrémités du fuseau, il se forme, à chaque pôle de celui-ci, un aster très net, dont l'un pénètre dans le globule polaire et l'autre reste en rapport avec le pronucléus femelle. L'auteur n'a pu observer de centrosomes dans ces asters, mais il ne nie pas l'existence de ces éléments. La pénétra- tion du spermatozoïde peut avoir lieu avant la ponte, lorsque l'œuf est encore dans la chambre péribrancliiale, et dans ce cas les phénomènes de polys- permie ne sont pas rares. Ordinairement le spermatozoïde s'introduit dans l'œuf, après la ponte, au pôle opposé au fuseau de direction. — Le sperma- tozoïde parait pénétrer en entier dans le vitellus. Mais une partie seulement de la tête donne le pronucléus mâle, qui se présente comme un amas chro- matique, dense, entouré d'un aster. Pendant la progression du pronucléus mâle, l'aster devient adjacent à celui-ci et est situé du côté du centre de l'œuf. Les deux pronucléus se rapprochent, augmentent de volume et leur colorabilité diminue ; les asters qui les accompagnent peuvent se dédoubler. Lorsqu'ils se sont fusionnés, il existe une seule sphère attractive à chaque extrémité de la ligne suivant laquelle ils se sont accolés. Les chromosomes mâles et femelles peuvent rester indépendants après la fusion des deux noyaux. — Bien que van der Stricht n'ait pu suivre les stades successifs d'une fusion des asters mâles et femelles, il incline à admettre la théorie du quadrille des centres de Foi,, et pense que, chez VAmphio.rus, le phénomène se passe à peu près instantanément. — La polyspermie donne des noyaux multiples ou bourgeonnant, mais n'entraîne que rarement la division du vi- tellus. [VI, y] Pendant la division des sphères de segmentation les centrosomes, entourés de leurs sphères attractives, sont bien visibles; les noyaux-filles sont cons- titués par des amas de vésicules qui se fusionnent, comme chez les Poissons et les Amphibiens; la plaque fusoriale et la plaque cellulaire sont très nettes. [I a, c] — F. Henneguy. 42. Michaelis. — La fécondation de Vœu f chez le Triton. — L'œuf fraî- chement fondu n'est pas encore fécondé; le premier globule polaire est complètement formé, le deuxième fuseau est constitué. Contrairement à ce qui se passe chez la Grenouille, la polyspermie est très fréquente chez le Triton (Tr. taeniatuft, tr. cristatus) et nullement pathologique. Les points d'entrée des spermatozoïdes de 1 à 3) restent quel- que temps indiqués par des « fossettes vitellines » fortement pigmentées , généralement voisines de l'équateur. La pénétration de chaque .spermatozoïde II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 101 s'accompagne de la formation d'un « cnne dimi)n'',iiiiation », Le sperma- tozoïde garde d'abord sa structure bien reconnaissable ; la queue est entourée d'une aire protoplasmique claire. Puis la tète, plongée dans les granulations vitellines. subit un épaississemcnt dans sa partie postérieure comme chez les Insectes; la queue se plie, et au niveau des angles et aussi de l'insertion du Milte/slûc/i, le protoplasma ambiant l'orme des figures radiaires dont le rôle ultérieur reste inconnu. Plus tard, on ne trouve plus trace de la queue et du mittelstiick: la tète a pris une forme ramassée et sa structure rappelle celle d'un noyau; elle est accom})agnée d'une sphère attrictive sans cenlrosome dont les rayons pénètrent entre les granules vitellins qui ne prennent aucune orientation spéciale; cette sphère paraît formée autour du mittelstiick et aux dépens de sa substance qui se mêle au protoplasma de l'œuf. Enfin, quand les deux pronucléus ovulaire et spermati(|ue sont très rapprochés, ce sont deux gros noyaux semblables, à membrane nette, avec réseau chromati- que; entre eux se trouve d'abord la sphère attractive du noyau mâle; lors- qu'ils arrivent au contact, elle se divise par simple étranglement sans for- mation de fuseau central: les deux pronucléus se fusionnent ensuite en un gros noyau de segmentation dont la structure est comparable cà celle du stade spirème. Ce noyau de segmentation donne bientôt une figure de divi- sion remarquable par l'absence du fuseau proprement dit; il n'y a pas de fibres entre les deux groupes de chromosomes. — En ce qui concerne les spermatozo'ides sujjplémentaires, ils subissent d'abord les mêmes transfor- mations que le spermatozo'ide fécondant, puis ils se détruisent complètement. — G. Saint-Remv. 38. Kostanecki (K.) et Vierjeski (A.). — Sur la façon dont les substances appelées achromatiques se comportent dans l'œuf fécondé (d'après des observa- tions faites sur Phijsa, fontinalis). [I, a] — On s'était toujours attaché jus- qu'ici à rechercher de préférence quel est le sort des éléments chromati- ques dans la fécondation: il en était résulté que. abstraction faite du rôle que l'on avait reconnu récemment aux centrosomes, la conjugaison des noyaux sexuels était tenue pour le fait essentiel du phénomène. Kostanecki et Vierzejski, utilisant un matériel où les figures achromatiques paraissent avec la plus grande netteté, ont été amenés ainsi, par suite de circonstances d'observation toutes particulières , à envisager le phénomène sous un autre point de vue, et à déplacer le fait caractéristique de la fécondation, en le reportant sur le protoplasma et les formations achromatiques qui s'y déve- loppent. Les phénomènes de maturation sont, chez la Physe, contemporains et indé- pendants des processus de fécondation : l'expulsion des globules polaires ne commence qu'après la pénétration du spermatozo'ide. La première figure de direction est située au centre de l'œuf, pourvue de deux centrosomes et de deux irradiations polaires (fîg. 35 a.) La direction du fu- seau est prédéterminée , même en l'absence de toute différenciation polaire au vitellus; une fois cette direction établie, le fuseau ne peut se diriger vers la surface de l'œuf que dans un sens parallèle à son axe. A mesure ([ue le fu- seau devient plus superficiel, on voit les irradiations qui partent du pôle cor- respondant au futur globule polaire se réduire de plus en plus, tandis que celles qui émanent du pôle destiné à demeurer dans l'œuf s'allongent toujours davantage et s'étendent dans l'œuf tout entier (fig. 36 a). Comme l'ont observé déjà TijiNCiiEsE, Mark, Hertwig , Conki.in sur divers Mollusques, Fick chez l'Axolotl, SoiioTTA chez la Souris, la région delà surface de l'œuf correspon- dant au futur globule polaire est d'abord déprimée; puis, à la dépression fait 102 L'ANNEE BIOLOGIQUE, suite une saillie où vient se loger la moitié supérieure du fuseau (fig. 3(Sa.) Dès lors le premier globule polaire est constitué avec cette moitié de fuseau, les chromosomes correspondants et le protoplasma de la saillie ovulaire; il se sépare de plus en plus du reste de l'œuf par un sillon, tandis que sur le fuseau étranglé paraît un puissant corpuscule intermédiaire. La formation du2'' globule polaire suit de très près l'expulsion du premier; elle est même préparée à l'avance par la division du corpuscule central au pôle ovulaire du premier fuseau directeur. L'expulsion du deuxième globule se fait suivant le même processus (juc pour le premier ; la direction horizontale, puis paratangentielle du deuxième fuseau n'est que temporaire et n"a par conséquent pas l'importance qu'on lui a donnée. Les globules polaires ne renferment que des chromosomes, un ou deux cor- puscules polaires, une moitié du fuseau central et des fibres d'irradiation de rt Fig. 3";. — Féiondation de Physa fonfinalis. a. — Premier fuseau directeur; stade de la plaque équatoriale. Filament spermalique visi - ble en totalité; la queue est fortement colorée en noir par rtiématoxyline ferrique; entre la queue et la tète, se trouve la pièce intermédiaire claire, contenant un point somhre, le centrosome. b. — Premier fuseau directeur. Irradiation spermatique déjà dicentrique; petit fuseau central développé entre les deux centrosomes spermatiques. L'irradiation spermalique est très éloignée de la tête du spermatozoïde. la fîgui^e de division correspondante, et du protoplasma; ils ne contiennent aucune trace de deutoplasma, comme déjà Hertwig, Mark, Sobotta l'ont constaté; ce sont donc des cellules exclusivement protoplasmatiques. D'ail- leurs, dans le globule, le corpuscule polaire cesse d'être visible, le proto- plasma devient homogène, les chromosomes se juxtaposent simplement sans se confondre comme ils le sont dans un noyau au repos. Ce n'est qu'excep- tionnellement que le !«'' globule polaire se divise; mais on voit souvent des indices d'un étranglement du corps cellulaire et une répartition des chroro.o- somes en deux groupes distincts. Les auteurs rappellent que Garxault chez d'autres Mollusques a vu se produire jusqu'à G globules polaires. Une attention toute spéciale a été accordée par K. et \ . aux rayons proto- plasmatiques, aux sphères et aux corpuscules centraux des figures de direc- tion. Pendant que les fuseaux de direction se rapprochent de la périphérie de l'œuf, le territoire commandé par l'irradiation partie du corpuscule polaire périphérique se restreint de plus en plus, tandis qu'augmente au contraire celui du corpuscule polaire situé vers le milieu de l'œuf (tîg. 30 a). D'ailleurs, le développement des irradiations protoplasmatiques est soumis aux plus grandes variations individuelles. Malgré ces variations, les irradiations, même dans II. PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION, lO:} les cas où elles sont le plus faibles, ont encore néanmoins un développe- ment égal à celui d'une cellule quelconque; ainsi donc, on ne peut con- clure, comme le faisait Henking, du faible développement ou de l'absence de ces irradiations, que l'œuf est une « cellule sénile ». Dans la première figure directrice, la présence de deux corpuscules au pôle central (ovulaire) de la figure n'a rien de surprenant; elle n'est que l'indice de la nouvelle division qui va s'opérer. Le pôle central ou ovulaire de la deuxième figure offre aussi deux centrosomes ; ici le fait est plus étrange ; car les deux corpuscules produits au pôle central demeurent sans emploi, parce que les centrosomes du fuseau de segmentation proviennent du sper- matozoïde; il est à noter seulement que le dédoublement corpusculaire s'oli- serve surtout dans les œufs où l'irradiation est le i)lus développée. Quant à la taille des centrosomes, elle est variable, sans que les auteurs aient pu déterminer la loi de leur variation. Fig. 30. — Fccondation de Phijsa fonlinalis. a. — Saillie qui niar((ue le début de l'élimination du l"^' glohule polaire, réduction de l'irradiation périphérique ou polaire du fuseau directeur; puissant développement de l'irradiation centrale ou ovulaire. b. — Premier fuseau directeur. Irradiation si)ermatique qui s'est beaucoup éloignée du noyau spermatique demeure à la péripiiérie de l'œuf, a gagné le centre de l'œuf et a force l'aster du pôle interne du fuseau directeur à lui faire place. Les rayons protoplasmatiques arrivant jusqu'au centrosome, même quand celui-ci est entouré d'une sphère claire qu'ils semblent alors traverser, il y a lieu de voir dans le centrosome un point d'insertion pour ces rayons. Examinant la question de la présence ou de l'absence des corpuscules po- laires dans la figure de direction, les auteurs rapportent toutes les manières de voir qui ont été émises sur cette question par les nombreux observateurs qui l'ont étudiée sur des œufs d'animaux très différents. Ils croient que les cor- puscules existent toujours dans la figure directrice, mais sous une forme mo- difiée, et en faveur de cette idée ils produisent les faits suivants, Brauer dans l'œuf parthénogénétique dCArteinia satina n'a pas trouvé de centrosome sur le fuseau directeur, mais en a observé un sur le noyau de l'œuf peu de temps après la séparation du globule polaire; ce centrosome ne peut provenir que de l'amas protoplasmatique exempt de granulations vitellines que l'on voit aux l)ôles de la figure de (lirection. Dans les œufs d'Insectes qui n'offrent normale- ment ni trayons ni corpuscules nets, Henking a fait apparaître ces formatiinis en soumettant les œ^ufs à une forte pression atmosphériq,ue. De même en refroidissant des œ-ufs d'Ascaris dont les fuseaux directeurs n'offrent nor- 104 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. malementni centrosomes ni irradiations, Sala a déterminé Tapparition de ces formations. D'où résulte que vraisemblablement, les corpuscules polaires, quand on ne les trouve pas sous leur forme typique, sont néanmoins présents sous une autre forme. Le corps intermédiaire, qui, avant la séparation du globule polaire, paraît sous la forme d'une plaque cellulaire, demeure dans ce globule sous l'aspect d'une tache très chromatique , qui n'envoie du côté du globule aucun filament protoplasmatique, tandis qu'elle émet du côté de l'œuf un cône de filaments, qui vont se perdre dans le réticulum du protoplasma ovulaire. Le corps inter- médiaire développé sur le deuxième fuseau directeur persiste très longtemps, et on le trouve encore au stade diaster du premier fuseau de segmentation de l'œuf (fig. 37). Fig. 37. — Fécondation de P/iijsa fontinalis. Slade dvaster du fuseau de segmentation. Corpuscule intermédiaire demeuré en place à la surface de l'œuf après l'expulsion du 2= globule polaire. Les auteurs cherchent ensuite à expliquer le mécanisme de la division de maturation, et pour cela à déterminer en quoi cette division diffère des au- tres divisions cellulaires. Tout d'abord les prophases sont semblables à celles d'autres mitoses; mais avec la métaphase commencent les différences; car, tandis qu'au pôle périphérique les rayons diminuent de plus en plus de longueur, de nombre et d'épaisseur, l'inverse a lieu à l'autre pôle ; le grou- pement du deutoplasme se fait aussi difféi^emment, car le deutoplasme se re- tire de plus en plus du pôle du globule polaire, qui devient un « pôle pure- ment protoplasmatique ». Ainsi s'explique la réduction du globule polaire par rapport à l'œuf. Cette réduction n'a dii se faire (|ue peu à peu dans le déve- loppement phylogénétique. Les cas de grosseur exceptionnelle des globules polaires en sont une preuve : les œufs de Souris, d'après les observations de SoBOTTA, émettent des globules polaires très volumineux, d'une taille très supérieure à celle qu'atteignent ordinairement ces globules: Garnault a vu d'autre part chez les Mollusques des globules polaires qui n'étaient que cinq fois plus petits que l'œuf, et il croit qu'il peut dans certains cas se produire deux éléments égaux, l'œuf et le gloI)ule polaire, tous deux capables d'évo- lution ultérieure. Passant ensuite au processus de la fécondation, les auteurs décrivent d'a- bord la pénétration du spermatozo'ïde et le mouvement de rotation que celui- II. — PRODUITS SKXIKLS. — FKCO.NDATlU.N. lurj ci exécute dans l'œuf. Du temps que s'accomplissent les phcnnmènes de ma- turation, le spermatozoïde pénétre dans Toeuf, en un point quelconque de la surface ovulaire, la tête en avant. La queue suit la tête ; elle se replie dans Td'uf. en raison de sa longueur, se colore d'abord d'une manière intense, puis devient de moins en moins colorabie, en même temps qu'elle se sépare de la tête et finit par se résorber dans le vitellus (fig 35 h). Se fondant sur cette observation, ainsi que sur celles de Boiim et de Fkk qui ont vu sur la Lamproie et l'Axolotl la tète seule pénétrer dans l'œuf, on peut conclure que la queue ne joue aucun rôle dans la fécondation. Le centrosome du spermatozoïde est situé dans la pièce intermédiaire et doit par suite pénétrer dans l'œuf immédiatement derrière la tète (fig. :>5 a). D'abord simple, le centrosome spermatique se dédouble ensuite dans l'œuf et s'entoure d'une aire protoplasmique radiée. Ces observations sont confir- matives de celles de Henking {Plerotraclien), Fkk (Axolotl), Vejdovskv [Rhi/itchelmis), Boveri (Ecbinodermes) etc. Si le spermatozoïde pénètre dans l'œuf la tête en avant, la tête étant suivie de la pièce intermédiaire puis de la queue, il se fait, au bout d'un certain temps de séjour dans Vœuï. une rotation de 180° du spermatozoïde tout en- tier, déjà constatée sur d'autres animaux par Fick, Buveri, Hill; à la suite de cette rotation, le centrosome se montre plus rapproclié que la tête du cen- tre de l'œuf. L'irradiation protoplasmatique augmente de plus en plus autour du cen- trosome spermatique bientôt dédoublé, et un petit fuseau central se développe entre les deux corpuscules (fig. 35 /> ). La figure achromatique irradiée ainsi produite est assez éloignée de la tête du spermatozoïde devenue noyau sper- matique Des dispositions identiques ont été décrites par 0. Meyer (Slron- liylus) et par Mead (Chœloplerus). L'aster spermatiK01)UITS SEXUELS. — FECONDATION. Kl'.i de Lu:b, Norman, etc). Quant à la partie femelle, elle ne se divisa pas; il se forma bien une radiation et des sphères attractives, mais la mitose n'eut pas lieu, comme si le noyau eût manqué de force pour se diviser comi)lètement. L'auteur cite à ce sujet une autre observation qu'il fit sur un fragment d'œuf sans noyau de Diplogaster longicauda; HTpvès pénétration du sperma- tozoïde, le fragment s'arrondit, forma une memln-ane vitelline, mais ne put se diviser. 2' L'auteur conteste que, dans la division cellulaire, le fuseau s'oriente toujours dans la direction longitudinale. [Ce fait est, du reste, infirmé par de nombreux exemples.] 3" L'auteur a observé à Naples, sur des œufs de Beroe ovata, la division Fis- 38. — œuf d'oursin où le pronucleus mâle et le ])ronucleus femelle ont été séparés liar un étranglement. A, B, G, D, stades successifs. On voit que la partie femelle h après avoir tenté de se diviser en G reste indivise (Scliémas d'après Ziegler). après compression, et constate que, pour les œufs des Cténophores, la loi de place du fuseau n'est pas vérifiée; mais cette exception ne s'oppose nulle- ment à la loi. Elle tient à ce que le noyau de l'œuf des Cténophores se trouve placé à la périphérie de l'œuf, ne pouvant être au centre qui est occupé par de grosses dalles vitellines. La division s'effectue d'une façon très spéciale que l'auteur caractérise comme il suit : dans la division ordinaire, les cen- tres de division se placent au milieu et de là régissent tout le corps cellu- laire; dans la division des Cténophores, les centres sont à la surface de l'œuf. Cela expliquerait qu'un blastomére isolé au stade 2 ne donne pas un embryon entier, mais à peu près un demi-embryon [Voir les travaux de Driesch et Mor- gan, Ann. bioi, 1805. p. 220] et le développement spécial, dans ce cas, tient à la constitution propre de l'œuf. [Dans la discussion qui suit cette communication, Samassa a fait remarquer avec raison que les faits observés par Ziegler n'éclaircissent pas beaucoup la question.] — A. Labbé. 28. Hertwig (R.). — Sur le développement de l'œuf d'Oursin non fécondé. — Contribution à V étude de la division nucléaire et de la différenciât io)i sexuelle. [I a. c; V; VI; 6 o] — L'auteur a réétudié l'action de la strychnine sur les œufs d'Oursin, que 0. Hertwig et lui-même avaient déjà mise en évidence dès ls87. L"étude dœufs de Sphxrechinus granularis. placés pen- dant 1, 2, 3 lieures dans une solution de strychnine à 0, 1 p. 100 et replacés (msuite dans Teau pure, lui a permis d'élucider plusieurs questions relatives à la division nucléaire et à la différenciation sexuelle. Le noyau de l'œuf strychninisé et non fécondé passe successivement par un certain nombix^ de phases. 110 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 1° Métamorphose chromatique du noyau. — Le noyau est excentrique; il est arrondi , formé d'alvéoles remplies de suc nucléaire, entre lesquelles se trouve un réseau et un à trois nucléoles chromatiques. a) Le premier phénomène qui apparaisse est la disparition des nucléoles et l'apparition de chromosomes : ces chromosomes sont de petits éléments au nomljre de lG-18, contournés en S ou en U. A ce stade, le noyau ne ren- ferme plus de chromatine, et on peut alors se demander quelles corréla- tions existent entre la disparition des nucléoles et la formation des chromo- somes. [Au cours de la division nucléaire ordinaire , ce même phénomène se produit. Souvent la disparition des nucléoles co'incide avec l'apparition des chromosomes.] L'auteur avait d'ahord cru que les ccntrosomes provenaient des nucléoles; mais il est revenu sur cette opinion, et il pense que les nu- cléoles, du moins les nucléoles chromatiques (c'est-à-dire les corpuscules intranucléaires qui renferment de la cliromatine) sont des réserves de chro- matine qui jouent un grand rôle dans la division nucléaire, et servent à révolution des chromosomes. b) Le deuxième phénomène consiste en la rupture de la membrane nu- cléaire. Sous la pression du suc nucléaire, le réseau de linine se montre alors comme une masse unique , granuleuse à l'intérieur de laquelle sont répartis les chromosomes. 2° Formation des noi/aux fi ahelli formes et des demi-fuseaux. — Le réseau de linine du noyau s'organise en fibrilles qui rayonnent autour d'un centre commun, formant une sorte d'éventail; la substance achromatique forme seule ces demi-fuseaux, et la substance protoplasmique n'entre que secon- dairement dans la formation de ces noyaux flabelliformes. Le fuseau achro- matique est donc réduit ici à un demi-fuseau. Les chromosomes se placent alors aux extrémités périphériques des fibres de ce demi-fuseau et, tout au- tour, le protoplasme prend une disposition étoilée. Il en résulte qu'ultérieu- rement les fibres achromaticiues du demi-fuseau et les radiations protoplas- miques , rayonnant autour d'un même centre , finissent par se mélanger. Les fibres achromatiques viennent se concentrer autour du centrosome : celui-ci grandit, s'imbibe de suc nucléaire, prend une structure alvéolaire, réticulée, tandis que les fibres du demi-fuseau tirent sur lui; il en résulte que ce centrosome devient très semblable à un noyau, qui serait dépourvu de nucléole et de chromatine. 3° Formation du fuseau. — Les cas de fuseaux entiers sont rares. Ils sont alors courts, en forme de tonnelet, à pôles plus ou moins transversaux, avec des plaques polaires formées par la fusion des fibres du fuseau. On peut observer les formations d'une plaque équatoriale. 11 faut noter qu'à ces stades, les réactifs (hématoxyline au fer) décèlent dans le fuseau une métamorphose régressive : dans les œufs fécondés, les figures de ra- diations sont beaucoup plus belles et plus nettes. On peut noter également (jue les radiations ne paraissent nullement formées par les parois de files d'alvéoles, comme le croit BOtsculi, mais par des fibrilles réelles. — L'au- teur compare les figures mitosiques dans l'œuf fécondé et dans l'œuf non fécondé : il y a des" différences dans la place, la structure et le développe- ment du fuseau. Dans les œufs non fécondés, le fuseau est asymétrique; les radiations, c'est-à-dire le mouvement d'orientation des fibres autour d'un centre, se produisent très tard; les chromosomes diffèrent de forme et de nombre : il y en a trente dans l'œuf fécondé , seize à dix-huit dans lœuf non fécondé ; enfin , les centrosomes sont souvent indistincts du fuseau. Mais il y a des caractères communs: la forme en tonnelet, parfois un peu concave du fuseau; la place des chromosomes, disposés en anneau du côté convexe H. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 111 (lu fuseau: enfin, le fait que les radiations protoplasiniqucs naissent des pla- ([ues polaires on forme de coussinets : ces pla(iue.s polaires (au moins chez le fuseau central des premiers stades) sont tournées du côté convexe, et se placent aux extrémités du fuseau de telle sorte qu'il reste un espace libre sur la convexité du fuseau entre ce fuseau et les radiations. L'auteur fait suivre ces observations do remarques tiénérales sur la struc- ture des cellules sexuelles et les causes du dimorphisnie sexuel. Une cellule, pour se diviser, doit avoir, d'après les observations de Boveri, trois élé- ments : le noyau . le centrosome et Uarchoplasma. La possibilité de la di- vision dans l'œuf, lient à ce que deux parties, jusque-là séparées, l'archo- plasma de l'oeuf, et le centrosome du spermatozoïde , se mélangent. A l'origine, les cellules sexuelles sont équivalentes. Secondairement, elles se différencient : l'œuf se charge de réserves nutritives; le spermatozoïde se transforme en élément mobile. Mais un œuf non fécondé peut se diviser, tandis qu'un spermatozoïde mûr (même les spermatozoïdes amœboïdes des Crustacés , par exemple , les longs spermatozoïdes des Ostracodes qui dépas- sent six fois la longueur totale de l'animal) ne le peuvent pas. L'œuf possède donc une substance qui lui confère , en deliors de la fécondation , un certain degré de divisibilité. Or, on n'a jamais rencontré dans les œufs mûrs d'Our- sin ni centrosome, ni ovocentre, ni formation analogue. Mais, puisque le seg- ment médian du spermatozoïde est le futur centrosome de l'œuf, on a le droit d'appeler ovocentre la formation qui entoure ce centrosome dans l'œuf. Le centrosome du spermatozoïde est d'origine nucléaire, quoique renfer- mant de la substance achromatique. La comparaison de la fécondation des Métazoaires avec le dimorphisme sexuel des Infusoires nous montre des exemples de noyau accessoire (micronucleus des Ciliés, Nebenkern de Para- mœba, etc.), d'où l'idée (Butschli, Hermann, Heidenhain, etc.), de comparer le centrosome à un noyau sans chromatine, en l'assimilant au noyau acces- soire de certains Protozoaires. La substance achromatique est répartie également, dans le noyau au re- pos, intimement unie avec la chromatine, mais, pendant la division, forme des plaques polaires équivalentes aux centrosomes. Dans le noyau, cette subs- tance achromatique entoure un centrosome intranucléaire , mais sort du noyau quand ce centrosome devient extranucléaire. Le centrosome est donc un corpuscule de substance nucléaire chi'omatique qui s'est séparé du noyau et est entré dans le protoplasma pour jouer un rôle interne dans la différen- ciation nucléaire et protoplasmique, lors de la division nucléaire. — A. Labbé. 74. Sobotta. — Sur le droelopjjcment de Belone acus. [VI c p] — Le germe segmenté est complètement distinct, sur tout son pourtour, de la mince lamelle de protoplasma qui enveloppe la sphère vitelline de l'œuf. Les premières cel- lules formées (environ jusqu'au stade de 50 blastomères) sont d'égale grandeur et disposées en une seule couche. Puis, la segmentation, devenant plus active dans le centre du germe qu'à sa périphérie, se fait aussi dans le sens de la profondeur; le germe prend alors deux, puis plusieurs couches cellulaires dans sa portion centrale; les cellules périphériques sont plus grosses que les cellules centrales, qui sont plus jeunes (stade de 100 blastomères;. C'est alors que commence le phénomène important, qui fait l'intérêt principal de cette communication : la disparition des limites cellulaires autour des cellules pé- riphériques du germe et la transformation de la région marginale en un syncytium. Cette modification intéressant des cellules de plus en plus voi- sines du centre du germe, la zone marginale syncytiale devient de plus en plus large ; elle s'élargit aussi, grâce à la division mitosique de ses noyaux. Par 11-2 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sa circonférence interne, le syncytiuni annulaire se continue avec le germe segmenté en cellules; par sa circonférence externe, il est en continuité avec la membrane protoplasmique périvitelline, totalement dépourvue de noyaux. Sur des coupes verticales de l'œuf, on constate, en outre, que le syncytium (|ui entoure le bord du germe segmenté ne se continue pas au-dessous de ce dernier, mais que le germe repose sur une lame protoplasmique sans noyaux qui se prolonge dans la couche protoplasmique périvitelline. Ce n'est que plus tard, peu à peu et dans une direction centripète, que les noyaux du syncytium marginal récemment formés émigrent dans la couche protoplas- mique sous-germinale. Ainsi donc la totalité du « syncytium vitellin « (Dot- tersyncytium de H. Virchow) (parties sous-germinale et périgerminale), prend naissance sur le pourtour du germe par coalescence des cellules de seg- mentation. Les noyaux de ce syncytium (noyaux vitellins, mérocytes) sont donc des descendants directs des noyaux de segmentation et du noyau de l'œuf. Cette communication, dont les résultats étaient en contradiction avec les données avancées par Riickert sur l'origine des noyaux vitellins des Séla- ciens, ne pouvait manquer de soulever à la Société anatomique une discussion intéressante. Rûckert, visé par la communication de Sobotta, défend l'ori- gine des noyaux-mérocytes aux dépens de noyaux spermatiques surnumé- raires. Jusqu'à la 9« segmentation (5Li cellules) on peut affirmer qu'aucun des noyaux de segmentation n'a pénétré dans le vitellus. Après ce stade, on voit se segmenter des noyaux-mérocytes, issus des noyaux spermatiques. Rùckeiît s'élève contre tout rapprochement entre la segmentation des Téléostéens et celle des Sélaciens ; il a montré, en effet, lui-même que, chez la Truite, il n'y a pas d'autres noyaux que ceux des cellules de segmentation. Si, dans Tun et l'autre cas, les noyaux inclus dans le vitellus se ressemblent, malgré la dif- férence profonde de leur origine, cela tient à ce qu'étant situés dans un même milieu, le vitellus, leur forme et leur structure ont été influencées pa- reillement. Quant aux images qui font croire à Sobotta que des éléments de segmentation sont incorporés au vitellus, elles peuvent tout aussi bien être interprétées inversement dans le sens d'une segmentation d'un matériel fourni par le vitellus. His et H. \'iRCHOW se prononcent en faveur de la manière de voir de So- botta, pour l'origine des noyaux du syncytium vitellin aux dépens des cel- lules du germe. H. Virchow, sans nier la réalité des transformations qu'é- prouvent les têtes des spermatozoïdes dans le vitellus de l'œuf des Sélaciens, s'oppose à l'idée de l'origine des noyaux vitellins. Il .serait singulier d'ailleurs qu'une formation équivalente reconnût chez les Téléostéens et les Sélaciens une origine aussi différente. Sobotta rappelle les faits connus de polyspermie chez les Amphibiens (FiCK,, Braus), la transformation (constatée par Braus et par Gronroos) des têtes de zoospermes en des corps semblables à des Nebenkeni, qui per- sistent un certain temps, se multiplient même et finissent par disparaître; et cependant il ne se forme ici rien de semblable au syncytium vitellin des Té- léostéens. Sobotta a pu, chez les Sélaciens même, constater la polyspermie, la transformation des têtes de spermatozoïdes en noyaux, qui se divisent et qui finissent sans doute ici aussi par disparaître. D'autre part Gronroos chez la Salamandre et Sobotta chez les Sélaciens ont constaté ([ue les noyaux vitel- lins étaient directement fournis par les cellules segmentées. Enfin, Tœuf des Téléostéens, celui de laTruite tout au moins, est rigoureusement monosperme, et par conséquent toute origine des noyaux du syncytium aux dépens de sper- matozoïdes numéraires est ici impossible à admettre. — A. Prenant. II. - PRODUITS SEXIELS. — FECONDATION. 113 52. Rhumbler (L,). — ContiihiUion à ('('Inde des Rhizopodes. — L'auteur ajoute quelques renseignements aux notions incomplètes que Ton possède sur la conjugaison des Rhizopodes d'eau douce. 11 semble que le principe fondamental des phénomènes de conjugaison des Testacés soit la réunion de noyaux qui viennent de se diviser, mais il peut y avoir des variations de dé- tail ; ainsi, chez les Cyphoderia. les deux individus qui se réunissent sont tou- jours un animal jeune récemment issu d'un bourgeonnement, dont le noyau vient par conséquent de subir une division, et un animal vieux qui n'a pas bourgeonné depuis un certain temps. La division préparatoire pourrait donc se produire à différents moments. 11 est impossible de vérifier si elle se fait de la manière habituelle ou suivant un type particulier, mais le fait même de cette division préliminaire est fort intéressant et permet de rapprocher la conjugaison des Testacés des phénomènes observés dans la conjugaison des infusoires et des cellules sexuelles des Métazoaires. Il faut cependant remar- quer que l'auteur n'a pu constater lui-même la fusion des noyaux, rendue vraisemblable par les observations de Blochmann : il a seulement vu leur rapprochement réciproque cliez Centropyxis aculeala et Difjlngia globulosa. — Chez les Cyphoderia en conjugaison , on observe la présence dans le pro- toplasma de petits corps fortement colorables qu'on serait tenté de considérer comme des masses chromatiques ou des corpuscules internes (=■■ nucléoles) du noyau, pouvant jouer un rôle important : ce sont plus probablement des gouttelettes d'une sorte de ciment qui se dépose sur les orifices des tests peur les réunir plus intimement. Tous les phénomènes de la constitution du test sont d'ordre purement mé- canique. L'union intime des éléments c[ui le composent est produite par un ciment qui se contracte en se solidifiant. Le test est susceptible d'accroisse- ment ou non suivant les genres. A la suite d'un bourgeonnement, les tests des individus-filles ne sont pas identiques à celui de la mère , mais seule- ment semblables dans certaines limites. — G. Saint-Remy. 08. Schaudinn (F.). — Sur la copulation d'Aclinophrys sol. — Après un enkystemcnt dans une mémo capsule gélatineuse, deux Actinophrys sol se soudent; dans chaque animal, le noyau se divise par mitose [Reduclions- Spindel) et forme un globule polaire {Reductions-K6rper)\ puis, la cloison de séparation se résorbe, les noyaux se soudent par karyogamie, et les corps cellulaires se fusionnent. Il résulte donc un corps cellulaire uninucléé L'Actinophrys dû à la conjugaison se divise alors en deux, chaque partie donnant naissance, au bout do (luehiues jours à un jeune Actinophrys. [Il ré- sulte de ces faits observés chez les Héliozoaires, de ceux observés par Maui'x\s chez les Infusoires ciliés, de ceux (jue Wolters chez les Grégarines et par nous-mêmes chez les Coccidies , que la réduction chromatique avant la co- pulation est peut-être un phénomène général chez les Protozoaires aussi bien que chez les Métazoaires]. — A. Laubé. 07. Schaudinn (F.;. — Plastoyamie des Foraminifères. — La copulation, que l'auteur a observée chez de nombreux Foraminifères, en particulier cliez Palellina corrugata et Discorbina globularis, n'est pas une karyogamie au sens do IIartoo, mais une }> las tog amie, au sens de Johnson, c'est-à-dire une sim})le fusion des plasmas. — A. Labué. 35. Klebahn (H.). — Formation des Au.rosporcs [des Diolomées]. — l. Rhojxdodia gihha. — Analysé avec le suivant. l'année biologiquf,, II. 1890. 8 114 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 34. Karsten. — Observations s»r les Diatomées. — La formation des auxos- pores est un phénomène de fécondation : c'est ce qui ressort des recherches des auteurs. Les deux individus qui se conjuguent, et qui montrent habi- tuellement une différence de taille plus ou moins marquée, se placent ventre à ventre et le noyau de chacun d'eux subit coup sur coup une double bipar- tition. Puis, la cellule se divise transversalement, chaque moitié emportant deux noyaux dont un seul reste fonctionnel, l'autre entrant en dégénérescence. Les quatre cellules ainsi formées se conjuguent deux à deux. L'union com- mence par la fusion des plasmas et ce n'est que plus tard, quand la cellule s'est déjà considérablement accrue au sein de la gaine de gélatine (où. se passent tous ces phénomènes), que s'opère la fusion des noyaux. Ce sont là les résultats du travail de Klebahn. Karsten retrouve chez Navicula peregrina et A', scopulonim des phéno- mènes analogues. Par contre . cliez le Libellas constrietus une division du' noyau (celle qui donne les petits noyaux abortifs) est supprimée, de sorte que, au moment de la fusion des plasmas, il n'y a c[u'un noyau par cellule. La fusion des noyaux dans l'auxospore est ici beaucoup plus précoce que dans le Rhopalodia. [Nous aurons occasion dans notre Revue du prochain volume de revenir sur ces mémoires dont nous ne faisons, pour aujourd'hui, que résumer les principales conclusions de faits.] — G. Poirault. 79. "Wager (H.). — Structure et rejn-oduction du Cyslojjus raudidus. — L'auteur étudie successivement le mycélium, la formation des conidies, celle des organes sexuels et le phénomène de la fécondation. 1") Mijcèlium. Les tubes assez gros sont remplis d'un protoplasme granuleux, vacuolaire, for- mant un réseau à mailles nombreuses. Les suçoirs sont petits, réduits à des boutons sphériques. Ils seraient dépourvus de noyaux, ce qui d'après l'auteur ne doit pas nous étonner, car étant donnée leur brièveté, le plasma (jui les rem- plit peut très bien rester sous la dépendance des noyaux du filament mycé- lien. Dans les dits filaments les noyaux sont nombreux principalement dans la partie en voie de croissance. La division des noyaux n'a pas été observée dans le mycélium où ces éléments sont très petits et pauvres en chromatine. 2°) Conidies. Le filament conidigène renferme de nombreux noyaux entre lesquels il ne se fait aucune fusion; on n'y observe pas non plus de division. La conidie est plurinucléée. Le nucléole serait chromati(iue. 3") Organes sexuels. Lors de la formation des oogones, le plasma et les noyaux passent en abondance dans une dilatation, généralement terminale, d'une branche du mycélium. Le nombre de ces noyaux varie (de 64 à 115) suivant la grosseur de l'oogone. Une anthéridie plurinucléée (de 6 à 12 noyaux) vient se fixer à l'oogone et, dès qu'elle a touché la paroi de ce corps, le protoplasma de celui-ci devient plus granuleux, en même temps que des changements considérables se montrent à son intérieur. Dans le protoplasma plus dense et plus granu- leux qui correspond au point d insertion de l'anthéridie, apparaît un espace hyalin terminé par une papille plus colorée qui marche à la rencontre de l'an- théridie à travers la paroi de l'oogone, laquelle se trouve sensiblement amincie. En regard de ce point, apparaît dans l'anthéridie une masse granuleuse dense, et un tube fécondateur pénètre dans l'oogone. Pendant tous ces chan- gements, les noyaux de l'oogone et de l'anthéridie augmentent de volume; leur réseau chromatique devient plus net. C'est alors que commence la dif- férenciation de Voosjihêrc. Le protoplasma se contracte vers le centre en une masse arrondie reliée par de grosses travées à la paroi de l'oogone. Cette masse contient tous les noyaux. Graduellement, elle se différencie en une II. - PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 11.') masse centrale vacuolaire et une couche périphérique plus dense. En même temps, les noyaux subissent des changements amenant leur division, qui a lieu par voie indirecte. Cette division se passe sous la membrane persisiante: le fuseau très net est d"origine nucléaire. L'un des noyaux issu de cette divi- sion gagne seul le centre de l'oogone où il vient se loger à l'intérieur d'une masse granuleuse nettement distincte du plasme ambiant : c'est l'diniphC-rc. Le tube anthéridial a continué à s'avancer à Tintérieur de l'oogone. Dans sa partie distale. on ne voit i.[\x\ui seul noyau qui, pénétrant dans l'oogone après dissolution de la membrane du tube anthéridial, vient se fusionner avec le noyau de l'oosphère. C'est alors (jue cette oosphère s'entoure d'une membrane qui laisse en dehors d'elle tous les autres uoi/aux de l'oogone dans le périplasme où ils dégénèrent. Le noyau de l'oosphère grossit beaucoup et subit 5 bipartitio-:s successives, en sorte que l'œuf renferme .32 noyaux. Peu à peu, la membrane de cet œuf prend les épaississements et ornements carac- téristiques. — On voit donc d'après ce qui précède que dans le Cyslopus l'œuf résulte de la fusion d'un noyau unique de l'anthéridie avec im seul noyau de l'oogone. [Nous aurons d'ailleurs l'année prochaine occasion de revenir sur cet intéressant mémoire]. — G. Poirault. 26. Hartog (Marcus). — Cytolntjij' des Sapyoleynia. — La note d'Hartog est relative à trois questions de fait différemment résolues par TROwetpar lui (') et à une question théorique. — 1'^ Nombre des chromosomes. D'après Hartog, le noyau a quatre chromosomes; il n'en a qu'un d'après son contradicteur. 2° Mode de réductinn des noyaux de Poogone. Elle se fait par fusion succes- sive de noyaux multiples (Hartog) ; elle résulte de la disparition par voie de digestion intracellulaire d'un certain nombre de noyaux (Trow). 3° Fécon- dation. Ce que Trow prend pour la fécondation n'est précisément autre chose que le dernier stade de ce phénomène de réduction par fusion succes- sive des noyaux de l'oogone. Cela est tellement vrai qu'on peut l'observer dans des cas où il n'y a pas d'anthéridie. Ce cas exceptionnel de fusion tardive des noyaux de l'oosphère ne peut infirmer ceux très noml)reux où Hartog n'a pu voir le contenu du pollinide passer dans l'oosphère, d'où il a conclu à l'apo- gamie du groupe des Saprolégniées. 4° C'est la théorie de Weismanx telle que le savant l'avait exposée en I89I et que Hartog considère comme inadmissible (Voir .1///;. bidl.^ I8U5, p. 099-70tii qui a amené Trow à une fausse interpré- tation des phénomènes. — G. Poirailt. 57. Sappin-Trouffy. — Signification de la fécondation chez les Urèdinées. — Analysé avec le suivant. 58. — Recherches histologiques sur les Urèdinées. [I «, c] En s'adressant à de nombreuses espèces d'Urédinées et en précisant leur structure à tous les stades évolutifs. Sappin-Trouffy a réuni dans ces deux mé- moires un ensemble de documents d'un liant intérêt l)iologique. La présence habituelle de deux noyaux dans un article des filaments végé- tatifs ou des spores a déjà exercé la sagacité des cytologues; un point essen- tiel avait été négligé. L'auteur comble cette lacune, en nous montrant que l'existence de deux noyaux appariés se rencontre dans toutes les espèces, mais .seulement pendant une période déterminée du développement. (1) Voir Année biologique, lsi»j, p. 1-29. l);uis le résumé du travail de Trow, il s'est glissé une erreur typographique iiue le lecteur aura certainement corrigée, la plu-ase, telle (|u'elle est imprimée, n'ayant aucun sens admissible, et que je relève ici puis(iue j'en ai l'occasion. Ligne 11-1-2, au lieu de : les produits de cette division passent exln-ieuremenl dans le spo- range, il faut lire : les produits... passent ulUrieuremcnl dans le sporange. 116 L'ANNEE BIOLOGigiE. Chez les Urédinées hétéroïques, les noyaux sont isolés dans le promycé- liuni issu de la téleutospore , dans les sporidies, dans le mycélium issu des sporidies , dans les spermogonies et les spermaties et dans le stroma écidifère issu de ce mycélium: ils sont appariés dans le chapelet d'écidiospores, dans les filaments (^ui en proviennent, dans les urédos et les téieutospores. Les deux noyaux se fusionnent dans chaque cellule des téieutospores; ce phéno- mène est l'oriyine d'une nouvelle évolution qui débute par des noyaux isolés. Sappin-Trouffy admet que, dans tous les cas, isolé ou non, le noyau con- tient deux chromosomes. Il lui est bien arrivé d'observer une seule masse chromatique au cours de certaines mitoses; dans ce cas, il admet que les deux chromosomes restent unis pendant toute la division. Pour Poirault et Iîaci- uoKSKi, l'unité du cliromosome serait la règle; l'apparence contraire résulte- rait du dédoublement précoce d'un chromosome unique, dont les moitiés glissent respectivement vers les pôles, non sans présenter des étranglements irréguliers qui simulent une division transversale. Ces botanistes n'ont pas échappé à l'illusion qu'ils imputent à Sappin-Trouffy , quand ils ont examiné la formation des spermaties. Dans ce cas, où le noyau quiescent est isolé, ils ont cru voir deux cln^omosomes dédoublés en quatre segments et ont supposé par analogie qu'il devait exister deux noyaux conjugués. Comme ils décla- rent eux-mêmes avoir manqué des matériaux nécessaires à l'observation des premiers stades , il est prudent de réserver cette question délicate de cyto- logie, tout en remarquant que lopinon de Poirault et Raciborski repose sur une donnée positive dans des cas où leur contradicteur n'est arrivé qu'à un résultat négatif. Malgré les divergences d'interprétation, les auteurs s'accordent pour admettre que le nombre de chromosomes contenus dans un noyau, isolé ou non, est constant. Quand les deux noyaux se fusionnent dans la téleutospore, le nouveau noyau reprend d'emblée la structure habituelle car, à la première mitose, il montre deux chromosomes comme cliacun des noyaux composants. Chaque chromosome contenant deux fois plus de substance chromatique qu'à l'ordi- naire est ramené à la dimension normale par une seconde mitose suivant immédiatement la première. L'auteur compare ces phénomènes à la division réductionnelle et à la division équationnelle qui préparent la fécondation chez les animaux et les végétaux étudiés à cet égard. L'auteur est moins explicite sur l'origine des noyaux appariés. Au moment de la formation de l'écidie et à partir de ce moment, « il paraît y avoir avorte- ment de la cloison médiane et les deux noyaux se divisent en même temps... Les noyaux-filles se séparent à l'aide d'une cloison transversale en deux cou- ples. » Sappin-Trouffy ne veut pas considérer cette division simultanée comme une division conjuguée, car il ne considère pas, avec Poirault et Raciborski, les noyaux appariés comme deux parties distinctes, mais synergiques, d'une même unité nucléaire; il n'est pas admissible, à son avis, qu'un demi-noyau possède autant de chromosomes qu'un noyau entier. [L'argument est plus spécieux que solide ; l'unité nucléaire est indépen- dante du nombre des chromosomes composants. De ce que les chromosomes sont au nombre de 16 chez une espèce , de 8 chez une autre , on ne conclut pas que celle-ci ne possède que des demi- noyaux. Dans une même espèce animale ou végétale, les noyaux présentent deux fois plus de chromosomes dans la période qui suit la fécondation (|ue dans celle qui la précède. Dirons- nous que les premiers sont des noyaux doubles ou les seconds des demi- noyaux? C'est affaire de convention théori(|ue. En fait, les noyaux, tous ho- mologues entre eux, n'ont pas la même valeur numérique, ils ne sont pas isologues : le noyau à 16 chromosomes, quelle que soit son origine et quelles II. _ PRODUITS SEXUELS. — FECONDATIOX. 117 que soient les interprétations, est bivalent à l'égard du noyau à 8 chrouioso- nies; chez tous les êtres où l'on a étudié la fécondation , l'individu présente alternativement des noyaux univalents et des noyaux bivalents. [Il est difficile d'imputer à un hasard, à un simple accident un phénomène aussi précis, aussi nettement localisé, aussi général que le rapprochement de deux noyaux dans un même article et leur division simultanée. En les considérant comme les moitiés d'un noyau bivalent, on fait rentrer les Uré- dinées dans la règle commune à tous les êtres sexués]. Pour Sappin-Trouflfy , la fécondation est représentée chez les Urédinéespar la fusion des deux noyaux juxtaposés dans la téleutospore. Cette fusion est en rapport avec des phénomènes de réduction portant sur le nombre et la masse des chromosomes comme chez les animaux et les végétaux supérieurs; « seulement ces phénomènes, au lieu de précéder la fécondation, la suivent, ce qui ne change rien au résultat. » [On ne saurait pourtant méconnaître une différence capitale : chez les Urédinées, la fécondation ainsi comprise aurait pour conséquence prochaine d'amener cette réduction du noyau que la fé- condation a généralement pour effet de corriger. Si l'on compare les phénomènes comparables, le fusionnement intime ([ui s'accomplit dans le réseau chromatique de la téleutospore et qui a pour ré- sultat de repétrir les quatre chromosomes juxtaposés pour en faire deux ne diffère en rien du remaniement du noyau (jui. dans le sac embryonnau'e ou dans la cellule-mère du pollen, réduit de moitié le nombre des chromosomes. Ce n'est pas cette réduction que les cytologues appellent fécondation. La fécondation associe les chromosomes de deux noyaux sans les confon- dre , sans les souder deux à deux ; peu importe d'ailleurs que les deux grou- pes clu'omatiques soient enveloppés immédiatement dans une membrane nucléaire commune, pourvu qu'ils aient un développement synergique et qu'ils se divisent conjointement. Ces deux groupes chromatiques synergiques existent-ils chez les Urédinées ? L'auteur ne le croit pas et alors il ne saurait parler de fécondation dans le sens vulgaire du mot. Si l'on admet l'interpré- tation de PoiRAULT et Raciborski, les noyaux conjugués ressemblent au produit liabituel de la fécondation. La fécondation, si elle existe chez les Urédinées, serait l'acte qui préside à l'apparition des noyaux conjugués; c'est dire que les organes sexuels ne peuvent être recherchés que dans l'é- cidie. Des considérations d'ordre morphologique ont déjà amené Massée à les localiser dans cet organe. Au début de la formation de l'ccidie, Massée a signalé, en LS88, la conju- gaison de deux filaments claviformes, dont l'un vide son contenu dans l'au- tre. Si cette observation se vérifie, l'écidie tout entière serait le produit immé- diat d'une fécondation comme le périthèce des Ascomj'cètes. Mais la destinée des noyaux dans cet acte est inconnue. D'autre part, les noyaux conjugués ne se montrent pas encore dans le stroma de l'écidie (jui dérive de la cellule considérée comme œuf par Massée; ils apparaissent seulement à la base des chapelets de spores. Les noyaux sont-ils univalents pendant cette période, ou bien ne contiennent-ils pas dans une masse unique la somme des chromo- somes qui se sépareront dans les noyaux conjugués? Nous manquons de don- née sur cette question ; sa solution est capitale pour décider quand et com- ment s'opère la fécondation]. Pendant le stade à noyaux bivalents, il n'est pas rare de voir un rappro- chement intime des noyaux conjugués. Sappin-Trouiî'y figure des noyaux isolés dans les suçoirs du Puccinia r/raminis sur l'Avoine, dans des mycéliums et des stromas à téleutospores. Dans ([uelques écidiospores de Peridermiuut les deux noyaux sont si étroitement accolés que j'avais cru y voir une fusion 118 L'ANNEE BIOLOGIQUE. comme tUans les téleutospores ; Sappin-Trouffy combat avec raison cette inter- prétation. En résumé : cliez les plantes supérieures les .i^roupes chromatiques mâle et femelle sont juxtaposés par la fécondation et se divisent conjointement pour produire deux séries parallèles dont les derniers termes se fusionnent dans le sac embryonnaire et dans la cellule mère du pollen; le i>roupe chro- matique qui en résulte évolue isolément jusqu'à la fécondation suivante. Chez les Urédinées, deux groupes chromatiques se trouvent juxtaposés dans l'écidie et donnent par des divisions concordantes deux séries parallèles de générations dont les derniers termes se confondent dans la téleutospore en un groupe chromatique qui évolue isolément jusqu'à la formation d'une nouvelle écidie. Pour compléter le parallèle, il faudrait découvrir dans l'écidie une véritable fécondation. Ce terme ne saurait s'appliquer rigoureusement à la fusion effectuée dans la téleutospore. Si le dernier mot n'est pas dit sur la fécondation des Urédinées , les pa- tientes recherches de l'auteur ouvrent des horizons nouveaux et laissent en- trevoir des résultats d'une haute importance sur la signification des phéno- mènes sexuels en général. — P. Vuillemix. 59. Sappin-Trouffy. — Recherches mijcolo;/i(jues. — VAuricularia Auri- cula-Judic possède des noyaux appariés qui se fusionnent dans la cellule- mère des protobasides, homologue des téleutospores d'Urédinées. Les noyaux appariés existent également chez \e Tabercularia {Tubercu- lina) persicina, parasite des Urédinées. [A ce propos, l'auteur rappelle que j'avais pris le parasite pour un organe de son hôte. L'erreur était grossière; j"ai été le premier à la signaler (Bull. Soc. Nancy, 1"' mars 1894). J'avais mentionné incidemment les noyaux généralement rapprochés par paires chez les Tuberculina persicina et Bavteli (Titres scientifiques, p. 9). J'ajou- terai que chez un Tuberculina parasite de WEcidium punclatum les noyaux restent appariés quoique leur nombre soit variable dans chaque article limité par deux cloisons consécutives]. — P. A'uili.emin. 70. Schimkevitch. — Sur la génération incestueuse. [XV /> y ô] — La fécondation est un processus morphologique complexe (fusion de deux plas- mas, fusion des centres, fusion des noyaux). La signification pliysiologique de chaque phénomène est obscure. Nous ne savons rien sur le sens de la conjugaison des centres. La fusion des plasmas entraîne la formation de la membrane vi-telline et la segmentation. Mais pour chacun de ces effets elle peut être remplacée par une excitation extérieure comme Hektwig et Herbst l'ont montré pour la membrane vitelline, Devitz et Tichomiroff pour la division. Au reste, il arrive que la segmentation précède l'union des noyaux mâle et femelle comme chez les Copépodes. Le sens de la conjugaison nu- cléaire est aussi peu net que le rôle du noyau. Mais ce corps n'est pas seulement le substratum héréditaire il joue un rôle dans la nutrition cellu- laire (Klebs, Hofer, KoRSCiiELT, ctc). L'union fécondatrice détermine les caractères individuels et spécifiques, mais entraîne de plus un rajeunisse- ment comme Butschli et Maupas l'ont reconnu chez les Protozoaires. [XV] Les données acquises sur la génération incestueuse ou l'autofécondation parlent-elles en faveur d'une fonction héréditaire du noyau ou plutôt pour une fonction nutritive? [XV] Schimkewitch est d'avis que laffaiblissement constaté soit dans la dégéné- rescence des Infusoires, soit dans les croisements consanguins, soit dans le vieillissement des Métazoaires relève du trouble des propriétés trophi(|ues du 11. — PKOnriTS SEXIKLS. - FK(().M)AT1()N. IIU noyau, il remarque avec I)KLiioi:ri" (lue, dans la karyokiiièse, le mécanisme de la segmentation des unités clu'omatiiiucs ne peut pas avoir une régularité absolue, de là un trouble trophi([ue. [XIII] Dans la génération incestueuse, ce trouble peut ne pas s'accentuer toujours, mais il ne s'atténuera pas non plus car, dans bien des cas, les deux cellules conjuguées le présenteront. [XV h y] Dans l'union de cellules issues de générations différentes il pourra en être de même, mais généralement les troubles subis par les deux noyaux étant diversement orientés, s'annuleront récipro(iuement. Les mêmes considérations expliquent la différenciation précoce des cellules sexuelles aux dépens des premiers blastomères avant que des divisions nom- breuses n'aient modifié profondément les cellules. Reste la conjugaison des cellules d"un seul et mônie organisme. Ryder et PENMNdTO.N l'ont vuB dans Tepithélium intestinal de Porcellio, Ballowitz et AuEiiiiACii dans les spermatozoïdes de Di/liscus, Selenka chez ceux d'Opossum, Mekeciikovsky chez ceux de Dinophilus. [I, r] L'auteur qui l'a ob.servée chez le Dytique pense à une cytotaxie plus inten.se entre éléments ayant subides troubles nucléaires trophiques très différents. Mais le phénomène suppose comme condition la vie libre des éléments. C'est alors qu'il reprend les recherches de Pennington et Ryder sur les éléments fixés de l'intestin de Porcellio. Il obtient les mêmes figures; mais il remarque qu'en enlevant l'intestin avec précaution, les formes conjuguées sont très rares, tandis qu'à la suite de tiraillements ou de piqûres, il les trouve très abondantes. Pour lui donc, il n'y a là que des artifices de préparation et pas autre chose. [I, r] En résumé, les troubles produits par la génération incestueuse, par l'auto- fécondation, par les divisions cellulaires successives chez les Infusoires et les Métazoaires, et qui dans le dernier cas conduisent à la vieillesse et à la mort, présentent les mêmes caractères et relèvent d'une altération du noyau. [XIII] Les fonctions trophiques sont les premières atteintes parce qu elles sont liées au développement exceptionnel de l'excitabilité et de la contractilité qui caractérisent la cellule animale. C'est pour cela que chez les plantes on peut constater des cycles ininterrompus de générations asexuées, c'est pour cela aussi que l'autofécondation est beaucoup moins rare dans le règne végétal. [I b; 1\] — Bataillon et Terre. 60. Sauvageau (C). — Remarques sur la reproduction des Phéosporées et en particulier des Ectocarpus. [IX] — Ce travail est une revue historique et critique. Chez ces Algues, où l'on rencontre le plus souvent deux ou trois sortes de spores, mobiles ou immobiles, distinctes par leurs dimensions ou par leur origine, nous ne possédons jusqu'ici aucun caractère morphologique permet- tant de distinguer les corps reproducteurs asexués des gamètes. La difficulté est accrue par la fréquence de la partliénogenèse. L'auteur conclut à la m^'-ces- sité de suivre les phénomènes biologii[ues sur le vivant. — P. ^"^ILLEMI^■. 64. Sauvageau (C). — Sur T Eclocarpnis virescens et ses deux sortes de sporainjcs plarilneidaires. [IX] — On connaît déjà chez les Ectocarpus l'exis- tence sinmltanée de sporanges uniloculaires et pluriloculaires. VEctocarpus virescens offre deux sortes de sporanges; méiosporanges et mégasporanges, toujours sur des individus différents. Méiospores et mégaspores germent in- dividuellement. Leur mélange n'amène aucune fusion. Les différences qui séparent les deux sortes de zoospores de cette Algue 120 L'ANNEE BIOLOGIQUE. rappellent les différences sexuelles signalées par M^^^ Karsakoff entre les ga- mètes du Myviotrîchia fih'formis. Toutefois, les méiospores ressemblent par- faitement aux zoospores asexuées de ses congénères. Sauvageau considère les mégaspores seules comuie des gamètes apogames. La comparaison de VEclo- cai'pus avec le Cutleria multi/ida indique dans quelle direction on pourra trouver la solution du problème. ANaples, où les individus mâles du Cutleria multifida sont plus abondants que les individus femelles, d'après Reinke, les œufs non fécondés ne germent pas. A Saint-Vaast, où Thuret a signalé la ra- reté des antliéridies. la parthénogenèse est devenue la règle pour le même Cutleria. On peut admettre que certaines zoospores sont des gamètes adaptés à l'absence de fécondation , devenus apogames par défaut d'usage de la sexualité. — P. Vuillemin. 65. Sauvageau (C). — Note sur VEclocarpus fulvescens. — Dans cette es- pèce, où l'on rencontre une seule forme de sporange uniloculaire, on observe des zoospores doubles, soit en forme de cœur avec les extrémités antérieures soudées, soit avec les extrémités inverses soudées. Il faut se garder d'y voir des figures de conjugaison : ce sont des zoospores incomplètement séparées à leur sortie du sporange. Elles s'arrondissent bientôt comme les zoospores normales ; mais les produits de leur germination sont déformés et cloisonnés irrégulièrement. • — P. Vuillemin. 43. Mbbius. — Sur C origine et la signification de la reproduction sexuelle dans le règne végétal. [III ; IXj — Mobius recherche Torigine de la reproduc- tion sexuée chez les végétaux, sa signification, ses avantages et se demande comment chez les organismes supérieurs elle devient prépondérante. — Un grand nombre de végétaux ne présentent qu'une reproduction asexuée . qu'elle s'effectue simplement par les organes végétatifs ou qu'elle soit dévolue à des organes spéciaux pluri — ou monocellulaires. Mais, très souvent, nous trou- vons parallèlement la reproduction sexuée et il est facile de suivre comment ce nouveau processus s"est différencié à partir du premier. — Les Cyano- phycèes ne se reproduisent que par division de leur appareil végétatif et par spores, spores qui ne sont que des cellules spécialisées de cet appareil. Peut-être cette absence de sexualité est-elle en relation avec la structure du noyau qui diffère complètement de celui des autres végétaux et ne présente pas, en particulier, de division karyokinéti([ue. Ce n'est que chez les Diatomées et les Conjuguées qu'apparaissent les phé- nomènes de la fécondation et encore chez les premières ne semblent-ils qu'ac- cessoires. Chez les Conjuguées, l'organe reproducteur résulte toujours de la fusion de deux cellules qui en général sont des éléments de l'appareil végé- tatif ou Tappareil végétatif lui-même (Conjuguées monocellulaires). La con- jugaison des noyaux ne s'effectue parfois que tardivement ainsi (|ue l'a observé Klebahn chez Clostcrium et Cosmarium, où elle n'a lieu ([u'au moment de la germination de la zygospore. Généralement, les cellules qui entrent en conjugaison sont semblables, mais, dans les cas les plus différen- ciés, l'un des éléments peut rester immobile, l'autre effectuant tout le chemin à parcourir. Il y a là un rudiment de différenciation sexuelle : l'élément im- mobile étant femelle, l'autre mâle. Chez Sirogonium, le dimorphisme sexuel est plus accentué, la taille et l'origine sont différentes, la cellule femelle est volumineuse et provient de là division en deux d'une cellule mère; la cellule mâle est petite et résulte de la division en trois de la cellule mère. Beaucoup de Cénobiées, de Siphonées et d'Algues brunes présentent à la fois les deux reproductions sexuée et asexuée s'effectuant l'une et l'autre par 1 I II. — PRODUITS SEXUELS. — EECO.NDATlU.N. Ijl des cellules ciliées ou zoospores. Celles de la rej)roduction sexuée ont reçu le nom de gamètes. Si les gamètes sont semblables, il y a isogamie. Mais, le plus fréquemment ils dilïerent par la taille : lun étant petit et très mobile, c'est le liamète mâle; l'autre volumineux et immobile, c'est le gamète femelle : et il y a hétérogamie. Ce sont ces deux éléments qui, par leur conjugaison, leur fusion, donnent un œuf capable de développement. Souvent, dans le cas d'hé- térogamie, les zoospores asexuées ont une taille intermédiaire entre celle des gamètes mâle et femelle; en outre, il n'est pas rare que ces derniers ne possèdent que la moitié des cils dont sont pourvues les zoospores, de telle sorte que les gamètes ne semblent représenter que des moitiés de zoospores asexuées. Aucune étude n'a encore permis de déterminer le nombre des chromosomes de ces éléments et de constater s"il n'existe pas une division réductrice. Les différences de forme et de taille entre ces diverses cellules ne sont pas toujours aussi accentuées et il est parfois difficile de distinguer une zoospore asexuée d'un gamète, d'autant plus qu'il peut arriver qu'un gamète femelle se développe, même non fécondé. Quoi qu'il en soit, la fécondation consiste toujours dans l'union de deux cellules i)ourvues chacune d'un noyau et constituant une nouvelle cellule également pourvue d'un noyau. Quelle cause détermine les gamètes à se fusionner? Il faut avouer qu'actuellement il est encore impossilîle de répon- dre à cette question. Dira-t-on que par suite des divisions successives et ré- pétées qu'elles ont subies, les zoospores ont perdu cette faculté de se diviser, qu'elles sont devenues trop petites pour continuer à se développer et qu'il est nécessaire qu'elles s'unissent deux à deux pour donner un nouvel organisme capable de développement? On aura posé la question sous une autre forme et c'est tout. Quel avantage résulte de cette conjugaison pour la plante? Pas plus que la première, cette question n'est résolue. L'examen des processus de la féconda- tion dans les deux règnes montre que la fusion des noyaux des éléments sexuels est le fait capital de cet acte et cela permet de comprendre la diffé- renciation morphologique des gamètes. En etïet, on tend de plus en plus à considérer que. dans la cellule, le cytoplasma ne joue qu'un rôle trophique; il importe donc peu que les deux gamètes soient pourvus d'une égale quantité de ce cytoplasma ou que celui-ci soit localisé sur l'un d'eux ; mais il est de toute nécessité que la cellule qui doit se développer ait à sa disposition une abondante réserve nutritive et on conçoit que. par division du travail, l'un des gamètes se soit chargé de la fonction trophique, que l'autre au contraire ait gardé la mobilité nécessaire pour la conjugaison, que cette mobilité se soit même accentuée par suite de l'absence de cytoplasma. L'étude comparée des algues vertes et des algues brunes met en évidence comment une telle dilïérenciation s'est établie graduellement entre les deux gamètes. — Chez les Fucacées, le anthérozoïdes prennent naissance en grand nombre dans l'anthéridie tandis que les œufs sont au plus au nombre de huit dans l'oogone. Olt.manns a montré que, dans ce groupe, tous les intermédiai- res existent entre Fucus où les huit noyaux de l'oogone donnent des œufs et Pelvetia et Himanthalia chez lesquels deux noyaux ou un noyau seulement évoluent, les six ou sept ai;tres avortant ; dans l'oogone d'Ascophyllum,([uatredcs noyaux se développent et donnent des œufs, quatre restent à l'état rudimentaire. La conclusion que ces noyaux rudimentaires ne sont autre chose que des (Pufs avortés s'impose et il est clair (ju'ils doivent être assimilés aux globules polaires des animaux, globules qui, eux aussi, ne sont ([ne des œufs restés au premier stade de leur développement ainsi que le pensent beaucoup de naturalistes. [Il y a entre ces deux ordres de faits un parallélisme frappant; ]•>> L'ANNEE BIOLOGIQUE. les phénomènes du développement de Treuf des Fucacées appuient puis- samment l'opinion que les globules polaires ne sont que des œufs avortés, opinion exprimée dès 187G par Giaru, et ([ni vient de recevoir récemment une éclatante confirmation de Francotte qui a érté assez heureux pour obser- ver la fécondation accidentelle par un spermatozoïde du premier globule polaire chez une planaire marine : Pmslhecœreus viltatus.] — Que dans les Fucacées le nombre des œufs qui évoluent soit très variable , il n'y a là rien ([ui puisse nous arrêter. N'est-il pas connu que, chez Sa/vinia, par exemple, des huit tétrades de spores contenues dans le niacrosporange, une seule arrive à maturité complète, les autres lui servant en quelque façon de vi- tellus nutritif"? Les faits du même genre abondent dans le régne animal, un seul ovule évoluant aux dépens des autres chez certains types. Cette interprétation de la signification des globules polaires plaide éloquem- ment contre la théorie de l'hermaphrodisme de l'œuf d'après laquelle l'émis- sion de ces corps aurait pour rôle d'éliminer la partie mâle, théorie d'autant plus inadmissible que malgré la grande similitude des processus de la repro- duction dans les deux règnes, on n'a jamais observé l'émission des globules polaires chez les végétaux. [I a] Les gamètes des Floridées et de quelques Algues brunes n'ont pas de cils, il faut voir là une adaptation au milieu agité dans lequel vivent ces végétaux, les mouvements des vagues suffisant au rapprochement des éléments. Un fait à noter, c'est que des éléments mobiles ne se trouvent que chez les plantes vivant dans l'eau ou dans un air humide comme les Mousses et les Fougères , chez lesquelles l'anthérozoïde , petite cellule ciliée essentiellement mobile rap- pelle beaucoup les gamètes et les zoospores des Algues. L'œuf de ces crypto- games au contraire est une volumineuse cellule immobile située au fond de l'archégone oii vient la féconder l'anthérozoïde. Les Phanérogames, végétaux aériens surtout, ne nous présentent plus d'éléments mobiles , plus de cellules ciliées et la conjugaison de leurs ga- mètes rappelle celle des Conjuguées. Le gamète femelle est inclus dans le sac embryonnaire, le gamète mâle est le noyau générateur du tube pollini- que. Donc, Tuniformité des processus de la fécondation dans le règne végétal est bien établie et il est évident que la reproduction sexuée dérive de la re- production asexuée, mode fondamental de génération chez les végétaux. La génération sexuée n'est apparue que plus tard ainsi que le démontrent les Cénobiées et les Fucacées chez lesquelles les gamètes et les zoospores ont tant de points communs. D'après les études de Guignard , il semble qu'au point de vue morphologi- que, le noyau et les centrosphères jouent dans ces phénomènes le rôle princi- pal. Quant au kinoplasma de Strasburger il est difficile d'apprécier sa valeur. Le nombre des chromosomes a une importance prépondérante. En effet, il ré- sulte des travaux de Guignard sur le Lys martagon , en particulier, que les cellules somatiques ont un nombre de chromosomes double de celui des cel- lules génératrices. D'après Strasburger et Miibius lui-même, cette réduction des chromosomes a plutôt une signification phylogénétique que physiologi- que. Ce n'est pas, dit ce dernier « une préparation à l'acte sexuel mais bien plus le début d'une nouvelle sorte de génération ». En effet , chez les végétaux présentant une alternance de génération , les noyaux de la forme sexuée possèdent moitié moins de chromosomes que ceux de la forme asexuée. Si l'on accepte que chez les Phanérogames le pre- mier tronçon commence avec la division du sac embryonnaire et du grain de pollen , la division de l'œuf marquant le début du tronçon asexué, le sac em- bryonnaire et le grain de pollen ne sont que des spores dont les cellule a s II. — PHODllTS SKXrELS. — FECO.NJJATIO.N. \\>:i mcrcs doivent présenter et préscntont le phénomène de la division réduc- trice . comme /t'.s' spores de Cnj/jloi/ames , clans leurs cellules mères. [X] Même alternance dans le règne animal, mais le tronçon sexué est réduit à sa plus simple expression. [X] Que siunifie la division réductrice? Pour Strasijuiîc.eiî, si elle a un sens phy- sioloiiique, il faut admettre l'individualité des chromosomes. Or on sait que certaines particularités signalées par GuKiNARi) parlent contre cette manière de voir (anomalies du nomlire des segments dans la triade inférieure du sac embryonnaire). Chez les animaux, cette individualité n'est pas contestée et elle a servi de base à la théorie de Weismann sur rhérédité, [xV; XX] Miibius préfère considérer noyau, centrosphères et kinoplasma comme un tout; il ne peut se ranger à l'opinion de ceux qui veulent localiser telle ou telle propriété dans telle ou telle particule. Inutile d'insister sur sa critique du Weismannisme, « Cette doctrine, dit-il en substance est difficile à ad- mettre pour un botaniste qui voit dans une Hépaticpie , par exemple, cha- que cellule capable de régénérer le tout : et . si l'on accepte que le plasma germinatif est également répafti dans tous les éléments , on groupe les faits sous une autre étiquette sans nous en donner une idée plus exacte. » [XIII; XX]. Au point de vue biologique . comment comprendre le rôle de la reproduc- tion sexuée"? Selon Grisebach, c'est un processus de conservation spécifique, la reproduction asexuelle maintenant, au contraire, les variations dues au milieu. Cette dernière favorise donc l'apparition de nouveaux tj'pes et la fé- condation agit en sens inverse. Kerner envisage les choses tout autrement : la reproduction sexuée fournit de nouvelles espèces aux dépens des préexis- tantes. Toute la complication morphologique des fleurs de Phanérogames tendrait vers ce but. La contradiction entre ces vues si opposées n'est qu'ap- parente. Grisebach considère la fécondation dans une même espèce. Kerner l'envisage entre espèces différentes. Si la reproduction sexuée a pour objet la conservation de l'espèce , pourquoi les croisements sont-ils féconds et si fréquents (beaucoup plus qu'on est souvent porté à le croire)? Si d'autre part elle ne sert qu'à mélanger les types, pourquoi dans la règle, se produit-elle entre individus d'une même espèce"? La sexualité est évidemment un avan- tage à quelque point de vue qu'on se place. [XVI // 3] Mais elle n'est nécessaire ni à la conservation du type spécifique ni à la production de formes nouvelles. On sait que tous les jours des espèces bien caractérisées apparaissent et se maintiennent dans des conditions où on ne peut invoquer son intervention (Champignons et Lichens). On pourrait plus facilement lui faire jouer un rôle dans la complication graduelle des formes. S4 l'on considère chez les végétaux les adaptations si curieuses des appareils reproducteurs , chez les animaux les phénomènes réunis sous la rubrique : sélection sexuelle, etc.. Même à ce point de vue, il est difficile de grouper tous les faits; et si l'on considère certaines Algues, comme les Laminaires, où le sexualité fait défaut, il n'est pas possible d'accepter que ce mode de repro- duction marche de pair avec la complication organique. On a vu l'évolution progressive de la sexualité. La question du rôle qu'elle joue reste ouverte. [Une synthèse de nos connaissances sur la reproduction sexuelle s'enrichit chaque jour de nouvelles données qui viennent en combler les lacunes. C'est ainsi qu'au point de vue même de la morpliologie des éléments, la transition entre les Cryptogames et les Phanérogames serait moins brusque qu'on a pu le penser jusqu'ici. D'après les découvertes récentes de deux botanistes ja- ponais Ikeno et IIiRASÉ, certains Gingkos et Cycadées présenteraient comme éléments mâles de véritables anthérozoïdes mobiles : longs rubans pourvus 124 L'ANNEE BIOLOGIQUE. d'aigrettes ciliées, tout à fait com])aral)lcs aux anthérozoïdes de certains Cryptogames: il est intéressant de retrouver cliez des gymnospermes actuels ces processus arcliaïques de fécondation.] [XVI /> P; XVII h a] — Bataillon et Terre. 61. Sauvageau (C). — Observations relatives à la sexualité des Phéospo- rèes. — Analysé avec le n" 63. (V2. — Sur la fécondation liétérogamique d'une Algue Phéosporée. — Id. 63. — Sur la conjugaison des zoospores de V Ectocarpus siliculosus. [IX] — BûRNET avait signalé chez V Ectocarpus secundus l'existence simultanée d'an- théridies et de sporanges pluriloculaires à zoospores beaucoup plus grandes que les anthérozoïdes. Les grandes zoo.spores sont des œufs. Au début, les éléments mâles et femelles s'agitent également dans l'eau sans se rappro- cher, comme si c'étaient des zoospores asexuées. Leur affinité sexuelle se manifeste seulement quand les grandes cellules ont modéré leur allure. L'oos- phère agite ses fouets sans presque changer de place ; aussitôt plusieurs des anthérozoïdes qui nageaient aux environs s'en rapprochent vivement et l'un d'eux se fusionne complètement avec elle. La fécondation s'opère toujours dans la région colorée de Foosphére, l'anthérozoïde se fixe par la face qui porte les fouets. Aussitôt après, l'œuf s'arrondit : il germe au bout de quelques heures. Les œufs non fécondés peuvent aussi germer, mais en présentant des phé- nomènes particuliers. Chez V Ectocarpus siliculosus , les gamètes ne se distinguent ni par leur taille, ni par leur origine, puisqu'il n'existe qu'une sorte de sporange pluri- loculaire. Les zoospores fixées les premières exercent sur celles qui nagent activement la même attraction que les grandes zoospores (oosphères) de VEc- tocarpus secundus sur les petites (anthérozoïdes). Deux fois l'auteur a vu un élément agile se fusionner avec un élément immobilisé. 11 n'y a point là , à proprement parler, une conjugaison égale comme le croyait Berthold, puis- que l'union ne s'accomplit qu'entre éléments d'activité inégale. [Une différenciation dynamique, nécessaire au rapprochement d'éléments qui d'abord se repoussaient en raison de leur équivalence , devance la diffé- renciation morphologique des cellules mâles et femelles. On entrevoit com- ment la première a provoqué la seconde : la fatigue qui immobilise un des gamètes modifie ses propriétés chimiques; l'attraction de la cellule active se ramène vraisemblablement au chimiotactisme. Chez {'Ectocarpus secundus, où. les gamètes sont bien distincts par leur taille et leur origine, la différen- ciation dynamique qui, chez !'£■. siliculosus, réalisait à elle seule la sexualité est encore nécessaire pour rendre efficace cette différenciation morphologique. — P. VUILLEMIN. 78. Tieghem (van). — Sur quelques exemples nouveaux de basigainie et sur ■un cas dlioind'ogamie. — L'endosperme ou sac embryonnaire des Angios- permes comprend, outre deux noyaux destinés à donner l'albumen, deux triades cellulaires, l'une supérieure , l'autre inférieure. L'oosphère appar- tient généralement à la triade supérieure (acrogamie). Van Tieghem porte à 40 le nombre des genres oi^i s'observe la basigamie , dont il a signalé récem- ment les premiers exemples (Voir Ann. Biol.. 18U5, p. 123). Plus singulier est le cas de Balanojihora indica. L'endosperme se courbe en un U dont les branches inégales rapprochent leurs extrémités de la base du style. Le tube poUinique vient toucher, tantôt la triade primitivement ter- minale, tantôt la triade primitivement basilaire « pour transformer en œuf 11. _ PHODIITS SEXIELS. — FECONDATIOX. 125 celle des trois antipodes qui a son centre dans le plan de symétrie; il y a alors basiyaniie ». Les deux pôles de rendosperuie s'é(iuivalent et peuvent se substituer l'un à l'autre dans la même plante, comme ils se substituent Tun à l'autre dans les diverses subdivisions d'une même fanulle en cas d'a- crogamie ou de basigamie. Ce défaut de spécialisation des cellules d'endos- perme (pu peuvent indilTérennnent devenir des œufs reçoit le nom iXhomœn- (jamie. — P. Vuillemin. 19. Fairchild (D.-G.). — Dirision nueléairi' et féconddlion du Basidio- hidvs ridiarum. — De ce mémoire, retenons les faits suivants : 1") .Vu point de vue rijtologique. a) Les iioi/diix (un par cellule, Eid.vm) contiennent un très gros nucléole ovale et un réseau ou un filament cbromatique pelotonné. />) Mitose. Disparition des nucléoles dont la sul)stance doit servir à consti- tuer les fibres du fuseau: séparation du réseau chromati(|ue en chromoso- mes distincts (au moins vingt). — Scission longitudinale des chromosomes? Fuseau 8chromati(iue paraissant constitué par la réunion d'une série de j)etits fuseaux élémentaires dont les pôles sont marqués par autant de petites granulations; formation d'une ])laque cellulaire (fait nouveau pour les Cliam- pignons). 2'^) Fécondation. — L'auteur ne se prononce pas sur la valeur mor- pliologi(|ue des cellules-compagnes des deux éléments du zygote. La fécon- dation résulte de la fusion de deux noj'aux nucléoles comme des noyaux végétatifs, mais où la cliromatine se présente sous forme de gros grains in- clus dans un filament de linine formant un peloton très lâche. — G. Poi- lîAULT. 48. Plato (J.j. — Les celhiJes interstitielles du testicule et leur rôle physiolo- (jique. — L'attention a été attirée dans ces derniers temps sur le rôle indirect que peuvent jouer les cellules interstitielles du testicule dans la fonction sper- matogénique. Hansemann, étudiant le testicule des animaux hibernants, a cons- taté que les cellules interstitielles faisaient défaut pendant le repos hibernal, et ([u'elles étaient au contraire abondantes après le réveil estival : d'où la con- clusion que ces éléments sont indirectement utiles dans la spermatogénèse. Par contre Reinke examinant le testicule de l'Homme, a au contraire observé que les cellules interstitielles sont plus abondantes et surtout plus riches en maté- riaux de réserve (cristallo'ides) chez des sujets atteints d'affections chroniques où par conséquent toute excitation génésique devait faire défaut. Des cellules, qui en nourrissent d'autres, ne sont pas sans intéresser le bio- logiste, surtout quand les cellules nourries sont les spermatozo'ides. .\ussi les recherches précédentes et celles de Plato méritent-elles d'être signalées ici, Plato arrive à la même conclusion que H.vnse.mann, mais par une autre voie. Examinant le testicule du Chat, il trouve que la paroi du tube séminifére pré- sente des trous vis-à-vis desquels se trouvent des cellules interstitielles char- gées de graisse; par le trou la cellule interstitielle envoie un prolongement chargé de graisse dans le tube séminifére. où il pénètre au niveau d'une cel- lul'^ de soutien. La graisse se ré])artit ensuite dans le spermatoblaste, puis dans les spermatides; il existe donc un véritable courant nutritif graisseux, partant de lacellule interstitielle et arrivantjusqu'aux spermatozoïdes pour les nourrir. Cliez la Souris, les phénomènes se passent un peu autrement; la graisse apportée par les cellules interstitielles se répartit dans les spermatogonies. et de là diffuse peu à peu jusque dans les spermatides où on la retrouve sous forme de gouttelettes. La développement des spermatozo'ides se ferait donc grâce au concours d'éléments nutritifs spéciaux, les cellules interstitielles. — \. Prenant. s 126 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 2L Fischer-Sig-wart (H.). — Note sur la fécondaliun des œufs chez- quel- ques Batraciens. — L'auteur a reconnu qu'une petite partie seulement du frai des Grenouilles et des Crapauds est fécondée pendant la copulation. Le reste est fécondé par le mâle les jours suivants. Lorsque les individus accouplés sont séparés brusquement. les femelles continuent à i)ondre leurs œufs^ le mâles à éjaculer leur sperme et la fécondation des œufs s'opère néanmoins dans Toau. — M. Bedot. 53. Rollinat (R.) et Trouessart (E.). — Sur la reproduction des Chauves- Souris. — Chez les Chiroptères et en particulier chez Vesperlilio nturinus, l'accouplement a lieu à la fin de Tété et au commencement de l'automne; il n'y a pas lieu de croire à un coït printanier ou à l'accouplement pendant l'hi- ver, dans les cas de température exceptionnellement radoucie. Les jeunes Cliiroptères, bien qu'atteiii-nant assez vite la taille de leurs })arents, ne sont en état de se reproduire qu'un et souvent même deux ans après leur naissance. Malgré la présence de la membrane interfémoralc, qui se prolonge souvent en arrière jusqu'à l'extrémité de la (jueue, les Chiroptères s'accouplent à la façon des autres Mammifères, et non face à face comme l'ont prétendu cer- tains auteurs. La fécondation a lieu au printemps (commencement d'avril), par les spermatozoïdes emmagasinés depuis six mois dans l'utérus. Il est dé- cidément bien établi que la gestation, cliez Vesperlilio nturinus et chez l)eau- coup d'autres espèces encore, a toujours lieu dans la corne droite de l'utérus, même quand l'ovule provient de l'ovaire gauche. En captivité, on peut avancer l'époque de la fécondation et par conséquent de la parturition des Chiroptè- -res, en faisant reprendre la vie active à des femelles quelques semaines avant la fin normale de l'hibernation ; on les placera pour cela dans des conditions spéciales de température et d'alimentation {Periplaneta orientalis). Chez les Chiroptères la dentition de lait se développe pendant la vie fœtale, les jeunes naissent donc déjà pourvus de toutes leurs dents ; celles-ci sont toutes sembla- bles (homodontes). Muni de ces dents recourbées en hameçon, le jeune, sitôt sa naissance, peut donc s'accrocher solidement à une mamelle, et s'aidant de ses ongles se laisser transporter partout par sa mère. — E. Hecht. CHAPITRE III JLa Parlliéuogcnèaie. Sur ce sujet nous n'avons à enregistrer qu'un petit nombre de tra- vaux ne présentant qu'un intérêt un peu secondaire. Klebs (3) est arrivé à provoquer expérimentalement la parthénogenèse mais chez des Algues et sur des produits dont la sexuahté est peu mar- quée [Hjjdroih/ction, Prolosiphon, Spiro. 1 PL, Ifig.). [La parthénogenèse est fré(|uente cliez un Thaliclrum dioïque du Colorado (77/. Fendleri). — G. Poikailt (d'après J. MicR. Sc.^ 1897;. 12S L'ANNEE BIOLOGIQUE. 2. Janosik (J.). — Die Atrojihii' der Foliikcl und ein se/lsanies Vrr/ialtfn der Eizelle. (Arcli. mikr. Anat., XLVIII, KVJ-ISI, I pi.). [128 '.). Klebs (G.I. — Die BedingiDujen der Forlpflanzung bei einigen Algen und Pihen. (In-8o. Jena [Fischer] 1343 pp. 3 pi. et 15 fig.). [127 4. Raciborski (M.). — Ueber den Einptiss aiissercr Bedingungcn anf die Wachslhumsweise des BasidioboUis ranarum. (Flora, LXXXII, 107-132, 11 fig.). [Voir ch. X 5. Sauvageau (C). — Observations relatives à la sexualité des Phœosporées - (J. Bot. Paris, X, 357-367, 388-398, XI, 5-14, 24-34, 66-76, 12 fig.). [Voir ch. II 6. Strassen (Zur). — Riesenenibryonen bei Ascaris. (Biol. Centralbl., XVI, 42G-43I, 3 fig. texte). ' [129 2. Janosik. — Atrophie des follicules et disposition rare de tovule. — L'auteur a publié il y a quelques années déjà de nombreux résultats sur l'atrophie des follicules et sur I.'état de l'ovule dans les follicules atrétiques. C'est surtout chez de jeunes animaux et pendant la gestation qu'il a observé Fig. 39. Fig. \. — Ovule ovarien d'une femelle de Cobaye, jeune et pleine. Globule polaire. Fig. '2. — Ovule ovarien d'une Lapine jeune, pleine. Division ayant donné lieu à une sorte de globule polaire. Fig. 3 cl i. — Division de l'ovule ovarien du Cobaye ; la deuxième ligure offre des segments 1res inégaux. Fig. 3. — Division de l'ovule ovarien du Cobaye, poussée beaucoup plus loin que les pré- cédentes; dans l'ovule segmenté, une sorte de cavité de segmentation. Fig. 6. — Division ayant donné lieu à un grand nombre de segments. l'atrésie folliculaire, ce qui tient à ce que c'est dans ces circonstances que les ovules se forment en plus grand nombre. II a aussi décrit dans les follicules atrétiques des divisions de l'ovule précédant son atrophie et de simples frag- mentations du corps cellulaire. Ces phénomènes connus depuis PpLiiOER ont été observés par Hknsen, Sciiilin, Henneouv. III. - LA PARTHENOGENESE. 1-JO Dans ce mémoire l'auteur ajoute aux observations déjà publiées celle de quehiuos formes nouvelles. On peut d'abord trouver, dans des œufs apparte- nant à dos follicules à divers degrés de développement, deux ou plusieurs noyaux : fait que l'on peut interpréter en admettant que, dans l'ovule, qui s'est formé parmi les autres cellules épithéliales à la suite de divisions répétées i\ipidement, le noyau a conservé assez de puissance vitale pour se diviser encore, si bien que sa division est comme la continuation de divi- sions antérieures. On peut aussi trouver deux segments cellulaires, l'un tout à fait semblable à un globule polaire, le plus gros renfermant un fuseau pareil à celui de la 2" figure directrice dans la maturation normale de l'œuf des Mammifères (fig. 1 et 2). Après la formation de ces corps, l'œuf peut en core se diviser, en l'absence de toute fécondation ; de cette division résultent des segments nucléés. de taille soit égale, soit inégale (fig. 3-G). 11 y a aussi de simples fragmentations de Tœuf (chez de vieux animaux de préférence). Dans tous les cas, de même que dans le développement normal de l'œuf, la division ou fragmentation s'accompagne de la disparition de la membrane pellucide. [II; V] L'auteur ne se prononce pas catégoriquement sur la valeur de ces phéno- mènes. Il se défend cependant de les avoir considérés dans son travail anté- rieur comme des faits de développement parthénogénétique, et cite les opi- nions analogues que Grl'sdevv et Barfurtii se sont faites récemment sur cette question, l'un par ses recherches de fécondation artificielle chez le Lapin, l'autre par son étude de la prétendue segmentation partliénogénétique du Poulet, (^'oir Ann. bioL, 1805, p. 136.) 6. Zur Strassen. [II o] — Embryons géants chez VAscaris. — Dans cer- taines conditions non encore exactement connues, il peut arriver que deux œufs d'Ascaris se fusionnent et constituent un œuf uni(j[ue capable de dévelop- pement. Carnov, Luigi Sala ont décrit de ces œufs anormaux et Zur Strassen ap- porte de nouvelles observations sur ce sujet. Dans une coque en forme de biscuit ou de sablier semblant résulter de la fusion de deux coques ordinaires, se trouve un œuf occupant l'une des moitiés de l'enveloppe. Pourtant, dans chaque moitié, un globule polaire est à sa place habituelle accolé à la paroi. Lœuf présente quatre petits chromosomes et deux figures rayonnantes et, en outre, un globule volumineux transparent, dans l'intérieur duquel on distingue un certain nombre de grains chromatiques, (au moins quatre, peut-être six). C'est le deuxième globule polaire émis vrai- semblablement par les deux cellules réunies. Dans tous les cas, il y a tou- iours deux premiers globules polaires isolés et un seul second globule polaire. Le fait que les deux premiers de ces globules sont séparés et que le second est unique porte à penser que la fusion des deux cellules s'est effectuée entre les deux stades de la maturation. Cependant cela ne peut être exact que pour les noyaux car les vitellus devaient être fusionnés plus tôt. En effet, le nombre des chromosomes atteste qu'un seul spermatozoïde a pénétré dans l'œuf et, comme chez l'Ascaris cette pénétration précède la division réductrice, qu'en outre elle est suivie de la formation d'une membrane vitelline, il faut admettre que la fusion des deux ovules a eu lieu avant la fécondation. Si les noyaux se sont fusionnés, comment expliquer que le nombre des chromosomes n'a pas varié? Considérons un œ^uf d'.Vscaris bivalent et sup- po.sons que l'émission des globules polaires se soit faite normalement, si le tout a été fécondé par un seul spermatozoïde, le noyau vitellin doit ren- fermer six chromosomes. Or il n'en contient que quatre, c'est-à-dire le l'.xnnée biologique, II. 1896. y 130 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nombre normal : il faut donc admetlrc ou bien qu'un seul spermatozoïde n pé- nétré et que les chromosomes superflus ont été éliminés, ou bien qu'aucun n'a pénétré et que les deux ovules se sont conjugués et fécondés. En réalité, l'unique second globule polaire semble contenir six chromosomes. Si cette apparence est exacte, cette ligure résulterait de la fusion du globule polaire émis par l'un des ovules avec le noyau de l'autre. Quoi qu'il en soit, un tel œuf, ainsi que l'a observé Zur Strassen est capable de développement et donne un embryon plus volumineux que les normaux, un embryon géant. [Sans doute ces faits sont curieux, mais leur observation n'est pas suffisam- ment précise pour qu'on puisse en tirer des conclusions certaines. Y a-t-il eu pénétration d'un spermatozoïde? Ou bien deux ovules, après avoir subi les phénomènes de maturation, sont-ils capables de se féconder? Telles sont les questions posées. La fécondation d'un œuf par un œuf serait un fait du plus haut intérêt chez un type animal aussi élevé ; malheureusement, avant d'arri- ver à cette hypothèse qui demanderait confirmation, il faut envisager l'autre beaucoup plus probale, quoique l'explication détaillée de l'auteur soulève quelques difficultés]. — Bataillon et Terre. CHAPITRE IV La reproduction aiscxuelle. Monticeiii (9) signale l'existence d'une autotomie reproduclrice, schizogonie, chez une Holothurie (Cucumaria), tandis que chez les au- tres Échinodermes, on sait que l'autotomie est d'ordinaire défensive. D'a- près Benham {i) une Némerte [Carinella) réparerait par autotomie les segments inférieurs de son corps, contenant les produits sexuels qui se- raient mis en liberté par la destruction du tissu des anneaux. Dans un important travail où il n'y a point de faits nouveaux, mais où est exposée avec une grande justesse de vues la question des rapports entre les divers processus de génération agame, Seeliger (12) discute les limites de ces divers processus et montre comment ils passent de l'un à l'autre. Le résultat le plus important sur lequel il attire l'atten- tion est le non parallélisme du bourgeonnement et de l'ontogenèse. C'est surtout chez les Tuniciers que ce non parallélisme est frappant. Ritter (11) trouve l'explication de ces phénomènes dans le fait que les feuillets seraient indifférents et omnivalenls au début, tandis que dès qu'ils ont subi un commencement de différenciation, ils sont incapables de former autre chose que le tissu pour lequel ils se sont difTérenciés. Chez les Tuniciers, les organes du bourgeon se forment de l'endoderme, parce que Tectoderme se différencie de bonne heure en épithelium for- mateur de substance tunicale. Yves Delage et G. Poirault. ]. Benham iW.-B.). — Fission in Nemertines. (Quart. J. Micr. Sci., XXXIX, l'.i-31, •.> pi.!. ' [134 1?. Giesenhagen K.). — Untersuchungenûber die Characeen. (Flora, LXXXII, 381-433, pi. X, 25 fîg.) [136 3. Heim (Cari). — Untersuchungen iiher Farnprothallien (Flora, LXXXII, 32U-373, 13 fig.) [136 4. Herrick i^F.-H.). — The american Lobster: A study of ils habits anddeve- lojjment. (Bull. U. S. Fish Commission, XV, 1-252, 64 pi ). [Voir eh. XVI 5. Hescheler (K.). — Die Autotomie bei den Wiirmer. (Verli. Schweiz. Nat. Ges., 7VI ^'ersamrnl. Zurich, 158-159). [135 132 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 6. — Uehcr Bcgejieralionsvorgânge bel Lmnbriciden. (Jcn. Zeitschr., XXX, 170-290. pi. Xh' et XV). [Voir ch. Vil 7. Klebs (G). — Die Bediiujungen dcr Forlp/Janziing bel einigen Algen und Pilzen. (Jena [Fischer], 543 pp., 3 pi. et 13 fig. texte). [Sera analysé dans le prochain volume. 8. Julin (Ch.). — Recherches sur la hlastogénèse chez DistapUa magnilarva et DistapUa rosea. (3" C. R. Congrès Intern. zool., Leydc, 507-ry24). [L"aiiteur précise le mode de bourgeonnement et indique les différences un peu secondaires qui le distinguent de celle du type général de Polyclinidés. — Yves Delage. 9. Malaquin (A.). — Epigamie et Schizogamie chez les Annèlides. [Zool. km., XIX, 420-423.) [135 10. Monticelli (Fr.-Sav.). — SulP autotomiu délie Ciicumaria Planci (Br.) V. Marenz. (.\tti Ace. Lincei, Rendic, V, 231-239). [135 11. Ritter ("W-'E."!. — Budding in compoiind Ascidians based on studies on Goodsiria and Perophora. [J. Morphol., XII, 149-238, pl. XI-XMI). [135 12. Seeliger (O.). — Natur und allgemeine Auffassung der Knospenfortpflan- zung der Metazoen. (Verh. Deutscli. Zool. Ges. Bonn, VI, 25-59,27 fig.). [132 12. Seeliger (O.). — Nature et conception générale du bourgeonnement chez les Mètazoaii'es. [VII] — Les trois modes de développement monogène qui sont répandus dans le règne animal : sporogonie, division, bourgeonnement, sont d"une distinction difficile. La sporogonie est largement répandue chez les Arthropodes, les Vers, les Bryozoaires, mais les spores, quoi qu'en dise Hâckel dans sa Generelle Morphologie ont certainement la valeur de bour- geons ou d"œufs parthénogénétiques ('). Dans la plupart des cas, la distinc- tion d'HAcKEL entre les .spores parthénogénétiques n'existe pas, et l'on ne doit considérer chez les Métazoaires comme sporogonie que les modes de développement dans lesquels la cellule qui formera l'organisme fille n'est pas une cellule sexuelle. Donc, il n'y a pas de spores chez les Métazoaires. II y a bien le cas des sporocystes et des rédies des Trématodes ; mais on con- naît l'opinion de Grobben qui les considère comme des œufs parthénogéné- tiques ; bien qu'il n'y ait pas formation de globule polaire , on peut les consi- dérer comme ayant la valeur de blastomères non encore différenciés. [On sait que les récentes expériences de biomécanique ont montré que des blas- tomères isolés peuvent donner naissance à un embryon entier.] — La divi- sion et le bourgeonnement peuvent être envisagés et définis de plusieurs façons. Leuckart considère ces deux modes de développement comme déri- vant de l'évolution d'éléments de l'organisme adulte, en les opposant à la reproduction sexuelle. Pour J. Mûller, et d'autres, c'est un développement pouvant se faire par une ou plusieurs cellules de l'adulte. Lorsqu'on prend les mots division et bourgeonnement dans un sens typique , il n'y a aucune ambiguïté. La division typique consiste en ce qu'un individu morphologi- quement isolé, ayant les organes normaux de son stade de développement, se partage en deux fragments plus ou moins égaux. Le bourgeonnement typi- (1) Hackel pensait que le dévelopiiement partliénogénétique était une régression de la gé- nération amplv'gone vers la génération tnonogùne, et l'appelait : monosporogonie régressive. IV. — LA REPRODUCTION ASEXUKLLE. 133 que en diffère en ce que la partie détachcc, et ([ui reproduira un autre indi- vidu , ne montre aucun or,i;-ane capable de fonctionner. — Mais ces définitions ne sont pas toujours applicables; il y a de nombreux cas de passage; il y a une suite continue de cycles de développement permettant de passer de la division au bourgeonnement. — L'auteur passe en revue les différents groupes de Métazoaires où s'observe la reproduction monogène. Nous ne ci- terons que les points essentiels. Chez les Éponges, il y a des cas de véritable division inégale; des cas de bourgeonnement, auxquels ne prend part qu'un groupe de cellules de même nature; d'autres, auxquels prennent part les éléments des trois feuillets. Les gemmules ne sont vraisemblablement pas (Mahshall) le produit d'une division originelle, non plus que des produits sexuels. Chez les Cnidaires , nous trouvons des cas de division transversale [Hydra, Gonaclinia),des cas de division longitudinale (quelques Cnidaires et Méduses) , enfin des cas de bourgeonnement, nombreux chez les Coraux; à ces bour- geons prennent part les deux feuillets. [Les cas d'hétéromorjjhose (Lceb, BiCKFORD, voir Ah71. biol., 1895, p. 2G3) ne peuvent être rapprochés du bour- geonnement : il y a néoformation d'une partie manquante autre que celle qui devrait être régénérée.] — Chez les Bryozoaires, le bourgeonnement peut se ramener à un type commun ; l'ectoderme et le mésoderme y prennent part. Les statoblastes se ramènent à des bourgeons plutôt qu'à des œufs parthéno- génétiques. — Les Plathelminthes nous offrent des exemples plus complexes. Ici, la division transversale est la règle, mais une division suivie de régéné- ration. Chez les Turbellariés, le Microstoma lineare nous offre un cas dans lequel les produits de division restent associés en chaîne. La sporogonie remplace la division chez les Trématodes, avec les réserves faites plus haut. Avec Lang, il nous faut considérer le proglottis des Cestodes non pas comme un individu entier, mais comme une tête dont la partie postérieure se divise constamment transversalement. Le Cestode est un organisme et non une colonie. Les cas qui, chez les Annélides, nous sont présentés par les Naïs , les Syllidiens , les Myrianides , reviennent encore à ceci : une division suivie de régénération. Ce processus de développement monogène parait donc être général chez les Vers. Et il n'est pas impossible que la segmentation des Annélides ne dérive phylogénétiquement de celle des Vers non annelés. Les Tuniciers nous présentent, en outre d'une division (segmentation des stolons), un bourgeonnement de diverses natures : stolonial chez les Salpes et les Py- rosomes ainsi que quelques Ascidies, palléal chez les Botryllidés et les Po- lystyélidés, œsophagien chez les Didemnidés et les Diplosomidés. Si nous résumons ces exemples, nous voyons que, chez les Cœlentérés et les Bryo- zoaires, les processus de reproduction monogène se laissent ramener à un acte de division pure et simple. De même chez les Vers. Récemment Kennel et Lang ont cherché à prouver que tous les processus de reproduction mono- gène des Métazoaires conduisaient à la régénération primitive de parties du corps perdues. Kennel fait une distinction entre la division se produisant sous l'ac+ion d'excitations externes avec régénération ultérieure (processus d'aug- mentation) et le développement propre avec régénération antérieure (pro- cessus de propagation). Weismann admet cette idée et appuie cette opposition entre le bourgeonnement des Bryozoaires, Tuniciers, Cœlentérés et la divi- sion des Vers, sur la présence d'un plasma germinatif de bourgeonnement : ce plasma, d'abord inactif, devient actif après un certain cycle de divisions cellulaires; de là le bourgeon. [XIII] Dans beaucoup de cas, il y a un développement sexuel indubitable, lors- que des cellules absolument différenciées de l'organisme ont la capacité de 134 L'ANNEE BIOLOGIQUE. former des tissus ou des organes. Toute cellule du corps n'a cependant pas la faculté de pouvoir former l'individu , comme l'œuf. Schwanm avait émis cette idée; quant à Joiiannes MiiLLER, il pense que toutes les cellules du corps, pendant leur développement, subissent une métamorphose spéciale qui leur fait perdre le pouvoir germinatif; seules, les cellules sexuelles le conserveraient. Ce qui est certain, c'est que le processus de bourgeonnement ])eut faire, d'une simple plaque ectodermique de l'organisme, une blastula embryon- naire; mais d'autre part, ce développement du bourgeon et de l'œuf n'est pas parallèle, mais toujours abrégé et souvent très différent. Le stade de larve libre mobile est toujours supprimé dans le développement par bourgeon. Puis, il n'y a aucun parallélisme entre l'origine des organes. Chez les Asci- dies, nous trouvons le cas d'un endoderme typiquement différencié qui peut donner naissance au système nerveux aussi bien qu'au tube digestif. La régénération des Plathelminthes qui se divisent est tout à fait différente des règles embryogéniques ; Wagner a vu, chez les Rhabdocœles, des organes ectodermiques provenir du mésoderme. Chez les Ascidies, le système ner- veux et l'espace péribranchial sont ectodermiques chez l'embryon , endo dermiques chez le bourgeon; donc le rnôme organe peut dériver chez le bourgeon et chez l'embryon d'un feuillet différent. Le bourgeonnement ne suit pas la ligne phylogénétique : ex., la larve urodèle des Tuniciers qui n'a aucun organe représenté dans le bourgeon. Weismann veut différencier la régénération cœnogénétique d'une régénération palingénétique. On ne peut échapper à cette alternative : ou bien les organes semblables ne sont pas homologues chez le bourgeon et chez l'embryon , ou bien la loi des feuillets ne peut se soutenir. [Ces idées très justes de l'auteur nous ramènent à la conviction qu'il ne peut y avoir d'homologies embryonnaires, et que tous les faits de régénéra- tion, d'hétéromorphose, de bourgeonnement, d'ovotomie ou blastotomie, vont à rencontre d'une localisation germinale. Voir à ce sujet l'article de WiLSON sur le critérium de l'homologie {Ann. bioL, 1895, p. 404)]. — A. Labbé. 1. Benham. — Autotomie chez les Nemertes. ■ — L'auteur trouve une Ca- nnelle (C. linearis probablement) qui présente à la partie postérieure du corps quatre étranglements circulaires plus ou moins profonds. Par l'étude de coupes histologique , il établit de la façon suivante la manière dont se passe ce phénomène d'autotomie. Au début, on trouve, co'incidant avec le plan des étranglements, deux plans parallèles très rapprocliés des noyaux. Ceux-ci semblent appartenir à des cellules conjonctives baignant les muscles longitudinaux. A un stade plus avancé, tandis que le sillon épi- dermique s'accuse, les muscles longitudinaux, au-dessous de ce sillon, se rompent entre les deux plans de noyaux précités, et se rétractent. La rupture des muscles se propage vers l'intérieur, et bientôt l'épiderme aminci se sé- pare ; la basale épidermique subsiste la dernière ; elle se brise à son tour ainsi que l'intestin; les muscles circulaires, se contractant alors, ferment la plaie aussi bien du côté du corps que du côté du segment séparé, empê- chant de part et d'autre l'issue des viscères et surtout des cellules génita- les. La plaie est alors couverte d'un épithélium plat qui dérive, pense l'au- teur, des cellules auxquelles appartiennent les noyaux précités. Ces cellules ont peut-être aussi la fonction de rompre les muscles longitudinaux, soit par ime sécrétion qui les dissoudrait en un point, soit par leur développement, en les étouffant pour ainsi dire dans les mailles du réseau conjonctif en voie de croissance. Les segments séparés du corps contiennent des gonades , et l'auteur estime que le phénomène est relatif à la propagation des produits IV. — LA lŒPRODUCTIOX ASEXUELLH. 135 sexuels qui , parvenus à maturité à rextrémité la plus postérieure du corps de la C;irinelle. seraient détacliés avec un segment du (;orps ])ar autotomie. Les gonades seraient mises en liberté par décomposition des tissus envelop- pants. Cependant, ces segments sont pourvus de canaux génitaux excré- teurs, et peuvent rester en vie quehjuc temps. Mais on n"a constaté aucune régénération chez eux. [VII] — A. Pihi.uîert. U. Monticelli (Fr.Sar.). — L" autotomie chez Cucumaria Planci. — Con- trairement à ce ({u'on observe cliez les Synaptes, oîi Tautotomie est un moyen de défense, chez la Cucumaria Planci, l'autotomie par strangulation, torsion ou étirement est une véritable reproduction par division. Les moitiés séparées régénèrent chacune les portions de l'organisme qui leur manquent. Cette espèce qui vit dans la vase et le sable, diffère aussi sous ce rapport des autres espèces de Cucumaria et même des C. Planci vivant sur les fonds détritiques et chez lesquels ni M. ni aucun observateur n'ont constaté le phénomène de l'autotomie. Le fond sableux et vaseux n'est pas prospère, suivant M., à la reproduction ordinaire et c'est un effet de l'adaptation au milieu que ce nouveau mode de multiplication chez le C. Planci. Les expé- riences suivantes ont été faites avec succès sur cette Holothurie, ainsi que celles sur C. siracusana : ablation des pédicelles aml)ulatoires qui se re- constituaient quoi([ue lentement; la section des individus en deux, en lon- gueur, chaque moitié reconstituant à peu près complètement ce qui manque. Enfin, une observation curieuse a été faite sur plusieurs sujets : des morceaux de peau d'une certaine étendue détachés artificiellement des individus com- plets ou non se sont enroulés sur eux-mêmes , leurs bords se sont soudés ; ils ont vécu ainsi deux, trois mois dans les meilleures conditions, se mouvant sur le sable à l'aide de leurs pédicelles ambulatoires , très actifs dans leurs mouvements d'extension et de contraction. Examinés après la mort ils ne présentaient aucune trace d'organes internes quelconques. Ce n'étaient donc pas des individus reformés et cependant c'étaient des êtres vivants. Suivant, M., c'est un cas de symbiose analogue à celle de certains Annélides observés par EisiCt. [VII; XVI b p] — J. Deniker. 5. Hescheler (K.). — Sur Vautotomie chez les Vers. — L'auteur, dans cette note, fixe la limite approximative de l'autotomie à 40-50 segments postérieurs , chez quelques espèces de Vers de terre , et chez un Polychète {IVephthys scolopendroides). — A. Philibert, 10. Ritter ( J.). — Bourgeonnement chez Goodsiria et Perophora. — L'auteur constate que, chez Goodsiria, le système nerveux qui est d'origine ectodermi- que chez l'embryon se forme chez les bourgeons aux dépens de l'endoderme et, comme un fait semblable a été observé chez beaucoup d'Ascidies composées, cela tend à devenir une loi générale pour le groupe. Ritter explique le fait en disant que l'ectoderme est, dés l'origine , différencié en un épithélium for- mateur de l'enveloppe cellulosique tandis que l'endoderme garde l'état d'indifférenciation d'un feuillet embryonnaire, capable de se différencier ultérieurement dans des sens différents et il fait remarquer que, pour des raisons du même ordre, c'est exactement l'inverse qui se passe chez une Méduse {Rathkea oclopunctata). — Yves Delage. 8. Malaquin (A.). — Épigamie et schizogamie chez les Annélides. — L'é- pigamie qui existe seule chez certains Syllidiens, Néreidiens et Ilésioniens, et la schizogamie que l'on rencontre chez quelques Syllidiens peuvent se trou- 13G . L'ANNEE BIOLOGIQUE. ver réunies dans le cycle évolutif d'une même espèce, ainsi (jue l'auteur le montre pour Autolylus longeferiens (de Saint Joseph), Exogone gemmifera (Pae;.) et peut-être Gruhea, Syllis corruacans, S. {llaplosyllis) hamata (Clp.), etÀulolglus ornatus (Mar.). — A. Philibert. 3. Heim (Cari). — Recherches sur les prolhalles de Fougères. — Les ré- sultats du travail de Heim peuvent être groupés sous les chefs suivants : 1" apo.camie, 2" régénération, 3" influence de la lumière sur la reproduction sexuelle, 4'^ valeur systématique des caractères du développement du pro- thalle. 1" Au début, le prothalle du Doodya caudata produit des anthéridies et des archégones normaux avec des plantes feuillées normales. Mais lors- que la fécondation n"a pas eu lieu on voit les organes sexués présenter des anomalies. Au lieu d'être superiîcielles, les anthéridies s'enfoncent à Tinté- rieur du prothalle et finissent par ne plus s'ouvrir. Les cellules mères des anthérozoïdes, au lieu de donner des corps agiles, se transforment en une masse de tissu compacte; au dessus de ce tissu, les cellules du prothalle se cloisonnent et s'allongent donnant naissance i\ une émergence au sommet de laquelle se différencie une cellule terminale qui par sa segmentation régu- lière donnera une plante feuillée. Les archégones peuvent également devenir le centre de formation de semblables émergences et de plantes feuillées par la prolifération des cellules sous-jacentes. Cette multiplication est inti- mement liée à l'absence de fécondation et jamais plantes apogames et plantes sexuées ne sont associées sur le même prothalle. Notons que la production d'anthéridies peut se poursuivre sur des émergences déjà fort dévelop- pées. [VI] 2° Coupés en morceaux, les prothalles peuvent se multiplier, et cela de deux manières, suivant rage des cellules composant le fragment. Les cellules jeunes, provenant de la partie en voie de croissance, peuvent régénérer le prothalle; celles des parties plus âgées produisent des prothalles adven- tifs. [VII] 3° En ne donnant à la plante que des radiations lumineuses déterminées, il est possible d'arriver à supprimer complètement la reproduction sexuelle. Dans la lumière jaune, les prothalles continuent à végéter; ils s'allongent beaucoup, se réduisant à des lanières où le coussinet médian n'atteint qu'un développement très faible. Le prothalle se recroqueville dans sa partie an- térieure d'où il suit que, beaucoup de rhizoïdes ne touchant plus le sol, la nu- trition se fait mal; condition qui a pour effet de supprimer la formation des archégones, et par conséquent la reproduction sexuelle. [IX] 4" Les caractères tirés du mode de développement du prothalle ont une valeur systématique. [XVII] — G. Poir.\ult. 2. Giesenhagen (K.). — Observations sur les Characées. — L'auteur étudie avec beaucoup de soin la structure et le développement des bulbilles des rhizoïdes de diff'érentes characées {Chara uspera., C. baUica, C. fragifera, C. stelligera). Le développement présente une grande régularité et, dans tous les cas, ces bulbilles représentent des organes végétatifs modifiés ou transformés. — G. Poirault. I I CHAPITRE V I^ •Ontogenèse. Osborn (38) développe une idée que nous sommes d'autant plus dis- posés à trouver juste que l'un de nous (Delage, Hérédité, 4'' partie] l'a déjà indiquée dans un travail antérieur. Cette idée est que, dans les carac- tères qui se montrent dans les êtres, un certain nombre seulement, les plus fondamentaux il est vrai, sont d'origine phylogénique c'est-à-dire dé- terminés par l'hérédité; les autres, encore nombreux et de valeur assez importante, sont le résultat de l'adaptation de l'être aux actions ambiantes pendant son développement ontogénétique et ce sont ceux-là qui, se dé- veloppant et se fixant par un procédé quelconque, que ce soit l'hérédité des caractères acquis, la sélection ou autre chose, deviendront plus tard phylogénétiques, en sorte que c'est en somme l'ontogenèse qui dirige la phylogénèse et lui donne son caractère orlhogénétique. Les discussions sur l'isotropie de l'œuf, sur la constitution mosaïque de ses parties, sans avoir abouti à une entente, semblent moins passionner les biologistes, ou du moins c'est seulement dans les conclusions des mé- moires de tératogénèse portant sur l'ovule que l'on s'en occupe inci- demment. Nous renvoyons donc pour ce côté de la question au chapitre suivant. Ici nous n'avons à signaler qu'un mémoire où Driesch (9) dé- veloppe une série de considérations théoriques dans lesquelles il cherche à tirer la conclusion naturelle des expériences de blastotomie et d'oo- lomie. Pour lui, ces expériences démontrent une grande diversité dans la construction de l'œuf. D'accord avec les idées développées par l'un de nous en 1895 {loc. cit. ci-dessus), il admet que l'œuf n'a pas nécessairement la complication qu'on lui attribue d'ordinaire et que l'hypothèse de cette complication n'est pas indispensable à l'évolution dans l'ontogénie. Pour lui, les potentialités évolutives seraient contenues dans le noyau, tandis que dans le cytoplasme de l'œuf résideraient les causes qui mettent en action cespotentialitésdansleurordre ontogénétique normal. D'ailleurs, lenoyau subirait au fur et à mesure de l'éclosion de ces potentialités des modifi- cations harmoniques corrélatives. Il termine par quelques expériences de blastotomie qui seuiblent venir à l'appui de la théorie de la mosaïque. Une chose importante à noter c'est que Driesch, qui, dans ses mémoires précédents, avait pris parti pour l'épigénèse, incline maintenant vers la préformation. Dans un autre mémoire, Driesch (10) fait remarquer que les demi-lar- 138 L'ANNEE BIOLOGIQUE. vesde Clénophores de Chun, base principale de la théorie de la mosaïque, n'ont pas été, comme on aurait pu le croire, d'après l'exposé de Roux, obtenues expérimentalement, mais trouvées telles dans la mer sans que leur origine ait été reconnue. En diluant l'eau de mer où baignent des œufs d'Oursin [Strongylocen- trotus lividus), Rawitz (Voir Ch. VI) détermine l'issue d'une partie du matériel de l'œuf et obtient néanmoins un embryon normal quand le pre- mier fuseau de segmentation se place de telle manière que le point de sortie del'extraovat corresponde au premier sillon méridien, ce qui plaide contre l'idée de la préformation deWEiSMANN. [XX] Si l'on met de côté l'hypothèse fort improbable d'après laquelle un ovotomat trop petit ne pourrait engendrer l'embryon faute de pouvoir déployer une énergie suffisante, il ne reste que deux moyens d'expli- quer pourquoi cette portion trop petite est insufïisante à engendrer un être complet. Ce sera soit parce qu'il faut une masse d'un certain volume pour contenir les caractères de l'organisation complète, soit parce que la masse est trop petite pour remplir les conditions mécaniques du développement (segmentation, invagination, etc.); donc, en opérant sur un être dont le développement ne comporte ni segmentation ni inva- gination, on aura un moyen de décider laquelle des deux hypothèses est la vraie. Or le protozoaire est dans ce cas et Lillie (28\ constatant que la plus petite portion de Stentor capable de régénérer l'animal entier est beaucoup plus petite, y=r au lieu de | [ ou | voir Loeb, Ann. bioL, 1895, p. 323], conclut que la deuxième hypothèse est la vraie. On sait que l'ontogenèse tout entière se réduit, en somme, à deux ques- tions : celle de la différenciation anatomique, relative à la position que prennent les cellules au fur et à mesure de leur naissance, et celle de la différenciation histologique, relative à l'évolution individuelle de chaque cellule à la place où elle a été amenée. Les facteurs de l'ontogenèse sont en somme les causes de cette différenciation. Parmi les causes de la diffé- renciation anatomique une des principales est l'orientation du fuseau clans les blastomères (et ultérieurement dans les cellules de l'organisme) en voie de division, car c'est de cette situation que résulte la position relative des deux cellules filles que laisse à sa place la cellule mère en se divisant. Aussi, les lois relatives à la position du fuseau sont-elles d'un grand inté- rêt dans la question de l'ontogenèse. On croyait pouvoir compter sur la généralité d'un certain nombre d'entre elles. ]\r;;iis voici que Jennings (18), prenant l'étude du premier développement d\isplanc/ina comme thème en vue d'une vérification des lois de la division cellulaire et de la segmentation de l'œuf, arrive à cette conclusion, d'autant plus décevante qu'elle paraît très sérieusement établie, qu'aucune des lois générales pro- posées, nous ne dirons pas pour expliquer, mais pour généraliser les con- ditions de ces phénomènes, ne résiste à l'examen : celle de Hertwig sur la position du fuseau parallèlement au grand axe delà masse protoplasmi- que et du noyau au centre de sa sphère d'action ; celle de Bertiiold sur la séparation des cellules suivant une aire minima; celle de Bràm et Pflùger sur l'étirement du fuseau suivant le plan de moindre résistance; celle de l'influence de la quantité du vitellus sur la forme de la segmentation, V. — OXTOGEXi:SE. 139 etc., toutes ces lois sont mises en défaut ou du moins ne sont point gé- nérales puisqu'elles ne se vérifient point chez Asplanchna. Chez ce lloti- fère, le fuseau peut se placer dans des positions quelconques par rapport aux axes de la cellule et se déplacer dans un sens quelconque par une rotation de l'axe réunissant les deux asters. En somme, il semble que le but de la segmentation qui est la formation d'une gastrula soit poursuivi non pas après la fin de la segmentation, mais dès les premiers stades de celle-ci, et le processus tout entier parait avoir pour facteur les activités internes du protoplasme, c'est-à-dire des actions moléculaires que nous pouvons désigner sous ce titre mais sur la nature desquelles nous ne savons à peu près rien. On a cherché dans les causes les plus diverses l'explication de la diffé- renciation anatomique. Lœb (30) l'attribue à la constitution chimique du plasma germina- tif. Appliquant au plasma germinatif animal l'ancienne conception de Sacus pour les végétaux, il admet dans ce plasma l'existence de groupes juxtaposés de substances chimiques qui correspondraient indivi- duellement aux futurs organes et sj'stèmes de l'animal. Ces divers groupes répondent chacun à sa manière aux excitations auxquelles est soumis le plasma dans son ensemble et c'estainsique des conditions banales suffisent pour lancer chaque rudiment dans sa direction spéciale de développement. Comme exemple de cette action diverse des agents, Lœb montre que Eudendrium vit parfaitement à l'obscurité ou dans le rouge mais sans former de Polype. L'argument ne nous paraît pas très décisif. Mayer (34) se demandant sous quelle forme sont contenus dans le plasma germinatif les caractères de coloration des ailes des Papillons montre que ces caractères sont le produit de trois facteurs : la structure delà cellule épidermique formant l'écaillé, la non pénétration ou la péné- tration de sang dans la cavité de l'écaillé et la coloration de ce sang par l'oxygène ou par difTérentes actions chimiques. Roux (42 invoque le cytotropisme non comme facteur unique mais comme cause réelle de certains phénomènes. Revenant sur les études de cytotropisme dont nous avons rendu compte l'année dernière (p. 179- 183), il propose une série de termes, assez barbares d'ailleurs et d'une uti- lité discutable, pour désigner les différentes sortes des mouvements des cellules les unes par rapport aux autres. A notre avis, il ne fait faire aucun progrès à la question en distinguant les différentes sortes de mouvements, vu que pour aucun d'eux il ne propose autre chose qu'une explication purement nominale en imaginant une prétendue tension superficielle hétérogène qui lui permet d'expliquer ce que n'explique point la tension ordinaire des physiciens. Il nous semble aller bien loin en affirmant que ces études sont plus profitables que les expériences de tératogénèse expérimentale. Dans un autre travail, le même Roux (44) développe longuement celte considération que les énergies potentielles de l'organisme sont mises en activité par des stimuli qui ne leur ressemblent ni en qualité ni en quantité. Là dessous se cache autre chose qu'une querelle de mots, car il s'agit de savoir si les causes externes expliquent ou non à 140 L'ANNEE BIOLOGIQUE. elles seules la difîérenciation ontogénétique. Roux n'apporte aucune notion nouvelle de nature à nous éclairer. Dans un troisième travail, Roux (43) produit expérimentalement des divisions d'une goutte d'huile en suspension dans un milieu de densité égale et constate que le groupement des gouttelettes sous l'influence des forces capillaires rappelle beaucoup certaines formes de segmentation. Mais il constate des différences qui démontrent dans la segmentation de l'œuf l'intervention de causes d'un autre ordre et conclut avec une sagesse que n'ont pas toujours imitée ses compatriotes qu'il ne faut pas se hâter de conclure de ces similitudes d'aspect à des similitudes de causes. Driesch (8) invoque les tactismes. Il cherche à prouver expérimenta- lement que les cellules mésenchymateuses libres se rendent à leurs places respectives sous l'influence d'un tactisme défini car, dérangées par le secouage, elles reprennent leur position normale. Le même Driesch (7) montre que des œufs d'Oursin élevés dans des conditions identiques se dé- veloppent différemment, tandis que des modifications identiques peuvent apparaître dans des œufs soumis à des conditions différentes, ce qui prouve qu'il serait imprudent d'attribuer aux conditions ambiantes ce qui dépend en partie de différences individuelles. A propos de l'influence des conditions ambiantes, dans la différencia- tion histologique, question si importante dans la querelle des épigénistes et des préformationistes, rappelons un fait bien ancien mais significatif qu'il serait dommage de laisser dans l'oubli. Chez une éponge sans spiculesO-^eare/Za/oéi^/am, Heider (14) a mon- tré que la larve est une blastula dont toutes les cellules sont semblable- ment constituées : il n'y a point une partie ectodermique et une partie endodermique. La gastrula peut se former par invagination de l'un ou l'autre hémisphère et c'est l'hémisphère invaginé qui devient l'endoderme et donne lieu aux formations endodermiques qui sont très caractéristi- ques, les corbeilles ciliées, tandis que la couche externe devient l'épi- derme, ce qui montre bien que la situation invaginée est le facteur déterminant de l'évolution ultérieure. Cependant, en y regardant de très près, on trouve une légère différence entre l'hémisphère antérieur de la blastula et le postérieur : ce dernier est formé de cellules autrement colorées et un peu plus granuleuses; il représente un endoderme très légèrement différencié, tandis que le pôle antérieur (dans la progression) représente l'ectoderme. Aussi est-ce celui-là qui s'invagine dans celui-ci. Mais, dira-t-on, cet aveu ruine les conclusions épigénistes précédentes. Bien au contraire, il les renforce, car il arrive quelquefois que l'invagi- nation a lieu en sens inverse et que c'est le pôle ectodermique qui s'invagine dans l'endodermique; et cependant le développement suit son cours normal, l'ectoderme donnant ce qu'aurait dû donner l'endo- derme et inversement. Ici donc, l'influence de la condition invaginée a suffi pour déterminer l'évolution endodermique en dépit d'un com- mencement de préformation dans le sens ectodermique. [xx] Sauvageau (47) montre que, dans la formation de gamètes au dépens d'éléments reproducteurs asexués, la différenciation physiologique pré- V. — ONTOGENESE. 141 cède l'apparilion de caractères anaiomiques roconnaissables au micros- cope. Kopsch (24) constate dans le bord du disque germinal delà Truite l'exis- tence de deux sortes de cellules : les unes portant en elles-mêmes les cau- ses intrinsèques de leurs différenciations, les autres semblant indiffé- rentes et qui, entraînées au milieu des précédentes, subissent par con- tagion la même différenciation que celles-ci. Ainsi, les unes semblent obéir à des tendances préformalionistes, les autres à des tendances épi- génistes et l'ensemble correspond à une sorte de compromis entre les deux théories opposées. [XXJ Szymonowicz (ol) voit dans le fait que la différenciation des termi- naisons nerveuses du bec du Canard se produit au contact seulement des fibres nerveuses la preuve que ces fibres sont les agents de cette diffé- renciation. Nolf (37) attribue la formation des placentas à une irritation de la mu- queuse utérine par les excrétions de l'embryon au conlactde cette mem- brane. Les différences entre les diverses formes de placenta tiendraient aux diflêrences de structure de la muqueuse utérine, en particulier au point de vue de la richesse en glandes. Malheureusement, l'hypothèse tient une large part dans cette conception intéressante. En ce qui concerne l'influence des divers facteurs de l'ontogenèse sur des phénomènes qui ne se rattachent pas directement à la diflerencialion, citons les quelques travaux suivants. Dans une communication préliminaire dont le mémoire in extenso promet d'être fort instructif. Bataillon (1) donne les premiers résultats des intéressantes recherches qu'il continue sur l'action des agents phy- siques et des réactions mécaniques mutuelles des organes de l'embryon dans son développement. Fischel (12) constate une sorte d'autorégulation qui fait disparaître pendant le développement les différences des dimensions locales ou gé- nérales fréquentes chez les embryons d'une même espèce. Joachimsthal (19, 20) démontre par l'expérimentation et par l'observa- tion clinique l'existence d'une véritable autorégulation dans la longueur respective des portions tendineuse et contractile des muscles. Cette der- nière s'allonge ou se raccourcit proportionnellement àl'étendue du mou- vement à accomplir (voir A7in. bioL, 1893 p. 157). — Deux intéressantes observations de Poirier (39) et de Leduc (26) sont relatives à la suppléance du tibia par le péroné et nous montrent comment un os appelé à sup- porter un effort supérieur à celui auquel il était destiné augmente de diamètre par l'effet de l'excitation fonctionnelle. Signalons en terminant quelques travaux d'ontogenèse spéciale que nous avons crus cependant assez intéressants pour les faire figurer ici. Vanlair (voir ch. VII) signale ce fait curieux que les cylindres-axes d'un nerf coupé, en s'accroissant par le bout central à la recherche des cylindres du bout périphérique pour se soudera eux, se comportent, lors- qu'ils n'arrivent pas à rencontrer le bout périphérique, comme une ex- trémité terminale normale et subissent une ramification systématique. Saxer (48) montre que les leucocytes et hématies se forment aux dépens 142 L'ANNEE BIOLOGIQUE. des cellules migratrices disséminées chez l'embryon, tandis que chez l'a- dulte ils se forment dans des tissus et organes spéciaux (thymus, moelle osseuse, ganglions lymphatiques etc.). Spuler (oO) explique le mode de formation des fibres conjonctives dans les cellules mésenchymateuses, origine du tissu conjonctif. Marchesini (33) indique que la fibre mus- culaire striée est un état plus avancé de diflerenciation de la fibre lisse. Les questions d'ontogenèse sont si intimement liées à celles de la té- ratogénèse expérimentale, surtout delà tératogénèse portant sur les œufs elles embryons, et à diverses questions de physiologie générale, que, sans préjudice des renvois habituels aux autres chapitres, nous engageons spécialement le lecteur à se référer aussi au chapitre suivant et à l'ar- ticle Tactismes et tropismes, du Chapitre XIV. Yves Delage et G. Poirault. 1. Bataillon (E.). — La courbe respiratoire de V œuf de Poisson et la méca- nique de Vexlension du blastoderme. (C. R. Ac. Se, CXXIII). [166 2. Brandes. — Ueher den vermeinllichen Einfluss verdnderter Ernàhrung auf die Structur des Yogelmafjen$. (Biol. Centralbl., XVI, 825-838, 7 fig. ; voir aussi Leopoldina, XXXII, 118-122, 129-132, 7 fig.). [Voir eh. XVI 3. Conklin (E.-G.). — Discussion of the factors of organic Evolution from the embryological Standpoint. (P. Amer. Phil. Soc, XXXV, 78-88). [147 4. Le Dantec (Félix). — A propos de V assimilalion fonctionnelle. (C. R. Ac. Se, CXXII, 538-.J40). [ L. Cuénot 5. Corning (H.-K.). — Merocijten und Umwachsungsrand bei Teleostiern. (Festschr.-Gegenbaur, II, 103-132, 2 pi.). [163 6. Dreyer (Von). — Ergebnisse von Forschungen in lebensgesetzlicher und mechanisch-dtiologischer Hinsicht. Referierendes und Diskutierendes. (Biol. Centralbl., XVI, 84-100). Sera analysé dans le prochain volume. 7. Driesch (H.). — i'eber denAntheil zufalliger individueller Verschieden- heitenan ontogenetischen Versuchsresidtaten. {.Kvch. Entw.-Mech., III, 295- 300). [161 8. Die taktische Reizbarheit der Mesenchymzellen von Echinus microtu- berculatus. (Arch. Entw.-Mech., III, 362-380). [161 9. Betrachlungen ûber die Organisation des Etes und ihre Genèse. (Arch. Entw.-Mecli., IV, 75-124). [147 10. Bemerkungen zu den von H. Morgan undmir angeslellten Versuchen an Ctenophoreneiern und ihrer Krilik. (Zool. Anz., XIX, 127-132). [150 11. Neuere Beitràge zur exacten Formenkunde in englisclier Sprache. II (1895). Kritisches Referai. (Arch. Entw.-Mech., III, 317-338). [Résumés de travaux analysés dans le précédent volume de V Année biologique. — G. Poirault. 12. Fischel. — Ueber Variabilitdlund Wachsthum des embryonalen Kôrpers (Morphol. Jahrb., XXIV, 369-404, pi. X, 10 fig., texte). [Voir eh. XVI V. — ONTOGENESE. 143 1:î. Hanau (A.). — Nachtra(j zu der Arbeil des Ilerrn Dr. Koller. (Arch, Entw.-Mech., III, 057-059). [Voir ch. VII 14. Heider (C). — Zur Métamorphose der Oscarella lobularis 0, Schmidt. (Arb. Z. Inst. Wien, VI, 175-230, pi. XIX-XXI, 1886). [140 15. Herbst (C). — ExperimenteUe l'ntersuchungen ûber dcn Einfluss der veranderten chemischen Zitsammensetzimy des umgebenden Médiums auf die Entwickclung der Thiere — /// el IV Theil. (Arch. Entw.-Mech., II, 455-516). [Voir ch. VI 10. Hert-wig iR.). — Uebcr die EnUrichelung des vnbefruchtclen Seeigeleies. Ein Beilrag zur Lehre von der Kenileilwig und der gesc/dechtlichen Diffe- renzirxing (Festschr.-Gegenbaur, II, 21-08, 3 pi.). [\'oir ch. II 17. Hochreutiner (G). — Eludes sur les phanérogames aguatif/ues du Rhône el du port de Genève. (Rev. gcn. Bot., VIH, 90-110, 188 200, 249-205, fig. 5- 24, 41-47, 51-05, pi. VII). [155 18. Jennings (H. -S.). — The Earlg Derclopmenl of Asplanchna Herrickii Ù.Q Guerne. (Bull. Mus. Harvard, XXX, 1-117, 10 pi.). [152 19. Joachimsthal. — Nouvelle adaptation des musclesde la jambe après la guérison d'un pied bot. (C. R. Ac. Se, CXXIII, 408). [107 20. — — De radaptation spontanée des muscles aux changements de leur fonction. (C. R. Ac. Se, CXXII, 889). [107 21. Kny (L.). — Ueber den Einfluss von Zug und Druck auf die Richlung der Scheidewânde in sich thcilenden Pflanzenzellen. (Ber. Deutsch. bot. Ges., XIV, 378-391, 2%. texte). [La direction du cloisonnement cellulaire se fait en général perpendi- culairement au plan du maximum de pression ou de traction. [P. Jaccard. 22. Kofoid (C.-S.). — On the early development of Limax. (Bull. Mus. Har- vard, XXVII, 35-118, 8 pi.). [Voir ch. VI 23. Koller i^H.). — Ist das Periost bindegewebig vorgebildeter Knochen im Slande Knorpelzu bihlen? Experimenlellp Unlersuchung i< ber den Einfluss durch einen ausseren Eingrijf geselzter Bedingungen auf die Entstehungeines bestimmten an der betreffenden Stelle neuen Geivebes auf Basis latent vor- handenen Anlage. (Arch. Entw.-Mech., III, 024-050). [218 24. Kopsch iFr.). — ExperimenteUe Unlersuchungen iiber den Kcimhautrand der Sahnoniden. (Verh. Anat. Ges. Berlin, in Anat. Anz. (Erg. Heft), XII, 113-127. 10 fig. texte). [102 25. Laguesse. — Recherches sur Vhistogénèse du Pancréas chez le Mouton. (J. Anat. Phys. Paris. XXXII, 171-198, 209-255, fig. 20-106, pi. IV). [Voir ch. XIV 20. Leduc (S.)- — [Communication inédite au directeur de V Année biolo- gique.] [108 27. Lendenfeld (R. von). — Neuere Arbeiten ûber die Tiere der Finsterniss. (Zool. Centralbl., III, 789). [Voir ch. XVII 28. Lillie (Frank-R.). — On the smallest parts of Stentor capable of Régé- nération; a contribution on the limits of divisibiiity of living Matter.ii. Morphol., XII, 239-249). [150 29. Loeb (J.). — Hat das Centralnervensystem einen Einfluss auf die Vor giinge der Larven-Metamorphose? (Arch. Entw.-Mech., IV, 502-505). [Voir cil. XV 144 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 30. Ueber den Einfluss des Lichtcs aiif die Organbildung bei Thieren. (Arch. Ces. Physiol., LXIIl, 273-292). [155 31. Lioisel (G.I. — Formation et évolution des éléments du tissu élastique. (J. Anat. Phys. Paris, 1897). [170 32. Manouvrier (L. ). — Remarques snrles changements déforme des os. (Arch. PliysioL norin. patli., 522-524). [Sera analysé dans le prochain volume. 33. Marchesini (R.). — liicerche sulle fibra muscolare. (Boll. Soc. Rom. Zool., V, 198-210). [171 34. Mayer (A.-G.). — The Development of the wing scales and their pigment in Butterfliesand Moths. (Bull. Mus. Harvard, XXIX, 209-236, 7 pi.). [156 35. Meisenheimer (J.). — Entvnckelungsgeschichte von Limax maximus. 1 Theil. Furchunq und Kcimblàtlerbildung. (Zeit. wiss. Zool.,LXn, 415-468, 10 fig., pi. XX-XXIII). [Voir ch. VI 36. Milani. — Ueber rildimentâre Organe bei Thieren und ihre Bedeutung filr die Abstammungslehre. Vortrag mit Démonstration. (Ber. Ver. Kassel, 1895-1896, XLI, 59-73). [* 37. Nolf (P.). — Étude des modifications de la muqueuse utérine pendant la gestation chez le Murin {Vespertilio Murinus). (Arch. Biol., XIV, 561-693, 6 pi.). [Voir ch. II 38. Osborn (H. -F.). — Ontogenic and Phylogenic Variation. (Science, IV, 786-789). [145 39. Poirier. — Remplacement d'une diaphyse libiale détruite par ostéomyélite par la diaphysep éronière. (10" Congrès de Chirurgie, X, 1890, 787-788). [167 40. Ranvier (L.). — Aberration et régression des lymphatiques en voie de développement. (C. R. Ac. Se, CXXIl, 578). [171 41. Retterer (Ed.). — Développement des tissus conjonctifs muqueux et réti- culés. (C. R. Soc. Biol., lOsér., III, 47-49). [171 42. Roux (WJ. — Ueber die Selbstordnung (Cylotaxis) sich berilhrender Furchungszellen des Froscheies durch Zellenzusamnienfiigung, Zellentren- nung und Zellengleiten. (Arch. Entw.-Mech., III, 381-468). [157 43. — — Ueber die Bedeutung « geringer » Verschiedenheiten der relativen Grosse der Furchungszellen fur den Charakter der Furchiingsschemas, nebst Erôrterung itber die nachsten Ursachen der Anordnung und Gestalt der ersten Furchungszellen. (Arch. Entw.-Mech., IV, 1-74). [159 44. Ueber den Antheil von « Auslôsungen » an der individuellen Entivi- ckelung. (Arch. Entw.-Mech., IV, 327-340). [159 45. Berichtigung zu dem Artikel in n° 9 dièses Blattes von H. Driesch ueber die Maschinentheorie des Lebens. (Biol. Centralbl., XVI, 556 559). [Roux ne comprend pas comment Driesch n'accepte pas son opinion. II ne peut se rallier à la thèse de Driesch qu'il croit absolument fausse. — J. Demoor. 46. Samassa (P.). — Studieniiber den Einfluss des Dottersauf die Gastnda- tion und die Bildung der primàren Keimblàtter der Wirbelthiere. III Teleos- tier. (Arch. Entw.-Mech., III, 191-218). [Sera analysé dans le prochain volume. 47. Sauvageau (C). — Observations relatives à la sexualité des Phéosporées. (J., Bot. ParisX, 357-367, 388-398.) [Voir ch. II 48. Saxer. — Ueber die Entivicklung und Bau der normalen Lymphdriisen. (Anat. Hefte., VI, 349-532, 8 pi.) [168 V. — ONTOGENESE. 147) 49. Schimkevitch. — Studien iiber parasilische Copepoden. (Z. wiss. Zool.. LXI, 339-3C)2. XIV-X^T, 1 fiii.». 50. Spuler A..). — Beilrdge zur llistiologieund Hisliogenie der Binde-und SlUtzsubstanz. (Anat. Hefte. VII, 1I7-1G0, 2 pi.). [1G9 ~)\. Szymonowicz (Lad.i. ^- Ueber den Bauund die Entwickhmg der Ner- venendiguiigen im Entenschnahel. (.^rc-h. mikr. .\nat.. XL^'III. 2). [163 52. Théel iHjalmart. — lit'marhs on the acliviiy of amœhnid celh in the Echinoderms. (Festskrift for Lilljeborg-, 46-58, pi. III). [169 38. Osborn. — Variation ontogénique et phylogénique. — Presque tout le inonde, excepté Wall.vce, admet la variation déterminée, opposée à la va- riation fortuite, dit 0.sborne. L'explication de la variation déterminée devient chose simple si Ton accepte l'hypothèse de l'hérédité des caractères acquis, mais Osborne ne veut pas de cette dernière, et en outre il ne tient pas à l'action immédiate de la sélection naturelle. Il s'agit donc d'une phase de l'évolution qui n'a besoin ni de la sélection naturelle ni de la transmission des caractères acquis. De faits, Osborne n'en a pas, mais il propose des vues qui se rapprochent de celles de J.-M. B.\ld\vin et de Lloyd Morgan. Tout organisme présente un ensemble de caractères dont chacun a une double origine. Une origine première phylogénique par où est formé le fonds, la base; une origine secondaire, ontogénique, par où, au cours du développe- ment, cette partie fondamentale est modifiée en des types variables par l'ac- tion du milieu, c'est-à-dire des conditions physico-chimiques etméme psycho logi(iues ambiantes. Les différences superficielles et éphémères entre les organismes sont donc ontogéniques, et les différences fondamentales sont phylogéniques. On confond souvent ces deux sortes et on ne tient pas assez compte de l'importance des modifications qui se font au cours de l'ontogénie. Ces modifications sont de haute importance et font de l'évolution ontogé- nique un processus progressif et directeur, un processus qui est à tel point en avance sur l'évolution phylogénique qu'en plusieurs cas il fournit des carac- tères par où nous séparons les espèces et même les genres. [Un exemple précis serait très utile à l'intelligence de ces vues]. Il y a donc une évolution individuelle (jui obéit aux lois suivantes : 1" Quand le milieu change, l'individu adulte change aussi sans (jue ce changement implique nécessairement des modifications dans la progéniture . 2° Ces changements ontogéni([ues sont progressifs ou régressifs, et peuvent être assez profonds pour être de rang spécifique ou même générique (cas de VArtemia, du Saturnia). "i" Il doit se faire une adaptation intérieure, partielle au moms, et les faits de l'embryologie expérimentale sont là pour montrer que cette adaptation existe quand la modification extérieure excitatrice n'est pas trop profonde. 4" Mais il est évident, en ce qui concerne l'adaptation extérieure de l'orga- nisme à son milieu, que les changements physiques et chimiques ne convien- nent pas 7iécessairement. ô" Pourtant des changements purement physiques peuvent être suivis d'a- daptations associées : l'animal soustrait à l'action de la lumière présente une dégénérescence ontogénique du pigment, de la vision et des organes (pii l'année BIOLOCIOLE, II. 1890. 10 IJC, L'ANNÉE BIOLOGIQUE. réagissent à la lumière, tandis l'œuf enti(>r concoure aussi à prouver le peu de complexité de struc- ture de Tœuf. — Cette modification insignifiante observée dans les blasto- mér(>s isolés est le preuve d'une complexité très faible dans la structure de Tceuf. La mosaïque existât-elle dans la segmentation qu'elle n'existerait pas dans les énergies jjotentielles. Le second degré de complication se montre dans l'œuf de la Grenouille où il y a une forte tendance , non seulement à une demi-segmentation mais à la formation de demi-embryons. Cependant, dans certaines conditions, un demi-œuf peut engendrer un embryon entier. 11 y a donc ici une cajjacité de régulation facultative et non plus obligatoire comme dans le premier cas. Le troisième degré se montre dans l'œuf des Cténophores. Ici, aucune ré- gulation ne permet à un ootomat de former un embryon entier. Les blasto- mères isolés du stade 2 forment en général plus qu'une demi larve mais non une larve entière. Le quatrième de^gré est celui d'I/t/anassa étudié par Crampton, des Anné- lides, de Myzostomum (voir Driescii), des Nérnatodes et autres animaux. Ici, quand le blastomère qui donne naissance aux cellules mésodermiques po- laires est enlevé il ne se forme ni mésoderme ni organes mésodermiques. Une partie définie du germe supprimé entraîne la suppression de certains organes de l'embryon. La nature de l'organisation de l'œuf est différente dans ces différents degrés. Au degré le plus inférieur, on ne peut reconnaître qu'une organisation bilatérale due à une sorte de polarité de chaque particule de l'œuf combinée peut-être avec une ségrégation de différentes sortes de substances. Dans l'œuf de la Grenouille, se montre une différence notable dans le poids spéci- fique des différentes sortes de substances et le plasma cortical est plus ferme que le central. Dans l'œuf de Cténophore nous distinguons aussi un ectoplasme blanc d'un ectoplasme vert. L'organisation cependant ne va pas jusqu'à la distinction dans l'ectoplasme d'ectomères radiaux porteurs de palettes ciliées et d'ectomères interradiaux, car la larve développée d'un blastomère de stade 2 donne naissance à plus de deux poches ectodermiques. Enfin, dans les Gastéropodes, l'existence de parties nettement séparées dans le plasma de l'œuf indique une organisation spécifique définie reposant peut-être dans une constitution chimique différante dans chaque partie de l'œuf. Bien que les œufs appartenant à ce dernier groupe aient un mode de segmentation très défini et hautement complexe, cela n'est pas tant l'indice d'une structure autrement compliquée de l'œuf que de la présence dans les premiers stades ontogénétiques de cellules ayant une structure plasmatique très spécialisée telle que les cellules mésoblastiques polaires en question et les cellules sexuelles des Nérnatodes (Boveri). La capacité régulatrice varie dans cette même série: chez Amphioxus et les Méduses, le réarrangement des particules dans les blastomères isolés est presque immédiat; chez les Gastéropodes et certains autres animaux, cette capacité régulatrice amenant la reconstitution de l'ensemble fait défaut, ce qui montre une localisation des facteurs morpho- génétiques dans l'œuf. Les régulations, quand il y en a, appartiennent à la catégorie des régulations primaires de Driesch. L'organisation de l'œuf est variable. Dans quelques cas la détermination de direction des plans de clivage et de l'axe de l'embryon peuvent résulter de facteurs externes, mais le plus souvent, surtout dans les œufs à structure compliquée , l'œuf non fécondé a une organisation préformée comparable à celle de toute cellule de tissu ou de tout protiste. V. — ONTOGENESE. 149 L'auteur passe maintenant à la discussion de la nature fondamentale du développement. Ce dont on doit se garder avant tout, c'est de préjuger de la complexité de structure de l'adulte à celle de l'œuf. Cependant, Dricscli admet qu'il a pu, dans ses mémoires précédents, aller trop loin dans la théorie de la simplicité de structure. La simplicité relative de structure de ro'uf est démontrée : 1") par la capacité régulatrice (jui i)ermet (Échinodormes) de refaire le tout avec une partie, 2") par le fait que la complexité de struc- ture n'est pas une hypothèse nécessaire. En eifet, quand nous examinons une cellule glandulaire compliquée, nous trouvons qu'elle a juste le degré de complexité nécessaire pour accomplir ses fonctions. Il en est de même pour l'œuf. .Mais pour l'œuif, qu'elle est la fonction? uniquement de produire un blastule plus ou moins complexe. De même, la blastule est juste assez complexe pour engendrer des organes très simples qui dérivent d'elle. Les nouvelles complications des stades successifs sont produites par l'ac- tion déclenchante des parties existantes. Ainsi le cours de l'ontogénie peut être aisément conçu avec le seul postulat d'une certaine harmonie entre les stimuli et les parties qui reçoivent leur action. [C'est en raison de cette harmonie préétablie que Driescli accepte la théorie préformationniste]. Do tout cela résulte que l'œuf n'a pas besoin d'une structure compliquée. Pour ce qui est de la localisation de l'ensemble des possibilités évolutives, c'est le noyau qui en est le dépositaire comme il est celui des caractères de l'espèce. Driesch conclut que le noyau contient la somme de toutes les possibilités évolutives et (|ue la structure de l'œuf renferme l'ensemble des causes qui déterminent la réalisation de ces possibilités. Il pense qu'à la réalisation successive de chacune de ces possibilités représentées par l'apparition suc- cessive des divers organes, correspond une modification corrélative dans le noyau. Appendice [l\). Si l'auteur et Weismann sont d'accord en ce que ce der- nier admet qu'une division qualitative hétérogène du noyau peut être dif- férée jusqu'à un stade ultérieur du développement, ils diffèrent en ce que le premier nie la probabilité d'un changement persistant dans la substance nucléaire, tel que celui qui résulterait des divisions qualitatives. Le fait que, dans l'ontogénie des Protistes, toutes les différenciations se font sous le contrôle d'un unique nucléus montre l'inutilité d'une division qualitative de la substance nucléaire. [A ce mémoire sont annexés des Ad- denda donnant les résultats d'expériences nouvelles sur la segmentation par- tielle qui jettent quelque lumière sur la mosaïque du cytoplasme. Des œufs d'Erhinits fécondés sont fragmentés par secouage après la copu- lation des pronucléus, les fragments sont isolés et suivent l'évolution indiquée ci-dessous. Les lettres sont celles employées par l'auteur. Le stade IG nor- mal comprend quatre assises, trois de quatre macromères chacune et un de quatre micromères au pôle animal qui normalement ne prennent nais- sance qu'à ce stade 16. ["VI /;] G. Trois assises de deux macromères, chacune, une assise de trois mi- cromères; l'ensemble, provenant d'un blastomère isolé du stade 2, repré- sente une des moitiés d'une larve bilatérale normale.] A. Au stade 4, un micromère et trois macromères; au stade 8, deux mi- croméres et six macromères; même chose que dans G, mais un anachro- nisme dans la segmentation.] B. Stade 4 : deux micromères et deux macromères. Stade 8 : quatre mi- cromères et quatre macromères. Ce cas, rarement observé, provient d'un matériel appartenant au pôle animal seul. D. Aux stades 8, 16 et 32, pas encore de micromères. Ici, le matériel l.-)0 LANNEE BIOLOGIQUE. provenait du pôle véirétatif seul, cas rarement observé aussi. Les cellules des pôles sont difficiles à isoler. C. Segmentation normale provenant de grands fragments auxquels il ne manquait qu'une pa'rtie du matériel d'un des pôles (le végétatif?). E. Au stade 10 : deux micromères et quatorze macromères obtenus au moyen de fragments auxquels manquait principalement de la substance du pôle animal enlevée par des plans obliques à l'axe. Des résultats sembla- bles ont été obtenus au moyen des fragments d"oeufs fécondés, après leur séparation, par secouage. Ici, il y a préformation de la structure de lœuf. — C.B. Davenport. 10. Driesch. — Remarques sur rétude des œufs de Cténopkores faite par Morgan et moi et sur les critiques quelle a soulevées. [VII] — Driesch répond aux critiques qui lui ont été adressées par Roux et par Endres. II conteste abso- lument la postgénération que Morgan n'a jamais observée chez la Grenouille ; et, considérant l'hypothèse de la tnosaïque, il s'étonne à bon droit de retrou- ver dans une théorie dite mécanique les mêmes fondements que dans le Weismannisme. [Cette note dégagée des détails de polémique met en évidence un fait important concernant les recherches de Chux. Quiconque lira les Gesammelte Abhandlungen de Roux, pensera (|ue Chun a obtenu chez les Cténophores des demi -larves aux dépens des deux premiers blastomères. Or cette interprétation ne cadre pas avec la réalité.] Si Ton se reporte au mémoire original (Chux, Die Dissogonie , eiue neue Form des geschlechtli- chen Zeugung 1892) , on voit que l'auteur a simplement constaté sur des larves péchées un développement très asymétrique , il en a conclu à la vérité que ces larves pouvaient dériver de blastomères isolés et présenter un commencement de postgénération. Une hypothèse n'est pas un fait démontré d'autant plus qu'il y a place pour d'autres interprétations. Une partie lésée peut se régénérer sans qu'il y ait postgénération ; de plus pour toutes sortes de raisons qu'il est impossible de préciser. le développe- ment peut être entravé d'un côté. [Cette rectification est de première impor- tance. Telle qu'elle était présentée, l'observation de Ciiux devenait la pierre angulaire de l'hypothèse de la mosaïque. C'était le seul argument de fait qui parût inattaquable, tous les autres tombant facilement sous une critique sé- vère, telle qu'elle a été faite en maintes circonstances par Hertwig. En ré- tablissant la vérité sur ce point, Driesch a rendu service aux biologistes qui ne connaissaient le travail de Chux que par l'intermédiaire de Roux et «[ui pour une interprétation rationnelle des faits se trouvaient en face d'une réelle difficulté.] — Bataillon et Terre. 28. Lillie (Franck R. i — Sur la plus petite partie de Stentor capable de régénération. Contribution à l'étude de la limite de divisibilité de la matière vivante. ["VU] — D'après les recherches de Lœb. Wilsox. Driesch, Morgan et ZnjA, il semble établi que, lorsqu'on divise des œufs, la plus petite portion d'œuf capable d'un développement ultérieur complet (aboutissant parfois, d'ailleurs, à des monstres), est au moins le quart du volume primitif de l'œuf. De plus petites portions peuvent bien se segmenter et même produire une gastrula, mais le développement ne dépasse pas alors ce stade. C'est ce que Lillie admet après un examen approfondi des travaux des auteurs cités. Il y a trois lij'pothéses pour expliquer l'impossibilité de se développer pour ces portions inférieures à 14 d'œuf : 1° L'organisation complète d'une espèce ne peut pas être contenue (en puissance) dans une si petite masse. — c'est la déficient organisation; V. — ONTOGENESE. 151 2'^ Cette même portion ne peut pas remplir les conditions mécaniques né- cessaires à la segmentation, à Tinvat^ination . à cause peut-être de l'augmen- tation de la tension superficielle (Driesch) et des autres facteurs extrinsè- ques du développement; 3° Une si minime partie ne peut mettre en liberté une somme d'énergie suffisante, pour la transformation de l'œuf en gastrula ou Pluteus. Cette troisième hypothèse est à rejeter, car l'énergie employée par ces petites portions pour vivre, se déplacer, serait suffisante pour produire le dé- veloppement normal , si d'autres facteurs de la première ou de la deuxième alternative ne venaient s'adjoindre. D'ailleurs, des êtres bien plus petits, par exemple les Bactéries, les spermatozoïdes produisent une quantité con- sidérable d'énergie. C'est pour décider entre la première et la deuxième hypotlièse que Lillie entreprend ses expériences. D'après lui, si une portion nucléée de S/e?j/or in- férieure à une certaine dimension est incapable de régénérer l'animal, la première est vérifiée pour l'œuf; si au contraire, les plus petits fragments du corps sont capables de régénération, la deuxième s'impose, car les facteurs extérieurs, nécessaires dans l'œuf pour la segmentation, la gastrulation, etc.. n'intervenant pas dans la régénération, pourront permettre à celle-ci de se produire, tandis qu'ils entraveront le développement de l'œuf. La tension superficielle et les autres facteurs extrinsèques sont sans influence sur la ré- génération d'un Protozoaire, du moins on n'a jamais montré le contraire. Il emploie Stentor polymorphus et 5. cœruleiis et les morcelé, comme on l'avait fait avant lui , en les secouant vigoureusement dans un flacon. Il ob- tient des fragments de toute sorte , les uns nucléés par un grain du noyau qui est, comme on sait, moniliforme chez le Stentor, les autres dépourvus de noyau. La régénération se produit au bout de 45 à 90 heures pour des frag- ments de 80 a de diamètre et la forme obtenue est normale, avec la zone adorale, la bouche, l'œsophage, le vésicule contractile. Lillie confirme les résultats déjà connus : le cytoplasme sans noyau et le noyau sans cytoplasme sont incapables de régénération : des portions compo- sées de cytoplasme et de noyau sont seules capables de régénération, pourvu que la quantité de cytoplasme dépasse ou égale un certain volume minimum, au-dessous duquel la régénération est impossible. Cette plus petite partie est pour le .S', polymorphus une sphère de 80 a de diamètre; or 5. polymorphus normal mesure "230 \j. environ i,tous deux mesu- rés à l'état de contraction') ; le rapport des diamètres est donc 13, et celui des volumes I 27. La proportionalité est à peu près la même dans 5. cœruleus. ('omme pour les œufs, des portions plus petites que I 27 commencent le processus, mais meurent sans avoir pu l'achever. De même queVERWORN. l'auteur admet que la régénération est due à l'ac- tion simultanée du noyau et du cytoplasme. Sans quoi . comment expliquer que la régénération est déterminée par une petite portion de protoplasma équivalente, par exemple pour le Stentor, à la différence entre deux sphè- res, l'une de 80a et l'autre de 70 a. la première pouvant se régénérer, la deuxième ne le pouvant pas, quoique nucléées toutes deux? Donc, d'après les conclusions de Lillie, c'est la première hypothèse qui est juste : l'organisation de petits morceaux (au-dessous de 80 ;ji ) est insuffisante {déficient oryani-ation). Probablement, il y a pour chaque espèce d'animaux une masse minima de grosseur définie, composée d'un nucleus et de cj'to- plasme, dans laquelle l'organisation est contenue juste, à l'état latent ; c'est la minimal oryanizatio)i mass. Cette masse minima. contenant tout l'être en puissance coïncide, dans le 152 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. cas du Protozoaire, avec la plus petite partie capable de réf^énération complète mais chez le Métazoaire, elle n'est pas la même que la plus petite portion (l'œuf capable d"uii développement normal (à cause, ici des influences extrin- sèques). Cette masse hypotliéti(iue est bien plus petite que toute portion pou- vant donner un embryon normal. — A. Philiueiît. 18. Jennings (H. -S.). — Premier développement de V Asplanchna Herrickii. [II c] — Cet important travail est consacré à Tétude des premiers stades du développement normal d'un Rotifére : « Au point de vue des théories ré- centes concernant les lois de segmentation et les relations de cette segmen- tation avec la morphogénèse; il a essayé l'analyse des premiers développe- ments d'un organisme sous les influences les plus simples possibles. » Nous emprunterons au résumé de l'auteur les résultats suivants. A. Observations : 1° Il se produit dans la segmentation à'Asplanchna de nombreuses di- visions dans lesquelles le fuseau co'incide avec l'axe le plus court de la cel- lule et avec la direction de la pression maxima. La division suivante se fait de manière à produire une surface de contact d'aire maxima. 2'J Dans la segmentation de l'ectoderme cV Asplanchna, chaque cellule d'un quadrant quelconque se segmente dans la même direction que la cellule correspondante des autres quadrants, bien que les cellules puissent pré- senter de très grandes variétés de forme. Inversement, des cellules de même forme et de relations géométriques semblables, mais appartenant à des couches différentes peuvent orienter leur fuseau caryocinétique dans des directions exactement opposées. 3« La cellule endodermique suit le même rythme et la même direction de segmentation que les autres cellules, tant qu'elle reste à l'extérieur et correspond ainsi par sa position aux autres cellules de l'œuf. Quand les au- tres cellules viennent à l'envelopper et qu'elle contracte ainsi des relations différentes avec l'axe de l'embryon, son plan de segmentation change ne montrant aucune relation définie avec celui de l'ectoderme. 4° Toutes les segmentations, dans l'ectoderme, sont, jusqu'à un stade avancé, soit équatoriales, soit méridiennes, de sorte que la position d'un fuseau quelconque est, soit parallèle, soit perpendiculaire à celle du fuseau pré- cédent. 5° Il n'y a pas d'alternance régulière dans la direction des fuseaux; des segmentations équatoriales peuvent se succéder pendant trois générations et davantage, et il en est de même pour les segmentations méridiennes. 6'^ La position occupée par les deux asters, après qu'ils ont passé du côté opposé du noyau, n'indique pas la direction du fuseau suivant; celui-ci peut occuper la position déterminée par les asters , ou bien sa position défi- nitive peut résulter d'une rotation des asters et du noyau au moment de la caryocinèse. 7° « 11 n'y a pas d'angle régulier de rotation, » (Heidenhain) au sens mécanique du mot; car : a) dans des cellules appartenant à des couches dif- férentes, dans un cas, l'angle peut être nul, dans un autre atteindre 00° ; b) même dans les cellules où les directions des deux fuseaux consécutives sont les mêmes, les asters peuvent se déplacer de façon absolument différente. Dans une cellule, la rotation peut se faire directement à 90° et dans le même plan, tandis que dans une autre cellule, il peut se produire des mouvements compliqués et des rotations successives dans différents plans. 8" La position et les mouvements des asters au stade de repos semblent en partie déterminés par la forme de la cellule. V. — U.NTOGENKSH. Uùi •> La rotation du noyau et des asters les amenant à leur i)ositi(in défini- tive au uiiunent de la caryocinése, a souvent lieu de Taxe le plus long de la cellule vers Taxe le plus court et sans doute de la direction de la pression minima vers celle de pression maxima. 10'^ La forme des cellules dans beaucoup de cas ne se conforme pas à la loi des surfaces minima , étant à la fois variable et, même au stade de rejios, très différente de celle qu'exi.aerait la loi. 11° Beaucoup de segmentations sont inégales. Quelques-unes dans des proportions considérables: mais cette inégalité n'a pas de relations bien net- tes avec l'accumulation du vitellus. 12'^ La succession des segmentations est, sauf de très légères variations, constante et ne montre aucune relation avec l'accumulation du vitellus. Il y a une tendance générale pour les grandes cellules à se diviser plus vite, mais cette règle n'est pas absolue. 13'^ Au stade de repos, les cellules semblent passives, prenant la forme qui leur est imprimée par les cellules environnantes. Quand la cellule entre en caryocinése, elle s'arrondit, le cytoplasme tend à prendre autour du fu- seau une disposition symétrique et la cellule s'allonge dans la direction du fuseau. 14° En général, mais pas toujours, le fuseau correspond à l'axe le plus court ou le plus long de la cellule, ainsi que Roux l'a déjà dit. Mais, dans Asplan- chnn, cela tient vraisemblablement au fait que le cytoplasme tend à prendre autour du fuseau une position symétrique. 15° Mn changement, dans la direction d'une cellule, par rapport à l'axe de l'oeuf, que ce changement soit absolu ou relatif et dû à ^\q^ déplacements des autres cellules, détermine un changement dans la position du fuseau par rapport aux axes de l'œuf. 16° Pendant la segmentation, un nuage de granules se sépare dans la par- tie de la cellule qui doit former l'endoderme. Cette masse passe de la par- tie antérieure et ventrale de la cellule entodermique à sa partie postérieure et dorsale, d'où elle passe, à la septième division, dans la petite cellule endo- dermique. 17° L'œuf conserve sa forme ellipsoïde à travers tout le développement jusqu'à un stade avancé, bien qu'à mesure que la segmentation progresse, les blastomères modifient considérablement leurs positions par rapport à cette forme. Cette conservation de la forme ellipsoïde par l'œuf ne saurait être rapportée à un simple facteur mécanique. 18° La gastrulation accompagne la segmentation et progresse peu à peu avec le retrait des parties profondes des cellules périphériques et leur ex- tension dorso-ventrale consécutive à des divisions équatoriales fréquentes. 19" Pour ce qui est de la morphologie spéciale du Rotifére : (i) La cellule polaire est formée au pôle animal de l'œuf au point opposé à celui où se trouvera plus tard le blastopore et non pas sur le bord dorsal (ou antérieur) de la future région blastoporique comme Zelink.\ l'a dit pour Callidina en 1891. b) La segmentation a été suivie chez Asplanchna jusqu'à un stade plus avancé que chez les autres Rotifères. On observe, chez cette espèce, une régularité beaucoup plus grande et, jusqu'à un certain point, plus de symé- trie que dans les autres espèces, dans la direction et la vitesse de la seg- mentation. B. Conclusions : 20° 11 résulte des propositions I, 2, 3, 5, 7 et 9 que la direction de la segmentation n'est déterminée ni par aucun facteur mécanique simple, ni ir,4 L'ANNEE BIOLOGIQUE. par des relations de forme. En particulier, le cours de la segmentation d'.4.s-- pht)i-hn(i ne suit ni la loi de IIei!t\vig (d'après laquelle le fuseau serait dirigé dans Taxe le plus grand de la masse protoplasmique , ni la loi de Bertiiold (des aires minima), ni le principe de moindre résistance de Bram etPFLuoER. 21" Il résulte de la proposition 11 qu'il n'y a pas de facteur capable de rendre compte, à lui seul, de l'égalité ou de l'inégalité de la segmentation. En particulier, les conditions dWsplanchna sont en contradiction avec : a) les vues d'HEiîTWfr. pour lequel le noyau qui se divise occupe le « centre de sa sphère d'action », si tant est que cette expression ait un sens précis, ni b) avec celles de Bram pour qui la résistance serait égale aux deux extrémités du fuseau. 2"2'' Il résulte de la proposition 12 de même que de la comparaison de la segmentation de nombreux autres \'ertébrés que ce n'est pas un facteur simple, par exemple le plus ou moins de vitellus contenu dans la cellule, qui puisse rendre compte de l'ordre des divisions. 23"^ II résulte naturellement de la proposition 15 et de la dernière partie de la proposition 14 que la direction du fuseau n'est pas due à une in- fluence de l'œuf considéré comme un tout et rapporté à ses axes , mais est déterminée indépendamment dans chaque cellule; toutefois, je ne considère pas cette conclusion comme le moins du monde établie. 24° Il résulte des propositions 5, 6, 7, 8 et 9 qu'en ce qui concerne la détermination de la position du fuseau, cette question se décompose en un certain nombre d'autres : a) Qu'est-ce qui détermine la direction de sépara- tion des asters nouvellement formés? b) Qu'est-ce qui détermine la position des asters pendant le stade de repos du cytoplasme ? c) Qu'est-ce qui déter- mine la rotation des asters et du noyau au moment de la caryocinèse? 25° On peut conclure de 20, 21, 22 et 24 que la position finale du fuseau et le mode de segmentation sont, dans leurs causes, déterminées par des processus de nature inconnue résidant dans le cytoplasme. 20° La relation définie de la position du fuseau par rapport aux conditions externes, observée dans certains cas, telles que la forme de la cellule, la direction de la pression (?) et celle des rayons lumineux doit être considérée comme une réponse à l'excitant, dépendant, dans tous les cas, de la struc- ture spécifique du protoplasme, et variable avec cette structure. 27" Le mode de division est en rapport avec le but que ladite division est destinée à atteindre et avec la morphogénèse générale de l'organisme. Chez Asplanchna, le mode de division est disposé en vue de la gastrulation. 28° On voit, d'après la proposition 16, que la segmentation n'est pas seu- lement une division quantitative en unités semblables : elle est accompagnée de processus de développement autres dont quelques-uns peuvent être net- tement reconnus. 29° La gastrulation d'Asplanchna n'est pas un processus distinct de la segmentation, mais un accompagnement et un résultat de cette segmen- tation. Le processus dont elle n'est qu'une partie débute à la troisième di- vision et s'achève à une période beaucoup plus tardive que celle à laquelle on applique généralement le terme de gastrulation. 30'^ La gastrulation de V Asplanchna dépend de plusieurs facteurs : a) de la forme de l'œuf ou de l'influence qui la détermine; b) de la direction de la segmentation; c) de l'inégalité de la segmentation; d) de l'ordre de la seg- mentation (?) ; e) des changements de forme qui accompagnent la division de la cellule. Tous ces faits doivent être considérés, conformément aux propo- sitions 17, 25 et 26, comme déterminés par la structure inconnue (molécu- laire?) et les activités du protoplasme. ■ V. — UNTUGÉNÈSK. 1 yo '.M° Il résulte de la i)roposition 30 que le premier développement de IM*-- jtlanchnn, depuis le début jus([u'à un stade un peu postérieur à lagastrulation, peut être ramené à lintluence de deux facteurs : lintluence qui détermine et conserve la forme de lœuf dans son ensemble, et le processus qui se pro- duit par suite de la structure spécitlque (moléculaire?) et des activités du protoplasme. Ces deux facteurs «lui peuvent peut-être être considérés conmie deux ma- nifestations différentes d'un facteur unique sont dans leurs causes mécani- ques entièrement inconnus. « L(;s conditions causales du développement rési- dent donc principalement dans des phénomènes moléculaires et sont hors de la portée de nos recherches » — C.-B. D.wenpokt. 17. Hochreutiner. — Etudes sur les Phanérof/ames aquatiques du Rhône et du port de Genève. — Parmi les nombreux documents rassemblés dans ce mémoire , notons une influence nouvelle attribuée par Fauteur au géo- tropisme. Sous l'action de la pesanteur, la base organique de la tige se relève comme son sommet. Les expériences sur lesquelles repose cette conclusion ont porté princii)alement sur Thypocotyle et les entrenœuds du ZannichelUa palustris; l'auteur a également étudié d'autres plantes aquati- ({ues; puis, pour établir que ce phénomène n'est pas sous la dépendance de la submersion, il s'est adressé à des Elodea cultivés hors de l'eau et à diverses plantes terrestres qui ont fourni le même résultat. De ces différentes expériences il conclut que. « si le géotropisme est dû à une sensibilité, cette sensibilité n'est pas polarisée dans la tige, c'est-à-dire qu'elle est répandue uniformément dans toutes les cellules sans distinction entre le sommet et la base. » Dans la racine cette sensibilité est polarisée. Le relèvement de la base de la tige diffère à certains égards du relèvement du sommet. Les expériences de l'auteur n'établissent pas d'une façon péremp- toire qu'il dépende du géotropisme comme ce dernier. [Dans toutes ses re- cherches, la tige est maintenue sur un plan rigide (planche de sapin ou plaque de liège) au moyen d'une épingle coudée ; le contact du support et du crochet exerce sur les parties irritables de la tige une action qui n'est peut-être pas négligeable]. Tandis que la direction du sommet tend, par suite du géotropisme, à se rapprocher de la verticale, la base dépasse parfois cette direction qui réalise au plus haut degré le géotropisme négatif, .\insi l'auteur figure un hypocotyle de ZannichelUa courbé par dessus l'épingle qui le maintenait. La courbure de la base de la tige présente chez cette espèce un curieux antagonisme avec le géotropisme positif de la racine : elle ne se produit pas dans l'hypocotyle après l'allongement de la radicule, ni dans les rameaux adultes pourvus de racines. On ne peut objecter que les rameaux munis de racines soient trop âgés pour réagir à la pesanteur, car ils récupèrent la fa- culté de se courber quand on sectionne les racines. On peut se représenter les choses conmie la résultante de deux tropismes contraires qui s'annulent : mais, dans cette hypothèse encore , il ne paraît pas nécessaire de conclure que les deux tropismes soient provoc[ués par la pesanteur. — P. Vuillemin. 30. Lœb (J.). — La lumière et la formation des organes des animaux. [XIV 2 6 p] — 11 est démontré expérimentalement ([ue les conditions extérieu- res de vie influencent fortement la disposition , le nombre et la grandeur absolue et relative des organes. La morphologie n'est pas régie par les seules propriétés du plasma germinatif. Celui-ci fournit à l'organisme des substan- ces jouissant de certains modes d'irritabilité bien déterminés, mais l'allure ir,r, L'ANNEE BIOLOGIQUE. du développement des tissus est la conséquence de l'action simultanée des influences externes et des propriétés spéciales de la matière vivante. Le plasma germinatif doit être, d'après Lœb, un mélange de différentes substan- ces chimiques jouissant de propriétés physiques distinctes et dont chacune préside à la genèse et au développement d'organes différents. Par des modi- fications dans le milieu externe, on peut provoquer des localisations anor- males de ces différentes substances et amener ainsi des dispositions nou- velles des organes. Peut-on modifier aussi la morphologie des êtres vivants en variant la quantité d'énergie — quelle que soit sa forme — fournie à l'é- conomie? L'auteur étudie la question au point de vue de la lumière. 11 critique les expériences antérieures en se basant sur les faits suivants. L'embryon se développe parfaitement à l'obscurité dans la matrice. Les animaux des ca- vernes subissent une évolution normale à l'obscurité, seuls quelques organes : yeux, antennes, pigment peuvent manquer chez ces êtres, encore n'est-il point probable que cette réduction morphologique soit directement la consé- quence de l'obscurité. Il résulte de là que, si l'absence de lumière aune influence sur les êtres, ce n'est pas, probablement, sur leur développement général qu'elle se manifeste, mais plutôt sur l'évolution de quelques-uns des organes. Ce point de vue n'a jamais été envisagé; Lœb l'étudié expéri- mentalement et arrive aux conclusions suivantes. La formation des Polypes chez Eudendrhim racemosum est fortement influencée par la lumière car à l'obscurité il ne s'en forme que très peu ou point. Les rayons bleus de la lumière diffuse agissent comme la lumière blanche, les radiations rouges comme l'obscurité! Chez les embryons de Fun- dulus les chromatophores se forment en très petit nombre à l'obscurité. Chez ces différents types la lumière a donc une action sur le développe- ment de certaines parties alors qu'elle n'en a aucune sur l'évolution de l'en- semble. Comment faut-il comprendre le fait? L'influence des actions chimiques sur le développement est considérable; l'auteur en donne la preuve suivante. Les caractères sexuels secondaires ré- sultent très probablement, de l'action des substances chimiques qui, formées dans les organes génitaux mâle ou femelle, ont diffusé dans l'économie entière et ont agi pour faire surgir localement des caractères nouveaux. — La lumière peut parfaitement agir en formant, ou en aidant à former, dans le corps des organismes certaines substances nécessaires à la constitution d'or- ganes déterminés. Lœb applique donc au règne animal la thèse soutenue par Sachs pour le développement des végétaux. Lœb attire encore l'attention sur la nécessité qu'il y a pour l'organisme de recevoir de l'énergie extérieure pendant son développement. Les expériences qu'il vient de décrire le prouvent et montrent, par là encore, que la théorie de l'action exclusive du plasma germinatif est fausse. — J. Demour. 34. Mayer. — Développement des écailles, des ailes et de leur pigment dans les Lépidoptères. — Le problème de l'hérédité est ordinairement ramené à des termes si simples dans les discussions où il est question de savoir ce (^ui détermine l'œuf à suivre dans son développement une marclie identique à celle de l'œuf d'où il provient que nous oublions souvent l'extrême complexité de cette question. C'est le cas, par exemple, des Lépidoptères où les ailes pré- sentent des dessins si variés, des colorations si diverses et qui n'en sont pas moins fidèlement reproduites d'une génération à une autre. Comment se fait- il que l'œuf fécondé puisse contenir en germe une complication si grande? Le premier pas vers la solution de cette question est l'analyse aussi complète que V. — () N TOGE NES K. i: )/ possible (lu processus du développement des dessins et de la coloration des ailes. C'est là l'objet du travail de Mayer dont les résultats sont intéressants. La coloration des ailes des Léjiidoptères est due comme on sait à des écailles. Cbacune de ces écailles dérive d'une cellule ([ui a fait saillie au- dessus de la surface do l'aile. La cellule secrète une paroi cuticulaire, qui est récaille proprement dite, puis le protoplasma se retire, laissant l'écaillé vide. Les écailles (pii chez l'adulte seront blanches, restent vides ou remplies de gaz tandis que le sang (hémolymphe) pénètre dans les autres et, se trou- vant ainsi recevoir le contact de l'air, prend une coloration ocre jaune. Toutes les écailles ([ui sont colorées dans l'adulte passent dans leur dévelop- pement par ce stade jaune. Mais, sous des influences inconnues, certaines ré- gions de cellules subissent un changement déterminé, tandis que d'autres en présentent de différentes. Mayer a pu montrer comment les diverses colora- tions de l'adulte peuvent se rattacher à, des moditications d'ordre cliimiciue de l'hémolymphe homoii'ène, mais la question de la localisation des trans- formations reste entière. — C.-B. Davenport. 42. Roux CW.). — Vautodistribution des blastomères contigus. [XI"V 2 6 s] — Dans le précédent volume de V Année biologique (1895, p. 143, 171») a été analysée la découverte de Roux sur les mouvements résultant des actions cellulaires mutuelles et nommés par cet auteur cytotropisme. Dans le mé- moire actuel, Roux présente de nouveaux faits, décrit de nouvelles sortes de mouvements et fait une application plus étendue de ces nouveaux phénomè- nes à l'embryogénie normale. L'auteur propose tout d'abord une nouvelle terminologie. Il appelle : cytotropisme le mouvement actuel actif de rap- prochement (ou d'éloignement) des blastomères par rapport les uns aux autres; cytarme (appj, union) le phénomène d'union superficielle ou d'ad- hérence; cytochorisme (/toptiaô;, séparation) la séparation des cellules préa- lablement adhérentes; cytolistesis (de oXicjOrja'.?, glissement) le glissement latéral de cellules en contact, cytotaxis étant le terme général qui réunit tous les précédents. [Cet emploi de mots anciens avec de nouvelles signifi- cations est extrêmement fâcheux. Le cytotaxis pris dans une acception par- ticulièrement large pourrait peut-être être employé au sens de Roux , mais il semblerait préférable de substituer au mot cytotropisme le mot proposé par lui-même de cytoplésiasme.] La méthode est la même (|ue dans le travail de 1S95, l'objet est le même ; blastomères de Grenouille. En ce qui concerne les phénomènes de contact des cellules, il existe divers degrés de contiguïté allant depuis le simple contact jusqu'à une fusion si complète qu'il n'y a même plus trace de sillon entre les deux cellules, ni de surface de contact. Cette adhérence étroite est une manifestation de l'activité des cellules vivantes car, affaiblies par un moyen quelconque ou tuées par une tempéra- ture de 40°, elles n'adhèrent plus ainsi. Parfois des cellules parfaitement actives ne s'unissent pas ce qui montre que l'union est une propriété spé- ciale des cellules vivantes, les divers degrés d'adhérence correspondent aux divers degrés de cette action mutuelle. Quand trois cellules adhérent entre elles, elles peuvent être disposées en ligne droite ou autour d'un centre. Dans l'un et l'autre cas, la forme des surfaces de séparation ressemble exactement aux cloisons qui séparent des bulles de savon. Les blastomères ressemblent aussi à des bulles en ce qu'ils tendent à se disposer symétriquement par rapport à leurs surfaces de contact nmtuelles et avec leurs plans de sépara- tion perpendiculaire au support. — Les conditions extérieures peuvent mo- difier la forme du groupe. .Vinsi, dans une solution de sel de cuisine à 0,5 p. 1(J0 l'intimité du contact est maxima. Elle diminue dans la solution à 1,8 ir,8 L'ANNEE BIOLOGIQUE. p. 100 et dans celle à I ou •.' p. 100. Dans la solution à 1,14 p. 100, les blas- tomères se montrent constamment allongés et entrent en contact par leurs extrémités et forment un filament ramifié en forme d'hyphe. Une tempéra- ture (le "^4 à 28" est optima pour ces unions qui paraissent aussi favorisées par la lumière électrique. De ces expériences, on peut conclure que Tapti- tude (les blastomères à s"unir est générale et non point dépendante, comme le pense Driescii, d'un harmonie complète entre les plus délicates qualités internes des cellules. Incidemment, on peut mentionner le fait que le pig- ment, dans les cellules réunies, prend la même position que dans les tissus normaux de la Grenouille, c'est-à-dire près de la surface libre du blastomère (juand il y en a une et au voisinage du centre quand il n'y en a pas. Toute surface de contact mutuel est dans une région dépourvue de pigments. Le cytocliorisme se manifeste par le fait que de deux blastomères étant trop étroitement appliquées l'un à l'autre, l'un arrondit son contour et com- mence à s'écarter de son voisin. Un tel mouvement indique un changement dans la qualité des cellules adjacentes ; il se constate aussi dans la séparation des éléments d'un tissu que la mort envahit. Le cytolesthesis comprend plu- sieurs formes : une cellule peut tourner autour de l'autre ou rouler sur elle ou bien les deux cellules peuvent prendre part Tune et l'autre au mouve- ment sans perdre contact. Ces cas sont illustrés par diverses figures mon- trant les positions successives des cellules allongées ou de paires de cellules valsant l'une autour de l'autre. Dans quelques cas, cette valse des couples de cellules conduit à une position de contact par suite duquel elles s'unissent en une masse unique, une sorte de morula. Après cette union intime, les cellules se séparent de nouveau. Parfois elles se disposent en anneau mais jamais en sphère creuse (blastula). La formation d'une blastule est donc autre chose qu'une simple union de cellules. Elle est due non à une propriété générale, mais à une énergie formative spécifique. — Roux passe maintenant à l'étude du rôle que doit jouer le cytotactisme dans l'ontogenèse normale. Le cytarme se rencontre dans les épitheliums où il suit les mêmes lois que dans l'expé- rience; le cytocliorisme se manifeste dans la formation du mésenchyme et dans la migration des leucocytes à travers les épitlieliums; le cytolesthesis normal s'observe fréquemment dans la segmentation quand les cellules prennent leur position typique bilatérale ou radiale. Peut-on ramener tous ces phénomènes tactiques à une cause unique, en particulier à une cause de tension superficielle? La tension superficielle peut être homogène ou hétérogène. Dans le premier cas, le contact des cellules se fait suivant des surfaces d'aires minimales; quand il n'y a que trois cel- lules, elles prennent une disposition linéraire. 11 est clair que dans les cas de cytarme normal ou anormal, quand quatre cellules se disposent en cercle autour d un point la loi de surface minima n'est point appliquée. Par contre, tous les phénomènes de cytotactisme et toutes les positions des cellules peuvent être expliqués par la tension superficielle hétérogène agissant concurremment avec la tension homogène. Cette hétérogénéité de la tension superficielle im- plique une différenciation dans la cellule. La cellule diffère de sa voisine et est dissemblable en ses différents points. La cause de cette dissemblance dans les cellules est interne et due aux qualités nucléaires ou peut-être aussi cy- toplasmique. Ainsi, pour le plasma germinatif, la différenciation des tensions superficielles est un mode d'action puissant. Une preuve de l'existence de forces opposées à la tension superficielle homo- gène se naontre dans les demi-morules persistantes. Le simple tension super- ficielle agissant seule transformerait aussitôt la demi-morula en une sphère. Si donc celle-ci reste à l'état de demi-morula malaré l'instabilité de ses cel- V. — ONTOGENESE. IT/J Iules, cela tient à l'existence d'énergies spéciales actives maintenant cet arran.uenient, ou au moins à ce que les énergies ca})al)les de moditier l'ari-an- gement dans la demi-morula n'ont pas été éveillées dans la cellule. L'étude des propriétés autodistributives des cellules et de leurs causes constituent d'après l'auteur un champ de recherches plus fertiles dans le domaine de la biomécanique (jue la discussion de ces cas spéciaux d'embryons incomplets ou entiers engendrés par des lilastomères isolés, ou que la discussion préma- turée de la part (jui prennent l'évolution et Tépigénèse dans Tontogénie. — C.B. D.VVENPORT. 44. Roux (W.). — Rôle du stimulus {Auslusimgen) dans Vontogéiiie. — Sti- mulé par l'équivoque de sa position relativement à cette question l'auteur a entrepris de préciser dans une certaine mesure sa manière de voir. Le terme Auslnsung n'est pas facile à traduire: le mot qui s'en raproche le plus est l'ancien terme bien vague de stimulus. Mais la doctrine ancienne des stimuli n"est (ju'une partie de la doctrine actuelle des Ausloaungen, de Roux. C'est le contact électrique qui enflamme la mine, c'est le coup de gâ- chette qui fait partir le coup de fusil , c'est le mot blessant que suit immédiate- ment un soufflet. Ainsi Roux dit à un endroit : la nature des réactions d'un tissu dépend si peu de celles des causes externes qui es provoquent et dé- pend si fort au contraire de la nature du substratum réagissant que ces causes externes doivent être considérées simplement comme la circonstance qui met en action l'activité spécifique (très stable en elle-même) du mécanisme organisé. Ces stimuli peuvent intervenir dans l'ontogénie anomale comme par exemple dans la régénération ou dans le développement normal, comme c'est le cas dans les diverses circonstances qui déterminent la différenciation. — On peut diviser les stimuli en quantitatifs et qualitatifs. Les premiers sont caractérisées par le fait qu'une minime quantité d'énergie fait passer une grande quantité d'énergie de l'état potentiel à l'état cinétique. Dans les se- conds, c'est la nature de la réaction qui est plus ou moins en désaccord avec celle des causes déterminantes immédiates. Ces causes déterminantes immédiates sont en général désignées sous le nom de stimuli. Le stimulus produit son effet par l'intermédiaire d'un mécanisme qui est l'organisme. Plus la nature de l'effet produit est dépendante du mécanisme organique, plus cet effet nous apparaît comme dû à la différenciation spontanée {Selbstdif- ferenzirung) ; plus il ressemble à la cause déterminante, plus il nous appa- raît comme dû à la différenciation provoquée {abhangige Differenzirung). Il y a toutes les gradations possibles entre l'autodifférenciation et la diffé- renciation provoquée la moins indépendante. Ainsi, quand un même agent, la chaleur, est appliquée à des composés chimiques différents, les produits résultants sont aussi différents que ces substances elles-mêmes. La qualité des produits dépend à un haut degré de la nature de la subs- tance chimique et très peu de l'agent (chaleur) qui a agi sur eux. C'est l'au- todifférenciation. Dans des phénomènes morphogénétiques, c'est le plus souvent l'autodifférenciation qui intervient, car les effets résultent beaucoup plus des particularités du mécanisme protoplasmique que de la nature des agents qui les mettent en mouvement. En terminant, Roux blâme Dkiescii d'admettre que les conformations organiques dépendent en dernière analyse de la constitution chimique. La conformation physique et l'arrangement des molécules sont des facteurs non moins importants. — C.B. Davenport. 43. Roux (,"W.). — Influence des petites différences de taille de blastomères ICO L'ANNEE BIOLOGIQUE. .s(//' les caradi'rcs de In segmentation et facteurs de r arrangement et de la forme des premiers blastomères. — On a souvent insisté sur la grande impor- tance (le la tension superficielle dans le déterminisme du mode de segmen- tation. Ce travail entre dans l'examen détaillé de cette ([uestion et montre qu'il pourrait être dangereux d'aller trop loin dans cette voie. — Dans une première partie, l'auteur étudie la production de différents type.s de segmen- tation dans la division artificielle des gouttes d'huile. Ces gouttes sont placées en suspension dans un mélange d'eau et d'alcool de densité convenable de manière à ce que leur périphérie soit en contact avec la paroi du vase de verre. La division est produite au moyen d'un tube de verre capillaire pro- j)re manié verticalement comme une lame tranchante. Après la division en deux gouttes égales les deux sphères contiguës s'aplatissent l'une contre l'autre et se touchent suivant un plan. Si les gouttes sont inégales la plus petite se place dans un dépression de la plus grande. Quatre gouttes égales se disposent en croix. Si le second plan de division est mené obliquement par rapport au premier on obtient deux grosses gouttes opposées diagonale- ment et alternant avec deux petites, qui sont repoussées vers la périphérie. Trois divisions égales donnent naissance à un stade 8 avec 8 plans radiaires semblables à ce que l'on voit en regardant par un pôle un œuf d'Amphioxus au stade 16. On obtient des groupes présentant une ressemblance frappante avec des œufs segmentés de la Grenouille et d'autres espèces. Les facteurs de ces diverses formes caractéristiques sont : la pression contre la paroi du vase, la tension superficielle des gouttes, leur grosseur relative et la direction des plans qui les divisent. Leur différence de taille influence profondément leur arrangement et un des principaux résultats de cette différence est le re- foulement des plus petites gouttes à la périphérie. [Passant à l'œuf de la Grenouille nous trouvons parfois, au milieu de formes présentant une .similitude générale avec celles des gouttes d'huile segmentées, certaines formes qui ne peuvent en aucune manière résulter des causes mentionnées. Ainsi, il peut arriver que de petites cellules se placent au centre et en repoussent de grandes vers la périphérie; il arrive aussi qu'un blasto- mère qu'on a rendu plus petit en extrayant une partie de sa substance con- serve une position centrale. Ces résultats montrent que, dans la segmenta- tion de la Grenouille, interviennent des facteurs qui sopposent à la mise en jeu des actions mécaniques énumérées ci-dessus. Au nombre de ces facteurs comptent la division incomplète des cellules; une sorte d'adhérence réci- proque incompatible avec une liberté absolue dans leurs mouvements, et une sorte d'attraction chimiotactique. On constate aussi que les cellules exté- rieures ne prennent pas immédiatement une forme nouvelle sous l'action d'une pression périphérique : Ainsi, si l'on enlève un blastomère, les autres n'en restent pas moins disposés quelque temps suivant une surface hémis- phérique. Ces diverses causes en se combinant engendrent des différences considérables avec les formes des gouttes d'huile segmentées. Mais comment expliquer la ressemblance générale entre les formes des œufs et celle des gouttes d'huile segmentées ? En partie par des causes mécaniques et beaucoup par le fait qu'il y a coïncidence entre la succession et la posi- tion des plans de clivage de l'œuf et les positions que tendent à prendre les plans de contact entre les gouttelettes de la goutte d'huile segmentée. Cette coïncidence résulte de l'adaptation ; car c'est un avantage pour les cellules de prendre autant que possible la position que tendraient à leur donner les forces purement mécaniques, agissant sur elles. Roux termine en mettant les observateurs en garde contre la tentation de conclure, de la similitude des formes entre les objets organiques et inor- V. — ONTOGENESE. |f,l ganiques à la similitude dos causes qui les ont produites. — C.-B. Dwen- PORT. 8. Driesch. — Tactisiite des cellules inésenc/ii/mnlcttses d.Echinxis mi- crntuhervulalus. — Ce mémoire marque un imjjortant progrès dans l'ana- lyse des causes déterminantes du développement de l'œuf des Échinodermes. Les causes déterminantes delà segmentation, et quehiue peu celles de la ,a-as- trulation. ont été déjà, de la part de I)i!ii;srii, Heriîst et Morcan. le sujet d'é- tudes fructueuses. Aujourd'hui, le premier de ces auteurs aborde la question des causes déterminantes de l'arrangement des cellules mésencliymateuses dans Tembryon et donne la preuve expérimentale qu'il est dû à des influen- ces cliimiûtactiques, d'ailleurs diverses. — D'autres ont cru reconnaître un chimiotactisme entre certaines cellules du corps. Ainsi Roux croit que les mouvements des blastoméres isolés les uns par rapport aux autres sont dus à un chimiotactisme i^dont la cause est probablement due à de simples phéno- mènes capillaires). Loeb a montré que lorsque l'on interrompt le cours du sang dans les vaisseaux de l'embryon de Fundulus des cellules pigmentaires migratrices ne se rassemblent plus autour de ceux-ci (chimiotactisme positif vers l'oxygène). Dans ce cas la preuve expérimentale est décisive. Les cellu- les mésenchymateuses migratrices de l'Oursin sont mises en liberté dans la cavité blastulaire à un certain moment et s'arrangent en deux triangles un de chaque côté de l'archentéron. Driesch secoue les embryons au stade où les cellules migratrices viennent d'être mises en liberté et quelques-unes d'entre elles se trouvent ainsi amenées à occuper dans la cavité blastulaire une po- sition normale. Ces cellules déplacées reviennent finalement à leur position normale, résultat que Driesch interprète comme dû à une attraction proba- blement chimique exercée symétriquement par certains points de l'ecto- derme sur les cellules mésenchymateuses sensibles : le tactisme. — En ce qui concerne les énergies potentielles des éléments mésenchymateux les uns par rapport aux autres , on doit conclure qu'elles sont les mêmes pour tous, et que l'évolution spéciale de cliacun d'eux ne dépend que de leur situation relative dans l'embryon. En concluant, l'auteur distingue dans l'Ontogénie deux sortes d'autorégulation : les unes primaires qui ne demandent pour l'accomplir que l'intervention de phénomènes normaux, les autres secon- daires dans lesquelles interviennent des actions étrangères à l'ontogénie normale. Aux premières appartient le tactisme qui rassemble les cellules mésenchymateuses à des places définies. Aux secondes appartiennent les phénomènes régénératifs (postgénération) de Roux, formation compensatrice de WOLFF (cristallin du Triton [\o\v Année biolo;/ique,\S'J'ô, p.2r)S]. Ces deux sortes de régulation sont plus amplement définies dans le mémoire analysé d'autre part (Ch. VI). — C.-B. Davenport. 7. Driesch (H.j. — Sur la pari qui revient aux différences individuelles dans Vonto(jénèse expérimentale. — Ce travail est une réplique à une assertion de Roux qui reproche à l'auteur d'abuser dans ses explications des simples conditions physiques fortuites. Driesch explique ce qu'il entend par diffé- rences individuelles fortuites et indique la part qui leur revient dans l'onto- genèse expérimentale. Lorsqu'un lot d'oeufs d'Oursin fécondés est soumis à des conditions semblables pour tous, quelques-uns se développent normalement, d'autres forment de petites blastules pleines, d'autres entin des blastules ayant un côté incomplet par suite de la mort précoce de l'un tles blasto- méres. Ces différences de résultats sont dues à des différences acciden- telles dans les œufs, attestées par ce fait que des conditions uniformes légèrc- LANNliE lilOLOClniE, H. IS'JG. Il ic.o l'anm':I': biologique. iiKMit défavorables du milieu se font sentir sur ces œufs à des degrés divers. D'autre part, des neufs »ioumis au secouage et d'autres restés dans l'eau de mer diluée peuvent donner naissance à des embryons semblables. En un mot des développements différents peuvent se produire dans des conditions extt'rnes semblables et des anomalies identiques peuvent apparaître dans des conditions différentes. Ces considérations amènent l'auteur à conclure que dans la grande majorité des cas nous ne pouvons attribuer aux conditions expérimentales une influence spécifique décisive sur le résultat du dévelop- pement; elles n'auraient qu'une influence secondaire. [Comp. à Patten Ch. VI] [VI h y o] — C.-B. Daveni'ORT. 24. Kopsch. • — Recherches expérimentales sur le bord du blastoderme chez les Salmonidés. (Communication et discussion). — La question de la si- gnification morphologique du bord du blastoderme chez les Salmonidés et de la part qu'il prend à la constitution de l'embryon est toujours pendante ; le rôle du bouton caudal reste fort obscur. Pour His le bord du disque germina- tif représente des matériaux pour la constitution de l'embryon et, pendant l'enveloppement du vitellus, les points symétriques de l'anneau marginal viennent se fusionner successivement sur la ligne médiane pour former le corps : c'est la théorie de la concrescence. Si elle était exacte, à la suite de lésions pratiquées sur l'anneau, l'embryon devrait subir une déformation en des points déterminés. Au contraire les expériences de mutilation artificielle démontrent que la concrescence, telle que la conçoit His, n'existe pas. Sur l'anneau marginal jeune, il faut distinguer deux régions, l'une qui formera l'embryon, l'autre (jui ne le forme pas directement; la première comprend une portion médiane, qui donnera la tète, et deux latérales qui se fusionnent sur la ligne médiane pour former le bouton. Ce dernier représente un centre d'accroissement d'où proviennent le tronc et la queue, centre oîi arrivent les cellules d'une partie de l'anneau marginal pour y être employées à la forma- tion de l'embryon. Ainsi, les organes cle la tète et le bouton se constituent aux dépens de deux groupes de cellules qui sont situés en des points déterminés de l'anneau marginal du disque germinatif, et les expériences montrent qu'ils ne se développent plus après la destruction des cellules qui les renferment en puissance. Quant aux cellules de la région qui ne forme pas directement l'embryon, mais est utilisée normalement à la constitution des vertèbres pri- mitives, elles ne se transforment pas en organes du tronc, quand on les a empêché par une lésion d'arriver dans le bouton. ["VI h [3] Les troubles déterminés expérimentalement se divisent en deux groupes. Dans les uns les deux masses cellulaires situées primitivement sur les cotés ne sont plus arrivées à se réupir pour former la zone d'accroissement du tronc et de la queue : dans ce cas, chacune des masses se développera en ar- rière de son côté et formera une moitié de l'embryon. Le deuxième cas est celui oi^i, le bouton étant déjà constitué, les deux moitiés droite et gauche qu'il renferme sont séparées par une section et ne fournissent plus les or- ganes de leur côté. S'il arrivait que le bouton fût divisé en ses deux moitiés latérales, chacune d'elles fournirait vraiseml)lablement la moitié correspon- dante du corps de l'embryon : c'est ainsi que Katchenko a obtenu le déve- loppement indépendant des deux moitiés du corps de très jeunes embryons de Sélaciens qu'il avait sectionnés, mais une telle séparation n'a pas été ob- tenue sur le bouton des Salmonidés. [VI h |3] Ce qui vient d'être dit est valable aussi pour la formation des embryons de Grenouille avec asyntaxie médullaire ou spi)ia hifula. Pour l'explication de ces malformations , Kopsch a été amené par ses expériences sur les œufs de V. — ONTOGENKSH. 1C,:{ Grenouille a des oiàiiioiis (jui s\'c;irtent sur l)eaucoup dv points des idi'cs ayant cours. Lœuf de Grenouille présente un disque .uerniinatif dont le bnrd est formé, aux stades jeunes de gastrula, par la lèvre du blastojiorc, et i)ar une ligne qui correspond au point où se fera renYelopi)cment. On doit distin- guer également sur le bord de ce disque germinatif deux régions, Tune for- mant l'embryon, (|ui renferme les ébauches îles organes de la tête et du centre d'accroissement du tronc et de la ((ueue, et une autre (|ui est en relation avec la formation de lanus. Les groupes cellulaires du premier centre se réunis- sent après la gastrulation et s'allongent en arrière de Tembryon comme chez la Truite. Si maintenant une lésion détermine une interru})tion dans l'inva- gination des cellules végétatives, on voit apparaître les dilférents degrés de la malformation [spina Infida) suivant le stade. Toutes les oiiservations sur la gastrulation des Amphibiens prouvent quil ne se produit pas une concres- cence, au sens de His. dans le déveloi)i)ement normal. Les d"éplacements de cellules qui aboutissent à la réunion d'éléments pri- mitivement latéraux sont essentiellement autres que dans une concrescence. -V propos des observations de Kopsch sur les Salmonidés. Roux insiste sur l'absence constatée de la (hfférenciation du bourrelet marginal déjà déve- loppé, après la destruction de si portion centrale avec le bouton. Il faut con- clure de ce fait que la différenciation du bourrelet est une différenciation su- bordonnée, ({u'elle se fait sous l'influence d'une partie centrale, où se trouvent les rve même une relation étroite entre l'accroissement du bord prerminatif du disque blastodermicpie et la formation dé la réiiion périphérique du syncytium. Corning explique cette relation par une action attractive qu'exerceraient sur les mérocytcs, les masses cellulaires du bord nei-minatif en voie de croissance. Mais que représentent ces méro- cytes? Pour Corning, ce sont des noyaux en dégénérescence car, dans le cours de l'évolution embryonnaire, ils se fragmentent et se résolvent en tins corpuscules. Contrairement à Henneguy, Corning soutient que ces cor- puscules ne sont pas entraînés dans les différents organes de l'embryon. Toutefois, ainsi que Wilson, il a observé des mérocytes dans le foie d'em- bryons de Saumon déjà avancés. L'interprétation que Corning donne des mérocytes me paraît insuffisante. Si ce sont des simples noyaux en dégéné- rescence, pour(pioi se multiplient-ils, pourquoi persistent-ils jusque dans les stades avancés du développement, pourqiioi s'accumulent-ils dans les régions du disque blastodermique dans lesquelles l'activité de croissance atteint son maximum d'intensité? Ces mérocytes remplissent certainement une fonction que nous ne soupçonnons pas encore. — Corning tire de ses observations sur les mérocytes une importante conclusion. Le mode d'orientation de ces noyaux vi'tellins par rapport aux lames cellulaires du bord germinatif du disque blastodermique infirme la théorie de la concrescence formulée par His. Si les faits observés répondaient à cette théorie, les mérocytes devraient être disposés en rangées qui seraient parallèles à ce bord germinatif et convergeraient comme lui vers les ébauches embryonnaires. Or ce n'est pas le cas. Cet argument ne me paraît pas avoir une grande valeur, d'autant plus que lorsque se modèlent les ébauches embryonnaires, les mérocytes s'orien- tent radiairement par rapport à elles, ce qui tendrait à indiquer une ac- tion mécanique se produisant de la périphérie vers l'axe de l'embryon. Cor- ning cite encore d'autres faits infirmant la théorie de la concrescence déjà battue en brèche par les observations d'HENNEGuv chez les Téléostéens. Il a étudié le proces.sus de fermeture de l'orifice vitellin qui, dans les jeunes stades, est largement ouvert à l'extrémité caudale de l'embryon. Le bord germinatif du disque blastodermique entoure cet orifice vitellin; il s'épaissit et finit par obturer ce dernier sans qu'intervienne aucun processus de con- crescence. En outre, ce bord germinatif qui devrait jouer un rôle prépondé- rant dans la constitution du germe, si les vues théoriques de His étaient exac- tes, ne prend aucune part essentielle dans la formation des ébauches de l'embryon. — R.a.ui5ER et 0. Hertwig ont cherché, il est vrai, dans la théorie de la concrescence, l'explication de la production de monstres doubles à deux tètes et à région caudale commune qui souvent sont attenants à un seul disque blastodermique. Corning soutient que ces dispositions patholo- giques sont susceptibles d'une autre interprétation. Il suffit d'admettre que le bord germinatif des deux ébauches embryonnaires et l'aire cellulaire qui les sépare s'accroît plus rapidement dans la région caudale que dans la ré- gion céphalicpie. Par suite, s'opère la soudure des deux régions caudales tandis que les deux régions céphaliques où la croissance est plus lente res- tent indépendantes. Mais, à quelle cause rattacher cet accroissement plus rapide dans la région caudale des deux ébauches embryonnaires? Corning ne le dit pas, car il lui faudrait probablement recourir à l'intervention d'actions mécaniques analogues à celles qu'invoque la théorie de la concrescence. Or, Corning ne veut pas en entendre parler, parce que ces actions mécaniques. . V. — ONTOGKNKSi:. 105 n'étant qu"un(> sinijjlo viicde l'esprit. ('-L'iiappent à tout contrôle (robservatioii . [VI C yJ — I5ÉU ANEIK. 51. Szymonovicz (L.)- — Sur la structure et le développement des termi- naisons: nerreiises dans le bec du Canard. — Les faits concernant ledévcloj)- pement sont dignes d'attirer l'attention du l)iologiste. Ils ont i)esoin toutefois d'être confirmés et ne peuvent être considérés que comme un premier jalon dans la voie nouvelle tracée par l'auteur. La conclusion capitale de ces faits est : '< La différenciation des cellules conjonctives en cellules tactiles des cor- pusculesdeGR.VNDRvetde Herbst se fait sous l'influence de la fibre nerveuse; ». C'est en eiîet au moment où pénètre la libre nerveuse dans le derme, que paraissent des amas de cellu'es conjonctives destinés à fournir la partie cellu- laire des corpuscules: ces amas n'existent pas avant que les fibres nerveuses aient pénétré dans la peau. La différenciation de ces amas est contemporaine de la formation des ramifications nerveuses terminales. On doit donc attri- buer aux fibres nerveuses la faculté de pouvoir produire dans les cellules conjonctives des changements conduisant à des différenciations spécifiques. Cette faculté paraît d'ailleurs n'appartenir qu'aux ramifications terminales les plus fines des fibres nerveuses, car la différenciation corpusculaire ne com- mence que quand les ramifications terminales de la fibre se sont formées; on voit celles-ci disparaître peu à peu à mesure que se différencient de plus en plus les amas cellulaires des corpuscules; en outre, tout le long de son trajet, la fibre nerveuse, bien que côtoyant des éléments conjonctifs, n'exerce sur eux aucune influence pour les différencier en corpuscules nerveux. Il y a donc un rapport causal entre la formation des rameaux terminaux nerveux et celle des éléments cellulaires des corpuscules. — A. Prenant. 37. Nolf (P.). — Étude des modifications de la muqueuse utérine pen- dant la gestation chez le Mur in. — Après avoir exposé ses recherches per- sonnelles et celles de son maître Ed. van Beneden sur le développement et la structure du placenta maternel et du placenta fœtal du Murin, l'auteur, dans la seconde partie de son travail, passe rapidement en revue les princi- paux résultats obtenus par les auteurs qui ont étudié . chez d'autres Mam- mifères, les modifications de la muqueuse utérine pendant la gestation. Il semble que des faits connus actuellement on puisse conclure que, pour les Insectivores, les Carnivores, les Rongeurs et les Chéiroptères, seuls ordres étudiés jusqu'ici avec soin, il y a destruction rapide de l'épithélium de re- vêtement utérin, précédée ou non d'une phase très courte de prolifération. La destruction est superficielle (Carnassiers) ou profonde, s'étendant jus- qu'aux couches dermatiques (Rongeurs, Chéiroptères). Quand il existe une différence notable entre le volume de l'œuf fécondé et la cavité utérine , et que la tuméfaction de la muqueuse utérine est forte, il y a englobement de l'œuf par la muqueuse et formation d'une caduque réfléchie. Les divergences dans la constitution du placenta maternel résultent surtout du fait que, chez les différents Mammifères, ce sont des parties différentes de la mu- queuse qui se transforment , mais le processus de dégénération est partout le même dans son essence. Nolf émet l'hypothèse que la raison principale des transformations de la muqueuse utérine pendant la gestation est l'action des excréta fœtaux sur les l)arties maternelles. 11 se fonle pour cela sur le parallélisme complet entre l'évolution générale de la partie de la muqueuse (^ui se transforme chez les différents Mammifères et celle de l'cndothélium des vaisseaux intraplacentai- res ou paraplacentaires. L'évolution de l'endothélium du réseau sanguin en- 166 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. filobé par le plasmodium fœtal comporte, en effet, comme l;i miuiueuse uté- rine, deux phases : une phase d'hypertrophie jjcndant hiquelle les cellules se multiplient activement par mitose : une phase de régression pendant laquelle apparaissent diverses formes dégénératives. Le sang maternel , (pii traverse lentement le réseau intraplacentaire , s'y charge des produits de désassimila- tion (lui se forment en abondance dans le tissu fœtal doué d'une vie intense. De même que dans les veines appliquées contre la face externe du plasmo- dium fœtal la paroi libre seule s'épaissit tandis que la paroi accolée reste mince et se détruit rapidement par désagrégation, dans la muqueuse utérine ce sont toujours les couches les plus rapprochées de la surface fœtale qui se transforment en premier lieu. Pour expliquer comment une cause unique d'altération peut produire les apects variés de la caduque sérotine cliez les différents Mammifères l'auteur admet que : 1° Les variations présentées par la caduque sérotine dépendent des diffé- rences de structure de la muqueuse utérine norniale : suivant que l'organe vide sera plutôt glandulaire ou dermatique, la caduque sérotine présentera les mêmes caractères. La gestation mettra en relief les différences préexistan- tes plus ou moins cachées dans l'utérus au repos. L'utérus des Carnassiers, déjà très riche en cryptes glandulaires à l'époque du rut, aura une caduque sérotine composée exclusivement de ces éléments, tandis que, chez le Rat et la Souris, où les glandes sont rares, la constitution de la sérotine est exclu- sivement dermatique. 2'^ La concentration différente des excréta fœtaux peut amener des effets très dissemblables; aussi, pour un âge donné, la surface du blastoderme sera d'autant plus irritante que ce dernier sera plus petit. Dans les œufs qui , dans la matrice, restent petits, massifs, à feuillets épais, le liquide de la vésicule blastodermique a une teneur plus forte en produits de désassimilation ame- nant un mouvement osmotique plus considérable vers l'extérieur que dans les œufs à grande vésicule; en outre, la surface au niveau de laquelle se passe ce mouvement osmotique étant plus réduite, l'action irritante des excréta est encore plus marquée. 3° De toute la surface de l'œuf, c'est la partie la plus épaisse, correspon- dant au futur placenta, qui doit exercer, dans les jeunes stades, la plus forte irritation sur les parties maternelles. De deux œ'ufs de volume égal, le plus irritant sera celui dont le placenta aura la plus petite surface d'accolement : C'est pour ce motif que l'endothélium vasculaire persiste dans les placentas zonairestrès larges des Carnassiers, tandis qu'il se détruit rapidement dans le placenta disco'ide du Lapin. Nolf reconnaît lui-même que les vues qu'il émet sont hypothétiques et très incomplètes; mais il faut lui accorder le mérite d'avoir essayé de donner une explication rationnelle de la placentogenèse, et son hypothèse suscitera certai- nement d'intéressantes recherches. — F. Henneoi'y. 1. Bataillon (E ). — La courbe respiratoire de V œuf de Poisson et la mé- canique de Vextcnsim du blastoderme. — L'auteur cherche à expliquer les premiers phénomènes de développement de l'a'uf du Poisson par des consi- dérations purement mécaniques (modifications des échanges nutritifs et res- piratoires). 11 examine successivement la formation du parablaste et son ar- rêt de développement dû à l'épuisement du vitellus ou à une asphyxie par- tielle, la localisation des mitoses sur les bords du germe, ce qui amène son soulèvement et la formation de l'invagination gastrulaire, et enfin l'exten- sion du blastoderme jusqu'au revêtement complet du vitellus. — L. Cuénot. V. — u.\tûc;i:m-:si:. If.7 20. Joachimsthal. — l>i; radaji/afion spontaitrc des muscles aux i-hnn- ;/ctiients de leur fonction. — Il existe, entre la longueur des libres musculaires et la longueur du bras de levier auiiuel ellci? s'attachent, non seulement un rapport constant, mais une véritable autorégulation. Si, chez un Chat, l'on résèque une portion de calcanéum d'un côté seulement, au bout de quehiues mois on peut observer une différence notable entre les deux gastrocnémiens : celui du côté opéré présente un accrois- sement de longueur de la région ten- dineuse et par suite une diminution de la portion musculaire. Chez une jeune fille parfaitement guérie d"un pied-bot congénital, l'auteur a constaté un autre exemple d'adaptation musculaire (rac- courcissement de la région contractile du muscle du mollet, corrélatif au peu de saillie du calcanéum). — L. Ci'knot. 19. Joachimsthal. — Nouvelle adap- lation des muscles de la jambe après lagncrison d'un pied-bot. — Un malade ; guéri du pied-bot a montré à l'autem^ un autre procédé d'adajjtation musculaire. Du côté anormal, l'étendue des mouve- ments de flexion et d'extension des ! pieds est extrêmement limitée, par suite \ de l'atrophie du calcanéum qui avait î cependant conservé sa longueur nor- ' maie; les muscles gastrocnémiens ont subi une réduction correspondante : les jumeaux, agissant encore comme flé- chisseurs du genou, ont conservé une partie contractile, mais très réduite, tandis que le soléaire, rendu inutile par l'ankylose tibio-tarsienne, a totalement disparu. — L. CrÉNOT. i 39. Poirier. — Rcmplacerncnl d'une diafjlvjse tihiale détruite par ostéomijé- lite, par la diaphyse péronière. — Ana- lysé avec le suivant. 26. Leduc. — Même sujet. — Ces deux observations sont intéressantes non seulement comme résultat chirur- gical, mais au point de vue de la biolo- gie, car elles nous montrent comment un os appelé à supporter des efforts supérieurs à ceux qu'il subit d'ordinaire augmente de diamètre par suite d'une excitation pmctionnelle plus active. Dans le cas décrit par Poirier à qui nous devons la figure ci-jointe (fig. 40), il s"agit d'un jeune garçon de sept ans qui avait perdu la presque totalité de Fiî. M). 108 L'ANNKE BIOLOGIQUE. sa diaphysc tibiale à la suite d'une'ostéomyélite. Il n'en restait plus, annexée à l'apopliyse supérieure, (lu'une aiguille osseuse de six centi- mètres. Poirier entreprit de rempla- cer la diaphyse tibiale par le péroné. Sectionnant ce dernier os, il le fit passer dans une encoche pratiquée à l'apophyse tibiale inférieure. Quinze mois après, suivant les prévisions de Fauteur, le péroné, appelé à faire fonc- tion de tibia, avait triplé de volume comme on peut s'en rendre compte en le comparant avec le bout supé- rieur inutile du même os. L'enfant qui a grandi, court et monte à che- val. — Dans le cas signalé par Leduc (de Nantes), il s'agit d'un homme de cinquante-cinq ans environ qui, vers l'âge de neuf ans , a eu une maladie qui paraît avoir été une ostéo-périos- tite. La radiographie montre que la tète du tibia a abandonné la diaphyse de l'os et est allé se souder au péroné. Consécutivement, le tibia est resté petit, le péroné a grossi et les dimen- sions relatives de ces deux os se Fi g. il. trouvent aujourd'hui à peu près égales. — Yves Delage. 4S. Saxer. — Sur le développement et la structure des glandes li/mpluitiqaes normales et rorigine des globules blancs et rouges du sang. — Dans ce travail volumineux et diffus, Saxer s'occupe de l'origine des glandes lymphatiques chez les embryons de Mammifères; j'en extrais quelques résultats intéres- sant la différenciation cellulaire. Dans le tissu conjonctif embryonnaire, il apparaît de très bonne heure des cellules amœbo'ides (celhdes jnigralrices primaires), qui diffèrent à la fois des autres cellules conjonctives et des cellules vaso-formatrices. Ces éléments, capables de se multiplier par mitose et par amitose, évoluent dans différents sens [I c p] : 1° Ils se transforment en cellules géantes i)olynucléaires, dont les noyaux multiples proviennent soit de mitoses pluripolaires, soit de divisions di- rectes répétées. Parfois, les noyaux séparés peuvent se refusionner entre eux, et on a alors des cellules géantes à gros noyau perforé ou lobé. Les cellules géantes sont extraordinairement abondantes dans le corps de l'em- bryon, notamment dans la paroi de la vésicule ombilicale, dans le foie, le corps de Wolff; Saxer ne parle pas de la fonction phagocytaire qu'on leur at tribue d'onhnaire et les consiclère comme des éléments » durables », qui pourront plus tard, par segmentation, donner des globules plus petits. [I c\. 2" Les cellules migratrices primaires, aussi bien que les cellules géantes, sont transportées dans toutes les parties du corps soit par le courant circu- latoire, soit par leurs propres mouvements, et s'accumulent en petits amas qui sont les organes globuligènes de l'embryon ; il y en a surtout dans la paroi de la vésicule ombilicale et dans le foie, puis dans le tissu conjonctif sous- cutané et profond, dans la zone sous-endothéliale du cdnir. dans les ébauches V. — OXTOGKNESE. 109 des ganglions lymphatiques. Ces cellules, qm présentent toujours des mi- toses et des amitoses, donnent naissance à des globules rouges par formation (riiémoglobine dans leur cytoplasme liyalin ; elles donnent aussi naissance à des globules blancs, surtout dans le thymus, les ébauches des ganglions et le tissu conjonctif [I, c]. Dans les stades postérieurs du développement, les foj-ers-formatifs se res- treignent beaucoup: les globules rouges se dévelojjpent seulement dans la moelle des os, les globules blancs dans le thymus, la moelle et les ganglions lymphatiques, toujours aux dépens des cellules migratrices primaires de ces organes. — L. Cuénot. 52. Theel (Hjalmar). — Remarques sur l'activité des cellules amœboides chez les Echinodermes. — L'auteur a réétudié, après Geddes et plusieurs autres zoologistes, la formation des iilasmodies d'amœbocytes chez les Echino- dermes. Les amœbocytes ont la propriété remarquable de pouvoir s'anasto- moser par leurs pseudopodes et se fusionner ensuite en masses plasmodia- les multinucléées. Ce phénomène, qui n'est nullement patliologique mais normal, présente une évidente analogie avec la formation de maints tissus embryonnaires par cellules migratrices qui s'unissent et se fusionnent for- mant des organes plasmoiiaux ou non. — L'auteur fait également une re- marque intéressante : chez les Echinodermes. l'absorption et la destruction des substances calcaires va de pair avec la néoformation de ces mêmes subs- tances; ce processus est facilité par les sels calcaires dissous qui sont transportés directement par les communicatioas pseudopoliales des amœbo- cytes à une place ou à l'autre. — A. Labbé. 50. Spulep (A.). — Contribution à l'histologie et à l'histogénie du tissu conjonctif et de sa substance de soutien. — Tandis que Schwann, Boll, LwOFF, etc. font dériver les fibres du tissu conjonctif des cellules mésenchy- mateuses, que Flemmin'o localise même à la périphérie de la cellule la zone génératrice de ces fibres. Kollikeiî et, plus récemment, Merkel (A)i}t. /ta conj noyau 1®^ ..;H:;r // Fig. \i. — Formation «le fibres du tissu conjonctif (d'ap. Spuler). ttioL, 1895, p. 201) admettent que ces libres naissent dans la substance fondamentale du mésenchyme. 11 y a donc là un problème de physiologie cellulaire à résoudre. — L'auteur montre qu'à un moment donné, les cel- lules du mésenchyme présentent un aspect réticulé tout à fait particulier; le corps protojilasmique renferme en effet un grand nombre de vacuoles et c'est dans les travées pleines séparant ces vacuoles les unes des autres que 170 L'ANNEE BIOLOGIQUE. s'opère la formation des fibres du tissu conjonctif. On voit apparaître d'abord des forains arrondis, qui se disposent ensuite en séries. Les linéaments fibril- laires ainsi formés s'orientent tous dans le même sens et quittent le corps cellulaire par l'un des prolongements de ce dernier. Ainsi se trouve expli- quée Taction directrice des cellules sur les fibres déjà indiquée par Merkel. — ClI. Sl.MON. 31. Loisel. — Formation el éoolulion des éléments du tissu élastique. — L'auteur a étudié le développement de la substance élastique dans le liga- ment de la nuque et dans les cartilages réticulés d'embryons de Cheval, de Veau et de Mouton ainsi que dans les ligaments élastiques qui courent longi-, tudinalement en haut et en bas de la colonne vertébrale des Sélaciens. Dans un premier stade, les organes élastiques se montrent formés de cel- lules nues, non délimitées en territoires cellulaires distincts et unies en une masse plasmodiale. Dans un deuxième stade, la différenciation cellulaire s'établit dans ce plas- modium, et elle se fait dans deux sens : d'une part, se produisent des cellu- les étoilées à longs prolongements anastomosés, ou élastogénes; d'autre part des cellules fusiformes à prolongements indivis^ ou élnstoblastes. Dans le protoplasme fibrillaire des élastogénes paraissent des grains élasticjues carac- térisés par leur résistance vis à vis de la solution forte de potasse et formés surtout au niveau des fibrilles. D'abord partie constitutive des cellules, ces fibrilles s'isolent ensuite des éléments qui leur ont donné naissance. Le troisième stade est celui de l'accroissement des fibres élastiques. Des grains élastiques se forment à cet effet aux dépens de portions de proto- plasma détachées et isolées au milieu du réseau fibrillaire, par une sorte d'effritement du protoplasme cellulaire comparable à ce que R anvier a nommé ailleurs clasmatose. Ce sont ces grains qui servent à l'accroissement des fi- bres élastiques. Plus tard, la richesse de l'organe en fibres élastiques s'accroît, par la transformation en substance élastique des éléments conjonctifs qui persistent entre les fibres élastiques jusqu'à l'état adulte. Quant au sort des élastoblastes, l'auteur s'exprime contradictoirement à leur sujet, admettant tour à tour qu'ils sont transformés complètement en fibres élastiques et qu'il n'a pu voir leur transformation élastique directe. La production d'élastine est due à des phénomènes de dégénérescence, qui sont à leur tour sous la dépendance de l'atrophie progressive des vaisseaux dans les organes élastiques et d'un état asphyxique croissant de ces organes. Dans les cartilages réticulés, le développement des éléments élastiques se fait de la même façon que dans les ligaments. Au début, on trouve des cel- lules étoilées, unies en un plasmodium: puis, les prolongements de ces cel- lules deviennent fibrillaires, tandis que la cartilagéine apparaissant dans la substance fondamentale englue ces fibrilles ainsi formées, les isole du corps cellulaire et détermine ainsi des modifications chimiques (|ui en font des éléments élastiques. A cet effet de nombreux grains élastiques paraissent sur les fibrilles des prolongements cellulaires déjà isolés dans la substance fondamentale; d'autre part il s'en forme aussi sur les corps cellulaires {Faserkugeln de Gerlach), qui sont ainsi transformés en masses élastiques. Le résultat général de ce travail serait donc le suivant, contenu dans la conclusion 11 de l'auteur. « Les substances dites fondamentales ont leur ori- gine dans des élaborations qui se font, dès le début de l'âge embryonnaire, au sein de masses plasmodia'es. Elles s'accroissent ensuite aux dépens de por- tions de protoplasme détachées du corps cellulaire. » A la suite de nombreux auteurs, Loisel accepte donc la conception de Max V. — ONTOGENKSi:. 171 ScHi'LTZE sur l'origine directe des substances intercellulaires dans le proto- plasme des cellules, bien ({u'il prétende être arrivé à une notion généi-ale nou- velle et qu'il revendique pour sa manière de voir une place tout à fait à part D'ailleurs, si ce travail était mudestenieiit, une fois de i)lus, une conlirmation soigneusement faite de la théorie de Max Sciiultze, cela vaudrait bien une théorie nouvelle étayée sur des faits insuffisamment observés et confusé- ment décrits. — A. Prenant. 41. Retterer (Ed.). — Développement des lisms conjonctifs muqueux el réticulé. — 11 y a quatre stades dans le développement : 1° Un tissu conjonctif primordial formé de noyaux ovalaires, séparés par une substance intermédiaire (protoplasma cellulaire homogène). De ce protoplasme nait : 2° une masse fibrillaire qui se ramitie et s'étend dans tout le corps cellulaire. Dans les mailles de ces fibrilles se différencie : 3° l'hyalo- plasma. C"est là le tissu réticulé. Enfin Tliyaloplasma devient : 4° muqueux et fluide, les fibrilles disparaissent plus ou moins, et les résidus de la char- pente avec le noyau subissent une atrophie comjjlète. — A. Labbé. 40. Ranvier. — Aljemilion et régression des lymphatiques en voie de déve- loppement. — Les vaisseaux lymphatiques se développent par des bourgeons pleins, qui se canalisent ensuite et qui poussent souvent avec une telle acti- vité qu'ils dépassent le but à atteindre. Il s'en développe par exemple sur le grand épiploon, où ils ne peuvent jouer aucun rôle utile, et dont ils dispa- raissent par régression quelques mois après la naissance (Chat). Ranvier décrit dans le mésentère quel(|ues formes de lymphatiques aberrants ou ré- gresses, notamment des vésicules allongées, complètement closes et tapis- sées intérieurement de cellules endothéliales; ces vésicules sont bien pro- bablement des portions du système général isolées par suite d'atrophie des parties intermédiaires. — L. Cuénot. 33. Marchesini (R.). — Recherche sur la fibre musculaire. — L'auteur a surtout étudié le développement de la fibre musculaire. La fibre musculaire lisse résulte de la réunion de quelques cellules embryonnaires (Caroblastes) (|u'on retrouve encore à l'état primitif dans la fibre lisse, et qui, dans la fibre striée se transforment en une fibrille primitive. Il n'y a donc entre la fibre lisse et la fibre striée qu'une différence de degré de développement et une distinction histologicjue en somme minime. — A. Labbé. CHAPITRE VI léîx Teralosénèse. Généralités. — Sous un litre modeste, Patten (52) publie un très inté- ressant mémoire où il étudie et classe les processus tératogéniques ob- servés dans des pontes de Limules. Il établit un certain nombre de caté- goriesgénéralesdontdeuxsurtoul sont intéressantes. Ellesconsistentrune en une destruction progressive, l'autre en une prolifération continue des parties situées sur la ligne médiane du corps. Dans le premier cas, il en résulte une atrophie plus ou moins accusée de la région, dans le second cas, un écartement des deux moitiés primitives avec néoformation de deux autres demi-moitiés symétriques des premières, de manière à former un monstre double. Blanc (8) propose une classification nouvelle des monstres plus naturelle que celle de Geoffroy Saint-Hilaire à laquelle on s'en tenait encore après l'avoir simplement amplifiée et corrigée. Cette classification lient un plus grand compte de l'origine des malformations et mérite d'être prise en considération. Windle (70) continue ses utiles comptes rendus de bibliographie tératologique groupés méthodiquement et accompagnés de courts résumés. Térato(jé)ièse expérimentale. — Avant d'aborder le chapitre des études de tératogénèse expérimentale, signalons deux mémoires relatifs à l'interprétation générale des résultats fournis par les recherches de ce genre. MTilson (69), à propos du travail de Crampton (12), montre comme nous l'avons fait d'ailleurs à cette place dans le volume de l'année précédente (V. p. 206) qu'il ne faut pas, comme Roux et Hertwig, fonder une théorie exclusive sur les résultats contradictoires fournis en ces ma- tières par les différents animaux. Entre les extrêmes (A»?/j/«oa?«<5, Gasté- ropodes), il y a toute une série de transitions graduelles et comme ces contradictions apparentes ne sauraient correspondre à des différences réelles, il faut admettre qu'elles portent sur des points non essentiels. Chez Nereis, on peut, par la simple compression, transformer en macro- mères vitellifères des cellules qui, par leurs noyaux, sont des micromères ce qui prouve que ce n'est point le noyau mais le cytoplasme qui est le facteur important dans cette question. Driesch (li) et Patten (52) font remarquer que des anomalies semblables peuvent être dues à des causes difl'érentes et que des conditions anormales semblables peuvent engen- drer des anomalies diflerentes parce qu'elles sont inégalement senties par les divers individus. U en résulte que les conditions banales peuvent jouer un rôle dans le développement. VI. - TKRATOGKNESE. 