L'ANNÉE BIOLOGIOUE TyPOGRAPHîE FIRMIN-DIDOT ET c'". — 3IESNIL (EURE). L'ANNÉE BIOLOGIQUE COMPTES RENDUS ANNUELS DES TRAVAUX DE BIOLOGIE GÉNÉRALE PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE YVES DELAGK MEMBRE DE l'iNSTITUT PROFESSEUR A l'uNIVERSITÉ DE PARIS DIRECTEUR DE LA STATION BIOLOGIQUE DE ROSCOFF Avec la collaboration d'un Comité de Rédacteurs SECRETAIRES DE LA REDACTION Partie Zoologique Partie Botanique NiARiE GOLDSMITII F. PÉCHOUTRE Docteur es sciences naturelles. Docteur es sciences naturelles. RÉDACTEUR EN CHEF POUR LES FONCTIONS MENTALES : PHILIPPE |D' Jean), Directeur adjoint du laboratoire de Psychologie Physiologique à la Sorboune. DIX-NKUVIÈME ANNÉE 1914 PARIS LIBRAIRIE LHOMME 3, RUE CORNEILLE, 3. 1916 Volume publié à l'aide d'une subvention accordée par l'Université de Paris (Fondation Commercy). AVERTISSEMENT En raison de la difficulté de se procurer certains ouvrages pendant la guerre, bon nombre d'analyses ont dû être reportées à un volume ultérieur. Le lecteur qui constaterait l'absence d'une analyse attendue peut donc chercher si elle ne se trouverait pas dans quelqu'un des volumes suivants. LISTE DES COLLABORATEURS BOUBIER (A. -M.). — Docteur es sciences. Genève. BIlACHhjT (A.). — Professeur à l'Université. Bruxelles. CUÉNOT (L.). — Professeur à la Faculté des Sciences de l' Université. Nancy. DUPRAT (G.-L.). — Directeur du laboratoire de Psychologie expéri- mentale. Aix en Provence. FERRARI (G.-C). — Professeur de psychologie expérimentale à l'Uni- versité de Bologne. FOUCAULT. — Docteur es lettres. Professeur à la Faculté des Lettres. Montpellier. GARD (M.). — Chef de travaux à la Faculté des Sciences. Bordeaux. GOLDSMITH (M"" Marie). — Docteur es sciences. Paris. GUÉRIN (P.). — Professeur agrégé à l'Ecole supérieure de Pharmacie. Paris. HENNEGUY (F.). — Professeur d" Embryologie au Collège de France. Paris. JOTEYKO (M"' J.j. — Chargée de conférences au Collège de France. Paris. LAMEERE (A.). — Professeur à l'Université. Bruxelles. LASSEUR (Pn.). — Docteur es sciences. Nancy. LÉCAILLON (A.). — Professeur à la Faculté des Sciences. Toulouse. LEGENDRE (R.). — Docteur es sciences. Paris. LUCIEN (M.). — Chef des travaux à la Faculté de Médecine. Nancy. MAILLEFER (A.). — Professeur à V Université . Lausanne. MARCHAL (P.). — Professeur à l'Institut agronomique. Paris. MENDELSSOHN (M.). — Professeur à l'Université. Saint-Pétersbourg. MENEGAUX (A.). — Assistant au Muséum. Paris. MOREAU (F.). — Préparateur à la Faculté des Sciences. Paris. MOUTON (H.). — Chef de laboratoire à l' Institut Pasteur. Paris. MOYCHO (V.). — Docteur es sciences. Paris. PECHOUTRE (F.). — Docteur es sciences. Paris. VIII LISTE DES COLLABORATEURS. rillLIPPE (D"" Jean). — ('lie/des travaux au lahoratoirc de Psycho- loqie physiologique à la Sorhonne [Ilautes-Eludes). Paris. PRENANT (A.). — Professeur d'/Iistologie à la Faculté de Médecine. Paris. PUYMALY (A, oe). — Licencié es sciences. Bordeaux. ROBERT (A.). — Chef des travaux de Zoologie à la Faculté des Sciences. Paris. STROHL (.1.). — J*rivat-docent à l'Université. Zurich. TERROINE (E.). — Maître de conférences à C École des Hautes- Éludes. Paris. VABKjNY (II. de). — Assistant au Muséum. Paris. VLÈS (F.). — Préparateur au Laboratoire de Roscoff. TABLE DES CHAPITRES I. La cellule. 1. Structure et constitution chimique de la cellule et de ses parties. — a) Struc- ture, p) Constitution chimique. 2. Physiologie de la cellule. — a) Sécrétion, excrétion, p) Mouvements proto- plasmiques. yjTactismes et tropismes. ô) Assimilation , accroissement, e) Réac- tions de la cellule en présence des toxines, des sérums, des venins. 3. Division cellulaire directe et indirecte. — a) Rôle de chaque partie de la cellule dans ces phénomènes; leur cause. P) Signification absolue et relative des deux modes de division. II. Les produits sexuels et la fécondation. 1. Produits sexuels. — a) Origine einbryogénique de ces produits, p) Phénomènes de leur maturation : réduction chromatique, modifications cytoplasmiques. y) Structure intime des produits mûrs. 2. Fécondation. — a) Fécondation normale, p) Mérogonie. Fécondation partielle, pseudogamie. y) Polyspermie physiologique (pseudopolyspermie). III. La parthénogenèse. — a) Prédestination, structure, maturation de l'œuf par- thénogénétique. p) Conditions déterminantes du développement parthénogéné- tique. Parthénogenèse expérimentale, y) Alternance de la parthénogenèse et de l'amphimixie. Parthénogenèse exclusive. IV. La reproduction asexuelle. — a) Par division : schizogonie; autotomie repro- ductrice, disséminatrice, défensive, p) Par bourgeonnement, y) Par spores. V. L'ontogenèse. — a) Isotropie de l'œuf fécondé ; spécificité cellulaire. P) Différen- ciation anatoinique; différenciation histologique et processus généraux, y) Les facteurs de l'ontogenèse; tactismes et tropismes, excitation fonctionnelle, adap- tation ontogénétique; biomécanique. VI. La tératogénèse. 1. Généralités ; lois et causes de la formation des monstres. 2. Tératogénèse expérimentale : a. Soustraction d'une partie du matériel embryogénique : a) à l'œuf entier (ootomie) ; p)à l'œuf en segmentation ou à l'embryon (blastotomie). b. Influence tératogénique : a) des agents mécaniques et physiques (pression, se- cousses, traumatismes, température, éclairage, électricité, etc.); P) des agents chimiques; y.) des agents biologiques (consanguinité, hybridation, parasites, maladies, etc.). 3. Tératogénèse naturelle. — a) Production naturelle des altérations tératologi- ques. P) Correction des altérations tératologiques par l'organisme. Régulation. y) Polyspermie tératologique. Monstres doubles. Ilermaphroditisme tératolo- gique. S) Cas tératologiques remarquables. ■ ^^y^^ X TABLE DES filAPITRES. VII. Lîi régénération. — Uégcnéralion normale. Aulolomie. Parallélisme avec l'on- lonénèse. Ucgulalioiis. Hctéromoriiliose. VIII. La greffe. — a) Action du sujet sur le greffon, p) Hybrides de greffe. I.V. Le sexe et les caractères sexuels secondaires ; le polymorphisme ergatogénique'. X. Le polymorphisme métagénique ', la métamorphose et l'alternance des générations. XI. La corrélation. — a) Corréialion physiologique entre le.s organes en fonction. P) Corrélation entre les organes dans le développement. XII. La mort; le plasma germinatif. — Dégénérescence sénile. — Immortalité des Protistes. XIII. Morphologie générale et chimie biologique. 1 " MoapnoLOciE. — a) Symétrie, p) Homologies. y) Polymérisation. Individualité de l'organisme et de ses parties; colonies, ô) Feuillets. 2° Composition chimique dks substances de l'organisme. XIV. Physiologie générale. 1" Nutrition. — a) Osmose. P) Respiration, y) Assimilation et désassimilation; absorption. Fonction chlorophyllienne. S) Circulation, sang, lymphe, sève de végétaux, e) Sécrétions interne et externe, excrétion. Ç) Production d'énergie (mouvement, chaleur, électricité, etc.). y]) Pigments. 9) Hibernation, vie latente. 2" Action des agents divers : a) mécaniques (contact, pression, mouvement, etc.); P) physiques (chaleur, lumière, électricité, rayons cathodiques, pression os- molique, etc.); y) chimiques et organiques (substances chimiques, ferments solubles, sérums, sucs d'organes, venins, toxines), ferments figurés, microbes. S) Tactismes et troplsmes. s) Phagocytose. XV. L'hérédité. a. Généralités. b. Transmissihilité des caractères de tout ordre. — a) Hérédité du sexe. p) Hérédité des caractères acquis, y) Hérédité de caractères divers : cas remarquables. c. Transmission des caractères. — a) Hérédité dans la reproduction asexuelle, dans la parthénogenèse, dans l'amphimixie. P) Hérédité directe et collaté- rale, y) Hérédité dans les unions consanguines, ô) Hérédité dans le croise- ment; caractères des hybrides, e) Hérédité ancestrale ou atavisme, l) Té- légonie. tj) Xénie. XVI. La variation. a. Vurialion en général; ses lois. b. Ses formes : a) lente, brusque; p) adaptative; y) germinale; ô) embryon- naire ; e) de l'adulte ; î^) atavique, régressive ; y]) corrélative; 6) des instincts. t) Cas remarquables de variation. c. Ses causes : a) Spontanée ou de cause interne, irrégulière ou dirigée. Va- riation parallèle. Orthogénèse. p) Variation sous l'influence des parasites. y) Influence du milieu et du régime : accoutumance; acclimatement; actions physiques (pression osmotique, température, lumière, etc.). ô) In- fluence du mode de reproduction (reproduction asexuelle, consanguinité, croisement). (/. Ses résultats : a) Polymorphisme œcogénique '. p) Dichogénie. XVII. L'origine des espèces et de leurs caractères. a. Fixation des diverses sortes de variation. Formation de nouvelles es- pèces. — a) Mutation. P) Divergence, y) Convergence, ô) Adaptation phy- logénétique. e) Espèces physiologiques. t. Voir dans V Avertissement du vol. III la signification de ce terme. TABLE DES CHAPITRES. xi b. Facteurs. — a) Sélections artificielle; naturelle (concurrence vitale); ger- niinale ; sexuelle; des tendances, etc. p) Ségrégation; panmixie. ô) Action directe du milieu. c. Adaptations. — Œcologie. Adaptations particulières. Symbiose. Commensa- lisme. Parasitisme. Mimétisme. Particularités structurales, physiologiques et biologiques. d. Phylogénie. — Disparition des espèces. XVill. La distribution géographique des êtres. XIX. Système nerveux et fonctions mentales. 1° Structure et fonctions de la cellule nerveuse, des centres nerveux et des ORGANES des SENS. a. Cellule nerveuse. — a) Structure, p) Physiologie, pathologie. b. Centres nerveux et nerfs. — a) Structure, p) Physiologie; localisations cérébrales. c. Organes des sens. — a) Structure, p) Physiologie. 2» Processus p.sychiques. I. GÉNÉRALnÉS ET corrélations. a. Généralités. b. Sensations musculaires, organiques. c. Sens gxistatif et olfactif. d. Audition. e. Vision. II. Mouvements ET EXPRESSIONS. a. Émotions. b. Langages. c. États de rêve. d. Fatigue. III. Idéation. a. Images mentales. b. Associations et jiigemcnls. c. Idées et consciences. d. La mémoire. e. L'activité mentale. IV. Psychologie comparée. a. Psychologie animale. b. Psychologie infantile. c. Psychologie anormale. XX. Théories générales. — G-énéralités. TABLE DES REVUES GENERALES PARUES DANS LES VOLUMES PRÉCÉDENTS L. Daniel. Influence du sujet sur le greffon. Hybrides de greffe Vol. I, 269 E. Gley. Exposé des données expérimentales sur les corrélations fonc- tionnelles chez les animaux Vol. I, 313 Ml TABLE DMS REVUES GENERALES. J.-P. DiiiANi) (i)K Gros). Du polyzoïsme et de l'unité organolo^ique intémante chez les Vertébrés Vol. I, 338 A. Cn\uRiiv. Les défenses de l'organisme en présence des virus '. . Vol. I, 342 Em. Bourquelot. Les ferments solubles Vol. I, 375 C. PniSALix. Étude comparée des toxines microbiennes et des venins.. Vol. I, 382 W. SzczAwiNSK.v. Conception modernedelastructuredusystème nerveux. Vol. 1, 569 A. BiNET. La psychologie moderne et ses récents progrès Vol. I, 593 M. IIartoc. Sur les pliénomènes de reproduction Vol. I, 699 J. CA^TAct•z^;NE. La phagocytose dans le règne animal Vol. II, 294 G. Pruvot. Conditions générales de la vie dans les mers et principes de distribution des organismes marins Vol. II, 559 A. Laiîiîé. Un précurseur. Les cellules factices dAscherson Vol. III, 4 L. GiiGNARi). La réduction ciiromatique Vol. III, 61 E. Metcumkoff. Revue de quelques travaux sur la dégénérescence sénile Vol. III, 2î9 P. ViGNON. Les canalicules urinaires chez les Vertébrés Vol. III, 27 G. Pruvot. Les conditions d'existence et les divisions bionomiques des eaux douces Vol. III, 527 S. Leduc. La tension osmotique Vol. V, li L. CcÉNOT. Les recherches expérimentales sur l'hérédité Vol. VII, i.yi W. SzczAwiNSKA. Coup d'œil rétrospectif sur les cytotoxines V^ol. VII, xlvi P. DE Bkauchamp. Les colorations vitales Vol. XI, xvi Eue Metchniroff. Aperçu des progrès réalisés dans l'étude de l'immu- nité pendant les dix premières années du xx" siècle Vol. XIII. xix Ancel Gallakdo. Les idées théoriques actuelles sur la mécanique de la division cellulaire Vol. XIV, xix Yves Delage. La Psychoanalyse Vol. .XIX, xx REVUE (1914) Biologie animale. — La physionomie générale des recherches de biologie reste très uniforme depuis plusieurs années. Aucune concep- tion très nouvelle, aucune synthèse hardie ne vient orienter la biologie générale dans une direction nouvelle. Parmi les recherches cytologiques, toujours très nombreuses, un travail d'Oschmann mérite surtout de retenir l'attention; à côté d'une description d'un phénomène intéressant de fusionnement cellulaire au cours de Tovogénèse et de la spermatogénèse du Tuhifex, l'auteur développe une nouvelle conception des divers organes cellulaires. Ces organes (noyau, nucléole) ne seraient pas fixes, mais créés à chaque instant par la localisation des substances élaborées (chromatine se formant dans le nucléole et passant dans le noyau; substances plas- matiques s'élaborant aux dépens de celui-ci; fibrilles et autres produits se développant dans le cytoplasme). L'aspect observé au microscope dépendrait uniquement du moment de fixation. L'étude de la per- méabilité cellulaire continue à passionner les biologistes. Osterhout note, au sein de la cellule, une série de couches à perméabilité diffé- rente; Harwey oppose de nouveaux arguments à la théorie d'OvERTON, Me Clendon et Gray étudient la perméabilité des œufs des différents animaux (oursin, grenouille), fécondés et non fécondés. Lillie (ch. III) explique par des modifications de l'état physique de la membrane l'action de tous les agents parthénogénisants; de même, Bataillon (ch. III) penche pour l'idée que l'activation des a^ufs d'A.mphibiens dans ses expériences consiste en une augmentation de perméabilité de la membrane. C'est au maintien de cette perméabilité à l'état normal qu'Osterhout (ch. XII) attribue la vitalité des tissus. — Dans la chimie cellulaire, il faut noter la place importante prise par l'étude des lipoïdes, qui sont considérés comme partie intégrante du protoplasme au même titre que les substances albuminoïdes. Il faut citer ici surtout les recherches de Mayer, Schaeffer, Terroine, sur les différents con- stituants du protoplasme (ch. XIII), sur le rôle des lipoïdes phosphores dans la régulation thermique, sur le comportement des lipoïdes et des graisses dans différentes conditions physiologiques, etc. (ch. XIV). xiv L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Gothlin, (le son côté (ch. X.IX, 1" , attribue à ces corps une grande importance dans le fonctionnement des nerfs. C'est par des lipoïdes spécifiques qu'iscovesco explique l'action des glandes endocrines ^ch. XIV). — A signaler encore, dans la chimie cellulaire, une discus- sion au sujet des idées (I'Unna sur les lieux d'oxydation et de réduction dans la cellule lŒltze. Schneider) (ch. I). En ce qui concerne les produits sexuels (ch. II), le travail le plus saillant est celui de Fr. R. Lillie qui donne un exposé complet de sa théorie de la fécondation par l'intermédiaire de la fertilizine, théorie déjà indiquée l'année précédente. Quelques objections contre cette théorie sont faites par J. Loeb. La suite des expériences de Brachet (ch. II) sur le développement d'œufs du Slrongylocenirotus, sur lesquels la formation de la mem- brane a été inhibée avant la fécondation, montre avec plus de netteté encore le rôle secondaire et purement mécanique de la membrane : si, en effet, on applique à l'œuf en segmentation, aux premiers stades, le traitement butyrique de Loeb, qui distend cette membrane, le dévelop- pement se poursuit normalement. — Loeb montre l'action membrano- gène des rayons ultra-violets [sur Vœuî cVArhacia). Les recherches de Herlant sur la cytologie des œufs ayant subi un traitement parthéno- génisant révèlent dos faits intéressants : l'existence d'un rytlime dans l'apparition et la disparition des radiations autour du centrosome et les effets successifs des deux temps de la méthode de Loeb sur le nombre des asters et des chromosomes. Le nombre de ces derniers est haploïde, diploïde ou bi-diploïde suivant les moments (ch. III). Dans les questions du développement (ch. V), un travail assez ori- ginal de Belogolowy est à noter. Partant de cette idée générale que l'évolution (tant individuelle que phylogénétique) comporte une aug- mentation graduelle de la tension énergétique, l'auteur se demande si, en entourant un organisme en voie de développement de conditions trop favorables, on ne provoquerait pas un arrêt à un stade précoce. Les expériences sur des œufs des Pelohates greffés dans le corps du même animal et amenés ainsi à vivre en parasites confirment cette prévision. Stachowitz reprend les expériences sur l'action du radium sur les œufsd'Amphibiens et conclut, d'accord avec O. et G. Hertwig, qu'elle s'exerce surtout sur la chromatine. C'est le système nerveux qui est particulièremen frappé. — Au même chapitre (ch. VI), à signaler un tra- vail d'ensemble sur la tératogénése, de Rabaud. Au chapitre de la mort (ch. XII), on peut citer les recherches de Woodruff et Erdman sur la rejuvénescence des Infusoires sans le se- cours de la conjugaison, et une tliéorie de la sénilité de Marinesco qui oppose à la théorie phagocytaire de Metchnikoff une autre, basée sur le vieillissement des colloïdes et la diminution de la uucléine dans la cellule. Parmi les travaux consacrés à la chimie biologique et à la physio- logie générale (ch, XIII et XIV), particulièrement nombreux sont ceux qui traitent du métabolisme des hydrates de carbone (Underhill, L'ANNEE BIOLOGIQUE. xv Furth, Ringer, Ringer [et Frankel, Parnas et A^U^agner, Underhill et Prince, Underhill et Blatherwick, etc.); plusieurs auteurs s'occupent également du métabolisme des protéiques et de l'azote (Cathcart et Orr, "Wolf, Thannhauser, Kossowicz, Henriquès et Andersen, etc.). Les recherches sur les ferments tiennent toujours une place impor- tante, de même que celles sur les sécrétions internes. Dans ce dernier domaine, il faut citer un travail d'ensemble de Gley : après un exposé très complet de la question, l'auteur conclut contre lidée répandue des actions réciproques des glandes endocrines. Cette conclusion est contirmée par des expériences du même auteur (seul et en collabora- tion avec Quinquaud) sur les rapports entre la glande thyroïde et les surrénales. Les questions qui occupent ensuite de préférence les auteurs sont : le fonctionnement de diverses glandes (nombreux auteurs), l'action des rayons ultra-violets (V. et M"^" Henry, Savopol, Secerov, Dangeard), les venins (Ledebt, Arthus, Calmette et Massol, Calmette et Mezie, Delezenne et Fourneau, Phisalix). A signaleraussi une discussion sur l'application aux tropismes de la loi Bunsen-Roscoe (y. Loeb et Ewald, Mast). Dans les questions d'hérédité (ch. XV), où les conceptions mendé- liennes dominent toujours, on peut constater la complication crois- sante de ces conceptions, en rapports avec les difficultés rencontrées. Les hypothèses adjuvantes, dont le caractère dominant est une grande précision dans les détails hypothétiques, s'accumulent. Cette année, il faut signaler surtout le travail de Morgan (cl qui cherche à tourner la diiliculté résultant de la disproportion entre le nombre de chromo- somes et celui de caractères dont ils sont censés être les supports; il émet une hypothèse faisant appel à un mode de séparation compliqué de chromosomes bivalents au moment de la réduction. Un autre auteur, Mac Dowell, cherche de même à répondre à l'objection des caractères intermédiaires. — Un grand nombre d'auteurs traitent au point de vue mendélien rhérédité des caractères liés à un sexe. — La question des caractères acquis reçoit une contribution intéressante de l'étude faite par Brachet des facteurs présidant au développement de certains organes (orifice pour la sortie du membre antérieur chez les Anoures, placenta formé chez un embryon de Lapin cultivé in vitro, invagination cristallinienne chez une série tl'animaux) : d'abord exter- nes, ces facteurs deviennent ensuite internes, en ce sens que l'organe apparaît désormais en l'absence de toute excitation venue du dehors." — Dans un autre ordre d'idées, mais toujours relativement aux ques- tions d'hérédité, sont à signaler les recherches de Boveri, Herbst et Hinderer sur la prédominance des caractères maternels dans les croi- sements d'oursins, effectués avec des œufs géants. Dans les problèmes de révolution (ch. XVII), on peut signaler une discussion sur le mimétisme chez les papillons (Poulton, Dixey, Car- penter, Abbotti, qui aboutit à mettre en doute son rôle protecteur, et deuxmémoires, de Buttel-Reepen : « Les dystéléologiesdansla nature », et de Shelford :« Les réactions des êtres vivants », tendant également xvi ^ L'ANNHR BIOLOGIQUE. àiiierrunivorsalilé de l'adapLaliuii. La lendauco contraire se manifeste pourlanl, en particulier dans le travail de Mottram sur la coloration des Oiseaux : la sélection naturelle sert ici d'unique explication même pour les phénomènes pour lesquels Darwin crut devoir lui adjoindre un aide sous forme de sélection sexuelle. Au chapitre du système nerveux (ch. XIX, 1"), un certain nombre d'auteurs cherchent à établir le lien entre les différentes structures des cellules nerveuses et des nerfs et leur fonctionnement. Ainsi, Moselli constate que la substance chromatique des cellules (corps de NissI) est en rapport non avec la place de l'animal dans l'échelle, mais avec sa robustesse et son agilité; Gothlin rattache la vitesse des mou- vements au degré de myélinisation des nerfs; Stubel, Lapicque (L. et M.) et Legendre étudient de même les modifications de la gaine de myéline, le premier sous l'influence du fonctionnement, les seconds sous celles des anesthésiques. Nageotte fait des objections à ces der- nières observations. — Mais il faut citer surtout un travail important de Goette [Développement des nerfs céphaliques chez les Poissons et les Amphibiens) montrant, contrairement à la théorie du neuroblaste et du neurone, l'origine périphérique de certains nerfs céphaliques (olfactif, acoustique); le fait que certains nerfs se différencient aux dépens d'élé- ments mésodermiques, sur place, et non à partir de neuroblastes, vient à l'appui de la même idée. En confrontant ces faits avec ceux fournis par la phylogénèse, l'auteur arrive à cette conclusion que le nerf se forme là où l'excitation a besoin d'être conduite et aux dépens des ma- tériaux que le milieu lui offre. — Dans un autre ordre d'idées, il faut si- gnaler un travail d'ensemble deVerworn [Excitation et paralysie) qui constitue une synthèse des travaux antérieurs de l'auteur et de son école et tend à montrer que, dans l'activité nerveuse, c'est la loi du « tout ou rien » et non celle de Weber-Fechner qui s'applique. Les mémoires d'Elrington et de H. Fredericq parlent dans le même sens. Les grandes questions générales (ch. XX) n'ont suscité aucun travail saillant. Heidenhain, dans un travail portant un titre très spécial [Champ sensoriel et bourgeons du goîit de la papille foliée du Lapin) cherche à développer une grande théorie d'ensemble, qu'il appelle < théorie des corps divisibles «.Toutes les structures des êtres vivants, aussi bien cytologiques et histologiques qu'anatomiques, se dispose- raient en une hiérarchie d'individualités, de plus en plus divisées; pour la cellule, par exemple, le noyau serait un produit de la subdivision de la cellule, les chromosomes, ceux de la subdivision du noyau, etc. — A citer encore au même chapitre, mais dans un ordre d'idées entièrement différent, une tentative de Henderson de montrer que si les êtres vi- vants s'adaptent au milieu, celui-ci évolue à son tour dans le sens d'une adaptation aux nécessités de la vie. — Y. Delage et M. Goldsmith. Biologie végétale. — La nature et le rôle des mitochondries chez les plantes ne sont pas encore élucidés d'une façon définitive et quelques auteurs, Cavers et Guilliermond, essaient, dans des revues critiques de la question, d'arriver à des généralisations et à des conclusions L'ANNEE BIOLOGIQUE. xvii quelque peu certaines. Lowschin, en constatant la présence de mito- chondries dans les feuilles adultes de différentes plantes, se défend de vouloir tirer des conclusions sur leur nature. Scherrer, qui signale dans VAnthoceros la première Hépatique où les mitochondries aient été constatées, prétend, contrairement à l'opinion généralement admise, qu'elles ne jouent pas le rôle de formateurs des chromatophores. Miss Acton, dans ses études sur la cytologie des Chroococcacées, signale les divers états sous lesquels, dans des espèces différentes, on peut rencontrer la substance nucléaire et présente une théorie relative à l'évolution du noyau cellulaire dans ce groupe. Tschernoyarow publie un travail sur le nombre des chromosomes et sur les chromo- somes spécialisés des noyaux de Najas major. Osterhout continue à étudier la perméabilité des cellules végétales. Fraser, Digby, Mottier apportent des contributions à la connaissance de la mitose, tandis que Me Lean et Arber signalent la fréquence de l'amitose dans les paren- chymes jeunes. — M™* F. Moreau montre que, chez les Urédinées, les mitoses de maturation se succèdent suivant la règle, hétérotypique et homéotypique. D'après Mii<^ Globus, une Algue, le Chlamydomonas inter- media présente deux modes de fécondation, l'isogamie et l'hétérogamie. Signalons encore les recherches de Nienburgsur le développement d'un Âscomycète, le Polystii/ma rubrum et celles de Miss Keene sur les zygo- spores de Sporodinia grandis. — Ernst apporte une nouvelle interpréta- tion à la parthénogenèse de Balanophora. La plupart des cas de parthéno- genèse, chez les plantes supérieures, sont dus au développement sans fécondation de l'oosphère qui n'a pas subi de réduction chromatique; les Balanophora elongata et glohosa offraient une exception remar- quable en ce que l'apogamie s'y produisait aux dépens d'un noyau polaire qui persiste seul daiis le sac embryonnaire après la disparition des autres éléments; ce noyau polaire, d'après Treub et Lotsy, for- merait un albumen et c'est l'une des cellules de cet albumen qui produirait l'embryon peu différencié. Ernst vient de démontrer que l'oosphère ne disparaît pas du sac embryonnaire et que c'est elle qui engendre l'embryon par parthénogenèse. — Sauvageau, dans ses études sur les Sphacélariées, décrit le développement des plantules et signale un procédé de multiplication qui n'était pas connu. "Weinzieher a étudié le développement de Xgrls indica; la fusion des noyaux po- laires y précède la fécondation et il y a une double fécondation. — La première division de l'œuf fécondé n'a lieu quelorsque les noyaux d'al- bumen ont déjà formé une couche pariétale dans le sac embryonnaire. — Winkler, revenant sur l'étude des Chimères végétales, expose l'historique des hybrides de greffe et les bénéfices que la botanique pratique et scientifique peut retirer de cette étude. Il renonce définiti- vement à l'hypothèse des hybrides de greffe ; les plus anciens hybrides de greffe, le Cytise d'Adam, le Néflier de Bronvaux, comme les plus récents, ceux qu'il pensait avoir obtenus lui-même expérimentalement ne sont que des chimères, c'est-à-dire des individus à la constitution desquels participent deux espèces différentes, sans que celles-ci soient changées. Meyer (F.) montre qu'il existe deux variétés de Néfliers de l'année biologique, \i\. 1914. b xviii i;annf-:k biologique. Bronvaux. — Tournois a étudié la sexualité du Houblon ; en ce qui con- cerne le déterminisme du sexe, les expériences faites avec le Houblon japonais montrent qu'il est possible de modifier, à partir de la germina- tion, le sexe des plantes dioïques, mais que ces changements de sexe sont, d'une part, limités à une assez faible proportion d'individus et, d'autre part, qu'ils ne sont jamais ni complets, ni définitifs. — Kashyap publie ses recherches surFinliuence de la lumière sur le développement du prothalle à-'EquiseJum dehile et sur les phénomènes de dichogamie dont il est le siège. Green discute la valeur morphologique des bulbilles du Lys. — Kylin étudie les diastases produites par quelques moisis- sures et l'intluence des milieux de culture sur cette production. Ilpii étudie la régulation de l'ouverture des stomates dans ses rapports avec la variation de la pression osmotique. Ravin a étudié expérimentale- ment la nutrition carbonée des plantes à l'aide des acides organiques libres et combinés. Moore étudie la présence des composés de fer inorganiques dans les chloroplastes des cellules vertes des plantes et son rapport avec la photosynthèse et l'origine de la vie. Le chloro- leucite contient deux parties distinctes : le stroma incolore et le pig- ment. L'expérience n'a pas montré jusqu'ici que l'agent primitif de la photosynthèse ne soit pas contenu dans le stroma incolore et que la chlorophylle n'ait pas évolué plus tard à la suite d'une synthèse due à la partie incolore du chloroleucite pour jouer soit un rôle protecteur, soit un rôle d'écran, soit un rôle chimique dans la formation de l'aldéhyde formique. Iwanowski,desoncôté, publie une contribution à une théorie physiologique de la chlorophylle. Maillefer propose une théorie de l'ascension de la sève, fondée sur le fait que les rayons médullaires sécrètent des substances osmotiques dans les vaisseaux ou trachéides où la pression baisse par suite de la succion due à la transpiration, et absorbent les substances osmotiques des vaisseaux oîi la pression est la plus forte. Dans un autre travail, il applique à l'ascension de la sève les lois et les calculs de la thermodynamique. Molisch étudie la tem- pérature des plantes. L'anthocyane et sa formation ont été l'objet de recherches de la part de Neilson Jones, Guilliermond, Pensa, Gertz, Czartkowski et Lowschin. Kidd étudie l'influence du gaz carbonique sur la maturation, le sommeil et la germination des graines. — En ex- périmentant sur les tubercules d'/pomcca Batalas, àeManihot utilissima et de Richardsonia braziliensis, Volk montre qu'en ce qui concerne ces plantes, la théorie de l'infection de Noël Bernard ne saurait être admise. Les expériences entreprises par Campanile sur les appareils de réception des phénomènes héliotropiques tendent à anéantir l'hypo- thèse d'Haberlandt sur la valeur spécifique de l'épiderme comme appareil exclusif de réception de l'excitation héliotropique, Jolivette a étudié les réactions du Pilobolus aux stimulus lumineux et Robinson a réalisé des expériences sur l'influence des excitations externes sur les sporidies de Puccinia malvacearum. Divers travaux sur le géotro- pisme sont dus à M'^e Jacobacci, à Dewers et à Pohl. — Shull étudie l'hérédité limitée par le sexe chez Lyrlinis dioica, Nilsson Ehle signale dans l'Avoine un facteur de la couleur agissant comme inhibiteur des L'ANNEE BIOLOGIQUE. xix barbules; les plantes jaunes sont toujours plus faiblement barbues que les blanches. A propos des trètles à multiples folioles, Perriraz prétend qu'à côté des facteurs de nutrition, les facteurs héréditaires jouent un rôle et un rôle principal dans l'apparition des folioles supplémentaires. Belling étudie la stérilité partielle et son mode d'hérédité dans la pro- géniture de certaines plantes hybrides. Davis fait connaître le résultat de quelques croisements réciproques d'Œnothera et Lidforss, celui de ses travaux sur Rubus. — Eisenberg a entrepris de nouvelles recher- ches sur la faculté déformer des spores chez la bactérie charbonneuse. Trûlzch recherche les causes de la dorsiventralité offerte par les pousses de Ficus pumila et de quelques autres plantes. — Gates et Miss Thomas cherchent à prouver que la mutation et la disjonction mendélienne sont des processus différents. Lotsy expose une théorie relative à la formation des espèces par croisement. Blochwitz signale la formation de nouvelles espèces de Moisissures par de fortes irrita- tions lumineuses. Kessler apporte une contribution à l'écologie des Mousses et Harris appelle Tattention sur une particularité chimique présentée par les anthères dimorphes de Lagerstroemia indica et sur sa signification écologique. M"« Mameli étudie une plante Carnivore peu connue, Martynia proboscidea. Baden montre que pour obtenir la germination des spores de Coprinus sterquilinus, la présence de bac- téries est nécessaire. Sinnot et Bailey publient leurs recherches sur la phylogénie des Angiospermes et Gohlke, Mez, Lange et Preuss appliquent la méthode du sérodiagnostic à la recherche des atfinités des plantes. Dodge apporte des preuves aux relations morphologiques des Floridées et des Ascomycètes. — F. Péchoutre. Biologie psychologique. — Si l'on rapproche les travaux qui se déta- chent sur l'ensemble, durant cette année 1914 ; si l'on essaie de les classer et de les grouper, on voit s'accentuer le mouvement que nous avions signalé durant les années précédentes : le retour à l'introspec- tion, son renouveau nécessité par le développement même des recher- ches de laboratoire, a profondément modifié l'orientation de celles-ci. Presque partout, on reconnaît aujourd'hui la nécessité de doubler les appareils par l'interrogatoire du sujet, c'est-à-dire par son introspec- tion : il nous est d'autant plus agréable d'enregistrer cette constatation, que c'est précisément la méthode de travail que s'efforça d'organiser dès le début en 1889, au laboratoire de la Sorbonne, son fondateur H. Beaunis. Cette méthode, qui a caractérisé quelque temps la psycho- logie française, distingue aujourd'hui la majeure partie de la psycho- logie anglaise et une bonne partie de l'américaine. En examinant les grands courants, on voit aisément que les ques- tions de corrélations tiennent encore une grande place (Spearman, etc.) : cependant, à côté d'elles, les méthodes de classification se développent partout et se retrouvent dans presque toutes les études qui cherchent à faire un pas en avant. — A côté des recherches sur les sensations, celles sur les mouvements continuent à attirer l'attention (Ribot, AVashburn, J. Philippe); on cherche à déterminer plus exactement les relations xx l'anm':k biologiquh. cntro le faclcur inoUuii- el rélémenl représentatif; les recherches sur les sons forment aussi une contril)ution importante, particulièrement dans leur relation avec le sens du rythme (Ross) ; sur les sensations vi- suelles et leur rôle mental, signalons l'étude d'ensemble de P. Villey ; les études partielles de Fitt et de Bourdon. Dans le domaine de la psychologie morbide et de celle du sentiment, les idées de Fkkii) et de ses disciples atteignent leur point culminant : nous en avions déjà signalé la poussée {Ann. BioL, 1913) ; on trouvera, ici même, dans l'étude de Y. Delage, leur mise au point. Les études de Lankes et de Bridge sur la décision ont, actuellement, un intérêt qui dépasse la portée que leur avaient attribuée leurs auteurs : il faut souhaiter que se développent les recherches dans cette direc- tion, en même temps que se réalisera une mise au point de plus en plus précise des questions abordées par Lambrecht dans sa revue générale sur la Psychologie des Peuples, et de Berguer sur la psycho- logie religieuse. Tout cela se relie au grand courant de classification signalé plus haut. Le travail de L. Boutan sur la psychologie de l'enfant et de l'animal, mérite une mention à part : il marque une date. Dans le même ordre d'idées, celui de Hachet-Souplet est une importante contribution. J'ai réservé pour la fin l'indication relative au travail de Borel sur le hasard : il touche par tant de côtés aux questions de méthode qui préoccupent constamment la psychologie de laboratoire, que sa place était dans ce chapitre à cause des questions de méthode qu'il pose. Aussi bien, depuis quelques années se dessinait une séparation de plus en plus nette entre deux méthodes adverses de travail, l'une dé- ductive et calculatrice, l'autre inductive et d'observation : demain s'accentueront nécessairement les divergences, pour ne rien dire de plus. C'est une question sur laquelle on aura certainement à revenir. — Jean Philippe. LÀ PSYCHOANALYSE LE SYSTÈME DE FREUD ET DE SON ÉCOLE Bien qu'elle soit nouvelle, presque née d'hier, puisque sa première ori- gine remonte seulement à une vingtaine d'années, la psychoanalyse a eu une évolution progressive, et il eût été impossible de prévoir à l'origine ce qu'elle est devenue aujourd'hui, grâce aux travaux de Sigm. Freud et de son école. Les précédents volumes de ce périodique ont donné de-ci de-là des analyses de quelques-uns des plus importants parmi les travaux très nombreux publiés sur ce thème ; mais c'est là une présentation extrêmement incomplète, et l'ensemble est si touffu, si complexe et en même temps si digne de fixer l'attention qu'il nous a paru nécessaire de le présenter aux lecteurs de l'Année Biologique sous une forme à la fois claire et très résumée. Le jour est venu de le faire au moment où un livre récent de Régis et Hesnard ' a présenté aux spécialistes de la psychiatrie un exposé très complet, très consciencieux et impartial de l'ensemble des travaux relatifs à la psychoanalyse, suivi d'une bibliographie très complète de la question; mais il est encore trop volumineux et d'une lecture trop labo- rieuse pour satisfaire aux besoins d'un public moins spécialisé. Xous lui avons fait de larges emprunts, surtout en ce qui concerne la partie médi- cale; mais nos études personnelles sur le rêve, en nous amenant à prendre connaissance de l'œuvre même de Freud, nous ont mis à même de nous faire une opinion originale sur les points essentiels de la théorie et de pré- senter un exposé qui ne soit pas le reflet d'une connaissance indirecte. Des études de Freud, qui poursuivait d'abord un but purement médical, est sortie peu à peu une conception psychologique qui en est, en quelque sorte, la conclusion ; et c'est ainsi que les choses devraient être présentées si l'on avait pour principal objectif la genèse de la théorie et son dévelop- pement historique ; mais aujourd'hui que la psychoanalyse est une science établie, sinon achevée, il est préférable de se placer à un point de vue dog- matique et de présenter cette conception psychologique comme la base sur laquelle repose le reste de la théorie. Nous dirons les choses comme si Freud lui-même parlait par notre bouche, pour ne pas obscurcir l'exposé en le mêlant aux critiques qui trouveront mieux leur place à sa suite. Le mécanisme psychologique. — Le domaine psychologique comprend des territoires où les phénomènes psychiques se manifestent successivement en parcourant leur évolution. Ce sont : le Perceptif, l'Inconscient et le Conscient, ces deux derniers reliés par une zone intermédiaire, le Préconscient. Le Perceptif, le Préconscient et le Conscient diffèrent peu de ce qu'on désigne sous des appellations analogues dans toutes les théories et ne demandent pas de définitions spéciales; il n'en est pas de même de l'Inconscient qui joue dans la conception de Freud un rôle très particulier et très important. Au début de la vie, avant tout fonctionnement psychique, il est constitué par les instincts héréditaires accumulés dans la race pendant son évolution au cours des siècles. Aux instincts de la race viennent s'ajouter successive- 1. Régis (E.) et Hesnard (A.), La Psychoanalyse des Névroses et des Psychoses. Ses ap- plications médicales et extra-médicales (in-lC, xii-379 pp., Paris, Alcan). l'année lilOLOGIQLE, XIX. 1914. C xMi L'ANNEE BIOLOGIQUE. ment, durant la vie intelloctuellc ci surtout affective, les instincts particu- liers qui constituent ce qui est désigné, dans le langage ordinaire, sous les noms de mentalité, tempérament psychique, caractère, tendances, etc.. Cela résulte de ce que tout ce qui vient du Perceptif cherche à pénétrer dans le Conscient et pour cela doit traverser l'Inconscient. Il peut s'y perdre et y rester tout entier; mais même s'il ne fait que le traverser, il y laisse une trace de son passage. Ainsi, il n'e.st pas une de nos impressions, pas une page de notre vie affective qui, non seulement ne modifie l'Incon- scient à son image, mais ne contribue à le constituer et à le remanier sans cesse. Par là, l'Inconscient mérite la dénomination de Béel Interne qu'il re- çoit dans la théorie. C'est notre vrai fond, non déguisé, où fermentent tous nos instincts hérités et acquis, d'où partent toutes les impulsions qui tentent de se traduire par des idées, des gestes, des décisions, des actes; il est comme un milieu complexe dans lequel, en le traversant, tout ce qui vient du Perceptif est retardé ou accéléré, réfracté, déformé de mille façons pour prendre, dans le Conscient, ce quelque chose qui en fait une manifestation personnelle, différente en nous de ce que cela eût été chez le voisin. Cette constitution de l'instrument psychologique étant bien comprise, on peut en quelques mots donner une idée de l'essence de la théorie : ce sera comme le sommaire des explications qui constitueront la suite de cet article. Le contenu de l'Inconscient est essentiellement de nature sexuelle ; c'est ce qu'exprime le terme de Panse.rualisme : toutes les passions humaines ne sont que les aspects ou les humbles servantes d'une passion unique qui les domine toutes : l'appétit sexuel, la Libido. Celle-ci cherche à se manifester dans toutes nos pensées et dans tous nos actes, mais un tribunal qui garde les portes du Conscient, la Censure, refoule et maintient dans l'Inconscient tout ce qui choque nos sentiments éthiques ou les conventions sociales. Ce Refoulement est gros de conséquences. Parmi ces impulsions refoulées, cer- taines, en relation d'origine avec des incidents notables de notre vie affec- tive, au lieu de se fusionner avec les autres en une résultante commune, gardent une certaine indépendance et persistent au fond de l'Inconscient sous la forme de tendances dominantes : ce sont les Complexes. Ils ont pour caractère un besoin d'extériorisation toujours en éveil, mais la Censure leur barre la route, et ils ne peuvent pénétrer dans le Conscient qu'à la faveur d'un Déguisement qui leur permet de tromper sa vigilance. De ces obstacles à leur extériorisation résulte entre les Complexes et la Censure un conflit qui, chez l'homme normal, se manifeste de façon certaine et très fréquente, mais cependant non orageuse, tandis que chez certains prédisposés il se traduit par des accidents pathologiques, les psychonévroses. Le Pansexualisme et le Libido. — Chez l'enfant naissant, la Censure est inexistante, les limites entre le Conscient et l'Inconscient sont confuses, et le contenu de ce dernier est fait seulement des instincts accumulés dans la race au cours de son évolution séculaire. Ces instincts sont principalement de na- ture sexuelle. Ainsi, contrairement à l'opinion commune, l'enfant est, dès sa naissance, travaillé par les impulsions de la Libido qui se traduisent dans toutes les manifestations de son activité. Dans le domaine physique, quand le pou- pon se jette avidement sur le sein de sa nourrice, quand il tette son pouce, quand il tripote son pied, quand il se frotte le cou, le nez ou les oreilles, quand, débarrassé de ses langes, il s'agite, se détend en secousses brusques, projette violemment le bassin en mouvements rythmiques, quand il se com- plaît à uriner, à déféquer, à manier ses excréments, son anus, ses organes génitaux, c'est pour satisfaire un appétit sexuel aigu, quoique confus, et qui ignore encore ses vraies fins et les moyens normaux de se satisfaire. Les petites érections, que l'on observe fréquemment dès le plus jeune âge, sont LA PSYCHOANALYSE. xxiu l'indice suggestif de la vérité de cette interprétation. Dans le domaine psy- chique, l'affection pour la mjère ou la nourrice et plus tard pour les frères, les soeurs, l'entourage, avec prédilection pour les personnes de sexe opposé et avec aversion et jalousie à l'égard de celles de même sexe, ou parfois avec prédilection homosexuelle pour les personnes de même sexe, tout cela est manifestation de la Libido et l'appétence vers l'inceste y occupe une large place. Ainsi, contrairement à l'opinion courante, onanisme dévoyé, maladroit et polymorphe, appétence incestueuse, telle est le caractéristique de l'enfant au berceau. Tout cela, entièrement sincère et très maladroit chez le jeune enfant, se continue à travers l'adolescence et la jeunesse jusqu'à l'âge mùr et la vieil- lesse, jusqu'à la mort. Mais à mesure que le sujet devient plus conscient du vrai but des impulsions sexuelles, de la juste façon de les satisfaire, ses ma- nifestations deviennent moins maladroites en même temps qu'elles devien- nent moins libres et moins sincères par l'effet de la répression que leur imposent les notions morales et les conventions sociales. Néanmoins, sous ses infinis avatars, la Libido reste toujours vivace et, quoique agissant à tra- vers les voiles de l'Inconscient, n'en exerce pas moins durant toute la vie une action directrice sur toutes nos pensées et sur tous nos actes. La Censure. — A mesure que l'enfant grandit, il acquiert peu à peu la connaissance de la nature de ses actes et, par les effets de l'éducation parentale, se développe en lui la distinction entre ce qui est bien et ce qui est mal ; des sentiments nouveaux prennent naissance en lui : la pudeur, la honte, le remords, le mésestime de soi, avec le cortège des états de dépres- sion qui les accompagnent. Ainsi s'établit la Censure qui, durant toute la vie, évolue dans un sens ou dans l'autre, se fortifiant, régressant ou se modifiant de mille façons au fur et à mesure que se multiplient les enseignements de la morale et la connaissance de ce que l'on doit à soi-même et à son prochain. Le Refoulement. — Placée à la limite du Conscient et de l'Inconscient, la Censure arrête au passage toutes celles des impulsions sexuelles venues de l'Inconscient qui sont en opposition avec les principes qu'elle est chargée de défendre. Tout ce qui fermente dans l'Inconscient a une propension vio- lente à se manifester au dehors, à s'extérioriser, et pour cela doit aborder le Conscient : c'est là qu'il est arrêté par la Censure. Ainsi, l'Inconscient se trouve bourré de tout ce que la Censure a repoussé, tandis que tout ce qui a pu se dépenser librement au dehors ne laisse dans l'Inconscient que des traces de son passage, sans cesse renouvelées d'ail- leurs par les incessants apports venant du Perceptif. Tout ce qui parvient au Conscient laisse dans la mémoire une trace qui s'efface de façon lente, progressive, passive, sans participation de la volonté, souvent même en dépit de ses efforts pour le retenir. Au contraire, ce qui est refoulé dans l'Inconscient disparaît de la mémoire de façon brusque, active, résultant de l'effort partiellement conscient et volontaire de Refoulement. Par suite, tout ce qui est dans l'Inconscient est ignoré de nous, mais les impulsions qui en partent nous sont connues, et les tendances d'où ces impulsions résul- tent peuvent être parfois découvertes par l'introspection ; il peut en être de même pour les incidents ou les traumas affectifs qui sont la cause initiale de ces tendances, mais la relation causale entre ces traumas affectifs et ces tendances nous échappe complètement jusqu'au jour où la psychoanalyse vient les révéler. Ce Refoulement est un facteur essentiel de la théorie, et l'on verra plus loin ses effets aussi importants que multiples et variés. Les Complexes. — Les innoinbrables impressions journalières qui, en se rendant du Perceptif au Conscient, traversent l'Inconscient, laissent dans ce dernier une trace de leur passage en quelque sorte anonyme. Toutes ces XMV L'ANNEE BIOLOGIQUE. composantes se fusionnent en un certain nombre de résultantes cjui donnent à l'Inconscient de chacun ses caractères individuels. Mais il n'en est pas de même pour certains faits ou incidents })lus significatifs de la vie affective, qui gardent dans l'Inconscient une certaine indépendance, y vivent d'une vie propre, y subissent une évolution individuelle et se révèlent non })ar les souvenirs de leur existence, mais par les tendances qu'ils développent. Ces tendances, plus impérieuses, plus dominantes , plus exclusives , plus riches en consé(iuences et en réactions, ce sont les Complexes. Comme conséquence du pansexualismé et de la précocité congénitale de la Libido, ces Complexes sont presque exclusivement de nature sexuelle et remontent soit à la première enfance, soit à des stades ultérieurs, mais presque toujours très précoces de la vie affective. Un des plus fréquents et des plus importants est le Complexe OEdipien {Œdipus Complex) ayant pour origine les tendances incestueuses si générales de la première enfance; d'autres, d'importance à peine moindre, sont l'homosexualité, le narcissisme, l'onanisme, le sadisme, le masochisme, la bestialité, etc. Tous proviennent de tendances inconscientes dans leur origine sinon dans leurs effets, déve- loppées au cours de l'évolution psychique sous l'influence des instincts de la première enfance et des impressions qui se sont produites au liasard des circonstances journalières. Tous ces Complexes n'existent comme tels que parce qu'ils sont refoulés et maintenus dans l'Inconscient en dépit de leurs efforts incessants pour s'extérioriser sous leur forme vraie. Tous représen- tent des désirs réprimés qui cherchent à se satisfaire. Le Déguisement. — La Censure est plus ou moins sévère, plus ou moins forte, plus ou moins perspicace, et les Complexes, en cherchant à s'extério- riser pour la satisfaction des désirs qu'ils représentent, mettent à profit l'in- suffisance de l'une ou de l'autre de ces qualités. Si elle est trop faible, les Complexes s'extériorisent sans Déguisement et le sujet satisfait ses désirs sous leur forme grossière, brutale, antisociale; mais le plus souvent ils sont obligés de recourir à un stratagème qui est le Déguisement; ils prennent la forme de quelque autre désir conforme aux exigences de la morale et des relations sociales. Ces Déguisements sont infiniment variés, parfois transpa- rents, parfois extrêmement habiles. Au nombre des premiers, on peut men- tionner l'amour prenant les traits de la haine, la haine prenant ceux d'une juste sévérité, les tendances incestueuses ou homosexuelles ceux de la piété filiale, de l'amour fraternel ou d'une amitié exclusive; le sadisme s'abritant sous le masque de la vivisection chirurgicale ou expérimentale; le maso- chi.sme sous celui de la macération religieuse. Au nombre des derniers, on doit compter les localisations somatiques des symptômes fonctionnels dans les psychonévroses. Les lois qui président à ces travestissements sont à peu de chose près celles que nous verrons intervenir dans le rêve; ce sont la Condensation, qui réu- nit sur un même objet les caractéristiques de plusieurs autres, en vue de les défigurer; la Sublimation qui fait dériver le courant des désirs grossiers vers un objet de noble nature ; enfin et surtout, le Déplacement ou Transfert, qui substitue à l'objet illicite un objet permis qui prend sa place. Parmi les variantes de ce Transfert, il faut citer : 1° l'Inversion, qui substitue à un objet son contraire : c'est ainsi qu'un sujet travaillé par une impulsion in- cestueuse vers sa mère blonde reportera tous ses désirs vers les femmes bi'unes qui lui rappelleront sa mère blonde par une association de contrastes ; 2" la Symljolisation, qui substitue à l'objet du désir un objet différent en fait, mais qui, de façon conventionnelle, le représente aux yeux du sujet. Etant donnée la Ihéorie du pansexualismé, on devine que l'objet du désir est le plus souvent l'organe génital de l'un ou de l'autre sexe et que la symbolisa- LA PSYCHOANALYSE. xxv tion aura pour but de les représenter aux yeux du sujet par des substituts d'apparence innocente. Tout objet rappelant de près ou de loin un bâton symbolisera le membre masculin; tout objet adapté à recevoir, contenir ou renfermer quelque chose, tel qu'un étui, un dé, une bourse, figurera l'or- gane féminin. Au point de vue psychologique, la chose se passe de la ma- nière suivante : le sujet, refoulant un désir grossier, cède à un désir permis qui lui procure une satisfaction analogue, sans s'apercevoir qu'il n'a fait au fond que céder au premier désir, travesti. Evolution normale et pathologique des instincts sexuels. — Pendant la première période infantile, les manifestations de la Libido sont, comme nous l'avons vu, sans frein aucun, par suite de l'absence de toute Censure, et maladroites par suite de l'ignorance de leur but légitime. Dans l'évolution normale, ces instincts sexuels sont, selon leur nature, les uns repoussés, refrénés, les autres modifiés, orientés, canalisés de manière à converger finalement vers le fonctionnement sexuel normal qui est l'union avec un être adulte de sexe opposé. De ces manifestations aberrantes qui ne de- viennent des perversions sexuelles que lorsqu'elles prennent de façon illé- gitime une part prépondérante, il reste juste assez pour donner, dans le fonctionnement sexuel normal, leur part légitime à chacune des zones éro- gènes accessoires, à chacun des éléments psychiques indirects. Par la pra- tique normale des relations sexuelles, l'Inconscient est déchargé du trop- plein des Complexes qui fermentent en lui quand cette fermentation n'est pas trop active et que leurs exigences ne sont pas excessives. Néanmoins, les désirs réprimés par la Censure ne sont jamais à tel point annihilés qu'ils n'aient besoin de se faire jour, ni à tel point épurés que certains d'entre eux n'aient besoin d'un déguisement, d'ailleurs décent et acceptable, pour se satisfaire de façon détournée. Dans toutes les manifes- tations physiques, intellectuelles ou morales qui satisfont aux besoins de dépense de notre activité intérieure, il faut voir des réalisations déguisées de désirs qui, sous leurs formes vraies , seraient choquants par leur nature grossière et immorale. Parmi les manifestations physiques sont les sports [auxquels il faut sans doute joindre la profession militaire] et diverses occupations manuelles qui sont moins des dérivatifs que des exutoires; au nombre des secondes, il faut ranger les productions littéraires et artistiques, la satire, les jeux d'esprit, etc. : Ne faut-il pas voir dans la façon dont l'auteur s'épanche dans ses œuvres des extériorisations de certains Complexes qui le travaillent à son insu : narcissisme, sadisme , masochisme , homosexua- lité, bestialité, surestimation de zones érogènes spéciales, etc.. etc.? Enfin, comme exemples des dernières, on peut citer les recherches éthiques, phi- losopliiques, le folk-lore et les légendes, les mythes et les religions. Mais tout cela est épuré, sublimé et perd presque toute trace de son origine im- pure par l'ignorance même de cette origine. La même préoccupation in- consciente se révèle dans nombre d'autres manifestations de l'esprit humain, par exemple dans certains traits de mœurs ethniques et dans la sexualisa- tion d'objets inanimés, soit par l'attribution d'un genre aux mots, soit par des dénominations à allusions sexuelles (termes géographiques : croupe, gorge, mamelon et surtout technologiques : pièce mâle, pièce femelle, vis de mulet, et anatomiques, en particulier dans l'anatomie du cerveau). Mais, trop souvent, l'évolution sexuelle poursuit une marche bien dififé- rente et la condition à laquelle elle aboutit peut être comparée à ce que l'on appelle en tératologie monstruosités par arrêt de développement ou par développement exagéré de certaines parties accessoires aux dépens de leurs voisines et des parties principales. Tout sujet présentant une aberration d'un instinct sexuel peut être dit atteint d'infantilisme psychique et d'irré- XXVI L'ANNEE BIOLOGIQUE. gularité dans le développement relatif des instincts sexuels. Toutes ces ma- nifestations aberrantes, incomijlètes et maladroites, de l'instinct sexuel chez l'enfant, lorsqu'elles deviennent l'une ou l'autre persistante et dominante à l'àge adulte, empêchent l'évolution d'aboutir à ses fins normales et substi- tuent à ces dernières un vice spécial. Nous pourrions répéter ici la liste, indéfiniment extensible si l'on voulait entrer dans le détail, que nous avons donnée plus haut : inceste, liomosexualité, onanisme, bestialité, surestima- tion de zones érogènes accessoires, etc., etc.. L'une ou l'autre de ces aber- rations, déterminées chez le sujet ayant des prédispositions héréditaires par le hasard des incidents de la vie affective, fait naître un Complexe qui de- vient dominant et règne en maître dans l'inconscient. Alors deux cas peuvent se présenter : dans le premier, la Censure, trop débile, est impuissante à refouler le Complexe qui cherche à s'extérioriser sans masque, et l'on a alors les perversions sexuelles. Le perverti (et l'inverti qui n'est qu'un cas particulier du précédent) est un débile au point de vue moral, qui peut souffrir de sa perversion, mais n'est pas assez maître de lui-u.ême pour la supprimer. Pour lui, la forme d'assouvissement de la Libido qu'il a choisie ou plutôt qui s'est imposée à lui au cours de son évolution psycho-sexuelle, est préférable au fonctionnement sexuel normal, ou dans des cas moins graves, est acceptée à contre-cœur parce que des circonstances rendent dif- ficile l'accomplissement de ce dernier. Dans le second, les Complexes ne peuvent s'extérioriser qu'à la faveur d'un Déguisement, comme dans le cas de l'évolution normale, mais avec deux particularités qui lui donnent son caractère pathologique : d'une part, les Complexes sont trop puissants, trop exigeants, pour se contenter d'une extériorisation raisonnable ; ils entrent en violent conflit avec la Censure et de ce conflit résulte un malaise moral qui est l'origine des accidents pathologiques; d'autre part, le Déguisement choisi n'a rien de commun avec les formes sublimées qu'accepte l'homme normal (sports, littérature, arts, philosophie, religion) et fait appel au trans- fert à des personnes ou à des objets empruntés soit à l'entourage du sujet, soit même à ses propres organes. C'est alors que se réalisent les psychoné- vroses qui nous restent à examiner. Les Psyciionévroses. — Il faut distinguer les névroses, où les symptômes s'étendent au système nerveux périphérique et aux organes qu'il commande, et les psychoses, oii les centres corticaux psychiques sont seuls intéressés; mais la distinction entre les deux catégories est loin d'être absolue. l'^ Névroses. — Il faut distinguer parmi les névroses celles dont les causes sont simplement actuelles et celles qui plongent leurs racines à travers les phases de l'évolution sexuelle jusqu'à la vie infantile. La principale de ces dernières est l'hystérie. Les deux premières sont la neurasthénie et la né- vrose d'angoisse. La 7ieurasthénie est une catégorie dans laquelle on a fait entrer abusive- ment des choses très diverses reconnaissant pour causes le surmenage, l'é- puisement, les contrariétés, etc.. Mais la neurasthénie vraie a une cause unique, l'onanisme. Cette pratique doit sa nocivité au sentiment de honte et de dépression morale qui l'accompagne, et surtout à l'ébranlement nerveux résultant de ce que tout le travail de déclenchement du réflexe éjaculatoire est demandé à une seule zone érogène très limitée, mettant en action une région non moins limitée du système nerveux spinal. Dans l'exercice normal de la fonction sexuelle, non seulement les zones érogènes excitées sont beaucoup plus multiples, mais des facteurs psycliiques puissants apportent leur concours, en sorte que l'épuisement nerveux est moindre parce que le travail physiologique est demandé à l'arbre cérébro-spinal tout entier. La névrose d'anijoisse, création de Freud, a pour symptôme un sentiment LA PSYCHOANALYSE. xxvii d'anxiété, et pour cause la détente incomplète de la tension sexuelle. Ce cas se réalise chez les sujets dont la honte, la timidité, la crainte de l'im- puissance ou tout autre facteur de ce genre paralyse plus ou moins complè- tement le fonctionnement sexuel, chez ceux chez lesquels la pratique du coït incomplet ou interrompu laisse l'excitation génésique insatisfaite. L'hystn-ie est moins simple : elle réclame l'intervention de Complexes infantiles et d'incidents sensationnels de la vie sexuelle au cours de l'évo- lution de cette fonction. Elle a pour facteurs l'oubli actif et inconscient des incidents qui ont fourni la base objective du mal et la substitution aux images vraiment en cause de symboles (Déguisements) empruntés au fonc- tionnement des organes intéressés ou à d'autres plus ou moins lointains. L'excitation résultant de la lutte entre les Complexes et la Censure se pro- page sous forme d'ébranlement centrifuge dans tout le système nerveux jusqu'aux organes périphériques dont l'un, choisi en raison de quelque association d'idées plus ou moins légitime, est pris pour bouc émissaire et altéré dans son fonctionnement, de telle façon que l'impression subjective résultant de cette altération du fonctionnement puisse prendre la place de celle qui proviendrait de la connaissance des vraies causes du conflit : le malade inconsciemment cherche à se donner le change. C'est ainsi qu'une contracture de la main payera pour la faute qu'a faite cette main dans une agression sexuelle refoulée dans l'oubli, qu'une disphagie, un rétrécissement du champ visuel, sera la punition pour l'intervention de la bouche ou de l'œil dans une aventure sexuelle condamnée par la Censure. A la névrose d'angoisse se rattachent les phobies (agoraphobie, phobie des fonctions) caractérisées par le fait que l'anxiété, au lieu de rester dif- fuse, se localise sur un objet déterminé relié à la cause générale de l'an- goisse par un lien associatif plus ou moins accidentel. A l'hystérie se ratta- che la névrose cV obsession (psycliasténiej, différant essentiellement de l'hys- térie en ce que le substitut, le Déguisement du complexe, au lieu d'appar- tenir au domaine somatique et physiologique, est emprunté au domame psychique. Elle a pour caractère essentiel que toute idée, ou seulement une certaine catégorie d'idées, suscite son contraire, d'où une impossibilité de se décider aboutissant à l'aboulie. L'origine en serait dans le Complexe infantile d'attraction incestueuse ou de haine violente pour l'un ou l'autre parent, ayant suscité plus tard, sous l'injonction de la Censure, l'idée préci- sément adverse, d'où un conflit qui, pour ne pas s'avouer à lui-même, se transporterait sur tous ou certains des objets actuels de la pensée. Des explications de même ordre sont applicables à une multitude de petites névroses {névroses viscérales, prurit généralisé, vaginistyie, crampe des écri- vains, bourdonnement d'oreilles, asthme, impuissance et anesthésie génitale, etc.)- Le bégaiement résulte du conflit entre le désir d'exprimer sa pensée et celui de se réduire à la vie intérieure en raison de l'existence de Complexes sexuels (scatophilie,sado-masochisme, homosexualité). Quant à Vépilepsie,âes causes psychiques sont tout à fait secondaires, la cause essentielle étant organique. 2° Psychoses. — La médecine traditionnelle cherche aux psychoses un substratum anatomique sous la forme d'une lésion des centres psychiques. Ces altérations ou sont absentes ou, lorsqu'on les rencontre, sont secondaires ou sans relation avec la maladie. La vraie cause réside, ici encore, dans le conflit des Complexes avec la Censure. Parmi les psychoses, la démence précoce et la paranoia ont été surtout étudiées sous ce point de vue. La démence précoce peut être définie un rêve éveillé, d'abord voulu, puis subi. Le sujet cherche à extérioriser ses Complexes, c'est-à-dire à satisfaire ses impulsions sexuelles dont la première origine est infantile, mais, effarouché par les reproches de la Censure et par les difficultés que les relations so- xwiii L'ANNEE BIOLOGIQUE. ciales opposent à leur accomplissoinent, il cherclie à se procurer la satis- faction désirée par dos représentations inia,iiinatives. Il rentre donc en Ini- même, se sépare du monde extérieur qui lui devient de plus en plus étran- ger, et vit dans son rêve. Dans ce rêve pathologique, la satisfaction de ses désirs s'accompagne des mêmes transformations que dans le rêve normal : condensation, transfert, dramatisation, symbolisation, à quoi il faut ajouter la sexualisation. 11 fait tout converger vers la satisfaction de ses Complexes, en les déformant de façon a la rendre possible. Ce rêve éveillé, d'abord voulu, finit par devenir inconscient, confondu avec la réalité; la démence est alors confirmée. L'incohérence des paroles, l'illogisme des actes ne sont qu'apparents et semblent tels à l'entourage parce qu'il ignore les images et les pensées, souvent les hallucinations, par rapport auxquelles ces paroles sont cohérentes et ces actes logiques. C'est un roman à clef que le malade seul peut déchiffrer. h^ paranoïa diffère de la précédente par la cause qui est plus spécialisée : c'est toujours l'impulsion homosexuelle de première origine infantile, et par les effets qui sont moins diffus et se systématisent dans une direction donnée. La psychoanalyse. — Comment toutes ces notions sur l'Inconscient et les Complexes ont-elles pu parvenir à notre connaissance, puisque leur objet est, par définition, étranger à la conscience psychique dont l'entrée lui est interdite? On pourrait penser qu'une introspection pénétrante ou l'hypno- tisme pourrait en fournir les moyens, mais la première est insuffisante et le second s'est montré infidèle. Le moyen est fourni par la psychoanalyse. La psychoanalyse est une science, peut-être vaudrait-il mieux dire un art, qui a pour objet la découverte de ce qui réside dans l'Inconscient; elle a recours a deux procédés : l'exégèse du rêve et la recherche des associations d'idées, à quoi il faut ajouter quelques petits moyens accessoires qui seront indiqués au moment voulu. 1° Le rêve. — Durant le sommeil, les courants allant de l'Inconscient vers le Conscient ne sont pas suspendus. Si la barrière placée à l'entrée du Conscient était supprimée, le rêve nous permettrait de lire à livre ouvert dans l'Inconscient et nous aurions toutes cliances d'y retrouver, sous leur forme vraie, les Complexes. Mais il n'en est pas ainsi : la Censure veille durant le sommeil et ne laisse passer ce qui vient de l'Inconscient que sous un Déguisement approprié. Il y a donc dans les images du rêve comme dans les actes des psychopathes deux choses bien distinctes; un contenu manifeste qui est ce qui apparaît à l'observation immédiate (c'est le Dégui- sement) et un contenu latent (les manifestations des Complexes) qui est ce qu'il faut découvrir. Il faut donc appliquer au rêve les procédés de la psy- choanalyse pour réaliser son exégèse. II semblerait y avoir là un cercle vicieux : le rêve réclame la psychoanalyse et la psychoanalyse réclame le rêve. Mais cette contradiction n'est qu'apparente, parce que, d'abord, on peut étudier le rêve par le procédé des associations d'idées, et, d'autre part, les Déguisements des Complexes sont, dans le rêve, moins habiles, plus trans- parents, plus aisés à découvrir. C'est dire que dans le rêve le voile entre le Conscient et l'Inconscient est à demi entr'ouvert et que les régions les plus voisines de la limite commune sont quelque peu accessibles à la con- science : c'est cette région qui constitue le Préconscient. Les Déguisements revêtus par les complexes sont, dans le rêve, les mêmes que dans la vie éveillée et nous les avons indiqués plus haut : la condensation, le déplace- ment ou transfert, la symbolisation, la dramatisation; mais il faut y ajouter l'élaboration ultérieure, qui s'introduit dans la traduction en langage parlé d'impressions, de scènes, d'images presque impossibles à dépeindre exac- tement avec des paroles, sans compter l'influence qu'exerce sur cette tra- LA PSYCHO ANALYSE. xxix duction la Censure au réveiL La psychoanalyse permet de reconnaître sous ces Déguisements les caractères vrais du contenu latent et montre que celui-ci consiste dans la réalisation d'un désir récent, renforcé par un désir infantile similaire, jadis refoulé par la Censure. Les désirs infantiles refoulés, c'est-à-dire en somme les Complexes, sont trop éloignés et sommeillent dans l'Inconscient. Le désir récent, éclos sur un terrain encombré par les innom- brables préoccupations de la vie journalière, n'a pas à lui seul une force d'émergence suffisante ; mais il sert de cause occasionnelle à la reviviscence d'un désir infantile analogue; il est le coup de fouet qui réveille ce dernier de sa somnolence. Quant à l'objet de ces désirs, c'est, d'une façon presque exclusive, la jouissance sexuelle. Une analyse minutieuse permet de re- trouver la Libido sous les images en apparence les plus innocentes, les plus étrangères à son objet. Même les rêves où apparaissent la répugnance, l'angoisse, la crainte, les sentiments les plus contraires à un désir sexuel, se laissent ramener à la même origine. Ceux même où nous assistons à la mort d'un parent chéri ne font pas exception à cette règle générale ; ils font revivre le désir confus qu'a eu plusieurs fois peut-être l'enfant, durant la période d'inconscience morale, de voir disparaître un parent qui l'aura corrigé ou morigéné, surtout si celui-ci était en même temps son rival dans les impulsions incestueuses qu'il éprouve pour le parent de l'autre sexe. — Ainsi le rêve, même lorsqu'il nous présente des tableaux en apparence bien peu significatifs, extrait les Complexes de l'Inconscient et les présente au psychoanalyste, qui peut les reconnaître s'il est assez habile pour mettre à nu le contenu latent sous le Déguisement du contenu manifeste. Un des procédés de la psychoanalyse, et non le moins important, consiste donc à interroger le sujet sur ses rêves, à les lui faire raconter le plus exactement possible et dans les plus menus détails, non seulement sans omettre ce qui lui paraît choquant, mais en insistant surtout sur les traits qui présentent ce caractère. Après quoi, par le procédé des associations d'idées dont il va être question, on scrute les rêves jusqu'à ce qu'ils aient révélé les Complexes. 2° Les associations d'idées. — Il y en a deux variétés : l'une est l'obser- vation des associations spontanées, l'autre la recherche expérimentale d'as- sociations provoquées. La première consiste à inviter le sujet à se recueillir et à exprimer sans contrainte ni réticences tout ce qui lui passe par la tête. Le psychoanalyste écoute, surveille les signes des émotions et parfois dirige discrètement le sujet dans un sens qui lui paraît rapprocher du but. Débus- qués par les associations d'idées qui inconsciemment convergent vers eux, les Complexes finissent par se déceler et on en est averti par la crise d'é- motion qui accompagne cette révélation. Le second procédé consiste à pro- noncer devant le sujet un mot inducteur auquel celui-ci doit répondre en énonçant avec une entière sincérité le mot qui lui vient à l'idée par asso- ciation. Le résultat est le même. 3° Procédés accessoires. — L'inconscient se trahit encore de certaines autres façons que la psychoanalyse peut utiliser. Ce sont des gestes, des pa- roles, des actes que la Censure ne peut arrêter, tantôt parce qu'ils passent à une allure trop rapide, tantôt parce que leur relation avec leur cause in- consciente reste inaperçue. Lorsqu'un geste involontaire est en contradiction avec l'attitude mentale consciente avec laquelle il coïncide, c'est l'Inconscient qui l'a dicté. Certaines erreurs, certaines fautes, certains oublis involontaires sont une protestation de l'Inconscient contre les décisions de la Censure : ainsi,- l'on pourra perdre, briser par un geste involontaire et maladroit un objet dont on souhaite inconsciemment d'être débarrassé, bien qu'on ait ac- cepté dans son Conscient de se soumettre au devoir de le conserver. Enfin, la psychoanalyse peut utiliser certaines réactions physiologiques -\\\ L'ANNEE BIOLOGIQUE. dont le sujet reste ignorant et qui peuvent mettre sur la voie d'émotions non perçues : telle est la brusque variation constatable au galvanomètre de la conductivité du cor})s traversé par un courant galvanic^ue, lorsque, au cours de l'épreuve des associations d'idées, le mot inducteur suscite un mot associé (pli, bien qu'il paraisse insignifiant, présente une relation plus ou moins étroite avec les Complexes du sujet. Valeur éducative et thérapeutique de la psychoanalyse. — La psychoana- lyse n'est pas une science de luxe, intéressante pour les seuls psychologues : elle a une valeur utilitaire dont peuvent tirer parti les éducateurs pour la direction de Tenfance et les psychiatres et médecins pour laguérison des psychonévroses. En ce qui concerne ces dernières, la psychoanalyse présente un avantage bien singulier et exceptionnel. Tandis que, dans les autres ma- ladies, après que le diagnostic a été établi, il faut trouver une tliérapeutique qui, souvent, se dérobe à nos recherches, ici la thérapeutique se confond avec le diagnostic. La condition nécessaire pour que le conflit entre les Complexes et la Censure soit générateur de psychonévroses, c'est que les Complexes soient et restent dans l'Inconscient et que les désirs qu'ils sus- citent ne se puissent réaliser qu'à la faveur d'un Déguisement. Si donc le Complexe est dépisté, reconu et placé au grand jour de la conscience du ma- lade, il perd toute sa force, toute sa nocivité. Ainsi, la cure consiste à éva- cuer le Complexe hors de l'Inconscient, d'où le nom expressif de médication catha/'tique donné à ce procédé. Dès que le psychiatre a réussi à faire con- naître au malade, avec tout le tact et les ménagements désirables, la vraie nature du mal dont il souffre, le pas essentiel est fait vers la guérison, et il suffit pour l'achever d'exhorter le malade, de le réconforter, de le réconci- lier avec lui-même, en lui montrant l'origine innocente de son mal, les in- convénients physiques et moraux des moyens détournés par lesquels il donne satisfaction à des désirs illégitimes, l'avantage qu'il aurait à donner à la Libido les satisfactions auxquelles elle a droit par des moyens normaux. Mais cela demande d'ordinaire beaucoup de temps, de patience et d'habilité. Les moyens à employer sont au nombre de trois : 1° la condamnation, en montrant au malade la nature criminelle et antisociale de ses impulsions; 2" la sublimation, consistant à canaliser dans des voies nobles, à épurer ses instincts; les travaux intellectuels, l'art, la philosophie, la religion, les sports peuvent en fournir les moyens; 3° enfin, la pratique sexuelle normale, avec collaboration bien balancée des facteurs psychiques et physiques, en particu- lier chez les excités, débordant de sève, chez lesquels un facteur pliysiologi- que entretient des instincts sexuels impérieux et grossiers ou pervertis. Il faut réconcilier le malade avec lui-même, de manière à ramener la paix dans sa conscience et à lui rendre l'estime de soi. Le succès demande cer- taines conditions qui ne sont pas toujours réalisables, un niveau intellec- tuel suffisant, une certaine finesse et lin désir d'arriver au but avec l'aide du médecin. Les vraies psychoses, démence précoce et surtout paranoïa, sont presque rebelles ou n'admettent que de légères améliorations; au contraire, les obsessions, les phobies, l'angoisse, l'hystérie sont susceptibles de gué- risons complètes, mais la cure peut demander très longtemps. Un danger de cette thérapeutique est le fréquent transfert sur le médecin des sentiments affectifs positifs (amour) ou plus rarement négatifs (haine) qui avaient pour objet un tout autre personnage de l'entourage infantile dans le Complexe initial. Le médecin aura à faire preuve de beaucoup de tact pour se défendre contre son malade sans le rebuter ou nuire à la cure. La psychoanalyse n'est pas moins utile à l'éducateur et même au socio- logue, car les Complexes sont la source de tous les conflits entre l'enfant et ses maîtres, entre l'adulte et la société. Le but de la pédagogie doit être LA PSYCHOANALYSE. xxxi d'orienter l'éducation de l'enfant, et celui de la sociologie d'ordonner les rap- ports de la vie en comuiun de façon à apaiser cette lutte, ce conflit des Complexes et de la Censure; pour cela, chez l'enfant, faire disparaître le mystère des rapports sexuels et l'attrait du fruit défendu, chez l'homme, liarmoniscr et faciliter les relations sexuelles normales. Ainsi, la psychoanalyse se révèle comme une science d'ampleur magistrale et une des plus importantes conquêtes des temps modernes. CRITIQUE. La théorie édifiée par Freud se présente, au premier abord, comme un en- semble d'une ampleur imposante, harmonieux, cohérent, solidement agencé, touffu, plein d'idées, de suggestions intéressantes et de tous points digne de retenir l'attention. Mais, à l'examiner de plus près, cette impression première se modifie considérablement. La théorie est passible d'une objection générale si grave qu'elle pourrait dispenser de toutes les autres. Cette objection, c'est que tous ses points es^ sentiels, toutes les conceptions qui lui servent de base, toutes les conclusions auxquelles elle aboutit sont non seulement indémontrées, mais arbitraires : nulle part on ne trouve la preuve objective qui force la conviction. La conception psychologique, base de tout le système, le pansexualisme, autre pilier de la théorie, la nature et l'origine des Complexes, le rôle de la Censure, les effets du refoulement, les relations génétiques entre les psycho- névroses et les Complexes refoulés, la théorie du rêve tout entière, enfin la valeur diagnostique de la psychoanalyse et la valeur thérapeutique de la mise à nu des Complexes, tout cela se trouve, dans les œuvres de Freud et de ses disciples, sous la forme d'affirmations, en faveur desquelles on fournit des indications infiniment variées et multiples, mais dont absolument aucune n'a la valeur d'une démonstration péremptoire. Ce caractère de la théorie est si accentué et lui communique un aspect si différent de celui que doit présenter une œuvre vraiment scientifique, que Janet, puis R, et H. ont pu dire de la psychoanalyse qu'elle est un « dogme ». presque une religion, réclamant de ses adeptes, non l'exercice de la seule intelligence, mais la foi. Freud confesse cette absence de preuves objectives irréfutables; mais il déclare que le nombre des faits et des obser- vations qui s'accordent avec la théorie est si considérable que cela équivaut à une preuve. Nous ne sommes pas de cet avis. S'il était permis de se con- tenter de demi-preuves de ce genre, cela donnerait beau jeu à nombre de croyances à l'appui desquelles on en trouve d'innombrables, comme la télépathie, la suggestion à distance, la lévitation, la matérialisation, etc., etc. Un autre trait anti-scientifique de la théorie réside dans son caractère finaliste, bien mis en lumière par R. et H. : « Certaines conceptions de Freud sont inspirées de l'antique doctrine des causes finales. Ce sont des concep- tions télèologiques. La névrose n'est pas pour la psychoanalyse l'effet d'une perturbation vitale...; c'est un moyen d'échapper à une réalité trop pénible. La maladie a pour but de compenser la réalité en créant un idéal d'imagi- nation auquel le sujet cherche à s'adapter. L'amnésie a pour but d'éviter l'évocation des souvenirs pénibles, parce qu'ils seraient des antagonistes de l'idéal. Ce n'est pas parce qu'il ne parvient pas à l'acte, c'est pour ne pas y parvenir que le malade se met à douter ou à s'émouvoir des choses, etc. La névrose est une providentielle sauvegarde contre les vicissitudes de la vie pratique. Le névropathe cherche à être malade, ou, en tout cas, à guérir de son inaptitude à la vie, et c'est cet « essai de guérison » qui constitue alors sa maladie. 11 y a une « volonté de maladie » comme il y a une « volonté de puissance » des Nietzschéens. La névrose est même, pour certains .xNxii L'ANNEE BIOLOGIQUE. psychoanalystes, un moyen de lutter contre la psychose, laquelle est un triomphe remporté sur la réalité. » Nous voulons cependant passer en revue les différents points de la théorie pour résumer les critiques auxquelles ils prêtent le flanc. Beaucoup ont été formulées avec une grande force dans les deux derniers chapitres du livre de R. et H. et nous y ajouterons celles qui proviennent de notre apprécia- tion personnelle. Lii MÉCANISME PSYCHOLOGIQUE. — La Conception psychologique de Fkeud offre le grand danger de donner un corps à des catégories suhjectives, de telle façon qu'on arrive à en user comme si elles étaient des entités. C'est très commode pour les explications et les raisonnements, mais c'est très dangereux. Il est aisé de jongler avec le Perceptif, le Conscient, l'Incon- scient et la Censure; mais on serait bien embarrassé le jour où il faudrait donner à tout cela une base anatomique et physiologique. Même en restant sur le terrain où Freud s'est placé, bien des objections se présentent à l'es- prit. Où est la preuve que tout ce qui vient du Perceptif traverse l'Incon- scient avant d'arriver au Conscient, quand l'introspection nous montre, au contraire, que ce qui vient du Perceptif arrive d'abord au Conscient et que l'Inconscient se constitue peu à peu avec des débris du Conscient? Si Ion s"en rapporte au témoignage très clair de l'introspection, il est non moins abusif de placer la Censure entre l'Inconscient et le Conscient. Sa vraie place est entre le Conscient et les manifestations de notre activité motrice. Son rôle n'est pas de refouler dans l'Insconscient ce qu'elle condamne, mais d'en empêcher la réalisation. Le Conscient accueille ce que la Censure con- damne, parfois même il le caresse, et c'est au moment de la réalisation que le veto de la Censure intervient. Pansexualisme. — Le Pansexualisme comprend deux thèses : celle de la précocité et celle de l'universalité. En ce qui concerne la première, tout sans doute a été dit par d'autres en meilleurs termes et avec plus d'autorité. En notre qualité d'anatomiste et de physiologiste, nous croyons cependant avoir le droit d'insister sur l'absurdité d'une conception qui prête aux enfants au maillot des impulsions et des tendances dont la base anatomique et physiologique, en l'espèce les produits sexuels mûrs, est radicalement absente. Cela est aussi absurde que d'attribuer des goûts d'herbivore à un carnassier, ou, si l'on veut tenir compte du fait que les parents immédiats et les ancêtres de l'enfant ont eu des impulsions sexuelles, changeons les termes de notre comparaison et disons : aussi absurde que de prêter à une chenille l'idée de sucer le nectar des fleurs avec la trompe qu'aura le futur papillon ou de se lancer au vol avec les ailes qu'elle n'a pas encore. Il fau- drait, pour que l'on put accepter une thèse aussi invraisemblable, que les arguments de faits soient très probants; or. ils se réduisent à des interpré- tations de quelques mouvements peu significatifs, justiciables d'une explica- tion toute différente. Incontestablement les impulsions sexuelles apparais- sent chez l'enfant bien avant la maturité des produits sexuels, mais c'est ici la curiosité du mystère, le goût du fruit défendu et l'impatience d'imiter les adultes qui sont en cause, éléments psychiques qui font défaut dans la toute première enfance, et cette curiosité, cet attrait du fruit défendu, s'exerceraient tout aussi bien sur des objets n'ayant rien de sexuel si les mœurs sociales créaient autour de quelque catégorie de connaissances et d'expériences, de nature toute différente, le même my.stère qu'aujourd'hui autour des choses de la sexualité. Non moins abusive que sa précocité est la prétendue universalité de la préoccupation sexuelle chez l'adulte. C'est aller, par esprit de système, à rencontre de l'évidence même que de ré- duire les sept péchés capitaux à un seul et de faire de l'orgueil, de l'ava- LA PSYCHOANALYSE. xxxin rice, de la gourmandise, de la colère, de l'envie et de la paresse, sans compter les autres, de simples aspects, des formes détournées de la luxure. R. et H. font remarquer que la définition de la Libido a subi dans les œuvres des psychoanaiystes une extension progressive qui a fini par lui faire englober toutes les impulsions déterminantes de notre activité mo- trice, depuis les simples instincts jusqu'à l'élan vital de Bergson. S'il en est ainsi, on peut admettre l'universalité de la Libido, mais alors cette uni- versalité ne prouve plus rien. D'ailleurs, notre impression personnelle est que Freud, tout au moins, n'est pas tombé dans ce défaut, et, dans ses ana- lyses de rêves où il s'efforce dé trouver partout la réalisation d'un désir sexuel, il prend toujours ce qualificatif dans son sens étroit. En somme, la théorie du Pansexualisme est établie sur deux bases, une déformation des mots et une déformation des faits ; la première consiste à étendre la signification du terme « sexuel » aux manifestations les plus diverses de l'activité; la seconde, plus grave, consiste à torturer l'interpré- tation de tous les actes instinctifs ou guidés inconsciemment par la recher- che d'une sensation agréable, de manière à les ramener à l'appétit sexuel. Refoulement. — Le Refoulement est un fait incontestable, mais la ques- tion est de savoir si ses effets sont ceux que leur attribue la théorie. Freud paraît les avoir singulièrement exagérés en leur attribuant en somme la cause plus ou moins indirecte mais rigoureuse des psychonévroses. Freud part de ce principe que le Refoulement augmente la force du Complexe; cela est vrai sans doute dans certains cas, mais pas toujours et fréquem- ment un Refoulement énergique est un procédé efficace pour se débarras- ser des impulsions et des tentations condamnables. Inversement, on observe non moins souvent qu'un vice prend d'autant plus d'empire qu'on lui résiste moins : c'est certainement le cas pour la colère et la paresse; peut-être n'en est-il pas de même pour les vices qui se saturent par le fait même de leur exercice, comme la luxure et la gourmandise. Complexes. — Aux complexes s'applique en partie le reproche fait à la conception psychologique de représenter comme entités ayant une existence individuelle et une sorte de volonté d'action, des choses qui ne sont au fond que des tendances plus ou moins confuses, des propensions, des goûts, des répulsions et des préférences, constituant simplement les particularités indi- viduelles de la mentalité et du caractère. Cette façon de les faire surgir, se lancer à l'assaut du Conscient, reculer, repoussés par la Censure, aller prendre un Déguisement, puis passer en trompant sa surveillance, est, même en faisant la part des droits du langage figuré, véritablement enfantine; en outre elle est dangereuse, car le philosophe se prend à son propre piège. DÉGUISEMENT. — Le Déguisement est un des points les plus suspects de la théorie, car la question essentielle est de savoir, dans chaque cas parti- culier, si ce que l'on considère comme tel est bien un déguisement, si sous lui se cache quelque chose, et, dans le cas où il en serait ainsi, si l'on est vraiment armé pour le dépister. C'est de quoi l'on se prend à douter, et je dirai, avec beaucoup de force, lorsqu'on lit dans les exégèses de rêves de Freud lui-même les extraordinaires transformations qu'il fait subir aux choses les plus simples et en apparence les plus claires pour arriver à démontrer que sous elles se cache toujours un désir infantile de nature sexuelle. Nous en avons rappelé quelques exemples saisissants dans notre critique de la théorie du rêve de Freud (1). Parmi les modes de déguisement dont aucun d'ailleur.s n'appartient en propre à la théorie de Freud, nous voulons faire une mention spéciale pour (1) Y. Delage, Théorie du rêve de Freud{BulL Inst. Gen. psychoL, X» 4-6, 1913, 117-135). XXXIV l'anxi:e biologique. la syml)olisation. Il nous parait que Freud s'est entièrement mépris lorsqu'il a vu (huis ce phénomène un processus siii gencris .lyant ses caractères propres, ses lois fixes, et lorsqu'il a voulu identifier ces lois avec celles de la symbolisation voulue dans la vie éveillée. Dans le i-êve, et peut-être aussi dans les psyclioses, la prétendue .symbolisation n'a d'autre règle <[ue les hasards de la rencontre. On rêve de quelque chose se rapportant à une per- sonne que le rêveur connaît; mais cette personne est ab.^ente du tableau. A la place qu'elle pourrait occuper, surgit, par les hasards de l'hallucination onirique, un autre objet quelconque pouvant tout aussi bien n'avoir rien de commun avec la personne en question que présenter avec elle quelques analogies plus ou moins lointaines. Aussitôt le rêveur, dont la raison assou- pie n"est pas exigeante, accroche Tune à l'autre et pour lui, pour un mo- ment, cet objet devient cette personne. Voilà à quoi se réduit le prétendu .symbolisme onirique. J'en ai eu des exemples nombreux et bien démons- tratifs : aussi je considère comme parfaitement inexact tout ce symbolisme fixe, auquel Freud et son école voudraient nous faire croire et qui ne mérite guère plus de confiance que les Clefs des songes qui s'adressent aux gens de la plus basse condition intellectuelle. Psychonévroses. — Nous avons déjà vu que les prétendues relations d'origine entre les Complexes refoidés et les psyclionévroses ne sont rien moins que certaines. R. et H., qui ont fait surtout porter sur ce point leur critique de la psychoannlyse, en fournissent une démonstration con- vaincante. De leur critique très fouillée, nous retiendrons seulement les points suivants. Dans les délires toxiques, on observe des extériorisations de Complexes, et pourtant la cause du délire est indubitablement non le Complexe, mais le toxique. Cela indique que les Complexes ne sont pas la cause du délire mais lui fournissent seulement la spécialisation de son tlième et sa couleur. Il doit en être de même là oîi les causes anatomiques ou chimiques plus immédiates n'ont pas encore été découvertes. Même observation pour les maladies où le délire reconnaît pour cause une lésion anatomopathologique définie, comme dans la paralysie générale. Bien suggestive est la remarque suivante. Si les Complexes étaient la cause du délire, les formes de ce dernier devraient varier comme les Complexes, c'est-à-dire comme les individus, et être indépendantes de la nature de la ma- ladie; or, c'est le contraire que l'on observe : les délires des alcooliques, des paralytiques généraux etc. ont un air de famille indépendant des sujets qui les présentent, en dépit de l'infinie variété de leurs Complexes. D'autre part, la perversion sexuelle caractérisée par la libre extériorisation des Complexes et la névrose caractérisée par leur refoulement coexistent parfois chez le même sujet. Pareille observation est inconciliable avec la théorie. La psvchoanalyse. — Une objection de la plus liante gravité s'élève contre le principe même de la méthode psychoanalytique. Cette objection est que ni l'exégèse des rêves, ni la recherche des associations d'idées, ni les autres moyens accessoires ne sont un procédé fidèle pour arriver à la détermination des complexes. En ce qui concerne les rêves, nous renverrons pour la critique de la théorie au travail spécial que nous avons publié sur ce thème (1). Rappe- lons seulement que nous croyons avoir démontré que la cause déterminante des rêves est tout autre que l'extériorisation des Complexes et surtout que la réalisation des désirs qu'ils expriment. L'exégèse des rêves est très inté- ressante, très curieuse, pleine d'enseignements, mais c'est dans une tout autre direction qu'il faut chercher leur utilité (2). Il) L. c. {■i.) Y. Delage, Portée philosophique et morale du rêve (Rev. Pliilosoph., l»' janvier 1916, 1-23). LA PSYCHOANALYSE. xxxv Non moins infidèle est le procédé qui fait appel aux associations d'idées. Quand, par exemple, le sujet a fait à vingt mots inducteurs prononcés de- vant lui vingt réponses indiquant autant d'associations différentes, quel guide sûr a le psychoanalyste pour savoir laquelle le mettra sur la vraie piste? A notre avis, chaque problème fournira autant de solutions qu'il se présentera de psychoanalystes pour le résoudre. Les psychoanalystes ont là une excellente manière de fournir la preuve de la validité de leur méthode. Ils n'ont qu'cà présenter un même sujet à plusieurs de leurs représentants les plus habiles et comparer les solutions : si celles-ci coïncident, ils auront fourni un excellent argument à l'appui de leur thèse. Qu'ils le tentent. L'exégèse d'un rêve, la découverte des Complexes d'un malade, sont pour le psychoanalyste affaire d'intuition et, comme il se présente en face du pro- blème dans la situation très fâcheuse d'un homme qui a une opinion pré- conçue, qui cherche de propos délibéré un Complexe sexuel refoulé, il est bien certain qu'il choisira, parmi les associations fournies par le malade, celle qui satisfera sa marotte. En fait, si un tiers assistait au colloque entre le médecin et le sujet, il trouverait que ce qui se manifeste le plus claire- ment, ce sont les Complexes du médecin : celui-ci étale sa propre psycho- analyse en cherchant à faire celle de son malade. A notre avis, si dans toutes les psychoanalyses on trouve cette abondance de Complexes sexuels d'où est sortie l'idée du pansexualisme, c'est parce que les psychoanalystes *se sont recrutés surtout parmi ceux chez lesquels ces Complexes étaient les plus actifs. Il y a, en effet, dans la pratique de la psychoanalyse une occasion fréquente de donner l'essor à ses Complexes sexuels sous le dégui- sement sincère et honnête de la pratique médicale. La cure des psychonévroses. — Pour ce qui est de la cure des psychoné- vroses par la psychoanalyse, R. et H. sont d'avis, en dépit des exemples de cure qui abondent dans les travaux des partisans de la tliéorie, que non seulement la mise à nu des Complexes n'apporte au malade aucun soulagement de son mal, mais qu'elle peut souvent l'aggraver en fixant son attention sur son mal quand il faudrait l'en détourner, en le poussant à s'intérioriser quand il lui faudrait s'extérioriser et en faisant naître une obsession de honte résultant de la connaisance de ses tendances incestueuses, onanistiques, homosexuelles ou autres qu'il considérera comme des turpitudes plus pénibles à supporter que son ancien mal. Dans les cas où une amélioration réelle a été observée, elle pourrait être impu- table, d'après R. et H., à la suggestion, au soulagement qu'entraîne la confession de son mal et à l'influence bienfaisante du médecin. Conclusion. — Nous voulons terminer cette trop rapide critique par une remarque générale qui servira de pendant à celle par laquelle elle débute. Cette remarque est qu'il y a à faire deux parts dans l'œuvre des psycho- analystes : ce qu'elle a emprunté à la science traditionnelle et ce qui est vraiment nouveau et lui appartient en propre. La première est de beaucoup la plus importante en quantité et en qualité. R. et H. l'ont mis en évidence avec beaucoup de netteté et nous ne résistons pas au désir de rapporter presque textuellement cette partie de leur critique. «... D^origine latine par sa culture médicale, et français par ses origines scientifiques, Freud, élève de Ciiarcot, n'a fait que systématiser et pousser jusqu'à leurs extrêmes limites un certain nombre de conceptions emprun- tées à la psychologie française. » Comme exemples de cette assertion, bornons-nous à citer presque textuellement (I) : « l'idée du trauma affectif dans l'hystérie (Charcot), celle de la base émotive des obsessions (Pitres (1) Régis et Hesnard, p. 327-329. xxxvi L'ANNEE BIOLOGIQUE. et Régis), le rôle des incidents du développement dans l'orientation des goûts affectifs et sexuels de l'adulte (Binet, Féré, Garnier, etc.), le rôle des tendances dans le plaisir et la douleur (Ribot), la nature quantitative du sentiment, positif ou négatif suivant qu'il trouve ou non à se dépenser (Grote), la notion de déplacement ou de transfert du sentiment (Lehmann, J. Sully), la conception intuitionniste et identificationniste de Fart (Bergson), la notion de l'Inconscient, considé comme la plus grande partie de notre être psychique et agissant sans cesse sur notre activité consciente (RiBOT, Janet, Binet, Bergson (1), etc.)... La division du psychisme en complexes, en systèmes plus ou moins élémentaires, les lois des association d'idées plus ou moins inconscientes, formant parfois chez les malades des synthèses indépendantes et des tendances envahissantes (Morton Prince, P. Janet, Paulhan); analogie des associations psychiques avec les réflexes (Bechterew) Activité de l'inconscient coordonnée et capable d'un travail considéi'able, pouvant servir de préparation à l'acte social, de jeu, de satisfaction d'un besoin d"idéal (Claparèue, Flournoy)... Con- ceptions des rêves comme systématisations de lois élémentaires (Maurv, Delage, d'Hervev, Delbieuf, Tissié, Maine de Biran, etc.)... » La psychoa- nalyse de Freud n'est autre que l'analyse psychologique de Janet qui l'a pratiquée avant Freud de manière fort effective et ce n'est pas d'avoir quelque peu changé le terme qui rend la chose plus nouvelle. Quant à ce qui appartient en propre à la psychoanalyse, cela se réduit, en s'en tenant à l'essentiel, à quatre points : le pansexualisme, le rôle des complexes refoulés dans la psychogénèse normale et pathologique, l'investi- gation psychoanalytique par le rêve et les associations d'idées et enfin l'effet curatif de la mise à nu des complexes. Or, nous avons vu combien tout cela était faux ou tout au moins énormément exagéré. En sorte que l'on peut dire, sans être taxé soi-même d'exagération, que ce qu'il y a de meilleur dans la psychoanalyse ne lui appartient pas et que ce qui lui appartient en propre est de valeur très contestable. Ainsi, inexactitude des principes qui lui servent de base, fausseté de ses conceptions essentielles, infidélité de ses méthodes, inefficacité de ses effets, tel est le bilan de la psychoanalyse. Que reste-t-il en somme de l'énorme effort des psychoanaly.stes, effort qui aurait pu produire des résultats utiles s"il n'avait pas été gâté par l'esprit de système et la foi aveugle en des principes insuffisamment établis? Ce qui reste, c'est une extension partiellement légitime de l'influence du facteur sexuel dans la psychogénèse normale et pathologique et une méthode ingé- nieuse d'analyse psychique qui, appliquée avec discrétion à 1-a recherche des seuls phénomènes contingents qu'elle peut éclairer, vient s'ajouter utile- ment aux méthodes de diagno.stic déjà connues. C'est quelque chose, mais comparé aux prétentions extraordinaires des psychoanalystes, c'est bien peu. (i) '< ... Tout entier (le passé) nous suit à chaque instant. Ce que nous avons senti, pensé, voulu depuis notre première enlance est là, iicnché sur le présent qui va s'y joindre, pres- sant centre la porte de la conscience, qui voudrait le laisser deliurs. Le mécanisme céré- bral est précisément fait pour en refouler la presque totalité dans l'inconscient et pour n'inlriiduire dans la conscience que ce qui est dénature à éclairer la situation présente- Tout au plus des souvenirs de luxe arrivent-ils, parla porte entrebâillée, à passer en contre- bande. Ceux-là, messagers de l'inconscient, nous avertissent de ce que nous traînons der- rière nous sans le savoir... que sommes-nous, en effet, qu'est-ce que notre caractère, sinon la condensation de l'histoire que nous avons vécue depuis notre naissance Notre passé se manifeste intégralement à nous par sa poussée, et sous forme de tendance, quoiqu'une faible part seulement en devienne représentation. » (Bergson, l'Évolution créatrice.) CHAPITRE PREMIER La Cellule Acton (Elizabeth). — Observa lions on tlie o/tology of tlie Chroococcaceœ. (Ann. of Bot., XXVIII, 433-453, pi. XXXIII-XXXIV.) [22 Arber (A.). — On Root Development in Stratiotes aloides L. ivith spécial ré- férence to Ihe occurrence of Amitosis in embrijonic t issue. (Proc. Cambr. Phil. Soc, XVII, 5, 369-379, 2 pl.j ' [37 Atwell (R.). — The appearance of a polar bodies in thc spermogenous tissue ofRicciocarpus nalans (L.) Corda. (Bull. Torrey bot. Club, XLI, 333-336, 1 pi.) [36 Battelli (F.) et Stern (L.). — Passage des oxgdones dans les extraits aqueux des tissus. (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 308.) [3U a) Beauverie (J.). — Sur le chondriome d'une Urêdinée : le Puccinia malvacearum. (C. R. Soc. Biol., LXXVI, 395-361.) [Les corpuscules métachromatiques s'élaborent aux dépens des mitochondries et il n'y a pas de relation entre la forme des chondriosomes et la nature des produits élaborés. — M. Gard b) Sur le chondriome des Basidiomycètes. (C. R. Ac. Se, CLVIll, 798-801.) [11 existe de longs chondriocontes dans les basides, des mitochondries nombreuses dans la partie inférieure de l'hymenium, de nombreux chon- driocontes très longs etflexueux dans la zone sous-hyméniale. — M. Gard Bokorny (Th.). — (Unter Mitwirkung von v. Dysek u. J. Hepner). — Ueber die Bindung der Gifte durch das Protoplasma : Verschtoinden des Gifles ans der Lôsung. (Arch. ges. Physiol., CLVI, 443-530.) [Voirch. XII Boresch (K.). — Ueber fadenfôrmige Gebilde in den Zellen von Moosblàltern und Chloroplastenverlagerung bei Funaria. (Zeits. f. Bot., YI, H. 2, 97- 156.) [14 Cavers (F.). — Chondriosomes [mitochondria] and their significance. (New Phytol., XllI, 96-106, 170-180.) [8 Deineka (D.). — Beobachtungen ïiber die Entunckelung der Knochengewebes mittels der Versilberungsmethode. I. Die Entioickelung der lùiochenzellen im perichondralen Prozesse. (Anat. Anz., XLVI, 29 pp., 16fig.) [11 Derschau (M. v.). — Zimi Chromalindualismus der Pflanzenzelle. (Arch. f. Zellforsch., XII, 220-240, 1 pi.) " - [27 Des Cilleuls (G.). — Recherches sur la signification physiologique de Vami- lose. (Arch. d'Anat. microsc, XXVI, 132-148, 2 pi.) [30 Devisé (R.). — Le fuseau dans les mic7X>sporoci/tes du Larix. (C. R. Ac. Se, CLVlII, 1028-1030.) l'année biologique, XIX. 1914. 1 2 L'ANiNEE BIOLOGIQUE. [Le l'nseau a une origine nucléaire, mais ne provient pas de parties préforinées. Les aspects cytoplasniiques préfusoriaux décrits par les auteni-s proviennent d'une altération de l'appareil mitochondrial. — M. (iAimi Digby (L.). — .1 ciilical sliidy of l/ie cijtolor/i/ of Crrjnft virens. (Arcli. f. /elUbrsch.. XII. 97-14G, 3 plj ' " [35 Drury (A. N.). — The validilij of thc microchemical lest for t/ie oxijgcn place m (issues. (Roy. Soc. Proceed., B. GOl, IG6.) Critique de la méthode d'UNNA; les conclusions de celui-ci seraient erronées; sa tiiéorie de la coloration des tissus par oxydation et réduction ne serait pas justifiée. — H. de Varigny Fraser (H. C. I.). — The bchaviour of the chromalin in thc meiotic divi- sions of Vicin Faba. (Ann. of Bot., XXVIII, 633-643, pi. XLIII-XLIV.) [35 Gray (J.). — The permcabilily of Echinodmn Egf/s to Electrolytes. (Na- ture, 5 mars, 8.) [29 Grey (E. C). — The Enzymes which are concenied in the décomposition of f/lucose and mannitol by BaciUus coli commnnis. (Roy. Soc. Proceed., B. 597, 472.) [Le mécanisme réducteur de la cellule peut être amoindri, atténué, de telle sorte que quelque substance intermé- diaire d'où dérivent l'acide formique et le précurseur de l'alcool et de l'acide acétique peut ne pas se décomposer aisément. — H. de Varigny Guilliermond (A.). — Bemerkunyen ilber die Mitochondrien der vegelativen Zellen und ihi'e Venrandluny in Plastiden. Eine Antwort nuf einige Ein- wiirfe. (Berichte d. deutsch. jDot. Ges., XXXII, 982-301.) [13 Hartog (Marcus). — The true Mechanism of Mitosis. (Arch. Entw.-Mech., XL, 33-64, 16 fig.) [31 Harvey (E. Newton). — Cell permeability for acids. (Science, 26 juin 947.) ' [29 Herwerden (M. A. van). — Ueber die A'uklease aïs lieagens auf die Xii- Ideinslnireverbindungen der ZelJe. (Anat. Anz., XLVII, 13 pp., 5. fig.) [23 Hirschler (Jan). — Ueber Plasmastrukturen [Golgischer Apparat, Milochon- dria u. a.) in den Tunicalen-, Spongien und Protozoenzellen. (Anat. Anz., XLVII, 22 pp., I pl.,3fig.) [19 Hollande (A. Ch.). — Les cérodécytes ou « œnocytes » des Insectes considè- res ou point de vue biochimique. (Arch. d'Anat. microsc, XXVI, fasc. I, 1-66, 4 pi.) [31 Jameson (A. Pringle). — .1 neiv Phytoflagellate [Parapolytoma satura n. g., n. p.] and its method ofnuclear division. (Arcli. Protistenkunde, XXXIII. 21-44, 1 pi.) [25 Joly (J.). — A theory of the action of rays on growing cells. (Roy. Soc. Pro- ceed., B. 602,262.) [Considérations théoriques sur la possibilité d'une ionisation excessive de la cellule cancéreuse. — H. de Varigny Kollmann (M.) et Papin (L.). -— Elude sur la kératinisalion. L'épithélium corné de Vicsophaiie de (juchjues Mantmifères. Ikrch. d"Anat. microsc, XVI, fasc. 2, 193-260, 2 pi.) ' [18 Kulesch(L.). — Der Netzapparat von Golgi in den Zellen der Eierslockes. (Arch. mikr. Anat., LXXXIV, 7 pp., I pi.)" [10 I. - CELLULE. 3 Lakon (G.)- — Beitriige :ur Keniitnis der Protoplasmaslromung. (Ber. d. dcutsch. botan. Gesells., XXXII, 42L) ' [30 a) Lillie (Ralph S.)- — Antagonism between salts and anesthetics. (Journ. Exper. Zool., XVI, 591-616). [Voir ch. III b) — — The action of varions anesthetics in suppressing cell-division in Sea-urchin eggs. (Journ. of biol. Ghemistry, XVII, 121-140.) [29 Lôwschin (A. M.)- — Vergleichendeexperimental-cytulogische Untcrsuchun- gen ûber Mitochondrien in Blàttern der hoheren Pflanzen. (Berichte d. deutsch, bot. Ges., XXXII, 260, pi. V.) ' [14 Marcus (H.). — Ueber die Slruktur der Muskelsdulchen. (Anat. Anz., XLV, 4 pp., 1 pi.) [IG Martinotti (L.). — Ricerche sulle fine struttura délia epidermide umanain rapporta aile sua funzione eleidocheratinica. (Anat. Anz., XLVI, 27pp.) [16 Mayer (André), Rathery (Fr.) et Schaeffer (Georges). — Les granula- tions OH mitochondries de la cellule hépatique. 1'"^ Partie. Mise en évidence des mitochondries dans le protoplasma de la cellule hépatique. Leur permanence. Leur composition. Leur quantité. Leur forme. 2^ Partie, liéactions du chondriome hépatique. Parallélisme entre cette réaction et la composition du tissu en lipotdes. Discussion générale. (Journal de Physiol. et Path., XVI (:-!), 581-596, 607-622.) [Réunion de travaux sur les questions indiquées, analysés à me- sure de leur publication antérieure dans divers périodiques. — V. Moycho Mazé (P.). — Les échanges nutritifs chez les végétaux. Rôle du proto- plasme. (C. R. Ac. Se, CLIX, 809-811.) [30 Me Clendon (J. F.). — The increase in permeabilily of Ihe frog's egg at the beginning of development and the préservation ofthe life of the egg. (Science, 10 juillet. 70.) [29 Me Lean (R. C). — Amitosis iii the Parenchyma of Water-Plants. (Froc. Cambr. Phil. Soc, XVIII, 5, 380-382, 1 fig.) [37 Metz (Charles "W.). — Chromosome studies in the Diptera. L A preliminary survey of fire différent types of chromosome groups in Ihe qenus Drosophila. (Journ. exper. Zool., XVII, 45-60, 26 fig.) " ' [21 Meves (Fr.). — Die PlastocJtondrien in dem sich teilenden Ei von Ascaris megalocephala. (Arch. mikr. Anat., LXXXIV, Abt. II, 21, 2 pp.) [10 Meves (Fr.) et Tsukaguchi (R.). — Ueber das Vorkommen von Plastosomen im Epilhel von Trachea und Lunge. (Anat. Anz., XLVI, 4 pp., 6 fig.) [11 Minchin (E. A.). — Remarks on the nature of the blepharoplasts or basai granules of flagella. (Arch. f. Protistenkunde, XXXIV, 212-216.) [25 Moldowan (J.). — Abh'dngigkeit der Gif^twirkung von der Stoffwechseleigen- art und der Stoffwechselintensitdt der Zelle. (Mitteil. Zool. St. Neapel, XXII, N° 6, 175-190.) ■ [30 a) Moreau (F.). — Sur la formation des corpuscules métachromatiques dans les mitochondries granuleuses. (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 347-349.) [Les nouvelles observa- tions de M. montrent que, sans aucun doute, les corpuscules métachro- matiques se forment au sein de mitochondries granuleuses. — M. Gard b) Sur le chondriome d'une Ustilaginée, Entyloma ranunculi. (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 538-539.) [Ce chondriome est constitué surtout par des chondriocontes dans les filaments végé- tatifs, par des mitochondries granuleuses dans les spores. — M. Gard 1 L'ANNEK BlOLUGlglE. c) Moreau (F.). — Le vliondriomc cl la division des wilochondries chez les Vtnicheria. (IJull. Soc. bot. de France, 4^ série, XIV, 139-14^.) [M. sii^nialc qu'il a pu ob.server dans cette plante la division demitochondries qui pren- nent la forme d'un noyau en voie d'à mitose et entre les deux parties des- quelles on peut voir le tractu.s chromatique qui les unit. — F. Péciioutrk Moreau (M'"'= F.). — Les mitochondries chez les Urêdinèes. (C. R. Soc. Biol.,LXXVI, 421-4-.>2.) [Le cliondriome des téleutospores et des écidiospores est })resque exclusi- vement granuleux, par suite est formé de mitochondries. — M. Gard Mottier (D.).— Mitosis in the pollen mother-cells of Acer negundo L. and Staphylea trifolia L. (Ann. of Bot., XXVIII, 115-133, IX-X.) [36 Mûhlmann (M.). — Ueber die chemisclien Bestandleile der Nisslkôrner. (Arch. mikr. Anat., LXXXV, 3 pp.) [27 n) Oelze (F. "W.). — Die Ilislologie der Oxi/dations- und Reduktionsorle. (Zeitschr. f. wiss. Mikr., XXXI, 7 pp.) " [25 h) Ueber die fàrberische Darslellung der Reduktionsorte und Oxyda- lionsorle in Gnvrbcn innl Zcllen. (Arch. mikr. Anat., LXXXIV, 30 pp., 1 pi.) [26 Oschmann (Albert). — Bcitrag zum Studium der Zellverschmelzung und der cellulàren Erscheinmujen. I Tcil : Die Ovoi/enese von Tubifex (IfyodtHlus) bavnricus. (Arch. f. Zellforschung, XII, H. 3, 299-358, 16 fig., 5 pl.j [19 a) Osterhout ("W. J. V.). — The organizalion of the cell ivilli respect to permeabilHy. (Science, N. S., XXXVIll, n- 977, 408-409, 1913.) [28 b) — — The Chemical dynamics ofliviug p7'otoplasm. {Science, N. S., XXXIX, n° 1006, 544-546.) [28 Pensa (A.). — Ancora sulla slrullura délia cellula cartilaginca [a proposilo del lieferat di J. Duesberq : « Tropltosponr/ien und Golgisclier Binncnap- paral »)• (Anal. Anz., XLVII, 5, 7 fig.) " [13 Policard (A.). — Chondriocontes et fibrilles plasmaliques dans les cellules du lube urinnire des Batraciens. (Anat. Anz., XLVII, 4 pp., 1 fig.) [13 Ponomaraw (A. P.). — Zur Kenntnis des Chloroplastenbaues. (Berichte d. deutsch. bot. Ges., XXXII, 483-488.) [19 rO Retzius (G.). — Was sind die Plastosomen? {A.rch. mikr. Anat , LXXXIV, 34 pp., 1 pi.) [10 b) — — Biologische Unlersuchungen. Xeue Folge. XVIII. (Stockholm, 98 pp., 21 pi.) [8 Runnstrom (J.). — Etudes sur la morphologie et la physiologie cellulaires du développement de l'Oursin. (Ann. Inst. Océanogr., VI, fasc. V, 184 pp., 131 fig.) [5 Scherrer (A.). — Unlersuchungen iiber Bau und Vermehrung der Chromato- phoren und das Vorkommen von Chondriosomen bei Anthoceros. (^Flora, CVII, 1-56, 3 pi.) [18 Schmidt (Ernst Willy). — Das Verhalten von Spirogyrazellen nach Ein- ivirkung liohcr Zenlrifugalkrïifte. (Berichte d. deutsch. bot. Ges.. XXXII, 35.) [30 Schneider (H.). — Ueber die Unnaschen Melhoden zur Feststellung von Saiierstoff- und lieduklions-Orlen und ihre Anwendtnig auf pflanzliche Ubjekte. — Benzidin als Bcagens auf Verholzung. (Zeitsciir. f. wiss. Mikr., XXXI, 18 pp.) [26 I. — CELLULE. 5 Schryver (S. B.). — Investigations dcaling xvith Ihc p/tenoinena of i- des œufs d'OiseaK.r aux stades d'accroissement, de maturation, de fécondai ion el du début de 1(1 segmentation. Arch. de Biologie, XXIX, 129 pp., 5 pi.. 3 fig.) [48 Elkins (Marion G.j. — The maturation phases in Smilax herhacea. (Bot. Gazette, LVII, 32-52, 3 pi.) [Etude des diverses phases de la division du noyau et du mode de réduction. Ce dernier coïncide essentiel- lement avec le schéma hétérolioméotypique de Grégoire. — P. Guérin a) Firket (J.). — Recherches sur l'organogénrse des glandes semelles des Oiseaux. (Anat. Anz., XL VI, 12 pp.) [43 b) — — Uecherchrs sur Vorganogénèse des glandes sexuelles chez les Oi- sranx. (Arch. de Biologie, XXIX, 150 pp., 5 pi. i [Voir ch. \' Fischel (Alfred). — Zur normal en Anatomie und Phgsiologie der iveibli- cheii Geschlechtsorgane ron Mus decinnanus sowie iiber die experimentelle Erzeugung nni Ihjdro- und /'gosalpiiix. (Arch. Entw.-Mech., XXXIX, 578- 616, 4 pl.i [55 Fisher (G. C. . — Seed development in the (/enus Pepr-romia. (Bull. Torrey bot. Club, 137-156, 221-241. 4 pi. et 1 fig.) ' [49 II. — PRODIITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 39 (I) Fuchs (H. M.). — Od Ihc roiu/ilionn ofself-ferlilization in Ciona. lArcli. f. Entwick.-Mechanik, XL, ir)7-204.) [62 b) Tlw action of Egg-secretions on Ihe fcrdliziivi Pdiccv of Sperni. (Ârch. f. Entwick.-Mech., XL, 205-252.) [63 Getman ^M. R.). - Oixjt'iienix in Iformosira. (^Bot. Gazette, LVIII, 264-271, lpL,7fig.) [49 Globus (M'"'). —De la fécondation chez le Chlamydomonas intermedia Chod. iBull. Soc. bot. Genève, 2« .sér., VI, 6-7.) [66 a) Hegner (Robert ^W.). — Sludies on Germ Cells. I. The hi.^^lonj of Ihe genn cells in Insecta ivilh s/iecial Référence to the Keimbahn-Deleyininants. ^— //. The ori(]in and significance of the Keimbahn-Determinanis in ani- luah. (Journ. Morpliol., XXV, n° 3, 375-499, 10 pi., 23 tig.) [40 b) Studies on Germ Celh. III. The origin of the Keimbahn-Determi- nants in a Parasitic Ilijmenoptcron Copidosoma. (Anat. Anz., XLVl, 19 pp., 18 fig.) [42 Hoven (Henri). — Histogenèse du testicule des Mammifères. (Anat. Anz., XLVII, 19 pp., 7 fig.) [51 Hiitchinson (A. H.)- — Tlie malegamelophyte o/^-lAies. (Bot. Gazette, LVII, 148-153, 15 fig.) [L'auteur signale quelques particularités de structure dans le grain de pollen des Abies. Le nombre des cellules protlialliennes qui est liabitucUemcnt de 3 est parfois de 4. — P. Guéein Keene (Mary L..). — Cyto'o(/ical studies of the zygospores of Sporodinia grandis. (Ann. of Bot., XXVIII, 455-471, pi. XXXV-XXXVI.) [67 Kernewitz (B.). — Ueber Spermiogeiiese bei Lepidopteren. (Zool. Anz., XLV, 3 pp., 5 fig.) [50 Levy (Fr.). — Studien ziir Zeaginigslehre. Dritte Mitteilang. Kurze Bemer- kungrn iiber die Chromatinverhallnisse in der Spermalogencse, Ocogenesc iind Befruchlungdes Distomum lurgidumBrandes {sp. ?}. (Arch. mikr. Anat., LXXXV, Abt. II, 9 pp., pi., 1 fig.) [45 Lillie (Franck R.). — Studies on fertilization. Vl. The Merhaiiism of Fer- lilization in Arbacia. (Journ. Exper. Zool., XVI, n'^ 4, févr., 523-590, 1 fig.) [56 a) Loeb (J.). — Closter formation of Spermalozoa caused Inj spécifie siib- sianees from eggs. (Journ. Exper. Zool., XVII, 123-140.) [60 />) On some non-specifie faelors hor Ihe entirinre of the Spermatozoon into Ihe egg. (Science, 28 août, 316.) [62 Meves (Fr.). — Verfol ,ung der Miltelsliickes des Echiniden-spermiums durch erslen Zelh/eneratiomn des befrurhlelen Eies. (Arch. Mikr. Anat., LXXXV, Abt. II, 8 p., 2 pi.) [54 a) Moreau (M'"*^ F.). — la mitose hétéroty pique chez tes i'rèdinées. (Bull. Soc. bot. de France, 4'-' série, XIV, 5 pp.) [52 h) La ?nito.' pi.) [Voir ch. I a) Reinke (Edwin E.). — lîcjjori ii/toii ihr Br/t((oiur o/' t/ir Dimovphic Spcr- matozoa of Sirom/jiis. (Year Book ii° 13 of Carnegie Inst., 210-216.) [03 b) — — T/tc (lerrlopmi'iil of l/tc ap;/rcne spcrmah):oa of Strombus biluber- culalus. (Public. 11° 133 of the Carnegie Institution of Washington, 195- 239, VII pi.) [49 Retzius (G.). — Ziir Fra;/i' von dcr Homohgir dcr Enlirirki'lnnsgssladicn dcr Eirr iind dcr Sameiizdleii bei Ascaris Dicf/aloccplKfhi. (Anat. Anz., XLVII,3pp.) ' [.52 Schneider(H.). — Ueber die Proph((srti dur rrsirn Rcifciitciliin!/ in Polli-nmul- lerzellen^ insbesondrrc bci T/udtjr/oniim Cgnocrambc L. (Arch. f. Zellforsch., XII, 359-372, 1 pl.) ' [53 Seiirat (L.-J.). — Sirr i' accniiph'mrnt précoce d'un 0.npirc. iC. R. Ac. Se, CLIX, 75.5-757.) [06 Sobotta (J.). — Ziir Fragc der Wanderung des Sdugetiereies durch den Eileitcr. (Anat. Anz., XLVII, 16 pp.) ' [54 Taylor (Monica). — Note on the nnmber of chromosomes in the mnJe of Daphnia pulex. (Zool. Anz., XLV, n'' 1, 21-24, 1 fig.) [53 Tchakhotine (S.). — Sur le transport des produits sexuels vivants des Echinides à Saint-Pétersbourg pour des reclcerches de biologie expérimen- tale. (Bull, de l'Acad. Imp. des Sciences de St-Pétersbourg, VI^ série, 1" juin, n':' 10, 737-743.J [55 Thulin (J.). — Zur Kenntnis der Oocylcn von Vespa germanica. (Anat. Anz.,XLVl, 8 pp., 4 fig.) [77 TretjakoflF (D.) — Die intrauterine Uinbildin,g der Spermicn hci Ascaris. (Areli. mikr. Anat. LXXXV, Abt. 11, 68pp., 3pl., 1 fig.) [63 Tsukaguchi (R.). — Ueber die feinere Striiklur des Ovarialeies von Aurélia aurita L. (Arch. mikr. Anat., LXXXVl, 9 pp., 1 pl.) [53 Voïnov (D.). — Recherches sur la spermatogénèse du Gryllotalpa vulgaris Lat:.. (Arch. Zool. Exp., LIV, fasc. 13, 439-497, 3 pl.) [00 [Sera analysé dans le prochain volume. Welsford (E. J.). — The i/cnesis of the malc nucleiin Liliinn.{Ann. of Bot., XXVlll, 265-269, pl. XVI-XVII.) [51 [Voir pp. 19, 81, 85, 346, 365 pour les renvois à ce chapitre.] 1° PR(tDUn'S SEXT-ELS. a) Origine embryogénique. a) Hegner (R. "W.). — PJliidcs sur les cellules gerniinatives [V, a]. — Les recherches de l'auteur ont porté sur des D'i^ièYea (Miastor ame7Hcana, Corii- psilura concinnata) et des ( eléoptères {Calligrapha multijninctata, C. bigs- byona, Leptinotarsa decemlineata) . 11 résume également dans son mémoire les reclierclies de si^s prédécesseurs sur d'autres espèces animales. La période la plus intéressante du cycle des cellules germinatives est celle qui s'étend de la formation des dernières oogonies et spermato- II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 41 gonies jusqu'à la ségrégation complète des cellules germinatives dans l'œuf en voie de développement. Une partie importante de cette période est celle durant laquelle, chez certaines espèces, apparaissent des substances particu- lières aux cellules germinatives (déterminants de la lignée germinale) localisées dans une partie définie de l'œuf, ou dans certains blastomères, substances qui sont distribuées également dans les cellules germinatives primordiales. Ces déterminants sont bien visibles dans les œufs des Diptères {Miaslor, Chiro- nomus, Calliphora). Chez Miastor, il y a six divisions pendant la multiplication de l'oogonie. Les cellules somatiques perdent une partie de leur chromatine tandis que les cellules sexuelles conservent toute leur chromatine. Les cellules nourri- cières sont d'origine mésodermique. Une masse spéciale de cytoplasrna est située à la partie postérieure de l'oocyte; elle entoure l'un des huit premiers noyaux de segmentation, dont la chromatine reste entière; le noyau avec la masse cytoplasmique e.'st expulsé de l'œuf et constitue la cellule germina- tive primordiale. L'origine de la masse spéciale de cytoplasma n'a pu être déterminée. Les œufs des Diptères ovovivipares {Compsilura et Cecydomya strobiloides) renferment aussi des déterminants de la lignée germinale; il en est de même chez certains Chrysomélides. Chez ces derniers on ne con- state pas de diminution chromatique dans les cellules somatiques, comme chez Ascaris et Miastor. Tous les noyaux de segmentation ont la même potentialité et c'est le c ytoplasma qui détermine la différenciation des noyaux des cellules blastodermiques, des cellules germinatives et des cellules viteliophages ; ces dernières paraissent se diviser amitotiquement. Chez Lepti- nolarsu, on n'observe pas de transformation nucléaire semblable à celle décrite par Giardina chez Dyliscus, lors de la formation des cellules nour- ricières et de la dernière oogonie. Les granules particuliers du disque po- laire de l'œuf des Chrysomélides forment une masse reconnaissable au moment où l'oocyte va atteindre son volume définitif. Dans le testicule de Lej/tinotarsa, les cellules germinatives de chaque cyste proviennent d'une seule spermatogonie. Les restes fusoriaux relient entre elles les spermatogonies-filles jusqu'au moment où il y en a 64 dans chaque cyste. H. passe en revue les substances spéciales (déterminants) qui ont été décrites chez divers animaux. Elles semblent être tantôt d'origine nucléaire, tantôt provenir des cellules nourricières, tantôt n'être que des produits métaboliques. Les mitochondries des cellules germinatives diffèrent de celles des cellules somatiques environnantes. Ces substances déterminent l'endroit où le cytoplasma de l'œuf produit les cellules sexuelles primordiales, et identifient la souche de ces cellules. Les déterminants de la lignée ger- minative deviennent visibles généralement immédiatement avant ou après la maturation et le commencement delà segmentation. Leur localisation est déterminée par l'organisation du cytoplasma, et se fait soit sous l'influence descentrosomes, soit, plus probablement, par suite d'une réorganisation du contenu de l'œuf. Ces déterminants sont égalemeni répartis (excepté chez Sa;/ilta) entre les cellules-filles de la cellule germinative primordiale. Ils disparaissent graduellement et ne peuvent être suivis pendant tout le cycle germinatif; il est cependant probable qu'une sorte de cytoplasma spécial (plasma germinatif), caractérisée par la présence de ces déterminants, se continue à travers tout le cycle germinatif. La nature de ces substances spéciales est incertaine ; on peut supposer qu'elles jouent un rôle nutritif dans les cellules germinatives, pendant la période qui s'étend de leur ségré- gation jusqu'il la formation des glandes sexuelles définitives. — [\ Henneguy. -4? T/ANNKK lîlUl/X .lui M. //) Hegner (Robert "W.). — Klitdea sur les cellules, (/mnindles. 11 f. Oiit/iiic des détenu i liants de Ifi liffii('c r/enninale chez un If yménuplère parasite, (^, et de grandes cellules ou ovules primordiaux. Il se pose une fois de plus la ques- tion, tant de fois débattue, de la destinée de ces deux sortes d'éléments. Dans un second stade, il décrit et figure d'une part la dégénérescence des ovules primordiaux, d'autre part la division mitotique des cellules épithé- liales indifférentes. Au troisième stade, il constate la disparition des ovules primordiaux dégénérés et la présence, entre les cellules épithéliales indiff'é- rentes, d'éléments nouveaux qui dérivent de ces dernières et qui sont des spermatogonies. Dans le quatrième stade, ces spermatogonies ont augmenté de nombre, des spermatocytes ont apparu, tandis que persistent un certain nombre de cellules épithéliales inditîérentes. Au cinquième stade (rats de 3 et de 5 semaines), les spermatogonies et les spermatocytes sont en plus grand nombre qu'auparavant, ceux-ci ne se divisent pas, mais dégénèrent; d'ailleurs on peut distinguer diverses sortes de tubes suivant leur composi- tion cytologique. Au stade six (rats de 7 et 8 semaines), les spermatocytes se divisent, fournissant des spermatocytes de second ordre; et ceux-ci par divi- sion donnent à leur tour des spermatides, qui ne se différencient pas encore en spermatozoïdes. Au septième stade (puberté), les spermatides évoluent en 52 L'ANNEE BIOLOGIQUE. spermatozoïdes; les cellules de Sertoli existent avec tous leurs caractères. H. résume ses résultats en des conclusions dont voici quelques-unes : Toutes les cellules sexuelles et les cellules de Sertoli proviennent des cel- lules épithéliaies indifférentes. 11 se forme toute une série de générations de cellules sexuelles dont l'évolution n'a été étudiée par aucun auteur de façon suivie, sauf par Poi'OFF et Spangaro qui ont mentionné leur dégénérescence avant la puberté. Les cellules épithéliaies indifférentes et les spermatogonies ne sont autres respectivement que les spermatogonies à noyau poussiéreux et celles à noyau croùtelleux de Regaud, et les observations de H. ne font que confirmer celles de cet auteur. [Quiconque est familiarisé avec la question de l'histogenèse du tube sémi- nifère conviendra qu'elle n'était pas aussi neuve, au moment où H. l'a abordée, qu'il veut bien le dire et que ses conclusions le feraient croire. Mes observations, celles ensuite de Bouin, ScHÏiNFELDT, Regaud et d'autres, contiennent absolument tout, à de minimes détails près, ce que H. s'attribue. II est vraiment trop facile, à la faveur de citations incomplètes, de venir déclarer en 1914 que les auteurs « ont méconnu les transformations que subit le testicule avant la puberté », alors que l'un d'eux, dès 1887, a décrit (mitochondries exceptées) toutes ces transformations et a créé le terme de préspermatogénèse pour les résumer]. — A. Prenant. "Welsford (E. J.j. — La genèse des noyaux mâles chez Lilium. — Les noyaux vermiformes de Lilium anratum et de L. Martagon descendent dans le tube pollinique sous forme de cellules mâles et ne se dépouillent de leur cytoplasme que lorsque ce tube a pénétré dans le sac embryonnaire. L'auteur admet que ces noyaux sont doués de motilité dès les premiers stades de leur développement. Quant aux « corps en X » de Nawaschin, ils proviennent, d'après "W., de la désagrégation que subit le cytoplasme de la cellule mâle. A côté de ce cytoplasme en voie de désagrégation on a parfois trouvé des cordons de granules : l'auteur pense que ces formations pour- raient bien être des vestiges de blépharoplastes. — A. de Puvm.\ly. P) Phénomènes de maturation. Retzius (G.). — Sur la question de Vhomologie des stades, le développement des œufs et des cellules séminales chez l'Ascaris megalocephala. — Dans un travail paru dans ses Biolog. Unters, Bd XVIII, 1914, R. a signalé, dans la zone de division maturatrice de l'ovaire, la présence d'œufs offrant une deuxième phase de division qui était extrêmement semblable à celle des cel- lules séminales. Il l'avait expliquée par une anomalie, par la possibilité d'un hermaphrodisme, mais avait rejeté tout d'abord cette hypothèse. Il y revient dans la présente note, ne trouvant pas d'interprétation meilleure [IX]. — A. Prenant. n) Moreau (M™'= F.). — La mitose hétérotypique chez les Urédinées. — (Analysé avec le suivant.) b) — La mitose homéotypigue chez le Coleosporium senecionis. — Dans le Coleosporium senecionis la première division du noyau de la téleutospore est caractérisée par la présence de deux chromosomes à deux branches à la plaque équatoriale qui donnent quatre chromosomes-fils dédoublés longitu- dinalement à Tanaphase. Ce sont là les caractères d'une mitose hétérotypi- que. La deuxième mitose qui se produit dans la téleutospore pendant sa II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 53 germination aboutit à la formation de quatre noyaux. Cette seconde mitose ne comporte pas la division longitudinale des chromosomes ; elle est essen- tiellement caractérisée par la séparation des branches de deux chromosomes doubles qui se montrent doubles dès qu'ils apparaissent; c'est une mitose homéotypique. — F. Péchoutre. Schneider (H.). — Les prophases de la première division de maturation dans les cellules-mères du pollen, spécialement dans Thelygomim Cynocrambe L. — Dans Thelygonum, Cynocrambe, la division réductrice s'accomplit de manière que la conjugaison des chromosomes dans la prophase conduit à une fusion complète des deux chromosomes accouplés et assure une réduction de moitié du nombre des chromosomes. Survient alors une division longitudinale qui libère les chromosomes de la diakinèse. S'appuyant sur des considérations phylogénétiques, l'auteur conclut que chez tous les Cormophytes la réduction se fait suivant le même schéma, tandis que dans d'autres lignées le mode de réduction est différent. — F. Péchoutre. y) Structure des produits mûrs. Taylor (Monica). — Note sur le nombre de chromosomes chez le mâle de Daphniapulex [IX]. — Les œufs d'été de Daphniapxdex n'émettent qu'un glo- bule polaire et conservent après la maturation le nombre diploïde de chromo- somes (8 à 10). Presque tous fournissant des femelles, on peut se demander si les rares œufs qui donneront des mâles n'ont pas échappé à la recherche, en sorte qu'ils pourraient présenter le nombre haploïde. Le seul' moyen de le vérifier est de compter les chromosomes dans les cellules somatiques et de la lignée germinale chez le mâle. Ce nombre s'est montré diploïde comme chez la femelle ; la réduction se produit ensuite dans les produits sexuels du mâle, comme dans l'œuf d'hiver. Contrairement à Chambers qui déclare avoir trouvé chez le Simocephalus vetulus deux sortes de spermatozoïdes dont les uns détermineraient le sexe mâle, les autres le sexe femelle, l'auteur n'a trouvé rien de tel chez Daphnia. — Y. Delage et M. Goldsmith. a) Reinke (E. E.). — Sur le comportement des spermatozoïdes dimorphes du. Strombus. — Les spermatozoïdes eupyrènes et apyrènes ne se comportent pas de la même manière vis-à-vis de divers réactifs. Ainsi une faible solu- tion de soude ajoutée à l'eau de mer augmente l'activité des spermatozoïdes apyrènes, tandis que celle des eupyrènes reste à peu près normale. Les deux espèces de spermatozoïdes manifestent les propriétés des anaérobies facultatifs, mais ce qui augmente l'activité de l'une des espèces inhibe celle de l'autre espèce et vice versa. Dans l'eau de mer chargée d'acide carboni- que, mais ne dégageant plus de bulles de gaz, les eupyrènes sont grande- ment inhibés, tandis que les apyrènes sont immobiles, excepté sur les bords de la préparation, dans le voisinage du contact de l'oxygène. Si l'on fait pénétrer une bulle d'acide carbonique dans de l'eau de mer pure con- tenant les spermatozoïdes, l'activité des eupyrènes est augmentée autour de la bulle, tandis que les apyrènes ne paraissent pas influencés. Si l'on intro- duit une bulle d'oxygène pur, les eupyrènes sont repoussés à une assez grande distance, et les apyrènes sont stimulés. — F. Henneguy. Tsukaguchi (R.). — Sur la fine structure de l'œuf ovarien d' Aurélia aurita L. — L'oogonie, puis l'ovocyte contiennent des plastosomes de forme 54 L'ANNEE BIOLOGIQUE. variable selon le degré de développement de la cellule. De bonne heure apparaissent des sphérules vitellines, que la coloration d'ALTMANN colore en tons variant du jaune-brun au rouge. Il y a des formes intermédiaires entre les plastosomes et les sphérules vitellines; la forme initiale du plastosome transformé paraît être celle de grain creux. L'auteur ne s'explique pas davantage sur la question de la transformation des plastosomes en produits vitellins de sécrétion, rendue probable cependant par ses figures. 11 n'admet guère l'émission de chromatine nucléaire et la formation de chromidies, que ScHAXEL a prétendu observer sur le même objet. — A. Prenant. Meves (Fr.). — Le Miltelslilck de la spermie d'Échinides suivi pétulant les jiremières générations cellulaires de l'œuf fécondé. — Dans un travail an- térieur (I9I2), M. avait montré que le Mittehtilck de la spermie est mis en liberté lors de la copulation des gamètes et qu'il est dévolu à l'un des deux blastomères. Ce Mittelstiick, il l'a suivi au cours de la segmentation de l'œuf et l'a vu persister jusqu'au stade 32 dans l'un des microméres, sans se frag- menter, sous la forme caractéristique d'un petit anneau. On sait que, pour M. et d'autres, le Mittelstiick de la spermie d'Echinide, colorable comme les plastosomes par la méthode d'ALTMANN, représente le chondriome total du gamète mâle, sans qu'on puisse dire s'il en renferme aussi le centre cel- lulaire. Cette constatation ruine du même coup deux hypothèses que M. avait émises et qu'il se voit contraint d'abandonner. En premier lieu, à la suite de 0. Van der Stricht (1900) et de Lams (1910) qui avaient découvert chez la Chauve-Souris l'attribution du Mittelstiick à l'un des deux premiers blasto- mères, M. avait cru pouvoir admettre que, chez l'Echinide, le Mittelstiick appartenait à la cellule qui devait donner le pluteus, tandis que celle qui en était dépourvue fournirait lintestin larvaire, qu'on sait être transitoire; il renonce aujourd'hui à cette hypothèse, puisque la cellule pourvue de Mittelstiick est un micromère, qui est employé à l'édification du corps em- bryonnaire. En second lieu, M. reconnaît qu'il lui devient de plus en plus difficile de voir dans les plastosomes le substratum héréditaire, et il concède que sa constatation actuelle plaide en faveur du monopole du noyau dans l'hérédité [XV]. [Le mémoire de M. est accompagné, comme tous ceux signés de cet auteur, de superbes planches, où le lecteur découvre avec facilité le Mittelstiick, caractérisé par sa forme et sa coloration, enfoui dans le cytoplasme du plas- tomère. M. ne cache cependant pas (texte, p. 2) que la confusion de ce corps est possible avec un corpuscule intermédiaire ou avec une plaquette vitel- line d'aspect annulaire, confusion qu'il a réussi à éviter au lecteur dans ses figures d'une parfaite limpidité]. — A. Prenant. Sobotta (J.). — La question du cheminement de l'œuf des Mammifères à travers Voviducle. — La durée de la traversée de l'œuf dans l'oviducte est indépendante de la taille de l'animal et par conséquent de la longueur de la trompe. Elle ne dépend pas de la durée de la gestation. Le stade de déve- loppement qu'atteint l'embryon à la suite de son séjour dans la trompe est sans rapport avec la longueur de ce séjour. La durée de la traversée de l'œuf est indépendante de la taille de cet œuf. Elle ne varie chez une espèce donnée que dans des limites très étroites. Toutes choses égales d'ailleurs, cette durée est en chiffres ronds de trois jours, quelle que soit l'espèce de Mammifère. — Quant au mécanisme du cheminement de l'œuf dans l'ovi- ducte, il faut rompre avec l'hypothèse qui attribue le transport de l'œuf à II. — PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 55 l'action des cils vibratiles de l'épithélium tubaire. S. suggère l'idée que le mouvement ciliaire est une disposition défensive de l'organisme, s'opposant à ce que trop de spermatozoïdes arrivent dans la trompe et par conséquent empêchant la polyspermie, s'opposant aussi à ce que les spermatozoïdes dépassent la trompe et pénètrent dans la cavité abdominale. — A. Prenant. Fischel (A.). — Anatomie et physiologie des organes génitaux femelles de Mus decumanus, et production expérimentale d'Hydro- et de Pyosalpynx. — Mus decumanus a une capsule ovarique complète, dans laquelle fait saillie l'ovaire et où vient s'ouvrir l'infundibulum de la trompe. F. a observé cer- tains détails anatomiques intéressants au point de vue du passage dans la trompe, des œufs échappés des follicules de de Graaf. Les anses de la trompe utérine sont réunies à la paroi du corps et à la capsule ovarique par un meso contenant dans son épaisseur une masse assez importante de fibres mus- culaires lisses (F. l'appelle Musculus mesenterii tuba?, ce qui est incorrect, car Mesenterium signifie en réalité : Meso de l'intestia). Dans la capsule ovarique elle-même, se trouve une autre bande de fibres musculaires lisses qui se dirige vers l'infundibulum; par la contraction et le relâchement de cette bande, l'orifice tubaire peut s'ouvrir et se fermer, peut-être rythmique- ment. D'autre part, en se contractant, le muscle ou meso de la trompe rap- proche celle-ci de la capsule ovarienne, comprime le liquide et éventuelle- ment les œufs contenus dans cette capsule, et les pousse en quelque sorte dans l'orifice tubaire quU s'ouvre devant eux. Une fois dans la trompe, les œufs progressent par la contraction de la musculature de cet organe. Il n'y a donc guère de place, dans ce mécanisme, pour l'action des cellules vibratiles tubaires auxquelles on attribue généralement un rôle essentiel. F. remar- que d'ailleurs que dans l'objet qu'il a étudié, elles .sont rares et limitées au pavillon. Le rôle qu'elles jouent, si tant est qu'elles en jouent un, doit être fort réduit. Signalons encore la constatation faite par F. de la cicatrisation rapide, mais de la régénération nulle de l'ovaire; la production artificielle d'hydro- salpynx, en sectionnant les bouts d'une anse de la trompe utérine. Ces bouts se ferment en se cicatrisant, et le liquide de sécrétion s'accumulant dans le « vase clos » ainsi formé, il se forme un kyste. — A. Brachet. Tchakhotine (S.). — Sur le transport des produits sexuels vivants des Echinides à Saint-Pétersbourg pour des recherches de biologie expérimentale. — L'auteur a réussi à transporter de Villefranche à Pétersbourg des œufs et du sperme d'oursin dans les conditions permettant la fécondation et le dé- veloppement. Pour cela, il utilise les bouteilles dites « Termos », employées dans l'économie domestique pour conserver des liquides et des aliments à une température basse ou élevée par un artifice de calorifugation. Ces bou- teilles voyagent emballées dans des caisses garnies de liège et de feutre. Le voyage dure trois jours, la conservation peut durer douze jours. Les œufs sont conservés dans de l'eau de mer à 6 ou 7 degrés C. placés directement dans les bouteilles i Termos ». Pour le sperme, on remplit les bouteilles de glace concassée, dans laquelle on enfouit des petites éprouvettes contenant du sperme dans l'eau de mer. Pour les œufs, l'eau de mer doit être additionnée d'une faible quantité de cyanure de Na, de telle façon que la concentration totale du réactif soit - et il convient, à la réception, de les laver avec de oUUU j l'eau de mer pure, dans laquelle on les centrifuge. Il convient en même temps d'envoyer de l'eau de mer pure de la même localité dans des vases en 56 L'ANNEE BIOLOGIQUE. verre d'Iéna. L'auteur a pu, par ce procédé, obtenir à Pétersbourg des pluteus nés sur place, parfaitement normaux et qui ont vécu une douzaine de jours. — Y. Delage et M. Goldsmith. 