173 Passons maintenant ù Texamen des travaux, toujours très nombreux, de lératogénèse expérimentale obtenue soit par des mutilations de l'œuf ou de l'embryon, soit par l'application d'agents modificateurs piiysiques chimiques ou organiques. Oùtomie etblastotomie. — Zoja (711, comme ses prédéces.^eurs, échoue dansl'éducation de blastomères isolés chez Ascfl/7'5. — Morgan(51 , com- parant les larves naines blaslotomiques d'Echinus aux larves normales, trouve que c'est par le nombre et non par la grosseur des cellules que s'établit la difTérence de taille ; mais il n'y a proportionnalité ni avec la grandeur relative du fragment blastolomique originel, ni avee le nombre des cellules. Plus ce fragment blaslotomique originel est petit, plus la taille et le nombre des cellules sont faibles en valeur absolue et plus ce nombre et cette taille sont grands en valeur relative. Ce qui démontre une tendance à se rapprocher de la constitution normale d'autant plus forte qu'elle en est plus éloignée. Il prouve aussi que le passage de la phase de division (segmentation) à la phase d'organisation (gastrulalionj ne tient pas à ce que les cellules auraient acquis en se divi^ santune taille minima, car on peut, par des artifices expérimentaux, les forcer à se diviser davantage. — Crampton (12), dans des expériences de blastotomie portant sur un Gasléropode, retrouve des résultats sembla- bles à ceux obtenus par quelques-uns des premiers expérimentateurs dans ce genre de recherches et contraires à ceux des expériences plus récentes. Chez cet animal, les blastomères isolés à quelque stade que ce soit et suivant n'importe quel groupement n'ont jamais fourni que ce qu'ils auraient donné dans 1 œuf entier, c'est-à-dire des fragments d'em- bryon de taille normale et jamais d'embryons nains entiers; iln'ajamais été observé non plus de postgénération, quoique certains de ces monstres aient pu vivre 4 à 5 jours et nager avec leur couronne ciliaire. Ainsi, c'est la question de la spécificité des blastomères qui, après avoir paru se ré- soudre dans le sens négatif, redevient aussi litigieuse que jamais. Voir, en outre, au chapitre V, les différents mémoires de Driesch (7 à 10) et celui de Lillie (48). Influence tératogénetique des divers agents. — Agents physiques. — Ba- taillon G publie de nouvelles expériences sur l'influence de h pression sur la direction des plans de segmentation et arrive à déplacer le plan de symétrie de l'embryon par rapport à l'œuf. Schimkevitch (37) attribue à la pression réciproque des œufs dans le sac ovigère des Copépodes les aberrations assez nombreuses mais souvent non définitives qu'il observe dans la segmentation et la gastrulation de ces œufs; mais il est évident que la cause invoquée n'est pas réelle, sans quoi tous les œufs de tous les Copépodes seraient plus ou moins anormaux puisque, ainsi qu'il le dit lui-même, il n'y en a pas deux comprimés dans le même sens. Cela prouverait plutôt que, dans ce cas au moins, la compression n'a pas d'ac- tion sur le développement. Kâstner (43) montre que le refroidissement des œufs pendant l'incubation, compatible dans certaines limites avec un développement normal, devient tératogène avant de déterminer un arrêt complet du développement. Cette action tératogène est d'autant plus forte que le refroidissement est plus intense, plus prolongé et plus tardif par 174 I/ANNEE BIOLOGIQUE. rapport à l'état d'avancement de l'embryon. Mais la nature de la défor- mation tératof^^énique est indéterminée et dépend en partie d'autres fac- teurs. Rossi (55) fait voir que l'électricité agit d'une façon non spécifique cl d'autant moins que le développement est plus avancé. Milieu. — Herbst (38) reprenant ses expériences de 1893 [voir Dela"-e Hérédité, p. 169] sur l'action tératogène de diverses substances cliimiques, confirme et étend ses résultats et montre que l'effet pour chaque agent est spécifique et varie suivant la nature du sujet soumis à son action. — Gurwitsch (34), étudiant l'action des solutions salines sur le développement des Amphibiens, conclut à l'action spécifique de l'élé- ment basique de ces solutions et attribue les résultats à un alfaiblissement du plasma cellulaire, alfaiblissement qui, par suite, serait variable selon la nature de ce plasma dans les différentes parties de l'embryon. — Samassa (oG) étudie comparativement la puissance tératogène des divers gaz et trouve que l'oxygène n'est point nuisible, que l'azote l'est fort peu, l'hydrogène un peu davantage : l'un et l'autre sont d'autant plus nocifs qu'ils agissent à une période embryonnaire plus avancée. L'acide carbonique agit fortement. Substances introduites dans l'organisme. — Férè (27) établit que, dans l'acétone, conformément à la règle, le pouvoir toxique et le pouvoir té- ratogène sont proportionnels. Le même auteur (24, 25) mesure compara- tivement le pouvoir tératogène de différentes essences; il montre d'autre part (26) que les boissons alcooliques sont plus téralogènes que l'alcool simple; que les solutions de peptone sont d'autant plus tératogènes qu'elles sont plus concentrées (22); qu'à dose suffisante, le venin de Vipère peut provoquer des anomalies (23). — De Vries (07) montre qu'une nour- riture meilleure (culture dans un sol plus riche en azote) tend à accen- tuer le caractère monstrueux dans des individus qui montraient une certaine tendance à la réversion vers le type normal, [xv b s] Traumatisme. — Hescheler (Voir ch. VU) montre que, chez les Lom- bricides amputés de leur extrémité supérieure, les anomalies de la portion régénérée (portant surtout sur le nombre des anneaux) sont d'autant plus fréquentes que le fragment amputé est plus grand et par conséquent plus difficile à régénérer. [VIl] Régulation. — On sait qu'un développement commencé dans une voie tératogénique ne se poursuit pas toujours en direction normale et c'est un des faits les plus remarquables que nous ait enseignés la téralogénie expérimentale que de voir les forces de l'organisme intervenir pour ramener à la forme normale une larve ou un embryon monstrueux. Ce sont ces phénomènes d'ontogenèse réparatrice que H. Driescii avait déjà désignés antérieurement sous le nom de régulation. Le même Driesch (13) insiste aujourd'hui sur la nécessité de distinguer une régulation primaire et une régulation secondaire, la première s'effec- tuanl par des processus appartenant à l'ontogenèse normale, la seconde faisant intervenir des phénomènes ontogénétiques nouveaux. Driesch en donne des exemples qui ont en outre leur intérêt particulier à litre de phénomènes tératologiques. 4. Polgspermie. — Van der Stricht (61) constate que chez A>n- VI. - TKRATOGKiNKSE. 175 phioxus, lorsque la fécondation a lieu dans la cavité péribranchiale, elle s'accompagne fréquemmeni de polyspermie dont les effets tératolo- giques se bornent à la niultiplicalion du noyau sans division du vitellus. — Zoja 71 a constaté che/.l.s'rrt;/.s', ù. titre de phénomène térato- logique, rexi>tence d'un nombre de cellules germinales supérieur à la normale. Ces cellules sont, comme on sait, reconnaissables à leurs chro- mosomes non réduits. Zoja pense que cette anomalie est peut-être due à la polyspermie. 7. Cas tératologirjues remarquables. — Citons en terminant quelques cas tératologiques. — Sharp (00; signale chez les Insectes une forme d'alté- ration tératologique consistant dans la persistance de la structure larvaire dans certaines parties du corps de l'imago. — Bethe (7j a ob- servé un cas tératologique curieux se rapportant à la catégorie de VJiomeosà croisée, c'est une patte ambulatoire thoracique développée dans la région abdominale chez un Crabe, et ayant les caractères d'un membre du côté droit bien qu'elle appartienne au cùté gauche. L'au- teur y voit une preuve de l'existence des déterminants; mais Davenport fait remarquer que cela pourrait s'expliquer par une simple régénéra- tion anomale à la suite d'une blessure de la patte rudimentaire normale. — Barbours (4) a eu occasion d'observer vivant un monstre double de Tortue au sujet duquel il nous donne d'intéressants détails. — Kopsch et Szymonovicz (45) publient une remarquable observation d'une Truie à l'appareil génital de laquelle était annexé un appareil mâle auquel il ne manquait que la prostate. Le testicule d'ailleurs n'était pas fonctionnel. — Schumacher (59) signale la présence d'un œuf de Poule contenu dans un autre œuf et en donne une explication naturelle qui montre que ce fait n'a aucune signification importante. — Cholodkovsky (10) et Hennings 37) citent des exemples de polydaclylie. — Molliard (49) ob- serve chez le Pétunia la formation de pollen dans les ovules. Yves Delage et G. Poirault. 1. Albrecht H.j. — Ei/i Fall vu/i sehj- ztiiiireiclicn. iiln-r 'las (jaiizc Pe- ritoneum versprenr/ten Xebenmiben. (Beitr. path. Anat., XX. 513-531, 2 pi.). [01)serva- tion sur un homme de 25 ans. Ces rates aberrantes au nombre de 400 envi- ron avaient une structure lii.stoluiii(|ue sensiblement normale. — A. PErrrr. 2. American Naturalist. — Expérimental Embnjolofjy. (Amer. Natural., XXI, 76). [Résumé (le travaux de tératogénie analysés dans le tome 1 de l'Année biologique. '.]. Ballantyne J.-W. . — Tcnifoi/ciiesis : an iw/idry into the cau.'tes of ni'Hi.stnjsities. lEdinb. med. Journ.', I. .5'.>3-r)03 ; II, 1-15; 240-2.55; 307-315). [* 4. Barbours (E. -H. 1. — A fii'a hc/i'lcl lor/ijisc. {'Snence, 159-160). [198 170 L'ANNÉE BlULOGlUUE. û. Barfurth (Dietrich). — Jh-'/cneration iind Involotion. (V.viiehn. Anat., V (18951. :{;".)-:is:!;. t>. Bataillon lE.). — Sur les rapports qui existent entre le premier sillon (le segmentation et l'axe embryonnaire chez les Aniphibiens et les Tèléostéens. (C. R. Ac. Se, CXXII, 1508). [191 7. Bethe (A.). — Ein Carcinns nurnas {Taschenkrehs) mit einem rerhten Sfhreitbein un (1er linhen Seite des Abdomens. Ein Beitrag zur Vererbungs- theorie. (Arch. Kntw.-Mecli., III. 301-316). [-201 S. Blanc (H.). — Exposé d'une classification tcratologique. Classification des cires doubles. (Ann. Soc. Linn., Lyon, XLII, 1895, 1-48). [171» '.I. — — Les monstres doubles splanchnodymes. (An. Soc. Lin. Lyon, XLl, 1894 et XLII 1895, 112 p.). ' [197 10. Cholodkovsky (N.). — Sur quelques exemples de polydactilie [en russe]. (C. R. Soc. Nat. Saint-Pétersbourg, XXVII, 74). [202 11. Cole (Frank-J.). — A case of Hermapliroditism in Bana temporaria- lAnat. Anz., XI. 104-112. 4 fig.). \o\y Année biologique , 1895, p. 213. 12. Crampton (H.-E. Jr). — Expérimental Studies on Gasteropod Develop- ment, with an Appendix by Edmund B. Wilson on cleavage and Mosaic. (Arch. Entw.-Mech., III, 1-26). [187 13. Driesch (H.). — Ueber einige primdre und sekimdàre Begulationen in der Entwickelung der Echinodermen. (Xvch. Entw.-Mech., IV, 247-272.) [189 14. Ueber den Antheil zufalliger individueller Verschiedenheiten an (tntogenetischen Versuchsresultaten. (Arch. Entw.-Mech., 111,21)5-300). [Voirch. V 15. Bemerkungen zu den von T. H. Morgan und mir angestellten \er- siichen an Ctenophoreneiern und ihrer Kritik. (Zool. Anz., XIX, 127-132). [\'oir ch. V 16. Van Duyne. -— Ueber Heteromorphose bei Planarien. (Arch. Phys. Pfliiger LXIV, 569-574, pi. X, Il i:g.). [Voir ch. VII 17. Endres (H.j. — Anstichversuche an Eiern von Bana fusca. 2^ Theil. Ergdnzung dur ch Anstichversuche an Eiern von Bana escidenta sowie theo- retische Folgerungen ans beiden Versuchsreihen. (Arch. Entw.-Mech., II, 517-544, pi. XXX). [186 18. Ueber Anstich-und Schniirversuche an Eiern von Triton tœniatus. (Jahresb. Schlesisch, Ges., LXXIII, 27-34). [186 19. Endres (H.) et "Walter (H.-E.). — Anstichversuche an Eiern von Bana fusca. 1 Theil. (Arch. Entw.-Mecli., II, 38-51, 1-VIlI, 1895). [186 20. Féré (Ch.). — ]\'ote sur Vinfluence de l'exposition préalable aux émana- tions du musc sur Vincubation deVœuf ou du Poulet. (C. R. Soc. Biol., 10*= Sér., III, 341-34.3). [199 21. — — Note sur V influence des injections de la solution dite physiologique de sel dans Valbumende Vœvf de Poule sur le produit de l' incubation; Ap- parence de neutralisation des effets de l'orage. (C. R. Soc. Biol., 10'- Sér. III, 938-940). [199 22. Note sur Vinfluence des injections de peptone dans l'albumen de Vœufde Poule. (C. R. Soc. Biol, 10« Sér., III, 424-425). [199 -3- Note sur l'influence de l'introduction de venin dans l'albumen de Vœufde Poule sur Vévolutibn de Vembryon. (C. R. Soc. Biol., 10^ Sér., III, 8-'J). [199 VJ. — TERATOGENESE. 177 24. — — Influence des vapeurs cVessences sur l'incubation de l'œuf de Poule. (C. R. Biol., W sér., III, 343-344;. [190 25. Deuxième noie sur Vinfluence de Vex}tosilion préalable aux vapeurs d'essence sur l'incubation de l'œuf de Poule. (C. H. Soc. Biol., 10'^ sér., 111,343-344). [IW 26. — — Noie sur la puissance tératogène de quelques alcools naturels. (C. R. Soc. Biol., lOc sér. III, 271-272). [lOU 27. Recherches sur la puissance tcrator/ène et sur la puissance toxique de Vacétone. (Arch. Pliys. norm. patli., 23.S-247). [l'J'.t 28. Faits relatifs à la tendance à la variation sous Vinfluence de chan- gements du milieu. (C. R. Soc. Biol., lO" sér., III, 79(>792j. [199 29. Fiijita (J.). — Xotes on .n ih- fcnlex anormales, en des points où il n'en existe pas liai)ituellement : par exemple, réunion de l'endoderme et de l'ectoilerme au travers du tube médullaire, interruption de la paroi de l'intestin antérieur, ouverture partielle du tube médullaire. Quant à la question de savoir si certaines anomalies se produisent dans certaines conditions, le fait n'est jjrnuvé que dans un cas : l'interruption du développement portant sur des stades jeunes (de la sixième à la douzième heure), et ne dépassant pas quatre à cinq jours, détermine habituellement des troubles isolés dans le trajet des veines vitellines antérieures et dans la formation du repli amniotique antérieur. Tout le reste dépend du hasard. On pourrait essayer Tinfluence de positions obli(iues de l'œuf i)endant le re- froidissement, mais cela n'a pas été fait. Ainsi cette méthode donne très fa- cilement des anomalies, comme les autres méthodes qui agissent indirec- tement sur l'embryon, mais elle ])artage avec elles le désavantage de ne pas procurer des anomalies déterminées , sauf dans des cas particuliers. — G. Saint-Rem Y. Sr». Rossi (U.). — Sur l'action de l'électricité sur le développement des œufs des Amphihiens. [XIV 2 6 3] — Après avoir fait l'historique de la question, l'auteur expose et résume ses propres observations faites sur des œufs de Salamandrina perspicillala. Il montre qu'un courant électrique d'une durée et d'une intensité déterminées provoque des modifications dans la structure externe et interne de l'œuf. Chez les œufs c[ui ne sont pas encore segmentés, le pigment se distribue irrégulièrement. Chez les œufs fécondés , on observe une profondeur extraordinaire et un parcours irrégulier des sillons, une déviation dans les plans de segmentation, une inégalité dans la grandeur et la forme des blastomères. un transport des parties constitutives du pôle végétatif au pôle animal, une formation de zones réticulaires dans certaines parties de l'œuf, une segmentation faible ou nulle du pôle végétatif. Toutes ces modifications ont naturellement une influence sur les stades postérieurs du développement. La résistance des œufs à l'action de l'électricité augmente avec la segmen- tation. — L'excitation électrique exerce également son action sur les noyaux en repos ou en voie de division , en provoquant chez eux des modifications plus ou moins profondes. — L'auteur arrive à cette conclusion , que les ano- malies provoquées par l'excitation électrique ne sont pas d'une nature par- ticulière. Le courant électrique — ainsi que Dareste l'a déjà démontré — agit de la même manière que toutes les autres causes modifiant l'évolution et lui imprimant une direction différente de la direction normale. — M. Bedut. 38. Herbst (C). — E/fets de la composition chimique du milieu sur V onto- genèse. [XIV 2 /> y] — Ce travail fait suite aux recherches du même auteur commencées en 1892 pour déterminer si les agents chimiques appliqués à l'em- bryon pouvaient modiher son développement. On doit en elfet s'attendre à une modification si la composition chimique a une action sur la détermination de la forme. La difficulté est de trouver des composés (pii réagiront àsouliait sur le protoplasme de l'œuf. Parmi les substances employées en 1892 celle l'année IiIOLOGK)LK, U. 1896. 13 194 L'ANNEE BIOLOGIQUE. (|ui a donné les résultats les plus rernanjuables est le chlorure de lithium. C"est encore le cas dans les exj)ériences actuelles. Dans les premières expériences les larves au lithium étaient caractérisées par doux particularités : l'archentéron était évaginé (exogastrula) et la paroi du corps de la larve présentait deux étranglements le divisant en trois par- ties : la partie gastrulaire proprement dite, un segment moyen intermé- diaire et une partie archentérique. Dans les expériences actuelles des œufs fécondés d'Echinus mkroluberculatus placés dans un mélange contenant pour 100 parties d'eau de mer, 4 parties d'une solution de bromure de lithium à 3,7 p. 100 ont formé un archenteron interne et même une bouche mais n'en possèdent pas moins les trois segments caractéristiques des larves au lithium. Il y a donc là une association intime de caractères normaux et tératologiques. IL a soumis ensuite à des solutions de lithium des œufs û.\\sterias glacialis. Seront- ils affectés de même? H. a observé parfois des exogastrula mais non plus de constriction de la paroi larvaire. Le résultat n'a pas été aussi décisif que dans le cas de VEchinus. Dans les quelques cas où l'on a observé des archenterons normaux, la partie préorale du bipinnaria a été extrême- ment réduite. Cette réduction indique que le sel de lithium affecte tellement la paroi larvaire que celle-ci ne s'étend pas en avant de la bouche. En d'autres cas la bande ciliée est réduite à un simple cercle autour de la larve : la croissance excessive dans le sens où penchent les bandes est empêchée. Ainsi le lithium semble avoir pour action d"empécher la crois- sance dans certaines régions .spéciales : son action est donc élective. On a trouvé d'autres sels ayant une action modificatrice. Dans une solution contenant pour 100 parties d'eau de mer 3 parties d'une solution à 3, 7 p. 100 de sulfocyanure de potassium (KCAzS) des œufs d'Astérie se sont développés. La plaque arclientéri([ue du pôle végétatif de la blastula s'est constituée mais l'invagination archentérique ne s'est pas produite. On a toutefois trouvé en grande abondance des cellules formant des spicules dans le mésenchyme. Un effet quelque peu semblable a été constaté sur des embryons de Sphœrechinus par le liutyrate de sodium (4 parties d'une solution à 3, 7 p. 100 de butyrate pour 100 parties d'eau de mer). Là toutefois, on a noté dans certains cas la formation d'une exogastrula rudimentaire. Dans ces expériences comme dans la plupart de celles faites avec le lithium, l'effet produit est permanent même après que la larve a été remise dans l'eau de mer pure et y a continué son développement. Un point important c'est la démonstration de ce fait que l'action du réactif dépend de la nature de l'être soumis à l'expérience. Une solution de li- thium qui produit sur Echinus des modifications considérables affecte diffé- remment Amphioxus dont les œufs donnent sous cette influence des larves invalides. Nous avons vu ci-dessus qu'Asterias et Echinus montraient des réactions différentes. L'auteur résume dans ce mémoire l'ensemble des résul- tats obtenus par lui sur les effets physiques et chimiques du milieu en on- togenèse expérimentale. — C.-B. Davenport. 40. Hert-wig (O.). — Production expérimentale de malformations chez les animaux. — Hertwig continue à exposer, dans ce mémoire , les recher- ches dont une partie a été analysée dans le tome premier de l'Année biologi- que, p. 237. Il s'agissait des troubles apportés dans le développement de l'œuf de Grenouille par une très légère salure de l'eau. Hertwig reprend ici les mêmes expériences sur l'œuf de l'Axolotl. Avec une .solution de sel à0,<3ou0,7p. 100,11 obtenait, chez la Grenouille, un arrêt de la a'astrula- Vî. — TKHATOGENKSH. VX, tion, le l)Iastoi)oi'c restant largeinent ouvert avec énuriue Ixiuclion vitelliii, bien après la période d'achèvement du système nerveux. Au même degré de concentration, la gastrulation est normale chez l'Axolotl, mais on y re- trouve la deuxième malformation observée chez la Grenouille, c'est-à-dire la fermeture incomplète de la gouttière neurale. Plusieurs figures mon- trent cette gouttière encore largement ouverte cliez des embryons posses- seurs de branchies externes. Le plus souvent, c'est à la région céphali (pte seulement, (pielquefois dans toute l'étendue de la gouttière, ou en plusieurs points séparés. Chez les plus âgés, à répo([ue même de Téclosion, 1 occlusion est pourtant presque complète partout. Ce qui caractérise l'action nocive du sel sur le déveloi)i)ement de l'axolotl, c'est qu'elle se localise sur le système nerveux dont les cellules tendent à s'arrondir, à se dissocier, et montrent des noyaux en dégénérescence. Avec une solution salée de 0,5 p. 100, le développement était normal. Un très faible excès du sel a donc suffi à troubler l'évolution des éléments nerveux. L'usage immodéré de l'alcool, dans les premières semaines de la grossesse, les toxines provenant de maladies fébriles, les substances médicamenteuses h trop fortes doses, pourraient bien de même être souvent la cause première des anencéphalies et hémicranies relativement fréquentes chez l'Homme. — E. Laguesse. 34. Gurwitsch (A..) — Actions rnorp]iogénclirjU('s nés modifications chimuiW's du milieu sur l'ontogenèse. — Ce travail marque un progrès dans deux di- rections une embryologique et une tératologique. — L'auteur a soumis des œufs de Grenouille et de Crapaud {Rana fusca et Bufo vulgaris) à des solutions de diverses substances (bromure de sodium, chlorure de litliium, strychnine, caféine, nicotine et glucose). Le résultat a été la production d'embryons res- semblant à ceux obtenus par Hertwig au moyen de la chaleur dans ses études sur le spina bifida. Le vitellus n'était pas complètement entouré par l'ecto- derme. — Laissant de côté les détails embryologiques étrangers au programme de ce recueil, disons seulement que Gurwitsch trouve que dans la gastrula- tion une traction centripète est exercée sur les cellules qui s'invaginent comme dans la gastrulation de VAmphioxus. 11 nie aussi la valeur des preuves don- nées pour montrer que l'embryon se forme autour du pôle blanc de l'œuf et arrive à la conclusion exactement inverse. [De quelques-unes de ces figures nous pouvons conclure que l'embryon se forme sur le pôle vitellin de l'œuf car le vitellus fait hernie à travers les deux moitiés séparées de la plaque médullaire, tandis que les autres auteurs l'ont vu sortir par le ventre de l'embryon]. — Les résultats tératogéniques sont les suivants : il est difficile d'expliquer toutes les anomalies observées par l'action d'un facteur unique sauf en ce qui concerne un certain affaiblissement, toujours recon- naissable, de l'activité plasmatique par le milieu chimique. Au pôle vitellin, où le protoplasme est moins abondant l'action nocive est toujours moins marquée. — L'action des sels est dans un certain sens spécifique. Ainsi NaCl et NaBr produisent l'anencéphalie mais NaCl seul est capable d'empêcher la fermeture du blastopore. D'autre part LiCl, qui n'affecte pas la partie cérébrale du tube neural, empêche plus fortement encore que XaClla fermeture du blastopore. — Les réactifs employés agissent tous comme des poisons pour le protoplasme de l'œuf des Amphibiens et permettent au développement de se poursuivre d'autant plus loin (quoique d'une façon anormale) que la solution est plus fai- l)le. Les anomalies sont produites en partie par un affaiblissement du plasma, en partie par une action irritante spécifique des différentes substances chimi- ques sur des régions déterminées. — C.-H. Davenpoiît. 196 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 44. Kofoïd. — Premiers stades de développement de Limax. — Analysé avec le suivant. 48. Meisenheimer. — Développement de Limax maximus. Dans les œufs do Lhnax {Agriolimax agrestis. L.) se montre, dès le stade 2, entre les cellules, une cavité sphérique remplie de liquide. Cette cavité per- siste dans les stades ultérieurs jus(iu'à un stade assez avancé. Elle est inter- cellidaire et non intracellulaire, et représente probablement une cavité de segmentation éphémère, qui s'est produite de très bonne heure ; physiologi- quement, elle est plutôt une cavité d'excrétion. Vers un stade d'environ cent cellules, la cavité centrale disparaît, mais il persiste des méats entre les cellules et, à travers ces cavités irrégulières remplies de liquide, les cellu- les entodermiques envoient de longs prolongements vers l'ectoderme. Ces Fiij. 48. — Formation de la cavité excrétrice intercellulaire dans le développement de la li- mace a, h, stades 2 el 4, montrant la cavité entre les blastonières (d'après Meisenheimer) c, stade i)Ius avancé d'environ cent cellules (d'après Kofoïdj. cavités de segmentation très particulières se retrouvent chez tous les Mollus- (pies, et en particulier atteint son maximum dans les formes, comme Agrio- limax, où l'œuf est entouré d'une capsule épaisse albumineuse. Ces faits déjà intéressants en eux-mêmes, prennent une importance plus considérable pour la biologie générale par suite des expériences qui sui- vent. Kofoid , pensant que l'existence de cette cavité de segmentation tient plus d'un processus physiologique ou plutôt cœnogénétique que d'un processus morphologique, a tenté de voir l'action morphogène des solu- tions salines sur les œufs de Pulmonés. Les œufs de Limax ne pouvant être soumis à l'expérience, il a pris des œufs de Physa heterostropha et d'Amnicola limosa. — Des œufs des Physa au stade 4, munis d'une grande cavité de segmentation, placés dans une solution de sel marin à 0,75 p. 100 ou à 0,38 p. 100, se développent à peu près, comme les œufs témoins, mais la division est arrêtée et il y a néofor- mation d'une cavité. Mais une solution de 0,10 à 0,19 p. 100 ralentit la division, qui est pourtant normale, tandis que la cavité se montre beaucoup plus petite. Le diamètre de la cavité de l'œuf témoin étant représenté par cinq à sept, celui de la cavité de l'œuf en expérience sera représenté par trois à quatre. L'auteur rappelle les expériences de Gruber (18^9) dans lesquelles des Aclinophrys sol ou des Amibes, ti-ansportés de l'eau douce dans l'eau salée, perdent leurs vacuoles. L'expérience inverse a été faite, et .on peut en con- VI. — TÉRATOGÉNESE. 1<)7 dure ({ue lu vacuolisation est caractéristique des formes d'eau duuce en opposition avec le peu de vacuolisation des formes marines. L'exemple de la cavité de segmentation des Puhnonés, comparés avec les Gastéropodes marins, est aussi suggestif que celui des Protozoaires, bien qu'on ne puisse homologuer les cavités interccllulaires des premiers avec les vacuoles in- tracellulaires des seconds. — [Quoi qu'en dise l'auteur, ces faits sont préci- sément intéressants, en ce que nous voyons une même série d'agents mor- phogènes produire le même olïet, (^u'il s'agisse d'un organisme unicellulaire ou d'un organisme formé de plusieurs cellules. Il y a là mêmes causes et mêmes effets sur un protoplasme, ([ue ce protoplasme soit indivis, ou cloi- sonné par des membranes cellulaires.] — Meisenheimer (4S) a réétudié, chez Limax , après Kofoïd (44) , les formations de la cavité l)lastulienne. Entre les cellules, se forment des petites vacuoles remplies d'un li(iuide, le noyau jouerait un rôle important dans cette sécrétion ; celui-ci grossit beau- coup sur le bord des cavités intercellulaires. (Eig. 48, c) Finalement, ces ca- vités se réunissent en une cavité interne unique. La formation d'une cavité (cavité excrétrice de Kofu'id), la consommation du vitellus original et l'ac- croissement des albumines sont des phénomènes parallèles dont la cause primordiale doit être cherchée dans les processus végétatifs internes de l'embryon. Le principal caractère de ces cavités est d'être physiologique. — L'auteur n'a pu refaire les expériences de Kofo'id sur l'action des solutions salines. — A. Labbé. 9. Blanc (L.). — Les monstres doubles splanchnodyrnes. ['VII] — L'auteur a établi le terme de splanchnodyme pour les monstres doubles dont l'apparence extérieure et même le squelette semblent indiquer un être unitaire, tandis qu'en réalité l'origine duplicitaire est révélée par la duplicité de certains or- ganes internes, par exemple poumons, intestin, etc., (jui ne peuvent exister en double que chez les sujets provenant de deux centres de formation, ju- meaux vitellins fusionnés (certaines glandes, le rein, l'ovaire, etc. peuvent se dédoubler chez des individus unitaires). Les splanchnodyrnes se relient très étroitement à d'autres monstruosités duplicitaires, et représentent en quel- que sorte le terme ultime des séries des monstres doubles. Un monstre de ce type se constitue par une fusion presque complète des deux germes, soit avec résorption régulière et symétrique des moitiés en contact, c'est-à-dire par simplifîcalion, soit avec résorption asymétrique portant plus spéciale- ment sur l'un des deux sujets, c'est-à-dire par atrophie. L'auteur indique de nombreuses observations. Cette association anatomi(iue de deux demi-individus, aboutissant à un fonctionnement physiologi(iue et même psychologique parfaitement régulier, est des plus remarquables. Ainsi, une femme observée par Blmar mourut à 52 ans sans que rien ait attiré l'attention sur elle au point de vue nerveux : elle présentait, avec un appareil nasal double, un cerveau formé de deux hé- misphères indépendants et d'un petit hémisphère supplémentaire intercalé, mais en somme les deux demi-corps étaient parfaitement associés et fonction- naient comme un sujet unique, normal. Cela s'expli(iue par ce fait que la fusion a lieu de très bonne heure, avant toute dilTércnciation histologiquc : quand le système nerveux commence à ébaucher son organisation intime, la forme générale est déjà acquise et les éléments s'ordonnent d'après elle. L'existence des splanchnodymes fait comprendre la valeur des monstres doubles dits parasitaires par Geoffroy St-Hilaire. Pour ce savant, ils seraient composés d'un individu simple sur lequel est greffé un deuxième sujet rudi- mentaire : le plan d'union passerait entre l'être complet et la portion d'apjja- l-is L'ANNÉE BIOLOGIQUE. ronce i);ir;isit;iiro. Pour rantour. ils sont C(jnstitués ])ar la fusion intime, un l)eu int-oniplète de deux germes : le plan de soudure suit Taxe de la partie commune et passe entre les deux branches de la partie bifurquée. — G. Saint-Rem V. 4. Barbour (E.-H.). — Une tortue à deux tètes. — Observations psycho- logiques sur une tortue (Chri/semis picta) à deux tètes , avec deux tubes di- gestifs, et deux systèmes nerveux, resjjiratoire , circulatoire et musculaire. Avec cela deux individualités : l'une rapide, timide, colère; l'autre tranquille. Chaque moitié voyait, entendait, mangeait, buvait, respirait de façon indé- pendante. Pas de coordination locomotrice au début : mais elle a été acquise. Autrement, l'une pouvait dormir et rester inerte , lautre veiller et se mouvoir, traînant toute la communauté avec les deux pattes de son côté. Pour marcher de concert, les deux pattes fonctionnaient ensemble : les deux de devant, puis les deux d'arrière. La natation se faisait mieux que la marche. La tète gauclie , blessée par un chat , mourut la première , et avec elle le côté gauche : la tête droite et le côté droit moururent deux heures et demie après. — H. de Varigny. 56. Samassa (H.). — Conditions externes de développement de l'œuf de Rana temporaria. — 0. Hertwig et 0. Schulze avaient déjà étudié l'action de la température sur les œufs de Rana, 0. Hertwig, l'effet de la concentration des solutions salines; Samassa étudie surtout l'action de l'oxygène et du gaz. Voici ses principaux résultats : 1° Si l'on place les œufs, une heure environ après fécondation, dans de l'oxygène pur, au bout de quatre jours, ils sont aussi bien développés que les œufs témoins. Donc la quantité d'oxygène est sans action sur le développement. Une pression évaluée à 60 mm. de mer- cure, s'exerçant pendant trois jours, n'occasionne aucun ralentissement de l'évolution. 2° On place des œufs fécondés, une heure environ après fécon- dation, partie dans de l'hydrogène, partie dans une cloche de verre où l'oxy- gène a été absorbé par l'acide pyrogallique. Au bout de quatre jours , ils se trouvent tous au stade blastula, comme les œufs témoins. Seulement les œufs se développent un peu plus lentement que dans l'eau, et montrent des dé- sorganisations, par exemple des spina biftda; ceux qui se trouvent dans l'hy- drogène se montrent plus fortement bouleversés dans leur développement que ceux qui sont placés dans l'azote. Dans l'hydrogène, il ne se développe guère qu'un œuf sur vingt, en donnant des larves normales, et dans l'azote 3 ou 4 sur 20. Donc l'influence de l'hydrogène est plus nuisible que celle de l'azote. 3° Les œufs, après quatre jours, commencent à entrer au stade blas- tula; si on les place durant vingt heures dans un couinant constant d'hydro- gène, on retrouve encore les œufs au stade blastula. Il faut donc penser que l'œuf de Rana temporaria n'est insensible à l'action de l'oxygène que pen- dant les vingt premières heures. 4" L'action de l'acide carbonique est diffé- rente. Les œufs fécondés portés après fécondation dans CO- ne montrent au- cune division ou une division irrégulière (un grand et un petit blastomère); après vingt heures de séjour dans CO-, l'œuf est tué. Samassa pense que l'ac- tion nocive de CO^ n'est pas directe , et qu'il n'agit que par un acide hypothé- tique H^CO^ lequel se formerait au contact de l'eau. Ainsi Haller a pu faire vivre des œufs d'Ascaris quatre semaines dans C0-. L'acide carbonique n'a- girait que dans la combinaison H^CO' et serait indifférent au protoplasma à l'état de CO^. [XVI c y] [Il est à remarquer que ces expériences de Samassa vont à rencontre des résultats que Demoor a obtenus sur les cellules de Tradescantia. On ne peut \\. — TKIJATOGKNKSE. 1«IU donc tirer actucUeuient de conclusion relativement, à laclion des gaz sur la cellule ou la division cellulaire.] — A. Lauiœ. 2(>-2<>. Féré (Ch.i. — Xole sio- nuflucnce ulo faisait défaut. Le dessin ci-joint met suffisamment en lumière la disposition des divers organes pour qu'il soit inutile d'y insister. L'(>xamen microscopique a montré que l'ovaire avait Fig. 49. — Appareil gcnital d'un porc liermaplirodile. On voit le testicule et, ;i gauche, l'épi- dyme. En dessus, l'ovaire; la corne de l'utérus en dedans de laquelle un petit canal <|ui est le canal déférent. Sur la ligne médiane, le vagin, i D'après Ko|)scli et Szymonowicz). une structure normale et renfermait des follicules de Graff : cet organe était vraisemblablement capable de remplir sa fonction physiologique. Le testicule était constitué par des canalicules séminifères anormaux; il n'existait pas de spermatozo'ides. — A. Pettit. 60. Sharp (D.). — Sur l'arrêt de développement de certaines parties du corps des Insectes. — On rencontre parfois des Insectes adultes ayant une tête de larve. Il faut vraisemblablement attribuer ce fait et d'autres analogues à une lésion ou même à une destruction des rudiments qui de- vaient donner naissance aux parties manquantes de l'imago. L'auteur cite à l'appui le cas d'une larve qui portait des œufs de parasite sur la tête et sur le thorax et dont l'abdomen seul subit la transformation nymphale. — P. Marchal. 7. Bethe (A.). — Un Car cinus mwnas porteur d'une patte droite sur le côté gauche de V abdomen. [XX] — Ce cas tératologique est intéressant, non seule- ment en raison de sa rareté, mais aussi parce que, avec celui décrit par Wheeler, il éclaire la question controversée du degré de préformation de l'embryon dans l'œuf fécondé. Un Crabe nous montre sur le côté gauche du sixième segment abdominal, qui e.st généralement dépourvu d'appendices , une patte locomotrice bien con- formée comme la seconde ou la troisième thoracique, mais présentant le carac- tère d'une patte droite. C'est donc un cas non d'homeosis typique mais d'/jo- meosis croisée. Bethe voit là un critérium permettant de décider entre les théories rivales de l'épigénèse et de la préformation. D'abord, l'atavisme ne peut être invoqué comme explication de la monstruosité, attendu (|u"il est ab- solument impossible de penser qu'un ancêtre du Crabe ait eu non seulement une patte locomotrice à l'abdomen, mais surtout une patte droite sur le côté gauche du corps. '>0-^ L'ANNEE BIOLOGIQUE. En second lieu, liethe trouve qu'on ne peut explitiuer une anomalie de ce genre (ju'en admettant que la forme est déterminée exclusivement dans le germ(\ Car, si la différenciation de chaque cellule ne dépendait que de sa situation i)armi les autres, il serait impossible de comprendre comment les cellules larvaires du sixième segment abdominal de ce Crabe auraient pro- duit autre chose que de l'épithélium. La seule possibilité, dit l'auteur, est que les groupes de déterminants destinés à former une des premières pattes droites se sont divisés anormalement, une moitié demeurant sur le côté droit pour former la patte régulière, l'autre moitié soit passée du côté gauche, et qu'elle ait fini par s'y développer. I']n somme, l'auteur admet que deux œufs semblables puissent, dans des conditions différentes, se développer différemment; nuiis il ne peut conce- voir sans une prédestination précise que tous deux puissent produire quel- que chose qui soit adapté? [Les anomalies résultant de la régénération (liétéromorphosel mentionnés dans le premier volume de YAnnée Biologique et dans le mémoire de Herbst (Voir ch. VII) rendent très probable l'hypotlièse qu'il s'agit d'une l)lessure guérie dans la région de la patte abdominale (rudimentaire). L'hypo- thèse de la préformation invoquée par l'auteur perdrait beaucoup de sa va- leur, si c'était un cas de régénération. Quant aux résultats anormaux d'un milieu anormal, ils sont souvent adaptatifs ayant pris ce caractère en vertu de la capacité autoadaptative de l'organisme. ["VII] — C.-B. Davenport. 59. Schumacher. — Un œuf dans un œuf. — 11 s'agit d'un œuf de Poule renfermant un œuf plus petit avec les éléments normaux (coque, albumen, vitellus), sauf la cicatricule. Schumacher s'explique la monstruosité de la fa- çon suivante : le petit œuf, qui est muni des réserves et de la coque, a dû parvenir seul dans l'utérus ; sa petitesse a permis un mouvement rétrograde (antiperistaltique) grâce aux contractions de la musculature de l'utérus et de l'oviducte. Du pavillon , il est redescendu avec un œuf normal englobé gra- duellement par l'albumen et la co(|ue calcaire de ce dernier. Reste à expli- quer la petitesse de l'œuf inclus : ou bien c'est un œuf non arrivé à maturité, saisi anormalement par l'infundibulum, ou bien c'est une simple hernie vi- telline échappée de l'ovaire et revenant après le trajet indiqué plus haut rentrer dans l'œuf d'oii elle était sortie : l'absence de cicatricule parlerait en faveur de cette manière de voir. Le phénomène est assez rare. Paron.\ et GR.4SSI en 1878 ne relevaient guère que II cas de ce genre dans la littérature. [La fusion originelle de deux œufs est un fait important pour le tératologiste. Mais les matériaux fournis accidentellement par les Oiseaux ne se prêtent guère à la solution du problème des monstres doubles, parce qu'une étude suffisante de l'œuf anormal entrave fatalement son évolution ultérieure. Ajoutons que dans le cas observé par Schumacher, il ne s'agit pas de l'inclu- sion d'un œuf véritable. Beaucoup plus intéressante serait la destinée ulté- rieure d'œufs comme ceux décrits par Parona et Grassi où l'inclusion renfer- mait une cicatricule.] — Bataillon et Terre. 10. Cholodkovsky (N.). — Sur quelques exemples de polydactylie. — L'au- teur a décrit deux cas de polydactylie qui, au premier abord, pourraient pa- raître de nature atavique mais qui, au fond, appartiennent bien aux formes tératologiques. Le premier cas concerne l'extrémité antérieure d'un Cochon appartenant au musée zoologique de l'Académie forestière de Saint-Péters- bourg, qui possède 5 doigts parfaitement développés. Le 2"= doigt est un dé- doublement du 3% de sorte que le premier doigt est au fond le deuxième. Le VI. — THRATOGENESE. 203 second eas concerne un exemplaire de liaiia csculenta de jjrovenance du gouvernement de ^■oronéje ( Russie] ; les extrémités postérieurss possèdent 8 doigts, tandis que les extrémités antérieures comptent ."> doigts cliacun. L'auteur suppose que dans cette contrée il doit exister toute une race de Gre- nouilles pathologiquement polydactiles. [XVI A 0] — M. Mendelssoiin. 37. Hennings. — Sur lu pohjddchjlie. — L'auteur a observé ciiez Tllomme deux séries de cas de polydactylie : A. Des tronçons mous; B. des nouvelles phalanges osteo-cartilagineuses avec ou sans ongles. — A ces cas divers, le mot « Naturspiel », jeu de la nature, n"est pas une explication; d'autre part, il y a peu de place pour un éclaircissement atavique; la véritable cause est donc à chercher. — A. Labiœ. 33. Gœbel (K. i. — La tératologie végétale à Pheure pré. de nutrition, ou l'enzyme]. — H. de Varionv. 49. Molliard. — Sur la formation du pollen dans les ovules du Pétunia lujbrida. — Dans les fleurs de Pétunia /u/brida, on trouve des ovules polli- nifères. Les cellules-mères du pollen apparaissent à diverses profondeurs; les cellules qui les entourent, quelle que soit leur origine, prennent la struc- ture de l'assise nourricière des sacs polliniques de l'étamine. — P. A'ni.i.EMiN. 30. Géneau de Lamarlière. — Sur quelques cas anormaux observés chez le Pois, la Fève et le Peucedanum oreoselinum. — L'auteur a observé au se- cond nœud qui suit les cotylédons , chez un certain nombre de Pois et de Fèves, une feuille plus ou moins profondément bifurquée. Il croit trouver la cause de cette anomalie dans l'excès d'aliments qu'il avait fourni aux plan- tules. [J'ai signalé la même anomalie chez un Lathyrus odoratus qui croissait dans un sol maigre.] [XVI c 5] — P. Vuillemin. CHAPITRE Vil La Régénération. Comme toujours, les travaux relatifs à la régénération contiennent bon nombre de recherches dans lesquelles les auteurs se sont bornés à constater la présence ou l'absence de ce processus. Nous ne ferons que citer rapidement ceux d'entre eux qui ne sont pas tout à fait dépourvus d'intérêt au point de vue de la biologie générale. De Rouville (30) cons- tate la réformation de l'épithélium vésical par l'intermédiaire de cel- lules conjonctives; Rosenberg (33) celle du canal cholédoque, mais elle ne paraît pas rigoureusement démontrée; Verhoeff (44) celle de la chitine chez les Insectes où l'on sait que le pouvoir régénérateur était considéré comme nul. Par contre, Lahille (18) constate l'absence de régénération de test chez les Echinides. Chez les Lombricides la puis- sance régénératrice que l'on savait si développée l'est peut-être plus encore qu'on ne l'aurait cru : Hescheler (13) a obtenu jusqu'à cinq ré- générations successives de la tête. Il décrit minutieusement les conditions de ce processus. Pour le cristallin, on sait combien les conditions de sa régénération étaient discutées. Les expériences continuent à donner des résultats plus ou moins contradictoires. Gonin iS) trouve que le cris- tallin incomplètement enlevé ne se régénère qu'imparfaitement et, en tous cas, aux dépens de ses restes, car si on l'enlève complètement, la régénération fait défaut. Wolff (46), confirmant et précisant le résultat de ses recherches précédentes {Ann. bioL, 1895, p. 258), trouve qu'il se régénère aux dépens de cellules iriennes débarrassées de leur pigment par des leucocytes errants. Mûller (27) qui avait cru, lui aussi, devoir attribuer cette régénération aux restes de l'ancien cristallin accepte^ a la suite d'expériences nouvelles, les idées de Wolfl". S'il en est ainsi, le feuillet qui intervient n'est plus le même que dans l'ontogenèse primitive puisque le cristallin est ectodermique tandis que les cellules iriennes dépendent du mésoderme; cela nous ramène à la question toujours discutée du parallélisme de l'ontogenèse et de la régénération. Les observations sont, cette année, en faveur de la né- gative. Les différences portent tantôt sur les feuillets servant d'origine au bourgeon, tantôt sur les phases diverses que traverse l'organe avant d'arriver à sa condition définitive. Hepke (11), d'accord avec Michel (23), trouve que, chez les Lombrics, i'ectoderme fournit tous les tissus ci régénérer. Un exemple qui mérite d'être rappelé, bien qu'il n'ap- VII. — RI-GKNERATIOX. 207 partienne pas aux travaux de cette année (1893) est celui iJu Balano- glossus. Spengel (38) a montré que cet animal régénère sa trompe et que, dans cet organe, le cœlome se reforme in situ sans rien em- prunter au tube digestif qui, chez la larve Tornaria, donne toutes les vésicules péritonéales. Herrick (14) observe que, chez le Homard, les antennes en voie de régénération ont une forme spirale. Przibram 30 révèle le fait curieux que, dans la régénération des membres chez les Crustacés inférieurs, l'obtention de la forme normale se fait progressi- vement par des mues successives à travers une série de formes inter- médiaires, observation remarquable qui montre bien l'inlluence mor- phogénétique de l'organisme et l'impossibilité d'attribuer Je résultat à la présence de déterminants dans les cellules spéciales. Driesch (4) constate que, chez les Tubulaires décapitées obliquement, les couronnes lentaculaires se reforment obliquement comme la plaie. En outre, les tentacules naissent de cellules qui n'étaient pas destinées à les former, ce qui va à l'encontre des théories de Weismann et de Roux xx.] Mais voici une nouvelle loi à laquelle on n'avait point songé quoi- qu'elle se présente dans une certaine mesure comme une conséquence du parallélisme de l'ontogenèse et de la phylogénie. Werner (4oi constate que, dans la régénération de la queue chez les Sauriens à queue différenciée en appareil de défense ou de préhension, les différences entre l'organe régénéré et l'organe naturel sont dans le sens d'une ressemblance ou plutôt d'un rappel de la queue plus simple des ancêtres chez lesquels cet organe n'était point encore modifié. Ce serait un parallélisme de la régénération avec la phylogénie. Werner croit-il que si c'était l'ancêtre qui eût eu la queue différenciée, comme cela arrive dans les cas de régression, la queue régénérée eût passé par un stade de complication plus grande? A notre avis la régénéra- tion a reproduit une forme simple sans s'occuper si elle était ou non ancestrale. Rievel (32) nous semble avoir touché à l'explication vraie des différences observées quand, voyant les organes se former chez les Oligochètes tantôt conformément à l'ontogenèse, tantôt par un pro- cessus différent, il exprime l'avis que, dans la régénération, les organes tendent à se reconstituer par la voie la plus rapide sans tendance à suivre le processus ontogénétique et nous ajouterons ou le processus phylogénétique. De même, l'antagonisme entre la régénération et la greffe affirmée par Delage est moins absolue que ne l'avait cru cet au- teur. Giard ,7) cite des exemples de coexistence de ces deux pro- cessus. [VIII ; XVII d] En ce qui concerne l'héléromorphose. Van Duyne (5) observe, à la suite d'incisions et excisions variées chez certaines Planaires, divers faits curieux cVhétéromop/wse polymorphe : en particulier la production de têtes multiples disposées et orientées d'une façon très anormale. Herbst (12) détermine expérimentalement la formation d'organes antenni- formes à la place de pédoncules oculaires coupés chez les Crustacés dé- capodes. Il observe qu'en aucun cas un œil ne se reforme et constate que la lumière ou l'obscurité n'ont aucune influence sur le processus. Citons en terminant une curieuse expérience de Liiiie (lUj qui con- 908 L'ANxNÉE BIOLOGIQUE. slale que chez le Stentor le plus petit fragment capable de régénération équivaut à T7- du volume total du corps, nombre à rapprocher des dé- terminations" de Lob relativement au plus petit fragment d'œuf capable de développer un embryon. — Yves Delage et G. Poirault. I Barfurth (D.). — Régénération und Involution. (Anat. Hefte. Ergebn. Anat.. A. < 1895) 329-383). [210 2. Bergh (R.). — Ueber den Begriff der Helevomorphose. (Arch. Entw.-Mech., III, 660-661). [224 3 Brand (F.) — Foripflanzunq und Régénération von Lemanca fluvial il is. "(Bcr. deutsch. bot. Ges., Xiv/ 185-194). [210 4. Driesch (Hans). — Zur Analyse der Reparationsbedingungen bei Tu- bularia. (Festsclir. Nat. Ges. Zurich, II, 425-434 et 3 fig.). [216 5. Duyne ( J. Van). — Ueber Heteromorphose bei Planarien (Arch. Ges. Phys., LXIV, 569-574). [222 6. Fiickel (F.). — Ueber die Régénération der Glandula subniaxillaris und infraorbitalis beim Kaninchen. (Freiburg in B., 26 p. Inaug. Diss.). [* 7. Giard (A.). — Y a-t-il antagonisme entre la greffe et la régénération? (C. R. Soc. Biol., 10« sér., III, 180-184). [222 8. Gonin (J.). — Étude sur la 7'égénération du cristallin. (Beitr. path. Anat., XIX, 497-533, 2 pi.) [214 9. Hanau (A.). — Nachtrag zu der Arheit der Herrn D^ KoUer : Ueber die Bezichung der durch die Arbeit des Ilernn Koller festgesteUten Thalsache der chondroprodukliven Fâhigkeit des Periosts rein bindegewebig vorgebil dett'v Knoehen zu der von W. Roux auf'geslcUten Théorie iiber die Ursachen der Localisation der Knorjiel und KnochenbUdung im Skclet. (Arch. Eatw. Mech., III. (•)57-659). ' [219 10. Heim (Cari.). — Untersuchungen iiber Farnprothallen. [Fiova., LXXXII, 329-373, 13 fig.) [Voir cli. IV 11. Hepke (P.). — Zur Régénération der Naiden. (Zool. Anz., XIX, 513-516). [215 12. Herbst (C). — Ueber die Régénération von Antennendhnlichen Organen an Stelle von Augen. 1 Mitth. (Arch. Entw.-Mech., II , 544-558). [223 13. — Versuche mit Sicyona sculptaM. Edw. (Festsclir. Nat. Ges. Zurich, 11, 435-454, 1 pi.). [224 14. Herrick (F. -H.). — The american Lobster : a study of ils habits and development. (Bull. U. S. Fish Commission, XV, 1-252, 64 pi.) [^'oir ch. XVI 15. Hescheler (Karl.) — Ueber Regeneralionsvorgdnge bei Lumbriciden. (Jen. Zeitsclir.,' XXX (N. F. XXXIII). 177-290, pi. XIV et XV). [212 16. Junius (P.). — Ueber die Hautdriisen des Frosches. (Arch. mikr. Anat., XLVll, 136-154, pi. X). [210 17. Koller (H.). — Ist dast Periost bindegewebig vorgebildeter Knoche)i irn Stande Knorpel zu bilden. Experimenlelle Untersuchung iiber den Einfluss durch einen aiisseren Eingriff gesetzlcr Bedingungen an der betreff'enden VII. — in-XiEXERATION. 209 Sk/le neiteii Gcwebes au/' Basis latent vorhandencn Anluge. (Arcli. Entw. Mecli., III, 624-65G). [218 18. Lahille (F.). — Variabilité et affinités de Monophora Darwini. (Rev. MuseoLaPlata, Vll,409). [Voir ch. XM 10. Lillie (Frank R.). — On t/ie smallest jiarts of Sloitor capable of lierje- ncratio/i; a conlribution on the limils of divisibilifij of living Malter. (.1. Morpliol., XII, 239-249). " [Voir ch. VI 20. Lopriore (Giuseppe). — l eber die Reiiencralion gespaltener Wurzeln. (Nov. Act. Leop. Carol. Acad.. LVI, 211-230, pi. XlII-XX). [* 21 . Margarucci. — Bec/ierc/ies expérimentales sur la régénération du tissu osseiij'. 11 Policlinico, n" 15, avril). [* 22. Marinesco (G.). — Sur la régénéralioa des nerfs. Lettre de Belgique. — (Semaine Médicale, 16^ année (12 août) n° 40). [219 23. Michel (A.). — Sur l'origine du bourgeon de régénération caudale chez les Annélides. (C. R. Ac. Sci.. CXXIll. IOI5-I0I7). [215 24. Sur la di/férenciation du bourgeon de régénération caudale chez les Annélides. (C. R. Ac. Sci., CXXIII, IU80-10,S2). [216 25. Monticelli iFr.-Sav.). — Sull' autotomia délie Cucumaria Planci (Br.) V. Marenz. (Atti Ace. Lincei. Rendic, V, 231-239). [Voir ch. IV 26. Motta Coco (Alfio). — • Bigenerazione délie fibre muscolari striate. (At. Ac. Gioennia, LXXIII). [* 27. Mûller (E.). — Ueber die Begeneration der Augenlinse nach Exstirpation derselben bei Triton. (Arcli. mikr. Anat., XLVII, 23-33, 2 pL). [214 28. — — Ceber die Abstossung und Begeneration des Eidechsenschwanzes . (Jahresli. Ver. Wûrttemberg", LU, p. LXXXV-LXXXVI). [* 29. Nussbauin (M.). — Die mit der Entwickelung fortschreitende Differenzi- rung der Zellen. (Biol. Centralbl., XVI, 71-80). [Analysé dans le tome I de V Année biologique, p. 257. 30. Przibram iHans). — Begeneration bei den niederen Crustaceen. (Zool. Anz.. XIX, 424-425, 2 fig.). [216 31. Ranvier (L.). — Une théorie nouvelle sur la cicatrisation et le rôle de Vépithélium antérieur de la cornée dans la guérison des plaies de cette membrane. (C. R. Ac. Sci. Paris, CXXIII, 1228). [211 32. Rievel (H.). — Die Begeneration des Yorderdarmes und des E nddarmes bei einigen Anneliden. (Z. wiss. Zool., LXII, 289-341, pi. XII-X1\', et I fig.). [217 33. Rosenberg (S.). — Zur Kritik der angeblichen Begeneration des Ductus choledochus. (Arch. Physiol., 1896, 191-192). [211 34. Rouville l'E. de). — De la régénération de Vépithélium vésical. (C. R. Ac Sci., Paris, CXXIII, 1311-1313). [210 35. Sacerdotti (C). — Sulla rigenerazione delV epitelio muciparo del tubo gastro-enterico degli Anfibi. (Atti Ace. Torino, XXXI, 870-880, 1 pi.). [211 36. Sur la régénération de Vépithélium mucipare du tube gastro-entéri- que des Amphibies. (Arch. Ital. Biol., XXVI, XXXI). [211 37. — — Ueber die Begeneration des Schleiniepi/hels des Magendarmkana- les bei den Amphibien. (Arch. mikr. Anat., XLMll, 359-369, 1 pl.). [211 l'angle nioLOfiioui;, ii. 18^)0. 14 210 L'ANNEE BIOLOGIQUE. :iS. Spengel (J.-"W.). — Die Enteropneustcn des Golfes von Neapel. Faunen und Flora des Golfes von Neapel, 18. Monographie, gr. in-4°, 758 p., 38 pi., Berlin, 1893. [207 :iO. Tornier (G.). — Ueber Hyperdaktylie, Régénération und Vererbung, mit Experimenten. (Arcli. Entw.-Mech., l'il, 4G9-476; et \\, 180-210). [220 40. Ueber Ihjperdaktylie-und Régénération Expérimente und ilber eine neue Vererbungstheorie. (S. B. Ges. naturf. Berlin, 24-2.Ô). [Voir cli. XV 41. Ueber eine experimentell erzeugte Doppelgliedmasse. (S. B. Ges. na- turf. Berlin, 144-145.) [222 42. Valenza. — / cambiamenti microscopici délie cellule nervose nella loro atlivita funzionale e sotto Vazione di agenti stimidanti e distruttori (Rend. R. Accad. di Napoli XXXIV, 286-289). [Voir ch. XIX 43. Vanlair. — Sur la régénération des nerfs. Lettre de Marinesco. (Sem. med., 16® ann., n°40). — Voir Marinesco. [219 44. Verhoeff (C). — Ueber Wundheilung bei Carabus. (Zool. Anz., XIX, 72- 74). [211 45. "Werner (F.). — Ueber die Schuppenbekleidung des regenerierten Sehwan- zes bei Eidechsen. (S. B. Ak. Wien, V, 34-35, traduit en partie dans Ann. Nat. Hist.., XVII, 468-469). [217 46. "WolfF (G.). — Ueber Régénération der exstirpirten Linse beim Triton. (S. B. Ges. Wûrzburg, 59-61). [214 1. Barfurth. — Regénération et involution. — Sous ce titre l'auteur continue la série de ses résumés critiques de travaux relatifs à la régénération et à lïnvolution , à la greffe, à la dégénérescence , à la tératogénèse etc. La très grande majorité de ces travaux portant le date de 1895 a été analysée dans le tome 1 de V Année biologique ('). — G. Poirault. 3. Brand. — Multiplication et régénération du Lemanea fluviatilis. — Quand cette algue se dessèche, certaines cellules conservent leur vitalité, et peuvent reproduire la plante au retour de conditions favorables. — G. Poirault. 34. Rouville (Etienne de). — De la régénération de Vépithélium vésical. — De Rouville admet que l'épithélium stratifié qui recouvre la face interne de la vessie urinaire se régénère à sa face profonde par l'apport de cellules conjonctives. — L. Cué.not. 16. Junius (P.). — Les glandes ctitanées de la Grenouille. — La peau de la Grenouille, et vraisemblablement de tous les Amphibiens, ne renferme qu'une (li BAUFinTii {Erg. Anat. Entw.. VI, 398) n'eut pas déclare insuffisante la série des ana- lyses donnés par le périodique s'il eut pris soin d'examiner avec plus d'attention l'ouvrage qu'il critiquait. Conformément au plan de cet ouvrage, les chapitres de la cellule, de la parthénogenèse, de l'ontogenèse, de la tératogénèse, de la greffe, etc., renferment l'ana- lyse des travaux où il est question accessoirement de la régénération , et les renvois, ainsi que la table de la fin du volume, permettent de les retrouver facilement. la\m;i-: inoLOGiQir:. 211 seule espèce de glandes, et toutes celles décrites par les auteurs n'eu sont que des stades différents. Le renouvellement des glandes éi)uisées se fait, seml)le-t-il , par un processus embryonnaire, par un bourgeonnement des cel- lules épidermiques qui s'enfoncent dans la profondeur. — G. S.mnt-Kémy. 35, 30, :)7. Sacerdotti. — Iji régénéralioii de Vèpilhélium mucipare du tube gaslro-enlériquc des Amphihiens. — Chez les Aniphibiens, répithéliuni du tulie digestif renferme des cellules mucipares (o'soj)liage et estomac de la Grenouille, rectum du Triton) dont Fauteur étudie la genèse. On s'est de- mandé si un même élément pouvait évoluer soit en cellule épithéliale ordi- naire, soit en cellule mucipare, ou si, au contraire, il y avait spécificité ab- solue des éléments de remplacement ; Sacerdotti montre que cette seconde opinion est la seule exacte : les cellules mucipares sont des cellules véritable- ment spécifiques, qui proviennent de cellules jeunes logées dans les couches profondes de répithéliuni intestinal et se multipliant par mitose. Ces cellules, bien qu'elles ne puissent pas fonctionner, puisiju'elles n'atteignent pas la lu- mière intestinale, renferment cependant un petit bloc de mucus; elles se déplacent peu à peu vers la surface libre, par le double effet de la desqua- mation du vieil épithélium superficiel et de la i)oussée exercée par les élé- ments jeunes sous-jacents. — L. Cuénot. 31. Ranvier. — f'ne théorie nouvelle sur la cicatrisation et le rôle de Vèpilhélium antérieur de la cornée dans la guérison des plaies de cette mem- brane. — Ranvier entame, par une incision, l'épithélium stratifié qui recouvre la cornée de l'œil et examine comment se répare la plaie. Au bout de peu de temps ("^4 heures), la solution de continuité est entièrement comblée par des cellules épithéliales soudées les unes aux autres. Au lieu d'admettre comme Von Wyss, que ces cellules résultent de la division des cellules épithéliales des bords de la plaie , Ranvier soutient qu'elles proviennent du glissement de celles-ci et de leur etfondrement successif dans la solution de continuité ; il n'a observé ni mitoses ni amitoses dans l'épithélium qui comble la plaie et dans celui qui la borde. — L. Cuénot. 33. Rosenberg (S.). — Critique de la prétendue régénération du canal cho- lédoque. — L'auteur trouve chez un Chien un canal cholédoque accessoire, et s'autorise de sa présence pour mettre en doute les conclusions hâtives de BiDDER et ScHMmx sur la régénération du cholédoque , après résection d'une portion de celui-ci. La bile, grâce à cette anomalie, peut se déverser encore dans l'intestin. [C'est peut être l'objection qui est hâtive, car la présence d'une anomalie rare précisément chez les individus opérés semble bien impro- bable. ["VI c] — A. Philibert. 44, Verhoeff (C). — Sur la guérison des plaies chez le Carabe. — On sait que les Insectes, à l'état d'imago, sont très peu doués au point de vue de la l'égénération. Verhoeff montre que. d'après l'observation d'une Feronia (Pte- rostichus) oblongopunctata trouvée blessée , et quelques expériences sur Ca- rabus monilis et C. nemoralis, la blessure produite par l'extirpation d'un petit fragment de chitine, se ferme, non pas seulement par la coagulation d'un caillot sanguin, comme cela a lieu provisoirement tout de suite après la lésion, mais bien par la production d'une masse de chitine, plus épaisse même qu'à l'état normal. A vrai dire, cette chitine est sans structure, et dé- pourvue des productions qui peuvent se trouver normalement en d'autres régions du corps de l'animal. Cette cicatrisation se forme en six à huit jours, 212 L'ANNEE BIOLOGIQUE. mais l'auteur ne sait pas aux dépens de quelles cellules la chitine cicatri- cielle est fournie. — A. Piiiliueut. 15. Hescheler (K.j. — Sur les phénomènes de régénération des Lombricides. Hescheler a expérimenté sur plusieurs espèces de Vers : Lumbricus 7'iibel- lus, L. Ilcrculem, AUobophora raliginosa , A. terrestris , A. fielida. Il cons- tate d"abord (lue l'autotomie existe chez ces animaux. Elle peut être produite par des causes diverses. Le dessèchement, soit sur le sol, soit sur la main de l'expérimentateur conduit l'animal à s'étrangler en un, quelquefois plusieurs points et à séparer du corps des portions postérieures plus ou moins gran- des; des blessures, soit de simples entailles, soit des coupes obliques ou parallèles à l'axe longitudinal du corps entraînent une auto-mutilation sié- geant à la partie proximale de la lésion, ou bien au-dessus. Enfin, chez des animaux malades ou empoisonnés par le chloroforme ou le chloral , des sillons circulaires apparaissent dans la partie postérieure du corps, qui aboutissent à la séparation totale de cette région. Notons qu'on trouve sou- vent des individus, ainsi divisés par auto-amputation sans cause appa- rente. D'après Hescheler, cette autotomie serait volontaire et non réflexe. Pourtant il a lésé, dans la région postérieure, des animaux privés déjà de leurs segments antérieurs (contenant comme on sait, les ganglions céré- broïdes et les ganglions sous-œsophagiens) , et Tamputation s"est néanmoins produite, ce qui semblerait prouver que, dans ce cas du moins, elle n'é- tait pas volontaire. Elle a toujours lieu dans la moitié postérieure du corps de l'animal, mais non en place tixe. Le morceau antérieur est capable ensuite de régénérer la partie amputée. Jamais l'autotomie n'a lieu quand on coupe un animal perpendiculairement à l'axe longitudinal ; jamais non plus elle ne se produit dans la moitié antérieure : cela trouve son explica- tion en ce que le Ver régénère difficilement sa tète, pour peu que beaucoup de segments manquent avec celle-ci . et qu'il a par conséquent avantage à employer le matériel restant. Dans la région postérieure au contraire, la régénération est facile, et l'animal se trouve mieux de sacrifier quelques anneaux mutilés, en se faisant une plaie circulaire, perpendiculaire à l'axe longitudinal du corps, plus petite qu'une plaie obli([ue, moins longue à se cicatriser, et l'exposant moins par conséquent aux infections. C"est pour l'animal, sans aucun doute, un moyen de défense et non de l'autotomie géné- ratrice, comme chez quelques autres Oligochètes, car le morceau postérieur est incapable de régénération. Excité en un point , le Ver contracte violem- ment ses muscles en cet endroit et rompt sa couche musculo-cutanée. Le morceau postérieur n'est plus rattaché à l'antérieur que par l'intestin qui se brise facilement au premier obstacle. [IV a] L'auteur fait de très nombreuses expériences de régénération, mais sans investigation histologique. Il confirme les résultats déjà connus et ajoute quelques hypotlièses intéressantes. La régénération de l'extrémité antérieure est facile quand on n'enlève pas plus de 4 à 8 anneaux; quand on en enlève 9 et au-dessus , elle devient rare , et exceptionnelle lorsque les 15 premiers segments ou plus (c'est-à-dire, les organes génitaux compris) sont retranchés. Hescheler a cependant trouvé des animaux qui, privés de 19, 24 et même 45 segments antérieurs ont produit un bourgeon qui, à vrai dire, ne se différenciait pas au delà. 11 est donc, en somme, impossible d'établir une limite fixe. Lorsque 4 segments seulement sont enlevés ils sont ordinairement régénérés normalement tous les 4, mais ([uand on en sépare davantage '(même 15 ou plus) les segments régénérés sont toujours en plus petit nombre que ceux enlevés, et même, ordinairement, il n'y en a que 3 à 4 (dans un cas, il Ml. — RHGHXEHATIÛN. 213 y on avait 7). Ceux-ci correspondant, selon llcschelor, aux trois anneaux céphaliques d"un Ver normal. D'après cela, les organes .y-énitaux ne sont jamais regénérés. Plus on enlève de segments, plus il y a de chances d'ol)- tenir dos anomalies de la segmentation. [VI b] La régénération de la partie postérieure est beaucoup plus facile ; on ne discerne pas là non plus de point limite sur le corps du Ver. Hescheler n"a jamais trouvé, au printemps, de bourgeon caudal sur les animaux re- cueillis; aussi, pense-t-il, qu"il y aurait peut être en hiver une adjonction lente de nouveaux segments égaux en diamètre à ceux du corps normal (on sait (Friedlander) que les bourgeons ont toujours un plus petit diamètre). Ce serait une sorte de régénération ralentie. Cependant, ses expériences sont contraires à cette hypothèse. La régénération de la partie antérieure et de la partie postérieure sont indéjiendantes l'une de l'autre. En coupant obliquement dos animaux par ra])port à leur axe longitudinal. nous avons vu qu"à la moitié postérieure, il se produit une autotomie. A la moitié antérieure, au contraire, le \ev produit, sans aucune autotomie préa- lable, un bourgeon dont Taxe principal est perpendiculaire à la surface oblique de la plaie. Ce bourgeon reprend ensuite la direction normale. Ce résultat confirme la loi de B.vrfurth. Pour l'expliquer ici, il ne peut être question d'adaptation ou de jiesanteur comme dans la queue des larves d"Am- phibiens (Barflrth) ; il faut donc en rechercher la cause dans une force intérieure à l'animal. Dans ce cas encore, les anomalies sont nombreuses. [VI 6] Hescheler a examiné, en outre, 1 influence de quelques facteurs nosologi- ques sur la rapidité de la régénération. Ses conclusions sont les suivantes. Parmi les différentes espèces en expérience, ^1. fœtida régénère le plus vite, en été; ensuite viennent L. rubellus, A. terrestris et A. caliginosa; en hiver, au contraire, la régénération est aussi lente chez toutes. Pour une espèce donnée {A. fœtida) la régénération est plus rapide en été qu'en liiver; cette différence est probablement due à la température, car, en met- tant des .-1. fœtida en plein hiver dans un thermostat à température cons- tante (29 à 30'^), on obtient une régénération aussi rapide qu'en été. Dans ces conditions, les A. tcrreslris meurent ou régénèrent lentement; l'auteur attribue cette différence au différent genre de vie des deux espèces, et con- clut que la régénération n'est pas influencée par la température chez .-1. ter- j'estris. [La température n'était-elle pas plutôt trop élevée pour les .1. terrestris (qui meurent presque tous)? Ainsi que Hescheler le remarque, il y a un optimum de température pour les phénomènes vitaux. Cet optimum, variant avec les espèces, est peut-être plus élevé pour .4. fœtida que pour A. ter- restris.] A propos do rinfluence de la grosseur des morceaux enlevés sur la rapidité de la régénération , on trouve que le temps employé est sensiblement le même quand on a enlevé de 4 à 8 segments ; au-dessus de 8 segments , il est dautant plus long qu'on a coupé un plus grand morceau; de plus, les varia- tions individuelles sont beaucoup plus sensibles. Les animaux jeunes régénèrent plus rapidement ([ue les vieux, en été (influence de l'âge); en hiver la durée du phénomène est sensiblement égale. L'auteur a trouvé beaucoup de Vers, gros et munis d'un clitcllium, qui mouraient sans régénération , tandis que les petits sans clitellium régéné- raient facilement. C'est sans doute à l'âge des animaux qu'il faut attribuer cela. Enfin, les Vers peuvent régénérer i)lusieurs fois do suite la môme partie (un A. fœtida a régénéré sa tète cinq fois successivement). Dans ces condi- •n4 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. fions, le temps qui s'écoule entre l'apparition du bourgeon et sa segmenta- tion est un peu plus long à chaque régénération suecessive ; et l'on ne peut infirmer cette augmentation du noud)re croissant des segments enlevés, car Ilescheler s'est toujours arrangé de manière à ne les couper qu'entre le 4» et le 8'' de l'animal primitif. Les nouveaux bourgeons peuvent dériver d'un bourgeon déjà en voie d'accroissement et, dans ce cas la régénération marche plus vite. Notons que de nombreuses anomalies de la métamérisation s'observent dans les bourgeons régénérés , anomalies imputables au processus néot'ormateur (ainsi que Morgan l'a déjà constaté) et se rangeant sous les deux chefs dési- gnés par Morgan et Cori sous le nom de « splil met amer isin or compound melamerism » et « spiral metamerism ». — A. Philibert. 4(). ^Wolf (Gustave). — Sur la régénération du cristallin extirpé chez le Triton. — Après extirpation du cristallin , de nombreux leucocytes s'amas- sent au voisinage de l'iris et s'emparent du pigment que leur cèdent les cel- lules de la lame postérieure et du bord libre de la membrane irienne. Pour reformer le cristallin , ces cellules iriennes , devenues claires, sont les agents de la régénération; elles prolifèrent rapidement, au bord supérieur de l'iris, et forment une petite masse, bientôt transformée en saccule par l'ap- parition d'une cavité centrale. La paroi postérieure de ce saccule fournit les faisceaux cristalliniens, comme dans le développement normal. Le cristallin n'a donc pas ici la même origine que dans le développement embryonnaire, mais on peut remarquer qu'il provient toujours du feuillet externe, dont la lame postérieure de l'iris dérive, comme on sait. L'auteur ne pense pas que la lumière ait quelque influence dans la reformation du cristallin. Il est à noter, dans ce cas, que la régénération ne procède pas de la plaie. [C'est donc plutôt à un phénomène de réparation, au sens où Driescii l'entend, qu'on a affaire ici.] [Voir Ann. bioL, 1895, p. 258.] — A. Philibert. 8. Gonin (J.). — Élude sur la régénération du cristallin du Lapin ('). — L'extraction incomplète du cristallin est suivie d'une reconstitution im- parfaite de cet organe : le poids des masses retrouvées dans la capsule aug- menté du cristallin extrait est, dans la majorité des cas, inférieur au poids du cristallin normal. Trois fois sur 14, il a été légèrement supérieur. Le cris- tallin reconstitué n'arrive qu'assez rarement h. doubler entièrement le champ pupillaire. A cause de l'irrégularité de sa forme et de sa structure, il ne peut constituer au point de vue dioptrique qu'un appareil défectueux. Enfin, dans le cas d'une extraction totale du cristallin. Il ne se produit aucune ré- génération par l'épithelium antérieur. — A. Pettit. 27. Mûller (E.). — Régénération du cristallin chez le Triton. — Dans une communication antérieure {Ann. bioL, 1895, p. 258), Wolff a montré que l'ablation du cristallin est suivie après plusieurs mois d'une régénération. Ce phénomène se produit aux dépens de l'épithelium postérieur de l'iris qui, débarrassé de son pigment par une phagocytose intense, s'épaissit le long de son bord libre supérieur pour donner une petite vésicule qui des- cend ensuite au devant de l'ouverture pupillaire. [XIV 2 Ç] Ces faits sont en contradiction avec les idées actuelles de spécificité cellu- (1) Les cxiicriencos, au nombre de 50 environ, ont été effectuées à Lausanne sur des ani- maux d'Ages 1res divers de la façon suivante : anestlicsie locale à la cocaine (ou parfois à l'élher), lavage au sublimé à 1/4000, kératotomie, iridectomie, cyslitomie, sublimé à 1/4000; les cristallins régénérés sont extraits de l'orbite de l'animal vivant et fixés au sublimé à 4 0/0. VII. — RÉGÉNÉRATION. 215 laire et de rép:énération. On admot. en effet, qu'un oro;ane ou un tissu ne pau- se reformer (p'aux dépens d'un organe ou d'un tissu de mêm(> nature. Aussi l'auteur, persuadé qu'il faut attribuer une autre origine aux parties régéné- rées (peut-être des débris cristallinicns laissés en place par mégarde), cherche-t-il à co.ntroler ces faits. Le résultat de ses recherches le force à admettre que les faits établis par son prédécesseur sont exacts de tous points. Dans aucun cas, il n'a trouvé de débris du cristallin primitif jiar lesquels il jinisse expli(iuer le phénomène. Bien plus, il a suivi pas à pas la régénération histologique de l'organe. L'éi)i- thélium postérieur de l'iris se compose de deux assises épithéliales : l'une ex- terne, l'autre interne pigmentaire dans une leucocytose intense. Cette der- nière se débarrasse de son pigment, tandis que ses cellules augmentent en hauteur. Entre ces deux plans épithéliaux se produit une fente, d'où formation d'une vésicule qui, par accroissement, descend de plus en plus en arrière de l'ouverture pupillaire, tout en restant fixée par sa périphérie à la membrane irienne. Cette vésicule dans la suite se transforme et donne un cristallin en tout semblable au premier. — C. Simon. [XIV 2 Ç] II. Hepke (Paul). — Sur la régénération des Xa'ides. — Après amputa- tion de l'extrémité antérieure ou de l'extrémité postérieure chez les Naïdes , le nouvel ectoderme provient des cellules ectodermiques du bord de la plaie cutanée; puis il prend la forme d'une calotte dont la surface interne, concave, fournit tous les organes à régénérer. En particulier, le tube digestif naît par un bourgeon plein, qui se dirige de la calotte ectodermique vers l'intestin et se fusionne avec celui-ci, qui a, de son côté formé quelques cellules. Ce bourgeon se creuse ensuite d'une lumière qui vient déboucher dans une invagination ectodermique. Le système nerveux se forme par un épaississement de l'ectoderme m si/m , pour toute la partie à reformer; les ganglions cérébroïdes apparaissent d'abord par deux ébauches séparées, à la face supérieure de la calotte ectodermique, puis la chaîne ventrale, à la face inférieure, et enfin les commissures. Ces différentes parties se séparent ensuite de l'ectoderme et se fusionnent entre elles et avec le tronçon de la chaîne ventrale, qui ne produit aucune cellule nouvelle. A l'extrémité cau- dale, l'ébauche nerveuse ne se sépare pas complètement de l'ectoderme originaire, et reste liée avec lui dans sa partie la plus postérieure, comme chez les animaux en voie de croissance. Les muscles circulaires dérivent de cellules migratrices qui se détachent de la nouvelle calotte ectodermique, et s'étirent transversalement à l'axe longitudinal du corps, en se transformant en cellules musculaires. Le nouveau mésoderme se développe aux dépens de cellules qui émigrent de l'ectoderme dans la cavité du bourgeon et se réunissent en deux plaques ventro-latérales , qui se segmentent chacune en 4 fragments à l'extrémité céphalique , et en un nombre indéterminé à Tex- trémité caudale. Notons que ce mésoderme prend naissance avant que l'ébauche nerveuse se soit séparée de l'ectoderme formateur. Aux dépens de ces métamères mésodermiques se forment tous les autres organes (fibres mus- culaires longitudinales, sacs à sucs, organes segmentaires , les lignes laté- rales en partie, les cellules hépatii^ues et les vaisseaux sanguins) d'après le même processus que dans la queue des animaux en voie d'accroissement. Ces résultats, surtout pour la régénération de l'intestin, concordent bien avec ceux de Michel (24), mais sont en opposition complète avec ceux de Rievel (32j. — A. Puiubeut. 23. Michel (A.). — Sur l'origine du bourgeon de régénération caudal chez oiG L'ANNÉE BIOLOGIQUE. les Annèlidcs. — L'auteur étudie l'origine du bourgeon de régénération qui se forme à la région caudale après section du corps {Nephihys et AUolobophora) . Les amihocytos n'interviennent pas dans la régénération, non plus que l'épi- thélium intestinal ; il semble que ce soit l'ectoderme à peu près seul qui four- nisse tous les matériaux du bourgeon ; des cellules se détachent de sa face profonde et émigrent à l'intérieur du corps pour compléter le cordon nerveux ventral et constituer le mésoderme. — L. Cuénot. 24. Michel (A.). — Sur la différenciation du bourgeon de régénération caudale chez- les Annélides. — Le bourgeon qui se forme après section de l'extrémité du corps, chez Nephthys et Allobophora est d'origine ectodermique : de la prolifération de l'épiderme naît tout autour de la section un bourrelet , dont la surface interne devient le tube digestif nouveau , la surface externe l'épiderme, et dont la cavité est remplie par des cellules ectodermiques émigrées; ce mésenchyme donne les tissus conjonctifs et musculaires et la portion régénérée du cordon nerveux ventral ; il se creuse de cavités cœlomi- ques par le procédé schizocœlique; enfin, les néphridies et les sacs sétigères se développent dansie bourgeon par le même procédé que dans l'ontogenèse. — L. Cuénot. 30. Przibram (Hans). — Régénération chez les Crustacés inférieurs. — Dans l'Aselle et la Daphnie, il se forme, à la place du membre amputé (l''-\ et 2'»« antennes, telson, etc..) un bourgeon recouvert de chitine, qui mue bientôt pour faire place à un membre en miniature, ne contenant pas encore tous les organes ; puis ce membre mue à son tour, donnant une forme un peu plus parfaite , et ainsi de suite, jusqu'à ce que le membre normal soit re- produit. Les stades intermédiaires n'ont souvent pas la forme normale du membre amputé, tandis que la dernière, est liomologue à celui-ci. Ces formes intermédiaires sont très variées et Przibram pense que, dans l'exemple de Herbst (12) (régénération hétéromorphe d'une antenne à la place de l'œil chez le Palémon) il s'agissait peut-être d'une de ces formes transitoires, qui aurait disparu à la mue suivante pour faire place à l'œil , si l'animal avait été observé suffisamment longtemps. Lui-même n'a trouvé chez Asellus, après amputation de l'œil, qu'une simple cicatrisation. 11 remarque en outre que la régénération est plus rapide quand les animaux sont jeunes et quand le temps est chaud. Pas d'observation histologique. — A. Philibert. 4. Driesch (Hans). — Analyse des conditions de réparation chez Vlly- drante. — On sait que, d'après les recherches d'ÉusABETH E. Bickford, quand on coupe la tète d'une T«6H/arm, les nouvelles couronnes tentaculaires se re- forment à une certaine distance de la plaie. Driesch se demande si, en prati- quant cette coupe obliquement, les couronnes nouvelles seront perpendiculai- res ou bien obliques à l'axe longitudinal de l'animal. D'après ses expériences, c'est cette dernière condition qui est réalisée. Après section oblique de l'a- nimal, le cœnosarque se retire un peu de manière que sa surface libre s'in- curve vers l'extérieur, tandis que son extrémité distale descend au-dessous de l'extrémité homonyme du périsarque. Sa surface est donc un peu moins oblique que celle de ce dernier. La couronne tentaculaire distale se forme bien au-dessous de la plaie, suivant un plan parallèle au plan tangent à la partie moyenne de la surface libre du coenosarque et par conséquent obli- que à l'axe longitudinal de l'animal. La couronne proximale se forme aussi obliquement, cependant un peu moins. L'axe du bourgeon fait donc un certain angle avec l'axe de Tanimal. Cet angle, aussi loin que les animaux VII. — ri-:gi-\eration. 217 ont été conservés, reste le même, et l'on n'observe pas, comme dans les expériences de Barkirtii et de HeS( iiELiii:, un rétablissement du bourgeon dans Taxe normal. — Dans le cas où les organes sexuels sont enlevés, ils sont toujours régénérés. Driesch remarque, en outre, que ces phénomènes de réparation, ainsi que les conclusions auxquelles ils conduisent relativement à la capacité évolutive potentielle des cellules, jtrospektiv Potenz, des cellules, sont peu en accord avec les théories du « plasson de réserve » (Weismann, Roux), puisque ce ne sont pas les cellules de la plaie, mais bien toutes les cellules de l'animal qui sont capables de régénérer un nouvel hydrante. [XX] — A. Philibert. 4.'). "Werner (Franz). — Sur le revrtement l'caiUeux de la queue régém'rée du Lézard. [XVI 0]. — L"auteur a expérimenté sur un très grand nomi)re de familles de Sauriens , au point de vue des écailles régénérées. Tous les Lézards ne ])0ssèdent pas la faculté de régénérer leur queue; ainsi, quand celle-ci est différenciée en appareil de défense ou de préhension, elle ne se reproduit qu'incomplètement (Varanides, Helodermatides, Amphisbcenes) ou pas du tout. Quand la queue normale est peu différenciée , le revêtement écailleux de la queue régénérée peut être semblable à celui de la queue normale (Lacertides) : c'est qu'alors la queue normale de l'animal peut être considérée comme restée à un stade ancestral. Dans d'autres cas, au con- traire, ce revêtement écailleux diffère de celui de la queue normale de l'animal et ressemble à celui du même appendice des espèces qui sont phy- logénétiquement les ancêtres des individus expérimentés. Les écailles régé- nérées sont alors beaucoup plus simples et sans aucun des ornements qui pouvaient exister sur la queue normale (tubercules, lames, etc.). Ces orne- ments manquent aussi, on doit le remarquer, dans les embryons des formes qui, adultes, les possèdent. Les écailles, de plus, n'affectent pas le même dessin que dans la partie normale. Si. normalement, dans une forme don- née, l'extrémité distale de la queue diffère de l'extrémité proximale, la queue régénérée est semblable à cette extrémité distale , ce qui montre que cette dernière partie représente un état ancestral. Quand on fait régénérer plusieurs fois de suite le même appendice, les différents bourgeons caudaux successifs sont semblables entre eux; en outre, dans une même famille, tous les bourgeons caudaux ont un revêtement analogue, revêtement an- cestral commun à toutes les espèces dérivées qui forment la famille. Donc, en résumé, la régénération aboutit ici au rappel d'une disposition ances- trale. — A. Philibert. 32. Rievel (H.). — La régimèration de Vinlcslin antérieur et de l'intestin postérieur chez quelques Annélides. — Les recherches ont porté sur une Poly- chête, Ophryotrocha puerilis , trois Oligochètes terricoles, Lumbricus rubellus, Allolobophora terrestris, A. fxtida, et une Olig. limicole, Nais proboscidea. Les trois groupes montrent une grande puissance de régénération : l'extrémité antérieure, toutefois, ne s'est régnérée que chez les Oligochètes; chez Ophr. puerilis, la région antérieure ne se reconstitue pas, probablement à cause de la complication des organes céphaliques. En général, le pouvoir de régénéra- tion n'est pas lié à l'existence d'un nombre minimum de segments ; mais, chez Ophr. puerilis , il faut qu'il en reste au moins trois avec la tète , pour qu'un segment anal se reconstitue; il se reforme ensuite, en avant de celui-ci, un certain nombre de segments jusqu'à ce que le chiffre normal soit atteint. Chez les Lombricides, en général il ne se forme pas de nouveaux segments intercalaires : au contraire, il se fait parfois un étranglement qui supprime ■JIS L'ANNEE BIOLOGIQUE. un ou deux segments après la plaie, parce que leur vitalité n'est plus suffi- sante. La rajjidité de la rôgcnération dépend de l'époque de l'année et de l'âge des animaux. — Le processus est essentiellement le même dans tous les cas. Après la section , la musculature se contracte énergiquement et ferme la ca- vité générale et le tube digestif. Il s'établit très rapidement un tissu granu- leux qui recouvre la plaie et sur lequel s'étend bientôt l'épiderme du corps. Le tube digestif se termine alors en cul-de-sac mais, chez Uphr. puerilis, cela n'empêche pas les animaux de se remettre à manger. L'intestin moyen, ainsi terminé en cœcum, s'avance peu à peu à travers le tissu granuleux jusqu'à répiderme dont les éléments s'aplatissent et se disjoignent pour ouvrir un anus ou une bouche. Le segment achève ensuite de s'organiser, et la muscu- lature provient de cellules mésenchymateuses. Qu'il s'agisse de l'extrémité postérieure ou de l'extrémité antérieure où le tube digestif est plus complexe (pharynx) , l'épithélium est reformé par l'épithélium endodermique de l'in- testin moyen et non par une invagination de l'ectoderme de la surface du corps, comme dans le développement embryonnaire. C'est là un fait des plus intéressants et d'autant plus singulier que les ganglions sus-œsophagiens, par exemple, se reconstituent très bien aux dépens de l'épiderme. Ce fait montre que l'opinion d'après laquelle les processus sont homologues dans l'ontogenèse et la régénération n'est pas justifiée dans tous les cas. C'est ce que prouvent aussi les phénomènes de bourgeonnement chez les Bryozoaires et les Tuniciers, et la régénération du cristallin des Urodèles; de même en- core chez les Turbellariés Rhabdocèles, dans la division des animaux asexués, le pharynx se reforme aux dépens du mésoderme, non de l'ectoderme. Ces faits sont à rapprocher de ceux observés dans la formation des poljrpoïdes, des Ectoproctes et dans le développement embryonnaire des Dermaptères et des Ortlioptères (Heymons), où le canal dit intestin moyen serait de nature ectodermique , de sorte que ces animaux manqueraient d'endoderme. [XIV 1 J] Ces processus de régénération peuvent s'expliquer en admettant que les organes tendent à se reconstituer de la manière la plus rapide , sans répéter les phénomènes du développement. — G. Saint-Remv. 17. Koller (H.). — Le périoste des os de membrane peut- il former du cartilage:^ — C'est un cas particulier de la question générale de savoir si la régénération suit toujours les processus de l'ontogenèse ou bien si elle ne les suit que le plus souvent. L'auteur a fracturé chez des Lapins vivants l'arc jugal , le bord sus orbitaire du frontal et la voûte crânienne , c'est-à-dire des os de membrane exclusivement. Il a fait la même opération sur l'omoplate (os de cartilage) et sur la portion angulaire de la mâchoire inférieure (la- quelle a probablement une origine mixte). Après douze jours et plus rani- mai a été sacrifié, et on a fait l'étude liistologique de l'os. Cet examen a montré que , de douze à seize jours après l'opération , le périoste de l'arc jugal et le bord sus orbitaire du frontal de même que l'omoplate et la mâ- choire produisent du cartilage. Le périoste de la voûte crânienne n'en pro- duit pas. Il semble donc que le périoste des os de membrane peut former du cartilage, mais cette formation n'est pas constante, car le périoste du bord sus orbitaire en développe rarement et celui de la voûte crânienne en aucun cas. L'auteur conclut : la formation de cartilage par le périoste est une in- dication d'activité extrême du tissu ostéoplastique. Par conséquent, il se produira du cartilage , lorsque la croissance formatrice sera très marquée. Les causes de cette activité histogéni(|ue peuvent être multiples. Elle peut VII. — RÉGÉNERATIU.N. 219 tenir soit aux particularités cellulaires des tissus considérés, i)artii-ularités qui varient avei- l'âge de l'aninial (ractivité étant plus grande chez les jeu- nes individus), avec les conditions du périoste (suivant qu'il est ou non en voie de croissance), avec l'espèce de l'animal; elle peut dépendre encore de l'enlèvement du périoste qui fait disparaître la tension produite à la surface de l'os comme c'est le cas dans la grell'e: elle peut tenir enfin , comme dans les expériences ci-dessus, aux influences variables des conditions et fonc- tions pathologiques et normales. — C.-B. D.vven'port. •.I. Hanau. — A propos du travail du /)•" Koller. — L'auteur fait remar- quer que les résultats de Koi.ler, montrant (|ue la formation du cartilage est en rapport avec la friction . apportent une confirmation à la manière de voir de Roux. Nous avons vu, en eltèt [Ann. bioL, ISVIâ, p. 155] que. d'après cet auteur, le cartilage ne se forme et ne se maintient que sous l'influence d'ac- tions mécaniques externes d'une nature déterminée (clivage). En même temps, d'autres facteurs doivent intervenir dans cette production. — C.-B. Davenport. 22. Marineseo ;G.). — Lettre de Belgique à propos d'un travail de Vanlair sur la réjénération des nerfs. — Vaniair a constaté que, contraire- ment à ce que pensait Engelmann , pour qui la dégénérescence traumatic^ue du bout central des fibres nerveuses s'arrêtait à l'étranglement annulaire le plus voisin de la .section, cette dégénérescence ne s'arrête pas là, mais remonte beaucoup plus haut à 1 1/2 et même 2 centimètres au-dessus de la section. A ce niveau apparaissent les premiers indices de prolifération. Cette pro- lifération se fait sous forme de bourgeons collatéraux et n'intéresse d'abord que la couche marginale du faisceau nerveux; le reste du faisceau n'y par- ticipe que tardivement et d'une façon moins active; ce fait tient sans doute à ce que la nutrition est plus facile pour la couche marginale qui est plus voisine du sinus sous-périneural. La fibrille bourgeonnante formée du cylin- draxe seulement pénètre obliquement dans l'épaisseur de la gaine lamel- leuse, soit isolée, soit en compagnie de plusieurs autres, et certaines d'entre elles, plus volumineuses, s'entourent d'un cylindre de myéline. Les fibrilles cheminent ainsi dans la gaine lamelleuse et alors deux cas peuvent se pré- senter : ou elles rencontrent dans leur cheminement le bout périphérique du nerf, ou bien elles ne le rencontrent pas. Si elles ne le rencontrent pas, une partie des fibres subit une fasciculation systématique et parfois il se forme des faisceaux rudimentaires de 5 à G centimètres; la partie régénérée tend donc à s'organiser comme un nerf parfait. Si elles rencontrent, au contraire, le bout périphérique, les fibrilles régénérées pénètrent dans les interstices laissés entre les gaines de Schwann, et non dans ces gaines comme le pensait Ranvier et cheminent ainsi jusqu'aux terminaisons du nerf primitif. Ces fibrilles mettent plusieurs années à atteindre le volume normal. ["V y] En ce qui concerne la chronométrie de la régénérescence des nerfs, Vanlair a constaté que le sciatique du Chien, suturé après section ou résection, pro- gresse de 1 millim. par jour; de plus, la « régénération nerveuse idéale, > (l'auteur désigne ainsi la régénérescence d'un nerf, suivant un trajet direct et sans obstacle) présente une certaine régularité dans la durée des étapes qu'elle a à parcourir. La durée de la prolifération initiale et de l'expansion du filament régénérateur est d'environ 40 jours. La vitesse d'allongement est variable suivant la distance qui sépare les deux bouts du nerf. Si la dis- tance est de 1 centimètre la vitesse est de 2 1/2 centimètres par 24 heures. ooo L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Si la distance est de 2 centimètres la vitesse augmente. Si la distance est plus grande que 2 centimètres la croissance se ralentit à peu près en raison di- recte de la longueur de l'intervalle. Le virolagc des nerfs augmente la vitesse d'allongement. Un nerf régénéré soumis à une deuxième régénération, se régénère plus vite que la preniière fois. Vanlair pense que ce fait tient à la présence de libres embryonnaires qui avaient pris naissance sous l'influence de la pre- mière section et qui ont persistées jusque-là. Ce serait en quelque sorte des bouru-eons larvés, attendant une excitation déterminante pour s'accroître. ^'anlair a mis en relief l'influence physique du milieu en faisant cheminer les nerfs régénérés dans des directions déterminées. En dirigeant au moyen d'un tube de Neuber un nerf régénéré dans Tintérieur d'une masse muscu- laire, il est parvenu à faire progresser ce nerf de 5 centimètres à l'intérieur même de la masse musculaire. Par le même procédé, Vanlair est parvenu à faire pénétrer des nerfs régénérés dans les canaux de Havers d'un os décal- cifié et à entourer des vaisseaux d'un manchon de fibrilles nerveuses. Deux conditions présideraient donc à l'effort régénérateur des nerfs : une force régénératrice latente toujours prête à intervenir et une influence mé- canique déterminant la direction des fibres régénérées. — E. Hérouard. 3U. Tornier (G.). — Hyperdactylie, régénération et hérédité. [VI b; XV] I. Hyperdactylie. — Sur ce premier point, les expériences de l'auteur con- firment et complètent les résultats obtenus par Piana et Barfurtu. en 1894. Les recherches ont été faites sur Triton cristatus. 1°) On ampute un membre postérieur et on partage en deux l'extrémité libre du membre ré- généré avec un fil métallique incandescent. Dans tous les cas, la nécrose a suivi l'opération et le membre s'est régénéré de nouveau normalement. Ce n'est donc pas une bonne méthode. 2°) Les doigts ont été coupés avec des ciseaux. Lorsque l'amputation avait été bien faite, les doigts régénérés étaient fendus longitudinalement. S-^') Le second , le troisième et le quatrième doigt ont été enlevés avec une partie du tarse. Les doigts externes ont subi un écar- tement par suite de la section des adducteurs. Plusieurs fois, les doigts régé- nérés se sont trouvés au nombre de six ou huit compris entre les doigts externes. L'augmentation du nombre des points de régénération favorise riiyperdactylie. IL Cellules sexuelles et régénération. — Les expériences suivantes ont été faites en vue de vérifier : 1^) si « le problème de riiérédité est identique avec celui de la régénération. » (Haacke) ; 2'^) si les glandes génitales n'ont pas seu- lement pour rôle la transmission aux descendants des particularités des parents » mais apportent encore à l'organisme la force héréditaire. Conformément à ces principes, Tornier conclut qu'en l'absence des glandes génitales la régénération ne devrait pas se produire. Les glandes sexuelles ont été enlevées à vingt femelles de Triton crista- tus; puis on a amputé à leur base un ou deux membres inférieurs. Dans les deux cas, la régénération s'est produite aussi rapidement que chez les ani- maux non castrés. On doit donc conclure de ces expériences que l'organe sexuel n'est pas nécessaire pour la régénération, et s'il est réellement pour l'organisme le porteur de l'hérédité, le problème de l'hérédité n'est pas identique à celui de la régénération. [XII |î] [Le second principe n'est rien moins que certain, car il n'y a pas de rai- sons pour que le corps privé de glandes sexuelles ne puisse se développer normalement, exception faite naturellement pour les caractères sexuels se- condaires dont l'apparition est intimement liée à la présence des glandes \ II. — RKGENKRATION. 221 jrénitales. Pourquoi donc, par conséquent, les membres ([ui ne sont pas des caractères sexuels secondaires ne régénèreraient-ils pas même après l'a- blation de ces ^dandes?] [XII P] III. Voies d'adaptation et d'/u' redite dans (es organismes sitpérieufs : loi de transmission. — Sous ce titre, l'auteur formule une throrie de riiérédité identique à celle do Cope. « Dans les organismes supérieurs, chaque adaj)- tation d'un organe fonctionnel répondant à nu but déterminé, est accom- pagnée d'une adaptation correspondante et équivalente dans le système ner- veux central. De son côté , celui-ci transmet le caractère acquis à Torgane sexuel et tous deux constituent une unité fonctioimelle et nutritive. 11 trans- met, en particulier, cette propriété aux cellules sexuelles les obligeant à une modification équivalente. Lorsque les cellules sexuelles deviennent elïective- ment reproductrices, les caractères acquis de cette manière par les parents sont transmis aux descendants. Cette théorie est dite par son auteur : loi de transmission par inférence. [XV a }] IV. Origine phylogénétique du pouvoir régénérateur. [XVII d] — En présence de la nécessité d'expliquer la régénération en partant de l'existence d'un plasma latent et inactif {Xebenplasiaa) , l'auteur s'enquiert de sa nature et de son origine. Les Métazoaires dérivent d'organismes unicellulaires ayant pour toutes les fonctions des capacités universelles. Au stade phylogénétique suivant. Nous trouvons beaucoup de cellules équivalentes, chacune avec une capacité universelle, malgré la différenciation cellulaire. C'est le stade de la forma- tion des couches germinatives. Puis vient le stade de différenciation des tissus et de localisation des fonctions, stade qui résulte de la division pliysio- logique du travail entre les cellules et de la différenciation (|ui l'accom- pagne. Dans les cellules, quelques-unes des fonctions sont réprimées (laten- tes), tandis que les autres restent actives. Au cours du temps, les fonctions latentes peuvent même disparaître. Or, ces fonctions latentes sont celles que réveille la régénération dans l'exercice de laquelle elles peuvent même remplacer les fonctions normales actives. 11 s'ensuit que les propriétés la- tentes seules sont régénérées. En outre , des propriétés depuis longtemps latentes qui ne sont plus visiblement employées dans l'organisme peuvent être rappelées dans la régénération; c'est l'atavisme de régénération. Chaque processus de régénération a donc la potentialité de faire réapparaître des caractères ataviques : car l'atavisme et la régénération ne sont que des sta- des différents du même processus de latence. [XI ; XV b i] La théorie oppose à la perte de la capacité régénératrice l'augmentation de spécialisation. Cette spécialisation des tissus a conduit à deux autres principes : la corrélation interne des tissus et la spécialisation des cellules germinales. Les cellules germinales spécialisées n'apparaissent ([u'au mo- ment de la division du travail dans les tissus et montrent la capacité univer- selle primitive des cellules. [XII] \ . Siège des pouvoirs actifs et régénérateurs de V individu pendant l'onto- génie. — L'auteur combat l'idée de Weisnj ann , d'après lequel « la force active et régénératrice de l'organisme doit tout d'abord pénétrer dans sa cellule germinale et être rendue ensuite à la région d'où elle provient. » Mais il croit que ses expériences amènent plutôt à cette conclusion que les forces régu- latrices de la croissance d'un animal et de ses organes doit passer de la cel- lule germinale dont elle provient dans le corps à un des premiers stades du développement de l'individu, sans quoi elle ne pourrait jamais de rencontrer dans cette cellule germinale. \'\. Variations embryonnaires. — L'auteur a constaté conformément à ce 222 L'ANNEE BIOLOGIQUE. que l'on savait déjà, une grande variation dans les jeunes de Chamo'saura (Lacertilien). Une expérience lui fait se demander si ce sont là vraiment des cas de variations embryonnaires. Ayant accouplé deux Terriers de pur sang (Dachslumd), la femelle s'est dérobée et a été de nouveau couverte par un Setter. La portée résultante a été trois Terriers i)ur sang et un métis Terrier-Setter très net. Cette variation embryonnaire apparente succédant à un double accouplement avec deux pères de race différente, il est évident que d'autres variations embryonnaires semblables sont passibles de la même exi)lication. [XVI /> ÇJ — C.-B. Davenport. 41. Tornier (G.). — Production expérimentale de membres doubles. — L'auteur coupe , chez un Triton , les deux membres postérieurs au ras du corps, puis coupe à l'aide d'un fil la section verticale, de façon à laisser libres les bords latéraux de cette section. A partir du point où le fil a été placé, il se produit une double formation de membre, commençant à l'extré- mité du fémur. Le membre double commence donc à l'extrémité du fémur, qui a persisté après l'amputation. [XI b] — A. Labiîé. 7. Giard (A.). — Y a-t-il antagonisme entre la greffe et la régénération? — L'auteur combat l'assertion de Delage {La structure du protoplasma, et les théories de V Hérédité , p. 107.) « qu'il y a antagonisme entre la greffe et la régénération ». Il appelle autoplasie la greffe d'une partie empruntée à un être vivant et soudée sur cet être lui-même; greffe homoplastique celle où la greffe et le sujet greffé appartiennent à des individus différents de la même espèce ; greffe héléroplastique celle où la greffe et le sujet appartiennent à des espèces distinctes plus ou moins voisines. Giard rappelle que chez les Ascidies composées, les Eponges, les Coralliaires, qui ont un pouvoir régéné- rateur très actif, les greffes artificielles s'obtiennent très facilement, et la concrescence (greffe naturelle) s'observe fréquemment. Il montre que, chez les animaux doués d'une grande puissance régénératrice, tels que les Né- mertiens et les Annélides, la cicatrisation et la greffe sont rendues souvent impossibles par des raisons d'ordre mécanique, les dispositions musculaires spéciales déterminant des rétractions ou des constrictions. qui empêchent l'affrontement des lèvres de la blessure. Chez le Lombric, cependant, H. Rie- VEL et Joest (voir ch. "VIII), en prenant des précautions particulières, ont obtenu des greffes autoplastiques et homoplastiques et même des greffes hétéroplastiques {Lumbricus communis et L. rubellus par exemple). De même Wetzel chez l'Hydre et Born chez les Batraciens ont obtenu des résultats analogues. Enfin, chez les végétaux, Giard a observé dans les filaments de Griffithsia setacea , un processus qui tient à la fois de la greffe et de la ré- génération. Il est donc inexact d'affirmer que l'aptitude à la régénération fait défaut chez les végétaux. L'auteur pense que la greffe et la régénération sont donc des manifesta- tions différentes d'une même propriété : la tendance de la matière vivante à constituer des complexes organiques, homophysaires on hétérophysaires, aussi bien équilibrés que possible. [VIII] — F. Henneuuy. 5. Duyne (van John). — Lliétéromorphose chez- les Planaires. — Lceii a pu faire naître chez divers animaux, par l'action d'excitants externes variés et multiples, des organes bien déterminés en lieu et place de ceux qui sont normalement localisés dans le corps. Ces faits prouvent que l'ordonnance des organes n'est pas exclusivement régie par les propriétés liéréditaires de l'embryon. La substitution d'un organe à un autre, morphologiquement et \U. — REGENERATION. 223 pliysiologiquement différent, se nomme hètéromorphose. Lhétéromorphose a été expérimentalement démontrée par L(ï-:u chez les Polypes Ilydroïdes et chez les Tuniciers. (Voir .inn. hiol., Ls05, ]). 2<)3). La tératologie prouve ({u'ellc doit être très répandue dans le règne animal. L'auteur étudie le phénomène chez la Planaria lorva , dont le pouvoir de régénération est extrêmement développé. 11 sectionne transversalement l'ex- trémité antérieure ou postérieure ; ou bien il fend l'animal longitudinalement sur une certaine longueur et fait ensuite une hémisection transversale au bout antérieur ou postérieur de la première entaille. La régénération est rapide. Le plus souvent elle a i)0ur résultat la forma- tion au niveau de la lésion d'organes nouveaux pour la région. Par la section longitudinale l'auteur a obtenu des types à deux têtes. Celles-ci sont tantôt juxtaposées; tantôt elles sont très éloignées l'une de l'autre et supportées chacune par une portion de corps restée distincte de la partie symétrique, tantôt aussi elles sont inégalement localisées sur un corps d'ailleurs irrégu- lièrement régénéré. Les animaux auxquels on a enlevé transversalement la tête régénèrent souvent cette partie en y formant 2, 3, 4, 5 extrémités cé- phaliques bien constituées et portant chacune deux yeux. Dans différents cas, l'auteur a vu se produire des hétéromorphoses typiques : une tête dirigée vers l'extrémité aborale et située sur la partie latérale du corps, deux têtes diri- gées vers l'extrémité postérieure du corps et placées dans l'angle formé par la section longitudinale de l'animal depuis la queue jusqu'au milieu du corps. Etant donné le polymorpliisme de ces hétéromorphoses l'auteur conclut que leurs causes doivent être internes. ["VI h] [Nous ne trouvons pas cette conclusion justifiée. Les expériences de l'au- teur ne permettant pas, nous parait-il, de dire quels sont effectivement les agents déterminants de tel ou tel mode d'hétéromorphose chez Planaria torva]. — J. Uemoor. 12. Herbst. — Réyénéralion d'organes antenniformes à la place d'yeux. — Ce travail est une contribution à l'étude de l'hétéromorphose. — De nom- breux Palémons péchés à Napleset ayant une longueur de 5 à8 14 centimètres subirent l'ablation d'un (t'il ou des deux yeux et du pédoncule oculaire pres- que tout entier. Ces animaux ont été conservés à l'aquarium les uns à l'obs- curité, les autres à la lumière. Au bout de cinq mois, on a trouvé chez plu- sieurs d'entre eux, au lieu et place d'yeux, différents organes mais aucun œil, même rudimentaire. Les organes régénérés peuvent être rapportés à trois catégories : 1° un court processus cornu couvert de poils articulés, considérés par l'auteur comme des organes sensoriels; 2" le même processus mais donnant naissance à un organe antenniforme (flagellum) de 4"'"", 5 à 5™°^ de longueur; 3° un flagellum simple sans ce processus cornu basilaire formé d'environ 14 courts segments et portant de courts poils sensoriels. Ces or- ganes antenniformes ressemblent à certaines parties des antennes primitives auxquelles on ne saurait d'ailleurs les assimiler complètement. Les mêmes formes se sont produites à la lumière et à l'obscurité. On voit clairement la relation de ces faits avec ceux mentionnés i)ar les auteurs de formation tératologique d'appendices antenniformes à la place des yeux chez les Décapodes. Il est probable que dans ces cas où l'on a observé des antennes à la place des yeux, ces appendices ont pris naissance par un phé- nomène de régénération analogue à celui que nous venons de mentionner. [VI b] La cause de cette régénération anormale doit être interne. On ne saurait du reste, dans l'état actuel des connaissances, en fournir une explication quel- O04 .L'ANNÉE BIOLOGIQUE. coïKjue. Dire qu'on est là en présence d'un retour atavique ne constitue pas une explication ; c'est inscrire le fait dans une catégorie et pas autre chose. [XVI h 0] — C.-B. D.VVENPORT. 13. Herbst (C). — Sur la régénération d'organes semblables aux an- tennes à la place des yeux. — Expériences faites sur Sirgona sculpta M.-Edw. — Les exemplaires de Sicyona sculpta auxquels Herbst a enlevé les yeux étaient pour la plupart des individus adultes. Il a obtenu 12 cas de régénération et remarque une grande diversité dans la puissance indivi- duelle de régénération. On voit apparaître parfois des appendices flagelli- formes garnis de soies et de poils sensitifs de différentes formes, et même deux fouets placés sur une tige commune. L'auteur considère ces reformations comme des hétéromorphoses. La Sicyona forme, par régénération, non pas un nouvel œil, mais un organe qui n'est autre chose qu'une antennule rudimentaire. En effet, on peut retrouver dans ces hétéromorphoses les parties qui correspondent au pro- podite, à Tendopodite et à l'exopodite d'une antenne de la première paire. Ces résultats confirment ceux que l'auteur avait obtenus en étudiant le Palxmon. Herbst se demande quelle est la signification de ces néoformations hété- romorphes relativement à la question de la spécificité des noyaux pendant l'ontogenèse. 11 rappelle que les observations de Df.iesch (Archiv. f. Entœick. Mechanik, 1895) sur la régénération chez les larves d'Echinodermes , ont pu donner l'idée que la spécialisation des noyaux, si elle n'a pas lieu pendant le fractionnement, commence du moins avec la formation des organes. Mais les recherches de Wolff sur la régénération du cristallin des Tritons aux dépens de l'iris, les travaux de Wagner montrant que chez le Lumbri- culus l'intestin moyen, d'origine endodermique peut régénérer la partie anté- rieure et la partie terminale de l'intestin qui sont d'origine ectodermique , et les résultats que l'auteur vient d'exposer, ne sont pas en faveur de cette opinion. Chez Sicyona, les cellules placées à la base des pédoncules des yeux n'ont pas, après avoir formé les yeux, perdu le pouvoir de donner naissance à d'autres organes, mais ont du moins conservé la faculté de former des antennules. — M. Bedot. 2. Bergh (R.). — La notion dliétéromorphose. — L'auteur propose d'attribuer le terme d'hétéromorphose , introduit dans la science par Lœb, non seulement aux faits de substitution, dans le développement, d'un organe à un autre de forme et d'activité différente mais aussi aux cas (fréquents dans la régénération) oîi un certain organe a une origine différente de celle qu'il a dans le développement normal (expériences de Wolff sur le cristallin et de Wagner sur le stomodœum des Vers). — C-.B. Davenport. CHAPITRE VIII TiA grelTc. L'aptitude à la greffe est, en général, peu développée chez les êtres doués d'une haute faculté de régénération. Cet antagonisme cependant, ainsi que l'a montré Giard (5), n'est pas absolu. Le travail de Joest (6) en fournit une nouvelle preuve en montrant que, grâce à une technique particulière (anesthésie supprimant la tendance à l'autoamputalion de la partie greffée) on peut obtenir la greffe là où elle avait jusqu'alors semblé impossible. Cet expérimentateur a réussi à greffer des fragments de Lumhricus les uns aux autres dans les positions et les rapports les plus divers; à signaler en particulier un Ver résultant de la soudure de tronçons antérieurs ayant une tête à chaque bout, qui se nourris- saient par les deux extrémités, et mourut faute de pouvoir évacuer les résidus de sa digestion. Ces résultats sont d'autant plus remarquables qu'ils sont en contradiction avec ceux des autres expérimentateurs qui ont généralement échoué dans Tes tentatives de ce genre, contrariés par l'habitude qu'a le Ver de séparer par autotomie la région du corps oii a été faite la soudure. La question de savoir si les greffes transportées d'un animal à un autre se conservent ou sont peu à peu éliminées après avoir servi de guide à la régénération des tissus ambiants, a été l'objet de vives discussions surtout pour le tissu osseux et de la part des chirurgiens. Mossé (9) confirme, avec détails histologiques à l'appui, ses premières recherches qui viennent à rencontre de l'opinion courante d'après laquelle les greffes osseuses hé- téroplastiques ne seraient pas persistantes. La question peut se poser aussi pour les greffes épidermiques. Quelques travaux dirigés dans ce sens montrent que la nature du pigment qui imprègne l'épiderme a une in- fluence notable sur la persistance de la greffe. Carnot (3) et Carnot et Deflandre (4) constatent que les lambeaux d'épiderme noir greffé sur peau blanche prennent facilement, s'étendent largement et se défendent contre l'envahissement de l'épiderme périphérique beaucoup mieux que des greffes d'épiderme blanc sur peau noire. L'albinisme paraît être une condition active car les greffes se défendent beaucoup moins bien sur albinos que sur les parties blanches d'animaux pigmentés. Maurel (8) observe que la pigmentation des lambeaux d'épiderme greffé se con- serve indépendamment de l'état du pigment chez le porte-greffe, sauf envahissement des caractères de celui-ci dans une zone d'une certaine largeur. — Y. Delage et G. Poirault. l'année biologique, II. 1896. 15 226 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 1. Balbiani et Henneguy. — Sur la signification physiologique de la divi- sion cel/tdaire directe. [C. R. Ac. Sc, CXXIII, 269-270). " [Voir ch. I 2. Born (G.). — Ueber Verwac/isungsversiiche mil Amphihienlarren. (Arch. Entw. Mech., IV, 349-465). [Non terminé en 1896, sera analysé en 1897. 3. Carnet. — Recherches sur le mécanisme de la pigmentation. (Bull, scient. France Belgique, XXX. 1897 1-82, PI. I-lIj. [Voir ch. XVI 4. Carnot (P.) et ]\I"''Deflandre (Cl.) — Persistance de la pigmentation dans tes greffes épidermiques. (C. R. Soc Biol., 10^ Ser., III. 178-180). [227 5. Giard (A.). — Y a-t-il antagonisme entre la Greffe et la Bègènération. (C. R. Soc. Biol. III, 180184). ' [Voir cli. VII 6. Joest (E.). — TransplantationsversHcJie an Hegenwïirmern. (Stzb. Ges. Marburg. — Décembre 1895, p. l-Il). [226 7. Korschelt. — Transplantationsversuche an Hegenwurmern. (S. B. Ges. iMarburg, 1895, décembre, 11 p.). [* 8. Maurel. — Persistance et disparition de la pigmentation dans les greffes dermo-épiderniiques. (C. R. Soc. Biol., 10« sér., l'il, 390-393). ' [227 9. Mossé (A.). — Nouvelles recherches sur la greffe osseuse hétéroplasti- que. (Arch. Physiol. norm. path., Vlll, 7-22, 1 pi.). [227 10. "Wille. — Fri\chte xmd Blatter eines Pfropfbastards von einer auf M'eiss- dorn (Cratagus oxyacantha L.) vererdelten Birne. (Biol. Centralbl., XVI 126 127). [Voir ch. XV 6. Joest (E.). — Essais de transplantations sur les Vers de terre. — L'auteur présente d'abord des portions de Ver composées de 3 à 4 segments, commen- çant à bourgeonner une tête et une queue. [Ces résultats sont loin de ceux de Hescheler.J Joest coupe un Ver en deux parties et les greffe de nouveau en position normale ; il obtient une fusion complète , aussi bien de la couche musculo- cutanée que des organes internes (intestin, chaîne ventrale) car l'animal mange et digère de nouveau , et les mouvements de la partie po.sté- rieure sont coordonnés avec ceux de la partie antérieure. La même expé- rience réussit entre deux individus différents de la même espèce, et aussi de deux espèces différentes (exemple caractéristique d'un individu formé de la moitié antérieure rouge d'un L. Bubellus avec la partie postérieure incolore d'un L. communis). Des réunions en position anormale sont également effec- tuées, le morceau postérieur étant tourné d'un certain angle sur son axe longitudinal. Quand la torsion était très minime, les organes homonymes entraient de nouveau en jonction; quand elle était de 90° ou 180°, la peau et l'intestin se fusionnaient bien, maison ne sait rien sur la conduite des autres organes. L'auteur est parvenu une fois à greffer deux têtes l'une à l'autre, mais l'animal mangeant des deux côtés est mort le seizième jour, la partie moyenne du corps très enflée. La difficulté d'une réunion de ce genre pro- vient de ce que les mouvements des animaux sont divergents et arrachent la suture. La greffe de deux parties postérieures réussit au contraire très bien, de même que la greffe latérale d'une portion caudale sur un Ver entier. Au point de vue histologique , il se forme dans la cavité du corps un tissu de cicatrice qui réunit d'abord les deux moitiés; puis les deux bords de Té- VIII. - GREFFK. 227 piderme, de la couche musculaire, de l'epithelium intestinal produisent en- suite des tissus liomoioguos (|ui marchent à la rencontre les uns des autres respectivement, et se fusion lient. Ces éléments prennent ensuite tous les ca- ractères des tissus auxquels ils appartiennent, si bien qu'il est difficile de reconnaître le point de réunion. Nous croyons devoir faire connaître le mode opératoire de Fauteur, sur- tout en raison de ce fait que les autres expérimentateurs ont en général échoué dans des expériences analogues, contrariés par l'habitude qu'a le Ver de se couper au voisinage de la soudure. L'opération est faite sur des Vers chloroformes. Il faut avoir soin de ne toucher que la couche musculo cu- tanée en respectant soigneusement les organes internes et l'intestin. La réu- nion est faite par quatre jioints de suture au fil de soie ou même au fil de platine. Les animaux opérés sont conservés 3 ou 4 semaines dans du papier à filtre humide puis on ajoute de la terre peu à peu et finalement on les met dans la terre pure que l'on renouvelle tous les 8 ou 15 jours. — A. Pm- UIÎERT. 9. Mossé (A.). — Nouvelles recherches sur la greffe osseuse hètéroplastique . — Le présent travail, très intéressant au point de vue pratique comme au point de vue théori(iue, fait suite à des recherches antérieures, par lesquelles l'au- teur avait cherché à démontrer que les transplantations et les réimplanta- tions osseuses pouvaient être de véritables greffes. L'auteur a cherché dans des recherches histologiques la preuve de cette proposition. Les résultats de ces observations sont les suivants : persistance et conservation du transplant; établissement d'une circulation commune à l'os transplanté et à l'os récepteur ; enfin, connexions intimes entre les lamelles osseuses des deux os mis en présence. Ces résultats confirment donc d'une manière très satisfaisante les premières observations de l'auteur et démontrent qu'il y a véritable greffe. — A. Simon. 4. Carnot (P.) et Deflandre (M^'s Cl.). — Persistance de la pigmentation dans les greffes épidermiques. [XIV 2 a Ç] — Cinquante-sept expériences faites sur des Cobayes et des Lapins ont donné les résultats suivants. La greffe d'un fragment de peau pigmentée conserve sa pigmentation et s'étend, les cellules pigmentées l'emportant sur les cellules blanches et pre- nant leur place. La greffe blanche sur partie pigmentée ne prend pas ou disparaît rapidement. Le greffe noire d'épiderme produit des poils noirs. In- versement la greffe de poils noirs produit Fépiderme noir. La pigmentation épidermique chez les Mammifères paraît une propriété cellulaire largement indépendante de toute répartition vasculaire et nerveuse. — F. Henneguy. 8, MaureL — Persistance et disparition de la pigmentation dans les greffes dermo- épidermiques. [XIV 2 a'Q — Au sujet de la communication de Car- not et Deflandre, l'auteur rappelle que, dès 1878, il a constaté chez l'Homme que, pour obtenir une greffe dermo-épidermique pigmentée, I faut qu'elle soit prise sur un sujet pigmenté et qu'elle soit transportée sur un sujet également pigmenté. Ce n'est pas une question de race, puisque des greffes prises sur des Noirs et transplantées sur des Hindoux conservent indéfiniment leur coloration et qu'il en est de même quand on procède en sens inverse. Dans ces deux cas, la pigmentation ne s'étend que de 5 milli- mètres environ de chaque côté. Les greffes prises sur des blancs et trans- portées sur des races colorées conservent leur couleur blanche si la cicatrice est assez large ; dans le cas contraire la greffe est envahie par la pigmen- 228 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tation qui arrive par les bords de la plaie. L'auteur a observé depuis des faits semblables. Les observations de Maurel ne sont pas en contradiction avec celles de Carnet et Deflandre (4), car celles-ci ont été faites sur des animaux ayant des parties plus ou moins pigmentées et présentant par conséquent un terrain favorable à la pigmentation. — F. Henneguy. CHAPITRE IX Le sexe et le» earaetères sexuels secondaires. Plusieurs auteurs ont recherché l'inflLience de divers agents sur le dé- terminisme du sexe : pression atmosphérique, température, Immidité, quantité et qualité de la nourriture. — Klebs (10) montre qu'une tem- pérature un peu élevée (24-:2G°), ou bien une diminution de la pression atmosphérique (100-130" de mercure) ont une action marquée sur la dé- termination du sexe dans les Vaucheria. Il y a surproduction d'anlhé- ridies, tendance à la suppression des oogones. Il convient d'ajouter que, lorsqu'il ne se produit absolument plus d'oogones, les anthéridies ne mûrissent pas complètement. 11 semble que l'on soit beaucoup moins maître de la production des oogones et jamais l'auteur n'est arrivé à ob- tenir des filaments de Vaucheria portant une majorité d'organes femelles. L'auteur note cependant que dans le V. repens cultivé dans une dissolution de sucre de canne à 2 % les oogones sont souvent doubles et que, chez V. ornithocephala dans ces mêmes conditions et sous un éclairage intense, on peut observer pour une anthéridie de quatre à cinq oogones. On sait que beaucoup de jardiniers s'accordent à déclarer que les graines de Melon semées fraîches donnent des plantes qui produisent presque exclusivement des fleurs mâles, tandis que les graines vieilles et sèches donneraient les plantes à fleurs femelles. Des réponses fournies par Poisson (21), Heim( 13), Souche (2o)àune question posée par Heckel, à ce sujet, il semble résulter qu'aucune démonstration scientifique de cette opinion n'a encore été donnée. Une expérience de Blavet (S) montre que la nourriture et l'humi- dité interviennent comme facieurs du sexe. Bernard (3) constate la présence chez Apus d'un rudiment de glande mâle chez les femelles parthénogénéliques et émet l'hypothèse vraisem- blable et intéressante que cet hermaphrodilisme est produit chez les jeu- nes femelles par les conditions (pénurie d'aliments et sécheresse) qui, lorsqu'elles agissent à un stade où le sexe est indéterminé, provo- quent la formation des mâles (à rapprocher de l'observation de de Keli- iiERYÉ, Ann. biol., 1895, p. 289). Gemmill (11) se croit autorisé à déduire de certaines statistiques que, contrairement à l'ordinaire, chez la Patelle, l'abondance delà nourriture ne favorise pas l'apparition du sexe femelle. Hildebrand (14) constate que, chez le Petit Houx [Ruscus aculeatus) la pénurie de nourriture provoque l'apparition de fleurs femelles. Mais les faits notés par Gemmill et Hildebrand ne sont pas assez nom- 230 L'ANNEE BIOLOGIQUE. breux pour avoir une signification supérieure à celle d'exceptions inté- ressantes. La grande majorité des faits connus reste en faveur de la détermination du sexe femelle par l'abondance de la nourriture. "Wheeler (26) utilise cette donnée pour expliquer pourquoi l'hermaphro- dilisme est normalement protérandrique. Pendant la jeunesse, le soma ayant à prendre tout son développement, absorbe une grande quantité de nourriture et place dans la condition de pénurie alimentaire les cel- lules germinales qui, dès lors, évoluent en éléments mâles. Plus tard, l'excès d'aliments peut se porter sur ces cellules qui se développent alors en éléments femelles. Cet auteur suggère qu'il pourrait y avoir là une explication de la séparation des sexes résultant de la dissociation des deux stades d'un hermaphrodisme protérandrique. La séparation des sexes serait ainsi ramenée à une cause physiologique au lieu d'être due à une sélection des avantages qu'elle procure {Ann. bioL, 1895, p. 288). A la question de l'origine du sexe se rattache aussi celle de la fé- condité ou de la stérilité. Marchai (17), continuant ses très intéressantes études sur les Hyménoptères sociaux, montre que chez les Guêpes les ouvrières normalement stériles deviennent aptes à pondre des œufs par- thénogénétiques lorsque l'utilité de l'intervention se fait sentir. Il n'y a pas là d'ailleurs intervention des causes finales mais un simple fait physio- logique car, lorsque la reine a disparu ou interrompu sa ponte, les ou- vrières n'ayant plus à nourrir le couvain, absorbent pour elles-mêmes la nourriture qu'elles avaient donnée aux larves et, sous l'influence de cette alimentation plus riche deviennent fertiles. Von Scheidlin (24) montre au contraire la stérilité apparaissant chez les Truites à la suite d'une nourriture trop abondante et comme conséquence de conditions ayant empêché la ponte de se produire. En ce qui concerne ladimorphisme sexuel secondaire, Kennel (15) sou- tient ridée, déjà plusieurs fois émise et qui semble bien la plus juste, que ces caractères ne sont pas les résultats de variations indéterminées soute- nues par les sélections naturelle ou sexuelle, mais qu'elles sont engendrées directement par les conditions physiologiques de l'organisme. Les organes des caractères sexuels secondaires sont formés aux dépens des substances qui n'ont point été réclamées par les organes sexuels pour leur évolution; aussi se forment-ils dans la mesure où ces subs- tances sont disponibles, ce qui établit entre les uns et les autres une cor- rélation intime. Citons en terminant quelques faits remarquables se rattachant à la question du sexe. — Daveau (7) signale un cas de dichogamieprotéran- dre remarquable par la longue durée du temps qui sépare la maturation des deux produits. Rey (22j signale un fait assez rare chez des Oiseaux : certains Molothrus sont polyandres. Bickford (4) étudie les divers degrés de dégénérescence des ovaires chez les Hyménoptères sociaux (Fourmis). — Yves Delage et G. Poirault, IX. — SEXE ET CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES. 231 1. Bailey (L.-H.). — On thr lailechiu'cal terminnlogy of Ihe sex relation in plants. (Science, III, 825-827). [241 2. Barnes (R.). — T/ie ajtplicalion of sex Tenus to Plants. (Science. III, 928-029; . ^ [241 3. Bernard (H. -M.). — Ili'rmoplirnrliiism nnioiir/ tltp Apodidse. (Ann. Nat. Hist.. XMI, 29G-309, pi. XI et XII . ' [233 4. Bickford E.) — Zur Morpholofjii' und Physiologie der Ovarien der Amei- sen-Arbeilerinnen. (Zool. Jahrb. syst. Abth., IV, 1895, 558-551). [Voir eh. X 5. Blavet (A.). - Réponse d'une demande antérieure de Heckel. [A propos de la détermination du sexe rhez le Melon). (Intermédiaire de l'Afas, I, 120- 121). [233 6. Cuénot (L.). — La détermination de sexe. (Bibliogr. Anat., IV, 14-15). [Exposé de la question. C'est sans doute en s'attachant à soumettre la mère à un régime approprié qu'on a le plus de chance d'arriver à une détermination volontaire. — G. Poirault. 7. Daveau. — Dichogamie protérandre chez Kentia Balmoreana (J. Bot. Pa- ris, X, 25-26). ' \;24Q 8. Eigenman (C.-H.). — The bc'irjiig of the oriyiii ami differentiation of the sex cells in Cymatoyaster on the idea of the continuity of the yerm plasm. (Amer. Natural, XXX, 265-271). [Voir ch. II 9. Sex-Differentialion in the Viviparous Teleost Cymatoyaster. (Arch. Entw. Mech., IV, 125-179i. [Voir ch. II 10. Garman (S.). — Cross- fertilisation and sexual rights and le fis among Vertébrales. (Amer. Xatural., XXX, 232). [240 11. Gemmill (J.-F.). — On Some Cases of Hermajihroditism in the Limpet iPatella) ivith observations reyardiny the influence of nutrition on Sex in the Limpet. (Anat. Anz., XII, 392-394. [234 12. Heim (C). — Untersuchungen iiber Farnprothallien. (Flora, LXXXII, 329-373, 13 fig. texte). [Voir ch. IV 13. Heim (F.). — Béponse A une demande antérieure de Edouard LLeckel. [A propos de la détermination du sexe chez le Melon). (L'Intermédiaire de l'Afas, I, 120 et 121 \ [232 14. Hildebrand. — Einige biologische Beobachtungen. (Ber. deutsch. bot. Ges., XIV, 324-331 1. [235 15. Kennel (J.). — Sludioi iibrr sexuellen Dimorphismus Variation und verwandte Erscheinunyen. /. Der sexuelle Dimorphismus bei Schmetterlin- gen und Ursachen desselben. (Schr. Nat. Ges. Jurjeff (Dorpat), IX, 64 p.). 16. Klebs. — Die Bedingungen der Fortpflanzung bei einigen Algen und Pilzen (8", 544 pages, 3 pl. et 15 fig., Jena [Fischer]). [229 17. Marchai (Paul). — La reproduction et révolution des Guêpes sociales. (Arch. Zool. Exp. 3e sér., IV, 1-100). [236 18. Emery (C). — Le Polymorphisme des Fourmis et la castration alimen- taire. (Cong. Zool. Leyde, 1895, 395-410). [249 19. Nussbaum. — Versuche d.a stérilité complète des ovaires. Les genres observés sont .Elhionema, Hesperis, Huyueninia, Lobularia , Cardamine. Trois lots de Cardamine pratensis furent disposés de telle sorte que, dans le premier, la pollinisation devait avoir lieu entre les fleurs de divers indi- vidus; dans le second, entre les fleurs d'une même inflorescence ; dans le troi- sième, chaque fleur était pollinisée par son propre pollen. Seules, les fleurs fécondées par le pollen d"un autre individu produisirent des fruits. Diverses autres Crucifères étudiées à ce point de vue furent moins ab- solues dans leur auto stérilité. 2° Sur quelques modifications dans les souches de certaines plantes. [XVI c] L'auteur mentionne : 1° un Dahlia sur lequel il a remarqué un changement de couleur régulier des fleurs avec l'âge et le degré de lignification des rameaux. 2'^ Un Pétunia chez lequel des variations dans la couleur des fleurs s'observèrent dans toutes les boutures que l'on avait plantées dans un autre terrain que celui de la plante-mère. 3° Un bulbe de Cyclamen donnant habi- tuellement des fleurs roses et sur lequel apparut brusquement une fleur blanche au milieu des autres qui restèrent roses. 4" Enfin, un Ruscus acu- leatus chez lequel les inflorescences mâles devinrent insensiblement monoï- ques au fur et à mesure que la nourriture lui fut plus parcimonieuse- ment distribuée. — P. Jaccard. 26. "Whaeler. — I.cs phases sexuelles de Mijzostoma. — Tous les Myzos- tomes étudiés par Wheeler (neuf espèces) présentent rhermaphroditisme pro- térandrique et passent successivement par les phases suivantes : 1° une phase d'indifîérence, ou de neutralité sexuelle; 2'^ dans le jeune âge, une phase mâle s'étendant depuis l'apparition du premier spermatozoïde mùr juqu'à l'apparition du premier œuf mûr (ce sont ces jeunes Myzostomes protérandri- ques qui avaient été interprétés souvent comme des mâles pygmées) ; 3° une phase fonctionnellement hermaphrodite s'étendant depuis l'apparition du premier œuf mùr jusqu'à la disparition du dernier spermatozoïde mûr; 4° à l'état tout à fait adulte , une phase femelle s'étendant depuis la disparition du dernier spermatozoïde jusqu'à la mort de l'animal. Myzostoma pulvinar, sans faire exception à la règle, présente une légère différence : la phase mâle est très courte et se termine bien avant l'apparition du premier œuf mûr, de sorte que cette espèce ne possède pas comme les autres un stade herma- phrodite; il y a un espace de temps pendant lequel il grandit, sans produire ni œufs ni spermatozoïdes. A ce propos, Wheeler, mettant les très nombreux cas de protérandrie rele- vés chez les Métazoaires hermaphrodites en opposition avec les quatre ou cinq exemples connus de protérogynie , examine les raisons d'être de cette dicho- gamie. Quelques auteurs ont admis que cet hermaphroditisme successif était dû à une inégale distribution de la nourriture aux organes sexuels; durant le jeune âge, la croissance utilisant la majeure partie de la nourriture dis- ponible, il n'en reste qu'un petit résidu qui ne peut suffire qu'à la formation des éléments les moins volumineux, c'est à-dire les spermatozoïdes; plus tard, lorsque l'animal est adulte, tout le stock devient disponible et il peut servir à la maturation d'œui's volumineux et riches en vitellus. D'autres auteurs pensent que la dichogamie, qui conduit nécessairement à la fécondation croisée , a pu être acquise par sélection naturelle en raison des avantages supposés du croisement. Mais cette explication n'est guère ad- 236 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. missible pour Ips Myzostomes car, chez eux (M. glabrum), les œufs fécondés par les spennatozoïdos du même individu se développent aussi rapidement et aussi normalement que les œufs fécondés par les spermatozoïdes d'un voi- sin. En somme, Wheeler pense que la fécondation croisée a pu être la con- séquence (et non le but) de causes physiologiques relatives à la nutrition ; cette conséquence n'est pas absolument forcée , puisqu'il y a des exemples (Myzostomes, Yuccas) où l'iiermaphroditisme successif permet néanmoins i'auto-fécondation. Amibe parasite sans chromatine. — Wheeler trouve dans le cœlome d'un Myzontoma glabi-um des Amibes [?] parasites qui attaquent les œufs de leur hôte. Ces Amibes renferment un corps arrondi , qui pourrait être interprété comme un noyau, mais qui ne se colore absolument pas par les réactifs chromatiques (hématoxyline fcrrique d'Heidenhain). [I. rtj — L. Cuénot. 17. Marchai. (P.) — La reproduction et révolution des Guêpes socia- les. [XJ — Parmi les problèmes intéressants soulevés par l'étude des Hymé- noptères sociaux, l'auteur, en se basant sur l'étude de 31 nids de Guêpes et sur de nombreux élevages faits en captivité, s'est surtout attaché à cher- cher les causes de la détermination du sexe et de la différenciation des in- dividus coloniaux. Apparition de la fécondité chez les ouvrières. — Dans les nids des Guêpes souterraines, il n'y a que deux sortes d'alvéoles : les uns, petits, qui con- tiendront indifféremment des larves d'ouvrières ou de mâles; les autres, grands, localisés dans les gâteaux formés en dernier lieu, qui se spéciali- seront progressivement pour les reines et finiront par ne plus contenir que celles-ci. Les œufs proviennent de deux sources différentes : 1° œufs pondus par la reine ; 2° œufs parthénogénétiques pondus par des ouvrières (dites pondeuses) , dont le nombre augmente en raison de l'état de nutrition de la colonie et du rapport numérique entre les adultes et les larves à soigner Dans les nids 'normaux pourvus de leur reine , cette ponte parthénogéné- que est peu abondante, elle ne commence qu'en août et cesse complètement dans les mois de septembre et d'octobre ; mais, ainsi que le prouvent les ex- périences de l'auteur, elle s'exagère d'une façon extraordinaire par le seul fait de la suppression de la reine ou de l'arrêt de sa ponte. On peut alors la provoquer expérimentalement jusqu'à obtenir un tiers des ouvrières fertiles, alors qu'à la même époque, il n'existe plus d'ouvrières pondeuses dans les nids. Il est à noter que ce sont les plus récemment écloses qui ont le plus de chances de devenir fertiles. Dans un cas observé en plein air, où la reine avait eu une interruption de ponte, plus de la moitié des ouvrières furent trouvées fécondes; et cette fécondité était telle que leurs ovaires étaient remplis d'œufs, et que, la place manquant aux pondeuses, on trouvait jus- qu'à dix œufs, dans la même cellule, d'autres en grand nombre étant, en outre, pondus dans les interlignes qui séparaient les opercules. Cette ponte excessive des ouvrières est évidemment provoquée par l'ab- sence de jeune couvain dans le nid et par l'excès de nutrition en faveur des adultes qui en résulte : les ouvrières, n'ayant plus déjeune couvain à nour- rir, résorbent les liquides nutritifs qu'elles auraient donnés aux larves ; sous l'influence de cette résorption, l'équilibre originel qui avait été rompu par la spécialisation des ouvrières pour le travail , tend à se rétablir, et les ou- vrières font retour vers le type primitif, en même temps qu'elles se trou- vent sevrées des fonctions sociales qui sont leur raison d'être ; en un mot, elles deviennent fécondes, perdant ainsi le caractère négatif, il est vrai, mais, en somme, fondamental de leur différenciation, la stérilité. IX. — SEXE ET CARACTERES SEXUELS SECONDAIRES. 237 Ui^levminalion du se.re. — Les œufs parthénogénétiques des ouvrières don- nent naissance exclusivement à des larves de mâles; la reine, au contraire, pond à la fois des œufs de mâles et de femelles. Chez les Guêpes à nids sou- terrains, la reine, dans la première partie de la saison, alors qu'il n'existe dans le nid que des petites cellules, pond une lignée exclusivement formée d'ouvrières, puis, quand les grands alvéoles, constituant les gâteaux infé- rieurs du nid, commencent à apparaître, elle se met à pondre à la fois des mâles et des femelles (ces dernières pouvant évoluer soit comme ouvrières, soit comme reines), et les sexes sont alors distribués d'après les principes suivants : les grands alvéoles, au début, c'est-à-dire pendant la première quinzaine d'août peuvent indifféremment contenir des reines, des femelles intermédiaires (grosses ouvrières et petites reines) ou des mâles, mais gra- duellement ils se spécialisent pour les reines, et, dès la fin de la première quinzaine de septembre, ils ne reçoivent plus que des œufs destinés à don- ner des reines. La reine-mère exclut donc, à la tin de la saison , le sexe mâle des grandes cellules, et elle a, par suite, à cette époque, le pouvoir de dé- terminer à coup sur le sexe femelle des œufs qu'elle leur confie. Au con- traire, dans les petites cellules, elle pond indifféremment des œufs femelles (évoluant comme ouvrières) ou des œufs mâles. Dans les guêpiers aériens, la reine pond sans élection de cellules spécia- les pour l'un et l'autre sexe. Comment expliquer ce pouvoir de détermination que possède la reine Guêpe, qui, à une époque donnée, ne pond que des œufs de femelles dans les grandes cellules , et de la reine Abeille, qui partage exactement ses œufs femelles ou mâles dans des cellules spécialisées à l'avance? Marchai admet, comme DzœrzOiN, que les œufs mâles n'ont pas été fécondés , et que les œufs femelles Vont été au moment où ils passaient devant le réceptacle séminal de la reine ^ mais il fait intervenir, au lieu de la volonté de la reine, un phé- nomène purement passif, celui de fatigue ou d'excitation du réceptacle sé- minal. Prenons, par exemple, la reine Guêpe : après une première ponte exclusive d'ouvrières durant jusqu'à la fin de juillet, le réflexe qui amène la contraction du réceptacle au moment de la ponte de chaque œuf ne se produit plus avec la même régularité, et alors les œufs peuvent être pon- dus sans être fécondés; de là, l'apparition presque subite des mâles te- nant à l'état de fatigue relative du réceptacle. C'est alors que les ouvrières édifient les grandes cellules, et donnent ainsi à la reine le choix entre deux ordres d'alvéoles distincts. Les grandes cellules, à la fin de la saison, ont le don de stimuler la reine qui semble s'y porter avec une préférence mar- quée : on peut admettre que , dans ces grandes cellules , elle ne pondra que lorsque son réceptacle pourra se contracter, et on n'y trouvera que des œufs fécondés ou femelles; au contraire, lorsqu'elle se trouvera sur les petites cellules, elle pondra avec négligence et au hasard, quel que soit l'état de son réceptacle séminal, et alors, suivant que celui-ci réagira ou re.stera inactif, la ponte donnera naissance à des massifs de femelles ou à des massifs de mâles. — La reine Abeille présente une adaptation plus parfaite que la Guêpe, puisqu'elle pond dans chacun des deux ordres de cellules un sexe déter- miné et que, par suite, chez elle, la spécialisation sexuelle s'étend aux deux ordres d'alvéoles au lieu de s'appliquer à un seul comme chez la Guêpe; toutefois, si elle ne trouve pas au moment voulu les deux ordres de cellules spécialisées, on sait (Drorv) qu'elle pond les œufs de mâles dans des cel- lules d'ouvrières, et vice versa. Là encore, la volonté n'est donc pas en cause, puisque le moment venu de pondre des mâles, la reine Abeille ne peut se dispenser d'en pondre. La théorie de Dzierzon modifiée par Marchai 238 L'ANNEE BIOLOGIQUE. a donc une généralité très satisfaisante et rend bien compte des faits connus. Tentative de croisement entre deux espèces voisines. — Vespa vul;/aris et V. (jermanica sont assez voisines pour avoir été confondues par divers au- teurs, et cependant il n'y a jamais croisement entre elles; si l'on réunit dans une même cage des femelles de l'une des espèces et des mâles de l'autre, on constate que les mâles sont fort ardents et poursuivent volontiers les fe- melles, mais celles-ci ne se prêtent pas à l'accouplement et repoussent les mâles avec leurs pattes postérieures. [II l>] Causes de la différenciation morphologinue entre la reine et l'ouvrière. — Chez les Guêpes, et notamment chez les Polistes, la différence entre la reine et l'ouvrière consiste surtout en une différence de taille, si bien que, dans certaines espèces, on ne peut dire où finit l'ouvrière et où commence la reine; pour établir la différenciation, il ne peut guère s'agir que d'une ques- tion de quantité de nourriture , ainsi que le prouve l'exaiiien du contenu stomacal des larves; chez les Abeilles, au contraire, il y a une différence marquée entre la reine, uniquement vouée à la reproduction pendant sa vie entière, et l'ouvrière, devenue totalement stérile et entièrement consacrée au travail ; on sait que cette différenciation est due aux ouvrières, qui don- nent à une larve femelle une nourriture qualitativement différente (gelée royale) et édifient autour d'elle une cellule royale d'une forme spéciale. Ce régime s'exprime par une différence morphologique qualitative. Comment a pu s'établir, dans le passé, le polymorphisme social, poussé à un si haut point chez certaines l'ourmis et les Termites"? Est-ce sous la seule influence actuelle de l'alimentation, comme le dit Spen'cer? Y a-t-il dans l'œuf deux déterminants, un pour le type reine, un pour le type ouvrière, pouvant évoluer sous l'influence d'un stimulus spécifique qui exclut un des déterminants et favorise l'autre (Weis.mann, Forel)? Marchai ne pense pas qu'aucune de ces théories soit suffisante pour expliquer les faits, et, prenant pour base l'évolution des Guêpes , en propose une troisième : à l'origine de l'état social , les premières lignées pondues par la reine durent être for- cément stériles, à cause de l'insuffisance de la nourriture donnée par la mère à une progéniture trop nombreuse, et à cause aussi de la fonction de nour- rice à laquelle les jeunes femelles devaient se consacrer dès leur naissance. Il en résulte que les dernières lignées seules, élevées à la fin de l'année, à l'époque où la colonie adulte est extrêmement nombreuse , pouvaient avoir des œufs arrivant à maturité; ce sont donc ces dernières lignées, et elles seules, qui représentent la souche des individus ultérieurs; or, cet élevage automnal , avec une nourriture spéciale, a du modifier dans un certain sens le plasma germinatif primitif de l'espèce, et une nouvelle direction de déve- loppement est ouverte : c'est celle qui conduit au type reine. L'œuf pondu par la reine au printemps contient donc ce plasma germi- natif modifié par le régime automnal , et il va donner naissance à une larve femelle qui devrait être une reine; mais cette larve, éclose au printemps rencontre, pendant toute son évolution, des conditions extérieures diffé- rentes de celles de l'automne, température, nourriture, etc.; rien d'étonnant à ce qu'elle donne un individu plus ou moins tératologique qui est l'ou- vrière : c'est un cas de dichogénie expérimentale. Au contraire, à l'automne, l'œuf rencontre les conditions adéquates à son plasma germinatif modifié, et il évolue en individu normal, c'est-à-dire en reine. ["VI b 8 ; X"VI c y, d] Tel est le point de départ de la différenciation et de l'évolution des castes. D'une façon secondaire, interviennent ensuite les adaptations instinctives spé- ciales ajoutant ou substituant même graduellement leur action à celle de la cause initiale, et permettant à l'évolution de se continuer d'une façon progrès- IX. — SEXI-: KT CAKACTEHES SEXUELS SECONDAIRES. 239 sive. Ces adaptations peuvent concerner les ouvrières et alors elles consi.stent dans la faculté de mieux en mieux développée de choisir certaines larves pour leur attribuer le surplus alimentaire que la colonie possède à certaines époques, au lieu de le répartir sur tous les individus de la colonie, et dans le pouvoir de construire des cellules de mieux en mieux adaptées à l'élevage de ces larves privilégiées. Ces adaptations peuvent, d'autre part, concerner la reine, et alors elles consistent dans la faculté de plus en plus caractérisée que la reine acquiert de distribuer ses œufs dans des catégories de cellules déterminées, suivant le sexe qu'elle leur donne. Les Polistes, les Guêpes à nids aériens, les Guêpes à nids souterrains, les Abeilles marquent autant de degrés dans cette évolution progressive. Dans cliacun de ces degrés spéci- fiquement fixés, le stade phylogénétique actuel de l'espèce sociale est repré- senté par le type sexué, la reine; les formes stériles (ouvrières) représentent des cas de tératogénie expérimentale produits par l'Insecte lui-même et main- tenus par la sélection naturelle. Grâce à la même interprétation, s'explique aisément l'origine des individus coloniaux d'aspect plus ou moins mons- trueux que l'on rencontre chez d'autres Insectes sociaux , tels que les Four- mis et Termites et dont des exemples caractéristiques nous sont offerts par les soldats macrocéphales, par les ouvrières naines, et par les ouvrières sans ailes, ni gaines ovigères. ["VI b ô; XVI c y, oj — L. Cuenot. 24. Scheidlin (C. von). — Slêrilité des Truiles. — On peut observer chez la Truite, dans les deux sexes, des cas de stérilité temporaire. Ce Poisson fraye chaque année d'octobre à janvier, de quinze en quinze jours , dans des eaux tranquilles et par des nuits claires. Cette fonction vient-elle à être empêchée à ce moment, la Truite devient stérile, et cette stérilité ne prend fin qu'a- près une et souvent deux années. Deux causes peuvent la provoquer : 1° une alimentation trop abondante et trop riche , amenant la dégénérescence grais- seuse des ovaires ou des testicules; 2" l'absence d'un fond de gravier. On sait, en effet, que les Truites ont l'habitude de se frotter l'abdomen sur le fond des cours d'eau où elles frayent, pour déterminer par cette excitation l'émission des œufs ou du sperme. — E. Hecht. 19. Nussbaum. — Détermination expérimentale du sexe chez Hydatina senta. ["V y] — L'œuf de V Hydatina senta reste quelque temps dans un état d'indiffé- rence; il se produit un mâle ou une femelle suivant la nature de l'alimenta- tion. Il en est probablement de même chez les animaux supérieurs pour la détermination du sexe, et ce qu'on devra chercher, c'est le moment précis où cette action doit s'exercer pour être décisive. — A. Labbé. 15. Kennel. — Le dimorphisme sexuel des Papillons et ses causes. [ILVl c] — Kennel publie, sur le dimorphisme sexuel des Papillons, une étude dans laquelle il touche à plusieurs questions de biologie générale. Il admet que, les deux sexes étaient à l'origine semblables [homomorphisme)^ et que les caractè- res sexuels secondaires sont dus à des variations qui se sont produites parallè- lement dans les deux sexes, variations différentes d'ailleurs suivant les espèces, et sous l'influence de conditions physiologiques ayant leur point de départ dans les organes sexuels eux-mêmes et dans les nécessités de leur fonctionnement. 11 fait reposer les modifications qui interviennent sur une sorte de balance- ment organique dans lequel les substances utilisées pour le développement des organes sexuels sont empruntées au soma. Si l'emprunt est trop fort, il peut en résulter la régression d'organes somatiques. Tandis qu'au contraire, dans les cas où l'emprunt fait par les cellules germinales est faible , les ma- 240 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. tières nulritivos peuvent être employées dans le soma à la formation d'or- ganes de luxe qui sont la base anatomique des caractères sexuels secondaires. Comme , d'une manière générale , les éléments femelles consomment beau- coup plus de substance nutritive que les mâles, on s'explique tout naturelle- ment la disparition ou la réduction chez les premiers de certains organes caractéristiques des mâles (bois des Cerfs, antennes de certains Insectes, etc.). [Les caractères sexuels secondaires n'ont pas besoin d'être héréditaires, puisqu'ils trouvent directement à chaque génération des conditions néces- saires à leur apparition. Ils le sont cependant dans une certaine mesure qui a pour limite les exigences des relations sexuelles. Ainsi apparaît un homo- morphisme secondaire plus ou moins incomplet.] Kennel ramène à une cause analogue les différences observées entre les mâles et les femelles au point de vue de la couleur. La couleur est en rela- tion directe avec le chimisme nutritif du corps et si elle est plus développée chez les mâles, c'est encore parce que, chez ceux-ci, les organes sexuels accaparent une moins grande proportion de sucs nutritifs. — Yves Delage et G. POIRAULT. 10. Garman (S.). — De la fécondation croisée, et des reproducteurs droits et gauches chez les Vertébrés. [XVI cl] — Faisant allusion à certaines parti- cularités sexuelles, déjà signalées par lui dans le genre Anableps (Cyprino- dontes) [A^m. biol., 1895, p. 303), l'auteur croit pouvoir expliquer leur but et leur origine. La présence de mâles et de femelles droits et gauches, serait destinée à assurer la fécondation croisée, elle aurait dans le règne animal les mêmes conséquences que l'existence chez les Plantes d'étamines longues et courtes. Quant à la cause déterminante , il faut la chercher dans l'habitude qu'ont tant de Poissons du genre Zygonectes, de nager par paires, côte à côte. H ne serait pas impossible que le fait de nager toujours dans la même posi- tion par rapport l'un à l'autre, ne provoque chez les deux individus d'une même paire une certaine tendance à être plus ou moins droitiers ou gau- chers. — E. Hecht. 7. Daveau (J.) — Dichogamie protérandre chez le Kentia Balmoreana. — L'hermaphrodisme des fleurs est fréquemment annulé par une discor- dance dans l'époque de la puberté des organes des deux sexes. Quand une inflorescence est monoïque, il peut se faire que les fleurs mâles s'épanouis- sent plus tôt que les femelles. Chez le Palmier étudié par Daveau, les fleurs femelles ne s'ouvrent qu'un an après les fleurs mâles qui les entouraient. — P. Vuillemin. 4. Bickford (Elisabeth). — Sur la morphologie et la physiologie des ovaires des Fourmis ouvrières. — Bickford a étudié Formica pratensis , rufa, Lasius fuliginosus et Myrmica. Il reconnaît entre les espèces des différences morphologiques et physiologiques importantes. 11 a toujours constaté chez les ouvrières, la présence d'ovaires, mais le nombre des tubes ovariens est très variable. La diminution de la possibilité du fonctionnement n'est pas parallèle à la régression morphologique, c'est-à-dire à la diminution du nombre des tubes. Dans F. rufa qui possède plusieurs tubes, il n'a jamais trouvé d'œufs ; tandis que Lasius qui n'a qu'un tube , a toujours des œufs bien développés. Ce qui, d'après l'auteur, confirme cette idée de Weismann : « la disparition d'un organe n'est pas un processus ontogénétique , mais phy- logénétique ». Quoique les ovaires soient moins bien développés que chez les femelles , il IX. — SKXE ET CARACTKHKS SKXIELS SI-X'O.NDAIRES. 241 va toujours, chez les ouvrières, au i)oint de vue morptioliigi(jue, j)ossibilité de reproduction. La (jucstiou est de savoir si les conditions ptiysiolo;j,i(iues sont réunies. Pour Lasius fuii(/inosHS, elles le seraient toujours puisque les œuis donnent des nymphes. Dans beaucoup de formes de F. pralensis, les conditions manqueraient puisque les œufs existant au printemps subissent une régression pendant la période d'activité et qu'ils disparaissent après les premiers stades pour donner probablement les corps jaunes. Les expériences sur F. pratensis. au moyen de la chaleur artificielle (40'^) l'ont conduit au même résultat. L'auteur est amené à cette conclusion générale que, dans les conditions nor- males, la faculté de reproduction des ouvrières a des limites très définies, ca- ractéristiques de l'espèce. 11 se réserve de déterminer ces limites dans un travail ultérieur. En somme, il y a dans ce travail un certain nombre de faits nouveaux qui, complétés, pourront amener à des lois intéressantes. — A. MÉNÉ(;.\rx. 28. Zoologischer Garten. — De la biolo(jie du Saumon. [XVI c oj — D'ex- périences faites dans le golfe de Bothnie, il résulte que l'^ les Saumons (Salmo sahnar) qui. en général, n'atteignent leur maturité sexuelle que dans les cours d'eau (où ils fraient en octobre, après des migrations commencées en mai), peuvent parfaitement acquérir cette maturité dans la mer; 2'^ les jeunes Saumons, sitôt leur naissance, s'accommodent bien de l'eau de mer. Le premier de ces faits prouve que ni l'influence chimique de l'eau douce, ni l'excitation physique du courant, ne sont indispensables pour produire chez le Saumon une maturité sexuelle absolue, comme auraient pu le faire croire les mœurs de ce Poisson. 11 est vrai que l'eau du golfe de Bothnie est très peu salée, en raison des nombreux fleuves qui s'y jettent. Cette condition spéciale permettrait peut-être la création d'une race de Saumons qui se re- produiraient directement dans la mer. — E. Hecht. 1. Bailey (L.-H.). — Sur Vimpropriété de la terminologie de la sexualité chez les végétaux. — (Analysé avec le suivant.) 2. Barnes (C.-R.). — Réponse à la note précédente. — Bailey proteste contre la terminologie nouvelle qui tend à s'introduire dans le langage botanique par suite des idées plus générales qui ont cours à l'égard de la sexualité des plantes. Les morphologistes tendent, en effet, à considérer les Plianérogames comme présentant l'alternance des générations; la génération asexuelle est la plus visible et la plus volumineuse : c'est la plante proprement dite : la génération sexuelle, qui échappe aux regards, et a la vie courte, c'est le prothalle que renferme l'ovule, et d'où dérive la génération asexuée. Ces vues sont très défendables assurément, et on peut, en effet, se refuser à con- sidérer une plante comme étant mâle ou femelle , étant donné que son ca- ractère de mâle ou femelle est très localisé et éphémère. Mais d'autre part, le prothalle même n'est ni mâle ni femelle et, dès lors, pour être exact, il faudrait n'employer les termes de « sexe, mâle, femelle », que pendant la courte période où se manifeste la sexualité, par la fécondation. Mieux vaut, dit Bailey. tout en reconnaissant les limitations nécessaires, continuer à employer les termes usuels, et désigner comme mâles les plantes dont la fonction ultime est la paternité, et femelles, celles dont la fonction est la maternité. Car autrement, à ce compte, le Taureau ne devra être appelé mâle que durant l'acte fécondateur, et la Chienne ne sera femelle que durant les quelques instants qu'occupe la fécondation. LANNÉf: BIOLOGIQUE, II. 18'.l6. 16 2-12 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Conclusion : conserver la terminologie usuelle ; tout en se rendant compte des faits révélés par la morphologie et en acceptant la restriction qu'ils in- diquent! Si l'on accepte la façon de voir de Bailey, répond R. Darnes, quel nom de- vra-t-on donnera la tige fertile de YEquisetum, qui est mâle et femelle à la fois? Celui d"lierniaphrodite"? [Et pourquoi pas?]. Mais alors quel nom donner au sporopliylle d'un Bolrijchium dont les sjjores donnent une ])lante bisexuée? [Ici le mot d'asexué conviendrait, nous semble-t-il...] Barnes semble s'exa- gérer « la confusion des espèces » où ce langage plongerait le pauvre néo- phyte. — H. DE Varignv CHAPITRE X LiC pol>inor|»lii«nie, la iiiëtamorplioiiie et l'allernaiice «les géuéralion». Parmi les questions diverses groupées dans ce chapitre, c'est l'origine du polymorphisme qui a le plus préoccupé les naturalistes. Sur la ques- tion de la métamorphose un mémoire de Hyatt et Arms (17 1 semble bien promettre d'intéressantes données sur l'origine de ce processus mais, malgré le titre de leur travail, les auteurs n'abordent même pas la question de la métamorphose et se bornent à émettre des vues sur l'ori- gine des caractères des larves. En ce qui concerne le polymorphisme on peut se placer pour la dis- cussion de son origine à différents points de vue. Est-il d'origine blasto- gène ou somatogène; quel est le r(Me des conditions ambiantes et des conditions intrinsèques de l'individu dans son évolution? Emery (10) revenant sur ses idées relativement à l'origine exclusivement somato- gène des formes des Hyménoptères polymorphes (Fourmis i, admet qu'il existe dans les plasmas germinalifs un élément blastogène se tra- duisant par une capacité d'assimilation plus ou moins grande. Divers éléments somatogènes interviennent dans le résultat définitif dont l'un surtout a une action prépondérante, c'est la nourriture, dont la qualité détermine la fécondité ou la stérilité et dont la quantité détermine la taille et la plupart des autres caractères somatiques différentiels (gran- des mandibules, forme du corps, etc.). Notre collaborateur Marchai fait remarquer, avec raison, que cette concession préformationniste est inu- tile, vu que, chez les Abeilles, la grosseur de l'individu est déterminée chez des individus quelconques par une condition somatogène : la gran- deur de l'alvéole où a eu lieu la ponte. On sait que AVeismann avait précisé (théoriquement) la nature de ces conditions blastogènes (déterminants doubles dont l'un ou l'autre exclusi- vement est excité à se développer par les conditions ambiantes). Marchai i22 repousse cette notion et propose une explication remar- quablement ingénieuse du phénomène. Il ramène celui-ci en définitive à un cas de tératologie devenu avec le temps un phénomène de dicho- génie; et la cause de celte manifestation dichogénique il la trouve dans le désaccord entre un plasma germinatif modifié par les conditions am- biantes automnales et les conditions dillérentes cjuc trouve ce plasma au printemps. 244 L'ANNKE BIOLOGIQUE. Discutant la valeur des conditions somalogènes d'origine extrinsèque, Harcourt Bath (lo) trouve que, dans les cas de dimorphirime saison- nier, les particularités annuelles des conditions climatériques retentis- sent à chaque époque de l'année sur les formes saisonnières, accentuant l'un aux dépens de l'autre ou inversement, et pouvant même faire naître des formes intermédiaires, ce qui vient à l'appui de l'idée que ces condi- tions climatériques sont le facteur unique des deux formes. On n'avait guère songé jusqu'ici à demander aux conditions intrinsè- ques de l'individu l'origine de l'évolution du polymorphisme dans la race. Or voici que surgit une théorie partant de ce point de départ et arrivant à expliquer non seulement certains cas de polymorphisme, mais même ces curieuses variations fixées que l'on a désignées sous le nom cVespèces physiologiquea et qui conduisent directement à la con- ception de l'origine de certaines espèces morphologiques. Beijerinck (4) fait la découverte intéressante d'un cycle évolutif compliqué et re- marquable dans Cynips calicis. Ce Diptère présente deux générations annuelles, l'une de printemps qui pique Quercus cerris et y détermine une espèce de galle, une d'automne si différente de la première qu'on en avait fait un genre distinct [Andricus) et qui donne^ sur Quercus pe- dunculata^ des galles tout autrement constituées. L'auteur discute le rôle de la sélection naturelle dans le développement de cette hété- rogonie; mais ce qui est surtout remarquable au point de vue de la biologie générale c'est de voir le Cynips qui, évidemment, autrefois piquait seulement l'un des deux chênes, Q. pedunculata si l'on veut, et en ressortait Cynips, sortir Andricus de la galle de Q. cerris. Gela montre le degré de l'influence que peut exercer sur le développement la nature (les sucs dont se nourrit l'animal pendant son ontogenèse. Supposons que cette forme hétérogonique de Diptères soit trans- portée dans deux contrées où n'existe dans chacune qu'une des deux es- pèces de Chêne. On voit clairement qu'aussitôt les deux formes vont se dissocier et donner deux espèces et il suffirait, ce qui arrivera sans doute au bout d'un certain nombre de générations, que l'instinct de cha- cune se fixât d'une manière définitive pour qu'on puisse les ramener dans la contrée où les deux sortes de Chênes existent, sans crainte de les voir se fusionner de nouveau. Ce serait un fait presque banal de formation d'une espèce par variation de l'instinct. Mais supposons maintenant que les sucs de la galle de Q. cerris ne produisent sur la larve de la seconde forme aucune modification so- matique apparente en sorte q\x Andricus soit indiscernable de Cynips, nous aurons alors deux formes absolument distinctes par l'instinct, incapables de se fusionner et ne différant l'une de l'autre par aucun ca- ractère anatomique : ce seront des espèces physiologiques. Eh bien, cette supposition d'apparence si invraisemblable se réalise, non pour les Cynips, mais pour les Chermes et Cholodkovsky (9) est arrivé à établir l'existence de deux et même de trois espèces physiologiques évidem- ment dérivées d'une espèce souche par un processus du genre de celui que nous avons imaginé. Cholodkovsky en donne des explications très acceptables pour lesquelles nous renvoyons à l'analyse où on lira avec X. — POLYMORPHISME. ALTI- HXANCE DES GÉNÉRATIONS, ETC. 245 non moins crintérèt les remarquables observations ajoulées par noire collaborateur. A titre d'intermédiaire entre ces espèces purement physiologiques et celles qui sont fondces sur des caractères anatomiques de quelque im- portance un Anonyme 1) fait remarquer qu'il en existe chez lesquels un caractère analomique très minime s'unit à des caractères physiologiques importants. En dehors des travaux relatifs à la grande question des causes du polymorphisme, signalons un certain nombre d'études isolées et inté- ressantes à des points de vue divers. On sait que, chez les Abeilles, le polymorphisme est très tranché, la reine diiïérant des ouvrières par des caractères qualitatifs. Chez les différents genres de Guêpes, Marchai (22) nous montre ce polymorphisme diminuant et se réduisant chez cer- taines à une simple différence de taille, ce qui nous met sous les yeux diverses étapes de son évolution progressive. (Sur la manière dont il a pu s'établir voir ch. IX, niême article.) Ce même naturaliste avait montré que, chez les Guêpes, les ouvrières étaient capables de prendre un état in- termédiaire entre le polymorphisme si strict des Abeilles et l'état des Hy- ménoptères primitifs avant l'apparition du polymorphisme, jhering 18) présente un autre stade de cette évolution phylogénétique dans Polyhia, où les reines fécondables sont en nombre multiple (15 %). De Vries (Voirch. XV) arrive par une sélection rigoureuse à constituer dans la pos- térité d'un Crépis monstrueux un nombre d'individus monstrueux assez considérable pour qu'on puisse les considérer comme constituant un di- morphisme dans la race. Fischer Sigwart (11) publie un cas de néo- ténie chez des Batraciens. Wolterstorff (29) en signale divers cas dans le même groupe. Il y voit un fait de variation plutôt que d'adaptation. Giard (2) montre un exemple du retard de la métamorphose, Chapman (^8) un exemple de retard avec addition d'une mue supplémentaire. Baker (2), Wagner (Voir ch. XIV) citent des cas plus ou moins intéressants de dimorphisme saisonnier ou autre. Pérez (23) montre les relations. des dif- férentes formes d'une espèce polymorphe. "Woronin it Navaschin (20) constatent la présence de l'hétércecie chez un Ascomycèle, Raciborski (23) publie sur le Basidiobolus ranarum une très intéressante élude de morphologie expérimentale où il indique les conditions de formation des conidies et des œufs. — Yves Delage et G. Poirault. 1. Anonyme. — Habita as Diagnoslic of species. — Evolving species. (Nat. Se, IX, 2-34). [258 2. Barker "W.-Cecil.l. — A'(*^'.s' on Seasonal Dimorphism of Hhopalocera in Natal. iTransact. of tlie Entuin. Soc. London, 1895, 413). [262 3. Beard. — (Jn certain problems af Vcrtel/rale Embryology. 8°. Jena [Pis- cher], p. \i + 77). [263 246 L'ANNKE BIOLOGIQUE. 4. Beijeriiick (M.-"W.). — L'eber GaUbildiuuj und Getwyalionswechsel hei Cyuips cti/in's inid nhcr die Circiifansgalle. (Verh. K. Akad. Wetenschap- jieu te Amsterdam, twecde sectie, Deel V, n» 2, 1-43, 3 pi.)- [252 5. Bickford (E.). — Zur Morpholorjic und Physiologie der Ovarien derAmei- sen-Arbeiten'nnen. (Zool. Jahrb., syst. Abth., IX, 1895, 558-561). 6. Boas (J.-E.-V.). — Ueber Neotenie. (Fetsclir. Gegenbaur, II, 1-20) [260 7. Butler (Arthur G.). — Notes oit Seasoiiaf Dimorjj/u'sm in coiain Afri- can Biillerflies. (ïransact. of tlie Entomol. Soc. of London, 1895, p. 519). [Note complémentaire du travail Barker ("W.-Cecil). — P. Marchal; H. Chapman (T. -A.). — An exjieriment bearing on the numher of Inrval instars and the distinctness of lavval and 'papal instars in Lejridoptera. (Ent. Monthl. Mag., 2« sér.,VlI, [XXII], 54-57, 80). [262 9. Cholodkovsky (N.). — Beitrdge zu einer Monographie der Coniferen- Làuse. I Theil. {Kap., I-IV). (Horœ Societatis Entomologicas rossicae, XXX, 1-102, pi. 1-7). Et : / TheiJ. Kap. V-VIII. (Ibidem, XXXI, juillet 1896, 61 pag., 6 pi.). [254 10. Emery (C). — Le polymorjiliisrne des Fourmis et la castration alimen- taire. {G. R.^'' Congrès, Zool. intern. Leyde. 1895 [paru en 1896], 395-410). [249 11. Fischer-Sig-wart (H.). — Die Fortpflanzung und die Entivicklung der Larven von Molf/e vulr/aris L. {Das •Ueberwintern der Larven). (Zool. Gar- ten, XXXVII, 293-.304J. [259 12. Giard (A.), — Retard de révolution déterminé par anhydrobiose chez un Ilyméiioptêre chalridien. {Lycellus epilaehnœ n. g. et n. sp.) (C. R. Soc. Biol.. W sér., III, 8377-839). [262 13. Grassi (B.) et Sandias (A.). — The constitution and development of the Society of Termites : observations on their habits; with appendices on the parasilic Protozoa of Termitidœ, and on the Embidx. (Quart. J. Micr. Sci., XXXIX, 245-322, 5 pi. ). [Non terminé en 1896, sera analysé dans le prochain volume. 14. Grobben (C). — Bienenkoniginnen die unfdhig sind Drohneneier abzu- legen. (Zool. Garten., XXXVIl, 30). D'après un travail de Grobben paru dans Verh. Zool. Bot. Ges. Wien, XLV, 411 et suiv.). [Voir ch. XIX 15. Harcourt-Bath. — On seasonal ditnorphism in brilish butter/lies. (Entomologist, XXIX, 272-274). [251 16. Hildebrand (Fr.). — Einige biologische Beobachtungen. (Ber. deutsch. bot. Ges., XIV, 324-331). [Voir ch. X 17. Hyatt (A.) et Arms (J.-M.). — The meaninq of metamorpliosis. (Nat. Se, VIII, 395-407J. ^ [247 18. Ihering (H. von). — Zur Biologie der socialen Wespen Brasiliens. (Zool. Anz., 449-453). [259 19. Klebs. — Die Bedingungen der Fortflanzung hei einigen Algen und Pilzen. In-8°, 543 pp., 3 pi. et 15 fig. texte. [Sera analysé dans le procliain volume. 20. Lendner. — Influence de la lumière sur le développement des Sporanges et des Conidies chez les Mucédinées (Arch. Se. phys. Nat. Genève, I, 281). [264 21. Lœb (J.). — JI((t d((s Ceidralnervensystem einen Einfluss auf die Vor- gànge der Larvenmetamorphose? (Arch. Entw.-Mech. , IV, 502-505). [Voir ch. XV X. — POLYMORPHISME. ALTERNANCE DES GENERATIONS, ETC. 247 22. Marchai i^P.j. — Lit rcprodacliun et l'cvoUitioit des (luêjtca sociales. (Arch. Zool. exp., 3" sér., IV, I-lOO). " [Voir ch. IX 2.3. Pérez. — h' Termite luci/'itge. (Rev. Se. Nat. appliquées, 1896, 14 pp.). [262 24. Raciborski iM.). — l'clicr dm Einfluss aiisxrrrr Bnlinf/uiigen auf die Wiichslhnmswcise des Basidio/io/iis ranurum. (Flora, LXXXII, 107- 132, 11 fig. texte). [263 25. Sharp iD.;. — On arrested developriioU af Paris in Insects. (Ent. Month- ly Ma,u-.. -2' sér.. VII. [XXXI], 201). [Voir ch. VI 21'). "Wagner G.). — Beitràfjc :nr Ki'nntniss dcr Pflanzenparasiten . iZ. Pflanzkrank., VI, 70-77). [204 27. "Wasmann iC). — Die Myrmekoji/ii/en und Tcrmitophilen. (Congr. Zool. Leyde, 410-440. 1 fig.). [Voir ch. XVI 28. "Woronin et Naviraschin. — Scleroiinia heteroica. (Z. Pflanz. Krank., VI, 12U-140, 199-207, II. lll-lV). [263 29. Wolterstorff i W. vonj. — Ueher die Neotenie der Bat rar hier. (Zool. Garten. XXX\1I. 327-337 j. [260 17. Hyatt (Alpheus) et Arms (J. M.). — La signification des métamor- phoses. [V 7; XVII h] — Un article du prof. L. C. Miall « Tlie transformntioti of Insects » publié en décembre 1895dan.s Nature, fournit aux auteurs l'occa- sion d'exposer leurs idées personnelles sur les métamorphoses. Contrairement à Miall, ils se refusent à voir dans la sélection naturelle un des facteurs actifs ayant présidé à l'établissement des formes larvaires. Peureux, ces der- nières sont le résultat d'adaptations directes aux conditions externes et de l'évolution des organismes obéissant à des lois autres et plus fondamentales que celles de la sélection naturelle. L'opinion des auteurs peut être conforme à la vérité; mais on est en droit de leur demander autre chose que de pures affirmations. Il est facile d'affir- mer qu'une larve doit sa constitution aux causes externes, aussi bien que la goutte de pluie qui tombe doit la sienne aux conditions physiques qui agissent sur elle, et que, pas plus dans un cas que dans l'autre, l'avantage résul- tant de cette forme ne doit entrer en ligne de compte comme cause de sa formation. Mais, si l'on nous ôte l'explication de la sélection naturelle qui satisfait' partiellement l'esprit , que l'on nous en fournisse au moins une autre capable de la remplacer! Nous ne voyons pas en quoi la division de l'ontogenèse en stades fictifs décorés de noms grecs {embryonic, nepionic , neanic, ephebic, gerontic), subdivisés eux-mêmes en stades au second degré [ananepionic , metaneanir, jjaragerontic, etc.) rendra le problème plus acces- sible (^). D'après les auteurs , les caractères acquis par les adultes ne sont pas trans- mis au môme âge chez les descendants, mais à un âge plus jeune: cette af- firmation est érigée en loi : c'est la tachygenesis; et l'action ininterrompue (1) A titre de complément, nous donnons ici le tableau des termes ontogéncliques em- ployés par les auteurs : 248 I/A.XXEE BIOLOGIQUE. de celle-ci est invoquée pour fournir l'explication du fait bien connu des abréviations de développement. Deux choses, disent-ils, ne peuvent tenir la place d'une seule; ce sont les caractères les derniers acquis et les plus con- formes aux besoins actuels qui refoulent et tendent à oblitérer de plus en plus ceux qui ont été acquis par des ancêtres plus éloignés. Parmi les Batraciens, la Salamawlra atra fournit un des exemples les plus remarquables de tachygenesis. Elle est, en effet, adaptée d'une façon com])léte à la vie terrestre, et le stade à branchies est refoulé, pour ainsi dire, dans la période intramaternelle de la vie; dans le cas d'arrêt de déve- loppement provoqué, ainsi que Ta montré M"'' de Chauvin, elle peut pourtant réadopter son existence aquatique. Dans le cas des Batraciens, ce sont donc les caractères acquis pendant l'âge adulte (ephebic) qui ont empiété sur le champ occupé dans l'ontogenèse par les organes et les tendances adaptés à la vie aquatitiue. Chez tous les animaux pourtant il n'en est pas ainsi, et, chez les Insectes à métamorphoses complètes, ce sont les caractères acquis pendant la période larvaire qui empiètent sur l'ontogenèse, de façon à refouler et à oblitérer d'une façon presque complète le stade ancestral Thijsanoure. [Ce sont là des faits intéressants et que l'on peut savoir gré aux auteurs de préciser par de bons exemples ; mais , malgré le titre de l'article , on peut y chercher en vain l'explication , la signification des métamorphoses. L'opinion d'après laquelle les stades larvaires doivent être considérés comme résultant de l'adaptation aux conditions externes, est considérée par les auteurs comme la plus vraisemblable, et ces adaptations spéciales conduiraient naturelle- ment à un stade de repos (chrysalide, pupe) permettant à l'Insecte de fran- chir la période de disette. [Certes, la réalité des formes larvaires d'adaptation est indiscutable; mais ces formes ne sont pas les seules : la forme larvaire Campodea, d'une façon plus douteuse la forme larvaire des Diptères, et peut-être aussi celle du Pla- lijgasler peuvent être considérées comme des formes ancestrales; de plus, la phase pupale est loin de correspondre toujours à une période de disette et les Insectes subissent aussi généralement des métamorphoses aussi complè- tes, sous les climats où aucune condition externe ne vient interrompre la vie. [Nous aurions voulu voir rappeler les vues si suggestives de Lubbock sur les métamorphoses des Insectes, qui, si elles n'expliquent pas tout, jettent du moins une certaine lumière sur la question. 11 est bien certain . ainsi que le fait ressortir ce savant, que l'origine des métamorphoses réside dans ce (Suite de la note de la pose précédente.) CONDITION DE PHASE SOLS-PHASF. STRL'CTl'l'.E Embryonnaire Plusieurs i Ananépioniquc , 1 Larvaire ou nenionique ; •Mr'.t-ini'.r.WiniiMif. Anaplasc / - i h < .Mcianepionupie (Hackei.) 1 j ' l'araiiépioniquc [ £ Anancaniqiie Adolescente (non mure) ou ncaniquc ] Mélanoanique ( Paranéaniquc Métaplase > . \ An.qil.éljique (HicKEL) S Mure OU Adulte 0!« éplicljjque % Metephéhique f Parêphébique t Anagérontique Paraplase sénile ou géronliquc \ Mètagerontique ( Paragérontiquc X. — POLYMORPHISME, ALTERNANCE DES GENERATIONS. ETC. 249 fait quo les animaux (^ui y sont soumis sortent de l'œuf dans un état fort incomplet de développement, et que les métîimorphoses à changements i)ru.s(iues des Insectes sont dues à la nature dure de leurs téguments. La uériode nymphale ncst rprune période de mue analogue aux autres, mais prolongée, et pendant huiuelle l'immobilité est due à la rapidité des chan- gements qui s"y effectuent. La période larvaire est consacrée à acquérir les matériaux (jui manciuent à Tindividu pour pouvoir arriver à l'état i)arfait. Pendant cette période l'animal, d'autre part, se trouve livré aux hasards de la lutte pour l'existence, et doit s'adapter au milieu ambiant. Aussi voit-on chez les Insectes deux ordres de métamorphoses distincts, les métamor- })lioses qui tendent à conduire l'individu , né pour ainsi dire avant terme, au terme final de son dévelopi)ement (métamorpiioses de développement) et celles qui doivent leur existence aux conditions extérieures spéciales dans lesquelles vit la larve (métamorphoses d'adaptation)] — P. Marchai.. 10. Emery (C.^ — Le polymorphisme des Fourmis et la caslratioii alimen- taire. [XVI b y, c y; XVII; XX] — [On sait (^u'Emery, en se basant sur ce que l'on connaît déjà chez les Abeilles et les Termites, voit dans l'alimenta- tion la cause immédiate et occasionnelle des différences morphologiques très remarquables qui distinguent les diverses formes stériles et fécondes du sexe femelle chez les Fourmis. Il admet pourtant qu'elles ont pour fondement la nature particulière du plasma germinal, et il formule ce principe, que les caractères propres des diverses castes de Fourmis femelles (fécondes ou sté- riles) sont d'origine somatogène, reposant toutefois sur un fondement blasto- gène , celui-ci consistant dans la propriété du plasma germinal spécifique de réagir d'une façon déterminée à certains stimulants : de même . la myopie héréditaire a une cause somatogène dans l'exercice de l'accomuiodation, et celle-ci ne serait pas capable de déterminer cette affection sans une disposi- tion blastogène des enveloppes de l'œil.] Ainsi donc, le fondement de l'espèce et des différentes formes qu'elle peut comporter réside dans les propriétés du plasma ('); mais, d'autre part, on doit admettre dans une mesure plus étendue c^ue Weismann les faits d'épi- génése, dans ce sens que les organes influent les uns sur les autres durant l'évolution individuelle (Emery, Driescii). Il ne semble donc pas que, pour expliquer le dimorphisme sexuel ou le polymorphisme social , il soit néces- .saire d'admettre des différences préformées ou une multiplicité de détermi- nants pour chaque organe di— ou polymorphe; il suffit que, durant leur formation, ces organes soient capables de se modifier sous l'influence de la fonction des organes sexuels, de la nourriture, de la température. 11 faut observer toutefois [ici. Emery abandonne son ancienne théorie de la différenciation obtenue exclusivement par la variation de nourriture], ([ue tous les individus ne réagissent pas de la même façon aux mêmes stimulants de la nutrition, et c'est précisément cette différence de réaction ([ui fait in- tervenir le facteur blastogène dans la constitution des différentes castes. Si les individus réagissent d'une façon différente à un même stimulant , c'est en raison de ce fait bien connu que les êtres provenant d'une même ponte ont un pouvoir de nutrition variable. Sur un élevage d'Axolotls , tandis que cer- (1) Ces propriélés peuvent ne pas se manifeslcr cliez tous les individus i)ar des caractéros morpliologiciues : c'est ainsi ([u'il existe des espèces du genre PIwidole dont les ouvrières ne se distiDgucnt iias seusii)lenient l'une de l'autre et sont, par suite, impossibles à déter- miner sans leurs soldats x , et P. napi, on reinar([U(' <[ue les formes saisonnières sont fort variables suivant Tétat climatériquo de l'année et suivant aussi la date de l'éclosion. Les individus les plus précoces de la i)remière génération sont aussi ceux qui présentent au plus haut point l'ensemble des caractères propres à cette première g('nération, tandis que les retardataires établissent une transition avec la forme saisonnière de la deuxième génération. Pour ce (pii concerne la génération estivale, on remarque que, lorsque la saison est très humide et par conséquent plus froide , les Papillons présentent à un certain degré les caractères de la première génération ; dans les étés chauds, au contraire, les caractères distinctifs de la deuxième génération se réalisent au plus haut degré; par les étés très beaux et très chauds une troi- sième génération peut s'ajouter aux autres , et alors les individus de cette génération sont, de tous, ceux qui présentent au plus haut point la caracté- ristique estivale. Pour Vanessa Calbum une très curieuse particularité se présente : en Grande-Bretagne , la forme claire {lutescens) de cette espèce n'apparaît nor- malement que d'une façon accidentelle comme une simple aherratioa du type de la première génération. Le nombre des individus correspondant à cette aberration varie toutefois d'une année à l'autre suivant la tempéra- ture; lorsque la saison est exceptionnellement froide, on ne peut en rencon- trer d'exemplaires ; au contraire, lorsqu'elle est chaude , on peut ne plus ren- contrer aucun exemplaire du type , celui-ci étant entièrement remplacé par l'aberration lutescens. Ce fait qui est exceptionnel en AngleteiTe est au con- traire la règle dans le Sud et le Centre du continent. [Si des faits analogues aux précédents se confirment on pourrait y puiser des arguments contre la nouvelle théorie de Weismann. Car, si les deux formes saisonnières sont dues à la sélection naturelle, comment se fait-il que pour une espèce, dans un pays donné, l'une de ces formes n'apparaisse que d'une façon exceptionnelle? S'il en est ainsi, cette forme ne peut être regardée comme adaptative, puisque l'espèce s'en passe d'une façon normale , et alors la chaleur serait un agent efficient et non un simple stimulant]. — P. Marchal. 4. Beijerinck (M.-"W.), — Sur la formation des galles et Valternance de génération du Cgnips calicis. [XVI r y; XVII a, b] — L'auteur démontre par toute une série d'expériences l'existence, chez le Cgnips calicis, d'un des plus curieux exemples d'hétérogonie connus chez les Insectes. Non seulement les deux générations annuelles sont différentes et vont déterminer des galles différentes sur des parties distinctes du Chêne, ainsi que cela se présente chez beaucoup de Cynipides (Adler), mais encore chacune des deux générations s'adresse à une espèce de Chêne distincte : la première vole en février et mars et pond sur les chatons du Quercus cerris, où elle déter- mine de petites galles coniques et groupées; la deuxième vole en mai, et dépose ses œufs dans les jeunes fruits du Quercus pedunculata , entre le gland et la cupule, où elle détermine une grosse galle irrégulière de cette dernière. Enfin, la première génération se trouve appartenir au genre actuel Cgnips, qui jusqu'ici ne contenait que des espèces sans générations alternantes, tandis que la deuxième appartient au genre Andricus, de sorte que la clas- sification des Cynipides devra être à nouveau remaniée. Le Cgnips calicis nous donne un exemple frappant de complication dans la lutte pour la vie. L'existence de cette espèce dépend de la formation de deux galles, et il faut encore que ces deux galles soient déterminées sur deux X. — POLYMOKPIIISME, ALTERNANCE DES GENERATIONS, ETC. 2:,:5 espèces d'arbres dill'érentes qui sont loin de se trouver toujours associées; aussi, l'aire de répartition du Ctjïnps calicis se trouve-t-elle rejjrésentée par celle du Quercus cerris : là où cet arbre n'existe que d'une façon sporadique au milieu des forêts de Quercus peilunculata , le Cynips calicis n'existe aussi que d'une façon sporadique. Le point de départ de la formation de cette espèce semble devoir être clierché dans les variations brusques de l'instinct et dans un concours for- tuit (le circonstances (direction du vent, etc.). On peut, en effet, citer des exemjjles d'Insectes .uallicoles qui s'attaquent dans certaines circonstances indéterminées à des espèces végétales qu'ils n'ont pas l'habitude d'atta- quer. C'est ainsi que l'auteur a pu forcer Rhodites rosx qui , en liberté, ne pond que sur Rosa canind et Rosa rubiginosa , à pondre sur Posa rugosa et Rosa acicularis et à y déterminer des bédéguars bien caractérisés. Inver- sement il n'a jamais })U faire développer ces galles en captivité sur Rosa pimpinelh'folia. et il a pourtant visité une localité où des centaines de gal- les, appartenant à cette espèce, se trouvaient sur cette rose. [L'auteur est tellement dominé par l'idée du principe de la sélection naturelle ([ue, tout en nous montrant les difficultés que l'Insecte doit surmonter pour triompher dans la lutte pour l'existence, et tout en indiquant que l'origine probable de son cycle doit être cherchée dans les variations brusques de l'instinct, il cher- che à prouver que les complications de son développement sont des condi- tions utiles pour l'espèce et qu'elles ont dû être acquises par la sélection naturelle.] L'addition d'une seconde génération multiplie, allègue-t-il, le nom- bre des individus; le mode de vie essentiellement différent de ces deux gé- nérations augmente les chances de survie de l'espèce; enfin, l'avantage résul- tant de la dissociation des deux générations sur deux espèces d'arbres doit être cherché, sans doute, dans ce fait que les glands du (Juercus pedunculata se trouvent, à l'époque du vol de l'Insecte, dans un état de développement beau- coup plus favorable pour être piqués par le Cynips que les glands du Quer- cus cenis, ou bien encore dans ce fait que le Cynips calicis se trouve mieux dissimulé lorsqu'il pond sur un bourgeon de Quercus cerris que s'il pondait sur un bourgeon de Quercus pedunculata [?]. Dans la sélection naturelle aussi doit être cherchée l'origine de la différen- ciation des galles qui se développent d'après les mêmes lois que les organes de la plante, mais avec cette différence intéressante qu'elles sont adaptées non pas aux conditions de vie de la plante . mais à celles de l'Insecte : outre l'alimentation qu'elles lui procurent, elles sont conformées de façon à as- surer sa protection [cette protection n'existe que pour certaines galles; mais un très grand nombre sont si peu protégées (et l'auteur nous le dit lui-même) qu'elles fournissent en général beaucoup plus de parasites que d'individus appartenant à l'espèce légitime]. Pour arriver à cette différencia- tion des galles, la sélection naturelle a dû agir sur la nature des liquides sé- crétés par la jeune larve , liquides sous l'influence desquels apparaissent 'les variations (juantitatives et qualitatives qui vont donner naissance à la galle. Ces liquides suffisent pour faire apparaître des caractères nouveaux, qui ne préexistent pas dans la plante; et une simple variation dans leur nature suf- fit pour déterminer un changement dans la structure de la galle. Il est d'autre part manifeste que ce sont les mêmes processus qui président à la formation des organes des plantes et à la formation des galles, et que ce sont les mêmes facteurs qui travaillent dans les méristèmes, qu'ils soient destinés à donner naissance à un organe ou à une galle. Par analogie, on se trouve donc amené à voir dans les liquides qui baignent les tissus un impor- tant facteur de l'évolution, jusqu'ici négligé, et à considérer les variations (jui 254 L'ANNEE BIOLOGIQUE. se produisent dans de nombreux org-anes comme déterminées par des va- riations dans la nature des liquides baignant les cellules qui doivent leur donner naissance. Ce fait semble surtout évident pour les variations instables ou fluctuations qui se présentent spontanément chez certaines plantes et no- tamment le Saule, le Frêne, l'Erable et l'Aune; mais il n'en est pas moins réel aussi pour toutes les autres espèces de variations qui établissent une transition parfaitement graduelle entre les simples fluctuations et les varia- tions entièrement fixées par rhérédité. [L'auteur aurait pu citer ici k l'appui de sa thèse l'influence si remarquable que, dans certains cas, le porte-uToffe exerce sur le greffon. Il n'y a pas, à proprement parler, de nouveau facteur à invoquer; car les liquides peuvent être considérés, soit csmme dérivant des ingesta et alors leur influence se ramène à celle du milieu externe, soit comme dérivant des éléments anatomiques eux-mêmes, et alors leurs modi- fications supposent un changement primordial dans la nature même de ces éléments. En tout cas, l'histoire des galles n'en contribue pas moins, d'une façon très intéressante et bien mise en lumière par l'auteur, à établir la liante importance que les sucs organiques peuvent avoir en deliors du jjlasma germinatif, importance qui semble encore se révéler dans les phénomènes de télégonie. 11 est à noter que les conclusions de l'auteur ont un grand rapport avec celles que M. le professeur Armand GArxiER a tirées, avec tant de précision, de ses belles recherches sur les principes colorants de la "Vi- gne et qu'il a exposées dans son mémoire sur Le mécanisme de la variation des êtres vivants (').] — P. Marcual. 9. Cholodkovsky (N.). — Contribution à Vètude monographique des Chermes des Conifères. [XVI c y; XVII a, b] — Les Chermes vivant sur les Conifères présentent une succession de générations alternantes qui souvent sont en corrélation avec des migrations effectuées d'une espèce végétale à l'autre; leur histoire très compliquée , mais présentant un grand intérêt au point de vue de l'adaptation des espèces et de leur origine , avait déjà été abordée par Leuckart et d'autres auteurs, mais elle n'a été élucidée cjue récemment, grâce surtout aux travaux de Blochman (Biol. Centralbl. 1887-1889), de Drey- Fis {Zool. Anz. et Biol. Centralbl. 1889) et de l'auteur. Nous nous contenterons de rappeler, d'une façon générale, le cycle évolu- tif de ces Insectes, renvoyant au mémoire original pour les caractères morpho- logiques qui distinguent les différentes formes. La femelle ondatrice parthénogénétique hiverne sur les bourgeons ou sur l'écorce de l'Epicéa {Picea excelsa). en s'entourant d'une sécrétion d'appa- rence laineuse. Au printemps, après avoir mué trois fois, elle commence à pon- dre sur un bourgeon et y détermine une galle conique : elle donne ainsi naissance à une génération de larves qui cohabitent dans la même galle et qui, après trois mues, se transforment en nymphes, puis en individus ailés. Deux cas peuvent alors se présenter : Ou bien , et c'est le cas le plus fréquent , ces ailés vont se porter sur une Conifère d'une essence différente {Zioischenpflanze , plante intermédiaire) qui peut être un Pinus, un Larix ou un Abies et vont y déposer leurs œufs; ou bien ils ne quittent pas l'espèce d'arbre sur laquelle ils sont nés (Picca) et lui confient leur progéniture. Examinons le premier cas dont un exemple est fourni par le Chermes strohilo- bius. Les ailés, constituant les migrantes alatw de Dreyfus, émigrent de l'E- (1) Hommage à M. Chevreul en l'honneur de son centenaire, (lu-i", Félix Alcan, éditeur Paris, 1886.) X. — puLVMuupiiisMi:. Ai;ii;ii.\A\cK i)i:s générations, etc. 255 picea sur le Mélèze et déposent leurs œufs sur les aiguilles de cet arbre. De ces œufs sortent des larves {emiyranlcn) qui hivernent sous l'écorce du Mélèze; au i)rintemps (deu.xième du cycle), après avoir subi trois mues, elles doinient naissance, toujours jiar parthénogenèse, à une nouvelle géné- ration qui se nourrit encore aux dépens de la plante intermédiaire (Mélèze) et qui, après avoir subi trois mues, se résout en deux lignées parallèles. L'une de ces lignées est formée de pondeuses aptères qui continuent à vivre et à se multiplier par parthénogenèse (illimitée?) sur la plante intermé- diaire : ce sont les exsuies. L'autre lignée consiste en nymphes qui ne tardent pas à devenir des ailés (sexiipares) et font alors retour à la plante pri- mitive, c'est-à-dire à TEpicea. LeHS('.ri(j)ares ne diffèrent du reste des migrantes alalx que par leur petite taille; ils pondent des œufs qui donnent naissance à des sexués de très petite taille et aptères. La femelle pond un seul œuf d'où sort la fondatrice hivernante et le cycle qui a duré deux ans recom- mence. Dans le second cas (Chermes lapponicus Chol.), les ailés issus de la femelle fondatrice hivernante n'opèrent pas de migration et restent sur la plante origi- nelle où ils continuent à se multiplier par une parthénogenèse semblant indéfinie. Ainsi donc, nous nous trouvons en présence de deux catégories d'espèces de Chermès distinctes, l'une se composant d'espèces émigrant sur une plante intermédiaire et à cycle bisannuel avec apparition de sexués, l'autre se com- posant d'espèces restant sur la plante primitive, à cycle annuel, et exclusi- vement parthénogénétiques. Or, chose très remarquable, à une espèce de la première catégorie en correspond une autre de la seconde catégorie : et ces deux espèces sœurs, si elles sont entièrement indépendantes au point de vue du cycle évolutif, sont si étroitement alliées au point de vue morphologique qu'il est difficile et parfois même impossible de trouver des caractères vala- bles pour les différencier. C'est ainsi que au Chennes viridis Ratz., émigrant de l'Epicéa sur le Mélèze et ayant un cycle de deux ans, correspond le Chej-- ines abietis Kalt.. restant sur l'Épicéa et s'y multipliant par parthénogenèse; or, il n'y a guère entre les deux espèces (pour les stades qui se correspondent) qu'une différence de couleur, si bien qu'elles ont été considérées par Dreyfus comme n'étant que des lignées différentes pouvant provenir d'une seule et même fondatrice. Pour Cholodkovsky, au contraire , il y a indépendance complète; car les fondatrices des deux lignées sont distinctes : outre une légère différence de forme, la fondatrice de Chennes viridis présente une co- loration verte tandis que celle de Ch. ahielis Kalt est jaune ; elle détermine en outre des galles qui sont mures plus tôt que celles du Chermes nbielis (première moitié de juillet au lieu de tin juillet); enfin Ch. abietis se multi- plie dans des forêts où les Mélèzes font défaut; Ch. viridis, au contraire, ne se rencontre que là où se trouvent les Mélèzes qui sont indispensables à ses migrations. Ch. strobilobius Kalt., espèce émigrante, et Ch. lapponicus Chol., espèce sédentaire, sont entre elles dans le même rapport que Ch. viridis et Ch. abietis. Elles ont chacune un cycle fermé et indépendant, et pourtant leur parenté est telle que leurs fondatrices respectives ne peuvent être distinguées l'une de l'autre. Il y a plus encore : dans certains cas, il peut y avoir trois espèces sœurs au lieu de deux comme dans les exemples précédents. Nous avons vu en effet (jue les espèces migratrices, api^és avoir émigré, développent, à côté de la lignée qui doit faire retour à la plante primitive, une autre lignée qui con- tinue à se multiplier par parthénogenèse sur la plante iatermédiaire : ce sont 256 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. les exsuies. Or ces cxsules, modifiés par le changement de régime, peuvent arriver à former une lignée autonome et à constituer ainsi une troisième es- pèce sœur. C'est ainsi que, dans le cas du Chermes viridis, où les exsuies font défaut, il se trouve précisément que l'on rencontre, outre l'espèce sœur vivant uniquement sur la plante primitive sans migration {Ch. abietis), une troisième espèce sœur, le Chenues virUlanus, vivant uniquement sur le Mé- lèze, et qui ne représente, en somme , que des exules ayant conquis leur au- tonomie spécifique. On est donc en présence de trois espèces sœurs fort sem- blables entre elles, mais ayant chacune un cycle distinct et fermé. Pour expliquer les faits précédents, l'auteur, en se ralliant à l'opinion de. Leuckart sur les migrations des Vers, et contrairement à la théorie de Mo- NiEZ, admet que les migrations ne sont apparues que d'une façon secon- daire. Pour les Chermes des Conifères, la plante primitive est l'Epicéa [Picca e.rcelsa). A l'origine, ils devaient donc vivre uniquement sur cet arbre. Puis est intervenue la migration , dont il faut chercher sans doute le point de dé- part dans un transport accidentel des ailés par le vent sur des Conifères d'une autre espèce. Les Chermes, par une déviation de Vinstinct purent alors s'adapter à un changement de nourriture, et l'espèce se trouva dès lors di- visée en deux lignées, l'une vivant uniquement sur l'Épicéa, l'autre sur la plante intermédiaire, lignées qui, peu à peu, se différencièrent soit en variétés, soit en espèces distinctes. Cette différenciation dut se faire de la façon sui- vante : chez la lignée migratrice, le ciiangement de nourriture empêchait Tapparition des sexués à la fin de la première année, et il fallait qu'un trans- port de retour sur la plante primitive intervint dans le cours de la deuxième année, pour permettre cette apparition. Chez la lignée sédentaire, d'autre part, devait intervenir une autre adaptation simultanée, déterminant (par suite de l'amélioration de la nourriture résultant de la production des galles?) l'établissement d'une thélitokie pathénogénétique indéfinie. Enfin, au lieu d'une bipartition, une tripartition de l'espèce primitive put, dans certains cas, intervenir, par suite de la transformation en variété ou en espèce indépendante, d'une lignée qui continuait à se multiplier par par- thénogenèse indéfinie sur la plante intermédiaire , sans faire retour à la plante primitive (exules). [Les faits précédents (tout en faisant les réserves que comporte une étude aussi complexe et encore aussi neuve), ont une haute portée philosophique. Ils nous montrent d'abord combien la distinction entre la variété et l'espèce est une chose conventionnelle ; et, à ce point de vue, l'exemple du Chermes strobilobius, espèce émigrante. et de son espèce-sœur parthénogénétique, le Ch. lapponicus est absolument topi([ue. Nous avons vu, en effet, que ces deux espèces, représentées par leurs fondatrices, sont morphologiquement iden- tiques; or le Chermes lapponicus , au moment de la production des ailés, se divise en deux variétés, praecox et tavdus , dont la première est très sem- blable à Ch. strobilobius, tandis que la seconde en est au contraire très net- tement distincte au point de vue morphologique. En comparant Ch. lappo- nicus prxcox à Ch. strobilobius. on se trouve donc en présence de deux es- pèces que l'on confondrait ensemble si l'on s'en tenait aux caractères mor- phologiques; en comparant au contraire les deux variétés joréBcox et tardus de l'espèce lapponicus, on se trouve en présence de deux variétés fusionnées en une même espèce au point de vue biologique, mais que l'on considérerait comme deux espèces distinctes si l'on s'en tenait aux caractères morpholo- giques ! Mais c'est principalement sur le mécanisme de la formation des espèces X. — POLYMORPHISME, ALTKRXANCE DES GENEIiATIONS, ETC. 257 (lue l'étude de la biolofïie des Cheriaes semble devoir jet(>r une vive lumière, surtout si Ton rapproche les faits qu'elle nous révèle d'autres faits analogues déjà acquis à la science et en particulier de ceux qui ont été observés chez les Urédinées ('). Là aussi on rencontre des espèces sd'urs {.sperics sorores, Schroter^ qui ne sont distinctes les unes des autres (^ue par leurs caractères . biologi(|ues, et l'on a constaté que les urédospores de certaines Urédinées, après avoir été cultivées exclusivement sur une espèce déterminée de Gra- minée . acquièrent une prédilection pour certaines espèces, et refusent de se multiplier sur d'autres, ("est ainsi que Euiksson et Henning ont montré que Puccinia graminis , élevée sur Secale céréale, se développe sur Secate céréale. Hordetim vidgare, et Triticiim repens. et ne peut germer sur Avena saliva et sur Triticum vulgare. kmH se constituent des espèces physiologiques ou races par habitude {Gewohnheilsrassen, Magnus). Des exemples analogues ont été aussi fournis chez les Nématodes, nuisi- bles aux plantes par Ritzema-Bos : ce savant a constaté que lorsque le Ty- lenchus avait élu domicile dans une culture pendant plusieurs générations, il se produisait chez lui une adaptation physiologique le rendant presque inapte à passer sur les autres cultures qu'il peut habituellement infester (-). D'après Nobbe un phénomène semblable se produit pour les Bactéries sym- biotiques des Légumineuses qui servent à fixer l'azote atmosphérique ; l'ha- bitat prolongé pendant une longue suite de générations sur une Légumineuse déterminée, suffit à faire naître chez les Bactéries qui s'y rencontrent des modifications assez profondes pour que leur transport sur une autre espèce de Légumineuse soit en général sans résultat. On peut penser qu'un grand nombre des espèces très voisines que décrivent les entomologistes ont une origine analogue. Souvent le critérium biologique l'emporte de beaucoup sur le caractère morphologique : on connaît l'exemple des espèces de Cynipides identiques mais parfaitement reconnaissables par leurs galles. C'est égale- ment en ayant recours au critérium biologique qu'il m'a été possible d'é- tablir l'indépendance spécifique de deux espèces de Cécidomies voisines (C. destructor Say et C. aveux). Il ne semble même pas impossible que des espèces nouvelles, par suite d'un concours de circonstances spéciales rendant une nouvelle adaptation possible, puissent surgir tout à coup, ne donner que quelques générations et disparaître d'une façon complète aussi subitement qu'elles sont apparues ; il suffira que le même concours de cir- constances intervienne plus tard pour que la même espèce puisse réappa- raître par une nouvelle dérivation aux dépens de l'espèce souche. Dans tout ce qui précède, l'existence d'espèces exclusivement parthéno- génétiques {thélytokie indéfîuie] a été admise. Or il y a là un fait qui est en opposition avec les idées actuelles et en particulier avec la théorie de Weis- MANN. Si l'existence des galles des Chermes abielis dans des forêts où il n'existe pas de Mélèzes semble constituer un argument en faveur de l'opi- nion de Cholodkovsky, et tend à faire regarder cette espèce, non migratrice comme une espèce parthénogénétique su'ur de l'espèce migratrice Chenues viridis , on peut néanmoins se demander si, dans certaines circonstances indéterminées, il ne peut y avoir chez Chermes abielis des apparitions de (1) H. Klebahn, Kulturversuche mit heterôcischea LVedj'neen. ('rubeuPs Forst. uaturwiss. I.eitscli. lsn.{. Hit. -1.) P. Magnus, Die systetnalische Unterscheidung ndchstverwandter parasitischer Pilze auf Qrund ihrer rerschiedenen biologischcn Ver/ialtens. (Hedwigia, XXXIll, l8'»o.) G. Eriksson, Ueber die Specialisirunf/ rf''-< Parasitisnius bei den Getrcidecostpilzen. (Bericlilc di-r tieutsclien Ixnauisciien Gcsclisclian, Heft, 0. ls!)i, j). -J!!)-2-;i3l.) (i) Ritzema-Bos, L'AnfiuiUulc de la Ti 209, 1889). (2) Voir à ce sujet la note 9, p. ii du second mémoire de Cholodkovsky. X. — POLYMORPHISMK, AI/I'I- RXAXCE DES CKXI-IÎATIOXS, KTC. 259 ténuité inlinie. De là. l'oi)inii)ii tirs générale et fort coin})réliensible que la plupart des espèces voisines n'existent que dans rimagination de ceux qui les ont créés et ne sont que de simples variations d'un nombre de types spé- cifiques beaucoup plus restreint. Certes, on ne peut nier que l)oaucoup d'espèces créées à la liâte par des entomologistes soucieux avant tout d'y attacher leur nom, soient appelées à disparaître; mais, en étudiant les choses de près, on arrive bientôt à se con- vaincre, malgré les préventions fort justifiées que l'on peut avoir, que la té- nuité du caractère diiîercntiel n'est en aucune façon une objection contre la distinction de deux espèces, et que ce que, suivant une expression très juste, on a appelé la pulvén'salion des carac(n-es a sa raison d'être dans certains groupes. Ce sont ceux où, si l'on peut s'exprimer ainsi, l'indice de la diffé- renciation spécifique atteint son minimum; et on doit même considérer comme possible l'existence de deux espèces valables ne présentant aucun caractère morphologicjue différentiel apparent même pour les plus habiles spécialistes. Il existe notamment des espèces de Cynipides produisant des galles entièrement dissemblables sur les mêmes espèces de Chênes et qui ne peuvent être distinguées d'après leurs caractères morphologiques par les plus experts. Ln fait analogue a été signalé i)ar Ragonot pour les Hypono- meutes. 11 y a là des faits en général trop peu connus, et qui sont de nature à modifier dans une certaine mesure la conception habituelle ([ue l'on a des espèces. En tout cas, il faut reconnaître que les travaux sur la systématique des savants consciencieux et sagaces ont une importance réelle au point de vue de la biologie générale, celle de fournir une base pour fixer la valeur relative suivant les ordres qui doit être accordée aux différents termes de la hiérar- chie taxonomique.] — P. Marciial. 18. Jhering (H. von). — L'état des Guêpes sociales du Brésil. — [L'évolution des colonies chez les Yespides dépend d'une façon étroite de la succession des saisons. 11 était donc fort intéressant de voir ce qu'il adviendrait de leurs sociétés dans les pays où. il n'existe pas d'hibernage proprement dit, ou. tout au moins, pour les(|uels l'hiver est très tempéré.] De l'étude que l'auteur a faite des guêpiers de Polybia scutellaris, il ré- sulte que la vie sociale n'est pas interrompue pendant l'hiver (juin-août), et que le même nid peut contenir de nombreuses reines fécondées et pondeuses (jusqu'à 15 p. 100 dans un cas, soit 735 reines pour un seul nid); les mâles manquent pendant l'hiver. La présence de nombreuses femelles fécondées peut être considérée comme un état relativement primitif, et l'on peut penser que d'abord il n'y avait pas d'ouvrières dans la colonie, mais seulement des femelles et des mâles. Les femelles fécondes durent être de plus en plus réduites en nombre et, à la fin du processus, chez nos Vespa indigènes, il n'y en eut plus qu'une. PoUjbia marque une étape dans cette évolution. Un autre caractère primitif dans les sociétés de Polybia, sur lequel il importe d'attirer l'attention est l'absence de dimorphisme entre les reines et les ouvrières , qui ne peuvent être distinguées les unes des autres que par l'étude anatomique. [Nos Guêpes indigènes qui, à ces divers points de vue, se rapprocheraient le plus des Polybies sont les Polistes.] (') — P. Marchal. 11. Fischer-Sig-wart (H.). — Ik'production et développement des larves (I) Marchai (P.). Observation sur les Polistes (Bull. Doc. Zool. France, XXI l.vai, -2 fi".). Voir au cli. XIX du présent voliinie l'analyse de ce liavail. 260 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de Molge vulgaris L. [XVI // Ç] — D'après les observations très précises de l'auteur, il est absolument normal de voir les larves de Molf/i; (Triton) vulga- ris, en Suisse tout au moins, conserver leur forme pendant l'hiver. Leur dé- veloppement jusqu'à la métamorphose dure ainsi plus d'un an. On constate le même fait accidentellement chez la forme la plus xoisine Fadenmolche {Triton lie/ri'tirus) qui établirait donc le passage entre les espèces dont les jeunes ne conservent pas la forme larvaire pendant l'hiver, et celles qui la conservent, comme Molge vulgaris. L'auteur ne croit pas que les larves puissent atteindre la maturité sexuelle, car dans ce cas , en supposant qu'elles puissent s'accou- pler, il faudrait toujours admettre qu'elles passent un deuxième hiver en cet état, la fécondation n'ayant jamais lieu qu'au printemps. Ses observations ont porté sur un lot de 30 Molge vulgaris. La fécondation eut lieu au milieu d'avril 1890, la ponte en mai; vers la fin de juin, les larves avaient 12 millim. de longueur, en décembre 38 millim., en juillet 1891. 55 millim.; elles avaient conservé leurs branchies mais présentaient déjà la coloration des adultes. En fin en août 1891, les branchies avaient disparu. — E. Hecht. 29. "Wolterstorff (von). — J)e la néoténie des Batraciens. [IX; XII; X'VI 6 Ç] — Les larves des Batraciens ne se métamorphosent pas toujours dans le même laps de temps : très souvent, elles conservent au delà de ce temps nor- mal leur forme, la respiration branchiale, prennent des dimensions considéra blés, et atteignent en cet état la maturité sexuelle. Ce phénomène bien connu a été appelé néolnvie par Kollmann. — .\près un rapide historique de la ques- tion, l'auteur relate quelques observations personnelles de néoténie provo- quée, chez Molge alpestris, cristata et patmala. Les facteurs les plus connus de la néoténie sont l'alimentation, la chaleur et la lumière; mais, tandis que. d'ordinaire, leur absence entrave le développement, il peut arriver aussi qu'elle accélère la métamorphose ; les traumatismes peuvent aussi l'accélérer. Il faut remarquer que, dans les cas de néoténie, les animaux provenant de larves demeurées relativement petites, conservent pendant plusieurs semai- nes après la métamorphose leur coloration première (larvaire), tandis que les larves géantes ayant, comme les précédentes^ passé l'hiver, présentent de très bonne heure, au printemps suivant, la coloration brillante des adultes, tout en conservant encore leurs caractères larvaires. Ainsi donc, les animaux atteints de néoténie présentent simultanément, dans leur développement, un phénomène d'arrêt au stade de la respiration brancliiale et un autre d'accélération relativement à la coloration, la taille et la maturité sexuelle. Parmi les Anoures, Wolterstorff n'a observé la néoténie que chez Pelo- bales et Aigles. Opérant sur des lots descendant tous d'une même ponte, il a pu, pendant trois années consécutives, conserver pendant l'hiver un certain nombre d'individus à l'état larvaire. Il ne peut se résoudre à voir dans la néoténie une simple conséquence de l'adaptation. Il est possible qu'il y ait là une disposition individuelle, héritée des ancêtres, et qui, dans des circons- tmces particulièrement favorables à ce genre de variation, puisse se réper- cuter sur les descendants directs et se généraliser. — E. Heciit. G. Boas (J.-E.-"V.). — Sur la néoténie. [X'VI b l] — L'auteur cherche à donner un sens plus précis au terme néoténie et à déterminer quels sont les cas qui s'y rapportent réellement. Pour lui, la néoténie doit être bien distin- guée des caractères primitifs. C'est un phénomène secondaire consistant dans la persistance, pendant toute la vie d'un animal, d'un ou de plusieurs caractères qui, chez les ancêtres de cet animal, se montraient seulement pendant la période embryonnaire. On ne doit pas confondre avec la néoténie X. — PULV.MUKPIIIS.MK. Al/IKUNANCK DKS GENERATIONS, ETC. 261 les cas (nombreux clirz los Poissons) où la maturité sexuelle ajjparait avant le complet déYelo])pement du corps. Les phénomènes de dis.soyonit' di'crits par CnuN cliez les larves de Cténophores sont également distincts des cas de néoténie, car il s'agit d'organismes dont le développement continue a])rès lu reproduction. 11 en est de même dans la reproduction du Gyrodaclylus chez !essen Blindes mit blauen Augen. (Morphol. Arbeit., VI, 545). [274 21. Ripley (W.-Z.). — The firm of the head as in/luenced hy gnnvth. (Science. IV, 888). [277 22. Schimkevitch. — Ziir Frage iiber die Inzestzucht. (Biol. Centralbl., XVI, 177-181). [Voirch. II. 23 Wallace ( A.-R. ). — Theprohiemofutilily. Are spécifie characters alwags or generallg usefai? (J. Linn. Soc, XX\', 481-496j. [^'oir ch. X\'II. 24. "Warren (E.). — Variation in Portunus depurator. (P. R. Soc. London, IX, 221-243, 6 flg-.). [273 25. "West (G. -M.). — Observations on the relation of physical devclopment to intellectuni ((bilily made on the School Chiidren of Toronto Canada. (Science, IV, 150). [277 26. Wolterstorff ("W".). — l'eber die Xeotenie der Batrachier. (Zool. Garten, XXXVII, 327-337). [Voir ch. X. 15. Pearson (K.). — (Contribution à la théorie mathématique de révolution. [XVI a\ — Lorsqu'on veut étudier les variations corrélatives de deux éléments variables, dans un même phénomène, on construit la courbe dont les abcisses et les ordonnées représentent les différentes valeurs correspondantes de ces deux éléments , et on voit géométriquement comment l'un varie en fonction de l'autre, et inversement. Lorsque le phénomène étudié e.st un ensemble d'événements analogues, les deux éléments étudiés peuvent être, l'un tme grandeur wariable et déterminée pour chacun de ces événements, l'autre la fréquence relative y de ces événements, envisagée par rapport à x. Dans ce cas, la courbe ([lù exprime les variations de y en fonction de x, est la courbe de fréquence {frequency curve) de Pearson. Ces courbes de fréquence sont symétriques ou asymétriques. Lorsqu'elles sont symétriques, cela peut provenir de ce que les matériaux (|ui ont servi à XII. — COPx RELATION. QiY.) les étal)[ir sont lictérotièiies, mais cuiistitiu's i)ar \c iiiùhin.uc do doux ou ])Iu- sieurs groupos do matériaux homogènes, ([ui cliacun aurait donné une courbe de fro(iuence symétri([ue. Ce cas a été traité dans un précédent mémoire (Voir Ann. biol. 1895, p. 201). Mais il peut arriver (jue les courbes do fréquence soient asymétriques, ({uoique provenant de matériaux très homogènes, lorsque les causes de va- riation dans un sens ne sont pas égales aux causes do variation dans l'autre sens. De telles courbes do frécpionco se rencontrent souvent dans les recher- ches physiques, économitpies et biologiques, et ce sont elles que Fauteur étudie dans ce second mémoire. Dans un premier chapitre, Pearson cherche à détinir analytiquement, au moyen de formules générales, des courbes se rapprochant le plus possible do celles que roxpérience fournit. 11 étudie ces formules, les coefficients (ju'ellos renferment, et il classe les courbes qu'elles représentent en cin([ types différents. — Dans un second chapitre il passe on revue un certain nombre de courbes do fré([Uonce obtenues expérimen- talement et, pour chacune d'elles, cherche la formule correspondante, et mon- tre qu'il y a une co'incidence très satisfaisante entre les nombres trouvés réel- lement par l'observation et ceux que donne cette formule, ^'oici les différentes courbes de fré({uenco étudiées do la sorte : 1'^ 4857 observations de hauteurs barométriques faites par Venn; 2" mesures de Weldox sur 9*J9 carapaces de Crabes; 3'^ tailles de 25.858 recrues de l'armée des i^tats-Unis, publiées par Baxteh en 1875; 4'^ taille de 2192 filles âgées de 8 ans, dans les écoles de Saint-Louis, statistique publiée par Porter en 1894 ; 5'^ indices céphaliques de 900 crânes Bavarois, donnés par J. Ranke, en 1883; 6° âges de 8089 ma- lades de la fièvre typho'ide, reçus de 1871 à 1893 dans les différents hôpitaux de Londres: 7" statisticpie relative à l'appréciation de 9 teintes grises, équi- distantes entre blanc et noir, par 231 personnes prises au hasard : 8» statisti- que donnée par Weldon pour les indices frontaux {Ann. biol. 1895. p. 546) des Crabes de Naples; 9*^ fréquence des divorces par rapport à la durée du mariage, statistique relative à 109.960 divorces publiée par Willcox; 10'^ sta- tisti([ue publiée en 1887 par Goschen, du nombre et de la valeur des 5.830.000 maisons recensées en 1885-1886 dans l'Angleterre et le pays de Galles; ll'^ nombre des pétales de 222 fleurs de Ranvnculus bulbosus, statistique donnée par ue Vries en 1894: 12'^' nombre de fleurs du second capitule porté par 630 tiges florales de Trifolium repeiis, var. perumbellatum, statistique donnée par DE ^'RIEs en 1894; 13" nombre des sujets ayant de 1 à 7 dents dorsales, chez Palœmonetes carmw.s', statistique sur 815 sujets, communi(iuée à l'auteur par Weldon ; 14" statisti(|ue relative à la fréquence des mariages par rapport au paupérisme. Comme 15" et dernier exemple. Pearson étudie los courbes de mortalité, (pli donnent la fréquence des décès par rapport aux différents âges, et il montre que, dans ce cas particulier, la courbe générale décomposée analytiquement et géométriciuement en cinq courbes élémentaires, relatives cliacune à la mortalité pour les principales périodes de la vie luunainc; la possibilité de cette décomposition résulte de ce que, dans ce cas, les moyennes relatives à chacune des courbes élémentaires composantes sont suffisamment écartées. Notons enfin que Pearson a figuré, pi. 7, fig. 2, et décrit très sommairement p. 345, un appareil de son invention, très ingénieux quoique très simjdo, dans lequel du sable, placé dans une trémie supérieure, s'écoule à travers 14 éta- ges do petits obstacles, tous semblables. é(juidistantsdans cha(pie étage, et se répartit finalement, au bas de l'appareil, entre 14 compartiments étroits mais très allongés dans le sens vertical , oii il figure une sorte de schéma expi-ri- mental des courbes de fréc^uence généralement obtenues dans les statistiques. 270 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Cet appareil est appelé machine binomiale par l'auteur, parce que les Ion ^■ueurs des différentes colonnes de sable du bas de rap])areil, après une expérience, sont entre elles comme les coefficients numériipies successifs du binôme (p -(- q) ", pour n étages d'obstacles, cliaque obstacle étant disposé de telle sorte (|u"il partage dans le rapport àep k q\e courant de sable qu'il reçoit de l'étage immédiatement supérieur. C'est précisément la considéra- tion du binôme (;; + <î) ". P'Ji^ir '^ ^l'^s grand et /> -f- ç' = 1 , qui sert de point de départ à Pearson, dans son analyse mathémati(jue des courbes de fré- quence asymétriques. En se plaçant au point de vue biologiiiue, on peut regretter que les savantes reclierclies de Pearson soient conçues dans un esprit purement mathémati- que. Ce n'est pas là un reproche, mais seulement l'expression d'un simple regret. Peut-être ces considérations si intéressantes sur la variabilité des phénomènes seront-elles bientôt, sinon par Pearson lui-même, du moins par (juelque autre, un peu dégagées de tous les calculs algébriques qui les rendent l)resque inintelligibles pour la plupart des biologistes qui ne se soucient pas plus de savoir comment l'algèbre passe de telle ou telle hypothèse à la formule correspondante, que de savoir comment se fabrique exactement, à partir de telle ou telle qualité de verre, les lentilles des microscopes. Mais, par contre, les hypothèses qui peuvent servir de point de départ à des formules algébrii^ues, lors(iue celles-ci représentent assez exactement les phénomènes biologiques, les intéressent vivement, puisque ces hypothèses reçoivent dès lors de cette concordance ime sorte de consécration, qui aug- mente leur vraisemblance. A cet égard, la maclàne binomiale de Pearson est fort intéressante, et celui-ci n'a certainement pas, ou du moins pas encore, tiré de cet appareil, tout le parti qu'on est en droit d'en attendre. Enfin, faisons remarquer qu'il y aurait lieu de rapprocher des courbes bino- mîrt7e.y étudiées par Pearson, les courbes qu'on obtient lors(pie l'on représente géométri(|uement les résultats numériques du calcul de Delbceif {Revue scientifique, janvier 1877), celles-ci n'étant à vrai dire, qu'un cas particulier de celles-là. La discussion de l'hypothèse qui sert de base au calcul de Delbeuf (généralement appelé : laide Delbœuf), rentre donc dans la discussion géné- rale des différentes hypothèses que l'on peut imaginer pour expliquer la forme des courbes de fréquence symétriques ou asymétricpies, discussion (pii a été à peine esquissée, ou plutôt commencée, par Pearson, dans les deux dernières pages (410 et 411) de son mémoire. — G. Coutagne. IG. Pearson (K.) — Contribution à la théorie mathématique de V évolution. III. Régression, hérédité, jxiurnixie. [X'V b; XVI b; XVII b] — Dans ce mémoire, Pearson considère successivement la variabilité des caractères, la corrélation, la sélection naturelle (séculaire on périodique), la sélection sexuelle {préférentielle ou assortalive), la sélection reproductive , Vhérédité {di- recte ou croisée), la. réf/ression , lapanmixie, et pour chacun de ces groupes de phénomènes il donne la définition de coefficients mathématiquement me- surables par des statistiques convenablement établies, et susceptibles dès lors de montrer le sens (et même de mesurer l'intensité) de l'influence que ces phénomènes peuvent avoir siu' l'évolution. — Voici quelques exemples de ces définitions. L'auteur considère seulement, pour simplifier, le cas où les synoptiques (courbes de fréquence) des caractères considérés sont des tychopsies (') exactes ; (1) Voir Année biologique, 18)K>, p. 'M'2. XII, _ CORHELATION. 271 dans ce cas, deux coefficienis suriiscnt pour caractériser entièrement la varia- bilité : la moyenne du caractère considéré, et son ikart moyen. Deux caractères a et b sont dits en corrélation lors(iue, dans une statisti- que, une série d organes «ayant été choisis de même grandeur a-, la moyenne y des h correspondants est fonction de x. Cette corrélation est définie mathé- matiipu'uient par le ou les coefficients qui entrent dans l'expression de cette fonction. Les deux caractères « et 6 peuvent être deux caractères quelcon- ques considérés chez chacun des sujets éléments de la statistique (par exem- ple ï indice frontal et ['indice marginal chez les Crabes mesurés par Weldon) (voir Ann. bioL, 1895, p. 54G) ; ou encore le même caractère considéré chez deux sujets formant un couple connexe (par exemple la taille du mari, et la taille de la femme de celui-ci, dans les statistiques antliropologicpies). La sé- lection reproduclive est mesurée par toute corrélation ([u'un découvrirait, rela- tivement à un organe particulier, entre la grandeur de cet organe chez les parents, et la reproductivité, celle-ci étant elle-même mesurée par le nombre des enfants. Voici, enfin, un exemple du genre de recherches que Ton peut aborder, au moyen de ces définitions, et du genre de résultats que ces recherches peuvent fournir. Pour étudier la sélection rejjroductive définie ci-dessus, Pearson considère le caractère « taille de Tadulte » dans les 200 familles humaines que Galton a étudiées pour son ouvrage Natural Inheritance. En disposant conve- nablement les éléments de cette statisticjue, il montre que « les pères sont en définitive moins variables cpie les époux, et les pères de fils remarquable- ment moins variables t[ue les pères de filles » ; en d'autres termes : « les ])ères de taille moyenne engendrent plutôt des fils, et les pères détaille excep- tionnelle (en plus ou moins) plutôt des filles ». Les mères de filles sont éga- lement moins variables ([ue les mères de fils : mais le phénomène est moins net que pour l'autre sexe. En résumé, l'hérédité, la régression, la panmixie, la sélection sexuelle, etc., ne prêtent pas seulement à de vagues appréciations personnelles et à des dissertations métaphysiques nuageuses ; mais ces phénomènes peuvent l)arfaitement être mesurés, et dès lors étudiés, comme ont déjà commencé à le faire G.\lton et Weldon, par des méthodes précises et rigoureuses. — G. COUTAGNE. 17. Pearson (K.) — L'utilité des caractères spécifiques. [XVII b a] — Quelles sont les conclusions logicjuesdes laborieuses recherches que Weldon a poursuivies pendant deux années entières, en 1894 et 1895, sur la variation des différentes dimensions des carapaces de Crabes? Telle est la question que Pearson examine dans cette note. Tout en affirmant, d'une part, (jue l'étude de la sélection naturelle, par les méthodes statistiques, est un des sujets les plus importants (jui soient ac- tuellement à l'étude, et d'autre ])art ([ue l'emploi de ces méthodes, correcte- ment appliquées, est absolument nécessaire pour faire progres.ser la ques- tion, Pearson reconnaît que les statistiques de Weldon n'ont nullement établi ([u'il y eût, chez Carcinus mœnas, une corrélation réelle quelconque entre la grandeur de tel ou tel caractère morphologi(|ue et la sélection destructive ([ui sévit sur les jeunes Crabes. Lorsque les lois du développement morpho- logique de cette espèce seront bien connues, une telle relation pourra être manifestée, peut-être, mais au prix d'une analyse bien plus com})lexe que celles du Rapport (pii fait l'objet de la controverse. Pearson termine en montrant, })ar un exemple, (pi'il peut y avoir des « cor- 272 L'ANxNEE BIOLOGIQUE. relations fortuites », telles (juc celle (|ue les zootecliniciens étudient, entre les (lualités pliysioloiiiciues de certaines races sélectionnées, et certains ca- ractères morpliologiques très secondaires; cette corrélation résulte de ce que, au début de la sélection, il s'est trouvé forluilement que les sujets sélection- nés intentionnellement sous le rapport d'une qualité physiologique particu- lière, possédaient tous ce caractère morpholoiiicpic très secondaire, qui s'est trouvé par suite lié corrélativement avec la (iualitéphysiologi(jue recliercliée, sans qu'il y ait cependant aucune relation de cause à effet entre les deux. Toute relation de cause à effet entre deux caractères entraîne forcément une « corrélation » de ces deux caractères; mais l'inverse n'est pas vrai, et on ne peut dire, en présence d'une corrélation de deux phénomènes, que l'un est la cause ou l'effet de l'autre. [L'expression « corrélation fortuite » me semble quelque peu critiquable. Lue coïncidence peut être fortuite, mais pas une corrélation, c'est-à-dire une relation persistante et toujours de même allure, entre deux ordres de phé- nomènes concomitants. Dans le cas examiné par Pearson, je dirais plutôt que la corrélation est indirecte. Les deux caractères considérés, l'un pliysio- logique, qui a été sélectionné intentionnellement, l'autre morphologique, qui s'est trouvé lié au premier, sont bien, en définitive, parfaitement corré- latifs l'un de l'autre; et si l'un n'est pas la cause de l'autre, ils dérivent du moins tous deux de la même cause : la coïncidence fortuite ou intentionnelle de ces deux mêmes caractères, chez un ou plusieurs ancêtres de la race con- sidérée. Cette coïncidence est intentionnelle lorsque l'éleveur a voulu donner une sorte de « marcjue de fabrique » à ses sujets sélectionnés, en associant au caractère physiologique principal, \\n caractère morphologique spécial, tel par exemple qu'une certaine nuance particulière de la robe ou de la livrée. [Je crains, en outre, que les savants anglais (jui poursuivent actuellement avec tant de zèle et d'ingéniosité, ce qu'ils appellent eux-mêmes l'étude ma- thématique de l'évolution, ne se fassent un peu illusion sur l'efficacité de ces recherches si pénibles. Les statistiques, même très perfectionnées, c'est-à-dire encore plus compliquées de calculs mathématiques que ne l'était celle du Rapport de Weluon, ne donneront guère de conclusions utilisables, tellement sont nombreuses les causes de variation, dont les statistiques mon- trent simplement les résultantes, surtout lorsqu'il s'agit des phénomènes an- thropologiques. Chaque fois que l'on en vient à la discussion des résultats donnés par le calcul, on s'aperçoit le plus souvent que le fait constaté com- porte plusieurs interprétations, toutes aussi admissibles les unes que les autres, bien que parfois contradictoires! Un exemple remarquable nous en est donné, au chapitre XV de ce volume, à l'analyse du travail de Pearson et Lee (36), sur la télégonie. — G. Coutagne. 18. Pearson (K ) et Lee. — Sur une sorte de fausse corrélation qui ap- paraît lorsqu'on se sert d'indices (rapports entre deux mensurations) pour apprécier la grandeur des organes. — Dans ce mémoire, Pearson fait lui- même la critique de la définition qu'il avait précédemment donnée voir Pearson (10) pour le coefficient de corrélation de deux caractères et montre que, dans certains cas, cette définition conduit à admettre une corrélation apparente entre les caractères considérés, alors même que les organes dont il s'agit sont absolument associés au hasard. Il rectifie donc, en la compliquant encore un peu plus, sa première manière de (voir; c'est-à- dire qu'il recommande de calculer d'abord le coefficient de corrélation ap- parente dans le cas où les organes sconidérés sont associés deux à deux au XII. — CORRELATION. 