2° FÉCONDATION. a) Fécondation normale. Lillie (Frank R.). — Etudes sur la fécondation : VI. Le mécanisme de la fécondation chez- VArbacia. — Les présentes expériences portent sur VArbacia. Les œufs sont considérés dans la conception actuelle comme des cellules très inertes; il faut changer cette manière de voir. On constate, en effet, qu'ils sécrètent activement une substance qui agglutine les sperma- tozoïdes, substance rigoureusement spécifique, car elle n'est fournie que par les œufs et non par aucune autre cellule du corps de l'animal, ni par celles d'un animal d'aucune autre espèce et n'a d'action que sur les spermato- zoïdes de la même espèce. L. appelle cette substance fcrtilizine, la considé- . rant comme un des trois éléments nécessaires à la fécondation et qui sont le spermatozoïde, l'œuf et la fertilizine sécrétée par l'œuf, le spermatozoïde ayant pour fonction d'activer la fertilizine. Pour mettre en évidence et doser cette fertilizine, il faut d'abord préparer des suspensions d'œuf et du sperme de concentration définie, cette concentration étant mesurée par le rapport du produit sexuel tel qu'il est fourni par la glande tiu volume total de la solu- tion. La fertilizine, ne pouvant être isolée, ne peut être dosée de façon abso- lue, mais on peut la doser d'une façon relative par le procédé suivant. On prend une solution donnée de cette substance et on l'additionne d'eau de mer jusqu'à atteindre le seuil de la réaction, c'est-à-dire une concentration de la fertilizine telle qu'elle produit encore l'agglutination, mais que toute dilution nouvelle la supprime. Dans ces conditions, la proportion de fertili- zine de la solution originelle est mesurée par le nombre qui indique de combien il a fallu diluer cette solution pour l'amener à la valeur-unité. Ainsi, une solution sera dite contenir 10, 50, 100 unités quand il faudra l'addition- ner de 10 fois, 50 fois, 100 fois son volume d'eau de mer pour la ramener à la solution limite. — Quand on mesure ainsi les proportions de fertilizine abandonnées à une même quantité d'eau de mer par des quantités d'œufs de plus en plus grandes, on voit que ces quantités sont d'abord à peu près proportionnelles à la quantité d'œufs, mais quand la quantité d'œufs atteint un certain taux, la richesse de la solution en fertilizine cesse rapidement de s'accroitre. La durée de contact entre les œufs et l'eau est d'une demi-heure environ et toute augmentation ultérieure cesse d'être utile parce que la quan- tité de fertilizine déjà dissoute s'oppose à l'exosmose de quantités nouvelles. Pour faire l'expérience, on place le sperme dilué à 1/100 sous un large cou- vre-objet, séparé du porte-objet par des cales de 1'"™ à l'""^5 d'épaisseur et on y ajoute, au moyen d'un petit tube de verre armé d'un fin tube de caout- chouc, l'eau de mer chargée de fertilizine, c'est-à-dire celle qui a été en con- tact avec les œufs pendant une demi-heure et les surnage après précipi- tation. L'agglutination s'observe à un grossissement de 40 à 50 diamètres et se produit en quelques secondes, en tout cas moins d'une demi-minute. L'ag- glutination n'est pas stable, ce que l'auteur exprime en disant qu'elle est réversible, en ce sens que les flocons se désagrègent au bout de quelques minutes et d'autant plus vite que la proportion de fertilizine a été plus voi- sine de la limite. Les flocons sont d'autant plus gros que la proportion de fertilizine a été plus grande. — Les œufs non mûrs, c'est-à-dire présentant II. - PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 57 encore la vésicule germinative, ne produisent pas de fertilizine ; cela fournit l'explication du fait observé par Delage que les fragments d'œufs non mûrs n'acceptent pas la mérogonie, et montrent que ce qu'il a appelé maturdtion crjtoplasmique dépend de la production de fertilizine à partir du moment où cette maturation est réalisée. Le fait que la fertilizine est sécrétée après la rupture de la vésicule germinative ne prouve pas qu'elle provienne du noyau, mais seulement que quelque chose issu du noyau conditionne sa production à la manière dont un zymogène est transformé en ferment. La preuve en est que, longtemps après la disparition de la vésicule, on peut obtenir par des lavages successifs la sécrétion de quantités nouvelles de fertilizine. Celle-ci n'est pas produite non plus par la membrane gélatineuse, bien que cette membrane puisse en être saturée. La preuve en est que si l'on tue les œufs par chauffage, de manière à supprimer toute nouvelle production de ferti- lizine, on peut encore extraire cette substance des œufs, par des lavages successifs, aussi longtemps qu'il reste une trace de la gaine gélatineuse, laquelle se dissout lentement; d'autre part, si l'on fait disparaître cette gaine par secouage, les œufs continuent à abandonner par des lavages suc- cessifs des quantités nouvelles de fertilizine. La fonction de la gaine semble donc être de mettre en réserve la fertilizine sécrétée par l'œuf, en s'oppo- sant à une diffusion trop rapide. La quantité totale de fertilizine que peuvent fournir les œufs est très considérable. En retirant à chaque lavage presque toute l'eau d'une suspension à 20 %, après 34 lavages ayant duré 3 jours, la proportion de fertilizine tombait seulement de 100 a 20. On a des raisons de croire que la fertilizine s'unit aux spermatozoïdes par combinaison chimique et probablement par l'intermédiaire d'une chaîne latérale. Elle aurait deux chaînes : une spermophile et une ovophile. La quantité de fertilizine fixée par une masse donnée de .spermatozoïdes présente, en effet, le degré de constance et de proportionnalité qu'on peut espérer dans de pareilles conditions expéri- mentales. Cette quantité est d'ailleurs très faible et peut être mesurée par le moyen suivant. On traite une suspension titrée de sperme par une solution de fertilizine dont on a déterminé le nombre d'unités, puis on centrifuge, on recueille le liquide qui surnage et l'on s'en sert pour agglutiner une nouvelle quantité de sperme, et ainsi de suite jusqu'à ce que le liquide surnageant devienne négatif. Le sperme qui a attendu quelques heures est plus difficile à agglutiner, mais la quantité de fertilizine qu'il fixe n'est pas modifiée pour cela, ce qui parle en faveur de l'union chimique de la fertilizine au sperme, plutôt que d'une absorption de la première parla seconde. Cette dissociation des deux éléments — facilité d'agglutination et dose de fertilizine fixée — suggère l'hypothèse que la fertilizine s'unirait à la substance chimique du spermatozoïde par l'intermédiaire de chaînes latérales qui pourraient être rejetées et abandonnées libres dans le liquide. — Concurremment avec la substance agglutinante spécifique que l'auteur appelle iso-agglutinante, s'en trouve dans l'eau de lavage des œufs d'Arbacia une autre qui agglutine le sperme des Nereis et qu'il appelle hétéro- agglutinante. Cette dernière se trouve aussi dans le sang dWrbacia, tandis que la première est rigou- reusement limitée aux œufs et l'on peut se demander si la présence de l'hé- téro-agglutinante dans la suspension ne vient pas d'une légère contami- nation du liquide par le sang à^Arbacia. Sa proportion est extraordinai- rement petite ; elle est toxique pour le sperme de Xereis, l'agglutination étant définitive. Le sperme de Nereis détruit en grande proportion, dans les suspensions d'œuf dWrbacia, la substance iso-agglutinante. Les recherches de l'auteur n'ont pas encore éclairci cette question des substances hétéro-agglu- tinantes. — L'analyse chimique de la fertilizine n'a pas été faite. Les seules V 58 L'ANNEE BIOLOGIQUE. propriétés constatées sont que cette substance est incolore, très thermostable (jusqu'aux environs de l'ébullition pendant plusieurs minutes), à grosses mo- lécules traversant le papier, mais retenues par le filtre Berkefeld, non dialy- sable, très résistante (jusqu'à près d'une année sous la forme d'extrait) et n'a pas les caractères des protéines. — Concurremment à la fertilizine, existe dans les œufs une anti fertilizine. Mais celle-ci reste contenue dans l'œuf sans diffuser à l'extérieur et semble destinée à s'opposer à la polyspermie. Pour la mettre en évidence, il faut donc broyer les œufs; on supprime alors l'action de la fertilizine à laquelle elle se mélange dans le liquide ambiant. Mais comme sa quantité est beaucoup plus faible que celle de la fertilizine, il faut d'abord éliminer la plus grande quantité de celle-ci, en supprimant la gaine et en soumettant les œufs à des lavages. Les œufs broyés dans un liquide ne contenant plus qu'environ 2 unités et demie de fertilizine, libèrent une quantité d'antifertilizine qui rend le liquide entièrement inactif. En épuisant tout à fait la fertilizine, on peut obtenir l'antifertilizine seule et l'on constate alors que c'est à elle qu'appartient le pouvoir chimiotactique par rapport aux spermatozoïdes, car si l'on met une goutte de ce liquide dans une suspension de sperme, on voit les spermatozoïdes se grouper en cercle autour d'elles, mais sans trace d'agglutination, c'est-à-dire en gardant toute leur liberté. Dans la fécondation normale, la production de fertilizine est arrêtée; l'antifertilizine sert à neutraliser dans l'œuf le maigre stock de fertilizine qui s'y trouve à ce moment et par là s'oppose à la polyspermie. Si cette neutralisation ne se fait pas avant la fécondation, cela se peut conce- voir par l'hypothèse que la fécondation produirait dans la couche superfi- cielle du cytoplasme une modification permettant à l'antifertilizine de diffuser des parties profondes vers les couches superficielles de l'œuf. Les courants cytoplasmiques que l'on observe à ce moment mettent sous les yeux cette diffusion. De même que la fécondation, les procédés de parthénogenèse suppriment la production de fertilizine, mais il en est ainsi seulement pour ceux de ces procédés qui déterminent une formation de la membrane (acide butyrique). Loeb et Kupelwieser ont montré que, si l'on détruit la mem- brane butyrique par secouage dès sa formation, l'œuf peut être de nouveau fécondé par le sperme et former une deuxième membrane, mais adhérente. Cela s'explique en supposant que l'œuf est resté imprégné d'une minime quantité de fertilizine. De tout cela on peut conclure que la fertilizine est un chaînon nécessaire dans le processus de la fécondation et l'antifertilizine agit en occupant, par rapport à ce chaînon, la place du spermatozoïde. — Des ob- servations anciennes ont montré que le mélange aux œufs de liquide viscéral apporte chez la plupart des animaux un obstacle à la fécondation, qui réussit bien mieux quand les œufs ont été lavés à l'eau de mer. L'auteur a étudié et mesuré ce phénomène chez VArbacia et a été conduit aux conclusions suivantes. Il existe dans le sang de l'Oursin un inhibiteur de la fécondation ; cet inhibiteur est à peu près également réparti chez les deux sexes, mais subit de grandes variations individuelles qui semblent en rapport avec l'état des gonades, l'inhibiteur étant d'autant plus abondant ou actif que celles-ci sont plus turgescentes et plus mûres. Cet inhibiteur ne parait pas devoir être rapporté aux protéines, car les autres protéines n'ont pas une action comparable. Son action ne consiste pas dans une altération des produits sexuels, car ceux-ci, dûment lavés, reprennent toute leur activité. L'analyse des conditions de fonctionnement conduit à cette hypothèse que la fertilizine possède deux chaînes latérales, l'une spermophile, servant à accrocher le spermatozoïde, l'autre ovophile, servant à accrocher l'œuf, et c'est par là qu'elle est le chaînon d'union entre les deux produits sexuels. L'inhibiteur II. — PRODUITS SEXUELS — FECONDATION. 59 du sang étant sans action aucune sur l'agglutination du spermatozoïde, doit exercer son inhibition en occupant la chaîne ovophile de la fertilizine et en empêchant ainsi l'accrochage de l'œuf. A l'appui de cette interprétation vient le fait que, si l'on traite la fertilizine par une dose suffisante d'inhibiteur san- guin, on la rend inerte par saturation ; mais si l'on ajoute une nouvelle dose de fertilizine, celle-ci garde son activité en dépit de la présence de l'inhibiteur dans le liquide. Quant à l'antifertilizine, le fait qu'elle contrarie l'agglutination a permis de conclure qu'elle agit en occupant la chaîne spermophile de la fertilizine, en sorte que son action est symétrique de celle de l'inhibiteur sanguin. D'après l'ensemble de ces données, l'auteur donne de la fécondation le schéma suivant. La couche corticale de l'œuf est occupée par des molécules de fertilizine présentant du côté extérieur un groupe spermophile pour la réception du spermatozoïde (sperm-receptor) et, du côté intérieur, un groupe ovophile pour la réception de l'œuf. Dans la fécondation normale, un sper- matozo^e s'unit au groupe spermophile d'une molécule de fertilizine ; celle-ci, activée par ce contact, s'unit par son groupe ovophile à l'œuf (egg-receptor), mais cette activation se transmet, à la manière de l'excitation physiologique, aux molécules voisines qui, toutes, se comportent comme la molécule fécondée, et c'est cette réaction de la fertilizine activée sur l'œuf qui constitue le phénomène essentiel de la fécondation, le rôle du spermatozoïde, et éven- tuellement des réactifs parthénogénisants, étant d'activer la fertilizine. Dès qu'une molécule de fertilizine a été fécondée, les groupes spermophiles des autres molécules s'unissent aux molécules d'antifertilizine qui diffusent vers elles. Ces groupes ainsi occupés ne sont plus aptes à fixer d'autres sper- matozoïdes, et ainsi est évitée la polyspermie. De cette conception résulte que l'inhibition de la fécondation peut tenir à 5 causes : 1° disparition de la fertilizine, réalisée par des lavages systématiques ; 2° blockage des groupes spermophiles de la fertilizine par l'antifertilizine (réalisé par l'addition de suc d'œufs broyés à une suspension d'œufs normaux) ; 3° blockage du groupe ovophile de la fertilizine (réalisé par l'inhibiteur du liquide viscéral) ; 4" occu- pation des « egg-receptor » de l'œuf (cas liypothétique) ; 5° occupation des « sperm-receptor » du spermatozoïde, ce dernier cas, à demi hypothétique, est peut-être réalisé lorsqu'on inhibe le sperme légitime par du sperme étranger. Dans ce cas, le « sperm-receptor » du spermatozoïde légitime serait peut-être masqué par ceux du spermatozoïde illégitime. Cette hypothèse recevrait un commencement de confirmation si l'on montrait que, dans le mélange des deux spermes, l'agglutination du sperme n'a plus lieu sous l'in- fluence de la fertilizine. — Il y a deux actes dans la fécondation : la formation de la membrane et le clivage ; on peut se demander si l'action de la ferti- lizine s'exerce sur un seul ou sur les deux. La pure description des phéno- mènes ne permet pas de mettre en doute qu'elle s'exerce sur le premier. Pour le second, une expérience inédite de Kite, communiquée verbalement à l'auteur, tranche la question dans le sens positif : des spermatozoïdes in- jectés dans l'œuf d'Astérie à l'aide de l'appareil de Barber (2 ou 3 à 20 sper- matozoïdes) se montrent inefficaces, ce qui prouve la nécessité d'une action préalable de la fertilizine sur eux avant la fécondation. La présente théorie diffère essentiellement de celle de Lceb en ce qu'elle place la substance fertilisante déterminant l'initiation au développement dans l'œuf lui-même, ne laissant aux substances apportées par le sperma- tozoïde que le rôle d'activer cette fertilizine. Loeb, au contraire, admet que la substance fertilisante est contenue dans le spermatozoïde sous la forme d'une lysine déterminant directement la formation de la membrane par 60 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. cytolyse de la couche superficielle de l'œuf. En faveur de la théorie de L. et contre celle de Loeb plaident les faits bien connus suivants : 1^' que les effets des substances parthénogénisantes et du spermatozoïde ne s'additionnent pas ; 2° que les effets de la polyspermie ne se manifestent pas par un accroissement de la cytolyse, se traduisant par une membrane plus disten- due ; 3" qu'aucun extrait, même concentré, de sperme ne produit une nouvelle cytolyse sur l'œuf déjà fécondé; 4° que la masse de la lysine hypothétique serait à peine 1/4.000.000 de la masse du cytoplasme de l'œuf qu'elle doit influencer. — La conception présentée dans ce mémoire place sur un terrain nouveau la question de la parthénogenèse : les traitements parthénogénisants sont ceux qui sont capables d'activer la fertilizine natu- rellement contenue dans l'œuf. [Dans ce travail très intéressant et suggestif, il convient de distinguer deux parts : 1° quelques faits nouveaux, bien établis et du plus haut intérêt; 2° un échafaudage d'hypothèses, hautement fantaisiste et presque enfantin. Cette constitution de la fertilizine, plus ou moins calquée sur la conception, déjà désuète, des chaînes latérales d'EHRLiCH, repose sur une base objective abso- lument insuffisante. La seule chose qui reste à retenir d'une façon certaine, c'est que l'œuf exsude une substance mucilagineuse qui forme, en se con- densant, la gaine gélatineuse. Mais rien ne prouve que la fertilizine imprè- gne une gaine inerte et soit autre chose que la substance même de cette gaine. Lorsque cette gaine est écartée, l'œuf tend à la régénérer par exsudation d'une quantité nouvelle de la même substance, et la présence d'une atmo- sphère, aussi ténue que l'on voudra, de cette substance autour de l'œuf est un des facteurs nécessaires de son aptitude à être fécondé. Mais rien ne dit que ce facteur ne soit pas purement mécanique, et, pour nous, nous inch- nons à penser qu'il n'est rien autre chose ; le fait de l'agglutination ne prouve nullement qu'il y ait là, pas plus que dans l'agglutination des microbes et en dépit de la spécificité des agents qui la produisent, un phénomène plus intime et plus subtil]. — Y. Uelage et M. Goldsmith. Morris (Margaret). — Le comportement de la chromaline chez les hybri- des Fundulus-Ctenolabrus [XV, c, 8]. — Les œufs de Fundulus sont facile- ment fécondés par le sperme de Ctenolabrus et environ la moitié d'entre eux se segmentent. La division est plus rare dans les œufs de Ctenolabrus traités par le sperme de Fundulus, 10 pour cent à peine étant fécondés. La tête du spermatozoïde de Fundulus est beaucoup plus grosse que celle du spermato- zoïde de Ctenolabrus, ce qui peut expliquer son insuccès relatif. Les chromo- somes allongés de Fundulus sont beaucoup plus gros que les petits chromo- somes ronds de Ctenolabrus, de sorte qu'on peut facilement les distinguer. Après la fécondation hybride, les pronuclei sont appliqués l'un contre l'au- tre, mais ne se fusionnent pas ; dans le premier fuseau on reconnaît nette- ment les deux types de chromosomes des espèces parentes, ainsi que dans les divisions suivantes, pendant 12 heures. Après ce temps, apparaissent de grandes cellules avec noyaux irréguliers annonçant le commencement des disharmonies qui amènent la mort précoce de l'hybride. 11 n'y a aucun in- dice d'élimination de la chromatine paternelle, à aucun stade. — L. Cuénoï. a) Loeb (J.). — Conglomération des spermatozoïdes causée par des sub- stances spécifiques des œufs. — Le but de ce travail est de comparer les idées de LiLLiE sur la fertilizine avec certaines observations propres de l'auteur. — Dans l'eau de mer pure, les spermatozoïdes de Strongylocenlrotus . déposés en couches épaisses, se disséminent rapidement en une suspension homo- II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 61 gène; mais de l'eau ayant séjourné sur des œufs de la même espèce, ils s'ag- glomèrent en petits amas et ne se disloquent qu'après un temps assez long. Ce phénomène [que nous appellerons pour abréger « conglomération »] est spécifique en ce sens qu'il ne se produit qu'avec les produits sexuels d'une même espèce ou parfois une espèce très voisine. — Ce phénomène a les apparences d'une agglutination; il en diffère cependant par sa nature et par son origine : en effet, il procède par formation d'amas sphériques se fusionnant en amas sphériques plus gros au lieu de procéder par un réseau de filaments qui s'épaissit; d'autre part, il est spécifique, à l'inverse de l'agglutination qui peut être engendrée par des substances variées (chez Strongylocentrotus par NaOH, par le sérum de bovidés, le blanc d'œuf, etc.). Par là, la congloméra- tion rappelle les effets de la tension superficielle. — Dans les conglomérats, les spermatozoïdes sont en mouvement comme pour pénétrer à l'intérieur de ceux-ci, rappelant certains essaims d'insectes; d'où l'idée que la congloméra- tion est un fait de tropisme, réclamantla mobilité des spermatozoïdes. L'idée est vérifiée par ce fait que la conglomération ne se produit pas quand les spermatozoïdes ont été immobilisés par KCl, NaCN ou par la température de 37° et elle se produit de nouveau après retour de ces mêmes spermatozoïdes dans l'eau de mer normale ayant surnagé des œufs de la même espèce, à la température ordinaire. L'agglutination, au contraire, ne réclame pas la mobi- lité des spermatozoïdes et n'est pas empêchée par sa suppression. — Les conglomérats ne durent que quelques minutes comme les « agglutinations » de LiLLiE. Dans une solution neutre ils durent beaucoup plus longtemps qu'en solution alcaline et plus l'alcalinité est élevée, plus la dissolution est rapide. — Le phénomène de conglomération semble pouvoir être ramené à un chimiotropisme négatif des spermatozoïdes par rapport à l'eau de mer ayant surnagé des œufs. — L'agent actif dans ces phénomènes et qui réside dans le chorion gélatineux n'émane pas de lœuf, comme l'admet Lillie pour sa « fertilizine », mais appartient en propre au chorion. En effet, si l'on élimine celui-ci au moyen d'HCl, les œufs privés de chorion et soigneuse- ment lavés ne communiquent plus à l'eau qui les surnage le pouvoir de conglomérer les spermatozoïdes, tandis que le liquide acide contenant les chorions, filtré et neutralisé par la soude, possède à un très haut degré ce pouvoir. Ces faits se concilient mal avec la théorie de la fertilizine de Lillie. — Les œufs prvivés de leur chorion par traitement par HCl n'ont rien perdu de leur faculté de fécondation par le spermatozoïde légitime. Ceux qui ont été traités par les acides gras et ont formé une membrane restent de même fécondables, mais seulement lorsque la membrane formée a été déchirée. Cependant dans les deux cas la « fertilizine d de Lillie n'est plus présente. — Non moins difficilement conciliables avec la théorie de Lillie est l'absence de corrélation étroite entre la fécondation et la conglomération qui ne parait pas différer de son agglutination. Les spermatozoïdes de Sir. purpura tus ne sont pas conglomérés par les œufs de Str. franciscanus, et cependant ceux- ci sont fécondables par ceux-là. De même les spermatozoïdes d'Asterias ochracea ne sont conglomérés par les œufs de Str. purpuratus, ni en milieu neutre ni en milieu alcalin. Cependant, en milieu alcalin, les œufs de cet oursin sont fécondables par les spermatozoïdes de l'astérie. — Les faits de parthénogenèse expérimentale parlent dans le même sens que ceux exposés ci-dessus. Lillie invoque en faveur de sa théorie de la fertilizine l'expérience de Glaser, d'après laquelle les œufs vierges d'Arbacia, traités par le filtrat d'œuîs d'Arbacia broyés, subissent un commencement de développement; mais le fait que diverses autres substances produisent le même résultat ôte toute signification à ce phénomène en montrant qu'il n'est pas spécifique. 62 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Du point de vue téléologique, le tropisme engendrant la conglomération ne se comprend pas puisqu'il tend à écarter le spermatozoïde de l'œuf. Mais l'auteur fait remarquer qu'il est d'autres tropismes sans utilité possible, tel le galvanotropisnie, et que la conglomération ne se produit pas dans les conditions normales. [L'objection, prévue par l'auteur lui-même, paraît garder une certaine valeur en dépit de sa tentative d'explication]. — Y. Delage. 6) Loeb (J.). — Sur quelques facteurs non spécifiques de Ventrée du sperma- tozoïde dans l œuf. — L'auteur montre que les œufs d'un oursin Str. pur- puratus, de l'annélide Chxtopterxis et du mollusque Cumingia ne peuvent être fécondés par les spermatozoïdes légitimes en un milieu aussi voisin que l'on voudra de l'eau de mer, mais ne contenant pas trace de calcium ou autres bases similaires, bien que ces mêmes œufs, préalablement fécondés en eau de mer, se développent dans cette même solution. Le calcium est donc nécessaire à la pénétration du spermatozoïde. Cependant, il ne pénètre lui- même ni dans le spermatozoïde ni dans l'œuf. Il agit donc par une action de surface. Cette action est-elle une modification de la tension superficielle ou de l'adhérence du spermatozoïde au chorion ou de la fluidité de la surface de l'œuf? L'auteur discute la question de façon passablement confuse, en rapprochant ces faits de ceux de l'agglutination étudiée de son précédent travail, mais sans arriver à une conclusion nette et précise. [11 y a là des séries de phénomènes, les uns concordants, les autres contradictoires, et le lecteur n'emporte pas l'impression que la véritable cause des phénomènes ait été reconnue]. — Yves Delage. Brachet (A.). — L'acide butyrique et le premier temps de la fécondation. — Des œufs de Paracentrotus (ividus sont fécondés par le sperme légitime après traitement de deux heures par le sperme de Sabellaria, ce qui a pour efTet, d'après les expériences antérieures de l'auteur, d'inhiber la formation de la membrane. Dans ces conditions, ils se segmentent normalement, mais meurent au stade blastula s^s pouvoir éclore, à moins que par secouage on ne libère les blastula. Si, dans les premiers stades de la segmentation, on fait subir à ces mêmes œufs le traitement butyrique de Loeb, ils éclosent nor- malement : c'est la preuve évidente que l'effet du traitement butyrique n'est nullement, comme le prétend Loeb, de déterminer quelque phénomène essentiel de la fécondation chimique et que la formation de la membrane qu'il détermine n'est qu'un épiphénomène. [Pour rendre plus compréhensi- bles les faits ci -dessus exposés, il convient de remarquer que ce qui est appelé ici avec Loeb « membrane » est la membrane soulevée avec interpo- sition de liquide entre elle et l'œuf. Absence de membrane signifie mem- brane étroitement appliquée à l'œuf et, dans ces conditions, invisible. On comprend dès lors pourquoi les embryons provenant d'œufs sans membrane ne peuvent éclore, enserrés qu'ils sont dans la membrane appliquée comme une camisole de force ; on comprend aussi les effets du secouage qui rompt la camisole; enfin, le traitement butyrique relâche la camisole en disten- dant la membrane et replace l'embryon dans les conditions normales]. — Y. Delage. a) Fuchs (H. M.). — Sur les conditions de l'auto fécondation chez Ciona intestinalis. — Cette question a déjà fait l'objet de nombreux travaux, parmi lesquels ceux de T. H. Morgan méritent une mention spéciale. F. apporte, II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 63 pour sa solution, quelques documents dont l'avenir précisera peut-être l'im- portance. Il est à noter que dans la race de Ciona de Naples — où l'auteur a fait ses recherches — l'autofécondation est relativement fréquente et aisée, mais pour qu'elle réussisse, il faut que la suspension de sperme dans l'eau de mer soit assez fortement concentrée. F. remarque en outre que l'autofé- condation se fait plus facilement quand, avant d'être mélangés, les œufs et les spermatozoïdes ont séjourné quelque temps dans l'eau de mer. Mais l'expérience de F. la plus intéressante est la suivante : des œufs de Ciona ayant subi le contact du sperme du même individu sans être fécondés, sont devenus, jusqu'à un certain point, réfractaires à la fécondation par le sperme d'un autre individu. F. n'explique pas ce fait, mais il me semble qu'il n'est pas sans analogie avec l'inhibition du pouvoir fécondant du sperme d'oursin, qui se produit quand on le mélange avec du sperme d'Annélide ou de Mol- lusque (E. GoDLEwsKi jun., Herlant). — A. Brachet. b) Fuchs (H. M.). — Aclion des sécrétions de l'œuf su)^ le pouvoir fécon- dant du sperme. — Un extrait d'œufs ou d'ovaires broyés de Ciona intesti- îialis augmente dans des proportions appréciables le pouvoir fécondant du sperme : à la même dilution un sperme qui a subi le contact de cet extrait féconde beaucoup plus d'œufs que s'il a été mélangé à de l'eau de mer pure. De l'eau de mer dans laquelle des œufs de Ciona ont séjourné pendant un certain temps exerce sur le sperme une action analogue. Les mêmes expé- riences faites avec Strongylocentrotus lividus donnent les mêmes résultats, et ici, on voit très bien que les spermatozoïdes, en suspension dans l'eau chargée d'extrait d'œufs, ont des mouvements plus actifs que dans l'eau pure. Les œufs, chez les Tuniciers et les Echinodermes, renferment donc, pour F., une ou des substances qui activent le pouvoir fécondant des spermato- zoïdes. Or, ces substances ne sont pas spécifiques. Le sperme de Ciona est activé par l'extrait d'œuf de Phallusia, ou de Strongylocentrotus au même titre et dans la même mesure que par l'extrait d'œufs de Ciona, et récipro- quement. Le sang de Ciona est également activant, mais, fait curieux, il faut pour cela que les animaux viennent d'être péchés en mer ; s'ils ont Séjourné, ne fût-ce que deux jours dans le laboratoire, l'action est renversée et le sang diminue le pouvoir fécondant du sperme. Il y a des analogies évidentes entre les observations de F. et celles qu'a fait récemment connaître F. R. Lillie, mais il y a aussi des différences très marquées: ainsi, la fertilizine de Lillie est spécifique; elle n'est de plus que sécrétée par l'œuf qui renfermerait en outre une sorte d'antifertilizine. F. ne trouve pas trace de cette dernière substance, au contraire. Ces contradictions disparaîtront sans doute quand on aura mieux exploré ce domaine nouveau et fort intéressant de l'embryologie. — A. Brachet. Tretjakoff (D.). — La transformation intra-utérine des spermies chez l'Ascaris. — Il est question dans ce mémoire tout à la fois de la transfor- mation que les spermies de l'Ascaris subissent dans l'utérus, et de la struc- ture intéressante des parois vaginale et utérine. Sur le premier point, T. n'a jamais observé la transformation, dans le canal déférent du mâle, des spermatides (spermides) en spermies mûres. Sur ce point il est en désaccord avec la plupart de ses prédécesseurs, avec 64 L'ANNEE BIOLOGIQUE. MARCUSil906), A. Mayer(1908), Romieu (1911) ,Romeis(1912), v. Kemmtz (1912), HiRSCHLER (1913). Cependant déjà Mayer remarque qu'il n'a pu que rarement trouver chez le mâle des spermies complètement mûres; Romieu suppose même que les spermides se transforment instantanément en spermies lors de l'accouple- ment. Fauré-Fremiet (1913) déclare n'avoir jamais vu de spermies mûres dans la vésicule spermatique du mâle. Or T. a eu à sa disposition un exem- plaire femelle d'.4. lumOricoides, cliez lequel le vagin et les utérus étaient dépourvus d'œufs et ne contenaient, outre de grosses vésicules de sécrétion, que des spermides non mûres, renfermées à l'intérieur d'un sac particulier. Chez cet animal, le vagin est rempli de spermides. Celles-ci présentent des granulations très chromatophiles, pareilles à celles que l'auteur (1905) a décrites chez A. utegalocephala; elles dérivent sans doute des mitochondries (Hirschler) et se transforment en grandes mottes irrégulières; le cyto- plasma périnucléaire est semé de nombreuses mitochondries. Dans d'autres spermides, ces granulations que T. distingue comme « primaires » sont remplacées par des vacuoles, dites granulations * secondaires ». 11 est cer- tain que les granulations primaires ont été rejetées, car on les trouve libres dans la cavité vaginale. Les granulations secondaires, comme les primaires, sont dues à l'activité des mitochondries et représentent un produit de sécré- tion. Les spermides vaginales peuvent se fusionner momentanément, pour redevenir libres ensuite. Dans l'utérus, les spermides secondaires sont contenues à l'intérieur d'un sac spermatique, qui commence à la limite du vagin et de l'utérus. La vési- cule séminale loge des spermies dont les formes très variables sont autant de stades de développement. Les granulations (vacuoles) secondaires s'y sont fusionnées en vésicules de plus en plus grosses, qui se dissolvent et finale- ment disparaissent. Les mitochondries se sont en majeure partie accumu- lées dans la portion céphalique de la spermie. Chez d'autres femelles (nor- males) d'Ascaris, les spermies se trouvaient aussi dans des états très inégaux d'achèvement; beaucoup ne possédaient pas encore de « corps réfringent » ; cependant celles qui en sont dépourvues jouissent également du pouvoir fécondant. Il y a d'ailleurs, dans la vésicule séminale de l'utérus, de nom- breuses spermies en dégénérescence fixées aux villosités de la paroi utérine ; cette dégénérescence se traduit surtout par une vacuolisation du corps réfringent. Quant à la structure des parois vaginale et utérine, quelques points inté- ressants sont à signaler. La paroi du vagin est formée, en dedans d'une membrane basai e, par une couche rétiforme vacuolaire, dans laquelle on peut voir les granulations rejetées par les spermides. Cette couche n'offre ni noyaux, ni limites cellulaires [ce qui est bien invraisemblable]. Les cel- lules épithéliales de la paroi utérine (et celles des vésicules séminales qui font suite aux utérus), au lieu de la forme habituelle, offraient de grands traits de ressemblance avec celles de la vésicule spermatique du mâle. Ces cellules, d'ailleurs confondues à leur base en un syncytium, se soulèvent en villosités surmontées de prolongements filamenteux que l'auteur appelle des fouets. Tous les espaces compris entre les fouets sont remplis de vésicules de sécrétion. Chaque territoire cellulaire loge un noyau, et forme une plaque basale de laquelle s'élève la villosité. Cette plaque basale renferme des fibres de soutien, chromatophiles, entrecroisées en un plexus, dirigées tan- gentiellement, divergeant autour du noyau. Chaque fouet est traversé sui- vant son axe par une fibre de soutien qui part du plexus de fibres contenu dans la plaque basale; il est formé de vacuoles et de granules; ces vacuoles 11. - PRUDUITS SEXUELS. - FECONDATION, 65 arrivent à former une couche alvéolaire continue entourant la fibre axiale. Ces fouets sont des organes sécréteurs ; les vacuoles qui les constituent se séparent pour former le produit de sécrétion, selon le mode de la « sécrétion vésiculaire » (Biàschensekrelion). La couche alvéolaire des fouets se prolonge d'ailleurs sur la villosité cellulaire elle-même, qui est le siège du même processus sécrétoire. L'excrétion des vésicules sécrétées a pour conséquence la démolition des fouets, et donne lieu à ces boules qui remplissent les inter- valles entre les fouets encore intacts, et qui peuvent s'y confondre en une masse mucilagineuse. Le produit formé est riche en glycogène, ou du moins c'est à la transformation du glycogène contenu daps les cellules utérines et dans leurs fouets en autres hydrates de carbone qu'il faut attribuer la vacuolisation de ces cellules et de leurs appendices et le phénomène de la sécrétion vésiculaire. L'énergie du mouvement des fouets est certainement fournie par le dédoublement du glycogène. Ce glycogène est également nécessaire aux spermides pour leur évolution en spermies. Le rôle sécréteur que T. attribue aux fouets des cellules utérines ne lui paraît pas contre- indiquer leur signification morphologique d'organes flagellaires. Ce sont des flagellums de structure parfaite, telle que le réclame Koltzoff. Leur fibre axiale n'est pas en effet une myofibrille, comme le prétend Fauré-Frémiet ; c'est une fibre de soutien, une fibre squelettique qui, conformément aux idées de Koltzoff, donne au fouet sa forme et régularise son mouvement, dû uniquement à son protoplasma. Ces fouets, quoique dépourvus de cor- puscule basai, ne sont cependant que des organes ciliaires gigantesques, adaptés à un rôle sécréteur, comme les poils des cellules épithéliales du canal épididymaire des Mammifères. Le sac spermatique, situé à l'union du vagin et de l'utérus, contient les spermides; il est limité par deux couches, dont l'une continue la paroi du vagin, dont l'autre offre avec la paroi épithéliale de l'utérus de grandes analogies structurales et en provient certainement. Les curieux phénomènes de l'accouplement ainsi que les modifications structurales des parois utéro-vaginales qui les accompagnent méritent d'être relatés dans leur ensemble. Un nouvel accouplement n'a lieu chez les Ascarides que quand la provision des spermies existante a été épuisée. La femelle pour utiliser toutes les spermies a produit tous ses œufs. Après quoi l'activité de l'ovaire cesse pour un temps, et l'utérus se vide d'oeufs. A la limite de l'utérus et du vagin s'élève un pli circulaire formé par les parois vaginale et utérine adossées, la première intérieure, la seconde exté- rieure; ce pli proémine de plus en plus dans la cavité utéro-vaginale et limite un sac ouvert dans le vagin, bombant et fermé du côté de l'utérus ; c'est le sac spermatique. La paroi vaginale se modifie, perd ses villosités et sa constitution cellulaire. La paroi épithéliale utérine pousse ses villo- sités et celles-ci leurs fouets; les fibres de soutien se développent dans son épaisseur. Par contre la musculature de l'utérus et celle du vagin s'atro- phient. La femelle est alors prête à la copulation. Lors de cet acte, le sac spermatique se remplit de spermides primaires ; dans ce sac celles-ci se transforment en spermides secondaires, que la rupture du fond du sac amène dans l'utérus. Le mouvement des fouets de la partie utérine déter- mine deux courants liquides différents. L'un est ascendant, dirigé vers les vésicules séminales qui font suite aux utérus; à la faveur des interstices laissés entre les fouets, les spermides parviennent jusque dans les vésicules séminales; là elles s'accolent aux villosités qui jouent par leur sécrétion le rôle nourricier de cellules de Sertoli, et se transforment en spermies. Elles sont mûres lorsqu'une partie d'entre elles possèdent déjà le corps réfringent. l.' ANNÉE BIOLOGIQUE, XIX. 1914. .5 66 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Alors l'ovaire entre de nouveau en activité, et la vésicule séminale se remplit d"œufs qui sont fécondés par les spermies détachées des villosités et aussi bien par celles qui sont dépourvues de corps réfringent que par celles qui le possèdent. Quant au courant descendant, il entraine des spermides et des produits de sécrétion que le courant ascendant reporte dans les vésicules séminales. C'est au mouvement des fouets et non à leur mouvement ami- boïde propre que sont dus les déplacements des spermides. Après quoi les dispositions reviennent en l'état habituel, et la reconstitution des parois utéro-vaginales s'opère. [11 est regrettable que ce mémoire, où sont consignés beaucoup d'observa- tions intéressantes, n'offre pas l'ordre qu'annonce le sommaire placé en tête, et que les confusions et obscurités qui y régnent en rendent l'analyse parti- culièrement difficile]. — A. Prenant. Seurat (L. G.). — Sur l'accouplement précoce d'un Oxyure. — Chez Oxyu- ris HiJgerti, la femelle adulte est beaucoup plus grosse que le mâle et l'ac- couplement serait difficile dans ces conditions. Aussi a-t-il lieu entre le mâle adulte et la femelle encore très jeune, de taille semblable à celle du mâle et dont les organes sexuels profonds sont encore à peine développés. Les spermatozoïdes sont emmagasinés dans les réceptacles séminaux et les œufs sont fécondés au passage beaucoup plus tard, lorsqu'ils ont atteint leur ma- turité. Cette progamie se rencontre chez divers autres Nématodes et chez des Copépodes également parasites. — Y. Delage. Globus (M"*). — De la fécondation chez le Chlamydomonas intermedia Chod. — Cette algue présente deux modes de fécondation : 1° l'isogamie: 2° l'hétérogamie. Dans le premier cas, il importe de noter un fait différant sensiblement de ce que l'on connaissait jusqu'alors pour l'isogamie : l'am- phimixie, au lieu de se faire par le bec des cellules, s'effectue par rappro- chement latéral; en outre, les deux pyrénoïdes se soudent en un seul, ce qui est également nouveau. D'autre part, lorsqu'il y a hétérogamie, les deux gamètes d'inégale grandeur se soudent aussi latéralement. Le microgamète cherche un macrogamète; la fusion se fait très rapidement mais, fait éton- nant, c'est le contenu protoplasmique de la cellule 9 qui passe dans l'élé- ment cf. Le gamète ij perd ses cils très rapidement, tandis que ceux du gamète 9 battent encore longtemps après le déversement du plasma hors de la cellule, dans laquelle se trouve retenu le stigma sur un filament ecto- plasmique. La zygote se forme ainsi dans l'élément çS-, ce qui ne s'est jamais rencontré dans tout le règne végétal. Ces observations sont confir- mées par le prof. Chodat, sous la direction duquel elles ont été faites. — M. BOUBIER. Nienburg ("W.). — Sur le déi'eloppement du Polystigma rubrum DC. — L'étude du Polystigma rubrum présente au point de vue des recherches re- latives à la sexualité des champignons un intérêt tout particulier : c'est un Ascomycète qui possède des trichogynes, d'après les observations anciennes de Fisciï, et même des trichogynes fonctionnels si on en croit Fr^nk qui les aurait vus recevoir la fécondation de spermaties. Le Polystigma est donc au nombre des champignons qui ont contribué à accréditer la théorie d'une fonc- tion actuelle des spermaties dans la fécondation des champignons, et par suite d'une descendance des champignons supérieurs aux dépens des Algues Floridées. Déjà Blackman et '^'elsford ont repris l'étude du Polystigma en 1912 et montré que les prétendus trichogynes de Fisch et Frank ne sont que IL — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 67 des hyphes végétatifs qui ne sont pas en rapport avec Tascogone. Celui-ci d'ailleurs ne donne pas naissance aux hyphes ascogènes ; ses cellules, mul- tinucléées, dégénèrent pendant que les asques naissent de cellules pure- ment végétatives. N. confirme les résultats de Blackman et Welsford en ce qui concerne l'absence de trichogynes, mais nie complètement la naissance des asques aux dépens d'hyphes végétatifs, Polystigma offrant, d'après lui, un cas typique de fécondation à la base du périthèce. Ce cas est d'ailleurs tout à fait nouveau : l'archicarpe enroulé est formé, d'après N., de cellules en nombre variable et renfermant un nombre variable de noyaux, mais, parmi elles, il s'en trouve toujours trois qui se suivent dans l'ordre suivant : une longue cellule multinucléée, une longue cellule uninucléée, une courte cellule uninucléée; les deux cellules allongées interviennent seules dans la fécondation, la première est une anthéridie, la seconde est l'ascogone. Un orifice se fait dans la cloison qui les sépare, un noyau de l'anthéridie passe dans l'ascogone, se place à côté du noyau de ce dernier. La fusion n'a pas été vue par l'auteur qui admet ou qu'elle a lieu ou que les noyaux associés constituent un dikaryon. [Les faits apportés par N. ne paraissent pas devoir être acceptés sans que de nouvelles observations soient venues les confirmer; le mode de reproduction signalé par lui constitue, en effet, un processus entièrement nouveau de reproduction sexuelle chez les Ascomycètes : il s'agit, non de la fécondation d'un ascogone par une anthéridie (= tropho- gonej, mais d"une cellule d'un archicarpe par la cellule voisine; cette fécon^ dation présente des caractères spéciaux en raison du caractère uninucléé de l'une des cellules, multinucléé de l'autre : un seul noyau de cette dernière passerait dans la première. Dans l'état actuel de nos connaissances sur la cytologie des champignons, ces faits sont inadmissibles. Les caractères très spéciaux de la fécondation attribués au Polystigma par N. donneront à la découverte de cet auteur un très grand intérêt s'ils sont confirmés, mais ils ne sauraient être admis sans un complément d'information ; les recherches devront porter sur les points suivants : les cellules uninucléées de l'archicarpe de Polystigma ne deviendront-elles pas multinucléées comme les autres dont elles représenteraient l'état jeune? La perforation constatée entre 1' « anthé- ridie » et r « ascogone » n'est-elle pas due à la formation en anneau de la paroi qui sépare ces deux cellules, comme cela a lieu dans beaucoup de cas? II conviendra de constater la fusion des deux noyaux réunis dans 1' « asco- gone » ou d'observer leur première division conjuguée. Il faudra, enfin, établir si 1' « ascogone fécondé » donne bien naissance aux hyphes ascogènes]. — F. MORE.\U. Keene (Mary L.). — Etudes cytologiqiies sur les zygospores de Sporodùiia grandis. — Dans les premiers stades de la conjugaison il n'existe aucune différence morphologique entre les deux gamétanges. Puis, le protoplasme de l'un d'eux subit une rétraction qui a peut-être une signification au point de vue de la sexualité. Les noyaux des gamétanges sont petits et offrent la même structure, les mêmes dimensions et les mêmes réactions colorantes que ceux contenus dans le mycélium. Entre l'un des gamétanges et son sus- penseur s'établit ensuite une cloison transversale qui apparaît tout d'abord sous la forme d'un diaphragme dont l'orifice se rétrécit progressivement jusqu'à occlusion complète. Puis la résorption de la cloison commune inter- posée entre les deux gamétanges se produit, ce qui permet la fusion des deux masses cytoplasmiques renfermées dans ces organes. Cette fusion n'a pas lieu au milieu du tube de conjugaison, mais dans l'un des gamétanges. qui reçoit le contenu de l'autre. A mesure que les masses protoplasmiques m L'ANNEE liluLUGlQUE. s'unissent, ([uolques-uns seulement des noyaux en présence se fusionnent, de sorte que la masse protoplasmique qui deviendra le cytoplasme de la zygospore renferme, à ce moment-là, deux sortes de noyaux : de gros noyaux, résultant de l'union de deux noyaux primitifs, et des petits, représentant les noyaux primitifs qui ne se sont pas fusionnés. A ces fusions protoplasmique et nucléaire succède la formation d'une nouvelle cloison transversale qui sépare l'autre gamétange de son suspenseur. La zygospore se trouve alors limitée par une membrane continue. Les petits noyaux de la zygospore, comme d'ailleurs ceux des suspenseurs, ne tardent pas à être frappés de dégénérescence. Puis la zygospore se charge d'huile, de telle sorte que son protoplasme forme finalement une ou deux masses très riches en huile et qui, pour l'auteur, ne sont pas sans analogie avec les éla'ioplastes des plantes supérieures. Les zygospores, parvenues à maturité, offrent de nombreux noyaux et un protoplasme réduit à une mince couche pariétale qui entoure les plastides à huile. Cet état persiste jusqu'au moment de la germination. — A. DE PUYMALY. . CHAPITRE III lia parthénog^énèse tn Bataillon (E.). — Un réactif de l'aclivation et de la fécondation sur les œufs de Batraciens dépouillés de leur qangue par le cyanure. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 1910-1913.) ' [74 h) — — La conductivité électrique chez les œufs d'Anoures vierges, activés ou fécondés. (C. R. Âc. Se, CLIX, 113-1 16.) [74 Erdmann (Rh.) und ^Voodruir Lorande Loss). — VoUslàndige periodi- sche Erneuerunq des Kernapparates ohne Zellverschmelzung bei reinlinigen Paramœcien. (Biol. Centralbl., XXXIV, 484-496, 5fig.) [75 Ernst (A.). — Embryobildung bei Balanophora. (Flora, CVI, 130 159, 2 pi.) [77 a) Herlant(M.). — Sur l'existence d'un rythme périodique dans le détermi- nisme des premiers phénomènes du développement parthénogénétique ex- périmental chez l'Oursin. (C. R. Ac. Se, CLVlIl, 1531-1533.) [72 b) Sur le mécanisme de la première segmentation de Vœuf d'Oursin dans la parthénogenèse expérimentale [méthode de ./. Loeb). (C. R. Ac. Se, CLIX, 408-410.) [73 Hert-wig (Richard). — Ueber Parthenogenesis der Infusorien und die De- pression'îzustàndeder Protozoen. (Biol. Centralb., XXXIV, 557-581, 5 fig.) [75 Jager (F.) and Howard (C. "W.). — The artifîcial fertilization of queen bées. (Science, 13 nov., 720.) [Par injection de spermatozoïdes les auteurs fécondent une reine ; elle produit des œufs (l'expérience est relatée avant d'avoir été au bout) produisant (sur 3.000 œufs) 4 mâles et tout le reste des ouvrières, parfaitement normales. L'expérience, commencée en juillet 1914, sera poursuivie. — H. de Varigny (i) Liécaillon (A.). — La parthénoqénèse rudimentaire chez le faisan doré. (C. R. Ae Se, CLVIII, 51-57.) [74 b) Sur l'existence de phénomènes de parthénogenèse naturelle rudi- mentairechez le crapaud commun [Bufo vutgaris L.). (Ibid., 1928-1930.) [74 h) Sur les phénomènes de parthénogenèse naturelle rudimentaire qui se produisent chez la tourterelle rieuse {TurlurrisoriusSivs.)(lbid., 1714-1716.) [74 Lillie (Ralph S.). — Antagonism between salts and anesthetics. (Journ. Exper. Zool., XVI, 591-616.) [72 a) Loeb (Jacques). — Umkehrbarkeit in der Entwicklungserregung des Seeigeleies. (Arch. Entw.-Mech., XXXVIII, H. 2, 277-287.) ' ' [70 70 L'ANNEE BIOLOGIQUE. h) Lœb (Jacques). — Weilerc Beilràge zw Théorie der kïm&llichen Parthénogenèse. (Arch. Entw.-Mech., XXXVIII. II. 3,-409-417.) [71 c) Activalion of the nnferlililized egg by ultra-violet rai/s. (Science 6 nov., 686.) ' ' [71 Voir pp. 3 et 365 pour les renvois à ce chapitre. Parthénogenèse expérimentale. a) Loeb ( J.). — Réversibilité de l'excitation au développement de Vœuf d'our- sin. — Lorsque l'on fait subir à des œufs à''Arb((cia le premier temps de la parthénogenèse expérimentale, soit par l'acide butyrique, soit par l'hydrate d'ammoniaque, on les rend susceptibles de se développer en larves à la suite d'un traitement ultérieur hypertonique. Mais si, avant le traitement hypertonique, on les traite pendant un temps as.sez prolongé (jusqu'à 12 heures) par une solution de cyanure de sodium, non seulement il ne se produit aucun développement, mais l'action du premier réactif se trouve supprimée. On constate, en effet, que les œufs se comportent alors comme s'ils n'avaient subi aucun traitement, en ce sens que, au lieu d'être voués à une destruction rapide, comme tous les œufs ainsi traités et qui ne se déve- loppent pas, ils restent vivants aussi longtemps que des œufs non traités, et d'autre part, si on les soumet à l'action du sperme, ils se développent nor- malement. Le cyanure agit ici non par son pouvoir d'inhibition des oxyda- tions, mais en inhibant directement la tendance au développement. Ce qui le prouve, c'est que les anesthésiques (hydrate de chloral), substitués au cya- nure, produisent les mêmes résultats. Or, on sait qu'ils n'ont aucune action inhibitrice sur les oxydations. L'auteur interprète ce phénomène comme une réversibilité du premier temps de la parthénogenèse; or, on pourrait dire qu'il en est ainsi si l'effet du premier réactif avait eu le temps de se produire, mais il n'en est rien. Il n'y a donc Y)SiS réversibilité an sens propre, c'est-à-dire retour à un état indifférencié après un commencement de diffé- renciation. Ce serait plutôt le cas de parler de désintoxication, comme L. l'a fait pour certains sels par rapport à d'autres. — Cependant, après l'action de l'acide butyrique, il y a commencement de différenciation par formation d'une membrane adhérente et peu accentuée. Mais la fécondation ultérieure reste possible par le fait que cette membrane peu dense se laisse traverser par les spermatozo'ïdes. [L. fournit ici, contre sa propre théorie, un excellent argument, celui-là même que Brachet met en valeur par son expérience avec le sperme de Sabellaria. (Voir ce volume, p. 62.) Le fait que la fécondation se produit normalement dans ces conditions prouve qu'il ne s'était produit dans l'intérieur de l'œuf aucun phénomène morphologique essentiel corrélatif de la formation de la membrane. L. pourra répondre, il est vrai, que ce sont précisément ces modifications intimes, corrélatives de la formation de la membrane, qui ont été supprimées par le retour à l'état initial sous l'action du cyanure. Mais comme l'observation microscopique ne montre aucune modification, il est beaucoup plus simple d'admettre avec Brachet que la formation de la membrane est un phénomène accessoire, sans aucune répercussion nécessaire sur le cytoplasme sous-jacent]. — Chez le Strongylocentrotus purpuratus, il n'y a pas réversibilité par l'action du cya- nure après formation de la membrane par l'acide butyrique, en ce sens que III. — LA PARTHENOGENESE. 71 la fécondation par le sperme reste impossible. Cela tiendrait, suivant l'auteur, à ce que la membrane, ici plus accusée et séparée de l'œuf par un espace libre, reste imperméable aux spermatozoïdes. — L'auteur signale incidemment (p. 285) que, chez le Strongylocentrotus, * les œufs placés pendant 3 heures, après formation artificielle de la membrane, dans l'eau de mer additionnée de CAzNa ou CAzK peuvent fournir des développements par- faitement normaux, ce qui signifie que la suppression des oxydations dans l'œuf agit comme le traitement par lai solution hypertonique ». [Il ne paraît pas embarrassé davantage de cette constatation, mais, pour nous, elle est la condamnation de l'ensemble de sa théorie. — Comment admettre, en effet, une explication dans laquelle l'incitation au développement réclame deux opérations successives, dans chacune desquelles l'agent efficace typique peut être remplacé par son contraire : l'acide par un alcali et la solution hypertonique chargée d'oxygène par une solution isotonique sup- primant les oxydations?] — Y. Delage et M. Golusmith. h) Loeb (J.). — Nouvelle contribution à la théorie de la parthénogenèse artificielle. — L'auteur donne divers détails sur les effets de certaines varia- tions dans la constitution des agents parthénogènes et dans la durée de leur application. Nous retiendrons seulement les points suivants. L'élimination deK de la solution servant de véhicule à l'acide butyrique favorise et accélère la production de la membrane. Parmi les acides faibles pouvant déterminer la formation de la membrane, la protamine extraite du spermatozoïde se montre particulièrement efficace. Deux faits parlent contre la théorie de Lillie, d'après lequel le traitement membranogène aurait pour effet et pour but une augmentation de la perméabilité de la membrane et le traitement hyperto- nique une diminution de cette même perméabilité. Ces deux faits sont : 1" que les deux traitements chez VArbacia peuvent être réunis en un seul; 2° que la durée optima du second varie en sens inverse de la durée du premier. — D'ordinaire, les œufs non fécondés sont plus résistants aux agents nocifs que les œufs fécondés ; il en est autrement pour les acides et les bases faibles du traitement membranogène, car, si on les soumet à ces agents sans les soumettre ensuite au traitement correcteur hypertonique, ils se détruisent rapidement, tandis que les œufs fécondés soumis à ces mêmes agents après l'action du sperme résistent parfaitement. L'auteur estime que cela s'explique aisément dans sa théorie d'après laquelle aux deux traitements correspondent dans le spermatozoïde deux substances individuellement distinctes : les œufs fécondés possèdent déjà, du fait de la fécondation, la substance correctrice caractéristique du second temps [mais il reste à expliquer comment l'œuf fécondé s'accommode de cette double dose de la substance membranogène]. — Y. Delage et M. Goldsmith. c) lioeb (J.). — Activation de l'œuf vierge par les rayons ultra-violets. — Les œufs vierges d'Arbacia soumis à l'action d'une lampe à mercure (220 volts, 3,4 ampères, 15 cm. sous une couche d'eau de 3 à 4 cm. sans verre interposé) pendant une dizaine de minutes, forment une membrane typique ou atypique (simple film gélatineux), puis subissent la cytolyse. A basse température, quelques-uns commencent la segmentation. Suivie d'un traitement par l'eau de mer hypertonique, l'activation par les rayons ultra- violets conduit à la formation de larves qui ne dépassent guère le stade gastrula. Par une exposition de 20 minutes à ces mêmes rayons, tous les œufs forment une membrane suivie d'une cytolyse complète. La soustraction complète d'oxygène, ainsi que l'addition d'une forte dose de cyanure ne 72 L'ANNEE BIOLOGIQUE. change rien à tous ces effets. [L'auteur ne tire pas de ses dernières expé- riences cette conclusion naturelle qu'elles ne se concilient pas avec sa théorie de l'activation par les acides gras]. — Y. Delage. Lillie (Ralph S.). — Antagonisme entre les sels et les anesthèsiques[l, 2]. — Les solutions isotoniques de KCNS et de Nal déterminent, sur l'œuf d'Arba- cia, la formation de la membrane et la segmentation, à l'instar des acides gras. Mais, tandis que l'action de ces derniers n'est pas empêchée par les anesthésiques, celle des sels ci-dessus est annihilée. L'auteur estime que cela est dû à ce que ces sels ne peuvent agir qu'en déterminant au préalable une augmentation de la perméabilité de la membrane plasmatique ; or, les anesthésiques ont pour effet de consolider cette membrane. Les acides gras, qui agissent en dissolvant les lipoïdes et en s'ouvrant ainsi une voie vers l'intérieur, ne sont point gênés par l'action des anesthésiques. Tels sont les faits que contient ce mémoire. L'auteur y ajoute quelques considérations hypothétiques d'ordre général. Les agents parthénogénisants, quels qu'ils soient, déterminent un changement dans l'état physique de la membrane protoplasmique, soit par l'intermédiaire de substances libérées par l'action chimique profonde (cas des acides gras), soit par une action superficielle immédiate (cas des sels); et, en tout cas, cela aboutit à une dépolarisation de la membrane, par suite de laquelle l'isolement des charges électriques opposées est détruit et' des réactions chimiques empêchées jusque-là peuvent se produire. Les agents parthénogénisants, de même que le spermatozoïde, ont pour effet de déclancher ce phénomène, et cela explique la loi du « tout ou rien », d'après laquelle tout agent est efficace ou inefficace, sans gradation intermédiaire. — Y. Delage et M. Goldsmith. a) Herlant (M.). — Ui/thme périodique dans le déterminisme des premiers phénomènes du développement parthénogénétique expérimental chez VOursin. — Les œufs vierges d'oursin, activés par l'acide butyrique et reportés dans l'eau de mer, montrent au bout de 2 heures autour du noyau une forte irra- diation déterminée par le centrosome. Cette observation concorde avec ce que l'on savait, mais ce qui est nouveau et remarquable, c'est que peu à peu l'irridiation s'estompe et disparaît, puis se reforme et au bout d'une heure est aussi belle qu'au début. Le phénomène peut se reproduire encore d'une façon cyclique une troisième, puis une quatrième fois. — Quand les œufs activés sont portés dans la solution hypertonique, il se développe, comme on sait, dans leur cytoplasme, après retour dans l'eau de mer, plusieurs petits cytasters indépendants des radiations centrales primitives. L'auteur a con- staté que le nombre de ces asters est d'autant plus grand que le séjour dans la solution hypertonique a été plus long, et il a vu aussi que le nombre des œufs qui se segmentent est maximum chez ceux qui ont présenté un à trois asters et d'autant plus petit que le nombre des asters est plus grand. — Si, au lieu de porter les œufs dans la solution hypertonique immédiatement après le traitement butyrique, on les place d'abord dans l'eau de mer pour les re- porter ensuite par lots, de cinq eu cinq minutes, dans la solution hypertonique dont ils subissent l'action uniformément pendant 30 minutes, î»n constate entre les différents lots des différences remarquables au point de vue de leur évolution ultérieure selon que leur séjour dans l'eau de mer a été plus ou moins long. Quand l'intervalle entre les deux traitements a été d'une ving- taine de minutes, le nombre des cytasters est de un à trois et le nombre des segmentations, maximum (95 %). Si l'intervalle est plus long, le nombre des cytasters augmente et celui des segmentations diminue; si l'intervalle est III. — LA PARTHENOGENESE. 73 de 40 à 50 minutes, le nombre des cytasters devient très grand et celui des segmentations s'annule. Mais ce qui est tout à fait remarquable, c'est que le phénomène prend, comme celui relatif à l'irradiation centrale, une allure cyclique. En effet, si l'intervalle est prolongé au delà de 50 minutes, le nom- bre des cytasters diminue et on obtient de nouveau quelques éclosions. A l'intervalle de 70 minutes correspond un second maximum avec 1 à 3 cy- tasters et 95 % de segmentations. La courbe peut présenter une troisième ondulation semblable aux précédentes. — L'allure cyclique de ces phéno- mènes est un fait nouveau du plus haut intérêt, et l'auteur fait remarquer qu'il est inconciliable avec la théorie de Lœb, tandis qu'il s'accommode fort bien avec celle de Delage. [Ces observations ne seraient-elles pas à rapprocher de celles faites par Chevroton et Vlès en 1910 lorsqu'ils virent sur des films cinématographiques représentant la segmentation de l'œuf d'oursin la séparation des deux blastomères de la première division se faire non tout d'un coup, mais après les étirements successifs de plus en plus accentués, séparés par des phases d'inertie]. — Y. Delage. h) Herlant (^M.). — Svr le mécanisme de lapremière segmentation de l'œuf d'oursin dans la parlhénogènèse expérimentale. — D'après les recherches an- térieures de l'auteur, le nombre des cytasters intervenant dans la parthéno- genèse varie suivant le désir de l'expérimentateur; quand il n'y en a qu'un, ce qui est un cas optimum, on constate nettement sa coexistence avec l'irra- diation centrale formée autour de l'ovocentre. Les irradiations de ces deux asters s'étendent, se rencontrent et s'organisent en un fuseau normal qui est celui de première segmentation, tandis que les chromosomes, d'a- bord voisins de l'ovocentre, glissent et se groupent pour former la plaque équatoriale. Ainsi s'expliquent les deux temps de la parthénogenèse : le pre- mier fournit l'aster ovocentrique, le second donne naissance à un cytas- ter formé dans le protoplasme indépendamment du précédent et destiné à collaborer avec lui pour former le premir fuseau de segmentation ; il y a là une différence essentielle avec la fécondation, dans laquelle les deux pôles du fuseau proviennent de la division du spermocentre. Le nombre des chro- mosomes peut varier en raison des circonstances suivantes : lorsque se montre le premier aster central, les chromosomes, en nombre haploïde en ce moment, se fendent longitudinalement pour se préparer à la division qui s'annonce; si alors, l'application du second temps de la parthénogenèse étant différé, l'aster s'estompe et s'efface, les chromosomes se dispersent dans la cellule, comme pendant une courte période de repos, et les deux moitiés lon- gitudinales de chacun d'eux se séparent, en sorte que leur nombre est de- venu diploïde. Lorsque l'aster reparaît de nouveau, les chromosomes se regroupent autour de lui et une nouvelle fissuration longitudinale se pro- duit. Si une deuxième phase de repos intervient, le même phénomène se reproduit et le nombre devient bi-diploïde. 11 résulte de là que, selon que le premier fuseau de segmentation utilisera l'aster central avant sa première disparition ou après une ou deux disparitions de reformations successives, le nombre des cliromosomes des cellules de segmentation se trouvera être haploïde, diploïde au bi-diploïde. L'auteur voit dans ces faits remarquables l'explication de la divergence de vues qui règne depuis longtemps dans la science entre Delage d'une part et Boveri et ses partisans de l'autre sous le rapport du nombre de chromosomes des oursins parthénogénétiques. Dans la méthode de Delage, le second temps est plus différé que dans celle de Lccb, aussi obtient-il un nombre diploïde là où ce dernier obtenait un nombre haploïde. [Nous avons donné à l'analyse de cette dernière partie de la n L'ANNEE BIOLOGIQUE. note plus de développements qu'il ne s'en trouve dans la note elle-même en raison de l'importance de la question et grâce à des renseignements ver- baux puisés aux sources. — Y. Delage. a) Bataillon (E.). — Cn réactif de Vaclivation el de la fécondation sur les (eufs de Batraciens. — Les œufs de Bana fusca, dépouillés de leur gangue gélatineuse au moyen du cyanure à 8 pour 1000 qui les dissout en deux ou trois heures, traités par le suc d'hépato-pancréas en solution dans le sérum physiologique, se gonflent et se détruisent s'ils sont vierges ; ils résistent s'ils ont été préalablement fécondés ou activés par des chocs d'induction ou par piqûre. Ces observations plaident contre l'idée que l'activation consisterait dans une augmentation de perméabilité de la membrane. La réaction de l'œuf à l'action du suc hépato-pancréatique n'est acquise qu'au bout de 10 à 30 minutes après la fécondation ou l'activation. 11 y a là un réactif intéres- sant et très précis pour déterminer le moment où se produisent les moditica- tions plasmatiques consécutives à la fécondation ou à Tactivation. Les œufs de Pelodyte, de Crapaud ordinaire et de Crapaud calamité se comportent de façon analogue, la période latente étant d'autant plus courte que les œufs sont plus petits. Le suc agit par une diastase, car, chauffé a 65°, il perd toute efficacité. — Y. Delage. b) Bataillon (E.). — La conductibilité électrique chez les œufs d'Anoures, vierges, activés ou fécondés. — Pour préciser si possible la nature des phé- nomènes de l'activation et du second temps du traitement parthénogéné- sique, B. a comparé, la conductivité des œufs vierges de Rana fusca à celle des mêmes œufs activés par des chocs d'induction ou fécondés. Chez ceux-ci la conductivité augmente d'abord, puis diminue sans reprendre entière- ment la résistivité primitive. Le momenf oùse fait le changement d"allure de la courbe montre que ce changement a lieu à peu près au moment où se font sentir les effets de l'activation ou de la fécondation en ce qui con- cerne la résistance à l'action du suc hépatopancréatique. L'auteur estime que l'augmentation de conductivité peut correspondre à une certaine disso- ciation d'électrolytes, mais la diminution ultérieure de cette conductivité ne lui parait s'expliquer par aucune des actions invoquées par les auteurs comme intervenant au second temps de la parthénogenèse. — Y. Delage. Parthénogenèse naturelle. a) Lécaillon (A.). — La parthénogenèse rudimentaire chez le Faisan doré. — Chez le faisan doré, comme chez la poule, l'œuf non fécondé subit pendant la traversée de l'oviducte un développement parthénogénétique se traduisant par la segmentation vraie de la portion centrale ou opaque de la cicatricule. On trouve là un amas lenticulaire de véritables blastomères avec noyau normal, formant au centre sept à huit assises cellulaires. Dès les premières heures après la ponte ce commencement d'organisation se détruit : le noyau disparait, puis l'ensemble se vacuolise. — Y. Delage. b) Lécaillon (A.). — Parthénogenèse naturelle rudimentaire chez la Tour- terelle rieuse. — Sauf des différences secondaires, les choses sont chez les Colombins les mêmes que chez les Gallinacés. —Y. Delage. c) Lécaillon (A.). — Parthénugénèse naturelle rudiinentaire chez le Crapaud commun. — Les œufs vierges de Crapaud, naturellement pondus m. — LA PARTHENOGENESE. 75 après désaccouplement, montrent à leur surface des sillons de profondeur variable, mais toujours assez superficiels, distribués de façons très diverses, mais ne rappelant jamais celle de la vraie segmentation. Ces sillons sont tout à fait comparables à ceux que, d'après Herlant, détermine la simple piqûre sans inoculation dans les expériences de Bataillon. L'auteur inter- prète ces phénomènes comme une segmentation parthénogénésique extrê- mement rudimentaire, comparable néanmoins à celle des oiseaux. [La con- statation de noyaux correspondant à ces plissements n'ayant pas été faite, l'interprétation semble bien hasardeuse]. — Y. Delage. Erdmaun (Th.) et 'WoodrufF (Lorande Loss). — Renouvellement pério- dique complet de l'appareil nucléaire sans fusion de cellules chez les Paramé- cies de lignée pure. — Dans une culture de lignée pure de paramécies pro- venant d'un individu sauvage unique et suivie pendant plusieurs milliers de générations, présentant des variations rythmiques bien connues du taux des divisions, les auteurs observent des modifications parallèles dans l'appareil nucléaire. Ces modifications présentent une grande ressemblance avec celles qui accompagnent la conjugaison, mais elles ne sont suivies d'aucune fécon- dation, d'où leur assimilation, par Richard Hertwig qui les a observées sans les suivre méthodiquement, à un phénomène de parthénogenèse. Ces modi- fications nucléaires consistent dans une désintégration du macronucléus qui se vide de sa chromatine, puis disparaît. Ensuite les deux micronucléus, après s'être multipliés chacun en quatre, dont un gros et trois petits, se ré- duisent à deux ou à un (les auteurs n'ayant pas pu fixer ce nombre pour tous les cas). Dans tous les cas, on retrouve ensuite le micronucléus divisé en deux et, à la prochaine division cellulaire, chacun forme d'une part le nou- veau macronucléus, et de l'autre le nouvel appareil micronucléaire. Les au- teurs considèrent le phénomène physiologique de variation de rythme comme étant la conséquence des phénomènes morphologiques qui se pas- sent dans le noyau [XII]. — Y. Delage. Hert-wig (Richard). — Sur la parthénogenèse des Infusoires et les états de dépression des Protozoaires. — Ce mémoire n'est pas un exposé de re- cherches nouvelles, mais une critique minutieuse de l'interprétation qu'il faut donner, au point de vue de la parthénogenèse, aux expériences per- sonnelles antérieures de l'auteur et à celles de divers autres, toutes portant sur les Infusoires et en particulier les paramécies. D'accord avec Erd- mann et "Woodruff, l'auteur refuse la signification de parthénogenèse chez les Infusoires au phénomène par lequel Calkins donne une impulsion aux divisions en voie d'arrêt d'une vieille culture de paramécies, en la trans- portant dans une solution d'extrait de viande. C'est là une excitation nutri- tive nullement comparable à celle des liquides parthénogénisants chez les Métazoaires. Le nom de parthénogenèse doit être réservé ici à l'excitation aux divisions chez les individus qui se sont préparés à la conjugaison par les phénomènes nucléaires appropriés, mais qui ne se sont pas conjugués. La seule parthénogenèse incontestable est celle obtenue par l'auteur en séparant, par une action mécanique, les deux conjoints d'une copulation. Si les phénomènes préparatoires à la fécondation étaient trop avancés, les ex-conjoints meurent; s'ils étaient assez avancés sans l'être trop, on observe une reprise de divisions actives, conséquence d'un acte sexuel non complété par la fécondation. Dans les expériences anciennes de l'auteur, interprétées comme parthénogenèse spontanée, certains faits parlent en faveur de cette interprétation : savoir, la forme caractéristique des micronucléus en faucille 76 L'ANNEE BIOLOGIQUE. et le fait que les modifications micronucléaires précèdent et semblent en- traîner celles du macronucléus, qui, comme dans la fécondation, se mor- celle avant de disparaître ; par contre, plaident contre l'interprétation parthénogénétique le fait que n'a pas été observée la division en quatre du micronucléus avec disparition de trois des petits noyaux formés, et aussi le fait que la possibilité d'une copulation autogamique n'a pas été exclue. Sous ces deux derniers rapports, les observations de Erdmann et 'WoodrufF sont plus complètes, l'autogamie ayant été exclue et les deux micronucléus ayant été reconnus fournis par division chacun en quatre noyaux : un gros permanent et trois petits ayant la signification de globules polaires et qui disparaissent. Par contre, les phénomènes macronucléaires et la disparition du macronucléus se font d'une façon moins caractéristique, par l'expulsion de la chromatine dans le cytoplasme, puis disparition de cette chromatine et de la poche nucléaire. Pour éclairer ces phénomènes, l'auteur rapporte les expériences entreprises sous son inspiration par son élève Kasanzeff * et consignées dans une thèse inaugurale peu connue. Kasanzeff soumet des cultures de paramécies à un jeûne sévère et observe, après de nombreuses générations, parallèlement à une diminution de la taille totale, une aug- mentation non seulement relative, mais absolue du macronucléus, en suite de quoi le macronucléus se morcelle et disparait, pour être reformé aux dé- pens du micronucléus, tandis que les divisions reprennent leur activité si la culture est de nouveau nourrie. En rapprochant ces deux faits, H. arrive à cette conclusion que, sous l'influence de conditions physiologiques défavo- rables, se produisent des altérations dans le système nucléaire. Si ces alté- rations ne sont pas trop considérables, elles conduisent à la maturation et à la copulation ; plus accentuées, elles aboutissent aux diverses sortes de processus comparables à une parthénogenèse plus ou moins nettement défi- nie. Les phénomènes décrits par "WoodruflFet Erdmann ont, malgré les réserves faites ci-dessus, une affinité incontestable avec la parthénogenèse vraie. Mais il faut remarquer qu'en dehors d'eux et de Popoff, les nombreux auteurs qui ont étudié les phénomènes de dépression dans les cultures ne signalent pas ces phénomènes nucléaires corrélatifs des états physiologiques de dépression. En outre, les observations de 'Woodruff et Erdmann n'au- raient toute leur signification que s'ils étaient partis d'un individu venant de se copuler, tandis qu'ils sont partis d'un individu sauvage dont le passé leur était entièrement inconnu, en sorte qu'il a pu y avoir dans ce passé des phases de dépression dans lesquelles les phénomènes nucléaires étaient nuls ou moins accentués. Tous ces phénomènes nucléaires de parthénogenèse plus ou moins définie, jusques et y compris ceux de la copulation, ont pour caractère commun la réduction considérable, à un moment donné, du sys- tème nucléaire par rapport au cytoplasme. C'est cette réduction qui em- pêche la destruction de l'individu et permet la reprise du cycle évolutif. De ces faits découle aussi une remarque relative à la prétendue immortalité des Protozoaires au sens de Weismann. Il n'y a pas, entre les deux sortes d'êtres, comme il le pensait, une différence tranchée; la mort est une con- séquence fatale du cycle vital; celui-ci conduit toujours à la désintégration de l'individu, mais dans le cas du Protozoaire un phénomène sauveur peut intervenir : c'est la réduction périodique du système nucléaire par rapport au cytoplasme, soit par la copulation, soit par la parthénogenèse, soit par les phénomènes nucléaires corrélatifs des phases de dépression. Chez les Mé- * Kasanzeff (N.), Experimentelle Untersuchungen ûber Paramaecium caudatum (Inaug. Dissert., Zurich, 1901). m. — LA PAHTHENOGENESE. 77 tazoaires, la cellule somatique, ayant perdu son indépendance, est privée de ces moyens de guérison parce qu'elle subordonne son activité physiologique aux nécessités de l'organisme et non aux siennes propres, et succombe fata- lement; mais ce n'est là qu'une chose contingente [XII]. — Y. Delage et M. GOLnSMITH. Ernst (A.). — Formation de l'embryon chez Balanopliora. — Les observa- tions de l'auteur, complétant les faits déjà connus sur l'embryogénie des Balanophoracées, nous apprennent que l'embryon de ces plantes provient en général de l'oosphère, bien qu'exceptionnellement aussi d'une autre cellule du sac embryonnaire. Chez la plupart des représentants de la famille, l'embryon se forme à la suite d'une fécondation, tandis qu'il y a parthéno- genèse chez Balanophora elongata, B. globosa, Bhopalocnemis phalloïdes et Helosis guyanensis. — M. Boubier. CHAPITRE IV lia reproduciion a!«exuée Dangeard (P. A.). — La reproduction sexuelle envisagée dans sa nature, dans son origine et dans ses conséquences. (Le Botaniste, série XIII, fasc. VI, 285-327.) [Résumé des idées que l'auteur développe depuis 1899 sur la sexualité en général et sur la sexualité des Champignons. — F. Pechoutre Herouard (Edgar). — Pœcilogonie pœdofiénésique chez Chrysaora iso- cèles. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 810-812.) ' [78 Jameson (A. Pringle). — .4 new Phytoflagellate [Parapoliloma satura, n. g., n. sp.) and ils method of nuclear division. (Arch. Protistenkunde, XXXIII, 21-44, 1 pi.) [Voir ch. 1 Meyer (N. Th.). — Zur ungeschlechtlichen Fortpflanzung von Autolylus hesperidum (Zool. Anz., XLIV, N° 8, 361-369, 4 tig.) [78 Sauvageau (C). — Remarques sur les Sphacelariacées. (Fascicule III, in-8, xii-481-634, fig. 93-118, Féret et fils, Bordeaux.) [78 Voir p. 25 et 424 pour le renvoi à ce chapitre. Meyer (N. Th.). — La reproduction asexuée de V Autolylus hesperidum. — L'auteur constate, chez V Autolylus hesperidum, que les produits sexuels que l'individu-fille est chargé de disséminer naissent non pas dans l'indi- vidu-fille, mais dans l'individu-mère et passent de celui-ci dans celui-là [cela ne semble que d'un très médiocre intérêt et se ramène à une différence dans le niveau où apparaissent les produits sexuels dans un même individu, puisque l'individu-fille avant sa séparation est partie intégrante de l'indi- vidu-mère]. — Y. Delage et M. Goldsmith. Herouard (Edgar). — Pœcilogonie pœdogénésique chez Chrysaora iso- cèles. — La reproduction de Chrysaora par les kystes pédieux dont l'auteur a décrit l'évolution est rapportée par celui-ci à une pœcilogonie paedogéné- sique. — Y. Delage. Sauvageau (C). — Remarques sur les Sphacelariacées. Fascicule III. — De cet important travail dont les deux premiers fascicules ont paru en 1903 et en 1904 après avoir été publiés de 1900 à 1904 dans le Journal de Bota- nique, nous ne retiendrons que les faits qui intéressent la biologie. Le thalle IV. - LA REPRODUCTION ASEXUEE. 79 rampant vivace se compose de disques minuscules superposés dont le nom- bre s'accroît incessamment. La tige et les branches sont appelées pousses indéfinies; les rameaux verticillés ou feuilles de certains auteurs sont appe- lés pousses définies. Les rameaux fructifères naissent aux dépens des par- ties périphériques des pousses indéfinies, parfois directement sur les pousses définies et produisent, selon les individus des sporanges uniloculaires ou pluriloculaires. La germination des deux sortes de zoospores est concordante et S. n'a jamais vu de conjugaison. Le développement des plantules est indirect, comme chez Vffalopteris, mais selon un processus tout différent. Une zoospore produit d'abord un disque d'où s'élève : 1° un poil dressé; 2^' un filament dressé ressemblant à un Sphacelaria; de nouveaux filaments dressés apparaissent successivement sur le disque, tandis que celui-ci s'ac- croît. Enfin la pousse indéfinie, caractéristique du Cladostephus, surgit, sans formes intermédiaires parmi ce bouquet de pousses définies. En maintenant des Cl. spongiosus dans l'eau stagnante, S. a vu de nombreux rameaux verticellés produire des stolons d'où s'élèvent des pousses définies, puis des pousses indéfinies comme en produirait la germination des zoospores. L'e^stence de ce procédé de multiplication n'était pas connue. — F. PÉ- CHOUTRE. CHAPITRE V li'ontogénèse Anthony (R.). — Les conséquences morphologiques de l'absence de dents chez les Mammifères. (Journ. Anat. Physiol., L, 93-131, 3 pi., 6 fig.) [96 Aschner (B.). — Ueber den Kampf der Teile im Ovarium. (Arcli. f. Ent- wick.-Mechan.. XL, 565-570.) [Cité à titre bibliographique At-wood CW. M.). — A physioloyical sludy of the ffermination of Avenu /a/»f/. (Bot. Gaz., LVll, 386-414, 13 fig.) ' [97 Belogolo-wy (J. A.). — Hemmung der embryonalen Entwickelung dureh kilnstlichen Parasitismus (Beitrag zum experimeniellen Studium des bio- genetischen Grundgesetzes). (Nouv. Mém. Soc. Imp. Moscou, XV'IIl, 48 pp., 3 pi.) [84 Borrel. — Le cancer. (l«r congr. Pathol. comp., cet. 1912, t. 1, Rapports, 2efasc., 628-642, 1913). [93 Bottomley (W. B.). — Some accessory factors in plant growth and nutri- tion. (Roy. Soc. Proceed., B. 602, 237.) [97 a) Brachet (A.). — Recherches sur l'embryologie des Reptiles, Acrogénèse, Ce- phalogénèse et Cormogénèse chez Chrysemys marginata. (Arch. Biol., XXIX, 76 pp., 3 pi.) ' [85 b) Différenciations *. spontanées », différenciations, « provoquées » et leurs intermédiaires au cours du développement embryonnnaire. (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 557-588.) [Voir ch. XV Crocker ("W.) and Davis ("W. E.). — Delayed germinalioyx in seed ofAlisma Platitago. (Bot. Gaz., LVIII, 285-321, 8 fig.) [97 CrozierCW. J.). — The growth ofthe shell in the lamellibranch Dosinia discus {Reeve). (Zool. Jahrb., Anat. u. Ontog., XXXVllI, H. 4, 577-583, 4 fig.) [92 Delmas (P. et J.). — Essais cV interprétation bio-mécanique appliquée à l'embryogénie. — Pesanteur et deutoplasme. (Bibl. Anat., XXXIII, f. 2, ex- trait, 1913.) [Considérations purement théoriques empruntées pour la plupart aux auteurs classiques et nullement originales. — F. Henneguv o) Ekman (Gunnar). — Experimentelle Beitràge zum Linse?ibildungspro- blem bei den Anuren mit besonderer Berilcksichtignnq von Ht/la arborea. (Arch. Entw.-Mech., XXXIX, 238-351, 19 fig.) ' [95 b) — — Zur Frage nach der friihzeitigen Spezifîzierung der verschiedenen Teile der Augenanlage. (Arch. Entw.-Mech., XL, 121-130, 8 fig.) [95 Enriques (P.). — SulV aumento di sostanza nucleare nello sviluppo embrio- nale deW Apiysia. (Atti délia Soc. ital. per il progresso délie scienze. VII, 926-927.) [85 a) Firket (Jean). — Recherches sur rorganogénèse des glandes sexuelles chez les Oiseaux. (Arch. de Biologie, XXIX, 150'pp., 5 pi.) [90 V. - ONTOGENESE. 81 b) Firket (Jean). — Recherches sur Vorganogénèse des glandes sexuelles des Oiseaux. (Anat. Anz., XLVI, 12 pp.) [Voir ch. II Fuchs (H. M.). — The effect of abundant food on the growth of young Ciona intest inalis. (Biol. Centralbl., XXXIV, 429-434, 9 fig.) [92 Funk (C.) et Macallum (A. B.). — Die chemischen Determinanten des Wachstums. (Zeits. f. physiol. Chemie, XCII, 13-20.) [91 Godin (Paul). — Une série de lois de croissance basées sur deux mille ob- servations d'enfants, trois cent mille mesures et cent mille notations (1891- 1893-1914). (C. R. Ac. Se, CLIX, 99-102.) [90 Goette (A.). — Die Entwicklunq der Kopfnerven bei Fischen und Amphi- bien. (Arch. mikr. Anat., LXXXV, 165 pp., 10 pi., 6 fig.) [Voir ch. XIX, 1° Gottlieb (B.). — Die vitale Fàrbung der kalkhaltigen Gewebe. (Anat. Anz., XLVI, 15 pp.) [92 Haff (R.). — Bindegewebs- und Blutbildungsprozesse in der embryonalen Leber des Huhns. (Arch. mikr. Anat., LXXXIV, 29 pp., 2 pi.) [89 Haller (B.). — Ueber die Abstammung der Ossa supracleithralia von der Epidermis bei der Forelle. (Arch. mikr. Anat., LXXXIV, 6 pp., 1 pi.) [88 Herrig (Fr.). — Beitrdge zur Kenntnis der Blattentioicklung einiger phane- rogamer Pftanzen. (Flora, CVII, 327-350, 26 fig.) [93 Kaschkaroff . — Zur Kenntnis des feineren Baues und der Entwickelung des Knochens bei Teleostiern. I. Die Knochenentwickelung bei Orthagoriscus mola. (Anat. Anz., XLVII, 25 pp., 14 fig.) [88 Kimpflin (G.). — Les lois de la croissance physique pendant V enfance et l'a- dolescence. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 801-803.) [91 Kohn ( Alfred). — ^nAïano^enese. (Arch. Ent\v.-Mech.,XXXlX, 112-130.) [96 Korff (K. von). — Ueber die Bistogenese und Struktur der Knorpelgrund- substanz. (Arcli. mikr. Anat., LXXXIV, 36 pp., 1 pi., 7 fig.) [87 Krainz (Kuno). — Ueber Beizwirkungen von Fremdkôrpern au f die Ute- russchleimhaut der Hiindin. (Arch. mikr. Anat., LXXXIV, 19 pp., 1 pi., 3 fig.) [89 Le Dantec (F.). — Considérations physiologiques sur le cancer. (Biologica, IV, n» 38, 33-47.) [93 Liiesegang (Raphaël Ed.). — Eine neue Art gestaltender Wirkung von chemischen Ausscheidungen. (Arch. Entw.-Mech., XXXIX, 362-374, 25 fig.) [Cité à titre bibliographique Loevy (S.). — Ueber die Entwickelung der Banvier' schen Zeller. (Anat. Anz., XLV, 11 pp., 22 fig.) [89 a) Marchetti (L.). — Sui primi momenti dello sviluppo di alcuni Organi primilivi nel germe di Bufo vulgaris. (Anat. Anz., XLV, 26 pp., 6 fig.) [86 b) Sui primi momenti dello sviluppo di alcuni Organi primilivi nel germe di Bufo vulgaris, etc. (Anat. Anz., XLVII, n^^ 19et 20, 27 p., 16 fig.) [87 Masing (Ernst). — Bemerkungen zu der Arbeit von T. Brailsford Bobert- son and Hardolph Wasteneys : « On the changes in Lecithin-Content lohich accompnny the development of Sea-urchin eggs. (Arch. f. Entwick.-Mechan., XL, 666-667.) [M. maintient que le plasma de l'œuf d'our.sin con- tient de l'acide nucléinique préformé qui est utilisé pour la formation des noyaux de segmentation. II répond aux critiques formulées par Robertson et Wasteneys contre le travail où il avait établi ces faits. — A. Brachet l'année biologique, XIX. 1914. 6 82 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Massy (Anne L.). — Xoles on t/ie évidence uf agc a/forded by the yroivlh rings of oyster s/iells. (Fisheries, Ireland, Se. Invest., II, 13 pp., 11 pi.) [Le nombre de franges d'accroissement de la valve profonde ne peut donner des indications, — Y. Delage et M. Goldsmitii Meyer (Arthur "William). — Carvea of prénatal growth and autocataiysis. (Arch. f. Entwick.-Mechan., XL, 497-5^5, 10 fig.) [91 NeeffiF.). — IJcher ZeUumlagerung. (Zeits. f. Bot., VI, H. (3, 465-548.) j Modifications que subissent les éléments du bois et du cambium dans les plantes décapitées. Etude d'anatomie expérimentale. — F. Moreau Przibram (Hans) und "Walther (Adolf). — Keine Grôssenzunahmc der frisc/igeschliipften Sphodromantix. mit dem Aller der Multer (Zugleich : Au/'zuchlderGottesan/ti'terinnen. V. Mitteilung). (Arch. f. Entwick.-Mechan.. XL, 416-428, 3 fig.) [Cité à titre bibliographique Roudsky (D.). — Sur la gerniinalion aseptique du Zea Maïs en présence de quelques quinoïdes. (C. R. Soc. Biol.. LXXVll, 30-33.) [Cette germination est pos- sible et il se produit des colorations vitales dans les racines. — M. Gard Runnstrom (J.). — Analytische Studien ûber die Seeigelenlwickluny . I. (Arch. f. Ent^vick.-Mechan., XL, 526-564, 20 lig.) * [83 Schneider (H.). — Morphologischc und entwicklungsgeschichtiiche Untersu- chunyen an Theligonum Cynocrambe L. (Flora, CVI, 1-41, 23 fig.) [94 Silvestri (F.). — Prime fasi di sviluppo del Copidosoma Buyssoni [Mayr) Imenottero calcidide. (Anat. Anz., XLVII, 11 pp., 30 fig.) [83 Sollaud (E.). — Recherches sur Vontogénie des Caridea: relation entre la masse du viteltus nutritif de l'œuf et l'ordre d'apparition des appendices abdominaux. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 971-973.) [96 Streeter (George L.). — Expérimental évidence concerning the détermina tien of posture of the membranous labyrinth inamphibian embryos. (Journ. Exper. Zool., XVI, 149-176, 38 fig.) [94 Sztern (Henryk). — Waschstumsmessungen an Sphodromanlis bioculata- Burm. IL Lange, Breite, Hohe (Zugleich : Aufzucht der Gottesanbeterin- nen. VL Mitteilung). (Arch. f. Entwick.-Mechan., XL, 429-495, 8 pi. et 5 fig.) [92 Terni (Tullio). — Ricerche sulle larve alipiche (blaslule permanenti) degli Echi7ioidi. (Mitteil. St. Zool. Neapel, XXII, n° 3, 59-98, 0 fig., 2 pi.) [82 "Weinzieher (S.). — Beitràge zur Entwicklunqsgeschichte von Xyris indica L. (Flora, CVI, 393-432, 2 pi. et 10 fig.) ' [94 Voir pp. 38, 40, 106. 148 pour les renvois à ce chapitre. a) Isotropie de l'œuf fécondé ; spécificité cellulaire. Terni (T.). — Etude sur les larves atypiques [blaslulas permanentes) des Echinodermes. Analyse de Vêqxiipotentialité limitée de l'œuf des Echinoides. — Les expériences ont porté sur les œufs de Strongylocentrotus lividus soit vierges, soit fécondés, privés d'une partie de leur substance par un secouage énergique, et sur des blastomères isolés. L'auteur a obtenu des larves atypiques sous forme de blastulas qui ne se transforment pas en gastrulas, et dont le pôle antérieur s'épaissit et est pourvu de longs cils qui font pro- V. - ONTOGENÈSE. 83 gresser la larve en ligne droite. Pour que ces larves se produisent il faut que l'œuf ait perdu au minimum un quart de sa substance. T. est porté à penser que la limitation de l'équipotence de l'œuf non segmenté ou segmenté est due à l'existence d'une certaine stratification des matériaux morphogéné- tiques différenciés le long de l'axe de l'œuf. Des recherches antérieures (Driesch, ZojA)ont démontré que la possibilité de produire des larves atypi- ques est un attribut de l'hémisphère animal de l'œuf des Echinoïdes ; il est donc indiscutable que le matériel qu'on doit enlever de l'œuf pour que celui-ci donne une larve atypique doit se trouver dans l'hémi.sphère végé- tatif, et correspond au matériel potentiellement ou actuellement micromé- rique. L'absence du matériel du pôle végétatif n'est pas seule suffisante pour déterminer le développement d'une larve atypique, car on trouve dans celle- ci les signes caractéristiques d'une différenciation cytologique qui tire son origine de la présence d'un matériel abondant du pôle animal (épaississe- ment et production de longs cils d'une zone de l'épithélium blastulaire). L'absence de gastrulation est en rapport avec une formation de mésenchyme nulle ou désordonnée et avec un épaississement précoce exagéré de l'hémi- sphère antérieur de la blastula. L'auteur pense avoir, par ses expériences, fourni une nouvelle preuve de l'hétérogénéité substantielle de l'œuf de Strongylocentrotus vierge et fécondé, hétérogénéité à fonction morphogène qui se conserve pendant le processus de la segmentation. — F. Henneguy. Runnstrom (J.).— Etudes analytiques sur le développement de l'Oursin. — On a depuis longtemps décelé l'existence d'une structure symétrique bila- térale dans l'œuf fécondé d'Oursin. R. croit apporter un argument nouveau à l'appui de cette notion, en montrant que des œufs de ParecMnus microtu- berculatus qu'on laisse se développer dans de l'eau de mer privée de calcium, se segmentent de telle sorte que les blastomères paraissent assez régulière- ment répartis à droite et à gauche d'un plan médian. Mais il convient — à notre sens — de ne pas exagérer la portée de cet argument, car d'une part la segmentation dans l'eau de mer sans calcium est tout à fait anormale, et, d'autre part, les dessins fort sommaires de l'auteur manquent souvent de valeur démonstrative. R. admet, en outre, avec Boveri, que chez Paracen- trotus lividus, le premier plan de division coïncide avec le plan de symétrie bilatérale de l'œuf fécondé. (On sait que pour Driesch, ces deux plans sont perpendiculaires l'un à l'autre). En faveur de sa manière de voir, R. note que les larves issues des deux premiers blastomères, après qu'onlesai.solés, ne sont pas simplement plus petites que les normales, mais sont asymétriques. Dans certaines, la moitié gauche est moins développée que la droite, dans d'autres c'est l'inverse : R. en conclut que, selon toute probabilité, les pre- mières procèdent d'un blastomère droit, les secondes d'un blastomère gauche. — A. Brachet. Silvestri (F.). — Premières phases de développement du Copidosoma Buys- soni (Mayr), Hyménoptère Chalcidide. — Quelques faits sont intéressants à retenir dans ce développement. La moitié de l'œuf qui contient les deux globules polaires se sépare du reste du corps ovulaire, en formant une cel- lule polaire accolée à la cellule ovulaire, qui persiste parmi les blastomères de segmentation. La cellule ovulaire contient, outre le noyau de segmenta- tion résultant de la conjugaison des deux pronucléus, un corps particulier colorable et granuleux, 1' « oosome », qui existait déjà dans les ovocytes avant toute maturation et fécondation. La nature de l'oosome demeure indé- terminée [il ressemble cependant à un corps vitellin de BalbianiJ. Quand la 84 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ' cellule ovulaire se divine en deux blastomères, lun de ceux-ci hérite seul de l'oosome. A la seconde division, l'oosome se retrouve dans un seul des quatre biastomères formés; la suite du développement montre que ce blostomère est la cellule génitale. Il se divise plus tardivement que les autres biasto- mères, qui sont les cellules somatiques. Le développement ultérieur se fait par polyembryonie. — A. Prenant. P) Différenciation : processus généraux. Belogolovy (J. A.). — Inhibition du développement embryonnaire par le parasitisme artificiel [VIII; XVII, d]. — L'auteur part de cette idée que dans la série phylogénétique aussi bien que dans l'ontogénétique, les formes correspondant aux stades inférieurs ont une tension énergétique moindre que celles correspondant aux stades plus évolués. Au cours du développement phylogénétique et ontogénétique, à partir des formes unicellulaires d'une part et, d'autre part, de l'œuf, où elle est minima, cette tension énergétique va en croissant d'une façon régulière. Cet accroissement de la tension énergétique est la condition même de l'évolution, en sorte que s'il était supprimé, celle-ci serait arrêtée. L'auteur se demande alors si, en le supprimant par une modification qui rendrait plus favorables les conditions ambiantes, on ne pourrait pas obtenir dans l'ontogenèse l'arrêt du développement au stade correspondant. Le présent travail est destiné à fournir un point d'appui à cette opinion, en prenant pour cause de l'inhibition de Taccroissement éner- gétique le parasitisme qui supprime pour le parasite la nécessité de faire l'effort pour se nourrir. B. choisit comme parasite l'œuf de Pelobates et comme hôte ce Pelobates lui-même. Les œufs, fécondés et débarrassés de leur enveloppe, sont ino- culés à l'animal; ceux placés dans les divers tissus sont rapidement détruits par phagocytose, mais ceux injectés dans la cavité générale se greffent sur les divers organes de celle-ci et évoluent. On ne voit aucune apparence ex- térieure de segmentation, mais les coupes révèlent la disparition du vitellus et une prolitération cellulaire active dont l'œuf est le siètre. Autour de l'œuf s'observe une enveloppe de tissu conjonctif qui envoie dans l'intérieur des lames formant des aréoles. Sur l'origine de cette enveloppe et de ses dépen- dances, aux dépens de l'hôte ou des éléments de l'œuf, ou des deux à la fois, l'auteur ne se prononce pas catégoriquement. Les éléments intérieurs, appar- tenant incontestablement à l'œuf et qui se divisent par caryocinèse, sont les cellules pigmentaires, ramifiées, anastomosées par leurs prolongements et formant un syncytium. Cet ensemble se nourrit par l'intermédiaire de vais- seaux capillaires de l'hôte, arrivant par la voie de l'enveloppe et des cloi- sons, et qui apportent aux cellules amibo'ides du sang dont celles-ci se nourrissent. Il y a, entre le parasite et le tissu de l'hôte, un air de ressem- blance (observé surtout dans les œufs qui se sont greffés sur le foie) que l'auteur désigne sous le nom de mimétisme, mais qu'il n'attribue qu'à l'in- fluence du voisinage et de la même nutrition pour les deux. Un deuxième stade résulte de l'arrangement de ces cellules pigmentaires en deux couches séparées par un espace renfermant des globules sanguins en désagrégation : l'une externe, ectodermique, l'autre interne, endoder- mique, assez mal définies, ayant un caractère mésencliymateux et enfer- mant une cavité contenant des globules sanguins et le reste des cellules pigmentaires. Le tout a le caractère d'une blastule. B. considère cela, en quelque sorte, comme étant le stade adulte du parasite, l'œuf, devenu para- site, s'étant arrêté au stade blastula; ce qui se passe ultérieurement peut être considéré comme une reproduction de celui-ci. V. — ONTOGENESE. 85 Cette seconde génération consiste en capsules contenant des cellules (cellules x), et qu'on rencontre aussi bien dans l'enveloppe de tissu con- jonctif que dans le syncytium pigmentaire. Ces capsules proviennent de cellules des couches blastodermiques qui émigrent dans l'enveloppe et dans les cloisons; chacune d'elles se transforme en une capsule qui forme à son intérieur, par voie endogène, des cellules libres, pigmentées, mais non ami- boïdes, qui sont les cellules x. D'autres se transforment directement en cellules X et pénètrent ensuite dans les capsules ["?]. Ces capsules sont l'aboutissement final du parasite qui se désagrège. L'auteur se demande si ces formations de 2'' génération doivent être considérées comme des spores ou des produits sexuels. Les œufs non fécondés, restés dans l'ovaire après la ponte et qui sont dans une condition qui n'est pas sans analogie avec celle des précédents, com- mencent par subir une évolution plus ou moins semblable et forment aussi des cellules pigmentaires. Ce commencement de développement peut être comparé à la parthénogenèse naturelle des Amphibiens. Mais ces œufs se détruisent par phagocytose sans présenter la seconde phase de l'évolution des œufs fécondés. L'évolution des œufs injectés se poursuit lentement au cours de plusieurs semaines ou mois; l'hôte n'en paraît pas d'abord très affecté; cependant il ne peut vivre que dans l'eau et non dans l'air et finit par périr. Comme conclusion générale, l'auteur aboutit à cette idée que la forme et la structure d'un organisme n'est pas chose lui appartenant en propre, mais est contrôlée par des conditions physiologiques, en tant que celles-ci per- mettent ou contrecarrent la tension énergétique dont l'accroissement pro- gressif est un facteur nécessaire de son évolution totale. [Ce mémoire aurait gagné h. être réduit dans ses dimensions. Les descrip- tions restent obscures et les interprétations n'inspirent pas une complète confiance. L'idée principale de l'auteur est originale et intéressante et les aspects décrits sont sans doute exacts, mais on a l'impression que lorsque la question aura été reprise, cette histoire évolutive sera présentée d'une façon peut-être fort différente]. — Y. Delage et M. Goldsmith. Enriques (P.). — Sur l'augmentation de substance nucléaire dans le déve- loppement embryonnaire de VAplysia. — En mesurant la grandeur des noyaux du stade d'œuf non divisé à la formation de la larve d'Aplysia, on trouve qu'ils grossissent rapidement vers la fin du développement, ce qui est vrai- semblablement dû, ajoute l'auteur, au plus grand fonctionnement sécréteur des cellules. En comparant ce résultat avec ce que Godlewski a observé chez les Echinodermes, on voit qu'il existe deux types d'œufs ; chez l'un {Echino- dermes), le noyau initial, petit, est suivi d'une forte augmentation de sub- stance nucléaire; chez l'autre (Aplysia), il y a au début une notable quantité de substance nucléaire qui augmente peu à peu presque jusqu'à la forma- tion de la larve [II]. — M. Boubier. a) Brachet (A.). — Recherches sur l'embryologie des Reptiles. Acrogénèse, céphatogénèse et cormogénèse chez Chrysemys marginata. — B. a établi pré- cédemment (en 1907) que chez Bana et Bufo trois étapes successives s'ob- servent dans l'édification du corps tout entier : 1° la gastrulation, 2° la fer- meture excentrique du blastopore dans le sens craniocaudal et 3° l'allonge- ment des parties déjà formées, grâce à l'intervention d'une zone de crois-, sance appositionnelle occupant le pourtour antérieur et latéral du canal neu- rentérique. A chacune de ces étapes correspond la formation d'une partie déterminée de l'embryon. Il donne le nom d' acrogénèse aux processus par 86 LANNÉE BIOLOGIQUE. lesquels s'édifie la partie préchordale de la tête, qui est située au-dessus du point où apparaît en premier lieu la lèvre craniale du blastopore; celui de céplwlogénèse aux processus qui, par suite de la fermeture du blastopore, donnent naissance à la corde et au mésoblaste céphaliques, à la partie (-éré- brale du système nerveux central avec la crête ganglionnaire des nerfs crâniens mixtes et la voûte de l'intestin branchial ; et celui de coymogrnrse à la formation du tronc et de la queue. Suivant l'auteur, il y a homologie entre ces grandes étapes de l'ontogenèse des Batraciens et celles identiques que l'on peut distinguer chez les Reptiles; il est même probable, pour lui, que cette homologie s'étend à tous les Craniotes. — A. Lécaillon. a) Marchetti(L.). — Sur les premiers moments du développemenlde quel- ques organes primitifs dans le germe de Bufo vulgaris. — Les recherches de RuFFiNi (1UU(3, 1907, 1008, 1913) ont mis en lumière deux processus très im- portants qui interviennent dans la formation de la gastrula et des organes primitifs (névraxe, cristallin, otocyte) de l'embryon. Tandis que, classique- ment, à la suite des travaux de Ilis et d'O. Hertwig, on a jusqu'ici rattaché tous les phénomènes d'invagination et d'évagination, qui donnent naissance aux organes embryonnaires, à la multiplication cellulaire causant l'accrois- sement inégal et à la flexion d'une membrane cellulaire se comportant comme une membrane élastique, Rufkini a montré qu'à la base de ces phé- nomènes organogéniques se trouvent deux processus cellulaires et essentiel- lement vitaux : le mouvement propre des cellules d'une part, la transforma- tion cellulaire d'autre part liée à leur activité sécrétrice. Le mouvement des cellules, déjà invoqué par Stricker pour expliquer l'invagination gastru- léenne, puis par nombre d'autres embryologistes pour divers phénomènes de développement, a été constaté aussi dans d'autres circonstances : c'est à lui que, dans les greffes cutanées de Thiersch, il faut attribuer la réparation épidermique d'une plaie; c'est lui qui, d'après les expériences d'OpPEL, in- tervient dans les cultures de tissu pour la cicatrisation épithéliale de l'or- gane cultivé. C'est lui aussi qui, dans les phénomènes organogéniques, rend compte des invaginations et évaginations desquelles résultent les ébauches. C'est un mouvement amiboïde, l'une des variétés des huit mouvements que Rufkini distingue (cytotropisme, cytotactisme phagocytaire, mouvement amiboïde ou individuel, mouvement filaire et amiboïde, mouvement d'ac- croissement, mouvement de masse, mouvement ciliaire, mouvement mus- culaire). Quant au changement de forme des cellules intéressées, il consiste en ce que ces cellules prennent une forme allongée, claviforme, en même temps qu'elles deviennent sécrétrices et se remplissent de trois sortes d'en- claves, sphérules vitellines, gouttelettes de graisse liquide, grains de sécré- tion. L'importance des deux facteurs, mouvement et sécrétion cellulaire, dans la genèse des ébauches organiques a été confirmée par Backman (lOl*?). Ces deux facteurs, M. les voit intervenir dans la production d'un nouvel organe primitif, des ventouses de la larve du Crapaud. La première ébauche des ventouses paraît sous la forme d'un sillon, le sillon falciforme, dont les extrémités produiront les deux ventouses. Le périéctoderme, ou couche re- couvrante [Deckschicht) de l'épiderme, prend seul part à leur formation, à la- quelle le feuillet profond ou sensitif de l'épiderme demeure étranger. A cet efîèt, les éléments du périéctoderme deviennent amiboïdes et déterminent le sillon falciforme. En même temps, ils s'allongent, deviennent cylindriques et claviformes, tout en manifestant une activité sécrétrice remarquable. Dans la partie médiane du sillon falciforme, c'est-à-dire dans le territoire interposé aux deux ventouses, l'introflexion ne se fait pas; là les cellules ne sont qu'en V. — ONTOGENÈSE. 87 partie mobiles; là aussi leur évolution sécrétrice est incomplète, si bien qu'on voit alterner avec des éléments claviformes et glandulaires des cel- lules demeurées cylindro-coniques et vibratiles. — A. Prenant. b) Marchetti (Laura). — Sur les premiers moments du développement de quelques organes primUifs dans le germe de Bufo mdgaris, etc. — Laissant de côté lés résultats organogéniques concrets de ce travail, il suffira de si- gnaler les considérations générales qui le terminent. L'auteur, fidèle à la doctrine de son maître, le prof. Ruffini, attribue à l'amiboïsme des cellules du germe les phénomènes organogéniques du développement. Les processus ontogéniques élémentaires sont l'amiboïsme et la sécrétion (Ruffini). D'après cet auteur, dont les idées ont été développées et précisées par Pacchioni, les fonctions de lieu et de temps dans le développement embryonnaire seraient dues à des hormones ou ferments, qui se trouvent localisés en des points prédéterminés des feuillets et qui deviennent actifs à des moments déter- minés de la vie du germe. — A. Prenant. Korff (K. V.). — Sur l'histogenèse et la structure de ta substance fonda- mentale du cartilage. — 11 y a dans ce mémoire beaucoup de faits présentés comme originaux et qui ne sont rien moins que nouveaux. La première ébauche de la substance fondamentale du cartilage [que l'auteur nomme très improprement « précartilage », puisque le précartilage est un tissu tout entier comme le cartilage lui-même] n'est pas homogène mais formée de fibrilles conjonctives acidophiles qui se disposent en lamelles superposées. [Qui a jamais douté que le tissu cartilagineux même embryonnaire soit précédé par un tissu coUagène?]. Ces fibrilles conjonctives sont formées par les cellules conjonctives elles-mêmes, par alignement et fusion des mito- chondries. [La question toujours controversée de l'origine des fibrilles con- jonctives est ici tranchée, dans le sens de la doctrine mitochondriale, un peu à la légère, si l'on en juge par la figure 1 qui a pour but d'illustrer l'origine mitochondriale des fibrilles collagènesj. Les cellules conjonctives se transforment, bien entendu, en cellules cartilagineuses; à cet effet, elles perdent leurs prolongements et s'arrondissent, sans pourtant devenir des noyaux nus, comme on l'a prétendu à tort; puis elles récupèrent un proto- plasma nouveau. Les mailles comprises entre les faisceaux conjonctifs deviennent les cavités cellulaires du cartilage. C'est là le premier stade, stade fibrillaire de l'histogenèse du cartilage hyalin. Dans un second stade, les fibrilles de la substance fondamentale sont masquées par le dépôt d'une substance cimentante homogène, due à l'activité des cellules [encore un résultat qui n'est pas précisément inattendu]. La substance fondamentale devient alors basophile; c'est le second stade, stade basophile, de l'histoge- nèse du cartilage. La basophilie est attribuable à la présence d'acide chon- droïtin-sulfurique dans la substance fondamentale (Hansen). [La pénétration des fibres conjonctives et leur effacement graduel dans le cartilage sont connus depuis qu'on a examiné un quelconque des points où les organes conjonctifs se continuent dans les cartilages; quant à la basophilie des fibres conjonctives pénétrantes, elle n'est pas non plus tout à fait une nouveauté]. Lors de la formation de cartilage élastique et de cartilage fibreux, les fibres collagènes de la substance fondamentale du tissu initial ne sont pas masquées par la matière interfibrillaire cimentante; elles demeurent donc à cet égard au premier stade du développement du cartilage hyalin. Dans l'histogenèse du cartilage élastique, les fibres conjonctives périchondriales se continuent avec les fibres élastiques du cartilage, en se modifiant chimique- ment et changeant de colorabilité, en même temps qu'elles se multiplient 88 L'ANNEE BIOLOGIQUE. et s'épaississent. [Il eût été bon de préciser davantage les détails de cette importante transformation de fibres collagènes en fibres élastiques et d'in- diquer notamment comment un réseau élastique continu se constitue aux dépens de fibres conjonctives qui ne sont qu'entrecroisées]. Il y a un paragraphe spécial sur l'analogie du développement de la sub- stance fondamentale dans le cartilage, l'os et l'ivoire. On y trouve confirmée une fois de plus la similitude dans ces trois tissus de l'ébauche fibrillaire de la substance fondamentale. Deux figures, l'une d'ivoire, l'autre d'os, déjà publiées, rapprochent particulièrement ces deux tissus, dans lesquels les fibrilles prennent la disposition de faisceaux coniques. — A. Prenant. Kaschkarofif. — La question de la fine slructure et du développement de l'os chez les Télèosléens. I. Développement de Vos che: Orthagoriseus mola. — Les os de ce Poisson osseux ont été déjà fréquemment étudiés, sans qu'on ait pu se mettre d'accord sur leur constitution. Ils apparaissent con- stitués à un faible grossissement par des travées lamelleuses formées de grossières fibrilles calcifié'es, entre lesquelles se trouve une masse d'aspect hyalin. Sur la nature du tissu osseux, il est admis par tout le monde (sauf Nowikoff) qu'il s'agit d'os acellulaire, de substance ostéoïde. Quant à la masse hyaline incluse dans les mailles des travées osseuses, les opinions les plus diverses ont été émises sur sa structure. 11 est vrai que divers au- teurs, et déjà PoucHET, Robin autrefois, ont trouvé des cellules dans le pré- tendu os acellulaire des Téléostéens. D'après K. il ne s'agit pas chez Ortha- goinsciis de cellules osseuses véritables, mais de cellules en voie de dispari- tion, par transformation en substance fondamentale osseuse. On constate, en effet, en examinant l'os en voie de développement, que les ostéoblastes ran- gés le long de la travée osseuse déjà formée produisent chacun une colonne de substance osseuse acidophile non calcifiée, qui se transformera ensuite en substance calcifiée ; entre les ostéoblastes, les fibres conjonctives pénè- trent dans l'os et en forment presque entièrement la trame. Les ostéoblastes se comportent en somme comme de vraies cellules glandulaires, dont chacune excrète son produit à l'un de ses pôles; le dépôt osseux continue jusqu'à ce que la cellule tout entière disparaisse transformée en substance fondamentale. D'après cela, on doit s'attendre à ce qu'il n'y ait pas entre l'os cellulaire et l'os acellulaire de différence fondamentale. Le développe- ment de l'os acellulaire d'Orthagoriscus établit une analogie étroite entre le tissu osseux et le tissu cartilagineux, et confirme l'idée de la parenté qui relie entre eux tous les tissus de substance conjonctive [XIII, L^]. — A. Prenant. Haller CB.). — Provenance épidermique des os supraclaviculaires chez la. Truite [XIII, 1", ô]. — H. reprend pour son compte l'origine épidermique (ec- todermique) des cellules mésenchymateuses et même des scléroblastes sque- lettogènes, que Goronowitsch (1893), Platt 1893, et surtout Kla.\tsch (1894) avaient affirmée, les premiers pour les Oiseaux, le dernier pour les Ichthyop- sidés. Il montre, sur plusieurs figures, des cellules se détachant de la couche profonde de l'épiderme, pour se joindre aux cellules mésenchymateuses et même pour fonctionner directement comme scléroblastes en entrant dans la constitution de l'ébauche squelettogène. 11 ne croit pas cependant que, chez les Amniotes, l'épiderme produise directement les scléroblastes, mais que ceux-ci doivent obligatoirement passer par l'intermédiaire du parenchyme. Ce n'est que cliez les Ichthyopsidés que les cellules squelettogènes dérivent directement de l'ectoderme. — A. Prenant. V. — ONTOGENESE. 89 Haff (R.). — Processus formateurs de tissu conjonctifet de sang dans le foie embryonnaire du Poulet. — Ce n'est pas l'étude du tout premier développe- ment des vaisseaux du foie (avant le T jour d'incubation) que H. a entrepris de faire. Avant ce jour, on a admis (Choronshitzry 1900, Frobeen 1892, VAN DER Stricht) quo Ics vaisseaux sanguins sont complètement fermés par leur endothélium et qu'ils sont produits par autant de diverticules du sinus veineux s'interposant entre les travées épithéliales hépatiques. Il res- terait cependant à décider si les capillaires issus du sinus veineux repré- sentent à cette époque les seuls vaisseaux hépatiques formés, ou si déjà alors le mésenchyme présent dans le foie embryonnaire n'y prend pas part. En tout cas, à partir du 7^ jusqu'au 9'' jour, la participation du mésen- chyme à la vascularisation et à l'hématopoièse hépatiques est certaine. A cette époque, il y a, outre une faible leucopoièse, de nombreux foyers d'éry- thropoièse. Les cellules endothéliales vasculaires jusqu'alors continues, aussi bien que les cellules épithéliales péritonéales, fournissent un tissu réti- culé qui est le point de départ de l'hématopoièse, et dont les cellules con- jonctives indifférentes deviennent les cellules-mères communes des éléments rouges et blancs, conformément à la description deDANTSCHAKuFF (1907-1909) pour le Poulet et d'autres histologistes pour les Mammifères. Mais tandis que, pour cet auteur, l'érythropoièse et la leucopoièse s'opèrent séparément, la première intravasculaire, la seconde extravasculaire, il n'y a pas, selon H., de distinction topographique à faire entre les deux processus. Les élé- ments rouges naissent, en effet, dans un réticulum extravasculaire, qui entoure la lumière vasculaire, et parviennent à travers les mailles de ce réticulum dans le courant sanguin. Certaines régions, notamment les parties centrales du foie, conservent cependant des vaisseaux fermés à endothélium continu. Vers le milieu du 9*^ jour, les capillaires recouvrent un endothé- lium ininterrompu et s'adossent aux travées épithéliales sans interposition de mésenchyme. Au ll^'jour environ et aux jours suivants, se fait dans le tissu conjonctif périvasculaire une active leucopoièse. — A. Prenant. Loevy (S.). — Sur le développement des cellules de Ranvier. — L'auteur se propose, par l'étude histologique des tendons adultes et de leur développe- ment dans la queue de la Souris et dans les pattes de l'embryon de Poulet, de répondre aux deux questions suivantes : 1*^ Les cellules de Ranvier sont- elles isolées les unes des autres ou forment-elles autour des faisceaux con- jonctifs tendineux une enveloppe continue? C'est la seconde manière de voir, qui est celle de Ranvier et d'autres, que vérifie l'observation. 2° Les cellules de Ranvier sont-elles le vestige des fibroblastes qui ont formé les fibres con- jonctives, ou sont-elles des éléments particuliers, indépendants des fibro- blastes? L'étude du développement des tendons montre que les fibroblastes et les cellules de Ranvier, nés en commun d'éléments mésenchymateux, évoluent ensuite dans deux sens différents ; les premiers disparaissent après avoir produit les fibres, les secondes seuls persistent dans le tendon définitif. — A. Prenant. Krainz (Kunoj. — Les aclio7is excitatrices exercées par des corps étran- gers sur la muqueuse utérine de la chienne. — 11 résulte d'observations déjà anciennes (Eloir 1881) et de recherches récentes (Kertécz 1912 et d'autres) que la présence de corps étrangers ou de fœtus momifiés dans l'utérus entraîne la stérilité chez les animaux. Il est vrai qu'il y a des observations contraires, très anciennes aussi. D'autre part, on sait que L. Loeb (1909.) a pratiqué chez la Lapine des incisions de la paroi utérine qui n'ont pas • 1 90 L'ANNEE BIOLOGIQUE. empêché et ont au rontraire provoqué la formation d'une déciduale. K pour résoudre la question, a réséqué chez la Chienne un segment de coi-ne utérine et a introduit dans la cavité de l'utérus des boules de porcelaine. 11 a constaté que la muqueuse de l'utérus au repos ne réagit pas par des trans- formations histologiques à l'introduction de corps étrangers. Pendant le rut, les modifications de la muqueuse ne sont pas non plus interrompues. Durant le stade d"hyperplasie glandulaire, la muqueuse rendue plus excitable réagit à des incisions de la paroi par la formation de kystes glandulaires. La pré- sence de corps étrangers dans l'utérus n'empêclie pas l'instauration de nou- velles périodes sexuelles. Mais l'utérus a une tendance à éliminer ces corps étrangers. — A Prenant. rt) Firket (Jean). — Recherches sur l'organogénèse des glandes sexuelles chez les oiseaux. — Il s'agit, dans le présent travail, d'observations concer- nant la glande génitale du Poulet pendant la période d'indifférence sexuelle et pendant le développement de l'ovaire. Chez l'embryon de la fin du second jour, les gonocytes primaires apparaissent des deux côtés de la ligne mé- diane du corps, dans la splanchnopleure du 24'^' au 30^ somite. Ces cellules se rapprochent ensuite de la ligne médiane et viennent occuper la racine du mésentère. De là, elles gagnent le côté interne du corps de Wolff et pénètrent dans une portion déjà différenciée de l'épithélium cœlomique ou ébauche génitale. A aucun moment, les gonocytes primaires ne sont répartis métamériquement ni ne se groupent à la racine du mésentère pour con- stituer une ébauche primaire compacte (on sait que ces caractères se ren- contrent au contraire chez certains Anamniotes). Au début, l'ébauche géni- tale définitive n'est constituée que par une portion modifiée de l'épithélium germinatif cœlomique contenant les gonocytes primaires des phases anté- rieures. Ensuite se forment les « connexions urogénitales », c'est-à-dire la future ébauche du rete ovarii; elles se différencient au sein du mésenchyme et le matériel qui sert à leur édification est cette portion spéciale du mé- soblaste qui siège au point de continuation du pédicule du somite avec la plaque latérale. Le rete formé, tout le reste de l'ovaire dérive de l'épithélium germinatif. Chez le Poulet (comme chez les Reptiles et les Mammifères) l'épithélium péritonéal prolifère pour donner des bourgeons cellulaires qui s'accroissent vers la profondeur. Les premiers formés, qui sont les futurs cordons médullaires de l'ovaire, sont refoulés vers le hile de l'organe par les cordons épithéliaux de .seconde prolifération. L'ovaire est alors constitué dans ses parties essentielles. Ultérieurement les cordons modulaires dispa- raissent complètement, tandis que les cordons corticaux continuent à évo- luer. — A. LÉCAILLÛN. Godin (Paul). — Une série de lois de croissance. — Des observations très détaillées et des mesures sur un très grand nombre de sujets conduisent l'auteur aux conclusions suivantes : 1. Croissance. Les phases d'allongement et de grossissement alternent semestriellement dans les os longs. Les pério- des d'allongement et épaississement des os d'un segment de membre alter- nent avec celles du segment consécutif. La prédominance d'accroissement appartient, avant la puberté, aux membres et surtout aux os; après la puberté au buste, et surtout aux muscles, avec un maximum au voisinage de la pu- berté. — 2. Puberté. Chez les deux sexes, les poils pubiens précèdent la puberté de trois semestres; les poils axillaires coïncident avec elle. Période pré-pubertaire, douze à dix-sept ans. Puberté confirmée, quatorze à dix-neuf ans. Nubilité, dix-sept à vingt-deux ans. La précocité pubertaire dépend de V. - ONTOGENÈSE. 91 la valeur de l'alimentation placentaire. — Le défaut de concordance chrono- logique dans la croissance des organes et de leurs parties entraîne des troubles passagers divers, physiologiques (mue de la voix) et psychologiques. — La puberté fonce le pigment cutané et éclaircit le pigment irien. — 3. Proportions. 11 existe pour l'accroissement de chaque segment de membre certaine indépendance vis-à-vis de la taille totale et une certaine dépendance compensatrice vis-à-vis de l'accroissement des segments voi- sins ; il y a aussi un balancement dans les accroissements pré- et post- pubertair'es pour un même organe, les excès de l'un étant compensés par des excès de l'autre en sens inverse. Par l'effet de ces diverses compensations et équilibrations, il se trouve que vers six ans les proportions générales sont celles de l'âge adulte pour un même individu [XI]. — 4. Asymétries. Les asymétries fonctionnelles des organes binaires tendent à diminuer progressivement par les effets de la croissance et ne sont mainte- nues que par lïnégalité du fonctionnement. A la prédominance à droite pour le membre supérieur s'oppose souvent une prédominance à gauche pour l'inférieur. Les pavillons des oreilles présentent une asymétrie de nais- sance que l'accroissement tend à effacer comme les autres. — Y. Delaoe. Kimpflin (I.). — Les lois de la croissance physique pendant l'enfance et l'adolescence. — Des mesures prises sur 200 enfants de 11 à 16 ans soumis à une culture physique bien étudiée ont fourni les chiffres moyens suivants. Le rapport du poids à la taille d'après l'âge : 11 ans = 10, VI ans = 30, 13 ans = 50, 14 ans = 70, 15 ans = 90. Le rapport de la taille au périmètre sous-pectoral est constant et égal à 2, celui du poids au produit de la taille par le périmètre thoracique est un peu inférieur à 4. — Y. Delage. Meyer (A. "W.). — Courbes de la croissance prénatale et aulocatahjse. — L'auteur a pu disposer d'un très abondant matériel, provenant de la clinique obstétricale de l'hôpital John Hopkins. 11 montre que les courbes de la crois- sance que l'on donne habituellement, doivent être quelque peu modifiées, et insiste tout spécialement sur l'impossibilité qu'il y a de comparer sérieuse- ment ces courbes à celles de l'autocatalyse. Les déductions que RoBERTSONet OsTWALD avaient cru pouvoir tirer de cette comparaison, sont donc, pour M., sans fondement valable. — A. Brachet. Funk (C.) et Macallum (A. B.). — Sur les déterminants chimiques de la croissance. — Les travaux d'OsBORXE et Mendel et ceux de Hopkins ont montré que les jeunes rats nourris avec une nourriture composée de caséine, d'amidon, de sucre et des sels peuvent être conservés en vie pendant très longtemps, mais leur croissance est arrêtée. L'addition à cette alimentation artificielle du lait favorise la croissance des animaux qui redevient normale. L'action particulière du lait ne peut être rapportée comme l'ont montré des expériences ultérieures ni à ces protéiques, ni à ces lépo'ides. Les travaux de Funk ont montré que cette nourriture artificielle ne contient pas des vitamines ; son administration aux pigeons provoque des phénomènes classi- ques de beri-beri. Contrairement aux auteurs précédemment cités, F. et M. n'obtiennent jjas une survie indéterminée chez les rats avec nour- riture artificielle. Avec la nourriture composée de : caséine 20 % amidon 42 % saccharose 21 o/o lard 12,4 9é sels 2,6 % 92 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sur 318 rats, la survie la plus longue est de 47 jours. De plus, contrairement h OsLJORNE, l'addition du beurre, préalablement purifié, ne fait qu'augmenter la mortalité. Les résultats positifs d'OsBORNE ne sont explicables ([ue par la présence des protéines dans son lait purifié et par conséquent par la pré- sence des vitamines. 11 existe des rapports étroits entre la quantité de vita- mines contenue dans la nourriture et la croissance, une petite quantité de vitamine est capable d'assurer la vie, mais non la croissance. Ainsi, les jeunes poules nourries avec du riz dépoli meurent au bout de 2 mois au plus tard; l'addition de l'huile de foie de morue maintient les animaux en vie, mais leur croissance reste arrêtée. Ainsi, une poule de 7 mois se main- tient au poids de 150-160 grammes correspondant à l'âge de 5-6 semaines. Les plumes croissent normalement, mais l'animal ne présente pas de carac- tères sexuels secondaires et conserve la voix d'un jeune poulet [IX . XIV, 1 , y]- — E. Terroine. Fuchs (H. M.). — L'influence d'une nourriture abondante sur la crois- sance des Jeunes de Ciona intestinalis. — Si l'on place un certain nombre de jeunes de cette espèce dans un vase dont les parois sont abondamment tapissées d'algues vertes, on remarque, par rapport aux témoins laissés dans un aquarium moins bien pourvu, une croissance plus rapide et des modifi- cations dans les proportions relatives des différentes parties du corps , notamment un allongement du siphon oral au delà de ses dimensions moyennes. Les mêmes différences s'observent dans la nature, chez des indi- vidus récoltés dans des stations différentes. Des expériences de vérification ont montré qu'elles ne sont dues ni à la quantité d'eau, ni à ce que celle-ci est courante ou stagnante, ni à la quantité d'ions H, mais bien à la quantité de nourriture seule. — M. Goldsmith. Sztern (H.). — Mensurations de la croissance chez Sphodromantis bioculata Burm.— Przibram et Megusar {Ann. Biol., 1912) ont constaté que chez Spho- dromantis, le poids de Tanimal, comme celui de la peau abandonnée, sont doublés d'une mue à l'autre. Przibram a émis l'hypothèse que ce dou- blement est dû à ce que, entre deux mues, chaque cellule du corps s'accroit au maximum, puis se divise : ainsi la masse et le poids du corps passeraient du simple au double. Le but principal de S. a été de vérifier l'exactitude de cette hypothèse. Ses conclusions lui sont très favorables, mais il convient de remarquer que — à notre avis du moins — les faits sur lesquels l'auteur croit pouvoir s'appuyer n'ont, en général, qu'une très faible valeur démons- trative et n'ajoutent rien d'important à ce que l'on savaitdéjà. — A. Brachet. Crozier (W. J.). — La croissance de la coquille chez le lamellibranche Dosinia discus. — L'auteur formule lui-même dans les termes suivants la conclusion de son travail. Entre une longueur de 1 cm. 5 au minimum et de 7 cm. 5 au maximum, l'accroissement de l'épaisseur, celui de la largeur, celui de la distance entre les adducteurs et celui de la profondeur du sinus palléal sont directement proportionnels à celui de sa longueur maximale. Le quotient de la somme des lon^^ueurs des deux valves et de l'épaisseur par la longueur est à peu près constant. — Yves Delage et M. Golds.mith. Gottlieb (B.). — La coloration vitale des tissus calcifiés. — On trouvera dans ce travail un exposé historique très complet de la coloration vitale des os par la garance, et une réponse aux cinq questions suivantes : 1" La ga- rance a-t-elle un pouvoir électif tinctorial pour les tissus calcifiés"? Cette affinité n'est pas douteuse ; la coloration massive de l'animal par la garance V. — ONTOGENESE. 93 n'a été obtenue que par des doses excessives de cette substance. — 2° Quelle est la partie constitutive active dans la coloration par la garance? C'est essentiellement l'alizarine. la purpurine et la rubérythrine n'interviennent que tout à fait accessoirement. — 3° Quel est le processus de coloration? La matière colorante se combine-t-elle réellement avec les sels calcaires? La garance, et en elle l'alizarine, se combinent effectivement avec les sels cal- caires, que la matière colorante soit ingérée, ou qu'elle soit donnée en injec- tion intraveineuse ou sous-cutanée ; il s'agit bien d'une combinaison avec les sels calcaires, car la substance fondamentale de l'os décalcifié ne se co- lore que d'une façon banale, comme les autres tissus. — 4" Est-ce seulement le tissu osseux jeune, sont-ce seulement les sels calcaires des parties osseuses néoformées pendant l'administration de la garance, qui se colorent, et l'expé- rimentation avec la garance est-elle légitime pour apprécier, comme l'ont fait surtout les anciens auteurs, l'accroissement de l'os? Il faut répondre affirmativement, quoiqu'on ne puisse encore décider si et dans quelle mesure les sels calcaires anciens peuvent être colorés par la garance administrée par voie buccale. — 5° Peut-on, en dehors de la méthode par ingestion, pro- duire une coloration du tissu osseux? Il suffit pour colorer électivement le système osseux tout entier d'un animal, de lui injecter dans les veines ou sous la peau un sel d'alizarine (sulfalizarinate de soude). — A. Prenant. Borrel. — Le cancer. — Le cancer se développe par contagion chez les souris élevées ensemble en cage avec une telle intensité que l'on peut pres- que la caractériser par la formule : tout ou rien. L'auteur soupçonne l'inter- vention des parasites, Demodex et Nématodes sous-cutanés. Chez le cheval, le cancer est très fréquent, il soupçonne le Sclérostome. Pour l'homme, il invite à se méfier du fumier et de l'épandage. — Y. Delage. Le Dantec (F.). — Considérations biologiques sur le cancer. — Après un exposé des théories existantes, l'auteur se prononce contre la théorie para- sitaire et pour celle rattachant le cancer à une prolifération cellulaire pro- voquée par l'irritation due à un corps étranger à la cellule. Dans la lutte contre ce trouble apporté à son milieu, la cellule perd sa différenciation histologique, se simplifie et prolifère. Une fois commencée, cette prolifération ne peut que s'accroître, en raison de l'assimilation fonctionnelle; elle trouble la coordination générale de l'organisme et finit par rendre sa vie impossible. — M. GOLUSMITH. Herrig (Fr.). — Contribution à la connaissance du dêoeloppemenl des feuilles de quelques phanéroyames. — Les recherches ont été faites sur les cinq espèces suivantes : Elodea canadensis, E. densa, Hippuris vulgaris, Galium rubioides et Honckenya peploides. Partout on peut distinguer dans le point végétatif trois histogènes : dermatogène, périblème et plérome, dont chacun s'accroît par des initiales distinctes. La jeune feuille se forme aux dépens du dermatogène et du périblème, tandis que le bourgeon axillaire provient du plérome. Le périblème est, au point végétatif même, d'une seule couche chez Elodea et Galium, de deux couches chez Honckenya et de trois à cinq couches chez Hippuris. Chez Elodea, Hippuris et Galium, le déve- loppement de la feuille se ramène à une assise cellulaire de périblème, tandis que deux assises y prennent part chez Honckenya. Le périblème de Galium, au cours du développement de la feuille, se découpe en une assise externe et une interne; l'externe seule est utilisée pour la formation de la feuille. La feuille ù: Elodea, à l'exception de la nervure médiane, se compose 94 LWXNEE BIOLOGIQUE. de deux couches qui proviennent du dermatogène, tandis que le périblème forme la nervure médiane. — M. Boubier. Schneider (H.). — Recherches morphologiques et embri/agèniques sur Tht'lyyonuiii Ci/nocro.nibe L. — Cette petite plante monoïque et annuelle de la flore méditerranéenne est le type de la famille des Thélygonacées, voisine des Halorrhagidacées. Le nombre somatique des chromosomes y est de 20. Les grains de pollen âgé.s sont remplis d"amidon. La division de la cellule génératrice a lieu déjà dans le grain de pollen; les noyaux spermatiques n'ont pas d'enveloppe plasmique visible. Les noyaux végétatifs dégénèrent en 2-3 morceaux. Le nucelle est petit et éphémère. La fécondation est poro- game; il y a double fécondation; une synergide est toujours remplie par le contenu du tube pollinique. Les antipodes dégénèrent pendant ou après la fécondation. L'embryon, avec un assez long suspenseur, a !a forme d'un fer à cheval. — M. Boubier. "Weinzieher (S.). — Contributions à Vhistoire du développement de Xyris indica L. — Dans les prophases de la division hétérotypique de la cellule- mère du pollen, on observe, chez Xyris indica, un dédoublement du filament chromatique, dont la segmentation donne les doubles chromosomes. Leur nombre est de 16. Les noyaux des cellules-filles entrent en repos et con- tiennent des nucléoles. Après la seconde division il se produit deux formes de tétrades. Dans l'une, les quatre cellules sont disposées sur un plan ; dans l'autre, elles sont sur deux plans. Les grains de pollen restent en tétrades pendant tout le cours de leur développement. La division du noyau polli- nique primaire, de même que la formation de la cellule génératrice se font simultanément dans les quatre cellules d'une tétrade. La cellule généra- trice, libre dans le grain de pollen, est fusiforme; elle s'y divise. L'auteur n'a pu fixer avec certitude si les noyaux spermatiques sont nus ou entourés de protoplasme. — Dans le sac embryonnaire, les antipodes dégénèrent avant que l'oosphère soit devenue fécondable. Au même moment a lieu la fusion des deux noyaux polaires. L'oosphère est plus petite que les syner- gides. La paroi externe du nucelle, à l'exception des régions micropylaire et chalazienne, se cuticulise de bonne heure ; il en est de même de la paroi externe du tégument intérieur. On observe souvent plusieurs tubes poUi- niques dans le micropyle des ovules fécondés. L'auteur a même vu la pénétration de deux tubes polliniques dans le sac embryonnaire et le déver- sement de leur contenu. 11 y a une double fécondation. La première division de l'œuf fécondé a lieu lorsque plusieurs noyaux d'endosperme ont déjà formé une couche pariétale dans le sac embryonnaire. 11 n'y a pas de suspenseur et l'embryon reste non développé. La première division du noyau primaire de l'endosperme se fait au milieu du sac. Des deux noyaux-fils, l'un reste dans le voisinage de l'oosphère, l'autre passe dans la région des antipodes. Les divisions ultérieures du premier donnent naissance à l'en- dosperme proprement dit, celles du second produisent les noyaux de l'extré- mité haustoriale du sac embryonnaire. L'haustorium se compose d'environ 20 noyaux libres. L'endosperme contient, comme réserves, de l'amidon et de l'albumine. — M. Boubier. y) Facteurs de l'ontogenèse. Streeter (George Z.). — Expériences sur le déterminisme de la position dn labyrinthe membraneux chez les embryons d'Amphibiens. — L'auteur trans- plante la vésicule ectodermique invaginée constituant le rudiment du laby- ' V. - ONTOGENÈSE. 95 rinthe membraneux, en lui faisant subir une rotation, et constate que la vé- sicule ée retourne pour reprendre sa position normale par rapport aux organes ambiants. Il en conclut que le développement des rudiments d'or- ganes n'est pas passif, mais évolue sous l'influence de forces intérieures orientatives qui constituent un facteur important de l'ontogenèse. Spemann était arrivé à des résultats opposés. Ayant eu connaissance des premières expériences de l'auteur, il les a reprises, sans modifier les résultats. S. a re- pris de même ses expériences et maintient ses ré.sultats à lui, attribuant la divergence surtout à des différences dans la technique. 11 examine les diverses éventualités relatives à la force orientative et trouve quatre facteurs possibles ; P La force pourrait résider dans l'organe lui-même qui posséde- rait une motilité comparable à celle qu'on observe dans certaines masses épithéliales pendant la cicatrisation. 2" 11 pourrait y avoir une attraction réciproque entre l'encéphale et la partie nerveuse de la vésicule. Celle-ci, greffée dans une position anormale, tend à s'orienter encore vers le ganglion nerveux; peut-être une attraction du même genre existe entre le sac endo- lymphatique et l'encéphale, qui sont toujours intimement accolés. 3° La poussée des organes circumvoisins, intervenant suivant leur forme et leur résistance, forcerait la vésicule à prendre la position à laquelle elle est adap- tée; cependant, les vésicules de forme anormale s'orientent normalement. 4'' La pesanteur pourrait intervenir : la région d'otolithes plus lourdes tour- nerait vers le bas; cependant, chez les larves libérées de leur enveloppe gélatineuse et tombant au fond du vase sur le côté, l'orientation de la vési- cule reste normale chez les individus intacts ou opérés. — Y. Delage et M. GOLDSMITH. a)Ekman (G.). — Recherches expérimentales sur la formation du cristallin chez les Anoures {Hyla arborea). — La recherche des causes immédiates et des conditions de la formation du cristallin chez les Amphibiens a fait l'objet, dans ces dernières années, d'un certain nombre de travaux fort intéressams, dus à Spemann, à Lewis, etc. E. apporte aussi une contribu- tion à l'étude de cette question. Chez Hyla arborea, la formation du cris- tallin n'est pas une différenciation spontanée (Selbstdifferenzierung) mais est provoquée par « l'excitation » exercée sur l'ectoderme par la vésicule oculaire primaire. De plus, la zone formative du cristallin n'est nullement localisée dans une portion du feuillet externe de l'embryon : n'importe quelle partie de l'ectoderme, transplantée sur la vésicule oculaire primaire, répond par la formation d'un cristallin à l'excitation qu'elle reçoit. — A. Brachet. b) Ekman (G,). — A propos de la spécificité précoce des diverses pjarties de l'ébauche oculaire. — L'observation fortuite d'une larve de Bombinator dans laquelle l'œil avait deux cupules optiques et partant deux rétines, suggère à E . quelques réflexions sur le moment où s'établit la .spécificité des deux parties de la rétine (feuillet visuel et épithélium pigmenté). Les expériences de Spemann et d'autres ont montré que cette spécificité doit être très précoce. Pourtant E. estime que dans le cas qu'il a observé, une partie de la vésicule oculaire qui normalement était destinée à devenir de l'épithélium pigmenté, s'est invaginée par anomalie et s'est transformée en feuillet visuel. Sa des- tinée n'était donc pas encore irrévocablement fixée à ce moment, puisqu'elle s'est modifiée en raison de conditions nouvelles créées par le fait de l'inva- gination. A vrai dire, l'observation de E., toute fortuite ainsi qu'il est dit plus haut, est un « cas » à ranger parmi tant d'autres. Tant qu'on n'a pas 96 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. pu déterminer les causes et les conditions d'une anomalie, elle est, au point de vue biologique, inutilisable. Aussi paraît-il tout à fait stérile d'entrer, à l'occasion de leur description, dans des considérations sur des problèmes importants comme celui des potentialités réelle et totale ou celui des diffé- renciations spontanées et provoquées. — A. Brachet. Anthony (R.). — Les cirnséquenccs morphologiques de l'absence des Dents chez les Mammifère {Etude de Morphogénie expérimentale). — L'auteur a enlevé à un jeune chien, systématiquement et à mesure qu'elles apparais- saient, toutes les dents de la première dentition et toutes, à l'exception de trois, de la seconde (l'expérience n'a pas pu être menée exactement jusqu'au bout par suite de la mort de l'animal, causée par le chloroforme lors de la dernière opération). Le chien présentait, comparativement au chien témoin de la même portée, diverses modifications du crâne, les unes résultant di- rectement de l'absence des dents et de la mastication, les autres corréla- tives aux premières. Ces modifications sont : atrophie notable de la mâ- choire inférieure ; réduction et une tendance à l'arrondissement des surfaces articulaires temporo-maxillaires ; rétrécissement, allongement et aplatisse- ment général du crâne; inclinaison en avant du plan nuchal et redresse- ment des plans du trou occipital et de la tente osseuse du cervelet; ten- dance à la fermeture de l'angle palato-basique. L'action morpliogène de la présence ou de l'absence des dents, constatée ainsi dans l'évolution indivi- duelle de l'animal, a pu également jouer un rôle important dans la phylo- génèse. L'auteur compare les Mammifères complètement édentés, tels que les Fourmiliers et les Pangolins, à leurs proches parents appartenant aux mêmes groupes zoologiques (Bradypoïdes et Oryctéropes), munis de dents. Cette comparaison montre des différences dans les caractères crâniens, ana- logues à celles entre le chien expérimentalement édenté et le chien normal. — Dans sa conclusion, l'auteur indique l'importance de ces études de morpho- génèse au point de vue des arguments qu'elles apportent aux idées la- marckiennes [XVII, b]. — M. Goldsmith. Sollaud (E.). — Recherches sur l'ontogénie des Caridea. — Chez les formes à vitellus très abondant les uropodes apparaissent après les pléopodes. C'est l'inverse chez les formes à vitellus peu abondant, qui ont une larve zoé à éclosion précoce et à mouvements agiles. L'auteur voit dans cette condition physiologique les causes de l'anticipation des uropodes dont la croissance est activée par les mouvements du telson, tandis que chez les formes lourdes à gros vitellus, l'apparition tardive des uropodes serait la condition hérédi- taire non modifiée par l'ambiance. — Y. Delage. Kohn (A.). — Sur la Syncénoyénése [Synkainogenese). — K. désigne sous la rubrique générale de Syncénogénèse toutes les altérations du dévelop- pement (cénogénèses) qui, dans l'ontogenèse d'un mammifère placentaire, sont les conséquences des relations symbiotiques qui existent entre la mère et l'embryon. La formation du placenta, celle des annexes, etc. sont autant de facteurs qui altèrent ou qui influencent l'autonomie du développement de l'œuf et sont, à ce titre, syncénogénétiques. 11 en est naturellement beau- coup d'autres encore ; K. en indique plusieurs qui sont d'ailleurs bien connus. C'est en effet l'un des buts principaux de l'embryologie, de rechercher dans une ontogenèse ce qui revient aux propriétés intrinsèques de l'œuf et ce qui résulte de son adaptation aux conditions nécessaires â son achèvement. On peut douter cependant que le terme syncénogénèse soit heureusement choisi. — A. Brachet. V. - ONTOGENESE. 97 Bottomley CW. B.). — Quelques facteurs accessoires dans la croissance et la nutrition des plantes. — Cette étude touche à celle des vitamines. Le point de départ est une série d'expériences sur la valeur, en tant qu'engrais, de tourbe de sphaignes ayant reçu une culture mixte d'organismes aérobies du sol (incubation 15 jours à 26° C). On trouve l'acide humique transformé en humâtes solubles, et après stérilisation, cette tourbe forme un excellent milieu pour la croissance des organismes fixateurs d'azote. On constate aussi que la tourbe renferme, en outre des aliments, une substance qui favorise et stimule la croissance de façon remarquable. Cette substance est soluble dans l'eau, et agit même à très petites doses. Elle semble parallèle aux vita- mines de la nutrition animale. Si l'on traite la tourbe bactérisée par l'alcool absolu, pour ensuite évaporer l'extrait dans le vide, et le reprendre par l'eau, et si on fait bouillir cette eau, pour faire ensuite des liquides de culture, on constate qw'Azotobacler fixe beaucoup plus d'azote dans les solu- tions additionnées d'extrait (bouilli ou non) que dans celles qui consistent simplement en milieu de culture. La substance active produite dans la tourbe bactérisée n'existe pas au préalable dans la tourbe, et ne peut être non plus libérée par la production chimique d'humates solubles. 11 faut des bactéries, pour la fabriquer. L'expérience prouve qu'elle est précipitée par l'acide phospho-tungstique (comme la vitamine de Cooper et Funk). L'auteur pense que durant la germination il se produit de cette substance, favorisant l'utili- sation des réserves embryonnaires. Et le fumier agirait en en fournissant à la plante. L'auteur poursuit ses recherches. — H. de Varigny. Atwood ("W. M.). — Etude physiologique de la germination d'Avena l'atua. — Le retard dans la germination est occasionné par la limitation dans l'apport d'oxygène. L'enveloppe de la graine est probablement un empêche- ment à la pénétration de l'oxygène. La nature exacte des changements qui s'opèrent à l'intérieur de la graine et qui constituent la post-maturation, ne peuvent pas être établis dune façon certaine. Cependant, les résultats obtenus semblent indiquer une augmentation de perméabilité de l'enveloppe de la graine vis-à-vis de l'oxygène, conjointement avec un accroissement dans le contenu acide de l'embryon, qui s'accompagne d'une augmentation du pou- voir absorbant de l'embryon. — P. Guérin. Crocker ("W.) et Davis (AV. E.). — Germination retardée dans la graine dWlisma Plantago. — Les graines û.'AUsma Plantago peuvent demeurer pendant des mois dans l'eau sans germer. Ce retard dans la germination est dû à l'enveloppe de la graine, qui empêche l'extension complète de l'embryon. Il semble que l'effet des acides et des bases sur la germination des graines ilWUsma peut s'expliquer par une transformation du tégument séminal qui se brise pour permettre la sortie de l'embryon. — P. Guérin. l'année biologique, XIX. 1914. CHAPITRE VI Aggazzotti (A.). — Influenza deW aria rarefaltasuir outogenesi. Nota III. Le modificazioni che avvenr/ono net gasdella caméra d'aria de W ovu durante - lo sviluppo. (Arch. Entw.-Mech., XL, 65-97, 1 fig.) [103 Benedicenti (A.). — Sullo sviluppo délie uova di Strongylocentrotus nel campa magnetico. (Zeitschrift fur allgemeine Physiologie, XVI, 37-41.) [103 Bro-wne (Ethel Nicholson). — Theeffects of centrifuging tJie apermotocyte cells of Nolonecta with spécial refere^ice to the mitochondria. (Journ. Exper. Zool., XVll, 337-342, 6 fig.) [104 Doello-Jurado (M.). — Une expérience de laboratoire à propos du dévelop- pement du poulet. (Bol. Sociedad Physis, 1,461-468.) [101 Drze-wina (A.) et Bohn (G.). — Observations biologiques sur Eleutheria dichotoma et E. Claparedei. (Arch. zool. exp., LUI, 2-15.) [107 Fraenkel (M.). — Rôntgenstrahlenversuche an tierischen Ovarien. (Arch. mikr. Anat.,LXXXlV, Abt. II, 8 pp., 1 pL, 6 fig.) [103 Guillemin (Edmond). — Les macles végétales, [l^^ Congr. intern. path. comp., II, 895-907.) [108 Guyénot (E.). — Action des rayons ultra-violets stir Drosophilaampelophila Low. (Bull, scient. Fr. et Belg., XLVIIl, 160.) [102 Haecker (V.) und Lebedinsky (N.). — Ueber die beschleunigende Wirkung geringer Strahlendosierungen auf tierische Eier. (Arch. mikr. Anat., LXXXV, 5 pp., 2flg.) [102 Hase (Albrecht). — Ueber einen Flusskrebs mil ahnnrmalem Genitalapparat. (Zool. Anz., XLV, n° 5, 207 219, 18 fig.) [107 Krizenecky (Jar.). — Ueber eine typische Kôrpermissbildung der Arthropo- der. (Anat. Anz., XLV, 9 pp., 8 fig.) " [108 Lecomte (H.). — Sur la constitution des graines de Musa. (C. R. Ac. Se. CLIX, 94-96.) [L'opercule des graines de .l/? 1, 1914) les résultats qu'ils ont obtenus sur des œufs de Copépodes préparés, sensibilisés, hyperembryonalisés, avec l'éther. Cet agent accélère, à dose convenable, le développement des œufs ; mais aussi il augmente leur sensibilité à l'égard du radium et des rayons de Rontgen. On sait d'autre part que, pour les plantes, de faibles doses de rayons n'arrêtent pas, mais au contraire activent le développement (Molisch, SCHWARZ). De même chez l'Homme, il résulte de la revue publiée sur la question parHEiNEKE {Naturiv. Wochenschr., Qd 13, 1913) qu'en cas de pertes de substance cutanée la cicatrisation est favorisée par une courte irradia- tion et qu'une dose faible de rayons provoque dans les tumeurs des processus actifs de division cellulaire. Dans la présente note, les auteurs opérant sur des embryons d'Axolotl avec les rayons Rontgen et avec le mésothorium, ont constaté qu'après irradiation faible et peu prolongée, les embryons se trou- vaient dans un état de développement beaucoup plus avancé que ceux d'un lot témoin. — A. Prenant. Guyénot (E.). — Action des rayons ultra-violets sur Drosophila ampclo- pliila. — L'auteur a soumis à l'action des rayons ultra-violets pendant 15, 30 et 40 minutes des Drusophila amjielophila à l'état d'œufs, de larves et de mouches. Aucun des œufs pondus exposés aux rayons ultra-violets n'a donné de larves. Les larves n'ont pas été influencées par 15 minutes d'ex- position. Après 30 et 45 minutes, un certain nombre de larves moururent, les autres donnèrent naissance dans les délais normaux à des mouches qui ne présentèrent aucune particularité. Après irradiations des femelles en train de pondre, on constate les résultats suivants. Les œufs pondus quelques minutes après l'exposition aux rayons ultra-violets se développent norma- lement : il en est de même des œufs pondus pendant les deux jours qui suivent. A partir du Séjour, un certain nombre des œufs avortent et la pro- portion des œufs avortés augmente jusqu'à ce que la presque totalité des œufs meurent au cours du développement embryonnaire. En dehors de ces résultats immédiats, l'exposition des mouches aux radiations ultra-violettes fournit des résuhats plus éloignés. A la seconde génération, des mouches irradiées fournissent des formes mélaniques ; les mouches ainsi obtenues se montrèrent constamment incapables de se reproduire. 11 semble très vrai- semblable que l'apparition des mouches mélaniques doive être rattachée à l'action des rayons ultra-violets, les résultats sont particulièrement intéres- sants du fait qu'ils montrent notamment la nature constitutionnelle d'une modification qui se traduit non seulement par des variations morphologi- ques (mélanisme), mais aussi et surtout par une diminution ou une sup- pression de la fécondité [XVJ. — M. Lucien. VL — LA TERATOGENESE. 103 Fraenkel (M.). — Expériences de rôntgénisation sur des ovaires d'ani- maux. — Comme suite à son travail antérieur {Ârch. mikr. Anal., 1912), F. publie les intéressants résultats suivants, obtenus sur trois générations d'a- nimaux (Cobaye). A la suite de l'irradiation d'un Cobaye pratiquée 4 jours après la naissance, il y a un arrêt de développement. L'animal, devenu pubère et couvert, met bas dans le temps normal un ou deux petits. — Ceux-ci, non irradiés, demeurent cependant plus en retard encore dans leur développement. Fécondés, ils produisent des jeunes qui restent petits. — Ces derniers sont et demeurent stériles. — Dans ces diverses générations des tentatives de nouvelle fécondation des femelles ont été infructueuses et il n'y a eu qu'une seule grossesse. — Les animaux sont plus ou moins atro- phiés, parvenus à la puberté. — Une dépilation, produite à la tête par la rôntgénisation pratiquée sur l'animal-souche, s'est reproduite à la même place à la génération suivante ; des places chauves déterminées à cette seconde généi'ation par une irradiation nouvelle sur la tête et le dos, se sont retrouvées au même endroit chez les descendants. C'est donc là un fait pé- remptoire à l'appui de la transmission des caractères acquis. — L'autopsie a révélé chez tous les sujets une forte adiposité, en même temps qu'une dégé- nérescence kystique des ovaires, qu'explique la stérilité de la génération sui- vante, même en l'absence de toute irradiation nouvelle [XV]. — A. Prenant. Aggazzotti (A.). — Influence de la raréfaction de Vair sur le développe- ment de l'œuf de poule. — C'est la 3« note de l'auteur sur ce sujet (v. pour les deux premières : Ann. Biol., XVllI, p. 91). Les œufs de poule, mis en développement dans l'air raréfié, subissent un arrêt plus ou moins rapide dans leur développement; il en est ainsi notam- ment lorsqu'ils sont mis à l'incubation dans la haute montagne (l'auteur a fait ses recherches au laboratoire du Col d'Olen). A. fait une étude compara- tive de la composition centésimale et de la tension partielle des gaz contenus dans la chambre à air des œufs de poule pendant leur incubation en plaine et en haute montagne. Il en conclut qu'à tous les stades du développement, la composition centésimale est la même dans les deux cas. Mais, à 3.000 mè- tres d'altitude, en raison de la diminution de la pression barométrique, la tension partielle de l'oxygène et de l'anhydride carbonique est moindre. Telle est probablement la cause de l'arrêt de développement constaté. — A. Brachet. Benedicenti (A.). — Sur le développement de Vœuf de Strongylocentrotus dans le champ magnétique. — En ce qui concerne l'influence du champ magnétique sur les phénomènes vitaux, il existe des expériences nombreuses mais contradictoires : les uns (Windel, Colombo, Du Bois) nient toute action décisive du champ magnétique; les autres (Maggiorani,Sclater, et particuliè- rement Chenneveau et Zohn) constatent une action nette dudit champ, action qui se manifeste dans une diminution de vivacité de l'animal, un ralentis- sement dans sa reproduction et même dans un arrêt complet de la croissance chez les individus nés dans le champ magnétique, etc. L'auteur a expérimenté sur les œufs du Strongylocentrotus : après la fécondation il les a mis entre les deux pôles d'un aimant de 10.000 G. G. S. et les y a laissés pendant plusieurs jours. Le développement des œufs était tout à fait normal. La formation de la morula et de la blastula, aussi bien que la gastrulation s'accomplissaient en temps normal. Les pluteus se déve- loppèrent également d'une manière normale; ils ont vécu, comme les larves de contrôle, jusqu'au septième et huitième jour. Les infusoires marins qui 104 L'ANNEE BIOLOGIQUE. se trouvaient dans de l'eau marine non filtrée, ne montraient aucun phéno- mène particulier. Beaucoup parmi eux se reproduisaient abondamment. — V. MOYCHO. Browne (E. N.). — Effets de la cenlrifugation sur les spermatocytes de Notonecla. — Les spermatocytes de Notonecte renferment des mitochon- dries sous forme de filaments ou de granulations, répandus uniformément dans tout le cytoplasma. Si l'on centrifuge ces spermatocytes, pendant deux ou trois heures dans une solution de Ringer, on constate qu'ils se compor- tent comme les œufs centrifugés par divers auteurs. Les mitochondries, plus lourdes que le reste de la cellule, se réunissent en une masse forte- ment colorable au pôle du spermatocyte dirigé vers le centre du centrifu- geur, tandis que le noyau se porte au pôle opposé, avec quelques goutte- lettes graisseuses contenues dans le cytoplasma. Les figures de division ne sont pas influencées par la centrifugation, et se montrent normales, malgré le changement de situation des éléments de la cellule. — F. Hexneguy. P) Af/eiils chimiques. Packard (Charles). — Influence du radium sur la fécondation chez la Nereis. — L'irradiation des produits sexuels engendre des effets morbides proportionnels à son intensité. Selon le degré, le spermatozoïde ne pénètre pas dans l'œuf, ou, s"il pénètre, le noyau spermatique ne donne pas d'aster et ne copule pas. Chez l'œuf, l'émission des globules est rendue anormale; la mitose est éliminée. Chez l'œuf irradié après la fécondation, les noyaux cf et 9 ne se fusionnent pas, ou, s'ils se fusionnent, le noyau mixte se segmente anormalement. Dans tous les cas, la dégénérescence porte aussi bien sur le protoplasme que sur le noyau, et non, comme le voudrait Hertwr;, sur la chromatine seule. L'auteur émet l'idée que l'irradiation agit en acti- vant des enzymes autolytiques entraînant une dégénérescence des protéides. — Y. Del.\ge et M. Golds.mith. Stachowitz ("Warner). — Changements apportés dans le développement d'embryons d'Amphibiens, qui au stade de la plaque médullaire ont été irra- diés au radium. — S. publie dans un mémoire clair et précis les résultats de recherches montrant l'influence nocive exercée par l'irradiation au ra- dium sur le développement d'embryons d'Amphibiens (Axolotl, Grenouille). Les malformations produites débutent toujours par le système nerveux cen- tral, atteignent ensuite tout l'organisme. On détermine ainsi une « radiopa- thie » (Badiumkrankheit), dont le degré dépend de l'intensité de l'irradiation, obtenue elle-même soit par l'emploi d'un réactif plus ou moins fort soit par la durée plus ou moins longue de l'action. L'eff'et produit varie aussi selon l'état de développement du sujet d'expérience, et il est d'autant plus faible que l'embryon est plus développé. L'irradiation ne paraît causer au début de son action aucun changement. Les modifications, relativement tardives, consistent macroscopiquement dans une incurvation du tlos de la larve, qui peut aller jusqu'à un demi-anneau. Cette déformation est due, d'une part, à ce que c'est la région dorsale et notamment la plaque médullaire qui est atteinte et atrophiée, et aussi à ce que la larve paralysée, incapable de rompre l'enveloppe ovulaire, s'adapte en grandissant à la cavité de l'œuf. Les animaux irradiés, paralysés, et peu excitables, reposent sur le fond du réci- pient. Ils sont hydropiques, et leur corps s'arrondit en un tonneau ; le liquide remplit le cœlome, distend les cavités cérébrales, l'intestin. D'ail- VI. — LA TÉRATOGÉNÈSE. 105 leurs, ni l'incurvation du corps ni l'hydropisie ne distinguent la radiopathie ; on les retrouve dans tous les cas où Tembryon est lésé par un agent quel- conque. Le radium n'atteint pas également tous les organes; c'est le système nerveux central et c'est aussi l'œil qui souffrent le plus; le cœur est aussi fortement frappé; les reins, les muscles, la corde, la peau le sont beaucoup moins. Dans le cerveau, les lésions histologiques consistent dans une altéra- tion des noyaux dont beaucoup deviennent pycnotiques. [11 faut rappeler toutefois que d'après les observations de Collin, la dégénérescence, pycno- tique ou autre, d'un certain nombre de neuroblastes est normale chez le Poulet]. Les cellules épendymaires prolifèrent ou dégénèrent et peuvent former des espèces de tumeurs qui proéminent dans la cavité ventriculaire. Les cellules nerveuses perdent la faculté de former des fibres, de différen- cier des fibrilles; aussi les nerfs sont-ils absents. L'œil ne parvient plus à son développement normal ; la cupule rétinienne secondaire ne se produit plus; les couches de la rétine ne se différencient plus, surtout la couche des cônes et des bâtonnets et celle des fibres optiques. Même si la cupule réti- nienne est absente totalement, la vésicule cristallinienne s'est formée, ce qui condamne l'idée d'après laquelle l'ébauche du cristallin était due à l'excita- tion produite sur l'épiderme par la présence de l'ébauche rétinienne. Le cœur se montre très réduit et peut même avoir disparu ; les globules san- guins sont altérés et manquent presque complètement dans le cœur et les vaisseaux. Si l'on va au fond des choses, on se convainc que c'est dans les noyaux qu'il faut chercher l'origine de toutes les lésions sus-décrites. C'est la chro- matine nucléaire qui est directement affectée par le radium. Ce résultat, obtenu par l'irradiation d'embryons, coïncide avec ceux que 0. et G. Hert- wiG ont constatés à la suite de l'irradiation des cellules sexuelles. Dans les deux cas, on a affaire à une maladie nucléaire. Cette maladie n'est cependant pas spécifique, propre au radium; d'autres agents peuvent aussi la produire. Cette maladie n'est pas non plus absolument générale; elle frappe plus volontiers les noyaux de certains organes nerveux. Il est digne de remarque que chez les embryons provenant de cellules sexuelles irradiées, 0. etG.HERT- wiG ont constaté la même prédilection des lésions pour le système nerveux. Bien qu'O. Levv se soit refusé à considérer comme élective l'influence du radium sur les éléments nerveux, l'élection est évidente. Quant aux cellules des autres organes, il est manifeste que leurs altérations plus ou moins grandes dépendent du degré plus ou moins parfait de leur différenciation, et ainsi s'explique la résistance de la peau dont le développement histologique est le plus avancé. — A. Prenant. Stockard (Charles R.). — Production artificielle d'anomalies des yeux chez les embryons de poulet. — Le traitement des œufs par les vapeurs d'alcool ou d'éther pendant une durée variable, la plus efficace étant celle de 14 à 20 heures, provoque des monstruosités analogues à celles déjà observées par l'auteur chez les embryons de Poissons : retard général dans le développement, lésions du système nerveux et des yeux. Les yeux montrent de nombreuses anomalies, quelquefois un œil cyclopéen se développe ou bien le développement ne se produit que d'un côté. Toutefois, ces anomalies sont plus rares que chez les Poissons, en raison probablement des conditions expérimentales différentes. — L'auteur n'envisage pas ces anomalies comme des réactions spécifiques à des agents spécifiques, mais comme la manifestation générale d'un arrêt de développement qui peut être dû à l'intervention de substances très diverses. — M. Goldsmith. 106 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Leplat (G.). — Loralisation des premières ('hanches orulfiires chez les Ver- lèbn'-s. Pathogénie de la Cyclnpie rv|. — La grande majorité des auteurs ad- mettent que la plaque médullaire encore étalée contient déjà les ébauches des deux vésicules oculaires, isolées l'une de l'autre et latérales, donc paires d'emblée. Seul Stock.\kd a soutenu, à la suite d'expériences ayant abouti à la production de poissons cyclopes, que dans la plaque médullaire Tébauche oculaire est primitivement médiane et simple, et que par conséquent la cyclopie est due à un arrêt de développement. L., en faisant agir le chlo- rure de lithium sur des œufs de grenouille, a obtenu un grand nombre de monstres, présentant entre autres caractères histologiques de l'agénésie relative du système nerveux céphalique et de l'anophthalmie, ou, si l'action tératogène a eu lieu à un stade plus avancé, une confluence plus ou moins marquée des yeux et souvent une réelle cyclopie. Stockard avait réalisé la cyclopie en excisant de très bonne heure la portion médiane de la plaque médullaire. On doit par conséquent se représenter de la façon suivante le développement des vésicules oculaires. La région ophthalmogène de la plaque médullaire est la région ventrale et médiane; c'est elle qui, lorsque les bords de la plaque s'élèvent pour transformer la plaque en gouttière, constitue le plancher de cette dernière ; c'est ce plancher qui, en s'évaginant de chaque côté, donne lieu aux vésicules oculaires, tandis que la région de- meurée médiane et ventrale fournira le chiasma et les pédicules optiques. La zone ventrale et médiane de la plaque médullaire primitive est donc l'é- bauche optico-oculaire entière (vésicules oculaires, pédicules et chiasma optiques). Les résultats tératogéniques obtenus par L. justifient cette descrip- tion organogénique. En étudiant des têtards plus ou moins atteints par l'agent tératogène, on observe tous les intermédiaires entre ranophthalraie et une cyclopie incomplète. Si l'action perturbatrice a été faible ou tardive, les yeux sont simplement rapprochés, rattachés au cerveau par des pédicules optiques très courts, mais leurs parties restent distinctes. A un degré plus avancé de monstruosité, les yeux très rapprochés se confondent par leurs rétines, qu'un pédicule ou nerf optique unique relie au cerveau. A un état tératologique plus prononcé encore, l'œil est devenu après unique et cyclo- péen, et n'est plus rattaché au cerveau, qui lui-même est très rudimentaire. Une action inhibitrice précoce et par conséquent intense produirait l'anoph- thalmie, parce qu'elle s'exercerait avant que les cellules nerveuses, contenant en puissance l'ébauche optico-oculaire, se soient différenciées dans la bande médiane et ventrale de la plaque médullaire, agissant ainsi comme l'exci- sion de cette bande dans les expériences de Stockard. Ainsi, la cyclopie n'est, comme Stockard l'a conclu, que le résultat d'un arrêt de développe- ment, plus ou moins précoce et par conséquent plus ou moins complet, por- tant sur la région médiane et ventrale de la plaque médullaire, c'est-à-dire sur l'ébauche optico-oculaire unique et totale. — A. Prenant; "Waelsch (L.). — Production expérimentale de proliférations épithéHales etpolym'yélic chez l'enibri/on de Poulet. — B. Fischer (Miinch. Mediz. Woch., 1906) avait montré que l'injection sous la peau de l'oreille d'un lapin d'une solution concentrée de rouge Scharlach dans l'huile d'olive, est suivie d'une active prolifération de l'épiderme simulant assez bien l'aspect du carcinome. "W. utilise la méthode pour la production expérimentale de monstruosités. 11 injecte du rouge Scharlach sous le blastoderme dans des œufs de poule incubés depuis 24 heures. 11 est inutile d'entrer dans des détails descriptifs sur les monstruosités qui ont été la conséquence de cette opération. Le fait essentiel est que le Scharlacli exerce une action excitante sur la proliféra- VI. - LA TERATUGENESE. 107 tioii de l'ectoderme, spécialement dans l'ébauche du système nerveux cen- tral. Celle-ci s'épaissit, se plisse, se creuse de cavités multiples (polymyé- lie). Le mésoderme ne réagit aucunement, pas plus que l'iiypoblaste de la zone embryonnaire. W. conclut de ces faits que bien des cas de tératologie observés chez l'homme; diplomyélie,hydrorayélie, et peut-être aussi certaines syringomyélies, reconnaissent probablement comme cause des irritations spécifiques, produites par des agents chimiques divers. — A. Brachet. "Weber (A.). — A propos d'un travail de Waelsch. — "Waelsch a pré- tendu que l'injection dans l'œuf de poule, de rouge écarlate en suspension dans l'huile, amènedes malformations embryonnaires localisées dans l'ébauche du système nerveux central, et caractérisées surtout par des proliférations et par la formation de cavités accessoires. W. rappelle que Ferret et lui, en 1904, ont provoqué des anomalies très analogues par de simples piqûres de l'œuf et sans l'introduction d'aucun agent chimique. L'action du rouge écarlate n'a donc rien de spécifique, et les conclusions de Waelsch n'ont, par suite, qu'une valeur toute relative. — A. Brachet. 3. Tératogénèse naturelle. Cl.) Production naturelle des altérations tératologiques. Drzewina (A.) et Bohn (G.). — Observations biologiques sur Eleulheria dichotoma et Eleutheria Claparedei. — D'une façon générale, les Eleuthéries sont des animaux excessivement plastiques et présentant de nombreuses variations et anomalies; bien entendu, les conditions de culture contribuent à l'apparition de celles-ci. Les auteurs ont observé des bras non dichoto- misés, des bras trifurqués et quadrifurqués des façons les plus variées. Ils ont noté parmi les E. ■ dichotoma de leurs cultures des individus présentant des bras sou.s l'ombrelle et sur le manubrium, ou un bourgeon interne à bras dichotomisés; or, les bourgeons internes sont considérés comme tout à fait caractéristiques de VE. claparedei. Enfin, outre la concrescence des deux bras voisins, on observe la Concrescence des deux individus : Méduse-mère et Méduse-fille, ce qui donne lieu à de curieux monstres doubles. Chez les Eleuthéries, les blessures peuvent se réparer rapidement, par soudure des deux morceaux, et la faculté de régénération est très grande. Cependant surtout dans le cas d'inanition, les bras blessés peuvent se résorber et dis- paraître complètement, la symétrie de l'animal ne tardant pas à se rétablir. V Eleutheria présente une résistance extraordinaire vis-à-vis de hautes tem- pératures (SO^'C.) et vis-à-vis de l'asphyxie, provoquée soit en maintenant l'animal dans Teau dont l'oxygène est extrait au moyen de pyrogallate de potasse, soit en le plaçant dans l'eau additionnée de cyanure de potassium. Cette résistance a permis aux auteurs d'obtenir par la privation passagère d'oxygène de curieuses modifications de forme. — Par un traitement chi- mique approprié, il est ainsi possible d'augmenter expérimentalement le nombre de bras présenté par E. dichotoma [XIV, 2°]. — M. Lucien. Hase (Albrecht). — Une écrevisse avec appareil génital anormal. — L'ano- malie consiste dans la présense, chez l'individu mâle, de cinq orifices géni- taux, dont quatre sur la hanche des deux dernières paires de pattes et un asymétrique, sur l'une des pattes de la 3^ paire. Le canal déférent est rami- fié. — Y. DelaCtE et M. Guldsmith. 108 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Guillemin (Edmond). — Les maclrs vérjélales. — L'auteur cherche à éta- blir une assimilation entre les monstruosités végétales connues sous les noms de pélories, synanthies, syncarpies, fasciations d'une part, et d'autre part les monstruosités animales autositaires ou symétriques et les dispositions cristallines, constituant les macles chez les minéraux. Son idée semble être que, dans le point végétatif terminal dont les clivages ont donné naissance aux monstruosités florales, les forces ayant déterminé les aberrations de ce clivage sont comparables à celles qui, dans la solution saline mère, ont déterminé le groupement des molécules cristallines en macles. Mais de cela il ne donne aucune preuve véritable, et, en dehors de cela, il faut bien le reconnaître, son idée n'est guère plus qu'un rapprochement ingénieux. — Y. Delage. y) Monstres doubles. Nusbaum (J.) et Oxner (M.). — Monstres doubles chez les Nèmertiens. — On trouve souvent des monstres doubles dans les élevages de jeunes Lineiis ruber. N. et O. en décrivent quelques-uns qui sont très nets, et les considè- rent comme provenant d'un fusionnement partiel et localisé de deux blas- tulas ou de deux gastrulas. Ils seraient donc d'origine « diovogonique ». Ce qui donne à cette interprétation une grande vraisemblance, c'est que les auteurs ont constaté de visu l'accolement, puis la soudure de deux œufs segmentés. Cette observation positive n'implique naturellement pas que des monstres doubles ne puissent aussi se former par fissiparité. Les faits décrits par N. et O. acquièrent plus d'intérêt quand on les rap- proche des cas de fusionnement total de deux œufs, signalés antérieure- ment par les mêmes auteurs [Ann. Biol., XVIll, p. 102), qui aboutis- sent à la formation d'embryons géants, diovogoniques eux aussi, et qui se caractérisent essentiellement par la taille de leurs cellules constitutives, qui est double de la normale, tandis que leur nombre est régulier. Ces réunions spontanées et fréquentes d'œufs ou de larves cliez Lineus ruber feraient de cet animal un objet remarquable pour l'étude du grand problème de la bilatéralité, si la méthode expérimentale y était applicable et surtout si la symétrie bilatérale de l'œuf fécondé ou segmenté pouvait être assez facilement reconnue pour que l'on puisse déterminer, dans chaque cas, l'orientation du plan de soudure ou de confluence. — A. Brachet. ô) Cas tératologiques remarquables. Krizenecky (Jar.). — Sur une monstruosité typique des Arthropodes. — On connaît chez les Arthropodes surtout des monstruosités des appendices. K. décrit chez Tenebrio molitor deux cas d'une monstruosité d'un autre ordre, dont un cas avait déjà été signalé par Megusar : il s'agit de chevau- chements de segments abdominaux, qui sont unis obliquement. Cette mons- truosité, dont l'origine remonte au développement embryonnaire, se transmet à travers toutes les métamorphoses, jusqu'à l'adulte. Bien que les observations ne se rapportent qu'à une espèce, K. estime que cette mons- truosité est la seule connue qui puisse théoriquement se présenter chez tous les Arthropodes, donc être typique pour ce groupe. — A. Prenant. / CHAPITRE VII I^a régénération Billiard (G.). — Sur la régénération des membres chez les Reptiles. (Bull. Soc. Zool. Fr., n'> 7, 327-329, 1 fig.) [Cette régénération ne se produit pas. — M. Goldsmith Caudell (A. N.). — Régénération al' antennse. (Science, 4 sept, 352.) [115 Gaullery (M.). — Sur Diazona Geayi, n. sp., ascidie nouvelle de la Guyane et sur la régénération et le bourgeonnement de Diazona. (Bull. Soc. Zool. Fr., n" 5, 204-211, 2 fig.) [Développe et précise les descriptions données antérieurement par Della Valle et l'auteur lui-même. — M. Goldsmith a) Child (CM.). — Studies on the dynamics of morphogenesis and inheri-. tance in expérimental reproduction. V. The relation between résistance to depressing agents and raie of metabolism in Planaria dorotocephala and ils value as a method of investigation. {Jovirn. Exper. Zool., XIV, 153-207, 1913.) [Voir ch. XIV b) — — Certain dynamic factors in expérimental reproduction and their signiflcance for the problems of reproduction and developmenl. (Arch. Entw.- Mech., XXXV, 599-641, 1913.) [Analysé avec le suivant c) — — Studies on the dynamics of morphogenesis and inheritance in expé- rimental reproduction. VII. The stimulation of pièces by section in Plana- ria dorotocephala. (Journ. Exper. Zool., XVI, 413-441.) [112 d) — — Studies on the dynamics of morphogenesis and inheritance in ex- périmental reproduction. VIII. Dynamic factors in head-determination in Planaria. (Journ. Exper. Zool., XVII, 61-79, 2 fig.) [112 e) — — Susceptibility gradients in Animais. (Science, 9 janvier, 73.) [Voirch. XI\ Hanko (B.). — Ueher das Regenerationvermogen und die Régénération vers- chiedener Organe von Vassa mutabiles L. (Arch. Entw.-Mech., XXXVIII, 447-507, 2 pi., 23 fig.) [115 Hirschler (Jan). — Ueber die Restitutions- und Involutionsvorgànge bei ope- rierten Exemplarenvon Ciona intestinalis Flem. {Teil I) nebst Bemerkungen ilber den Wert des Negativen filr das Potenzproblem. (Arch. mikr. Anat., LXXXV, 22 p., 6 fig.) [115 Klintz (Josef H.). — Experimentelle Schwanzregeneration bei Bilchen (Myoxidae) und einigen andern Sàugern. (Arch. f. Entwick.-Mech., XL, 343-.368, 2 pi., 4 fig.) [Cité à titre bibliographique Krizenecky (Jar.). — Experimentelle und theoretische Untersuchungen ilber un L'ANNEE BIOLOGIQUE. ilie Jieslilulïon
Meet. Brit. Ass., Birmingham, 514.) [113 //) — — T/ie influence of the position of the eut upon Régénération in Gunda îilvse. (Proceed. Roy. Soc, B, LXXXVII, 355-365, 9 fig.) [114 c) — — The influence of osmotic pressure upon the reyeneralion of Gunda ulvœ. (Roy. Soc. Proceed., B. 600, 1.) [114 Mrasek (Al.). — Regenerationsversuche an der tripharyngcalen Planaria anophthahna. (Arch. Entw.-Mecli., XXXVIII, 252-276, 9 fig.) [114 (/) Mûller (Herbert C). — Die Régénération der Gonophore hei den Hgdroi den und anschliessende biologische Beoùachtunijen. Teil ]. Athera. (Arch. Entw.-Mech., XXXVII, 319-419, 23 fig., 1913.)" [Cité à titre bibliographique b) — — Die Régénération der Gonophore bei den Hydro'iden und anschlies- sende biologische Beobachtungen. Teil II. Thecata. (Arch. Entw.-Mech., XXXVIII, 288-363, 2 pi., 15 fig.) [Cité à titre bibliographique Romeis (B.). — Das Verhalten der Plastosomen bei der Régénération. (Anat. Anz., XLV, 19 pp., 7 fig.) ' [Voir ch. I Schapiro (J.). — Ueber die Regeneraiionserscheinungen verschiedener See- sternarten. (Arch. Entw.-Mech., XXXVIII, 210-251, 4 pi.) [Cité à titre bibliographique Szûts (Andréas von). — Beitràge zur Kenntnis der Abhdngigkeit der Régé- nération von Zentralnervensystem. (Arch. Entw.-Mech., XXXVIIl, 540-546, 1 pi.) [110 a) Torraca (L.). — Alcune osservazioni sui condriosomi délie cellule car- tilaginei nella coda del tritone rigenerante. (Anat. Anz., XLV. 15 pp., 5 fig.) [Voir ch. I b) La rigenerazione délie cellule pigmentate cutanée. (Arch. Entw.- Mech., XL, 131-150,1 pi.) [115 "Wachs (H.). — A'eue Versuche zur Wolffschen Linsenregeneration. (Arch. Entw.-Mech., XXXIX. 384-451, 9 pi., 2 fig.] [III Szûts (A. von). — La régénération est-elle sous la dépendance du système nerveux central? — A cette question depuis si longtemps posée et si diver- sement résolue, l'auteur répond par l'aflirmative. Si, chez le triton, on en- lève le maxillaire supérieur avec les lobes olfactifs, il ne se produit aucune régénération. Celle-ci s'établit au contraire quand les lobes olfactifs ont été laissés en place. Il semble cependant que l'expérience n'a peut-être pas toute la portée que l'auteur lui attribue. On comprend, en effet, que l'organe olfactif ne se régénère pas après l'enlèvement des lobes, et ce peut très bien être l'ab- sence de cet organe qui porte obstacle à la formation d'un nouveau maxil- laire supérieur. Dès lors, dans le cas dont il est question ici, l'influence du i VII. — LA REGENERATION. 111 système nerveux central ne s'exercerait, en réalité, que sur la régénération d'un organe des sens avec lequel il est en connexion immédiate ; or ceci est connu depuis longtemps. — A. Brachet. "Wachs (H.). — Nouvelles recherches sur la régénération du cristallin. — Depuis la publication des dernières recherches de Fischel, aucun travail un peu fouillé n'avait paru sur cette régénération si spéciale qui, il y a une quinzaine d'années, a tant intéressé les embryologistes. "W. vient de repren- dre la question, et apporte pour sa solution quelques résultats expérimen- taux nouveaux et intéressants. "W. n'ajoute rien de neuf à ce que l'on sait du processus même de la régénération du cristallin ; son travail tend plutôt à l'analyse plus complète des conditions dans lesquelles cette régénération se fait. Il constate tout d'abord que la rapidité de la régénération n'est pas d'autant plus grande que l'animal est plus jeune. Chez les larves de sala- mandre et de triton qu'il a étudiées, il existe un optimum qui correspond au moment où l'animal se rapproche de la métamorphose, à un stade où les paupières ne sont pas encore formées. Mais les observations qui suivent sont plus importantes. W. démontre que, comme Fischel l'avait déjà admis, la cessation de la pression que le cristallin exerce normalement contre la face postérieure de l'iris est un des facteurs qui amènent celui-ci à entrer en régénération. Si, par exemple, après avoir enlevé le cristallin d'un œil, on le réimplante, et s'il se remet exactement à sa place, l'iris ne réagit pas et ne régénère rien ; mais il en est tout autrement s'il proémine dans la chambre antérieure ou dans la chambre postérieure : dans ces cas, l'iris reforme un cristallin. On peut exprimer ces faits en disant que le cris- tallin en place, en s'appuyant contre l'iris, inhibe la tendance qu'a ce der- nier d'entrer en régénération. Mais ce n'est là, pour l'auteur, qu'un des facteurs et ses préférences vont manifestement à l'idée que des sécrétions venant du cristallin d'une part, de la rétine de l'autre, maintiennent l'équi- libre dans l'œil normal. Le cristallin exercerait une action chimique inhibi- trice sur l'entrée en action de l'iris, et la rétine agirait en sens inverse. La réalité d'une sécrétion cristallinienne, il faut le reconnaître, n'est nullemert démontrée par les recherches de "W. Les expériences qu'il a tentées dans ce but : remplacement du cristallin vivant par un cristallin mort, durci dans l'alcool ou imprégné de paraffine, ont incomplètement réussi et ne sont pas du tout concluantes. En revanche, 'W. apporte un certain nombre de faits qui peuvent s'interpréter en faveur d'une action (sécrétion ! ) réti- nienne : Un fragment d'iris, implanté dans la chambre postérieure, entre en activité et forme un cristallin; il ne le fait pas quand on le transplante dans la région du labyrinthe, sous l'épiderme, à moins qu'un morceau impor- tant de rétine n'ait été entraîné avec lui. Dans ce dernier cas, il se forme là, dans la région de l'oreille, une sorte de petit œil pourvu d'un cristallin iridien. "W. en conclut que l'iris n'a pas en lui-même toutes les causes et conditions nécessaires pour la régénération du cristallin : une excitation doit lui venir de la rétine. Tels sont les résultats principaux des recherches de W. 11 y a dans son travail d'autres détails intéressants, mais d'une importance générale moin- dre. L'un d'entre eux mérite d'être rapporté ici : le cristallin d'une jeune larve, transplanté dans l'œil d'une autre plus âgée, se développe beaucoup plus rapidement qu'il ne l'aurait fait normalement. Il subit, dans sa diffé- renciation et sa croissance, l'influence du milieu dans lequel il a été artifi- ciellement placé ['VIII]. — A. Brachet. 112 L'ANNEE BIOLOGIQUE. c) Child (C. M.). — Eludes sur la dynamique de la morphoyénèse. VU. Excitation des fragments produite par la section chez Planaria dorotocephala. — Dans une série d'expériences préliminaires, l'auteur commence par montrer que des fragments de Planaires de longueurs diverses et pris à des niveaux différents, résistent plus ou moins longtemps à l'empoisonnement par immersion dans une solution de KCN au 0,001 m. Il pose en principe que plus l'empoisonnement est rapide, plus le métabolisme était actif dans le fragment considéré, et cet accroissement du métabolisme, il l'appelle accroissement de l'excitabilité. Cela posé, voici les conclusions auxquelles il arrive. A la suite de sections déterminant des fragments plus ou moins longs et faites à des niveaux différents, on constate que l'excitation est d'autant plus grande que le fragment est plus court ou plus éloigné de la tête. Cette progression d'avant en arrière dans le sens longitudinal, il l'appelle « axial gradient ». — L'excitation est maxima au moment de la section et pendant les 2-3 premières heures; puis elle va en diminuant jusqu'à disparaître au bout de 12 heures; à ce moment, l'excitation et le métabolisme tombent au même taux que pour l'animal non sectionné. Après 3 ou 4 jours, le métabolisme augmente de nouveau par le fait de la réparation des tissus, d'une façon durable, et cela couNtitue une réjuvénescence qui est, elle aussi, d'autant plus accentuée que les fragments sont plus postérieurs et plus petits. — L'aptitude à former une tête est inversement proportionnelle à l'excitabilité. Cette question est développée dans le mémoire ultérieur. — Y. Del.^ge et M. GOLDSMITH. d) Child (C. M.). — Etude sur la dynamique de lamorphogènèse et l'hérédité dans la reproduction expérimentale. VIII. Facteurs dynamiques de la déter- mination de la tête chez les Planaria. — Les expériences ont porté sur la Planaria dorotocephala. Si l'on fait une section transversale du corps, le segment postérieur e^t d'autant plus capable de régénérer une tête que la section est plus reculée vers l'arrière. Si l'on coupe un grand nombre de Planaires au même niveau et que l'on isole un fragment par une seconde section faite en arrière de la première, on obtient ain.si des fragments moyens d'une longueur différente et l'on constate que la faculté de former une tête est d'autant plus accentuée que le fragment est plus long, bien que la sec- tion antérieure du fragment soit pour tous au même niveau. Les fragments trop courts ne forment jamais de tête ; ceux suffisamment longs en forment toujours une complète; quant aux fragments intermédiaires,. ils forment des têtes plus ou moins incomplètes et tératologiques : les plus courts donnent des têtes anophthalmes, les plus longs des têtes tératophthalmes, les inter- médiaires des têtes tératomorphiques [VI]. Mais on peut forcer un fragment court à se comporter comme un fragment long; il sutfit pour cela de faire la section postérieure qui le détermine comme fragment court quelques heures (3 à 8) après le commencement de son existence en tant que fragment long. Il résulte de là que la détermination « tête » ou « pas de tête » se produit dans les premières heures après la section et ne peut plus être modifiée après par une nouvelle section raccourcissant le fragment. L'auteur tente d'expliquer ces phénomènes par la conception suivante. Appelons x la couche des cellules de la section antérieure, c celles de la section postérieure et // la masse du fragment intermédiaire. La tendance à la formation d'une tête est proportionnelle à l'irritation et à l'activité métabolique de a;, inversement proportionnelle à ces mêmes qua- lités chez y et peut se rendre par l'expression . . . . — . Cette activité VII. — LA REGENERATIOX. 113 comporte l'irritabilité se manifestant par la réaction aux excitations exté- rieures et l'intensité du métabolisme, dont l'auteur ne fait pas connaître la manifestation. Ainsi, plus l'activité de y est grande, moins grande est la tendance à la formation d'une tête ; ce fait paradoxal est la clef de voûte de la théorie fort originale de l'auteur. Les cellules de x subissent une diffé- renciation et passent à l'état embryonnaire; dans cet état, elles ont tendance à former, comme dans l'ontogenèse, automatiquement et en dehors de toute influence d'autres parties, une tête. L'isolement physiologique est la condi- tion nécessaire pour la réalisation de ce résultat. C'est en contrecarrant cet isolement physiologique que l'activité métabolique de 1'// inhibe la formation de la tête. Inversement, l'influence de la tête est nécessaire à la formation des parties distales. C'est ainsi que l'on voit, sous l'influence de la nouvelle tête formée par x, y se réorganiser, en sorte qu'il en résulte non un vieil individu' ayant régénéré une tête, mais un nouvel individu organisé sous l'influence d'une tête de nouvelle formation. La corrélation entre les diffé- rentes portions de l'individu se manifeste par une influence physiologique se transmettant d'avant en arrière dans le sens axial, axial gradient^ disons « gradation physiologique » pour éviter une périphrase. La gradation physiologique va, comme celle des .nerfs, en décroissant de la tête à la queue, d'où il résulte que chaque partie a plus d'influence sur celles qui la suivent que sur celles qui la précèdent. Une excitation violente peut renverser temporairement le sens de la gradation et. contrecarrer l'indépen- dance physiologique des parties situées en deçà. C'est ce qui arrive lorsque le métabolisme trop étendu de y inhibe la formation d'une tête par ,r. Si l'activité de x est très faible et celle de y très forte, le sens de la gra- dation est renversé et x forme une queue. De là résulte que, contrairement à ce qui se passe pour x, lorsque z forme une tête, c'est sous l'influence de Vy, et lorsque l'activité de j est très forte et celle de Vy très faible, z peut former une tête. Il y a là une conception très générale que l'auteur étend aux phénomènes d'ontogenèse et d'hérédité ; il ne donne ici qu'une vague esquisse de cette conception qu'il se réserve de développer plus tard. — Y. Delage et M. Goldsmith. a) Lloyd (D. J.). — Influence de la pression osmolique sur la régénération chez Gunda Ulvœ [XI"V, 2", p]. — 1» G. Ulvœ peut vivre indéfiniment dans l'eau ayant une pression osmotique variant de 2 à 33 atmosphères. 2° La vitesse de régénération (bout postérieur) dépend de la pression osmotique. L'optimum est à 18 atmosphères, presque celle de l'eau de mer; les extrêmes, à 5 et à 33,5 at. 3'^ La régénération des parties perdues est opérée par des cellules parenchymateuses non différenciées qui croissent vers le siège de la blessure. Cette migration est le plus active à la pression optima : elle diminue de l'optimum aux limites où elle tombe à zéro. 5° Sous l'influence de la famine G. Ulvœ s'atrophie : il y a absorption du système génital et réduction de taille générale ; toutes deux opérées par les cellules paren- chymateuses. 6'^ Il en va de même pendant la régénération. Mais si on arrête la régénération en agissant sur la pression osmotique, en l'éloignant de l'optimum, la réduction s'arrête aussi, et dans la même proportion. 7'^ Dans l'eau de mer, la résistance de la partie postérieure du corps em- pêche une production ultérieure de sperme. Dans les solutions hypertoni- ques cette production continue pendant un temps variable. 8° Dans les solutions très hypertoniques, l'examen des cellules du tube digestif montre que celles-ci sont devenues plus petites et plus denses. Dans les hy- l'ANNÉE biologique, XIX. 1914. 8 114 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. potoniques, elles deviennent plus volumineuses et vacuolaires. — II. de Varigny. c) Lloyd (Dorothy Jordan). — L' influence de la pression osmolique sur la régénération de Gunda ulvœ. — Gunda uloœ, sectionnée en deux transversa- lement, régénère la partie postérieure en 50 jours, dans les conditions nor- males, au moyen de cellules parenchymateuses émigrant vers la blessure. Si Ton augmente ou diminue la pression osmotique de l'eau de mer, qui est normalement de 22,5 atmosphères, par addition d'eau distillée ou de NaCl à 2 1/2 m., on modifie les résultats. Au-dessous de 5 atmosphères, pas de régénération; de 5 à 15, régénération retardée; de 15 à 22.5. régénération normale; entre 22,5 et 30, ralentissement; au-dessus de 30, pas de régénéra- tion. L'inhibition de la régénération semble s'opérer par l'intermédiaire d'une gène dans la migration des cellules. — "Y. Delage et M. Goldsmith. b) Liloyd (D. J.). — Influence de la position de la section sur la régénéra- tion chez Gunda ulvœ. — 1° La régénération des parties postérieures est indépendante de la présence des ganglions cérébraux. 2° La régénération latérale derrière le niveau de ganglions est indépen- dante de leur présence. A ce niveau, il faut qu'un ganglion complet, au moins, soit présent, pour la régulation. 3'^ La régénération ai^térieure ne se produit que si le fragment contient environ les deux tiers des deux ganglions. 4° Des têtes hétéromorphes se produisent quand la section a traversé les ganglions. 5° Gunda ulvœ, au point de vue de la régénération, se comporte comme les Polyclades et diffère des autres Triclades. — H. de Varigny. Mrâsek (Al.). — Études sur la régénération chez une Planaire tripha- ryngée : PI. anophthcdma . — • Dans quelque condition expérimentale que l'on se place, Planaria anophlhnlma régénère toujours un individu normal, c'est à-dire tripharyngé. La polypharyngie est donc un caractère absolument stable et spécifique, bien qu'il soit cependant phylogénétiquement secon- daire. PI. alpina e.st, en effet, la souche des Planaires polypharyngées de l'Europe du Sud; elle est monopharyngée et dans la nature, comme dans ses régénérations, elle reste toujours telle. Sans doute le passage de lamacropha- ryngie à la polypharyngie chez les Planaires est-elle due à une mutation. — A. Brachet. Krizeneeky. — Recherches théoriques et expérimentales sur la reconstitu- tion des ailes des Insectes. — L'auteur sectionne sur la nymphe de Tenebrio molitor un élytre au premier tiers, à la moitié de sa longueur ou vers l'ex- trémité; il constate qu'il n'y a pas de régénération, mais une simple cicatri- sation par formation d'un bouchon chitineux; dans les cas les plus favorables, il y a reconstitution d'un rebord, mais celui-ci résulte uniquement d'un plissement par dessèchement de la blessure. En passant à l'état de nymphe, l'insecte a donc perdu le pouvoir de régénération des ailes qui se manifeste chez la larve. K. rapproche ces résultats du fait qu'à l'état parfait, comme chez la nymphe, le sectionnement des ailes n'est pas suivi d'une reconsti- tution, et il se demande à quoi est dû le phénomène, démontré expérimenta- lement par Werber et Kammerer, de la régénération totale des ailes chez les insectes parfaits lorsque ces organes ont été non pas simplement coupés, mais enlevés complètement. 11 fait remarquer que dans ces expériences, VII. - LA REGENERATION. 115 deux conditions dans lesquelles se trouve réalisée la régénération d'un appendice chez un Arthropode n'existent pas : il n'y a pas de mue subsé- quente à la mutilation, et il s'agit d'une extirpation complète et non d'une amputation. Dès lors, il suppose que nous avons affaire à un phénomène tout à fait différent et il propose l'hypothèse suivante : il admet avec Graber et Babak que les ailes des Insectes interviennent dans la respiration ; après leur extirpation la poussée de l'air résultant du mécanisme respiratoire agirait sur la délicate membrane chitineuse qui a fermé la plaie et la dis- tendrait de manière à lui faire produire une vésicule, dont les parois s'apla- tiraient pour amener une formation ressemblant à une aile. Ce n'est là qu'une hypothèse qui semble im peu trop simpliste; elle est insuffisante pour expliquer la formation d'un nouvel élytre, comme le fait a été constaté pour le Tenebrio molitor. 11 est regrettable que l'auteur n'ait pas, à cause de difficultés techniques probablement, complété ces expériences en amputant totalement un élytre à la nymphe. — A. Lameere, Gaudell (A. N.). — Régénératiun des antennes. — G. coupe les antennes à 50 larves nouvellement écloses et à 60 larves à la moitié de leur développe- ment, de Di.rippus, entre le l*"" et le second, ou entre le second et le troi- sième segments. Parfois il ne .s'est régénéré qu'un moignon, un nœud; sou- vent, un tarse ayant de 1 à 5 segments, une griffe terminale. Dans quatre cas, un tibia s'est développé. Il a paru qu'avec chaque mue le caractère pédieux de l'organe régénéré s'accentuait. II y a des cas où l'organe ne peut se distinguer d'un pied normal. Le point de section semble importer : chez les larves plus âgées il ne se fait qu'un nœud si la section porte entre les P*" et 2^ segments; un pied apparaît si elle porte entre les 2^ et 3«. — H. de Varigny. b) Torraca (L.). — Régénération des cellules pigmentées delà peau du Triton cristatus. — Après section ou excision d'un lambeau de peau, l'épiderme et le derme se réparent rapidement : le fait est bien connu dans ses détails. Quant aux éléments pigmentaires de la zone régénérée, ils ont une double origine : 1° prolifération et émigration de chromatophores venant des parties voisines, et 2° néoformation de pigment dans les cellules du régénérât. Cette néoformation pour T. ne se fait pas directement : il apparaît d'abord dans les cellules, par une sorte de sécrétion, un propigment qui se transforme en pigment par suite de changements chimiques, de nature encore inconnue. — A. Brachet. Hanko (B.). — Sur la régénération chez Nassa mutabilis L. — Les mol- lusques n'ont pas été jusqu'ici un objet très favorable pour l'étude des ré- générations. H. montre cependant que ?^assa mutabilis régénère très bien et très vite les organes qu'on lui enlève : pied, opercule, tentacules, yeux, etc. Tout se passe d'ailleurs suivant les règles habituelles : la régénération chez Jiassa est facile et rapide, mais banale. — A. Brachet. Hirschler (Jan). — Sur les processus de restitution et d'involution dans des exemplaires opérés de Ciona intestinalis Flem. (l""^ partie), avec remarques sur la valeur du résultat négatif dans le problême de la potence. Les recherches de Giard (1872), de Caullery (1895), de Driesch (1902, 1908), ont montré que les Ascidies composées sont des systèmes équipotentiels, capables de régénérer l'animal entier avec n'importe quelle partie du corps, sac bran- chial, sac viscéral, stolon. Chez l'Ascidie simple Ciona, divers auteurs (Min- IIG L'ANNEE BIOLOGIQUE. GAzzi.M 1891. J. LoEi! 1891, 0. ScHULTZE 1902, Driescii VMK\ 1908) ont constaté la faculté de restituer la région intersiphonale et les siphons. H s'est proposé, par des opérations menées selon des plans et à des hauteur.^ variables, de limiter à une région minima déterminée le pouvoir de régé- rrération. Il a ainsi trouvé que le sac viscéral est la partie du corps qui doit être présente dans tout « régulant » (partie régulatrice) minimum, pour que ce régulant puisse régénérer le tout ; sa présence est une condition .sine qua non de la régénération. Il doit donc y avoii* entre le sac viscéral et les autres parties de l'organisme une corrélation dont le maintien est indispen- sable au déclenchement du pouvoir régénérateur. 11 a porté son attention particulièrement sur la régénération des siphons et de leurs ocelles; il a constaté que le nombre normal des ocelles (8 pour le siphon inge.steur, G pour le siphon égesteurj n'est que rarement conservé dans le régénérât; le siphon ingesteur, plus grand que l'autre, peut avoir jusqu'à 1.3 ocelles; au contraire, le siphon égesteur peut être plus grand que le siphon ingesteur et acquérir ses six ocelles, tandis que le second n'en a que 5. On peut assister au développement et à la régression de ces ocelles, dont la place est mar- quée par des cellules mésenchymateuses pigmcntaires réunies pour former le coussinet pigmentaire de l'ocelle. La néoformation d'ocelles, la dispari- tion d'ocelles surnuméraires paraissent dépendre des dimensions du siphon et aboutissent à une régulation du nombre des organes ocellaires. H. a examiné aussi quelques phénomènes de régression .survenant dans le fragment antérieur. Ce qui est le plus remarquable, c'est une accumulation de cellules pigmentaires rouges envahissant successivement la corbeille branchiale et les siphons; devant cet envahissement, les ocelles disparais- sent, tandis que le ganglion résiste. Les cellules pigmentaires qui remplissent le fragment^ possédant comme toutes les cellules mésenchymateuses un pouvoir phagocytaire très marqué, protègent sans doute ce fragment contre l'infection par les microbes, en même temps qu'elles le débarrassent des produits cellulaires dégénérés. Elles ne réussissent cependant pas à le défendre contre la mort, (^ui survient rapidement. Dans un appendice théorique, l'auteur s'explique sur la valeur du résultat négatif dans le problème de la potence régénérative. La réaction positive d'un organisme mutilé, ou d'un fragment d'organisme qui régénère ce qu'il a perdu, prouve que cet organisme ou ce fragment possédait la potence formative. 11 est vain de discuter si cette potence, que la mutilation opéra- toire seule avait manifestée, préexistait néanmoins indépendamment de l'opération, ou bien si tout phénomène de développement et aussi de régé- nération est une néoformation, une épigénèse. L'interprétation des cas où l'organisme mutilé est incapable de remplacer la partie mutilée, des cas négatifs en un mot, est bien plus difficile. Par diverses citations on peut établir que deux opinions contraires ont été soutenues à cet égard. Pour les uns, la réaction partiellement ou totalement négative de l'organisme n'est pas une preuve pour la limitation ou l'absence du pouvoir formateur; pour les autres, la régénération incomplète ou absente prouve la potence limitée ou l'apotence de l'organisme. Les faits n'autorisent que des suppositions et ne permettent pas de se prononcer avec assurance. H. en cite deux, dont l'un personnel. Il a séparé l'extrémité antérieure d'une Planaire par une section pratiquée au devant de la poche pharyngienne; cette extrémité antérieure s'est complètement et parfaitement régénérée. Si on fait subir à un jeune régénérât âgé de 7 jours une mutilation passant par un plan semblable à celui de la première section, l'extrémité antérieure n'est pas VII. — LA RÉGÉNÉRATION. 117 restituée; mais si le régénérât est âgé de 20 jours, il y a à nouveau restau- ration de l'extrémité antérieure. Le fragment du corps s'est donc successi- vement comporté comme apotent et comme potent, et son pouvoir régéné- rateur dépend uniquement de l'âge du régénérât. H. emprunte à J. Nusbaum et OxNER (1911) un autre exemple. Par une section transversale antérieure à l'oriâce buccal, ces auteurs ont isolé chez Lineus un segment totalement dépourvu de cellules intestinales ; malgré cela, les cellules mésenchyma- teuses ont pu restituer le tube digestif et possédèrent par conséquent la potence endodermique. Mais si l'on sépare un segment contenant un tronçon de tube intestinal, la restauration se fait par les cellules intestinales, et les cellules mésenchymateuses se montrent cette fois apotentes au point de vue endodermique. D'autres faits pourraient être ajoutés à ceux-là. L'in- terprétation pourra différer. Les uns diront que le manque de développe- ment et notamment de régénération ne tient pas à l'apotence mais à l'ab- sence des facteurs déclenchant la potence; les autres concluront à l'apotence réelle et primordiale. Les uns accorderont à l'œuf, soumis à l'expérience de la parthénogenèse expérimentale, une totipotence préexistant à l'opération, quoique latente; pour les autres, l'œuf était apotent et n'a été rendu toti- potent que par l'opération. C'est là en somme affaire de conception générale sur l'essence même du développement; l'une des interprétations s'inspire de la théorie de la préformation, l'autre se réclame de la théorie de l'épi- génèse. On devra préférer d'ailleurs, comme interprétation d'un résultat négatif, celle qui tient compte de la possibilité d'un arrêt du pouvoir régé- nérateur sans exclure l'absence possible de ce pouvoir. En définitive, le résultat négatif, en cas de régénération succédant à une mutilation, ne prouve rien, ni absence ni arrêt de pouvoir régénérateur. — A. Prenant. CHAPITRE VIII liS. greffe Bois (D.)- — Le Pyrocydonia Winkleri Dan, (Rev. hort., 6 pp.. 3 fig.) [Il s'agit probablement d'une chimère se présentant sous forme d'un drageon né après décapitation d'un vieux Poirier greffé sur Cognas- sier et apparu non sur le bourrelet même de la greffe, mais au-dessous. Le faciès est très différent du Poirier et du Cognassier. — F. Péchoutre Bonnefon et Lacoste. — Recherches expérimentales sur la greffe de cornée. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 2017-2019.) [119 Castle ("W. E.). — An Apple Chimera. (The Journal of Heredity, V, 200- 202.) [120 Krongold (Sophie). — Recherches expérimentales sur les greffes embryon- naires. (Thèse. Paris, 118 pp., 8 pi.) [118 Meyer (Arthur). — Notiz ûber die Bedeutung der Plasmaverbindungen fur die Pfropfbastarde. (Berichte d. deutsch. bot. Ges., XXXII, 447-456.) [120 Meyer (F.). — Die Cratsegomespili von Bronvaux. (Zeitschr. ind. Abstamm. u. Vererb. Lehre, XIII, 193-223, 21 fig.) [120 Perriraz (J.). — Monstruosité végétale cancéreuse. (Bull. Soc. vaud. se. nat., 4, 49-50.) [120 "Winkler (H.). — Die Chimàrenforschung als Méthode der experimentellen Biologie. (Sitz.-Ber. phys. med. Ges., l-'23.) [119 Voir pp. 84, 111 pour les renvois à ce chapitre. Krongold (Sophie). — Recherches expérimentales sur les greffes em- bryonnaires. — K. greffe sous la peau de la face ventrale du rat blanc des parties empruntées à des embryons de la même espèce. Les embryons en- tiers, âgés de moins de 2 jours et plus de 7 jours, se résorbent sans évoluer: ceux de 2 à 7 jours donnent une faible proportion de réussites, dans un cas on a observé des vaisseaux se rendant à travers le péritoine de l'utérus vers le greffon; dans tous on constate que la différenciation des tissus, à peine indiquée au moment de l'opération, s'accentue très nettement plus tard. La survie atteint 42 jours, mais il ne se dessine pas une forme anatomique régulière et viable. — Des embryons débités en fragments montrent les mêmes phénomènes, mais avec une proportion de réussites plus élevée, une différenciation plus accentuée et plus variée (cartilage, os, ■A >. VIII. - LA GREFFE. 119 dent, rétine, glandes, muscles) et une survie plus prolongée. — Des organes isolés sont également susceptibles d'être greffés ; les plus favorables sont les maxillaires, tandis que le foie et le pancréas ne donnent absolument ■aucun résultat. Entre ces extrêmes, un résultat plus ou moins favorable est obtenu au moyen d'autres glandes, d'anses intestinales, de rein et d'yeux. L'estomac est presque réfractaire. Partout on observe la différenciation des éléments caractéristiques de l'organe. — La réimplantation de parties déjà greffées sous la peau de rats neufs réussit en général à peu près dans la moitié des cas et peut être continuée jusqu'à 3 fois; mais la tendance à la résorption s'accentue de plus en plus. — Les inoculations d'un broyage d'embryons entiers ou d'organes embryonnaires rendent le sujet réfractaire, on peut dire l'immunisent, contre la greffe des mêmes parties, ainsi que contre la tumeur de Flexner. Celle des tissus néoplasiques immunise contre la greffe du même néoplasma ou celle des tissus embryonnaires normaux. Enfin, celle des tissus adultes (rate) immunise dans une certaine mesure contre la greffe des organes embryonnaires. — Les greffes mixtes, c'est-à- dire celles où on inocule côte à côte des tissus embryonnaires et des frag- ments ou du filtrat de néoplasme, présentent les phénomènes suivants. Les tissus embryonnaires régressent plus ou moins rapidement; dans certains cas, les cellules épithéliales seules se développent, au contraire, de façon exagérée. Cette réaction est spécifique, dans ce sens que tout autre agent que le fragment ou le filtrat de la tumeur ne produit pas le résultat. — La survie des tissus greffés peut, dans les cas les plus favorables, dépasser un an. L'âge du porte-greffe peut influencer les résultats; le sexe est indiffé- rent. — Y. Delage et M. Goldsmith. Bonnefon et Lacoste. — Recherches expérimentales sur la greffe de cornée. — Des fragments de cornée de lapin, de cobaye et de poule ont été transplantés dans des excisions de substance de même dimension de lapins porte-greffe. Il y a eu, dans 2,5 à7 % des cas de soudure, opalescence suivie de récupération de la transparence après plusieurs mois. Toujours les éléments fibreux du greffon ont été résorbés ; dans les greffons lapin et co- baye, ces éléments ont été remplacés par des éléments semblables immigrés du porte-greffe ; dans le greffon poule, ce remplacement n'a pas eu lieu, la raréfaction cellulaire persiste. L'épithélium du greffon persiste pour le lapin et le cobaye, mais pour la poule, il est remplacé par un épithélium de lapin. — Y. Delage. "Winkler (H.). — L'étude des Chimères comme méthode de biologie expéri- mentale. — Le travail se divise en deux parties ; dans la première il expose l'historique des hybrides de greffe et, dans la seconde, il dit les bénéfices que la botanique pratique et scientifique peut retirer de cette étude. "W. re- nonce définitivement à l'hypothèse des hybrides de greffe : les plus anciens hybrides de greffe, le Cytise d'Adam, le Néflier de Bronvaux, comme les plus récents, ceux qu'il pensait avoir obtenus lui-même expérimentalement, en croisant la Morelle noire et la Tomate, ne sont que des chimères, c'est-à- dire des individus à la constitution desquels participent deux espèces diffé- rentes, sans que celles-ci soient changées. Nombre de problèmes peuvent être résolus par l'étude des Chimères. Comment se comportent les Chimères en présence des conditions ambiantes variables et notamment dans le cas où l'un des composants est seul adapté à ces conditions? Quelle apparence prennent les Chimères dont les composants diffèrent par la ramification, la 120 L'ANNEE BIOLOGIQUE. forme et la disposition des feuilles";' Qu'arrive-t-il si l'on réunit en une clii- mère des plantes niàles et femelles:? — F. Péciioutre. CastleiW. E.). — l'ne pomme chimôrc. — C. donne des photographies de' pommes mixtes qui sont produites par quelques arbres de la variété Boston Stripe, sur laquelle fut greffée la variété Golden Russet (il n'est pas certain que ce ne soit pas l'inverse). Les pommes en question sont au nombre de deux ou trois douzaines sur chaque arbre, les autres étant de type pur; ce sont de vraies chimères, la tige et la moitié adjacente étant de la forme Russet (peau et chair sous-jacente), l'autre moitié étant Boston Stripe. Elles rentrent dans le cas des chimères étudiées et fabriquées par Winkler et Baur; un bour- geon adventif s'est formé au point de réunion du porte-greffe et du greffon comprenant des cellules de Tun et de l'autre ; chacune des deux sortes de cellules a reproduit son propre tj'pe, côte à côte, tout le long de la tige jus- qu'aux fleurs. — L. Cuénot. Meyer (F.). — Les CratXQomespili de Bronvaux. — II existe deux Cra- twgomespiU, c'est-à-dire deux néfliers de Bronvaux. Tous les deux con- tiennent comme composants Cralaegus monogyna et Mespilus r/ennanica. Tandis que dans Crato'gomespiliis Asnieresii n'entre que l'épiderme de Mes- pilus Qermanica, dans Cr. Dardari entre aussi la couclie sous-épidermique de Mespilus germanicn. Ces faits avaient été établis par Baur. M. signale des particularités. Les deux composants ont le même nombre de chro- mosomes, mais la forme est différente, plus courte et plus large dans l'Epine blanche. De la comparaison des caractères des composants et de chacun des produits M. conclut que ces prétendus hybrides de greffe sont des chimères périclines haplochlamydes pour Cr. Asnieresii et diplo- chlamydes pour Cr. Dardari. — F. Péchoutre. Perriraz (J.). — Monstruosité végétale cancéreuse. — On peut propager le cancer végétal au moyen de greffes cancéreuses. En prélevant sur une plante cancéreuse un lambeau d'un organe atteint et en voie de croissance, en le plaçant sur un organe correspondant sain d'une autre plante, sur lequel on a fait une blessure, la greffe peut se produire et provoquer des méta- stases. Les cas les plus nombreux ont été obtenus par greffes sur racines, plus spécialement chez les chrysanthèmes et les choux. Les métastases varient beaucoup de grandeur et de forme. II peut arriver que la plante réagisse fortement et transforme l'organe attaqué, de manière à ce qu'il soit utile à la plante. Chez Chrysantliemum frutescens, les métastases se sont produites sur les feuilles basilaires, et les tiges à l'état très jeune; le cancer primaire était sur la racine. Les accidents secondaires les plus nombreux ont donné des protubérances de 1 à 3 millimètres à l'intérieur de l'involucre. Par suite d'une nourriture assez abondante, la plante a réagi et a formé des multitudes de nouvelles tiges en lieu et place des fleurons externes et internes. L'aspect de la plante est ainsi complètement changé. On peut observer de place en place des cancers secondaires sur les nouvelles tiges ainsi formées. — M. BOUBIER. Meyer (Arthur). — Sur la signification des communications protoplasmi- ijues intercellulaires pour les hybrides de greffé [I]. — Chez le Solanum tubi- gense, que Winkler a montré être une chimère périclinale où l'épiderme de S. Lycopersicum entoure le tissu central appartenant à 5. nigrum, on constate une série de faits montrant une influence réciproque des deux VIII. - LA GREFFE. 121 composants l'un sur l'autre. M. montre que dans les ponctuations de la paroi qui sépare les cellules épidermiques des corticales se trouvent de fines communications protoplasmiques. II se demande si, à part les sub- stances « ergastiques » (sucres, alcaloïdes) qui peuvent passer par les ponc- tuations et ne modiiient pas le cytoplasma, il n'y aurait pas des substances solubles dans l'eau, les « vitules » cytoplasmiques qui, passant par les com- munications protoplasmiques, pourraient expliquer l'influence réciproque des deux composants d'une chimère l'un sur l'autre. — A. Maillefer. CHAPITRE IX lie sexe et les caractères sexuels secondaires; le polymorphisme ergatogénique Ash-worth (J. H.). — Pseudo-hermaphroditic Examples of Daphniapulex. (Rep. 83"' Meet. Brit. Ass., Birmingham, 522.) [Mémoire présenté. Le titre seul figure dans le périodique Baltzer (F.). — Die Bestimmunn des Gesc/ilechts nebst einer Analyse des Geschlechtsdimorphismus bei Bonellia. (Mitteilungen Zool. St. Neapel, XX, N^ 1, 1-44, 9 fîg.) [137 Berlese (Antonio). — Intorno alla riproduzione ed al dlmorfîsmo sessuale negli insetti. (« Redia », X, fasc. 1, 77-112.) [127 Bond (C. J.). — A case of unilatéral Development of Secondanj Maie Cha- racters in a Pheasant ivith Remarks on the Influence of Hormones in the Production of Secondary Sex Characters. (Rep. 83"' Meet. Brit. Ass., Bir- mingham, 521.) [139 Bonnet (Amédée). — Les problèmes de la détermination du sexe. (1 vol., 348 pp., 31 fig. en noir et couleurs^ Rey, éditeur, Lyon.) [128 Boring (Alice M.) and Pearl (Raymond). — The odd chromosome in the spermatogenesis of the domestic chicktn. (Journ. Exper. Zool., XVI, 53- 70, 6 pi.) [135 Bramer (Hans). — Zwei Falle von Pseudoherrnaphroditismus bei Diapto- nus vulyaris Schmeil. (Zool. Anz., XLIV, 572-574, 3 fig.) [Purement descriptif. — Y. Delage Cool£ (O. F.). — Sexual inequality in Hemp. (The Journal of Heredity, V, 203-206.) [Voir Wester Dickel (Otto). — Die Geschlechtsbestimtnungsfrage bei den Hymenopteren, insbesondere bei der Honigbiene. (Biol. Centralbl., XXXIV', 719-745, 749- 800.) [135 a) Doncaster (L.). — The détermination of sex in the Gall-fly, Xeuroterus lenticularis [Spathegaster baccarum). (Nature, Londres, P"" oct., 115-116.) [136 h) — — The Physiology of sex Détermination. (Rep. 83"' Meet. Brit. Ass. Adv. Se, Birmingham, 671-672.) [137 Goodale (H. D.). — A feminized cockerel. (Science, 23 oct., 594.) [Un co- quelet est châtré au 21^ jour, et on lui greffe sous la peau et dans l'abdo- men les ovaires de deux poulettes de la même couvée. Il a à tel point les apparences d'une poule que tous le proclament telle. — H. de Varignv IX. - LE SEXE. 123 Guyer (M. F.). — A note on the accessory chromosomes of man. (Science, 15 mai, 721.) [Voir Morgan Heckel (Ed.). — Sur la castration mâle du Maïs géant de Serbie. (C. R. Ac. Se, CLIX, 595-597). [Certaines plantes ont donné des teneurs en sucres très différentes et la castration mâle a été sans effet pour cer- taines, chez qui, par contre, une réserve amylacée apparaît. — M. Gard Maignon (F.). — Influence des saisons et des glandes génitales sur les com- bustions respiratoires chez le cobaye. (C. R. Ass. Fr. Av. Se, Paris, 1913, 378-380. j [140 Marshall (H. A.) and Hammond (J.). — Un the effects of complète and in- complète castration upoii horn i/rowth in Herdwick Sheep. (Journ. of Phy- siol., XLVIII, 171-176.) ' [140 Morgan (T. H.). — Has fhe ivhite man more chromosomes than the negro? (Science, 5 juin, 837.) [Guyer admet que le blanc a plus de chromosomes que le nègre. M. pense que cela n'est pas impossible. — H. de Varigny Parker (G. H.i. — A note on sex détermination. (Science, 6 février, 215.) [134 Perriraz (J.j. — Sur la détermination des sexes. (Arch. des se. phys. et nat., XXXVII, 290.) [127 Pezard (A.). — Développement expérimental des ergots et croissance de la crête chez les femelles des gallinacés. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 513-516.) [139 Pick (L.). — Ueber den wahren Hermaphroditismus des Menschen und der Sàugetiere. (Arch. mikr. Anat., LXXXIV, Abt. II, 123 pp., 5 pi., 5 fig.) [124 Poulton (E. B.). — Mr. W. A. Lamborn's Observation on Marriage by Cap- ture by a West African Wasp. A possible Explanation of the great Varia- bility of certain Secondary ■ Sexual characters in Maies. (Rep. 83'^'i Meet. Brit. Ass., Birmingham, 511-512.) [127 Prell (Heinrichi. — Ueber den Einfluss der Kaslration auf den Anlennen- bau der Eichenspinners. (Zool. Anz., XLIV, N° 4, 170-174, 3 fig.) [140 Regnault (Jules). — Les causes déterminantes du sexe. (I^"" Congr. intern. path. comp., t. II, 628-632.) [134 Retterer (Ed.) et Lelièvre (Aug.). — Pénis des chats entiers et châtrés. (Journ. Anat. physiol., L, N'' 1, 24-74, 12 fig.) [140 Smith (Geoffrey). — The Effect of Reproductive Cycle on Glycogcn and Fat Metabolism in Crustacea . {Rep. 83^^ Meet. Brit. Ass. Adv. Se, Birmingham, 670-671.) [137 Tournois ( J.). — Études sur la sexualité du Houblon. (Thèse, Paris, 142 pp., 23 fig., 5 pi.) [128 Vayssière (A.) et Quintaret (G.). — Sur un cas d'hermaphrodisme d'un Scyllium stellare L. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 2013-2014.) [126 "Wentworth (E. N.). — Sex in multiple briths. (Science, 24 avril, 611.) [126 "Wester (P. J.). — The détermination of Sex. (The Journal of Heredity, V, 207-208.) [139 "Wheeler (^^/'illiam Morton). — Gynandromorphous Ants, described during the décade 1903-1913. (Amer. Naturalist, XLVllL 49-56.) [128 White (F. N.). — Variations in the Sex ratio of Mus rattus associated ivith an unusual mortality of adult females. (Roy. Soc. Proceed., B. 596, 33.^1 124 L'ANNEE BIOLOGIQUE. [Cirande mortalité de femelles, puis production inusitée de femelles. Mais pourquoi"/ On n'en sait rien. — II. de \\\rignv a) "Whitney (David D.). — The influence nf foodin conlrolling sex in Hy- datina sentn. (Journ. Exper. Zool., XVII, 545-558.). [138 b) ~ — Th(> production i>f malca oiul feinales contralled by fnod conditions in Hydntina srnUi. (Science, 5 juin, 832.) [139 a) "Witschi (E.). — Experimcntelle Untcrsuchungrn ïihrr die Entivic/iluiiys- f/eschirhte der Keimdri'isen von Rana temporaria. (.Vrch. mikr. Anat., LXXXV, 105 pp., 6 pi., 7 ûg.) [129 b) — — Studicîi ilber die GeschJerhtsbestimmung bei Froschcn. (.\rch. mikr. Anat., LXXXVI, 50 pp., 1 pi., 2 fig.) [132 Zander (Enoch). — Das Geschlecht der Bienenlarve. (Zool. Anz., XI.IV, N° 6, 282-284, 2 fig.) [136 Voir pp. 52, 53, 92, 148, 271, 388, 392 pour les renvois à ce chapitre. Pick (L.). — Sur V hermaphroditisme vrai de l'Homme et des Mammifères. — La lecture de cet important mémoire se recommande à celui qui veut prendre une idée générale de la question de l'hermaphroditisme et se docu- menter plus particulièrement sur l'hermaphroditisme vrai des Mammifères. Le mémoire s'ouvre par une définition et par une classification des formes de l'hermaphroditisme. L'hermaphroditisme est le mélange de caractères sexuels opposés dans un même individu. Pour la classification de ses formes, l'auteur s'en tient à celle de Poll, et de Tandler et Grosz ; elle divise les caractères en : essentiels ou germinaux, c'est-à-dire consistant dans la dif- férence des gamètes, et en accidentels, lesquels n'intéressent que des cellules somatiques. Ces caractères accidentels sont à leur tour : les uns génitaux accessoires, soit internes (canaux excréteurs, glandes accessoires), soit externes (organes copulateurs); les autres extragénitaux, soit internes (caractères psychiques sexuels, voix), soit externes (^caractères sexuels du tégument). L'hermaphroditisme vrai e.st le mélange des caractères sexuels germinaux seuls, ou des caractères accidentels unis à ceux-ci. Le mélange des seuls caractères accidentels constitue l'hermaphroditisme faux. L'her- maphroditisme vrai est physiologique et habituel, ou bien au contraire pathologique (tératologique) et sporadique dans une espèce donnée. Le pre- mier cas n'est réalisé que chez les Invertébrés et chez les Ichthyopsidés, sous diverses variétés d'ailleurs, que l'auteur passe en revue. L'hermaphro- ditisme est, au contraire, toujours sporadique et tératologique chez les Oi- seaux (cas de Poll) et chez les Mammifères (cas rassemblés par Sauerbeck, 1909). Pour ces derniers, les faits d'hermaphroditisnie se réduisent à 9 cer- tains (7 chez le Porc et 2 chez l'Homme) et à 10 vraisemblables (7 chez l'Homme, 1 chez la Chèvre, 2 chez le Chevreuil), auxquels il faut ajou- ter 5 nouvelles observations chez le Porc que l'auteur apporte. D'ailleurs jamais, sauf dans une observation de Salen sur l'Homme et dans les obser- vations nouvelles faites par P. sur le Porc, on n'a démontré microscopique- ment la coexistence des deux sortes de gamètes. P. fait ensuite l'analyse et la critique des diverses observations faites avant lui, et dont il ne peut être tenté de donner un résumé ici. IX. - LE SEXE. 125 Dans une seconde partie du mémoire il relate les cinq cas d'hermaphrodi- tisme vrai qu'il a observés chez le Porc. Puis il rend compte des cas authen- tiques constatés chez l'Homme (cas de \V. Simon, d'UFFREDuzzi, de Guder- natsch) et ajoute la description du cas de Salen dont il a pu faire un examen histologique. Dans la troisième partie du travail se trouve un tableau synoptique pré- sentant les divers caractères des cinq faits personnels observés chez le Porc, et des quatre faits certains constatés chez l'Homme. La quatrième partie est consacrée à l'exposé des règles générales qui pré- sident aux dispositions anatomiques, en ce qui concerne les glandes géni- tales, les voies excrétrices, les organes génitaux externes dans le véritable hermaphroditisme. Un chapitre spécial traite de l'adénome tubulaire testiculaire de l'ovaire humain, tumeur qui peut être rattachée à l'hermaphroditisme vrai. La sixième partie offre des considérations critiques sur l'hermaphrodi- tisme et le pseudohermaphroditisme, sur Fétiologie du premier, sur les rap- ports des caractères sexuels accidentels avec les glandes germinatives, sur les diverses espèces de « neutres » qu'il convient de distinguer. En dernier lieu, l'auteur présente un résumé des faits, dont voici la sub- stance. L'hermaphroditisme vrai des Mammifères et de l'Homme est de nature strictement glandulaire et consiste dans la réunion des deux espèces de gonades sur le même individu. Ne sont indispensables, pour qu'il y ait her- maphroditisme vrai, ni la séparation topographique des gonades, ni la simul- tanéité de leur maturité, ni même la présence des gamètes ou de leurs ancêtres cellulaires (gamétogonies, gamétocytes). Il suffit qu'il y ait structure organospécifiquo, caractéristique de la glande génitale. Par exemple le tes- ticule qui avoisine l'ovaire sera suffisamment caractérisé par la présence de tubes séminifères (même dépourvus de gamètes) et de cellules intersti- tielles. — De ce que dans le testicule des pseudohermaphrodites et dans celui des cryptorchides on peut observer une spermatogénèse complète ou tout au moins des cellules mâles dégénérées ou non, il faut conclure que le testicule sans gamètes des pseudohermaphrodites et des cryptorchides pos- sédait préventivement des cellules sexuelles disparues plus tard, et qu'il ne peut être considéré (avec Kermauner) comme une glande génitale indiffé- rente. — Il existe plusieurs variétés de l'hermaphroditisme vrai chez l'Homme et les Mammifères. Il peut être germinal pur, caractérisé par la coexistence des gamètes mâle et femelle (cas de Salen). Ou bien il est germinal et végétatif, l'une seulement des deux glandes sexuelles renfer- mant des gamètes, l'autre réduite à la partie végétative de l'organe. Ou enfin il est végétatif pur, avec un testicule sans cellules sexuelles et un ovaire ij'ayant de certainement ovarien que la disposition générale de son paren- chyme. On pourrait encore imaginer une quatrième variété (non encore observée) d'hermaphroditisme vrai; c'est celle où l'hermaphroditisme porte- rait sur la glande interstitielle, celle-ci capable de conditionner les caractères sexuels accidentels et extragénitaux : testicule avec glande interstitielle ova- rique, ovaire avec glande interstitielle testiculaire. — Tous les cas certains d'hermaphroditisme vrai chez l'Homme et les Mammifères se rapportent à la variété germinale et végétative (sauf le cas de Gudernatsch, qui est plutôt purement végétatif). La combinaison des deux glandes ovarienne et testicu- laire donne lieu à un ovotestis, qui est double (hermaphroditisme vrai bila- téral) ou simple (hermaphroditisme vrai unilatéral) ; ou bien l'ovaire est d"un côté, le testicule de l'autre (hermaphroditisme vrai latéral). Chez le Porc, c'est 12r, L'ANNEE BIOLOGIQUE. la première forme qui est la plus fréquente; l'ovaire contient des ovocytes qui parviennent à maturité; le testicule est privé de cellules sexuelles. De toutes petites inclusions testiculaires dans un ovaire humain peuvent, chez un organisme ayant des caractères extérieurs femelles, produire un adé- nome tubulaire, semblable à celui qu'on observe dans les testicules ectopiés ou dans ceux des pseudohermaphrodites. Ces adénomes testiculaires ont la signification d'un hermaphroditisme vrai. — Le cas de Salen est un exemple d'hermaphroditisme vrai germinal chez l'Homme, et plus spécialement d'hermaphroditisme unilatéral : d'un côté, un ovaire fonctionnel ; de l'autre, un testicule avec des archispcrmatocytes indubitables. — Les théories, proposées pour expliquer la genèse de Thermaphroditisme vrai et du pseudoherma- phroditisme chez l'Homme et les Mammifères, sont tout à fait contradictoires. L'une (Sauerbeck) fait de l'hermaphroditisme vrai un arrêt de développe- ment atavistique, et du pseudohermaphroditisme un hermaphroditisme pri- mitif suivi de la perte de la glande du sexe opposé. Une autre (Tandler et Grosz) considère le vrai hermaphroditisme et le faux comme une malforma- tion d'origine indéterminée, dérivée de l'hermaphroditisme physiologique qui était la forme sexuelle première des Métazoaires. Ou bien encore, dans une autre conception, due à Kermauner et combattue par P., l'hermaphrodi- tisme vrai est mis en doute et séparé du pseudohermaphroditisme; celui-ci est expliqué par des malformations locales et de cause mécanique. La sépa- ration des deux sortes d'hermaphroditisme n'est nullement autorisée; il y a une série morphologique de cas absolument continue qui de la normale mène à l'hermaphroditisme vrai et au pseudohermaphroditisme et retourne à la normale par une suite d'états intermédiaires réalisés chez l'Homme et les Mammifères. Ce qui prouve la relation étiologique qui unit les deux formes vraie et fausse d'hermaphroditisme, c'est leur coexistence dans une même partie (observ. de Reuter). — Dans le cas où il n'y a pas de cellules sexuelles et par conséquent où la fonction fait défaut dans 1 une et l'autre glandes sexuelles de l'hermaphrodite, il n'y apas de critérium non plus pour déterminer pratiquement le sexe, il s'agit donc là de neutres bisexuelsanato- miques. A côté de cette catégorie se place celle des neutres asexuels ana- tomiques (Virchow), chez lesquels les glandes sexuelles sont rendues mé- connaissables soit par hypoplasie ou atypie primaires, soit par atrophie ou formation de tumeur secondaires. Une troisième catégorie est représentée par les neutres, pratiquement et cliniquement neutres, chez lesquels le sexe doit rester indéterminé en raison de l'absence de données anatomi- ques sur la constitution des glandes génitales. — A. Prenant. Vayssière (A.) et Quintaret (L.'i. — Sii?^ un cas d'hermaphrodisme d'un Scyllium stellare L. — Organes intérieurs femelles normaux, un testi- cule droit annexé à l'ovaire médian s'ouvre au dehors sans relation aveè l'uretère. Les organes externes femelles à gauche, mâles à droite. — Y. Delage. Wentworth (E. N.). — Le sexe dans les naissances multiples. — R. Pearl croit avoir établi que dans les naissances multiples la proportion des mâles diminue à mesure que le nombre total s'accroît. Ainsi chez l'homme, dans le cas normal (grossesse simple) on a 1.057 mâles pour 1.000 femelles. Dans le cas des naissances triples, 548 mâles pour 1.000 femelles. Il en va de même chez le mouton. Mais chez le porc, l'excédent de femelles ne se ma- nifeste pas, d'après les chilï'res de "W. Chez le chien, les choses se passent IX. — LE SEXE. 127 comme chez le porc. La conclusion de R. P. n'a donc pas une valeur géné- rale. — H. DE Varigny. Perriraz (J.). — Sur la détermination des sexes. — Les Japonais se servent, suivant une légende nationale, de la disposition des cheveux recou- vrant la nuque d'un enfant, pour prédire le sexe de l'enfant suivant. On observe deux types principaux d'implantation des cheveux sur la nuque. Le premier est caractérisé par des lignes divergentes, le second par des con- vergentes : dans le premier cas l'enfant suivant serait un garçon, et une fille pour le second. D'après 618 observations faites à Vevey, P. a obtenu les résultats suivants : 79 cas sont anormaux ou douteux, ce qui correspond au 13 %. Les 539 observations qui restent se répartissent comme suit: 294 cas sont convergents et 245 divergents. Sur les 294 sujets, la prédiction a été juste pour 238, soit pour le 77 %, tandis que sur les 245 autres, 212 ont annoncé un garçon, soit dans le 86 % des cas. D'autre part, P. ajoute que les cheveux divergents peuvent se présenter sous trois types principaux : a) La divergence s'accuse dès la ligne médiane de l'occipital; b) La divergence est semblable à la précédente, mais les deux parties externes se recourbent en une ligne convergente ; c) Sur la ligne médiane se trouve une disposi- tion en colonne, partagée en deux et dont chaque partie diverge; de plus, de chaque côté du cou se trouvent deux colonnes nettement divergentes. Les cheveux convergents sont de deux types : a) Convergence en une colonne centrale se terminant en pointe ; b) Convergence générale de tous les cheveux de la région occipitale. — M. Boubier. Berlese (A.). — Sur la reproduction et le dimorphisme sexuel chez les Insectes. — La nature même de l'élément génital détermine et gouverne le gamosome. La cause de la variabilité différente dans les deux sexes tient à des facteurs intrinsèques (degrés différents d'évolution qu'atteignent les produits sexuels) et à des causes extrinsèques (rôle différent que jouent les deux sexes dans l'acte de reproduction). Le mâle dans l'évolution de ses produits sexuels s'arrête à une limite qui est de beaucoup dépassée par la femelle, car il n'a d'autre rôle que de placer dans de bonnes conditions ces produits sexuels, tandis que la femelle doit pourvoir ceux-ci de réserves qui permettent une évolution ultérieure ; elle doit aussi assurer la réussite de sa descendance et la diffusion de l'espèce. L'espèce est constamment sous l'influence d'une force centrifuge, qui dé- termine son évolution, et d'une force centripète opposée, qui la contrarie et l'annule. Entre les exigences de l'évolution et celles de la multiplication, les sexes obéissent à l'une ou à l'autre suivant le degré de sensibilité qu'ils ma- nifestent vis-à-vis de l'une de ces tendances opposées. La femelle est la première et la plus éprouvée par les conditions du milieu ambiant, parce que celles-ci ont une répercussion sur sa fécondité. Le mâle est moins éprouvé; sa variation est en rapport avec les conditions de la femelle, il ne subit, pour ainsi dire, qu'une influence réflexe. Tout le phénomène de dimor- phisme sexuel peut être ramené à l'action de la néoténie, qui s'exerce plus ou moins sur les deux sexes ou sur un seul, généralement le sexe femelle. — F. Henneguy. Poulton (E. B.). — Observation de M. W . A. Lamborn sur le mariage par capture chez une guêpe de V Afrique Occidentale. — L'auteur communique et commente une observation de W. A. Lamborn, d'où il résulte ce qui suit. La guêpe Synagris cornuta est remarquable par une grande surabondance 128 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de mâles et une grande variété dans les caractères de leurs mandibules, diffé- rentes par la présence d'une excroissance en forme de corne, dont le degré de développement est très variable. Les mâles à petites cornes ont l'avantage dans la lutte pour la nourriture et les mâles à grandes cornes ont l'avantage dans la lutte pour la capture des femelles. Les mâles de cette dernière catégorie effrayent et repoussent les autres et s'emparent des femelles dès leur éclosion, pour les féconder. — Y. Dklage et M. Goldsmith. "Wheeler CW. M.). — Fourmis gynandromorphes décrites durant la dé- cade JV03-IV13. — W. décrit, d'après divers auteurs, des Fourmis gynan- dromorphes d'espèces diverses. Ce sont des gynandromorphes latéraux, plus ou moins parfaits, mais dont les organes génitaux, généralement incomplets, .sont mâles. L'un d'eux, observé par Adlerz, a essayé des copu- lations avec les femelles, et cependant les mâles normaux essayaient, le prenant pour une femelle, de copuler avec lui. S.\ntschi a observé une Fourmi, gynandromorphe latéral, qui présentait des mouvements de ma- nège, en rapport évidemment avec l'asymétrie du cerveau et des yeux. — L. Cdé.not. Tournois (J.). — Etiiies sur la sexualité du Houblon. — Si les espèces du genre Humuhts sont normalement dioïques, la réunion au moins appa- rente des deux sexes sur le même individu est relativement fréquente, et elle semble due aux variations de la pression osmotique. Aucun fait précis ne confirme l'hypothèse que les graines chez le Houblon commun puissent se former sans fécondation préalable. Malgré l'absence de micropyle dans les ovules, le tube pollinique peut pénétrer à travers les tissus de l'ovaire jusqu'au sac embryonnaire. L'ovule du Houblon commun peut évoluer en graines sous l'action de pollens étrangers comme ceux de Chanvre ou de Houblon japonais, mais les graines ainsi formées ne renferment que des embryons irréguliers et abortifs. La fécondation n'est pas nécessaire au développement du cône, mais elle en active la croissance. En ce qui con- cerne le déterminisme du sexe, les expériences faites avec le Houblon japo- nais montrent qu'il est possible de modifier, à partir de la germination, le sexe des plantes dioïques, mais que ces changements de sexe sont d'une part limités à une assez faible proportion d'individus et, d'autre part, qu'ils ne sont jamais complets ni définitifs. — F. Péchoutre. Bonnet (A.V — Les problèmes de la détermination du sexe. — Le travail de B. est une revue générale des connaissances acquises sur la question de la détermination du sexe ; il a cherché â rassembler aussi complètement que possible et à analyser les très nombreux mémoires publiés sur ce sujet, qui a été abordé par toutes sortes de méthodes d'inégale valeur : par l'expéri- mentation (essais de modification de la proportion sexuelle normale ou du sexe d'un individu), par la statistique (proportions des sexes chez des espèces en rapport avec des conditions variées), par l'étude cytologique (constitution chromosomique des œufs et des spermatozo'ides), par voie d'observation dé- ductive (polyembryonie, parthénogenèse, etc.). L'ouvrage e.st terminé par une bibliographie copieuse et suffisamment complète (le travail de Mulsow sur Ancyracanthus. 1912, e.st omis). Les conclusions de cette revue sont un peu imprécises : on ne voit pas pourquoi la détermination syngame (coinci- dant avec la fécondation) est considérée par B. comme une rareté, alors qu'elle e.st très probablement la règle, au moins dans certains groupes qui possèdent incontestablement des chromosomes sexuels; la détermination IX. - LE SEXE. 129 progame lui paraît être la règle générale, en relation avec l'état nutriciel des gamètes, et il ne doit pas être impossible de l'influencer, en provoquant expérimentalement des variations du métabolisme des œufs. Quant à la dé- termination épigame, elle ne peut survenir que dans des cas exceptionnels, quand des troubles nutritifs intenses se produisent. B. ne croit pas qu'un chromosome spécial soit à lui seul le déterminant spécifique du sexe. — L. CUÉNOT. a) Witschi (E.). — Recherches expérimentales sur le développement des glandes germinatives de Rana temporaria. — De divers faits dus à Pflûger, kuscHAKEWiTSCH, KiNG et surtout à R. Hertwig, il ressort que les dispositions sexuelles sont, chez les Grenouilles, très sensibles à l'expérimentation et qu'on peut non seulement faire varier la proportion des sexes, mais encore influencer le développement des organes et notamment des glandes génitales. C'est ce développement que "W. a visé dans le présent travail, réservant pour un mémoire ultérieur (analysé ci-après) la détermination expérimen- tale des sexes. On sait qu'à l'état adulte, les individus des deux sexes sont à peu près en même nombre. Mais chez les larves et même après la métamorphose le nombre des femelles dépasse de beaucoup celui des mâles (Pflûger). Cet auteur a admis que les larves et les jeunes Grenouilles sont de trois sortes : mâle, femelle, hermaphrodite, mais que les hermaphrodites sont des indi- vidus qui ont provisoirement formé un ovaire, mais dont le sexe n'est pas encore déterminé ; de là le surnombre apparent des individus femelles à l'état jeune. D'autre part, les deux sexes, mâle et femelle, diffèrent encore l'un de l'autre par la répartition des deux grandes périodes de développe- ment des cellules sexuelles, périodes de multiplication et d'accroissement. Dans le sexe mâle, en effet, la période d'accroissement, marquée par les phé- nomènes de pseudoréduction (noyaux leptotène, synaptène, pachytène, di- plotène), est suivie immédiatement de la période de maturation. Chez la fe- melle au contraire s'intercale le stade de vésicule germinative, dans lequel l'ofauf de Grenouille peut demeurer 3 ou 4 ans. Aussi est-il nécessaire que dès le plus jeune âge (larves de 35 mm.) un certain nombre au moins d'o- vocytes subissent l'accroissement, tandis que chez le mâle cet accroisse- ment peut être retardé jusqu'à la 4*= année, soit jusqu'à l'époque de la ma- turité sexuelle et de la copulation. "W. a étudié le développement des glandes génitales sur des larves éle- vées en culture, provenant de races locales ayant des habitats différents. Ces larves, qui contenaient des facteurs héréditaires variables, ont été éle- vées dans des conditions extérieures variables, de température notamment; les cultures ont été faites à des températures de 26°, de 20° et de 10° {Hitze- kulturen, Wdrmekulturen, Kdltekulturen). Le mémoire débute par un aperçu général du développement des glandes génitales de R. temporaria. 1" La glande génitale indifférente a pour pre- mière ébauche une crête dorsale et médiane de l'entoderme, formée par des cellules vitellines qui sont les cellules germinatives primordiales. Cette ébauche impaire se sépare de l'entoderme et se fragmente en deux cordons latéraux, qui deviendront les deux glandes germinatives. Chacune de celles- ci se creuse ultérieurement d'une cavité (espace génital primaire) qu'en- toure un épithélium germinatif. A des intervalles réguUers et suivant un or- dre segmentaire, des bourgeons cellulaires pleins, venus cellule à cellule du blastème rénal, pénètrent dans l'espace génital primaire, qu'ils remplis- sent et cloisonnent ; ce sont les cordons sexuels. — 2'^ L'ovaire se forme par l'année biologique, XIX. 1014. 9 130 L'ANNEE BIOLOGIQUE. continuation pure et simple du développement de la glande génitale indiffé- rente. Le.s cellules germinatives primordiales se multiplient et forment des groupes ou follicules qu'entourent des cellules folliculaires; puis elles en- trent en pseudo-réduction et en accroissement ivitellogénèsej. Des éléments somatiques (cedules de soutien et cellules folliculeuses) s"insinuent entre les diverses cellules germinatives et les isolent. Les cordons sexuels ne jouent aucun rôle si ce n'est de cloisonner l'espace génital central, et ils ne lais- sent qu'un résidu insignitiant, le rete ovarii. Ce qu'il y a donc de caracté- ristique dans l'ovaire, c'est : la présence d'un épithélium germinatif pé- riphérique ; la précocité de la période d'accroissement pour les cellules germinatives. — 3" Le testicule, au contraire de l'ovaire, ne se développe pas dans le prolongement de la glande indifférente, mais est le résultat d'une transformation due elle-même à un déplacement des cellules germina- tives. Celles-ci en effet s'enferment à l'intérieur de l'organe et s'accolent aux cordons sexuels, puis y pénètrent. L'auteur fournit une bonne description des changements qui aboutissent à la formation des ampoules séminales, puis des tubes séminaux et à l'établissement des voies excrétrices du testicule (cordon central et réseau de Haller. canaux efférents). Il faut attendre jus- qu'au 4« été pour voir se former des spermatocystes, homologues des folli- cules de l'ovaire, et pour assister à la phase d'accroissement des spermato- cytes qui composent ces spermatocystes. Le développement du testicule se caractérise donc : par la situation centrale des cellules germinatives, causée elle-même par la nécessité des connexions urogénitales destinées à réaliser les voies excrétrices; par l'apparition tardive d'une première fournée de cel- lules germinatives en phase d'accroissement. — 4" Mais ce n'est là que l'un des modes de développement testiculaire.le mode direct, aux dépens de la glande indifférente. Le mode indirect est celui où l'ovaire se transforme en testicule. C'est le plus fréquent, et dans la nature sans doute le seul ; c'est celui qui est réalisé chez les hermaphrodites de Pflûger. L'épithélium ger- minatif s'épuisant, comme chez une vraie femelle, des follicules se forment dont les éléments entrent en pseudoréduction et en vitellogénèse. Mais tût ou tard certains de ces éléments germinatifs émigrent dans les cordons sexuels, et le développement continue ensuite comme dans le mode direct. Le jeune testicule conserve, à la périphérie, une zone d'épithélium germina- tif à caractère femelle, qui disparaîtra ensuite tôt ou tard, mais qui excep- tionnellement peut persister, de telle sorte que le même individu amène à maturité les deux sortes mâle et femelle de gamètes. Suit une partie descriptive considérable, dans laquelle "W. rapporte les protocoles de ses observations microscopiques sur le développement de la glande indifférente, de l'ovaire, du testicule (modes direct et indirect), en notant chaque fois l'origine des larves cultivées et les conditions extérieures (température) de la culture. [J'avoue ne pas voir, à part le cas du déve- loppement testiculaire indirect, quelles conclusions il faut tirer de ces dif- férences de race et de milieu extérieur, et quelles influences elles ont exercées sur le développement]. Dans le cas du développement testiculaire indirect, l'élévation de la température et aussi la surmaturation ont ma- nifestement agi pour produire la transformation de l'ovaire en testicule. La surmaturation, que "W. n'a pas négligé d'étudier, arrête le développement des glandes génitales, comme déjà Fflûger, R. Hertwig, Kusciiakewitsch l'ont dit, en empêchant la différenciation des cellules germinatives qui n'ar- rivent pas à prendre leurs caractères morphologiques en temps normal, en provoquant dans les cellules germinatives différenciées une dégénéres- cence pigmentaire. I IX. — LE SEXE. 131 Dans une partie générale, l'auteur s'occupe d'abord de la question des cor- dons sexuels, question qui n'a qu'un intérêt organogénique et n'a pas be- soin d'être exposée dans cette analyse. — Il traite ensuite des cellules germi- natives. Avec une foule d'auteurs, qu'il cite, il se déclare partisan de l'origine des cellules germinatives aux dépens de cellules embryonnaires indifférentes et extra-régionales (c'est-à-dire situées en dehors de la région génitale). En passant, il dit n'avoir pas observé, pas plus que Dustin, la ponte d'ovules primordiaux, expulsée de l'épithélium germinatif, que BouiN, puis KusCHAKEWiTSCH prétendent avoir constatée, et il nie en tout cas que ce soit là un fait de développement normal. Il discute la question des cel- lules génitales secondaires, c'est-à-dire de celles qui se développent secon- dairement aux dépens de cellules somatiques : question que Kuschakewitsch et RuBASCHKiN ont résolue le premier positivement, le second négativement, et qui se rattache sinon à la théorie de Weismann, du moins au problème de la spécificité des cellules germinatives. Les partisans de l'origine soma- tique des cellules germinatives font valoir : l'existence des formes inter- médiaires entre éléments somatiques et germinatifs; celle de stades de dé- veloppement des glandes génitales (Mammifères, d'après Wimwarter et Sainmont, Skrobansky, contredits par Rubaschkin) où avant l'achèvement définitif il n'y a pas de gonocytes primaires; certains faits de castration (Janda) avec régénération possible de gonocytes. W. fait la critique de ces divers arguments, et met en doute particulièrement la présence dans les cellules germinatives de caractères permettant de les distinguer des cellules somatiques. Il parait bien établi, pour les Vertébrés, que les cellules germi- natives conservent plus longtemps leurs plaquettes vitellines et que leurs noyaux sont grands et oxychromatiques (von Bere.\berg). Mais le caractère de l'oxychromaticité lui-même est contingent et non spécifique, et d'ailleurs VON Berenberg lui-même a reconnu que ce caractère est fonction du mo- ment et peut disparaître. Tout aussi peu que des éléments somatiques se transforment en cellules germinatives, celles-ci, soit régionales, soit extra- régionales, ne peuvent se transformer en cellules somatiques, en cellules folliculaires par exemple. Aussi "W. conclut-il à la spécificité des cellules germinatives et nie-t il la formation de cellules germinatives secondaires aux dépens des cellules somatiques. La troisième question générale exposée est celle de la différenciation du sexe. Il ne s'agit pas de la détermination du sexe; l'auteur ne va pas au delà des causes morphologiques de la différenciation de la glande génitale. La distinction fondée par plusieurs auteurs sur la destinée différente des cor- dons génitaux (entendant par cordons génitaux ceux qui proviennent du blastème rénal et non ceux que pousse l'épithélium germinatif), cette distinc- tion n"a pas de valeur absolue; lorsque Kuschakewitsch, après Waldeyer, fait provenir les cellules germinatives mâles de ces cordons génitaux, et qu'il caractérise le testicule par la fertilité de ces cordons, il commet une erreur manifeste. Gemmil, H. King font appel comme critérium distinctif à la situa- tion périphérique des cellules germinatives dans l'ovaire, à leur dissémina- tion centrale dans le testicule, sans s'expliquer sur le mode de produc- tion de cet état différent. C'est ce critérium de différenciation qu'invoque W. en soulignant sa signification. Dans un schéma, l'auteur localise les ten- dances à la différenciation sexuelle présentes dans les diverses parties de la glande génitale : dans les cordons génitaux règne la tendance au sexe mâle; l'épithélium germinatif est le siège de la tendance au sexe femelle, mais il y a dans les diverses régions de cet épithélium des différences consistdnt en ce que les cellules germinatives de la région centrale de l'épithélium sont 132 L'ANNEE BIOLOGIQUE. plus orientées dans la direction femelle que celles de la région périphéri- que ou basale, lesquelles peuvent même être entraînées dans la direction mâle. D'autre part, le .sexe femelle a conservé, au point de vue des voies excrétrices, un état phylogénétiquemont plus ancien que le sexe mâle, chez lequel s'est développée secondairement la connexion urogénitale. Cette ac- quisition nouvelle a une grande importance pour la morphologie du testi- cule, car elle a entraîné un déplacement des foyers gei'minatifs dans la région centrale de la glande. L'existence d'une glande génitale indiffé- rente, avec épithélium germinatif périphérique, précédant le testicule, doit être interprétée comme une réminiscence ontogénique d'un étatphylogénique où dans le testicule aussi il se développait un épithélium germinatif aux dé- pens de la glande génitale indifférente. La détermination du sexe femelle ne peut se faire que par exclusion ; car tant que la glande germinative ne s'est pas engagée dans la voie caractéristique du sexe mâle, on ne peut parler d'individu mâle. C'est ce qui explique que les individus femelles, même après la métamorphose, puissent se transformer en mâles, tandis que la transformation inverse ne s'observe pas. Le fait est dû à ce que l'ovaire offre des états plus primitifs que le testicule. [Le mémoire de "W. renferrne une quantité de données intéressantes, qui gagneraient à être mieux ordonnées et résumées sous fornae de propositions plus fermes. On ne voit pas assez non plus, et il échappe même tout à fait quelles influences générales sur le développement des glandes génitales et sur leur différen- ciation sexuée ont exercées les conditions de milieu réalisées dans les éle- vages]. — A. Prenant. b) AVitschi (E.). — Etudes sur la détermination du sexe chez les Grenouilles. — C'est ce travail qui forme l'objet même de l'étude que s'était proposée l'au- teur : savoir l'analyse des facteurs déterminants du sexe. Outre les facteurs héréditaires et les conditions extérieures, il faut encore tenir compte de facteurs internes localisés. "W. s'explique sur ces trois ordres d'influences. 1° Détermination du sexe par les facteurs héréditaires. — Ce chapitre débute par un historique où l'auteur expose les formules héréditaires de Mendel-Bateson et de Goldschmidt-Morgan appliquées au caractère du sexe. On a pensé d'abord que l'hérédité du sexe se comportait comme celle d'un caractère quelconque; selon que le sexe mâle ou le sexe femelle était hété- rozygote (MF) ou homozygote (PT, MM), dans le croisement de l'hétérozygote avec l'homozygote, le caractère F ou le caractère M de l'hétérozygote était dominant. Mais il était trop simple de distinguer des sexes hétérogamètes (FM) et des sexes homogamètes (FF, MM). Car divers faits ont fait reconnaître que dans ces derniers, par exemple dans l'homogamète femelle FF, étaient contenus non seulement le caractère femelle F mais encore le caractère mâle M. Ce sont de tels faits qui ont conduit Morgan et Goldschmidt à une formule plus complexe de la détermination héréditaire du sexe; dans cette formule, un hétérogamète cf F'/'MM est croisé avec un homogaméte 9 FFMM ; ou bien un homogaméte cf FFMM avec un hétérogamète Q FFMm (/'et /;; indiquant les caractères récessifs femelle et mâle). Dans l'hétérogamète F/'MM domine évidemment le caractère mâle; mais dans l'homogamète FFMM do- mine aussi le caractère femelle. Car il n'y a pas seulement à tenir compte de la qualité, mais aussi de l'intensité des caractères, qui peut s'exprimer par des chifiVes. Si, dans la formule FF MM, on fait M = 40, F = GO, le ca- ractère femelle l'emportera sur le caractère mâle de 40 unités. Cette domi- nance quantitative, Golsdsciimidt l'exprime par le terme « épistase ». Il admet alors qu'il y a un minimum épistastique, c'est-à-dire un minimum IX. - LE SEXE. 133 de différence quantitative entre les deux caractères sexuels mâle et femelle, au-dessous duquel il ne se produit plus de mâle ou de femelle mais un gynandromorphe. 'W. fait l'application de ces données (qu'il était nécessaire de rappeler) aux résultats que lui a fournis l'étude de races locales de Grenouille. On connaît les faits découverts par Pflueger, concernant les dif- férences dans la proportion des sexes constatées dans des races locales de grenouilles : tandis que sur des larves élevées en culture ou sur de jeunes animaux capturés dès la métamorphose la proportion des femelles était (en chiffres ronds) de 13 9é pour Utrecht, de 48 % pour Kônigsberg, de 36 % pour Bonn, chez des adultes elle était à peu près normale, c'est-à-dire de 50 %. On sait que ces chiffres ont été expliqués par Pflueger grâce à l'hypothèse d'hermaphrodites qui se transformeraient plus tard en femelles ou en mâles ; ces hermaphrodites seraient, pour Goldschmidt, des individus n'ayant pas atteint le minimum épispastique. W. a recueilli trois lots de larves de R. temporaria, deux dans la plaine aux environs de Munich, le troisième dans les Alpes bavaroises. Tandis que ce dernier offrait une diffé- renciation précoce du sexe, les deux autres étaient formés surtout, comme les Grenouilles d'Utrecht, par des hermaphrodites de Pflueger. R. Hertwig et KUSCIIAK.EWITSCH out observé pour B. esculenta des différences analogues et ont été conduits aussi à' admettre la prédominance dans certaines races locales de formes « intermédiaires » ou « indifférentes » plus ou moins com- parables aux formes hermaplu^odites. 'W. dans la suite de son exposé, dont la complication rend une analyse impossible, fait le calcul des facteurs héré- ditaires quantitatifs qui ont dû agir dans ses expériences et dans celles de R. Hertwig. 2° Jnfltiences extérieures déterminantes du sexe. — Bien qu'on admette, d'a- près les données de Pflueger, que les mâles et les femelles de Grenouilles sont dans la proportion de 1 à 1, il y a dans certaines stations de grandes inégalités et W. en cite un cas personnel, tout en reconnaissant qu'il faut être très prudent dans l'interprétation de résultats purement géographiques obtenus sur les Grenouilles adultes. Pour pouvoir apprécier l'influence des facteurs extérieurs sur la détermination du sexe, c'est à l'expérimentation qu'il faut s'adresser. Les expériences ont été de deux sortes; l'auteur a étu- dié l'action de la température, celle de la surmaturation. — Pour ce qui est de la température, elle exerce en général les actions suivantes. Le froid arrête les processus de différenciation plus fortement que ceux de croissance ou de multiplication (expérience de l'auteur sur l'ovaire et le testicule compa- rés à ceux d'animaux soumis à une température élevée). Des conditions ex- trêmes de température (froid et chaud) augmentent la mortalité et accroissent les chances de variabilité en produisant même des déformations sur divers organes (expériences de R. Hertwig, de Peter, de Klebs, expériences per- sonnelles). Des changements répétés de température favorisent aussi la va- riabilité. L'action du froid se fait surtout sentir sur les stades jeunes. Ces actions générales étant posées, l'auteur étudie les effets de la température sur la détermination du sexe. On doit s'attendre, et c'est ce qui a lieu en effet, à ce que ces effets de la température diffèrent suivant la constitution héréditaire des races employées à l'expérience. A titre d'exemple, on peut citer les résultats suivants. Dans les conditions normales de température, on obtient la proportion normale des deux sexes. Le facteur température n'influence pas cette proportion, dans le cas d'une race différenciée. Mais dans le cas d'une race non différenciée, les conditions de température sont efficientes : à 20° il ne se forme que des femelles ; mais à 10° le sexe mâle est représenté, car le froid détermine les mâles; il faut noter que cette dernière V.U L'ANNEE BIOLOGIQUE. température est celle à laquelle les larves sont soumises au premier prin- temps ; l'effet déterminant du sexe mâle produit par le froid a d'ailleurs été constaté par R. Hertvvig sur B. esculenta. — Une deuxième influence a été aussi examinée; celle de la surmaturation, obtenue par fécondation retardée. On sait que d'une façon générale elle arrête le développement (Pflueger, R. Hertwig, Kusciiakewitsch). Comme ce dernier auteur l'a montré, elle est favorisante du sexe mâle, agissant par conséquent dans le même sens que le froid. En somme, on peut conclure, sur l'action des influences externes, que dans les conditions d'optimum de ces influences, le sexe demeure dé- terminé par les fonctions héréditaires ; seules des températures extrêmes et une forte surmaturation utérine des œufs peuvent rompre la proportion nor- male des sexes en faveur du sexe mâle. 3° Facteurs internes déterminants du sexe. — Des dispositions internes peuvent influencer tout aussi bien que les facteurs extérieurs la différen- ciation des sexes, ainsi que Font établi les études de Weismanx, R. Hertwig, WoLTEREK sur les Daphnies. Chez les Grenouilles, leur influence sur les fac- teurs héréditaires du sexe est manifeste. Tandis que les facteurs extérieurs déterminent le sexe mâle, les facteurs intérieurs agissent dans le sens fe- melle. Les recherches embryologiques de l'auteur l'ont conduit à attribuer .aux diverses régions des glandes génitales des tendances sexuelles diffé- rentes, et par conséquent à localiser ces tendances. L'examen microscopique montre par exemple que les spermatozoaires proviennent surtout de cellules germinatives qui n'ont pas fourni d'oocytes et qui siégeaient dans l'épithé- lium germinatif à la base de la glande génitale; la spécialisation de ces cel- lules germinatives ne peut être attribuée qu'à des facteurs internes et non à des divisions cellulaires inéquivalentes au point de vue héréditaire. C'est à l'action de facteurs internes localisés qu'il faut attribuer nombre de phéno- mènes de la sexualité, comme le caractère femelle des hermaphrodites de Pflueger. Ces facteurs internes, on doit se les représenter comme occupant une situation intermédiaire entre les facteurs héréditaires et les facteurs externes. Comme ces derniers, ils paraissent agir sur les cellules germina- tives à la façon de dispositions trophiques. mais ils sont plutôt la consé- quence nécessaire d'états d'organisation fixés par des facteurs héréditaires. — A. Prenant. Regnault (^ Jules). — Les causes déterminantes du sexe. — L'auteur expose les diverses théories s'y rapportant et cherche à les concilier dans une con- ception unique, d'après laquelle le sexe dépend de la maturité ou ancienneté des éléments sexuels et de la rapidité des échanges chez les parents : l'abon- dance en réserves nutritives et des échanges relativement rares favorisent l'apparition des femelles; la pénurie des réserves et les échanges rapides, celle des mâles. Cette règle générale cadre bien a'.'ec les conclusions tirées de l'âge relatif des parents et des conditions d'existence plus ou moins fa- vorables; ce sont surtout, comme il était naturel de s'y attendre, les condi- tions de l'ovule et de la mère qui influent. — M. Golosmitii. Parker (G. A.). — Sur la détermination du sexe. — On a dit que l'ovaire droit donne des mâles, le gauche des femelles. P. examine à ce sujet le sexe des porcelets des deux cornes de l'utérus. Admettant que les embryons situés à la division des cornes peuvent venir aussi bien d'un ovaire que de l'autre, mais que dans les cornes^ ils doivent venir de l'ovaire correspon- dant, il constate que les faits ne confirment pas la théorie, d'après les chif- fres qu'il a recueillis. Il n'y a prédominance de mâles ou de femelles dans IX. - LE SEXE. 135 aucune corne. Chaque ovaire semble produire des femelles aussi bien que des mâles. Conclusion conforme à celle de Don'Caster, de Marshall et de KiNG, qui ont fait voir qu'après ovariotomie unilatérale, il naît des individus des deux sexes. — H. de Varigny. Bering (Alice M.) et Pearl (Raymond). — Le chromosome impair dans la spermatogénèse du Poulet. — Dans la race étudiée par les auteurs (Barred Plymouth Rock) on trouve dans les spermatocytes de !•='■ et 2« ordre un chro- mosome impair qu'on serait tenté, à la suite des recherches de Guver, de prendre pour un chromosome sexuel. Divers arguments parlent cependant contre cette interprétation. Les voici : 1'^' Le chromosome en question se rencontre dans un pourcentage variable de spermatocytes tantôt de 1«'", tan- tôt de 2e ordre, tandis qu'il devrait exister dans tous les spermatocytes du 1" et dans une moitié seulement de ceux du 2e ordre. 3° Le rapport numéri- que entre les spermatocytes qui le possèdent et ceux qui ne le possèdent pas ne correspond pas au rapport entre les sexes. 3° Le nombre des spermato- cytes le contenant est trop restreint (11,82 % du 1«'' ordre et 3,06 % du 2^). 4° Ce chromosome est trop variable comme forme, taille et nombre. Sa présence n'a donc rien à voir avec la détermination du sexe. — M. Goldsmith. Dickel (Otto). — La question de la détermination du sexe chez les Hymé- noptères. — Fils de l'expérimenté agriculteur allemand F. Dickel, champion des adversaires de la théorie de Dzierzon, l'auteur recherche ce qu'il y a de vrai dans les conclusions auxquelles est arrivé son père, à savoir que la détermination du sexe chez l'Abeille domestique est due à une sécrétion des ouvrières et que tous les œufs pondus par la reine sont fécondés. O. D. est obligé d'écarter la seconde proposition, car il est parfaitement établi aujour- d'hui que la reine pond des œufs qui ne sont pas fécondés : de ces œufs ne proviennent jamais que des mâles, comme de ceux que pondent les Abeilles vierges. Mais l'auteur admet : 1° qu'à certaines époques de l'année et sous l'influence de conditions physiologiques particulières des œufs fécondés peuvent donner des mâles; 2° que la détermination du sexe est le résultat de l'action de sécrétions salivaires des ouvrières sur les jeunes larves, les- quelles seraient dans un état sexuel indifférent. O. D., pour prouver le caractère non absolu de la loi de Dzierzon, in- voque principalement : 1° les hésitations que montrent à l'admettre bien des apiculteurs et beaucoup de zoologistes; 2° l'existence, rare il est vrai, d'Abeilles à caractères hermaphrodites; 3° les expériences de croisement entre reine italienne et faux-bourdon allemand qui donnent parfois des mâles à caractères mixtes (l'auteur aurait pu rappeler que déjà en 1876 le zoolo- giste français J. Pérez se basait sur cette constatation pour repousser la loi de Dzierzon) ; 4° le fait de la transformation en alvéoles mâles d'alvéoles d'où normalement devraient sortir des ouvrières, soit au printemps, lors de la production des faux-bourdons, soit en cas de dérangement de la ruche, soit encore et surtout lorsque l'on enlève la reine ; 5° l'expérience faite par l'agri- culteur rhénan Petillot : dans une ruche ordinaire prête à essaimer et dont tout le couvain a été soigneusement enlevé, Petillot transporte dans les alvéoles neutres des larves âgées d'un ou deux jours prises dans un gâteau à alvéoles neutres d'une ruche de la race jaune d'or qui venait de lui être envoyée d'Amérique à l'état d'essaim et qui était dépourvue de faux-bour- dons : au bout de trois ou quatre semaines, des mâles d'un jaune d'or se sont montrés dans la ruche allemande, et en répétant l'expérience, l'on obtint 13(3 L'ANNEE RIOLOGIQUE. jusqu'à 90 % de ces faux- bourdons, après avoir au préalable eu soin denlever la reine. Les Abeilles ouvrières ont donc la faculté de transformer une très jeune larve d'ouvrière en larve de mâle, c'est-à-dire qu'un mâle peut provenir d'un œuf fécondé, que la fécondation n'a rien à voir avec la détermination du sexe. Quelle est la cause de celle-ci? Ce n'est point la quantité de nourri- ture, comme on peut le prouver par expérience, c'est sa qualité. O. D. constate en effet que la pâtée qui se trouve dans ces trois sortes d'al- véoles est formée de deux substances, l'une granuleuse et plus consistante, l'autre de nature oléagineuse. Cette dernière forme exclusivement le contenu alimentaire des alvéoles où ne se trouvent que des larves très jeunes, et la reine ne pond que dans les alvéoles dont les ouvrières en ont au préalable garni le fond. O. D. considère cette substance comme étant un produit de sécrétion des glandes dites salivaires des ouvrières, sans qu'il puisse spé- cifier qu'elle provient de l'une ou l'autre des quatre paires qu'elles possèdent et qui sont bien plus développées chez elles que chez les reines. Il admet que c'est cette sécrétion qui détermine le sexe, et il le prouve par l'expé- rience suivante : dans un rayon vide, n'ayant jamais servi, formé de cellules neutres, il repère certains alvéoles et y dépose de la pâtée empruntée soit à des alvéoles de mâles soit à des alvéoles de reines : il constate que les ouvrières transforment les alvéoles en alvéoles mâles ou en alvéoles de reine selon que ces alvéoles ont reçu l'une ou l'autre pâtée. L'auteur en conclut que ces pâtées offrent des différences spécifiques (La Plata a d'ailleurs découvert qu'elles ont une composition chimique différente) et qu'elles sont la cause déterminante du sexe. O. D. montre que ces conclusions cadrent beaucoup mieux que la théorie de Dzierzon avec ce que l'on connaît des Hyménoptères solitaires et des autres Hyménoptères sociaux; l'on sait notamment en effet que les ouvrières pondeuses de certaines Fourmis, incapables cependant de s'ac- coupler, au lieu d'engendrer des mâles, comme c'est le cas le plus fréquent, donnent parfois naissance à d'autres ouvrières. Les intéressantes expériences de O. D. paraissent avoir été faites en écartant toute cause d'erreur ; leur résultat est à mettre en parallèle avec les reclierches de R. Hertwig sur les Grenouilles et les travaux qui ont été effectués sur les Cladocères. Au 'point de vue cytologique, de nouvelles recherches s'imposent; le développement du mâle de l'Abeille par parthé- nogenèse facultative remet complètement en question le peu que nous con- naissons à cet égard ; peut-être découvrira-t-on dans cette parthénogenèse des phénomènes analogues à ceux qu'Eva Krûger a observés cliez Hhabdilis aberrans. — A. Lameere. Zander (Enoch). — Le sexe fies larves d'abeilles. — Dickel (1910) a avancé que, dans les colonies d'abeilles, les larves devant donner des mâles ou des reines sont déjà sexuellement différenciées, tandis que les larves d'ouvrières sont hermaphrodites et que leur évolution en ouvrières, mâles ou reines, dépend de la nourriture. L'auteur repousse cette affirmation et montre que les larves d'ouvrières sont, elles aussi, rigoureusement difteren- ciées en femelles. — Y. Delage et M. Golosmith. a) Doncaster (L.). — La détermination du sexe chez Neuroterus lenticu- laris. — On sait que ce Cynipide présente deux générations par an : l'une de femelles parthénogénétiques. l'autre de femelles sexuées et de mâles. L'auteur avait montré précédemment que les femelles parthénogénétiques IX. — LE SEXE. 137 donnent les unes exclusivement des mâles, les autres exclusivement des femelles, et que le mode de maturation des œufs est différent dans les deux cas; il a supposé à ce moment que la naissance des productrices de l'un oii de l'autre sexe dépend de l'existence de deux sortes de spermatozoïdes chez les cf de la génération précédente. A la suite de nouvelles recherches, il conclut que c'est là une erreur et que la différence est due exclusivement au parent de sexe féminin. Chaque femelle sexuée donne des 9 parthéno- génétiques exclusivement de l'une ou de l'autre catégorie, de sorte que les petits-enfants d'une femelle sexuées donnée sont toujours du môme sexe. Les exceptions sont dues à l'introduction accidentelle d'œufs d'insectes venant du dehors, malgré la gaze protectrice placée sur les galles. — M. Goldsmith. Smith (Geoffrey). — Influence du cycle reproducteur sur le mét/tbolisme (lu glycogène et de la graisse chez les Crustacés [XIV, 1"]. — Dès après la mue, le sang et le foie sont moins riches en graisse et ce dernier est aussi moins riche en glycogène. Dans l'état de maturité sexuelle, le sang est rose chez le mâle (par la présence de tétronérithrine) et jaune chez la femelle (par la présence de la lutéine). Chez les crabes sacculinisés, ces changements cy- cliques ne se produisent pas; en outre, le contenu en graisse est plus consi- dérable que chez les normaux. L'ensemble du mâle sacculinisé ressemble à celui de la femelle. — Y. Delage et M. Goldsmith. b) Doncaster (L.). — La physiologie de la détermination du sexe. — S'appuyant sur les faits cités par Geoffrey Smith, D. interprète de la façon suivante les faits relatifs à la détermination du sexe et les caractères sexuels secondaires. Chaque individu reçoit héréditairement les facteurs des deux sexes et est potentiellement Qcf; en plus, il reçoit — ou ne reçoit pas — héréditairement un facteur surajouté, représenté peut-être par le chro- mosome sexuel, d'où résulte une forme particulière de métabolisme qui a pour effet de rendre dominant l'un ou l'autre des deux facteurs de la sexua- lité. Ainsi, c'est le métabolisme qui détermine le sexe et les caractères sexuels secondaires, et non l'inverse. Cette forme de métabolisme peut pro- venir aussi exceptionnellement d'une condition extérieure non héréditaire ; c'est le cas de la Sacculine pour les crabes, où l'on voit chez le mâle saccu- linisé jusqu'à des œufs dans le testicule. — Y. Delage et M. Goldsmith. Baltzer (F.). — La détermination du sexe et le dimorphisme sexuel chez BonelUa. — B. a constaté que les larves admises à se fixer sur la trompe d'une femelle se développent presque toutes en mâles, tandis que, obligées à rester libres, elles se développent pour la plupart en femelles, d'où il résulte que les deux tendances [mieux vaudrait dire potentialités] existent chez ces larves et qu'une condition épigénétique détermine la réalisation de l'une ou de l'autre. C'est là l'essentiel de ce travail. Ajoutons-y quelques détails. Il était évident a priori que les larves fixées empruntent leur nour- riture à la trompe; pour en donner une preuve objective, bien inutile, l'au- teur colore au bleu de méthylène des fragments de trompe, qui restent ainsi vivants pendant fort longtemps, et constate que les larves qui sont fixées par la face ventrale se colorent en bleu par cette même face. II en conclut abusivement que ces larves absorbent des substances spéciales favorisant le développement du réservoir séminal et inhibant la formation des organes caractéristiques de la femelle ; de là résulte l'apparition de la forme mâle. Ce déterminisme mâle est assez long à se produire, car les larves détachées après une faible durée de fixation donnent des femelles. Les larves qui ne 138 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sont pas fixées ne se développent en femelles qu'après un certain temps d'arrêt de développement; cependant celles qui ont été détachées après une très courte fixation se développent en femelles sans cet arrêt. Tandis que les larves qui deviennent mâles ne montrent aucun caractère femelle, celles qui donnent finalement des femelles montrent d'abord des caractères d'herma- phroditisme prolérandrique. 11 se forme, en effet, des spermies dans le cœlome, puis, le long du vaisseau ventral, un ovaire.^ L'auteur en conclut que la tendance au développement mâle est plus accentuée que l'autre. Certaines des larves non fixées et celles qui ont été détachées de la trompe après une fixation assez longue, mais cependant insuffisante, donnent des hermaphrodites, chez lesquels les organes et les caractères sexuels secon- daires des deux sexes peuvent s'équilibrer ou dominer dans un sens ou dans l'autre. Pour l'auteur, il y a une tendance mâle prédominante qui est inhibée par l'absorption de certaines substances émanant de la trompe de la femelle. [Les faits ne paraissent pas en faveur de cette interprétation et il semblerait plus rationnel d'admettre une tendance à un hermaphroditisme protéran- drique. Si l'animal est mis en état de se nourrir pendant la période mâle, la condition mâle apparaît, parce qu'il y a eu pénurie alimentaire pendant la période où le sexe mâle aurait pu se développer]. L'existence de cette double potentialité est avantageuse à l'espèce, car ainsi toute larve peut parcourir un cycle évolutif complet, sans quoi toute larve mâle ne trouvant pas une trompe de femelle serait perdue, de même que toute larve ne pour- rait tirer parti de la rencontre d'une trompe femelle. Enfin, l'auteur suppost^, sans l'avoir pu vérifier, que les larves ne peuvent se fixer sur la trompe de leur mère, sans quoi un trop grand nombre se trouverait en situation de former des mâles. — Le réservoir séminal du mâle serait homologue de l'œso- phage de la femelle ; l'auteur en voit la preuve dans le fait que ces organes ne se rencontrent jamais ensemble chez les hermaphrodites, ces derniers ayant un œsophage ou un sac séminal selon que prédomine la condition gynomorphique ou andromorphique. — Y. Delage et M. Goldsmith. a) "Whituey (David Day). — L'influence de la nourriture sur la déter- mination du sexe d'Hydatina senta. — La proportion sexuelle des mâles et des femelles produits par voie parthénogénétique chez VHydatina senta pré- sente des variations curieuses : tantôt, dans certaines cultures, on ne trouve que des femelles, tantôt les deux sexes sont en nombres égaux ou en nom bres très inégaux, les mâles étant considérablement en excès. Qu'est-ce qui peut déterminer ces changements? "W., pour résoudre la question, prélève dans une lignée bien constante, nourrie avec une culture pure du Flagellé incolore Polytoma. des femelles productrices de femelles, qui sont désormais nourries avec une culture pure d'un Flagellé \evt{Dunaliella): alors qu'il y avait 3 % de femelles productrices de mâles dans la première lignée, il y a désormais 57 % de femelles productrices de mâles dans le second élevage; mais il faut qu'il y ait abondance de nourriture pour que cet effet se produise dans sa plénitude. Le changement d'aliments agit non pas sur la produc- trice de mâles, mais bien sur la mèi'e de celle-ci. A la lumière de cette observation, "W. explique les résultats particuliers obtenus par des observateurs précédents : Maipas, qui a cru à l'action de la température, usait sans doute d'une culture mixte de Protozoaires; quand la température s'abaissait, seulement certaines espèces étaient actives et servaient de nourriture aux Rotifères : le changement de nourriture était produit par le changement de température. Les résultats de Punnett, qui se I IX. — LE SEXE. 139 servait d'Euglènes (en cultures pures?), peuvent être dus aussi au mode de nourriture; d'après W., les Euglènes en culture pure n'amènent pas une production abondante de mâles. — L. Cuénot. b) "Whitney (D. D.). — Influence des conditions alimentaires chez Hydatina senta sur la production des mâles et femelles. — W. a montré qu'une alimentation uniforme détermine une production de femelles seulement durant 289 générations. D'autre part, certains aliments (Chlamijdomonas) donnés aux femelles assurent une forte production de mâles. — H. de Va- RIGNY. Cook. — Inégalité sexuelle chez le Chanvre. — (Analysé avec le suivant.) Wester. — La détermination du sexe. — C. a noté un phénomène sin- gulier dans une plantation, faite aux Etats-Unis, de Chanvre de Mandchourie [Cannabis erratica de Pallas, considéré habituellement comme une variété de C. sativa). Les plants mâles étaient singulièrement petits et mal por- tants, comparativement aux pieds femelles, robustes et bien verts ; les pre- miers moururent tous au mois d'août alors que les pieds femelles étaient encore en pleine et vigoureuse végétation. 