273 hasard, et ensuite le eoel'Hcient de corrélation réelle, tel qu'il résulte des associations deux à deux réellement observées; c'est la différence entre ces deux coefficients qui lui semble finalement devoir être considérée, pour apprécier le degré de corrélation des caractères. — G. Cout.\gne. •24. "Warren (E.). — Variation du Porlunus depurator. [XVI (t] — L'auteur a effectué sept mensurations sur cluupie carapace de 2300 sujets mâles pro- venant de la station bioloii-iipie de Plymouth, et a étudié les variations des six caractères savoir, les rapports des six dernières mensurations à la pre- mière (qui était 'la longueur totale de la carapace). Cette étude est faite d'après la niétliode de Pe.\rson . et comporte de nombreux calculs de coefficients, tableaux de chiffres et courbes synopti- (pies. L'auteur termine en faisant remarquer que les travaux de cette sorte ne comportent aucune conclusion, pour le moment du moins, mais cons- tituent simplement des matériaux d'étude qu'il est bon d'accumuler en vue de synthèses futures. [Parmi les tableaux publiés, figurent neuf « surfaces de corrélation » (p. 235 à 243), qui sont en somme un dispositif schémati- que assez analogiu^ aux « stellaires » dontj'ai proposé l'emploi pour mani- fester les variations relatives de deux caractères variables corrélatifs. Ces « surfaces de corrélation » sont toutefois plus rigoureusement documen- taires, pour ainsi dire, que les stellaires; mais par contre celles-ci sont plus intelligibles que celles-là, de même qu'une courbe l'est plus que les tableaux de chiffres qu'elle synthétise. Remarquons aussi que, dans les « surfaces de corrélation », on étudie le rapport de deux rapports, ces deux derniers ayant même dénominateur (la longueur totale de la carapace). Il serait donc plus simple, et les résultats numériques seraient identiques, de con- sidérer les grandeurs absolues des deux caractères dont on veut étudier la corrélation.] — G. Coutagne. 2. Davenport (C.B.) et Bullard (C). — Étude quantitative sur les variations corrélatives et la variabilité comparative chez les sexes. [XVI a] — La face interne des pattes antérieures du Porc est munie de glandes, les glandes de Millier, dont le nombre varie de 0 à 10. Les auteurs ont examiné 4000 Porcs (2000 de chaque sexe), ce qui fait au total 8000 pattes observées. L'étude a porté sur les questions suivantes : 1) Jusqu'à quel point le nombre moyen des glandes chez les deux sexes est-il le même dans la jambe droite et la jambe gauche chez le même sexe? 2) Quel sexe présente la plus grande variabilité et dans quelle limite est- elle plus grande? La rehition entre la variabilité de la jambe droite et celle de la gauche est-elle plus rigoureuse que celle qui existe entre les deux sexes? 3) Quelle corrélation présente le nombre des glandes sur les jambes gauche et droite de chaque individu? C'est-à-dire quelles sont les chances pour qu'un porc qui a 2, 4 ou 7 glandes sur la jambe droite en ait le même nombre sur la jauihe gauche? L — Le nombre moyen de glandes est : sur la jambe droite du mâle, 3547; sur la jambe gauche du mâle, 3540; sur la jambe droite de la femelle, 3501 ; sur la jambe gauche de la femelle, 3521. Les glandes sont ainsi à peu près de 1 pour 100 plus abondantes chez le mâle que chez la femelle, mais le nombre moyen de glandes sur la jambe droite et gauche, sans ac- cejjtion de sexe, est à peu près égal. 11. — Les courbes de distribution pour chaque jambe sont des courbes obliques typiques, mais comme elles s'écartent 1res })eu de la courbe nor- l'annek Bioi.otaoui;, ii. 18'JG. 18 274 L'ANNEE BIOLOGIQUE. maie, nous jjouvons calculer les indices de variabilité comme si les courbes étaient normales. Ces indices sont, pour chaque jam])e de chaque sexe: mâle droite, 1 /410S9; mâle gauche, 1/41U83; femelle droite, 1/36457; fe- melle gauche, I/381GI). Ainsi, il y a une étonnante ressemblance dans la variabilité des jambes droite et gauche du mâle. Les deux jambes du mâle sont ensemble de 2, 5 pour 100 plus variables que celles de la femelle. Négligeant le sexe, les glandes sont de 0, 8 pour 100 plus variables sur la jambe gauche que sur la droite. II y a une parenté morphogénétique plus étroite entre les deux jambes d'une paire symétrique qu'entre les jambes correspondantes chez les diffé- rents sexes. Les indices de corrélation dans la variation des jambes droite et gauche ont été déterminés pour chaque sexe par la méthode de Galton. On a trouvé que la corrélation est approximativement la même chez les deux sexes et est environ de 777. — C. B. Daveni'Ort. 19. Pickering. — La coagulabUité du sang des albinos. [XIV b y] — D'après Halliburton et Brodie l'injection intra-veineuse d'une solution de ma- tière nucléoprotéique produit la coagulation intravasculaire du sang chez les Lapins noirs et bruns , mais n'a aucun effet chez le Lapin albinos. De même, d'après l'auteur et Halliburton, l'injection d'une solution des matières colloïdes A, B et C obtenues par synthèse (colloïdes amidobenzo'ïque et aspartique de Grimaux) provoque la coagulation intravasculaire du sang, chez le Lapin , le Chien , le Chat et le Cobaye pigmentes et ne donne rien chez le Lapin albinos. Le travail qui nous occupe a pour objet de re- chercher si. sur un animal tel que Lepus variabilis qui est albinos en hiver et pigmenté en été, on obtiendrait des résultats différents suivant que l'injec- tion serait faite dans l'une ou l'autre de ces saisons. C'est ce qui arrive en ef- fet. Quand l'animal est albinos, l'injection de matière nucléo proteique ou de matière colloïde G obtenue par synthèse n'est pas suivie de coagulation intravasculaire; quand il est pigmenté, elle produit la coagulation. Dans tous les cas, l'injection active la coagulation du sang retiré des vaisseaux. Si l'a- nimal est dans l'état transitoire, il peut y avoir coagulation partielle ou pas de coagulation. D'un autre côté les colloïdes A et B ne produisent pas la coagulation du plasma extravasculaire de Chien ou de Lapin additionné de 1 °lo de carbonate de sodium. Le collo'ide C accélère l'apparition de la coagulation dans le plasma extravasculaire de Chiens et de Lapins albinos ou pigmentés additionné de 1 % de carbonate de sodium. — G. Bullot. 12. Lataste (F.). — Fécondité de la femelle du Homard américain en fonction de sa taille. [X'VI a] — Note à propos de la « loi » établie par F. H. Herrick dans sa monographie du Homard américain (voir ch. XYI) qui dit que « le nombre des œufs pondus à cliaque période de reproduction varie en proportion géométrique, quand la taille des femelles qui les pondent varie en proportion aritlnnétique. » Cette loi ne se vérifie pas pour tous les âges et devrait être remplacée par la formule suivante : N = Kl * dans laquelle N = nomi)re d'œufs ; 1 = taille de la femelle et K = une constante pour une première approximation, mais qui, en réalité, est une fonction de l'âge. — J. Deniker. 20. Rawitz (B.). — Sur le cerveau d'un Chien aux yeux bleus. — Un Chien XII. — CORHÉLATION. 275 aux yeux bleus, conformément aux données de BrKKON, était complètement sourd et son aboiement était inarticulé. Son étude anatomique a montré une réduction considérable du limaçon (à gauche plus qu'à droite) et une atrophie correspondante des lobes temporaux, des « sphères auditives », du cerveau, plus marquée à gauche qu'à droite. — G. St-Ri;.my. 5. Féré (Ch.). — La main, la jtré/ieust'on et le loucher. [XIX 2] — Férô s'est attaché dans cet article à montrer qu'il existe d"un individu à l'autre des différences considérables dans l'étendue, l'aisance , la rapidité et l'éner- gie des mouvements de Tavant-bras et de la main et, en particulier, des mouve- ments d'opposition des doigts , et que ces différences coïncident d'une part avec les différences de complexité des crêtes papillaires de la pulpe des doigts et d'autre part avec les inégalités d'intelligence naturelle et de culture intellec- tuelle que l'on peut constater entre les sujets observés. Les mouvements des doigts sont d'autant mieux dissociés que l'on a affaire à des individus dont le développement mental est plus complet. Chez les dégénérés, cette disso- ciation devient de plus en plus difficile; à mesure que se multiplient et s'ag- gravent les tares dont sont porteurs ces êtres psychiquement incomplets ou déviés, l'équilibre se rompt entre les mouvements de flexion et d'extension des doigts par la prédominance exagérée des premiers. Cette imperfection des mouvements de la main a du reste son parallèle dans le développement relativement imparfait des muscles préhenseurs ; la main des dégénérés et celle surtout des imbéciles ressemble par les traits essentiels à la main des Singes. Chez les Hommes au contraire adonnés aux travaux de l'esprit, les muscles du pouce acquièrent un développement qu'ils ne possèdent pas chez les Hommes sans culture, qui vivent du travail de leurs mains. La main s'ac- quitte d'autant plus parfaitement de ses fonctions de préhension que les doigts sont doués d'une plus complète mobilité et que les surfaces d'opposi- tion présentent en conséquence une plus grande étendue. Le toucher croit, lui aussi , en précision et en délicatesse avec la perfection des mouvements d'opposition ; et ces qualités du tact semblent également liées à la complica- tion et à la variété de disposition des crêtes papillaires qui paraissent servir de points de repère pour opérer entre des sensations voisines une discrimi- nation locale plus facile. « La différenciation physiologique , tant au point de vue de la sensibilité qu'au point de vue de la mobilité, correspond à une différenciation morphologique Les premiers doigts, qui sont, au point de vue morphologique, les plus variables, sont aussi les plus sensibles. » — L.Ma- RILLIER. 7. G. (D'j. — Influence de la castration et autres facteurs sur le développe- ment des bois du Cerf et des cornes du Chevreuil. [V y IXJ — Cette influence est très variable suivant les espèces ; elle est bien connue chez les animaux domesti([ues (Taureau , Bélier, Bouc). — Les bois ne se modifient plus après la castration , c'est-à-dire que les Cerfs conservent leurs bois si l'opération a eu lieu pendant qu'ils en étaient munis , mais en demeurent dépourvus dans le cas où ils les avaient perdus à ce moment. Des Cerfs ou des Chevreuils cas- trés d'un côté, ne refont leur tète que du côté correspondant au testicule respecté. On a constaté chez deux Cerfs l'atrophie des bois du côté où ces animaux avaient eu leurs testicules endommagés par un coup de feu. Enfin une alimentation défectueuse peut influer sur leur développement. — !•]. Hecht. 1 1. Kurella (H.). — Observation sur la signification hiolor/ique de la bisexua lité. [XIX 2 (/] — L'idée dominante du mémoire de K., c'est cpie les difl'érences 27G L'ANNEE BIOLOGIQUE. psychologiques et morales que l'on peut observer entre Thomme et la femme ne résultent pas de la diversité des conditions sociologiques de milieu, d'édu- cation et de fonctions où ils se trouvent placés, mais sont sous la dépendance immédiate des différences de structure anatomique et de fonctionnement phy- siologique qui existent entre leurs organismes, différences qui elles-mêmes sont engendrées par le développement ou latrophie de la glande mâle ou d-^ la glande femelle. Les caractères sexuels secondaires (organes génitaux exter- nes) comme les caractères sexuels tertiaires (différences anatomiques, phy- siologiques et psychologiques entre les deux sexes) ont leur origine dans le développement en un ovaire ou un testicule de la glande sexuelle embryon- naire à l'origine indifférenciée. Si une glande mâle et une glande femelle, par suite d'une anomalie rare, se développent également, on a affaire à l'her- maphrodisme vrai qui porte sur les caractères sexuels tertiaires comme sur les caractères sexuels secondaires. Mais si, lorsque les caractères sexuels se- condaires sont nettement marqués, c'est-à-dire, après que les organes géni- taux externes ont pris leur forme définitive , la glande dont le développement a été prédominant et presque exclusif fonctionne mal ou ne fonctionne pas, les caractères tertiaires du sexe opposé, qui demeuraient latents, se manifes- tent avec une énergie et une netteté plus ou moins grandes, suivant que ce fonctionnement est plus ou moins complètement entravé : de là le pseudo-her- maphrodisme, le féminisme, l'infantilisme et aussi la masculinité des fem- mes dont les ovaires ont été excisés ou se sont atrophiés, l'évolution vers le type masculin des femmes après la ménopause , etc. L'action des glandes sexuelles sur l'organisme se marque donc dans la vie indépendante des individus comme au cours de leur vie embryonnaire, et il y a une sorte de balancement entre le développement de l'une d'entre elles et le développe- ment des caractères sexuels tertiaires du sexe opposé : c'est ainsi que l'atro- phie partielle des testicules entraine le développement des mamelles. Lorsque la glande sexuelle se développe très incomplètement, les anomalies congénitales portent même sur les caractères sexuels secondaires c'est-à-dire sur les organes génitaux externes. De l'iiermaphrodisme pur à l'infantilisme ou à la viraginité, il n'y a que des différences de degré; une atrophie plus complète de la glande mâle entraîne toujours un plus complet déve- loppement des caractères féminins latents et réciproquement. Les différen- ces qui existent entre l'homme et la femme sont donc liées à des différences biologiques sexuelles. On ne peut donc songer à les faire disparaître par l'éducation et les réformes législatives. Si l'on y parvenait, c'est que ces conditions nouvelles de vie auraient altéré et entravé le fonctionnement des organes de la génération : la reproduction de la race serait ainsi compromise et la voie ouverte à de multiples perversions sexuelles. — L. Marillier. 13. Lortet. — Allongement des tnembres postérieurs du à la castration. [IX] — Lortet remarque que les eunuques du Caire atteignent presque tous, après la puberté , une taille très élevée , qui atteint ou dépasse souvent deux mètres, et qui est due en grande partie à l'allongement exagéré des membres postérieurs (particulièrement du tibia et du péroné). On remarque un phéno- mène analogue chez les animaux châtrés : les pattes du Chapon sont beau- coup plus élancées que celles du Coq , de même que le Bœuf a les membres postérieurs plus longs que le Taureau. — L. Cuénot. 3. Ettlinger et Nageotte. — Lésions des cellules du système nerveux cen- tral dans rintoxication addiso)iienne expérimentale {décapsulation) . [XI"V 2 a l ; XIX 1] — La décapsulation des chiens détermine chez ces animaux des XII. - CORRELATION. •;?77 lésions dans les cellules nerveuses de tout Taxe cérébro-spinal. Ces lésions présentent à peu près le même caractère dans tous les centres. Elles consis- tent dans la tuméfaction des cellules et de leurs prolongements protoplas- miques, dans la désaiiTégation plus ou moins considérable, suivant le degré de la lésion, des éléments cbronioi)hiles, jusqu'à leur complète dissociation en fine poussière, dans la présence de fissures dans l'intérieur de la subs- tance fondamentale du protoplasme. Ces modifications ne changent pas, que l'animal survive dix-huit heures ou huit jours à l'opération. — W. SzczA- WINSKA. 21. Ripley CW.-Z.). — La forme de la tète et la croissance. [X"VI o] — Résumé de recherches faites sur 48.") étudiants du Massachusetts lustitule of Technology., répartis entre quatre classes, ayant de 18 ou 19 à 23 ou 24 ans. La tête se développe, durant ci^tte pério(h^ de quatre ans, uniquement en longueur. La largeur moyenne reste constante , à 152 millimètres environ : la longueur, qui est de 195. L3 en première année, atteint 196.35 environ en quatrième année, et l'accroissement se fait de façon graduelle de classe en classe. L'indice céphalique tend donc à décroitre très légèrement durant la période d'étude. 11 est de 78.6 en première année et de 77.2 en quatrième année (77.7 en deuxième et troisième années). West et Porter ont observé pareille décroissance de l'indice céphalique chez les enfants des écoles, de cinq à dix-liuit ans. En Europe (Autriche), Tuc- KERHANDL a obsefvé que les enfants ont la tête moins large que les adultes : Meis, en Allemagne, trouve les enfants plus dolichocéphales que les adultes. En Italie, toutefois, et dans d'autres pays, c'est le contraire qu'on observe. Le fait ne serait donc pas général. Mais il faut observer que les différentes races ne présentent pas , à l'état adulte , la même structure céphalique , et dès lors on ne peut observer les mêmes tendances chez elles. Ces différents faits peuvent toutefois indiquer une même conclusion et, pour Ripley, a. la seule hypothèse qui semble être confirmée par tous ces témoignages, c'est que le développement amène une approximation au type le plus nettement marqué de l'adulte » : c'est que le type adulte définitif s'établit graduelle- ment et non d'emblée. — H. de Varigny. 1. Boas (Fr.j. — La forme de la tète et la croissance. [X"VI a] — Pour Ripley l'indice céphalique des Américains diminue avec l'âge et cela semble exact. Mais il semble que les observations contraires recueillies en Europe per- mettent de tirer une interprétation autre que celle que donne Ripley pour qui l'indice diminue avec l'âge chez les dolichocéphales, et augmente, avec l'âge aussi, chez les brachycéphales. En effet, les données d'origine européenne ne sont pas assez nombreuses, et elles proviennent de cas choisis arbitrairement. En outre, si l'on considère les données américaines, on voit qu'à peu d'excep- tions près, il y a diminution de l'indice avec l'âge, chez les brachycéphales aussi bien que chez les dolichocéphales. La cause en serait à ce fait qu'avec l'âge mùr, les sinus frontaux et occipitaux commencent à se développer, sans que les pariétaux et temporaux participent à cette expansion. Donc, la longueur s'accroit, sans que la largeur augmente : d'où diminution de l'indice. Toute- fois, la largeur paraît s'accroitre aussi longtemps que la largeur, mais d'un train plus lent, et telle est la conclusion de Boas. — H. de Varigny. 25. "West (G. -M.). — Observations sar la relation entre le développement physique et la capacité intellectuelle faites dans les écoles des enfants de To- ronto {Canada). — Voulantfaire distribuer les enfants des écoles à Toronto et 278 L'ANXEE BIOLOGIQUE. à Worcostcr en trois catégories ; bons, moyens et mauvais, West a d'abord fait cette observation psychologique que , ni au Canada , ni aux États-Unis , il n'a pu ol)tenir plus de deux catégories d'élèves : ils sont bons ou moyens ; il n'y en a pas de mauvais, c'est-à-dire que les maîtres ne veulent jias avouer qu'il en existe. Il a donc fallu se contenter de deux termes au lieu de trois. A ce groupement intellectuel a fait suite un groupement ])hysique : on a pris, pour chaque enfant, la stature, l'envergure, le poids : on a tenu compte de l'âge et du sexe aussi. Conclusion générale : les bons sont en général moins développés que les moyens etanauvais, au point de vue physique. A quoi cela tient-il? A ce que les bons sont plus poussés par leurs parents, travaillent plus de tête et moins de corps. Ainsi la précocité intellectuelle serait en raison inverse du dévelop- pement physique, et cette conclusion est contraire à celle qu'a obtenue W. ToMNSEND Porter. Mais West explique la différence par des divergences dans la mission d'appréciation et de classification : Porter, par exemple ne tient pas compte , à chaque âge , du fait que les uns ont derrière eux un nom- bre d'années de classe qui varie : il raisonne comme si tous étaient entrés en classe au même âge , ce qui est une erreur, et ce qui entraîne des différences, puisque la cause qui ralentit le développement a agi pendant des temps dif- férents. — H. DE Varigny. 8. Hering (Fr.). — Corrélation de croissance consécutive à un arrêt niéca nique de V accroissement. — Il n'est pas douteux que les divers membres qui composent le corps de la plante ne réagissent les unes sur les autres, ([u"il n'existe, par exemple chez le Sapin, des corrélations de croissance qui permet- tent le remplacement de la tige principale lorsqu'elle a subi un dommage grave. — Pour mettre en lumière ces corrélations, divers auteurs enlevaient une partie déterminée de l'oi'ganisme et étudiaient l'influence que cette am- putation exerçait sur la croissance d'autres organes. Hering emploie en général un procédé tout différent : s'inspirant des méthodes qui ont été in- troduites dans la physiologie par le prof. Pfeffer, de Leipzig, dans l'Institut duquel les expériences ont été faites, il inclut dans du plâtre les organes dont il veut étudier l'influence ; de cette façon il les conserve vivants et intacts , mais il les empêche complètement de croître. — Comment se conduit la ra- cine d'une plantule quand la tige a été coupée; et la tige, quand la racine a été enlevée? Les recherches de l\^\ {Annals of Botani/, YIU ,-p. 2&j) ont montré que la croissance de l'organe restant n'est guère influencée par l'am- putation de l'autre. D'après des expériences non encore publiées, faites par Stone à l'Institut botani(iue de Leipzig, l'amputation de la tige est suivie d'un ralentissement très marqué dans la croissance de la racine; mais l'al- longement reprend sa vitesse première lors de la cicatrisation de la plaie. Quand la tige d'une plantule est enrobée dans du plâtre , la croissance de la racine se ralentit notablement. Si plus tard, on libère la tige, toute la plante se remet à croître avec vigueur. On sait que divers Streptocarpiis ne possèdent jamais de vraies feuilles, mais que l'un des cotylédons s'accroît indéfiniment. Quand on coupe ou qu'on engypse ce cotylédon au début de son développement, le cotylédon op- posé s'accroît beaucoup. Mais si le cotylédon n'a pas été enlevé en entier, la base, restée en place, se met à croître. Quand la racine de la plantule est entourée d'un anneau de plâtre qui em- pêche la croissance en épaisseur, l'allongement est fortement retardé. D'autre part, ou voit des racines latérales se développer très vite, en arrière de l'an- neau déplâtre. Pour faire cette expérience, on met le plâtre à quelque distance XII. — CORRELATION. V7'.i de la pointe, en laissant libre toute la portion jeune, qui est le siège de la croissance en longueur. Si l'on n'engypso que l'c^xtrême ])()inte, où les tissus sont encore à l'état de méristôme et où naissent les jeunes rellules destinées à s'allonger plus tard, l'accroissement de la portion située au-dessus, c'est-à-dire de la région qui s'allonge le plus vite, se fait d'abord de la même façon que dans une racine normale. Mais comme les cellules adultes ne sont pas capables de re- devenir méristémati(iues, la production de nouvelles cellules est mainte- nant arrêtée et la croissance en longueur doit bientôt cesser. On voit alors, de même (|ue dans l'expérience précédente, les racines latérales se dévelop])er rapidement. — Pour les tiges des plantules , l'auteur a aussi obtenu des ré- sultats intéressants. Quand on empêche à la fois l'accroissement en longueur et en épaisseur d'une portion de la jeune tige, l'allongement de la partie restée libre se ralentit beaucoup. Si on empêche seulement l'accroissement en longueur, la tige s'épaissit énormément. — J. Massaiît. 9. Hubert (E. d'). — Recherches sur le sac embryonnaire des plantes rjrasses. [II] — L'amidon se rencontre dans le sac embryonnaire de toutes les plantes grasses; sa présence est exceptionnelle et rarement importante chez les autres végétaux. Les propriétés spéciales du protoplasme qui se mani- fe^tent dans l'appareil végétatif par l'abondance des acides organiques et par la carno.^ité des parenchymes retentissent sur la nutrition du sac embryon- naire. L'amidon fait son apparition dans le sac embryonnaire des Cactées au mo- ment de la première division du noyau, s'accroît rapidement et s'accumule autour des 8 noyaux qui se forment avant l'arrivée du tube pollinique ; puis il entre en régression dans les cellules sans emploi pour se concentrer dan!> l'oosphère et autour des deux noyaux polaires. Jusqu'à l'époque de la fécondation, l'activité des cellules du sac, consacrée à préparer la nourriture et l'espace au futur embryon , se mesure à la quan- tité de provisions entassées sous forme d'amidon. Après la fécondation , elle se manifeste par la division cellulaire et par l'organisation. Chez les Cactées l'albumen formé de 32 noyaux ne contient presque plus d'amidon ; on n'en voit plus trace quand le cloisonnement commence à séparer les cellules. L'amidon est consommé encore plus vite par l'œuf fécondé; l'embryon de 4 cellules n'en contient plus. La marche de la formation et de la destruction de l'amidon et sa répartition, réglées par les déplacements des noyaux qu'il entoure, permettent d'assigner des fonctions spéciales aux diverses cellules : l'une des synergides serait spécialement affectée à ravitailler la cellule mâle, l'autre contribuerait à alimenter l'œuf au moment de la fécondation. On sait que d'habitude les noyaux polaires se fusionnent au moment de la fécondation et que cette union est suivie de bipartitions multiples aboutissant à la production de l'albumen. Chez les Cactées, le fusionnement s'accomplit et la multiplication débute dés que le tube pollinique a touché le micropyle ; il se forme d'ordinaire 5 noyaux d'albumen avant l'union des noyaux mâle et femelle. C'est grâce à l'abondance des réserves, que l'action stimulante du tube i)ollini(iue suffit pour provoquer cette formation anticipée d'albumen. Dans le cas où le tube pollinique s'est fait trop longtemps attendre , les réser- ves du sac embryonnaire s'épuisent: on n'observe plus alors que 4 ou 2 noyaux d'albumen au moment de la fécondation. La quantité d'amidon qui entoure ces noyaux est toujours en rapport avec leur nombre. Chez les Mésembryanthémées, dont le sac embryonnaire est encore plus complètement bourré d'amidon, le fusionnement des noyaux polaires s'ef- / 280 L'ANNEE BIOLOGIQUE. fectue en l'absence de tiibo pollinique; mais alors l'amidon est en grande partie résorbé. Cette réserve est donc une source interne d'éneruie compara- ble à l'action stimulante du tube pollinicjue. Cliez les Sedmn, où Tapparition de l'amidon devance la première division du noyau du sac, le fusionnement des noyaux polaires est précoce. Les conditions si particulières de la nutrition du sac embryonnaire chez les plantes grasses permettent de dissocier la production de l'albumen de celle de l'embryon et de prouver qu'il n'y a pas une connexion nécessaire entre ces deux phénomènes, malgré leur coïncidence habituelle. D'Hubert a été bien inspiré dans le choix de son sujet et a su en tirer un parti des plus fructueux. — P. ^'LMLLEMI^•. CHAPITRE XIII liSi Mort, l'Iniiuortalité, le Plasma gerniinatir. La question de l'immortalité des Infusoires qui avait tant occupé les biologistes à la suite de la controverse de Weismaxn avec Malpas et les autres, a cessé, paraît-il, de les intéresser au même degré. Nous ne pouvons que nous en féliciter, étant donné que tout le monde est d'ac- cord sur les faits et que la controverse dégénérait en discussions mélaphy- ques. Sur la nature même de la mort ou plutôt sur les phénomènes qui l'ac- compagnent ou la conditionnent nous n'avons à citer que quelques vues d'importance très subordonnée. — Il n'y a guère que le travail de Lœ-w (4) qui mérite une mention spéciale. Avec la plupart des physiologistes, cet auteur voit dans les substances protéiques le substratum de l'énergie vitale. Le mort n'est que le résul- tat d'un changement chimique de ces protéides du protoplasme, chan- gement qui consisterait essentiellement en une migration d'atomes conduisant à la perte du groupe aldéhydique. C'est dans les atomes en position labile des substances constitutives du protoplasme que réside, d'après l'auteur, la source de cette forme d'énergie chimique qui consti- tue la vie. Schimkevitsch (6) confirme cette idée déjà émise antérieurement que la sénescence reconnaît pour cause des troubles subis par le noyau pendant la vie de la cellule. Botkin (1) décrit, sous le nom de leucocyto- lyse, les phénomènes de désagrégation qui accompagnent la mort des leucocytes. Verworn (8) constate que la mort du protoplasma s'accompa- gne de l'apparition d'un structure granuleuse et alvéolaire de cette subs- tance, analogue à celle que détermine un excitant provoquant la contrac- tion. Cela ne nous renseigne guère sur la nature même du phénomène. Pour Klemm (2) dont les recherches ont exclusivement porté sur des cel- lules végétales, au point de vue morphologique, la mort est successive- ment caractérisée par les phénomènes suivants : perte de turgescence de la cellule; changement de configuration du corps protoplasmique qui, au lieu de former une masse continue, appliquée contre la membrane, se fragmente; changement de structure intime du protoplasme. Ces chan- gements sont différents suivant la nature de l'agent qui a causé la mort •' apparition de granulations isolées ou réunies en chaînes, en dendrites 982 L'ANXKE BIOLOGIQUE. etc.; formation de vacuoles témoignant de la dissolution de certaines substances. I"^n ce qui concerne le plasma germinatif, signalons un travail où Schlater (7) estime à ^ le rapport de la masse de ce plasme à la masse totale des tissus (chez un animal supérieur). Sur la structure même du plasma germinatif, rien de vraiment origi- nal. Lœb (3), lui attribue chez les animaux une structure analogue à celle imaginée par Sachs pour le plasme germinatif végétal. Ce plasma serait constitué par la réunion d'une série de substances chimiques juxtaposées sans se fondre et correspondant chacune aux futurs organes de l'ani- mal, qui se développeraient à leurs dépens de la manière que nous avons indiquée au chapitre Y. (p. 126). Les cas où l'on a pu reconnaître la continuité matérielle du plasme germinatif au sens où l'entendait Weismanx dans ses premiers travaux sont encore assez rares pour qu'il ne soit pas sans intérêt d'en citer un nouvel exemple, bien que sa découverte remonte à 1893. Il s'agit des éponges siliceuses chez lesquelles Maas (5) a observé que, dès le dé- but de la segmentation, les cellules germinales primitives se séparent sous la forme d'éléments identiques à l'œuf primitif (cellules amœboides de la larve puis de l'adulte) et conservent ce caractère d'indifférencia- tion jusqu'au moment où elles se transforment en produits sexuels. Voir au chapitre XV, à l'article Hérédité des caractères acquis, les mé- moires de Lœb (33), Bailey (2, 3), Schlater (42), Cope (15), relatifs à la manière dont les acquisitions du soma peuvent être transmises au plasma germinatif. — Yves Delagë et G. Poirault. 1. Botkin. — Zur Morjj/iologie des Blutes nnd der Lymphe. (Arch. patli. Anat.. CXLV. 31)0-40:3, pi. VII). " [284 2. Klemm iP.l. — Desorqanisationserscheinungen der Zelle. (Jalirb. wiss. Bot., XXVIII. 1895, 627-701, pi. VIII-IX). [281 3. Lœb (J.l. — ['el)er den Ein/Iiiss des Lichtes auf die Organbildung bei rhieren. (Arch. ges. Physiol., LXIII. 273-292). [Voir eh. V 4. Lœw (O.,. — The energy ofliving protoplasm. (London, in-8'^', 120p.). [283 5. Maas (O.). — Ueber die erste Differenzierung von Generations-und Soma zellen bei den Spongien. (Verh. deutsch. zool. Ges.. 1893, 27-35, 6 fig.). 6. SchimkeT^vitsch. — Zur Frage iiber die Inzestzucht. {Biol. Centralbl., XVI. 177-lsri. ' [Voir cli. II 7. Schlater. — Einir/f Gedanken iiber Vererbung. (Biol. Centralb., XVI, 689- 694. 732-741. 765-774, 795-803). [Voir eh. XV 8. Verworn iM.L — Der kôrnige Zerfall. Ein Beitrag zur Physiologie des Todes. (Arch. Ges. Phys., LXIII, 415-448). [^■oir ch. XIII 9. MTallace (A. R.). — Theproblemof Utility.Are spécifie characters always or generally useful? (J. Lin. Soc. XXV, 481-496). [Voir ch. XVII 10. 'Wilson Gregg). — Hereditary polydactylism. (J. Anat. Phys. London, XXX (nouv. ser. X), 437-449, 2 fig.). [^■oir ch. XV XIII. - MORT, IMMORTALITE, PLASMA GKRMLNATIF. 283 4. Lœw (OO. — Uéncvdli' ilu pmUtphisvui riiytiit. — Ce travail est, en quelque sorte, un exposé syntliêti(|ue des théories émises par l'auteur et des nombreuses observations qu'il a publiées à leur appui, sur l'origine et le mode de formation des substances protéiques, la diflërcMice chimique qui existerait entre le protoplasma vivant et le protoplasma mort et, enhn, sur la source de l'activité vitale. Nous n'en donnerons qu'une rapide analyse, devant, faute de place, passer sous silence les chapitres trop exclusivement (•himi(|ues, sur la formation de l'albumine dans les vé.irétaux et sur les diverses manifestations de l'activité chimique des cellules vivantes. Après avoir passé en revue les multiples hypothèses émises par les philoso- ])lies et les savants sur les causes du phénomène vital et indiqué les princi- paux caractères du protoplasma , l'auteur aborde les arguments d'après les- quels les substances protéiques seraient différentes pendant la vie et aussitôt après la mort. Ces arguments peuvent à peu près se résumer comme il suit : les substances protéiques ont dans la composition et les métamorphoses du protoplasma une importance si considérable, si jjrédominante même, qu'on doit les considérer comme la source du phénomène vital. D'après cela, si Ton observe que les propriétés chimiques des cellules vivantes sont totalement différentes des propriétés chimiques des cellules mortes, il faut bien admettre que les protéides du protoplasma vivant subissent un changement chimique au moment de la mort. Ce changement consisterait en une migration d'atomes conduisant princi- palement à la perte du groupe aldéhydique, comme le montre le schéma sui- vant : -CH — AzH-^ — CH— AzH Il II = C — C*^',^ =C — CH. OH un groupe ac-til' un groupe inactif (protoplasma vivant) (protoplasma mort) C'est dans le but d'appuyer cette théorie sur le plus grand nombre de faits possible que l'auteur a entrepris la longue série d'expériences dont il rassem- ble ici les résultats. Nous ne retiendrons de ceux-ci que les trois suivants, dont les rapports avec la théorie de Lœw sont plus étroits : 1'^ les composés qui entrent facilement en réaction avec les aldéhydes sont toxiques pour tous les organismes; or ils n'ont aucune action sur'le protoplasma mort ni sur les protéides ordinaires que nous savons préparer; 2° les composés qui se com- binent aisément avec les groupements amidés labiles (ceux qui existent dans les protéides du protoplasme vivant; voir le schéma ci-dessus) sont, comme les précédents, toxiques pour tous les organismes, mais ils ont aussi une action sur les protéides ordinaires et, par conséquent, sur le protoplasme mort; 3'^ enfin, il existe, chez la plupart des végétaux, une substance pro- téique très modifiable , très labile , servant de matière de réserve , qui suint une transformation chimique, analogue à celle prévue par la théorie de l'au- teur, sous les influences qui occasionnent précisément la mort des cellules. C'est dans les atomes en position labile , existant dans les substances pro- téiques du protoplasme vivant, que Lœw place la source de l'activité vitale, ou plutôt de l'énergie chimique des êtres vivants. [On pourra sans doute reproclier à l'auteur d'avoir émis quelques hyi)othèses risquées, de donner aux substances protéiques une im])ortancc trop considé- rable, exclusive même, dans la constitution et le jeu du protoplasme, au point d'oublier, par exemple , le rôle de plus en plus manifeste des matières 284 L'ANNEE BIOLOGIQUE. minérales (acide clilorhydrique, calcium, manganèse, etc.) dans les phénomè- nes chimico-pliysiologi(iues (digestion, coagulations, oxydations , etc.) ; mais, en tous cas, on devra lui reconnaître le mérite de plus d'une idée suggestive et de bien des faits dignes d'attirer l'attention de ceux qui s'occupent de bio- logie et surtout de biologie végétale]. — Gabriel Bertrand. 1. Botkin (E.). — Etudes morpholorjiques sur le samj et la lymphe. — Les lympliocytes , petits et grands, examinés à 37°-38°, manifestent tous d'éner- giques mouvements amœboïdes. Leurs pseudopodes semblent bientôt diffu- ser, diffluer dans le liquide ambiant; puis, lorsque la masse protoplasmique s'est contractée à nouveau, elle présente un volume moindre. Tantôt, dans cette leucoci/tolyse, le noyau s'altère le premier et seml)le s'écouler dans le protoplasme qui, à son tour, se vacuolise et s'écoule dans le milieu ambiant; tantôt le noyau reste presque intact et c'est le protoplasme seul qui diffuse ; tantôt noyau et protoplasme diffluent également dans le liquide. — Les résidus de cette leucocytolyse rappellent les « plaquettes du sang » de Biz- ZOZERO. Cette leucocytolyse s'accomplit normalement dans le sa.ng , suppose V au- teur ; tous les leucocytes sans exception y sont soumis et les apparences mi- croscopiques qui en sont le résultat sont les formes leucolytiques (lôsungs- formen). — Les grands lymphocytes à noyau se colorant avec moins d'in- tensité que le protoplasme , les mononucléaires faiblement colorables sont des formes leucolytiques. — Quant à la cause de la leucocytolyse , c'est la mort naturelle des cellules et pas autre chose. [L'auteur, dans ce travail, n'é- chappe pas à la méthode biologique erronée qui consiste à conclure des phé- nomènes artificiels réalisés in vitro à ceux ([ui se passent dans l'organisme. En outre, il tire ses conclusions de faits observés sur les lymphocytes qui sont des éléments embryonnaires, les moins soumis par conséquent à la mort naturelle des cellules). — J. Cantacuzène. 8. Verworn (M.). — La dégénérescence granuleuse. Contribution à la phy- siologie de la mort. — La dégénérescence trouble du protoplasma, si fréquente dans des maladies infectieuses et dans les intoxications, est caractérisée par l'apparition de nombreuses granulations albuminoïdes, qui s'isolent de plus en plus à l'intérieur de la cellule. Cet état du protoplasma est fréquent. Il peut exister dans toutes les cellules, il peut apparaître à la suite des cau- ses les plus variées ; rien ne permet de le rattacher à une irritation nutritive (Virchow). Verworn propose de le nommer dégénérescence granuleuse (Kor- nige Zerfall). Cliez les organismes unicellulaires à protoplasma tout à fait homogène, on peut parfaitement se rendre compte du mécanisme de cette lésion. Prenons le Hyalopus Dujardini (Rhizopode). Isolons rapidement ses pseu- dopodes et examinons-les. Ils sont clairs, absolument homogènes. Au bout de quelques heures, par le fait qu'ils sont isolés du corps de la cellule, la dé- générescence commence. Le pseudopode devient trouble. Le protoplasma constitutif se prend en vacuoles : il a, dès ce moment, une structure qui n'existait pas en lui antérieurement. Les plans des alvéoles s'accroissent et s'épaississent irrégulièrement, des décliirures se produisent et des cavités al- véolaires peuvent ainsi se produire, de même que des parois alvéolaires épaisses peuvent s'isoler, le tout formant un ensemble de granulations et de vacuoles que soutient une substance légèrement gélatineuse, le contenu des vacuoles. En examinant le protoplasma normal de Hyalopus, on constate que les XIll. - MUKT, IMMUUTALITH, PLASMA GERMIXATIF. 285 pseudopodes sont en expansion, la matière vivante est liomoi,à'no. Mais si on provoque, par le courant galvanique laible, une légère contraction, on voit se dessiner dans la substance une structure alvéolaire très nette. Si on pro- voque la contraction i)ar une irritation trauuiatique quelconque, la même modification protoplasmique apparaît aussitôt. Celle-ci persiste quelques mi- nutes, puis disparait, laissant le protoplasma revenir à son homogénéité pri- mitive. Il résulte de ces faits que la structure alvéolaire est caractéristique de la contraction du protoplasma. La dégénérescence granuleuse est donc le résultat de l'état de contraction protoplasmique qui existe au moment de toute excitation forte et qui accompagne souvent la mort. [Voir à ce sujet le "travail de Klemm (2). [I a, b] On pourrait peut-être déduire de ces observations que tout protoplasma est homogène et que la structure alvéolaire, décrite par Butschli, est toujours artificielle. Verworn a soin de dire que telle n'est pas son idée. La structure alvéolaire existe dans nombre de cellules à l'état normal [les recherches de Klemm permettent de comprendre le poun^uoi de ce fait]. Dans ces éléments, la dégénérescence granuleuse se fera facilement, puisque, physiologique- ment déjà, le premier temps de la formation est accompli. [I «, !>] — J. Demoor. CHAPITRE XIV lloi'i>liolog;ic et Pliysiolog^ic généraloi». 1. Morphologie. — La théorie de !a constitution coloniale des organismes composés qui semblait définitivement admise a été l'objet d'une attaque de la part de Yves Delage (80) qui s'est efibrcé de montrer que cette théorie n'est exacte que pour un petit nombre d'organismes où elle est véritablement incontestable, tel que les colonies vraies de Cœlentérés et de Tuniciers. Quantaux êtres composés d'antimères (Echinodermes, Actinies) ou de métamères (Vers articulés, Vertébrés), leur constitution segmen- taire, loin d'être l'expression d'une constitution coloniale, ne serait pas même la marque d'une schizogonie inachevée, mais serait chez eux, sui- vant l'expression de Tauteur, un trait cV organisation; il en donne des rai- sons diverses tirées du mode de formation des segments chez les larves et de diverses considérations philosophiques. Mais il va plus loin : repre- nant détendant une idée de Sedgwick, il montre, en s'appuyant sur divers exemples et en particulier celui de Salinella. que l'on peut considérer l'organisme pluricellulaire, non comme une colonie de cellules, mais comme un vaste édifice continu dans lequel la multiplication des noyaux et la formation des cloisons cellulaires ne sont que des perfectionne- ments nécessités par l'accroissement de la taille et les besoins de la complication progressive des organes. Le Dantec (163) reproche à l'au- teur du précédent travail de n'avoir pas défini l'individu, à quoi Delage (81) répond qu'il ne l'a point fait parce que l'individu n'est pas défi- nissable et ne correspond point à quelque chose d'objectif mais à une catégorie subjective aussi variable que les points de vue auxquels on peut se placer pour envisager la question. En faveur de l'idée soutenue par Delage, parle éloquemment ce fait que, chez beaucoup d'animaux, la mé- tamérie des divers organes n'est pas concordante. Chez l'Amphioxus, il y a au moins trois métaméries discordantes^ et chez VAcanthias, Neal (202) trouve une pareille discordance entre les divers métamères du corps. A l'appui de ces mêmes idées, citons encore deux travaux; un où Mac Bride (voir ch. I) constate la réunion des cellules mésenchymateuses en unsyncitium dans les larves d'Échinides; et un où Patten (208) conclut de ses importantes études sur l'évolution des anomalies dans le dévelop- pement deLimulus que la division du corps des Annelés en régiony,, tête, thorax, abdomen, poslabdomen, ne résulte pas de différenciation ou d'adaptations primaires, mais est due à la réduction de certains anneaux XIV. — MORPHOLOGIH ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 287 d'un corps uniformément segmenté sous l'influence des forces morpho- gènes gouvernant la croissance. En ce qui concerne les homologies des organes, Haller (46) conteste que l'hypophyse corresponde à une bouche ancestrale et nie même qu'elle soit un organe en régression; elle aurait pour rôle de lubrifier les méninges. — Vignoli (263) cherche à montrer l'influence des divers facteurs mécaniques en particulier, du poids des viscères combiné avec les attitudes verticale, oblique, ou horizontale, sur les caractères du squelette des Vertébrés. 2. Physiologie. — Osmose. — La question de l'osmose semble à bon droit préoccuper de plus en plus les physiologistes. Sur la nature in- time des phénomènes aucun travail n'apporte d'éclaircissement; c'est aux physiciens à trancher diverses questions préliminaires telles que celle de la grosseur absolue des molécules des substances chimiques, et aussi celle de savoir sous quelle forme se trouve la substance dissoute dans son véhicule, et si vraiment elle s'y trouve à l'état gazeux ou du moins sous une forme qui fait qu'elle participe de certaines propriétés des gaz. En attendant les réponses à ces questions capitales, enregistrons quelques travaux qui ne sont pas sans intérêt. Barlow (17) montre qu'on ne saurait appliquer à l'osmose dans l'orga- nisme les lois établies par les physiciens qui opèrent avec la membrane de ferrocyanure de cuivre sur des solutions purement salines et enre- gistrent seulement l'état d'équilibre final, car : 1°) les membranes ani- males se comportent auiremenl que les membranes minérales; 2" l'ad- dition des substances albumineuses aux solutions salines modifie consi- dérablement les effets; 3°) ce qui entre en jeu dans l'organisme, ce n'est pas la pression finale mais la puissance osmotique au début. L'au- teur étudie et mesure ces différentes causes modificatrices. On sait que les solutions d'urée, faisant exception à une des lois fon- damentales de l'osmose, se comportent, quelle que soit leur concentra- tion, comme de l'eau distillée. Grijins (113) énumère d'autres substances qui sont dans le même cas. 11 mesure leur pouvoir osmotique d'après la manière dont les liquides expérimentés traversent la membrane des hématies. Tswett (255) conclut de ses études sur l'osmose que la tension osmotique des protoplastes de la cellule serait équivalente à celle d'une solution de nitrate de potasse à 2 %. Diverses expériences ont eu pour objet d'examiner des phénomènes osmotiques consécutifs aux injections des divers liquides de l'organisme. Barlow (18) constate deux faits curieux : 1° qu'une solution saline en équilibre osmotique avec le sang n'a pas le même pouvoir osmotique que celui-ci par rapporta une autre solution dialysable; 2" que cette solution, après avoir été en équilibre avec le sang, finit par dialyser vers lui. Mais il semble que ces phénomènes soient simplement le résultat de conditions physiques accessoires. Barlow (16) conclut des effets d'injections intravasculaires sur l'osmose sanguine que la formation de la lymphe n'est pas exclusivement due à l'osmose. Leathes (161) lire d'expériences analogues cette conclusion que les parois vasculaires se comportent comme une membrane passive. 288 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Respiration. — Vernon (238), étudiant l'activité respiratoire des divers animaux, constate qu'elle augmente (relativement) quand la taille di- minue, qu'elle est très différente suivanlies espèces animales, que celte dilierence ne lient pas à la quantité d'eau dont ils sont pénétrés, car elle persiste quand on la compare au poids sec, qu'elle est plus grande chez les Invertébrés marins que chez les Vertébrés supérieurs, enfin que le quotient respiratoire C0-/0 augmente pendant l'asphyxie, sans doute par suile delà combustion d'une partie des substances de l'animal. Fonction chlorophyllienne. — Les hydrates de carbone produits par l'action chlorophyllienne sont des substances endothermiques, c'est-à- dire formées avec absorption de chaleur et capables de s'unir à l'oxygène, de brûler, en dégageant de la chaleur. Il est un théorème de thermodyna- mique qui dit que la formation des substances endothermiques ne peut se faire sans l'intervention d'une source de chaleur à température au moins égale à celle de la combustion du produit. Pour les hydrates de carbone, cette température de combustion est de plusieurs centaines (le degrés. Comment donc la plante a-t-elle pu leur donner naissance puisqu'elle travaille à la température ordinaire? Il y a là opposition entre un théorème de thermodynamique et une condition biologique qui sem- ble présenter une difficulté insoluble. Il n'en est rien cependant, car Pellat (210) fait remarquer que, si dans les laboratoires la source à tem- pérature élevée intervient en fournissant son énergie sous la forme calo- rifique, il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi, elle peut la fournir sous une forme froide par des radiations lumineuses, sa température se inanilestant par la production de vibrations lumineuses de faible longueur d'onde. C'est ce qui a lieu pour le soleil agissant sur la plante. Tswett (2oo) montre que la chlorophylle, par sa fluorescence, devient un foyer d'énergie lumineuse dont les radiations transforment celles re- çues par la plante et agissent sur les phénomènes chimiques dont celle- ci est le siège. — Tschirsch (234) conclut d'études faites dans les parties plus réfrangibles du spectre de la chlorophylle que la chlorophylle et l'hémoglobine présentent un groupement chimique semblable et dérivent probablement de la même substance chimique fondamentale. Nutrition. — La question, encore bien peu avancée des synthèses aboutissant chez les végétaux à Va formation des substances albumiiioicles du protoplasme, a été l'objet d'un certain nombre de recherches dont nous résumons les plus intéressantes. Benecke (26) montre l'influence considérable de proportions infinité- simales de divers métaux alcalins et alcalino-terreux sur le développe- ment des Moisissures. Les faits de cette nature commencent à être au- jourd'hui très nombreux. D'après Treub (253), le premier produit de l'assimilation de l'azote vers la formation de ces substances serait, chez Pangium, l'acide cyanhydrique que cette plante produit en grande quan- tité. Hansteen (125) constate la formation d'albumine par combinaison du sucre de raisin avec diverses substances azotées (urée, asparagine, sels amoniacaux) même en l'absence de la lumière, stoklasa (253) montre que les plantes peuvent assimiler le phosphore lorsqu'il leur est fourni sous forme de lécithine (Voir Ann. Mol., 1893, p. 444). Bach (14) trouve XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 289 que la ILxation des nilrates se l'ait sans l'intermédiaire de l'aldéhyde formique. On sait les discussions qui ont eu lieu sur la question de savoir où et comment, lorsqu'un Loup mange un Mouton, la graisse de Mouton de- vient graisse de Loup. Kaufmann (137) donne de la question une solution nouvelle; il assure que c'est en facilitant la tramformation en graisse des substances albuminoides des aliments que les matières hydrocarbonées favorisent l'engraissement. Sur la question spéciale de la digestion stomacale signalons un travail de Koppe (1 43) prouvant que l'HCI du suc gastrique ne se forme |)as dans les cellules; glandulaires, dont le protoplasme reste toujours alcalin, mais prend naissance directement dans la cavité stomacale par combinai- son de H et de Cl : le NaCl alimentaire échangerait avec les bicarbonates du sang son sodium contre de l'hydrogène qui s'unit au chlore. Sécrétion. — On connaissait déjà des animaux sécrétant de l'acide sul- furiquelibreensoUition assez concentrée pour attaquer le calcaire, Latter (160) signale un Lépidoptère dont l'intestin moyeu secrète une solution de potasse suffisamment concentré pour ramollir le cocon au moment de l'éclosion. A propos de sécrétions de substances peu ordinaires, rappelons le fait signalé par Treub (253) de la formation d'acide cyanhydrique dans les cellules du Pavgiurn. En ce qui concerne la sécrétion interne, Laguesse (lo7) constate le fait remarquable que, dans le pancréas, la sécrétion interne et la sécrétion externe, au lieu de se faire simultanément aux deux faces d'une même cel- lule comme dans le foie, alternent régulièrement pendant toute la vie de l'animal, et que cette alternance n'est pas seulement physiologique mais repose sur des oscillations rbytmiques de la constitution anatomique d'une même partie. Les cellules formant les parois des acini, après avoir quel- que temps fourni une sécrétion externe, se séparent du canal excréteur, entrent en rapport exclusif avec les vaisseaux, fournissent une sécrétion interne, puis, ftitiguées, reprennent la disposition primitive et ainsi de suite, indéfiniment. Schmid (235) trouve dans la thyroïde des faits pré- sentant quelque analogie avec les précédents, sauf, bien entendu, l'ab- sence de sécrétion externe et de communication avec le dehors. D'après Pettit (212), dans les capsules surrénales, la sécrétion interne est visible dans les préparations histologiques sous la forme d'une masse amorphe contenue dans les tubes de la glande. L'auteur étudie l'action de différentes substances sur cette sécrétion. Action de la lumière. — Duclaux (8G) montre que la lumière favorise l'oxydation de l'acide oxalique, après une période latente pendant la- quelle l'énergie solaire est emmagasinée sans produire de changements apparents. Flammarion (96) comparant la végétation de la Sensitive en serre bleue verte et rouge constate qu'à mesure que les rayons sont moins réfrangibles, l'accroissement en longueur devient plus grand, l'ac- croissement en largeur plus faible (relativement), que l'excitabilité s'exa- gère, etc. A remarquer ce fait que, dans ce cas du moins, la lumière verte n'a pas été la plus nocive. Chez un Hydraire, Eudendrium, Lœb (Voir ch. V) constate une action des lumières rouge et bleue à peu près inverse l'année BIOLOCIOLK, II. 188G. 19 290 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de la précédente. Mais ces deux choses ne sont pas comparables, car la lumière est une condition primordiale de la vie des plantes tandis que chez les animaux elle ne joue qu'un rôle accessoire. Influence de l'électricité. — En ce qui concerne l'action de l'électri- cité sur les différents phénomènes vitaux et en particulier sur les tac- lismes, citons quelques travaux d'importance secondaire. Thouvenin (251) étudie l'intluence de cet agent sur la production d'oxygène par les végétaux. Pickering (215) montre son action sur le muscle cardiaque avant le développement du système nerveux. Mais les travaux les plus intéressants sont relatifs au galvanolropisme dont on a cherché l'explication dans une action directe de l'électricité sur les organes contractiles au lieu de lui laisser le caractère d'influence mys- térieuse qu'on lui attribuait autrefois. Lœb et Maxwell (175) montrent que l'orientation des larves attribuée h un galvanolropisme, expliqué lui même de manières diverses, reconnaît, au moins chez les Crustacés, une cause toute différente. Il tiendrait à ce que le courant électrique ferait fléchir les muscles des membres du côté tourné vers l'anode et étendre ceux tournés vers la cathode, de sorte que la marche vers le pôle positif serait plus aisée que celle vers le pôle négatif. Cette différence d'action sur les muscles extenseurs et fléchisseurs proviendrait sans doute de ce que l'excitation se ferait par l'intermédiaire de la chaîne nerveuse centrale dans laquelle les nerfs fléchisseurs ne sont point entrecroisés tandis que les extenseurs le sont, fait qui est vérifié expérimentalement chez G elasimus. LœbetBudgett(l72, 173) observent chez lesAmblystomes traversés par des courants constants des phénomènes analogues se tra- duisant par une contraction des muscles tournés vers l'anode et une ten- danceàse rapprocher du côté correspondant; ils y voient une confirma- tion de la théorie ulectrotonique des larves. Lœb (172) constate que, chez l'Amblystome, le courant constant met le système nerveux dans un un état électrotonique qui se traduit, pour les glandes de la peau, par une excitation de celles de ces glandes qui sont du côté de l'anode (du côté du centre nerveux qui est en anélectrotonus); c'est par l'intermé- diaire du système nerveux que se fait l'excitation des glandes. Mais d'après Verworn (259), le galvanotropismene doit pas être étudié chez les êtres supérieurs pourvus de muscles. Les formes unicellulaires seules peuvent montrer l'action primitive des excitations polaires sur le protoplasme. Ces excitations se traduisent par des phénomènes non conslantsqui ne permettent pas l'établissement d'une loi générale; d'or- dinaire, il y a plutôt contraction des expansions protoplasmiques (pseu- dopodes) tournées vers l'anode avec apparition d'un élat granuleux, et, du côté de la cathode, formation de prolongements sans granulations. Il en résulte un déplacement vers la cathode; mais les effets peuvent être inverses et les mouvements de sens contraire. Lortet (177) constate que les Bactéries sont sensibles au galvanotro- pisme. Influence des substances chimiques et des sucs organiques, — Blumenthal (30) étudie l'action de diverses substances chimiques sur les muscles striés et montre une certaine relation, mais bien peu fixe, entre leurs XIV. — MORPHOLOGIE KT PHYSIOLOGIE GENERALES. 201 propriétés excilanles ou allérantcs d'une part et leur poids moléculaire d'autre'part. Dans la question de l'action des agents organiques, signalons une étude de Charrin et Cassin (Go) sur la destruction des toxines mi- crobiennes par la muqueuse intestinale et par le foie et une observation de Bugge (oi), sur le passage du Bacille de la tuberculose à travers le pla- centa et surtout un mémoire très détaillé et très bien fait de Martin (i.sr»), sur l'action du venin du Serpent noir d'Australie et dont voici les principaux résultats. Le venin de Pseudechis agit principalement sur le sang, le cœur et le centre respiratoire. La manière dont il occasionne la mort dé- pend de la concentration sous laquelle il pénètre dans le sang. Quand cette concentration est suffisamment élevée, la mort peut être pres- que instantanée par suite d'une coagulation intra-vasculaire généra- lisée. A un degré moindre, l'animal résiste et le sang devient incoa- gulable; en outre, il se produit une immunité contre la coagulation intra-vasculalre. Le venin fortement concentré (injection veineuse) agit spécialement sur le cœur; absorbé lentement (injection sous- cutanée), il afiecte plutôt le centre respiratoire. Si l'animal résiste à ces premières causes de mort, il peut succomber tardivement aux lésions du poumon et du rein, mais généralement il recouvre la santé avec une étonnante rapidité. Le résultat le plus remarquable nous semble être le fait, encore insuffisamment démontré, il est vrai, que la mort serait due non au venin lui-même directement, mais aux nucléoalbumines mises en liberté dans le sang par la suite de la destruction des hématies. On sait que l'atténuation par l'électricité est due en général aux actions chimiques (Marmier (185)), ou calorifiques produites à titre de phénomène secondaire. Mais, pour les courants à très haute fréquence, d'Arsonval et Charrin (9-12), montrent qu'il en est autrement, ces cou- rants agissant d'une manière spécifique et montrant non seulement une action atlénuatrice in vitro mais aussi une influence curatrice sur le ma- lade. Phagocytose. — La phagocytose continue à être l'objet de discussions très vives entre Melchnikoff et son école d'une part et ses adversaires de l'autre. Gulland( 115), sans s'occuper de la phagocytose en elle-même, fait un travail utile en étudiant les diverses formes de l'élément amœbocyte si polymorphe et en montrant leurs relations génétiques. Olga Kovalevsky (i-48) étudie les actions chimiotactiques. — Un fait d'importance capitale dans la théorie de la phagocytose est la découverte d'organes lymphoides à rôle phagocytaire dans des groupes d'animaux de plus en plus nom- breux. Notons que cette fonction phagocytaire est constatée chez l'être normal en dehors des conditions expérimentales qui ont pour but de Texciter ou de la rendre plus évidente. Kovalevsky (lia-1 i7), montre l'exis- tence d'accumulations permanentes d'amœbocytesenrapportavec l'appa- reil excréteur et prouvant un rôle phagocytaire très actif chez diverses Po- lychètesetHirudinées. Schneider (2;57-240) trouve chez lesOligochètesdes organes semblables et doués des mômes fonctions, non seulement annexés aux néphridies, mais sur l'épithélium péritonéal et dans le typhlosolis. Chez la Branchiobdelle, Voinov (2G5) croit pouvoir conclure à l'existence 29'2 L'ANNEE BIOLOGIQUE. d'une phagocytose semblable de la part d'organes annexés aux néphri- dies. Dubosq (85) montre que les corpuscules de Kovalevsky des Scolo- pendres sontdes sortes de ganglions lymphatiques doués d'une puissance phagocylaire active. Cuénot (74) démoaire la fonction phagocytaire de la glande de l'oreillette chez la Paludine. Non moins importante est la constatation de l'intervention de la pha- gocytose dans des phénomènes physiologiques. Aux faits si connus de phagocytose consécutive h l'histolyse chez les Insectes et les Amphibies s'en ajoutent sans cesse d'autres non moins intéressants. Nolf (203) montre que, dans la formation du placenta, l'épithélium et même les couches der- miques superficielles de la muqueuse utérine sont détruites par des cel- lules superficielles de l'œuf jouant le rôle de phagocytes pour permettre aux arborisations fœlales d'arriver jusqu'aux vaisseaux maternels. Ca- razzi (60) montre chez l'Huître des leucocytes charriant la matière verle provenant d'un sel de fer, des cellules superficielles et digestives qui les fixent, au foie qui est son lieu d'arrivée définitif. Bernard (22) montre le rôle des leucocytes dans le transport du pigment vers les points éclairés et leur influence possible dans le développement de l'œil. Kràpelin (150) trouve chez les Bryozoaires des phagocytes débarrassant l'ovaire des œufs abortifs. Enfin, dans la défense de l'organisme, le rôle des phagocytes se ma- nifeste dans les conditions les plus variées. Biingner (54) montre ces éléments déblayant le terrain autour des corps étrangers avant que l'organisme les enmure dans un kyste. Mais malgré leur activité, les phagocytes ne sont pas toujours triomphants dans la lutte. Si, dans les individus immunises, les microbes sont toujours détruits par eux, il arrive aussi, coumie le montre Bordet (34-35) que, dans une injection de Micro- bes, certains individus, très virulents et sans doute porteurs de quelques substances exerçant sur les phagocytes un chimiotactisme négatif, peu- vent en se multipliant engendrer une race qui se développe dans l'organisme à côté des phagocytes devenus inertes. De même, des pa- rasites plus élevés en organisation (Grégarines) s'enkystent ainsi que le montre Léger (105), au milieu d'une épaisse couche de phagocytes im- puissants. Enfin, il n'est pas impossible qu'en dehors des amœbocytes, des éléments fixes et différenciés puissent contiibuer à la phagocytose; ce serait le cas, d'après Marinesco (183), pour les cellules de la névroglie attaquant les éléments nerveux sous l'excitation des toxines. Valenza (257) observe chez la Torpille la phagocytose des grandes cellules nerveuses par des leucocytes et pense que l'observation de Marinesco peut repo- ser sur une erreur, mais l'objection est trop indirecte pour avoir une valeur démonstrative. Sur cette question si importante de la phagocy- tose, nous laisserons la parole à Metchnikoff lui même et à son élève Cantacuzène qui, dans la Revue qu'on va lire, en ont présenté une étude complète. Ferments sohtbles. — Comme il ressort déplus en plus des recherches modernes, les ferments solubles appartiennent à plusieurs groupes net- tement différenciés quant à la fonction chimique. A côté des ferments hydrolysants les plus anciennement connus, ceux auxquels on a conservé XIV. — MORPHOr.OGIK KT IMIVSIOI.OGIE GENERALES. 293 le nom suffisamment expressif de diastases, il y a des ferments coa- f-ulanls, des ferments oxydants ou oj-i/dascs, etc., sans parler des toxines dont l'action chimique est encore inconnue et qui sont étudiées dans un chapitre spécial. A part lesintéressantes recherches d'Hanriot (123) sur la lipase d'ori- gine animale, lipase dont il ne faut pas confondre l'action saponifiante avec celle dite lipolyliqne du sang qui est une action profonde et de nature cellulaire, il n'y a guère à signaler, comme travaux parus en 1896, sur les diastoses proprement dites que ceux de Bourquelot et Herissey (49), qui agrandissent encore le champ d'action des diaslases de VAsper- gilius, de Gérard (105), sur l'amygdalase de l'intestin, enfin de Ling et Baker (168), et de Brown et Morris (53), sur la question toujouis confuse de la digestion diastasique de l'amidon. Quant aux publications de Pekel- haring (209) d'Osborne et Campbell (205), elles ont une portée plus générale et se rapportent à la composition même des ferments solubles qu'elles rapprochent des matières albun)inoïdes. Les ferments coagulants, dont un nouveau, peut-être, a été signalé par Camus et Gley (58) ont donné lieu à des recherches assez nombreuses, mais qui ont seulement abouti à montrer la complexité des phénomènes de coagulation du sang et du lait, pour ne parler que des plus étudiés. On n'est pas fixé sur le point de savoir si une hydrolyse accompagne la coagulation, autrement dit, si les ferments coagulants se rapprochent ou se distinguent des véritables diaslases. Nos connaissances sur les ferments oxydants sont beaucoup plus avan- cées. Non seulement Abelous et Biarnès (2), dont les recherches sur l'oxydase du foie de Cheval sont les plus concluantes qu'on ait encore publiées sur les oxydases d'origine animale, mais encore G. Bertrand (26), Bourquelot (39, 41, 43-47), Carnot 61), Giard (107), Hugounenq et Paviot (134), Laborde (154), Schàr (232), ont confirmé, d'une façon plus ou moins précise, l'existence générale des oxydases chez les animaux et les plantes. G. Bertrand (25) a pu saisir une relation entre l'action de ces ferments et la constitution chimique des corps qui la su- bissent. Les corps oxydables par la /rtcraseappartiennent à la série cyclique et renferment la fonction aminé ou phénol, mais leur oxydation n'est facile que s'ils renferment plusieurs de ces fonctions situées en position ortho et siu'tout en position para. C'est en s'appuyant sur cette remarque que G. Bertrand (24) a pu définir une deuxième espèce d'oxydase, s'alta- quant à la tyrosine et appelée tyrosinase. Si l'on observe que l'oxydase extraite du foie de Cheval par Abelous et Biarnès (1) se distingue pro- bablement de celles qui ont été indiquées plus haut, on voit que les oxy- dases constituent aujourd'hui un véritable groupe, au même titre que les diaslases ou ferments solubles hydrolysants. Yves Delage et G. Poirault. 294 L'ANNEE BIOLOGIQUE. La phagocytose dans le règne animal. Dans le but d'avancer la solution des problèmes généraux de la mor- pbologie, l'anatomie comparée a été forcée depuis longtemps de se mettre à étudier la structure intime des organes. De même la physio- logie s'est vue dans l'impossibilité d'approfondir l'étude du fonctionne- ment de l'organisme sans recourir à la physiologie cellulaire. On est arrivé à celte conception générale que les organismes sont constitués par une infinité d'éléments microscopiques qui, même chez les êtres les plus compliqués, ont conservé une indépendance relative- ment très considérable. Dans les phénomènes physiologiques les plus divers, comme la sécrétion, l'absorption, la digestion, etc., on voyait de plus en plus une manifestation de l'activité cellulaire. On a reconnu ainsi que les divers éléments n'absorbent pas indifféremment toutes les substances qui leur sont apportées par le courant sanguin, mais en font un choix, selon leurs propriétés biologiques particulières. Pendant long- temps, onn'aaltribué la sensibilité qu'à une certaine catégorie de cellules nerveuses les plus différenciées. A présent, on est arrivé à ce résultat que la sensibilité constitue une des propriétés les plus générales des éléments cellulaires. Et c'est précisément celte sensibilité qui guide les cellules dans le choix des substances à absorber et dans un grand nombre d'au- tres fonctions. On conçoit aisément la grande difficulté que rencontre la physiologie dans l'application de ses méthodes à l'étude du fonctionnement des cel- lules. Voilà pourquoi on a réussi encore mieux à analyser et à approfon- dir la recherche des phénomènes physiologiques qui peuvent être obser- vés directement par l'œil armé du microscope. Ce sont les actes de la locomotion des cellules et l'englobement par ces éléments des corps solides ou la phar/oci/tose. La mobilité est propre à un très grand nombre de cellules animales et végétales; la phagocytose est aussi une propriété très répandue parmi les cellules. Elle se rencontre dans toute la série animale, depuis les Amibes jusqu'à l'Homme. Les exemples d'animaux ne possédant pas de phagocytes sont exceptionnels et, avec les progrès de la science, ils deviennent de plus en plus rares. Les phagocytes se trouvent non seulement chez les animaux adultes, mais très souvent aussi pendant leur vie embryonnaire. Les phagocytes utilisent les matériaux accumulés dans l'œuf pour nourrir l'embryon et s'incorporent non seulement des particules orga- niques, comme les grains de vitellus, mais englobent et digèrent aussi les éléments organisés, c'est-à-dire des cellules entières. Ils jouent un grand rôle, et dans les premières phases du développement et aussi pen- dant la vie et la métamorphose des animaux. Le renouvellement des cellules et des tissus qui se fait d'une façon lente et continue chez un grand nombre d'animaux, comme aussi la transformation brusque qui se fait pendant la métamorphose, sont l'œuvre des phagocytes. Ces cel- XîV. — MOHPHOLOGIE KT PHYSIOLOGIE GENERALES. 205 iules mangent souvent leurs semblables et dévorent en général tout ce qui est à leur portée. De celte fac^-on les phagocytes éliminent tout ce qui est faible dans l'organisme et ne conservent que ce qui peut résister à leur voracité. De là, le renforcement et le rajeunissement de l'organisme que l'on observe pendant la métamorphose des animaux ou quelquefois après la guérison de certaines maladies (fièvre typhoïde par exemple). Les phagocytes sont les cellules ayant le mieux conservé le type primitif, amiboïde. Ce sont les éléments du corps en général les moins différen- ciés, mais aussi les plus indépendants et les plus vivaces. Ils aident à constituer le jeune animal pendant sa période embryonnaire et ils veillent à l'activité des autres cellules animales qui doivent être fortes, pour ne pas être dévorées. Mais, lorsque les tissus commencent à s'user, lorsqu'arrive la vieillesse, ce sont encore les phagocytes qui continuent leur rôle. Ils dévorent les cellules vieilles qui ne peuvent plus se re- constituer et se mettent à leur place. Pendant la période sénile, les pha- gocytes qui conservent leur vigueur beaucoup plus longtemps que les cellules plus dilTérenciées et plus délicates, remplacent ces dernières, devenant ainsi les acteurs de la mort soit disant naturelle ou par dégé- nérescence sénile ('). Depuis les premiers stades embryonnaires jusqu'à la mort, le rôle des phagocytes est donc des plus importants. Mais ce n'est pas seulement pendant la vie normale que l'activité de ces cellules se manifeste d'une façon si marquée. Dans les maladies aiguës et chroniques le rôle des phagocytes est tout à fait prédominant. Ces éléments dévorent et détruisent les parasites microbes ou macrobes et en débarrassent l'organisme. Ce sont eux qui jouent le premier rôle dans la réaction inflammatoire et constituent le principal élément dans la localisation des maladies. Ce sont eux encore qui interviennent dans les affections chroniques;, occasionnant des atrophies morbides et des pertes de tissus souvent irréparables. En présence de cette importance si considérable des phagocytes ^dans le bien et le mal, il est extrêmement utile de bien connaître ces cel- lules et les lois qui président à leur fonctionnement. Ce n'est qu'à l'aide de cette connaissance qu'on arrivera un jour à activer les phagocytes dans leurs fonctions utiles et à les détourner de leur activité nuisible et destructive. L'article qui suit cette préface, rédigé par un jeune savant, également compétent dans les questions d'histoire naturelle et de pathologie, rend très bien compte de l'état actuel du chapitre de la biologie relatif aux phagocytes et à la phagocytose. — El. Metghnikoff. I. — liNTRODUCTION. Nous nommon?, phag oc ij le tout clément celhdaire, llxo ou migrateur, capable de saisir activement et d'incorporer des particules solides, si- Ci) A propos (le cet aperçu si sugscslif sur les causes de la difjcnircscenrc sénile, disons (|ue le D"' Metclinikolf veut bien nous promettre pour l'annce prochaine une Revue g entra le sur cette intéressante question. 296 L'ANNEE BIOLOGIQUE. luées en dehors de lui. Ce terme a été introduit dans le langage scienti- fique par Metcbnikoff. Il ne faut point confondre la faculté d'absorber des substances en solution, commune à toutes les cellules vivantes, avec la fonction phagocytaire; cette dernière est liée nécessairement à l'ab- sence totale ou partielle d'une membrane cellulaire et, comme consé- quence, à la faculté d'émettre des pseudopodes et d'exécuter des mou- vements amiboïdes sous l'influence d'une excitation extérieure. D'autre part, la digestion intracellulaire, c'est-à-dire la propriété du proto- plasme de dissoudre, en sécrétant des ferments digestifs, les aliments solides ingérés, est un caractère essentiel des phagocytes. Les Myxomycètes, les Rhizopodes, les Infusoires, les cellules à colle- rette des Spongiaires, les cellules épithéliales qui revêtent la cavité di- geslive de beaucoup de Métazoaires inférieurs, les cellules néphridiales de plusieurs Annélides, les amibocytes des Invertébrés ou des Vertébrés, certains endothéliums vasculaires ou cœlomiques, les cellules névrogli- ques, sont des phagocytes. L'absence de membrane cellulaire permet aux phagocytes, dans certaines circonstances déterminées, de se fusionner en masses compactes, dans lesquelles disparaît plus ou moins l'indivi- dualité cellulaire et que l'on désigne sous le nom de plasmodies : les zoo- spores de certains Myxomycètes [^Ethalium, Physarum), les cellules endo- dermiques des Cœlentérés et des Turbellariés. Lorsque la proie à digérer est volumineuse, les amibocytes, autour d'un corps étranger de forte taille forment, en se fusionnant, des plasmodies. Parmi les êtres unicellulaires, les Rhizopodes et surtout les Amibes se rapprochent tout particulièrement, par leurs caractères, des phago- cytes dont nous aurons à nous occuper dans celte étude. Ces carac- tères sont connus de tous. Je rappellerai seulement que Metghnikoff puis Le Dantec ont montré que la vacuole digeslive entourant l'aliment de- vient très rapidement le siège d'une sécrétion acide en présence de la- quelle s'opère la digestion. Une sécrétion de même nature a été cons- tatée par Metghnikoff dans le protoplasma de différents plasmodes de myxomycètes, et Krukenberg démontra que chez ces organismes la di- gestion intracellulaire, déjà signalée par De Bary dans son travail clas- sique, s'opère grâce à un ferment peptique sécrété par le protoplasme- La propriété de digestion intracellulaire se confond, chez les Amibes, avec la fonction de défense contre les parasites. Ces Rhizopodes sont, en efTet, en état de lutte incessante avec les mi- cro-organismes (Bactéries, Diatomées, etc.) qui les entourent ; souvent ils réussissent à les englober et à les digérer pour s'en nourrir; cependant ils se montrent tout à fait incapables de digérer certaines Algues uni- cellulaires (microsphères de Metchnikoff) qui, dès lors, se multiplient à leur intérieur et finissent par déterminer la mort de l'hôte. II. — PREMIERS TRAVAUX. Avant la mémorable série des travaux de Metchmkoff publiés de 1878 à 1884, les zoologistes et surtout les anatomo-pathologistes avaient XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 297 observé un nombre déjà, considérable de phénomènes que nous ratta- chons aujourd'hui à la fonction piiagocytaire; mais, pour les premiers chercheurs, ces découvertes étaient restées à l'état de faits isolés, sans portée générale. Nous allons passer rapidement en revue leurs travaux que vint éclairer d'une si vive lumière l'œuvre géniale du fondateur de la doctrine phagocytaire. LiEBERKunx, en I80G, avait déjà observé des Infusoires englobés par les phagocytes de la Spongille d'eau douce qu'il prenait pour des Amibes. Ce fut HjîCKtL en 1862 qui constata pour la première fois la faculté qu'ont les amibocytes d'englober les corps étrangers; il vit en effet ces cellules absorber des grains d'indigo qu'il avait injectés à une Téthys. En 1863, Recklingiiausen découvrit dans les globules du pus des mouve- ments amiboïdes; il identifia ces éléments avec les leucocytes et affirma qu'ils ne naissent pas sur place, mais proviennent de la migration à tra- vers les tissus des cellules de la lymphe. Il constata également que les cellules de la lymphe englobent les grains de cinabre ou les globules graisseux, injectés dans un sac lym- phatique de la Grenouille. — Recklinghausen était seul de son opinion, relativement à l'origine des globules du pus; la majorité des anatomo- pathologistes les considérait comme nés sur place de la prolifération du tissu conjonctif, lorsqu'on 18b7 parut le célèbre mémoire de Cohnheim qui vint donner raison à Recklingbausen. L'observation microscopique directe des phénomènes inflammatoires qui surviennent dans le mésen- tère de la Grenouille exposé à l'air libre, fît voir à Gonheim que le pro- cessus débute par une dilatation des artérioles suivie d'une dilatation des veinules; le courant sanguin se ralentit et la pression intravasculaire baisse; les globules blancs, à l'intérieur des capillaires et des veinules, se disposent contre la paroi, s'étalent à sa surface et poussant leurs pseudopodes dans les stomates, passent, en s'étirant, à travers cette paroi. Il est facile de s'assurer que l'énorme masse de globules du pus qui recouvre au bout de quelques heures la surface du mésentère pro- vient des leucocytes émigrés hors des vaisseaux par diapédèse. — In- jectons d'autre part dans le sac lymphatique dorsal de la Grenouille une poudre colorée et provoquons, par cautérisation de la cornée, une suppuration au niveau de celte membrane; les globules du pus se mon- treront chargés de granules colorés, preuve nouvelle de leur origine leu- cocytaire. — La conclusion de ces expériences, c'est que les cellules fixes ne jouent aucun rôle dans la formation des globules du pus; la diapé- dèse, par contre, a une importance essentielle; mais ce phénomène est lié à la présence de vaisseaux sanguins : pas de vaisseaux, pas d'inflam- mation. La condition sine quà non de l'inflammation, pour Gohnheim, c'est la dilatation vasculaire et l'hyperhémie. — Lieberkuun avait déjà constaté que les leucocytes englobent fréquemment des hématies. Langhans, dans un très intéressant mémoire de 1870, put à nouveau vérifier le fait; il établit que les leucocytes immigrés au contact des foyers hémorrhagiques se chargent de globules rouges et forment en se fusionnant à la surface de la masse sanguine extravasée des cellules géantes qui englobent de leur côté des hématies en grand nombre. (Dans 298 L'ANNEE BIOLOGIQUE. un travail un peu plus ancien, le même auteur avait déjà émis l'hypo- thèse que les cellules géantes du tubercule résultent de la fusion de plusieurs cellules à la façon des plasmodes de Myxomycètes). Ces di- vers éléments, leucocytes et cellules géantes, sont les agents de la ré- sorption du foyer hémorrhagique. A leur intérieur, les globules rouges se transforment en pigment. La fin du processus est marquée par le fait qu'une partie des éléments migrateurs se transforme sur place en cel- lules fixes du tissu conjonctif, chargées de pigment hématique; l'autre partie dégénère : ainsi se forment les petits amas de pigment restés libres entre les cellules. Le mécanisme de la résorption de l'os préoccupe déjà à celte époque les anatomopathologistes. En 1872, Wegner réunit plusieurs cas de résorp- tion presque complète de la table interne de la voûte crânienne chez des hydrocéphales; cette résorption est liée à la présence sur toute la surface osseuse de cellules multinucléées géantes, identiques aux myéloplaxes de Robin et qui rongent, corrodent, creusent l'os. — KôlluvER arrive simultanément aux mêmes résultats ; des chevilles d'ivoire introduites dans la cavité médullaire d'os normaux sont rongées, creusées, puis finalement fragmentées et résorbées complètement parles osléoclastes. — Rustizky a pu constater dans les cellules géantes de la Grenouille une sécrétion d'acide autour de grains de tournesol englobés; ce fait nous aide à comprendre en partie le mécanisme de la résorption osseuse. — Y a-t-il dans les phénomènes dont nous venons de parler action de contact, simplement, entre l'élément et la paroi osseuse ou englobement réel par la cellule des fragments d'os? Aujourd'hui encore le fait n'est pas élucidé. Dans le mucus à l'intérieur des alvéoles pulmonaires, dans les cra- chats, dans la paroi même des alvéoles, on trouve fréquemment des cel- lules à noyau unique, bourrées de grains noirs. Slayjansky, en 1869, injectant des poudres diversement colorées dans le sang et dans la trachée les retrouve englobées par les dits éléments auxquels il attri- bue dès lors une origine leucocytaire. Le fait fut mis hors de doute par V. In.ns en 1870. II donna à ces éléments le nom de cellules à poussières {Staubzellen) et vit qu'ils provenaient de leucocytes immigrés dans l'al- véole par diapédèse à travers l'épithélium. E. Marchand, en 1883, reprit la question de la formation des cellules géantes. 11 vit que l'introduction, sous la peau, de fragments d'épongé, de paquets de soie stérilisée, donne lieu d'abord è une agglo- mération de leucocytes du sang, suivie d'un afflux d'éléments épithé- lioïdes à gros noyau vésiculeux qui, s'insinuant dans tous les in- terstices de l'éponge, finissent par la disloquer. Les fragments résultant de cette dislocation sont bientôt inclus à l'intérieur de cellules géantes qui résultent, à n'en pas douter, de la fusion de plusieurs cellules épithé- lioïdes. Simultanément, il y a transformation des cellules épithélioïdes en cellules conjonctives et enkystement progressif, par ces dernières, du corps étranger. Mais quelle est l'origine des cellules épithélioïdes? En tous cas, affirme l'auteur, ce ne sont pas des leucocytes du sang. De cette série de faits isolés se dégageait cette notion qu'il existe dans l'organisme des éléments migrateurs, doués de mouvements amiboïdes XIV. — MORPMOl.OflIH F/r PUYSIOLOr.II-: GKNHHALES. 299 et jouant un rôle actif dans la résorption des foyers hémorrhagiqiics, des os nccrotiques, des corps étrangers de diverse nature; ces éléments appartiennent soit aux leucocytes du sang, soit à un autre groupe, d'o- rigine mal élucidée, et comprenant les cellules épithélioïdes et les myélo- plaxes. Les faits positifs admis sans conteste étaient à ce moment ceux de la diapédèse, de l'identité des globules du pus et des leucocytes, de la propriété qu'ont les leucocytes de transformer en pigment les hé- maties ingérées. L'origine de la cellule géante est des plus discutée; l'inflammation, la diapédèse et la formation des globules du pus sont généralement interprétées dans un sens défavorable à la guérison de l'organisme; enfin, la présence de microbes à l'intérieur de globules blancs ou de cellules géantes a été plusieurs fois constatée (entre autres par Koch) : mais on considère la cellule, dans ce cas, comme un milieu favorable à la vie des microorganismes qui, de leur coté, y pénètrent activement. Pendant ce temps, Metcumkoff faisait paraître une longue série de travaux dans lesquels il établissait l'importance et la généralité que présentent dans la biologie des Métazoaires les phénomènes de digestion intracellulaire. Dès 1865 il apporte dans son premier travail une notion toute nouvelle. Chez une Planaire terrestre découverte par lui, le Geo- desnnis bilineatus , il constate que le tractus intestinal avec son revête- ment épilhélial est remplacé par une masse protoplasmique granuleuse, capable d'englober et de digérer les particules alimentaires à l'intérieur de vacuoles. 11 compare ce fait à celui, déjà connu depuis longtemps, de la digestion intracellulaire chez les Infusoires. Metcunikoff venait ainsi de découvrir la propriété de digestion intracellulaire que possède l'épithélium intestinal des Turbellariés. Il avait, il est vrai, méconnu dans cette masse protoplasmique un plasmodium résultant de la contluence de cellules endodermiques distinctes. Le fait fut relevé de divers côtés et, en 1878, Metcunikoff publiait des recherches systématiques sur la digestion des Turbellariés d'eau douce. Chez le Mésostomum Ehrenber(ji, organisme transparent, les cellules intestinales sont douées de mouve- ments amiboïdes et limitent, à l'état normal, une vaste cavité digestive. L'animal avale une Nais proboscidea nourrie de carmin; à ce contact les cellules intestinales se fusionnent en un vaste plasmodium, au point de faire presque complètement disparaître la cavité digestive ; une heure après, il ne reste du Ver avalé que les soies et la cuticule , les parties molles et les granulations de carmin sont enfermées dans le plasmo- dium cellulaire et en voie de digestion. Un grand nombre d'autres Tur- bellariés digèrent de même, selon le mode primitif de digestion intracel- lulaire. Mais ce n'est pas là un fait général dans tout le groupe : les cellules in- testinales du Microstomum lineare portent des cils vibratiles et sécrètent dans la cavité intestinale leurs sucs digestifs. La digestion est ici enzymo- tique. Dans un mémoire de 1879 sur les Spongiaires, Metcunikoff cons- tate que chez diverses Halisarca , chez Ascetta primordialis, les cellules à collerette ainsi que les cellules du mésoderme englobent toute espèce de corps étrangers. Des Protozoaires (Oxytriche, etc.) englobés sont 300 L'ANNEE BIOLOGIQUE. digérés en un quart d'heure par les cellules mésodermiques. Dans un travail de 1880 sur la digestion intracellulaire chez les Cœlentérés, il établit que, dans ce groupe, la digestion se fait à l'intérieur des cellules endodermiques qui limitent la cavité gastro-vasculaire. Les cellules en- dodermiques des Clénophores transmettent les particules ingérées aux cellules mésodermiques, ce qui les rapproche des Turbellariés. Dans un travail de 1883, Metchnikofp aborde l'élude des cellules mésodermiques et désigne sous le nom de phagoct/les ces éléments capables d'englober et de digérer les particules solides. On peut provoquer chez les Gre- nouilles une septicémie au moyen d'une injection de sang putréfié; on retrouve bientôt les microbes contenus dans une vacuole à l'intérieur des phagocytes, surtout de ceux de la rate. Si, en un point de la na- geoire caudale de Triton cristatus, on détermine une lésion en cautéri- sant au nitrate d'argent, les phagocytes mobiles du tissu conjonctif entourent la partie lésée et la dévorent. Metcunikoff avait cru voir les cellules fixes prendre part à l'englobement, mais il revint plus tard sur celte opinion. En 1883, parut un mémorable travail de Metcunikoff résumant des recherches faites à Messine en 1882 et 1883. Ce mémoire est devenu le point de départ d'un nombre énorme de recherches qui ont amené la question de la fonction phagocytaire au point où elle est arrivée aujour- d'hui. En voici le résumé. Chez les Spongiaires, les Cœlentérés et nombre de Turbellariés, la digestion des aliments est intracellulaire : c'est là un reste très ancien passé héréditairement des Protozoaires aux Métazoaires. L'ectoderme est phagocytaire chez quelques formes inférieures (Lenden- FELD a constaté celte propriété chez certains Spongiaires, les Aplysini- des) : ainsi chez les Hydropolypes des Plumulaires, l'ectoderme des néma- tocalyces absorbe le carmin; ses cellules se fusionnant en plasmodium, envoient des prolongements dans le calice des hydranthes morts qu'ils dévorent. Les larves de Bunodes sabelhides ont leurs cellules ecto- dermiques bourrées de corps étrangers situés dans des vacuoles de l'endoplasme. Chez les Tubulaires, l'œuf ectodermique mange les cel- lules génitales voisines. Mais les faits de phagocytose sont bien plus nombreux et plus faciles à observer dans les cellules du mésoderme. Au moment de la métamorphose é' Auricularia Synapti et de Bipin- naria ai^terigera, les cellules mobiles s'accumulent sous les bandes vibratiles, les disloquent, les dévorent et prennent alors l'aspect de sphé- rules gorgées de boules réfringentes. Les bras des Bipinnaria tenues en captivité sont souvent dévorés par les phagocytes; chez les Pilidium captifs, les organes de la jeune Némerte deviennent également la proie de ces éléments. Des grains de carmin, des hématies humaines injectées dans les tissus de Phijllirhoe, de Bipinnaria sont englobés par les cellules mobiles qui forment des cellules géantes autour des grains volumineux. Des échardes enfoncées dans les tissus de Bipinnaria, de Téthys, de Térebella, d'As- cidia sont bientôt entourées d'amibocytes qui forment autour de ces corps étrangers un plasmodium. XIV. — MOKPHOLOGIK KT PHYSIOLOGIE GKNERAI.ES. :5m Des Bactérie.^, mobiles ou non, injectées à une Bipinnaria ou à une P/tillirhoe, sont englobées par les cellules mobiles et digérées à l'inté- rieur d'une vacuole. — I^es Bactéries qui pénètrent fréquemment dans la tunique des Botrylles sont englobées et digérées par les phagocytes mésodermir(ues. Souvent on peut constater que les microbes se multi- plient activement à l'intérieur du pliag(jcyte qui a succombé dans la lutte. Du lait de chèvre, de l'indigo-carmin, des grains d'amidon injectés à une PhillirJioe sont indiiïéremment englobés par les phagocytes. — Au contraire, des ovules et des spermatozoïdes vivants de Sphxrechiaus granularis, injectés au même animal, ne sont pas attaqués, au point que la fécondation de l'ovule peut se faire dans les tissus de l'hote, et la segmentation arriver au stade de blastula. — Gela nous prouve que ces éléments sont capables de faire un choix parmi les aliments offerts. Nous voyons donc neltement la lutte constante qui s'établit entre les phagocytes et toute espèce d'agents irritants aboutir fréquemment soit à la destruction des parasites, soit à la destruction d'organes entiers et de tissus. A la fin de son travail, Metchnikoff nous montre la propriété phagocytaire, originairement commune à toutes les cellules de l'orga- nisnie des Métazoaires inférieurs, se réduire progressivement pour ne plus appartenir, finalement, qu'aux cellules du feuillet moyen. Nous reviendrons plus loin sur cette évolution de la fonction phagocy- taire. En 1884., Metchnikoff publie un travail sur la lulle qui s'établit entre l'organisme des Daphnies et un parasite, la Monospora bicuspidaia dont les spores aiguës perforent la paroi intestinale et pénètrent dans la cavité générale. A mesure qu'elles parviennent en ce point elles sont englobées par les cellules mobiles qui les entourent d'une vacuole dans laquelle elles dégénèrent rapidement. Souvent, une moitié de la spore est déjà englobée, que l'autre moitié est encore située dans l'in- testin. Si, pour une raison quelconque (arrivée de spores trop nom- hreuses, etc.), l'englobement des spores n'est que partiel, les spores libres bourgeonnent très rapidement, donnent des conidies qui très rapidement envahissent l'organisme. Cette forme végétative lutte en effet contre les phagocytes avec' beaucoup plus de succès que les spores. Très souvent les phagocytes ne les englobent pas; parfois aussi ils les englobent et forment autour d'elles des cellules géantes mais sans les détruire; ce sont alors les phagocytes eux-mêmes qui sont tués par les parasites, remis du même coup en liberté. — Dans ce cas l'animal meurt infailliblement et sa guérison, qui a lieu fréquemment, dépend uniquement de la précocité de l'englobement des spores par les cellules amiboïdes et par conséquent du nombre de parasites immigrés. Très peu de temps après ce travail, parait un nouveau mémoire oiî Metchnikoff étudie la lutte entre les Bacilles charbonneux et l'organisme, des Vertébrés. — Les Grenouilles résistent à l'inoculation charbonneuse Du poumon de Lapin charbonneux introduit dans le sac lymphatique est entouré et pénétré par les leucocytes qui très rapidement contiennent un grand nombre de Bacilles charbonneux ; cet englobement est facile à 302 L'ANNEE RIOLOGIQUE. suivre direclemcnt sur la platine chauffante du microscope. Les Bacilles englobés ne lardent pas à dégénérer. — Au contraire, des Grenouilles charbonneuses, maintenues à 37°, succombent; le Bacille charbonneux, adapté à la lutte contre les animaux à sang chaud, sécrète probable- ment à cette température des substances qui éloignent les phagocytes. — Tandis que des Lapins auxquels on injecte du Bacille charbonneux meurent avec une généralisation abondante de la Bactéridie dans le sang, et sans présenter au point d'inoculation de réaction phagocytaire, ceux que l'on inocule avec la Bactéridie atténuée par le procédé de Pasteur ne présentent jamais de généralisation. 11 se produit rapidement au point d'inoculation une accumulation de leucocytes qui englobent les Bactéridies et les digèrent à l'intérieur de vacuoles. Par conséquent, différenciation progressive d'un feuillet moyen dont les éléments conservent seuls la propriété de digestion intracellulaire et adaptation de ce feuillet à la protection de l'organisme contre les parasites immigrés et les corps étrangers de toute nature, tel est le fait qui résulte de toute cette série de travaux de Metchnikoff. Qu'il s'agisse de la maladie des Daphnies ou du charbon des Vertébrés, nous voyons la lutte entre l'organisme et les envahisseurs se limiter à la lutte entre envahisseurs et phagocytes. De la victoire de ces derniers dépend la guérison de l'animal. La notion d'un feuillet phagocytaire entrant en lutte avec toute espèce de corps étrangers à l'organisme, nous permet de relier les faits épars apportés par les anatomo-pathologistes et re- latifs à la résorption des foyers hémorrhagiques, des os nécrotiques,'etc. De plus, l'inflammation c'est-à-dire la réaction de l'organisme vis-à-vis d'un agent irritant, apparaît fondamentalement comme une réaction des phagocytes de cet organisme. Cette réaction a lieu aussi bien chez les Invertébrés sans vaisseaux que chez les Invertébrés vasculaires, et toujours sous la forme d'une accumulation de phagocytes autour du corps irritant. Ce processus rappelle tout à fait l'exsudat inflammatoire des Ver- tébrés, la pénétration d'un corps irritant ayant chez ces derniers pour résultat final une accumulation de leucocytes ; seulement ces derniers, habitant les vaisseaux, sont forcés d'en sortir par diapédèse. L'inflam- mation est un fait très général; elle existe chez les Métazoaires infé- rieurs, ce qui détruit l'axiome de Cohnheim : sans vaisseaux pas d'in- flammation. — Ces idées, sur lesquelles nous reviendrons plus loin, sont contenues dans un travail de Metchnikoff de l'année 1881. Dès lors, l'existence d'une fonction phagocytaire paraît bien établie ; une foule de travaux naissent à partir de ce moment, étudiant la lutte des phagocytes avec les divers corps étrangers de l'organisme : cellules vieilles, malades ou mortes, organes larvaires à fonctionnement ralenti, parasites divers, etc. Nous allons essayer de résumer l'état actuel de nos connaissances relativement aux appareils qui servent à l'accomplisse- ment de cette fonction: puis distinguant, un peu artificiellement il est vrai, la lutte des phagocytes avec les tissus mêmes de l'organisme d'une part, et la lutte de ces éléments avec les parasites accidentels (Mi- crobes, etc.) de l'autre, nous exposerons successivement les faits positifs de phagocytose normale et de phagocytose pathologique. XIV. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GÉNÉRALES. 303 m. — APPAREILS PlIAGOCYTAIRES. La plupart des Protozoaires sont des phagocytes. Cette fonction pha- gocylaire, si ancienne, persiste dans toutes les cellules des Métazoaires les plus inférieurs ; ainsi, chez certaines Spongiaires, les cellules de l'ecto- derme, de l'endoderme et du mésoderme, ont également la propriété d'englober des corps solides et de les digérer; mais, à mesure que les groupements cellulaires prennent, vis-à-vis des excitations extérieures, des positions fixes, à mesure que les feuillets se spécialisent, nous voyons les éléments qui ne se trouvent plus en contact constant avec les aliments perdre cette propriété; c'est ainsi qu'elle disparaît très vite de l'ecloderme où on ne la rencontre plus que chez quelques Spongiaires et chez les larves de Cœlentérés. Signalons cependant le fait que des cellules ectodermiques redeviennent phagocytaires dans certains cas : ainsi Fausser a constaté le fait pour les cellules du manteau de la larve d'Anodonte; Mathias Duval et V. Beneden pour l'ectoderme embryon- naire lors de la fixation du blastocyste à la paroi utérine chez les Mammifères placentaires; Soudakiewitcii a trouvé des Bacilles lépreux, par eux-mêmes immobiles, à l'intérieur des cellules nerveuses. C'est là un exemple de la facilité avec laquelle disparaît la spécificité cellulaire quand les facteurs extérieurs de cette spécificité viennent à varier. — Mais ce sont là des faits exceptionnels. Au contraire, les cellules qui re- vêlent les cavités oii pénètrent les aliments s'adaptent spécialement à la fabrication de ferments digestifs et conservent longtemps la pro- priété phagocytaire. C'est ainsi que chez les Spongiaires, chez tous les Cœlentérés, chez un grand nombre de Turbellariés la digestion se passe à l'intérieur des cellules endodermiques. — On retrouve encore ce mode primitif de digestion chez quelques Mollusques nudibranches {Phtjl- lirhoe), chez des Vers très inférieurs tels que les Capitellides où H. Eisig a trouvé à l'intérieur des cellules digestives des grains solides de car- min, enfin chez les représentants les plus inférieurs de l'embranchement des Clîordés : Wiedersiii^im a constaté que, chez Amphioxus et les Cy- clostomes, l'épithélium intestinal est phagocytaire. Mais chez tous les autres Métazoaires cette propriété disparaît; les épilhéliums digestifs sécrètent leurs ferments à l'intérieur des cavités qu'ils revêtent; la di- gestion cesse d'être intracellulaire pour devenir enzymotique. Chez les Vertébrés, la cellule intestinale est revêtue du côté de la cavité digestive d'un plateau finement canaliculé (plateau strié) qui ne laisse plus passer les particules solides. Cependant, le mode de pénétration des substances grasses à l'intérieur de la cellule intestinale est encore peu élucidé et demande de nouvelles recherches. Les cellules à poussière que l'on trouve engagées dans l'épithélium alvéolaire sont-elles des éléments épithéliaux, endodermiques par con- séquent, comme l'ont soutenu Ruppert et d'autres? Les expériences de TcuiSTOWiTcu qui a injecté des particules insolubles (sépia, etc.) dans la 304 L'ANNEE BIOLOGIQUE. vessie natatoire des Poissons, dans le poumon des Grenouilles, dans les alvéoles du Cobaye nouveau-nc, ont établi que ces différents épitheliums sont incapables de phagocytose. Chez les Spongiaires les feuillets interne et moyen sont peu différen- ciés et ne forment en réalité qu'un seul feuillet phagocytaire. Le troi- sième feuillet est déjà bien différencié, au contraire, chez les Cœlentérés oi^i il est représenté par des cellules amiboïdes étoilées plongées dans une masse inlercellulaire gélatineuse. Issu génétiquement de l'endoderme, il en conserve les propriétés phagocytaires primitives et les phagocytes de tous les Métazoaires supérieurs sont d'origine mésodermique. Nous allons donc passer en revue ces éléments phagocytaires issus du feuillet moyen. Avec l'apparition d'un cœlome, les phagocytes se dif- férencient en éléments fixes constituant le revêtement endolhélial de la cavité générale et en éléments migrateurs, sans qu'il soit d'ailleurs pos- sible d'établir une ligne de démarcation précise entre les deux groupes; en effet, les cellules endothéliales dérivent ontogénétiquement d'élé- ments migrateurs; et, réciproquement, chez l'adulte, les cellules migra- trices naissent souvent des éléments endothéliaux. Les appareils pha- gocytaires se présentent à nous sous trois formes principales dans toute la série des êtres munis d'un cœlome : a) sous forme d'éléments migra- teurs, indépendants; b) sous forme de cellules de revêtement des cavités lymphatiques ou sanguines; c) sous forme d'amas de cellules fixes, amas lymphoïdes ou organes phagocytaires proprement dits. a) Cellules migratrices. Elles présentent une grande uniformité de type chez les Invertébrés : ce sont des éléments à noyau unique, non lobé, riche en chromatine; suivant les moments de leur évolution ou les cir- constances dans lesquelles ils fonctionnent, ces amibocytes contiennent des substances grasses (graisse rouge des Échinodermes), des concré- tions excrétrices, ou des granulations acidophiles, beaucoup plus répan- dues chez les Invertébrés qu'on ne le crojait autrefois. Cette uniformité morphologique est en rapport avec l'absence d'un appareil vasculaire clos. — Chez les Vertébrés, au contraire, en même temps que l'apparition d'un système sanguin clos^ nous voyons se différencier dans les ami- bocytes deux groupes très distincts : un groupe vasculaire et un groupe lymphatique. La localisation d'un grand nombre d'amibocytes à l'inté- rieur des vaisseaux est incontestablement un perfectionnement dans l'appareil de défense, le courant circulatoire favorisant le transport ra- pide des éléments migrateurs d'un point à l'autre de l'organisme. Mais d'autre part ces cellules ont dû s'adapter à ces conditions nouvelles; la nécessité d'une diapédèse a modifié la forme du noyau qui, au lieu d'être vésiculeux et rigide comme celui des amibocytes du groupe lym- phatique, se compose ici de masses lobées, fragmentées, déformables, essentiellement propres à l'étirement lors du passage de l'élément au travers des parois vasculaires. Ce leucocyte polynucléaire (selon la nomenclature d'Ehrlich) est caractéristique du sang des Vertébrés. A la différenciation morphologique des deux groupes correspond aussi une différenciation fonctionnelle, les amibocytes vasculaires intervenant principalement dans la phagocytose pathologique (surtout dans les XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 305 infections aiguës), les amibocyles lymphatiques intervenant surtout dans la phagocytose normale. C'est surtout aux recherches d'EnRLicii et de ses élèves que nous devons nos connaissances actuelles sur les diflerentes formes de leucocytes du sang chez les Vertébrés. Ces éléments migrateurs du sang comprennent : des lymphocytes, éléments embryonnaires, à noyau très chromatique, à protoplasma très peu abondant ; des leucocytes mononucléaires, à noyau très chromatique, à protoplasma abondant et légèrement basophile; des leucocytes poli/nucléaires , décrits plus haut, à noyau lobé, frag- menté, à protoplasma non basophile, abondant, contenant chez l'Homme des granulations qui se colorent par un mélange de couleurs acides et basiques (granulations neutrophiles d'Ehrlich). Ils représentent les 3/4 des amibocytes du sang. Jamais ils n'existent dans le système lympha- tique. — Chez les Rongeurs (Cobaye) on trouve une variété de polynu- cléaires dont le protoplasma contient de fines granulations éosinophiles, mais se colorant en violet par un mélange d'éosine et d'induline ( pseudo- éosinophiles d'Erlich). — Tous ces éléments, sauf les lymphocytes, sont des phagocytes. — Enfin, l'on trouve encore dans le sang, en quantité très variable avec les espèces et les états pathologiques, des leucocytes volumineux, à noyau lobé, bourrés de grosses granulations sphériques, présentant une forte affmité pour les couleurs acides, en particulier pour l'éosine. Ce sont les éosinophiles d'Ehrlich; on s'accorde générale- ment aujourd'hui à les considérer comme dérivant des polynucléaires; ce sont des éléments vieux, arrivés au terme de leur évolution. — Quelle est l'origine des granulations éosinophiles? Elle est encore mal connue; cependant MetcHiNIkoff, puis Cantacuzène, Bokdet et surtout Mesnil, ont vu les microbes englobés devenir éosinophiles dans l'intérieur des poly- nucléaires puis se résoudre en grains éosinophiles. — Tettemiammer a également observé la transformation en granulations éosinophiles des noyaux des spermatocytes englobés. — Ces granulations, d'après les re- cherches de nombreux auteurs (Weiss, Lowit, Siawcillo) sont de nature albuminoïde et appartiennent au groupe des globulines. — Les cristal- loïdes des grains d'aleurone (Weiss et Metcumkoff], les granulations vi- tellines de l'œuf (Eiirlich) sont éosinophiles. Il n'est donc pas improbable que ces granulations représentent des substances de réserve. — Les leu- cocytes éosinophiles sont des phagocytes et englobent les microbes, du moins chez les Vertébrés inférieurs (Batraciens, Reptiles) ainsi que l'a démontré Mesnil. — Les Poissons osseux en renferment peu; la Perche n'en renferme pas du tout. Cette dernière espèce résiste à la Bactéridie charbonneuse par le processus phagocytaire (Mesnil). Ce fait constitue une objection de plus à la théorie de Hankin et de Kanthack d'après laquelle les granulations éosinophiles (sous le nom d'alexines) commu- niqueraient au sang son pouvoir bactéricide et constitueraient ainsi le principal facteur de l'immunité. D'ailleurs, chez les Invertébrés, où la destruction des Microbes par les phagocytes est un phénomène des plus fréquents, les granulations éosinophiles sont rares. Tels sont les amibocytes usuels du sang des Vertébrés. Ajoutons-y une forme rare, les leucocytes à granulations basophiles [Mastzellen d'EHRLicii l'année BIOLOGIQLE, u. 18%. 20 :m\ L'ANNEE BIOLOGIQUE. et WESTriiAL) : de fines granulations basophiles entourant un noyau non colorable et représenté par une tache claire. — On les rencontre en assez grande abondance dans la lymphe des Rats ou dans le tissu conjonctif près des points où se produit un trouble de la nutrition locale. Dans ce dernier cas ils dérivent directement des lymphocytes. A côté du groupe des phagocytes du sang, il y a le groupe lymphatique localisé dans le tissu adénoïde de la rate, de la moelle des os, des gan- glions lymphatiques. Ils émigrent dans le système des vaisseaux lympha- tiques et s'accumulent en certains points de ce système, par exemple dans l'ampoule terminale des chylifères intestinaux. Us ne pénètrent dans le sang que dans les cas pathologiques. Ce sont de très grands éléments à noyau arrondi, vésiculeux, contenant un abondant suc nucléaire et un ré- seau chromatique bien différencié. La masse du protoplasme est colos- sale; ce protoplasme renferme habituellement toute espèce d'inclusions, surtout des leucocytes polynucléaires et des hématies. Ce sont des man- geurs très actifs de cellules. Ils ont été étudiés successivement par Hei- DENHAiN, Stôhr, Ruffer et d'autrcs. Ces éléments se forment dans les amas lymphoïdes (plaques de Peyer, corpuscules de Malpighi, etc.), dans la moelle des os, et dérivent directement des lymphocytes qui se multiplient dans les mêmes organes. Ce sont ces mêmes éléments qui constituent les cellules épithélioïdes des tubercules. En somme, le lymphocyte né dans les amas lymphoïdes où il se mul- tiplie par division indirecte nous apparaît aujourd'hui comme la forme embryonnaire d'où dérivent en divergeant les deux groupes de cellules migratrices : groupe lymphatique, comprenant les gros mononucléaires; groupe vasculaire dans lequel les mononucléaires, polynucléaires et éosinophiles semblent être des stades successifs d'une même forme. Les éléments du groupe vasculaire semblent se multiplier surtout dans le sang même, le plus souvent par division directe, souvent aussi par mitose. Il nous reste à dire quelques mots relativement à l'état actuel de nos connaissances sur la cellule géante. Il faut d'abord distinguer la cellule géante plurinucléée de la moelle des os et la cellule géante des néoplasies pathologiques. La première (myéloplaxe de Robin), que l'on trouve normalement dans la moelle des os, ne nait jamais par confluence d'éléments distincts : elle se forme par bourgeonnement (suivi de division indirecte) du noyau des gros mononucléaires lymphatiques; cette multiplication de noyaux n'est pas suivie de division du protoplasme (van der Stricut, Heidenhain). Ar- nold, dans un travail récent, a pu établir que ces éléments sont des phago- cytes. Ils jouent un rôle, d'ailleurs mal défini, dans la résorption osseuse. Le second type de cellule géante est celui des néoplasies pathologiques. Baumgarten, Weigert l'ont considéré comme se formant par proliféra- tion des cellules (quelconques) de la région enflammée. Les épithéliums pulmonaire, hépatique, rénal, les cellules conjonctives pourraient de la sorte contribuer à sa formation. Cette opinion n'est plus acceptable au- jourd'hui. Elle ne peut que résulter de l'interprétation défectueuse de ta- bleaux microscopiques compliqués. Mais elle ne tient pas devant l'obser- XIV. _ MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 307 vation directe, faite maintes fois, du mode de formation de cet élément. La cellule géante naît (le plus souvent par confluence, rarement par bourijconnement) de phagocytes mésodermiques, quelquefois fixes (cel- lules de Kupfler du foie), le plus souvent migrateurs et, dans ce cas, les gros mononucléaires lymphaticiucs (cell. épitliéiioïdes) constituent les éléments du piasmodium. Metchmkoff, Guénot et de nombreux obser- vateurs ont vu la cellule géante se former chez les Invertébrés par con- fluence des amibocytes autour des corps étrangers. — MetchnikofT a suivi sa formation sous le microscope en ajoutant à une trace de culture charbonneuse un peu de lymphe de Grenouille. Enfin, le mode de forma- tion de la cellule géante dans le tubercule, suivi pas à pas par Borrel dans un travail que nous analysons plus loin, ne peut laisser aucun doute à cet égard. Metchnikofl', chez le Spermophile, puis chez le Meriones, a vu tous les stades de formation de la cellule géante par confluence des leucocytes mononucléaires autour des Bacilles tuberculeux englobés. On sait, depuis les recherches de Pfeffer, de Staul, de Rosex, que les organismes unicellulaires et les plasmodes sont attirés par certaines substances solubles et repoussés par d'autres, ce que l'on exprime en disant qu'ils sont doués pour ces substances de chimiotaxisme positif dans le premier cas, négatif dans le second. — En outre, ces organismes peuvent s'habituer peu à peu à des substances qui les éloignaient d'abord, et finir par être attirés par elles (Piasmodium à'/Ethalium septicum et solution de glucose d'après Staiil). Les cellules migratrices possèdent les mêmes propriétés, et la connaissance de ce phénomène a permis d'expli- quer le fait que ces éléments se dirigent vers certains corps pour les en- glober, ou d'autres fois s'en éloignent. Leber avait déjà constaté en 1888 que des tubes capillaires contenant une substance extraite des cultures de Staphrjlococcus aureus et introduits dans la chambre antérieure de l'œil du Lapin, se remplissaient bientôt de leucocytes. Des injections sous cuta- nées de putrescine, de cadavérine, de cultures stérilisées de Staphyloco- ques ou de Bacilles pyocyaniques, déterminent la formation d'un abcès (Grawitz, Bouchard). Des tampons imbibés de cultures charbonneuses et introduites sous la peau des Grenouilles attirent les leucocytes, tandis que les tampons imbibés de substances indifférentes ne les attirent que très peu (Peckeliiaring). En 1890, Massart et Gii. Bordet étudient systé- matiquement la question : des tubes capillaires introduits sous la peau des Grenouilles et contenant soit des cultures complètes, soit des cultures filtrées de Staphylocoques, de Bacilles du choléra des Poules, de Bacilles typhiques, attirent fortement les leucocytes; les cultures de Staphylo- coques particulièrement ont un pouvoir chimiotactique des plus éner- giques. Au contraire, les tubes témoins remplis d'un liquide indifl'érent n'attirent pas les leucocytes. — Des tubes remphs de produits de désas- similation de cellules mortes attirent également les leucocytes d'une façon très énergique. Chez les Grenouilles maintenues dans une solution à 1/400 de paraldéhyde, les leucocytes sont anesthésiés et ne pénètrent plus dans les tubes. — Ces faits peuvent être rapprochés de ceux de Pfeffer : il se produit à l'extrémité ouverte des tubes capillaires une sphère de diffusion du liquide, composée de zones de moins en moins 308 L'ANNEE BIOLOGIQUE. concentrées à mesure que l'on s'éloigne; les leucocyles tendant à se mettre en contact avec la substance attirante par la surface la plus grande possible, pénètrent dans des zones de plus en plus concentrées et finissent ainsi par entrer à l'intérieur du tube. — Massart complète ces notions en 1892 en montrant que, parmi différentes races d'un même microbe, les races peu virulentes attirent les leucocytes avec énergie, tandis que les races virulentes les attirent peu ou pas. Dans ce dernier cas il ne s'agit pas de l'absence de substances attractives, mais bien de la présence de substances répulsives : en efîet la même culture, étendue, devient attirante. — Gabrichevsky démontre de son côté que l'acide lac- tique, la glycérine, la bile, la guanine repoussent les leucocytes, tandis que les cultures stérilisées de microbes pathogènes ou saprophytes les attirent énergiquement. — Gantacuzène en 1894, constata la propriété attirante des cultures du Vibrion de Massaouah introduites dans des tubes capillaires placés sous la peau de Cobayes. — La narcotisation des ani- maux au moyen de la teinture d'opium suspend celte immigration de leucocytes, tant que dure la narcose; pendant tout ce temps, en effet, les leucocyles anesthésiés ne sortent pas des vaisseaux. Non seulement les leucocytes sont sensibles aux excitations chimi- ques, mais cette sensibilité peut se modifier, si bien que leur chimio- laxisme peut graduellement de négatif devenir positif pour une même substance. « La sensibilité chimiotactique, dit Metchnikoff, n'est pas une grandeur constante ». Elle est toute relative. — Les substances qui attirent le plus les leucocyles semblent être les produits microbiens; puis viennent les produits de cellules mortes, les solutions faibles de nucléine ; puis enfin les solutions faibles de chlorure de sodium, le bouillon, etc. (expériences d'IssAEFF). Ces faits de chimiotaxisme vont maintenant nous permettre d'inter- préter les trois ordres des phénomènes suivants : la leucocytose du sang, la diapédèse, l'émigration des leucocytes vers les surfaces épithéliales libres. Le fait de la leucocytose, c'est-à-dire de l'élévation dans le sang du taux des globules blancs, est depuis longtemps connu des cliniciens. Le sang de l'Homme atteint d'une maladie infectieuse, contient toujours un nombre de leucocytes supérieur à la normale. Mais les analyses qua- litatives de ces éléments sont très imparfaites. L'expérimentation a donné au contraire des résultats plus précis. L'injection dans le sang de substances très diverses, solides (microbes, hématies, carmin, etc.) ou en solution (extraits d'organes, toxines, etc.), détermine d'abord un abaissement du taux globulaire (hypoleucocytose) suivi d'une élévation plus ou moins considérable de ce taux (hyperleucocytose). Les mêmes phénomènes se produisent, mais avec moins d'énergie lorsque l'injection est sous-cutanée. EvERARD et Demoor ont établi que l'injection de microbes très viru- lents, aboutissant sûrement à la mort, détermine une hypoleucocy- tose qui va en s'accentuant jusqu'à la fin. Le stade d'hypoleucocylose diminue et l'hyperleucocytose croît avec les chances de guérison. Dans le cas d'animaux fortement immunisés, l'hypoleucocytose n'existe plus. XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 300 — Ils ont vu (et Hotkin a fait la même constatation à la suite d'injec- tions de tuberculine) que les variations portent sur les leucocytes poly- nucléaires. De son côté Ciiatenay, dans le cas d'injections de toxines végétales ('abrine, ricine), bactériennes (diphtérie, tétanos) ou animales (venin de Cobra), chez des animaux neufs et des animaux vaccinés contre ces substances, a pu constater un parallélisme très net entre Fhyperleuco- cytose et les chances de guérison. La leucocytose avec ses diverses phases est un fait établi. Quelle en est la cause? Trois opinions sont aujourd'hui en présence. Pour Lowit l'intro- duction dans la circulation d'une des substances dont nous avons parlé, détermine une destruction immédiate d'un grand nombre de leucocytes [leucolyse); tel serait le mécanisme de l'hypoleucocytose, qui serait suivie d'une invasion compensatrice d'éléments nouveaux sortis des organes lym- phoïdes. Donc la condition absolue de l'hyperleucocytose serait l'hypoleu- cocytose. Or, en premier lieu, la leucolyse dans le sang n'a jamais été obser- vée directement; c'est une hypothèse; ensuite lessubstancesqui provoque- raient, d'après Lôwit, la leucolyse dans le sang ne la provoquent pas sous le microscope (Popoff, Goldsciieider et Jacob, Tchistowitch, etc.). Enfin, et ce fait détruit l'hypothèse de Lôwit, les animaux fortement immunisés contre la substance injectée, ne présentent pas d'hypoleucocytose. D'ailleurs Werigo a prouvé dans un travail très soigné que l'injection de Bacilles dans le sang détermine il est vrai une hypoleucocytose con- sidérable; mais en même temps le nombre des leucocytes (tous chargés de bacilles) s'accroît d'une façon colossale dans les points de l'orga- nisme où la circulation est ralentie (poumons, foie, rate) ; l'hypoleuco- cytose tient dans ce cas à l'afflux des leucocytes vers ces organes. Pour BucnNER et Ruhmer, l'hyperleucocytose est bien due à une exci- tation exercéee sur les leucocytes par les substances injectées. Mais cette excitation a pour résultat une rapide prolifération des leucocytes dans les organes formateurs; les éléments de l'hyperleucocytose seraient donc des cellules de nouvelle formation. — Or l'hyperleucocytose porte précisément sur les leucocytes polynucléaires qui représentent des glo- bules vieux. La troisième théorie est celle du chimiotactisme telle qu'elle est professée aujourd'hui par Metchnikoff. Elle seule, permet de relier lo- giquement tous les phénomènes qui accompagnent la leucocytose en se fondant sur la not'on de sensibilité chimiotactique d'une part, et sur celle de l'adaptation du protoplasme à des conditions nouvelles, de l'autre. — En effet, dans le cas des tubes capillaires contenant des subs- tances diffusibles et placés sous la peau, le fait du chimiotactisme est aussi évident que dans l'expérience classique de Pfeffer. Or, le nombre de leucocytes du tissu conjonctif étant minime, il faut bien, pour produire l'afflux leucocytaire, que le liquide diffusé soit allé impressionner ces éléments dans le sang et les organes lymphoïdes; toute cause en effet supprimante diapédèse, supprime cet afllux. Ce cas des tubes capillaires est tout à fait comparable à celui d'un foyer microbien déterminant un exsudât local : toujours, dans ces cir- 310 L'ANNEE BIOLOGIQUE. constances, l'exudalion locale est précédée d'une leucocytose du sang (expériences de Limbek injectant des Microbes dans l'articulation d'un Chien; — injections de Microbes dans la cavité péritonéale, etc.) — Les mêmes notions permettent d'interpréter les faits d'hypoleucocytose : la substance injectée a-t-elle une action énergiquement répulsive? Les leu- cocytes s'en éloignent et s'arrêtent dans les organes oi^i, la circulation étant très ralentie, le contact avec la substance gênante est réduite au minimum dans l'unité de temps; entre ce cas et celui où les leucocytes sont si parfaitement adaptés à la substance injectée qu'il n'y a plus d'hypoleucocytose, tous les intermédiaires existent; il faut en effet aux globules blancs un temps plus ou moins long pour se familiariser avec le nouveau milieu. Toute cellule vivante, en somme, est sensible aux excitations exté- rieures, c'est-à-dire aux changements brusques de milieu ; chacune réa- git à sa façon. Les éléments migrateurs, dont la caractéristique est la motilité, réagissent en se mouvant : ils s'approchent ou s'éloignent de la substance compatible ou non avec leur vie. Le chimiotactisme seul, combiné à la sensibilité tactile, peut expli- quer la diapédèse. Toute substance anesthésiant les leucocytes, sup- prime leur passage à travers la paroi des vaisseaux. Massart et Bordet étudiant ce phénomène chez des Grenouilles narcotisées, virent la di- latation vasculaire se produire et les globules blancs se disposer au- tour des parois; mais il n'y eut aucune diapédèse. Au contraire, des globules rouges sortirent, mécaniquement, en assez grande quantité. Cette émigration des leucocytes se fait vers toutes les surfaces où leur sensibilité est sollicitée par des substances solubles attirantes. C'est ainsi que les épithélimus des muqueuses sont sans cesse traversés par des cellules migratrices qui tendent vers la surface libre. Dans l'épithé- lium intestinal des Vertébrés, on voit des leucocytes engagés entre les cellules épithéliales à tous les niveaux, jusque sous le plateau strié qu'elles perforent fréquemment. Certains points servent plus spéciale- ment de passage aux cellules; des vides persistants se constituent ainsi entre les cellules épithéliales : ce sont les thèques de Renaut. Cette dia- pédèse intestinale ou « phénomène de Stôhr » est particulièrement abondante au niveau des follicules clos. — Les leucocytes qui y parti- cipent, sont en général des polynucléaires; cependant on trouve fré- quemment des gros mononucléaires lymphatiques dans l'épithélium qui surmonte les plaques de Peyer. — A. Ruffer a établi le fait que les mi- croorganismes qui, à l'état normal, parviennent à franchir la barrière épithéliale sont englobés et détruits par les leucocytes en diapédèse. Ces éléments protègent ainsi l'organisme contre les chances continuelles d'infection par voie intestinale. La question de savoir si ces leucocytes épithéliaux jouent un rôle dans le transport des substances grasses absorbées n'est pas encore ré- solue. ZAVARYKiNen 1883, Schàfer un peu plus tard, ont vu ces éléments chargés de globules gras au moment de la digestion. Schâfer considère comme certain qu'ils servent d'intermédiaire entre l'épithélium absorbant et les lymphatiques. On peut rapprocher de ce fait la découverte faite XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GÉNÉRALES. :{il par PoLiAKOFF, au voisinage des amas adipeux , de grands éléments con- jonctifs fixes, les cellules adipophores, dont les prolongements em- brassent d'une part les éléments adipeux, de l'autre les capillaires san- guins. Leur rôle consisterait à aller saisir les globules graisseux et à les déposer dans le courant sanguin. Le même auteur a cru constater que chez les animaux en inanition, la graisse des amas adipeux est saisie par les leucocytes qui la trans- portent dans les vaisseaux. Tous ces faits sont encore imparfaitement étudiés et méritent d'être repris. Une semblable diapédèse, constatée par une foule d'observateurs se fait constamment au niveau des amygdales vers la cavité buccale. Ces leucocytes, très nombreux, et qui remplissent le mucus recouvrant la muqueuse en cet endroit, sont bourrés de microbes. Dans un travail récent Hugensciimidï a constaté que la salive, telle qu'on la retire de la cavité buccale, présente un pouvoir chimiotaclique des plus nets et attire énergiquement les cellules migratrices. — C'est également une diapédèse semblable qui se produit sans cesse à travers l'épithélium alvéolaire, dans le poumon. — Ces leucocytes immigrés englobent les poussières et les microbes introduits avec l'air inspiré; ce sont les cellules à poussières des auteurs. Ces éléments en se fixant dans le tissu conjonctif du poumon, donnent à ce dernier sa pigmentation noire si caractéristique. Cette diapédèse intraépithéliale est un fait très répandu dans la nature ; Flemming l'a vue se produire dans l'épiderme chez la larve de Salamandre ; Sabatier dans les branchies de la Moule ; de Bruyne dans répilhélium branchial des Lamellibranches, etc. Que deviennent les substances englobées et digérées par les leuco- cytes? C'est là une question encore tout à fait obscure. Peut-être les substances albuminoïdes transformées en peptones à leur intérieur sont- elles utilisées pour la nutrition intime des tissus; peut-être une partie des corps digérés est-elle mise en réserve sous forme de granulations éosinophiles ou de graisses. Le contenu des Kôrnchenkugeln provenant de l'histolyse de la larve chez les Insectes, disparaît au fur et à mesure de la régénération aux tissus. Un autre exemple de substances phagocytées puis cédées aux tissus en formation nous est fourni par le processus, encore très mal connu, qui se passe dans la zone marginale du vitellus chez les Sélaciens, les Téléostéens, les Reptiles et les Oiseaux. A ce niveau, des éléments amiboïdes (Meganuclei de Ziegler, Mérocytes de RûGKERT, mégasphères de His) mangent les granulations vitellines puis les cèdent (par quel mécanisme?) aux cellules blastodermiques. C'est ici le lieu de dire quelques mots sur le rôle, à peine entrevu des cellules migratrices dans la pigmentation des tissus. La transformation des amibocytes en cellules fixes est aujourd'hui un fait bien connu; Metciinikoff l'a vue se produire sous ses yeux dans la queue des larves de Triton; les clasmatoci/tes de Ranvier ne sont pas autre chose que des cellules mobiles ainsi fixées. On connaît des cas de pigmentation résul- tant de la fixation de phagocytes chargés de granulations colorées : 312 L'ANNEE BIOLOGIQUE. telle est la pigmentation noire du poumon; telle est la pigmentation du derme au niveau d'anciens foj-ers hémorrhagiques détruits par les phagocytes; telle est la pigmentation ardoisée du foie et de la rate dans la malaria, due à la destruction, par les phagocytes, des hématies chargées de pigment malarique. — Hugo Eisig le premier a constaté que chez certaines Annélides, un grand nombre des granulations qui donnent sa coloration à l'épiderme sont identiques aux granules excré- toires des cellules néphridiales (la néphridie chez les Capitellides dé- bouche dans la peau). Il a émis à ce sujet l'hypothèse, vérifiée depuis dans bien des cas, que les granulations excrétoires jouent un rûle important dans la coloration des animaux. — Et ce sont encore les phagocytes qui, dans beaucoup de circonstances, sont les agents de transport de ces granulations. Racovitza a reconnu que les granulations des cellules chloragogènes tombées dans la cavité générale des Malda- niens au fur et à mesure de la destruction de ces cellules, sont englo- bées par les amibocytes et transportées dans l'épiderme. L'amibocyle dégénère en ce point et laisse un petit amas de granulations interépi- théliales qui contribuent à la coloration des téguments. D'après les recherches du même auteur, la coloration de l'épiderme change chez des Annélides {Leiocephalus leiopygos) auxquelles on a injecté de l'encre de Chine dans le cœlome. Le mécanisme de cette pigmentation est le même que dans le cas des granulations chloragogènes. Ces faits isolés nous permettent de prévoir que dans le phénomène si complexe de la coloration des tissus, l'activité phagocytaire doit avoir un rôle étendu. D'après cette rapide étude sur les éléments migrateurs, nous voyons que les uns sont tout spécialement adaptés à la diapédèse; ce sont les éléments à noyau déformable, tnicrophar/es de Metchnikofî, qui sont surtout des mangeurs de Microbes; une seconde catégorie composée d'éléments plus massifs et habitant l'appareil lymphatique sont surtout (mais non exclusivement) des mangeurs de cellules et constituent les macrophages de MetchnikofT. Un grand nombre des phagocytes fixes que nous allons étudier maintenant appartiennent à cette deuxième catégorie. b) Phagocytes enclothéliaux. Les endothéliums hémo-lymphatiques, issus génétiquement de cel- lules migratrices, sont souvent phagocytaires. L'endothélium cœlomique de beaucoup d'Annélides est bourré d'inclusions solides très diverses et possède la propriété de digestion intracellulaire. — Ranvier a vu les cellules endothéliales de l'épiploon englober les globules du lait ou le vermillon injecté dans la cavité générale. — Les endothéliums vascu- laires chez les Vertébrés sont contractiles et capables de mouvements amiboïdes. Mais ce sont particulièrement les cellules endothéliales des capillaires sanguins du foie qui sont des phagocytes d'une très grande activité. — Ces éléments décrits pour la première fois par Kupffer {cellules de Kupffer), émettent de volumineux prolongements étoiles et obturent ainsi presque complètement la lumière des capillaires. Grâce à cette disposition, le sang dont la vitesse est déjà singulièrement ralentie XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 313 dans le foie par suite -de la riche capillarisalion de cet organe, est obligée de traverser ainsi un véritable filtre phagocytaire, dans lequel il se débarrasse d'un grand nombre de particules solides. Les cellules de Kupffer sont d'actifs mangeurs de globules rouges et leur proto- plasme est toujours bourré de pigment hématique. Les Bacilles tuber- culeux, charbonneux injectés dans le sang sont rapidement englobés par ces éléments; le Bacille du charbon y est englobé avec une rapidité in- croyable (Wertgo). Chez les personnes mortes de malaria, chez les pi- geons morts de rouget du porc, ces cellules sont gorgées de parasites. Quant aux cellules fixes du tissu conjonctif, elles semblent, en se fixant, perdre leur activité phagocytaire. c) Aînas phagoci/taires. Le système phagocytaire se complique et se perfectionne par l'adjonc- tion d'amas fixes de phagocytes, baignant dans les liquides en circula- tion dans l'organisme et situés en des points où se produit un ralentis- sement de la circulation et une stagnation relative des particules en suspension. Un semblable organe est d'autant plus parfaitement adapté à sa fonction que sa surface de contact avec les liquides organiques est plus étendue; aussi, sous leur forme la plus parfaite, ces amas de cel- lules sont-ils creusés de lacunes et de canaux que le liquide sanguin doit forcément traverser : ainsi s'opère une véritable fîltration du sang au contact de ces appareils. Au point de vue embryogénique les éléments qui composent ces amas sont de même origine que les amibocytes libres; souvent les derniers dérivent des premiers. — D'ailleurs il faut distinguer entre les amas pu- rement globuligènes, qui donnent naissance à des amibocytes embryon- naires, incapables de phagocyter, comme p. ex. les organes globuligènes des Crustacés décapodes et, chez les Vertébrés, les folHcules clos avec toutes leurs modalités; et les organes purement phagocytaires qui ne produisent pas d'amibocytes libres (organes phagocytaires des Orthop- tères). La forme la plus parfaite d'organe lymphoïde est celle où l'or- gane globuligène est annexé à l'organe phagocytaire et lui fournit sans cesse de nouveaux éléments : telle est la rate des Vertébrés où l'organe globuligène (corpuscules de Malpighi) est annexé à l'organe phagocy- taire (tissu adénoïde ou pulpe de rate). — Les ganglions lymphatiques, la moelle des os sont également des organes à la fois globuligènes et phagocytaires. Les organes phagocytaires proprement dits , sous leur forme la plus simple, telle par exemple que Kovalevski l'a observée chez les Né- réides, sont de petits amas de cellules, nés de la prolifération des cel- lules endothéliales du ccelome, baignant dans le liquide cavitaire, et distribués »ni et là sans régularité. Une forme mieux adaptée de ces organes est représentée par ces mêmes amas, mais distribués avec régularité et situés en des points où les mouvements du liquide cavitaire sont ralentis par le frottement, par exemple dans l'angle de deux organes. Tels sont les amas décrits par Kovalevski chez les Néreis, symétriquement et métamériquement situés dans l'angle formé parla paroi du corps et le muscle longitudinal dorsal. 314 L'AANKE BIOLOGIQUE. Chez les Orthoptères, nous trouvons une forme plus parfaite d'organes phagocytaires. Elle y a été signalée par Kovali:\ ski, puis étudiée par CuÉNOT. Chez le Grillon par exemple, chacune de ces rates consiste en un système de lacunes occupées par des phagocytes et placé sur le trajet que suit le sang pour retourner au cœur. Le sang s'y filtre donc en to- talité. Ce type d'organe phagocytaire se rapproche beaucoup de la pulpe de rate chez les Vertébrés. La structure de la pulpe de rate a été élucidée dans ces derniers temps par de nombreux travaux. Un des plus inté- ressants est celui de van der Stricht. La rate, chez la larve de Salamandre, consiste simplement en un réseau de tissu adénoïde dont les mailles sont occupées par des phagocytes et des érythroblastes. Les artérioles spléniques s'ouvrent librement dans ce tissu, ainsi que les veinules. Le système de capillaires intermédiaire est remplacé parle filtre adénoïde ou pulpe splénique; il est aisé de concevoir combien la circulation y est ralentie, la pression diminuée et le contact intime entre les éléments de la pulpe et le sang. Plus tard, certaines portions de cette pulpe se différencient et forment des organes globuligènes ou corpuscules de Malpighi, appendus le plus souvent à la gaine des artérioles. La rate d'un Vertébré supérieur est donc constituée par une pulpe splénique interposée entre les artérioles et les veinules qui y débouchent librement; de place en place un folli- cule clos appendu à une artériole fournit sans cesse à cette pulpe de nouveaux phagocytes. Les phagocytes habitant la pulpe sont les gros mononucléaires à noyau vésiculeux. La rate des Vertébrés supérieurs n'a plus aucun rôle dans l'hématopoièse (elle ne remplit une fonction hé- matopoiétique que chez les Vertébrés inférieurs et chez rembr3'on des Vertébrés supérieurs). C'est un organe uniquement phagocytaire; il s'y fait une destruction considérable de globules rouges à l'intérieur des macrophages. Les organes phagocytaires sont très répandus chez les Invertébrés; c'est là une notion récente. Kovaleyski et ses élèves, puis Cuénot en ont déterminé avec précision un grand nombre grâce à la technique très simple qui consiste à injecter dans la cavité générale d'un animal des particules solides (poudres colorées ou Bactéries), puis de rechercher les organes qui retiennent ces substan(;es à l'intérieur de leurs cellules. Nous résumons ici l'état actuel de nos connaissances positives relative- ment à ces organes chez les Invertébrés. Annélides. — Polychètes. — Chez les Néréides il existe dans chaque segment du corps une paire de glandes phagocytaires situées au-dessus et en arrière des parapodes, dans l'angle externe formé par la paroi du corps et le muscle longitudinal dorsal. Ils ont été étudiés par Ko- YALEVSKI. Olifjochètes. — Chez trois espèces du genre Perichsefa, Schneider a découvert des amas phagocytaires, fixés à la face antérieure des dissépi- ments, à droite et à gauche du vaisseau dorsal, au nombre d'une paire par segment. Les organes lymphoïdes qui existent chez tous les terri- coles, semblent faire défaut chez les limicoles. XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 315 Hirudinées. — Les amas phagoc3iaires sont enfoncés dans le pavillon des néphridies. Leur rôle plagocytaire a été établi par Kovalevski en 1896. Mollusques. — Opislhobranches. — L'organe phagocytaire est situé sur l'aorte tout près des ganglions cérébroïdes chez les Doridiens — plus près du cœur chez les Pleurobranchiens. — Ses propriétés phagocytaires ont été démontrées par Kovalevski en 1890-9 i et par Hecut en 1895. Eolidiens. — Kovalevski a vu que les Bactéridies charbonneuses in- jectées sont englobées par des trahiées de cellules symétriquement dis- posées de chaque coté du pied. Pulmonés. — Chez Hélix pomalia l'organe phagocytaire est représenté par les vaisseaux qui recouvrent les veines pulmonaires. Le fait a été vu par CuÉNOT en 1892 et vérifié par Kovalevski en 1894. Arthropodes. — Insectes. — Les organes phagocytaires sont rares. Ils sont bien développés cependant chez certains Orthoptères (Grillons , Acridiens, Forficules) oîi ils ont été étudiés par Kovalevski d'abord (1894), puis par Cuénot. Ce sont des amas de cellules situées dans l'ab- domen et appliqués sur la face dorsale du septum péricardial, où ils sont constamment baignés par le sang qui retourne au cœur. Myriapodes. — Chez Scolopendra cinguleta, Kovalevski a découvert les organes phagocytaires, sous forme de petits amas (2-10 par segment) disséminés dans le tissu adipeux, depuis le 3' jusqu'au dernier segment du corps. Crustacés. — L'organe phagocytaire, découvert par Cuénot en 1887 mais dont la fonction fut établie par Kovalevski (englobement de Bac- téries) est situé, chez les Décapodes, dans le rachis branchial, entre les deux vaisseaux. Scorpionides. — La glande prénervienne on (j lande de Blanchard est un organe phagocytaire (Kovalevski). — Chez Euscorpius carpathicus Kovalevski a décrit récemment une paire d'organes phagocytaires situés dans le préabdomen et fixés sur le diaphragme thoraco-abdomi- nal. Us contiennent un diverticulum de la cavité générale. Chez les Echinodermes, les Lamellibranches, la majorité des Insectes, les Arachnides, les Isopodes, les Amphipodes, les Enléropneustes, les Tuniciers l'appareil phagocytaire paraît représenté par les amibocytes du cœlome. Les cellules des amas phagocytaires chez les Invertébrés englobent et digèrent les Bacléries injectées dans l'organisme. Chez les Vertébrés, la rate est également un lieu de destruction active des microbes ayant pé- nétré dans le sang. Les cellules de la pulpe englobent et digèrent les Bacté- ridies charbonneuses (Metch.xikoff, Werigo, Roux, etc.). Cet organe est le lieu unique de destruction des parasites dans certaines maladies comme la fièvre récurrente (Metchmkoff); aussi, Soudakiewitch a-t-il vu les Singes dératés mourir à coup sûr de cette maladie, avec une quantité colossale de Spirilles dans le sang, alors que pour le Singe normal la fièvre récurrente est une maladie bénigne, toujours suivie de guérison. ■ — Bardach injectant du 1" vaccin charbonneux à 35 Lapins normaux et 35 dératés, vit survivre tous les témoins et mourir 26 des derniers. — 310 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Cette dernière expérience nous montre également que si la rate a un rôle protecteur incontestable dans l'organisme contre les infections micro- biennes, il n'est cependant pas le seul organe de ce genre; et, en effet, le foie, la moelle des os sont également capables de détruire un grand nombre de microbes. Werigo dans des expériences très précises a fait voir que les cellules des différents organes phagocytaires présentent des adaptations diverses. C'est ainsi que, dans la lutte contre la Bactéridie charbonneuse, les cellules de Kupffer se montrent infiniment plus aptes que les macrophages de la rate, à digérer les parasites englobés. Il nous reste à signaler, avant de terminer cette étude sur les organes phagocytaires, la propriété phagocytaire que présentent les cellules épi- théliales de la portion moyenne du tube néphridial chez quelques Anné- lides. Des poudres inertes (carmin, encre de Chine) qui pénètrent dans la néphridie par l'entonnoir sont englobées par ces éléments. Ce fait a été établi par Kovalevski et G. Schneider. Nous n'insisterons pas là- dessus davantage, car nous donnons plus loin l'analyse du mémoire de Schneider. — Voinov a découvert dans la néphridie de Branchiob- della parasitica^ au-dessus de l'entonnoir, un amas de cellules absor- bant les déchets qui pénètrent jusque dans la portion moyenne du tube néphridial. IV. — PHAGOCYTOSE NORMALE. Sitôt que la sensibilité tactile ou chimiotactique des phagocytes est excitée, ces éléments réagissent et entrent en lutte avec les agents de cette excitation. C'est ainsi qu'une lutte incessante a lieu entre ces cellules éminemment irritables et les tissus vivants de l'organisme. Ces derniers se défendent soit en sécrétant des produits neutres qui ne provoquent pas l'excitabilité phagocytaire, soit en sécrétant des produits qui repoussent les phagocytes : ainsi s'explique le fait que les disques imaginaux, par ex. chez la nymphe des Insectes, ne sont pas dévorés par des ami- bocytes. Que le fonctionnement des tissus vienne le moins du monde à se modifier, que la nature de leur sécrétion varie, que les cellules mobiles ne soient plus repoussées, l'issue de la lutte change, et les tis- sus vivants sont attaqués par ces éléments et détruits, souvent au détri- ment de l'organisme, comme dans le cas où les phagocytes dévorent les cellules nerveuses incapables de se régénérer. Le résultat de ce combat perpétuel est que tout élément affaibli, incapable de se défendre dispa- raît; c'est ainsi que les phagocytes eux-mêmes sont souvent dévorés par des phagocytes plus forts; ainsi se perfectionne, par sélection, un appareil qui débarrasse l'organisme des organes ou des tissus à fonction- nement ralenti. C'est là le mécanisme de la disparition d'une foule d'or- ganes larvaires; c'est de la sorte aussi que sont détruits tous les élé- ments vieux, malades, incapables de réagir. C'est ainsi que chez les Vertébrés un nombre très grand d'hématies sont journellement détruites par les grands macrophages de la pulpe splénique ou des capillaires hépatiques. La digestion intracellulaire se îait à l'intérieur des vacuoles. Cette hématolyse prend une importance XIY. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 317 exceptionnelle dans certains cas d'intoxication aiguë ou chronique (fièvre malarique pernicieuse, impaludisme chronique, cachexie cholé- rique expérimentale). Rien n'est plus aisé dans ces cas que de suivre toutes les phases de l'englobement des globules rouges par les phago- cytes et leur transformation à l'intérieur de ces derniers en pigment hématique. — C'est ainsi également que la dernière phase d'une lutte victorieuse des phagocytes microphages contre les microbes est marquée par une attaque des microphages par des phagocytes plus résistants (macrophages mononucléaires), attaque ayant pour résultat la destruc- tion des microphages affaiblis, à l'intérieur de vacuoles intracellulaires. L'étude directe de ce phénomène est des plus simple à faire, si l'on ob- serve ce qui se passe dans la cavité périlonéale de Cobayes vaccinés contre le vibrioncholérique. — Les phagocytes admirablement adaptés à cette lutte contre les tissus par leur pouvoir migrateur et leur sensibilité chimiotactique, le sont aussi par la puissance de leur pouvoir digestif. C'est ainsi que Soudakiewitgh a pu voir, dans des cas de lupus et de bouton de Sart, les fibres élastiques du derme englobées et dissoutes à l'intérieur des cellules géantes. — C'est ainsi, également, que Hjalmar Theel a pu observer chez les Pluteus à huit bras et à o centres de cal- cification la résorption, à l'intérieur des cellules mésodermique, des ba- guettes calcaires du squelette. Voici quelques exemples, parmi les mieux étudiés, de la lutte qui s'établit entre les tissus vivants et les phagocytes : Histolyse larvaire chez les Insectes. — La destruction des tissus larvai- res pendant les premiers jours de la vie à l'état de nymphe, chez les Insectes, est un des plus beaux exemples de phagocytose embryonnaire que nous possédions. L'histolyse fut découverte par Weismann en 1864; Ganin soupçonna en 1876 la part qu'y prennent les amibocytes. Kova- LEvsKi et V. Rees en 1885 en étudièrent simultanément le mécanisme et arrivèrent aux mêmes résultats. Voici, d'après Kovalevski. les phé- nomènes que l'on observe chez la Mouche à viande. Dès le début de la transformation en nymphe, les tissus larvaires baignent dans un plasma très riche en amibocytes qui s'accolent bientôt à la surface des divers organes. Les muscles sont les premiers attaqués et ne présentent au début de ce processus aucun signe visible de dégénérescence. Grâce à leurs mouvements amiboides, les amibocytes s'insinuent sous le sarco- lemme, poussent des prolongements à l'intérieur de la substance striée, finissent par disloquer le faisceau en petits fragments ou sarcolytes qui sont englobés par les phagocytes et enfermés dans des vacuoles intra- cellulaires. A l'intérieur de ces vacuoles la striation des sarcolytes dis- paraît, les fragments englobés prennent l'aspect de grains réfringents : les amibocytes bourrés de semblables grains constituent les « Korn- chenkugeln » de Weismann. — De la même façon disparaissent les noyaux musculaires et le faisceau entier est remplacé par un amas de Kôrnchenkugeln. — Grâce à la transparence de la vésicule céphalique Kovalevski a pu étudier directement sur le vivant ce processus phago- cytaire. — De la même manière disparaissent les glandes salivaires (ici les phagocytes pénétrent à l'intérieur des grandes cellules glandulaires et 318 L'A.YXEE BIOLOGIQUE. les disloquent), le corps adipeux, l'hypoderme, l'intestin antérieur et postérieur tout entiers; dans l'intestin moyen, la tunique musculaire est seule détruite par les ainibocytes; l'épithelium tombe dans la cavité in- testinale. Bref, tous les tissus de la larve disparaissent dans cette lutte contre les phagocytes; les disques imaginaux au contraire et les cellules de nouvelle formation ne sont pas attaqués. Ce même processus de destruction a été retrouvé dans un grand nombre de Diptères et cliez. les larves d'autres Insectes à métamorphose complète. KoROTNEFF chcz la larve d'un Lépidoptère [Tinea) et récemment Rengel chez la larve d'un Coléoptère (Tenebrio molilor) où il a étudié la dispa- rition de l'épithelium intestinal, n'ont pu constater l'intervention des phagocytes dans la résorption des muscles. Mais il faut remarquer ici que, de l'avis même de ces auteurs, l'histolyse est loin d'être aussi complète que chez les Diptères; les noyaux de la plupart des fibres musculaires persistent et deviennent les noyaux musculaires de l'imago. Destruction de la queue chez les têtards de Tuniciers. — Kovalevski en 1892 a retrouvé dans la queue des têtards de Tuniciers [Phallusia rna- millata) les processus déjà étudiés par lui chez des Diptères. Les amibo- cytes s'insinuent sous la gaine de la corde dorsale, puis dans la subs- tance intercellulaire, dissocient et englobent les cellules. Les muscles de la queue sont détruits de la même façon. — Salenski, dans un travail récent, a fait des constatations analogues chez Diplosoma et Amarou- ciuni. Phagocytose musculaire. — -Le mécanisme de la dégénérescence des mus- cles de la queue chez les têtards de Batraciens fut établi par Metchnikoff en 1892. Avant l'apparition de ce mémoire la confusion qui existait dans beaucoup d'esprits entre la notion de phagocytes et celle de leucocytes (les phagocytes ne sont pas toujours des leucocytes), fit que Loos dans un travail sur le même sujet, tout en ayant reconnu la formation des sar- colytes, déclare que les phagocytes n'ont aucun rôle dans la résorption musculaire; Bataillon de son côté déclarait que les sarcolytes se ren- contrent dans la proportion de 95 % k l'intérieur des cellules (qu'il appelle leucocytes), mais que leur dissolution est extracellulaire et s'o- père dans les humeurs. Voici les faits d'une précision indiscutable établis par Metchnikoff : le début des phénomènes de destruction musculaire est marqué par une suractivité très grande du sarcoplasme des faisceaux musculaires (il n'y a à ce moment aucun signe visible de dégénéres- cence musculaire) ; les noyaux du sarcoplasme prolifèrent, s'entourent de quantités volumineuses de protoplasma : ainsi s'individualisent des cel- lules amiboïdes qui poussent des prolongements dans le myoplasma et le disloquent. Ce travail de désagrégation aboutit à la formation de sarcolytes : ceux-ci sont englobés par les phagocytes sarcoplasmiques, entourés d'une vacuole à l'intérieur de laquelle ils perdent leur stria- lion; le muscle entier est ainsi détruit par des phagocytes qui n'ont rien de commun avec les leucocytes; pendant toute la durée du processus, la diapédèse est nulle. — Metcunikoff a pu également se convaincre par l'observation directe que les sarcolytes ne sont jamais extracellulaires. Pour qui a jeté un regard sur les planches qui accompagnent le XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. .'519 mémoire de Metchnikoff sur Je Têtard, et de Kowalevski sur Thistolyse des Mouches, la doute ne peut subsister un instant sur l'évidence du processus. De son côté V. Rees est arrivé pour les Insectes à des résul- tats identiques à ceux de Kowalevski. Aussi ne peut-on que s'étonner quand N(1etzel vient affirmer dans un travail récent que l'activité phago- cylaire n'a rien à voir dans ces deux processus distinctifs. (Je rappelle ici que Kovalevski a pu suivre de visu, par transparence, la destruc- tion des organes larvaires par les phagocytes). SouDAKiEViTCii a pu coustater que, dans les muscles attaqués par la Trichine, le sarcoplasme présente des signes de suractivité comparables à ceux observés par Metchnikoff, suractivité qui aboutit à la destruction des muscles et à leur transformation en amas de sarcolytes. Seulement, ces nouvelles formations cellulaires sont détruites par les mouvements de la Trichine. A ce moment se fait un afflux considérable de leucocytes qui attaquent les débris du sarcoplasma et du myoplasma mélangés et en achèvent la destruction. Le mécanisme semble d'ailleurs être toujours le même dans les fibres musculaires en voie de disparition. Tous les auteurs qui ont étudié ce processus, Mantegazza, Vulpian, Erb, Hayem, Bizzozero, Golgi, ont signalé comme phénomène de début la multiplication des noyaux du sarcoplasma. Ughetti, Babinski ont clairement vu que cette activité karyokinétique coïncidait avec un accroissement considérable du sarco- plasma; ce dernier finit par dissocier et par englober, la substance striée. Phagocytose des fibres nerveuses à myéline. — De ce processus nous pouvons rapprocher celui qui accompagne la disparition des fibres nerveuses dans la dégénérescence Wallérienne et dans les névrites d'une façon générale; Ranvier le premier a mis ces faits en lumière; depuis, un travail de Bùngner et récemment un mémoire de Strœbe sont venus nous éclairer complètement sur ce point. — Le processus, là aussi débute par une suractivité considérable du protoplasme des segments interannulaires : les noyaux de la gaine de Schwann se multiplient par karyokinèse, le protoplasma s'accroit et les noyaux nouvellement formés s'entourent de volumineuses masses protoplasmiques. Celles-ci poussent des prolongements à l'intérieur du manchon de myéline, le disloquent ainsi que le cylindre-axe; ainsi se constituent une série de boules de myéline (correspondant aux sarcolytes musculaires) enfer- mées en même temps qu'un tronçon du cylindre-axe à l'intérieur des phagocytes formés sous la gaine de Schwann. — Ranvier a bien insisté sur ce point qu'il ne s'agit point là d'un phénomène passif de dégéné- rescence, mais bien d'un phénomène vital, dû à la suractivité protoplas- mique du segment interannulaire. — Comme dans le cas des muscles, il y a là attaque violente de la myéline et du cylindre axe par les phagocytes de la gaine. — Strœbe a nettement établi que les leucocytes ne prennent aucune part à ce processus et ne pénètrent point sous la gaine. Il a vu également les phagocytes chargés de boules de myéline rentrer dans la circulation générale par les Ij'mphatiques. Destruction de las cartilagineux. — Il est bien connu depuis les tra- •3-20 L'ANNEE BIOLOGIQUE. vaux de Kôllikkr confirmés depuis par bien des observations que la ré- sorption du cartilage osseux, précédant l'ossification, se fait grâce à l'activité de grands phagocytes à noyaux vésiculeux {ostéoclastes de KôUiker) qui arrivent portés par les bourgeons vasculaires issus du pé- richondre. En môme temps que les bourgeons vasculaires s'engagent dans les files de capsules du cartilage sérié, les ostéoclastes attaquent, disloquent et dévorent les bandes de cartilage calcifié, laissant ainsi sub- sister à la place du cartilage calcifié détruit, la cavité médullaire pri- mitive. Régression des follicules ovariens. — Les éléments génitaux montrent beaucoup de résistance dans la lutte contre les phagocytes et souvent l'on observe déjà des modifications sérieuses dans le fonctionnement des ovules p. ex. {chromatolyse}., avant que les cellules mobiles puis- sent les attaquer. Henneguy qui a étudié l'atrésie des follicules de Graaf a pu constater que les phagocytes n'attaquaient l'ovule des Mam- mifères que lorsque celui-ci présentait déjà des altérations morphologi- ques très visibles; au contraire, les ovules à vitellus abondant sont atta- qués, disloqués et détruits avec la plus grande rapidité, avant tout signe apparent de maladie. — V. Brunn chez le Moineau, Ruge chez Siredon pisciformis et Salamandra maculosa, ont vu les phagocytes pénétrer en grand nombre dans le vitellus et le dévorer. — Gaullery a observé chez les Polyclinides le processus suivant : les phénomènes de régres- sion ovulaire débutent par de la chromatolyse et une sorte de fonte du vitellus, suivie par la pénétration dans l'ovule des cellules folliculeuses qui y subissent la chromatolyse; à ce moment les phagocytes mésoder- miques s'insinuent à l'intérieur de l'ovule, le disloquent et en englobent le contenu. A. Schneider a observé que, chez les Hirudinées, les cytophores après le départ des spermatozoïdes sont attaqués et détruits par les cellules amiboïdes. '*■ Histolyse dans les colonies d'Ascidies composées. — Gaullery, dans un travail récent, étudie le mécanisme de l'histolyse chez les individus en voie de régression dans les colonies d'Ascidies composées [Distaplia rosea etc.). Cette histolyse consisterait en une dissociation des éléments dans les muscles, les branchies, l'intestin, le cœur etc., sans aucune in- tervention des phagocytes. Les portions dissociées, réunies en petits pa- quets granuleux rappelant l'aspect d'une « morula », seraient ensuite saisies, englobées et digérées par les amibocytes (on voit en effet à un moment donné ces « morula » situées à l'intérieur d'un phagocyte). — Je ferai observer ici qu'à l'examen des planches qui accompagnent le mémoire de Gaullery, les prétendues « morula » ressemblent à s'y méprendre à des Kôrnchenkugeln. — L'intervention des phagocytes est certainement plus précoce dans ce cas que n"a cru le voir l'auteur du travail. Phagocytose ectodermique ches les larves d'Anodonte. — Les larves d'A- nodontes se fixent fréquemment sur les nageoires d'un Poisson osseux, Osmerus Eperlanns. Fausser a publié une très intéressante étude sur la lutte qui s'établit entre le parasite et les cellules de l'hôte. — La larve, le XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 321 (Uochidium, réussit en général à détruire l'épiderme du Poisson pour arriver au derme où il se fi.xe; les cellules épidermiques et dermiques de l'hôte sont, au cours de cette lutte, attaquées et englobées par les cellules ectodermiques du manteau de la larve. — Mais souvent aussi le Poisson réagit avec succès et la larve est, dans ce cas, détruite par les phagocytes mésodermiques de l'Eperlan. Fixation du blastocyste à la muqueuse utérine et phagocytose ectoder- mique. — Nous trouvons un autre exemple, très analogue, de phago- cytose ectodermique dans les phénomènes qui, chez les Mammifères placentaires, accompagnent la fixation de l'œuf à la muqueuse utérine. — Ces phénomènes ont été observés simultanément par M. Duval et VAN Beneden en IH88. Cependant, dès I880, M. Duval avait signalé avec précision la formation du plasmodiblaste et la disparition de la muqueuse utérine à son contact. D'une façon générale, aux points où l'ectoderme de l'hémisphère em- bryonnaire de l'œuf s'accole à la muqueuse utérine, c'est-à-dire sur toute la surface du futur placenta, l'épithélium utérin disparaît. Van Be- neden qui a étudié le phénomène chez le Murin, a vu que les cellules épithéliales étaient, au bout de très peu de temps, contenues à l'inté- rieur des cellules de l'épiblaste embryonnaire; « elles occupent, ajoute « l'auteur, des vacuoles arrondies, creusées dans le protoplasma et rap- « pelant singulièrement les vacuoles alimentaires des Protozoaires ». — II s'agit là évidemment d'une phagocytose épiblastique. Puis, les cou- ches superficielles de l'épiblaste embryonnaire se fusionnent, en un vaste plasmodium (plasmodiblaste de Van Beneden, couche plasmodiale ectoplacenlaire de M. Duval). Chez les rongeurs, étudiés par M. Duval, chez les insectivores, chez les carnassiers, le plasmodium se forme sit6l que le blastocyste et la muqueuse utérine entrent en contact, et c'est à l'intérieur de cette cellule géante que sont résorbées les cellules épithé- liales. — L'épithélium utérin résorbé, le plasmodiblaste et le derme utérin sont en contact; le plasmodiblaste s'accroît sans cesse par mul- tiplication des noyaux, pousse des prolongements à l'intérieur du derme utérin qui se résorbe, jusqu'à ce qu'enfin les capillaires utérins se trou- vent inclus dans l'ectoderme embryonnaire. S'agit-il également dans cette résorption du derme d'une action phagocytaire de la part du plas- modiblaste? Il semble que oui. Nous reparlerons de cette question à propos d'un travail de Nolf analysé plus loin. Tels sont les faits précis que nous connaissons aujourd'hui relative- ment à la lutte qui s'établit entre les phagocytes et les tissus vivants. Ils sont, il est vrai, peu nombreux, mais bien observés. Jamais au con- traire l'on n'a pu constater de dissolution extra-cellulaire des tissus vivants, dans les humeurs ; les observations faites dans ce sens n'ont jamais résisté à la critique exacte des faits. V. — PUAGOCYTOSE rATUOLOGIQUE. La phagocytose pathologique se rapporte à la lutte qui s'établit entre les phagocytes d'un organisme et les envahisseurs étrangers (Protozoai- l' ANNÉE lîIOLOOIQUE, II. 1896. 21 322 L'ANNEE BIOLOGIQUE. res, microbes, parasites de toutes sortes). Cette lutte est d'ailleurs sou- mise aux mêmes nécessités biologiques que la lutte contre les tissus vivants de l'organisme : les phagocytes réagissent vis à vis des envahis- seurs en s'éloignant d'eux ou en les attaquant selon que ceux-ci se dé- fendent en sécrétant des produits qui repoussent les cellules mobiles ou au contraire sécrètent des substances qui les attirent. — Voici par exemple un Crabe envahi par une Sacculine dont les racines se ramifient dans les tissus de l'hôte et y vivent sans être attaquées par les phago- cytes. Le Crabe se débarrasse de sa Sacculine, dont il conserve cependant les racines; les conditions de la lutte changent : l'organe parasite ne sécrétant plus les substances qui éloignaient sans doute les cellules mobiles celles-ci l'attaquent, et le dévorent (Cuénot). — Voici un Gryllus domesticus envahi par une Grégarine voisine de Diplocyslis Schneiderî; jamais les phagocytes ne l'attaquent. Qu'elle vienne adonner des spores : celles-ci sont aussitôt englobées par les amibocytes et digérées (Cuénot). Ces deux exemples comme aussi celui de la maladie des Daphnies mon- trent qu'entre les cellules de l'organisme et les parasites se fait une lutte incessante dans laquelle chacun a ses moyens d'attaque et de défense. Il^est bien entendu que, dans une semblable lutte, la propriété qu'ont les organismes de s'adapter à des conditions nouvelles joue un rôle considérable au point de vue de l'issue finale. Aussi voyons-nous les Invertébrés à téguments mous , dont la cavité générale communique parfois directement avec le milieu ambiant olfrir aux microbes et aux parasites en général une résistance très grande. C'est qu'en effet, chez de semblables organismes , les invasions microbiennes étant un fait re- lativement fréquent, le résultat de cette lutte souvent répétée est une sélection dans les éléments phagocytaires et un perfectionnement de l'appareil défensif. — Au contraire, nous voyons les Invertébrés que de fortes carapaces ou des revêtements chitineux protègent naturellement contre les infections, être très sensibles et succomber presque toujours quand par hasard un ennemi parvient à pénétrer dans leurs tissus. Chez les Insectes en particulier (sauf quelques Orthoptères) l'appareil phago- cytaire est très réduit; les amas lymphoïdes manquent et les amibocytes n'englobent pas en général les microbes qui viennent à leur contact. — Les Champignons parasites p. ex. ont grand peine à percer la cuticule des Insectes; mais lorsque cela arrive par hasard, comme dans le cas de l'envahissement du coléoptère Cleonus punctiventris par VIsaria des- tructor^ les amibocytes restent indifférents à la présence des conidies qui se multiplient et tuent l'animal envahi. — Balbiani a vu que les Insectes pauvres en amibocytes, comme les Lépidoptères, les Diptères, les Hymé- noptères, sont très sensibles à l'infection par les Bactéries saprophytes; au contraire, les Insectes à appareil phagocytaire bien développé, comme les Gryllides, y résistent parfaitement. — Les Nématodes, protégés contre les infections par leur épaisse cuticule, ne possèdent même pas de cel- lules mobiles. Aussi l'infection de VAscaris mystax par le Mucor helminthophorus qui pénètre par l'intestin dans les organes génitaux, ou l'invasion des Anguillulides par VArthrobothrys oligospora, ne provoquant aucune .\1\'. — MORPHOLOGIE FT PHYSIOLOGIE GENERALES. :V2'3 réaclion phagocylaire, entraîne-t-elle sûrement la mort de l'animaL Gliex les Invertébrés à téguments mous, à revêtement intestinal faci- lement perméable, ainsi que nous l'avons dit plus haut, la lutte se ter- mine très souvent par la victoire de l'organisme infecté. Parmi les Vers, la Nais proboscidea est fréquemment infectée par une Microsporidie dont les spores sont englobées et détruites par les cellules de l'endothelium péritoneal. Le résultat est la guérison de l'animal. — Des Grégarines du genre Monocystis pénètrent fréquemment dans les organes mâles du Lombric; là, elles sont attaquées et entourées par les cellules amiboïdes et se défendent contre cette attaque en sécrétant une enveloppe résis- tante. Mais elles finissent par être tuées et dissoutes à l'intérieur de la cellule géante. — Récemment encore Lim Boon Kkng a pu constater l'ap- titude des amibocytes chez les lombrics à digérer les Bacléridies char- bonneuses. Bref, nous voyons par ces quelques exemples recueillis parmi les Inver- tébrés un parallélisme frappant exister entre la réaction des phagocytes et les chances de guérison de l'organisme. L'impuissance des amibo- cytes à attaquer ou à détruire les parasites a toujours pour conséquence la mort de l'animal. — Mais c'est chez les Vertébrés et surtout chez les Vertébrés supérieurs que des recherches systématiques et nombreuses ont été faites relativement à la phagocytose pathologique; ce sont elles que nous allons maintenant exposer brièvement. — Ces recherches sont l'œuvre principalement de Metciinikoff et de ses élèves, œuvre fondée sur l'expérimentation et sur l'observation directe des phénomènes. Dans un travail sur l'érysipèle chez l'Homme, Metchnikoff a établi que dans les cas mortels, les Streptocoques qui remplissent les lymphati- ques sont toujours extra-cellulaires: il y a au contraire englobement en masse des microbes par les leucocytes polynucléaires, dans les cas sui- vis de guérison. Dans les couches profondes du derme de gros macro- phages à noyau vésiculeux dévorent les microphages. — Dans l'érysi- pèle expérimental de la Souris blanche, il y a englobement total des mi- crobes au bout de i4 heures et guérison. — Dans la fièvre récurrente expérimentale du Singe, la défervescence coincïde avec la disparition brusque et complète des Spirilles du sang. La rate est à partir de ce mo- ment le seul organe qui les contienne. Les microorganismes sont conte- nus à l'intérieur des phagocytes polynucléaires, sous formes de paquets et parfaitement vivants (donc, pas de pouvoir bactéricide du sang). A l'intérieur des phagocytes ils dégénèrent rapidement (Metchnikoff). Dans un mémoire sur l'action de la Bactéridie charbonneuse Metciimkoff montre que ce microbe pousse parfaitement dans du sang de Mouton im- munisé ou de Chien, naturellement réfractaire. Introduitedansl'organisme de ces animaux, laBactéridiey est toujours saisie et englobée par les leu- cocytes. — Inoculée dans l'humeur aqueuse d'animaux réfractaires elle y pullule rapidement jusqu'à l'arrivée des leucocytes; à partir de ce moment il y a englobement, destruction inlra-cellulaire et formation d'un hypopyon. — Tandis que les Bactéridies introduites dans le sac lymphatique dorsal d'une grenouille y disparaissent, englobées par les leucocytes, si on les protège contre l'action des cellules en les enfermant 324 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. dans un petit sac en moelle de roseau qui ne laisse passer que les hu- meurs, elles se multiplient rapidement, preuve que les humeurs ne sont pas bactéricides. Le Spermophile est un Rongeur qui présente non l'immunité, mais une résistance prolongée au Bacille tuberculeux aviaire. Metcnikoff en injectant dans le péritoine de cet animal des quantités énormes de Bacil- les très virulents les faisait périr en quelques semaines et a pu suivre les péripéties de la lutte. Les organes dans ce cas là sont farcis de cellules géantes dérivant des mononucléaires (souvent par bourgeonnement du noyau). Entre ces phagocytes et les Bacilles englobés s'établit une lutte des plus vives. Dans beaucoup de phagocytes les Bacilles restent bien vivants et tuent la cellule qui dégénère; dans d'autres éléments, ce sont les bacilles qui dégénèrent mais non sans se défendre. Ils réagissent en effet en sécrétant autour d'eux une coque de plus en plus puissante, à l'intérieur de laquelle ils finissent cependant par périr. Les amas de co- ques finissent par constituer des « corps jaunes », d'autant plus nom- breux que l'animal est plus résistant. En réponse à un travail d'EMMERicn et de di Mattei qui affirmaient que quelques minutes suffisaient pour détruire les Bacilles du rouget du Porc introduits dans l'organisme de Lapin vaccinés, ce qui ne pouvait s'expliquer, que par une action antiseptique très énergique des humeurs, Metchnikoff publie en 1889 un mémoire sur la même question : on re- trouve dans l'organisme des Lapins vaccinés des microbes vivants plu- sieurs jours après l'inoculation; les Bacilles introduits dans la chambre antérieure de l'œil sont encore vivants au bout 48 heures. Pendant ce temps, ils sont progressivement englobés et digérés par les leucocytes. Des chambres capillaires remplies de cultures vivantes et introduites sous la peau des vaccinés montrent qu'au bout de 1 heure les leuco- cytes commencent à pénétrer dans la chambre et à englober les Bacil- les; au bout de 2 heures et demie, Tenglobement est très avancé ; le pro- cessus continue jusqu'à la destruction complète des microbes; ceux-ci dégénèrent à l'intérieur des leucocytes, jamais dans le liquide ambiant où ils gardent tous leurs caractères de colorabilité. — Le sang des vac- cinés est, in vitro, un bon milieu de culture pour les microbes. Dans un mémoire de 1890 sur la lutte entre l'organisme des pigeons et la Bactéridie charbonneuse il démontre entre autres choses que les Bac- téridies sont bien englobées à l'état vivant, répondant ainsi à une objec- tion souvent faite à cette époque (en particulier par Flugge) et suivant laquelle les phagocytes n'engloberaient que des Bacilles morts : une goutte d'exsudat intlammatoire est mélangé à une goutte de bouillon qui tue les leucocytes et laisse vivre les Bactéridies. En suivant le phé- nomène au microscope on voit alors les Bactéridies intra-cellulaires s'allonger, se multiplier à l'intérieur de la cellule et finir par faire saillie en dehors d'elle. Les Rats présentent, non l'immunité comme on l'a affirmé, mais une résistance assez marquée contre la bactéridie charbonneuse. METCHNnvOFF a pu voir qu'après une lutte vive, au point d'inoculation entre les cellules mobiles et les Bactéridies, dont un grand nombre sont englobées et dé- XIV. — MOHIMIOLOGIK KT l'HYSIOLOflIE CKNKHALES. 325 truites sur place, la destruction du reste des parasites s'opère dans les macrophages de la rate et du foie. Ces macrophages de la rate, dont le protoplasme est bourré de microbes, de cellules, d'inclusions de toutes sortes, ont des dimensions telles et un aspect si complexe, qu'il est très facile à un micrographe peu exercé de méconnaître leur vraie nature et de croire que les inclusions observées sont extra-cellulaires. Kn outre, il arrive parfois que ces éléments soient tellement bourrés de Bactéridies qu'ils éclatent, ce qui donne l'illusion de Bactéridies libres dans les espaces intercellulaires. Ces considérations expliquent les dis- cussions si nombreuses élevées à ce sujet. Le Vibrio Metchnikoffii, cultivé flans du sang de Cobaye fortement vac- ciné y périt complètement en moins d'une heure et pullule au contraire dans le sang des cobayes neufs. L'immunité dans ce cas est-elle due à l'état bactéricide des humeurs? Ce problème fait l'objet d'un travail de Metchnikoff de 1891 : Parmi les Vibrions inoculés dans la chambre an- térieure de l'œil d'un vacciné, quelques-uns vivent encore au bout de 90 heures, — de plus, les Vibrions qui ont séjourné quelque. temps dans l'organisme des vaccinés ont perdu leur sensibilité relativement à l'ac- tion bactéricide du sérum et y pullulent admirablement. — Très peu de temps après l'inoculation du Vibrion chez les vaccinés, il y a afflux leucocytaire rapidement suivi d'englobement. — Au bout de 14-48 heu- res, l'englobement est complet. — Au contraire chez les témoins non vaccinés, malgré une hyperhémie et une dilatation des vaisseaux très vives, l'aftlnx leucocytaire est très faible, l'englobement nul. Les mi- crobes se multiplient et Unissent par infecter tout l'organisme. — Les phagocytes apparaissent ici comme les seuls agents de la destruction des microbes et l'on ne peut comparer les phénomènes observés in vi- tro, à ceux observés dans l'organisme. (Ajoutons ici que les travaux de Denys, Buchner, Habn et récemment de Bordet ont fait voir que les propriétés Bactéricides du sérum in vitro sont dues, dans ce cas, à la destruction, dans le liquide, des leucocytes qui laissent diffuser leur matière bactéricide). Le microbe duHog-choléra est tellement toxique pour le Lapin que le sang, chauffé à 58", d'un lapin ayant succombé à la maladie détermine une intoxication rapidement mortelle quand on l'injecte a un Lapin neuf. Dans un travail de 1892, Metchnikoff démontre que le même sang est tout aussi toxique pour un Lapin bien vacciné (fait déjà établi par Seelaxder) ; ce sang toxique garde en outre sa toxicité quand on le mé- lange à du sérum de vacciné. — L'immunité n'est donc pas due là à une action antitoxique des humeurs — non plus, d'ailleurs, qu'à leur action bactéricide, carie microbe du Hog-choléra pousse très bien dans le sang d'animaux vaccinés et hypervaccinés. — Quand on étudie les phéno- mènes qui suivent l'inoculation, on constate au contraire un parallélisme manifeste entre l'action phagocytaire et la résistance de l'animal; après l'injection faite à un Lapin neuf, on constate de l'hyperhémie locale; pas de diapédèse, pas de phagocytose, pullulation du microbe, mort de l'animal; si la dose injectée à un Lapin neuf est très faible : diapédèse abondante, phagocytose énergique et complète, formation d'un abcès, 326 L'ANNEE BIOLOGIQUE. guérison. — L'injection d'une dose forte est faite à un Lapin vacciné : diapédèse et phagocytose extrêmement rapide, formation d'un abcès, guérison. IsAEFF en 1893 arrive à des résultats identiques en montrant qu'un animal vacciné contre le pneumocoque, ne l'est nullement contre sa toxine, et que les phagocytes sont les seuls agents de la destruction des parasites. Un excellent mémoire de Borrel, en 1893, permet de suivre pas à pas la formation du tubercule qui suit l'injection des bacilles tuberculeux dans la veine de l'oreille des Lapins. Ce qui fait la valeur de ce travail au point de vue des faits établis, c'est que l'auteur a observé des stades très voisins au début du processus inflammatoire, si bien que les ta- bleaux microscopiques s'enchaînent et ne peuvent laisser place à aucun doute. L'injection dans les veines est suivie de l'englobement immédiat (en 2-3 minutes) des Bacilles par les polynucléaires au niveau des capillaires du poumon. Il se forme ainsi dans l'intérieur des vaisseaux de petits amas leucocytaires chargés de Bacilles; ces amas commencent à dégé- nérer vers le troisième jour; la dégénérescence est achevée le cinquième jour. Pendant ce temps les vaisseaux se remplissent de gros mononucléaires à noyau vésiculeux (macrophages) qui s'accumulent autour des amas dégénérés, entre l'amas et l'endothélium vasculaire, puis se fusionnent, si bien que l'amas dégénéré avec ses Bacilles est maintenant situé à l'in- térieur d'une cellule géante, née par confluence des macrophages et à laquelle de nouveaux éléments viennent sans s'adjoindre sans cesse. Dès le début du processus, quelques polynucléaires chargés de Bacilles ont passé par diapédèse dans les alvéoles pulmonaires. Là, ils sont saisis et englobés par les cellules à poussière; des macrophages sortis des capillaires pénétrent dans l'alvéole et le tubercule initial se forme comme dans les vaisseaux. L'épithélium alvéolaire reste intact. Le nombre de karyokinèses est en général très faible et appartient aux leucocytes. Vers le vingtième jour ces tubercules primitifs dégénèrent à leur tour, tués par les Bacilles englobés; à partir de ce moment, commence la dissé- mination des tubercules qui se forment maintenant non plus à l'intérieur mais à l'extérieur des vaisseaux. Nous n'insisterons pas sur cette seconde partie du travail; nous ajou- terons seulement que le processus de la formation du tubercule expéri- mental dans le foie, puis dans le rein ou le péritoine (ainsi que Borrel Ta vu dans un travail ultérieur) est absolument identique au processus pulmonaire. Les phagocytes réagissent en englobant les Bacilles, mais finissent par être tués par leurs toxines. Sanarelli dans un mémoire de 1893, après avoir constaté à nouveau les faits établis par Metchnikoff relativement à la lutte entre le vibrio Metchnikoffi et l'organisme des Cobayes, constate que le sérum des vaccinés n'a pas de propriétés atténuantes; si en effet avant d'injecter à XIV. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GÉNÉRALES. 327 ' un Cobaye neuf des vibrions qui ont cultivé dans du sang de vacciné, on les débarrasse, par un lavage prolongé sur le filtre Ghamberland, des traces de sérum adhérentes à leurs corps, ils se montrent tout aussi virulents qu'avant la culture. IsAEFF en 18î)4, dans un travail fait à l'institut de Koch, montre que l'on protège les Cobayes neufs contre la péritonite cholérique, en injec- tant quelques heures à l'avance, dans le péritoine, du bouillon, de l'eau physiologique, une solution de nucléine, etc., substances qui attirent des leucocytes et excitent grandement leur activité. — Dans ce cas, les Vi- brions injectés sont englobés et détruits par les phagocytes. De même qu'IsAEFF, J. Ca.ntacuzène, la même année, a pu observer le parallélisme le plus absolu entre la résistance de l'organisme des Co- bayes vis-à-vis des Vibrions et l'activité des phagocytes. Qu'il s'agisse d'injections des Vibrions cholériques sous la peau ou dans la cavité péritonéale on constate les faits suivants : S'agit-il d'un animal neuf et d'une dose forte? La diapédèse est faible, la phagocytose nulle, les vibrions se généralisent et l'animal meurt. La dose injectée à un animal neuf est-elle faible? Après une période de plusieurs heures pen- dant lesquelles le Vibrion se multiplie activement, il y a afflux de leuco- cytes, destruction intracellulaire des microbes et guérison. — Si l'animal est vacciné, l'afflux leucocytaire se produit très vite ainsi que l'englobe- ment. — Si l'on soumet l'animal vacciné à la narcotisation par l'opium, aucune diapédèse ne se fait tant que dure la narcose et le vibrion se multiplie activement : ce dernier fait est intéressant, parce qu'il prouve que chez les vaccinés les humeurs ne sont pas bactéricides. Avec la cessation de la narcose, la diapédèse se fait et l'englobement des microbes aussi. Mais les leucocytes affaiblis sont tués par les vibrions ingérés qui se multiplient dans leur intérieur, et l'animal succombe. Comme dans le cas de la maladie des Daphnies, la guérison dépend de la précocité de la phagocytose. Un travail très soigné de Werigo, paru en 18U4, sur les phénomènes qui accompagnent l'injection des Bactéridies charbonneuses dans la veine de l'oreille du Lapin, nous présente un excellent tableau d'une lutte énergique entre les cellules et les parasites, lutte où les cellules finissent par avoir le dessous. — Aussitôt après l'injection, les Bactéridies sont englobées par les phagocytes : au bout de 7 minutes dans le foie, de 8 minutes dans le poumon, de une heure dans la rate il n'y a plus de parasites libres. — Dans la rate, les leucocytes polynucléaires englobent les Bactéridies plus activement que les grands macrophages. Il y a d'abord destruction très rapide des microbes à l'intérieur des cellules. Mais bientôt certains phagocytes succombent et, les Bactéridies se mul- tipliant à leur intérieur, deviennent des centres de pulhilalion pour les microbes. Les Bactéridies, qui s'en échappent sont saisies par d'autres phagocytes; au bout de quelque temps de cette lutte le nombre de phagocytes qui succombent devient de plus en plus grand, leur activité diminue considérablement, et les Bactéridies finissent par envahir tout le système sanguin. — Dans le foie, au contraire, le rôle principal dans la lutte est joué par les cellules de Kupfer; la presque totalité des Bactéri- 328 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. dies englobées est détruite et digérée dans les quelques minutes qui suivent l'injection. Celte supériorité des phagocytes hépatiques dans la lutte dure presqu'autant que la maladie; ils englobent et détruisent les bactéridies du sang échappées à d'autres organes. Puis, brusquement, vers la fin de la maladie, l'activité de ces phagocytes décroît, les Bac- téridies se développent à leur intérieur et se généralisent. — Dans le poumon, il 3' a destruction abondante des Bactéridies par les po- lynucléaires, puis développement intracellulaire des Bactéridies et gé- néralisation. Cette lutte, où l'activité phagocytaire n'a pu se manifester qu'incom- plètement, a eu pour résultat une sélection aboutissant à la formation d'une race de Bactéridies beaucoup plus virulente contre lesquelles les phagocytes n'ont bientôt plus été en état de lutter. — Nous voyons en outre dans cette lutte contre la Bactéridie les macrophages du foie montrer une activité beaucoup plus grande que ceux de la rate. — Mesml a, de son côté, étabU que chez la Grenouille, animal naturelle- ment réfractaire à la Bactéridie, la destruction de ce microorganisme se fait à l'intérieur des cellulles de Kupffer, tandis que la rate ne joue qu'un rôle secondaire dans la défense. Si maintenant nous jetons un coup d'ceil général sur l'ensemble des phénomènes de la phagocytose pathologique, nous voyons que la péné- tration dans l'organisme de corps étrangers, surtout de parasites vivants et plus particulièrement de microbes, provoque une série de phénomènes de réaction que l'on désigne sous le nom général à'wjlmmnation. En quoi consiste essentiellement ce phénomène? Un plasmode lésé par une cause irritante, une solution de nitrate d'argent par exemple, réagit en élimi- nant le fragment nécrosé, en s'en séparant. — Une Paramécie infestée par les spores de l'holospore réagit en les digérant dans une vacuole; elle est sans défense, si l'état végétatif du parasite parvient à pénétrer dans son noyau : elle ne tarde pas alors à mourir d'épuisement. — Les organismes unicellulaires réagissent donc contre l'agent irritant en lélimininant et surtout en le détruisant grâce à leur propriété de digestion intracellu- laire. Chez les Métazoaires invertébrés le mode de réaction est analogue; seulement ici cette réaction de l'organisme est limitée à celle des phagocytes mésodermiques, les seuls éléments qui réunissent les conditions essentielles de lutte, la mobilité et la propriété de digestion intra-cellulaire. Nous avons vu que tous les Invertébrés dépourvus d'un système vasculaire réagissent purement et simplement au moyen de leurs phagocytes qui s'accumulent autour de l'agent irritant et l'englobent à moins qu'ils ne soient repoussés. Le mode de réaction est le même chez les invertébrés munis de vaisseaux incomplets. — Les Invertébrés pourvus d'un système vasculaire complètement fermé sont d'un grand intérêt au point de vue de l'étude de la réaction inflammatoire. Chez les Annélides, en effet, cette réaction se fait uniquement au moyen des amibocytes du cœlome; les vaisseaux n'y prennent aucune part : il n'y a ni dilatation vasculaire, ni exsudation séreuse. — Ainsi donc, chez les Invertébrés la réaction inflammatoire se passe sans diapédése, sans concours des vaisseaux : la sensibilité chimiotactique des phagocytes XIV. — MOUPIIOLOGIK ET I>IIVSIOLOGI[-: flK.NÉRALFlS 329 et leur propriété de digestion intracellulaire en font tous les frais. Xous renvoyons pour l'étude détaillée de ces phénomènes à l'admirable livre de METCiiNikoi-F sur la pathologie comparée à l'inllammalion. Si l'on irrite la queue, dépourvue de vaisseaux, d'un têtard d'Axo- lotl, les cellules migratrices du tissu conjonctif s'approchent de la partie lésée et englobent les corps étrangers, comme dans le cas des méduses ou des turbellariés. — Si l'irritation est faite sur la queue d'un têtard de Batracien pourvu de vaisseaux, deux cas peuvent se produire : si l'irritation est faible, seules les cellules migratrices du tissu con- jonctif réagissent. Mais ces dernières sont peu nombreuses, aussi, si l'irritation est plus énergique, les petits vaisseaux se dilatent, le courant sanguin se ralentit, la diapédèse a lieu et l'aftlux leucocytaire se fait autour du corps irritant. Il apparaît clairement ici que, dans les deux cas, la réaction est la même; seule, la provenance des leucocytes diffère. Désormais, chez les Vertébrés, ils sortiront toujours des vaisseaux et cette nouvelle condition coïncide avec une adaptation morphologique des phagocytes (apparition d'un noyau lobé) et une adaptation physio- logique des vaisseaux (dilatation vasculaire> Mais on voit bien que ce dernier phénomène est secondaire aussi bien au point de vue philo- génique que physiologique. — La complexité des phénomènes intlam- matoires chez les Vertébrés supérieurs explique l'erreur de Cohxiieim qui faisait des phénomènes vasculaires la cause de l'inflammation; il suffit pour s'en rendre compte d'étudier ce qui se passe chez les Invertébrés dépourvus de vaisseaux. Nous pouvons maintenant nous faire une idée nette du processus inflammatoire tel qu'il se passse chez les Vertébrés supérieurs : une dose non mortelle de Vibrions cholériques est injectée dans le péritoine d'un Cobaye. Ce changement brusque de milieu fait périr un certain nombre de Vibrions; mais l'immense majorité y trouvent un milieu fa- vorable, s'y multiplient et sécrètent leurs toxines. Celles-ci vont im- pressionner les leucocytes qui, surpris par cette modification subite du milieu, se mettent à l'abri dans les organes à circulation ralentie, d'où hypoleucocytose du sang. Les leucocytes présents dans la cavité gé- nérale, également mal à l'aise, séjournent au milieu des Vibrions sans les englober. Mais bientôt l'accoutumance se fait; les leucocytes rentrent dans les vaisseaux en grand nombre (hyperleucocytose); la dilatation vasculaire autour du foyer injecté devient de plus en plus forte; la dia- pédèse commence; pendant quelque temps, l'afflux leucocytaire dans le péritoine est faible etl'englobement aussi. — Puis, ces deux phénomènes s'accentuent et les leucocytes englobent rapidement les microbes qui, parvenus à l'intérieur des cellules, prennent la forme de granulations sphériques. — Les Vibrions intracellulaires enfermés dans une vacuole deviennent éosinophiles puis se résolvent en fines granulations éosino- philes. — Un certain nombre de Vibrions restent longtemps, souvent 24- i8 heures dans l'exsudat sans être englobés. Ce sont les plus virulents : ils luttent contre les phagocytes et les éloignent par leurs sécrétions. Cultivés, ils donnent une race bien plus virulente que celle dont ils dérivent. Mais, finalement, l'accoutumance des phagocytes se faisant, 330 i; ANNEE BIOLOGIQUE. les derniers parasites survivants sont englobés et détruits. — On n'ob- serve jamais de destruction extracellulaire des Vibrions. — Au bout d'un nombre assez variable d'heures, de gros leucocytes mononucléaires pénètrent dansl'exsudat : une lutte s'établit alors entre les microphages bourrés de microbes et les macrophages, lutte dans laquelle les poly- nucléaires les moins résistants, les plus affaiblis sont saisis et digérés à l'intérieur des vacuoles. Le résultat de cette deuxième phase dans la lutte est la constitution, par sélection, d'une race de leucocytes plus adaptés à la lutte contre les Vibrions. — Rien n'est plus facile, si l'on apporte quelques soins à la technique micrographique, que de suivre les diverses phases de cette réaction inflammatoire. Nous savons au contraire que, si nous injectons à un animal une dose forte de Vibrions, ceux-ci sécrètent des toxines très abondantes, l'hypo- leucocytose a lieu dans le sang, mais persiste jusqu'à la mort; la dila- tation vasculaire se produit mais n'est suivie d'aucune diapédèse et l'animal meurt intoxiqué, souvent même infecté. — Plus la dose de Vi- brions injectés se rapproche de la dose non mortelle, plus les phéno- mènes de diapédèse et de phagocytose tendent à reproduire le tableau tracé plus haut. — Chez les animaux vaccinés, les mêmes phénomènes ont lieu mais avec une énergie et une précocité beaucoup plus grandes. L'inflammation apparaît donc comme une réaction salutaire pour l'organisme puisqu'elle a pour résultat, quand elle est complète, la des- truction des microorganismes par les phagocytes; le phénomène im- portant de ce processus est l'exsudat leucocytaire. Les phénomènes de dilatation vasculaire et d'hyperhémie ne sont pas plus l'inflammation, que les phénomènes congestifs qui accompagnent l'excrétion ovulaire ou qui préparent le coït, ne constituent l'acte de la fécondation. Tandis que dans les réactions inflammatoires aiguës, les leucocytes polynucléaires représentent les agents réactionnels, ce sont au contraire les grands mononucléaires des organes lymphatiques qui interviennent dans les inflammations chroniques, comme la tuberculose. Nous ne re- viendrons pas sur ce processus longuement exposé à propos des travaux de Metchnikoff et de Borrel. VL — IMMUNITÉ. La réaction phagocytaire ou inflammatoire constitue donc un acte défensif de grande valeur. Mais la fonction phagocytaire suffit-elle pour expliquer la résistance d'un organisme à une invasion parasitaire? Peut-elle à elle seule expliquer l'immunité? (Bien entendu nous ne par- lons ici que de l'immunité contre un agent infectieux et non contre les poisons solubles, les toxines). Nous allons passer en revue et discuter brièvement les différentes hypothèses que l'on a émises pour expliquer l'immunité. Elles sont au nombre de trois principales : a) Un organisme résiste aux microbes parce que ses humeurs repré- sentent un milieu incompatible avec la vie de ce microbe, à l'égard du- XIV. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. :53l quel elles agissent comme un antiseptique ; c'est la théorie bactéricide des humeurs, soutenue principalement par l'école allemande. — Elle a été modiliée par Bouciiarij et ses élèves qui en ont fait la théorie de l'atté- nuation par les humeurs d'après laquelle les humeurs d'un organisme réfractaire atténuent la virulence des microbes qui, dès lors, succombent plus facilement au.\ différentes causes de destruction qu'elles trouvent dans l'organisme. b) L'organisme résiste parce que ces humeurs contiennent des subs- tances chimiques capables de neutraliser et de détruire les toxines mi- crobiennes à mesure qu'elles se produisent. C'est la théorie antitoxique des humeurs soutenue par Behring, Eiirlicii^ etc. c) La troisième théorie est celle qui attribue aux phagocytes la fonc- tion bactéricide, grâce à leur propriété d'englober les microbes et de les détruire à l'intérieur de leur protoplasme. C'est la théorie phagocy- taire de l'immunité dont le fondateur est Metciinikoff. Théorie bactéricide. — Lesérum défibriné,rhumeuraqueuseconstiluent in vitro des milieux plus ou moins bactéricides pour beaucoup de mi- crobes : FoDOR, NuTTAL, BucnxER l'ont constaté. Cependant, jamais cette destruction des microbes ne va jusqu'à l'anéantissement; après an fort abaissement dans leur nombre , ils repullulent dans le milieu de culture. — Mais, si l'état bactéricide de certaines humeurs est un fait indiscutable il n'existe aucune relation entre ce phénomène et l'état réfractaire des animaux : le sang des Lapins représente, in vitro, un milieu fortement bactéricide pour le Bacille charbonneux, et cependant le Lapin est très sen- sible à ce microbe; on a cru pouvoir établir une relation entre l'immu- nité prétendue des Rats blancs et les propriétés remarquablement bacté- ricides de leur sang vis-à-vis de laBactéridie charbonneuse : or beaucoup de rats blancs sont très sensibles à l'infection charbonneuse et cependant leur sang est tout aussi bactéricide que celui des autres (Behring et Nis- sen); le sang d'animaux vaccinés contre le charbon ou le pneumocoque n'est pas bactéricide vis-à-vis de ces microbes; le sang des animaux possédant l'immunité naturelle contre un microbe, n'est pas, in vitro bactéricide pour ce microbe : le fait a été constaté bien des fois. Bref, entre les phénomènes qui se passent in vitro et ceux qui ont lieu dans l'organisme, il n'y a pas de rapport. Voici d'ailleurs la preuve directe que l'immunité n'est pas fonction de l'état bactéricide : lorsque l'on in- troduit une culture microbienne dans l'organisme d'un vacciné en l'iso- lant, non des humeurs, mais des cellules, ce microbe ne meurt pas. Des spores tétaniques enfermées dans un sac de papier et introduites sous la peau d'un organisme bien vacciné, germent, se multiplient et ont le temps de sécréter leurs toxines et de tuer l'animal avant l'arrivée des des leucocytes arrêtés par la barrière du sac. Le procédé aujourd'hui courant à l'Institut Pasteur pour renforcer la virulence d'un microor- ganisme consiste à enfermer la culture dans un sac de collodion hermé- tiquement clos que l'on introduit dans la cavité péritonéale d'un ani- mal réfractaire; les humeurs de l'organisme y pénètrent par osmose, mais non les cellules. La culture ne périt pas et se multiplie, en se ren- forçant, quelque soit le nombre des jours qu'on la laisse dansée milieu. 332 L'ANNEE BIOLOGIQUE. — En présence d'un pareil fait, la théorie bactéricide des humeurs n'est plus soutenable. Théorie atténuante. — Le fait précédent va également contre la théorie atténuante : loin de s'atténuer en effet dans les humeurs des vaccinés, nous voyons la culture déposée dans le sac de collodion se renforcer sin- gulièrement. — Bouchard, Cuarrin, Roger avaient observé qu'en culti- vant des microbes (Pneumocoques, Streptocoques) dans du sérum de vacciné, puis qu'en injectant la culture ainsi obtenue à un animal neuf, celui-ci résiste ; ils en concluent à l'atténuation de la virulence ; or si l'on débarrasse, en les lavant sur un filtre, les microbes, des traces de sérum, ainsi que l'ont fait Saranelli et Issaeff, la virulence reparaît : c'est qu'en effet, dans l'expérience de Bouchard, en même temps que les microbes on injectait delà substance préventive (sérum). D'ailleurs, les microbes re- tirés d'un exsudât où tous sont déjà à l'intérieur des phagocytes , se montrent aussi virulents (souvent plus) que primitivement. C'est ici le lieu dédire deux mots de la réaction agglutinante.. Bordet a démontré que, lorsqu'on mélange in vitro une quantité suffisante de sérum préventif à une émulsion de Vibrion, ceux-ci deviennent immo- biles et s'accolent formant des amas, des grumeaux qui flottent dans le liquide et tombent bientôt au fond du vase. — Gruber et Duriiam ont constaté le même fait relativement au Bacterium coli et au Bacile d'Eberth. Ces deux auteurs tirent de ce phénomène une nouvelle interprétation du mécanisme de l'immunité. Or, sans insister sur ces faits, nous dirons ce que nous avons dit à propos de la théorie bactéricide : les phénomènes observés in vitro ne concordent pas avec ceux qui se passent dans l'or- ganisme. En efïet, Salimbeni a nettement prouvé que, tout au moins pour les Vibrions cholériques, l'agglutination se produit exclusivement hors de l'organisme, jamais à son intérieur. Si, après avoir injecté des Vi- brions à un animal hypervacciné, on examine ï'exsudat, immédiatement après l'avoir retiré de l'organisme, il n'y a aucune trace d'agglutination. Celle-ci ne commence à se faire qu'après quelques secondes de séjour à l'air libre. Théorie antitoxique. — Behring, s'étant convaincu à la suite d'ex- périences faites avec Nissen', que la théorie bactéricide ne peut expli- quer les faits d'immunité, y substitua la théorie antitoxique. En effet, Behring, Ehrlich, Klemperer, etc., ont vacciné des animaux contre les toxines; ils ont vu, en outre, que le sérum de ces animaux mélangé à la toxine rend celle-ci inofîensive si on l'injecte à des animaux neufs, et qu'enfin les animaux vaccinés contre la toxine, le sont sou- vent contre l'infection. Mais s'il est vrai qu'il existe une immu- nisation antitoxique, dont nous ignorons jusqu'à présent le méca- nisme, la théorie antitoxique est incapable d'expliquer l'immunité des animaux contre l'infection : en effet, un nombre très grand d'auteurs ont établi que les animaux fortement vaccinés contre les Vibrions, le Pneu- mocoque, le Bacille pyocyanique, sont aussi sensibles que les animaux neufs à une injection de toxine de ces microbes. — D'autre part, on peut, comme dans les expériences d'IssAEFF, stimuler la défense de l'organisme contre un microbe, sans introduire préalablement dans le sang de subs- XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 333 tances toxiques. — Beuuinc. lui-même d'ailleurs a constaté que l'anti- toxine finit par disparaître du sang des animaux vaccinés par la toxine, sans que pour cela l'immunité disparaisse. — L'immunité des animaux vis-à-vis de l'infection microbienne ne réside donc pas dans les propriétés antitoxiques de ses humeurs : les animaux de laboratoire possèdent une immunité naturelle absolue contre le CoccobacUlus prodigiosusj et ce- pendant la toxine de ce microorganisme est mortelle pour ces mêmes animaux. Théorie pliagocijtaire. — Aucune des trois théories, bactéricide, atté- nuante ou antitoxique ne peut expliquer l'immunité. Ces divers points de vueécartés,ilne resteplusquerinterventionactivedescellules mobiles qui puisse nous expliquer le fait de la résistance des animaux aux infections. Dans Vimmunité naturelle des animaux il n'existe ni pouvoir bactéri- cide ni pouvoir antitoxique. Les microbes vivent très longtemps, sou- vent dans les tissus, jusqu'à ce que les phagocytes en aient eu raison. Qu'un animal possède naturellement l'immunité contre de très grandes quantités d'un microbe (immunité absolue), ou contre de petites quan- tités d'un microbe, pathogène à hautes doses (immunité relative;, le cas est le même; toujours il y a parallélisme absolu entre l'activité phago- cytaire, la destruction des microbes et la résistance de l'organisme; aussi quand, par un artifice, on paralyse l'activité des phagocytes chez un animal naturellement réfractaire, ce dernier succombe à l'infection (expériences de Trapezmkoff, de Wagner). Nous avons assez insisté sur ces phénomènes en parlant de la pha- gocytose pathologique pour n'avoir pas à y revenir ici. Le même parallé- lisme existe c?an5 Vimmunité artificielle entre l'action phagocytaire etlaré- sistance de l'animal; là aussi, les causes qui suppriment la diapédèse et paralysent les phagocytes suspendent l'immunité (narcotisation), ce qui d'autre part est une preuve de plus contre la théorie bactéricide. — D'ailleurs, la distinction entre l'immunité naturelle et l'immunité artifi- cielle n'existe pas en réalité, comme le prouve l'identité de la réaction défensive dans le cas d'un animal vacciné contre un microbe pathogène, et celui où il résiste, sans être immunisé, à de faibles doses du même microbe. Récemment pourtant, des expériences très intéressantes de Pfeiffer sont venues, en apparence, apporter des preuves à l'appui de la doctrine bactéricide, tout au moins en ce qui concerne la lutte des Cobayes con- tre le Vibrion cholérique. A^oici les faits observés par Pfeiffer : si l'on injecte des Vibrions cholériques dans le péritoine de Cobayes hypervacci- nés, ou si l'on injecte dans le péritoine de Cobayes neufs ces mêmes Vibrions additionnés d'une trace de sérum de Cobaye hypervacciné, les Vibrions, en très peu d'instants, se transforment dans la cavité péri- tonéale en granules arrondis. Gomme le péritoine contient à ce moment relativement peu de leucocytes, Pfeiffer émet l'hypothèse que les cellules endothéliales sécrètent à ce moment la substance bactéricide qui trans- forme les vibrions. Metchnikoff ayant repris l'analyse attentive du phénomène constata ceci : si l'on mélange, en goutte suspendue, une goutte de lymphe pé- :334 L'AxNxNEE BIOLOGIQUE. ritonéale de Cobaye neuf, un peu de sérum préventif et des vibrions, le phénomène de PfeifTer se produit /^i vitro. La présence des cellules endo- théliales est donc inutile à sa production. — Peut-être ce phénomène est-il dû aux matières bactéricides que les leucocytes laissent diffuser au dehors en dégénérant? Si l'on examine aussitôt après l'injection de Pfeiffer dans le péritoine, une goutte du liquide péritonéal, on voit les leucocytes (qui toujours préexistent dans la cavité) présentant des signes nets de dégénérescence du protoplasma : celui-ci laisse donc diffuser dans le liquide ambiant sa substance bactéricide, et la transformation en granulations que, sous l'influence de cette substance, nous avons vu se produire à l'intérieur des leucocytes en temps ordinaire, se produit maintenant en dehors d'eux. D'ailleurs, ce premier moment de surprise passé, une diapédèse énergique suivi d'un exsudât leucocytaire abon- dant se produit dans le péritoine. — Dans l'hypothèse énoncée plus haut, il suffirait de stimuler par avance l'activité des leucocytes pour empêcher la « phagolyse » et, par conséquent le phénomène de Pfeiffer; et en effet, si quelques heures avant l'injection de Pfeiffer on fait dans le péritoine du Cobaye une injection d'eau physiologique ou de bouillon, le phénomène de Pfeiffer ne se produit plus en dehors des cellules; les Yibrions sont englobés aussitôt qu'injectés, et transformés en granules à l'intérieur des phagocytes. — Le phénomène de Pfeiffer est donc dû aux substances bactéricides que laissent échapper des leucocytes très riches en ces substances; il y a là une sorte d'extension de la propriété phagocytaire. Remarquons d'ailleurs qu'il s'agit là de cas artificiels, de cas de laboratoire; jamais rien de semblable n'a lieu dans l'im- munité naturelle ou dans l'immunité artificielle ordinaire. — Bordet dans des travaux récents, poursuivant l'analyse de ce phénomène a mis hors de doute qu'il est produit par des sécrétions leucocytaires. Il a montré que si l'on parvient à séparer les leucocytes du sérum non plus m vitro, où les leucocytes périssent et laissent échapper leurs pro- duits, mais sur l'animal vivant, la transformation en granules ne se produit plus dans un sérum ainsi préparé! Ainsi : le sérum frais de Cobaye hypervacciné donne in vitro très complètement le phénomène de Pfeiffer; au contraire le liquide d'œdème du même animal (que l'on se procure en comprimant une oreille à sa base) ne donne pas le phé- nomène. — Cette transformation en granules est donc bien due à la dif- fusion dans le liquide des phagocytes avariés; ces leucocytes sont le centre de formation de la matière bactéricide ; mais ils ne le laissent pas échapper tant qu'ils vivent et c'est, alors, à leur intérieur que les Vibrions englobés se transforment. — Par des expériences précises et élégantes Bordet a établi les faits suivants : le sérum de Cobayes hijper- vaccinés contre le choléra est bactéricide in vitro, les Vibrions ensemen- cés y sont anéantis. Séparons sur l'animal vivant les leucocytes du sérum et la propriété bactéricide du sérum n'existe plus. Ainsi le li- quide d'œdème du même Cobaye est un excellent milieu de culture pour les Vibrions. — Faisons à un Cobaye htjpervacciné une injection de carmin dans les veines ce qui, nous le savons, détermine une hypoleucocytose très forte (le nombre des leucocytes par mill. cube tombe de 11.000 à XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 335 3.000), et comparons le pouvoir bactéricide du sérum avant et après l'injection : on voit que, très énergique avant, il a disparu après. Ces conclusions ont été étendues à d'autres microbes (Bacille pyocya- nique, le b.typhique, le Bacterium coli). Les expériences de Bordkt, en montrant que la matière bactéricide est contenue dans les leucocytes qui ne la laissent jamais diffuser pendant la vie, portent le dernier coup à la doctrine bactéricide des humeurs. l-lUes nous permettent de comprendre aussi pourquoi le Vibrio Metchnikoffi périt rapidement dans le sérum des vaccinés, tandis qu'il résiste longtemps dans l'organisme. Notre conclusion fondée sur l'expérimentation et sur une critique précise des faits est que les phagocytes sont les seuls agents de la destruction des microbes dans l'immunité naturelle comme dans l'immunité acquise. — Peut-être, chez les animaux hypervaccinés, ya-t-il quelques causes adju- vantes, telles qu'un certain degré d'immobilisation partielle des microbes injectés. Mais c'est là un cas très artificiel et un phénomène tout à fait accessoire. — Pas de phagocytose, pas d'immunité. ^'11. — CONCLUSIONS. Les organismes inférieurs unicellulaires, les Amibes, les Infusoires englobent et digèrent une foule d'autres organismes, Bactéries, Infu- soires, etc. dont ils font ainsi leur nourriture; mais, que l'agresseur soit incapable de digérer ou de rejeter le microorganisme ingéré (comme dans le cas des Amibes infectées par les microsphèresj, ce dernier se transforme en parasite, se multiplie à l'intérieur du protoplasma de son hôte qu'il gène sans doute en sécrétant quelque substance toxique, et finit par le faire succomber. 11 est bien évident que, dans cette lutte entre l'Amibe ou l'Infusoire et les parasites, les Infusoires survivants seront ceux qui auront réussi à détruire les envahisseurs en les digérant; la sélection qui s'opère ainsi doit avoir pour résultat la formation d'une race capable de résister à l'infection. Tous les exemples que nous pos- sédons de maladies infectieuses chez les Protozoaires nous montrent que, chez ces êtres la fonction de défense contre les parasites qui ont pénétré à leur intérieur se confond avec les fonctions digestives. Cette lutte incessante entre l'organisme et les agents infectieux s'est localisée, chez les Métazoaires, dans les cellules du mésoderme. Ainsi s'est développé dans la série animale un appareil phagocytaire repré- senté par des éléments d'une extrême sensibilité aux excitations exté- rieures, particulièrement aux modifications dans la composition du mi- lieu chimique où ils baignent; ils réagissent soit en s'éloignant de l'agent irritant, soit en l'englobant sans être cependant capables de le détruire (auquel cas ils succombent), soit enfin en le digérant après l'avoir en- globé. Il s'agit donc là, comme chez les Protozoaires, d'une lutte inces- sante entre les phagocytes et les éléments étrangers, que ceux-ci soient des cellules de l'organisme ou des parasites immigrés. De leur côté, ces derniers se défendent en s'enveloppant soit de produits solubles qui re- poussent les phagocytes, soit d'épaisses membranes ou cuticules qui les mettent à l'abri des sucs digestifs (comme cela a lieu dans la lutte des 336 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Bacilles tuberculeux contre les phagocytes du Spermophile, ou dans celle des Nématodes parasites contre les amibocytes du Lombric). Cette guerre sans trêve aboutit nécessairement à la constitution par sélection, d'un appareil de défense plus ou moins parfait. D'une part, en effet, les organismes dont les phagocytes ont le dessous succombent à l'infection, ne survivant que ceux qui présentent une immunité contre l'agent infectieux; de l'autre, dans un même organisme, les phagocytes les plus affaiblis par la lutte deviennent eux-mêmes la proie d'autres phagocytes plus vigoureux. C'est de la sorte que se constitue l'état d'im- munité naturelle chez les espèces dont l'appareil phagocytaire s'est par- faitement adapté à ses fonctions de défense. On a souvent objecté à la doctrine phagocytaire de l'immunité que les phagocytes, loin d'être des agents de défense, servent souvent à la dissé- mination, dans l'organisme, des germes infectieux et sont même détruits par ces derniers. C'est là une forme spéciale du vieil argument téléolo- gique qui voudrait voir dans un appareil quelconque V or gSine pi'édestiné d'une fonction parfaite. Les phagocytes ne sont en aucune façon prédes- tinés à détruire les microbes pathogènes ou à manger des tissus qui doi- vent disparaître. L'étude des faits nous montre que l'activité des phago- cytes se manifeste dans toutes les circonstances où leur irritabilité est mise en jeu, celte activité étant souvent préjudiciable à l'organisme. C'est ainsi que, dans bien des cas pathologiques, les cellules nerveuses, ces éléments d'autant plus précieux qu'ils ne se régénèrent pas, devien- nent la proie des phagocytes qui les détruisent. Quel exemple plus frap- pant à cet égard que celui des Pilidiums tenus en captivité dans des bocaux, et chez lesquels les cellules migratrices dévorent les organes de la jeune Némerte? La larve « destinée à disparaître », mangeant l'être « destiné à vivre » ! La sélection qui, grâce à cette lutte constante, s'opère parmi les élé- ments phagocytaires, aboutit il est vrai à la constitution d'un appareil de défense; mais cet appareil peut être défectueux sur bien des points : une sélection plus prolongée sera seule en état de le perfectionner. Et voilà pourquoi (pour citer l'argument cher aux téléologistes), dans la tuberculose bien souvent les phagocytes finissent par avoir le dessous, après avoir commencé par englober les Bacilles; voilà pourquoi, chez le Spermo- phile, à côté de certaines cellules capables de détruire les Bacilles on en voit d'autres complètement dégénérées : aussi l'animal finira-t-il par mourir. S'il se trouve quelque individu dont les phagocytes aient été complètement victorieux, celui-là survivra, et c'est ainsi que par sélec- tion se formera une race dont l'appareil phagocytaire sera assez fort pour lui permettre de lutter avec succès contre le bacille tuberculeux, ce qui est le cas du Meriones. L'appareil phagocytaire n'échappe pas, plus que les autres, à la grande loi de la concurrence vitale et du perfectionne- ment par la sélection naturelle. Quant aux résultats utiles de ce perfec- tionnement ce sont, nous l'avons vu, la résorption des tissus ou organes à fonctionnement ralenti et la destruction des parasites immigrés dans l'organisme. J. Canïacuzène. XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 337 Bibliographie de la Phagocytose Balbiani. — Études bactériologiques sur les Arthropodes. (C. K. Ac. Sci. Paris, 1886, CIII, 952). Bardach (J.i. — Rerhercfies sur le rôle de la rate dans les maladies infectieuses. (Ann. Inst. l'asleur, 1881», III, :i^^}■ Bardach (J.)- —Fonctions de la rate dans les maladies infectieuses. (Ann. Inst. Pasteur, 1891 V, '.()). Bary ide). — Pilze, Mycetozoen und Bakterien. 18Si, 48". Beneden (V.). — De la fixation du blastocyste à la muqueuse utérine chez le Murin. (Bal. Ac Metl. Belgique, 1888). 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Chatin (J.). — Sur les macroblastes des Huîtres; leur origine et leur lo- calisation. (C. R. Ac. ScL, CXXII, 796-799). [ J. Cantacuzène 69. Chodat (R.). — Sur la structure et la hioloqie de deux Algues pélagi- ques. (J. Bot. Paris, X, 333-349. 405-409. PL III)! ' [370 70. Chodat iR.) et Lendner (A.). — Sur les mycorhizes du Listera cor- data. (Bull. Herb. Boissier, IV, 265-272, fig. texte). [407 71. Coppeland (E.-B.). — i'eher den Einfluss von Licht und Temperatur aufden Turgor. (Inaug. Diss. Halle, in-8", 59 p.). [* 72. Coupin H. . — Recherches sur V absorption et le rejet de C eau par les graines. (Ann. Sci. Xat. Bot., 8'^ sér., IL 129-222, 34 fig.). [ P. Vuillemin 73. Correns (C). — Zur Physiologie von Drosera rotundifolia. (Bot. Zeit., LIV, 21-26). [392 74. Cuénot. — Remjihieement des amihocytes et organe phagocglaire chez la Paludiiia viviparu. [C. R. Ac. Se, CXXlll, 1078;. [428 75. Curtis (F.). — Contribution à Vétude de la Saccharomycose humaine. (An. Inst. Pasteur. X, 448). [423 76. Czapek (F.i. — Ueber die sauren Eigenschaften der Wurzelansschei dungi'n. Ber. deutsch. bot. Ges., XIV, 29-33). [388 77. Danilevsky (B.i. — De l'influence de la lécithine sur la croissance des animaux à sam/ chaud. (C. R. Ac. ScL, CXXIlI, 195). [Voir Ann. biol., 1895 p. 443. 78. Dassonville Ch.). — Action des sels sur la forme et la structure îles végétaux. (Rev. Gen. Bot., VIII, 284-294; 324-336, 4 fig. texte, pL X-XIII). [Un travail plus étendu sera analysé dans le prochain volume. 344 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 79. Davenport iC.-B.) et Neal [ïi.-Y.). — Sludics in Mofjtliogcnfsis. V. On Ihe Aaiiinalization of Organisun to poisonous chemical substances. (Arch. Entw.-Mech., IL 564-583). [Voir ch. XVI 80. Delage (Yves). — La Conception polyzo'iqut' des êtres. (Rev. Scient., X, 641-053, 13 tiy.). [356 81. — La question du pohjzoisme et la définition de l'individu. (Réponse à Le Dantec. Rev. scient., V, 795-796). [356 82. Doyen et Dufourt. — Contribution à Pètude de la sécrétion biliaire. — Élimination de la cholestérine par la bile (Arch. Physiol. norm. path., VI IL 587). [387 83. Dubois (R.). — Étude sur le mécanisme de la thermogenèse et du som- meil chez les ^Mammifères. Physiologie comparée de la Marmotte. (Ann. Lniv. Lyon, 268 pp., 125 pL, 119 fig.). [Sera analysé dans le prochain volume. 84. Sur la luciférose, ou zymase photogène des animaux et des végé- taux. (C. R. Ac. Se, CXXIII, 653-654). [La phosphorescence de certains animaux et de certaines plantes serait due à Faction d'une oxydase, bleuis- sant la teinture de gaiac et que l'auteur appelle luciférase. — G. Bertrand. 85. Dubosq. — La terminaison des vaisseaux et les corpuscules de Kova- levski chez les Scolopendrides. (Zool. Anz.. XIX, 391-397, 5 fig.). [428 86. Duclaux. — Éludes sur Vaction solaire. (Ann. Inst. Pasteur. X, 129- 168). [394 87. Dufour. — Influence du sol dans les parties souterraines des plantes (Ass. franc. Avancement des sciences, Caen). [Dans un sol où le sable prédomine, les parties souterraines tendent à se ramifier et à s'allon- ger; dans un sol où l'argile prédomine, le résultat est opposé. L'argile tend à restreindre l'espace exploité par le sytème souterrain. — P. Vuillemin. 88. Duyne (John van). — Ueber Heteromorphose bei Planarien. (Arch. Ges. Phys., LXIV, 569-574). [Voir ch. VII 89. Edmunds (A.). — Notes on Rennet and on the coagulation of Milk. (J. Physiol. XIX, 466-476). ' [434 90. Errera (L.). — Expériences relatives à l'action des rayons X sur un Phycomyces. (C. R. Sci., CXXII, 30 mars), ' [Les fila- ments de cette Moisissure qui se courbent sous l'influence asymétrique des ondes électriques de Hertz ne réagissent pas quand une de leurs faces est exposée aux rayons X de Lenhard et Rôntgen. — P. V^uillemin. 91. Eriksson (Jacob). — Ueber die Fùrderuug der Pilzsporenkeimnng durch Kdlte. (Centralbl. Bakter., Abth., II, I, 557-565). [Sera analysé dans le prochain volume. 92. Ewart (A.-J.). — On assimilalory Inhibition in Plants. (J. Linn. Soc. Bot., XXXI, 364-461). [377 93. Familier (Ignaz). — Biogenetische Untersuchungen iiber verkihnmerte oder umgebildete Sexualorgane. (Flora, LXXXII, 133-168, 10 fig. texte). [Sera analysé dans le prochain volume. 94. Farmer (J.-Bretland). — Respiration and Assimilation in cells contain- ing chlorophyll. (Ann. Bot., X, 285-289). [Sera analysé dans le prochain volume. 95. Fischel l'A.). — Beeinflussunq und Enlwirklunq des Pigments. (Arch. mikr. Anat., XXVII, 719-734, 1 pL). ' ' [390 XIV. — MORPHOLOGIE KT PlIYSlOLOGH-: GENERALES. 345 90. Flammarion (C). — Kliide de rartion tU-K din-rses radiations du spcclrf so/(iire sur la vëgélalion. (C. K. Ac. Se, CXXL O-jT-OGO). [394 97. Flemming ("W.). — Uehor den luttflusa des Lichfs nuf die Pigmenli- ruii// der Salamaiidt'i'larve. (Arch. mikr. Anat., XLVI H. 309-374). [391 98. Fockeu (H.). — Ber/ierrhes sur quelques Cécidies foliaires. (Rev. gén. Bot., 491-:)0n. })!. X\ -XX\I). [408 99. Gabritschevsky. — Les Ijases de la sérolhérajjie de la fièvre récur- rente. (Ann. Inst. l'asteur, X, G30-G59). [ J. Cantacuzène 100. Gahhi (U.t. — Die BlutverdnderuiKjen naeh Exstirpation der MHz in Beziehu)ig zur h'imolt/tisrhen Fuuciion der MHz. (Beitr. patli. Anat., XIX, 3« partie, G47-GG3). [ A. Pettit lOL Gain. — Sur lu variai ion des yraines sous Vinfluenrc du elirnat et du sol. (Rev. gén. Bot. VIII, 303-305). [383 102. Galeotti (G.). — Beitra;/ zur Kenlniss der Secretio)iserscheinunf/en in den EpHhelzellender Srlàh'ldritse. (Arch. niikr. Anat.. XL VI II. 305-3-^8, pi. XIII). [3N7 103. Garstang W. . — Contributions to Marine Bionomies : I. The habits and respiratori) movements of Corijstes eassivelanus. (J. Mar. Biol. Ass., IV, •>?3 ?3-?). ' ' [Biologie spéciale. — G. Puirault. 104. Geissler iTh. . — Die Ifauptriihtung in der Imrnunitàtslehre. (Wratsch, 13-lS). [ J. Cantacuzène. 105. Gérard lE.l. — Sur le dédoublement de Vamygdaline dans l'économie. (C. R. Soc. Biol., 10'^ sér., III, 44). [436 106. Gerould (J.-H.). — The Anatomy and Histology of Caudina arenata Gould. (Pap. Boston Soc. XXVII, 7-74', 8 plates). [ C. B. Davenport. 107. Giard (Alfredj. — Sur l'existence chez certains animaux d'un ferment bleuissant la teinture alcoolique de gaïac. (C. R. Soc. Biol., lO*" sér. III, 483). [443 108. Gîesbrecht ("W.). — l'eber den Sitz der Lichtentnncklung in den Pho- tosphœrieii der Euphausiiden. (Zool. Anz., XIX, 480-490). 109. Giglio-Tos (E.). — Sulle granulazioni degli eritrociti nei girini di taluni anfibi. (Anat. Anz., XII, 321-334). [Voir ch. I 110. Gley (E.i. — Influence de la peptone sur la coagulation du lait par la présure. (C. R. Soc. Biol., 10« sér., III, 591). [437 111. — — ,4 jn'opos de l'action anticoagulante de la peptone sur le lait. (C. R. Soc. Biol., 10« sér., III. 020). " [433 112. Gotch et Macdonald. — Température and excitability. (J. Physiol., XX, 247-297). [397 113. Grijns G.). — l'eber den Einfluss gelôster Sto/fe au f die rothen Blut- zellen in Verbindunq mit den Erscheinungen der Osmose und Diffusion. (Arch. Ges. Phys., LXIII, SO-llSi. [304 114. Groom P.). — Preliminary note on the Belation between Calcium and the conduction of Carbohydrales in Plants. (Ann. Bot., X, 91-96). [Sera analysé dans le prochain volume. 115. Gulland G -L.). — On tlie granular leucocytes. (.1. Phvsiol.. XIX, 385- 417, 2 pi.). " [434 116. Haller (B.). — Unlersuchungen uber die Ihjpophyse und die Infun- dibularorgane. (.Morph. Jahrh., XXV, 31-1 14, 4 fig., pi. 11-VlI i. [358 346 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 117. Halliburton ("W.-D.). — Kirkc's Handbook of Physiologij. (Fourteenth édition. London, in-S", xvii + S51 p.). [* 118. Halliburton et Brodie. — Action of Poncreatîc Juice on Milk. (,I. Pliy- siol.. 20, '.17- !(•(■>). [434 119. Hammar (J.-A.). — Uebev einen primaren ZusammenJiang zwischcn tien fuir/iu)i//s:fllen des Sengeleies. (Arch. mikr. Anat., XLVII, 14 23, 1 pL). " [Voir eh. I. 120. Hammarsten. — Ueber das Vevhallen der Paracaseins zu den L(tl)en- zyme. (Zeit. jjhys. Chemie, XXII, 10.3-120). [La paraca- .séine est la caséine ou caséinozine modifiée par la présure. — G. Bertrand. 121. — — Ueber die Bedcutung der lôslichen Kalksaize fur die Fasersto/f- gerinnung. (Zeitschr. Physiol. Chimie, XXII, 333-395). [Article de critique sur les récentes tliéories qui ont été émises concernant le rôle du calcium dans la coagulation du sang. L'auteur insiste sur ce fait que les oxalatesalcalins ne peuventdécalcifier entièrement le sang. — G. Bertrand. 122. Hammerl (H.). — Ueber die beim Kaltblûter in Fremdkôrper einwnn- derten Zellformen und deren weitere Schicksale. (Beitr. path. Anat., XIX, 1-33, 1 pL). [430 123. Hanriot. — Sur la répartition de le lipased'tiis Voryanisme. (C. R. Ac. Se, CXXIII. S33j. [438 124. Suriui nouveau ferment du sang. (C. R. Ac. Se, CXXIII, 753). [437 125. Hansteen ^Barthold). — Beitrdge zur Kenlnis^ der Eiweissbildung und der Bedingungen der Bealisirung dièses Processes ini phanerogamen Pflan- zenkôrper. (Ber. deutsch. bot. Ges., XIV, 362-371). [383 126. Heinricher (E.). — Ueber die Wiederstandsfahigkeit des Adventiv- knospenvoii Cgslopteris bulbifera [L.) BernJiavdi , gegen die Austrocknen. (Ber. deutsch.' bot. Ges., XIV, 234-244). ' [Les bulbilles de Cystopteris résistent à la sécheresse grâce, sans doute, à une substance qui empêche une trop grande dessiccation du protoplasma. — P. Jaccard. 127. Hemmeter fJ.-C). — On the vole of neid in the digexiion ')\-ii(chi(ii(/i'ii ilber die Haut der Sâ((f/etli(('i-('. (Arch. Anat., 1S9G, ^OO-SOS, pi. XI et x'il). [Biblioiiraphie complète et des- cription des cheveux et des glandes sudoripares et sébacées. — G. M.\nx. 137. Kaufmann iM.i. — De rorif/ine et du mode de formation de ](( (jraixxe d((i(.-i /'(iri/Kiiisme ((itim((/. (C. R. Soc. BioL, 10'' sér., 111, 414-41t»}. [3S4 138. Keller iR.). — Fortsr/iritte ((a/'dem Gehiete der PfI((nzenphysi(jlofjie und Bi(do(jie. (Biol.Centralbl., X\[, 7V1-732, 7.53-765, 785-795). [ G. Poirault 139. Kiener. — L'inflammation ronsiil('r('e comme tr(n(hle eiiuudatoire. (Se- maine .Médicale, X\l, 389-391). [4-25 140. Klug (F.i. — Beitrdqe znr Pepsinverdanancj. (Arcli. PhysioL, LXV, 330- 342). * [437 141. Knauthe iCarl . — Znr Biologie des Karpfens. (Deustche Jâg.-Zeit., XXVII, 111-112). [384 14v. Koppe (H.). — ['eber den osmotischen Druck des Bhdplasmas und die Bildanij der Sahs((i(re in Magen. lArch. Ges. Phys., 5G7-G03). [3GG 143. Kondratieff lA. J.j. — Zur Frage des Selbstsrh((f:es des thierischen Org<(nisn(((s gegen b((kterieUe Infectione. (Arch. experim. Patliol. u. Phar- macoL, XXXVIl, 191-217). [ J. Cantacuzène. 144. Kovalevsky i A.). — Etudes bicjlogiques sur q((el(ii(es Hirudinêes. (C. R. Ac. Soi. CXXII, 1G5-1G8). [426 145. Sur les glandes des Nereis cultrifera et Halla P((rthenopeia. (Bul. Ac. 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Labbé A. . — La différenciation des organismes. (Rev. Scient., 4® sér.. M, 774-7791. [355 348 L'année:^ biologique . 154. Laborde (J.). — ^"^nf I" <'(i>^'^e dcfi vins. {('. R. Ac. Se, CXXIII, 1074). [443 155. — . — L'action préventive et cvralive du curare vrai danx Je lélaiios stri/chni(jiie ou toxique; la question de rimmunisalion ou vaccination tlié- rapentiques. (C. R. Soc. Biol, 10« série, III, 85-80). [Le curare possède une action préven- tive et curative vis-à-vis du tétanos strychnique ou toxique. — A. Labbé. 156. Laguesse (E.). — liecherclies sur r/iistogénie du piancrèas chez le mouton. (J. Anat. Phys. Paris, XXXII, 475-255, pi. l\). [385 157. Landel iG.) . — Influence de l'intensité des radiations solaires sur l'ac- croissement en lonr/ueur de la tige des végétaux. (A. F. A. S. Bordeaux). [395 158. Langley. — tjl/servations on the medidlated fibres of the si/mpathelic System aud chieflg on those of the greg rami communicantes. {.]. Physiol., XX, 55-76). [ G. BuLLOT. 159. Laurent fEm.\ Marchai Em.) et Carpiaux (Em.). — Recherches expérimentales surFassimilatiou de l'azote ammoniacal et de Vazote nitrique p((r les plantes supérieures. (Bull. Ac. Belgique, XXXIl, 815-865). [377 160. Latter lOswald H.). — Further Notes on the Secretiou of Potassium Hgdroxide bg Dicranura vinula {Imago) and similar Phenomena in other Lepidoptera. (Transact. of the Entomol. Soc. of London, 1895, 399-412, 2pl.i. [385 161. Leathes. — Some experiments on the exchange of fluid betweeu the blood and tissues. (J. Physiol., XIX, 1-10). [366 162. Lecomte (H.). — l'ne nouvelle Balanophorée du Congo français. (J. Bot. Paris, X, 228-235, pi. I). ' [40S 163. Le Dantec (F.). — Individualité et polgzoisme. (Rev. scient., V,794- 795). [356 164. A propos de l'assimilation fonctionnelle. (C. R. Ac. Se, CXXII, 538- 541). [ L. CuÉNOT. 165. Léger. — Sur l'origine du plasmodium et des cristaux des Lithocgstis. (C. R. Soc. Biol., W sér., III, 887j. [432 166. Lendner (A.). — Influence de la lumière d((ns le développement des spo- ranges et des conidies chez les Mucédinées. (Arch. Sci. Nat., I, 281). [Voir ch. X 167. Lindenmuth iH.). — Ueber Bildung voit Bulbillen am Bliithenschafte von Lachenalia luleola Jacq. nnd Ilgacinthus orientalis. (Ber. deutsch. bot. Ges., XIV, 247-252, 2 fig. texte). [La supression des hampes florales chez Lachenalia et Hgacinthus détermine la formation de bulbilles à la base de la tige. C'est un nouvel exemple de déplacement de réserves. — P. Jaccard. 168. Ling (A.-R.) et Baker (J.-A.). — Action de la diastase sur l'amidon. (J. Soc. de Cliimie, LXXII, 702 et 739). [434 169. Linstow ÇV.]. — Ueber den Giftgehalt der Ilelminihen. (Arcli. Anat., 188-205). [Les accidents causés par les hel- minthes seraient dus à des toxines sécrétées par ces animaux. — G. Man.n. 170. Lippert Chr.). — Beitrag zur Biidoqie der Mgxomyceten. ^ Verli. Zool. Bot. Ges. WÎen, XLVl, 235-242, pi. IV, Tfig. texte). [ 171. Lœb (J.). — Intersuchungen ilber die physiologischeii Wirkungen der Sauerstofjfmangels. (Arch. Ges. Phys., LXII, 308-316). [Voir ch. I * XIV. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 349 17"J. — — Zur Théorie (lc!< G"fvfi>i()tr()j>if<))tns. III. i'eber die polare Evre- (/Kiii/ lier Ildiililri'i^cn von Ai»blj/slom(i (Itirch tlcii roiistaïUen Slrom. .\rch. ges.'pliys.. LXV. :5()S-:51(V. [401 173. Lœb fj.) et Budgett S.-P. . — Ztir T/icoric (lrsGt(lv(()iolr. Lœvp- (O.j. — Thi' nierg)/ of liring protoplasm. fLondon, in-8'^ 120 pp.). [Voir ch. XIII. 177. Lortet L. . — Inflneitre des courants iniliiits sur l'orientation des Bac- téries vivantes. (C. R. Ac. Se, CXXII, 892). [405 178. Loiiguinine "W.i. — Sur la marche comparative des températures dans le Bouleini, le S"j)iit et le Pin. 'Arcli. Se. Nat. Genève, 4^ période, I, 9- 33, pi. Mlli. [395 179. Lubarsch. — I'eber d((.<. Vorkommen krystallinischer und krystalloider Bildungen in den Zellen des menschlichen Hodens. (Arcli. path. Anat.. CXLV. 31G). [Voir ch. I 180. Mac Bride (E.-W.}. — The présent position of morphology in -oolo- gical Science. (Rcp. Brit. Ass., Liverpool 833-83G). [354 181. Mac Dougal (D.-T.). — L'eber die Mechanik der Windungs-und Krïim- mungs bewegungen der Banken. (Ber. deutsch. bot. Ges.. XIV, 151-154). [392 182. The mechanism, of curvature of Tendrils. (Ann. Bot., X. 373-402, pi. XIX). [Voir le précédent. 392 183. Marinesco. — Les lésions médullaires provoquées par la toxine téta- nique. Ç. R. Soc. Biol., 10° sér., III, 726i. [4.32 184. — — Lésions des centres nerveux produites par la toxine du Bacillus botulinus. (C. R. Soc. Biol., 10« sér., III, 989). [432 185. Marinier (A.). — Les toxines et l'électricité. (Ann. Inst. Pasteur, X, 468). [410 180. Martin C.