11 est certain que pour une plante annuelle comme le Chanvre, il y a là un grand avantage pour l'espèce, puis- que les mâles, après avoir émis leur pollen, disparaissent et ne font plus concurrence aux pieds femelles, qui peuvent mûrir leurs graines dans de meilleures conditions. "W. rappelle un travail peu connu de Ciésielski [International Clinics, 3, 1912) qui admet pour le Chanvre que l'âge du pollen a un effet déterminant : des ovaires fécondés avec du pollen très frais, pris dès la déhiscence des anthères, donnent des graines qui produisent un nombre énorme de pieds mâles (106 sur 112 pieds); au contraire, des graines provenant d'ovaires fé- condés avec du pollen vieux d'un jour donnent uniquement des pieds fe- melles (96). C. se demande s'il n'y a pas eu là une erreur expérimentale, en raison de la susceptibilité différente des deux sexes aux conditions de terrain, telle que la met en lumière l'observation relatée plus haut. — L. Cuénot. Pézard (A.). — Développement expérimental des ergots et croissance de la crête chez les femelles des gallinacés. — Des expériences antérieures avaient montré que la croissance des ergots chez les coqs n'était pas sous la dépen- dance d'une hormone testiculaire. Les présentes expériences montrent que, immédiatement après la castration, les ergots se développent chez les poules avec la même activité que chez les coqs. Mais la moindre parcelle d'ovaires laissés en place suffit à empêcher l'apparition des ergots ; par contre l'évolution de la crête n'est pas sensiblement influencée. — Y. Delage. Bond (C. J.). — Un cas de développement de caractères secondaires mâles chez un faisan, avec quelques remarques sur l'influence des hormones sur la production de caractères sexuels secondaires. — L'animal décrit présente extérieurement des caractères mâles du côté gauche (plumes, ergots), à l'in- térieur un ovo-testis gauche, dont la partie femelle a subi la dégénérescence pigmentaire, un oviducte, des spermatozoïdes actifs. L'auteur rappelle à ce sujet que, chez de vieux oiseaux femelles revêtant des caractères extérieurs du mâle, on trouve des Ilots actifs de spermatozoïdes dans la glande sexuelle. Comme conclusion de ces faits, il met en présence l'explication des carac- UO L'ANNÉE BIOLOGIQUE. tères sexuels secondaires par les hormones et celles par la nature même des ,!?amètes. — Y. Delage et M. Goldsmitii. Retterer (Ed.) et Leiièvre (Aiig.). — Pniis des chats entiers et rhâtrés. — Non seulement chez les chats châtrés, l'appareil annexe est réduit et le pénis moins volumineux, mais ce dernier ne forme pas les papilles à étuis cornés qui le caractérisent chez les chats entiers. — Y. Delage et M. Gold- SMITH. Marshall (F. H. A.) et Hammond (J.). — Sxif les effets de la castration romplèlr et incomplète sur la croissance des cornes chez le mouton. — L'abla- tion complète des testicules chez les agneaux de la race Herdwick arrête immédiatement le développement des cornes quel que soit l'état de leur dé- veloppement. La castration unilatérale n'arrête pas le développement des cornes et n'affecte pas leur symétrie; toutefois le développement ultérieur est ralenti par rapport aux animaux normaux. L'ablation des testicules dans l'épididyme agit exactement comme l'ablation complète. — E. Terroine. Maignon (F.). — Influence des saisons et des glandes génitales sur les com- bustions respiratoires chez le cobaye [XIV, 1°]. — L'auteur a mesuré par des observations continues et très rapprocliées, au cours de toute une année, les variations des combustions respiratoires et du glycogène musculaire chez des cobayes. Chez les castrats, la variation est faible et inversement propor- tionnelle à la température. Chez les animaux entiers, on observe une varia- tion beaucoup plus accentuée en rapport avec l'activité des glandes géni- tales avec deux maximum : au printemps et à l'automne, et deux minimum : en liiver et en été. — Y. Delage. Prell (Heinrich). — Influence de la castration sur ht structure des antennes de Lasiocampa quercus. — P. a châtré une soixantaine de chenilles deLasio- . campa quercus; deux seulement ont traversé la métamorphose et ont donné des papillons, l'un et l'autre mâles. Ces individus ne portaient d'autres particularités significatives qu'une diminution de taille de la partie plumeuse des antennes, sans que les organes sensitifs de celles-ci soient diminués de nombre ou modifiés dans leur structure. — Y. Delage et M. Golds.mith. CHAPITRE X Le polymorpliisiinc niétas:énique, la inétaïuorithose et l'alternance «les générationni Boulenger (E. G.). — Experiments on Ihe Metamorphosis of the Axolotl (Rep. 83'i> Meet. Brit. Ass., Birmingham, 521.) [Le titre seul figure dans le périodique Brendgen (Fr.). — Ueber die Kiinstlich evzieUe Métamorphose der Alytes- larven. (Anat. Anz., XLVl, 4 p,, 2 fig.) [141 Janet (Th.). — L'alternance sporophijlo-gametopht/tique de générations chez les Algues. (In-8, 108 pp., 7 fig., Limoges.) [146 Kornfeld (/Werner). — Ahhàngigkeit der metamorphoiischen Kiemenrûck- bildung vom Gesamtorganismus der Salamandra Maculosa. (Arch. f. Ent- wick.-Mech., XL, 369-415, 2 pi., 3 fig.) - ' [U\ Krizenecky ( Jar.). — Ueber die beschleunigende Einwirkung des Hungerns aufdie Métamorphose. (Biol. Centralbl., XXXIV, 46-59, 3 fig.) ' [142 Malaquin (A.) et Moitié (A). — Observations et recherches expérimentales sur le cycle évolutif du puceron de la Betterave {Aphis evonymi H.). (C. R. Ac. Se, CLVlll, 1371-1374.) [142 Marchai (Paul). — Contribution à l'étude biologique des Chermes. (Ann. Se. Nat. Zool., .Wlll, n« 3 et 4, 153-385, 6 pi., 1913.) [142 Moreau (M'"^ F.). — Les phénomènes de la sexualité chez les Urédinées. (Thèse de Doctorat es sciences naturelles, Paris, 143 pp., 14 pi., Poi- tiers.) [146 Smirno-wa (W".). — (Jeber Regenerationsersclieinungen des Muskelgewebes bei der Métamorphose von Bana temporaria. (Arch. mikr. Anat., LXXXIV, 6 p., 1 pi.) [142 \o\v pp. 31, 267, 270 pour les renvois à ce chapitre. Brendgen (Fr.). — Sur la métamorphose artificiellement obtenue des larves dWlyte. — Non seulement le jeûne prolongé accélère la métamorphose, comme B. l'a constaté après Barfurth et d'autres, mais encore on peut obtenir une accélération du développement en nourrissant les larves avec de la thyroïde de veau [XIV, 1°, e]. — A. Pren.vnt. Kornfeld (W.). — L'atrophie des branchies, au manient de la métamorphose de Salamandra maculosa, est provoquée pjar l'ensemble de l'orgatti^me et n'est 142 L'ANNEE BIOLOGIQUE. pas wi jj/trnomène local. — K. transplante les branchies externes d'une larve de salamandre dans la région dorsale du cou d'une autre larve, plus proche ou plus éloignée de la métamorphose. Dans les deux cas, l'involution métamor- phique du greffon et celle de l'hôte se font synchroniquement : la partie trans- plantée et l'animal qui la reçoit ne font donc vraiment plus qu'un, tout au moins au point de vue où s'est placé l'auteur. — A. Brachet. Smirno"wa (W.). — Sur les phénomènes de régénéi'al.ion du lissu mus- culaire lors de la métamorphose de Rana (emporaria. — Lors de la méta- morphose disparaissent non seulement tous les muscles de la queue, mais encore un certain nombre de ceux du tronc. Des phénomènes de régéné- ration succèdent à la destruction musculaire. On peut distinguer trois cas de régénération. Dans le premier, les noyaux des anciens muscles se divisent, le sarcolemme étant encore en place. Dans le second, il persiste des cordons sarcoplasmiques nucléésdans le muscle dégénéré; les noyaux de ces cordons se divisent par mitose. Dans le dernier cas, les phagocytes musculaires, que S. admet, avec Metscuxikow, dériver du sarcoplasma nucléé et n'être pas des leucocytes, se divisent et forment des fibres musculaires nouvelles. — A. Prenant. Krizenecky (Jar.). — L'action accélératrice delà faimsurla niétamnrphose. — Les expériences antérieures de Barfukth sur les têtards, de Marie von Chauvin sur les Axolotls, de Weismann, Keller, Pictet, sur les Insectes ont montré que le jeune accélère la métamorphose. L'utilité du jeûne appa- raît dajis le fait que dans l'état de nature les animaux eux-mêmes se sou- mettent au jeune au moment de la métamorphose. Les expériences propres de l'auteur sur le Tenebrio confirment les précédentes. D'après Barfurth, la cause de cette relation consiste en ce que le jeûne accélère un des phéno- mènes essentiels de la métamorphose, savoir la régression des tissus qui doivent disparaître. Tout en acceptant cette idée, l'auteur pense que cette cause n'est pas la seule. Doit intervenir aussi le fait que la métamorphose aboutit à ia formation des cellules sexuelles dont l'apparition est réclamée par l'intérêt de l'espèce, opposé ici à celui de l'individu. Mais cela reste une considération théorique à l'appui de laquelle K. ne fournit aucune preuve directe. — Y. Delage et M. Goldsmith. Malaquin (A.) et Moitié (A.). — Observations et recherches expérimen- tales sur le cycle évolutif du puceron de la Betterave {Aphis evonymi II.). — N'ont abouti qu'à des résultats négatifs les expériences entreprises pour supprimer du cycle évolutif de Aphis evonymi le fusain (plante princi- pale) et forcer l'animal à parcourir tout son cycle sur les plantes qu'il utilise normalement à titre accessoire (haricot, betterave) pendant une par tie de son cycle. — Y. Delage. Marchai (Paul): — Contrilmtion à l'étude biologique des Chermes. — Par les travaux de Blochman, de Dreyfus et surtout de Cholodkovsky, on sait que le cycle typique des Chermes, comportant d'ailleurs suivant les espèces de nombreuses variations, s'accomplit en deux années successives et présente des mi.ffrations régulièrement périodiques ; celles-ci s'effectuent d'une façon alternative entre l'Epicéa (Picea) et un autre genre de Conifères, qui, suivant 'les espèces de Chermes, peut être un Pin {Pinus), un Sapin (Abies) ou un Mélèze {Larix). Seul l'Epicéa héberge la génération sexuée, dont les des- cendants au second degré produisent sur cet arbre, au printemps, des galles X. - POLYMORPHISME, ALTERNANCE DES GENERATIONS, ETC. 143 caractéristiques : il joue le rôle de plante nourricière primitive et 'd'hôte définitif. L'autre Conifère {Pinus, Abies ou Larix) n'héberge que des géné- rations parthénogénétiques, qui peuvent se multiplier avec une extrême intensité et constituer des lignées parallèles indépendantes : il joue le rôle d'hôte intermédiaire. Les observations de l'auteur faites aux environs de Paris concernent quatre espèces dont les cycles biologiques étaient encore très incomplète- ment étudiés. Ce sont d'une part : le Chermespini et le Chermes strobi, vivant sur les Pins; d'autre part le Chenues Niisslini et le Chermes picea^, vivant sur les Abies (1). Les principaux résultats obtenus peuvent au point de vue de la biologie générale se grouper sous les rubriques suivantes : Différenewlion de la sexualité. — La génération d'ailés qui engendre la génération des sexués et que l'on désigne sous le nom de sexupares constitue un terme de transition entre les générations typiquement parthénogénétiques qui précèdent et la génération sexuée. L'œuf du sexupare est déjà inhibé, à un degré moindre toutefois que celui de la femelle sexuée, et au lieu de la fécondation par un spermatozoïde, les modifications physiologiques de l'or- ganisme résultant de la migration se montrent suffisantes pour le faire évo- luer. De même que la femelle de la génération bisexuée est prédestinée à donner un oeuf qui ne pourra évoluer sans la fécondation du spermatozoïde, de même le sexupare est prédestiné, au moins dans une large mesure, à réa- liser, dès son éclosion, l'acte de la migration nécessaire à la production des sexués. Cette prédestination est marquée de la façon la plus nette chez le Chermes Niisslini qui vit sur les .4 6 tes et dont l'auteur a fait connaître la gé- nération sexuée sur le Picea orientalis : chez cette espèce, la lignée d'ailés qui éclôt au printemps est formée d'individus tous prédestinés à la sexupa- rité. Il n'en est plus de même chez le Chermes du Pin où la lignée d'ailés qui prend naissance au printemps sur les Pins comprend à la fois des individus destinés à émigrer sur les Epicéas pour y produire des sexués (sexiipares), et des individus restant sur les Pins pour y produire de nouveaux individus parthénogénétiques {exsuies alatœ). Comme les exsuies alatœ — dont l'exis- tence avait été déjà signalée par Cholodkovskv, mais niée par Borner — sont morphologiquement presque identiques sexupares, la question se posait de savoir si ces deux types d'ailés étaient dès leur apparition déterminés avec l'une ou l'autre de leurs destinations, ou bien si c'était au contraire le fait d'émigrer sur l'Epicéa et de s'en nourrir qui déterminait l'ailé comme sexu- pare, tandis que le fait de rester sur le Pin le déterminait comme virginipare. Les observations morphologiques et biologiques faites par l'auteur, établissent que c'est la première interprétation qui correspond à la réalité des faits : Il existe chez les Chermes du Pin et dans la même génération deux catégo- ries d'ailés, sœurs l'une de l'autre et se distinguant par une très légère diffé- renciation morphologique, l'une formée d'ailés prédestinés comme pinitro- pes et virginipares, l'autre formée d'ailés prédestinés comme picéitropes et sexupares. L'auteur a en outre reconnu la présence, peu fréquente d'ailleurs, d'ailés intermédiaires entre les sexupares et les exsuies alatœ : ces ailés évoluent d'une façon anormale, attestant qu'ils se sont arrêtés en chemin dans la différenciation sexupare et engendrent des individus à caractères intermédiaires entre ceux des sexués et ceux des parthénogénétiques. Il résulte de ce qui précède que l'apparition de la sexualité chez les (1) En raison du démembrement de l'ancien genre Chermes, érigé par Bôrnep. à l'état de sous-famille, les deux premières espèces ont pris place dans le genre Pvieus et les deux secondes dans le genre Dreyfusia. 144 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Chermes se montre en grande partie régie par les causes internes. Il y a néanmoins des conditions de milieu qui semblent nécessaires à sa production et qui, à l'origine, ont sans doute été déterminantes : les sexupares appa- raissent comme une forme prédestinée à réaliser ces conditions nécessaires. Oblitération de la l'cjn-oduciion sexuée. — Ainsi que Ciiolodkovsky l'a établi, le Chermes du Pin, dans les forêts du nord de la Russie, ne présente que des migrations rudimentaires sur notre Epicéa indigène (Picea excelsn) et la génération sexuée, avorte ou reste sans descendance. Les observations de l'auteur démontrent, par contre, que si la reproduction sexuée du Chermes pini avorte sur notre Epicéa indigène, elle peut se poursuivre d'une façon complète et régulière sur l'Epicéa du Caucase {Picea orientalis), qui se trouve fréquemment planté dans les parcs aux environs de Paris. L'Epicéa oriental, qui seul est susceptible d'héberger la reproduction sexuée d'une façon eft'ective, faisant défaut dans nos forêts, le Chermes du Pin a perdu en quelque sorte l'habitude de la reproduction sexuée et il s'est formé une sorte de race indigène parthénogénétique du Cliermes du Pin, dont la génération sexuée reste sans descendance, au moins dans la très grande majorité des cas, même lorsqu'elle a à sa disposition le Picea orientalis. En plantant cette dernière essence en pleine forêt dans le voisinage de Pins très attaqués par le Chermes pini, l'aboutissement de la génération sexuée pro- duite par la race indigène n'a jamais pu être constaté. — En recherchant quelles étaient les causes ou tout au moins les phénomènes connexes de l'oblitération de la reproduction sexuée chez le Chermes pini indigène, l'au- teur a reconnu qu'elle était liée à l'absence ou à l'excessive rareté du sexe mâle et il a donné le nom de spanandrie au phénomène de la disparition des mâles ou de leur extrême rareté dans une lignée qui est nettement spécia- lisée pour la reproduction bisexuée et qui succède à un cycle régulier de générations parthénogénétiques. Il eut ainsi l'occasion d'observer des cen- taines de mille de femelles du Chermes pini massées en taches rouges sur les écorces des Epicéas et qui, faute de mâles, étaient condamnées à resler sans descendance. Chez le Chermes piceœ Ratz,, vivant sur VAbies pectinata, l'oblitération de la reproduction sexuée est beaucoup plus complète que dans le cas précé- dent et paraît même entièrement accomplie. Les ailés de cette espèce n'ap- paraissent sur l'Abies que dans des conditions exceptionnelles et dans tous les cas observés, ils n'ont ni émigré sur l'Epicéa, ni engendré de sexués mais ils ont donné naissance à de nouveaux individus parthénogénétiques abiéticoles : ces ailés n'avaient donc pas la signification de sexupares, mais bien celle d'exsules alatœ. Le polymorphisme chez les Chermes. — On connaît depuis longtemps la différenciation en 5 types morphologiques distincts (pentamorphisme) des 5 générations qui se succèdent pour constituer le cycle biennal des Chermes : ' fundatrix, migrans alaia (gallicole), exsul, sexupara, sexuales. Il existe en outre pour certaines espèces de Chermes un dimorphisme déjà réalisé dans l'œuf, qui a été signalé par Borner chez les individus parthénogénétiques vivant sur l'hôte mtermédiaire (exsules) : à l'éclosion, dans la descendance d'un même individu, on distingue deux types d'exules bien tranchés aux- quels Borner a donné les noms de hiemales et d'estivales. L'auteur contirme l'existence de ce dimorphisme chez les Chermes des Abies (Drei/fusia); mais les faits ne justifiant pas les désignations adoptées par Borner, il leur sub- stitue les noms de siste7ites et progredienles, les premiers correspondant <à une forme de durée pouvant se manifester dans diverses saisons. Il montre en outre que, à la base du dimorphisme sistens-progrediens, se trouve un fait X. - POLYMORPHISME, ALTERNANCE DES GENERATIONS, ETC. 145 important, c'est que les aptères du type sistens ne subissent que 3 mues, tandis que les aptères du type progrediens subissent 4 mues, tout comme les ailés. La fundairix qui, comme le type sistens, est morphologiquement .spé- cialisée par une phase sistante et par une fécondité parthénogénétique excep- tionnelle, présente également 3 mues au lieu de 4. 11 est intéressant de con- stater que les deux formes les plus négatives au point de vue de la sexualité et qui possèdent la fécondité parthénogénétique la plus élevée, présentent une abréviation évolutive {{évolution tachy génétique) se caractérisant par la suppression de l'une des 4 mues que doivent subir toutes les autres formes. Hérédité dans le polymorphisme. Races ou espèces physiologiques. — Etant donnée une lignée parthénogénétique d'individus dimorphes ou poly- morphes, chaque forme de cette lignée pourra-t-elle léguer à sa descen- dance des propriétés héréditaires différentes et quels seront les caractères du cycle évolutif de ces descendances? C'est à la solution de ces questions que tendent les expériences faites par l'auteur sur des cultures pures de diverses formes du Cher mes picex et du Cher mes pini. En ce qui concerne la première espèce, pendant trois années successives, la descendance pure d\\n progrediens recueilli sur une aiguille d'Abies peclinata s'est différen- ciée du Chermes piceœ tel qu'il est habituellement connu, c'est-à-dire ne produisant guère que des sistentes, par une abondante production printa- nière d'ailés et d'aptères du type progrediens. Cette expérience permet de conclure que le progrediens qui a été le point de départ de l'élevage a légué à sa descendance une aptitude exceptionnelle à la production des larves du type neoprogrediens (1) qui, seules, sont susceptibles d'évoluer soit en pro- gredientes aptères, soit en ailés. Par une expérience analogue à la précé- dente, l'auteur montre également le rôle que joue l'hérédité dans le dédou- blement du Chermes pini en deux races : la race indigène et la race orientale, dédoublement dont Cholodkovsky avait eu déjà Tintuition. En faisant, sur le Pin sylvestre, un élevage pur de la descendance issue des migrantes alatse, l'auteur a isolé une race du Ch. pini {Ch. pini orientalis), présentant dans les caractères de son cycle biologique des différences nota- bles avec le Ch. pini (race indigène) qui se multiplie depuis un temps infini par parthénogenèse exclusive sur les Pins de nos forêts. La race indi- gène est caractérisée par une prédisposition très grande à la formation des exsuies alatœ, par la quantité relativement restreinte des sexupares et par un avortement de la génération sexuée s'accompagnant de spanandrie. La race orientale se distingue par des caractères inverses et, grâce à la présence d'une génération bisexuée dans laquelle les deux sexes sont normalement représentés, elle donne sur l'Epicéa oriental un cycle complet. 11 existe entre le Chermes pini indigène et le Cho^mes ])ini orientais des relations compa- rables à celles qui se présentent chez le Chermes piceœ et le Chermes Ni'iss- lini. Seulement, tandis que les deux premiers ne constituent que deux races biologiques et non morphologiquement distinctes, les deux autres présen- tent, au contraire, des différences morphologiques légères, mais constantes qui légitiment leur séparation spécifique. En résumé les observations et les expériences enregistrées dans ce mé- moire apportent une série de contributions nouvelles à la connaissance de divers problèmes de la biologie générale tels que ceux de la différenciation ou de la régression de la reproduction sexuée, de l'établissement de la par- thénogenèse indéfinie, du polymorphisme et de la polycyclie, de la forma- tion des races et des espèces. — P. Marchal. (1) Le nom de neoprogrediens est donné au!""' stade larvaire dn progrediens, tandis que le nom de neosistens est donné au i<'' stade larvaire (stade de durée) du sistens. l'année biologique, XIX. 1914. 10 146 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Moreau (M'"^ F.). — Les phénomènes de la sexualité chez les Urédinées. — Le cycle évolutif des Urédinées comporte un tronçon uninucléé, producteur de spermogonies, auquel succède un tronçon binucléé porteur d'écidies. d'urédosores et de téleutosores; le passage du premier au second s'établit à la base des écidies, le passage inverse, dans la téleutospore, par une fusion de noyaux, suivie dans le promycélium, d'une réduction chromatique. Le travail de M"'^ M. élucide quelques points restés obscurs et relatifs au pas- sage de Tétat uninucléé à l'état binucléé, à la structure du noyau haploïde et à la réduction chromatique. Le passage de l'état uninucléé à l'état binu- cléé se fait par fusion par paires de cellules tantôt dans le c;eoma, tantôt à la base des écidies vraies, tantôt à la base des téleutospores, tantôt enfin dans le mycélium en un point indéterminé. Dans le noyau haploïde l'auteur signale à côté de centrosomes qui n'avaient pas été signalés la formation de deux chromosomes et leur division longitudinale en quatre chromosomes qui se dirigent par paires vers les pôles du fuseau. M. décrit en termi- nant avec soin les phénomènes de la réduction chromatique. — F. PÉ- CHOUTRE. Janet (Ch.). — L'alternance sporopliyto-gamétophy tique de générations chez les Algues. — Si l'on ne tient pas compte de la terminologie aussi nou- velle que copieuse employée par J. sa thèse se résume ainsi. La succession dans la vie d'une plante de deux tronçons, l'un à n chromosomes, l'autre à ^ chromosomes, ne suffit pas pour établir la réalité de l'alternance des générations ; il faut en outre l'intercalation de la phase qui correspond à la division en tétrades. C'est pour cela que les Phytoflagellates, les Volvocacées, ruiothrix, les Diatomées, les Bacillariacées et le Fucus (contrairement à l'opinion de Str^sburger et de Yamanouchi) ne présentent pas d'alter- nance de générations. C'est qu'en effet l'alternance des générations telle que la conçoit l'auteur est la représentation ontogénétique d'une alternance ancestrale de deux générations distinctes dont la première, amphigonique, résultait du développement du zygote, tandis que la seconde, monogonique, résultait du développement d'un isogamète devenu parthénogénétique. — F. PÉCHOUTRE. CHAPITRE XI I^a corrélation Babes (V.). — Les rapports existant entre certaines anomalies congéni- tales de la tête et la. transformation symétrique des quatre extrémités {acro- métagénêse). (l^r Congr. intern. path. comp., t. II, 574-581.) fI49 a) Foà, (C). — Nuove ricerche sulla funzione délia ghiandola pineale. (Atti deir Accad. délie scienze de Torino, XLIX, 859-872.) [148 b) Nouvelles recherches sur la fonction de la glande pinéale. (Arch. ital. biol., LXl, 79-92, 1 pi., 1-1 graphiques.) [Analysé avec le précédent Godin (Paul). — L'aisselle glabre, signe prémonitoire de tuberculose pidmo- naire fourni par la croissance, chez Vadolescent des deux sexes. (C. R. Ac. Se, CLIX, 752-755.) [147 Groom (Percy). — A preliminary inquiry into the significance of tracheid- caliber in Coniferœ (Bot. Gazette, LVIl, 287-307.) [149 Hirschler (Jan). — Ein Versuch, Wachslumskorrelationenund Wachstums- autonomien quantitativ eu bestimmen. Experimentelle Untersuchungen an Insekten-Dixippus-larven. (Biol. Centralbl., XXXIV, 709-719, 2 fig.) [148 Pringsheim (E. G.). — Die mechanischen Eigenschaften jugendlicher Pflan- zemtengel. (Biol. Centralbl., XXXIV, 477-484.) [149 Roaî (H. E.). — The Relation of the Weight of the Kidneys ta the total Weight ofCats. (Rep. 83"> Meet. Brit. Ass. Adv. Se, Birmingham, 673.) [147 Roncato (A.). — Lnftuence du labyrinthe non acoustique sur le développe- ment de l'écorce cérébelleuse. (Nevraxe, XV, 1913; Arch. ital. biol., LXI, 93-101.) [148 Voir pp. 91, 100, 324, pour les renvois à ce chapitre. Godin (Paul). — Vaisselle glabre, signe prémonitoire de tuberculose pul- monaire. — L'auteur signale une corrélation intéressante entre une tuber- culose latente qui se manifestera plus tard et le retard de la pousse des poils axillaires par rapport aux poils pubiens chez les deux sexes. L'aisselle glabre avec toison pubienne déjà développée est un indice de tuberculose. Si l'état glabre a lieu d'un seul côté, c'est le poumon du même côté qui est menacé. — Y. Delage. Roaf (H. E.j. — Rapports dupoids des reins au poids total chez les chats. — Les rapports du poids des divers organes au poids total du corps sont 148 L'ANNEE BIOLOGIQUE. variables et le poids de chaque organe est proportionnel soit au poids du corps, soit à une puissance de ce poids, inférieure ou supérieure à l'unité. Pour les reins, c'est une puissance intermédiaire à 1,5 et 2 qui entre en jeu. ' La peau s'accroissant beaucoup moins vite que le poids total du corps, Tac- croissement plus considérable du poids du rein peut être dû à la nécessité de suppléer à la réduction proportionnelle de la surface cutanée. — Y. Dé- lace et M. GOLDSMITII. Roncato (A.). — Influence du labyrinthe non acoustique aur le développe- inenl de V(-corci' cérébelleuse [V; XIX, 1°]. — L'extirpation bi-Iatérale des canaux demi-circulaires chez les pigeons nouveau-nés détermine un retard dans l'écorce cérébelleuse et principalement dans celle de la région posté- rieure ; les caractères embryonnaires persistent au delà du temps normal. L'extirpation unilatérale est sans effet en raison de la décussation. — Y. Delage. a-b) Foà(C.). • — Nouvelles recherches sur la fonction delà glande pinéale. [IX, XIV]. — Lorsqu'on enlève la glande pinéale chez de jeunes poussins mâles, il s'ensuit un développement des testicules et de la crête plus consi- dérable que chez les coqs non opérés. La différence commence à se mani- fester cinq mois après l'opération et s'accentue toujours plus jusqu'au neu- vième mois. L'enlèvement de la pinéale chez de tout jeunes rats ne produit pas d'effets appréciables sur des femelles, mais provoque chez les mâles un plus rapide développement somatique. La différence maximum entre le poids des animaux opérés et des animaux de contrôle s'observe "26-30 jours après l'opération. Puis, graduellement, les poids s'équivalent. Au moment de la différence de poids maximum, on observe aussi un développement nota- blement plus grand des testicules de l'animal opéré; cette différence dis- paraît, elle aussi, plus tard. L'examen histologique des testicules, aussi bien des coqs que des rats, au moment des différences maxima de volume et de poids, révèle un développement uniformément plus avancé de tous les tissus de la glande : diamètre plus grand des canalicules, lumen plus am.ple, masse plus considérable des spermatozoïdes, canalicules plus distants les uns des autres. On ne noie aucune différence dans le processus spermiogénique. Les expériences sur les rats ont démontré que l'enlèvement de la glande pinéale ne produit pas une hypertrophie absolue des testicules, mais bien leur déve- loppement anticipé. Passé environ 48 jours après l'opération, le rat opéré ne se distingue plus de l'autre. Cette observation conduit à confirmer la doctrine qui attribue à la glande pinéale une fonction inhibitrice sur le déve- loppement sexuel, d'où l'on comprend qu'avec le début de la puberté co'incide une régression de la glande pinéale. — M. Boubier. Hirschler ( Jan). — Essai pour déterminer les autonomies et les corrélations de croissance. — L'auteur s'est proposé de déterminer dans quelle mesure la croissance d'un diamètre du corps (longueur) est indépendant ou corré- latif de celle d'un autre diamètre (épaisseur). Il a pris comme sujets d'expé- rience les jeunes larves d'un grand Orthoptère des Indes en forme de baguette, le Dixippus morosus L. — Elevés comparativement à des sujets témoins de même taille et exactement mesurés, ces Insectes étaient entourés d'un fil serré au niveau du métathorax de façon à entraver la croissance en épaisseur. — De l'ensemble des expériences il résulte que les individus soumis à la con- striction continuent à s'allonger, ce qui implique une certaine autonomie de croissance ( Wachstumautonomie), mais que, par contre, ils ne s'allongent pas autant que les individus témoins, ce qui implique un certaine corréla- XI. — LA CORRELATION. 149 tion de croissance (Wachstumskorrelation). Or, il paraît exister un rapport constant entre cette autonomie et cette corrélation de croissance. — P. Mar- CHAL. Babès (V.). — Les rapports existant entre certaines anomalies congéni- tales de la tête et la transformation symétrique des quatre extrémités {acro- métagénèse). — L'auteur a observé de nombreux cas d'acrométagénèse, c'est- à-dire de malformations similaires des 4 extrémités (héxodactylie, soudure et réduction des doigts rappelant les extrémités artiodactyles ou périssodac- tyles des herbivores), coïncidant avec une malformation de la face et de la base du crâne dans des conditions telles que cette dernière était certaine- ment primitive (adhérence amniotique, sclérose de la base du crâne), tandis que celle des extrémités était secondaire. Il en conclut que cette dernière avait pour cause la première et était conditionnée sans doute par des alté- rations de Thypophyse englobé dans la portion malformée de la base du crâne. — Y. Delage et M. Goldsmitii. Groom (Percy). — Étude préliminaire sur la signification du calibre des trachées dans les Conifères. — Il semble bien que le calibre des trachées du printemps varie directement avec la disposition systématique du genre ou de l'espèce, et aussi avec les conditions d'humidité ou de sécheresse dans lesquelles végète la plante ; mais d'autres facteurs peuvent intervenir, sur le rôle desquels de nouvelles recherches s'imposent. — P. Guérin. Pringsheim (E. G.). — Les propriétés mécaniques de la tige des plantes pendant sa jeunesse. — La turgescence ne peut, à elle seule, expliquer la rigidité qui permet à la jeune tige de se dresser verticalement; des tissus à parois épaisses, à action mécanique, et un parenchyme à parois minces concourent à donner à l'ensemble la souplesse nécessaire. P. cherche à établir qu'une tige en voie de croissance doit à ses tissus périphériques, épiderme, colle^chyme, fibre, sa résistance à la traction et à ses tissus in- ternes, la moelle vivante, sa résistance à la compression. Quand la lignifica- tion commence, la fonction de la moelle disparait. — F. Péchoutre. CHAPITRE XII liSi mort Arndt (Arthur). — Ueher generative Vorgànge bei Amœbn chondrophora n. sp. (Arch. Protistenkunde, XXXIV, 39-59.) [157 Baitsell (George Alfred). — Experiments on the r^eproduction of llie hypotrichous lufusoria. (Journ. Exper. Zool., XVI, 211-233, 16 fig.) [Confîi^me par ses expériences qu'un cycle vital aboutissant à la mort n'est pas fatal. — Y. Delage et M. Goldsmitii Boecker ( Edward). — Dépression und Missbildungen bei Hydra. (Zool. Anz., XLIV, N" 2, 75-80.) [158 a) Champy (C). — Quelques nouveaux l'ésultats de la méthode des cultures de tissus. (Rev. Se, LU, l'^'' sem., 328-332.) [Mise au point avec exposé de recherches analysées par ailleurs. — M. Goldsmitii b) Notes de biologie cyto/ogique. Quelques résultats sur la méthode de culture des tissus. (Arch. zool. expér., LUI, N. et R., 2-42.^ [153 a) Child (C. M.). — The asexual cycle of Planaria velata in relation to sé- nescence and rejuvenescence. (Biol. Bull., XXV, N^ 3, 1913.) [Voir le suivant b) — — Starvation. Rejuvenescence and acclimatation in Planaria doroto- cephala. (Arch. Entw.-Mech., XXXVlll, 418-446, 3 flg.) * [153 Eycleshymer (Albert C.). — Some observations on the decapitated young Necturus. (Anat. Anz., XLVI, 33p., 2 pi.) ' [153 Harris ( J. Arthur). — On Differential Mortality uyith respect to seed weight occurring in Field Cultures of Pisum sativum. (Amer. Xatur., XLVIll, 83- 86.) [155 a) Holmes (S. J.). — The cullivation of tissues from the frog. (Science, 16 janvier, 107.) [Détails sur la façon dont se comportent les divers tissus : les faits seront relatés plus amplement dans des mémoires ultérieurs. — H. de Varigny b) — — A culture médium for the tissues of Amphibians. (Science, 3 juillet. 32.) [H. conseille un mélange par parties égales de sérum de sang et d'une solution à 2 % de la gélatine alimentaire de Griibler. — H. de Varigny c) — — The life of isolated larval muscle cells. (Science, 21 août, 271.) [II s'agit de fibres de larves de Diemyctylus. Elles restent vivantes et contractiles huit mois, ce qui est intéressant au point de vue de la nécessité sup- posée de l'excitant nerveux pour la vitalité du muscle. — H. de Varigny d) The behavior of the epidermis of Amphibians when cultivated out- side the body. (Journ. Exper. Zool., XVII, 281-293, 1 pi.) [154 XII. — LA MORT. 151 Klitzke (Max). — Ueber Wiederconjuganten bei Paramœciiim caudatum. (Arch. Protistenkunde, XXXIII, 1-20, 2 pi.) [157 Levaditi (C). — Sur la neuronophagie. (C. R. Soc. Biol., LXXVIl, 474-477.) [Voir ch. XIX, 1° Levaditi (C.) et Pignot (J.). — La neuronophagie dans la poliomxjélite. (Ann. Inst. Pasteur, XXVIII, 509-516.) [Dans la destruction de la cellule nerveuse au niveau des ganglions spinaux, chez le Singe atteint de polio- myélite, la véritable neuronophagie intervient activement. — P. Lasseur liovatt Evans (C). — The effect of glucose on the gazeous metabolism of thc isolated mammalian heart. (Journ. of Physiol., XLVIl, 407-418.) [Voir ch. XIV Lovatt Evans (C.) and Ogawa (S.). — The effect of adrenaUn on the ga- zeous melabulism of the isolated mammalian heart. (Ibid., 446-559.) [Ibid. a) Marinesco (G.). — Sur le mécanisme chimie o-colloïdal de la sénilité et le problème de la mort naturelle. (Bull. Acad. Méd., LXX, 485-490.) [Analysé sur le suivant b) Mécanisme chimico-colloïdal de la sénilité et le problème de la mort naturelle. (Rev. Se, LU, l^"" sem., 673-679.) [152 Menegaux (A.). — Longévité en captivité. (Rev. fr. Ornith., N° 58,240.) [153 Oppel (A.). — Démonstration der Epithelbewegung im Explant at von Frosch- larven. (Anat. Anz., XLV, 12 pp., 7 fig.) [154 Osowski (Hirsz Elia). — Ueber aktive Zellbewegungen im Explantal von Wirbeltierembryonen. (Arch. Entw.-Mech., XXXVIII, 547-583, 1 pi.) [Ce travail est conçu suivant le même plan que celui d'OpPEL, analysé dans VAn- née biologique 1912, et aboutit à des conclusions analogues. — A. Brachet Osterhout (M. v. J.). — Vitality and injury as quantitative conceptions . (Science, 2 octobre, 488.) [151 Rona (P.) und AVilenko (G.). — Beobachtungen ûber den Zuckerverbrauch des ïiberlebenden Herzens. (Biochem. Zeitschr., LIX, 173-182.) [Voir ch. XIV Russel (W.). — De la .survie des tissus végétaux après le gel. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 508-510.) [La mort de la plante par le gel survient d'une façon d'autant plus lente qu'il y a davantage d'éléments non endommagés. — M. Gard Thomson (D.) and Thomson (J. G.). — The cultivation of human tumour tissue in vitro. (Roy. Soc. Proceed., B. 600, 90.) [154 Walton (A. J.). — Variations in the growth of adult mammalian tissue in autogenous and homogenous plasma. (Roy. Soc. Proceed., B. 597, 452.) [154 "Woodruff (Lorande Loss). — On so-called conjugating and non conjuga- ting races of Paramœcium. (Journ. Exper. Zool., XVI, 237-240.) [155 Woodruff (Lorande Loss) and Erdmann (Rhoda). — A normal periodic reorganization process without cell fusion in Paramœcium. (Journ. Exper. Zool., 425-502, 66 fig.) [155 Voir pp. 1, 75, 77, 312, 313, 314, 325 pour les renvois à ce chapitre. Osterhout (W. v. J.). — Vitalité et lésion en tant que conceptions quan- 152 L'ANNEE BIOLOGIQUE. titalives. — Qu'est-ce que la vitalité? On ne sait, mais O. pense qu'elle dé- pend, pour un tissu donné, du maintien de sa perméabilité normale; auquel cas la mesure de perméabilité donne une indication précise sur sa vitalité. Comment mesurer la perméabilité"? Electriquement, en déterminant la résistance électrique, méthode rapide, applicable aux parties comme à la to- talité de l'organisme. O. a d'abord opéré avec des disques découpés dans les frondes de la Laminaire, puis sur des frondes intactes, et sur la Zostère. L'expérience lui a montré qu'il est malaisé de juger de la vitalité par l'alp- parence : des tissus ou organismes peuvent avoir beaucoup perdu de leur perméabilité sans que leur vitalité paraisse atteinte. Et d'autres, semblant morts ou presque morts, se portent en réalité beaucoup mieux qu'on ne croi- rait. On constate, par l'expérience, que des disques présentant initialement une même résistance moyenne de 1.300 ohms, conservés 24 heures au labo- ratoire, et semblant en même condition, offrent au bout de ce temps des résistances variant de 1 .300 à 400 ohms. Les disques à résistance faible sont les premiers à mourir; et les autres meurent dans l'ordre de leur résistance. Les signes visibles de la mort n'apparaissent que 24 heures et souvent plu- sieurs jours après la chute de la résistance à 330 ohms, qui est le point de mort. Des algues venant d'un même point avaient toutes une résistance faible : ce point était contaminé par de l'eau d'égout. Les influences qui dimi- nuent la vitalité diminuent la résistance électrique. La vitalité, mesurée par la résistance, varie chez le même individu, comme le poids : probablement par suite de la production de certaines substances. Certains réactifs dimi- nuent la résistance de façon temporaire sans déterminer de lésion perma- nente. La détermination de la résistance après une lésion rend possible un traitement quantitatif de celle-ci, et permet d'évaluer l'importance du trou- ble. [Les idées émises par O. sont intéressantes et méritent d'être approfon- dies]. — H. DE Varigny. a-b) Marinesco (J.). — Mécanisme chimico-colloïdal de la sénilité. — La théorie de l'auteur, qu'il oppose à la théorie phagocytaire de Metchnikûff, est basée sur le parallélisme entre les phénomènes que le temps produit dans les substances colloïdales (sénescence des collo'ides) et ceux observés dans les organismes vivants. On sait que le trait principal du vieillissement des colloïdes est leur déshydratation, qui amène l'agglomération et la préci- pitation des globules. Les facultés d'adsorption et de diffusion se modifient en même temps. On sait, d'autre part, que les tissus animaux se déshydra- tent avec l'âge; en même temps la vitesse de diffusion des substances nutritives diminue, le métabolisme se ralentit. L'auteur a étudié ces phé- nomènes sur la cellule nerveuse; la formation du pigment est un résultat de la précipitation des granulations qui, dans cet état, offrent une grande résistance aux agents dissolvants. Le réseau fibrillaire, les cordons plus ou moins épais, les corpuscules argentophiles, les faisceaux neurofibrillaires qu'on rencontre dans les cellules nerveuses des sujets âgés et dans certaines conditions morbides, sont de même des résultats de cette condensation. — Un autre phénomène qui intervient dans la sénescence est la diminution de la partie basochromatique du noyau cellulaire (nucléine), qui est une puis- sante source d'énergie chimique. Ces transformations physico-chimiques sont fatales et indépendantes de l'action du milieu. Les expériences de cul- ture de tissus semblent montrer le contraire, mais là aussi on observe un certain affaiblissement de la vitalité avec le temps, et, d'ailleurs, on ne peut pas conclure des cultures in vitro à l'organisme vivant, car dans ce XII. - LA MORT. 153 dernier les éléments sont limités dans leur forme et leur croissance. — M. GOLDSMITH. a-6)Child (C. M.). — Jeûne, rajeunissement et adaptation chez Planaria do- rotocephala. — Les jeunes individus ont un métabolisme plus intense que les vieux, ce que l'auteur reconnaît par une susceptibilité plus grande des pre- miers à l'action de KCN, de l'alcool, etc. Or, chez de vieux individus sou- mis au jeune, et qui, ayant consumé leur propre substance, se sont foi'tement réduits de taille, l'intensité du métabolisme augmente, et par con- séquent ils subissent un véritable rajeunissement. La preuve en est que si on leur rend de la nourriture, ils recommencent à croître et à se diffé- rencier comme ils l'avaient fait au cours de leur vie. Ceci indique que la sénilité, tout au moins chez les Planaires, est due à l'accumulation dans leur corps, pendant qu'ils s'accroissent et se développent, des matériaux qui constituent leurs tissus et leurs organes. Si le trop-plein de ces maté- riaux est détruit par l'animal lui-même pendant une période plus ou moins longue d'inanition, il se rajeunit en ce sens qu'il récupère le pouvoir de le reformer à nouveau — si on le nourrit — et cela avec une activité métabo- lique équivalente à celle des tout jeunes individus. — A. Br.achet. Eycleshymer (Albert C.V — Quelques observations sur de jeunes Nectu- rus décapités. — Ayant observé par hasard la survie de larves de Necturus décapités accidentellement, E. a pratiqué méthodiquement la décapitation de larves d'âge varié, et en a observé les effets. La survie est fréquente, pourvu qu'on laisse en place les branchies externes. La croissance générale des larves décapitées est un peu plus lente que celle des animaux entiers, et la différenciation des organes est à peu près normale. Les mouvements exécutés sont les mêmes, quoique plus lents. La distribution du pigment est normale; mais les chromatophores sont fortement contractés. Les réac- tions à la lumière se font comme noi'malement, ce qui prouve que les larves suppléent à l'absence des yeux par le sens dermatoptérique. — A. Prenant. Menegaux (A.). — Longévité en captivité. — Les Oiseaux bien soignés peuvent vivre en captivité plus longtemps qu'en liberté, car les dangers pour eux sont moindres. Certains petits oiseaux ont pu vivre jusqu'à 18 ans ans en captivité. L'auteur cite un grand nombre de cas de longévité. — A. Meneg.\ux. b) Champy (C). — Quelques résultats de la méthode de culture des tissus. — Les cellules musculaires lisses, cultivées en plasma selon la méthode pré- conisée par l'auteur, se comportent de façons assez différentes. Il semble que les différences soient dues au degré plus ou moins parfait de la différencia- tion des fibres musculaires. On ne peut cultiver un tissu ou un organe en lui conservant ses attributs caractéristiques. Quel que soit le tissu ou l'organe cultivé, les cellules qui constituent la zone d'envahissement sont, au bout d'un certain temps, complètement indifférentes, comparables aux cellules d'un blastoderme jeune; il se produit un phénomène de dédifférenciation. Dans les cultures, le muscle vésical du lapin se dédifférencie moins vite que le muscle vasculaire et se dédifférencie autrement. Tandis que chez le premier la dédifférenciation s'accompagne de l'abandon des extrémités de la fibre, dans le muscle des petites artères la cellule musculaire se dédifférencie telle quelle. Dans la cellule moins différenciée, le cytoplasma peut en quelque sorte détruire l'organe fonctionnel spécial; dans l'élément fonctionnellement 154 L'ANNEE BIOLOGIQUE. plus parfait, le cytoplasme est impuissant à opérer cette destruction et le retour à l'état indifférent ne peut s'acquérir qu'au prix de la perte d'une partie de la cellule. — M. Lucien. Oppel (Albert). — Démonstration de la migrai ion de Vépithélium datis l'explantal de larves de Grenouille. — Pour la démonstration de la migra- tion de l'épithélium, et de préférence aux cornées de Mammifères, O. em- ploie les queues de têtards de Grenouille. Il les cultive dans un mélange d'eau et de liquide de Ringer : l'eau pure a l'inconvénient, par son hypotonicité, de provoquer des rétractions anormales. Dans ces conditions O. observe, sur la surface de section, une migration épithéliale progressive de la péri- phérie vers l'axe, qui finit par recouvrir complètement cette surface, jusqu'au milieu de la corde dorsale, sans interposition de conjonctif. Cette migration ne s'explique ni par une tension de l'épiderme, qui aurait l'effet inverse, ni par une prolifération, mais par des déplacements cellulaires, dont on peut d'ailleurs observer les images. — A. Prenant. d) Holmes (S. J.). — Comportement de l'épiderme dWmphibiens cultivé en dehors du corps. — C'est la suite d'expériences précédemment exposées par l'auteur et analysées dans le volume précédent de \'A7w. biol. (XVIII, p. 172). Les nouvelles expériences ont porté surtout sur l'épiderme des larves de Diemyctyliis et ont confirmé le fait de l'étalement des cellules épidermiques cultivées in vitro en couches continues, par suite de mouve- ments amœboïdes, et leur rétraction en boules dans les conditions défavo- rables. Les faits nouveaux se rapportent à l'action des excitants chimiques, thermiques, osmotiques ou mécaniques, qui produisent une contraction tem- poraire des cellules ; la lumière n'a pas d'action appréciable. La survie peut durer pendant des mois; les mitoses sont observées 50 jours après le com- mencement de la culture ; les divisions amitotiques se produisent sous l'in- fluence de mauvaises conditions (insuffisance du liquide nourricier). L'épi- derme de la grenouille adulte se comporte d'une façon analogue, mais la croissance est plus lente. — M. Goldsmith. Walton (A. J.). — Variations dans la croissance de tissus de mammi- fères adultes, dans les plasmas autogène et homogène. — Expériences faites avec des fragments de testicules, thyroïde et rein. Autogène désigne le plasma de l'animal fournissant le tissu; homogène celui obtenu d'un autre animal mais de même espèce. Conclusions. 1° L'étendue de la croissance des tissus in vitro ne dépend d'aucune qualité des cellules elles-mêmes, mais bien du caractère du plasma. 2° La variation du plasma est indépendante de son caractère homogène ou autogène : elle se rattache à quelque cause encore inconnue. 3° Les plasmas frais semblent contenir des substances, inhibant et stimulant la crois- sance des cellules, les stimulantes étant en excédent. 4° La substance inhibante est diminuée, et la stimulante accrue, par la congélation du plasma durant 1, 2 ou 3 jours. 5'^ La stimulante est détruite par une congé- lation du plasma durant 6 ou 8 jours. — H. de Varigny. Thomson (D.) et Thomson (J. G.). — Culture in vitro de tissus de tumeur humaine. — Deux cas suivis de succès. Dans l'un il s'agit d'un papillôme intrakystique de l'ovaire. On le cultive dans du plasma de volaille et de la solution de Ringer, avec extrait de la tumeur en solution de Ringer {aa de chaquej. Au 3«' jour, bourgeons nouveaux; au5<=, croissance considérable, con- XII. - LA MORT. 155 .sistant en une extension solide de cellules épithéliales : cellules plus gran- des et amiboïdes. Cette tumeur, entièrement épithéliale, n'a donné que des cellules épithéliales. Dans le second cas, il s'agit d'une glande carcinomateuse du cou. On voit pousser des cellules de stroma et des bourgeons de cellules épithéliales du cancer. La croissance cesse après 15 jours. Ici encore les cellules de néo- formation sont beaucoup plus volumineuses. Noter la croissance de tissus humains dans du bouillon de volaille : d'habitude on admet qu'il faut du plasma de l'espèce fournissant le tissu. [Mais l'espèce, en l'affaire, est-ce l'homme, porteur de la tumeur, ou la tumeur elle-même, apte à venir sur des hôtes divers?] — H. de Varigxv. Harris ( J. Arthur). — Relations entre la mortalité et le poids des graines dans les cultures de Pisum sativum. — L'auteur présente les résultats d'une série de recherches entre le poids des graines et leur vitalité. H avait déjà établi, pour Phaseolus vidgaris, que les graines lourdes et légères étaient moins capables de se développer en plantes fertiles que les graines dont le poids était plus rapproché du poids moyen de la graine. Il en est de même pour Pisum sativum, mais il y a ici une tendance à la survivance des graines lourdes, bien que, dans trois expériences, les graines qui donnaient des plantes fertiles étaient en moyenne plus légères que celles qui ne germèrent pas. — F. Péchoutre. "Woodruff(Lorande Loss). — Races conjugantes et non conjugantes chez le Paramaxium. — Calkins d'une part, Calkins et Gregory de l'autre, croient pouvoir interpréter certains résultats de ^W. en distinguant, dans les Para- mécies, des races ou lignées conjugantes, c'est-à-dire ne pouvant vivre in- définiment sans conjugaison, et d'autres non conjugantes, se caractérisant par les propriétés opposées. W. repousse cette conception et fait remarquer que la prétendue race non conjugante se conjugue dès qu'on lui fournit les conditions convenables, et cela après s'être reproduite sans conjugaison pen- dant plus de 6 ans et pendant plus de 4.000 générations. — Y, Del.\ge et M. GOLDSMITH. ■WoodniîF (Lorande Loss) et Erdmann (Rhoda). — Un processus périodique et normal de réorganisation sans fusion cellulaire chez le Para- mxcium. — A la suite de leurs recherches antérieures, les auteurs sont arrivés à la conclusion que cet Infusoire peut, dans de bonnes conditions de culture, se reproduire pendant de longues séries de générations sans conjugaison, mais qu'il survient au cours de l'existence des lignées, des variations dans l'intensité des divisions, présentant des stades de dépression et des stades d'activité accrue, se succédant d'une façon rythmique. Dans le présent tra- vail "W. et E. exposent les résultats de l'étude cytologique d'individus pré- levés quotidiennement pendant une durée de 7 ans et représentant 4.500 gé- nérations maintenues sans conjugaison et sans diminution de leur vitalité. Le milieu de culture était fourni par l'eau des étangs, bouillie, de façon à présenter une infusion de tout ce qui peut s'y trouver en suspension. Cette étude montre des modifications nucléaires périodiques analogues à ce que l'on observe dans la conjugaison, mais en l'absence de celle-ci. Les auteurs donnent des phénomènes cytologiques de longues descriptions que nous ne pouvons pas reproduire; nous nous en tenons aux phénomènes biologiques. Il faut distinguer dans le processus trois phases : descendante, plateau et ascendante. L'ensemble des phénomènes rappelle ceux de la conjugaison. 156 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sauf l'absence d'échange des noyaux migrateurs et de la division donnant naissance à ceux-ci et aux noyaux stationnaires. Au début, dans le macro- nucléus, formé d'une enveloppe et d'un semis de granulations, ces der- nières se groupent en grains chromatiques plus gros qui sortent du noyau et se répandent dans le cytoplasme où ils se désintègrent peu à peu, tandis que la membrane nucléaire, vide, disparaît. Les micronucléus, au nombre de deux, se divisent chacun en quatre et il n'a pu être constaté si cette division est réductionnelle. Ces 8 micronucléus se réduisent à deux par disparition de 6, probablement 3 de chaque groupe. Les deux micronucléus se divisent chacun en deux, destinés à former l'un le nouvel appareil macro- nucléaire, l'autre le nouvel appareil micronucléaire. A ce moment se pro- duit une division du corps de l'animal et chacune des cellules-filles reçoit les deux produits de division d'un des deux micronucléus. De ces deux noyaux, l'un va donner le macronucléus de la cellule-fille et l'autre se di- vise en deux, pour donner les deux micronucléus définitifs. Une troisième division micronucléaire donnant naissance, comme dans la conjugaison, aux noyaux migrateur et stationnaire n'a pas lieu, ni, par suite, la formation d'un syncaryon. A la suite de ces phénomènes se produisent des séries de divisions purement végétatives. Si on fait intervenir une conjugaison, les transformations nucléaires se produisent de la même façon et dans la même succession des phases, de sorte que les deux phénomènes sont indépendants l'un de l'autre. Ces phénomènes se rencontrent chez toutes les races de P. aurelia et chez toutes les espèces de Paramécies et, autant qu'on en peut juger par ce qu'ont décrit, sous d'autres noms, différents auteurs, dans la généralité des Infusoires et même des Protozoaires. Les études antérieures des auteurs ont montré que le cycle biologique des Infusoires n'est pas celui qui avait été indiqué par Maupas et adopté par Calkins et autres, se caractérisant par une sénescence graduelle suivie d'une conjugaison constituant un rajeunissement, qui sert de point de départ à un nouveau cycle semblable, la sénescence aboutissant à la mort si la conju- gaison n'intervient pas, mais cette mort pouvant être retardée par l'excita- tion due à une nourriture appropriée ou à d'autres excitants. — Si les mé- thodes d'élevage sont suffisamment parfaites, on obtient, au contraire, des générations indéfinies sans conjugaison, mais on observe dans les séries des divisions végétatives une alternance de périodes d'activité et de dépres- sion se produisant tous les 25 à 30 jours, après 40 à 50 générations. C'est à ces périodes de dépression que correspondent les phénomènes nucléaires ci-dessus décrits, qui sont ceux d'une conjugaison sans union de deux indi- vidus et sans distinction entre noyau migrateur et noyau stationnaire. Les causes de ces alternances sont indépendantes du milieu et paraissent en rapport avec des facteurs internes qui n'ont pu être définis. Ainsi, l'excitation à de nouvelles séries de divisions végétatives peut être fournie soit par la conjugaison, soit par la réorganisation nucléaire. Ces deux processus ont de nombreux points communs et diffèrent par l'absence de caryogamie chez le second, d'où la conclusion que c'est aux phénomènes communs et non à la caryogamie qu'est due dans les deux cas l'excitation physiologique. Les auteurs pensent que le résultat de cette action doit être la fusion des substances nucléaires avec celles du cytoplasme, d'où résulte un réarrangement moléculaire engendrant de nouvelles conditions chimi- ques. Ils donnent à ce phénomène le nom d'endnmij-ir. — Si l'on veut rap- porter à la parthénogenèse tous les cas d'excitation au développement sans copulation et sans tenir compte de la réduction des chromosomes, on peut lui rapporter ces phénomènes de réorganisation nucléaire. Mais il est pré- XII. — LA MORT. 157 férable de donner à la parthénogenèse une définition plus précise et de la restreindre, comme le veut Winckler, aux cas où l'élément qui se développe a le caractère d'un œuf et où le nombre de chromosomes est haploïde. Dans ce cas, l'endomixie n'appartient pas à la parthénogenèse, car la cellule qui se développe n'a pas le caractère d'un macrogamète et, si les chromosomes n'ont pu être comptés, on est certain cependant qu'il n'y a pas réduction de leur nombre, puisque entre deux conjugaisons consécutives peuvent prendre place plus de 100 réorganisations nucléaires. L'endomixie est un phénomène spécial dont on ne pourra fixer la place dans les processus bio- logiques que lorsque son étude aura été étendue à d'autres Protistes. Par le fait du réarrangement moléculaire qu'elle comporte, l'endomixie peut être une cause de variation dans une lignée pure. C'est là, d'ailleurs, pour l'au- teur une opinion théorique, car il n'a rien observé de tel dans les 4.500 géné- rations observées. Le résultat essentiel de ces études, c'est que l'être vivant possède en lui même dans l'endomixie un facteur d'activation de son métabolisme qui sup- prime pour lui la mort physiologique et le rend apte à se perpétuer pendant un nombre indéfini de générations sans le secours de conjugaison. [N'y a-t-il pas une interprétation plus simple de tous ces curieux phéno- mènes? La réorganisation nucléaire serait une préparation à la conjugaison qui ne peut se parfaire faute de conjoints. Ces phénomènes préparatoires comportent un processus d'épuration nucléaire qui suffit au rajeunissement des noyaux, la conjugaison qui se produit ensuite éventuellement ne servant à rien dans cette excitation physiologique et apportant seulement à la race les avantages de l'amphimixie. Il y a là une éclatante confirmation de la distinction établie il y a 15 ans par un des auteurs de cette analyse dans les phénomènes de la fécondation entre l'excitation au développement et l'am- phimixie. L'épuration nucléaire en question doit consister dans le rejet de produits d'excrétion accumulés dans le noyau et nuisibles au développement. Ces substances nocives peuvent trouver dans le cytoplasme parcouru par des courants d'eau des conditions d'élimination vers le dehors qu'elles ne rencontraient pas dans le noyau]. — Y. Delage et M. Goldsmith. Klitzke (Max). — Sur les reconjugants chez Paramtecium caadatum. — Enriquez (1908) a appelé reconjugants les infusoires qui, à peine séparés, se conjuguent de nouveau, avant d'avoir achevé la réorganisation de leur ap- pareil nucléaire normal. Chez Paramxcium caudntum, 'psiV exemple, on peut aisément distinguer ces individus : on sait, en effet, que les ex-conjugués développent quatre macronucléi et qu'une l""^ division donne deux indivi- dus à deux maci'onucléi. Si les animaux à quatre macronucléi se conjuguent, ce sont des reconjugants de P*^ génération; ceux à deux macronucléi sont de 2^ génération, d après la nomenclature de K. Enriquez croit que la con- jugaison est amenée uniquement par des facteurs externes. S'il en était ainsi, il n'y aurait aucune raison pour que, dans les mêmes conditions, les reconjugaisoris soient plus, ou moins fréquentes que les conjugaisons nor- males. Or, les reconjugants de 2^ génération sont deux fois, et ceux de 1'"'^ gé- nération treize fois moins nombreux que les conjugants normaux. Il inter- vient donc des facteurs internes. Le macronucléus pourrait avoir une action inhibitrice sur la conjugaison; alors quatre macronucléi agiraient plus que deux et deux plus que un, ce qui expliquerait les faits constatés. — A. Ro- bert. Arndt (Arthur). — Sur les processus gënératifs chez Aniœba chondro- 158 L'ANNEE BIOLOGIQUE. phora n. $p. — La masse de l'ectoplasma dépend du milieu : elle atteint les 2/3 de la masse totale de l'animal en milieu liquide et diminue dans les cultures sur substratum solide. L'espèce étudiée prend parfois sur lame la forme Umax : celle-ci peut donc tenir aux conditions extérieures et n'être pas un caractère spécifique. L'enkystement dépend de causes internes et les conditions extérieures sont accessoires. Si on change le milieu nutritif assez souvent, l'Amibe n'a pas le temps de s'enkyster : alors, au bout de quinze jours, beaucoup dégénèrent, et la tendance des autres à l'enkystement ne cesse d'augmenter. Avant l'enkystement il apparaît autour du noyau des grains, probablement mitochondriaux, disposés d'ordinaire concentrique- nient à lui. Ils diminuent de nombre ensuite. Pendant ce temps il apparaît dans le noyau de la chromatine périphérique, formée aux dépens du caryo- some, qui la reprend ensuite. L'auteur compare la production de ces deux anneaux (chromatine périphérique et mitochondries) en dedans et en dehors de la membrane nucléaire, aux anneaux de Liesegang, qui se forment par un précipité de chromate d'argent, lorsque l'on dépose une goutte de solution de nitrate d'argent sur de la gélatine bichromatée. Sous le kyste, des phé- nomènes de rénovation ont lieu : une partie du caryosome sort du noyau et se divise dans le cytoplasma sous forme de grains que l'auteur baptise : Canjosomchondrien et qui reconstitueraient un nouveau noyau. — A. Ro- bert. Boecker (Ed-ward). — Dépression et malformations chez l'hydre. — B. soumet une culture de Hydra fnsca avec quelques H grisea, contenant 260 individus, à l'observation dans des conditions d'alimentation normale. Par suite de causes non déterminées, il se produit dans l'évolution de la colonie des fluctuations considérables consistant dans une alternance de périodes de prospérité et de déchéance. L'auteur donne à ces dernières le nom de périodes de dépression, dont le tableau ci-dessous indique les carac- tères. Nombre iMalfor- Pieds Tenta- Tenta- Formation DATES Dépression mations multi- cules cules de d'animaux doubles ples fendus enroulés S o troncs 1 IX 260 Forte 5 IX dépression. 14 IX 29 17-18 IX 40 Guérison. 1 ■> 1 28 IX-2 X 126-249 — 3 1 5 9 1 5 X 170 Forte 9-15 X 97 dépression. 4 5 i 2 18-26 X 123 — 3 11 3 27 X-1 XI 85 ■ — 75 • Gz-and 5 XI 88 — nombre. 9-13 XI 125 Guéi'ison. 9 1 — 17-23 XI 113 6 5 1 2-4 XI 1 14X11 299 3 19 XII 286 — 1 1-3 1 236 Forte 9 1 1 Grand dépression. nombre. XII. — LA MORT. 159 Il convient d'ajouter que, pendant les périodes de dépression, les bour- geons qui se forment ne se détachent pas; il y en a quelquefois cinq succes- sivement. La cause de ces fluctuations, quand les conditions ambiantes semblent invariables, reste mystérieuse et, en l'expliquant par le phénomène de la dépression, l'auteur ne fournit qu'une explication purement verbale qui marque mal son ignorance. Dans une expérience ne faisant pas partie de cette série, l'auteur a con- staté qu'à la température de 4 à 10°, il y avait formation d'œufs, mais pas de produits sexuels mâles. — Y. Delage et M. Goldsmith. CHAPITRE XIII llorpholog^ie générale et ebiniie biolos;ique Abderhalden (E.) und Bossani (E.)- — Studien l'ibcr das Verhalten des Blutseruins gefjeniiber Dextrose, Liirulose und Galak/ose vor und nach er- folgter parenteraler Zufuhr dieser Zuckerarten. (Zeitschr., f. physiol. Che- mie, LXXXX, 369-387.) [202 Abderhalden (E.) und Grigoresen (L.). — Weitere Unlersuchungen i'iber das Verludten des Blulserums gegenaber Rohrzncker und nach erfoigter pa- renteraler Zufuhr dièses Disaccharids. (Zeits. f. physiol. Chem., LXXX, 419-436.) [202 Abderhalden (E.) und Strauss (H.). — Beitrag zur Kennlnis des Um- fanges der HippursUKrebildung im Organismus des Schweines. (Zeits. f. physiol. Chemie, CXXXXI, 81-85.) [199 Abderhalden (E.) und Wildermuth (F.). — Weitere Untersuchungen iiber das Verhalten des Blutserums gegenûber Rohrzucker vor und nach erfolgter parenteraler Zufuhr dièses Disaccharids. (Zeitschr. f. physiol. Chemie, LXXXX, 388-418.) ' [202 Anthony (R.) et Bortnowsky (I.). — Recherches sur %in appareil aérien de type particulier chez un Lémurien. (Arch. zool. exp., LUI, fasc. 6.) [173 Armstrong (H. E.) and Gosney (M. H.). — Sludies on Enzyme action. XXII. Lipase. IV. The corrélation of synthetic and hydrolytic activily. (Roj. Soc. Proceed. B., 601, p. 176.) [Action nuisible de l'eau sur l'hydrolyse et la synthèse. — H. de Varigny a) Ask (F.). — Ueber den Ziickergehalt des K animer wassers. (Biochem. Zeitschr., LIX, 1-35.) ' [190 b) Uber den Zucker im Ilumor aqueus beim MenscJien. (Biochem. Zeitschr., LIX, 35-63.) [190 Aso (K.) und Sekine (T.). — l'eber das Vorkommen von Nitrilen in Pflan- zen. (Beih. z. bot. Centralbl., XXXII, Abt. 1, H. 1, 146-147.) [215 a) Bach (A.). — Ueber das Wesen der sogenannten TyrosinasewirhuKj . (Biochem. Zeitschr., LX, 221-230.) [2io ^) _ ._ Recherches sur les ferments réducteurs (2'' mémoire). (.\rch. des Se. phys. et nat., XXXVII, 409-422.) [201 Bartholome-w (E. T.). — Concerning the présence of diastase in certain red Algœ. (Bot. Gazette, LVll, 136-147.) [213 Bertrand (G.) et Compton (H.). — Sur une modification de Vamygdalina.'ie XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 161 et de l'amygdalase due au vieillissement. (C. R. Ac. Se, CLIX, 43-45.) [212 a) Bertrand (G.) et Rosenblatt (M.). — Sur la Ihermorégénération de la sucrase. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 1455.) [208 b) Peut-on étendre la Ihermorégénération aux diverses diastases de la levure? (C. R. Ac. Se, CLVIII, 1823.) [209 Bierry (H.) et Fandard (L.). — Sur le sucre du plasma sanguin. (C. R. Acad. Se, CLVIII, 61-64.) [187 Bierry (H.), Hazard (R.) et Ranc (H.). — Azote du sang dosable par la méthode à l'acide nitreux. (C. R. Soc. Biol., LXXVI, 261.) [193 Bierry (H.) et Larguier des Bancels (J.). — Thermolabililé de ï'amylase pancréatique. (C. R. Soc. Biol., LXXVI I, 146.) [204 Bierry (H.) et Ranc (A.). — Sucre protéidique du plasma sanguin. (C. R Acad. Se, CLVIII, 278-280.) [187 Blanchet (H.). — Sur Vactivilé de la lipodiastase des grains de ricin à basse température. (C. R. Ac. Se. CLVIII, 895.) [212 Bohm (L.). — Ueber den Abban des m- Methglphenylalanins im Organismus. (Zeitschr. f. physiol. Ch., LXXXIX, 101-1 12.) [190 Bottomley ("W. B.). — Ammonium humate as a source of nilrogen for plant. (British Ass. f. adv. of Se, 83- Report, 705-706.) ^ [L'humate d'ammonium peut satisfaire les besoins d'azote des plantes, si des phosphates solubles et des sels de potassium sont contenus dans le liquide de culture. — F. Péchoutre Bourquelot (Em.) et Aubry (A.). — Influence du titre alcoolique sur la synthèse biochimique de Véthylqlucoside et du propylglucoside cl. (C. R. Acad. Se, CLVIII, 70-72.) ' [209 Bourquelot (Em.) et Bridel (M.). — Equilibres fermentaires. Reprise de l'hydrolyse ou de la synthèse jjar suite de changements apportés dans la composition des mélanges. (C. R. Acad. Se, CLVIII, 206-209.) [209 Boysen-Jensen (P.)- — I^i^ Zersetzung des Zuckers bei der alkoholischen Gàrung. (Biochem. Zeitschr., LVIII, 451-467.) [211 Brammertz ("W.). — Ueber das normale Vorkommen von Glykogen in der Retina. (Arch. mikr. Anat., LXXXVI, 7 p., 1 pl.) [189 Braus (H.). — The homology ofthe gills in the Light of Experimentcd Inves- tigation. (Rep. 83'" Meet. Brit. Ass., Birmingham, 523-524.) [172 Burghold(F.). — Ueber toxische Zustdnde bei Phlorhizinanioendung and ihre Beziehung zur vôlligen Kohlenhydratverarmung des Organismus und zur Leber. (Zeitschr. f. physiol. Chemie, LXXXX, 60-74.) [186 Burlingame (L. Lancelot). — The morphology of Araucaria brasiliensis. (Bot. Gazette, LVII, 490-508, 2 fig., 3 pi.) [Etude du cône et du gamétophyte femelle à! Araucaria brasi- liensis. Ce gamétophyte présente plus de ressemblance avec celui des Taxa- cées et des Taxoïdées qu'avec celui des autres Conifères. — P. Guérin Cameron (A. T.). — The iodine content ofthe thyroid and ofsome branchial cleft organs. (Journ. of biol. Chemistry, XVI, 465-473.) [215 Capozzi (G.). — Sulla presunta sistenzadi creatinino pre formata nel tessuto muscolare. (Lo Sperimentale, LXVIII, 132-136.) [194 l'année biologique, XIX. 1914. 11 162 LANNKE BIOLOGIQUE. Chappelier (A.). — Persistance et déveJopjtement ilesorf/nnes génitaux droits chez les /'emel'les adultes des oiseaux. (Bull, scient. Fr. et Belg., XLVII, 361.) [169 Chelle (L.) et Mauriac (P.). — 5m/' la transformdlion du r/lucose en aride lacti'jiic dans rautor/h/colyse du samj. (C. R. Soc. Biol., LXXVI, 825.) [190 Chuard (E.) etMellet (R.). — Sur la production de la nicotine par la plante de tabac. (Arch. des se. phys. et nat., XXXVII, 283-285.) [216 Compton (A.). — Constancy ofthe optimum température of an Enzyme ttn- der varying concentrationsof Subatrate and iif Enzyme. (Roy. Soc. Proceed., B. 602, 258.) [La température optima est indépendante de la concentration du substrat et de celle de l'enzyme. — II. de Varigny Coope (R.) and Mottram (V. H.). — Eatty acid métabolisme in the liver. m. Eally acid infiltration of the liver duriny jjreynancij and lactation. fJourn. ofPhy.siol., XLIX, 23-33.) ' [195 Costantino. — Ricerclie sugli amino-acidi. (Atti délia Soc. ital. per il pro- gresse délie scienze, VII, 950-952.) [192 Crohn (B. B ) and Epstein (A. A.). — The stimulaling influence of sérum on panrreatic amylase. (Journ. of biolog. Chcmistry, XVII, 317-324.) [203 a) Dakin (H. D.) and Dudley (H. "W.). — Glyoxalase. IV. (Journ. of biol. Chemistry, XVI, 505-513.) [204 b) The fate of l-alaninc in the glycosurie organism. (Journ. of biol. Chemistry, XVII, 451-454.) [190 c) — — The formation of amino- and hydroxy-acids from glyoxals in the animal organism. (Journ. of biolog. Cliemistry, XVIII, 29-51.) [204 Dehorne (A. et L.). — Recherches sur Scier ocheilus minutus, Polychète de la famille des Scalibregmides. (Arch. zool. exp., LUI, 3-61, 1913.) [173 Epstein (A. A.) and Baehr (G.). — Certain new principles concerning the meclianism of hyperglycœmia and glycosuria. (Journ. of biolog. Chemis- try, XVllI, 21-27.1 [186 Epstein (A. A.) and Bookman (S.). — Studies on the formation a f glycocoll in the body. III. (Journ. of biolog. Chemistry, XVII, 455-462.) [196 Erdelyi (P.). — Zur Kenntnis toxischer Phlorrizinwirkungen nach Experi- menten an der partiell ausqeschalten Leber {Ecksche Fistel). (Zeitschr. f. physiol. Chemie, XC, 32-59,") [186 Euler (H.). — leber die liolie des Glykogens bei der Gdrung durch lebende Ilefe. (Zeits. f. physiol. Chemie, LXXXIX. 337-345.) [210 E-wart (A. J.). — .1 comparution study of oxydation by catalysts of organic and inorganic origin. (Roy. Soc. Proceed., B. 603, 284.) [207 a) Falk (M.). — Ueber die Einwirkung von Sérum auf Ureasen {spezifische Auxoureasen). (Biochem. Zeitschr., LIX, 298-315.) [210 b) Ueber das Schicksal der Soja-Urease im normalen und im vorbehan- delten Organismus. (Biochem. Zeitschr., LIX, 316-325.) [Le sérum normal ne contient pas d'uréase; l'injec- tion intrapéritonéale de l'uréase de Soja la fait apparaître. — E. Terroine Fandard (M"« L.) et Ranc (A.). — Sur la teneur en sucre du sang des pois- sons de mer. (C. R. Soc. Biol., LXXVI, 68.) [188 - XIII. - MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 163 Fermi (Claudio). — Untersuchungen liber Speziftzildt und andere Eigen- schaften der Ektoproteasen. (Gentralbl. f. Bakt., I, LXXII, 401-454.) [205 Fernbach (A.) et Schœn (M.). — Sur quelques produits de la décomposition du dextrose en milieu alcalin. (C. R. Ac. Sc.^ CLVIII, 976.) [189 Folin (O.)andBuckman (T. E.). — On thecreatine content of muscle . (Journ. of biol. Chemistry, XVIÎ, 483-486.) [194 Folin (O.) and Denis ("W.). — On the creatinine and creatine content of blood, (Journ. of biol. Chemi.stry, XVII, 487-491.) [195 Friedmann (E.). — Weitere Versuche iiber die Bildung von l-^-Oxybutter- sdure aus Crotonsdure durch Leberhrei. (Bioch. Zeits., LXI, 281-285.) [196 Fromherz (K.) und Hermann (L.j. — Ueber den Abban des m-Melhiilphe- nylalanins im Organismus. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXXIX, 113-122.) [191 a) Fûrth (Otto von). — Ueber bie Beziehungender Milchsaure zum Kohlen- hydratsto Ifwechsel . I. leber daji Auftreten der Milchsaure im Kaninchen harn bei der Phosphorvergiftung. (Bioch. Zeits., LXIV, 131-155.) [177 b) Ueber die Beziehung der Milchsdure zum KohleJiydratstoffwechsel. IL Ueber die Milchsdureausscheiduiiq im Ilarne ahgekii/dter Kaninchen. {Yiioch. Zeits., LXIV, 156-171.) ' [178 Gautier (Armand). — Fonction et état du fluor chez les animaux. (Rev. Se, LU, l^-- sem., 353-356.) [Exposé des recherches analysées par ailleurs. — M. Goldsmith Giaja (J.). — Etude des réactions fermentaires accouplées. (C. R. Ac. Se, CLIX, 274.) [212 Gironcourt (G. de). — Sur les ferments du lait chez les Touareg. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 737.) [207 GorchakofF (M.), Grigorieff (AAT.) et Koutoursky (A.). -• Contribution à l'étude de l'azote des aminoacides du sang de l'homme dans certaines con- ditions physiologiques et pathologiques. (C. R. Soc. Biol., LXXVI, 454.) [193 Goris (A.). — Localisation et rôle des alcaloïdes et des glucosides chez les Végétaux. (In-S", 448 pp., 30 pi., 2^ éd., Berlin et Paris.) [Exposé de l'état actuel de nos connais- sances sur les alcaloïdes et les glucosides des Végétaux. — F. Péciioutre Goris (A.) et Vischniac (Charles). — Sur la composition chimique des mousses. Sphagnum cijmbifolium Ehrh., Ilypnum purum L. (C. R. Ass. Fr. Av. Se, Tunis, 19i3, 610-613.) [Forma- tion de saccharose en quantité notable dans les mousses. — Y. Delage Green (M. L.). — Note on anomalous bulbils in a Lily. (Ann. of Bot., vol. XXVIII, 355-359, 2 fig.) [173 Greenwald (I.). — The formation of glucose from citric acid in diabètes mellilus and pldorhizin glycosuria. (Journ. of biol. Chemistry, XVIII, 115- 121.) [186 Gréer (J. R.), \«^itzemann (E. J.) and "Woodyatt (R. T.). — Studies on the theory of diabètes. II. Glycid and acefole in the normal and phlorhizined animal. (Journ. of biol. Chemistry, XVI, 455-464.) [181 Grigaut (A.), Brodin (P.) et Rouzaud. — Le taux du glucose dans le sang total chez les individus normaux. (C. R. Soc. Biol., LXVI, 708.) [187 164 L'ANNEK BIOLOGIQUE. Groen (L.). — Die Adaptation der Entero-ami/iase an dcn cliemischen lieiz. (Zeitschr. f. physiol. Cheinie, LXXXIX, 91-101.) [208 Gross (O.). — Ueber den Einfluss des Blutserums des Normalen und des M- kaptonurikers auf Ilomogenlisinsdure. (Bioch. Zeits., LXI, 165-170.) [202 Gwynne-Vaughan (D. T.). — (hi a « Mixed Pith » in a nnomalous stem of Osmunda rrgalis. (Anu. of Bot., XXVIII, 355, pi. XXI.) [174 Hecht (S.). — \ote on the absorption of calcium during Ihe moltiiig of t/ie hlue crab, (lallinectes sapidus. (Science, 16 janvier, 108.) [215 Herissey (H.) et Aubry (A.). — Synthèse biochimique du méthylgalactoside a. (C. R. Acad. Se, CLVIII, 204-206.} [209 a) Honjio (K.). — Verhalten dey GlykolsOure bei der Leberdwchblutung. (Biocli. Zeits., LXI, 286-291 . ) [189 b) Ueber den Einfluss der Propionsdure au f die Acetessigsàui'ebildung aus Essigsaure inder iiberlebenden Leber. {Bioch. Zeits., LXI, 292-301.) [189 Hume (Margaret). — Histologij of the Leptoids in Polylrichum. (British Ass. f. adv. of Science, 83"' Report, 708.) [Les leptoïdes de cette mousse qui correspondent aux vaisseaux libériens des Phanérogames ne méritent pas cependant le nom de tubes criblés. Ils ne contiennent ni amidon, ni huile et chaque leptoïde a un noyau. Ils sont riches en filaments connectifs qui peuvent produire accidentellement une plage criblée. Leur rôle paraît se borner à la conduction des substances aîbuminoïdes. — F. Péchoutre Hunter (A.). — The metabolism of endogenousand exogenous purines in the monkey. III. The purines of monkey urine. (Journ. of biolog. Chemistry, XVIII, 107-114.) [200 Hunter (A.) and Givens(M. H.). — The metabolism of endogenous and exo- genous pwines in the monkey. (Journ. of biolog. Chemistry, XVII, 37-53.) [200 Isaac (S.). — Ueber die Umwondlimg von IJivulose in Dextrose in der kibist- iich durchstrômten Leber. (Zeitschr. f. physiol. Chemie, LXXXIX, 78-91.) [208 lAvamura (K.). — Verhalten der Isovaleriansdure und des Acetaldehyds bei der Leberdurchblutuni/ glycogenreiclter Tiere. (Bioch. Zeits., LXI, 302-311.) [195 Janet (Ch.i. — Xote préliminaire sur l'œuf du Volvox globalor. (In-8, 11 pp., 2 fig., Limoges.) [L"œufdu Volvox g lobator estun complexe cellulaire formé d'une oosphère évolutive unique etd"un follicule sphérique composé d'un grand nombre d'oosphères abortives. Il y a homologie entre la formation de cet œuf et la maturation de l'œuf chez les animaux. — F. Péchoutre Javal (A.). — Variations de la conductivité électrique des humexirs de V orga- nisme. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 428-430.) [214 Javillier et Tchernoroutzky (M'"'^ H.). — L'amygdalase et Vamygdalinase chez- l'Aspergillus nigcr [Sterigmatocystis nigra v. Tgh) et quelques Ily- Ij/iomycètes voisins. (C. R. Ass. Fr. \y. Se, Tunis, 1913, 578-586.) [Dis- tinguent dans l'émulsine de YAsjjergillus niger et d'autres champignons inférieurs deux diastases : l'amygdalase et l'amygdalinase. — Y. Del.\ge Jones CW.) and Richards (A. E.). — The partial enzymatic hydrolysis of yeast nucleic acid. (Journ. of biolog. Chemistry, XVII, 71-80.) [209 Kashyap (Shio Ram). — The structure and development of the prothallus XIII. - MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 165 of Equisetum débile Roxb. (Ann. of Bot., XXVIII, 163-182, 45 fig. inText.) [169 Kassianow (D'Nicolaï). — Die Frage ûber den l'rsprung der Arachnoidcpii- lunr/en ans den Merostomenkiemen [Limidits-TIieorie). (Biol. Centralbl., XXXIV, 9-76, lOS-179, 170-213, 221-247, 37 fig.) [170 Knoop (F.) und Oeser(R.). — Veber intermédiare Reduktionsprozesse beim physiologiscken Abban. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXXIX, 141-148.) [199 Kondo (K.). — Ein experimenteUer Beilrag znr Frage der Fetlbildang aus Eiweiss beider Reifung des Kdses. (Biocliem. Zeitschr., LIX, 113-165.) [214 Kopaczewski ("W.). — L' influence des acides sur l'activité de la maltase dialysèe. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 640.) [210 Kotake ( Y. ) und Matsuoka ( Z. ). — Ueber dieBildung von l-p-Oxyphenj/lmilch- siiure aus p-Oxy])henylbrenztraubensdure im tierischen Organismus. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXXIX, 475-481.) [192 Kreidl (A.) und Lenk (E.). — Der Einfluss des Feit gehaltes der Milch auf ikre Labungsgeschwindigkeit. (Biochem. Zeitschr., LXIII, 151-155.) [214 Kylin (Harold). — Veber Enzymbildung und Enzymregulation bci einigen Schimmelpilzen. (Jahrb. f. wiss. Bot., LUI, 465-502.) [212 Lebede^v (A.). — l'eber die a/s Sericterien functionierenden Malpighischen Gefdsse der Phytoitomus-Larven. (Zool. Anz., XLIV, n. 2, 49-56, 2 fig.) [173 Liénard (D.). — Beitrag zur Kenntnis des Pepsins. (Biochem. Zeitschr., LX, 43-55.) [207 a) Levene (P. A.) and Meyer (G. M.). — i^n the action of leucocytes and of kidney lissue on amino-acids.{Journ. of biol. Chemistry, XVI, 555-558.) [193 b) The action of leucocytes and kidney tissue on pyruvic acid. (Journ. of biolog. Chemistry, XVII, 443-450.) [193 a) Lewis (H. B.). — Studies on the synthesis of hippuric acid in the animal organism. I. The synthesis of hippuric acid in rabbits on a glycocoll- free diet. (Journ. of biolog. Chemistry, XVII, 503-508.) [199 b) — —Studies in the synthesis of hippuric acid in the animal organism. II. The synthesis and rate of élimination of hippuric acid after benzote ingestion in Man. (Journ. of biol. Chemistry, XVIII, 225-231.) [199 Lewis (H. B.) andFrankel (Edward M.). — The influence of inulin on the output of tjlncose in jjhlorhizin diabètes. {Jouvn. of biol. Chemistry, XVII, 365-367.) ' [186 Lignier (O.). — Les glandes staminales des Fumariées et leur signification. (C. R. Ac. Se, CLIX, 804-807.) [Ce sont de vrais staminodes, car, par paires ou isolées, elles représentent d'anciennes étamines devenues sessiles et glandulaires. — M. Gard Lob (AW.). — Ueber die Rildung des Glykokolls aus Oxalsdure. (Biochem. Zeitschr., LX, 159-170.) [196 Marras (Francesco). — Ueber die Einzigartigkeit und Polyvalenz des Tri/psins , studiert mit der Pràzipitalions-und Komplenientablenkiingmethode . (Centralbl. f. Bakt., I, LXXV, 193-197.) [207 Marriott (McKim"W.). — - The metabolic relationxhips of the acétone sub- stances. (Journ. of biolog. Chemistry, WllI, 241-262.) [185 166 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Marshal^E. K.) audDavis (D.M.). — l'rea : ils distribution inand élimina- tion from the body. (Journ. of biol. Chemistry, XVIII, 53-80.) [199 Maurel (E.). — liapports inverses de la quantité d'eau et de la quantité de corps gras contenus dans rorr/anisme. Conséquences thérapeutiques et toxieo- logiqiies. (C. R. Soc. Biol.. LXXVI, 440.) [17G Mayeda (K. i und Ogata (M.). — i'eber das Verhalten des Pyridins im Or- ganismus des Frosches. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXXIX, 251-253.) [199 a) Mayer (A.) et SchaefFer (G.). — Teneur des tissus en lipoides et activité physiologique des cellules. Cas de la )-é'/uhdion thermique. (C. R. Ae. Se, CLVIII,- 365-368.) ' [174 b) Constance de la concentration des organismes entiers en lipoides phosphores ; concentrât ion en lipoides au cours de la croissance. Application à la biométrique. (C. R. Ac. Se, CLIX, 102.) [174 c) Recherches sur les constantes cellulaires. Teneur des cellules en eau. I. Discussion théorique. L'eau, constante cellulaires. (Journ. Physiol. et Pathol. gén., XVI, 1-16.) //. Rapport entre la teneur des cellules enlipoides et leur teneur en eau. (Ibid., 22-38.) [175 d) — — Recherches sur les variations des équilibres cellulaires. Variations de la teneur des tissus en lipoides et en eau au cours de l'inanition absolue. (Journal Physiol. et Pathol. gén., XVI (2), 203-211.) [176 e) Variations de la teneur en lipoides et activité physiologique des tissus. Cas de la régulation thermique. Première partie : J''' Hibernants, poïkilo- thermes et homéothermes. 2'> Réaction des homéothermes {lapin) au refroi- dissement. fJourn. Phys. Path. gén., XM (3), 325-336.) Deuxième partie. Réaction des homéothermes au refroidissement et à Téchauffement. ilhid., 345-359.) [Voir chap. XIV Mellanby (J.) and "Woolley iV. J.). — The ferments of tite pancréas. IV. Steapsin. (Journ. of Physiol., XLVIII, 287-302.) [202 Michaelis (L.) und Pechstein (H.). — Die Wirkungsbedingungen der Spei- cheldiastase . (Biochem. Zeitschr., LIX, 77-100.) [208 Momose (G.). — Verhalten der Malonsdure bei der Leberdurchblutung . (Bioch. Zeits., LXI, 312-314.) [189 Moreau(F.). — Sur la signification de la couronne des Narcisses d'après un Xarcissus Tazteta tératologique. (Bull. Soc. bot. de France, 4« série, XIV, 42-43.) [La couronne des fleurs normales des Narcisses ne provient pas de la modification de verticilles d'étamines ; elle est le résultat de la soudure en un tube de pièces annexes, de ligules des pièces du périanthe. — F. Péchoutre Mûhlmann (M.). — I'eber die chemischen Restandteile der Nisslkôrner. (Arch. mikr. Anat., LXXXV, 3 pp.) [Voir ch. 1 a) Oppenheimer (M.). — Ueber die Rildung vonMilchsâure bei der alkoholi- schen Gdrung. (Zeits. f. physiol. Chemie, LXXXIX, 45-63.) [211 b Ueber die Rildung von Gli/cerin bei der alkoholischen Gdrung. (Zeitschr. f . physiol. Chemie, LXXXIX, 63-78.) [21 1 Parnas(J.) und "Wagner (R.). — I'eber den Kohlenln/dratumsaf: isoHerter Amphibienmusheln und liber die RezieJiungen zivisclien Kohlenhydrat- .fchwund und .yUchsdurebildunq im Muskel. (Biochem. Zeitschr., LXI. 387- 427.) ^ [178 XIII. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 167 Paulesco (N. C). — Oynginesda glycogène. Rôle des substances albvmino'ides et des graisses. (C. R. Soc. BioL, LXXVI, 50.) [187 Pincussohm (L.) und Krause (Ch.). — Cntersuchungen uber die fermenta- tiven Eigensdiaften des Blutes. (Biochem. Zeitsçhr., LXIIl, 269-275.) [201 Pincussolin (L.) und Rûdiger von Roques (K.). — Untersuchungen Uber die fermentativen Eigenschaftendes Blutes. {Blochem. Zeitsçhr. ,LXIY ,l-\2.)[20l Porte (A.). — Teneur du sang de l'homme en phosphates. (G. R. Soc. BioL, LXVII, 46-75.) [194 a) Pozerski (E.). — De la coagulation lente du lait en présence du chloro- forme. (C. R. Soc. BioL, LXVI, 646.) [214 b) Hapiports entre l'autocoagulation chloroformique du lait et sa richesse en leucocytes. (C. R. Soc. BioL, LXVI, 701.) [213 c) — — L'autocoagulation chloroformique des laits recueillis à différents moments de la traite. (C. R. Soc. BioL, LXXVI, 812.) [213 Rabinovitch (K. N.). — Contribution à l'étude de l'azote amino-cccide dans le sang de la mère et du nouveau-né. (C. R. Soc. BioL, LXXVI, 457.) [193 Raiziss (A. M.), Raiziss (G. "W.) and Ringer (A. I.). — The velocity of hippuric acidformation and élimination from the animal body. (Journ. of biol. Chemistry, XVII, 527-529.) [260 Regnault (Félix). — Pourquoi est-on droitier? (Rev. Se. LII, 1"' sem., 750-753.) [Exposé de la question avec conclusions en faveur de la prédominance de l'hémisphère gauche, comme cause de la droiterie. — M. Goldsmith Riesser (O.). — Weitere Beitrdge zur Frage der Kreatinbildung ans Cholin und Betain. (Zeitsçhr. f. physiol. Chemie, XC, 221-235.) [195 a) Ringer (A. I.). — Studies in diabètes. I. Theory of diabètes, ivith considé- ration of the probat/le mechanism of antiketoyenesis and the cause of aci- dosis. (Journ. of biolog. Chemistry, XVII, 106-119.) [179 b) The Chemistry of gluconeogenesis. YlI.Concerning tlte fate ofpyru- vic acid in metabolism. (Journ. of biol. Cliemistry, XVII, 281-285.) [184 a) Ringer (A. I.) and Frankel (E. M.). — The Chemistry of gluconeogenesis . VI. The effects of acclaldehyde and propylaldehyde on the sugar formation and acidosis in the diabetic organism. (Journ. of biol. Chemistry, XVI, 563-579.) [182 b) — — The chemistry of gluconeogenesis. VIII. The velocity of formation and élimination of ylucose by diabetic animais. (Journ. of biol. Chemistry, XVIII, 81-86.) • [185 c) — — The Chemistry of gluconeogenesis. IX. The formation of glucose from dioxyacetone in the diabetic organism. (Journ. of biol. Chemistry, XVIII, 234-237.) [185 Rolland (Ch.). — (Contribution à l'étude de la constitution de la bile vésicu- laire des bovidés et de sa partie tipoïde. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 1533). [198 a) Rona (P.) und Bien (Z.). — Zur Kenntnis der Esterase des Blutes. (Bio- chem. Zeitsçhr., LXIV, 13-29.) [202 b) Zur Kenntnis der Esterase des Blutes. (Biochem. Zeitsçhr., LIX, 100-113). [L'optimum dans l'action du sérum de lapin sur la tributyrine est H = 10 s. L'éthérase du sérum est distincte des lipases gastrique et entérique. — E. Terroine Rona (P.) und Wilenko (G.). — Beitrdge zur Frage der Glykolyse. (Biochem. Zeitsçhr,, LXII, 1-10.) [188 168 L'AN.NEE BIOLOGIQUE. Sakai (S.). — Zur IhUkogcnese dcr Lipâmie. (Biochem. Zeitschr., LXII, 387- 445.) [198 Sansum ("W. D.) and 'Woodyatt (R. T.). — Studies onthe theory of dia- bètes. III. Gli/col/îc aldehijde in p/ilorfiizineddor/s. (Journ. of biol. Chemi.s- try, XVII, 5'2'l-526.) [181 a) Sassa(R.). — Zur Frage der Glykokolhynthese im Organismus. (Biochem. Zeitschr., LIX, 353-362.) [196 b) — — Ueber den Oxybutlersduregelialt der Organe normaler iind diabeti- scher Individuen. (Biochem. Zeitschr., LIX, 362-378.) [196 SchimkeTvitsch ("W.). — Les pltènomèneu de mèUiorise e/iez- les Vertébrés. (Congr. intern. Zool. Monaco, 1913, 371-378.) [Exposé des idées émises antérieurement et analysées dans VAtin. Biol. — M. Goldsmith Schloss (E.) und Franck (L.). — Tricalciumphosphat als Knochenbildner beim menschlichen Sàugling. (Biochem. Zeitschr., LX, 378-394.) [215 Sieber-Schoumoff (M"^*^ N. O.). — Le peroxyde d'hydrogène et les ferments. • (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 117.) [206 Stem (L.) et Battelli (F.). — Influence de la destruction cellulaire sur le.^ différents processus d'oxydation dans les tissus animaux. (Arch. des Se. phys. et nat., XXXVII, 378-380.) [206 a) Terroine (E.). — Constance de la concentration des organismes totaux en acides gras et en cholestérine. Evaluation des l'éserves de graisses. (C. R. Ac. S., CLIX, 105.) ■ [175 b) — — Sur la teneur en eau du sang. (C. R. Soc. Biol., LXXVI, 523.) [194 Thaysen (T.). — Beitràge zur physiologischen Chemie des Cholesterins und der Cholesterinesters. (Biochem. Zeitschr., LXII, 115-130.) [197 Tschannen (A.). — Der Glykogengehalt der Leber bei Ernahrung mit Ei- iveiss und Eiweissabbanprodukteri, ein Beitrag zur Frage der Funklion der Leber bei Verarbeitung von Eiweiss und Eiweissabbanprodukten. (Bio- chem. Zeitschr., LIX, 202-225.) [188 a) Underhill (Frank P.). — Studies in carbohydrate metabolism. III. The influence of hydrazine uj/on glycogen storage in the organism., and upon blood composition. (Journ. of biol. Chemistry, XVII, 293-294.) [176 b) — — Studies in carbohydrate metabolism. IV. Do hydrazine derivatives show the typical hydrogène effect upon blood sugar content ? (Journ. of biolog. Chemistry, XVII, 295-298.) [176 Underhill (Fr. P.) and Blather-wick (N. R.). — Studies in carbohydrate metabolism. VI. The influence of thyreoparathyroidectomg upon the sugar content of the blood and the glycogen content of the liver. (Journ. of biol. Chemistry, XVIII, 87-90.) [177 Underhill (Frank P.) and Prince (A. L.). — Studies in carbohydrate meta- bolism. V. The disappearance of sugar from solutions perfused through the heart of the normal rabbit, and of animais subjucted to inanition and to the action of hydrazine. (Journ. of biol. Chemistry, XVII, 299-304.) [177 Vernon (H. M.). — Die Abhàngigkeit der Oxydasewirkung vo)t Lipoiden. (Biochem. Zeitschr., LX, 202-220.) [205 d) Voisenet (E.j. — Sur un ferment contenu dans les eaux, agent de déshy- dratation de la glycérine. (C. R. Acad. Se, CLVIII, 195-197.)' [212 XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 169 b) Voisenet (E.). — Nouvelles recherches sur un ferment contenu dans les eaux, agent de deshydratation de la glycérine. (C. R. Acad. Se, CCVIII, 734.) f212 ■Warcollier. — Contribution A l'étude d'une maladie des cidres appelée « verdissement ». (C. R. Ac. Se, CLVIII, 373.) [211 "Warner (C. H.). — Formnldehyde or an oxydation product of Cidorophyll extracts. (Roy. Soc. Proceed., B. 59(3, 370.) [215 a) "Weill (J.). — Sur la teneur en acides gras et en cholestérine des tissus d'a- nimaux à sang froid. (C. R. Acad. Se, CLVIII, 642.) [197 b) — — Teneur en acides gras et en cholestérine de la peau et de ses annexes. (Journal Physiol. et Pathol. génér., XVI (2), 188-191.) [197 ^Vells (G. H.) and Caldw-ell (G. T.j. — Thepurine enzymes oftlie orang-utan [Simiatyrus) and (Ihimpanzee (Anthropopithecus troglodytes). (Journ. of bio- log. Chemistry, XVIII, 157-165.) [210 "Wilson ("W".). — The comparative chemistry of muscle : the partition of non-protein u^ater-soluble nitroyen, (Journ. of biol. Chemistry, XVII, 384-400.) [194 "Worsdell ("W. G.). — Tlœ morphology of the « Corona » of Narc issus. (Ann. of Bot., XXVIII, 541-544, 3 fig. in Text.). [174 Voir pp. 88, 423, 547 pour les renvois à ce chapitre. Voir aussi ch. XIV, 1°, y. 1" MORniOLdOlE. a) Symétrie. Chappelier (A.). — Persistance e( développement des organes génitaux droits chez les femelles adultes des Oiseaux. — Dans un précédent travail, l'auteur a montré que, chez les femelles adultes de beaucoup d'Oiseaux, on trouve d'une façon constante et à l'état normal des restes du mésonéphros et de son canal excréteur (canal de Wolff). Ce deuxième mémoire s'élève contre l'opinion généralement admise que, chez les femelles adultes d'Oi- seaux, les organes génitaux se trouvent uniquement réduits à l'ovaire et à l'oviducte gauches. En fait, les cas où l'on a trouvé un ovaire du côté droit ou im oviducte droit sont déjà assez nombreux ; l'auteur les réunit en tableaux. L'ovaire droit dépasse même parfois la taille de l'ovaire gauche. L'auteur rapporte enfin l'observation d'une femelle de canard dont les organes génitaux droits et gauches étaient normalement développés. Cette cane a en outre pondu deux œufs le même jour, dans des conditions telles qu'un fonctionnement simultané des deux ovaires et des deux oviductes paraît indispensable. — M. Lucien. Kashyap (S. R.). — La structure et le déoeloppement du prothalle d'Equi- setum débile Boxb. — Dans les premiers stades du développement le cloison- nement offre une grande diversité. Parfois, on observe la formation d'un tubercule primaire comparable à celui de Lycopodium cernuum. Quelle que soit l'intensité de la lumière reçue par ce prothalle, ses lobes sont toujours dressés, ce qui est en contradiction avec l'assertion de Campbell, préten- dant que la position plus ou moins verticale prise par les prothalles d'Equi- 170 L'ANNEE BIOLOGIQUE. selum cU'pend de la quantité de lumière fournie à la planle. Dès le début de son développement, le ])rothallt! en question oflVe une symétrie ra- diaire qu'il conserve jusqu'à un âge très avancé. Il se distingue ainsi des autres prothallcs d'Eqiiiselîvti. qui ont toujours une symétrie bilatérale. Mais ce caractère rapproche E. de/nlc de L. cenminn, dont le prothalle présente également une symétrie radiaire. En outre, les prothalles de cet Equixeium sont très grands et atteignent jusqu'à li""'" de diamètre. Ils sont bisexués, mais la maturité des archégones précède régulièrement celle des anthéridies. Cette protogynie favorise la fécondation croisée. Tous les pro- thalles, d'ailleurs, ne sont pas bisexués et certains ne portent que des arché- gones; mais il n'existe pas de prothalles purement mâles. Par leur situation, par leur structure et par les paraphyses qui les accompagnent, les anthé- ridies rappellent celles de Lyropodimn. Quant aux archégones, ils ne possè- dent qu'une seule cellule de canal, comme chez L. cernimm. En somme, les faits observés par l'auteur montrent qu'il existe de grandes ressemblances entre le prothalle d'/?. debih' et celui de L. cernuum. — A. de Puvmalv. (3) Homolot/ies. Kassiancw (D'' Nicolai). — La question de l'origine des poumons des Arachnides aux dépens des branchies des Mérostomes {théorie de la Limule). Revue critique de la bibliographie ancienne et récente. — L'auteur cherche à se figurer comment des appendices abdominaux portant des branchies, comme ceux des Limules, ont pu se développer vers l'intérieur du corps et s'y enfoncer suivant la théorie de Kingsley, pour former les poumons des Arachnides. Quand l'animal est sorti de l'eau, dit-il, les appendices abdo- minaux, gênés par le contact du sol, ont dû se raccourcir. Alors leur face postérieure n'a plus été assez étendue pour porter un nombre suffisant de lamelles re.spiratoires ; ne pouvant croître vers le dehors, l'appendice s'est alors développé vers le dedans. Il est probable aussi que les cellules en division, pendant la croissance, ont été gênées par le contact de l'air : alors elles se sont divisées vers le côté qui leur permettait d'échapper à ce con- tact, c'est-à-dire vers le dedans; cela a entraîné la formation de fentes pro- fondes entre les lamelles, et aussi la croissance de la patte entière vers la profondeur : le sac pulmonaire serait alors le résultat de ce mode particu- lier de croissance de la patte. Celle-ci se développe d'abord vers le dehors, par atavisme, et aussi parce que les cellules qui se multiplient sont situées à la base de la patte : c'est donc cette base seule qui est sensible à la poussée vers l'intérieur. L'enroulement de l'embryon vers la face ventrale peut aussi jouer un rôle, en empêchant la sortie des pattes abdominales, qui se trouvent comprimées, tandis que les pattes thoraciques, plus latérales, ne le sont pas. Comme les pattes abdominales, chargées des fonctions respi- ratoires, ne peuvent se détruire entièrement, elles s'enfoncent. De plus, par suite de cet enroulement, les cellules de la face ventrale du corps sont com- primées, d'où un changement dans leur forme, qui a pu suffire à amener une invagination ; c'est en effet au moment de l'enroulement que l'enfonce- ment commence. L'auteur reconnaît toutefois que l'enroulement de l'em- bryon est peu marqué chez les Scorpions, qui sont pourtant parmi les Arach- nides les plus primitifs, mais, dit-il, cette absence d'enroulement peut être secondaire. Autre raison de l'enfoncement : pour que les pattes abdominales puissent servir sur terre, il faudrait qu'elles se soient allongées au moins autant que les pattes thoraciques; mais on aurait alors un animal terrestre à nombreuses pattes, ce qui n'est pas une disposition avantageuse; les ani- i XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 171 maux à marche rapide ont en effet des pattes peu nombreuses et longues. Demeurées courtes, ces pattes abdominales n'auraient fait que charger l'ab- domen sans Je soutenir. Or, chez les Arachnides, l'abdomen entraîne déjà le centre de gravité de Tanimal en arrière, d'une façon assez désavanta- geuse, car il n'y a pas ici la puissante tête des Insectes pour lui faire équi- libre; aussi l'abdomen des Arachnides a-t-il une tendance manifeste à se raccourcir. S'il est resté assez long chez le Scorpion, c'est qu'il peut être porté relevé dans la marche rapide et que les grosses pinces lui font contre- poids. La réduction des pattes abdominales est sans doute aussi en rapport avec cette tendance générale au raccourcissement de l'abdomen : c'est comme une concentration de l'appareil locomoteur. La formation des tra- chées peut aussi peut-être s'expliquer d'une manière analogue : elles rem- placent les vaisseaux, allégeant l'abdomen; et il est remarquable qu'elles allègent surtout l'extrémité postérieure de celui-ci, car elles sont placées, chez les Dipneumones, en arrière des poumons. Une Limule peut vivre des semaines hors de l'eau : Hyde a constaté qu'alors les mouvements respira- toires, qu'elle exécute avec ses pattes abdominales, deviennent très rares. Le changement de milieu arrête donc ces mouvements, ce qui a pu amener une dégénérescence des muscles et ensuite des pattes elles-mêmes. Le mode de vie de la Limule favorise son adaptation à la vie terrestre : elle mange tout ce qu'elle trouve dans la vase et remonte très haut dans les fleuves. Elle a pu s'adapter facilement aux endroits émergés, et ses œufs aussi peuvent vivre longtemps à l'air. Beaucoup d'auteurs préfèrent cependant faire dériver les poumons des trachées : mais l'embryogénie montre plutôt le contraire. Elle prouve aussi • que les trachées naissent d'ébauches très différentes chez différents ani- maux, souvent même dans le même animal. Les trachées sont donc des organes d'origine polyphylétique et devenus semblables par convergence. Ces organes sont un bon exemple de formations parallèles. Purcell a montré en effet que les troncs traciiéens du même segment des Araignées naissent de deux ébauches entièrement différentes : les internes sont des entapophyses allongées, les externes sont une invagination homologue d'un sac pulmonaire. La ressemblance entre les trachées des Arachnides et celles des Insectes ne prouve pas l'homologie de ces organes, car il y a similitude complète entre les deux paires de troncs trachéens chez les Araignées, malgré leur origine différente. La transformation du sac pulmonaire en tronc trachéen externe parait avoir lieu de deux manières différentes dans le groupe des Araignées. La première paire de trachées des Caponiidées se développe aux dépens d'une première paire de poumons, indépendamment des autres trachées. Les trachées prosomatiques des Solifuges, des Acariens et des Phalangides sont, sans aucun doute, encore des organes différents. C'est encore autre chose chez les Insectes, où ces organes sont autrement placés, et surtout chez les Onychophores et les Isopodes terrestres. Les poumons eux-mêmes ont dû se former plusieurs fois, d'une façon indépen- dante, dans le groupe des Arachnides, car, chez les Scorpions, ils existent dans les segments 10 à 13, tandis que, chez les Araignées, ils sont dans les segments 8 et 9 et correspondent par conséquent à l'opercule génital et aux peignes des Scorpions. Un autre exemple de formations parallèles se voit dans les tubes de Malpighi : on sait qu'ils sont ectodermiques chez les In- sectes, mais endodermiques chez les Arachnides. K. se demande si les variations accidentelles et la sélection sont capables d'expliquer un parallélisme aussi parfait. Les trachées et les poumons, et aussi les tubes de Malpighi, se sontvisiblement développés indépendamment 172 L'ANNEE BIOLOGIQUE. les uns des autres, aux dépens d'ébauches toutes différentes; mais leur simi- litude trahit l'action d'une cause commune. Tous ces organes se sont formés au moment du passage de la vie aquatique à la vie, terrestre. Le fait que, malgré la diversité des ébauches, il se forme- des organes qui se ressemblent à s'y tromper est, pour K., une preuve que ce développement n'est pas dû à des variations accidentelles se poursuivant au hasard, mais s'est produit sous l'action directe et sous la direction des conditions exté- rieures. Le milieu oblige avec une telle force l'organisme à prendre une forme déterminée, représentant un état d'équilibre des forces dans des con- ditions données, que la diversité d'origine des organes ne suffit pas à amener de différences importantes dans leur constitution. Mais cette action forma- tive du monde extérieur laisse un certain jeu pour l'action de conditions accessoires, et c'est à celles-ci que sont dues ce que nous appelons les varia- tions accidentelles. Ces variations toutefois n'ont qu'une importance secon- daire, et s'il est vrai qu'elles peuvent être fixées par sélection et amener, en définitive, des modifications dans les organismes, ce n'est cependant que dans des limites assez étroites; les modifications étendues ne peuvent trou- ver là une explication suffisante. 11 est nécessaire en effet que l'organisme entier se modifie en même temps, car le développement unilatéral d'un ou d'un petit nombre de caractères ne pourrait manquer d'amener une déshar- monie dans la constitution de l'être, et si tous ses caractères variaient en même temps, au hasard et sans direction commune, l'animal cesserait bien vite d'être viable. Il faut nécessairement que la forme des organismes se •modifie en corrélation harmonique et de telle façon que, à chaque instant, les rapports réciproques de l'animal et de son milieu soient tels que l'équi- libre soit maintenu. L'animal est du reste devenu si complexe qu'il réagit maintenant aux actions extérieures d'une façon très compliquée; il n'atteint pas directement une forme nouvelle, mais par des chemins détournés. De là peut-être la lenteur des modifications. Mais si le changement dans les conditions de la vie devient assez grand pour que le maintien de l'équilibre nécessite l'abandon de l'ancienne forme et l'acquisition d'une nouvelle, cela doit se produire par un saut, un peu comme une substance qui peut cristal- liser dans deux systèmes différents, mais qui ne peut prendre de forme in- termédiaire. La statique et la dynamique du corps animal s'opposent en effet à ce qu'il y ait de longues séries de formes de passage. Il faut évidem- ment que le nouvel état d'équilibre soit atteint très rapidement, car les états intermédiaires ont toute chance pour être impossibles, ou tout au moins si imparfaits qu'ils ne pourraient pas se maintenir. Les mutations ont donc dû jouer un grand rôle dans le développement phylogénétique. — A. Robert. Braus (H.). — Les homologies des branchies à la lumière des recherches expérimentales. — B. se demande quel est le tissu initiateur du processus dans la formation des branchies chez le têtard : ectoderme, endoderme ou mésodorme? Les expériences faites sous sa direction parEkman montrent les faits suivants. L'ectoderme de la région branchiale, excisé avant l'apparition des branchies et transplanté en un autre point du corps, donne naissance à des filaments branchiaux, mais le mésoderme sous-jacent reste inerte; il ne se forme pas de vaisseaux ni de fentes branchiales et les branchies dis- paraissent rapidement. L'ectoderme d'un autre point du corps, transplanté dans la région branchiale, ne donne pas lieu à la formation de branchies, sauf celui de la région au-dessus du cœur embryonnaire, lequel se comporte comme l'ectoderme branchial. Si l'ectoderme branchial est excisé et regreffé au même point après rotation de 18(1'^, les branchies et les fentes se forment XIII. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 173 mais retournés de 180", comme on le voit par la direction de l'opercule. — Y. Delage et M. Goldsmith. Lebedew (A.). — Sur les tubes malpighiens fonctionnant eomme organes séricigènes. — L'auteur montre, chez les larves de Phytouomus, un nouveau cas d'adaptation des tubes malpighiens à une fonction nouvelle : la sécrétion, de substances utiles (formation du cocon). — Y. Delage et M. Goldsmith. Anthony (R.) et Bortno-wsky (I.). — Recherches sur un appareil aérien de type particulier chez un Lémurien. — Les auteurs ont reconnu chez cer- tains Lémuriens du genre Microcebus l'existence d'un plagiopatagium bien développé. Ce plagiopatagium présente une cavité sous-cutanée extrêmement étendue, occupant toute la région dorsale jusqu'aux racines des membres, le vertex et les pavillons auriculaires. Cette cavité est tapissée d'un épithé- lium voisin de celui du type pavimenteux stratifié ou malpighien. Elle paraît être en rapport avec les voies aériennes, et cela peut-être par l'intermédiaire d'un canal qui;, s'ouvrant à la paroi postérieure de la trachée en arriére du larynx, occupe la même position et a la même signification morphologique que le sac rétrotrachéal qui existe chez d'autres types de Lémuriens. La ca- vité patagiale chez un animal doué de locomotion aérienne passive permet de la rapprocher, comme l'avait fait Geoffroy Saint-Hilaire à propos de la poche du Nycteris, des sacs aériens des oiseaux. Le sac aérien des microcè- bes pourrait jouer vis-à-vis de l'animal un rôle d'équilibre ; mais là n'est peut-être pas son unique fonction. — M. Lucien. Dehorne (A. et L.). — Recherches sur Sclerocheilus minutius. — Il faut noter quelques particularités de structure seulement : 1° On peut consi- dérer les masses oculaires de Sclerocheilus comme étant' formées d'un très grand nombre d'ocelles invertis de Plathelminthes ou de Rhynchobdel- lides, rapprochés les uns des autres au point de donner l'illusion d'une vé- ritable mosaïque. — 2^ Le rôle des pavillons vibratiles (d'ailleurs difficile à préciser) est plus souvent lié à la fonction excrétrice. Le rôle des pavillons est d'animer le liquide cœlomique, d'attirer dans leur cavité les particules et les déchets de toute sorte, peut-être d'agir chimiquement ["?] d'une façon directe sur le liquide cœlomique. — M. Lucien. Green (M. L.). — Note sur des bulbilles anormales chez un Lys. — Chez Lilium F(n-tunei giganlewn, l'auteur a observé des bulbilles dans lesquelles il existait différents stades de passage entre les véritables écailles et les feuilles florales et en particulier les étamines. Ce fait amène G. à discuter la valeur morphologique des bulbilles. Doit-on considérer ces formations comme des organes végétatifs ou bien correspondent-elles à des fleurs mo- difiées? L'auteur défend cette dernière hypothèse, qui se trouve d'ailleurs appuyée par les considérations suivantes : tout d'abord, les bulbilles, obser- vées sur le Lys en question, étaient situées à la partie supérieure de la tige, à plus d'un mètre au-dessus du sol, c'est-à-dire dans l'intérieur de l'inflores- cence ou au voisinage de celle-ci. En outre, la tige de Lilium, dans les con- ditions normales, ne produit pas de ramifications végétatives; il y a donc de grandes probabilités pour que ces bulbilles correspondent à des fleurs. Hesselmann {Act. Hort. Bergiani, Bd. III), d'ailleurs, a signalé chez Lilium bulbiferum L. un cas comparable à celui dont il est question dans cette note et WiRTGEN [Flora, 1846) a trouvé sur Gagea arvensis des bulbilles représen- tant, sans aucun doute, des fleurs avortées. — A. de Puymalv. 174 L'ANNEE BIOLOGIQUE. "Worsdell ("W. C). — L(( inorjj/ioloijii' de la rouraiiiie de Xarcissîts. — Les recherches de l'auteur conduisent aux conclusions suivantes : chez les Amaryllidacées, les sépales et les pétales proviennent de la transformation d'étamines dans une fleur primitivement achlamydée ; quant aux différents segments qui prennent part à la constitution de la couronne, ils représen- tent des lobes basilaires d'anthères versatiles, qui, après avoir pris une forme pétaloïde, se sont soudés en un anneau continu. — A. df. Puvmalv. Gwynne-Vaughan (D. T.). — Sur une moelle hétéror/èîie contenue dans une tige anormale d'Osmunda regalis [VI]. — L'auteur décrit une tige anormale d'Osmunda regalis dont la moelle renferme en certains endroits quelques trachées disséminées. Il est évident que ce fait vient à l'appui de la théorie soutenant que la moelle des Osmundacées n'a pas une origine corticale, mais stélaire, et qu'elle résulte de la transformation en parenchyme des tra- chées centrales de la stèle. — A. de Puvmalv. 2° Composition chimique des substances de l'organisme. a)Mayer (A.) etSchaefifer (G.). — Teneur des tissus en lipo'i des et activité physiologique des cellules. Cas de la régulation thermique. — A l'état nor- mal chez un animal donné le phosphore lipoïdique des tissus est constant. Il était intéressant de savoir comment se comportent les lipoïdes lors de l'activité exagérée des tissus — comme dans la lutte contre le froid ou contre la chaleur. — La lutte contre le froid. Deux cas se présentent, l'homéotherme dont on abaisse la température au-dessous de 30° réagit et se réchauffe ou ne réagit pas. Lorsque l'animal ne réagit pas, la teneur en phosphore lipoï- dique de son foie reste la même que dans les conditions normales. Par contre, lorsque l'animal se réchauffe, si on le sacrifie au moment où sa température redevient à peu près normale on constate que la teneur en phosphore lipoïdique du foie est nettement augmentée. Ainsi, tandis que le lapin normal contient pour 100 gr. de foie Ogr. 142 de phosphore lipoïdique, des lapins en voie de réchauffement donnent respectivement 0,205; 0,190; 0,180; 0,177. Le même résultat est obtenu sur le chien. — La lutte contre la chaleur. Le bain chaud provoque chez un homéotherme la diminution en phosphore lipoïdique du foie et son augmentation dans le poumon. Il est certain qu'il existe un rapport entre l'activité cellulaire et la teneur des tissus en lipoïdes phosphores. — E. Terroine. 0) Mayer (G.) etSchaeffer (G.). — Constance de la concenti^alion desorga- nismes entiers en lipoïdes phosphores ; concentration en lipoïdes au cours de la croissance. Aj)plication à la biométrique. — Après avoir montré l'exis- tence d'une constance /«J^JOC -^ HCOH I HOCH CH2 + HoO COOH HCOH COOH HC HCOH HCOH I i CH2OH CHoOH Glucose. Acide [i- oxybutyrique. Glucoside de l'acide [3-oxybutyrique. Cette combinaison ne peut probablement pas être oxydée à l'état de cétone, puisque l'oxydation ne peut être accomplie que par le départ de 2 atomes d'hydrogène de l'atome de carbone p et la substance ne possède qu'un seul atome d'hydrogène détachable. Le point d'attaque se trouvera donc ailleurs que sur l'atome de carbone p. On peut penser aussi d'ailleurs que dans le glucoside il y ait une modifi- cation isomérique de la forme suivante : CH3 CH3 I I HC — 0 — reste glucose ->- HO — C — reste glucose CH2 I COOH CH., I COOH On peut avoir ainsi formation d'un composé iso, qui après déméthylation donne naissance à un reste d'atomes de carbone qui ne peut pas donner de corps acétoniques. Ainsi le rôle du glucose dans le métabolisme normal serait d'empêcher l'apparition de l'acidose par une déviation du cours nor- mal de l'oxydation de l'acide P-oxybutyrique, déviation déterminée par une combinaison changeant sa configuration. Si l'on admet cette hypothèse, deux facteurs deviennent nécessaires pour prévenir l'acidose : une certaine quantité d'hydrates de carbone alimentaires se combinant avec l'acide ^-oxybutyrique résultant du métabolisme des acides gras, de la leucine, de la tyrosine ; la possibilité pour l'individu de réaliser la « synthèse glucosidique » de l'acide p-oxybutyrique. Le premier fait — nécessité de l'alimentation hydro-carbonée — est bien établi par Rosenfeld, Hirschfeld, Geelmuyden, Lutta, etc., etc.; inutile d'y insister. En ce qui concerne le second fait, puisque le glucose et l'acide lî-oxybu- tyrique circulent abondamment et simultanément dans le sang du diabétique, on peut donc supposer que l'acidose est due à l'impossibilité de leur réunion. XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 181 L'absence de glycogène chez le diabétique s'expliquerait de la même manière : le glycogène est un glucoside de glucose, c'est là une réaction que l'orga- nisme ne peut plus accomplir. Ainsi l'auteur conclut qu'il lui semble raisonnable d'admettre que Vaci- dose, c'est-à-dire V impossibilité de brider l'acide p- oxybutyrique , et l'impossi- bilité de former du glycogène — phénomène dont l'hyperglycémie est la con- séquence — sont reliées génétiquement par suite de l'impossibilité du sujet de réaliser la synthèse glucosidique. — Cette théorie du diabète va servir de base à l'auteur dans ses essais de chimiothérapie du diabète. — E. Terroine. Gréer (J. R.), "Witzemann (E. J.) et 'Woodyatt (R. T.). — Études sur la théorie du diabète. II. Glycide et acétole chez l'animal normal et diabé- tique. — Les deux substances étudiées sont les suivantes : 0 / \ CH2OH — CH — CH2 CH2OH — CO — CH3 Glycide. Acétole. Ces corps sont administrés à des chiens normaux et à des chiens phlorhi- zinés. Le glycide est toxique. A la dose de 0 gr. 3 à 0 gr. 4 par kilogr. d'ani- mal il provoque la narcose avec de temps à autre des contractions muscu- laires; des doses plus élevées sont mortelles. Le noyau du glycide est ouvert facilement dans l'organisme. L'acétole est relativement peu tonique; elle n'est pas mortelle à raison de 2 gr. par kgr. ; à doses modérées elle provo- que de l'hématurie et de l'hémoglobinurie; chez le chien phlorhiziné, son ingestion n'est pas suivie par une augmentation de l'excrétion du sucre. II est probable que l'acétole est dissociée dans l'organisme en acétaldéhyde et hydroxylmétylène. Il n'y a donc pas de raison de considérer l'acétole comme un stade intermédiaire de la dégradation des sucres. — E. Terroine. Sansum ("W. D.) et "Woodyatt (R. T.). — Etudes sur la théorie du diabète. III. Aldéhyde glycolique chez les chiens phlorhizinés. — Le fait pour l'aldéhyde glycolique de réprésenter le plus simple des sucres aldéhydiques l'a fait figurer dans beaucoup des schémas représentatifs du métabolisme des hydrates de carbone. Paul Mayer constate de la glycosurie chez le lapin après administration d'une solution, d'ailleurs impure, d'aldéhyde glycolique préparé par la méthode de Wohl. MT., après l'administration de 20 gr. d'aldéhyde glycolique à un diabétique, n'observe ni excrétion exagérée de glucose ni de corps acétoniques. Parnas et Baer observent un accroissement du glycogène hépatique après perfusion avec l'aldéhyde glycolique. Ida Smedley constate en outre que ce corps est détruit par le foie. Enfin Barren- sciiEN signale la formation de glucose par le tissu hépatique aux dépens de l'aldéhyde glycolique. Devant ces résultats discordants, les auteurs repren- nent des expériences sur les animaux rendus glycosuriques par la phlorhiziné ; ils administrent de l'aldéhyde glycolique pur préparé à partir de l'anhydride dihydroxyfumarique. A la dose de 5 %> en injection souscutanée l'al- déhyde glycolique provoque une augmentation de l'excrétion azotée urinairc et une augmentation correspondante de la glycosurie, de telle manière que le rapport ^ reste constant. Lorsqu'il est administré lentement et à raison de I % l'excrétion du sucre est plus intense que celle de l'azote ; on a ainsi l'im- pression que dans ce cas il y a eu néoformation du glucose aux dépens de l'al- déhyde glycolique lui-même ; mais il est difficile de formuler une conclu- sion ferme à cet égard. — E. Terroine. 182 L'ANNEE BIOLOGIQUE. â) Ringer (A. J.) et Frankel (E. M.). — Chiinir. de la ndo formation du glucose. VI. Effets de raldéhydc acétique et de l'aldéhyde propyliqne sur la forma titm du sucre et l'acidose chez l'oryanisme diabétique. — C'est Spiro qui a suggéré le premier l'idée que l'aldhéyde formique pouvait jouer un l'ole important dans les processus syntliétiques animaux. 11 pen.sait à une condensation de 2 molécules d'aldéhyde acétique s'opérant de la manière suivante : CHg CH3 '^H3 CH3 y/ Cf CHOH CHOH CO u . \ i i ■ GH, -^ GHo + 0 -^ GHo ->- CHo I ^0 10 10 \\o c-^ c-^ c^ c/^ ^H ^H ^OH ^OH Aldéhyde acétique Aldol Acide (î-oxybutyrique Acide diacétique Friedmann constate qu'il y a formation d'acide diacétique au cours de la perfusion hépatique par l'aldéhyde acétique; Taldol donne une formation intense. Les auteurs reprennent l'étude de ce corps au cours de leurs re- cherches sur les composés intermédiaires possibles dans le métabolisme de Tacide pyruvique. La technique employée est toujours la même : injections sous-cutanées de la substance à étudier chez des animaux préalablement phlorhisinés; dans l'urine — récoltée toutes les heures, la vessie étant vidée par cathétérisme — on dose l'azote total (kjeldahl), le glucose (alifin), l'am- moniaque (folin), l'acétone, l'acide diacétique et Tacide [i-hydroxybutyrique (SHAFFER). Passons d'abord en revue les faits expérimentaux observés : Lors de l'administration de l'aldéhyde acétique on observe une augmen- tation de la quantité de glucose éliminée. En même temps on constate, pendant les 24 heures qui suivent l'administration de l'aldéhyde acétique, une diminution très marquée de l'élimination azotée. Il en résulte une élé- vation considérable du rapport -^. Enfin on observe une diminution très marquée de l'excrétion des corps acétoniques. Les résultats sont identiques en ce qui concerne l'administration de l'aldéhyde propylique. Des expé- riences analogues, tentées avec l'aldéhyde formique, n'ont donné aucun résultat à cause de la trop grande toxicité de ce corps. Et maintenant, essayons de dégager la signification de ces résultats. L'action des substances aldéhydiques est tout à fait caractéristique et abso- lument différente de celles qu'exercent les acides et les alcools correspon- dants. L'alcool propylique et l'acide propionique provoquent en effet la glucogénèse comme l'aldéhyde propionique, mais ils ne modifient pas sen- siblement ni le métabolisme azoté, ni l'acidose. Bien plus ni l'alcool éthylique ni l'acide acétique n'exercent aucune influence sensible sur le métabolisme de l'animal diabétique. On arrive ainsi à une opposition avec les résultats de Friedmann. Friedmann observe que l'aldéhyde acétique donne nais- sance à de l'acide diacétique au cours de la perfusion hépatique; R. et F. constatent que l'injection d'aldéhyde acétique supprime l'excrétion des corps acétoniques. Peut-on supposer que les résultats obtenus dans les expériences de perfusion hépatique ne représentent que des faits anormaux, par suite de la suppression de l'influence mutuelle des organes les uns sur les autres? Cependant la plupart des faits trouvés par Embden et ses collaborateurs dans les expériences de perfusion ont été corroborés par les i XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 183 résultats des expériences d'ingestion. N'est-il pas possible alors de trouver un autre facteur, la présence ou l'absence de glycogène par exemple? Friedmann montre en effet que l'acétate de soude est cétogène dans un foie pauvre en glycogène et ne l'est pas dans un foie riche en glycogène. Il y a là un fait à élucider. Quoi qu'il en soit, le fait le plus important à retenir des expériences pré sentes est la quantité considérable d' « extra-glucose » éliminée après l'ad- ministration d'acétaldéhyde. Dans les conditions expérimentales adoptées on administre 8 gr. 8 d'aldéhyde acétique ; il est facile de voir, de la formule de réaction ci-dessous : CH3 .31 + 30 ->^ CcH,20e CO.2H 132 + 48 ->- 180 qu'à ces 8 gr. 8 d'aldéhyde il doit correspondre 12 gr. de glucose. Or on a respectivement trouvé dans 4 expérience une excrétion d' « extra-glucose » de 16,10; 18,9; 20,45 et 10,7. Il y a donc eu, en admettant même la trans- formation totale de l'aldéhyde acétique en glucose , ce qui_ reste à prouver, formation de glucose aux dépens d'autres substances. R. et F. en con- cluent donc que l'aldéhyde acétique possède la propriété de convertir dans l'organisme en substance glycogénétique une substance qui ne l'est pas nor- malement et que la substance ainsi formée possède un plus grand nombre d'atomes de carbone que l'aldéhyde acétique. Les mêmes faits, avec une intensité moindre cependant, peuvent s'obtenir pour l'aldéhyde propionique. Dans les mêmes conditions expérimentales on fait ingérer 11 gr. 6 d'aldéhyde; théoriquement ils doivent donner 18 gr. de glucose. Or, dans trois expériences on trouve respectivement les valeurs sui- vantes d'extra-glucose : 11,65; 19,10; 19,75. Quelle est donc la nature de la modification apportée dans le métabolisme par l'administration des aldéhydes ? Etant données les différences de résultats observés entre les aldéhydes et les alcools et acides correspondants, il devient vraisemblable que les faits fonda- mentaux observés — avec au'gmentation considérable de la glycosurie, dimi- nution considérable des corps acétoniques — sont le fait du radical — CH3. Il y a tout d'abord lieu de penser que les phénomènes d'augmentation de la glycosurie et de diminution de l'acétonurie sont liés : les aldéhydes, par suite de leur grand pouvoir de combinaison qui est bien connu, peuvent avoir la propriété de se combiner avec le radical alcool secondaire de l'acide p-oxy- butyrique et par changement de la configuration structurale de ce corps en faire une substance glycogénétique. On pourrait se représenter le fait de la manière suivante : CH3 CH3 I I CH3-CHOH COH CO H I I I CHo -f CH3-CH + OH COOH CH2 Acide p-hydroxy- Aldéhyde COOH butyrique acétique Acide P-méthyllévulinique L'acide [5-methyllévulinique pourrait être transformé en acide lévulinique, les composés iso pouvant subir la déméthylation dans l'organisme (Baer et 184 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Blum, Embden, Ringer, Frankel et Jonas) ; or l'acide lévulinique est glycogénétique. Reste alors à se représenter les transformations ultérieures; elles se feraient d'après le mécanisme suivant : CH3 I CO I CHo I CH2 I COOH CH3 1 CO I CHOH I CH2 I COOH CH3 I CO I COOH CH. COOH Acide lévulinique Acide p- oxylévulinique CH3 I . COOH CH3 CH2 I COOH ->■ glucose glucose On peut aisément imaginer un mécanisme analogue pour l'action de l'aldéhyde propylique. — E. Terroine. b) Ringer (A. J.). — La chimie de la nêo formation du ghicose. VII. Sur le sort de l'acide pyruviqne dans le métabolisme. — P. Mayer a montr qu'après administration d'acide pyruvique à un animal on observe la présence dans l'urine d'acides dl- et d- lactiques; le fait est en accord avec les observations ultérieures de Embden et Oppenheimer qui constatent la formation d'acide lactique au cours d'une perfusion hépatique faite avec du sang contenant du pyruvate de soude ou du pyruvate d'ammoniaque. Dans des expériences ultérieures, les mêmes auteurs étudient l'influence de l'acide pyruvique sur la formation de l'acide diacétique dans la perfusion hépatique : dans cinq expériences il n'y a pas d'accroissement, dans sept expériences il y a accroissement marqué de la formation d'acide diacétique. Ils concluent que l'acide pyruvique peut donner de l'acide diacétique par formation intermédiaire d'acétaldéhyde et condensation en aldol. Dans le présent travail, R. étudie l'influence de l'acide pyruvique administré à. un chien phlorhiziné; dans quelques cas on constate qu'il y a eu excrétion d'une quantité importante d' « extraglucose » et dans d'autres les résultats sont presque négatifs. R. examine alors les rapports entre la formation du glucose et l'anticétogénèse, il constate alors ce fait très intéressant: chaque fois qu'il y a abondance d'extra-glucose, il y a diminution marquée de l'aci- dose; chaque fois que la glucogénèse a été faible, le taux de l'acidose n'a pas changé. C'est là un fait du même ordre que celui précédemment si- gnalé par R. et Frankel dans le cas de l'aldéhyde acétique. La relation existant entre ces pliénomènes amène R. à penser que l'acide pyruvique est glycogénétique parce qu'il forme de Tacide lactique et de l'aldéhyde acétique dans son métabolisme intermédiaire. L'acide pyruvique ne donne pas obligatoirement les deux substances — acide lactique et aldéhyde acé- XIII. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 185 tique — cela dépend de facteurs encore inconnus ; enfin l'acide pyruvique peut encore être dégradé sur un troisième mode, lequel ne donne pas naissance à du glucose. La transformation de l'acide pyruvique dans l'orga- nisme pourrait ainsi se concevoir de la manière suivante : Acide lactique CHo I CHOH CHo CO Aldéhyde acétique CH3 I ->• glucose COH glucose -^ COOH -<- COOH Acide pyruvique Composé inconnu COo ->- pas de glucose. E. Terroine. b) Ringer (A. J.) et Frankel (E. M.). — Z,a chimie de la néoformotion du glucose. VIII. La intes.^e de formation et d'élimination du r/lucose par l'orga- nisme diabétique. — Dans des expériences faites sur les propriétés glucogé- nétiques des différentes substance on observe souvent que l'excrétion totale de r « extraglucose » n'était pas obtenue après 12 heures. A quoi un tel phénomène était-il dû : lenteur de l'absorption, lenteur de la transformation ou enfin lenteur de l'élimination du glucose formé? Les expériences pré- sentes ont pour but de répondre à cette question. Elles montrent qu'après administration de glucose dans les veines (afin de supprimer la durée de l'ab- sorption) l'excrétion est extrêmement rapide; dans les mêmes conditions l'excrétion de 1' « extraglucose » fourni après injection d'acide propionique est beaucoup plus lente. La lente élimination du sucre n'est donc en aucun cas le fait du rein ; elle est due à l'absorption et surtout au temps nécessaire pour la réalisation de la synthèse du glucose à partir de l'acide propio- nique. — E. Terroine. c) Ringer (A. J.) et Frankel (E. M.). — La chimie de la néoformation du glucose. IX. La formation du glucose à partir de la dioxyacétone dans V or- ganisme animal. — A la suite d'injections sous-cutanées de dioxyacétone à des chiens phlorhizinés on constate toujours une augmentation de l'excrétion du glucose. Dans une des expériences la quantité de glucose fournie cor- respond à celle obtenue dans le cas de la conversion en glucose de tous les atomes de carbone de la dioxyacétone. Dans 3 expériences sur 4, la dioxy- acétone a nettement diminué l'acidose. — E. Terroine. Marriott ("W.). — Ftapports entre les différentes substances acéto- niques. — Les recherches portent sur la manière de se comporter soit m vitro vis-à-vis de purées d'organes, soit in vivo chez des porcs et des chiens phlorhizinés, de l'acide diacétique,des acides /- et dl- oxybutyriques. — L'a- cide diacétique peut facilement être converti dans l'organisme en acide d^oxybutyrique ; mais il est peu probable que la transformation inverse s'opère normalement. Le composé droit de l'acide rf/-oxybutyrique peut être utiUsé même par l'organisme diabétique et ceci explique pourquoi seul l'acide ^oxybutyrique apparaît dans Turine. D'après l'auteur le cours nor- 186 L'ANNEE BIOLOGIQUE. mal de la dégradation des acides gras dans l'organisme serait le suivant : (Ac. r/-oxy butyrique Acide gras -> (Ac. butyrique?) -> Ac, diacétique]( facilement brùléj. 'Ac. /-oxybutyrique (difficilement brûlé). E. Terroine. Lewis (H. B.) et Frankel (E. M.). — Influence de l'imiline sur l'excré- ticm du glucose au cours du diabète phlorhizinique . — L'administration d'inu- line à un chien phlorhiziné n'augmente pas le taux d'excrétion du glucose. Par contre l'administration de lévulose augmente considérablement l'excré- tion du glucose. Il parait donc peu probable pour les auteurs que l'inuline se transforme dans l'organi-sme en lévulose. — E. Terroine. Burghold (F.). — Sur l'intoxication phlorhizinique. — Le jeûne et l'in- jection de phlorhiziné diminuent la teneur des organes, foie et muscles, en glycogène. Cette diminution est encore plus frappante si on injecte de la phlorhiziné à un animal soumis au jeûne et porteur d'une fistule d'Eck. Ces trois conditions réunies, le glycogène du foie atteint, au maximum au bout de 3-7 jours de jeûne, 0,03 et celui des muscles 0,06. Dans les cas d'intoxi- cation prolongée, l'animal étant dans le coma, on constate la disparition totale du glycogène. En même temps que l'organisme s'appauvrit en glycogène, sa teneur en sucre du sang s'abaisse et atteint souvent le zéro. L'intoxication phlorhizinique apparaît en même temps que le sucre de sang disparait; on peut éviter les convulsions épileptiformes par un apport soit de .sucre, soit de nourriture. — E. Terroine. Erdélyi (P.). — dontribution à la connaissance de l'action toxique de la phlorhiziné d'après les expériences à l'aide de la fistule d'Eck. — Les chiens ayant une fistule d'Eck, soumis au jeûne absolu et recevant régulièrement des injections de phlorhiziné, présentent un trouble dans le métabolisme des substances hydrocarbonées, caractérisé surtout par l'extrême abaissement et même dans certains cas par la disparition totale du sucre de sang. Cette action toxique de la phlorhiziné est en rapport avec l'appauvrissement de l'organisme en hydrates de carbone. On observe en même temps chez ces animaux une forte urobilinurie, une diminution dans la formation de l'urée ; par contre la teneur de l'urine en ammoniaque reste à peu près la même. — E. Terroine. Greenwald (I.). — La formation du glucose à partir de l'acide citrique dans le diabète sucré et la glycosurie phlorhizinique. — A la suite de l'admi- nistration de citrate de soude à des sujets diabétiques ou à des chiens phlo- rhizinés on observe une augmentation d'excrétion du glucose, qui indique la conversion en glucose des 6 atomes de carbone de l'acide citrique. — E. Terroine. Epstein (A. A.) et Baehr (G.). — Certains principes nouveaux concernant le mécanisme de l'hyperglycémie et de la glycosurie. — Si l'on pratique une hémorrhagie chez le lapin puis qu'on remplace aussitôt le sang prélevé par un volume égal de solution de chlorure de sodium, on peut constater par une nouvelle prise de sang que la concentration en sucre est la même qu'au début de l'expérience. L'organisme tend donc à maintenir constante la quan- tité de sucre circulant. Si en effet, comme on le sait, on fait une perte de XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 187 sang, sans remplacement on constate une hyperglycémie marquée; l'orga- nisme répond à la diminution du volume sanguin par une augmentation de la concentration en sucre. — E. Terroine. Paulesco (N. C). — Origines du glycogène. Rôle des substances albumi- noïdes et des graisses. — Chez un chien ayant jeûné de 5 à 17 jours on prélève un échantillon de foie dont on dose le glycogène. Ensuite l'animal reçoit pendant un temps variant de 2 à 7 jours des substances protéiques variées. Au bout de ce laps de temps les animaux sont tués par section de bulbe et on pratique un nouveau dosage de glycogène. L'auteur conclut de ses expériences que la viande, la gélatine et la fibrine sont des sources im- portantes de glycogène, les peptones sont des sources médiocres de glyco- gène, la caséine, le blanc et le jaune d'œuf sont aussi des sources peu importantes de glycogène. Les substances grasses — huile d'olive, huile de coton, huile de lin, suif de bœuf, graisse de porc, beurre — ne constituent pas des sources de glycogène. — E. Terroine. Bierry (H.) et Ranc (A.). — Sucre protéidique du plasma sanguin. — Les auteurs hydrolysent du plasma sanguin, du fibrinogène, de la sérumglo- buline et de la sérumalbumine. Dans tous les cas ils obtiennent ainsi un sucre qu'ils proposent d'appeler sucre protéidique. Ils étudient dans les différents plasmas le rapport entre le sucre protéidique et l'azote protéidique ; ce rapport est de 6,9 dans le plasma artériel et de 6,7 dans le plasma vei- neux chez un cheval ; de 9,7 dans le plasma artériel et de 8,5 dans le plasma veineux chez un chien; de 3 dans le plasma artériel du poulet. — E. Terroine. Bierry (H.) et Fandard (L.). — Sur le sucre du plasma sanguin. — Dans des recherches antérieures les auteurs ont montré que le niveau gly- cémique varie dans le même sens que le niveau thermométrique : ainsi le sang artériel des oiseaux (42 à 42-^2) contient l gr. 80 à 2 gr. 40 "/oo de sucre libre ; celui du chien (39"2) contient 1 gr. à 1 gr. 60 et celui du cheval (37o7) seulement 0 gr. 8 à 1 gr. Le sucre combiné est inférieur au sucre libre chez le poulet, égal chez le chien, supérieur chez le cheval. Le plasma repré- sentant le véritable milieu intérieur, les auteurs étudient le sucre du plasma. Chez le cheval le plasma artériel contient de 0 gr. 82 à 0 gr. 96 °/oo de sucre libre et de 1 gr. 86 à 1 gr. 80 de sucre combiné, le plasma veineux de 0 gr. 67 à 0 gr. 90 de sucre libre et de 1 gr. 55 à 1 gr. 88 de sucre combiné. Chez le poulet le plasma artériel contient de 2 gr. 05 à 2 gr. 56 de sucre libre et de 1,63 à 1,73 de sucre combiné. Chez le chien le plasma artériel con- tient de 1 gr. 33 à 2 gr. 06 °/oo de sucre libre, de 0 gr. 95 à 1 gr. 30 de sucre combiné; le plasma veineux contient de 1 gr. 55 à 1 gr. 85 de sucre libre, de 1 gr. 08 à 1 gr. 15 de sucre combiné. ' Afin de déterminer la nature du sucre combiné, les auteurs soumettent à la glycolyse des échantillons de sang ; le sucre libre disparaît alors et on sépare le sérum qu'on hydrolyse. Le liquide obtenu, après défécation, est étudié au pointde vue de ses propriétés réductrices, optiques, fermentescibles, et de sa capacité de combinaison avec la phénylhydrazine : tous les résultats concordent pour permettre d'affirmer qu'il s'agit de glucose. — E. Terroine. Grigaut (A.), Brodin (P.) et Rouzaud. — Le taux du glucose dans le sang total chez les individus normaux. — Le sucre du sang total chez l'homme normal varie de 0,88 à 1 gr. 05. Le chiffre moyen est de 0,96 %. 