-J.). — On the physiologicul Arlion of ihe Venom of the Ausiralinn Black Snake. (Roy. Soc. N. s! Wales, 1895, 133 pp.!. [409 187. Martynow. — Biologische Untersuchungen an Isopoden. (Mém. Ac. Saint-Pétersbourg, III). [ J. Cant.vcuzène. 188. Masterman Arthur T.». — On some points in the gênerai Mot pho- logg of the Meiazoa eonsidered in connection ivith the pjhysiological pro- cesses of tdinient((tion and excrétion. (Zool. Anz., XIX, 190-198, 200-221, 225-229, 13 fig. texte). " [Voir ch. XVII. 189. Medvedeff. — I'eber die Oxydationskraft der Gewebe. (.\rch. Physiol. LXV, 249-277). [L'oxydation de Taldéhydc salicylicpie par les extraits d'organes animaux serait pro- portionnelle au carré de la teneur en oxydase et inversement proportion- nelle à la racine carrée de la concentration de l'aldéhyde. — G. Bertrand. 350 L'ANNEE BIOLOGIQrK. 190. MelnikofF-Rasvedenkoff. — Zur Frafio iiher il le Brdeiiliuii/ der MHz bci Iii/'cction.'i-KrdiikhciU'ii. (Z. F. Hygien. uncl Infectionskranklieiten, XXI, 4m). ' [ J. CVNTACUZÈNE. 191. Mesnil. — Sur le mécanisme de rhnmumlt' roiilrc le scjtlin'niic vihriô- nienne. (Ann. Inst. Pasteur, X, 369). [422 192. Metalnikoff (S.). — Sur l'absorption des sels du fer par le luhe digestif de la Blatte [Blatta orientalis). (Bull. Ac. Saint-Pétersbourg, IV, 493-497). [384 193. Metchnikoff(E.). — Quelques renia rques à projios de r article de M. Ga- hritchersky sur la fièvre récurrente. (Ann. Inst. Pasteur, X, 654). M. main- tient son opinion précédente. — J. Cantacuzène. 194. — Sur l'influence des végétaux inférieurs sur les toxines. (C. R. Soc. Biol., 10« série., IV, 654). [419 195. Metchnikoff, Roux et Taurelli-Salimbeni. — Toxine et antitoxine cholériques. (Ann. Inst. Pasteur, X, 257-282). [ J. Cantacuzène. 196. Molisch (H.). — Die Erndhrung der Ahjen (Siisswasseralgen I Abh.) Stzb. Akad. Wien, CIV, 783-800j. — Même titre. Abh. II, même recueil, CV, 633-648). [376 197. — — Bas Erfrieren von Pflanzen hei Temperaturen iiber dem Eispunkt. (Stzb. Wiener Akad., CV, 82-95). [Sera analysé dans le prochain volume. 19S. Bie Krystallisation und der Nachweis des Xanthophylls {Carotins) im Blatte. (Ber. deutsch. bot. Ges., XIV, 18-29, PI. 11). [374 199. Eineneue mikrochemische Beaction auf Clilorophyll. (Ber. deutsch. bot. Ges., XIV, 16-18). [374 200. Molliard (M.l. — Homologie du massif pollinique et de l'ovule. (Rev. Gen. Bot., VIII, 273-283, fig. 66-84). [360 201. Nasse (O). et Framm(F.). — Bemerkungen :ur Glykolyse. (Arch. Pliy- siol., LXIII, 203-208). [Les auteurs ont répété les expériences de Lépine sur la transformation de l'amylase en ferment glycolytique par Faction de l'acide sulfuricpie dilué (Voir^l^TZ. bio- log.., 1895, p. 456). Ils sont arrivés à des résultats négatifs. — G. Bertrand. 202. Neal. — A Summary of Studics on the segmentation of the nervous system,in Squalas Acanthias. A Preliminary notice. (Anat. Anz., XII, 377-391, 6 flg.). [361 203. Nolf. — Études des modifications de la muqueuse utérine pendant la ges- tation chez le }hirin {Vespertilio murinus). (Arch. biol., XIV, 561). [428 [Voir aussi eh. V 204. Nuttal (G. -H. -F.) et Thierfelder (H.). — Weitere Entersuchungen iiber bakterienfreie Thiere. (Verh. physiol. Ges. Berlin in Arch. Physiol., 963-964). ' [ J. Cantacuzène. 205. Osborne (T.) et Campbell (G.). — Chemical Natm-e of Di((stase. (J. Amer. Chem. Soc, XMIl, 536-542). [434 206. Palladine ('W.). — Recherches suj- la corrélation entre la respirtition des plantes et les substances azotées actives. (Rev. gen. Bot., VIII, 226-248, 3 fig. texte). [381 207. Parker (G. -H.). — The Beaclions ofMetridiuni to Food and other Subs- tances. (Bull. Mus. Harvard, XXIX, 107-119). [406 XI \-. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. Toi 208. Patten (W.). — Varialionx in ihe (fevefopment of Limulus /lolyiiheinus. (J. Morphol.. XII, 17-148, 10 pi., 10 fig. texte.) [Voir ch. VI 209. Pekelharing (C.-A.j. — Ceber eine neue Bereitungsweise des Pi'psins. (Zeitschr. phys. Chemie, XXII, 233). [437 210. Pellat (H.). — Apjilicalion dn pyinci))^ de CftriKil fni.v récrlinns endo- thermifjiies. (Journal de Physique, 2*^ Ser., VII, 279-28Î)). [379 211. Pembrey et 'White. — The Rcf/idalion of Tcmpcrfiliirr in /n/fjcnialiii;/ Aninial.^i. [3. Physiol., XIX, 477-49."))." ' [39'i". 212. Pettit (A.i. — Recherches snr les cnpsides surréuales. (J. Anat. Phys., XXXII. 301-400, PI. \l-\U). [388 213. Pliisalix (C). — Allnuuditm du venin de Vij/ère jxir les courants à haute fréquence. Nouvelle méthode de vaccination contre ce l'enin. [En employant des solutions de venin dans l'eau salée à 7,5 % l'auteur confirme les résultats de d''Arsonval et Charrin (9-1 1) sur l'atténuation des toxines par les courants à haute fréquence. — A. Labijé. 214. Phisalix (C.) et "Varigny Henri de). — Le venin des Scorpions. (Bull. Muséum. Paris, 1890, 11. ('.7-73). [410 215. Pickering. — Experimenis un the heurts of Mamrnalian and (Jiiek- emhryos with spécial référence to action of electric currents. (J. Phvsiol. XX, 165-210). ' [398 216. The coagulability of the hlood of albinos. (J. Physiol., XIX, 310- 315 . ' [Voir ch. XII. 217. Pregl (Fritz). — Zwei weitere eryoyraphische Versuchsreihen ûber die Wirkuny orchitischen Extrades. (Arch. ges. Phys., LXII, 379). [Les injections de suc testiculaire augmentent la valeur du travail musculaire. — J. Demoor. 218. Prillieux. — Sur la pénétration de la RJiizoctone violette dans les ra- cines de Betterave et de Luzerne. (Bull. Soc. Bot. France, 3" sér., 111, 9-11). [408 219. Quéva. — Modifications anatomifpies provoquées par VHeterodera radi- cicola dans les tubercules d'une Dioscorée. (A. f. A. S. Caen, 1896). [408 220. Quinton (M.i. — Les températures animales dans les problèmes de l'évo- lution. .(•. R. Ac. Se. CXXll, 8.50-853). [\ovv ch. XVII 221. Racovitza iR.-G.). — Le lobe cé/)haliqiie et l'encéphale des Annélides Polychètes. (Arch. Zool. exp.. 3«sér., IV, 133-343, PI. I-V.). [358 222. Ramon y Cajal. — S(djre la fayocitosis de las ])laquetas de los Verte- brados inferiores. (An. Soc. espanola hist. nat., 11^ sér., V fXXV), 5-12, 2 fig.). [426 223. Ransom lEdw.). — Tenacity of Life in Insects. (Entomologist, XXIX, 20-21). [ P. Marchal. 224. Rein. — Vorkommen von Alqen in Thernialwasser von hoher Tempera- tur. ^S. B. Ges. Bonn, 1896, 117). [* 225. Roger et Josué. — Recherches expérimentales sur les modifications de la moelle osseuse dans les suppurations. (C. R. Soc. Biol., 10® sér., 111, 1038- 1041). [420 226. Rosenberg (O.). — Die Stdrke der Pflanzen in Winter. (Bot. Centralbl, LX\1,:î37-340). ' , [383 352 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 227. Saint-Hilaire (C). — Veher die Wfuitlfrzcl/oi Im Darme der Echi- noideii. fl'rav. Soc. Natur. St-Pétersb. XXVII, 84-80). [ J. Cantacuzène. 228. Sajo (Karl.). — Kiilte iind Inseklenleben. (III. Woch. Entoinol., I., 394- 397; 40O-407, 457-461). [396 229. Salkowski lE.). — Vehcrdas Vcr/ui/loi des C(nf fluids from the connective ti'ssue spaces. (J. Physiol., XIX, 312-326). [368 247. Stépanoff. — Éludes sur laricineet Vantiricine. (Ann. Inst. Pasteur, X, 663-668). [421 XIV. — MUIMMIOLOCIK ET PHYSIOLOGIE GENERALES. irj!] 24S. Stôhr. — l'ehcr WnidzcHcn uiul Sf/irelcapillaren. (Arch. luikr. Anat.), X LX 1 1 . 447-4r) 1 , pi. XX 1 1 1 . [388 24U. Stoklasa. — l'efjcr ynlneiliUKi und physologisclw Bedeuluny des Ler'i- Ihins inder P/lxnze. [IM. CentralbL, [XVIII, 164). [381 250. Thouvenin (M.). — De riiifluence des conronts électriques conlinus sur In dccdiiijxis/lioii de Fiicide cftrf/om'/jue rhe: fes véf/é/rni.v aqualiques. (Rev. Gcn. But.. \III. 433-4:)0, 8 tig. ' [398 251. Tieghem ^van). — Sur Vexisteiire de feiii/les snii.^ }i)én'sléles dans lu fleur de certaines Phanérogames. (Rev. gén. Bot., \'III, 481-490). [361 252. Trambusti. — Ricerche citologiche siil midolla dell osse nelle diflerile. iCoutribulo allô studio délie fisiolorjia cellulare). (Att. Ace. Se. med. nat. Ferrara, LXX, 127-130). " [420 253. Treub (M.). — Sur lalocalisalioii le lrnasj)orl et le rôle de Pacide cyan- hydrique dans le Pangium edule . Ann. jard. Buitenzorg, XIII, 1-89, pi. I- XI). [382 254. Tschirsch (A.). — Der Quart zspektrograph und einige dariiit vorge- nouDuene l'ulersucliungen von Pflanzenfarbstoffen. (Ber. deiitscli. l)Ot. Ges., XIV, 76-94. PI. VI-VIII). [371 255. Ts-wett (Michel). — Eludes dejdiysiologie cellulaire. (Arcli. Sci. Xat., II, 228-260; 338-348; 467-486; 565-574). [372 256. Vaillard. — Sur l'hérédité de V immunité acquise. (Ann. Inst. Pasteur, X,65-86j. [Voir eh. XV 257. Valenza. — Rôle des leucocytes et des noyaux de la névroglie dans la destruction de la cellule nerveuse. (C. R. Soc. Biol., 10^ sér., III, 1135). [432 258. "Vernon. — The reupii'atory exchange of the lower marine Invertehra- tes. ij. Physiol.. XIX, 18-70). ' [370 259. Verworn (Max.). — Untersuchungen ilber die polare Erregung der lebendigen Substanz durch den constanteii Strom. III. Mittheilung. (Arch. ges. Phys., LXII, 415-448] . [403 260. Der Kôrniqe Zerfall. Ein Beitrag zur Physiologie des Todes. (.\rch. ges. Phys., LXII, 415-448). [Voir eh. XllI 261. Erreguiiq und Luhmuiig. (Tagebl. Ges. deutsch. Naturf. 68® Ver- samml. zii Frankturt, 73-91). [397 262. Viala et Ravaz. — Sur le hruaissemeut des boutures de la vigne. (C. R. Ac. Se., CXXIIj. [423 263. Vignoli (Titoj. — Intorno a un jjruùlemo mor/'ologico sut vertébral i superiori. (II Pensiero italiano, LX\', 24 p.). [357 264. Vines (S. H.). — The Digestive EermenI af Nej)enlhes. (Ann. Bot., X, 292). [L"auteur contirme les résultats de son tra- vail de 1876 et annonce un nouveau mémoire sur ce sujet. — G. Poir.4ULT. 265. Voinov. — Lesnéphridies de Branchiobdella varians. (Mém. Soc. Zool. France, IX, 363). [428 266. Sur les néphridies de Branchiobdella varians. [wxr. Astaci.) [C. R. Ac. Se, CXXII. 1069). [428 267. Vuillemin (P.). —Assimilation et activité. (C. R. Ac. Se, CXXII, 411 412). [ L. CuÉNoT. l'année biolocimue, II. 1896. 23 3o4 L"ANi\EE BIOLOGIQUE. yr»(S. "Wagner. — Die Vcr/jrciluKf/ dcr Pilzc durcit Schnecken. (Zeitsch. Pflanz. Krankh., \\, 144-1:^0). ' [423 2<)U. "Wasmann (E.). — D(is Mccrcslnirhlcn und seine irsacheii. (Stimmen Maria-Laacli 1896, Heft 1 et 2, 19 pp.). [* 270. "Watasé f^S.l. — Ou Ihe phi/sical basis of anima/ jihosphorescence. {Bilo. Lectures Wood's Holl, 1895, '1OI-II8, 1 tig.). [391 271. "Wilder. — Lungless Salamanders. Second Paper. (Anat. Anz., XII, 182-192, 7 flg.). [369 272. "Went (F.-A.-F.-C). — Die Srhwefelkohlenstoffbihhintj diitr/i Schizo- phyUum lobatum. (Ber. deutsch. bot. Ges., XIV, 158-163, pi. XII). [Dégage- ment de sulfure de carbone par un champignon de Java. — G. Poirault. 273. Zanier. — Conlributo alla flsiologia del protoplasma. (Bull. Soc. Yeneto- Trent., M, 63-67). [Voir ch. I. 274. Zoth (Oskar). — Zwei eryoyraphische Yersucksveihen ûber die Wir- kung orchilischen Extrades. (Arch. ges. Phys., LXII, 355). [Les in- jections de suc testiculaire augmentent le travail musculaire. — J. Demoor. 275. Zuntz (N.). — Ueber Prii/'ung des Gesetzes von der FrhaUung der Energie im Thierkorper. (Verh. Physiol. Ges. Berlin in Arch. Physiol. 1896, 358-363). [Sera analysé dans le prochain volume avec d'autres travaux de même ordre. 180. Bride (E.-"W.-Mac). — La position actuelle de la morphologie dans la zoologie. [X\ Il d]. — Ce travail consiste en une série de thèses et de pro- positions brièvement formulées dans l'ordre suivant. I. Trois méthodes ont été utilisées jusqu'à présent pour la solution des problèmes morphologiques : 1") l'embryologie expérimentale ou mécanique du développement; 2") l'étude des variations individuelles en général ; 3°) la même étude au point de vue sta- tistique que l'auteur appelle « la zoologie mathématique ». — La première semble ne pas se préoccuper de savoir comment la faculté de l'hérédité peut être modifiée et comment ainsi les variations congénitales peuvent être produi- tes. La seconde prête à l'équivoque, car on ne sait souvent si telles ou telles variations sont héréditaires ou produites par l'influence du milieu ; d'ailleurs la plupart des variations semblent n'avoir aucune influence sur le processus évolutif et, pour avoir de l'importance, doivent être observées sur un grand nombre de sujets et de générations. — Quant à la méthode statistique, on peut lui objecter : 1'^) qu'elle ne s'applique qu'à un seul caractère à un mo- ment donné, tandis que la sélection naturelle les modifie tous ; 2") que si même elle parvenait à établir, par un taux moindre de mortalité, la fixation d'un ca- ractère , on pourrait toujours objecter que cette fixation peut être due à « quel- que changement dans la constitution de l'individu, associé avec ce caractère. » La raison pour laquelle on est désenchanté de la méthode morphologique , c'est qu'elle veut prouver trop de choses, que des conclusions les plus contradic- toires peuvent y être tirées partout des mêmes processus. En effet : 1") l'é- volution n'est pas uniquement la marche progressive du simple au com- plexe; la dégénérescence ou simplification de structure y joue un rôle important, ainsi que Vhomoplasie et le développement parallèle (évolution indépendante des structures semblables chez des animaux différents entre Xl\-. _ M0R1>II0L0GIK ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 355 eux). 2"^) Il s'est établi une habitude de regarder les modifications comme une partie de l'histoire évolutive, dont Futilité doit être acceptée comme un ar- ticle de foi; cela admis, le théoricien évolutionniste, armé des arguments de dégénérescence progressive aussi bien (jue de ceux qui piaillent en fa- veur de la différenciation progressive, peut faire dériver un animal de n'importe quel autre. — Afin d'améliorer cet état de choses, l'auteur suggère les idées suivantes. 1°) Il ne faut jamais négliger les cas de modifications bien étal)lis et reconnus par tout le monde , comme par exemple que le Tcredo et le Pecten dérivent d'un seul et même type « ordinaire » de Lamellibranches. 2°) Il faut chercher à distinguer les organisations primitives et les organisations dégénérées. Comme on n'admet généralement pas que les organismes dé- générés aient pu donner origine à des êtres supérieurs, on ne peut guère admettre, par exemple, que les Vertébrés descendent du Balanoglossus ou de YÀmphioxus. — Pour être primitives, les organisations doivent être « syn- thétiques » et servir de lien soit entre différents groupes (pied plat de Nu- cida reliant les Gastéropodes aux Lamellibranches), .soit entre différents or- ganes (cœlome des Annélides inférieurs et des Brachiopodes qui unit les fonctions des organes reproductifs et excréteurs). Quant à la loi bioQém'tique, voici ce qu'en dit Mac Bride : L'ontogénie contient probablement un élément phylogénique. La clef pour la solution de ce problème est dans le fait que « l'embryon est une larve modifiée » et, comme telle, ne récapitule pas l'organisation ancestrale, mais « les habitudes ancestrales et le niveau ancestral des différenciations et des fonctions. L'or- ganisation n'est reproduite que dans la mesure exigée par ces conditions. En somme, c'est une erreur de croire que les êtres qui se ressemblent par leurs traits généraux descendent d'un ancêtre commun ; ces ressem blances sont de nature adaptive; elles indiquent la similitude du milieu dans le passé, voilà tout. « Cette conclusion est d'ailleurs admise tacitement par les systématistes qui ne basent pas leurs déterminations d'espèces sur des particularités minimes et apparemment sans importance dans la forme extérieure , dans la couleur ou dans l'arrangement des organes, tandis que ce qui intéresse les mor- phologistes, ce sont l'origine et l'histoire des adaptations; et leur tâche est non pas de dresser les arbres généalogiques, mais de rechercer les corrélations possibles ([ui existent entre ces adaptations et les conditions extérieures qui « en sont la cause. )^ — J. Demker. 153. Labbè (A.). — La dilprenciaiion des organismes. — L'ancienne théo- rie cellulaire de Schleiden et de Schwann a trouvé, dans ces dernières an- nées, de nombreux adversaires; Whitman, Sedgwick, Delage, ont succes- sivement montré que cette théorie était constamment infirmée par les faits, surtout par les faits embryogéniques. L'auteur étudie d'abord les processus de la formation des organes chez les Métazoaires. Ici, « aux dépens de cel- lules primitivement indifférentes, c'est-à-dire à cytoplasme non spécialisé par la fonction, se forment des organes, c'est-à-dire des groupements cellu- laires différenciés, localisés dans le temps et dans l'espace ». Il est difficile, en raison de la nouveauté des recherches biomécaniques et du petit nombre de travaux précis faits dans cet ordre d'idées, de préciser les causes pri- maires de la différenciation. Quoi qu'il en soit, l'organe débute par la spé- cialisation d'une ou plusieurs cellules originairement indifférentes, c'est-à- dire à protoplasma non spécialisé par la fonction. De nombreuses observations, en particulier, l'origine des œufs et des amœbocytes chez les Polychétes et 35G L'ANNEE BIOLOGIQl'E. d'autres Métazoaires, la différenciation d'aires ou de régions sensitives, etc., montrent que la différenciation est fond ion du lieu et fonction du lenips; (ju'on ne peut admettre, pour chaque cellule, une Sclbsldiffcrenzienauj au sens de Roux, et que l'organe débute par la spécialisation d'une ou plusieurs cellules originairement indifférentes. L'étude même de cette différenciation montre (jue l'organe peut n'être que partie de cellule (Protozoaires) ou n'être qu'une cellule, ou formé de nombreux noyaux. Dans ce dernier cas, le protoplasma de l'organe peut rester indivis (') (organes syncytiaux) ou former des séparations entre les zones d'action des noyaux : encore, là, la découverte des communications protoplasmiques intercellulaires vient-elle affaiblir la notion de cellule. Dans la formation de l'organe comme de l'organisme, la division cellulaire ne suit donc pas nécessairement la division nucléaire. La cytologie patholo- gique et la cytologie expérimentale viennent confirmer ces faits qu'on peut résumer de la façon suivante : la différenciation du corps d'un Métazoaire n'implique pas nécessairement la notion de cellule. On peut ajouter que : la différenciation du corps d'un Protozoaire unicel- lulaire et la différenciation de ses organes aux dépens de parties de cellules, se fait de la même façon que celles du Métazoaire. En somme, il y a « une loi de différenciation imiverselle qui s'applique aussi bien aux organes qu'aux organismes, aux cellules qu'aux organes. Cette loi nous montre que le développement est une série de différenciations graduées sous des influences biomécaniques localisées; que la fonction est indépendante du nombre des noyaux et du nombre des cellules d'un or- gane ; que l'organe peut être réduit à un seul noyau et au cytoplasme qui l'entoure ; qu'il peut même n'être que partie de cellule ; que la pluricellu- larité n'est pas une cohésion de cellules indépendantes , mais une complica- tion secondaire, dépendant du cloisonnement; que la division cellulaire et le cloisonnement sont la conséquence et non l'origine de la complication de l'organe. En un mot, que la différenciation organogénique est indépendante de la notion de cellule ». — Joyeux-Laffuie et A. Labbé. 80. Delage (Y.). — La conception pojyzoiquc des êtres. (Analysé avec le suivant.) 81 . LeDantec (F.). — Individualité et polyzoïsme. (Analysé avec le suivant^. 163. Delage (Y.). — La question du polyzoïsme et la définition de l'individu. — Delage (00) étudie la question suivante : doit-on considérer les êtres polycel- lulaires comme des Individualités réelles, des personnes indécomposables, ou comme des agrégats, des colonies d'individualités d'ordre inférieur? Quels sont les principaux arguments de la théorie coloniale? Le Méta- zoaire le plus simple n'est pas seulement colonie de cellules, ce peut être aussi une colonie d'anneaux : l'Annélide est une colonie de zoonites qui sont eux-mêmes des colonies de Protozoaires. Le Métazoaire se constitue par un processus de complications progressives : les cellules (individualités de pre- mier ordre s'associent en colonies (individualités de deuxième ordre) qui, sous le nom de zoonites, s'associent aux individualités de troisième ordre (zo'ides) et enfin, ces zo'ides peuvent se grouper en dèmes (individualités de (1) L'auieur insiste sur ce fait que les organes syncytiaux seraient certainement en plus grand nombre qu'on ne le croit si « les auteurs n'étaient iminis de cette idée qu'un organe doit être formé de cellules et ne flguraient inslinclivement des séparations cellulaires qui n'existent pas toujours dans les préparations ». XIV. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 307 quatrième ordre). — Malheureusement (pour la simi)lilication des organis- mes), cette théorie coloniale n'est que « la généralisation à outrance, Tex- tension illégitime à l'ensemble du règne animal de faits vrais, mais excep- tionnels 1). L"lnsecte n'est pas une colonie de trois personnes : la tête, le thorax, labdomen ne sont pas des individus. Chez les Salpes,Ies Scyphis- tomes, le Microstoimim lineare, etc., il y a incontestablement colonie tem- poraire; de même chez les Hydraires. Mais le Cestode, par exemple, ne peut être donné comme un exemple de colonie. Les Proglottis ne sont nullement des produits de reproduction scissipare, pas plus que des individualisations de zoïdes d'une colonie : c'est une partie morte ou mourante renfermant les œufs et devant être expulsée. — En ce qui concerne les Polychètes, der- nier rempart de la théorie coloniale, on doit considérer la Trochophore non comme une larve bourgeonnant des individus, mais comme un être com- plet, composé d'une tète, d'un pygidium et d'un corps intermédiaire, ("est uniquement aux dépens de ce corps intermédiaire que se fait la segmen- tation : les segments ainsi produits ne sont donc pas les homologues de la tète et du pygidium. Chez les Syllidiens et les Myrianides , les bourgeonne- ments observés doivent s'interpréter comme des faits de scissiparité avec régénération de parties manquantes. Au point de vue de la phylogénèse, la théorie coloniale ne peut pas davan- tage être admise. La segmentation des Annélides n'est pas une scission ina- chevée, mais plus probablement un plissement déterminé par des causes mécaniques (natation par mouvements ondulatoires), plissement qui a dé- terminé la séparation des sacs mésodermiques. En résumé, il n'y aurait guère de colonies que chez quelques Tuniciers et quelques Cœlentérés. Tous les autres Métazoaires sont des animaux simples. La répétition des parties disposées le long de l'axe du corps est un « trait d'or- ganisation » déterminé par des influences biomécaniques : ce n'est pas un fait de polyzoïsme. Doit-on maintenant considérer le Métazoaire comme une colonie de cellu- les? Delage ne croit pas que l'être pluricellulaire dérive d'une colonie de cellules ; mais il pense (comme Whitman , et Sedgwick) qu'il constitue une individualité homologue à une cellule, ayant multiplié ses noyaux pour ré- pondre à des nécessités d'accroissements et à des différenciations locales, et ayant secondairement établi des cloisons entre les noyaux. L'auteur met en lumière d'une façon originale l'exemple de cette Salinella salve, décou- verte par Frenzel, dans les salines de Cordoba, et sur la nature de laquelle les zoologistes se perdent en conjectures. A l'état adulte, c'est un vrai Mé- tazoaire, polycellulaire; à l'état jeune, ce n'est qu'une cellule, mais qui pré- sente les mêmes différenciations que l'adulte pluricellulaire. En résumé : le polyzoïsme est un fait réel , mais limité et d'importance secondaire. La plupart des êtres constituent des êtres simples, des personnes indécomposa- bles, des individualisés. — F. Le Dantec reproche à Delage de ne pas avoir défini les mots individualités, individus, colonies. Delage répond à cette ob- jection qu'il n'a pas voulu discuter le sens métaphysique du mot individu, la définition de ce mot n'ayant aucun intérêt dans la question puisque tout le monde s'entend sur les idées qu'il exprime. — J. Joveux-Laffuie et A. Labbé. 263. 'Vignoli (Tito). — Contribuliun à un problème 7no)'pholof/i'/i(e des Ver- tébvés supérieurs. — Tito Vignoli se basant sur les modifications morpholo- gi(|ues que présentent le squelette et les viscères chez quelques Vertébrés à station plus ou moins verticale, temporaire ou permanente, tend à prouver que l'homme descend d'un vertébré à station horizontale. En considérant la 358 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Girafe, TOurs, le Kanguroo géant, Mdcrojtus major, et les Anthropoïdes, on est insensiblement conduit de la position horizontale à la station verticale, et Ton observe précisément chez ces divers types des modifications morpholo- giques qui correspondent au degré d'inclinaison de la station. Déjà BisCHOFF et autres ont avancé que la disposition du cœur et des gros vaisseaux chez les Anthropoïdes doit d'être semblable à celle de l'Homme , au fréquent usage que, ces animaux font de la station verticale. L'auteur ajoute que chez le Gorille, les viscères abdominaux ne reposent pas directement sur le bassin parce que cet animal n'a qu'une station demi- verticale et que les viscères ne sont dès lors pas attirés en bas par la pe- santeur d'une façon permanente. C'est en effet la pesanteur qui, pour Tito Vignoli, est la cause dominante des modifications squclettiques et organiques qu'on observe chez les animaux à station plus ou moins complètement ver- ticale et aussi chez l'Homme par rapport aux animaux à station horizontale. Ainsi s'expliqueraient la capacité thoracique et l'incurvation des côtes plus grandes chez les Quadrupèdes que chez l'Homme, la forme de la colonne vertébrale, etc., etc. C'est encore la pesanteur qui, chez l'embryon humain, en raison de son orientation la tête en bas dans l'utérus , détermine le grand développement de la capacité du crâne, partant celui de l'intelligence. [Ces considérations d'ordre presqu'exclusivement théorique ne manquent certes pas d'intérêt. Il faut peut-être faire remarquer toutefois que l'auteur semble un peu trop préoccupé de rattacher à la pesanteur seule des modifi- cations morphologiques qui pourraient bien relever en même temps d'autres causes.] — H. Beauregard. IIG. Haller (B.). — Recherches sur V hypophyse et les organes infundibulai- res. — L'auteur étudie la morphologie comparée de l'hypophyse et des or- ganes infundibulaires (glande et processus infundibulaires) dans les diffé- rents groupes de Vertébrés. L'hypophyse devait être originellement un sac glandulaire à paroi lisse s'ouvrant dans la cavité crânienne. Actuellement, elle communique encore avec cette cavité; ce n'est nullement un organe en régression, et il semble que son rôle physiologique est déverser lente- ment sa sécrétion dans les enveloppes cérébrales pour les lubrifier. L'hy- pothèse émise par Vox Kuppfer que l'orifice externe de l'ébauche liypophy- saire correspondrait à une bouche primitive (paléostome) et qu'elle aurait primitivement communiqué avec l'intestin endodermique, doit être rejetée; de même son idée que la monorhinie des Cyclostomes est plus primitive que l'amphirinie. [X'VII d] — G. Saint-Remv. 221. Racovitza (E.).— Z,e lobe céphalique et l'encéphale des Polychètes['X.IlL]. — Dans le corps des Annélides Polychétes il faut distinguer trois régions non- homologues et de valeur morphologiques égale, à savoir : le lobe céphalique, le soma et le pygidium. Ces trois parties se trouvent déjà représentées chez la larve, la troclophore : le lobe céphalique par la région préorale, le soma par la région postorale et le pygidium par le périprocte. La métamcrisation du soma de l'adulte, conformément à l'opinion de Mever, résulte de la frag- mentation des masses génitales primitives à la suite des mouvements ondu- latoires. La fragmentation des organes génitaux a amené celle des autres organes. La forme ancestrale des Polychétes est donc une forme non segmen- tée. L'Annélide est un individu simple et non une colonie. La morphologie du lobe céphalique est intimement liée avec celle des organes qu'il contient, donc avec le système sensitivo-nerveux. L'auteur aban- donne le nom de « ganglion cérébroïde » pour la masse nerveuse sus-œso- XIV. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. :ir/.i phagicnne du Polychète, et le remplace par celui û.'eiiréj}ha/e, sans cependant liomologuer l'encéphale des Polycliétes à celui des Vertébrés. Le ganglion, suivant lui, est une unité morphologi(iue dont l'existence est intimement liée à l'organe de sens qu'il commande, «^ui peut manquer, lorsque l'organe manque, sans que l'encéphale dans son ensemble soit modifié. Quel que soit le nombre de ganglions (|ui composent la masse nerveuse sus-œsophagienne, cette masse peut toujours être décomposée en trois parties distinctes, mor- phologi(iuement égales, appelées par l'auteur /es cerveaux. Quand les organes des sens sont présents, ils dépendent, avec leurs ganglions respectifs, invaria- blement d'un même cerv(>au: quand ils manquent, chaque cerveau est en con- tinuité de substance, en une place toujours bien déterminée, avec l'épiderme, très riche en cet endroit en éléments sensitifs , avec les vrais organes des sens diffus, les aires sensitives. Chaque groupe d'organes des sens dépendant d'un même cerveau peut ainsi être homologué à une aire sensitive qui con- tient, à l'état potentiel, tous les organes des sens qui peuvent en dériver. Et le lobe céplialique peut être décomposé en trois régions sensitives-nerveuses suivantes : 1° Région palpaire 2" Région sincipitale 3° Région nucale f Aire palpaire ( Cerveau antérieur . ( Aire sincipitale ' Cerveau moyen . . [ Aire nucale ( Cerveau postérieur. Fossettes gustatives. Palpes . Ganglions palpaires. f Yeux. ( Antennes. . Ganglions optiques ^ Ganglion antennaire. ( Organe nucal. . Ganglion nucal. Se basant sur la structure histologique de la région nucale de différents groupesdes Polychètes(Voirdans le mémoire les figures 15, 46, 48, 49) et sur- tout sur celle de cette région chez les Maldaniens (la structure la plus simple), rauteur arrive à homologuer les éléments constitutifs de l'épiderme à ceux d'un organe des sens et d'un « ganglion cérébroïde » qu'il définit ainsi : c'est une hernie intracœlomique de la partie inférieure d'une région épider- mique transformée en organe des sens » (page 282). La différence entre les éléments de l'épiderme et les éléments d'un organe des sens n'est que quantitative, on retrouve dans les deux: les cellules de soutien, les cellules glandulaires, les cellules vibratiles et les cellules ner- veuses. Tous ces éléments s'attachent d'un côté à la cuticule, de l'autre à la liasale. La seule chose qui varie c'est leur groupement réciproque dans l'or- gane des sens ; les éléments glandulaires , au lieu d'être intercalés entre les autres comme cela a lieu dans l'épiderme, sont groupés à la périphérie de l'organe, les cellules vibratiles se réunissent ensemble et sont entourées des cellules de soutien. Les cellules nerveuses sont situées entre les pieds des cellules vibratiles et envoient à la cuticule un fin filament. Le cerveau est aussi contenu entre la cuticule et la basale. Les cellules gan- glionnaires ne sont rien d'autres que les cellules nerveuses de l'organe des sens. Elles ont, comme les dernières, les deux rapports constants avec la cuti- cule et la basale . seulement leur corps a comme glissé le long de l'axe de ses deux ])rolongcments cuticulaire et basai pour se rapprocher de la basale. La nécrofjlie du cerveau est composée de la partie basale, très effilée ici, des 300 L'ANNEE BIOLOGIQUE. cellules de soutien. Le nerf, c'est l'ensemble des prolongements des cellules nerveuses (prolongements basais) et des cellules ganglionnaires (prolonge- ments cuticulaires) entouré des prolongements des cellules de soutien (né- vroglie). La. substance poncdiée du gaiit/h'on, c'est l'enchevêtrement des pro- longements des cellules ganglionnaires et des cellules de soutien sans qu'il y ait continuité de substance. La membrane basai e , appelée improprement membrane est un lieu de rencontre des terminaisons des prolongements dis- taux des éléments de l'épiderme, de l'organe des sens et du cerveau. Elle contient aussi les terminaisons des prolongements provenant des muscles; elle sépare le système sensitivo-nerveux d'autres systèmes d'organes. Toutes ces considérations amènent l'auteur à tirer une conclusion d'une haute importance phylogénétique, à savoir que l'organe des sens précède le centre nerveux, ce que Kleinenbero a déjà exprimé à propos de l'ontogenèse. [Dans sa belle liypothèse sur la valeur morphologique de la masse gan- glionnaire sus-œsophagienne, l'auteur a oublié un élément l'élément moteur. Et, bien qu'il nous avertisse qu'il ne traite que de l'élément sensitivo-ner- veux, il ne peut pas échapper à ce reproche, car sa définition du "ganglion cé- rébroïde exclut l'élément moteur. Le ganglion cérébroïde est, dit-il, une hernie de la partie inférieure d'une région épidermiqne transformée en organe des sens. Fort bien; mais alors ce ganglion entre le cuticule et la basale est isolé des tissus intérieurs. Comment se fera donc la communication entre le dit ganglion et les éléments musculaires et vasculaires. Logique dans sa concep- tion R. définit le nerf un ensemble de prolongements des cellules nerveuses enfermé entre la cuticule et la basale. Le nerf ainsi défini ne peut être que sensitif et le nerf moteur obligé de se rendre à des organes situés en dedans de la basale reste une grosse objection à la théorie. Mais ce qui est vraiment remarquable dans ce travail de Racovitza c'est le fait d'avoir ramené la structure si hétérogène de l'encéphale et des organes des sens des Polychètes à un type primitif : trois cerveaux communiquant avec trois aires sensitives physiologiquement différenciées sans qu'il y ait diffé- renciation morphologique. — "NV. Szczawinska. ".^00. Molliard. — Homologie du massif pollinif/ue et de V ovule. [II b} — L'au- teur commence par définir les termes de sac pollinique , loge poUinique et massif pollinique. Ce soin n'est pas superflu, car il appelle sac le massif pro- venant de la division des cellules-mères du pollen, il appelle loge le sac qui contient ce massif, il réserve le nom de massif k l'ensemble de ce contenant et de ce contenu. En un mot , le massif pollinique de Molliard correspond au sac pollinique de Van Tieghem. De considérations variées et notamment de ses recherches sur les Pétunia monstrueux , il conclut qu'il y a homologie entre le massif poUiniciue et l'ovule tout entier et non entre ce massif pollini- que et le nucelle considéré isolément. L'opinion courante repose principalement sur la présence habituelle d'un tégument et d'un funicule vascularisés dans l'ovule , et leur absence cons- tante dans le massif pollinique. La considération de la présence ou de l'ab- sence de faisceaux semble à l'auteur parfaitement accessoire : « c'est une différence physiologique et non morphologique ["?] ; le sac poUinique n'est pas éloigné du faisceau du connectif et, de plus, les grains de pollen , qui ont besoin d'une nourriture relativement peu considérable , sont entourés par une assise nourricière spéciale qui la leur fournit; l'ovule, au contraire, est le plus souvent très éloigné de la nervure médiane du carpelle et il a besoin pour son développement d'une grande quantité de nourriture qu'il doit recevoir par un faisceau spécial. » XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 3G1 [Cela est fort bien dit. Le « massif embryonnaire » (si l'on veut me passer ce néologisme i)our parler la langue de l'auteur) ne saurait rassembler et éla- borer les matériaux nécessaires à la formation de la graine, s'il ne contrac- tait des rapports étroits et durables avec le corps vasculaire de l'organisme générateur. L'émergence vascularisée ([ui le rattache au j)lacenta , comme le placenta lui-même, comme le carpelle tout entier, est en harmonie avec ses conditions d'existence et de dévelopjjement; mais le tégument et le funicule, comme le placenta et le carpelle, pourraient représenter, non pas une com- plication de ce massif, mais une série de portions du corps vasculaire, en- traînées dans son évolution et annexées aux parties primitives et essentielles de Tovule. Molliard a dû observer des réactions analogues de la plante au contact d'un parasite, sans se croire obligé de considérer la galle comme une partie constitutive de la larve ou du Champignon. 11 y a toutefois entre l'ovule et la galle cette différence que, dans le premier, le logement apparaît, par accélération évolutive, avant l'habitant et peut rester inhabité ou abriter un intrus : ainsi Molliard nous montre chez le Pétunia d()ul)le un tégument dis- tinct autour d'un nucelle compact et stérile aussi bien qu'autour d'un massif pollini(iue différencié à la place du nucelle. Dans ce dernier cas comme dans l'anthère, l'assise nourricière assure au massif poUinique les matériaux de son développement restreint et éphémère. La formation du tégument ne s'ex- plique, ni par des actions biomécaniques insolites, ni par les vues téléologi- ques de l'auteur, car ce massif n'a pas « besoin pour son développement d'une grande quantité de nourriture qu'il doit recevoir par un faisceau spé- cial ». Malgré leur intérêt incontestable, les faits relatés par Molliard ne changeront rien à l'opinion courante sur l'homologie des organes mâles et des organes femelles dans le règne végétal.] — P. Vuillemin. 251. Tieghem ("Van). — Sur l'existence de feuilles sans mérislèles dans la fleur de certaines Phancruganies. — L'auteur a découvert dans la fleur des Loranthinées des membres qui peuvent être caractérisés comme sépales et comme étamines sans présenter ni vaisseaux, ni tubes criblés, ni « région stélique ». Il est donc des cas où la « vraie nature » d'un membre se laisse apercevoir par le dehors sans se laisser reconnaître par le dedans. Cette res- triction apportée à l'omnipotence de l'anatomie par son défenseur le plus autorisé mérite d'être notée. Le mémoire débute par ce dogme fondamental : « On sait que le corps des plantes vasculaires et notamment des Phanérogames , quel que soit celui des trois membres : racine, tige ou feuille, que l'on y considère, est com- posé dans toute son étendue de trois régions qui sont , de dehors en dedans : î'épiderme, l'écorce et la région stélique... Dans la feuille, la région stélique est dans le cas le plus simple une méristèle. » Mais les conclusions soulignent l'inanité de cette foriiiule, car « on voit que , des dix familles qui composent actuellement le groupe des Inovulées ou Loranthinées, il y en a huit qui offrent de nombreux exemples de feuilles florales sans mérisîèles. » Ce n'est sans doute pas sans intention que Van Tieghem nous met sous les yeux le contraste entre la rigidité de la théorie classique et la variété des faits ob- servés; il a voulu nous montrer que pour connaître un être vivant, fùt-il aussi simple que la plante, on ne saurait trop varier les procédés d'investigation. La précision de la méthode anatomique ne suffit pas à compenser les servi- ces rendus par l'organogénie, par la morphologie comparée et par les diver- .ses ressources utilisées dans les autres branches de la biologie. — P. Vuillemin. 252. Neal(H.-'V.). — Segmentation du système nerveux deVAcanlhias. — Le 302 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nombre de segments n'est pas constant cliez les divers individus, et il n'y a pas davantage de concordance dans le nombre et dans la position des seg- ments de part et d'autre de la plaque neurale. D'autre part, on doit admet- tre que chaque nerf se compose de deux racines : l'une dorsale mixte, innervant la peau de chaque segment (sensibilité) et l'autre ventrale en rapport avec les muscles des somites (motricité). La racine dorsale primitive est intermédiaire et a deux somites; la racine ventrale appartient en propre à un seul somite. — A. Pettit. 19. Beard (J.). — Disparition du systnne nerveux transitoire dans la série : Acanthias, Mustelus^ Torpédo. [V] — Au cours du développement embryon- naire du Scyllium canicula , un appareil nerveux transitoire analogue à celui déjà signalé chez Raja Bâtis par Beard, fait son apparition. 11 consiste en cellules nerveuses ganglionnaires réparties dans divers myotomes; il com- mence à dégénérer dès que l'embryon atteint 3"2 millimètres et a complète- ment disparu chez les individus de 10 centimètres. — Le nombre des cellu- les qui constituent cet appareil varie beaucoup suivant les types envisagés : GOO chez Sci/liium et Raja, 50 chez Acanthias, 12 chez Mustelus levis. En revanche, cet organe fait complètement défaut chez la Torpille. Peut-être doit-on admettre que sa présence est en rapport avec la vie intra-utérine ? — A. Pettit. 244. Sedg-wick (A.). — Remarques sur la théorie eellulaire. — La note de Sedgwick n'est qu'un résumé de ses idées déjà exposées les années précé- dentes (V. Ann. Ijiol., 1895 p. 404, 405). Elle peut se résumer ainsi : la théorie cellulaire est insufisante et ne répond pas aux faits ; l'étude des syn- cytia et de certains développements {Perijmttis) montre que les Métazoaires ne sont nullement des aggrégats ou des colonies de cellules, mais le résul- tat de la différenciation d'un Protozoaire multinucléé; la structure cellulaire a précédé la différenciation cellulaire, et la seule différence entre les Pro- tozoaires et les Métazoaires est une simplicité structurale (dans le premier cas) qui répond à une simplicité sexuelle; un Métazoaire est une colonie formée d'un mâle, d'une femelle, d'un œuf et d'un spermatozo'i'de ; le Proto- zoaire est à lui-même sa cellule sexuelle. — A. Labbé. 152. Kupffer(C.-"V.). — Sur les énergides et les formations paraplastiques. [I rt, h] — L'auteur distinguait autrefois dans la cellule : 1° la partie active pri- maire, vivante, le protoplasme entourant le noyau avec lequel il est en rela- tions d'échanges; '2° la partie caractéristi(|ue de la forme et de la fonction, la substance paraplastique , les formations paraplastiques , les paraplastes. Depuis la publication des travaux de Sachs, Kupffer a adopté le terme d'énergide proposé par ce botaniste pour la partie de la cellule qui est douée d'une vie propre, c'est-à-dire pour ce qu'il appelait autrefois le protoplasme. Les organes appartenant spécialement aux animaux, tels que les muscles et les nerfs, doivent leurs propriétés fonctionnelles aux paraplastes (soit aux fibrilles musculaires et nerveuses) formés par les énergides. L'énergide peut donner naissance à de la substance paraplastique excerçant surtout une action chimique (substance rouge des corpuscules sanguins) , mais elle peut aussi former d'autres paraplastes ayant une signification dynamique. L'auteur propose donc de désigner les fibrilles nerveuses et musculaires sous le nom de dynamoplastes. Dans la différenciation des organismes , le développement des paraplastes se fait au détriment des énergides. Le corpuscule du sang de la plupart des XIV. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 363 Vertébrés est encore une cellule à noyau, mais pourvue principalement de substance paraplastique. Chez les Mammifères et rilomme, le corpuscule sanguin n'est plus une cellule, car l'énergide a disparu avec le noyau; il est devenu un paraplaste chimiquement actif. Dans les deux cas, les corpuscules, à la fin de leur dévcloi)pement. ont perdu une des facultés vitales de la cel- lule, celle de la prolifération. La cellule nerveuse a bien un noyau, mais on n'a jamais observé une cellule nerveuse complètement formée en voie de division. Elle ne peut pas se repro- duire. On peut admettre que la formation de paraplastes a épuisé Ténergide. Ce que l'on vient de constater dans les cas de prolifération est également vrai pour la régénération. Cette faculté est plus développée chez l'embryon que chez l'adulte, chez les animaux inférieurs que chez les supérieurs. Sa diminution tient à l'affaiblissement des énergides causé par le développement de formations secondaires. L'auteur arrive donc à cette conclusion que , plus un organisme occupe un rang élevé dû à la complication de sa structure , plus il est riche en dispositions favorisant son irritabilité par des moyens mé- caniciues, mais plus aussi l'excitabilité multiple de ses énergides est res- treinte. — M. Bedot. 17. Barlo-w (Lazarus). — Observations sur lavaleur osmotique initiale de certaines suOslances dissoutes dans l'eau et dans des liquides albumineux. — On sait que lorsqu'une solution aqueuse est mise dans un vase fermé par une membrane telle qu'une membrane de ferrocyanure de cuivre ou diverses membranes végétales et animales, et que le vase est plongé dans l'eau pure, l'eau passe dans le vase fermé jusqu'à ce qu'une certaine pression soit at- teinte. Pendant ce temps, aucune molécule de la substance dissoute n'a passé dans l'eau pure. La pression osmotique finale est à peu près la même pour toutes les substances chimiques indifférentes pourvu qu'on les emploie en .solutions équimoléculaires. Toutefois, ces données ne peuvent être appliquées à la physiologie que si on démontre leur exactitude pour les pressions analogues à celles qui sont compatibles avec la vie animale, pour les valeurs osmoti([ues initiales, bien plus importantes en ce qui concerne les phénomènes vitaux que les pressions osmotiques finales pour les liquides albumineux et pour les mem- branes organisées. De Viues, Hamburger et Vladimikoff se sont occupés de l'osmose au point de vue biologi(|ue mais personne n'a envisagé la question des valeurs osmotiques initiales. Les expériences de l'auteur révèlent les faits suivants. \^ Lorsqu'on compare les chiffres fourids par des solutions é(|uimoléculai- res de chlorure de sodium, glucose et urée au point de vue de leur valeur os- motifpae initiale déterminée à l'aide de la membrane de ferrocyanure de cui- vre, on voit que, si le chlorure de sodium occupe la première i)lace. comme c'est le cas également pour les ]»ressions osmotiques finales, l'urée par contre a une valeur osmotique initiale beaucoup plus faible que la glucose. On ne peut par conséquent déduire de la détermination des points de con- gélation ou des pressions osmotiques finales qu'une solution est hypertonique, isotoni([ue ou hypotonique par rapport à une autre, au point de vue de la va- leur osmotique initiale. 2° Lorsque l'osmose se fait à travers une membrane péritonéale de veau préparée, la valeur osmotique initiale est la plus grande pour la glucose , moins grande pour le chlorure de sodium moins grande encore pour l'urée. On ne peut donc appliquer aux membranes organisées les résultats fournis par le ferrocyanure de cuivre. 364 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 3°) Si la solution renferme une très petite quantité de substances albu- minoïdes comme c'est le cas lorsqu'on remplace l'eau distillée par mie solu- tion à 0,1 0/0 (le sérum, la valeur osmntique initiale est considérablement réduite, surtout pour l'urée. La diaiinution est d'autant plus forte que la ri- chesse en albumine est plus grande. — G. Bullot. 16. Barlo"w (Lazarus). — Contribution à Vi'tude de la formation de la lymphe; rôle de Vosmose dans ce phénomène. — Le travail de Burlow a pour but de rechercher quelle est l'action d'injections intravasculaires de diverses solutions équimoléculaires et de solutions gommeuses tenant en suspension du noir de fumée sur la composition du sang et de la lymphe ainsi que sur leur valeur osmotique initiale et d'en déduire des arguments pour ou contre la théorie de l'intervention exclusive de l'osmose et de la filtration dans la formation de la lymphe. Lorsqu'on injecte d'heure en heure dans le sang de faibles solutions équi- moléculaires de chlorure de sodium (0.75 %), de glucose et d'urée, en quantités représentant le tiers du volume total du sang, il se produit, entre autres phé- nomènes : V' une diminution dans le poids spécifique du sang artériel qui est plus que compensée après la première et souvent la 2'' injection; après les injections ultérieures, le poids spécifique du sang, bien que tendant encore à revenir à sa valeur normale n'y arrive plus que lentement et moins complè- tement. L'augmentation du poids spécifique du sang au delà de sa valeur nor- male qui survient après les premières injections fournit un argument contre l'intervention exclusive de l'osmose dans la formation de la lymphe. Lorsqu'on injecte d'heure en heure dans la circulation des solutions équi- moléculaires concentrées de chlorure de sodium (18 %) de glucose et d'urée en (juantité suffisante, on constate : 1") divers changements dans le poids spécifique du sang, l'effet étant le plus marqué d'abord avec le chlorure de sodium, puis avec la glucose, puis avec l'urée. Dans tous les cas, la tendance générale est de produire d'abord une diminution du poids spécifique du sang qui;se manifeste extrêmement vite, puis une augmentation qui peut dépasser la normale. Comme la diminution du poids spécifique du sang varie en raison directe de la valeur osmotique initiale de la substance injectée, il y a là un argument en faveur de l'intervention effective de l'osmose ; 2°) une augmen- tation de la quantité de lymphe qui s'écoule par le canal thoracique (argument contre l'intervention exclusive de l'osmose) à part quelques cas oîi il y a diminution (argument en faveur de l'intervention effective de l'osmose). L'augmentation dans la quantité de lymphe qui s'écoule par le canal tho- racique variant en raison directe de la valeur osmotique initiale de la subs- tance injectée, il y a là un nouvel (argument en faveur de l'intervention effective de l'osmose; 3") une augmentation de la valeur osmotique initiale de la lymphe puis du sang. Lorsqu'on injecte dans la circulation une solution de gomme arabique à 2 0,0 tenant en suspension des particules de noir de fumée qui sont suscep- tibles d'irriter mécani(|uement l'endothéliumvasculaire et qu'on^compare son action à celle d'une injection équivalente d'une solution de gomme simple, on trouve, immédiatement après l'injection de noir de fumée, une diminution marquée dans l'écoulement de la lymphe par le canal tlioracique, diminution qui n'existe pas après l'injection de gomme simple. Comme l'équivalent osmo- tique de la solution qui contient le noir de fumée est un peu moindre que celui delà simple solution gommeuse, la diminution dans l'écoulement de la lymphe ne dépend pas de l'osmose (Argument important contre l'intervention exclu- sive de l'osmose). XIV. — MORPHOLOGIE KT PHYSIOLOGIE GENERALES. 365 Lo travail offre donc des arguments sérieux en faveur de l'intervention effective de l'osmose dans la formation de la lymphe et contre son interven- tion exclusive. — G. Bullot. # 113. GrJÇjnsfG.). — Action des suhslances dissoutes sur léser ijUirocii tes, phmo- mènes connexes d'osmose et de diffusion. — Le travail de Grijnsest trop spécial pour que nous en fassions ici une analyse complète. Nous voulons en déga- ger simplement les principes généraux. Le.s travaux de IlAMurROER, que l'auteur discute et critique sévèrement [à tort, croyons-nous] ont prouvé que les lois qui régissent la pression cellulaire dans les cellules végétales (DeVries) s'appliquent aussi aux globules rouges du sang. L'auteur porte son attention sur l'expérience suivante : une solution d'urée, quelle que soit sa concentra- tion, agit toujours, vis-à-vis des hématies, comme l'eau distillée ; une dissolu- tion de Na Cl dans une solution d'urée a les mêmes propriétés que la même solution de Na Cl dans l'eau distillée. La chose peut être expliquée en admet- tant que l'urée passe aussi facilement que l'eau à travers les parois de la cel- lule. Grijns prouve d'ailleurs, par l'analyse chimique, qu'il en est bien ainsi. Les mêmes observations peuvent être faites avec d'autres substances que l'urée; l'auteur arrive ainsi à la conclusion suivante : 0 a peut dire qu'une substance passe dans les hématies quand, en solution aqueuse, elle n'empêche pas la dissolution des globules et quand, introduite dans une solution isotonique de Na Cl, elle n'altère pas les propriétés de celle-ci. — Grijns énumére les substances pour lesquelles les hématies sont perméables et celles pour les- quelles elles ne le sont pas. Et voici les conclusions générales auxquelles il arrive et qui sont très intéressantes. 1) Les sels à un ion métallique ne passent pas à travers les globules rouges. 2) Les combinaisons (salines) de l'ammonium avec les halogènes, ou quelques autres acides, passent facilement; les combinaisons ammoniacales des autres acides ne passent pas; aucune combinaison métallique des halogènes ou des acides qui peuvent passer ne peut pénétrer dans les hématies. — 11 faut en conclure qu'une combinaison ne passe pas dès qu'un de ses ions constitutifs ne peut pas passer. 3) Un ion qui ne passe pas empêche un ion, jouissant d'une propriété inverse, de pénétrer dans la cellule. Le fait prouve que, dans les combinaisons, les ions constitutifs ont des effets réciproques les uns sur les autres. 4) Les corps organiques d'un même groupe se comportent presque toujours de la même manière. L'auteur applique ces nouvelles notions sur la diffusion de certains sels à travers les cellules à un grand nombre de ques- tions de physiologie spéciale. — J. Dexioor. 18. Barlow (Lazarus). — La valeur osmotique initiale du sérum sanguin et la composition de la solution physiologique de sel pour les Mammifères. — Quelle est la valeur osmotique initiale du sérum sanguin ou, en d'autres termes, quelle est la concentration de la solution de chlorure de sodium qui dès le début est en équilibre osmotique avec le sérum sanguin? Les résultats obtenus indiquent que, pour le sérum sanguin de Bœuf, cette solution est en moyenne de 1,0 %; pour le sérum de Cheval de 1.6 et pour le sérum de Mouton 1. 6 également. Ces chiffres sont de beaucoup supérieurs à celui que Hamburger même donne pour la solution physiologique normale (0.92 %). Les résultats obtenus montrent encore que, plus le poids spécifique du sérum de la même espèce est élevé, plus la solution salée nécessaire pour lui faire équilibre est forte, fait (|ui n'a rien d'étonnant puisque le poids spécifique d'un séruni dépend de sa richesse en albumino'ides. De plus, un sérum n'a pas la même valeur osmotique initiale qu'une solution de sel avec laquelle 3()G L'ANNEE BIOLOGIQUE. il est en éciuilihre : si, par exemple, une solution de sel et un sérum qui .se font équilibre sont mis, chacun de leur côté, en rapport avec de l'eau dis- tillée à travers la membrane de Tosmomètre, la quantité d'eau absorbée en une heure n'est pas la même, et, suivant les cas, c'est tantôt le sérum qui absorbe plus deau, tantôt la solution saline. L"auteur attribue ces faits à l'im- prégnation de la membrane par les matières protéiques. Entin, même dans les cas où la solution de chlorure de sodium est plus concentrée qu'il ne faut pour produire l'équilibre osmotique, un moment arrive où le courant osmotique , au lieu de se diriger vers la solution de sel , s'arrête et retourne petit à petit vers le sérum; ce moment est d'autant plus rapproché que la solution est moins concentrée. L'auteur exprime ce phé- nomène en disant que le chlorure de sodium dialyse dans le sérum plus qu'il n'est nécessaire pour établir l'équilibre osmotique. Con.séquences : 1*^ s'il faut injecter une solution de sel dans le sang, la petite quantité de matière albuminoïdes contenues dans la lymphe indique que la solution, pour ne pas moditier l'équilibre osmotique, doit être moindre qu'elle ne serait, si la solution de sel devait être introduite dans une cavité séreuse, car ici il lui faudrait être en équilibre avec le sang qui contient beaucoup de matières albuminoïdes; '2" puis([ue pour deux solutions contenant des quantités différentes d'albuminoïdes, l'osmose se fait de celle qui en contient le moins vers celle qui en contient le plus, il devient très difficile de com- prendre comment l'osmose peut jouer un rôle dans la formation de la lymphe normale. — G. Bullot. 161. Leathes. — Su?' tes échanges liquides entre te sang et les tissus. — En injectant dans la veine jugulaire d'un Chien 5 grammes de dextrose dissoute ilans T) c. c. d'eau distillée, par kilogramme de Chien, après avoir lié les artères rénales, l'auteur trouve que l'augmentation de volume du sang est énorme et tout à fait hors de proportion avec celle que produit l'addition de la masse de liquide injectée, puisque, dans certains cas, le volume est doublé. Ce phénomène survient avec une remarquable rapidité : dans une des expé- riences, le volume du sang a presque doublé au moment où l'injection était achevée, c'est-à-dire qu'en 8 minutes 100 c. c. ayant été injectés, plus de 800 c. c. de liquide ont passé des tissus dans le sang. Mais, à partir de ce moment le volume du sang commence à diminuer, et dans un des cas, une demi-heure après l'injection le volume du sang est redevenu normal. En injectant 35 c. c. de solutions de cldorure de sodium à 2 %, 1 9^, 0.3 o/(, par kilogramme d'animal, on voit que les solutions isotoniques qui- tent les vaisseaux avec différentes vitesses suivant les individus. Au bout de 25 minutes, les vaisseaux retiennent moins des solutions isotoniques que des solutions hypotoniques. Les forces qui jouent un rôle dans ces changements de volume du sang sont : l'osmose qui produit la forte augmentation du début, la filtration qui joue un rôle actif dans le retour du sang à son volume normal, peut-être l'im- bibition moléculaire de Hamburger, les substances protéiques moins saturées des tissus prenant de l'eau aux substances protéiques plus saturées du sang. Dans toutes les expériences, quelque changement que subisse le point de congélation du sérum, celui de la lymphe est toujours d'environ 0,1° plus bas. Hamburger a cependant trouvé de plus grandes différences et c'est en grande partie à cause de cela, et aussi parce qu'il constate que la composi- tion de la lymphe varie d'une manière qui ne correspond pas aux variations du sérum qu'il soutient sa théorie de la sécrétion de la lymphe. Or la lym- phe qu'Hamburger a examinée ne provient pas du canal thoracique mais XIV. - MOKPIIOLOGII-: ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 307 des lyinphatiiiues cervicaux de Chevaux ([ui mangeaient, coiiraient ou tiraient des fardeaux. Le travail des muscles du cou ainsi effectué devait pi-oduire une dislocation des molécules organi([ues plus compliquées de la lymplie en molécules plus simples et augmenter sa pression osmotique. Le fait ([ue la lymphe cervicale est plus concentrée que le sérum sanguin peut donc être mis sur le compte de la désassimilation des tissus et ne suppose pas nécessairement (lu'elle ait été sécrétée par les capillaires con- trairement aux lois de l'osmose, et rien ne prouve (pie les parois vasculaires jouent un autre rôle que celui d'une membrane passive dans les échanges de li(juides — G. Bullot. 143. Koppe. — Élude sur le pouvoir osmotique du plasma sanguin et la pro- duction (le r acide chlorhydrique dans l'estomac. — D'après une conception an- cienne, l'eau et les sels ji'étaient indispensables à l'organisme que pour remplacer les quantités de ces substances que nous éliminons journellement. Cette idée est fausse ; le sel, par son pouvoir osmotique, a une influence considérable sur la vie. Les sels minéraux ayant un grand pouvoir osmoti- que, en les absorbant, nous donnons de l'énergie à l'organisme. Toutes les cellules étant perméables à l'eau, par suite de l'absorption et de l'élimination, il y a tendance à l'établissement dun équilibre osmotique dans toutes les cellules. Un tel état, qui correspondrait à un repos absolu, ne se produit jamais ; la tension osmotique est à peu près la même dans tout l'organisme sans être identique. Nous devons nous représenter l'économie comme parcourue par des séries de courants de sens divers tendant à l'établissement de l'équilibre; c'est ce qu'on peut démontrer par Vhémato- critc. Cet instrument permettant l'évaluation de la pression osmotique du plasma sanguin consiste en pipettes graduées dans lesquelles, par la force centrifuge, on sépare le plasma des globules; ces derniers occupent une hauteur plus ou moins considérable. Le volume, en effet, de chaque globule considéré en particulier dépend de la concentration de la solution dans laquelle il nage, moins celle-ci est forte, plus le globule gonfle; plus il est volumineux, plus il se gorge d'eau. Ce dernier phénomène dépend lui-même de la différence existant entre la tension osmotique de l'hématie et celle du liquide ambiant. Nous possédons donc ainsi un moyen de comparer entre elles les tensions os- motiques de différents liquides. Il suffit de prendre une solution étalon et de comparer la hauteur que la couche de globules y atteint après centrifu- gation avec celle qu'on observe dans le liquide à examiner. Ayant analysé de cette façon le sang de plusieurs personnes à divers mo- ments de la journée, l'auteur est arrivé aux conclusions suivantes : Les variations de la tension osmotique du plasma sanguin sont très consi- dérables. Cette tension augmente considérablement après les repas. Ce fait peut s'expliquer par [addition de NaCl, la quantité du plasma restant la même, ou encore par sa concentration due à la diminution de la quantité de liquide au moment oîi les sécrétions sont très actives; la première hypothèse paraît la plus plausible. D'après les expériences de l'auteur, l'ingestion dans l'estomac d'une so- lution de NaCl provoque une augmentation de la tension sanguine. Or, nous devons considérer la paroi stomacale comme une cloison séparant la cavité de cet organe de celle du système vasculaire. Cette membrane est telle qu'elle permet le passage de l'eau provenant du sang dans l'estomac sans se laisser traverser par le liquide provenant de ce dernier. D'autre part, les composés chlorés, entre autres le NaCl, ne peuvent passer de l'estomac dans 368 L'ANNEE BIOLOGIQUE. le sang. Le sodium de ce corps s'échange avec l'hydrogène contenu dans le sang. Dès lors, nous avons en présence dans la cavité gastrique de l'hydro- gène et du chlore naissants qui se combinent pour former l'acide chlorliydri- que du suc gastrique. L'hydrogène provient de l'acide carbonique et des bi- carbonates dissous dans le sang. Cette théorie est appuyée par cinq faits. 1° Malgré la présence de l'acide chlorhydrique dans l'estomac, la réac- tion des cellules reste alcaline; 2" pendant la digestion, l'alcalinité du sang augmente; 3'^ l'acide chlorhydrique ne se forme pas, s'il n'existe pas dans l'estomac des composés chlorés ; 4" l'injection de l'acide chlorhydrique dans les veines d'un animal n'a pas pour suite l'apparition de ce corps dans sa cavité gastrique; 5° après l'injection de NaCl, l'urine devient très alcaline. L'acide chlorhydrique ne se forme donc pas dans les cellules glandulaires de l'estomac mais bien à leur surface. Ce fait, dû à leur semi-perméabilité qui défend le passage du chlore et permet celui de l'hydrogène en sens contraire, explique encore la présence d'acides bromhydrique et iodhydrique après absorption de BrK et de I K. — G. Wautiiy. 246. Starling. — Absorption de liquides dans les lacunes du tissu conjonc- tif. — Depuis longtemps les physiologistes ont étudié l'absorption par le sang de substances étrangères à l'organisme introduites dans les espaces lympha- tiques. Les vaisseaux absorbent-ils également des solutions isotoniques de substances semblables à celle que contient le sang injectées dans les espaces lymphatiques et comment se fait cette absorption? Tandis qu'OPiLOW, trouvant qu'une solution de chlorure de sodium à 1 0/0 injectée dans le péritoine est absorbée avec une remanpiable rapidité sans que l'écoulement de lymphe par le canal thoracique soit aucunement aug- mentée, est d'avis que les vaisseaux sanguins ont absorbé la solution, Cohns- tein dans des circonstances analogues, voit l'écoulement de lymphe aug- menter et déclare (jue les lymphaticjues sont la seule voie d'absorption. Il est impossible à l'aide de cette méthode de dire s'il y a absorption par les vaisseaux, mais les faits suivants prouvent que les vaisseaux sanguins peu- vent absorber au moins dans certaines conditions : 1° Après une saignée abondante, le sang qui reste dans l'organisme est plus dilué au bout d'un certain temps; cette dilution se produit tout aussi bien quand la lymplie du canal thoracique est détournée et ne peut ren- trer dans le torrent circulatoire. 2° Si, après avoir défibriné du sang retiré à un Chien, on le divise en deux parties qui sont réinjectées un certain nombre de fois chacune respective- ment dans un des membres inférieurs de l'animal dont l'artère et la veine fémorales sont munies de canules et dont l'un est œdématié à l'aide d'une injection interstitielle d'une solution à 1 0/0 de chlorure de sodium, on cons- tate qu'au bout d'un certain temps le sang qui a traversé le membre non œdématié a conservé à peu prés la même concentration que le sang normal, tandis que celui qui a traversé le membre œdématié est toujours plus dilué. L'absorption des liquides de la lymphe par les vaisseaux sanguins n'est pas due à ce que la tension de la lymphe serait plus forte que la tension du sang. Car, si on injecte une solution salée dans le tissu conjonctif du membre inférieur, bien que la pression augmente dans le tissu conjonctif et dans les veines de la patte, l'écoulement de sang par la veine saphéne diminue. La même constatation a été faite pour les muscles et les glandes. Hamburger a cherché à expliquer l'absorption de solutions isotoniques in- jectées dans les cavités séreuses, en la rattachant à l'imbibition moléculaire. XI\'. — MORPIIOLOGIH KT PlIVSIOLOflIE GKNHRALES. .T>9 Mais (lu'ciitciHl H VMUUiîGEi! })ar là? l'our Tauteur, Texplication est fournie par le fait (luc ralbuinine a un éciuivalent endosmoti(iue élevé, (""est à tort qu'on a pensé ([ue. la pression osmoti(|ue des substances albuniino'ides étant insignifiantes relativement à celles des substances cristallisables, il ne fallait pas en tenir compte en pliysiolojiie. La pression des substances albumi- no'ides du sang est de 30 à 41 mm. de mercure et la lymphe contient trois fois moins de substances albumino'ides que le sang. Si on remplace Texpression moléculaire de Hamburger par pression osmo- tique des sul)stances albumino'ides, l'explication de l'absorption donnée ici est identi(iue à celle que proposé Ha.mbuhger. — G. Buixot. 148. Krabbe. — Iii/ltie»cede la leinpéralwe sur les phénomènes osmotiques des cellules vivantes. — L'auteur rappelle que la qualité de l'enveloppe de la cellule n'intervient pas, tant qu'elle reste liémi-imperméable, dans les échan- ges osmo'.iques, quelques variations que subisse la pression hydrostatique. Mais il trouve que la qualité de l'enveloppe modifie la vitesse avec laquelle l'équilibre osmotique s'établit. Si donc la température peut influencer la structure de l'enveloppe plasmatique, elle influencera les vitesses du passage de l'eau à travers elle dans les phénomènes osmotiques. Il faut donc connaî- tre l'influence de la température sur la rapidité de ces phénomènes. — Les expériences ont porté sur la moelle jeune, encore en plein développement, de yHelianthus aiinuus, du Samljucus ni'gra , de VInula heleuium, etc.. Krabbe a constaté que la température augmente sensiblement la rapidité des processus osmotiques. L'absorption de l'eau par la moelle de YHelianthus nnnuus plongée dans de l'eau pure se faisait 5 fois plus vite à + 25''qu'à -f- 2°. D'après l'auteur, cela ne peut s'expliquer que par une modification plutôt de nature biologique que physico-chimique, parce qu'il pense que, dans ces écarts de température, une paroi semi imperméable ordinaire ne pourrait donner des variations de vitesse présentant des écarts supérieurs entre eux à ceux des nombres 1 et 2. Il admet donc que la température fait varier la gran- deur des interstices de la paroi cellulaire. — Un second résultat de ce travail ressort de l'observation suivante : si l'on met dans l'eau froide à 1° ou 2'^ G. une moelle vivante , aussi épaisse que possible d'Be/ianfhus . jusqu'à ce qu'elle ait atteint son maximum de longueur, puis qu'on la sépare en 2 par une coupe longitudinale, les 2 moitiés se recroquevillent de telle façon que les surfaces de section correspondent à la partie concave. Il explique ce phénomène en disant que, par suite des résistances de frottement dans le plasma, la turges- cence ne peut pas atteindre la même hauteur dans les cellules centrales que dans les cellules périphériques. En effet, dit-il, avant que l'eau qui doit être absorbée . parvienne aux cellules centrales, elle doit traverser plus de 100 membranes protoplasmatiques, et, au-delà de 20 ou 30 cellules successives, la turgescence des cellules ne peut plus être la même; il en résulterait que la hauteur de la pression osmotique ne serait donc pas indépendante de la na- ture de l'enveloppe protoplasmique. [Ce mémoire attire notre attention sur les variations possibles des parois cellulaires par l'action de la chaleur, et nous montre que, tout en conservant l'hemi-imperméabilité nécessaire à la conservation des lois de la pression os- motifjue, ces variations peuvent en retarder ou en hâter les effets. Ce point est important parce qu'il permet de chercher des explications sur les varia- tions de la nutrition dans les températures variables auxquelles les orga- nismes sont soumis. [Quant à la dernière partie du travail dans laquelle l'auteur conclut de l'élé- gante expérience de la section de la moelle de Vllr/idnthxs que la valeur de L' ANNICK BIOI.OCIOUE, u. 1896. 24 370 L'ANNEE BIOLOGIQUE. la pression osmotique n"cst pas indépendante de la nature de l'enveloppe protoplasmi(}ue , il me semble simplement qu'on en peut conclure que la pression hydrostatique est plus grande dans les cellules centrales, et que cette cause suffit à expliquer la diminution de l'absorption de Teau dans ces cellu- les, sans faire intervenir nécessairement une relation entre la nature de l'en- veloppe et la valeur de la pression osmotique dans le protoplasma.] - C. ClIABRiÉ. .57. Camerano (L.). — Nouvelles recherches sur les Salamandrines norma- lement apneumones et sur la respiration des Urodèles. — (Analysé avec le sui- vant). 271. "Wilder (H. -H.). — Salamandres apneumones. — Contrairement à l'o- pinion classique suivant laquelle tous les Salamandrides respireraient par des poumons, on doit admettre, en se basant sur les travaux de Wilder et de Camerano, qu'un nombre considérable de ces Batraciens sont dépourvus de ces organes; la respiration a pour siège, cliez ces espèces, les parois du tube digestif (pharynx) ; pendant la vie larvaire , il existe des touffes de branchies externes et quelques types peuvent, à l'état adulte, présenter des poumons. Chez les formes privées de poumons, il existe des muscles trachco-laryngiens qui assurent la respiration pharyngienne. — A. Pettit. 57. Camerano. — Nouvelles recherches sur les Salamandrides sans pou- mons et sur la respiration des Amphihiens Urodèles. — Camerano passe en revue chez les Urodèles les modifications des poumons, qui oftVent tous les degrés possibles de développement; ils sont très grands chez les Sirènes, les Prêtées et en général les Urodèles aquatiques, puis diminuent de dimension chez ceux qui s'adaptent à la vie terrestre, contrairement à ce qu'on pour- rait penser. Chez Chioglossa lusitanica, par exemple, ils n'atteignent que 11 9é de la longueur totale de l'animal; chez Salamandra perspicillata, les poumons sont tout à fait rudimentaires et enfin ils disparaissent d'une façon totale chez les Plethodon, Spelerpes et Desmognathus. Chez les espèces pour- vues de branchies, il est probable que les poumons fonctionnent surtout comme organes hydrostatiques, allégeant le corps plongé dans l'eau, et que leur importance respiratoire est à peu près nulle ; en effet, les poumons sont aussi développés chez les Triton alpestris sans branchies que les individus néoténiques munis de branchies. Chez les espèces mi-terrestres, mi-aquati- ques, comme les Triton vulgaris, cristatus, etc., ils ont lui double rôle res- piratoire et hydrostatique; enfin, chez les espèces tout à fait terrestres, ils peuvent persister comme organes respiratoires principaux {Salamandra maculosa), ou bien être remplacés par une hématose bucco-pharyngée et cu- tanée [Plethoson, Spelerpes, Desmognathus, Salamandra perspicillata). — L. CUÉNOT. 258. Vernon. — Les échanges respi ratoires chez les Invertébrés marins in- férieurs. — La question des échanges respiratoires des animaux marins inférieurs a de l'intérêt surtout parce que leurs tissus sont relativement peu différenciés. Comme leur système nerveux au moins rudimentaire n'in- fluence guère la respiration , contrairement à ce qui se passe chez les ani- maux supérieurs, on peut regarder chez eux la respiration comme un simple phénomène de désassimilation. 16 espèces sont soumises à rexpérimentation , parmi lesquelles des Pro- XIV. - MORl'IIOLOGIK V/ï PHYSIOLOGIE GENERALES. :}7I tozoaires (CoUozoum incrmé) . desCd'lcntérés, des Mollusques, des Tuniciers, des Aeniniens et des ^'eI't^•i)rés. On trouve ainsi, à IG", en chiffres ronds, pour Tactivité respiratoire rela- tive : Salpa I (12 milligrammes par kilogr. d'animal et par heure , Carnutrina hastata 3, Salpa pinnata 4. G, Ainphioxus lanceolatus 18, CoUozoum iiicnne 40,5, Octopus vulgaris 45, Serraniis scriba GO, 4, Hana temporaria 44,7. Le chiiïre obtenu pour le protozoaire CoUozoum est remarquable. Malheureuse- ment, une seule donné à l'auteur les mêmes résultats. 11 a trouvé que, généralement, le phénomène de l'absorption du fer par l'intestin postérieur ne se retrouvait pas chez eux. — M. Goldsmitu. 234. Schiff. — Étude sur Vinfluence des nerfs sur la digestion stomacale. — La résection du vague à son entrée dans l'estomac, en y comprenant celle des filets cachés sous la couche musculaire longitudinale externe de l'œso- phage n'est pas incompatible avec la santé des animaux. Schilf vit que la di- gestion considérée dans son ensemble était bonne ; on pouvait supposer que l'activité de l'estomac était remplacée par celle de l'intestin, explication que les expériences de Bilroth et Czeiînv de Vienne sur la digestion avec absence complète d'estomac rendaient vraisemblable. Or, en observant directement la digestion stomacale à l'aide d'une fistule chez des Chiens dont les rameaux nerveux de l'estomac avaient été coupés, on vit que le gluten végétal et la fibrine n'étaient plus digérés dans l'estomac . même après six heures de sé- jour, même après introduction de substances peptogènes. Le liquide acide de l'estomac désagrégeait la viande et le pain comme tout liquide, mais la fonction spécifique de l'estomac était perdue. Donc l'influence du système nerveux était manifeste. [Indépendamment des faits intéressants démontrés par l'auteur, ce mémoire montre de la manière la plus nette la grande diffé- rence existant entre la chimie biologique et la chimie organique. Dans l'être vivant c'est le système nerveux qui règle les réactions chimiques. Son action étant mal connue et sans doute fort complexe le chimiste peut errer long- temps s'il omet d'y penser et s'il raisonne en ne tenant compte que de la na- ture chimique des liquides physiologiques et des composés qui s'y trouvent mélangés. Ainsi, dans ce travail, on voit que le travail gastrique est constitué par deux fonctions- : une fonction chimique du suc gastrique lui-même et une fonction chimico-biologique tenant à l'action nerveuse du vague. J — C. Chabrié. 160. Latter (Os-wald H.). — Sur la sécrétion d'hydrate de potasse par le Dicranura vinula (imago) et les phénomènes semblables offerts par d'autres Lé- pidoptères. [X"VI b [i] — Par une curieuse adaptation . l'intestin moyen se- crète un liquide contenant de la potasse à la dose de 1,40 pour cent, et l'imago s'en sert au moment de l'éclosion pour amollir le cocon. — P. Mar- CHAL. 186. Laguesse (E.). — Recherches sur rhistogénie du pancréas chez le Mouton. — Bien que l'important travail de Laguesse soit surtout une étude .spéciale, l'organe qui en fait les frais joue dans l'organisme des Vertébrés un rôle sécréteur assez considérable pour que toute conclusion capitale le concernant puisse être considérée comme une donnée générale et comme telle rapportée ici. Cette conclusion capitale, qui résulte des recherches his- togéniques faites sur le pancréas, est la parenté proche entre cet organe et le foie. Laguesse montre la ramification pancréatique apparaissant et se compliquant de la même façon que la ramification hépatique, des masses cellulaires, dites îlots composés de Langerh.ws, s'édifiant dans des rapports étroits avec les vaisseaux sanguins, comme s'édifient les lobules hépatiques, des cellules spéciales (« cellules troubles ») se différenciant dans le pancréas avec des caractères analogues à ceux des cellules hépatiques. Les deux glan- des, ainsi rapprochées par l'ontogénie, par la structure et par la fonction, seraient probablement de même origine phylogénétique et représenteraient ensemble l'hépato-pancréas des Invertébrés. [XVII d] Dans le détail des faits, Laguesse établit que les masses cellulaires qu'il l'année ItlOLOGIOlE, H. 189G. 25 386 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nomme « îlots de Langerhans » sont dans le pancréas des « îlots endocrines », charges de la sécrétion interne que la physiologie reconnaît au pancréas, tandis qu'aux acini creux est dévolue la sécrétion externe. Ainsi se trouve précisé, pour le pancréas, l'endroit où se font, dans cet organe comme dans le foie, les deux sécrétions parallèles. La seule différence serait la simultanéité des deux sécrétions dans le foie, leur alternance dans le pan- créas. La raison anatomique de cette alternance serait que ce sont, aussi bien chez l'adulte qu'au cours du développement fœtal, les mêmes organites qui sont chargés des deux modes de sécrétion et qui travaillent tour à tour suivant l'un et suivant l'autre. Pendant la période de développement, on voit les acini sécréteurs se transformer en îlots, leurs cellules principales per- dant toute relation avec les canaux excréteurs, pour en contracter de très intimes avec les vaisseaux sanguins, comme c'est le cas dans une glande vasculaire sanguine. Cette première génération d'îlots pleins (îlots primaires) s'élimine. Puis il s'en forme une seconde (îlots secondaires), qui dure toute la vie. Celle-ci représente une portion de la glande temporairement mo- difiée (en vue de La sécrétion interne) et destinée au bout d'un temps rela- tivement court à se transformer en cavités ou acini (chargés de la sécrétion externe). Par une sorte de balancement régulier, toute cavité sécrétante, après avoir fourni im certain nombre de fois une sécrétion externe, se trans- formerait temporairement en îlot plein endocrine et déverserait alors dans les vaisseaux une sécrétion interne; puis, elle reviendrait à l'état primitif et recommencerait indéfiniment à parcourir le même cycle; épuisés pour la sécrétion externe, les acini deviendraient actifs pour la sécrétion externe, et ainsi de suite. Le principe de l'alternance des deux sécrétions externe et interne est nouveau et d'un intérêt général. Sa valeur réside en ce qu'il est établi sur les modifications de forme et les changements de structure cellulaire qui s'opèrent dans le même organite sécréteur du pancréas. Ces changements, qu'éprouvent les cellules composantes des acini lors de la transformation en îlots, consistent essentiellement en ce que les grains de zymogéne se disséminent dans la cellule, diminuent de volume et se fondent les uns dans les autres, de sorte qu'on obtient une « cellule trouble » d'une colorabilité particulière. Comme autre résultat général de ces recherches, il est encore à noter que l'auteur y donne un nouvel exemple de la différenciation et de la division du travail qui s'établissent entre des cellules de môme origine. Ici, en effet, se différencient morphologiquement et se dissocient physiologiquement deux élé- ments, la cellule sécrétoire d'une part, la cellule centro-acineuse d'autre part; la seconde est une sorte d'élément de charpente et de soutien chargé dans le pancréas d'un rôle spécial : assurer et rétablir sans cesse les com- munications entre la cellule sécrétante et les canaux excréteurs. — A. Prenant. 335. Schmid. — ■ Processiis de la sécrétion thyroidienne. — Dans la première partie de son travail, l'auteur confirme les idées de Langendorff sur la struc- ture du follicule thyro'ïdien et le processus de la sécrétion. Comme ce dernier, il distingue deux formes cellulaires les cellules colloïdes, chargées de la sécrétion et les cellules principales ou éléments épithéliaux ordinaires. Entre ces deux catégories, il reconnaît cependant des stades de transition, de telle sorte qu'il n'y a, en résumé, qu'une sorte de cellules, à des états physiologiques différents. Après Langendorff, l'auteur reconnaît, en outre, qu'à un moment donné, les cellules colloïdes tombent dans la cavité folliculaire : leur con- tenu se mélange si la masse colloïde préexistait et leur noyau, dégénéré s'y laisse longtemps reconnaître. Par suite de cette fonte cellulaire, la paroi XIV. — MORPHOLOGIE KT PHYSIOLOGIE GÉNÉRALES. 387 folliculaire se montre par places percée de trous par lesquels la masse col- loïde se déverse soit dans un follicule voisin, soit dans le réseau lymphatique sous-jacent. Contrairement à Anderson, il admet que la substance colloïde est unique et non double. Les différents aspects que celle-ci peut offrir sont dus à des variations dans la concentration, l'âge ou l'action des rcactifs. La thyroïde du Chien et du Chat adultes contient toujours des restes de répoque embryonnaire : ce sont les corpuscules épithéliaux interne et externe déjà décrits par Kohn. Elle renferme aussi des débris thymiques, traces de connexions ayant antéi'ieurement existé entre la thyroïde et le thymus. [Ce travail est intéressant en ce qu'il confirme les importantes notions fournies par Laniiendorff sur la sécrétion thyroïdienne. Il montre le processus liis- tologique de la sécrétion interne, dont la physiologie a montré l'existence. Avec la plupart de ces devanciers, l'auteur considère les corpuscules épi- théliaux comme des restes embryonnaires. C'est une erreur que Prenant, Nicolas et moi-même avons plusieurs fois relevée]. — Ch. Simon. 102. Galeotti. — Contribution à Vélude des phénomènes secréloires dans les cellules thyroïdiennes. — L'auteur retrouve dans les cellules thyroïdiennes de la Tortue les phénomènes dédouble sécrétion déjà signalés par Wyss, Hiirtle. Anderuson. Le produit de sécrétion en effet est double. L'un se manifeste sous les apparences de gouttelettes de réaction basophile : cette substance, la subs- tance colloïde est d'origine cytoplasmique. L'autre produit de sécrétion , à réac- tion fuclisinophile. est d'origine karyoplasmique. Cela posé, l'auteur cherche à se rendre compte de la fonction de l'organe thyroïdien. A ce sujet deux hy- pothèses principales ont cours. Dans l'une, on admet que cette glande extrait du sang, pour les modifier ou les détruire, des substances toxiques. Dans l'autre, on suppose que cette glande fabrique une substance spéciale qui agit comme antitoxique sur les produits de la désassimilation. Dans le but de four- nir des arguments à l'une ou l'autre de ces théories, l'auteur injecte dans la cavité péritonéale des substances dites toxiques et examine au microscope quelle est l'action de ces réactifs sur les cellules thyroïdiennes. De ces expé- riences résulte que : certaines substances toxiques activent la formation de l'un des produits de sécrétion, d'autres substances accroissent la sécrétion de l'autre produit, d'autres celle des deux à la fois, d'autres enfin sont sans influence. Les produits les plus simples de la désassimilation tels que l'urée et l'acide urique , même à doses fortes , n'augmentent pas la sécrétion thy- ro'ïdienne. La sécrétion de grains fuchsinophiles est activée par l'injection de bile et d'acides biliaires. Au contraire la benzine, l'urine humaine, le mer- cure en solution salée simulent la sécrétion des gouttes hyalines. La forma- tion des deux produits de sécrétion est activée par la créatine , la xanthine, et les substances résultant de la putréfaction. L'auteur ajoute enfin quelques observations sur certains faits rencontrés par lui. Il s'agit de cellules remplies en totalité , par une substance homogène hyaline, de même réaction que la substance colloïde. S'agit-il d'une produc- tion crayeuse de l'un des deux produits de sécrétion signalés plus haut ou bien de processus de dégénérescence des cellules épithéliales? L'auteur penche vers cette dernière interprétation. Il ne peut dire toutefois si cette substance ho- mogène intracellulaire est identique à la substance colloïde. D'après les pré- parations, il semblerait au contraire que la formation de cette dernière est indépendante des figures de dégénérescence. Ces dernières répondent sans doute à celles qui ont été antérieurement signalées par Langendorff, Schmid, et (jui ont été désignées du nom de phénomènes de fonte cellulaire. Par la disparition en certains endroits de 388 L'ANNEE BIOLOGIQUE. cellules épithéliales, deux vésicules thyroïdiennes voisines ou bien une vé- sicule thyroïdienne et un capillaire lymphatique voisins seraient mis en communication temporaire, pour Tévacuation de la substance colloïde accu- mulée au centre du follicule. — Cii. Simon. 82. Doyen et Dufourt. — Contribution à Vétude de la sécrétion biliaire. Éliminallon de la cholestérine par la bile. — On admet très générale- ment qii'il peut y avoir formation de cholestérine partout où il y a activité cellulaire, principalement là où se forment des cellules, là où elles se dé- sagrègent. Flint cependant a voulu localiser la formation de cette subs- tance dans les centres nerveux, Bencke dans le foie, Naunyn pense que la cholestérine provient non seulement du foie, mais aussi des voies biliaires : cette opinion a été adoptée par K.\uscii. Certaines observations faites par les auteurs du présent mémoire leur avaient fait un instant supposer que la vésicule biliaire sécrétait une diastase provoquant la séparation de la cho- lestérine d'une substance cholestérigène entraînée par la bile au sortir du foie. Ils ont dû abandonner cette interprétation dans la suite et se ranger à l'opinion déjà citée de Naunyn. — Ch. Simon. 212. Pettit (A.). — Recherches sur les capsules surrénales. — Les corps sur- rénaux sont de véritables glandes formées par des tubes épithéliaux au cen- tre desquels s'accumule la sécrétion sous forme d'une masse amorphe prove- nant de la régression des cellules. Des expériences faites sur l'Anguille mon- trent que Tablation d'un des corps entraine l'hypertrophie compensatrice fonctionnelle de l'autre, se traduisant par une augmentation de volume des vaisseaux, du nombre et de la taille des cellules; la pilocarpine, le curare suractivent la sécrétion ; la toxine diphtéritique (chez l'Anguille et le Cobaye) exerce sur les glandes une action élective considérable se traduisant par des changements profonds dans la vascularisation et la disposition générale des éléments, fait qui semble favorable à la théorie du rôle antitoxique des cap- sules surrénales soutenue par Ciiarrin et Langlois. — G. Saint-Rémy. 249. Stohr. — Sur les cellules marginales et les capillaires sécréteurs. [I a] — Stohr utilise la méthode de Golgi qui trace, comme on le sait, les canaux excréteurs et les capillaires sécréteurs des glandes en colorant le contenu, pour élucider la question de la signification des « cellules marginales » et des « complexus cellulaires marginaux » (croissants de Gianuzzi). Ce ne sont pas des formations distinctes, mais des cellules muqueuses qui, dépouillées de leur produit de sécrétion, ont pris une forme particulière; la disposition spéciale de leurs capillaires sécréteurs est à son tour la conséquence de ce changement de forme. Stohr, à rencontre de G. Retzius. Laserstein, E. Mul- LER, KiiCHEMEisTER, généralise l'existence des capillaires sécréteurs qu'il trouve aussi entre les cellules muqueuses, de préférence après excitation, et qu'il observe encore au niveau de l'épithélium des canaux excréteurs. L'existence de ces capillaires entre les cellules glandulaires parait donc un fait très général. D'ailleurs, la plupart des capillaires sécréteurs sont péricellulaires; ils ne pénètrent que rarement dans l'intérieur des cellules. La plupart d'entre eux aussi sont vraisemblablement des formations transitoires. — A. Prenant. 76. Czapek. — Les pjroduits d'exosmose des racines. — Parmi ces produits ne figure, contrairement à ce qu'on avait cru, aucune diastase. Le liquide exosmosé renferme des sels de potassium (phosphate acide, Graminées, Lé- gumineuses, etc.; oxalate acide, Hyacintlius arien talis). de magnésium ou de XIV. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GÉNÉRALES. 389 calcium (formiate de calcium, Lepidium sativum; les combinaisons calciques minérales sont très rares). — Le seul acide exosmosé est Facide carbonique éliminé non sous forme gazeuse , mais à l'état dissous. C'est lui qui est l'a- gent de corrosion du marbre, du phosphate de calcium, etc., et les sels acides ne jouent dans cette attaque qu'un rôle secondaire. Il en résulte que les corps qui résistent à l'action dissolvante de CO- ne peuvent être absor- bés par la plante en (quantité notable. — G. Poir.\ult. 3?. Bonnier (G.). — La Miellée. — On appelle Miellée la substance su- crée qui se produit sur les parties végétatives de certains arlires, surtout vers les mois de juin et de juillet. Pour l'auteur, il y aurait deux sortes de miellées : 1" Tune, la plus fréquente, produite par les Aphidiens et les Co- chenilles; 2° Tautre, d'origine purement organique et directement trans- sudée par le végétal. Cette dernière, au contraire de la première, atteint son maximum de production pendant la nuit et au lever du jour, surtout pendant les nuits fraîches qui suivent une journée sèche. Cette miellée vé- gétale , favorisée par l'état hygrométrique de l'air et de l'obscurité, peut être provoquée artificiellement. — A. Labbé. 151. Kraus (Gregor). — Recherches de physiolot/ie végétale faites sous les tropiques. [XVI h jî] — L'élévation notable que subit la température dans les inflorescences multiflores a souvent attiré l'attention des physiologistes ; ce- pendant le problème de la chaleur végétale présente de nombreux facteurs encore inconnus. Les ressources exceptionnelles du jardin de Buitenzorg ont permis à Kraus de fournir quelques données intéressantes à ce sujet; on re- grette que les expériences n'aient pu être réalisées sur les plantes entières , mais les organes détachés se prêtent mieux aux recherches de laboratoire et l'auteur assure que les épis mâles des Cycadées se conservent longtemps inaltérés. Chaque matin la température de l'épi s'élève pour s'abaisser brusquement à la tombée du jour et se maintenir pendant la nuit au degré de la tempéra- ture ambiante. L'iieure du maximum est toujours dans le soirée; elle retarde de jour en jour chez un Ceratozamia. du moins dans les épis d'âge moyen; elle avance au contraire chez un Macrozamia. Dans cette dernière espèce, le maxinuim est atteint plus tôt au sommet qu'à la base. L'échauffement s'ac- compagne des mêmes transformations chimiques que la combustion respira- toire en général ; chez les Aro'idées la consommation des réserves sucrées et amylacées co'incide avec l'élévation de la tem])érature ; l'intensité du parfum s'accroît dans le même sens que le dégagement de clialeur. Il ne faudrait pas voir dans réchauffement une manifestation banale de la « force vitale ». L'auteur cherche à déterminer le rôle propre que joue la production de chaleur dans les fonctions de la plante et notamment dans les fonctions des fleurs. Ce rôle n'a rien de commun avec l'élaboration des élé- ments sexuels, car réchauffement se produit à des périodes variables de leur évolution: chez les Arum., le foyer principal se trouve dans la massue stérile surmontant le spadice. Delpino a émis l'avis que réchauffement pourrait exercer une action at- tractive sur les Insectes," l'auteur le range également au nombre des procé- dés aussi variés qu'ingénieux qui assurent la pollinisation croisée. La com- bustion rapide d'une certaine quantité de suljstance vivante ne coûte pas plus cher à la plante que l'élaboration d'organes d'une haute complication. Les Cycadées passent, il est vrai, pour anémophiles. Cette opinion n'est pas suffisamment prouvée : les épis jaunes et parfumés du Macrozamia Mackenzi 390 L'ANNEE BIOLOGIQUE. attirent des nuées de Moucherons qui s'envolent saupoudrés de pollen. La coïncidence de réchauffement avec l'heure où les Insectes se mettent en campagne est favorable à cette adaptation ; cependant les Ceratozamia ino- dores sont délaissés par les animaux qui fréquentent les Macrozamia du voi- sinage. [On peut en conclure que, si réchauffement s'est trouvé parfois adapté à l'entomophilie , il ne joue ce rôle ({ue d'une façon accessoire et se- condaire.] Chez les Palmiers aussi, à côté d'espèces anémopliiles il en est d'autres où la chaleur florale s'ajoute à la coloration des spathes ou des spa- dices, à l'éclat des fleurs et au parfum pour attirer les Insectes. En général, les fleurs des Palmiers s'ouvrent brusquement en répandant une odeur sensible. Outre l'action attractive qu'il semble exercer, réchauffe- ment pourrait bien avoir pour effet de déterminer la déhiscence des spathes coriaces ou ligneuses en dilatant Tair emprisonné dans un espace herméti- quement clos et en y produisant de la vapeur d"eau sous forte pression. Ces diverses hypothèses sur les adaptations de la chaleur végétale demandent confirmation. — P. Vuillemin. 95. Fischel. — Sw les réaction.-; et le développement du pigment. — Les ex- périences suivantes ont été faites en collaboration avec le professeur Rabl sur des larves de Salamandra maculata, dans le but d'étudier le changement de coloration qui survient dans la peau de ces animaux, lorsqu'on les soumet à des températures différentes. On place un lot de larves dans de l'eau cou- rante , tandis qu'on en met un autre dans des vases en porcelaine con- tenant de l'eau renouvelée plusieurs fois par jour. Les larves, colorées d'une façon analogue au début des expériences , se distinguent dans la suite de leur développement par des différences remarquables dans leur coloration. Les larves de l'eau courante prennent la teinte brune ordinaire des larves de Salamandre ; au contraire , celles de l'eau tranquille ont toutes une cou- leur jaune-clair. L'auteur compare d'une façon détaillée les colorations différentes des larves soumises à ces deux expériences; puis il recherche la cause de cette divergence et conclut que la température des deux milieux en est le facteur essentiel. La température de l'eau courante n'était en effet que de 6° à 7°, tandis que celle des vases en porcelaine était de 15° à 18°, c'est-à-dire beaucoup plus élevée. Sa conclusion est confirmée expérimen- talement. Pour cela, il place des larves lunines, provenant de l'eau courante froide, dans de l'eau des vases en porcelaine; les larves deviennent gra- duellement plus claires , mais à des degrés variant avec le temps d'immer- sion préalable des animaux dans l'eau froide. Cette faculté de s'éclaircir diminue quand cette immersion est plus longue. Il fait ensuite l'expérience inverse, en portant des larves claires des vases en porcelaine dans de l'eau courante froide; elles s'assombrissent, mais jusqu'à une limite variant aussi avec le temps d'immersion préalable dans l'eau tempérée. Plus cette immersion a été courte , plus le retour à l'état foncé se fait facilement. En général, le changement de coloration se produit d'autant plus difficilement, que les larves ont été soumises plus longtemps à l'influence inverse, ou qu'elles deviennent plus vieilles. On voit par ces expériences que, chez les larves de Salamandra maciilata, à des changements de température du milieu , correspondent des réactions pigmentaires capables de produire, d'une façon qui a tendance à devenir durable, des changements dans la coloration des animaux. Les recherches sur les changements de coloration n'avaient jusque là été faites qu'avec des animaux adultes. L. Hermanx, seul, avait fait une expérience avec des larves , et encore s'agissait-il de l'influence de la lumière XIV. — MORPHOLOGIE I-:T PHYSIOLOGIE GENERALES. 391 et non de celle de la température. II montra que des têtards de Grenouille devenaient plus clairs à l'obscurité et s'assombrissaient à la lumière. Fis- chel remarque que les larves de Salamandre présentent la même faculté, mais à un degré beaucoup moindre. Il passe ensuite à l'examen histologique du tissu pigmentaire de la larve de Salamandre et donne un exposé complet des différents aspects des cel- lules pigmentaircs chez les larves claires et sombres. Cela l'amène à parler de la contraction des chromatophores. On connaît la théorie de Biî'iCKE, con- firmée récemment par Keller , consistant à admettre que la cellule pig- mentaire ne se contracte pas elle-même, mais que, ses prolongements restant en place, le pigment seul se ramasse en une petite masse. Fischel n'a pu observer ce mécanisme sur les chromatophores des larves de Sala- mandre, et affirme que chez elles, la coloration claire produite par l'influence de la chaleur, repose sur une contraction totale de la cellule, c'est-à-dire que tous ses prolongements se retirent, en même temps que la masse pigmentaire se forme. Il consacre enfin un chapitre au développement du pigment dans les cellules pigmentaires. Après avoir réfuté et abandonné une théorie de Reinke, il termine par les conclusions suivantes : A l'intérieur des cellules pigmentaires, se développent abondamment des granules d'abord clairs, et qui plus tard prennent une couleur sombre, pendant que la cellule devient plus grande et plus richement ramifiée. Il désigne ces granules clairs sous le nom de « Pigmentbildner ». Le pigment est lié à ces substratum; dé leur union spécifique avec une matière colorante, proviennent les corpuscules caractéristiques des cellules pigmentaires brunes. Tous les cas observés semblent montrer que les chromatophores peuvent changer leur contenu pigmentaire, ou que la pigmentation est engagée dans les changements métaboli(iues. — R. Florentin. 97. Flemming ("W.). — Influence de la lumière sur la pigmentation des larves de Salamandre. — Fischel a récemment avancé que la chaleur a pour effet de faire pâlir les larves de Salamandre : des larves tenues dans de l'eau à 60.70 gardent leur couleur sombre ordinaire, tandis que placées dans de l'eau à 15°-18'' elles deviennent claires. Déjà en 1882, Flemming avait attiré l'atten- tion sur ce phénomène, qu'il avait rapporté non à la chaleur, mais à Taction de la lumière blanche. Depuis cette époque, il a renouvelé maintes fois ses observations premières, et peut affirmer aujourd'hui que la pâleur des larves est bien due à l'influence de la lumière blanche, reflétée dans des vases en porcelaine par exemple. Si les larves pâlissent, cela ne tient pas à la con- traction des cellules pigmentaires, mais bien à une destruction du pig- ment traduite par la moindre quantité de ce pigment trouvée chez les larves éclairées. A propos du phénomène de la contraction des cellules pigmentaires, Flem- ming rappelle que, d'après les observations de Briicke, Keller, Ballowitz le pigment se ramasserait en un globe noir, tandis que les prolongements proto- plasmatiques des chromoblastes ramifiés demeurent sur place, étalés et dé- colorés. Fischel s'était élevé contre ces résultats, admettant une contraction réelle des prolongements et leur rétraction en une boule. Flemming, quoi- que ayant vu souvent tout le pigment accumulé et concentré en une masse ronde, ne peut cependant pas être aussi affirmatif que Fisciikl; il est possible que les prolongements demeurent étendus, comme il l'avait autrefois constaté sur les grandes cellules pigmentaires dont il étudiait la division. — A. Prenant. 392 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 270. AWatasé (S.). — Les bases physiques de la phosphorescence animale. — La lumière du Lampyre a ceci de particulier (Qu'elle est accompagnée d'une clialeur relativement moindre qu'aucune autre lumière connue. L'auteur donne les résultats de quelques-unes de ses études sur la cellule photogéni- que et essaie d'expliquer les phénomènes de phosphorescence. La cellule photogénique est remplie de granules d'un hlanc jaunâtre de telle sorte qu'elle resemble à une cellule glandulaire. Les granules sont indubita- blement des produits de désassimilation qui, au lieu d'être rejetés de la cellule, sont brûlés sur place, en se combinant avec l'oxygène. L'oxygène est fourni par un réseau de capillaires trachéens, ce réseau enveloppant la cellule photogénique. Le processus, dans son ensemble, doit être compris comme il suit : l'oxygène, descendant dans la trachée, entre dans les capillaires et s'unit aux granules qui sont une matière grasse. Durant l'oxydation , la lumière émise correspond à des radiations de si faible lon- gueur d'onde, qu'elle est accompagnée de peu de chaleur. L'animal ne peut régler la pliosphorescence qu'en réglant l'entrée de l'air; en effet, si on re- tire les granules de la cellule et si on les place sous le microscope ils donneront une lumière plus intense, grâce à une oxydation plus vive. Tout le processus de la phosphorescence doit donc être considéré comme une forme spéciale de respiration, différant de la respiration ordinaire par ce fait que la matière oxydée est d'une telle nature que sa combustion produit un minimum de chaleur et un maximum de lumière. — C-B. Davenport. 181. Dougal (Mac). — Mécanisme du mouvement des vrilles. — On admettait généralement que la courbure et l'enroulement des vrilles provenait : I" d'un accroissement prédominant du côté convexe de l'organe, 2" d'un raccourcis- sement simultané du côté concave en rapport avec une diminution de la tension des cellules du parenchyme résultant d'une perte d'eau. L'auteur montre qu'il s'agit en réalité de deux phénomènes; \° un enroulement dû à la circumnutation ( Windung), 2° une courbure [Krilmmung) due à un tac- tisme particulier {Reizkriimmungen). Le premier mouvement ne se manifeste que chez les vrilles adultes, le second peut s'observer déjà chez des vrilles jeunes. Dans l'enroulement, la zone de croissance maximum se trouve entre la base et la partie moyenne de la vrille, tandis que la zone de plus grande sensibilité au contact se trouve à quelques centimètres du sommet. En résumé, l'enroulement résulte d'une croissance exagérée du côté con- vexe de la vrille. Il n'en est pas de même de la courbure due au contact. D'ailleurs, en comparant l'aspect et la structure des tissus de la portion con- vexe et de la portion concave de l'organe, on y observe de frappantes diffé- rences anatomiques. — P. Jaccard. 51. Briquet (J.). — Modifications produites par la lumière dans le géotro- pisme des stolons des Menthes. — Les Mentha viridis et longifolia émettent des stolons incolores rampant horizontalement sous la terre. Briquet a mis à nu le bourgeon terminal et l'a éclairé de divers côtés sur différents pieds. Ces bourgeons ont verdi en (juatre ou cinq jours, se sont graduellement courbés vers le haut et ont pris une position franchement apogéotropique. Si l'expérience se prolonge , ces bourgeons se transforment en rameaux aériens feuilles. Si l'éclairage était inégal et que, par exemple, un côté du bourgeon fût favorisé d'une façon exclusive et persistante , tandis que les autres côtés étaient protégés par un écran, alors la position prise par le sommet du stolon verdissant correspondait peu à peu à une résultante due à l'action combinée d'un héliotropisme et d'un épigéotropisme. — P. Vuili.emin. XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 393 73. Correns Cari). — Contribution à la phijsiologie du Drosera. — D'a- près les expériences de Darwin, les feuilles de Drosera. plongées dans Teau distillée , rai)attent leurs tentacules quand l'eau a été préalablement cliaulî'ée à une température voisine de 50"^ ou quand on chaufïe Teau contenant les feuilles. l'our Correns, Tirritabilité de la plante est mise enjeu, non par la chaleur, mais par l'action excitante de Peau. La réaction est nulle quand les Drosera sont exposés à l'air aux mêmes températures. La chaleur rend plus manifestes les effets de l'irritabilité, mais à la température ordinaire l'eau distillée provoque déjà une réaction faible et inconstante. Dans l'eau de fontaine, les tentacules ne se rabattent, ni à la température ambiante , ni à la température qui provoquait un rapide déplacement dans l'eau distillée. Telle différence n'est pas imputable à une impureté provenant de la distillation, elle est due à la présence de sels de calcium dans l'eau ordinaire. Il suftit de précipiter le bicarbonate par l'ébullition pour rendre l'eau de fontaine aussi active que l'eau distillée. Réciproquement, l'eau distil- lée ne provoque plus de l'éaction quand elle est additionnée de carbonate, de phosphate ou de nitrate de calcium, pourvu que la dose de sels ne soit pas suffisante pour altérer la plante ou modifier ses réactions ultérieures. Les sels d'ammonium , dont le pouvoir irritant sur les tentacules de Dro- sera est bien connu, sont inactifs lorsqu'ils sont mélangés aux sels de cal- cium, mais à la condition que la proportion des sels de calcium soit de cinq à dix fois plus forte que celle des sels d'ammonium (le rapport est calculé pour un mélange de nitrate de calcium et de carbonate d'ammonium). Dar- win avait obtenu un résultat négatif, parce qu'il n'avait pas introduit les sels calcaires à dose suffisante. L'auteur conclut que le calcium est un poison pour le Drosera; il rattache à une même cause la suspension de la faculté motrice et l'influence fâcheuse exercée par les sols calcaires sur la croissance des plantes calcifuges, dont e Drosera est un type classique. [Pour justifier cette conclusion, il faudrait établir que le calcium est absorbé par les feuilles comme par les racines et que la paralysie motrice est l'effet de cette absorption. L'auteur ne fournit pas cette démonstration. Il néglige d'autre part une donnée qui pourrait éclairer d'un nouveau jour le résul- tat de ses expériences. Correns nous dit que l'acide acétique ajouté à l'eau de fontaine provoque les mouvements des tentacules avec plus d'énergie que es sels de sodium. Or, les tentacules de Drosera excrètent un suc acide qui jouit sans doute des mêmes propriétés. Ce suc délayé dans l'eau distillée ne vient-il pas agir sur les parties excitables des tentacules? S'il en est ainsi, les sels de calcium contenus dans l'eau de fontaine ou ajoutés à l'eau distillée empêchent la réaction en neutralisant chimiquement l'excitant. L'effet de l'élévation de température , dont l'auteur tient trop peu de compte, relève de la même cause, car la chaleur active l'excrétion.] — Paul Vuillemin. 15. Bandrovski. — Émission de lumière pendant la cristallisation. — H. Rose a conclu autrefois que l'émission de lumière notée pendant la cris- tallisation tenait au passage de l'état amorphe k l'état cristallin. Il citait comme exemple la transformation de l'acide arsénieux vitreux en acide cristallisé. Bandrovski a montré que la production de lumière est due simplement à des décharges électriques produites par l'action de l'acide chlorhydriqueconvena- blementdilué sur l'acide arsénieux, qu'il s'agisse de la modification amorphe ou de la cristalline. 11 a déterminé les conditions de concentration de l'acide chlor- hydrique qui provoquent le phénomène, et a observé la formation des étin- celles et leur bruit pendant l'apparition du phénomène lumineux d'origine 394 L'ANXÉE BIOLOGIQUE. électrique. Il a montré, de plus, que le même phénomène peut être produit au moment de la cristallisation d'un mélange de sulfate de potassium et de sodium. [L'intérêt de ce travail est qu'il suggère une explication possible de certains phénomènes électriques de fluorescence observés chez les animaux]. — C. Cn.viiUiÉ. 8C). Duclaux (E.). — Études sur V action solaire. — Si Ton expose au soleil, au contact de l'air, une solution d'acide oxalique, le degré acidimétrique di- minue. Lncide oxalique est devenu de l'acide carbonique qui a disparu; il s'est formé aussi de l'acide formique, mais en quantité presque infinitésimale : de sorte que le dosage acidimétri([ue, fait avant et après l'exposition à la lu- mière, mesure avec une approximation suffisante l'oxydation subie. — Les huiles essentielles, les matières grasses, les vapeurs d'alcool et, d'une ma- nière générale, les éléments oxydables présents dans Tair afîaiblissent la puissance actinique des radiations qui arrivent à la surface du sol. De nom- breuses expériences ont permis de faire la part de ces influences sur les va- riations produites dans la rapidité de l'oxydation de l'acide oxalique. L'in- tensité, la durée de l'éclairement ont aussi une influence qui a été mesurée. Toutes ces conditions étant égales, le titre de la solution, son volume par rapport à la surface exposée étant constants , Duclaux met en évidence deux faits remarquables. D'une part, une solution récente d'acide oxalique ne se comporte pas comme une solution vieille et se montre beaucoup plus rétive à l'action solaire. Ce n'est que peu à peu qu'elle se sensibilise; il lui faut pour cela quelques semaines si elle est exposée à la lumière diffuse et quelques heures seulement si elle est exposée au soleil. La solution d'acide oxalique qui a atteint son maximum de sensibilité ne se différencie en rien , ni au point de vue physique ni au point de vue chimique , de ce qu'elle était à l'o- rigine; elle n'a même pas changé de titre acidimétrique, si elle a été protégée contre l'action de l'oxygène pendant que le soleil la sensibilisait. D'autre part, l'effet de l'éclairement n'est plus proportionnel à sa durée; il croît beau- coup plus vite; il y a un temps mort au commencement de la combustion. Pendant cette période, le travail est tout intérieur et ne se traduit par aucune diminution du titre acidimétrique. Ces deux faits sont corrélatifs , car le temps mort est moins long avec les solutions sensibilisées qu'avec les solutions neuves. Dans les deux cas , l'é- nergie solaire s'emmagasine dans les molécules d'acide oxalique et en ébranle la stabilité, tout en étant insuffisante pour les démolir. — Une fois la combus- tion établie, la marche ne reste pas constante; elle est progressive et cette exaltation n'est pas en rapport avec l'accroissement de la lumière. Au lieu de croître vers midi pour diminuer ensuite, elle subit dans la soirée une accélé- ration progressive qui ne s'éteint que peu avant le coucher du soleil. L'exalta- tion se continue si l'expérience est remise en train le lendemain; elle peut se poursuivre jus([u'au surlendemain. Ainsi, la solution oxalique est le siège d'une sorte d'emmagasinement de la lumière qui, sans modifier sa structure moléculaire, influence son degré d'affinité pour l'oxygène. — L'auteur com- pare ces remarquables phénomènes à d'autres exemples de fixation de l'é- nergie solaire. L'agent qui augmente l'oxydabilité de l'acide oxalique peut, d'autre part, exalter le pouvoir oxydant de l'oxygène : ainsi, la présure s'oxyde et disparaît dans une eau préalablement exposée au soleil , alors qu'elle restait intacte dans la même eau puisée au robinet. — Duclaux arrive à cette conclu- sion, dont la portée biologique n'échappera à personne : « Les phénomènes de combustion solaire prennent dans l'économie générale du monde une impor- tance sans doute très inférieure à celle des ferments, mais qui n'est pas né- X\y. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 395 gligeable, et de plus présente une flexibilité d'allures et une variété d'actions out à fait comparables à celles que manifestent les êtres microscopiques. » P. \'UILLEMI.\. 96. Flammarion (C). — Étude de Vaction des diverses radiations du spectre solaire sur la végétation. — Flammarion a])lacé Tune à coté de Tautre et dans les mêmes conditions météorologiques trois serres, rouge, verte et bleue, auxquelles il en a adjoint une blanclic transparente, comme type de compa- raison pour la lumière totale. Toutes étaient aérées par un courant d'air di- rigé du sud au nord. Des Sensitives de même âge, mesurant également 0°',0"^^7, mises en pots dans un terreau parfaitement homogène , sont disposées simul- tanémentdanslesfiuatreserrcsetnerecoiventd'autres soins ([ue des arrosages. Au bout de trois mois environ, les plantes de la série bleue étaient restées stationnaires. mais bien vivantes. La hauteur était devenue environ quatre fois plus grande dans la série blanche, six fois dans la série verte, seize fois dans la série rouge. Depuis les expériences de Pail Beut, les rayons verts sont considérés comme les plus défavorables à la végétation. Or, les résultats obtenus en serre verte sont supérieurs à ceux de la serre bleue. Bien plus, la série verte passe avant la blanche pour le développement en hauteur, sinon pour la vigueur et Facti- vité. Ces différences tiennent sans doute aux rayons accessoires mélangés à la lumière verte, car Flammarion déclare qu'il n'a pas trouvé de verres satis- faisants de cette couleur. Les plantes disposées sous les verres rouges ne recevaient que des rayons rouges et un peu d'orangés. Elles sont plus grêles que les Sensitives soumises à la lumière totale mais les entre-nœuds y sont au moins quatre fois plus longs. Les feuilles, également nombreuses, sont plus amples dans toutes leurs parties, mais à coloris plus clair, ce qui tient peut-être à un moindre épaississement. Il semble qu'à la lumière rouge, les plantes se sont modifiées comme celles qui ne reçoivent qu'une lumière diffuse. Les fleurs étaient épanouies au bout de deux mois dans la serre rouge, tandis que les plants mis en pleine lumière ont montré des boutons , mais n'ont pas fleuri. [Cette floraison accélérée est remarquable. Elle prouve que si les rayons violets et ultra-violets sont parfois nécessaires au développe- ment des fleurs , comme l'a démontré C. de Candolle . toutes les espèces végétales ne présentent pas les mêmes exigences à cet égard.] Enfin, P'iammarion a reconnu que les plantes soumises aux rayons rouges présentaient une irritabilité exagérée. A propos de cette communication, Armand Gautier relate des expériences analogues qu'il a instituées il y douze ans. Les plantes mouraient derrière les verres verts. L'auteur pense que Timpressionnabilité de la })lante à cha- que sorte de lumière v?rie d'une espèce végétale à l'autre et même d'une race à l'autre chez les espèces à fleurs diversement colorées. — P. Vuille.min. 1.5. Landel (G.). — Influence de Vintensité des radiations solaires sur Cnc- croissement en longueur de la tige des végétaux. — Les tiges s'allongent plus à l'ombre qu'à la lumière directe , pourvu que l'obscurité ne soit pas assez profonde pour tuer la plante. L'auteur appuyé cette notion sur des chilïreii. — P. VUILLEMIN. I7H. Louguinine ("W.). — Marche comparative des températures dans le Bou- leau, le Sapin et le Pin. — A la suite d'une série d'observations comparatives faites pendant deux années consécutives sur le Bouleau et le Sapin, puis sur 396 L'ANNEE BIOLOGIQUE. le Bouleau et le Pin, l'auteur constate que la température intérieure de ces trois essences varie d'une façon différente relativement aux variations dans la température de l'air. Les observations ont été faites dans la Russie septen- trionale dont le climat est rigoureux, et ont montré que si, d'une manière générale, les variations de la température interne suivent les variations de la température de l'air, elles sont cependant dépendantes, surtout au com- mencement et à la fin de la période végétative, de la nature du bois, de la sève et des liquides intérieurs, de la forme du système radiculaire, de sa . profondeur, de la nature de l'écorce et du feuillage, enfin de l'état hygromé- trique de l'air. Les températures observées à l'intérieur de ces arbres ont été parfois inférieures à — 25". Ces recherches montrent que la température interne est fonction de la nature de l'arbre. — P. Jaccard. 228. Sajo (Karl). — Le froid et la vie des Insectes. — L'auteur donne d'as- sez nombreux exemples de la résistance des Insectes au froid. L'un des plus remarquables est le suivant : Joiiannes Schilde trouva des Chenilles pendant l'hiver complètement gelées dans la glace ; lorsque la glace fut fondue, elles commencèrent à remuer et continuèrent à se développer ('). — Citons en- core le cas du ScoJytus rugulosus qui continue à vivre dans les branches d'arbres fruitiers qui sont frappées de mort par les froids des hivers excep- tionnellement rigoureux et celui des Aporia et des Liparis {Porthesia) chry- sorrhœa dont les jeunes chenilles hivernent dans des nids exposés au vent sur les rameaux des arbres. — Le froid n'a donc pas en général une action nocive sur la vie des Insectes et certaines espèces sont particulièrement ré- sistantes. Lorsque ce froid se prolonge, il se produit seulement un arrêt de dé- veloppement, qui peut être de fort longue durée et dont un bel exemple a été fourni par Rilev. Il s'agit d'œufs d'Acridiens qui, étant pondus de façon à af- fleurer à la surface du sol, reçoivent au printemps les rayons du soleil néces- saires pour leur éclosion. Or, en 1876, des œufs d'une de ces espèces d'Acri- diens, le Caloptenus spretus, furent enterrés à une profondeur suffisante pour qu'ils fussent maintenus d'une façon constante à une température fraîche. Quatre ans et demi après, au printemps de 1881, ils furent déterrés et trou- vés dans le même état qu'au début de l'expérience. De plus, étant exposés au soleil, ils donnèrent naissance à de jeunes larves d'Acridiens. Non seulement le froid n'est pas nuisible, mais il peut constituer une con- dition favorable pour certaines espèces. — Les espèces qui arrivent à pouvoir mener une vie active pendant la saison froide et notamment à se reproduire, échappent en effet aux nombreux ennemis qui attaquent les espèces du même groupe pendant la belle saison. C'est ainsi que, d'après l'auteur, le Chailo- phorus aceris et le G. popiili, qui pondent en novembre, ainsi que VAphis brassicx qui peut s'accoupler en janvier par une température de — 5" (2), utilisent, au grand profit de l'espèce, la seule saison de l'année où les Pucerons n'aient pas à craindre les Coccinelles si fatales à leur race. — P. Marchal. 211. Pembrey et "White. — La régulation tliermique des animaux hiber- nants. — Comme les auteurs l'ont établi, la température et les échanges nutritifs d'un animal qui hiverne sont très bas et varient, dans certaines limites , avec la température ambiante. Le Loir étant endormi et la température extérieure restant basse, sa tempé- rature augmente rapidement quand on l'éveille (22° en une heure). (1) Entomologische Nachrichten ISS-i, p. 47. ifi) Observation de G. iJchtenstein. XIV. — MOKI'IlOLOC.ll': KT iMIVSlULOGlK GÉNÉRALES. 397 S"il est modérément actif, une chute de la température extérieure le plonge dans le sommeil. Ine brustiue augmentation de la température extérieure provoque une faible augmentation de sa propre température jusqu'à ce qu'il commence à s'éveiller. Alors sa température monte brusquement (15"^ en quelques minutes). S'il sommeille , une brusque chute de la température extérieure l'éveille, mais au bout de quelques minutes il se rendort. Les observations sur la Chauve- souris hibernante fournissent des données analogues. On peut en conclure que la température d'un animal hibernant dépend de son activité musculaire bien plus que de la température de l'air ambiant , puisqu'une température extérieure basse ne diminue la température de l'animal que si elle diminue d'abord son activité musculaire. Déplus, les moditications de la température intérieure sont effectuées par des modifications dans la production de cha- leur, car l'augmentation de température est toujours accompagnée d'une aug- mentation dans Fexcrétion d'acide carbonique. L'énorme et soudaine augmentation dans la production de l'acide carbo- nique et l'accroissement soudain de l'activité de l'animal quand sa tempéra- ture monte prouvent que la principale cause de cette augmentation doit être recherchée dans l'augmentation des échanges nutritifs des muscles. Une di- minution dans la perte de chaleur ne joue qu'un très faible rôle, car le tégu- ment externe est plus vascularisé quand l'animal est actif. — G. Bullot. 201. 'Verworn (M.). — Excitation et paralysie. — La question des irritants doit être traitée au point de vue de la physiologie cellulaire. C'est sur la cel- lule ou chez l'être unicellulaire que l'on peut bien étudier l'action des irritants et établir la loi générale suivante : tous les irritants exercent une influence sur l'intensité du processus vital normal de la cellule et, suivant qu'ils exagèrent ou dépriment cette vitalité, ils produisent une excitation ou bien une paraly- sie. Excitation et paralysie des échanges chimiques de la cellule doivent être considérées comme causes fondamentales des phénomènes multiples et variés que les irritants provoquent dans l'organisme vivant , et qui se traduisent toujours par une modification du rapport entre l'assimilation et la désassimi- lation. Les phénomènes observés varient suivant le degré de l'intensité de l'irritant. Ainsi par exemple, chez des Amibes, des irritants faibles ou d'inten- sité moyenne exercent une influence sur la phase d'expansion de leur activité physiologique et favorisent la formation des pseudopodes, tandis que les irri- tants plus intenses (comme par exemple une température assez élevée) font prévaloir la phase de contraction, les pseudopodes rentrent, tout le corps de l'amibe se contracte, devient globuleux et l'être unicellulaire meurt. Pour cha- que irritant il existe un certain maximum de son intensité au delà duquel la vie cesse. Les troubles de l'équilibre des échanges cellulaires expliquent par- faitement le mode d'action inhibitrice des irritants ainsi que leur action direc- trice. Cette interprétation est également applicable à l'action des irritants sur les êtres multicellulaires et spécialement sur le système nerveux des animaux supérieurs et de l'homme. — Telles sont les idées exposées par Verworn dans un discours prononcé au Congrès des naturalistes et des médecins allemands à Francfort en 18%. L'auteur profite avec raison de toute occasion pour mettre en relief la grande importance de la physiologie cellulaire, au progrès de la- quelle il a contribué beaucoup par ses nombreux et remarquables travaux. — M. Mendelssohn. 112. Gotch etMacdonald. — Température et excitabilité. [XIX 1] — Tandis que Pfluger, Hering, Biedermann, Stein.vch et d'autres constatent que le froid 398 L'ANNEE BIOLOGIQUE. augmente considérablement l'excitabilité des nerfs de la Grenouille, HiRscn- ]!EHG, Efron, Hciavell trouvent que le froid diminue l'excitabilité des nerfs pour les courants induits. L'auteur se propose de rechercher si ces résultats contradictoires ne sont pas dus aux causes d'erreurs que présentent les inves- tigations faites jusqu'à présent. En effet, on y confond d'abord \di conductibilité et l'excitabilité , propriétés qui sont intimement associées, mais qu'il faut ce- pendant séparer si l'on veut étudier l'action d'un agent quelconque sur l'une d'elles. De plus, on n'y tient pas compte de ce que la température a une très grande influence sur la résistance électrifiue des conducteurs mouillés, de telle sorte que la chaleur diminue cette résistance et augmente ainsi l'intensité du courant. Si, par exemple, on interpose dans un circuit en deux endroits distincts deux nerfs de Grenouille pourvus des muscles auxquels ils se distri- buent, et que le courant soit tout juste incapable de provoquer une réac- tion dans les deux muscles, les nerfs étant à 15'^, il suffit de chauffer l'un des nerfs à 25° pour obtenir une réponse dans l'autre, bien que la tempéra- ture de celui-ci n'ait pas changé. Des nombreux tracés reproduits dans le travail et obtenus en éliminant ces causes d'erreur, résultent les faits suivants. I. Le froid augmente l'excitabilité du nerf pour la fermeture du courant galvanique descendant d'au moins '005' de durée : un courant galvanique descendant de 005" à 5' de durée passant toutes les dix secondes et incapa- bles d'exciter le nerf à 20° ou 30° produit une contraction maxima à la fer- meture quand la température du nerf descend à 5°. II augmente l'excitabilité du nerf pour la fermeture du courant galvanique ascendant quand les deux électrodes sont très rapprochées. Il paraît ne pas la modifier et même la dimi- nuer lorsque les électrodes sont plus éloignées. Ce fait tient à ce que le froid diminue la conductibilité, cette diminution de conductibilité agissant en sens inverse de l'augmentation d'excitabilité. II augmente également l'exci- tabilité du nerf pour l'ouverture du courant ascendant et du courant descen- dant. Mais dans ce dernier cas de nouveau, la diminution de conductibilité vient modifier les résultats. Ainsi se trouvent confirmées les vues émises par Grûnhagen , Cad , Piotrowski sur la séparation à établir entre la con- ductibilité et l'excitabilité. II. Le froid augmente l'excitabilité du nerf pour la décharge du condensa- teur. Quand le courant de décharge est ascendant on obtient des résultats variables dus, encore une fois, au conflit entre les actions contraires exer- cées par les changements de température sur la conductibilité et l'excitabilité. III. Le froid rfnnî/i?;e l'excitabilité du'nerf pour les courants induits : un cou- rant induit incapable d'exciter le nerf à 5° produit une excitation très forte à30°. Les constatations des observateurs antérieurs sont donc confirmées : elles ne sont pas dues aux causes d'erreur qui s'étaient glissées dans leurs expériences. IV. Le froid augmente l'excitabilité du nerf pour les stimulants mécani- ques et chimiques. V. Le froid augmente l'excitabilité du muscle (muscle sartorius de la Gre- nouille) pour le courant galvanique même de très courte durée -0025' la décharge du condensateur, les courants induits. II donne des effets très va- riables pour les excitants mécaniques et chimiques. VI. Le froid augmente l'excitabilité du muscle cardiaque (ventricule de Grenouille) pour le courant galvanique; il la diminue pour les courants in- duits. On ne peut donc formuler une loi générale de l'action du froid sur l'excitabilité des tissus : car, d'une part un même tissu répond différemment aux divers modes d'excitation et, d'autre part, un même mode d'excitation donne des résultats variables selon les tissus. — G. Bullot. XI \. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GÉNÉRALES. 300 250. Thoiivenin. — Influence des courants électriques continus sur la décom- position de r acide carbonique chez les végétaux aquatiques. — Une plante aquati(iue soumise à un courant continu de faible intensité émet une quantité d'oxyii'ène plus grande que quand elle n'est pas électrisée. Les courants n'agissent pas avec la même énergie sur tous les individus d'une même es- pèce; l'âge, la santé, etc. provoquent des inégalités dans la décomposition de l'acide carbonique. Le dégagement cesse de se jjvoduire quand la plante est chloroformée : il provient donc bien de l'activité de végétal et non de l'électrolyse. — P. Vuili.e.min. 213. Pickering. — Expériences sur le cœur des Mammifères et des embryons de Poulet. Action des courants électriques. — L'auteur a étudié antérieurement l'action des excitants chimiques et thermiques sur le cœur des embryons de Poulet. 11 se propose actuellement de poursuivre cette étude sur le cœur des embryons de Mammifères avant le développement de son mécanisme nerveux intrinsèque et d'examiner l'action des courants électriques sur le cœur des embryons de Poulet et de Mammifères, Bischûff et Pp.evei! se sout occupés de la physiologie du cœur des embryons, mais ils n"ont pas envisagé l'action des excitants cliimiques. Voici les principales constatations faites par l'auteur : Bien que chaque embryon de Rat ait un rythme cardiaque constant, les embryons du même âge et de la même mère ont un rythme différent. Lors- qu'on plonge des embryons de Rat dans un mélange de parties égales de sang défibriné de Chien et de solution de chlorure de sodium à 0,75 "/o, la fréquence des battements cardiaques augmente, tandis que Timmersion dans un mélange de blanc d'œuf et de solution salée à 0.75 °/o a beaucoup moins d'action. La vie des embryons de Rat se maintient pendant très longtemps dans le blanc d'œuf puisqu'ils y vivent encore après trois jours. Si on les plonge, par contre, dans une solution salée à 0.75 °/o, les battements se ralentissent considé- rablement au bout d'un jour et ils cessent après deux jours. L'immersion dans une solution du colloïde G de Grimaux maintient le rythme cardiaque presqu'aussi bien que s'il s'agissait du blanc d'œuf. Les colloïdes A et B ont une valeur égale à la solution salée à 0.75 %; or précisément, au point de vue de la composition chimique, le colloïde G se rapproche beau- coup plus des albuminoïdes que les deux autres. De même que N'ageli et d'autres ont trouvé que l'eau distillée dans des ré- cipients de cuivre était promptement toxique pour le protoplasme tandis que l'eau distillée dans le verre n'a pas d'action toxique, de même , pour les embryons de Lapin, l'eau distillée dans le verre maintient le rythme car- diaque pendant 12 à 15 heures, alors que l'eau distillée dans des alambics de cuivre diminue la fréquence déjà au bout de 10 minutes; après 20 à 25 mi- nutes tout battement a cessé. Cette action nuisible doit être attribuée, comme Nageli le prétendait , à la présence de fines particules de cuivre ; elle diminue considérablement par l'addition de substances colloïdes. Des courants induits d'intensité suffisante pour produire l'inhibition car- diaque chez un Poulet de 12 jours, ne provoquent, chez- un Poulet de 4 jours, qu'une contraction tonicjue et s'ils sont plus forts donnent lieu au dé- lire cardiaque. L'abaissement de la température nécessite un renforcement dans l'intensité des courants induits pour produire l'inhibition. D'une façon générale, la vêratrine, la muscarine, la caféine et la digitaline diminuent l'intensité du courant capable de produire l'inhibition. Puiscjue les phéno- mènes d'inhibition se manifestent à une époque où il n'y a pas encore de sys- tème nerveux intrinsèque, on ne peut rai)portcr l'action inhibitrice, comme 400 L'ANNEE BIOLOGIQUE. le voulaient. Cl. Bernaud et Ranviei!. à une interférence d'ondes nerveuses prenant place dans les cellules ganglionnaires du cœur. Les courants constants faibles ne produisent rien. Les* courants constants modérés augmentent la force et la fréquence des battements. Un clioc d'induction simple provoque Uinterposition d'un battement ad- ditionnel. Une série de chocs d'induction donnent lieu à l'interposition d'un nombre correspondant de battements additionnels, pourvu que leur fréquence ne dépasse pas un certain degré : 10 chocs d'induction par minute engen- drent 10 battements supplémentaires : 20 chocs d'induction dans le même temps n'engendrent que 15 battements supplémentaires. Les embryons de Mammifères se comportent de la même façon que les embryons de Poulet pour tout ce qui regarde l'action des courants électriques. — G. Bullot. 175. Lœb ( J.) et Maxwell. — Contribution à la théorie du galvmiotro- pisme. — Les larves de Grenouille, les embryons de Saumon, etc., soumis au courant constant se placent dans le sens du courant. La plupart ont la tête dirigée vers l'anode; ceux qui conservent une position inverse présentent une instabilité très caractéristique. Tels sont les faits décrits par Hermann sous le nom de galvanotropisme. Ces phénomènes seraient dus, d'après cet auteur, au fait que le courant ascendant est irritant, douloureux même pour des intensités fortes, tandis que le courant descendant est calmant ou para- lysant. L'organisme, d'une manière réflexe ou instinctive, s'orienterait de manière à éviter les excitations exagérées. Blasius et ZwEizER qui ont étudié le même phénomène chez un grand nom- bre d'animaux pensent que le courant ascendant met le cerveau en catélec- trotonus et le courant descendant en anélectrotonus. Lorsque le cerveau est dans ce dernier état , il y a paralysie et cessation de la diffusion des réflexes. Les deux théories que nous venons de rappeler ont soulevé entre leurs au- teurs une discussion qui n'est point terminée d'ailleurs. Lœb, à son tour, aborde le problème et se propose de rechercher pourquoi les êtres manifes- tent des effets constants sous l'action du courant électrique. Chez les Crustacés, il est erroné de parler d'une action paralysante du cou- rant descendant et d'une action douloureuse du courant ascendant. Chez eux, le courant d'intensité moyenne, qu'il soit ascendant, descendant ou trans- versal, modifie la valeur mécanique du travail de groupes déterminés de mus- cles associés. Si le courant est intense, l'influence peut-être suffisante pour provoquer des mouvements anormaux de certaines parties ou des positions anormales et typiques du corps. — Sous le nom de muscles associés, Lœb en- visage les muscles qui déterminent des déplacements identiques dans les deux moitiés symétriques du corps. Ex. : le muscle externe d'un œil et le muscle interne de l'autre œil. Le courant d'intensité moyenne amène des changements tels que le dépla- cement de l'animal vers l'anode est plus aisé et le voyage vers la cathode plus pénible, aussi le Crustacé se dirige-t-il vers l'anode en allant en avant, en ar- rière ou latéralement suivant que le courant est ascendant, descendant ou la- téral. Les animaux vont se grouper ainsi à l'anode sans qu'on puisse pour cela parler d'une orientation galvanotropique d'une partie de l'être. Les phéno- mènes sont d'ordre purement mécanique. Quand l'intensité électrique est grande, son effet sur les muscles associés est tel que l'animal est immobilisé par la contracture du muscle. Le repos absolu, provoqué par l'électricité, n'est pas le signe d'une paralysie, mais d'un véritable tétanos. Les auteurs étudient la question chez 3 types : Paixmonetes vulgaris , Ge- lasimus pugnax et VEcrevisse. Après avoir montré quel est le mode de trans- XIV. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GÉNÉRALES. 401 lation du Pahemonefes ils prouvent, expérimentalement, que lors du passage du courant, qu"il soit (railleurs ascendant, transversal ou descendant, les pat- tes dirigées vers l'anode sont en flexion, tandis que celles qui sont tournées vers la cathode sont en extension. 11 en est de même pour l'abdomen ; quand il est tourné vers Tanode, l'énergie du fléchisseur est augmentée, tandis que l'intensité du travail de l'extenseur est exagérée dans la situation inverser Les conditions mécaniques quinaissentainsi sous l'action du courant ontpour résultat d'amener tous les animaux vers l'anode, où ils se pressent l'un contre l'autre et se placent presque toujours tranversalement à la direction du cou- rant. Il ne s'agit pas là d'une orientation électrique, car cette position n'est jamais prise, quand le Crustacé est isolé au milieu du vase. L'étude des manifestations de chacun des membres et la discussion de leurs causes premières conduisent les auteurs à admettre que les nerfs des mus- cles fléchisseurs de la patte ne sont pas entrecroisés, tandis que ceux des muscles extenseurs le sont. Nous ne pouvons pas détailler ici les faits sur lesquels cette conclusion est basée, mais il est utile de dire que, chez Gelasi- mus puffnax , il est possible de fendre, sur le vivant, la chaîne nerveuse ven- trale et de montrer ainsi par la vivisection, l'existence du trajet entrecroisé des nerfs des extenseurs et du trajet direct des nerfs des fléchisseurs. Les recherches électriques sont donc un moyen important pour l'étude des trajets nerveux chez les animaux ne pouvant pas être opérés. Ajoutons d'ailleurs que dans ce paragraphe les auteurs arrivent à la conclusion que les éléments nerveux agissent individuellement lors du passage du courant et qu'il faut donc admettre un état électrotoni(iue de chaque cellule et non un état électro- tonique de l'ensemble. Gelasiinus jmgnax et l'Ecrevisse donnent, au point de vue du soit-disant galvanotropisme. les mêmes résultats que Pahemoneles. Au point de vue de la distribution des nerfs ils sont aussi semblables. Les auteurs terminent leur travail en comparant les résultats avec ceux ob- tenus chez les autres animaux étudiés au point de vue de ce mode d'irrita- bilité. Chez les Vertébrés, les manifestations sont, en apparence, quelque peu différentes de celles des Crustacés; cela résulte de ce que les V^ertébrés étudiés sont la plupart des formes dépourvues de pattes et que leur progres- sion est obtenue par le travail de la nageoire caudale frappant l'eau latéra- lement, tandis que chez les Crustacés les mouvements caudaux se font de haut en bas. Combattant les théories de Kûhne et de Verworn, Lœb et Maxwell analysent le galvanotropisme des Protozoaires. Ils tentent d'homologuer la théorie de son mécanisme avec celle à laquelle ils sont arrivés pour expliquer le gal- vanotropisme des Crustacés : l'état électrotonique spécial de chacun des élé- ments nerveux. — J. De.moor. 172. Lœb (J.j. — Contribution à la théorie du galvanotropisme. S^^ Commu- nication. L'excitation polaire des glandes cutanées de V Ambbjstome par le courant constant. 173. Lœb et Gerry. — Même titre, 2- Communication. Expériences sur les Vertébrés. — I. Dans le premier mémoire, Loeb et Gerry exposent les recherches faites en vue de démontrer que chez les Vertébrés, comme chez les Crustacés, les manifestations galvanotropiques sont dues à des modifica- tions de la valeur énergétique de certains groupes de muscles associés. La conséquence de cet état physiologique est le déplacement plus aisé de l'animal vers l'un des pôles (l'anode) que vers l'autre. Les reclierches ont été faites sur les larves d'Ambli/stome. Quand la larve l'année mOLOGlQUE, II. 1896. 26 402 L'ANNEE BIOLOGIQUE. est traversée par un courant descendant, la tête et la queue s'abaissent et le corps tout entier devient concave ventralement. Le fait résulte d'une con- traction intense des muscles longitudinaux ventraux. Les pattes sont refoulées en arrière et en haut. La position de l'animal est celle de la progression dans le sens de l'anode. Si le courant augmente l'animal se déplace habituellement vers l'iinode. Si le courant constant est ascendant, le corps devient concave /ers le liaut, en opistothonos, la tète et la queue étant refoulées vers le haut. Les uscles dorsaux sont donc en contraction. Le corps est raide, la bouche est ouverte. Les membres sont dirigés en avant. L'allure de l'animal représente celle de l'Amblystome allant en arrière; d'ailleurs si le courant augmente quelque peu, l'animal se dirige en arrière vers l'anode. — Si le courant traverse l'animal transversalement, le corps se courbe de manière à présenter sa con- cavité vers l'anode. L'animal tend aussi à rouler ou à tomber vers l'anode. Ces symptômes sont identiques à ceux que présentent les larves auxquelles on a enlevé une oreille. L'allure de l'animal traversé par un courant inverse est identique à celle de l'animal auquel on a enlevé les 2 ampoules antérieures , tandis que lorsque les 2 ampoules postérieures ont été enlevées on observe les caractères de l'Amblystome traversé par le courant ascendant. Ces analogies pourraient trouver leur explication dans le fait que le courant agit le plusénergiquement sur les centres médullaires des nerfs ampuUaires. Suivant la direction du courant, des niveaux différents des centres seraient en catalectrotonus. Delà les différences dans les réactions. Le problème du gal- vanotropisme aurait ainsi une explication très aisée. S'il en est réellement ainsi, il faudrait que chez les larves, dont la moelle est coupée en arrière des pattes antérieures, les deux moitiés se comportassent différemment. La moi- tié antérieure de l'animal, qui est en relation avec les centres, devrait réagir comme le fait l'organisme normal. La moitié postérieure au contraire devrait rester indifférente. L'expérience montre que pour les membres il en est bien ainsi. Le corps présente des réactions spéciales ; ainsi, la partie qui se trouve en arrière de la section devient concave vers le haut ou vers le bas, suivant le sens du cou- rant, tout comme chez l'animal normal. De cela résulterait que les mouve- ments associés des pattes dépendent d'un seul centre, probablement localisé dans la moelle allongée , et que les réactions du corps sont régies par une série de centres étages dans toute la longueur de la moelle. Les auteurs ont trouvé que les jeunes larves de Grenouille présentent des manifestations galvanotropiques absolument semblables à celles de l'Amblys- tome. Les faits observés par Blasius et Zweiseiî ne diffèrent pas de ceux in- diqués plus haut. Les auteurs croient donc pouvoir généraliser et appliquer au galvanotropisme des Vertébrés la théorie émise par l'un d'entre eux pour les Crustacés. IL La peau de l'Amblystome adulte renferme des glandes productrices d'un mucus blanc très bien visible sur le fond noir de l'animal. Si un courant constant descendant traverse l'animal, les glandes de la partie antérieure du corps entrent en activité. Si le courant est inverse, ce sont les glandes de la partie caudale qui sécrètent. Si le courant est transversal, seules les glandes dirigées vers l'anode sont actives. L'intensité de la sécrétion, et l'étendue de la région sécrétante, dépendent de la durée du passage du courant. L'ex- périence peut être faite sur des animaux à moelle coupée. Dans chacune des parties de l'animal, seules les glandes de la région dirigée vers l'anode deviennent actives. On peut ainsi augmenter dans un animal le nombre des régions en activité. L'expérience faite sur des fragments d'un animal coupé est intéressante. En faisant traverser ces morceaux successivement par des XIV. — MORPHOLOGIK KT PHYSIOLOGIE GK.NEHALES. 403 courants ascendants et descendants on démontre facilement que l'extrémité dirigée vers l'anode entre toujours seule en activité. Dans toutes ces expériences on nbserve aussi que les régions voisines de l'extrémité céphalique réagissent plus vite, et sur une plus large étendue, (juand le courant est descendant, tandis (jue les territoires rapprochés de l'extrémité caudale sont surtout sensibles au courant ascendant. Quand, dans un segment d'animal on détruit la moelle, on voit que les cou- rants constants longitudinaux n'ont plus aucune action sur les glandes. Si la destruction de la moelle n'a été faite que dans une partie do la longueur, on constate (^ue les glandes de la région correspondant à la inoëlle détruite n'a- gissent plus si ce territoire occupe la situation de l'anode. Pourtant ce terri- toire cutané réagit très bien quand le courant constant traverse l'animal trans- versalement. L'auteur exj)lique le fait en admettant deux modes d'excitation électrique des glandes : l'excitation par l'intermédiaire du système nerveux central et l'excitation directe des terminaisons nerveuses. Le courant longi- tudinal influence le système nerveux central, son effet se produit à l'anode; le courant transversal agit sur les éléments périphériques. Quand le système nerveux est traversé par des courants longitudinaux il agit en masse, l'une de ses extrémités est en anélectrotonus, l'autre en caté- lectrotoiius. Cet état électrique est différent de celui du système nerveux des Crustacés traversés par le même courant. Chez eux tout se passe, en effet, comme si chacun des éléments était actif par lui-même et présentait un état électrotonique particulier. Est-il permis de croire à deux mécanismes essentiellement différents pour expliquer le galvanotropisme des Crustacés et l'excitabilité électrique des glandes de l'Amblystome? Lœb le pense; Roux n'a-t-il pas observé que des niorula ou des blastula normales réagissaient simultanément par toutes leurs cellules constitutives et qu'elles présentaient des réactions cellulaires indivi- duelles dés que leur excitabilité était modifiée par le froid ou l'intoxication. [Nous croyons que cette comparaison n'est pas acceptable et que les faits démontrés par Rorx ne peuvent ni confirmer ni infirmer l'hypothèse, d'ail- leurs assez difficile à admettre, de Loeb. Les faits étudiés par Roux sont très différents de ceux étudiés par Loeb; ils ne doivent pas intervenir ici.] L'excitation polaire des glandes ne doit-elle pas être rapprochée de certains faits décrits par KiinxE. Chez Arlinosphxrium soumis au courant constant, la partie dirigée vers l'anode subit une modification spéciale qui a été décrite comme étant caractéristique de l'état tétanique du protoplasma. Ne s'agit-il pas plutôt d'un processus sécrêtoirc du protoplasma qui amène sa destruction et sa mort ? — J. Demoor. 259. "Verworn (Max). — Excilalion polaire de la substance vivante par le courant co)islant. o"-' et 4'' Communication. — I. Depuis le dernier travail de l'au- teur sur l'excitation polaire de la substance vivante par le courant galvanique, diverses publications ont paru sur la même question. Mais c'est à peine si on peut en tirer une indication au sujet de l'excitation électrique de la substance vivante, en raison de la structure trop compliquée des animaux mis en expé- rience (embryons de Vertébrés). Aussi, au point de vue qui nous occupe, faut- il étudier l'action du courant constant sur les organismes unicellulaires ou sur les cellules libres des êtres pluricellulaires. — De grands Rhizopodes à mou- vements lents de la mer Rouge et des Infusoires ont servi à Verworn pour ses nouvelles expériences. — Le premier des Rhizopodes examinés est Urbito- lltes coinplanalus. Les mouvements protoplasmiques dont les pseudopodes sont le siège présentent deux phases comme dans tout mouvement amiboïde : 404 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 1" une phase de contraction pendant laquelle le protoplasme du pseudopode étalé coule dans une direction centripète et caractérisée par l'apparition de sphères protopl;ismi(iucs tout lo lon.i;- du pseudopode quand la contraction est forte ; 2"' une phase d'expansion pendant laquelle le courant est centri- fuge et le pseudopode s'étale, et pour laquelle il n'y a pas de critérium. A la fermeture d'un courant d'intensité moyenne on constate une excitation con- tractile à l'anode et à la eatliode mais plus forte à l'anode, excitation qui se maintient si le courant continue à passer, mais qui va en diminuant pour finir même par n'être plus visible. A l'ouverture du courant, alors que les pseudopodes s'étalent de nouveau, on ne constate pas de modification quelle que soit l'intensité employée. S'ils sont dans leur phase de contraction, l'ouverture produit au bout d'un quart de minute un courant d'expansion. Mais ce i)hénomène traduit-il une excita- tion expansive à l'ouverture du courant, ou bien tient-il à des causes internes indépendantes de l'ouverture du courant? Il n'a pas été possible de trancher cette question. Par sa manière d'être à l'ouverture du courant constant, Orbitolites se àx?,- tingne à' Aciinosphxrium qui présente dans ces conditions une excitation con- tractile à la cathode. Amphislegina Lessnniiet Perenoplis pertusus se comportent comme Orbito- lites, mais leur excitabilité est plus grande, car les sphères protoplasmiques peuvent apparaître également à la cathode. Rhizoplasina Kaiseri (nouveau Rhizopode géant découvert par l'auteur dans la mer Rouge et qui. étalé, mesure plusieurs centimètres de diamètre), présente à la fermeture du courant une excitation contractile à l'anode et rien à la cathode, A l'ouverture on ne voit rien à l'anode et une faible excitation contractile à la cathode. Chez Hyalopus la fermeture du courant détermine une excitation contrac- tile à la cathode et rien à l'anode. L'ouverture n'a aucun effet. L'extrême variabilité des résultats obtenus pour ces divers rhizopodes et pour d'autres étudiés antérieurement montre combien il serait inexact d'é- tablir une loi générale d'excitation polaire de la substance vivante. En ce qui concerne le galvanotropisme, l'auteur avait examiné dans son dernier travail les rapports qui existent entre le galvanotropisme et l'excita- tion polaire, et, spécialement pour le galvanotropisme vers la cathode (Amœba, Paramxcium) , il avait trouvé comme cause de ce galvanotropisme une excitation contractile à l'anode. Pour le galvanotropisme vers l'anode (Opalina et beaucoup de Flagellés), il avait présumé une excitation contractile à la cathode sans pouvoir la mettre en évidence. Les recherches actuelles comblent cette lacune en montrant que, chez Opalina, un courant suffisam- ment intense détermine une contraction à la cathode. Elles révèlent en outre l'existence d'une troisième forme de galvanotropisme, le galvanotro- pisme transversal, présenté par Spirostomum ainbiguum chez le(|uel le cou- rant galvanique détermine une excitation contractile des deux côtés. Le galvanotropisme transversal ne se manifeste pas immédiatement après la fermeture du courant chez Spirostomum (imbiguum. L'animal commence d'abord par se contracter. Mais cette contraction disparaît bientôt, et le corps très allongé, après avoir exécuté des courbures, se place pei'pendiculairement à la direction du courant. Il reste ainsi en remuant et en avançant légère- ment dans le sens perpendiculaire au courant. Si par hasard il se remet dans le sens du courant, de nouveau des flexions le ramènent dans la direction perpendiculaire. Très souvent on lui voit prendre la forme d'un hameçon, d'un U, mais toujours alors il fait des efforts pour se remettre complètement dans la direction perpendiculaire. — G. Bullot. XIV. - MORPHOLOGIK KT PllYSlOLOGH' C.EM-RALES. 405 II. Verworn a montré en 1880 ([uel est Teffet du courant constant sur les Ami])es au niveau de chacun des pôles. Ayant trouvé dans Amœba Pro/eus un matériel excellent il a repris ses anciennes expériences et il a pu préciser beaucoup plus ses résultats. Si le courant est établi au moment où TAmibe a ses })rolongements dirigés dans tous les sens, on constate (|u'à la cathode il se l'orme un pseudopode essentiellement hyalin qui s'allonge de plus en plus. Bientôt toutes les granulations du corps affluent vers ce prolongement et les autres pseudopodes disparaissent. L'organisme, prenant la forme de Amœba Umax, est représenté bientôt par une longue et grosse bande dont le grand axe est dirigé suivant le sens du courant et dans laquelle s'étal)lit un courant protoplasmique de Fanode vers la cathode. — L'organisme se dé- place d'ailleurs vers la cathode sans jamais pousser des pseudopodes secon- daires dans d'autres directions. Le coté dirigé vers l'anode de vient de plus en plus étroit, son contour est irrégulier, et sa masse est trouble. Le simple examen de l'aspect du protoplasma à la cathode et à l'anode montre nettement que, lors du passage du courant, il y a forte expansion {l'Xpaiisorisrhi' Errcgunri) à la cathode et contraction à l'anode. Si on provoque, par des secousses, la contraction du protoplasma et si on fait passer ensuite le courant, il se produit aussitôt à la cathode les modifi- cations résumées plus haut. En renversant le courant plusieurs fois on peut toujours observer l'expansion du protoplasma à la fermeture à la cathode. A l'anode, comme nous l'avons vu. le protoplasma se contracte, son contour devient irrégulier et son aspect trouble. A la cathode, le protoplasma est hyalin; renversons les pôleset immédiatement le protoplasme hyalin, corres- pondant à la cathode actuelle, ne continue pas à s'étendre, et sa masse de- vient vacuolaire. Cette structure est caractéristique de l'état de contraction de la matière vivante, l'auteur l'a démontré dans son travail : Dit kijrnige ZerfalL Ces faits viennent donc confirmer la thèse de l'auteur : la ferme- ture du courant provoque à l'anode la contraction du protoplasma. La con- traction à l'anode et l'expansion à la cathode sont deux phénomènes qui agissent identiquement au point de vue du mécanisme du transport de l'A- mibe, tous deux tendent à déplacer l'être vers la cathode. Les phénomènes galvanotropiques peuvent ainsi trouver leur explication dans l'action intime du courant sur la matière vivante première. L'auteur envisage maintenant une tout autre question. Amœba proteus se présente sous des formes très variées dont les aspects extrêmes sont : la forme globuleuse irréguliére et la forme vermiforme. Lors du passage du courant, l'organisme prend l'aspect d'une Limace. Si on tient compte de ce fait, on doit se demander si les divers genres d'Amibes ne sont pas des variétés d'une même espèce, chaque variété étant le résultat de l'ac- tion de facteurs multiplco sur l'organisme. L'auteur a fait des expériences sur Amœba proleus ; souvent il a vu cet organisme prendre la forme de V Amœba /ùnrt.r;quand il le mettait dans un milieu légérementalcalin (KO), il le voyait pousser des fins pseudopodes et prendre complètement l'aspect de V Amœba radiosa. La forme des organismes amiboïdes est donc très instable et on l)eut. en conséquence, douter de la constance des genres amœbiens. A cette occasion ^'er^vor^ montre que les études nouvelles sur la formation et le dé- veloppement des organes sont beaucoup trop exclusivement faites au point de vue morphologique, alors qu'elles devraient être entreprises aussi au point de vue physiologique. Dans la dernière partie de son travail, ^'er^vorn exauune diverses objections qui ont été faites par Lœb et Maxwell à sa théorie du galvanotropisme. 400 L'AXXEE BIOLOGIQUE. Lœb et Maxwell pensent (|ue dans les expériences de Kiiline sur Actinos- phxrium, les modiKcations protoplasmiques à l'anode sont le résultat d'un empoisonnement et non celui d'une contraction. Cette idée n'est pas admis- sible, car si le courant est suffisamment faible il y a à l'anode une simple con- taction du protoplasma sans destruction ultérieure de celui-ci. De plus, ces faits se produisent alors même que l'on se sert d'électrodes impolarisables. Yerworn ne comprend en aucune manière la tliéorie du galvanotropisme des auteurs américains; il prouve qu'il y a entre leurs différentes conceptions des manifestations galvanotropiques des contraditions qui devraient les mettre sur leur garde. — J. Demoor. 177. Lortet. — Influence des courants induits sur V orientation des Bactéries vivantes. [I h] — L'auteur constate que les Bactéries vivantes, seules parmi les êtres organisés, sont très sensibles à l'influence des courants induits et s'o- rientent immédiatement dans le sens du courant, sans que cela paraisse nullement les affecter. Ce phénomène est sans doute d'ordre protoplasmique, car les Bactéries mortes perdent entièrement leur faculté d'orientation. — L. CuÉNOT. 207. Parker. — Les réactions de Metridium aux substances nutritives et autres. [I h] — L'analyse des réactions de l'ensemble de l'organisme à des stimulants divers constitue l'un des champs de recherche les plus importants et en même temps l'un des moins explorés de la biologie. C'est sur ce point qu'ont porté les travaux de Darwin et de Lubbock pour ne citer que ceux-là. Sur les Actinies on a peu fait dans ce sens. Le travail de Parker est, à beau- coup près , le plus important et le plus complet qui ait été publié de cette question. Metridium a la forme d'une colonne avec un disque oral tentaculi- fère percé en son centre d'une bouche en forme de fente. Sur le disque oral on peut distinguer une zone extérieure tentaculaire, une zone intermédiaire et une zone labiale entourant la bouche. A ses deux extrémités la fente de la bouche se modifie pour former un sillon, le siphonoglyphe. La surface externe de la colonne et le dis(pie aboral ne sont pas ciliés et ne manifestent aucune réaction aux solutions nutritives. Les tentacules au con- traire sont couverts de cils qui battent vers l'extrémité distale. Les solutions nutritives n'ont que peu d'action sur ces cils. Les tentacules qui au repos ont' leurs extrémités opposées à la bouche se coiu'bent vers elle quand ils sont stimulés par des solutions nutritives. Un grand nombre de substances (sucre, (piinine etc.) ne produisent aucune excitation. La zone intermédiaire semble dépourvue de cils et ne réagit pas aux substances nutritives. Les siphonogly- phes de même que les lèvres sont ciliés et leurs cils battent vers l'intérieur, quelles que soient les substances qu'on donne à l'animal. Les cils des lèvres au contraire battent généralement vers l'extérieur; toutefois, quand on les mouille de jus de viande, la direction de leur battement est momentanément renversée. Lorsque les lèvres ou les tentacules sont stimulées par du jus de viande, le disque oral se contracte et il se produit des mouvements péristalti- ques de l'œsophage. Les fonctions nerveuses ne sont pas centralisées car l'excitation portant sur un tentacule ne se transmet pas aux autres et les applications répétées dun agent chimique faible à un côté n'affecte pas sensiblement l'autre. — C.-B. Daven'port. 30. Blumenthal (A.). — De faction de certaines substances chimiques sur les muscles striés. — Lorsqu'on veut comparer l'action physiologique de XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 407 diverses substances chimiques , il importe de ne mettre en parallèle que les actions de quantités équiniolôculaires do ces corps. C'est en opérant de cette façon que l'auteur est arrivé aux conclusions suivantes : I. — Dans le groupe des corps halogènes , les solutions normales au dixième agissent sur les muscles d'une façon excitante et destructive. Cette action est surtout prononcée pour Na 1 (|ui a un poids moléculaire très élevé; Br Na et Na Cl suivent. Le fluorure de sodium fait exception ; malgré son faible poids moléculaire, il est éminemment excitant et destructif. II. — Si on compare des métaux voisins (potassium, rubidium, césium) on les trouve très excitants. Leurs solutions normales étendues de cinquante fois leur volume d'eau sont encore actives. Cette propriété croit avec le poids atomiciue du corps considéré; le césium sera donc plus excitant que le rubidium, le potassium est le moins actif. Le pouvoir destructif varie en sens inverse, le métal le moins lourd a l'action la plus manifeste. III. — Les métaux alcalino-terreux ont les mêmes propriétés que les métaux alcalins. IV. — Les solutions normales, diluées au cent soixantième, d'ammoniaque, de potasse et de soude caustiques sont altérantes. Cette propriété surtout manifeste pour l'ammoniaque se révèle le moins dans la solution sodée. \. — Parmi les acides inorganiques, les solutions normales au deux- centième des acides chlorhydrique et azotique ont une action altérante à peu prés égale. L'acide sulfurique est moins énergique mais son action est beaucoup plus sensible que celle de l'acide phosphorique. VI. — Les acides gras au même titre sont d'autant plus altérants qu'ils occupent une place plus élevée dans la série de ces corps. Il convient toute- fois de signaler que l'acide formique fait exception, étant plus actif que l'acide acétique. VII. — Les alcools ont une action semblable; la même exception se repré- sente ici , l'alcool méthylique étant plus altérant que l'alcool éthylicjue. VIII. — Comme P'irk l'a signalé, le processus de la contraction musculaire doit être divisé en deux parties : 1° le stade de raccourcissement du muscle, 2° son stade d'élongation. Certaines substances agissent de préférence sur l'un ou l'autre de ces périodes soit en augmentant, soit en diminuant l'éten- due des secousses. — G. Wautiiy. 28. Binet (P. ). Toxicologie comparée des phénols. — L'intoxication par le phénol se manifeste par une période d'excitation à laquelle succède un col- lapsus avec secousses spasmodiques. C'est d'ailleurs l'effet produit par les composés analogues au phénol. Le benzène produit les mêmes effets mais avec moins d'intensité , ce qui peut s'expliquer par sa transformation partielle en phénol; les phénols à deux hydroxyles sont plus toxiques que le pliénol ordinaire; mais les triphénols le sont beaucoup moins. Les homologues supérieurs des phénols sont géné- ralement moins toxiques que les composés de la même série contenant moins de carbone et un même nombre d'oxyhydriles. Les dérivés meta sont les moins toxiques. La substitution de la fonction alcool à un atome d'hydrogène d'un phénol diminue sa toxicité. Il en est de même de la substitution de la fonction acide, seulement le caractère de la toxicité est modifié et se rapproche de celui de l'acide benzo'ique. [Tous ces faits sont intéressants car nous ne pouvons douter de l'importance de l'arrangement des atomes d'un composé relativement à son action physiologique. On se rappelle, en effet, ([ue les alcaloides qui possèdent l'action mydriatique ont des analogies bien établies dans leur formule de constitution]. — C. Cii.abrié. 408 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 70. Chodat (R.) et Lendner (A.). — Sur les mycorhizes du Listera cor- tlata. — On sait que les racines des Orchidées renferment habituellement les hlaments d'un Chamiiignon qui ne compromet ])as Tcxistenee de la plante Racine et Champignon forment un tout symbiotique ou mycorhize. D'après Frank, le Champignon serait victime de cette association : pris au piège comme un Insecte par une plante Carnivore, il serait stérilisé et détruit. Frank attribuait à des impuretés les spores signalées par Waiirlicii dans les cultures des Champignons extraits des Orchidées. Chodat et Lendner on retrouvé des spores semblables sur des filaments en continuité avec ceux des racines. [J'avais signalé ces spores, en 1889, chez VOrchis masciila. dans Fin- térieur des cellules vivantes.] Le Champignon ne perd donc pas la faculté de se propager. « Le Champignon se montre ici simplement comme un pa- rasite peu dangereux dont les parties les plus anciennes sont nécrosées par la plante hospitalière. » — P. Vuillemin. 219. Quéva. — Modifications anatomiques provoquées par VHeterodcra ra- dicicola dans les tubercules d'une Dioscorée. [XVI c P] — Le Dioscorea illustrata sujet est attaqué, au jardin botanique de Lille, par V Heterodera radicicola; les parasités ne se distinguent pas des autres malgré la production de tumeurs dans les racines. Sans favoriser le développement de la plante comme au Sahara, le parasite est du moins inoffensif. — Les grandes cellules plurinu- cléées , différenciées au voisinage du Ver, avaient été signalées dans la ré- gion ligneuse; chez le Dioscorea, des cellules jeunes quelconques sont sus- ceptibles de prendre cette structure singulière. — P. Yun.LEMiN. 98. Fockeu. — Recherches svr quelques cécidies foliaires. Recherches ana- tomiques sur les galles. [XN! c !î] — Ces recherclies concernent des galles foliaires provoquées par des Diptères ou des Acariens sur le Hêtre, le Saule, l'Aune, l'Érable. La feuille enveloppe progressivement l'animal, soit par une invagination des tissus normaux dont les cellules s'accroissent, soit par l'or- ganisation d'une zone génératrice dont le cloisonnement produit une excrois- sance autour de lui. Cette modification dans les tissus préexistants ou cette formation de tissus nouveaux ne parvient pas à séquestrer l'animal comme un corps étranger inerte; les réactions sont réciproques; les premières modifi- cations de la feuille sont en rapport avec les phénomènes vitaux de l'animal gallieole; la cécidie et l'animal gallicole forment une association, tantôt étroite et indissoluble pendant tout le développement larvaire (Diptères) , tantôt moins locaUsèe (Acariens). L'influence exercée par le galligène sur la nutri- tion de la plante se traduit toujours au début par la décoloration locale de la feuille et l'augmentation de la réserve amylacée. Le degré de complication anatomique des galles n'est pas déterminée d'une façon générale par les affinités de leurs hôtes; mais dans certains cas parti- culiers on saisit des rapports entre les cécidies pi^oduites par les animaux du même genre. Sur les feuilles d'Aune attaquées par trois espèces distinctes de Phyloptus, les différences spécifiques dans la structure des galles ne s'accusent qu'au cours du développement des parasites; au début de cette ontogénie à deux, les galles des trois Phytoptus sont indiscernables. — P. "Vuillemix. 162. Lecomte (H.). — Une nouvelle Ralanophorée du Conyo français. [XVI c [î] — Nous sommes habitués à voir les Phanérogames parasites in- troduire leurs suçoirs dans les tissus hospitaliers; ce sont au contraire les acines des arbres nourriciers qui se ramifient dans le renflement tubercu- XI \'. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 409 leux de T/toiiniiigia sessili.s ou Lùndo. Ce dernier offre un curieux exemple de périparasite. On souhaiterait de plus amples détails. — P. Vuille.min. 218. Prillieux (Ed.). — Sur la pi'-nél ration de la lihizoclone vtoletle dans les racines de Bcl/crave et de Luzerne. — Les pelotes ou corps miliaires, considérés communément comme de jeunes fructifications du Champignon, seraient au contraire des organes de pénétration. [Cette conclusion ne res- sort pas des observations de l'auteur. 11 invoque à tort l'autorité de Hap.tig qui a toujours vu les filaments du liosellia quercina pénétrer par la brèche ouverte grâce à l'éruption des radicelles, tandis que Prillieux attribue la dissociation du liège à la pression exercée par la pelote parasitaire. — P. VUILLEMIN. 18C). Martin (C.-J). — Action physiolof/ique du venin du serpent noir d'Australie. — Dans ce volumineux mémoire, Tauteur étudie les efl'ets phy- siologiques du venin du serpent noir d'Australie {Pseudechis porpinjriacus) à l'exception toutefois de ceux qui concernent l'immunisation des animaux contre ces venins. Il a exécuté un nombre considéra])le d'expériences dont nous allons analyser les principaux résultats en suivant l'ordre dans lequel ils sont exposés. Le venin agit différemment suivant qu'il est introduit sous la peau, dans les vaisseaux et les séreuses ou dans le tube digestif. Sous la peau , il est absorbé par les veines aussi bien que par les lymphatiques : la ligature du canal thoracique ne retarde pas la mort. Injecté dans la plèvre ou le péri- toine, le venin amène la mort aussi rapidement que dans les veines: intro- duit dans le tube digestif sain il ne détermine aucun accident. Il n'est pas absorbé par l'estomac oîi on le retrouve intact; la digestion gastrique artifi- cielle ne le détruit pas, comme l'avait déjà démontré, en 1881 , le professeur A. Gautier pour le venin de Cobra. La digestion pancréatique artificielle, au contraire, en annihile les propriétés toxiques. Le venin est complètement détruit car on n'en retrouve pas trace dans les fèces des animaux auxquels on en a administré des doses considérables. Toutefois une très minime por- tion est absorbée si Ton en juge par l'état vaccinal qui est engendré quand on a mêlé chaque jour pendant une semaine cent fois la dose mortelle de venin à la nourriture des rats. Les effets produits par l'injection intravei- neuse ou l'injection sous-cutanée diffèrent beaucoup : cela tient à la rapidité plus ou moins grande de pénétration. Chez les animaux inoculés sous la peau, la mort arrive plus lentement, et la coagulabilité du sang est diminuée ou abolie: chez ceux qui ont reçu le poison dans les veines, la mort arrive rapidement par coagulation vasculaire généralisée. Ces résultats en appa- rence contraires constituent deux phases d'une même action physiologique. Effets du venin sur le sang in vitro. — Quel (|ue soit le mode d"introductijn du venin, c'est d"abord dans le sang qu'il circule avant d'atteindre les organes et les tissus. Examinons donc avec l'auteur l'action du venin sur le sang et les vaisseaux sanguins. Si l'on mélange , sur une lame de verre , une goutte de sang de Grenouille avec une solution de venin de Pseudechis dans l'eau salée à 0,7 % on observe, au microscope, les phénomènes suivants : en quelques moments, les globules rouges perdent leur forme, les noyaux de- viennent ai)})arents, rhémoglol)ine se dissout; les noyaux deviennent granu- leux et finissent par disparaître. En 15 minutes la désagrégation du globule rouge est complète. L'action sur les globules blancs est beaucoup plus faible. Pendant les 15 ])remières minutes on ne peut découvrir aucun changement, si ce n'est l'ab- 410 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sence de mouvements amiboïdes : après 15 minutes , les noyaux deviennent très granuleux, ils commencent à se gonfler, leur contour est moins visible et bientôt ils disparaissent en laissant quelques granulations. La sensibilité du sang de Chien à Taction destructive du venin est presque aussi grande que celle de la Grenouille. 11 suffit de 0 gr. 000 000 02 de venin dans l'eau salée pour détruire, en 4 heures, les globules d'une goutte de sang de Chien détîbriné, à la température de 13". — A la température du corps et avec une quantité de venin un peu plus grande, la destruction des glo- bules est beaucoup plus grande. L'hémoglobine dissoute cristallise plus vite ([u'à l'ordinaire. — Le pouvoir bactéricide du sérum est détruit, et la pu- lullation des microbes se fait très vite, en sorte que l'oxyhémoglobine se transforme en méthémoglobine beaucoup plus tôt que dans les tubes té- moins. Pour obtenir les mêmes résultats en injectant le venin dans les veines d'un Chien, il suffit de 0 gr. 0001 par kilogr. d'animal. La limite inférieure de concentration est à peu près la même dans le corps qu'in vitro c'est-à- dire 0 gr. OOOOl de venin pour 100 ce. de sang en admettant avec Welcker que le sang forme la 13c partie du poids du corps). Les globules de Lapin, Cochon d'Inde, Chat, et Rat blanc sont détruits beaucoup moins facilement par le venin que ceux de Grenouille; le sang de l'Homme est particulièrement résistant. La sensibilité des animaux à la coa- gulation intra-vasculaire par le venin varie avec le degré de résistance de leurs globules à la destruction par le venin. Les Chiens sont, à poids égal, environ dix fois plus sensibles à cette action du poison que les autres Mam- mifères (Lapin, Cobaye, Cliat, Rat). Le pouvoir dissolvant du venin sur les globules a été constaté déjà par Weir-Mitchell et Reicuert avec le venin de Crotale: par Feoktistôw avec le venin de Crotale et de Pelias herus. Brunton et Fayrer n'ont pu constater une pareille altération avec le venin de Cobra. Ragotzi, toutefois, l'aurait observé avec le venin de ce serpent. [Si, comme il y a lieu de le croire, cette dissolution des globules est due à la substance diastasique si abondante dans le venin des Vipéridés et que nous avons, Bertrand et moi appelée échidnase, il est vraisemblable que l'observa- tion de Bruxton et Fayrer est exacte et que Ragotzi a opéré avec une es- pèce différente du Cobra capello, car le venin de ce dernier ne renferme pas ou du moins extrêmement peu de substance à action locale. A l'appui de cette opinion , il est bon de faire observer que cette action destructive sur les glo- bules et sur la paroi des vaisseaux s'exerce d'abord au point d'inoculation. Rien n"est plus facile ([ue de la constater, si, comme je lai fait souvent, on examine au microscope une goutte de la sérosité sanguinolente de l'œ- dème local produit par le venin de Vipère.] Effets du venin sur le sang en circulation. — Puisque le venin détruit les globules rouges in vitro , il était rationnel de penser qu'ils doivent diminuer dans le sang des animaux empoisonnés; c'est, en effet, ce que l'auteur a constaté dans de nombreuses numérations. L'hémoglobine dissoute passe dans les urines, ce qui explique l'hémoglobinurie si fréquente dans l'en- venimation. Quant aux leucocytes, après avoir diminué pendant un temps très court après l'injection, leur nombre s'accroît considérablement; il y a hyperleucocytose. Sous la peau, les leucocytes qui se trouvent en contact avec le venin suffisamment concentré perdent leurs mouvements amiboïdes. Par la destruction des globules rouges, l'hémoglobine entre en dissolution dans le plasma, mais elle est inoffensive, tandis qu'au contraire, les subs- tances provenant du stroma sont nuisibles. Ces substances que Wooldridge a le premier isolées sous le nom de nucléo-albumines doivent être consi- Xl\'. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GÉNÉRALES. 411 dérées comme la cause des modifications engendrées par le venin dans le sang, en ce qui concerne la coagulabilité de ce dernier. Les observations des auteurs, depuis Fontana, sont discordantes à ce sujet, les uns ayant vu que le sang est coagulé, d'autres qu"il reste fluide dans les vaisseaux des animaux morts d'envenimation. C.-J. Martin a donné l'expli- cation de ces divergences. Il a vu que l'introduction , dans les veines d'une dose forte ou modérée de venin, plus de ~^^ de milligramme parkilogr.. aug- mente la coagulabilité du sang, jusqu'à produire une coagulation intra-vas- culaire plus ou moins étendue. Des doses plus faibles, inférieures à -^^ de milligramme par kilogr., augmentent aussi la coagulabilité du sang, mais pen- dant un temps extrêmement court (;2 minutes) après rintroduction du venin. Cette phase positive est suivie par une phase négative, car le sang retiré des vaisseaux, trois minutes après l'injection de venin, ou ne se coagule pas du tout ou se coagule après quelques heures. Cette phase négative continue, pendant un ou deux jours, chez les Chiens qui ont reçu sous la peau une dose voisine de la dose mortelle. Il est à noter que la durée de cette phase négative correspond, dans ces circonstances, à la période de destruction des globules du sang. Ces deux phases existent aussi chez les Lapins et les Chats. Ces derniers sont plus résistants que les Chiens et les Lapins. Différentes causes peuvent modifier les ré.sultats de l'injection de venin. C'est ainsi que les troubles de respiration, tels que la compression de la trachée, avant l'introduction du venin dans la veine, facilitent à ce point la coagulation que des doses très faibles , ne déterminant aucun accident sur des Lapins té- moins, produisent une coagulation intra-vasculaire généralisée. Ce phéno- mène serait dû à l'accroissement de CO ^ et non à la diminution d'O. du sang. Quand les Chiens étaient en digestion , on observait une tlirombose arté- rielle et veineuse généralisée. Ils mouraient en huit minutes avec une dose de -^ de milligramme par kilogr., tandis qu'avec la même dose employée à jeun . ils mouraient en deux à quatre heures et on n'observait la thrombose que dans le système porte. La rapidité de l'injection a une influence très marquée sur le résultat. La coagulation intra-vasculaire se produit plus vite si l'injection est faite rapidement par une veine voisine du cœur (jugulaire). Si l'on injecte très lentement ou si l'on emploie des solutions diluées, la phase positive (accrois- sement de coagulabilité) est de moins en moins prononcée; elle peut être suivie si vite de la variation négative que celle-ci paraît être le seul effet. Influence des injections préventives. — Si une faible dose de venin, moins de jL de milligramme par kilogr. est injectée à un Chien, elle détermine, pen- dant deux à trois minutes, un accroissement de coagulabilité. En même temps, la pression sanguine diminue de l/'2 à 1/3 de sa hauteur primitive, mais au bout de vingt à trente minutes , elle atteint de nouveau et même dépasse le degré originel; la coagulation se fait aussi avec un retard marqué. Si, une heure ou plus après cette injection, on en fait une seconde avec une dose dix ou vingt fois plus forte , raccroissement de coagulabilité qui dure quelques minutes est suivi d'une diminution considérable de cette coa- gulabilité et cependant cette dose, chez un animal non immunisé, aurait produit d'emblée une thrombose artérielle et veineuse généralisée. C'est par cette action préventive que l'on peut expliquer l'innocuité des injections faites avec une très grande lenteur. Action du venin sur fa coagulation du sang in vitro. — Si l'on fait tomber directement de la fémorale d'un Chien du sang dans une solution à 0,1 p. 100 412 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de venin dans l'eau salée à 0,0 p. 100, il se fait au bout d'une lieure un caillot mou qui englobe incomplètement les globules, et qui ne permet pas de retourner le vase. Weir-Mitchell et Reiciiert, en opérant sur le mélange de venin de Crotale et de sang dans un vase entouré d'un mélange réfrigé- rant, ont pu empêcher la coagulation. Examen du sang pendant la variation négative. — Ce sang prend l'oxy- gène et le cède comme à l'ordinaire; il ne diffère du sang normal que par la perte de la coagulabilité spontanée et la dissolution d'un peu d'hémoglobine dans le plasma. Si la variation négative est faible, la coagulation du sang peut être obtenue plus ou moins rapidement en ajoutant les substances sui- vantes énumérées dans l'ordre de leur activité : 1" une solution de nucléo- albumines ; 2'^ du chlorure de calcium ; 3° de l'eau ; 4° de l'acide carbonique ; 5' du fibrin-ferment. Quand la variation négative est très accentuée, c'est-à-dire quand le sang ne se coagule plus spontanément, ces substances sont incapables de produire une coagulation. Le plasma de ce dernier sang contient du fibrinogène qui est précipité à 55°, mais qui cependant ne l'est pas par une demi-saturation avec le chlorure de sodium. Il contient aussi de la fibrine, quoique en moin- dre quantité que le sang examiné avant l'injection de venin. On peut le faire coaguler par l'addition : 1" d'une solution saturée de NaCI cà égal volume; 2° d'une solution saturée de Mg SO^; 3" d'acide acétique jusqu'à ce que le plasma soit faiblement acide; 4° d'une solution faible d'acide sulfurique, chlorhydrique ou phosphorique. Contrairement à ce qui se passe dans les cas de variation négative faible, le chlorure de calcium, soit dans les veines, soit in vitro, est incapable de faire coaguler le sang dans les cas de variation négative intense. — L'abo- lition de la coagulabilité n'est donc pas due, comme le croit Pekeliiaring, à l'absence de calcium libre dans le sang. Essai d'explication des troubles de coagulabilité du sang. — C. J. Martin compare les effets qu'il a obtenus avec le venin à ceux que Wooldrige a observés après l'injection de tissu fibrinogène, c'est-à-dire de nucléo-albu- mines, et il constate qu'il y a identité dans la marche, les causes modifica- trices et différents autres caractères des deux phénomènes. Or, comme il n'y a pas de nucléo-albumines dans le venin , l'auteur pense que le venin n'a- git pas directement, mais indirectement par la destruction des globules rouges et de l'endothélium des vaisseaux et la mise en liberté des nucléo- albumines qui en résulte. L'auteur a montré, en effet, dans la première par- tie de son mémoire, combien celte destruction était active et rapide. Cette explication est d'autant plus vraisemblable que les phémonènes de coagulation intra-vasculaire sont plus faciles à produire avec le venin des Vipéridées qu'avec celui des Colubridées, et l'on sait d'après les travaux de Phisalix et Bertrand que le premier est beaucoup plus riche que le second en échidnase, c'est-à-dire en substance diastasique capable de déterminer les effets locaux si rcmarquables,'dus à la digestion et à la désagrégation des tissus. Les gaz du sang après les injections de venin. — Dans l'envenimation par le venin de Pseudechis porph., non-seulement CO^ ne diminue pas dans le sang veineux, mais au contraire il augmente considérablement en tension et en quantité. Cela doit être attribué pour une grande part à l'affaiblissement de la circulation et des mouvements respiratoires. Les exsudations et hémor- rhagies qui se font dans les poumons contribuent à produire ce résultat, Pendant que CO' augmente, 0 diminue notablement, aussi bien dans le sang veineux que dans le sang artériel. D'après Kaufmann, on observerait des phénomènes inverses avec le venin de Mpère. XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GÉNÉRALES. 413 Action du venin sur /es vaisseaux sanguins. — Le vonin de Pseudechis produit sur rcndothéliuni des vaisseaux les mêmes effets, (|uoique moins ra- pides, que le venin de Crotale. On les observe au microscope sur les mésentères do Chats et de Chiens après avoir versé à leur surface une très faible quan- tité de venin. Ce sont des hémorrhagies qui commencent sur les capillaires à leur naissance des artérioles, et à leurs points de l)ifurcation à angle droit. Après les injections intra-veineuses de faibles doses de venin permettant une longue survie, il survient des hémorrhagies étendues ; les poumons sont souvent remplis de sang épanché dans les alvéoles et le tissu interstitiid, par suite de thromboses dans les petites branches de l'artère pulmonaire. On trouve aussi des hémorrhagies dans les reins, le foie, l'intestin, l'cndartère de l'aorte et des gros vaisseaux, et aussi sous l'endocarde du ventricule gauche. Après l'injection intra-veineuse de venin , les hémorrhagies n'ont pas lieu immédiatement quoique les parois vasculaires soient endommagées, car il y a comme on le sait, une chute énorme de la pression sanguine. Ce n'est quau bout de quelques heures, quand la pression s"est relevée, que les hémor- rhagies se manifestent. Cette action destructive des venins sur les corpuscules du sang et les parois vasculaires est en rapport avec la plus ou moins grande quantité de pro- téides coagulables par la chaleur, et c'est pourquoi dans les venins de "N'ipé- ridées très riches en ces substances cette propriété est beaucoup plus déve- loppée que dans celui du Cobra qui contient à peine 2% de ces protéides. En portant à l'ébullition, ou seulement à 80-85° C. du venin de Pseudechis , on lui enlève, avec son pouvoir de détruire les globules et l'endothélium. celui de produire les coagulations intra-vasculaires. Cependant ces propriétés ne sont pas complètement abolies par la chaleur : en inoculant ce venin chauffé à une dose très élevée (500 fois la quantité de venin non chauffé nécessaire pour amener la mort par thrombose généralisée) on obtient les mêmes résultats. La toxicité totale du venin n'est pas atténuée au même degré. La dose mi- nimum de venin de Pseudechis nécessaire pour tuer le Lapin, par injection sous-cutanée , étant normalement de -f^ de millig. par kilogr. doit être portée à 3 millig. quand le venin a été chauffe à 85° pendant 5 minutes. Effet du venin sur le mécanisme de la circulation. — Si l'on ajoute du venin de Pseudechis , à la dose de 0,1 ou 1% au sang défibriné dont on se sert pour la circulation artificielle avec le cœur de Grenouille, celui-ci devient irrégulier et faible et s'arrête en diastole au bout de 30 minutes. On ne ramène pas les battements en remplaçant ce plasma empoisonné par un plasma intact. Le meilleur moyen d'observer cette action du venin sur le cœur est d'inscrire la courbe de la pression sanguine. L'injection intra-veineuse de venin de Pseudecliisporphyriacus amène une chute immédiate énor.ne de la pression artérielle et les oscillations de la pression dues à chaque battement du cœur sont aussi considérablement ré- duites en hauteur. La hauteur de la dépression dépend du degré de concen- tration avec lequel le venin atteint le cœur. Si l'injection est faite dans une veine éloignée , ou si elle est poussée avec une grande lenteur, cette descente brusque manque et la pression s'abaisse lentement et régulièrement jusqu'à la mort. Quand le venin est injecté sous la peau, l'abaissement de pression est plus graduel, et se manifeste plus ou moins tardivement suivant la quantité de venin et la rapidité de l'absorption. Quel est le mécanisme de cette chute initiale et subite de la pression? Weir-Mitciikll et Reiciikrt pensaient qu'elle était due à la paralysie des centres vaso-moteurs dans la moelle allongée ; pour eux, la chute finale seule 414 L'ANiNEE BIOLOGIQUE. était d'origine cardiaque. C.-J. Martin démontre que, dans tous les cas, la cliute de pression est surtout attribuable à raffaiblissemcnt de la contraction cardiaque. D'abord, si on injecte le venin par la carotide ou l'artère vertébrale, l'effet sur la pression est moindre et cependant, dans ce cas, le venin atteint le système nerveux dans sa plus grande concentration. Cela est contraire à l'hypothèse de la paralysie des centres vaso-moteurs. Autre preuve : si on coupe la moelle au niveau de la 3" vertèbre cervicale et qu'on injecte ensuite le venin, on obtient les mêmes effets sur la pression san- guine , déjà réduite par la section médullaire, à ce point que si l'on multiplie par 2 les chiffres obtenus, on a les mêmes résultats que sur les animaux à moelle intacte. Enfin, si l'on prend le volume de la rate et du rein en même temps que la pression artérielle, on constate que le premier diminue en même temps que la seconde et que les variations de ces deux phénomè- nes sont simultanées et de même ordre. La paralysie des vaso-moteurs prend évidemment part à la chute finale de la pression , mais elle n"est jamais complète ; toutes les fois qu'on supprime la respiration artificielle, chez un animal envenimé et curarisé, la pression s'élève comme chez les animaux qu'on asphyxie et d'autre part, l'excitation du bout périphérique des nerfs splanchniques produit la même élévation de pression que dans les conditions normales. On peut immuniser un animal contre ces effets circulatoires , et une fois cette immunité obtenue, une dose de venin 10 ou 20 fois supérieure à la première, injectée une heure après, ne détermine plus d'action appréciable. Effets du xienin sur le système nerveux. — Après l'injection de venin de Psnidechis, à la suite une période de malaise plus ou moins longue suivant la dose, il survient un sommeil léthargique et, si c'est le Chien, des vomisse- ments. La léthargie s'accroît, puis on observe une faiblesse du train pos- térieur; l'animal n'a pas de tendance à se mouvoir. Si on le fait marcher, la démarche est oscillante, incoordonnée; les sens sont émoussés, la pupille insensible à la lumière; la respiration est superficielle, lente; les réflexes sont diminués , ralentis excepté ceiix de la cornée et des poils tactiles du museau. Quand le venin atteint la circulation en grande quantité à la fois, c'est le cœur qui est le plus affecté tout d'abord , tandis que si le venin pénètre en faible concentration et d'une manière continue, c'est le centre respiratoire qui est atteint en premier lieu. Chez le Chien c'est l'effet sur la circulation qui est le plus marqué , tandis qu'au contraire chez le Lapin , c'est l'action sur le centre respiratoire, mais chez ce dernier, le cœur se paralyse aussi et la vie ne peut être prolongée que quelques minutes par la respiration arti- ficielle. En somme, la paralysie graduelle du centre respiratoire ne dépend pas de la paralysie cardiaque , puisqu'on peut obtenir l'une avant l'autre par l'injection lente de solutions peu concentrées. Il est probable qu'il en est de même pour la diminution du pouvoir réflexe de la moelle : elle est produite directement par le venin. Ce qui le prouve, c'est qu'après l'injection de doses faibles, alors que la pression sanguine revient bientôt au point primitif, l'animal reste très faible, incapable de se tenir debout; les réflexes tendineux sont faibles ou absents, et il réagit paresseusement aux excitations cutanées. Effets du venin su7' Vactivilé réflexe de la moelle chez- les Grenouilles. — Quand on introduit 1 centig. de venin dans le sac lymphatique dorsal d'une grenouille , les mouvements respiratoires se ralentissent et cessent au bout de 10 à 15 minutes; l'animal répond lentement aux excitations et, mis sur le dos, se retourne difficilement à cause de l'incoordination de ses efforts. Au bout de 20 minutes , il est absolument paralysé et l'excitation du bout central du XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 415 sciatique ne produit pas le moindre réflexe. Ces effets ne sont pas dus à la coagulation intra-vasculaire, car si on a chauffé préalablement le venin à 85° C. pour détruire ce pouvoir coagulatcur, on observe les mêmes résultats. L'auteur a mesuré l'effet du venin sur l'activité réflexe de la moelle par la méthode de Turc et il a constaté ([ue, chez les Grenouilles empoisonnées, la période latente de l'excitation réflexe augmentait rapidement pour arriver en 15 à 20 minutes à l'absence complète de tout réflexe, tandis ([ue, chez les Grenouilles témoins, le pouvoir réflexe persistait encore le lendemain. E/fets du venin sur les nerfs moteurs. a. Chez la Grenouille. — Si on injecte du venin à une Grenouille préparée d'après la méthode de Cl. Bernard pour étudier l'action du curare , on peut apprécier l'effet du venin sur les nerfs moteurs. Or, dans toutes ses expé- riences, l'auteur a constaté qu'il fallait, pour obtenir la contraction du gas- trocnémien , une excitation moins forte du nerf sciatique du côté empoi- sonné (sans ligatures) que du côté sain (ligature ne comprenant pas le nerf), ce qui eût été le contraire si le poison avait agi comme le curare. b. Chez les Mammifères. — Raootzi avait trouvé que les terminaisons du nerf phrénique étaient plus sensibles au curare et au venin de Cobra que les autres terminaisons motrices; or, l'auteur a vu que le venin ne diminue en aucune manière la transmission de l'influx nerveux du phrénique au diaphragme. Ce n'est donc pas à cette action qu'il faut attribuer l'arrêt de la respiration , mais bien à la paralysie des centres. Elfets du venin sur le mécanisme respiratoire. — Après l'injection de venin Ù.Q Pseudechis , les mouvements respiratoires diminuent de plus en plus et finissent par cesser. Cela est dû à l'action directe du venin sur le centre res- piratoire. On peut s'en convaincre sur le Lapin après les injections sous-cu- tanées de venin. Dans ce cas, la paralysie est souvent précédée d'une pé- riode d'accroissement dans le nombre et l'amplitude des mouvements respiratoire. Cet accroissement est dû à une excitation primaire du centre respiratoire et non à une stimulation des extrémités du nerf vague dans les poumons. Quelquefois les deux phases d'accroit et de décroit de la respira- tion alternent mais la dernière l'emporte graduellement ; alors les mouve- ments respiratoires deviennent imperceptibles et l'animal meurt asphyxié. Effets du venin sur la température du corps. — Après l'injection de venin, chez les animaux à sang chaud, tantôt la température s'élève, tantôt elle s'abaisse. Cela résulte de ce que le poison agit sur la température de deux manières différentes : 1° il élève la température, ce que l'on peut constater en introduisant sous la peau une petite éponge stérilisée imbibée de venin : on a ainsi un maximum d'effets locaux avec un minimum d'effets généraux ; 2° il diminue la production de chaleur par suite de la profonde résolution musculaire qui suit les injections de venin, et la température s'abaisse sou- vent au-dessous de .30° avant la mort. [La véritable explication de ces deux résultats contraires réside, comme je l'ai montré pour le venin de Vipère, dans ce fait qu'il existe plusieurs subs- tances distinctes dans ce venin. La substance qui élève la température, c'est la diastase que j'ai réussi à Lsoler par plusieurs précipitations alcooliques successives, c'est-à-dire Véchidnase; la substance qui al)aisse cette tempéra- ture, c'est la substance toxique proprement dite, Yéchidnotoxine. Quant au mécanisme de cet abaissement de température qui commence très vite avant qu'il y ait de résolution musculaire, il n'est pas encore élucidé.] Effets pathologiques éloignés. — Dans l'empoisonnement par le venin de Cobra, si l'animal résiste aux accidents nerveux, il se rétablit promptement. L'excrétion du venin par les reins ne produit pas de changement pathologi- 416 L'ANNEE BIOLOGIQUE. que dans ces organes : on n'a observé ni albuminurie , ni altération de struc- ture des reins. [Avec le venin des Vipéridées, il n'en est pas de même. Après avoir échappé au danger de la paralysie cardiaque et respiratoire, l'animal souffre d'un oedème hémorrhagique étendu qui suppure ou se gangrène presque fatale- ment; en outre, il est sujet aux hémorrhagies dans presque tous les organes, cavités séreuses, plèvre, péricarde et membranes muqueuses.] D'après Wall, le venin de Bungarus fasciatus produirait un empoisonne- ment clironique qui aurait une période d'incubation de deux à six jours. Mais il est probable qu'il avait affaire à quelque maladie infectieuse favorisée par la diminution de résistance de l'organisme et la disparition des propriétés bactéricides du sérum qui a été observée par Ewlng. Eu ce qui concerne les lésions produites , le venin de Pseudechis tient le milieu entre le venin de Cobra et celui des Vipéridées. L'hémoglobine séparée des globules s'é- chappe par les reins et le foie ; on en trouve souvent des cristaux dans l'urine. Elle passe aussi dans le péricarde , les autres séreuses et même l'humeur aqueuse, quand les animaux vivent plus de un à deux jours. Les veines sont souvent le siège de thromboses et, quand c'est la veine-porte, il se fait des hémorrhagies dans Tintestin. Les poumons sont invariablement le siège d'hé- morrhagies étendues, probablement dues à des thromboses dans les petites branches de l'artère pulmonaire. — L'obstruction de la veine-porte par un caillot a aussi pour conséquence des hémorrhagies dans le foie et une cir- rhose précoce. Dans les reins, on trouve fréquemment des hémorrhagies dans la substance corticale et une nécrose aiguë de l'épithélium des tubes con- tournés. 11 est probable que le venin s'élimine par le rein, quoique cela soit difficile à démontrer. L'urine contient toujours de l'albumine, souvent de l'hémoglobine et, dans les cas graves, du sang, du flbrinogène. En somme, le mémoire de C.-J. Martin est une monographie très impor- tante, consciencieusement faite, qui non seulement analyse et critique, peut- être un peu trop longuement, les travaux antérieurs, mais encore apporte des documents nouveaux dans cette question si intéressante de l'action physiolo- gique des venins. — C. Phisallx. 214. Phisalix (C.) et de Varigny (A.). — Recherches expérimentales sur le venin du Scorpion {Biithus australis). — Phisalix et de Varigny ont étudié le venin de Scorpion par la même méthode que celle employée par Phisalix et Bertrand pour le venin des serpents. Les résultats principaux sont rela- tifs à la toxicité du venin. 11 suffit de 1,10 de milligramme de venin sec en injection sous-cutanée pour tuer un Cobaye de 500 grammes en moins de deux heures; il faut un milligramme en injection intra-veineuse pour tuer un Chien de quinze à vingt kilogr., en moins de dix heures. La Grenouille est 30 à 40 fois plus résistante que le Cobaye. Cette toxicité et le mode d'ac- tion physiologique sont tout à fait comparables à ceux du venin de Col)ra. L'animal meurt par asphyxie : les bronches et le larynx se remplissent de mucosités spumeuses. Les premières gouttes de venin qui sortent de la glande quand on l'électrise sont plus toxiques que les dernières. — La toxi- cité du venin varie beaucoup, suivant les espèces. C'est ainsi que le venin de VUeterometrus maurus ne détermine pas de symptômes d'intoxication chez le Cobaye, à la dose de 1 4 milligramme. — De même que la Vipère, la Sa- lamandre et le Crapaud, le Bufhus australis possède une résistance considé- rable vis-à-vis de son propre venin. — G. Poirault. 185. Marinier (A.). — Les toxines et Vélectricitè. — L'électricité n'agit pas XIV. _ MORPHOLOGIE T-T PHYSIOLOGIE GENERALES. 417 par elle-même sur les toxines bactériennes; elle ne produit ni une décompo- sition électroiyticiue du i)oison, ni une dissociation due à dos ébranlements moléculaires très rapiiles. Les courants alternatifs de haute fréquence n'atté- nuent ni les toxines bactériennes ni le venin des Serpents. Les courants continus ou alternatifs de basse fré(iuence produisent, au sein des toxines, des hypochlorites et du chlore; la destruction des toxines est l'œuvre de ces agents chimiques. — Paul Vuillemin. 0-12. Arsonval (D'i et Charrin. — Action de Vrlectricilé sur les toxines. — Les auteurs ont étudié l'action du courant électrique sur les toxines (toxine diphtéritique et toxine pyocyanique). Voici leurs principaux résultats exposés en plusieurs notes. 1° Le courant continu avec électrolyse atténue les toxines; le pôle positif est seul microbicide, grâce aux actions chimiques qui s'y passent; or précisé- ment, les toxines sont aussi bien atténuées au pôle positif (ju'au pôle négatif. 2° Le courant continu ou intermittent à liaut potentiel atténue les toxines aux deux pôles. Les toxines ne sont pas atténuées par une action polaire. 3° L'action atténuatrice n'est nullement en rapport avec la quantité d'électricité qui a traversé la toxine ; il se produit des effets analogues avec un courant continu de 78 coulombs et avec un courant intermittent à haut potentiel à 7 coulombs. Cette action atténuatrice tient donc plutôt à la qualité qu'à la quantité de l'électricité. 4'^ Des toxines ainsi atténuées par électrisation deviennent vaccinantes. Plusieurs expériences confirment que les courants à haute fréquence détrui- sent la toxicité de la toxine diphtéritique. Les toxines électrisées augmentent la résistance. 5" Marmieh soutient que l'atténuation est uniquement due à l'élévation de température produite par le passage du courant. D'Arsonval maintient que les courants à haute fréquence n'agissent pas par leurs effets caloriques, qui, dans ses expériences, ont été évités autant que possible. 6" Grâce à ces courants de haute fréquence, on peut agir sur un organisme malade comme sur un organisme sain. D'Arsonval et Charrin citent des cas de guérison (de diabète, d'obésité et du maladie du cœur. Coigxet (cité par d'Arsonval) cite trois cas de guérison rapide de chancres mous ; Soula- ges un cas de guérison d'une crise rhumatismale. 7'^ Comme conclusion, on peut dire que les courants électriques, surtout les courants à haute fréquence, peuvent, dans des conditions spéciales, atténuer certaines toxines, cette atténuation n'étant pas due aux actions caloriques du courant, mais à ses effets directs. — A. Labbé. 59. Canto i^Perez]. — Transform(i(ion des toxines par l'énergie êleetrique. — Le courant électrique de haute tension , décompose les toxines de telle fa- çon que ces substances deviennent des antitoxines. L'auteur pense que les i forces vitales » agissent à la manière de l'électricité dans les cas d'intoxica- tion ou d'infection. — J. Demker. 133. Hugenschmidt. — Étude expérimentale des divers procédés de dé- fense de la carité buccale contre l'invasion des Bactéries palho;/ènes. — La facilité avec laquelle se cicatrisent les plaies de la cavité buccale, malgré l'abondante flore microbienne qui y pullule, est connue depuis longtemps. Quelle cause empêche les germes de dépasser ainsi la muqueuse? Un grand nombre de micro-organismes sont entraînés avec la salive dans l'estomac où ils succombent; d'autres sont entraînés avec la desquammation épithéliale conti- 1,'année biologiqce, II. 189(). 27 418 i;axxee biologique. nuelle de la muqueuse. Mais ce n'estpas là ce qui peut nous expliquer le pour- quoi de la cicatrisation si rapide des plaies. — La salive est-elle bactéricide? De nombreuses expériences dans lesquelles l'auteur ensemence sur de la salive tiltrée ou non filtrée divers micro-organismes (staphylocoques, streptoco(jues, vibrions cholériques, sarcines, torules) montrèrent que l'action bactéricide n"existe pas. — La salive chauffée à GO'^ (température qui détruit la substance bactéricide) se montre moins bon milieu de culture que la salive non chauffée. Au contraire l'action phagocytaire est des plus marquées. Toute la mu- queuse buccale est infiltrée d'un nombre énorme de leucocytes (polynucléaires surtout) et constitue un vrai lac lymphatique. L'arrière-gorge est parsemée d'organes lymphoïdes. — Des leucocytes innombrables traversent en tous les points répitlK'lium buccal et tombent dans la cavité. — Faisons à un Cobaye la résection d'un fragment de muqueuse ; 24 heures après la plaie est recou- verte d'un enduit composé exclusivement de leucocytes polynucléaires bourrés de microbes. — Le pouvoir chimiotactique très intense de la salive non fil- trée explique cette tliapédèse abondante. Des tubes capillaires remplis de sa- live non filtrée et introduits dans le péritoine de l'animal qui a fourni cette salive, se remplissent rapidement de leucocytes immigrés. — Des tubes té- moins contenant de la salive filtrée (c'est-à-dire privée de ses microbes) mon- trent un pouvoir chimiotactique excessivement faible ; des tubes contenant de l'eau physiologique ne continrent aucun microbe. — J. C.antacuzène. 60. Charrin et Gassin. — Des fonctions actives de la muqueuse de Vintes- tin dans la défense de V organisme. — • On sait que certaines substances toxiques (venin, certaines toxines bactériennes), perdent leur toxicité en passant par la voie digestive. En ce qui concerne la muqueuse stomacale, on admet que ces substances ou bien ne sont pas absorbées , ou bien ont été modifiées par le suc gastrique ou l'acide chlorhydrique. L"injeetion de ces mômes substan- ces dans une anse intestinale isolée permet de rejeter la première hypo- thèse : on constate , avec la même innocuité que précédemment , la dispari- tion de ces substances au bout de quelques heures. On est amené dès lors à se demander si la destruction ou la transformation des substances toxiques injectées dans la voie digestive est due au foie ou à la muqueuse même du tube digestif. Les expériences des auteurs du présent mémoire montrent que le foie agit réellement dans ce sens mais d'une manière insuffisante, car l'injection toxique pratiquée dans la veine-porte amène la mort de l'animal en expérience. C'est donc bien à la muqueuse intestinale même qu'il faut at- tribuer l'innocuité relative des substances toxiques ([ue Ton y dépose. Les deux auteurs en donnent d'ailleurs des preuves directes. Si l'on détruit en effet la muqueuse intestinale (curettage, chaleur à 70", tannin, iode, etc.), la mort survient plus rapidement que dans les cas o\x la muqueuse est restée intacte. Quant au mécanisme de ce phénomène, les auteurs ne peuvent se prononcer en aucun façon. — Ch. Simon. 67. Charrin et Mangin. — Iinwcuilé des toxines pour certains végétaux. 66. Charrin et Lefèvre. — Action de la pepsine sur la toxine diphtérili- que. — (Les deux mémoires analysés ensemble ci-dessous). Charrin et Mangin constatent que des parasites de l'ordre des Mucorinées se développent dans des toxines, dans celle de la diphtérie, en particulier. Ce fait, qui paraît se réduire à une simple curiosité . a une portée générale, attendu que les Bactéries vivent également dans ces liquides , comme l'ont prouvé GuiGNARD et Charrin (Arch. Phys. 1801). Or, ces parasites sont abon- dants dans le tube digestif; d'autre part, dans ce tube digestif pénètrent des XI \'. — MOHPHOLOGII'] ET PHYSIOLOGIE GÉNÉRALES. 419 produits i)lus ou moins analogues à ces toxines, tandis que, iii sHu, les fer- ments ligures fabriquent des principes de cet ordre. Dés lors, il était intéres- sant de savoir ce (jue deviennent ces composés sous l'influence de la pulluhi- ti.)n des germes. L'expérience prouve qu'ils perdent en partie leur activité. Lefèvre et Charrin, d'un autre côté, ont reconnu que cette diminution d'activité peut s'obtenir à Taide des sucs gastriques. Si on rapproche ces ré- sultats de données déjà anciennes qui ont établi le défaut d'action de la plupart des poisons microbiens ingérés, on verra dans l'action de ces germes ou de ces sucs une partie des procédés de défense de l'organisme. Chacun sait que les agents pathogènes sont sans cesse à la portée de l'éco- nomie; ce qui, le plus souvent, fait défaut c'est la qualité du terrain de cul- ture. Précisément, pour rendre ce terrain favorable , il est peu de moyens aussi efticaces que l'introduction d'une faible dose de sécrétions bactériennes, sécrétions constamment produites dans l'iléon; il importe donc de défendre pour ainsi dire l'organisme contre de semblables effets; il importe de connaî- tre les modalités mises en jeu par les cellules pour réagir contre l'infection. Il existe , d'ailleurs , dans la muqueuse des principes qui permettent d'ac- croitre la résistance des tissus aux prises avec les infiniment petits. Quand on est parvenu à mettre en lumière ces procédés de réaction , on est plus à même de les maintenir, de porter secours à l'organisme ; cette assis- tance vise surtout les sécrétions microbiennes qui provoquent une série de modifications cellulaires. — A. Charrin. PJ4. Metchnikoff (E.). — Sur Vinfluence des végétaux inférieurs sur les toxi- nes. — A propos de la communication ci-dessus de Charrin et Mangin (67), l'auteur fait connaître qu'il a observé le développement abondant et rapide de divers Champignons [Sporotrichon et Isario) dans des bouillons renfer- mant la toxine diphtéritique et tétanique. Certains Champignons et Bactéries détruisent lesdites toxines. Le bacille du charbon symptomatique peut se développer dans la toxine tétanique et la rendre inoffensive. Mais il y a cer- tains Microbes qui, cultivés dans des toxines, les transforment en vaccin, ré- sultat qui n'a jamais été obtenu avec des Bactéries ou des Champignons. — G. POIRAULT. 150. Krassilschtchik (J.-M.). — Sur une nouvelle propriété du corpuscule de la Pébrine. — Pasteur a étaJjli que les corpuscules vieillis de la Pébrine sont incapables de provoquer la maladie corpusculaire chez les Vers à soie. Ils récupèrent cette propriété par le passage à travers le canal alimentaire d'un Moineau. [Les corpuscules subissent-ils une simple modification de leur paroi kystique par l'action des sucs digestifs, comme les spores dWscobolits avalées par un Cheval? Ou bien se développent-elles dans l'organisme de l'Oi- seau pour livrer avec les excréments une nouvelle génération? C'est ce que l'auteur n'a pas précisé. 11 a vu des Moineaux mourir au cours de l'expérience, mais cela ne prouve pas qu'ils aient contracté la Pébrine]. — P. ^'nLLEMIN. 50. Brieger et Bœr. — Sur Irs toxines diphtéritique et tétanique. — (Analysé avec le suivant). 64. Charrin. — Multiplicité des corps morbifiques. — Il y a longtemps déjà que le professeur Bouchard a soutenu la pluralité des pi-oduits microbiens doués d'une action sur l'organisme, car, à se placer à un jjoint de vue géné- ral, la chose cstévidente. Il est clair, par exemple, qu'un Bacille chromogène 420 L'ANNEE BIOLOGIQUE. fabrique des pigments, plus des substances issues de sa désassimilation. — Toutefois , il est particulièrement intéressant , à considérer les réactions cel- lulaires, d'établir la multiplicité des toxines d'un unique agent. La démons- tration n'est plus à réaliser, attendu que , si on divise en trois groupes les principes fabri(iués par le Bacille pyocyanique, on obtient en premier lieu de l'entérite, de l'amaigrissement, un état grave en injectant les matières inso- lubles dans l'alcool, en second lieu, une accélération cardia(iue immédiate à l'aide des composés solubles, en troisième lieu, les éléments volatils engen- drent des désordres vaso-moteurs. — Brieger et Boer ont constaté ([ue, dans la culture du germe de la diphtérie, il existe un premier corps immunisant, quelque peu nuisible, un second corps toxique qui ne vaccine pas, un troi- sième corps dépourvu d'action physiologique. — A. Charrin. 30. Blumenthal. — La toxine tétanique. — Blumentha! , à propos de la toxine tétanique, estime que les réactions qui se passent entre les cellules et les toxines aboutissent à une sorte de combinaison entre ces cellules et ces toxines. C'est là une hypothèse qui a été émise à propos des anti-toxines qui, elles aussi, interviendraient sur les éléments anatomiques de manière à les protéger contre les effets des principes nuisibles, intervention qui ne se pro- duirait pas dans la moelle , dans tout le névraxe , lorsqu'il s'agit du tétanos. Ce sont là des vues de l'esprit qui demanderaient bien des confirmations positives. — Fenywessy prétend que les toxines sont annulées au point de vue symptomatique par les anti-toxines. — Charrin et Bardier ont réalisé des expériences qui semblent déposer dans le même sens , en particulier si on considère les troubles cardiaques expérimentaux attribuables aux poisons diphtéritiques; le sérum d'un Cheval immunisé contre le Bacille de Lôffler atténue tout au moins ces désordres. — A. Ciiarrin. 253. Trambusti. — Action de la toxine diphtérique sur la moelle des os. — (Analysé avec le suivant.) 225. Roger et Josué. — Action des toxines sur la moelle des os. — Étant donnée la diversité des sécrétions microbiennes, on comprend aisément les variétés symptomistiques, autrement dit le nombre des réactions cellu- laires, puisque les agents capables de les faire apparaître sont eux-mê- mes plus variés qu'on ne l'a supposé. Suivant qu'une Bactérie donne nais- sance à telles ou telles de ces toxines, elle provoque des formes cardiaques, pulmonaires, nerveuses, etc., en rapport avec la nature de ces sécrétions prédominantes. Il existe, à la vérité, du côté du terrain, du virus, de la porte d'entrée, d'autres causes de variations réactionnelles , telles que l'état d'un organe, les qualités, la dose de ce virus, la pénétration par la peau ou les capillaires, etc. — Cette multiplicité de composés permet aussi de com- prendre plus facilement la variété des modalités réactionnelles des cellules au point de vue anatomi(pie. — Trambusti, Roger et Josué ont décrit des mo- difications survenues dans la moelle osseuse sous l'influence des toxines, mo- difications portant de préférence sur tels ou tels éléments médullaires sui- vant qu'on met en jeu une toxine ou une anti-toxine. — A. Charrin. 55. Calabrese. — Alcalinité des humeurs et résistance de Vorganisme. — Les résultats de ces processus de réaction auxquels nous avons fait allusion à propos des travaux précédents n'aboutissent pas toujours à des désordres anatomiques; ils peuvent porter sur les liquides, sur les humeurs. La diminution de l'alcalinité des plasmas indique , au point de vue de la XIV. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GÉNÉRALES. 421 chimie cellulaire, d'importants changements. — Cette diminution maintes fois constatée est des plus variables; elle s'accompagne d'un aljaisscmcnt de l'état bactéricide; Calabrese, à ce point de vue, a étudié les rapports de cet abaissement et de cette diminution. 11 faut rapprocher de cette tlonnéc les processus de déminéralisation ren- contrés dans ([uehjues infections , dans la tuberculose en particulier. Ces faits ont une portée considérable, si on les rapproche de diverses constatations. — En premier lieu, la prédominance des éléments acides rend les tissus plus débiles, d'après Counstein; en second lieu, Bùciiner, Fodor avec lui, rapportent aux sels, aux sels de soude, une bonne part de la puis- sance de réaction ; en troisième lieu , ces matières minérales , certains de ces sels fixent quch^ues toxines , font osciller la dialyse ; en quatrième lieu , pour les ferments oxydants, Bertrand nous apprend qu'ils sont formés d'albu- mine et de manganèse et que leur activité est proportionnelle à ce manga- nèse, comme celle de la pectase, de l'amylase, des sucs pancréatiques, etc., est en rapport avec la chaux, avec la soude ou la potasse. — A. Charrin. 247. Stépanoff. — Études sur la ricine el Vanliricine. — On confère au La- pin l'immunité contre la ricine en lui injectant sous la peau des doses crois- santes de cette toxalbumose végétale. Le sang de l'animal rendu réfractaire transmet l'immunité à d'autres Lapins; mais cette immunité est éphémère; déjà affaiblie le troisième jour, elle a disparu au bout de sept jours. Tant que dure l'immunité, le sang contient un principe antagoniste de la ricine, une antiricine, qui neutralise l'effet de la ricine. L'activité de l'antiricine se me- sure au degré de résistance que l'injection du sang antitoxique confère à la souris contre l'injection simultanée de ricine. Tandis que la ricine est élimi- née par la muqueuse intestinale, les propriétés de l'antiricine n'appai'aissent dans aucune sécrétion; les extraits de divers organes en sont aussi dépour- vus ; elle disparait peu à peu du sang, soumise à des modifications inconnues. — P. VllLLEMIX. 50. Calmette et Delarde. — Sur les toxines non microbiennes et le méca- nisme de rimmuniti! pur les sih'ums anlitoxiques. — Comme la ricine , l'a- brine, principe actif du Jéquirity, est éliminée par la surface de l'intestin. Chez les animaux rendus artificiellement réfractaires , le sang acquiert des propriétés antagonistes de l'abrine et les perd progressivement sans les com- muniquer aux sécrétions. Il n'est pas prouvé que le pouvoir antitoxique soit dû à la présence d'une substance préventive de composition chimi(|ue spéciale; il pourrait être t un phénomène pliysique comme lamotilité, l'inliibition, la chimiotaxie ». Les auteurs comparent le pouvoir antitoxique à l'aimantation. La substance pré- ventive n'est peut-être qu'une substance normale de l'économie, modifiée physiquement comme le barreau de fer est modifié par l'aimant. La substance active des sérums antitoxiques n'est pas modifiée par certains réactifs chi- miques qui détruisent ou altèrent profondément les toxines. Le pouvoir préventif n'est pas une propriété spécifique de substances dé- terminées. Le bouillon fraîchement préparé, certains sérums normaux, tels que celui du Bœuf ou d'animaux vaccinés , par exemple le sérum antitéta- nique, le sérum antidiphtérique, le sérum anticliarbonneux et surtout le sérum anticliolérique possèdent des propriétés nettement préventives à l'é- gard de l'abrine; dans ([uehiues cas, ces substances ont conféré l'immunité contre une dose de poison sûrement mortelle pour les témoins. Le sérum antiabricpie n'exerce pas seulement une action générale; il pré- 422 L'ANNEE BIOLOGIQUE. vient ou guérit l'ophtalmie produite par le poison du Jéquirity. L'expérimen- tation sur les venins de Serpents et leurs antitoxines a fourni des résultats analogues. L'immunité naturelle n'existe chez aucune espèce dans un sens absolu; en forçant la dose d'abrine ou de venin de Serpent, on arrive toujours à tuer les animaux les plus tolérants. Le pouvoir antiabrique n'existe pas nécessairement chez les animaux na- turellement réfractaires ; si le sérum du Hérisson est antitoxique, assez fai- blement d'ailleurs, celui de la Tortue qui jouit d'une plus forte immunité ne possède aucune vertu neutralisante. On provoque l'apparition du pouvoir antitoxique, cliez la Poule comme chez les animaux très sensibles, par des injections d'abrine; les animiux à sang froid ne se prêtent pas à ce genre d'expériences ; l'abrine s'accumule dans leur sang. La fonction antitoxique et l'immunité sont indépendantes l'une de l'autre, bien que liées également aux propriétés des cellules. Les leucocytes sont sans action sur l'abrine chez les animaux prédisposés. Si l'on injecte dans le péritoine du Cobaye des grains de noir animal imprégnés de poison, l'a- brine se diffuse peu à peu et l'animal périt. Si Ton répète l'expérience avec des cobayes vaccinés par le sérum antiabrique , les leucocytes ont acquis un chimiotactisme grâce auquel ils englobent les grains abrinés. Ce sont les leucocytes qui jouent le rôle essentiel chez les animaux immunisés. — P. VUILLEMIN. 191. Mesnil. — Sur le mécanisme de Uimmunité contre la septicémie vi- brionienne. — L'auteur étudie le mécanisme de la destruction du Vibrion cholérique sous la peau des Cobayes dans l'immunité passive, dans l'immunité active, dans l'immunité naturelle. Le Vibrion employé était celui de Mas- saouah. Immunité passive. — Dans les premières heures qui suivent l'injection sous- cutanée, les phénomènes ne sont guère différents chez l'immunisé et chez le témoin. L'immobilisation d'un certain nombre de Vibrions injectés est un phé- nomène très variable, à peine plus sensible chez le traité. — Vers la sixième heure, les leucocytes apparaissent chez l'immunisé : cnglobement, transforma- tion des vibrions à l'intérieur des phagocytes ; au bout de 48 heures, les vibrions ont tous disparu. Ils ne sont pas tués immédiatement et 6 à 8 jours après l'ino- culation l'exsudat donne encore des cultures. Jamais il n'y a phénomène de Pfeiffer en dehors des cellules. — Chez le témoin, phagocytose très faible, généralisation, mort. — La relation existant entre l'activité phagocytaire de l'animal et sa résistance est ici évidente. Immunité active. — Dans ce cas les phagocytes entrent très tôt en action. Jamais il n'y a de boules de Pfeiffer en dehors des cellules; les boules ne se forment qu'à l'intérieur des leucocytes. Très rapidement les Microbes sont employés et détruits; au bout de 24 heures, parfois moins, l'englobement est complet; au bout de 48 heures, la destruction est achevée. Immunité naturelle. — Il s'agit de l'immunité naturelle contre de faibles doses de Vibrions. Les phénomènes sont les mêmes que dans l'immunité spé- cifique, sauf que la lutte dure plus longtemps. On n'observe jamais de des- truction extracellulaire. La réaction phagocytaire décroît avec les chances de résistance de l'animal. Enfin, dans les cas rapidement mortels, aucune réac- tion phagocytaire et une généralisation rapide d'infection. L'auteur a également fait plusieurs expériences consistant à provoquer un exsudât leucocytaire sous la peau chez des Cobayes neufs, puis à injecter les vibrions dans l'œdème ainsi formé. L'englobement était complet au bout de 8 heures sans trace de phénomène de Pfeiffer dans le liquide. Les résultats MV. - MOHPIIOLOGIK ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 423 très clairs de ces expériences c'est que, dans tous les cas observés, un seul facteur de la destruction des microbes intervient : le facteur pbagocytaire. Les vibrions extracellulaires conservent leur forme vibriouienne ; il n'y a ja- mais phénomène de Pi'EiFKER. — L'action bactéricide des humeurs n'existant absolument pas, il faut considérer le sérum comme exerçant une excitation cellulaire sur les éléments mobiles , notion mise en avant par Mctchnikoff et développée par Roux au congrès de Buda-Pesth en 1804. — .1. Cant.vcuzène. 54. Bugge(J.). — Contribution à Vêtude de la tuberculose congénitale. — Le hasard d'une autopsie a permis à Bugge d'observer à Christiania un cas indiscutable de tuberculose congénitale; il s'agissait d'une femme de trente- neuf ans, appartenant à une famille où la tuberculose était héréditaire; l'en- fant vint au monde à la fin du huitième mois et ne vécut que trente heures; on constata à l'autopsie que les tubercules s'étaient propagés de la mère à l'enfant : les préparations extemporanées et les inoculations à des Cobayes démontrèrent l'existence de bacilles de Koch. Le professeur 15 VNO (communi- cation orale à Bugge) a constaté que la tuberculose congénitale est assez fré- quente chez les animaux : il en a observé trente cas en Danemark chez des veaux. — A. Pettit. 208. "Wagner (G.). — Rôle des Mollusques terrestres dans la dispersion des Champignons. — Les Mollusques terrestres sont de puissants agents de trans- port des Champignons parasites des végétaux. Wagner a infesté diverses plantes en délayant à la surface des feuilles des excréments de limaces ou d'escargots qui avaient ingéré des spores de Péronosporées, d'Urédinées, des conidies ou des ascospores d'Ascomycètes. Il a enregistré quelques in- succès. Les Ascobolus n'acquièrent pas la faculté germinative en traversant le tul)e digestif des Limaces; les conidies du Pezicula carpinea infestent les arbres et arbustes les plus divers, mais à la condition de trouver une blessure qui livre passage aux germes ou tout au moins une altération de l'écorce, comme il l'a observé dans le jardin d'un restaurant sur des troncs de Tilleul souillés incessamment par l'urine des Chiens. Un Capsella Bursa-pastoris trop âgé ne se laisse pas envahir par le Cystopus candicans. Le Stellaria holoslea fut imprégné impunément d'excréments de Limaces remplis de spo- res de la rouille des Caryophyllées, tandis que la Puccinie se développait sur des espèces plus tendres. Attribuant cette immunité à la rigidité de l'é- piderme, l'auteur affaiblit cet obstacle mécanique en maintenant la plante sous cloche à l'humidité. Quand le Stellaria eut pris une consistance molle et un aspect maladif, l'expérience réussit au-delà des prévisions. Bien qu'en général l'ensemencement des Urédinées donne les meilleurs résultats chez les sujets les plus sains et les plus robustes, cet exemple montre qu'il est des circonstances où cette règle ne s'applique pas. — P. Vuille.mi.v. 262. Viala et Ravaz. — Sur le brunissement des boutures de la Vigne. — CiiAHRiN a fait périr des Lapins, avec abcès de la rate et du foie, en leur ino- culant des Bactéries recueillies dans des portions brunies de boutures de \i- gne. Il a conclu de cette expérience qu'un même agent peut être pathogène pour le règne animal et pour le règne végétal. Mais voici que , d'après Viala et Ravaz, les Bactéries ne sont pas pathogènes pour la vigne. Dans les sarments elles n'existent que dans les vaisseaux, c'est-à-dire dans des organes dépourvus de protoplasme , sans influencer la vitalité des cellules actives du voisinage ; elles ne passent pas dans les élé- ments vivants, soit naturellement, soit à la suite des inoculations. 424 L'ANNEE BIOLOGIQUE. [Cette découverte n'enlève rien à l'intérêt des inoculations pratiquées chez les animaux; elle permet d'apporter une critique plus judicieuse à ce genre d'expérience. La Bactérie avide de bois mort n'est pas faite pour s'en- tendre avec l'organisme animal, pour contracter avec ses cellules ces rela- tions durables qui constituent le parasitisme. Saprophyte, elle utilisera mal- gré elle les substances du corps vivant à défaut de matériaux inertes ; elle en souffrira autant que son support et tous deux périront. Il faudrait un bien singulier concours de circonstances" pour qu'elle devient spontanément pa- thogène. On peut donc doublement rassurer les viticulteurs , et pour leurs ceps qui ne sont pas malades et pour eux-mêmes qui n'ont aucune contagion à redouter.] — P. Vuille.min. 75. Curtis (F.). — Contribution à Vétude de la saccharomycose humaine. — La levure désignée par Curtis sous le nom de Saccharomyces subcutaneus tu mefaciens a la faculté de vivre dans les tissus vivants de l'Homme et des ani- maux. Chez l'Homme les tumeurs n'offrent aucune texture histologique; une énorme infiltration parasitaire s'accompagne , surtout au niveau des limites des tissus sains, d'une diapédèse et d'un envahissement leucocytaire abon- dants. En ces points, les cellules se tassent autour des parasites ; on voit aussi des cellules géantes englobant des Saccharomyces plus ou moins dégénérés. Chez le Rat, rénorme végétation locale du parasite s'accomplit sans provoquer aucune réaction au sein des tissus ; le Saccharomyces refoule progressive ment les éléments conjonctifs, dissèque son hôte pour élargir l'espace qu'il occupe et, tout en se nourrissant à ses dépens, ne provoque pas, à vrai dire, une maladie. [On n'avait pas encore démontré une influence aussi essentiel- lement mécanique exercée par un parasite végétal sur les tissus animaux.] Dans les cultures , principalement sur gélose, la Levure rappelle les Sac- c h ca'omy ces ; dans les organes vivants, les cellules sont constamment enve- loppées dans une couclie mucilagineuse, parfois stratifiée. Ici, ce caractère n'est pas un signe de dégénérescence comme Roger l'admet pour le parasite du muguet; en effet, les cellules encapsulées sont plus grandes que les cel- lules libres des cultures et se multiplient avec une surprenante activité. Les formes de passage vers le type parasitaire, observées dans les vieilles cultu- res^ se distinguent par la vitalité ralentie du Champignon. — P. Vuillemin. 115. Gulland (K.). — Sur les leucocytes granuleux. — Dans ce travail, l'auteur examine la question tant discutée de la valeur cytologique des dif- férentes sortes de leucocytes. Les multiples variétés de globules blancs sont- elles les stades évolutifs d'une même cellule ou représentent-elles, au con- traire, autant d'espèces cellulaires? — Gulland, pour résoudre le problème, fait une étude détaillée des divers éléments anatomiques de la cellule blan- che. Il examine le protoplasma, avec ses multiples granulations; le noyau avec ses divers aspects et avec les nombreux caractères qu'il présente au moment de la mitose. Il envisage le leucocyte quand il se forme dans les organes lymphatiques et quand il est libre dans le sang ou dans la lymphe. — Les conclusions de l'auteur sont nettes et ses arguments nous paraissent décisifs. [Le caractère de V Année Biologique ne nous permet pas de donner le détail de ces arguments.] Les différents leucocytes représentent les stades successifs d'une même cellule. Ils naissent, à Vélat de lymphocyte, aux dépens d'une forme quelcon- que de globule blanc et par voie de mitose, dans les organes lymphatiques. Tous les organes lymphatiques fournissent ainsi au sang des formes jeunes : des lymphocytes. XIV. — MORPHOLOGIE KT PHYSIOLOGIE GÉNÉRALES. 425 Entre les divers stades typiques décrits de la ceUuIe blanche, il y a de nombreuses formes de transition. Aucune structure déterminée du noyau n'est caractéristique d'une forme cellulaire ni d'une espèce précise de gra- nulations. Les granulations elles-mêmes, que l'auteur ne considère point comme un produit de sécrétion ni comme des éléments de réserve, sont le résutat d'une spécialisation cellulaire : celle-ci est, pour ainsi dire, une fonction des conditions de vie du globule blanc. Aussi longtemps que cette modification cytologique n'est point complète, elle est modifiable et le leucocyte peut changer encore le caractère de son évolution ultérieure: dès qu'elle est faite entièrement, la cellule ne peut plus retourner à un stade antérieur. Sans affirmer que l'évolution du leucocyte est fatale , Gulland donne le tableau suivant du développement habituel des éléments blancs du corps : Mitose du Leucocyte 1 Lymphocyte ( \ Petit basophile Petit leucocyte Oxyphile ^généralement Ihiement granulé) (livalin) I 'l I Grand basophile Grand leucocyte Eosinophile (généralement à grosses granulations) (hyalin) J. Demoor. [K. Gulland déduit de ses observations que la distinction des leucocytes en leucocytes du système lymphatique et leucocytes du système sanguin est artificielle; or je ferai observer ici que des lymphocytes dérive, outre la série qui a les leucocytes polynucléaires et éosinophiles pour terme, une autre série divergente représentée par les gros mononucléaires à noyau vésiculeux habitant le tissu lymphatique et qui ne pénètrent dans le sang que dans les cas pathologiques; la distinction d'un groupe vasculaire et d'un groupe lym- phatique me parait donc parfaitement justifiée.] — J. Cantacuzène. 148. Kovalevsky (Olga). — Relations de la chimiotaxie et de la leucocytose avec r action antiphlogistique de diverses substances. — Quelques physiolo- gistes ont reconnu que les substances qui exercent une action chimiotac- tique positive paraissent en même temps susceptibles de produire de la leucocytose, c'est-à-dire une augmentation du nombre des leucocytes. [Téré- benthine et tuberculine (Richet), fenouil, menthe, huile d"anis, absinthine, éther acétique, pipérine (Pohl), antifébrine et antipyrine (Hekbaczewski)]. L'auteur a étudié à ce point de vue l'action de l'iode et de ses composés sur les leucocytes, ainsi que celle de quelques autres substances. La subs- tance à expérimenter, contenue dans des tubes capillaires, était introduite sous la peau de Lapins, ou injectée dans les veines. L'iode, l'iodure de potassium, le trichlorure et le monochlorure d"iode, le bi-iodure de mercure, le sublimé, le chlorure de zinc et le sulfate de zinc sont doués, par rapport aux globules blancs, d'une chimiotaxie positive plus ou moins élevée. Toutes ces substances, injectées dans le sang, produisent une leucocytose accompagnée d'une augmentation des granulations. Le degré de la leucocytose correspond généralement à celui de la chimiotaxie. M"® Kowalevsky pense que la leucocytose produite, peut être considérée comme de nature purement chimiotactique. Il lui parait })rot)able que les dé- sinfectants qu'elle a étudiés exercent une action favorable , non seulement 426 L'ANNEE BIOLOGIQUE. grâce à leurs effets bactéricides, mais aussi en raison de leurs propriétés chimiotactiques positives, et cela localement, en attirant les leucocytes qui exercent alors leurs fonctions de phagocytes, et, lorsqu'on les introduit par la voie intraveineuse, en produisant une leucocytose ainsi qu'on le constate dans la plupart des maladies infectieuses accompagnées de processus réactifs favorables. — F. Henneguy. 139. Kiener. — L'inflammation considérée comme trouble circulatoire. — La sensibilité propre des cellules de tout ordre n'est pas altérée jjar la coexistence d'un appareil nerveux différencié chez l'individu auquel elles appartiennent. La contractilité propre du protoplasma des cellules endothé- liales des capillaires est la cause unique du tonus, « le protoplasma des cel- lules endothéliales peut subir du fait d'un attouchement une paralysie de sa contractilité. » — Dans les inflammations, la diapèdése des globules blancs ne tient pas à une propriété chimiotactique du leucocyte , mais à une cause i)urement mécanique provenant d'un ralentissement avec gêne de la circulation qui a pour effet d'exprimer du courant axial les leucocytes que leur forme dispose à une circulation moins facile que les globules rouges. La propriété chimiotactique du leucocyte, en vertu de laquelle il se dirige vers le foyer de l'irritation, n'entre en action qu'après la margination de cet élément. L'auteur admet pourtant, pour expliquer les cas ou l'exsudation se réduit aux globules rouges et au plasma, comme dans la pustule maligne, que l'action chimiotactique du leucocyte non seulement existe, mais qu'elle est négative et assez puissante pour contrebalancer l'action mécanique qui tendrait à expulser l'élément. Les phénomènes évolutifs (ju'on observe dans les tissus qui sont le siège d'inflammations et que Cohxiieim et son école consi dèrent comme tardifs et comme se rapportant au processus de la régénération, sont en réalité préco- ces et contemporains des premiers phénomènes inflammatoires. Les obser- vateurs ont été induits en erreur, parce qu'ils cherchaient des mitoses là où la division ne se fait le plus souvent que par amitose. — L'action chimiotacti- que que l'agent vulnérant provoque sur les cellules fixes du tissu intéressé est l'agent efficace de la guérison. Elle détermine soit la phagocytose du corps étranger, soit son enkystement. Les idées de Metciinikoff sur la phagocytose exercée par les leucocytes , comme étant le moyen de défense le plus efficace, entraînant avec elles l'idée que la diapédèse est un phénomène constamment utile, sont combattues par l'auteur, tout au moins pour les animaux supérieurs. — E, Hérouard. 252. Ramon y Cajal (D.). — Sur la phagocytose des hématoblastes chez les Vertébrés inférieurs. — Confirmation de la découverte faite par l'au- teur encore en 1881 et relative au pouvoir phagocytique des hématoblastes qui ressemblent en cela aux leucocytes. Comme ces éléments ne peuvent sortir du vaisseau, ils constituent un moyen défensif intra-vasculaire assez puis- sant, qui maintient la pureté du plasma circulant. — J. Deniker. 144-14G. Kovalevsky (A.). — Sur les glandes lymphatiques des Néréides. — Sur les glandes des Néreis cultriferaetHalla Parthenopeia. — Etudes biologiques sur quelques Hirudinées. — La disposition anatomique des amas phagocytaires chez Nereis cultrifera est fondamentalement la même chez tous les Néréi- diens étudiées par l'auteur (.V. diversicolor, N. pelagica, Ncreilepas bilincata,). Ces amas sont composés de cellules simplement juxtaposées; il n'y a pas entre elles de tissu adéno'ide. Il existe dans chaque segment une paire d'amas, se- XIV. — MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 427 niilunaires, situés au-dessus et un peu en arrière des parapodes, dans l'angle externe formé par la paroi du corps et le muscle loniiitudinal dorsal. Ces or- ganes n'existent pas seulement chez les animaux injectés; on les trouve chez tous les individus d'une façon constante. Ce ne sont donc pas, comme le sou- tenait Goodrich, des amas d'amibocytes libres. — Les cellules de ces amas englobent les grains de carmin et les Bactéries injectés dans le cadome. Chez certaines Hirudinées telles que les Clepsineset \e>i.\rphi'lis, les capsu- les néphridiales ou cavités annexes de Bolsius sont des organes phagocytaires; elles sont constituées par un élargissement ampuUiforme, situé aussitôt après l'entonnoir vibratile et rem})li de petites cellules pliagocytaires. Le carmin et l'encre de Chine absorbés restent longtemps à Tintérieur des cellules; quant aux Bactéries, elles sont rapidement digérées : en 5 ou 10 heures le Bade- riHin suhlilis et la Bactéridie charbonneuse sont dissous. — Ces organes chez la Clepsine sont au nombre de 13 paires. — Un semblable appareil a été décrit par Kov.vLEVSKY chez les Euaxes, par G, ScHNi:mEiî chez Tubifex. — J. C.\n- TACUZÈNE. 237-240. Schneider (G.). — Organes jihafjocytaircs et cellules chlovagogènes des OUgochètes. — Chez toutes les espèces d'Oligochétes examinées, l'auteur a pu découvrir des organes phagocytaires que l'on peut diviser en deux grou- pes : a) organes lymphoïdes; h) népliridies. Perichœta. — Les amas phagocytaires chez P. indica, sont situés du côté dorsal, à droite et à gauche du vaisseau, depuis le 26'= segment jusqu'à l'ex- trémité postérieure, au nombre d'une paire par segment. Ils sont fixés à la face antérieure du dissépiment. Ils sont fréquemment reliés l'un à l'autre par du tissu phagocytaire passant par dessus le vaisseau dorsal. — Chez P. Dyeri ces amas commencent à partir du 17^ segment. Dans les 2-3 derniers seg- ments ils ne fonctionnent chez aucune espèce comme organes phagocytaires. Ces amas résultent d'une prolifération de l'endothélium péritonéal. Leurs cellules ont des noyaux identiques à ceux des amibocytes. Leur réaction est alcaline; les globules du sang injectés, les grains d'amidon sont rapidement digérés à leur intérieur. Elles englobent toutes les particules solides injectées dans le cœlome, soit directement, soit en saisissant et digérant les amibo- cytes chargés eux-mêmes de particules englobées. — Les cellules chlorago- gènes tombées dans le liquide cavitaire où elles se montrent sous forme de grandes vésicules claires, contenant des granulations réfringentes, sont sai- sies par les phagocytes des amas. Dendrobwna. — Tout l'intérieur du typhlosolis est rempli de tissu réticulé occupé par des phagocytes. Les cellules péritonéales qui recouvrent le vais- seau dorsal sont phagocytaires. En outre il y a une paire de gros amas lym- pho'ides par segment, situés comme chez Perichœta, dès le 24"^ segment. — La portion moyenne de la nèphridie , celle qui unit la portion initiale ré- trécie , avec la portion glandulaire , est phagocytaire ; l'épithélium y absorbe le carmin sous forme de granulations solides. Allobophora. — Pas d'organe phagocytaire constant. Le revêtement périto- néal est parsemé d'amas irréguliers d'amibocytes, qui remplissent ce rôle. Les néphridies , au point de vue phagocytaire , sont absolument comparables à celles du Loml)ric que nous allons étudier. Luiiiljricus. — Les amas phagocytaires sont rei)résentés par le tissu de rem- plissage du typhlosolis et par des amas péritonéaux irréguliers. — Dans la né- phridie, la région phagocytaire est étroite, ciliée, i:)lacée avant la région glandulaire. La réaction des cellules est acide. Euaxes. — Tandis que, chez les Oligochétes terricoles, les organes segmen- 428 L'ANNEE BIOLOGIQUE. taires ne jouent, au point de vue phagocytaire, qu'un rôle accessoire, ils re- présentent le seul organe phagocytaire des Limicoles. La phagocytose y est très active. Cette néphridie comprend : a) un entonnoir préseptal , non phagocy- taire; b) une portion postseptale comprenant d'abord une région appelée filtre, communiquant avec l'entonnoir par un étroit canal. Ce filtre consiste en un système de lacunes et de canaux communicants , revêtus de cellules à grand noyau pâle, plus ou moins fusionnés. Ces cellules englobent et digèrent mi- crobes injectés, parasites etc. Le reste du canal n'est pas phagocytaire. Archienchijtneus. — Même disposition. Les cellules chloragogènes des Oligochètes ne sont pas phagocytaires; elles n'englobent pas les particules solides injectées dans le cœlome. Elles absor- bent le saccharate de fer soluble injecté. Les granulations qu'elles contien- nent sont de nature grasse. Ces cellules sont probablement des centres de réserves alimentaires extraites du sang. — J. Cantacuzène. 265-266. Voinov. — Les nêphridies de Branchiobdelln varians. — L'entonnoir s'ouvre dans la « glande rouge » d'Odier. L'auteur lui donne le nom de cap- sule, par analogie avec la région correspondante, chez les Hirudinées. C'est un amas de cellules traversé par un système régulier de canaux qui débou- chent dans la deuxième partie de la Néphridie. Cet amas de cellules est creusé d'un système de lacunes irrégulières, communicantes; les éléments sont ciliés et bourrés de granules pigmentaires provenant probablement de la destruction des corps solides ingérés. — J. Cantacuzène. 85. Duboscq. — La terminaison des vaisseaux et les corpuscules de Ko- valevsky chez les Scolopendrides. — Ce sont les amas décrits par Kova- levsky sous le nom de glandes lymphoïdes. L'auteur en étudie la structure. Les ramifications ultimes des vaisseaux issus des branches latéro-dorsales s'y terminent librement, dans un réticulum très dense de tissu adénoïde, dont les mailles sont bourrées d'amibocytes. Ces derniers englobent l'encre de Chine, des débris du corps adipeux et toute espèce de particules solides. — Ces amas sont de véritables ganglions lymphatiques sans capsule. Le vais- seau est un vaisseau aiîérent. Chez Cnjptops , il n'y a qu'une paire de cor- puscules par segment. — J. Cantacuzène. 74. Cuénot. — Remplacement des amibocytes et organe phagocytaire chez le Paludina vivipara. — L'auteur revient sur son opinion ancienne : il n'y a pas d'organe globuligène et les amibocytes se multiplient dans le sang. — Il existe un organe phagocytaire typique : c'est la glande de l'oreillette découverte en 1889 par Remy Perrier. — La paroi auriculaire est constituée par un stroma musculo-conjonctif bourré d'amibocytes. Ces éléments englo- bent l'encre de Chine injectée dans le cœlome ; leur réaction est neutre ou très faiblement acide. — J. Cantacuzène. 20.3. Nolf (P.). — Etude des modifications de la muqueuse utérine pendant la gestation chez le Murin. [V y] — [Je passe tout ce qui, dans ce travail, n'a pas trait à l'action phagocytaire] ('). L'auteur a repris l'étude du mode de des- truction de la muqueuse utérine après la fixation du blastocyste. Sitôt que le blastocyste entre en contact avec la paroi utérine , l'épithélium utérin dis- paraît en ce point. Relativement aux premiers stades de ce processus, Nolf a pu constater les faits établis par V". Beneden, à savoir que le noyau des (1) Cette première partie du travail a été analysée par F. Henneguy dans le cli. IV. XIV. - MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 420 cellules cpitliéliales devient chromophile et que ces éléments se retrouvent bientôt dans les cellules do l'épiblastc embryonnaire , à l'intérieur de vacuo- les où elles se dissolvent. Le résultat de cette disparition de l'épitliélium est le contact immédiat de l'épiblaste embryonnaire avec le derme utérin dénudé. Puis, sur toute la surface du futur placenta, les contours cellulaires disparaissent dans les couclies superficielles de l'épiblaste embryonnaire : il se forme ainsi un plasmodium, le plasmodiblmte en contact avec le derme utérin. — Dès ce moment, le plasmodiblaste, s'accroissant sans cesse, pousse des prolongements dans Tintériour de la couche paraplacentaire (portion du derme en contact avec le plasmodiblaste) et entoure les vaisseaux utérins (les branches artérielles d'abord) qui se trouvent ainsi englobés dans l'épiblaste embryonnaire. Le plasmodiblaste atteint ainsi bientôt la couche du derme que l'auteur appelle couche êpHhélio'ide (à cause de l'aspect pavimenteux de ses éléments^ A mesure qu'elles se trouvent au contact du i)lasmodium, les cellules du derme se nécrosent et dégénèrent. Le protoplasma du plasmo- diblaste à ce niveau « est complètement bourré de granulations irréguliéres... « Le fait qu'on ne les trouve que dans la partie de l'épiblaste qui est en rap- « port direct avec le tissu nécrosé plaide en faveur de l'englobement par les « cellules embryonnaires des parties maternelles mortifiées. Il y aurait ici une « véritable phagocytose comparable à celle qui amène la disparition des « noyaux épithéliaux au début de la gestation. » Nolf admet donc une action nécrosante par contact, du plasmodiblaste sur les tissus utériens, puis une résorption phagocytaire des éléments nécrosés par le plasmodiblaste. — D'autres actions phagocytaires interviennent d'ail- leurs dans la résorption des tissus maternels. En effet, sur le placenta d'un embryon à terme, on observe au contact de la couche épithélioïde les cellules fixes paraplacentaires bourrées de débris provenant de la nécrose des cellu- les épithélioïdes. Les cellules fixes du paraplacenta prennent donc part, en tant que phagocytes à la destruction du tissu épithélioïdal. — Quant à la nécrose même, remarquablement rapide de cette région, elle semble due à la » présence » de l'œuf. [On peut se demander si les cellules fixes phagocytaires de la couche pa- raplacentaire, ne sont pas plutôt des phagocytes mononucléaires migrateurs, fixés après l'action phagocytaire. Xou^ ne connaissons pas, en effet, d'exem- ple de cellule fixe du tissu conjonctif douée de propriétés phagocytaires; au contraire, la transformation des leucocytes mononucléaires en cellules fixes (tissu de granulation) est des plus fréquentes.] — J. Gantacuzène. 60. Carazzi (E.). — Contribution à V histologie et à la physiologie des Lamellibranches. — Cette étude est consacrée au verdissement des Huîtres de Marennes. L'auteur donne de nombreuses raisons pour établir que la substance verte ou marcnine provient du sesquioxyde de fer et du sulfate de fer en solution dans l'eau des bassins; les cellules épithéliales des Mollus- ques absorbent ces sels, les élaborent et en forment un composé organique qui constitue pour les tissus un aliment. — Nous n'insistons pas sur cette partie du travail, étrangère à notre sujet. — Le processus histologique du verdissement, soigneusement analysé par l'auteur, est le suivant. Au début, la couleur verte est localisée dans l'épithélium des lamelles branchiales, des palpes labiales, du manteau (ici le verdissement est moins abondant), du pharynx, de l'œsophage, de l'intestin dans toute son étendue, depuis la poche cristalline jusqu'à l'anus. Les cellules épithéliales de l'estomac ne contiennent pas de matière verte; celle-ci est d'abord localisée entre le noyau et la base ciliée des cellules. Les cellules sécrétrices n'en contiennent ja- 430 L'ANNEE BIOLOGIQUE. mais. — Jamais on ne trouve au début de matière verte dans le foie. — Pen- dant ce temps, les amibocytes s'accumulent à la base des épithéliums, puis pénètrent entre les cellules épithéliales. Ici, il se passe dans leur noyau un changement morphologique fort intéressant : ce dernier perd ses caractères de noyau au repos (substance chromatique éparse en petits fragments dans le karyoplasma); il se contracte, prend avec intensité la couleur, puis il se fragmente en deux ou trois masses , sans que cette fragmentation soit suivie de division du protoplasma; il semble que cette extension de la superficie nucléaire soit en rapport avec une suractivité du protoplasme. En effet, à partir de cet instant, les amibocytes s'insinuent à l'intérieur des cellules épi- théliales et se chargent de la matière verte qu'ils ingèrent sous forme de granulations : cette partie du processus est des plus nettes. Les phagocytes regagnent, après cela, la base de l'épitliélium : en effet, tous les amas de granules verts que l'on trouve à ce moment entre les cellules épithéliales sont contenues à l'intérieur des amibocytes. Le noyau de ces derniers a maintenant repris son aspect normal. — A partir de ce moment, les amibo- cytes chargés de granulations vertes commencent à apparaître dans les la- cunes sanguines, puis tout autour du foie, dans le tissu conjonctif péri-lobu- laire; ils pénètrent en masse dans les cellules hépatiques [activement ou passivement?], dans la lumière des lobules; à l'intérieur des cellules du foie, ils sont détruits; enfin, le foie apparaît cliargé d'un nombre énorme de grains verts; à ce moment, il n'y a plus d'amibocytes dans l'organe. Jamais dans les lacunes sanguines, on ne trouve de grains verts en liberté; le trans- port est toujours effectué des surfaces épithéliales au foie par le moyen des amibocytes. Les Huîtres qui, comme à la Spezzia, vivent sur des fonds d'ar- giles ferrugineuses, se chargent de pigments bruns ou jaunes identiques, comme mode de formation et de distribution, au pigment vert. — J. Can- TACUZÈNE. 150. Krâpelin. — Phagocytose chez les Bryozoaires. — Après la féconda- tion, chez les Bryozoaires d'eau douce, on trouve les ovules en voie de ré- gression entourés de phagocytes, sur l'origine desquels l'auteur ne peut se prononcer. Ces éléments pénètrent à l'intérieur des œufs qu'ils dévorent. — J. Cantacuzène. 54. Bûngner (V.). — Enkystement des corps étrangers sons Vinfluence d'a- gents irritants chimiques ou microbiens. [Analysé avec le suivant. 122. Hammerl. — Sur les phénomènes inflammatoires accompagnant Vin-. trodxiction de corps étrangers dans les organes des animaux à sang froid. — Bûngner étudie la réaction inflammatoire provoquée par l'introduction dans le péritoine des Cobayes d'épongés imbibées soit de térébenthine, soit d'iodo- forme, soit de cultures de staphylocoques. Voici quel est le processus dans le dernier cas. Il faut distinguer deux phases très différentes : une première qui consiste dans une accumulation autour du corps étranger de leucocytes, d'abord de polynucléaires , puis d'un nombre toujours croissant de grands leucocytes mononucléaires. 11 y a d'abord englobement énergique des mi- crobes (l'activité phagocy taire se manifesterait également d'après l'auteur dans les deux formes de leucocytes). Puis après cela il y a englobement et destruc- tion par les phagocytes des cellules dégénérées (les mononucléaires seuls interviennent ici). Microbes et cellules dégénérées sont donc phagocytes et cette première phase de la réaction a pour résultat le déblaiement du terrain {Reinigung des Terrains.) La deuxième phase aboutit à la formation autour XIV. — MORIMIOLOGIK KT l>ilYSIOLO(;iK CK.NKRAI.I-S. 431 du corps étraniier de tissu conjonctif jeune et de cellules géantes (ces der- nières englobant toutes les cellules de l'exsudat). Or les leucocytes ne jouent aucun rôle dans cette phase du processus ; les cellules conjonctives jeunes dérivent de rendothélium des vaisseaux voisins : les cellules endothéliales en elTet se gonflent, tombent dans la lumière du vaisseau, en sortent par diapédèse et immigrent dans le réseau librineux formé autour du corps étran- ger. Là, elles prolifèrent et se transforment en cellules fixes. — Quant aux cellules géantes, elles se forment par confluence des cellules fixes autour des cellules d'exsudat qu'elles dévorent. [Le point obscur de cette commu- nication est celui qui a trait à l'émigration extravasculaire des cellules en- dothéliales: l'auteur lui-même reconnaît que les noyaux des cellules endo- théliales « tombées » dans la lumière du vaisseau ont tout à fait le caractère des noyaux des grands leucocytes mononucléaires : or ce n'est pas le caractère habituel des noyaux d'endothéliums vasculaires, infiniment plus riches en chromatine et moins vésiculeux. Dans les conditions dont parle l'auteur il est donc tout à fait impossible de dire si l'on a affaire à une cellule endothéliale ou à un leucocyte. — L'auteur ne nous parle pas non plus de la nature des leucocytes en circulation dans les vaisseaux de la région enflammée : ce qui eût servi à nous éclairer sur l'origine des éléments en diapédèse]. Le travail de Hammerl, fait sous la même inspiration, sur les .phénomènes inflammatoires qui accompagnent l'introduction de corps étrangers dans le péritoine de Grenouilles, arrive aux mêmes conclusions que le précédent. - J. Cantacuzène. 34-35. Bordet (J.). — Recherches sur la phagocytose. — Su/' le mode d'ac- tion des sèrums préventifs. — Nous nïnsisterons pas sur la seconde partie des recherches dont nous avons déjà longuement parlé à propos de l'immu- nité. — Voici le résumé du premier mémoire. Injectons à un Cobaye une dose mortelle de Streptocoques dans le péritoine. Il y a rapidement afflux de polynucléaires, dont quelques-uns englobent des Microbes. Les cellules sont bientôt beaucoup plus nombreuses qu'il ne faudrait pour tout englober et cependant un grand nombre de streptocoques restent libres. — Bientôt, les Streptocoques non englobés se multiplient, donnant naissance à une race de diplocoques souvent entourés d'une auréole. — Au bout de six heures, le nombre des Microbes libres est énorme; celui des phagocytes vides, égale- ment. L'englobement, assez actif au début, ne se fait plus. Pourquoi"? Les Microbes injectés avec le bouillon ont attiré les leucocytes; il y a eu englobe- ment partiel d'un certain nombre de microorganismes (chimiotaxie positive); mais quelques individus plus virulents n'ont pas été englobés (chimiotaxie négative). Bientôt, ces individus virulents se multiplient donnant une race bien mieux adaptée que la première à la lutte contre les phagocytes. — Les leucocytes, pendant ce temps, restent bien vivants; si, en effet, à ce moment, nous injectons du Profeus vulgaris dans le péritoine de l'animal, tous les Proteus sont, au bout d'une demi-heure, englobés par les phagocytes qui con- tinuent à refuser énergiquement les Streptocoques. Les Proteus sont bientôt digérés et transformés en granulations éosinophiles. Ces expériences prou- vent de nouveau que les leucocytes savent discerner entre les Microbes et que le chimiotaxisme n'est pas un vain mot. — Dans une autre série d'ex- périences, l'auteur a étudié la phagocytose in vitro. Si, en effet, à un exsu- dât artificiel, on ajoute des Microbes vivants et qu'on maintienne le tout à 37°, une partie des Microbes sont englobés. Les Mbrions cholériques non englobés restent intacts; les englobés se transforment à l'intérieur des leuco- cytes en granulations de Pfeiffer. — Les Bacterium coU, B. (VEberth , de 432 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Friedlander non englobés restent intacts; les en.iilobés deviennent éosino- philes à l'intérieur des phagocytes. — Mêmes observations pour le B. diphté- rique et le Proteus. Ces expériences prouvent une fois de plus que les leucocytes sont le siège de la matière bactéricide. — J. Cantacuzène. 165. Léger. — Sur Vorigine du planmodium et des cristaux des Lithocystis. — Le Lithocystis Schneideri est un Sporozoaire que l'on rencontre fréquem- ment dans la cavité générale (ÏEchinocardiiun cordatum. Les kystes de ces organismes renferment des cristaux d'oxalate de chaux qui représentent un produit d'excrétion de la Grégarine. Les Grégarines jeunes sont animées de mouvements très vifs et les amibocytes de l'Oursin n'arrivent pas à se fixer à sa surface. A l'approche de l'enkystement, les mouvements diminuent; les amibocytes recouvrent alors le parasite et le kyste se trouve situé au milieu d'un plasmodium hérissé de longs pseudopodes rigides, et résultant de la fu- sion des amœbocytes. Dans cette lutte contre le kyste , un grand nombre de phagocytes meurent et forment ainsi autour du parasité des masses dégéné- rées pigmentées contenues elles-mêmes à l'intérieur du plasmodium dans lequel on trouve des amibocytes « à tous les états : jeunes, très actifs, vieux, pigmentés et immobiles, morts granuleux et altérés ». — Les plasmodiums pigmentés et contenant deskj^stes à cristaux de la cavité générale de l'Echino- cardium sont donc l'expression de la lutte entre les phagocytes de l'animal et les parasites envahisseurs. — J. Cantacuzène. 182-183. Marinesco (G.). — Les lésions médullaires provoquées par la toxine tétanique. — Lésions des centres nerveux produits par la toxine du Bacillus botulinus. — L'injection de ces deux toxines détermine des lésions considé- rables de la substance grise, sur la topographie desquelles nous n'insistons pas ici. Les cellules de la névroglie donnent des signes de grande suracti- vité; elles se multiplient rapidement et s'hyperplasient tout à la fois; elles attaquent et rongent les cellules nerveuses voisines qui finissent par être dévorées complètement. — Notons que le noyau des cellules attaquées sem- ble intact dans la plupart des cas. Les leucocytes ne jouent aucun rôle dans cette phagocytose nerveuse. — A ces phagocytes névrogliques, l'auteur donne le nom de « neuronophages ». [J'ajoute que c'est là un cas de plus de phago- cytose due à des éléments ectodermiques.] — J. Cantacuzène. 257. "Valenza (J.-B.). — Sur le rôle joué par les leucocytes et les noyaux de la névroglie dans la destruction de la cellule nerveuse. — L'auteur étudie l'inflammation produite par divers agents stimulants, mécaniques, thermi- ques [il ne dit pas lesquels] dans le lobe électrique de la Torpille. Les cellules nerveuses géantes de ce lobe sont dévorées dans ce cas par les leu- cocytes : on constate de la diapédèse, puis la pénétration des globules blancs dans le cytoplasma de la cellule nerveuse qui finit par être dévoré. — Ja- mais l'auteur n'a trouvé de cellule de la névroglie à l'intérieur du cyto- plasma. — S'appuyant sur ce fait, il combat l'opinion de Marinesco sur le rôle neuronophage de la névroglie. [La généralisation de l'auteur, appuyée sur le cas isolé de la Torpille, me semble hâtive. Les phagocytes ne sont pas nécessairement des leucocytes Les agents de la phagocytose, par exemple, ne sont pas du tout les mêmes dans l'histolyse des muscles chez les Insectes et dans la destruction des muscles, dans la queue du Têtard : ce sont des amibocytes dans un cas, c'est le sarcoplasma dans l'autre; et cependant les deux faits sont également cer- tains.] — J. Cantacuzène. XIV. - MOKPHOLor.ii- ht IMIVSIOLOCIE C.KNKRALES. 433 135. Jakob (P.). — Jii/luence de la leucoci/loseprovorjw^c arlificiellcuipnl sur ht marche des maladies infectieuses expêriiuenlales. — L'auteur étudie les eflets des injections d'albunioses dans le sang ou sous la peau des Lapins quand on y associe des injections de pneumocoques ou de Bacilles de la septicémie des Souris. — Les injections d'albuinoses déterminent une hypoleucocytose mar- quée suivie d'une forte liyperleucocytose. Si l'infection se fait pendant l'hypo- leucocytose, les animaux meurent toujours , plus vite même que les témoins; si elle a lieu pendant la période ascendante de l'hyperleucocytose, la guérison est toujours la règle (dans ce cas beaucoup d'animaux ne tombent même pas malades). — Si linjection a lieu pendant la période décroissante de l'iiyper- leucocytose, la mort est la règle, mais elle survient beaucoup plus tard que chez les témoins. — Quand l'albumose était injectée \ d'heure après l'in- jection des microbes par les veines (c'est-à-dire pendant la période d'hypo- leucocytose due aux microbes) , l'animal meurt toujours. — Si l'albumose est injectée vers la fin de l'hyperleucocytose microbienne, vers la 8^' heure, la guérison est la règle ; si l'on dépasse ce moment l'issue est fatale. L'auteur admet donc un parallélisme complet entre la leucocytose et la ré- sistance de l'animal. 11 n'admet cependant pas d'action phagocytaire ; selon lui. les organes hématopoiétiques « renferment, à côté des leucocytes » les substances chimiques destinées à la défense de l'organisme. Les leucocytes, excités par- les substances injectées, vont chercher les substances bactérici- des, auxquelles ils servent de véhicules, pour les déverser dans le sang. [Tout le côté positif de ces recherches est favorable à la doctrine phagocy- taire ; le reste est purement hypothétique. Oii sont localisées ces substances bac- téricides des organes hématopoiétiques? Sont-elles intra ou extra cellulaires? L'auteur déclare qu'il n'en sait rien. Des interprétations de cette sorte ne peuvent renverser les faits observés directement tant de fois sur la destruction intraphagocytaire des microbes injectés dans le sang]. — J. Cantacuzène. 343. Schumacher. — Ganglions lymphatiques de Macacus rhésus. — Les glandes lymphatiques sont des lieux de destruction active des globules rouges par les phagocytes. Ces derniers sont des éléments du réticulum adéno'ide et leurs prolongements sont en connexion avec ceux des cellules propres du réticulum. Ils sont bourrés de globules rouges situés dans des vacuoles et à tous les stades de dégénérescence. On trouve également à leur intérieur des lymphocytes, des leucocytes polynucléaires, de petits corps arrondis, très chromatiques (corps chromatiques de Flemming) qui sont probablement des noyaux dégénérés. — Ces éléments ont, en général, un noyau, parfois deux ou trois. Jamais ils n'englobent d'érythrocytes. Ces phagocytes englobent tous les corps étrangers qui viennent à leur contact. Parfois ils dégénèrent et laissent à leur place un petit amas chromatique. Pour bien voir ces phago- cytes , il est bon d'étudier une petite glande lymphatique située près de l'u- réthre. — J. Cantacuzène. 111. Gley (E.). — A propos de Vaclion anticoagulante de la peptone sur le lait. — L'auteur a cherché si une injection intra-veineuse de peptone du commerce (peptone de Witte) ne ferait pas subir au lait sécrété, sur l'animal vivant, une modification telle que le lait ne se coagulerait plus ou se coagule- rait moins aisément sous l'influence de la présure. L'expérience a été tentée .sur une Chienne sur laquelle on avait préalablertient recueilli une certaine quantité de lait. Le lait recueilli après l'injection se caséifiait par la présure comme le lait antérieurement obtenu, tandis que le sang de l'animal était devenu incoagulable. Gley estime que cette recherche devrait être reprise l'année biologiql'e, h. 1896. 28 434 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sur (Vautres animaux se prêtant mieux à ces sortes d'expériences. Il a constaté ({ue la peptone (peptone de Witte) en solution aqueuse et surtout en solution dans l'eau salée à 80/00 de sel retarde toujours la coagulation de ce lait par la présure. Les observations de Gley ont été faites sur du lait de Vaches de diverses provenances et sur du lait de Chienne. — Em. Bourquelot. 5. Allen. — Effets du borax sur la coagulation du lait. — D'après Allen, le borax retarde la coagulation du lait par la présure ; tandis que l'acide borique l'accélère plutôt. C'est donc la base et non l'acide qui agit, fait con- firmé par l'addition empêcliante du bicarbonate de sodium. — Le chlorure calcique neutralise l'action du borax et du bicarbonate alcalin. 69. Edmunds (A.). — Sur fa présure et la coagulation du lait. — Edmunds montre qu'une petite quantité de ferment coagulant le lait peut être extraite du tissu de divers organes, autres que l'estomac, tels que le foie, le pou- mon, les muscles, la tyroïde, l'intestin grêle, etc. La peptone retarde nettement la coagulation du lait et cette action est neutralisée par le chlorure de calcium. — L'oxalate d'ammonium redissout la caséine coagulée, mais sans la ramener à son état primitif. — Le colloïde aspartique de Grimaux ne coagule pas le lait.- — G. Bertrand. 118. Halliburton et Brodie. — Action du suc pancréatique sur le lait. — Le suc pancréatique (de fistule) ou l'extrait de pancréas détermine une pré- cipitation de la caséine différente de celle provoquée par la présure : à chaud (35-40':'), le lait présente seulement de fins granules et garde sa fluidité; à froid, il se prend en un coagulum cohérent, qui disparaît de nouveau quand on chauffe. L'oxalate de potassium retarde, mais n'empêche pas cette action du suc pancréatique. Le précipité, désigné par l'auteur sous le nom de caséine pan- créatique, aurait des propriétés intermédiaires entre celles de la caséine soluble et celles de la caséine coagulée par la présure. — G. Bertrand. 205. Osborne (T.) et Campbell (G.). — Nature chimique de la diastase. — Poursuivant leurs recherches sur la nature protéique de l'amylase, les auteurs confirment les conclusions qu'ils ont déjà publiées, et constatent que plus la préparation du ferment est active, plus elle est sensible aux agents destructeurs. — G. Bertrand. 168. Ling (A.-R.) et Baker (I.-A.). — Action de la diastase sur l'ami- don. — En faisant agir de la diastase préparée avec du malt vert sur l'amidon, les auteurs ont obtenu une substance donnant avec la phénylhydrazine une osazone fondant entre 160 et 170'^. Mais ils ont reconnu que cette osazone était un mélange de maltosazone (fusion : 182-185'^') et d'une autre osazone fondant entre 145 et 152°. Ils supposent, d'après cela et d'après d'autres observations, que l'isomaltose de Lintner n'est pas un principe chimique, mais un mélange de maltose et d'une dextrine. — Dans le second mémoire , Ling et Baker apportent de nouveaux faits en faveur de cette manière de voir. — Em. Bourquelot. 53. Bro-wn (H. -T.) et Morris (G. -H.). — Sur Visomaltose de C. J. Lint- ner. — Ces deux auteurs sont également d'avis que le produit appelé iso- maltose par Lintner et considéré par celui-ci comme un seul principe était Xl\-. _ MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 435 un uiélan.iic de inaltoso et d'une dextriue. Il ne se formerait pas, d'après eux, d'isomaltose par l'action de la diastase sur l'amidon. — Em. IJol'kqi-'elot. 229. Salkovski (E.). — Action de la solution chlori/dropepli'/iie sur la ca- séine. — L'auteur avait antérieurement remarqué ([u'en faisant agir le suc gastrique sur la caséine , il n'y a qu'une petite proportion du phosphore qui se sépare sous forme de paranucléine, la plus grande partie restant en so- lution. Il avait en outre constaté que la quantité de produit non digéré varie suivant la composition du liquide digestif. Dans ce nouveau travail , il s'est attaché à recliercher les conditions dans lesquelles on pourrait ohtenir une digestion complète de la caséine par la solution chlorhydropeptique. 11 a trouvé qu'on arrivait à ce résultat quand le rapport de la caséine au Ii([uide digestif (solution de pepsine dans de l'eau renfermant 0 gr. 281 de H CI p. 100) est 1/500; si la proportion de liquide digestif est moindre, on observe toujours la formation d'un résidu. — Em. Bourquelot. 42. Bourquelot (Em.). — Sur r hydrolyse du raffinose par VAspergillus niger. — Le raffinose est un triglucose qui, sous l'influence des acides mi- néraux étendus bouillants, fournit trois sucres simples assimilables : dex- trose, lévulose et galactose. On l'a trouvé dans la Betterave, dans las semen- ces de Coton . dans l'Orge , dans le Blé en germination , dans la manne de V Eucalyptus. Ce sucre a donc une certaine importance en physiologie végétale. Les recherches de l'auteur établissent que VAspergillus sécrète un ferment soluble capable d'hydrolyser le raffinose. Ce ferment pourrait être l'invertine, car la Levure de fermentation basse et la Levure dite des boulangers qui sont riches en invertine , donnent par trituration avec du sable et de l'eau, un liquide qui peut également hydrolyser le raffinose. — Em. Bourquelot. 49. Bourquelot (Em.) etHérissey (H.). — Sur l'hydrolyse du mélèzitose par les ferments solubles. — Le mélèzitose est aussi un triglucose , mais il diffère du raffinose en ce que, traité par les acides minéraux étendus, il donne trois molécules de dextrose. Il n'a été rencontré, jusqu'ici, ([ue dans diverses mannes et dans la miellée du Tilleul. Le mélèzitose étudié par les auteurs avait été retirée par Boudier d'une miellée sécrétée par le Puceron du Faux ébénier. Ce sucre est hydrolyse, lui aussi, par VAspergillus niger. — Em. Bourquelot. 129. Hérissey (H.). — Action du chloroforme sur la maltasede VAspergillus niger. — Émil Fischer ayant remarqué qu'une certaine proportion de chlo- roforme empêchait l'hydrolyse du maltose par la maltase de la Levure, l'au- teur a fait une série d'essais dans le but de rechercher s'il en serait de même avec la maltase de VAspergillus. Il a pu constater ainsi que l'activité de ce ferment soluble n'était nullement modifiée par le chloroforme, môme en solution saturée. — E.m. Bourquelot. l.'iO. Hérissey (H.). — Élude comparée de Vémulsine des amandes et de Vé- mulsine de VAspergillus niger. — L'auteur a fait sur ce sujet des essais va- riés. II a constaté en premier lieu que l'émulsine des amandes n'agit pas sur la phloridzine et la populine ([ui sont hydrolysées par l'émulsine de VAsper- gillus ainsi que l'avaient établi antérieurement Bourquelot et Hérissey. En second lieu il a observé ce fait curieux que les glucosidcs (pii sont dédou- blés par les deux ferments résistent inégalement à l'action de chacun d'eux. C'est ainsi qu'avec l'émulsine de V Aspergillus , le glucoside le plus rapide- 436 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ment hydrolyse est Varbutine, après vient Vesculine, puis par ordre de rapi- dité décroissante Vamygdaline , Yhélicine, la, conifrrine , la salicine. Avec rémulsine des amandes, l'ordre est le suivant : Amygdaline, salicine, hélicinc, esculine , conifcrine et avbutine. — Em. Bourquelut. 105. Gérard (E.). — Sur le dédoublement de Vamygdaline dans Vécono- mie. — L'auteur a fait réagir sur l'amygdaline une macération aqueuse du pancréas d'une part et, d'autre part, une macération de l'intestin grêle du Lapin. Seule cette dernière a déterminé le dédoublement de l'amygdaline avec formation d'acide cyanhydrique. — Em. Bourquelôt. 45. Bourquelot (Em.). — Sur lajirésence, dans le Monolropa Hypopi- tys L., d'un glucoside de VéUier méthylsalicylique et sur le ferment soluble hydrolysant de ce glucoside. — Au cours de recherches antérieures sur la pré- sence de l'éther méthylsahcylique (composé qui constitue , à lui seul , la pres- que totalité de l'essence de GauUheria procumbens) dans quelques plantes indigènes, l'auteur avait été amené à penser que cet éther ne préexiste pas dans ces plantes , mais prend naissance quand on les écrase , par suite de l'action d'un ferment soluble sur un glucoside particulier qui se trouvent, durant la vie du végétal , localisés dans des cellules différentes. Ses nouvelles recherches sont venues justifier cette manière de voir. Il a retiré, en effet, du Monotropa Hypopitys , plante qui vit en parasite sur la racine de certains arbres, un glucoside de l'éther méthylsalicylique et établi que cette même plante renferme un ferment soluble capable d'hydrolyser ce glucoside. Il a constaté, d'autre part^ que le même ferment existe dans la racine des Polygala vulgaris L., calcarea F. Schulz, depressa Wenderoth, nemorivaga Pomel et Senega L.; dans la racine des Spiraea ubnaria L., Filipendula L. et salicifolia; dans Técorce de Betula lenia L. , dans les feuilles et les baies de GauUheria procumbens Salisb. et, enfin, dans les pé- tales de diverses espèces à^Azalea. — Comme un chimiste américain, Proc- ter, a retiré autrefois de l'écorce de Betula lenta, un glucoside de l'éther méthylsalicylique qu'il a appelé gauUhérine , et que le ferment dont il vient d'être question hydrolyse ce glucoside, Bourquelot a donné au ferment le nom de gaulthérase. — Em. Bourquelot. 58. Camus (L.) et Gley (E.). — Action coagulante du liquide prostati- que sur le contenu des vésicules séminales. — Le sperme du Cobaye sort sou- vent coagulé du canal de l'urèthre, ou bien il se coagule rapidement à l'air ou dans le vagin de la femelle. C'est d'ailleurs ainsi que se forme ce que les zoologistes ont appelé le bouchon vaginal des Rongeurs. Les auteurs ont éta- bli : 1° que le contenu des vésicules séminales ne se coagule pas spontané- ment lorsqu'on l'abandonne à l'air , 2" que la coagulation ne se produit que lorsqu'on l'additionne de liquide prostatique. Une gouttelette de ce dernier ajoutée à une portion de contenu vésiculaire, grosse comme une noisette, en détermine instantanément la coagidation. Comme d'ailleurs, ni la pré- sure, ni la plasmase (ferment coagulant du sang) ne provoquent ce phéno- mène, on est conduit à admettre que le liquide prostatique du Cobaye ren- ferme un agent coagulant, à action spécifique, comme celle des autres ferments de ce genre. — Em. Bourquelot. 110. Gley (E.). — Influence de la peptone sur la coagidation du lait par laprésui^e. — Les recherches antérieures de l'auteur sur l'action anticoagu- lante de la peptone sur le sang l'ont conduit à examiner si cette substance XIV. — MORPIIOLOGIR ET PHYSIOLOGIE GENERALES. 437 n'aurait pas une action analo^'ue .sur la coagulation du lait pai' la présure. Il a constaté (pie la poptouo (p(>ptonc employée : })eptone de W'ittej en so- lution aipuHise et surtout en solution dans l'eau salée à 8 de sel pour 1,000 retarde toujours la coagulation de ce lait par la présure. Les observations de Gley ont été faites sur du lait de vaches de diverses provenances et sur du lait de chienne. — Em. PoriîvrEi.OT. 21. Benjamin (R.). — Uecherches sur les propriétés coagulantes de la présure. — L'auteur s'est attaché à rechercher : 1° comment agit la présure sur le lait cru en présence de substances étrangères et sm- les laits cuits ou stérilisés; 2° comment agit une solution de présure additionnée de chlo- roforme; 3° si la présure agit sur d'autres composés albumïnoides végétaux ou animaux que la caséine. Voici résumées ses principales observations : le lait chloroformé se coagule un peu plus lentement (pie celui qui ne l'est pas; l'additiou d'eau au lait retarde la coagulation, et, lorsque l'eau ajoutée atteint une certaine proportion , la coagulation ne se produit plus. Contrairement à certaines données antérieures, 1 auteur affirme que le lait soumis à l'ébullition peut encore être coagulé par la présure. Il en est autrement des laits stérilisés qui seraient incoagulables. Les solutions de présure préparées avec de l'eau chloroformée sont plus actives dans les trois premiers jours que celles préparées avec de l'eau pure. C'est l'inverse qui s'observe dès le quatrième jour; au sixième jour, ces so- lutions chloroformées ont perdu toute activité. Quant aux solutions aqueuses, elles restent actives jusqu'au treizième jour. La présure n'agit que sur la caséine du lait; elle n'agit sur aucune autre matière d'origine animale ou végétale. Enfin, ce qui était déjà établi, les solutions de caséine ne sont coa- gulables qu'en présence d'un sel de chaux soluble (chlorure de calcium, sulfate de chaux). — Em. Bourquei.ot. 132. Horne. — Action des sels de calcium, strontium et harijum sur la coagulation du sang. — A des doses suffisantes, les sels solubles de calcium, plus encore ceux de strontium et plus encore ceux de baryum , retardent et même empèclient la coagulation du sang; cette action est augmentée par l'addition de chlorure, de potassium ou de sodium. — G. Bertrand. 209. Pekelharing. — Un nouveau mode de préparation de la pepsine. — Le procédé indiqué par l'auteur donne une pepsine très active, mais entraine à de grandes pertes de matière. Il est basé sur la dialyse du suc gastrique dans l'eau distillée, en présence de H Cl. Suivent les caractères de cette pep sine, (pii n'est peut-être qu'un mélange de diverses substances albuminoïde et qui contient du phosphore. — G. Bertrand. s. 140. Klug (F.). — Digestion pepsique. — Action du suc gastrique du Chien, du Porc et du Bœuf sur un grand nombre de substances albuminoïdes avec comparaison des résultats obtenus au point de vue de la transformation chi- mi(pie. Une autre série d'expériences donne les effets de différents acides sur l'ac- tion de la pepsine. — G. Bertrand. 124. Hanriot. — Sur un nouveau ferment du sang. — L'auteur démontre que le sang du Cobaye et du Lapin renferme de la lipase , c'est-à-dire un fer- ment soluble capable de saponiher les corps gras. Le sérum préparc avec ce 438 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sang dédouble, en effet, aisément la monobutyrine et perd son activité lors- qu'on le porte à la température de 90°. Les corps gras naturels sont saponi- fiés également par ce sérum, mais plus lentement. — Em. Bourquelot. 153. Hanriot. — Sur la rèparlilion de la lipase dans V organisme. — Dans cette seconde note, l'auteur signale (ju'il a pu s'assurer de la présence de la lipase dans le sang d'animaux variés (Homme, Chien, Cheval, Bœuf, Veau, Mouton, Ane.) 11 l'a recherchée également dans les divers tissus de l'orga- nisme et n'a constaté sa présence que dans le foie et le pancréas. La lipase existe dans le plasma sanguin et ne provient pas des globules après la mort. Hanriot fait d'ailleurs remarquer qu'il importe de ne pas confondre Yaction lipasique du sang, qui n'entraîne que la saponification des graisses avec Vac lion lipolytique signalée par Coiinstein et Miciiaelis qui appartient seule- ment aux globules sanguins et qui consiste en une oxydation complète des graisses avec formation d'eau et d'acide carbonique. — Em. Bourquelot. 47. Bourquelot (Em.) et Bertrand (G.). — Sur la coloration des tissus et du suc de certains Champignons au contact de l'air. — Ces auteurs donnent dans ce travail, plus complet que celui qu'ils avaient publié l'année pré- cédente sur le même sujet {Ann. biol. 1895, p. 381), l'explication du bleuisse- ment des Boletns cyanescens Bull., luridus Schœff. et erythropus Pers. et du noircissement du Russula nigricans (Bull.) quand on les coupe; ainsi que de la coloration en violet du suc du Lactarius ftavidus Boud. quand il arrive au contact de l'air. D'après eux, ces Champignons renferment des substances chromogènes incolores et un ferment oxydant. En présence de l'air, celui-ci oxyde celles-là et l'oxydation se traduit par les colorations ob- servées. Déjà en 1895 (C B. Soc. Biol., p. 584), ils avaient constaté que la laccase, ferment oxydant de l'Arbre à laque , est sans action sur le chromogène noir- cissant du B. nigricans, ce qui permettait de penser que ce ferment et celui des Champignons sont différents. A l'appui de cette manière de voir, ils apportent ce nouveau fait que certains oxydants, tels que l'hypochlorite de soude, le bioxyde de plomb, qui, comme la laccase, bleuissent la teinture de gaïac et les chromogènes des Bolets cités plus haut, sont incapables d'oxyder le chromogène de la Russule. — Em. Bourquelot. 40. Bourquelot (Em.). — -Action successive d'un ferment soluble hydratant et d'un ferment soluble oxydant. — Si, dans une solution étendue de salicine, on ajoute successivement quelques centigrammes d'émulsine , puis une so- lution de certains ferments oxydants, on constate que le mélange exhale, au bout de 24 à 48 heures, l'odeur d'aldéhyde salicylique. La formation de cet aldéhyde peut s'expliquer comme il suit. Dans une première phase, la salicine (glucoside de l'alcool salicylique) est dédoublée par l'émulsine en glucose et alcool salicylique. Dans une seconde phase, l'alcool salicylique, sous l'influence du ferment oxydant, absorbe l'oxygène de l'air et donne de l'aldéhyde salicylique. L'auteur admet que des réactions analogues ont lieu chez les êtres vivants. 11 est permis, en particulier, dit-il, de penser que celles dont il vient d'être question se produisent dans la Spi- rée ulmaire ou Reine des prés {Spiraea Ulmaria). On a signalé, en effet, la présence de la salicine dans la racine de cette plante, et l'on sait que ses fleurs doivent leur odeur à l'aldéhyde salicylique. — Em. Bourquelot. 25. Bertrand (G.). — Sur les rapports qui existent entre la constitution Xl\ . — MORPHOLOC.II': HT PHYSIOLOGIE GÉNÉRALES. 439 cliviiique des composés organiques et leur oxi/dabilité sous Vinflucnce de la laccase. — Tous les corps que l'autour a reconnus oxydables par la laccase appartiennent à la série ar()mati(|ue. Ce sont des polypliénols dans lesquels les oxhydriles phénoliques sont situés, les uns par rapport aux autres, soit en position ortho, soit surtout en position /)«;'«. Ceux en meta ne s'oxydent que difficilement. L"oxydabilité des différents phénols, sous Tinfluence de la laccase, paraît dépendre de la facilité avec laquelle ils peuvent se transformer en quînones. Comme, en outre, les monophénols et les monoamines aromatiques, tels que le phénol ordinaire, les crésols, l'aniline, la p. toluidine, etc., ne sont pas ou presque pas influencés par le ferment de l'arbre à laque, on peut dire que, d'une manière généi^ale, les corps nettement attaquables par la laccase sont ceux qui, appartenant à la série benzénique, possèdent au moins deux des .croupements OH ou AzH- dans leur noyau et dans lesquels ces groupe- ments sont situés les uns par rapport aux autres, soit en position ortho , soit surtout en position pr/ra. — Em. Bourquelot. 26. Bertrand (G.). — Sur une nouvelle oxydase ou ferment soluble oxt/dant, ■ d'orifiine végétale. — L'auteur a analysé le chromogène cristallisé retiré par Bourquelot et lui du Russula nigricans, et reconnu que ce chromogène n'est autre chose que de la tyrosine. Il a trouvé aussi de la tyrosine dans les racines de Dahlia et il en conclut que le noircissement à l'air du suc de Dahlia, ainsi que celui du suc de racine de Bettrave , qui renfermerait également de la tyrosine , et de la Pomme de terre, s'expliquent de la même façon que le noircissement du suc de Russula nigricans, c'est-à-dire par l'action d'un fer- ment soluble oxydant sur la tyrosine. Enfin, il montre que l'oxydation de la tyrosine sous l'influence d'un suc de Russule riche en ferment oxydant ne peut être le résultat de deux actions successives dont l'une serait déterminée par un principe spécial à la Russule (diastasique ou non) et dont l'autre serait provoquée par la laccase. Cette oxydation est bien le fait d'un principe unique, d'où il suit définitivement que, comme cela a déjà été dit plus haut (47) ce principe doit être considéré comme différent de la laccase. L'auteur lui donne, en raison de ses proprié- tés, le nom de tyrosinase. La tyrosinase serait très instable. — Em. Bour- quelot. 39. Bourquelot (Em.). — Nouvelles recherches sur les ferments oxydants dans les Champignons. — La résistance si spéciale de la tyrosine à la laccase et aux oxydants ordinaires a amené l'auteur à reprendre l'étude des solutions oxydantes que fournissent les Champignons et à rechercher, en premier lieu, si toutes celles qui bleuissent la teinture de résine de gaiac en présence de l'air peuvent noircir aussi les solutions de tyrosine. Toutes les espèces dont il parle dans ces deux notes, agissent à la fois sur la teinture de ga'fac et la tyrosine, à l'exception pourtant de 6 (sur 35) qui n'agissent ni sur l'une ni sur l'autre. Comme les Champignons examinés par l'auteur ont été pris au hasard, il croit pouvoir en conclure que l'existence d'un ferment oxydant agissant sur la tyrosine est générale chez les Champignons qui jouissent ma- nifestement de propriétés oxydantes. En second lieu, l'auteur montre que les substances oxydantes de quelques plantes phanérogames déjà étudiées à ce point de vue par Schœnbein (Serijeçon, Laitue, Pissenlit, etc.) diffèrent de celles des Champignons. Les premières sont sans action sur la tyrosine et, de plus , elles perdent beaucoup plus rapidement leurs propriétés, surtout à la lumière. 440 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 37. Bourquelot (Em.). — Influence de la réaction du milieu sur Vaction du ferment oxydant des Champignons. — L'auteur montre que certains com- posés qui résistent à l'action des solutions oxydantes préparées avec les Cliampignons en triturant simplement ceux-ci avec du sable et de l'eau et filtrant, s'oxydent lorsqu'on additionne le mélange d'acide ou d'alcali suivant les cas. — C'est ainsi qu'on peut oxyder rapidement Yaniline, Y orthotoluidine et la paratoluidine en ajoutant une petite quantité d'acide acétique, et le phénol en alcalinisant légèrement avec du carbonate de soude. Dans cette même note l'auteur indique le Russula delica comme un Cham- pignon particulièrement propre à la préparation de solutions oxydantes à employer dans les recherches de laboratoire. En triturant cette espèce avec 5 parties d'eau chloroformée et filtrant on obtient un liquide très actif, pres- (juïncolore, et se conservant assez longtemps. C'est ce liquide qui lui a servi dans ses expériences. — Em. Bourquelot. 38. Bourquelot (Em.). — Action du ferment soluble oxydant des Cham- pignons sur les phénols insolubles dans Veau. — L'auteur établit d'abord que Talcoûl éthylique, à la dose de 50 p. 100, en volume, n'empêche pas l'action oxydante des macérations de Champignons sur latyrosine. Si, par exemple, à 5 c. c. de solution de tyrosine à 0, 5 p. 1000, on ajoute 5 c. c. de macéra- tion de Russula rfe^/' the uniike : a collei-tion of évolution essays suggested by the sliidi/ of domeslic plants. New- York, iri-8", 515 p. fig. ' [450 3. The factors of oryanic évolution froni a hotanical Slandpoint. (P. Amer. Phil. Soc., XXXV, SS-UO. Discus.sion lll-114i. [451 4. Baillet (C). — Du croisement continu dans les races d'animaux domesti- ques. (Mem. Ac. Toulouse, V, 141-160). [ A. Mallèvre. 5. Bald-win i J.-M.). — A New factor in Evolution. (Amer. Natural., XXX, 441-451). ^ [Voir cil. XX 6. Heredily and instinct. (Science, III, 438-441 ; 558-561). [Voir cli. XIX 7. Baudin (L.). — Considérations sur la tare nerveuse hystérique. — Essai de pathogénie nerveuse. (Thèse Médecine Paris. [Battaille] in-8", 100 p.). [* 8. Bell (A.). — The Influence of previous Sire. (J. Anat. Physiol. norm. path., XXX, 259-274). [464 9. Bethe. — Ein Carcinus rnœnas {-Taschenkrebs) mit einem recliten Schreit- bein an der linken Seite des Abdomens. Ein Beitrag zur Vererbungstheorie. (Arch. Entw. Mech., 301-316, 1 pi.). [\'oir ch. IV 10. Buckmaster (G.-A.). — The hereditary transmission of microorga- nisms. (Sci. Progr., IV, 324). [459 11. 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Tornier (G.'l. — Uehcr Ili/perdactylie and Régénérations Expérimente und iibcr eiiio iicuc Vererbitngsthrorie. S. B. des. Xaturf. Berlin, 24-25). [Voir ch. VII 47. — — Ueber Ilyperdactglie, Régénération und Vererbnng. (Arcli. Entw - Merli.. 111. 4r)9-47r), et IV, 180-210). [Voir ch. VII 48. Vaillard. — De V Hérédité de Vimmunité acquise. (Ann. Inst. Pasteur, X .65-80 . [454 49. Vannenis. — Téléqonie et hérédité. iBull. Soc. Antlirop. Bruxelles, XIV 292-294]. ' [405 50. Vries (De). — Sur les courbes galtoniennes des monstruosités. (Bull. Sci. France Belgique, XXVII, 390-418). [464 51. "Wade W,i. — Inheritance of artificial mutilations. (Amer. Natural, XXX, 837-839'. [* 52. Welher (Herbert J.i. — On the supposed immédiate e/fect of Pollen. (Science, IX. 498 1. [458 53. "Weismann (A.). — Ueber germinal Sélection. Eine Quelle bestimmt ge- richteler Variationen. (Jena [Fischer] in-8'^', XI -|- 79 pp.) [^'oir ch. XVII 54. "Wille (N.). — Friichte und Blatter eines Pfropbastardes von einer auf Weissdorn veredellen Birne. (Biol. Centralbl.. XVI, 120-127). [458 55. "Wilser. — i'eher Vererbungstheorien. Verh. Xaturwiss. ^'er.-Karls- ruhe. XI ; 1888- 18951, 240-244'. [* 5\ possibilité de l'entière évolution dont le terme est la mort, réside dans la plas- ticité dû plasma vital originel. » Et l'auteur continue des affirmations assez vairuos et quelque })cu confuses, à ce qu"il nous semble. — Dans son chapitre sur les variations du bourgeon, qui est, à certains égards, le plus important du livre, l'auteur cherche à démontrer (nous donnons son propre résumé) : 1° Que la })lante n'est pas autonome, dans le sens où l'est l'animal. 2° Que ses parties sont virtuellement indépendantes par rapi)ort à : tr] la propagation , soit qu'elles se détachent soit qu'elles persistent sur la jjlante mère; //) la lutte pour l'existence; r) la variation; d) la transmission de leurs caractères au moyen des graines ou des bourgeons. 3" Qu'il n'y a pas de différence essentielle entre les variétés du bourgeon et les variétés de la graine, en dehors du simple fait de leur origine différente, et que les causes de variation sont les mêmes dans les deux cas. 4" Que toutes ces parties, ou phytons, sont d'abord asexuées, mais peuvent finalement acquérir ou non la sexualité. 5° Que le sexe n'a aucune part dans nombre d'évolutions du règne végétal. Bailey montre la difficidté d'appliquer la théorie du plasma germinatif aux plantes. 11 continue à discuter l'évolution expérimentale des plantes, les faits et même les causes de variation, et l'histoire de différents végétaux cultivés. Le point fondamental du présent travail est l'importance que l'auteur atta- che aux dissemblances qui, d'après lui, persistent en raison de cette dissem- blance même. Il se défend de partager l'opinion commune suivant laquelle la matière organique aurait été douée à l'origine du pouvoir de reproduire tous ses attributs corporels, ceci étant dans la nature même des choses, que le semblable reproduise son semblable. Il conçoit l'hérédité comme ime force acquise et est d'avis que normalement ou originairement le dissemblable produit le dissemblable. [On trouvera dans ce livre de nombreux faits intéressants, mais on peut regretter que l'auteur ait donné à ses opinions une forme trop vague et trop indécise pour entraîner, de prime abord, la conviction.] — J.-A. Thomson. 3. Bailey (L.-H.). — Farlmirs de l'évs Insectes, ceux-ci n'auraient guère limité leurs visites à un seul côté et auraient porté aussi le pollen sur les tleurs de Tautre côté, semble-t-il. [Mais les fleurs d'un côté ne pouvaient-elles être en avance ou en retard sur celles de l'autre, de telle sorte que les unes fussent déjà fécondées et hors d'état d"étre impressionnées par le pollen étranger? La différence d'orientation permet de supposer que toutes les fleurs n'étaient pas également avancées : celles du nord-est pouvaient, au moment où furent fécondées celles du sud-ouest , n'être pas encore mûres pour la fécondation]. Aussi Welher ne croit-il pas à une fécondation croisée. Il est plutôt enclin à admettre un cas de réversion partielle, et c'est par là aussi (ju'il explique les oranges qui présentent en partie les caractères de citron ou bien, peut-être, y a-t il eu greffage naturel des racines des deux variétés : mais ce n'est guère probable. [Ce qu'on sait ne permet guère, en effet, d'adoj)- ter cette h;^'pothése]. Ou enfin, la souche sur laquelle est greffé le Greening, a-t-elle pu être greffée deux fois : avec Greening et avec Talman Sweet? Ce ne sont là que des hypothèses, et pour arriver à une conclusion, il fau- drait des expériences, dit Welher. [Cela est juste. La conclusion de Len- nox et Bailey nous paraît offrir plus de vraisemblance que les explications de Welher : mais l'expérience seule permettra de dire où est la vérité. Et il faut savoir aussi s'il y a des relations proches entre les deux variétés, avant de parler de réversion.] — H. de V.\rigny. 10. Buckmaster (G. -A.). — La transmission héréditaire des micro-orga- nismes. — C'est à propos de la qusestio vexata de l'iiérédité des caractères acquis que Buckmaster se demande si les microorganismes sont transmissi- bles par hérédité. Les mutilations, les lésions, qui sont des caractères acquis, ne se transmettent pas. Que font les modifications fonctionnelles et anato- miques, résultant des maladies? Ce sont aussi des caractères acquis : mais se transmettent-ils? Cela n'est nullement prouvé. La question prend un intérêt particulier quand il s'agit de maladies parasitaires. Car s'il y a transmission, deux modes sont possibles. Ou bien il se transmet une prédisposition, un terrain; ou bien il se transmet un microbe. Or, les microbes se transmettent-ils? La question est d'autant plus impor- tante qu'en général les caractères héréditaires (non patliologi(iues) se limitent à un seul sexe . (pi'ils apparaissent à un âge déterminé et (jue l'atavisme n'est par rare : condition qu'on n'ob.serve guère dans la transmission dite héréditaire de la lèpre ou de la tuberculose. Aussi la tendance est-elle à considérer les maladies spécifiques transmises, non pas comme véritid)lement héréditaires, mais comme dues à une infection directe de l'embryon ou des cellules repro- ductrices. Et du reste il serait très difficile, pour ne pas dire impossible, de prouver l'hérédité. Un sujet, fils de tuberculeux, devient tuberculeux à ?0 ans : qui décidera, et comment, (jue le mal existait depuis la vie embryonnaire, sous forme de bacilles, et (pi'il n'y a pas eu infection accidentelle, — si facile à 20 ans? C'est pourtant la croyance de Baumgarten et de ses disciples. Pour eux il n'y a pas « prédisposition tuberculeuse héréditaire » : il y a eu infection de l'œuf, ou de l'embryon, qui reste latente 10, 15 et 20 ans, pour éclater: et même il admet que le bacille peut reprendre vie 30 et 40 ans après la naissance : et même plus tard, à la génération suivante seulement. Cela est évidemment assez ingénieux : mais bien des faits sont contraires à cette explication «[ui est 460 L'ANNEE BIOLOGIQUE. on elle-même déjà difficile à accepter. Assurément, le bacille peut ])asser des parents à la progéniture : cela ressort de travaux nombreux. Ou bien il peut y avoir invasion bacillaire directe des cellules reproductrices : ou bien l'œuf ou l'endjryon peuvent être infectés par la mère, au moyen du sang. C'est-à- dire que l'infection peut être germinale ou placentaire : et on a trouvé les microbes du charbon, de la fièvre typhoïde, de la pneumonie, et de la tuber- culose chez l'embryon humain; on les a isolés on les a cultivés, comme d'au- tres aussi : ceci n'est pas douteux. Ils peuvent avoir existé avant le développement, dans l'ovule : la pébrine se transmet de cette façon (Pasteur) ; on a vu des Bactéries dans l'œuf de la Blatte; une fois on a vu le Bacille de Koch dans l'œuf des Mammifères. Sans doute, il peut y avoir infection des spermatozo'ides aussi : mais on n'en con- naît pas d'exemples. Mais, dit ^'IRC^o^v, qui prouve que le Bacille dans l'œuf est vivant? (pii prouve que cet œuf ne mourra pas avant d'avoir pu évoluer? Maffucci répond en infectant un œuf expérimentalement : l'œuf évolue : et le Poulet meurt de tuberculose après naissance (de 20 jours à 4 mois 1/2 après). Il est vrai que des Bactéries introduites dans l'animal extra embryonnaire, et qui entrent dans l'embryon par l'allanto'ide, ne se multiplient pas; elles peuvent être tuées, ou atténuées, et dans ce dernier cas rester à l'état latent. Gartner, encore, inocule des Serins avec de la tuberculose humaine. Quelques semaines après 11 inocule à des Cochons d'Inde (voie péritonéale) des œufs pondus par des serins : il se fait de la tuberculose. Donc l'œuf peut renfermer des Bac- téries, et celles-ci peuvent plus tard , produire des maladies. La transmission n'est pas constante, car on a vu les organes génitaux ne pas renfermer de Ba- cilles de Koch, malgré une tuberculose générale. (Westermayer) mais Jakob a obtenu trois résultats positifs sur cinti inoculations de testicule d'individus tu- berculeux. Gartner, de nouveau, inocule des Souris, Cobayes, Lapins, Serins, avec la tuberculose des Mammifères, et il étudie la progéniture. De son examen il ressort que le Bacille est rare dans les spermatozoïdes (5 fois sur 32 cas), et qu'il est incapable d'infecter l'œuf; que dans 21 et 22 cas (lapins et cobayes) où le testicule était le siège d'une infection tuberculeuse marquée, la progéniture ne fut pas infectée ; que le mâle ne peut infecter la femelle par le sperme ; que l'infection se fait souvent de la femelle au fœtus, prescpie toujours par le placenta. Au total, l'infection par la glande mâle est très rare et difficile. Les proba- bilités sont aussi que les Bacilles n'envahissent les produits de celle-ci que sur le tard, vers la fin de la vie seulement, de sorte que dans la grande majorité des cas l'infection de l'œuf par l'intermédiaire d'un spermatozoïde infecté, est à peu près impossible. Pour l'infection de l'embryon par la mère, elle e.st facile : le placenta est là qui sert de véhicule. Les microbes peuvent traverser le placenta sain, intact; ils peuvent aussi traverser le placenta blessé ou malade : arrivant tantôt dans l'amnios, et dans le tube digestif, tantôt dans le sang du fœtus pour se localiser souvent dans le foie, de sorte que le siège des lésions indique le mode d'infection probable. Au total, donc, il peut y avoir transmission de microbes pathogènes, et c'est tantôt l'ovule, tantôt et plus rarement le spermatozoïde, tantôt et le plus sou- vent l'embryon, qui est infecté. Dans un cas l'infection est primaire, et porte sur les éléments reproducteurs. Dans l'autre, plus fréquent, elle est secondaire, et porte sur l'embryon, se faisant par le placenta. Et, dit Buckmaster : « la fréquence de la transmission héréditaire des germes pathogènes est très faible comparée aux autres modes d'infection ». [Mais doit-on parler d'hérédité en ce cas n'est-ce pas plutôt de la contagion, ou, XV. — HKHKDITK. 401 tout an moins, un forme do passage entre Ihérédité et la contagion?] — H. DE ^'AR1(;NV. 19. Dwight (Th.) — La sif/m'licnlion des anomalies. [VI r; XVII cl] — On abuse do l'idée de réversion et d'atavisme, dit Dwiglit. Dés qu<', diez un su- jet de dissection, un anatomiste a dérouvert une anomalie, un nuiscle excep- tionnel, ou une disjjosition spéciale d"un organe quelconque, il n'a trêve ni cesse quil n'ait découvert, dans la série animale, le groupe ou même l'individu chez qui cette anomalie est la règle, chez (pii la disposition spéciale est chose normale, et ceci fait, il explique l'anomalie humaine par la proche parenté de l'Homme et de l'animal dont il s'agit. Par ce procédé, on est arrivé à retrouver, chez l'Himimo contem])i)rain , un grand nombre de Mammifères : telle anomalie rapj)elle l'Ours, telle autre, le Cheval, ou le Fourmilier, le Kangourou lui-même, de sorte qu'à en croire les partisans sim- plistes de cette méthode d'interprétation, la forme primitive de l'huoaanité doit être considérée comme ayant constitué un véritable musée d'anomalies, ou au moins, de curiosités anatomi(pies. 11 arrive qu'à l'occasion l'ajjpendice vermiforme du cœcum est double chez l'Homme. Souvenir de l'Oiseau... s'écrient les « réversionnistes » , cas d'atavisme et de réversion à la condi- tion (jui existe chez certains Oiseaux où le cœcum est double. Il n'y a point de raison d'ailleurs, pour qu'avec un peu de bonne volonté, on n'arrive à re- trouver, chez l'Homme, des signes occasionnels d'une parenté intime avec toutes les bêtes de la création. Cette parenté, il est difficile de la renier; mais les faits dont il s'agit ne s'expliquent-ils que par elle, et ne peuvent-ils être interprétés autrement? Dwight élargit la question en demandant si la similitude de structure est nécessairement preuve de descendance ou de parenté. Très grosse question, sur laquelle on commence à posséder quelques lumières faibles encore, en ce sens qu'il semble bien que des dispositions anatomiques et liistologiques similaires se présentent chez des espèces très éloignées les unes des autres, soumises à de mêmes conditions d'existence : d'où il résulterait que les con- ditions ambiantes peuvent être causes d'analogies qu'on a attribuées à une parenté souvent très lointaine. [Th. Dwight propose la (luestion . et souhaite de la voir discuter : nous ne pouvons qu'approuver son souhait.] — H. de Vap.ignv. 40. Roze (E.). — La transmission des formes anceslrales t/aas les vége/au.r. — Chez certaines espèces à feuilles composées, il existe des formations foliaires primordiales ra})pelant des espèces congénères à feuilles plus simples. Ce fait banal est pour l'auteur la meilleure preuve de la transmission des formes ancestrales. [Je ne conteste pas la thèse défendue par Roze; mais les exem- ples qu'il invoque sont susceptibles d'une autre interprétation. Quand une graine exiguë transmet à la nouvelle plante un maigre héritage de réserves, les premières feuilles qui commenceront l'exploitation du milieu libre sont nécessairement réduites, .l'ai étudié jadis cette question et j'ai conclu que « les modifications du milieu trophique, interne ou externe, provoquent dans le nombre des folioles d'une feuille, des variations susceptibles de se fixer dans un stade ontogénique déterminé [Phylum des Anthyllis, 1802;]. — Paul VriLLE.MlN. 50. Vries iH. de). — Sur les courbes galloniennes des monstruosités. [X: XVI] — De Vries a entrepris de dresser la courbe de la variation dans une race monstrueuse de Crépis biennis (race fasciée). Les individus fas- 462 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ciés , qui se trouvent parfois à l'état spontané , ont une tige élargie et apla- tie, d'autant plus raccourcie qu'elle est plus large. Cette monstruosité est-elle héréditaire ou non? Beaucoup de botanistes se prononcent pour la négative, bien qu'on connaisse la fascie héréditaire des crêtes-de-coq {Cclosia crisiata) qui ne se conserve que par le semis, vu que la plante est annuelle. De Vries répond par l'aftirniative pour toutes les espèces fasciées qu'il a cultivées; si on choisit constamment comme porte- graines des individus bien fasciés, on arrive à une race assez bien fixée au bout de (juelques générations : ainsi, cliez Crejiis bienni!^, à la troisième génération, de Vries a obtenu 40 p. 100 d'individus fasciés, chiffre qui n'a pas été dépassé depuis, malgré la continuation d'une sélection rigoureuse; mais si on force la plante par un fort amendement azoté, le nombre des fasciés peut augmenter encore (85 p. 100 chez Crépis). Malgré tout, ces races monstrueuses ont toujours une certaine tendance à revenir vers le type normal, ce qui les différencie assez nettement des variétés ordi- naires. Pour établir la courbe, de Vries a semé des graines recueillies sur un Crépis bien fascié, sélecte depuis trois générations. A la fin de la cul- ture (2 ans), il a compté sur les LjO individus obtenus la largeur de la tig- -jO. tige en centimètres (abscisses) et le nombre des individus pour chaque largeur (ordonnées) ; il a obtenu ainsi la courbe suivante : on voit que cette courbe présente deux sommets bien nets (A et B), l'un correspondant au point 0 (individus ataviques à tiges cylindriques normales), l'autre au point 9'='"; les formes de transition ou excessives sont plus rares que ce type moyen. Cette courbe conserve sa forme, même si la nourriture est modifiée : en effet, en cultivant les mêmes Crépis dans un terrain fortement azoté, de Vries a obtenu une augmentation du nombre des individus fasciés (85 p. 100), mais, comme précédemment, il y a plus d'individus normaux ou de 9'^^'" que de types intermédiaires ou excessifs; la nourriture n'a pas influé sur la lar- geur des fasciés, mais elle a déterminé vers le type 9 les individus fasciés qui seraient restés un peu inférieurs à ce chiffre. Cette race monstrueuse de Crépis est donc une race à deux types, et ce dimorphisme se conserve dans le cours des générations successives, malgré une sélection constante d'un individu fascié comme porte-graines. La rareté relative des formes de transition entre les formes atavi({ues et les tiges larges est une règle générale dans les races monstrueuses , et c'est ce qui explique l'apparition ordinairement subite des monstruosités bien développées, comme l'ont remarqué nombre d'observateurs. — L. Cuénot. 57. "Wilson(G.). — Polydactylie héréditaire . ["Vie] — Relation de cinq cas de polydactylie aux pieds et aux mains transmis pendant 4, 5 et 6 généra- tions chez quelques-uns des descendants. Ces cas sont remarquables, non seulement par la longue durée de l'observation, mais encore parce que les doigts additionnels ne se trouvent pas du même côté que les orteils surnu- méraires. — Des trois causes mises en avant pour expliquer le polydac- XV. — HEREDITE. 4r,:{ tylisine, savoir : 1) ratavisme (Dai;win", Rakdeleiu;n, etc.). (nii adinct coinme (léiuunti'éc riioptadactylie primitive des N'ertèbres; 2) l'action mécanique des l)lis de Tamnios pendant la vie intra-utérine (Ahlfeld et Zander); et enfin 3) variation du plasma jierminatii' (Fôrster, Weismann, Verrier, etc.). L"auteur admet cette dernière. Mais il reconnaît ([u'elle ne fait (pie re- culer le problème , car il faudrait démontrer à ipioi tiennent les variations dans le plasma germiuatif. Il pense toutefois que Weismann a eu raison de voir, dans un excès de nutrition locale, la cause du dédoublement de cer- tains groupes de déterminants représentant l'organe qui sera aussi double (c'est-à-dire monstrueux) dans le cours de développement. On peut admettre aussi que ce dédoublement dû à une hypernutrition accidentelle peut se transmettre par hérédité. Cependant cette supjjosition n'est i)asca])able d'expli- ([uer l'apposition de doigts ou orteils supplémentaires tantôt à droite, tantôt à gauche de la ligue médiane, à moins que Ton n'admette que ce qui se transmet par hérédité, ce n'est pas tel ou tel dédoublement sjjécial , mais en général la tendance au dédoublement. — J. Deniker. 23. Gauchery. — Note sur un hybride obtenu expériinentalement entre le Papaver rhœas el le Papaver lnjbriduin. — (Analysé avec le suivant). 22. Gagnepain. — Sur un hi/bride des Lychnis diurna et vesperlina. — Gauchery a constaté que les capsules des Pavots provenant de pistils imprégnés par un pollen étranger sont plus petites que les capsules ordinaires. Gagne- pain attribue les résultats analogues observés chez les Lychnis à l'étiolement provoqué par la culture. Si la finesse des graines du Lychnis vesperlina fé- condé par le L. diurna peut être imputée à la même cause , il n'en est pas de même de leur coloration gris cendré, bien différente du jaune fauve des graines de l'espèce pure. Il résulte de ces faits que l'action spécifique du pollen ne s'exerce pas seu- lement sur l'œuf, mais aussi sur le tégument séminal et probablement sur le péricarpe qui sont l'un et l'autre des organes maternels. — P. Vuillemin. 15. Cornevin (Ch.). — Sur la nature des Chabins. [XV b o] — Quelques zoo- logistes admettent que les espèces ovine et caprine, en s'accouplant. donnent des hybrides féconds, les Chabins, qui seraient produits en grand nombre notamment au Chili. Cornevin a commencé par examiner en grand détail l'anatomie comparée de plusieurs races de Moutons et de Chèvres : les diffé- rences musculaires, viscérales et osseuses sont encore plus grandes que celles qui séparent les Chevaux des Anes, et il parait très justifié de placer les Chèvres et les Moutons dans deux genres distincts. Or, au point de vue anatomique, les Chabins n'ont que des caractères ovins; ce sont des Mou- tons à laine très gros;;ière. Les Chabins s'accouplent volontiers avec les Moutons mâles et femelles, et il en résulte toujours des agneaux; au contraire, si l'on laisse ensemble Brebis et Boucs, bien qu'il n'y ait aucune répugnance aux rapprochements, qui sont très fréquents, ceux-ci restent toujours sans résultats. L'origine hybride des Chabins est donc une fable, tout comme celle des Léporides: ils forment une race de Moutons, tout comme les Léporides une race de Lapins, et rien de plus. — L. Cuénot. 30. Pearson (K.) et Lee (A.). — La téléyonie riiez VHomme. — S'il y a réellement une influence héréditaire quelconque du ])remior mari d'une femme sur les enfants que cette femme a d'un second mari, il doit y avoir 404 L'ANNEE BIOLOGIQUE. également, dans le cas où une femme a crun même mari deux enfants successifs du même sexe, une influence héréditaire du père plus grande, pour le second de ces enfants que pour le premier. Pour étudier la ques- tion , on a envisagé le caractère « taille de l'adulte », d'une part dans 385 fa- milles se composant du père, de la mère, et de deux fils non jumeaux, et d'autre part dans 450 familles se composant du père, de la mère, et de deux filles non jumelles. Voici les tailles moyennes, en ])0uces, qui ont été trouvées : o85 pères des fils 68,5740; écart moyen 2,5554. — fils aînés 09,1494; — 2,6550. — fils cadets 09,1948; — 2,7128. — mères des fils 03,3078; — 2,4848. 450 pères des filles 08,3344 ; — 2,7605. — filles aînées 03.9244 ; — 2,5878. — filles cadettes 64.2200 ; — 5,4985. — mères des filles 63,1794; — 2,3827. Au premier abord, il semble qu'il y ait bien télégonie. puisque les enfants cadets ressemblent plus au père que leurs aînés, et cela quel que soit le sexe. Mais ce phénomène peut être attribué à quatre sortes d'influences dif- férentes de la télégonie. 1" Une augmentation lente de la table moyenne de la population (varia- tion séculaire). 2° Une influence de l'âge du père, au moment de la concep- tion, les enfants aînés étant dès lors un peu moins grands que les enfants cadets conçus plus tard, et alors que le père était lui-même un peu plus grand , ou grand depuis plus longtemps.. 3" Les enfants cadets sont privilégiés par rapporta leurs aînés, les conditions de nourriture se trouvant pour eux plus avantageuses, plus variées, et leurs parents ayant acquis plus d'ex- périence dans l'art d'élever les enfants 4'^ Les dilïércnces morphologiques entre les enfants aînés et cadets d'une part, et entre les enfants aînés et leurs parents d'autre part, résultent peut-être de la sélection destructive naturelle, due à quelque cause qui serait corrélative du caractère considéré. Il est, dès lors, impossible d'attribuer à la télégonie les différences consta- tées, et la question reste intacte. —G. Coutagne. 8. Bell ( A.-Li.). — L'influence d'un premier père. — L'auteur rappelle et critique les divers cas de télégonie recueillis : la Jument de Lord Morton et différents faits mentionnés par Harvey. Il critique également les deux théo- ries mises en avant pour l'explication de ces phénomènes : a) que le sperme du premier père affecte des œufs non mûrs dans l'ovaire et b) que le fœtus exerce une influence sur la mère et par elle affecte la future progéniture. Ces critiques présentées d'une façon très nette ne sont pas nouvelles. L'auteur a toutefois fait quelques expériences, a) Il a fait saillir une Jument de trois quarts de sang par un Étalon pur sang portant des marques caractéristiques. Le Poulain ressemblait exactement au père. La Jument fut ultérieurement saillie par d'autres Étalons et eut trois Poulains mais aucun ne montra les traits caractéristiques du premier père, b) Quatre expériences ont été faites sur des Chiens de lignées connues et de race pure. Les résultats n'ont révélé aucune télégonie. c) Une femelle de pigeon Ponter accouplée à un Culbutant a produit deux hybrides; accouplée ultérieurement à un Ponter elle adonné de purs Ponters sans trace de Culbutant, d) En 1831, une Écossaise eut un enfant mâle d'un Nègre forain de passage. L'enfant fut un mulâtre normal. En x\'. — hi:redite. 465 1834 deux ans et 9 mois après la naissance du mulâtre la mère eut une fille d'un Blanc laquelle fut absolument blanche sans la moindre trace de sang nègre. — J.-A. Thumson. 21. Ewart (J. Cossar). — Expériences de télcgonie : Un hybride de Zèbre mâle de Burrhell [Eqinis Burchelli) et de Jument. [E. cabidlm). — Le Professeur Cossar Ewart s"est occupé , depuis plusieurs années , du problème de la télégonie chez les Chevaux. Les expériences ont été coûteuses, car « les Zèbres ne se vendent pas au marché, » mais elles n'ont épuisé ni Tardeur ni la patience de l'expérimentateur. Il a obtenu un hybride de Zèbre de Burchell et de Poney de West Highland. Cet hybride est largement zébré; il est plus richement décoré qu'aucun Zèbre , bien que les raies soient moins rappro- chées que chez cet animal. L'auteur fait remarquer l'importance i)ratique que présente cette hybridation ([ui permet d'espérer des animaux plus résis- tants aux maladies causées par le climat et plus résistants aussi à la redouta- ble Mouche tse-tse. L'auteur a maintenant (1897) cinq Zèbres hybrides, qui offrent un intérêt particulier par leurs caractères primitifs (ou réversibles). Je considère, dit-il, l'hybride d'un an, jolie bête aux formes parfaites, comme une très exacte restitution de l'ancêtre éloigné du Cheval, zébré et non zébré. Dans l'intervalle, la mère du premier hybride mentionné a produit un Pou- lain, né d'un père arabe, et ce Poulain présente « de nombreuses rayures zébrées sur la croupe et les reins ». Ainsi il y a une présomption en faveur de la télégonie. Les détails complets de cet intéressant résultat n'ont pas en- core été publiés, malgré qu'ils aient fait l'objet de leçons publiques. Ces expériences d'hybridation seront discutées l'année prochaine et, d'ici là, d'autres naissances se seront probablement produites. — J.-A. Thomson. 49. "Vannerus. — Télégonie et hérédité. — Relation d'une expérience pu- bliée dans le « Zoologist » 13 cet. 1895 : six portées successives d'une Chatte de Man (c'est- cà-dire sans queue) antérieurement couverte par Matou ordinaire. L'auteur insiste sur l'intérêt qu'il y aurait à continuer cette expérience. Le nombre de petits sans queue ou avec une demi-queue va en diminuant ré- gulièrement de génération en génération. Cliaque portée comprenait 3 jeunes; à la première 3 sans queue; à la troisième 1 sans queue, 2 avec demi-queue ; à la sixième 3 avec queue normale. Chiffres intermédiaires pour les autres générations. — L'influence maternelle, prépondérante au début, a diminué de portée en portée. — J. Deniker. l'année BIOLOGIQL'E, U- 1896. 30 CHAPITRE XVI LiSt. Variation. Rappelons (Voir Ann. bioL, 1895, p. 488) que la variation, qui constitue dans son acception large un des chapitres les plus étendus de la Biologie se trouve ici beaucoup plus restreinte parce que nous versons aux cha- pitres du polymorphisme, de l'origine des espèces (variation en voie de fixation) et de la tératogénèse les cas de variation qui peuvent se rapporter à ces chapitres, auxquels nous renvoyons comme complément de l'étude de ces phénomènes. La variation en général et ses lois. — Certains biologistes continuent à représenter graphiquement les statistiques de variations et àappliqueraux courbes ainsi obtenues l'analyse mathématique avec l'espoir d'en déduire les lois générales de la variation. Pearson (45) étudie comparativement parla méthode des courbes de fréquence divers phénomènes physiques, biologiques, économiques; il applique cette même méthode aux difl'é- rentes sortes de sélection, à l'hérédité, etc. Le même auteur (46) donne des calculs et des tables se rapportant à l'étude générale des courbes de fré- quence. Dans le même ordre d'idées, Amann (4), à propos d'une varia- tion symétrique, formule dans les termes suivants les lois générales de ces variations : 1° la fréquence d'une déviation est une fonction de sa gran- deur, 2° la mesure de la variation totale est représentée par l'aire de la courbe binomiale comprise entre les ordonnées extrêmes. "Warren (70) établit les courbes de variation de certaines dimensions de la carapace des Crabes par rapport à sa longueur totale. Thompson (65) constatant une variation considérable dans des carac- tères des dimensions relatives chez les Crabes à deux années de distance, se demande si c'est l'indice d'une variation continue. Un calcul facile mon- tre que cette hypothèse est inadmissible car elle aurait pour conséquence une modifîcalion considérable au bout d'un petit nombre d'années. Cou- TAGNE a sans doute suggéré la véritable explication en attribuant ces va- riations à desoscillations climatériques. Cunningham (6) émet l'idée que les différences observées pourraient être dues à la plus ou moins grande durée du séjour dans l'alcool. Mais Thompson (75) repousse cette objec- tion en faisant remarquer que la variation a été générale et de sens in- verse dans les deux rapports considérés. Les recherches précédentes peuvent avoir de l'intérêt en ce qui concerne les formes de la variation brute; mais elles ne nous instruisent pas sur XVI. — VARIATION. 467 la nature des caractères auxquels elle donne naissance. C'est à ce dernier point de vue, bien plus important à notre avis, que sont faites les recher- ches d'Agassiz et Woodworth 2). Ces auteurs montrent en efl'et que dans la Méduse Eucope, les variations, malgré leur grande diversité, ne sont pas quelconques, mais reproduisent des caractères qui sont nor- mau.K chez d'autres Méduses comparer avec Dwight (10), chapitre XV]. Dans le même ordre d'idées, Montgomery (35) étudie les variations de la variabilité selon les espèces elles conditions ambiantes. Pour Cope (14) les variations sont le résultat d'excitants intérieurs et extérieurs ; elles suivent des directions définies et, fixées par la sélection, engendrent l'évolution dans laquelle la variation brusque ne joue aucun rôle important. Cope rapporte la variation à deux causes : l'action di- recte du milieu {physiogénèse) et l'effort de l'organisme pour s'adapter à ce milieu icinétogénèsn). Mais il faut que ces causes elles-mêmes varient car un équilibre s'établit bientôt si elles restent uniformes. Ce sont, en somme, ses anciennes idées mieux développées, appuyées sur de nom- breux exemples et sur la discussion des objections. — "Wallace (G9) sou- tient contre Cope la théorie ancienne, suivant laquelle il n'y a pas une variation orientée mais les variations indépendantes et irrégulières. Varialion adaptative. — Laissant de côté ceux des faits de variation qui ne sont pas très significatifs, nous signalerons seulement quelques mé- moires présentant un intérêt plus général, d'ailleurs à des points de vue très variés. Bailey (0) rappelle des exemples montrant que les plantes peuvent subir une modification adaptative sous l'influence de la concur- rence vitale, même lorsqu'elles proviennent de bourgeons, ce qui élimine l'intervention du plasma germinatif. Kuthy (31) montre qu'il ne faut pas attribuer à la variation adaptative la prétendue augmentation du nombre des globules du sang aux stations élevées. Il trouve, en effet, qu'il n"y a pas augmentation réelle mais une simple modification dans la réparti- tion des parties constitutives du sang, les hématies se portant à la péri- phérie où l'on puise le sang pour les compter. Variation embryonnaire. — Fischel (20 constate comme Meiinert {Ann. biol., 1893, p. 496) l'existence d'une variation considérable dans l'évo- lution embryonnaire, mais son étude porte seulement sur la variation de la croissance. 11 constate que ces variations sont d'autant moindres que l'embryon est plus avancé, car elles sont progressivement diminuées par un mécanisme d'autorégulation. Il pense que cette variation pourrait être attribuée au fait que l'accroissement, au lieu d'être uniforme, se ferait ir- régulièrement pour les divers organes et les trois dimensions de l'espace. Patten (44), constatant que les anomalies du développement les plus di- verses se montrent dans des larves de Limulus élevées dans des condi- tions identiques, relègue à un rang subordonné l'influence des conditions ambiantes et attribue à des causes internes l'origine de la variation. Une conclusion semblable peut être tirée du travail de standfuss(61) qui, reprenant ses expériences sur l'action de la chaleur sur des pupes, obtient de ce facteur unique, chez certaines Chenilles, des séries de va- riation continues, chez d'autres des séries divergentes, chez d'autres enfin des formes aberrantes isolées. 468 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Variation sous Vinfluence du parasitisme. — Wasmann (71), dans une étude détaillée et intéressante des commensaux et parasites des Termites et des Fourmis, donne une classification des différents degrés d'inti- mité dans les rapports de ces êtres avec leurs hôtes et propose toute une terminologie pour cette classification. Il montre le rôle du mimé- tisme, des services communs rendus, de la douceur et de la violence en ces relations compliquées. Conditions ambiantes. — Brandes (9) affirme que, contrairement aux assertions d'expérimentateurs précédents le régime Carnivore ou grani- vore n'exerce pas une influence sensible sur la structure de l'estomac des Oiseaux. Une expérience inédite faite par l'un de nous (Y. Delage), qui alimenta pendant trois années une Poule avec de la viande, tend à prouver que la vérité serait entre ces deux assertions. Le gésier de cet animal se montra, à l'autopsie, incontestablement avec les caractères d'un gésier de granivore mais sa musculature et son revêtement interne étaient très notablement diminués. Notons à cette occasion que cette Poule a eu aux pattes des abcès dont le pus riche en acide urique mon- trait évidemment la nature goutteuse de l'aflection. Un traitement à la pipérazine ne fut pas supporté par l'animal qui en mourut malgré la faiblesse de la dose. Il serait curieux d'étudier à ce propos les modifi- cations qui ont pu survenir chez les Moulons nourris, dans certaines parties du nord de la Russie, exclusivement de Poisson. Rey (54) cons- tate que les œufs du Coucou présentent une analogie de couleurs avec ceux des espèces nourricières et explique ce fait en admettant que la res- semblance de couleur serait due à ce que le jeune Coucou femelle reçoit la même nourriture que les petits du parent nourricier. Chapman (11) montre qu'une diminution de nourriture à la fin du dernier stade larvaire AWgrotis cornes provoque une mue supplémentaire à la sortie de laquelle l'animal présente des caractères plus voisins de ceux de la pupe. De Vries (67) montre que, dans une race monstrueuse de Crépis^ présentant une certaine tendance à la régression vers le type normal, cette tendance est diminuée par la culture dans un milieu forte- ment azoté. Francotte (22) constate que l'épiphyse et la glande pinéale naissent de deux rudiments différents : il voit dans la grande variabilité de l'organe, même en ce qui concerne les caractères histologiques, la preuve objective qu'il est en voie de régression. Ces variations sont, en quelque sorte passives et, en raison de cela, individuelles et non trans- missibles. Carnot (10) trouve qu'on ne peut encore répondre à la question de savoir si la pigmentation est fonction de la cellule ou du milieu, car des bulbes pilifères pigmentés peuvent donner des poils blancs (Cheval arabe, Poule nègre) ou inversement (Homme, Faisan). Les excitations de toute nature (action chimique, frottement, sécrétions humides) fa- vorisent la production du pigment. Cette production serait une réac- tion défensive contre les rayons lumineux et surtout les rayons chimi- ques. — D'après Reeker (52) c'est sous l'influence de l'habitation en lieu obscur que le Surmulot est devenu plus noir. — Schrbder (56) montre, chez les Chenilles, des variations assez notables, survenant sous XVI. — VARIATION. 469 l'infliience des conditions de vie. — Ray (51) constate qu'une agitation incessante détermine chez Stengmatoci/stis des modifications considé- rables dans la forme du mycélium. Accoutumance. — Le Panr/ium edule contient une grande quantité d'acide cyanhydrique libre. Treub (67j montre qu'à l'inverse de presque tous les autres organismes, les parasites de cette plante supportent sans dommage la présence de ce poison. Davenport et Neal (17) montrent que des Protozoaires (5^(?«^or) peuvent s'accoutumer graduellement aux poisons et que la sélection n'a rien à voir dans ce phénomène. Acclimatement. — En ce qui concerne l'acclimatement, citons un tra- vail de Smith (60) où sont étudiés les effets du changement de milieu chez les Poissons transportés de l'Atlantique dans le Pacifique. Les résultats d'expérience de ce genre sont du plus haut intérêt pour la Bio- logie; en raison de leurs proportions colossales, ces expériences per- dent le caractère d'une expérience humaine pour prendre celui d'un phénomène biologique naturel, d'une véritable migration. Yves Delage et G. Poirault. i. Adolphi (H.). — Ueber Variationem der Spinalnerven und der Wirbel- saûte aniirer Amphibien. III. Bufo cinereus Schneid. (Morpliol. Jahrb., XXV, 115-142, PI. VIII). [Le titre indique suffisamment le résultat général obtenu. —A. Prenant. 2. Agassiz (A,) et "Woodworth ("W. Mcj. — Some Variations in the Genus Eucope. (Bull. Mus. Harvard, XXX, 121-150, 9 pi.). [476 3. Allen (J.-A.). — Alleged chanr^es of colour in the feathers of Birds wi- thout moulting. (Bull. Amer. Mus., VIII, 13-14). [* 4. AmanniJ.). — Application du calcul des probabilités à rétude de la va- riation d'un type végétal. (Bull, lierb. Boissier, IV, 577-590). [473 5. Arpad Kardos. — Taachende Eidechsen. (Zool. Garten, XXXVII, 343). Dans des prairies soumises à des inondations Lacerta agilis peut pren- dre des habitudes aquatiques, nager et plonger. [E. Heciit. 6 Bailey (L.-H.). — Variation after Birth. (Amer. Natural, XXX, 17-24.). [478 7. Blanchard (R.). — Courtes notices sur les Hirudinées. (Bull. Soc. Zool. . France, XXI, 137). [ E. Hecht. 8. Sur le Vairon montagnard (P/toxinus lœvis, var. Montanus). (Bull. Soc. Zool. France, XXI, I55l [489 9. Brandes. — Ueber den vermeintlichen Einfluss verànderter Ernàhrung aufdie Slructur des Vogelmagens. (Biol. Centralbl., XVI, 825-838, 7 fig.). [485 10. Carnet (P.). — Recherches sur le mécanisme de la pigmentation. (Bull. Scient. France, Belgique, XXX, 1-82, pi. Ml). [486 11. Chapman (^T.-A.). — An experiment bearing on the number oflarval ins- tars, and the distinctness of larval and pupal instars in Lejjidoplera. (Ent. Monthly Mag., 2« sér., VU (vol. XXXII) 54-57, et 80). [Voir cli. XVII 470 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 12. Chodat (R.). — Sur la structure et labiologie de deux Algues pclar/iques. (J. bot. Paris, X, 333-349, 405-409, PI. III). [Voir cli. XIV 13. Cobb (J.-A.). — Measurements ofcrabs. (Nature, LV, 155). [474 14. Cope. — The primary factors of orgnnic évolution. (Chicago, [The Open Court], XVI -i- 532 pp., 120 fig.). [Voir ch. XX 15. Cornevin (Ch.). — Voyage zootechnique dans l'Europe centrale et orien- tale. (.\nn. Soc. agriculture, Lyon, III, 455-553). [Voir ch. XVII IG. Cunningham. — Measurements of crabs. (Nature, LIV, 621). [474 17. Davenport (C.-B.) et Neal (H.-V). — Studies in Morphogenesis. V. On the accHma iization of Organism to poisonous chemical substances. (Arch. Entw. Mech., II, 564-583). [490 18. Dyck ("W.-T. Van). — Colour variations in ducks and pigeons. (Nature IA\ . 54-55). [Sera analysé dans le prochain volume. 19. Finn (F.). — Contribution to thetheory ofwarning colours and mimicry. N°\. Experiments with aBabbler. Crateropus canorus (J. Asiat. Soc. Bengal, XLIV, 344-356). [* 20. Fischel (A.). — Leber Variabililat und Wachsthumdes embryonalen Kor- pers. (Morphol. Jahrb., XXIV, 369-404, pi. X, 10 fig. texte). [480 21. Gauckler (H.). — Expérimente mit Vanessa-Puppen bei niedrigen Tem- peraturen. (III. Woch. Entoniol., I, 493-495). [Expériences peu nombreuses sur Vanessa Urticx, V. lo V. Antiojta. — Pas de conclusion importante. — P. M.VRCiiAL. 22. Francotte. — Contribution à V étude de l'œil pariétal de Vépiphyse et de la para j)hy se chez les Lacertiliens. (Mem. Cour. Ac. Belgique. 1896, IV). [468 23. Grabham (M.). — (Jn hxjbridization andvariability. (J. Inst. Jamaica, I, 210-212). [Conférence de vulgarisation. — J. Deniker. 24. Haacke. — Entwicklungs mechanische Untersuchimgen. I. Uebernumeri- sche Variation typischer Organe und korrelative Mosaikarbeit (Biol. Cen- tralbl., XVI, 481-497, 529-547). [Sera analysé dans le prochain volume. 25. Haase (E.). — Researches on mimicry on the basis of a natur al classifi- cation of the Papilionidœ. Part IL Researches on Mimicry. TransIatedbyC. M. Child. Stuttgart [E. Nagele] IV + 154 p., 8 pi. col.). [Traduction de Unlersuchungen iiber die Mimicry auf Grundlage eines natûrlichen Systems der Papilioniden. Cassai 1891. — P. Marciial, 26. Haviland (G.-D.). — Sotne Factors in the Evolution of Adaptations. (Lon- don [R.-H. Porter], 1896). [* 27. Hennicke (C). — Ueber die Aujiassung des Gehôrorganes der Wasser- sdugetiere an das Leben im Wasser. (Die Natur, XLV, 392-393 fig.). [* 28. Herrick (F. -H.). — The ximerican Lobster : A Siudy of ils Habits and Development. (Bull. U. S. Fish Commission, XV, 1-252, 64 pi.). [476 29. Gain (Edm.). — Sur la variation des graines sous Vinflnence du climat et du sol. (Rev. Gen. Bot., VIII, 303-305). [Voir ch. XIV 30. Hyatt (A.). — Lost char acteris lies. (Amer. Natural., XXX, 9-17). [ E. Hecht. 31. Kuthy (Didier). — Modifications que subit le sang dans les régions éle- vées, par effet de la diminution de la pression barométrique. (Arch. Ital. Biol., XXVI, 19. et Rend. Ace. Lincei. V, septembre 1896). [480 XVI. — VARIATION. 471 32. Lahille(F.). — Variabilité el (ifftnilrs dn Monophora Darwini. (Rcvista (1(>1 .Muse.) La IMata, VII, 40 de se défendre d'une façon mécanique contre les blessures qu'ils pourraient recevoir dans les fourmilières ou les termitiè- res. C'est ainsi que la forme défensive du Xenoceplialus qui liabite chez les Ecilon de l'Amérique du Sud est si complète qu'il ressemble à une petite Limule ou à un Trilobite. On ne rencontre guère ces cas d'adaptations défen- sives que dans la .synœcie. [X'VI b ,3] De l'étude qui précède il résulte que, chez les Myrmécophiles et les Termito- philes, on rencontre tous les deg-rés de symbiose, depuis la synœcie, où l'être hé- bergé ne rend à son hôte que des services accessoires en le débarrassant de détritus, jusqu'à la symphilie du Claviger. Bien qu'il y ait oi)i)Osition appa- rente entre le parasitisme et la symphilie. on peut néanmoins trouver des points de contact entre loi deux. C'est ainsi que les « meilleurs amis » des Fourmis [Claviger, Loinechusa) peuvent leur causer un grand préjudice en se nourrissant aux dépens de leur progéniture, tout en acceptant sans scru- pule la nourriture que les Fourmis leur donnent de bouche à bouche. D'après W'asmann, l'influence néfaste de leur présence irait même jusqu'à faire dégénérer la race, et à produire, par suite d'une perturbation de l'instinct d'élevage, les curieuses formes intermédiaires entre les reines et les ouvriè- res qu'il a décrites sous le nom de Pseudogynes. (Voir Ann. Inol. 1895, p. 304- 307). [Ces êtres symbiotiques (?) exerceraient sur toute la colonie une in- fluence analogue à la castration parasitaire que détermine un parasite sur un simple individu.] — P. Marchai.. 7i'>. Wehmer (C). — Charme à feuilles de chêne. — Les feuilles de Charme offrent parfois une ressemblance superficielle avec les feuilles de Chêne. L'au- teur a rencontré sur les pieds pourvus de feuilles quereiformes un Champi- gnon qui ne lui semble pas différent de VExoascus Carpini; les asques ne sont pas toujours localisés sur les feuilles anormales. La variation de forme des feuilles et la réduction défaille qui l'accompagne seraient l'œuvre du Champignon qui a pénétré dans le bourgeon. La production des feuilles quer- eiformes serait le premier degré des déformations qui aboutissent ensuite au développement des balais de sorcière. — P. Viillemin. 50. Ray (J.). — Mucoret Trichodenna. — L'auteur a trouvé des Trichoder- ma parasites sur des Mucor. Les effets du parasitisme sont : chez l'hôte, les déformations des filaments sporangifères , l'accroissement du revêtement minéral (d'oxalate de chaux) , l'avortement d'une partie des spores ; chez le parasite, déformation du thalle, passage à la structure continue, absence presque complète de fructifications. — A. Labbé. U. Brandes. — La prétendw influenee modi/icafrici' du régime sur la structure de Vestomac des Oiseaux. — Certains auteurs, Semper entre au- tres, ont prétendu que la nature de la nourriture peut exercer une influence directe et considérable sur la structure de l'estomac des Oiseaux. Cette struc- ture est nettement différente selon qu'il s'agit de carnivores ou de granivores. Chez ces derniers, l'estomac est pourvu de muscles puissants revêtus d'une cuticule, tandis que chez les premiers les parois stomacales sont minces, fai- bles, sans cuticule interne. Or, si l'on se reporte aux observations de Hunter, Edmondstone, Ménétrié, HoLMGREN, il serait possible de réduire l'estomac d'un granivore aux propor- tions de celui d'un Carnivore en le soumettant pendant une longue période au 486 L'ANNEE BIOLOGIQUE. régime de la viande et inversement; l'estomac d'un Carnivore, avec un chan- gement de régime prolongé, réaliserait le type granivore. Brandes a repris l'étude des faits avancés par ses devanciers et les a soumis au contrôle de l'expérience. Les résultats, sur le détail desquels il est inutile d'insister, sont tous négatifs, c'est-à-dire qu'un changement de régime ali- mentaire n'a qu'une influence très faible sinon nulle sur la structure de l'es- tomac des oiseaux. Sa conclusion est(ju'ii n'y a pas au cours de la vie iVun individu adaptation d'un organe comme Vestomac aux conditions extérieures d'existence. — Bat-Ullon et Terre. 62. Stone ("W.). — La mue des Oiseaux. [XIV 2 a K] — Comme on le sait, le régime des Oiseaux a une influence sur la coloration des plumes. La ques- tion est de savoir si cet effet est direct et porte sur le plumage actuel ou bien s'il ne se fait sentir que sur les plumes de la mue suivante. L'auteur qui n'a pas fait d'expériences directes mais qui a étudié la bibliographie et fait d'autre part beaucoup d'observations sur les mues et changements qui les accompa- gnent dans les différentes espèces, conclut qu'il n'y a d'effet direct de chan- gement de couleur que si l'aile a subi des frottements ou si les surfaces qui sont le siège des jeux de lumière d'où résulte la coloration ont été altérées de quelque manière. Autrement, les changements de couleur n'apparaissent qu'a- vec la mue. — C. B. Davenport. 30. Moreillon. — Les Sapins sans branches de Chaumont. [XVII] — L'auteur décrit une curieuse forme de Sapin argenté trouvée en quelques exemplaires dans deux stations du canton de Neuchâtel. Ce sont des Sapins hauts de 1 mètre 1/2 environ ; ils n'ont aucune branche, ne s'allongent que lentement }>ar le sommet et portent sur la tige des ai- guilles et des bourgeons latéraux avortés. On peut considérer cette forme irramosa nécessairement stérile, comme le dernier degré d'une dégénéres- cence de l'espèce dont la variété virt/ata serait un stade moins avancé. La formeuiV^a^aaété signalée à 2 ou 3 reprises : elle porte une ou deux branches seulement et développe quelques fruits. On peut admettre que la variété irramosa provient de graines de la variété virgata qui, en se développant, ont accentué la dégénérescence de la forme maternelle. La forme irramosa des forêts de Chaumont-Neuchàtel est apparue en divers exemplaires pen- dant qu'il y avait dans cette station des Sapins vergés (forme virgata); de- puis la disparition de ces derniers il ne s'en est plus formé. — P. Jaccard. 5G. Schroder (Chr.). — Étude sur les Chenilles. — Après avoir, dans un pré- cédent article (V. ch. XVII), étudié les causes déterminantes de la coloration des Chenilles, Tauteur recherche quels sont les facteurs qui président à la dé- termination de leur forme, et ici encore il prend comme exemple le genre Eu- pithecia. Les différentes espèces de ce genre tantôt vivent librement à la sur- face des feuilles, tantôt au contraire se creusent des galeries à Tintérieur des tissus végétaux, ou bien, condition intermédiaire entre les deux précédentes, vivent à l'intérieur des fleurs. Or le même genre nous montre des modifica- tions de formes correspondant à ces diverses conditions de vie. Les premières sont grêles, à organes locomoteurs bien développés, les secondes au con- traire ont une forme trapue et des organes locomoteurs fort réduits , les der- nières enfin ont un faciès intermédiaire entre ceux des deux autres types. — P. Marciial. 10. Carnot(P,). — Recherches surlemécanismedelapigmenlation. [XIV2 aÇl XVI. - VACATION. 49,1 — Carnot a étudié quelques-unes des difficiles questions relatives à la pig- mentation, en choisissant surtout comm*^ sujet de recherche les pigments noirs (pigment choroïdien, tumeurs mélaniques des vieux Chevaux, pigments épi- dermique et dermique des Mammifères, chromoblastes des Batraciens et Pois- sons). — Le i)igment mélanique, quelle ([ue soit sa composition cliimi(iue, se présente presque toujours sous la forme iraient sans doute pas aussi bien sur des Chenilles qui ne montreraient pas, comme celles qui ont été le sujet de l'expérience, une très grande variabilité naturelle de la couleur. l'année Bloi.OGiyl'E, II. 189G. 32 498 L'ANNEE BIOLOC.IQUE. Dixey (!27) cherche à prouver que la sélection suffit à expUquer le mimétisme, même dans son premier développement, à un moment où l'on objecte l'insulfisance de l'avantage capable de lui donner prise. Son argument consiste à montrer l'évolution graduelle de la ressemblance mimétique dans les différentes espèces. Mais cela ne prouve rien quant à l'explication du phénomène. On sait qu'EiMER est un des principaux partisans de la théorie des directions déterminées du développement dépendant de causes intrager- minales(^n». bioL, 1895, p. 339). Il fait provenir les dessins des ailes des Papillons du développement de certaines taches primitives en dessins plus ou moins complexes d'une figure déterminée. "Weismann (108) mon- tre que cette théorie ne saurait s'appliquer au cas où le dessin protecteur résulte de la juxtaposition de deux dessins situés sur deux parties des deux ailes d'un même côté, dessins qui, sur chaque aile séparément, n'ont aucune valeur protectrice et ne prennent leur signification que lorsqu'ils sont rapprochés dans la juxtaposition ou la demi superposition des deux ailes. Souvent même, la figure complète relève d'un genre de symétrie tout autre que celui des dessins primitifs. Schrôder (8i) signale des faits semblables et donne de nouveaux exemples de cas où la nuance protec- trice, quand elle mime des objets inanimés, se trouve seulement sur la partie de l'aile qui est en vue quand l'animal est au repos. Haacke (Voir ch. XIX), sans avoir fait d'observations nouvelles et commentant celles de Kev et de Baldamus est d'avis que la phylogénèse des mœurs du Coucou ne peut provenir que de la variation orientée {orthogénèse), sans intervention de la sélection naturelle. Mais n'est-il pas évident que pour la coloration de ses œufs cela est impossible? E. H. A. (31), trouvant que la sélection n'explique pas suffisamment le mimétisme, propose de la remplacer dans l'explication de ce phéno- mène par une réaction de l'esprit sur le corps, par une sorte d'autosug- gestion à la manière de ces hystériques qui se contracturent à la seule idée qu'elles pourraient être contracturées. Il ne paraît pas probable que cette théorie trouve grande faveur auprès des biologistes. Bien mieux inspiré est notre collaborateur P. Marchal lorsqu'il réduit le rôle de l'esprit à l'utilisation des ressemblances mimétiques fortuites que la sélection peut ensuite développer. Phylogénie. — ■ Sur la question de la phylogénie il a été fait, comme toujours, un grand nombre d'études plus ou moins hypothétiques mais qui ne sont pour la plupart que des essais de reconstitution de parties plus ou moins étendues de l'arbre généalogique; c'est de la phylogénie spéciale et nous la laisserons de côté. Le nombre des mémoires où sont agitées des questions d'un ordre plus général est peu considérable. Un des plus intéressants est le chapitre que Cope (22) consacre à la phylo- génie dans son grand travail sur les facteurs primaires de l'évolution or- ganique. Cope insiste sur cette idée que seule la paléontologie est un guide sûr dans la phylogénie et que l'embryogénie ne peut être consultée que subsidiairemenL II considère comme absurdes toutes les phylogé- nies embryogéniques; il montre, en outre, qu'on ne peut se guider que d'après le détail, en suivant pas à pas l'évolution, et que, comparer en XVll. — ORIGINK DKS HSPFXES. 499 bloc, commeonle faitlrop souvent, lesordresou des groupes quelconques supérieurs au genre et à l'espèce, ne peut conduire à rien. La loi uni- verselle, c'est que les types les moins différenciés de chaque période sont ceux que l'on retrouve plus ou moins modifiés à la période sui- vante; les formes très différenciées périssent plutôt que de s'adapter. — Dans un second travail le même Gope (23) expose sur la phylogénie et la taxonomie quelques idées qui pourraient paraître banales, mais qui prennent un tout autre caractère en la bouche d'un homme qui a beau- coup vu, beaucoup médité et reconnu par lui-même les avantages et les inconvénients qu'il signale. Hyatt et Arms (46), à l'occasion d'un article de Miall combattent l'opi- nion commune d'après laquelle les formes larvaires seraient des répéti- tions ontogénétiques de la phylogénèse et soutiennent qu'elles sont dues à des adaptations aux conditions actuelles; c'est la notion bien connue de laca'nogénèse,mais ce n'est pas un argument suffisant pour faire adop- ter leur théorie que de montrer que, si la tachygénèse s'adapte bien à l'opinion commune, il est des cas (Insectes à métamorphoses complètes), où l'on voit au contraire des caractères acquis pendant la période lar- vaire refouler le stade ancestralThysanoureau point de l'effacer presque entièrement. Leur opinion nous parait contenir une grande part de vérité mais elle réclame d'autres preuves. Nous avons cru devoir ne pas repousser, bien qu'ils appartiennent à la phylogénie spéciale, certains travaux qui nous ont paru intéressants. (Gaskell 36 , Raspail (80), Jaekel (47), Packard (69), etc.) D'après Gaskell (36) les Vertébrés proviendraient des Arachnides et en particulier des Gigantostracés. Cette thèse est très habilement soute- tenue par son auteur. Malheureusement elle va trop à rencontre de données positives de l'embryogénie et de l'anatomie comparée pour avoir chance de trouver près des naturalistes un crédit quelque peu durable. Smitt (87 décrit chez certains Bryozoaires, de la base au sommet de la colonie, une variation ontogénétique parallèle à celle que montre l'anatomie comparée du groupe, et, chez les Salmonidés, il trouve toutes les variations individuelles d'une même région représentées à titre de variétés locales dans d'autres régions. Il voit dans ces faits une démons- tration objective de la descendance. Mentionnons en terminant un certain nombre de travaux un peu iso- lés et qui n'appartiennent pas aux catégories que nous venons de passer en revue, ce qui ne veut pas dire que leur intérêt soit moindre. Standfuss (dO) conclut de ses observations sur les hybrides de Lépi- doptères, que la formation des espèces repose principalement sur l'im- possibilité des individus variés de se croiser avec les formes dont ils dérivent; ce cas pourrait se présenter chez des hybrides nés de croise- ments qui pourraient ainsi donner naissance à des espèces nouvelles. L'auteur insiste sur la longue durée du temps nécessaire pour former les espèces. Clément (19) relate des expériences où Legros, en donnant à des Abeilles des alvéoles plus larges, obtient un accroissement de taille et, consécutivement, une augmentation de longueur de la trompe qui permet 500 L'ANNEE BIOLOGIQUE. l'ulilisation de fleurs à corolles plus étroites et plus profondes. — Bernard (14) constate que le pigment est charrié dans l'organisme par les cellules migratrices qui se portent dans des points du corps où il est diversement utilisé. Ces cellules ont un phototactisme positif qui les ac- cumule dans les points où frappe la lumière. Ce phénomène serait l'ori- gine de Fœil. Cela n'explique pas toutefois la localisation de cet organe qui deviendrait au contraire intelligible si l'on admettait que l'appareil réfringent, a précédé l'accumulation pigmentaire. Qua'nt à l'appareil réfringent, sans prétendre préciser les causes de sa fonction, on peut suggérer qu'il peut avoir une origine indépendante de ses fonctions ul- térieures. N'est-il pas, chez les Flagellâtes, représenté par un simple grain d'amidon? Yves Delage et G. Poirault. 1. Ahlborn (Fr.). — Ueber die Bedeutung der Helerocerkie xind àhnUcher un- symmetrischer Schivatizformen schwimmender Wirbellhiere fur die Ortsbewe- gung. (Z. Naturw., 1-15). [505 2. Ammon (O.). — Der Abànderungsspielraum. Ein Beitrng zur Théorie der natiirlichen Auslese. (Nat. Woehenschr., XI, 137-143. 149-155, 161-166). [518 3. Anonyme. — Habits as Diagnostic of species. Evolving species. (Nat. Se, IX, 2-34). [Voir ch. X 4. Antonovitch. — Ch. Darwin et sa théorie (en russe). Saint-Pétersbourg, [* 5. Ashmead (W.-H.) — The Phylogeny of the Hymenoptera. Annual ad- dress of the président. (P. Ent. Soc. Washington, III, 1895, 323-336). [550 6. Bailey (L.-H.). — The survival ofthe unlike : a collection of évolution essays suggested by the study of domestic plants. (New- York, 8°, 515 p. avec fig.). [Voir ch. X^' 7. 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Weismann on Germinal Sélection. (Science, lll, 853-857). 22 Cope. — Theprimary factors of organic évolution. (Chicago. [Open Court] .\xi -f 532 p., 120 fig.). [Voir ch. XX 23. Tho formulation of the natural sciences. (Amer. Natural., XXX, 101-112; Science, 161, 299-.305. extrait dans Nat. Sci.. VIII, 258-260). Notre ré.sumé a été fait d'après Amer. Natural. [546 24. Cornevin (Ch.i. Voyage zootechnique dans T Europe centrale et orientale. (Ann. Soc. agriculture Lyon 7« ser., III, 455-553). [543 25. Dean (Bashfordi. — On the early development of Ganoids. (C. R. Con- grès zoologique de Leyde, 336-347). [553 26. Sharks asancestral Fishes. ( Nat. Sci., VIII, 245-253). [553 27. Dixey (Fred.-H.i. — On the relation of Mimetic Patterns to the Ori- ginal Forni. (Tr. Ent. Soc. London, 65-70, pi. III-^'). [542 28. Dubois (E.). — Pithecanthropus erectus. (C. R. 3« Congrès intern. zool., Leyde, 251-273). [549 29. Nàheres iiber den Pithecanthropus erectus als menschenàhnliche i'ebergangsform. (Arch. 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Garstang ("W.). — On the fonctions of certain diagnostic characlers ofDe- capod Criistarcans. (Rep. Brit. Ass., Liverpool, 828--4G0). [549 60. Le Pithecanthropns et Vorigine de rhomme. 14"^ conférence annuelle transformiste (Bull. Suc. Anthrop. Paris, \II, 4'' sér., 400-473, fig.j. [Exposé (le la découverte. Résumé des opinions et des ob- jections. Ces dernières émanent surtout d'évolutionnistes. — J. Deniker. 01. Marchai (P.). — La reproduction et révolution des Guêpes sociales. lArch. Zool. exp., 3« sér., IV, 1-100). [Voir cli. IX 62. Masterman (A. -T.). — On some points in the gênerai morphology of the Metazoa considered in connection ivith the phi/siological pi'ocesses of alimentation and nutrition. (Zool. Anz.. XIX, 190-198, 206-221, 225-229, 13 ûix. texte). [549 63. Meldola (Raph.j. — The utility of spécifie characlers and physiological corrélation. [The présidents address). (Pr. Ent. Soc. London, 1890, lxii-xcu). [508 64. Montgomery (T. 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On y trouve une figure de VA. H t hog rap hica iV-d-prèa l'échantillon du Musée de Berlin. — P. Marciial. 79. Quinton(R.). — Le refroidissement du globe, cause primordiale d'évolu- tion. (C. R. Ac. Sci., CXXIII, 1094). [556 80. Raspail (X.). — Les origines des animaux domestiques. (C. R. 3'^ Congrès intern. zool. de Leyde, 178-181). [549 81. Reid (G. Archdall). — The présent évolution of man. (London [Chap- man and Hall], in-8«, 370 p.). [* 82. Russell (W.). — Influence de l'adaptation sur la structure de quelques plantes. (A. F. A. S. Bordeaux p. ). [507 83. Schroder (Chr.). — Experimentelle Untersuchungen bei den Schmetterlin- (jen und deren Entwickelunqszustdnden. (111. Woch. Entomol., L, 133-137; "181-184, 1 fig. etpl. col.). ■ [540 84. Wasschutzt den Falterl (111. Woch. Entomol., I, 7-12; 21-26, 2 fig.) [543 85. Scott ("W.-B.). — Sur la relation des variations individuelles et l'origine des espèces. (3® Congrès zool. intern. Leyde, 131-132). 86. 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Thilenius (C). — Untersuchungen iiber das morphologische Bedeutung accessorischen Elemenfe am menschlichen Carpus [und Tarsus). (Morphol. Arbeit., V, 462-554, pi. XXl-XXH'. 7 fig.). [552 94. Thilo (O.). — Die Umbildungen an den Gliedmassen der Fi-n-he. (Morpliol. Jalirb., XXIV, 280-355, pi. Yl-IX. 7 fig.). [706 XVII. — ORIGINE DES ESPECES. :>(»:) 95. Thiselton Dyer ("W.-T.i. — The Ktililij of specil'it- c/iaraclers. [Letter] (Natuivln'. -.xjS. •?94, 4.33, 436. 522). [511 Ui). Thomson (J. -Arthur). — The Endeavour after mell-being. (Nat. Sci., Mil. 21-20). [519 V»7. Tornier (G. i. — Die Kricchthiere Deutsch-Oat-Afrihas BeUrage :nr Sys- temalil, und Descendoizlehre. (Berlin. in-8'\ XI1I + 1(J4 i)p.. 5 pi., 11 tîg. ). [Sera analysé dans le prochain volume, 98. Tyler I John-MJ. — The Whence and the Whilher of Man, abriefhistory of his origin and development throngh conformitg to environment. {In-8°, 312 p., New-York [Charles Scribuers Sons]. (D'après Nat. Se, IX, 130). [549 99. Urech. — Bcobnchlung von Compensa tionsvorgdngpn in dev Favbenzeich- nung, bazic. unler den Schuppenfarbcn an durch Ihermische Eintvirkung entstandeien Aberrationen and Subspecies einiger Vanessa-Arten. Erwà- gungen dariiber inid iiber die pkyletische Récapitulation der Farbenfelderung in der Onlogcnese. (Zool. .\iiz., XIX, lf.:î-174. 177-l.s:>, -.Hll^Or)). [Sera analysé dans le prochain volume. 100. Unbehaun ' J. ) . — Versuch einer philosophischen Selectionstheorie. ( lena [Fischer], vi. 150 p.). [514 101. Verrill (A.-E.i. — The MoUuscan AirheU/pe considered as a Veligerlike . Fonn tvith discussions of certain points in Molluscan Morphology. (.\mer. J. Sci., 91-99, 15fiii-. [Phylogénie spéciale. — G. Mann. 102. Viré (Armand). ~ Modifications apportées aux organes de relation et de nutrition chez quelques Arthropodes, par leur séjour dans les cavernes. (C. R. Ae. Soi.. CXXIl. 48G-487 et Bull. Mus., Paris, 90-92. 139). [500 103. Wallace (A.-R.). — ■ The problem of utility : are specifc: characters ahvays or generally useful?(L Lin. Soc, XXV, 481-496). [509 104. Old and new théories of évolution. (Nature, LUI, 553-555). [Voir ch. XX 105. "Warren (E.). — Variation in Portunus depura'or. (P. R. Soc. London, IX, 221-243, 0 lîg.) [Voir ch. XII 100. Wasmann. —Zur neueren Geschichte derEntwickeiungslehre in Deutsch- land. Miinster [Aschendorff], 101 p. [* 107. • Die Mi/rniekophilen und Termitophilen. (C. R. 3" Congr. intern. Zool. Leyde, 410-440, 1 fig.). [^■oir ch. XVI 108. 'Weismann. — f'eber Germinal Selektion. Eine Quelle bestimmt- geric/iteter Variatianen. ln-8°. 79 pj). Jena [G. Fischer]. [523 109. Weldon (AV.-F.-R.). — The utility of spécifie characters. (Nature, LIV, 294.295,413.540). [511 110. "Wolff (G.). — Der gegenwdrtige Stand des Darwinismus. (Leipzig, in-S"^ 30 p.) [533 1. Ahlborn (Fr.i. — Sur la signification de l'hétérocercie et des formes asymétriques analogues de la queue des Vertébrés nageurs au point de vue du déplacement. — D'une façon générale rhétérocercie des Poissons de fond et la pseudoliétérocercie des Poissons de surface ont pour but d'assurer le 506 L'ANNEE BIOLOGIQUE. mouvement de godille de la rame caudale au voisinage des limites supérieure et inférieure de l'eau, en permettant le maintien de la partie principale de la nageoire dans le milieu favorable. La disposition « épibatique » de la queue, dans laquelle la masse principale est située dorsalement, est très répandue et se présente chez tous les Poissons extrêmement hétérocerques , les Séla- ciens, beaucoup de Ganoïdes; la disposition inverse, « hypobatie », beau- coup plus rare, se rencontre chez les animaux dont le poids spécifique est égal à celui de l'eau ou même plus faible, par suite de l'existence d'une ves- sie natatoire, de poumons ou de forts dépôts graisseux (Exocet, Ichthyo- saure, etc.). — G. Saint-Rémv. 94. Thilo (O.). — Lea transformations des metnbrcs des Poissons. — Dans ce travail , nous n'avons guère à relever au point de vue biologique que ce fait que, dans la transformation des nageoires en aiguillons, les articulations et les supports subissent des modifications; les aiguillons sont des appareils de mouvement ou de soutien, des armes ou des organes sonores. — G. Saint- Remy. 34. Garstang ("W.). — Sur la fonction de certains caractères de dia- gnose des Crustacés Décapodes. — Dans cette courte note , l'auteur montre que les particularités morphologiques, dites parfois ornementales, que présentent les carapaces des Crabes, absence ou présence de dents ou d'épines, grandeur, nombre, forme et écartement de ces appendices, toutes particularités qui sont utilisées dans la systématique pour caractériser les espèces et les genres, mais qui sont, en général, considérées comme sans importance fonctionnelle, sont, au contraire des particularités très importantes, en ce qu'elles sont disposées tout spécialement, de manière à faciliter le jeu des antennes ou le mouvement des pattes ou la circulation des courants respiratoires. Les espèces considérées successivement, dans cette étude, ap- partiennent aux genres : Portiinns, Polybius, Balhijnectes, Atelcci/cliis , Eba- lia, Calappa, Cori/stes , Matuta, Platyonichits , et Albunea. — G. Coutagne. 91. Stejneger (L.). — Batraciens urodèles aveugles. [XVI] — (Analysé avec le suivant]. 13. Benedict (J.-E.). [XVI] — Crustacés aveugles. — Les observations rapportées par ces auteurs sont fort importantes au point de vue de l'action morphologique d'un milieu extrême. Dans un puits artésien de 188 pieds de profondeur foré à San-Marcos (Texas) près de la rivière de San-Marcos, on a trouvé plusieurs Batraciens Urodèles, de nombreux Crustacés appar- tenant au genre Pahvmonetes, quehiues Isopodes et Amphipodes : tous ces animaux étaient aveugles et de couleur blanchâtre. Le Batracien en question, très voisin des Necturus, habitant les lacs et les rivières américaines et qui ont des yeux normaux, ressemble sous beaucoup de rapports aux Protées des cavernes d'Europe. Son caractère le plus saillant est l'allongement considérable et la gracilité de ses membres qui, devenus sans doute inutiles pour la locomotion, ont pris un aspect tentaculiforme. Les Palseinoneles,oi\ le pédoncule oculaire ne présente plus aucune struc- ture d'organe visuel, possèdent des antennes d'une longueur extraordinaire, de 50 o/o plus longues que le corps. Les pattes sont également très longues et très minces. — C.-B. Davenport. 15. Brœlemann (H.). — Matériaux pour servir à une faune des Myria- .\\ II. — UHKilM-; DES ESPECES. 507 podes (le France. [XVI] — L'auteur décrit une espèce Ccavernicole de Lilliobin- Delage, non au chapitre des théories gé- nérales, il est vrai, mais au début de la seconde partie (p. 299), à })ropos des théories spéculatives sur la structure du protoplasma.] (t) H. MûUer. Die Befruchtung der Blumen durch Inseclen, 1S73. (i) Thiselton-Dyer, Variation and spécifie Stabilily. Nature l'< mars I8!»."i. L'A^.^t;li; moLooioLE, ii. 189G. 34 530 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Dans la note G, l'auteur revient sur la question du début des variations. A l'occasion du mimétisme , il montre bien ce qu'a de contestable l'expression de ressemblance imparfaite , fondée sur nos appréciations personnelles de la forme et de la couleur : Tefficacité de la protection dépend de facteurs bien différents, la quantité des ennemis, leurs qualités visuelles, etc. Au fond, on ne peut rien préciser dans ce genre de questions, et il est préférable de reconnaitre comme une nécessité l'utilité des variations à leur début , en renonçant à l'apprécier directement : il en est de ceci comme des particula- rités pliysiologiques inconnues, qui protègent tel ou tel individu contre les fièvres tropicales. Divers auteurs (note 7) ont déjà insisté sur la nécessité dune variation à direction définie et montré Tinsuffisance des variations accidentelles pour expliquer l'adaptation : ils ont été conduits pour la plupart à la conception de forces évolutives internes (Emery, Henslow, etc.) [L'un d'eux, Lloyd Mor- gan , auquel Weismann reproche ici d'être encore sous l'influence des idées lamarckistes, vient de faire connaître une théorie toute récente qui permet de comprendre le perfectionnement de l'organisme et la transmission apparente des effets produits sur lui par des causes à action répétée et prolongée, sans admettre leur hérédité directe. Elle sera analysée dans le prochain volume c. — [XVI] [La sélection germinale est inséparable des conceptions de l'auteur sur l'hérédité, comme il l'annonce dès sa préface. Il prend soin d'ailleurs de pré- senter celles-ci sous leur forme la plus simple, de manière à bien préciser ce qui est indispensable à la nouvelle théorie : on reconnaît aussitôt qu'elle ne pourra être adoptée que par ceux qui admettent la prédétermination des diverses parties de l'organisme dans l'œuf. Ceux qui croient au contraire que l'épigénèse joue un rôle considérable dans la détermination des divers or- ganes, ne pourront y avoir recours, même à titre de lien provisoire établi entre les faits pour aider à leur étude. Il est certain qu'elle est destinée à provoquer des discussions et des recherches, ce qui est le résultat le plus utile des théories; mais ces discussions porteront toujours plutôt sur des points collatéraux que sur le fond même : car on se trouve amené sur un domaine où la vérification directe est impossible. C'est le premier reproche qui lui a été adressé de divers côtés, et l'auteur l'avait annoncé d'avance. Le défaut est dû évidemment à la nature même du sujet; mais il n'est pas moins grave. Le fait qui a le plus frappé les partisans et les adversaires des idées de Weismann, c'est la proclamation de ce principe capital que l'évolution a pour base des variations à direction déterminée. II parle bien encore de varia- tions « accidentelles » qui doivent fournir, au début du processus, la pre- mière prise à la sélection : mais il n'en est plus question dès que la ligne de modification progressive s'est dessinée : C'est cette même conception qui avait amené la création de l'école néo-lamarckiste , et qui se retrouve à la base des théories toutes récentes de Lloyd Morgan et de Baldwin; elle s'im- pose de plus en plus, malgré les protestations de quelques-uns ('). [XXI c] [Laissant de côté la discussion sur le fond, on ne peut qu'admirer dans cet ouvrage, où chaque phrase porte son enseignement, la profondeur philoso- phique de la pensée et l'admirable netteté des raisonnements ; c'est l'impres- sion qu'on éprouve dès le début, à la lecture de la préface d'abord, puis des premières pages consacrées à la question du mimétisme; le reste de l'ouvrage (I) WaUace, Old and new théories of évolution. Voir le présent volume ch. XX. XV H. - ORIGIXF: des espèces. 531 ne fait que la confirmer, même pour ceux qui n'adoptent pas les hypothèses de l'auteur. On trouvera plus loin dans ce volume l'analyse des critiques qu'il a j)rovoquées, notamment celles de 'Wolff (110) et de Conklin (21).] — L. Defrance. '21. Conklin (E.-G.K — La sélection germinale de Weismann. — Critique du mémoire de Weismann. sur la sélection germinale. — Je résume briève- ment les arguments. l" L'idée qu'il y a correspondance entre les dimensions du déterminant et les dimensions et la vigueur du « déterminate » ne paraît guère nécessaire, ni même probable. On n'observe pas, communément, dans l'œuf ou l'em- bryon, de correspondances de ce genre, entre les dimensions des parties larvaires et celles des parties adultes. Par conséquent, rien ne dit que le suc- cès doive appartenir aux déterminants les plus volumineux : il peut échoir aussi bien aux plus petits. 2° Quest-ce donc que cette lutte pour les aliments, entre déterminants voisins? Est-ce une figure de rhétorique? Probablement, car on ne voit pas bien, par quelles armes, par quels outils offensifs ces déterminants lutte- raient. Alors comment se battent-ils entre eux? Quelle preuve y a-t-il qu'il n'y a pas assez à manger i)Our tout le monde? Tout cela n'est pas bien clair, dit Conklin. 3" La grande objection à la toute-puissance de la sélection naturelle, c'est, comme le reconnaît Weismann , le fait qu'il se produit des modifications si- multanées, fonctionnellement concordantes, bien qu'essentiellement diver- ses, de parties diverses et nombreuses. L'hypothèse de la sélection germi- nale écarte bien quelques difficultés, mais elle n'écarte pas la grosse objection qui résulte de la combinaison des variations individuelles des déterminants en un système cohérent et concordant. Et c'est pourquoi Weismann, d'après Conklin , laisse les choses au point où il les a trouvées, — H. de Varigny. 73. Pearson. — Sélection reproductive. — Pearson cherche à établir, par des formules indépendantes de toute hypothèse relativement à la forme de la loi de variation des caractères (c'est-à-dire indépendantes de la forme des courbes synoptiques des caractères variables), un moyen de tirer des statistiques de mensurations des caractères variables l'expression de la sélection reproduc- tice. Il annonce, dans cette note , les résultats auxquels il est arrivé (et (|u"il développera dans un mémoire ultérieur), en appliquant sa méthode à l'é- tude de 4000 familles d'Anglo-Saxons et de 1S42 familles de Danois. Le ca- ractère variable étudié est toujours la taille de V adulte. 11 aurait trouvé que l'influence de la sélection reproductive aurait, par exemple, pour effet d'aug- menter la taille des femmes de trois pouces et un quart par quarante géné- rations (mille ans environ), en supposant toutefois que la sélection naturelle ne vienne pas agir en sens inverse, et détruire cet effet de la sélection re- productive. — G. COUTAGNE. 49. Jordan (Karl). — Sur la sélection mécanique et autres problèmes. — Tout en décrivant minutieusement les variations des différentes parties de l'armure génitale (et surtout des harpes, c'est-à-dire des séries de crochets et de crêtes situées à la face interne des valves du neuvième anneau abdo- minal des mâles) ('), des différentes espèces du genre Papilio , l'auteur (1) Cette armure a été décrite par Pcytoureau, Revue biologique du Nord de la France, vit, 189t-0b, p. i-i 532 L'ANNEE BIOLOGIQIE. touche à plusieurs questions de biologie générale. — Il établit, par exemple, que les variations des organes copulateurs que nous venons de mentionner ne sont pas en rapport avec les variations du dessin sur les ailes, qui ser- vent à distinguer les sous-espèces; de sorte que, si l'on prenait les harpes comme critérium de classification, on arriverait à des sous-espèces tout à fait différentes des espèces actuelles. Il commence môme son travail par une discussion sur la notion de l'es- pèce. Jordan critique les définitions de l'espèce données par Romanes et Wal- LACE (et qui, en somme, rappellent fort celle de Cuvier), et démontre l'in- suffisance de la définition proposée par Eimer (basée, comme on le sait, uniquement sur le critérium physiologique , afin de régulariser la situation des espèces polymorphes). Il formule enfin sa définition à lui, qui est la suivante : « Vespèce est un groupe d'individus qui est différencié de tous les autres groupes contemporains par un ou plusieurs caractères, et dont les descendants, complètement fertiles, forment de nouveau, dans toutes les conditions de l'existence, un ou plusieurs groupes d'individus différenciés des descendants de tous les autres groupes par un ou plusieurs caractères (') ». Suivant lui, « le principal critérium de la différence spécifique d'une forme animale ou végétale donnée est l'impossibilité pour elle de fusionner avec d'autres formes ». Il arrive un moment où une race atteint un degré de di- vergence telle d'avec la race-mère que « la forme présentant cette diver- gence ne peut jamais se fondre en un tout complet avec aucune autre forme ». Toutes les variations au-dessous de ce point ne caractérisent que des sous-es- pèces ou des variétés, c'est-à-dire des divisions qui diffèrent des espèces non pas quantitativement, mais qualitativement. [En somme, Jordan exige (pie, pour chaque espèce , il soit expérimentalement établi qu'elle ne peut donner des métis féconds avec d'autres , c'est ce qui est encore loin d'être fait même pour une minime fraction des espèces et est presque pratiquement impossible de l'avis de Jordan lui-même (p. 44'2). En attendant, l'appréciation du « cer- tain point à partir duquel la fusion devient impossible » reste abandonnée à l'arbitraire des spécificateurs. Jordan établit les limites des variations des harpes dans chaque espèce et trouve que la fixité relative de leurs formes a une grande influence sur le développement de la race. Mais ce qui est plus intéressant, c'est qu'il a trouvé une corrélation entre la variation de ces organes chez les mâles et chez les femelles; ces dernières offrent toujours des séries de crêtes et des gaines à la membrane inter-segmentaire, exactement adaptées pour recevoir les fossettes et les crochets du mâle. La conclusion de ce fait est facile à tirer : les variations des armures génitales dans les deux sexes doivent être contenues dans certaines limites « par le processus de sélection mécani- que » , car les individus avec des organes anormaux seraient incapables de s'accoupler. Par conséquent, toute modification notable de l'armure dans les deux sexes amène l'isolement de la variété et accélère la formation d'une nouvelle espèce. Cette formation est presque toujours la suite de l'iso- lement géographique. Elle commence par les femelles, qui sont beaucoup plus susceptibles de varier que les mâles (dumoinsdans les Insectes, p. 448). Si EiMER et FiCKERT arrivent à un résultat diamétralement opposé sur ce der- nier point, c'est parce qu'ils ont admis [à priori^''] que le dessin primitif des ailes des Papilio est formé de bandes « longitudinales » , perpendiculaires aux nervures; s'ils avaient admis que ces bandes ont été parallèles aux ner- (I) Quant au terme « sous-espèce », on doit l'appliquer, suivant l'auteur, à des variétés localisées (espèces géographiques) dans le cas où la moitié, au moins, des individus d'une région donnée appartiennent à cette variété. 0 X\ 11..— ORIGLNE DES ESPECES. 533 vuros dans lo.s formes oriiiinolles, ils seraient arrivés à la préjjondérance féminine (') «. — Jordan tei'mine son introduction en insistant sur l'utilité du travail des systématistes pour le développement et la précision des idées relatives à l'évolution et à la formation des espèces. Il critique sévèrement certaines déductions de Weismann , de Ro.maxes, de Paoenstecheii (p. 452) basées sur des faits incorrects, fournis par des systématistes peu habiles u peu scrupuleux et acceptés sans contrôle par ces auteurs dans leurs écrits sur les sujets théoriques et .Généraux. Il insiste aussi sur la nécessité de dé- crire les estjèces types, autour desquelles se groupent les variations indivi- duelles, et de donner les preuves plu/siologiques et expérimentales de la légi- timité des espèces adoptées. [XII a] — .1. Deniker. 110. "Wolfif (G.). — L'étal actuel du darwinisme. — [Cette brochure est la reproduction d'une conférence faite à une société scientifique de Wûrzburg : elle est consacrée à une critique des nouvelles théories de Weismann, qui s'adresse surtout aux Xeue Gedanken, publiées en 1895 (-). C'est seulement dans un appendice qu'il est question de la Germinal Sélection], La théorie darwiniste, qui a eu un si grand succès dans le public, n'ap- partient en propre au domaine d'aucune science positive bien déterminée : la biologie, dont on parle sans cesse à propos d'elle, ne constitue pas un corps d'études spécialisé, et n'est qu'un ensemble de rameaux épars, empruntés à diverses sciences (^j. Au contraire, l'hypothèse des vibrations appartient à la physique, la théorie atomique à la chimie, etc. [Ce premier reproche ne se comprend guère : l'évolution intéresse à la fois tous ceux qui s'occupent des êtres organisés , et c'est pour les questions de cet ordre qu'a été créé le nom de biologie]. Dans ce qui va suivre, d'ailleurs, la question du darwi- nisme considéré en général sera laissée de côté, pour s'attacher à la critique de la forme nouvelle que vient de lui donner Weismann. Cette théorie exige d'abord que les modifications des caractères qu'elle veut expliquer dépendent uniquement de variations (|uantitatives, et non qualitatives : le nombre possible de ces dernières étant infini, la probabilité en faveur de celle qui serait utile dans chaque cas est absolument négligea- ble. Au contraire, au point de vue de la quantité, il n'existe que deux direc- tions possibles pour la variation : un objet ne peut devenir que plus grand ou plus petit, et c'est bien là-dessus que s'appuie Weismann. Pour lui, les dispositions adaptatives sont toujours dues à la sonamation de modifications quantitatives : il y a d'ailleurs longtemps qu'il l'a déjà déclaré {Au/Wilze auf Vererbung). Or, l'explication de la régression des organes par la panmixie, à laquelle il revient dés le début de son ouvrage , est en contradiction avec ce principe : il faudrait admettre arbitrairement que les variations, dans le sens de la dim.inution , l'emporteront toujours en nombre sur les autres, sinon la moyenne des survivants ne changera pas (*). II n'y a que deux classes de variations possibles, celles en plus et celles en moins, et la pro- babilité est la môme pour les deux. Il en serait autrement s'il s'agissait de variations qualitatives : alors la probabilité de variations favorables serait à peu près nulle, et les variations défavorables, n'étant plus éliminées, produi- raient rapidement leur effet : mais cela serait la condamnation de la sélec- tion elle-rnème,et c'est pour cela que Weismann ne veut parler ([ue de (1) Voyez, à ce i)ropos, Delagc, l'Hérédité, etc., p. 'VMi. (2) Ouvrage analysé dans VAnnéc biologùjur, I. p. iS-i-iST. (3) Voir à ce sujet De Varigny, Bioloqie, analysé dans le ])réscnt volume, p. 00. ('♦) Celte assertion a déjà été réfutée. Voir Y. belage. Hérédité, p. 39t, en note. 534 L'ANNEE BIOLOGIQUE. variations quantitatives. Il reconnaît d'ailleurs aujourd'hui l'insuffisance de la panmixie et nous propose un nouveau facteur; or, celui-ci est lié dès le début, à la panmixie, d'après lui-même, et comme on vient de voir le peu de valeur de cette dernière, on pourrait à priori mettre de côté la sélection germinale qui n'est qu'une manière d'expliquer son mode d'action. [Il est facile de répondre à ces objections. Tout d'abord, Weismann a indi- qué très nettement pourquoi , dans le cas de panmixie, les variations, dans le sens de l'augmentation de l'organe, ne pourront se maintenir; c"est la sélection darwinienne qui s'y opposera, l'accroissement d'un organe inutile étant une circonstance défavorable pour l'individu. On peut même aller plus loin : l'organe, tel qu'il se trouve au début, est déjà une cause d'infériorité, du moment où le changement des conditions ambiantes l'a rendu inutile : il y a donc place pour une action indirecte de la sélection à côté de l'action directe de la panmixie sur le processus de régression; Weismann n'avait pas insisté sur ce dernier point : il avait surtout voulu montrer qu'il n'invoquait pas cette sélection comme cause directe de la régression. Quant à la dépen- dance essentielle établie entre la panmixie et la sélection germinale , il est impossible de comprendre sur quoi Wolff la base : la dernière est un pro- cessus qui entre en jeu après les débuts de la dégénérescence de l'organe; ces débuts s'expliquent d'après Weismann parla première, qu'il continue à re- garder comme exacte, tout en signalant son insuffisance comme explication unique]. L'auteur reconnaît d'ailleurs qu'il faut pousser la discussion plus loin, la sélection germinale étant invoquée non seulement dans le cas de disparition de certains organes, mais aussi dans celui des acquisitions de l'organisme, de nature adaptative, où la panmixie n'a plus rien à faire. D'après Weismann, un organe bien adapté dans des conditions données ne saurait varier dans le sens de l'amélioration : tout changement est pour lui une déchéance. Cela est la négation même de tout le darwinisme. Com- ment expliquer le progrès successif qui a fait provenir, par exemple , l'œil du Faucon d'un œil de Batracien? [Si ce perfectionnement progressif a eu lieu, c'est précisément parce que les conditions auxquelles ont été soumises les générations intermédiaires entre ce Batracien et l'Oiseau ont changé bien des fois et qu'il a fallu constituer une série d'adaptations différentes.] Ce qui frappe le plus dans les nouvelles conceptions de Weismann . c'est cette notion, inattendue chez lui, d'une tendance adaptative et d'une marche bien définie des variations sur lesquelles repose l'évolution : les Darwinistes les avaient toujours considérées jusqu'ici comme irrégulières et d'origine accidentelle. La sélection germinale apparaît dès lors comme une tentative désespérée pour accommoder avec le reste de la théorie cette concession qu'on s'est longtemps refusé à faire; dans ce but, on porte le débat sur le terrain obscur de l'origine de la variation en introduisant la lutte des élé- ments organiques de Roux dans le plasma germinatif. [Ici , l'auteur résume le processus de la sélection germinale, tel qu'il est exposé dans les Neue Gedanken, puis passe de nouveau à des critiques de détail]. Tout d'abord, le principe même par lequel on explique la tendance à la diminution d'un organe paraît reposer sur une confusion entre les fail)les dimensions d'une partie de l'organisme et son atrophie : si on poursuivait le raisormement. on ne pourrait comprendre pourquoi tous les organes peu volumineux, osselets du carpe, etc., n'ont pas déjà disparu. Plus loin, on ne se représente pas quelle est la fonction dont l'exercice peut augmenter la capacité d'assimilation des déterminants, et on ne saurait admettre que l'ac- tivité de l'assimilation elle-même soit présentée comme une excitation fonc- tionnelle, ce qui aboutit à une pure tautologie. [11 y a là, en effet, un passage XVll. — OUKilNE DES ESPECES. 535 ])Q\i clair pf un rapprochement <|ui no satisfait pas rcs])rit: mais ce passage n"a pas dimportance pour le l'aisoiuu'uient général et on ne le retrouve pas dans la Germinal Sélection. Quant à lObjection précédente, elle repose visi- blement sur un malentendu . et en examinant de près le raisonnement de \\'eismann, on ne trouve i)as qu'il aboutisse aux conclusions absurdes que lui attribue Tauteur.] La suivante a été proposée par divers critiques : on ne voit pas nette- ment, dans cette lutte, au sein du ])lasma germinatif, quels sont les vérita- bles combattants. Les diverses parties de ce plasma ne sont pas comparables aux diverses parties de l'organisme ; pour celle-ci, il y a })roduction d'élé- ments en excès, d'oii la lutte. Weismann indique bien (jue la lutte a lieu tan- tôt entre les déterminants d'un même groupe, correspondant à un organe, tantôt entre les groupes de déterminants. Mais dans ce dernier cas, un or- gane ne pourra se développer sans qu'il y ait régression corrélative d'un autre. Or, quand ceci a lieu, on constate que c'est par suite d'une suppléance fonctionnelle; par exemple, la riche musculature de la colonne vertébrale du serpent remplace au point de vue physiologique la musculature des mem- bres disparus. Au contraire, dans la sélection germinale, tout dépend de l'espace respectif accordé à chaque déterminant dans le plasma : il est, dès lors, bien improbable que l'augmentation ou la diminution dues à la com- pensation se manifestent précisément sur l'organe qui devrait être modifié l)Our satisfaire aux besoins de l'adaptation. Quant au second ouvrage, Germinal Sélection, l'auteur y remarque sur- tout l'affirmation très nette de l'insuffisance de la théorie darwiniste, telle qu'on l'avait entendue jusque-là : du moment où le darwinisme admet la né- cessité de variations d'un caractère adaptatif, suivant une marche régulière, il peut être regardé comme définitivement perdu. [S'il est vrai que tous les ouvrages de Weismann sont pénétrés, à priori, de l'idée de la toute-puissance de la sélection, il semble bien que l'auteur parte d'une conviction contraire aussi absolue, et également déterminée d'a- vance. C'est une manière de voir toute personnelle que de présenter la sé- lection germinale comme une tentative désespérée pour concilier une théorie fausse avec des faits qui la condamnent. \\'eismann a bien montré, au con- traire, comment elle constitue une nouvelle extension du principe général de la lutte pour la vie, parfaitement justifiée, du moins pour ceux qui ad- mettent la prédétermination des diverses parties de l'organisme dans le genre, et l'hypothèse des détern^inants. D'autre part, il semble bizarre de lui faire un reproche d'avoir hautement proclamé la marche définie et régulière des variations évolutives qui avait toujours été défendue jus(iu'ici par l'école lamarckiste; rien ne démontre que la sélection naturelle soit compatible uni ([uement avec le principe des variations d'origine fortuite, comme semble le croire Wolff. Nous voyons cette année même naître, de divers côtés, indé- })endamment de toute théorie préconçue sur l'hérédité, de nouveaux essais destinés à expliquer la transmission apparente des caractères acquis, et l'ap- parition des variations évolutives .suivant des directions uniformes, en s'ap- l)uyantsur la sélection naturelle, f'elle-ci n'est donc pas aussi irrémédiable- ment condamnée que l'affirme l'auteur.] — L. DeI'RANCE. 56. Lendenfeld R. von). — Animaux des ténèbres. — Koiii- (') ayant montré que l'atropliie des yeux chez les espèces à vie souterraine est due es- sentiellement à un arn'-t de développement de l'œil, auquel peuvent se joindre (I) \(>ir A nn. Diol., 18'j:i, \u l«!i. 5:5») L'ANNEE BIOLOGIQUE. dans beaucoup de cas , mais à titre accessoire et purement'individuel , des phénomènes de régression plus ou moins considérables, v. Lendenfeld s'appuie sur ces résultats pour combattre les différentes théories (sélection naturelle, théorie du non-usage, panmixie), mises en avant jusqu'ici pour expliquer la rudimentation des organes devenus inutiles et propose une ex- plication nouvelle , la théorie de la sélection économiqtœ (ôkonoinischer Zuchtwahl). Les individus ne devant être légitimement considérés que comme les organes de séries de cellules germinales, c'est entre ces dernières qu'a lieu réellement la lutte pour l'existence, c'est sur elles qu'agit la sélec- tion, et elle se manifeste par des tendances, notamment la tendance à écono- miser pour le développement des individus ou de leurs parties les matériaux et l'énergie évolutive, tendance combattue et équilibrée par la tendance op- posée, celle de développer et de perfectionner les organes pour soutenir la concurrence contre les autres séries de cellules germinales. Cet état d'équili- bre entre la sélection active et la sélection négative ou économique est l'adap- tation. Si les conditions changent, l'équilibre est rompu, et ne sera rétabli qu'à la suite de quelque modification organique. Qu'une série de cellules ger- minales (générations successives d'une espèce) soit plongée dans l'obscurité , les yeux deviennent sans emploi , la dépense nécessitée pour leur dévelop- pement reste sans compensation; la tendance à économiser l'énergie et les matériaux agira sur eux sous la forme d'abord d'un rotard, puis d'un arrêt de développement. Quant à la régression ultérieure, elle sera, si elle se produit, un effet de la sélection positive, une adaptation directe et partielle autant qu'individuelle. — G. Pruvot. 00. Standfuss. — Les Macrolèpidoptêres pahrarctiques. — Cet ouvrage s'occupe de pratique lépidoptérologique et de questions zoologiques du plus haut intérêt. En tenant compte de l'état de liberté et des résultats d'expé- riences bien conduites, l'auteur montre comment on peut poser les problè- mes de zoologie biologique et entrevoir leurs solutions. La question des hybrides et de l'hybridité l'occupe tout spécialement. Il montre que le mâle et la femelle n'impriment pas le même cachet aux des- cendants; qu'ils n'ont donc pas la même valeur à ce point de vue; que si le nombre des hybrides n'est pas plus grand, cela tient à la conformation des organes génitaux, à la différence d'odeur des femelles, à la date d'appari- tion des diverses formes {Poluinio pini, Pavonia pyri). Les hybrides obtenus peuvent différer suivant la prédominance de l'un ou l'autre parent. Il arrive à cette conclusion que, dans la descendance des accouplements hybrides, l'espèce la plus ancienne phylogénétiquement conserve mieux ses caractères physionomiques, biologiques et physiologiques que l'espèce la plus récente phylogénétiquement, et que dans les hybridations réciproques le mâle produc- teur conserve à la progéniture, à un plus haut degré que la femelle, le ca- chet de l'espèce. En sorte que les liybrides d'ordre élevé se rapprochent de plus en plus de Tune ou l'autre des espèces génératrices, suivant celle qui a fourni le mâle ou la femelle. [XV b ô] Il admet même la possibilité et la fixation d'une forme hybride, c'est-à-dire de la formation d'une espèce — capable de se reproduire, les femelles deve- nant alors de plus en plus petites. — Ce sont des résultats importants pour l'entomologie systématique. — Ces faits le conduisentà la définition suivante de l'espèce : Les espèces sont des groupes d'indicidus qui, par leurs formes sexuel- les, ne peuvent pas se croiser et donner des produits indéfiniment féconds entre eux. Après avoir parlé de la biologie des chenilles et des pupes, de la reproduction XVII. - ORKilNK DES ESPÈCES. 537 en captivité ot en liberté, il rend compte de ses expériences, lon.cues et diffi- ciles pour rechercher rinfluence des températures variées sur les chenilles du genre Vanesse. Il constate que l'élévation de température produit le raccour- cissement du stade larvaire (la chenille vit plus longtemps à basse tempéra- ture) , et l'apparition des formes plus petites qui peuvent l'autonomiser en tant (qu'espèce. Les pupes constituent le stade sensible à cette intluence. Standt'uss s'est ensuite elîbrcé de fixer dans quelles limites la modification de la couleur, et par suite la formation des espèces, sont sous la dépendance des causes extérieures : la chaleur, le froid, en laissant de côté les variations de pression, d'humidité, d'éclairement, de quantité et de qualité dans la nourriture. Chez les chenilles de Vanesses soumises à des températures va- riées, il obtient chez les unes des séries continues de formes, chez les autres des séries divergentes, et enfin brusquement des individus isolés, des formes aberrantes; celles-ci sont fréquentes dans les expériences, mais rares dans la nature. La robe n'est pas préformée ; elle dépend surtout des conditions de tempé- rature qui ont influé sur le stade pupaire. Elle est tout à fait indépendante des conditions dans lesquelles se sont elïectuées les autres phases de la métamor- phose. Pour lui cette réaction visible s'accompagne de variations physiologiques importantes qui amènent la formation d'une espèce; il y a une vraie adapta- tion biologique. Lauteur croit avoir rencontré la cause de cette faculté de réac- tion, variable avec les espèces, dans les différences de l'âge phylogénétique des diverses formes et alors, plus est grand le nombre des générations qui ont eu une certaine robe . plus cette robe est fixée , stabilisée , vis-à-vis des influences climatériques (température) et intérieures (hybridité). Autrement dit, la stabilité des facteurs agissants conduit à la stabilité des formes réagis- santes. L'auteur essaye ensuite de rechercher comment les néoformations , les ca- ractères acquis peuvent se transmettre par hérédité. Mais alors pour ne pas quitter le monde de la réalité, il se garde d'être trop affirmatif: l'étude de la nature n'est pas suffisamment avancée, dit-il, pour qu'on puisse construire de toute pièce un édifice comme celui de Weismanx. En effet, il montre que la transformation d'une espèce en une autre dans le temps est beaucoup plus lente qu'on ne Ta admis jusqu'à maintenant, et que les modifications dues aux causes naturelles pour amener la division d'une espèce en nouvelles es- pèces voisines se font si lentement que les expériences que nous pouvons ins- tituer sont tout à fait insuffisantes. Il faudra donc que les aperçus fournis par les Papillons soient contrôlés par un grand nombre d'expériences. Dans ce groupe zoologique et dans tous les autres, pour que nous puissions admettre la définition que donne l'auteur de ce que nous appelons espèce : les espèces sont des groupes d'individus qui , sous l'influence directe de certains facteurs du monde extérieur, sont devenus tellement divergents des types les plus proches qu'ils ne peuvent plus parleurs formes adultes, sexuelles, se croiser avec eux, pour que les individus parfaitement développés, résultant de ce croisement, puissent se reproduire indéfiniment les uns avec les autres. [XV a '?] Cette définition concorde avec celle d'EiMER. Entre temps, lauteur essaye de préciser les lois de l'albinisme et du mé- lanisme (qui représente une surproduction, un excès de force et d'énergie vitale), phénomènes auxquels tous les Lépidoptères paraissent plus ou moins soumis, celles concernant les changements décoloration, les races, les for- mes, les variétés locales. le polymorphisme dû aux saisons. Tout cela est basé sur un grand nombre d'observations étudiées avec la plus scrupuleuse minutie 5.38 L'ANiNEE BIOLOGIQUE. par un entomologiste émérite, un collectionneur scientifique qui sait lire dans le livre de la nature et saisir les relations de cause à effet. En somme, cet ou- vrage est très intéressant, plein de faits bien enchaînés, d'aperçus nouveaux, d'explications (parfois spécieuses). Il montre au zoologiste dans quelle voie il doit travailler pour résoudre les questions actuellement pendantes. [X; XIV (I t] — A. MÉNÉGAUX. 75. Piepers (M.-C). — Mimétisme. — La théorie actuelle du mimétisme est un roman ne reposant que sur des erreurs d'observation ou des erreurs d'interprétation! [Une affirmation aussi catégorique, se trouvant en contra- diction si complète avec les opinions courantes, n'est pas sans provoquer quel- que surprise. Et pourtant, les études de l'auteur commandent tout d'abord l'attention ; car il a vu dans leur cadre les choses dont il parle : pendant vingt-huit années passées en Malaisie, il s'est consacré à l'étude des Lépidop- tères et de leur évolution. Vraiment ce n'est pas sans quelque satisfaction que l'on voit certains exemples, obsédants à force d'être cités dans tous les ouvrages comme des faits indiscutables et acquis à la science , être soumis enfin à l'examen d'une critique sévère et s'évanouir comme une fumée.] Considérons d'abord la fable fameuse des Héliconides en Amérique, des Acrseides en Afrique et des Danaïdes dans les Indes orientales : ils seraient doués d'un goût ou d'une odeur désagréable aux Oiseaux, et seraient imités par d'autres espèces, appartenant à des familles différentes, qui retireraient ainsi de leur livrée imitatrice acquise par la sélection naturelle la même im- munité, vis-à-vis des Oiseaux, que les espèces imitées. Cette interprétation repose sur deux faits supposés démontrés : 1° Que les Oiseaux sont de grands chasseurs de Papillons diurnes. 2° Que quelques Papillons sont d'un goût ou d'une odeur telle que les Oiseaux n'en veulent pas. Le premier fait est basé surtout sur les observations de Bâtes qui aurait souvent remarqué dans les sentiers des forêts de l'Amérique tropicale des quantités d'ailes de papillons arrachées, où disséminées sur le sol. Or, aux Indes orientales, oi^iles Oiseaux et les Papillons abondent, bien que son at- tention fût attirée sur ce point, l'auteur n'a que très rarement vu les Oiseaux donner la chasse aux Papillons diurnes (quatre cas seulement durant vingt- huit années). Et cependant, pour justifier le fait dont il s'agit, il faudrait bien, non que, par ci-par là, un Papillon fût dévoré par un Oiseau, mais qu'il existât une chasse de ce genre assez générale et commune, pour que l'exis- tence des espèces non protégées en fût menacée ('). Pour ce qui regarde le second fait, il se trouve précisément que dans les quatre cas observés par l'auteur, il y avait deux Euploea Ha/'flesii Moore, c'est-à-dire deux de ces fameuses Danaïdes réputées immangeables! Il n'a du reste pu jamais constater la moindre odeurdésagréable aux centaines de Danaïs ou d"p]uploeas qu'il a tenues vivantes dans ses mains; et les récents essais de Plateau et de Butler montrent avec quelle réserve les faits avancés sur cette question doivent être acceptés. Ainsi , même en admettant que les observations faites par Bâtes pour l'Amé- rique méridionale soient exactes, il n'en est pas moins vrai que l'interpréta- (1) PuEYEU n'a jamais observé le fait pendant 20 annc'es île chasse à Bornco, Skertciiley de même pendant 30 années d'observation en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique. Parmi les nombreux Insectes mangés par plusieurs espèces d'animaux dans l'Inde, Home (Soc. Ent. de Londres, 3 mai 1869) ne nomme pas un Rhopaloeère; enfin, d'après Trimen, de grandes Mantides seraient les auteurs des massacres de Lépidoptères qui se révèlent par des amas d'ailes arrachées. XVll. - OHIGLNE DES KSPKCI-S. .'^39 tion qu'il en donne est erronée. Car le fait ([ue quelques Papillons des Indes ressemblent aux Danaïdes est absolument de même nature (jue cet autre fait que plusieurs Papillons de rAméri<[ue méridionale ressemblent aux Hélico- nides, et il s'ensuit nécessairement, que, si les faits sur lesquels est basée la théorie mimétique n'existent pas aux Indes, elle ne peut être acceptée pour aucune région du globe. Abordons une autre face du mimétisme. Les chenilles vertes des Sphingi- des. peu de temps avant de se transformer en chrysalides changent leur couleur verte en un brun grisâtre, couleur de terre, et cela pour se procurer l'avantage résultant de cette ressemblance , tel est le fait qui a été proclamé comme un des exemples les plus remarquables de mimétisme par Darwin, par Wallace, puis par Meldola et Poulton; ces deux derniers, surtout, ont insisté d'une façon spéciale sur la haute importance de sa signification. Or de l'examen critique de cet exemple il résulte : 1° que, durant la période où ces chenilles changent de couleur, elles n'ont nullement besoin de protection ; 2° que , même si elles en avaient besoin , ce changement de couleur ne pourrait leur en servir. La période, durant la(iuelle la chenille est à la recherche d'une retraite pour se chrysalider est, en effet, très courte, quelques heures à peine, et souvent même quelques minutes. Il est donc déjà bien improbable que pour une aussi courte durée, elles aient acquis une livrée protectrice. Mais, si l'on réfléchit en outre , qu'après avoir abandonné sa plante nourricière , la chenille, dans la nature, n'a guère de chances pour tomber sur un sol nu comme cela peut se présenter dans un parc , mais bien sur le sol couvert de buissons, d'herbes, de feuilles mortes, de racines et de détritus formant, surtout dans les contrées tropicales , une masse inextricable, on comprendra qu'une chenille brune n'aura pas plus d'avantage qu'une chenille verte; de plus, la couleur n'offre d'importance au point de vue de la protection que si l'animal est au repos; or. pendant cette période, la chenille est forcément en mouvement. Il résulte donc de ce qui précède que ce changement de couleur n'est pas en rapport avec la protection de l'Insecte. C'est simplement une dé- coloration qui se produit chez toutes les larves de Lépidoptères dans cette période de leur existence , et qui est en rapport avec les changements qui se passent dans leur organisation. Attaquons maintenant un troisième fait, sur lequel R. Wallace attira le premier l'attention et qui constitue l'une des légendes les plus fameuses du mimétisme, celui du polymorphisme des femelles de certains Papilio , du P. Meiiinon , par exemple. L'une des formes de ce Papilio (forme Achafes, à ailes prolongées en appendices spatuliformes) mimerait une espèce distincte du même groupe, espèce supposée protégée : à Java l'espèce imitée est le Pa- pilio Coon à taches jaunes; mais sur le continent, où le Papilio Coon n'existe pas, il est remplacé par le P. Doubledayi à taches rouges ; or il se trouve juste- ment que la forme Adiates du Papilio Memnon se modifie elle aussi et mime le Papilio Doubledayi; en remplaçant ses taches jaunes par des taches rouges. N'y a-t-il pas là un merveilleux exemple de mimétisme, exemple qui n'est pas isolé du reste, carie Papilio PolitesL. en fournit un semblable? 11 n'en est rien; on peut se rendre compte, en effet, par l'étude de l'évolution des Papilio- nides de la Malaisie que la forme à grands appendices spatuliformes représente la forme ancienne du groupe. Papilio Memnon est une espèce qui se trouve dans un état de transition. La forme mâle sans appendices) est nouvelle, et parmi les différentes femelles, il y en a de très avancées dans l'évolution se rapprochant du mâle, d'autres intermédiaires, et d'autres anciennes. 11 540 I;A\XKP: BIOLOGlglE. n'y a donc rien d'étonnant que la forme la plus ancienne ressemble à une autre espèce du même groupe; c'est une ressemblance de parenté, et non une ressemblance de mimétisme. Quant au fait, que, en passant de Java en In- docliine, on observe chez cette forme ancestrale, des variations corrélatives de couleurs, semblables à celles que l'on constate chez deux Papillons repré- sentatifs l'un de l'autre dans les deux régions considérées , rien n'est plus na- turel que de l'expliquer par un phénomène de convergence dû aux conditions (lu milieu ('). Ainsi de mimétisme point! 11 n'y a là qu'une évolution plus ou moins compliquée , et des eiîets de descendance et d'influence locale. L'auteur nous promet un ouvrage plus étendu dans lequel il se propose de montrer que le mimétisme n'a jamais rien à faire avec la sélection naturelle. — Il nous paraît toutefois difficile d'admettre qu'il puisse éliminer aussi com- plètement l'action de cette dernière, dans les cas où l'Insecte mime les corps organisés : c'est là que se dresse la citadelle de la sélection naturelle. Tout en ayant des doutes sur l'issue de l'attaque, l'assaut qui peut lui être livré n'est pas pour nous déplaire. Nous doutons fort que la théorie entière du mi- métisme s'écroule; mais quelques légendes pourront encore s'évanouir au plus grand profit de la vérité. — P. Marchai.. 92. Swinhoe (Ch.). — Le mimétisme chez les Papillons du genre Ilypo- limnas. — Le colonel Swinhoe présente dans ce travail l'étude d'une espèce douée de mimétisme et possédant une aire d'extension considérable, de ma- nière à comparer les diverses variations qu'elle subit suivant les régions. Ceci avait déjà été fait pour le P. Merope ("2); mais cette espèce occupe un espace relativement limité et offre moins de formes différentes. Le groupe Bolina du genre Hypolimnas (Diadema) renferme de nombreu- ses formes qui se réduisent pour le biologiste à deux espèces vraies : //. »n- sippus L. et//, bolina L. — Dans la première, le mâle, comme il arrive souvent, présente la forme primitive, sans mimétisme, et échappe à ses en- nemis par la vivacité et la rapidité de son vol. La femelle imite partout une seule et même espèce très répandue, le iJanais chrysippus : elle se retrouve partout où on observe celle-ci , avec les légères variations locales qu'offre son modèle (Malaisie. Inde, Madagascar, côtes d'Afrique). — Quant à IJ. bolina, la femelle, dans l'Inde, présente les caractères de VEuplœa Core; plus au Sud, ceux des diverses espèces du genre Eiiplœa qui habitent les diverses îles de la Malaisie. En Mélanésie (Célèbes, Nouvelles Hébrides), elle copie divers Banais, et en Afrique, encore d'autres espèces de la même tribu : dans ce dernier pays, de plus, le mâle présente aussi les phénomènes du mimétisme, ce qui a conduit, on le conçoit, à la création de plusieurs espè- ces dans les collections. Les conclusions tendent d'abord à justifier complètement la théorie du mimétisme, telle que l'avait conçue Bâtes : nous observons ici. dans cha- que cas, \'H. bolina de la localité, offrant la copie parfaite d'une forme in- demne spéciale à la localité. — On remarquera de plus les conditions fort différentes qui président au phénomène dans les deux espèces étudiées. (i) On assiste ainsi à l'évolution de l'espèce qui a fourni deux lignes, l'une vivant sur le continent, et l'autre sur les îles Malaises, et qui, dans les deux régions, se trouve représen- tée par plusieurs formes distinctes; les formes anciennes tendent à disparaître et l'espèce peut arrivera ne plus présenter que la nouvelle. Elle se trouve dés lors transformée en une nouvelle espèce : c'est ce que l'on ])eut constater pour plusieurs espèces dans les iles Ma- laises où l'évolution progresse d'une façon plus rapide que sur le continent. (-2) Roland Trimmen, Trans. Linn. Soc, XXVI, 497, et Snuth African Butlerflies, 1889, III, pp. -iis-'i;;.;. XVII. — OKKil.M-: DES ESPECES. 541 UH. rnisippiis demeure partout fidèle à un même modèle, qui est une espèce très répandue, assez éloignée d'ailleurs de la forme primitive : il semble que. par suite de l'écart nécessité par cette imitation, la sélection ait limité étroitement le sens de la variation, (jui est devenu unique; mais le pouvoir de variation na pas disparu; car, lorsque le D. chrysippas présente des variétés locales, VH. misippus les copie fidèlement. Au contraire, les formes diverses d'//. holina s'éloignent beaucoup moins du type primitif; mais la variation s'est faite ici librement en tous sens. De là l'imitation de nombreuses espèces, différentes suivent les localités; elles peuvent même appartenir à des genres distincts : ce qui importe ici, c'est (|ue cette imitation n'exige qu'un minimum d'écart du type. — L. Defrance. 83. Schroder (Ch.). — Recherches expérimentales sur les Papillons et leur développement. — Dans la première partie l'auteur expose d'une façon som- maire les principaux résultats des rechercbes de Wfismann et des auteurs qui l'ont suivi sur la variation expérimentale chez les Lépidoptères. Dans la seconde, après avoir rappelé les belles recherches de Poulton sur la coloration des Chenilles , il donne le résultat de ses recherches person- nelles sur la même question. Bien des faits sur lesquels les auteurs anglais et en particulier Poulton ont attiré l'attention tendent à prouver que la co- loration des Chenilles se met e-n harmonie avec celle du milieu ambiant, et que l'action des rayons colorés bien plus que la nature de la substance in- gérée par la Chenille, a une action déterminante sur sa coloration. L'auteur en fournit une élégante démonstration expérimentale dont voici le résumé. La chenille de VEupithecia oblongata est choisie comme sujet d'expérience. Cette Chenille, en raison de son extrême variabilité de couleur dans la na- ture, devait en effet constituer un sujet d'étude éminemment favorable. Elle se nourrit presque exclusivement de fleurs , mais des fleurs les plus variées , et sa couleur devient jaune, rouge, bleue, verte, ou grise en passant par toutes les teintes intermédiaires , suivant la couleur de la fleur aux dépens de laquelle elle se nourrit. Or la cause de cette coloration réside non dans la substance même qui constitue la fleur, mais dans les rayons colorés qu'elle émet. Pour le démontrer, l'auteur prend les jeunes Chenilles provenant d'une même ponte, et les divise en plusieurs lots (jui sont tous nourris d'une façon identique et mis dans des conditions semblables, mais qui, au moyen d'un dispositif spécial , reçoivent les rayons réfléchis par des morceaux de pa- piers diversement colorés; or, lors([ue l'élevage est terminé, le résultat est que pour chaque lot, les Chenilles présentent d'une façon plus ou moins ac- centuée la couleur des rayons dont elles ont subi l'influence. Ainsi se trouve fournie la preuve expérimentale que la couleur de la Chenille est déterminée par celle du milieu dans lequel elle vit. Il ne faudrait pas croire toutefois que toutes les espèces fourniraient un pareil résultat. Celles qui ne réagi- raient en aucune façon sont assurément fort nombreuses, et le choix d'une espèce dont la coloration est très variable dans la nature est une condition essentielle de succès pour l'expérimentateur. Chez les autres, il est fort pos- sible que l'on arriverait aussi à un résultat semblable; mais alors l'expérience devrait être prolongée pendant plusieurs générations. [Il est incontestable que, dans les cas dont il s'agit, la coloration des Che- nilles ne saurait s'expliquer uniquement par le transport des substances vé- gétales colorantes dans le pigment de la Chenille. Certains faits mis en lu- mière par Poulton et d'autres auteurs viennent en effet, en dehors de Texpérience dont il vient d'être question , démontrer l'intervention d'autres facteurs. C'est ainsi, notamment, que l'on a remarqué que la progéniture 542 L'ANNEE BIOLOGIQUE. émanant de Papillons élevés pendant leur période larvaire sur des fleurs d'une couleur déterminée a une tendance marquée , en dépit des influences externes, à revêtir une livrée de la mémo couleur. Fait plus probant encore , lorsqu'on élève les Chenilles de Smerinthus ocellalus avec des feuilles de Saule argenté , on obtient des Chenilles de couleur claire si Ton replie les deux moitiés du limbe, de façon à ne montrer que le dessous argenté de la feuille; on obtient au contraire des Chenilles foncées, si l'on replie les deux moitiés du limbe en sens inverse, de façon à mettre en évidence la face su- périeure qui est vert foncé : dans les deux cas, pourtant, la nourriture a été entièrement identique. Il résulte de ces faits que le transport de la matière colorante végétale dans les tissus de la Chenille ne peut suffire à expliquer la coloration de ces dernières. Mais de là à nier l'influence de l'ingestion de ces substances et à admettre l'action exclusive des rayons colorés, il y a loin. Le tissu cellulaire sous cutané et la peau des larves jouent un rôle impor- tant dans l'excrétion ; par eux, un certain nombre de produits inutiles à l'or- ganisme sont retenus et fixés ; les recherches de Fabre et plus récemment de H. GowLAND (') ont fait voir que les Chenilles empruntent souvent leur riche parure à l'acide urique et que, chez elles , le pigment sous-dermique n'est souvent qu'un dépôt d'urates ; il est donc fort vraisemblable que certains pigments végétaux tels que ceux des fleurs sont transportés en nature dans les tissus cutanés ou sous cutanés des Chenilles, s'y emmagasinent, et con- tribuent dans une large mesure à leur coloration.] — P. Marchal. 33. Fischer (E.). — Nouvelles recherches expérimentales et considérations (jénêrales sur la nature et la cause des aberrations chez les Vanesses. — L'au- teur revient complètement à la théorie de Weismann et considère toutes les variétés de Vanesse obtenues artificiellement, soit par abaissement, soit par élévation de la température, comme représentant des stades plus anciens de l'espèce, la température haute ou basse n'étant qu'un excitant provoquant un phénomène de retour à un état phylogénétiquement antérieur. L'individu , au lieu de parcourir tous les stades, s'arrête en chemin, et si cet arrêt se produit pendant que les écailles sont en train de se différencier, on obtient la fixation d'un patron (dessin et coloris) représentant un stade phylogénéti- que antérieur. Jusqu'ici on n'avait pas soumis les chrysalides des Papillons à des tem- pératures inférieures à 0' centigrade. L'auteur a essayé l'action intermit- tente d'un froid de — 4° à — 2° centigrade, et il a obtenu toute une série de formes très aberrantes et jusqu'ici très rares qu'il considère comme repré- sentatives des espèces de la période Miocène, tandis que celles obtenues vers 0° représenteraient les espèces de la période glaciaire. D'autre part, les variétés obtenues par une température de + 35" à -|- 38*^ centigrade, sont considérées comme corresi^ondant aux variétés se trouvant encore au Sud de l'Europe; mais l'auteur qui,dansun précédent travail {Ami. biol. 1895, p. 510) considérait ces formes obtenues par une élévation de température modérée comme nouvelles et ne se trouvant pas dans la phylogénèse, reste dans le vague et ne formule à leur sujet aucune interprétation. Outre ces expériences sur l'influence des basses températures, Fischer en fit d'autres ayant pour objet de soumettre les chrysalides à différentes in- fluences mécaniques ou chimiques; il soumit notamment des clirysalides qui avaient habituellement une position verticale et la tète en bas à l'influence de la force centrifuge, de façon à développer une force contraire à celle exer- (1) Voir Ann. biol., 1893, p. 39G. XVll. — URIGINK DES ESPECES. 54;} cée normalement par la pesanteur, et il obtint ainsi quelques variétés cu- rieuses : par contre, les agents chimuiues ne lui donnèrent que des résultats négatifs; il en fut de même pour l'électricité, contrairement aux résultats obtenus dès isGâ par Nit oi.vs Waoneiî. La transfusion du sang d'une espèce à l'autre fut aussi tentée sans résultat. En résumé, on a peine à déduire de tout ce travail quelque conclusion gé- nérale et. en suivant l'auteur dans les longues théories qu'il expose, on se sent transporté dans le domaine de la pure fantaisie. Les faits toutefois, si l'on ne peut saisir actuellement tous les liens qui les relient et débrouiller d'une façon certaine ce qui revient à la préformation et à répigénèse, mé- ritent d'être notés et, joints à ceux qui nous ont déjà été révélés par les importants travaux de Weismann, de Meruifield, de St.vndfuss et d'autres auteurs , ils contribuent à montrer combien on peut expérimentalement faire varier les limites du type s])écifique et multiplier artificiellement les variétés qui relient entre elles les elilîérentes espèces. — P. Makciial. 27. Dixey (Frederick-A. ). — Sur la relation de la livrée 7nimétùpie avec la forme originelle. — Comment la livrée mimétique a-t-elle pu être graduel- lement acquise par ceux ([ui la possèdent? Le mimétisme ne peut être utile que lorsque la ressemblance est suffisamment complète, et dès lors comment les premiers pas vers la ressemblance ont-ils pu être réalisés? D'après Dar- win et Fritz Muller, l'être servant de modèle et l'être imitateur devaient à l'origine avoir entre eux certains points de ressemblance fortuits permettant à la sélection naturelle de s'exercer pour élaborer le mimétisme. L'auteur pense que cette ressemblance initiale n'est même pas nécessaire , et (jue le type mimétique peut, d'une façon toute graduelle, dériver d'un type d'aspect entièrement différent. Les Lépidoptères en fournissent d'assez nombreux exemples, et quelques-uns d'entre eux sont exposés en détail avec figures co- loriées à l'appui dans le mémoire de Dixey. C'est ainsi, pour n'en citer qu'un, que chez les Mylothris (Piérides mimant les Héliconides). en passant en revue les différentes espèces, on assiste à l'évolution graduelle du patron miméti- que, depuis une forme très voisine du type habituel des Piérides jusqu'à une forme entièrement différente et très voisine de celle des Héliconides. Il faut bien le dire, s'il en est ainsi, l'auteur apporte lui-même des argu- ments sérieux contre la théorie du mimétisme qu'il défend ; car il ne nous explique pas quelle a été la raison d'être des premiers stades, et l'on se trouve ainsi forcément ramené à la conception des lignes de développement d'EiMER indépendantes de la sélection naturelle. [X'VI c a] L'auteur note aussi l'existence de certaines espèces appartenant à des groupes fort différents, mais présentant entre elles une grande similitude de livrée, sans pourtant ([u'aucune d'entre elles ait intérêt à imiter l'autre. N'est-ce pas encore une occasion de battre en brèche le mimétisme? Et pour- tant Dixey, généralisant une théorie déjà soutenue par Fritz MIiller (') . pense que ces faits peuvent être interprétés parle mimétisme réciproque, plu- sieurs groupes présentant des affinités distinctes et n'étant pas comestibles ayant intérêt à se fusionner en un seul et même groupe ayant la même livrée. — P. Marchai.. 08. Ormsbee (C.-C). — Influence du milieu sur la forme et la couleur de VHeli.r. [XIV 2 a Ç] — Beaucoup de faits prouvent que la coloration de cer- tains animaux est déterminée par leur nourriture. Ainsi les observations d(> (I) Koxmos, 1879, p. 101. 544 L'ANNEE BIOLOGIQUE. PouLTON (Hii montrent des larves d"Insectes prenant lii couleur du pigment de la plante ([ui les nourrit, sont bien connues. A peu prés semblables sont les conclusions de l'auteur; il prouve que la couleur de la coquille de Y Hé- lix alterna, (pii vit sur le bois pourri, dépend de l'espèce du bois. Ainsi le bois pourri de FÉrable est presque noir, l'Orme est brun foncé, le Frêne est brun clair, le Hêtre est encore plus clair et le Bouleau a une teinte rouge. La couleur de V Hélix correspond rigoureusement à celle du bois; de telle sorte que celles trouvées sur l'Erable sont presque noires, tandis que celles trouvées sur le Hêtre sont d'une teinte très claire. De là résulte une sorte de protection qui est certainement indépendante de la sélection. — C.-B. Da- VENPORT. 84. Schrbder (Ch.). — Couleurs protectrices des Lépidoptères. — Les rap- ports existant enre les couleurs protectrices et les endroits que choisissent les diverses espèces de Papillons diurnes comme stations de repos sont mis en lumière par l'auteur. La nécessité de l'existence de cette couleur protec- trice s'impose , étant donné que ces Papillons sont sans défense et que , de plus ils passent la plus grande partie de leur vie immobiles sur les plantes et ne volent qu'au moment où le soleil brille. La face inférieure des ailes, qui seule est visible dans la position de repos, est seule douée de couleurs protectrices; mais, chose bien remarquable et qui prouve bien l'existence de l'adaptation de l'animal à la coloration du milieu extérieur, les couleurs protectrices ne se trouvent sur cette face inférieure elle-même que sur les parties qui ne sont pas recouvertes par d'autres, et toute la région de l'aile antérieure qui est mascjuée pendant le repos par l'aile postérieure ne pré- sente pas de couleurs protectrices, conservant alors d'une façon plus ou moins atténuée la coloration vive de la face supérieure. La coloration verdâtre de la face inférieure des ailes concorde avec l'habitude présentée par l'espèce de choisir sa station de repos parmi les feuillages et les herbes (Piérides) ; de même, la coloration brune uniforme avec des petites taches grises ou blanches, indique que la station de repos se trouve sur le sol. Entin, la coloration brune, à veines nuancées juxtaposées se rencontre chez les Papillons qui se repo- sent sur les troncs d'arbre (Vanesses, Satyrus Sernele). Pour les Nocturnes, les ailes postérieures sont masquées pendant le repos parles ailes antérieures; or ce sont précisément les ailes antérieures qui portent les couleurs protec- trices, tandis que les ailes postérieures peuvent dans certains types {Catocala , Agrotis pi'onuba , etc.) revêtir des couleurs éclatantes. — P. Marchal. 24. Cornevin (Ch.). — Voyage zootechnique dans V Europe centrale et orien- tale. — Dans ce voyage de Lyon à Constantinople à travers la Suisse, l'Au- triche, la Hongrie , la Roumanie, la Bulgarie, et la Turquie , Cornevin a noté bien des faits zootechniques fort intéressants pour la biologie générale re- cueillis dans les exploitations rurales ou dans les villes, dans les abattoirs, les haras et dans les usines des grandes entreprises zootechniques, telles que celle de Kobanya, à Budapest, sorte d' « hôtellerie porcine » , où on met en pension les porcs à engraisser (183 344 pensionnaires en LS93). Voici par exemple un de ces faits : « La buflesse porte 350 jours si elle met bas une femelle, et 355 si c'est un mâle... Les parturitions gémellaires sont rares; on en voit pourtant. Dans ce cas, les petits, ou tout au moins l'un des deux, sont généralement blancs; ces albinos sont stériles. Cette particularité de la sté- rilité d'un produit issu d'une mise bas multiple rappelle ce qui se passe dans l'espèce bovine. »> Ce mémoire se termine par un « aperçu général con- cernant l'influence du milieu sur la taille, la conformation, les phanères et XMl. - OKKII.NK DES ESPÈCES. 545 la coloration des animaux domestiques » qui serait à citer presque en entier. [Cornevin fait observer que, chez les animaux domestiques, il n'y a pas à faire intervenir le mimétisme comme facteur de la sélection naturelle; chez les animaux sauvages, on peut admettre que les individus porteurs d'une livrée analogue au milieu où ils vivent échappent plus facilement à la vue de leurs ennemis; mais pour les animaux domesti(|ues, l'avantage d'une telle livrée n'existe pas, puistjue l'Homme est là pour les protéger et les faire se reproduire. Il en conclut que l'influence du milieu sur la coloration peut être étudiée plus efficacement chez les animaux domestiques (jue chez les animaux sauvages. [Si le mimétisme n'intervient pas chez les animaux domestiques, il y a d'autre part chez eux un autre facteur de sélection tout spécial, l'interven- tion humaine, qui par une sélection arlificielle, consciente et le plus souvent préhistorique, a dû bien certainement contrarier, ou tout au moins compliquer la sélection naturelle. Par exemple, la couleur gris clair, et les grandes cornes de la race bovine des steppes {Bos Taurus asiaticus de Sanson) ne pourraient-elles pas être attribuées à une sélection exercée par les peuples primitifs qui ont domesti(iué cette race dans l'Asie? Dans la Transylvanie, les porcs ont les soies frisées , les oies un plumage frisé et les moutons une longue laine ondulée , avec des cornes contournées en tire-bouchon : est-il bien certain que la sélection artificielle n'est pour rien dans toutes ces « fri- sures »)? [Mais cette simple observation ne diminue en rien l'importance des faits généraux que Cornevin a signalés dans cette étude d'une lecture si at- trayante]. — G. COUTAGNE. 30. E. H. A. — L influence de V esprit dans l'évolution. — L'évocation de la sélection en donnant à l'esprit une explication dispense trop souvent de la recherche d'autres facteurs plus fondamentaux et parfois plus réels. Aussi, n'est-ce pas sans une certaine satisfaction que l'on voit un auteur abandonner le principe de la sélection souvent trop commode, ou tout au moins y renon- cer provisoirement pour chercher dans d'autres facteurs une interprétation à l'évolution indéniable des êtres. Cet eft'ort est tenté par l'auteur, pour ce qui regarde le mimétisme. Mais, malheureusement, il faut bien le constater, sa tentative reste à peu près vaine. En prenant comme point de départ, les changements de coloration bien connus du Caméléon, nous voulons bien admettre avec l'auteur que la conscience du danger dans lequel l'individu se trouve, puisse avoir une influence sur le revêtement cutané des animaux, et que ce processus cons- tamment répété chez de nombreuses générations, puisse déterminer un changement dans la coloration de l'espèce ; mais , comment expliquer (j[ue de ce changement résulte une coloration qui soit précisément conforme à celle du milieu dans lequel elle vit? Comment surtout cette conscience, cette concentration de l'individu sur lui-même, invoquée par l'auteur, détermi- nerait-elle un commencement de ressemblance, si faible soit- il, avec les objets sur lesquels il peut se trouver : or c'est précisément pour les modifi- cations initiales que le besoin d'un facteur autre que la sélection semble se faire sentir. Et, puisque l'auteur nous cite au début de son article le cas si extraordinaire du Papillon-feuille, le Knllima, qui pousse le mimétisme, jusqu'à la perfection des détails, jusqu'à réaliser la disposition des nervures des feuilles et à présenter un prolongement mimant le pétiole , en quoi sa théorie sur l'influence de l'esprit dans l'évolution nous rendra-t-elle mieux compte des faits (jue celle de la sélection naturelle qu'il déclare gratuitement l'année biologique, II. 1896. 35 546 L'ANNEE BIOLOGIQUE. impuissante? Voici bien, au contraire, le cas de recourir à cette dernière qui seule est capable de mettre en œuvre les variations dues au hasard, pour les mener à une pareille perfection adaptative. Une adaptation mimétique directe de la couleur au milieu ambiant ne nous paraît pas impossible, bien que nous ne puissions en entrevoir le mécanisme que d'une façon fort in- complète , et que le concours de la sélection naturelle semble encore bien nécessaire. Mais contrairement à l'auteur, nous ne voyons rien qui puisse actuellement, dans l'interprétation du mimétisme de forme, remplacer le principe de la sélection. [XIX 2] Reconnaissons toutefois avec lui qu'il a été fait un grand abus de ce principe à propos de nombreuses ressemblances souvent entièrement for- tuites. Ne connaît-on pas le cas des chrysalides des Papillons du genre Spalgis, reproduisant d'une façon surprenante la figure d'un Singe; il est bien évident que si cette ressemblance accidentelle avait été de nature à procurer quelque avantage à l'Insecte, on n'aurait pas manqué de le citer comme un cas de mimétisme des plus remarquables. 11 se peut du reste fort bien que des ressemblances entièrement fortuites soient réellement de nature à procurer un avantage à un animal et que celui-ci adapte ses allures et sa manière de vivre, de façon à utiliser le mieux possible cette ressemblance. Les ressemblances fortuites ne manquent pas dans le nombre infini de com- binaisons que présentent les êtres organisés, et, dans le cas où elles peuvent être mises à profit par l'individu , celui-ci peut apprendre à les utiliser, et la sélection naturelle peut s'en emparer pour poursuivre leur perfectionnement. C'est à cela, nous semble-t-il, que doit se borner le rôle des facultés mentales dans le mimétisme, et leur intervention ne nous paraît pas comme à l'auteur pouvoir suppléer au rôle de la sélection naturelle. — P. Marchal. 55. Leloq (L.). — Les cornes cutanées dans l'espèce humaine. — La corne d'écrit s'insère à égale distance du front et de l'occiput , un peu à droite de la ligne médiane. La longueur totale mesurée sur le bord supérieur est d'environ 16 centimètres, soit : 5 pour la portion ascendante, 3 pour l'horizontale, 4 pour la partie oblique descendante et 4 à 5 pour l'extrémité terminale. L'affection nous montre tout d'abord comment un cas purement patliologique (l'irritation produite par la suppuration d'un kyste sébacé) peut simuler une forme qui existe dans le régne animal. En second lieu, on peut se demander si, dans l'histoire phylogénique des êtres, des phénomènes irritatifs n'ont pas été pour quelque chose dans la production de certains organes de défense, tels que les cornes des Ruminants, les piquants des Hé- rissons, la carapace des Tatous etc. ; organes qui se sont perfectionnés ensuite par voie de sélection. — G. Mann. 66. Nôrner (C). — Examen des fibres musculaires des Bœufs. — On sait que, chez les diverses races bovines, le dépôt de graisse se localise différem- ment; Adametz a même montré que ce tissu conjonctif qui enveloppe les mus- cles présente dans les différentes races un développement caractéristique de chacune. On sait aussi que la viande est différente d'une race à l'autre, comme aspect et comme saveur. De là on pouvait supposer qu'il existerait des parti- cularités structurales caractéristiques des diverses races et correspondant à ces différences macroscopiques et organoleptiques. Cependant les recherches de l'auteur ne lui ont permis jusqu'ici de distinguer aucune dissemblance no- table entre les fibres d'un seul et même endroit d'un même muscle, chez des individus appartenant à deux races distinctes. — A. Prenant. XVII. — OHIGIXE DES ESPÈCES. &47 23. Cope (E.-D.). — De la façon d'exposer len sciences naturelles (Formu- lalion). — L'auteur envisage les conséquences que peut avoir la doctrine de l'évolution dans les méthodes d'exposition (Formulation) des sciences natu- relles et les changements quelle pourra provoquer dans la classification (Taxonomie), la phyloiiénie et la nomenclature. Sur chacun de ces trois points, il exprime quelques idées générales bien connues déjà. Il faut du tact et beaucoup d'habitude pour apprécier à leur juste valeur les caractères d'espèce, de genre, de famille. Les séries phylétiques pourront constituer les seules divisions naturelles, mais seulement après réalisation de toutes les découvertes possibles en paléontologie; pour le moment, il faut se contenter des caractères (jui ne permettent que des séries morcelées. Les définitions actuelles sont souvent sujettes à critique : mélange de caractères de valeur différente, tendance à multiplier les genres, attribution erronée de la valeur de caractères aux couleurs, aux dimensions, etc. Dans les cas de di- morphisme sexuel très accentué, c'est toujours le sexe présentant le maxi- mum de caractères dun groupe qui servira de type à la définition. La phylogénie, pour pouvoir être clairement exprimée, demanderait une classification lumineuse , et comme celle-ci est loin de l'être , elle hérite de toutes ses imperfections, qui deviennent encore plus apparentes. Quant à la nomenclature, elle n'est qu'un instrument pour les sciences naturelles, mais un instrument qu'on doit employer, suivant certaines rè- gles, sous peine de faire un mauvais ouvrage qu'il faudra détruire plus tard. A part quelques botanistes conservateurs , tous les naturalistes actuels ob- servent, dans la nomenclature, la loi de la priorité. Une autre loi exige qu'un nom, pour pouvoir être adopté, soit accompagné d'une diagnose descrip- tive ou d'une planche. Quelques zoologistes et paléontologistes américains refusent seuls de s'y soumettre, alléguant que la définition prématurée d'une espèce peut devenir inexacte à la suite d'études plus approfondies. Enfin, étant donné que la forme de notre nomenclature est latine . il est indispen- sable que tous les naturalistes , qui créent des noms , respectent les règles de l'orthographe et de la grammaire latine , ce qui , d'après l'auteur, ne se- rait pas toujours le cas aux États-Unis. — L. Heciit. 50. Keibel (F.)- — Développement de Vappareil urogénital de l'Homme. — De cette longue étude dont la partie purement embryogénique est étrangère à notre programme , nous retenons seulement la conclusion ci-dessous inté- ressante au point de vue du parallélisme de l'ontogénie et de la phylogénie. Les premiers stades ontogénéti(iues montrent que le canal pronéphrétique vient se mettre en rapport en bas avec l'ectoderme , condition comparable à celle de beaucoup de Poissons, oîi il s'ouvre indépendamment au delà de l'anus. A un stade plus avance , chez les Mammifères , les conduits s'ouvrent dans le cloaque comme chez les Amphibiens adultes ; plus tard encore, l'aspect devient celui qu'on obtient chez les Monotrèmes où les uretères s'ouvrent non dans le vessie mais au même niveau que les canaux sexuels dans le sinus urogé- nital. Les embryons d'environ deux mois ont encore ce très long sinus uro- génital analogue à celui des Monotrèmes et Marsupiaux. Mais, tandis que chez ces derniers les conduits wolfiens et sexuels sont situés en dehors des uretères, c'est l'inverse qui a lieu cliez les Mammifères supérieurs y compris THomme où les conduits de Wolff et de Mûller s'ouvrent en dedans et l'uretère en de- hors. De la partie spéciale retenons aussi la constatation de ce fait ([ue des ])ortions d'épithélium de la dépression sous-caudale peuvent dans le déve- lop])cuient être (Mitraînées au dessus du rectum et devenir l'occasion d'un carcinome rectal. — G. M.vn.n. 548 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 57. Linden (Marie von). — Le développement de l'ornemenlalion en relief et de la coloration chez les Mollusques marins à coquille. — L'étude du dé- veloppement de rornementation en relief montre que l'ontogénie reproduit exactement la phylogénie. Les stries d'accroissement forment en s'épaissis- sant des bourrelets transversaux sur lestjuels apparaissent des rangées de petits tubercules; ceux-ci peuvent former par leur réunion des bourrelets longitudinaux lisses. Ainsi, la disposition transversale de l'ornementation précède la dis})osition longitudinale. Au contraire, dans la coloration, les li- gnes longitudinales se développent les premières et les lignes transversales se constituent ensuite. Elles sont dues à des dépôts de granulations pigmen- taires qui se trouvent déjà dans les tissus du manteau et dont la formation paraît être en rapport avec la distribution des vaisseaux. Quant aux causes qui ont déterminé la production des sculptures et des dessins, elles restent inconnues. Comme ces ornements n'ont pas d'utilité , ils ne sont pas dus à la sélection naturelle, mais ils ont pu apparaître accidentellement et se sont ensuite transmis. Il semble cependant que ces deux sortes d'ornements peu- vent influer l'une sur l'autre, par exemple une sécrétion plus abondante de calcaire en un certain point du manteau diminuant celle du pigment; par suite les influences extérieures qui agiraient sur l'une retentiraient indirec- tement sur l'autre. On peut cependant avancer que l'influence de la lumière n'est pas étrangère en développement de la coloration, étant donné les diffé- rences considérables que présentent à ce point de vue les coquilles marines des régions supérieures et des régions inférieures. D'autres influences, celle de la température en particulier, peuvent encore être invoquées. — G. Saint- Rem Y. 53. Lazarus (S. -P.). — Morphologie du squelette du pied. — Ces recher- ches portent sur la forme et les dimensions du pied chez les Primates et chez l'Homme aux différentes époques de sa vie intra-et extra-utérine. Elles nous montrent les relations étroites que l'homme présente à ce point de vue avec les Anthropoïdes et en particulier avec le Gorille; celui-ci même s'é- carte plus de rOrang-Outang sous ce rapport que du fœtus humain, voire de l'adulte. La forme prise par le pied de l'Homme résulte de ses fonctions comme appareil de soutien et de mouvement dans la station debout : l'ortho- scélîe, en faisant passer la charge du corps de quatre appuis à deux, a déter- miné l'accroissement général de l'organe , et lui a fait perdre la faculté de saisir, d'où la réduction des quatre petits orteils qui n'ont plus d'importance que pour l'élasticité de la marche. Chez le fœtus, le tarse n'a pas encore pris le grand développement qu'il offre chez l'adulte et les doigts ne sont pas aussi réduits : le pied offre donc alors plus de ressemblance avec celui du Gorille. L'ébauche embryonnaire du gros orteil a la forme d'un pouce comme chez les Anthropo'ides. Les membres inférieurs du fœtus sont aussi égaux ou plus courts que les supérieurs, ce qui est encore un caractère simien : l'allongement du tibia est un postulat mécanique de l'Orthoscélie. Ainsi la position du pied, la forme des os, la structure et le mécanisme des articula- tions et les diverses dimensions du squelette du pied chez le fœtus et en partie chez le nouveau-né, sont franchement plus simiens que chez l'adulte. Dans le cours du développement ces ressemblances s'effacent peu à peu. — G. Saint-Remy. 39. Goppert (E.). — Phylogcnèse des ongles des Vertébrés. — Les ongles des vertébrés sont des productions sui generis, qui n'ont aucun rapport avec d'autres organes cornés, avec les écailles, comme le prétend Boas. Ce qui XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 549 est digne de remarque , et ce que mettent en évidence les recherches de Gopport étendus à plusieurs genres d'Amphibiens , c'est que les ongles ap- paraissent sous leur forme la plus rudimentaire chez des êtres aquatiques, les larves de Salamandre et de Triton, par exemple, pour acquérir ensuite chez des animaux terrestres soit chez des Urodèles mêmes , soit chez les Am- niotes, leur plus complet développement. La formation d'ongles a donc débuté chez des formes aquatiques des vertébrés supérieurs, ce qui n'a rien de sur- prenant , sacliant que la cornification de l'épiderme s'opère sur une assez large échelle chez les Vertébrés purement aquatiques; puis, ainsi qu'on le comprend aisément, avec la vie terrestre, les ongles se sont développés plus puissamment. Les stades phylogénétiques parcourus dans l'évolution de l'ongle et du doigt qui le porte sont, chez les Urodèles, essentiellement ceux- ci : le doigt, d'abord en forme de massue , s'effile [Menohranchus) , il se re- courbe fortement du côté ventral {Siren)\ à l'extrémité du doigt, le stratum corneum de Tépiderme, qui n'était que faiblement épaissi dans les types précédents et aussi chez les larves de Salamandrines et qui l'était autant à la face dorsale et à la face plantaire, devient très épais, par exemple, chez Onychodactijlus et exclusivement à la fac3 dorsale qui offre une plaque un- guéale cornée très fortement développée. Cette plaque unguéale des Urodè- les n'est pas seulement un analogue, mais encore un homolof/ue des ongles des Amniotes. et il est vraisemblable que les stades phylogénétiques qui ont conduit à la formation d'ongles chez les Vertébrés supérieurs sont les mêmes que ceux offerts actuellement encore dans la série des Urodèles. — A. Pre- nant. 87. Smitt (F.-A.). — La filiation des espèces d'animaux. — Dans certains groupes de Bryozoaires (Eschares , p. ex.) , les premiers individus de la colo- nie sont d'un type inférieur à celui des autres. Une de ces formes primitives a été observée à l'état d'individus libres et isolés (genre Tata de Van Bene- DEN), et se retrouve à l'origine de colonies de Bryozoaires qui appartiennent à plusieurs familles différentes. On voit donc là, dans une même colonie, des êtres, provenant les uns des autres et présentant entre eux des différences de l'ordre de celles qui servent à distinguer des familles éloignées. Carpenter et GoEz ont signalé des faits analogues à propos des Protozoaires. C'est là pour l'auteur une preuve vraiment tangible de la transformation des espèces. L'auteur a été amené à étendre ce genre de considérations aux Poissons ('). Dans la famille des Salmonidés, par exemple, on trouve toutes les transitions entre les caractères des variétés, des races et des espèces vraies : les carac- tères qui, dans un cas, servent à distinguer le mâle de la femelle figureront chez d'autres parmi les caractères régionaux etc. 11 faut s'attacher à faire nettement la part des trois facteurs : ontogenèse individuelle, différenciation sexuelle et conditions locales, et grouper pour chaque espèce ces variations autour d'un type central dont elles dérivent. — L. Defrance. 62. Masterman (A. -T.) — De certains points de la Morphologie générale des Métazoaires, envisagés dans leurs rapports arec les fonctions physiolo- giques de V alimentation et de V excrétion. — Considérations générales sans intérêt biologique immédiat. L'auteur étudie les trois phases de la fonction alimentaire : ingestion, digestion, égestion comparativement cliez les Proto- zoaires et les Métazoaires. Partant de l'hypothèse d'une colonie sphéri(iue (1) Fries Eckstrbm et Sundevall : A history of Scandinavian fisfies. Second édition by F. A Smitt. "2 vol», r. Stockliolm cl Paris. 550 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. (monoblastique) de Protozoaires tous identiques entre eux (à fonctions mo- nocytaires), pour aboutir aux Métazoaires (triploblastiques) les plus compli- qués, pourvus d'un cœlome, d'un hcemocèle et des organes excréteurs les plus divers (à fonctions polycytaires) , il suit dans ses grandes lignes la phylogénie des organes digestifs et excréteurs, et cherche à montrer sa par- faite correspondance avec les nécessités physiologiques, en un mot à établir une sorte de phylogénie physiologique. — E. Hecht. 80. Raspail (X.). — De V origine des animaux domestiques. — La note de l'auteur a pour but d'appeler l'attention sur cette question , restée l'une des plus obscures de la Zoologie, et cepcndaut fort importante. — C'est ainsi qu'à un récent congrès d'ornithologie, on a dû renoncer à engager une discussion sur l'origine du Coq domestique, qui était annoncée dans le programme préliminaire. On ne peut rien attendre dans cet exemple que de la paléontologie : il faudrait une étude des cavernes à ossements et stations préhistoriques de la Chine occidentale, qui est encore tout entière à faire; il en est de même pour le Mouton, la Chèvre, le Bœuf, etc. dont il faut chercher les origines à la fois en Europe et en Asie, dans ces mêmes pério- des. — Pour d'autres, tels que le Lapin, il est possible de se livrer à des recherches expérimentales sur l'ancêtre présumé : c'est ainsi que l'auteur a réussi à démontrer l'identité de l'espèce domestique avec le Lepus cuniculus; les métis ont été fertiles jusqu'à la cinquième génération , la dernière qu'il vient d'obtenir. Il serait important de reprendre des essais analogues pour le Chien et le Loup, le Chat domestique et le Chat sauvage d'Europe. [II 0] — L. Defrance. 98. Tyler (J.-M.). — Origine de V Homme; influence du milieu extérieur sur son développement. — Ce petit volume contient les conférences Morse faites à ï Union theological Seminary au printemps de 1895. — L'idée principale de l'auteur est que l'évolution du monde organisé doit être retracée en prenant pour base la succession des fonctions dominantes aux différentes phases de l'histoire de la terre, ou les dynasties physiologiques présentées par les organismes. C'est ainsi que la digestion domine avant la locomotion et la locomotion avant la pensée. Il y aurait là pour l'histoire de l'évolution un fil conducteur plus sur que celui que peuvent fournir les détails anatomic^ues. — P. Marchal. 29. Dubois (E.). — Pilhecanthropus erectus. (Analysé avec le suivant). 28. — Nouvelle observation sur Pilhecanthropus erectus. (Id.) 59. Manouvrier. — Réponse aux objections contre le Pilhecanthropus. La communication de Dubois au congrès de Leyde résume sa découverte et donne quelques détails descriptifs. Dans la discussion, qui a suivi cette communication, deux points à signaler : 1° Nouvelle affirmation de ViRcnow que les restes du Pilhecanthropus appartiennent à un gibbon; 2° Constata- tions de la haute antiquité de la trouvaille. Suivant K, Martin (de Leyde) , géologue bien connu par ses travaux dans l'archipel asiatique , les ossements proviennent d'une couche appartenant soit au pliocène supérieur soit au pléistocène inférieur. La réponse de Manouvrier vise surtout le travail de HouzÉ {Rex\ de VUni- versité de Bruxelles, I, 1895-96, mai) et porte sur différents points spéciaux. A retenir la conclusion d'après laquelle on doit envisager le Pilhecanthropus XVII. - ORIGINE DES ESPECES. ïy'A comme lancètre commun de beaucoup de races humaines, comme le type le i)lus bestial de toutes les races humaines connues. C'est donc une race in- termédiaire entre les races humaines et les .\.nthroi)oï(les actuellement exis- tantes d'une part et l'ancêtre commun présumé des Hominiens et des An- thropoïdes d'autre part. — J. Deniker. 47. Jâkel (O.). — Sur la forme originelle des Verlêbrf's. — Les plus anciens Vertébrés auraient eu quatre membres, quatre pieds servant à marcher au fond de la mer, et la natation, dans l'eau libre, ne serait que secondaire. Les Poissons suivent une li.ii-ne phylogénétique différente des plus anciens Tétrapodes. Les Stégocéphales sont les ancêtres des Amphi- biens et des Mammifères dune part, de l'autre des Reptiles et des Oiseaux. Nous ne pouvons du reste entrer dans le détail de cette étude purement phylogénétique. — A. Labbé. , 35. Gaskell. — L'origine des Vertébrés. — Gaskell fait provenir les Ver- tébrés des Arachnides, et plus particulièrement des Gigantostracés , mais il tranche la question du collier périœsophagien d'une façon inattendue et si stupéfiante que Huxley la comparait à un tremblement de terre fait pour éprouver la solidité du sol sous lequel nous marchons. Que l'on se repré- sente un Arachnide primitif plus ou moins voisin de la Limule, avec un cé- phalotliorax (prosoma) percé d'une bouche entourée de pattes mâchoires et un abdomen (mesosoma) porteurs d'appendices branchiaux et terminé par l'anus. Sur le dos de la tête sont des yeux médians et latéraux; dans le corps est un vaisseau dorsal , puis un tube digestif constitué essentiellement par un vaste estomac s'étendant dans le mesosoma et aboutissant à l'anus par l'intermédiaire d'un court intestin; puis, le long de la face ventrale, une chaîne ganglionnaire reliée au cerceau par des connectifs périœsophagiens. Cet ensemble correspond à la tête d'un Vertébré primitif dont la portion moyenne du corps ne s'est pas développée ; cette tète étant suivie immédia- tement d'une très courte région cloacale correspondant à la région anale de notre Limule. — Pour établir la correspondance des parties^ Gaskell ne re- tourne pas sa Limule et laisse le dos correspondre au dos et le ventre au ventre. Il suppose, le développement progressif et considérable du système nerveux étant la caractéristique du Vertébré, que la chaîne ganglionnaire ventrale s'est étendue autour du tube digestif, l'a enveloppé d'un manchon complet de substance nerveuse et que l'épithélium digestif est devenu sim- plement le canal de l'épendyme. Dans sa portion inférieure intestinale, courte et étroite , l'ensemble a formé la moelle cervicale , avec un calibre modéré et un canal épendymaire très restreint, tandis que la portion su- périeure stomacale, renflée, a formé l'encéphale et ses cavités ventriculaircs. Tout ainsi vient en place et Gaskell montre comment toutes les parties se correspondent jusque dans le détail, les ganglions cérébro'ides étalés sur la face dorsale de l'estomac aux hémisphères, le collier aux pédoncules céré- braux, le ganglion sous-œsophagien à la base du cerveau, les ganglions mé- sosomatiques au bulbe; les yeux latéraux deviennent les yeux pairs, l'œil dorsal forme l'œil pinéal, etc., etc. La bouche de notre Limule doit naturel- lement se fermer et disparaître : elle a pour représentant l'hypophyse; l'anus se ferme aussi après avoir persisté quelque temps comme canal neu- rentérique. Remarquons, en effet, que le tube nerveux de l'embryon des Vertébrés est constitué comme un tube digestif ayant pour bouche le neu- ropore (plus tard hypoi)hyse), pour estomac le renflement cérébral, pour intestin la moelle et pour anus le pore de Rusconi. — Mais notre Vertébré ne 552 L'ANNEE BIOLOGIQUE. peut rester privé de tube digestif. Il s'en forme un nouveau. Pour cela, les pattes mâchoires se rejoignent en avant (l'animal étant supposé vertical) : les plus élevées formant la lèvre supérieure; les suivantes ne se rejoignant pas tout à fait, forment les parties latérales de la bouche et les appendices meso- somatiques forment le pharynx branchial, les espaces entre eux persistant à titre de fentes branchiales. Le cœur et l'aorte proviendraient de la fusion et d'une orientation nouvelle des sinus veineux des appendices au point où les extrémités de ces appendices se rejoignent en avant pour former la paroi ventrale du pharynx. Quant au vaisseau dorsal, il s'atrophierait et se trans- formerait en cette bande de tissu conjonctif gras qui est au côté dorsal de la corde. La corde elle-même serait une formation nouvelle résultant d'une tentative avortée du tube digestif de former un nouveau tube digestif par dédoublement, au moment où il est comprimé par l'envaliissement du tissu nerveux. Quant à l'intestin et à la région moyenne du corps , ils proviennent de l'allongement progressif et considérable de cette partie si réduite , inter- médiaire au mesosoma et à l'anus de notre Limule. Il suffit d'admettre là l'existence d'un court segment intestinal, et d'une cavité générale avec un organe urinaire débouchant au dehors par une paire d'orifices pour com- prendre que, dans l'accroissement ultérieur de cette région, le tube épendy- maire, le canal intestinal et la corde s'allongeront simplement, tandis que la cavité générale et les parties mésodermiques s'allongeront en se segmen- tant et que le tube néphrydien se multipliera métamériquement. Ainsi se trouve expliquée cette disposition jusqu'ici incomprise du nerf vague qui, parti de la région céphalique, va innerver les organes viscéraux de l'abdomen jusqu'au voisinage de son extrémité. C'est que cet abdomen, sauf la région cloacale innervée par des nerfs nés en face d'elle ne sont qu'une extension de la région pharyngienne du corps. [On serait tenté de rejeter sans examen une théorie d'apparence aussi fantaisiste; mais il faut se méfier de ces dédains qui pourraient n'être que l'expression de tendances routinières en présence d'une idée nouvelle démolissant nos croyances antérieures. Et cela d'autant plus que nous sommes obligés de laisser de côté dans cet exposé rapide bien des arguments de détail qui lui donnent une certaine vraisem- blance. Aussi résumerons-nous rapidement quelques-uns des principaux arguments qui doivent faire rejeter cette théorie]. S. MiNOT fait remarquer avec raison que Gaskell fait du tube épendymaire et du tissu nerveux médullaire deux formations indépendantes, tandis (|ue les recherches récentes ont montré que ce sont les cellules épendymaires elles-mêmes qui deviennent les éléments nerveux. 11 faudrait donc, dès lors, que le tube digestif , non seulement fût entouré par le système nerveux, mais disparût , ne laissant que sa cavité ; et par là se perdent presque tous les avantages apparents de la conception. Gaskell n'est pas sans remarquer qu'il violente fortement l'homologie des feuillets en faisant de l'épendyme une formation endodermique et du tube digestif définitif une formation ectoder- mique. Or, si la spécificité des feuillets est battue en brèclie de toutes parts , leur homologie fondamentale reste vraie. De l'ectoderme invaginé peut faire fonction d'endoderme et inversement, mais dans deux gastrules, les parties homonymes se correspondent. Or, il faudrait, pour que la théorie de Gaskell fût soutenue par l'embryogénie, que l'on vit, chez les Arachnides, le tube di- gestif se former par invagination dorsale comme notre tube épendymaire, et chez les Vertébrés, la partie nerveuse de la moelle provenir de la face ven- trale et se porter vers le dos, tandis que l'épendyme et la partie nerveuse proviennent de l'invagination d'un feuillet épidermique formé uarfois nette- ment d'une seule et unique couche cellulaire. XVII. — ORIGIXE DES ESPECES. 553 [Gaskell explique bien comment la portion moyenne du corps s'allonge aux rlcpens de son rudiment, mais il laisse dans Tombre la manière dont ce rudiment se forme. Sa théorie n'est pas achevée, dit-il, en ce qui con- cerne ce point, mais le tube digestif primitif étant tout entier absorbé par l'épendyme, il n'a d'autre ressource que de continuer le tube digestif comme il l'a commencé, en circonscrivant, par des processus latéraux, une cavité en avant de la face ventrale de l'abdomen, ce qui forme un tube digestif en- tièrement ectodermique. Il croit éviter les objections en rappelant que, d'a- près Hevmons (90), chez quelques Insectes, il n'y a pas de mésenteron, le proctodœum et le stomodaeum s'étendant l'un sur l'autre jusqu'à se rejoin- dre. Mais qui ne voit que c'est là une déformation exceptionnelle du proces- sus habituel? [Puis que dire du mode de formation du nouveau cœur et de l'aorte , et de toutes ces assimilations fondées sur de vagues ressemblances dont la signi- fication exacte nous est totalement inconnue? [En somme. Gaskell a été séduit par une ressemblance superficielle entre le tube nerveux à un certain moment de son développement et un tube digestif, et pour soutenir la théorie que cette constatation lui a suggérée, il n'a pas craint d'émettre des hypothèses extrêmement invraisemblables en contradiction avec les données les plus sérieuses de l'embryogénie et de Tanatomie comparée]. — Yves Delage et Ed. Hérouard. ?G. Dean (Bashford). — Les Sélaciens considérés comme la forme ances- trale des Poissons. — L'auteur appelle l'attention sur une forme découverte récemment (Cladoselache). du carbonifère inférieur de l'Amérique, et qui constitue à plusieurs points de vue une transition intéressante entre les Squales et les Téléostéens actuels : queue presque homocerque , analogue à celle des Scombéridés , bouche terminale , repli cutané de la première ouver- ture branchiale s'étendant sur les suivantes, comme un opercule, etc. Enfin, certaines particularités permettent de croire que les œufs étaient petits et abondants (frai), au contraire des gros œufs, très spécialisés des Squales actuels. — L. Defrance. 25. Dean (Bashford). — Les premières périodes du développement des Gano'ides. — Cette note résume les nombreuses différences que présentent les trois types principaux de Tordre des Ganoïdes dans les premières phases de leur ontogenèse (Lépidostée, Esturgeon et Amia). L'embryologie de ce der- nier était peu connue jusqu'ici : elle révèle de nombreuses affinités avec les Téléostéens et permet d'expliquer certaines particularités du développe- ment de ceux-ci, restées énigmatiques jusqu'à ce jour. Le Lépidostée, la forme la plus ancienne, se rattache au contraire aux Sélaciens. — L. De- france. 93. Thilenius (C). — Signification morphologique des éléments accessoires du carpe et du tarse de VHomme. — Les os sésamoïdes sont dos formations « palingénétiques, » c'est-à-dire communes à toute la classe ou l'oi'dre d'ani- maux auxquels appartient le sujet examiné. On peut les considérer comme les vestiges de la disposition radiale des extrémités des membres. — J. De- niker. 88. Sokolovsky (A.). — Rapports entre le genre de vie et les dessins du pelage chez les Mammifères. — Les lois essentielles de la distribution des marques colorées sur le pelage, telles qu'elles sont admises dans cet ou- 554 L'ANNEE BIOLOGIQUE. vrage, sont celles qu'a formulées Eimer : la disposition par raies longitu- dinales est la plus primitive; c'est d'elle que dérivent les deux autres, les taches séparées et les raies transversales; le pelage uniforme a été, en gé- néral, précédé de ces modes d'ornementation, et en présente souvent des traces plus ou moins nettes, soit chez l'adulte, soit chez le jeune. [L'auteur se sépare d"EiMER en ce qu'il voit dans ces dispositions des conséquences de la lutte pour la vie : il les rattache, soit aux effets du mimétisme, soit aux récognition marks de Wallace.] La première partie est un ensemble de notions sommaires sur les Mammi- fères primitifs et les flores des diverses épocjues géologiques à partir du Trias, flores qui ont dû avoir une influence prédominante sur l'ornementa- tion du pelage. Les Mammifères dérivent d'Amphibiens à peau nue, et leur premier séjour a dû être constitué par les bas-fonds très humides des forêts primitives. De là, ils ont gagné peu à peu les régions plus élevées, d'abord la zone des buissons et des lianes, puis celle des cimes; en même temps, il y a eu propagation à la lisière, si riche en formes et en couleurs dans les forêts tropicales actuelles, celles qui se rapprochent le plus des forêts des âges secondaires, enfin aux espaces découverts, savanes, steppes et dé- serts. Dans la partie spéciale, l'auteur, en passant en revue les divers ordres de Mammifères, expose les résultats d'un grand nombre de comparaisons pour- suivies sur les représentants de cette classe qu'il a pu étudier dans plu- sieurs collections. 11 insiste spécialement, en toute occasion, sur les espèces qui permettent de retrouver les dispositions ancestrales dans les groupes où elle a en majorité disparu. Par exemple, chez les Rongeurs, dans le genre Mus, aujourd'hui muni généralement d'un pelage uniforme, les Mus barba- rus et Uncatus d'Afrique nous offrent les bandes longitudinales primitives ; de même, les genres Taniias, Geomijs, etc.; chez le Paca, nous trouvons ces bandes fragmentées en taches. — Parmi les Carnassiers, les rosaces, si fré- quentes chez les P^élins , sont en rapport avec Thabitat de la zone moyenne et surtout de la lisière; les marbrures d'autres Félins et les zébrures du Tigre proviennent, d'après l'auteur, d'une transformation secondaire des rosaces et ne seraient donc pas dues dans ce cas particulier, à la confluence de ta- ches, suivant la règle d"EiMER. Dans la troisième zone (cimes des arbres) , le pelage tend à devenir plus uniforme (Mustélidés, Singes, beaucoup de Ron- geurs arboricoles, etc.); le genre Paraioxarus doit être spécialement men- tionné comme offrant plusieurs types remarquables de transition. Chez cer- taines espèces, on retrouve les restes de la striation transversale, surtout sur la queue {Nasua, Procijon. etc.). La zone des steppes donne lieu à des obser- vations analogues (disposition transversale chez beaucoup de Viverridés, d'Hyénidés, taches isolées chez d'autres Hyénidés {II. crocuta), chez les Gué- pards {CynaUurus) , etc.) Enfin, dans les déserts, la règle est un pelage uni- forme, approprié au fond de sable ambiant. L'iiabitude de se réunir en troupes (meutes des Canidés, grands trou- peaux des Antilopes) confère des avantages spéciaux dans la lutte pour la vie, avantages indépendants des ornements du pelage, et contribue ainsi à la disparition de ceux-ci. Chez les Zèbres, on observe les étapes progressives de l'effacement des raies dans les espèces du Sud de l'Afrique qui vivent en grandes troupes (ex. Zèbre de Burchell et Zèbre Quagga). Cette même inu- tilité du mimétisme, pour une espèce protégée par d'autres conditions, per- met d'interpréter un phénomène contraire en apparence, la bigarrure ex- traordinaire qui distingue le Lycaon. Après les marques de couleur foncée , l'auteur passe à l'étude des taches XVII. — ORIGINE DKS KSPECES. 555 blanches , (lu'il explique par des considérations analogues. [C'est ici surtout qu'on remarque combien il est difficile de délimiter dans cliaque cas par- ticulier la part respective des deux facteurs bien différents (|ui ont été invo(iués au début : le rùlc de l'hypothèse non vérifiée est considérable dans les explications de cet ordre. Il fallait d'ailleurs s'y attendre dans ce genre de questions, et ceci n'enlève rien à l'intérêt incontestable qu'offre cet excel- lent essai . première tentative fructueuse d'exploration sur un domaine dont l'étude approfondie est pleine de promesses.] — L. Defrance. 40. Hàckel (E.). — Phi/logcnif aystématifpœ fies Invcrti'hrt's. — Nous avons brièvement exposé (.4/t*K biol.. 189Ô, p. 350) les bases de la Phylogénie systématique de Hiickel. La Gastrula (origine ontogénétique du métazoaire) et la Gastraea (souche phylogénétique du métazoairo) ne rendent pas plus claire, quoi qu'en dise l'auteur, une classification phylogénéticpie, qui aura quelque peine à détrôner la classification anatomi(pie et morphologique. Nous avouons, du reste, ne pouvoir donner une analyse même succincte de ce volumineux traité de Zoologie phylogénétique, qui, quelque peu allégé par l'absence totale de toute référence bibliographique, s'alourdit, par con- tre, de la somme formidable de noms nouveaux et barbares dont l'auteur baptise des faits anciens et connus. — A. Laiîbé. 