188 L'A.NNEE BIOLOGIQUE. Les auteurs considèrent les chiffres supérieurs à 1 gr. 10 comme une hyper- glycémie et les chiffres inférieurs à 0 gr. 80 comme une hypoglycémie. — E. Terroine. Fandard (M"<^ L.) et Ranc (A.)- — Sur la teneur en sucre du sang des poissons de mer. — L'augmentation du sucre du sang due à l'hyperglycémie asphj'xique étant beaucoup plus rapide chez les poissons que chez les mam- mifères, on obtient en général sur les poissons des chiffres un peu plus élevés que la teneur réelle en sucre du sang. La teneur moyenne en sucre du sang des poissons de mer serait voisine de 0g'",50 pour 1000 — c'est-à-dire bien inférieure à celle des homéothermes. — E. Terroine. Rona (P.) et Wilenko (G.). — Sur la glycolyse. — Dans des travaux pré- cédents les auteurs ont montré que la concentration en ions H a une très grande influence sur le pouvoir glycolytique du muscle cardiaque. Dans le présent travail les auteurs étudient l'influence de la réaction du milieu sur la glycolyse du sang. Les expériences sont faites sur le sang d'homme, de lapin et de chien. On ajoute au sang prélevé aseptiquement une certaine quantité de glucose. La concentration en ions est élevée par l'addition d'a- cide acétique ou de phosphate de soude. La concentration en ions H est dé- terminée par la mesure des forces électromotrices. La durée d'expérience est de 2 à 3 heures. Le dosage du sucre est fait avec la méthode de Ber- trand après la précipitation des protéiques par l'hydrate de fer colloïdal. L'élévation de la concentration en ions H agit d'une façon défavorable sur la glycolyse; à la concentration de 2 à 3,10-' la glycolyse est très diminuée, à la concentration de 4 à 6,10-" la glycolyse e.st totalement inhibée. L'action des ions H sur le ferment glycolytique est une action ré- versible : le mélange acidifié et ne glycolysant plus, additionné d'une quantité déterminée de NaOH et amené ainsi à la réaction du sang, glyco- lyse après 3 heures de repos comme le sang frais. L'étude systématique de l'influence de la concentration du sucre sur la glycolyse montre que l'aug- mentation de la concentration du sucre jusqu'à 0,50 % produit une aug- mentation de la quantité du sucre détruit, conformément à la réaction mono-moléculaire. L'augmentation ultérieure de la concentration du sucre jusqu'à 1 % empêche la glycolyse. — E. Terroine. Tschannen (A.). — La teneur en glycogène du foie lors de l'alimentation avec les protéiques et leurs produits de dégradation et sur le rôle du foie dans ces conditions. — L'auteur expérimente sur des rats blancs soumis à des régimes différents (caséine, peptone, éreptone, acides aminés, etc.); le foie de ces animaux étant très petit, insuffisant pour le dosage de glycogène, ou expérimente chaque fois sur 3 animaux. Le dosage du glycogène est fait avec la méthode de Pfliiger. Chez les rats nourris avec des peptones de Witte la teneur du foie en glycogène baisse considérablement. En effet, tandis que le foie des animaux nourris avec la viande contient 1.53 "/oo de glycogène, celui des rats nouri'is pendant 2 jours avec les peptones n'en contient que 0,30 «/oo. Pratiquement la nourriture composée exclusivement de peptones débarrasse le foie presque totalement de son glycogène. L'addition à ce régime de caséine ou d'hydrates de carbone fait remonter la teneur du foie en glycogène, surtout quand cette addition est abondante. Une alimen- tation contenant de la caséine favorise la formation de glycogène dans le foie même d'une façon plus énergique que la viande. La caséine hydro- lysée ne possède plus du tout la même propriété, bien au contraire elle Xlir. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 189 empêche la formation du glycogène. Ainsi dans une expérience le foie des animaux nourris avec la caséine telle quelle contient 2,080 % de glyco- gène, tandis que ceux nourris avec la caséine hydrolysée n'en contiennent que 0,542 %. L'éreptone seul n'est pas supporté par les rats; additionné d'hydrates de carbone, son action est comparable à celle de la viande. Parmi les acides aminés, l'alanine favorise la formation de glycogène tandis que l'acide glutamique le retarde. — E. Terroine. Fernbach (A.) et Schœn (M.). — Sur quelques produits de la décom- posilion du dextrose en milieu alcalin. — En chauffant une solution de glu- cose à 5 % avec du carbonate de soude à 2 %, les auteurs isolent, comme seul acide volatil de l'acide acétique; en isolant les produits de distillation au fur et à mesure de leur formation, les auteurs mettent en évidence l'existence de l'acide pyruvique. L'acide pyruvique doit être considéré comme un produit intermédiaire entre le glucose et l'acide acétique. En effet, l'acide pyruvique se dédouble facilement en aldéhyde acétique et anhydride carbonique. — E. Terroine. a) Honjio(K.). — Manière de se comporter de l'acide glycolique au cours de la perfusion. — Après avoir établi que l'acide acétique donne naissance à de l'acide diacétique au cours de la perfusion hépatique, Mochizuki avait pensé que l'acide glycolique et l'acide glyoxylique pouvaient être des représentants intermédiaires de cette transformation ; les recherches lui montrèrent que ni l'un ni l'autre de ces corps n'était cétogène. Cependant de leur côté, Embden et LoEB trouvent dans 5 expériences de perfusions sur 6 une augmen- tation très nette de la formation d'acide diacétique en présence d'acide glyco- lique. La seule différence expérimentale signalée était la suivante : Mochi- zuki neutralise l'acide glycolique avec de la soude, Embden et Loeb avec de l'ammoniaque. H. reprend donc de nouvelles recherches sur l'acide glyco- lique — neutralisé tantôt par la soude, tantôt par l'ammoniaque — et ajouté à du sang de bœuf perfusant un foie de chien à jeun depuis 24 heures. Les résultats confirment pleinement les conclusions de Mochizuki; en aucun cas, on n'a observé une augmentation significative d'acide diacétique lors de l'ad- dition d'acide glycolique au sang circulant. — E. Terroine, Momose (G.). — Manière de se comporter de l'acide malonique au cours de la perfusion hépatique. — Au cours de la perfusion hépatique avec du sang contenant de l'acide malonique on observe la formation d'une substance vo- latile, qui se combine avec l'iode, qui est détruite par l'oxyde d'argent et qui n'est pas de l'acétone. Dans deux expériences seulement on a constaté la présence d'une quantité assez importante d'acétone. — E. Terroine. b) Honjio (K.). — Sur l'influence de l'acide propionique sur la formation d'acide diacétique à partir de l'acide acétique dans le foie survivant. — La présence d'acide propionique n'empêche pas la formation de l'acide diacéti- que aux dépens de l'acide acétique. C'est là une conclusion opposée à celle précédemment formulée par Embden et Loeb. — E. Terroine. Brammertz ("W.). — Sur la présence normale de glycogène dans la rétine. Il semble que Braun, dès 1861, ait eu sous les yeux, sans le connaître, le glycogène rétinien, qu'EuRLicii (1883) a constaté et reconnu le premier, et qui devait échapper à Best même (1907), l'inventeur de la technique em- ployée aujourd'hui pour la recherche du glycogène. En se servant de cette technique et de diverses méthodes de contrôle, B. a pu déceler dans la 190 L'ANNEE BIOLOGIQUE. rétine de plusieurs Vertébrés la présence normale du glycogène. 11 est par- ticulièrement situé dans l'article interne des cônes et des bâtonnets. L'éclai- rement ne paraît pas avoir d'influence sur son abondance. Les yeux à facettes de la Mouche domestique en sont abondamment pourvus aussi; il a pour siège les cellules du corps vitré et les cellules visuelles de la réti- nula. L'obscurité prolongée augmente la quantité du glycogène visuel, un éclairage intensif le diminue notablement. — A. Prenant. a) Ask (F.). — Sitr la teneur eu sucre de l'humeur aqueuse. — La compa- raison de la teneur en sucre du sang et de l'iiumeur aqueuse portant sur des animaux différents (lapin, cobaye, chat, porc, bœuf, brebis) permet de con- clure que riiumeur aqueuse est toujours un peu plus riche en sucre que le , .sucre de l'humeur aqueuse • iJiii-i inr •- sang, le rapport -j -i variant de 1 il.lal: 1.2. Le jeune "' ^^ sucre du sang •• prolongé durant 100 heures ne change pas la teneur en sucre de l'humeur aqueuse. Dans le cas de l'hyperglycémie alimentaire la teneur en sucre de l'humeur aqueuse augmente après l'élévation du sucre du sang, atteint son maximum avec une heure de retard sur celui du sang et dure plus longtemps. La teneur en sucre de l'humeur aqueuse dépasse quelquefois celle du sang, par contre dans l'hypoglycémie adrénalinique elle se maintient toujours au- dessous. — E. Terroine. b) Ask (F.). — Sur le sucre de l'humeur aqueuse chez V homme. — La teneur en sucre de l'humeur aqueuse chez l'homme varie de 0,11 à 0,13 ç^, dans certains cas pathologique — glaucome, par exemple — elle s'abaisse à 0,08 %, dans d'autres — diabète grave — elle s'abaisse à 0,24 %. — E. Terroine. Chelle (L.) et Mauriac (P.). — Sur la transformation du glucose en acide lactique dans l'autoglycolyse du sang. — La teneur du sang en sucre varie de 1 gr. 10 à 1 gr. 40 par litre ; pendant laglycolyse, à mesure que le glu- cose disparait, la quantité de l'acide lactique augmente ; l'acide lactique est le produit de la dégradation de glucose. — E. Terroine. b) Dakin (H. D.; et Dudley (H. "W. ). — Le sort de l'alanine dans l'orga- nisme glgcosurique. — Après administration d'alanine à un chien rendu glycosurique par administration de phlorhizine on observe une augmenta- tion importante de l'excrétion de glucose : le glucose excrété atteint, pour LvsK et Rincer, 92 grammes de la quantité théorique; avec l'acide lactique LuSK et Mandel obtiennent un rendement en glucose un peu inférieur. Les auteurs se demandent comment se comportent, par rapport à leurs oppo- sants optiques naturels, la 1-alanine et l'acide l-lactique. Récemment ils ont montré que l'acide l-lactique est transformé en glucose. Aujourd'hui ils ap- portent le fait suivant : après l'administration à un chien glycosurique de 8 gr. 5 de 1-alanine pure on observe une excrétion d' « extraglucose » de 7 gr. 2; la quantité pouvant se former théoriquement étant de 8 gr. 6, on voit ainsi que la transformation est presque complète. On est donc obligé de conclure qu'au cours de la synthèse du glucose à partir de l'alanine ou de l'acide lacti(iue, l'asymétrie du carbone central est perdue. Il y a formation d'une substance optiquement inactive : le fait que le méthylglyoxal est trans- formé en glucose dans l'organisme et le fait que les extraits de tissus trans- forment le méthylglyoxal en acide lactique indiquerait que le méthylglyoxal est le produit intermédiaire de cette transformation. — E. Terroine. Bohm (L.). — Sur la dégradation de la m- méthylphénglalanine dans l'or- ganisme. — On sait que non seulement les propriétés de la chaîne latérale XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 191 mais aussi les propriétés du noyau interviennent dans le degré de combus- tibilité d'une substance dans l'organisme; on sait par exemple que la substi- tution halogénée dans le noyau benzol aboutit à des substances peu combus- tibles; la m- chlorphénylalanine (Flatow) et la p- chlorphénylalanine (Friedmann et Maase) administrées à un animal sont rejetées très abondam- ment dans l'urine. Le noyau benzol doit donc être attaqué dans l'organisme par des procédés assez délicats et bien déterminés. Neubauer propose le schéma suivant : OH 0 OH /\ v \ (Acélone ]C0, ( H.,Ô I I / \ I CH, CHa CH2 HO CH2 CH (NH.,) CO CO COOH I I . r COOH COOH COOH Phénylalanine. Acide p- oxyphé- Acide quinol- Acide homo- nylpyruvique. pyruvique. gentisique. On voit que ce schéma comporte plusieurs hypothèses : les deux princi- pales sont l'existence de l'acide homogentisique comme produit intermé- diaire normal de la dégradation de la phénylalanine et la formation inter- médiaire d'un quinol. Pour que l'hypothèse d'une formation d'acide quinol pyruvique soit exacte il faut, comme l'a fait remarquer Dakin, qu'il n'y ait sur la chaîne latérale en position, ni substitution, ni groupement OH. Or, Dakin et Wake.mann montrent que la p- méthyl et la p- méthoxyphényla- lanine se comburent parfaitement et sont cétogènes au cours de la perfusion hépatique. Ils en concluent que l'organisme n'a pas besoin de passer par un corps de structure quinonoïde pour dégrader le noyau benzol. Les recherches de B. ont pour but de voir si la position du groupement méthyle n'a pas une influence sur la facilité de combustion. Il constate ainsi que la m- méthyl- phénylalanine introduite en quantités importantes dans l'organisme est parfaitement comburée et plus complètement que lap- méthylphénylalanine expérimentée par Dakin. Cette possibilité de combustion remet donc en question la possibilité d'une forn^iation de substance quinonoïde intermé- diaire. — E. Terroine. Fromherz (K.j et Hermann (L.). — Sur la dégradation de la m-mé- thylphénylalanine dans Vorganisme. — Le travail de Bôhm établit bien que la m-tolylalanine est brûlée dans l'organisme, mais cependant de nombreux points restent à élucider. Tout d'abord on retrouve dans l'urine un acide soluble dans l'éther qui est soit de l'acide aminé non comburé, soit un pro- duit intermédiaire de transformation de cet acide. 11 faut donc établir la quantité de m- méthylphénylalanine qui échappe à la combustion et en outre établir la nature du produit de transformation de la m-méthylphényla- lanine. Afin d'établir la valeur comparée de combustion des p- et m- tolyla- lanine et en même temps de l'acide m- tolylacétique, on administre ces corps en quantités équivalentes à un chien bien nourri. Après l'introduction de 6 grammes d'acide m-méihylphénylacétique on trouve une augmentation considérable du carbone excrété par rapport à la quantité d'acide introduit ; 192 L'ANNEE BIOLOGIQUE cela signifie qu'au moins pour la plus grande partie l'acide est rejeté à l'état de combinaison avec le glycocoUe, l'analyse des acides solubles dans l'éther indiquant également que la partie rejetée à cet état doit être d'environ 91 à 93 9é. Dans le cas de la m- tolylalanine on injecte 7 grammes et on re- r trouve dans l'urine que le rapport ^ indique un excès d'excrétion d'environ 35 % du carbone introduit; il n'y a donc pas combustion complète. On ob- tient un résultat identique avec la p- tolylalanine. En ce qui regarde les produits de transformation, on constate que le corps isolé de l'urine après ingestion d'acide m- tolylacétique est identique à l'acide m- tolylacéturique préparé synthétiquement; l'acide tolylacétique est donc rejeté comme l'acide phénylacétique à l'état de combinaison avec le glycocoUe. — E. Terroine. Kotake (Y.) et Matsuoka (Z.). — Surla formation de t'acide Ip-oxyphé- nyllactique à partir de l'acide p-oxyphénylpyritvique dans l'organisme ani- mal. — Chez le chien l'acide p-oxyphénylpyruvique se transforme pour une faible part en acide 1-p-oxyphényllactique; le même fait n'a pu être établi avec certitude chez l'homme. Il paraît donc vraisemblable que, lors- que l'acide p-oxyphényllactique apparaît dans l'urine au cours de l'intoxi- cation phosphorée, il est le résultat de la transformation préalable de la tyrosine en acide cétonique correspondant, suivant la marche ci-dessous : OH OH OH CH.2 CHNH., CH2 I co CHo I CHOH COOH COOH COOH. tyrosine acide p-oxyphénylpyruvique acide p-oxyphénylalanine. E. Terroine. Costantino. — Recherches sur les aminoacides [XIV, 1"]. — De ces re- cherches très variées, il ressort quelques faits importants que l'on peut résumer brièvement comme suit : Les aminoacides sont présents aussi bien dans le sérum que dans les corpuscules du sang. Dans les corpuscules anu- cléés du sang de chien, la quantité des aminoacides, relevable au formol, est plus petite que dans les corpuscules nucléés; au contraire, la quantité des aminoacides dans le sérum du sang des mammifères et du dindon est approximativement la même. Chez les animaux alimentés (chien) on observe une augmentation des aminoacides dans le sang relativement au sang des animaux à jeun. Pendant l'alimentation de l'animal, l'augmentation observée dans le sang doit être attribuée à la masse des corpuscules sanguins. Ces corpuscules sont perméables aux aminoacides. La valeur maximum de per- méabilité des corpuscules du sang pour les aminoacides, observée par expé- rience in vitro, s'approche beaucoup de la valeur moyenne, observée éga- lement par l'auteur, de l'augmentation des aminoacides dans les masses corpusculaires du sang de chien durant l'alimentation. Ces faits variés démontrent pour la nremière fois la présence d'aminoacides dans les XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 193 globules du sang, ils montrent aussi que les éléments figurés du sang ont une très grande importance dans les phénomènes nutritifs de l'organisme : ils assimilent et transportent les aminoacides dans les tissus. — M. Bou- BIER. Bierry (H.). Hazard (R.) et Ranc (H.). — Azote du sang dosable par la méthode à l'acide nitreux. — Sous l'influence de l'acide nitreux, il se dé- gage de 5 à 6 gr. d'azote pour 1.000 cm^ de globules, de 2 à 4 gr. pour 1.000 cm^ de sang, et 0 gr. GO à 1 gr. pour 1.000 cni^ de plasma. Par consé- quent, les globules renferment beaucoup plus que le plasma d'azote libérable par l'acide nitreux. — E. Terroine. Rabinovitch (K. N.). — Contribution à Vétudede l'azote amino-acide dans le sang de la mère et du nouveau-né. — Dans le sang de la mère on trouve de 8 à 10 milligrammes d'azote aminé par 100 cm^ de sang. Le sang du cordon om- bilical contient une très forte proportion d'acides aminés : dans l'extrémité maternel du cordon ombilical on trouve de 14 à 37 milligrammes pour 100 cm^ de sang; dans l'extrémité du cordon ombilical du côté de l'enfant la teneur du sang en acides aminés varie de 21 à 137 mil. pour 100 cm^. — E. Terroine. GorchakofiF (M.), Grigorieff ("W.) et Koutoursky (A.). — Contribution à l'étude de l'azote des amino-acides du sang de l'homme dans certaines con- ditions physiologiques et pathologiques. ^ Chez l'homme adulte, bien portant et à jeun, le sang péripliérique contient 12 à 13 milligrammes d'azote aminé par 100 cm-''. Lors de la digestion des substances protéiques, ce chiffre monte à 16 milligrammes. Dans un grand nombre de maladies, la teneur du sang en azote aminé est plus élevée que normalement. — E. Terroine. a) Levene (P. A.) et Meyer (G. M.). — Sur l'action des leucocytes et du tissu rénal stir les actdes aminés. — Les leucocytes étudiés sont obtenus par formation d'abcès aseptiques par injection sous-cutanée d'essence de térében- thine; les reins sont prélevés sur des animaux saignés. Les expériences por- tent sur le glycocoUe, l'acide aspartique, l'asparagine etlaleucine; en aucun cas on n'a observé de désamination. — E. Terroine. b) Levene (P. A.) et Meyer (G. M.). — L'action des leucocytes et du tissu rénal sur l'acide pyruvique. — Notre connaissance du mécanisme de la « gly- colyse » dans les tissus animaux est encore bien faible; après avoir établi qu'il y a formation d'acide lactique, on suppose qu'il y a apparition préa- lable d'aldéhyde pyruvique. La transformation de l'acide lactique n'est pas connue. Chez les plantes, Neuberg a montré que l'acide pyruvique était un stade de la fermentation alcoolique; ce corps serait ensuite décomposé en COo et aldéhyde acétique. Ne peut-on supposer également que dans l'orga- nisme animal il y a formation d'acide pyruvique? D'après Tschernoroutzki, les tissus animaux attaqueraient l'acide pyruvique et libéreraient COo, mais ses expériences n'étaient pas à l'abri des contaminations bactériennes. Les expériences actuelles de L. et M., soigneusement aseptiques, montrent que dans un mélange acide pyruvique -f leucocytes ou acide pyruvique 4- tissu rénal il n'y a jamais ni formation de COo ni absorption de 0> indiquant la transformation d'un produit de réaction — aldéhyde acétique par exem- ple — en CO2 et H2O. II n'y a donc à l'heure actuelle aucune raison de penser que les tissus étudiés possèdent la propriété de décomposer l'acide pyruvique. — E. Terroine. l'année biologique, XIX. iyi4. 13 194 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Porte (A.). — Teneur du sanrj de l'homme en phosphales. — A l'état nor- mal on trouve dans le sang 1 gr. 30 de phosphates par litre, dans le sérum et le plasma 0 gr. 12, dans les globules rouges humides 2 gr. 55, dans les globules blancs (pus) 3 gr. 50 par litre. — E. Terroine. h) Terroine (E. F.). — Sur la teneur en eau du sang. — Les recherches sont faites sur le sang total du chien. Le sang est recueilli par ponction du ven- tricule gauche et aspiration, la teneur en eau est déterminée par 2 pesées, Tune faite sur la prise fraîche, l'autre après dessèchement jusqu'à poids constant. Les petites saignées n'influencent pas la teneur en eau. Chez le même animal, à l'état normal, elle se maintientconstante; en effet, les variations observées sont très faibles, il existe donc une constante hydrémique. Pendant la digestion et l'absorption, la teneur du sang en eau ne se modifie pas, par con- tre, pendant l'inanition elle varie, tantôt en augmentant, tantôt en diminuant suivant les sujets; dans certains cas, elle reste sans changement. — E. Terroine. "Wilson ("W.). — Chimie comparée du muscle : azote non protéique soluble dans Veau. — Les recherches portent sur les muscles de la lamproie {Pe- tromyzon marinus), de Limulus polyphemus, de Loligo pealii, de Peclen irra- dians, de Venus mercetiariaetde Sycotyptis caniculatus. On dose l'azote total (Kjeldahl) et l'azote aminé (Van Slyke) dans les extraits totaux débarrassés de protéiques et dans les filtrats résultant delà précipitation par l'acide phos- photungstique. Chez la lamproie, l'azote aminé total présente son minimum pour une valeur de 4 ^ de l'azote extractif total et son maximum chez Pecten irradians et Venus mercenaria où il atteint 5 %. Chez la lamproie la plus grande partie de l'azote aminé est précipitée par l'acide phosphotungstique ; c'est là un fait caractéristique qu'on retrouve dans tous les muscles de ver- tébrés. Chez les animaux inférieurs la fraction monoaminée représente 53 ^ de l'azote extractif total. Il est d'ailleurs très facile d'isoler le glycocolle de ce muscle. L'azote non aminé représente toujours une part importante : bé- taïne, urée, proline, arginine, histidine et créatine. La béta'ïne en particulier est probablement un constituant important du muscle des animaux inférieurs. Enfin il faut noter, fait important, que la créatine est présente dans le muscle de lamproie, comme chez tous les vertébrés, alors qu'il ne s'en trouve pas chez les animaux inférieurs. L'auteur insiste sur le rapprochement entre les végétaux et les animaux inférieurs que suggèrent à la fois la présence de bétaïne et l'absence de créatine. — E. Terroine. Folin (O.) et Buckman (T. E.). — Teneur en créatine du muscle. — Dé- terminations de la teneur en créatine du muscle strié et du muscle cardia- que. Les valeurs sont très variables et cliez les différents animaux étudiés et chez les différents sujets d'une même espèce. — Muscle. Chez le chat de 421 à 520 milligr. par 100 grammes de tissu; chez le lapin de 417 à 571; chez le chien de 408 à 488; chez le coq de 500 à 571, chez la tortue de 236 à 339. — Myocarde. Chez le chat de 222 à 333; chez le lapin de 195 à 291 ; chez le chien de 210 à 327 ; chez le mouton de 274 à 339 ; chez la tortue de 98 à 109. On n'a donc pas le droit dans les expériences de tabler sur des valeurs moyennes. — E. Terroine. Capozzi (G.). — Sur l'existence présumée de créatinine pré formée dans le tissu musculaire. — Certains expérimentateurs ont admis l'existence de créatinine préformée dans le tissu musculaire et lui ont attribué un certain XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 195 rôle dans l'activité physico chimique et physiologique du muscle. L'auteur s'élève contre cette manière de voir et démontre que les constatations de ces expérimentateurs sont entachées d'erreur provenant du fait que la créatine se transforme facilement encréatinine sous l'action d'une température peu éle- vée, ce qui peut arriver très bien dans toute analyse chimique du suc muscu- laire. Tout extrait alcoolique du suc musculaire, obtenuàfroid, contient de la créatine, mais on n'y trouve jamais de créatinine. Celle-ci n'est contenue ni dans les muscles lisses, ni dans le myocarde, ni dans les muscles striés des mammifères, des poissons, des oiseaux, des amphibiens. — M. Mendelssohn. Folin (O.) et Denis ("W.). — Sur la teneur du sang en créatine et en créa- tinine. — La teneur en créatinine est toujours extrêmement faible : 2 milligr. par 100 gr. de sang chez le bœuf; 1,2 chez le mouton; 1,3 chez le porc; 1,2 chez le chat; chez le lapin. Comme l'avait déjà vu Paton, le sang des oiseaux ne contient pas de créatinine. La teneur en créatmine -1- créatine est presque identique chez tous les animaux étudiés. Elle est de II milligr. par 100 gr. de sang chez le bœuf; 9 chez le mouton; 9 chez le porc; 8 chez le chat; 10 chez le lapin; II chez le coq, le pigeon et l'oie. — E. Terroine. Riesser (O.). — Sur la formation de créatine à partir de la choline et de la béta'ine. — Les expériences sont faites sur des lapins auxquels on injecte sous la peau de la choline ou de la béta'ine. On détermine le coefficient de la créa- tinine, c'est-à-dire la quantité d'azote de créatinine total excrétée par kg. et par 24 heures. L'injection de la choline ou de la bétaïne provoque une augmentation dans Texcrétion de la créatinine, le coefficient de créatinine monte de 16,8 à 20,6; 18,8; 17,5 suivant la quantité administrée. R. conclut à la possibilité de la formation synthétique de la créatine aux dépens de la choline ou de la bétaïne et de l'urée. — E. Terroine. Coope (R.) et Mottram (V. H.). — Métabolisme des acides gras dans le foie. m. Infiltration grasse hépatique pendant la grossesse et la lactation. — Expériences poursuivies sur le chat et le lapin. Chez le chat nous voyons la teneur normale du foie en acides gras varier de 2,965 à 7,86 % du poids frais; deux chattes pleines présentent respectivement 4,735 et 6,58 et une chatte en lactation 7,38. 11 est donc impossible de tirer ici aucune conclusion en faveur de l'enrichissement hépatique en graisses au cours de la grossesse ou de la lactation. Chez le lapin les valeurs normales (3) oscillent entre 2,97 et 3,19 % du foie frais; 14 jours après la conception elles sont de 2,54 et 3,05, près du terme 5,65; à terme 3,44; 12 heures après mise bas 5,93; 2 jours après 3,03 et 6,05; 3 jours après 2,67. Il semble donc qu'autour du moment de la parturition il y ait une infiltration grasse du foie. — E. Terroine. I-wamura (K.). — Manière de se comporter de l'acide isovalérianique et de Valdéhyde acétique au cours de la perfusion hépatique chez des animaux riches en glycogène. — En ce qui regarde l'acide isovalérianique, les expé- riences montrent qu'il y a toujours formation d'acide diacétique au cours de la perfusion, que le foie soit très riche ou très pauvre en glycogène (entre 1,45 % et 21,60 %); par contre l'aldéhyde acétique n'est plus cétogène lorsqu'il traverse un foie riche en glycogène. De l'ensemble des recherches précédentes et des recherches actuelles, il résulte que l'aldéhyde acétique et l'acide acétique ne sont pas transformés en acide diacétique par un foie riche en glycogène, alors que les acides butyrique, [3- oxybutyrique, croto- nique, isovalérianique, n- caproïque le sont encore. — E. Terroine. 100 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nine, cet acide aminé reste sans action sur la formation d'acide hippuri- que. L'addition de carbonate d'ammonium au régime normal + bonzoate de soude baisse l'excrétion d'acide hippurique de 2 gr. 63 à 2 gr. 20 par jour. — E. Terruine. Raiziss (A. M.), Raiziss (G. "W.) et Ringer (A. J.). — Vitesse de for - 'malion et d' élimina tion de l'acide hippurirj\ir. — Si l'on injecte à un lapin de l'hippurate de soude, on constate qu'en 9 heures tout l'acide hippurique est éliminé dans l'urine. Si au contraire on fait ingérer du benzoate de soude, au bout de 7 heures il n'y a que la moitié de l'acide hippurique rejeté, le reste s'élimine dans les 24 heures qui suivent. L'opposition de ces deux faits montre bien que la lenteur de l'élimination, lors de l'ingestion de benzoate, n'est pas due à une rétention rénale, mais bien à la lenteur des processus de synthèse. — E. Terroine. Hunter (A.) et Givens (M. H.)- — Le métabolisme endogène et exogène des purines chez le singe. — I. Excrétion des purines endogènes. Si l'on étudie, dans le cas où par une alimentation appropriée on n'a affaire qu'à une ex- crétion de purines endogènes, l'excrétion des purines totales, on constate que l'acide urique représente 7 à 8 % ; ce chiffre représente une proportion nettement plus élevée chez le singe que chez le chien; il n'en reste pas moins une prédominance considérable des bases sur l'acide urique. Si l'on étudie le rapport de l'allantoïne aux purines totales (acide urique compris), on voit qu'il est de 67. Tout ceci indique que le singe possède un pouvoir uricolyti- que plus faible que celui du chien; c'est peut-être là le premier signe de disparition du pouvoir uricolytique qui arrive à son maximum chez l'homme. — II. Sort des purines exogènes. Guanine. Après administration à un chien de 71 milligr. d'azote à l'état de guanine on retrouve 35 milligr. en allan- toïne, 2 en acide urique, 20 en bases puriques, soit 99 h, 105 % de l'azote pu- rique ingéré. Il y a là une transformation qui parait trop complète. Cepen- dant nous pouvons conclure à la formation d'allantoïne, laquelle est le pro- duit terminal ; il y a probablement passage intermédiaire par l'acide urique. Xanthine. 30 % de la xanthine injectée se retrouvent tels quels dans l'urine, le reste est entièrement transformé en allantoïne et très peu d'acide urique. Adénine. 70 % de l'azote injecté à l'état d'adénine s'est retrouvé dans l'excré- tion purique totale. La moitié environ existe à l'état de base, laquelle est probablement de l'adénine. Dans ce cas, 1/3 au moins de l'adénine échap- perait à toute transformation. L'accroissement de l'acide urique — d'ailleurs très faible — est le même que dans le cas des autres bases. La fraction al- lanto'ine paraît beaucoup plus faible; mais les auteurs ne croient pas cepen- dant devoir affirmer que l'adénine se comporte d'une manière différente des autres bases précédemment étudiées. Hypoxanthine. Très peu du corps in- jecté est rejeté tel quel; 85 % des purines rejetées paraissent être de la xan- thine. Aucléate de soude. Il n'apparaît pratiquement pas d'acide nucléinique dans l'urine. On constate la même proportion d'acide urique, d'allantoïne et bases que dans le cas du métabolisme endogène. Les deux métabolismes ont donc lieu suivant le même processus. Acide urique. 40 à 50 % de l'acide uri- que injecté se retrouvent sans modifications dans l'urine; une partie assez faible passe à l'état d'allantoïne et le reste ne se retrouve pas dans l'azote purique total. — E. Terroine. Hunter (A.). — Le métabolisme endogène et exogène des purines chez le singe. — ///. Les purines de l'urine du singe. — Analyse, au point de vue XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 201 des purines, de l'urine de Cercopithe.cus caUitrichus. La guanine et l'adénine sont absentes. L'hypoxanthine atteint 0 gr. 30 par litre, laxanthine 0 gr. 95 et l'acide urique 0 gr. 32. Ainsi chez le singe, les aminopurines sont entiè- rement absentes alors que chez l'homme et le porc elles sont présentes en quantités d'ailleurs très faibles. — E. ïerroine. Bach (A.). — Recherches sur les ferments réducteurs. — B. a démontré antérieurement (1911) que le principe réducteur des tissus animaux, la a réductase », est constitué par un ferment, catalyseur organique destruc- tible par la chaleur, et un coferment, corps susceptible de s'oxyder aux dé- pens de l'eau, avec mise en liberté d'hydrogène et remplaçable par des al- déhydes. Ce ferment, identique à celui découvert par Schardinger dans le lait, est donc à la « réductase » ce que la peroxydase esta l'oxydase ordinaire ou phénolase. Pour bien faire ressortir cette analogie et en même temps pour assigner au ferment de Schardinger la place qu'il doit occuper dans la famille des ferments, B. a proposé de le désigner sous le nom de « perhy- dridase », nom qui a été adopté depuis par C. Oppenheimer dans sa classi- fication des ferments. Dans le présent mémoire, B. relate ses dernières recherches à ce sujet. Parmi les organes examinés, le foie paraît être le plus riche et le poumon le plus pauvre en coferment de la perhydridase; celui-ci résiste à l'ébullition, il n'est pas précipité par l'alcool, dialyse facilement et n'est pas sensible à l'action de l'oxygène. Les expériences faites en vue de définir la nature chimique de ce coferment, ont établi que les processus de réduction observés dans les tissus animaux sont effectués par la perhy- dridase et un coferment qui peut être remplacé par des aldéhydes. Ce coferment, B. l'a trouvé dans les extraits d'organes, dans les peptones du commerce et dans l'albumine complètement dégradée, dans l'éreptone. Comme, dans ce dernier cas, la formation d'aldéhydes a été démontrée avec toute la certitude voulue, on considérera dorénavant les aldéhydes comme le véritable coferment de la perhydridase. Celle-ci est donc une véritable aldéhydase et constitue un réactif non seulement sûr, mais encore très sensible des véritables aldéhydes. La perhydridase existe aussi dans le règne végétal. L'extrait de pommes de terre filtré, par exemple, ne ren- ferme au début que des quantités minimes de coferment nécessaire pour l'action de la perhydridase et remplaçable par des aldéhydes. Mais si l'on conserve l'extrait dans des conditions antiseptiques et à l'abri de l'air, la quantité de coferment augmente constamment par suite de l'autolyse des matières protéiques de l'extrait. La perhydridase tirée des pommes de terre se conserve donc très bien, à la condition d'être mise à l'abri de l'air et hors de l'atteinte des bactéries. A l'air, en présence de fluorure de sodium ou à l'abri de l'air en l'absence d'antiseptique, elle se détruit très rapidement. Toutes les tentatives d'isoler la perhydridase de ses extraits ont échoué jusqu'à présent. — M. Boubier. Pincussohn (L.) et Krause (Ch.). — Sur les ferments du sang. — Le sang humain est très actif sur l'acide nucléinique de levure, il ne l'est qu'ex- ceptionnellement sur l'acide thymonucléinique. 11 est sans action sur l'ar- butine. — E. Terroine. Pincussohn (L.) et Rûdiger von Roques (K.). — Sur les ferments du sang. — Dans ce travail les auteurs recherchent le ferment protéolytique dans le sérum, l'émulsion d'erythrocytes ou des leucocytes d'animaux diffé- rents : lapin, chien, cheval, et homme. 11 résulte de ces expériences que les 202 L'ANNEE BIOLOGIQUE. globules rouges ne contiennent pas de protéose, par contre les globules blancs sont nettement protéolytiques. — E. Terroine. a) Rona (P.) et Bien (Z.). — Sur Véthérase du sang. — Les auteurs étu- dient comparativement la lipase du sang et du pancréas, cette dernière provient d'un extrait glycérine de pancréas de veau, on suit à l'aide de la méthode stalagmométrique l'action de ces deux lipases sur la tributyrine. Les expériences montrent que ces deux ferments diffèrent en plusieurs points. L'optimum de la lipase pancréatique est plus alcalin (p = 8,3-9) que celui de la lipase sanguine (p = 8). L'action de la lipase pancréatique est activée par les sels de Calcium, de Baryum, de Magnésium et de Man- ganèse, les mêmes sels sont sans action sur la lipase du sang. Le Fluorure de sodium empêche l'action de la lipase sanguine beaucoup plus que celle de la lipase pancréatique. — E. Terroine. Abderhalden (E.) et Bossani (E.). — Sur la manière de se comporter du sérum sanguin vis-à-vis de dextrose, lévulose, et galactose à la suite d'intro- ductions parentérales de ces sucres. — On injecte sous la peau d'un lapin ou d'un chien du glucose, du lévulose ou du galactose, on suit à l'aide de la méthode polarimétrique l'action du sérum de l'animal sur le sucre injecté. Les résultats obtenus sont négatifs — l'injection parentérale d'une monosaccha- ride n'a pas fait apparaître le ferment correspondant. — Terroine. Abderhalden (E.) et "Wildermuth (F.). — Sur la manière de se compor- ter du sérum sanguin vis-à-vis du saccharose à la suite d' introductions paren- térales de ce sucre. — Le sérum normal de lapin est sans action sur le saccharose. Les injections parentérales de saccharose font apparaître l'inver- tine dans le sérum : en effet, le sérum des animaux traités hydrolyse le saccharose; il reste sans action sur le glucose, le lévulose, le galactose et le lactose. Le sérum ayant perdu sa propriété hydrolysante par chauffage, ne la réacquiert pas lors de l'addition du sérum normal. — E. Terroine. Abderhalden (E.) et Gregoresen (L.). — Sur la manière de se comporter du sérum vis-à-vis du saccharose à la suite d'introductions parentérales de ce sucre. — Les injections de saccharose à un chien ne sont pas toujours suivies par l'apparition de l'invertine dans le sang. Dans certains cas, pour que le résultat positif soit obtenu il faut plusieurs injections de saccharose, dans d'autres cas le résultat demeure négatif. — E. Terroine. Gross (O.). — Influence du sérum sanguin du sujet normal et de l'alcap- tonurique sur l'acide homogentisique. — L'auteur recherche s'il n'existe pas un ferment capable d'attaquer l'acide homogentisique. 11 constate ainsi que le sérum sanguin des animaux et de l'homme attaque l'acide homogentisique aux dépens duquel il forme très vraisemblablement de l'acétone; ce ferment manque chez les alcaptonuriques, d'où accumulation de lacide homogenti- sique dans le sang. — E. Terroine. Mellanby (J.) et Woolley (V. J.). — Les ferments du pancréas. IV. Lipase. — Rachford, en 1891, étudiant le suc pancréatique obtenu par fistule chez le lapin, a montré que la bile augmente considérablement l'activité lipa- sique de ce suc, que la vitesse de réaction est doublée si l'on passe de 18° C. à 37° C, que l'action est diminuée par HCl. Terroine, en 1910, dans une XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 203 série étendue de recherches faites sur le suc pancréatique de sécrétion, trouve que le ferment est détruit par chauffage du suc à 60° C. pendant 10 minutes et que son activité est considérablement diminuée par chauffage à 50° C. pendant 25 minutes; que le suc pancréatique activé par la kinase perd peu à peu son pouvoir lipasique, lequel est complètement disparu au bout de 5 heures, et que l'addition d'ovalbumine coagulée s'oppose à cette disparition. Rosenheim et Shaw Mackenzie ont plus récemment avancé que le sérum accélère nettement l'action lipasique des extraits glycérines de pancréas. L'auteur reprend l'étude de ces différents points. Pour estimer quantitativement la lipase, il fait agir le suc pancréatique sur une émulsion d'huile d'olive à 50 % dans de la gomme adragante. Après une heure de digestion à 40° C. on dose l'acidité formé par la méthode de Kanitz. Stabilité de la lipase. — En réaction alcaline — naturelle — la lipase diminue régulièrement à 40°; elle disparaît des deux tiers en 5 heures. En réaction neutre, la disparition est un peu plus lente ; en réaction acide elle est très rapidement détruite. En ce qui concerne la température, les auteurs observent — en accord complet avec Terroine — qu'un chauffage de 5 minutes à 60° détruit complètement la lipase de même qu'un chauffage im peu plus prolongé à 50° C. Relation de la lipase avec la trypsine. — Les auteurs constatent qu'au fur et à mesure du développement de l'activité tryptique d'un suc activé par CaCl2 il y a disparition de la lipase; les valeurs ci-dessous montrent d'une manière frappante le parallélisme de ces deux phénomènes : Activité après Ih. 2h. 3 h. 4 h. 5h. 6h. 4.0 0 3.7 0 3.5 0 2.0 660 0 1250 0 1000 Lipase (expérience en Na OH N) Unités tryptiques On voit ainsi que la lipase reste pratiquement intacte tant que la trypsine ne s'est pas développée; dès que la trypsine apparaît, la lipase diminue puis disparaît rapidement. Les auteurs retrouvent également le fait, signalé par Terroine, que l'albumine d'œuf ajoutée au suc kinasé empêche la dispa- rition de la lipase; ils y ajoutent l'hypothèse que cette action est due à des propriétés antitryptiques de l'ovalbumine. Influence des électrolytes et des sels biliaires. — A la suite d'un grand nombre d'auteurs, M. et "W. retrouvent l'action accélérante des sels biliaires. Par contre, ils ne peuvent retrouver l'action accélérante des électrolytes étudiée par Terroine et confirmée par Pekelharing. Ils attribuent cette différence au fait qu'ils emploient une émulsion alors que Terroine em- ployait une huile non émulsionnée. Mais il y a lieu de signaler que dans la seule expérience qu'ils donnent ils utilisent 5 électrolytes : les deux premiers, HCl et NaOH, modifiant la réaction, n'entrent pas en ligne de compte; les deux derniers, CaClo et MgCU, ont été signalés par Terroine comme sans action ou retardant. Reste NaCl et à une seule concentration — normale. Or Terroine a signalé la différence d'action des sels avec la concentration; il ne nous parait donc pas qu'on soit en droit de tirer aucune conclusion de ces faits. Le coenzyme de la lipase. — Les auteurs ont été incapables de retrouver le fait de l'action activante du sérum sur la lipase pancréatique. — E. Ter- roine. Crohn (B. B.j et Epstein (A. A.). — Linflaence stimulante du sérum sur 204 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. l'ami/lase pnncréoAiquc. — L'addition de petites quantités de sérum à des macérations de pancréas augmente nettement le pouvoir amyloiytique; l'é- bullition ou l'incubation à 38" ne modifient pas cette propriété du sérum. La dialyse l'amoindrit; il est donc probable que le pouvoir activant du sérum est dû aux sels qu'il contient. — E. Terroine. Bierry (K.) et Largiiier desBancels (J.). — Thermolahilitc de l'amj/lnxe pancréatique. — Gramenitzki a montré que la takadiastase est capable de saccharifier l'amidon après chauffage à 100'\ Même fait de résistance à la haute température a été observé par Durieux pour la sucrase de la levure. — En reprenant la même question les auteurs montrent qu'il en est tout autrement pour l'amylase pancréatique. Le suc pancréatique de chien est obtenu par injection de sécrétine, on le dialyse jusqu'à ce qu'il n'agisse plus sur l'amidon que si on ajoute du chlorure de sodium. L'amylase d'un tel suc pancréatique est essentiellement thermolabile : chauffé à 38'^', il perd complètement son action saccharifiante. — E. Terroine. a) Dakin (H. D.) et Dudley (H. W.). — Glyoxalase. IV. — Les glandes lymphatiques ne contiennent pas de glyoxalase et ne présentent non plus aucun pouvoir inhibiteur sur l'action de la glyoxalase. Toutes les recherches entreprises jusqu'à ce jour montrent que la formation d'antiglyoxalase est une propriété spécifique du pancréas. Contrairement à ce que pense Neu- berg, le glyoxal peut être transformé en acide glycolique par action diasta- sique. — E. Terroine. c) Dakin (H. D.)et Dudley (H. "W.). — La formation des acides aminés et hydroxylés à partir des glyoxals dans l'organisme animal. — Des recher- ches antérieures ont établi la possibilité d'un rôle important des glyoxals dans le métabolisme intermédiaire. Les faits les plus importants acquis jus- qu'ici sont les suivants : — les acides a- aminés et a- hydroxylés donnent des glyoxals lorsqu'on les place en contact à la température du corps avec la p- n trophénylhydrazine R. CHNH2.COOH -^ R. CO.CHO + NO, R. CHOH. COOH -^ R. CO.CHO + H2Ô — les glyoxals peuvent être transformés en acides a- hydroxylés par l'action des glyoxalases; c'est ainsi que le méthylglyoxal est transformé en acide lactique : CH3.CO.CHO + HoO =r CH3.CHOH.COOH. — In vitro on peut facilement préparer le méthylglyoxal à partir du glucose, de l'acide lactique et de l'alanine. D'autre part le méthylglyoxal administré à un chien glycosurique peut, aussi bien que l'acide lactique et l'alanine, être converti en glucose; — enfin le phénylglyoxal est transformé au cours de la perfusion hépatique en acide a- cétonique correspondant. De tous ces faits il semble qu'on puisse relier ensemble les acides a- ami- nés et les acides a- hydroxylés de la manière suivante : R.CHOH.COOH ::^ R.CO.CHO ^ R.CHNHo.COOH. Nous avons donc établi la formation in vitro du glyoxal aux dépens des acides a- aminés et a- hydroxylés, la formation in vitro et invivo des acides a- hydroxylés aux dépens des glyoxals, mais nous n'avons pas établi la forma- tion d'acides aminés aux dépens des glyoxals. Tel est le butjprincipal du présent travail. XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 205 Les expériences tentées in vitro ont abouti à l'impossibilité d'effectuer di- rectement la synthèse des acides aminés à partir des glyoxals en les traitant, soit eux, soit leurs acétals, par l'ammoniaque. Les expériences in vivo (perfusion hépatique) apportent quelque preuve de la formation d'acides aminés à partir des glyoxals, bien qu'il soit diffi- cile d'affirmer qu'il s'agisse d'une transformation directe : de la leucine active a été obtenue à partir de l'isobutylglyoxal, de l'acide a- aminophénylacétique à partir du phényiglyoxal et peut-être de la phénylalanine à partir du benzyl- glyoxal. Dans le cas du glyoxal, les expériences donnent l'indication de la for- mation de glycocolle, séparé à l'état de dérivé p- naphtaléine-sulfonique, mais la quantité était faible et l'on ne peut affirmer avec certitude sa for- mation à partir du glyoxal. Enfin avec la méthylglyoxal on n'a pas pu mettre en évidence la formation d'alanine. — E. Terroine. Fermi (Claudio). — Becherches sur la spécificité et les autres propriétés des cytoprotéases. — Ce travail est la fin d'une étude très longue sur ces fer- ments. Il y est constaté que quel que soit le ferment choisi, ses facultés protéolytiques sont toujours atteintes dans le même ordre lorsqu'on fait agir sur lui des agents fort divers (électrolytes, alcool, alcaloïdes) : les fonctions albuminolytique et sérolytique disparaissent avant les fonctions fibrinoly- tique et caséinolytique et celles-ci avant la fonction glutinolytique. On ne trouve d'ailleurs jamais dans la nature un ferment possédant une des fonc- tions indiquées dans cette liste et non celles qui suivent. — On peut d'autre part ramener par concentration poussée assez loin dans le vide un ferment affaibli qui ne manifeste plus que les fonctions d'un degré donné à mani- fester de nouveau les fonctions d'un degré plus élevé. — Ces faits et d'au- tres relatifs à l'action des antiferments confirment l'auteur dans la théorie qu'il a exposée dans des travaux antérieurs : que toutes les fonctions dési- gnées ci-dessus appartiennent dans des conditions convenables à chacun des ferments protéolytiques et qu'on ne saurait admettre l'existence de tels ferments différant entre eux par les substances auxquelles ils sont capables de s'attaquer. — H. Mouton. Vernon (H. M.). — Influence des lipoîdes sur l'action des oxydases. — Dans un travail récent, Battelli et Stern ont montré au cours de l'étude de l'oxydation de l'acide succinique en acide malique que l'agent de cette trans- formation, succinicoxydone, est inhibé dans son action par une concentra- tion en narcotiques correspondant à celle qui précipite les nucléopro- téides de leurs solutions, ce qui établit la dépendance de cette oxydase des lipoîdes. V. recherche dans ce travail si la même dépendance existe pour Tin- dophénoloxydase, en étudiant comparativement l'action du même narcotique sur l'oxydase et sur un extrait de foie de lapin. Les expériences montrent un parallélisme entre les deux actions pour un certain nombre des narcotiques — alcool éthylique, chloral, acétone — ; dans d'autres cas ce parallélisme fait complètement défaut. Ainsi, dans le cas de méthylcétone, la concentration précipitant les nucléoprotéides est 4 fois plus faible que celle qui empêche l'action de l'indophénoloxydase. De même la concentration de méthylpropylcétone précipitant les nucléoprotéides est 7 fois plus faible que celle agissant sur l'oxydase. Par contre, pour d'autres narcotiques — éthyl-urétane, phénol — la concen- 206 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tration précipitante est respectivement 2 et 4 fois plus forte que celle empê- chant l'action oxydasique. 11 faut remarquer qu'en général la précipitation des nucléoprotéides est un phénomène extrêmement variable; la précipitation varie avec chaque narcotique, elle n'est pas la même suivant que l'organe est frais ou conservé, elle varie suivant l'organe auquel on s'adresse : foie, rein, etc. Pour toutes ces raisons, il est impossible d'établir un parallélisme net entre la précipi- tation des protéiques et l'action des oxydases. L'action des narcotiques sur les oxydases varie avec la température. Pour l'alcool éthylique, l'acétone et le chloral, la concentration agissant sur l'oxy- dase à 36° est deux fois plus faible que celle qui est active à 0<>. Par contre, la benzamide exerce une action narcotique plus forte à 3° qu'à 36'^ et agit de la même façon sur l'oxydase à 17° ou à 36°. L'action des narcotiques varie avec l'âge des tissus : ainsi, l'acool éthy- lique, à la concentration de 6 molécules par litre, détient 90 % de l'oxydase du rein chez des rats nouveau-nés et seulement 46 o/o chez l'animal adulte. Cette différence n'existe pas lorsqu'on s'adresse à l'oxydase du muscle car- diaque ; elle ne peut tenir qu'au changement dans la composition des lipoïdes lors du développement de l'organe. — E. Terroine. Stern (L.) et Battelli (F.). — Influence de la destruction cellulaire sur les différents processus d'oxydation dans les tissus animaux. — Les auteurs ont montré dans une série de travaux antérieurs que les oxydations dans les tissus animaux sont produites en grande partie par des oxydones, agents insolubles restant adhérents aux tissus. Ces catalyseurs sont des substances protéiques ou liées aux substances protéiques. Il restait à décider si leur action est liée à une certaine structure physique de la cellule ou s'ils peu- vent agir indépendamment de la charpente cellulaire. Des méthodes perfec- tionnées de broyage ont montré que : 1) Les oxydones labiles : la citri- coxydone, et la respiration principale sont fortement diminuées ou abolies après un broyage de 1 minute, la structure cellulaire étant encore conservée en grande partie. 2) Les oxydones stables : la phénylènediaminoxydone et la succinicoxydone présentent une résistance bien plus grande, mais varia- ble suivant les tissus. 3) Les ferments oxydants solubles : l'alcooloxydase, l'uricoxydase, de même que la respiration accessoire, résistent assez bien à un broyage prolongé des tissus, mais avec un affaiblissement souvent assez considérable. En résumé, il résulte des expériences que l'action des oxydones stables est indépendante de la structure physique des cellules. Quant à la res- piration principale et aux oxydones labiles, les expériences ne peuvent pas décider si leur abolition est due à la disparition de la structure de la cellule ou bien à l'intervention d'agents inhibiteurs. Ces agents interviennent déjà dans les conditions ordinaires après la mort, et la destruction des cellules, amenant un contact plus intime de ces agents avec les oxydones, favorise leur action inhibitrice. — M. Boubier. Sieber-Schoumoff (M""® N. O.). — Le pej-oxyde d'hydrogène et les fer- ments. — L'étude porte sur l'action du peroxyde d'hydrogène sur la pepsine et la chymosine du suc gastrique. Suivant sa concentration Hg Oo exerce sur les deux ferments tantôt une influence activante tantôt une action em- pêchante. La même manière de se comporter de ces deux ferments vis-à-vis de Ho 0-2 confirme la thèse de l'unité de la pepsine et de la chymosine. — E. Terroine. XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 207 Ewart (A. J.). — Étude comparative de l'oxydation par les catalyseurs organiques ou inorganiques. — Les oxydases végétales peuvent se diviser en trois classes : oxygénases, absorbant de l'oxygène moléculaire pour former des peroxydes; peroxydases, augmentant le pouvoir oxydant des peroxydes et n'agissant qu'en leur présence ; catalases, détruisant les peroxydes avec évolution d'oxygène. On sait d'autre part que certains sels métalliques inorganiques peuvent déterminer les mêmes réactions (Bertrand). Les expériences montrent une analogie étroite entre les deux groupes d'oxydases. Elles font voir que l'ac- tion d'un sel métallique varie selon sa combinaison acide : dans certains cas elle est due non à la base mais à l'acide. En outre il y a des corps sensi- bilisateurs ou activants, et d'autres, paralysants, agissant sur les catalyseurs tant organiques qu'inorganiques. Les oxydases sont fortes ou faibles, et les peroxydases sont des oxydases atténuées. Les poisons métalliques violents paralysent les oxydases organiques : celles-ci sont peut-être des protéides, avec ou sans métaux oxydants, en combinaison acide ou basique. Il n'y a pas lieu d'employer les noms peroxydase, catalase, tyrosinase, etc., pour indi- quer des ferments spécifiques. La tyrosinase de la pomme de terre est aussi une catalase, une peroxydase, etc. Les noms dont il s'agit ne doivent servir que temporairement comme indiquant l'origine de substances dont la nature chimique reste inconnue. L'auteur énumère l'action, sur les ferments, de divers corps agissant soit pour favoriser soit pour inhiber leur action. — H, de Varigny. Lénard (D.). — Contribution à la connaissance de la pepsine. — Ticho- MiROW a montré que la pepsine alcalinisée peut être en partie réactivée par l'addition d'acide. L. essaye de réactiver la trypsine. Dans ce but le suc pancréatique de chien exactement neutralisé est additionné de HCI — . On laisse reposer le mélange pendant une heure, ensuite on le neutralise partiellement avec NaOH — En aucun cas l'auteur n'observe la réactivation de la trypsine. Par contre, la réactivation de la pepsine est incontestable. Toutefois elle ne se fait pas indifféremment avec toutes les pepsines. Les meilleurs ré- sultats sont obtenus avec la pepsine de chien, tandis que celle de l'homme et du porc ne donnent que quelquefois des résultats positifs. La régénération de la pepsine se fait simultanément avec celle du lab. — E. Terroine. Marros (Francesco). — L'unité et la polyvalence de la trypsine mises en évidence par les méthodes de la précipitine et de la déviation du complément. — On inocule des chiens soit avec de la trypsine active, soit avec de la trypsine chauffée (I heure à 50°). Dans l'un et l'autre cas, les sérums obtenus des animaux manifestent la même activité de précipitation ou de déviation indifféremment avec la trypsine fraîche ou avec la trypsine chauffée. De la spécificité admise des dites réactions, l'auteur conclut à l'identité des « antigènes » employés. La trypsine serait ainsi, selon les vues de Fermi, un ferment unique, et il ne serait pas légitime de dire que la trypsine chauffée contient encore sa glutinose, mais a perdu sa caséase, etc. — H. Mouton. Gironcourt (G. de). — Sur les ferments du lait chez les Touareg. — Le lait des troupeaux Touareg se caille spontanément avec une grande 208 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. rapidité, même (luand la temp)érature ne dépasse pas 15°. Ceci tient à la présence de Bacilltis laclicus Pasteur non pathogène et du BanUm bulga- ricus Grigoroff. — E. Terroine. Michaelis (L.) et Pechstein (H.). — Sur les conditions (VacHon de la diastase de la salive. — La salive humaine dialysée est complètement inactive en absence des sels. La diastase forme avec des sels différents des combi- naisons dont les propriétés diffèrent avec l'anion du sel. L'affinité de la diastase vis-à-vis des anions différents est la suivante : 1) nitrate — très grande affinité; 2) chlorure et bromure — grande activité; 3) sulfate, acétate, phospliate — faible affinité. La plus grande affinité de la diastase vis-à-vis d'un anion ne coïncide pas avec la formation d'une combinaison plus active, en effet le classement par ordre d'activité est tout autre : 1) chlorure, bromure; 2) iodure, nitrate; 3) sulfate, acétate, phosphate. — E. Terroine. Isaac (S.). — Sur la transformation du lévulose en dextrose dans le foie lors d'une circulation artificielle. — Lors de la circulation artificielle dans le foie d'un chien, la teneur en lévulose ajoutée au début de l'expérience au liquide circulant diminue tandis que parallèlement celle du glucose aug- mente. Ainsi, dans une expérience, dix minutes après le début de l'expérience la teneur en lévulose est de 0,305 % et celle du glucose est de 0,050; à la fin de l'expérience la teneur du liquide circulant en lévulose est de 0,135 9^, et sa teneur en glucose est de 0,295 %. On retrouve la même formation de glucose aux dépens du lévulose aussi bien dans un foie normal que dans le foie rendu diabétique par suite d'injection de phlorhizine. — E. Terroine. Groen (L.). — Adaptation de Vamylase intestinale à une excitation chi- mique. — L'auteur obtient une sécrétion du suc contenant de l'amylase dans une fistule de Vella en employant comme excitant du cholate de soude. La teneur en amylase se maintient constante dans la fistule lors d'alimentations différentes, toutefois l'excitation directe de muqueuse intesti- nale avec une solution d'amidon provoque une sécrétion plus riche en amylase .que normalement. — E. Terroine. a) Bertrand (G.) et Rosenblatt (M.). —Sur la thermo-régénération de la sucrase. — A la suite de Durieux les auteurs montrent que la sucrase peut dans certaines conditions résister à une haute température. Tandis que le chauffage à 70 ou à 80" détruit son activité diastasique, les portions de su- crase chauffées à 90° et surtout à 100° sont encore actives. Cette faculté de thermo-régénération de la sucrase ressort surtout nettement avec la levure ayant séjourné dans l'étuve, c'est-à-dire ayant été desséchée et autolysée. En effet, tandis que la levure broyée au sable perd totalement ses propriétés diastasiques après chauffage quelle qu'en soit la température, la levure dessé- chée pendant 24 h. est rendue complètement inactive par chauffage à 70°, par contre elle hydrolyse 0s'023 de saccharose après chauffage à 80°, 0s'-2I3 après chauffage à 90° et lg''370 après chauffage à 100<^. L'hydrolyse est encore plus considérable si on emploie la levure ayant desséché pendant 48 heures ou même la levure putréfiée. Dans ce dernier cas l'hydrolyse XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 209 après chauffage à 100'^ donne le chiffre considérable de 3s-''-349, contre 3s'"378 de la levure non chauffée. En déshydratant rapidement la levure par l'a- cétone on obtient aussi la thermorégénération de la sucrase. — E. Terroine. b) Bertrand (G.) etRosenblatt (M.). — Peut-on étendre la thermorégèné- ration aux diverses diaslases de la levure '/ — Le chauffage entre 70 et 100'^ inactive complètement la catalase et la maltase de la levure. Il n'existe pas pour ces deux ferments de thermorégénération, comme cela a lieu pour la sucrase. — E. Terroine. Hérissey (H.) et Aubry (A.). — Synthèse biochimique du méthi/Igalae- losidc a. — Comme galactotidase a on emploie la levure de bière basse des- séchée à l'air. Agissant sur un mélange de galactose (9 à 10 %) et d'alcool métliylique pur (15 o/o), on constate après 4 mois et 3 jours (jue le pouvoir rotatoire est passé de 1°32 à -[- l^SS. Le témoin contient exactement Ogr. 960 et le liquide fermentaire 0 gr. 8'21, il y a donc eu disparition de 0 gr. 139. On a séparé par cristallisation le produit de synthèse. 11 fond à 114 — 115". Son pouvoir rotatoire est de [a] D = -f 176"3. Il est hydrolyse par l'acide sulfurique. — E. Terroine. Bourquelot (Em.) et Aubry (A.). — Influence du litre alcoolique sur la synthèse biochimique de l'éthylglucoside a. et du propylglucoside a. — On pré- pare une série de liquides contenant tous une même quantité de glucosidase a (macéré aqueux de levure basse desséché à l'air), une même quantité de glucose (] gr.) et des quantités d'alcool croissant de 2 en 2 gr. à partir de 2 à 36 gr., le volume étant le même partout. Lorsque le pouvoir rotatoire est con- stant, on recherche les quantités de glucose combinées;on voit que ces quan- tités augmentent régulièrement jusqu'à 20 % d'alcool. A ce moment elles diminuent régulièrement par suite de la destruction de la glucosidase par l'alcool. On retrouve sensiblement les mêmes faits lorsque au lieu d'alcool éthylique on utilise l'alcool propylique normal ; toutefois la destruction de la glucosidase apparaît déjà dans ce dernier cas pour une proportion de 14 à 16 % et de plus toute action est supprimée à 20 % alors que, toutes condi- tions égales d'ailleurs, l'action n'est supprimée que pour une concentration de .34 à 36 % d'alcool éthylique. — E. Terroine. Bourquelot (Em.) et Bridel (M.). — Équilibres fermentaires. Reprise de l'hydrolyse ou de la synthèse par suite de changements apportés dans la composition des mélanges. — Si l'on a une solution de méthylglucoside a et d'alcool méthylique qu'on soumet à l'action de l'émulsine, on verra une action hydrolysante se produire puis s'arrêter au bout d'un certain temps. Si l'on ajoute de la levure — laquelle enlève le glucose par fermentation sans toucher au méthylglucoside — nous verrons l'hydrolyse reprendre. Elle ira d'ailleurs jusqu'au bout puisque le glucose sera enlevée au fur et à mesure par fermentation. Si au contraire, une fois l'équilibre atteint, on ajoute du glucose, alors on peut constater une marche vers la réaction gluco- sidifiante, vers la synthèse. — E. Terroine. Jones CW.) et Richard (A. E.). — L'hydrolyse diastasique partielle de l'acide nucléique de levure. — Lorsque l'acide nucléinique de levure est sou- mis à l'action du pancréas de porc, il est décomposé en deux dinucléotides. L'n des deux nucléotides donne par hydrolyse de la guanine et de la cytosine, mais ni adénine, ni uracyle; l'autre donne de l'adénine et de l'uracyle, LANiNÉE BIOLOGIQUE, XI.X. 1914. 14 210 L'ANNEE BIOLOGIQUE. mais ni guaninc. ni cytosine. Chaque composé contient, donc à la fois un groupement purii[iie et uu groupement pyrimidique. Le fermcmt qui dé- double l'acide en ses deux nucléotides est appelé par les auteurs tétranu- cléase. Si l'action se pi^olongc, le pancréas de porc arrive à libérer les hases puriques libres. Mais si Ton soumet à l'autodigestion à 40'^ du pancréas de porc, les ferments sont graduellement déti'uits et cela dans l'ordre inverse de l'action qu'ils exercent sur les acides nucléiniques. Cependant comme les expériences sont difficiles dans la majorité des cas, il sera difficile d'ob- tenir de l'acide guanylique ou cet acide sera pollué par le dinucléotide gua- nine-cytosine. Mais l'acide guanylique apparaît cependant et on peut l'isoler avec toutes ses propriétés caractéristiques. Il ne fait donc pas de doute que la molécule d'acide nucléinique de levure contient de l'acide guanylique. — E. Terroine. Kopacze-wski (W.). — L'influence des arides sur l'aclivité de la inaltasr dialysée. — La dialyse enlève à la takadiastase 94,5 % de matières solides et 74,4 % de cendres. Il est évident que dans ces conditions l'optimum de l'action en présence d'acide varie suivant qu'on s'adresse à la maltase dia- lysée ou non. En général, l'optimum d'action est réalisé avec des doses ])lus faibles quand il s'agit d'un ferment dialyse. Ainsi pour l'acide chlorhydrique l'optimum est de 1/000 N au lieu de 1/100 N, de même pour l'acide sulfuri- que l'optimum est de 1/725 N au lieu de 1/170 N. Dans l'action des acides sur le ferment non seulement les ions acides mais aussi les anions jouent un rôle important. — E. Terroine. a) Bach (A.). — Sur la tyrosinase. — On sait que la tyrosinase agit d'une part sur la tyrosine et d'autre part oxyde un certain nombre de phénols, le pyrogallol, l'hydroquinone, etc., comme le ferait une phénolase. Ceci s'explique par le fait que la tyrosinase se compose de deux ferments : le premier, aminoacidase, qui agit sur la tyrosine, et le deuxième, la phénolase. La transformation de la tyrosine se fait à l'aide des deux ferments : la tyro- sine est attaquée par l'aminoacidase d'abord, et les produits de cette action sont oxydés par la phénolase. — E. Terroine. "Wells (G. H.) et Caldwell (G. T.). — Les enzymes des purines de l'orang-outang et du chimpanzé. — Les recherches portent sur 1e Simiatynis et VAnthropupitkecus troglodytes. On constate que, de même que chez l'homme, les tissus, même en présence d'une quantité abondante de 0-, sont incapables de détruire l'acide urique. Comme l'homme, les anthropoïdes ne semblent pas avoir d'adénase, mais ils possèdent une guanase. La xan- thine-oxydase existe chez le chimpanzé mais pas chez l'orang-outang. — E. Terroine. a) Falk (M.). — Action du sérum sur l'uréase. — Le soja agit d'une façon énergique sur l'urée, il contient donc une puissante uréase; le sérum qui est sans aucune action propre sur l'urée, active énergiquement l'uréase de soja. L'auteur désigne la substance activante du sérum sous le nom d'auxouréase. L'auxouréase n'est point un ferment, car elle supporte l'ébulli- tion, elle ne dialyse pas. — E. Terroine. Euler (K.). — Sur le rôle du glycogène dans la fermentation par la levure vivacité. — D'après l'hypothèse émise par GRÏiss, dans la fermentation alcoo- lique le sucre serait tout d'abord transformé en glycogène. La confirmation XIII. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 211 de cette hypothèse était d'après quelques savants dans le fait de l'existence d'une différence entre la quantité de sucre disparu et la quantité d'acide carbonique formé, différence correspondant à un produit intermédiaire entre le glucose et le glycogène. Dans le présent travail l'auteur étudie à la fois dans la fermentation alcoolique le % de rotation, le ^/o de CO2 formé et la quantité de glycogène formé. Les expériences montrent que la différence existante entre les deux % en question ne s'explique nullement par la for- mation de glycogène. — E. Terroine. Boysen-Jensen (P.). — Sur la deslnfrlinn du sucre dans la fermenlation alcoolique. — Lors de la fermentation alcoolique le sucre est transformé en alcool et acide carbonique, mais les stades intermédiaires de cette transfor- mation sont peu connus. L'auteur montre que la dioxyacétone se forme pendant la fermentation alcoolique et qu'elle est fermentescible par elle- même, toutefois sa vitesse de fermentation est de beaucoup inférieure à celle du glucose. II est possible que la dioxyacétone constitue un des stades inter- médiaires de la transformation du glucose en alcool et acide carbonique. — — E. Terroine. a) Oppeuheimer (M.). — Sur la formation d'acide lactique dans la fermen- tation alcoolique. — Dans la fermentation alcoolique faite avec le suc de macération de levure en absence des cellules et de bactéries : il se forme toujours une certaine quantité d'acide lactique. La teneur en acide lactique passe, au bout de un à deux jours de fermentation, de 0,21 à 0,31, de 0,22 à 0,28, de 0,12 à 0,'19, etc. Cette augmentation de la teneur en acide lactique est encore plus forte si on ajoute au suc de presse du glucose, l'acide lactique se forme donc aux dépens du glucose. L'addition au suc de macération de l'aldéhyde glycérique ou de dioxyacétone provoque aussi une grande augmentation dans la formation d'acide lactique. L'auteur considère ces deux corps comme des produits intermédiaires dans la dégradation du sucre en acide lactique. — E. Terroine. a) Oppenheimer (M.). — Sur la formation de glycérine dans la fermen- tation alcoolique. — Le suc de macération de levure augmente sa teneur en glycérine durant la fermentation : ainsi dans une expérience la teneur en glycérine calculée sur 100''™-' de levure augmente de 0,17 à 0,23 au bout de 4 jours. L'addition au suc de levure d'une solution^de glucose k l % fait monter la teneur en glycérine dans la même expérience à 0,27. L'addition d'aldéhyde glycérique agit d'une façon encore plus efficace, la teneur en glycérine monte à 0,33, enfin avec la dioxyacétone. à 1 % on obtient 0,43. Le glucose, l'aldéhyde glycérique et surtout la dioxyacétone sont les forma- teurs de la glycérine. La formation de glycérine se fait d'autant plus rapide- ment que la zymase de la levure est plus faible. — E. Terroine. WarcoUier. — Contribution à l'étude d'une maladie des cidres appelée « verdissement ». — Le verdissement des cidres tient toujours à la présence des nitrites, il se produit au début de la fermentation, dans les cidres pau- vres en acide malique, en tannin, en matières azotées, et riches en sub- stances minérales, particulièrement en chaux. La couleur verte tient à la formation d'un tannate ferreux vert olive. Dans le cidre atteint de verdisse- ment la fermentation s'arrête malgré la présence de levure. Les pommes à cidre ne renferment normalement ni nitrates, ni nitrites, mais lors du brassage des marcs avec l'eau riche en nitrate, il se forme des nitrites grâce 212 L'ANNEE BIOLOGIQUE. à l'activité des bactéries dénitrifiantes. De même la pulpe fraîche des pommes abandonnée à l'air contientt des nitrates au bout d"un certain temps. Donc pour éviter le verdissement des cidres il faut se mettre à l'abri des nitrites par le lavage préalable des pommes ainsi qu'en évitant l'emploi des eaux riches en nitrates et le contact prolongé des instruments en fer avec la pulpe des fruits. — E. Terroine. Giaja (J.). — Etude des réaclion.<> fermentaircs accouplées. — L'iiydrolyse de l'amygdaline par l'èmulsine d'amandes et par le suc digestif d'escargot est le résultat de deux actions fermentaires accouplées. Ces deux actions suivent un cours différent dans chaque cas. Pour l'èmulsine d'amandes la vitesse d'apparition du pouvoir réducteur croît avec la concentration en amygdaline, par contre la vitesse d'apparition de l'acide cyanhydrique est plus grande quand la concentration en amygdaline est plus faible. -^ Pour le suc d'escargot la vitesse d'apparition de l'acide cyanhydrique est indépendante de la concentration en amygdaline, par contre la vitesse d'apparition du pouvoir réducteur augmente quand la concentration en amygdaline diminue. Dans les deux cas l'intensité de la réaction secondaire augmente quand la concentration en amygdaline décroît. — E.- Terroine. Bertrand (G.) et Compton (H.). — Sur une modification de l'amygdali- nase et de l'amygdalase due au vieillissement. — L'amygdalase et l'amygda- linase des amandes conservées depuis 4 ans dans un flacon bouché, à l'obscurité, ont non seulement une activité diastasique ralentie, mais elles exigent aussi une concentration optimale en ions H plus élevée. — E. Terroine. Blanchet (A.). — Sur r activité de la lipodiastase des grains de ricin, v basse température. — La lipase des graines de ricin saponifie l'huile non seulement à 0", mais aussi à — 5°. A mesure que la température baisse l'activité de la lipase diminue, mais son action doit s'annulera une tempé- rature très inférieure à — 5°. — E. Terroine. a) Voisenet (E.). —Sur un ferment contenu dans les eaux, agent de déshy- dratation de la glycérine. — L'auteur a signalé dans l'eau l'existence d'un ferment — Bacillus amaracrylus — qui transforme la glycérine en acroléino. Ce ferment peut se cultiver sur le milieu suivant : sulfate d'ammoniaque, 4 gr. 70; phosphate de potasse, 0 gr. 75; sulfate de magnésie, 10 grammes; peptone, 10 grammes ; glycérine, 10 grammes; eau ordinaire, 1 litre. Le réac- tif de coloration des aldéhydes permet de voir que la transformation de la glycérine se fait en deux phases. Dans la première, il y a formation de pro- panolal (CHoOH — CH.2 — CHO); dans la deuxième, transformation de ce corps en acroléine (CHa = CH — CHO). — E. Terroine. b) Voisenet (E.). — Nouvelles recherches sur un ferment contenu dans les eaux, agent de déshydratation de la glycérine. — L'eau ordinaire contient un ferment déshydratant la glycérine ; cette déshydratation donne lieu d'abord à la propanolal et ensuite à l'acroléine. — E. Terroine. Kylin (H.). — Sur la production des enzymes chez quelques moisissures et sur les causes qui règlent cette production. — L'auteur examine à ce point de vue trois types d'enzymes : les diastases sécrétées par Aspergillus niger et Pénicillium glaucum; les invertases fournies par Asp. niger, Pen. XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 213 fllaucum et Pm. bi forme; les maltases élaborées par Asp. niger et Pcn. glaucum. En ce qui concerne les cliastases, K. a constaté qu' Aspo-gillus niger- en produit une même lorsque le liquide de culture ne contient pas d'amidon. Mais la production de diastase est notablement accrue, si l'on ajoute un peu d'amidon au milieu de culture. Enfin, lorsque le champi- gnon est cultivé sur un milieu entièrement formé d'amidon, la quantité de diastase élaborée devient encore beaucoup plus grande. Cet Aspergillus, d'autre part, fournit plus de diastase lorsqu'il croît sur dextrine que lors- qu'il est cultivé sur amidon. — Avec Pen. glaucum les résultats obtenus sont très voisins des précédents. Ainsi, cette moisissure sécrète une dia- stase même lorsque le liquide de culture est dépourvu d'amidon. Lors- que cette substance entre dans la composition du milieu de culture, et cela dans la proportion de 5 %, la quantité de diastase fournie par le cliampignork augmente notablement, mais pas plus que si le milieu ren- fermait seulement 0,25 9é d'amidon. Si à un milieu contenant 5 % d'a- midon on ajoute 0,2 % de glucose, la production de diastase est considéra- blement accrue; cette production, toutefois, est moins élevée lorsque la proportion de glucose atteint 5 %. Sur dextrine, P. glaucum ne sécrète pas plus de diastase que sur amidon. Quant aux invertases fournies par Asp. niger, P. glaucum et P. bi/ornu', leur production s'accroît notablement lorsque ces champignons sont cultivés sur un milieu pourvu de saccharose. Si à un tel milieu on ajoute du glucose, la production d'invertase ne diminue pas pour cela. Asp. niger et P. glaucum, enfin, sécrètent une maltase même quand le liquide de culture ne renferme, pour toute source de carbone, que du glucose. Mais l'addition de maltose au milieu de culture augmente considérablement la quantité de maltase produite, même si le miUeu renferme en même temps du glucose, qui n'empêche nullement l'influence favorable du maltose de s'exercer. — A. de Puymaly. Bartholomew (E. T.). — Sur la présence (Vune diastase dans certaines Algues rouges. — Il existe dans certaines Algues rouges une diastase capable de digérer l'amidon des plantes supérieures. Cette diastase est vraisembla- blement constituée par une série d'amylases et de dextrinases, et il est probable que la substance fondamentale des grains que l'on observe dans les Algues rouges est très semblable à l'amidon. — P. Guérin. h) Pozerski (E.). — Rapports entre V autocoagulation chloroformique du lait et sa richesse en leucocytes. — Le lait additionné de chloroforme coagule lentement dans un temps variant de 15 jours à 1 mois. Cette coagulation est en rapport avec la présence dans le lait des leucocytes ; en effet, si par centrifi- gation on débarrasse le lait de ces éléments cellulaires, la coagulation n'a plus lieu, leur addition fait réapparaître la coagulation lente du lait. Il est donc probable que le ferment agissant dans cette coagulation est libéré à la suite de l'autolyse des leucocytes. — E. Terroine. c) Pozerski (E.). — V autocoagulation chloroformique des laits recueillis à différents moments de ta traite. — Le lait du début de la traite contient très peu de leucocytes, dont le nombre augmente vers la fin de la traite. L'auto- coagulation chloroformique du lait étant en rapport avec la richesse de lait en leucocytes, l'auteur montre que le lait de la fin de la traite coagule plus rapidement en présence de chloroforme que celui du début de la traite. — E. Terroine. 214 L'ANNEE BIOLOGIQUE. a) Pozerski (E.). — I)c la coagulation lente du lait en présence du chloro- forme. — Du lait écrémé, additionné d'un dixième de son volume de chloro- forme ot laissé en tubes scellés à 39", coa.ifule au bout d'un lajjs de temps va- riant de 15 jours à 1 mois. Il ne s'agit pas ici d'une autoacidification micro- bienne, le sérum exsudé après la coagulation est exempt des microbes dont le développement serait d'ailleurs difficile en présence de cliloroforme. La coagulation lente du lait ne se fait pas après l'ébuUition du lait, il semble donc qu'il s'agit ici d'un phénomène diastasique. La coagulation serait due au ferment mis en liberté peu à peu au cours de l'autolyse des éléments sur lesquels il était fixé. — E. Terroine. Kreidl (A.) et Lenk (E.). — Influence de la teneur en graisse du lait sur la vitesse de son lab. — La vitesse du lab d'un lait donné dépend de sa teneur en graisses, elle est d'autant i)lus lente que le lait est plus riche en graisses. — E. Terroine. Javal (A.). — Variations de la conductivitè électrique des humeurs de l'organisme. — Les différences de conductivitè des humeurs normales et pathologiques de l'organisme sont proportionnelles en leur teneur en Na Cl. La valeur globale, très peu variable, des autres électrolytes dans le résultat global équivaut à 0 gr. 75 de NaCl par litre. Cette relation permet la mesure immédiate de la teneur des humeurs en NaCl par la mesure de leur conductivitè. — Y. Delage. Kondo (K.). — Sur la formation des graisses aux dépens d'albumines lors de la maturation du fromage. — La question de la néoformation des graisses pendant la maturation du fromage a été soulevée en"1864 par Blondeau qui a montré que tandis que le fromage frais contenait seulement 1,85 % de graisses, celui âgé de 1 mois en contenait 16,12 çé et celui de 2 mois 32,31 %. Ce fait a été un grand nombre de fois et confirmé et infirmé. 11 était donc intéressant de reprendre la question à l'heure actuelle où la technique de dosage des graisses est établie grâce à la méthode de Kumagawa-Suto. C'est ce qu'a fait K. Les dosages successifs des graisses lors de la maturation du fromage montrent des faits différents suivant que la maturation se fait à l'air ou non. A l'air on constate toujours la vive diminution de la teneur en graisses. Cette diminution présente des variations considérables suivant la température et les propriétés physiques du fromage. Ainsi dans une expé- rience la diminution des graisses est 5,37 % au bout de 15 jours. 8,98 iensi- . tnlis. (BuU. Torrey bot. Club, XLI, 617-G20, 2 pi.) [318 a) Blum (F.) undGrûtzner (B..). ~ Studiejizur Physiologie der Schilddriise. (Zeitschr. f. physiol. Ghemie, XCI, 400-424.) [267 //) Sliidicn zur Physiologie der Schilddriise. (Zeitschr. f. physiol. Chemie, XCII, 450-464.)' [267 Bloor (W. R.). — On fal absorption. III. Changes in fat during absorption. (Journ. of biol. Chemistry, XVI, 517-529.) [242 Boe (G.). — Untersuchungen iiber die Bedeutung der Schilddriise fïir den Kohlenhydratstoffwechsel. (Biochem. Zeitschr., LXIV, 450-470.) [266 Bokorny (Th.). — Unter Milirirhung von v. Dysek u. J. Hepner. Ùber die Bindung der Gifte durch das Protoplasma : Verschwinden des Giftes ans der Losung. (Archiv fur ges. Physiologie, CLVI, 443-530.) [310 Bordoni (L.). — lonizznzioni medicamentose con le doppie correnti. (Atti délia Soc. ital. per il progresse dello scienze, VII, 947-948.) 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La capucine a résisté à 15 gr. 51. — M. Gard Coupin (F.). — Recherches sur l'adaptation du Sterigmotocystis nigra au lac' tose. (Journ. Physiol. et Pathol. gén., XVI (3), 419-434.) [243 a) Cow (D.). — Diurèse. (Journ. of Physiol., XLVIII, 1-17.) [280 b) — — The suprarenal bodies and diurèse. (Journ. (if Physiol., XLVIII, 443-452.) [272 XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 221 Gzartkowski i^A.dam). — Anthocijanbildung und Aschenbestandteilc. {\ie- richte d. deutsch. bot. Ges., XXXl'l, 407-410.) [205 Dangeard (P. A.). — Sur le pouvoir de pénélrationdes rayons violets et ullra- riolcts au travrrs des feuilles. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 369-370.) [300 Darsie (M. L.), Elliott (Gh.) and Peirce (G. J.). —A study of thegermina- ling power of seeds. (Bot. Gazette, LVIII, 101-136, 18 fig.) [289 Darwin (Sir Francis). — /. Onu method of studying Transpiration. II. Tlw E/fecls of lig/it on the transpiration of leaves. (Roy. Soc. Proceed., B. 595, 269 et 281.) 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[286 Patten (Bradley M.). — A quantitative détermination of the orienting reaction of the hlowfly larva {Calliphora ergthrocephala Meigen). (Journ. Exper. Zool., XVII, 213-280, 24 fig.) ' [334 Pawel (E.). — Ein Beitraq zur Kenntnis des Stoffwechsels wàhrend der Narkose. (Biochem. Zeitschr., LX, .352-.369.) [307 Pensa (A.). — Ancora a proposito di condriosomi e pigmenta antocianico nelle cellule vegetali. (Ann. Anz., XLVI, 10 pp., 2 fig.) [294 Pescheck (E.). — Weitcre Versuche iiber die stickstoffsparende Wirkung von Natriumacetat beini Wiederkduer. (Biochem. Zeitschr., LXIl, 186- 218.) [253 Petit (G.) (en collaboration avec Ancelin). — Radioactivité et végétation. (P-- Congr. intern. path. comp., t. II, 888-895.) [319 Pétrone (A.). — Nouvelles recherches sur l'existence d'un noyau dans l'héiuatie adulte des mammifères. (Arch. ital. biol., LXI, 34-48.) [258 Peyrega (E.). — Sur la perméabilité osmotique de la coque des œufs de Sélaciens (note préliminaire). (Bull. Soc. Zool. Fr., N" 5, 211-214.) [238 a) Phisalix (M.). — Propriétés venimeuses de la salive parotidienne d'une couleuvre aqlqphe, Coronella aiistriaca Laurenti. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 1450.) ' ' [328 b) Vaccination contre la rage expérimentale par la sécrétion cutanée muqueuse des Batraciens., puis par le venin de la vipère aspic. (C. R. Ac. Se, CLIX, 111-113.) [3-.'8 c) Vaccination contre le venin de V Ileloderma suspectum Cope, avec ce venin lui-même et avec la cholestérine. (C. R. Ac. Se, CLIX, 379-381.) [328 d) Action du virus rabique sur les Batraciens et les Serpents. (C. R. Ac. Se, CLIX, 276-278.) . [328 a) Pictet (Arnold). — Recherches sur le rôle des écailles dans la coloration et la variation des papillons. (Bull. Inst. nat. genevois, XLI, 321-330.) [291 l') Réactions thermotropiques chez les insectes. (Arch. des se. phys. et nat., XXXVIII, 434-437.J [338 Piettre (Maurice). — Recherches sur la constitution chimique du pigment mélaniqiie. (le^ congr. intern. path. comp., t. II, 118-161.) ' [293 232 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Piettre (M.) et Vila (A.). — Observations sur le jibrinogène et le plasma oxalalé. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 637.) [259 Pissemski (S. A.). — Ueber dcn Einfluss der Temperatur aufdie pcriphe- rischen Gefâsse. (Arch. f. ges. Physiol., CLVII, 426-442.) [301 Pitini. — Azione cohq/oi/a di alcune soslanze su la secrezione biluirc nel c(inc. (Atti délia Soc. ital. per il progresse délie scienze, VII, 954-955.) [315 a) Plate (F.). — Alcune ricerche quaniitalire sidl' ossunzione di ioni nelle pianle. (Atti dell' Accad. dei Lincei, V, XXIII, rendiconti, 839-844.) [255 h) Azioni varie di eletlroliti sui chiccki di Avena saliva. (Ânnali di bot., XII, 261-343.) [305 Pogonowska (Irena). — Ueber denEinfluss chemischer Faktoren aufdie Farbverduderung des Feuersalamanders. I Mitteilung : Einfluss van Koch- salzlôsuny. (Arch. Entw.-Mech., XXXIX, 352-361, 1 pi.) [Cité à titre bibliographique Pohl (J.). — Geotropische Erscheinungen an der Leinpflanze. (Beili. z. bot. Centralbl., XXXI, Abt. 1. H. 3, 394-409.) [339 Polimanti (O.). — Ueber die Verteilung des Glykogens im Blute wdhrend der Résorption der Kohlenkydrate im Darmrohr. (Biochem. Zeitschr., LXIV, 490-494.) [241 Porak (R.) et Chabanier (H.). — Altération de la sécrétion rénale après l'ablation des glandes surrénales. (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 440.) [272 Pringsheim (E. G.). — Ueber den Einfluss der Nâhrstoffmenge auf die Entwickelung der Pilze. (Zeits. f. Bot., VI, H. 7, 577-624.) [317 Raman (G.). — Études sur le Bacille de Malassez et Vignal. La pseudo- tuberculose du Cobaye. (Ann. Inst. Pasteur, XXVlll, 585-596.) [Des doses infimes de culture déterminent, par la voie sons-cutanée, non seulement une lésion locale typique, mais encore une généralisation au niveau des organes de prédilection. — Ph. Lasse UR Ravin (Paul). — Nutrition carbonée des plantes à l'aide des acides orga- niques libres et combinés. (Thèse de doctorat ès-sciences naturelles, Paris, 163 pp., 1 fig.) [243 Rawson (Colonel H. E.). — Variation of structure and colour of flowers under insolation. (British Ass. f. adv. of Science, 83"' Report, 711-712.) [297 Régamey (R.). — Sur le cancer chez les végétaux. (C. R. Ac. Se, CLIX, 747-749.) [Une maladie cancéreuse, due à une bactérie, et différente de celle de Smith, est spontanée chez le Chêne. Elle a pu être inoculée au Lierre et à la Capucine. — M. Gard a) Renon (L..), Richet (Ch. fils) et Lapine (A.). — Bôle antiseptique des ferments métalliques surla fermentation lactique. (C. R. Soc. Biol., LXXVl, 396.) [310 b) — — Môle antiseptique de certaines substances insolubles. (C. R. Soc. Biol., LX.WI, 64.) [310 Retterer (Ed.). - De la forme et de l'origine nucléaire des hématies des mammifères adultes. (Journ. Anat. Physiol., L, 132-149.) [258 Rettger (Léo F.) and Horton (George D.). — A comparative study of the XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 233 intestinal flora of ivhite rats on expérimental and ordinary rnixcd diets. (Centralbl. f. Bakt., I, LXXIII, 362-372.) [249 a) Richet (Charles). — Un nouveau iijpe d'anaphylaxie. Vanaphylaxie indirecte : leucocytose et chloroforme. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 304-309.) [321 b) L'accoutumance héréditaire aux toxiques, dans les organismes infé- rieurs {ferment lactique). (C. R. Ac. Se, CLVII, 7&4-770.) [312 c) De l'anaphylaxie générale. Intoxication phosphorée et chloroforme. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 13II-I315.) [321 d) — — De la non-accoutumance des microorganismes {ferment lactique) aux milieux peu nutritifs. {Ihid., 1749-1753.) [311 Rigg (G. B.). — The effects of the Katmai Eruption on marine végétation. (Science, 9 oct., 509.) [297 Robinson (W.). — Some experiments on the effecl of external stimuli on the sporidia of Puccinia malvacearum {Mont.). (Ann. of Bot., XXVIII, 331-341, 7 fig.) [338 Rôhmann (F.). — Ueher die Ernàhrung von Màusen mil einer aus einfachen Nahrungsstoffeu zusammengesetzten Nahrung. (Biochem. Zeitschr., LXIV, 30-62.) [248 Romeis (Benno). — Experimentelle Untersuchungen ilber die Wirkung in- nersekretorischer Organe. II. Der Einfluss von Thyroïdea- und Thymus- fi'Uterung auf das Wachstum, die Entwicklung und die Régénération von Anurenlarven. (Arch. f.Entwick.-Mechan, XL, 571-652, 55 tableaux, 4 cour- bes et 3 planches.) [Sera analysé avec la fin du travail Rona (P.) und "Wilenko (G.). — Beobachtungen liber den Zuckerverbrauch des uberlebenden Herzens. (Biochem. Zeitschr., LIX, 173-182.) [314 Rose (Edmond). — Étude des échanges gazeux et de la variation des sucres et glucosides au cours de la formation des pigments anthocyaniques dans les fleurs de Cobaea scandens. (G. R. Ac. Se, CLVIII, 955-958.) [La formation de l'anthocyane est précédée d'une accumulation des sucres et accompagnée d'une diminution de ces mêmes sucres. En même temps il y a fixation importante d'oxygène. — M. Gard a) Rosenthal (Eugen) und Patai (Joseph August). — Ueber die proteo- lytische Aktivitdt von Streptokokken-, Staphylokokken- und Coli-Kulluren. (Centralbl. f. Bakt., I, LXXIII, 406-412.) [En culture dans le bouillon, les races virulentes produisent beaucoup plus d'acides aminés, sont donc plus protéolytiques que les races non virulentes. — H. Mouton b) Studien liber die Produktion amylolytischer und glycolytischer Bakterien fermente. (Centralbl. f. Bakt., I, LXXIV, 369-373.) [324 Rothert ("WladislaAv). — Der « Augenfleck » der Algen und Flagellaten- ein Chromoplast. (Berichte d. deutsch. bot. Ges., XXXII, 91.) [293 Roubitschek (Rudolf). — Zur Frage der Zuckerbildung aus Fett. (Arch. f. d. ges. Physiologie, CLV, 68-76.) [241 Saneyoshi (S.). — Vergleichende Untersuchungen liber den Eisengchalt von Leukocyten und Lymphocyten. (Biochem. Zeitschr., LIX, 339-347.) [II n'existe pas de différence sensible dans la teneur en fer entre les leucocytes et les lymphocytes. — E. Terroine Sauford (F.). — An experiment on kllling tree scale by poisonnig the sap of the tree. (Science, 9 oct., 519.) 234 L'ANNEE BIOLOGIQUE. [L'auteur a débarrassé des arbres de VIcerf/a en injectant du cya- nure de potassium dans le tronc. Les fruits (pêches) étaient normaux, et l'arbre n'a pas souffert. Peut-on généraliser la méthode? — 11. de Varigny Sartory (A.) et Bertrand. — Action de l'ammoniaque su?- diffrrenls cham- j)i;/nons et en particulier sur les Bolets. (C. R. Soc. Biol., LXXVl, 303-;5*>l.) [Par le contact direct de l'ammoniaque ou sim- plement l'action de sa vapeur, certains Bolets offrent des variations de couleur caractéristique alors que d'autres ne réagissent pas. — M. Gard a) Savopol (A.). — Action des rayons ultra-violets sur les propriétés hémo- a(i^lulinantes et hémolyliques de l'adrénaline. (G. R. Soc. Biol., LXXVIl, 458.) [299 b) — — Action des rayons ultra-violets sur la propriété nécrotisante de l'a- drénaline. (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 459.) [299 c) Disparition de la propriété neutralisante de Vadrénaline sur la toxine tétanique, à la suite de l'irradiation par 1rs rayons ultra-violets. (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 460.) [299 a) Scaffidi (V.). — Recherches sur la part qui revient aux divers composants du sérum dans l'anaphylaxie. (Arch. ital. biol., LXI, 102-111.) [320 b) — — Sur la transmission de Vétat anaphylactique de la mère à la progé- niture. (Ibid., 121-128). [320 Schâfer (E. S.), Vincent (Swale), Macallum (A. B.), Shore (L. E.), Thompson (W. H.). — The Ductless glands. (Rep. 83"" Meet. Brit. Ass., Birmingham, 259-560.) [Etablissent la présence des traces d'iode dans diverses glandes (testicules, ovaires, surrénales, thymus). — Y. Delage et M. Goldsmith Schultz (Eugen) und Singol (Anna). — Einige Beobachtungenund Expé- rimente i'iber Anabiose. (Biol. Centralbl., XXXIV, 546-55L) [296 Sch'wyzer (F.). — Einfluss chronischer Fluorzufuhr auf den Chlor und Calciumstoffwechsel. (Biochem. Zeitschr., LX, 32-42.) [309 Scott (John W.). — Régénération, Variation and Corrélation in Thyone. (Amer. Natur., XLVIII, 290-307.) [319 a) Secerov (Slavko). — Ueber einige Farbemvechsel fragen. 3. IJeber den Ein- fluss der Nahrungsmenge auf den Kontraktionsyustànde der Melanophoren. (Arch. Entw.-Mech., XL, 98-103, 2 pi.) [Cité à titre bibliographique b) ^ Sur l'influence des rayons ultra-violets sur la coloration des poils des lapins et des cobayes. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 1826.) [300 Sergent (Edm.), Foley (H.), Vialatte (Ch.). — Transmission à l'homme et au singe du typhus exanthématiqne parles poux d'un malade atteint de fièvre récurrente et par des lentes et poux issus des ]/récéden1s. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 964-965.) [Résultats positifs. Infection héréditaire du pou par le vi- rus. Les lentes de poux infectés transmettent la maladie. — Y. Delage Sergent (Ed.) et Lhéritier (AL). — Essai de destruction des sauterelles en Algérie par le « Coccobacillus acridiorum » de D'IIérelle. (Ann. Inst. Pasteur, XXVIII, 408-419.) [On peut exalter la virulence du Cocco- bariHus acridiorum d'IIérelle vis-à-vis du Stauronote marocain, de façon à tuer régulièrement celui-ci en 4 heures en moyenne. — Ph. Lasseur XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 235 Shull (A. Franklin). — Biologij of the Thysanoptera. (Amer. Natur., XLVIII, 161-176, 236-247.) [332 Shull (Gh. A.). — The rôle of oxygen in germination. (Bot. Gazette, LVII, 64-69.) [316 ShumAvay (Waldo). — Effect of thyroid on division rate of Paramœcium. (Joiirn. Exp. Zool., XVII, 297-311, 3 fig.) [330 Skene (Macgregor). — A contribution to the physiology of the purple sul- phur bactei'ia. (New Phytol., XIII, 1-17.) [323 Snow (L. M.). — Contributions to the knowledge ofthe diaphragms of water plants. (Bot. Gazette, LVIII, 495-517, 16 fig.) [255 Sodré (F.) et Stodel (G.). — Action sur la sécrétion, pancréatique de diffé- rentes préparations de peptones. (C. R. Soc. BioL, LXXVI, 10.) [276 Sorauer. — Le but, le plus important, de la phytopathologie. (l^"" Congr. Pathol. comp., oct. 1912, II, Rapports, fasc. 2, 782-787.) [319 Spottel (Walter). — Ueber die Farben der Vogelfedern. II. Die Fàrbung der Columba livia ncbst Beobachtungen iiber die mechanischen Sauver liàltnisse der Vogelfedern. (Zool. Jahrb., Anat. u. Ontog.; XXXVIII, H. 3, 357-425, 70 tig., 22 pi.) [291 Springer (Maurice). — De Vaction de l'électricité sur la croissance de l'homuie, des animaux et des plantes. (1«'" Congr. intern. Path. comp., t.' Il, 359-362.) [301 Starling (E. H.) and Lovatt Ewans (C). — The respiratory exchanges ofthe heart in the diabetic animal. (Joiirn. of PhysioL, XLIX, 67-88.) [239 Stassano (H.) et Gompel (M.). — Du pouvoir bactéricide considérable du biiodure de mercure. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 1716.) [310 Stenstrôm (T.). — Das Pituitrin und die Adrenalinhyperqlykàmie. (Bio- chem. Zeitschr., LVIII, 472-483.) ' [269 Stigler (R.).— Wdrmelàhmung u. Wàrmestarre der menschlichen Spermato- zoen. (Arcli. ges. PhysioL, CLV, 201-230.) [301 a) Stiles ('W.)and Jorgensen (I.). — The measurement of electrical conduc- tivity as a method of investigation in plant physiology. ,(New Pliytol., XIII, 226-249, 4 fig.) [Revue bibliographique et critique de la question. — M. Bûubier b) — — The antagonism between ions in the absorption of salts by plants. (New Phytol., XIII, 253-268.) [Revue bibliographique. — M. Boubier Szalagyi (K.) und Kriwuscha (A.). — Ueber das Verhalten einiger Amino- sâuren imStoffinechsel der Vo^/p/. (Biochem. Zeitschr., LXVI, 139-148.) [246 Tachau (P.). — Versuche ilber einseitige Ernàhrung. (Biochem. Zeitschr., LXV, 253-272.) [249 Taratynoff. — Sur l'origine des myophages dans les lésions musculaires. (C. R. Soc. BioL, LXXVII, 611-613.*) [340 a) Terroine (Emile F.). — Le transport des graisses. 1. Variations lipo- cholestérinémiqties cm cours de l'inanition et de l'alimentation. (Journ. PhysioL Patliol. gén. (3), XVI, 386-397.) [240 b) — — Nouvelles recherches sur l'influence de l'inanition et de la surali- mentation sur la teneur des tissus en substances grasses et en cholcstérine. (Journ. PhysioL Pathol. gén., XVI (3), 408 418.) [240 236 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Thannhauser (S. J.). — Experimenleik Studien ûber den Nucleinstoff- wechsel. (Zeits. f. physiol. Chemie, XCI, 320-335.) [244 Thannhauser (S. J.) und Bommes (A.). — Experimentelle Studien i'iber den Nuclcinstof/'ivechsel . (Zeits. f. physiol. Chemie, LXCI, 335-343.) [244 Thornton (H. G.) and Smith (Geoffrey). — On thc nutritive conditions dc- Icniiinitig the ijrowth of certain fresh-ivater and soi! protists. (Roy. Soc. Proceed., B. GOi, 15L) [254 Tichmeneff (N.). — Ueber Eiweissspeicheriinq in der Leber. (Biochem. Zeitschr., LIX, 320-3.32.) " [243 Tsiklinsky. — Sur la flore intestinale des Chauves-Souris. (Ann. Inst. Pas- teur, XXVIII, 441-440.) [Metchnikoi-f et Distaso ont constaté une grande pau- vreté de la microflore intestinale des Chauves-Souris frugivores. T. observe un fait analogue avec les Chauves-Souris insectivores. — Ph. Lasseur Tullio (Piètre). — Influence de l'intensilé du courant faradique sur l'exci- talion et rinhibition des muscles et sur la réaction myasthénique. (Arch. intern. physiol., XIV, 243-258.) [285 Turner (Da-wson). — Radium Rays in the Treatment of Hypersécrétion of the Thyroid gland. (Rep. 83'" Meet. Brit. Ass. Adv. Se, Birmingliam, 672-673.) ■ [319 Unger (R.). — Untersuchungen iiber den Einfliissvon anorf/anischen Lôsun- gcn auf die Oxydationsprozesse und die Reflexerregbarkeit des isolierten Froschri'ickenmarks. (Biochem. Zeitschr., LXI, 103-124.) [305 Vahlen (E.). — Ueber die Einwirkung bisher imhekannter Restandteil des Pankreas auf den Zuckerabban. (Zeitschr. f. physiol. Chemie, LXXXX, 158-197.) [277 Yavilov (N. I.). — Immunity to Eungous Diseases as a physiological Test in Genetics and Systematics exemplifled in Cereals. (Journ. of Genetics, IV, 49-65.) [Les formes et les races d'une espèce se comportent de la même manière vis-à-vis d'un Champignon para- site; la réaction fongique est une particularité spécifique. — F. Péchoutre Verzar (I.). — Ueber glatte Muskelzellen mit myogenem Rhythmus. (Arch. ges. Physiol., CL VI II, 419-421). ' [285 Vincent (Swale) and Cameron ,A. T.). — The Effet of Low Tempéra- tures on Cold-blooded Animais. (Rep. 83"' Meet. Brit. Ass., Birmingham, 261-262.) [300 Vogt(Ernst). — Ueber den Einfluss verticaler Relichtung auf die Zuwachs- bewegung der Koleoptile von Avena sativa. (Berichte d. deutsch. bot. Ges., XXXII, 173.) . [298 a) Volk (P. C. van der). — Researches in the physiology of Tuberforming (Publ. Physiol. veg., Nimegue, II, 56.) [303 b) — — New researches concerning the physiology of Tuberforming. (Publ. physiol. veg., Nimegue, 67-86.) [303 "Wager (H.). — The action of light on chlorophyll. (Roy. Soc. Proceed., B. 596, 386.) [Le blanchissement de la chloroptiylle est dû non à la photo-synthèse, mais à la photo-décomposition ou oxydation de celle-ci. — H. de Varignv XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 237 Wassjutotschkin (A.). — Untersuchungen ûSer die Histogenèse der Thy- mus. II. Ueber die myoiden Elemenle der Thymus im Zusammcnhange mit degenerativen Verdnderungen der Muskeîfaser. (Anat. Anz.,XLVI, 23 pp., 3 pL, 12 fig.) [270 o) Watrin (J.j. — L'hypertrophie des capsules surrénales, au cours de la ges- tation, est-elle sotis la dépendance du corps jaune? (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 142.) [274 b) Le corps Jaune « sensibilise » les capsules surrénales à F action des facteurs qui déterminent leur hypertrophie gravidique. (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 207.) [274 "Wehmer (C). — Der Gang der Aciditât in Kulturen von Aspergillus niger bel wechsclndcr Stickstolf quelle. (Biocliem. Zeitschr., LIX, 63-76.) [245 Weil(P. Emile) et Boyé. — Tlémophilies humaine, animale et expérimentale, (l«r Congr. intern. Path. comp., t. II, 335-344.) [259 "Weinberg (M.). — Toxines vermineuses. (l^"" Congr. intern. PatlioL comp. oct. 1912, t. I, Rapports, fasc. 2, 653-675, 1913.) [325 "Weinberg (M.) et Séguin (P.). — Recherches biologiques sur Véosinophilie. (Ann. Inst. Pasteur, XXVIII, 470-508.) [260 Winterstein (H.). — Beitrâge sur Kenntnis der Narkose. (Biochem. Zeitschr., LXI, 81-102.) [306 "Wolf (C. G.j. — Eiweissstoffwechsel nach Hunger und Aufnahme grosser Mengen kôrpereigenen und corperfremden Eiweisses. (Biochem. Zeitschr., LXIII, 58-73.) [244 Wolf (Charles G. L.) and Barcroft (J.). — The metabolism of the salivary glande. I.The nitrogen metabolism of the resting gland. {Journ. ofPhysiol., XLIX, 95-112.) [278 Wolî (Charles G. L.)andHele (P. S.). — Gaseous exchange in the decere- brate animal. (Journ. of Physiol., XLVIII, 428-442.) " [242 Wolff (I.). — Sur le mécanisme des phénomènes d'oxydation et de réduction dans les tissus végétaux. (C. R. Ac. Se, CLVIIl, 1125-1127.) [L'acidité de la pomme, insuffisante pour empêcher l'action de l'oxydase, permet la production de phénomènes de réduction à laquelle participe nécessairement le pigment. — M. Gard a) Yung (E.). — Ladigeslion chez les poissons sans estomac. (Arch. des Sc- phys. et nat., XXXVII, 71-72.) . [252 b) Influence de l'inanition sur les cellules épithéliales. (Arch. des Se. phys. et nat., XXXVIII, 433-434.) [252 a) Zunz (E.) et Gyorgy (P.). — A propos de l'action de la morphine sur l'in- testin. (Arch. intern. de Physiol., XIV, 221-242.) [307 b) Contribution à l'étude de l'action des acides aminés, des peptides et des protéoses sur la coagulation du sang. (Arch. intern. Physiol., XIV, 312-343.) [259 c) — — Contribution à l'étude de l'action des acides aminés, des peptides et des protéoses sur la coagulation du sang. (Arch. intern. de physiol., XIV, 383-427.) [260 Voir pp. 5, 92, 107, 109, 137, 140, 141, 148, 151, 166, 347, 354, 351, 396, 421, 451, 452 pour les renvois à ce chapitre. 238 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 1° Nutrition. a) Osmose. Peyrega (E.). — Sur la perméabilité osmotique de la cocfue des œufs de Sélaciens. -- Placée dans un osmomètre, cette coque se laisse traverser aussi bien par l'eau distillée que par une solution de NaCl, ce n'est donc pas une membrane semi-perméable. En étendant ces résultats aux gaz, l'auteur suppose que des échanges gazeux peuvent se produire de la même faron. — M. GOLDSMITII. b) Iljin ("W. S.). — Larégulation de l'ouverture des stomates dans ses rap- ports avec la variation de la pression osmotique. — L'ouverture et la ferme- ture des stomates sont liées d'une part aux conditions de la transpiration, d'autre part aux variations de la teneur des cellules stoniatiques en amidon, laquelle est elle-même en rapport avec les variations de la pression osmo- tique de ces cellules. Les changements dans la teneur en eau d'une plante servent de stimulant à toute une série de phénomènes qui s'enchaînent les uns les autres ; ils causent la production d'enzymes qui amènent l'amidon sous une forme soluble ; la concentration du suc cellulaire s'en trouve modi- fiée et, par suite, la turgescence des cellules stomatiques, cause immédiate de l'ouverture ou de la fermeture des stomates. L'ensemble de ces phéno- mènes exige une à deux heures pour se faire complètement. — F. Moreau. Buchheim (Alexander). — U influence de la concentration du milieu sur la pression de turgescence de quelques algues. — Les expériences ont été faites avec le Cylindrocystis Brebissonii et un Spirogyra. Chez ces algues placées dans des solutions de saccharose à différentes concentrations, l'aug- mentation de la turgescence est liée à la concentration du saccharose par la oi dé Weber. Dans les solutions salines, l'augmentation de la turgescence est à peu près proportionnelle à la. concentration du sel. Dans la solution du sucre, la différence entre la pression de turgescence et la pression osmotique de la solution décroît avec la concentration du sucre; au contraire, dans les solutions salines cette différence est à peu près constante. — A. Mail- LEFER. p) Respiration. Krogh et Lindhard (J.). — Influence des mouvements respiratoires sur les échanges gazeux et la circulation sanguine dans le poumon de l'homme. — L'absorption d'oxygène lors de la respiration diaphragmatique est aug- mentée dans l'inspiration de 40 %, elle diminue pendant l'expiration. Par contre dans la respiration costale l'oxygénation est augmentée dans l'expira- tion et diminuée dans l'inspiration. L'excrétion d'acide carbonique est tou- jours diminuée pendant l'inspiration quel que soit le type respiratoire. — E. Terroine. Loeb (A.). — Sur la respiration du foie de chien lors de la circulation artificielle. — Le foie d'un chien ayant préalablement jeûné, parcouru avec une solution de Ringer tenant en suspension des globules sanguins, con- somme de 27,7 à 06 0, ce qui fait en moyenne 50*^^3 Qo par kdogr. et par minute. Le foie d'un chien intoxiqué par la phloridzine présente des oxyda- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 239 tion.s plus fortes : sa consommation de 0^ varie de 40,6 à 82 0, en moyenne 68,5 de Oo. — E. Terrgine. Loe-wy (P.) et Heide (R.). — Sur l'absorption d'alcool méthylique par la respiration. — Des souris et des chiens maintenus dans une atmosphère contenant de l'alcool méthylique absorbent ce dernier par la respiration. L'accumulation dans l'organisme de l'alcool méthylique est d'autant plus rapide que la concentration en alcool est plus faible. Ainsi avec une concen- tration en alcool méthylique variant de 0,2 9é à 0,5 % la saturation du corps se fait en 2 heures, tandis qu'elle n'est point atteinte au bout de 8 heures avec une concentration de 2,25 Yo. Les animaux gras absorbent moins d'alcool méthylique que les animaux maigres — ce fait s'explique par la très faible solubilité de l'alcool méthylique dans les lipoïdes. — E. Ter- ruine. Starling (E. H.) et Lovatt Evans (C). — Les échanges respiratoires cardiaques chez l'animal diabétique. — Expériences faites à l'aide de circu- lations artificielles pratiquées à travers le cœur et le poumon. Chez le chien normal le quotient respiratoire moyen est de 0,85; la consommation d'oxy- gène est de 3''™3 2 par gramme-heure pour un travail modéré. On peut calculer que le cœur consomme ainsi I milligr. 6 d'hydrates de carbone par gramme-heure. Le tissu pulmonaire n'utilise pas plus de 0 milligr. 5 de sucre par gramme-heure. Dans le diabète pancréatique, le quotient respiratoire du cœur présente une valeur moyenne de 0,71. Ni l'addition de glucose au liquide de perfu- sion, ni l'addition d'adrénaline provoquant une accélération des contractions cardiaques n'élèvent le quotient respiratoire. Ces résultats montrent l'inap- titude du cœur diabétique à consommer le glucose. L'utilisation de l'oxygène par le cœur diabétique est de 3°™^1 par gramme-heure, c'est-à-dire la même que dans le cœur normal. Le cœur normal ne modifie pas son méta- bolisme lorsqu'il est perfusé avec du sang diabétique ; le cœur diabétique ne modifie pas non plus le sien quand il est perfusé avec du sang normal. Des extraits préparés par ébuUition de tissu pancréatique dans des acides dilués exercent sur le cœur normal un effet semblable à celui de l'adréna- line : accélération et même modification du quotient. Sur le cœur diabétique, modifications analogues; dans deux cas cependant le quotient s'est élevé d'une manière stable. — E. Terroine. Barbosa (J. M.). — Sphincters bronchiques chez le Dauphin. — Chez le Dauphin il existe dans les petites bronches (0™™3 à 0"™7) de puissants sphincters lisses immédiatement sous l'épithélium qu'ils soulèvent ; ils sont très nombreux, séparés par des intervalles à peu près de même longueur que leur diamètre. Dans ces chambres, la vascularisation est très forte et elles peuvent jouer un rôle respiratoire. Ces organes servent sans doute dans la plongée à emprisonner l'air des profondeurs du poumon jusqu'à épuisement de son oxygène, en empêchant l'introduction de l'eau. — Y. Delage. Pantanelli (E.). — La respiration des algues marines. — La quantité d'oxygène utilisé par les algues croît, tandis que la quantité d'anhydride car- bonique décroît avec la richesse de l'eau en oxygène ; le coefficient respira- toire est par conséquent d'autant plus petit que l'eau est plus riche en oxygène. Le chloroforme réduit le dégagement de CO'^ à la moitié ; chez certaines al- 240 L'ANNEE BIOLOGIQUE. gués, la quantité d'oxygène absorbée diminue aussi, tandis que chez d'autres elle augmente légèrement. — A. Maillefer. y) Assimilation et désassimilation, absorption. Fonction chlorophyllienne. Maignon (F.). — Recherches sur le rôle des corps ijras en phjsiologir el en thérapeutique. — Ce rôle n'a rien de comparable à celui des hydrates de car- bone. Des expériences faites sur des diabétiques il résulte que le régime gras diminue et fait même disparaître la glycosurie, contrairement aux ré- gimes de viande et de féculents, lesquels donnent naissance à du sucre. Les graisses sont donc brûlées telles quelles, sans s'être transformées au préalable en glycogène. — Elles exercent une certaine action sur l'assimila- tion des matières albuminoïdes, comme le montrent les expériences compa- ratives d'alimentation d'un animal (un rat) d'une part avec un albuminoïde seul, d'autre part avec ce même albuminoïde additionné de graisse, les hydrates de carbone étant absents dans les deux cas. — M. Goldsmith. a) Terroine {Emile F.). — Le transport des graisses. I. Variations lipo- cholestérinémiques au cours de rhianition et de l' alimentation. — Au cours de l'inanition, la teneur du sang en substances lipoïdiques totales présente des variations importantes d'un animal à l'autre. Suivant l'animal, on observe soit une hyperlipémie suivie d'une diminution jusqu'à la mort; dans d'au- tres cas, on constate une hypolipémie régulière; cliez d'autres enfin, le maintien du taux des acides gras. Les variations de la cholestérine sont beaucoup plus régulières; le plus souvent la teneur du sang en cholestérine baisse régulièrement jusqu'à la mort. Il est intéressant de rapprocher cette baisse de la concentration du sang en cholestérine de l'augmentation de la cholestérine dans les tissus (antérieurement signalée). Au cours de la diges- tion d'un repas riche en corps gras (mais dépourvu autant que possible de cholestérine) il se produit d'abord une augmentation très notable (30 '-Yo) de la teneur du sang en acides gras; l'enrichissement en cholestérine marche parallèlement; cependant, après cette première phase, on constate une deuxième pendant laquelle le taux des corps gras et de la lécithinedans le sang revient à la normale. L'enrichissement du sang en cholestérine à la suite d'un repas qui en était dépourvu est un fait intéressant, mais il est difficile d'en donner actuellement l'explication. — V. MoYCiio. 6) Terroine (Emile F.). — Nouvelles recherches sur l'influence de l'ina- nition et de la suralimentation sur la teneur des tissus en substances grasses et en cholestérine. — L'influence de l'inanition sur la teneur des tissus en substances grasses varie suivant l'organe. Ainsi, le taux en acides gras des tissus des organes comme rein, poumon, masse lombaire, reste normal, même après la mort par l'inanition ; le foie présente une chute très faible ; les muscles, au contraire, une baisse considérable (4,75 >% au lieu de 12,5 9e comme cela s'observe chez les animaux normaux). L'influence de la surali- mentation est plus étendue à la suite de la suralimentation prolongée et intensive ; les tissus sous-cutanés, de même que les organes abdominaux s'enrichissent énormément en graisse; les muscles peuvent tripler leur teneur normale en corps gras; le poumon s'en enricliit notablement; enfin, le foie présente une surcharge graisseuse considérable (jusqu'à 8 fois et plus sa teneur normale). Il est important de remarquer que cette surcharge du foie n'est d'aucune manière ni élective, ni même primaire, comme on l'a prétendu, mais consécutive à l'engraissement de l'organisme entier. Le taux de cholestérine augmente aussi et particulièrement dans le foie et dans XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 241 les muscles. Il est intéressant de citer que la suralimentation dont les effets sont si manifestes chez les animaux jeunes n'a presque aucune influence sur le taux des acides gras du foie chez le chien et le pigeon adultes. — V. MOYCHO. Michaïlesco (C. N.). — Sur la persistance du glycogène pendant l'inani- tion chez les chiens. — Les expériences sont faites sur 24 chiens; on soumet les animaux à un jeune absolu variant de 4 à 38 jours. Le dosage du glyco- gène est fait par la méthode de Pfluger. Chez les animaux jeunes et de petite taille, le glycogène disparaît de l'organisme au bout de 10 à 22 jours de jeûne. Chez des chiens vigoureux, on retrouve encore du glycogène après 31 jours de jeûne. En général, le glycogène disparaît toujours quand le jeûne fait diminuer le jjoids de l'animal de plus de 40 % de son poids initial. — E. Terroine. Roubitschek (R.). — Formation du sucre aux dépens des. graisses. — On sait que l'injection de l'adrénaline détermine une glycosurie. R. emploie ce moyen pour déglycogéniser le foie. L'animal (chien, lapin) est soumis au jeûne pendant lequel on pratique des injections d'adrénahne jusqu'à ce qu'une nouvelle injection ne donne plus lieu à l'excrétion du sucre. On administre alors à l'animal une ration d'huile. Si, au bout d'un ou deux jours, on injecte de l'adrénaline, on constate la réapparition du sucre. Si l'huile est introduite de façon sous-cutanée, cette excrétion du sucre à la suite d'une injection d'adrénaline ne se produit pas. Il semble donc que la muqueuse intestinale soit nécessaire pour la production du sucre aux dépens des graisses. — V. Moycho. Polimanti (O.). — • Sur la répartition du glycogène dans le sang pendant l'absorption des hydrates de carbone dans le tube digestif. — A la suite de FiLiPPi l'auteur recherche la teneur du sang en glycogène à la suite d'un repas riche en hydrates de carbone. Un chien reçoit 35 gr. de pain, 60 gr. de sucre et 1 litre de lait. Trois heures après on prélève le sang dans l'artère carotide, dans la veine cave et la veine porte. Le sang prélevé est très riche en glycogène; l'artère carotide en contient 58™"^s 21, la veine cave 34"^™s25, et la veine porte 5(5™'"= 79. Le sang ne contient normalement que quelques mil- ligrammes de glycogène, il résulte donc de cette expérience qu'après un repas riche en hydrates de carbone le glycogène se forme dans le tube digestif; il est transporté ensuite avec le sang dans les organes. — E. Terroine. Katz (D.) et Lichtenstern (D.). — Sur le trouble du métabolisme hydro- carboné à la suite de la laparatomie. — L'apparition d'une glucosurie passa- gère à la suite de laparatomie, mise en évidence par KREmL et Winkler, a été ensuite mise en doute par Graham Lusk et par Ringer. Par contre-BANG a montré que l'ouverture de la cavité abdominale provoque une hypergly- cémie : ainsi la teneur en sucre du sang passe de 0,1 o^ k 0,19, trois heures après l'opération. Cette hyperglycémie ne tient nullement au choc opéra- toire même, car l'amputation du train de derrière ne change pas la teneur en sucre du sang. En reprenant la question sur des animaux différents — chien, chat, lapin — les auteurs montrent que l'ouverture de la cavité abdo- minale provoque toujours un trouble passager du métabolisme des hydrates de carbone. Chez le chien ce trouble s'exprime par une glycosurie intense, tandis que chez le chat et le lapin on constate surtout une hyperglycémie très nette. — E. Terroine. l'année biologique, XIX. 1914. 16 242 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Mayer (A.), Rathery (Fr.), SchaefFer (G.) et Terroine (E. F.). — La formation du a foie gras » au cours du gavage de l'oie. — Les expériences sont faites sur une série d'oies de même couvée, ûgées de six mois. Le témoin est sacrilié avant la suralimentation, les autres animaux sont tués par sai- gnée après 9,26 et 47 jours de gavage avec la bouillie de maïs. On recherche la teneur des tissus en eau, acides gras, cholestérine,phospliorelipoïdique total, on détermine l'indice d'iode des graisses du foie ; on fait aussi l'examen liisto- logique du foie. Les expériences montrent qu'on peut obtenir par simple gavage, sans addition d'aucune substance toxique, le phénomène du foie gras en expérimentant sur les animaux non arrivés à la maturité sexuelle. Pendant le gavage des oies, l'organisme animal se charge tout entier de graisses, le tissu sous-cutané, le mésentère, les muscles sont surchargés de graisse, le sang garde d'abord sa teneur normale en graisses, ensuite le ga- vage continuant toujours, le sang augmente sa teneur en graisse en même temps que les graisses s'accumulent dans le foie. Le phénomène du foie gras est donc consécutif à la surcharge de l'organisme total en graisses. La graisse accumulée dans le foie n'est pas la lécithine, mais la graisse neutre semblable à celle de réserve. — E. Terroine. "Wolf (Charles G. L.) et Hele (T. S.). — Echanges gazeux chez Vanimal décèrèbré. — L'animal décérébré réagit aux ingestions d'hydrates de carbone et de protéiques exactement comme l'animal normal. L'augmentation du métabolisme total qui suit l'ingestion protéique est accompagnée par une élévation de la teneur du sang en azote non protéique. Lorsqu'on administre à l'animal décérébré de petites quantités d'acides aminés — glycocolle — on observe une élévation immédiate et considérable du métabolisme; c'est là un fait qui confirme les résultats de Lusk. On voit de plus que l'introduction directe de l'acide aminé dans le sang produit un effet plus rapide et plus intense que son ingestion. — E. Terroine. Goupil (M. R.). — Recherches sur les matières grasses formées par VAmy- lomgccs L'ouxii. — Une culture d'Anigloiiiyces liouxii contient de la léci- thine et des graisses. La teneur en graisses augmente à mesure que la cul- ture se développe. Ainsi tandis que la culture de 5 jours ne contient que 7^''"7 %, celle de 6 à 12 mois en contient 24,8 %. Dans les conditions ordi- naires les graisses ne sont pas ou sont peu utilisées par la mucorinée, par contre si on la sépare du liquide nutritif et si on enlève le COo au fur et à mesure de sa formation, les graisses sont attaquées et leur teneur diminue de GO % en 2 mois. L'augmentation d'acidité libre ainsi que l'abaissement de l'indice de saponification indiquent que les graisses ont été préalable- ment saponifiées et que la mucorinée a consommé d'abord les glycérides à poids moléculaire faible. — E. Terroine. Bloor (W. R.). — Sur l'absorption des graisses. III. Modifications des grais. Le nerf viscéral d'un cùté exerce, par voie directe, une action inlii- bitrice sur le ventricule et les autres cavités cardiaques du même côté et par voie réflexe sur les cavités cardiaques du côté opposé. L'excitation de ce nerf détermine l'arrêt en diastole complète de tout l'appareil cardiaque. Pendant l'arrêt dû à la tétanisation des nerfs viscéraux on ne peut pas provoquer une contraction cardiaque antidrame. Ce sont les éléments ner- veux situés dans le ventricule ou dans son voisinage immédiat qui déter- minent la coordination des cavités droite et gauche du cœur chez le poulpe. — iM. Me.ndei.ssohn. b) Le Sourd (L.j et Pagniez (Ph.). — D'un rapport enlre la tension artê- • rieJh' et la (juantité des plarjucttes du sang chez l'homme. — Le nombre des plaquettes augmente quand la tension artérielle baisse. Ainsi, chez 10 sujets à tension artérielle minima de 6 à 8 le nombre moyen des plaquettes était de 420.000. Chez 10 sujets à tension artérielle de 8,5 à 10, le nombre de plaquettes était de 314.000: endn, chez 10 sujets à tension artérielle de 11 à 15, le nombre des plaquettes était de 236.000. — E. Terroine. a) Moutier (A.). — Sur le stigmate de l'hypertension artérielle. — Chez les hypertendus détendus jusqu'à la tension normale par la d'arsonvalisa- tion, l'hypertension peut reparaître localement dans toute son acuité par une excitation locale même légère, telle qu'une friction de la radiale ou de la temporale. Ce retour de l'hypertension ne dure guère plus que l'excitation, mais il peut être ramené par celle-ci indéfiniment; c'est un stigmate indé- lébile montrant que la guérison totale n'est jamais obtenue. — Y. Del.vge. Retterer (Ed.). — De la forme et de V origine nucléaire des hématies des mammifères adultes. — L'étude de la formation du sang chez les jeunes mam- mifères (dans le thymus et les ganglions lymphatiques) amène Fauteur à conclure, conformément aux idées déjà exprimées par lui, que l'hématie est un noyau transformé dont la chromatine est devenue de plus en plus acidophile ; le noyau devient pycnotique et se charge d'hémoglobine ; la dis- parition, par la fonte, du cytoplasme cellulaire rend ce noyau transformé libre. C'est parce que l'hématie est un noyau qu'elle en conserve primitive- ment la forme arrondie, ne prenant que plus tard celle de lentille ou de cloche. Cette dernière provient de la perte par elle d'un ménisque resté non hémoglobique et incolore. — M. Goldsmith. Pétrone (A.). — L'existence d'un noyau dans l'hématie adulte des mam- mifères. — Une technique appropriée (fixation par le chlorure d'or, sublimé, ou mieux une solution strictement définie de bichromate de potasse, d'acide acétique et d'acide osmique, puis coloration par des colorants acides) permet de déceler dans les hématies de tous les mammifères un petit noyau acido- phile formé deparanucléine sans-nucléine, qui n'a plus qu'un rôle physiolo- gique et non reproducteur et qui doit être considéré comme un résidu du noyau de la cellule-mère du globule. — Y. Del.\ge. XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 259 Kozawa (S.). — Sur le comportement spécifique des globules rouges. — Dans ce travail l'auteur étudie la perméabilité des globules de différentes espèces animales en se servant de l'hématocrite et de l'analyse chimique. Ces expériences montrent que les globules sanguins de l'homme, du singe et du chien sont particulièrement perméables pour les sucres, hexoses et pentoses. Ils ne sont pas perméables pour les corps suivants : heptose, méthylglucoside, méthylpentose, liexite, pentite, disaccharides, acides ami- nés, sels des acides organiques. Les globules sanguins des autres animaux : bœuf, porc, mouton, chèvre, lapin, cobaye, chat et cheval, ne sont perméa- bles vis-à-vis d'aucun des corps étudiés. La perméabilité globulaire vis-à-vis des hexoses et des pentoses peut être exprimée de la façon suivante : lévu- lose < glucose < sorbose, galactose, mannose < xylose, arabinose. — E. Terroine. "Weil (P. Emile) et Boyé. — Hémophijlies humaine, animale et expètn- mentale. — De plus en plus il se confirme que la vraie cause de l'hémo- phylie est le défaut ou le retard de la coagulabilité du sang. La sangsue, en injectant dans le derme au niveau de la piqûre des substances anticoagu- lantes, produit une hémophylie locale et, par la résorption d'une minime quantité de ses produits, une légère tendance hémophylique passagère. Chez presque tous les parasites suceurs, les auteurs ont constaté des actions ana- logues à un degré plus ou moins accentué (linguatule, sclérostome, ankylo- stome, filaire hémorrhagique, œstre, ixode, etc. etc.). L'injection dans les veines d'extrait de têtes de sangsues produit tous les symptômes d'une hémophylie générale passagère. De même pour l'ixode. Bien que l'hémo- phylie spontanée soit très rare chez les animaux domestiques, les auteurs en rapportent une douzaine de cas. — Y. Delage. Piettre (M.) et Vila (A.). — Observations sur le fibrinogène ri le plasma oxa/atr. — L'addition d'un acide faible à une solution de fibrinogène ou à un plasma oxalaté produit une précipitation de fibrine, les expériences étant faites, bien entendu, en absence des sels de calcium. — E. Terroine. b) Zunz (E.)etGyorgy (P.). — Contribution à l'étude de Vaclion des acides aminés^ des peptides et des protéoses sur In coagulation du sang. — Dans cette première communication les auteurs étudient l'action des acides aminés, peptides et protéoses sur la coagulation du plasma oxalaté. Les expériences montrent qu'à de certaines doses les acides aminés : glycocolle, alanine, leucine, tyrosine, taurine, acides aspartique et glutamique — ainsi que les peptides : diglycine, triglycine, leucylglycine, glycyltryptophane, alanyl- glycylglycine — accélèrent la coagulation du plasma oxalaté recalcifié ou coagulent le plasma oxalaté et insuffisamment recalcifié. Cette action est donc semblable à celle de cytozyme, elle est toutefois moins forte. L'addi- tion simultanée de cytozyme et d'un acide aminé ou d'un peptide produit dans certains cas un grand renforcement d'action. Une forte dose d'acide aminé ou de peptide agit d'une façon empêchante sur la coagulation du plasma. Pour chaque acide aminé examiné ainsi que pour chaque peptide il existe une dose optimale d'action à laquelle correspond un optimum de la teneur en calcium du plasma. En l'absence des sels de calcium les acides aminés et les peptides restent sans action sur le plasma oxalaté. Les pro- téoses — hétéroalbumose, protoalbumose, thioalbumose de Pick — agissent différemment suivant leur concentration. A dose faible l'hétéroalbumose accélère la coagulation et la gelification, à dose intermédiaire elle accélère 200 L'ANNEE BIOLOGIQUE. encore la coagulation et empêche la gelification, ù dose forte elle empêche la coagulation. — E. Terroine. c) Zunz (E.) et Gyorgy (P.). — Contribution à Vvlude de Faction des acides aminés, des peptidcs et des pi'otéoscs sur (a coagulation du sang. — Dans cotte deuxième communication les auteurs étudient l'action des acides ami- nés, des peptides et des protéoses sur la coagulation des mélanges de sérum et de plasma oxalaté dilué ou de solution de fibrinogène. Il ressort de ces expériences que les acides aminés, les protéoses et les peptides n'agissent sur la coagulation qu'en présence des sels de calcium et leur action favorable est toujours inférieure à celle du cytozyme. Chaque corps étudié présente un optimum d'action. L'action coagulante du cytozyme est renforcée par l'addition des acides aminés, des peptides ou protéoses en quantité convenable, leur excès entrave l'action. — E. Terroine. Grigaut (A.), Brodin (P.J et Rouzaud. — Élévation du taux du glu- cose dans le sang total au cours des infections. — L'hyperglycémie est ia règle au cours des infections ; le taux paraît d'autant plus élevé que l'infec- tion est plus grave (pneumonie, fièvre typlioïde). Cette hyperglycémie est très passagère et cesse brusquement au moment même de la défervescence. — E. Terroine. Gyorgy (P.). — De l'influence de la digestion et de la saignée sur la teneur du sang de chien en azote aminé. — Chez un chien resté à jeun depuis 24 heures la teneur du sang en azote aminé aliphatique est de 4,6-5 milli- grammes par 100 ce. Quatre heures après l'ingestion de viande, la teneur du sang en azote aminé augmente à peu près de 2 fois et demie. L'azote aminé augmente sensiblement après une saignée, sa teneur est fort peu influencée par un repas de pommes de terre. — E. Terroine. a) Nicloux (M.). — Les lois d'absorption de l'oxyde de carbone par le sang in vivo. — L'hémoglobine des globules sanguins mise au contact avec un mélange d'air ou d'oxygène et d'oxyde de carbone se combine avec les deux gaz suivant la loi des masses. De même si on opère in vivo sur un chien respirant un mélange de deux gaz, l'analyse de son sang permet d'établir que la quantité de COo croit rapidement jusqu'à l'équilibre. 11 résulte de ce fait deux conséquences intéressant la thérapeutique : L' pour un mélange fixe et non mortel d'oxyde de carbone et d'air, la quantité d'oxyde de car- bone fixée par le sang ne dépasse jamais une certaine limite; 2° l'oxygène déplace l'oxyde 'de carbone et ce gaz pur constitue le traitement de choix dans l'intoxication. — E. Terroine. b) Nicloux (M.). — Les lois d'absorption de l'oxyde de carbone par le sang in vitro et in vivo. L Etude théorique. — Technique. H. Élude expéri- mentale. — N. montre qu'aussi bien in vitro comme in vivo l'hémoglobine des globules sanguins mise en contact de mélanges d'oxyde de carbone et d'oxygène se combine aux deux gaz dans des proportions définies par leur tension respective dans le mélange et régies par la loi d'action de .Mayer. — V. MOYCHO. "Weinberg (M.) et Séguin (P.). — Recherches biologiques sur l'éosino- philie. — Les éosinophiles possèdent, comme tous les globules blancs, des XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 261 propriétés" chimiotactiques. Ils sont beaucoup plus sensibles que les autres variétés de leucocytes à l'action attractive qu'exercent sur eux certaines substances toxiques {êosinotactiqiies), surtout celles d'origines parasitaires. L'étude expérimentale des conditions dans lesquelles on peut reproduire l'éosinophilie locale permet de dégager la loi suivante : on ne peut pro- voquer une éosinophilie locale que chez des animaux présentant une éosino- philie sanguine. L'intensité de cette éosinophilie locale ne dépend pas seu- lement du pouvoir éosinotactique différent, propre à chaque substance toxique ou parasitaire, mais encore, et surtout, de l'abondance des éosino- philes dans le sang de l'animal en expérience. Lorsque les éosinophiles font défaut ou sont très peu nombreux dans le sang, les substances « éosinotac- tiques » provoquent un afflux local considérable de polynucléaires neutro- philes. Ces substances agissent donc seulement de préférence, mais non exclusivement sur l'éosinophile. ^^/. et S. ne connaissent pas de substances qui soient exclusivement éosinotactiques. — Ph. Lasseur. a) Dreyer (Georges) et 'Walker (E. "W. Ainley). — Considérations sur le sang et le système vasculaire. — Les auteurs ont montré antérieurement, en collaboration avec W. Ray, que la masse du sang est proportionnelle, chez les animaux à sang chaud, à la surface cutanée. Ils montrent ici qu'elle est proportionnelle à une puissance du poids du corps inférieure à l'unité : P 0 72 S ^= : — Chez les animaux à sang froid, cette massB n'est pas proportion- K nelle à la surface et varie suivant une puissance supérieure à l'unité. Il y a, de même, proportionnalité entre la surface de section de l'aorte et de la tra- chée et la surface du corps ; de même aussi entre le contenu du sang en 0 et le poids du muscle cardiaque. Après toute diminution ou augmentation expérimentale de la masse sanguine, l'équilibre se rétablit très rapidement. Sous l'influence de CO^ et de nitrite d'amyle, la dilution du plasma aug- mente; l'éther est sans action; le chloral augmente la concentration du plasma. Quand la pression barométrique diminue par le passage à une alti- pO 72 tude plus élevée, la formule S =- —=4- s'applique encore, mais K augmente, et d'autant plus que la surface du corps est plus grande (Abderhalden). L'augmentation de la masse du sang est due d'abord à une concentration du plasma, ensuite à l'augmentation absolue de l'hémoglobine et des glo- bules rouges. — Y. Delage et M. Goldsmith. IQV b) Dreyer (Georges) et "Walker (E. "W. Ainley). — Influence de Valti- tiide sur le sang. — Les auteurs exposent les résultats obtenus sur l'homme par Douglas, Haldane, Henderson et Schneider, savoir qu'il y a une augmen- tation réelle de la quantité d'hémoglobine aux hautes altitudes, et expliquent les résultats contraires obtenus par Abderhalden chez les Lapins à l'emploi par ce dernier de la méthode à CO. — Y. Delage et M. Goldsmith. Gautrelet (Jean) et Neuville (Henri). — Sur le sang du Mammouth. — Dans le sang d'un Mammouth, les auteurs ont pu déceler l'hématopor- phyrine, l'hémochromogène, mais non l'hémine. Les réactions de Van Deen et d'AoAMKiEwicz ont été positives. En somme, c'est un coagulum albumi- neux chargé d'hématine. — Y. Delage. c) Maillefer (A.). —^L'ascension de la sève. — M. propose la théorie sui- vante. Les rayons médullaires sécrètent des substances osmotiques dans les ^* 262 L'ANNEE BIOLOGIQUE. vaisseaux ou Irachéides où la pression baisse par suite de la succion due à la transpiration, et absorbent les substances osmotiques des vaisseaux ou trachéides où la pression est la plus forte. Les substances sécrétées dans la tracliéidc supérieure agissent par osmose à travers la lamelle moyenne des ponctuations et l'eau entre ; en temps normal, cette lamelle est maintenue tendue au milieu de la ponctuation par les différences de pression osmo- tique et de pression hydrostatique qui se contrebalancent. Si la succion devient plus forte, les tores viennent boucher les ponctuations ; il s'établit un vide relatif dans la trachéide et la sécrétion de substance osmotique aug- mente, ce qui provoque la réouverture des ponctuations. Cette théorie explique: 1" la présence des ponctuations aréolées; 2° les pleurs au printemps, si l'on admet que du sucre est sécrété dans les vaisseaux ; 3° l'absence des pleurs en été, car il faut une succion pour provoquer la sécrétion; 4° la circulation éventuelle de la sève en sens inverse (expérience de Strassbur- GER) ; 5" la circulation des corps dissous; G" les bulles d'air des vaisseaux fonctionnent comme des régulateurs; quand la transpiration augmente, l'air se dilate et remplace l'eau qui va dans les cellules des feuilles; quand la transpiration diminue, le vide relatif continue cà provoquer la sécrétion des substances osmotiques et les bulles se compriment. — M. Boubier. Janse ( J. M.). — Les sections annulaires de Vécorce et le suc descendant. — J. se propose de rechercher s'il existe dans la plante une force qui pousse les substances toujours et invariablement dans une direction donnée, ordi- nairement descendante. Ses expériences lui ont montré que deux forces mettent en mouvement les substances nutritives dans les branches blessées, l'attraction exercée par la cambium et celle exercée par les tissus lésés, combinées l'une et l'autre à une impulsion basipète, à une sorte d'unipola- rité. — F. PÉCHOUTRE. s) Sécrétions interne et externe; excrétion. d) Gley (E.). — Les sécrétions internes. — Ce petit livre est parliculière- meiit intéressant pour les lecteurs de l'/l nnec Biologique parce qu'il constitue une mise au point plus moderne de la question traitée par le même auteur dans le vol. I du même périodique sous le titre : Exposé des données expéri- mentales sur les corrélations fonctionnelles chez les animaux. II se compose essentiellement de trois grands chapitres. Le 1«'' est un historique critique très pénétrant et très fouillé de la question de la sécrétion interne ; nous pouvons le laisser de côté parce qu'il a déjà été fait dans le précédent article auquel nous faisons allusion. — Dans le 2'' chapitre, l'auteur s'applique surtout à dél^nir avec une précision qui ne se rencontre pas toujours dans les mémoires des physiologistes les di'v erses catégories de faits réunis sous le nom un peu éla&tique de sécrétion interne. — Les conditions idéales que doit réaliser la sécrétion interne sont les suivantes. L'organe formateur doit être une glande sans canal excréteur (glande endocrine), dont les éléments glandulaires sont orientés par rapport aux vaisseaux sanguins, et les mito- chondries, qui sont les agents spéciaux de la sécrétion, sont situées entre les vaisseaux et le noyau, à l'inverse des glandes à sécrétion externe où ces dernières sont situées entre le noyau et le canal excréteur par rapport auquel les cellules .sont orientées. Certaines glandes mixtes, comme le foie et le pancréas, peuvent, d'ailleurs, réunir les deux conditions. Il faut en outre que le produit soit déversé dans le sang et, pour cela, qu'on ait con- staté sa présence dans le sang veineux de l'organe et non pas seulement XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 263 dans son extrait total. II faut, enfin, que ce produit soit spécifique, c'est-à- dire exerce une action déterminée sur un organe déterminé et non une action plus ou moins banale sur l'ensemble de l'organisme. Toutes ces condi- tions sont réalisées p. ex. pour les surrénales sécrétant l'adrénaline qui exerce une action constrictive sur les fibres lisses des petites artères. Cependant, on est entraîné à faire entrer dans cette catégorie certains hormones pour les- quels ces conditions n'ont pas été toutes réalisées : séc rétine, antithrom- bine, etc. En outre, les sécrétions internes agissent en quantité infinitési- male et sont déversées d'une façon continue, l'organisme restant indéfiniment sensible à leur action, en ce sens qu'on n'observe jamais à leur égard ces phénomènes de tachyphylaxie par lesquels l'organisme, à la suite d'une première injection, s'immunise rapidement contre la continuation de cette action. — H faut noter que la spécificité qui est un des caractères essentiels des produits de sécrétion interne est de nature organique et nullement zoolo- gique, en ce sens que les produits d'un organe sont essentiellement diffé- rents de ceux des autres organes, mais sont très semblables pour un même organe pour toute la série des vertébrés et au moins des mammifères. Mais ces conditions idéales de la sécrétion interne sont loin d'avoir été partout réalisées et, par suite de lacunes de nos connaissances, on a été entraîné à faire entrer dans le chapitre des sécrétions internes bien des phénomènes de nature passablement différente. Aussi est-il nécessaire d'établir des caté- gories, au nombre de quatre. 