17. Chapman iTh. Algernon). — Evolution et Phylogénie des Lépi- doptères depuis Vélat larvaire. — L'auteur cherche dans la chrysalide et dans l'œuf des éléments fondamentaux pour la classification naturelle des Lépi- doptères. A la base de leur évolution se rattache le problème suivant : com- ment l'Insecte va-t-il procéder pour sortir du cocon sans l'aide de mâchoires imaginales? Le plus inférieur des Lépidoptères, le Micropterix, étroitement allié aux Phryganes, arrive à la solution au moyen de sa chrysalide encore pourvue de mâchoires qui lui servent à rompre son enveloppe. Mais chez les autres Lépidoptères ces mâchoires pupales disparaissent entièrement, et l'on trouve alors des adaptations secondaires fort diverses destinées à permettre la libération de l'imago. Ces adaptations, depuis lea pupn' incom- pletx jusqu'aux pupse obtecfœ, se sont succédées dans l'histoire évolutive suivant un certain ordre qui se répète dans les diverses grandes lignes de développement divergentes présentées par les Lépidoptères, et elles peuvent servir à retracer leur pliylogénie. — P. Marchai,. G9. Packard (A. S.). — Monof;rnj>hie des Bomhi/cinps dn Xord du Mexi- que. Etude sur leurs mélainorphoses , sur V origine des dessins cl des couleurs des lai'ves et sur leurs appendices cutanés considérés comme moyens de dé- fense. — Dans cet important ouvrage , riche en documents et luxueusement illustré, l'auteur cherche la base d'une classification qui exprime réellement l'évolution subie par les Lépidoptères. C'est sur ce groupe qu'ont porté ré- cemment les plus remarquables études expérimentales au sujet de l'origine des variétés et des espèces. Le remplacement de l'ancienne classification pu- rement artificielle des traités classiques i)ar une autre, qui, exprimant les affinités probables des différents types, reconstitue leur arbre généalogique, offre donc un grand intérêt ('). Cette étude nous entraînerait toutefois à de trop longs développements, et nous nous contenterons de signaler quel- (I) La iiremiëre élude sur la classiûcation scientifique des Lépidoptères a été faite par Chapman, dans une élude loudanientalc intitulée : On somc neglecicd points in the slruc- tare of llie pupx of Ileterocerous Lepidoptera and Iheir value in classification, elc. (Trans. Ent. Soc. London, 1893, p. 9"-110). 556 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ques grandes lignes et d'indiquer les principes sur lesquels se base l'auteur. Les adaptations diverses auxquelles les larves sont soumises font ([u'il y a souvent désaccord apparent entre une classification qui porterait uniquement sur les caractères larvaires et une autre portant sur ceux des imagos; aussi, à part quelques caractères archaïques congénitaux (crochets des pattes ab- dominales, glandes coxales dévaginables sur les côtés du corps, etc.), les ca- ractères larvaires qui sont, en général, Cl adaptation plus ou moins tardive, ne peuvent servir que pour la séparation des genres et des espèces. Les chrysalides au contraire présentent une haute valeur phylogénétique et peuvent servir à l'établissement des grandes divisions ; elles pourraient, d'après l'auteur, être regardées comme représentatives du type imaginai d'un ancêtre amétabolique voisin des Psoques : la forme la plus primitive est la pupa libéra du Micropteryx, analogue à celle des Trichoptères (Phry- ganes), des Névroptères et des Tipulides; celle qui est le plus spécialisée est la pupa obtecta des Papilionides; entre les deux formes se trouvent les pupx incomplet» de Chapman qui ont la plupart des segments abdominaux libres , mais les appendices soudés. L'imago peut enfin fournir des caractères en concordance avec ceux don- nés par les pupes; mais il faut choisir les caractères primitifs, neuropté- ro'ides , et non les caractères d'adaptation qui masquent les premiers. Les Lépidoptères se seraient détachés de l'arbre généalogique au dessous du point oîi se sont séparés les Trichoptères (Phryganes) et seraient avec les Trichoptères et les Mécoptères (Panorpes) dérivés d'une souche commune. L'archétype des Lépidoptères serait YEriocephala ('). Au point de vue de l'évolution des formes larvaires, les dessins et les cou- leurs caractéristiques sont considérés comme produits directement par la lu- mière, la peau étant assimilée à une sorte de membrane sensible, capable de fixer une image colorée (expériences de Wood, Barber, et Poulton). Un grand rôle est accordé au changement du régime terricole pour le régime arboréen , qui aurait pris place au début de l'âge mésozoïque , et dans lequel on devrait chercher l'origine du développement des soies et des épines. Dans le cours du mémoire se trouvent d'assez nombreux exemples de mimétisme. Les curieux appendices qui se dressent sur le corps de beaucoup de larves de Notodontiens sont considérés comme des signes prémoniteurs destinés à effrayer les ennemis. Enfin, la distribution géographique est étudiée en détail. L'œuvre de Packard est, en résumé, riche en faits intéressant la biologie générale, et, si certaines théories peuvent paraître hasardées, on ne peut que savoir gré à l'auteur d'avoir cherché à établir les bases scientifiques de la classification d'un groupe dont l'étude évolutive est aujourd'hui à l'ordre du jour. — P. Marchal. 5. Ashmead ("W.-H.). — Ixi phylogénie des ffyméaoptê7'es. — Deux dia- grammes généalogiques sont donnés, l'un relatif à la phylogénie des diffé- rents ordres chez les Insectes , l'autre à la phylogénie des Hyménoptères. — {i) Ce genre est très remarquable par la présence d'un lobe interne ou /acîMî'a à la mâchoire,, fait d'une haute signification; car ce caractère est très ancestral et n'existe même pas chez les Trichoptères (Phryganes); il faut remonter aux Panorpes, aux Coléoptères, aux Orthop- tères pour le rencontrer. VEriocephala est érigé par Packard au rang de sous-ordrc : les Protolepidoplera ou Lepidoplera laciniata, opposés aux Haustellata comprenant tous les autres Lé|Mdoptéres. Les Haustellata sont eux-mêmes divises en deux groupes, les alœo- lepidoptera comprenant l'unique Micropteryx, caractérisé par sa pupa libéra, et les Neole- pidoptera comprenant tous les autres Lépido|»tères. Au sujet du genre Eriocepliala , voir •■ ■Walter, Zur morp/iologie des Schmelterlingsmundlheile , Sitzungsb. lena. Ges. JMed. und Naturwissens. 1883, len. Zeit., 1885', pp. 731-807. XVII. — ORKilXH DES ESPÈCES. 557 Les Hyménoptères, les Lépidoptères et les Diiitéres (Melabola) ont entre eux d'étroites affinités et occupent le haut de l'arbre généalogique. Ils se re- lient aux Névroptércs dont ils descendent par les Trichoptera (Phryganides) et par les Mcjjaplera (Panorpides). — Les Hyménoptères se rattachent aux Trichoptères par les Tenthredinithe— P. .Marchal. 79. Quinton. — Les temjiéi'atures animales dans les problèmes de résolu- tion. — Le refroidissement du globe est un facteur de l'évolution. L'abais- sement de température a dû être compensé par une élévation de la tempé- rature intérieure des êtres, et ce pouvoir calorificiue règle l'ordre d'apparition des espèces. Même chez les Mammifères il y a des animaux à sang froid. [Le bruit soulevé par l'auteur autour de cette théorie nous parait peu justifié. Que le refroidissement du globe soit un facteur de l'évolution, cela n'est pas douteux mais l'idée n'est rien moins que neuve. Pour le reste les affirma- tions de l'auteur ne sont que des intuitions vagues, sans base scientifique sérieuse]. — A. L.vbbé. 19. Clément (A. L.). — Les glossomèlres. — Les glossomètres, instruments destinés à mesurer la longueur de la langue des Abeilles, présentent un cer- tain intérêt pour la Biologie, en tant qu'instruments permettant de mesurer avec une précision relative certains caractères physic^ues des animaux. — Plus la trompe d'un Insecte est longue, plus il pourra butiner sur des fleurs à corolle profonde, et par conséquent plus le nombre des fleurs qu'il pourra visiter sera grand. Actuellement, il n'y a qu'un petit nombre d'Abeilles qui aient la trompe suffisamment longue pour pouvoir butiner sur certaines fleurs très melliféres, mais profondes, comme le Trèfle commun. — Pensant que la longueur de la trompe doit être proportionnée à la taille de l'Insecte, un éle- veur, M. Legros , a cherché et est parvenu à augmenter cette taille, en aug- mentant la grandeur des cellules dans lesquelles se développent les larves. Cela est aisé grâce à l'emploi moderne des feuilles de cire gaufrée, qui pré- sentent la forme du fond des cellules, sur lesquelles les Abeilles n'ont plus qu'à bâtir les parois (M. — Le glossomètre en permettant de reconnaître les colonies oii les Abeilles ont la trompe longue, et partant d'y prendre les mères pour !a reproduction, parait donc d'une réelle utilité pour la création d'une race améliorée. — E. Hecht. 70. Parmentier (P.). — Hisloire des Mngnoliacées. — Cette monogra- phie anatomiqne et taxonomique des Magnoliacées a été écrite dans le but d'établir l'arbre généalogique du groupe, en appliquant les idées de Vesque sur la phylogénie. Pour chaque genre, l'auteur reclierche (^uel est le groupe nodal (espèce ou groupe d'espèces) qui renferme en germe et à lui seul, toutes les variations qui se sont peu à peu introduites dans le genre ; ce groupe nodal, par une différenciation progressive, donne naissance à des espèces multiples, à adaptations spéciales et, par suite, diversifiées par des caractères adaptatifs {épharmoni'jues, suivant le mot de Vesque) plus ou moins variés. — L. Cuénot. (I) n serait peut-être intéressant d'observer ce qu'il adviendrait d'une colonie de ces Abeilles (|ui, après avoir passé un certain temps dans une ruclio pourvue de Couille-s avec amorces d'alvéoles à dimensions ausmcntées, serait livrée à elle-même dans une ruche, dans laquelle les amorces des alvéoles n'auraient pas été préparées. Verrait-on reparaître les dimensions primitives, ou les Abeilles continueraient-elles à construire des alvéoles de grandes dimensions? — E. II. CHAPITRE XVIII Distribution g^éographique. La plupart des autres chapitres de l'Année biologique ont une intro- duction naturelle dans les chapilres correspondants du livre de Yves Delage : La structure du Protoplasma et les théories sur l'Hérédité; mais la distribution géographique n'y a pas été traitée. Nous ne connaissons pas en France de résumé succinct et donnant les notions générales et les définitions nécessaires pour éviter des redites incessantes dans l'analyse des mémoires spéciaux qui paraissent sur ce sujet, et il a paru utile de faire précéder l'analyse successive des travaux parus dans l'année d'un résumé méthodique des notions générales acquises par les travaux anté- rieurs les plus récents, de façon à présenter un tableau sommaire de l'état actuel de nos connaissances. Mais pour ne pas donner à ce cha- pitre une extension démesurée les articles d'ensemble paraîtront suc- cessivement; celui de cette année concerne les questions principales intéressant la zoogéographie marine. Les analyses des Mémoires parus tant sur ce sujet que sur ceux qui feront l'objet des revues ultérieures seront groupés, autant que possible, sous les chefs suivants, d'ailleurs susceptibles d'êlre modifiés plus tard, s'il y a lieu : I. — Faune marine. A. — Conditions générales d'existence. — hifluence des agents physiques, des (jualités des eaux et des fonds sur le développement des orga- nismes marins. B. — Distribution verticale. — Faune côtière (zones et faciès bionomiques) ; faune pélaii-icpie (Haliplancton); faune abyssale. C. — Distribution horizontale. — Régions faunistiques océaniennes; faunes spéciales (de mers fermées, d'archipels, d'estuaires). D. — Habitat et extension des différents groupes zoologiques. — Centres de dispersion. mi,i;rations, barrières physiques et cœnobiotiques. E. — Origine des faunes actuelles. II. — Faune des eaux douces. A. — Conditions physiques des eaux courantes et des lacs. — Caractères des eaux et du sol, climat, altitude, etc.. XVllI. — DISTRIBITIUN tiEOGIlAPHigi [-]. 550 B. — Distribution verticale dans les lacs. — Faune flottante ( Limnoplanctonj; faune de fonds ou bentlii(jue. C. — Distribution horizontale. — Classification zoogéographi([ue des lacs et d(>s fleuves. I). — Habitat et extension des différents groupes zoologiques. — Migrations. E. ~ Origine des faunes et des types d'eau douce. — (Faunes résiduelles.) etc. III. — Faune terrestre. A. — Facteurs f/énéraux de la distribution des animatix terrestres et des ani- maux aériens. — Climat, topographie, végétation, courants aériens. etc.. B. — Distribution verticale. — Faune des rivages, des plaines, des mon- tagnes. C. — Distribution horizontale. — Provinces et régions faunistiques géné- rales. Faunes spéciales (faune des déserts, des cavernes, des iles). D. — Habitat et extension des différents groupes zoologiques, dans l'espace et dans le temps. — Patries, migrations. tl. — Origine des faunes et des types actuels . IV. — Distribution des parasites. V. — Influence de l'homme. Influence limitative (localisation et disparition d'espèces) et influence aug- mentative (transport involontaire et acclimatation). G. Prlvot. Conditions générales de la vie dans les mers et principes de distribution des organismes marins ('). Après s'être contenté longtemps d'employer pour les questions rela- tives à la distribution géographique des êtres marins les divisions mari- times ordinaires de la géographie descriptive, on a demandé les bases d'une division plus rationnelle aux associations animales elles-mêmes, rapprochant ou séparant les régions ou les zones suivant qu'elles ont un nombre plus ou moins considérable de formes communes. Cette méthode, encore défectueuse pourtant, était la seule suivie jusqu'à ces dernières années. Labiogéographie n'était ainsi qu'un groupement de notions empiriques artificiel et passablement chaotique puisque les ré- sultats étaient tout à fait difîérents suivant qu'on considérait plus par- (1) On trouvera des renseignements détailléssurlout dans les ouvrages généraux suivants: J. Thoulet : Orranorjraphie. I. Statique (1890). — //. Dynamique il"' fascic. 18iH)). — Beau- diiuin cl Cie. éciileurs, Paris. G. Walther : Einleitung in die Geolor/ic als hislorische Wissenschaft. 3 parties, 18!>3-I89'(, G. l'isf'licr. .lena. A. Ortmann : Grundzûge der mariner T hier géographie. I8;m', .Icna, Fischer, édit. :m L'ANNEE BIOLOGIQUE. ticulièrement tel ou tel groupe et que chaque exploration nouvelle, simplement en augmentant le nombre des faits connus, risquait de bou- leverser complètement les catégories péniblement édifiées. Aussi a-t-on reconnu la nécessité d'asseoir la classification sur d'autres bases. Si on veut, en eflet, établir des cadres solides pour contenir et grouper mé- thodiquement tous les faits et les questions relatifs à la distribution des êtres, ce n'est pas à ceux-ci, à ceux qui sont précisément en question, qu'il faut les demander. Il faut les chercher en dehors des faits à expliquer dans les conditions générales qui les commandent. C'est à cette condi- tion seulement que la biogéographie peut être une véritable science, la science des relations et des actions réciproques du monde vivant et du milieu extérieur dans le temps et dans l'espace. La classification biogéographique doit donc être basée avant tout non sur la répartition objective des organismes mais sur l'analyse des fac- teurs de celte répartition, qui sont essentiellement les conditions physi- ques des eaux et des fonds sous-marins. LES EAUX. Les facteurs regardés comme capables d'exercer une action sur la vie marine et dont les variations règlent la distribution des organismes sont : la pression, la lumière, la température, la salinité, la teneur en gaz, et les mouvements des eaux. Pression. — En raison de la densité de l'eau de mer, la pression à laquelle sont soumis ses habitants à des profondeurs diflerentes augmente presque exactement d'une atmosphère par 10 mètres (10" 07 pour une eau de densité égale à 1,026, densité moyenne de l'Océan loin des côtes), et il semblait naturel de regarder cet accroissement de la pression, con- sidérable même à des profondeurs modérées, comme un obstacle insur- montable à la pénétration réciproque des faunes superficielles et des faunes profondes. La compression et surtout la décompression rapides sont fatales aux Vertébrés aériens et aux Poissons munis d'une vessie na- tatoire. Mais Regnard (') a démontré expérimentalement que les Poissons littoraux dont la vessie a été vidée de ses gaz au préalable ne commen- cent à souffrir qu'à une pression de 200 atmosphères, correspondant à une profondeur de 2000 mètres. Il a démontré également que les Inver- tébrés qui sont dépourvus d'appareil hydrostatique et de système cir- culatoire clos peuvent supporter sans dommage une pression allant jusqu'à 600 atmosphères. En fait, la plupart des Invertébrés ramenés brusquement au jour, même de profondeurs considérables, supportent sans inconvénient cette décom- pression et s'acclimatent parfaitement dans les aquariums sous une pres- sion presque nulle. Ceux qui arrivent morts à la surface ont péri par suite non de la différence de pression, mais de la différence de température, (1) p. Regnard : Recherches expérimentales sur les conditions physiques de la vie dans les eaux. 9&r\s, \Sdl. XVI 11. — DISTKIBUTION GHOGRAPlllgUE. 501 car le Prince de Monaco a constaté ffiie les animaux ramenés d'une pro- fondeur de i 400 m. et d'une température de -|- 3" seulement dans l'Atlan- tique, arrivaient sur le pont du navire presque tous morts, tandis que dans la Méditerranée les animaux pochés à une profondeur encore su- périeure (1630 m.), mais à une température de -|- 13" étaient presque tous pleins de vie. Comme on sait d'autre part que presque tous les organismes flottants exécutent des voyages verticaux d'une amplitude considérable, il faut reconnaître que la pression en elle-même ne joue qu'un rôle tout à fait secondaire, et n'empêche nullement la colonisation graduelle des eaux les plus profondes par des formes émigrées des régions superficielles, et qu'ainsi que l'a proclamé Carpenter ('), déjà en 18G0 à la suite des explorations du Porcupine, il n'y a pas lieu d'établir pour la vie animale dans l'Océan de limites à proprement parler bathymétriques. Lumière. — Au point de vue de son influence sur la distribution des organismes marins, la lumière qui leur arrive à travers les eaux de la mer agit de trois façons. 1'^ Elle permet la vision chez les animaux, leur permet de se guider par ce sens pour la recherche de la nourriture, la fuite du danger etc.. Elle agit alors par son intensité totale, dans les limites du spectre visi- ble, du violet au rouge; le maximum d'intensité lumineuse est dans le jaune. 2° Elle tient sous sa dépendance la formation des pigments colorés qui ont entre autres un rôle biologique important pour la ressemblance pro- tectrice et le mimétisme. l^]lle doit agir alors aussi par l'intensité mais surtout par les qualités chimiques de ses din"érents rayons, d'autant plus actifs qu'ils sont plus réfrangibles^ plus voisins du violet. 3" Elle détermine l'assimilation chlorophyllienne des végétaux et règle ainsi l'extension verticale des Algues et par conséquent celle des ani- maux qui leur demandent un support ou qui s'en nourrissent directement ou indirectement. Là, elle agit encore par le pouvoir actinique de ses dif- férents rayons; mais ceux qui favorisent le plus l'assimilation chloro- phyllienne sont compris dans la partie rouge-jaune du spectre. L'influence de la lumière décroît naturellement à mesure qu'augmente l'épaisseur delà couche d'eau traversée et il serait d'une grande impor- tance de connaître exactement à quelle distance de la surface cesse son action; mais les données acquises sont encore peu précises et insuflisantes. Le disque blanc de Seccui dans les meilleures conditions d'éclairage solaire et de pureté des eaux disparaît à la vue quand il est descendu à 50 m. environ de profondeur, ce qui donnerait 100 m. seulement pour l'épaisseur d'eau maximum que peut traverser la lumière du jour avant de s'éteindre à notre vue. Mais ce chifl're est trop faible, l'expérience prouvant non que tous les rayons lumineux sont totalement absorbés après ce trajet, mais seulement que le disque ne renvoie jusqu'à notre œil que les rayons qui sont également réfléchis par l'eau voisine dont en conséquence nous ne pouvons plus le distinguer. (1) Carpenter : Proc. Roy. Inslil., t. V, 1870. l'année lîiOLocioiE. II. 189G. 36 562 L'ANNEE BIOLOGIQUE. D'autre pari, les expériences bien connues de H. Fol et Sarasin (') ont montré que la limile jusqu'à laquelle les rayons du jour sont capa- bles d'impressionner une plaque photographique est iOO m. Thompson admet de son côté que la vie des Algues ne cesse entièrement qu'à partir de 360 m. Mais ces chiffres sont des extrêmes rarement atteints. Dans la réalité, des Algues fixées et en place ont été rencontrées dans le golfe de Naples jusqu'à 130 m. de profondeur (Berthold) (^) et aux Baléares jusqu'à 200 m. (Rodriguez) (•'). Pour séparer pratiquement et d'une manière générale la région diaphane de la région aphotique on peut donc admettre, dans l'état imparfait de nos connaissances actuelles, :200 m. environ comme la profondeur au-dessous de laquelle la lumière du jour n'exerce plus une influence appréciable sur les êtres vivants. Dans le trajet à travers les eaux de la mer tous les rayons lumineux ne sont pas absorbés également. Les rayons rouges s'éteignent les pre- miers, en même temps qu'apparaît dans l'orangé une bande d'absorp- tion qui s'étend des deux côtés à mesure que la profondeur augmente; puis les rayons violets et bleus sont absorbés progressivement à leur tour (Oltmans) (''). Les fines particules solides qui sont toujours en sus- pension dans l'eau près des rivages déterminent une absorption plus forte des rayons les plus réfrangibles (Tyndall, Soret)('^), et aux dernières profondeurs éclairées la lumière transmise va du vert sombre au vert jaune, d'autant plus jaune que l'action des particules en suspension est plus prépondérante. Rappelons enfin qu'un objet coloré examiné à la lumière de sa cou- leur complémentaire paraît noir, c'est-à-dire invisible, et c'est ainsi que la couleur rouge très commune chez les animaux qui vivent dans les eaux profondes mais éclairées est, au milieu des eaux vertes de ces régions, une coloration protectrice (Keller). Il en est de même dans les abîmes où la lumière du jour ne pénètre pas, car Moseley {*") a pu faire l'analyse spectrale de la lumière transmise par les animaux phosphores- cents de ces régions et l'a trouvée particulièrement riche en rayons verts. Température. — La température de la mer varie de — 2° 22 c. ("), minimum aux pôles, à -|- 29" 44 c, maximum sous les Tropiques (Mur- ray (26)); les extrêmes observés par le Challenger étaient — 2° 8 et + 31" 1 {^). L'eau superficielle de la mer est en général plus chaude de 1° que l'air à son contact. Les variations saisonnières de la température cessent de se faire sentir (I) H. Fol et Ed. Sarasin : Pcnéfralion de la lumière du jour dans les eaux du lac de Ge- nève et dans celles de la Méditerranée. Môm. Soc. [iliys. et liist. nat., Genève, xxix, 1887. ('2) Berthold : Mittheil. Zool.Stat. Neapel, m. (3) Rodriguez : Algas de las Baléares. Anales So<-. esi)an. liisl.nat., xvii, 1888. (4) Oltmann -.Jahrb. f. loiss. fîo/a/u'A-, Berlin, 1891. (,■>) J. L. S or et : Sur l'illumination des coiys transparents. Arcli. de Se. biblioth. univ., 1870. (G) Moseley : Quarterly Jourii. Mu r. Se., t. XVII. (7) Le point de cons'élalion de l'eau de mer varie suivant la salinité de — -2" k — 3", et son l>oids spùcilifiuc, à l'inverse de l'eau douce qui a son maxununi de densité à + 4°, augmente, progressivement jus(|u'au poliU de congélation et même au-dessous. Ainsi, une eau de mer ayant 1,0-281 de densité rapportée à -20" à son maximum de densité à — i",~i, alors que sa température de congélation est — '2\G (v. Neumann). (8) D'après Thoulet, Océanographie, t. I, p. 30."i xwu. niSTRIIÎlTION r.EOGRAPIlU.XE. :>o:i h partir de 200 mètres environ (100 brasses, c'est-à-dire 183 mètres), (Murray (2G1; au dessous, latempératureen un point donné est constante. Dans les Océans ouverts, la température s'abaisse à mesure (\ue croit la profondeur, et dans les grandes profondeurs océaniques elle est en général voisine de 0" même sous les Tropiques. Mais dans les mers in- térieures séparées de l'océan par un seuil sous-marin (mer Rouge, Mé- diterranée"), la température des eaux varie d'abord et décroit progressive- ment comme celle de l'Océan voisin jusqu'au niveau du sommet du seuil de séparation, puis de là jusqu'au fond la température reste invariable et égale à la température d'hiver la plus basse des eaux supérieures; elle est pour la Méditerranée de 12° 7 à partir de 350 mètres environ, pro- fondeur du détroit de Gibraltar. Il en est de même pour certains Océans quand le fond est divisé en cu- vettes isolées par des rehauts du sol sous-marin. Ainsi dans le Pacifique la température est invariablement : i^S à partir do 1,800 métros dans la iihm- do Cliiii(>. 10» i — 900 mètres ilans la mer do Soulou, o" 7 — l,10u uiotres dans la mer de Colèbos, o" — 1,S0U mètres dans la mer de Banda (i). Dans le sens horizontal la température est en rapport général avec la la- titude, mais elle est influencée dans une large mesure par l'orientation générale des continents qui font dévier les courants chauds et froids. (1) L'inllueace d'une crëlo smis-niarine peut (Hre dans certains cas encore |ilus considéra- l)le, et l'exemple le i)lus rrai)panl est la crc(c Wyrille-Thompson qui va du Nord de l'Ecosse à l'Islande par les îles Faroe, à une i)rofondeur relativement faible, qui par endroits ne de- s.o. N.E. 500 loooT 1500" 2000^ Fi?,', ol. Coupe orientée du s.-o. au N.-F. à travers la crête sous-marine Wyrille-Tliompson pour montrer son iniluence sur la température des eaux de rAllanti(|uc. passe pas "iTO mètres, lamlis (|U0 des deux col('S la prorondeur tombe rapidement au-dessous de 1.000 mètres. Le contraste est frappant des deux cùlés de cette étroite lani;iie de terre dont la iargenr par endroits ne dépasse pas i:; kil. Au.V.-F. Du côté où le courant polaire du fond vient l)Uter contre l'obstacle, la température est déjà tombée à 0" à 100 mètres an-dessous du niveau de la crête (liio mètres de profondeur au-dessous de la surface;, alors que du côté "Pposé, au S.-O., elle est encore de 8" à la même profondeur. Au N.-K. le fond est formé de vase bleue et occupé par une faune à caractère tout à lait arctique, tandis (|u'au S.-O. le fond est une vase grise plus molPj, et la l'aune a le caractère plus nK'ridJonal de la faune ordinaire de l'Atlantique. 504 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Sous cette influence, la température moj-enne de l'eau est plus basse dans riiémisphère Sud le long des côtes occidentales d'Amérique, d'Afrique et d'Australie que sur les eûtes orientales des mêmes continents, tandis que dans l'hémisphère Nord c'est l'inverse qui a lieu : les côtes orien- tales de l'Asie et de l'Amérique du Nord sont baignées par des eaux plus froides que les côtes occidentales ou que les côtes occidentales d'Eu- rope. Mais, par une anomalie dont les causes n'ont pas été encore suffi- samment dégagées, il règne le long des côtes occidentales de l'Amérique et de l'Afrique, aussi bien dans l'hémisphère N. que dans l'hémisphère S., une bordure presque continue d'eaux exceptionnellement froides eu égard à la latitude et au climat. Ces deux bandes froides ont une grande importance en biogéographie comme établissant dans une certaine me- sure des voies d'union entre les deux domaines arctique et antarctique, à travers la barrière de la zone torride. 11 ne s'agit là que des températures moyennes annuelles. On sait que les eaux sont plus chaudes en été et plus froides en hiver le long des côtes qu'au milieu des Océans. Les oscillations saisonnières atteignent en moyenne 1° 2 dans la zone tempérée de l'Atlantique contre 2° 4 seule- ment dans la zone tropicale. L'influence de la température sur la vie animale et par conséquent sur la distribution des animaux marins dépend moins de sa valeur absolue que de l'amplitude et delà rapidité de ses variations. A ce point de vue, les lignes isothermes, c'est-à-dire d'égale température moyenne, les seules qui figurent habituellement sur les cartes, ne nous donnent que des con- naissances insuffisantes, et Dana (') a déjà fait remarquer en 1853 l'avan- tage qu'il y aurait à leur adjoindre les lignes qu'il a appelées isocrymes, c'est-à-dire d'égale température minima. A l'inverse, en effet, des animaux terrestres qui sont protégés par un revêtement de poils ou de plumes ou par une épaisse couche de chitine et sont par conséquent, même ceux à température variable, dans une certaine indépendance vis-à-vis des varia- tions de la température extérieure, les êtres marins nus pour la plupart subissent immédiatement le contre-coup des variations thermométriques. La température de leur corps est habituellement de 1° au plus supérieure à celle de l'eau (Ricuet) (-) et ils se mettent rapidement en équilibre avec celle du milieu ambiant. Aussi, toutes choses égales d'ailleurs, une température constante, même basse, est-elle plus favorable au développement de la vie animale, et c'est ce qui explique en particulier la richesse inattendue de la faune dans les mers polaires. Mais tous les animaux ne sont pas également sensibles aux variations et on les divise à ce point de vue en sténother- mes, ceux qui exigent une température à peu près constante, et eunj- fhermes, ceux qui s'accommodent de larges et brusques oscillations de température (Mobius). Les Algues marines fixées, en raison de leur habitat près du rivage et à faible profondeur, sont en général, largement eurythermes. Elles peu- vent supporter sans périr des variations thermiques considérables, et (1) Dana : Sillim. Americ. Journal, 1853. (-2) Ch. Richet : Aicli. zool. Exp. et Gcn., 2« scr., t. UI, i»»o. XVUl. — DISTRinUTION CÉOGHAPIIIQUE. 565 leur sensibililé à la température ne se trahit que par les saisons dide- renles pendant lesquelles les différenles formes végètent et se reprodui- sent le plus activement. Aussi les principaux types sont-ils en général, très cosmopolites. Mais ce qui fait de la température le plus important, et de beaucoup, des facteurs de la vie et de la distribution des organismes marins, c'est que non seulement elle agit par elle-même (par sa valeur absolue et par ses variations), mais encore qu'elle tient sous sa dépendance la plupart des autres facteurs, densité, salinité, teneur en gaz, courants. Salinité, densité. — Les sels principaux en solution dans l'eau de mer sont des chlorures et des sulfates avec une proportion plus faible de carbo- nates et de bromures. Mais la proportion relative des divers constituants salins est pratiquement constante dans toutes les eaux, sous toutes les latitudes et à toutes les profondeurs. On admet qu'ils sont groupés sous les combinaisons et dans les proportions suivantes (Dittmahj (') : Chloriu'o (le sodium 77, 7ôS Chlorure de potassium 10, 878 Sulfate de magnésie 4, 737 Sulfate de chaux 3, 60O Sulfate de potasse i,Ai\h Bromure de magnésium 0,217 Carbonate de chaux 0,345 100,000 Une exception toutefois doit être faite pour la chaux dont la proportion est susceptible de varier. Mais sa quantité est si faible (1,6 % du total des substances minérales! que ses variations (1,58 à 1,82 %) n'influent pas d'une façon sensible sur la salinité générale. La plus grande partie de la chaux dissoute est à l'état de sulfate; c'est sous cette forme que les animaux marins la puisent dans l'eau ambiante, puis ils la transforment en carbonate sous l'action du carbonate d'amuKjniaque provenant de la décomposition des sécrétions. Cette action varie notamment sous l'in- fluence de ta température. Si on ajoute du carbonate neutre d'ammoniaque à de l'eau de mer à une température assez élevée (26° à 20" C.\ il se pré- cipite rapidement du carbonate de chaux sous forme d'aragonite, tandis qu'à une température plus basse (4" à 1° G.) le carbonate de chaux se sépare très lentement et sous forme de calcite (Murray 26)). Or, les parties calcaires des animaux (coquilles, spicules, etc..) sont formées principalement d'aragonite. On a constaté directement, d'ail- leurs, que chez les Crustacés supérieurs les mues sont plus fréquentes et la reconstitution de la carapace plus rapide quand la température est plus élevée, et cela explique le fait dégagé par Murray des statistiques du Challenger que les organismes marins qui sécrètent du carbonate de chaux sont beaucoup plus abondants dans les eaux chaudes des Tropiques que dans les régions polaires, aussi bien les organismes pélagiques (Fo- raminifères à coquilles, Ptéropodes, Calcocytes produisant les Cocco- (I) DUttmar : PInjsics and Cltomislry. — Hep. on Scient. Res. Voy. Challenger, t, I. :m L'ANNEE BIOLOGIQUE. lithes et les Rhabdolilhes, etc.) qui manquent dans les eaux polaires ou n'y sont représentés que par des espèces nues ou à coquille mince chitineuse, que les organismes de fond (Mollusques testacés, Crus- tacés Décapodes, Coraux, etc.). H y a donc là un facteur important de la distribution des êtres marins. Et la conséquence est que la chaux en dissolution dans l'Océan, provenant originairement pour la plus grande partie des roches continentales désagrégées, s'accumule incessamment à l'époque actuelle des pôles vers les régions tropicales (Murray). En cherchant à déterminer lesquels des constituants salins sont favora- bles aux animaux marins et nuisibles aux animaux d'eau douce, on a re- connu que les sulfates sont sans action, et que c'est la forte teneur de l'eau de mer en chlorures de sodium et de magnésium qui entraîne la mort des animaux d'eau douce (P. Bert, Riciieï) ('), comme c'est l'absence des mêmes chlorures qui amène la mort des Crustacés marins plongés dans l'eau douce (Plateau) (-). La cause est que les chlorures, particulièrement le chlorure de sodium, se mettent rapidement dans les liquides et les tissus de l'organisme en rapport étroit avec la proportion qu'en renferme l'eau ambiante (Frédéricq). Mais, comme pour la température, les animaux ne se montrent pas tous également sensibles aux changements de salinité, et on doit les di- viser en : 1° Sténolialins, qui ne peuvent vivre que dans l'eau à une salinité nor- male de 3 à 4 %. :2" Saumàtres, qui ne peuvent vivre que dans des eaux d'une salinité moindre. 3° Euryhalins, capables de supporter sans dommage des variations considérables de la salinité (Mobius) (^). Mais les animaux sont sensibles à la rapidité plutôt qu'à l'amplitude des changements, et la plupart des animaux sténohalins peuvent sup- porter une eau de salinité fort amoindrie pourvu que cet amoindrissement ait lieu d'une façon très graduelle et très lente. Il en est de même en général des Algues (Oltmans) ('). Comme chaque sel contribue toujours pour une part constante à la salinité totale, on se préoccupe dans la pratique uniquement de celle-ci et de ses variations et pour plus de facilité, on l'exprime d'ordinaire par la densité : Uno densité de 1,010 correspond à Is', 31 de sels %. — 1,015 - 1. 97 — — 1,020 — 2, 62 — 1,025 — 3, 28 - 1,030 — 3, 93 — à la température de \To (Karsten) {^^). La salinité moyenne de l'océan en pleine mer, loin du rivage est de (1) G. R. Acad. Se. Paris, t. LXXUI, XC. (-2) c. R. Acad. Se. Paris, t. XCVII, \). 40". (3) Mobius : Ânn. and Ma;,'. Nat. Iiist., t. XU, 1873. (i) Oltmans : Jahrb. f. Wiss. Bot., 1801. {■>) C. Karsten : Kiel Universil. Buclihamll., 1874. XVI 11. — DISTRIBUTION GIXXlRAI'HIuUE. 567 .■]^''',4 % correspondant à une densité de 1,020. KUe altcint dans la Mé- diterranée jusqu'à 3, y % correspondant à une densité de 1,029S à 17"o. La densité décroit en général du large vers la côte. Ses variulions périodiques en haute mer sous l'influence de la chaleur solaire exercent une action dominante sur le groupement des organismes flollants dont la plupart exécutent des voyages verticaux journaliers, descendant le jour à des profondeurs diverses et remontant la nuit à la surface. Teneur en gaz. — Elle varie beaucoup plus que la salinité, aussi bien en valeur absolue que dans la proportion relative de ses éléments. Les seuls gaz à l'état de dissolution dans l'eau de mer, sont l'azote, provenant uniquement de l'atmosphère, et l'oxygène, en partie emprunté à l'atmosphère et en partie excrété par les végétaux marins. Dans les eaux de la surface largement aérées, la quantité de gaz pris à l'atmosphère est en fonction delà pression barométrique et surtout de la température; puis les gaz dissous à la surface se répandent dans les eaux profondes par les courants descendants. La proportion moyenne est pour la surface de l'océan en général de 33,9 % d'oxygène et de 60,1 % d'azote (Tor- ^•OE) (<). La quantité d'azote sensiblement constante sous toutes les latitudes et à toutes les profondeurs, si on fait la correction de la température, est m siiu plus considérable dans les régions polaires que sous l'équateur, et dans; les grandes profondeurs qu'à la surface. La quantité d'oxygène est infiniment plus variable. Assez forte à la surface pour amener la sursaturation (jusqu'à 30,7 %) sous les hautes latitudes, elle décroit d'une part des pôles vers les tropiques, et de l'autre de la surface vers le fond, mais d'une manière très variable suivant les localités et les circonstances. Elle est du moins, toujours plus faible au voi- sinage du fond que dans les couches intermédiaires, mais jamais, même dans les plus grandes profondeurs, les eaux de l'Océan n'en sont absolu- ment privées. Il n'en est pas de même dans quelques mers fermées (Caspienne, mer Noire), à ventilation insuffisante de la surface, dont les eaux profondes arrivent à être tout à fait impropres à la vie animale. L'acide carbonique ne paraît pas exister à l'état libre et simplement dissous dans l'eau de mer, ce que prouve l'alcalinité de l'eau de mer (Tornoe). Aussitôt émis par la respiration des animaux ou l'oxydation des matières organiques, il s'unit aux carbonates pour les amener à l'état de bicarbonates; mais, sauf peut-être pour quelques échantillons d'eaux des très grandes profondeurs recueillis par le Challenger (Dittmar), la quantité n'est jamais suffisante pour saturer tous les carbonates neutres contenus dans l'eau ambiante. La proportion d'acide carbonique n'aug- mente pas avec la profondeur; mais cette proportion varie dans des limites si étendues, sous l'action de causes locales ou fugitives, elle est sous la dépendance si étroite de l'intensité de la vie animale en chaque point et à chaque moment qu'on ne peut établir actuellement aucune règle générale et qu'on n'en peut rien déduire au point de vue particulier de la distribution permanente des animaux. (I) Tornoe H.) : On Ihe air in sea waler. — Norweg. North-Atlanl. Exped. (Voringon), 187(;-78. 508 L'ANNEE BIOLOGIQUE. En somme, la teneur en gaz est plutôt une conséquence qu'une cause de la richesse ou de la pauvreté de la faune et de la flore en un lieu donné et ne peut prendre place qu'accessoirement parmi les facteurs de la distribution géographique des êtres. Mouvements des eaux. — Vagues. — La cause première des vagues est toujours le vent. Leur plus grande hauteur mesurée directement a été trouvée de 11,50 et la plus grande vitesse de translation de 36 mètres par seconde. Pour la biogéographie cette forme du mouvement des eaux ne doit retenir l'attention qu'aux points de vue suivants : 1" La puissance mécanique du choc, qui est au maximum sur les côtes rocheuses avancées, exposées directement à la haute mer et aux vents de tempête, et dont le séjour est rendu impossible à tous les organismes marins délicats ou dépourvus de moyens exceptionnellement solides d'a- dhérence. La pression maximum observée par Stevenson (') en 1843 sur la côte de Dunbar (Irlande), a été trouvée de 3''", 400 pai' centimètre carré. 2° La formation d'écume, qui accompagne le brisement des vagues et détermine une suraération de l'eau recherchée par certains organismes (Algues calcaires, Balanes etc.). Elle a son maximum aux mêmes endroits que le phénomène précédent, et ces deux conditions y déterminent la présence d'une flore et d'une faune spécialement adaptées, pauvres en espèces mais par conséquent riche en individus (^). 3^" La profondeur à laquelle se fait sentir le mouvement des vagues et qui sépare ainsi une zone d'eaux superficielles irrégulièrement agitées en sens divers d'une zone profonde en repos ou parcourue seulement par des courants réguliers. Les frères Weber (^) ont évalué d'après des expé- riences de laboratoire la profondeur à laquelle se fait ainsi sentir l'action d'une vague à 330 fois la hauteur de cette vague. Mais dans la réalité ce chif- fre est beaucoup trop élevé. En haute mer, cette influence paraît pouvoir se faire sentir à plusieurs centaines de mètres, peut-être 1000 mètres, si toutefois on a bien fait la part respective des vagues et des courants ré- guliers, mais sur nos côtes tout porte à croire qu'elle ne doit guère dé- passer, sauf le cas de tempêtes exceptionnellement violentes, une qua- rantaine de mètres chiflre observé par Aimé ('') au large d'Alger pour une période d'un mois pendant laquelle la hauteur des vagues avait été plusieurs fois de 3 mètres. Marées. — L'amplitude de la marée extrêmement faible en haute mer, ne dépassant guère 1 mètre sur les îles éloignées de la côte ou dans les mers (1) J. Thoulet : Ooéanograpliie, l. n, p. iio. (2) 11 est à remarquer, en effet, que toutes les fois que le petit nombre des espèces dans une station est dû à une autre cause que la pénurie de nourriture, les espèces qui ont réussi à s'acclimater aux conditions spéciales de la station se multiplient abondamment, en raison même de l'absence ou du petit nombre des espèces concurrentes. Il ne faut pas clierclier ailleurs l'explication de ce double pliénomène. petit nombre des espèces et abondance des individus, particulièrement accentué dans la zone subterrestre de nos côtes océaniques où il avait déjà frappé Acdguin et Milxe-Edwakds en 183i (Rech. sur l'Iiisl. nat. du littoral de France.) (3) E. u.W. Weber : Wellenlehre auf Expérimente ger/rûndet. Leipzig. 18-23. (4) Aimé : Kecli. expérim. sur le mouvement des vagues.— Ann. Chim. et Pliys. 3« série, t. V, 184-2. XVllI. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 569 intérieures peu étendues et sans large communication avec l'Océan, est à son maximum dans les baies profondes, les détroits et les estuaires, \il\e atteint 21 mètres dans la baie de Fundy (États-Unis j, 16 mètres dans le canal de Bristol, 15 mètres à Granville. Le long des cotes où cette amplitude est sudisamment forte, elle détermine des courants de marce, dont la vitesse peut atteindre 15 kil. à l'heure, à la pointe du Cotentin dans la Manche par exemple, qui balaient le fond, jusqu'à une assez grande pro- fondeur et à une assez grande dislance du rivage. Les cartes du Physilialis- cher Atlas de BERGHAUsetla carte de la circulation océanique donnée par Thoulet (42) (Océanographie, II, 189(>) indiquent pour toute la surface du globe les régions parcourues par de semblables courants. Les plus éten- dues (^) sont : pour la côte Est de l'Atlantique, du golfe de Gascogne au Nord de la Norvège; pour la côte Ouest de l'Atlantique, du cap Hatteras à la terre de Batlin; et pour l'océan Indien et le Pacifique du fond du golfe de Bengale à la mer d'Ohkotsk. Mais je ne sache pas que la pro- fondeur maximum et la distance du rivage à laquelle ils exercent leur action aient été directement évaluées. En raison de leur courte période de renversement, ces courants n'exer- cent guère pour la distribution des organismes qu'une action purement lo- cale, peu importante pour la dissémination générale des êtres marins. Mais par le mélange rapide et incessant des eaux réchauffées et des eaux froides, des eaux douces amenées par les fleuves et des eaux fortement salées du large ils rendent les régions qu'ils parcourent impropres au développement des organismes rigoureusement sténothermes ou sténo- halins. Cette influence a son maximum dans la zone intercotidale, alter- nativement émergée et inondée, et qui n'est accessible qu'aux animaux franchement eurythermes, mais sans qu'il y ait lieu d'établir une démar- cation tranchée, comme on le fait habituellement, entre cette zone et celle immédiatement sous-jacente. Favorable à la respiration et à l'enlèvement des matières excrétées, l'agitation de l'eau, quelle qu'en soit la cause, a une grande importance pour la vie des êtres (et par conséquent sur leur répartition) comme le prouve le grand nombre de dispositions adaptatives que présentent les animaux et les plantes marines (crampons des Algues, organes de fixation ou d'adhérence des animaux fixes ou rampants.) On peut affirmer que tous les animaux fixés ou rampants ont pris nais- sance dans les eaux littorales peu profondes, agitées, et que ceux qui vivent actuellement dans les eaux calmes profondes ou superficielles de haute mer y sont arrivés à la suite de migrations. Du reste, la faune des régions particulièrement agitées par les vagues emprunte toujours un caractère spécial à la prédominance des types fixés (Coraux, Hydraires, Spongiaires, Ascidies etc...)ou adhérents (Gastéropodes, Echinides etc.). Pour les Mollusques qui vivent sur les fonds sableux ou vaseux, les longues épines, les côtes saillantes des coquilles ont aussi pour rùlede faciliter la résistance aux mouvements de l'eau et ceux qui les présentent (\) On les a indiquées sur la iielile carie de la page 57-2 en renlorçant à leur niveau la ligne de contour des continenls. •J/l L'ANNEE BIOLOGIQUE. sont aussi essentiellement des animaux d'eaux agitées peu profondes. Pour la même raison les Mollusques à coquille lisse s'enfoncent plus profondément dans le sable, et les siphons de la plupart des Acéphales sont aussi un organe d'adaptation contre l'agitation de l'eau. Les co- quilles d'eau profonde sont aussi beaucoup plus minces que celles des eaux littorales. Courants. — Il existe, en outre, de vastes courants, de direction sensi- blement constante (Gulf-Stream, Kuro-Shiwo, p. ex.) ou ne se renversant qu'à de longs intervalles (courants des moussons de l'Océan Indien) qui exercent une influence capitale sur la distribution des organismes ma- rins. Ils ont, à quelques exceptions près (le courant de la Floride, ori- gine du Gulf-Stream, atteint parfois une vitesse de 2™, 5 à la seconde), une vitesse de translation trop faible pour influencer directement les or- ganismes du fond le long des rivages, et en haute mer ils n'atteignent plus le fond. Ainsi le courant de la Floride a 800 m. au plus d'épaisseur variant de 800 m. au détroit de la Floride à 183 m. au N. des Bermudes. On les divise en courants chauds et courants froids. Ils ont pour ori- gine première les vents réguliers, alizés et moussons, et le schéma de Zor^PRiTZ (') rend bien compte de leur distribution générale : N. 90° Equatenr. ^5- .tï^X^/^'^ "% -^-.--... •C'^^ rd / \ — \ T "/ ■"xT^"^ Tw^ /^>v"^~ '*^y(\ 60" W" .30" /AS" -to" S. 90° Fig. 5-2. — Scliema de la distribulion générale des courants dans un lad Océan. Dans chacun des grands Océans (fig. ?)2) au N. et au S. de l'équateur, courent deux courants d'E. en 0., suivant la direction des vents alizés, séparés par un contre-courant équatorial de sens contraire. Chacun des deux premiers se recourbe contre le rivage 0. de son Océan, remonte jusque vers le 40" ou 45® degré de latitude, traverse de nouveau l'Océan (1) Zoppritz : Zur Théorie der Mecresstromungen. — ÏViedem. Ann. cl. Pliys., t. UI, 1878. Wlll. — DISTRIBUTION GKOGIiAl'lUgL E. 571 à ce niveau suivant la direction 0.-\i., puis, arrivé sur la côte orientale se divise en deux brandies dont l'une descend rejoindre sous les basses latitudes le courant initial, et l'autre va alimenter les courants polaires, qui descendent eux-mêmes vers l'Equateur le long de la cùte O. des Océans jusque vers la latitude de 40" à io", où a eu lieu le premier ren- versement de direction. Cette distribution générale très nette dans l'hémis- phère Sud est plus ou moins altérée dans l'hémisphère Nord par la mul- tiplicité et l'orientation diverse des rivages continentaux. L'intérieur des circuits est occupé par des régions de calmes, ou halistases, où s'accu- mulent souvent certaines algues arrachées à la cùte pour former les mers de Sargasses. En outre, pour la plupart des océanographes, les variations de tem- pérature et de densité des eaux superficielles détermineraient des cou- rants verticaux et des courants horizontaux profonds complétant avec les précédents la circulation océanique. Les eaux polaires froides, lour- des et chargées d'oxygène descendraient et s'écouleraient lentement sur le fond vers l'Equateur où elles apporteraient jusque dans les plus gran- des profondeurs l'oxygène dont elles se sont chargées à la surface sous les hautes latitudes, et, en effet, la température dans les grandes pro- fondeurs est d'autant plus basse que la communication avec les mers po- laires est plus large. Elles seraient incessamment remplacées par les eaux chaudes et légères amenées des régions tropicales par les courants superficiels précédents. Mais d'autres auteurs repoussent cette théorie. Tiioulet notamment fait valoir : 1" Que les eaux dans les grandes profondeurs de l'Océan sont rangées en zones de densité régulièrement croissante jusqu'au fond, et par con- séquent en état d'équilibre stable; 2° Que les eaux froides polaires amenées le long du fond jusqu'à l'é- quateur n'ont aucune possibilité de remonter, contre toutes les lois phy- siques, à la surface pour être réchauffées et former l'origine des courants dirigés vers le pôle; 3" Que le mouvement continu de reptation horizontale le long des pen- tes et contre-pentes du lit marin accompli par la masse des eaux ne peut se comprendre sur un sol coupé de dépressions diversement orientées et de vastes cuvettes comme le lit de l'Océan, pas plus que pour la Médi- terranée p. ex, où la stagnation des couches profondes est bien prou- vée ; i" Que la diffusion des gaz dissous au contact de l'atmosphère par les eaux superficielles et l'entraînement de ces mêmes gaz parles particules solides qui tombent incessamment sur le fond suffisent à expliquer l'aé- ration des eaux profondes; Et qu'ainsi tous les phénomènes de la circulation océanique s'exercent et ferment leur cycle dans une couche superficielle, et qu'au dessous de celte couche, plus ou moins épaisse suivant les localités et les circonstan- ces, les eaux profondes sont en état de stagnation absolue. Quoi qu'il en soit, les courants circulatoires océaniques sont d'une extrême importance pour la répartition des organismes marins et, en 572 L-ANNÉE BIOLOGIQUE. dehors de toute hypothèse sur l'existence ou l'absence de circulation profonde, leur influence s'exerce sur la faune du fond aussi bien que sur celle des espaces mis en mouvement par ces courants. On a constaté en effet (camp, du « Blake » ) que le courant de la Floride est extrême- ment riche en animaux flottants aptes à servir de nourriture aux ani- maux de fond et que, verticalement au-dessous de la bande de surface qu'il occupe, la faune du fond, très pauvre tant que la profondeur du sol sous-marin va de 180 m. à 640 m., c'est-à-dire probablement quand le courant balaie encore le fond avec une force susceptible de gêner les animaux qui l'habitent, devient d'une richesse invraisemblable aux pro- fondeurs plus considérables oii le courant ne se fait plus sentir directe- ment. La même constatation a été faite pour le courant japonais de Kuro-Shiwo. Mais l'action de ces courants est surtout d'une grande importance par le transport possible à des distances considérables, à travers des zones et des climats différents, des organismes flottants aussi bien végétaux et ani- maux pélagiques que larves mobiles des animaux fixés. Et ces courants représentent les grandes voies suivant lesquelles les espèces ont pu rayonner et s'étendre au delà de leur centre d'urigine. Les êtres entraî- nés sur ces grandes routes ont été mis en rapport avec des conditions d'habitat diverses, ont pu fixer leur choix, s'établir ici ou là ou plus loin, prospérer, faire souche et évoluer sous la pression de la concurrence vi- tale, dans les localités les plus favorables. C'est en somme le but prin- cipal de la biogéographie que de déterminer le centre d'origine de cha- que type actuel ou de ses ancêtres, de fixer les étapes parcourues, de préciser les modifications successives imprimées au type primitif à la suite de ces migrations pour arriver à la constitution et à la répartition actuelle des formes que nous avons sous les yeux. Et les courants ma- rins nous sont le guide le plus précieux pour refaire ce chemin en sens inverse et remonter la filiation des organismes actuels. IL — LES FONDS. Le domaine des mers occupe environ 71 % de la surface totale du globe. Les évaluations varient de 354 millions de kilom. carrés (Mcr- ray)(') à 36.0,5 millions (Wagner) (-) et 374 millions (Krummel) (•^) sur ,olO millions pour la surface totale de la terre. Ces différences provien- nent surtout de l'estimation arbitraire à laquelle on est obligé en ce qui concerne la répartition des terres et des eaux pour les 23 millions de kil. carrés encore inexplorés dans les régions polaires. La plus grande profondeur aujourd'hui connue est de 9427 m., con- tre le bord oriental du plateau de Tonga, entre les îles Fiji et la Nou- (1) J. Murray : On Ihc height of the land and Ihe dcpldh of Ihe Océan. — Scott, gcog. Ma- gazine, t. IV. (2) H. "Wagner : Dus Areal der Land — itnd Wasserfldchen auf der Erdoberflûchc. — Pe- lermann's Mitllicil.. t. XLl, 1895. (3) O.Krûmmel : Zeitsclir. f. Wissensch. Gcogr., t. II. XVIII. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 57:5 velle-Zélande, par 178°o8' long. 0. (du Méridien de Paris) et 30°28' lat. S. (Expédition du Pinguin, 1895) ('). La profondeur moyenne pour l'en- semble des mers n'est pas évaluée à moins de344U m. (Kru.mmfx) (-). En général, sauf dans les régions volcaniques dont le profil est mou- vementé par suite des soulèvements sous-marins qui donnent naissance aux récifs et aux archipels océaniques quand ils atteignent la surface, le fond de la mer à partir d'une faible profondeur et d'une distance peu considérable du rivage continental est d'une grande régularité, formant une vaste plaine uniforme à pentes insensibles, couverte d'un manteau de vase fine. Mais contre les rivages les fonds sont plus accidentés et plus variés. Partout le long des continents règne une bande plus ou moins large, le soubassement ouplatcau coîitinental (Continental Shelf, Kontinentalstufe des océanographes, d'aspect variable, mais descendant en pente douce jusqu'à son bord qui se trouve presque partout à la profondeur de 200 à 250 m. Au delà les fonds se raccordent par une chute brusque, à pro- fondeur rapidement croissante, avec la plaine abyssale précédente. Cette sorte de terrasse très étroite le long des côtes droites et contre les pointes saillantes du continent émergé est beaucoup plus étendue quand les côtes sont largement découpées; elle occupe alors tous les golfes et rattache au continent les îles côtières qui en ont été séparées par affaisse- ment ou par abrasion et qui se distinguent ainsi des iles océaniques mentionnées plus haut. C'est ainsi, par exemple, que les îles de la Grande-Bretagne s'élèvent au milieu d'un large épanouissement du pla- teau continental qui occupe toute la Manche, la mer du Nord et la Bal- tique. C'est contre les rivages de l'Atlantique, tant contre les côtes Améri- caines que contre celles de l'Europe, que le plateau continental est le mieux caractérisé et le plus étendu; il est en général beaucoup plus étroit et moins nettement limité le long des rivages des autres grands océans (de Lapparent (21)). Sauf de très faibles étendues où, contre les côtes escarpées, la roche reste à nu, le sol sous-marin primitif disparaît partout sous une couche de sédiments étalés par les eaux et parmi lesquels on doit distinguer (^) : 1° Les dépôts littoraux, formés des débris arrachés par l'abrasion aux terres immédiatement voisines ou amenés par le charriage des fleuves. Fragments roulés de roches terrestres à peine modifiées, ils s'étalent sur toute l'étendue du plateau continental sous forme de galets, graviers, sables ou vases, rangés, en général, par ordre de dimensions décrois- santes à partir du rivage. 2" Les dépôts terrigènes, constitués par les particules les plus fines amenées des continents, maintenues longtemps en suspension et se dé- posant au-delà du plateau continental. Ils s'étendent jusqu'à une distance (i; A. Supan : Die gnisstoi MeercHliefen. — Pctcrmanii's Mitlh., t. XLU, 189(>. —Les pro- fondeurs maxima trouvées jusqu'alors étaient :So-2'i m. au N. des îles Vierges (Antilles) et 8513 m. ilnns la fosse des Kouriles, au N. E. du Japon. (ï>) 0. Krummel : Versuch eincr Ver(/leirhcndtm Morphologie der Meeresraùme, Leipzig, 1878. (3) J. Murray and Renard : Deep Sea deposits. Rep. on Scient. ResuUs Challenger. 574 L'ANNEE BIOLOGIQUE. moyenne de 3^0 kiL Ce sont essentiellement des vases tantôt grises, tantôt teintées en bleu par l'oxyde de fer ou en vert par la glauconie. La proportion du calcaire y est très variable, parfois jusqu'à 50;^, mais le minéral caractéristique est le quarz en grains lins non roulés, de quel- ques centièmes de millimètre de diamètre. Ils occupent seuls tout le fond des mers fermées, même vastes, telles que la Méditerranée; maison ne les rencontre plus au centre des grands bassins océaniques, parce que le quarz inattaqué par l'eau de mer s'est déposé moins loin du rivage. En revanche, les roches alcalines décom- posées et dissoutes sont charriées par les eaux jusque dans les régions abyssales, de sorte que, par un triage à la fois mécanique et chimique, les sédiments sont formés de matériaux plus légers et plus acides près des continents, plus lourds et plus basiques dans les grandes dépres- sions océaniques. 3" Les dépôts cVabîmes. Ce sont des vases fines et des argiles compo- sées essentiellement de silicate d'alumine hydraté, riches en fer et en manganèse, mais empruntant souvent un caractère particulier à l'abon- dance (jusqu'à 90 /^) de carapaces calcaires ou siliceuses provenant des petits organismes pélagiques tombés sur le fond post mortem. Murray distingue les vases à Ptéropodes, les vases à Globigérines des régions chaudes et tempérées de l'Atlantique, les vases à Diatomées, qui rempla- cent les précédentes sous les hautes lalitudes, et les vases à Radiolaires du Pacifique. Ces divers dépôts s'étendent sur des étendues plus ou moins considé- rables et descendent plus ou moins bas. Mais à partir d'une certaine profondeur, 4000 mètres en moyenne, les dépouilles d'êtres vivants dis- paraissent entièrement, dissoutes avant d'avoir eu le temps d'atteindre le fond, et le sédiment unique est V argile rouge [red-clay). L'argile rouge est le dernier terme de l'évolution des substances minérales parties du continent. Elle renferme le fer et le manganèse à l'état de peroxydes fréquemment concrétionnés et formant parfois la moitié du poids total du sédiment. On y trouve aussi en abondance de la poussièrre de pierre ponce et des sphérules de fer magnétique. Elle ne forme jamais sur le fond qu'une couche très mince se déposant avec une extrême lenteur; aussi les corps étrangers tombés à sa surface s'y accumulent-ils indéfini- ment sans être noyés dans des couches nouvelles de sédiments, et c'est ce qui explique l'abondance relative des sphérules de fer magnétique d'origine cosmique extra-terrestre, comme aussi la grande quantité de fragments squelettiques particulièrement résistants, dents de squales et caisses tympaniques de Cétacés, qui ont été ramenés parfois d'un même coup de filet par le Challenger. Divisions biogéographiques. — Le voisinage du continent émergé exerce encore une action certaine sur les conditions biologiques des eaux ma- rines par l'importance et la brusquerie des variations météorologiques auxquelles il est soumis (oscillation de température, irrégularité des vents et des pluies) et qu'il leur fait partager dans une certaine mesure. L'opportunité d'établir en biogéographie de grandes catégories d'a- près les conditions générales d'existence et indépendamment des divi- . I XVIII. — DISTHIIUTION GEOGRAPHigLE. ;)/;) sions purement topograpliiqiies s'est imposée peu à peu et précisée de plus en plus dans les travaux de Moseley (M, Guxther (-) , Al. Agas- siz (^), IIovLE (''), IlEiLrRiN (•'), Trouessart (''), surtout Walt)h<:r ("), qui a formulé le premier la notion de « districts bionomiques » [Lebensbe- zirke) et d'Ortmann (31) qui l'a précisée en établissant une distinction entre les facteurs et en définissant les districts bionomiques : « les dis- tricts d'égales conditions d'existence primaires ». Ces conditions pri- maires sont : la nature du milieu, la présence ou l'absence d'un substra- tum. Il y aurait lieu, semble-t-il, de faire place, à côté ou au-dessous de ces facteurs primaires, qui exercent une action en vertu de leur exis- tence absolue (leur présence ou leur absence), à la variation temporaire des conditions d'existence en général (changements de température, de densité, agitation du milieu), variation qui joue un rôle particulièrement important dans la distribution des organismes. On obtient ainsi pour le monde marin les grandes catégories bionomiques suivantes (fig. 53j : Dis/ océa/iKjue '^\ Des/ oceciii . 2oo" 6aa' Fig. .53. — Schéma des divisions ljii)nomiques générales. I. — Système littoral {Flachsee^ Sludlow-Water). — C'est l'étroite bande du plateau continental bordant les terres émergées jusqu'à la pro- fondeur de 200 ou 230 mètres environ. Abstraction faite des régions po- laires arctique et antarctique inconnues, son développement en longueur est de 230.000 kil. environ (**i. sa surface de 22 millions de kil. carrés, et la distance moyenne à laquelle il s'étend à partir du rivage est de no kil. Malgré sa faible étendue, 6,7 % seulement du littoral des mers, c'est lui qui présente la faune la plus riche et la plus variée, c'est lui aussi qui a la plus grande importance au point de vue économique; il) Moseley: The fauna nf the sea-shove. Nature, l. XXXH, 18:>r>. (-2) A. Gunther : An introduclion lo Ihe sludij of Fishcs, 1880. (3i Al. Agassiz : EcJnnoi'h'n. Uep. on Seient. Iles. Cliailengcr, t. lU, ISSI. CO Hoyle : Crj,lialo}joda. Rep. on Scient. Rcs. Challenger, t. XVI, 1880. (.")) Heilprin : Tlie (jeoi/rajjfiical nnd (jeolor/ical disliibulion of animais, I8S7. (6) Trouessart: La çiéo Sous-région notale X. REGION ANTAiiCTiQUE. ^ _ circumpolaire antarctique. . . . 580 L'ANNEE BIOLOGIQUE. des grands systèmes bionoiiiiques en régmis subdivisées elles-mêmes, quand il y a lieu, en soux-réf/ions. Ces divisions avec leurs limites sont représentées sur la carte de la page 578. Deux lignes de première importance établies par la rencontre des grands courants chauds et froids de chaque hémisphère séparent, vers le 45" de lat. Nord et le 45" de lat. Sud, la ceinture tropicale des calottes arctique et antarctique. La ligne de séparation septentrionale traverse l'océan Pacifique du milieu du Japon au milieu de la presqu'île Califor- nienne et l'océan Atlantique du cap llatteras au détroit de Gibraltar. La ligne méridionale parlant de Port-Natal louche la pointe S. 0. de l'Aus- tralie, puis repart de Sydney pour remonter à travers le Pacifique jus- qu'à Guyaquil (République de l'Equateur), et dans l'Atlantique elle va de l'embouchure du Rio de la Plata à celle du Congo. La portion des mers du globe comprise entre ces limites est divisée par les continents américains et africains en deux parties tout à fait isolées l'une de l'autre qui forment dans le pélagial tropical la région indo-paci- fique et la région atlantique. Le littoral est morcelé dans les mêmes limites et par les mêmes conti- nents en quatre régions séparées : régions indo-pacifique et ouest-améri- caine pour le Pacifique; régions est-américaine et ouest-africaine pour l'Atlantique; et celle-ci est subdivisée en deux sous-régions : sous-région de Guinée et sous-région méditerranéenne. Dans chacune des zones arctique et antarctique, la limite inférieure qu'atteignent les glaces d'été pour le littoral et les glaces flottantes pour le pélagial, sépare des eaux tempérées dont la température est très variable suivant la saison les eaux circumpolaires dont la température est constamment voisine du point de fusion de la glace. Dans l'hémisphère S., cette ligne divise la région antarctique en sous- régions circumpolaire antarctique einotale. Dans l'hémisphère N. la même ligne divise la région arctique d'un côté en une sous-région circumpolaire arctique, dont le littoral est partout continu, passant sans interruption du continent américain au continent asiatique par le détroit de Behring dont la profondeur n'atteint pas 200 mètres, et de l'autre côté, sous les latitudes plus basses, en les deux sous-régions pacifique boréale et atlantique boréale séparées elles aussi par lesmasses continentales de l'Ancien et du Nouveau-Monde. m. — LES FAUNES. Le monde marin désigné par Hackel (') dans son ensemble, animaux et végétaux, sous le nom cVJïalobios, par opposé au Geobios, ensemble des organismes terrestres, et au Limnobios, habitant des eaux douces, peut être divisé d'après le genre de vie en Benthos et Plancton (-). (1) E. Hackel : Plankton-Sludien. Jenaische Zeitsclir., 18»l. XXV. (2) Hackel délinit le Benthos comme l'ensemble des organismes marins qui ne nagent pas mais qui vivent soit Gxés soit rampant ou courant sur le fond de la mer, et le Plancton comme l'ensemole de ceux qui flollent passivement dans les eaux; il étai)lit alors une troisième division intermédiaire, le Necton, pour les êtres qui nagent activement et qui sont capables XVIII. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 581 Bcnt hos {Uéickel). — Sous ce terme on doit comprendre tous les êtres qui vivent sur le fond de la mer ou du moins sans s'en éloigner d'une façon durable. Suivant leurs rapports plus ou moins intimes avec le fond, ils sont dits fixés {sessile Bcnt/tos), errants [vagile Benl/tos) ou na- geurs {nectonxsche Benl/tos <. En rapport avec les grandes divisions biono- miques il faut distinguer : 1" Le berdhos liltoral, qui comprend en particulier toutes les Algues fixées, tous les animaux herbivores, tous ceux qui réclament à un titre quelconque la lumière du jour ou un fond rocheux. C'est de beaucoup la population la plus riche et la plus variée des eaux marines. C'est dans le benthos littoral marin qu'il faut chercher l'origine première de toutes les formes animales abyssales ou pélagiques, d'eau douce ou terrestres; elles en sont dérivées par la dispersion des types autour de leurs centres d'origine et par l'adaptation de plus en plus parfaite de leurs descendants à des conditions d'existence différentes. 2° Le benthos abyssal, qui ne renferme ni végétaux ni animaux herbi- vores, mais seulement des animaux carnassiers ou limivores. Un certain nombre de ces formes sont aveugles, mais on a tendance à en exagérer la proportion. Ainsi Guntoer (^) a trouvé pour tous les Poissons abyssaux connus à peine 3 % d'espèces réellement aveugles. La luminosité soit par sécrétion d'un mucus phosphore>cent, soit par des organes lumineux par- ticuliers, est un phénomène généralement répandu chez les animaux des grandes profondeurs. Beaucoup ont une coloration vive où le rouge domine. Des éléments qui composent la population des grands fonds, une partie est exclusivement abyssale; ces êtres ont, pour la plupart au moins, une distribution très étendue, et beaucoup présentent des caractères ar- chaïques, ayant trouvé dans l'uniformité de leurs conditions vitales une cause de permanence, de fixité des caractères primitifs (Mariom (-). Mais il s'y ajoute dans les régions tropicales et tempérées un certain nombre de formes qui d'autre part appartiennent aux régions littorales sous les hautes latitudes. Les conditions de température y sont, en effet, très semblables, etOrtmann (27) voit dans l'abyssal une des grandes voies par lesquelles les formes polaires peuvent franchir la barrière climatérique de la zone tropicale et s'étendre d'un p«jle à l'autre, établissant ainsi entre les deux faunes polaires une ressemblance indéniable pour laquelle on a créé le terme de « bipolarité ». de se déplacer contre les courants. Mais hVckf.l lui-même, puis Waltiier, Ortmann, etc.. ont montré combien la délimitation est entachée d'arbitraire : d'une i)arl. en ce qui concerne les animaux du moins, le nombre des organismes llottants entièrement dépourvus de mou- vements propres est infime, et de l'autre tout organisme nageur se déi)lace à son gré, ou est passivement entraîné simplement suivant la force du courant auquel il est soumis; le même cire neclérique en eau calme deviendrait plolèrique dans un courant rapide. U est donc préférable de prendre avec Ortmann comme critérium l'evistence dépendante ou indé- pendante du sol sous-marin; alors les animauv nectériques ne pouvant, à de très rares exceptions prés, se maintenir indéliniment en suspension dans les eaux, sans se |)oser sur le fond, appartiennent au Benthos, au même titre que les oiseaux et tous les animaux aériens appartiennent à la faune Icrrculre. (1) Gunther : D'-cp-sea Fishcs. — Rep. on Scient. Ues. Challenger, t. \XV. (•2) A. -F. Marion : Coi>sid>h alions sur les faunes profondes de la Méditerranée. — Ann. Mus. d'hist. nat. Marseille 1883, t. I. 582 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Se basant sur la continuité ininterrompue du système abyssal à travers t(tus les Océans et sur l'uniformité réputée absolue de ses conditions biologiques sous toutes les latitudes, on avait admis jusqu'à présent que la répartition de la faune abyssale est parfaitement uniforme partout, que les êtres qui la composent sont essentiellement cosmopolites et qu'il n'y a pas lieu de subdiviser cette immense étendue, ni dans le sens horizontal ni dans le sens vertical. C'est encore l'opinion dominante, mais déjà Vaillant (*) a distingué, en ce qui concerne les Poissons, une zone supérieure et une zone inférieure, dont la ligne de séparation est vers l.oOO mètres environ, profondeur au-dessous de laquelle ne des- cendent pas les Elasmobranches hypotrèmes ni les Pleuronectes; et récemment, au point de vue de la distribution horizontale, Murray (26) a dégagé des statistiques du Challenger la conclusion que les orga- nismes abyssaux ont fréquemment une répartition localisée; sur 523 es- pèces de l'océan Antarctique draguées par le Challenger^ 23 % seule- ment se rencontrent hors de cette mer. Il convient d'ajouter qu'Ortmann critique avec raison l'emploi de la méthode statistique dont les conclu- sions reposent dans des cas semblables sur des documents par trop incomplets. De cette discussion on doit exclure, cela va sans dire, la faune profonde des mers fermées, en cuvette, telles que la Méditerranée ou la mer Rouge. Leur domaine abyssal est séparé de l'abyssal océanien général par un seuil relevé, les conditions de température et de stagnation des eaux y sont dlï'érentes. La faune profonde s'y montre en général appa,u- vrie, on y rencontre de vastes étendues complètement azoïques (explor. du Travailleur^ 1881). Et c'est ce qui avait amené Forbes, à la suite des dragages du Beacon dans la mer Egée à conclure trop hâtivement de leur résultat négatif à l'extinction de la vie animale partout au-dessous de 400 mètres environ. Plancton. — Ce terme proposé par Hensen a été défini par lui : « tout ce qui flotte dans l'eau, indifféremment à la surface ou dans la pro- fondeur, mort ou vivant ». Ce sont les organismes qui se maintiennent indéfiniment en suspension, sans relation avec le fond. Ils ont, comme caractères généraux une transparence extrême, un poids spécifique très voisin de celui de l'eau de mer, une réduction marquée des parties sque- lettiques; beaucoup présentent des appareils hydrostatiques. Hackel a établi dans le plancton marin [Haliplancton) de nombreu- ses catégories. Au point de vue topographique il faut distinguer avec lui : 1° Le 'plancton néritique, qui se trouve au voisinage des côtes dans la partie du système pélagial qui s'étend au dessus du plateau continental. Il est caractérisé par l'abondance relative d'organismes qui ne sont pélagiques qu'à un moment donné de leur existence, œufs, larves, spo- res, kystes, etc.. (méroplanclon) {-), covvespondani au plancton jJério- clique d'Hensen), par opposition aux organismes qui sont pélagiques toute (1)1j. VaUlant : Poissons du « Travailleur » el du « Talisman », Paris 1888. (■2)V. Hensen : Uber die Bestimmung des Planklons. 5« Bericht Kommiss. z. wiss. Unters. (1. deutschen Meere, 4887. XVIII. — DISTRIBUTION GKOGRAPIIIQUE. 583 leur vie (holoplancton, ou plancton permanent d'HENSEN). On peut dire que ces derniers sont en réalité étrangers à cette région; ce sont des êtres de haute mer qui n'arrivent près du rivage qu'à titre en quelque sorte accidentel, en raison de l'absence de limites précises entre les deux domaines néritique et océanique. 2" Le plancton océanique , qui occupe toute l'étendue de la haute mer, au-delà du plateau continental. Contrairement à la précédente, cette immense région s'élendant au-dessus du domaine abyssal a partout un profondeur considérable, et on a dû se préoccuper de la distribu- tion verticale du plancton dans les conditions si variées qui se présen- tent depuis la surface de la mer jusqu'à des profondeurs de plusieurs milliers de mètres. Là encore les opinions sont contradictoires. Le plancton de surface a été signalé et étudié sous le nom de pelagis- che Auflrieb par J. Muller (') et ses élèves dès 1850 environ, mais il faut attendre les explorations du Challenger pour trouver signalée par MuRRAY en 187G i- l'existence d'une faune pélagique intermédiaire qui habite à une certaine distance aussi bien de la surface que du fond. Mais les pêches du Challenger, avaient été faites à l'aide du simple filet pé- lagique de MiJLLER qui reste ouvert pendant la descente et la remontée. En 1878, Al.Agassiz s'appuyant sur les pêches effectuées à bord du Blake révoque en doute Texislence de cette faune intermédiaire et, de nou- veau en 1891, à la suite des explorations &eY Albatros, il affirme « qu'en mer ouverte la faune pélagique de surface ne doit pas descendre au- dessous de 200 brasses (366 m.) et qu'il n'existe aucune faune intermé- diaire entre cette profondeur et le fond » (^). Pourtant dans l'intervalle (1888-89) GnuN (') avait montré, en procédant avec toutes les précautions nécessaires, que non seulement dans la Méditerranée golfe de Naples) dont les conditions spéciales, la température uniformément élevée jus- qu'au fond ne permettent pas de généraliser les résultats, mais aussi dans l'océan Atlantique (Canaries) il existe une abondante faune péla- gique àtouslesniveauxjusqu'au fond etqu'aucune couche d'eau n'estazoï- que. Les voyages de la corvette italienne Vettor Pisani, effectués anté- rieurement (1884) ont donné les mêmes résultants pour l'océan Pacifique. La liste, du reste, s'allonge tous les jours d'animaux flottants (Siphono- phores. Méduses', qui n'ont jamais été rencontrés qu'à des profondeurs considérables, et Hackel a distingué dans le plancton océanique, au point de vue de la distribution verticale un pi. pélagique ou de surface, un/)/. zonan<7îfeintermédiaire,qui se maintient approximativement entre 1000m. au-dessousdela surface et 101)0 m. au-dessus du fond,etun;^/. batlujbique. Mais si certains organismes paraissent rester exactement confinés dans l'une ou l'autre de ces zones, la plupart peuvent exécuter des voyages verticaux d'une amplitude considérable, et c'est ainsi que le 1 1 ) J. MûUer : .4 blmadl. d. Berlia. Akad. Wissensch. 1843-58. (-2) J. Murray : Preliniinary Report on sovie surface organisms et Proceed. K. Soc. i8'G,t. XXIV. (3)yln7(. di' Zool. exp. et fjén., '2." sér., x, 189-2. ('() Ch. Chun : Die jielariisc/ic Thierwelt in grosseren Meeresliefen. liihl. zuolog., Ild'l I. Id.: Verliandl. d. Gesellsch. Deutsch.Naturf. u. Arzle,1890. 584 L'ANNEE BIOLOGIQUE. planclun pélagique ou de surface peut comprendre trois sortes d'élé- ments : 1° Lep/. autopélagique, qui n'abandonne jamais les eaux superficielles [faune superficielle constante de Ciiun). ^■^ Le pi. batiujpclagique qui vit, suivant les cas, tantôt à la surface, tantôt plus bas et jusque dans les couches les plus profondes des Océans [faune pélagique interzonaire de Cuun). C'est lui qui forme l'immense majorité du plancton total. 3° Le pi. spanipélagique qui vit ordinairement dans la profondeur, m.ais remonte parfois, quoique rarement à la surface. Ses déplacements paraissent liés surtout aux époques de la reproduction et du développe- ment. Composition du plancton. — L'idée féconde d'évaluer mathématique- ment la matière vivante tenue en suspension dans les eaux sous forme de plancton tant en quantité (poids ou volume) qu'en qualité (nombre d'individus des différentes formes) n'a été formulée qu'en 1887 par Hensen('), et elle a déjà créé toute une branche importante de la bio- logie des eaux, qui a ses méthodes, ses instruments, ses laboratoires, ses publications propres. Le principe de la méthode consiste dans la pèche verticale à l'aide d'un filet pélagique spécialement construit : le filet descendu lentement jusqu'à la profondeur choisie pêche en remontant jusqu'à la surface tous les organismes renfermés dans la colonne d'eau ayant pour base le cercle d'ouverture du filet et pour hauteur la pro- fondeur à laquelle il a été descendu; versés dans un vase gradué et tués par l'adjonction d'un liquide fixateur, ils sont d'abord mesurés en vo- lume total; puis enfin on fait la numération des individus des différentes espèces en comptant directement, sous un microscope spécial, s'il y a lieu, ceux qui sont contenus dans une fraction déterminée du volume total. En prélevant un même volume de plusieurs dilutions de plus en plus étendues, on dénombre avec facilité d'abord les échantillons les plus gros et les moins nombreux puis successivement les plus petits et les plus abondants. L'idée théorique qui a dominé les recherches et les calculs d'HEivsEN, et qu'il affirme avoir été ultérieurement vérifiée par les faits, est que « le plancton est assez uniformément répandu dans l'Océan pour qu'un petit nombre de prises renseigne avec certitude sur le contenu de vastes étendues de mer » (-). Mais Hàckel soutient, au contraire, que « la masse de plancton dans l'Océan n'est pas une valeur permanente et constante, mais éminemment variable et oscillante » [^). De ces deux assertions opposées est née une vive discussion et la ques- tion n'est pas encore absolument tranchée. Elle porte, entre autres, sur la question des essaims [Schwar me), c'est-à-dire sur la question de savoir s'il est vrai ou faux que certains organismes du plancton soient suscep- (1) V. Hensen : Ub. d. Bestimmung cl. Planktons. —H'^Tier. Komm. \Yiss. Unt. il. deuls- clien Meere, 18S7. (■2) V. Hensen : Einige Ergebnisse d. Plankton. — Expéditioyi d'Humboldt. — Stiftung. Silzsb. Berl. Akad. Wissensch., 1890. (3) E. Hàckel : Planldon-Sludien. ien. Zeitsch. f. Wiss. 1801, xxv. XVIII. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 585 tibles de s'accumuler par place en essaims ou en bandes innombrables alors que tout près de là on n'en trouve plus ou on trouve seulement quelques individus isolés. Quoi qu'il en soit, au point de vue purement qualitatif, c'est-à-dire de la proportion relative des individus appartenant aux diiïérents groupes, le plancton montre une grande variété qui le fait diviser en : r PL polijmicte, composé d'un mélange d'éfres appartenant à des groupes diiïérents, sans qu'une même forme arrive à constituer la moi- tié du volume total. il° PL monotone, celui dont une seule forme ou un seul groupe de formes alliées représente au moins la moitié du volume; le plancton est prévalent si la proportion est de la moitié aux trois-quarts, et uniforme si elle dépasse les trois-quarts (Hàckel). Non seulement la composition du plancton peut varier d'un lieu à l'au- tre suivant le climat, les courants, etc., mais elle montre en un même point des variations qui ont souvent un caractère nettement oscillatoire; certains êtres, par exemple, s'enfoncent pendant le jour et ne remon- tent à la surface que la nuit [nyctlpétaqiques], d'autres n'y apparaissent que pendant l'hiver (chimopélagiques). Les études expérimentales de Brandt (0; ont expliqué le mécanisme de ces mouvements chez des êtres privés de motilité comme les Radiolaires. Chez les Radiolaires mis en expérience, l'équilibre flottant se montre obtenu parce que l'excès de poids de la capsule centrale qui comme toute masse protoplasmique est plus lourde que l'eau de mer, est corrigé par la densité plus faible de la gélatine qui constitue la partie extra-capsulaire et du liquide qui rem- plit ses vacuoles. Toute excitation, de quelque nature qu'elle soit, déter- mine la contraction des vacuoles et l'expulsion de leur liquide, par con- séquent l'augmentation de densité et la chute sur le fond. Puis l'action perturbatrice ayant cessé, les vacuoles se gonflent de nouveau liquide et l'animal remonte. Et c'est ce qui se passe dans les eaux de la mer où les animaux chassés de la surface soit par une excitation mécanique due à l'agitation des vagues, soit par une excitation thermique telle que l'é- chautlement diurne des eaux superficielles, descendent lentement, refor- ment leurs vacuoles dans les couches profondes en repos ou non échauf- fées, remontent, redescendent encore, et ainsi de suite jusqu'à ce que la cause de l'excitation ayant disparu de la surface, ils puissent s'y main- tenir en repos. Lois générales de la distribution. — La distribution actuelle des orga- nismes marins, depuis ces vastes groupements englobés sous le nom de bentlios, plancton et leurs sous-divisions jusqu'aux plus modestes asso- ciations de la faune locale la plus restreinte, est la fin d'une longue histoire au développement de laquelle nous n'avons pas assisté, c'est le résultat non seulement de toutes les actions physico-chimiques, mais encore d'une longue série de compétitions, de luttes, dominées toujours par les lois générales qui régissent l'origine et la dispersion des espèces. Si on prend comme point de départ un petit groupe d'individus_ consti- tuant une espèce localisée en un point déterminé, une espèce nouvelle ne pourra prendre naissance à ses dépens qu'en deux circonstances : ou 586 L'ANNEE BIOLOGIQUE. les conditions biologiques ayant changé d'une manière durable dans la localité habitée, l'adaptation, l'hérédité et la sélection naturelle, qui agissent sur tous les individus et sur toute leur descendance dans un sens toujours le même, transformeront le type, et l'espèce ancienne fera place à une espèce nouvelle, c'est la mutation (Waagex) (^); ou une par- lie des individus étant transportée dans une autre localité à conditions biologiques différentes subira leur action, les autres conservant leur type inaltéré, et le résultat sera c?eM.r espèces différentes contemporaines. Ce résultat ne pourra être atteint qu'à la condition que les individus transportés soient maintenus d'une façon durable sous les conditions nouvelles et empêchés soit de revenir à leur habitat primitif, soit de passer dans une autre localité à régime encore différent, qu'ils soient isolés en un mot, d'une façon ou d'une autre; c'est le principe de la sé- paralion dans t espace ou de Visolement, qui seul peut déterminer la coexis- tence dans le temps et dans l'espace d'espèces différentes (WagiNEr) (-). Il entraîne comme conséquence pour chaque espèce que le lieu de sa for- mation, ou son centre (Vorigine, est unique. Puis, par la multiplication de ses individus l'espèce créée tendra à rayonner dans des aires de plus en plus étendues autour de son centre d'origine, migratiori (Wagner), mais elle ne pourra s'étendre que dans des régions en communicalion directe avec lui, c'est-à-dire présentant sans interruption notable les mêmes condilions d'existence [loi de la con- tinuité des aires de dispeî'sion, 'Wallxce (•^), Heilprin (''), Ortmann) (""j. Cette communication primitive pourra être rompue ultérieurement, et on arrive à distinguer dans la faune d'une région d'après leur prove- nance : 1" Les formes autochtones, qui y ont leur patrie originelle. 2" Les formes immigrées, introduites parla migration, mais qu'on peut suivre sans interruption de là jusqu'à leur centre d'origine. 3° Les formes résiduelles ou de reliquat [Eelikten), isolées secondaire- ment et fournissant par leur présence la preuve d'une distribution anté- rieurement plus étendue. 4° Les formes cosmopolites, dont la dispersion, généralement sous l'in- fluence des grands courants océaniens, a été assez rapide pour qu'elles aient pu se répandre partout sans changements et dont pour cette raison on ne peut espérer découvrir le centre d'origine. Quand la continuité est interrompue de telle façon que l'obstacle ne puisse être franchi, il y a dans cette discontinuité une barrière qui met de ce côté obstacle à la dispersion. Les barrières sont d'ordre climatéri- que, par exemple, l'amplitude des variations de la température, qui ferme l'accès des régions tempérées aux organismes rigoureusement sténo- thermes; topographique, par exemple, la séparation de deux littoraux tels que les côtes atlantiques de l'Europe et de l'Amérique; ou biologi- (1) W.-B. Scott : Oii variations and mutations. — Amer. Journ. cf. Se, 189i, t. XLVIII. (2) M.Wagner : Die Enistehung der Arten durch raàmliche Sondefung. — Basel, 1889. (3) R. "WaUace : hland life. — New-York, 1881. (4) Heilprin. The geoloyical and geographical distribution of animais. — Intern. Scieul. Ser., New-York. t. I.'vir, 1887. (3) A. Ortmann : .lenaisclie Denksclir., t. VIII, 1894. XVIII. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. TiH? que, clans le cas, par exemple, où deux espèces étant dans la possibilité de se propager dans une même région, la mieux armée dans la lutte pour l'existence y empêche le développement ou le séjour de l'autre (Ortmann (30, 32 j). Par contre il est à remarquer que bon nombre d'animaux existent ensemble ou manquent ensemble dans des domaines bien limité*. Cela peut être dû soit à ce qu'ils sont dans une réelle dépendance biologi- que l'un vis-à-vis de l'autre, soit le plus souvent à ce qu'ils recher- chent les mêmes conditions d'existence, mais sans se faire une trop âpre concurrence. Ces associations animales sont d'un grand intérêt en ce que ce sont elles qui donnent leur physionomie propre aux divisions faunistiques naturelles. Il résulte de là que toute faune locale représente un état d'équilibre entre des éléments de provenances difl'érentes, soumis à une grande variété d'influences diverses et d'actions réciproques, équilibre purement temporaire et t(jujours sujet à être rompu par la variation de quelqu'un de ses constituants ou l'introduction d'un élément nouveau. La zoogéo- graphie, pour ne pas se résigner à dresser seulement des catalogues sans portée, doit se proposer d'analyser ce complexe, d'y dégager les raisons de l'absence comme de la présence des difl'érents types et se servir des notions ainsi établies pour écrire l'histoire personnelle de toutes les formes animales, retrouver pour chacun son centre d'origine, les voies de ses migrations successives, ses adaptations et les modifica- tions qu'elle a subies au cours de ses voyages à travers le monde. G. Pruvot. 1. Apstein (Cari.). — Das Silsswasserplankton. Méthode imd ïiesidlah; der quantitnliv Untersueliung. (In-8o, Kiel, Leipzig, 200 p.). [iJO'J 2. Aiirivillius (C.-"W.-S.). — Bas Plankton des baltisches Meeres. (Bihang till K. Sv. Akad. Handl., XXI, afd. IV. 82 p.j. [602 3. Das Plankton der Baffins Bay xind Dnvis Strait. Fine thiergeogva- phische Studie. (Festschr. f. Lilljeborg, 181-212.). [* 4. Barrois (Theod.). — Recherches sur la faune des eaux douces des Açores. (Bull. Soc. Se. 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Observant d'abord trois boules creuses de verre de grandeur différente et .suffisamment lestées pour se maintenir en équilibre dans l'eau distillée à une température donnée, il a constaté, en faisant varier la densité de Teau par un changement de température, que la plus légère diminution suffit à amener la chute des sphères sur le fond et que la rapidité de leur chute est proportionnelle d'une part au volume des sphè- res et de l'autre à la différence des densités successives de l'eau ambiante. Pour ime sphère ramenée au volume ordinaire des colonies de Radiolaires, il suffirait pour amener la chute au fond d'une diminution de densité de l'eau, eu, ce ([ui revient au même, d'une augmentation de densité de la sphère de 0,0001 à 0,0002. Pour une sphère cent fois plus petite il suffirait encore d'un changement de densité de 0,0004 à 0,0008. Les chiffres trouvés par l'auteur dans ces exercices préliminaires lui ont permis de déduire des données four- nies par l'observation directe des Radiolaires vivants (volume absolu d'une colonie, volumes relatifs de la capsule centrale et du corps extra capsulaire, vitesse de chute dans des eaux de densités connues) la connaissance des quantités qui ne sont pas directement mesurables (den.sités de liquide vacuo- laire et de la substance gélatineuse) et d'établir une théorie de l'équilibre et des mouvements des Radiolaires dans la nature. — Les Radiolaires colo- niaux et les Collidés sont des organismes purement passifs; ils ne nagent pas mais flottent, et cela parce que leur poids spécifique est précisément égal à celui de l'eau ambiante. La partie plasmatique contenue dans la capsule centrale et qui forme la portion essentielle du coi'ps a, comme le protoplasma, une densité supérieure à celle de l'eau de mer (1,1 à 1,3), et un poids qui ne change pas. Mais la partie extra cap.sulaire, beaucoup plus développée, et ([ui, détruite, peut être régénérée par la portion centrale, est formée essentiel- lement de deux substances, la substance gélatineuse et le liquide qui rem- plit les vacuoles, toutes deux d'une densité inférieure à celle de l'eau de mer. Cette faible densité relative est due surtout à l'acide carbonique, pro- duit de la respiration, qui, se dissolvant dans le li(iui(le vacuolaire, y déter- mine d'après les lois générales de l'osmose une diminution de la salinité et par conséquent de la densité. — L'extracapsularium forme donc un appa- reil hydrostatique destiné à soutenir la capsule centrale plus lourde, et il est susceptible d'augmenter ou de diminuer de puissance suivant les conditions extérieures. En raison de sa grande dimension relative il suffirait pour main- tenir la colonie en équilibre flottant que sa densité fût de 1,02778 à 1,02794 dans une eau de 1,028; or, sa densité se maintient aux environs de 1,026. — A la suite d'une excitation suffisante (produite dans les expériences parle dé- gagement tumultueux des bulles d'air du courant d'aération) on voit les va- cuoles s'amoindrir puis s'effacer et comme conséquence la colonie diminue de volume et tombe au fond. Une excitation faible et de courte durée produit un mouvement de descente extrêmeuient lent (un décimètre en 1 ou 2 mi- nutes); une excitation forte et de courte durée, ou faible mais prolongée, ac- célère le mouvement (juqu'à 1 décimètre en 12 secondes); toute excitation, même faible, suffisaunnent prolongée (12, 24 ou 30 heures suivant les cas) amène la mort. — Dans la nature, les organismes flottants sont soumis à deux sortes d'excitations : 1° Une excitation mécanique, produite par l'agitation des vagues à la sur- face. Elle appartient toujours aux excitations de courte durée, puisque la co- lonie excitée de.scend aussitôt et trouve bientôt à une faible profondeur les eaux calmes où s'arrête son mouvement et où elle reconstitue les vacuoles XVIII. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQrE. 591 (|ui la feront remonter pour redescendre encore si l'agitation de la surface n'est pas calmée. Ce licnre d'excitation la maintient donc en (''(luilibi'e faible- ment oscillant à une petite distance de la surface a.iiitce. 2° Une excitation thermique, ([ue produit aussi bien l'abaissement que l'é- lévation de la température: l'un et l'autre agissent de la même manière en provocjuant toujours la réduction des vacuoles et par conséquent un mouve- ment de descente. L'écbautfement diurne de la surface produit donc ce mou- vement plutôt par l'excitation tliermi(iue (jue par la diminution de densité de l'eau ambiante, et il s'arrête comme dans le cas précédent à une faible pro- fondeur. Mais les excitations thermiques peuvent parfois entrer dans le cadre des excitations de longue durée, par exemple si les Radiolaires sont entraînés dans un courant trop chaud ou dans un courant trop froid. Les différentes espèces montrent à cet égard une sensibilité différente qui règle leur répar- tition liorizontale dans les différentes mers. Mais s'ils sont entraînés pour une cause quelconque dans des eaux trop froides ou trop profondes, comme le rc froidissement continue et augmente avec la profondeur, la mort finit par ar- river par la prolongation de l'excitation, après 24 ou 3G heures et un trajet vertical de 1000 m. environ, et, même sous l'Kquateur, on ne trouve plus de Radiolaires vivant au-dessous de cette profondeur. Enfin une autre cause de chute est d'origine interne. A l'époque de la repro- duction, au moment qui précède immédiatement la .sortie des spores, la partie extra capsulaire est fort amoindrie ou même rejetée, un mouvement de descente s'ensuit, et l'essaimage se fait à une profondeur variable, mais qui paraît constante pour chaque espèce. — G. Ppjvot. 26. Murray (J.). — Sur les faunes marines, abyssale et littorale, delà ré- gion de Kerfjuelen. — (Analysé avec le suivant). 27. Murray ( J.) — Les conditions générales d'existence et la distribution des organismes marins. — Le premier de ces mémoires est un relevé récapitulatif (en 10 listes) de toutes les espèces animales recueillies par le Challenger dans la région de Kerguelen, .suivi d'une comparaison des faunes abys.sale et lit- torale de cette région avec celles des autres parties de l'Océan, principale- ment avec celles des parages tropicaux du cap York (Australie). Ses conclu- sions ont trouvé place de nouveau dans le deuxième mémoire, qui est surtout un tableau d'assemblage des résultats généraux fournis par toutes les cam- pagnes du Challenger. Murray y résiniie brièvement les résultats concer- nant la composition des eaux et des dépôts sous-marins (V. la revue générale en tête de ce chapitre, p. 564), puis attire l'attention sur quelques-uns des traits généraux de la distribution des êtres marins. En ce ([ui concerne les organismes pélagi(iues , les formes qui sécrètent des enveloppes ou des coquilles calcaires sont beaucoup plus nombreuses dans 1 es eaux chaudes des tropiques que dans les eaux polaires ; c'est que la produc- tion de calcaire sous forme d'aragonite exige une température élevée . et les récifs de coraux qui se développaient sous le cercle polaire arctique aux temps paléozo'iques prouvent que la température ne devait pas alors y être inférieure à 70° F. (21° C). Actuellement, le monde pélagi(|ue polaire a jjour caractères principaux : petit nombre des espèces compensé })ar labundance extrême des individus, absence de larves d'animaux benthicjues. Pour les animaux littoraux, la comparaison des mers polaires (île Kergue- len) avec les mers tropicales (cap York) conduit aux mêmes résultats: les espèces sont beaucoup plus nombreuses dans ces dernières, surtout les es- 592 L'ANNEE BIOLOGIQUE. pèces qui sécrètent du calcaire : à Ker/i:uelen les Crustacés supérieurs, Mollusques, sont rares, les coraux manquent tout à fait. En ce qui concerne le monde abyssal, la vie animale s'est montrée à toutes les profondeurs. Mais le nombre des espèces diminue à mesure qu'augmente la profondeur (de G2,8 espèces en moyenne par station et pour les profon- deurs moindres que 100 brasses à 9,4 espèces par station de profondeur su- périeure à 2500 brasses), et le rapport du nombre moyen des espèces à celui des genres diminue aussi progressivement (de 2,93 à moins de 100 brasses à 1,17 pour les profondeurs supérieures à 2 500 br.). Toutes cboses égales d'ail- leurs, les espèces et les individus sont plus nombreux dans les dépôts terrigè- nes près du rivage que dans les dépôts océaniques éloignés, ce qui indique que la dispersion s'est effectuée des rivages vers les eaux profondes et que les ancêtres de la faune abyssale actuelle ont émigré des régions côtières. Enfin, sous toutes les latitudes, la faune abyssale montre plus d'affinités avec les faunes littorales polaires qu'avec celles des régions tropicales (faible pro- duction de calcaire, faible proportion numérique des espèces par rapport aux genres, rareté des larves pélagiques). Murray dégage encore des statistiques du Challenger deux conclusions qui ont soulevé déjà et soulèveront encore des discussions : 1° Les organismes abyssaux ne sont pas répartis uniformément sur tout le fond des Océans, comme on le croyait jusqu'ici. 60 ^é , par ex. (164 sur 272 en tout) des espèces de mer profonde draguées à Kerguelen sont exclu- sivement propres à cette région. Et dans cette région même les deux stations les plus rapprochées, séparées seulement par une distance de 122 milles (225 kil.) n'ont fourni que 22 espèces communes sur un total de 145. 2° Il existe une ressemblance frappante entre les faunes et les flores des deux régions polaires arctique et antarctique, tandis que toutes deux dif- fèrent beaucoup de celles des régions tropicales qui les séparent. Environ 150 espèces arctiques se retrouvent identiques dans les parages de Ker- guelen, et une centaine d'autres y sont représentées par des formes très proche alliées, sans qu'aucune des unes et des autres ait été rencontrée jusqu'ici dans les régions tropicales interposées. Les différences et les caractères spéciaux des faunes sont une conséquence des variations qu'a dû subir la répartition de la chaleur et de la lumière à la surface du globe. Aux premiers temps de l'histoire de la terre il devait régner surtout le globe une température uniformément élevée et sous toutes les latitudes s'étendait une même faune qui devait ressembler beaucoup à la faune des récifs de coraux actuels. Puis, vers la fin de la période méso- zoïque, le refroidissement graduel des pôles a amené la destruction dans les deux régions polaires d'un grand nombre d'espèces, particulièrement celles qui sécrétaient du calcaire et celles qui avaient des larves pélagiques, ce qui explique le nombre relativement faible des espèces polaires actuelles, et, par diminution de la concurrence, le nombre considérable des individus de cliacune. Enfin, aux époques récentes, avec la rigueur croissante du climat, avec l'extension des glaciers presque partout jusqu'à la mer, les organismes littoraux ont émigré dans les régions profondes, ce qui explique la richesse remarquable des eaux profondes relativement aux eaux littorales sous les hautes latitudes. Quant à l'explication de l'uniformité des anciens climats il faut la chercher probablement dans le diamètre plus considérable du soleil à ces époques lointaines : il lui suffirait, en tenant compte des effets de l'atmos- phère terrestre,d'un diamètre égal à l'inclinaison de l'équateur sur l'écliptique, soit 23° 30' environ, pour effacer pratiquement les différences des saisons et permettre aux espèces tropicales de prospérer aux pôles mêmes. — G. Pruvot. XVllI. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQH: . 593 28. Ortmann A.-E.). — La « Inpolarité » dans la dislribulion des animaux marins. — La « bipolaritc » est on zoogéojrrapliie le cas des formes animales qui se rencontrent à la fois sous les latitudes élevées des deux liémisplàTes mais mancpient entièrement dans la zone tropicale intermédiaire, il peut y avoir non seulement des espèces bipolaires, mais des genres, des familles etc.. bipolaires, suivant qu'on trouve dans ces mêmes conditions, à défaut d'espèces identi(iues, des espèces assez proclie alliées pour être réunies dans une même famille ou dans un même genre. Les explications données jusqu'ici de la bipolarité (Théel, Pfeffer, J. Murray) concordent dans leurs grandes lignes. Lors de la différenciation des climats, au commencement de la pé- riode tertiaire, la faune qui avait jusque-là un caractère universellement tropical a disparu sauf dans les régions équatoriales où elle a, du reste, en- suite évolué considérablement par suite de Tàpreté de la lutte pour la vie. Mais, aux deux frontières septentrionale et méridionale, certaines formes ont pu s'adapter aux conditions nouvelles, indépendamment dans cbaque hémis- phère mais parallèlement; la ressemblance des deux faunes ain.si consti- tuées s'expliquerait par la similitude des conditions extérieures, et aussi par l'uniformité de ces conditions et la bénignité relative de la lutte pour l'exis- tence, sous l'influence desquelles les formes en questions auraient moins varié et auraient conservé une grande ressemblance avec les souches au- jourd'hui disparues, par conséquent une ressemblance plus grande entre elles qu'avec aucune autre forme actuellement tropicale. — Ortmann combat cette théorie, refusant en particulier d'admettre que la variation est moindre cliez les animaux polaires que chez les animaux tropicaux. Du reste, l'importance de la bipolarité a été exagérée. Pour les formes de mer profonde, d'après la .statistique même de Ml'RRAv, 8 % seulement des es- pèces recueillies sont communes aux deux régions polaires et manquent dans les régions tropicales, alors que 15 % sont communes à la région an- tarctique et à la région tropicale, et si les premières n'ont pas encore été trouvées dans les mers tropicales, cela tient seulement au petit nombre des dragages du Challenger. Certaines formes prétendues bipolaires (Munidopsis subsquamosa, Boreomysis) ont été déjà retrouvées depuis dans les eaux tro- picales. La large distribution des formes abys.sales est aujourd'hui bien éta- blie et il faut rejeter l'hypotlièse de formes abyssales bipolaires. — Restent les formes littorales. Ortmann ne discute que les faits relatifs aux Crustacés Décapodes, et constate que là encore on ne connait aucune espèce véritable- ment bipolaire. Mais il exi.ste sans aucun doute dans les deux hémisphères des formes proche alliées sans représentants sous les tropiques et qui cons- tituent ainsi des genres bipolaires (Lilhodes, Pandalus, Crangon, Pontophilus, Cancer et peut-être Maia). Pour expliquer ce fait l'auteur substitue à la théorie précédente du développement indépendant et parallèle , la théorie de la migration d'un pôle à l'autre à travers les tropiques postérieurement à la différenciation des climats. Naturellement les conditions d'existence ayant changé plusieurs fois au cours de cette migration, le type émigrant a dv'i être modifié et on trouve aux deux extrémités des espèces proclie alliées mais non identiques. Cette migration s'est faite par deux voies jusqu'ici mécon- nues : 1° Par la voie de la mer profonde. — Le g. Pontophilus par exemple, pro- bablement aussi Pandalus, est en réalité cosmopolite, mais est représenté seu- lement en eau profonde sous les Tropiques alors qu'il remonte sur le littoral dans les régions tempérées et froides des deux hémisplières. 2'^ Par la voie littorale le long des côtes occidentales d'Américjue et d'A- frique. — Ces deux lignes de cotes allongées dans le .sens du méridien pré- l'année biologique, II. 1896. 38 594 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sentent des conditions cliinatériques particulières. Longées par des courants froids, elles forment deux voies bien disposées pour jjerniettre aux formes tempérées le passage d'un hémisplière à l'autre. De fait, le g. Lithodes, regardé comme bipolaire par Pfeffer et Murray est représenté sur la côte ouest Américaine dans la région de Panama par une espèce (L. panamensis) très voisine des espèces antarctiques. Il doit en être de même pour le g. Crangon quoi(iu'on n'en connaisse pas encore de représentants réellement tropicaux, car le Cr. antarcticus^ de la Géorgie du Sud, a pour plus proche parent non les espèces arcti(|ues, mais le Cr. Franciscorum du golfe de Californie. Ortmann discute enfin au même point de vue le cas des Crustacés d'eau douce, des Ecrevisses. Elles lorment deux familles distinctes, et isolées, les Potamo- biidx cantonnées dans l'hémisphère Nord et les Pfnyrs^acirfa'dansrhémisplière Sud : aux régions tropicales correspond une large lacune dans leur distribu- tion. Se sont-elles adaptées isolément à la vie dans les eaux douces, de sorte que pour chacune l'ancêtre immédiat était marin, ou sont-elles issues d'une même forme adaptée déjà aux eaux douces et ayant rayonné par migration dans toute leur aire de dispersion actuelle? L'auteur regarde cette dernière hypothèse comme seule vraisemblable : la forme souche des deux familles actuelles a dû pénétrer dans les eaux douces dès les temps pré-tertiaires ; et s'étendre largement sur le globe. Les descendants directs ont pu s'accoutumer au Nord comme au Sud, au climat des hautes latitudes pendant l'époque tertiaire et leur aire de répartition primitivement continue a été rompue plus tard dans la région équatoriale. On expliquerait leur extinction dans le do- maine intermédiaire par l'apparition des Crabes d'eau douce, Thelphusidas dans l'Ancien monde et Bosciidx dans le Nouveau monde, qui plus vigoureux, plus agiles et mieux armés ont chassé les ecrevisses du domaine qu'ils avaient envahi. Ces Crabes sont, en effet, surtout tropicaux et dans chaque hémis- phère leur limite supérieure concorde avec la limite inférieure des Ecrevisses. La région équatoriale oppose donc actuellement au mélange des types sep- tentrionaux et méridionaux d'écrevisse, une barrière infranchissable, bar- rière non topographique ni climatérique, mais cœnobiotique, c'est-à-dire due à la présence d'ennemis ou de concurrents trop redputables. — G. Pruvot. 32. Ortmann (A.). — Les bases de la zoogéographie. — Le livre dOrtmann n'apporte pas à proprement parler de théories ou de notions importantes bien nouvelles; mais il tire une sérieuse valeur de l'effort dont il témoigne pour asseoir la zoogéographie marine sur une base réellement scientifique, sur des principes, des règles, des définitions vraiment précises. On peut y dis- tinguer trois parties : la première (chap. 1-IV) traite des principes généraux et des conditions bionomic^ues qui règlent la distribution des animaux dans le monde actuel ; la deuxième ( chap. V) évoque les phénomènes géologiques qui ont pu, antérieurement à l'époque actuelle, exercer une action sur la dispersion des organismes, et la troisième (chap. VI-VII) est l'application des données fouiniies par les deux premières à la distribution actuelle des ani- maux marins, plus particulièrement des Crustacés décapodes. Après un coup d'œil historique sur le développement de la science zoogéo- graphique, l'auteur s'attache à préciser la notion de districts bionomiques {Le- bensbe:-irke); il les définit : les districts de mêmes conditions d'existence pri- maires. Ces conditions d'existence primaires sont la lumière, le milieu et le substratum ; elles déterminent cinq grands districts de valeur équivalente : le (/. terrestrial (air, terre ferme) ; le d. fluvial (eau douce) ; le d. littoral (lu- mière, eau de mer, sol sous-marin) ; le d. pélagial (eau de mer, pas de subs- tratum) et le d. abyssal (obscurité, eau de mer, sol sous-marin). L'adapta- XVIII. — DISTRIBUTION GKOGRAPHIQUE. 593 tion des organismes aux conditions primaires détermine pour les habitants de chaque district des caractères qui leur sont communs et qui les distin- guent d'autre part de ceux des autres districts; ces caractères d'adaptation portent surtout sur les organes de la respiration, sur la coloration et sur le mode de locomotion. Les caractères secondaires des districts bionomi(iues donnent lieu aux faciès, qui sont les diffcrcncialions locales et contemjtoraines des malériaux qui constituent la couche superficielle de Vécorce terrestre. Les faciès, sont ou primaires, ceux qui ne comprennent que des éléments inorganiques, ou se- condaires, ceux dans la constitution desrjuels entrent des éléments organi- ques. Ces deux éléments, du reste, se combinent fréc^uemment pour former des faciès composés qui sont d'une infinie variété. Mais chaque district bio- nomique a ses faciès propres. En ce qui concerne les causes et les lois générales de la di.stribution géo- graphi(iue, l'auteur établit d'abord que la formation à la surface de la terre d'espèces différentes contemporaines réclame le concours de quatre facteurs : 1<^ Vadaptation des individus aux conditions extérieures détermine les varia- tions; 2° l'hérédité les fixe; 3° la sélection natxircUe modifie les groupes d'in- dividus et oriente la mutation de chaque espèce dans un sens déterminé ; 4° Vi- solement des groupes d'individus détermine des différences dans le sens de la mutation et par consé(|uent la formation d'espèces différentes en même temps. Le terme isolement ne doit pas s'appli(iuer seulement à la séparation dans l'espace par un obstacle infranchissable; il y a isolement dès que certains individus d'un groupe s'habituent à une condition de vie ou à un faciès diffé- rent, si peu que ce soit, de celui où ils sont nés, mais qui continue à être inhabitable pour les autres individus du même groupe. Une conséquence im- portante du principe de l'isolement est que chaque espèce est née dans une ocalité déterminée qui est son centre d'origine. L'espèce s'étend ensuite par migration autour de son centre, mais seulement dans les lieux qui sont en continuité de conditions d'existence avec lui; c'est la loi de la continuité des aires de dispersion. Seulement, les conditions physiques étant sur la terre en changement perpétuel, d'un côté les aires de dispersion peuvent être ulté- rieurement morcelées, donnant lieu à des formes appelées résiduelles (Relik- len), i-solées secondairement de leur centre primitif; d'un autre les centres d'origine peuvent être ultérieurement mis en communication avec des ré- gions dont ils étaient séparés au début. Le principe de la séparation n'exclut donc pas que deux formes proche alliées, développées en espèces séparément, puissent ensuite par migration occuper le même domaine, à condition (qu'elles ne se fas.sent pas concurrence réciproque; les différences morphologiques fixées par l'hérédité suffisent alors à empêcher leur fusion. Les moyens par lesquels s'eff'ectue la dispersion des organismes sont ou actifs (organes personnels de locomotion) on passifs (vents, courants, modes divers de transport accidentel). Mais la dissémination est influencée (facilitée ou empêchée, suivant le cas) par trois ordres de facteurs : climatériques, topographiques et biologiques. Dans les facteurs biologiques entrent, comme capables de favoriser la dissémination, les différentes formes de commen- salisme ou d'association animale, tandis que les différentes formes de la con- currence vitale agissent pour l'empêcher ou le retarder. En tous cas, comme les moyens de dispersion sont différents suivant les différents groupes ani- maux, les conditions qui pour un groupe favorisent la dissémination peuvent être, suivant les circonstances, un obstacle pour un autre, et la conséquence est que les différents groupes ont une distribution effective différente. On 596 L'ANNEE BIOLOGIQUE. conçoit d'après cela que rétiide de la distribution, dans ses causes et dans leurs résultats doit être faite à part pour chaque type, et que les tentatives faites jus(iu"ici pour diviser la terre en régions zoogéographicjues applicables à tous les animaux étaient des entreprises tout à fait vaines. Les divisions géographiques naturelles doivent, d'après cela, être basées non sur la présence ou l'absence de tels groupes animaux, mais sur les con- ditions physiques des grands districts bionomiques. Le principe de la division que propose l'auteur n'est pas à l'abri de toute critic^ue, car il repose en réalité sur Tidée que la dispersion des animaux actuels tend à s'effectuer de l'équateur vers les pôles, et nullement des régions polaires vers l'équateur. II déclare, en effet, que le passage et l'accoutumance des animaux de la zone torride dont le climat est uniformément chaud au climat alternativement chaud et froid des zones tempérées est plus difficile que de ces dernières aux eaux polaires uniformément froides. La principale ligne de séparation passe donc pour chaque hémisphère entre la zone tropicale et la zone tem- pérée correspondante. De cette façon le district littoral (dans lequel l'auteur englobe à la fois la surface du plateau continental et la couche d'eau qui s'étend au-dessus, celle dont nous avons fait dans la revue en tête de ce chapitre, le district néritique) est divisé en régions arctique, indo-pacifique, ouest-américaine, est-américaine, o^i est-africaine et antarctique. Le district pélagial (qui correspond seulement au district océanique de la revue ci-dessus) est divisé en régions arctique^ indo-pacifique., atlantique et antarctique. Quant au district abyssal il ne comporte pas de division. Les limites de ces régions et de leurs sous-régions ont été tracées, d'après l'ouvrage même que nous analysons, sur la petite carte, page 578 de ce volume. L'état actuel de la distribution géographique a été préparé au cours des périodes géologi(iues antérieures par les changements dont la surface ter- restre a été le théâtre, et ces changements sont eux aussi d'ordre climatérique, topographique et biocœnotique. Changements climatériques. — L'auteur combat, à la suite d'HEiLPRiN et de Pfeffer, riiypotlièse de Neumayr, qu'il existait déjà dès l'époque jurassique trois zones climatériques, arctique, tempérée et équatoriale. En réalité, pen- dant tous les temps prétertiaires il régnait sur la surface du globe un climat uniformément tropical; c'est seulement avec l'époque tertiaire qu'est apparue la différenciation des saisons et des climats capables d'influer sur les orga- nismes. Changements topographiques. — ]Mais sous cette uniformité de température il pouvait y avoir des régions distinctes topographiquement, et par consé- quent déjà peut-être des faunes différentes. Au début, la mer n'avait partout (pi'une faible profondeur et la terre ferme se composait d'une quantité de terres isolées. Il faut donc admettre au début pour le district littoral luie continuité presque absolue, et jusqu'aux temps tertiaires il n'a présenté pas plus au point de vue topographique qu'au point de vue climatérique aucune division en régions distinctes comme celles que nous voyons maintenant. Même jusqu'au milieu du tertiaire, la continuité des mers dans la zone tropi- cale était plus grande qu'aujourd'hui; l'isthme de Panama n'existait pas, la Méditerranée communiquait avec l'océan Indien et, selon toute probabilité, la région occidentale de l'Africiue était réunie à l'Amérique; de sorte qu'il n'existait que deux régions littorales, ime méditerrano-indo-pacifîque et l'au- tre americano — ouest-africaine. De cet état est sorti l'état actuel par la sépa- ration de la Méditerranée et de l'océan Indien et par la formation de l'isthme qui réunit les deux Amériques. Ce phénomène est le plus récent des grands changements qui ont modifié les rapports des terres et des mers; il est d'un XVIII. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 507 intérêt capital pnur apprécier la valeur des ressemblances et des dissem- l)laiices et poui- fixer l'âge relatif des éléments qui composent les faunes littorales actuelles de ces régions. Le district abyssal est plus récent que le littoral. Il a pris naissance par suite des fractures et des effrondements qui ont créé les grands bassins océanicjues et (jui ont réduit (Uautant l'extension horizontale du littoral pri- mitif. Avant le refroidissement polaire ses conditions de température devaient être tout autres qu'à présent d'où il résulte que l'abyssal, avec ses caractères actuels du moins, est le plus récent des districts bionomiques, et que sa faune est formée d'éléments émigrés des autres districts, surtout du littoral. Le pélagial forme, à beaucoup de points de vue, la contre-partie de l'abyssal. Sous son caractère tropical actuel il remonte à lapremière apparition des mers il est au moins contemporain du littoral le plus ancien. Longtemps continu sans interruption partout le globe, il n'a commencé à se différencier qu'avec la différenciation tertiaire des climats et la séparation de l'Atlantique et du Pacitî(iue par l'isthme de Panama. Malgré le temps écoulé depuis l'isolement de ces deux régions les deux faunes pélagiques ne montrent encore aucune différence sérieuse, .ce qu'il faut attribuer aux conditions d'existence parti- culièrement uniformes de tout temps dans le pélagial tropical. Changements biocœnotiques. — Enfin l'établissement de la répartition ac- tuelle des animaux a certainement été influencé au cours de l'évolution de la terre par les relations biocœnotiques, c'est-à-dire par le fait que les groupes animaux ont apparu successivement, procédant des types inférieurs aux supé- rieurs, et que souvent un groupe nouveau venu a dû déposséder directement les anciens occupants. Mais nous ne savons presque rien de positif à ce sujet. Quant aux deux derniers chapitres de l'ouvrage qui traitent de la distri- bution des Crustacés décapodes en détail et plus sommairement de celle des autres groupes marins, ils échappent à l'analyse en raison de leur caractère purement spécial. — G. Pruvot. 30. Ortmann (A.). — La i considérée, par Ramon y Cajal (15i), comme la substance nerveuse par excellence; c'est à elle que serait dévolue la conduction des incitations nerveuses (courant nerveux) et c'est par l'intermédiaire des fibrilles du réseau ner- veux que les courants se propageraient. Marinesco admet au contraire que la substance fondamentale est le trophoplasme nerveux. C'est elle qui dans la cellule préside aux fonctions de nutrition. Pour Nissl cette substance qui représenterait le paraplasmade KurPFER ne jouerait qu'un rôle secondaire. Variations de la structure avec la spécialisation fonctionnelle. — Nissl est le premier à avoir mis en évidence les différences que présentent les cellules nerveuses selon le rôle spécial qui leur est dévolu. Il a distin- 614 L'ANNEE BIOLOGIQUE. gué huit types cellulaires différents auxquels il donne des noms spéciaux et dont deux types au moins, les cellules des ganglions rachidiens et les cellules motrices des cornes antérieures de la moelle, sont, au point de vue fonctionnel, bien tranchés. Pour le détail de cette classification nous renverrons le lecteur au pre - mier volume de Y Année biologique (p. 621). Les auteurs, qui après Nissl, ont étudié cette question, Flemming (62-04), Leniiossek fVoir Ann. biol.^ 1895, p. 621), Ramon y Cajal 1 154), sans aller si loin que cet histologiste dans la subdivision des éléments nerveux, reconnaissent cependant l'hété- rogénéité de structure des cellules nerveuses et surtout les deux types fonc- tionnels que nous venons de rappeler : les cellules sensitives(cellules gan- glionnaires) et les cellules motrices des cornes antérieures de la moelle. Variation de structure suivant l'état fonctionnel. — Flesch avait déjà observé il y a longtemps que certaines cellules nerveuses fixent forte - ment les matières colorantes tandis que les autres se teignent à peine. Aujourd'hui la chose ne fait doute pour personne et l'on attribue cette différence de colorabilité aux différences d'état fonctionnel. Lugaro (Voir Ann. bioL, 1895, p. 624) a noté que non seulement la cellule se co- lore différemment suivant l'état d'activité ou de repos, mais que ces états se traduisentencore par des variations de volume du corps cellulaire . A l'état d'activité normale, le volume augmente; il diminue à l'état de repos. Quant à la différence de colorabilité, l'auteur distingue un stade d'kyperchromatie, c'est l'état d'activité, et un stade cVhypochromatie corres- pondant à l'état de repos. Lugaro (Voir Ann. biol., 1895, p. 624) n'atta- che pas grande importance à la différence de colorabilité des cellules ner- veuses. C'est aussi l'opinion de Eve (o3\ D'après ce dernier auteur, toute a différence dans la colurabilité des cellules nerveuses à l'état d'activité et à l'état de repos consiste en une légère diffusion de la substance à l'état d'activité, diffusion résultant probablement de l'apparition d'un acide à l'intérieur de la cellule. Au contraire pour Nissl (138iet Ramon y Cajal (154), l'état d'activité se traduit par ce que ces auteurs appellent Yapyknomorphie c'est-à-dire une coloration plus faible due à une aug- mentation du volume de la cellule, augmentation qui a pour effet d'é- loigner les uns des autres les corpuscules chromophiles pour laisser passer le courant nerveux. L'état de repos se révèle au contraire par la lyycnomorphie c'est-à-dire par le rapprochement des corpuscules colorables et la contraction du corps cellulaire. Il résulte de ce que nous venons de dire que la dif- férence de colorabilité des cellules nerveuses dépend étroitement des cor- puscules chromophiles : suivant que ceux-ci seront éloignés ou rappro- chés, la cellule se colorera moins (apycnomorphie), c'est l'état d'activité — ou davantage (pycnomorphie), c'est l'état de repos. Les changements ne portent donc pas sur le nombre des corpuscules, ils ne portent que sur leur distance relative. Variations morbides. — Nous venons de voir les corpuscules chromo- philes traduire par leur agencement réciproque les divers états fonction- nels de la cellule. Lorsqu'une cellule est soumise à une influence mor- bide, ce sont encore les corps de Nissl qui la manifestent les premiers, XIX. — FaXCTIONS MENTALES. 615 et l'on peut suivre peu à peu dans les cellules les progrès des altérations qui peuvent aller parfois jusqu'à la destruction complète. I.a première manifestation morbide se traduit par la décomposition des corpuscules chrotnophiles périphériques; ils subissent la chromatolyse c'est-à-dire qu'ils se résolvent en petits grains. D'après Juliusburger (H9) c'est le ci- ment réunissant à l'état normal les granulations élémentaires du cor- puscule qui disparaî-t le premier amenant ainsi la dissociation du cor- puscule. — Un second stade trahissant une altération plus profonde est caractérisé par la dissolution complète du corpuscule élémentaire. Enfin la substance chroniophile finit par disparaître totalement. C'est alors que commence l'altération de-la substance fondamentale précédant la mort de la cellule. La chromatolyse progresse donc de la périphérie au centre de la cel- lule et est suivie d'ordinaire du déplacement du noyau qui de central devient excentrique. — Ces différentes altérations sont étudiées par NissLfVoirAw». bioL, 1895, p. 621), Marinesco (122-125), Juliusburger (99), Schaffer (176). Noyau. — D'après Ramon y Cajal (154) on peut distinguer plusieurs types de structure qui n'ont d'ailleurs aucune relation fixe avec la fonc- tion de la cellule, mais qui correspondent à divers états de différencia- tion morphologique des cellules. Un premier type est caractérisé par un réseau chromatique central présentant à chaque nœud un gros grain chro- matique. On rencontre de semblables noyaux dans les cellules pauvres en cytoplasme (grains du cervelet, cellules bipolaires de la rétine . Dans un second type, le réseau chromatique manque. La chromaline toujours centrale est concentrée en gros grains occupant les nœuds du réseau de linine. Les nucléoles sont au nombre de deux à trois dont l'un est d'or- dinaire beaucoup plus volumineux. Ce type est réalisé dans les cellules de taille moyenne (substance de Rolando, cellules des cordons, petites pyramides). Un troisième type enfin est celui des noyaux pâles à suc nucléaire abondant; la chromatine y est concentrée en une seule masse volumineuse et parfaitement sphérique et manque complètement au réseau de linine. — Les noyaux des cellules de la néoroglie ont une struc- ture différente. La chromaline y présente une disposition périphérique, la partie centrale du noyau étant occupée par du suc nucléaire et par de rares grains chromatiques rattachés par des travées de linine au ré- seau périphérique. — Pfliicke (146) s'est attaché à étudier les noyaux des cellules nerveuses, des Invertébrés et conclut de ses recherches que le noyau revêt, dans les divers groupes une structure différente et ca- ractéristique de chacun d'eux. C'est ainsi que chez les Mollusques ce noyau est en général très riche en chromatine avec un réseau de linine très serré, tandis que celui des Crustacés, des Insectes et des Vers, pauvre en chromatine, paraît entièrement rempli de suc nucléaire, ce qui lui a valu la dénomination de noyau vésiculeux. Le nucléole arrondi ne pré- sente jamais d'indices de mouvements amœboides. Morphologie du système nerveux. — Il a paru en 1896 un assez grand nombre de travaux relatifs à la morphologie du système nerveux mais ce qui se dégage de leur ensemble ne modifie en rien les notions gêné- Gif) L'ANNEE BIOLOGIQUE. raies exposées dans le précédent volume. Aussi ce sujet Jie nous arrê- tera-t-ilpas longtemps. Signalons cependant un travail où Apathy (7) émet une idée nouvelle sur les rapports des éléments conducteurs et des cellules nerveuses chez les Métazoaires en général. D'après cet auteur l'élément conducteur essentiel du courant nerveux est la fibrille primi- tive conductrice; cette fibrille est le produit delà cellule nerveuse comme la substance contractile du muscle est la cellule musculaire. En dehors des cellules nerveuses il existe encore une autre catégorie de cellules : les cellules ganglionnaires. Ces dernières ne prennent aucune part à la formation de la fibrille primitive conductrice qui ne fait que les traver- ser. Leur rôle consisterait à produire un tonus constant et à accuser les variations de ce tonus sous l'influence du milieu extérieur. Les fibrilles primitives s'accroissent suivant deux directions : vers les cel- lules ganglionnaires d'une part; vers la périphérie d'autre part, et le trajet de leur accroissement est déterminé par les prolongements pro- toplasmiques qui unissent les cellules entre elles. Senn Meyer (00) note un mode particulier de connexion entre les neurones dans le corps tra- pézoïde de la moelle allongée des mammifères. Ce mode de connexion rappelle ce qu'on connaissait déjà sur les terminaisons des cellules sym- pathiques sur les autres neurones. Les petits neurones arrondis du corps trapézoïde s'entourent d'un réseau de fines fibrilles se réunissant en un rameau unique au pôle opposé. P/njsiologie du neurone. — On sait (Voir Ann. Mol., 1893, p. 005) que Rabl RiiCKARDT avait tenté d'expliquer les phénomènes psychiques par l'amœboisme des neurones et que, d'après Duval, le sommeil résulte- rait de cet amœboïsme. Demoor (45) ayant constaté l'aspect moniliforme des prolongements nerveux admet que cet aspect correspond à un raccourcissement du prolongement et en même temps à l'individualisation des neurones. Pour lui le neurone serait donc plastique; c'est sous une forme nouvelle l'idée de l'amceboïsme des neurones qui reparaît, idée qui se trouvait d'ailleurs dans le mémoire de Lugaro (Voir Ann. biol., 1895, p, 024) pour qui la cellule nerveuse varie de volume par l'effet de variations de sa turgescence. La plasticité des neurones fournit à ces deux auteurs l'explication du sommeil et de la fatigue. Lugaro va plus loin, préten- dant rendre compte ainsi de l'ensemble des phénomènes psychiques. Kolliker (104) combat énergiquement la théorie de l'amceboïsme et cela pour des raisons dont on trouvera le détail à l'analyse de son mémoire. Pathologie du neurone. — Les phénomènes de dégénérescence des neu- rones viennent à l'appui des notions fournies par la morphologie de cet élément. Le travail de Klippel (102) résume nos connaissances sur ce point. — On trouvera analysés à la fin de cette première parlie un cer- tain nombre de mémoires relatifs à la morphologie du système nerveux. Bon nombre de travaux sur le même sujet ont été brièvement résumés à la suite du titre à la Bibliographie. Sensations. — Nagel (133) montre que les sensations dermatopti- ques sont très généralement répandues chez les animaux dépourvus d'yeux et discute leurs relations avec les sensations visuelles vraies. — XIX. — FONCTIONS MENTALES. 017 Henri (92) publie sur l'œsthésiométrie un travail où il expose en dé- tail l'état de la question d'après les recherches antérieures et enri- chit le sujet de nombreuses expériences nouvelles. Les qualités dis- criminatrice et localisatricc de la sensibilité cutanée sont étudiées par des méthodes variées et sous tous leurs aspects. L'auteur mon- tre les variations de ces dillerentes sensibilités suivant les conditions naturelles ou expérimentales du sujet. Mais il ne semble pas que de cette longue étude, intéressante et utile sans doute, il se dégage rien de bien remarquable ou de bien important au point de vue de l'expli- cation des phénomènes. — Lough (Il<'>) étudie la relation entre l'inten- sité et la durée de l'excitation lumineuse et l'impression qu'elle produit sur le cerveau. C'est un fait d'observation banale que l'intensité des impressions lumineuses est indépendante de leur durée. Cela cependant n'est vrai que pour des durées suffisantes. Quand la durée est très faible, l'impression lumineuse n'a pas le temps de produire tout son effet et on constate alors que celui-ci est directement proportionnel à la durée. On s'en assure en comparant par la photométrie les impressions produites par deux lumières devant l'une desquelles tourne rapidement un disque denté. Il semble que l'on puisse conclure de là que la lumière exerce sur la rétine une action chimique qui, jusqu'à ce qu'elle soit complète, progresse proportionnellement au temps. — Amy Tanner et Kate An- dersen (189) montrent que la perception d'une excitation, loin d'être diminuée par une excitation concomitante, de nature semblable ou dif- férente, est au contraire sensiblement augmentée. — Foucault (68) qui a fait de nombreuses expériences sur la mesure des sensations de pression d'où il ne résulte rien de bien neuf, sauf une constatation inté- ressante dont il trouve en même temps l'explication. Les différences de pression sont, selon les individus, plus ou moins clairement perçues selon que la pression la plus forte précède ou suit la plus faible. Pour un même individu la différence est variable selon les circonstances quant au degré mais elle est de sens constant : elle tient à ce que l'on com- pare la sensation actuelle au souvenir d'une sensation précédente et que ce souvenir est, selon les individus, amplifié ou diminué par l'ima- gination. Il donne à cette caractéristique le" nom de coefficient de varia- tion Imaginative, iposWiï ou négatif selon les cas. La considération de ce coefficient donne l'explication de ce résultat paradoxal que le nombre des réponses vraies entre deux alternatives peut être inférieur à celui qui résulterait du simple hasard, c'est-à-dire à la moitié. Un autre travail sur un sujet analogue nous amène à la question des illusions sensitives. De leurs recherches sur des sensations de poids, Flour- NOY d'une part, Piiilute et Clavièhe de l'autre avaient tiré des conclusions inverses. Van Biervliet (21) cherche dans des expériences nouvcdles de quel côté est la vérité. De ses études résulte que les sensations de poids existent réellement, mais qu'elles sont soumises à des illusions nombreuses en raison de facteurs étrangers qui interviennent dans nos jugements : 1") plus la surface est grande, moins le poids paraît lourd, parce que la pression paraît moindre sur l'unité de surface; 2") plus le volume est grand plus le poids paraît léger, parce que l'effort 618 L'ANNEE BIOLOGIQUE. fait pour le soulever se trouve moindre que celui- auquel on se serait attendu et aussi parce que la notion de poids se confond partiellement avec celle de densité. Chez les enfants, ces illusions n'existent pas tout d'abord parce que l'éducation du sens musculaire serait plus précoce que celle des sensations visuelles et tactiles [ou plutôt plus précoce que les jugements passablement compliqués qui interviennent dans ces illusions]. Le même Van Biervliet (20) donne de l'illusion de MiUler Lyer une explication qui semble plus acceptable et plus précise que celles proposées jusqu'ici. Il invoque en efïet des mouvements constatés des muscles moteurs de l'œil, mouvements inconscients, vers les petites lignes latérales et qui dans un sens s'ajoutent au mouvement principal par lequel nous suivons la longueur de la ligne axiale, dans l'autre s'en retranchent. Le fait que l'illusion ne se produit pas quand l'œil reste immobile prouve tout au moins que celle-ci est surtout due à des sensa- tions musculaires et ne réside pas dans l'impression rétinienne. On sait quelles discussions a suscitées la question de la vision droite malgré le renversement des images sur la rétine. Stratton (186), en s'astreignant à porter pendant 3 jours des lunettes renversant l'image rétinienne, a constaté que la notion de renversement d'abord très sai- sissante finissait par disparaître même pour des objets situés hors du champ visuel. Cela prouve que le redressement de l'image rétinienne est un phénomène mental. 11 est vrai que la tête et les épaules de l'ex- périmentateur semblaient renversées, n'étant jamais vues par lui à tra- vers ses lunettes, mais il est peu douteux que ce dernier reste de l'an- cienne conception se fût évanoui si l'expérience avait été prolongée au delà des trois jours qui lui ont été consacrés. Si, regardant un objet éclairé, on ferme un œil (disons le gauche), l'é- clairement de l'objet diminue, mais pas de moitié, de -^ environ. Si on met devant l'œil gauche un verre faiblement fumé, la diminution dimi- nue; pour un certain degré plus élevé de la teinte du verre, elle s'an- nule; pour une teinte plus foncée elle devient négative c'est-à-dire que l'objet semble devenir plus clair quand on ferme l'œil : c'est le para- doxe de Fec/mer. On a cherché à l'expliquer en disant que la fusion de deux images consomme une certaine quantité d'énergie empruntée à la lumière. Si cette quantité est plus grande que celle que reçoit l'œil gauche, on conçoit que sa fermeture doive augmenter l'intensité totale. Mais le phénomène n'est pas si simple. Il y a en effet un point d'obscur- cissement maximum au delà duquel l'effet est moindre. On a cherché à l'expliquer en disant qu'au delà la fusion des images ne se fait plus que de moins en moins, de sorte que la consommation d'énergie lumineuse diminue. Mais l'auteur constate au moyen du stéréoscope que le point maximum ne coïncide pas avec celui oîi la fusion des images cesse. Il admet alors que l'œil ouvert prête, à partir de ce point, de l'énergie à l'autre. Mais c'est une pure hypothèse. Quantz (15l) constate que la couleur des surfaces intervient dans une faible mesure dans nos évaluations de leur grandeur mais ces différences sont trop faibles pour rendre compte des différences observées dans le diamètre apparent du soleil et de la lune à l'horizon et au zénith. XIX. — FONCTIONS MENTALES. GIO Hirschmann (101) insiste sur la nécessité d'introduire dans l'appré- ciation des sensations lumineuses à côté du ton et de l'intensité un troi- sième facteur : la saturation, c'est-à-dire la quantité de couleurs répan- due sur la surface colorée indépendamment de la quantité de lumière qui l'éclairé. Solomons (1"0) montre que notre appréciation de la saturation des couleurs est indépendante de l'éclairement mais non de la quantité de noir ajoutée à la teinte. L'addition do noir ne peut être annihilée par une augmentation de l'éclairement, par de la lumière blanche. Il en résulte que la noirceur est une qualité sui-generis, irréductible, de la perception des couleurs qui doit être ajoutée aux trois autres éléments de la per- ception : la teinte, l'intensité et la saturation. Brown (20) décrit après Macii, Delage et autres, sans y rien ajouter de nouveau, les mouvements oculaires en relation avec les mouvements de la tête et les illusions concomitantes. Clark (38) confirme les résultats trouvés par Delage et déjà vérifiés par d'autres relativement au rôle équilibrateur des otocystes chez les Brachyures et apporte des observations nouvelles. 11 trouve que, contrairement à ce qu'a observé Delage chez les Crevettes, l'avulsion des otocystes ne produit plus de désiquilibration après avulsion des yeux. [Delage croit pouvoir assurer ici que ces différences doivent te- nir aux conditions expérimentales car les résultats de ses expériences étaient parfaitement nets.] Clark décrit des mouvements des pédon- cules oculaires compensateurs des mouvements imprimés à l'animal. Guldberg (84) attribue les effets du prétendu sens de direction à une ten- dance à un mouvement circulaire biologique qui serait inhérente à tous les animaux etrésulteraitchezeux d'une asymétrie fonctionnelle sans relation avec les mouvements de manège dus aux lésions auriculaires ou céré- brales. Ce mouvement circulaire explique nombre d'autres phénomènes dans lesquels on voit des animaux ou des Hommes égarés revenir sans cesse à leur point de départ. Le sens de ce mouvement est individuel (droitiers et gauchers). [Sans doute l'Homme ou l'animal cherche à se dé- placer en ligne droite, mais il commet une erreur de sens constant qui transforme la trajectoire en une courbe fermée. Une erreur personnelle analogue a été signalée par l'un de nous (') dans les jugements portés sur les directions visées sans déplacements du corps. Elle pourrait tenir à une inégalité anatomique et fonctionnelle dans les muscles latéraux de l'œil. I Sur la question toujours obscure de savoir comment l'action de la lu- mière sur la rétine se transforme en impression sensitive, nous ne disons pas dans la conscience, mais dans l'organe visuel, Bernard (IG) propose une explication intéressante. Après avoir indiqué comment les granula- tions pigmentaires contenues dans les cellules migratices peuvent avoir formé l'œil par suite d'un phototactisme positif (Voir ch. XVll), l'au- (1) Delage : Etude a exi)éri mentales sur les illusions slaliques et dynamiques de diredion pour servir à déterminer les fonctions des canaux' demi circulaires de l'oreille interne, ia l'Ardi. zool. exp. (2) IV, p. 5-2.>-C3i, 188(>, U'aduil en Allemand sous le titre Physiolof/ische Studien u.ber die Orientirung unter Zugrundelegumj. von Yves Delage. Eludes e.rpérimcn- tales sur les illusions...., par H. AinEur, i)rof. in Uostociv. 620 L'ANNEE BIOLOGIQUE. leur explique la sensation lumineuse par la pression de ces cellules sur les i3âtonnets et les cônes lorsqu'elles cherchent à se rendre vers le point d'où vient la lumière. Les bâtonnets auraient une structure diiïérente dans les divers points de leur longueur, étant formés de molécules d'au- tant plus volumineuses qu'elles sont plus voisines de l'extrémité pro- fonde; et leurs différents points seraient en relation avec des fibres dis- tinctes contenues à leur intérieur et prenant origine dans ces différentes zones. Les rayons les plus réfrangibles sont, en raison de la brièveté de leur longueur d'onde, arrêtés et dispersés latéralement dans la couche des petites molécules; les moins réfrangibles au contraire traversent inaltérés cette couche et ne sont brisés et disloqués que dans la couche profonde des grosses molécules; les rayons intermédiaires s'arrêtent dans les cou- ches intermédiaires. Au point où un rayon de couleur donnée est arrêté et dispersé latéralement les granules pigmentaires de la couche où sont plongés les bâtonnets sont attirés se pressent, compriment le bâtonnet et excitent la fibre qui prend origine à ce niveau ; ainsi, chaque sorte de fibre reçoit les excitations correspondantes à une sorte donnée des rayons. Actes psychiques. — Nous avons réuni dans ce paragraphe non seule- ment les actes psychiques dépendant de l'intelligence ou de ce qu'on ap- pelle l'instinct, mais même certains actesautomatiques purement réflexes qu'une transition insensible réunit aux premiers, et nous y avons placé aussi quelques observations relatives aux mœurs des animaux quand elles ont paru assez singulières pour que nous les retenions. A titre de généralités, citons un livre très documenté, destiné autant au grand public qu'aux naturalistes, oùCornish (U) passe en revue tous les côtés de la psychologie des animaux. Forel (67), dans une élude appro- fondie et riche en vues personnelles sur la psychologie comparée, montre l'existence de transitions graduelles entre les instincts organiques, les ins- tincts acquis et l'activité psychique plastique^ c'est-à-dire celle où l'in- telligence agit en pleine liberté. A retenir surtout cette idée que les actes psychiques exigent le concours d'un nombre de neurones d'autant moins grand qu'ils sont plus automatiques, ce qui permet de concilier la com- plexité des instincts des Insectes sociaux avec la faiblesse de leur intelli- gence et de leur développement cérébral. Actes automaticfues. — Comme nous le disions à l'instant, la distinc- tion entre les actes automatiques et ceux qui relèvent de l'instinct est parfois difficile à établir. C'est le cas, en particulier, pour l'action de manger que les jeunes animaux savent accomplir dès leur naissance. "Wesley Mills (13) conclut d'observations sur de jeunes Poussins que ce qui est vraiment congénital en l'acte instinctif de manger et de boire, c'est la déglutition qui se montre d'emblée parfaite avec tous ses carac- tères y compris l'acte de relever la tête lorsqu'il s'agit de liquide. Par contre, l'acte de saisir la nourriture pour la picorer ou le liquide pour le boire doit être enseigné au jeune Oiseau soit par quelque contact fortuit avec l'aliment ou la boisson, soit plus souvent par l'imitation des pa- rents. — Bumpus (29) au contraire conclut d'expériences sur un Oiseau non plus domestique comme le Poulet, mais sauvage [Tyrannm) que la partie vraiment instinctive [et automatique] de la déglutition ne commence XIX. — FONCTIONS MENTALES 0?1 qu'à renirco du pharynx el que, dès le plus jeune âge, entre la saisie de raliment et son arrivée au pharynx l'intelligence intervient par un. juge- ment sur les qualités organuleptiques de l'objet saisi. Il en donne comme exemple le fait que son jeune Tijrannns chercha à manger une Fourmi dont le goût lui déplut et i-efusa ensuite de saisir de nouveau ces Insectes. Sur le même sujet voir Buchanan (28). On sait que chez les Abeilles, la reine pond des œufs non fécondés d'où sortiront des mâles et des œufs fécondés qui évoluent en femelle, selon qu'elle contracte ou non au moment de la ponte son réceptacle séminal rempli des spermatozoïdes provenant de l'accouplement. On pensait que la reine fécondait ou non ses œufs à volonté, selon que le besoin des mâles se faisait ou non sentir pour la prospérité de la colonie et l'on voyait là un instinct merveilleux à expliquer comme tant d'autres instincts remarquables chez les Hyménoptères. Ses études sur ces ani- maux conduisent Marchai 120) à ramener ce prétendu instinct à un sim- ple fait de fatigue du réceptacle séminal au moment de la ponte ou à un réflexe ayant son point de départ dans la grandeur des loges où se fait la ponte et déterminant ou non la contraction du réceptacle. Instinct. Intelligence. — Ramon y Cajal f lo4) cherche à définir les facteurs matériels de l'intelligence de la conception nouvelle de la struc- ture des éléments nerveux. Il indique (tout à fait hypothéliquement) la part de chacun des éléments constitutifs du neurone et des particula- rités de leurs associations. D'après Janet (98) les instincts ne sont pas toujours le produit d'une évolution progressive ainsi que le montre le fait que, chez les Fourmis, certaines espèces fabriquent un cocon très soigné et que d'autres n'en font aucun tandis que l'on n'en trouve point qui en fabriquent un rudimentaire ou négligé. Mais il se pourrait aussi que les stades intermédiaires aient disparu. Marchai (121) a observé que chez les Polistes la première cellule du nid, construite avant les autres est cylindrique, ce qui confirme l'opinion de DE Saussure que la forme hexagonale des alvéoles est le résultat de conditions mécaniques et non d'un plan de construction. — Giard (78) attribue à un instinct atavique le fait que certaines Chenilles, hôtes du Chêne, mangent les feuilles du Noyer, plante phylogénétiquement plus ancienne. Baldwin (14) étudie comparativement les caractères de l'instinct et de l'intelligence et la question de leur origine, en particulier au point de vue desavoir dans quelle mesure ils ont pu donner prise à la sélection naturelle et se développer grâce à son appui. Si l'on prend le terme in- telligence dans le sens étroit, comportant jugement et comparaison, elle est évidemment postérieure à l'instinct; c'est l'inverse si on le fait sy- nonyme de conscience d'une sensation. Calderwood (30) est d'avis qu'il est inutile d'invoquer, comme Rom.\nes, un raisonnement abstrait pour expliquer les actes intellectuels des animaux (Cerf, Renard). Les émotions, surtout la crainte, l'observation, la mémoire des cas précé- dents constituant une véritable expérience, suffisent , jointes à l'acuité des sens, à tout expliquer. 022 L'A>iNEE BIOLOGIQUE. Les instincts des Hyménoptères sociaux méritent une attention parti- culière non seulement par l'intérêt qu'ils présentent en tant qu'ins- tincts, mais par suite d'une corrélation intime avec l'état de polymor- phisme qui complique considérablement le phénomène. Janet (98) publie un exposé synthétique de nos connaissances sur les Fourmis où l'on trouve résumées en outre des observations person- nelles sur les instincts de ces animaux. Le même auteur a étudié aussi les rapports des Fourmis avec leurs parasites et commensaux aijisi que l'instinct spécial des espèces esclavagistes. Kogevnikof (103) constate que l'éducation n'est pour rien dans les mœurs des Abeilles, car une ruche constituée de larves près d'éclore se comporte absolument comme une ruche normale; leur instinct est donc bien inné. Jhering (Voir ch. X) nous montre dans les Polybia du Brésil ce que pouvaient être les colonies de nos Hyménoptères sociaux à une époque où la différenciation était moins avancée; le nombre des reines fécondes atteint 15 % . La diminution des individus féconds et le polymor- phisme se sont établis progressivement. — • Le lecteur trouvera à la suite de ces études sur l'instinct et l'intelligence quelques observations plus ou moins intéressantes de mœurs remarquables : Herrick (Voir ch. XVI), Homard simulant la mort; Prazak (150), symbiose entre un Oiseau et les Araignées dont celui-ci fait sa nourriture; Hubbard (9o), In- sectes adaptant leurs instincts à la structure d'une plante Carnivore; Lesne (109), instinct de la phorésie, etc. Théorie des émotions. — Nous avons eu occasion, l'année dernière {Ann. bioL, 1895, p. 664) à propos de la théorie des émotions de Lange et Sergi, de montrer que cette théorie se heurte à une objection décisive et autres phénomènes physiologiques accompagnant l'émotion ne sauraient en être la cause, car on ne conçoit pas que la simple connaissance du fait qui nous émeut engendre directement ces variations circulatoires sans l'intermédiaire de l'émotion qu'elle suscite. Dumas (48), dans une étude très approfondie de cette question; cherche à renverser l'objection en montrant 1°) que la variation circulatoire précède l'émotion, 2") qu'elle peut être engendrée directement sans le secours de cette émotion. En ce qui concerne le second point, il déclare que les troubles circulatoires peuvent être engendrés par la gêne ou l'aisance des processus d'associa- tion d'idées déterminées par la cause émotive selon que celle-ci est at- tristante ou agréable. Or ces associations précèdent l'émotion puisqu'elles sont les éléments même de la connaissance qui engendre l'émotion. [Mais rien ne prouve que la gêne et l'aisance des associations ait un rapport quelconque avec la nature de l'émotion, et l'auto-observation montre au contraire que cette aisance ou cette gêne sont en rapport uni- quement avec la facilité ou la difficulté de la conception. Quant à la priorité de la variation circulatoire par rapport à l'état émotionnel, l'auteur n'en donne qu'une preuve et cette preuve ne porte pas parce qu'il l'emprunte à un dément. Or chez ces êtres déséquilibrés, certains états émotifs peuvent être d'origine interne et reconnaitre pour cause une modification organique qui ne devrait pas engendrer d'émotions. Pour que la preuve fût valable, il faudrait que cette priorité fût XIX. — FONCTIONS MKNTALES. 623 démontrée chez un être normal pour une émotion d'in-iginc externe]. [Que des variations piiysiologiques puissent engendrer des émotions, cela n'est pas douteux, et l'un de nous (Y. Delage) en peut donner un exemple personnel très frappant. Il a dû à une époque faire usage d'at- touchement du pharynx avec une solution cocainée pour une allection de cette région. Or dans les premiers temps (car plus lard cela disparut par accoutumance) il éprouvait aussitôt après l'attouchement une sen- sation de joie débordante qui le surprenait très fort car rien ne lui cor- respondait dans son état mental et il reconnut que cette émotion était la conséquence de la sensation de dilatation du larynx et de respiration aisée qui accompagne en effet la joie. Mais ici la modification physiolo- gique était en eflet directe, tandis qu'il n'est ni prouvé qu'elle le soit, ni même concevable qu'elle puisse l'être dans l'émotion engendrée, par exemple, par l'audition d'une nouvelle fâcheuse ou agréable]. Binet et Courtier (23) se fondant, non sur des inductions Ihéoriques mais sur des expériences directes (dans le cas particuHer étudié cette émotion était la surprise produite par le son d'un gong) constatent que les phénomènes vasomoteurs apparaissent dans les courbes qui les en- registrent après l'émotion correspondante. Patrizzi (144) constate expé- rimentalement un afflux sanguin au cerveau sous l'influence de la musi- que, que celle-ci soit triste ou gaie. L'afllux du sang dans l'encéphale semble assez exactement proportionné à la hauteur et à l'intensité du son. Binet (22) donne une étude sur la peur dans son origine et ses ma- nifestations observées chez les enfants des écoles. Il en définit le ca- ractère, les causes et en indique le traitement rationnel. Sentiments. — Dans un important travail qui résume de longues mé- ditations appuyées sur des lectures très nombreuses, Ribot (163) étudie les sentiments et toutes les questions que la physiologie et la biologie peuvent se poser à leur sujet. Il admet avec quelques variantes la théorie des émotions de Lange et Sergi; il considère le plaisir et la douleur comme des modalités de la sensation et non comme des sensa- tions spéciales; il se range à l'idée que l'utilité du plaisir et de la douleur provient de ce que, seuls ont résisté dans la lutte, les organismes aux- quels les impressions nocives étaient douloureuses et les impressions profitables agréables. 11 cherche à expliquer les exceptions à cette règle. Pour l'expression des émotions il se rallie à la théorie de Wundt plutôt qu'à celle de Darwin. 11 distingue deux sortes de manifestations : les unes primitives faisant partie de cet ensemble organique qui constitue l'émotion elle-même dans la théorie qu'il admet, les autres secondaires tenant à des causes diverses physiologiques, biologiques, ou sociolo- giques. 11 étudie la mémoire affective, l'instinct delà conservation auquel il rapporte la haine et la colère, l'instinct sexuel, les sentiments et enfin les caractères. Terminons l'exposé des recherches relatives à ce chapitre par l'indica- tion de quelques mémoires qui ne se rattachent à aucune des catégories bien déterminées en lesquelles nous avons divisé ce chapitre, mais dont une au moins présente un réel intérêt. Ramon y Cajal (loi) cherche à tirer de sa conception du système ner- 634 L'ANNEE 1{IUL0C;IQUE. veux des critériums pour la morphologie et des explications de l'intelli- gence et de l'hérédité, mais ses suggestions n'ont rien de bien remarqua- ble et, n'était la haute personnalité de l'auteur, nous ne le citerions pas ici. Pour Cope (40j la conscience n'est pas une acquisition secondaire correspondant à un degré plus ou moins élevé de l'évolution. Elle est primitive contemporaine de la première origine de l'évolution. Les pre- miers actes protoplasmiques sont consécutifs à des sensations perçues et tous les réflexes qui jouent un si grand rôle dans les organismes ont été conscients au début, en sorte que la conscience par le fait qu'elle dirige la réponse à l'excitant joue un rôle dans l'évolution. Marshall (127) cherche à établir entre la biologie des sociétés et celle des organismes une comparaison qui lui semble pouvoir servir à jeter quelque lumière sur ces dernières. Il donne de la variation une expli- cation ingénieuse et qui doit contenir beaucoup de vrai. Toute parti- cule vivante, isolée est en quelque sorte à la merci des conditions am- biantes ; mais dès qu'elle est arrivée à faire partie d'un agrégat organique, sa variabilité en présence des changements de ces conditions se trouve considérablement réduite par l'action inhibitrice des connexions qui la relient aux autres particules de l'agrégat. — H y a donc dans tous les organismes deux forces en présence : une tendance à la variation repré- sentée par l'action spécifique des stimuli sur les particules individuelles et une tendance à la fixité due aux connexions de l'agrégat. L'auteur compare ces derniers à l'instinct et les premiers au raisonnement. Le raisonnement serait, par la répétition des stimuli individuels qu'il pro- voque, l'élément de variation dissolvante tandis qu'au contraire il serait dévolu à l'instinct dont il distingue quatre sortes principales : un de conservation personnelle, un de conservation de l'espèce, un de fortifi- cation des corrélations de l'agrégat et un instinct du jeu se traduisant par une imitation d'actes utiles sans autre but que de satisfaire au besoin de mouvement. L'observation intéressante à laquelle nous faisons allusion plus haut est due àSolomonset Stein (171)- Quand nous sommes absorbés par une lecture intéressante notre main armée d'un crayon peut, si nous nous sommes habitué à ce genre d'exercice, écrire des mots dictés ou ayant rapport à notre lecture ou correspondant à des souvenirs antérieurs tout à fait étrangers à celle-ci, sans que la conscience soit avertie de ces actes : nous savons que nous avons manié un crayon mais nous n'avons aucune idée de ce qu'il a écrit. Cela prouve l'existence de manifesta- tions motrices inconscientes beaucoup mieux coordonnées qu'on ne se- rait tenté de le croire; ces manifestations ne sont peut-être pas réelle- ment inconscientes, mais la participation de la conscience a été si courte qu'elle n'a laissé aucune trace dans la mémoire ou plutôt qu'elle s'est produite sans déterminer d'association des idées permettant de la re- trouver. Vurpas et Eggli (196) constatent chez deux jeunes aveugles opérés de cataracte congénitale une très lente éducation des sensations visuelles. L'étude de De Sanctis (173) sur les songes des criminels n'est point faite XIX. — FONCTIONS MENTALES. 625 pour éclairer la théorie du rêve, mais elle montre que les criminels ne sont pas des émotionnels, — Patrick et Gilbert (143) ont étudié les efTels de l'insomnie prolongée sur diverses fonctions physiologiques et psychi- ques et ont constaté le plus souvent un affaiblissement et une irrégula- rité de ces fonctions. Par contre, l'acuité visuelle pourrait s'accroître en pareil cas. — Gley (79) suggère, à la suite d'expériences d'hypnose sur les Grenouilles, que l'état d'hypnose doit être dû à une inhibition des fonctions médullaires corrélative d'une hyperexcitation des fonctions cérébrales, hypothèse corroborée par le fait que la strychnine a une action convulsivante moindre chez la Grenouille hypnotisée. Yves Delage, W, Szczawinska et G. Poirault. 1. A. B — Ui'her Wanderhillinev. (Deutsche Jag.-Zcit., XXVIII, 42-44). [686 2. Acloque (A.). — Lea ct'reurs de rinstinct. (La Nature), 24'^ année, n° 1224, 14 novembre, p. 370). [ E. Hecht. 3. Allin (A.). — The « Berogiiition-Theory )) of Perception. (AmerJ. PsychoL. VU, 237-248). ' [704 4. Ambronn et Held. — Beitrâge zur Kcnnlniss der Nervenmarks : V' Ueber Entivickelung und Bedeulung der Nervenmarks. 2° l'eber Beohachtnngen an lebenden und frischen Nervenfasern und die Sichlbarkeit ihrer doppelter Contourirung . (Arch. Anat. Phys., Anat. 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Fenizia (C). — L'azione suggestiva délie cause esterne nei sogni. (Arch. nAthrop. Firenze, XXVI, 287-294). [744 56. Féré (Ch.). — Notes sur l'énergie et la vitesse de divers mouvements des membres. (C. R. Soc. Biol., XI, 313-315). [700 57. — L'Antithèse dans l'expression des émotions. (Rev. pliil., XLII, 498-501). [732 58. De l'attitude dans les états apathiques considérée au point de vue de la régression. (Rev. médecine, XVI, 926-930). [733 59. — — Expériences relatives à la peur instinctive chez les Poussi^is. (C. R. Soc. Biol., 10^ Série, III, p. 790). [La peur instinctive n'existe pas chez les jeunes Poussins tant que l'expérience plusieurs fois re- nouvelée (par exemple le fait de s'approcher d'un Corbeau qui leur donne des coups de bec) n'est pas venue provoquer cette émotion. — A. Labbé. 60. Flechsig. — Die Grenzen geistiger Gesundheit und Krankheit. (Leipzig) [Veit]. [ M. Mendelssoiin 61. — — Weitere Mi ttheilungen ilber den Stabkranz der Menschlichen Grorshi- rus. (Neurol. 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Fiisari R.). — (n cas d'In'ln'otopie (rnne partie du faarlruhis cerehro- sjiiiialis lah'ralis et autres variêli''s piu^sentécs par la medulla spinalis et jHir la medull<( oblonfjata d^ une petite fille. (Arch. ital. Biol., XXVI, 398-407, 6 fig.). [La malfonnation tiendrait à des iierturbations dans le })rocessus de vascii- lari.satioii pendant le développement embryonnaire. — W. Szczawjnska. 70. Les fibres nerveuses à cours descendants de la substance réticulaire blanche du rhombencéphale de riwnone. [Étude par la méthode de Wei- gert Pal et Marchi du rhombencéphale d'un syphilitique. — W. Szczawinska. 71. Gabri(G.). — Apropos des cellules radiculairesptostêrieursde von Lenhos- sek et Ramon ij Cajal. (Arch. ital. biol., XX\'l, llô-llUj. [Pas de fibres centrifuges dans ces racines. — W. Szcz.awinska. 72. Gad. — Ou the respiratory Centra in the Medulla oblongata. (Tr. of the firstpan-americ. med. Congr., Washington, 1893, II, 1265-1273). [ 73. Garbini (A.). — Evoluzione del senso olfattivo nelle infanzia. (Arch. An- thrup. Firenze, XXVI, 239-286). [739 74. Gehuchten (A. van). — Les nerfs des poils. (Memcour. Acad. Belgique. XLIX, 3-52, pi. I et 11). [Sera analysé dans le prochain volume. 75. — — La moelle epiniére de la Truite. (Cellule, XI, 111-173, 7 pi. [La .structure de la moelle des Poissons osseux est semblable dans ses traits essentiels à celle des Vertébrés supérieurs. — Szczawinska. 76. Les cellules de Rohon dans la moelle épinière et la moelle allongée de la Truite [Trutta Fario). (Bull. Ac. Belgique, XXX, 495-519,7 fig. texte). 77. Giard (A.). — Sur un changement de régime des larves de Melanostoma mellina L. (Bull. Soc. Ent. France, p. 234). [La larve de ce Syr- pliide qui se nourrit habituellement de Pucerons peut se nourrir de Dip- tères [Musca domeslica L. et Chortophila pusilla Meign.). — P. Marchal. 78. Sur le changement de régime de certains Bom,byciens. (Bull. Soc. Ent. France, p. 349). [690 79. Gley (E.). — Études sur quelques conditions favorisant V hypnose chez les animaux. (Année psych. 11,70 78). [734 80. Gompercq Heinrich.;. — Zur Psychologie der logischen Grundthat- sachen. ( Leipzig et Wien. 1897, F. Deuticke, 103 pages). [Part du langage dans la for- mation de la pensée, différents aspects du problème. — N. Vaschide, 81. Griffing Harold . — On individual sensibility to pain. (Psych. Review, III. 4l2-415j. [723 S2. Griffing (H.). — Development of visual perception and attention. (Amer. .1. Psych., VII, 228-236). [705 83. Grobben C). — Bienenkôniginnendie unfdhig sind Drohneneierabzulegen. (Zool. Garten., XXVVII, 30). D'après un travail de Grobben })aru dans Verh. Zool. Bot. Ges. Wien, XLV, 411-414). [690 84. Guldberg (F.-O.). — Ueber die Zirkularbewegung als tierische Grund- bewegu/iq, ihre Ursache, Phànomenalitdt und Bedeutung. (Biol. Centralbl., XVL 779-783). [680 85. Haacke "W.;. — Zur Stammesqeschichte der Lustinkte und Schutzmale. (Biol. Centralbl^, XVI, 181-197, 209-231, 267-277, 374-383, 392-406). [686 86. Hachet-Souplet. — Les dompteurs et les dresseurs de bêtes féroces. (La Nature, 135, 4 fig.). [697 630 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 87. Haller (Bêla). — Betncrkuuçirn :u Prnfcssor V">t GcJutchlens Kritik Ufher nicine Arùeit : UntersuchuuQim ueber dus Ruckenmark der Tcleosliern. (ZooL Anz., XIX, 245-249). [Discussion sur le réseau nerveux. — W. Szczawinska. 88. Hamlin (Alice-J.). — Attention and distraction. (Amer. J. Psychol., VIII, n» I, 3-67). ' [704 89. Hatschek. — Ueber das Ruckenmark des Delphins. Ueber das Ri'icken- mark des Seehundes ini Vergleiche mit dem des Hundes. (Arbeiten aus dem Institut von Anat. und Phys. des Centralnervous.system an der Wiener-Univers. [* 90. Heinrich (W.). — Die Anfmerksamkeit und die Funktion der Sinnesor- (jane. (Zeitsch. Psych. Phys. d. Sinn., IX. 342-388 et XI, 410-431). [704 91. Held (H.). — Beitràge :ur Kenntniss des Nervenmarks III. Ueber experi- mentelJe Reifung des Nervenmarks. (Arch. anat. Phys. anat. Abth., 222- 229). [653 92. Henri (V.), — Recherches sur la localisation des sensations tactiles. (Ann. Psych., 2« année (1895), 168-192). [662 93. Hesse (R.). — Untersiichungen iiber die Organe der Lichtempfindting bei niederen Thieren. 1. Die Organe der Lichtemjifindung bei den Lumbri- ciden (Zeitschr. wiss. Zool., LXI, 393-419, 1 pi., 1 fig.). [655 94. Holmgren (E.). ■ — Znr Ke7int7iiss des Hautnervensystems der Arthropo- den. (Anat. Anz., XII, 449-457, 7 fig. texte). [Continuité des neurones sous cutanés. — W. Szczawinska. 95. Hubbard (H. -G.). — Some Insects xohich brave the dangers of the pit- cherpJant. (P. Ent. Soc. Washington, III, 1895, 314-316). [695 96. Huber (G. C.). — Tbe Spinal Ganglia ofAmjihibia. (Anat. Anz., XII, 417- 425). [Constatation de cellules multipolaires (un cylindre axe et plusieurs dendrites) dans les ganglions spinaux de Rana batesbiana et de Chelhydra serpentina. — A. Pettit. 97. Hudnicka. — Die semincde Partie des Rûchenmarks. fPrag., in-8°, 8 pp., 1 pi.). ~ [* 98. Janet (Charles). — Les Fourmis {Conférence faite le 28 février 1896, à Voccasion de la Réunion générale annuelle de la Société Zoologique de France). (Bull. Soc. Zool. France, XXI, 60-93). [688 99. Juliusburger. — Bemerkungen zur Pathologie der Ganglienzelle. (Neur. Centralbl., XV, 386-395). [W4 100. Keith (Arthur). — .4» introduction to the sludy of Anthropoid Apes. I. TheGorilla (Nat. Se, IX, 26-37). II. The Chimjmnzee (Ibidem, 250-265). III. The Orang-Outang (Ibidem, 316-326). IV. n^e G/6^o?( (^Ibidem, 372-399). [Nouveaux renseigne- ments bibliographiques en particulier sur la psychologie. — P. Marchal. 101. Kirschmann (A.). — Color-saturation and ils quantitative relations. (Amer. J. Psych., VII, 386-404 et fig.). [Analysé dans le prochain volume. 102. Klippel. — Les neurones. Les lois fondamentales de leurs dégénéres- cences. (Arch. Neur., 2<= sér., I, p. 417-40)4. [652 103. KogevnikofF. —ZurFragevon Instinkt. (Biol. C.Bl., XVI, 657-660). [694 XIX. — FONCTIONS MKNTALES. 0:n 104. Kollikep (A.). — Krilik dcr Il!//)olhcsi'n von Rahl Hiick/uird uml Durai , i'ilii'r anui'hoidc Bi'wcymKjen der Nfurodcndren. (Stzb. Ges. Wûrzbiirg, 1895, 38-42). [649 105. Kurella (Hs.). — Osscrrazioni nul sir/nifirafo fjio/or/ieo délia hisessiia/ilà. (Aiin. (li psicli. scienze pen. antrop. crim., XXII. 418-425). [Voir ch. XII 106. Kytmano-w (K.-A.). — Uebev die Nervenendir/ungen in dm Lebdriisen des M(((jens bei Wirôeltieren. (Ârch. Anat., 402-406, pi. XXi. [Les fibres^ aprè.s avoir formé deux plexus, aboutissent à des renflements en panier entre des cel- lules et ne pénètrent jamais dans les cellules glandulaires. — G. M.vnn. 107. Lenhossek (M.). — Jlistologische Untersuchungen am Schlappen der Cephalopoden. (Arch. mikr. Anat., XLVII, 45-120, pi. VI-VIII). [651 108. l'elier Nervenzellcnslructuren. (V'erh. Anat. Ges. in Annat. Anz., Xll. 201-299, 11 fig.). [640 109. Lesne (P.). — Mœurs du Limosina sacra Meig. (famille Muscidœ, tribu Borborinœ). Phénomènes de Transport mutuel chez les animaux articulés. Oriqines du jutrasitisme chez les Insectes Diptères. (B\i\l. Soc. Ent. P'rance, 1896, 162-166j. ' [696 110. Leuba (J.-H.;. — ^1 Studg in the Psijchologg of Religions Phenomena. (Amer. ,1. Psychol., ¥111,309-385). ' [731 111. Le-winet Gaule. — UeberdieZahlen der Nervenfasern undGanglienzel- len der Spinalganglien derKaninchens. (Centralbl. Physiol.). [ J. Bullot. 112. Lindley E.-H.). — A preliminarg Studg of some nf the motor pheno- mena of mental effort. (Amer. J. Psych., Vlï, 491-517). [703 1 13. Loeb (J.). — Hat das Centralnervensgstemeinen Einfluss au f die Vorgdnge der Larvensmetamorphose? (Arch. Entw-Mech., IV, 502-505). . [Voir ch. V 114. Lombroso Paola). — L'instinct de la conservation chez- les enfants. (Rev. phil., XLll, 379-390j. [744 115. Lots. — l'eber die Wichtigkeit der centripetalen Erregungen filr die Menschlichen Korper. (Zeitschr. Klin. Medizin., XXX, 103-120). [651 116. Lough (James-T.) — The relations of intensitg ta durât ion of stimu- lations in our sensations of light. (Psych. Rev., 111, 484-492). [656 117. Lucas F. -A.). — The instinct of pecking. (Science, III, 409). [682 118. Lugaro. — Sul valore rispettivo délia parte cromatica et délia acroma- tïca nel citoplasma del/e cellule nervose. (Riv. patol. nerv. ment.. 1, 1- 11). [614 119. Su di un presunto nuovo reperto nel nucleo délia cellula nervosa. (Riv. patol. nerv. ment., 1, 149-150). Voir Année Biologique, 1895. 120. Marchai (P.). — La reproduction et révolution des guêpes sociales. (Arch. Zoul. exp., IV, 1-100). ' [Voir ch. IX 121. Observations sur les Polistes. — Cellule primitive et première cel- lule du nid. — Provisions de miel. — Hibernation. — Association de reines fondatrices. (Bull. Soc. Zool. France, XXI, 15-21, 2 fig.). [689 122. Marguliés (A.). — Zur Lehre von Wurzehi beim Menschen. (Neurol. Centralbl., XV. 347-351, 4 fig.). [Étude anatomo-clini- que (démence paralyti(jue) confirmant la loi de Kahler. — \V. Szczawinsk.a. 123. Marinesco. — Des lésions jirimitives et des lésions secondaires de la cellule nerveuse. (C. R. Soc. Biol., sér. 10, III, 106-108). [645 632 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 124. Marinesco — Lcsions des rentres nevvenx prodiiiles })fn' ht toxine du Ba- cil/iis botuiimis. (C. R. Soc. Biol., iO« sér., III, 9S1I-Uiz.enen bel Wir- beltoseit. (Zeitschr. wiss. Zool., LX. 1895, i)l. III). [641 147. Pick (Arnold}. — Uitlersui'hunf/cii i'ihcr die topof/)-ri/ihi.srhc Bezir/iunf/ zicisclifu Ri'tina, Opticus uiid Tractas opticus bel Kanindicn. (Acta. Ac. Leop.. 1896. 1-23, 12 pi.). [Description du trajetdes fibres du nerf optique. — G. Mann. 148. Platt ( Julia). — OntogeneticDiffcrcutUitiou ofthe Ecloderm inNecturus. (Study II. On the Development of the peripheral nerroiix syslem. (Q. J. Mie. Se, XXXIII, 485-547, 3 pi.). [Sera analysé dans le prochain volume. 149. Poulton (E.-B.). On the Courtship of certain european Acridiidœ. (Trans. Ent. Soc. London, 233-252.) [695 150. Prazak i J.-P.). — Spinngewebe aiif Vogelneslern. (Zool. Garten, XXXVII, 221). [Résumé d'un travail paru dans les Reichenow's Ornithol. Monatsber., IV Jahrg., 107-108]. [695 151. Pupin Ch.). — Le neurone et les hypothèses h istologiques sur so)i mode de fonctionnement. Théorie histologiqne du sommeil. (Thèse médecine, Paris, [Steiheil]. in-8^ 115 p., 2 pi). [* 152. Quantz f J.-O.). — The influence of the colour of surfaces on our esti- mation oftheir magnitude. (Amer. J. Psych., VII, 26-41). [673 153. Racovitza lE.-G.). — Le lobe céphalique et l'encéphale des Annélides po- lychètes. (Arch. Zool. exp., 3« sér., W, 133-343, PI. I-IV.) [\'oir ch. XIV 154. Ramon y Cajal. — Est rutturadel Protoplasma nervioso. (Rev. trimestral microgralica, I, 1-30 et sous le même titre An. Soc. espanola de hi.st. nat., 2^ sér., V (XXV), 11-46, fig. texte 1-6). [636 155. Las espinas colaterales de las celulas del cerebro tenidas par el a:nl de metileno. (Rev. trimestral micrografica, I, 123-136). [646 156. Allgempine Betrachtungen ilber die Morphologie der Nervenzelle. (Arch. Anat., 1896, 187-201). [646 157. Belation des cellules nerveuses et névrogliques. (Revista trimestral microgratlca, Madrid I, 38-41). [648 158. Nouvelle contribution A l'étude histologiqne de la rétine et à la question des Anastomoses des prolongements protoplasmiques). (J. Anat. Physiol., XXXII, 481-543. pi. XII. XIII, XIV, XV). [Étude spéciale de la rétine et discussion sur la valeur respective des deux méthodes Golgi-Ramon et Ehriich , sur les questions des communications entre les neurones (anastomoses protoplasmiques). — W. SzczawinsK..\. 159. El azul de Metileno en los centras nerviosos. (Rev. trim. microgr., I, 151-203, pi. IV). [647 160. Rath (O. vom). — Zur Kenntnis der H((utsinnesorgane nnd des sensiblen Nervensgstems der Arthrojioden. i^Zeitsclir. wiss. Zool., LXI, 499-539. 2 pi. V [Sera analysé dans le prochain volume. 161. Rey (E.). —Der Kuckuck als Brutparasit. (Zool. Garten, XXXVII, 185 189). Résumé d"un travail paru dans 0. Taschenbergs Zeitschrift. Die Natur., XLV, 197-200). [694 162. Fortpflanzunq der KuhvOqel (Molothrus). (Zool. Garten.. 37^ année. 157-158). ' ' [Voir ch. IX, p. 230 634 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 163. Ribot (Th.). — IJi Psychologie des sentiments. Paris [Alcan], 8'^, 443 p. [708 164. Ripley ("W.-Z.j. — TJw form of Ihe head as influenced by Growlh. (Science, III, 888). [Voir ch. XII 165. Rivers (^V.-H.-R.). — On the apparent size of abjects. (Mind, XVII, 71- 80). [673 166. Robinson (T.-R.). — Experiments on, Fechnev's Paradoxon. (Amer. J. P.sycli., VII, 9-25.) ' [674 167. Light intensity and depthperception. (Amer. J. Psych., VII, 518-532). 168. Rohde. — Ganglienzellkemund Neuroglia. Ein Kapilel i\ber Vermehrung und Wachsthumvon Ganylienzellen. (Arch. mikr. Anat.,XLVII, 121-135). [650 169. Ruffini (A.). — Di una nuova ynaina neltratto terminale délie fibre ner- voseperiferiche. (Anat. Anz., XII, 467-470). [L'auteur a observé dans les nerfs péripliériques du Chat adulte une gaine accessoire non encore décrite et comprise entre les gaines de Henle et de Schwann. — A. Pettit. 170. Solomons (L.-M.). — The saturation of colors. (Psych. Review, III, 50- 56). [658 171. Solomons (Leon-M.) et Stein (G.). — Normal motor aulomatism. (Psych. Rev., III, 492-512). [736 172. Sanctis (Sancte de). — Sopra uno spéciale disturbo delTattenzione in un deyenerato. (Bolletino délia Societa Lancisiana degli Ospedali di Roma- anno, XVI, fasc 11). [706 173. Isogninei delinqtienti. (Arch. psych., XVII, 458-498). [733 174. Sauerbeck (S.). — Beitrdye zur Kenntniss von feinerenBau des Selachier- hirns. (Anat. Anz., XII, 41-52, 9 fig. texte). [Descrip- tion (métliode au nitrate d'argent) de quelques neurones du bulbe, du cerve- let, du cerveau moyen et antérieur et du lobe olfactif. — W. Szczawinska. 175. Schaffer. — Uebereinen neuen Befund von Centrosomenin Ganglien tind Knorpelzellen. (S. B. Ak. Wien, CV, 21-28). [Voir cli. I 176. Sur l'orif/ine de V amyotrophie tabelicpie. (Rev. neurol., IV, 97- 103). ' [646 177. Scheupfgen ( Jakb). — Ueber Ilirnvolnmen Hirnyewichl und yeistige Fdhiykeit. (.Jahrb. nat., 11" ann., 1895-96, 319-321). [* 178. Schroder Chr.). — Zur Thatsache der Schutzfàrbung. (111. Woch. Entomol., I, 567-570, 1 fîg.). [694 179. Schreckraupen. (III. Woch. Entomol., I, 70-75, 1 fig.). [693 180. Scott (Colin-A.j. — Sex and art. (Amer. J. Psych., VII, 153-226). [724 181. Simon (Ch.). — Recherches sur la cellule des yanylions sympathiques des Ilirudinées. (Arch. Anat., 278-304, 305-310, pi. XIV). [651 182. Smith (Th.-L.). — On muscnlar memory. (Amer. I. Psych., VII, 453- 490). ' [697 183. Spirlas (A.). — Zur Kenntniss der Spinalyanylien der Saiigethiere. (Anat. Anz., XI, 629-634, 6 fig. texte). [Étude des cellules dendritiques des ganglions spinaux. — W. Szczawinska. 184. Starr (M.Allen). — Atlas of Nerve cells. (New -York; in-4", x + 79 p., 53 pL, 13 fig.j. [* 185. Stôrring (G.-"W".). — Zur Lehre vom Einfluss der Gefiihle aufdie Vers- tellunyen und ihren Verlauf. (Philos. Studien, XII, 475-525). [723 XIX. - FONCTIONS MENTALES. 030 186. Stratton George-M.'. — Some jn-c/i/niiiari/ experimontx on risuin icitlioul iiircrsioii 1)/' l/if niinul im(i;/e. (Psych. Heview, III. 011-017). [677 187. Symanski. — i'i'hcr dcnAnsIrilt dca Warz-clfascrn dcr Ni'rvasocnlomo- torius "IIS ili'Di Gehirn hcim Mnischcii iind viiurjen Soi'njclK'i'eti. (Konigs- berg. Pr. [W. Roch] in-S", (56 p., 1 pi.). \* 188. Szcza-winska (W.). — Sur hi stmclurc rélicuJairi' îles cellules ncr- vi'usrs rn,ir chromatiques peut nuire considérablement à la transmission du courant. En l'absence d'observations relatives aux mouvements des terminai- sons protoplasmiques et cylindre-axilcs, au lieu de riiyi)othèse des mouve- ments amœboïdcs des cellules nerveuses, on peut admettre aujourd'hui que les cellules nerveuses possèdent deux appareils qui les mettent en commu- nication les unes avec les autres : un de ces appareils est fixe, il est repré- senté ])ar les ramaux protoplasnii(iues acln'omatiqucs eti)ar les cylindre-axes; le second est contractile dans tons les sens, et il réside dans le corps cellu- laire et les prolongements chromophiles. Grâce à la rétraction du })rotoplasme, le corps cellulaire rétrécit les trajets du spongioplasmc incolore et ce rétré- cissement crée la résistance au passage des courants. En môme temps, la cellule ayant diminué de volume, se produit une rupture du contact entre son corps et les arborisations nerveuses péricellulaires. Slniciiire du noyau. — De même (ju'il n'y a pas un seul type de structure du cytoplasme nerveux, il n'existe non plus un seul type de structure du noyau nerveux. Ainsi on peut distinguer facilement trois espèces de noyaux nerveux, espèces qui n'ont aucun rapport avec la signification physiologique des cellu- les, car les mêmes types nucléaires se retrouvent dans les cellules motrices et sensitives à la fois; elles sont plutôt l'expression de la différenciation mor- phologique des cellules. Dans les petites cellules pauvres en protoplasme, comme les grains du cervelet, les cellules bipolaires de la rétine, le noyau possède une chromatine centrale disposée en un réseau serré, présentant sur chaque noeud un grain chromatique épais. Parmi ces grains, un ou deux sont plus volumineux que les autres. Il est difficile de distinguer ici le réseau de linine du réseau chromatique. Dans les cellules de taille moyenne (cellules des cordons, substance de Rolando, petites pyrami- des), la chromatine, tout en restant centrale, au lieu d'être diffuse, sous forme de réseau, est concentrée en un certain nombre de grains disposés sur les nœuds du réseau de linine. En dehors des grains, il y a deux ou trois nucléoles, dont un plus grand que les autres. Enfin, le troisième type de noyau se trouve dans les grandes cellules nerveuses : dans les corpuscules moteurs, dans les ganglions rachidiens, les cellules de Punkinje, les gran- des pyramides. Dans toutes ces cellules, le noyau est pâle, rempli de suc nucléaire et traversé par un réseau dont les nœuds ne portent jamais des grains chromatiques. La chromatine est concentrée en seul nucléole volu- mineux et parfaitement sphérique. Far opposition à la cliromatine centrale des noyaux des cellules nerveuses, les noyaux névrogliques possèdent la chromatine périphérique. La chromatine forme ici un réseau situé au-dessous de la membrane. Ce réseau n'est pas continu, il manque en certains en- droits dans lesquels il est remplacé par les filaments de linine d'une grande ténuité. L'intérieur du noyau est rempli de suc nucléaire renfermant par place quelques grains cliromati(|ucs réunis par les filaments de linine au réseau périphérique. Dans la concentration progressive de la chromatine nucléaire dans les cellules nerveuses, Ramon y Cajal voit la transition de ces cellules de l'état de fécondité à l'état de stérilité. Il est amené à cette conclusion par ses recherches antérieures sur le néoplasme épithélial. — W. SZCZAWINSKA. G2. Flemming. — Structure des cellules des ganglions rachidiens des Mam- mi/ï're.s cl observations sur Vorgaiiisation des neurones centraux. — Ce tra- vail est une réponse à une publication antérieure ou v. Lenhossek déclare n'avoir pas rencontré dans les ganglions rachidiens du Veau les filaments et les fibrilles décrites précédemment par Flemming dans les cellules spinales 640 L'ANNEE BIOLOGIQUE. des Mammifères. On sait que d'accord avec NissL, v. Lenhossek distingue dans le neurone deux substances : Tune fondamentale, non colorable par les réac- tifs : l'antre colorable et se présentant sous forme de grains, de formes et de volumes très variables. L'auteur a repris ses recherches et explique les dis- sentiments existant entre v. Lenhossek et lui par des différences dans les matériaux et les techniques employés. Il maintient ses observations sur l'existence des fibrilles. Quant aux grains, ils sont de volumes très différents : chez le Veau ils sont très petits et sans rapport apparents avec les mottes plasmatiqiies. C'est le contraire chez le Chien, le Chat, le Cobaye : à un fort grossissement ces grains se laissent dissoudre en granulations plus fines. Ces dernières observations s'accordent donc avec celles de v. Lenhossek. En ce qui concerne l'organisation des neurones centraux, Nissl a décrit la disposition des mottes plasmatiques sur des lignes longitudinales parallèles. V. Lenhossek au contraire n'a vu entre les grains qu'un réseau très fin et très délicat. Flemming se range à l'opinion de Nissl, qui s'accorde avec ses recherches antérieures. — Ch. Simon. 63. Flemming ("W.). — Sur la structure de cellules nerveuses chez les Ver- tébrés. [I a] — Dans ce petit mémoire, l'auteur maintient son ancienne manière de voir sur la structure des cellules nerveuses. Ces cellules, outre les mottes colorables (corps chromaticiues de Nissl) qui encombrent le corps protoplasmi- que, ont un protoplasme fibrille. L'existence des fibrilles peut être mise en évidence par une coloration faite à l'hématoxyline Delafield étendue, qui mon- tre à la fois les fibrilles du protoplasme et les corps chromatiques de Nissl. L'aspect strié du protoplasme n'est donc pas dû à la sériation de grains plus colorés représentant les corps chromatiques; il est l'expression d'une structure fibrillaire réelle. Les fibrilles sont parallèles à l'axe dans les prolongements des cellules nerveuses; elles ont dans le corps cellulaire même une direction quelconque. Il n'est d'ailleurs pas impossible que ces fibrilles soient les travées d'un réseau à mailles très larges. Quant à élucider les rapports des corps chromatiques avec les fibrilles, l'auteur ne le peut en toute sécurité Les corps chromatiques sont-ils entre les fibrilles ou sont-ils supportés par elles? C'est plutôt vers cette deuxième manière de voir que Flemming in- cline. Flemming rappelle que . dés 1882, il avait décrit dans les cellules ner- veuses les corps chromatiques dont Nissl a fait ensuite une étude complète. — A. Prenant. 108. Lenhossek. — Sur la structure des cellules nerveuses. — Les mottes protoplasmiques [Schollen) des cellules nerveuses sont constituées par de fines granulations d'une substance spéciale qu'il appelle tigro'ide réunies par un ciment. La substance du ciment est très difficile à déterminer, c'est elle qui paraît constituer les stries protoplasmiques, qualifiées du nom de fibrilles par les auteurs. Ces stries n'ont aucun rapport avec les fibrilles du plasma différencié du prolongement nerveux. Elles sont mal délimitées, épaisses, ce qui n'est pas le cas pour les fines fibrilles du cylindre-axe. Quant aux centrosomes, l'auteur les a observés encore dans les cellules spi- nales des Poissons osseux. 11 n'a jamais observé de centrosomes dans les cellules nerveuses centrales. — W. Szcza'nvinska. 188. Szczavyinska (AVanda). — Sur la structure rèticulaire des cellules nerveuses centrales. [I a] — L'auteur a examiné la structure du protoplasma dans des cellules nerveuses de la moelle de Baja macrorhj/nclius fixées et durcies pendant six mois au bichromate de potasse et colorées au picro-car- XIX. — FONCTIONS MENTALES. G41 min. Le cytoplasina présente à son intérieur un réseau à mailles polygona- les constitué par do fines fibrilles anastomosées, se continuant jusque dans le cylindraxe. nù elles deviennent parallèles. Les mailles sont remplies par (les masses i)rotoplasmiques chromoj)hiles (NissL) qui les masquent plus ou moins complètement. — L. Cuénot. 1-45. Pflûcke. — Contribution A Vétude de la structure histologiqve des cellules nerveuses des Invertébrés. [I a] — Les études de l'auteur ont porté prin- cipalement sur les cellules nerveuses des Crustacés (particulièrement celles des ganglions caudaux), les cellules des Insectes (Dylicus et Carabus), celles des Mollusques Ilelix, Arion) et des \'ers (Lumbricus terrestris). Le méthode de Nissl a donné les résultats les meilleurs. Pfliicke distingue deux éléments constitutifs du protoplasme des cellules nerveuses chez les Crustacés : un structuré, fixant fortement les matières co- lorantes; Tautre homogène sans structure apparente, ne se colorant que très peu. La substance colorée paraît être composée de corpuscules qui, dans les corps cellulaires, prennent une forme très variable, tandis que dans les pro- longements ils sont constamment fusiformes. A un examen superficiel, les cor- puscules semblent indépendants les uns des autres, mais Tétude attentive à de forts grossissements montre qu'ils émettent de fines fibrilles connectives. Dans les prolongements cellulaires, les corpuscules prennent une dispo- sition linéaire. Il nest pas douteux qu'il s'agit de fibrilles plus ou moins longues ayant par place des épaississements fusiformes. Dans le corps cel- lulaire il faut distinguer deux zones au point de vue de la disposition des corpuscules : une zone ectoplasmique dans laquelle la disposition des cor- puscules rappelle celle des prolongements : les corpuscules fusiformes s'y disposent régulièrement sur des fibrilles en rangées linéaires et parallèles. Dans le centre de la cellule, autour du noyau, la disposition linéaire disparaît, les corpuscules, de fusiformes qu'ils étaient dans la zone ectoplasmique, de- viennent polygonaux ou arrondis et par leurs nombreuses fibrilles anastomo- tiques forment un véritable réseau. Parfois les corpuscules manquent à l'in- térieur du corps cellulaire, dessinant des espaces, appelés improprement vacuoles. Ainsi les recherches de l'auteur sur la structure de la substance chromophile diffèrent entièrement de celles faites sur les \'ertébrés. Car pour l'auteur les corpuscules de cette substance ne sont que les points nodaux des filaments qui forment tantôt un réseau, tantôt des filaments libres, tandis que pour les auteurs qui ont constaté la présence de fibrilles dans le corps cellu- laire des Vertébrés (Flemmikg, DogieiJ, ces fibrilles sont des formations indépendantes des corpuscules chromophiles. La structure du cytoplasme des cellules ganglionnaires chez les Insectes est la même que chez les Crustacés. Chez Lumbricus terrestris, les corpus- cules chromophiles forment dans le corps cellulaire entier le réseau, plus compact autour du noyau (|u'à la périphérie. Chez les MolluS(|ues le réseau n'est jamais visible, le contenu cellulaire est finement granuleux. Le noyau n'a pas do membrane pro])re. Son contenu est séparé de celui de la cellule par une rangée de gros corpuscules chromophiles, qui revêtent ici une forme spéciale : ce sont des triangles dont la base est tournée vers le noyau et le sommet vers le cytoplasme. De chaque angle basilaire émane un filament qui sert à réunir les corpuscules entre eux. l'n filament l)art aussi du sommet. Les filaments terminaux du réseau de linine s'unis- sent intimement aux points nodaux de la membrane nucléaire, de sorte C[ue la cliarpente fibrillaire du cytoplasme est en rapport immédiat avec la charpente nucléaire. La chromatine apparaît toujours sous forme de grains l'année BIOI.OGIQt'E, II. 189G. 41 G42 L'ANNEE BIOLOGIQUE. isolés placés à la surface des filaments du réseau de linine. Et, tandis ({ue cette disposition est fixe pour tous les groupes d'animaux dont l'auteiir s'est occupé, il n'en est pas de même pour la richesse des grains de chroma- tine ainsi que pour la grandeur de mailles du réseau de linine. Ces deux derniers points pourraient servir de caractères zoologiques. Ainsi, chez les Mollusques en général, le noyau est riche en chromatine et les mailles de linine sont assez serrées. Chez les Gastéropodes pulmonés, ces deux caractè- res sont plus accusés que chez les Limnées. En outre, le noyau des Mollus([ues se distingue par luie disposition particulière des grains de chromatine placés dans le voisinage de la membrane nucléaire : ils se disposent réguliè- rement en formant une sorte de paroi, ce que les anciens auteurs désignaient par le nom de couche interne de la membrane nucléaire. Le noyau des Crustacés , des Coléoptères et des Vers sont très pauvres en grains chroma- tiques de sorte que le noyau semble uniquement rempli de suc nucléaire, ce qui lui a valu le nom de noyau vésiculaire. Les mailles du réseau de linine sont ici très grandes et les grains chromatiques très petits. Dans ces mailles, surtout chez les Lumhricus . on peut observer que le suc nucléaire est loin d'être sans structure comme c'est le cas pour les autres groupes. Sous l'influence des matières colorantes le suc se colore et alors on voit comme des nuages colorés, composés de fines granulations. Cette singu- lière structure du suc nucléaire a été déjà remarquée par Heiuenuain dans les leucocytes; l'auteur a appelé la substance en question Lanthanine et Reinke lui a donné le nom de œdématine. Le nucléole est arrondi et Pfliicke n'a jamais observé ses mouvements amœbo'ides. Chaque nucléole sert de point de départ à un système de filaments de linine , tous systèmes se réu- nissant entre eux. L'auteur ignore si les filaments de linine se confondent avec la substance du nucléole ou si ce dernier est uniquement placé sur leur trajet. A l'intérieur du nucléole il y a plusieurs vacuoles de grandeurs différentes. L'auteur a observé une fois chez Hélix arbustorum un orifice dans une vacuole, orifice qui se rétrécissait peu à peu pour disparaître entiè- rement. Le nombre des nucléoles est variable, chez Hélix il peut atteindre jusqu'à 5. Pfliicke décrit encore une formation faisant partie du noyau, c'est un cercle clair entourant le nucléole, délimité du reste du contenu nucléaire par une couronne de granules très réfringeants, il l'appelle Kernkorperchen- kreis. Cette disposition a été décrite par Eimer qui a donné le nom de hyaloide à l'espace clair en question. Cet espace est traversé par de fines fibrilles disposées radiairement émanant des granules réfringents pour se confondre avec le nucléole. Pfliicke homologue les fibrilles traversant le cercle aux filaments de linine, et les granules réfringents, tantôt aux simples grains de chromatine, qui se sont rangés régulièrement, tantôt aux nucléoles. La première explication se rattache au cas où les granules entourant le cercle sont petits, serrés les luis contre les autres ; le second lorsqu'ils sont gros et tranchent parleur coloration plus foncée sur les granulations chroma- tiques. — W. SZCZAWINSKA. 138. — Nissl. — La substance nerveuse dans T état de fatigue et d'activité des cellules. — Ces nouvelles expériences amènent l'auteur à établir que l'état d'activité des cellules nerveuses se traduit par ce qu'il a appelé antérieure- ment Vapyknomorphie , l'état de repos au contraire par la pyknomorphie. Les excitations faradiques sur lesquelles l'auteur basait ses conclusions anté- rieures, contraires aux récentes, sont considérées, dans le travail actuel, comme impropres à cette sorte de recherches. — W. Szczawinska. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 643 53. Eve. — Les cellules nervem.ex du sympathique et leur substance basophile pendant de longues périodes d'activité et pendant le repos. [II tj] — L'auteur étudie d'abord le développement de la substance basophile dont Nissl, Rosin et d'autres se sont occupés et qu'on décèle par le bleu de méthylène, ainsi que les modifications qu'elle subit sous l'influence des solutions alcalines et acides faibles. Chez le foetus de Lapin de 7 centimètres de long, elle existe dans les cel- lules du ganglion du nerf vague, mais elle manque aux cellules de la moelle, des ganglions, des racines postérieures, des ganglions sympathiques et elle n'existe dans les grandes cellules que sous forme diffuse. Elle est soluble dans les acides et les alcalis faibles, mais non dans les liquides salins. Si on plonge pendant quelque temps un ganglion dans une solution faiblement acide avant de le fixer, la substance basophile diffuse et toute la cellule se colore par le bleu de méthylène. On produit une coloration analogue dans les cellules du ganglion cervical supérieur, si on se sert du bleu de méthylène après les avoir excitées par l'électricité. 11 en est de même quand on excite par la strychnine les cellules motrices de la moelle. Dans ce cas. la moelle donne une réaction acide au pa- pier tournesol, tandis que les cellules des ganglions des racines po.stérieures, qui ne se colorent pas d'une façon diffuse, ne donnent pas de réaction acide. Il faut en conclure que la diffusion de la substance basophile est le résultat de l'action d'un acide présent dans la cellule. L'auteur passe ensuite à l'influence de l'activité prolongée et du repos sur la substance basophile des cellules du grand sympathique du Lapin (excitant électrique pendant plusieurs heures) et de la moelle de la Grenouille (stryclinine). Contrairement aux constatations des observateurs antérieurs (HoDGE, Lambert. Vas, Mann, Lugaro) il trouve que le repos et l'activité pro- duisent très peu de différence dans l'aspect des cellules nerveuses du sym- pathique. La quantité de substance basophile contenue dans les cellules du ganglion cervical supérieur ne varie guère à la suite du repos causé par la section du sympathique cervical (5 à 21 jours après). L'inanition, chez le Rat et la Grenouille . ne la diminue pas. Quant aux autres changements qui ont été signalés dans les cellules nerveuses sous l'influence de l'activité, ratati- nement de la cellule, ratatinement du noyau, on doit les attribuer aux réac- tifs, car il se peut que l'activité prolongée rende le noyau et la cellule plus aptes à se ratatiner sous l'influence des réactifs. Le seul cliangement que l'auteur ait pu constater dans la cellule sous l'influence d'une activité pro- longée e.st l'apparition d'une faible coloration bleue diffuse qu'on peut attri- buer à la dissolution de la matière basophile par un acide qui s'est formé dans la cellule. — G. IJli.lot. 194. Valenza (G. t. — Changements microscopiques des cellules nerveuses pen- dant leur fonctionnement et sous l'influence d'agents stimulants et destructeurs. — 1" Les cellules nerveuses, quelle que soit la façon dont on les traite, ne se divisent ni par amitose ni par mitose. Mais il n'en est pas de même de celles de l'épendyme du Triton après section de la queue. 2'^ Les cellules ner- veuses de l'organe électrique de la Torpille stimulée par des courants faradi- ques de haute tension et de grande fré([uence montrent dans leur noyau au voisinage des électrodes un hyperchromatisme accompagné d'un ratatine- ment. tandis que plus loin des électrodes les noyaux se dilattMit et leurs chro- mosomes dilatés se portent à la périphérie. Si l'on cautérise pendant quelques secondes avec un fer rouge des cellules nerveuses, on détermine en elles un hyperchromatisme et la caryorhexie du noyau tandis qu'une cautérisation ra- 644 LAA.NEE BIOLOGiglK. pide produit au voisinage même de la lésion une apparence opaque et homogène des granules au voisinage immédiat des noyaux; à quehiue distance de la cau- térisation, les noyaux se gonflent, deviennent granuleux et leurs cellules sont attaquées par les leucocytes. La régénération s'est montrée aussi active dans le système nerveux que dans les autres tissus; les cellulesactivessontici celles de l'épendyme (neuroblastes de His) qui se divisent et se portent vers la péri- phérie où Ton ne peut plus distinguer les cellules epithéliales des cellules ré- génératrices [VII]. — G. Mann. 99. Juliusburger (J.). — Remarques sur la pathologie des cellules ner- veuses. [I a] — Normalement, les éléments chromophiles des cellules ner- veuses sont composés de deux parties : la substance fondamentale qui se colore comme le protoplasme (mais plus intensément), et de petits grains qui se colorent comme la chromatine du noyau. De cette dernière réaction, on peut conclure que lesdits grains se rapprochent beaucoup de la chromatine. Sous Tinfluence des agents morbides (dans l'épilepsie , la paraparésie) , les éléments chromophiles subissent des modifications qui se succèdent de la façon suivante : d'abord disparaît la substance fondamentale des éléments, les grains devenant libres dans le protoplasme ambiant. Au début, ces grains conservent leur grandeur et leur groupement. Par les progrès de l'action morbide, les grains deviennent de plus en plus petits pour disparaître à la fin. La cellule prend alors l'aspect vitreux , le noyau et les nucléoles disparaissent. La dissolution des éléments chromophiles suit une marche concentriciue centrifuge, elle procède parfois par secteurs. Les prolonge- ments cellulaires conservent leur structure normale. Quant à la significa- tion physiologique des éléments chromophiles, l'auteur partage l'idée de RosENBACH (1892), suivant laquelle ces éléments représentent l'énergie po- tentielle qui, par l'activité cellulaire, est transformée en énergie cinétique. — W. SZCZAWINSKA. 125. Marinesco (G.). — Des polynévrites en rapport avec les lésions secon- daires et les lésions primitives des cellules nerveuses. — NissL a montré que la solution de continuité d'un nerf moteur (facial) avec son centre produit une modification dans les cellules d'origine du nerf, se traduisant par la dissolu- tion des corpuscules chromophiles. L'auteur a constaté le même fait chez le Singe, le Chien et le Lapin et il précise les stades successifs de cette disso- lution. Le phénomène débute par la désagrégation partielle des éléments chromophiles près de la région d'origine du cylindraxe. En même temps, le noyau se porte à la périphérie de la cellule, comme par une vraie migra- tion. La dissolution se généralise peu à peu et gagne tous les éléments chromophiles; puis vient la destruction de la substance achromatique. Pendant la première phase de dégénérescence cellulaire, le bout central de la fibre nerveuse sectionnée ne subit aucune altération. Cette altération commence avec la dégénérescence de la substance fondamentale de la cel- lule. La première phase est appelée par l'auteur : dégénérescence de Nissl; la seconde dégénérescence de Hayem-Forel. 11 suit de là que la substance fondamentale préside à la nutrition du neurone (trophoplasme), tandis que la substance chromophile sert à augmenter la différence de jjotentiel de l'onde nerveuse centrifuge (kinétoplasme). Certaines maladies, produisant la solution de continuité entre la fibre nerveuse et son centre, réalisent le traumatisme artificiel des neurones. C'est le cas des polynévrites dans les- quelles on observe les phénomènes de chromatolyse ci-dessus indiqués. — Quelle est la cause qui entraîne la dissolution de la substance chromo- XIX. — FONCTIONS MENTALES. 645 phile et après la destruction de la substance fondamentale? pour les neurones sensitifs? L'autour n émis rhypothése ([ue finflux tropliique tire son origine des excitations allV-rentes ou cellulipètes et alïërentes ou cellulifuges qui se transmettent d'un neurone à Tautre. — W. Szczawinska. 10:1. Marinesco. — Des lésions primitives et îles lésions seeondaires de la rcUule nerveuse. [VII] — L"auteur appli(iuc le nom de trophoplasma au proto- ])lasme qui constitue la substance fondamentale de la cellule et le cylindre- axe et celui de hineloplasma (mouvement) à la substance qui constitue les éléments cbromatophiles. Ces éléments étant [hypothèse gratuite] nécessaires à la transformation des impressions centripètes en incitations motrices. Les premières manifestations morbides dans les éléments nerveux, sur- venues p. ex. à la suite de la section de la fibre nerveuse retentissent sur le kinétoplasme : les éléments cbromatophiles se dissocient et cette dissocia- tion apparaît d'abord au niveau de la cellule formée par le cylindraxe. Le noyau ne subit ordinairement aucun changement, mais il est rejeté à la périphérie de la cellule. Le trophoplasme reste intact et avec lui le cylin- draxe formé exclusivement de celui-ci. Le traimiatisme du cylindraxe agit ici à dislance sur la cellule elle-même, et la disparition du kinétoplasme de la cellule est due très probablement à ce que la cellule ne peut plus dé- terminer la décharge nerveuse , par suite de la solution de continuité du cylindraxe. Cette lésion du kinétoplasme peut être réparée avec la régéné- ration du nerf : les éléments chromatophiles réapparaissent de nouveau. C'est la lésion du trophoplasme qui est irréparable ; elle marque la seconde phase de la lésion cellulaire, elle est accompagnée de la lésion du bout central du nerf sectionné et paraît en être la cause. Toutes les maladies qui affectent primitivement la moelle épinière provo- quent à la fois la lésioii du kinétoplasme et celle du trophoplasme. — W. SZCZAVVINSK.\. 126. Marinesco (G.). — Sur une particularité de structure des cellules de la colonne de Clarke et sur létat de ces cellules dans le tabès simple ou associé à la paralysie générale. [I a, h] — Le centre de la cellule nerveuse est le foyer des processus métabolitiues qui se passent en elle , car c'est vers le centre que convergent les forces centripètes d'excitation. Deux ordres de faits viennent à l'appui de cette assertion : 1° la disposition concentrique des corpuscules chromophiles du cytoplasme nerveux autour du noyau qui, à l'état normal, occupe le centre de la cellule [pour l'auteur la partie chro- mophile du cytoplasme nerveux présente le kinoplasma] ; 2° le déplacement du noyau du centre à la périphérie toutes les fois qu'il se produit la chroma- tolyse (destructions des corpuscules chromophiles), que ce soit à la suite de la séparation de la cellule du cylindre-axe, dans les expériences de Nissl, Mari.nesco, Lugaro, etc., ou à l'état morbide dans le tabès, dans la paraly- sie générale ou dans la polynévrite. Le déplacement du noyau des cellules nerveuses est un acte vital de la nutrition (|ui fait que cet élément se dirige vers les points de la cellule dans lesquels la nutrition est le plus active. — W. Szczaavinska. 124. Marinesco (G.). — Lésions des centres nerveux produites par la toxine de Bar lllus bolulinus. [II h, XI"V2 /> y] — L'inoculation de ce microbe produit dans les cellules nerveuses les phénomènes connus : P chroma- tolyses; 2° destruction de la substance fondamentale ou un phénomène spécial « coagulation » du protoplasme, caractérisé par la fusion des éléments chro- 646 L'ANNEE BIOLOGIQUE. mophiles. Pendant cette destruction des éléments nerveux, il y a un dévelop- pement exagéré du tissu névroglique^ qui prolifère très activement en ron- geant pour ainsi dire Télément nerveux actif, une vraie neuronophagie. — W. SZCZAWINSKA. 175. Schaffer. — Sur Vorigine de Vamyotrophie tabè igiie. — La diminu- tion des incitations dans les cellules motrices de la moelle à la suite de la dégénérescence des cordons postérieurs et des collatérales réflexes, provo- que une chromatolyse dans les cellules, cette dernière s'opérant suivant les processus connus. — W. Szczawinska. 156. Ramon y CajaL — La morphologie de la cellule nerveuse. — L'auteur pose les propositions suivantes. 1" La morphologie est déterminée par des terminaisons nerveuses avec lesquelles les prolongements protoplasmiques doivent venir en contact. [Vue purement téléologique]. 2o La morphologie est indépendante du volume, du caractère physiologique (sensible, moteur, sen- soriel , sympathique) , de la direction et du cours des vaisseaux et en général de la configuration extérieure des organes nerveux. [Ce n'est pas ce qui résulte de mes propres recherches.] 3° L'évolution ontogénétique des neuroblastes de His est, siuf quelques divergences, un résumé de la phylogénie. en ce sens que de nouveaux prolongements protoplasmiques apparaissent, dont la direction et la situation sont de nature à permettre la formation de nou- velles associations intercellulaires. 4' Le cylindre-axe qui, chez les Batraciens et les Reptiles, est à peine distinct des prolongements protoplasmiques prend une apparence d'autant plus caractéristique que nous montons plus haut dans l'échelle animale. 5° En passant des Batraciens aux Mammifères, les cylindres-axes des cellules pyramidales du cerveau deviennent plus nom- breux, s'avancent plus loin et possèdent plus de brandes secondaires et ter- tiaires. 6° Le volume des cellules nerveuses dépend de la taille et du nombre des ramifications collatérales et terminales du cylindre-axe. 7" Le nombre et la taille des processus protoplasmiques dépend du nombre des voies par lesquelles les cellules nerveuses reçoivent leurs impressions (soit par une seule espèce de fibre nerveuse, cellules unipolaires de la moelle, spongioblas- tes de la rétine, soit par plusieurs sortes de fibres). 8° Des animaux de même intelligence mais de taille différente différent en ce que les plus grands ayant un plus grand nombre de cellules musculaires et épithéliales doivent aussi avoir un plus grand nombre de cellules nerveuses, ce qui correspond à une augmentation de volume et de poids de la substance grise. [Que fait-il des observations de Gaule?] 9" L'intelligence dépend : a) du nombre des cellules nerveuses corticales, du degré de développement des prolongements proto- plasmiques; h) des collatérales et des terminaisons cylindraxiles: c) de la proportion entre les cellules d'association et les cellules sensitives centrales et psychomotrices; d) de l'étendue de la médullation c'est-à-dire de l'isole- ment des courants nerveux; c) delà proportion de substance cément; f] de la quantité de cellules névrugliques; g) de la nature du réticulum intracellu- laire; h) de variations dans la composition chimique. La raison pour laquelle les fils n'ont jamais un génie égal à celuide leur père s'explique : 1'^ parce que la substance ovulaire maternelle avec ses tendances à une organisation cérébrale primitive vient contrarier la tendance paternelle à un développe- ment progressif; 2"^ par la différence des influences mentales ambiantes qui entrent en jeu. [XV] — G. Mann. 155. Ramon y CajaL — Les épines collatérales des cellules du cerveau. — XIX. - FONCTIONS MENTALES. <>47 Conformément aux recherches de Retzius, Schaffer, Edinger, Azoulay, Berkley et MoNTi, et contrairement à Topinion de Kolliker, rauteur cons- tate la présence d'une multitude (Uépines protoplasmiqncs terminées par une varicosité à la surface des prolongements protoplasmiques et en con- tinuité avec leur substance. Ces épines font toujours défaut à la surface du corps cellulaire, sur le cylindre-axe et sur le gros prolongement protoplas- mique. Leur présence a été déjà démontrée par trois différentes méthodes et elles sont d'une grande importance physiologique. — W. Szczawinska. 7. Apathy (S.). — Sur ItHéinent romlucteiir du sysU'-me nerveux et sur son rapport avec (es cellules chez les Vertébrés et les Invertébrés. — Le tra- vail physiologique différencie deux sortes de cellules nerveuses phylogé- nétiquement identiques : les cellules nerveuses et les celhdes f/anglionnaires. Les cellules nerveuses peuvent être assimilées aux cellules musculaires, car si celles-ci produisent les fibrilles primitives contractiles présentant l'élément essentiel de la substance contractile d'un muscle , celles-ci produisent l'élé- ment nerveux fondamental, la (tbrille primitive conductrice. Les cellules ganglionnaires ne prennent aucune part à la formation de l'élément conduc- teur, elles sont uniquement intercalées sur la voie nerveuse conductrice comme le sont les éléments d'une batterie électrique sur les fils télégraphi- ques. Les cellules ganglionnaires servent à produire un courant nerveux constant, un tonus^ et à percevoir les changements qualitatifs et quantitatifs (pie présente ce tonus, changement sous l'influence des agents extérieurs. Les fibrilles primitives s'accroissent dans deux directions, d'un côté vers les cellules ganglionnaires, de l'autre vers la périphérie. Le chemin que va suivre l'accroissement des fibrilles, est déterminé d'avance parles ponts cellulaires, les prolongements protoplasmiques qui, à partir de l'œuf segmenté, réu- nissent entre elles directement ou indirectement des cellules. Les ponts protoplasmiques, malgré leur conductibilité primitive, ne pourraient être appelés nerfs jusqu'à ce que leur substance ait pris la structure conduc- trice spécifique, la structure fibrillaire. — Ainsi, le système nerveux entier est un système de fibrilles conductrices produites par les cellules spéciales appelées cellules nerveuses. Ces fibrilles vont depuis la cellule sensitive jusqu'au muscle ou à la cellule sécrétrice en passant par le système des cellules ganglionnaires, dont le rôle fonctionnel est des plus importants : ce sont elles qui engu^ndrent le tonus nerveux et font percevoir les change- ments qui surviennent dans ce tonus à la suite des excitations externes. — L'influence de la cellule nerveuse passe ainsi au second plan. — W. Szrzv- WINSKA. lo'.l. Ramon y Cajal. — Le bleu de méthylène pour le centre nerveux. — C'est une révision en quelque sorte des différentes parties du système ner- veux par le bleu de méthylène notamment de la moelle épinière : bifurcation des racines postérieures, collatérales de la substance blanche du cervelet, de la corne d'Ammon, de l'écorce cérébrale, des terminaisons acousticjues de Held dans le corps trapézoïde, enfin la description de diverses espèces d'é- pines protoplasmi(|ues. — W. Szczawinska. 129. Semi Meyer. — Sur un mode de connexion des neurones. — La plus grande partie de ce travail est consacrée à lateclmiciue du bleu de mé- thylène, que l'auteur a employé à doses massives. Ce procédé lui a montré des cellules spéciales dans le corps trapézoïde de la moelle allongée. Ces neu- rones arrondis sont entourés par un réseau de fines fibrilles, variqueuses, 048 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. terminées par de petits boutons terminaux et se réunissant au pôle opposé par un rameau unitiue. La cellule enfermée dans ce réseau est bien un neu- rone, car elle émet un prolongement qui lui serait propre. D'après l'auteur, ces neurones trapézoïdes ne ressemblent pas aux cellules de Purkinje du cervelet. [Ce mode de connexion considéré en lui-même n'est pas nouveau. Il rajjpelle les terminaisons des cell. sympathiques sur les autres neurones, dispositions décrites plusieurs fois par Arnousan, Kolliker, Ramon y Cajal, Rusizet. On peut aussi le comparer aux terminaisons de la fibre spirale dans les cellules sympathiques des Batraciens, des Reptiles et aussi de quelques Invertébrés. Toutefois ce mode de connexion n'avait pas encore été signalé, à ma connais- sance du moins, dans la moelle allongée des Mammifères]. — Ch. Simon. 157. Ramon y Cajal. — Sur les relations entre les cellules nerveuses et la névroglie. — L'auteur apporte une preuve de plus à l'appui de son hypothèse sur le rôle isolateur des cellules névrogliques. Il a trouvé, notamment dans la zone moléculaire du cervelet, un nombre considérable de noyaux autour des grandes cellules verticales portant deux à trois prolongements ou plus. Ces noyaux non seulement entourent le corps cellulaire, mais descendent le long du prolongement cylindraxile et atteignent la limite inférieure de la zone moléculaire. Ils appartiennent très probablement aux cellules névro- gliques, à en juger d'après l'absence de protoplasme chromophile autour d'eux, d'après leur accumulation dans un lieu fort restreint et d'après la structure réticulaire de leur nucléine. Le fait n'est pas isolé : la présence des noyaux satellites autour des cellules nerveuses a été déjà montrée par l'auteur dans la zone des grains de la fascia dentata , et est facile à constater dans d'autres centres : autour des cellules pyramidales de la substance grise du cerveau, et jusque dans la moelle. Ces noyaux satellites ont probablement pour but d'empêcher la filtration du courant nerveux à travers le corps cellulaire dépourvu d'arborisations nerveuses terminales ainsi qu'à travers la portion initiale du cylindre axe exempte de myéline. — W. Szczawinska. 45. Demoor (J.). — La plasticité morphologique des neurones cérébraux. [II i, XIV b] — L'auteur s'est proposé d'étudier la question de la plasticité des prolongements de la cellule nerveuse. 11 a étudié , après fixation rapide sur l'animal vivant : 1° les cellules du centre psycho-optique de Chiens chez les- quels la vision avait été abolie d'un seul côté; 2" les cellules nerveuses cor- ticales d'animaux soumis à l'action de la morphine, de l'hydrate de chloral, du chloroforme; 3' les cellules du centre psycho-moteur des Chiens ayant sup- porté préalablement l'électrisation prolongée du centre cortical du mouvement. 1°. — De même que Mann, Demoor a constaté que les cellules du centre optique correspondant à l'œil ouvert sont moins riches en chromatine que celles correspondant à l'oeil fermé, que la forme de leur noyau est irréguliére et que leur volume est généralement diminué. La modification dans la ri- chesse de la chromatine s'observe après 30 minutes d'éclairage unilatéral, sans que le noyau présente une modification quelconque de sa forme. Au bout de G heures on n'observe aucune modification des arborisations de la cellule. 2° et 3''. — Sous l'action de la morphine, du chloroforme, de l'hydrate de chloral, et sous l'action d'une longue excitation, les nombreux prolongements du neurone prennent une structure moniliforme, aspect qui disparait quand la perturbation n'a pas été trop considérable et que l'on étudie l'animal XIX. — FONCTIONS MENTALKS. 040 quelques lieures après l'irritation. Cette altération de la cellule n'étant pas délinitive, on peut la considérer comme étant le résultat d'une réaction de la substance vivante vis-à-vis des excitants. L'auteur se ran.ii-e à Topininn de Cajal. von Lemiossek. etc.. et admet que dans le neurone les prolon.iiements dendritiques sont conducteurs comme le cylindraxe. La cellule nerveuse a une i)olarité fonctionnelle bien accusée : dans les dendrites, la conduction est habituellement cellulij)éte, dans le prolongement cylindraxile et dans les nombreuses branches callotérales auxquelles il donne attache, la conduction est presque toujours cellulifuge. La transformation d'une brandie nerveuse en un filament moniliforme amène un raccourcissement relatif des prolonge- ments, accompagné d'une contraction générale du corps de la cellule. Elle entraine une individualisation relative des neurones qui a pour résultat de diminuer l'association des activités cellulaires individuelles. De là une expli- cation possible de la fatigue, du surmenage et du sommeil. — F. He.nneguy. 104. Kolliker (A.). — Critiques des hypothèses de Babl-Ruckhard et Duval sur les mouvements amœbo'ides des neurones (Neurodendres). — Les hypo- thèses sont simples : les neurones étant en rapport de contiguïté les uns avec les autres par les prolongements dendritiques et cylindraxiles, cette contiguïté devient plus ou moins intime par les mouvements amœbo'ïde"^ des ramifications des prolongements neuraux : leur contraction produisant la solution de continuité du chemin dévolu au courant nerveux, leur allonge- ment rétablissant, au contraire, la communication entre les deux neurones voisins. RABL-RiiCKHARn. appliquait cette hypothèse pour expliquer les phé- nomènes psychiques d'ordre supérieur, .AIatiiias Duval, pour expliquer le sommeil et le réveil. Et, pour ce dernier, tout agent stimulant ramœWïsme des neurones activerait l'imagination, la mémoire, l'association d'idées, phénomènes dépendant du jeu amœboïde des prolongements neuraux. Duval, à l'appui de son hypothèse, invoque les faits suivants : l'existence dans le cerveau de la Leptodora hyalina (petit Crustacé transparent) de cel- lules nerveuses, douées de mouvements amœboïdes (découverte faite par WiDERSiiEi.M, isyO, Anat. Anz.)\ l'action du curare sur les terminaisons ner- veuses ; enfin les mouvements vibratiles des terminaisons périphériques des cellules olfactives reconnues aujourd'hui neurones sensitifs. Pour KôUiker, aucun fait ne vient à l'appui des mouvements amœboïdes des neurones. Et les preuves apportées par Duval, n'ont rien de commun avec la question, tandis que le chimiotactisme positif ou négatif des neurones suggéré par Duval, serait encore à prouver. Au contraire, tout porte à croire que cet amœbo'ïsme n'existe pas. 1» On n'a jamais constaté la contractilité des cylindraxes sous l'influence de n'im- porte quel excitant. 2° Les mouvements amœbo'ides n'ont jamais été observés dans les terminaisons nerveuses des parties trans})arentes des animaux vi- vants. 3° Le cylindraxe est un organe de constitution complexe (fibrilles) , et, d'après ce que nous savons de son fonctionnement, ce dernier s'accom- pagne uniquement des changements chimiques et très probablement du dé- placement moléculaire. Quant aux mouvements des dendrites, ils sont in- compatibles avec les actes réguliers, la pensée longue et calme, le travail ayant un but déterminé. En effet, si l'on admet les mouvements des den- drites, ceux-ci devraient avancer indéfiniment dans les conditions de vie ordinaires, avec la température moyenne et l'afflux de sang régulier, comme le feraient les leucocytes. Et les phénomènes psychiques ne dépendent pas uniquement de l'état des prolongements des cellules nerveuses, ils dépendent des neurones entiers aussi bien des cellules elles-mêmes en tant que corps 650 L'ANNEE BIOLOGIQUE. cellulaires que de leurs moindres prolongements. Car il ne faut pas oublier que c'est aux dépens des cellules que naissent les fibres nerveuses, que c'est au dépens d'elles qu'elles se nourrissent, que ce sont encore les cellules qui sont capables de régénérer les fibres si elles étaient détruites. C'est sur les cellules qu'agissent la plupart des poisons (strichnine, nicotine, morphine, vératrine et autres), et c'est dans l'intérieur des cellules des lobes élec- triques (|ue se manifestent les effets de la décharge de l'organe électrique de Torpédo , comme le rapporte Magini : le noyau et le nucléole prennent une position déterminée. Ainsi , il est plus simple d'admettre que les excitations centripètes arrivées aux neurones sensitifs sont renvoyées par la voie centri- fuge à des différents neurones en rapport avec celui-là et que le chemin du courant nerveux depuis sa naissance à la périphérie jusqu'à son point ultime peut être très divers, depuis le plus simple jusqu'au plus complexe. Le choix de ce chemin dépend en grande partie de l'effort psychique, de l'exer- cice, en un mot de ce qu'on peut appeler la gymnastique psychique. L'a- mœbo'isme des neurones se manifeste sous une autre forme. Il consiste dans l'accroissement incessant des dendrites non seulement durant la vie em- bryonnaire , mais durant toute la vie , l'accroissement causé par l'exercice et l'effort intellectuel, comme l'a dit ingénieusement Kamon. Cet accroissement peut conduire à la formation de nouveaux rapports entre les neurones. C'est ainsi que , chez un individu , à un degré de développement psychique doit correspondre un développement respectif des éléments anatomiques. L'amœbo'isme négatif trouvera son expression dans le développement rétro- grade des neurones survenu à la suite de la vieillesse ou dans les maladies psychiques. — W. Szczawinska. 168. Rohde (E.). — Noyaux des cellules ganglionnaires et névroglie. [I a, c] — C'est une opinion devenue classique que les neurones des animaux organisés ne se multiplient pas. Ce n'est pas cependant le cas chez les Gas- téropodes : non seulement les cellules ganglionnaires s'y multiplient d'une manière évidente, mais on y rencontre des faits particulièrement intéres- sants de la prédominance du noyau dans la cellule, déjà reconnue par Weis- MANN, HeRTWIG, BoVERI. La limite du corps cellulaire est marquée chez Doris par une ceinture de fines fibrilles en connexion d'une part avec le spongioplasma de la cellule , d'autre part avec la névroglie intercellulaire. C'est ce que l'auteur appelle la névroglie intercellulaire. En divers endroits, cette sorte de membrane limi- tante est traversée et comme soulevée en dehors par des corpuscules nucléo- laires d'origine nucléaire, répandus dans le noyau et le protoplasma. Les bourgeons ainsi formés donnent des cellules filles : d'abord constituées ex- clusivement par du spongioplasma et de la névroglie intracellulaire, ces cellules filles se forment d'elles-mêmes et sous l'influence de leur noyau de l'hyaloplasma. L'auteur rapproche ces faits des processus étudiés et décrits par Hertavig sous le nom de multiplicaliou nudéaire endogène. Dans un deuxième mode de multiplication, on retrouve ces faits précédents mais, tandis ([ue dans le premier cas la cellule mère restait identique à elle- même, dans le deuxième elle subit des transformations consistant en une sorte de contraction du réseau chromatique duquel se détachent des sphères homogènes. Un troisième mode observé sur les cellules géantes de Doris, Pleurobranclnis , Hélix et Umax consiste en une fragmentation totale du corps nucléaire de la cellule mère : les fragments deviennent noyaux des cellules filles. [Ces observations de cytologie nerveuse peuvent être intéressantes : nous XIX. — FONCTIONS MENTALES. Ool croyons cependant devoir laisser à l'auteur la responsabilité de ses interpré- tations. Ce serait en tous cas une erreur que do généraliser ces résultats à d'autres organismes que ceux qui ont fait l'objet de cette étude.] — Cii. Si.mon. 107. Lenhossek. — Recherches histologiqites sur le lobe oculaire des Cè- phalojiodes. — Le lobe oculaire des Céphalopodes se compose : de la couche granuleuse externe, de la zone plexiforme, de la couche granuleuse interne et de la zone médullaire. La première couche contient trois sortes de grainsdont les prolongements se ramifient dans la couche plexiforme. La seconde ne contient aucun élément nerveux; ce sont des cellules de soutien. La troi- sième couche renferme deux espèces de cellules dont chacune envoie son prolongement cylindre-axile dans la zone médullaire son prolongement den- dritiquedansla zone plexiforme. La zone médullaire a trois espèces de cellules : les unes ont un cylindre-axe ascendant, se terminant dans la couche plexi forme; les autres, à cylindre-axe descendant; les troisièmes tout à fait à la limite, appartiennent aux grandes cellules dont le prolongement dendriti- >[ue rejoint la couche plexiforme, le cylindre-axe va dans le pédoncule. Les cellules visuelles de la rétine envoient leurs prolongements nerveux à la couche plexiforme qui, comme on voit, est le lieu de rencontre des nombreux dendrites et cylindre-axes venant de différentes couches du lobe oculaire. — W. Szczawinska. 12. Attias. — Sur Vorigine des petites cellules étoilées de la couche granu- leuse du cervelet. — Ces cellules ont une origine épithélioïde , et trahissent dès leur naissance la polarité de leurs prolongements (protoplasmique et cylindre-axile), comme cela a été établi pour d'autres cellules nerveuses. — W. Szczawinska. 181. Simon (Ch.). — Cellules des ganglions sgmjxithit/ues des Hirudinées. — Elles sont de deux sortes : les unes petites n'ayant rien de caractéristique, les autres grandes ayant à la surface un réseau de fibres nerveuses provenant du « prolongement spiral » qui, naturellement, n'a pas besoin de présenter un arrangement spiral. Ce prolongement se colore très fortement avec le bleu de méthylène d'Ehrlich tandis que les autres prolongements d'ordinaire res- tent absolument incolores. Du réseau superficiel partent des fibres qui plon- gent dans la cellu'e et y forment un second réseau périnucléaire. Ue cette manière le prolongement spiral communique des excitations au protoplasme de la cellule nerveuse. Dans quelques rares circonstances l'auteur a pu distinguer dans le cytoplasme une disposition fibrillaire tout à fait distincte de la structure précédente et semblable à celle figurée par Dogiel dans les cellules rétiniennes. Le prolongement colorable par le l)leu de méthylène est comparable au prolongement spiral des Amphibiens et des Reptiles, tandis que celui qui ne se colore pas correspond au ])rolongement rectilie:ne. — G. Mann. 115. Lots. — Sur l'importance des excitations centripètes pour le corps humain. — Le système sensitif, de beaucoup ])lus étendu que le système mo- teur, sert dans notre organisme à fournir une sorte de « force vive » (jui doit suppléer à ce qui sera dépensé sous forme d'impulsion motrice et de travail intellectuel. Les renseignements que nous offre ce système sur le monde extérieur ne sont (prun phénonjène purement accidentel. A l'ap- pui de sa thèse l'auteur invoque le fait connu de l'influence des excitations 052 L'ANNEE BIOLOGIQUE.. centripètes sur le tonus musculaire, sur le système vasculaire entier, sur l'intégrité des cellules nerveuses centrales, etc. — W. Szczawinska. 102. Klippel (D.). — Les Neurones. Les lois fondamentales de leur dégéné- rescence. — Le neurone étant une unité morphologique parfaite , ses manifes- tations physiologiques et pathologiques doivent présenter la même unité. La pathologie vient à l'appui de cette assertion. La loi wallérienne de la dégé- nérescence des nerfs, tout en étant vraie, n'est pas complète. La lésion pro- duite sur un seul point du neurone retentit sur le neurone entier. C'est ainsi qu'un nerf sectionné ou lésé dégénère à la fois par son bout périphérique (dégénérescence wallérienne) et par son bout central. Cette dernière dégé- nérescence est appelée par Klippel et Durante la dégénérescence rétrograde [Voir Revue de M éd., 1895, janvier, et les numéros suivants.] Elle embrasse le bout central du nerf, la cellule nerveuse et même les prolongements proto- plasmiques. Elle est plus difficile à saisir et exige pour sa démonstration les méthodes spéciales (Méthode de Nissl pour le corps cellulaire , méthode de Mar- chi pour la fibre nerveuse). La dégénérescence du bout central du nerf passe par les mêmes phases que la dégénérescence duboutpériphéricjue : 1° la myé- line se fragmente et se résorbe ; 2° le cylindre-axe se détruit et disparaît. La dégénérescence du corps cellulaire se traduit par la chromatolyse : les grains chromophiles organisés en corpuscules, se désagrègent en disparaissant dans une trame indifférente de fines granulations. On a cependant observé des cas de localisations des lésions sur certaines parties du neurone. La cause de la dégénérescence wallérienne réside dans la séparation du nerf de son centre trophique. Celle de la dégénérescence rétrograde est plus difficile à saisir : M.