1° Substances nutritives. Elles se rattachent aux produits de sécrétion interne par le fait qu'elles sont absorbées d'abord par les cellules de la mu- queuse digestive et déversées ensuite dans le sang, après avoir subi une élaboration intérieure. Elles se distinguent de toutes les autres catégories par leur abondance, car elles sont destinées à former la masse même du sang. Elles se subdivisent en deux catégories : les substances plastiques et les substances énergétiques. 2'" Ilarmozones. — Ce sont les substances dont la fonction est morpho- gène, c'est-à-dire réglant le développement de certains organes ou systèmes du corps. Leur action se distingue de celle des hormones parce qu'elle est plus générale, moins étroitement .spécifique et n'a pas les caractères d'une excitation. 3° Hormones. — Elles ont par définition le caractère essentiel d'être des excitants spécifiques; elles se divisent en : a) excitants de phénomènes chimiques, déterminant, par là, la production de certaines substances, et b) excitants déterminant des réactions physiologiques. A° Parhormones. — Celles-ci se distinguent des hormones par le fait qu'elles ne sont pas fabriquées pour elles-mêmes et en vue d'une fonction à remplir, mais pour débarrasser l'organisme, et, si elles remplissent quelque fonction, c'est au passage et d'une façon accessoire, en vue de. leur élimination. Ce sont, en réalité, des sécrétions externes produites non dans des points .spé- ciaux, mais dans tout l'organisme et déversées dans le sang pour être con- duites vers leurs émonctoires naturels. Nous croyons devoir reproduire les deux tableaux ci-dessous qui résument clairement les conceptions de l'auteur. •9 ■4) ir. s 2t 2 !ï t/i û* ■-' " o — fe a t/: ^ 5 3 et ■Je B . fi î". R f^ Oi C n o. o C8 o W a ■o XI c; « ~ :r ~ '" — î'-lS '?: û "-ô ? .; -5 ■< = 9 ra 4J •- î^ bc fi — — es X ,— , = 5 -g = £ ? S c c 3 3 >; Ul C^ — ■ - o s £ - 'i i ! iil o ^ o — "^ s . o _ -J — ) 'j: :, B 3, O S ^2 tx a o O C) «ii a «•..2 — se •b es s « 2a 5.2 u « V a. w S a — 3 te C f O t~i- x3 3 c E. ô E, c -S £ te 5 o s >^ ~ O O O S î^- S£ô e pl- ane on 0 lu t lanc rcs. ■o -2 — ■ X • :£'5 g 3; C 2 c c ^ V: 3 es - i C3 a S c « •- 3 — a — -^ 3 ''' C^ 3 t) 1 I" fi i' O — o fi- « c; - li '^ 3- _ iï - lA x 3 S s C3. j- ,=_ Ci 7: ~ "^ i»; a; « o; S H •C tC' 3 .3 c > > 2 Q w ra X •^ ,z, - 3 — Sri ~, 3 3 B ^T -3 « . u S'c; •^ -Ji u ■= © "Z *^ » 3 H ^ a 1) CCf- ^ 0 a U Ci ô — o3 ^ t« ■S a :S g j^ w" a — 3 i^ 3" a s et C) 0^ 2 'ri -S ■0 fn^-S s 3 0 0 Si r, «^ .3" 3 C 4) tt CD « "^ 3 £ -/■- — ~ ^'? 3 c -3 0 rr. 0 :- ^ OJ 0 5 5 0 - 0 ï •c 0 c ••li O! •w ts 3 C fi ce > ce ce 0 V' ss X ■r 'ce -r a: 5; .3 X " X ■^ c "î ■" ^ -^ •^. o 3 -i- 3 C .t: "* ^ -J XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 265 II. — C.lasMflcatiou des produits de sécrétion interne, d'après leur rôle. PRODUITS SECRKTES. I. Matières nutritives. ^Glycose. IGraisse. ORGANES SLCHETEIIÏS fl° Substances sorvan aux échanges nulri tifs 11. riARMOZONES (substances rcg:uY2° Substance servan latriccs de pro- ) au maintien du nii-^Antithrombine. lieu intcrieu Foie. Muqueuse intestinale. Corps adipeux. (Muqueuse intestinale [f] } foie. (Substance réglant la pro-Jpgjjç,^,.,^. ) duction du sucre. S ■-Adrénaline comme ^^^bsU^^n>éna.leii. tance mobilis. du sucre. S Albumines du sang cossus chimiques ou de fonctions Substances mor- phogénétiques (à ac- tion chimique mor- phogène) 111. Hormones.. « ''ôle diimique. à rôle physiologiqur Foie. Glande inlersiillellc du test, et corps jaune. ^ .. Thyroïdc. azotés et resiiiratoires).' fsécrétine. ^^ "'?"'' '^"''^''^■""■J^'J"" ^Adrénaline. | Surrénales. i . , . , . (Glande myométriale ou r^ubstance galactagogue.) p^^centa ou fœtus (?). IV. Pariiormones. J Anhydride carbonique. VUrée. Muscles et Foie. îlandes. L'étude physiologique des sécrétions internes par le moyen de l'injection d'extraits d'organes est extrêmement commode et a fourni des résultats in- téressants sur lesquels est fondé tout l'art de l'opothérapie; mais il faut noter que cette méthode ne présente pas la rigueur scientifique de celle qui utilise le sang veineux provenant de chaque organe spécial : certaines substances peuvent se détruire ou prendre naissance dans l'organe après la mort, mais surtout il peut exister, dans l'extrait, des substances qui ne passent pas normalement dans le sang et qui compliquent ou faussent l'ac tion physiologique. La sécrétion interne est l'instrument des corrélations humorales dont on devine que la biologie générale peut tirer une grande partie. Elles sont soit indirectes, l'excitant exerçant son action sur le système nerveux (adrénaline activant les muscles vaso-moteurs par l'intermédiaire du sympathique) qui, à son tour, réagit par des actions physiologiques ou trophiques, soit directes, l'excitant agissant immédiatement sur les cellules des organes qu'il influence (sécrétine intestinale déterminant directement la sécrétion de l'acide chlor- hydrique par l'estomac). Mais G. s'élève énergiquement contre la théorie qui s'est peu à peu introduite, d'après laquelle, quand une glande endocrine exerce une action sur une autre, réciproquement celle-ci exerce une action sur la première. Ainsi, le pancréas et les surrénales seraient réciproque- ment antagonistes, les surrénales et la tliyroïde seraient réciproquement excitants l'un de l'autre. 11 discute et montre l'insuffisance des faits clini- ques ou expériences sur lesquels repose cette conception. Les troubles de la sécrétion endocrine ont été rapportés tantôt à une hypersécrétion, en faveur de laquelle n'existe aucun fait démonstratif, tantôt à une hyposécrétion, moins invraisemblable chez les organes ana- 2G6 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. tomiqucmont altérés. Contre ces deux opinions on peut faire remarquer que : 1" les produits de sécrétion interne se détruisant très rapidement dans le sang, leur hyperformation serait sans doute de nul effet; 2° que la quan- tité utilisée de ces substances étant infinitésimale, la moindre portion saine des organes altérés serait suffisante. Sans doute faut-il plutôt faire inter- venir des déviations trophiques modifiant les propriétés du produit de sécré- tion. — Y. Delage et M. Goldsmitii. Iscovesco (Henri). — Les lipoïdes, sécrétions internes. Les lipoïdes de l'ovaire, du corps jaune et du testicule. Propriété.'< honiostimulanles. — Aux constituants, antérieurement admis comme principes essentiels des cellules, il faut ajouter des lipoïdes en nombre plus ou moins considérable. Parmi ces derniers, la plupart, y compris les graisses neutres, sont des substances banales; un seul présente des propriétés spécifiques remarquables. Ce li- poïde spécifique doit être considéré comme le principe essentiel de la sécré- tion endocrine correspondante. L'auteur a réussi à l'isoler dans la plupart des organes et en faire l'étude expérimentale. 11 a étudié sous ce rapport le lipoïde spécifique de l'ovaire, celui du testicule, celui des globules rouges, celui des corps jaunes, celui de la surrénale, celui de l'hypophyse, celui de la thyroïde. Ces lipoïdes diffèrent suivant les organes, mais non .suivant les animaux : celui d'un animal quelconque injecté à l'animal de même espèce ou à d'autres, produit une excitation nutritive considérable et spéci- fique de l'organe dont il provient; cette action paraît s'exercer par l'inter- médiaire des centres médullaires correspondants, ainsi qu'il résulte du fait que, injectés à trop haute dose, ils produisent des accidents de congestion médullaire. — Le lipoïde ovarique produit l'hypertrophie de l'utérus et des ovaires; injecté thérapeutiquement à la femme, il combat les accidents de la dysmenhorrée, de la castration, de la ménopause etc. Celui du testicule active la croissance de cet organe; thérapeutiquement, il combat la neuras- thénie, la mélancolie, la faiblesse génitale et la sénilité. Celui du corps jaune accélère l'involution de l'utérus après raccouchement; thérapeutiquement, il combat les vomissements de la grossesse. Ceux de l'hypophyse et de la surrénale sont antagonistes de celui du corps jaune. Celui du sang active les organes hémopoiétiques et, dans les globules eux-mènes, la formation endogène de l'hémoglobine; thérapeutiquement, il combat les anémies et lu chlorose. — Y. Delage et M. Goldsmith. Boe (G.). — Glande thyroïde et métabolisme des hydrates de carbone. — L'auteur étudie tout d'abord l'action de la glande thyroïde sur la teneur du sang en sucre. L'injection sous-cutanée ou intra-veineuse d'extrait thyroïdien à vm lapin ne modifie pas la teneur en sucre du sang. De même l'ablation de la glande thyroïde ne provoque pas des variations dans la teneur en sucre du sang. Enfin, l'injection d'extrait de thyroïde est sans action sur l'hyperglycémie adrénalinique. Par contre la glande tlij^roïde exerce une action sur la pituitrine dans son rapport avec l'adrénaline. L'injection de pituitrine une demi-heure avant celle de Tadrénaline empêche toujours en partie Thyperglyeémie adrénali- nique. Cette action de la pituitrine n'existe pas chez un animal nourri avec de la glande thyroïde — Taction empêchante de la pituitrine sur l'hypergly- cémie adrénalinique est abolie. D'autre part sur un animal privé de thyroïde la pituitrine a une action empêchante :>-4 fois plus forte sur l'hyperglycémie adrénalinique que dans les conditions normales. XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 267 II existe donc un antagonisme entre la glande thyroïde et la pituitrine. — E. Terroine. ) Adler (Léo). — Inflwnce de l'extirpation du t/v/mus et de lêpi/j/tijsi' sur fa métamorphose des larves d'Amphibiens [X]. — Les résultats obtenus par A. dans ses expériences sur l'extirpation de l'hypopliyse, l'ont engagé à pratiquer une opération analogue sur le tliymus et sur l'épipliyse. Il détruit le thymus au galvano-cautère sur des têtards de grenouille mesurant 23 mm. environ. La mortalité est très grande et le succès opératoire presque toujours incom- plet. Néanmoins l'auteur croit pouvoir conclure que l'enlèvement du thymus n'exerce aucune influence ni sur la croissance, ni sur la métamorphose; qu'il se produit en revanche une hypertrophie, en quelque sorte compensa- trice, du corps thyroïde et des glandes génitales. Toutefois, si le coi-ps thyroïde a augmenté de volume, son activité sécrétoire a diminué, et la qua- lité du produit paraît mauvaise; mais il convient d'ajouter qu'avant de con- sidérer ces faits comme acquis, de nouvelles observations, plus précises que celles de A., seraient nécessaires. Quant à l'ablation de l'épiphyse, elle n'a donné aucun résultat important. — A. Brachet. Hartmann (A.). — Le déveluppemeiil du thymus chez le lupin. — De cet important travail, il n'y a cependant que peu à retenir au point de vue gé- néral. Une fois de plus, se trouve affirmée la transformation de l'épithélium des bourgeons thymiques initiaux en un réseau syncytial d'apparence con- jonctive, qui sera le réticulum du thymus définitif. C'est, comme il a été décrit maintes fois déjà, dans les mailles de ce réticulum que pénètrent des lymphocytes provenant de cellules mobilisées du mésenchyme ambiant ; ces lympliocytes seront les petites cellules thymiques. Mais cette migration lymphocytaire ne suffit pas ; et l'on voit les cloisons mésenchymateuses qui séparent les lobules épitliéliaux du thymus les uns des autres se trans- former aussi en tissu réticulé lymphoïde; une bonne part de ces cloisons est ainsi incorporée au parenchyme de l'organe. La substance médullaire se distingue du reste de l'organe tant par la pénétration moindre ou nulle des lympliocytes que par la présence de figures de dégénérescence con- duisant aux corpuscules de Hassal. Ainsi le thymus est un organe lymphoépithélial; il possède, en effet, un réticulum épithélial où ont émigré des lymphocytes et un réticulum con- jonctif qui fournira le complément de lymphocytes. Les deux réseaux se pénètrent réciproquement dans le thymus, qui est vraiment ainsi lympho- épithélial, au lieu qu'ils ne sont que juxtaposés dans l'amygdale et dans la bourse de Fabricius. — A. Prenant. ' AVassjutotschkin (A.). — Recherches sur V histogenèse du thyuius. IL Sur tes éléments mynides du thymus, leur rapport avec des trnnsforinatious dégénératives de la fibre utusculaire. — Dans un travail antérieur, l'au- teur a conclu déjà, d'une étude du tliymus de l'embryon de Poulet, que les myoïdes proviennent de cellules mésenchymateuses myogènes (« myogé- noblastes ■>), qui pénètrent dans l'organe accidentellement et y dégénèrent; dans le présent mémoire, il aboutit aux mêmes conclusions. Sur le premier point, c'est-à-dire l'origine des myoïdes thymiques, "W. partage donc l'opinion de S. Mayer, J. SciiAKFER, Pensa, Weissenbero, c'est-à-dire qu'il admet l'ori- gine exogène de ces éléments. II insiste sur la proximité du thymus et de certains muscles, propre à expliquer la pénétration des myogénoblastes dans cet organe : cette proximité, non seulement il l'a constatée chez le têtard de Grenouille et l'embryon de Poulet, mais elle existe aussi chez d'autres animaux. Le fait de la reconstitution saisonnière du thymus, constaté par XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 271 DusTiN, n'est pas une difficulté pour Lorigine exogène du tliymus, comme le croit cet auteur; car cette reconstitution est une régénération, et la régéné- ration n'est que la reproduction de processus embryologiques; les mémos cel- lules myoblastiques, au cours de cette reconstitution, peuvent envahir le thy- mus périodiquement. — La dégénérescence des myogénoblastes parvenus dans le thymus se produit selon divers modes-. Les articles Q sont disloqués, déplacés; leur colorabilité, leur sidérophilie diminue. Dans une phase plus avancée de la dégénération, la structure des myofibrilles disparaît peu à peu complètement, tantôt la striation transversale d'abord, tantôt la striation longitudinale. Dans le premier cas, les membranes Z offrent une résistance remarquable à la dégénérescence, déjà observée par Weissenberg; mais finalement les myofibrilles deviennent tout à fait homogènes. Il peut appa- raître dans les myoïdes des grains et des mottes, qui sont dus à la désagré- gation des articles Q dégénérés ; ce sont sans doute ces grains que Salkind a décrits dans des cellules épithéliales, désignées par lui sous le nom de cellules quasi myoïdes, parce que ces grains qui ne sont autres que des plas- tochondries peuvent par leur disposition simuler des myofibrilles. Les myoïdes, d'allongés qu'ils sont d'abord, peuvent passer à la forme arrondie ; les myofibrilles plus ou moins dégénérées qu'ils contiennent se disposent alors concentriquement les unes aux autres. A un état plus avancé, le cytoplasme ne présente plus du tout de fibrilles, même homogènes, et est devenu un bloc uniforme. Parvenus à cet état, les myoïdes représentent les cellules épi- thélioïdes (ou épithéloïdes) de Dustin et des autres auteurs. Le sort définitif des myoïdes est double : ou bien ils disparaissent complètement à la suite de leur dégénération ; on bien ils deviennent des myocytes indifférenciés, qui ont perdu leurs caractères structuraux musculaires. "W. fait ressortir l'ana- logie entre les phénomènes dégénératifs observés sur les myoïdes et ceux qu'on constate sur d'autres muscles et que notamment Anitschkoff (1912) a constatés sur le myocarde enflammé expérimentalement. Les fibres muscu- laires, en voie de dégénérescence normale, du têtard qui se métamorphose, offrent toutes les figures des myoïdes en régression et par exemple celle de la striation concentrique, celle des fibrilles homogènes. [C'est un fait que je puis confirmer pour les muscles de la queue du têtard de Bufo et dont j'ai les preuves les plus évidentes]. La dégénérescence des myoïdes dans le thymus s'explique par leur inutilité, puisque ce sont des corps étrangers, et peut être due à l'action toxique des sécrétions thymiques. On voit donc que "W. rejette tout à la fois l'origine épithéliale (Hammar) et l'origine conjonctive (Dustin) des myoïdes. La série des .stades de myoïdes établie par Dustin est irréprochable, mais l'interprétation est fautive ; ces stades ne font pas partie d'une évolution progressive, mais au contraire d'une involution régressive, en faveur de laquelle plaide surtout [et l'argu- ment me paraît très fort] la similitude avec les images de dégénérescence observées sur des muscles variés, — A. Prenant. Halnan (E. T.) et Marshall (F. H. A.). — Sur la relation entre le thymus et les organes générateurs, et sur l'influence de ces organes sur la croissance [IX.]. — Les expériences énumérées établissent les points suivants : 1° L'extirpation du thymus chez de jeunes cobayes ne trouble pas la crois- sance des animaux (appréciée par le poids 42 jours après l'opération). 2" L'extirpation des testicules et épididymes chez les jeunes cobayes ne trouble pas la croissance des animaux avant la maturité sexuelle. Dans ce cas l'expérience a duré 177 jours, et le poids a été pris 8 jours après l'opé- ration, 'â" L'extirpation simultanée des testicules et du thymus chez les jeunes 272 L'xVNNEE BIOLOGIQUE. cobayes ne trouble pas la croissance des animaux avant la maturité sexuelle : l'expérience a duré 152 jours, avec 7 pesées durant la période. 4° La thymcc- tomie n'est pas suivie d'une hypertrophie des testicules : le poids de ceux-ci reste identique chez les opérés et les témoins. 5" La castration amène une atrophie, puis une hypertrophie du thymus, comme cela a été déjà vu. La différence est très marquée chez les deux sexes. Enfin, 6° il ne semble pas exister de mécanisme compensateur entre les cesticules et le thymus. — H. DE Varigny. Ferreira de Mira. — Sur l'influence exercée par les capsules surrénales sur la croissance. — On pratique l'extirpation de la capsule surrénale gauche cliez des petits chiens ou chats âgés d'un mois. Les animaux de la même portée servent de témoins. Les mensurations des animaux opérés, ainsi que celles des témoins montrent que l'opération a une grande influence sur l'organisme. Les animaux opérés sont de taille plus élevée, les os des membres antérieurs et postérieurs sont beaucoup plus grêles que chez le témoin, en général l'animal a l'aspect plus mince et plus court. — La tem- pérature rectale est de 0,05 environ inférieure à celle du témoin. De plus, quand la croissance est terminée, l'animal opéré présente toujours un poids moindre que le témoin. — E. Terroine. b) Cq-w (D.). — Les capsules surrénales et la diurèse. — L'auteur remarque qu'on obtient des effets sécrétoires différents au cours de la perfusion rénale suivant que la perfusion est pratiquée par l'artère rénale ou si elle est com- mencée dans l'aorte thoracique, juste au-dessous du diaphragme. Cette dif- férence serait due au fait que, dans le second cas, le liquide irrigue égale- ment les surrénales et le rein. Dans certains cas, l'adrénaline peut donc passer en quantité appréciable dans le rein et diminuer ainsi le cours de la sécrétion. Il y a donc lieu de considérer les capsules surrénales comme des régulateurs de l'activité rénale. — E. Terroine. Porak (R.) et Chabanier (H.). — Altération de la sécrétion rénale après Vablation des glandes surrénales. — L'ablation des capsules surrénales faite sur des lapins provoque une azotémie progressive en même temps que l'élimination d'eau diminue. La concentration de l'urée dans l'urine n'aug- mente pas ou diminue. Les faits indiquent que l'opération produit une insuf- fisance rénale aiguë. — E. Terroine. Marie (A.) et Morax (V.). — Effet de la capsulectomie chez le cobaye. — La capsulectomie unilatérale est inoffensive ; faite sur un animal qui a été ou qui sera intoxiqué avec la toxine tétanique, elle ne modifie en rien l'évo- lution de l'intoxication ; le même résultat a été observé lors d'intoxication tu- berculeuse ou diphtérique. La capsulectomie bilatérale, faite en une seule fois, même si on prend la précaution de laisser un fragment de glande, est toujours mortelle. La capsulectomie bilatérale, totale ou partielle, faite à 8 jours d'intervalle, est bien supportée par les animaux, la survie est pro- longée. Les animaux sans surrénales deviennent sensibles à une dose de toxine tétanique inoffensive pour les animaux ayant gardé un fragment de glande. — E. Terroine. fc Elliott (P. R.). — Quelques résultats de l'ablation des capsules swrénales. — L'enlèvement, chez le chat, d'une capsule surrénale ne modifie pas l'état de santé de l'animal; l'addition, à cette ablation, de la section des nerfs XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 273 splanchniques du côté opposé, reste également sans effet. Ces opérations sont habituellement suivies par une hypertrophie de la surrénale restante et des surrénales accessoires. L'hypertrophie porte presque entièrement sur la corticale. L'ablation subséquente de la seconde surrénale provoque toujours la mort; mais la mort survient moins rapidement que dans le cas où la double capsulectomie est faite en une seule fois. Chez le chat mourant, la pression sanguine est faible; l'appareil vaso-moteur et les nerfs cardio- accélérateurs sont presque complètement paralysés. Ainsi l'excitation des nerfs splanchniques, l'injection de nicotine ne sont suivies que d'une très légère élévation de pression. Cette paralysie est due à une modification des muscles lisses; en effet, l'extrait pituitaire, le chlorure de baryum sont sans action. D'autre part l'administration d"adrénaline provoque encore une élévation de la pression sanguine et une accélération des contractions car- diaques. — E. Terroine. a) Gley (E.). — Du rôle des glandes surrénales dans l'action des substances vaso-constriclives. Les substances vaso-conslriclives indirectes. — On injecte une forte dose de nicotine ou d'anagyrine à un chien anesthésié ayant subi préalablement la section du bulbe et la destruction de la moelle ; on obtient ainsi une élévation de pression de 10 cà 20 cm^ de mercure. On enlève à l'animal les deux glandes surrénales et on réinjecte la même dose de poison, cette seconde injection ne provoque plus l'effet vaso-constricteur ordinaire. Par conséquent l'action de la nicotine et de l'anagyrine s'exerce non pas di- rectement sur l'appareil neuro-musculaire des vaisseaux, mais indirecte- ment en excitant une sécrétion d'adrénaline. — E. Terrolne. Gley (E.) et Quinquaud (Alf.). — Conlribxiiion à l'élude des interrela- tions humorales. I. Action de l'extrait thyroïdien et en général des extraits d'organes sur la sécrétion surrénale. — Pour élucider la question de l'exis- tence de l'action réciproque de quelques glandes à sécrétion interne et sou- mettre ainsi à l'épreuve la théorie des interrelations humorales d"EppiNGER, Falta et RuDixGER les auteurs étudient l'action de l'extrait de thyroïde, sur la sécrétion surrénale. La sécrétion surrénale se prête effectivement à cette étude grâce à ce que son produit de sécrétion — l'adrénaline — est mesurable. Les expériences se font sur deux chiens. Au premier chien préalablement chloralosé on introduit une canule dans l'extrémité capsulaire de la veine lombo-capsulaire — on a ainsi le sang surrénal. Le sang est rendu incoagu- lable par l'injection de peptone ou d'hirudine. Le sang surrénal, soit normal, soit après injection préalable de l'extrait de thyroïde, est injecté au deuxième chien dont l'élévation de pression sanguine montre l'action plus ou moins forte de l'adrénaline. L'augmentation d'adrénaline n'est observée qu'avec des doses très fortes d'extrait thyroïdien — 0,05 et surtout Os"" 10 par kilogramme d'animal. L'extrait thyroïdien peut augmenter la sécrétion d'adrénaline, mais seulement lorsque la dose dépasse la limite physiologique. Mais de plus, l'action de la glande thyroïde n'est nullement spécifique. En effet les extraits de pancréas, de testicule et de rein augmentent aussi la sécrétion surrénale, l'extrait de foie est à ce i)oint de vue plus actif que la thyroïde. 11 n'existe donc aucun rapport spécifique entre la glande thyroïde et la glande surrénale. — E. Terrolne. c) Gley (E.). — Contribution à l'étude des interrelations humorales. IL Va- leur physiologique de la glande surrénale des animaux éthyroïdés. — En pour- suivant l'étude de l'action réciproque entre les glandes thyroïde et surré- L' ANNÉE BIOLOGIQUE, XIX. 1914. 18 274 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nale, l'auteur étudie dans ce travail les variations de la sécrétion d'adréna- line chez les animaux auxquels on a pratiqué l'ablation de la thyroïde. Si la théorie des actions réciproques de ces deux sécrétions, émise par Eppinger. F Ai.TA et RuDDiNGER était justc, l'ablation de la thyroïde devrait diminuer nota- blement la sécrétion de la glande surrénale. Les expériences montrent qu'il n'en est rien : chez les chiens morts à la suite de la parathyroïdectomie com- plète après un temps variant de 3 à 34 jours, la capsule surrénale contient la quantité normale d'adrénaline — ce qu'on démontre par son action car- diovasculaire sur un chien réactif. Même résultat est observé chez des lapins survivant 48 heures. De plus des lapins devenus myxœdémateux à la suite de l'opération présentent encore très souvent une sécrétion normale d'adré- naline; quelquefois elle devient moindre, ce qui peut être expliqué par la déchéance générale de l'animal. — E. Tekroine. a) "Watrin (J.). — L'hypertrojMe des capsules surrénales, au cours de la gestation, est- elle sous la dépendance du corps Jaune? — Au cours de la grossesse on a constaté l'existence d'une hypertrophie des capsules surré- nales. L'auteur recherche dans ce travail le rapport possible entre le corps jaune et ce changement dans les capsules surrénales. Des lapines sont sou- mises à des coïts non fécondants : on évite de cette façon l'action du fœtus et du placenta ; le corps jaune qui se développe dans ces conditions est tout à fait normal, aussi bien dans son apparition que dans sa durée. L'auteur constate qu'à aucun moment de l'activité du corps jaune on n'a noté des changements des capsules surrénales : leur poids, ainsi que leur structure intime, restent les mêmes. Par conséquent l'hypertrophie des capsules sur- rénales au cours de la gestation n'est pas déterminée par l'action du corps jaune. — E. Terroine. b) "Watrin (J.). — Le corps Jaune « sensibilise » les capsules surrénales à l'action des facteurs qui déterminent leur hypertrophie gravidique. — Le corps jaune ne détermine pas l'hypertrophie des capsules surrénales, mais son action ne devient pas nulle pour cela, il peut en effet s'agir non d'une action directe, mais d'une sensibilisation. Ce genre d'action a déjà été signalé par Loeb et par Ancel et Bouix. On sait ainsi qu'une incision uté- rine peut donner naissance à un placenta maternel et ceci dans le cas seu- lement où l'utérus a subi l'action du corps jaune. Dans les mêmes conditions l'incision utérine peut provoquer la sécrétion lactée. Dans les deux cas le corps jaune joue le rôle d'une sensibilisatrice. L'auteur montre qu'une incision utérine reste sans aucune action sur les glandes surrénales chez une lapine vierge ; par contre la même expérience faite avec des lapines soumises à des coïts non fécondants et dont le corps jaune est dans une parfaite activité, provoque une hypertrophie des capsules surrénales; de plus au microscope la glande présente les mêmes caractères que pendant la gestation. — De même l'hystéroctomie faite sur des lapines avec des corps jaunes produit une hypertrophie des capsules surrénales. — Le corps jaune sensibilise les capsules surrénales vis-à-vis des facteurs susceptibles de provoquer l'hypertrophie gravidique. — E. Terroine. O'Donoghue (Chas. H.). — Sur les corps Jaunes chez qtielques Marsu- piaux. — L'auteur confirme, pour les Marsupiaux, l'origine des cellules à lutéine aux dépens de la granulosa. La thèque du follicule ne fournit que le tissu conjonctif du corps jaune. Les cellules à lutéine se multiplient par XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 275 mitose. Le corps jaune des Marsupiaux ne diffère en rien, histologiquement, de celui des Euthériens. — A. Prenant. Hammond (J.) et Marshall (F. H. A.). — La corrélation fonctionnelle entre les ovaires, l'ittérKs et les glandes mammaires, avec observations sur le cycle de Vovulation. — 1° Le développement du corpus luteum est en corré- lation fonctionnelle avec l'hypertrophie des glandes mammaires. 2° Cette hypertrophie est suivie, vers le 19<' jour après le coït, d'une sécrétion de lait. 3° Elle peut se produire chez la femelle dont l'utérus a été enlevé, avant l'âge sexuel : celui-ci n'estpas essentiel au développement des mamelles. 4° Le développement des corps jaunes de la pseudo-grossesse est en corréla- tion avec l'hypertrophie et l'hyperémie utérines. 5" Ces changements utérins sont comparables à ceux qu'on observe dans lavéritable grossesse et confirment l'opinion que les corps jaunes sont nécessaires à augmenter et maintenir augmentée la nutrition de l'utérus durant le début de la gestation. 6*^ Les changements survenant dans l'utérus du lapin durant la pseudo-grossesse sont homologues avec ceux qui se présentent chez les Dasyures durant la pseudo-grossesse, et ceux-ci n'ont pas le caractère pro-œstral. 7° Le lapin do- mestique peut se reproduire toute l'année, mais à un moindre degré en hiver. S'il se produit des corps jaunes, le retour de l'ovulation est ajourné jus- qu'après que ceux-ci ont atteint un degré marqué de régression. 8° Le rac- courcissement de la durée du soi-disant corps jaune faux de divers mam- mifères a sans doute été amené en corrélation avec l'acquisition de la polyœstrie. — H. de Varigny. Masson (P.). — La glande endocrine de l'intestin de l'homme. — On ren- contre dans l'épithélium intestinal, entremêlées de façon 'tout à fait diffuse parmi les autres éléments épithéliaux, des cellules à polarité endocrine se caractérisant par l'extrémité tournée vers la surface plus étroite, le noyau loin de la basale, tandis qu'au voisinage de celle-ci sont le centrosome et de nombreux grains de sécrétion. Ces cellules naissent par division directe des cellules cylindriques ordinaires ; leur ensemble forme une glande endocrine diffuse dont la physiologie est tout entière à découvrir. — Y. Delage. Neumann (E.). — Nouvelle contribution sur le foie embryonnaire. — De l'étude du foie d'embryons humains, N. conclut à la façon de Maximow, Dantscuakoff, Mollier, que les globules sanguins s'y forment aux dépens de gros lymphocytes ou hémogonies, développés eux-mêmes de cellules du mésenchyme hépatique. Les foyers d'hématopoièse sont d'une part le tissu mésenchymateux périportal ; d'autre part, les prolongements que ce tissu envoie dans les lobules eux-mêmes (futurs capillaires sanguins du lo- bule). Il faut exclure tout à fait l'origine des cellules sanguines aux dépens de l'endothéliumvasculaire (Schridde). Il faut aussi regarder comme très discutable l'opinion émise par Janosik seul, d'après laquelle les cellules sanguines proviendraient des cellules hépatiques. L'origine mésen- chymateuse des éléments du sang est non seulement appuyée par les faits, mais encore elle est théoriquement la plus vraisemblable, puisque le proces- sus d'hématopoièse dans le foie devient alors semblable à celui qui se passe dans les autres organes hématopoiétiques, notamment dans l'aire vasculaire. [Je ne veux pas défendre l'idée de la parenté des cellules sanguines et des cellules hépatiques. Mais il faut bien remarquer qu'elle a été rejetée comme invraisemblable et en quelque sorte histologiquement hérétique, avant d'avoir eu les honneurs de la discussion et même de l'examen objectif. Cet examen 276 L'ANNEE BIOLOGIQUE. montre pourtant que lep jeunes cellules du sang sont situées en plein mas- sif épithélial hépatique, et que de plus il existe entre les cellules sanguines et les cellules hépatiques toutes sortes de formes intermédiaires. Ce ne sont pas (à en juger par les figures annexées à ce travail), des préparations assez grossières provenant d'objets médiocrement fixés, qui permettent de tran cher le débat et de rejeter de prime abord toutes relations génétiques entre les cellules sanguines et les cellules hépatiques, puisque ces figures ne montrent aucun des détails cytologiques qui pourraient servir à appuyer ou à infirmer l'hypothèse en question]. — A. Prenant. Fiske (G. H.) et Sunner (J. B.). — L' importance du foie dans la for- mation de l'urée à partir des acides aminés. — Chez des chats normaux ou éviscérés on injecte des acides aminés variés (glycocolle et alanine); on constate qu'après l'injection l'accumulation de l'urée dans le sang est aussi grande chez les animaux opérés que chez les sujets normaux. II y a donc tout lieu de penser que le foie n'est pas le lieu principal de la transforma- tion des acides aminés en urée. — E. Terkoine. Anrep (G. von). — L'influence du vague sur la sécrétion pancréatique. — L'auteur observe les faits suivants : Les 4 branches du vague contiennent des fibres sécrétoires pour le pancréas ; mais ces fibres exigent un nombre différent d'excitations pour donner une sécrétine. Malheureusement l'éva- luation des expériences — avances d'un certain nombre de millimètres dans un tube (dont on n'indique pas le calibre), par minute — ne nous permet en aucune manière de nous rendre compte de la valeur de cette sécrétion. De plus on peut voir que l'effet de l'excitation s'épuise rapidement. Ainsi si l'on excite la branche antérieure gauche pendant 15 minutes on observe minute par minute les avances millimétriques suivantes : 000012 15 40 19 843101 Les mêmes faits s'obtiennent pour la branche antérieure droite et pour les deux branches postérieures. Il faut enfin ajouter à cela l'incertitude des résultats. « Dans quelques cas, écrit l'auteur, j'ai trouvé cependant que l'une ou l'autre branche dans le thorax pouvait être complètement inactive, de telle manière qu'après même une excitation répétée on n'observe qu'un effet minimum ou nul. » Tels sont les faits qui permettent à v. A. d'admettre l'existence de fibres sécrétoires dans le vague. L'auteur passe ensuite à l'étude des actions inhibitrices. II constate que lorsque la sécrétion pancréatique est provoquée par l'introduction d'acide dans le duodénum (2 exp.) ou par l'injection de sécrétine (1 exp.), elle est inhibée par l'excitation du vague. « Pour obtenir, dit v. A., une inhibition marquée l'excitant ne doit pas être trop fort, et il est mieux de remuer l'électrode faiblement au-dessous du nerf pendant l'excitation. Plus l'écou- lement du suc est lent, mieux l'inhibition est-elle obtenue. » C'est sur ces faits que v. À. s'appuie pour admettre l'existence de fibres inhibitrices de la sécrétion pancréatique dans le vague. Enfin l'auteur constate que l'atropine à doses suffisantes peut paralyser les fibres sécrétoires du vague et ne paralyse pas les fibres inhibitrices. — E. Terroine. Sodré (F.) et Stodel (G.j. — Action sur la sécrétion pancréatique de diffé- rentes préparations de peptones. — L'injection de la peptone de Witte à un chien à dose variant de 0^"'01 à O^^'OS par kilogramme d'animal donne une XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 277 sécrétion pancréatique faible — au maximum 45 gouttes — et inconstante. Cette sécrétion n'est point due à la présence de la vasodilatine comme le pense Popielski, car la peptone après extraction alcooli(iue enlevant lu vasodilatine donne la même sécrétion. L'injection de peptones de soie et de l'ovopapaïnepeptone à dose variant de O^'OS à 0*''25 donne une sécrétion faible — 11 gouttes au maximum. — E. Terroine. Gellé. — Les avantages de l'histologie compai'ée dans la compréhension de la physiologie normale et pathologique de la fonction endocrine du pancréas. — G. confirme, en l'étendant à divers vertébrés, la théorie de Laguesse sur le balancement entre les îlots de Langerhans et les acini du pancréas. Dans les altérations pathologiques spontanées ou expérimentales du pancréas, la portion acineuse succombe la première et la transformation des acini en ilôts est activée, comme si le pancréas cherchait à défendre avant tout sa fonction endocrine, nécessaire à la glycogénie hépatique. Quand, finalement, les Ilots eux-mêmes sont atteints, la glycosurie pancréatique apparaît. — Y. Delage et M. Goldsmith. Vahlen(E.). — Action d'un composant inconnu du pancréas sur la destruc- tion du sucre. — L'auteur extrait du pancréas deux substances différentes : l'une, la métaboline augmente la fermentation alcoolique, l'autre — antiboline — diminue la fermentation alcoolique. Ces deux corps constituent une double réaction : métaboline — antiboline, ils se transforment l'un dans l'autre. L'antiboline est transformée en métaboline en présence d'acide lactique, cette transformation est favorisée par la présence des acides sulfurique ou azotique ainsi que par celle des sels : NaCl, Cl fNH4)2, CaCl^, etc. La métabo- line se distingue de l'antiboline par son fort pouvoir agglutinant. L'anti- et la métaboline sont répandues dans tout l'organisme, l'auteur les isole dans l'urine humaine, leur circulation dans l'organisme doit avoir une influence considérable sur le métabolisme des hydrates de carbone. — E. Terroine. Carlson (A. J.), Orr (J. S.) et Jones (W. S.). — L'absence du sucre dans l'urine après pancréatectomie chez des chiennes pleines et peu de temps avant la mise bas. — Les opérations portent sur 5 chiennes; dans quelques cas la pancréatectomie a provoqué une légère glycosurie, mais le plus sou- vent l'animal meurt au bout de quelques jours sans avoir présenté de glyco- surie. — E. Terroine. Meyer (Arthur ■William). — Prétendue production expérimentale de gan- glions hémo-lymphatiques et de raies accessoires. — D'un grand nombre d'expériences faites sur des chiens et des chats il résulte qu'à la suite de splénectomie il ne se forme pas d'organes vicariants de la rate sous la forme de ganglions hémo-lymphatiques disséminés. Ces résultats confirment ceux de Vincent. — Y. Delage et M. Goldsmith. Chevallier (Paul). — L'influence de la rate sur les localisations du fer dans les organes du Pigeon et en particulier du foie. — Les auteurs qui étudiè- rent ces dernières années la destinée du fer dans l'organisme après l'enlè- vement de la rate (splénectomie) eurent recours à des dosages du fer soit dans les excrétas, soit dans certains organes et, en particulier, dans le foie. Ch. emploie une méthode différente : il recherche par des procédés histolo- giques la présence du fer dans les tissus des organes chez les animaux dératés et les animaux intacts auxquels on a injecté préalablement une solu- 278 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tioii contenant du fer. L'injection est faite par le cloaque et la solution em- ployée est une solution au dixième dans l'eau chlorurée isotoni(jue d'hémo- globine humaine lavée et centrifugée. — L'auteur trouve que, chez le Pigeon intact, l'injection d'hémoglobine humaine détermine une surcharge ferru- gineuse des cellules spéciales de la rate et des divers autres organes, en particulier des nodules lymphoïdes et des cellules intracapillaires du foie. L'élimination faite par le rein et d'autres épithéliums est minime. Après la splénectomie, toutes choses égales d'ailleurs, à la sidérose (infiltration fer- rugineuse) polyblastique se surajoute une sidérose parenchymateuse consi- dérable, les cellules hépatiques elles-mêmes sont toutes remplies de grains ferrugineux. Quelle est la signification de ces faits? La sidérose poKblastique , caractérisée que la surcharge ferrugineuse des polyblastes en contact avec le sang ou les voies d'apport de la solution ferrugineuse, traduit, d'après Tauteur, un processus d'assimilation. Le métal qu'englobe et que transforme en grains de pigment le sidérocyte, ne sera pas, pour la plus grande partie, perdu pour l'organisme. 11 est transformé, solubilisé et de- vient incorporable aux éléments vivants. — ku contraire, la surcharge fer- rugineuse des épithéliums digestifs constitue un phénomène d'excrétion. — V. MOVCHO. "Wolf (Charles G. L.) et Barcroft (J.). — Le métabolisme de la glrmde salivaire. I. Métabolisme azoté de la glande au repos. — Les expériences sont faites sur des chiens. On sectionne la corde du tympan et le vago-sym- patique au cou. On recueille le sang artériel dans la fémorale, le sang vei- neux de la glande dans la jugulaire après ligature de tous les vaisseaux affé- rents sauf ceux provenant de la glande. Sur les échantillons ainsi recueillis on dose l'azote protéique, l'azote non protéique, l'urée, etc. Dans 5 cas sur 8, on peut ainsi constater que la glande sous-maxillaire emprunte plus d'azote non-protéique au sang qu'elle ne lui en cède ; dans 1 cas il y a eu équilibre; dans 2 cas, la glande a déversé plus d'azote non pro- téique qu'elle n'en a reçu. La quantité maximale fixée par la glande a été de 0 gr. 18 par gramme-minute. Dans 6 expériences on a recherché ce que devenait l'urée : dans 3 cas il n'y a aucun changement; dans 1 cas, la glande cède de l'urée au sang; dans les 2 derniers, le sang cède de l'urée à la glande. La différence maximale entre le sang artériel et le sang veineux glandulaire est de 5,5 + 0,8 mgr. par 100 cm=^ pour l'azote non protéique. Les changements mécaniques dans la circulation glandulaire ne modifient pas les échanges. — E. Terroine. Paris (P.). — Recherches sur la r/Jande uropyr/ienne des Oiseaux. — La sécrétion de cette glande est formée chez le Canard, l'Oie et la Poule en presque totalité des combinaisons de deux c'vicools, alcool octodécylique prin- cipalement et glycérine en petite quantité, avec des acides supérieurs et inférieurs : acide oléique, stéarique, palmitique, laurique, myri.stique et une très petite quantité d'acide caprylique. Chez beaucoup d'oiseaux, on y rencontre des produits odorants surtout développés au moment de l'activité sexuelle. La glande uropygienne a toujours passé pour servir à l'Oiseau à imperméabiliser et à lubrifier son plumage. Les expériences et les observa- tions faites à ce sujet ont montré que cette fonction était inutile. La sécré- tion de cette glande n'a pas non plus, au moins chez nos Oiseaux, d'effets toxiques ni aucune action physiologique. Son action sur l'état du derme ou sur la mue est également nulle. Son ablation, l'arrêt de son fonctionne- b XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 279 ment ou sonliypertrophie n'influent en rien sur la santé de l'Oiseau. Cet or- gane présente de grandes analogies d'origine, de développement, de situation, de forme, d'anatomie et de nature de sécrétion avec les glandes odorantes des autres Vertébrés amniens, principalement avec celles des Reptiles. En outre, le fait que, comme ces dernières, elle sécrète parfois des produits dégageant une odeur très développée, font admettre leurs fonctions comme identiques. — M. Lucien. Kuc-Stanische-wska (A.). — Études cytologiqucfi sw' la f/lande de Bar- der. Contribution à la synthèse de la graisse. — La glande de Harder (Ron- geurs) fournit une sécrétion graisseuse. L'emploi des réactions distinctives des diverses graisses montre qu'il ne s'agit ni d'acides ni de savons gras, mais de graisses neutres, soit d'oléine, soit de stéarine et de palmitine sui- vant les espèces. L'auteur, qui a employé un grand nombre de méthodes de fixation et de coloration, fournit sur la valeur de ces méthodes des rensei- gnements utiles. Entre autres, elle déclare, contrairement à Lorrain, Smitii, Karwicka (1911), DiETRiCH(1909), mais d'accord avec CiAccio (1911) et Kasari- NOFF, que les réactifs chromés, insuf[i.sants pour le maintien des graisses neutres, ne fixent que les substances lipoïdes. — Sur le mode de formation de la graisse produite par la glande de Harder, il n'y a pas de doute qu'il ne s'agisse ni d'infiltration par de la graisse circulante, ni de dégénération cellulaire graisseuse, mais qu'on ait bien affaire à une synthèse graisseuse due à l'activité glandulaire. L'usage de différentes méthodes de fixation et de coloration a conduit l'auteur aux constatations suivantes. La cellule con- tient des gouttelettes graisseuses de calibre et de colorabilité variables. Elle renferme en outre des granules, diversement colorés, qui sont formés par de la graisse imparfaite ou par des lipoïdes. Enfin, elle est plus ou moins riche en mitochondries, dont la coloration est semblable à celle des plus petits granules ; ces mitochondries, situées le plus souvent dans la partie basale de la cellule, ou bien sont indépendantes des granules, ou bien entou- rent ceux-ci d'un anneau granuleux ou homogène; elles peuvent être évacuées dans la lumière du tube glandulaire avec les gouttelettes grais- seuses et les granules. Tous ces corps sont en rapport les uns avec les autres ; les gouttelettes de graisse sont souvent entourées de granules ; les granules sont cerclés par des mitochondries ; il y a d'autre part un balance- ment entre le nombre des mitochondries et celui des granules. Ce sont là des preuves d'une relation génétique et de l'origine mitochondriale du pro- duit graisseux de sécrétion. — A. Prenant. Johnsen (S.). — Sur les glandes latérales des Soricidés. — Ces glandes (glandes odoriférantes) sont formées d'un conglomérat de glandes sudori- pares et de glandes sébacées, les premières seules constantes et seules actives dans la sécrétion du produit odorant. Cette sécrétion est certainement en rapport avec le rut, car chez le mâle les glandes entrent en activité lors de la spermatogénèse, et chez la femelle elles sont au repos pendant la ges- tation et la lactation. La sécrétion se dépose dans la cellule sous la forme d'une grosse boule très colorable, située à côté du noyau; cette boule gagne la pairie apicale de la cellule qu'elle soulève en formant coupole, et après avoir perdu sa chromaticité elle est excrétée. — A. Prenant. Martel (Ed.). — Contribution â Vètude des organes excréteurs foliaires. — M. propose de classer rationnellement les glandes foliaires de la manière suivante: 1. Glandes simplement sécrétrices, sans relations avec des éléments 280 L'ANNEE BIOLOGIQUE. conducteurs, ex. : Prunus; Lauro-ccrasun ; 2. hydathodes privés d'épithèine, avec débouchement direct des éléments conducteurs dans la chambre stomatique, ex. : Hydrangea hortemia, Dahlia; 3. hydathodes fermés avec épitlième et nombreux stomates à la superficie, ex. : Aucuba japonicn ; 4. hydathodes fermés sans stomates, ex. : Aralia; 5. hydathodes fermés avec glandes se-" crétrices caduques, ex. : glandes des dents foliaires des Amygdalées ; G. hy- datliodes fermés avec glandes sécrétrices caduques et commencement de pliellogène, ex. : glandes pétiolaires des Amygdalées; 7. hydathodes se trans- formant en lenticelles, ex. : Ailanthus glandulosa; 8. lenticelles foliaires proprement dites, ex. : Eucalyptus globulus. Quant aux fonctions accomplies par les glandes foliaires superficielles, on pourrait établir la gradation sui- vante : I. écliange de gaz et de vapeurs : stomates ordinaires; 2. transpira- tion permanente : liydathodes sans épithème; 3. renforcement de la fonction de transpiration dans la dernière période de végétation : hydathodes avec épithème simple ou avec épithème accompagné de glandes sécrétrices; 4. renforcement de la transpiration et excrétion subséquente : hydathodes avec épithème et production de phellogène; 5. prédominance de l'excrétion sur la transpiration : lenticelles foliaires. — M. Boubier. Lutz (O.). — Nature toxique des poils urticanis du Jatropha urens. — Le bétail respecte soigneusement cette Euphorbiacée. Les poils de celle-ci ont la même structure que ceux de l'ortie : le poison est produit par une cellule de l'épiderme dont une partie forme pointe friable par où le suc entre dans la piqûre faite par cette pointe, après brisure de celle-ci. 10.000 poils d'ortie donnent une goutte de venin (0,05'""i'^) : le poil de Ja- tropha en donne beaucoup plus. La douleur est très vive, l'inflammation et le gonflement considérables. Le cœur est touché, et l'état peut être inquié- tant. — H. DE Varigny. a) Cow (D.). — Diurèse. — Si l'on fait une macération dans l'eau ou dans une solution saline de muqueuse gastrique, duodéale, jéjunale ou iléale, on provoque toujours par injection d'une telle macération une diurèse abon- dante ; la muqueuse duodénale se montre la moins active. Les macérations ne perdent pas leur pouvoir par l'ébuUition ; elles le perdent lentement au cours d'une conservation prolongée. Lorsqu'on ajoute de petites quantités d'extraits de muqueuse gastro-intestinale on obtient tout d'abord une aug- mentation immédiate de la diurèse analogue à celle provoquée par les injec- tions salines, puis une augmentation plus tardive mais considérable et du même ordre que celle obtenue après ingestion d'eau. Pour l'auteur ces faits montrent que la diurèse ne dépend pas seulement de l'intégrité physio- logique du rein et du système circulatoire, mais aussi de la présence d'une substance spécifique contenue dans la muqueuse gastro-intestinale; cette substance est probablement entraînée par l'eau au cours de l'absorption. — E. Terroine. a) Camus (J.) etRoussy (G.).— Pohjurie par lésion de la région opto-pé- doncidaire de la base du cerveau. Mécanisme régulateur de la teneur en eau de l'organisme. — Les auteurs concluent de leurs expériences faites sur des chiens que : Il existe dans la région opto-pédonculaire de la base du cer- veau, au voisinage du tuber cinereum,une zone nerveuse dont la lésion dé- termine la polyurie. Cette zone paraît faire partie d'un mécanisme régula- teur de la teneur en eau de l'organisme. Les lésions de cette région peuvent donner de la polyurie avec polydipsie, sans trouble de la régulation par XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 281 conséquent, ou de la polyurie sans polydipsie consécutive, c'est-à-dire avec perturbation du mécanisme régulateur. Il semble que chez les animaux jeunes le mécanisme régulateur de la teneur en eau de l'organisme fonc- tionne moins parfaitement que chez les adultes. — E. Terroine. Hunter (A.) et Givens (M. H.). — L' excrétion azotée du singe. — Etude de l'excrétion urinaire azotée chez un Cercopithecus callilrichns étant dans un état voisin de l'équilibre azoté. Laissant de côté l'excrétion purique préa- lablement étudiée et rappelant seulement que cette excrétion représente seulement 1 % de l'excrétion azotée totale, voyons la répartition des autres constituants. L'excrétion azotée totale, en rapport avec le poids du corps, est de 2 fois à 2 fois 1/2 plus grande que celle de l'homme; elle atteint 378 milligr. par kgr. d'animal. Le coefficient de créatinine est de 14 milligr. par kgr. plus élevé que chez l'homme. — E. Terroine. b) Maurel (E.). — Note sur les origines de l'acide uriqtie.' — Chez un homme dont l'alimentation est dépourvue de purines, l'excrétion de l'acide urique endogène se fixe à Os^'OOS par kilogr. Avec une alimentation abon- dante dépassant les besoins mais toujours exempte des purines, l'excrétion de l'acide urique endogène augmente sensiblement. De même avec une alimentation riche et contenant des purines, l'augmentation d'acide urique dépasse la quantité des purines alimentaires. 11 faut en conclure qu'une partie de l'acide urique provient d'autres albumines que les nucléoalbu- mines. — E. Terroine. Bainbridge (P. A.), Menzies (J. A.) et Collins (S. H.). — La formation de l'urine chez la grenouille. — Expériences de perfusion du rein de gre- nouille. Lorsque le rein est perfusé uniquement par les veines portes rénales sous haute pression on constate : qu'il y a sécrétion urinaire si le liquide circulant est du liquide de Ringer oxygéné ou s'il y a présence dans ce liquide d'urée ou d'autres diurétiques; que l'urine ainsi sécrétée est hypo- tonique par rapport au liquide de perfusion ; que quand l'urine est formée le liquide circulant traverse le glomérule. Il s'ensuit que, faite à une pres- sion élevée, une circulation veineuse n'est nullement limitée aux vaisseaux intertubulaires, qu'elle comprend aussi le glomérule et que par suite elle ne se distingue pas essentiellement d'une circulation faite par voie artérielle ; dans ce dernier cas la pression glomérulaire est simplement plus élevée. Le fait que la pression veineuse doit être élevée pour qu'il y ait formation d'urine est un argument contre Texistence d'une véritable sécrétion ; si les tubules pouvaient sécréter il n'y a aucune raison qu'ils ne le fassent pas lors de faibles sécrétions. Les auteurs pensent donc que l'urine provient entiè- rement des glomérules dans ces expériences; que le chlorure de sodium est absorbé dans les tubules et qu'on obtient ainsi une urine hypertonique par rapport au liquide circulant. Si la quantité d'urine obtenue est minime, c'est que la pression glomérulaire est faible, et surtout par rapport à ce qu'elle est dans le cas de circulation artérielle. — E. Terroine. Folin (O.), Denis ("W.) et Smillie ("W. G.). — Quelques observations srir la glycosurie émotive chez l'homme. — Chez 192 malades aliénés examinés, on trouve du sucre dans l'urine dans 22 cas. Sur 34 étudiants en médecine dé seconde année, 1 a du sucre dans l'urine avant et après l'examen, 6 autres ont une glycosurie très faible, mais indéniable immédiatement après l'exa- men. Sur 36 jeunes filles lycéennes on a trouvé du sucre G fois immédiate- 282 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. ment après l'examen. Les émotions peuvent donc déterminer une glycosurie temporaire. — E. Tkkroim-. Lambling (E.) et Dubois (F.). — Sur roriginc des puriuea endogènes. — Chez un individu recevant une alimentation sans purines et dont Texcrétion des purines est réduite aux purines endogènes, on observe des variations dans l'excrétion des purines suivant les aliments ingérés, bien que ces der- niers ne contiennent pas de purines (Horbaczewski et Kaner.\). L. et D. montrent que le fait seul du repas (toujours sans purines) fait augmenter l'excrétion de purines urinaires. Quand le repas du sujet en expérience est à midi, c'est dans la période de 1 à 3 heures qu'on recueille le maximum des purines; quand on déplace le repas à 10 heures, c'est entre 10 heures et midi qu'on retrouve le maximum d'excrétion. L'excrétion des purines endogènes est donc en rapport avec les processus digestifs, et comme d'après Brugsch et Schittextiielm les sucs digestifs ne contiennent pas de purines, les auteurs pensent avec Smetanka que l'augmentation des purines endogènes au cours de la digestion tient au fonctionnement même des glandes digestives et à la dégradation plus intense de leurs nucléoprotéides. — E. Terrûine. Hollande (A. Ch.). — Formations endogènes des cristalloldes alhuminoï- des et des ur((les des cellules adipeuses des chenilles de Vanessa lo et Vaness{f urticœ. — A l'approche de la période nymphale, les cellules adipeuses des chenilles de Va7iessa la et Vanessa urticœ, de même que celles d'un grand nombre d'insectes, se chargent de granulations uriques et d'inclusions albu- minoïdes diverses, tantôt basophiles ou amphophiles, avec ou sans corpus- cules basophiles en leur centre, tantôt acidophiles. Contrairement aux hypo- thèses émises par les auteurs, les urates ne sont pas éliminés du sang par la cellule adipeuse, celle-ci n'étant pas excrétrice. Les urates des cellules adipeuses n'ont pas une origine exogène, et leur dépôt dans la cellule adi- peuse n'est pas lié au non-fonctionnement des tubes de Malpighi ; la cellule adipeuse n'est donc ni un « rein suppléant », ni un « rein d'accumulation ». Les urates des cellules adipeuses ont une origine endogène ; ils résultent des produits de transformation des substances albuminoïdes incluses dans les cellules adipeuses. La disparition de la graisse de la cellule adipeuse à l'ap- proche de la nymphose, la formation des inclusions albuminoïdes et l'appa- rition des granulations d'urate de soude s'effectuent d'après un processus déterminé. Alors que Berlese pense qu'il existe une relation entre l'apparition des inclusions albuminoïdes de la cellule adipeuse et la fonction séricigène, il semble plutôt que la formation des inclusions albuminoïdes et par suite des urates dans la cellule adipeuse des insectes soit liée au genre de méta- morphose de l'animal. — M. Lucien. Ç) Production d'énergie. Achalme (P.). — Elecironique et biologie. Etudes sur les actions catalytiques, les actions diastasiques et certaines transfonnaiions vitales de rénergie : photobiogènèse, électrobiogènèse, fonction chlorophyllienne. — Le gros ouvrage de A. paraît se présenter au premier abord comme un volumineux résumé, d'intentions purement vulgarisatrices, de l'ensemble de nos concep- tions actuelles sur la constitution de la matière et de l'énergie. On se rend vite compte que l'auteur a glissé de ci de là quelques idées, hypothèses ou même expériences personnelles, que l'on regrette quelquefois de ne pas voir XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 283 davantage ,HToupée.s et mises en relief hors de la masse bibliographique. On ne peut guère donner que les titres des principaux sujets traités : 1°) La théorie des éleclrons. — Structure de l'électricité négative, rayons cathodiques, rayons p; l'électricité positive; les corps radiocatifs ; la structure de l'atome chimique ; la molécule et la forme des atomes, la valence (théories personnelles de l'auteur, qui reprend au point de vue de la valence' l'hypo- thèse de Drude sur l'existence d'électrons interatomiques) ; l'électrolyse ; les ions gazeux; les constantes numériques de l'atome d'électricité, la dynamique de l'électron ; les déformations de l'éther, théorie électromagnétique de la lumière ; les phénomènes de résonance. Conditions de libération des élec- trons, effet photoélectrique, rayons X; 2") État (le nos connaissances sur quelques transformations vitales de l'énergie que l'on peut relier à la théorie électronique : Le travail mécanique et la chaleur animale. La phosphorescence, et la sécrétion de la lumière par ces êtres vivants. Le courant électrique et la sécrétion de l'électricité par ces êtres vivants (électricité neuro-musculaire, courants d'action; les poissons électriques; phénomènes électriques des centres nerveux, des organes oculaires, cutanés, glandulaires). 3") L'énergie chimique et les phénomènes catalytiques. — Théories de la catalyse. Catalyse électrique. Catalyse lumineuse, photochimie, action des rayons ultra-violets. L'assimilation chlorophyllienne et ses théories, avec une théorie de l'auteur, basée sur un effet photo-électrique admettant des échanges d'électrons entre la chlorophylle et CO^. 4^) Les actions diastasiques. — Nature chimique des diastases; l'état colloï- dal et ses propriétés; phénomènes de coagulation; le mouvement brownien. Lois d'action des diastases. Recherches de l'auteur (en collaboration avec Bresson, encore inédites) sur l'intervention de la viscosité dans les actions diastasiques : Lacatalase est la seule diastase qui agisse conformément à la loi des masses, alors que les autres diastases s'en éloignent plus ou moins, parce que c'est la seule qui agisse en milieu à très faible viscosité (H^ 0-) ; pour les autres, l'addition d'hydrates de carbone ou d'albuminoïdes augmente considé- rablement la viscosité du milieu, et trouble par conséquent la régularité du phénomène en contre-balançant les effets de la loi des masses ; un certain nombre d'expériences, où des diastases agissent en milieux de viscosité déterminée ou modifiée, corroborent cette manière de voir. — Action des ions divers sur les diastases ; sensibilisateurs, coferments (Mn, Ca etc.). Rôle des substances minérales constituant les êtres vivants : conditions de l'alimen- tation minérale des végétaux et des animaux. Action de la chaleur sur les diastases : optimum de température. Sécrétion des diastases par les orga- nismes; les proferments, les kinases, rôle des hormones. Réversibilité des actions diastasiques et des phénomènes catalytiques. Spécificité des diastases, travaux de Fischer; l'auteur admet que cette spécificité e.st d'origine électrique, et dépend de la tension électrique à la surface des granules colloïdaux qui les constituent, tension qui est la somme algébrique de celle des ions adsorbés par sa surface. — F'red Vlès. Bergonié (J.). — a) Sur la variation des dépenses énergétiques de l'homme pendant le cycle nycthéméral. — (Analysé avec le suivant.) b) De la répartition rationnelle des repas chez l'homme dans le cycle nycthéméral. — Pour faire correspondre l'assimilation des aliments avec les maximum de la courbe des dépenses énergétiques, il convient, en tenant compte du délai de 3 heures entre l'ingestion et l'assimilation et de la 284 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nécessité de restituer le glycogène an foie faisant fonction de volant, de placer le principal repas à 7 heures 30, un plus léger à 20 heures, avec col- lation à 16 heures. — Y. Delage. = Mouvements. Kleefeld (G.). — Elude des rapports du travail musculaire avec la nutri- tion. — Les expériences sont faites sur la grenouille; on détruit la moelle et le cerveau, on fixe une canule dans le cœur et on pratique la circu- lation artificielle. Le tendon d'Achille est mis en rapport avec le levier in- scripteur de Fick. Un poids de II grammes est suspendu au levier, le dépla- cement du levier fera calculer chaque fois le travail exécuté par le muscle. Après avoir montré que le muscle normal nourri par le sang même de l'animal ne se fatigue pas — ainsi après 130 minutes, l'excitation étant donnée toutes les 3 secondes, le travail reste le même qu'au début — l'auteur passe en revue l'influence de différentes substances sur le travail musculaire. — Action du chlorure de sodium. — Si la circulation artificielle est faite avec NaCl isotonique, on constate une diminution considérable de la puissance de travail du muscle, il est épuisé totalement en quelques minutes. Les solutions hypotoniques de NaCl altèrent aussi le muscle, mais ce dernier fournit une somme de travail plus considérable qu'avec une solution isotonique. Une solution hypertonique contenant 18 gr. de NaCl par litre altère aussi le muscle, et le travail fourni par ce muscle lors d'une telle irrigation est très faible. Le sérum contient 6 gr. de NaCl par litre, mais cette quantité n'est pas absolument nécessaire et si on ajoute du saccharose ou du glucose pour maintenir la tension osmotique à 4,91 atmosphère, la contraction musculaire peut avoir lieu avec des quantités de NaCl beaucoup plus faibles. Lors de l'addition du saccharose le minimum de NaCl nécessaire descend à 4,68 ° on, et lors de l'addition de glucose il s'abaisse à 1 ^•oo- L'addition du glucose agit en général plus favorablement sur le travail musculaire que celle du saccha- rose. Avec une solution de NaCl à 4,68 % additionnée du glucose jusqu'à l'isotonie on obtient un travail plus durable et plus grand qu'avec une solu- tion de NaCl à 6°/oo mais sans glucose. — Action du chlorure de calcium. La perfusion avec GaCl 2 isotonique seul ou additionné de glucose ne permet pas de constater l'action spéciale de CaCl 2, l'abolition de la contraction étant très rapide. Par contre, si on s'adresse à un muscle irrigué par une solution de NaCI à 6 %o, fatigué par des excitations successives et ne donnant plus de réponse, on observe qu'une irrigation avec CaCl o à 9 "/oo rend l'activité au muscle épuisé et lui permet de faire souvent un travail plus considérable que celui du début. Le chlorure de calcium apparaît en quelque sorte comme un régulateur du travail musculaire. — E. Terroine. ■'o'- Meyer (de). — De l'action de Voxygène sur la force électromotrice des cou- rants d'action des muscles [XIX, P]. — Travail du laboratoire de physiologie de l'Institut Solvay. Dans ses précédentes recherches l'auteur s'est efforcé de montrer que la force électromotrice des courants d'action dans le cœur de la grenouille, de la tortue et de Scyllium canicula était sous la dépen- dance directe de la quantité d'oxygène contenue dans le sang qui circule dans le cœur. Dès qu'on prive le sang d'une certaine quantité de son oxygène, la force électromotrice correspondant à chacune des phases de l'électrocardio- gramme diminue dans des proportions quelquefois très considérables. L'au- teur a entrepris une nouvelle série de recherches pour s'assurer si l'action de l'oxygène s'exerce également sur la force électromotrice des courants d'action XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 285 des muscles et pour voir si ce rapport entre l'oxygénation et la force élec- tromotrice des courants d'action possédait quelque caractère général et pourrait s'appliquer à toutes les fonctions biologiques accompagnées d'une différence de potentiel déterminée. La méthode a consisté à enregistrer les courants d'action du quadriceps fémoral de la grenouille avec une circula- tion artificielle au moyen de sang de lapin dilué et plus ou moins oxygéné. Il résulte de ces expériences que la désoxygénation des liquides de circula- tion abaisse dans des proportions très considérables la force électromotrice des courants d'action des muscles, laquelle est fonction de la quantité d'oxy- gène contenue dans le sang qui circule dans le muscle. — M. Mendelssohx. Tullio (Piètre). — Influence de l'intensité du courant faradique sur Vexci- talion et l'ijihibition des muscles et sur la réactiMi myasthénique. — Dans un travail précédent relatif à l'influence de la fréquence des stimulations fara- diques sur l'excitation et sur l'inhibition des muscles, l'auteur a constaté que l'augmentation de la fréquence des excitations réduit progressivement la durée du tétanos musculaire lequel finit par devenir une simple secousse. Le muscle peut même durant le passage du courant perdre sa tonicité et se relâcher complètement. Les courants qui produisent cet effet sont dési- gnés par l'auteur sous le nom de courants inhibitoires. Dans le travail pré- sent l'auteur complète ses recherches précédentes et arrive dans une nou- velle série d'expériences aux résultats suivants : L'augmentation graduelle d'intensité des séries d'excitation faradique (de 500 à prépare les animaux aux accidents anaphylactiques que dé- terminera la réinjection d'une certaine dose du même antigène. Si cette seconde injection est faite avec une dose un peu trop faible pour déterminer des accidents, elle peut protéger l'animal contre une 3« injection de la même substance faite quelque temps après, même à dose sensiblement plus élevée : la deuxième injection a antianaphylactisé l'animal. Si mainte- nant l'animal a été préparé (anaphylactisé) à la fois par deux antigènes différents ipar exemple sérum de bœuf et de cheval), l'injection qui antiana- phylactisé contre l'une agit-elle aussi contre l'autre? C'est ce qu'avait cru voir B. dans un travail antérieur : il avait constaté la protection contre la (troisième) réinjection de l'un ou de l'autre sérum à dose strictement mortelle. Dans le présent travail, opérant sur le cobaye avec les deux sérums indiqués plus haut, les auteurs constatent une protection contre 5 doses mortelles avec le sérum hétérologue, contre 10 doses mortelles au maximum avec le sérum homologue. Cette différence assez médiocre dis- paraît complètement chez le lapin, chez lequel on prend pour signe de l'état anaphylactique non les phénomènes généraux bien connus, mais les réactions locales provoquées chez l'animal hypersensibilisé par des injections intracutanées, ce qui permet de faire l'épreuve des deux sérums à la fois sur le même lapin. Dans leur deuxième travail, les auteurs observent après réinjection d'un sérum (de mouton chez le lapin) la disparition de précipitine dans le sérum de l'animal traité, fait déjà observé par Scott et Joachimoglu. Cette dispa- rition de la précipitine va de pair avec celle du pouvoir anaphylactique. La disparition de la précipitine n'est pas un phénomène spécifique dans ce sens que la réinjection avec un antigène quelconque fait disparaître les précipi- tines hétérologues aussi bien que la précipitine homologue, pourvu toutefois que cette dernière soit présente, c'est-à-dire que l'antigène considéré ait été parmi ceux qui ont servi à préparer l'animal : ainsi la disparition des préci- pitines semble résulter d'une précipitation effective de leur substance. L'an- tianaphylaxie, phénomène non spécifique, se compose donc de deux pro- cessus non spécifiques : la précipitation des précipitines et la diminution de la sensibilité au poison anaphylactique. Il semble que le premier processus domine chez le lapin, très actif producteur de précipitines ; en ce qui con- cerne le second, les auteurs se proposent de le suivre chez le cobaye et chez l'homme. — H. Mouton. Carrière (Henri) et Tomarkin (E.). — On peut obtenir une variolo- vaccine par l'inoculation de la variole à des bovidés ou des lapins au moyen d'un certain nombre de passages, .lamais elle ne fait retour à la variole. L'immunité qu'elle confère est particulièrement solide. — Y. Delage. XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 323 := Microbes. Skene (Macgregor) . — Contribution à la physiologie des bactéries sulfu- rées pourprées. — Les expériences de S. peuvent se résumer comme suit : Les tentatives faites en vue d'obtenir des cultures pures de ces bactéries n'ont pas eu de .succès. Amœbohacter réussit le mieux dans une solution minérale contenant du sulfate d'ammonium comme source d'azote et de la chaux comme agent neutralisant. Toutes les sources d'azote et de carbone qui ont été essayées se sont non seulement montrées sans influence favorable sur la croissance de la bactérie, mais au contraire tendent à entraver son dévelop- pement. Le développement n'a lieu qu'en présence de l'hydrogène sulfuré et à la lumière, le rouge étant plus actif que le bleu; il faut, de plus, à la bactérie de l'oxygène libre. — M. Boubier. Metchnikoff (El.). — Études sur la flore intestinale. Les diarrhées des nour7'isso7is. — De même que, dans le choléra asiatique, l'agent étiologique est représenté par le Vibrion cholérique, de même, dans le choléra infan- tile, c'est le Proteus avec ses diverses variétés qui est le facteur primaire. Dans les deux choléras, l'action de ces Bactéries subit l'influence de la flore du tube digestif. Aussi les cas sont nombreux où l'organisme humain ré- siste, malgré la présence dans les intestins du vibrion cholérique ou du Proteus. ce qui fait qu'il existe beaucoup de porteurs de germes des deux choléras. Le mécanisme intime de l'action pathogène du Proteus et des microbes qui le favorisent re.ste encore à étudier. — Ph. Lasseur. Berthelot (A.). — Recherchas sur la flore intestinale. Nouvelles données expérimentales sur le rôle pathogène de certaines associations microbiennes . — Dans les cas de diarrhée infantile où le Proteus intervient, ce microbe ne manifeste son action que grâce à la présence d'un ou de plusieurs microbes favorisants. B. pense qu'un grand nombre d'espèces microbiennes peuvent jouer ce rôle, et plus particulièrement celles pour lesquelles les acides aminés constituent de véritables aliments d'élection. — Ph. Lasseur. Cohendy (M.) et "Wollman (E.). — Expériences sur la vie sans microbes. Élevage aseptique de cobayes. — Les animaux peuvent vivre dans des con- ditions d'asepsie parfaite. Ainsi dans les expériences des auteurs, des cobayes, prélevés aseptiquement dans l'utérus et introduits dans un appareil à élevage contenant tous les aliments aseptiques, se développent et augmentent de poids normalement. — E. Terroine. Lavanchy (Ch.). — Contribution à l'étude des bactéries du Léman. — Parmi les genres les mieux représentés, il faut citer en première ligne les Bacterium, les Pseiidomonas et les BaciUus; deux séries de ces microbes attirent tout particulièrement l'attention : les uns liquéfient les milieux solides sur lesquels on les cultive, tandis que les autres restent sans action appréciable; en outre, certains coagulent le lait ou le peptonisent, et la série non liquéfiante se distingue par sa sécrétion du ferment tyrosinase ou par l'aspect vert de la colonie lorsqu'on lui fournit du glucose. L. a également reconnu un pigment orangé susceptible d'être extrait, ou donnant de l'indol; enfin, une nouvelle espèce, le Bacterium Chodati, fournit de faibles quantités de nitrate. Cet intéressant travail montre en particulier l'action importante des bactéries fluorescentes liquéfiantes ; une bonne partie de l'autoépuration des eaux du lac peut être attribuée à la présence de ces bactéries anaérobies ; 324 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. il permet dose rendre compte par quels moyens l'eau du lac devient jjotable/, malgré l'énorme ([uantité de détritus organiques qui s'y déversent journel- lement. — M. BOUBIER. Beijerinck (M. W.). — Le mieroeoccvs à louriipsol de Sehrotrr et Ca/in. — Le nom donné ici à ce microbe vient de ce qu'il est capable de produire une matière colorante bleue en milieu alcalin, rouge en milieu acide, bref analogue sinon identique au tournesol. On lui avait donné le nom de Micro- coccuscyancus. B. propose d'en faire un Aclinomyces. Il l'isole de la terre de jardin en milieu minéral gélose. Une seconde espèce (Slreptothrix Cœlicolor) et même une troisième mal étudiée paraissent former le même pigment qui est peut-être plus répandu qu'on ne le croirait d'abord et qu'on semble obtenir ici hors de l'association lichen. La couleur de la culture varie natu- rellement avec la réaction du milieu et surtout avec celle que le microbe lui-même tend à développer dans le milieu sous l'influence des divers ali- ments qu'on lui offre. — H. Mouton. Bertiau (P.). — Les ferments bactériens qui liquéfient la gélatine et leurs anli ferments. — Les recherches portent sur les gélatinases du B. pyocyaneus et du B. subtilis. Le ferment dont l'activité peut être le mieux mise en évi- dence par mélange avec la gélatine à 37° et essai consécutif de solidification de la gélatine par refroidissement se développe rapidement dans les cultures et y atteint généralement en 8 jours son activité maxima. 11 est plus abon- dant avec le bacille pyocyanique qu'avec le subtilis, plus abondant aussi quand le milieu de culture a une large surface exposée à l'air et qu'il contient un peu de gélatine. La gélatinase du subtilis est la plus sensible des deux à l'action des hautes températures : elle se détruit complètement à 70° en 15 minutes, celle du pyocyanique seulement à 100°. En inoculant à plusieurs reprises des lapins avec ces gélatinases, on leur fait produire un sérum qui neutralise spécifiquement le ferment qui a servi à la préparation de l'animal et non le ferment semblable du second bacille étudié. Le sérum normal a par lui-même quelque activité antigélatinasique. On n'obtient pas d'antiferment analogue en injectant aux animaux de la trypsine, ce qui corrobore l'opinion que la trypsine et les gélatinases sont des ferments de nature différente. — H. Mouton. b) Rosenthal (Eugen) et Patai (Joseph Aiigust). — liecherches sur la production de ferments amylolytiques et glycolytiques par les bactéries. — Des bactéries appartenant aux genres Streplococcus, Staphylococcus, et des B. coli versent dans les milieux de culture où ils se développent un ferment amylolytique dont la quantité croît peu à peu jusqu'au 9-10« jour. Au con- traire, le ferment glycolytique atteint dès le 2*^ et même le 1'='' jour son maximum d'activité. Il y a entre les races virulentes et avirulentes au point de vue de la quantité de ferment amylolytique produit une différence, mais peu importante. Les premières donnent un peu moins de ferment glycoly- tique que les secondes. — H. Mouton. Bail (Oscar). — Corrélation entre la formation de capsule et de spores et la virulence dans la baetéridiç charbonneuse [XI]. — La perte de la virulence et de la faculté de former une capsule va de pair dans les cultures sur sérum : il n'y a aucune liaison entre ces propriétés et la faculté sporogène La disparition de la capsule et la perte de la virulence paraissent être sans retour. L'inoculation avec la variété décapsulée ne donne généralement b XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 325 aucune immunité contre l'inoculation avec la variété capsulée : il n'y a dans ce cas d'immunité notable que s'il y a eu formation et résorption d'oedème. — H. Mouton. Démanche (R.) et Menard (P. J.). — Action coagulante de certains mi- crobes sur le /ibrinogéne. — Un grand nombre de microbes — B. d'Eberth, ech. W, B. paratyphique A et B, colibacille, staphylocoque doré, V. cholé- rique, etc. — se développant sur un milieu contenant du fibrinogène, possè- dent la propriété de le coaguler. Cette coagulation est souvent en rapport avec la virulence des microbes. — E. Terroine. Jacobsen (H. C). — L'oxydalion. de l'acide suif hydrique par les bactéries. — Cette oxydation par les thiobactéries se fait en deux temps : 1" mise en liberté du soufre; 2° formation d'acide sulfurique. Le soufre apparaît d'abord dans les cultures dans le voile bactérien, mais l'auteur n'a pu le déceler à l'intérieur des thiobactéries elles-mêmes. Celles-ci ne supportent dans une culture récente qu'une concentration d'acide suif hydrique environ 10 fois plus faible que celle qu'elles arrivent à supporter ensuite. La présence de sels dans la culture, en particulier de carbonate de magnésie, est favorable à la réduction. Dans la seconde phase de l'oxydation, les bactéries consom- ment leurs matériaux de réserve. — H. Mouton. b) Levaditi (C). — Virus ra bique et cellules cultivées in vitro [XII]. — Le virus (microbe?) de la rage garde sa virulence pendant plusieurs semaines dans les cultures aseptiques en sérum de fragments de tissu nerveux central. Il est lié non aux neurones, mais aux éléments conjonctifs concomitants. 11 ne se répand ni dans les neurones eux-mêmes, ni dans le sérum ambiant, ni dans les fragments de tissu nerveux normal cultivés dans le même sérum, ce qui semble indiquer que l'agent pathogène n'est pas mobile. — Y. Delage. Aoki (K.). — Mécanisme de l'action des cultures filtrées de pneumocoque sur le cobaye et sur la souris. — Chez le cobaye, l'injection de ces liquides favorise l'infection par les microbes. En quantité convenable sous la peau ou dans le péritoine de la souris, ils la protègent au contraire contre la dose minima mortelle de microbes inoculés. L'auteur ne propose aucune expli- cation de l'opposition de ces résultats. — H. Mouton. "Weinberg (M.). — Toxines vermineuses. — Les helminthes nuisent à leur hôte non seulement par les effets directs de leur présence, mais en ouvrant éventuellement la porte à des affections microbiennes et surtout, et d'une façon constante, en fabriquant des toxines qui sont absorbées par l'hôte et qui agissent sur lui comme les poisons spécifiques, lesquels sont les prin- cipaux agents des symptômes de l'helminthiase. Ces poisons agissent prin- cipalement sur les organes hémopoiétiques, les vaso-moteurs et le système nerveux, parfois sur les parenchymes. — Y. Delage. Andrie^vsky (P.). — V ultra fdtration et les microbes invisibles. — Le virus de la peste des poules traverse les filtres de porcelaine et le microbe n'en a pu être mis en évidence ni par l'ultramicroscope, ni par aucun moyen de coloration. — Il traverse certains des « ultrafiltres » de collodion de Bechhold jusqu'à ceux dont la trame serrée ne laisse plus passer l'hé- moglobine, ni même la séro-albumine. Des filtres plus serrés arrêtent d'ail- leurs à la fois toutes les protéines du sérum et le virus. S'il était vrai que 32<) L'ANNEE BIOLOGIQUE. les éléments soient retenus ou non par un filtre 'suivant leurs dimensions seulement, on serait amené à penser que le microbe de la peste des poules doit avoir un diamètre inférieur à 2,5[i.[x. environ, diamètre assigné par ZsiGMONDY à la micelle d'hémoglobine. 11 faut toutefois prendre garde qu'un filtre n'est pas simplement un crible et que des phénomènes capillaires électifs, parce qu'ils dépendent de la nature des parois du filtre et des élé- ments à filtrer, y jouent un rôle important. — H. Mouton. Messerschmidt (Th.). — Recherches expérimentales sur la diffusion des bacilles typhiques par la poussière et par les mouches. — Dans une écurie où l'on tient vingt lapins inoculés de B. typhique et qui éliminent constam- ment des bacilles, on expose à la poussière et aux mouches des plaques de milieux de culture (d'Endo et à la malachite) sans qu'il s'y développe jamais de colonies typliiques. On ensemence d'autres plaques avec le produit de broyage de mouches de l'écurie sans obtenir non plus aucun résultat positif — H. Mouton. Beresoflf ("W. F.). — Les ynouches en hibernation peuvent-elles être des réservoirs de vii^us .^ — On a ensemencé divers milieux avec le contenu ab- dominal de 150 mouches en hibernation prises dans de grands hôpitaux de Pétersbourg : même après plusieurs mois de sommeil, on peut obtenir ainsi des cultures de bactéries très diverses dont plusieurs pathogènes (staphylo- coques, etc.). On peut encore obtenir des cultures avec le contenu intestinal de mouches nourries à leur réveil de B. typhique, de pyocyanique, etc., un mois après la mort des mouches. On ne retrouve au contraire plus au bout de ce temps de bacilles diphtériques, ni de vibrions cholériques. — H. Mouton. Nicolle (Ch.), Blanc (S.) et Conseil (E.). — Quelques points de l'étude expérimentale du typhus exanthématique. — La transmission héréditaire du typhus par les lentes de poux infectés est contredite par des expériences ayant montré que les jeunes poux issus des lentes provenant de poux infectés ne transmettent pas la maladie. Les résultats contradictoires antérieurs provenaient sans doute de la contamination de la surface des lentes par du sang et des crottes de poux. — Y. Delage. Ciuca (A.). — Action des abcès de fixation sur la trypanosomiase expéri- mentale du Cobaye et sur son traitement par l'atoxyl. — Quand on combine avec les abcès de fixation les injections d'atoxyl souvent répétées, on arrive presque toujours à faire disparaître complètement les Trypanosomes pour longtemps; parfois, on constate même une survie notable de l'animal, mais on ne peut obtenir la guérison complète et définitive. — Ph. Lasseur. = Ve7iins. Ledebt (Suzanne). — Contribution à l'étude des propriétés biologiques des venins. Action des venins de serpents et des poisons qu'ils engendrent sur quelques vertébrés aquatiques. — La première partie du Mémoire est con- sacrée à l'étude de l'action des venins du Cobra et de divers Vipérides sur les animaux aquatiques ainsi qu'à l'examen de quelques actions antago- nistes des venins vis-à-vis de ces mêmes animaux. Dans la seconde partie, l'auteur étudie l'action sur les mêmes animaux des poisons que les venins .sont capables d'engendrer (voir ses travaux en collaboration avec C. Dele- zenne). Le procédé de travail employé constamment consiste à plonger les XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 327 animaux (têtards de grenouille, vairons, tanches, goujons) dans une eau où l'on a mis en solution les substances examinées. L'emploi d'eau distillée qui contient souvent des traces toxiques de sels métalliques oblige dans ces expériences à certaines précautions. Le procédé employé permet de vérifier aisément l'existence d'une sensi- bilisation provoquée par des concentrations non mortelles de venin de cobra (probablement s'agit-il de phénomènes d'anaphylaxie, mais on ne peut l'affirmer puisqu'on ne peut en vérifier en détail les caractères physiolo- giques). On peut également vérifier la conservation des propriétés toxiques du venin par ébuUition pourvu que le milieu soit acide, ainsi que quelques caractères qui différencient l'envenimation par le venin des Vipéridés d'une part, des Colubridés de l'autre. On constate encore l'action protectrice limitée qu'exercent contre le venin de cobra certains sels (calcium surtout), l'action protectrice spécifique qu'exercent les sérums antivenimeux (anti- cobra de Calmette, antidaboïa de Lamb) ainsi que l'action plus limitée du sérum normal vis-à-vis du venin de Daboïa {Vipera Bicssellii), action due probablement à la fois aux sels et à la cholestérine qu'il contient. Après avoir rappelé dans la 2^ partie du travail les travaux par lesquels Delezenne et elle-même ont mis en évidence dans le sérum et dans le jaune d'œuf de poule la production sous l'influence du venin d'une substance fortement hémolytique (lysocithine) dont la nature chimique a été déter- minée avec exactitude par Delezenne et Fourneau (V. p. 329), l'auteur indique que certains éthers de la choline voisins préparés synthétiquement ont un pouvoir hémolytique peu différent. La substance neurotoxique que produisent les venins dans les mêmes circonstances sans être probablement identique à la lysocithine doit prendre naissance dans les mêmes conditions, peut-être sous l'influence d'un catalysateur spécial. — On vérifie encore sur les animaux aquatiques la production par le venin dans le sérum san- guin, puis la disparition d'une substance toxique contre laquelle le sérum spécifique protège comme contre la substance hémolytique. En revanche, les maxima des pouvoirs hémolytique et toxique d'un mélange donné de sérum et de venin ne coïncident généralement pas dans le temps, ce qui condui- rait à les rapporter à deux substances différentes. Dans le vitellus d'œuf traité par le venin, la lysocithine semble être au contraire la véritable substance toxique. Les sels (ceux de calcaire en particulier) et les sérums spécifiques qui neutralisent la toxicité des venins sont sans action sur celle de la lysocithine par leur cholestérine. — Pour terminer, l'auteur indique la curieuse propriété des sérums sanguins des serpents d'aigir spécifiquement comme d'énergiques antiferments vis-à-vis des ferments produisant des sérums hémolytiques contenus dans le venin des animaux de même espèce ou d'espèce très voisine seulement. Sous les mêmes réserves, les mêmes sérums s'opposent à l'action qu'exercent les venins .sur les animaux aqua- tiques. — H. Mouton. Arthus (M.). — Les intoxications par les venins. — A. présente une vue d'ensemble sur les recherches expérimentales qu'il a entreprises depuis plusieurs années sur les intoxications par les venins. Tous les venins sont protéotoxiques, c'est-à-dire équivalents, au point de vue toxicologique, aux albumines toxiques : injectés dans les veines du lapin par exemple, ils provoquent une chute de la pression, une modification de la coagulabilité du sang (coagulation intravasculaire ou diminution de la coagulabilité), et une accélération respiratoire ; tous phénomènes qui se produisent également quand on injecte dans les veines du lapin neuf un liquide albumineux 328 L'ANNEK BIOLOGIQUE. toxique, ou dans les veines du lapin anaphylactisé (c'est-à-dire ayant reçu en injections sous-cutanées des quantités plus ou moins grandes de liquides albumineux) un liquide albuniineux quelconque. Un certain nombre de ve- nins sont exclusivement protéotoxiques, mais les autres possèdent, à côté do ces propriétés générales, des propriétés spéciales. Le venin du cobra et les venins des serpents voisins sont protéotoxiques et curarisants ; les venins des crotales et des bothrops sont protéotoxiques et coagulants ; le venin des scorpions égyptiens est protéotoxique et pilocarpinique . — M. Boubier. Calmette (A.) et Mézie (A.). — Essai de traitement de Vépilepsie dite essentielle par le venin de crotale. — Le venin de crotale en injections intra-musculaires à doses progressives de 0,3 à 15 mgr. diminue considérable- ment le nombre de crises épileptiques, sans les faire disparaître. Le mode d'action reste mystérieux, on peut songer à une sidération du système ner- veux ou à une diminution de, la viscosité du sang. Les hémophiles ne de- viennent jamais épileptiques. — Y. Delage. a) Phisalix (M.). — Propriétés venimeuses de la salive parotidienne d'une couleuvre agli/phe, Coronella austriaca Laurenti. — Chez la Coronella la glande parotide est très petite, et l'appareil inoculateur n'est pas différencié. La glande macérée et broyée dans l'eau distillée k 1 % donne un liquide très toxique. Son injection à des animaux différents — lapin, cobaye, gre- nouille, moineaux — produit d'abord la narcose suivie d'une paralysie res- piratoire entraînant la mort. — E. Terroine. b) Phisalix (Marie). — Vaccination contre la rage expérimentale. — Des lapins reçoivent quatre injections successives intraveineuses de mucus de Salamandre, ils sont par là immunisés contre les doses mortelles de ce même venin et contre celui de la Vipère aspic, mais nullement contre le virus rabique fixe en injections sous-méningées. Les lapins immunisés contre les doses mortelles de venin de vipère par des injections méningées de ce même venin ne sont pas non plus immunisés contre la rage. Mais les lapins qui ont reçu des doses mortelles de venin de vipère et qui ont résisté par le fait qu'ils ont été immunisés contre ce venin par le mucus de Salamandre, se montrent immuns contre les doses mortelles de virus fixe en injections intra-méningées. Cette immunité est de courte durée, supérieure à 6 se- maines, inférieure à 6 mois. — Y. Delage. c) Phisalix (Marie). — Vaccination contre le venin de VHeloderma su- spectum. — Le venin entier d'Héloderme, injecté à doses progressives, et la cholestérine immunisent contre le venin d'Héloderme. La substance vacci- nante du venin est détruite à 80°, la toxine rési.ste àTébullition. — Y. Delage. ) d) Phisalix (Marie). — Action du virus rabique sur les Batraciens et les Serpents. — On sait que les vertébrés à sang froid sont réfractaires au virus rabique. La Salamandre et la Vipère paraissent faire exception et meurent avec des symptômes de paralysie après inoculation de moelle rabique de lapin. Les expériences de l'auteur montrent que les individus inoculés ne meurent pas de la rage, mais succombent parce que la substance nerveuse du lapin est toxique pour eux : en effet, les humeurs des individus inoculés ne communiquent pas la rage au lapin et l'inoculation de moelle de lapins normaux les tue aussi bien que celle des lapins rabiques. — Y. Delage. I XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 329 Massol (L.). — Effets des venins sur la coagulation du sérum du cheval par le chauffage. — Le venin de Cobra se montre anticoagulant à faible dose et coagulant à dose élevée. Celui de Cobra et des Viperidse est toujours anticoagulant. On peut admettre la présence dans ie venin de deux diastases : l'une anticoagulante, l'autre coagulante, ayant leur optimum d'activité à des températures différentes. — Y. Delage. Delezenne (C.) et Fourneau (E.). — Constitution du phosp/iatide Iiémo- lysnnt (lysocithine) provenant de faction du venin de cobra sur le vitellus de l'œuf de poule. — Le venin de cobra ajouté en très petite quantité au jaune d'œuf de poule y détermine la formation d'une substance fortement hémo- lysante (Delezenne et S. Ledebt). Cette substance, la lysocithine, a pu être séparée et sa composition a été fixée. C'est l'anhydride de l'éther monopal- mitophosphoglycérique de la choline. Il dérive de la lécithine du jaune d'œuf qui contient, outre l'acide gras saturé, des acides à liaison éthylémique que le venin en sépare. La réaction provoquée par le venin est donc une sapo- nification, mais le venin n'agit pour la produire ([ue sur les phosphatides, non sur les graisses ordinaires. C'est la lysocithine produite et non le venin même qui (contrairement à l'opinion émise par Kyes et Sachs) fixe la cho- lestérine. Cette fixation se fait molécule à molécule, mais en milieu aqueux seulement, et donne une émulsion très stable, nullement hémolytique. Le composé retient l'eau avec une grande énergie. On sait que Kyes avait remarqué que l'ensemble lécithine-venin avait une activité hémolytique particulière. Il croyait à une combinaison de lécithine et de venin. Ce der- nier travail, venant après ceux de Delezenne et S. Ledebt, montre que l'action conjuguée de ces deux substances se fait par un tout autre méca- nisme. Les sels, ceux de calcium, en particulier, jouent un rôle important dans l'action productrice de lysocithine. Ils paraissent indispensables à l'action destructive qu'exerce ultérieurement le venin sur la lysocithine, action qui, dans les sérums où le venin produit aussi cette substance, sup- prime au bout d'un temps assez long la propriété hémolytique que le venin avait d'abord fait naître. — H. Mouton. a) Calmette et Massol (L.), — Sur la conservation du venin de cobra et son antitoxine. — Le venin de cobra conservé en vase clos voit sa toxicité diminuer lentement au cours des années. Cependant il réclame pour la destruction de ses effets toxiques la même dose de sérum antivenimeux qu'à l'état frais, ce qui tient sans doute à ce qu'une partie de l'antitoxine est absorbée par des substances accompagnant la toxine. Dans le mélange atoxique de venin et de sérum, le venin conserve sans altération sa toxicité lorsqu'on la régénère dans le mélange en détruisant par des moyens appro- priés l'antitoxine du sérum. — Y. Delage. = Extraits d'organes. Haffner (F.) et Nagamachi (A.). — Action physiologique des extraits d'organes. — Les auteurs étudient l'extrait des corps thyroïdes et des ovaires de bœuf; dans chaque expérience on compare l'action de l'extrait total, de l'extrait aqueux et de l'extrait éthéré. Sur l'utérus isolé de cobaye ou de rat l'extrait total ou l'extrait éthéré provoquent l'augmentation de tonus et excitent les contractions. Par contre dans les mêmes conditions l'extrait aqueux produit la diminution du tonus et empêche les contractions. L'ac- tion particulière de l'extrait éthéré tient à la présence des savons ou acides 330 L'ANNEE BIOLOGIQUE. gras ; la fraction aqueuse n'en contient pas ; elle est exempte aussi de choline. Pour étudier l'action des extraits sur la circulation et sur la respiration on fait des injections intra-veineuses dans la jugulaire du lapin ou du chat. L'extrait total des deux organes reste sans action aussi bien chez le chat que chez le lapin. L'extrait éthéré est sans action sur le chat, par contre chez le lapin il provoque la mort rapide par Tarrêt de la respiration. L'extrait aqueux provoque chez le cliat seulement une baisse de pression passagère. En somme, l'extrait des thyroïdes et celui des ovaires possède la même activité. — E. Terroine. Gutmann. — Sur les altérations du sang des animaux intoxiqués par les extraits d'organes. — Les expériences faites sur des lapins et sur des co- bayes montrent que lors de l'intoxication des animaux par les extraits d'or- ganes la teneur du sang en fibrine-ferment diminue trois ou quatre fois, la teneur en fibrinogène diminue de 9 à 11 fois. — E. Terroine. Bieling(R.). — Influence des extraits des glandes endocrines sur le méta- bolisme minéral et sur le tableau sanguin du nourrisson rachitique. — L'injection des extraits de différentes glandes à sécrétion interne à un nourrisson rachitique produit des modifications notables dans son tableau sanguin. L'extrait de parathyroïde produit une augmentation passagère des lymphocytes et une diminution des leucocytes neutrophiles. L'extrait de thymus provoque aussi la diminution des leucocytes neutrophiles. L'in- jection de ces glandes agit d'une façon différente sur le métabolisme miné- ral du nourrisson. Ainsi le thymus de veau reste sans action sur le méta- bolisme de l'azote, du phosphore, du calcium et du magnésium. Par contre l'injection de l'extrait de parathyroïdes agit d'une façon extrêmement favo- rable sur le métabolisme de la chaux. Avant le traitement le nourrisson perdait 0,086 de cal ; pendant le traitement il retient -j- 0,452 et dans la période suivant le traitement la rétention s'élève à -|- 0,150. On remarque aussi une bonne action sur le métabolisme du phosphore qui passe dans les trois périodes indiquées ci-dessus de + 0,191 à -f 0,598 et -f 0,390. 11 en est de même du métabolisme du magnésium dont la rétention augmente de 3,83 à 16,22 et 19,77. - E. Terroine. a) Garnier (M.) et Schulmann (E.). — Action de l'extrait thyroïdien sur la glycosurie adrénalinique. — Pour étudier l'action de la glande tyroïde sur la glycosurie adrénalinique, les auteurs injectent à des lapins de l'extrait de surrénale soit seul, soit associé avec l'extrait thyroïdien. On constate toujours dans ce deuxième cas une augmentation considérable de la glycosurie. Ainsi l'extrait de 0,01 de surrénale desséchée donne de 6,06 à 8,33 de sucre par litre; l'addition de 0,12 de thyroïde fait monter la glycosurie à 11 gr. 71 et 12 gr. 19 par litre. Cette augmentation est surtout apparente quand les deux extraits sont mélangés et injectés ensemble; lors de l'injection séparée les résultats sont plus inconstants. — E. Terroine. Shumway CWaldoj. — Action de la thyroïde sur la rapidité de division du Paramœcium. — Les expériences de Gudernatsch qui est arrivé à accé- lérer le développement des Têtards en ajoutant à leur nourriture des fragments de glande thyroïde, ont suggéré à l'auteur l'idée d'appliquer le même régime à des Paramécies. 11 a pu constater, sur 420 générations, que la rapidité des divisions s'en trouvait augmentée, sauf dans les cas où la colonie se trouvait dans une période de dépression marquant la fin de son XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 331 cycle vital. Les Paramécies absorbent et digèrent probablement les parti- cules thyroïdiennes. — Le thymus, essayé dans les mêmes conditions, pro- duit plutôt des effets défavorables. — M. Goldsmith. Morine (David). — Le goitre chez les Poissons. — On sait que chez les Salmonidés élevés en captivité s'observe souvent à l'état endémique une hyperplasie thyroïdienne que ses caractères histologiques permettent d'assi- miler au goitre des mammifères. Cette affection provient d'un vice de nutri- tion d'origine probablement alimentaire (bas morceaux de boucherie en trop grande quantité) ; contre l'idée d'une infection plaide le fait que les mêmes Salmonidés vivant en liberté dans des eaux vives, mais polluées parle déver- sement des eaux des poissons malades, ne sont pas atteints. Mais l'agent effectif de la maladie reste inconnu. L'iode détermine l'involution de la tumeur. Ce goitre s'observe à un degré beaucoup moindre chez les poissons sauvages de certaines régions, en particulier dans le lac Erié. Or, on sait que le goitre est fréquent chez les mammifères sauvages de la région des grands lacs américains. — Y. Delage et M. Goldsmith. Messerli (Fr.). — Contribution à l'étude de Vétiologie du goitre endémi- que. — Les eaux de Payerne (canton de Vaud) sont des eaux de drainage d'origine superficielle riches en matières organiques et azotées et en bac- téries. Cette localité contient de nombreux goitreux. Les eaux qui en pro- viennent déterminent l'hypertrophie de la thyroïde chez les rats à qui on les donne comme boisson unique. On n'observe rien de tel en donnant à d'autres rats dont la nourriture est identi(iue de l'eau de Lausanne en boisson. L'auteur conclut en faveur de l'existence d'un germe spécifique du goitre dans des eaux superficielles souillées et repousse la théorie qui fait de cette affection la conséquence de l'alimentation au moyen d'eaux d'origine pro- fonde (radioactives p. ex.). — H. Mouton. HeAver (Evelyn E.). — Effet de l'alimentation avec le thymus sur l'acti- vité des organes reproducteurs du rat. — On ajoute à la nourriture habituelle des rats soit un extrait de thymus, soit du thymus frais et l'on observe le poids des animaux, l'action sur la maturité sexuelle, le nombre et le sexe des petits, la période de gestation, enfin l'action sur le thymus lui-même. Les rats mâles paraissent plus susceptibles que les femelles à l'action de l'alimentation thymique. A part des variations inconstantes et faibles, on n'observe aucune modification précise dans la croissance. En ce qui concerne la maturité sexuelle, elle est retardée chez les sujets qui reçoivent des doses modérées de thymus. Lorsque les parents ont été nourris avec du thymus, on observe un retard marqué dans la maturité sexuelle des descendants, aussi bien mâles que femelles. Le retard dans la maturité sexuelle paraît être en rapport avec un retard du développement testiculaire. Lors de l'in- gestion de grosses doses de thymus, la structure du testicule est modifiée : chez le jeune animal il y a un retard de développement, chez l'adulte il y a tendance à la dégénérescence. Dans le testicule ainsi en voie de dégéné- rescence, il n'y a pas de cellules de Sertoli, les spermatogonies se divisent ainsi que les spermatocytes dont beaucoup sont libres dans la lumière des tubules ; les spermatides, dont beaucoup présentent des noyaux anormaux, se trouvent en grand nombre dans la lumière des canaux, les spermato- zoïdes sont absents. Dans l'épididyme, qui reste normal, il y a très peu de spermatozoïdes; lorsque la dégénérescence est accentuée, il n'y en a plus du 332 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. tout. Les animaux « hyperthyniicj^ut's*» sont stériles. Le thymus lui-même ne paraît pas être influencé par la nourriture thymique. — E. Terroink. a) Le Sourd (L.i et Pagnez (Ph.). — De l'action vaso-constrirlivc des e.r- f rails de plaquettes sur les artrres isolées. — A la suite de Stewart etZucKER, les auteurs observent l'action vaso-constrictive de plaquettes sur des anneaux de carotide de chien. Les plaquettes de lapin et de cheval donnent un ré- sultat positif, celles de chien un résultat néiiatif. — E. Tekroine. b) Garnier (M.) et Schulmann (E.). — Action de l'extrait du lobe jiosté- rieur de l'hypophyse sur la sécrétion urinaire. — Les auteurs observant une iilycosurie inconstante, une forte oligurie durant 3-4 jours suivie d'une polyurie considérable. — E. Terroine. Hill (L. R.) et Simpson (S.). — Effets de Vexirait pituilaire sur la sécré- tion lactée chez la chèvre. — L'ingestion d'extrait pituitaire de bœuf, faite par voie sous-cutanée ou intraveineuse, provoque chez la chèvre une augmenta- tion de la sécrétion lactée si la traite est faite 75 minutes après lingestion. Puis apparaît une diminution correspondante qui dure plusieurs heures. La teneur en graisse du lait sécrété après ingestion de pituitaire est plus élevée. Mais on observe une chute ensuite; c'est là la confirmation d'un fait signalé par Hammond. Les autres constituants du lait ne paraissent pas être modifiés quantitativement. — E. Terroine. o) Tactisines et tropismes. Shull (A. Franklin). — Bioloyie des Thysanoptères [XVII, c]. — Les Thysanoptères se divisent en deux groupes : 1° espèces interstitielles, qui vivent dans des situations cachées, par exemple dans les fleurons des Com- posées, ou dans des faisceaux de jeunes feuilles, ou sous les plaques de Lichen des arbres; 2° espèces superficielles, qui vivent sur des surfaces exposées, par exemple la surface des feuilles. 11 paraît bien qu'il n'y a aucun degré de choix de la part de ces Insectes, mais que ces habitats sont déter- minés par les réactions au milieu, c'est-à-dire par des tropismes. Eiithrips tritici, par exemple, est positivement phototropique, mais il présente un très fort stéréotropisme positif qui domine la première réaction; aussi est-il dans des situations cachées, dont il s'évade par le vol lorsqu'il est troublé. Antho- thrips verbasci, qui vit caché dans les fleurs de Verbascum thapsus, est négativement phototropique et positivement stéréotropique à l'état jeune; quand on inquiète les larves, celles-ci, au lieu de fuir à la lumière, gagnent des retraites plus profondes. La plupart de ces réactions sont, en fait, adap- tatives; sans doute parce que la sélection naturelle a éliminé les animaux ou espèces présentant des réactions nuisibles. Les mâles sont beaucoup moins nombreux que les femelles, parfois très rares {Thrips tabaci : 2 cT contre 226 Ç), et n'apparaissent qu'à certaines époques de l'année. 11 est possible qu'il y ait des formes parthénogénéti- ques. — L. Cuénot. Heidmann (A.). — Sur des mouvements de courbure provoqiiés par des blessures et l'enipêchement d'assimiler. — H. a trouvé les corrélations sui- vantes entre les cotylédons et l'axe hypocotylé chez toutes les plantules qu'il a examinées. L'enlèvement d'un cotylédon ou d'un fragment de cotylédon provoque une courbure de l'hypocotyle du côté blessé. Chez quelques plantes XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 333 il suffit de couper les faisceaux correspondant à un des cotylédons pour pro- voquer la courbure. Si l'on empêche, au moyen d'un sac en papier, l'assi- milation d'un des cotylédons, l'hypocotyle se courbe encore du côté du coty- lédon obscurci. — A. Maillefer. Linsbauer (R.). — Les voies par lesquelles se transmet l'irritation ehez le Mimosa pudica. — L. enlève complètement l'écorce de la tige de façon à ce qu'il ne reste absolument plus de liber ; l'irritation se fait en arrosant les racines avec de l'acide sulfurique à 30 % ; toutes les feuilles réagissent successivement. De même, lorsque l'on blesse une feuille, l'irritation se transmet aux autres feuilles placées au-dessous. La conduction d'irritations traumatiques peut donc se faire à des distances considérables, à travers le bois. D'autre part, personne n'a jamais fourni une preuve concluante en faveur d'une transmission de l'irritation par certains éléments du liber. — A. Maillefer. = Phototropisme. Loeb (Jacques) et E-wald ("Wolfgang F.). — L'application de la loi Bunsen-Hoscoe aux phénomènes héliotropiques chez les animaux. — Cette loi ayant été reconnue comme régissant ces phénomènes chez les plantes, il était intéressant de vérifier son application aux animaux, en vue d'une confirmation de la théorie de Loeb sur l'identité des phénomènes dans les deux cas. Les expériences sur des hydranthes de VEudendrium ont montré que la courbure héliotropique était proportionnelle à la durée de l'éclaire- ment par une lumière constante et à l'intensité de cette lumière (mesurée par la distance de la source lumineuse); la réaction obéit donc bien à la loi Bunsen-Roscoe. — M. Goldsmith. Mast (S. O.). — L'orientation de l'Euglena, avec quelques remarques siir les Iropismes. — Après avoir classé et caractérisé les principales théories d'orientation, l'auteur s'arrête à la controverse entre lui et Jennings d'une part, Bancroft et Torrey de l'autre. L'Euglène possède une tache ocu- laire dorsale, dans le voisinage de l'extrémité antérieure. Elle progresse par un mouvement double : en s'infléchissant dans la direction dans laquelle est tournée sa tache oculaire et en pivotant sur son axe longitudinal. Il en résulte un mouvement en spirale, à tours de spire plus ou moins larges. Si les rayons lumineux tombent perpendiculairement à la spirale, l'infléchis- sement augmente du côté tourné vers la lumière et la direction du mouve- ment change dans le sens d'une orientation vers la source lumineuse. Nor- malement, dans une lumière diffuse, il se produit des changements d'éclai- rement et des ombres par le fait même que le corps de l'Euglène possède des parties non transparentes, en particulier sa tache oculaire. Cela suffit pour donner naissance au mouvement en spirale. M., et aussi Jennings, pen- sent que l'orientation des Euglènes, comme celle d'autres organismes uni- cellulaires, est due aux changements d'intensité lumineuse et dépend de la rapidité de ces changements. Bancroft et Torrey disent, au contraire, que la lumière exerce une action continue, soumise à la loi de Bunsen-Roscoe, c'est-à-dire proportionnelle au produit de la quantité totale de Ténergie reçue par le temps de son action. Voici l'argumentation de l'auteur : 1" Chez les Euglènes positives, une di- minution subite de l'éclairement provoque le mouvement caractéristique de retournement sur la face dorsale (shock-movement), tandis qu'un change- 334 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ment graduel ne le fait pas. 2° Ce mouveinimt rapide est de même nature que le mouvement d'infléchissement observé dans l'orientation qui se pro- duit sous lïnfluence d'une lumière continue. 3° S'il arrive qu'à la suite d'un changement dans la direction des rayons, la surface ventrale seule est éclairée, le mouvement caractéristique ne se produit que lorsque la surface dorsale, munie de la tache oculaire, vient en face de la lumière. 4" Chez les insectes lumineux, les mâles volent dans la direction de la lumière produite par la femelle, lumière qui apparaît et qui s'éteint au bout d'un temps fixe; ils s'orientent dès le commencement et continuent à suivre la même direc- tion dans l'obscurité, tandis qu'ils se montrent incapables de s'orienter dans une lumière continue. Il en est de même des Euglènes et d'autres animaux. Bancroft fait remarquer que la théorie des changements d'intensité exige une concordance entre le sens de l'orientation et la réaction du retourne- ment : les Euglènes positives doivent réagir lors d'une diminution de la lumière, les négatives, lors de son augmentation. Or, il n'en est pas ainsi. M. répond que, d'après Bancroft lui-même, ce défaut de correspondance ne s'observe que dans un éclairement intense, et c'est précisément parce qu'un tel éclairement n'est pas comparable aux changements produits nor- malement par les ombres dues aux mouvements de l'animal, qu'on ne peut pas conclure des résultats obtenus dans ces conditions aux mouvements naturels. D'ailleurs, si ce défaut de correspondance était réel, il parlerait aussi bien, dit M., contre la théorie des changements d'intensité que contre celle de l'action continue, car cette dernière théorie fait également dériver l'orientation de l'augmentation des mouvements d'infléchissement sur la face de la spirale tournée vers la lumière. — Bancroft dit ensuite que lorsque les Euglènes sont orientées et que la position de la source de lumière est modi- fiée, elles changent graduellement leur direction; cela ne contredit pas l'idée de M., car ce changement s'opère précédemment par une augmenta- tion des mouvements de retournement qui constituent toujours la réponse à un changement. — Une autre objection de Bancroft, relative au temps écoulé entre une augmentation et une diminution de l'éclairement, plus court que celui exigé par le mouvement de retournement, vaut autant contre la théoine de Bancroft lui-même que contre celle de l'auteur. — Bancroft a observé que si l'on met de petites particules en suspension dans l'eau, les Euglènes non orientées (placées dans une lumière trop faible) y réagissent par la réaction habituelle de retournement; par contre, les Euglènes orien- tées ne réagissent plus ; donc la lumière a produit une action continue. M. reconnaît la possibilité de cette action continue sur l'état physiologique de l'animal, mais maintient que le changement seul est cause de la réaction ca- ractéristique. Bancroft lui-même a décrit l'orientation sous l'influence du courant électrique d'une façon absolument conforme à ce qu'a observé Mast, pour la lumière; donc l'explication peut être la même pour les deux cas. L'observation des insectes lumineux parle, d'après Bancroft, contre les idées de M., car leur orientation serait conforme à la loi de Bunsen- Roscoe; M. nie cette conformité, la durée de l'excitation lumineuse ne jouant aucun rôle. ' Le travail de M. comporte encore une courte discussion avec Bancroft et ToRREY, dans laquelle il maintient que l'orientation de l'Eugléne est due à des mouvements d' « essais et erreurs », et un chapitre sur les tropismes, dans lequel, après avoir montré la variété de définitions données aux tro- pismes, l'auteur propose d'abandonner ce terme. — M. Goldsmith. Patten (Bradiey Mi. — Étude quantitative de la réaction d'orientation XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 335 de la larve des Calliphora erythrocep/iala Meigen. — Les réactions de cet animal sous l'influence de la lumière ont déjà été étudiées par de nombreux auteurs; ce que P. se propose d'y ajouter, c'est une mesure précise de rétendue des mouvements provoqués par des différences de lumière d'in- tensité connue. A cet effet, il dirige sur une chenille se mouvant en ligne droite (ce mouvement droit est obtenu par une excitation lumineuse à la suite de laquelle l'animal se place dans la direction du faisceau lumineux) deux faisceaux de rayons lumineux de direction opposée qui viennent frapper l'animal des deux côtés, perpendiculairement à son trajet. Lorsque ces faisceaux lumineux sont d'intensité égale, le trajet n'est pas modifié; lorsque leurs intensités sont différentes, la larve s'en écarte dans la direction de la source de lumière la plus faible. L'angle entre la nouvelle direction prise et l'ancienne donne la mesure de la sensibilité et de la réaction de l'animal; il est d'autant plus grand, pour un même animal (car des diffé- rences individuelles considérables s'observent), que la différence d'intensité entre les deux sources lumineuses est plus grande. Chez certaines larves, asymétriques au point de vue de la sensibilité, on constate, dans un éclai- rement uniforme, un mouvement d'inflexion vers le côté moins sensible ; en noircissant un côté, un auteur (Herms) a, de même, obtenu un mouvement continuel vers ce côté, c'est-à-dire un mouvement circulaire. — La réaction musculaire par laquelle débute tout mouvement d'orientation consiste en ce que les muscles se contractent davantage du côté du corps où ils ont été au- paravant passivement tendus ; la première position prise par la partie anté- rieure du corps est ainsi toujours contraire à la précédente. Il en résulte ce va-et-vient de la tête qui est le prélude de l'orientation définitive, dans un de ses modes du moins, l'autre mode consistant en une déviation insensible du trajet primitif. Ces faits ne s'expliquent qu'en supposant que la lumière agit sur des aires sensitives situées symétriquement des deux côtés du corps. L'auteur cher- che à établir quelle est la disposition probable de ces aires, en partant de cette idée que cette disposition doit être telle qu'elles reçoivent la même quantité de lumière lorsque celle-ci tombe avec la même intensité des deux côtés et que, dans le cas où ces intensités deviennent différentes, les quan- tités reçues puissent redevenir les mêmes à la suite d'un déplacement de l'axe de l'animal. Il ne peut s'agir d'une aire unique médiane (c'est évident a priori), ni de deux aires disposées symétriquement et parallèlement à l'axe du corps, ni de surfaces oculaires fixes disposées de façon telle que leurs tangentes soient parallèles à cet axe, car dans ce cas la quantité de lumière reçue, qui est proportionnelle à la projection ce ces aires sensitives sur un plan perpendiculaire à la direction des rayons, ne changerait pas à la suite d'un déplacement de l'axe du corps et aucune orientation ne se produirait. Il en est autrement si les deux surfaces sensibles sont situées symétrique- ment de façon à être inclinées l'une vers l'autre sous un certain plan. (Des diagrammes dont s'accompagne l'exposé de l'auteur font mieux comprendre ce raisonnement). L'auteur envisage ensuite quelques questions théoriques relatives à l'orien- tation. On distingue, dans les réactions vis-à-vis de la lumière, la pholoci- iièse (simple action excitante) et le pliototactUme (action d'orientation). Or, ces deux phénomènes sont réductibles à une même action excitatrice, à la- quelle vient s'ajouter, dans le second cas, une action directrice due à l'existence de structures spéciales qui limitent et localisent le mode de ré- action. — Une autre question est celle de savoir si la lumière agit d'une façon continue ou seulement par ses changements d'intensité; l'auteur se 336 L'ANNEE BIOLOGlOl'E. prononce pour l'action continue en se fondant sur les expériences de divers auteurs (Loeb, Ewald, Holmes et Me Graw, Bancroft) et les siennes pro- pres, qui montrent que la loi Bunsen-Roscoe est applicable à ces réactions. — Un dernier point concerne l'application du terme de « tropismes » ; il a été introduit par Loeb pour désigner un mode de réaction qui suppose la bilatéralité et il peut rester limité ainsi, tandis que le terme de « phototac- tisme » comprendra toutes les réactions orientatives, qu'elles soient pro- duites dans les organismes bilatéraux ou asymétriques. — M. Goldsmith, Laurens (Henry). — Réactions des larves d'ampJiibiens, normales et pri- vées d'yeux, à la lumière [XIX, 1°]. — Les larves de Rana pipiens et /?. sylvatica, à un âge où elles ont environ 12 mm. de long, ne manifestent aucun tropisme par rapport à la lumière; celles de VAmbJystomapunctalum, à l'âge correspondant, montrent un phototropisme positif. Il en est de même si elles ont été aveuglées dans le tout jeune âge : les sensations sont alors vraiment dermatoptiques et non perçues par le système nerveux central, car elles se manifestent aussi bien lorsqu'on éclaire les régions localisées de la peau, éloignées du système nerveux : toutes les régions ont à peu près la même sensibilité dermatoptique. Les larves normales d'Amblystome deviennent (par le jeu des chromatophores) plus foncées à l'obscurité ou sur un fond noir et plus pâles à la lumière ou sur un fond clair. C'est l'inverse pour les larves aveuglées. L'état des chromatophores (en expansion ou en contraction) n'influe pas sur la sensibilité à la lumière; par contre, le séjour à l'obscurité l'augmente. Les Amblystomes adultes sont négativement pho- totropiques. — Y. Delage et M. Goldsmith. Noack (K.). — L'importance de la direction oblique de la lumière pour la perception lumineuse des organes jjarallélotropes. — L'auteur se demande si, dans l'excitation phototropique, l'incidence sous laquelle l'organe éclairé reçoit la lumière a une influence sur les effets produits. 11 conclut que la direction des rayons lumineux intervient et qu'il y a pour l'héliotropisme une loi analogue à la loi du sinus pour le géotropisme : une quantité déter- minée de lumière est nécessaire pour obtenir un effet déterminé et l'.éclaire- ment dépend de l'angle sous lequel arrivent les rayons lumineux. D'autre part, il n'est pas indifférent pour les effets phototropiques que les rayons incidents frappent l'organe par en haut ou par en bas, autrement dit, les rayons qui font avec l'organe, l'axe d'une plantule par exemple, des angles supérieurs ou inférieurs à 90^ agissent sur lui différemment bien que les angles aigus sous lesquels il est atteint soient égaux. N. établit pour les plantules diAt^ena saliva, Sinapis alba, et pour le Phycomyces nitens les seuils d'excitabilité sous des angles variés : il reconnaît que, chez Aven(( et Sinapis, plus petits sont les angles formés par la lumière incidente avec la verticale, moins élevé est le seuil d'excitabilité correspondant et plus grande est l'action de la lumière sur la courbure de la plante; c'est le contraire chez Phycomyces. — F. Moreau. b) Maillefer (A.). — Critique des expériences de K. Noack sur l'héliotro- pisme. — Eclairant des plantes d'avoine et de moutarde avec de la lumière sensiblement parallèle sous des directions faisant différents angles avec l'axe des plantes maintenues verticalement, Noack a déterminé la quantité mi- nimum (en bougies-mètres-secondes) nécessaire pour provoquer une cour- bure héliotropique. 11 a trouvé que le seuil de perception croit continuelle- ment à partir de l'éclairement vertical de haut en bas jusqu'à la position XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 337 d'éclairement de bas en haut ; autrement dit, la sensibilité de la plante serait maximum pour un éclairage de haut en bas et nulle pour un éclairage inverse. M. adresse les critiques suivantes au dispositif expérimental adopté pas Noack : 1° Pour obtenir le parallélisme des rayons lumineux par un éloignement de la source lumineuse, l'auteur a utilisé 2 ou 3 miroirs; or, ces miroirs doivent polariser (faiblement) la lumière réfléchie; comme ils font des angles divers entre eux suivant l'incidence expérimentée, il doit y avoir une absorption variable de lumière par les miroirs. 2° La lumière qui frappe la plante est partiellement polarisée ; comme la plante peut être comparée à un miroir cylindrique sans tain, suivant le plan de la polarisa- tion, il pénétrera plus ou moins de lumière dans la plante. 3° La plante d'avoine n'est pas un cylindre; elle a une forme ogivale; l'incidence de la lumière venant d'en haut n'est pas la même que celle venant d'en bas pour un même angle avec la verticale dans les deux cas. Pour ces raisons, il serait bon que ces expériences fussent reprises en éliminant les causes d"erreur. En comparant les résultats trouvés pour le géotropisme, on pour- rait s'attendre à trouver que le temps de présentation soit proportionnel au carré du sinus de l'angle que l'axe de la plante fait avec la direction de la lumière, c'est-à-dire que son seuil de perception soit proportionnel au sinus de cet angle. — M. Boubier. Campanile (Giulia). — Sur les appareils de réception des phénomènes héliotropiques. — Des expériences ont été faites par l'auteur pour apporter quelque clarté dans la question rendue célèbre et classique par Haberlandt : les mouvements provoqués dans la feuille par la lumière ont-ils bien comme organes sensibles les cellules épidermiques considérées comme visuelles? Dans une première série de recherches, faites à la lumière diffuse, à la lu- mière solaire directe, en faisant usage de l'héliostat et avec diverses inclinai- sons de rayons, C. a trouvé que les limbes de Colocasia antiquorum ne sont pas sensibles à l'action de la lumière. La courbure du pétiole a lieu sans qu'il y ait transport de l'excitation du limbe aux tissus pétiolaires, mais parce que la lumière agit sur les tissus mêmes qui provoquent la courbure. Dans une seconde série d'expériences, C. a obtenu des résultats décisifs avec Kalanchoë Schimperiana et K. Cassiopeja. Les feuilles, privées de leur épi- derme et la blessure recouverte de vaseline, furent mises un jour ou deux à l'obscurité pour constater s'il se produisait des mouvements provoqués par la blessure. Comme il n'en était rien, les feuilles furent ensuite mises en expérience. Or, dans un cas pour Schimperiana et dans deux cas pour Cas- siopeja, l'auteur a constaté des mouvements très nets de courbure. Enfin, dans une troisième série d'expériences, C. a trouvé un bon nombre de plantes obtenues de semis, et dont les limbes étaient pourvus de très belles papilles lentiformes sans qu'ils fussent sensibles à l'action de la lumière, la- quelle agissait au contraire directement sur les pétioles. Toutes ces expé- riences tendent à anéantir l'hypothèse d'HABERLANDT sur la valeur spécifique de l'épiderme comme appareil exclusif de réception de l'excitation héliotro- pique. — M. Boubier. Paal (Arpad). — Sur la transmission de l'excitation phototropique. — Si l'on coupe l'extrémité de la coléoptile d'avoine et qu'on la remette en place en la séparant de la partie inférieure par une plaque de gélatine et 0,1 mm., une excitation phototropique perçue dans l'extrémité de la coléoptile se transmet à travers la plaque de gélatine. La transmission de l'irritation ne peut être due qu'à la diffusion de substances solubles de nature d'ailleurs l'année biologique, XIX. 1914. 22 338 L'ANNEE BIOLOGIQUE. inconnue; il en est de même pour l'irritation due à une blessure. — A. Maillefer. Jolivette (Hally D. M.). — Eludes sur les ri^nctions du PUoIxdus aux stimulus lumineux. — L'auteur étudie les réactions que présentent les cultures de ce champignon, d'abord soumises à l'action d'une seule lumière, puis simultanément à celle de deux sources égales de lumière blanche. Les réactions qu'offre le champignon vis-à-vis des rayons lumineux de longueurs d'onde différentes (carbone, tungstène, tantale) sont particulièrement inté- ressantes. Le Pilobolus décharge ses sporanges en plus grand nombre vers la lumière dans laquelle la proportion des rayons bleus est-très grande. — P. GUÉRIN. Robinson (AAT.). — Quelques expériences relatives à V influence des exci- tants externes sur les sporidies de Puccinia malvacearum {Mont.). — En faisant germer des sporidies de Puccinia malvacearum dans le voisinage d'un fragment de feuille d'Alt/wa rosea, l'auteur avait observé que les tubes provenant de la germination se dirigeaient tous vers le fragment de feuille. R. a cru tout d'abord à un chimiotropisme positif. Mais des expériences critiques exécutées en vue de vérifier cette manière de voir lui démon- trèrent qu'il n'en était rien et que le fait précédent était dû tout simplement à l'éclairage unilatéral des sporidies. L'auteur fut ainsi amené à rechercher les agents externes qui, au cours de la germination de ces sporidies, sont susceptibles de produire des tropismes. La plupart de ses expériences ont été faites à l'aide de cellules van Tieghem et les résultats obtenus peuvent se résumer brièvement de la façon suivante : Les sporidies du P. malva- cearum présentent un héliotropisme négatif, comme d'ailleurs les conidies d'une espèce de Botrytis. Par contre, les conidies de Pénicillium, d'Alternaria, de Peronospora, ainsi que les écidiospores de Puccinia poarum, ne parais- sent pas être influencées par la lumière. Quant à l'action de l'humidité, l'auteur n'a pu l'établir d'une manière précise. Il a seulement constaté que les tubes émis par les sporidies en question tendent à sortir d'une goutte d'eau et à croître dans l'air humide environnant. 11 a également remarqué que ces tubes, placés à la surface de gélatine, tendent à pénétrer dans cette substance, lorsque l'atmosphère ambiante est humide. La pesanteur, par contre, paraît être sans influence sur la croissance et la direction de ces tubes. Enfin, les expériences de R. confirment ce fait que les sporidies de P. malvacearum ne peuvent infecter que l'hôte normal et sont sans action sur les autres plantes qui, à l'égard de ce parasite, paraissent douées d'une immunité naturelle ; mais l'auteur n'est pas parvenu à déterminer les causes de cette immunité pas plus que celles qui expliquent la réceptivité de l'hôte normal [XVII, c]. Le chimiotropisme, en tout cas, ne semble jouer aucun rôle — A. de Puvmaly. = Thermotropisme. Pictet (Arnold). — Réactions thermotropiques chez les insectes. — L'ac- tion de la température n'est pas toujours la même sur les insectes : les in- dividus de la génération estivale ont un intérêt capital à rechercher la cha- leur, tandis que les individus hivernants ont intérêt à la fuir. De l'état calo- rifique auquel ils sont astreints peut dépendre la survivance de l'espèce. P. a pratiqué à ce sujet des expériences avec plusieurs lépidoptères dont une génération hiverne à l'état de papillon et dont l'autre est estivale ( Vanessa XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 339 urticœ, V. io, V. cardui, V. atalanta, etc.). Des papillons appartenant à la génération estivale sont maintenus, sans nourriture, dans une glacière (5'^ environ). Ils meurent au bout de 5 à 8 jours. — Des papillons appartenant à la génération hivernante sont maintenus dehors, pendant l'hiver, sans nourriture. Ils restent en vie jusqu'au printemps. — Des papillons de cette même génération hivernante sont maintenus dans la chambre chauffée, sans nourriture. Ils meurent au bout de 5 à 8 jours. Par ces expériences, ainsi que par de nombreuses autres relatées par l'auteur, on voit qu'il est nécessaire dans les recherches thermotropiques de tenir compte de cet intérêt qui est différent selon que les individus appartiennent à l'une ou à l'autre génération et qui amène des réactions également différentes. Cer- taines de ces expériences permettent même de reconnaître aux papillons des états de conscience très marqués qui, à l'état de veille, sont assez puis- sants pour annuler l'effet mécanique du tropisme ; celui-ci n'agit qu'à l'état de sommeil léthargique [XVII; XIX, 2]. — M. Boubier. Eckerson (Sophia). — Thermotropisme des racines. — Les courbures thermotropiques des racines varient avec la température et avec l'espèce. La perméabilité des cellules de la racine vis-à-vis des substances dissoutes varie avec les mêmes facteurs. Dans tous les cas, la plus grande perméabilité réside dans la région concave de la racine : si la réaction thermotropique de la racine change, la perméabilité change aussi. Il y a parallélisme entre la perméabilité et la réaction thermotropique. — P. Guérin. =:= Géotropisme. Jacobacci (Virginia). — Sur les appareils de réception des phénomènes géotropiques. — C'est une contribution à la théorie des statolithes d'H.vBER- LANDT. Dans des cultures de Cicer arietinum en chambre humide et avec des semences fixées, J. a observé que toutes les racines ne sont pas géotropi- ques ; le 40 % environ se montrent agéotropiques, c'est-à-dire que la racine s'allonge dans la direction où elle s'est trouvée au début. Plus de 600 obser- vations furent faites, dans lesquelles les extrémités des racines étaient sec- tionnées à frais, 'sans déplacement de position. Le résultat fut le suivant. Dans les racines qui suivent la loi du géotropisme, on rencontre les 90 % des extrémités avec amidon parfaitement orienté. Les 10 % n'ont pas d'amidon, ou s'ils en ont, il n'est pas mobile et est par conséquent incapable de s'orien- ter. Dans les racines agéotropiques, on trouve 66 % sans amidon ou avec amidon non orienté; 34 % présentent de l'amidon orienté, mais il y a là cer- tainement des cas dans lesquels l'amidon s'e.st formé ou s'est orienté depuis peu de temps, sans que la racine ait eu le temps de réagir. — M. Boubier. Dew^ers (F.). — Recherches sur la répartition de la sensibilité géotropique. — D. rend compte d'expériences dans lesquelles il soumet des germinations de diverses plantes (Lupinus, Helianthus, Hordeum, Panirum, Setaria, Sor- rjhuni) à l'action de la force centrifuge et de la pesanteur et détermine la répartition de la sensibilité des plantules au géotropisme. 11 constate une relation entre la répartition de la sensibilité géotropique et celle des stato- lithes. — F. MOREAU. Pohl (J.). — Les phénomènes géotropiques du Lin. — L'auteur construit avec HERZOGla courbe décroissance du Lin, la divise en éléments rectilignes à chacun desquels correspond une période de la vie de la plante et étudie le 340 L'ANNEE BIOLOGIQUE. géotropisme à ces diverses périodes. Il observe que le Lin présente à deux reprises au cours de sa croissance une augmentation de sa sensibilité géo- tropique : la première fois au sortir de la période de jeunesse, au moment où la plante va subir la croissance qui l'amènera à son plein développement, la seconde fois au moment de la formation des fruits. — F. Mûreau. Heinricher(E.). — Phénomènes de corrélation et tropismes observés sur des guis cullivés. — Sur un jeune tilleul, portant tout le long du tronc des plantes de gui et dont la couronne a été enlevée, il ne s'est développé aucune pousse de tilleul ; le gui fonctionnant comme appareil d'assimilation et de transpi- ration, le tilleul n'a pas régénéré de pousses feuilles. II est regrettable que l'expérience n'ait pas pu durer plusieurs années, mais l'arbre est mort au printemps de la seconde année par suite d'une série de tempêtes de fœhn pendant laquelle le gui transpirant beaucoup, les racines ne purent fournii* suffisamment d'eau. Le sommet d'un Abies Nordmanniana, sur lequel crois- saient de nombreux pieds de gui, ayant été détruit, aucun rameau ne s'est redressé pour remplacer le sommet, comme c'est d'ordinaire le cas ; une plante de gui placée à la base d'une des branches supérieures provoquait un appel de sève suffisant pour remplacer Taction du sommet. Contrairement à ce qui est dit dans tous les traités, les jeunes rameaux de gui sont négati- vement géotropiques, mais pendant peu de temps; l'autotropisme les redresse vers la fin de l'été. — A. Maillefer. = Rhèotropisme. Allée (W. C). — Certaines relations entre le rhèotaclisme et la résistance au cyanure de potassium chez les Isopodes. — Si l'on mesure, d'après la mé- thode de CiiiLD, Tactivité métabolique des animaux par le temps de survie dans une solution à 0.0002 m. de KCN, la survie étant d'autant plus longue que le taux du métabolisme est plus bas, on peut étudier de quelle façon varient certaines réactions animales selon l'activité de métabolisme. L'auteur applique ce principe à Asellus commnnis, en prenant pour réaction l'énergie du rhèotropisme que manifestent ces animaux. Il arrive à cette conclusion [d'ailleurs assez naturelle à prévoir] qu'un rhèotropisme positif très éner- gique correspond à une activité métabolique très grande, tandis que c'est l'inverse pour une réaction peu accusée. Une réaction rhéotropique négative tient le milieu dans ce rapport entre les deux précédentes. La chose est vraie, que les variations du rhèotropisme soient dues aux influences exté- rieures, aux différences individuelles ou à l'habitat dans les eaux courantes ou stagnantes. — Y. Delage et M. Goldsmith. e) Phagocytose. Taratynoff. — Sur l'origine des myophages dans les lésions musculaires. — Le rôle des « cellules musculaires » dans le processus de dégénérescence et régénération des muscles n'est pas encore déterminé avec une précision suffisante. Pour éclairer cette question, l'auteur a institué une série d'expé- riences sur les lapins et cobayes colorés vivants avec le pyrolblau. Cette substance ne colore vitalement que les éléments d'origine mésodermique, principalement les clasmatocytes-polyblastes. Les fibroblastes se colorent partiellement et peu. 11 résulte des expériences de l'auteur que, pendant la désorganisation des muscles lésés, la cellule musculaire n'englobe jamais la substance musculaire, tous les myophages sont de provenance extra- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 341 musculaire. Tant que le muscle n'est pas encore mort et reste à l'état de nécrobiose, ce sont les leucocytes polynucléaires à granulations spéciales qui jouent le rôle de myophages. La substance musculaire morte est détruite et absorbée par des myonécrophages spéciaux d'origine histiogène. Les myophages dérivant des cellules du tissu conjonctif s'accumulent dans le sarcolemme intact de la fibre musculaire et donnent lieu à des formations histologiques tant discutées par divers auteurs. — M. Mendelssohn. CHAPITRE XV Ij'liéré«lîté Anderson ("W. S.). — Coal color in Ilorses. (The Journal of Heredity, V, 482-488.) [Gris, roan et crème sont des coulfturs dominantes sur le bai, le noir et le noi- sette ; cette dernière teinte est dominée par toutes les autres. — L. Cuénot Auerbach (Félix). — Die Variai ionskurve in der Biologie. {Zeits.f. indukt. Abst. u. Vererb., II, 18-38.) ^ [... L. Cuénot Barfurth (Dietrich). — Experimentelle Untersuchungen iibcr die Vererbung der Hyperdactylie bei Hilhnern. V. Mitleilung. Weitere Ergebnisse und Versuch ihrer Deutung nach den Mendehchen Regeln. (Arch. f. Entwicl\.