\RiNESCO et GoLDSCiiEmER l'expliquent ainsi : les excitations périphériques sont nécessaires non seulement au fonctionnement de la cellule nerveuse, mais aussi à sa vie individuelle. Le repos fonctionnel prolongé provoque un état morbide. Les neurones ne sont jamais isolés, ils forment des systèmes physiologi- ques, savoir : .systèmes moteurs, systèmes sensitifs, systèmes commissuraux. Chaque système est composé de deux neurones au moins. Parmi ces deux, l'un est toujours le plus proche de la périphérie, c'est le téléneurone de Wal- DEYER, l'autre le plus rapproché du centre c'est Yarchineurone de W'ai.deyer. Si le système contient plus de deux neurones il y a toujours un téléneurone et un archineurone occupant les deux extrémités de la chaîne. A la lésion de chaque neurone dans chaque système correspond un type morbide bien caractérisé. Ainsi la dégénérescence isolée de l'archineurone dans la chaîne motrice correspond au tabès spasmodique , la dégénérescence du téléneurone à l'atrophie musculaire progressive. Les lésions isolées des neurones sen- sitifs donnent toutes les formes du tabès. La complexité de la chaîne sensi- tive explique la multiplicité des formes du tabès. Si la théorie du neurone n'apporte rien de neuf dans la pathologie nerveuse , elle permet de compren- dre plus aisément les différentes manifestations pathologiques. Les neurones communiquant entre eux, la lésion d'un neurone du système retentit sur le plus voisin — c'est la dégénérescence par transmission. Et on peut établir dès aujourd'hui cette loi que la maladie d'un neurone frappe le neurone voisin au niveau de ses ramifications cylindraxiles , que celles-ci soient au voisinage du neurone primitivement malade ou loin de lui. Ainsi, dans le cas d'alté- ration de l'archineurone moteur, à la suite de la propagation de la lésion sur le téléneurone , l'hémiplégie avec contracture va se compliquer d'un peu d'atrophie musculaire. Dans le système sensitif, la lésion d'un neurone (p. ex. siégeant dans le bulbe), neurone communiquant avec le téléneurone XIX. — FONCÏIOXS MEXTALKS. 053 sensitif va produire une dégénérescence spéciale des cordons postérieurs, dégénérescence descendante, ce cordon étant formé par les terminaisons cylindroaxiles et les collatérales du téléneurone sensitif (cellules ganglion- naires). La propagation de la lésion d'un grand système physiologique sur un autre, semble éprouver une sorte de résistance; elle se laisse ce- pendant observer, témoin l'atrophie musculaire tardive dans le tal)ès vul- gaire: le système moteur s'altère plus facilement que le système sensitif. La pathologie des neurones corticaux est très peu connue ; se basant cependant sur l'identité de structure de tous les neurones on peut supposer que les lois de dégénérescence se rapportant aux autres neurones peuvent aussi être a])- pli(|uées aux neurones de l'écorce. L'anatomie pathologitiue du cerveau sem- ble confirmer cette assertion : ainsi , la démence s'explique par l'état mor- bide de nombreux neurones corticaux d'association. L'idiotie survenue à la suite d'une lésion prouve la propagation des lésions de neurone en neurone. La théorie du neurone rendant plus claire la pathologie du système nerveux, trouve par cela même un appui dans cette même pathologie. — W. Szcza- AVINSK.\. 8. Apolant (H.). — Sur les cellules sympathiques du Lapin. — La pré- sence de deux noyaux dans certaines cellules des ganglions sympathiques est l'expression de leur état biologique (multiplication) et non, comme l'admet- tent certains auteurs, de la fonction qu'elles ont à remplir. — W. Szcz.v VVINSKA. 4. Ambronn et Held. — Contribution à l'élude de l'enveloppe myéAinique des nerfs. — ("est une étude sur la myéline des nerfs au point de vue em- bryologique morphologique par une nouvelle méthode trouvée antérieure- ment par les auteurs (examen à la lumière polarisée). Cette méthode a l'a- vantage de permettre d'étudier les faisceaux nerveux quelques heures après la mort sans qu'ils aient subi un traitement par des réactifs. — W. Szcza- WINSKA. 91. Held (H.). — La production expérimentale de l'enveloppe myéhnique des nerfs. — Si l'on soumet un faisceau nerveux dépourvu encore de myé- line à l'action d'un stimulant spécifique (le nerf optique, par exemple, à l'ac tion de la lumière), on précipite la fornuition de l'enveloppe myélinique de ses fibres. — W. Szczawinska. 37. Ciaglinski (A.). — De la voie sensilice lonyue dans la substance yrise de la moelle. — Par la ligature de la moelle lombaire d'un Chien, l'auteur a mis en évidence un faisceau sensitif spécial dans la substance grise delà moelle comprise entre le canal central et le bord antérieur du cordon postérieur, faisceau appartenant à la voie longue auquel l'auteur attribue la condiu-tibi lité des impressions thermiques et douloureuses. — W. Szczawinska. 43. Dejerine et Thomas. — Trajet intramédullaire des racines posté- rieures dans la réyion cervicale et dorsale supérieure de la moelle épiiiière. — Il s'agit d'un cas de paralysie radiculaire, limitée aux deux paires rachidiennes du plexus brachial, ayant permis aux auteurs de continuer certains points de l'histologie de la moelle, savoir : la loi de Kaiileh, la bifurcation des racines postérieures en branche descendante et ascendante, etc. — \\'. Szczawinska. 145. Pergens. — Action de la lumière sur la rétine. [XIV '2 a î] — L'au- r)54 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tour a étudié quels sont les changements qui se manifestent dans la rétine de Leuciscus rulilus quand l'œil est exposé à la lumière. A la lumière, la rétine est moins épaisse qu'à l'obscurité; le fait est dû, principalement, à la contrac- tion de la couche des cônes et des bâtonnets sous l'action des rayons lumineux. Sous l'action de la lumière la chromatine diminue, dans les noyaux cellulaires des différentes couches rétiniennes, sauf la couche moléculaire. C'est dans la couche granuleuse externe que le phénomène est le plus prononcé. La lumière provoque une migration intense du pigment dans la couche pigmentaire épithéliale. Un éclairage intense provociiie une diminution de ce pigment. La lumière provoque encore dans les cellules rétiniennes des modifications autres : déplacements des noyaux dans le corps cellulaire et contraction du protoplasma. [Le travail de Pergens est très intéressant parce qu'il analyse en détail les caractères de l'activité cellulaire et parce qu'il démontre une analogie très grande entre le travail des neurones de la rétine et ceux de la couche corticale du cerveau. Les travaux de Mann, de Lugaro et de De.moor ont prouvé, en effet, que lors de l'activité des cellules corticales, il se produit dans les neu- rones une modification morphologique des noyaux, une consommation de la nucléine, et une contraction du protoplasma. ^ J. Demoor. 135. Nagel ("W.-A.). — Les sens de la honière chez des animaux dépourvus d'yeux. Etude biolofjique. — L'auteur a réuni dans une brochure de 120 pa- ges son discours et ses expériences sur la vision des animaux dépourvus d'yeux et y a ajouté les analyses de quelques-uns des travaux de ses prédé- cesseurs à l'appui de la thèse qu'il défend. Pour lui, les animaux aveugles au sens vulgaire du mot perçoivent la lumière et réagissent à l'action des rayons lumineux, par conséquent ils voient. Nagel essaye avant tout de donner une définition générale des mots vision et œil et se heurte à ce sujet contre des grandes difficultés. Il se demande si la perception de la clarté c'est-à-dire de la différence entre la clarté et l'obscurité peut être déjà considérée comme sensation visuelle, ou bien si ce dernier comporte absolu- ment la distinction de la forme. 11 pense que la vision chez Tanimal inférieur, chez la Sangsue par exemple, peut être différente de celle de l'Homme, ce (jui n'empêche pas d'appliquer le même terme à ces deux modes différents de l'activité sensorielle. Voici comment on peut, d'après l'auteur, parler de la vision sans yeux ou bien du sens de la lumière chez les animaux dépourvus d'yeux. Chez ces animaux, comme du reste chez ceux qui possèdent des yeux à l'état rudimentaire, le siège de la perception de la lumière est la peau, notamment un certain nombre de ses terminaisons nerveuses (cellules de Flemming). Il résulte des expériences personnelles de l'auteur, ainsi que de celles de ses prédécesseurs, que plusieurs animaux (Acéphales, Gastéropodes, Vers, Arthropodes, Amphioxus lanceolatus et même Proto- zoaires) dépourvus d'yeux ou n'ayant que des yeux rudimentaires sous forme de taches pigmentaires. sont impressionnés par la lumière et perçoivent les différences d'intensité lumineuse; ils savent, pour ainsi dire, choisir entre la lumière et l'obscurité, entre la clarté et l'ombre. Tous ces animaux ne sont pas impressionnés au même degré par la lumière : les uns sont excités par l'apparition de la clarté, d'autres par sa disparition, d'autres encore réagis- sent également à l'action de ces deux facteurs. Dans tous les cas. l'excitation lumineuse passive ou négative provoque une réaction motrice; l'animal « effrayé », suivant l'expression de l'auteur, fait un mouvement de recul et échappe ainsi au danger. Le Mollusque (p. ex. la Pholade dactyle si bien étudiée par R. Dubois) rétracte brusquement son siphon sous l'influence du XIX. — FONCTIOXS MENTALES. G55 cliangeinent d'éclairage. Des causes minimes, comme l'ombre jetée par un carton, ou bien une allumette qui éclate dans l'ol)scurité. suffisent pour i)ro- duire la contraction du sipbon et le faire rentrer dans la coquille. Cet elïet est produit par l'action de l'excitant lumineux non seulement sur la surface du sipbon mais aussi sur toutes les parties du tégument, (jui ne sont pas re- couvertes par la co(iuille. Les limites de cette analyse ne nous permettent pas de relater les nom- breuses expériences de l'auteur, qui présentent un très grand intérêt au point de vue de la Biologie générale. Nous croyons cependant que les con- clusions de Nagel dépassent un peu les faits observés. Ces expériences démontrent avec une netteté rigoureuse que les animaux dépourvus d'yeux sont impressionnés par la lumière et réagissent aux excitations lumineuses mais elles ne prouvent guère que ces animaux soient doués de la vision dans le sens ({ue nous avons Ibabitude de donner à ce mot. — M. Men- DELSSOIIN. 93. Hesse i R.) . — Recherches sur les organes de la sensilnlile optique citez les animaux inférieurs. — I. — Lombricides. — Les expériences ont été faites spécia- lement sur diverses espèces de Lumbricus et à'Allobophora. En opérant sur des animaux tenus dans un long tube de verre portant des cacbes en papier noir, on constate que les extrémités eéphaliques et caudales sont plus sensi- bles à la lumière que les autres régions; en faisant subir aux animaux des mutilations, on reconnaît que, cependant, toutes les parties du corps sont sen- sibles. — Cette sensibilité est localisée dans des cellules cutanées spéciales, isolées ou groupées, (jui sont en relation avec le système nerveux. Ces élé- ments, qui dérivent de l'épiderrae, renferment un gros corps central parti- culier, modification du proto])lasma, comme les bâtonnets des Vertébrés ou les rhabdomes des Artbropodes. Ils se rapprochent beaucoup de ceux qui constituent les yeux des Sangsues. L'auteur propose pour ces cellules le nom de cellules optiques et celui de boutons optiques pour les groupes qu'elles cons- tituent sous l'épiderme. Elles ont été rencontrées chez les diverses espèces étudiées (Lumbricus , Allobopliora, Allurus) S3.\xî die/, les Criodrilus lacuum. Ces cellules optiques n'ont aucun rapport avec le pigment, qui semble par conséquent superflu pour les phénomènes d'irritabilité lumineuse. Elles pa- raissent dériver phylogénétiquement, non pas de cellules pigmentées, mais plutôt de cellules sensorielles indifférentes dont il n'existe plus de représen- tants chez les Vers de terre. — G. Saint-Rémv. 16. Bernard (H.-M.). — Le sens de la vue; esquisse d'une nouvelle théorie. [XIV 2 rt Ç] — L'auteur a observé que les cellules migratrices collectionnent des granules qui proviennent d'autres cellules, ou même des masses qui seront ultérieurement transformées en granules. Il a observé ce phénomène chez des Métazoaires, depuis les Platodes jusqu'aux Vertébrés; il n'a pas examiné les Échinodermes. Ces granulations servent à différents usages. Elles sont principalement transportées vers les tissus extérieurs, où les cellules épiderm;(|ues les trans- forment en i-uticules chitineuses, kératiques etc. Les glandes mucipares peuvent les utiliser pour leurs sécrétions. D'autres fois elles sont cons(>rvées et parfois modifiées comme matières chromatiques de la peau ou des chro- matophores. — La théorie de l'auteur est la suivante : c'est à la tendance continuelle des cellules migratrices à marcher et à s'échapper, si possible, du corps où elles ont pris naissance, que le règne animal doit ses organes de la vision. Là où travaille la plus forte source de lumière les cellules se 656 L'ANNEE BIOLOGIQUE. rendent en masse. A ces points il y a une sorte de lutte entre ces cellules migratrices et les cellules fixes. Le résultat de cette lutte constitue l'oeil. — Le pigment de la rétine devrait atteindre la surface du corps; sa migration sous rintluence de la lumière est considérée comme un effort réitéré pour atteindre ce but. — L'œil albinos ne fait pas exception; les granulations y sont, mais elles ne sont pas pigmentées. On sait d'ailleurs que les granula- tions pigmentées deviennent incolores quand elles sont utilisées pour une cuticule ou par une glande mucipare. — L'auteur admet que la propulsion du pigment est la première action de la lumière sur la rétine. [Ce fait n'est pas exact; il est en contradiction avec les résultats obtenus par Peroens, qui a pu constater que la contraction des cônes et des bâtonnets précède la migration du pigment, qui se fait peu à peu.] — La pression latérale du pig- ment sur les bâtonnets produirait l'effet de lumière. — Pour expliquer la sensation des couleurs, l'auteur admet que les bâtonnets sont vitreux près de la limitante externe et que, vers la partie distale, il existerait des zones dans lesquelles sont suspendus des corpuscules d'un volume croissant. Les ter- minaisons nerveuses iraient en partie se terminer dans chacune de ces zo- nes. — La lumière rouge, la moins réfringente, irait à l'extrémité distale des bâtonnets. La migration du pigment serait en rapport avec la longueur d'onde. — Le blanc et le noir ne sont pas des couleurs, mais correspondent à l'absence ou à la présence de la stimulation de tout le bâtonnet. — L'irra- diation s'explique par l'augmentation du volume des bâtonnets avec pression forte et continue des granulations sur les éléments adjacent^-. — L'image se- condaire nait d'une façon analogue, c'est-à-dire une sorte d'oscillation entre la marche des éléments influencés et celle des éléments non influencés. — P. Pergens. 116. Lough (James-E.). — Les relations entre l'intensité et la durée de Vexcitation dans les sensations visuelles. — L'auteur a institué ime série d'expériences pour déterminer ([uelle influence exerce sur l'intensité d'une sensation visuelle la durée de l'excitation qui la provoque. Ces recherches lui ont été suggérées par ce fait que lorsqu'on cherche à réaliser le mélange des couleurs au moyen des disques rotatifs de Maxwell, on constate que l'influence exercée par l'une quelconque des couleurs composantes sur la teinte définitive du mélange, dépend immédiatement de l'étendue du sec- teur qu'elle occupe. Il a modifié l'appareil de Maxwell de manière que l'ex- périmentateur puisse déterminer exactement la variation d'intensité de la sensation liée à une différence donnée de la durée de l'excitation lumineuse. L'appareil consiste essentiellement en deux bras de bois sur lesquels peuvent glisser des lampes a ot b de même pouvoir éclairant : la lampe a est placée à un niveau un peu plus élevé que la lampe b; un réflecteur d'un blanc mat «', qui se trouve à son niveau i réfléchit sa lumière à travers la moitié supérieure de la fente. Le réflecteur b' réfléchit la lumièi^e de b à travers la moitié in- férieure de la même fente. Cette fente, large de 1 centimètre et haute de 4, est percée dans im écran destiné à protéger les yeux du sujet des lumières latérales. D est un disque rotatif d'un noir mat, dans lequel est entaillée une fenêtre (/' d", comme le montre la figure 56. Les lignes mh, Ik etji sont des portions de rayons et les arcs ml, kg et hi appartiennent à des cercles concen- triques. D est placé de telle sorte que lorsque la fenêtre recouvre les réflec- teurs a' et b' la ligne jk est de niveau avec la ligne horizontale (jui les sépare. En conséquence a' excite l'œil pendant .que d' passe entre lui et la fente et b pendant que d" passe. La durée absolue de l'excitation dépend de la vitesse de rotation du disque, mais nous n'avons à tenir compte ici que des durées XIX. FONCTIONS MENTALES. 07)7 I relatives des deux excitations. Elles .seront proportionnelles à jn et à kn res- pectivement. On fait robscurité dans la pièce et les lampes sont placées à '•^0 centimètres des réflecteurs. Le tUst^ue est animé d'un mouvement rotatif de 100 tours à la seconde : les imai^es consécutives de a' et b' , en ces condi- tions se fondent complètement de telle sorte que chaque réflecteur donne une impression continue. .Mais le réflecteur inférieur apparaît beaucoup plus sombre que le réflecteur supérieur. On approche ahjrs la lampe b de 6' jusqu'à ce que l'intensité plus grande de l'excitation compense exactement sa durée plus courte. L'intensité des lumières réfléchies peut être calculée d'après la di.stance de ces lampes et la proportion entre l'intensité originelle de b et son intensité finale indi([uera quelle est la perte d'intensité que fait su- bir à la sensation la durée plus courte de l'excitation b par rapport à l'excitation a. Lorsque les différences de durée entre d et d" , ne sont pas supérieures à celles qui ont été choisies dans cette série d'expériences, l'inten- sité de la sensation résultante est proportionnelle à la durée de l'excitation. Vne seconde série d'expé- riences a été faite où la lu- mière venant de a n'était pas interrompue, tandis que celle provenant de b' était inter- rompue par des secteurs du disque D. Si 5 représente l'étendue en degrés du sec teur, à sera à b' comme 360 e.st à 360—5, b apparaît dans la rapide rotation du disque beaucoup plus sombre que a'. On rapproche alors la lampe b de b' . \w\\v obtenir l'illumination égale des deux réflecteurs. Le calcul (le la perte d'intensité fait comme précédemment montre (|ue la dimi- nution du temps d'excitation amène dans toute la série des expériences une diminution proportionnelle de l'intensité de la sensation. 11 semble qu'on puisse conclure de ces faits (pie les processus chimiques dont la rétine est le siège ne peuvent avoir lieu que lors(|ue l'inertie qu'elle oppose à Faction de la lumière est vaincue et que pour cela il faut que l'excitation dure un certain temps. Mais une excitation d'une intensité donnée ne peut produire une désint(\gra- tion chimique de la rétine que jusqu'à un degré donné ; lorsque cette limite est atteinte, l'excitation a produit son effet maximum et l'accroissement de sa durée n'accroît pas l'intensité de la sensation. L'objet d'une troisième série d'expériences a été de déterminer le point où l'excitation a son plein effet et où la sensation a atteint son maximum : la durée de l'excitation nécessaire e.st plus longue pour les excitations faibles, mais à partir d'un certain degré d'inten- sité, elle devient à peu près constante pour un même sujet. M. L. a recherché ensuite à mesurer l'intensité perdue par une sensation isolée, produite par une excitation d'intensité donnée, pour une série d'abaissements de la durée de l'année biologique, II. 189G. 42 B Fiy:. Si. 658 L'ANNEE BIOLOGIQUE. cette excitation, au dessous de celle qui est nécessaire pour obtenir l'effet maximum : il a employé dans cette détermination la méthode de la jdus petite différence perceptible et celle des cas vrais et faux. « La proportionnalité exacte entre la durée des excitations courtes et l'intensité de la .sensation doit être ac- ceptée, et pour les excitations qui se succèdent rapidement et pour les excita- tions isolées. L'inertie opposée par la rétine à la désintégration chimique peut être acceptée comme un fait. Le degré de cette désintégration détermine l'in- tensité de la sensation. Une excitation forte qui agit pendant la moitié du temps nécessaire pour produire son effet maximum détermine une sensation de même intensité qu'une excitation plus faible de moitié et produisant son plein effet. » — L. Marillier. 109. Solomons (L.-M). — La saturation des couleurs. — Les expériences, dont S. donne le résultat dans cette note , ont été entreprises dans le but de déterminer si l'appréciation des plus petites différences perceptibles de sa- turation obéit à la loi de Weber. A la suite d'une longue série d'observations , il a pu établir que l'appréciation du degré de saturation d'un mélange de lu- mière blanche et de lumière colorée n'est en aucune manière influencée, ni par les variations de l'intensité lumineuse, ni par celles de la quantité de lumière colorée : nos jugements sur la saturation résultent exclusivement de la proportion qui existe entre la quantité de la lumière blanche et celle de la lumière colorée. La loi a été parfaitement vérifiée dan^ les limites de l'erreur expérimentale probable. La signification tèléologi(|ue de cette indépendance, pour le sujet percevant , de l'intensité et de la saturation est évidente : c'est grâce à elle que nous pouvons identifier des objets de même nuance sous des éclairages d'intensité variable et bien qu'avec la quantité de lumière incidente varie la quantité de lumière colorée réfléchie. D'autre part, une série de me- sures de la plus petite différence perceptible montre : 1" que, pour une satu- ration constante, elle est constantement mesurée par la quantité de lumière colo- rée ajoutée; si, par exemple, dans un disque en rotation où il y a une étendue de 50'^ de rouge et une étendue de 50° de blanc, il faut ajouter 4" de rouge pour qu'une différence soit perçue, dans un mélange de 100*^ de rouge et de 100° de blanc, il faudra également ajouter 4" de rouge pour donner lieu à une perception différentielle; 2'^' que la grandeur de la plus petite différence per- ceptible s'accroît avec la saturation. La perception de l'accroissement de satu- ration varie en raison inverse de l'intensité lumineuse, lorsque l'accroisse- ment d'intensité résulte d'un accroissement de l'étendue des surfaces blanche et colorée du disque, mais cette loi ne se vérifie pas lorsqu'il résulte des variations de la lumière incidente. A cette anomalie s'ajoute celle-ci que, si l'on adopte la conception usuelle de la plus petite différence perceptible, (jui la représente comme la simple perception d'un accroissement de la sensation, la loi à laquelle elle est soumise apparaît en contradiction avec la loi de la saturation. Si nous appelons, en effet, S la sensation de saturation et la quan- tité physique qui lui correspond, nous avons la formule d S = ^' L Elle donne par intégration S = log. I. , ce qui est en contradiction avec la loi qui exprime la dépendance de S à l'égard de s seulement et son indépendance à l'égard de I. De nouvelles expériences ont été instituées pour déterminer quelle est la relation générale qui unit l'intensité à la teinte de la lumière et quelle est la véritable signification en ce cas de la plus petite difféi^ence perceptible. Un dispositif particulier a permis de comparer l'un à l'autre un disque blanc, placé dans une faible lumière et un disque blanc et noir, placé dans une lu- mière éclatante ; on a constaté qu'on ne peut pas réussir à faire apparaître ces deux disques identiques en changeant les proportions du blanc et du noir XIX. — FONCTIONS MENTALES. i\:>\\ dans ce disque bien éclairé. On peut leur donner la même intensité lumi- neuse ou la même teinte de gris, mais on ne peut leur donner à la fois la même intensité et la même teinte. 11 en est de même, si on remplace le blanc par une couleur, le bleu par exemple, un discjuc bleu apparaît nettement bleu, même quand la lumière est assez faible pour qu'il soit à peine \isible et un disque bleu et noir prend une teinte sombre, si éclatante que puisse être la lumière qui l'écIaire. Si on regarde cependant ces disques par des tubes noircis, de telle sorte qu'ils occupent à eux seuls le champ de la vision, Tégalité de coloration et de luminosité est aisément obtenue entre eux. Le disque blanc semble alors gris dans la lumière atténuée, le disque bleu, bleu marine foncé. Les conclusions sont aisées à dégager. L'intensité, en tant que telle, n'exerce aucune action sur la perception de la couleur: elle demeure un élément distinct et séparé dans toute sensation de lumière. La « noirceur » ne saurait être regardée comme l'inverse de l'intensité ni comme un élément de la sensation. Elle ne dépend pas du caractère de la lumière (jui vient d'un corps donné, mais de sa relation avec l'éclairement du reste du champ vi- suel. Elle doit être regardée comme un élément ajouté à chaque représenta- tion par quelque processus réflexe et qui fait connaître la relation (jui existe entre l'objet et le champ de vision qui l'entoure ou bien entre l'objet et la lumière incidente. La portée téléologique de la loi est évidente : elle fait de la noirceur une « propriété des corps » indé])endante de l'intensité de l'illu- mination. La sensation que nous donne un objet coloré peut donc varier : 1" de teinte, 2" de saturation, 3° d'intensité, 4° de noirceur, et l'un quelconque de ces éléments })eut varier, les trois autres demeurant constants. Le résultat général de ces recherches et de ces analyses est, on le remarquera, d'accen- tuer le caractère subjectif de la théorie de la couleur. On peut maintenant comprendre la loi, en apparence paradoxale, à laquelle obéit la perception de la diftërence minima de saturation. Supposons que nous ayons un disque qui comprenne un secteur rouge de 4U° et un secteur blanc de "^0", et un autre disque qui comprenne un secteur rouge de 120 " et un secteur blanc de 60°. Ces deux disques ne différeront que par l'intensité et la noirceur. Mais l'in- tensité est un élément dont il est aisé de faire abstraction. Le noir au contraire est un élément de la perception qui est organiquement lié au reste et ce- pendant nous ne pourrons percevoir l'égalité de saturation des deux couleurs que si nous ne parvenons à faire aussi abstraction de la noirceur. On voit main- tenant pourquoi la plus petite différence perceptible varie en raison inverse de la grandeur proportionnelle des étendues blanche et colorée du disque, mais non en raison inverse de l'intensité de la lumière incidente : c'est seu- lement en effet dans ce premier cas que la proportion de la noirceur est mo- difiée. Si l'on regarde la plus petite différence perceptible comme mesurant originairement la facilité ou la difficulté d'un jugement, on concevra pour- quoi elle varie en raison directe de la (|uantité de noir que contient la repré- sentation. 11 est d'autant plus difficile d'isoler le noir des autres éléments de la sensation qu'il en est un élément quantitativement plus important. La con- ception ordinaire de la plus petite différence perceptible aboutirait ici à une contradiction. — L. Mauillier. 142. Passy (Jacques). — Hevue générale sur les sensations olfaclires. — 11 ne faut pas prendre trop à la lettre le titre de cet article, les travaux que J. P. passe en revue, ce sont surtout les siens, les résultats (ju'il expose, ce sont ceux auxquels ses recherches personnelles l'ont conduit et cette analyse critique, que soutient et féconde le rappel constant d'expériences patiem- ment poursuivies pendant des années, prend ainsi toute la valeur d'un mé- 660 L'ANNEE BIOLOGIQUE. moire originaL Après avoir donné une description sommaire de Tappareil olfactif, J. P. expose le mécanisme extérieur de l'olfaction : il décrit le trajet ([ue suit le courant d'air dans les fosses nasales, il rapporte les expériences de BH)i)Eii, FiCK, Paulsen, Zwaardemaker, Kayser et Fraxke, qui établissent que la région olfactive (qui se limite à la région la plus élevée du méat su- périeur) est à l'abri du contact direct du courant respiratoire et montre que c'est par diffusion (pie les gaz pénètrent à travers la tissure olfactive. 11 ana lyse alors les expériences d'ARONSOHX, qui démontrent que les corps odorants peuvent agir sur la muqueuse olfactive en dissolution aqueuse, et réfute les critiques que Zwaardemaker avait cru pouvoir leur adresser, mais il ne pense pas qu'on en puisse conclure, comme Aronsobn lui-même, que les substances odorantes doivent se dissoudre dans la couche de mucus, qui recouvre la membrane pituitaire, pour agir sur les terminaisons nerveuses. II rappelle enfin les travaux de Zwaardemaker sur les relations qui unissent le champ olfactif et la tache respiratoire : le champ olfactif correspond à la moitié an- téro-niédiane de la tache. P. aborde ensuite l'étude de l'olfactométrie : il indique les méthodes de Fischer et Penzoldt (pulvérisation dans une salle nue, d'un cubage donné, de cjuantités déterminées d'une solution alcoolique du parfum) et d'A- RONSOHN (douche nasale avec des solutions de titre variable); il décrit l'ol- factomètre de Zwaardemaker ('), et indique le principe de celui de Mes- NARD (^); puis il donne une description détaillée de son procédé personnel (^). Les résultats obtenus montrent l'extraordinaire sensibilité de l'odorat; on perçoit jusqu'à 0,0005 de vanilline diffusée dans un litre d'air (l'unité est ici le millième de milligramme ou millionième de gramme), et jusqu'à 0,000 005 de musc artificiel. 11 faut distinguer deux minimum : le minimum simple, et le minimum qualitatif : le sujet perçoit d'abord une odeur indétermi- née, il ne peut la reconnaître que lorsque la dose en est un peu plus forte. Après avoir écarté, comme sans grande valeur, les chiffres donnés par Zwaardemaker comme mesurant l'acuité normale de l'olfaction, P. passe en revue les diverses formes d'anosmies et d'hyperosmies : il les divise en res- piratoires, toxiques et nerveuses. Il étudie alors les propriétés caractéristi(|ues des odeurs : il les réduit à trois : l'intensité, la puissance et la qualité. « La puissance ou le pouvoir odorant se définit par l'inverse du minimum perceptible ; s'il faut mille fois moins de s^anille que de camphre pour provoquer la perception caractéristique, on dira que la vanille a un pouvoir odorant mille fois plus grand. » Cette propriété est très différente de l'intensité : de deux odeurs la plus intense, c'est celle qui masque l'autre. L'intensité n'est pas corrélative de la puissance. La sensibilité (1) Il se compose essentiellement d'un tube cylimlriciue. fait soit d'une substance odorante, soit de porcelaine dégourdie imbibée d'une solution odorante et d'un tube de verre qui glisse à frottement doux à l'intérieur du jiremier, de manière à découvrir des longueurs variables du cylindre odorant, et dont l'extrémité recourbée peut être introduite dans une narine. On a ainsi le moyen de faire varier l'excitatiou et le minimum pcrceptil)le est mesuré par la longueur de la iiarlie découverte du cylindre. (2) On détermine l'égalité d'intensité entre l'odeur à étudier et l'essence de térébenthine puis on rerlierclie la (|uantité de ce cori)s qui existe dans le mélange. (3) Préparer une série de solutions alcooliques, titrées à 1/10", 1/100'' 1/1000% de la subs- tance odorante. Prélever une goutte de la dernière dilution et la laisser tomberdans un godet légèrement cliauff(', disjiosé dans un llacon de capacité connue. On attend alors quelques instants |)our permettre à l'odeur de se diffuser, ]iuis le sujet présente son nez à l'ouverture; s'il ne perçoit l'ien, on répète l'expérience avec une solution jikis concentrée et l'on continue ainsi jusqu'à ce que la perception apparaisse. On conclut que le minimum est compris entre ces deux dernières expériences ; il est facile de le déterminer d'une façon plus précise, il suflU de préparer les solutions intermédiaires entre la solution trop faible et la solution trop forte. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 001 différentielle n"est pas la même ])our les odeurs intenses et les odeurs puis- santes : avec les premières la sensation croît parallèlement à la dose de l'exci- tant, d'une manière très nette et très rapi(ie: avec les secondes, elle croit lentement, atteint bientôt un maxinnun et chaniie alors de nature en deve- nant désagréable. Les variations individuelles portent surtout sur les odeurs de fail)le intensité et de même les variations journalières et celles qui sont dues à Faction de la fatigue sensorielle. En étudiant la série grasse, P. a constaté que. dans une série homologue, le pouvoir odorant varie d'une manière périodique avec le poids moléculaire. Le ])ouvoir odorant croit donc, pour les alcools par ex., comme le pouvoir toxi(jue. Ce parallélisme inspire à P. les réflexions suivantes : « On s'accorde à regarder l'odorat comme un organe d'informations; il renseigne l'animal sur la nature des aliments, la (pudité de l'air et le guide dans sa vie sexuelle, protégeant avec le goût les deux portes d'entrée de l'organisme; il constitue comme ce dernier un véritable sens chimique: ce qui échappe à l'un est con- trôlé par l'autre. Or cpie nous montrent les faits? une grande série organique agissant parallèlement sur l'odorat d'une part, sur l'ensemble de l'organisme d'autre part; l'action physiologiiiue s'accroît en même temps que l'activité odorante, elle subit des variations de même sens; puis quand cesse l'action physiologique, cesse l'action spécitîcpie sur l'odorat. L'odorat n'apparait donc plus comme un appareil créé de toutes pièces, doué d'une sensibilité mys- térieuse sans lien avec les propriétés générales des cellules, mais bien plutôt comme un fragment détaché de la sensibilité générale, spécialisée en vue d'une fonction déterminée, réagissant aux mêmes causes d'excitation, mais par suite de sa spécialisation et de son rôle d'avant-garde avec une sensibilité infiniment plus grande. » La qualité d'une odeur est liée à la structure moléculaire du corps dont elle émane; les homologues ont en effet des odeurs extrêmement voisines, les iso- mères ayant même formule brute et qui différent par la constitution, diffèrent également par leur odeur; chaque isomère enfin se rapproche comme odeur de ses dérivés. Les corps inodores ou bien émettent des odeurs qui sont hors de nos limites de perceptibilité, et cela, parce qu'elles manquent soit de puissance, soit d'intensité, ou bien sont inodores seulement dans certaines conditions déter- minées : l'acide benzo'ique, sans odeur à l'état cristallisé, manifeste, dilué, un parfum caractéristique. P. étudie ensuite le mélange des odeurs, question ([ui a une portée prati- que considérable, puisque la i)lu})art des parfums de fleurs, fal)ri(piés par la parfumerie résultent de la combinaison d'un petit nombre de parfums natu- rels, mêlés à des doses diverses : les extraits d'œillet, de pois de senteur, de lilas, etc., sontdes mélanges de cette sorte. Les parfums naturels eux-mêmes sont souvent des bouquets très complexes. Des odeurs de puissance et d'inten- sité diverses coexistent du reste parfois dans le même composé défini et c'est ce qui explique les variations de la perception olfactive provoquée par un même corps, lors(iue la quantité de la matière odorante varie : une odeur dé- sagréalde, peu puissante, intense vient à un certain moment masquer le par- fum agréable, peu intense et très puissant qu'on sentait d'abord. Lorsqu'on mélange deux odeurs voisines, elles se renforcent par leur partie commune et le pouvoir odorant d'un mélange est prati(|uement égal à la somme des pouvoirs odorants des composants. 11 n'en va pas de même lors- qu'on mélange deux odeurs (luelconques. P. rapporte les expériences faites sur ce sujet ])arZwAAi!i)EM \kefî : avec deux olfactomètres, faits de matières diffé- rentes et placés bout à bout, il réussis.sait à réaliser un mélange d'odeurs, où 002 L'ANxNEE BIOLOGIQUE. il pouvait faire varier dans des proportions déterminées la qualité des deux composantes en faisant glisser plus ou moins le cylindre de verre; il cons- tatait qu'en ces conditions, si l'une des odeurs composante domine, elle est perçue seule; si les doux odeurs composantes sont égales, elles s'annulent et l'on ne perçoit plus rien ; avec l'olfactomètre double, il est arrivé aux mêmes résultats. P. faitremanpier que dans le premier cas seul il y a mélange des odeurs ; dans les expériences avec l'olfactomètre double, on a affaire à une lutte des champs olfactifs, ce qui est tout différent. Il ajoute que les expé- riences même de la première catégorie contiennent deux causes d'erreur : la première résulte du fait que les substances employées (cire, caoutchouc, cèdre etc.) ont déjà des odeurs fort complexes, la seconde du fait que lorsqu'on mélange deux parfums en proportion telle que ni l'un ni l'autre ne domine, on engendre ainsi un parfum inconnu du sujet et (pii est, pour cette raison, malaisément perçu. En usa nt soit du procédé du flacon déjà indi(|ué, soit du mélange de solutions aqueuses (directement senti), soit du procédé des par- fumeurs, qui consiste à tremper un morceau de papier à filtre dans un mé- lange en proportion déterminée de solutions alcooliques parfumées et à laisser évaporer l'alcool, pour étudier à loisir le parfum fixé au papier, P. a repris ses recherches sur les odeurs composées : il n'a jamais pu constater le phé- nomène de la compensation. On perçoit l'odeur dominante, mais modifiée par l'autre et, si les doses sont équivalentes, on perçoit une odeur qui n'est ni Tune ni l'autre des deux composantes, mais qui tient de l'une et de l'autre et où un odorat exercé peut les reconnaître toutes deux. J. P. résume alors rapidement les recherches faites par Buccola, Be.vums, MoLDENUATiER et ZwAARDEMAKER sur les temps de réaction aux excitations olfactives. Les résultats principaux de ces expériences sont : 1° (pie les temps de réaction sont beaucoup plus longs (pie pour les autres sens ; 2° qu'ils varient considérablement avec le parfum employé. Le temps de réaction s'élève pour les substances à odeur puissante et s'abaisse pour les substances à odeur intense. Les expériences d'Aiîoxsonx sur l'action de la fatigue sur l'acuité des impressions olfactives sont également analysées. Enfin dans un appendice, P. rapporte les résultats bruts de quelques ex- périences qu'il a faites en collaboration avec Binet sur l'action des odeurs sur le Cliien, et de recherches comparatives (pii ont porté sur le Cheval, l'Ane, la ^'ache, la Chèvre et le Mouton. Ils ont constaté qu'au début toutes les odeurs, sauf l'alcool, l'éther, la fumée de tabac, excitaient agréablement le Chien en expérience, que lorsque la fatigue intervenait, une sélection se faisait et (pic la plupart des parfums végétaux le laissaient alors indifférent ou lui dé- plaisaient ; seuls, certaines odeurs animales, le musc, la civette, le ca.storeum et aussi sa propre odeur, lui demeuraient agréables et continuaient à l'exciter. — L. Marii.lier. 92. Henri (V.). — /. Recherches sur la localisation des sensations tactiles. — //. Bévue générale sur le sens du lieu de la peau. — V. Henri a publié sur les sensations tactiles deux études d'un caractère très différent dans le se- cond volume de l'Année psychologique : dans la première, il expose les ré- sultats de ses recherches personnelles sur la localisation de cette catégorie de sensations; dans la seconde, il passe en revue les travaux qui ont été consacrés soit aux localisations tactiles {Ortsinn), soit à la sensibilité discri- minative de la peau, ce qu'il appelle le sens du lieu de la peau {Raumsinn); c'est de cette seconde étude qu'il convient de parler d'abord. Elle se divise eh deux parties d'inégale étendue : dans la première, H. expose et critique les résultats des recherches expérimentales dans ce XIX. — FONCTIONS MENTALES. 663 domaine et les méthodes employées; dans la seconde, il indifjue rapidement les théories qui ont été émises pour expliquer les différences de sensibilité qui existent entre les différentes régions de la peau et rendre compte des procédés psychologiques par lesquels nous localisons nos sensations cuta- nées. 11 importe tout d"abord de distinguer soigneusement la sensibilité localisatrice, c'est-à-dire la conscience que nous avons que c'est tel ou ttel point de notre peau qui est le siège d'une sensation de contact, de température ou de pression et la sensibilité discriminative, c'est-à-dire l'ap- titude que nous avons à discerner l'une de l'autre deux sensations tactiles excitées simultanément ou à court intervalle en des points voisins l'un de l'au- tre : c'est cette sensibilité que \. H., traduisant trop littéralement l'expression allemande [Rmimsinn der Haut) appelle le sens du lieu de la peau. On en a voulu faire la mesure de la finesse de la sensibilité localisatrice, et c'est pour déterminer le degré de précision des localisations qu'on a eu recours le plus souvent au compas de Weber, mais des recherches expérimentales plus précises ont montré que les deux formes de sensibilité pouvaient varier indépendamment l'une de l'autre et que leur répartition n'était pas identi- que sur le tégument cutané. Il faut donc renoncer à utiliser les mesures es- thésiométri(|ues pour évaluer la précision de la sensibilité localisatrice dans telle ou telle région. Il est à remarquer que la plupart des psychologues et le professeur Wundt lui-même, n'ont pas fait cette distinction sur laquelle ont surtout insisté les neuropathologistes. V. H. passe tout d'abord en revue les travaux relatifs à la sensibilité discrimi- native. Il rapporte d'abord les expériences anciennes de E. H. Weber, qui re- montent à lcS2'J , et <|ui ont montré , (pie lorsqu'on touche simultanément la peau avec les deux pointes émoussées d'un compas , elles ne sont perçues comme distinctes qu'à la condition d'être à une certaine distance l'une de l'au- tre, distance qui est variable d'après la région de la peau. Il fait remarquer que Weber ne notait pas seulement le chiffre qui indiquait l'écart des deux pointes , mais faisait décrire complètement au sujet ce qu'il percevait et il in- siste sur cette habitude de recourir à des interrogations détaillées, à laquelle il estime avec raison qu'on a eu grand tort de ne pas rester fidèle. Il expose et discute alors la méthode « irvègulière » suivie par Weber, la méthode des va- riations mïnima inaugurée par Lichtenfels (1851), la méthode des cas vrais et faux de ^'IEROR!>Tavec les perfectionnements qui y ont été apportés par Fechner et G. E. MuLLER, et enfin la méthode des équivalents de Fechner et Casierer. Les principaux résultats que ces diverses méthodes ont permis d'atteindre sont les suivants : 1° La distance minima pour cpie deux points soient sentis comme distinc+s est diff'érente pour les différentes parties de la peau. 2'^ Sur les membres, cette distance est plus courte dans le sens transversal que dans le sens longitudinal. 3'^ Lorsciu'on touche simultané- ment deux points d'une partie de la peau, ils semblent d'autant plus rappro- chés que la sensibilité discriminative de la région est plus faible. 4° Si on déplace un peu les deux pointes avec lesquelles on touche la peau, leur écartement est plus nettement })erçu ({ue lors([u'elles sont immobiles. 5" La finesse du sens du lieu pour une })artie dv la peau est d'autant plus dévelop- pée que cette partie est plus mobile (Loi de Vierordt). V. H. analyse ensuite à grands traits les recherches qui ont été faites pour déterminer les différences qui existent dans la finesse du sens du lieu entre les divers individus (\'alentin), les individus normaux et les criminels (LoM- BRO.SO), les hommes et les femmes, (Lo.mhroso. Galïon et Sïern), les gens de classe et de culture différentes (Deiini. Il semble ([ue le sens du lieu soit affaibli chez les criminels et (lu'il ait plus de délicatesse chez les personnes 664 L'ANNEE BIOLOGIQUE. instruites. L"exercico abaisse considérablement la valeur de hi jilus courte dis- tance, nécessaire pour la perception distincte de deux points dans une région donnée ; cet abaissement d'abord rapide, se ralentit graduellement, l'influence de l'exercice est plus marquée sur les parties les moins sensibles de la peau, elle présente des différences considérables d'un individu à l'autre et n'est pas durable (au bout de quelques jours , la sensibilité revient à son taux primitif). Cette action de l'exercice sur le développement de la sensibilité disrriminative a été mis mieux encore en lumière par les recherches faites sur les aveugles (Czermak, Camerer, Stern) et les typograplies (Stern). On n'est pas d'accord sur l'interprétation qu'il convient de donner du fait : les uns (Czermak, GoLosciiEmER) l'attribuent à une modification acquise des organes nerveux centraux, les autres (Dressl.\r, Funke), en s'appuyant sur cette observation que l'accroissement de sensibilité se limite d'ordinaire à la partie de la peau sur laquelle ont porté les expériences et sur la partie sy- métrique, le font dépendre d'un changement fonctionnel des organes périphé- riques. Les recherches de Tawnev et de Klinkenbero semblent cependant infirmer la thèse de la modification péripliéri(iue ('). La fatigue enfin (Gries- liACii) semble diminuer la sensibilité discriminative. La qualité et l'intensité des contacts exerce aussi une action : deux pointes froides sont distinguées à plus faible distance que deux pointes chaudes (Goldscheioer, Rauiîer, Dessoir). Heller remarque que la valeur du seuil est plus élevée pour les intensités moyennes que pour les intensités fortes ou faibles. Czermak et Klug ont fait l'observation fort importante que, lorsqu'une des pointes est froide ou chaude et que l'autre ne donne pas de sensation thermique, on per- çoit les deux pointes, au dessous du seuil sensitif pour deux pointes égales, mais rapportées à un même point de la peau : l'une est sentie comme contact et l'autre comme sensation de température. La tension de la peau (Czermak. ViERORDT, Hartmann) diminue la finesse de la sensibilité, comme le vérifient les expériences faites sur les femmes enceintes. H. indique rapidement les résultats des recherches relatives à l'influence exercée sur la sensibilité dis- criminative de la peau par l'atropine, la daturine, la morphine, la strychnine, le chloroforme, le tabac, l'étlier, l'alcool, le phénol, la moutarde, l'acide car- boni(iue, les excitations électriques, le frottement, réchauffement, le refroi- dissement, l'anémie et l'hyperémie. Il discute la signification de certaines ex- périences de contrôle, où le sujet, bien que touché avec une seule pointe en perçoit deux. Deux théories ont été proposées : l'une physiologique (G. E. Miji,- LER, Wi'NDT) quiexpli(iue le phénomène soit par une irradiation, soit par un ré- flexe, l'autre psycliologique (Feciiner, Camerer, Niciiols) qui lui donne pour cause le contraste et l'attention expectante. Les expériences de H. et de Taw- NEY semblent établir qu'il y a dans les deux tliéories des éléments de vérité. H termine son étude sur le sens « du lieu », en résumant les expériences de Weiser, de CzER.MAK, de GoLTzetde Liei3ERMEISTER (pii montrent (lue, lorsqu'on applique sur la peau les deux pointes du compas au lieu de les appliquer simul- tanément, pour un même écartement elles sont perçues beaucoup plus dis- tinctement, et, d'autre part, elles sont senties connue distinctes à un écarte- ment beaucoup plus faible. H. passe alors en revue. les travaux relatifs à la localisation des sensations tactiles. La précision de la sensibilité localisatrice est mesurée par la dis- tance du point touché au point au([uel on rapporte le contact. Il est à noter que cette distance est différente suivant la manière dont on localise le con (I) Le sens (lu lieu toutefois esl plus développé chez les enfants que chez les adultes (Stern, GOLTZ, Gakt.ner, Hociieisen). MX. — FONCTIONS MKNTALES. OfiS tact, c'est-à-dire, dont on détermine le point de la peau (jue l'on identilie avec le point touché. D'après la méthode de Volkmann, le sujet doit soit montrer avec une pointe, soit toucher le point de sa peau (pie l'exiiérinientateur a touché, tandis qu'il avait les yeux fermés. H. et à sa suite M. \\'.\siii!URN et PiLLSBURV ciit moditié cette méthode : le sujet montre sur un modèle en plâtre ou sur une photographie de grandem- naturelle le point de sa peau (pi'on touclie au moment même sur un de ses momhres, placé derrière un écran. La deuxième méthode est celle de EAl. W'eber : le sujet, les yeux fer- més, doit toucher avec une pointe qu'il tient à la main le point de la peau où il croit avoir été touché. H. a modifié cette méthode, elle aussi, de manière à dissocier l'action des deux facteurs psycliologiques qui interviennent dans la localisation. En dehors du procédé type de Weber, il a en effet recours aux trois suivants : P il marque à l'encre un point de la peaii du sujet, mai.s sans le toucher, le sujet le regarde attentivement, jniis f(>rme les yeux et cherche à le toucher avec une pointe ; 2" il touche un point de la peau pendant que le sujet le regarde : le sujet doit alors fermer les yeux et chercher à toucher le point: 3° le sujet, ayant les yeux fermés, doit indiquer avec son index le point de la peau touché, mais sans le toucher lui-même; c'est une localisation où les sensations kinesthétiques forment les seuls éléments d'appréciation. La technique expérimentale est décrite en détail dans le mémoire de H. dont nous avons inscrit le titre plus haut et les résutats auxtpiels il est parvenu sont exposés dans ce même travail, discutés et mis en parallèle avec ceux qu'ont obtenus les autres psychologues. Des interrogations méthodiques ont permis de savoir à l'aide de quelles re- présentations les sujets localisaient les impressions tactiles : chez les uns, les images visuelles jouent le principal rôle, chez les autres, des images tactiles de contact et de pression et des images kinesthétiques; les premiers localisent plus aisément sans avoir un modèle en plâtre sous les yeux, c'est le contraire pour les seconds. Plus la sensibilité discriminative est développée dans la région touchée, moins est grande la partie de la peau que se représente le sujet. Les erreurs de localisation ont une direction presque constante ; dans la grande majorité des cas, le point est situé par le sujet plus près qu'il ne l'est en réalité du point ou de la saillie osseuse qui lui sert de point de re- père. Plus il y a de points de repère dans le voisinage du point touché et plus la qualité locale du contact est caractéristique, moins l'erreiir de localisation est grande. « L'erreur de doigt » c'est-à-dire l'erreur qui fait rapporter à un autre doigt que le doigt touché, le contact éprouvé, mais le fait rapporter en un point identique de ce doigt, erreur qui cesse dès qu'on remue le doigt ou même que l'on se représente son déplacement , montre le rôle (pie jouent les mouvements dans les localisations. Dans la localisation purement uKjtrice, les erreurs sont plus considérables en ce qui concerne l'amplitude que la direction des mouvements. [La remarque qu'il convient de faire, à notre avis, c'est qu'une distinction assez nette n'a pas été établie entre les cas où il s'agissait de locali.ser des sensations actuellement éprouvées, comme dans le repérage par exemple, sur le modèle en plâtre, et les cas où intervient la nu''moire soit tactile, soit visuelle, mémoire qui est très variable d'un individu à l'autre.] H. examine ensuite les travaux relatifs à la perception par la peau des li gnes, des figures et des mouvements. Parrisu, Nichols et Judd ont constaté (ju'une ligne droite parait ])Ius courte tactilement (pie la distance des deux l)()ints (jui foi-ment les extrémités de cette ligne et que la longueur minima perçue comme longueur est plus petite que la longueur de l'intervalle mini mum ([ui séjjare deux points perçus comme distincts. Werer a montré ([ue lors(|u'on a])})li(iue sur la peau un tube de section circulaire, le diamètre qu'il CM L'ANNÉE BIOLOGIQUE. doit avoir pour ([uuii perçoive sa forme et qu'on le distingue d'un cylindre plein varie d'après la région de la peau considérée. Eisner a déterminé la différence de diamètre, ({ui, dans les diverses régions de la peau, doit exister entre deux disques métalliques successivement appliqués au même endroit pour qu'ils apparaissent inégaux à la conscience. Czerm.vk a montré que le mouvement d'un corps sur la peau est perçu comme étant plus rapide sur les parties (pii ont un sens du lieu plus développé; Vierordt, que le déplace- ment d'une pointe parait avoir une amplitude d'autant plus faible ({ue la vi- tesse est plus grande, Stanley-Hall, DoNALDSONetNiciiOLsque, pouruneméme vitesse , l'amplitude paraît plus faible, lorsque la pointe est appliquée plus fortement. Il rapporte enfin les expériences de Weber et de Rumpf sur la perception de figures par la peau; le fait important est celui-ci, lorsqu'on dessine une lettre sur la peau, le sujet perçoit quelquefois cette lettre renver- sée ou retournée, comme si elle lui apparaissait dans un miroir; la forme sous la(|uelle elle est perçue dépend de la région de la peau. H. rapporte alors les observations faites sur les cas anormaux et morbides; elles montrent l'indépendance de la sensibilité discriminative et de la sen- sibilité localisatrice; elles indiquent l'existence frécpiente d'erreurs de locali- sation oîi le contact est localisé du côté opposé à celui qui a été touclié, mais en un point symétri([ue (allochirie). Il passe en revue brièvement les diverses théories émises pour expliquer les différences de sensibilité discriminative entre les diverses régions de la peau : il examine successivement la théorie des cercles de sensations de Weher, celle des signes locaux de Lotze et la conciliation qu'en a tentée Czermak. Le travail se termine par une bibliograpliie des mémoires, articles et ouvra- ges relatifs au « sens du lieu de la peau », (pii comprend 156 numéros. — L. Marillier. 68. Foucault. — Mesure de la clarté de quelques représentations sensorielles. — Foucault s'est attaché dans ce mémoire à évaluer numériquement les variations que présente un caractère quantitatif commun aux diverses classes de représentations ; la clarté. Suivant la définition de Leibnitz, une connais- sance est claire, lorsqu'elle suffit à faire reconnaître la chose représentée. La mesure de la clarté d'une représentation, c'est donc l'exactitude avec la- quelle nous la distinguons des autres représentations ; il est évident de soi que c'est là un caractère variable et (puintitativement variable. Le degré de clarté des représentations est l'un des deux facteurs essentiels de la clarté de la conscience, l'autre facteur, c'est la distinction des représentations, c'est- à-dire la précision avec laciuelle elles sont analysées par l'esprit en leurs parties composantes. En mesurant la clarté des représentations, on mesure donc les variations d'un des deux éléments dont la combinaison donne nais- sance aux multiples degrés de la conscience ; on a ainsi une métliode pour apprécier objectivement des variations des phénomènes psychiques qui ne sont en général que subjectivement connues et ne sont dès lors qu'impar- faitement et souvent inexactement décrites. » Il importe de ne pas confondre la clarté de la représentation avec son intensité : elles ne varient point en raison l'une de l'autre, mais bien qu'elles ne soient point unies l'une à l'autre par un rapport constant, il semble que la clarté soit maxima pour les représentations d'intensité moyenne. Pour effectuer les mesures, F. a eu recours à la méthode classique des cas vrais et faux : elle repose sur ce principe que la clarté moyenne d'une- série de représentations est d'autant plus grande que la proportion du nom- bre des réponses vraies au nombre total des réponses est plus élevée dans XIX. - KOXCTIOXS MKXTALES. 007 une suite d'actes de reconnaissance. La métliode no peut s"appli([uer utile- ment et fournir des indications nuuicri([ues que dans les cas où l'objet de la perception ])eut lui-iiiènie être mesuré, on ne saurait autrement évaluer l'é- tendue de l'erreur commise ; la plupart des représentations concrètes se trouvent ainsi éliminées. C'est sur les sensations de pression que F. a tout d'abord fait porter ses recherches. Les de.irrés de clarté sont exprimés en fonction d'un nombre arbitrairement choisi, 100, et (|ui correspondu la clarté i)arfaite, c'est-à-dire, au cas où toutes les réponses sont justes : ils seront donc toujours représentés par un chiffre inférieur à 100 et (jui exprimera une certaine fraction de ce noml)ro. Voici comment procédait F. : deux poids légers et peu différents, étaient successivement placés sur le dos de la main, la main reposant à plat sur une table. Le sujet, sans les voir, devait en apprécier la différence. L'auteur distingue deux cas : celui où la première excitation est la plus forte et le cas inverse; la clarté de la perception varie, en effet, considérablement suivant qu'il y a entre les deux sensations im rapport d'augmentation ou un rapport de diminution , mais on ne saurait dire avec Jastrow (pie la sensibilité est plus grande pour une augmentation que pour ime diminution de l'excitation, cela dépend des sujets ; pour un même sujet le sens de la variation est cons tant. Un premier groupe d'expériences, réparties en (juatre séries : poids de 22 et de 18 gr., de 22 et de 20 gr., de 21 et de 20 gr., de 18 gr. et de 20 gr., comprend les recherches faites sur huit personnes pour déterminer la clarté moyenne de leurs représentations. Il a été fait 240 expériences sur chaque sujet, soit 00 dans chacpie série, mais les différents rapports se succédaient dans un ordre aussi irrégulicr cpie possible. Comment convient-il d'interpréter les réponses obtenues '? Nous avons dit (pie la clarté de la perception devait être d'autant plus grande que le nombre lies réponses vraies ou plutôt le rapport du nombre des réponses vraies au nombre total des réponses était exprimé par un chiffre plus élevé. Mais comme en une série d'expériences où les réponses seraient données au hasard, le nombre des réponses fausses et celui des réponses vraies seraient sensiblement égaux, à la condition d'opérer sur de grands nombres, on doit, d'après F., considérer comme dues au hasard une partie des réponses vraies et cette partie doit être égale à la moitié du nombre total des réponses ; la clarté d'une représentation, sera donc mesurée par l'excès du nombre des réponses vraies sur le chiffre probable; en d'autres termes, par le nombre des réponses vraies diminuée de la moitié du nombre total des réponses. On ne saurait dire, et Binet l'a justement fait remanpier, (pie lors(pie le sujet est attentif et s'efforce de répondre correctement, une partie des répon- ses vraies doive nécessairement être attribuée au hasard , mais les clioses se passent, en apparence, comme si le hasard agissait seul, dans le cas où le nombre des réponses vraies est égal à celui des réponses fausses et la clarté peut être exprimée « conventionnellement », en ce cas, par le chiffre 0 ; lors- (pi'elle s'abaissera encore d'un degré, elle aura pour expression un nombre négatif. Ce nombre ne signifie point, à coup sur. le caractère négatif de la clarté de la représentation : ce serait là une notion vide de sens ; il exprime seulement le sens de la variation Imaginative. Voici les principaux résultats auxcpiels F. est parvenu : 1" à la suite de Peirce et Jastrow, il a établi (pie la conception ([ue s'est faite Fechner du seuil différentiel n'est i)as exacte. D'après Fechner, en effet, si la valeur du seuil varie en grandeur absolue en même temps ([ue varient les excitations, elle reste une fraction constante des excitations entre les(|uelles la différence doit être per(;ue, elle serait pour les pressions de 3 ; or, les expériences faites 668 L'ANNEE BIOLOGIQUE. par F., comme celles des psychologues américains qiii l'ont précédé, mon trent ([ue des différences inférieures au seuil demeurent perceptibles, non pas à coup sur dans la totalité des cas, mais de telle sorte cependant (|ue , par la méthode des cas vrais et faux, on obtienne un nombre de réponses vraies supérieur à la probabilité. Ce (jui est exact, c'est que la clarté de la perception diminue à mesure que diminue l'écart de valeur entre deux excitations, et qu'il vient un moment où le nombre des réponses fausses l'emporte fréquemment sur celui des réponses vraies. Il y a donc une valeur de la différence ijui ne permet plus de distinguer l'une de l'autre les deux perceptions; cette valeiir, (|ui correspond à une représentation dont la clarté est nulle, constitue le vé- ritable seuil différentiel. Mais elle varie avec les individus, avec les circons- tances, avec l'exercice et la fatigue, et en raison de son instabilité, la notion de seuil, bien que légitime, perd beaucoup de son importance. Ce qui est constant, c'est (|ue la clarté moyenne est d'autant plus grande que la diffé- rence entre deux excitations est plus considérable : c'est ce (jui ressort net- tement de 7 séries d'expériences faites sur des groupes, composés de 16(2% 3«, 6° et 1' séries), de 9 (5"' série) et de 5 personnes (I"' et 4® séries). La clarté moyenne d'un gcMire de perceptions chez un sujet fournit une mesure de sa sensibilité à l'égard du genre d'excitations correspondant. Mais si l'on veut mesurer la sensiliilité moyenne à une différence relative, il faut composer la série d'expériences de façon qu'elle contienne en nombre égal des accroissements et des diminutions d'excitation. Comme. F. ne s'était pas expressément proposé de mesurer la sensibilité par cette méthode, il n'a pas composé de séries d'expériences dans les(iuelles figurent des rapports d'aug- mentation et de diminution rigoureusement égaux, mais il a pris la moyenne des résultats obtenus pour des rapports d'augmentation et de diminution très voisins, et il a considéré la clarté moyenne de la perception ainsi déterminée comme la mesure de la sensibilité pour une différence relative moyenne. Deux nouvelles séries de 200 expériences chacune ont été faites sur 5 personnes pour obtenir la mesure de la sensibilité à de faibles différences de pression. F. a institué des recherches, (jui ont porté sur 16 personnes (80 expé- riences ont été faites sur chacune d'entre elles, 40 pour cha([ue main), pour déterminer si la sensibilité de la main droite était plus fine que celle de la main gauche : il a constaté (|ue la sensibilité à la pression n'est pas d'ordi- naire égale dans les deux mains. Tantôt le nombre des réponses vraies est plus élevé pour la main droite, tantôt pour la main gauche et il ne semble pas que les expériences aient permis de déterminer les raisons de cette dis- tribution variable de la sensibilité. Mais la partie vraiment la plus intéressante et la plus neuve du mémoire de F. est celle qui a trait aux altérations de l'exactitude ou de la clarté de la perception différentielle par les déformations des images ou, si l'on veut, des souvenirs. F. a établi en effet ([uc les sujets sur lesquels il a expéri- menté se divisent nettement en deux groupes; les uns percevant mieux les accroissements, les autres les diminutions d'excitation, et il explique ce fait en faisant remarquer que la comparaison d'où dépend la réponse vraie ou fausse est faite entre l'image de la première pression et la perception de la seconde, et que c'est vraisemblablement sur l'image que porte l'erreur dans la majorité des cas. Cette erreur peut consister soit dans un agrandissement, soit dans une diminution de l'image. S'il y a agrandissement de l'image, la différence sera perçue avec le plus de clarté dans le cas où le premier poids sera le plus grand, s'il y a diminution, dans le cas où le premier poids sera le plus petit. Cette diminution ou cet agrandissement (pie subissent les images varie de grandeur d'une personne à l'autre et, pour une même per- XIX. — FONCTIONS MENTALKS. ()('.<» sonne, avec ccrtainos circonstances, mais la variation de positive n'en arrive ])asà ètr(^ nc,ùativ(^ jKUir un mcnio sujet. Cette (|uantité proportionnelle dont s"accroit ou se diminue l'image par rapport à Tobjet. c'est ce que F. a])pelle le coefficient de variation imaginative. Ce coefficient change de valeur sous l'action de la fatigue ou de l'attention, mais il ne s'abaisse ])as sous 1 influence de l'éducation; il est donc plus stable (jue la sensibilité elle-même (pie la ré- pétition des mêmes expériences affine. 11 décroit à mesure qu'augmente l'écart de grandeur entre les deux perceptions successives. La considération de ce coefficient de variation imaginative permet d'interpréter les nombres négatifs (|ui figurent dans les tablinuix. Si le coefficient est positif, le sujet percevra les diminutions avec jilus de clarté (|ue les augmentations et en ce dernier cas, le nombre des réponses fausses pourra être su])érieur au chiffre ])r(jl)able. Si le coefficient est négatif, c'est dans le cas d'un rapjjort de diminution entre les deux excitations ([ue le chiffre des réponses fausses excédera celui des réponses vraies. Les nombres négatifs (jui permettent de mesurer le coeffi- cient de variation imaginative doivent entrer dans les calculs bien qu'ils n'expriment pas directement quelque chose de réel. — L. Makillieiî. 21. Biervlietl J.-J. van). — Im mesiire des ifh(sinns de poids. — Flournoy {Année psych. , l, p. 19S-20 ligne A; il faudrait seulement substituer dans cette analyse du mouvement oblique les sensations qui résultent de la yi contraction du droit inférieur aux sensations qui provien- nent de celle du droit supérieur. Lorscju'au contraire, nous parcourons de l'œil la ligne B, lorsque notre regard par- ^'j' ""ViTi "'"rji" "viendra en a', le droit supérieur ne continuera pas de se de Millier Lver '. ,. , . . K , (voir le texte). " contracter, mais se relâchera au contraire et c est le muscle antagoniste , le droit inférieur qui se contractera à son tour. Le changement de direction du regard sera donc senti immédiatement. Si donc, dans un cas, la ligne mesurée paraît plus longue, c'est que le mouvement de l'œil qui la mesure résulte en effet d'une contraction plus intense ou plus longue du même muscle qui entre aussi en jeu dans le cas inverse. Le fonctionnement du même mécanisme nous permet de nous expli- quer qu'un angle aigu, que nous suivons du regard à partir de son sommet, nous semble moins aigu qu'il ne l'est réellement et un angle obtus moins obtus. V. B. a énoncé sous une forme générale les résultats de ses recherches dans la loi suivante : « Lorsque dans l'appréciation des dimensions d'une figure géométrique, l'œil, après s'être déplacé dans une direction donnée, vient à se déplacer dans une deuxième direction différente de la précédente , si, pour suivre cette direction nouvelle, il continue le mouvement primitif tout en y ajoutant un second mouvement qui modifie le premier, il s'ensuit que toujours la dimension considérée d'abord sera exagérée au détriment de celle considérée après. De plus, l'importance de l'exagération sera en raison inverse de l'intensité du mouvement nouveau ajouté au premier. » Si la loi est exacte, plus l'angle c' a' b' sera aigu, plus la ligne A devra paraître longue , moins en effet sera intense la contraction des muscles droits internes ou externes et moins rapidement la sensation musculaire franchira le seuil. C'est ce qu'ont vérifié deux séries d'expériences, portant l'une sur des adultes, l'autre sur des enfants. Les sujets au nombre de 20, sur lesquels a porté la première série d'expériences étaient des physiologistes, des dessinateurs, des élèves des Ponts-et-Chaussées, des ingénieurs et des professeurs; tous connaissaient d'avance l'illusion , aucun n'a pu réussir à ne l'éprouver pas. La méthode suivie a été celle de Knox et Binet. Les mêmes expériences faites sur quarante écoliers de douze à seize ans ont montré que les erreurs XIX. — FONCTIONS MENTALES. (i7:{ commises étaient de môme sens, mais plus fortes. Ces résultats concordent avec ceux obtenus par A. Binet. — L. Marillier. 15'.?. Quantz (J.-O. . — Influence de la coloration si/r l'eslimaiion de la grandeur des surfaces. — On sait que le diamètre de la lune à son lever sem- ble offrir des dimensions beaucoup plus considérables que celles qu'il offre lors(iu'elIe est au voisinage du zénitli. Q. s'est demandé si la couleur orangée ou rougeàtre qu'elle présente alors ne pourrait pas cxpli(iuer, en partie au moins, ce phénomène et si sa coloration ne fournirait pas une explication analogue de l'accroissement de diamètre du soleil à son coucher et à son lever. Q. a été amené ainsi à étudier expérimentalement l'influence exercée sur no- tre appréciation de la grandeur de surfaces par les couleurs dont elles sont teintes. Voici les résultats auxquels il est parvenu : 1° L'action exercée, à intensité égale d'éclairement, par la couleur d'une surface sur l'estimation que nous faisons de sa grandeur est petite, mais existe. Les surfaces rouges, orangées, jaunes et pourpres, lorsque nous les voyons se projeter sur un fond sombre, nous apparaissent plus grandes qu'elles ne sont, les surfaces bleu-vert, bleues et violettes plus petites. Le vert seul adonné lieu à des appré- ciations divergentes de la part des observateurs. Ces erreurs commises sur les dimensions réelles des objets colorés, bien qu'elles puissent jouer un rôle dans la genèse de certaines illusions optiques, ne sont pas assez consi- dérables pour expliquer Taccroissement apparent du diamètre de la lune à son lever, du soleil à son lever et à son coucher. Elles variaient en effet, pour l'un des observateurs, de 1 28 à 1/220 de la grandeur apparente normale de l'objet, pour l'autre de 1/100 à 1/560. 2^ Nos jugements sur l'égalité de deux sur- faces présentent une assez grande exactitude et cette exactitude est faible- ment plus grande dans le cas de surfaces blanches que dans celui de surfaces colorées: la différence cependant est minime. 3» Les surfaces blanches ou colorées d'assez faibles dimensions, projetées sur un fond sombre, apparaissent réduites encore de grandeur, lorsqu'elles sont en mouvement et qu'elles s'é- loignent ou se rapprochent de l'œil. — L. Marillier. 165. Rivers (AV.-H.-R.). — La dimension apparente des objets. — Dans ce mémoire, R. étudie les variations que détermine dans la perception de la gran- deur et de la distance des objets l'instillation d'atropine dans l'œil. Donders, FoRSTER et Albert, avaient déjà constaté qu'à l'œil atropinisé les objets appa- raissent à la fois plus petits et plus éloignés qu'à l'œil normal; ils attri- buaient cette modification des jugements visuels à l'incomplète paralysie du muscle ciliaire: l'effort nécessaire pour voir distinctement un objet étant plus grand qu'à l'état normal, l'objet est jugé plus rapproché, et comme l'angle visuel n'a pas augmenté , il est parla même jugé plus petit. Lorsqu'il est situé par l'observateur à une plus grande distance de l'œil que sa distance réelle , c'est en raison d'une inférence secondaire et parce que sa taille est connue de lui ; un jugement inconscient le lui avait fait considérer comme plus petit qu'il ne le sait être , un raisonnement à demi-conscient le lui fait reporter à une distance plus grande que celle où il se trouve. R. regarde comme inexacte cette interprétation des faits. Ses observations l'ont con- duit à distinguer deux formes différentes de micropsie également détermi- nées par l'instillation d'atropine : l'une, la micropsie au point de fixation, qui, d'après lui, est duc exclusivement à l'irradiation, l'autre la micropsie pour les objets situés au delà du point de fixation. La première forme est sous la dépendance de la dilatation de la pupille : l'interposition d'une petite pupille artificielle au devant de l'œil fait disparaître la micropsie et d'ail- LAJiMiE BIOLOGIQUE, H. 1896. 43 G74 L'ANNEE BIOLOGIQUE. leurs l'image d'un carré l)lanc sur un fond noir subit en ces conditions non pas une diminution, mais un accroissement de ses dimensions. Quant au second type de micropsie, c'est un phénomène de la vision normale que l'emploi de l'atropine ne fait que renforcer et rendre d'observation plus facile. Si, un œil fermé, on fixe avec l'autre un objet rapproché et qu'on regarde en même temps un objet plus éloigné, on constate ({ue la taille de l'objet le plus éloigné décroît, lorsque l'objet que l'on fixe se rapproche de l'œil, et qu'inver- sement lorsqu'il s'en éloigne , les dimensions de l'objet lointain s'accroissent. Lorsqu'un objet au contraire est situé plus prés de nous que le point que nous fixons, il grandit lorsque ce point s'éloigne de notre œil, il se rapetisse, lors- qu'il s'en rapproche. Ce sont les mêmes phénomènes qui se produisent, lors- que l'œil a été paralysé par l'atropine , mais , comme l'image de l'objet le plus éloigné demeure nette en ce cas, si même nous voulons fixer un objet plus rap- proché, lorsque, comme dans les expériences deR., tout mouvement d'accom- modation a disparu, la diminution de taille que subissent les caractères d'im- primerie, par exemple, situés au delà du point que nous tentons de fixer, est plus clairement perçue. R., qui est myope, voit nettement à 25 centimètres sans accommodation ; s'il tient l'ol^jet à cette distance et qu'il approche gra- duellement de son œil atropinisé la pointe d'un crayon qu'il fait effort pour fixer, l'objet lui apparaît d'autant plus petit que le crayon est plus près de son œil. La taille et la distance attribuées par nous à un objet ne dépendent pas en effet de sa distance à notre œil , mais de sa distance au point de fixation : l'image rétinienne peut demeurer constante, nous la multiplions par un fac- teur plus petit, si l'objet est à une plus grande distance du point de fixation. Or il faut remarquer que dans la mesure où il s'agit de localisation par rapport au point de fixation , rien ne démontre que l'altération des relations spatiales dépende si peu que ce soit des variations de l'accommodation. Ce n'est que dans la localisation du point de fixation lui-même qu'elle peut jouer un rôle : il semblerait à première vue que c'est par des sensations musculaires d'origine périphérique que ce point est en effet localisé. Mais, après atropini- sation complète des deux yeux, les phénomènes persistent aussi nets, que lorsqu'un seul œil est paralysé, et il semble à R. que cela suffit à établir qu'en dépit du rôle accessoire que peuvent jouer ici l'appareil musculaire interne de l'œil, la part essentielle dans ce jugement localisateur revient à des facteurs d'origine centrale. L'effort pour produire un mouvement peut produire des modifications sensorielles aussi marquées que le mouvement même engendré par cet effort : en d'autres termes, la conscience directe de la dé- charge motrice, qu'elle soit suivie ou non d'une contraction musculaire, est un facteur prépondérant dans les jugements de localisation spatiale. [Nous avons donné à l'analyse de ce mémoire un assez long développement en rai- son de la contribution qu'il apporte, au dire de son auteur, l)eaucoup plus qu'à notre avis, à la solution de la question capitale du sens musculaire et du sentiment d'innervation centrale. R. nous semble diminuer beaucoup trop la part qui revient aux sensations provoquées par la contraction des muscles moteurs de l'œil.] — L. Marillier. 166. Robinson (T.-R.). — Expériences sur le jxiradoxc de Fechner. — Les deux mémoires de R., qui contiennent les résultats de recherches faites au laboratoire de psychologie de Toronto sous la direction du professeur Kirsch- MANN, forment les deux chapitres d'une seule et même étude sur les relations qui unissent à la vision stéréoscopique les variations de l'intensité lumineuse. Après avoir passé en revue les travaux de JuRix (1755) et de Vale- R us (1873) dont les expériences ont établi que l'intensité lumineuse d'un XIX. — FONCTIONS MENTALES. 675 objet éclairé s'accroit, la (quantité de lumière (luil reçoit demeurant constante, lorsqu'on le regarde avec les deux yeux au lieu de le regarder avec un seul œil, et discuté la double conclusion à laquelle ^'alerius était parvenu (1° la relation des intensités lumineuses d'un même objet, regardé successivement avec un œil et avec deux, semble presque absolument indépendante de l'intensité lumineuse absolue: 2" pour des lumières de faible intensité, celle d'une bougie par ex., cette relation demeure voisine de 1, 15), K. décrit le phénomène connu sous le nom de paradoxe de Fechner et qui consiste en ce que, lorsqu'on a diminué à l'aide d'un verre fumé ou par tout autre moyen la (quantité de lumière qui parvient à l'un des yeux, si l'on ferme alors cet œil, on voit l'intensité du chamj) visuel conmiun aux deux yeux s'augmenter. Fechner qualifie ce résultat de paradoxal, parce que la dimi- nution d'intensité de l'excitant qui devrait amener une diminution de l'inten- sité de la sensation provoque au contraire ici une augmentation de cette intensité. Les expériences de F. reprises par Aubert, ont montré début, graines, cailloux, taches de lumière même , suffit amplement à assurer le « manger et le boire » à l'état de nature. Il ne faudra pas grand temps pour que les circonstances mettent le jeune Oiseau en contact avec l'eau. Et, en vérité, on ne voit pas bien comment — ou pourtiuoi — il se ferait que le jeune Oiseau eût l'instinct de manger, mais non celui de boire. La vérité est que le Poussin boit aussi bien qu'il mange : (ju'il boit dès qu'il fait connaissance avec l'eau, v\ (jue sa tendance à picorer, et aussi les circonstances, le mettent fatale- ment et rapidement en contact avec l'eau non moins qu'avec les aliments solides. Au reste, Texpérience vaut mieux que toutes les discussions, et Elliott communique le résultat de ses observations : il élève la volaille depuis trente-cinq ans, et constamment il a vu les Poussins, à qui l'on offre une assiette contenant de Teau (et à qui on n"a encore rien offert du tout, pas même des aliments solides) s'avancer vers l'assiette, y lancer des coups de bec et boire aussitôt de la manière que chacun connaît. Cela , en l'absence de toute imitation possible , la mère n'étant pas là pour montrer le mou- vement et donner l'exemple. Donc, le Poussin picore le liquide aussi bien ([ue le solide, contrairement à l'opinion de Llovd Morgan. — J. C. Hartzell apporte aussi sa pierre à l'édifice. Il a fait des expériences assez étendues, il y a liuit ans; il a soumis quelque trois cents œufs de Poule à l'incubation artiticielle, et a divisé les Poussins en deux groupes : Groupe A : formé des Poussins les moins bienvenus, qu'on nourrit et qu'on abreuve à la main jus- (ju'au moment où ils peuvent se tirer d'affaire seuls : ils ne nous intéressent pas. Groupe B : Poussins vigoureux, bien portants, à la disposition desquels on a placé des aliments solides et liquides, mais sans rien leur montrer, sans même stimuler le picorage par les coups secs frappés contre le sol. Ils sont abandonnés à eux-mêmes, en présence d'aliments. Or que font-ils? Ils cou- rent de ci de là, tombent à l'occasion, leur bec se barbouille de pâtée ou plonge dans l'eau. Le contact de substances alimentaires provoque la série des opérations habituelles : ils les avalent mais ce n'est pas de propos déli- béré qu'ils vont picorer, dès le début : le hasard leur apprend l'existence d'aliments, et c'est après quelques expériences seulement <|u'ils se mettent à i)icorer délibérément les substances alimentaires, et d'autres aussi. Ils savent avaler, mais ce sont les circonstances qui leur enseignent ce qu'il faut avaler. Cette leçon est sue vers le cinquième jour : elle commence vers la fin du troisième. C'est la même conclusion que tire enfin "Wesley Mills, à la suite des communications précédentes. La plupart des poussins ne picorent qu'après y avoir été incités par imitation — imitation de la mère ou de quelque autre agent — ou par un accident (jui a mis en éveil le mécanisme préexistant. La conclusion .uénérale i)arait être (jue le jeune Oiseau vient au monde pourvu de mécanismes tout préparés à l'action, mais que la première activité de ces mécanismes psycho-physiologiques n'est généralement pas provoquée du dedans : l'incitation vient du dehors , et est fournie soit par l'expérience accidentelle, soit par l'imitation des actes exécutés par les adultes. Comme le fait remarquer Baldwin, le point important (jui ressort des faits énoncés ci-dessus c'est que l'instinct « peut n'être qu'à moitié congénital , et avoir besoin d'être complété par l'imitation, les circonstances fortuites , l'in- telligence, l'instruction , pour être mis en action, même (piand les actes auxquels il préside sont si nécessaires à la vie que l'animal mourrait cer- s 084 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tainement si la fonction ne s'exécutait point. C. Llcyd Morgan répond aux critiques (jui précèdent, dans son volume. "W. Mills est d avis aussi que beaucoup d'instincts sont loin d'avoir la perfection et rinfaillibilité qu'on leur attribue souvent, et ont besoin de stimulants pour entrer en activité. Il ne sera pas inutile de relater ici les faits qui ont servi de point de dé- part à la discussion qui précède. Ils sont dus à M.-C. Lloyd Morgan, et je traduis le passage essentiel : « Les Poussins que j'ai observés picorent instinctivement tous les petits objets placés à distance convenable. Si un de ces objets se trouve être une goutte d'eau, ils la picarent. Mais si une écuelle métallique renfermant un peu d'eau se trouve sur leur parcours , l'excitation résultant de la vue de l'eau immobile ne provoque aucune réaction sous forme de manifestation de l'instinct de boire. S'il y a des parcelles de sable ou d'aliments ou d'au- tres objets au fond de Técuelle, ils les picorent, et par là découvrent l'exis- tence de l'eau. Parfois, ils picorent une bulle sur le bord du vase. Quand l'un des Poussins a été ainsi conduit à boire, les autres suivent par imitation. A peine le bec a-t-il touché l'eau que, chez le Poussin domestique, la tête se redresse, et la réponse instinctive, l'acte de boire, se produit. J'ai vu des Canetons patauger à plusieurs reprises dans l'écuelle , sans s'arrêter pour boire, bien que j'eusse des raisons de les croire altérés car, lorsque je trem- pai le bec d'un d'eux dans l'eau, il but avec avidité et continua quelque temps à boire. D'autre part une petite Poule d'eau que je mis à l'eau, quand elle eut atteint l'âge de 16 heures , but aussitôt que sa poitrine eut touché l'eau : puis elle nagea, exécutant de façon instinctive les mouvements coor- donnés des pattes avec beaucoup de netteté. » Autrement dit, l'instinct n'est pas parfait et immuable dès le début : et il ne s'exerce que sous l'influence d'excitations venues du dehors. — H. de Varigny. 29. Bumpus. — Uinstinct et réducation chez les Oiseaux. — Observations faites sur un jeune Oiseau d'une espèce sauvage {Tyrannus tyrannus), exclu- sivement insectivore , naissant nu, et qui est nourri par les parents pendant plusieurs jours avant d'arriver à pouvoir chercher lui-même sa proie. Capturé le 2 juillet alors qu'il prenait une de ses premières leçons de vie, cet Oiseau a été, du 2 au II, nourri à la main (viande, pain humecté, insectes). 11 a été désaltéré de même façon, c'est-à-dire qu'on lui tendait le doigt après l'avoir trempé dans l'eau : il prenait tout le doigt dans son bec, et n'a jamais (du 2 au 10 juillet, terme des observations) essayé de prendre uniquement la goutte pendante. Il n'a jamais picoré une goutte d'eau sur une feuille ou au- tre surface quelconque. Le 11 juillet, on lui a offert un récipient en porce- laine plein d'eau. Il a souvent saisi les bords du récipient entre ses mandi- bules , de propos délibéré , mais n'a jamais paru s'intéresser à l'eau, et quand, par suite d'un faux mouvement, il plongeait le bec dans l'eau, il en demeu- rait surpris, puis essayait d'avaler ce qui avait pu pénétrer dans le bec comme si c'eût été un corps solide, et non avec le geste caractéristique qui accompagne chez les Oiseaux la déglutition du solide. L'animal ne s'est in- téressé à l'eau que sous forme de gouttes tombant vers lui. Il s'est agité, et a vivement essayé de picorer les gouttes pendant leur chute « les avalant avec des signes évidents de satisfaction ». [Mais comment les avalait-il? A la façon classique, ou bien comme un solide? L'auteur ne le dit pas, et c'était pourtant un point essentiel.] Bumpus pense, comme Mills, que la nature des actes de manger et de boire n'est pas essentiellement différente, et « de même que la condition XIX. — FOXCTIOXS MEXTALES. 085 physique des substances peut passer par transitions insensibles du solide au li(iuiile, de même les processus ])hysioIogiques sont, en prati(|ue, les mêmes, que la nourriture soit solide, pâteuse, ou liquide ». Il ne croit pas, en outre, que le premier acte de boire soit, en totalité , incessamment instinctif. Dans l'acte de se nourrir il y a trois éléments : saisir Faliment , le tàter, Texami- ner avec lalanuue. l'avaler. Il ne peut y avoir que le premier de ces trois actes qui soit instinctif : instinctivement l'animal saisit tout ce qui attire son attention et est de petites dimensions, une tète de clou aussi bien (ju'une parcelle alimentaire : pour le reste, c'est affaire de mécanisme physiologi- que tout établi. Mais une fois que l'instinct a agi, et que l'objet a été saisi , l'intelligence intervient enfin , et décide si l'objet soumis à l'inspection de la langue, du bec et des lèvres sera ou non admis à suivre le reste de la filière. Ce rôle de Tintelligence est très évident chez le jeune Tyrannus : peut-être n'y a-t-on pas prêté une attention suffisante chez le Poussin. Chez le Tj/rannus le perfectionnement graduel des mouvements (par où les ali- ments sont saisis, examinés, déglutis) est très évident : par la pratique ils deviennent faciles et rapides d'imparfaits et de lents qu'ils étaient d'abord. Mais comment se fait la sélection? Comment le jeune apprend-il à rejeter certaines parcelles et à en conserver d'autres? Par l'éducation. Les parents n'apportent que des aliments comestibles qu'ils placent dans la bouche au point où naît le réflexe de la déglutition : il avale sans choisir, par consé- quent, mais tout en percevant certains caractères de l'objet avalé. 11 s'ins- truit donc, malgré lui, pour ainsi dire : ses parents font son éducation, ou du moins en posent les bases. La sélection est si peu instinctive qu'elle se fera tout autrement chez deux jeunes de même espèce qui auront été élevés, l'un par ses parents, insectivores, l'autre par des parents d'adoption, grani- vores, par exemple. Et l'expérience personnelle joue un grand rôle. Le jeune Tyrannus apprit tout seul à prendre des insectes. Son instinct qui le poussait à s'emparer de tous objets attirant son attention, et assez petits pour être saisis par le bec, le poussa à capturer différents insectes. Il prenait tous ceux qu'il apercevait : les moins savoureux comme les meilleurs. Mais il se rappelait la saveur des uns et des autres et, par suite, évita les premiers pour ne s'oc- cuper que des derniers. La première Fourmi qu'il prit lui déplut. Le lende- main, rencontrant un second individu de la même espèce, il reconnut celle-ci, secoua la tête en s'essuyant le bec. vigoureusement, comme s'il avait encore le goût déplaisant de l'Insecte dans la bouche, et s'ab.stint d'y toucher. Il conçut même une forte méfiance à l'égard des Fourmis, et plus tard se refusa à essayer d'une Fourmi d'une autre espèce , bien qu'il l'exa- minât avec beaucoup d'intérêt. En somme, il n'y a rien d'instinctif dans l'acte d'avaler : l'animal n'avale qu'après examen, et il examine, juge et conclut d'après l'expérience qu'il a acquise à l'époque où ses parents le nourrissaient, c'est-à-dire, plaçaient des aliments comestibles assez au fond de la bouche pour que le réflexe de la déglutition s'opérât, et pour qu'en même temps le jeune perçût les caractères généraux des substances bonnes à manger. — 11. de Yarigny. 28. Buchanan (G.-C). — Uinstincl des Oiseaux. — Observation faite sur de jeunes Autours, âgés d'une semaine environ. On les nourrit de viande. Quelques jours après on remarque qu'ils tâchent de happer un chiffon rouge. On leur ofïre des chiffons d'autre couleur et, tandis qu'ils essayent de happer ceux-ci à l'occasion et de façon intermittente, ils ne manquent jamais de tâ- cher de saisir le cliiffon rouge. Ont-ils donc remarqué la couleur rouge de la viande? Cela est bien possible. — H. de V.vrignv. ()8r> L'ANNEE BIOLOGIQUE. 1. A. B. — De la migration des Perdrix. — L'étude de leurs déplacements, si fréquemment signalés, montre bien que les Perdrix ne doivent pas être qua- lifiées : Oiseaux mi,i;rateurs. Tous les Oiseaux en effet, au moment du chan- gement des saisons , manifestent une certaine agitation qui détermine chez les uns des migrations très étendues, et se traduit chez les autres par de jjetits déplacements, qui ne sont qu'une sorte d'atténuation, un vestige des premiè- res. Ils en diffèrent par quelques caractères particuliers : étendue restreinte, manque de régularité, restriction aux représentants d'une espèce dans une localité déterminée, tandis que ceux d'une localité voisine, parfois plus sejjten- trionale , ne bougent pas. Nos Perdrix n'effectuent que des déplacements de ce genre. Trois sortes de causes les provoquent : 1° nécessités d'existence telles qu'alimentation, conditions climatériques, obligation du mélange des sexes; 2'^ nécessités de dispersion régies par la surpopulation et l'extension des zones de cultures leur convenant; 3° enfin, ce fait même du déplacement est le produit de l'hérédité et de l'accoutumance. — E. Hecht. 85. Haacke. — Sur la phijlogénèse des instincls et des caractères protec- teurs. {Recherche sur la phylogénèse du parasitisme du Coucou et sur les caractères de ses œufs.) [XVII c] — On sait que le Coucou (Cuculus canorus) ne construit pas de nid et dépose ses œufs dans le nid d"Oiseaux appar- tenant à d'autres espèces. Ceux-ci couvent les œufs du Coucou et nour- rissent les jeunes après leur éclosion. C'est de cette sorte de parasitisme qu'il s'agit. S'appuyant sur les ouvrages récents de Baldamus et de Rev, Haacke trace l'histoire naturelle détaillée du Coucou et des Oiseaux qui lui sont apparentés en insistant sur les points qui présentent à la fois de l'intérêt et de l'impor- tance pour la biologie générale. Comment s'est développé chez la femelle de Coucou le remarquable ins- tinct qui la porte à effectuer la ponte dans le nid d'autres Oiseaux? Comment s'est produite la ressemblance éminemment favorable qui existe entre la co- loration des œufs des Coucous et celle des œufs provenant des espèces dif- férentes auxquelles sont confiés les œufs des Coucous? En général, on voit là des effets de la sélection naturelle telle que la comprenait Darwin, c'est-à- dire la sélection qui repose sur la survivance des plus aptes. Mais cette explication darwinienne, Haacke ne l'accepte pas. Il ne croit pas à la varia- tion indéterminée comme point de départ de la phylogénèse. Il emprunte aux ouvrages de Baldamus et de Rey un grand nombre d'arguments, et s'efforce de montrer que la phylogénèse du parasitisme du Coucou ainsi que les carac- tères de coloration de ses œufs reposent sur la variation déterminée dési- gnée sous le novaà''orthogénèse (1). Généralisant au sujet de ce dernier point, il conclut qu'il en est de même pour tous les phénomènes de mimétisme et qu'en somme l'origine des espèces n'est point explicable par la sélection naturelle. [XVI r a] — A. Mallèvre. r)7. Ferai (A.). — Un aperçu de psychologie comparée . [KIY 1 Y;XVa[î;XXj — Dans ce long mémoire, Forel expose sous une forme très libre et sans s'as- treindre à un ordre bien rigoureux, l'ensemble de ses idées sur la méthode de la psychologie, les régies qui doivent guider l'observateur dans l'interprétation des instincts et des actes des animaux, les relations qui unissent les phéno- mènes psychiques et les phénomènes nerveux, la multiplicité des consciences distinctes dans un même sujet, les théories de Durand (de Gros), le problème (1) Voir Yves Delage : Hérédité et Biologie géaéi'ale, p. 44G. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 087 de l'hérédité . la transmission des caractères acquis, et les deux types de l'activité motrice : l'activité autoniaticpie et l'activité adaptative et plastique. La richesse même de ce beau travail en vues personnelles sur tant de sujets divers, aux([uelles la langue familière, savoureuse et forte de Forel commu- nique une jeunesse nouvelle et qui empruntent à l'autorité ([u'ont attachée à son nom ses découvertes en histolotrie et ses reciierches i)énétrantes dans le double domaine de l'hypnotisme et de la psychologie animale, une impor- tance particulière, en rend l'analyse singulièrement difficile. Forel in- dique que la question qui domine toute la psychologie comparée, c'est l'op- position qui existe chez un Insecte, par exemple, comme la Fourmi, entre la perfection et la complexité de ses instincts sociaux et la médiocrité de son intelligence individuelle. Mais il faut se garder de voir là le jeu de deux forces, de deux facultés hétérogènes : l'instinct et la raison; ces deux types de réaction sont des modes dilïérents d'une seule et même espèce d'activité ; l'on passe de l'un à l'autre dans un même individu par une série de tran- sitions insensibles et il en est de même dans toute la série animale. On ne peut opposer une activité dite inconsciente à l'activité consciente. « Tout est cons- cient, mais les consciences n'ont entre elles que des rapports de voisinage immédiat. Elles ne se connaissent pas directement les unes les autres. Ce qui connaît, c'est l'ensemble moniste cérébral. » 11 y a ainsi chez chaque individu, tout un ensemble de consciences indépendantes qui vivent de leur vie propre et qui ont avec la conscience centrale des connexions occa- sionnelles et passagères. C'est la théorie fondamentale qu'exposait dès 1855, avec « le courage et la perspicacité du génie », Durand (de Gros) dans son Electrodynamisme vital. L'existence de ce polyzo'ïsme et de ce polypsychisme que l'étude de l'anatomie et de l'embryologie comparées et de la physiologie du système nerveux nous oblige d'admettre, nous contraint à reconnaître que l'observation interne ne nous permet d'atteindre qu'à des « synthèses subjectives très incomplètes et souvent trompeuses de l'enchaînement cau- sal des faits réels de la physiologie cérébrale. » Or, nous avons le tort d'as- similer à cette partie très restreinte de notre vie interne, que nous con- naissons seulement, la vie mentale tout entière des autres. Cela est déjà dangereux et suscite de nombreuses erreurs dans le domaine de la psy- chologie humaine, mais c'est surtout dans l'interprétation des actes des ani- maux qu'apparaît tout le péril de la tendance à VcDithropisme, de cette disposition à transporter dans la vie même des êtres qui nous ressemblent le moins nos propres habitudes de pensée et de raisonnement. Les recher- ches de psychologie comparée ne peuvent porter que sur les fonctions men- tales primordiales et encore faut-il renoncer à toute « assimilation proprement dite de nos synthèses subjectives avec celles des animaux. « Cela posé , on peut aborder l'étude du fait qui domine toute la psychologie animale : la dualité d'action des centres nerveux. Leur activité peut être automatique ou plastique. Dans le premier cas, les actes se produisent dans un ordre rigou- reusement déterminé, dès qu'une irritation sensorielle donnée provoque le premier de la série ; dans le second , l'individu adapte son action à des cir- constances imprévues et nouvelles. Toutes deux, ces activités se retrouvent chez l'Homme et chez l'animal , mais l'activité automatique , qui a déjà une place plus grande chez les animaux supérieurs que chez nous, devient si prépondérante chez l'Insecte qu'elle efface presque et dissimule l'activité plastique. A regarder de près, on constate : 1° que, chez l'Homme, les actes au- tomatiques acquis (habitudes) sont en très grand nombre et qu'ils présentent les mêmes caractères que les actes instinctifs de l'animal; 2° qu'il existe, à côté de ces habitudes et des véritables instincts, des dispositions, hérédi- 688 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. taires, instincts incomplets, en voie de formation et qui constituent la tran- sition; 3° que chez les Insectes eux-mêmes et dans l'exécution des actes au- tomatiques les plus parfaits, interviennent par instants de courtes et simples manifestations de l'activité plastique; 4° que la non-activité d'un automa- tisme fait revenir le centre nerveux dont il dépend fou le plasma ,a-ermina- tif) à la plasticité; 5° que les automatismes complexes, adaptés à un but spécial, exigent un nombre infiniment plus restreint de neurones que la faculté plasticjue d'adaptation individuelle au même degré de complexité. L'augmentation du nombre des neurones augmente donc énormément la faculté plastique, mais ce n'est pas une faculté secondaire et dérivée. L'auto- matisme ne saurait être primaire. Lorsqu'il s'affaiblit ou se perd, le proto- plasma revient à sa plasticité primitive. Mais de l'automatisme, rien ne peut sortir par évolution directe : c'est la destruction d'un automatisme qui permet le développement d'une activité adaptée, mais elle ne procède pas de lui. L'activité automatique est essentiellement, au point de vue physique, une activité cyclique; elle est constituée par des séries d'actes qui se répètent in- définiment sous l'influence d'un complexus de forces latentes , souvent trans- missibles par l'hérédité , et qui sont mises en jeu par une ou plusieurs irri- tations simples: l'activité plastique, au contraire, résulte de l'action de for- ces antagonistes qui « occasionnent une perturbation des automatismes et frayent des voies nouvelles. » Lors même qu'elle ne le brise pas, toute résis- tance imprévue fait subir à l'automatisme une légère déformation plastique. L'activité automatique est donc perpétuellement dérangée, détruite ou mo- difiée par les chocs imprévus des forces extérieures, tandis que l'activité plastique tend à s'automatiser et à se fixer par la répétition. Comment la transmission héréditaire d'instincts acquis se peut-elle concevoir? Forel ne donne pas de solution ferme, mais il tend à se rapprocher des théories de Weismann. « Il n'est pas absurde d'admettre la possibilité d'une infinité de prédéterminations possibles dans les molécules organiques d'un germe, ni d'admettre que la sélection naturelle ne fait que choisir parmi elles , au lieu de croire à la création épigénétique par imprégnation des pangènes. On devra admettre alors que les automatismes héréditaires ne s'héritent pas tels quels par imprégnation, mais que la sélection naturelle choisit grain par grain, dans la suite des générations, les puissances de leurs éléments parmi les différentes conjonctions qui ont lieu et que ces puissances éclosent pour ainsi dire petit à petit en automatismes effectifs par suite d'une impulsion intrinsèque originaire, plus ou moins identique au système originaire dif- férenciateur des atomes de l'univers. » Le mémoire contient (p. 40-4-2) d'in- téressants détails sur des instincts acquis par certaines espèces de Fourmis [Myrinecocystus aUisquamis et Camponotus ligniperdus). — L. Marillier. 98. Janet (Gh.). — Les Fourmis. — Cette conférence est un exposé synthétique de nos connaissances actuelles sur les points les ])lus intéres- sants de l'anatomie et de l'éthologie des Fourmis. — Le nom de l'auteur, dont on connaît les remarquables et minutieuses observations sur le groupe qu'il passe en revue, témoigne suffisamment de la valeur de son étude, et l'on y rencontre de nombreuses observations personnelles sur les organes de la stri- dulation, les adaptations pour le nettoyage, la myrmécocleptie , etc.] Au point de vue de l'évolution des instincts, il est intéressant de remarquer que la disparition du cocon, enveloppe protectrice que les soins incessants dont la progéniture est entourée ont rendue bien peu utile chez les Fourmis , se fait non d'une façon graduelle par amoindrissements successifs, par évanouisse- ment pour ainsi dire, mais brusquement. On voit, en effet, des larves qui sont XIX. - FONCTIONS MENTALES. 689 semblables entre elles et donneront des imagos semblables entre elles faire un cocon absolument complet, ne montrant aucun indice de réduction, ou n'en point faire du tout. Ce fait est un exemple à citer pour montrer combien brus(iuement des cbangements peuvent survenir dans les mœurs d'un animal; et il apporte un fait de plus à l'appui de la théorie de l'espèce consi- dérée comme une position d'équilibre (Bateson, Aum.vnd Janet). Parmi les différents chapitres, ceux qui nous intéressent de la façon la plus directe sont ceux qui ont rapport aux animaux myrmécophiles et au déveloi)poment de l'esclavage. Les rapports entre les Fourmis et leurs hôtes étudiés déjà avec tant de dé- tails par Wasmann, mais qui offrent un champ d'étude d'une richesse inépui- sable, peuvent être groupés en diverses catégories. On peut distinguer la »;///•- mécophagie (Coléoptères divers), le parasitisme interne (Nématodes du genre Pelodera), le parasitisme externe (Acariens du genre L'ropoda), le synœké- tisme(e\. : un petit Crustacé isopode, le Platijarthrus Hofpnanseggi), la myr- mécocleptie {Lepisma pohipoda),CLH\\9, laquelle l'hùte, d'ajjrès une observation propre à l'auteur (M, ravit la gouttelette de liquide nutritif au moment précis où se fait la transmission par dégorgement du jabot d'une Fourmi dans celui d'une de ses compagnes . enfin les cas de véritable symbiose à avantages réciproques, qui constituent la miirmécoxénie d'ËMERY. Ces derniers présen- tent eux-mêmes tous les degrés, depuis le cas des Atemeles et des Lome- chusai qui se laissent volontiers nourrir par les Fourmis , mais qui savent également se nourrir seuls, jusqu'au Claviger testaceus qui est incapable de se nourrir seul et se laisse mourir s'il n'a plus de Fourmis qui viennent lui donner la becquée en échange de la sécrétion sucrée qu'il produit sur la région dorsale. — Quant à l'instinct de l'esclavage, il n'est peut-être pas inutile de rappeler l'interprétation de Darwin (-), d'après laquelle l'origine de cet instinct doit être chercliée dans l'habitude qu'ont les Fourmis, après un combat livré à une colonie voisine, de rapporter au nid des nymphes pour les dévorer. Le cas ultime auquel conduit l'esclavagisme, en partant de For- mica saïKjuinea et en passant par les Polt/ergus, est celui de VAnergatcs atra- tulus, dont le mâle est aptère, dont la femelle est impotente au point de pouvoir à peine marcher, et qui, par une circonstance mettant le comble à son incapacité, ne possède pas d'ouvrières. Aussi ne peut-elle exister que parce que des ouvrières de Tetramorium csespitum, espèce industrieuse, se chargent de la défendre, de la soigner et d'élever sa progéniture. — P. Mar- CHAL. 120. Marchai (P.). — Observations sur les Polistes. Cellule primitive et première cellule du nid. — Provisions de miel. — Hibernatioti . — Association de reines fondatrices. — L'auteur a observé la première cellule du nid des Polistes: elle était cylindrique et formée d'une façon indépendante : cette observation montre bien que le type de la cellule hexagonale n'existe pas dans le cerveau de la Guêpe, et que. suivant la théorie de nE Saussure, il n'est que le résultat de l'association de plusieurs cellules dans un espace res- treint et de la régularité du travail des constructeurs. La récolte du miel par les Poliades jusqu'ici très rarement constatée est confirmée, et ce trait de mœurs chez ce type primitif de Vespide s'accorde bien avec l'opinion qui considère les Apiaires et les ^'espides comme deux branches divergentes d'un même tronc primitif. Enfin , une observation de l'auteur tend à prouver que (1) Janet (Ch.) : .Sur le Lepismina polypoda Grassi, el sur ses rapports avec les Fourmis. (Bull. Soc. Ent. Fr. 189(!. p. 131-138.) (2) Origine des espèces , p. 29'i. l'année biologique;, ii. 1890. 44 690 L'AN.\EE HIOLOGIQUE. plusieurs reines peuvent s'associer pour fonder un seul nid. On peut, en effet, trouver 2, 3 et même 4 individus sur un seul nid au début de sa fondation, en avril où il n'existe encore que des fondatrices. — P. Maiîciial. 8:». Grobben iC.)- — Abeilles reines inc(i})ahlcs de pondre des œufs à Faux Bourdons. — On voit fréquemment des reines incapables de pondre des œufs fécondés, mais par contre il est très rare de trouver des reines absolument incapables de pondre des œufs non fécondés (œufs de Faux-bourdons). P. Baii- FACH et Saint-Goiîz ont les premiers constaté ce fait exceptionnel, et C. Grobben l'attribue à une innervation anormale du réceptacle séminal. Dans les cas normaux, la reine seule femelle de la ruche capable de pondre des œufs, pond des œufs fécondés d'où naîtront des reines ou des ouvrières, ou des œufs non fécondés d'où naîtront des Faux-bourdons, suivant qu'elle permet ou empêche l'arrivée du sperme sur les œufs. Dans le cas très rare où une reine ne pond que des Œ'ufs fécondés, il faudrait admettre, d'après Grobben, qu'elle n'est pas maîtresse du sphincter de son réceptacle séminal, et se trouve ainsi hors d'état d'empêcher l'arrivée du sperme sur ses œufs au moment de la ponte. Les ouvrières devraient, semble-t-il, remédier à cette infériorité de l'essaim, en recherchant des reines à Faux-Bourdons, mais leur instinct est en défaut sur ce point, et elles se contentent de leur reine anor- male. — E. Hecht. 78. Giard (A.). — Sur le chmigeinent de régime de certains Bombyciens. — Cnethocampa processionea se nourrit habituellement des feuilles du Chêne. JouRDHEUiLLE l'a obscrvé dans un jardin, vivant sur le Noyer d'Amérique. Cette adaptation au Noyer de la Processionnaire du Chêne doit être inter- prétée comme un fait de retour accidentel à un instinct ancestral. En effet, nombre de Bombyciens, appartenant, d'après Packard, à des groupes phylogé- nétiquement très anciens , vivent en Amérique sur les Juglandées , tels sont les ûatana. Les Juglandées sont , parmi les Angiospermes , les formes les plus inférieures, celles qui se rapprochent le plus des Gymnospermes, et on sait que beaucoup de Bombyciens vivent encore aujourd'hui sur les Coni- fères. Même les espèces qui ont adopté depuis un autre régime, gardent une tendance à revenir occasionnellement aux plantes (ju'ont mangées leurs an- cêtres. C'est ainsi que la Nonne [Psilnra Monacha L.), qui en France vit presque exclusivement sur le Chêne . est devenue en Allemagne et en Belgi- que un véritable fléau pour les forêts de Pin sylvestre. — P. Marchal. 14 bis. Baldwin I J. Mark). — Hérèditéet insUnct. [XV a |î] — G.-J. Roma- nes réduisait les arguments favorables à la thèse de l'hérédité des caractères acquis à deux seulement, et l'un d'eux consistait à envisager l'instinct comme une habitude héréditaire. J.-M. Baldwin pense que cette façon de voir est inexacte. L'habitude qui, par la suite, est devenue héréditaire, suppose quelque intelligence : il a fallu l'intelligence pour établir les coordinations souvent très complexes que nous désignons sous le nom d'actes instinctifs. Or, comment l'intelligence a-t-elle procédé pour établir ces coordinations? Par sélection de certaines combinaisons, entre un grand nombre de com- binaisons rendues possibles par l'existence des parties employées et par leur structure: sélection due à Texpérience . au plaisir, à la douleur, etc. L'intel- ligence n'a rien pu créer : elle n'a pu créer des organes qui n'existaient pas, ou des combinaisons de mouvements que la structure des membres et du système nerveux ne rendaient pas déjà possibles. Elle a pu choisir, mais XIX. — FONCTIONS MENTALES. 091 non créer : « elle n"a pu que faire un usage fonctionnel de coordinations déjà présentes dans la constitution de l'orn-anisme ». L'intellii>-ence ne peut ((ue faire emploi de mécanismes moteurs préexis- tants. Cet emploi se fait de façon différente, selon qu'on Tenvisage comme instinctif ou comme intelligent. Dans l'instinct, la coordination est mise en jeu directement par une excitation sensitive: dans rintelligence, le point do départ est cérébral; les excitations sensitives agissent d'abord sur le cerveau, et leur action est déterminée par des associations de processus cérébraux. Mais la différence est-elle si considérable, après tout? Et les modifications dans les connexions cérébrales ont bien pu se produire par variation spon- tanée. Il suffit d'une faible modification cérébrale pour déterminer des chan- gements considérables, sans qu'il y ait de modifications dans tout l'appareil musculaire, et cette modification cérébrale peut parfaitement s'opérer comme variation et se transmettre héréditairement sans qu'il faille invoquer la transmission héréditaire des effets de l'exercice et de l'usage. En second lieu, la nécessité de supposer l'hérédité des effets de l'exercice est fortement réduite par l'importance que joue évidemment rimitation chez le jeune animal dans l'établissement des instincts [voir entre autres, dans ce volume, la discussion sur l'instinct de boire chez les jeunes oiseaux]. Cette imitation ne saurait jouer le rôle des coordinations si ne préexis- taient , d'une part les coordinations et d'un autre côté l'imitation et aussi les enseignements du hasard, les observations consécutives au jeu des organes, à l'exercice pur et simple des muscles et des nerfs. Le rôle de l'intelligence est considérable, car l'imitation n'est utile que si elle est intelligente, que si les actes imités concourent au bien-être de l'individu. A côté de l'hérédité naturelle qui transmet les variations congénitalement, il y a donc une hérédité sociale « par laquelle les fonctions acquises sociale- ment (l'imitation et les acquisitions conscientes dues au commerce avec les autres animaux) sont aussi transmises socialement. L'une est phylogénétique, l'autre ontogénétique ». Ces deux formes réagissent l'une sur l'autre, car d'un côté les variations congénitales sont maintenues en existence et rendues effectives par l'emploi conscient qui en est fait pour les adaptations intelli- gentes et imitatives, et de l'autre, l'intelligence et l'adaptation imitative deviennent congénitales par les progrès de la variation due au fonctionne- ment. Dans les deux cas , l'intelligence joue un très grand rôle : elle est en elle-même une variation congénitale , mais c'est aussi un agent considérable dans l'adaptation au milieu physique et social. Toutefois, en raison de la prépondérance de l'hérédité naturelle chez les animaux, c'est l'instinct qui domine chez eux; la prépondérance de l'hérédité sociale caractérise l'huma- nité. De la sorte . au total , on peut dire que l'évolution organique est soumise à une direction intelligente car, entre toutes les variations qui temlent vers un instinct, celles-là seules survivront et gagneront que l'intelligence ratifie et emploie pour les adaptations personnelles de l'animal. La sélection naturelle élimine les autres et, à chaque pas dans le développement de l'espèce, il faut que l'instinct en germe, en évolution, se développe dans la voie ratifiée par l'intelligence, et dans celle-là seule, sous peine de périr. 11 en va de même pour les actes imitatifs : ceux-là seuls qui sont utiles serviront : les imitations nuisibles s'éliminent par l'élimination des individus qui les ac- comi)lissent. L'intelligence préside donc au développement et à la direction des instincts : et par là, la conscience devient un facteur de l'évolution. Ce qui iirécède répond à l'argument général de Romanes que les co-adap- tations partielles dans la direction d'un instinct ne sont pas de valeur sélec- 692 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tive, et que par suite l'instinct n'a pas pu se produire par des variations co-adaptatives partielles, mais a dû être acquis par Tintelligence, et ensuite transmis par liérédité. Fort bien. Mais du moment où ion admet que l'intel- ligence a joué un rôle dans la formation des instincts, on ouvre la porte à un certain nombre de questions dont il faut dire un mot. L'intelligence peut exécuter les mêmes actes que l'instinct, dit Roma- nes, et alors cette exécution intelligente des actes sert les mêmes fins d'uti- lité que leur exécution instinctive. S'il en est ainsi, les variations aptes à assurer l'exécution instinctive ne peuvent avoir de valeur sélective, et dès lors la sélection naturelle ne peut servir à les établir. Avec la doctrine la- marckienne, l'habitude engendrée par l'action intelligente donne naissance à des instincts assurant l'exécution des mêmes actes , et alors l'intelligence et l'instinct servent à l'exécution des mêmes actes chez le même animal. Ce point de vue appelle quelques observations. 1" Cela revient à dire que les actions qui ont une valeur sélective, étant intelligentes, n'en ont plus (|uand elles sont effectives instinctivement. Mais cela est en contradiction avec l'argument d'après lequel les instincts n'au- raient pu se former par co-adaptation partielle. L'argument de la co-adaptation affirme que les co-adaptations partielles ne peuvent être conservées , étant inu- tiles , et celui de la « valeur sélective » affirme leur préservation ; il affirme aussi qu'avec addition de l'intelligence, elles acquièrent une valeur sélective. 2'' Admettant l'existence chez le même animal, de l'aptitude à exécuter les mêmes actes, intelligemment et instinctivement, Romanes ne devrait pas considérer les réflexes instinctifs comme n'ayant pas une utilité spéciale en dehors de l'utilité qu'ont les actes intelligents. Les deux formes de l'acte ont des caractères différents et une utilité particulière. Les actes réflexes sont plus rapides, plus directs, moins variables, moins sujets à inhibition, plus sûrs dans leur fonctionnement, et les actes intelligents sont plus suscepti- bles d'adaptation. Ceux-ci sont d'origine centrale, ceux-là d'origine périphé- rique. Quelques autres différences existent aussi : la dépense d'énergie n'est pas la même dans les deux cas : Mono et Waller ont montré que les muscles peuvent travailler sous l'influence d'une excitation directe alors qu'ils sont épuisés par l'excitation volontaire, et la réciproque s'observe aussi. D'autre part, l'intelligence ne saurait se passer des réflexes pour les soins quotidiens de la vie ; et l'être qui ne pourrait acquérir de réflexes ne pourrait atteindre qu'un développement intellectuel inférieur, l'intelligence étant sans cesse occupée par les basses besognes auxquelles pourvoyent les réflexes d'habi- tude. Et enfin on sait que l'intervention de l'intelligence dans l'exécution d'un acte instinctif n'y apporte communément que trouble et confusion. Tous ces faits montrent la grande utilité de l'instinct et de l'activité ré- flexe même là où l'intelligence peut accomplir les mêmes actes que les deux premiers facteurs. Il faudrait donc pouvoir mesurer ou jauger cette utilité avant d'affirmer qu'elle a, ou n'a pas, de valeur sélective. Baldwin consi- dère les réflexes comme ayant grandes valeur et importance, et dès lors, ils sont justiciables de la sélection naturelle. « Aussi, tout ce qu'il reste de l'ar- gument de Romanes c'est ce qu'il ajoute à la réfutation de son premier argu- ment, tiré des co-adaptations. Du moment où l'on suppose l'existence de l'intelligence, les deux arguments tombent, car l'intelligence complète les co-adaptations légères et leur donne une valeur sélective, mais ne les empê- che point d'acquérir une nouvelle valeur sélective en tant qu'instincts réflexes par un degré nouveau de variation ». Il est encore une question à régler. Romanes cite des réflexes simples aussi bien que des instincts complexes, comme offrant des exemples de l'ap- MX. — FONCTIONS MENTALES. 693 plication du principe de l'iiabitude héréditaire ou de la lapsed intelligence (actes primitivement intelligents, mais devenus mécaniques par la suite) , par exemple le réflexe par où la jambe se retire (juand on chatouille la plante des pieds, et les mouvements (Féquilibraticm de la Grenouille privée de cerveau. La théorie Néo-lamarckienne exig-e l'intelligence dans ces deux cas; mais lîakhvin montre qu'en accordant l'intelligence, on })eut précisément se passer du facteur Néo-lamarckien. Toutefois, il est permis de se demander s'il est nécessaire d'admettre l'intelligence pour tous les réflexes. C'est une grosse question : mais ne semble-t-il pas difficile d'admettre que l'intelligence est nécessaire dans ce sens que rexécuti(ui volontaire et cons- ciente précède constamment l'exécution réflexe? Les actes intelligents sont postérieurs aux réflexes. Toutefois, tout dépend du sens qu'on attribue au mot intelligence. Si nous le prenons comme comprenant tous les processus cons- cients, la position change : et nous admettrons alors des états de conscience plus élémentaires, l'imitation par exemple, qui contribuent au développe- ment généraL De la sorte, la différence entre l'activité intelligente (imita tive par exemple) et l'activité instinctive et réflexe sera plus considérable encore. La conclusion générale est que, admettant la définition de l'intelligence qui précède et en y comprenant toute imitation consciente, aussi bien qu'en admettant la définition plus étroite, le principe de la sélection s'exerce sur la production des instincts et des réflexes, et suffit peut-être à les produire. [XVII //] — H. DE \'.VRIGNY. .'JO, Calderwood ("W.-Li.). — La ruse chez les animaux. — Les animaux choisis comme exemples sont le Cerf et le Renard. L'auteur insiste sur ce fait que les ruses employées par ces animaux et surtout par le dernier, lors- qu'ils sont traqués à la chasse , reposent sur l'expérience acquise grâce à l'as- sociation de leurs facultés intellectuelles à une grande acuité des sens. 11 est inutile de supposer chez ces animaux un véritable raisonnement abstrait , ainsi que le fait Romanes. L'acuité des sens supplée chez eux à la raison. Leroy (M. officier forestier à Versailles, allait même jusqu'à penser ([ue ce qui empêchait les vieux Renards de se prendre aux pièges, c'était la terreur qui s'associait dans leur esprit à l'odeur du fer: cette opinion semble toutefois exagérée : car on voit des Renards s'emparer d'appâts attachés à des pièges , après avoir pris les précautions nécessaires pour qu'il ne puisse leur être fait aucun mal (-); on en voit d'autres sauter par dessus les pièges que l'on a tendus devant l'entrée de leurs terriers. 11 y a du reste une autre ruse du Renard bien connue et qui ne peut s'expli- quer que par l'observation et l'expérience acquise, c'est celle qui consiste à dépister les Chiens , lors(|a"il a lui-même une certaine avance, et à remonter la piste qu'il a laissée derrière lui pour s'en écarter ensuite à angle droit, de façon à lancer les Chiens sur une fausse voie et à leur faire perdre sa trace. Il en est aussi de même de la ruse qu'il emploie lorsque, pour dépister les Chiens, il traverse une rivière. — P. Marchal. 179. Schrôder '^Chr.). — Moyens de défense de certaines Chenilles {Deile- phila elpenor, D.poi'cellus, Harpya vinula, Stauropus f'agi) présentant cer- taines pcrlicularilés de structure et d'allure propres à inspirer la terreur. — Ces moyens sont sans action pour les Ichneumonides, mais sont efficaces con- rc les autres ennemis des Chenilles et en particulier contre les Oiseaux et les (I) Leroy : Leltres philosophiques sur riiilelli'iriicc '1rs .[nimaur. 180-2, p. 86. (-2) Rae : Animal, InleUifjence, p. 430; et Lloyd Morgan : Animal Life and Inlclli- gence, p. .%(>. (V.I4 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Lézards. — Des expériences à Tappui, concernant la manière dont se com- portent ces animaux avec les Chenilles en question sont brièvement relatées. — P. Marciial. 178. Schrôder (Chr.). — Sur la coloration protectrice . [XVII, c] — Il s'agit d'une observation concernant un Lépidoptère diurne Pararge megœra L. que l'auteur trouva en abondance extrême sur le bord d'une route. Tous étaient posés sur les pieux gris d'une haie, tandis que, sur la même route, se trou- vait une barrière blanche qui n'en présentait aucun. Les particularités de la localité , et les conditions de l'observation sont indiquées avec un grand luxe de détails. Il est à noter que la couleur des Papillons à l'état de repos s'harmonisait entièrement avec celle des pieux sur lesquels ils se posaient. — [Dans cet exemple, et dans d'autres analogues que l'on réunirait sans doute assez facilement, on pourrait trouver des arguments en faveur de l'opinion de ceux qui voient dans la conscience et les facultés mentales des facteurs importants de l'évolution. (')] — P. Marchal. 103. Kogevnikof. — Sur la question de l'instinct. — L'art et les mœurs des Abeilles résultent-ils de l'éducation ou relèvent-ils de l'instinct? Kogevnikof étudie le problème expérimentalement. 11 prend des larves d"A- beilles (ouvrières, bourdons, reines) prêtes à éclore et les place dans une ruche pourvue d'une abondante nourriture consistant en miel et cire. Au fur à mesure que les Abeilles éclosent, elles se comportent normalement, c'est- à-dire qu'elles donnent leurs .soins aux cellules des reines pour abandonner toutes celles qui restent dès qu'une reine est éclose. Puis , elles se mettent à construire des gâteaux de cire dont les cellules sont absolument régulières. Les premiers essais des jeunes Abeilles prouvent qu'elles possèdent leur art dans la perfection. Butkevitch a fait des expériences plus rigoureuses , en ce sens que les jeunes Abeilles immédiatement après leur éclosion étaient placées dans une ruche dépourvue de miel et de cire. Ses conclusions sont identiques. En outre, si dans une ruche vide on place plusieurs reines venant d'éclore immédiatement s'engage une lutte à mort qui se termine par le triomphe de l'une d'elles. La conclusion est que l'art et les mœurs des Abeilles sont des facultés innées. — Terre. 161. Rey, — Le Coucou parasite des couvées. [X"V a [î] — 11 est inexact que le Coucou ne ponde que 4 à B œufs, à coquille très délicate, et dans un inter- valle de 8 jours. D'après Rey, le Coucou pondant tous les 2 jours et peut pondre jusqu'à 16 œufs, qui ont tous une coquille très dure. Ils sont remarquablement petits et lourds pour la taille de l'Oiseau , leur coloration et leur ornementa- tion varient à l'infini, mais une même femelle pond toujours des a'ufs identi- ques. [Quoiqu'on dise l'auteur, leur coloration ressemble toujours beaucoup à celle des a^ufs de l'espèce dans le nid de laquelle ils ont été déposés.] Comme l'a déjà observé Raspail (-) la durée moyenne de l'incubation (11 jours) est inférieure à celle des espèces dont le jeune Coucou sera l'hôte. D'après Rey, la femelle du Coucou aurait deux couvées par an, elle confierait toujours ses œufs à la même espèce d'Oiseau et apparemment à l'espèce dans le nid de laquelle elle aurait été élevée. Ces espèces sont très nombreu- ses et diffèrent suivant les contrées (au total il y en aurait UOj. Deux facteurs ont pu déterminer ce mode si particulier de reproduction : (1) Voir au cliapitre XVn : E. H. A., Influence de l'esprit dans l'évohilion. (2) Voir Ann. bioL, 189S, p. 043. XIX. — FONCTIONS MENTALES. iYJTy 1" rinfluence (lue doit avoir sur une jeune femelle de Coucou l'alimentation ([ue lui donnent ses parents nourriciers; 2'^ la transmission liéréditaire des i-aractères ainsi acquis. Cette influence sera beaucoup plus frappante si tous les descendants d'une mémo femelle de Coucou, sont durant do longues gé- nérations toujours élevés par des Oiseaux de la même espèce , et c'est sans doute pour cette raison que l'on ne trouve d'oeufs bleus de Coucou ([ue dans les nids de Rouge-queue [Rulicilla phœnictira], dont les œufs sont bleus aussi. En Finlande, les nombreux œufs de Coucou que l'on trouve dans les nids de Rouge-queue sont toujours bleus, ce qui prouverait d'après Rey qu'il s'est formé là une race spéciale de Coucou Bouge-qncue. La femelle vienl- elle à être obligée de déposer ses œufs dans les nids d'une autre espèce, ces œufs et ceux des jeunes qui en seront sortis, seront soumis à d'autres influences, et il en résultera, suivant les cas, des o'ufs d'un type mixte, ou même d'un type spécial que l'auteur appelle le type propre de l'œuf du Coucou. — E. Heciit. 149. Poulton (Ed.-B.). — Les parades iVamour de divers Acridiens d'Eu- rope. [X'VII a ji] — Observations détaillées concernant l'accouplement chez un certain nombre d'espèces d'Acridiens. — Chez le Pesotettix pedestris dont les ailes sont rudimentaires, le mâle, pendant l'accouplement, fait avec la 3'^ paire de pattes le mouvement propre à l'acte de la .stridulation , bien que ce mouvement ne détermine aucun son perceptible. Aussi l'auteur considère-t-il ce mouvement comme une stridulation vestigiale. Il est à remarquer que la stridulation fonctionnelle est évoquée par anticipation à l'acte sexuel, tandis que la stridulation vestigiale ne s'associe qu'à la réalisation de l'acte. — La stridulation est considérée comme s'étant développée sous l'influence de la sé- lection sexuelle. — P. M.\rchal. 20Î?. "Wilcox (J.). — Mode d'alimentation de Melongena. — L'interpréta- tion de la forme des organismes est nécessairement incomplète sans la connaissance du mode de vie fondée sur l'observation. A ce point de vue, le présent travail ofl're de l'intérêt. W. a observé que le Gastropode Melongena rorona s'insinue entre les valves de l'Huitre pendant qu'elle s'ouvre pour s'alimenter. Quand, pour s'ouvrir à nouveau, l'animal relâche ses muscles, son ennemi entre plus avant et tinit par parvenir jusqu'au muscle ad- ducteur. L'auteur a trouvé jusqu'à 14 Melongena suspendus dans la coquille fermée de l'Huître. La même espèce attaque les fulgur par un procédé analogue en se glissant entre l'opercule ouvert et la coquille. — C.-B. Da- VENPORT. 150. Prazak (J.-P.). — Toiles d'Araignées sur des nids d'Oiseaux. — Prazak tient pour un exemple de symbiose le fait qu'en Roliéme certaines .Vraignées {Anyphaena accentnata, Zilla atrica, Epeira angulata), se plaisent à en- tourer de leurs toiles les nids d'une espèce de Mésange {Acredula caudata). Elles tissent ces toiles dès le début de la construction du nid et non pas, comme on pourrait le croire, quand le nid est achevé ou même abandonné. Ce fait est d'autant plus remarquable qyC Acredula caudata se nourrit préci- sément des espèces susnommées. — E. Hecut. 95. Hubbard (H. -G.). — Insectes bravant les dangers du Sarracenia va- riolaris. — Le pétiole dans les Sarracenia variolaris (Pitcher-Plant) se mo- difie de façon à constituer un réservoir dont la paroi interne est garnie de poils sécréteurs, et dont le fond est toujours rempli d'eau: grâce à cette dis- G9C) L'ANNEE BIOLOGIQUE. position et à celle du limbe (jui constitue une sorte d'opercule , un piège se trouve constitué où se prennent de très nomI)reux Insectes de tous ordres servant à l'alimentation de la plante. Or il se trouve que quelques rares Articulés font exception et ont acquis un instinct qui leur permet non seule- ment de braver impunément le danger que cette plante présente pour les autres Insectes, mais encore d'utiliser à leur profit sa disposition spéciale. Le Sphex phïladelphica clioisit les urnes du Sarracenia pour y élever sa pro- géniture , et dans ce but il les prépare en établissant sur l'eau qui en occupe le fond une sorte de radeau formé de brins d'herbe et de fibres végétales. Une Lycose établit ses toiles et son nid à leur intérieur à une très petite distance au-dessus de l'eau. Il faut citer encore Sarcophaga Sarraccmœ dont les larves se nourrissent des Insectes capturés par la plante, et les chenilles de deux Xanthoptera qui prendraient la précaution de vider les urnes en les perçant à leur base. — P. Marchal. 109. Lesne (P.). — Mœura du Limosina sacra Meig. {famille des Muscidœ, tribu des Borborinx) . Phénomènes de transport mutuel chez les Animaux ar- ticulés. Origines du parasitisme citez les Insectes diptères. — Les phénomènes de transport mutuel sont fréquents chez les Articulés. L'auteur désigne sous le nom de phorésie l'ensemble des phénomènes de transport proprement dits, c'est-à-dire ceux dans lesquels l'animal transporté se sert du porteur unique- ment comme d'un véhicule , les deux animaux une fois arrivés à destination n'ayant plus aucun rapport entre eux ('). L'exemple des larves primaires ou Triongulins des Méloïdes est connu de tous ; de même les Antherophagus adul- tes s'accrochent avec leurs mandibules au tarse , à l'antenne ou à la trompe des Bourdons et se font porter par eux jusque dans leur nid; le Leptinus testaceus, pour arriver à la même destination, se fait véhiculer par les Mu- sareignes et les Campagnols. Les Pseudoscorpionides ou Chernetes se suspen- dent aux pattes des Diptères. Les Gamasides et les Sarcoptides détriticoles , soit à l'état de nymphe, soit à l'état adulte, utilisent pour leurs déplacements les facultés locomotrices de toutes sortes d'animaux fréquentant les matières végétales ou animales en décomposition. Enfin , l'auteur cite comme exemple de phorésie celui du Limosina sacra qu'il a eu lui-même l'occasion d'observer. Les moucherons de cette espèce, conformément à une observation analogue de Waltl, mentionnée par Mei- GEN , se font voiturer sur le large pygidium des Ateuchus et se font ainsi transporter vers les matières où leur progéniture peut se développer; leurs ailes, du reste, ne sont nullement atrophiées, et ils savent au besoin les utiliser. On peut considérer la phorésie comme étant une des origines du parasi- tisme des Diptères. Si l'on suppose qu'une de ces mouches {Limosina sacra), ayant la faculté de se faire transporter par un autre animal, vienne à trouver sa subsistance sur son véhicule vivant, elle ne sera plus dès lors dans la né- cessité de l'abandonner; elle s'établira sur lui à demeure, ses organes du vol, désormais inutiles, s'atrophieront, et l'Insecte deviendra mutualiste ou para- site comme les Hippobosques, les Lipoptènes, le Branla cwca, etc. — Un fait qui rend vraisemblable l'hypothèse précédente, c'est que l'on a trouvé chez l'Étourneau {Sturnus vulgaris) et le Faucon {Falco tinnunculus) une espèce de Diptère appartenant à la même tribu que le Limosina c'est-à-dire aux Bor- borinœ, et que ce Diptère, le Camus hemapterus Egger, a conservé tous les (1) L'appellation de transport symbiotique serait réservée au mode de transport en usage chez les P'ourniis et que l'on observe aussi tliez certains animaux myrmécopliilcs Thorictus, etc). XIX. — FONCTIONS MENTALES. 097 caractères essentiels de ses congénères, mais a des ailes presque complètement atrophiées. — P. M.M!( ii \i.. Kî3. Muller (Richard). — De l'accoulumanvc du f/ibier au bruit di'S coups de feu. — Les moditications de l'instinct des animaux dits sauvages, sous l'intluence de la civilisation . sont assez peu connues pour qu'il soit intéres- sant d'enregistrer toutes les observations un peu précises. — lia été reconnu <]ue dans tous les districts forestiers où des tirs militaires ont été établis, le gibier et en particulier le Chevreuil , devient très vite beaucoup moins sau- vage que dans les districts éloignés des cibles. Les animaux sauvages modi- fient très rapidement leur manière d'être suivant les circonstances : autant ils sont confiants dans une contrée relativement très peuplée, où ils n'auront rien à redouter, autant ils deviennent craintifs dans une conti'ée même peu habitée, où ils ont appris par expérience que tout est danger jiour eux. En- fin l'on sait fort bien qu'une marche bruyante, une conversation animée, provoquent beaucoup moins la fuite du gibier que des bruits moins forts, tels que le choc d'une canne, le bris d'une branche, éclatant brusquement au milieu du silence des forêts. — E. Heciit. 80. Hachet-Souplet (Pierre). — Les dompteurs et les dresseurs de bêtes féroces. — D'après l'auteur les deux grands facteurs du domptage et du dres- sage des animaux dits féroces (grands Félins), seraient la peur et Thabitude. La peur s'obtient par la menace, et se traduit par la fuite presque continuelle de l'animal devant le dompteur. Quant à l'habitude, elle ne serait que le premier premier pas dans un dressage très patient et méthodique, qui con- siste à transformer en de véritables manies savantes, en des tics nécessaires acquis, des séries de mouvements dits exercices, accomplis d'abord passi- vement par l'animal, sous l'empire de la douleur provoquée par un collier de force et un caveçon truqué formant muselière. — E. Hecht. 182. Smith (L.-Th.). — Sur la mémoire musctdaire. — Le but des expé- riences instituées par S. est de déterminer le rôle ([ue joue , dans la conser- vation des souvenirs visuels ou auditifs, leur association avec les images- musculaires. Ces expériences peuvent se répartir en deux séries : la première comprend un ensemble de recherches sur la mémorisation des syllabes dé- nuées de sens, où l'auteur s'est inspiré des travaux d'Ebbinghaus et de Mul- ler et Schumann. Il a adopté leur technique expérimentale , et utilisé le matériel de syllabes et de combinaisons de lettres qu'ils ont constitué , en le modifiant seulement d'après les exigences de la langue anglaise. Les sé- ries de syllabes, dénuées de sens, devaient être apprises en les lisant seule- ment des yeux sans les prononcer à haute voix, lecture mentale qui engendre cependant inévitablement des mouvements naissants des organes vocaux. Chaque série se composait de dix syllabes de trois lettres; un appareil cons- truit, d'après les indications de M. Sanford, permettait de la mettre sous les yeux de chacun des cinq sujets, sur lesquels ont porté les expériences, pendant des temps rigoureusement égaux, elle était montrée pendant vingt secondes et le sujet devait la réciter dès que s'abaissait l'écran qui portait les lettres. Il avait à apprendre par séance dix de ces séries : entre chaque l)résentation s'écoulait soixante-dix secondes. Pour éliminer l'action des sen- sations musculaires, engendrées par les mouvements naissants des orga- nes de la parole. S. a eu l'idée de faire compter le sujet à haute voix — un, deux, trois — un, deux, trois — pendant tout le temps où la série de dix syllabes était placée sous ses yeux. Au bout d'un certain nombre de répéti- 098 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tions, cet exercice de compter à liaute voix devient tout à fait automatique et semble, tout en inhibant absolument les mouvements ébauchés des mus- cles laryngés (jui accompagnent toute représentation mentale d'une syllabe ou d'un mot, ne pas amener une notable division dans l'attention. On avait tenté d'obtenir le même effet en faisant chanter une note de musique par le sujet, pendant qu'il apprenait par cœur sa série de dix syllabes, on a dû renoncer à employer ce procédé qui provoquait des oscillations de l'atten- tion chez ceux des sujets, soumis à l'expérience, qui n'étaient pas musiciens. La comparaison des deux séries d'expériences montre que le nombre d'er- reurs commises a été toujours plus grand lorsque le sujet comptait en ap- prenant les listes de syllabes : le fait de compter augmente les erreurs dans la proportion de 12 à 17 p. 100. Quelques remarques accessoires sont utiles à relever ici : les erreurs ont été fort nombreuses; elles se montent, par exemple, pour un sujet à 649 pour 1,000, dans les conditions ordinaires, à 782 lorsqu'il comptait en même temps qu'il apprenait la liste placée sous ses yeux et les chiffres les plus bas qui sont donnés sont 325 et 487, respective- ment; la plupart de ces erreurs sont des oublis, viennent ensuite les altéra- tions de syllabes et enfin leur déplacement. Tous les sujets n'apprennent pas de la même manière : en vingt secondes , il y en a qui lisent la liste tout en- tière deux, trois et même quatre fois, il y en a qui ne la lisent qu'une fois et très lentement, ce sont ceux qui retiennent le mieux. Avec la praticpie, le nombre des erreurs diminue et dans les deux séries : il convient de re- juarquer que, lorsque l'acte de compter est devenu tout à fait automatique, l'articulation mentale des syllabes redevient possible. Un doute cepen- dant subsistait et on pouvait se demander si l'accroissement du nombre des erreurs, constaté dans la série où le sujet compte à haute voix, ne tient pas autant à une division de l'attention ([u'à une inhibition des mouvements des organes de la parole. C'est pour répondre à cette objection qu'ont été ins- tituées les expériences , qui composent le second groupe. Voici en quoi elles consistent : on a appris à six sujets l'alphabet des sourds-muets [ma- nuel alphabet), c'est-à-dire qu'on leur a enseigné à faire avec la main les différents gestes que les sourds-muets emploient pour représenter les lettres, mais sans leur dire à quelle lettre correspond chaque signe, de telle sorte qu'ils étaient hors d'état de c nommer » les signes qui leur étaient présen- tés. Puis on a composé des séries de cinq et de dix de ces positions de la main, dessinées sur des cartes, et on les a présentées aux sujets comme on leur présentait les listes de syllabes : ils devaient alors , après avoir regardé une série pendant vingt secondes , reproduire avec la main les cinq ou les dix gestes, dont elle contenait les dessins. On leur a fait, comme précé- demment, apprendre chacune des séries qu'on leur présentait de deux ma- nières : la première consistait à les regarder seulement, la seconde à faire en même temps avec la main les gestes que signifiaient les dessins. On avait soin d'employer les deux méthodes à des jours distincts, comme on l'avait fait, du reste, pour les expériences sur les syllabes dépourvues de sens, afin d'éviter toute confusion. Dans les séries visuelles, les éléments musculaires étaient beaucoup plus largement éliminés qu'ils ne peuvent l'être dans la lecture mentale, si parfaitement inhibés que l'on suppose les mouvements ébauchés des organes de la parole, et d'autre part, il ne devenait plus pos- sible d'attribuer à une division d'attention la majoration du nombre des er- reurs dans ces séries, si réellement elle se produisait. Or, c'est précisé- ment le cas. Dans la série optico-motrice , c'est-à-dire dans celle où les gestes représen- tés par les dessins, sont appris en les imitant avec la main, en même temps XIX. — FONCTIONS MENTALES. r,9U (jue l'on regarde les dessins eux-mêmes, il y a, par rapport à la série pure- ment visuelle, une diminution de 10 à 22 p. 100 dans le nombre des er- reurs. Ce qui revient à dire qu'il y a une majoration corresitondantc pour les erreurs de la série visuelle, si on considère la série optico-niotrice comme normale. S'il arrivait qu'il y eût conflit entre l'image visuelle et l'imago mus- culo-tactile et que le sujet hésitât entre les deux, le souvenir moteur était d'ordinaire le plus exact. Chez un sujet où les images motrices étaient à peine conscientes et plutôt gênantes, lorsqu'elles arrivaient à la conscience, la dilférence, en faveur de la série optico-motrice, s'est trouvée être maxima. S. a institué des exjjériences de contrôle fort intéressantes : il a fait ap- prendre à ses sujets des séries de dessins de l'alphabet manuel, tout en comptant à haute voix; le nombre des erreurs ne s'est pas élevé au-des.sus de celui des erreurs commises dans la série visuelle normale; il est même d'ordinaire resté fort au-dessous, au-dessous parfois du nombre des erreurs de la série optico-motrice. Il semble que ces mouvements vocaux automati- ques consolident l'attention au lieu de la disperser. — L. Marillier. 17. Bernardini (C.) et Ferrari (G.-C). — Reclierchcs expérimentales aur la mémoire musicale des idiots. — C. Bernardini et C.-G. Ferrari ont étudié chez 100 idiots de l'Institut de Reggio-Emilia la mémoire musicale; leurs ex- périences consistaient soit à faire répéter immédiatement des phrases musi- cales qu'on chantait devant eux, soit à les leur faire reconnaître 20 ou 30 jours après qu'ils les avaient entendues. Il résulte de ces expériences un fait, déjà constaté par presque tous les auteurs qui ont étudié les idiots et les imbéciles, que les idiots ont les facultés musicales bien conservées, et quelques-uns d'entre eux les ont même très développées (12 p. 100). — N. Vaschide. 201. "Whitehead i^L.-G.). — Elude des processus visuels et auditifs de la mémoire. — Le but de ce travail est de voir laquelle de ces deux mémoires est la meilleure : la mémoire visuelle ou la mémoire auditive. Les expérien- ces ont été faites sur 11 sujets et consistaient à présenter des séries de 7 à 12 syllabes dénuées de sens à la vue, dans le cas de la mémoire visuelle, tju en les prononçant sans rythme, avec une rapidité de 58 par minute, dans le cas de la mémoire auditive. Les syllabes étaient vues ou pronon- cées plusieurs fois de suite jusqu'à ce le sujet fut certain de pouvoir se les rappeler. L'auteur insiste longuement sur les causes d'erreurs de cette expérience; il n'a pas pu éviter (jue les sujets n'utilisent la mémoire mo- trice, en articulant (quelquefois les syllabes. La conclusion de l'auteur est que tous les sujets moins deux, ont mémorisé dans la forme visuelle plus rapidement et avec beaucoup moins de répétitions les syllabes que dans la forme auditive; ainsi pour la mémoire visuelle un sujet a mis r,41", tandis qu'il a mis 2', 388 pour apprendre les syllabes auditivement. Au point de vue de la durée, après une semaine d'intervalle, il faut moins de ré})étitions que la première fois pour les syllabes mémorisées par l'oreille, cette facilité, l'auteur rex})lique par le fait que, pour fixer les syllabes dans la mémoire auditive, il a fallu faire un nombre plus grand de répétitions, que dans la mémoire visuelle. Les résul- tats des recherches de Whitehead confirment ceux de Munsterbf.rg, qui semblent inconnues de l'auteur. — N. Vaschide. 33. Cattell (J.-M.). — Mesure de l'exactitude du sourenir. — Le tra- vail de Cattell est intéressant par les nombreuses statistiques (ju'il donne, 700 L'ANxXEE BIOLOGIQUE. pour nous faire connaître l'exactitude de la mémoire journalière, mémoire des dates, température, distance etc. L'auteur a fait à ce sujet des expérien- ces personnelles et, d'après ses moyennes, on peut constater que les réponses données se rapprochent beaucoup de la vérité. Cattell voit l'importance de ses recherches dans Tantliropologie criminelle, à laquelle elles rendraient un grand service au point de vue de la connaissance de l'exactitude des sou- venirs, par rapport aux intervalles de temps. — N. Vaschide. 56. Féré (Ch.). — Notes sur Vénergie et la vitesse de divers mouvements des me») lires. — Féré a étudié les mouvements des divers segments de membres, avant-bras, jambe et cuisse et il a vu que la différence de temps de réaction est moindre que celle des énergies. Ces observations concordent avec les résultats d'autres travaux antérieurs du même auteur; il s'agit des recherches faites sur des sujets sains, des hystériques, épileptiques , hémi- plégiques , d'après lesquelles l'énergie va de pair avec la vitesse. Pour l'avant-bras la flexion se fait avec une énergie de 2.3,5, dans un temps de 0",231; l'extension a une énergie de 14 et un temps de réaction de 0",354. — N. VASCHmE. 19. Bickel (Adolf). — Les mouvements des Vertébrés. — A la suite d'expé- riences sur VAmphioxns, l'Anguille, la Grenouille et le Chien, l'auteur arrive aux conclusions suivantes : tous les mouvements des Vertébrés sont des mouve- ments réflexes; cliez les segmentés {Amphioxus , Anguille) chaque anneau a son centre pour les réflexes; chez les non-segmentés (Grenouille, Chien), il s'est opéré la concentration des centres qui fait que les segments n'ont plus d'autonomie. Le quart caudal d'une Anguille exécute encore des mouvements de rotation (en avant seulement et pas en arrière) , tandis que cliez la Gre- nouille, rien de pareil. Cependant il y a encore chez celle-là des mouvements dits spontanés même après l'ablation de la tête , mais ils sont dus à l'excita- tion des nerfs sensitifs; si l'on fait l'ablation de ces derniers tout mouvement cesse. Les mouvements spontanés sont donc au fond des réflexes. Les mou- vements conscients qui n'apparaissent que chez les Vertébrés dont le cerveau a atteint un certain degré de complexité (Reptiles, Oiseaux, Mammifères), ne sont aussi que des mouvements réflexes car ils ne peuvent se produire sous uue perception quelconque extérieure ou intérieure. Ce sont des réflexes précédés seulement d'un travail psychique ; le travail peut avoir pour résultat soit la contraction, soit le relâchement du muscle. — J. Deniker. 34. Catell (Me Keen) et Dolley (Ch.). — Le temps de réaction et la vitesse de Vin/lux nerveux. — Catell et Dolley, dans un minutieux travail, ont cherché à déterminer, par l'étude des temps de réaction , la vitesse de l'influx ner- veux sur des individus normaux. On a pris des temps de réaction sur deux sujets entraînés qui avaient une variation moyenne tout cà fait insignifiante, de trois à onze millièmes de seconde; 6,360 réactions ont été prises. On faisait la réaction avec la main. Voici quelques chiffres : sur le bras, la réac- tion a été de 149,6 millièmes de seconde; sur l'avant-bras de 163,8; sur la jambe de 190,7. Ces différences, assez remarquables d'ailleurs, seraient très petites pour être d'accord avec l'hypothèse admise par la physiologie, que le courant nerveux se propage avec une rapidité de trente mètres par seconde; l'influx nerveux devrait être, par conséquent, plus grand. Mais la méthode employée par les auteurs est sujette à beaucoup d'erreurs, surtout puisqu'il faut tenir compte des différences individuelles. Il faut rappeler encore quelques observations de ces auteurs. Les excita- XIX. — FONCTIONS MKXTALES. 701 fions électri([ues intenses atiiraient jjIus rapidement, ([ue les excitations fai- I)les ; sur 2 400 réactions, la moyenne calculée est de 111,4 pour les excitations fortes et de 131,8 pour les excitations faibles. — Les réactions motrices et sensorielles sont différentes cliez les trois sujets sur lesquels les expériences ont été faites; chez le premier, elles sont exactement les mêmes en lon^nieur; pour le second, les réactions sensorielles sont plus longues et pour le troi- sième, ce sont les réactions motrices qui sont les plus longues. — Les réac- tions de la main droite sont plus rapides que celles de la main gauche. Et enfin, la dernière remarque intéressante à retenir, c'est que le bras réagit moins rapidement que la main, et plus vite que l'épaule. — N. V.vschide. (10. Flournoy Th.). — Observations sur quelques types de réaction simple. — Flouhnoy a réuni 25 000 temps de réaction en quatre ans sur 70 étu- diants des deux sexes et son riche matériel lui a servi à étudier la manière dont on fait un temps de réaction. Le chronomètre de d'Arsonval a été em- ployé à ces expériences. On sait la discussion ardente des psychologues au point de vue de la distinction entre la réaction sensorielle et la réaction mo- trice et sur la signification de cette distinction; une longue discussion a eu lieu, Tannée passée, à ce sujet entre Titciie.neii et Baldwin. Flournoy a re- pris le sujet. Un fait important du travail de Flournoy. c"est qu'il n'a pas pris les réactions à la manière courante, familière à la plupart des psychologues, mais bien avec plus de bon sens et moins automatiquement ; il s'est intéressé à l'activité psychique des sujets et surtout à la manière d'orienter leur atten- tion. L'auteur distingue quatre types principaux : 1'^ le type moteur, subdi- visé en deux sous-types, le type moteur naturel et le type moteur forcé; 2° le type central; 3° le type indifférent; et 4" le type sensoriel, subdivisé en viso- moteur et kinéso-moteur. Le type moteur pur est celui qui a les temps de réaction les plus raccourcis lorsqu'on fixe l'attention sur le mouvement de la main, le sujet étant conduit par des sensations kinesthésiques de sa main; d'après Lange , ce raccourcissement serait à peu près d'un dixième de se- conde, Flournoy trouve une différence de seize millièmes de seconde. Le type moteur forcé a également les réactions motrices plus courtes que les réactions sensorielles, mais elles sont fatigantes, pénibles. Le type central (le mot est de Martins) porte l'attention sur la synthèse de l'excitation et du mouvement; le maximum de régularité et de vitesse est atteint seulement dans ces conditions. Le type indifférent (Catell) a toujours les mêmes réac- tions, soit que l'attention porte sur le mouvement, soit qu'elle porte sur le signal sensoriel. Le quatrième et dernier type, le type sensoriel a les réac- tions les plus raccourcies, seulement lorsque l'attention porte sur l'excita- tion sensorielle; les deux sous-types indiquent les individus qui. en agis- sant, fixent leur attention, soit sur les mouvements de la main {kinéso-moteur). soit sur les représentations de l'aspect visible de leur main (visuo-moteur), Flournoy, en terminant, rappelle l'hypothèse de Baldwin, d'après laquelle il y aurait un rapport assez étroit entre les types de réaction et les différents tj'pes d'imagination verbale. Les observations de Flournoy confirment en quelque sorte l'existence d'une pareille relation , mais l'auteur remarque qu'il y a beaucoup d'exceptions à cette règle, et que l'hypothèse de Baldwin doit être prise dans un sens plus large et ne pas comprendre l'existence d'un parallélisme étroit entre les variations des réactions et l'imagination verbale. N. Vaschide. 128. Meyer (E.-M.). — Quelques expériences sur te temps de réaction d'un Chien. — Meyer a pris les temps de réaction chez un Chien; le temps de 702 L'ANNEE BIOLOCilQlE. réaction serait de 89 millièmes de seconde plus court que le temps normal de rilomme. Comme technique, l'auteur a employé la suivante : la i)atte du Chien reçoit un courant électrique et le retrait de la patte influe sur un le- vier: un cylindre tournant inscrit le tracé. — N. Vaschide. 6. Angell (J. Rowland) et Moore (Addison "W.). — Le temps de rmction; étude sur f attention et l'habitude. — Le mémoire de A. et M. est une nouvelle contribution à la question tant controversée des temps de réaction sensoriel et moteur; on sait que la réaction est dite sensorielle quand l'at- tention du sujet est dirigée vers la sensation à laquelle il doit répondre par un mouvement convenu , motrice quand elle est dirigée vers le mouvement de réponse. Les résultats des recherches de A. et M. sont en désaccord avec le fait que les travaux de Wundt et de l'école de Leipzig avaient rendu classique , à savoir que le temps moteur est toujours considérablement plus court que le temps sensitif; ils coïncident par contre avec ceux auxquels J.-M. Baldwix est indépendamment arrivé, mais l'interprétation (ju'en don- nent les auteurs diffère entièrement de la sienne. Les mesures ont été prises avec le chronoscope de Hipp , les sensations qui servaient de signaux ont été les unes auditives , les autres visuelles , les mouvements de réponse étaient effectués avec la main, le pied ou les lèvres. A. et M. ont réussi à mettre en évidence, en étudiant par quel processus chaque sujet apprend graduellement à donner des réactions qui appartien- nent vraiment au type moteur, les faits suivants : 1" chez les différents in- dividus la forme habituelle de l'attention est difféi^ente au moment où ils commencent à se soumettre à ces expériences de mesure; elle se porte, de préférence, suivant le cas, sur le signal sensoriel ou sur le mouvement à exé- cuter; 2" lorsque le sujet doit faire l'apprentissage d'une forme nouvelle de réaction ou si l'on veut d'attention, il traverse une période pendant laquelle des hésitations et de fréquentes confusions se produisent : il y a alors entre les « temps » des deux types de réaction un écart considérable et la variation moyenne dans les séries du nouveau type a une valeur élevée; 3° la durée du temps de réaction et la valeur des variations moyennes s'abaissent à la fois pour l'une et l'autre forme; 4° l'écart entre la longueur de la durée des « temps » des deux types de réaction décroît à ce moment; 5" bien qu'elles soient voisines l'une de l'autre , la durée de la réaction motrice semble un peu inférieure à celle de la réaction sensorielle. — La forme sensorielle de réaction peut donc être plus courte que la forme motrice, même lorsque nous avons réussi à diriger notre attention vers le mouvement , mais lorsque ces deux formes sont devenues à un haut degré réflexes , la forme motrice est d'ordinaire plus rapide, sans que cependant la difterence de durée soit aussi grande que semblent l'indiquer les chiffres donnés par les psychologues de l'école de Leipzig. Les auteurs, qui ont mis à profit les suggestions des professeurs Dewey et Mead, cherchent ensuite à déterminer quelle interprétation il convient de donner des faits qu'ils ont établis. Ils en trouvent l'explication dans l'analyse des réactions de l'attention et de l'habitude . L'antécédent véritable du mou- vement musculaire n'est pas la sensation auditive ou visuelle, mais l'acte d'attention par lequel sont coordonnés les deux groupes de sensations, celles par exemple qui viennent de l'oreille et celles qui viennent de la main , qui lui servent l'un et l'autre de stimuli. Dans l'acte d'attention lui-même, chacun des deux groupes de sensations constitue, à la fois, à l'égard de l'autre, un stimulus et une réponse. Dans ce processus, l'attention se trouve concentrée, non pas sur le point qui l'appelle XIX. — l'O.NCTIOXS MKNTALHS. 70:{ le plus énergi's rapports arec la respira- tion et les actes psychiques, mémoire qu'est venue compléter un an plus tard une importante série de recherches dont les résultats ont paru dans le troi- 720 L'ANNEE BIOLOGIQUE. siôine volume du même recueil ('). Le but précis que s'est proposé G. Dumas est crétablir : (|u'un état circulatoire déterminé accompagne toujours un état affectif agréable ou pénible, pourvu que l'émotion atteigne une certaine intensité ; que les variations de l'état émotionnel sont parallèles à celle de la circulation; enfin (c'était là le point même sur lequel devait porter toute la démonstration) que les variations circulatoires sont l'antécédent des varia- tions affectives. Il en résulte que la joie et la tristesse peuvent et doivent être considérées d'après lui comme le retentissement mental de certains états définis de la circulation et des modifications organiques qu'ils entraînent à leur suite. Mais il fallait rendre compte de ces variations mêmes de la circu- lation auxquelles seraient liés les différents états émotionnels : Dumas a cru y parvenir en reprenant certaines idées de Meyneut qu'il expose sous une forme nouvelle. Pour lui, c'est dans le mode d'association, dans l'ai- sance ou la gêne des processus de liaison qui conduisent d'une représentation à l'autre qu'il faut aller chercher l'origine psychologique des modifications circulatoires dont la perception engendre dans la conscience la joie et la tristesse ou c[ui, tout au moins, aboutissent à des modifications organiques qui se révèlent à nous sous la forme d'états émotionnels. C'est à cet ensemble de conceptions que M. Dumas donne le nom de théorie mécanique des émotions. Lange n'avait admis qu'un type physiologique de joie et un type physiolo- gique de tristesse : la joie se caractérisait pour lui par une suractivité de l'appareil moteur vasculaire et la dilatation des artérioles et des capillaires, la tristesse par une dépression nervo-musculaire et une vaso-constriction généralisée. Dumas a été amené à considérer cette division en deux groupes aux caractères antithétiques de tous les états émotionnels comme une sim- plification arbitraire des faits, qui répond mal à la réalité. A ses yeux, il existe au moins deux types distincts de joie et trois types de tristesse : le premier type de joie, le type à hypotension est caractérisé par la vaso-dila- tation périphérique , l'accélération de la respiration et du cœur et l'abaisse- ment de la pression artérielle; le second, le type à hypertension, par la vaso- constriction périphérique, l'accélération de la respiration et du cœur, et l'élévation de la pression artérielle. Au premier type appartiennent les paralytiques généraux dans leur période de satisfaction et de mégalomanie active , au second les maniaques , les dégénérés , les malades atteints de folie circulaire que G. D. a eu l'occasion d'étudier, et aussi les sujets normaux aux- quels l'annonce d'un événement heureux fait éprouver de la joie. Comme la pression artérielle peut s'élever ou s'abaisser sans que varie l'état émotionnel et que, dans un des types de joie, il y a vaso-dilatation périphé- rique, dans l'autre, vaso-constriction, on doit conclure que ce sont là des élé- ments qui ne sont pas vraiment constitutifs de l'état organique, qui se traduit subjectivement par un sentiment de satisfaction et de plaisir. Restent l'accé- lération du cœur et de la respiration , à laquelle est liée une hyperhémie céré- brale qui se manifeste au dehors par une suractivité idéo-motrice. Dans les cas normaux, la cause de la joie est d'origine centrale, et il en est de même chez tous les délirants qui appartiennent au second groupe : l'hyperhémie cérébrale est alors primitive, elle est liée aux modifications organiques qui (I) A. Binet et J. Courtier : Les cfiangements de forme du pouls capillaire aux diffé- rentes heures de la journée. — Les effets du travail musculaire sur la circulation capillaire. — Les effets du, travail intellectuel sur la circulation capillaire. — Influence de la vie émotionnelle sur le cœur, la respiration et la circulation capillaire. — A. Binet et N. Vas- chide : Influence du travail intellectuel, des émotions et du travail p/iysiquc sur la pression du sang. XIX. — FONCTIONS MENTALES. l'Jl correspondent objectivement aux i)rocessus (Vassociation à la fois conscients et faciles;- elle est favorisée par l'excitation cardiaque qu'elle détermine et qui, à son tour, surélève la tension artérielle et accélère la circulation. Si cette suractivité cérébrale persiste, la vaso-dilatation périphérique apparaît et l'on en arrive au premier type de joie où, malgré l'accélération du cœur, l'aug- mentation du calibre des vaisseaux amène un abaissement de pression. Dans le cas de la paralysie générale. la vasodilatation, qui résulte, d'après l'auteur, d'une paralysie des vaso-constricteurs, est i)rimitive; l'abaissement de pression, l'accélération cardiaque, l'iiyperhémie cérébrale. la suractivité idéo-motrice et la joie en découlent comme autant de consétiuences où chaque terme de la série engendre le terme suivant et résulte de celui qui le précède : l'idée délirante est en ce cas le produit de l'état affectif, créé lui- même par des modifications circulatoires. 11 existe deux types de tristesse, qui constitueraient aux deux types de joie des parallèles exacts , s'ils n'étaient caractérisés l'un et l'autre par de la vaso- constriction : le premier est constitué par le ralentissement du cœur et de la respiration et par l'abaissement de la pression artérielle, le second par ce même ralentissement cardiaque et respiratoire et par l'élévation de la pres- sion artérielle. Dumas place à côté des deux premières , une troisième forme de tristesse, qu'il appelle « tristesse active », et qu'on pourrait considérer comme la forme chroni([ue de la souffrance ou de la douleur morale: elle présente, un peu paradoxalement . comme caractère distinctif . un abaissement de la pression artérielle coexistant avec une vaso-constriction périphérique et une accélération du cœur et de la respiration. Dans la souffrance morale ou l'excitation douloureuse , dont ce type de tristesse est l'aboutissement, les caractéristiques organiques sont les mêmes, sauf qu'il y a non pas abaissement, mais élévation de la pression; lorsque cet état se prolonge, la vaso-constriction elle-même finit parfois par céder et on se trouve en présence dune symptomatologie qui ressemble fort à celle de la joie ; c'est dans le caractère dyspnéique de la respiration que réside essentiel- lement la différence entre ces deux affections opposées. Dans la tristesse à hy- pertension, il existe un spasme violent des vaso-constricteurs; c'est de cette vaso-constriction que résultent et l'augmentation de la pression sanguine et le ralentissement du cœur; il est probable au reste que les vaisseaux céré- braux ont sul)i en ce cas la même diminution de calibre que les vaisseaux pé- riphériques, et c'est de cette anémie produite par la rétrécissement des arté- rioles et par le ralentissement cardiaque que résulte l'hypoactivité cérébrale et indirectement la tristesse. C'est là un typerareet la tristesse est d'ordinaire beaucoup plutôt d'origine centrale ([ue d'origine périphérique. Dans la tristesse à hypotension, en effet, le fait initial, c'est rinaclivité. l'arrêt fonctionnel des celiules corticales. Cette inertie de Técorce, que trahit au dehors la dépres- sion, l'abattement profond des malades, s'accompagne de l'anémie des centres et du ralentissement de la respiration; le sang, qui stagne dans les vaisseaux encéphaliques, se charge d'acide carbonique et va exciter le centre modéra- teur du cœur dont les mouvements se ralentissent et s'affaiblissent. Ainsi s'explique l'hypotension que l'on constate en dépit de la vaso-constriction périphéri(iue qui doit résulter, elle aussi, de l'inactivité des cellules corticales, si l'on accepte l'hypothèse de Mevxert, d'après laquelle les centres cérébraux auraient une double fonction, idéo-motrice et vaso-constrictive, qu'ils exercent toujours en raison inverse l'une de l'autre. L'idée triste est donc ici l'origine de la paralysie psychique, ([ui entraine à sa suite toute cette série de réac- tions circulatoires, dont la tristesse est l'équivalent mental. L'interprétation des phénomènes (jui servent de substratum à la tristesse 728 L'ANNEE P.IOLOniQUE. active, offre des difficultés toutes particulières : le cœur, en effet, est accéléré et les vaisseaux périphériques subissent une constriction marquée et cejjen- dant la pression artérielle reste très inférieure à la normale. L'hypothèse que fait Dumas, c'est que le cœur faiblit; il ne peut lutter contre l'obstacle qu'oppose à la circulation le rétrécissement des vaisseaux, épuisé qu'il est déjà par les excitations trop fortes qu'il a subies ou atteint, comme tous les organes du mélancolique, d'une sorte de diminution de vitalité, liée à une nutrition imparfaite; il s"accélère, mais ne se vide point à chaque systole et l'accélération du pouls ne correspond pas à une accélération du sang. 11 est utile de répéter que c'est bien à titre d'hypothèse et seulement d'hy- pothèse que G. Dumas propose cette explication des réactions circulatoires un peu déconcertantes que lui a révélées, dans le cas de la tristesse active, l'analyse expérimentale de ses conditions organiques ; le ton affirmatif em- ployé par l'auteur, le mot évidemment qui revient plusieurs fois au cours de son exposé, pourraient faire se méprendre à cet égard. La partie la plus intéressante peut-être et la plus neuve du travail de Dumas est celle qu'il a consacrée à l'étude de la souffrance morale; il s'est efforcé de montrer que ses caractéristi<|ues organiques la rapprochaient beaucoup plutôt du groupe des émotions actives, auquel appartiennent par exemple la colère et la joie, que de la tristesse, qui, même en ses formes anxieuses et torturantes, s'accompagne toujours d'abattement physique et de dépression morale. La douleur physique et la douleur morale, quand elles n"ont pas assez d'intensité pour déterminer des phénomènes d'inhibition et d'épuisement, provoquent au contraire l'apparition de phénomènes d'exci- tation et de résistance , après que s'est produite une première « dissociation fatigante de nos associations habituelles et profondes ». Tant que dure cette résistance, la pression artérielle demeure élevée et la vaso-constriction généralisée ne réussit point à s'établir, mais la suractivité cérébrale n'est point une activité facile comme celle qui se traduit subjectivement par de la joie, c'est une activité de lutte que caractérise le type de la respiration, faite d'appels brusques et fréquents : c'est un effort excessif qui prépare la dépression prochaine. En se fondant sur cet ensemble de faits et en particulier sur les données que lui a fournies l'étude expérimentale des paralytiques généraux, Dumas croit pouvoir conclure que, dans tous les cas. des réactions circulatoires précèdent et engendrent les variations émotionnelles : l'observation d'une malade atteinte de folie circulaire, chez laquelle les changements de la pres- sion sanguine et les variations dans la rapidité des contractions cardiaques, précèdent régulièrement les brusques transformations de l'état affectif, cons- titue le meilleur argument peut-être qu'il ait produit à l'appui de la thèse qu'il soutient , et on ne saurait contester d'autre part que les agents théra- peutiques qui font varier la tonicité des vaisseaux ne modifient du même coup les dispositions émotionnelles. Dumas aboutit à une double définition de l'émotion : l'une des formules est bien générale et l'autre n'embrasse peut-être pas tous les faits. L'émo- tion, dit-il, est la conscience confuse d'une variation organique. A ce compte, une idée ne différerait d'un sentiment ([ue par sa clarté, car c'est bien aussi à la conscience d'une variation organique . à la conscience distincte et claire, je le veux bien, de cette variation que se peut ramener toute représentation. Ailleurs, il écrit que la joie et la tristesse sont constituées par la conscience des variations circulatoires qui leur sont liées. La définition est plus précise, mais va-t-on exclure du domaine affectif toutes ces multiples sensations viscérales qui modifient si puissamment notre état émotionnel et tout ce XIX. — FONCTIONS MENTALES. 720 que la conscience que nous prenons de nos mouvements d'expression vient ajouter à la netteté et à la force de nos émotions? [En lisant ce beau travail, qui i\ dû coûter à Dumas beaucoup de temps et qui témoiiiue d'une ingéniosité, d"unc sagacité, d'une i'ertilité d'esprit vrai- ment remarquables, on ne saurait se défendre, comme l'a très justement fait remarquer Binet, de l'impression que l'on est en présence d'une sorte de construction théorique et ([ue, bien loin que les définitions et les lois auxquelles aboutit l'auteur découlent naturellement de ses recherches ex- périmentales, ces recherches n'ont été entreprises ([ue pour fournir des ar- guments nouveaux à la démonstration de propositions qui d'avance étaient considérées comme vraies. On est séduit par l'adresse extrême avec la- quelle toute l'argumentation est conduite, et on est en même temps mis quelque peu en défiance par cette adresse même. 11 n'est pas douteux que les variations circulatoires périphériques retentissent sur la circulation céré- brale et viennent ainsi modifier le fonctionnement des cellules corticales et déterminer indirectement dans la conscience des changements de l'état affectif. Mais ces réactions circulatoires elles-mêmes, et Dumas le dit ex- pressément, sont consécutives, en certains cas, aux phénomènes cérébraux liés à la présence dans l'esprit d'une idée triste ou gaie , d'une idée qui ap- paraît ainsi d'emblée avec un ton émotionnel particulier. L'idée agréable, dit-il, est celle qui détermine aisément dans notre esprit un grand nombre d'associations nouvelles; une idée pénible, celle, au contraire, qui gêne nos associations, qui fatigue et arrête notre pensée. Mais si l'on admet cette théorie intellectualiste de l'émotion, il faudra reconnaître que cette aisance ou cette gène des associations devra être perçue simultanément avec les idées associées, c'est-à-dire, antérieurement aux réactions vaso-motrices, qui ainsi que l'ont montré les expériences de Binet et Courtier, ne se produisent qu'avec un certain retard, dans le cas d'une secousse affective, d'une émo- tion brusque , et alors que l'intensité de l'impression a parfois déjà décru dans la conscience du sujet. Il semblerait donc , et en acceptant toutes les données de G. Dumas, que, dans le cas normal, c'est-à-dire lorsque la cause de l'émotion est d'origine centrale, les variations circulatoires ne jouent qu'un rôle secondaire (je ne veux pas dire subordonné), dans la genèse de l'état affectif : elles viennent renforcer l'émotion et lui conférer une persis- tance et une durée qu'elle n'aurait point sans cela, elles ne la créent point. [Dumas déclare au reste lui-même que , dans la joie, les variations du cali- bre des vaisseaux et de la tension artérielle n'ont qu'une importance de se- cond ordre; ce qui est essentiel, c'est l'iiyperhémie cérébrale. Or, cette hy- perliémie, c'est précisément le phénomène que ses expériences ne lui ont pas permis de mettre en évidence et dont il lui faut inférer l'existence de la suractivité intellectuelle et motrice que présentent les sujets. Ses recherches n'apporteraient donc pas une preuve aussi démonstrative qu'on le pourrait penser à l'appui de la thèse qui réduit les émotions à la conscience de réac- tions circulatoires périphériques, engendrées par la présence dans l'esprit du sujet d'une idée, dépourvue de tout caractère affectif, et ne ])ermettraient même point de faire, autrement qu'à titre d'hypothèse extrêmement pro- bable, des variations de la circulation cérébrale les antécédents habituels des modifications affectives. [Dans le cas même de la paralysie générale, il n'est pas démontré que la vaso-dilatation des artôrioles soit la cause , ni surtout la cause unique de l'ac- célération du cœur et indirectement de l'hyperhémie cérébrale. Tout l'encé- phale est, en cette affection, le siège de processus irritatifs, qui peuvent et doivent déterminer par voie réflexe des changements dans la vitesse de 730 L'ANNEE BIOLOGIQUE. l'impulsion cardiaque et qui peuvent aussi engendrer une suractivité fonc- tionnelle des territoires cérébraux intéressés, en même temps que les lésions de l'encéphalite interstitielle diffuse, disséquant et isolant les uns des autres les différents centres corticaux, s'opposent à ce que Faction inhihitrice et frénatrice, ([u'ils exercent les uns sur les autres, subsiste comme à l'état de santé. Le rôle joué par la vaso-dilatation serait donc secondaire et l'élargis- sement du calibre des vaisseaux permettrait seulement au cœur d'accélérer la rapidité de ses contractions au prix d'une moindre dépense de force. [En ce qui concerne la vaso-constriction dont Dumas affirme Texistence dans quatre sur six des types émotionnels qu'il a constitués, peut-être est-on en droit d'exiger un supplément de preuves; et, si l'on arrivait à établir que l'auteur a attribué au rétrécissement des vaisseaux des phénomènes qui sont attribuables à d'autres causes , on parviendrait , sembîe-t-il , à donner une classification moins compliquée des diverses formes de tristesse et de joie et à ne point se heurter à des associations un peu paradoxales de réactions organiques , comme par exemple , la coïncidence de l'abaissement de la pres- sion artérielle avec la diminution du calibre des artérioles et l'accélération du cœur. Lorsque les malades ont la peau froide et décolorée et que le pouls capillaire n'est pas perceptible, l'auteur conclut à la vaso-constriction, mais BiNET et Courtier ont montré, que sans rétrécissement des vaisseaux, le pouls capillaire disparaît toutes les fois que la circulation périphérique se ralentit et que, d'autre part, avec cependant une dilatation des artérioles, il est, chez certains sujets, si petit qu'on ne réussit pas à l'inscrire graphi- quement. Il semble que les seules réactions organiques qui aient une valeur émotionnelle constante, ce soient les variations dans la rapidité de l'impul- sion cardiaque et de la respiration , et c'est au fond ce que reconnaît Dumas, mais ce sont précisément des réactions consécutives aux excitations cérébra- les, qui sont sous la dépendance des modifications qui se produisent dans le fonctionnement des centres encéphaliques. Si donc la théorie organique des émotions demeure en une large mesure vraisemblable, la théorie qui rap- porte leur origine à des réactions vaso-motrices périphériques attend encore ses preuves, et il reste douteux qu'on puisse de sitôt en apporter de convain- cantes à son appui]. — L. Marillier. 144. Patrizzi (L.). — Expérience de Vinflaence de la musique su?- la cir- culation cérébrale. — Dogiel avait déjà, en 1880 {Archiv f. Anat. und Phys., p. 41G428) montré que les excitations auditives et en particulier les excita- tions musicales déterminent des modifications de la pression sanguine ar- térielle, du rythme du cœur et des mouvements respiratoires. Cn. Féré {Sensation et mouvement, 1887) et J. de Tarchanoff (Atti deW XI congresso medico internazionale. II, 158 : Influence de la musique sur V Homme et les animaux) ont cru pouvoir affirmer que la courbe volumétrique s'élève sous l'influence de la musique gaie et s'abaisse sous l'influence de la musique triste. P., mettant à profit la pré-îence à Turin, d'un jeune Savoyard, qui était entré à l'hôpital , à la suite d'une blessure au sommet de la tête , qui avait amené une perte de substance étendue de la paroi crânienne, a repris ces recherches. Au moyen d'une calotte de caoutchouc exactement appliquée et mastiquée sur le crâne et à laquelle était adaptée un tube de verre en communication avec un tambour de Marey, il a pu enregistrer les changements de volume du cerveau , qui se produisent sous l'influence des excitations musicales ; il a inscrit synchroniquement à l'aide du plethysmo- graphe de Mosso, les changements de volume de l'avant-bras. Il a constaté que les sons isolés et les mélodies déterminent invariablement un accroisse- XIX. — FONCTIONS MENTALES. 7:51 ment du volume du cerveau, c'est-à-dire une vaso-dilatation cérébrale, l'af- flux de sang dans Tencéphale semble proportionné assez exactement à la hauteur et à l'intensité de la sensation sonore, mais le caraetère gai ou triste, déprimant ou excitant de la musiciue, ne modilie en rien le sens des pliéno- mènes : c'est toujours une élévation de la courbe volumétrique cérébrale qui se produit, jamais un abaissement. Les réactions circulatoires des excitations musicales sont directes, elles ne sont pas subordonnées aux modifications de la respiration. — P. a constaté que l'élévation de la courbe pletbysmographi- (jue de l'encéphale s'accompagne tantôt d'une modification inverse de celle de l'avant-bras, tantôt d'une modification de même sens, tandis qu'en cer- tains cas cette courbe de l'avant-bras ne subit aucune altération pendant que s'élève synchroniquement la pression dans le cerveau. P. ne se croit pas, en présence de ces faits, en droit de se prononcer entre les deux alternatives qui se présentent : l'attribution de l'accroissement de volume de l'encéphale à une vaso-dilatation active de ses artères et artérioles ou au contraire à une distension passive de vaisseaux résultant d'une vaso-constriction en une au- tre partie du corps ou d'une élévation générale de la pression sanguine. — P. fait remarquer que le résultat de ses recherches expérimentales . qui est ruineux pour la thèse de Féré et Tarciianokf, n'apporte aucune confirmation à la théorie des émotions soutenue par Sergi et semble même, sur un point, l'infirmer. — L. Marillier. 23. Binet et Courtier. — Circulation capillaire de la main; ses rapports avec la respiration et les actes psychiques. — Ces recherches ont été entre- prises, en vue de la vérification de la théorie de l'émotion de Lange et Sergi. Les auteurs ont employé le pléthysmographe de Hallion et Comte et le sphygmographe à transmission de Marey, en se mettant soigneusement à l'abri des diverses causes d'erreur que comporte l'emploi de ces appareils. Après avoir étudié les variations du pouls artériel et du pouls capillaire du- rant les positions de la main , les modifications de la circulation capillaire pendant un état de respiration tranquille et sous l'influence d'actes respira- toires brusques et profonds , l'excitabilité et l'activité du système vaso-mo- teur pendant le repos volontaire, les auteurs en viennent cà l'objet spécial de leurs recherches. L'émotion dont on notait la marche et les phénomènes vaso-moteurs concomitants était d'ordinaire la surprise produite par le choc d'un gong. Les tracés sphygmographiques sur lesquels on marquait les dif- férentes phases des manifestations émotives montrent que la vaso-constric- tion ne précède pas rémotion , mais qu'elle la suit : le maximum émotion- nel de la surprise est atteint à un moment oii les vaso-moteurs ne sont pas encore entrés en activité, ce qui est contraire à la théorie de Lange et Sergi qui ont voulu faire jouer aux phénomènes vaso-moteurs le rôle prépondérant clans la genèse de l'émotion. Les sensations respiratoires et cardiaques parais- sent tenir dans la conscience affective une place beaucoup plus grande. — Au point de vue de l'influence du travail intellectuel (calcul mental) sur la circulation artérielle et capillaire, la respiration et le cœur, B. et C. montrent que, d'une manière générale, la respiration s'accélère, se raccourcit en se régularisant, en même temps que la pause respiratoire disparait. Le tracé capillaire subit lui aussi une modification constante : la diminution d'ampli- tude de la pulsation. Les modifications du pouls radial résultent de celles du pouls capillaire. Quelquefois on observe une accélération assez marquée du cœur. — L. Marillier. 110. Leiiba (J.-H.). — Llude sur ta jtsi/c/tolofjie (les phénomènes religieux. 732 L'ANNEE BIOLOGIQUE. — Il s'agit de Létude de l'état intellectuel qui provoque et accompagne la crise religieuse, connue sous le nom de conversion. Les renseignements ont été puisés soit dans les conversions publiées, surtout dans saint Augustin, soit dans des conversations avec des convertis, soit enfin dans les réponses à un questionnaire que l'auteur a fait circuler dans le monde religieux et auquel 17 personnes ont répondu. La plupart des sujets se sont convertis à la suite d'une existence de désordre, d'une existence de vice, dont le plus fréquent est la boisson. Pour échapper à cette vie de désordre , il y a une longue époque d'efforts assez pénibles, accompagnée d'une sorte d'aboulie, d'impuissance. L'espoir d'un secours en Dieu apparaît comme la seule possibilité de salut. C'est la première période de la conversion. L'action de grâce, de pnrdon suit, action dans laquelle le converti est, pour ainsi dire, tout à fait passif; il est abandonné à la grâce divine et est comme un instrument. Le moment de la conversion arrive; c'est une action soudaine, puissante et qui étonne en même temps , moment précisé par Leuba à un quart d'heure près , et qui peut avoir lieu n'importe dans (quelles conditions, seul ou dans un milieu d'amis, pendant le jour ou la nuit, etc. Parfois, des visions marquent cette phase; une crise suit de près , le plus souvent le moment décisif : c'est un état émo- tionnel d'une violence inouïe , c'est comme une exaltation de gaieté , qui fait verser des larmes. Dès ce moment la vie est transformée, l'existence passée est oubliée de même que le désordre. L"auteur, en concluant, remarque très bien que la foi n'est pas un état intellectuel, c'est tout simplement un état émotionnel, un état dans lequel on sent même autrement, état dépourvu de tout jugement. — N. VASCumE. 05. De Fleury (M.). — Pathogénie de Vépuisement nerveux. — M. de Fleury discute et insiste sur la nature de l'épuisement nerveux attribué comme on le sait, tantôt à l'auto -intoxication , tantôt à un trouble intime de la nutrition des éléments nerveux, etc. D'après lui, ce serait la diminution du tonus, qui provoquerait la neurasthénie et les autres maladies dues à l'épuisement nerveux. Une activité immodérée, une supra-activité épuiserait ce tonus, réflexe permanent, émanant du système nerveux. L'auteur apporte à ce sujet plusieurs observations bien curieuses, montrant qu'une pression affaiblie correspondrait à un état de mélancolie, de tristesse, etc. et le pro- voquerait même, tandis qu'une pression puissante provoquerait un état de colère, d'impatience, etc. Les changements atmosphériques produiraient chez des neurasthéniques des modifications de la pression sanguine, correspon- dant à des états mentaux semblables. L'injection de sérum à doses varia- bles, modifierait beaucoup les dispositions mentales. Il y a un cas l)ien inté- ressant parmi ceux cités par l'auteur. 11 s'agit d'une jeune fille anémique, découragée, etc. qui, si on lui injectait une dose moyenne de sérum, était gaie, vive; une dose plus grande la rendait féroce, la mettait en état de colère. — N. Vaschioe. 57. Féré (Ch.). — L'antithèse dans V expression des émotions. — L'auteur nie que la loi dantithèse, formulée par Darwin, joue aucun rôle dans l'ex- pression normale des émotions, mais il s'efforce de montrer, et surtout par des exemples empruntés à des cas pathologiques, qu'elle trouve son application dans l'expression d'émotions simulées ou que l'on tente de dis- simuler. Il semble qu'il ait méconnu le sens de la loi de Darwin en attri- buant à ces mouvements antithétiques un caractère intentionnel et volon- taire que Darwin [L'expression des émotions, trad. française, p. 67-69) leur dénie expressément. — L. Marillier. XIX. _ FONCTIONS MENTALES. 733 ')S. Féré (Ch.). — L'atlilvdc dans les étals apathiques . ennsidérée au point de vue de la réf/ression. — On observe, dans les cas de profonde dépression psychique avec tendance à l'immobilité, une attitude caractéristique chez le sujet debout : flexion de la tète, ensellure dorso-lombaire et saillie du ven- tre. Certains auteurs ont cru y retrouver l'attitude du Chimpanzé à l'état de station verticale, et conclu de là à un cas de régression vers un ancêtre pithéco'ide. Or, l'analogie entre ces deux cas provient simplement des lois de la pesanteur : l'apatliique leur obéit par suite d'une défaillance patho- logique de la contractilité volontaire et de la tonicité musculaire; le Chim- panzé, à cause du développement disproportionné des membres supérieurs et des épaules. — De même, les dégénérés les plus arriérés, en présence d'une excitation légère portée sur la peau du flanc, se grattent avec la main du même côté, comme les Singes : c'est que tous deux, le dégénéré et le Singe, sont incapables de calculer l'avantage qui résulte de l'emploi du mem- bre symétrique: leur mouvement est alors conforme à la première loi des réflexes ou loi de localisation, d'après laquelle la réaction est effeetuée par le groupe de muscles le plus voisin du point excité. — [Des considérations semblables pourraient évidemment s'appliquer à plus d'un cas où l'on a cru devoir invoquer l'atavisme : à ce point de vue, ces exemples ont un in- térêt très général.] [XVI 6 0] — L. DEFRA^XE. 173. Sanctis (S. de). — Les songes des criminels. — De S. présente dans cette note les résultats d'une enquête statistique qu'il a faite sur les rêves de 125 criminels dont 24 femmes, condamnés pour crimes contre les personnes; il constate que d'une manière générale, et si on laisse de côté les causes morbides ou accidentelles d'insomnie, les criminels dorment d'un sommeil tranquille et profond, qui ressemble, dit-il, à celui des vieux épileptiques à accès convulsifs et des imbéciles; ils rêvent peu et rarement, ceux qui rê- vent beaucoup et ceux qui ne rêvent pas constituent par rapport aux autres une petite minorité; c'est parmi les grands criminels, chez lesquels a dis- paru tout sens moral, que se retrouve le plus fréquemment, comme chez les idiots, le sommeil sans rêves conscients d'aucune espèce. La prison favorise l'activité mentale durant le sommeil; les criminels rêvent plus pendant l'accomplissement de leur peine qu'ils ne rêvaient à l'époque où ils étaient en liberté. La plupart de ces rêves sont dépourvus de tout caractère émo- tionnel; ce sont simplement des ressouvenirs de la vie passée du criminel au temps où il était libre, ou la réapparition de quelque événement de la journée; les rêves sont d'autant plus rarement doui's d'un caractère émotion- nel que l'on s'élève da-^'antage dans l'échelle de la criminalité ; les émotions les plus fréquentes sont les émotions erotiques. Il est exceptionnel (juc les criminels revoient en rêve le crime qu'ils ont commis et plus exceptionnel encore que ce spectacle s'accompagne pour eux d'émotions et surtout d'émo- tions de pitié et de repentir. La vie mentale pendant le sommeil semble donc ditîérer notablement chez l'homme normal et le criminel et se rapprocher, chez ce dernier, de celle des imbéciles et des faibles d'esprit. Il y a des crimi- nels émotifs et hyperesthésiques, mais ils ne constituent qu'une faible mino- rité et il semble que, parmi les auteurs, surtout des crimes les plus graves, ce que révèle l'activité psychi(iuc nocturne, ce soit une certaine inertie de l'i- magination, une certaine imbécillité émotionnelle et morale. [Nous avons ana- lysé ce mémoire qui n'entre qu'à demi dans le cadre de VAnnée biologique, parce (lue l'auteur voit dans l'étude des rêves une méthode générale pour l'étude des émotions et l'un des procédés les plus propres à contrôler les théories récentes sur les relations <\m unissent les réactions motrices et la 734 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sensibilité physique d'une part et Témotivité morale de l'autre.] — L. Ma- RILLIER. 7U. Gley (E.). — Élude sur quelques condiiions favorisant Vhypnose chez les animaux. — Gley a constaté que l'hypnose (la cataplexie de Preyer) est beaucoup plus aisément produite chez les Grenouilles très jeunes, chez celles qui sont malades et affaiblies , et (ju'elle est en ce cas beaucoup plus pro- fonde et plus durable : la complète disparition des mouvements volontaires, la catalepsie, la diminution et parfois l'arrêt de la respiration, Taffaiblisse- ment des réflexes et la diminution de la sensibilité sont constants et les phénomènes présentent une intensité qu'ils n'offrent pas chez les Grenouilles adultes, vigoureuses et bien portantes. Parfois même, la mort survient par ralentissement progressif et arrêt du cœur. Les observations de du Potet et de Liébeault semblent indiquer que chez le jeune Enfant ou l'Enfant endormi, on peut, comme chez la Grenouille, in-oduire des phénomènes hypnotiques assez marqués par le simple contact de la main (1). L'âge du sujet sur lequel on opère, qu'il s'agisse d'un animal ou d'un être humain, et son état de vigueur ou d'aftaiblissement, paraissent donc avoir une importance considérable. D'autre part, la facilité que nous avons à endormir certains animaux, les (irenouilles par ex. et, d'après LiEiiEAULT, les petits Enfants, montre que la thèse soutenue par l'Ecole de Nancy et qui réduit l'hypnotisation à la production d'un état psychique qui augmente la suggestibilité , ne peut être admise qu'avec certaines restric- tions. Le mécanisme de l'hypnose, et surtout en des cas comme ceux qu'étu- die l'auteur, demeure très obscur. Il est difficile de concevoir comment un simple contact déterminerait des troubles aussi profonds que ceux que signale Ct., par épuisement du système nerveux. On peut cependant supposer que cette suppression des mouvements volontaires résulte d'une action inhi- bitrice exercée sur la moelle par l'hyperexcitation des centres encéphaliques : le double fait que la strychnine a une action convulsivante plus faible sur les Grenouilles hypnotisées et que l'on produit plus facilement l'hypnose chez celles qui ont reçu une faible dose d'atropine vient confirmer cette manière de voir, en établissant que l'hypnose est en relation , chez ces ani- maux, avec une suractivité cérébrale et une hypoexcitabilité médullaire. Les expériences de Tarkhanow et de Baratinski sur l'action du chloroforme sur les Grenouilles décérébrées et de Yourinsky sur l'action du chlorhydrate d'ammoniaque employé dans les mêmes conditions, montrent que les phé- nomènes d'excitation médullaire qui signalent les premières phases de l'ac- tion des narcoti(|ues tiennent à la paralysie des centres nerveux supérieurs . qui normalement modèrent l'activité des centres inférieurs, et que la dépres- sion consécutive à l'administration des sels ammoniacaux , qui précède les phénomènes convulsifs, est due à l'irritation excessive de ces mêmes centres. On peut donc admettre que, chez la Grenouille, l'affaiblissement des fonctions médullaires est dû à une excitation primitive des centres nerveux supérieurs et que les phénomènes médullaires consécutifs sont plus marqués chez les jeunes animaux, parce que chez eux cette excitation est plus forte. L'auteur conclut en se demandant si une hypothèse de même nature ne pourrait pas rendre compte des phénomènes qui se produisent chez l'Homme pendant le sommeil provoqué. Elle ne serait pas inconciliable du reste avec la théorie de l'épuisement nerveux : les deux explications pourraient s'appliquer vala- (1) Pour « hypnoliser » la Grenouille, ou la place sur le clos dans la paume de la main et on appuie léyércraent avec l'autre main sur la face ventrale de l'animal. XIX. — l'OXCTIOXS MKNTAI.KS. 735 hlement à deux phases distinctes et successives du mêuie processus. [Psy- clioloiçiiiuenient, l'hypothèse de G. rend compte des faits d'une manière beaucoup plus satisfaisante.] — L. Mahili.ier. 143. Patrick (G.-T.-W.) et Gilbert (J. -Allen.). — Effets de la privation de sommeil. — M""' m: Manaceine a fait, sur reflet de la i)rivation de sommeil chez les jeunes Chiens, des expériences dont elle a communi(iué les résultats au Congrès international de médecine de Rome en 1894. Au bout de quatre ou cinq jours les animaux qu'on avait privés de sommeil, mouraient (V. Arch. ital. de Biol., XXI. 2. Psyc/t. fiev., II, p. 81 1. Mais aucunes recherches systéma- tiques, cependant, n'avaient été entreprises sur les modifications psychologi- ques et physiolo,ui(iues qu'entraîne chez l'Homme l'insomnie prolongée artifi- ciellement maintenue. Ce sont ces modifications que les auteurs ont étudiées sur trois jeunes gens, de santé vigoureuse, âgés de vingt-quatre à vingt-huit ans, professeui's ou répétiteurs à l'Université d'Iowa. L'insomnie a été pro- longée pendant 90 heures ; toutes les 0 heures, on répétait une série d'ob- servations sur le poids des sujets, leur force musculaire et leurs diverses fonctions mentales. L'expérience terminée, on laissait le sujet s'endormir, on étudiait les caractères et la profondeur de son sommeil, et on le soumet- tait au réveil à la même série d'examens qui avaient été pratiqués sur lui pen- dant la longue période de veille. (11 faut noter que l'étude du sommeil n'a été faite que sur l'un des trois sujets.) L'expérience a été pénible pour les trois sujets, pour l'un d'entre eux surtout : après la seconde nuit d'insomnie, il a éprouvé des hallucinations visuelles persistantes : le plancher lui semblait couvert d'une couche de molécules oscillantes et grisâtres, l'air lui apparais- sait rempli d'essaims de particules colorées, etc. Le pouls a chez lui diminué de rapidité (chez les deux autres sujets, ce ralentissement ne s'est pas pro- duit). Les deux autres sujets, n'ont pas eu d'hallucinations, mais l'un d'eux a éprouvé une extrême fatigue; sa température s'est abaissée à 35°, 38, et il semble qu'il y aurait eu pour lui danger à prolonger l'expérience au- delà du temps fixé. Ils avaient tous trois grand peine à se tenir éveillés et à garder les yeux ouverts ; dés qu'on cessait un instant de les surveiller ou qu'ils se livraient à une occupation monotone, ils s'endormaient à demi et avaient une tendance marquée à rêver : quelques rêves très nets ont même pu être relevés, bien qu'il n'y ait jamais eu sommeil complet. Il fallait pour leur permettre de demeures éveillés les interjjeller. les secouer, les faire se promener à l'air frais du matin. Leur sommeil, api'ès cette période d'insom- nie, n'a pas été beaucoup plus long que leur sommeil habituel : 2 heures et demie de plus pour l'un, 4 heures environ pour l'autre, sept heures et demie, il est vrai, pour le troisième. Ils f talent au réveil complètement reposés, et leurs fonctions étaient redevenues normales, comme l'ont montré les expé- riences faites à ce moment. Cette restauration si rapide semble tenir à la pro- fondeur du sommeil beaucoup plus grande que celle du sommeil normal. MicHELSEN et KoiiLsciiUTTEi! avaient montré en effet que c'est au bout de la première heure que le sommeil atteint sa profondeur maxima, en mesurant l'intensité du son nécessaire pour provoquer le réveil aux diverses heures de la nuit et MM. P. et Q. ont pu établir, en se servant pour éveiller le sujet à intervalles réguliers d'un courant électrique, que la profondeur du sommeil était chez lui maxima seulement au bout de la deuxième heure, et que par conséquent il demeurait profond et complet plus longtemps que dans les conditions habituelles. Il semble qu'il faille faire intervenir aussi l'influence exercée par cet état de demi-sommeil où. en dépit de leurs efforts, les sujets tombaient de temps en temps pour de très courtes périodes. 736 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Le poids a augmenté eliez les trois sujets pendant la période d'insomnie et est tombé après le sommeil réparateur au-dessous de ce qu'il était au dé- but de Texpérience; la force musculaire de pression et de traction, mesurée au dynamomètre, semble avoir subi une décroissance pendant toute la durée de l'expérience, mais elle présente des oscillations marquées et parfois elle s"élève au dessus du point initial. L'acuité visuelle s'est accrue chez les trois sujets. L'acuité auditive a décru. Le temps de réaction s"est allongé notable- ment chez deux des sujets, chez le troisième il s'est accru vers le milieu de la période d'insomnie pour revenir à la fin à sa valeur initiale. Le temps de choix a été allongé chez deux des sujets et abrégé chez le troisième. L'habi- leté motrice , mesurée par le nombre de coups frappés avec l'index en cinq secondes, a diminué. La mémoire, mesurée par le temps nécessaire pour apprendre une série de douze syllabes dépourvues de signification ou de dix-huit chiffres, s'est accrue chez le premier sujet jusque vers le second tiers de l'expérience pour revenir à la fin au point initial; chez les deux au- tres , elle a subi au contraire une forte diminution , avec cependant des os- cillations si marquées que parfois elle devenait plus rapide qu'à l'état nor- mal; chez l'un d'entre eux, vers la fin de la période d'insomnie, la mémoire ■ de rétention s'était tellement affaiblie qu'en 20 minutes, il ne pouvait plus apprendre la série de dix-huit chiffres qu'il apprenait normalement en 134". Chez l'un des sujets, la capacité d'attention et d'association mesurée par le nombre de chiffres additionnés en trois minutes, n'a pas subi de diminu- tion très marquée, bien qu'elle présente de nombreuses fluctuations. Pour les deux autres une métliode d'épreuve un peu différente fut adoptée : un groupe de 40 chiffres leur était donné qu'ils devaient additionner deux à deux, il fallait ensuite additionner les sommes, puis les premiers chiffres en un ordre diffèrent, le temps employé à l'opération totale était mesuré; on constata par ce moyen, chez l'un d'entre eux, un notable affaiblissement de l'attention, chez l'autre, elle était demeurée à peu près de même inten- sité, à la fin de l'expérience, mais elle avait subi des fluctuations. — L'étude de ces diverses mesures psychologiques semble indiquer une décroissance de la puissance intellectuelfe sous l'influence de l'insomnie, mais assez faible et assez peu constante. Les quantités d'urine par 24 heures ont été mesurées, et l'azote total a été dosé ainsi que l'acide phosphorique. Le volume d'urine a subi une diminu- tion, mais, ici encore, il y a des variations quotidiennes et individuelles et qui ne sont pas toutes de même sens ; la proportion de l'acide phosphorique à l'azote excrété s'est accrue. — Il n'est pas donné de détails sur le régime alimentaire. [Il serait intéressant de poursuivre ces recherches sur d'autres sujets, et de comparer aux résultats de l'insomnie, ceux de la fatigue et de l'inanition. Comme l'indiquent P. et Q., il y aurait peut-être, en outre, dans l'insomnie artificiellement prolongée, un moyen de provoquer un état d'esprit qui per- mettrait l'étude expérimentale, relativement aisée, des rêves et des phéno- mènes analogues]. — L. Marillier. 171. Solomons (Léon-M.) et Stein (G.). — Automatisme moteur normal. — Les auteurs ont cherché à déterminer, par une série d'expériences in- génieusement combinées, si les multiples phénomènes de dédoublement de îa per.sonnalité que l'on peut observer chez les hystériques, ne trouveraient point leur explication naturelle dans un ensemble de rapprochements systé- matiquement établis entre ces phénomènes d'une part et de l'autre les actes automatiques et les mouvements inconscients exécutés par les sujets nor- XIX. — FONCTIONS MENTALES. 737 maux. Ils sont arrivés sur ce point à des résultats importants et il semble que la thèse qu'ils soutiennent soit bien près d'être démontrée par leurs expériences ; mais ce qui fait le très haut intérêt de leur mémoire, ce sont les éclaircisse- ments nouveaux qu'apportent au mécanisme de l'acte volontaire les faits qu'ils ont recueillis et analysés avec une pénétration et une sûreté rares. Leurs observations ont jjIus de prix que n'en ont bien souvent les observa- tions de psycho-physiolog'ie, et cela parce qu'ils se sont pris eux-même+i comme sujets et qu'ils ont pu joindre de cette manière à la constatation ob- jective des mouveu:ients effectués et des actes accomplis dans certaines cir- constances données la description précise et détaillée des états de conscience (pli les précédaient, les accompagnaient ou les suivaient. Les faits qu'ils ont mis en lumière viennent se grouper sous quatre chefs : 1° tendance générale au mouvement sans impulsion motrice consciente;. 2° tendance des idées à se réaliser en des mouvements sans intervention de la volonté ni de la conscience; S^* tendance des excitations sensorielles à dé- terminer des réactions motrices subconscientes ; 4° exercice inconscient de la mémoire et de l'invention. Les expériences destinées à mettre en évidence, les faits de la première catégorie ont été faites au moyen d'une planchette analogue à celle dont se servent les spirites pour l'écriture automatique, (c'est une plaque de verre glissant sur des billes de métal et armée d'un crayon). Le sujet plaçait sa main sur la planchette et se mettait à lire avec une attention aus.si soutenue que possible une histoire intéressante, un roman par exemple. Des mouvements se produisaient très vite dans le bras et dans la main, lorsque le sujet avait réussi à ne plus les surveiller ou pour mieux dire à n'y plus penser. Ces mouvements sont engendrés tout d'abord par des excitations très légères et qui permettent l'illusion de mouvements spon- tanés, par exemple, par celles qui résultent, de lapositionun peu fatigante du bras; d'autre part, les mouvements imprimés par une autre personne à la planchette provoquent des mouvements iraitatifs de la main, qui peuvent per- sister longtemps. Le seul cas où ces phénomènes ne se produisent point, c'est celui où la lecture trop intéressante détermine des réflexes émotionnels, qui empêchent totalement ou masquent du moins ces mouvements inconscients. 2° On mettait entre les doigts du sujet un crayon qu'il tenait constamment en mouvement sur un papier placé devant lui : il lisait en même temps à haute voix; au bout d'un certain temps, il écrivait inconsciemment des nutts, ([u'il empruntait pour la plus large part au texte qu'il lisait, et surtout, des mots courts. Les mots longs ne sont d'ordinaire que commencés; lorsque le sujet sait qu'il écrit, il ne le sait qu'après coup par les sensations tactiles et muscu- laires qui proviennent de son bras. 3° Le sujet lisait à haute voix un texte in- téressant qui absorbait son attention ; pendant ce temps, l'opérateur lui dictait des suites de phrases à demi-voix. Le sujet devait tenir son crayon constam- ment en mouvement, et griffonnait lorscpi'aucun mot ne lui était dicté. L'appren- tissage de cet exercice est pénible. Au début, le sujet a une tendance presque irrésistible à s'arrêter dans sa lecture à chaipie mot qu'on lui dicte : il lui faut un long entraînement pour fixer son attention tout entière sur ce (lu'il lit; il arrive bien, au bout de quel([ue temps à ne pas s'interrompre dans sa lecture, même lorsqu'on lui dicte un mot toutes les 15 ou 20 secondes, mais son esprit va sans cesse du texte qu'il lit à celui qu'il écrit. En quehpies heures cependant de praticpie et lorsque l'histoire (pie lit le sujet est vraiment intéressante, le véritable automatisme apparaît chez lui : le mot est écrit avant môme qu'il en sache rien, et parfois même l'écriture devient entiè- rement inconsciente. La lecture automati(pie est beaucoup plus facile à obte- nir : le sujet lit à voix basse un livre sans intérêt et en même temps l'expé l'année lîlOLOGKîUE, II- 1896. 47 738 L'ANNEE BIOLOGIQUE. rimentateur lui lit à haute voix une histoire captivante, il en vient très vite à perdre tout à fait conscience du texte qu'il a sous les yeux; il peut lire une page tout entière sans savoir qu'il la lit et sans garder aucun souvenir de ce qu'elle contient. Le lecteur entend parfois sa propre voix, mais comme un murmure lointain et indistinct; elle ne manque pas conqjlètement d'expres- sion, mais elle est monotone et des confusions entre des mots de son pareil et de sens différent sont perpétuellement commises. L'expérience devient beaucoup plus difficile à réussir, lorsque le sujet et l'opérateur lisent tous deux à voix haute : en ce cas le sujet ne cesse pas d'entendre et d'entendre distinctement les mots qu'il prononce lui-même, mais il n'en comprend plus le sens : il les oublie au fur et à mesure. 4° Le travail inconscient de la mémoire et de l'invention a été mis en évi- vidence par des expériences sur l'écriture automatique spontanée qui ont très bien réussi. L'éducation des deux sujets est même arrivée à être à ce point de vue assez parfaite pour qu'ils n'aient plus été obligés de s'absorber en une lecture intéressante pour détourner leur attention des mouvements de leur main. Il suffisait à M'^* St. pour atteindre ce but de lire des yeux les mots qu'elle venait d'écrire un instant auparavant. Les mouvements graphi- ques étaient involontaires et souvent inconscients. Les phrases étaient gram- maticalement correctes, mais très vides de pensée, les mêmes mots et les mêmes membres de phrases fréquemment répétés. L'exercice inconscient ou subconscient de la mémoire s'est surtout manifesté dans des expériences où les sujets ont écrit automatiquement des passages de diverses poésies qu'ils savaient par cœur, mais n'avaient jamais ni copiées ni écrites de mémoire. Ces expériences ne diffèrent pas en leurs traits essentiels de celles que BiNET a publiées il y a quelques années dans le Mind et dont il a donné le résumé dans Les altérations de la personnalité (1892, v. le chap. IX, et spécialement p. 214-221); mais, outre qu'elles sont plus complètes et qu'elles ont été plus multipliées, elles ont un intérêt tout spécial en raison de l'excep- tionnelle qualité des sujets qui ont su analyser avec une précision et une clarté vraiment exceptionnelles les diverses modifications de leur conscience au cours de leurs recherches expérimentales. La plus importante peut-être de leurs observations, c'est la constatation, qu'ils ont faite du caractère extra-personnel de leur activité automaticjue. Alors même qu'ils n'étaient pas inconscients, leurs mouvements leur apparais- saient comme leur étant étrangers ; ils sentaient ([ue leur bras remuait, mais ils n'avaient nulle conscience de le faire remuer; il leur semblait que les mouvements dont il était animé lui étant imprimés par une cause exté- rieure, ils ne les connaissaient que parles sensations qui en étaient la suite na- turelle ; ils ne les prévoyaient pas, ne les désiraient pas, ne les voulaient à aucun degré. Toutes les fois que le mouvement n'est connu que par les sensations afférentes, c'est-à-dire toutes les fois qu'il n'est pas précédé d'une résolution de l'effectuer, il est affecté de ce caractère d'extra-personnalité. 11 faut néanmoins ne pas se méprendre sur la pensée des auteurs de ce mémoire; s'ils attachent à une sorte de conscience confuse de l'activité des centres moteurs une importance capitale dans la constitution du senti- ment du moi, ils ne prétendent pas ressusciter la théorie, aujourd'hui bien abandonnée, du sens musculaire, d'après laquelle la décharge motrice serait si bien consciente, que nous pourrions savoir, même en l'absence de toute sensation d'origine périphérique, si un mouvement voulu par nous a été oui ou non effectué. S. et St. indiquent nettement que c'est par nos sensations seules que nous avons conscience de nos mouvements. Mais, d'après eux, ces mouvements ne nous apparaissent comme nôtres que dans le cas où nous XIX. — FONCTIONS MKXTALES. 739 avons conscience, en même temps, de notre activité motrice. L'étude des états de conscience qui accompagnent l'exécution des mouvements graphi- ques automati(iues que la dictée à demi-voix suggère au sujet, permet de pénétrer plus profondément encore dans l'analyse du mécanisme des actes inconscients: déjà dans l'écriture automatic^ue, provoquée, grâce à une divi- sion de rattention, par une lecture absorbante, se marquait cette sorte d'a- liénation de la personnalité du sujet de tout un groupe de réactions motrices; mais elle s'accuse bien plus nettement ici. Des quatre éléments que l'intro spection révèle dans l'ensemble d'événements intérieurs qui accompagnent l'action d'écrire un mot sous la dictée : 1° le son entendu, 2" rim])ulsion motrice, 3° le sentiment d'un effort accompli, 4." les sensations tactiles et musculaires qui nous apprennent que le mouvement nécessaire a bien été effectué, c'est le troisième ({ui disparaît le plus vite. L'acte prévu semble encore intention- nel et voulu, mais la conscience de le faire s'affaiblit; il se passe en nous, selon notre désir et avec notre assentiment, mais s'il est encore la réalisation d'ime idée à nous, il n'est plus notre œuvre. Dès que le second élément dis- paraît, nos mouvements parfaitement conscients cessent de nous sembler vo- lontaires et nôtres, parce que nous ne les prévoyons plus. On a entendu le mot et on sait qu'on l'a écrit; c'est tout. Qu'est-ce que cette impulsion motrice? Non pas, à coup sur, seulement un ensemble d'images visuelles. On peut en effet se représenter d'avance le mouvement de son bras visuellement, sans qu'il cesse pour cela d'avoir un caractère extra-personnel. Comme chez les deux sujets, les images kinesthétiques sont très faibles, ils avancent, avec une extrême ré- serve, il est vrai, que la conscience du courant moteur intra-cérébral peut et doit être la condition de l'attribution à notre personnalité d'un acte ou d'un mou- vement isolé. Dans l'écriture automati(|ue spontanée, on peut même en arriver, en effet, à se voir écrire, à prévoir le mot qu'on va écrire, à suivre de l'œil les mouvements de son crayon, sans que pour cela on rattache à sa volonté propre l'acte accompli, qui est à la fois connu d'avance et inintentionnel : c'est le meil- leur argument apporté par les auteurs à l'appui de leurs hjqjothèses. La cons- cience du son entendu et celle enfin des mouvements graphiques, qui per- siste la dernière, peuvent se perdre chacune à leur tour. Mais, pour que ces divers phénomènes se produisent, il faut que les réflexes émotionnels ne vien- nent pas masquer les mouvements automatiques ou une émotion plus intense encore les inhiber: il faut aussi que l'effort d'attention nécessaire pour suivre la lecture ou la dictée ne soit pas trop grand : si le sujet de la lecture est dif- ficile, ou si la dictée est faite à voix trop basse, il ne se produit plus de division de conscience et l'attention demeure entière à tous les événements psychiques dont l'esprit est alors simultanément le théâtre. Il convient enfin de noter que MM. S. et St. attribuent l'inconscience apparente des mouvements, dans la majorité des cas, au non-rappel des images, à une absence ou à une extrême brièveté de mémoire [il vaudrait peut-être mieux dire à un défaut d'associa- tion], plutôt qu'à une réelle aliénation de la conscience, à un fonctionnement non accompagné de modifications psychiciues des centres cérébraux. [Nous donnons de ce mémoire une analyse très étendue en raison à la fois de l'im- portance des conclusions auxquelles peuvent conduire les résultats des re- cherches qu'il renferme et de la rigoureuse méthode avec laquelle les auteurs ont conçu et exécuté leurs expériences]. — L. Marillier. 73. Garbini (A.). — Évolution du sens olfactif pendant Venfance. — Les sensations produites par les stimulants olfactifs se rangent chronologique- ment ainsi qu'il suit : les sensations tactiles (courant d'air, barbe de plume) se manifestent 3 heures après la naissance; les sensations osmo-tactiles (ac. 740 L'ANNEE BIOLOGIQUE. acétique), osmo-gustatives (aliments) et olfactives (parfums) ne se réveillent qu'après le 14'' mois. L"acuité olfactive est très lente à se développer. Chez les enfants de 3 à 6 ans, elle est de beaucoup inférieure (6. 3 de Tosmomètre à 10 degrés) à celle des adultes (2,9). Le temps de réaction aux stimulants olfactifs est aussi beaucoup plus long chez eux et va en diminuant de la 3*= à la 6*^ année. La différence suivant les sens e.st minime. — J. Deniker. 23. Binet (A.). — La peur chez les Enfants. — Binet a procédé, au moyen de questionnaires distribués aux instituteurs de six départements par les soins des in,specteurs d'académie, à une enquête sur les origines, les conditions physiologiques et les modalités diverses du sentiment de la peur chez les Enfants. M a contrôlé les résultats qu'il a ainsi obtenus en les comparant à ceux que lui ont fournis ses observations personnelles sur les Enfants de sa famille et de sa connaissance et les interrogations qu'il a adressées à des adultes qui lui semblaient dignes de foi et capables de se bien analyser. Cette enquête ne pouvait, d'après lui, procurer des données suffisantes pour en inférer avec quelque probabilité quel doit être le mécanisme psychologique de la peur : ce n'est que par des recherches expérimentales que Ton pourra résoudre la question, mais cette étude descriptive en constitue Tintroduction nécessaire. La conclusion générale, qui tout d"abord s'impose, c'est que la peur est une émotion dépressive , et d'autant plus qu'elle est provoquée non par un danger réel, qui peut légitimement engendrer de la crainte, mais par l'appréhension irraisonnée d'un péril vague, improbable ou imaginaire. Voici quelques-unes des principales formes d'effroi, l"-" groupe : peur de la nuit, de l'obscurité, peur des êtres imaginaires dont elles se peuplent pour l'enfant; c'est essentiellement la crainte de l'inconnu, du mystère; 2° peurs mêlées de surprise (la frayeur produite par une détonation, etc.); 3" peurs associées à la répulsion et au dégoût (crainte de certains animaux) ; 4° peur exagérée d'un danger seulement possible ; 5*^ commotion durable créée par ini péril réel encouru ou le .spectacle d'un accident terrible. Les concomitants physiologiques de la peur sont, dans les formes légères, des mouvements de défense et de fuite, dans les formes plus graves, les cris, le tremblement, la pâleur, la dilatation des yeux , la suspension de la respiration , les palpi- tations, les pleurs, enfin l'inhibition des mouvements volontaires et parfois des phénomènes convulsifs. La peur semble plus fréquente chez les PJnfants débiles ou maladifs; il n'y a entre le développement de l'intelligence et l'i- nactivité craintive aucune relation constante; les frayeurs très intenses sont plus fréquentes chez les Enfants à l'imagination vive. Les causes les plus habituelles de la prédisposition à être efîrayé sont : l'^ la contagion, le contact avec des peureux; 2" la surexcitation de l'imagination par des spectacles ou des récits terrifiants; 3° l'hérédité [les résultats obtenus sont -confus et douteux] ; 4° les mauvais traitements. — Le travail de Binet se ter- mine par un important chapitre consacré au traitement de la peur. — L. Marillier. 196. Vurpas (C.) et Eggli (H.). — Quelques recherches expérimentales sur le sens de la vue chez- deux enfants opérés de cataracte double congénitale. — Les observations de Vurpas et Eggli portent sur deux enfants, âgés l'un de 5 ans l'autre de 4 ans et demi, atteints tous deux de cataracte double congé- nitale, et qui ont été opérés par le professeur Gayet dans son service de clinique oplitalmologique. Chez le plus âgé, la perception des différences d'intensité lumineuse et la perception des couleurs avait subsisté. L'intelli- gence de ces enfants était peu développée et ils n'ont pu répondre que très XIX. — FOXrXIOXS MKXTALES. 741 incomplètement aux (]ue.stion.s qui leur ont été posées, pendant les quelques semaines (pii ont suivi l'opération, par Vurpas et Eg.di; mais les exjjérien- ces auxquelles ils ont été soumis ont donné néanmoins des résultats d'une haute importance et (jui viennent confirmer ce ([ue l'on savait déjà du ca- ractère secondaire et dérivé des perceptions visuelles de forme, de relief et de distance. Les bras et les mains des deux jeunes aveugles étaient en perpétuel mouvement , ils les promenaient sans cesse autour d'eux comme s"ils avaient voulu reconnaître à chaque instant les corps qui les entouraient. Lorsqu'ils tenaient un objet, ils le palpaient en le retournant sous toutes ses faces, ils le portaient à leur bouche et l'exploraient en tous sens avec la langue. Chez tous les deux, on pouvait noter une di-straction marquée, on avait beaucoup de peine à fixer leur attention sur les objets qui étaient autour d'eux, sur le gâteau môme qu'ils tenaient à la main pour le manger et qu'ils oubliaient parfois. Il semble qu'ils aient eu une tendance à se re- présenter les êtres et les objets en termes auditifs. Si on demandait à Jean par exemple., comment est le Cheval, il imitait son hennissement etc. [Mais il est facile de voir, d'après les exemples donnés qu'ils ne se représentaient ainsi que ce qu'ils n'avaient pas pu toucher.] L'opération faite, nul changement ne se produisit dans leur attitude .• au bout de 8 jours, c'était toujours ex- clusivement au moyen de sensations tactiles, musculaires, gustatives et auditives quïls reconnaissaient les objets , s'orientaient dans la pièce qu'ils occupaient et dirigeaient leurs mouvements : ils voyaient, mais ne voulaient pas se servir de leurs yeux. Si on posait un gâteau par terre devant l'un d'eux et qu'on l'invitât à le prendre, il le cherchait en tâtonnant; il ne s"aidait pas de ses yeux pour le trouver à moins qu'on ne l'empêchât de se servir de ses mains pour explorer le sol. La lumière cependant ne leur était pas pénible et on parvenait même plus aisément à fixer leurs regards sur un objet éclairé par une lumière très vive. Leurs sensations visuelles, même après une éducation de plusieurs jours , ne leur donnaient aucune indication ni sur la direction où un objet se trouvait placé, ni sur sa distance. Ils étaient hors d'état de reconnaître par la vue seule ce qu'on leur montrait sans le leur laisser toucher soit avec la main soit avec la langue. — L. Marillier. 127. Marshall (H. Rutgers). — Conscience et évolution /nologique. [XVI] — Une idée domine tout le long article de Rutgers Marshall, c'est que la psychologie est maintenant en mesure, après avoir reçu de la biologie tant de services et d'une si haute importance, de lui en rendre à son tour quolques- ims. Si l'étude des fonctions nerveuses a permis de mieux comprendre la ge- nèse et la liaison des divers processus psychiques, la connaissance plus approfondie des lois de la vie mentale jettera sans doute pour les naturalis- tes quchpie lumière sur la marche et le mécanisme de l'évolution biologique. M. R. M. se range à la théorie du « parallélisme » d'après laquelle tout phéno- mène nerveux a une contre-partie mentale et qui fait dépendre la conscience de l'intensité, de la variété, du nombre et surtout du degré d'organisation des éléments psychiques; il faut donc rejeter comme facteur explicatif de l'évolution biologique l'intervention de la conscience à tel ou tel stade de ce dévelojjpement, mais il faut reconnaître d'autre part que l'étude des phéno- mènes psychiques peut nous fournir le commentaire et la traduction, en différents ternies, de processus biologiques que nous n'avons pas réussi à ob- server directement. Les instincts peuvent se former en dehors du domaine de la conscience ou bien au contraire la conscience peut assister à leur for- mation, mais la conscience (juc nous en avons n'intlue i)as sur leur nature, leur direction et leur intensité; elle résulte d'une organisation plus ou 742 L'ANNEE BIOLOGIQUE. moins complète des phénomènes nerveux qui leur correspondent et dime liaison plus ou moins étroite entre ces phénomènes et tous les autres proces- sus nerveux dont un individu est le sujet. C'est à ce problème de l'instinct que R. M. s'attache particulièrement dans cet article; il fait dépendre tout le développement organi(|ue et social des relations réciproques de- deux forces : celle qui tend cà resserrer les variations dans certaines limites et à empêcher l'individu de s'écarter trop briisquement du type auquel il appartient et celle qui l'entraîne à des variations constantes et illimitées. La première de ces forces se peut ramener à la tendance de chaque individu ou élément à agir par lui-même et pour lui-même ou, pour parler avec plus de précision, à réa- gir aux excitations comme s'il était seul, la seconde à l'action de l'organisme individuel ou social sur ses parties composantes. Lorsque le stimulus auquel réagit un élément est assez énergique pour que l'excitation qu'il provoque soit plus forte que l'action inhibitrice exercée par les autres éléments dans l'agrégat, il y a par là-même une tendance à la variation introduite dans l'orga- nisme entier, en raison des liens qui en unissent les unes aux autres les par- ties composantes. L'action cju'exerce l'agrégat sur les éléments et qui les sous- trait partiellement à l'influence directe du milieu constitue précisément pour R. M., la base biologique de ce qui, dans les organismes supérieurs et les so- ciétés, prend le nom d'instinct. Il faut considérer comme des instincts toutes les séries d'actions qui , déterminées essentiellement par la constitution de l'organisme, répondent à une fin biologique définie ; ces instincts sont d'autant plus marqués et plus impérieux que l'on a affaire à des organismes dont les élé- ments ont subi une intégration plus parfaite; ils triompheront donc chez les animaux relativement supérieurs'tandis que les organismes inférieurs demeu- rent dans la dépendance étroite de leur milieu. Une remarque importante qu'il convient de faire, c'est que c'est précisément de ces organismes infé- rieurs que se rapprochent, par leur structure, leur mode de développement et leurs manières de réagir aux excitations extérieures, les sociétés : dans les agrégats sociaux, où. l'organisation qui relie les uns aux autres les éléments composants, est moins complète, l'indépendance des individus par rapport au tout où ils sont engagés est plus étendue et l'action que les stimuli externes peuvent exercer sur eux plus profonde et plus complète. La conscience sociale, si elle existe, doit être extrêmement diffuse et elle est, d'ailleurs, im- pénétrable aux consciences individuelles; comme elles le doivent être elles- mêmes aux consciences élémentaires; et, psycliologi([uement comme biolo- giquement, la société, considérée comme une unité collective, demeure inca pable de s'acquitter de fonctions (|ue remplissent aisément les individus. Cette opposition entre les impulsions qui tendent cà l'adaptation de l'individu ou de l'élément biologique à son milieu et les instincts qui ont pour fin le bien-être et le bon équilibre de l'organisme ou de la société tout entière se retrouve à tous les stades de l'évolution , et ces organismes ou ces sociétés survivent seuls dans la concurrence vitale chez lesquels il y a un accord relatif entre l'in- térêt du tout et celui des parties, chez lesquels l'action inhibitrice exercée par tous les éléments sur chacun d'eux n'entrave pas trop profondément leur acti- vité vitale tandis que l'activité de chacun des éléments n'est pas assez intense et assez individualisée pour amener la dissolution du tout complexe où ils sont engagés. L'auteur passe alors en revue les divers instincts (c. à d. « les consécutions de mouvements organisés les uns avec les autres, qui tendent à la réalisation d'une fin biologique») qui viennent limiter la tendance cala varia- tion; il les divise en trois groupes : 1° Les instincts qui tendent à rendre per- sistante la vie de l'individu. 2<^ Les instincts qui tendent à faire durer l'es- pèce à laquelle l'individu appartient. 3° Les instincts qui tendent à maintenir XIX. — FONCTIONS MENTALES. 