- Mechan., XL, 279-300, 7fig.) [359 Bechtere'w ("W.). — Lex systèmes bio-chimiques et leur rôle dans le dévelop- pement de l'organisme. (Rev. gén. Se, 770-777.) [349 a) Belling(J.). — A study in semi-sterility . (Journ. of Heredity, V, 65-73.) [371 b) Inheritance in plant hairs. (Ibid., 348-360.) [Expériences avec une Légumineuse. Stizolobium; définition de plusieurs facteurs mendéliens. — L. Cuénot c) The mode of inheritance of semi-sterility in Ihe offspring of certain hybrid plants. (Zeits. f. indukt. Abst. u. Vererb., XII, 303-342.) [371 a) Blaringhem (L.). — Sur la transmission des maladies parasitaires par les graines. (C. R. Soc. Biol., LXXVI, 385-387.) [B. a réussi à faire apparaître les taches caractéristiques de la Rouille des Guimauves sur de jeunes plantules &'Alth;ea rosea provenant de graines stérilisées exté- rieurement et élevées en tubes stériles sur solutions nutritives. — M. Gard b) Sîir une modification du développement des tissus maternels produite joarlapoUination. (C. R. Soc. Biol., LXXVI, 845-847.) [Uri pollen étranger, un pollen plus voisin ou le pollen de l'espèce, inactif d'habitude, une piqûre d'insecte peuvent rapidement produire une réaction à distance en empê- chant la chute de fleurs, par exemple, chez certains hybrides. — M. Gard Boveri (Th.). — Ueber die Charaktere vonEchiniden-Bastardlarven bei ver- scliiedenen Mengenverhdltnisse miltterlicher und vàterlicher Substanzen. (Verh. Phys. math. Gesellsch. Wùrzburg, N. F., XLIII, 117-135.) [362 Boyd tMossom M.). — Crossing Bison and Cattle. (The Journal of Heredity, V, 189-197.) [366 Brachet (A.). — Différenciations « spontanées », différenciations « provo- quées y et leurs intermédiaires au cours du développement embryonnaire. (C. R. Soc. Biol., LXXVIl, 557-558.) [355 Bridges (C. B.). — Direct proof through non-disjonction that the sexe linked gènes of Drosophila are borne by the X-Chromosome . (Science, 17 juillet, 107.) " [Il semble XV. — L'HÉRÉDITÉ. ' 343 bien que le parallélisme complet entre le comportement exceptionnel des chromosomes et celui des gènes reliés au sexe signifie que ces gènes sont logés dans et véhiculés par les chromosomes X. — H. de Varigny a) Castle ("W. E.). —Somenew Varietiesof Rats andGuinea-pigs and Iheir Relations to Problemsof Color Inheritance. (Amer. Natur., XLVIII, (')5-73.) [356 b) — — Nahour's Grasshoppers, multiple allelomorphism, linkage and mis- leading terminologies In genetices. (Amer. Naturalist, XLVIII, 383-384.) [Observations sur les remarques de Dexter, qui paraissent à Castle purement verbales. — L. Cuénot c) — — Size inheritance and the pure Une theory. (Zeits. f. indukt. Abst. u. Vererb., XII, 225-237.) [358 Cattaneo (G.). — Gli ormoni e V crédita dei caratteri acquisiti. (Annuario Univ. Genova, 1913-1914, 4 pp.) [354 Chapin ("William S.). — Heredity in Chimeras. (The Journal of Heredity, V, 533-546.) [374 Cole (L. G.). — Inheritance in Pigeons. (Bull. Agric. Exper. Station, Rhode Island State Collège, n° 158, 313-339, 4 pi.) [359 Collins (G. N.). — Nature of Mendelian Units. (The Journal of Heredity, V, 425-430.) [Les caractères visibles sont en rapport avec un si grand nombre de facteurs que la variation men- délienne peut être considérée comme continue, d'où il suit que l'évo- lution des espèces a pu se faire aussi d'une façon continue. — L. Cuénot Davis (BradleyMoore). — Genetical studies onŒnothera. V.Some recipro- cal crosses ofŒnothera. (Zeits. f. indukt. Abst.u. Vererb., XII, 169-205.) [373 a) Dexter (John S.). — Nabow's breeding experimeyits ivith Grasshoppers. (Amer. iNaturalist, XLVIII, 317-320.) [Discussion des résultats de Nabour (5io/. Bull., XXÎII, 1912) ; multiple allélomorphisme ou linkage de facteurs. — L. Cuénot à) The analgsis of a case of continuous variation in Drosophila by a study of its linkage relations. (Amer. Naturalist, XLMII, 712-758.) [360 Dixon (Samuel G.). — Reproduction and race betterment. (Pennsylvania Health Bull., n^ 55, 7 pp.) [Généralités sur les meilleures conditions du mariage. N'est pas favorable aux unions consan- guines, d'après des expériences sur les Chiens et le bétail. — L. Cuénot Fish (H. D.). — On the progressive increase of homozygous Brother-Sisler Matings. (Amer. Naturalist, XLMII, 759-761.) [Discussion. — L. Cuénot a) Foot (Katharine) and Strobell (E. C). — Results of cro.'^sing Eu- schislus variolariusand Euschistus .<:erviis ivith Référence to the Inheritance ofan Exclusively Maie Character. (Journ. Linn. Soc. London, Zool., XXXII.) [Sera analysé dans le prochain volume b) — — The chromosomes of Euschistus variolarius, Euschistus servus and the Hybrids of the F^ and F2 générations. (Arch. f. Zellforsch., XII.) [370 f) Preliminary Report of crossing two Hemipterous Species with Référence to the Inheritance of a Second Exclusively Maie Character. (Biol. Bull., XXVII, N" 4.) [Sera analysé dans le prochain volume Frolich (G.). — Ueberdie Ergebnisse experimenteller Vererbungsstudienbeim Schwein. (Journal fiir Landwirtschaft, 217-235, 1913.) [Chez le Porc, la couleur blanche du pelage est dominante sur la noire, par exemple sur celle du San- glier : c'est une paire de caractères mendéliens typiques. — L. Cuénot 344 L'ANNEE BIOUKilQUE. Gates (R. R.). — Brerdinçi cxperiments xtliich show that hi/hridisatiaii ami mntnlion (ire indcpendi'nl plœiunnena. (Zeits. f. indukt. Abst. u. Vererb., XI, 1914, 209-279.) [373 a) Gerschler ("Willy M.)- — Ueber alternalive Vererhunr] bei Kreuzunrj von Ci/prinodonliden-Gatlungen. (Zeits. f. indukt. Abst. u. Vererb.. XII, 73-96.) [368 b) Zur Frage der Xiphophorus rachovii Regan. (Zool. Anz., XLIV, n'^S, 369-375, 1 fig.) [368 a) Ghigi (Alessandro). — Bicerche sulla eredita nei picctoni domestici. I. Eredita di carat icricranici in rapporto alla origine délie razze domcstiche. (R. Ac. Se. Istit. Bologna, 22 mars, 29 pp., 2 pi., 5 fig.) [367 b) Bicerche sulla eredita nei Piccioni domestici. II. Eredita di caratteri vari nelV ibridismo reciproco, doppiomente reciproco enel reincrocio. (Ibid., 8 nov., 46 pp., 2 pi.) [Ibid. c) Sulla eredita delV ernia cérébrale dei Polli iîi correlazione ad altri caratteri. (Arch. Zool., VIII, 49-88, 3 pi.) [Ibid. Goldschmidt (Richard) und Poppelbaum (Hermann). — Erblichkeitsstu- dien an Sclimetterlingen 2. M'eitere l'ntersuchungen i'iber die Vererbung der sekundàren Geschlechtscharaktere und des Geschlechts. (Zeits. f. indukt. Abst. u. Vererb., XI, 280-316.) [375 Goodnight (Charles). — My expérience ivith Bison hgbrids. (The Journal of Heredit>% V, 197-199.) [306 Gravatt (Filippo). — .4 radish-cabbagc hybrid. (The Journal of Heredity, \ , 269-272.) [Hybride entre Baphanus salivas et Brassica oleracea, d'une énergie de croissance extraordinaire. Absolument stérile avec son propre pollen et celui des parents. — L. Cuénot Griffiths (David). — t Réversion » in prickly Pears. (The Journal of Hérédité', V, 222-225.) [Opuntia ficus, variété sans épines de l'Ile de Malte, fut planté en Californie ; quelques pieds présentèrent des épines sur une partie de la plante ; des boutures faites avec les parties épineuses donnèrent des pieds épineux; des boutures faites avec les parties inermes donnèrent des pieds inermes. C'est une variation de bourgeon, d'allure réversive. — L. Cuénot Gur-witsch (Alexander). — Der Vererbungsmechanismus der Farm. (Arch. Entw.-Mech., XXXIX, 516-577, 2 pi., 16 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume Guyénot (T.). — Le mendélisme et l'hérédité chez l'homme. (Biologica, l\, n° 37, 1-20, 3 fig.) [350 Haecker(V.). — XererbungsgeschichtUche Einzelfragen. III. Ueber dm Gang der Vererbung erworbener Eigetischaften. (Zeits. f. indukt. Abst. u.^'ererb., XI, 1-9.) ' [Essai d'explication, purement verbal, de l'induction somatique. — L. Cuénot Hagedoorn i A. L,). — Bepulsion in Mice. (Amer. Xaturalist. XLVIII. 690- 700.) [Rectification d'un résultat sur les croisements de Souris albinos, noires et agoutis, — - L. Cuénot Herbst (Curt). — Vererbungsstudien. A. Die grôs.se?'e Mutteràhnlichkeit der Nachkommen aus Rieseneiern. (Arch. Entw.-Mech.. XXXIX, 617-650, 1 pi., 13 fig.) [365 Hertwig (G. und P.). — Kreuzungsversuche an Knochenfischen. (Arch. mikr.Anat., LXXXIV, Abt. II, 39pp., 1 pi.) [3t>9 Hesse (P.). — Kannsich dieabnorme W indungsrichtung beiden Gasteropoden vererben? (Zool. Anz., XLIV, 377-380.) [356 XV. - L'HEREDITE. 345 Hinderer (Theodor). — Ueber clic Verschiebung der Vererbiingsrichlung unter dem Einfluss von Kohlensàure. (Arch. Entw.-Mech., XXXVIII, 187- 209 et 364-401, 7 pi.) [365 a) Hyde (Roscoe R.). — Ferlilily and sterility in Drosophila ampelophila. I. Sterling in Drosophila ivilh especial référence to a defect in tlie feincde and ils behavior inheredity. (Journ. exper. Zool., XVII, 141-171.) [360 b) Fertility and sterility in Drosophila ampelophila. II. Fertilily in Drosophila and ils behavior in heredity. (Ibid., 173-212, 9 diagr.) [Ibid. c) Fertility and sterility in Drosophila ampelophila. III. Effets of Cros- sing on fertitily in Drosophila. I V. Effects on fertility ofcrossing within and ivithout an inconstant stock of Drosophila. (Ibid., 343-372, 12 diagr.) [Ibid. Jeffrey (E. C). — Spore conditions in hyhrids and the mutation hypothesis of De Vries. (Bot. Gazette, LVIII, 322-336, 4 pi.) [375 a) Jennings (Herbert S.). — Life and Matter from the standpoint of radi- callg expérimental analysis. — Development and inheritance in relation to the constitution ofthe germ. — Table for Computing the results of the distri- bution of chromosomes., and inheritance ofmendelian factors, in biparental reproduction. (John Hopkins University Circular, n*^ 10, 77 pp.) [Mises au point. — - L. Cuénot b Formulœ for the results of inbreeding. (Amer. Natur., XLVIII, 69.3- 696.) [... L. Cuénot Johannsen ("W".). — Elemente der Exakten Erblichkeitslehre (Jena, G. Fi- scher, 723 pp., 33 fig., 1913.) [Deuxième édition Jollos (Victor). — Variabilitàt und Vcrerbung bei Mikroorganismen. (Zeits. f. indukt. Abst. u. Vererb., XII, 14-35.) [... L. Cuénot a) Kajanus (Birger). — Ueber die Vererbung der Blûtenfarbe von Lupinus mutabilis Swt. (Zeits. f. indukt. Abst. u. Vererb., XVI, 57-58.) [Le bleu et le blanc des fleurs constituent une paire de caractères mendéliens ; le bleu est entièrement dominant. — L. Cuénot b) Zur Kritik des Mendelismtis. (Zeits. f. indukt. Abst. u. Vererb., XII, 206-224.) [... L. Cuénot Lidforss (Bengt). — Résume seiner Arbeilen i'iber Rubus. (Zeits. f. indukt. Abst. u. Vererb., XII, 1-13.) [374 a) Little (C. C). — « Dominant » and « Récessive » Spotting in Mice . (Amer. Natur., XL VII î, 74-82.) ^ [357 b) Coat co/or m Pommer /Jo^s. (The Journal of Heredity, V, 244-248.) [358 Mac Do-well (C. C). — Multiple factors in mendelian inheritance. (Journ. Exper. Zool., XVI, 177-194.) [349 Masoin (E.). — Etudes sur l'hérédité {P^ communication) : transmission hé- réditaire des caractères acquis. Production artificielle d'atrophie congéni- tale de la rate. — Mutilations diverses. — Circoncision. (Acad. roy. de médecine de Belgique, 28 février, 12 pages.) [354 Meijere (J. G. H. de). — Zur Vererbung des Geschlechts und der secundà- ren Geschlechtsmerkmale. (Arch. f. Rass. u. Gesellsch., X, 1-36, 1913.) [Sera analysé dans le prochain volume Metz (Charles "NAT".). — An apterous Drosophila and its genetic behavior. (Amer. Naturalist, XLVIII, 675-692.) [352 Mitchell (Claude W.) and Po-wers (J. H.). — Transmission through the resting er/g of experimentalli/ induced characters in Asplanchna amphora. (Journ. Èxper. Zool., XVI, 347-396.) ' [354 34ri L'ANNEE BIOLOGIQUE. a) Morgan (T. H.). — Multiple a/lolomorplis in Mice. (Amer. Naturalist, XLV II 1,449-458.) [:;3S 6) Sex-limited and sex-linked inheritance. (Amer. Naturalist, XLVIII, 577-583.) [351 c) — — T/ic mechanism of heredily a^ indicalcd hy the inhcrilance oflinkrd characters. (The Popular Science IMonthly, 16 pp.) [347 Morgan (T. H.) and Castle (W. E.). — The orelical distinction between multiple allelomorphs and dose linkage. (Amer. Naturalist, XLVIII, 502-504.) [Discussion. — L. Cuénot Morris (Margaret). — TJie behovior of tliechromalin in hybrids between Fun- rfM/«sanrfCE donne le brun, le nez et les pattes étant également pigmentés en brun chocolat, sans trace de noir; la combinaison Be donne une forme d'un jaune vif, avec des yeux sombres et un nez noir; enfin la combinaison récessive be est un type d'un jaune plus clair avec nez brun rosé et des yeux clairs. Les croisements entre ces différents génotypes donnent des résultats exactement mendéliens. — L. CuÉNOT. a) Morgan (T. H.). — Allèlomorphes multiples des Souris. — M. a faitdes expériences sur les Souris grises à ventre gris (forme sauvage), grises à ventre blanc, noires et jaunes; il en conclut que les différents facteurs en rapport avec ces couleurs constituent des allélomorphes en série, qu'il dé- signe par les symboles suivants : B^, B"^, B*", b [résultat auquel j'étais arrivé, plusieurs années avant la publication de M.]. M. parle d'une nouvelle forme qu'il appelle new (jray : dans sa descendance après croisement avec des brunes, M. a noté la présence de quelques Souris paraissant brunes, mais qui, à un examen plus soigneux, présentaient un pelage nettement tiqueté. Une de ces « news grays >, croisée avec un noir hétérozygote, a donné des brunes, noires, des « news grays », et une Souris très foncée, presque noire, à poil tiqueté. Des essais nouveaux sont entrepris pour savoir si le nouveau facteur appartient à la série des quadruples allélomorphes qui va du jaune au noir. — L. Cuénot. c) Castle ("W. E.). — Hérédité de la taille et théorie de la lir/née pure. — Quand on croise des Lapins de grande taille avec une race de petite taille, la progéniture est d'une taille intermédiaire; la Fo est encore de taille in- termédiaire, de sorte qu'il parait y avoir fusion [blending) des caractères, et que le phénomène semble n'être pas conforme aux règles mendéliennes. Des observations analogues ont été faites sur les Canards, le Maïs, etc., et on peut les résumer dans les conclusions suivantes : quand on croise des ani- maux ou des plantes qui présentent entre eux des différences de taille ou autres caractères quantitatifs, dessinant une variation continue autour d'une moyenne, la progéniture de F) est détaille intermédiaire; généralement elle n'est pas plus variable que les races croisées. La génération F2 varie dans son ensemble autour de la même moyenne que la F,, mais sa variabilité, mesurée par la déviation de l'étalon ou le coefficient de variabilité, est d'or- dinaire plus grande que celle de la génération F,. La variabilité diminue en F";} si les individus de Fo sont auto-fécondés. Deux hypothèses peuvent rendre compte des faits : la première, basée sur l'idée a priori de la constance absolue des gènes, est celle de Nilsson-Ehle et JoHANNsEN ; ils pensent (jue le caractère quantitatif, la taille par exemple, est en rapport avec de multiples facteurs, ne présentant pas de dominance relative, si bien que la F, est sensiblement intermédiaire entre les parents; mais ces facteurs se disjoignent ensuite de façon à foi-mer de nombreuses XV. — L'HÉRÉDITÉ. 359 combinaisons, donnant l'illusion d'une courbe continue; par la sélection on peut extraire de cette population mêlée des combinaisons stables qui peuvent dépasser l'un ou l'autre des parents originels, eu moins ou en plus, et con- stituer des lignées pures, désormais invariables. La seconde hypothèse, émise d'abord par Cuénot, et ensuite par Castlp:, n'admet qu'un seul facteur, mais sujet à modification quantitative dans la F^ ; ces modifications continues, ré- parties autour d'une moyenne, sont bien celles que l'on constate en F^; par sélection, on pourra dépasser la moyenne dans un sens ou dans l'autre, mais ce changement restera toujours réversible; le gène, dans cette hypo- thèse, pourrait donc être inconstant, oscillant suivant l'expression de Cuénot (panachure des Rats, Souris, Cobayes). Il est actuellement impossible de se prononcer avec certitude entre les deux théories. — L. Cuénot, c) Rabaud (Etienne). — Sur une anomalie héréditaire des membres pos- térieurs chez la souris. — Cette anomalie, qui consistait en une réduction du segment tibio-péronien obligeant l'animal à se traîner sur l'abdomen, est apparue dans une lignée sur douze élevées par l'auteur, et, dans cette lignée, parmi les descendants de deux couples seulement. On pourrait attribuer l'anomalie à la consanguinité (les parents étant, dans les deux couples, frère et sœur) ; mais la consanguinité ayant été la règle dans tous les élevages, elle ne peut pas expliquer un résultat obtenu si rare- ment. L'auteur l'attribue à quelque propriété des gamètes, résultant de leur rencontre. — Les individus anormaux, en se reproduisant entre eux, don- nent exclusivement des anormaux; en se reproduisant avec les normaux, ils donnent des normaux, mais qui, à la suite d'accouplement entre eux, donnent des normaux et des anormaux. Le premier caractère est donc do- minant par rapport au second. La proportion entre le nombre des uns et des autres n'est pas donnée par l'auteur, le nombre total ayant été trop peu considérable. D'ailleurs, la fécondité des individus présentant cette ano- malie est très réduite. — M. Goldsmith. Cole (L. J.). — Hérédité chez li's Pigeons. — C. a fait l'étude de l'héré- dité de certaines couleurs chez les Pigeons, notamment du rouge et du noir. Le rouge est présent à l'état potentiel dans toutes les races, mais il ne s'exprime visiblement qu'en l'absence du facteur noir, et quand il n'y a pas de facteur inhibiteur. Pour le plein développement du rouge et du noir, la présence d'un facteur d'intensité est nécessaire; s'il est absent, le rouge apparaît comme du jaune et le noir comme du gris. Le bleu est conditionné par l'absence d'un facteur en rapport avec l'extension du pigment dans les barbules de la plume; sa forme diluée est le plumage argenté. Le blanc est en rapport avec un nombre indéterminé de facteurs qui inhibent la produc- tion du pigment dans certaines aires. La réversion chez les Pigeons domes- tiques est due simplement à la reformation d'une certaine combinaison de facteurs présente chez Columba livia. Quand on croise les formes à colora- tion intense avec celles à coloration diluée, ou les hétérozygotes, on obtient les rapports mendéliens typiques. — L. Cuénot. Barfurth (D.). — Recherches expérimentales sur l'hérédité de l'hyperdac- tylie chez le Poulet et essai d'interprétation selon les lois de Mendel. — Dans cette nouvelle communication, B. insiste sur l'importance du tubercule (Flûgelhôcker) qu'il a découvert antérieurement sur l'aile de l'embryon de poulet hyperdactyle. Dans les quatre races hyperdactyles qu'il a étudiées, cette formation, purement embryonnaire et transitoire, est très fréquente; 360 L'ANNEE BIOLOGIQUE. elle peut être bilatérale ou unilatérale, et le plus souvent coïncide avec une hyperdactylie véritable des pattes. Mais dans 6 % des cas (dans les cou- vées do B.) cotte coïncidence n'existe pas, et alors le tubercule alaire, dont la signification morphologique est celle d'un doigt rudimentaire, devient le seul signe par lequel l'hyperdactylie se manifeste extérieurement. Ces 6 % doivent être ajoutés, dans les statistiques, aux chiffres obtenus par l'examen des animaux adultes ou simplement éclos. Grâce à cette correction, B. montre clairement que, contrairement à ce qu'il avait cru juscju'alors, les modalités de la transmission de l'hyper- dactylie, suivie sur 4 générations successives, répondent avec une grande approximation aux lois de Diérédité mendélienne. — A. Brachet. a-h-c) Hyde (Roscoe R.). — Fertilité et stérilité cJiez Droaophila ampelo- phila. — La mutation à ailes tronquées est caractérisée par la forme carrée des bouts des ailes au lieu d'être arrondie, les ailes atteignant seulement le bout de l'abdomen; la durée de vie de ces mutants est moitié moindre que celle du type normal. Cette forme paraît être toujours hétérozygote (comme les Souris jaunes de Cuénot), car elle produit toujours quelques individus à ailes normales (I pour 6, 2 tronquées), comme celles de la Drosophile sau- vage; de même les individus à longues ailes provenant de formes à ailes tronquées, donnent à leur tour quelques tronquées (1 tronquée pour 7,1 nor- males). Quand on croise les tronquées avec une forme normale, on obtient des Drosophiles à longues ailes, et aussi une forme à longues ailes, nouvelle, avec un petit croissant au bord interne de l'extrémité de chaque aile : cette forme s'appelle le croissant, et se rencontre une fois contre 21 à ailes lon- gues. Ce ne sont pas des proportions mendéliennes, évidemment, mais la régularité des chiffres et la certitude des disjonctions permet néanmoins de penser qu'il y a là un phénomène mendélien qui reste à éclaircir. La mutation à ailes tronquées a une fertilité relativement basse, environ 50 produits par paire, tandis (pie le couple normal en donne environ 200. L'expérience montre que les tronquées produisent en abondance des sper- matozoïdes fertiles, et que les femelles de la même mutation produisent un nombre d'œufs fertiles aussi considérable que le type normal; il est évident que la courte durée de vie de la femelle tronquée joue un rôle dans sa basse production de descendants, mais ce ne peut être une cause suffisante, et il semble bien qu'il y a quelque incompatibilité dans cette lignée entre les œufs et les spermatozoïdes. Les liybrides, par contre, sont d'excellents re- producteurs, que leur mère ou leur père provienne de la lignée tronquée; il est vrai que leur durée de vie est plus grande. Les formes à longues ailes, sœurs ou frères des tronquées, ont une fertilité pas encore normale, mais double de celle des tronquées. — L. Cuénot. b) Dexter (John S.). — L'analyse d'un cas de variation continue de Dro- sophihi par l'étude de ses relations de linhage. — Après la découverte des principes du mendélisme, des exceptions apparentes furent rapidement signalées, par exemple les hybrides d'IIieracium qui reproduisent confor mément à leur type; des explications variées, partliénogénèse, gènes mul- tiples, gènes pathologiques, effets du milieu, ont permis d'interpréter toutes ces exceptions sans conflit avec le mendélisme. D. examine le cas des ailes « en baguettes » (headed wings) des Drosophiles, qui jusqu'ici a complète- ment défié l'analyse mendélienne: ces ailes présentent toute une série de gradations ménagées entre l'aile normale et une aile étroite, de surface très réduite. Le point de départ des observations a été une lignée dont tous les XV. — L'HEREDITE. 361 représentants et ascendants ont des ailes en baguette, quelques-uns présen- tant l'anomalie dans sa forme extrême ; quand cette mutation est croisée avec le type normal, il apparaît dans la F, un nombre plus ou moins consi- dérable de Drosopliiles à ailes rétrécies (de 0 à 50 p. 100), nombre qui varie non seulement de couple à couple, mais même, dans un même couple soumis successivement à difTérentes conditions de milieu. Si le parent màle est anormal, la majorité de la progéniture anormale est habituellement formée de femelles; si c'est le parent femelle qui est anormal, la majorité de la progéniture anormale est habituellement formée de mâles. L'analyse de ce fait prouve, malgré les apparences, qu'il ne s'agit pas de l'action d'un gène sex-linkcd: il est possible que la progéniture mâle est quelque peu influencée soit à verser du côté anormal soit du côté contraire par la nature du cyto- plasme de l'œuf dont elle dérive, alors que les femelles ne sont pas sensibles à une telle action. Le gène qui est le facteur germinal essentiel pour la pro- duction des ailes en baguette est renfermé dans le chromosome n" 3 (sym- bole B') ; son action est modifiée par un autre gène, renfermé dans le chro- mosome n" 2 (symbole /), qui présente la particularité d'être de nature telle (léthale) qu'il empêche le développement d'une Drosophile de condition homozygote. Enfin, la nature des conditions de milieu joue encore un rôle dans la production du caractère : une culture humide, une nourriture alca- line favorisent la production des ailes en baguette par. rapport à une culture sèche et une nourriture acide. La sélection des ailes en baguette du type extrême produit une rapide augmentation de l'anomalie dans la descendance, mais seulement dans les premières générations. — L. Cuénot. Nilsson-Ehle (H.). — Sur un facteur de la couleur agissant comme inhibi- teur (les ùar/)H/es chez l'Avoine. — On connait déjà plusieurs cas où un même gène manifeste son influence dans des parties différentes de l'individu et conditionne des caractères variés: par exemple la couleur des fleurs et des graines de Pisuni est en rapport avec un unique facteur liéréditaire ; il en est de même pour la pilosité et le caractère radiatade Senecio vulgaris. Chez TAvoine, un unique gène conditionne la formation de la ligule et la place des rameaux floraux; en outre, ce facteur inhibiteur agit sur la pilosité et la barbe de l'épillet, et sur Lanneau caractéristique qui est en rapport avec la séparation du fruit d"avec la tige. N. étudie dans le présent travail une unité héréditaire qui est en rapport avec la couleur jaune d'une part, et la barbe de l'épillet d'autre part : les plantes jaunes sont toujours plus faiblement bar- bues que les blanches. Parmi les lignées blanches, la fréquence de la barbule va de 0 à 100 % ; parmi les lignées jaunes, la fréquence va de 0 (cas le plus fréquent) à 25 %. Un croisement des sortes jaunes (symbole sG) avec les sortes noires (symbole S^) donne en F2 des individus noirs, jaunes, jaunâtres et blancs parmi lesquels les jaunes purs ont encore une fois une barbule peu développée et le plus souvent nulle ; les noirs purs ont les formules SGetS^; les blancs purs .sv/, les jaunes purs sG, et les jaunâtres ss G^. Les noirs hété- rozygotes, qui renferment à l'état hypostatique les facteurs GG, ont aussi le plus faible chiffre de fréquence de la barbule. Les hétérozygotes Gg, qui n'ont qu'un seul facteur du jaune, ont proportionnellement une faible barbule, mais comptent aussi des plants munis d'une barbule normale. On peut donc en conclure que le facteur du jaune se comporte comme un inhibiteur de la barbule. — L. Cuénot. Perriraz (J.). — Les trèfles à mulliples folioles [XIV, 2, y]. — Pour de 362 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Vries, les trèfles à quatre feuilles sont des accidents de nutrition. P. ne nie pas l'influence des facteurs de nutrition, mais il estime que les facteurs héréditaires jouent un rôle dans l'apparition des folioles supplémentaires, et pour lui ce sont les principaux facteurs dans toutes les anomalies des feuilles de trèfle. Les observations de P. se rapportent indifféremment aux espèces suivantes : Trifolimn prtilense, repens, aljtrst7'is, pyocumhena, Jujhriduni. Les feuilles normales de ces différentes espèces montrent des déformations inté- ressantes. La foliole impaire terminale présente quelquefois des diverticules plus ou moins bien formés et séparés de l'organe terminal; on assiste ainsi à la formation des trèfles à quatre ou cinq folioles. Le plus souvent, une ou plusieurs nervures secondaires se développent plus fortement que leurs voi- sines, c'est là l'origine du phénomène; les folioles .sont lobées i\ des profon- deurs variables, ce qui prouve bien que les phénomènes nutritifs ont été anormaux. Dans les trèfles à quatre feuilles, suivant la position de la qua- trième foliole, on peut observer que sa formation est due à l'accroissement d'une nervure secondaire, mais c'est loin d'être le cas général, comme le prétend H. de Vries; lorsque des nervures secondaires donneront naissance à des folioles supplémentaires, le phénomène pourra se rencontrer aussi bien dans la foliole terminale que dans les deux latérales, mais on trouvera plus souvent le premier cas, ce qui s'explique aisément par la nutrition plus facile de cette région, les nervures étant dans l'axe du pétiole. On observe aussi fréquemment que le ou les organes supplémentaires sont situés dans un autre plan (jue les folioles principales; il semble dès lors, selon P., que leur origine doit être différente, et c'e.st à ce moment que l'on doit faire intervenir les phénomènes héréditaires, phénomènes dont l'apparition a été déclanchée par une série de facteurs nutritifs qui ont modifié les conditions de vie de la plante. En résumé, on peut dire que la position du nouvel or- gane pourra indiquer à quel facteur on a affaire ; que les facteurs de nutri- tion favorisent l'apparition des nouvelles folioles dans le même plan que les normales et que les facteurs héréditaires les font apparaître dans des plans différents. — M. Boubier. y) Hérédité dans les unions consnnr/uines. a) Pearl(R.). — Sur les résultats delà reproduction consanguine dans une population mendélienno : correction et extension de résultats antérieurs. — Etant donnée une population entièrement constituée par des hétérozygotes Aa, on peut se demander quel sera l'effet d'une reproduction consanguine prolongée (frère X sœur) : la première génération par définition ne con-. tient pas un seul homozygote; dans la seconde, qui a la constitution men- délienne AA -f 2Aa -i- aa, il y en a évidemment 50 9^, Le nombre d'homo- zygotes augmente ensuite à chaque génération, en approchant de 100 %, comme dans les cas d'autofécondation. — L. Cuénot. 8) Hérédité dans le croisement ; caractères des hybrides. Boveri (Th.). — Sur les caractères ch-s larves hi/brides d'Echinides possé- dant drs proportions variables des substances maternelles et paternelles. — Le présent mémoire est destiné à déterminer l'évolution après fécondation hybride des ovules géants de Sphierechinus granuUiris dont B. a signalé précédemment l'existence. Les mensurations montrent que leur noyau, aussi bien que leur cytoplasme, sont de volume double, ce qui prouve qu'ils représentent deux ovules. Ces œufs ont été rapportés par Bierens de H.van XV. — L'HÉRÉDITÉ. 3G3 à la fusion de deux ovogonies ; l'opinion de l'auteur est qu'ils proviennent, au contraire, de la division inachevée de l'ovogonie immédiatement avant la division maturatrice. Les chromosomes se doublent, mais restent tous dans le noyau et, sous l'influence de ce nombre, doublé, le cytoplasme acquiert par nutrition un volume double. Lorsqu'on féconde de tels ovules géants par le sperme de Strongylocentrotus, on obtient des larves nettement hybrides, mais avec prépondérance des caractères maternels. Les caractères sont, en effet, ren- versés : ceux des hybrides ordinaires ayant une prépondérance des carac- tères paternels et ceux des ovules géants, une prépondérance des maternels. Ces caractères se lisent sur le squelette des bras, qui se rapproche de celui du Sphœrechinus parce qu'il est formé de 4 baguettes parallèles et riche- ment ramifiées. On pourrait se demander si cela n'est pas un simple effet physiologique de la plus grande abondance du protoplasme, car chez les larves provenant de fragments d'œufs fécondés le squelette est plus petit que chez les larves normales; deux faits prouvent qu'il n'en est pas ainsi. 1° Les larves non bâtardes provenant d'œufs géants n'ont pas un squelette plus grand que celui auquel elles ont droit de par leur espèce ; 2° chez cer- tains embryons provenant d'œufs géants, la membrane vitelline reste appli- quée au corps ; elle se déchire au cours de la segmentation et il en résulte des extraovats qui éliminent une part du protoplasme ; les spicules cependant restent les mêmes que dans les larves géantes normales. — Ces résultats sont comparables à ceux obtenus par Herbst par la combinaison de la parthé- nogenèse et de la fécondation croisée. Mais l'auteur trouve que les siens sont plus démonstratifs parce qu'il n'y a aucun doute sur l'origine des larves étudiées aux dépens d'œufs géants fécondés, tandis que dans les expériences de Herbst, qui opérait en masse, cette conclusion ne peut s'établir que d'une façon plus ou moins incertaine, d'après des critériums indirects. [Il est curieux de noter que l'auteur s'est trouvé, à propos de la mérogo- nie, vis-à-vis de Delage exactement dans la situation oii Herbst se trouve ici vis-à-vis de lui, et cependant il déclarait à cette époque que la démons- tration directe de la mérogonie, fournie par Delage, n'ajoutait rien à la démonstration indirecte fournie par lui]. Dans les expériences de Herbst les chromosomes paternels paraissent altérés et partiellement éliminés, en sorte qu'il n'est pas sûr qu"ils interviennent en quoi que ce soit, d'où résulte naturellement que les larves sont exclusivement parthénogénétiques et ne peuvent dès lors avoir que des caractères maternels. — L'auteur estime que les cellules des larves géantes ont, dans leurs noyaux, le nombre de chro- mosomes résultant de la fusion d'un noyau ovulaire diploïde avec un noyau spermatique haploïde, et il trouve que c'est la surface et non la capacité du noyau qui est proportionnelle au nombre des chromosomes. Hinderer lui objecte que c'est la capacité du noyau qui est proportionnelle au nombre de chromosomes, à quoi B. répond que cet auteur a méconnu les conditions du problème en mesurant soit le noyau de l'œuf, qui n'est pas en cause, vu que cela s'applique seulement aux noyaux de la larve, soit les noyaux de l'embryon et de la larve, mais jeunes et encore en voie d'accroissement. Cette proportionnalité de la surface au nombre des chromosomes s'explique par le fait que ces derniers, en se pressant contre la surface, distendent la membrane du noyau. [MaisB. ne donne pas la preuve de cette affirmation]. — Contre Hixderer l'auteur soulève aussi une autre objection de même ordre que celle soulevée ci-dessus contre Herbst : d'après B., le fait que le squelette des larves prétendues hybrides dans les expériences de Hinderer se rapproche de celui du Slrongylocentrotus paternel ne prouve pas que ces 364 L'ANNEE BIOLOGIQUE. larves soient réellement hybrides, car cotte resseml)Iance consiste en une réduction du squelette qui s'explique suffisamment par les conditions artifi- cielles du développement chez des larves de Sphœrcchmiis résultant de la pure parthénogenèse, sans rien devoir au sperme surajouté du Slroiigylo- ccntrotioi. — L'auteur tente de résoudre la (question de savoir si la propor- tion du protoplasme ovulaire exerce une influence sur les caractères mater- nels de la larve, opposés aux paternels. Il est impossible de le suivre dans la discussion confuse et entortillée des objections tantôt réelles (Baltzer), tantôt imaginées par lui-même et de la discussion du problème théoriqiie. Tenons-nous en aux faits. Si l'on féconde un fragment d'œuf contenant le noyau, le rapport entre la masse de substance paternelle, (jnelle qu'elle soit, d'où dépendent les caractères héréditaires paternels, et la masse du proto- plasme ovulaire, se trouve doublé, et cependant les caractères de la larve ne sont pas modifiés. F^our écarter l'objection provenant de ce que, dans ce cas, la masse totale de l'œuf est diminuée de moitié, B. compare les larves obtenues non à celles provenant d'œufs entiers, mais à celles provenant d'un blastomère au stade 2, où la masse ovulaire est de même réduite de moitié, sans que cependant le rapport des substances paternelle et maternelle soit modifié, puisqu'il reste le même que dans l'œuf fécondé normal. 11 tire de ces expériences, dont il dit lui-même qu'elles devraient être poursuivies, cette conclusion que les caractères héréditaires dépendent exclusivement du noyau; la proportion plus grande de protoplasme maternel dans les ovules par rapport aux éléments apportés par le sperme n'augmentent en rien les caractères maternels. Ces expériences ont été faites par son pro- cédé habituel, le secouage et la comparaison statistique. [Quant au procédé qui seul aurait pu fournir des résultats indiscutables, savoir la mérogonie individuelle, il ne lui a fourni que des larves rabougries, probablement parce qu'il n'a pas su l'appliquer de façon convenable]. Si les produits hybrides provenant des œufs géants ont des caractères maternels prédo- minants, c'est, selon lui, en raison de ce que le pronucléus paternel était haploïde, tandis que le maternel était diploïde. — L'auteur avait espéré résoudre la question en la prenant par le côté opposé, c'est-à-dire en obte- nant des larves à matériel nucléaire paternel double et à matériel maternel simple. Des expériences antérieures lui avaient appris que le secouage des œufs immédiatement après la fécondation peut inhiber le dédoublement du spermocentre ; en sorte que, dans les œufs dispermiques, les deux spermo- centres non dédoublés déterminent un amphiaster d'apparence normale, mais où le matériel nucléaire est composé de deux pronucléus mâles et un pronucléus femelle. Le problème eût été résolu si on eût pu voir que de ces œufs provenaient des plutei à caractères paternels prédominants. Mais une double difficulté s'est présentée : 1" les œufs présentant les caractères voulus ne peuvent être reconnus avec certitude qu'après traitement par les réactifs, en sorte que l'on ne connaît pas les larves qu'ils auraient fournies; 2° ceux qui, par la grosseur de leur noyau, se présentent comme ayant des chances pour avoir la constitution désirée, s'arrêtent dans le développement à un stade larvaire en forme de petit tétraèdre boursouflé, à pointe à peine indiipiée, n'atteignant pas la forme pluteus. Cependant, B. attribue en partie son insuccès à la mauvaise qualité de son matériel et se propose de poursuivre ces expériences. — "Se fondant sur certaines observations concordantes de Baltzer et de lui-même, d'après lesquelles les chromosomes d'un même noyau n'ont pas tous le même sort dans l'œuf fécondé, B. se demande si le rapport des caractères héréditaires ne pour- rait pas se trouver concentré dans certains chromosomes privilégiés. Il XV. — L'HEREDITE. 365 discute les différentes combinaisons possibles de ces chromosomes privi- légiés hypothétiques, ce qui est d'ailleurs parfaitement superflu, puisqu'il arrive à rappeler que, dans le noyau diploïde des œufs géants, tous les chromosomes sont doublés. — Y. Delage et M. Goldsmitu. Herbst(C.). — Prédominance des caractères materneh dans les larves issues d'o'ufs (jéants [II, 2°; III]. — Dans des travaux antérieurs, H. a montré que lorsque l'on fait subir à un œuf d'oursin un début de parthénogenèse, de telle sorte qu'il ait édifié 1 ou 2 fois un monaster, et qu'on le féconde ensuite par le sperme d'une espèce voisine, les plutei que l'on obtient ont des caractères beaucoup plus maternels que lorsque l'on pratique la fécondation croisée sur des œufs tout à fait vierges. La raison en est, selon H., que la formation d'un ou de deux monasters, préalable à la fécondation, a doublé le nombre des chromosomes dans l'œuf; dès lors ces expériences fournissent un argument direct en faveur de la thèse qui attribue à la chro- matine nucléaire le rôle essentiel dans la transmission des caractères héré- ditaires. Or, on trouve parfois, chez les Oursins, des œufs géants, qui résultent en réalité du fusionnement de deux œufs, et H. a constaté que des œufs sem- blables de Sphœrechinus granularis, fécondés par du sperme de Slrongylo- centrotus lividus, sans que Von ait provoqué un début de parthénogenèse, don- nent aussi des plutei à caractères fortement déviés dans le sens maternel. Les œufs géants, ayant un noyau double, sont, au point de vue nucléaire, exactement composés comme les œufs simples ayant passé par un monaster parthénogénétique. Le résultat de leur développement étant le même, il est susceptible de la même interprétation, et rien n'autorise à dire, selon H., que le cytoplasme, qui est cependant double lui aussi, ait joué un rôle quel- conque. Un fait assez extraordinaire est que les noyaux des œufs géants ne sont pas tous de même taille ; il en est, et c'est le plus grand nombre, qui sont exactement doubles, et sûrement formés par la réunion des pronuclei des deux œufs qui se sont fusionnés. Il semble résulter des observations de H. que ceux-là seuls sont capables d'être fécondés et de donner des plutei. Mais il en est d'autres qui ont un noyau beaucoup plus gros qu'il ne devrait l'être : il est triple ou quadruple ! Il est impossible de donner de cette anomalie une explication positive. H. tend à admettre que dans ces œufs, un ou les deux globules polaires n'ont pas été expulsés. Mais ce n'est qu'une hypothèse, qui n'a en sa faveur que le fait, encore incertain, qu'ils sont inaptes à être fé- condés. En tout cas la question reste ouverte, et peut-être n"a-t-elle, en réalité, qu'une importance assez secondaire. Enfin pour expliquer que dans la nature ou dans le laboratoire des larves, provenant d'œufs égaux au point de vue nucléaire, peuvent cependant différer entre elles par des carac- tères qui les rapprochent plus ou moins de leur mère, H. fait intervenir le cytoplasme ovulaire dont la richesse en substances chromatogènes pourrait être variable. C'est évidemment là une façon indirecte d'admettre l'influence du cytoplasme dans la transmission des caractères héréditaires. — A. Bra- CHET. Hinderer (Th.). — Déviation des caractères héréditaires sous Vinflneyicc de l'acide carbonique [I: II, "?'; III]. — Ce travail est une suite aux études de C. Herbst, portant sur le même sujet, et une confirmation générale de leurs résultats. La combinaison que H. a utilisée est Sphierechinus granu- laris 9 par Strongylocrntrotus lividus j, après provocation d'un début de par- thénogenèse par C0-. Dans les cultures on trouve, à côté de larves hybrides, des larves dont les caractères maternels sont plus accentués ; ces dernières 36r> L" ANNEE BIOLOGIQUE. ont aussi, en général, des noyaux plus volumineux que les autres. Cette augmentation de volume des noyaux est due à ce qu'au moment de la fécondation, l'œuf avait déjà passé 1, 2 ou '.i fois par le stade monaster (sous rinfluence de CO-) et avait ainsi doublé ou quadruplé le nombre de ses chromosomes. L'étude de H. est donc, en somme, basée sur le même plan que celle de Herbst signalée plus haut. Quelques points cependant méritent (le retenir l'attention. En. comparant le volume des noyaux dans les œufs qui ont passé par I, "2 ou 3 monasters, à la quantité de chromatine qu'ils con- tiennent, H. en arrive, en modifiant la loi de Boveri, à dire que l'espace nu- cléaire, donc le contenu du noyau (et non la surface comme dit Boveki), est directement proportionnel à la quantité de chromatine (jui s'y trouve. Cet espace augmente en effet comme 1:2:4:8, selon qu'il n'y a pas eu de mo- naster ou quil y en a eu 1,2 ou 3. Il semble cependant que la modification proposée par H. à la formule bien connue de Boveri soit plus une question de mot qu'une question de fait. Et plutôt que de donner un avis personnel sur cette question un peu subtile, je renverrai le lecteur à la critique que Boveri a faite lui-même des observations de H. En ce qui concerne la mem- brane de fécondation, H. confirme qu'elle ne se forme pas sous l'influence en C0-; cependant, fait intéressant et que Godlewski avait déjà reconnu, les œufs qui ont été soumis à l'influence de cet agent, et ont subi de ce fait un début de parthénogenèse, n'ont aucune tendance à la polyspermie lors- qu'ils sont fécondés. La cause de la monospermie doit donc être cherchée ailleurs. J'ai moi-même fait une remarque analogue en 1913 (C. B. Acad. Se), et dès 1910 j'avais indiqué les raisons qui, selon moi, expliquent pour- quoi plusieurs spermatozo'ïdes ne peuvent pas pénétrer successivement dans l'œuf {A)xh. Entw.-Mech., XXX et Arch. Zool. exp. et gèn., 1910). Enfin, H. pense établir comme un fait que la longueur du fuseau nucléaire dans la mitose, dépend du volume du noyau, de celui du cytoplasme, et du nombre des mitoses antérieures. On peut rappeler que Herlant, dans son travail sur la parthénogenèse chez Bana (Arch.BioL, 1913), a fait de ce sujet une étude très complète. — A. Braciiet. Boyd. — Croisement du Bison et du Bœuf. — (Analysé avec le suivant.) Goodnight. — Mon expérience avec les hybrides de Bison. — Le croise- ment originel est assez difficile à réaliser; on y arrive en élevant un jeune Bison mâle avec une vache du Texas; ce Bison ainsi acclimaté peut couvrir des vaches domestiques. Ce croisement ne donne que rarement des hybrides mâles, car les vaches qui en conçoivent meurent ou avortent : ainsi, sur 45 hybrides, 5 seulement étaient mâles; sur ces 5, 3 moururent dès la naissance ou en bas âge, et deux seulement survécurent; ils furent du reste stériles. Quant aux femelles issues de ce croisement, elles sont souvent infer- tiles, mais il en est cependant qui se croisent volontiers avec le Bison ou le Taureau . La progéniture issue du croisement de ces demi-sang avec le Tau- reau ressemble beaucoup à la race bovine ; elle comprend une assez forte pro- portion de mâles, dont quelques-uns paraissent être fertiles. La progéniture 3/4 sang de Bison, provenant du croisement des demi-sang avec le Bison, ressemble énormément à ce dernier; les mâles sont stériles ou peu féconds, mais les femelles sont parfaitement fertiles avec le Bison ou le Taureau. Ces femelles 3,4 couvertes par un Taureau Angus fournissent des petits mâles, qui cette fois sont fertiles. Par croisement entre ces derniers mâles et des femelles hybrides, ou obtient une race hybride docile, le Cattalo, qui présente un mélange des XV. — L'HEREDITE. 367 caractères de forme des deux espèces originelles ; comme le Bison, elle a 14 côtes; elle est immiine contre la fièvre du Texas, fait face aux blizzards au lieu de les fuir; le poids est plus fort que celui du Bœuf; l'animal est plus rustique et moins exigeant en eau et en nourriture. — L. Cuénot. a) Ghigi (Alexandre). — Recherches sur l'hérédité chez les pigeons domes- tiques. — Hérédité des caractères crâniens oi rapport avec l'origine des races domestiques du Pigeon. — L'auteur a croisé entre elles, de façon systé- matique, 8 races de pigeons domestiques de manière à obtenir des produits ayant 1,8 du sang de chacune de ces races. Étudiant sur ces produits l'hé- rédité des dimensions, il a constaté que le bec prend une longueur égale à la moyenne arithmétique des longueurs de ceux des races parentes. Les dimensions du crâne montrent une beaucoup plus grande variabilité avec des valeurs extrêmes très écartées. Il y a légère augmentation d'indice cé- phalique tendant à la brachymorphie. Par ce caractère, ces hybrides tendent à se rapprocher de C. leuconola en s"éloignant de leur ancêtre sup- posé C. livia. D'une manière générale, la comparaison avec C livia ne montre pas du tout ce retour vers la forme sauvage ancestrale supposée qui est généralement admise chez les polyhybrides. Mais on ne sait pas de façon certaine si C. livia est le seul ancêtre du pigeon domestique. — Y. Delage. b) Ghigi (Alexandre). — Recherches sur V lier édité chez les pigeons do- mestiques. — //. L'hérédité des caractères dans l'hybridisme réciproque, dou- hlevient réciproque et le recroisement . — La principale conclusion de ce travail est que les caractères de l'hybride sont indépendants de la façon dont les sexes des deux parents ont été empruntés aux races parentes, c'est- à-dire que AXB = BXA. Il en est ainsi non seulement à la première géné- ration, mais dans les recroisements des hybrides avec les races parentes : tout dépend de la proportion de sang fournie par chaque race parente donnée, mais rien ne dépend du sexe par lequel est intervenue ladite race parente. Sans vouloir généraliser, l'auteur constate que ses expériences plaident contre la plupart des lois de Giglio-Tûs, et en particulier contre celles dans lesquelles cet auteur fait intervenir le sexe des races parentes. — Y. Delage. c) Ghigi (Alexandre). — Recherches sur l'hérédité de la hernie cérébrale chez les Poxdets. — L'auteur a croisé la grande race de poulets Padoue à hernie cérébrale, dépourvue d'intermaxillaire, très productive et ne couvant pas, à une petite race de Combattants à tête normale munie d'un inter- maxillaire, peu productive et couvant bien : il a obtenu chez les hybrides l'union de la hernie et de la productivité avec l'aptitude à couver. Tous ces caractères se sont montrés fixes, mais, par les efï'ets de la consanguinité, l'éclosion des œufs a été de plus en plus imparfaite, et la race hybride s'est éteinte à la 7*^ génération. La hernie cérébrale du Padoue et l'intermaxil- laire du Combattant sont des caractères fluctuants, et aucune corrélation n'unit la présence de l'un à l'absence de l'autre. En sorte que, chez les hybrides, où la hernie était maintenue par sélection, l'intermaxillaire est resté fluctuant. La taille des hybrides, intermédiaire à la P*^ génération entre celle des parents, est devenue fluctuante dans les générations ultérieures. Aussi peut-on, grâce à la sélection, la diriger comme l'on veut. L'auteur con- clut que, dans les études sur l'hérédité, non seulement il faut distinguer les caractères qualitatifs et quantitatifs, ces derniers subissant seuls, dans la 368 L'ANNEE BIOLOGIQUE. l''^^ génération, la fusion et dans la seconde, la dissociation sériale des valeurs ; mais il faut reconnaître aussi, dans les caractères qualitatifs, une entité quantitative séparable et transmissible de façon indépendante. — Y. Dei.age. Mudge (George Percival). — Quelques phénomènes d'hi/hridalio)i d'es- pèces chez les Faisans. — L'étude des plumages d'hybrides obtenus par croi- sement de deux Faisans Enplocamus nijcthemerus X E. Swinhoii montre que l'interprétation théorique en est très difficile. M., dans cette note pré- liminaire, a confiné son attention à trois aires du plumage du mâle : les plumes interscapulaires, les deux rectrices centrales, et les primaires et secondaires des ailes. \° Plumage interscapulaire. La première génération E. nycthemerus Q X ^- Sivinhoii cf est quelque peu polymorphe. Le fait le plus intéressant est la transmission d'un caractère dune région du plu- mage de la mère, non pas à la même région des hybrides rf , comme cela arrive fréquemment, mais à une autre région. La deuxième génération [E. nycthemerus Q X l'hybride cf) est aussi polymorphe, et montre le même fait. 2° Rectrices centrales. Ici encore on trouve dans les deux géné- rations d"hybndes une transposition de caractères, à la fois de la poule d'une espèce au coq des hybrides, et des rectrices latérales de la mère aux rec- trices centrales des hybrides. 3° Primaires et secondaires. La première génération montre ici encore des faits analogues. Dans la deuxième on a chez un des oiseaux une ségrégation complète d'un des caractères du coq de E. Swinhoii. Dans un autre, on trouve une mosaïque somatique des caractères des deux coqs des espèces parentes. Les autres hybrides sont polymorphes comme dans la première génération. On trouve là une ségré- gation mendélienne de nature un peu particulière. — A. Prenant. a) Gerschler (M. "Willy). — Sur l'hérédité alternative lors du croisement de genres de Cyprinodontes. — G. a croisé le Xiphophorus strigatus Q et le Platypœcilius maculatus cT, formes alliées mais qui diffèrent par de très nombreux caractères, notamment la taille, la présence d'une « épée » (long prolongement ventral de la nageoire caudale) chez le mâle de Xiphophorus, l'existence d'un croissant pigmentaire sur la base de la nageoire caudale de Platypcpcilius, etc. Les hybrides de F) présentent un mélange complet des caractères des parents : la couleur est matrocline, la forme du corps patro- cline, la longueur de l'épée intermédiaire, le croissant dominant. On voit que la Ç Xiphophorus a transmis un caractère (Tépée) qui est propre au mâle. — Le croisement inverse des parents donne un résultat différent, et les hybrides des deux croisements sont féconds entre eux. — L. Cuénot, h) Gerschler (Willy). — La question du Xiphojjhonis rachovii Reyan. — L'auteur constate l'existence dans les eaux de Guatemala d'une race de Xiphophorus rachovii qui présente à la base de la nageoire caudale un cer- tain caractère constant : deux marques noires ou bleuâtres. Ce caractère, in- termédiaire entre ceux du Xiphophorus rachovii typique et luie autre espèce d'un autre genre, le Platypœcilius maculatus, qui possède une tache unique en forme de croissant, suggère l'idée que ce pourrait être un hybride des deux et non pas, comme on l'a soutenu, une forme autonome. Ce serait alors un hybride à caractères constants, contraire à la théorie mendélienne. Des expériences de croisement faites par l'auteur il résulte que la forme dou- teuse est bien un hybride, mais non pas immédiatement entre les deux espèces, mais entre un hybride de 'J*^ génération, obtenu après croisement de l'hybride de la première génération avec une des formes parentes, et la XV. - L'HÉRÉDITÉ. 3tJ9 même forme parente {Platypœcilim). Cet hybride d'ailleurs n'est pas con- stant et les caractères se disjoignent dans les générations ultérieures, ce qui donne satisfaction à la théorie mendélienne. — M. Goldsmith. Hertwig- (G. et P.). — Essais d'hybridation sw les poissons osseux. — Le croisement est très facile dans cette classe d'animaux. Ont été effectués les croisements suivants : Gobius Jozo Q X Gobius capito çf, Gobius jozo 9 X Gobius minutus cf, Gobius jozo Q X Crenilabrus pavo cf, Gobius capito Q X Crenilabrus pavo cf, Crenilabrus pavo Q X Crenilabrus massa cf, Crenilabrus pavo Q X Crenilabrus tinca cf, Crenilabrus pavo 9 X Boos boops cf, Crenilabrus pavo Ç X S maris alcedo cf. Les croisements réci- proques ont été le plus souvent effectués aussi. Les résultats obtenus donnent raison à la théorie générale d'O. Hertwig, d'après laquelle les degrés du pouvoir évolutif des œufs d'hybrides sont l'expression d'une désharmonie variable de constitution entre les idioplasmas paternel et maternel, contenus dans les noyaux. Ainsi le croisement des deux espèces très voisines G. jozo et G. capito donne des embryons viables jusqu'à l'éclosion, quoique faibles. Au contraire l'hybridation d'individus appartenant à deux familles différentes, Gobiïdes et Labrides, entraîne la mort du germe au stade de blastula (ainsi qu'AppELLoF 1894 et Moexkhaus 1904 l'ont déjà constaté aussi chez les Téléostéens). Mais si la désharmonie idioplasmique due à la différence des substances nucléaires mélangées était seule responsable du développement des hybrides, les croisements réciproques devraient donner les mêmes résultats. Or il n'en est rien; car la fécondation des œufs de Crenilabrus par le sperme de Gobius ne permet pas de pousser le germe au delà du stade blastula, tandis que dans la féconda- tion inverse le développement atteint le stade gastral, bien que fortement pathologique. Dans le croisement entre espèces de Gobius, la fécondation de G. jozo, dont les œufs sont petits, par les spermies de G. capito réussit bien mieux que le croisement inverse, dans lequel l'abondance du vitellus em- pêche les gros œufs de G. capito de se développer après fécondation par le sperme de G. jozo. Il faut tenir compte, dans l'explication de l'insuccès des croisements réciproques, de diverses conditions, non seulement de l'impor- tance du vitellus, mais encore, d'après Poll (19111. de la constitution des enveloppes ovulaires, ainsi que d'autre part de la forme des spermies. L'état du vitellus explique, dans certains croisements, les irrégularités de la segmentation, qui ont consisté, dans le croisement Crenilabrus pavo Ç X Smaris alcedo cf, en des fuseaux doubles , des mitoses pluripolaires , etc. Les auteurs se voient donc contraints, par ces nouvelles expériences, de concéder à l'œuf mùr une grande influence, et plus grande même qu'au spermatozoïde, sur le cours des premières phases du développement. Ils s'efforcent, cette concession faite, de maintenir dans toute sa force le prin- cipe de l'équivalence des idioplasmes nucléaires posé par 0. Hertwig et Strasburger, en faveur duquel parlent tant de faits et contre lequel aucun argument sérieux n'a été produit. — A. Prenant. Ne^wman- (H. H.). — Modes d'hérédité chez les hybrides de Téléostéens. — Les Téléostéens constituent un matériel préférable à tous égards à celui des Echinodermes, en raison de la facilité avec laquelle on peut amener les larves jusqu'à un état de développement où les caractères différentiels sont bien reconnaissables. Le croisement qui a donné les meilleurs résultats est celui entre les Fundulus diaphanus et heteroclitus, en dépit du fait que la première espèce vit dans l'eau douce et la seconde dans la mer; ces deux L'ANNÉli BIOLOGIQUE, XIX. 1914. 2i 370 L'ANNEE BIOLOGIQUE. espcH-es se croisent réciproquement cavec une égale facilité, produisant dans chaque cas quelques larves qui éclosent plus tôt que celles des deux espèces pures. D'une façon générale, le mode de segmentation de Tcuaf est princi- ptilement une fonction de la dimension de l'œuf et de sa constitution; le sperme étranger peut accélérer ou retarder la segmentation ou le dévelop- pement subséquent, mais ce n'est pas une fonction héréditaire, car il y a des cas où le sperme d'une espèce à développement rapide produit un retard dans l'évolution, et vice versa; cette influence doit être de nature chimique ou mécanique, analogue à celle des agents de la parthénogenèse artificielle; ce sont seulement les sortes de spermatozoïdes, capables de coopérer avec le noyau de l'œuf dans ses activités héréditaires, qui sont capables de mener à bien une ontogénie complète. Dans trois sur six croisements entre espèces différentes de Fiindulus, le sperme étranger produit dès le début un déve- loppement accéléré, et la larve hybride est plus viable et croît mieux que celles des espèces parentes (par exemple diaphanus X heleroclilus et l'in- verse). — L'hj'bridation possible n'est pas rigoureusement fonction du degré de parenté des formes croisées : ainsi le croisement entre Cyprinodon et Fiindulus, tous deux de la même famille, donne de plus mauvais résultats que celui entre Fundulus (Haplomi) et Gasterosteus (Hémibranches), ou entre Fundulus et Menidia (Acanthocéphales); il est vrai que dans tous ces cas la formation de l'embryon s'arrête assez tôt. — La génération F| des hy- brides de Téléostéens montre tous les cas d'hérédité des caractères structu- raux et physiologiques : il y a très rarement une dominance absolument pure ; le cas le plus fréquent est une condition presque exactement intermé- diaire entre les types parentaux, spécialement en ce qui concerne les carac- tères pigmentaires. Dans quelques cas, il y a une sorte de dominance régio- nale d'un type parental dans une aire, et une dominance de l'autre type dans une autre aire; ou bien, les deux ;types existent côte à côte en mélange intime : ces mosaïques et ces mélanges forment ce que l'on peut appeler l'hérédité particulaire. La constatation de la fréquence d'intermédiaires et de caractères fusionnés dans la F,, ne contredit pas les principes fondamen- taux de l'hérédité mendélienne, car il est pratiquement certain que ces caractères qui semblent se fusionner dans la F,, se disjoignent de manière typique dans les générations suivantes. Les hybrides réciproques diffèrent matériellement en beaucoup de points ; dans la majorité des cas, mais pas constamment, ils se rapprochent plus de la condition maternelle que de la paternelle; jusqu'ici il n'y a pas d'expli- cation plausible de ce fait; il est certain que dans les croisements de Fun- dulus la chromatine paternelle fonctionne normalement et n'est pas éli- minée, comme il arrive dans les hybrides d'Echinodermes. — L. Cuenot. b) Foot(Katharine) et Strobell (E. G.). — Les chromosomes d'Euschistus variolariiis, Euschistus servus et les hybrides des générations F^ et F). — F. et S. poursuivent leurs recherches sur les rapports qui existent entre les chromosomes dits sexuels et les caractères somatiques propres à l'un des sexes. Les Hémiptères Euschistus variolarius et servus possèdent (Wilsonj 14 chromosomes (nombre diploïde), parmi lesquels il y a 2 chromosomes sexuels (X et Y) différents de taille; suivant la théorie de la réduction, il y a deux classes de spermatozoïdes renfermant chacun 7 chromosomes, parmi lesquels il y a soit l'idiochromosome X (spermatozoïde producteur de 9), soit l'idiochromosome Y (spermatozoïde producteur de cf)- D'autre part, Euschistus variolarius présente un caractère mâle évident (tache noire sur le segment génital du cf, absente chez la Q). Cette aire pigmentée manque XV. - L'HEREDITE. 371 complètement chez les çf d'E. serviis. Comme c'est un caractère exclusive- ment mâle, on peut supposer qu'il est déterminé, comme le sexe lui-même, par le chromosome Y, et que par conséquent le spermatozoïde producteur de Q ne peut pas le transmettre. Si E. variolarius Ç est fécondée par un c? de servus, la progéniture ne devra jamais présenter la tache, ni en F, ni en Fo. Or il n'en est pas ainsi; la tache est transmise par la Q variolarius: elle apparaît à un faible degré dans les mâles de la génération F,, et avec beau- coup plus d'intensité dans ceux de la Fo, parfois aussi nette que celle des variolarius cf. 11 en résulte que le facteur déterminant de la tache n'est pas renfermé dans le chromosome sexuel Y puisque la Q qui n'a pas cet idio- chromosome peut transmettre le caractère; il n'est pas non plus dans X, puisque le cf variolarius (qui n'a pas d'X) peut le transmettre à sa progéni- ture cf. [A mon avis, l'expérience de F. et S. démontre simplement que le ca- ractère somatique tache noire n'est aucunement un caractère se.r-ZuiAvf/ (c'est du reste ce que disent Morgan et Doncaster) ; c'est un caractère secondaire banal, comme on en connaît tant, exprimé chez le cf, latent chez la Q]. — L. CUÉNOT. a) Belling (J.). — Elude sur la semi-stérilité. — B. a réalisé de nombreux croisements dans le genre Stizolobium entre les espèces S. deeringianum, S. niveum S. hassjo et une variété du .S. niveum. Les hybrides de la géné- ration F| se ressemblaient en ce qui concerne l'autostérilité. Les fleurs avaient moitié de leurs grains de pollen et moitié de leurs ovules avortés. Dans la seconde génération, la moitié des plantes avaient des grains de pollen normaux, et l'autre moitié un mélange en quantité égale de grains vides et de grains pleins. Les plantes avec grains de pollen parfaits avaient aussi des ovules parfaits ; les plantes semi-stériles avaient la moitié de leurs ovules vides. Les formes fertiles se maintiennent constantes; les plantes semi-stériles se disjoignent : l'avortement de la moitié des grains de pollen et de la moitié des ovules, la disjonction des descendants des plantes demi- stériles en moitié stériles et moitié fertiles, la constance des plantes fertiles sont en accord avec l'hypothèse mendélienne, si l'on admet que les grains de pollen et les ovules, non les plantes, représentent les individualités affec- tées par la disjonction. Si .'^. deeringianum possède un facteur dont l'absence arrête le développement des grains de pollen et des ovules qui lui manquent et si les autres plantes ont un autre facteur identique mendélisant indépen- damment, les grains de pollen et les ovules de l'hybride qui ont les deux facteurs seront anormaux, parce que contrairement à la plante, ils n'ont qu'un facteur et non deux. L'auteur se propose de vérifier expérimentale- ment cette hypothèse. — F. Péchoutre. c) Belling (J. ). — Le mode d'hérédité de la stérilité pariielle dans la progé- niture de certaines plantes hybrides. — La stérilité incomplète de certains hybrides est due à Tavortement d'une fraction des jeunes grains de pollen et des sacs embryonnaires; B. se demande quelle est la proportion des descendants fertiles dans un croisement entre diverses formes de Stizolobium (Légumineuse). Les parents {deeringianium, niveum^ hassjo) ont 100 p. % de grains de pollen sains ; la très grande majorité des ovules sont également sains. Chez les hybrides entre .">. deeringianum et les autres formes, il y a environ la moitié des grains de pollen et des ovules qui avortent. Les micro- spores et les macrospores se disjoignent en viables et non viables, dans des proportions très voisines de l'égalité. Dans la seconde génération les grains de pollen et les ovules de la moitié des plantes avortent encore une fois par 372 L'ANNEE BIOLOGIQUE. moitié; les autres plantes ont des grains de pollen et des ovules sains. Dans la troisième génération obtenue par autofécondation, les parents sains de se- conde génération ne produisent que des grains de pollen et des ovules en bon état, tandis que les parents semi-stériles donnent une progéniture encore une fois coupée en deux, la moitié de celle-ci ayant des cellules sexuelles normales, l'autre moitié des cellules sexuelles à demi avortées. Pour expli- (juer ces résultats, B. propose l'hypothèse suivante : chez N. decringiamim, existe un facteur K, nécessaire pour le développement normal du pollen et des ovules; dans les autres formes, il est remplacé par un facteur L, égale- ment nécessaire; les zygotes hybrides de F^ ont la formule K/.- L/et donnent quatre sortes de gamètes, KL, K/, kL et kl: l'hypothèse est que KL et kl avor- tent, soit par présence de deux facteurs au lieu d'un, soit par absence d'un facteur nécessaire, tandis que les microspores et mégaspores K/ et AL sont respectivement semblables, au regard de la fertilité, à celles des parents originels du croisement et se développent normalement. — L. Cuénut. a) Shull (G. H.). — Gènes doubles pour la forme de la capsule de Bursa biirsa-pastoris. — Nh^sson-Emle (1908-09) et East (1910) ont découvert qu'une même caractéristique phénotypique peut être produite indépendamment par un quelconque d'un groupe de facteurs mendéliens non aliélomorphes l'un à l'autre, de telle sorte que les caractères alternatifs se manifestent dans la Ko dans les proportions 15 à 1, 63 à 1, 255 à 1, etc. Ces déterminants indépendants qui produisent de tels résultats équivalents sont appelés par S. des gènes doubles. Ce pliénomène, encore rarement connu, parait se présenter pour la forme triangulaire de la capsule, caractéristique de Bursa bursa-pastorU: les deux gènes sont désignés par les symboles C et D, leurs aliélomorphes dominés par c et d (= le type Heegeri). Tous les individus de la F , , résultant du croisement de bursa-pastoris avec Heegeri., ont des capsules triangulaires; leur symbole est CcDd; ces hybrides, auto-fécondés, donnent en F2 une population dimorphe, comprenant 15 capsules triangulaires pour une oviforme du type Heegeri. Les premières ont des formules variées, C D C D, cdCd, cdcD, etc., c'est-à-dire renfermant au moins 1 déterminant domi- nant; la combinaison dominée cdcd est la seule qui donne le petit type de capsule oviforme. Si maintenant on obtient une F3 en autofécondant les plantes de Fo, il apparaît trois sortes de familles : toutes les formes qui renferment au moins 2 déterminants dominants semblables (par exemple CDCD, cDcD, CdCD, etc.) ne donnent que des individus à capsules trian- gulaires, puisque le zygote renfermera toujours au moins un déterminant dominant C ou D ; toutes les formes hétérozygotes qui ne possèdent qu'un déterminant dominant (par exemple cBcd) donnent par autofécondation la proportion mendélienne 3 et 1 ; enfin la forme qui est hétérozygote pour les deux déterminants (CDcrf) donne par autofécondation la proportion 15 trian- gulaires contre 1 oviforme, suivant la formule générale 4" — 1 contre 1, n étant le nombre des déterminants doubles qui sont présents dans les cel- lules germinales. La F,; donne un critérium additionnel du doublement des déterminants : la famille de F 3 qui, autofécondée, a répété le rapport pré- senté par la Fo de 4'^ — 1 contre 1, est la seule qui va redonner encore une fois toutes les combinaisons que présentait en Fo le croisement bursapaslo- ris X Heegeri; les autres familles de F;, donnent bien les résultats que fait prévoir la théorie; les très petits écarts numériques que l'on peut noter tien- nent sans doute à une fécondation sélective (lui favorise légèrement l'union de gamètes dissemblables. Jus(ju'ici on connaît trois cas comparables pour le dédoublement des déterminants à celui de la capsule des Bursa ; ce sont : XV. — L'HÉRÉDITÉ. 373 la présence d'une ligule chez Avenu saliva (Nilsson-Ehle 1909); la couleur rouge du grain chez Triticum vulgare (Nilsson-Ehle 1908), l'endosperme jaune de Zea Maïs (East, 1910). S. pense qu'il ne faut pas confondre avec les déterminants doubles, triples, etc., dont l'existence est maintenant hors de doute, ceux qu'il appelle déterminants pluraux : ces derniers sont des déterminants indépendants, qui conditionnent un même caractère descriptif; par exemple une hauteur de plante peut être conditionnée par un détermi- nant N du nombre des entre-nœuds et un autre L de la longueur de ceux-ci. Les caractères quantitatifs héritables sont probablement dus à des détermi- nants pluraux et sans doute aussi à des déterminants doubles. On peut penser à l'existence de déterminants pluraux quand la F2 présente une variabilité plus grande que celle des parents et des hybrides de la F, (panachure des Rats, des Souris, longueur des oreilles de Lapins, etc.). S. émet diverses hypothèses pour expliquer l'apparition des déterminants doubles, en admet- tant que les gènes sont fonctions des chromosomes. — L. Cuénot. Davis (B. M.). — Éludes de génélique sur Œnothera. V. Quelques croise- ments réciproques d'Œnothera. — De Vries a récemment attiré l'attention sur les remarquables différences présentées par certains hybrides prove- nant de croisements réciproques; il a remarqué de plus que certaines espèces, quand elles fournissent le pollen, manifestent une très forte domi- nance sur d'autres, de sorte que les hybrides sont nettement patroclines. D. a réalisé un certain nombre de croisements, biennis des dunes de Hollande X muricala, et l'inverse j (croisement déjà obtenu par de Vries), biennis X franciscana (côte du Pacifique), biennis X grandiflora, muricala X g>'.in>>- Dans les trois premiers croisements, les hybrides réciproques sont patroclines dans leur morphologie générale; quelques caractères se présentent conmie une fusion, et d'autres comme matroclines (forme des sépales, longueur des bractées, etc.). Dans le dernier croisement les hybrides sont fréquemment stériles; ils sont intermédiaires sans tendances patroclines ou matroclines marquées, excepté 4 plants exceptionnels. — L. Cuénot. Gates (R. R.). — Croisements expérimentaux montrant que l'/iybridalion et la mutatio)i sont des phénomènes indépendants. — Les Œnotliera grandi- flora et rubricalyx diffèrent par un si grand nombre de caractères, que leur croisement peut être regardé comme interspécifique. Les hybrides de la F,, dans le croisement r//-«/if/{/?o/"a X rubricalyx et le réciproque, sont uniformes et intermédiaires entre les parents ; quelques caractères seulement sont pa- troclines. La pigmentation rouge (symbole R), mutation qui distingue rubri- calyx de rubrinervis, est plus ou moins dominante §ur r ("pigmentation de rubrinervis) : elle se traduit surtout par la présence d'hypanthies (fleurs de tige), soit rouges soit vertes. En Fo, il y a disjonction et ségrégation de R et r. Dans certaines familles de F2, la proportion mendélienne 3 et 1 n'est pas constamment réalisée ; G. a observé les proportions non mendéliennes 5 et 1 et 10 et 1 ; l'explication de cette prépondérance de certains individus en ce qui concerne le pourcentage des plants R ne peut pas jusqu'ici être donnée sur une base mendélienne. Grandiflora semble exercer une influence inhibitrice, en réduisant la quantité de pigment rouge dans la proportion où cette forme est représentée dans la parenté d'un croisement, et aussi en réduisant l'excès des R dans une population hybride. Ainsi, si on croise un F, d'une part avec grandiflora, d'autre part avec rubricalyx, dans le premier cas la pigmentation est réduite, dans le second cas elle est renforcée. Une Fo entre grandifloraQi rubricalyx 374 L'ANNEE BIOLOGIQUE. comporte de 4 à 9 pour 1 de R et de /•, mais le recroisement avec rjrandi- flora fait baisser la proportion jusqu'à 1,23 pour L Le caractère du nanisme (symbole /) se comporte au point de vue des proportions non mondéliennes de certaines familles comme la pigmentation rouse; les grandes tailles et les petites tailles sont en F., dans la proportion 7 à^l. Les autres nombreuses différences entre f/randifloraet riibricaly.v, feuilles, l)ourgeons, pubescence, époque de floraison, etc., sont très nettement des caractères non mendéliens, qui se fusionnent chez les hybrides, sans aucune dominanee ni disjonction : il ne semble pas que ce soit une explication va- lable que d'invoquer l'existence d'unités multiples en rapport avec ces carac- tères, comme on l'a fait pour d'autres cas. Un des plus importants résultats de G. est la preuve que l'hybridation et la mutation sont des phénomènes indépendants; une mutation n'est pas une combinaison nouvelle de gènes : en effet, il est apparu, parmi les hybrides, quatre mutants seinilata-grandi- flora, combinant les caractères du mutant Vriesien semilata avec certains caractères hérités du parent grand ifli ira. Deux autres étaient lata-rubrica- hjx, ayant le feuillage et le port du mutant laia, combinés avec la pigmenta- tion rouge de riibricabjx: or, tous ces plants renfermaient 15 au lieu de 14 chromosomes, et il ne parait pas douteux que le caractère lata ou semi- lata est en rapport avec l'apparition de cet extra-chromosome, et que le mu- tant provient de l'union d'un gamète à 7 chromosomes avec un gamète à 8 (tel qu'on en a vu parfois). Si l'on se souvient que gigas est une OEnothère à 28 chromosomes, il paraîtra évident que l'apparence sporadique de muta- tions est un processus entièrement distinct de combinaisons ou de fusions hybrides. — L. Cuénot. Renner (O.). — Fécondation et formation de l'embryon c/ie: Œnothera Lamarckiana et quelques espèces parentes. — La double fécondation est nor- male. Le nombre des chromosomes dans l'embryon et dans l'endosperme est de 14. Les croisements Œnot/tera biennis X muricata et biennis '>[ Lamar- ckiana donnent des graines fertiles. Le croisement 0. ynm-icata -Y enise X biennis donne des embryons et des endospermes malades. 0. Lamarckiana donne par autofécondation une bonne moitié de graines stériles. Les mu- tantes (J. nauella et rubrinervis produisent au moins le 50 o/o de graines stériles, tandis qu'O. gigas produit plus du 50 % de semences fertiles. — M. BOUBIER. Chapin. — Hérédité chez les Chimères [XVI]. — C. trouve dans un vieux jardin trois pieds di Amaranthns retro/Je.rus, h feuilles variées; quelques feuilles ou brandies étaient entièrement vertes, d'autres entièrement blan- ches, d'autres à taches irrégulières de blanc. Les graines récoltées sur les parties entièrement blanches ont donné uniquement des pieds blancs ; les graines récoltées sur les parties vertes ont donné uniquement des pieds entièrement verts; enfin quelques graines '(1 à 2 %) donnent des pieds à feuilles panachées; C. suppose que celles-ci résultent d'un croisement entre cellules germinales provenant l'une d'une région verte et l'autre d'une ré- gion blanche. Il paraît bien que ces Âmaranthes sont des chimères natu- relles, analogues aux chimères de greffe et aux Pelargonium zonate pana- chés étudiés par Baur. — L. Cuénot. Lidforss (B.). — Bésumé de ses travaux sur Bubiis. — L. a laissé enîre les mains de Johannsen le manuscrit de ses recherches sur les Ronces, et XV. - L'HEREDITE. 375 celui-ci eu publie un résumé. Chez les Rubiis, outre les vrais hybrides, il apparaît régulièrement de faux hybrides, qui sont semblables à la mère et fournissent une descendance entièrement constante. Le rapport entre les faux et les vrais hybrides varie beaucoup suivant le degré de parenté des espèces; chez des formes très proches, L. observe à peu près l'égalité de nombre ; /?. thyrsnntlms X cœsius donne parmi des centaines de faux hybrides un seul vrai; d'autres croisements ne donnent que de faux hybrides. H. to- mentosus X vestitus ou polyanlhemus fournit uniquement de vrais hybrides, alors que le croisement inverse donne une majorité de faux hybrides. Les hybrides vrais donnent naturellement en F2 une disjonction normale, tandis que les faux, provenant de pseudogamie ou de mérogonie avec dégénéres- cence du noyau mâle, ont une descendance matrocline constante. Le croi- sement de R. corylifolius par csesius donne une F, uniforme, avec une fé- condité élevée, intermédiaire dans presque tous ses caractères, mais la pilosité et les piquants plus développés que chez les parents ; F2 très po- lymorphe, avec parfois des fleurs allant du rose pâle au rouge foncé, alors que les deux parents ont des fleurs blanches. Parmi les produits de la F3 se trouverit des plantes pareilles à des formes sauvages considérées comme bonnes espèces. L'hybride acuminatus X cœsius a pu être fécondé par une troisième espèce, ce qui a donné un hybride triple, très polymorphe, dont la fécondité va de l'optimum à la stérilité, et qui présente des caractères nouveaux, n'appartenant à aucun des parents. L. fait un parallèle entre les variations des Bubus et les mutations d'Œnothera; dans bien des cas, ce que l'on appelle mutation est une nouvelle combinaison de gènes à la suite d'hybridations. — L. Cuénot. Jeffrey (E. C). — État des; spores dans les hybrides et la mutation de De y ries. — Examen des spores et du pollen dans un certain nombre de Crypto- games et de Phanérogames, chez des espèces pures et des espèces hybrides. L'auteur désigne sous le nom de « crypthybrides » les espèces dans lesquelles l'hybridité est révélée par l'organisation du pollen. — P. Guérun. Goldschmidt (R.) et Poppelbaum (H.\ — Etudes sur Vliérêdité chez les Papillons. 2. Xouvelles expériences sur l'hérédité des caractères sexuels se- condaires et du sexe. — Dans un travail antérieur [Zeits. f. indukt. Abst- u. Vererb., VU, 1912), G. a montré que le croisement de Lymantria dispar avec sa variété japonica donnait des hybrides normaux quand dispar fonc- tionne comme mâle, tandis que le croisement inverse (dispar Q X jo,po- nica cf) fournit outre des mâles normaux des femelles gynandromorphes. Dans la F2, il y aune disjonction en femelles normales et gynandromorphes. Les mâles japonica qui proviennent de cultures consanguines n'ont pas la propriété de produire des Q gynandromorphes, alors que les Q consan- guines la possèdent. Enfin, il peut exister aussi des cf gynandromorphes. Pour expliquer ces résultats singulièrement complexes, G. a admis que les facteurs en rapport avec l'hérédité du sexe étaient au nombre de quatre paires mendéliennes : F = facteur déterminant du sexe femelle, et /", son absence. M = facteur déterminant du sexe mâle, et m, son absence. G = facteur en rapport avec les caractères sexuels secondaires femelles, et g, son absence. A = facteur en rapport avec les caractères sexuels secondaires mâles, et a. son absence. M est épistatique sur F, et A sur G. De plus, deux facteurs hypostatiques 376 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. réunis dominent un seul épistatique, de sorte que FF domine M, et que G G domine A, ce qu'on peut exprimer en donnant une valeur concrète aux fac- teurs; par exemple, supposons que A = GO, et que G = 40; on comprendra que dans le groupement A G, A domine G de 20 unités, tandis que dans le groupement G G A, ce sont les facteurs femelles qui surpassent le facteur mâle de la même quantité. Enfin M et A sont hérités ensemble comme s'ils étaient localisés dans un même chromosome ; il en est de même pour G et F. La formule du mâle dispar est (FG) (FG) (xMA) (MA) ; il ne forme donc qu'une seule sorte de gamètes (FG) iMA). La formule de la femelle est (FG) (FG) (MA) (ma), et elle forme deux sortes de gamètes, (FG) (MAi et (FG) (ma). Dans la variété japonica, plus grosse, plus vigoureuse, colorée plus vive- ment, la constitution germinale est la même que chez dispar, à un détail près ; G. admet que la valeur potentielle absolue de A et de G n'est pas la même que chez dispar; il faut supposer que le facteur A de japonica vaut 120, et que G vaut 80 (c'est-à-dire le double des valeurs supposées chez dis- par). Quand on croise les deux races, il se forme un système épistatique autre (jue le normal : par exemple, une femelle hybride aura la formule (FGi (FG) (MA) {ma}, que l'on peut écrire FFM/» GGArt; c'est bien une femelle, à cause du groupement FFM;«, mais A, facteur des caractères mâles, de valeur 120, surpasse en puissance le groupement GG, facteurs des carac- tères femelles, de valeur 80, de sorte que la femelle hybride est un gynan- dromorphe. Dans la variété yapoHîcr/, comme chez dispar, le facteur A est épistatique sur G; comme on a attribué au facteur G une valeur potentielle de 80 unités, il en résulte que G d.e japonica surpasse en puissance le G de dispar (valeur 40 unités I. Outre la Q gynandromorphe dont la formule a été établie ci-des- sus, on conçoit donc qu'il peut exister une autre Q également gj-nandro- morphe, de formule GGAa, car A de valeur 120, concurrence le groupement GG également de valeur 120 (40 + 80). Toutes les autres formules possibles donnent des femelles normales. Mais il existe aussi des mâles gynandromorphes, connus des collection- neurs, qui les désignent improprement comme hermaphrodites de couleurs. Si l'hypothèse des puissances relatives des facteurs, énoncée plus haut, est vraie, on doit prévoir une formule capable de donner un mâle gynandro- morphe : il est évident qu'un mâle de formule GG AA doit être gynandro- morphe, puisque GG, facteurs des caractères sexuels femelles 'valeur 160), surpassent de beaucoup en puissance les facteurs des caractères mâles (valeur 120» : deux croisements peuvent fournir des mâles de cette formule : 1° cf {japonica Q X dispar ^) X 9 {japonica Q X dispar c")- 2= cf {dispar Q X japonica cf) X 9 {japonica Q X dispar cf). Chacun de ces croisements doit donner 1/8 de mâles ayant la constitution requise GG AA. Or, l'expérience réalisée donne exactement les résultats prévus, ce qui prouve l'exactitude des hypothèses émises : on obtient en tout 204 mâles parmi lesquels 144 sont normaux et 20 gynandromorphes (les chiffres théo- riques sont 143.5 et 20,5). Tous les gynandromorphes dont il a été question jusqu'ici ne sont nulle- ment des hermaphrodites; la mosaïque porte uniquement sur les caractères sexuels secondaires visibles extérieurement; les glandes génitales sont de type normal. Ou, pour nous exprimer en langage de facteurs, les facteurs F et M ne présentent pas habituellement dans la variété japonica des phé- XV. — L'HÉRÉDITÉ 377 nomènes de plus grande puissance comme A et G. Mais on peut imaginer qu'il existe des individus ou des races chez lesquels F et M sont soit hypo- potents ou hyperpotents ; ou obtiendra alors en F^ des femelles hautement gynandromorphes dont la formule sera FFM/«;M a une puissance telle qu'il dépasse la somme F + F, de sorte que les Papillons sont soit hermaphro- dites soit intermédiaires à divers degrés entre mâle et femelle, ou bien encore sont des mâles à constitution factorielle de femelles. G. et P. ont obtenu un tel résultat dans leurs élevages de 1911 et 1912 en utilisant des femelles de dispar, qui se sont montrées particulièrement hypopotentes ; ces Q dispar (de Silésie) ont été croisées par des ç^ japon ica de race pure. La F, comprit uniquement des mâles (408), parmi lesquels 71 présentaient de petites marques blanches sur les ailes; ces derniers étaient en réalité des femelles avec lafconstitution anormale FFM??i, que les auteurs désignent par le terme de femelles-màles [Weibchenmànnchen) . Quand on les dissèque, on trouve un appareil génital qui parait mâle, mais dont le « testicule », au lieu d'avoir la belle couleur rouge typique de cet organe normal, est jaune comme un ovaire; il renferme toujours des faisceaux de spermatozoïdes et des œufs plus ou moins bien développés. Ces pseudo-mâles essaient de copuler et peuvent y réussir, mais il y a presque toujours quelque anomalie dans l'acte; l'armature génitale, souvent mixte entre l'armature mâle et la femelle, est parfois d'un type purement mâle, le pénis et la gaine péniale étant seuls un peu monstrueux. En somme, ces femelles-mâles ressemblent singulièrement à des mâles, puisqu'ils peuvent avoir un testicule et un appareil copulateur entièrement normaux ; cepen- dant G. et P. affirment qu'ils ont une constitution factorielle de femelles, soit FFMm, soit FFMm, et ils se proposent d'en donner la preuve en faisant copuler une de ces femelles-mâles avec une vraie femelle; reste à voir si le résultat s'accordera avec les prévisions factorielles. Si l'on prélève des che- nilles et pupes, à divers stades, dans un élevage qui fournit des femelles- mâles, il semble qu'on trouve au début plus de femelles, ou du moins plus d'ovaires, qu'à la fin de l'évolution ("2 3 au début contre 1 15 à la fin); il parait donc que les individus de constitution factorielle femelle ont évolué peu à peu en mâles plus ou moins parfaits, ce qui explique la surprenante prédominance de mâles dans ces élevages. Par exemple, un éleveur a relaté RiCHTEK, lalevn. entom Zeitsc/iri/t, 1909-10, p. 220) avoir obtenu du croise- ment dispar 9 ps-r japonica cf, -160 Papillons, tous mâles; évidemment, il a pris pour des mâles les Weibchenmànnchen de l'élevage. Le travail de G. et P. se termine par une étude sur les effets modifica- teurs des croisements consanguins; ceux-ci ont sûrement chez dispar une influence fâcheuse vers les 8^ et 9° générations, se traduisant par une évo lution ralentie; ces eifets disparaissent complètement par un « rafraîchisse- ment », obtenu par un croisement étranger. Les croisements consanguins modifient aussi, d'une façon qui n'est pas très claire, la puissance des déter- minants M et A de japonica. — L. Cuénot. Poppelbaum (H.). — Etudes sur les Papillons hybrides gynandromorphes provenant du croisement de Lymantria dispar L. avec japonica Motsch, avec une revue sur les causes et l'interprétation de la gynandromorphie chez les Arthropodes. — On connaît le profond dimorphisme sexuel des mâles et fe- melles de Lymanlria dispar: les gynandromorphes femelles, obtenus par divers auteurs et notamment Goldschmidt à la suite de croisements appro- priés, montrent sur les ailes une mosaïque d "écailles claires (femelles) et foncées (mâles) ; chez les mâles gynandromorphes, il n'y a pas de modification 378 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de la forme et de la grosseur des ailes, mais seulement une pigmentation mosaïque. Les antennes des femelles gynandromorphes montrent toutes les phases intermédiaires possibles entre celles des femelles pures (filaments très courts) et celles des mâles purs (filaments trrs longs), et souvent même des formations mosaïques. Les mâles gynandromorphes ont toujours des antennes du type purement mâle. Chez les femelles gynandromorphes, les ovaires sont typiquement uni- sexués; toutes les anomalies que l'on peut relever s'expliquent par des dévia- tions de développement dues à la pression d'un abdomen étroit. Au contraire, les testicules des m;Vles gynandromorphes renferment, outre une grande quantité de spermatozoïdes mûrs, un nombre variable de cellules femelles non douteuses; ces ovocytes s'arrêtent dans leur développement à un stade qui correspond chez les femelles normales au début de la période nymphale, et beaucoup dégénèrent. Les voies génitales, à part de légères anomalies, sont toujours franchement du type femelle ou du type mâle, chez les gynan- dromorphes de l'un et l'autre sexe. L'armature génitale externe présente des modifications variées, surtout accentuées chez les femelles gynandromor- phes, qui consistent en une tendance à acquérir des pièces de l'autre sexe, mais jamais il n'y a métamorphose complète. Les gynandromorphes (qu'il n"y a pas lieu de séparer des hermaphrodites glandulaires, tous les passages existant entre les uns et les autres) se pré- sentent chez les Arthropodes, non seulement à l'état de nature, mais aussi dans certaines conditions expérimentales : hybridation d'espèces et de va- riétés (Abeilles d'EuGSTER, hybrides de Saturnia, d'Aglia tau, chenille de Bombijx mori de Toyama, etc.); croisements consanguins et parthénogenèse (Phasmes de Sinéty), actions de température (pupes de Lymantria soumises au froid), castration parasitaire (Andrènes parasitées ■çd.v Stylops, Eupagurus par Pellogaster, Inaclms par Sacculina). Ces gynandromorphes présentent tous les cas possibles de mélange de caractères des deux sexes ; chez les Crustacés, la femelle se rapproche seulement du mâle intérieurement et extérieurement, tandis que le mâle acquiert de véritables caractères féminins et développe même parfois des œufs dans les testicules ; chez les Andrènes, les deux sexes présentent à un certain degré des caractères du sexe opposé, mais les gonades ne participent pas à ce changement ; elles ont une forte tendance à l'atrophie ; chez les Papillons gynandromorphes, la femelle prend des caractères secondaires du sexe mâle, mais ses glandes génitales restent des ovaires; le mâle reste habituellement peu ou point modifié; seulement dans le cas de Lymantria dispar, il se développe des œufs dans les testicules. P. passe en revue les différentes hypothèses proposées pour expliquer la gynandromorphie ; il est plutôt favorable à l'hypothèse des chromosomes ou facteurs à potentialité variable, émise par Goldschmidt. — L. Cuénot. Ç) Tèlégonie. a) Rabaud (Etienne). — liecherches sur la télégonie. — Des souris grises de lignée connue, après avoir été fécondées par un mâle noir panaché, n'ont pas montré traces de panachure ni de noir dans une seconde portée due à l'accouplement avec un mâle gris. L'auteur part de là pour nier non seule- ment la télégonie, mais l'action morphogène des ferments solubles. car si un caractère peut être sous la dépendance de ieh ferments, c'est bien la couleur, et ces ferments peuvent passer aisément du fœtus à la mère dans les échanges osmotiques. — Y. Delage. CHAPITRE XVI lia variation Bateson ("W.). — Prohlems nf Genetics. (Yale Univ. Press, New-Haven, 258 pp./2pl.,fig., 1913.) [382 Beauverd (G.). — Encore les Leonlopodium de F Asie russe. (Bull. Soc. bot, Genève, "î^ sér., VI, 27.) [394 Beijerinck (M. "W.). — Ueher das Nitral ferment und i'iber physiologische Arlhikhnig. : Folia microbiologica, III, 91-113.) [390 Bezzi (M.). — Ditterl cavernicoH dei Balcani raccolti dal Doit. K. Ahsolon. (Atti délia Soc. ital. di se. natur. e del Musea civico, LUI, 207-230, 4 fig.) [387 Bierbaum (Georg). — Untersuchungen liber den Bau der Gehorgane von Tiefseefischen. (Zeitsclir. wiss. Zool., CXI, 281-380, 17 fig., 2 pi.) [386 Blakeslee (Albert F.). — Corn and Men. (The Journal of Heredity, V, 511-518.) [Exposé semi-populaire des deux influences qui agissent pour détermi- ner la taille des plants de Maïs et de l'Homme : influence du milieu, non héréditaire, d'une part, constitution héréditaire, d'autre part. — L. Cuéxot Brandegee (Miss K. L.j. — Variations in Œnolhera ovata. (Univ. of California Publication in Bot., VI, 3, 41-50, 2 pi.) [Description de variations des divers organes de cette plante et qui doivent être attribuées à l'existence de petites espèces. — F. Péchoutre Brunelli (G.) e Atella (E.). — Ricerehe sw/gli adattamenti alla vila planc- ton ica. (Biol. Centralbl., XXXIV, 458-466, 4 fig.) [385 BuUer (R. A. H.). — The organisation of the Hyrnenium in the Geniis Coprinus. (British Ass. f. adv. of Science, 83'^ Report, 715-716.) [Le nombre des spores dans le genre Coprin peut être de quatre, trois,' deux ou un. Dans la plupart des espèces les bandes sont dimorphiques. Des bandes longues sont entremêlées de bandes courtes. L'espace liymé- nial est ainsi économisé pour la production des spores. — F. Péchoutre a) Castle (W. E.i. — Yellow varieties of Bats. (Americ. Naturalist, XLVIII, 2.54.) [383 b) Variation and sélection : a reply. (Zeits. f. indukt. Abst. u. Vererb., XII, 257-264.) [Réponse aux critiques de Hagedoorn au sujet des Rats panachés. — L. Cuéxot Cavazza (F.). — InfJuenza di alcuni agenti chimici sulla fecondita del Bombyx mori e sid sesso délie nova prodotte. (Atti délia Soc. ital. per il progresse délie science, VII, 921-924.) [388 Cox ("W. T.). — Is melanism due to food? (Science, 17 juillet, 99.) [389 Curtis (Maynie R.). — A biometrical Study of egg-production in the do- mestic Fou'l. IV. Factors influencing the size, shape. and phgsical consti- tution ofeggs. (Arch. Entw.-Mech., XXXIX, 217-327, 5 pi., lé fig.) [384 380 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Deleuil (D""). — /.es vdriatious du jjlumaye chaz le Pilchou provençal. (Rev. fr. Ornith., N« 61, 294-2y().) ' [387 a) Eisenberg (Philipp). — Unlcrsuchungcn uber die Variabilitàt der Bak- ti'ricn. III. Weitcre (j)Uei:'ie œcogénique. XVI. — VARIATION. 393 b-c) Eisenberg (Philipp). — Recherches sur lavnriabilité des bactéries. — Domaine de variation du B. prodigiosus et du B. violaceus. — Mutations dans le groupe de Bact. fluorescens, Bact. pneumonix, chez Sarcina tetragena et chez Bact. lyphi [XVII, «, a]. — En partant de 7 cultures différentes de B. prodigiosus (5) ou de B. kiliense (2), l'auteur a pu obtenir sur milieux ordinaires ou sur milieux chargés de matières colorantes, 22 variétés diffé- rant entre elles par la couleur (rouge brun, rouge, orange, etc., incolore), par la transparence et la viscosité des colonies, enfin par la rapidité de leur croissance. Ces variations (mutations) se produisent plus rapidement et plus fréquemment en milieux liquides qu'en milieux solides. Des doses de matières colorantes presque capables d'empêcher le développement mêlées à l'eau favorisent la mutation. On n'obtient pas de toutes les souches le même ensemble de formes. Les formes mutées sont généralement stables; on en trouve pourtant qui for- ment des couples avec passage fréquent de l'une à l'autre dans les deux sens, et d'autres qui sont sujettes à la même variation, mais dans un sens seulement. — Le B. violaceus a de même donné par mutation 5 formes. Des Bact. fluorescens de 7 origines différentes ont encore donné des variétés différant par la transparence et la viscosité des colonies, par la production de pyocyanine, de fluorescéine, de gélatinase, par la production plus ou moins abondante de matières alcalines. Des bactéries encapsulées ont donné des variétés nues ou à gaine muqueuse. Les premières se produisent plus aisément en milieu acide. — Mêmes remarques à faire sur Sarcina tetragena, dont la variété encapsulée est virulente pour les cobayes et les souris, la variété nue non virulente. De vieilles cultures de B. typhi (9 mois) en bouillon au sang, on a obtenu diverses variétés, dont la plus abondante est une variété naine non agglutinable par le sérum spécifique, souvent non âgglutinogène et différant encore par divers caractères de la forme type à laquelle elle fait d'ailleurs fréquemment retour. A la fin de son dernier travail, l'auteur développe quelques remarques sur les caractères spéciaux que présentent chez les bactéries les questions d'hérédité et de variabilité. La rapidité de multiplication des bactéries doit multiplier chez elles les « périodes sensibles » où elles se prêtent à la variation. Le rapport élevé de la surface à la masse rend particulière- ment efficace l'action des agents extérieurs. D'autre part, les études ne pouvant porter que sur des bactéries prises en masse, on n'étudie jamais que des moyennes de caractères, non des caractères individuels comme chez les êtres complexes. Aussi, si les bactéries sont d'une part particu- lièrement plastiques ; de l'autre, elles sont peu propres à mettre en évi- dence le caractère brusque de la transformation par mutation. Il est bien difficile de décider a priori si une mutation est utile ou non, et par suite on ne doit qu'avec la plus grande prudence parler de variation progres- sive ou régressive et se méfier du mot « dégénérescence ». Cependant beaucoup de caractères obtenus par mutation paraissent utiles (particula- rités de forme et de structure des colonies, acquisition du pouvoir de fermentation, formation de gaine gélatineuse ou de capsule augmentant la résistance du microbe). Au reste, il n'y a entre les causes de modification passagère et de mutation aucune différence fondamentale : suivant l'action plus ou moins intense de l'agent, les particularités individuelles, on voit apparaître chez diverses bactéries de même espèce des transformations de même nature et de stabilité plus ou moins durable, permanentes chez quelques-unes. Ces variations qui doivent s'accomplir dans les éléments idioplasmatiques d'une i grande espèce », le plus souvent par suppression 394 L'ANXKE BIOLOGIQUE. d'éléments entraînant une suppression de propriété, ne paraissent pas dé- passer les limites d'une .grande espèce. 11 y a d'ailleurs aussi chez les bactéries des acquisitions positives de qua- lités, et l'hérédité des caractères acquis dans le sens le plus strict peut être mise en évidence chez ces êtres [XV, b. |ij. — H. Mouton. Beauverd (G.). — Encore les Leontopodium de l'Asie rtisse. — Le Leon- topoditim alpinum acquiert en Asie un degré extrême de polymorphisme ; on peut même qualifier cette plante d' « espèce nébuleuse » en raison de la difficulté que présente la délimitation des innombrables formes dont elle est constituée et qui paraissent toutes reliées les unes aux autres par des transitions douces. Tandis qu'en Europe, à l'exception de sassp. itirale DC, cette espèce, très homomorphe, n'offre que des variations de taille et de proportions qui ne permettent pas même de distinguer de véritables types variétaux, en Asie, au contraire, ces types existent en grande quantité, passant de rhétérogamie la mieux équilibrée à la subdiœcie plus ou moins accusée ou même à la diœcie souvent parfaite. Les fruits eux-mêmes varient entre l'absolue glabréité des akènes ou leur pubescence plus ou moins dense passant par des états intermédiaires de véritable dimorphisme sexuel, grâce auquel, par exemple, des akènes ^ seront constamment pubérulents tandis que ceux des fleurs 9 d'une même espèce seront tout à fait glabres, ou vice versa. En revanche, le réceptacle, les étamines et le stigmate conser- vent une grande fixité de forme et de dimensions. — M. Boubier. Pickett (F. L.). — Développement du prothalle de Camptosurus rhizo- phyllus. — Certains prothalles possèdent uniquement des anthéridies, d'autres portent à la fois des antliéridies et des archégones. Ces prothalles offrent de grandes variations dans la forme et les dimensions. — P. Guérin. CHAPITRE XVI[ Oriâ;iue «les espùcos et leurs caractères Abbott (James Francis). — Mimlcry in the ijcmis Limenitis with especial référence to the Meet. Brit. Ass., Birmingham, .524-525.) [406 Bernard (P.) et Bauche (J.). — Influence du mode de pénétration cutanée ou buccale du Steplianurus dentatus sur les localisations de ces Nématodes dans Vorganisme du Porc et son évolution. (Ann. Inst. Pasteur, XXVIII, 450-469.) [426 Berridge (E. M.). — The structure of the flower of Fagaceœ, and ils bea- ring on the affinities of the group. (Ann. of Bot., 509-526, 9 fig.) [437 Blochwitz (Adalbert). — Entstehung neuer Arten von Schimmelpilzen durch starke Lichtreize. (Berichte d. deutscli. bot. Ges., XXXII, 100.) [413 Borner (Cari). — Ueber reblaus-anfâllige und immune Reben. (Biol. Cen- trulbl., XXXIV, 1-8.) [425 Borrel. — Le cancer, (l^i^congr. Pathol. comp., cet. 1912, t. I, Rapports, 2*^ fasc, 628-642, 1913.) [Voir ch. V Botezat (E.). — Phylogenese des Haares der Sdugetiere. (Anat. Anz., XLVII, 44pp., 2 fig.) [430 Boutillier (A.). — Le Torcol. (Rev. Fr. Ornitli., N°' 64, 65, 66, 67, 346-353, 377-379.) [Contient quelques observations biologiques. — A. Menegaux Briquet (J.). — Le Géranium bohemicum L. dans les Alpes maritimes. (Arch. des se. phys. et nat., XXXVII, 111-119.) [423 a) Bruce (Sir David), Hamerton (A. G.), "Watson (E. D. P.i, Bruce (Lady). — Description of a strain of Trgpanosoma brucei from Zululand. L Morphology ; IL S uscep t ib ility of animais ; III. Development in Glossina morsitans. The Trypanosome causmg disease in man in Xyasaland. (Roy. Soc. Proceed., B. 598, 493; 511, 516,'556.) [Série de mémoires sur la trypanosomiase plus intéres- sante pour la pathologie tropicale que pour la biologie. — H. de Varigxy 396 L'ANNEE BIOLOGIQUE. /;) Bruce (Sir D.), Hamerton (A. G.), "Watson (E.D. P.), Bruce (Lady). — Glossiiia hrcviitdipis as a carrirr of trypmiosomc diseasp in A-jjnsaland. Trypanosonic diseuses of domestic anivuds in Xyasalaitd. Trypanosomes found in loild Glossina. The food of Glossina. Infeclivity of Ghssina. (Roy. Soc. proceed., B. 600, 5 mémoires.) [Voir le précédent c) — — The Trypanosomeeaiisiiif/ disense in mon in Xyosaland. The Liivonde Strain. I. Morjtholof/y. II. S usée plihil i ly of animais. The tuiluraUy infected dog strain. I. Morphohjyy. II. Susceptibility of animais. The wild game strain. (Roy. Soc. Proceed., B. 601 et B. 602.) [Id. d) Morpholoyy of varions slrains of the tryjianosomecausing disease in Man in Xyasaland, VI à X. (Roy. Soc. Proceed., B. 602, 190.) [Id. Bryk (Félix). — l'eber das Abândern von Parnassius Apollo L. Untersu- cltiingen iiher Biologie und Zeic/mungsverhdltiinisse des Formenkreises Parnassius Apollo L. (Archiv fïir Naturgeschichte, LXXX, Ab. A, 5 Heft, 128-160; 6 Heft, 149-180 etc.) [Sera analysé avec la fin du travail Buttel-Reepen (H. v.). — Dysleleologen in der Xalur. Zur Psychobiologie der Ilumineln. II. (Biol. Centralbl., XXXIV, 664-684.) [407 a) Carpenter(G. D. H.). — The Enemies of i Protected » Insects; wilh spé- cial Référence to Acrœa zetes. (Rep. 83"i Meet. Brit. Ass., Birmingham, 516- 517.) [428 b) — Psetidacrseas and their acrœine Models on Bugalla Island, Sesse, Lake Victoria. (Rep. 83"> Meet. Brit. Ass., Birmingliam, 517-518.) [428 Caullery (M.) et Mesnil (F.). — Sur deux Monstrillides parasites d'Anné- lides. (Bull, .scient. Fr. et Belg., XLVIII, 15.) [426 a) Chaîne (J.). — Sur une erreur d'interprétation assez fréquente en anato- mie comparée. (C. R. Ac. Se, CLVIIl, 2011-2013.) [405 b) Observations sur l'élude du développement phylogénique des parties molles et des parties dures de Vorganisme. (C. R. Ac. Se, CLIX, 371-373.1 [Rien de neuf ni d'intéressant. — Y. Delage Chandler Asa C). — Modifications and adaptations to funetion in the fea- thers of Circus Hudsonia. (Univ. Calif. publ., Zoo!., XI, N» 13, 329-376, ^ 5 pi.) [408 Chatton (Edouard). — faut tgénhe des néma'ocjs'es che: les Po^ykrikos (C. R. Ac. Se, CLVlll, 434-437, 8 fig.) [422 Chifflot. — Sur V extension du Marsonia r-osw (Bon) Br. et Car. dans les cul- tures des Rosiers. (C. R. Ac. Se, CLIX, 336-338.) [Ce parasite, autrefois cantonné dans le feuillage, peut s'étendre, chez certaines variétés, à tous les organes aériens de la plante. — M. Gard Chodat (R.). — La notion scientifique de Vespèce. (Bull. Soc. bot. Genève, 2= .sér., VI, 83.) [403 Gollin Bernard). — Sur les formes d'involution d'un Infusoire cilié dans le rein d'un Céphalopode. (C. R. Ac. Se, CLVIIl, 891-892.) [427 Cotte (J.). — L'évolution en Europe des idées concernant la spongiculture . (C. R. Ass. Fr. Av. Se, Tunis, 1913, 371-374.) [423 Coulter (J. N.) and Land ("W. J. G.). — Tlie origin of Monocotyledony. (Bot. Gazette, LVII, 509-519,2 fig., 2 pi.) [Les auteurs ont observé un embryon d'Aga- panthus umbellaïus à deux cotylédons, qui constitue un nouvel argument en faveur de l'origine dicotylédonaire des Monocotylédones. — P. Guérin Coupin (M"'' F.). — Becherches sur l'adaptation du Sterigmatocystis nigra au lactose. (Diplôme d'études supérieures, Paris, 16 pp.) [Voir cli. XIV XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 397 Coursimault (E.). — Faune des oiseaux chanteurs des environs de Vendôme. (Rev. fr. Ornith., N"^ 57, 58, GO, 64-65, 66-67, pp. 212-216, 232-235, 270-272, 341-344, 374-376.) [420 , Cresson (A.). — L'espèce et son serviteur. (Paris, F. Alcan, Bibl. Scient, intern., 347 pp., 42 fig., 1913.) [412 Cuénot (L.). — Niphargus, élude sur l'effet du non-usage. (Biologica, N° 42, 169-173, 1 fig.) [Analysé avec le suivant Cuénot (L.) et Mercier (L.). — Sur quelques espèces reliques de la faune de Lorraine. La vie épiqée de Niphargus aquilex Schiôdte. (Bull. Soc. Zool., No 2, 83-96 ; Discussion, p. 97.) [432 Dahl (Fr.). — \Va?'um besitzen die Spinnentiere keine beweglichen Stielau- genwiedie hôheren Krebse? (Zool. Anz., XLIV, 502-504.) [413 Daniel (Jean). — Sur la descendance des Haricots aqanl présenté des cas de xénie. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 418-420.) [Selon les hybrides, l'influence paternelle sur les teintes des graines hybrides peut être totale ou partielle. Les hybrides entre Phaseolus multiflorus et le Haricot noir de Belgique ne suivent pas la loi de Mendel, des croisements identiques donnant des résultats différents. — M. Garu Davenport (C. B.), — The origin of domestic Foxvl. (The Journal of Here- dity, V, 313.) [431 Decoux (A.). — Reproduction du Carpodacus mexicanus en captivité. (Rev. fr. Ornith., N° 58, 222 et 223.) [420 Deleuil (D'"). — Observations sur quelques oiseaux de passage dans les Al pilles. (Rev. fr. Ornith., N» 66-67, 369-374; N» 69, 6-9.) [419 Dévy (Léon). — Epoques des changements de couleurs chez quelques oiseaux exotiques. (Rev. fr. Ornith., N» 58, 218-220.) [419 Didier (R.). — L'utilité de la Perdrix grise. (Rev. fr. Ornith., N" 58, 221- 222.) [418 Dixey (F. A.). — The geographical Relations of Mimicry. (Rep. 83"' Meet. Brit. Ass., Birmingham, 518.) [427 Dodge (B.). — The morpholoqical relationships of the Florideœ and the Ascomycetes. (Bull. Torrey bot. Club, XLl, 157-202, 13 fig.) [436 Ekman (Sven). — Artbildung hei der Copepodengaltung Limnocalanus durch akkumulative Fernwirkung einer Milieuverïinderung . (Zeits. f. in- dukt. Abst. u. Vererb., XI, 39-104.) [414 Eriksson (J.i. — Sur rapparilion de sores et de mycélium de Rouille dans les grains de céréales. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 1192-1194.) [427 Farmer ( J. B.) and Digby (L.). — On dimensions of Chromosomes consi- dered in Relation io Phylogeny. (Phil. Trans. Roy. Soc. Lond., B. CC^', 1-25, 2 pi.) ■ [433 Farrell (M. E.). — The ovary and embryo of Cyrtanthus sanguineus. (Bot. Gazette, LVII, 428-436, 3 fig., 1 pi.) [L'étude de l'ovaire et de l'embryon du Cyrtanthus sanguineus Hook. (Ama- ryllidacées) fournirait la dernière preuve nécessaire pour démontrer que les Monocotylédones tirent leur origine des Dicotylédones. — P. Guérin a) Fénis (F. de). — La longueur proportionnelle des orteils chez les Micro- c/iiroplères et les Megachiroptères. (Arch. Zool. exp., LUI, N. et R., 2-38.) [431 398 L'ANNEE BIOLOGIQUE. b) Fénis F. de). — Contributions à Vétude des caractères d'adaptation à la suspension cite:- les Chiroptères. (Arch. ZooL exp., LIV, 105-220, 1 1 fig. i [408 FischeriE.). — l'eherdie Ursachen nnd Symptôme dcr Flacherie und Polijeder KranUieit der liaupen. (Biol. Centralbl., XXXIV, 308-328, 357-371.) [421 Fredericq (Léon). — Les moyens de défense pliysiques (H chimiques dans le rèyw animal. iScientia, XIV, 30 pp., 1913.1 [Revue des différents modes d'énergie dégagée et des substances chimiques émises. — M. Goldsmitii Gates (F. C). — Winter as a factor in the xerophily of certain everyrecn Ericads. (P.ot. Gazette, LVII, 445-489, 12 fig.) ' [416 a) Gates (Ruggles R.) and Thomas (N.). — .4 cylological study of Œno- thera mut. lata nnd Œ. mut. semilata in relation to mutation. (Quart. Journ. Micr. Se, LIX, 523-571, pi. 35-37, 4 fig.) [406 h) Evidence which shows thaf mutation and Mendelian Sjilittiny are différent proce.'i.'s. (British Ass. adv. of Science, S3*'' Report, 710-717.) [406 Gemmil (James F.). — Convection-Current Circulation in Laboratory Aqua- ria : an Aid to the Reariny of Pélagie Larvœ. (Journ. R. Micr. Soc, 247-249. 1913.) [422 Gerould iJohn H.). — Species-huilding by hybridization and mutation. (Amer. Natural., XLVlll, 321.) [404 a) Ghigi (Alessandro). — Vindustria délia Telphusa fluviatilis a Sesto Fiorentino. (Atti del Conv. nazionale di pesca lac. e fluv.,Pavia, mai 1913, 6 pp., 2 fig.) [429 b) Note di Ornitologia agraria. (Riv. Ital. Ornitol., III, N. 1-2. juin- juillet. 25-33.) ' [420 Gohlke (K.i. — Die Serumdiai/nostik ira Dienste der Pflanzensystematik. (Die Naturwissenchaften, II, 405-410.) [435 Gregory (W. K.). — Convergence and allied phenomena in the Mammalia ^ (Rep. 83"' Meet. Brit. Ass., Birmmgham, 525-526.) [407 Grûn (G.I. — Monoqraphische Stiidien an Treubia insignis Gœbel. (Flora, CVI, 331-392, 3 pi.' et 14 fig.) [424 Gueguen (F.). — Sur V altérât ion dite « piqûre » des toiles de tente et des toiles à voile, (C. R. Ac. Se, CLIX, 781-783.) [La piqûre est causée par le développement, au sein du tissu, de moisissures diverses parmi lesquelles les Pleospora infectoria Fuck et PI. herbarum (Pers.) Rab. sont les plus importantes. — M. Gard Gulick (John T.). — Isolation and sélection allied in principle. (Amer. Na- tural., XLVIII, 63-64.) [Hérédité et varia- tion sont les causes actives des transformations d'espèces : l'isolation et la sélection sont les conditions qui fixent les formes nouvelles. — M. G.\Rn Hagedoorn (Arend L. und M''^ A. C). — Studies on variationand sélection. (Zeitschr. f. indukt. Abst. u. Vererb., XI, 145-183.) [412 Harris (J. A.). — On a chemical peculiarity of the dimorphic anthers of Lagerstrœmia indica, icith a suggestion as to its ecological signifîcance. (Ann. of Bot.. XXVIII, 499-508, 2 fig.) [415 Hayes (H. K.) and Beinhart (E. G.). — Mutation in tobacco. (Science, 2 janvier, p. 34. Voir aussi p. 140 et 284, une note de Castle et une autre des mêmes.) [405 a) Heckertinger (Franz). — Ucber die beschrlinkle Wirksamkeit der natirr- lichen Schutzmittel der Pflanzen gegen Tierfrass. (Biol. Centralbl., XXXIV, 81-108.) [421 XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 399 b) Heckertinger (F.j. — Giht es iiatihiiche Schut zmiltcl des IWndpii unserer Iloh-yeiruchse gegen Tierfrass? (Natw. Zschr. Forst. und Landw., XII, 97.) ■ [421 Herelle (F. A"). — Le Coccohacille des Sauterelles. (Ann. Iiist. Pasteur, XVIII, 280-328 et 387-407.) [420 Hugues (F.). — Rapport sur les expériences des cailles baguées lâchées pen- dant l'été (tiix environs de Suint-Quenlin. (Rev. fr. Ornith., N° 58, 23.d- 256.) [419 Ivanow (S.). — Physiologische Merkmale der Pflanzen. ihre Variabilit/it und ihre Beziehung zur Èvoliilionstheorie. (Beih. z. bot. Ceiitralbl., XXXII, Abt. 1, H. 1, 66-80.) [409 Jeannel (R. ) et Racovitza (E. G.). — Enumération des grottes visitées. J911-1913. Cinquième série. — Biospeologica. XXXIII. (Arch. Zool. exp., LUI, fasc. 7. 325.) [437 Jefifrey (E. C). — The Mutation Myth. (Science, 3 avril. 488.) [L'auteur récuse toute l'argumen- tation de DE Vries, en se basant sur le caractère hybride des OEnothères et leur facilité à se croiser. Toute la doctrine de la mutation n"est, en raison de la base sur laquelle elle repose, qu'un mythe. — H. de Varigny Jorschke (Hermann). — Die Fdcettenauge (1er Orthopteren und Termiten. (Zeits. wiss. Zool., CXI, H. 2, 154-280, 57 fig., 1 pi.) [413 Joubin (Louis). — Sur deux cas d'incubation chez des Némertiens antarc- tiques. (C. R. Ac. Se, CLVllI, 430-432.) [429 Kamerling (L.). — W'elche Pflanzen sollen wir « Xerophylen » nennen? (Flora. CVI, 433-454.) [416 a) Kellog (Vernon Lyman). — Ectoparasites of Mnmmals. (Amer. Natur., XL VI II, 257-279.) [432 b) Beetles becoming parasites. (Science. 6 mars, 360.) [426 Kessler (B.). — Beitrage zur Œkolot/ie der Laubmoose. (Beih. z. bot. Cen- tralbl., XXXI, Abt. 1, H. 3, 358-387.) [414 Kûnkel d'Herculais (J.). — Corrélation entre la mortalité des Ailanthes [Ailanthus glandulosa Desf.) et la disparition du Bombycide {Samia Cyn- thia Drury), son hôte. (C. R. Ac. Se, CLIX, 210-212.) [437 Lagarde (J.). — Champignons. Biospeoloqica. XXXII. (Arch. Zool. exp., LUI, 5, 277, 1913.) ^' [407 Laurie (R. Douglas). — On the Bionomics of Amphidinium operculatum. (Rep. 83"' Meet. Brit. Ass., Birmingham, 509-510.) " [421 Le Cerf (L.). — Sur une chenille de Lycénide élevée dans des galles d'Aca- cia j>ar des fourmis du genre Cremastogaster. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 1127- 1129.) [424 Le Goc (M. J.). — The centripetal and centrifugal Xylem in the pétiole of Cycads. (Britisii. Ass. f. adv. of Science, 83*'' Report, 710-711.) [436 a) Lehmann (E.). — Art, reine Linie, isogene Einheit. (Biol. Centralbl., XXXIV, 285-294.) [405 /;) — — Lotsy's Anschauungen ilber die Entwicklung des Deszendenzgedan- kens seit Darwin und den jetzigen Standpunkt der Frage. (Zeits. f. indukt. Abst. u. Vererb., 105-117.) [Etude critique sur la conception de l'espèce et le processus de l'évolution, suivant Lotsy. — L. Cuenot Le Moult (Léopold). — De la destruction des insectes nuisibles par les pa- rasites végétaux. (1«'" Congr. intern. patli. comp., 11,881-884.) [420 400 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Léon (N.). — Le Gordius, parasite accidentel chez V homme. (!«■' Congr. interii. patli. comp., II, 182-IK3, 3 fig.) [426 L"Hermitte (J. ). — Quelques captures intéressantes. iRev. fr. Ornith., No 64-05, 36 L) [418 Lignier (O.). — Nouvelles contributions à la connaissance de la fleur des Fumarièes et des Cjucifcres. (C. R. Ac. Se, CLIX, 202-205.) [En tenant compte des faits de trilobation, d'avortement, de glan- dulation et d'accroissement intercalaire, on constate que l'organisation de la fleur est la même chez les Crucifères et chez les Fumarièes. — M. Gard a) Lotsy {J. P.). — La théorie du croisement. (Arch. néerlandaises des Se. ex. etnat., Série III B, II, 178-238, 1 pi. col.) [409 b) Conférence avec projections sur l'Origine des Espèces par croise- ments. (26 mars, 5 pp., Paris. Tir. à part.) [410 c) Prof. E. Lehmanniiber Art, reine Lime und isogene Einheil. (Biol. Centralbl., XXXIV, 614-618.) [405 Magron (I.). — Symbiose et tubérisation chez la Pomme de terre. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 50-53.) [K partir de semis, la tubérisation de la Pomme de terre se produit dans le cas où la plante s'adapte à la symbiose avec l'endophyte spécifique. — M. Gard Mameli (Eva). — Ricerche biologiche, fisiologiche e) Note sur le t'ègime alimentaire du Gros-Bec. (Rev. fr. Ornith., N°68, 385-386.) [418 Parker (G. H.). — The origin and évolution of the nervous System. (Pop. Se. Monthly, Février, 118-127.) [431 Pelseneer (P.). — Ethologie de quelques Odostomia et d'un MonslrilUde parasite de Vun d'eux. (Bull, scient. Fr. et Beig., XLVIII, 1.) [426 Petry (Loren C). — The anatomi/ of Ophioglossum pendulum. (Bot. Ga- zette, LVII, 169-193, 16 fîg.) " ' [Étude anato inique du système vasculaire de la tige, de la feuille et de l'épi de V Ophioglossum pendulum. Le caractère le plus frappant est l'extrême variabilité du nombre des faisceaux de protoxylème de la racine et des traces foliaires, suivant la grosseur des organes considérés. — P. Guérin Pictet (Arnold). — Observations sur quelques rassemblements d'insectes. (Actes de la Soc. helv. des se. nat., 205-208 ) [417 a) Piéron (H.). — Sur la manière dont les Poulpes viennent à bout de leurs proies, des Lamellibranches en particulier. (Arch. Zool. exp., LUI, N. etR., 1, 1913.) [418 b) — — Recherches sur le comportement chromatique des Invertébrés et rnparticulier des Isopodes. (Bull. Se. Fr. Belg., XLVIII, fasc. 1, 30-77.) [429 a) Poulton (E. B.). — Mimicry. (Rep. 83"* Meet. Brit. Ass., Birmingham, 518-519.) [427 /;) — — Mimicry between the gênera of certain African Nymphaline Butter/lies. (Ibid., 519.) [427 c) The Term Mutation. (Ibid., 519.) [Précise la signification des termes mutations, fluc- tuations, saltations, etc., selon les auteurs. — Y. Delage et M. Goldsmith Poulton (E. M.). — The structure and life-hisiory of Verrucaria mar- gacea Wahl., an aquatic lichen. (Ann. of Bot., XXVIII, 241-249, pL Xlll, XIV.) _ [424 Rabaud (É.). — Ethologie et comportement de diverses larves endophytes. (Bull, scient. Fr. et Belg., XLVIII, 81.) [416 Root (F. M.^. — Reproduction and Reactions to food in the Suctorian, Poduphrya collini n. sp. (Arch. Protist., XXXV, 164-196.) [421 Sarasin (F.). — Trois oiseaux de la Nouvelle-Calédonie en voie de dispa- rition. (Rev. fr. Ornith., N^ 57, 201-205.) [437 Schmidt (Peter). — Katalepsic der Phasmiden. (Biol. Centralbl., XXXIII, 193-207, 8 fig., 1913.) [417 Schwartz (E. J.). — The Plasmodiophoracex and their relalionship to the Mycetozoa and the Chytridex. (Ann. of Bot., XXVIII, 227-239, pl.Xll.) [435 Sécérov (Slavko). — Ueber das Farbkleid von Feversalanuindern, deren Laroen auf qelbem oder sch>varzem Untergrunde gezogen loaren. (Biol. Centralbl., X'XXIV, 339-344, 5 fig.) [428 Setchell ("W. A.). — Parasitic {Floridese. /.)Univ. of California Publications in Bot., VI, 1, 1-34, 6 pi.) [Étude morphologique et taxonomique et distribution géographique de floridées du genre Janezewskia du groupe des Rhodomélacées, vivant en pa- rasite sur des Floridées appartenant à la même famille. — F. Péchoutre l'année biologique, XIX. I91i. 26 402 ' L'ANNEE BIOLOGIQUE. Shelford (Victor E.). — .1 coniparison of llu' rcsjionses of sessile andmotile plants and animais. (Amer. Naturalist, XLVIII, 041-674.) [408 Simon (J.). — Ucber die Venoandlschdflsvcrliàlhnsse der Leguminosen- Wurzelhaktcricn. (Centralbl. Bakt., 2, XLI, 470-479.) [Les bactéries des racines des Légumineuses représentent des formes adaptatives plus ou moins constantes de l'espèce Baclenum radicicola. — F. Péchoutre Sinnott (E. W.) and Bailey (J. W.). — Investif/ations on the phi/lor/eny of the Aiu/iospcrms. .\" 4. — T/ie orù/in a)id dispevidl of hurbaccous An- giosperms. (Ann. of Bot., XXVIII, 547-001, pi. XXXIX, XL, 8 diagrams in Text.) [434 Témoin et Baur (Jean). — Un cas de distomatose hinnaine observe en Bernj. (1' "^ congr. intern. path. comp., II, 89-108.) [427 Thaxter (Roland). — tJn certain peculiav fimgus-parasites of living insects. (Bot. Gazette, LVIII, 232-253, 4 pi.) [Description de plusieurs espèces de champignons para- sites d'insectes vivants, et pour lesquelles l'auteur crée les nouveaux gen- res : Muiogone, Muiaria, C hantransiopsis , Amphoromorpha . — P. Guérin Thienemann (August). — Das Auflreten des Niphargus in oberirdischen Gewassern. (Zool. Anz., XLIV, N° 3, 141-143.) [Donne de nouveaux exemples du Niphargus aveugle, habitant des eaux hypogées, dans des eaux super- ficielles où il a émergé de la profondeur. — Y. Del.\ge et M. Goldsmith Trouard-Riolle (M"'^' Yvonne). — Recherches morphologiques et biologiques sur le genre Raphanus. (Thèse de Doctorat ès-sciences naturelles, Paris, 246 pp., 155 fig., 1 pi. en couleur, Nancy.) [436 a) Tschermak (E. von). — Die Verioertung der Bastardierung fiir phyloge- netische Fr; spécimens dans les herbiers de Lamarck, Pourret et Michaux, et, autant qu'on en peut juger, la plante est exactement la même actuellement qu'à cette époque. Elle a fait partie de la flore de la région orientale des Etats-Unis, où Michaux Ta récoltée. A présent, on la rencontre en Angleterre où elle s'y est fixée aussi bien que l'Œ". biennis dans différentes régions de l'Europe. — P. Guérin. a) Gates (Ruggles R.) et Thomas (Miss N.). — Élude cytolof/ique iVŒnolhera mul. lala et d'Œ. mut. soniUita dans leurs relations avec la mutation. — (Analysé avec le suivant.) h) La mutation et la disjonction mendélienne sont des processus diffé- rents. [XV, c. o]. — On possède une preuve déiînitive que quelques-unes tout au moins des mntaiions d' Œ nothera ne sont pas dues à une recombinaison des caractères mendéliens, comme certains auteurs le supposent, mais qu'elles doivent être attribuées à des irrégularités dans la mitose sexuelle et par suite à des changements dans la structure du noyau. Les auteurs se bornent ici aux les cas d'Œnothêra lata et d'Œ'.sem«7r//rt. parce qu'ils permettent de distinguer caractères hérités des parents de ceux qui résultent d'une distribution inégale ou irrégulière des chromosomes durant la mitose. .Miss Lutz et G. ont montré indépendamment que le mutant7ff^rt possède 15 chromosomes au lieu de 14 et avec l'aide de Miss Nesta Thomas, G. a montré récemment qu'il en est de même pour semilata. Tous les individus qui possèdent le feuillage et le port de lala et de semilata possèdent 15 chromosomes, même quand ces carac- tères sont associés avec d'autres hérités des parents. Dans une race mutante d'Œ. biennis de Madrid, un mutant Œ. biennis lala avait le feuillage de lata et les fleurs de biennis. Cette plante a 15 chromosomes et elle a dû prendre naissance par une irrégularité mitotique. La source de cette irrégularité a été expliquée. Deux grains de pollen d'une tétrade reçoivent huit chromo- somes et les deux autres six. Si une oosphère à sept chromosomes est fécondée par un grain de pollen à huit chromosomes, l'individu qui naîtra aura quinze chromosomes et le feuillage de lata et de semilata. Le chromosome supplé- mentaire est ainsi associé avec certains caractères du feuillage comme le chromosome accessoire est associé, chez les insectes, avec le sexe femelle. — F. PÉCHOUTRE. y) Convergence. Bemmelen (Van). — Convergence chec- les Mammifères. — Les ressem- blances imputables à la convergence sont faciles à distinguer de celles dépendantes de l'hérédité dans les formes très éloignées, comme Poissons et Baleines, Oiseaux et Chauves-souris. 11 n'en est pas de même pour les formes voisines où l'on est tenté de ne pas faire sa part à la convergence en rap- portant tout à l'hérédité. Cependant, un examen attentif des phénomènes XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 407 montre que la convergence joue, ici aussi, un rôle; c'est ainsi que le Lapin, forme fouisseuse dérivée du Lièvre, paraît n'avoir pas une origine mono- phylétique, et que divers types léporiiormes paraissent avoir donné nais- sance, indépendamment les uns des autres, à des formes fouisseuses com- parables aux Lapins. De même, entre l'Ornithorhynque et l'Echidné la conformation de la voûte palatine peut être rapportée à un fait de conver- gence, l'alimentation aquatique chez l'un et celle par les fourmis chez l'autre ayant pu produire le même résultat, tandis que d'autres caractères (stapes imperforé, os marsupial, structure des glandes mammaires, etc.) sont certainement d'origine héréditaire. — Y. Delage et M. Goldsmith. Grégory (M. K.). — Convergence et phénomènes analogues chez les Mammifères. — L'auteur montre par des exemples que les ressemblances dues à la convergence peuvent toujours être distinguées, à la suite d'un examen attentif, de celles dues à l'hérédité. — Y. Delage et M. Goldsmith. Lagarde (J.). — Champignons. Biospéologica. — Les conditions de lu- mière atténuée ou d'obscurité absolue, d'humidité et de température, plus ou moins constantes dans les différentes parties d'une même grotte, déterminent chez les espèces fongiques, essentiellement malléables, une convergence de caractères se traduisant par des déformations ou des malformations capables de les rendre méconnaissables. La distinction spécifique est d'autant plus difficile que ces variations morphologiques se manifestent de façons diffé- rentes. Les Hyménomycètes cavernicoles soumis à l'examen de l'auteur se caractérisent plus spécialement par l'allongement du pied, souvent démesuré, par la réduction du chapeau et la décoloration complète de tout le carpo- phore : le blanc est la couleur dominante. Les Ascomycètes inférieurs et les formes conidiennes présentent généralement un appareil végétatif très dé- veloppé et des organes reproducteurs de petites dimensions. Les feutrages mycéli'ens, les cordons rhizomorphes, les enchevêtrements de filaments tiennent, par leur fréquence et leur ampleur, une place assez importante. Les organes de dissémination^ épars ou groupés en des régions restreintes, sont relativement difficiles à trouver et à analyser. La création d'espèces nouvelles s'impose pour des Champignons que l'architecture générale, la coloration, l'état des appareils et organes reproducteurs permettent de con- sidérer comme des formes normales autonomes, assez différentes d'espèces connues pour justifier leur introduction dans les cadres systématiques. — M. Lucien. ô) Adaptotion phyJogénè tique. Buttel-Reepen (H. v.). — Les dysli'léologies clans la nature. — Sous le nom de dystéléoiogies l'auteur désigne avec Herm. Mijller certaines déshar- monies qui se rencontrent dans la nature et qui se trouvent en opposition avec une série d'adaptations ayant une direction téléologique déterminée. C'est ainsi que certaines espèces de Bourdons vont puiser le nectar en perçant la corolle vers sa base et se mettent ainsi hors de la règle qui veut que les Insectes, et en particulier les Apiaires, assurent la fécondation des fleurs en venant butiner à leur intérieur. B.-R. en se basant sur ses observations per- sonnelles, fait une revue critique des travaux qui ont été écrits à ce point de vue sur les Bourdons et les Abeilles, notamment par Darwin, Hermann iMuller, HoFFER, Scii.MiEDEKNECiiT, Dalla-Torre, Pérez et Wladimir Wagner. Con- trairement à ce dernier auteur, il montre que l'habitude de trouer les co- 408 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. polies de certaines fleurs à longue gorge n'est pas spéciale au Bomhm ier- restris mais se rencontre dans bien d'autres espèces, le Bombus horlorum, en raison do sa langue très alloniîée, paraissant seul faire exception. Quant aux Abeilles [Apis mcUilica), contrairement à l'opinion de Hermann Muller, elles ne perceraient jamais elles-mêmes les corolles mais profiteraient seu- lement des trous faits par les Bourdons (dystéléologie secondaire). — P. Marciial. b) Fénis (Ferdinand de). — Caractères d'adaptation à la suspension chez les Chiroptères. —De même que chez les Paresseux, étudiés par R. Anthony, l'adaptation à la suspension n'est pas primitive, mais acquise graduellement; c'est le Chiromeles et en général la famille des MoUossides qui la montrent au degré le plus faible et qui se rapprochent, par conséquent, le plus du type primitif. A ce degré minimum l'animal est capable aussi bien de suspension que de marche plantigrade. — Le second type, caractérisé par l'existence sur la sole plantaire de callosités ou de disque adhésif qui assurent une sus- pension plus parfaite, est représenté par le Vespertilio, le Vcsperugo, le Thyroplera et quelques autres. — Dans le 3^ type, la suspension se perfec- tionne par l'intervention de la pointe des griffes (Rhinolop/ms, Nycteris, Nyctimene, etc.). — Enfin, le 4^ type montre la suspension la plus parfaite, strictement arboricole et assurée par les longues griffes concaves formant crochets. — M. Goldsmith. Chandler (AsaC). — Modifications adaptatives des plumes chez le Circus Hudsonius. — Une étude minutieuse des différentes sortes de plumes montre que, à quelques exceptions près (les plumes filiformes p. ex. dont l'utilité ne nous est pas encore connue), elles sont toutes parfaitement adaptées à la fonction qu'elles ont à remplir dans tel ou tel point spécial du corps. Le plus haut degré d'adaptation est atteint par les rémiges. — M. GOLDSMITII. Shelford (Victor E.). — Comparaison drs réactions des plantes et ani- maux sessiles et mobiles. — L'auteur entend par « réponses » le changement ou les changements dans les processus physiques ou chimiques de l'orga- nisme (ou dans les parties qui peuvent être affectées), changements qui résultent de l'action de stimuli externes. Tous les organismes répondent aux stimuli parce que chaque stimulus agit sur quelque processus interne ; ce que nous interprétons et voyons habituellement comme réponse est sou- vent la phase dernière et la moins importante du phénomène; ainsi, dans des organismes mobiles, les réponses sont habituellement des mouvements qui suivent de près la stimulation, tandis que dans les organismes sessiles, les réponses visibles, dernière phase du changement interne, n'apparaissent souvent qu'après un temps considérable. Après beaucoup de généralités connues, l'auteur en conclut que la doc- trine des réponses à but défini, avantageuses (basées sur des idées anthro- pomorphiques), est inadmissible telle quelle, aussi bien que celle de la toute- puissance de la sélection naturelle. Il paraît que les réactions sont de tous ordres, les unes incompatibles avec la vie, d'autres indifférentes, d'autres avantageuses ; la sélection naturelle a éliminé les caractères incompatibles avec les conditions d'existence; la forme externe, rt)rnementation et la cou- leur, etc., qui sans doute sont souvent d'importance par eux-mêmes, sont plus souvent les corrélatifs avantageux ou indifférents de types d'irritabilité XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 40& qui sont compatibles avec les conditions d'existence des êtres considérés. — L. CUÉNOT. Metalnikow (M. S.). — Les Infusoires peuvent-ils apprendre à choisir leur nourriture ? — Les Paramécies auxquelles on offre des particules de sel arsenical, les absorbent et meurent; mais si on leur propose des substances moins toxiques, ou des substances inoffensives sans valeur nutritive, après quelque temps elles cessent de les englober : elles semblent donc avoir appris à les distinguer. En général une substance minérale sans valeur nu- tritive cesse plus vite d'être absorbée qu'une matière organique, se rappro- chant davantage de la nourriture normale des Infusoires. Ainsi vingt heures après qu'on a ajouté, à une culture, de Témulsion d'aluminium, les Infusoires n'englobent plus cette substance; mais il faut 2 à trois jours pour que le car- min ne soit plus absorbé et sept à dix jours pour la sépia. D'ailleurs un Infu- soire, qui a cessé de manger une substance, en englobe volontiers une autre. La réaction négative apparaît plus tard quand l'expérience est faite à tempé- rature plus élevée. Les Paramécies, qui ont cessé d'avaler le carmin, par exemple, recommencent à l'absorber après qu'elles se sont divisées, mais d'abord en petite quantité, et ce n'est que peu à peu, après plusieurs généra- tions, qu'elles reviennent à l'état primitif. S'ils ont acquis une réaction né- gative vis-à-vis du carmin, par exemple, les Infusoires refusent d'englober même des matières nutritives, si on les mélange de carmin. Ainsi les Infu- soires semblent pouvoir exercer un choix et apprendre à distinguer les sub- stances. Cela suffit-il pour qu'on puisse parler de psychisme chez les Infu- soires? A vrai dire, nous ne pouvons jamais observer directement chez autrui un processus psychique; c'est seulement par analogie avec ce que nous constatons en nou.s-mêmes que nous en admettons chez nos semblables, mais nous ne pouvons en démontrer objectivement Texistence. Nous avons donc le droit de nier l'existence de la vie psychique chez tous les êtres, en dehors de nous-mêmes. Mais Vvedenskv remarque que nous ne pouvons nous défaire de la conviction de l'existence de la vie psychique chez autrui et il suppose que notre pensée possède un « sens métaphysique » qui nous fait deviner ce que nos sens ne peuvent nous révéler [XIX, 2]. — A. Robert. z) Espèces physiologiques. Ivanow(S.). — Les caractères physiologiques des plantes, leur variabilité et leurs rapports avec la théorie de l'évolution. — • Les systématiciens fondent le système des plantes sur leurs caractères morphologiques; tout aussi importante est la considération de leurs caractères physiologiques. Ceux-ci se définissent par la propriété qu'ont les plantes d'élaborer des substances déterminées. Ils sont moins soumis à l'action des circonstances externes que les caractères morphologiques ; alors que ceux-ci se modifient aisément, donnant naissance à de nouvelles espèces, les caractères physiologiques ten- dent à maintenir l'espèce inaltérée. Quand on étudie comment ils varient dans l'étendue de genres déterminés, on reconnaît qu'ils ne se modifient que très lentement et que leurs variations sont quantitatives, non qualita- tives. L'auteur applique ces vues à la propriété des végétaux d'élaborer des- huiles. — F. MOREAU. b. Facteurs de L'évolution. a) Lotsy (J. P.). —La théorie du croisement . — (Analysé avec le suivant.) 410 L'ANNEE BIOLOGIQUE. b) Lotsy (J. P.). — Conférence avec proj relions sur l'origine dis espèces par croisemenls. — L. expose d'abord l'histoire des hypothèses successivement émises sur la signification du mot espèce et sur l'hérédité et les répartit en deux périodes caractérisées l'une par la croyance à l'hérédité des propriétés individuelles assemblées en un tout indivisible, l'aiitre par la démonstration que les propriétés individuelles se transmettent indépendamment les unes des autres et peuvent, en se combinant de nouveau, former de nouvelles espèces comme le prouvent les sous-espèces jordaniennes. La théorie de la mutation de de Vries repose sur la variabilité des petites espèces. La théo- rie de l'auteur ou théorie du croisement est fondée sur leur constance. Il faut prendre comme base d'une théorie de l'évolution les espèces jordaniennes ou bien, s'il en existe, des imités encore plus petites. Comment reconnaître une espèce jordanienne? D'après Jordan lui-même, il suffît de semer les graines de la plante qui sera mise à l'épreuve en ayant soin de recueillir les graines à semer sur un individu unique. Si le semis offre un mélange de formes, on pourra en conclure que les graines proviennent d'un sujet hy- bride ; tandis que, dans le cas contraire, le semis se montrant parfaitement pur, on sera sur d'avoir affaire à une véritable espèce. Mais on sait aujour- d'hui que cette méthode ne suffit pas. Il existe des formes qui, bien qu'im- pures, ne trahissent jamais leur impureté par le semis, de sorte que l'on ne peut la découvrir que par des croisements bien choisis. Les reclierches de Louis de \'ilmorin, de Johannsen, de Mendel, ont mis à même de définir l'espèce et L. propose la définition suivante : l'espèce est l'ensemble de tous les individus d'une même composition héréditaire, nui ne produisent qu'une seule sorte de (jamètes, ou, dans le langage mendélien, l'espèce est l'ensemble de tous les individus homozygotes, qui ont la même constitution génétique. On peut concevoir l'origine des espèces ainsi définies de trois manières différentes : 1° par acquisition de nouvelles qualités et transmission de ces qualités à la descendance ; 2° par variation spontanée ou mutation ; 3° par croisement. L'auteur niant l'existence d'une variabilité héréditaire, il ne reste qu'un mode de formai ion des nouvelles espèces, le croisement d'espèces déjà existantes. L. ne s'arrête pas à l'objection que les hybrides entre variétés présentent une disjonction que n'offrent point les hybrides entre espèces qui seraient constantes. Par une étude de croise- ments entre espèces du genre Antirrhinum, L.. démontre que les hybrides entre espèces subissent la disjonction tout comme les hybrides entre variétés et forment ainsi de nouvelles espèces. Si l'hypothèse émise, qu'une espèce qui ne subit pas de croisement doit rester constante est exacte, on doit être à même de réobtenir, avec la précision d'une réaction chimique, telle forme ou telle autre, à condition qu'on puisse disposer des espèces qui ont fourni cette forme antérieurement. Cette supposition s'est trouvée confirmée. Peu de temps après l'introduction du Pétunia violacea, en 1830, cette espèce fut croisée avec le Pétunia ngctaginiflora et très peu de temps après on obtint les Pétunias dont les pétales avaient les bords verts. Depuis, ces formes ont disparu ainsi que le Pétunia violacea. Heureusement cette espèce fut retrouvée à l'état pur dans le jardin de M. Pu. de Vilmorin et croisée avec le P. ngctaginiflora, elle redonna aussitôt dans la deuxième génération les Pétunias à bords verts depuis longtemps disparus. De nouvelles espèces sont donc nées par croisement entre espèces déjà existantes. L'espèce nou- vellement née est constante et n'est soumise à aucune forme de variabilité héréditaire. La nature fait donc des sauts. Ce n'est pas la grandeur du saut qui importe, ce qui est essentiel, c'est l'absence de formes de transition dites variétés, entre deux espèces affinées. La nature ne peut pas fabriquer XYÎI. — ORIGIiNE DES ESPÈCES. 