743 coliérents les agTégats sociaux formés par la réunion d'individus déjà élevés en organisation. Une quatrième classe est constituée par les instincts dont le type est l'instinct du jeu et(iui ont pour rùle de déterminer une sorte de ré- gulation des relations avantageuses, entre les trois autres groupes d'im- l)ulsions organiijiies. Le jeu, où se donne satisfaction le besoin de mouve- ment de l'individu, est un instinct régulateur en ceci, par exemple, (j^u'il fait faire au jeune animal ou à l'enfant l'apprentissage des actes qu'il aura à accomplir dans son intérêt ou dans celui du groupe auquel il appartient, une fois adulte. On doit remarquer d'une part que les instincts sociaux doivent avoir pour l'individu et l'espèce une valeur l)iologi(iue considérable (on ne saurait comprendre en effet autrement comment ils ont pu se former) et d'autre part que pour (pie des instincts, (piels (pi'ils soient, aient pu se dé- velopper, il faut ([ue, dans la plupart des cas, la tendance à la variation de chaque individu ou de chaque élément considéré isolement soit arrêtée par l'action inhibitrice des autres individus ou éléments (pii appartiennent au même ensemble que lui. L'existence des instincts nous permet de conclure avec une quasi-certitude à l'existence de cette loi biologicpie. Ce qu'il est beaucoup plus difficile de s'expliquer, c'est comment se pro- duit une variation dans un organisme déjà différencié. Et c'est ici précisé- ment que l'étude de la vie mentale peut jeter sur les faits biologiques quel- que lumière. L'opposition qui frappe, tout d'abord dans la vie psychique, c'e.st celle qui existe entre l'instinct et la raison, qui contrôle et arrête les impulsions instinctives. Ces impulsions ont pour tin, d'une manière géné- rale, l'intérêt du corps social auquel appartient l'individu; les actions, au contraire, qui sont accomplies avec réflexion tendent à satisfaire les désirs de l'individu. Lorsque l'activité d'un membre d'un corps social diverge des formes typiques que con.stituent les instincts, elle revêt le caractère qu'elle aurait si l'individu était isolé. Il en est de même pour les cellules qui compo- sent un organisme : variation est synonyme d'indépendance d'une cellule à l'égard des autres cellules auxquelles elle est organi(iuement liée et cette indépendance fonctionnelle résulte, d'une part, de l'intensité de l'excitation à laquelle elle réagit, d'autre part, de la liaison plus ou moins étroite des élé- ments organi([ues. Dans les conditions normales, et en raison des lois de sélection naturelle, les réactions cellulaires tendent à maintenir la cohésion de l'organisme et le maximum de stabilité est ainsi obtenu. Mais dans les conditions anormales, chaque élément tend à réagir comme s'il était seul et son activité n'est que secondairement influencée par l'action des élé- ments associés. Ainsi s'introduit la variation dans l'organisme et elle peut être d'autant plus étendue que l'interdépendance des parties e.st moins étroite. Si, dans l'organisme social, les variations sont considérables, c'est que là précisément, la liaison organique des éléments composants est, comme dans les organismes inférieurs, beaucoup plus relâchée; elles seront d'autant plus considérables que les excitations qui détermineront les individus à l'action seront plus intenses et plus nouvelles; mais un acte individuel, une adaptation à des conditions nouvelles, c'est psychologiquement un acte rai- sonné. Le raisonnement est en conflit chez nous avec les tendances hé- réditaires et il est provo(|ué en nos esprits par l'action qu'exercent sur nous les excitations qui proviennent d'un milieu varié et changeant. Si, en effet, dans un organisme complexe, l'activité d'un élément subit une variation sous l'influence des excitations extérieures, cette variation tendra à in- troduire des variations similaires dans l'activité des autres éléments compo- sants, en faisant varier les relations qui les unissent à l'élément qui a va- rié. Si l'action qui a déterminé cette variation d'un clément persiste, elle 744 L'ANNEE BIOLOGIQUE. entraînera indirectement pour tout l'organisme une déviation du type ances- tral. La variation biologique est donc déterminée essentiellement par la per- sistance de la suractivité d'un élément particulier, suractivité qui est due, dans une large mesure, à la persistance ou à la répétition du stimulus. Tra- duit en termes psychiques, cela revient à dire que la cause modificatrice essentielle de l'activité individuelle, c'est la récurrence d'une idée, qui devient de plus en plus persistante et dont l'énergie motrice s'accroît cons- tamment. Mais cette récurrence d'une idée, c'est le processus même du rai- sonnement. « Si a, en effet, conduit ù a; et ô à a, il en résulte que toutes les fois que b apparaît dans la conscience, x apparaît à la suite, et aussi toutes les fois que a apparaît le premier. L'identification de a et de 6 en ic tend donc à agrandir x en le ramenant plus souvent dans la conscience et gra- duellement à le rendre persistant. Mais cette identification des relations de a et de 6 en a" est la base même du syllogisme. On peut donc conclure que le raisonnement est l'aspect psychique de la forme la plus élaborée de la tendance à la variation qui est inhérente aux divers organismes. » [Ce qu'il faut retenir, semble-t-il, de cette théorie un peu subtile, c'est la conception intéressante et féconde de l'opposition signalée par R. M. entre l'activité propre de chacun des éléments de l'organisme pris en lui-même et l'action exercée sur lui par les éléments associés. La théorie est socialement et psychologiquement , dans une large mesure, exacte. Peut-être peut-elle fournir une interprétation vraisemblable de certains phénomènes biologi- ques]. L. Marillier. 55. Fenizia (C). — Action suggestive des causes externes dans le rêve. — Ces observations portent 1° sur les rêves faits pendant qu'on impressionne le corps de l'individu par une cause quelconque (un peu d'éther versé sur le côté gauche du corps fait rêver que cette région est éprouvée par une chaleur insupportable venant d'un four, etc.); 2° rêves faits à la suite d'une excita- tion extérieure indirecte (coup de sifflet, lumière de bougie, etc.) dont l'effet est toujours exagéré. L'auteur donne une liste bibliographique de travaux re- latifs à cette question des facteurs du rêve et où il a oublié de mentionner le travail de Delage ('). — J. Deniker. 52. Errera (L.). — Sur le mécanisme du sommeil. — Après avoir passé en revue les différentes théories mises en avant jusqu'à ce jour, l'auteur pro- pose de revenir à la théorie toxique du sommeil formulée par lui dès 1887. Il apporte de nouvelles contributions à cette théorie, basée principalement, comme on le sait , sur les localisations des leucoma'ïnes des différentes ré- gions du cerveau. Il donne également le résumé des travaux récents qui viennent à l'appui de sa manière de voir (expériences de Bing, etc.). Dans la discussion qui s'est engagée à propos de cette communication, à la société anthropologique de Bruxelles , Maréchal soutient l'hypotlièse de Ma- THiAS DuvAL (contraction des neurones) et Dallemagne émet quelques sur doutes sa portée. De Boex attire l'attention sur le rôle que joue la circulation dans le phénomène du sommeil; il pense que ce rôle est au moins aussi important que celui des toxines ; il combat les expériences de Bixg. Houzé combat ces conclusions. — J. Demker. 114. Lombroso (P.). — U instinct de la conservation chez les enfants. — M"« Lombroso s'est efforcée de rattacher les multiples manifestations de (1) Delage (Yves) : Essai sur les théories du rêve. (Rev. Scient., vol. XLVIII, p. iO-iS, 1891). XIX. — FOXf'TIOXS MEXTALES. 745 la vie enfantine à une loi uniciue qui permette d'en fournir une explication d'ensemble. C'est par une sorte de tendance instinctive, parfois à demi inconsciente, à éviter tout ce qui peut être pour lui une déperdition de forces, que M'"= L. rend compte de la plupart des particularités de la vie intellec- tuelle et affective de l'enfant et de la formation de sa conscience morale et de sa volonté. En un sens très général et en réalité métaphysique, la formule que donne M'"^ L. des lois qui régissent le développement mental durant les premiers stades, est acceptable et, à vrai dire, ces lois ne varient point: et. pendant tout le cours de son évolution chaque individu continue d'y être soumis; ce sont autrement exprirriées, les idées directrices de la philosophie et de la psychologie de Spinoz.\ : tout être tend à persévérer dans l'être et à accroître sa perfection ou, ce qui revient au même, sa réalité. Mais. si on veut rester sur le terrain proprement scientifique , on aura quelque peine à admettre l'exactitude et la valeur générale de la loi formulée par M"" L., et surtout des applications qu'elle en fait. A ses yeux, la loi de l'économie de l'effort, qui trouve elle-même son principe et sa raison d'être dans le désir inconscient de l'enfant de protéger son moi et d'éviter toute dépense excessive, gouverne toute son évolution psychique et fournit de ses réactions une interprétation aisée et cohérente. Or, on doit faire remarquer d'une part; que, pour pouvoir avec plus de facilité grouper les faits en un système bien lié, dont toutes les parties ont leur unité dans un rattachement commun à un principe unique, IVP"^ L. a éliminé par prétérition, ou même en en niant l'existence, tous ceux qui décidément se trouveraient, dans le cas où l'on accepterait sa théorie, d'une interprétation difficile, et, d'autre part, que parmi les exemples môme qu'elle apporte à l'appui de la thèse qu'elle soutient, il est un grand nombre d'actes, de sentiments, de tendances et d'habitudes intellectuelles qui sont susceptibles d'interprétations différentes et plus simples. On ne saurait accepter l'opinion que si la sensibilité de l'enfant à la douleur est inférieure à celle de l'adulte . il en faille rechercher la raison dans l'instinct de conservation: la faiblesse des syntlièses mentales, la fragilité de la mémoire, l'obtusité des perceptions, la confusion de la conscience en fournissent de plus immédiates et plus évidentes explications. Ce qu'on peut moins encore admettre, c'est qu'on donne comme preuve de cette moindre sensibilité à la douleur, l'incapacité de l'enfant à localiser ses sensations douloureuses : toute localisation sensitive est une perception acquise et cet apprentissage de la topographie de notre propre corps, s'il implique un accroissement de la sensibilité discriminative , n'est pas en corrélation avec un accroissement de la sensibilité alfective. Dire que l'enfant s'exprime par gestes pour ne pas se donner la peine de parler, lorsqu'on songe au perpétuel gazouillement du très jeune enfant, aux efforts imitatifs et à l'incessant bavardage de l'enfant plus âgé peut paraître étrange. . Si l'enfant applique le même terme à des objets très différents, ce n'est pas par une sorte de paresse qui lui fait rejeter les mots nouveaux, c'est parce que la formation des images génériques précède chez lui l'acquisition des mots et qu'il se trouve en possession de plus d'idées qu'il ne possède de termes pour les signifier : il semble aussi que M"e L. méconnaisse le rôle de l'association par ressemblance, qui est capital ici. Faire de l'incapacité de l'enfant à se représenter l'abstrait une nouvelle preuve de sa paresse intel- lectuelle, tandis qu'il est aisé de comprendre que les notions abstraites ne peuvent naître que de la lente accumulation d'images semblables, de leur fusion et de leur association à des mots, transformer les lois en quelque sorte mécaniques de l'iiabitude en une tendance au misonéisme, voir dans Tégoisme na'if du premier âge une tendance à éviter la fatigue qui provient 746 L'AxNNEE BIOLOGIQUE. de la douleur, c'est vraiment pousser loin Tesprit de système. Et il semble aussi qu'il ait fallu mal regarder les enfants pour nier que les sentiments affectueux et tendres soient jamais développés chez eux et affirmer qu'ils ne s'abandonnent à leurs émotions que lorsqu'ils n'en doivent pas souffrir. Rien n'est parfois aussi bref, et encore n'est-ce pas une règle sans exception, mais rien n'est aussi intense qu'un chagrin d'enfant. Il y a des enfants tristes, toujours tristes, ce n'est pas sans doute par instinct de conservation. M"« L. donne comme preuve du caractère intéressé des affections de l'enfant et de son incapacité daimer profondément, le fait qu'il est rarement amou- reux; il semble que l'amour, au sens physique du mot, ne puisse exister qu'à l'état d'anomalie morbide à ce stade du développement physiologique de l'individu; l'on s'étonne de l'étonnement de l'auteur. Ce mémoire, que le nom dont il est signé revêt d'une sorte d'autorité , n'apporte pas pour la psy- chologie de l'enfant de données nouvelles et les interprétations qu'il ren- ferme des faits connus sont ou connues déjà elles aussi ou arbitraires ou en contradiction ouverte avec des lois bien établies ou les observations con- cordantes de la plupart de ceux qui ont étudié les premiers stades de l'é- volution mentale. — L. Marillier. 133. Munz (B.). — La logique de l'enfant. — Recueil d'observations intéres- santes sur la formation et l'évolution du langage chez l'enfant. L'auteur cherche à établir qu'avant que l'enfant sache parler, il est capable déjà de jugements et de raisonnements complexes qui aboutissent à des actes ; il mar- que, dans l'apprentissage de la langue parlée, la part respective qu'il faut faire à l'invention et à l'imitation. Ce court mémoire contient des indications utiles sur le rôle de l'analogie et de la métaphore dans le langage enfantin, le sen- timent de la curiosité, le développement de l'idée de Dieu et de la notion du moi chez les enfants. — L. Marillier. CHAPITRE XX Tlicoi'ies acncrales. Généralités. On ne peut dire qu'il ait paru cette année des théories générales méri- tant vraiment ce nom, comme à leur époque celles de Darwin, N.egeli, Weisman.v, Roux, etc. Mais nous n'en avons pas moins à enregistrer un certain nombre de travaux tendant à établir un lien entre les questions capitales de la biologie ou présentant un intérêt relativement aux ques- tions dont la solution intéresse la biologie générale dans son ensemble. Commençant par ces dernières, signalons un travail où Montgomery (32) fait aux théories microméristes cette objection très sérieuse qu'elles attri- buent aux particules initiales Tassimilation, la croissance, la division, c'est- à-dire les principales des fonctions qu'elles sont précisément destinées à expliquer dans les organismes. Pour lui, le protoplasme est un composé chimique, et l'assimilation consiste, non dans la transformation des subs- tances étrangères en protoplasme identique, mais dans le maintien de la composition du protoplasme au moyen de ces substances. Il est facile de voir que ce n'est là qu'une solution apparente de la difficulté car le pro- toplasme ne fait pas que maintenir sa composition, il accroît sa masse. — Pfeflfer (35) émet l'idée que les particules initiales de la matière vivante pourraient être liquides. — Schlater(44) cherche à établir une théorie gé- nérale de la vie et de l'évolution fondée sur la considération des granules qui seraient les unités primordiales fondamentales formées par des mo- lécules ayant entre elles des relations dynamiques comparables à celles d'un système stellaire. Les théories de ce genre sont toujours faciles lorsqu'on reste dans le vague des généralités, c'est la comparaison avec le détail des faits qui est leur pierre de touche. Or ici cette comparaison est absente. — Un des points les plus importants à signaler à propos des théories sur les unités hypothétiques de la matière vivante est le fait que "Weismann (47) déclare maintenant que ses ides, déterminants et biophores ne sont pour lui que des symboles destinés à objectiver une abstraction. Gela annihile une des plus grosses objections que l'on pût faire à sa théorie, celle de l'impossibilité de deviner une structure infini- ment complexe dont l'observation ne nous montre rien. Mais en même temps cela supprime le pas en avant si considérable qui eût été fait si les unités imaginées eussent été réelles. D'ailleurs, c'est une concession qu'il fait à regret et au fond on voit qu'il tient encore à ses anciennes idées. Et cela se conçoit : on n'abandonne pas sans peine une hypothèse si ingénieuse et si fertile. 748 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Certains travaux révèlent la préoccupation de définir les limites de la biologie, le rôle des diverses méthodes qu'elle emploie et la valeur des explications auxquelles elle peut aboutir. Pearson (34) avance celte idée que la prétention d'expliquer les phénomènes biologiques en les ra- menant à des actes mécaniques est vaine car, de l'avis des physiciens modernes, la mécanique décrit des mouvements et ne les explique pas, laissant ceux mémedes astres, qu'elle résumeen une formule, aussi incom- préhensibles que ceux des actions protoplasmiques les plus compliquées. Mais cela n'est vrai qu'en ce qui concerne l'explication absolue, qui nous échappera toujours, et c'est donner une explication relative que ramener à des termes plus simples un processus de phénomènes compliqué. — Bûtschli (8) discute la part de l'observation et de l'hypothèse dans la biologie et montre qu'il existe plusieurs sortes d'hypothèses dont les unes sont légitimes, les autres inutiles el dangereuses. De Varigny (45) pré- sente diverses considérations sur la définition de la biologie et sur ses li- mites. Garbovski (18) cherche à montrer qu'il n'y a pas de limites pré- cises entre la métaphysique el la biologie. Schelwien (43) s'efforce de sauver la métaphysique du dédain où la tiennent les biologistes, dans un livre 011 s'étalent tous les défauts de la métaphysique mêlés à l'igno- rance des questions de biologie. La controverse entre Darwinisles et Lamarckistes (anciens et nou- veaux) et entre évolutionnistes et épigénistes a donné lieu, comme d'ordinaire, à un certain nombre de critiques et de discussions. Wolff (48) présente un exposé critique de l'état actuel de la Ihéorie de la sélection et en particulier des modifications qu'y a introduites la conception de la sélection germinale de "Weismann (47) qu'il considère comme un effort désespéré pour concilier la théorie courante de la sélection avec les né- cessités de l'adaptation. — Patten(Voirch.VI), constatant que, chez Limu- lus, les variations les plus diverses se montrent dans des lots d'embryons élevés dans des conditions identiques, attribue leur origine à des causes in- ternes, ce qui plaide en faveur de l'origine germinale des caractères nor- maux c'est-à-dire de la préformalion. Mais il repousse l'idée que le germe soit formé de particules représentatives des organes, quels que soient d'ailleurs le nom ou les caractères qu'on leur assigne. Dans la distinction entre épigénèse et évolutionnisme, Samassa (41) trouve qu'il faut tenir compte des réactions réciproques des parties de l'œuf qui jouent par rapport les unes aux autres le rôle de conditions ambiantes. Cela élargit la conception de l'épigénèse en permettant à cette théorie de s'appuyer sur nombre de facteurs considérés jusqu'ici comme faisant partie des tendances internes qu'invoquent les évolutionnistes. C'est au même ordre d'idées qu'appartient l'ouvrage de Cope (11) mais ce livre n'est pas une simple critique ou une discussion de quelque point spécial, c'est la synthèse des théories qui ont germé successivement dans l'esprit d'un savant de premier ordre, présentée par lui quelques mois seulement avant que la mort vienne l'enlever à la science. L'idée domi- nante de ce livre dont, pour ces raisons mêmes, nous avons tenu à donner une analyse très complète, est toujours que l'évolution est la résultante de deux ordres de forces : forces intérieures de l'organisme {bath- XX. — THEORIES GENERALES. - GENERALITES. 749 misme) et influences des conditions extérieures [plnjsiocjénèse) déter- minant des variations de direction définie, héréditaires même dans ce qu'elles ont d'acquis, et fixées par la sélection. Nous avons rappelé à cette place, dans nos chapitres I, XV, XVI, XVII et même XIX 'pour ce qui concerne le rôle de la conscience dans l'évolution), l'idée principale de ces théories relativement aux fonctions biologiques correspondant à ces divers chapitres. AVallace (46) fait une critique très sévère de cet ou- vrage de Cope (11), dans laquelle il combat surtout vivement la théorie de ce dernier relativement à la variation. Pour lui, les variations sont irrégulières et indépendantes et non pas orientées. — D'après Bald-win (3) l'intelligence joue un rôle dans l'évolution par son influence sur le choix des réactions instinctives et imitatives. Signalons, pour terminer un ouvrage de Le Dantec (\-'i) dont on trouvera un bon exposé par notre collaborateur Cuénot. Ce livre est un résumé de biologie générale, œuvre de vulgarisation très claire d'un logicien imperturbable qui ne s'effraie pas de prendre comme point de départ de ses explications une schématisation à outrance des phéno- mènes. Cette théorie nouvelle de la vie est essentiellement une théorie spéculative qui ne nous paraît satisfaisante que dans sa forme et où la rigueur n'est que dans les mots. On conviendra, en effet, que nos tentatives d'explication ne valent que dans la mesure où elles sont sus- ceptibles de vérification expérimentale. Très habilement, la théorie de Le Dantec se meut dans des régions où l'expérience n'atteint pas et voilà pourquoi nous craignons qu'elle ne soit stérile. Yves Delage et G. Poirault. 1. Allen (F.-J.). — The physical basis of life. (Rep. Brit. Ass., Liverpool, p. 983 et 984). [782 2. Anonyme. — Modificotion el variation. — Are we descended front King- crabs? — Cell facts and cell théories. — Alternation of générations in Plants. (Nat. Se, IX, 287-293). [Résumé de discussions ayant eu lieu au Congrès de la British association (Li\evçoo\, 1896), discussions auxquelles ont pris part Lloyd Morgan, Gaskell, Weldon, Yves Delage, Zacharias, etc. 3. Baldwin i J.-M.). — .4 new factor in Evolution. (Amer. Natural., XXX, 441-r)36 . [771 4. .4 note on D"" Herbert Xichol'sPaper. (Amer. Natural.. XXX, 856). [775 5. Bethe (A.). — Ein Carcinus tnœnas (Taschenkrebs) mit einem 7-echten Schreitbein an derlinken Seite des Abdomens. [Ein Beitrag zur Vererbungs- theorie). (Arch. Entwickmech.. III. 307-3IG, 1 pL). [Voir ch. VI 7. Lyell and Lamarckism; arejoinder. (Nat. Sci., Mil, 115-119). [765 0. Brooks ('W.-K.). — Lamarck and Lyell : a short ivay ivith Lamarckians. . Se, \III, (Nat. 89-93). 750 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 8. Bûtschli (O.). — Betrachivngen ûber Hypothèse und Beobachtung. (Verli. dcutsch. Zool. Ges., 1896, 7-16). [776 9. Conklin (E.-G.). — Discussion of the factors of organic Evolution from theembryological Standpoint. (P. Amer. Pliil. Soc, XXXV, 78-88. [Voir cli. \ 10. Weismannon Germinal Sélection. (Science, III, 853-857). [Voircli. XVII 11. Cope. — The primary factors of organic évolution. (Chicago [Open Court], XVI + 532 p., 120 fig.). [752 12. — — Pi'of. Mark Baldwin on Preformation and Epigenesis. (Amer. Na- tural., XXX, 342-345). [ E. Hecht. 13. Cunningham ( J.-T.). — Lyell and Latnarckism; a repdy to Professor W.-K. Brooks (6). (Nat. Se, Mil, 326-331). [765 14. Le Dantec (F.). — Théorie nouvelle de la Vie. (Paris [Alcan] 8°, 320p., 20 tig. texte). [778 15. Driesch. — Betrachtungen ïiber die Organisation des Eies und ihre Ge- nèse. (Arch. Entw. Mech., IV, 75-124). [Voir ch. \ 16. Durand (de Gros). — Vidée et le fait en Biologie. Paris [Alcan], 79 p. [767 17. Emery(C.). — Le polymorphisme des Fourmis et la castration alimentaire. (C. R. 3« Congrès intern. zool. Leyde, 1895 [paru en 1896] 395-410). [Voir cil. X 18. Garbovski (T.). — Einige Bemerkungen ûber biologische und philoso- phische Problème. (Wien et Leipzig. [Deuticke] , in-8"\ iv + 41 p., 4fig.). [666 19. Giard (A.). — La direction des recherches biologicpies en France et la con- version de M. Yves Delage. (Bull. Sci. France-Belgique, XXMI, 432-458). [Polémique, — G. Poirault. 20. Graff(Von). — Die Zoologie seit Darwin. (Rectoratsrede). (Graz. [Leus- chner et Lubinsky]. 8", 32 p. [77S 21.- Zoology since Darwin. {Lecture delivered by L. von Graff at his formai installation as Bektor Magni ficus of the K. K. KarlFranzens Uni- versity inGraz, 4 November 1895). (Nat. Se, IX, 193-198, 312-315, 364-368). 22. Habenicht (H.). — Grundriss eiiier exacten Schôpfungsgeschichte. 136 pp., 7 cartes, 2 tlg. [Hartleben], Wien-Pest-Leipzig). [OEuvre d'imagination d"un cartograplie fort habile mais insuffisamment informé en histoire naturelle et qui prétend ruiner le Darwinisme par des citations bibliques et des considérations géologiciues tirées d'une nouvelle théorie des révolutions du globe. — J. Deniker. 23. Haddon (A.-C). — Evolution in art : as illustrated by the Life-histories of Design. London [Walter Scott,] 1895 xviii + 374 p. [781 24. Harcourt-Bath. — Should the formation and arrangement of a collec- tion of Liisects be made subserviend to the elucidation of scientiflcproblemsT (Entomologist, XXIX, 293-299). [782 25. Herrera. — The Muséum of the Future. (Memorias de la Sociedad ,'« Al- gate » de Mexico, IX. 221-252). (D après Nat. Se, IX, 109-110). [782 26. Hertwig (O.). — The biological problem ofto-day. Preformation or epi- genesis!!' The basis of a theory of organic developmeut. (Authorized transi, by P. C. Mitchell. London, 8'', xix + 148 pp.). [Traduction de Zeit und Streitfragen der Biologie. Ileft I. Prseforma- tion oder Epigenese? Jena, 1894, qui est analysé dans Delage, Hérédité. I XX. — THEORIES (lEXERALES. — GENERALITES. 751 27. Jordan iD.-S.). — Science sketches. (New and el;a\ued édition. Cliicago). [* 28. Katter. — WieSollen xoir Inseklcn sammeln? {\\\. Woch. Entomol., 1,37- 41 : 53-57)? [Indications sur la manière de constituer des collec- tions utilisables au point de vue de la biologie générale. — P. M.archal. 20. Kopsch (Fr.). — Expérimente lie Untersuchungen iiber den Kehnhautrand der Salmoniden. (\ . Anat. Ges. in Anat. Anz (Erg. Heftj, XI L, 113-121, 10 tig.). [Voirch. V 30. Kunstler ( J.). — L'origine de V individualité. (Gaz. liebd. med. Bordeaux, XVII, 543-544). [766 31. Meldola Raph.) — The spéculative method in Entomology. CSixture, LUI. 3r)2-35t>i. [781 32. Montgomery (Edm.). — Molecular théories of organic reproduction. (Tr. Texas. Ac. Sci., décembre 1895, 17 p.). [773 33. Painter. — Herbert Spencers Evolutionstheorie. (Dissertation, Jena [\'opelius], 56 pp.). [* 34. Pearson (K.j. — The philosophy of natural science . (Nature, L^', 1-4). [769 35. PfefiFer (G.). — Ueber die niedrigsle Auspràgung der lebendigen Indivi- dualitàt und das Lebens-Di/f'erentiaL (Verli. nat. \ev. Hamburg, 1896, 23 p.). [768 36. Poulton (E.-B.). — Charles Darwin and thc thcorg of natural sélection. (London and New- York, in-8", viii + 224 p.). [765 37. Przibram (R.). — Régénération bei den niederen Crustaceen. (Zool. Anz., XIX, 424-425, 2 fig.). [Voir ch. VII 38. Richardson \Sir B.-"W.). — Biological expérimentation, ils f mictions and limits. (London [Bell.] and New York, in-8'', 170 p.). [767 39. Russell CW.). — The light thrown on somc biological processes bg the inrestigation of disease. (P. Phys. Soc. Edinb., 1895-96, 125-143). [* 40. Sabatier (A.j. — Du domaine philosophique de la zoologie. (Bull. Soc. Zool. France, XXI, 38-44; Rev. Scient., V, 321-324). [Analyse dans le prochain volume. 41. Samassa. — Ueber die Begriffe Evolution und Epigenese. (Biol. ren- trai)!.. XVI. 368-371). [765 42. Sandeman (G.). — Problems of biology. (London, in-8°, 213 p, [Swan et Sonnenschein]. [768 43. Schell-wien. — Der Darwinismus und seine Stellung in der Entwicklung. (Leipzig, in-8°, m -f 69 p.). [778 44. Schlater. — Einige Gedanken iiber Vererbung. (Biol. Centralb!., XM, 689-694, 732-741, 765-774. 795-803). [771 45. De Varigny (H.). — Biologie (Article du dictionnaire de Physiologie de Ch. Richet. II, 209-217). [770 46. "Wallace lA.-R.). — Old and nein théories of évolution. (Nature, LUI, 55:>-555). [776 47. 'Weismann (A.). — Ueber Germinal-Seleclion. Eine Quelle bestimmt ge- richteler Variationen. (In-8", .\i + 79 p. Jena [Fischer]). [Voir ch. XMI 48. "Wolff (G.). — Der gegenwdrtige Stand des Darwinismia. (Leipzig, in-S», 30p.). [Voirch. XVII 752 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 11. Cope (E.-D.). — Les facteurs primaires de l'évolution organique. [XV; XVI; XVII] — [L'éminent zoologiste américain a résumé, dans ce dernier ouvrage, l'ensemble de ses idées sur l'c^volution, publiées dans un grand nombre de mémoires divers. II en indique, dès sa préface, les traits essentiels]. Son but est d'expliquer la phylogénèse des organismes par l'étude de la nature, de la marche et des causes des variations, en demeurant sur le terrain de la morphologie, bien que la solution du pro- blème exige qu"on pénètre sur celui de l'histologie : mais on ne peut le faire actuellement d'une manière satisfaisante. L'auteur s'appuie de préférence sur les documents dus à la paléontologie, tandis que Darwin et Wallace s'adressent à l'étude des adaptations (œcologie) , Weismann et ses disciples à l'embryologie. II est partisan des principes de Lamarck, et l'ouvrage sera consacré en grande partie à leur défense , basée essentiellement sur l'exposé de faits, et non sur des discussions théoriques. L'introduction est un exposé rapide, mais très net, de l'histoire des théo- ries évolutionnistes et de la part respective de leurs divers fondateurs. L'é- volutionnisme considère toute création comme due aux énergies intrinsèques de la matière, sans intervention d'aucun agent extérieur : la manifestation de ces modes d'énergie peut d'ailleurs être ou non accompagnée de conscience. Il y a trente ans (18G6), l'auteur (à propos des Batraciens) et Hyatt (à pro- pos des Céphalopodes) tentèrent, simultanément et indépendamment l'un de l'autre, de formuler une théorie rationnelle de l'origine des variations, ap- puyée sur la zoologie systématique : avant eux, Lamarck avait posé seule- ment les deux principes fondamentaux (rôle essentiel du fonctionnement des organes dans leur augmentation ou leur réduction , et hérédité des ca- ractères acquis par cette voie). ILeckel avait été le premier à introduire le transformisme dans la zoologie systématique, en recherchant la généalogie des divers groupes. Le but principal de Hyatt et de Cope fut de démon- trer par des faits que les variations utilisées, dans l'évolution, a/fec/e/i/ des directions bien définies. C'est ce principe, appliqué surtout à l'étude du squelette des Mammifères fossiles, qui a été la base de tout le mouvement néo-lamarckiste américain. [Quant à l'école néo-darwiniste , elle figure ici sous forme d'un résumé rapide des idées de Weismann; mais l'auteur le considère encore comme un partisan de l'idée des variations sans direction définie; il ignore donc la nouvelle conception de la sélection germinale. dont l'exposé définitif n'était pas encore publié quand son livre a été écrit]. Les principes généraux de l'ouvrage sont les suivants : les variations sont le résultat des excitants extérieurs et intérieurs; elles apparaissent sous forme de séries à marche bien définie; l'évolution repose sur l'hérédité de ces variations et la survivance du plus apte par la sélection naturelle [ad- mise, on le voit, comme facteur important, mais de second ordre]. A ce pro- pos, les conceptions fondamentales des deux écoles évolutionnistes sont résu- mées dans un double tableau comparatif déjà publié l'an dernier (V. Ann. biolo. 1895, p. 695). L'ouvrage est consacré à exposer, non des spécula- tions théoriques , mais un certain nombre de faits probants propres à con- firmer les vues de l'auteur, et qui seront toujours empruntés au domaine de la biologie systémati(iue : le grand tort des fondateurs de l'évolution a été, en effet, de trop demeurer dans les généralités et ce sont les applications des principes posés par eux qui ont seules pu jeter de la lumière sur ces principes eux-mêmes. L'ouvrage est divisé en trois parties : 1° Nature de la variation. 2*^ Causes des variations. 3" Hérédité. I. Nature de la variation. [XVI c a] — Quatre lois générales résument la XX. — THÉORIES GÉNÉRALES. — GENERALITES. 753 structure comparée des organismes. 1° Loi de Ihomologie des organes, ad- mise par tous les zoologistes : les variations ([ui produisent les différences entre les espèces d'un même embranchement ne portent que sur un nombre limité d'éléments ; pour 28,000 espèces de Vertébrés , il n'y a que quelques centaines d'organes différents susceptibles de variation. 2° Succession ré- gulière des formes en séries continues où l'on voit les transitions d'un type d'organisation à un autre {successionni relalion). 3° Loi de parallélisme (c'est ce que nous nommons récapitulation embryogénique). 4'' Loi de l'a- daptation au milieu. L'idée essentielle qui domine le premier chapitre est celle de la succes- sion régulière des variations suivant des directions bien définies : les varia- tions utiles ne résultent pas de la rencontre fortuite de toutes sortes de causes indépendantes, comme l'admettent les darvinistes. D'autre part, la variabilité est très inégale suivant l'espèce , et sous ce rapport il peut y avoir le contraste le plus complet entre deux espèces d'un même genre. Enfin, s'il est vrai que ces variations dépendent des particularités léguées par les an- cêtres, elles sont dues aussi dans une vaste mesure aux conditions exté- rieures, quand l'action de celles-ci demeure la même durant un temps assez long : on peut citer comme exemples les couleurs pâles des animaux qui ha- bitent les régions sèches , les teintes foncées de ceux qui se trouvent dans les régions humides , les lois de la distribution des taches sur le pelage des Car- nassiers établies par Eimer. etc. Les « sports » ou variations brusques ne peuvent jouer aucun rôle impor- tant : on ne doit pas les confondre avec ces inégalités, fréquentes dans le cours de l'évolution, qui sont caractérisées par une plus grande rapidité de développement dans certaines périodes [points d'expression)^ les traits exté- rieurs d'organisation demeurant constants dans les intervalles ; celles-ci sont des phénomènes normaux, dus à une accumulation d'énergie évolutive. [XVI b a] Ces principes sont appuyés sur l'exposé détaillé de quelques exemples de variations constituant des séries régulières , exemples empruntés à la nature actuelle ; celles des taches des élytres dans les Cicindèles américaines , d'a- près HoRX ('), et celles des couleurs chez deux Reptiles américains, étudiées par l'auteur lui-même. Un article d'ensemble, dû à J. A. Allem ("'), résume les lois de la variation de forme et de couleur de diverses espèces de Mammi- fères et d'Oiseaux américains dans leurs rapports avec la distribution géogra- phique (action des conditions locales). Tous ces exemples sont riches en documents fort intéressants et accompagnés de figures très démonstratives. D'autres se rapportent p. des variations dans les caractères génériques ; il faut bien observer que celles-ci peuvent être indépendantes de celles des ca- ractères spécifiques, plus superficiels : c'est ainsi qu'on peut voir apparaître dans des individus de certaines espèces de Mammifères des particularités , sous le rapport de la structure et du nombre des dents , telles qu'elles ren- draient nécessaires le constitution d'un genre nouveau si elles devenaient permanentes. De remarquables cas de cette nature sont étudiés ici dans les diverses races de Chiens et à propos de l'Homme lui-même (réduction du nombre de molaires dans les races blanches , et retour de la seconde et troi- sième molaires supérieures au type trituberculaire.) La loi de succession régulière « successional relation » constitue un excel- lent exemple de l'explication des relations taxonomiques par la variation. Le (1) Horn (G. H., : Eiitomological llevicw, Pliilad. Fcvr. 1802 p. 20. (-2) AUen (J. A.) : r.adical Ucview, New. Bcdlord, Mass. Mai 1877. l'année biolociqle, II. 1896. 48 754 L'ANNEK BIOLOGIQUE. groupe clioisi par l'auteur est celui des Batraciens anoures, à roccasion duquel il émit pour la première fois ses théories : rien n'est plus remar- quable que de suivre ainsi la direction uniforme de la variation, révélée par la disposition systématique des genres dans une classification naturelle. Il est rare d'ailleurs de trouver des séries où toutes les transitions soient aussi bien représentées, sans sortir de la faune de l'époque actuelle. Cependant on peut en retrouver une autre , presque aussi complète , dans les Mammi- fères, celle des différentes familles des Artiodactyles. Phylogénie. [XVII d] — Passons à l'étude des variations, considérées cette fois dans la phylogénie. La principale source de renseignements sur cette question est la paléontologie; c'est seulement quand elle fait défaut qu'on a recours à l'embryologie. Quand on peut consulter les deux à la fois, les résultats sont généralement concordants; mais, en cas de désaccord, c'est à la première qu'on doit accorder toute sa confiance [Cope revient à plusieurs reprises sur cette importance de la paléontologie, dont il parle déjà dès le début de sa préface]. Il ne faut pas oublier les faits d'évolution régressive, dont presque tous les organismes portent des traces : elle a été souvent utile au mouve- ment progressif de l'ensemble. Après une esquisse rapide de l'origine commune des deux règnes organi- ques et de la phylogénie générale de leurs grandes divisions, l'auteur, avant de commencer l'étude plus détaillée de celle de Vertébrés , appelle l'at- tention sur les erreurs graves commises dans la construction des arbres généa- logiques par les naturalistes qui ne s'occupent pas spécialement de zoologie systématique : ils ne se rendent souvent pas compte de la valeur relative des caractères, en particulier des caractères génériques et spécifiques : c'est ainsi que M"^'' Pawloff, s'étant assurée, d'après des caractères spécifiques, que \ Hippotherium mcditerraneum [Hippnrion) n'était pas l'ancêtre direct à'Equus caballus, en conclut que le genre Equus ne peut provenir du genre HijVpotJierium oubliant que ce genre comprend une vingtaine d'espèces dif- férentes. — Le plus souvent, on se borne à chercher des relations phy- logénétiques entre ordres, et dans ce cas on laisse complètement de côté tout ce qui est caractères d'espèce, de genre et de famille. Ces confusions sont la principale cause du discrédit dans lequel sont tombés les arbres gé- néalogiques : Fauteur est particulièrement sévère pour les embryologistes, qui ont, dit-il, la spécialité de construire des phylogénies impossibles. [Nous n'avons pas à résumer ici le long chapitre (pp. 85-I4G), où se trouve exposée le phylogénie des diverses classes des Vertébrés et de leurs ordres ; on y verra une quantité considérable de faits, toujours groupés de manière à faire ressortir Tordre de succession régulier dans l'apparition des carac- tères. La plus grande partie est occupée par la classe des Mammifères]. Pour la phylogénie spéciale d'un genre, l'exemple choisi est celui du Cheval, à partir du genre Phenacodus ; c'est le plus propre à imposer l'idée d"une marche bien définie de l'évolution, de l'absence des variations fortuites ou ré- gulières et des « sports » brusques : celles qui appartiennent à ces catégories n'ont du moins pas laissé de traces appréciables. [XVI è a, c «] Les quelques pages consacrées à la phylogénie de l'Homme renferment des considérations intéressantes sur les caractères qui relient les Primates à des mammifères très anciens de l'Eocène inférieur (pied plantigrade, dents bu- nodontes, etc.) L'homme et les Anthropoïdes paraissent même se relier directement aux Lémuriens primitifs (Anaptomorphiis de l'Eocène améri- cain). Une loi domine toute la phylogénie {law of the iinspeo'alized) , celle qu'avaient déjà in(li(iuée AoAssiz et Dana : ce sont les types les moins diffé- renciés de chaque période qui ont été les ancêtres de ceux qui apparaissent XX. — THEÛKiES GENERALES. — GENERALITES. 755 aux périodes suivantes : elle s'explique (relle-mème en remarquant que les formes les plus spécialisées sont celles qui ont le plus de dii'lleultés à s'a- dapter lorsque survient un changement dans les conditions de vie. Parallélisme. [XVII (/] — Ce terme désigne les faits de récapitulation embryogénique ([ui sont devenus un des objets d"étude principaux de l'em- bryologie, et qui peuvent rendre des services à la pliylogénèse. à défaut de documents paléontologiques : il y a parulléliaine entre les formes inférieures à l'état adulte et les formes supérieures à l'état jeune : cette loi est étudiée dans deux groupes, les Bracliiopodes d'après Beecher (M, les Céphalopodes, d"aprôs Hyatt ('-). Des faits peu connus sont en outre rappelés à propos de certains Mammifères. Hackel a groupé , on le sait, sous le nom de arnogénèse les nombreuses exceptions à cette loi; le terme d'accélération embryogénique qui en com- prend une grande partie, a été créé par Hyatt et répandu d'abord par Cope. Il y a d'ailleurs une classe de transformations opposées, de nature régres- sive, consistant dans la perte, durant le développement, de caractères acquis par les générations précédentes. L'auteur les qualifie de « retard embryogé- nique », et y comprend les phénomènes dits de « sénilité » de Hyatt, si bien étudiés chez les Céphalopodes; il y rattache aussi certains traits de la struc- ture de l'homme, par exemple son profil orthognathe qui est celui des em- bryons de la plupart des Vertébrés. [Nous verrons plus loin une opinion diiîé rente et plus vraisemblable.] Toute cette théorie de la palingénèse et de la caenogénèse a été bien des fois contestée. [On connaît les attaques dirigées contre elle par Cari Vogt (^), dont l'auteur ne parle pas.] Les objections réfutées ici sont celles qu'a réunies M. H. Hurst dans un article (*) où il refuse toute valeur à ce genre de considérations. Celte conclusion ne peut être admise : mais l'auteur insiste encore une fois sur les précautions à prendre, sur l'importance de la valeur relative des caractères (caractères d'espèce, de genre, d'ordre, etc.) et surtout sur les lacunes graves qui se trouvent dans les documents cmbryogé- niques : le développement des Mammifères, des Ongulés par exemple, ne nous présente plus rien de la disposition plantigrade, des dents bunodontes de leurs ancêtres, etc.; tout cela a été révélé par la paléontologie qui seule nous donne une image fidèle du passé et non un tableau déformé et mutilé. Le mot de catagénèse qui sert de titre au dernier chapitre, y est employé dans le sens restreint d'évolution régressive, dont un certain nombre d'exemples sont passés en revue (dégradation par le parasitisme , la fixation ou simplement l'habitat souterrain , etc). Cette théorie est appliquée à l'expli- cation de l'origine des végétaux, considérés comme des descendants dégé- nérés de formes voisines de l'embranchement des Protozoaires [XVI b 0], Comme conclusion de ce premier livre, l'auteur espère avoir démontré par des faits les principes posés au début , et surtout celui de la direction uniforme des variations. Il y a certainement ça et là des écarts de part et d'autre de la ligne suivie dans chaque cas ; mais on peut les comparer aux ondulations produites dans l'eau d'un fleuve, qui n'en suit pas moins son cours immuable [XVI c a]. II. Causes de la variation. [V y; XVI] — Cette seconde partie est destinée (I; Beecher (G.-E.) : Amer. J'»' se. 1891 et 189-2. On trouvera dans le Traité de zoologie coiicri-tc lie Yves Of.i.age et E. Heuihat.d, V, p. -278 ;i -2SI , l'exiilkalion de cette llicorie avec ligures cl laljleaux. [il Hyatt (A.) : Memoirs linsloa soc. for naf. liist. I8(i(!. (3) Revue scientifique, I88(>, û" scm. p. '«81, et, 1891, l*" sem. pp. îjW, Ci", "'i«!. (4) Natural Science isita (p. 193). 756 L'ANNEE BIOLOGIQUE. à démontrer par des exemples l'action des causes extérieures comme sources de modifications dans les caractères det^ animaux et des plantes : on les di- vise en causes physico-chimiques et causes mécaniques (dépendant du mou- vement). Le premier type reçoit de l'auteur le nom de physiogénèse et le second de ciiietogénèse. L'hérédité des moditications produites est admise dans cette seconde partie et ne sera discutée que dans la troisième [XV a [i]. La physiogénèse domine dans l'évolution des végétaux; l'auteur en rappelle très sommairement quelques exemples (effets du climat sec sur le dévelop- pement des piquants etc.) [On sait que cet ordre de questions a donné lieu en France à un certain nombre de travaux récents, dont l'auteur ne parle pas]. A propos des animaux, on trouve rappelées ici les expériences de H. de Varigny sur les dimensions des coquilles de Mollusques dans un espace li- mité, celles de Poulton (*) sur la production des couleurs dans les pupes de Lépidoptères exposées à une lumière colorée [mais non celles de Standfuss, qui sont postérieures] . puis des exemples très remarquables de changement de coloration produits chez les Oiseaux par le régime alimentaire ("-), enfin une étude d'ensemble de l'organe visuel chez les jeunes des espèces caver- nicoles dont les adultes sont aveugles. La cinétogénêse joue un rôle prédominant dans le règne animal. Son do- maine comprend toute la question des effets de l'usage et de la désuétude , à laquelle se rattache celle des organes inutiles, qui constitue la première ob- jection qu'on lui adresse. Ces organes inutiles s'expliquent soit par un excès d'énergie évolutive localisé sur un point (défenses du Babiroussa), soit, et le plus souvent, par un défaut de cette énergie : dégénérescence due au manque d'usage, avec ou sans compensation (cause ordinaire des organes rudimen- taires) , atavisme ou encore causes physico-chimiques mal connues, dans quelques cas. Darwin a tenté d'interpréter quelques-uns de ces faits, sans invoquer le principe de l'absence de fonctionnement, au moyen de sa théorie de la compensation ou de l'économie de croissance , empruntée à Gœthe ; or cette compensation elle-même , quand elle a lieu , peut résulter de l'applica- tion , en deux points différents , de la même loi de l'usage et de la désuétude ; par exemple, l'accroissement des doigts médians et la réduction simultanée des doigts latéraux chez les Ongulés artiodactyles et périssodactyles. Darwin a d'ailleurs reconnu lui-même la nécessité du facteur lamarckien, mais l'a toujours relégué au second plan. Après quelques considérations sur les effets du fonctionnement dans le cas du tissu musculaire , la cinétogénèse est étudiée dans plusieurs groupes d'animaux : formation des plis de la columelle chez les Mollusques gastéro- podes (^); action des muscles des Lamellibranches sur la forme de la co- quille (*). Pour les Vers et les Arthropodes, on trouve des pages très intéres- santes sur les conditions mécaniques de la segmentation (=). C'est aux Mammifères que sont consacrés les plus longs développements (pp. 285-375). Le mécanisme se résume toujours dans les deux processus de pres- sion et de traction {impact and strain), en comprenant sous ce. dernier titre les tractions directes et les torsions. Quelques exemples sont empruntés à la pathologie , notamment deux pseudarthroses examinées par l'auteur et oîi l'on peut suivre nettement l'action des deux facteurs qu'il invoque. En pas- sant aux articulations normales , on retrouve les noms de Fick , Tûrnier et (1) Poulton (E.-B.) : The colors of animais. Inteni. scient, séries, London 181)0. (•2) Beddard (F.-E.) : Animal coloration. N. York ISOS. (3) JDaU (W.-H.) : Trans. of tlie AVag. Iiist. of se. Pliiladelpliia 18!)0. p. 58 sqq. (4) Jackson (R.-T.). : Mem. Roslon Soc. nat. liist. IV, p. -l", 1890. (■;) Prof. Sharp : Amer. Nat., 18'J3 i). 80 sqq. XX. - ÏHF:0RIES générales. — GENERAEITES. 707 Roi'x. [Mais l'auteur n'expose ni ne discute la théorie de Texcitation fonction- nelle, qui a un rapport si intime avec la cinétogénèse (voir ci -dessous).] Nous ne tenterons pas de résumer ici les nombreux faits qui suivent, pré- sentés déjà sous une forme très condensée, et qui proviennent presque tous de la paléontologie des Mammifères : ils sont répartis en quatre chapitres : 1° Formation des articulations, surtout dans le carpe et le tarse des Ongulés, puis dans les articulations intervertébrales. 2° Augmentation des organes par l'usage : il s'agit ici du rôle de la pression dans les proportions des os des membres, et du nombre des doigts chez les Ongulés : l'augmentation des doigts médians et la réduction des doigts latéraux sont expliquées par l'iné- galité des efforts de pression et de traction qu'ils ont à subir. 3° La plus grande partie est consacrée à Texplication mécanique de la forme des diverses es- pèces de dents et des divers types de dentition. — Celle de la réduction des organes par manque d'usage, qui en constitue le complément, est traitée beaucoup plus rapidement. Un argument très remarquable en faveur de l'origine mécanique des varia- tions adaptatives est celui qu'on tire des phénomènes dits de convergence (ho- moplasie de l'auteur). L'exemple le plus frappant concerne certains Mammifè- res tertiaires de la Patagonie, étudiés récemment par Ameghino, et formant la famille des Litopterna. Ce sont des descendants des Condylarthres, chez les(|uels la disposition du carpe et du tarse s'éloigne complètement de celle des Périssodactyles : il y a bien chevauchement des deux séries successives des os du tarse, mais elle a lieu exactement dans la direction inverse de celle qui caractérise les Ongulés actuels. Or ce groupe, éteint aujourd'hui, a pré- senté toutes les étapes successives de la réduction digitale depuis le type primitif à trois doigts, jusqu'au type à un doigt. On croirait assister à l'évo- lution de la ligne ancestrale du Cheval, surtout si on considère les molaires en même temps que les membres : car là encore, il y a des modifications analo- gues à celles des molaires de Périssodactyles. [X"VII rt] [Ces exemples empruntés au squelette des Mammifères sont les meilleures preuves invoquées par l'école néo-lamarckiste. Mais on trouve beaucoup moins de précision dans le chapitre suivant (origine de caractères des diver- ses classes de Vertébrés). Il faudrait des arguments détaillés pour justifier, par exemple, la comparaison de la colonne vertébrale rachitome avec une man- che d'habit plissée]. Dans quelques pages pleines d'aperçus ingénieux, l'auteur cherche à ré- futer les contradictions reprochées à la théorie de la cinétogénèse par ses adversaires : des effets identiques seraient produits par des causes opposées, des effets contraires par des causes de même nature. Or ceci n'a rien d'ab- surde : une excitation modérée, qu'elle provienne de pression ou de traction, peut produire, dans les deux cas, l'allongement de l'os dans sa continuité; ces mêmes pressions, combinées avec un certain degré de torsion, entraînent des effets de friction aux extrémités de ces os, oîi il y a cette fois disconti- nuité , et cette friction peut amener la disparition d'une partie du tissu qui y est soumis. [On reconnaît l'opinion de Tornier]. Koi.liker a constaté dans ces conditions la multiplication d'éléments destructeurs ou ostéoclastes, les ex- citations déterminant la genèse de ces éléments : il y a donc là un mécanisme indirect. — Beaucoup d'autres objections de détail ont été réunies dans un mémoire auquel l'auteur répond sommairement ('). [En fait, certaines d'entre elles paraissent fondées : il y a bien des manières de comprendre l'action de la fonction sur l'organe dans un cas donné, et Cope, en citant l'un à côté de l'au- (1) Cary : Amer. J. ni Morpliology, p. 30"i sf|f[. 758 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tre FiCK, Roux, Hirscii et Tormer, ne fait pas ressortir les divere-ences con- sidérables d'interprétation qui les séparent ('). Les exemples invoqués prou- vent la plasticité de l'os en général , et le résultat paraît très clair tant qu'on se borne à une vue d'ensemble : mais il faudrait une étude minutieuse pour pouvoir préciser la nature du mécanisme dans cbaque cas particulier, et il semble qu'il y a souvent place pour des explications bien différentes : c'est tout un champ à défricher.] 11 est plus facile de répondre à une observation présentée par les darwinis- tes : l'action d'un même excitant devrait se continuer indéfiniment, tant que cet excitant est présent. Cela repose sur une fausse interprétation de la ciné- togénèse, qui n'est autre que l'effort pour s'adapter à certaines conditions de milieu : quand ce résultat est atteint , l'effort cesse en général et l'évolution dans la direction suivie jusque-là n'a plus de raison pour continuer sa mar- che progressive. D'un autre côté, on peut constater, dans certains cas excep- tionnels, des effets inutiles produits par la permanence de l'excitation (inci- sives courbes du Mammouth, molaires hypsodontes chez les Ongulés, etc.) C'est le phénomène de l'excès de croissance {excess of growth) , qui arrive même à entraîner des conséquences nuisibles pour l'animal. Séleclion naturelle. [XVII h a] — La sélection naturelle est considérée comme l'agent de la conservation des variations favorables; c'est elle qui permet de les utiliser pour constituer l'adaptation au milieu. [Cette interpré- tation est celle de Romanes. Mais l'auteur se borne à quelques indications sommaires et n'insiste pas sur ce mécanisme de l'adaptation qu'il néglige pour s'attacher de préférence à la question des variations considérées en elles-mêmes, sacrifiée au contraire par l'école opposée]. 11 passe presque aussitôt à un autre facteur, la ségrégation de Romanes, puis s'étend surtout sur la sélection sexuelle, et rappelle d'un mot les phénomènes du mimétisme. [XVII 6 p, c] 111. Hérédité de la variation. [XV a }] — Toute la seconde partie a été con- sacrée à l'origine mécanique ou physico-chimique des modifications de l'or- ganisme, en admettant leur transmission. C'est cette transmission qu'il s'agit de démontrer et d'étudier. Les nombreux exemples négatifs invoqués par WEisMANNetpar d'autres ne peuvent valoir contre un seul fait positif : la non- hérédité des mutilations, en particulier, ne prouve rien, parce qu'il n'y a là aucune action efficace sur le métabolisme général de l'organisme. Il faut s'adresser aux organes de nutrition et de mouvement : on constate alors dans l'embryon quantité de caractères dus à l'influence des milieux sur les parents, comme on l'a vu dans la partie II : ils sont donc transmis par héritage , et la paléontologie nous démontre en somme que tous les caractères aujourd'hui congénitaux ont été acquis à une période plus ou moins reculée, comme on va le voir. On peut se demander d'abord si les caractères de cet ordre ne sont pas déterminés durant Vontogénèsc individuelle., les milieux étant les mêmes que ceux qui les ont produits chez les parents : l'adaptation serait essentiellement ontogénétique et non phylogénétique. Cette manière de voir a été défendue par Cary à propos des articulations des membres chez les Ongulés : mais les crêtes et sillons sont très nettement indiqués sur des animaux nouveaux nés qui n'ont pas encore marché et où l'ossification n'a pas commencé; dans d'autres cas, chez des fœtus. De même pour les crêtes des molaires de Ron- geurs avant la naissance. Toutes ces particularités sont aussi héréditaires que le nombre des doigts, par exemple, et la différenciation est ici anté- rieure au fonctionnement. (l) Cf. Aimée biologique, I, pp. liS, 1.5G-loT. 'l8i-180 et lOI-lOO. b I XX. — THEORIES GEXERALES. — GÉNÉRALITÉS. 759 Comme document paléontolo^i(iue, on retrouve l'instoire détaillée de la zone d'impression chez les Xautiioïdes ('). Vn autre ordre de preuves est tiré de la zootechnie : l'auteur résume de longues et nombreuses études i)ul)liées à ce sujet par Brewep. dans le jour- nal Agricullural science (1892-1893). Contre l'opinion de Wt:iSM.\NN, qui n'ad- met i)as riiérédité des modifications individuelles dues aux conditions de nutrition, il invoque l'avis général des éleveurs, et les nombreuses prati- ques , suivies de succès , qui ont pour base la croyance à cette hérédité : autrefois les éleveurs voyaient même le facteur prineijjal dans l'état de nu- trition des reproducteurs; ils reconnaissent aujourd'hui tous le rôle de Thé- redite antérieure et de la sélection; ils savent que les progrés dus à une meilleure nutrition ne se fixent qu'au bout de plusieurs générations, mais aucun ne tenterait de fonder ses principes d'élevage sur la sélection seule. On a pu d'ailleurs faire la contre-épreuve et obtenir la réduction de taille et de poids dans certaines races par la diminution systématique de la ration alimentaire durant plusieurs générations (ex. la race bovine d'Aurigny). Un des exemples les plus remarquables de l'hérédité des caractères acquis par l'exercice est l'histoire des étapes progressives du Cheval trotteur améri- cain (p. p. 426-430). [Les considérations que l'on trouve développées à cette occasion ont été fort contestées ultérieurement (^) : d'après des éleveurs com- pétents, les grands progrès constatés à partir de 1848, et que l'auteur attribue à la puissance des variations héréditaires déjà accumulées à cette époque , se- raient dues surtout à l'influence d'un Étalon exceptionnel dont les descendants ont été fort nombreux. On n'a jamais remarqué d'autre part que les Chevaux soumis à un entraînement plus actif aient donné des produits supérieurs à ceux des autres : ce qui paraît transmis , c'est une capacité congénitale pour la vitesse , qui se trouve chez tel ou tel Étalon, mais qui n'est nullement en rapport avec la vitesse acquise par l'exercice; l'histoire du trotteur américain étudiée de près, serait donc plutôt une preuve du pouvoir de la sélection]. Après avoir rappelé l'exemple célèbre des Cobayes épileptiques de Brown Sequard. l'auteur cite des traces de mutilations ou de blessures, apparais- sant chez les descendants des animaux porteurs de ces lésions. [C'est là cer- tainement la partie la plus contestable : on sait comment on peut expliquer ces cas exceptionnels par la coïncidence de séries de causes indépendantes] (^). A prupos de la question des influences régionales, une obsei'vation person- nelle du D'' Brewer offre le plus grand intérêt. Un troupeau à laine fine, de rOhio. transporté dans le Texas sur un sol alcalin, donne une laine absolu- ment différente, à tous les points de vue; le changement est déplus en plus marqué chez les descendants, et cela malgré une sélection attentive qui s'épuise en efforts infructueux pour combattre cette décadence, [Au premier abord, cela parait très probant; mais ne s'agit-il pas d'un cas d'atavisme ('*), et non d'une propriété nouvellement acquise sous l'influence du sol du Texas? Le type primitif devait avoir une laine grossière : la finesse de ia laine, dans rOhio, était maintenue à la fois par la sélection et par l'action d'un milieu favorable, agissant dans le même sens. Dans un milieu diiïerent, la tendance héréditaire provenant du type ancestral l'a emporté sur la sélection artifi- cielle, devenue insuffisante du moment où elle s'est trouvée seule à agir.] Conditions de Thérédité. [XV a fi] — [Dans tout ce chapitre et dans les sui- vants, l'auteur quitte souvent le domaine des faits pour entrer dans celui des (1; Hyatt : Amer. Nat., I8!)3, pp. Hf,:; %i\(\. (■i) Lloyd Morgan : Nature, vol. Mi IX!»", p. l-2(i. (.3) Voir à ce sujot. dans ce volume, le lra\ail de HiU (eh. \V). ('i) CockereU : Nature, vol. ;i."i, p. Wit 18!»". 760 L'ANNEE BIOLOGIQUE. hypothèses, émises souvent avec beaucoup de hardiesse]. L'iiérédité des carac- tères acquis étant démontrée, il faut chercher à l'expliquer. Si le plasma ger- minatif est mieux isolé et plus stable que les autres , comme l'a démontré Weismann, du moins chez les animaux supérieurs, il n'y a pas séparation abso- lue comme on la conçoit quelquefois : ce plasma s'accroit par nutrition, de même que tous les tissus, et les matériaux de cet accroissement sont em- pruntés nécessairement au soma; on comprend donc qu'il soit indirectement accessible aux excitations qui ont agi sur le soma. D'autre part; dans bien des cas (plantes, animaux inférieurs se multipliant par division, etc.), on ne peut plus parler de l'isolement du plasma germinatif. [XIII] L'expérience prouve l'influence des excitations venues de l'extérieur sur les phases ultérieures du développement. D'après Pollton, des larves ayant été exposées à un éclairage coloré peu avant la nymphose , on constate la produc- tion de colorations correspondantes chez les clirysalides; des faits analogues ont été observés à propos des cocons : il y a là transmission de l'énergie à un autre point du corps et transformation de cette énergie, puisqu'on voit une excitation portée sur la peau entraîner une modification dans le produit des glandes salivaires. [A proprement parler, ces phénomènes, invoqués ici comme point de départ d'une explication de l'hérédité , sont eux-mêmes des plus dif- ficiles à interpréter.] La théorie de la diplogénèse est destinée à expliquer la transmission des effets produits par une cause dont l'action est répétée et prolongée, ce qui est précisément le cas des effets du fonctionnement. On suppose, pour plus de simplicité dans l'exposé, une reproduction par parthénogenèse. Il y a modifi- cation simultanée du soma et du plasma germinatif : si le soma S acquiert A, le plasma germinatif G subit une modification a,. A la seconde génération , la cause étant la même, le soma devient S -f a^ -f- .\, le plasma G + a, + ao, etc. Les caractères acquis parle soma sont ainsi transmis, mais non directement; ils ont été acquis simultanément par le plasma germinatif sous une forme ap- proximative (a^ , a2, etc.) et sont hérités de celui-ci : cela permet de concilier les deux théories opposées sur les caractères acquis. [Il est nécessaire d'interpré- ter ici la pensée de l'auteur. La ressemblance de deux générations successi- ves s'explique, on le voit, par deux raisons : la répétition de la modification ontogénétique A, et l'accumulation des modifications successives a, -]- a^ + a3 -f an, portant sur le plasma germinatif, celles-ci transmises, par hé- ritage : elles doivent d'ailleurs différer peu entre elles, puisqu'il s'agit des effets d'une cause constante sur une substance supposée à peu près identique. Cela est d'accord avec cette loi bien connue qu'un caractère est d'autant mieux fixé, qu'il est apparu depuis plus longtemps dans la série des ancêtres. — Mais il reste toujours une difficulté fondamentale : pourquoi cette série a< -|- a2 + an, la seule portion acquise réellement par hérédité, se rap- proche-t-elle de plus en plus de A , au point de donner un résultat identique, quand l'action directe sur l'organisme n'est pas en jeu, par exemple dans le fœtus : rien n'explique pourquoi ces modifications du plasma germinatif ne diffèrent pas profondément de celles Cjuc subit le soma, ce qui entraînerait au contraire mie différence de plus en plus grande avec A. L'auteur semble établir a prioi'i une analogie plus ou moins accusée entre ces deux ordres de faits, et l'indique par sa notation, mais ne la démontre nullement : la théorie présente donc une grave lacune dès sa base. Toutefois elle ouvre une voie intéressante à suivre ; il faut renuxnper que l'auteur, partisan de l'héré- dité des caractères acquis , admet ici au fond que cette hérédité a lieu par voie indirecte. Cette tendance s'accuse surtout, comme on va le voir, dans ce qui suit.] XX. — THEORIES GENERALES. — GENERALITES. 761 A la fin du chapitre, l'auteur cite (pp. 470-472) un certain nombre d'auteurs, en dehors de l'école lamarckiste, dont les idées se rapprochent jjIus ou moins de la théorie de la diplogénèse. Pour v. R.VTii , le plasma gcrminatif éprouve des changements sous l'action des influences extérieures, et ces changements sont transmissibles; toutefois il refuse de voir là quelque chose qui touche à l'hérédité des propriétés acquises par l'organisme. 11 a bien fallu cependant que l'action portât sur le soma avant d'atteindre les cellules reproductrices. Plus tard, Weis.mann admet l'action du milieu extérieur sur ces dernières, en même temps que sur le soma. [Il n'est toujours pas question de la théorie récente de la sélection germinale.] Ro.manes, en le commentant, dit que, tout en niant ([ue les modifications acquises soient transmises en nature {represen- tatively) , elles ont entraîné dans le plasma germinatif des changements spé- cialisés de la plus grande importance pour l'évolution. — Enfin, le premier qui entra dans cette voie fut Gai.ton (') dont les expressions sont très remar- quables : pour lui, tous les processus de nutrition, de croissance et de re- production sont également dus à une matière germinale répartie inégalement dans les divers tissus; quand elle est modifiée par des agents extérieurs, elle l'est de la même manière partout où elle se trouve : par exemple, s'il s'agit du revêtement pileux, la variation de cette matière sera la même dans les éléments reproducteurs que dans l'épiderme; en tous cas, il y aura au moins variation collatérale. Toutes ces citations prouvent combien les évolutionnistes tendent à s'accorder sur cette question de l'hérédité des caractères acquis, qu'il s'agit seulement d'interpréter. [La solution est dans la conception d'une transmission indirecte.'] Avant cette conclusion du chapitre, la plus grande partie est consaci"ée à l'explication de la pénétration des influences extérieures jusqu'aux cellules germinales : c'est le plus difficile des problèmes de la biologie, et la solution proposée est une de ces théories du domaine de la physique moléculaire qui resteront encore longtemps inaccessibles à la vérification scientifique : c'est l'hypothèse d'un mode particulier d'énergie nommé halhmisme: elle a précédé cefle de la périgénèse dHACKEL, dont elle se rapproche par quelques côtés. Le protoplasma vivant forme des tissus sur certains points et non sur d'autres, en vertu d'un mode de mouvement moléculaire spécial : on exprime ce fait en disant qu'il y a dans un cas excès d'énergie de croissance (ou bathmisme), dans l'autre, défaut de cette énergie. Elle diffère essentiellement de l'énergie qui préside à la construction du cristal en ce (ju'elle représente le résultat d'innombrables influences antécédentes : elle varie en conséquence suivant l'espèce, et il y a autant de types de bathmisme que d'espèces différentes. Tout cela d'ailleurs ne ^évèle nullement les détails de la transmission au point de vue mécanique : il y a là une question de physique moléculaire que nous sommes encore loin de pouvoir aborder. Toutefois l'auteur rejette abso- lument l'idée d'une transmission matérielle de particules (pangénèse , etc.) et se représente le processus comme la propagation d'un mode de vibration par l'intermédiaire du système nerveux. 11 se rattache en outre à la théorie de ïhéi'édité mémoire^ proposée d'abord en 1863 par Sedgwuk, puis dévelop- pée par Herring (1870), et adoptée par Hackel (^). L'idée fondamentale est que cet ordre de phénomènes repose sur une disposition moléculaire définie, qui ne peut donner qu'un mode défini de mouvement correspondant. Les éléments reproducteurs et les éléments nerveux gardent plus ou moins la trace des ef- fets des excitations antérieures. Chez les aninmux supérieurs, les premiers (1) Galton -.Contemporay Rei'.. 187.-i pp. 343-341 cl Proced. lioy.. T.oiiil. ISr2. n" I.3C. (-2) Voir Delage : (Y.). L'Hérédilc, p. 4(il, et p. 4(i(>. 7()-> L'ANNEE BIOLOGIQUE. seuls conservent la série complète de ces ucquisitions; le système nerveux reçoit les nouvelles impressions et détermine des modifications corrélatives dans les autres cellules de l'organisme. Chez les animaux inférieurs et les plantes, au contraire, le plasma g-erminatif est réparti dans tout l'organisme. Après quelques pages sur la spécialisation des cellules au début de la seg- mentation (expériences de Driesch, Hertvvig, Wilson, Chahrv, Lœb, etc.) l'auteur passe aux objections faites à la théorie de l'hérédité des caractères acquis. [11 s'agit en général de questions connues (amphimixic de Weismanx, non-hérédité des mutilations, etc.)] L'explication du polymorplùsme des Fourmis et Termites, en réponse à Platt Ball, est presque identique à celle d'H. Spencer et a été conçue indépendamment de celle-ci. [X] Quant au problème des caractères simiens de certaines races humaines inférieures, attribués par les uns à l'hérédité, par les autres à des influences mécaniques agissant durant l'ontogenèse, l'auteur croit que ces deux expli- cations différentes ne sont pas incompatibles : les modifications régressives doivent se produire normalement sous la forme d'un recul sur la ligne bien définie qu'avaient suivi les modifications progressives. L'énergie évolutive. — On retrouve ici les arguments si souvent répétés pour démontrer que la sélection naturelle seule est insuffisante pour expliquer l'apparition de nouveaux caractères. Il est donc nécessaire d'admettre un mode spécial d'énergie, propre à la matière organique pour expliquer l'évo- lution. Pour constituer un nouveau type, spécifique, il faut d'autre part que la variation apparaisse sur un grand nombre d'individus simultanément et con- tinue à le faire durant un temps assez long, ce qui ne peut s'expliquer que par des changements dans les conditions physiques du milieu. [XVII b a] La distinction absolue du monde organi([ue et du monde inorganique, telle qu'on l'entendait autrefois , ne peut plus se défendre , puisque le fonctionne- ment des organes présente un ensemble de phénomènes physiques et chi- miques; ceux-ci rentrent dans le domaine de la catagénèse de l'auteur, qui comprend tous les processus tendant à la dissipation de l'énergie et à l'établis- sement d'un équilibre stable de la matière. Toutefois, il n'en est pas de même de ceux de l'assimilation , de la croissance et de l'évolution , qui constituent Vanagènèse. Beaucoup de composés organiques (matières ternaires, alca- loïdes, etc.) sont reproduits aujourd'hui dans les laboratoires; mais ce sont ceux que la cellule forme par catagénèse, en partant du protoplasma plus compliqué qu'eux : il y a eu là métamorphose rétrograde des protéides, avec mise en liberté d'énergie. Au contraire, on n'est jamais arrivé à imiter un seul des processus de l'anagénèse, par exemple ceux de l'assimilation , carac- térisés par la complexité de plus en plus grande des groupements molécu- laires, depuis le point de départ jusqu'au résultat; de même pour le déve- loppement de l'embryon. Les phénomènes de cet ordre s'expliquent par la notion d'un mode de mouvement spécial : c'est le bathmisme ou plutôt la classe des batlnnismes de l'auteur; un des exemples les plus nets est la for- mation de protoplasma vivant à partir des simples substances inorganiques , telle qu'on l'observe dans les plantes {antichimisme de l'auteur). Enfin, bien des faits tendent à prouver que les réactions de cet ordre sont de nature en- dolhermique, au contraire des réactions habituelles de la désassimilation, celles-ci rentrant dans la catagénèse. [On voit combien on se tromperait en interprétant ces idées comme une sorte de retour à l'ancien principe vital : la question est toute différente, et, au point de vue des faits, la distinction indiquée par l'auteur est certainement justifiée : il est impossible d'admettre entre les phénomènes de la chimie inorganique et certains des phénomènes du monde organique (assimilation, croissance) l'identité absolue dont on parle XX. — THEORIES GENERALES. — GÉXÉRALITÉS. 703 trop souvent sans aller au fond des choses. — On peut établir un rapproclie- uient très intéressant entre les vues de Tauteur et celles de Vei:worn dans Alhjemeine Physiologie ('); d'autre part, on est amené ainsi à se demander si ce derniern'a pas eu raison de s'en tenir à une distinction d'orrfre chimique entre les substances protoplasmiques de la cellule vivante (hiof/i'-nes) et les autres composés, organiques ou non. Il y a beaucoup de vague dans cette no- tion des énergies de Tordre du bathmisme, dont le mode d'action est au fond une énigme : n'est-ce même pas un véritable abus du mot éîierf/ic, qui a un sens précis en physique? Ce sens est élargi au point de rappeler dans une certaine mesure le fâcheux emploi du terme de « force, » qui a eu tant d'in- convénients dans les questions philosophiques.] [XIV 2 a] Le bathmisme est ensuite étudié dans ses rap])orts avec les autres éner- gies, d'origine extérieure au plasma germinatif. — Ryder a créé le mot statogénèse pour désigner les causes mécaniques intérieures à l'organisme, par exemple les tensions qui se manifestent en divers points du protoplasma : elles constituent les conditions physiques dans lesquelles doit s'exercer l'ac- tion du bathmisme. C'est à cet ordre de questions que se rattachent, par exemple, les études de B'tsciili sur les émulsions et la structure alvéolaire du protoplasme ; elles rentrent dans le domaine de la catagénése. Les proces- sus de l'anagénèse comprennent le bathmisme purement héréditaire {emphy- tisme) et le bathmisme combiné avec les actions du milieu extérieur (physio- génèse et cinétogénèse.) Le reste du chapitre est formé de considérations intéressantes . mais fort abstraites sur les relations de ces divers facteurs , et sur la théorie de l'hérédité considérée comme un mode de mémoire. (Voir plus haut.) [XV; XIX 2 c y] Rôle de la conscience dans révolution . [XIX 2 d] — On sait que la plupart des mouvements, qui jouent un si grand rôle dans l'évolution des animaux ;cinéto- génèse), ont pour cause une sensation agréable ou désagréable : c'est la part active de l'animal dans les rapports entre lui et la nature, déjà indiquée par Lanarck [et trop souvent oubliée ou méconnue de ceux qui se réclament de lui aujourd'hui]. La notion de Vef'fort est à la base de tout le processus. Or, l'ef- fort est toujours conscient au début, et c'est par la répétition qu'il atteint le stade de l'automatisme. Beaucoup de physiologistes le contestent, et regar- dent seulement les faits de conscience comme des phénomènes accessoires , collatéraux du fonctionnement des organes (Wundt, Huxley, etc.) : ils invo- quent l'exemple des perceptions suivies immédiatement de modifications dans la structure : par exemple, le changement de couleur de certains ani- maux suivant le fond sur lequel ils se trouvent, propriété qui disparaît dès que l'animal est privé du sens de la vue. L'auteur voit simplement ici un cas ana- logue à celui des réflexes musculaires acquis par suite de l'éducation , après avoir été composés au début d'actes volontaires et conscients (ex. les mouve- ments de la marclie). Après avoir insisté sur l'intervention de la conscience et la formation des jugements à l'origine de bien des actes des animaux, il étend cette même notion aux êtres les plus inférieurs, tels que les Myxo- mycètes. [C'est la thèse opposée à celle qui a été soutenue dans les ouvrages de Le Daxtec (-) , où cette manière de voir est qualifiée d'erreur anthro})omorphi- que. Ella a le tort de prendre comme point de comparaison les animaux supérieurs et de ne conclure que par analogie: mais il est certain que l'on voit souvent des actes conscients passer p.ir la répétition à l'état d'actes ré- (1) Ann.binl. 189:;, p. 418. (2) Voir Le Dantec : La matière vivante, analysé dans.li(n. bioL, IS'J.'i, p. 4i-2 704 L'ANNEE BIOLOGIQUE. flexes, et jamais l'inverse. On lit fréquemment dans les traités de physiologie cette affirmation, que les phénomènes de l'intelligence et de la volonté peu- vent se ramènera des enchaînements d'actes réflexes; mais nulle part on ne trouvera une démonstration, ni môme une tentative pour définir le proces- sus et le rendre concevable]. [XIX c] Poussant la conception jusqu'à ses extrêmes conséquences, l'auteur place la conscience à la base de toutes les énergies organiques : pour lui, c'est la ressemblance des degrés les plus infimes de l'activité organique avec les phénomènes physiques et chimiques qui a poussé la grande majorité des évo- lutionnistes à chercher l'origine des premiers dans le domaine des seconds; mais cette ressemblance n'est pas primitive : elle est due à la catagénèse. L'état conscient, le plus accessible aux excitations extérieures, a été le pre- mier : la perte de la conscience, la transformation des fonctions de l'orga- nisme en un mécanisme automatique , constitue une métamorphose rétro- grade. Le chapitre se termine par une esquisse de l'application de ces idées aux phénomènes même de la nutrition , mouvements du cœur, du tube di- gestif, etc. On est ainsi conduit au problème des rapports entre l'évolution de l'esprit et celle du monde organique, que l'auteur se proposait de traiter dans un autre ouvrage. Un dernier chapitre résume l'histoire des doctrines lamarckistes qui ont pris une grande importance en Amérique, grâce aux études paléontologiques. L'ouvrage se termine par un liste des travaux de cette école, liste très dé- taillée, mais absolument limitée à ceux qui ont paru dans le Nouveau- Monde depuis 1866. [La plus grande partie est représentée par les articles de Cope et de Ryder, publiés chaque année dans le journal American Na- turalist de 1877 à 1894, époque où s'arrête la liste. Les autres auteurs Hyatt, Dall, Osborn, Scott, etc., ont été mentionnés dans notre analyse, à l'occasion des citations de leurs ouvrages qui occupent une grande place dans ce vo- lume si richement documenté, ou se retrouvent dans l'Index général du livre de Y. Delage sur V Hérédité. L'auteur avait déjà écrit, il y a dix ans, un premier ouvrage de généralités (') où se trouvent résumées ses conceptions, telles qu'elles étaient exposées dans ses premiers articles.] [Les bases essentielles et le plan général de l'ouvrage ont été suffisamment indiques, au sujet de l'introduction, dans cette analyse, pour nous dispenser d'y revenir ici. On peut dire qu'il y a, à l'heure actuelle, un mouvement très net d'opinion en faveur des principes qui se trouvent développés dans la première partie, notamment celui d'une marche régulière dans la série des modifications phylogénétiques, et aussi dans l'apparition des variations qui en sont le point de départ; c'est ce que vient de proclamer de son côté Weis- MANN, qu'on regardait jusqu'ici comme un partisan de l'idée des variations irrégulières. — Mais il n'en est pas de même de l'hérédité des effets produits par le fonctionnement des organes. Dans toute la seconde partie (causes de la variation), l'auteur admet à priori cette hérédité, en exposant surtout des faits qui appartiennent à l'ontogenèse individuelle, mêlés à d'autres qui sont du domaine delà paléontologie; il est loin de la démontrer suffisamment dans la troisième partie. Certes, cette hérédité constitue l'explication la plus simple dans tous les cas qu'il cite; mais rien ne prouve que la plus simple soit la vraie, et aucun des exemples invoqués n'est de nature à l'imposer comme la seule concevable. On remarquera d'ailleurs combien il insiste dans sa der- nière partie sur ce fait que sa théorie de la diplogénèse n'implique pas néces- sairement une transmission directe des caractères acquis par le soma;en (I) Cope, Oriyin of tfie fiUesl. I. 1887. XX. — THKOKIES GE.NEKALES. — GEXEKALITKS. 705 rappelant que Weismann admet comme lui la modification simultanée du soma et du plasma germinatif. il se rapproche de ceux qui conçoivent un l)rocessus plus ou moins indirect équivalant par ses effets à une véritable transmission ('). [Quant aux derniers chapitres , ils sortent plus d'une fois du domaine des sciences positives, et ne donnent pas toujours satisfaction à l'esprit. On peut se demander si cette assimilation de l'hérédité avec le mécanisme fort obscur de la mémoire est bien de nature à éclaireir des problèmes déjà difficiles par eux-mêmes; on éprouve beaucoup de défiance devant la conception para- doxale du rôle de la conscience à l'origine des fonctions organiques; enfin le bathmisme, considéré comme un nouveau mode d'énergie, apparaît comme une notion extrêmement vague , en dépit des titres multiples donnés à ses diverses manifestations. Toutefois ces dernières pages, malgré leur caractère de spéculations extra-scientifiques, contiennent souvent des idées très sugges- tives, qui portent bien la marque de la puissante originalité philosophique de l'auteur. Au fond, l'ouvrage dans son ensemble représente l'un des livres les plus instructifs et les plus nourris de faits qui aient été écrits sur la question de l'évolution.] — L. Defrance. 36. Poulton lÉd.-B.j. — Charles Darwin et la théorie de la sélection natu- relle. [X"VIl6a] — Le professeur E.-B. Poulton a écrit une courte relation de la vie et des œuvres de Darwin. Sous une apparente simplicité, il y a une science profonde et l'auteur de ce petit livre a su faire un si heureux choix dans la cor- respondance de Darwin, dont il donne des extraits qu'il nous semble que c'est Darwin lui-même qui nous conte son histoire. Quelques-unes de ces let- tres sont publiées pour la première fois et, parmi elles, plus d'une offre un vif intérêt. A notre avis, le point faible de cet excellent volume est dans l'absence de toute tentative sérieuse pour marquer la place de Darwin parmi les autres évolutionnistes. Sans doute, il a été « le grand homme » qu'on ne peut expli- quer par une formule; cependant sa doctrine au moins était empreinte de l'esprit qui animait sa génération. Le livre renferme un exposé très clair de la théorie darwinienne, mais on pourrait lui demander de renfermer aussi une théorie plus claire de Darwin lui-même. — J.-A. Thomson. 0. Brooks (W.-K.). — Lamarck et Lyell et le Lamarckisme. — (Analysé avec le suivant). 13. Cunningliam (J.-T.). — Lyell et le Lamarckisme. Rejton.se au Prof. W. K. Brooks. — ild.). 7. Brooks CW. K). — Lyell et le Lamarckisme. Ptéplii/ue. Cette controverse entre un Lamarckien (Cunningham) et un néo-darwinien (Brooks) qui, par une erreur contre laquelle il s'insurge , a été classé de par l'autorité de Romanes parmi les représentants les plus éminents de l'école opposée à celle dont il fait partie , présente d'une façon assez confuse et in- complète l'argumentation déjà bien connue des deux écoles. On y note ce fait que Lyell qui, en présence des seules théories de Lamarck, n'avait pu em- brasser les doctrines de l'évolution et proclamait alors la fixité de l'espèce , se laissa vaincre par les théories de Darwin et devint, dès la publication de VOrigi/ie des Espèces, l'un des plus fervents adeptes du transformisme. — P. Marchal. 41. Samassa. — Sur les 7iotions d'Évolution et d'Epigénèse. [\ y] — [Sa- (1) Voir dans ce volume (i). o23), l'oualysc de Weismann : Sélection genninale, à la fin. 766 L'ANNEE BIOLOGIQUE. massa adresse à Wagner une critique à laquelle nous nous rallions d'autant plus volontiers que nous croyons l'avoir formulée déjà à propos du même mémoire [Ann. biol., I89Ô, p. 170.) Nous avons indiqué, en effet, que l'idée de milieu doit être généralisée; que, pour le noyau vitellin, le plasma ovulaire est un milieu, que les relations élémentaires des cellules blasto- dermiques entrent dans le même cadre]. Partant du même point de vue et du sens primitif attribué aux deux termes Évolution et E/jif/énêse, l'auteur trouve inexacte la conception de l'Épigénèse telle que la définit Wagner : il n'est pas permis de dire que VÉpigénèse cherche les causes du développement dans les conditions extérieures, F Évolution les cherchant dans le germe. Avec les partisans les plus autorisés du Néo-Évo- lutionisme, Weismann et Roux, on peut concevoir une doctrine épigénétique de laquelle l'influence des conditions extérieures est éliminée. L'œuf com- posé d'éléments distincts et peu nombreux dont les réactions réciproques con- duirait progressivement à une énorme complication : voilà une des formules de Roux. Elle peutparaître absolue : mais telle qu'elle est, elle relève de l'Épi- génèse et non du Néo-évolutionisme. — Bat.villon et Terre. 18. GarboAvski (T.). — Considérations sur quelques problèmes biologiques et pjhilosophiques. — Le but de cet opuscule est de démontrer que certains problèmes, soulevés par les métaphysiciens, peuvent toucher à la biologie et provoquer de ce côté des recherches intéressantes. La chose n'est pas impossible a priori; mais l'exemple proposé n'encouragera guère les biolo- gistes à franchir la barrière élevée entre les deux domaines, et contre laquelle l'auteur proteste. Il s'agit, en effet, de la possibilité d'un espace réel à 4 (ou n) dimensions, appuyée sur des considérations qui paraiti'ont à beaucoup de lecteurs extrêmement vagues ; cependant l'auteur a pris soin , nous dit-il, de la présenter sous une forme moins ti^mscendentale que le philosophe qui les a conçues et exposées le premier (A. Stôhr, de Vienne). — La tendance, au fond, est celle qu'on retrouve dans toute une école actuelle de jeunes métaphysiciens allemands : rétablir la confusion entre les spéculations sur le inonde de V inconnaissable et les études sur le monde des phénomènes, c'est-à-dire des impressions produites sur nous, seules accessi- bles à la science positive. Cette séparation si nette et si absolue provient, pour l'auteur, d'un idéalisme arriéré; en fait, elle s'impose dans toute sa rigueur dés qu'on examine de près la nature des problèmes et des méthodes dans les deux domaines. — On retrouve de plus dans l'ouvrage une confu- sion grave : certaines hypothèses scientifiques, en particulier celles de Weismann, y sont considérées comme des tentatives d'ordre métaphysique; pour se convaincre de l'erreur d'interprétation commise, il suffit de lire la préface de la Germinal Selektion ('). — L. Defraxce. 30. Kûnstler (J.). — L'origine de l'individualité. — Pour H.eckel, les premières formes organiques présentent, dès le début, une individualité pro- pre, nettement définie, une valeur morphologique primordiale : celle-ci se- rait un degré plus élevé de l'ébauche d"individualité qui se trouve déjà indi- quée dans le règne minéral, sous la forme du cristal : l'homogénéité de constitution qui caractérise celui-ci, et qui manque à la cellule telle que nous la connaissons, se retrouverait dans le protoplasma primitif oîi les élé- ments nucléaires sont encore mêlés aux éléments plasmiques. — Or, ce rapprochement du cristal et de la cellule, qu'on retrouve chez la majorité (1) Cf. plus loin Pearson (K.) (34). XX. — TllI'Ulilj;S GEXJ'IJALKS. — GÉNÉRALITÉS. 767 des auteurs, repose sur une erreur : à bien des points de vue, les corps or- ganises se rapprochent des substances aniorplies beaucoup plus que des cris- taux. Les matières chimiques qui les constituent .sont précisément les moins cai)al)les de cristalliser, les plus col/ohhi/cs. D'autre part, Tindividualité mor- phologique devient d'autant plus diflicilc à définir qu'on s'adresse à des de- grés plus inférieurs des règnes organiques : elle constitue une acquisition ultérieure , liée aux progrès de la différenciation ; car elle est d'autant plus nette que les diverses parties du corps sont plus étroitement spécialisées et moins capables d'une vie autonome. 11 y a donc là une individualisation progressive, dont le point de départ est dans la matière amorphe : on peut comparer ce cas à celui d'un tourbillon dont le dessin, d'abord vague et con- fus, se précise dans l'eau ambiante après (|uelques instants. En somme, il s'agit d'un état d'équilibre temporaire : l'individualité minérale, au contraire, est un ensemble de propriétés physiques. — L'organisme d'un côté et le cristal de l'autre sont donc les deux chefs de file, fort dissemblables, de deux séries divergentes dont le point de départ est dans les substances amorphes. — L. Defranxe. 40. Durand de Gros (J.-P.). — L'idée et I<- fait en Ijiologie. — Ce travail est en grande partie la réédition de deux articles parus dans la Revue philo- sophique (novembre 1890 et juin 1891). Dans le premier, l'auteur avait montré l'état d'infériorité de la physiologie par rapport à d'autres sciences, chimie, astronomie, etc. : la cause princi- pale de cette infériorité est l'absence d'une physiologie générale, c'est-à-dire d'une étude philosophique de l'organe et de la fonction , considérés au point de vue le plus large : on se contente, au contraire, d'amasser des faits concernant telle ou telle fonction particulière. Il y exposait une tentative personnelle pour établir les bases de cette partie de la physiologie dont l'ab- sence constitue une lacune essentiellement grave : c'est la théorie du poly- zo'isme et du polypsychisme [résumée par l'auteur lui-même dans VAnnée biologique, vol. I, p. 338-342]. — Le second article est une réponse à Ch. Ri- CHET qui avait fait paraître une critique du premier dans la Revue philoso- phique d'avril 1891. L'auteur y insiste aussi sur l'impropriété de deux ex- pressions universellement répandues : celle d'anatoinie générale, introduite par BicuAT pour désigner l'étude des tissus, et celle de physiologie générale, employée presque toujours dans le sens de physiologie comparée. — Le der- nier chapitre est une réclamation de priorité au sujet des applications péda- gogiques de l'hypnotisme, déjà indiquées par l'auteur en 1860. Enfin, dans un appendice, il rappelle les conclusions tirées de ses études sur l'anatomie comparée des membres chez les Vertébrés, publiées en 1808-69 dans le Bul- letin de la Société d'Anthropologie , et sa théorie bichromique de la vision des couleurs, qu'il a émise, dès 1855, ignorant comme tout le monde, à cette date, les essais de Cn. Young qui ne furent tirés de l'oubli que par Helmuoltz. — L. Defrance. 38. Richardson Sir B.-W.). — IJ expérimentation biologique. — Ce titre est un exemple frappant du sens (|U(; l'on donne souvent en Angleterre au mot biologie, en le confondant avec ^>/t//.sio/o^('6' ; l'ouvrage, est en elîet, con- .sacré à la question des vivisections et des conditions où elles peuvent être considérées comme légitimes. La seule partie qui concerne la biologie pro- prement dite est le chapitre III, où l'auteur parle des études souvent fort importantes que l'on peut faire en observant le fonctionnement normal des organismes dans la nature. C'est précisément là ce qui di.stingue cette der- 768 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nière science de la physiologie (') , et proposer ce genre de recherches comme but principal aux pliysiologistes, c'est au fond leur conseiller d'abandonner leur domaine spécial , où les expériences de laboratoire joueront toujours le rôle principal. — L. Defrance. 42. Sandeman (G.). — Problèmes de Biologie. — Ce volume, dont l'au- teur est à la fois un philosophe et un biologiste, contient une critique des catégories en Biologie. C'est une application de la méthode critique aux pos- tulats sur lesquels reposent les idées biologiques modernes et c'est aussi une tentative d'établissement d'un nouveau contact entre la philosophie et la bio- logie. A un autre point de vue, c'est un essai sur Vunitè de l'organisme, quel que soit le sens de cette phrase énigmatique qui, sans doute, exprime un fait réel. L'auteur nous dit ce qu'elle ne peut pas signifier. — C'est un tout petit livre qu'écrit Sandeman, mais il a en soi des éléments de grandeur. Il est original, indépendant et vigoureux. Nous l'avons déjà lu trois fois et espé- rons le relire encore, car il est plein de leçons pour les biologistes qui trop souvent jouent avec des catégories dont l'examen critique est insuffisant. Il faut bien avouer, toutefois , que ce livre n'est pas absolument un succès ; il est trop philosophique pour le biologiste et trop biologique pour le philosophe et certains passages sont loin d'être clairs. Après avoir discuté (ch. I), les « méthodes en Biologie » l'auteur critique les postulats suivants : (a) « que les qualités de l'individu sont des éléments constitutifs séparés dont l'orga- nisme est la somme totale » (ch. II) ; (6) que toutes les qualités de l'orga- nisme et toutes les différentes phases par lesquelles il passe sont l'expression les unes des autres et sont liées les unes aux autres par un agent ou un sys- tème d'agents dans l'intérieur d'un corps déterminé (ch. III); et (c) que tout organe existe seulement à cause d'un usage externe spécial qu'il a mainte- nant ou qu'une structure similaire a eu autrefois et qu'il doit être expliqué seulement par rapport à cet usage spécial (ch. IV). Le livre se termine par un essai très suggestif sur l'unité de l'organisme (ch. V) , un essai qui , comme nous l'avons dit , montre au moins ce que n'est pas cette unité de l'or- ganisme. [Il faut souhaiter que l'auteur dont aucun lecteur sérieux ne songera à contester le talent, trouvera bientôt l'opportunité de passer de la critique à la tâche encore plus difficile de la construction.] — J.-A. Thomson. 35. Pfeffer (G.). — Le degré le plus élémentaire de l'individualité dans rétre vivant. — L'idée première de l'individualité est basée sur la conscience psychologique, comme l'a établi Descartes : elle est ensuite appliquée aux êtres humains que nous concevons semblables à nous, puis, par extension, à d'autres objets. L'auteur analyse surtout la notion de l'individualité de la cellule, comparée à la cellule germinale dont elle provient. Le dernier degré de l'individualité doit être cherché dans les molécules complexes qui for- ment les dernières unités physiologiques, et qui sont d'ailleurs constituées par de nombreuses molécules cliimiques : on peut déjà accorder à ces éléments les attributs de l'état liquide, au lieu de se borner à la notion vague d'agrégats de particules. [II y aurait ici des remarques intéressantes à faire sur la notion hypothétique des molécules chimiques et surtout des atomes qui les constituent . auxquels on attribue implicitement, sans cher- cher à les démontrer, des propriétés caractéristiques de l'état solide.] (^) (1) Cf. plus loin De Varigny (H ) (4;)). (2) Voir à ce sujet un ouvrage intéressant et trop oublié : Stallo (Ch.). La malicre et la pfiysique moderne (lUbliolli. scient, internat.) I88G. Paris. XX. — THÉORIES GENERALES. — GEXER.M.ITES. 760 L'auteur admet d'ailleurs des degrés d'individualité intermédiaires entre la cellule et ses éléments biolo,i>i([ues ultimes. Quelques pa,iies sont consacrées aux rapports de l'individualité psychologique avec l'individualité corporelle. . [Nous n'avons résumé ici que quelques traits généraux de cet opuscule qui, par son caractère de spéculation abstraite, appartient surtout au domaine de la métaphysique.] — L. Defrance. :>4. Pearson (K.). — La philosophie des sciences naturelles. — Cet article du journal Nature a été écrit à l'occasion de deux ouvrages de logique sur la tiiéorie de la connaissance, parus récemment en Allemagne ('). L'auteur leur reproche beaucoup d'obscurité et surtout une grande confusion dans les idées et les termes , défauts qui se retrouvent dans nombre d'ouvrages du môme genre publiés depuis peu dans le même pays : il reconnaît d'ailleurs qu'un état de choses analogue se révèle un peu partout dès qu'il s'agit de cette classe de sujets. — Or, ce cliaos provient de la lutte de nouvelles idées avec d'anciens modes d'expression que l'usage leur impose : le cou- rant qui les a répandus ne date cependant que d'une quarantaine d'années: mais il n'en est pas moins à son déclin, et sa terminologie lui survit. Beau- coup d'esprits philosophiques, appartenant à la génération qui nous pré- cède, ont été frappés , avant tout, des immenses progrès de la mécanique dans toutes les branches des connaissances humaines, et ont voulu y voir Yexplication universelle et définitive de tous les phénomènes : cette ten- dance a d'ailleurs provoqué une grande quantité d'expériences et de décou- vertes et rendu ainsi les plus grands services aux diverses sciences. Mais la conception qui se trouvait à sa base renfermait une erreur : la distinction établie entre les sciences descriptives d'un côté , les sciences exactes et ex- plicatives (telles que la mécanique) de l'autre, était fausse. Les physiciens l'ont proclamé les premiers , en nous apprenant que la mé- canique est elle-même une science descriptive. « L'objet de la mécanique, » dit KiRCiiHOFF, « est de décrire de la manière la plus simple les mouve- ments qui se produisent dans la nature. » C'est, on le voit, une véritable révolution qui supprime l'idée de force comme cause et n'y voit qu'une me- sure du changement, qui efface le mot (ï explication du vocabulaire scien- tifique, ou du moins change totalement son sens : le mouvement d'une planète, que beaucoup croient expliqué, est aussi mystérieux au fond que les mouvements du protoplasma; nous pouvons seulement le décrire en ter- mes beaucoup plus simples. Le but de toutes les sciences expérimentales, physiques, chimiques et biologiques, est d'arriver à présenter les phénomènes en termes empruntés aux conceptions d'ordre cinématif/ue. En attendant la période où on pourra atteindre ce résultat, on a recours à des analogies, des symboles, qui nous donnent des cadres plus ou moins provisoires pour grouper les faits. Lorsqu'on l'aura atteint, on sera arrivé à la forme d'expo- sition la plus simple de ces faits : c'est là tout ce qu'on cherche. Les lois de la nature, à propos desquelles on soulève tant de discussions confuses, ne sont autre chose que des formules générales, où l'esprit scientifique résume les faits qui ont été acquis par l'expérience du passé, et annonce ceux que réserve l'avenir, sous la forme la plus brève (^u'il puisse réaliser. Cela une fois compris, rien ne peut plus justifier les attaques contre les théories méca- nistes des phénomènes, qui sont devenues si fréquentes dans ces derniers temps, et où Ton confond avec l'ancien matérialisme dogmatique, les efforts (1) Volkemann : ErtcenntnisstlieoretiscJic Grundziiyc der Nalurwissenscliaflen. Leip- zig, ISfi'i et Dreyer : Studien zùr Melliodenlehre und Kriienntniss liritilc, Leipzig, 18%. l'année BIOLOGIQtE, H. 1896. 49 770 L'ANNEE BIOLOGIQUE. faits pour décrire le plus brièvement possible^ au moyen de notions méca- niques, l'ensemble des phénomènes que nous constatons. Ils ne pourront expliquer le monde, nous répète-t-on : mais ce n'est nullement le but auquel ils tendent. [Il serait superflu d'insister sur l'importance de cet excellent exposé, l'un des plus suggestifs qui aient été écrits sur cet ordre de ques- tions.] — L. Defrance. 45. Varigny (H. de). — Biologie. — Le terme de biologie, si fréquemment employé aujourd'hui, est un de ceux dont le sens est le plus mai précisé : on désigne souvent par là l'ensemble de toutes les sciences biologiques . zoo- logie, botanique, physiologie, etc. Or il existe un ensemble de questions qui n'appartiennent pas exclusivement à telle ou telle de ces sciences particulières et qui constituent le domaine de la biologie proprement dite. — Le mot ap- paraît dès le début du siècle (1802), chez Treviranus; mais sa tentative de définition de la science nouvelle est malheureuse. Le premier qui en précisa nettement la notion fut Geoffroy Saint-Hilaire rpour lui, c'est le synonyme du terme Ilisloire naturelle générale , déjà employé par Buffon, et auquel Geoffroy accorde la préférence : on trouve en effet chez Buffon, sous ce titre, la première grande tentative d'une étude de biologie avant l'invention du mot. Plus tard FLOURENSlît de la biologie une partie de la physiologie, en la nommant ontologie. Enfin Claude Bernard la confondit toujours plus ou moins avec la physiologie, confusion encore fréquente aujourd'hui ('). Au fond, les différentes sciences sont une affaire de point de vue, et la biologie, plus encore que les autres, est plutôt une manière de considérer les faits qu'un domaine spécial à délimiter dans ceux-ci. On peut la définir la science des rapports des organismes 1° avec le milieu ambiant, 2° avec les or- ganismes, présents et passés. La première partie ne se confond pas avec la physiologie, comme on pour- rait le croire : celle-ci étudie dans le laboratoire les effets des conditions ou causes extérieures sur les fonctions des organes, en isolant plus ou moins artificiellement, dans les limites du possible, chacune de ces conditions; c'est au biologiste que revient l'étude de ce qui se passe dans la nature , où les di- verses influences se présentent dans toute leur complexité. — On peut distin- guer trois grands chapitres. 1° Action des organismes sur le milieu : c'est le moins étudié jusqu'ici. 2" Action des milieux sur l'organisme telle qu'elle s'exerce dans la réalité. 3" Action réciproque des organismes les uns sur les autres, lutte, élimination, sélection, mais aussi aide mutuelle, moyens de pro- tection contre les ennemis, etc. Le dernier concerne déjà, on le voit, les rapports des organismes avec d'autres organismes ; mais ceux-ci y sont con- sidérés comme faisant partie des conditions du milieu ambiant. On arrive ainsi à la seconde partie du sujet : comparaison des divers or- ganismes, problèmes de la variation, de la race, de l'espèce, du polymor- phisme. 11 y a en réalité peu de temps que l'on s'attache à l'origine des va- riations, qui représentent cependant les facteurs primaires de l'évolution (^); les premiers évolutionnistes s'étaient surtout occupés du choix des variations utiles, c'est-à-dire de l'adaptation, question qui entre dans la première par- tie. Un autre problème a été encore plus négligé : celui de la notion physio- logique de l'espèce, sacrifiée jusqu'ici à la notion morphologique. Enfin une troisième partie comprend les rapports des individus avec les êtres antécédents : causes de la sexualité, hybridité, métissage, etc.; on est (1) Voir plus haut Richardson (38). (2) Voir plus liaut Cope (11), The primary faclors of organic évolution. XX. — THÉORIES GÉNÉRALES. — GÉNÉR.VLITÉS. 771 conduit par là à aborder l'immense domaine de Ihérédité, du transformisme et de révolution en général. En réi^umé, la biologie est donc bien distincte de la physiologie proprement dite : c'est la physiologie de.'< or;/aiiisines , opposée à In physiologie des or- ganes et des parties. Ainsi entendue, elle a été jusqu'ici et restera certaine- ment avant tout une science d'observation : mais l'expérimentation doit y jouer un rôle. Ce ne sera pas d'ailleurs celle des physiologistes; les méthodes de recherche seront plutôt celles des éleveurs, des horticulteurs , des bactério- logistes : elles comportent des expériences prolongées , à longue échéance , qui demandent une organisation toute particulière : c'est la question que l'auteur avait déjà soulevée il y a plusieurs années ('). [La définition proposée par l'auteur a l'avantage incontestable de délimiter nettement un domaine bien circonscrit et de faire disparaître cette idée fausse qui représente la biologie comme un ensemble de fragments disparates, em- pruntés à diverses sciences. Mais il faut observer (jue le sens du mot, tel qu'on l'emploie, est toujours plus étendu. 11 existe, en effet, tout un champ commun à la biologie générale (ou biologie proprement dite) et aux diverses sciences biologiques; les méthodes d'étude y a})partiennent à ces dernières, mais les questions soulevées sont intimement liées à la première : telles sont celles de la physiologie de la cellule, considérée au point de vue mécanique, des rap- ports des cellules entre elles et des tissus entre eux, de la régénération, etc., en un mot les processus généraux communs aux divers êtres vivants. C'est à elles que sont consacrés, par exemple, la plupart des travaux publiés dans le recueil Archiv fur EntwickeUingsmechanik de Roux, où l'auteur voit seule- ment un acheminement vers un véritable recueil de biologie. 11 est vrai que les limites de celle-ci deviennent ainsi beaucoup moins nettes; mais il semble bien qu'on ne peut laisser en dehors de son territoire ce champ si vaste, pour l'abandonner aux spécialistes des diverses sciences, zoologie, botanique, etc. Ce qui distingue surtout le biologiste, c'est le souci de relier les résultats qu'il obtient à l'étude de la vie considérée au point de vue général : à ce titre, son domaine embrasse, non pas la physiologie spéciale, mais au moins tout cet ensemble que Verworn par exemple a réuni et résumé avec tant de ta- lent dans son Allgenieine Physiologie (-).] — L. Defraxce. 44. Schlater. — (Quelques réflexions sur rhèrédité. [XV] — L'auteur rappelle que, dans un opuscule antérieur (^) il s'est rattaché à la théorie d'ALTMANX : il appelle cytoblastes les granula de ce dernier. [Ce nom a malheureusement été employé déjà, et dans un autre sens : on le donnait au noyau , en le regardant comme l'élément formateur de la cellule.] Ces cytoblastes ne doi- vent pas être regardés comme les dernières unités biologiques : chacun d'eux est constitué par un ensemble complexe de corpuscules non visibles qui représentent ces unités ultimes : au-dessous de celles-ci, on sort du domaine de la biologie, pour arriver aux molécules et aux atomes de la chimie. Ces unités rappellent, on le voit, les biopliores de Weismann; mais la conception de leur rôle est bien différente, et celle des cytoblastes s'écarte encore jjIus de celle des déterminants, des ides ou des idantes. 11 y a plusieurs catégo- f-ies de cytoblastes, les unes dans le noyau, les autres dans le protoplasma; et la substance intermédiaire doit être aussi variée dans sa composition que (I) H. de Varigny : Expérimental évolution. Londres 18!il. (-2) M. Verworn : Allgemeine Physiologie 1893, analysé dans L'Année biologique, I89:>, p. '»13- (3) La nouvelle direction de la morphologie cellulaire et sa signification biologique» Saint-Pétersbourg, 1893 (en langue russe). 77-3 L'AXNEE BIOLOGIQUE. les divers milieux plus ou moins liquides qui séparent les cellules ou les tissus dans Forganisme. [I a] [La critique de la théorie de l'hérédité de Weismann, qu'on trouve ici, s'adresse à l'ensemble de ses idées, telles qu'elles étaient exposées dans ses ouvrages antérieurs: mais il n'est pas question des deux derniers, qui modi- tient si profondément l'interprétation de l'origine des variations.] L'auteur insiste sur la disproportion énorme entre la masse du plasma germinatif loca- lisé, et celle des tissus constitués durant l'ontogenèse : 1 /25.U00.OO0.OO0 au moins). Un tel rapport paraît au premier abord rendre inintelligible l'in- fluence prédominante exercée par un poids de matière aussi infime. [XIII] On ne peut nier, d'autre part, le rôle considérable joué par l'action des milieux extérieurs, (lui détermine la spécialisation fonctionnelle des organes durant l'ontogenèse, et dont les effets sont transmis aux descendants (épi- génèse). 11 y a dans l'organisme deux courants de sens contraire : d'une part, les impressions sont transmises de la périphérie aux cellules germinales (direction centripète); de l'autre, la substance héréditaire, qui se multiplie abondamment, va se distribuer dans les divers tissus (direction centrifuge). Mais les épigénistes ont eu le tort d'exagérer le rôle des conditions exté- rieures : bien des faits démontrent la spécificité des cytoblastes et la com- plexité déjà très grande de l'œuf. On doit admettre une substance héréditaire très compliquée et localisée dans certains des cytoblastes du noyau. Le problème le plus difficile est celui des relations entre le germen et le soma. L'auteur a recours ici à l'hypothèse des molécules-tourbillons de TciiERViAK ('). La molécule protoplasmique est un système dynamique où le mouvement vibratoire se manifeste sous l'influence d'excitations appropriées : ces molécules sont d'ailleurs les unités ultimes dont il était question plus haut, et sont formées elles-mêmes d'une quantité de m.olécules chimiques; chacune peut être comparée à un système planétaire avec son soleil , ses planètes, etc. Il faut se garder de confondre cette tliéorie avec la périgénèse des plastidules de Hackel, qui a aussi un caractère dynamique, mais on les plastidules sont au fond de simples molécules chimiques. Quant à l'unité d'ortlre supérieur, le cytoblaste, tliéàtre des changements qui aboutissent à toute différenciation, on peut le comparera un microcosme formé d'une multitude de systèmes planétaires différents , chacun ayant sa marche déterminée, et constituant un tout harmonique. Ce système subit des perturbations nombreuses, correspondant aux actions exercées par les conditions extérieures, et qui nous expliquent toutes les variations de la substance héréditaire; il contient donc en puissance les propriétés de l'or- ganisme futur, mais non sous forme de particules représentatives de ces propriétés. La ressemblance plus ou moins parfaite avec l'organisme du parent est due à ce que le système dynamique du cytoblaste , durant l'onto- genèse , éprouvera les mrmes perturbations dans le mrme ordre de succession bien défini. De là les mêmes résultats finaux : même forme, même différen- ciation, mêmes propriétés. [On voit l'analogie que présentent ces idées avec celles qu'a exposées Delage dans V Hérédité... p. 703-704 (-).] Quant au passage des excitations depuis l'extérieur jusqu'à la cellule re- productrice, on peut s'en représenter le mécanisme sous la forme suivante : les modifications physiologiques, dues aux circonstances extérieures, exer- cent une action sur les terminaisons nerveuses. Celle-ci est transmise d'abord (1) Tchermak : Sur la structure de la matière vivante, 1893. Voir Ann. biol., 18'XJ p. G96-698. (2) Cf. Y. Delage : Rec/icrches sur le développement des Éponges siliceuses. Arch. zool. e\i). et gc'n's 18'J3, p. 113. XX. — THEORIES GENERALES. — GENER.VLITES. 773 aux centres, puis de là aux cellules reproductrices par voie centrifuge, ap- portant ainsi une perturbation dans les systèmes dynamiques des cytoblastes : l'équilibre s'y rétablit, mais les formes du mouvement y sont légèrement changées, comme elles le seraient dans notre système solaire par l'adjonc- tion d'une comète, par exemple. C'est cet ensemble ainsi modifié qui est transmis à la génération suivante. Pour les êtres qui n'ont pas de sys- tème nerveux, les communications protoplasmiques entre cellules, connues aujourd'hui, permettent de se figurer un processus analogue. [Telles sont les principales indications contenues dans cet exposé d'un caractère fort seliématique. L'auteur a l)ien montré en quoi ses conceptions différent des hypothèses microméristes d'un côté, et de l'autre de la théorie dynamique de H.eckel : elles ont malheureusement un grave défaut commun avec cette dernière, c'est le vague extrême qui s'y manifeste dès qu'on tente de les développer et d'en préciser un peu les solutions. Il reconnaît d'ailleurs parfaitement ce défaut, inliérent à la nature même du sujet, et applique avec raison à la biologie le motde Mendeleeff : « Nous ne pouvons actuelle- ment que préparer le terrain pour le futur Newton de la cliimie. » Il se défend d'ailleurs d'avoir voulu construire une nouvelle théorie générale. Son but unique a été de présenter quelques idées auxquelles d'autres biologistes ont certainement pensé, mais sans les publier encore à sa connaissance. Nous avons signalé l'analogie de quelques unes d'entre elles avec celles que Delage avait publiées dés 1893.] — L. Defrance. 32. Montgomery (Edm.). — Théories moléculaires de la reproduction organique. [X"V] — Ce travail est surtout une criticiue de diverses théories microméristes, suivie d'un exposé de vues per.sonnelles. L'auteur commence par le pangénèse de Darwin et la périgénèse de HÀ- CKEL, dont il montre toute l'insuffisance. Quant aux hypothèses de Weismann, elles ont pour point de départ l'interprétation des phénomènes de la karyo- kinèse; or des recherches récentes ont démontré que le rôle capital attribué à la substance nucléaire dans le mécanisme de l'hérédité était une erreur : c'est le protoplasma lui-même qui préside aux processus de la division cel- lulaire, et par suite à ceux de la reproduction; l'auteur avait été d'ailleurs l'un des premiers (en 1883) à insister sur ce point, à propos de la reproduc- tion fissipare chez un Infusoire ('). [En fait, le rôle héréditaire du noyau a encore beaucoup de partisans , et la question n'est pas tranchée d'une ma- nière aussi définitive : de plus, cette notion n'est pas indisi)ensable à la théorie de Weismann, dont le principe est indépendant de la localisation attribuée aux éléments héréditaires]. — L'auteur s'attaque d'ailleurs au fond même de la théorie; celle-ci consiste simplement à construire par l'imagina- tion un organisme avec toutes ses particularités, mais réduit à des dimen- sions ultra-microscopiques, et à affirmer sa présence dans la substance germinale : il n'est pas étonnant qu'on arrive ensuite à en tirer sans difficulté l'organisme complet, puisqu'on l'y a logé d'avance. — Diverses critiques portent ensuite sur la différenciation et les fonctions si obscures des biophores et des déterminants, les difficultés ({ui apparaissent dans le cas de multiplication asexuelle, de régénération, etc. Il y a enfin un défaut fondamental dans toutes ces théories qui reposent sur la multiplication des éléments héréditaires : celle-ci, quelque petits que soient les éléments, implique déjà toutes les conditions de la reproduction : assimilation , crois- sance et division , c'est-à-dire tout ce qu'on cherche à expliquer. (I) Jen. Zeitsch. Nalurw. XVHl, G77. 774 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Quant à H. Spencer, il refuse à ses unités élémentaires la multiplication spontanée : il lui faut alors admettre que des substances purement nutriti- ves se transforment, parleur simple contact avec des éléments physiologi- ques, en éléments seml)lables à ceux-ci, ce qui est inintelligible. Pour l'auteur, qui appuie ses idées sur des études personnelles, faites à l'oc- casion des Protozoaires, le protoplasma n'est pas un pur agrégat de parti- cules, mais bien un composé d'ordre chimique, à structure extrêmement complexe. L'assimilation consiste à rétablir incessamment la composition de ses molécules , au moyen de combinaisons avec les matériaux fournis par le milieu, et non, comme on le dit trop souvent, à transformer ces mat('>riaux en nouvelles unités vivantes. C'est la constitution chimique de la matière vivante qui gouverne toute la structure de l'organisme et sa différenciation , poussée si loin chez quelques Protozoaires ('). C'est l'activité des réactions chimiques qui détermine la localisation des fonctions en tel ou tel point (absorption à un pôle, excrétion ailleurs, etc.) Enfin, la reproduction asexuelle, le bourgeonnement et, par extension, la reproduction sexuelle elle-même peuvent au fond se ramener à des phénomènes de réparation chimique. [Cette dernière généralisation semble bien hardie, et sera difficile à dé- montrer.] Quant aux organismes pluricellulaires, l'idée qu'on s'en fait et le terme lui-même sont faux : c'est une erreur de les considérer comme des agrégats d'individus associés sous le prétexte qu'on y trouve de nombreux noyaux au lieu d'un seul. Au fond, le Métazoaire est comparable à un Protozaire. L'auteur se déclare donc l'adversaire de la théorie cellulaire, qu'il a rejetée déjà depuis plusieurs années. 11 cite en terminant l'opinion de Fiîommk sur la cellule et celle de Strasburger sur les communications protoplasmiques. [On sait que des vues analogues à celles de l'auteur sont défendues aussi depuis quelque temps par Sedgwick. Comp. avec le travail de Delage ana- lysé dans ce volume ch. XIV.] (^) — L. Defr.\nce. .3. Baldwin (J.-Mark). — Cn nouveau facteur de V Evolution. [X'VII /va] — L'auteur fait un résumé de plusieurs de ses travaux antérieurs, parus dans dif- férentes publications. Dansun texte nouveau, il intercale des passages entiers de ces travaux, auxquels il renvoie dans cesse; ce procédé est délicat quand le sujet, chevauchant sur les frontières de la psychologie et de la physiolo- gie, demande un enchainement parfait de tous les raisonnements, et l'ana- lyse risque de déformer la pensée primitive de l'auteur, qu'une traduction intégrale pourrait seule rendre. Dans l'évolution organique l'auteur établit l'existence d'un facteur nouveau, qu'il nomme sélection organique , et cherche à justifier à ce propos la créa- tion d'une série d'autres termes nouveaux. Les problèmes agités dans la théorie du développement organique se grou- pant sous trois chefs : Ontogénie, Phylogénie, Hérédité, le nouveau facteur intervient dans l'ontogénie. Envisageant le développement d'un individu au point de vue des fonctions qu'il accomplit dans le cours de son existence . on distingue : 1° les fonctions caractéristiques de son espèce; 2° celles qu'il apprend à exécuter lui-même dans le cours de sa vie, et qui déterminent les modifications spéciales appelées caractères acquis, variations ontogéniques. L'auteur distingue trois groupes d'agents ontogéniques, mécaniques, nerveux, psychiques, pouvant intervenir pour produire sur l'organisme des modifica- (l) On reconnaît le même courant d'idées qu'on trouve cliez Verworn et Le Dantec. Voir A)in. biol. 189.'i, p. 418, 4-2-2, 'j-27. (■2) Voir Ann. biol. Ig'Ki, ji. 404-4O:i. XX. — THÉORIES GENERALES. — GENERALITES. 77.") tions ontogéni([ues, et les qualifie parallèlement de physico-neuro- psycho- génétiques. [V Y ; XIX d] La production de modifications dans les fonctions étant admise dans le développement ontogénétique, comment expliquer qu'un organisme donné s'accommode aux conditions qui lui sont favorables, et répète certains mou- vements adaptatifs à l'exclusion d'autres, sinon en admettant un choix, une sélection. On appliquera donc le terme de sélection organique à la façon dont un organisme donné se comporte pour modifier certaines fonctions, et en acquérir de nouvelles. Le qualificatif organique a été choisi pour indiquer que c'est l'organisme lui-même qui intervient activement. La sélection organique est un facteur essentiellement actif, par opposition avec la sélection naturelle qui n'a que des caractéristiques négatives, et qui n'est que la constatation de ce qui se produit quand un organisme n'a pas les qualités suffisantes pour triompher dans des conditions de vie détermi- nées. L'auteur passe en revue les nomlireux effets de la sélection organique dans l'ontogénie, la phylogénie et Ihérédité. — A propos de cette dernière il fait remarquer que les êtres vivant en société , sont exposés à s'influencer les uns les autres, il est donc évident que les individus jeunes capables d'i- mitation , pourront acquérir à leur tour des fonctions accomplies par leurs parents en leur présence. L'acquisition de certaines fonctions, sous l'in- fluence du milieu social, peut être considérée comme une cause de variations phylogénétiques , et comme une manifestation très importante de la sélection organique, qui entretient ainsi tout un groupe de fonctions qui ne sont pas congénitales et ne le deviendront jamais. C'est un mode de transmission extra-organi(iue d'une génération à une autre, qui constitue une sorte d'hé- rédité, distincte de l'hérédité physique, et qui mérite donc un nom spécial : hérédité sociale. Il y aura ainsi deux sortes d'influences héréditaires : I<^ l'hé- rédité naturelle, par laquelle les variations sont transmises congénitalement; 2° l'hérédité sociale parlaquelle certaines fonctions sont acquises et transmi ses grâce à la vie sociale; la première est phylogénétique , la seconde onto- génétique. [XV] C'est le principe de la réaction circulaire qui, intervenant dans les phé- nomènes d'adaptation, assure lé fonctionnement de la sélection organique, et explique comment un organisme, dans la multitude des modifications ontogénétiques qu'il peut subir, parvient à conserver celles (jui sont de bonne adaptation. On appellera réaction circulaire l'enchaînement ininterrompu de certains mouvements provoquant des états avantageux et agréable pour l'or- ganisme, qui eux-mêmes ramènent à leur suite des mouvements similaires. Les trois modes d'adaptation ontogénétiques, physico -neuro -psychogènéti- ques trouvent tous trois dans l'organisme cette soi'te de retentissement que l'on constate dans la réaction circulaire. — En résumé on désignera sous le nom de sélection organique, les manifestations de l'adaptation ontogénéti- que qui, en maintenant certains individus en vie, assurent la variation des générations ultérieures dans une direction déterminée, et on la considérera comme un des facteurs capitaux du développement. [XIX d] — E. Hecht. 4. Baldwin (J. Mark). — Note relative au travail du D'. Herbert Nichais. — Simple note polémique dans laquelle Baldwin accuse Nichols de n'avoir pas compris le travail précédent , et de n'avoir pas saisi qu'il s'agissait : non pas de la façon dont un individu s'adapte , mais de l'influence que peut avoir cette adaptation dans le cours de l'évolution. — E. Hecht. 77G L'ANNEE BIOLOGIQUE. 40. "Wallace (A.-R.). — Théories anciennes, et nouvelles de V évolution. [XVI 6 Y, c a ; XVII 6 a] — La plus grande partie de cet article est une cri- tique très sévère de l'ouvrage de Cope. Tout en reconnaissant que le dévelop- pement progressif des caractères zoologiques suit une marche régulière, on ne voit pas pourquoi les variations qui en ont fourni la matière première ne seraient pas d'origine multiple, et irrégulières dans leur apparition. Cope n'a recueilli que les cas favorables à sa thèse, et l'ouvrage même de J.-A. Al- len, auquel il a emprunté beaucoup de citations, renferme de nombreux exemples de variations indépendantes et irrégulières portant sur divers or- ganes. [Mais Cope n'a voulu parler que des variations qui sont utiles dans la marche progressive de l'évolution, et ce sont elles qui, d'après lui, appa- raissent dans un ordre régulier : il ne nie pas quil y en ait d'autres, mais celles-là sont sans intérêt. On remarquera d'ailleurs que ce principe de la direction définie des variations utiles est défendu aujourd'hui par Weismann, qui l'a proclamé dans le titre même de son dernier ouvrage (').] L'auteur attaque aussi le chapitre consacré à la sélection naturelle et pro- teste surtout avec énergie contre le passage oîi Cope l'a mentionné parmi ceux qui voient dans la sélection la cause des formes et couleurs observées dans les cas de mimétisme. [On trouverait difficilement un exemple plus bizarre de malentendus interminables que cette malheureuse question de la sélection considérée comme cause des variations : ce reproche est sans cesse répété à propos de divers évolutionnistes, et toujours à faux (-). Weis.manx seul a for- tement insisté sur cette idée que sa sélection germinale est l'origine même des variations utiles, mais il ne s'agit pas là de la sélection en général, comme il l'explique d'ailleurs très nettement]. — L. Defrance. 8. Butschli (O.). — Considérations sur lliypothèse et l'observation (^). — On constate facilement à l'heure actuelle un contraste complet entre les ten- dances qui se manifestent dans les deux ordres de sciences d'observation : dans les sciences biologiques, il existe un penchant à la spéculation qui les entraîne en dehors du champ où celle-ci peut être fructueuse; dans les scien- ces physiques et chimiques, au contraire, on est porté à abandonner les hy- pothèses sur lesquelles on s'était toujours appuyé jusqu'ici. Que faut-il penser de ce double mouvement? Remarquons d'abord qu'il n'y a aucune différence essentielle de nature en- tre les résultats obtenus, qu'ils proviennent de l'hypothèse ou de l'observa- tion : la première nous convainc de la réalité d'un fait par une opération intellectuelle : notre présence au moment où le fait s'est accompli en aurait fait une observation. 11 suffit d'un instant de réflexion pour voir le rôle que l'hypothèse joue à tout instant dans la vie ordinaire; dans le domaine scien- tifique, nos inductions sur la disposition du système planétaire dans l'espace ne diffèrent d'un résultat expérimental que par le manque d'un observateur convenablement placé pour embrasser l'ensemble du système. Ce premier cas est celui de beaucoup d'hypothèses (on peut les a.'p'peler hypothèses de fait). Il en existe une seconde catégorie, celle où l'on explique certains phéno- mènes par une extension de processus qui sont déjà étudiés et démontrés dans un domaine plus restreint {hypothèses par généralisation) : telle est la loi de la gravitation de Newton , ou encore la théorie vibratoire de la lu- (I) Weismann (A.) : Die Germinal Selektion, eine Quelle bestimmt gerichteter Variation. (■i) On peut en voir encore un exemple tout récent dans un article de G. Bourne à propos de l'ouvrage de Delage (Ilev. gén. sci., 18;t«, p. Ii3'2). (3) [Ce discours d'ouverture a été prononcé à la session annuelle de la société de zoologie allemande à Bonn {mai 180(i). XX. — THEORIES GENERALES. — GÉNÉRALITÉS. 777 mière, etc. Le but est ici de se rendre compte de phénomènes inaccessibles à i"ol)servation par une analogie avec des phénomènes connus; on justifie ensuite cette extension , arbitraire au début, par l'accord de résultats de l'ob- servation avec ceux auxquels a conduit l'hypothèse. Cette seconde classe doit , à son tour, être distinguée avec soin de celle des lijipothèses paraphrases (l'msehreibiingshi/polhesen) , qni ne peuvent servir à rien et qui reparaissent cependant sans cesse : le caractère distinctif de celle-ci est d'invoquer des causes nouvelles encore plus inconnues que les phénomènes eux-mêmes. 11 en est ainsi, par exemple, de ces théories biolo- giques oii l'on imagine des particules représentatives des diverses propriétés : ce genre de réponses rappelle le médecin de Molière : Cur opium facit dor- niire? Quia est in eo virliis dormitiva, etc. On ferait une œuvre analogue en géologie si, pour expliquer les détails de la géographie, on supposait des éléments représentatifs des divers continents dans la masse ignée primitive, au lieu d'y voir le produit des réactions de causes connues et vérifiables par l'étude. [Cette seconde comparaison est plus juste ([ue le précédente : la « virtus dormitiva » n'est que l'énoncé de la question, transformé en solution : les au- teurs des théories microméristes cherchent du moins à présenter à l'esprit l'idée d'un objet concevable; mais on ne peut nier que, l'existence de ces particules ne pouvant être démontrée , ils s'exposent en effet à bâtir sur le sable : une hypothèse ne doit jamais reposer uniquement sur une autre hy- pothèse.] L'auteur exprime aussi l'opinion (jue la nouvelle école de la mécanique du développement, de son côté, fait fausse route, en s'adressant à la morpholo- gie telle qu'on la connaît aujourd'hui et en construisant des théories hypo- thétiques avant de pouvoir pénétrer suffisamment le détail des processus cel- lulaires. En face de cette part trop grande faite à l'hypothèse dans les sciences bio- logiques, il y a peut être quelque exagération dans la défiance que montrent aujourd'hui les pliysiciens et les chimistes à l'égard des théories admises jusqu'ici et appuyées sur l'expérience : les hypothèses sont nécessaires à ces sciences, qui leur doivent les plus grands progrès. Il faut reconnaître d'ail- leurs que leur choix regarde ceux qui s'occupent spécialement de ces études. [Cet exposé est surfout une critique des considérations développées dans la préface de la Germinal Sélection, où. Weismann rapproche ses théories biologi- ques de celles des physiciens, ondulation, hypothèse de l'éther, etc. A pro- pos de ces dernières, Bûtschli semble, en terminant, vouloir défendre la réalité des conceptions qui s'y trouvent : en fait, la majorité des physiciens tend actuellement, non pas à les rejeter absolument, mais à les considérer comme de purs symboles, des métaphores continues que l'on conserve sur- tout pour la commodité du langage ('). On n'affirme pas ï existence réelle d'un milieu nommé éther, on sous-entend une formule préalable ; tout se passe comme s il existait un milieu doué de telles ou telles propriétés : celles-ci sont choisies de manière à permettre de rcmi)lacer par une image mentale les groupes d'équations tliiférentielles, .seule représentation rigoureuse des (1) Ce sujet des hypothèses fondamentales de la physique et de la chimie, qui nous onlrai- nerait ici trop loin du domaine de la biologie, a été, dans ces deux dernières années, ré- sumé dans nombre d'articles des plus intéressants dans Va Revue gcncrale des sciences pures et appliquées. Citons Ostwald, La di'-roule de l'atomisme, 18!i.'> pp. 9.">3-t).")S et Lettre sur rénergélique, pp. tO(i!t-l07l. — Brillouin, Pour la matière, JSK.'i, p. to;J-2-103i. — Autonne, Un nouveau livre sur l'atomisme , lS!Hi n" 1.3. Ce dernier est la criti(|ue d'une thèse philoso- phique, où la question a été approfondie de la manière la plus instructive (Hannequin, Essai sur l'hypothèse des atomes dans la science contemporaine , 4I'J p. .Masson, 18%). 778 L'ANNEE BIOLOGIQUE. liaisons entre les phénomènes. C'est ce que dit Weismann dans sa préface. Toutefois, comme il le reconnaît lui-même, les conditions sont fort différen- tes dans le domaine des sciences biologiques, et, en particulier, on ne peut y parler de ces équations, dont les hypothèses physi(iues ne sont qu'une tradu(;tion, plus facile à manier. Les faits étant bien plus compliqués, les théories le sont aussi, et cette complexité croissante en diminue beaucoup la valeur et l'utilité. Un autre point est à noter dans les critiques précédentes : c'est la différence essentielle entre les hypothèses basées sur une généralisa- tion de faits bien étudiés et celles qui s'appuient sur d'autres hypothèses, privées elles-mêmes de vérification positive.] [X'VII 6 a] — L. Defrance. 43. Schellwien (R.). — Le darwinisme et sa place dans le développement de la théorie scientifique de la connaissance. — L'auteur, en présentant dans son introduction un certain nombre de définitions philosophiques et de pro- positions a priori, nous prévient qu'il ne saurait avoir affaire à ceux qui ont l'habitude de rejeter dédaigneusement, sous le titre de métaphysique, toutes les idées qui ne cadrent pas avec leur conception étroite du monde extérieur. Ceux qui le font de parti pris ont certainement tort , mais ce n'est pas la lecture de l'ouvrage qui les amènera à le reconnaître : il est, par ex- cellence , de ceux à qui s'appliquent les sévères appréciations de K. Pearson sur les tendances actuelles de la pensée allemande. — Dès le début, l'auteur met ensemble le darwinisme , l'explication mécanique des phénomènes phy- siques et le matérialisme, qui, pour lui, ne font qu'un : on s'étonnera donc moins . après cela , de le voir comprendre , sous le titre de darwinisme , les théories de Lamarck et par suite citer comme néo-danvinistes (Jitn(/-Darwi- niste7i) CoPE et Eimer ! C'est chercher la confusion à plaisir. D'ailleurs , l'obs- curité de la pensée rappelle les écrivains les plus nuageux de la période de Hegel , et le mode de discussion est une renaissance de la scolastique du moyen âge. Comme argument dirigé contre le darwinisme , nous trouvons, par exemple , cet énoncé que les choses ne peuvent devenir ce qu'elles n'é- taient pas : elles ne peuvent que manifester ce qu'elles sont en puissance. Ce ne sont pas de pareilles réfutations qui ébranleront beaucoup les bases des théories évolutionnistes. — L. Defrance. 20. Graff (Ludwig von). — La zoologie depuis Danoin. — L'auteur in- siste surtout sur les progrès que la théorie de la descendance a provoqués dans toutes les branches de la biologie et sur l'énergie extraordinaire qu'elle a transmise à la science. Il passe en revue les principales découvertes, et constate que ce sont les recherches concernant la morphologie qui ont eu la prépondérance. Depuis Darwin, on s'est appliqué à retracer le dévelop- pement et la filiation des êtres. De descriptive, la science est devenue his- torique. Aujourd'hui avec la biomécanique la Science devient causale. C'est vers la recherche des causes de la formation organique qu'elle s'oriente, en prenant comme guide l'expérimentation. — P. Marchal. 14. Le Dantec. — Théorie nouvelle de la vie. — On admet généralement qu'un organisme de Métazoaire est formé d'une quantité de cellules compara- bles aux êtres monocellulaires libres; d'autre part, il est évident que ce qu'on appelle la vie du Métazoaire est le résultat de la coordination des vies séparées de chacune de ses cellules. Il est donc logique, pour comprendre la vie du Métazoaire, d'étudier d'abord la vie élémentaire, c'est-à-dire celle d'une cellule isolée. Après avoir passé en revue la structure de la cellule , sa forme limitée et XX. — THEORIES GENERALES. — GENERALITES. 779 définie, les phénomènes du mouvement, de l'addition, de la digestion, le rôle du noyau (voir Ann. biol., 189."), p. 422), Le Dantec conclut ([ue les cellules vivantes possèdent seules une propriété distincte commune qui man- que aux corps bruts : c'est la propriété (ïassimilatîo)i : quand une cellule vivante est plongée dans un milieu favorable, rigoureusement déterminable pour cha(iue espèce de cellule (liquide Raulin pour VAspergillus, moût sucré pour la Levure de bière, etc.), les réactions qui se passent entre le milieu et la cellule sont représentées par l'équation suivante .• a4-Q = Xa + R a étant la quantité de substances cytoplasmiques et nucléaires qui exis- taient au début de l'expérience, Q les matières retirées du milieu pendant l'expérience, X un nombre plus grand que 1 , et R les produits fabriqués par la cellule ou rejetés par elle durant l'expérience : ainsi 1 gramme de levure de bière + tant de grammes de liquide Pasteur donnent au bout d'un temps /, 2 grammes de levure + tant de grammes d'alcool, d'acide carbonique, etc. Quand la cellule se trouve dans ce milieu favorable (condi- tion n° 1), elle se divise et se multiplie, puisque ses dimensions sont limitées et qu'elle tend constamment à s'accroître par assimilation. Dans tout autre milieu que celui qui est adéquat à sa composition chi- mique, soit qu'il manque un corps à ce milieu, soit que des poisons aient été ajoutés, les substances cytoplasmiques et nucléaires se détruisent sans être remplacées (condition n'^ 2), et la cellule subit la mort élémentaire, au bout d'un temps plus ou moins long (la vie latente n'est qu'un cas particulier de cette condition n° 2). Si le milieu est illimité , Q restant constant et R se diluant et disparaissant dans la masse, Le Dantec affirme que la cellule se multipliera indéfiniment et ne présentera pas de sénescence [malgré l'exemple gênant des Infusoires, dont il se débarrasse en le considérant comme exceptionnel]. Naturellement, si le milieu est limité, la multiplication ne tardera pas à s'arrêter, soit par épuisement des substances Q, soit par accumulation des substances R (alcool dans le cas de la Levure) qui transforment la condition n° 1 en condition n° 2. Après cette étude détaillée du Monocellulaire , Le Dantec passe aux Mé- tazoaires et explique toute leur ontogenèse en appliquant les considérations sur la vie élémentaire. Loi de raxsimilation fonctionnelle. — Considérons un oi'gane de Mé- tazoaire qui manifeste sa vie élémentaire , un muscle qui se contracte par exemple ; Le Dantec admet qu'à ce moment il est comparable à de la levure de bière active, en condition n° 1 , et que l'équation (« -f Q = X a + R) lui est applicable, Q représentant l'oxygène et le glycogène brûlé durant le travail et R les produits dits de déchet. C'est donc au moment où la fibre musculaire travaille , qu'elle assimile et augmente sa quantité de substances cytoplasmiques et nucléaires; au repos, elle .se trouve en condition n° 2, puisqu'elle ne fonctionne pas, et ses substances plastiques se transforment en réserves, qui serviront pendant le travail de substances Q; il en résulte que si un muscle travaille beaucoup, l'assimilation l'emporte sur la dépense, et il grossit (muscles des lutteurs, etc.): s'il ne travaille i)as, c'est le con- traire, et il s'atrophie (muscles des membres immobilisés). Telle est la loi de Vassimilation fonctionnelle , qui peut s'exprimer comme ceci : Le fonctionne- ment d'un élément histologique n'est antre chose qu'une manifestation, propre à cet élément, des réactions qui déterminent précisément la synthèse de sa substance ; en d'autres termes : la dépense des réserves et la produc- 780 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tion de force vive coïncident avec une augmentation forcée et proportionnelle de la quantité des substances cytoplasmiques et nucléaires de la cellule. [Je ferai remarquer (\\\e c'est une pure hypothèse, en contradiction avec les modifications histologiques que l'on remarque dans une cellule durant son travail; il y a beaucoup de cellules, par exemple les épithéliums vibratiles, qui sont constamment en travail, et qui cependant ne se multiplient nulle- ment; voir mes critiques de ce point spécial dans la Revue [lénérale des Sciences, 189G, p. 838, et dans le Bulletin scientifique de la France et de la Belgique, t. 30, 1897, p. 273.] Si l'on admet cette hypothèse, il est compréhensible que les organes qui restent au repos par suite de causes quelconques, c'est-à-dire les organes inutiles, deviennent rudiment aires et se détruisent petit à petit (organes lo- comoteurs des Crustacés parasites, etc.). Tout fonctionnement étant accompagné d'assimilation, est donc morpho- (jène; l'homme adulte est le résultat de tout ce qu"il a fait depuis qu'il était œuf, c'est-à-dire de toutes les conditions extérieures qu'il a traversées depuis qu'il était œuf, et cela est vrai pour tous ses organes aussi bien que pour son système nerveux, auquel correspond son individualité psychologique. Différenciation des cellules . — 11 n'est pas besoin de recourir à la théorie de l'excitation fonctionnelle pour expliquer la différenciation histologique; elle a pour cause les divisions hétérogènes des cellules dont la structure est devenue elle-même hétérogène par suite de leurs contacts avec des milieux différents ainsi un blastomére d'une blastula, en contact à la fois avec le milieu extérieur, un milieu intérieur limité et les blastomères voisins, acquiert une structure hétérogène par rapport à un plan perpendiculaire à l'axe radial ; si la cellule se divise en deux suivant ce plan , elle donnera évidemment naissance à deux éléments différents, (|ui fonctionneront forcément d'une façon différente, puisque leur composition chimique n'est pas la même. Vieillesse et mort. — Aucun fait connu, d'après le Dantec, ne permet d'at- tribuer aux éléments anatomiques une sénescence comparable à celle des Infusoires; l'accumulation dans l'organisme des substances R produites par le fonctionnement cellulaire (substance fondamentale du tissu conjonctif, calcaire, etc.), suffit pour encombrer l'organisme aux dépens des éléments anatomiques et en déranger la délicate coordination : un léger accident peut donc déterminer la destruction de la coordination, c'est-à-dire sans qu'aucun élément anatomique soit frappé immédiatement de mort élémentaire. La mort du Métazoaire est donc fatale , comme conséquence de sa vie même , tandis qu'il n'y a aucune raison d'admettre une mort élémentaire fatale pour les Monocellulaires. Fécondation. — Le Dantec suppose que l'œuf, en rejetant des globules po- laires, a rejeté au dehors un certain nombre des substances plastiques essen- tielles à sa vie; il est donc voué à la mort élémentaire , au bout d'un certain temps, à moins qu'un élément (spermatozo'ide), formé justement de ces subs- tances plastiques manquantes, ne vienne à se fusionner avec lui. L'œuf fé- condé redevient une cellule complète, capable d'assimilation lorsqu'elle se trouve dans un milieu convenable, et par suite susceptible de divisions indé- finies. [II a p] Hérédité. — La question peut se résumer de la manière suivante : deux œufs identiques , déterminés par leur composition chimique , placés dans des conditions identiques, donnent des développements identiques. L'adulte est déterminé par son œuf, et ensuite par tout ce qu'il a fait depuis l'œuf, l'as- similation fonctionnelle déterminant une coordination remarquable des acti- vités des diverses parties de l'adulte qu'elle construit. [X"V] XX. — THEORIES GENERALES. — GENERALITES. 781 [Il est très difficile de serrer de près l'analyse et la critique de cet ouvrage en raison de son caractère théorique et schématique; les déductions sont claires et logiques à la façon de raisonnements géométriques, mais l'auteur se préoccupe peu ou point des faits connus. En somme, l'auteur adopte les idées biomécaniques de l'École moderne, et notamment celles de Verworn; les manifestations dites vitales sont la conséquence de la com])osition chimi- que des cellules réagissant avec le milieu, de telle sorte qu'il en résulte des phénomènes physiques (mouvement, etc.), une forme d'équilibre (taille et forme spécifiques) et une synthèse de sul)stances plasticpies. La différencia- tion histologique est due à une répartition hétérogène des substances plasti- ques dans une même cellule, par suite de l'influence des milieux; et à la séparation par division de ces substances différentes; la croissance, l'ontoge- nèse, les effets de l'usage et de la désuétude sont expliqués par la synthèse de substances plastiques lorsque l'élément différencié se trouve dans un mi- lieu favorable , ou par la destruction de ces mêmes substances lorsque la cellule ne rencontre pas ce milieu; la mort provient de l'accumulation de substances de déchet empêchant le fonctionnement de l'organisme. L'origine des espèces est due à Tinfluence des milieux, qui ont modifié chimiquement les substances plastiques d'une espèce primitive, et les ont par suite trans- formées en substances différentes , exigeant un autre milieu pour assimiler. Il est curieux qu'en Biologie, il soit plus facile de concevoir de ces vastes spéculations, qui en somme paraissent assez vraisemblables à un moment donné, que d'expliciuer clairement et sûrement le moindre petit fait con- cret.] [V; XIII; XVII] — L. Cuenot. 23. Haddon (A.-C). — L'évolution dans Varl, telle qu'elle résulte de Vliis- toire de Vart décoralif. — L'auteur admet que les lois de l'évolution qui ré- gissent les êtres organisés sont aussi applicables à l'art. — Il donne de cu- rieux exemples de l'évolution graduelle de certains motifs décoratifs chez différents peuples. — L'étude de l'art décoratif de la Nouvelle Guinée est particulièrement développée et est donnée comme exemple de la méthode scientifique qui, d'après l'auteur, doit être adoptée dans l'étude de l'Art. — P. M.ARCHAL. 31. Meldola (R.). — La méthode spéculative en entomologie. — Ce dis- cours est un ardent plaidoyer en faveur de l'introduction de la méthode spé- culative en entomologie, plaidoyer auquel nous ne saurions trop applaudir, et qui fait honneur non seulement à son auteur, mais encore à la Société qui l'a fait insérer dans ses Transactions. Il est temps de renoncer à cette idée que nous n'avons encore que trop peu de matériaux pour pouvoir risquer des hypothèses; par des exemples bien choisis, l'auteur montre ([u'une simple spéculation basée sur quelques solides observations peut donner à la science une impulsion plus puissante que la description de nombreuses es- pèces nouvelles. Pour les Lépidoptères notamment, ne doit-on i)as se féli- citer d'être enfin arrivé après plus d'un siècle et demi à une phalange de chercheurs qui ne se refusent pas à spéculer, sous le prétexte que toutes les espèces de Lépidoptères existantes n'ont pas encore été collectionnées et nommées? Le champ d'études que l'entomologie offre à la biologie générale est des plus remarquables par la diversité et l'étendue des problèmes qu'il comporte; l'œuvre de la systématique est fondamentale, mais, tout en étant la base de l'étude (le l'origine des espèces, elle reste stérile si elle est isolée; aussi est-il à souhaiter que quelques-unes des forces vives si nombreuses qui se consa- 782 L'ANNEE BIÛLOGIgl'E. crent à l'étude taxonomique des Insectes soient détournées au profit de l'entomologie générale. Le discours de Meldola, prononcé dans un milieu es- sentiellement formé de spécialistes, n'a sans doute pas été sans rencontrer de nombreux esprits prévenus; mais il tendait évidemment, dans l'esprit de l'orateur, à la réalisation du vœu auquel nous venons de faire allusion. Le discours du président de la Société entomologique de Londres est un acte de prosélytisme au profit de la biologie générale , et à ce titre il méri- tait notre attention et nos éloges. — P. Marchal. 1. Allen (F.-J.). — La base physique de la vie. — 11 s'agit ici d'un exposé en une page des grandes lignes d'une théorie relative aux fonctions de la ma- tière vivante. Sans négliger Timportance du carbone, de Toxygène et de rhydrogène, l'auteur considère l'azote comme l'élément critique {criiical élément), en raison de l'instabilité de ses combinaisons. Chaque phénomène vital est dû à un changement survenant dans un composé azoté; d'autre part, il n'y a pas d'action vitale sans transport d'oxygène et ce transport est effectué principalement par l'azote. Dans la molécule vivante l'azote occupe le centre, tandis qu'il est à la pé- ripliérie dans la molécule morte; etc., etc. L'auteur fait donc jouer dans les phénomènes de la vie sur notre planète un rôle capital à l'azote, mais il ad- met que pour tel autre monde il se peut que ce même état critique soit dé- volu à un autre élément. — H. Beauregard. 24. Harcourt-Bath. — La disposition et Varrangement d'une collection d'Insectes doit-elle être subordonnée à V élucidât ion des problèmes scientifiques? — Un plan de collection est donné avec signes conventionnels renvoyant à un catalogue . pour faciliter l'étude de la distribution géographique et de la formation des aberrations, variétés, espèces, etc. — 11 y a là une excellente idée , et il serait à souhaiter de voir tous les collectionneurs s'y conformer. — P. Marchal. 25. Herrera. — Le Musée de l'avenir. — Cet article suggère l'idée de musées où l'ordre adopté serait celui du classement d'après l'ordre philo- sophique, au lieu du classement par ordres, familles etc. Les salles seraient consacrées les unes à l'hérédité , d'autres à la variation , au mimétisme , à l'ontogenèse, ou à d'autres sections de la biologie, de façon à classer les faits et les idées plus que les spécimens. — [L'idée est excellente, mais il serait dé- raisonnable de penser qu'un semblable musée puisse jamais suppléer l'autre, celui basé sur la classification naturelle; il ne peut en être que le complément et le couronnement, le musée constitué d'après les anciens principes devant lui servir de base inséparable.] — P. Marchal. TABLE ANALYTIQUE A. B.. 625. Abcès, '486. Abeilles, 2'i5, ^99, 557, 620, 635, 675, 6M. — incapables de pondre des œufs à faux- bourdons, 690. Abelols. 340, 442. Abrine, 'i21. Absorption (de l'eau par les graines), 3U3. icaiitltias, 361, 362. Acariens, UOS. Acclimatement, 469. Accoutumance, 469, 491. Accoutumance du gibier au bruit des coups de feu, 697. Acétone, — action tératogénique de 1', 199. Acbromatiqiie (substance), 101. voir Fuseau, kinoplasnia, etc. Acide carbonique dans l'eau de mer, 567. Acide cblorhydrique, — formation dans l'estomac. 367. .\cide cyanhydrique, 383, 469. .\cide oxalique, 289. — Décomposition par la lumière, 394. Acide ph\lloi-yanique. 372. Acides (iulluence sur l'assimilation), 379. — action sur les muscles, 407. Aci-OQLE (A.), 625. Açores (Iles). 604. Acrasiées, 25. Acridiens, 396, 695. Actes automatiques, 620. Actes psychiques. 620. Actiniiphiiis. 113, 196. Artinosplucrium, 75. Actions capillaires, 140. Action bactéricide, 455. Action chimique, — InQuence sur le développe- ment, 156. Action solaire, 394. Adametz. 546. Ad;ipt;ition, 483, 485, 486, 469, 490, voir aussi 11i:nm<;ke. Adaptation chimi\ (J.). 469, 473. Amas phagocytaires. 313. AMliKUNN, 625. AMERICAN NATtRAI.lST, 175. Amibes, 'i05. Amibes parasites, 2.'{6. Amidon, '267, 383. Amitose (voir Noyau, division directe). 784 TABLE ANALYTIQUE. AMMON. 500, 518. Imnicola. 19l>. Amœhii, 'iS, 'lO'i, W^. AmaBbdïsme des neuronos, 616. Amphibiens, 211, 030. Ampliimixie, 519. Ainpliislcgbut. 604. AiniJliio.rus. «2. 100, 188, 286, 371. Ampoule auditive, 602. Amygdaline, .382, 636. Ainylase. 63'i. Aniyotrciphie, 666. Anableps, 2'-i0. Anderson (Katk), 635. Andricus. 266. Andry, 340. Anenci'phalie, 195. Angell (J. Rowlakd). 625. Anguille, 388. Anguille (voir Cl n'MNGHAM). Anhydrobiose, 261. Animaux aveugles, 606. Animaux domestiques. 652, 502, 556, 550. Animaux hibernants. 396. Anneaux polaires, 108. Annélides, 6, 36, 135. 217. 357, 358. Annélides (Régénération chez les), 216. Anodcuite, 320. Anomalies musculaires, 661. Anonyme, 245. 258. 500,749. Antarctique continent, 7. Antennes, 6sk[. 3ht. Bach. 340. 376, B((cilltt.s hdinlinus, 432, 6'i5. — pyocytinirtis. 'i53. — proU'US, 'i31. Bacon, 516. Bactéries, 22, 23. 2'i. 290. — des Légumineuses, 257. Bacteiiitm. 'i27. — Terino. 378. Baii.ky L. h.). 231. 241. 447. 448. 450. 451.458. 469. 478. 560. Baillet (C. I. 447. Baillox. 232. Bain, 709. Baker, 348, 434. Balais de sorcière, 405. Balanoglossus, 207, 355. Balanophova. 124. Balanophorées, 408. Balbiam. 4. 6. 28, 226, 323. - Baldamus. 686. BALDWIX (J.-M.), 145, 447,451, 500. 517. 320. 530, 626. 701. 702. 749. Ballantyne (J.-W.\ 175. Ballowilz, 119. Bandrowsky. 340 393. Baratinski, 734. Barber, 556. Barbolrs (C.-II.), 175, 198. Bardacii. 315. Bardeleben (Von). 82. 84, S::. Bardier, 420. Barfirtu (DiETRicii). 126, 129.176. 208. 210, 213, 217. 220. Barker I W.-Cecil\ 245. 262. Bareow. 340. 363. Barnes R. . 231. 241. Baron, 500. Barrois (Th.). 60'i. B.ARY (De). 92, 296. Dm tsia. 379. Basiclu'omatine, 4. Basidiobolus, 125, 127, 245, 263. Basigannie, 124. Bastia\. 705. Bataillon (E.). 142. 166. 176. 191. 318. BATCllEI.nER, 587. lîATES, 538. Bateson, 482. 689. l'anmïe biologique, II. 189G. Bathmisme, 444, 761, 762. Batraciens, 126. 248. 260, 492, 506, 549. Batraciens apneunioncs, 370. Bdlrarliopcnnuin (voir Davis). Baiu)elehen, 4()3. Ballnjurrlrs, 506. Baidin (L.), 447. Bai MGARTEN, 306, 459. BkvTER. 269. BEAiti). 245. 263, 341,';;361. BEAI Nis, 660, 714. béciiamp, 3. Becmtehew. 626. Beddoe, 500, 522. Begonki. 507. Behring. .331. .332. 333. Beijerinck (M.-W.). 204, 246. 252. 500. Belajeff (\V.-.1.i. 84. Bell (A.). 447, 464. 717. Bclonr. m. Benecke, 341. 375. Beneden (Ed. van), 5, 7. .36, 38, 99. 165, 303. 321. 428, 549. Bencdenid, 46. Benedict, 500, 506. Benham (W.-B.). 131. 134. BENJAMIN. 341-437. Benlhos, .580. BERGH (R.). 208. 224. Berkley. 649. Bernard (Claide), 91. 716. 770. Bernard (H.-M.), 231. 233, 341, 501, 626. Bernardini (C), 626. Beroe, 371. Bert (P.), 566. Bertacciuni (F*.). 84. Berthold. 1.38, 562. Berton, 341. Bertrand (G.), 341, 342. 372, 421. 438. 440. 441. Beroe, 109. Bethe (A.). 176. 201. 447. 626. 679, 749. Beliila. 4.30. Bichat. 767. BICKFORD (E.), 133. 216. 231. 240. 245. Bidder, 660. BICKEL (A.). 626. BlERVLIET (J.-J. VAN). 626. Bile. 388. BiMAR. 197, liiiililastcs. 21, 22. Biologie (Délinilion de la), 770. — florale, 514. — (Limites de la), 748. — des sociétés, 625. Biomécani(|ue (voir Roiv. Driesch. Drever, etc.). BloNDI, 341. Bii)innario. 300. Bipolarité dans la distribution des animaux marins, 593. BisoGNi (Carlo). 626. BiNET (A.). 341, 407. 626. 660, 671. 672, 673 678, 725, 729. BlNO. 744. Bixz. 341. BiZZOZERO, 319. Blanc (IL). 8.-;, 93. 176, 179,197. 50 786 TABLE ANALYTIQUE. Blanchard (I\.)i 469, 489. lîlasloderme, 166. — dos Salmonidés. 162. Blastomères (Influence des diflerenccs de taille sur la segmentation), 159. Blastotoniie, 162, 173, 186, 187, 189, 190. Blatocyste. .321. Blalla, 30, 99. Blavet (A.). 231. 233. Blochmax, 90, 113, 25'i. Blumemhal, 341. 420. Boas (Fr.), 267, 276. Boas (J.-C.-V.), 246, 260, 548. BoER, 342. 419. Boex (De). 7Vi. BoiiM, .376. BOKORNY (Th.), 10. nolelux. .'i38. BOLL, 169. BoLLES Lee, 5, 30. BOLTZMANN', 5, 523. IJombycieus, 555, 690. Bourgeounement 131, 136, 774. Bonnet, ?i80. BONNIER. 341, .376, 388, 513. Borax (Influence sur la coagulation du lait), 434. BORDET, 305, 307, 310, 325, 341, 431. BORN (G.), 226. BoRREL, 326. BOTKIN. 282, 284, 309, 342. Botnichhiiti. 242. BoUyococcus, 374. BOICHARL), 307, 332 445. Bouchon vaginal, 436. IJOIKIER, 435. BOLIN (P.), 626. BOURQIELOT, 342, 435. 436. 438. 439, 440, 441, 495. Bouton de Sart. 317. BOVERl, 5, 7, 9, 32, 37. 82,83. 90,98, 105, 148,200, 449, 450. Bœuf, 546. Bradney, 108. Bram, 138. Bnmchiobdclla, 428. Brand (F.). 90, 208. 210. Brandes, 166, 469, 485. Brandt, 583, 590. Brais, 112. BREwer, 759. Brieger. 342. 419. BKlQlEï. 342. 392. Brodie, 274, 346. 434. Broelemann, 500. 506. BROots (W.-R.), 749. Brosch, 342. Brown (A. Crim). 626. Brown (H.-T.), 342, 434. BROWN Sequari), 445. Browne. 587. Brlce (A.), 626. Brunn (V.), .320. Brlyne (De), 311. Bryozaires, 133, 428, 499, 549. Bryum, 379, 471. BUCCOLA, 660. Blchanan (G.-C), 626. Buchna, 309, 325, 331, 421. BiCKMASTER (G.-A.). 447. 459. Budge, 720. BlDGETT, 348. BlFFON, 275, 456, 770. BlGGE, 342, 422. BiJHLER, 4, 98. Billard (C), 267. 273. Bl MPUS (H. G.), 626. Bunrjariis, 416. BÏngner. 319, 341,430. Bunodes, 300. BUNTIN'G, 679. Bntlius, 416. bctkevitch, 694. Butler (Arthur-G.), 246, 538. BCtschli, 2, 3, 4, 20, 23, 30, 99, 111, 118,750. Caduque, 166. Cactées, 267, 279. Caféine, 195. Calabrese, 342. 420. Calcium (Action du). 346, 376. — poison pour le Drosera, 393. Calderwood (W.-L.), 626. Calkins (M.-W.), 108, 626. Callidhuu 133. Callosités des chameaux, 455. Calmette, 342, 421. Catopirnus, 96, 396. Camerano. 343, 370. Cambrer, 664. Campbell, 350, 434. Campodca. 248. Camis, 343, 436. Canal cholédoque. — (Régénération du), 296, 206. Canard, 165. Canaux semi-circulaires, 679. CantacuzÈne. 292, 305, 308, 327. Canto, 343, 417. Capillaires sécréteurs, 388. Capsules surrénales, 289, 388. Caractères, 721. — acquis, 444, 452,454,455,^56, 495,537. — latents, 92, 221. — (Prédétermina lion des), 147. — spéciliquos (Utilité- des), 271. 493. 500. Caractères sexuels secondaires. 229, 240. Carazzi. 343, 429. Carclicsiiiin, 33. Carcinome, 547. Carcinus. 474. Cardamine, 235. Carinclla. 131. C<(rmfirin. — parasitaire. 'iS5. Cas tératogéniques remarquables. 200, 205. (ialagéuèse, 755, 7l)3. Cataphase, 6. C.VTELL (M° Keen . 627. 701. Cattaneo (G.), 11, 447. 455. Cattell (J.-M.). 500, 521. 627. Callleya, 77. Caïudmi (voir Gerould). Caullery, 320. Causes actuelles (Théorie des). 93. Cavernes {.Vniniauv des), !|92. 507. Cavité buccale (Défense de la), il7. Cazzuola, 232. Cécidomies. 257. Ointure pelvienne, ^79. Cei.esia (Paolo). 447. Cellule, 1, 89. 153. Cellules adipeuses, 71. Cellule de canal, 86. Cellule cérébrale, d'il. Cellule chlorngogène, i27. — cristalligëne, 72. — dendritique, 63i. — Division de la (voir Noyau : division directe et division indirecte). — géante, 263. 298, 306, 431. 651. (Voir aussi Hrosch.) — germinale, 'i57. — de kupffer, 312. — marginale, 388. — mésencliymateuse. 161. Cellule nerveuse, 612, 636, 653. — (Amiboïsnie de la), 649. — ganglionnaire, 25. — Noyau, 639, 641, 644, 645, 648, 650. — Nucléole, 642. — (Pathologie de la), 641. — Protoplasma de la. 636. 639. 640. 641. Cellule (Régénération de la), 363. — optique. 654. 655. — photogénique, 392. — plurinucléée, 408. — à poussière, 298. — de Rohon, 629. Cellules. — Loi des surfaces minima, 153. Celosia, 462. Cem (C), 627. Cénobiées, 120. Centre d'origine, 586. Centres vaso-moteurs. 413. Centroplasma, 45. Centropyxis. 113. Centrosome, 4. 25. 26. 640. 28. 35. 45. 49, 50, 51, 59. 63, 82, 86, 91. 100. 101. 102, 108. 108. (Voir aussi Sphère ;ittr;ictlve.) Centrosome (Origine du), 108. Ceratozamia, 389. Cerveau des Sélaciens (Voir vo.m Ratii), 634. Cervelet, 651. Césium (Action du), 376. Cestodes, 133, 357. Chabins, 463. CllvilItY, 762. Cliwtoptcvus, 105. Cluiilophorus, 396. Clinlcur (Résistance à la). Voir Rki\'. Chaleur animale, .396, 415. Chaleur végétale, .389. Cluunxsmiru, 222. Chameau, 455. Clwmpignons, 114, 115, 118, 264, 288. 322. 418. 422, 438, 439, 440, 441, 485, 490. (Voir Went, Eriksson.) CiiAPMAN (T.-A.), 246, 262, 469, 501, 554. C luira, 50, 81, 378. Characées, 49, 1,36. Charbon, 301, 324,326. (Charme, 485. Charpentier (A.), 670. ClIARRIN, 332, 340, 343, 416, 418. 419, 420. 423, 447, 453. Chat. 125, 489. Chat de Man, 465. Châtaignier, 494. Chatenay, 309. f:iiatham (lie), 606. CllATIN, 343. Chauves-souris, 126, 397. Chaux (Sels de). (Voir Groo.M, Ha.mmarsten et Calcium). Chenilles, 33, 396, 467, 468, 486, 497, 539, 541, 627, 693, 694. — (Glandes filières des), 31, .33. Cliermes, 254. Cheval, 464, 759. Cheveu.x, 347. Chien, 489. Chimie cellulaire, 91. Chimiotaclisme, 161, 307, 308, 418, 425. Chimopélagique, 385. Chimpanzé, 630. Chioglossa, 370. Chiroptères, 126, 321, 428. Chlorophylle, 288, 373, 374, 381. Chloroplastes, 373, 374. Chloroplastine, 374. Choanocytes, 71. CnoDAT, 343, 407, 370, 470. Choléra. 308. Choloukovsky (N.), 176, 202, 246, 254, 501. Chomlracanthiis, 191. Chrétien (P.), 627. Chromatiue, 3, 23, 67, 91, 108, 110, 125, 191. 20». 430, 614, 615, 654. (Voir aussi Zacharias.) Cliroinalium, 23. Chromatolyse, 320, 615. Chromatophores, 156, 390. Chr(jmoblastes, 4S8. Chromosomes, 79. 96, 102. — arr.Hés à l'équateur de la figure milosique, 58. — (Nombredes), 50. 115.122, 127. 129. — non fusionnés dans le glidiub' polaire, 101. — paternels et maternels séparés, 108, 100. 788 TABLE ANALYTIQUE. Chromosomes (St'paratioii des), 6. — (Scission tics), 50. Chroococcacées, 600. Chryscmis. 198. Chun, 150. Cliymenella. CiAGLnSKi (A.), 627. Cinélogéiiése, U61, 756. Ciona, 99. Circulation. Û26. Clark (T.-C). 627. Clasmatocyies, 311. Cl AVI ÈRE, 617, 669. 671. Ckivigcr, ?i83. Clément, M9, 501, 550. Clconm, 322. Clepsine. 1*21. Climat (Innuencedii). ?i93, 596. Closlevium, 120. COBB (J.-A.), 470, 474. Cobra, km. Cochon, 200, 273. — (Hermaphrodisme du), 175. Coccidies, 46. iS. 91, 113. Coccinellides, fi79. COCKERELL, 258. Coefficient de variation imaginalive. 617. Cœlentérés, 133, 156. Cœnogéuèse, 755. Cœur (avant le développement de l'innerva tion), 399. COHNHEIM, 297, 302. 329. C0HNSTE1>, ai2, a38. COIGNET, hïl. Coït, 126. 330. CoLE (Frank J.), 176. COLELLA, 627. Coléoptères, 340. Colère, 719. Collozoum, 370. Colonies animales. 356. Coloration intra-vitam, 79. Combustion solaire, 39'j. Compression (Action tératogcne de la), 172, 173. Commimications protoplasmiques, 10, 15, 16, 74, 75, 76, 77. Concentration du milieu de culture. — (Influence sur le développement des Champignons), 263. Conception (Voir Strassma>>). Concrescence (Théorie de la), 162, 16'i. Concurrence vitale, 495. Concurrence vitale interne, 496. Cône antipode. 38. Cône d'imprégnation. 101. Coniférine, 436. Conjugaison, 113, 118. Conjugaison de cellules somatiques, 70. Conjuguées. 420. CONKLIN, 101, 142, 147 497. 501. 750. Conscience, 623. — Rôle dans l'évolution, 5'i5, 741, 763. Constitution moléculaire et oxydabilité par les oxydases, 439. Continent antarctique, 605. Continuité des aires de dispersion (Loi de la), 586, 595. Convergence, 483. CoPE. 447, 470. 499, 501, 627, 750, 776. Copépodes, 93, 118, 191. COPPELAND, 343. Coq de Corée, 526, 527. Coquilles des .Mollusques, 548. CORI. 214, Cornes cutanées chez l'Humme, 546. CORNEVIN, 85, 447. 463. 470. 543. CORMNG (H.-K.). 84, 142. 163. CoRMSH (C.-J.), 627. Corps chromato'ide accessoire, 97. — intermédiaire (du spermatozoïde), 104. — jaime, 95. — de Mssel, 637, 740, 644. — nucléaire de Hacker. 192. Corps rouge, 23, 51. Corps vilellin, 108. Corpuscule central, 38. (Voir Centrosonie). Corpuscules polaires. 107. Corrélation. 220, 221. 260, 265, 381. 481. Corrélation des caractères. 464, 493. — de croissance. 278. — (Fausse). 272. — physiobigique. 509. CoRRENS, 343. 392. Coucou, 468. 686, 694. Couleur (Influence sur l'évaluation de la gran- deur des surfaces), 619. Couleur protectrice, 544. Couleurs (Saturation des), 619. CoiPiN, 343. Courants marins, 569. 570. Courljes binomiales. 471. 473. Courbes de fréquence, 268, 466, 473, 475, 518. — de Galton (\ oir Courbes de fréquence). — galtoniennes des monstruosités, 462. — de variations (Voir Courbes de fré- quence) . Courbe respiratoire de l'œuf de Poisson, 166. Courtier, 6'26, 725, 729. Conj.stes, 345. 506. Cosiiiarium, 120. COITAGNE, 476. Crabe, 201, 273. 322,466. 474. 59'i. Cr VMPTON (H.-E.-J.), 26, 148, 176, 187. Crantjon. 594. Cratcropus ,U10. Crato, 3. Crcpis,2'ib, 462, 468. Crêtes acoustiques, 679. Cristallin (P.égénération du). 206.214. Cristallisation (Émission de lumière pendant la). 393. Cristalloïdes, 35. CROCQ (fils), 447. 457. Croisement, 238. Croissance (excès de), 758. Crotale, 412. 413. Crucifères, 235. Crustacés, 93, 182, 191. 207. 216, 224, 229, 233, 273, 340, 476. 477, 482. 492. 506, 565, 593, 597, 598, 600, 601. 619. 6'il. 679. Cicnolabrus, 78. Cténophores. 138. 147, 150. Clhenocampa. 69((. Cuciimarid. 131. ClÉNOT (L.), 231, 314, 315, 3-22,343, 387, 428. i TABLE ANALYTIQUE. 789 Cultiircson liquide agile, 1*90. Curare. 3'i8. ClNMNC.iiAM .l.-r. . 85.470. 474, 750. Cl RTis. 343, 423. Ciiscutii, 379. Cutllcrùi, 120. CiviER, 532. Cyanopliilie. 79. Cyanophycées. 22. 2'i (Vnir Mitrophanofk. Cal- llievinc BuTSCiiLi, II.eckel. Cycadéps, 86, 323. Cydadidos, 475. C'yclops, 90, 93. Cj/mnlognstcr, 81, 9'i. Cynips, 2'ifi. Cyon (de), 716. Cypiiodcria. 113. Cysloptcri.s, 346. Cyslopus. ll'i. '423. Cyiarme, 157. Cyloblasles, 770. Cyiochorisme, 157. Cylolisthesis. 157. Cyloloze expérimentale. 29, 54, 57, 58, 60, 63, 69. Cytomécanique, 54, 57, 62, 99, 152. Cyloplasmc (Voir Protoplasma). Cytoplésiasme, 157. Cytosynibiose, 47. Cylotropisme, 157. CzAPEK. 343. 388. CZERMAK, 664, 666. Dahl (FR.), 599. Dall. 764. Dallemagne, 744. Dana, 755. Danaïdes. 338. 530. Dangeard. 85. Damlevskv. 343. Daphnides, 81. — (OEui-d'hiverdes), 81. Dareste, 182. DARKSCIIEWlTSCn. 627. Davenport. 267. 273. 344. 470. 490. Darwin (Ch.), 203. 451. 463. 496, 515.518, 529, 539, 623, 686, 689. 717.719, 725,'732, 752, 765, 773. Darwinisme, 533, 765, 778. Dassonville, 343. Datana, 690. Dattier, 479. Daveai. 231, 240. Davis (B.-Al. . 85. Day D.-F.;, 127. Dean, 501. Debski. 4. 81, 85. Décalcification du sang, 346. Décapodes, 482. Deflandre (M"« Cl.), 226. 227, 343. Dégénérescence, 56, 87, 184. Dégénérescence cellulaire, 652. — granuleuse, 284. Déglutition, 620. Deuler, 4. Dehn, 663. DcilcpliiUi, 693. Deinega, 23. DÉJÉRINE, 627. DEI.AGE, 1, 89, 197, 222, 344, 356, 451, 529, 558, 619, 679. 7'i4. 76'i. 772. Delaude, 342, 421. Deiboeif, 119, 270. Démence, 653. Demoor, .308. 447, 452, 627. Dcndrohwmi, 427. Deaiiuc. 70. Denlilion, 126, 757. De\\s, 325. Dt'pots marins, 573. f)t.smo(jiialhu.i, 370. Dessoir. 664. Destruction sélective, 475. Déterminant, 243. Développement organique, 147. Diapédése, 341, 425. Diastases, 204. 433. 434. Diatomées, 4, 51. 77. 113, 114, 120, 601. Dichogamie, 2.35. 240. DiclUhadioïde.251. Dicranuin. 379. Didemuidés, 133. Différencialiou cellulaire. l'iO, 141,165,221, 428, 780. Différenciation des organismes (Voir Labbé), 355. Différences individuelles (Leur part dans l'on- logéncse expérimentale), 161. Dif/Jugia, 113. Digestion, 71, 289. 296. — (Voir IIemmeter). — (Voir Phagocytose), 295. — (post mortem), 341. — amiboïde, 94. — pepsique, 437. Diloplius, 482. Dimensions apparentes des objets, 673. Dimorphisme saisonnier, 24'i, 252, 473. — sexuel, 230. Diiwhryon, 600. Dinopitllus, 119. Z)(0.ycorefl, 408. DipkxjdSlcr, 109. Diplogénese, 444, 760. Diplosomidés, 133. Diptères, 244, 340, 408, 557, 625, 629. Direction de développement, 530, 543. Dissemblance (Survivance de la), 450. Dissogonie. 261. DLilaplia, 132, 320. Distraction. 704. Distribution géographique, 558. Distiicl bionomique, 594. DlTTMAR, 567. Divergence des caractères, 511. Divisibilité de la matière vivante (limite de la), 150. Division (Voir Reproduction asexuelle, 132). Divisions bio-géogra|)lii(|ues, 374. Division cellulaire, 5, 65, 6S, 74, 75, 76, 89, 91. — indirecte, .38. 45, 45, 46, 48. — rédncliii T. 123. DIXEY. 498. 501, 542. 543. Doll.KlN. 4. 81. 85. 93. DoGiEL, 627, 6'il, (ijl, 730. DOLLEY (Ch.), 627. ?), 142. Driesch, 89, 92. 109. 142. I'i7. Us. 150, 1 5-'i, 161, 176, 186, 189, 208. 216,22'i, 2Î|9. 750. 762. Drory, 237. Drosera, 79, 393. Driner, 7, 8. DUBOIS (R.).344. 501. 549. 65'i. DUBOSQ. 343, 448. DrCHENNE DE BiHLOGNE. 717. DtCLAlX. 344, 394. DUFOIR. 344. DUFOl RT, 344. 387. Duardin-Balmetz. 199. DlMAS (G.), 627. Durand {de Gros), 686, 750. DUVAL (M.), 303, 321, 332. 6^9, 7'i'i. Duyne (Yvau), 176. 208. 222. 344. DWIGHT (T.). 447. 461. Dyck (^Y-.T. vau). 470. Dynanio])U\sle, 362. DZIERZON 237. Eau de mer (Densité de 1'), 565. Eaux souterraines (Vie dans les), ^92. Ebalia, 506. Ecailles des Papillons, 156. Ecliang-es entre le sang et les tissus. 366. Ecliidnase, 410. Echinocardium, hVÎ. Echidnotoxine, 'il5. Echinodermes lOs. 169.1><9, 19'i, 132. 475. (Vuir aussi .SCHENK). Echinodermes (Absence de résénération chez les), 206. Echinus. 58, 75, 449. Ecitomorpha, 484. Eciton, 484. Écrevisses, 394. Ectocarpus. 120, 127. Edixger. 628. 647. Edmondstone, 485. Edmu>ds, 344, 434. Edwards (A. Milne), 606. Effort mental, 702. Effort vers le bien-être, 519. Eggli (II.). 635. E. H. A.. 501. 544. Ehrenbaum (Ernest), 85. EuRLicn. 305, 331, 332. EiGENMAXN (B. H.), 81, 85. 94. 231. ElMER, 496, 501, 532, 537,543, 554, 642. EisiG (Hugo), 303, 312. ElSMOXD. 10. EiSNER, 666. EUipUis, 626. Elastoblastes. 170. Elastogénes. 170. Electricité (action de 1'). 289. 290. • — Action sur les venins et les toxines. 417. — AcliKE, 664. FUSARI (R.), 629. Fuseau achniniatique, 5, US. 50, 69, 100, 108, 125. — (Absence du), 101. -^ (Direction du), 54. 57, 138, 143, 152. (Voir SCHAl'DINX.) — (Formation du), 5, 50, 51, 52, 53, — 110. — (Restes de), 96. Fuseau central, 5, 28, 51, 101. Fuseau de direction (Prédétermination du), 101. Fuseau multipolaire, 50, 51. G. (D-). 267. 275. Gabri (G.), 629. Gabritschevsky, 308, 345. Gad. 629. Gagnepain. 448. 463. Gauiii, 345. Gaïacol, 441. Gain, 345, 383, 470. Galeotti. 9. 12, 89, 345, 387. Gallardo, 8. GaLTO.n, 271, 663, 704, 761. Galvanotropisme, 290, 400, 401. (Voir aussi LOEB et BUDOETT.) Galles, 204, 244, 259,408. Ganglions rachidiens, 639. Ganglions spinaux, 634. Ganglion du spinal, 635. Ganglions sympathiques, 634. Ganoïdes, 506, 553. Gastrula, 163. Gaslrulalion, 153, 154, 189, 190. (Voir SaMASSA, 144.) Gaskell, 499, 503, 550, 551. Garbini (A.), 629. Garbovski (T.), 750. Garigues (flore des), 508. Garman (S.), 231, 240. Garnault, 102, 104. Gartner, 460. Garstang, 345, 502, 506, Gauchery, 448, 463. Gaickler. 470, 502. Gai LE. 631. GaullJiérase, 436. Gaultlieria, 4.36. Gautier (Armand), 254. Gaz (, 571. Halogènes (corps) ; leur action sur les muscles, 407. Halobios, 580. llALLER. 345, 358. llALLERVORDEX, 448. 453. IlALLER (Bêla.). 630. H.VLLIBIRTOX, 274. 346. 434. llAMAXx, 502. 606. Hamblrger, 369. 11A.MHX (Alice J.), 630. llAMMAR. 89, 346. IIammarstex. 346. Hammerl, 346, 430. Haxau (A.), 143, 208,219. Hanau (A.), 208, 219. Hamer,354. Haxkix. 305. llAXRlOT. 346, 437. 438. IIaxsemaxx. 89. 12."). IIAXSTKEX, 346, 383. llARCOlRT-BvTll, 246, 251, 502, 750. Harlay, 342, 441. llARPER, 5, 85. Harpes, 531. Uitvpya, 693. IIartmvxn, 664. IlARTOG (M.). 13. 86. IlARTWicK (d, 448, 458. Harvey, 4&4. Hatsciiek, 630. Havilaxd, 470. HAYCRAFT, 521. H.iYEM, 319. llEAPE (\V.). 86. IlECIIT. 315. llECKEL, 229. IlElDEXHAIX. 8. 25. 28, 32, 37, 83, 111, 152, 306, 642. Heider (G. . 40, 143- IIEIM (Carl.), 131, 136, 208. 231. Heim (F.), 231, 232. HEIXRICH (W.;. 630. llEIXRICHER, 346, 448. Held. 625, O.'iO. llcli(tnllu'inium, 77, 369. '.léliciue, 436. Ilélicouides, 538. Héliozoaires, 27. Helmholtz. 767. Ileliv (Influence du milieu sur la couleur de 1'). 543. Heller. 064. Helminthes (voir LixSTOW). llemcrocaltis, 58. Hémieranie, 195. Hemmeter, 346. Hémoglobine, 416. llEXKixG, 83, 103, 105. Hexxeguy, 1, 2. 5,6,8. 84, 128, 164, 226, 319. Hexxicke, 470. IIEXXIXGS. 177, 203. IlEXRi (V.). 630. IIEXSEX. 128, 582, 584. llEXSLOW. 530. Hépalo-pancrt'as, 385. HEPKE (P.), 208. Herbert, 704, 708. llERBST (G.). 92,143, 161. 105.177,193.208. 223. IlKlilJM VN. 502, 608. Hérédité. 74. 89. 96, 123, 156, 220, 221, 270, 292, 293, 444, 452, 523, 690, 752, 761, 771. 780. Hérédité des caractères acquis (voir Caractère acquis), 758. — croisée, 457, 536. — m(''moire, 761. — morliide, 446, 452, 453, 454. IlERiXG IR. . 267, 278. 346. I1ÉR1SSEY, 342, 346, 435. IlERl.A, 200. IlERMAXX, 90, 97, 111. 7'J4 TABLE ANALYTIQUE. Hermaphrodisme, 175, 230, 235. (Voir Schu.tz, 178. IlKROrVRD, 1. IlKRRERA. 750. IIKKRICK. 131,208. 470, 476. IlERRlXG, 761. IlKRTWIG (().), 83, 89, 90, 92, 101, 109, 138, 15'i, 172. 177, Wa. 195. 198, 'i96, 750. 762. Hertwig (R.). 9. 27, 82, 8'i,86,90, 109, l'i3, 177, Hertz (H.), 523. Hescheler (K.), 131, 135,177, 208. 212. 217. Hespcrin, 235. Hesse (R.),630. Hétérœcie. 2W, 2'i5. 252, 25?i, 262. Hétérocercie. 492, 505. Ilelerodcva, 382, ii08. Hétérogonie. 2'i'i. 252. HeteroDielrus, 416. Hétéromorphose, 133, 233, 22'i. — polymorphe. 207, 222. Hêtre, 408. Heymons. 553. Hiliernation. ,396. HlERONYMlS, 23. Hildebr.W'D. 86, 231, 235, 2'i6. HIM.. 99. 105, 448. 454. Himontlialia, 121. Hippidés, 598. Hills (N.-E.), 448, 455. HiRSCH, 758. Hirudinées, 427. His. 112, 162, 481. Hislolyse, 311, 317. 432. HJALMAR THEEL. 317. HoCHREl TINER, 143, 155. 346, HODGE. 643. HOFER, 118. Hog-choléra, 325. HOFFDING. 704. HOLMGREX (E.), 630. llolophnja. 20. Holophincton, 583. Hulothurie, 135. Homard, 476. — (Fécondité du), 274. — (Régénération chez le), 207. Homœogamie, 125. Homéosis, 175. 482. Homme, 34, 464, 502, 504, 521, 531, 546, 547, 548, 550, 553, 754. (Voir aussi R.\Y La\- KESTER). — (Sélection chez 1'), 522. — Forme de la tête et croissance, 277. Homochromie, 488. Ilomologie. 134. Homomorphisme, 238. Ilomoplasie. 354, 757. HORNE, 346, 437. HORWIEZ, 718. HoizÉ, 550, 744. HoYLE, 575. HlBBARD (H.-G.). 630. IILBER (G.-C), 630. HiBERT (E. d'), 86, 267, 279. HUDMCKA, 630. llLGENSCHMIDT, 311, 346, 417. HUGOUXENQ, 347, 442. Uugueninia, 235. Huile colorée des .\lgues, 375. Ihiitres, .343, 429. HlNTER, 485. HlPPERT. 502. HlRST. 755. Hltchinson (J.), 448, 453. HlTTON (F. W.), 605. HlXLEY, 520, 551. llfjacinthus. 348. Ilyaloïde, 642. Ilyatopiis, 284, 404. Ilijanassd, 147. Hyatt (A.), 246, 476, 499, 502, 752, 755, 764. Hybridation, 444, 449, 458, 465, 470, 475, 476. — Disparition des caractères d'un pa- rent dans r, 444, 449. Hybride de greffe. 458, 459. Hybrides, 449, 450, 458, 463, 536. Hydatina, 239. Hydatodes, 507. Ilydrodyclion. 127. Hydrogène (Action tératogénique de 1'), 198. Hyménoptères. 340. 556, 627. Hyperchromasie, 56, 614. llyperdactylie, 220. Hypnose, 625. 734. Hypobatie. 506. Hypochromasie. 57, 614. Hypophyse, 358. Hypothèse et observation, 776. Idée et fait en biologie, 767. Ides, 523 et voir Théorie de Weisma>X. Idioplasme (Théorie de 1'). 92. Idiotie, 653. lliE>-0 (S.), 87. Illusion de Miiller Lyer, 617. Illusions sensitives, 617. — concomitantes, 619. — de poids, 617, 669. — visuelles, 617, 671. Immortalité, 281. Immunité, 330. 421. 422, 444, 445, 452, 454. Immunité anlitoxique. 332. — atténuante, 332. — bactéricide, 331. — héréditaire, 452. — phagocytaire, 333. — (Inlluence de la cellule mâle sur I)'. 457. Instinct, 477, 682, 684, 685, 690, 742. — des Abeilles. 620. — de la conservation, 719, 744. — (Erreurs de F), 258. — du picorage, 621. — (Formation de l'espèce par variation de D, 254. — se.xuel, 720. Intoxication, 79. — addisonienne expérimentale, 276. Incubation, 4SI. Incubation de l'œuf de poule (Interruption de F), 192. Individualité, 766, 768. Infection, 460. Inllammation, 328, 42G. Infusoires, 20, 113. TABLE ANALYTIQUE. 795 Ins.'cies, 30. lO.i. 119. lj(>. 20(). 2.'50. 2.'5(i. 2Vi. 2'iS. 2'i*>, 2JS. 317. .319, 322, 3s9. 392, .39(i, '|79, -'1'.)^, 530. 627. (529, (i'il, (W7, 688, 689, 695, 696, 782. — (Résistance dos), voir R.MSOM. Insecles sociaux. 236, 2'i0, 2'i9, 020. Iiisomnip. 625. Intt'sralcs C (r-v), 'i71. IiilelliRcnco, 621. Inlriibités lumincusos conjuguées, 675. Iiiterféreiice des caractères, ^58. Interférence biologique de riicrédité. 'i53. Intestin (Action de la muqueuse), 418. Invagination d'appendices (chez la Liniule', 182. Inverline. Uih. Invertébrés (Pliylogénie des). 555. Irradiation polaire, 103. Iri.s (Voir IIeimucher, UhS). Irritabilité lumineuse, 655. Irrhénoïde, 105. ISHIKAWA (C), 13. ISLE (A. DE L'). 489. Isomaltose, 43îi. havia, 322. Ù19. Isolement, 510. 586, .597. Isolropie. 92, 137. Jsoetes. 68. Isopodes (Voir Martynoff). ISRAi:L (0.). 13. ISSAEFF, 308. 327, 332. IWANZOFF (N.), 13. Jaccard P.\ 177. Jaekel 499. 502. 530. .IAKOB, 209. 347. 433. James (N.), 708. 709. 725. Janet (Armand , 502. 689. Janet (Ch.). 630. .lANOSIK (J.). 86. 128. 228. JASTROVV, 667. JHERING (H. von;. 246, 259. Je.nmngs (II.-S.). 1'i3. 152. JESS, 347. JOACHtMSïHAL. 143. 167. Joest (E.). 226. 226. Joie, 725. Jolyet, 371. Jordan (D.-S.). 'i76, 502, 531,1751. JosiÉ, 351. 420. JlDD, 665, JiEL (11. -0,). 4. 5. 86. JiLlN (Ch.), 132. JULlUSBLRCiEl!. 630. Jumelle, 37n. JlMUS (P.), 208. 210. Jura (Lacs du). 589. Jurassique, 598. Jlrin, 674. Kaestner (S.), 177, 192. Kahler (Lois de), 631, 53. Kallinui, 525, 5'i5, Kamiiack, 305. kAR.\WAlEF, 14. 132. 229. 231. Karsakoff, 210, kARSïEN (C..;. 86. 114. karyogamie, 113, 116. kATCIIENKO, 162. kVTTKH, 751. KALF.nANN, 347, 384, kAYSER, 660. kElBEL, 'l80. kElFFER, 267. kEITll UVrlhur , 630. kELl.EU. 347. 562. kENNKL (J.), 133, 231. Kenirocitona, U, 48. kerguelen (Faune de), 591. Keriieuvé ide), 229. kiENER, 347, 425. Kiuoplasma, 53, 122, klRSCHMANN (A.), 630, 674. kLEBAHN, 86, 113, 120, 375 kl.EBS (G,), 118, 127. 128 246, kLEMM (P.), 3, 282, 285, 372. kLE.Ml^ERER, 332, KLINKENBERG, 664, kLIPPEL, 630, A7o,s'5((», 46, kLiG, 347, 437, kXAiTiii:, 347. 384. kNOLL (Pli.), 14. kNox, 672. k^Y (L.), 143, 278. kOBELT (\V.), 665. kOFOID, 143, 178. 196, kOGEVMKOFF, 630. kOHL. 535. kOHLSCHi'TLER, 7.35. kOLKWITZ (Pv.). 14. kOI.l.ER, 143, 208, 209, 218, 219, koLLIKER (A,), 169, 298, 631, 647, 648, 757 kOLLMANX, 260. 523. kONDRATIEFF, 347. KiiPPE, 347. 366. kOPScn (Fr,u 143, 162. 178, 200, 751. koRMCKE, 86. kOROTNEFF, 81, 3, 8. kORSCHELT, 3, 108, 118, 226. kOSSINSKY, 32, kOSTANECIil, 2, 4, 5 101. kOVALEVSKV. 313. 314, 347, 425, 426, 427. kRABBE, 347. 368. kRAEPELIN, 347. 430. kRAFFT-EHBING, 725. kRAMERS, 383. kRASSILSTClllK. 347, 419. kRAlS, 347, 389. kRKlDL, 679. kR(")_\ER, 716. kRlIvE\BER(;, 296. kRl MMEL, 572, 573. kïl.PE, 705. kÏNSTLER (J.). 20, 751. kl PFFER, 312, 347, 362. 613. kl RELLA 11. , 267, 275. 631 klTIlv, 470. 480, kystes a cristaux, 432. kYTMANOW (k.-C), 631. 7, 8, 82, 83, 86, 98, 315, 316, 317, 318, 319, 796 TABLE ANALYTIQUE. Labbé, 4, 81. 347, 355. LABtiRDE. 348, 443. I.ac Michigan, 603. LACAZE DUTIIIEUS, 20'i. Lacevla, Um. Laerase, fi38. Laclienalia, voir Lindenmith, 348. Laciilan (Robort Mac), 178. Lacs (lo la P.ussie, 603. Ldctarius, 438. Lagiesse, 143, 348, 385. Lahille (F.), 209, 'i71, 475. Lail (Coagulation du), 433, 436. Lamarckisme 515, 752, 765. Lambert, 643. Lampyre, 392. Landel, 348. 395. Langage. 629. La\ge, 70, 89, 623, 708, 709, 711, 719, 725, 731. La>GHA>s, 297. Laxgley, 348. La\kester, 502, 511. Lanllianine, 4, 642. Lapin, 214. — Fécondation artificielle du (voir Gris- dew). Lapparent (A. de), 573. Larvaire (Étal persistant partiellement dans l'i- mage), 175. Larve naine, 190. Larves bâtardes, 449. Lasius, 240. Lataste (F.), 268. 274. Latter,348, 385. Laurent, 348, 377. Lalterbor.n, 3, 4, 28, 51. La Valette S'-Georges (Von), 30. Lavater, 717. Lazaris, 502. 547. Lazmewski, 502. LEATHES, 348, 366. Lécithine, 382. Lecomte, 348, 408. Le Dantec (F.), 142. 296. 344, 348. 356, 750, 763. Leduc (S.), 143. 168. Lee (A.), 268, 272, 448, 463. Lefèvue, .343, 418. LÉGER, 348, 432. Legros (M.), 557. Lehman?», 710, 712. Leioceplialus, 312. Leloo, 503. 543. Lemanla, 210. Lendexfeld (I\. Von). 143, 503, 535, 607. Le.NDNER, 246. 264, 348. Lenhossek, 4, 613, 631, 639, 640, 649. Lennox (J.-II.), 448. 458. LEVI, 523. Lepage (L.), 635. Lépidoptères, 156, 178, 239, 251, 262, 289, 471 (voir OberthÏr), 493, 497, 499, 501, 502, 503, 508, 509, 525, 528. 531,532, 541, 542, 543, 544, 555, 557. Lepidurus, 233. Leplodora, 649. Lereboulet, 182, Lesne (P.), 631. LESPÈS, 261. Leuba (J.-IL), 631. Lcuciscus, 69, 384, 654. Leickart, 132, 254. Leucocytes, 71, 108, 206, 297, 305. 409. 424, 452, 455. Leucocytolyse, 284. Leucocytose 308, 425, 433 (voir Leucocytes et Phagocytose). Lewin. 631. Lewis, 4. Leyde\ (E. v.), 15. Lézard, 217. Libellule, cas téralogéuique (voir Lachlan, 178). Librllus. 114. Liber, 307. Lichens, 378. LlCHTEMEI.S, 663. Lidforss, 86. Liébeault, 734. LiEBERKUHX, 297. LiEBERMEISTER, 664. I.II.LIE (F.-E.), 143, 150. 178, 209. Lilium Marlagon, 17, 87. LILIENFELD, 31. Liimi.v. 65, 196. LiMBEK, 310. LiM-BoON-kENG, 323. Lininobios, 580. Linwsina, 696. Linuile, 172, 467, 551. — (Développement de la), 182. LlXDEX, 503. 546, Li\denmutii, 348. LING. 348, 434. LiNDLEY (F. -IL), 631. Lisstow, 348. LlNTNER, 434. Lipase, 437, 438. LiPPERT, 348. Liquide prostatique, 496. Listera, 408. Lithium (Action tératogène du) , 194, 195, 376. IJlhohius. 493. IJllwcijslis, 432. Liloplcrna, 757. Lobe céphalique des Annélides, 358. Lobularia, 235. Localisations germinales, 134. Locusliens, 628. LOEB (J.), 9, 92, 109, 138, 143, 150, 155, 224. 246, 282, 348, 349, 400, 401,448. 457, 631, 762. LOEW (O.), 282, 283, 349, 376. Logique de l'enfant, 746. Loi biogénétique, 355. — de Delbœuf, 270. — d'inertie organique, 524. Loir, 396. LoiSEL (G.), 144. 170. LOMBARDIM, 182. Lombric, 222, 226, 427. — (Régénération chez le), 206. 212. LOMBROSO, 456. LOMBROSO (Paola), 631, 663. Lomechusa, 483. LOPRIORE (Giuseppe), 209. { TABLE ANALYTIQUE. 797 LOP.TKT. 268, 276. iW. Mo. Lots. 631. LOTZE, W)6. I.oiGii (JvMES-T.;, 631. I.oiGiiMNE, 349, 395. LOxMT, 305, .S09. LlBARSCll. 349. LlCAS F. -A.;, 631. l.uciférase. 3'i'i. Lucilid. 625. Liuwic. 471. I.rr. vru). 61'i. (Ufi. (531. 6'i3. Ll KJ.VNOW, 32. Lumière (nlliience de \a\ 2S9, 'i97, 506, 507. 507. 5'42. — (Absence de). 'i92. — dans les mers, 561. — Influence sur lassimilalion. 377, 383. — Influence sur la formaiion des organes des animaux, 155. — Influence des diverses radiations sur le développement des urganismes, 156. 535. — Influence des diverses radiations sur — le développement des champignims, 26'i. — Influence des diverses radiations sur les végétaux, 395. — Influence sur la pigmentation des ani- maux, 390.391. — (Sens de la) chez les animaux dépour- vus d'yeux, 65i, Lupus. 317. Lutte des parties dans l'organisme, 487. Lutte pour le bien-être, 491. Lijclinis. 463. Lycopodiacées. 67. Lymphatiques. 168, 171. 284, 340. LWOFF, 169. Lymphe. 366. Maas O.). 282. Mac BruDi;. 349. 354. Mac Clure. 15. Macdonald. 345, 397. Mac DotGAL, 349, 392. MaCH. 617. 679. Machine binominale. 270. Mac Lenna\ (F. Simon. 625. Macroblastes, 343. Macrolépidoptères palœarctiques, 536. Macrophages, 312. Macropus. 358. Macrosomes, 4. Macrosporozoite. 91. Mafficci. 460. Magnésium (Action du), 376. Main des dégénérés. 276. 275. Malaqi i\ (A.). 132, 135. Maldauiens. 26. .359. Mai.fatti, 31. Maltase. 435. Mammifères, 97. 553, 752, 754, 756. Manacèine (M">« de), 735. Manganèse. 421. Maxgin. 343, 418. M\\\. 643. ^L^^OlVKlEI< (L.), 144, 503, 549. Mantegazza, 319, 719. Marchal (Paie), 231, 236. 247. 503. 631. Marchand (F.), 298. MVRCHESINI (H.), 144. 177. .Makéchal. 744. .Marées. 568. Maréninc, 429. MuiCARicci. 209. .MARCii.iÉs (A.,, 631. Maru.lier, 705. .Marinesco. 209, 219, 349. 432. 613. 631, 632. Marion. 581. NLVRK, 101. Marks. 448. Marmotte. 344. Marmier. 349,416. Marpmann .g.;, 15. Marshall (H.-R.), 133, 632. Marsupiaux. 82. 95. Martin (K.), 349, 409. 550. ^^^RTINs. 701. Martvnow, 349. Massart. 307. 308, 310. Massif pollinique. 360. Masslow E.-A. . 15. Mastermann, 349, 503, 549. Maszellen, 79. 340. Matière JConstitution de la), 777. Matière vivante (Structure de la), 771, 773. MatiM-allon de l'œuf (Voir Ovogenèse, 101. Maturité sexuelle précoce, 260, Mathews, 105. MvTTEi (di;, 324. Miilula. 506. Maudslev. 709. Maip.\S. 90. US. 281, 721. Mairel. 226. 227. Mayer (A.-G. . 144. 156. Maxwell. 349. 400, 523. Mead. 105. 108. Mécanique cellulaire (Voir Cylomécauique}. Méduses. 188. 467. Mkdvedeff, 349. Meuely (L. von), 610. Mehnert, 480, 481. Meis. 277. Meisenheimer. 144, 178, 196. Melanosloma. 629. Mélanisme. 489. Meldola (Raph.). 503. 508. 539. 751. ^b■•lézitose. 4.35. Melnikoff-Rasvedenkoff, 350. .Melon. 229. Mclongvna. 695. Meltzer (Voir Ader). Membranes folliculaires des .\scidies, 94. Membres des Vertébrés. (Allongement postérieur à la castration 276. (Voir aussi Feldmann). — douilles, 222. — translormés en organes tactiles, 492. Mi'moire affective, 718. — musicale des idiots, 697. — ^Processus visuel et auditif de la), 697. Mémoire, 697, 700. MÉNÉTUIÉ. 485. 798 TABLE ANALYTIQUE. Menstruation, 88. Mer Baltique (Plancton de la), 602. Merecukovsry, 119. Mérocytes, 112, 163. AlERKEL, 169. iMéroplanclon, 582. Alérotoniie, 91. Méristèles. 361. Meurifield, 543. Mers profondes, 572. Mesnard, 660. Mesml, 305, 350, 422. Mesostoniion, 299. Mesure de la clarté des représentations senso- rielles, 666. Metalmkoff, 350, 384. :\Iétamérie, 184. 2S6. .357, .362. Métamorphose, 2'i3. 175. 468. 535. 439. 555. — (Retard de la), 245, 261. 262, — Signification. 247. — (;hezles végétaux (Voir Famil- ler). Métaxine, 374. METCHMkOFF, 292. 2%. 299, 300, 305. .306, 308, 309, 311, 315, 318, .323, 325, 329. 331. 350, 419. Méthode d'exposition des sciences naturelles. 547. Metridium, 406. MÈVES. 3. 4, 6, 7, 8. 81. 82. 86. Mever (A.). 15, 16. 105. JlEYER (E.M.). 632, Meyer (Semi). 632. AlEYXERT, 715, 726. MiALL, 247. MlCllAELlS (L.). 86. 160. 438. Michel (A.), 209. 215. MiCHELSEN, 735. Microbes (Transmission directe des), 459. Microphages, 312. Microsonies, 4. Murosloma, 133. Microstomum, 299, 357. Mirrotliinnnion. 376. Miellée. 389. Migrations des Perdrix, 686. MILAM. 144. MILL, 704. MILLS (\V.). 632. Milieu (lulluence du), 146, 147, 193. 194. 195. 196, 198, 199, 468, 479, 491, 543. Muncciton. 484. Mimétisme, 483, 494, 497, 537, 540. 541, 543, 544. 545, 553. (Voir aussi Sclu'oda, 472.) Mimétisme actif, 484. — passif, 484. MiNOT (S.), 552. Mitose, 9, 125, 168, 426. (Voir Noyau: division indirecte.) Mitosome, 97. — hétérotype. 43. — multipolaire, 70. MlTROPHANOFF, 23. Mittelstiick (du spermatozoïde, voir Corps inter- médiaire), 104. MoBlus, 87, 120. 565. Moelle allongée (centres vaso-moteurs), 413. Moelle épiniére, 627, 653. Mœurs des animaux, 622. Moiiia, 81. ■Miiindi'c différenciation (Loi de la), 754. MOL1)KNI1AIER.660. Mol{jc, 258. MOLISCH. 374. 350. 376. MOLLIARD (M.). 178. 204, 268. 350. 360. Mollusques, 101. 505, 548, 605, 641, 695. — rôle dans le dispersion des Cham- pignons, 423. MoMEZ(R.), 489. Mono, 692. Monocyslif:. .323. Monophora. 475. Monorhinie, 358. Miinotrénies, 95. Monolrojm, 4.36. Monstres (Classification des), 180. .Monstres doubles, 172, 175, 179, 180, 182, 185. 189, 197. Monsti-es nodulaires (Voir Giacomim, 177). .Monstres simples, 179, 180. Monstres triples, 185. Monstruosités (Courbes des), 461, MOMGOMERY (Edm.), 751. .M0>TGOMERY (Th. H.). 471. 477, 503. 608. .Mo>TI, 647. MOMICELLI (F, Sav.), 131, 132, 135, 209. MOORE, 352. MooRE (Addisox W.), 625. .MOSELEV, 575. MOTTA-COCO (Alfio), 209. ^Mouvement cii-culaire biologique, 619, 680. Mouvements. 400. Mouvements des yeux et mouvements de la tète. 679. .Mouvements, 700, 701. 702. — accompagnant Teffort mental, 703. — associés, 402. — des Diatomées, 52, 77, 78. MORC.AN (C. Lloyd), 517, 520, 5.30, 632. 683, Morgan, 9, 109, 145, 147, 160, 161, 178. 186, 190, 214. 449. 471. MOREILLOX, 471. 486. Morphologie générale. 286. Moipliologie, 35'i. 363. 549. Mort, 185. 281. 780. Mosaïque (Théorie de la). 92, 138, 150. MossÉ (A.), 226, 227. Mosso, 719. MOTTIER, 4. 5, 87. Mouches, 482. Mousses, 20, 379. 466. MOZART, 722. Mucorinées, 20, 418,485. Mue, 565, .Mue des Oiseaux. 486. MILLER (Erik). 92, 209.214,663, 664. 705. Miller (Fritz), 261, 529, 543. Miller (J.). 132, 134. Mïller-Lyer, 671. Miller (Richard), 632. Multiplications nucléaires endogènes, 650. .Mïnden, 3. MÏNSTERBERG, 699, 705, 724, Mu.xz (B.), 632. Murin, 165, 428, TABLE ANALYTIQUE. 700 Ml URVV. 562, 563, 565, 566, 57:, 57'i. 576, 582. 5S;i, 591, 593. Miiqnt'iise utérine, 165. Mus. Um. Muscles, 290, 'i02, 'i06. '453, 5'i6. — Ad;ii>liUion aux changements de four- lion, 167. — (Anomalies des), ii61. Musée biologique, 782. Musique. Influence sur la circulation cérébrale, 731. Mycorhizes. 'lOH. Myéloplaxe, 306. Myo|)orées, 72. Myrmecomœa, U8't. Mijlolliris, b!tX ^lyrianides, 133,357. M> riajjiides, 506. Myrniécopliiles, ?i82. Mijnnccopltina. 48'i. Miiniiicr, 2'i0. MynnopluisUi, UiU. Myriolliela, 82. Myriolricliiu, 120. Mysostoma. 235. Myxomycètes. 296. 307, 3!i8. Myxoporphyriue, 375. Alyzocytose, 72. N AGEL (W.-A.), 632. NaGELI, 20. '476, .'|95, 496. Nageotte. 267, 276. Naïdes (Régénération chez les), 215. Nais, 133. Nasse. 350. yuvuula, 77, ll'i. Neal, 350, 361. Nebenkern, 6, .30, 98, 111, 112. Nebenkorper, 49. Nebenplasma, 221. Nectaires, -'i9'i, 513. Neclon, 380. lyeclurus^ 'i79. 506. Nématodes, 322. Némerles, 13'i. Némerticns, 478. Néo-darwinisme, 479. 496, 778. Neo-évolutionisme, 766. Néoténie. 260, 370. ^('|)cntlles, 353. yephelis, 427. yepittys, 135. Néréides, 426. :Vé/e/.v, 82. 188. Nerf oj)ti(pii', 633. Nerfs (Excitabilité des), 397. — Influence sur la digestion stomacale, 385. Nerfs moteurs (Effets du venin sur les], 415. — (Régénération des), 218. — (Structure des), 634, 653. — périphi'riques, 634. Nerfs spinaux (\arialions des), 469. Néritique (District . 377. Nei.maw, 471, 489. Neurone. 612. 653. Névroglie, 615, 627, 648, 650. Névroptères, 557. NiCHOl-S (H.), 503, 632, 664, 665, 666. Nicolas, 16. NiESSiNG (C), 82, 87, 97. NlSSL, 613, 632, 640, 6-44. Nitrates, .376. Mlscliia, 52. NOKTZEI., 319. NOLF, 144, 350, 428. Nonne, 690. NoiiMAN\, 9, 109, NoRNER (C). 503, 545. Nojau (cellulaire). 3, .33, 91, 125, 137,200, 615,773 (chez les végétaux voir Zi mmermann). — .\nomalies de la division, 54, 57, 58. — (Augmentation de volume du), 100. — (Composition chimique du), 30. 31 et voir KossEi., Marp.maw, Zimmer- MAW. — (Dégénérescence du), 114, 115. — des cellules sécrétrices, 72. — (Division du). 408. — Division directe, 67, 68, 69. (Voir aussi Sargant.) — Division indirecte, 48. 49, 50, 51, 52, 54, 67. — Division non accompagnée de division cellulaire, 69, 70. — (Influence de lélectricilé sur lo), 193. — (Membrane du), 110. — (Multiplication endogène du), 650. — (Rotation du), 152. — Fusion de noyaux somatiques, 119. Noyaux flabelliformes, 110. Noyaux polaires, 279. No>-aux reproducteurs (Fusion tardive dans le zygote), 264 et Voir Fécondation. Noyaux vitellins, 108, 112, 163. Nucléine, 34. Nucléole. .34, 91, 110, 113, 626. Nucléosine, 34. NissBAiM, 209, 231, 239. Nutrition, 288, 527. Nutrition amiboïde (de l'œuf). 93. — d'une cellule épithéliale. 71. Nutrition chez les végétaux, 375, 376. 377. 379. 381, 382. NiTTAL, .331, 350. .yucula, 355. Nyclipélagique, 585. NïETT, 99. Obertiiir (Ch.). 471. 503. 508. Obscurité (Animaux vivant à 1'), 506, 535. 606. Octopus. 371. ÛEcobigie, 752. Ol'Ulématine, 642. Œil, 292, 340. .500, (il9, 654, 655. — Régénération chez les Crustacés, 224. OEuf, 93, 94, 98, 99, 100, 101, 107, 108, 127, 147. Œuf (. cellule sénile »), 103. Œuf de l'iiule (Ancunalie d'un), 175. — Dé\eb)ppeiMeiil dans la strychnine, 109. — (Fragmentation de l'j, 129. 800 TABLE ANALYTIQUE. Œuf (Fusion d'),l2). — (Ilcrmaphrodismo i\o 1'), 122. — non fécondé; développement, 109. — Organisation et sa genèse, l'i7. Ogata, 32. Oiseaux, /i77, ^iSl, USb, 'i93, 600, 608, 68^1, G85. Oltma>S, 562, 566. Omphalocéphalie, 181. Ongle, 5'i8. Ontogenèse, 137, 2'i7, 362. — (Facteurs de 1'), 766. — Parallèle à la phylo genèse, 5'i7. Ontogenèse réparatrict,', 17'i. Ootomie, 173. Opalina, hW\. Orage (Action tératogénlque de 1'), 199. Orang-outang, bk%, 630. Orbitolilcs, 'lOS. Orchansky (J.-G.), 632. Organes alloplasmaliques, 74. — infundibuliformes, 358. — priitoplasmatiques, Ik. Origine des espèces, 492, 607, 608, 752. Ormsbee (C.-C), 471. 503, 543. Orthogénèse, 496, 498, 686. Orlhorhapha, 482. Orthoscélie, 548. Oitliotriclium, 379. Ohtmann (A.-E.), 575, 577, 581, 582, 586, 593, 594, 597, 598. Os, 144, 167, 168, 218, 298, 320. OSBORNE, 144, 145, 350, 434, 471, 526, 764. Oscillatoria, 23, 375. Osinerus, 320. Osmose, 287, 363, 364, 368, 369. Ossipow, 632. Ostéoclastes, 320, 757. OSTERHOUT, 4, 5. Otocystes, 679. Oursin, 58. 161, 449. Ovocenlre, 82, 99, 100, 102, 111. (Voir aussi Centnisome.) Ovogénèse, 81, 94, 100, 101. Ovotomat, 138. Ovulation, 88. Ovule, 128. — poUiiiifères, 175. Oxalate de chaux, 72, 485. Oxydation (dans les tissus) [voir Bertrand, JlEDWEDEFF], 442. Oxydases, 438, 443. Oxygène (Action de 1'), 78. — (Action tératogénique de 1"), 198. Oxytriclu-, 299. Packard (A.-C), 499, 503, 554. Pagexstecher, 533. Painter, 751. Palœmonctcs, 269, 401, 506. Palmure des pattes, 452. Palla, 23. Palladine, 350, 381. Paludina, 428. Panacliure, 377, 507. Pancréas, 289, 358. Pangimn, 382. Pandalus, 593. Panmixie. 270, 534. Papi'EMIeim (A.), 13, 16. Papaver, 463. Papillons, 536, 542. (Voir aussi Lépidoptères). Parablaste, 69. Paracaséine, 346. Parades d'amour, 694. Paradoxe de Fechner, 618. Paralysie, 397. Paramieba, 4, 48. Parainœcium, 404. Paraplaste, 362. Parurye, 694. Parasitisme, 236, 262, 264, 409, 468, 483. Parker, 178, 350, 406, 471. 479. Parmemtier (Paul), 503, 550. Paroxa, 202. Parrish, 665. Parthénogenèse. 120, 127, 261. Parvii.le (11. de), 471, 479. Passereaux, 4SI. Passy (Jacques), 632. Pasteir, 3, 419, 460. Pat.dle, 229. Palcllina, 113. Patrick (G.-F.-\V.S 632. Patrizzi (L.), 632. PatteiN (W.), 178, 182, 351, 471. Pailhax, 721. Pavlsen-, 660. Pavonia, 336. Pawloff, 754. Pearsox (K.), 268, 268, 270. 271, 272, 273, 448, 463, 471, 503, 505, 751. Peau, 662. Pébrine, 419, 460. Pcctcn, 355. Peck, 87. Peirce. 666. Pekelharing, 307, 351, 437. Pellat, 351, 379. Peimaxn, 504, 521. Pciobnten, 260. Pelseneer (P.), 232. Pclrelia, 121. Pembrey, 351, 396. Pensée (Formation de la). Voir Gompercq. 629. Pennington, 119. Penzoldt, 660. Pepsine, 437. Peptone, 433, 436. — (Action tératogénlque de la), 199. Perception visui'lle, 705. Perdrix (Migrations des), 686. Pcrenoplis, 404. Perez (B.), 721. PÊREZ (J.), 246, 262, 513. Pergens, 632. Péricarpe, 463. Périplaste, 105. Perulueta, 427. Pcridcnniuin, 117. Périoste, 218. PcripUmelti, 126. Péroné rempla<;ant le tibia, 167, 168. Péronosporées, 114, 423. TAULE ANALYTIQUE. 801 l'KRRIEn (RÉMY), f|28. PKTKlt, 'l7(i. Pctroiiiii:()n. 'i. 2(>. l>Knn.351. 388. Ê'rlUinn. 17.), Mil. Pour, ()28, 710, 7?iO. PEMUTSCII, 203, 2(W. Pe:uula. 2ii'4, -'i22. Pe:i:a. .'j'-i. PTKKFKIi (('..), 75. l'KKKKKU (\V.), 278, 309, 372 tibl, 593, 721. Pkeikfkh, .«3. rfciffrriii. 'l7. Pi.KicKi;. 633. PFLiciKR, 1.38. Phîc()(lcll.-s. W. Phagocytose, 81, 1()8. 291, 2:)'i. 31(3. .321. 'il8. 'i2'i-'i33. 'i87. Phallisiuc. 725. Phénols. 'i()7, 'i39. Phéndiuèiirs d'i'quililiro. 079. Phi'ospcirccs. (\iiir SMVAtiEAl. l'iOV Pliili(Si)|)hic et sciences naluroUes, 770. Philippe. 617, 669. PiiiLippi, 671. Phillips (R.-W.) 87, 125. Phisalix, 351, 'il6. Phloridziiie. '43.î. Phœui.r. 'i8il. Phorésie, 696. Phosphore. 200,376. Phosphorescence, Wa, 392. (Voir aussi DlBois. Giesbrecht, Wasmanx.) Phototaxie, 477. Plioximts, U89. Pliycomyces, 3U. Phylogénése, 1.36. 461, 498, 5'i7, 557, 754. Plùjsa.Sl. 1(11, 196. Physiojiénése, 467, 756. Physiologie générale. 287. l'hysiolipf-ie du Neuroni', 616. PliYSodes, 19. Physogaslrie, 483. Phylolucca, 442. Pliyloplus. 408. PiA\A. 220. PiCK (Amolli , 633. PiCKERiNG. 2().s. 351. 398. Pièces huccales, 483. Pied-bot. 167. Pied des Verti'brés, 548. Piepers, 497, 504, 537. PlERAI.I.IM, 9, 57. Piei-is, 252. Pie^eon (\ oir Van Dvck), 470. — Ponter, 464. Pigments, 35, 156, 226, 227. 390, 48(). 500, 541. ()20. ()55. (\ oir aussi L'RECH.) PlLl.Slîl RV, ()65. Pinnularia, 77. Pipérine, 425. PiTARD, 601. Pilltramlliropus. 550. Placenta, 165, 292. .321, 429. Plaisir. 713. 714, 722, 723. Planaire, 222. Planelon deau douce, 599, 601, 603. — monotone, 585. l'année iuologiql'e, II. 1896. plancton marins 601, 602. — |)olyinicle, .585. — (\oir aussi Al rivillus). Plantes grasses, 279. — alpines (Voir I.a/.mewski). — annuelles, 479. — et insectes, 389, 499, 513. — parasites. 379. Plaque cellulaire. 100. — liisoriale. 100. Plasma germinatif, 123. 1.33. 156. 281. 323. 444. 451. 496. 760. 7()1. Plasmodiblasie. 321. 429. Plasmodies d'Aniebocytes. 1<)9. Plasinolyse, .373. Plasmosynagie, 373. Plastoganiie, 113. Plateau (F.), 504, 513, .538. 566. Platna, .30. Plato (Ji Lirsn 87. 125. Platt Ball. 762. Platt (JllivI. 633. Plalyaasler. 248. Platyonycliu.s. 506. Pletitodon. 370. Poils. (V26. 629. POIRAILT ((;.), 16, 25,' 116. 372. Poirier, 144. Poisson (J.). 2.32. 232. Poissons. 87. 94. 162. 1(33. 230. 231. 239, 240. 361. 382. 490. 492. 505, 506, 549. 553, 603, 604. 606, (Voir aussi Haller, 630). Pollen, 58, .360, 372. (Voir aussi LlDFORSS , Molliard. Mottier). Pollinisation, 389. POLJAKOFF, 311. P, 506. l'iistgénéralion. 150. 161. 186. 188. Poule. 481. — noui'rie avec île la viande. 468. l'oLI.TON (i:.-li.). 504, 5.39, .541, 544. 556. 633. 751. 760. Poumon. 45, 370. Poussin, 628. Potasse, — Sécrétion par l'intestin d'un papillon. .385. Potassium (action des sels de). 376. — (sidfoe\anure de) [action gène], 194. 1)1 puTET, 734. 51 térato- SOS TABLE ANALYTIQUE. l'otumio, 530. • l'ItAZAK (,1.-1>.), 633. l'réfoiinîilioii, l'i9, 251. l>HKGi.. 351. l'HKL (('.. Dl), 515. Pression atmospliérifinc forte (fait apparailrc la radiation aclir(imati(|ii(' danslos œufs), 103. Pression dans les mers, 500. Présure, 3^0. '|3'4. 'i37. Pkkvkr. 73?i. PrsiLiiEix. 351. 408. Priinula. Ulb. Phince de Monaco, 501. pr.ievai.sky. ?|50. Produits sexuels, 81, 89, 133. — (Iù]uivalence des), 58. — (Non éi(uivaleuce des), 58. — (Origine des). 30. Pronueléus mâle. 99, 100, 101 (Voir aussi (Fé- condation et spermatozoïde). — cl promu'léus femelle séparés dans l'œuf étranglé, 109. Prosthecœrn.s, 122. Protée, -'i92. Prolhalle. 07, 1.30. Proloqonius, 525. Protoplasma. 2, 3, 19, 51, 91, 98. 109, 200. 281, 283, 302. 381, .397, .'l03, .'|05, 400, 491. 012, 773 — (Irrilaliililé du), 70. — (Isolation (lu), 378. Protoplasme nerveux, 036. Protostplion, 127. Protozoair<'s,90. PluvoT (G.), 577, 006. PltZUiltAM (llANS). 209, 216. PlîZlBRAM (II.). 751. Pseuclechis. 409. Pseudocelluh's. 94. Pseudogynes. 485. Pseuddiiiyi-mecion, 484. Psilurii, 690. Psychologie des animaux. 621. — comparée, 021. — des phénomènes religieux, 732. — des sentiments. 708. Puccinia, 117. Pucerons. 435. Pulpe dentaire. 70. Pupille. — Variation du diamètre pendant l'atten- tion. 70'i. Pi PIN (Ch.). 633. Pycnomorpliie. 014. 642. Pycraft (W.-P.). 504. Pyramides, 627, 035. Pyréaoïde. 49. Quadrille des Centres, 100. 106. QUANTZ (J.-O.), 633. De Ql ATREFACIES. 261. QlÉVA. 351. 408. QUÉTEI.ET. 473. Quinine, 406. — action sur la diapédése, 341. QUINTON. 351. 504, 550. RAni,. 7. RABL P.ICKARDT. 016, 649. l\AltlTEAl, 376. Races (Amélioration des), 521. Racines (Produits d'exosmose des), .388. IWcMîoRSKl (M.), 10, 25, 87, 116, 128. 247, 263. Ra(;()\ rrZA. 312. 351, 3.58, 6.33. Radiolaires, 49, 06, 590. Ratïinose. 4.35. Ra(;on()T. "259. Raisonnement et tendance; à la variation. 744. naja, 640. Ramon y Cajal, 351, 426, 633. 048, 049. Ranke, 209. Ransom, 351. Jtanuncutu.s. 269. Ranvier, 144, 170, 176. 211. 212, 319. Raspail (X.), 471. 481, 499, 504, 549, 694. Rate. 323, 328, 345, 350, 352. — (Anomalie de la), 175. Rath (O VOM), 80, 87, 90, 93, 6.33, 701. Ralhkea, 1.'55. Rats, 489. 682. Raiber, 664. Railin (J.), 384. Ravaz. 353. 423. Rawitz (B.). 87, 178. "itiS. 274. Ray. 471. 485. l'.ayons X. (Voir Axenfeld. Rerton, Errera, SCIIOBER.) Réaction circulaire (Principe de la), 775. Réaction sensorielle. 701. Réactions endothermiques, 380, 762. Recklinghaisen, 297. Réduction chromatique, 47. 50,81. 9it, 91. 123. REEK.KU, 471. 489. l'.EES V.). 317,319. Régénération, 135, 1.36. 150. 151, 174, 202, 206.426, 476. 481. 563. 644,645. ['.(■'génération , Parallélisme avec l'ontogenèse, 200. Régime, changement chez les Bombyciens, 690. — son influence sur la structure de l'esto- mac des oiseaux, 600. Regn'ard, 371,560. Régression, 270, 7.33. Régulation ontogénique, 148. 174, 189. — Iherniique des animaux hibernants. 396. Reichert, 472. 479. Reichert (Alex.), 472, 479. Reid (G. Archdall), 504. Rein, 415. Rein, 351. Reinecke (Fr.), 448, 450. Reinharo. 7. Reinke, 32. 120, 125, 042. Reines d'Abeilles nuilliples, 245. Rknzki., 318. Reproduction sexuelle. 131. 119. 774. Réserves (Déplacement des), 348. Respiration. 288.344. .370, 381 415,506, 397. (Voir aussi Farmer, 344.) Retterer (Ed.). 144, 171. Rétine, 633, 047, 051. 653. — (Action de la lumière sur la), 653. Réversion. 174, 459, 461. Reven, 108. TABLE ANALYTIQUE. 803 Rôves, "'l'i. «)•>,'). 733. Kèvfs (les criminels. 73.S. l'.KY (E.^. 232. UW. .'472. 6.33, 686. Ithimmthus. 37'.). Uliizoeloni". 'lOO. Itliiznplii.siiia. UOU. Rhizopodes. 113, 296, 3^6, 405. Hizosloiiiît. 371. JUiopalodin. 113. m. ltltoi>i)l(>rciii. 21)2. H1IIMBI.KU. 3, 8. 87, 113. Rythme splénique. Voir Scii.^kku. RlBOT (Th.), 634, 705. r.iciivitnsoN (Sir 15.-N.). 95. KiciiKT (Cil.:, 56'4.566, 719, 767. niciiTKU i.l.-P.), 722. Ricine, 421. RlDLKY (H.-N.), 609. RlDGW.w (R.), 477. RIEVEL (H.), 209. 217. RlPLEY (W.-Z. . 268. 277. 634. Ris (Fr.). 448. RlTTER (W.-K. , 131. 12. 1335. RlT2EM\-B0S. 257. Rivi:us(\V.-ll. R.1.634. ROBIXSON (T.-R. . 634. RODRIOl KZ. 562. ROGER. 332. 351. 420. RoHDE, 634. ROLLIWT 1'.. , 87, 126. ROHMEH. 309. Romanes, 5.32. 533, 621,692, 758, 761, 765. Rongeurs. 321. Rontpeii (rayons), 340, 341.34'i. RoSEN. 30. 307. liDscllid. 409. RoSENBERG. 209, 211, 351, 383. ROSENFELD [S.]. 232. Rossi (U.), 87. 178. 193. Rolifères, 139. 152, 5.39. RorssEVi: (J.-.I.), 722. Roi VII.I.E (E. de), 209. 210. Roi \ (W .). 89, 144. 157. IbO. 161, 172. 186. 207. 350, 375, 496. 515. 526,529. 758, 766. 771. ROZE (E.), 448, 461. RlFFEK, 310. RÏCKERT. 81, 84, 87,90,93, 112. RlFFER, 306. RlFFIM (A.), 634. RlGE, 320. RlMPF, 666. RlPPERT. 303. lluscHS. 229. Ruse chez, les animaux. 693. RlSSELl. (\V. . 504. 507. RlSSELL (\V. . 751. Itusstila, 438. 440, 441. RlSTlZKY, 298. 1'.it(;ers Mvrshai.l, 714. R\n)ER, 119. SVBATIER. 87. 311. 751. Sac embryonnaire, 279. Sacrliiirimiiire.s. 25, 424. Sachs, 91, «)2, 204.282. s.acerdotti (c). 209,211. Saccnlinc, 322. SAiM-llii.Aiiti:. 352. Sainlelléléne (lie de), 605. S.uo, 351. 396. Sala, 83. 90, 104. 129. 200. Salamandre. 45, 370, .390. Saeesski. 318. Salicine, 436. Sai.imbem, 3.38. Sdlincllii. 296, .357. Salinité des mers. 565. Salive, 443. — (Pas d'aetion haetériride), 418. Salkowski, 341, 352. 435. Salmonidés. 499. Sa. 371. Salrinid, 122. SAMASSA(H.), 144, 178. 198,751. Sambucus. 368. Sanarei.li, 326. 332. Sandeman (G. s 751. Sandias (.V.), 246. Sang (voir Arnold, Cattaneo, Giglio-Tos Is- raël. Knolt, Marciiesim. Masslow. Nicot-xs. PAPPENnEIM,et 141. 168. 284,365. 366,367,470. Sang (voirCoagulatiim). \oir aussi Hammvrsen et IlORNE. — (Ferments du). 4.37. — (Gaz du.) 411, 412. — (Globules du). 410. — (Pouvoir bactéricide du). 410. — (Pression du), 414. Sangsue, 654. Sanctis (Sam;te de), 634. Saplunia, 476. Sapins sans branches, 486. Sappin-Troiffy, 81. 87, 118. Sappinici. 25. Saprolerjnia. 86, 115. Saprophytes devenant parasites, 264. Sarasin, 562. Sarcolytes, 318. SAKGVNT (E.), 17, 87. Siimiccnia, 695. Sassaki. 27. Saturation des couleurs. 619, 6.58. Saierbeck (S.), 634. Saule, 408. Saumon, 241. Saissire (de). 621. SAIVAGEAI ((;.\88. 124.128. 144. Saxer, 144. 168. sciiacht (e.-g.), 17. Schaffer. 4. 634. 647. SCHKR, 310. 352. ScilAFER. 352. 442. SCHATTENFROll, 352. SCHAUDINN (F.). 4. 15, 17, 81. 88. 113. SciiEiDi.iN (C. VON . 232, 239. SCHELI.^VIEN. 751. SCHENKS S. 1.. . 88. S<;iieipk(;en .IaiikU! . 634. SciIlFK. 352. 384. 712. Sclii:i)i>liiilliiiii, 354. SciiiMkEMTCli N. . 88. 145. 178, 191. 268, 282 448. Sciii.ArEK. 42.282, 448,751. SCHI.EIDEN. 89. ScnniMER. 523. 804 TABLE ANALYTIQUE. Sr.HMiD, 352. 386. ScilMibT, 352. ScilNKK, 472. ScBiNhlUKU ((;.). Sl(). X')2, ;i27. SCHNEIDEIi (A.), :i2i), 715. SCHonER, 352. SCHDKU (P.). .■?(). SCIiRoDEU (Cil.). 472. 406. 497. WH. 504, 540. 634. SCHILIN, 128. SCHll.TZ (OSKVU VON). 178, 472. SCHULZE. lil.'i. SCHULTZE (J.-E.).IO, 27, nt8. 352. .383. SCHUMACHER, 178. 202, 352, 433. ScinvANN, 89, I3'i. icy. SCHWARZ (F.), 3, .30, 31. Sclérotes. MO. Srlerotinùi, 262. Scolijliis, 396. Scott (W.-B.), 504. SroTT (COLIM A.), 529, 634, l&h. Snjllium, .362. Sécrêlions, 289. 385-388. St'crélioii biliaire, 388. — pancréatique. 386. — lliyroïdiemie. 387. Sécrétions internes, 289. Sécheresse (Résistance à la) (Viiir Heinriciier), Sedciwick, 89. 92, 286, 352. 362. 774. Seebohm. 681. Seelander, 325. Seemger, 88, 131, 132, 449. 450. Segmentation, 91, 148, 152. — (Direction des plans de). 200. — (Influence de la pression sur la), 191. — (Position (lupremierplande),191. Segmentation et mosaïque, 188. Ségrégation. 495. Sélaciens, 87. 553, 634. Sctafjiiiclta, 68. Sélection, 328. 336. 692. — artificielle, 517, 527, 545. 518. — aveugle, 518. — destructive, Ulb. — économique, 536. — germinale. 517, 519, 521, 523. 531, .534, 495, 776. — hospitalière, 483. — interne, 496, 517. — organique, 521, 774. — mécanique, 531. — naturelle, 270, 494, 498. 519. 521, 525, 545, 758, 75, 765. — personnelle, 519. — progressive, 517. — reproductive, 270, 531. — sexuelle, 270. — (Théorie philosophique de la), 514. Sel marin (Action du). 29, 70, 196. 1.38. — (Action tératogénique du) . 189, 195. — Influence de la concentration de l'eau de mer sur le développement de l'œuf d'oursin. 189. Selenka, 119. Sels (Action des), .375. Sels (action surles v<''g('-ta ux). Voir Dvssowii.i.e. Sels (inlluence sur l'assimilation;. \ oir (JltoOM, 345. Sels (Action tératogène des), 193, 194, 195. 196. Sels niin('raux, 437. — Action sur les muscles, 407. Sels minéraux du sang, 421. Sénescence, 281 (voir Vieillissement). Sens de la vue, 616. Sens du lieu de la peau, 663. Sens olfactif (Évolution chez l'enfant). 739. Sensations, 555, 669. — (Mesures des), 617. — olfactives, 658. — dermatoptiques, 616. — de poids, 667, 669. — de rotation, 679. — thermiques, 653 — visuelles, 624, 656. 741. Sensations visuelles (Lenteur de l'éducation des). 741. Sensibilité à la douleur. 723. — cutanée. 617. — discriminative de la peau, 662. — tactile, 662. Sensitive, '289. Sentiments, 623, 721. Séparation. (Voir Isolement.) Septicémie. 422. Seroi, 623. 709, 712, 7-25, 731. Serin. 481. Serpent noir, 291. Serpents, 409, 422. .Se/'/vniK.v, 371. Sérum sanguin, 365. Sexe. 119. 120, 229. — (Détermination du), 229, 2.37. — (Pioledu), 230. Sexe et Art, 724. SCHALER (Prof. N.l. 504. SHARP (D.). 178, 201, 247. SOBOTTA. 98, 112. Sodium (Butyrate de), 194. SoKOLOWSKV, 504, 553. Sol (Influence sur la végétation, voir Dufour). SOLLIER, 725. SOLOMONS (L.-M.), 634. Solutions salines (Actions tératogéniques des), 199. Sommeil. 649. 744. — (Effets de la privation de), 734. Songes des criminels, 625. SOR\ET, ,562. Soi CHio (I?.). 232, 232. soidakiewtsch, .303, 315, 317, 319. Soulages. 417. Sources thermales (voir Rein). Souris, 101. 104, 125. SlAWClLLO. 305. Sicynua. "224. SiEDLECkJ. 2, 4. 5. 8. Simon (Cil). 634. SIMROTH. 352. Singes anthropoïdes, 630. Siredon. 320. Sirogonium. 120. SLAVJANSkY. 298. Smith (II.-M.), 472. 490. TABLE ANALYTIQUE. H05 SMnii ;Tii. 1..;. 634. SMITT (l'.-A.;. 499. 504. 548. SOBOTTA, 80. S'i. 95. SPAl.ikovSKi K. . 449.450. Spiithidiiini. 20. Spcctri's (l'.ihs.irpliiin. .S71, .381. Si>el(ri)ps. 370. Sl'KNCKK (H.), 518, 52(>. r)29. 70'i. 709. 71.^. 717, 7(i2. 77i. Spk\(;kl (J.-\V.). 210. 207. Spcrniatdfrt'nèso. .W. S2. 8S. 87. 95. 9(>. 97. Spcrmatogriièse rhc7. les iiiiimaux et les végé- taux. (Voir Belajkkk.) Spermatozoïdes, 95. 100. 112. 125. — (Constitution (lu), 82, 95. — Formation par copulation cii.\lis. 376. '|90. Stérilité (des Truites:. 2.30. STEIN (G.;. 634. Stern, 663, 66fi. Stevenson, .568. stimulus (P.ôle ontosrénique du). 1.59. SToiin, 306. 353. 388. STOKLASA, 353. 381. STOLMKOW, 32. Stone, 278, 'i72, '186. StoKBING (G.-W.), 634. Strvsbi ur.ER. 4. 6. 19. s5. 122. 125. 77'i. Strvssen iZir), SS. 128. 129. Strassmaxx fl'.l. 88. Strvtton (d.-N.i. 634. Slrcplonn-jju.i, 278. Striciit (O. van der), 18, 82. 88, 100. 178. .306, 31'i. STR0DTMAN'\. 601. Stroebk. 319. Strontium. f\ Oir Horne.) Strophe. 6. SI nHKiyUii-rnl rnlus, 58. Sirnngfilus. 105. Stryclniin<'. 195, Inlluence sur le développement de IVeuf, 109. Sublimé. 79. Substance basopliile, 6^3. (\ oir aussi corps de Nissl). Substances chimiques (Acti". fiVî. 6.V2. 627. SzYMO\ovi(:z(I..i, 145. 165. 178,200. SZCZWVINSKV (N.). 635. Taetisincs. l'iO. 157. Kil. TWNERV lAiin . 635. Tarchanokf. ".'54, IM. Tarse, 5!|8, 553, 757. Tairelli-Salimbem. 350. Tahnev. 66'4. tchermak. 772. TcHisTowiTCH. .SOS. .sim. Téléneurone. (i52, Télégonie. 4().'}, 464. {Noir aussi DoUo, 447). Température, influence sur la Caryocinese, 54. — sur le développement des Papil- lons. 54.'5. Tempéra luri' dans les mers, 562. Températures internes, 395. Températures animales et évolution. 557. Temps de réaction, 700, 701, 702. Ténia. 489. Tension superficielle. 139. Tératogénèse, 57, 136. 149, 172. 194, 23S, 453, 461, 477. — réactions différentes di^s divers organismes. 194. Tératologie végétale. (V:()i)n. 18. Thys\noi res. 248, 499. Tibia. 141. TlEdllEM (Ph. Van), 88, 124. 353. 361. Tirei.i.i(\.). 635. Tissu conjonctif. 169. 170. 171. TITCIIENER, 701. Tormer (G.). 179. 210.220,446,449,457,505. 7.57, 758. ToRNOE, 567. Torpédo. 292, 362. Tortue, 198. — à deux têtes, 175. Toxine diphtérique. 418. 419, 420. Toxine tétanique. 420, 432. Toxines microbiennes, 291. 416. 417. — (Action tératf)géne des. 195. — atténuation par l'électricité, 416, 417. — innocuité pour certains vég('taux, 418. 419. — sécrétées par les Helminthes, 348. — Transformation en vaccins. 419. Trachées. 392. Tiddescanlid. 198. Tralard. 635. Trambisti, 353, 420. Transmission par iuférence. — (Loi de la), 221. Transmission héréditaire des micro-organismes, 459. Transpiration. 494, 507. Transport mutuel chez les Insectes. 696. Trapeznikoff. 333. TraumatisuK's (Action tératogene des), 174. Travail musculaire. (Voir I'regl. Zoth). Travaux et jeux des animaux. 681. Trématodes. 132. Treib (M.). 365, 382. 472. Treviranls. 770. Trichine, 319. Trifotiuiii. 269. Triméih) lamine dans les Algues, 375. Trinchese. 101. Triongidins. 696. Triton. 100. 214, .i7(l. Troi ESSARï, 87, 126, 575. TROW, 115. Truites, 629. Trypano:oina,20. Tsé-tsé (Mouches). 465. TscHiRSCn, 353, 371. TsciliSCH. 635. TSWETT. 353, 372. Tube gastro-entérique des Anuélides. — (Piégénération dans le:. 211. Tuberculose. 326. 423, 459. TubcrcuUirid. 118. Tububiria, 81. 9,3. 206, 214. TlCKERHANDI.. 277. Tumeurs malignes. 440. Tuniciers. 99, 1.33. 318. Turbellariés, 1.33. Tychopsies. 270. Tylenchus. 257. Tyler (John M.). 504. 549. TABLE ANALYTIQUE. 807 TvNKVl.l.. 562. Tyi'dimiix. (>20. T\rosinasc, 'lW. Tyrosino, .'i39. IGIIETTI. ."519. l NBEllAl \ (.1.). 505. 514. l nili' de roi'L'anisnu'. "6.s. lRBA\TSi:iiiTS(;ii. 678. Lrei.1I. 505. l irdinrcs. ll.i, 117, 257, 26;i, '|2S. Usage (Effets de 1'), 757. Ustilaginées. 118. rtérus, 126. /i29. Vaccinatidii, !tX\. Vacuoles à giu. des Algues, .'575. Aagues. 5()iS. \ AILLVUD. .S5.'i, 449, 454. Vairon. 489. Valemin. 663. Valenza (G.). 210. 353. 432. 635. Valerus. 675. Vanessd. 252. UIO, ii93, 508, 5'r>. j'i'i. A'amiofkkn (E.\ 599. Vam-air. 2in. 219. VANNKias. 449, 465. \ariabilili' des earaeteres. 270. Variation. 199.^150, 466, 'i67. 521. 525, 7'i3. 752. 776. — adaptative, 467. — après la naissance, 478. — (Causes de la). 755. — (Champ de la). 518. — dans le dt'veliippeniiul de la l.i- nule. 182. — embryonnaire. 182. 221. 'it)7. 'i81. — (Fixation de la), 238. 261. — négative. 'i53. — oiiti)g('nique. 145. — (Mesure de la), 473. ' — orientée,. 467. — ))hyl(»g(niir|ue. 145. — (pialiintive. ,■528. Variations circulatoires. 622. — congénitales. 479. — corrélatives. 273. — germinales. 509. — individuelles, 468. — (Successions régulières des),»753. — structurales. 477. 478, 479. Vahkiw (de), 351. 416. 751. A AS. 643. A aso-nioleurs. 623. J'duclicriti. 229. A EJDOVSKV. 105. Venins. 291, 409. 416, 417, 422. — (.\ction lératogénique des), 199. Vew, 269. Verdissement des huitres, 429. VERHOEl^f (f;.\ 210, 211. \ KRNON. 353. 376. \ ERRIKIl. 463. VERRILI. A.K. . 505. Vers, 133. (i06, 641. — parasites des Poissons, 606. Vertébrés, .357. 505. — (Origine des), .551. Verworn (M.). 282. .353,403, 721, 771. Vésicules séminales, 436. Vesqie, 557. Vcs}urlilio mnrinus. 126. V1AI.A. 353, 423. Vibrion i lioliTi(|ue. 431. — di- Marsaouab. .308. — de Metchnikoff. 325, Vie dans les mers, 559. Aieillissement. 118. 780. \IERJESkl. 82. 83. 86, 161. \ lERORDT, 663. 664. 666. Vigne (brunissure de la). 423. VlGNol.l. 353. 357. Vin. 443. ViNES, 353. Mpère, 410. (\i)ir aussi PmsAi.ix.) ViRCiiow. 112, 460. 505. 506, 523, 550. Vision, 616. ()54, 655. 674, 677. Vision droite et renversée, 618. — sans redressement de l'image rétinienne, 677. Vitellus (voir Samassa, 144), 100, 1.53. 154, 311. Vitesse de l'influ.v nerveux, 700. VolNDV. 353, 428. NOLKMANN. 635. 665. Vries (11. DE). 179, 203, 269, .372. 449, 461, 472. Vrilles. 392. VllI.LEMlN. 353. VlEPIA.X, 319. VLRPAsiCL.), 635. Wade [W.). 449. Wa(;a (II.), 88. 114. Wagner (G.). 247, 264. 354, 423. Wagner (J.), 88. Wagner (M.). 333. 572. 586. Wagner (Nicolas). 134.543. Waeueye, 2, 21. Waeker (B.). 472, 475. Wai.I.ace (A.-N.) . 145. 268. 282. 472, 505, 519, 520. 532. 539. 554, 586. 751. 752. Wallenberg (A.), 635. W ALLER (A.-D.), 635. 692. \N ALTER (H.-E.). 176, 186, 384, 575. 577. WvLTL, 696. ^^ARI) (H.-B.).603. W ARREN (E.). 268. 273, 472. 505. W ASHBIRN, 665. Wasmann. 88, 134. 247. 2.50. 354, 472. 483. 505. 689. Watvsk. 354. 391. W AlKlilKHSE, 489. W EBER (E. 11.), 568. 664, 665. 666. W EGNEE», 298. Weiimer (C), 473, 485. WEIGERT. 306. WEISMANN, 6. 81, 89. 115, 123. 1.33. 1:58. l',<). 207. 2'i3, 249, 250. 252. 281. 282. 317, Vi5. 449. 452. 463. 473, 478, 479. 496. 498. 505. 517, 520. 523. 5.33. .535. 537. 541. 543, 751. 7.52, 758. 759, 760. 761. 762, 764, 765. 766, 771. 776, 777. WEISS. .305. Weldon, 269, 271, 272, 474, 475. 505, 511. SOS TABLE ANALYTIQUE. WELIIEK (IlEUBEIlT-J.), 449. 458. \Ve\'ï . 354. WEitllio, 309, 31.5.315. 31(). .327. Wer\er (F.), 210, 217. 473. 615. WEliTHElMEIt (E.). 635. West (G. -M.). 268, 277, 278. \\ ESTERMAUCK (I)E), 72.). ^ WESTPHAE, 30(). WllEELER (W.-M.). 89, 179, 201, 232,235, 473. 482.483. WlUTE. 351, 396. WniTEiiEAD (L.-(;.). 635. Whitman, 89. 92, lOS. WlEDERSHElM, .303, (ii9. AViLcox (J.). 635. AVlLCOX (E.-V.). 89, 96. WlLDER, 354. 369. W ILLE (N.), 22(i. 449. 458. Wll.SER. 449. WiLSON (E.-D.). 1, 2,82. 89, 11)5. 151), lO'i. 179. 188, ^119. 635. 7(i2. AVILSON (GREfifi), 282,449. 462. AVlNDLE (Bert.). 179, 182. AVol.FF (G.), 92, Kil, 210, 210. 214. 22'i. 497. 505.533. \^01.TERS. 113. W ol.TERSTdRFK (W. voii) . 232, 247, 260, 268. WooD. 55(>. W OODWORTU (\V. Me), 469, 476. WoROMX, 247, 263. NN lM)T, ()23, ()()'i, 702, 70'i. 705, 712. 711 Xanlhophylle, 372, 374. \aiithoi-aroiino, 372. Xi'iiic, 458. YoiNG (Cil.), 7(>7. YOIRINSKY, 734. Zaciiarias (E.), 19, 31. Zacharias(0.), 601. Zander. 463. Zanuirhcllio, 155. Zavarykin, 310. Zt'bres, 465. Zelinka. 153. ZIEGLER (H.-E.), 8.9. 81. 84, 108, 179, 311. Zimmermanx, 1, 3, 30. ZOGRAF (N.). 603. ZOJA (R.), 92. 150. 179. 200. ZOOEOGISCHER Garten, 232, 241. Zoospores, 120. ZOTll, 354. Zl \TZ, 354. zwaardemaker, 660, 661. Zygote. 125, 264. zzciiokke (f.), 608. J BIOLOGKIIJE COMPTES RENDUS ANNUELS DES TRAVAUX nE BIOLOGIE GÉNÉRALE PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE YVES DELAGE PROFESSECR A LA SOnBONXE Avec la collaboration d'un Comité de Rédacteurs (Voir à la i^ poi/e de la couverture la liste des Collaborateurs i PARTIE ZOOLOGIQUE M. GOLDSMITH SEClîKTAIRES DE LV RKDACTION : PARTIE BOTANIQUE F. PÉCHOUTRE Licenciée es sc.-ences naturoUes Docteur es sciences rinturelle^ REOACTErRS FN CHEF : DELAGE (Marcel), licencié es sciences; MENDELSSOHN IVI. , prufesseur à TUniversité de St-Pétersbourg: PHILIPPE D"^ Jean , chef des tsavaux du laboratoire de Psychologie physiologique à l'Ecole des Hautes Etudes ; VJGNON P.), préparateur de zoologie à la Faculté des Scienci-s. DEUXIEME ANNEE 1896 i\\r\is H, WELTER, ÉDITEUR i, Ru(^ Bernard-Palissy, 4 En vente : l'« Année ilKi".")'. ■.»' Année I 18'.«'>), 3*^ Année 189"!;, chaque année .... 32 Ir i^ Année .'18ySi.r>e Année !«)'> 1900;, (1^ Année (1<.X)1), T^ Année (190v>, chaq. anncM- 48 Un exemplaire de ces 7 volumos, pris ensemble, au lieu de '288 fr 150 On peut se procurer aussi la 8'"*^ Année (liXllî;, 1 volume grand In-S", avec figures. 40 Pour paraître prochainement la 9""-" Année {190'i;. Prix 40 ■ f.a piiblicali'on se coniinve J>ar zvluntes annuels qui ^arafssent toujours de 3 à ^ a iis o/ris l'atin.'t donl ils portent la date. \ ui<- à lu |>:i£4> 2 l'ianiKiiK')'
  • lit ini>>o an raliaiv fl<'«i AIK'IIIVKS \M£. XOOI.OUII'.. <•( « lu i>aii<- 1 loll'i-e au >:il>ai« <■•• IWXKK l>SY4'll«»l.<»(il<.>l T LIBRAIRIE FRANÇAISE & ÉTRANGÈRE Rue Bernaid-Palissy, 4, PARIS Même Ma bon à LEIPZIG, Salmnonstiasse/ 16 H. WELTER - h4 «^►t — Monsieur, J'ai l'honnenr de vous informer que, profitant de cireonstances particulières et toutes jnomentanées, je me suis rendu acquéreur des dernières Collections Complètes des Archives de Zoologie Expérimentale et Générale (Histoire Naturelle, Morphologie, Evolution des Animaux) Fondées par H. de LACAZE-DUTHIERS. — Publiées par G. PRUVOT et E.-G. RACOVITZA De rOrig-ine en 1872 Jusqu'à 1906, ou Tomes 1 à 34. Avec 2 volumes complémentaires : 13 bis et 15 bis Ensemble 36 volumes gr. ln-8, reliés. Avec plus de 1000 planches, dont beaucoup sont coloriées. Prix fort : f.800 francs Vous connaisse^ l'importance scientifique des Archives dont les Editeurs ont ton /ours maintenu le prix à ^ofr. net par volume relié pour les Bibliothèques, Eta- blissements, Laboratoires et Savants, sans jamais accorder une remise supérieure à un iranc par volume, et celle-là aux libraires seulement. Je suis momentanément à même de vous fournir la Collection au lieu de 1800 francs, pour f .S80 francs net. - DOUZE CENT QUATRE-VIl^GT Fr. Si vous profite^ de cette occasion vous sere^ bien inspiré, car elle ne se repré- sentera plus. Les Editeurs se sont expressément engagés vis-à-vis de moi à ne fournir à personne, ni directement ni indirectement, les Archives à un prix autre que 50 francs, respectivement 49 francs net par tome, qu'il s'agisse de volumes séparés ou de Collections entières. Ce n'est donc qu'en vous adressant à moi, que vous pouve^, en ce moment, obtenir les ^6 volumes des Archives pour 1.280 francs net au lieu de 1.800 francs. Dans la mesure du possible Je fournirai aussi des volumes séparés avec remise de 20 °/o, 7nais seulement lorsqu'il s'agira d'au moins quinze volumes divers. En aucun cas, les tomes i et 2 {i8y2 et iSy^) ne seront vendus séparément . Si vous me faites parvenir votre commande promptement, vous pouvez être assuré qu'elle sera exécutée. Je ne prends pas d'engagements à longue échéance. En effet, deux collections seulement étant à ma disposition, je ne puis exécuter que les deux premières commandes qui me parviendront. Je profite de l'occasion pour me tenir à votre disposition pour vous fournir aux meilleurs conditions tous autres ouvrages français ou étrangers. Sur demande mes catalogues vous seront adressés. Veuillei agréer. Monsieur, mes salutations empressées. H. WELTER. OUVRAGES RELATIFS AUX SCIENCES A13AXS0XIA. Recueil d'observations botaniques, ri;digt" par le ly Bâillon. Culb-ction complète. 12 volumes in-S, avec planclifs. 18(')0-1S7'.I. Rarissimi; 350 fr. Tomes II et I\' à XII, 10 volumes in-8, avec 12'i' planches noires et coloriées. . .. 250 fr. L'Antidotaire Nicolas. Deux traductions françaises de l'Antidotarium Xicolaï du xiv' siècle ^Bibl. nationale, 2.'i327 et 14827), suivies de quelques recettes de la même époque et d'un g^lossaire, publié par le D." P. Dorve.\ux, préface par A. Thom.\s. In-8, avec 2 fac-similiés. I8!M) 7 fr. 50 Arbitrage des phoques à fourrure. Mémoire, contre-mémoire et plaidoyer des Etats-Unis devant le tribunal d'arbitrage réuni à Paris en 18!»:}. '.\ volumes in-8. 18!(3 30 fr. BENANCIO (Lisset). Déclaration des abus et tromperies que font les apothicaires, fort utile et nécessaire à ung chacun studieux et curieux de sa santé. Xouvelle édition, revue, corrigée et annotée par le D' Paul Dorveaux. Précédée d'une notice sur la vie et les œuvres de Sébastien Colin, xxii -f 88 pages in-8, avec fac-similés. Paris, 1901 6 fr. BLAXCHARD tEmile\ membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle. L'Organisation du règne animal. Livraison 1 à 38. Tout ce qui a paru. In-i, avec 71 planches en partiiî coloriées. (Au lieu de 228 fr.) 100 fr. Ouvrage rare et qui avait disparu du marché depuis longtemps déjà. Nous remarquons sur le catalogue de la maison Friedla.'ndcr et tils, de Berlin, un exemplaire pour -210 marks (337 fr. 50). Sépar. ; Livr. 1, 9, 15. Mollusques acéphales. (Au lieu de 18 fr.) — Livr. 30, .35. 38. Mammifères. (Au lieu de 18 fr.' — Livr. 20, 2.3, 21. 2S. Oiseaux. (Au lieu de 21 fr.) — Livr. 3, 5, 8, II, U, 17, 19, 26, 31, 32. Reptiles. (Au lieu de 24 fr.) — Livr. 2, t, 6, 7, 12, 13, 16, 18, 21, 22, 25, 27, 29, m, 34, 36, .37. Arachnides. (An lieu de 108 fr.) Les 23 planches inédites, sépar., color., peuvent être fournies pour (11.") fr.) 100 fr. Je possède aussi la Nova Séries (contenant les Orchidées). In-folio avec 56 planches, coloriées, 1 frontispice et li planches en noir. 1858 250 fr. BLUME (C.-L.) et J.-B. FISCHER, Flora Javae, nec non insularum adjacentium, 3 volumes in-folio, avec 2i8 pi. color. et 13 pi. noires. Bruxelles, 1828-1838. (700 fr.) 275 fr. Jusqu'à ce jour, cet ouvrage était annoncé partout 'voyez Brunet, Graesse, Pritzel, les catalogues de Friedtender. Quaritcli, Nijhoflf, Brill. Mùller et C", Dulau et autres! comme devant comprendre -2-25 planches coloriées et 13 planches noires. C'est une erreur. En prenant livraison des quelques exemplaires acquis par moi, j'ai découvert -23 planches inédites, à savoir : Olfersia, pi. 9ï>, 96 ; Loranthus, -29 à 3-2 ; Rhododendron, la, Tb et 7c ; Gaulteria, 13 à 1,5 : Araphi- calyx, 9 ; Vaccinium. 19. -20, -23, -24 ; en tout -23 planches, lesquelles manquent à tous les exemplaires se trouvant dans les Bibliothèques. De sorte que l'ouvrage se compose réellement de 3 vol. in-folio, renfermés en -2 portefeuilles, avec •2-' ■< planches coloriées et 13 planches noires. Encyclopaedie der Natur'wissenschaften. Grand in-8. 1" HaïKlInich lier lliitanili. von Si;hknk. 4 volumes en .") parties. (IT) fr.i 60 fi'- 2" Hdivlbucli lier Malhenuilili. von S ihukmilch. 2 volumes. (4-8 fr. 7.")) 28 fi' 3° //(inilirn'iter/iiich iler Zooloi/ie, Aiit/irujioloi/ie inid FAhnoloijie, von J.tGEii u. Rkichenow Vol. \-\\ 12 fr. 12 fr. f8 fr. 30 fr. 70 fr. A-Pv\is. (117 fr. ôOi. 4» Hanilirwrterbuch >ler Mineralor/ie, Geolni/ie uml Palœontologie. von Kknngott. 3 vol. (GOfr.l r.» Hamhro'rierbuch knbi:r<;. 13 vol. et tai)le. (2(i2 fr. 50,. . . • 7° Haïulbiich der Physik. von Wi.nkeuianx. I . Meelianik uncl AkustiU. (30 fr.) Les 31 volumes pris ensemble. (660 fr.) 60 fr- 30 IV- 13 fV. 160 II 15 fr. 300 fr. LEFEBVRE (Th.). Voyage en Abyssinie, Partie Zoologie, par O. dks Murs, FI. Prkvost, etc. 40 pages de texte in-8 et 40 planches coloriées in-folio. 181-9. (100 fr.) 45 fr. ORBIGXY iD"^ Alcide d). "Voyage dans l'Amérique méridionale. Géologie. Grand in-k XLII4-290 pages, avec 10 planches et cartes gédlogiques. i83i- 75 fr. POMEL (A.). Paléontologie de l'Algérie. Matériaux pour la carte géologique de l'Algérie. 10 vol. in-i, avec 136 pi. Alger, 1893-1897. (310 fr.) 200 fr. I. Bubalus antiqnus. 1 vol. in-1. avec K) planches. ls'.)3 25 fr 20 fr- II. Caniéliens et Cervidés. 1 vol. in-1. avec 8 pi. 1893 (18 fr.; |4 'r- m. Bœufs-Taureaux. 1 vol. in-l, avec 19 pi. IS'.II ; Kl fr., 32 l"r. IV. Les Bosélaphes Rav, 1 vol. in-1, avec 11 pi 189 1 ,2 1 fr. '. 20 1' • V. Les Antilopes Pallas. 1 vol. in-1, avec 1.") pi. 1895 31 fr 28 l'- VI. Les Eléphants quaternaires. 1 vol. in-1. avec 1.") planches, 18*»,") (31 fr. 28 'r- Vil. Les Rhinocéros quaternaires, 1 vol. in-1. avec 12 planches. 1895 i25 fr. 20 VIII. Les Hippopotames. 1 vol. in-l, avec 21 pi 189(J il5fr.) 36 fr. IX. Les Carnassiers. 1 vol. in-L avec 15 pi 1897 (K> fr.) 32 fr. X. Les Suilliens, Porciens. 1 vol. in-L y^'<-'^' h' planches. 1897 25 fr. ■ 20 f''- H. WELTER, EDITEUR. A PARIS V, 2" et :i' Année, à 32 fr. chacune.— /i", 5°, 6' et T à 48 t'r. Los sept volumes pris ensemble, au lieu de 288 l"r. pour 150 fr. L'ANNEE BIOLOGIQUE Comllc (le Rédaction : MM. Aimé (H.i. — Bataillon. — Baudoin iD-- Marcel).— Beauregard fD'-Henrv).— Bedot 'D'';. — Béraneck. — Bertrand (G.j. — Binet l'A.). — Bouin (M.). — Bouin (P."). — Boulart. — Bourquelot (E.). — Bruyant (C). — Builot. — Cantacuzéne (D' Jean).— Cattaneo'I.). — Chabrié (DM. - Cliarrin (D-- A,). - Claparède l'D'' F,.). — Clavière (i.). — Conte fA.). — Coutag-nefG.). — Cuénotif-.)- — Daniel. — Danilevski. — Uantan. — Davenport iC.-B.). — Defrance (D" L.). — Delage (Jacquesi. — Delage (Marcel).— Demoor (D' J.).— Deniker (J.). — Duboscq (O.). — Durand de Gros ("J.-P.). — Emery (Carlo). — Ensch. — Ewart (A.-J.). — Florentin (R.). — Foucault. — Fournier (P.). — Fursae (D'- de). — Furster (M»"'): — Gallardo ( k.). — Geory-ewitch (J.). — Gley (D--). — Goldsmith (M"« Marie). — Guiart.— Gui,n-nard iL.).— Hedit i D"' L.).— Hennepuy (K.-L.)— Henrv(V.). — Hérouard (E.). - Jaccard'D"- Paul). — Jacques (D"" P.). — Joyeux-Lattuie (D"^ J.). — LabV}é (A.). — I,aaues.se (D'" E.').-- Larguier des Bancels fj.).— [.ebrun (N.). — Lécaillon (A.).— Leduc (S.).— Maillard (L.). — Malaquin l'A.-G.;. — Mallèvre ^A.) — Mann (G.). — Marchai (D"" p.).— Marinier (L.).— Massart(J.).— Mendelssolin (M.).— Ménégaux-- Metchnikov (E.). — Morselli (E.). — Neuville. — Pergens (D--!. — Petit (A ). - - Philibert (A.). — Philippe (D' Jean). — Philippon. — Phisalix (D^- — Podwissotzki (E.,. — Poirauit 'G.). Portier (D"- P.). — Prenant (1)'' A.). — Pravot 'G.).— Querton (L.). — Racovitza (E.-G.). Radais (M.). — Regnault l'D'" Félix). — 3aint-Réniy (G.). — Sauvageau 'C.) — S^ very (B.). — Sérieux (D'' P.)-— Sinion (D^ Charles). — Szczawinska (Mn» Wanda .- Terré. — Thompson (J.-A.;.— Vanëy (G-).— Yarigny (Henri de).— Vaschide (N.).- - Vignon (P.).— Vuillemin {W P.).— Wautliy (Georges). — Windle (B.). Pour donner une idée du plan de Touvrage, I. La Cellule. II. Les l'roduils sexuels et la fécondation. III. J.a Partliéno.iîéuèse. IV. La Reproduction asexuelle. V. L'Ontogenèse. VI. La Tcratogénèse. VII. La Kégénération. VIII. La d'elle. IX. Le Sexe et les Caractères sexuels secondaires. X. Le Polymorphisme, la Métamorphose et l'Alter- nani'e des générations. nous reproduisons Ici la liste des chapitres : XI. Les Caractères latents. XII. La Corrélation. XIII. La Mort, l'humortalité, le Plasma germiuatif XIV. Morphologie et Physiologie générales. XV. L'Hérédité. XVI. La Variation. XVII. L'Origine des espèces. xviii. La Distribution géographique des êtres. XIX. Système nerveux et fonctions mentales. XX. Théories générales. Généralités. L'ANNEE PSYCHOLOGIQUE PUBLICATION DU LABORATOIRE DE PSYCHOLOGIE PHYSIOLOGIQUE de la Sorbonne (Hautes Études) sous LA DIRECTION DE M. A. BINET Docteur è.s .sciences, Lauréat de 1 Institut (Académie des ScicTices et Académie des Sciences morales et politiques) Directeur du Laboratoire de Psychologie physiologique de la .Sorbonne (Hautes Études' .WKC LV CnLLAB0R.\T10.\ DE H. BEAUNIS V. HENRI Th. RIBOT Préparateur au Laboratoire de Physiologie de la Sorhonue De l'Institut Professeur honoraire au CoHége de l'iancf. Directtnr iKuioraire du Laboratoire de Psychologie d la Sorbonne et d'un Comité de Rédacteurs dont : MM. Bohn, Bourdon, Deniker, Dide, Féré. Foucault, Frédéricq. van Gehuciiten, Grasse, Hœmelink, Lacassagne, Leuba, Malapert. Martin, Meillet, M"" MEUSY, MM. Nuel, Simon, 'Vaney ; Sci;rétaire de la rédaction : Lficgiiier des Bancels. Par suite du développement de la psychologie expérimentale, le nombre de •" "moires consacrés à celle science augmente chaîne année : ce^. ntéuioires sont disséminés dans une fonle de ueils de physiologie, de pathologie générale et spéciale, de pédagogie, de philosophie, dont la plupart sont diflicilenient accessibles; les travailleurs éprouvent de grandes difliciiltés aujouid'hui à se tenir au courant de la science, et ces iliflkultés iront en augmentant. L' Année jisijc/ioloffii/ue est divisée en trois parties. La première partie comprend les mémoires origi- naux; la deuxièine partie, les analyses des travaux: et enfin la troisième partie se compose des tables liiblîo- graplihiues. - — 15 fr- - - 18 fr. - - 15 fr- - — 15 fr. Un exemplaire de^ Tomes III à IX i'lsç»;j-lW-2'. pris ensemble au lieu de 10>> fr.. Prix net : 70 fr. lue Aimée (IIKW), 11* .-Voué- (1904), !•>« .Vunée (IKO.")), chacune 15 fr. Les -2 priîniières années, rares, peuvent être fournies d'occasi(m seulemenl. La première vaut de 40 à 50 fv. De la deuxième, il existe encore queliiues exemplaires au prix de 25 francs. /.« Pnhlicniioii se continue à raison d'un 7:nh(me jpar an. l'-e Année fl804). L'u vol. in-S". avec figures. E|iiiisi'. C.c — 'I899'. oc (1895). — — ;" — 'JWO;. 'Jf' — (1896). — - 15 fr. s'' — (1901,. /.e __ (1897). (1898 . — - 15 fr. 9*= — .190->\ :.'•= — — — 15 fr.