411 d'espèces par sélection d'individus appartenant à une espèce donnée, parce qu'une telle sélection doit forcément rester sans effet, par suite du fait que tous les individus appartenant à une espèce donnée ont une constitution héréditaire identique. — F. Péchoutre. a) Sélection nalurellc Mottram. — Le contrôle de la sélection naturelle et la signipcalion des couleurs. — Lorsqu'on considère l'ensemble des individus d'une même espèce, il parait évident que les mâles âgés ont moins de valeur que les femelles au point de vue de la perpétuation de l'espèce, et que les jeunes animaux ont plus de valeur que les mâles et les femelles âgés qui ont déjà reproduit plusieurs fois. D'autre part, étant donné que, parmi les divers individus d'une espèce, un certain nombre doit nécessairement être la proie des ennemis propres de l'espèce, il serait avantageux pour celle-ci que le sacrifice porte de préférence sur les individus de moindre valeur, c'est-à- dire en première ligne sur les mâles, souvent plus nombreux qu'il n'est strictement nécessaire, et en seconde ligne sur les femelles âgées, de façon à épargner le plus possible les jeunes des deux sexes et les femelles en âge de reproduire. Pour que les choses se passent ainsi, il faut que les indi- vidus de plus grande importance soient protégés de quelque façon par rapport à ceux de moindre valeur, par exemple que les jeunes et les femelles présentent une livrée protectrice (coloration cryptique), tandis que les mâles soient plus faciles à découvrir et à capturer en raison de leurs cou- leurs vives et de leurs ornements apparents ; ou bien que les parents possè- dent des instincts qui les poussent à se sacrifier lors d'une attaque, permettant ainsi aux jeunes de se mettre à l'abri. Voilà en résumé la théorie purement logique de M. ; tout en l'e-xposant surtout comme une hypothèse de travail, il l'illustre d'assez nombreux exemples empruntés surtout aux Oiseaux d'Angleterre; il fait remarquer, par exemple, que les jeunes Oiseaux ont très généralement des couleurs cryptiques, tandis que des couleurs brillantes, susceptibles d'attirer l'atten- tion des Oiseaux de proie, sont l'apanage des adultes; que les mâles pos- sèdent fréquemment des ornements, des couleurs tranchées (coloration attractive), qu'ils chantent", qu'ils ont un tempérament combatif, tandis que les femelles, plus casanières, silencieuses, de plumage souvent terne, se cachent volontiers; enfin que les Oiseaux de" proie, qui n'ont que peu ou point d'ennemis à redouter, ne présentant que de faibles différences sexuelles, et ont très généralement des colorations peu apparentes. Comme on le voit, cette interprétation des faits est un essai partiel d'expli- cation du problème difficile de la coloration des animaux ; cette théorie du sacrifice des individus les moins importants, réglé par la sélection naturelle qui fixe dans un sexe un caractère de coloration brillante désavantageux pour celui-ci, mais avantageux pour l'espèce globale, tend à remplacer la théorie de la sélection sexuelle proposée par Darwin, qui attribuait, pour les Oiseaux tout au moins, une influence créatrice au choix esthétique des femelles. L'élimination d'un certain nombre de mâles adultes ou âgés, soit qu'ils se livrent entre eux des combats, soit qu'ils aient l'instinct de sacrifice lors de l'attaque du groupe qu'ils protègent, soit encore qu'ils soient beaucoup plus faciles à voir, n'a pas d'inconvénient puisque le nombre des mâles dépasse généralement les besoins et elle a des avantages puisqu'elle assure corréla- tivement la conservation des femelles et des jeunes. [L'hypothèse paradoxale de M. est susceptible de nombreuses critiques * 412 L'ANNEE BIOLOGIQUE. déjà, on lie croit guère à l'action de la sélection naturelle graduelle et pro- oiigée pour la genèse des colorations homochromiques et des ressemblances mimétiques; à plus forte raison il en sera de même pour le développement des ornements et couleurs des mâles et des animaux adultes considérés sous le point de vue de l'avantage, non pour l'individu, mais pour l'espèce ; si à la rigueur cette théorie peut se soutenir logiquement pour les Oiseaux, animaux évidemment chassés à la vue par leurs ennemis, elle est bien difficilement applicable aux Batraciens, aux Poissons et aux animaux de petite dimension, qui présentent cependant des différences et des colorations sexuelles tout à fait comparables à celles des Oiseaux; enfin, il est évident qu'à rorigin(>, les mâles en voie de devenir plus visibles ont dû être sacrifiés préférablement aux mâles restés plus semblables aux femelles, de sorte que la sélection aurait nécessairement eu au début un effet diamétralement opposé à celui qu'exige une théorie de l'orthogénèse des ornements et cou- leurs sexuels. A mon sens, les remarques de M. ont une valeur unique- ment statique : elles permettent, peut-être, de comprendre que le dimor- phisme sexuel, tel qu'il est établi de nos jours dans beaucoup d'espèces, peut constituer, en dehors de toute considération d'origine, un léger avan- tage protecteur pour lesdites espèces; c'est un des innombrables facteurs de l'équilibre des espèces dans un ensemble faunique donné]. — L. Cuénot. Cresson (André). — L espèce et son serviteur {sexualité, moralité}. — La nature a l'air d'avoir organisé les individus des différents types végétaux et animaux avec l'intention expresse de leur faire faire le nécessaire non pas seulement à leur conservation individuelle, mais encore à celle de leur espèce. Tout ou presque tout de ce qui se fait chez les individus ou ce qu'ils font d'eux-mêmes pour leur espèce s'exécute à leurs dépens (bourgeons prenant la substance de lïndividu, embryons parasites sur la mère, sacri- fice des parents pour assurer la survie de leurs descendants, etc.); de plus, la nature a cultivé chez les adultes des aptitudes à jouir de ce qui sert leur espèce et à souffrir de ce qui lui nuit; ils agissent pour leur type avec l'il- lusion qu'ils travaillent pour eux-mêmes (besoins sexuels, sentiments pater- nels et maternels, sociabilité, conscience morale conservatrice des sociétés). L'adaptation reconnaît toutes sortes de degrés ; il est des espèces où il y a harmonie- entre les instincts de conservation individuelle et ceux qui se rapportent à la conservation de l'espèce; les adultes exécutent joyeusement et sans avoir à lutter contre eux-mêmes ce que le bien de leur type réclame d'eux; chez THomme, l'adaptation est moins parfaite; de là ces luttes inté- rieures qu'on appelle les combats de l'intérêt et du devoir et qui sont, tout simplement, ceux de notre individualité personnelle contre l'individualité spécifique et sociale que la nature développe en nous petit à petit pour la prospérité de notre espèce. Si l'Homme vit socialement, c'est qu'il ressent à le faire certains ordres de plaisir, à ne pas le faire certains ordres de souffrances; c'est par suite de ses dispositions innées à la sociabilité, plus ou moins développées par l'éducation sociale, qu'il est le serviteur de son espèce. — L. Cuénot. Hagedoorn (Arend L. et M'^ A. C). — Études sur la variation et la sélection. — Les H. réprouvent l'emploi des termes « caractère », « carac- tère-unité », « caractère latent », qu'ils trouvent vagues ou erronés; ils pré- fèrent parler de « facteurs génétiques ». Dans une lignée pure, formée d'in- dividus tous semblables et homozygotes, une sélection longtemps continuée n'a aucun effet (expérience de Johannsen); les H. en donnent un nouvel XVIÎ. - ORIGINE DES ESPÈCES. 413 exemple ; depuis un demi-siècle, la maison Vilmorin conserve des Blés soumis chaque année à une rigoureuse sélection; dans les variétés à épis compacts, la plante avec les épis les plus compacts est toujours choisie : dans celle à épis ramitîés, l'épi le plus ramifié est pris comme porte-graine : or, malgré cette sélection du caractère somatique, les épis actuels sont exactement pareils à ceux qui ont servi de point de départ, il y a 50 ans; la comparaison a porté sur 36 formes. Un facteur génétique ne peut donc pas' être modifié par la sélection. Cependant, Castle (après Cuénot) a publié des expériences sur les Rats panachés, où il est arrivé, par sélection des individus les plus panachés ou les moins panachés, à faire progresser le caractère dans le sens plus ou le sens moins; les Rats les plus sombres sont dits « Irlandais »; les plus clairs, « encapuchonnés » (hooded) : Castle admet que le gène en rapport avec le caractère encapuchonné a été modifié par la sélection (c'est cette sorte de caractère que Cuénot a appelée mutation oscillante). Les H. suppo- sent qu'il n'y a pas entre les deux formes de Rats un unique gène différen- tiel, mais qu'il pourrait bien y en avoir plusieurs, et que la sélection modifie seulement la constitution génétique des Rats, accumulant dans un sens des gènes en rapport avec une panachure plus étendue, dans un autre sens, les gènes en rapport avec la panachure la plus restreinte. Les H. figurent une série de Rats encapuchonnés (parents et descendants) ; et on voit une fois de plus que la descendance est très polymorphe ; les Rats très colorés peu- vent donner des petits comme eux-mêmes (les parents seraient alors homo- zygotes, dans l'hypothèse des H.), ou bien des petits très variés, allant du très foncé à du très clair (ils seraient hétérozygotes pour plusieurs gènes); les Rats très panachés (forme dominée) n'ont au contraire que des petits semblables à eux-mêmes. — L. Cuénot. 8) Action directe du milieu. Jôrschke (Hermann). — Les yeux à facéties des Orthoptères et des Ter- mites. — Dans ce travail, surtout anatomique et histologique, un chapitre est consacré aux considérations biologiques. L'auteur y développe cette idée parfaitement banale qu'il y a une relation étroite entre le développement et la structure des yeux à facettes d'une part, et d'autre part la quantité de lumière du milieu où vit l'animal, la rapidité de ses mouvements et le dé- veloppement en sens inverse de ses organes tactiles et olfactifs. [C'est la vieille théorie du balancement des organes]. Ces considérations s'appliquent aussi, dans certains cas, aux Crustacés ; le développement des yeux à facettes est en relation avec les couleurs protectrices et la propriété de s'adapter à la coloration du milieu (Phasmides, Hippolytes varians, etc.). — Y. Delage et M. GOLDS.MITU. Dabi (Fr.). — Pourquoi les Araignées ne possèdent-elles pas, comme les Crustacés supérieurs, des yeux pédoncules ? — L'auteur compare les avan- tages et les désavantages des yeux sessiles et pédoncules; les premiers sont moins mobiles, mais moins délicats. Ce défaut de mobilité est racheté chez les Araignées par la multiplicité d'yeux orientés dans les directions diverses. La fragilité d'organes pédoncules est plus compatible avec la vie aquatique qu'avec la vie terrestre. — Y. Delage et M. Goldsmith. Blochwitz (Adalbert). — Formation de nouvelles espèces de moisissures par de fortes irritations lumineuses. — En éclairant fortement une culture 414 L'ANNEE BIOLOGIQUE. d'AsperrjiUus clavaliis pendant un jour et en plaçant ensuite la culture dans un endroit peu éclairé, les sporangiopliores nouvellement formés s'allongent beaucoup plustjue ceux des cultures non éclairées et sont phototropiques. En ensemençant les spores de ces sporangiophores et en éclairant de nouveau violemment cette culture, on obtient une seconde génération où les sporan- giophores sont encore plus allongés et plus héliotropiques. Après 4 à 5 géné- tions, les sporangiophores ont un centimètre de longueur au lieu de 1 à 2 millimètres. B. ne dit pas si ces caractères sont conservés si l'on cultive le champignon dans les conditions habituelles ; il s'agit plutôt ici d'une photo- morphose que de la création d'une espèce nouvelle. — A. Maillefer. Ekman (Sven). — Formation (V espèce dans Je genre de Copépode Limno- calanus par une action cumulative à distance d'un chanr/ement de milieu. — Limnocalanus Grimaldii vivait dans la période post-glaciaire dans la mer glaciale Scandinave et vit encore dans le bassin de la Baltique ; les soulève- ments post-glaciaires ont transformé les golfes en lacs de reliquat dans les- quels a continué à vivre la population des Limnocalanus, plus ou moins modifiée ; la forme nouvelle {macrurus) diffère légèrement du type ancestral par la forme du céplialothorax. Dans les parties très dessalées de la Baltique (partie nord), le/.. Grimaldii se rapproche déjà du ^nacrurus; les différentes populations d'eau douce sont très variables, et réalisent tous les intermé- diaires possibles entre les deux formes. E. pense que la forme macrurus est d'autant mieux dessinée que la durée de la vie en eau douce a été plus longue : ainsi, un lac très récent (île Kolgujev dans l'Océan glacial arctique) n'a que des L. Grimaldii, tandis que des lacs de reliquat très anciens, dont l'existence date de G. 000 ans environ, renferment les L. macrurus de type extrême. Dans divers lacs se trouvent des formes intermédiaires, constantes pour chaque lac considéré en particulier. Après une longue discussion, pure- ment verbale, E. conclut que ces changements de forme de la tête de Lim- nocalanus, qui sans doute sont héréditaires, ne peuvent pas être dus à la sélection de génotypes qui existeraient dans l'eau salée préalablement à l'isolement, non plus qu'à la sélection de génotypes qui existeraient dans l'eau douce, indépendamment do la durée du séjour dans celle-ci. E. pose en principe que la durée du séjour, c'est-à-diré le nombre de générations qui se sont succédé dans le milieu dessalé, influence seule le degré de la transformation, et il désigne cette action comme action à distance, cumula- tive, du changement de milieu: cette action porte sur le plasma germinatif et se cumule dans les différentes générations, alors que le milieu nouveau reste le même ; elle porte également d'une façon directe sur le soma, et il y a aussi bien une accumulation somatique qu'une accumulation germinale. Il résulte de cette manière de voir que les diverses populations de macriirus se sont développées indépendamment les unes des autres à partir de la souche commune Grimaldii, et que ce que l'on appelle resjjèce macrurus est polypliylétique. — L. CuÉnot. c. Adaptations. = Écologie. Kessler (B.). — Contribution à récologie des Mousses. — La germination des spores des Mousses est sous la dépendance de la réaction du milieu ; certaines exigent pour germer une réaction alcaline, d'autres une réaction acide. Les premières sont des Mousses des terrains calcaires, les dernières XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 415 habitent les marais et rhuinus humide. Les exigences des spores des Mousses vis-à-vis de la réaction du milieu sont donc en rapport avec leur habitat ordinaire. Placées dans l'eau, un certain nombre de spores de Mousses sur- nagent, d'autres plus denses s'enfoncent ; ces dernières appartiennent à des Mousses croissant sur des rocliers secs; leur particularité d'aller au fond de l'eau leur permet de rester dans les fentes des rochers arrosés par la pluie alors que les autres, plus légères, sont entraînées. Quelques espèces peuvent sécréter des sels de chaux à l'extrémité de leurs feuilles, ce sont des espèces croissant en terrain calcaire. — F. Moreau. Werner (E.). — L'écologie de graines aux annexes anormales. — W. étudie le développement du sac embryonnaire et la façon dont se comporte le tube pollinique chez plusieurs Ûnagrariées (Epilobiinn, CArcœa, Fuchsia, Clarkia, Œnolliera). Elles présentent avec les Angiospermes typiques des différences portant sur l'origine du sac embryonnaire, sur sa structure, sur la fécondation de l'ovule par le tube pollinique et les rapports de celui-ci avec l'embryon. Le sac embryonnaire des Onagrariées étudiées tire son origine non de la plus inférieure des 4 macrospores en file qui résultent de la divi- sion de la cellule-mère du sac embryonnaire, mais de la macrospore supé- rieure. Le noyau de cette dernière, au lieu de se diviser trois fois, ne subit que deux divisions ; celles-ci donnent naissance à 4 noyaux dont l'un devient le noyau-œuf, deux deviennent les synergides et le quatrième devient le noyau polaire unique ; il n'y a donc pas d'antipode. Chez VEpilobium, le tube pollinique parvient au nucelle par un procédé intermédiaire à la porogamie et à la chalazogamie. Chez toutes les espèces étudiées il ne disparait pas après la fécondation, il persiste, envoie des prolongements dans les tégu- ments et le nucelle et entre en relation avec l'embryon. W. considère qu'il joue vis-à-vis de ce dernier un rôle nourricier et que cette fonction du tube pollinique est en rapport avec la perte des cellules antipodes auxquelles on attribue souvent un rôle nourricier. — F. Moreau. Harris (J. A.). — Suj- nnc parliciilarité chimique présentée par les anthères dimorphes de Lagerstrœmia indica et sur sa signification écolo'gique. — Chez Lagerstrœmia indica les étamines sont dimorphes : celles qui occu- pent le centre de l'androcée ont de petites anthères jaunes portées par des filets beaucoup plus courts et beaucoup plus minces que ceux des étamines périphériques, dont les anthères sont rouges et plus volumineuses. Les observations faites par l'auteur montrent que ces deux groupes d'étamines diffèrent également au point de vue physiologique. Ainsi, par suite de l'éva- poration dont la fleur est le siège, les diverses anthères, petites et grandes, perdent chacune à peu près la même quantité d'eau, mais cette j^erte n'a pas lieu de la même façon dans les deux types d'anthères : les grosses anthères rouges, en effet, se dessèchent très rapidement, aussitôt après l'anthèse, tandis que les petites anthères jaunes ne perdent leur eau que progressive- ment et lentement. Or, c'est le résultat inverse qui, semble-t-il, devrait être observé, étant donné que les grosses anthères périphériques permettent à l'évaporation de s'exercer sur une surface qui, comparée au volume de ces mêmes organes, est nettement plus petite que celle offerte par les anthères jaunes. D'autre part, l'étude histologique des deux sortes d'antlières ne fournit pas de caractères qui puissent expliquer la différence physiologique, ci-dessus mentionnée. Celle-ci, d'après l'auteur, serait due à une substance chimique, de nature inconnue, qui siégerait uniquement ou en plus grande abondance dans les petites anthères jaunes et qui aurait la propriété d'en- 416 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. traver l'évaporation de l'eau. 11 en résulte que le pollen des grosses anthères devient sec et pulvérulent très peu de temps après l'anthèse et par suite se répand très facilement sur le corps des insectes visiteurs qui favorisent sa dissémination. Ce pollen serait le pollen fécondant, tandis que les petites anthères jaunes, demeurant longtemps humides, joueraient le rôle de nec- taires, organes qui font précisément défaut chez ces fleurs. — A. de Puy.malv. Kamerling (L.). — Quelles plantes f nul -il appeler « xéropJtylcs ».^ — K. voudrait que l'on réservât le nom de xémjthi/ies aux plantes qui n'em- ploient que peu deau pour leurs fonctions vitales et qui sont très réfrac- taires à la sécheresse. Ce sont celles qui ne perdraient par jour que 2-10 % de leur poids par transpiration et dont la réserve d'eau disponible serait de 50-60 %. D'autres plantes, au contraire, sont des « pseudoxérophytes »; ■elles perdent par jour et par transpiration une forte quantité d'eau. — D'a- près cette définition, seraient xérophytes, par exemple : les Orchidées Den- ilrobium secundiim, Sophronites ceniiia, Tillandsia, d'autres plantes comme Hhipsalis, Polypodium vaccinifolium, Philodendron perlusum, les Cactées, toutes ou presque toutes les Broméliacées, les Aracées semiépiphytes, les Crassulacées, les Mésembryanthémacées. Comme exemples des pseudoxéro- phytes, K. donne : Casiiarina equisetifolia, les plantes à feuilles verticales, \?,o\:i\éTdi\e% {Eucalyptus, etc.), les plantes succulentes de rivages, Euphorlna •thymifulia, les lichens, la plupart des mousses et des hépatiques, les arbres tropicaux à feuillage caduc, les Bombacées, etc. — M. Boubier. Gates (F. C). — L'hiver comme fadeur dans la xérophilie de certaines Ericacées à feuilles persistantes. — Ces Ericacées sont susceptibles de résister aux conditions les plus extrêmes de l'hiver. Etant donné que la position de leurs feuilles en hiver est différente de celle de l'été, que la transpiration •est moindre pendant l'été que celle des arbustes à feuilles caduques et des plantes herbacées, mais plus grande en hiver, le xéromorphisme de ces plantes est un véritable xérophytisme qu'elles doivent, en principe, à la iiécessité de se protéger contre les conditions hivernales. — P. Guérin. = Adaptations particulières. Rabaud (É.). — Ethologie et comportement de diverses larves endnphytes. — De l'ensemble des faits envisagés par l'auteur, il ressort que si le déter- minisme du changement d'habitat se présente comme la résultante de l'inter- action d'un complexe d'influences multiples, le rôle principal paraît être dévolu à la constitution de la chenille et au degré, plus encore qu'à la nature, de l'éclairement, sans qu'il faille considérer comme négligeables les autres influences. Myelois cribrella, Homœosoma nimbella et les Epiblema sont avant tout des organismes lucifuges ; ils sont entraînés à pénétrer à l'intérieur des tissus végétaux (capitules de diverses Carduacés) dès le début de leur période de croissance. Quand vient la maturité et que, l'état général variant, ces larves abandonnent les capitules, elles demeurent néanmoins lucifuges. L'influence de la lumière se fait aussitôt sentir, mais celle-ci ne provoque un compor- tement qu'en fonction de la constitution spéciale des chenilles. C'est ainsi que Myelois cribrella. repoussée par les capitules, également repoussée par la lumière, mais demeurée mineuse, pénètre dans les tiges, tandis que Homœosoma nimbella dans des conditions en apparence identiques s'enfonce dans le sol. Pour l'auteur, l'instinct, ce mystérieux ressort interne qui ani- merait les corps vivants et les pousserait en dépit des contingences, ne peut XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 417 être que la manifestation des variations de l'état constitutionnel des orga- nismes en fonction des circonstances environnantes. Ainsi envisagé, l'in- stinct ne diffère pas essentiellement de toute autre manifestation d'un état constitutionnel; il ne diffère pas essentiellement en particulier des manifes- tations morphologiques [XIX, 2"]. — M. Lucien. Pictet (Arnold). — Observations sw quelques rassemblements d'insectes. — On sait que diverses espèces d'insectes, non considérées comme colo- niales, se réunissent parfois en groupes plus ou moins compacts, attirés par un motif spécial, physique ou chimique : provision de nourriture, lumière, etc. Dans d'autres cas, les rassemblements d'insectes ne peuvent être expliqués que par une attraction individuelle, psychologique. P. en donne quelques exemples. Ce sont des chenilles de Vanessa io et de Vanessa urticœ, dissémi- nées sur un buisson d'une dizaine de mètres de long et qui, 4 heures plus tard, se retrouvent toutes ensemble en un point, où l'auteur ne put découvrir aucun motif spécial de rassemblement. Des papillons {Pieris rapx, etc.) s'en- volent ensemble pour former un tourbillon blanc qui s'élève parfois assez haut. On connaît de même les tourbillons de moustiques. Sur un buisson de chardon comprenant une vingtaine de fleurs, P. a constaté que trois seule- ment de celles-ci portaient un groupe compact de zygènes se gênant les unes les autres, alors que les dix-sept autres fleurs étaient désertes. Des Lycxna icarus et orhitnlus se trouvent souvent plusieurs centaines à la fois sur un espace excessivement restreint, accourant de très loin vers la place de rassemblement. L'auteur a observé deux cas de ce genre. Enfin, dans leur vol autour des lampes électriques, les insectes manifestent parfois une pré- férence à venir là où évoluent déjà d'autres insectes. Il convient donc d'ac- corder à ces animaux la possibilité d'agir avec une volonté déterminée et d'éprouver certaines sensations mentales ; il convient aussi de ne pas géné- raliser outre mesure la puissance des facteurs mécaniques, auxquels on attribue facilement un pouvoir exagéré, pour expliquer les actes des ani- maux [XIX, 1°]. — M. BOUBIER. Schmidt (Peter). — - Catalepsie des Phasmides. — Les Phasmides sont des animaux extrêmement peu mobiles. L'auteur a étudié les caractères spé- ciaux de cette immobilité chez Carausius (Dixippus) morosus. L'animal passe sans faire de mouvements les 9/10 de sa vie; pendant cet état on le voit seulement agiter rythmiquement quelques "parties. Il faut des excitations assez fortes pour le déterminer à entrer en mouvement; si on se contente de déplacer légèrement une partie, elle reprend sa situation primitive avec inie parfaite élasticité et l'immobilité générale n'est pas troublée. Si le dépla- cement est plus fort, la partie conserve la position nouvelle quelle qu'elle soit. L'animal tout entier se laisse placer dans les attitudes les plus baroques d'une façon absolument passive. Cet état n'a pas qu'une ressemblance super- ficielle avec la catalepsie pathologique : il en présente tous les caractères de « flexibilité cireuse » : les muscles sont en état de contraction continue et sans fatigue, mais légère et différant par là du tétanos. Comme dans la ca- talepsie vraie, il y a insensibilité concomitante et l'animal laisse sectionner ses antennes et ses pattes sans protester. Si on le coupe en deux par le tra- vers du thorax, une grande différence apparaît entre les deux moitiés : la partie antérieure conserve son état cataleptique pendant les deux ou trois jours qu'on peut la maintenir vivante en liant la plaie. La moitié postérieure, protégée de même par une ligature contre la dessiccation et l'hémorragie, peut rester vivante une douzaine de jours, mais l'état cataleptique est entiè- i.'aninéi: lîiOLOGiQUE, XIX. 1914. 27 418 L'ANNEE BIOLOGIQUE. rement disparu en elle, tandis qu'elle devient extrêmement apte aux réflexes. C'est là la preuve que la source de la catalepsie est dans les ganglions cépha- liques. — L'immobilité relative observée chez un grand nombre d'animaux semble devoir être rapportée à un degré inférieur de cette catalepsie; de même aussi le sommeil hibernal et estival. Chez les Phasmides, cette cata- lepsie ne peut être provoquée par aucune intervention extérieure et se pro- duit d'elle-même dès que le repos n'est pas troublé : c'est une autocata- lepsie. Cette catalepsie collabore ici avec le mimétisme de forme et de coloration si accentué chez eux. pour leur donner l'apparence de parties végétales. — Y. Delage et M. Goldsmith. a) Piéron (H.). — Sur la manière dont les Poulpes viennent à bout de leurs proies, des Lamellibranches en particulier. — La salive de VOctopus vulgaris a la même toxicité pour le crabe que celle des autres Céphalopodes ; il est à noter pourtant que les convulsions peuvent faire défaut chez le crabe intoxi- qué ou se réduire à des tremblements ; la pénétration du poison ne se fait pas par morsure, mais probablement par la voie du courant d'eau respira- toire. La même action paralysante que chez le crabe s'exerce chez les La- mellibranches avec des différences spécifiques et individuelles de sensibilité; le tonus des adducteurs est d'abord atteint, puis leur capacité de contraction et enfin celle de l'orbiculaire (rétracteur du siphon) et des rétracteurs du pied. Pour venir à bout de la résistance des Lamellibranches dont il fait sa proie, VOclopus vulgaris combine les efforts de traction sur les valves et la salivation, introduisant probablement la salive par l'entre-bàillement qu'il réussit momentanément à produire au cours d'un effort de traction et pro- fitant de la diminution de résistance opposée par les adducteurs pour ouvrir complètement les valves, brisant les ligaments. Pour introduire la salive à l'intérieur du Cardium, il commence par éroder quelques dents sur le bord postérieur des valves, ce qui assure un orifice permanent. — M. Lucien. b) Didier (R.). — Lulilité de la Perdrix grise. — En été, juillet-août, la Perdrix mange beaucoup d'insectes : Coléoptères, Hyménoptères, Lépidop- tères, Orthoptères, Hémiptères. Ses préférences vont aux Fourmis, aux Pu- naises et aux Coléoptères. En outre, elle débarrasse les champs d'une quan- tité de graines de plantes nuisibles à l'agriculture. Les Céréales détruites ne sont que les grains tombés du sol. En hiver, elle ne mange que de pe- tites feuilles sèches, des bourgeons et des grains secs. — A. Menegaux. b) Paris (P.). — Notesw le régime alimentaire du Gros-Bec. — Le Gros-Bec {€occothraustes coccotln-austes) nourrit ses petits surtout avec des Coléop- tères lamellicornes, Hannetons, Cétoines, Hoplies qu'il épluche comme le font les Moineaux. — A l'époque des cerises, il dévaste les cerisiers pour manger les noyaux. 11 aime les amandes du Micocoulier, de l'If, du Charme, de l'Erable champêtre. En hiver, quand la nourriture est rare, il s'attaque aux baies des divers Sorbiers, aux graines noires du Corydalis soliila. — A. Menegaux. L'Hermitte (J.). — Quelques captures intéressantes. — L'auteur signale dans la banlieue de Marseille la capture de deux Oiseaux rares : le Faucon Kobez et la Cresserellette. 11 donne en outre le résultat des autopsies de ces Oiseaux, qui avaient mangé des Géotrupes et autres Coléoptères, ainsi que des Courtilières, et une Musaraigne. Les estomacs de quatre Guêpiers étaient bourrés d'abeilles. — A. Menegaux. XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 419 Menegaux (A.). — Les oiseaux ennemis naturels des souris et des campa- gnols. — Un grand nombre d'espèces d'oiseaux se nourrissent de ces Ron- geurs : Busards, Hiboux, Chouettes, Pies-grièches, Coucous, Corneilles, Hérons, Butors, Cigognes, Ibis. Les rapaces en détruisent le plus grand nombre et, à ce titre, doivent être protégés. — M. Goldsmitii. a) Paris (P.). — Examen du contenu stomacal de quelques rapaces. — L'examen du contenu stomacal d'un très grand nomlDre d'individus peut seul fixer sur le degré d'utilité ou de nuisibilité des Oiseaux. L'auteur rend compte des autopsies de Busards des marais et Saint-Martin, de Busards montagu, d'Eperviers, d'Autours des palombes, de Milans noirs, de Bon- drées, de Cresserelles et de Buses. — A. Menegaux. Deleiiil (D'). — Observations sur quelques Oiseaux de passage dans les Alpilles. — L'auteur étudie les passages depuis quelques années, pour la plupart des Oiseaux, et conclut que la température est le premier facteur de la migration. Les Oiseaux sont, dans leur déplacement, d'une régularité vraiment étonnante, comme il l'a constaté au passage d'automne et à la repasse du printemps. Depuis vingt ans, la première Grive (toujours une musicienne) fait son apparition à la date du 20 septembre. L'instinct est mathématique. Si l'automne est précocement froid, la Grive peut être en avance de quelques jours. Si l'automne devient doux, elles s'arrêtent dans le pays. Le courant qui sillonne les Alpilles au printemps et à l'automne, se dirige du sud- est vers le nord-ouest. La plaine de la Grau est un foyer d'appel où se croisent les diverses espèces migratrices. Les vents jouent aussi ungTand rôle. Les vents du sud, chauds et humides, arrêtent toute mi- gration; le vent d'est froid et violent est favorable (Grives, Ortolans, Pipits); un violent coup de mistral arrête tout passage, mais dès que ce vent faiblit, le passage devient très fort pour tous les Oiseaux indistinctement. Les vents agissent par leur humidité, leur direction et leur température. L'auteur ne pense pas que la nourriture plus ou moins abondante que les Oiseaux trou- vent en chemin, modifie en rien leur migration. Le brotiillard, à moins qu'il ne soit très épais, a peu d'influence. Les premières Grives qui passent sont les vieilles; les autres sont les jeunes qui voyagent par étape et se moquent du temps. L'auteur donne ensuite des détails fort intéressants et inédits sur le Busard Ortolan, le Pipit des arbres et la Grive musicienne, en étudiant leurs passages dans les Alpilles et la Crau. — A. Menegaux. Hugues (F.). — Rapport sur les expériences des cailles baguées lâchées pendant l'été aux environs de Saint-Quentin. — • Ces expériences confirment celles faites en 1913. Ces cailles d'Egypte se sont établies sur les endroits secs et crayeux; quelques-unes ont encore émigré vers le nord, ce qui est normal ; en mai à l'époque du lâcher l'instinct migrateur peut encore per- sister chez elles. 11 y a eu beaucoup de croisements entre femelles d'Egypte et mâles du terroir. Quelques éclosions ont été très tardives, jusqu'en août. En automne, plusieurs de ces cailles ont été tuées dans le sud de la France. Quoique venant d'Egypte par l'Angleterre, elles ont trouvé la direction du sud pour leur migration. — A. Menegaux. Devy (Léon). — Époques des changemcjtts de couleurs clicz quelques Oi- seaux exotiques. — En notant pendant quelques années les dates des chan- gements de couleurs de divers Bengalis, ventre orange, Ignicolore, Foudi, Veuve, etc., l'auteur fait remarquer que les dates do ces changements ne 420 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sont pas exactement les mêmes pour chaque individu d'une même espèce et varient même parfois, suivant les années, chez le même individu. Il est probable que les changements de latitude et de température, la captivité, la nourriture, l'état de sauté influent sur ces dates de mues. — A. Mene- GAU.X. Coursimault (E.). — Faune des oiseaux cliaiUcur.^. desi-nvirann de Ven- dôme. — Ces articles sont extrêmement intéressants et nous indiquent, axiec représentalion musicale, le chant de nos oiseaux virtuoses de l'air, dans les diverses phases de leur vie et aux diverses époques de l'année. En 1914, l'auteur étudie les principaux chanteurs parmi les Turdidés. — A. Mene- GAUX. Decoux (A.j. — Reproduction du Corpodacus me.ricanus en captivité. — C'est la première fois que ces Bouvreuils du Mexique nichent en captivité sous nos climats. Les jeunes, difficiles à élever, ont besoin de larves de four- mis fraîches. A la sortie du nid tous ressemblent à la mère. — A. Me- GAUX. b) Ghigi (Alexandre). — Nole.^ d'Ornilhologie agraire. — Dans l'estimation des rapports des oiseaux avec l'agriculture, on place avec raison au premier rang le régime frugivore, granivore ou insectivore. Les insectivores sont con- sidérés comme utiles à l'agriculture, les autres comme nuisibles. On a compté qu'un seul pigeon sauvage détruisait dans une année environ 800.000 se- mences. Mais il faut en outre tenir compte de ce fait que le régime n'est pas fixe. Les oiseaux réputés insectivores deviennent plus ou moins frugivores en été et granivores en automne (merles). Chez la plupart des oiseaux, les jeunes sont beaucoup plus insectivores que les adultes (corbeaux). Enfin, certains insectivores s'attaquent indifféremment aux insectes nuisibles ou utiles (coccinelles) à l'agriculture. La question est donc, en somme, fort complexe. — Y. Delage. Le Moult (Léopold). — De la destruction des insectes nuisibles par lesf parasites végétaux. — L'auteur montre la très grande efficacité pour la des- truction des larves de hanneton de l'ensemencement des terres par Vlsaria destructor. Une seule intervention n'a rien perdu de ses effets depuis ' vingt ans, les vers blancs propageant eux-même le parasite de génération en génération. Il cite d'autres exemples analogues et invite à étendre ce pré- cieux moyen d'action. — Y. Delage. Hérelle (F. d'). — Le Coccobacille des Sauterelles. — Pour H., les moyens, de protection, de lutte défensive sont utiles, mais insuffisants; il est de beau- coup préférable d'ens^ager en même temps une lutte offensive pour arriver non pas à détruire l'espèce, ce qui sera toujours impossible, mais à réduire le nombre des insectes envahisseurs à un point tel que les dégâts causés, puissent être considérés comme négligeables. Ce ne serait qu'à l'aide d'un procédé biologique que l'on pourrait espérer arriver à un tel résultat, et l'agent à mettre en œuvre devrait être un ennemi naturel de la Sauterelle. Des nombreux parasites des Acridiens, seules les Bactéries, grâce à leur fa- cile multiplication, constituent des facteurs épizootiques redoutables. H. a isolé l'agent microbien d'une épizootie des Sauterelles au Mexique; c'est un Coccobacille très polymorphe et capable de provoquer la mort des Acrides en quelques heures. Aussi H. propose-t-il d'infester avec des cultures de son XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 421 Microbe les régions envahies par les Sauterelles. Les résultats obtenus par l'auteur, dans cet ordre d'idées, en Colombie, en République Argentine et à ■Chypre, sont encourageants. — Pli. Lasseur. Fischer (E.). — Sw les causes et symptômes de la flacheric et de la maladie à polyèdres. — Dans des travaux antérieurs assez étendus, F. a déjà insisté sur le rôle prépondérant de la prédisposition de l'organisme dans le déve- loppement de certaines maladies des Insectes, telles que la flacherie et les ■maladies à polyèdres (grasserie). Le présent article est une mise au point de cette question. — En s'appuyant sur ses observations personnelles, ainsi que sur celles qui ont été faites par divers auteurs, il montre l'influence ca- pitale que présente à ce point de vue l'alimentation, notamment le change- ment de la plante nourricière et la teneur en eau des feuilles absorbées ; les germes morbides sont partout répandus et il suffit de créer les conditions prédisposantes pour faire éclater expérimentalement la maladie. Ces don- nées ont été mises à profit par les Américains dans la lutte contre les Bom- bycides accidentellement importés d'Europe (Euproctis chrysorrhœa et Li- paris dispar). — P. Marchal. a) Heckertinger (F.). — Sur le peu d'efficacité de la protection naturelle des plantes contre les animaux. — (Analysé avec le suivant.) b) Existe-t-il une protection naturelle des écorces de nos arbres contre les animaux? — Les mammifères que l'auteur a eu en vue et qui habitent nos . forêts sont presque tous des « spécialistes, » c'est-à-dire adaptés à des plantes déterminées. Un animal donné emprunte sa nourriture à ces plantes et non à d'autres. Ce que l'on appelle protection ne joue aucun rôle dans le choix des plantes nourricières par les spécialistes; les plantes les plus protégées ont leurs hôtes comme celles qui ne nous paraissent pas protégées. La plante nourricière de chaque animal ne possède aucun moyen de protection contre cet animal; sans cela, celui-ci ne pourrait vivre. L'auteur termine par une critique des moyens de protection mécaniques et chimiques. Les moyens de protection des plantes consistent dans la faculté qu'elles ont de régénérer leurs parties perdues et de cicatriser leurs blessures. Un moyen plus important consiste dans la production des nombreuses graines qui assurent la conservation de l'espèce. — F. Péchoutre. Laurie (Douglas). — La bionomique de VAmphidinium operculatum [XIV, 1°, Y et S]. — L. a observé de vastes taches colorées formées par VAmphidinium operculatum et étudié le comportement de cet animal par rapport à la lumière, aux marées et aux saisons. L'animal manifeste un tropisme négatif pour une lumière très vive et l'obscurité, positif pour une lumière modérée. II se tient à la limite des marées d'équinoxe, mais peut vivre longtemps en pleine eau, sans sable. L'extension des taches présente un maximum en avril et un mi- nimum en juillet. Le pigment, traité par un mélange d'alcool et de benzine, se dédouble en une substance, retenue par l'alcool, ayant une bande d'absorp- tion du groupe de xanthophylle, et l'autre, retenue par la benzine, ayant la bande d'absorption de l'élément bleu-vert de la chlorophylle. — Y. Delage et M. GOLDSMITH. Root (F. M.). — Reproduction et réactions à Vactioyi des aliments chez un Acinétien, Podoplirya Collini n. sp. — La nourriture consiste surtout en Paramécies. Dès qu'un de ces Infusoires a touché un tentacule, il st immé- 422 I/ANNEE BIOLOGIQUE. . diatemeat collé et les tentacules voisins se courbent progressivement vers la proie pour s'y fixer. Quand celle-ci a cessé de se débattre, les tentacules qui ne sont pas encore fixés se redrossent. Tous les animaux ne sont pas indifféremment saisis. Le choix paraît être dû surtout aux conditions sui- vantes : 1" les conditions physiques et chimiques de la surface, ou la sécré- tion de mucus, par la proie : ainsi Ips tentacules ne semblent pas pouvoir adhérer aux Ste7ilor, Spirosloi/iiini, Coleps, Rotifères; les embryons de Tespèce elle-même ne sont pas davantage capturés; 2" la grande taille et les mouvements violents, qui permettent aux Bursaria, aux Vorticelles, de s'échapper; la taille trop petite des C/iilontonas, Bodo, etc., qui semble au contraire insuffisante pour exciter les tentacules ; 4'^' le comportement des proies et de Podoplirija elle-même : ainsi les Loxodes. C/nlodon, etc., qui vivent sur le fond, n'ont guère de chance de toucher les tentacules et par suite ne sont pas saisis. — A. Robert. Chatton (Edouard). — L'autoffénàse des némalocystes chez les Pohjkrikos. — Les cnidocystes rencontrés chez les Eolidiens, le Rhahdocœle Micra- stomiim, le Vorticellien CampancUa umbeUaria ont été reconnus comme ayant été des éléments parasites d'origine étrangère. Il n'en est pas de même pour le Péridinien Polykrikos cliez lequel l'auteur a vu les cnidocystes se développer par voie endogène dans des vacuoles de cellules normales de l'organisme. — Y. Delage. Gemmil (James F.). — Circiihilion dos courants de convection dans les (iquiiriums dcfi laboratoires pour Pélevar/e des larves jif'lagùjues. — L'auteur donne ici un moyen qui peut être intéressant pour Télevage jusqu'à la mé- tamorphose des larves pélagiques et en particulier de celles des Echino- dermes, si fréquemment utilisées en biologie générale. Pour aquarium, il prend un de ces globes en forme de cylindre à fond hémisphérique qui servent à abriter de la poussière les objets délicats. Sa capacité est d'environ 2 litres et demi ; il est posé sur un support en liège et rempli d'eau de mer non renouvelée. A l'intérieur plonge, jusqu'au milieu de la hauteur, un tube en U d'environ 12 millimètres de diamètre, dans lequel circule un cou- rant d"eau ordinaire, qui est naturellement à une température un peu plus basse que celle de l'aquarium; une différence d'à peine 3" C. est suffi- sante, ainsi qu'une consommation journalière de 400 à 500 litres. Au contact du tube Teau se rafraîchit dans la cloche et tombe jusqu'au fond du vase à une vitesse de plus en plus accélérée, allant d'environ 1 mm. par seconde à la surface jusqu'à 25 mm. par seconde vers le fond. L'eau froide du fond remonte le long des parois de la cloche, au contact de laquelle elle s'échauffe par l'effet du l'ayonnement des régions ambiantes. Il résulte de là une circulation constante qui a pour effet de maintenir les larves en mouvement et de répandre dans toute la masse l'oxygène qui se dissout dans les couches superficielles. Les cadavres des larves mortes s'accumulent dans les régions intermédiaires aux courants de descente et de montée où l'eau est relativement stagnante. L'auteur a réussi à conduire ainsi jusqu'à la métamorphose des larves à'Asterias rubens provenant d'une fécondation artificielle, sans changer l'eau plus de 3 fois dans les 6 à 7 semaines qu'a duré l'expérience. Un autre avantage est que les larves ne sont pas meurtries comme lorsqu'on injecte un courant d'eau ou d'air. L'auteur promet, dans un prochain mémoire, de faire connaître son procédé pour l'alimentation des larves. Le procédé est applicable à l'éle- vage du plankton délicat. — Y. Delage et M. Golds.mith. XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 423 Cotte (J.). — L'évoliilion en Europe des idées concernant la spongieulture. — Les tentatives de spongieulture, soit par bouturage, soit par collecteurs, n'ont donné aucun résultat. La seconde seule pourrait être apte à en fournir de tel par l'amélioration des méthodes et le clioix des localités appropriées — Y. Delage. Mameli (Eva). — Recherches biologiques, physiologiques et anatomiques sur Martynia proboscidea Gln.r. — Il s'agit d'une plante Carnivore très peu connue, appartenant à la famille des Gesnériacées. Toutes les parties aérien- nes de cette Martynia ont la faculté de capturer de petits insectes : le limbe d'abord, puis le pétiole et la tige, le calice, les gros fruits et enfin la corolle. Or. les feuilles peuvent mesurer jusqu'à 35 cm. de large sur 30 de long. La face inférieure de la feuille capture un plus grand nombre d'in- sectes que la face supérieure; souvent elle en est presque couverte. M. a compté sur la moitié de la face inférieure d'une feuille adulte (cm. 15 + 16) 576 petits insectes, en grande partie réduits à leurs seules parties chiti- neuses. La face supérieure en contenait 94, le pétiole une dizaine. Les in- sectes capturés sont surtout de petits diptères, quelques fourmis, parfois des papillons. La feuille sécrète un al)ondant exsudât visqueux, d'odeur nauséa- bonde et persistante. Les insectes vivants mis sur la plante meurent au bout de quelques heures. Tandis que les plantes carnivores connues jusqu'ici n'ont que peu ou pas de tissu assimilateur, Martynia a une structure foliaire identique à celle de presque toutes les plantes à nutrition normale; de plus, elle est abondamment pourvue de chlorophylle. On peut constater facilement la présence d'un enzyme dans les organe;s verts de Martynia, par exemple à l'aide des réactions microchimiques. Cet enzyme a des propriétés pepto- nisantes, ce que l'auteur a pu prouver en faisant digéi-er par la plante des albuminoïdes variés, de la viande crue, du blanc d'œuf, etc. De petits cubes d'albumine d'œuf placés à la base de la nervure principale, avaient déjà leurs angles émoussés au bout d'une heure ;' ils étaient complètement ab- sorbés en trois heures. Après l'absorption, le contenu cellulaire des poils glandulaires est lout à fait brun, parfois noir [XIII]. — M. Boubier. Briquet (J.). — Le Géranium (xdtcmicirm L. dans les Alpes maritimes. — Le Grianium boltemicum L. est une espèce annuelle, fort rare en Europe, et qui présente cette particularité très curieuse d'apparaître soudain sur les emplacements abandonnés de charbonnières ou sur les terrains devenus libres par suite d'incendies de forêts. Des recherches de l'auteur et de celles de ses prédécesseurs, il résulte que les causes de l'apparition subite du G. bohemicum dans les milieux anthraciques peuvent se résumer comme suit : 1" Les graines de cette plante peuvent être transportées à distance par le plumage des oiseaux. 2^ Elles ont un pouvoir germinatif dont la durée est considérable, durée que l'expérience a montré être d'au moins 36 ans. 3° La germination ne s'effectue normalement que dans les expositions où le sol est longuement réchauffé par le soleil. Les expositions ombragées ou fraîches entravent ou empêchent la germination. La chaleur communiquée au sol par un incendie ou une charbonnière peut être une cause supplémen- taire de germination très rapide pour les semences restées indemnes, quand celles-ci préexistent dans la localité incendiée ou exploitée. 4" Le milieu anthracique agit doublement, soit en augmentant la capacité d'absorption calorique du sol noirci, soit en agissant comme fumure. Dans le milieu anthraciciue-, la germination s'effectue plus facilement et jflus vite, le déve- 424 L'ANNEE BIOLOGIQUE. loppement des plantes est plus rapide et celles-ci sont plus vigoureuses. — M. BOUBIER. = Sym/nose. Le Cerf ^J.). — Sur une chenille de Ltjcénide élevée dans des (jalles d'Acacia par des fourmis du genre Cremaslof/aslcr. — En Afrique orientale la chenille d'un Lycénide indéterminé vit dans des galles de certains acacias en symbiose avec des fourmis du genre Cremastogaster. La cavité de la galle ne communique avec le dehors que par un petit orifice suffisant pour les fourmis, mais qui n'a permis la pénétration de la chenille qu'à un âge très peu avancé. Celle-ci se nourrit de fragments de folioles d'acacia que les fourmis lui apportent en grand nombre. L'avantage que les fourmis retirent de cette symbiose n'est pas signalé. — Y. Delage. Mûller (Herbert Constantin). — Note sur les Symbiontes des Ilydroïdes. — L'auteur a observé des xanthelles de Pachycordyle fusca, vivant à l'état libre en dehors de l'Iiôte, dans un tube chitineux appartenant à l'animal, mais mort et vide de périsarc. Les xanthelles étaient animées de mouve- ments, dont l'origine n'a pu être précisée, aucun revêtement ciliaire n'ayant pu être constaté avec certitude. — Y. Delage et M. Goldsmith. Grûn (C). — Études monographiques sur Treubia insignis Goebel. — De cette étude très détaillée d'une hépatique javanaise, on peut retenir, au point de vue biologique, les résultats suivants : on trouve chez Treubia des mycorhizes, qui se présentent sous forme d'hyphes inter- et intracellulaires. Le développement de l'archégone se fait normalement sur le type des Jun- germanniacées; le nombre des cellules de canal est de 16. Le nombre haploïde des chromosomes est de 8, le diploïde de 16, en sorte que Treubia se rapproche par là de Fossomhronia et de Pallavicinia. Treubia se repro- duit aussi asexuellement par des propagules de 3 à 4 cellules, portées sur un pédoncule [IV]. — M. Boubier. Baden (M. L.). — Conditions nécessaires pour la germination des spores de Coprinus slorquilinus, Fr. — Il est difficile et parfois impossible de faire germer les spores de certaines Ascomycètes et Basidiomycètes coprophiles, quelle que soit la solution nutritive employée. La même difficulté se pré- sente dans le cas de Coprinus sterquilinus, Fr. qui croit sur le crottin de cheval et les tentatives faites par B. avec des solutions variées échouèrent pendant plusieurs semaines. Accidentellement il obtint une germination vigoureuse dans une solution, mais la coloration lui fit reconnaître la pré- sence de nombreuses bactéries. Des cultures en gouttes suspendues dans des milieux pourvus et dépourvus de bactéries montrèrent que la présence des bactéries était nécessaire à la germination des spores. L'auteur suppose que les bactéries produisent certaines substances qui amollissent les parois des spores et rendent possible leur germination. D'un autre côté, les bac- téries peuvent éloigner ceitains sous-produits sécrétés par le champignon et qui rendent sa germination impossible. — F. Péchoutre. Poulton (E.M.). — La structure et la biologie de Verrucaria margacea Wahl., lichen aquatique. — Verrucaria margacea est un lichen crustacé, que l'on trouve fixé sur les pierres polies et submergées des cours d'eau. A l'état jeune, son thalle est d'un vert pâle, mais à mesure qu'il vieillit il devient XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 425 vert olive foncé ou complètement noir. L'algue qui entre dans la constitu- tion de ce lichen est une forme du Protococcns viridis Ag. Quant au Cham- pignon, il forme un réseau compact de pseudo-parenchyme, dont la struc- ture est uniforme dans toute l'étendue du thalle. Lorsque le lichen est jeune, les cellules de l'algue se monirent isolées; dans les individus âgés, au con- traire, elles se groupent sous la forme de courtes chaînettes disposées per- pendiculairement à la surface du thalle et distribuées uniformément dans le réseau mycélien (structure homéomère). Dans quelques cas, les chaînettes en question s'unissent au voisinage des surfaces dorsale et ventrale du thalle, ce qui marque une tendance vers la structure hétéromère. Les péri- thèces se trouvent plongés dans des protubérances du thalle et sont carac- térisés par un revêtement ferme, noir extérieurement. Leur ostiole et leur portion supérieure sont garnies de paraphyses, tandis que leur base donne naissance, selon le mode habituel, à des asques, renfermant des ascospores. Ces dernières, tout d'abord uniloculaires, deviennent ensuite biloculaires et finalement quadriloculaires. Elles peuvent germer dans un quelconque de ces trois états. Leur germination, d'aileurs, a souvent lieu dans l'intérieur du périthèce. Il en résulte un réseau mycélien qui, finalement expulsé par Tostiole, flotte librement dans l'eau. Il est évident qu'un tel réseau est émi- nemment propre à capturer dans ses mailles les cellules flottantes de Proto- coccns. Ainsi se trouve facilitée l'association des deux individus qui prennent part à la constitution du lichen. — A. de Puymaly. = Parasitisme. Borner (Cari). — Sur les Vignes sensibles et réfractaires au Phylloxéra. — II résulte de travaux antérieurement publiés par Borner qu'il existe en Lorraine une race spéciale de Phylloxéra de la Vigne à laquelle il a donné le nom de fjervaslatrix et qui se distingue par des caractères biologiques très nets du Phylloxéra du sud de l'Europe. — De nouvelles expériences faites parallèlement dans deux localités de la Lorraine et portant, d'une part sur la race du sud de la France, d'autre part sur la race de la Lorraine, confirment les premières conclusions de l'auteur et viennent démontrer la fixité de ces races qui se maintiennent indépendamment des conditions cli- matériques ou des conditions de milieu dans lesquelles elles peuvent se mul- tiplier. Le Phylloxéra pervastatrix se fait remarquer par une adaptation complète à la Vigne européenne ; il est en outre étroitement adapté à une espèce de Vigne américaine qui a des affinités avec la Vigne européenne, la Vitis labrusca ; cette adaptation se traduit sur la faculté que possède l'Insecte de produire en abondance sur ces Vignes non seulement des radicicoles, mais encore des sexués et des gallicoles; en revanche le Phyl- loxéra pervastatrix est en quelque sorte désadapté par rapport aux Vignes américaines telles que Vitis riparia qui sont normalement infectées par le Phylloxéra dans le midi de la France et celles-ci jouissent à son égard d'une complète immunité. Il est possible que la race pervastatrix se soit formée au bout d'un nombre de générations assez faible, par suite du chan- gement de nourriture, aux dépens de la race vivant dans le midi et qui a ccomplit son cycle sur les Vignes américaines : mais Borner est porté à croire que ces deux races devaient exister déjà en Amérique et que per- vastatrix devait vivre alors sur Vitis labrusca. Il est à noter que les données précédentes sur la formation des races chez le Phylloxéra sont entièrement comparables à celles que fournit l'histoire biologique des Chermes. — P. Mahchal. 436 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. b) Kellogg (Vernon L. ;. — Coléoptères (lenmaiit parasites. — Chez le grand groupe des Scarabées, si varié, on ne trouve que peu de tendances au parasi- tisme. On a cité les Stylopidés, parasites des guêpes et abeilles, mais on les rattache plutôt aux Hyménoptères ou Diptères qu'aux Coléoptères. Reste le cas classique et certain du Platiz/isylla Caitoris, qui vit toute sa vie en pa- rasite sur le castor. Mais on peut y ajouter celui du Leplinus testaceus qui fréquente le nid des campagnols et autres petits rongeurs. K. a examiné plusieurs individus, en provenance de l'Alaska, et constate un commence- ment de modification de l'habitus extérieur. Tn autre, Leptinelbis validus, vit sur les castors d'Hudson Bay, et le Lyrosoma opaca, parait parasiter souvent des oiseaux, et ce seraient ceux-ci qui Fauraient introduit dans toutes les îles du Pacifique. Mais le parasitisme est occasionnel et temporaire. Pour- rait-il devenir définitif, permanent"? L'avenir nous renseignera. — II. de Varigny. Pelseneer (P.). — Étholorjie de quelques Odostomia et d'un MonstriUide parasite de run d'eux. — Odostomia rissoides et 0. pallida sont des Gastro- podes pjirasites de Lamellibranches : le premier sur Mytilus edulis, le second sur plusieurs espèces de Pecten. Odostomia est hermaphrodite; la fécondation y est mutuelle. 0. iHssoides pond des œufs reliés l'un à l'autre par un cor- don continuant les enveloppes ovulaires. Le développement a lieu entière- ment à l'intérieur de l'œuf, sans véliger libre. Monstrilla helgolandiea est parasite de 0. rissoides, duquel il sort à l'état adulte (vraisemblablement avant la fin de l'été). Pendant la vie parasitaire, il porte trois paires d'ap- pendices extérieurs, dont la première et la troisième sont profondément en- foncés entre les organes de l'hôte, les appendices de la première paire étant bifurques. — M. Llx'iex. Gaullery [M.) et Mesnil (F.)- — Sur deux Monstrillides parasites d'An- nèlides. — Avec les observations de Pelseneer, les Annélides perdent le monopole des Monstrillides à l'état parasite. Le fait que les appendices ab- sorbants des Monstrillides se présentent ontogénétiquement comme des néo- formations ne constitue pas cependant un argument probant contre leur homologie à des appendices du Xauplius et du Metanauplius. La forme et le nombre des appendices absorbants varient d'une façon très étendue, à en juger par les quelques espèces où ils ont été observés, et ces variations sem- blent étroitement corrélatives des conditions offertes par Thôte au parasite, n convient enfin de noter que les Monstrillides, parasites des parties pro- fondes de leur hôte, pénètrent par la voie cutanée; en cela ils se rappro- chent des Rhizocéphales. — M. Lucien. Léon (N.). — Le Gordius parasite accidentel chez l'homme. — L'auteur signale en Roumanie un cas (le 11^ connu) de Gordius ingéré avec l'eau de boisson, ayant vécu au moins 2 mois dans l'intestin, engendrant des symptômes analogues à ceux provoqués par les Ascarides. — Y. Delage. Bernard (P.) et Bauche (J.). — In/Juence du mode de pénétration cuta- née ou Ijuccale du « Stejdianiirus dentatus » sur les localisations de ce Néma- tode dans l'organisme du Porc et sur son évolution. — Le Stephanurns peut pénétrer dans l'organisme du Porc : 1° par la voie cutanée; 2" par la voie digestivc. Des lésions spécifiques correspondent à chacun de ces modes de pénétration : kystes péri-rénaux et péri-urétéraux pour le premier, cirrhose hypertrophiquedufoie pour le second. — Ph. Lasseur. XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 427 Témoin et Baur (Jean). — Un cas de distomatosc humai7ie observé en lierrij. — Un seul parasite jeune ayant déterminé une tumeur épiploïque, en coïncidence avec une épizootie de douve hépatique chez les moutons de la région. — Y. Delage. CoUin (Bernard). — Sur les formes d'involuHon d'un Infusoire cilié dans le rein d'un Céphalopode. — Les Chromidina sont des infusoires qui se fixent sur les corps fongiformes du rein de la Seiche. Ceux d'entre eux qui, ayant pénétré trop profondément, tombent dans les lacunes sanguines, subissent sous l'influence de ce milieu éminemment nutritif une hypertrophie consi- dérable en même temps qu'une dégénérescence caractérisée par la désinté- gration du noyau et l'accumulation de réserves nutritives abondantes. Fina- lement, ces parasites sont phagocytés par les leucocytes du sang. — Y. De- lage. Eriksson (J.). — Sur l'appcrrilion de sores e( de nnjcelium de roui lie dans les grains de céréales. — (Analysé avec le suivant.) Beauverie (J.). — Sur l'efficacité des germes de rouilles contenus dans les semences des Graminées pour la propagation de la maladie. — La présence de sores et de mycélium de rouille dans les grains des céréales a été signalée dès 1896 par E. Il les considère comme n'ayant aucune importance pour le champignon lui-même au point de vue pratique. B. a institué des expériences à ce sujet. Il conclut que la question n'est pas tranchée et appelle de nouvelles recherches. — M. Gard. = Mimétisme. a) Poulton (E. B.). — Mimétisme. — De la comparaison entre les lésions infligées à certains papillons par des oiseaux et les mutilations que l'on ren- contre chez beaucoup de ces papillons, ainsi que de l'examen du contenu stomacal et des fèces, l'auteur conclut que les papillons ainsi mutilés appar- tiennent aux groupes protégés par eux-mêmes et fournissent des modèles au mimétisme protecteur. A Tappui de la théorie du mimétisme il invoque ce fait que des formes récemment importées ont déterminé chez des formes indigènes des variations mimétiques à leur- ressemblance. Si l'action de l'ambiance avait été le facteur en cause, ce sont au contraire les formes importées qui se seraient modelées sur les formes indigènes. Il çst fàclieux que l'auteur ne fournisse pas des exemples de cet intéressant phénomène — Y. Delage et xM. Goldsmith. b) Poulton (E. B.). — Mimétisme entre certains Nymphaliiiés africains. — L'auteur cite des cas nombreux de modèles de mimétisme fournis par les formes généralement considérées comme mimantes. Les modèles et les mimants volent de compagnie. On observe aussi des ressemblances entre les femelles mimantes des espèces différentes. — Y. Delage et M. Goldsmith. Dixey (F. A.). — Les relations géograjthiques du mimétisme. — Pour expliquer certaines ressemblances de couleurs et de dessins entre des espèces de papillons appartenant à des genres et à des familles différentes tant en Afrique qu'en Amérique Centrale et du Sud, on a invoqué l'action du climat, mais cette explication ne résiste pas à l'examen [l'auteur ne dit pas pourquoi] 428 L'ANNEE BIOLOGIQUE. et il convient de voir là, à l'exception de certains faits de coïncidence et de migration, des effets du mimétisme. — Y. Delagk et M. Goldsmith. a) Carpenter (G. D. H.). — Les ennemis des insectes protèges, avec con- sidérationspécidle d'Acrœa zetes. — Dans toute espèce stable, c'est-à-dire qui n'est pas en voie de disparition ou d'augmentation, ce qui est le cas ordi- naire, le nombre de survivants de cbaque couple est de 2. Tous les autres produits disparaissent sous l'action de trois causes principales : les vertébrés prédateurs, les insectes prédateurs et les parasites. Si la première de ces causes est réduite par le mimétisme protecteur, les autres deviennent plus actives et leur somme reste constante. Finalement l'efficacité en mimétisme protecteur est très platonique. — Y. Delage et M. Goldsmith. b) Carpenter (G. D. H.). — Pseudacrœas et leurs modèles Acréincs dans Vile Iiu;/alla. — Dans les cas du mimétisme protecteur il faut tenir compte de l'abondance des formes mimantes et mimées, car si ces dernières sont trop peu nombreuses, elles sont trop peu connues de prédateurs pour être utiles comme modèles à mimer. Dans l'île Bugalla où plusieurs espèces de Planema sont mimées par des espèces de Pseiidacrœa, les Planema étant peu nom- breux, les Pscudacrœa non mimants ne sont pas en état d'infériorité par rapport aux mimants et persistent à côté de ceux-ci, tandis qu'il n'en est pas de même sur le continent voisin où les modèles sont plus nombreux. — Y. Delage et M. Goldsmith. Abbott (James Francis). — Le mimétisme chez les Limenitis et l'hypo- thèse de Poulton. — L'idée fondamentale du mimétisme — l'imitation des formes animales protégées par les formes non protégées — exige une évo- lution graduelle de certains caractères, existant chez les ancêtres des formes non protégées et donnant prise à la sélection naturelle. L'absence de ces formes de passage est une des objections à la théorie. De là l'impor- tance du travail de Poulton (1909) sur un papillon, Limenitis archippus, vivant au voisinage de VAnosia plexippms, supposé non comestible pour les animaux insectivores, et imitant de très près la coloration des ailes de ce der- nier. Dans ce travail, Poulton cherche à établir les stades de transition entre le L. archippus et son ancêtre supposé, le L. arthemis, enprenantpour point de départ un certain dessin du bord libre des ailes, commun à. cette der- nière espèce et à l'espèce-modèle. L'auteur du présent travail se propose de vérifier les^ conclusions de Poulton. Si elles sont exactes, la transformation devant être graduelle, on doit pouvoir rencontrer des variations de lacolora- ■ tion primitive allant plus ou moins loin dans ce sens. Or, l'étude minu- tieuse des variations présentées par une population de 87 papillons n'a rien montré à l'auteur qui ressemble à une telle orthogénèse, malgré la grande variabilité du caractère étudié. — M. Goldsmith. Secerov (Slavko). — Sur la coloration des téguments de la Salamandre de feu et de ses larves élevées sur fond jaune ou noir. — Sur de jeunes larves de Salamandre, extraites de l'organisme maternel, S. a observé une adaptation à la couleur du milieu se produisant au moment de la méta- morphose. La mère étant noire, rayée de jaune, les larves élevées sur un fond jaune présentaient des parties jaunes plus étendues; sur un fond noir, les taches jaunes se fragmentaient et diminuaient de façon à donner à l'ensemble une apparence plus foncée. — Y. Delage et M. Goldsmith. II. — ORIGINE DES ESPECES. 429- b) Piéron (H.). — Recherches sur le comportement cliromalique des Inver- tébrés. — Conformément aux observations de Francotte, il y a décoloration rapide des Cycloporus papilfosus homochromes sous l'influence du jeune, mais il persiste des dessins blancs qui sont dus à des chromoblastes. II n'j' a pas de comportement mimétique chez cette Planaire, contrairement aux idées de Francotte. Chez les Décapodes, conformément aux constata- tions de G.vMi'.LE et Kkeble, il y a rétraction nocturne des chromoblastes des Palusmon, tandis que VNippolyte cranchii est invariable. Les Oxyrhynques peuvent, en dehors des déguisements, présenter des colorations pigmen- taires susceptibles d'assurer une certaine homochromie. Chez Idotea tricus- pidata, il n'y a pas d'adaptation homochrome véritable, les changements de couleur étant provoqués uniquement par la luminosité du fond, dont l'action est différente de celle de la lumière directe. Il existe chez cette Idotée, à rencontre des assei'tions de Matzdorff, une livrée nocturne claire. La Dyîia- mene rubra, Sphaeromide ayant même habitat que r/f/oA'« tricusjndata, pré- sente aussi une adaptation à la clarté du fond et une livrée nocturne claire. Au point de vue théorique, il paraît utile de substituer dans de nombreux cas à la notion d'adaptation chromatique celle d'adaptation lumineuse, assu- rant non plus l'homochromie, mais l'homophanie. La réalisation de l'homo- phanie qui résulte du jeu actif des chromoblastes et de particularités indé- pendantes de ranimai, a peut-être un rôle protecteur dont la valeur ne peut encore être exactement appréciée, mais ne doit pas être très considé- rable, et qui ne peut intervenir que comme un facteur secondaire dans l'équilibre des espèces. — M. Lucien. = Particularités structurales, physiologiques et biologiques. Joubin (Louis). — Sur deux cas d'incubation chez des Némertieus antarc- tiques. — Chez Amphijiorus Michaelseni il y a simplement formation par la mère d'un étui protecteur autour de sa ponte. Chez A. incubator les choses vont beaucoup plus loin. La paroi ventrale se perce au niveau de chaque œuf d'un port par oii a lieu la fécondation, les œufs sont émis au dehors par ce port dilaté, noyés dans une sécrétion à laquelle se mêle une partie des tissus histolysés de la mère et le tout est englobé dans une sorte de cocon compre- nant aussi le reste de l'organisme maternel. Ces faits sont à retenir, car si l'incubation est favorisée par les conditions de la vie circumpolaire, les. Némertes sont partout ailleurs réfractaires à ce processus. — Y. Delage. ■Watson (Arnold T.). — Note sur les habitudes et l'organe de construction chez Pectinaria, Polychœte Tubicole. — "W. décrit les mœurs des Pectinaires, l'organe au moyen duquel elles construisent leur tube de sable et les moyens de sa construction. Cet organe consiste en une glande cimentaire, située sous la lèvre inférieure, entre deux lobes musculeux, le tout servant à saisir et à fixer les grains de sable pour l'accroissement du tube. — Y. Delage et M. GOLDSMITII. a) Ghigi (Alessandro). — L'industrie de la Telphuso fluviatilis a S esta Fiorentino. — Note biologique sans grand intérêt général, quoique assez curieuse en elle-même. En dehors de la période de la reproduction et de la mue, ranimai vit à terre et est introuvable. Pour la mue et la reproduction (juillet à septembre), il gagne les petits ruisseaux à eau vive de la Toscane où il se creuse de profonds terriers dont rentrée ressemble à celle d'une taupinière. L'embryogénie est condensée et les jeunes sortent à l'état de 430 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. mé"alôpes. Les vendeurs les conservent dans des pots empilés où ils vivent dans une petite quantité d'eau qui n'est changée qu'une fois par semaine. Au moment de la mue, la carapace de noire devient jaune. La mue s'opèi-e en quelques heures et l'animal est laissé en présence de son ancienne carapace pour lui permettre de manger lu bouillie calcaire qui se trouve à l'intérieur. Mais on la lui retire au bout de peu de temps pour qu'il reste à demi mou jusqu'au vendredi, jour où il est consommé. Sans cette précaution, il s'en- durcirait complètement et perdrait sa valeur commerciale. L'industrie, trop peu lucrative, tend à disparaître. — Y. Delage. "Weiss (F. E.). — Floraison juvénile dans VEucalyptus globulus. — On sait que chez les Eucalyptus, les feuilles de la plante adulte, capable de fleurir, c'est-à-dire ayant atteint la maturité sexuelle, oiit une forme diffé- rente de celle des feuilles de la plante jeune, non arrivée à l'état adulte, et que l'on a signalé la présence de fleurs chez des Eucalyptus possédant encore des feuilles jeunes. Ainsi Eucah/ptus Bisdont a été regardée comme une forme juvénile d'E. amygdalina; il en est de même d'E. pulvcrulenla et d'E. melanophloia, formes juvéniles d'E. Slnarliana et d'^". crebia. "W". rapporte qu'il a observé le même phénomène en serre pour E. globulus. Une jeune plante avait été taillée après avoir atteint la première année une hauteur de deux pieds ; l'un des bourgeons latéraux en s'accroissant devint le rameau terminal et développa à l'automne nombre de boutons floraux aux aisselles de cinq paires de feuilles. Les boutons s'épanouirent au mois de juin; la plante n'avait que deux ans. Quelques-unes de ces fleurs fécon- dées donnèrent des graines. E. globulus est donc capable de produire des fleurs sur des plantes jeunes. — F. Péchoùtre. d. Phylogénio. Botezat (E.). — Phglogênrse du jxiil des Mammifères. — B. qui se con- sacre, on le sait, à l'étude de l'épiderme et des organes sensoriels, s'est posé/à la suite de beaucoup de biologistes, la question de l'origine phylogé- nique des poils des Mammifères. Cette question a été résolue de façon très différente. Tout d'abord Guette a soutenu que les poils n'étaient pas des entités anatomiques ni même des produits de l'épiderme, mais des parties de celui-ci, et que par conséquent il n'y avait plus lieu de rechercher les or- ganes qui les avaient précédés phylogénétiquement. Mais l'opinion classique était d'homologuer les poils aux écailles et aux plumes, et de considérer les uns et les autres comme des organes individualisés, dont il était indiqué d'établir les précurseurs dans la série historique des espèces. Ces précur- seurs ont été les dents placoïdes des Sélaciens, tantôt les dents elles-mêmes des Amniotes, tantôt, selon les auteurs, ou bien les organes perlés des Pois- sons cyprinoïdes, ou bien des écailles (Weber) dont les premiers Mammi- fères auraient été pourvus, soit les organes sensoriels de la peau des Verté- brés inférieurs (Maurer), soit encore les taches tactiles des Reptiles. Les hypothèses de Weber et de Maurer ont eu le plus de succès, et la seconde a été particulièrement appuyée par Romer. B. cependant les condamne toutes ensemble, et soutient que pas une preuve convaincante n'a été donnée en faveur de l'origine phylogénique des poils des Mammifères aux dépens de n'importe quel organe légumentaire des Vertébrés inférieurs. Il conclut que les poils des Mammifères sont une acquisition propre de cette classe d'animaux, et fournit des preuves à l'appui de sa manière de voir. Pour lui, le poil primordial se différencie, suivant les cas, dans deux directions di- XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 431 vergentes, correspondant aux deux fonctions que le poil a à remplir, dans toute la série des animaux et même des végétaux ; ces deux fonctions sont la protection de l'organisme d'une part, la sensibilité tactile d'autre part. Les poils follets fournissent le type le plus simple des organes pileux de la première catégorie; les poils mobiles ;i sinus sont la forme la plus parfaite des poils tactiles. — A. Prenant. Baudouin (Marcel). — L'ossification des os du métacarpe et du méta- tarse chez les hommes de la pierre polie. — En règle générale, tout os long a, en outre du point diaphysaire, un point d'ossification pour chacune de ses deux épiphyses. 11 en est autrement pour les métacarpiens et métatarsiens, chez lesquels le point épiphysaire supérieur a disparu. Le premier métacar- pien fait exception en ce qu'il a un point épiphysaire supérieur et pas de point inférieur, ce qui a porté à supposer que cela provenait du fait qu'il résulte de la soudure d'un métacarpien primitif avec la première phalange disparue. L'auteur ayant examiné un grand nombre de métacarpiens et mé- tatarsiens néolithiques a constaté la i)résence d'un point d'ossification infé- rieur au premier métacarpien, ce qui rétablit la ressemblance avec les autres métacarpiens. En outre, trois fois sur le 2<^ métacarpien et une fois sur le 5*^, la présence d'un point épiphysaire supérieur. Il voit là un fait d'atavisme, rappelant la condition primitive où tous les métacarpiens avaient leurs deux points épiphysaires comme les os longs ordinaires. La disparition du point épiphysaire supérieur résulterait de l'atrophie de l'ar- tère nourricière correspondante par compression, par suite du coincement des épiphyses supérieures entre le carpe et le métacarpe. Les faits observés s'expliqueraient par le fait que le coincement des trois métacarpiens moyens est plus complet et plus ancien phylogéniquement que celui des autres. [Un point reste inexpliqué dans ces intéressantes suggestions : pourquoi aurait disparu chez l'homme moderne le point épiphysaire inférieur du premier métacarpien libre de toute compression]. — Y. Delage. a) Fénis (F. de). — La longueur proportionnelle des orteils chez les Micro- chiroptères et les Megachiroptères. — Si la formule digitée de la généralité des Microchiroptères peut faire penser, étant donné surtout les faits observés chez le Chiromeles, à une dérivation de ces animaux d'arboricoles préhen- seurs, celle des Megachiroptères peut être considérée soit comme l'indication d'une origime phylétique différente, soit comme exprimant le résultat d'une adaptation secondaire qu'il est encore difficile d'analyser complètement. — M. Lucien. Davenport. — L'origine de la Poule domestique. — D. pense que deux espèces distinctes ont contribué à la formation de nos races de Poules : 1° le Coq de Jungle, agile, à longues ailes, à crête dentelée, est l'ancêtre de nos races bonnes pondeuses, Leghorn, Minorca, Espagnole, Andalouse, etc.; 2° une espèce inconnue, ancêtre direct de la Poule malaise, lourde, à ailes courtes, incapable de vol, à crête en pois ; c'est de cette forme que déri- vent des races de grande taille, mais médiocres pondeuses, telles que les races asiatiques, les Plymouth Rock, Wyandotte, Orpington. — L. Cuénot. Parker (G. H.). — Origine et évolution du système nerveux. — Dans cet article, consacré pour la plus grande partie à l'exposé des faits connus, l'au- teur émet des opinions personnelles résultant de ses propres travaux. Les expériences sur les éponges (Stylotella) lui ont montré que la réaction aux exci- 432 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tations y est lente et se fait dans le muscle, sans intervention du système nerveux, absent chez ces animaux. Le muscl(> a])paraît donc avant le nerf; l'organisme des vertébrés contient encore certains muscles capables de ré- pondre à une excitation directe (sphincter de l'iris, cœur embryonnaire et cellules isolées, en survie, du muscle cardiaque). D'autre part, on admet que les organes de sens apparaissent avant le système nerveux central ; l'ordre de développement est donc : organes effectuant le mouvement, organes ré- cepteurs des excitations, organes coordinateurs. Les organes de sens ont fourni les premiers éléments nerveux qui se sont différenciés autour des muscles et ont contribué à rendre leur réaction plus rapide. Ensuite, les organes centraux se sont interposés entre eux, pour modifier et emmagasiner les excitations. De même, les glandes, les chromatophores, les organes élec- triques, etc., régis par le système nerveux, ont apparu indépendamment de lui, les relations s'établissant ultérieurement, le système nerveux s' «appro- priant » ces organes, comme il s'e.st « approprié » les muscles. L'ensemble, qui est ce qui constitue la « personnalité » chez les animaux supérieurs, naît ainsi sous forme de parties indépendantes, centralisées progressivement. — M. GOLDSMITH. a) Kellogg (V. L.). — Ecloparasites des Mammifères. — Les Anoploures et Mallophagcs des Mammifères présentent un grand intérêt au point de vue des affinités de ces derniers : la distribution de ces ecto-parasites perma- nents et sans ailes est gouvernée beaucoup plus par les relations génétiques de leurs hôtes que par leur réjjartition géographique : Deux espèces de Mammifères occupant des aires discontinues, très distinctes, peuvent avoir un ou plusieurs parasites communs, ce qui ne peut s'expliquer que par l'hypothèse que le parasite a persisté sans changement depuis l'ancêtre commun jusqu'aux descendants divergents; l'étude des parasites peut donc fournir des documents inattendus sur le degré de relation génétique de leurs hôtes. — 11 est singulier que les Marsupiaux n'hébergent pas d'Ano- ploures (ce groupe est-il plus récent que les Marsupiaux?); mais ils possè- dent un certain nombre de Mallophages; lés Kanguroos, entre autres, pré- sentent trois genres spéciaux, caractérisés par deux griffes aux tarses, structure qui ne se rencontre que chez les Mallophages d'Oiseaux. Un Ma- cropus giganleus du Jardin des Plantes, après quelque temps de captivité, ne possédait toujours que son parasite propre {Ileterodoxus), malgré un étroit contact avec d'autres Mammifères parasités par d'autres espèces. L'Eléphant de l'Inde et celui de l'Afrique hébergent en commun un Ano- ploure spécial, Ilirmatomyzus elephantis. Le Cheval, l'Ane et le Zèbre de Burchell ont en commun Vlfsematopinus asini, tandis que le Cheval et le Zèbre possèdent tous deux le Trichodeetes parumpilosus ; l'Ane et le Che- val sont aussi les hôtes d'un autre Trichodeetes {T. pilosus). Les Ateles d'A- mérique hébergent trois espèces du genre Pediculus, parasite spécial à l'Homme et aux Anthropoïdes (un Chimpanzé et deux Gibbons) ; cela est d'autant plus intéressant qu'à d'autres points de vue (réactions du sang et caractères des poils d'après Friedenthal), les Ateles s'écartent des autres Singes à queue et se rapprochent des Anthropoïdes. — L. Cuénot. Cuénot (L.) et Mercier (L.). — Sur quelques espèces reliques de la faune de Lorraine. La vie èpigée de Niphargus Aquilex Schiôdte. — Les espèces reliques sont celles qui, autrefois, étaient largement répandues dans une région et dont les représentants y sont actuellement devenus rares, stricte- ment localisés dans les endroits rappelant leurs conditions primitives. Telle XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 433 est, dan.s la région étudiée par le.s auteurs, Ilyalinia cellaria, un gastéropode qui était très répandu dans les tufs et tourbes du quaternaire ancien, époque d'un climat luimide, égal et probablement plus chaud que le climat actuel. Bi/alinin était alors un animal de surface, comme elle l'est encore dans cer- tains points des Vosges qui rappellent ces conditions ; ailleurs, dans la Lorraine jurassique à climat plus sec, elle a pénétré dans les fissures du sol et est devenue hypogée, rencontrant dans cette existence seulement les con- ditions nécessaires. — Planorpa alpina, un nevroptère, est une autre espèce relique : elle habite uniquement les régions froides et humides qui ont conservé le climat qui dominait dans la région à une certaine époque du quaternaire et qui est analogue à celui de la zone subalpine actuelle. — Planaria alpina a de même des habitats très limités ; sa distribution dans toute l'Europe est très discontinue : elle habite les sources des pays qui ont été recouverts par les glaces à l'époque quaternaire et, parmi ces sources, celles-là seulement qui ont conservé une température constante et relative- ment basse (9 à lO'^j. C'est encore une forme relique. — La plus intéres- sante de ces espèces est le Niphargus aquilex, un amphipode qu'on rencontre dans beaucoup de pays de l'Europe dans les eaux souterraines, les lacs profonds et les sources à température basse et constante. On est en droit de supposer que c'est là également une espèpe relique de la période quater- naire, autrefois ayant vécu à la surface et ayant pénétré dans les profon- deurs alors que les eaux superficielles ont commencé à s'échauffer. Le cas du Niphargus est intéressant en ce que c'est un animal aveugle et décoloré : on serait tenté d'attribuer ces caractères à l'action du milieu hypogée, mais le fait que les auteurs l'ont rencontré dans certaines sources ouvertes parle contre cette interprétation. C'est là, aux yeux des auteurs, un exemple de caractères soi-disant lamarckiens, mais susceptibles en réalité d'une expli- cation différente. — M. Goldsmith. Farmer (J. B.) et Digby (L.). — Les dimensions des chromosomes et. leurs relations avec la phylogénie. — Les auteurs, en étudiant deux types d'hybrides connus sous le nom de Primula Kewensis, n'ont pu vérifier la relation que R. Hertwig a établie entre les masses du noyau et du proto- plasma. Les noyaux de l'une de ces formes hybrides contiennent deux fois plus de chromosomes que ceux de l'autre forme; mais l'augmentation de nombre y est accompagnée d'une diminution de taille, de sorte que la quantité de chromatine y est la même dans les deux types. De même, con- trairement aux conclusions de Meek, les auteurs ont montré que ni les ani- maux ni les plantes qu'ils ont examinés ne présentent une grandeur con- stante dans leurs chromosomes. Les noyaux de plusieurs animaux et de plusieurs plantes possèdent des chromosomes de taille variable et les dimen- sions varient dans de grandes limites. Les dimensions des chromosomes ne sont pas corrélatives des divisions phylogénétiques, car des formes étroite- ment apparentées peuvent posséder des chromosomes de taille et de gran- deur variables. — F. Péchoutre. Tschermak (E. von). — La valeur de l'hybridation pour les recherches de phylogénie dans le groupe des céréales. — Le principe fondamental qui permet d'aborder expérimentalement les questions de phylogénie est le principe de la fécondité ou de la stérilité joint à l'hypothèse que le degré de ressemblance systématique ou de parenté, c'est-à-dire de relation phylo- génétique, se laisse déduire du degré d'affinité sexuelle et du degré de fécon- dité des hybrides obtenus en croisant les diverses formes. Cette méthode l'année biologique, XIX. 1914. 28 434 L'ANNEE BIOLOGIQUE. appliquée aux Blés, aux Seigles, aux Orges et aux Avoines a donné à l'au- teur des résultats concordants avec ceux obtenus par d'autres méthodes. — F. PÉCHOUTRE. Sinnott (E. W.) et Bailey (I. 'W.). — Recherches sur la phylogénic des Angiospermes. N° 't. — L'oriyine et la dispersion des Angiospermes herlxi- cées. — Les témoignages paléobotaniques montrent que plusieurs des ordres inférieurs de plantes vasculaires se composaient à l'origine de végétaux ligneux, bien que leurs représentants actuels soient herbacés. Ces témoignages, toutefois, ne sont pas suffisamment probants, car tout porte à croire que les feuilles des arbres et des arbustes, par suite de leur consis- tance ferme et coriace, étaient plus aptes à se conserver et à se fossiliser que les feuilles molles et délicates des plantes complètement herbacées. Si l'on consulte maintenant les données fournies par l'anatomie, celles-ci nous apprennent que dans tous les groupes de plantes vasculaires, pourvues d'un accroissement secondaire, le cambium apparaît à l'origine comme une couche uniforme, continue, et que sa différenciation en portions fascicu- laires, produisant du bois et du liber, et en portions interfasciculaires, produisant du parenchyme, est d'acquisition relativement récente. Par conséquent, l'anneau ligneux continu, qui caractérise les tiges de tous les arbres et arbrisseaux, doit être considéré comme un type de structure antérieur à celui offert par les plantes herbacées pourvues d'un accroisse- ment secondaire. Les données de la géographie botanique viennent égale- ment corroborer l'opinion d'après laquelle les plus anciennes Angiospermes étaient des plantes ligneuses. Dans les climats tropicaux, en effet, qui, à l'heure actuelle, sont ceux qui se rapprochent le plus du climat sous lequel apparurent les premières Angiospermes, les plantes ligneuses prédo- minent, tandis que les plantes herbacées occupent de préférence les régions tempérées. Le principal facteur qui a déterminé l'apparition des plantes herbacées est pi'obablement le refroidissement progressif du climat dans les régions septentrionales pendant la période tertiaire. Le type herbacé semble constituer une adaptation en rapport avec l'apparition des saisons. Grâce à la brièveté de leur cycle biologique, les plantes herbacées ont pu se soustraire aux influences défavorables de la saison froide et survivre à cette saison sous forme de graines. Pour la même raison, elles ont pu se transformer plus rapidement que les plantes ligneuses, de telle sorte que, dans une flore déterminée, les plantes ligneuses endémiques doivent être regardées comme constituant l'élément le plus ancien ; puis viennent, par ordre d'ancienneté décroissante, les plantes herbacées endémiques et enfin les plantes herbacées non endémiques. Or, dans diverses îles océaniques et littorales, qui sont considérées comme possédant des faunes et des flores d'âge très reculé, l'élément le plus récent de la végétation, c'est-à-dire les espèces non endémiques, sont nettement herbacées, tandis que les genres endémiques, constituant l'élément le plus ancien de la flore, sont presque entièrement composés de plantes ligneuses. Quant aux espèces endémiques de genres non endémiques, elles sont intermédiaires comme ancienneté entre les deux groupes précédents et se montrent les unes ligneuses, les autres herbacées. 11 en est de même sur les continents de l'hémisphère sud qui, comme on l'admet, possèdent également beaucoup de types anciens tant animaux que végétaux. Sur ces continents, comme dans les îles isolées, le groupe le plus récent de la flore comprend surtout des plantes XVII. — ORIGIiNE DES ESPECES. 435 herbacées tandis que les espèces ligneuses en forment le groupe le plus ancien. Tous ces résultats et d'autres considérations amènent S. et B. à conclure qu'autrefois la flore terrestre était en majeure partie composée de plantes ligneuses et que la plupart des plantes herbacées, dont l'origine est rela- tivement récente, ont pris tout dabord naissance sur les continents de la zone tempérée septentrionale et se sont ensuite disséminées sur la majeure partie de la terre. — A. de Puym.vly. Gohlke (K.). — Le sérodiagnostic au service de la systématique végétale. — (Analysé avec les suivants). Mez (C.) et Lange (L.). — La méthode du sérodiagnostic appliquée à la recherche des affinités dans les plantes du groupe des Banales. Mez (C.) et Preuss (A.). — La méthode du sérodiagnostic appliquée à la recherche des affinités dans les plantes du groupe des Pariétales. — Mez et ses élèves ont appliqué à l'étude des affinités des groupes végétaux supé- rieurs les méthodes de séro-diagnostic qui jusqu'ici relevaient exclusive- ment de la physiologie animale. Des diverses méthodes employées : préci- pitation, formation du complément (réaction de Wassermann), anaphylaxie et agglutination, ils n'ont retenu que les procédés de la précipitation et de l'agglutination. La méthode de précipitation réclame un antigène et un sé- rum immunisé ; l'antigène était préparé au moyen d'extraits de graines à l'état de dilution allant de gnâ à pTTTJOÔ®^ ^® sérum était fourni par un lapin préparé par injection intra-veineuse ou intra-péritonéale. Si l'on ajoute à l'antigène un centimètre cube de sérum, on obtient après quelques heures à l'étuve à 37", un précipité avec les espèces parentes; la réaction est négative avec les espèces non apparentées. Dans la méthode d'agglutination, il faut encore un sérum que l'on empruntait à un ruminant ; les extraits dilués de graines étant ajoutés à des quantités graduées de sérum, et l'on sensibili- sait à l'étude pendant deux heures. Si l'on ajoute alors 0,4 cm^ de sérum, on obtient une agglutination avec les espèces apparentées ; on n'observe aucun nuage floconneux avec les espèces éloignées. Comme la concentra- tion de l'albumine dans les extraits de graines est très variable, il fallait déterminer chaque fois la quantité d'albumine contenue dans les solutions salées physiologiques et les ramener au même titre qu'un extrait de graine pris comme terme de comparaison. Ces réactions donnent des résultats non seulement qualitatifs, mais aussi quantitatifs, car la grandeur du préci- pité permet de juger du degré de parenté. Parmi les résultats intéressants ainsi obtenus, il faut noter que la série phylétique des plantes supérieures ne va point des Filicinées eusporangiées aux Cycadofilicinées, Cycadées, Bennettées, Magnoliacées, mais bien des Muscinées aux Lycopodiacées ligu- lées, aux Conifères, aux Magnoliacées. Les Gymnospermes représentent donc vraisemblablement un groupe diphylétique. Les Cycadées proviendraient des Cycadofilicinées, les Conifères et les Gnétacées, des Lycopodiacées. Les Magnoliacées sont à la base des Angiospermes avec deux rameaux diver- gents, l'un formé des Centrospermées et des Berberidacées, l'autre des Ranales. — F. Péchoutre. Schwartz (E. J.). — Les Plasmodiophoracécs et les liens de parenté qui les unissent aux Myxomycètes et aux Chytridées. — Les végétaux qui vivent 430 L'ANNEE BIOLOGIQUE. en parasites dans les racines de Bcllia perenni.-i, de Menllui J'ulefjium et d'Alisma Planta(/o, appartiennent au genre Ligniera iM. et T. de la famille des Plasmodiophoracées. Tous les représentants de cette famille sont carac- térisés par une division spéciale (type cruciforme) de leurs noyaux végétatifs et par la présence d'un stade akaryote; ces caractères existent également chez Olpidium (Chytridées), mais font complètement défaut chez les Myxo- mycètes, dont tous les noyaux indistinctement se divisent par karyokinèse. Chez ces derniers aussi bien que chez les Plasmodiophoracées et les Chytri- ciées, les noyaux reproducteurs diffèrent des noyaux végétatifs. Dans ces trois groupes, également, la formation des spores n'est pas précédée de phéno- mènes karyogamiques. Bien que les Plasmodiophoracées soient proches parents des Myxomycètes et des Cliytridées, il est préférable, d'après S., de les considérer comme constituant une classe à part. — A. de Puymaly. Dodge (B.). — Les rdalions inorphoUxjiques des Floridèes et des Ascnmy- cèfes. — Dans cette étude bibliographique et critique, appuyée sur les tra- vaux originaux de l'auteur, étude qui est tellement étayée de nombreux faits qu'il est impossible de la résumer ici en quelques lignes, D. apporte un faisceau de preuves en faveur de la théorie que les Ascomycètes sont un groupe monophylétique et qu'ils sont dérivés des Algues rouges. — M. Bou- BIER. Le Goc (M. J.). — Les xylèmes centripète et centrifuge dans le pétiole des Cycas. — Les Cycadées possèdent un certain nombre de caractères qui peu- vent être considérés comme les étapes successives parcourues par quelques plantes supérieures dans leur évolution. Un cas remarquable à cet égard est la structure particulière du faisceau foliaire avec son double arrangement du xylème dont une portion est centripète et l'autre, centrifuge. On a dont deux interprétations de cette structure. Pour les uns le faisceau foliaire est, comme dans le type Lyginopteris, mésarque, c'est-à-dire pourvu d'un pro- toxylème central par rapport au métaxylème. Pour les autres, le faisceau n'est mésarque qu'en apparence ; il est normal en réalité et il résulte de la courbure en arrière du xylème qui prend la forme d'un oméga renversé. Les observations de L. ont surtout porté sur la transition entre la portion centripète et la portion centrifuge à la base du pétiole et l'ont conduit à cette conclusion qu'il se produit à la base du pétiole une structure secon- daire. La portion centrifuge est en grande partie une formation secondaire, tandis que la portion centripète est une formation primaire; les deux por- tions sont en conséquence morphologiquement indépendantes. Les deux xylèmes se recouvrent à leurs extrémités et s'unissent pour une fonction commune. — F. Péchoutre. Trouard-Riolle (M"'= Yvonne). — Recherches morphologiques et biologi- ques sur le genre Baphanus. — Toutes les variétés de Radis cultivés sem- blent se rapporter à deux types distincts : 1° le type Baphanus sativiis et 2° le type des Radis japonais, différent du premier par les caractères de la silique. Au point de vue biologique il est impossible en quelques généra- tions de transformer le Baphanus Baphanistrxnn en /?. salivus, si l'on se met à l'abri du croisement. Si l'hybridation intervient, la transformation est pos- sible et les plantes obtenues ont tous le caractère d'hybrides. A la dexième génération, ces hybrides se dissocient et semblent revenir aux deux types originels. L'origine du Radis cultivé semble être double : les radis japonais descendent d'une forme .spontanée en Chine et au Japon et les radis euro- XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 437 péens d'un autre type sauvage disparu ou devenu actuellement très rare. — F. PÉCHOUTRE. Berridge (E. M.). — La structure de la fleur des Fagacées; son impor- tance au point de vue des affinités de ce groupe. — L'auteur décrit l'inflores- cence, la fleur et la cupule de Castanopsis chrysophylla en insistant tout particulièrement sur la structure de la fleur qu'il compare à celles de Casta- nea vulgaris, de Fagtts silvatica, de Quercus robur et de Juglans regia. Cette fleur ne diffère pas essentiellement des autres fleurs épigynes d'Angiosper- mes. En terminant, B. établit entre les Rosacées et leurs proches parents d'une part et les Cupulifères d'autre part un parallèle, qui le conduit à cette conclusion que les Rosacées épigynes 'représentent les plantes qui ont la plus grande affinité avec les ancêtres des Fagacées. — A. dePuymaly. = Disparition des espèces. Sarasin (F.). — Trois oiseaux de la Nouvelle-Calédonie en voie de dis- parition. — Le Cagou [Wiinochetus jubatus) est très intéressant au point de vue zoologique, car il est l'unique représentant d'une famille spéciale qui offre une haute antiquité au point de vue géologique. N'ayant pas d'ennemi dans cette île avant l'arrivée du blanc, il a désappris à se ser- vir de ses ailes pour le vol ; il se tapit à terre dans le danger. La période critique de l'existence de l'espèce date de 1853, au moment où commença l'occupation française, qui apporta le fusil et le chien. On a réglementé l'usage du fusil ; mais les chiens se sont fort multipliés chez les Canaques et dans la brousse et en détruisent beaucoup, ainsi que l'abatage des fo- rêts et les incendies de brousse. M. S. propose rétablissement d'un territoire réservé près du mont Humbolt. Un grand Rallidé, Tricholimmas laf'rcsnayamus, a probablement disparu depuis peu. La Perruche de l'île Ouvea, Nympliicus ouveaensis, si facile à domestiquer, est devenue très rare. — A. Mexegaux. Jeannel (G. R.)et Racovitza (E. G.). — Énumération des grottes visitées {l'Jll-1913). — Au cours de leurs pérégrinations dans les 221 grottes énu- mérées, les auteurs ont pu constater l'aggravation progressive et très accé- lérée de l'exploitation abusive des cavernes au point de vue entomologique. Le danger de destruction pour un troglobie ne réside pas seulement dans sa poursuite journalière ; il consiste aussi dans les changements provoqués dans le milieu auquel il est strictement adapté. Il est certaines grottes qui n'ont pas de communication facile avec l'extérieur, qui, par suite de l'ab- sence de chauves-souris, n'ont pas été envahies par la faune du guano et qui, par suite de l'absence de matière ligneuse et de cadavres de Tro- gloxènes, n'ont pas été envahies par les obscuricoles épigés. Ces grottes con- stituent de merveilleux laboratoires dans lesquels la nature a institué de passionnantes expériences. 11 suffitde remplir de pièges et de visiter souvent ces cavernes pour détruire entièrement cet ensemble d'heureuses condi- tions, rompre entièrement l'équilibre biologique des anciennes associations de Troglobies et amener la disparition de leurs représentants. — M. Lucien. Kûnckel d'Herculais (J.). — Corrélation entre la mortalité des Ailan- thes et la disparition du Bombycide, son hôte. — L'Attacus Cynthia, dont la chenille mange les feuilles de l'Ailanthe, détermine chez celui-ci une ma- ladie des racines qui entraîne la mort du végétal et consécutivement la dis- 438 L'ANNEE BIOLOGIQUE. parition du lépidoptère à la clienille duquel il fournit sa nourriture. — Y. Delage. Marchegay (Ch. Ed.). — Création en Tunisie d'une réserve zoologiqiie. — Intéressante tentative pour créer dans le Djebel Seh iieul d'une réserve de 1.500 hectares pour fournir un asile à nombre d'animaux sauvages menacés de destruction totale par les progrès de la colonisation. — Y. De- lage. CHAPITRE XVIII lia «listriliiifioii géograpliiciue des êtres Allemand-Martin (A.). — Contrihution à la culture des ej)0)if/es. Les essffis de SpongicuUure à Sfax. (C. R. Ass. Fr. Av. Se, Tunis, 1913, 375- 377.) [443 a) Beauchamp (P. de). — Aperçu sur la répartition des êtres dans la zone des marées à lioscoff. (Bull. Soc. Zool. Fr., N» 1, 29-43.) [Résumé d'un ouvrage qui doit paraître ultérieurement et qui sera, s'il y a lieu, analysé à son heure b) — — Une tourbière sous-marine comme milieu biologique . (Bull. Soc. Zool. Fr., N° 3, 153-159, 1 fig.) [Surtout descriptif. — Y. Delage Cari (J.). — Nouveaux éléments américains dans la faune de Madagascar. (Arch. des se. phys. et nat., XXXVII, 78.) [444 Champagne (E.). — Essai de géographie botanique des confins du Soisson- nais, du Tardenois et de la région rémoise. (Diplôme d'études supérieures, Paris, 34 pp., 1 fig., 2 pi.) [La flore de cette région se définit par des caractères de transition. Elle représente une flore parisienne avec des affinités pour l'est et pour le nord. — F. Péchoutre Chandler (Asa C). — The effect of extent of distribution on speciation. (Amer. Natur., XLVIIl, 129-lGO.) [440 Cockerell (T. D. A.). — The endémie Mammals of the British Isles. (Amer. Naturalist, XLVlll, 177-184.) , [Liste des espèces et sous- espèces propres aux Iles Britanniques ; nombreuses en raison du nombre des îles, et probablement d'origine récente, post-glaciaire. — L. Cuénot Dantan (J. L.). — L'huître portugaise {Gryphea angulata Lam.) tend-elle à se substituer à l'huître indigène [Ostrea edulis L.)? (C. R. Ac. Se, CLVIII, 360-362.) [442 Gravier (Ch.). — Sur les Madréporaires recueillis par la seconde expédi- tion antarctique française. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 1369-1371.) [442 Grinnel (Joseph). — Barriers as to distribution as regards Birds and Mam- mals. (Amer. Natur., XLVIII, 247-254.) [443 Hesse (Erich). — Bakteriologische Untersuchungen auf einer Fahrt nach Island, Spitzberqen und Norwegen ini Juli 1913. (Centralbl. f. Bakt., 1, LXXII, 454-477.)' [441 Jaccard (P.)- — Etude comparative de la distribution florale dans quelques formations terrestres et aquatiques. (Rev. gén. de Bot., XXVI, 5-20, 49- 78.) [444 440 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Lomont. — Mon enquête sur VapivirHion cl le séjour du ,/aseur de Bohême dans le Toulois. (Rev. fr. Oriiith., n° 62, 314-316.) [444 Mathe\vs (Donald). — The Salinit;/ and Température of the Irish Channel and thc Waiers South of Ireland. (Fisheries, Ireland, Se. Invest., 1913 (IV), 56 pp., 15 pi.) [441 Roule (Louis). — Sur l'influence exercée sur la tnif/ralion de montée du Saumon {Salmo salar L.) par la proportion d'oxytjène dissous dans l'eau des fleuves. (C R. Ac. Se, CLVIII, 1364-1306.) [442 Schroder (Bruno). — fjeber Planktonepibionten. (Diol. Centralbl., XXXIV, 328-3;î8.) [442 Seguin- Jard (E.). — Première capture faite, en France de la Mouette de Itoss {Hhodostethia rosea). (Rev. fr. Ornlth., n° 59, 256-258.) [444 Yung (E.). — Distribution verticale du plankton dans le lac de Genève. (Arch. se. phys. et nat., XXXVII, 75-76.) [442 Zedlitz (comte de). — Xotes sur les Oi.waux observés et recueillis en Algérie par Spartz et par moi. (Revue fr. Ornitli., n" 58, 225-231 ; n" 59, 249-254; n« 61, 281-289 ; n« 63, 329-335.) [L'auteur étudie 201 espèces et donne de nombreux renseignements sur leur biologie et la distribution des diverses formes. — A. Menegaux Chandler (Asa C). — L'effet de l'extension de la distribution sur la spé- ciation. — Quand l'aire géographique d'un groupe d'animaux (genre, fa- mille ou ordre) s'étend, le nombre des espèces augmente proportionnelle- ment plus ({ue le nombre des genres, ce dernier plus que celui des familles, etc. ; par exemple, supposons que dans une aire donnée, il y ait trois genres et six espèces ; si cette aire double, il ne faut pas s'attendre à trouver six genres et douze espèces, mais probablement quatre ou cinq genres avec douze espèces; C. appelle index de modification le nombre moyen des espèces par genre; dans la première aire, cet index est représenté par le chiffre deux; dans l'aire doublée, par un nombre plus grand que deux. C. compare pour un certain nombre de groupes (familles de Chauves-Souris, d'Insectivores, de Mammifères, d'Oiseaux, Insectes, Gammarides, etc.) l'aire occupée par un groupe donné, le n'ombre des genres et le nombre des espèces, et trouve que, grosso modo, l'index de modification suit bien la loi indiquée plus haut; par exemple, si l'on compare TAfrique, l'Australie, la Nouvelle-Calédonie et Madagascar, dont la surface est exprimée en chiffres décroissants suivant cet ordre, on trouve que les index de modification pour les Mammifères sont représentés par les chiffres 5,35, puis 2,86, puis 2,59 et enfin 2,13. 11 y a bien quelques formes exceptionnelles qui ne suivent pas la règle, par exemple l'Oiseau Pandion, genre cosmopolite ne comptant qu'une espèce, mais elles sont somme toute assez rares. Les modifications qui conduisent à la formation d'espèces nouvelles peu- vent être de trois sortes : P extrinsèques, ou modifications induites par le climat et autres conditions de milieu; 2» intrinsèques, ou modifications con- comitantes avec un changement dans les mœurs ou le mode de vie, c'est-à- dire avec l'occupation d'une place vide; 3° neutres, ou modifications sans XVIII. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 441 rapport avec le milieu, due à la tendance générale des animaux à varier d'une façon plus ou moins orthogénétique. Les modifications génériques sont soit intrinsèques, soit neutres. On comprend dès lors que l'extension de l'aire, amenant de nouvelles combinaisons de climat et de milieux, puisse amener un accroissement d'espèces, tandis que l'accroissement de genres n'a lieu qu'à un degré moindre ; d'où un index de modification qui va en croissant. — L. Cuénot. Mathews (Donald). — La salinité et la température de la mer d'Ir- lande. — L'auteur donne une étude minutieuse, poursuivie pendant dix années à toutes les saisons et dans les points les plus divers, y compris phares (stations et bateaux-phares), de la salinité et de la température de la mer depuis l'union du canal de Bristol avec la Manche jusqu'à celle de la mer d'Irlande avec l'Atlantique. Il distingue pour les marées l'oscillation verticale de la translation horizontale due au relief des côtes. Il note un courant allant du sud au nord et se bifurquant dans la mer d'Irlande pour se réunir de nouveau au nord de l'île de Man. Ce courant détermine des marées moins fortes sur la côte irlandaise que sur la côte opposée. La salinité va en croissant du nord au sud et des côtes vers la mer, la température, par- tout plus élevée à la surface qu'au fond, va en croissant du nord au sud (température annuelle moyenne : 10" au nord de la mer d'Irlande, 11° dans le canal Saint-Georges et 12° à la côte nord des Cornouailles). La salinité est de 35,45 "/oo dans la Manche, à l'entrée de ce système; on la trouve de 34,93 "^/oo dans le canal Saint-Georges. La salinité du fond est supérieure à celle de la surface, avec des variations notables selon les points. Les diffé- rences de température entre le fond et la surface vont en augmentant avec la température extérieure. La salinité présente un minimum en octobre et un maximum en février (35,43 "/oo 6t 35,59 7uo)- Un courant d'eau salée et chaude vient de la Manche; ce courant est une portion, qui retourne sur elle-même, d'un autre courant venant de l'Atlantique et traversant la Man- che et le Pas de Calais. Ce courant chaud tourne sur lui-même à l'entrée sud du canal Saint-Georges, ce qui crée là une aire de circulation cyclonique à salinité diminuée. Dans cette aire, l'eau ayant circulé pendant longtemps depuis sa sortie de l'Atlantique, contient des éléments constituants des eaux littorales de préférence à ceux de la mer ouverte; cela — et aussi la rapidité plus ou moins grande de la circulation cyclonique — peut avoir une importance biologique. A la sortie de cette aire, le courant va vers le nord et sort par le canal du Nord, très mélangé d'eau douce. — La température des eaux pro- fondes atteint son maximum au mois d'août pour les profondeurs ne dépas- sant pas 20 brasses et au mois de novembre pour celles de 30 à 250 brasses et plus. La température moyenne diminue jusqu'à 250 brasses de profondeur et augmente ensuite. Les différences de température entre les niveaux dimi- nuent à mesure que la profondeur augmente, pour augmenter de nouveau vers 250 brasses. Les différences annuelles diminuent à mesure que la pro- ondeur augmente, jusqu'à 250 brasses; elles augmenent en suite et dépas- sent, près du fond, ce qu'elles sont à 150 brasses (0°,30 près du fond). Cette dernière circonstance semble être due à des courants horizontaux apportant la température de surface de quelques eaux lointaines. — Y. Delage et M. GOLUSMITH. Hesse (Erich). — Recherches bactériologiques faites pendant un voyage en Irlande, au Spitzberg et en Norvège en juillet 1913. — Profitant d'un voyage de grand tourisme organisé par une compagnie de navigation, l'au- 442 L'ANNEE BIOLOGIQUE. teur a pu faire quelques recherches avec un matériel sommaire. Aussi donne-t-il surtout comme résultats des nombres de colonies comptées sur divers milieux. Il résulte de ces nombres que la richesse en germes de l'eau de mer, médiocre au voisinage de l'Islande et du Spitzberg et même dans les fjords de cette contrée, partout où l'on trouve des courants froids formés surtout d'eau de fusion des glaciers arctiques, devient au contraire considérable partout où se fait sentir l'influence du Gulf-Stream, ou, comme dans les fjords de Norvège, celle des eaux souillées de l'intérieur. Les bac- téries recueillies sont en grande majorité mobiles, liquéfient la gélatine, ne prennent pas le Qram, ne forment pas de spores. Sur 4 oiseaux dont on a essayé de cultiver le contenu intestinal, seule une bécasse a donné de nom- breuses petites colonies. Le contenu intestinal des autres oiseaux s"est mon- tré pratiquement stérile, fait déjà constaté par d'autres observateurs. L'air a paru aussi très pauvre en germes surtout au voisinage de la banquise. Par les vents très violents, le nombre de germes augmentait, surtout celui des moisissures. — H. Mouton. , Roule (Louis). — Su7' l'influence exercée sur la migration de montée du Saumon par la proportion d'oxygène dans Veau des fleuves. — Les cours d'eau de la côte sud de la Bretagne sont très inégalement fréquentés par les Saumons qui remontent pour frayer. Parmi les facteurs qui intervien- nent dans ces différences, un des plus actifs est la quantité d'oxygène dissous dans l'eau. Les Saumons sont attirés par les cours d'eau où elle est la plus grande. — Y. Delage. Dantan (J.). — L' huître portugaise tend-elle à se substituer à l'huître indigène^ — Dans le bassin d'Arcachon, l'huître portugaise Griphea angulata se substitue peu à peu à l'huître indigène Ostrea edulis par le fait que ses larves se fixent en plus grand nombre sur les collecteurs et que les jeunes Gryphées, en raison de leur accroissement plus rapide, étouffent leurs rivales. En Bretagne, dans la rivière d'Auray, la Gryphea a commencé à se montrer. Le remède consiste à placer les collecteurs à un niveau plus bas, ce qui rend l'avantage à l'huître indigène dans la concurrence vitale. — Y. Delage. Gravier (Ch.). — Sur les Madréporaires recueillis par la seconde expé- dition antarctique française. — Les rares Madréporaires des régions antarc- tiques froides sont de grandes formes solitaires rappelant celles des abysses et n'ont rien de commun avec les Madréporaires coloniaux participant à la formation des récifs de^ mers chaudes. — Y. Delage. Schroder (Bruno). — Sur les épibiontes du plancton. — L'auteur appelle ainsi les organismes vivants sur des organismes planctoniques. Il distingue entre « Endobiontes » et « Epibiontes » et repousse pour ces derniers le terme d' « organismes pélagiques » ou d' « épiplancton ». — Y. Delage et M. GOLDSMITH. Yung (E.). — Distribution verticale du plankton dans le lac de Genève. — Dans le Grand Lac, au-dessus de la grande fosse de 305 mètres, les pèches de l'auteur lui ont permis d'établir les zones suivantes : I. Zone de fond, de 300 à 290 mètres. Cette zone se montre toujours plus peuplée que les couches qui lui sont superposées. On y trouve des pontes de mollusques, des diato- mées, très fréquemment Cyclops abyssorum et toujours des débris d'orga- nismes tombés des zones supérieures. — II. Zone abyssale, de 300 à 250 mè- XVIII. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 443 très, où se trouvent, en nombre relativement faible, des copépodes : Cyclops abyssorum, C. Leuckarti, C. strenuus^ Diaptomus lacinialus, D. gracilis. Les cladocères vivants y sont exceptionnels. — III. Zone intermédiaire., de 250 à 150 mètres. Remarquablement pauvre toute l'année. Quelques Cyclops, Dia- ptomus et cladocères vivants. — IV. Zone des copépodes, de 150 à 100 mètres. Prédominance des Cyclops et Diaptomus. II s'y mêle des cladocères en nom- bre relativement faible, à l'exception de Sida limnetica dont, en automne, cette zone devient l'habitat préféré. — V. Zone des cladocères, de 100 à 50 mètres, caractérisée par la prédominance des grands cladocères {Sida limne- tica, Bythotrephes longimanus et Leptodora hyalina) auxquels sont mêlés, en nombre très variable selon les saisons, Daphnia hyalina, Bosmina Coregoni et les divers Cyclops et Diaptomus. Les rotateurs y sont plus rares en indi- vidus et en espèces que dans la zone suivante. — VI. Zone des rotateurs, de 50 à 0 mètres, caractérisée par l'abondance des rotateurs, des flagellés et, dans ses couches superficielles, des organismes végétaux. Il y a aussi des copépodes et des cladocères. Ces recherches permettent de conclure : 1° que dans le Petit Lac (jusqu'à 70 mètres de profondeur), les eaux sont constamment habitées sur toute leur épaisseur par une quantité relativement abondante (quoique variable selon les saisons) de zooplankton; 2" que dans le Grand Lac, il n'y a aucune zone absolument déserte, mais que le plankton y est très inégalement réparti. II est plus ou moins abondant jusqu'à 150 mètres et très rare de 150 à 300 mè- tres. La zone dans laquelle il se tient principalement s'étend de 10 à 100 mè- tres. — M. BOUBIER. Allemand-Martin (A.). — Les essais de spongicuUure à S fax. — A Sfax les essais de spongiculture par collecteurs n'ont fourni aucun bon résultat, par contre l'élevage de jeunes sujets a permis d'atteindre la taille commer- ciale en 5 années. Les éponges ne prospèrent pas au-dessus d'une profon- deur minima de 5 mètres. — Y. Delage. Grinnell (J.). — Barrières à la distribution par rapport aux Oiseaux et Mammifères. — Généralités sur la distribution des Oiseaux et Mammifères, basées sur une étude de la Californie et de l'Arizona ; en outre des barrières visibles, telles qu'un cours d'eau pour des espèces terrestres, il y a des barrières invisibles, qui sont rarement franchies; par exemple, chaque ani- mal est limité dans une certaine zone par la température plus ou moins élevée, plus particulièrement par celle de la saison de reproduction ; quand un certain nombre d'animaux (toujours en compagnie de diverses plantes limitées par le même facteur) présentent une limitation commune par ce facteur, on dit qu'elles occupent la même zone de vie (très apparente dans les régions de montagnes). Un autre facteur puissant est celui de la plus ou moins grande humidité atmosphérique ; les groupes d'animaux et de plantes délimités par ce fac- teur habitent un certain nombre ù.\nres fauniques. La plupart des genres, des familles, des ordres, sont délimités plutôt par des frontières zonales que par les frontières fauniques. Le pouvoir d'arrêt des barrières de tempéra- ture semble particulièrement grand. Enfin, un troisième facteur de restriction est ce que G. appelle la barrière associative, c'est-à-dire l'ensemble des conditions de milieu, comprenant aussi bien les éléments inanimés que les vivants, par exemple les sortes de nourriture disponibles, la présence de places convenables à la repro- duction, la présence de refuges temporaires permettant à l'animal d'échap- 444 L'ANNEE BIOLOGIQUE. per à ses ennemis. En rùsumé, après ces définitions, un animal est rigou- reusement défini au point de vue de sa répartition, lorsqu'on a énuméré la ou les zones, la ou les faunes, les associations auxquelles il appartient simultanément. — L. Cuénot. Seguin-Jard (E.). — Première capture faite en France de la Mouette de Boss (Hhodostcthia rosea). — La capture (22 décembre) de ce mâle adulte en parfait plumage d'hiver est intéressante à signaler, car cet oiseau, qui ne se reproduit qu'à l'embouchure de la Kolyma, est localisé dans quelques ré- gions de l'Amérique du Nord et dans le nord-est de la Sibérie. Rien d'a- normal dans l'état atmosphérique des journées précédentes ne peut être invoqué pour expliquer cette apparition sur nos côtes. — A. Menegaux. Liomont. — 3Ion enquête x»r Vnpparilion et le séjour du Jaseur de Bohême dans le Toulois. — L'auteur pense que l'invasion de Jaseurs observée en 1914 dans l'Europe occidentale est due à une insuffisance de nourriture dans leur patrie pendant l'hiver. Il en serait de même pour le Bec Croisé qui nous visite tous les quatre ou cinq ans, et pour le Casse-noix. — A. Mene- gaux. Cari (J.). — Nouveaux éléments américains dans la faune de Madagascar. — A la suite de la découverte de plusieurs genres et espèces nouveaux de Phanéroptérides et Pseudophyllides {Orthoptera, Locustodea) de Madagascar, C. a essayé une analyse zoogéographique de la faune malgache de ces deux groupes. On peut y distinguer quatre éléments : 1. genres endémiques à affinités géographiques incertaines; 2. genres communs avec la région orientale ; 3. genres et espèces communs avec l'Afrique ; 4. genres endémi- ques appartenant à des groupes de genres essentiellement américains. Les affinités américaines, quoique plus anciennes et plus générales que les affinités orientales et africaines, sont le caractère le plus saillant de la faune malgache des Phanéroptérides et des Pseudophyllides. — M. BoumER. Jaccard (P.). — Etude comparative de la distribution florale dans quel- ques formations terrestres et aquatiques. — J. prend comme exemple de formation terrestre le pierrier de Sandalp dans les Alpes glasonaises, où sur une surface de 85 mètres carrés répartie en 4 localités, on trouve 70 espèces réparties en 51 genres. Le coefficient générique 73 % est très bas et en rapport avec des conditions écologiques variées^ Le recensement distinct de chaque mètre carré permet de constater la diversité élémentaire considérable de cette florule. L'auteur envisage ensuite la distribution florale dans le district des dunes littorales, des alluvions et des stations aquatiques de la Belgique d'après les renseignements de Massart. Il constate que les dunes fixées ont un coefficient générique plus bas que les dunes mobiles, les pannes humides que les pannes sèches, les cultures que les bosquets, etc., parce que, dans le premier cas, les conditions écologiques sont plus variées. Il constate ensuite qu'il y a concordance entre le coefficient générique cal- culé sur l'ensemble de la flore de Belgique et celui des grandes divisions florales (Dialypétales, Gamopétales, etc.). Un » facteur de distribution » plus puissant que l'influence des conditions locales maintient l'équilibre entre les grands groupes végétaux concurrents. — F. Péchoutre. CHAPITRE XIX Système nerveux et fonctions mentales 1° Système nerveux. Baunacke ("W.). — Studien zur Frage nach des Stalocystenfunction. II. Nock einmal die Geotaxis unserer Molliisken. (Biol. Centralbl., XXXIV, 371-385, 497-522, 7 fig.) [473 Beck (A.). — Ueber' elektrische Erscheinungen Un Zentralnervc'nsijstem des Frosches. (Arch. ges. Phys., CLY, 461-471.) [464 Bernheim (H.). — Vaphasie. Conception psychologique et clinique. (1 vol., Paris, 144 pp.) [466 Brunacci (Bruno) e Sanctis (Tullio de). — Sulla fonzione secretoria délia pariolide neW itomo. Influenza inhibitrice deW attivita psichica sulla quan- tita e la qualila délia saliva sécréta. (Arch. di Fisiol., XII, 441-454.) [463 Buddenbrock (W. v.). — Ueber die Orientierung der Krebse im Raum. (Zool. Jahrb., XXXIV, H. 3, 479-514, 5 fig.) [474 Buglia (G.) e Maestrini (D.). — Contributo alla chimica del tessuto nervosc I. Differenze nella composizione chimica fra i cordoni midollari ventrali e dorsali di bue. (Arch. farmac. sperim. e scienze affini, XVII, 216-228.) [452 Bugnion (E.) et Popoff (N.). — Les yeux des Insectes nocturnes. (Arcli. d'anat. microsc, XVI, f. 2, 261-304.) . [468 Buscaino (V. M.). — Graisses, stérines et lipoïdes dans le système nerveux central en conditions normales, expérimentales et pathologiques. (Arch. ital. biol., LXI, 69-78.) [452 Camus (J.) et Roussy (G.). — Localisation anatomique des lésions de la base du cerveau qui -provoquent la polyurie chez le chien. (C. R. Soc. Biol., LXVI, 877.) [467 Clementi (Antonino). — Beitrag zum Studium der autonomen Funklionen des Rûckenmarkes. (Arch. ges. PhysioL, CLVIII, 13-72.) [464 Drabowitch (W.). — Sur le temps de latence du réflexe plantaire. {C. R. Soc. Biol., LXXVII, 72-73.) [461 Elrington (G.). — Das Verhalten der Reflexerregbarkeit bei Strychnin ver- giftung und das « Ailes- oder Nichts-Gesetz ». (Zeitschr. f. allg. Physiol., XVI, 115-122.) [462 Eyster(J. A. E.) and Meek (W. F.). — Origine et propagation du stimulus du cœur. (Heart, V, N» 2, 119-134, 137-140.) [465 446 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Fischel (Alfred). — Ueber das DifJ'erenzierungsvermiUjen der Gehirnzellen. (Arch. f. Entwick.-Mechan., XL, 653-665, 2 pi.) [452 Fredericq (Henri). — Disparition bruaque de la condiiclihUilè à la suite d'une compression prolongée ou progressive s'exerrant sur les troncs ner- veux. (La loi du « Tout ou Rien » est-elle applicable aux fibres nerveuses?) (Zeitschrift fur Allg. Physiol., XVI, 213-221.) [462 Giannuli (F.). — Audimutismo e centri délia parola. (Riv. sperim. frenia- tria, LXl, 145-185.) [466 Goette (A.). — Die Entioicklung der Kopfnerven hei Fischen und Amphi- bien. (Arch. mikr. Anat., LXXXV, 165 pp., 10 pi., 6 fig.) [454 Gôthlin (G. F.). — Die doppelbrechenden Eigenschaften des Nervengev^ebes, ilire Ursarhen und i/ire biologisclwn Konsequenzen. (Kungl. Svenska Ve- tenskap.-Ak. Handel., LI, N° 1, Upsala et Stockholm, 1913.) [453 a) Greggio (E.). — Intorno aile localizzazioni cerebellari. (Atti délia Soc. ital. per il progresse delle scienze, VII, 955-956.) " [468 b) ■ — — Contribitlo sperimcittale allô studio delle localizzazioni cerebellari. (Folia neurobiologica, VIII, 157-185.) [468 Haempel (0.) und Kolmer (W.). — Ein Beitrag zur Helligkeits-und Farben anpassung bei Fischen. (Biol. Centralbl., XXXIV, 450-458.) [471 a) Hàggqvist (G.). — Ilistophysiologische Sludien i'iber die Temperatur- sinne der Haut des Menschen. (Anat. Anz., XLV, 17 pp., 12 fig.) [476 b) — — Von Zellen nervôser Art in der Epidermis des Menschen. (Anat. Anz., XLVI 1,4 pp., 3 fig.) [471 Herwerden (A. van). — Ueber die Perzeptionsfdliiqkeit des Daphnienaxigcs fur ultraviolette Slrahlen. (Biol. Centralbl., XXXIV, 213-216.) [472 Holmgren (E.). — Trophosportgium und Apparato reticolare der spinalen Ganglienzellen. (Anat. Anz., XLVI, 11 p., 9 fig.) [448 Hulanicka. — Recherches sur les terminaisons nerveuses dans la langue, le palais et la peau du crocodile. (Arch. zool. exp., LUI, II, 1913.) [471 Isenschmid (R.) und Schmitzler (W.). — Beitrag zur Lokalisalion des Warmcrequlation vorslehenden Zentralapparates im Zwischcnhirn. (Arch. f. exper. "Pathol. u. Pharmac, LXXVI, 202.) [4C)7 Karphis (J. P.) und Kreidl (Alois). — Ein Beitrag zur Kenntniss der Schmerzleilung im Riickenmark. (Arch. ges. Physiol., CLVIIL 275-288.) [465 Kennedy (R.). — Exper-imenis on the Resloration of paralysed muscle by means of nerve anastomosis. II. Anastomosis of the nerve supplying limb muscles. (Roy. Soc. Proceed., B. 596, 231.) [Intéressant pour la physiologie dès sections et anastomoses nerveuses. — H. de Varigny Kolmer (W.). — Zur Histologie der Augenhiiute. (Anat. Anz., XLVII, 6pp., 7 fig.) [470 Kuno (Yas de Mukden) und Brucke (E. Th.). — Der funktionelle Nach- weis des Nervus depressor beini Frosch. (Arch. ges. Physiol., CLVII, 117- 136.) [466 a) Lapieque (L. et M.) et Legendre (R.). — • Changement d'excitabilité des nerfs conditionné par une altération de leur gaine de myéline. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 803-805.) [460 b) — — Sur les altérations de la qaine de myéline produite par divers poi- sons nerveux. (C. R. Ac. Se, CLVIII, 1592.) [460 XIX. — SYSTÈME NERVEUX. 447 Leplat (G.). — Les pfastosomcs des cellules visuelles et leur rôle dans la différenciation des cônes et des bâtonnets. (Anat. Anz., XLV, G pp., 5 fig.) [469 Levaditi (C). — Sur la neuronophagie. (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 474- 477.) [451 Levi (G.). — Ulteriori studi sullo sviluppo dclle cellule visive 7iegli Anfihi. (Ànat. Anz., XLVII, 9 pp., 2 fig.) [469 Macallum (A. B.) and Collop (J. B.). — .4 new substance in Nerve Cells. (Rep. 83»' Meet. Brit. ass. adv. Se, Birmingham, 673.) [450 Marie (A.). — Activation de la toxine tétanique. (Ann. Inst. Pasteur, XXVIII, 1-5.) [452 Matula (F.). — Korrelative jEnderungen der Reflexerregbarkeit. (Arch. ges. Physiol., CLIII, 413-430.) [462 Me Indoo (N. E.). — The olfactovy sensé of the Honey bee. (Journ. Exper. Zool., XVI, 265-346, 24 fig.) [470 Me Intosh (J.) and Fildes (P.). — The fixation of arsenic by the brain after intravenous injections of Salvarsan. (Roy. Soc. Proceed., B. 603, 320. [L'arsenic ne se fixe pas dans le cerveau, à la suite d'injections intraveineuses, même répétées. — H. de Varigny Meiklejohn (Miss F.). — Sur Vinnervalion du tissu nodal du cœur des mammifères. (Journ. of Anat. and Physiol., XLVIIl, 1.) [458 a] Mislawsky (N.). — Action du curare sur l'appareil terminal nerveux des muscles striés. (C. R. Soc.Biol., LXXVII, 15-16.) ^ [463 b) Quelques expériences sur les courants d'action du nerf. (Arch. intern. Physiol., XIV, 361-373.) [463 Moselli (D.). — Contributo alla conescenze délia fine struttura délia cellule nervosa e di alcune altéra zioni di 6'.s.se.(Richerche fate nel lab. di Anat. nor- male d. R. Univ. di Roma, XVIIl, fasc. 1-2, 25-40, I pi.) [449 Myers(C. S.). — The influence of timbre and loudness on the localisation of sounds. (Roy. Soc. Proceed., B. 602, 267.) [Affaire d'expérience, et de timbre ou de hauteur. La sensibilité semble ne pas jouer de rôle. — H. de Varigny Nageotte (J.). — Quelques remarques sur la soi-disant altération de la gaine de myéline., conditionnant un changement de l'excitabilité des nerfs. (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 301-306.) - [460 Noïca — Études sur les réflexes. (Revue neurologique, XXII, l*^"" sem., 402-406.) [461 Pedaschenko (D.). — Die Entwickelung der Augenmuskelnerven. (Anat. Anz., XLVII, 35 pp., 9 fig.) [457 Pfeifer (B.). — Experimentelle ïjntersuchungen iiber die Funktion des Tha- lamus optiens. (Zeitschr. f. Nervenheilkunde, LI, 206-210.) [467 Piéron (Henri). — Le temps de latence et la localisation des réflexes. (C. R. Soc. Biol., LXXVII, 75-77.) [461 Ponzo (M.). — Étude de la localisation des sensations thermiques de chaud et de froid. (Arch. it. biol., LX, 218-231.) [465 Rachmanow (A.). — Lésions du système nerveux dans l'intoxication vermi- neuse. (Ann. ïnst. Pasteur, XXVHI, 181-193.) [451 a) Regen ( Johana). — Ueberdie Anlochung des Weibchens von Gryllus cam- pestris durch telephonisch ûbertragene Strigulationslaute des Mcinchens. 448 L'ANNEE BIOLOGIQUE. (Hin Beitrni/ :ur Frage der Orientieruny bel der Insekten). (Arcli. f. d. ge- sammt. Physiol., CLV, 193-200.) [472 l/) Regen (Johana). — Hahcn die Antennen fi'ir die allrrniernidr Stridit- Idlidiivon Thamnotrizoa apterus Fah. Q eme Uedeutunfj ? Ein Bcilrftf/ znr Frof/e der Gehorsinncsbei dm Inseklen. (Ibid., 245-2r)0.) [17:i Risser (Jonathan). — Olf'actory réactions ni amphibians. (Journ. Exper. Zool., XVI, 017-652.) [47:î Spéciale (Fr.). — SuUn fine stniltura dei gangli simpatice de! peJlo. (Ri- cerche fatte nel lab. di Anat. normale délia R. Univ. di Roma, X\'1II, fasc. 1-2, 107-113, 1 pi.) [449 Stendell ("W.). — Zur Histologie des Hïickenmarkes von Amphioxus. (Anat. Anz., XLVI, 9 pp., 7fig.) [453 Stubel (H.). — Morphologische Veriinderungen des gereizlen Nei'ven. IlI^Mit. (Arch. ges. Physiol., CLV, 391-410.) [459 S-windle (G.). — Die Bedeutung der Kernsubstanz filr die Entste/mng der l'aserigen Beslandteile der Nervenmassen. (Anat. Anz., XLVI, 3 pp.) [450 Sztitz (Andréas von). — Zur mechanischen Morphologie der Nervenelc- mente. (Anat. Anz., XLVII, 3 pp.) [452 Terni (Tullio). — Stdla correlazione fra ampiezza del territorio di innerva- zione e volume délie cellule gangliari. (Anat. Anz., XLVII, 17 pp., 9fig.) [449 Thôrner (W.). — Ueber den Saiiersloffbedarf des markhalligen Nerven. (Arch. f. d. ges. Physiol., CLVI) [465 Thomas (André) et Durupt (A.). — Localisations cérébelleuses. (1 vol., in-8% Paris.) [467 Unger (R.). — Untersuchungen ïiber den Einfluss von anorganischen Lôsun- gen auf die Oxydalionsprozesse und die Reflexerregbarkeit des isolierten Froschrikkenmarks. (Biochem. Zeitschr., LXI, 103-124.) [462 Verne (G.). — Coniribution à l'étude des cellules névroptiques spécialement au point de vue de leur activité formatrice. (Arch. d'Anat. micr., XVI, fasc. 2, 149-192, 2 pi.) [450 Verworn (M.). — Erregung und Laekmung. (Jena, Fischer, 1 vol.) [459 Vitali (G.). — Di un niiovo organo nervoso di senso nelV orecchio medio de- gli uccelli. (Atti délia Soc. ital. per il progresse délie scienze, VII, 924- 926.) ■ [470 Voir pp. 81, 148, 151, 219, 284, 336, 417, 547 pour les renvois à ce chapitre. a. Cellule nerveuse. a) Structure. Holmgren (E.). — Trophnsponge et appareil réticulaire des cellules gan- glionnaires spinales. — C'est une question très obscure que celle des rela- tions du trophosponge et de l'appareil réticulaire. Le trophosponge a été diversement interprété. La plupart (Retzius et Smirnow exceptés) se sont refusés à y voir un appareil exogène; quelques-uns même, comme Bergen, n'y ont vu qu'un artefact; d'autres, tels (jue Cajal, l'ont identifié à Tapjjareil réticulaire de Golgi. C'est ce que H. a lui-même toujours prétendu et ce XIX. - systi:me nerveux. 449 qiril vient encore affirmer pour le cas des cellules nerveuses des ganglions. Le négatif de microphotographies de ces cellules, en montrant en noir les canalicules du système trophospongial, souligne leur ressemblance avec l'appareil réticulaire. La méthode de fixation prolongée à l'acide osmique [dite à tort méthode de Kopsch, employée par Prenant dès 1887], en colorant le contenu graisseux de ces canalicules, fait aussi ressortir cette similitude. Ces canalicules résultant de la transformation de prolongements ou tropho- sponge, émis par des trophocytes qui sont ici les celhiles d'enveloppe de la cellule ganglionnaire, ainsi que Nemiloff (1908) l'a très bien décrit et figuré. — A. Prenant. Moselli (D.). — Contribution à la connaissance de la cellule nerveuse et (le quelques-unes de ses altéralions. — Après avoir exposé une méthode permettant de colorer les corps de iNissl à l'état frais, l'auteur décrit la disposition de la .sub.stance chromatique dans quelques cellules nerveuses. 11 pense que cette substance chromatique, en ce qui concerne sa quantité et l'existence de fuseaux plus ou moins nombreux dans le corps et les prolongements de la cellule, ne serait pas en rapport avec le degré d'éléva- tion de la classe de l'animal, et encore moins avec les dimensions de l'in- dividu, mais en général avec la robusticité et l'agilité de l'animal. Elle est rare et disposée irrégulièrement chez les Amphibiens, animaux lents; elle est très développée chez les Oiseaux, chez les Reptiles agiles et chez les Mam- mifères. — F. Henneguy. Spéciale (F.). — Sur la fine structure des ganglions sympathiques du Poulet. — Dans les cellules ganglionnaires, les neurofibrilles constituent un réseau dans les mailles duquel se trouve la substance chromatique. 11 n'y a pas de réseau périnucléaire. Dansles dendrites et le cylindraxe, les mailles du réseau s'allongent pour constituer des faisceaux. Le noyau possède un ou deux nucléoles. Par la forme et la disposition de leurs prolongements, les cellules appartiennent au W'^ et IIP types deC.UAL : cellules pourvues exclu- sivement de larges dendrites (11^ type) et cellules avec larges dendrites et petits appendices (III^ type). Sur les prolongements des cellules on trouve des pseudo-glomérules comme ceux décrit-j par Cajal chez les Mammifères. 11 n'y a pas de cellules unipolaires comme celles trouvées par Leniiossek ■dans le ganglion ciliaire. — F. Henneguy. Terni Tullio). — Sur la corrélation entre l'étendue du territoire d'inner- vation et le volume des cellules ganglionnaires. — G. Levi (I89G, 1906) a formulé une loi exprimant la relation qu'il y a entre la grandeur des élé- ments cellulaires et la masse de l'animal. Cette loi, il l'a spécialement vérifiée pour les cellules des ganglions cérébro-spinaux, dont la taille est en rapport avec celle du corps. De plus (1908), il a établi pour tous les ^'ertébrés l'exis- tence d'une proportion entre l'étendue du territoire d'innervation des cel- lules ganglionnaires et leur taille aussi bien que leur complexité structu- rale; il existe, en effet, chez tous les Vertébrés des cellules ganglionnaires gigantesques à côté d'autres qui sont de petite taille : telles les cellules ner- veuses du lobe électrique, les cellules de Mauthner, etc. D'autre part, cer- tains N'ertébrés, tels que ïOrthagoriscus dont la taille est énorme, ont des cellules nerveuses très volumineuses, dont le volume est en rapport avec leur surface énorme de distribution périphérique. C'est en somme, sous une autre forme, la loi que Pierket dès 1878 avait établie entre le volume de la cellule nerveuse et la longueur de son cylindre-axe. l'année biologiol'k, XIX. 1914. 29 450 L'ANNEE BIOLOGIQUE. T. a confirmé ces règles pour un nouvel objet, les cellules ganglionnaires de la queue des Vertébrés (Cbéloniens) comparées à celles des autres régions du corps. Leur volume est environ vingt fois moindre, et leur forme est moins compliquée, presque dépourvue des grands lobes et des massues qui accidentent la surface des autres. — A. Prenant. Macallum (A. B.) et Collop ( J. B.). — Ine nouvelk substance dans (a cellule nerveuse. — Les cellules nerveuses, cytoplasme et prolongements protoplasmiques (mais non le noyau ni l'axone) réduisent l'azotate d'argent à la lumière; il en est de même des cellules médullaires des surrénales, dont les relations avec des éléments nerveux modifiés ont été reconnues. Cette réduction semble être en rapport avec la présence d'un composé de la classe d'oxy-pbényls, à laquelle appartient l'adrénaline. De là on peut con- clure que les cellules nerveuses possèdent, au moins potentiellement, un caractère sécréteur. — M. Goldsmith, SAvindle (G.). — Le rôle de la substance nucléaire dans la genèse des constituants fibrillaires des masses nerveuses. — Les fibres névrogliques naissent par métamorphisme de certains noyaux névrogliques. On peut distinguer trois sortes de métamorphisme. Dans le premier cas, il se produit à la surface du noyau im bourgeon digitiforme, qui croît indéfiniment et devient une longue fibre. Des fibrilles ou chromofibrilles se différencient dans cette fibre. La membrane nucléaire disparait à sa surface, mais elle reste incluse dans le protoplasma et recouverte d'une gaine protoplasmique très mince. La fibre névroglique est ainsi comparable à un long chromosome. — Le deuxième cas de métamorphisme consiste dans l'allongement vrai, bi ou multipolaire du noyau; dans le cas d'allongement unipolaire du noyau, on croirait avoir affaire à un spermatozoïde. — Dans le troisième type, il se produit une sorte d'amitose ; le noyau se partage en deux corps, dont l'un, ou noyau statique, reste en place, tandis que l'autre, ou noyau migrateur, s'éloigne, laissant entre lui et le noyau immobile un cylindre nucléaire, de plus en plus fin et de plus en plus long par les progrès de son éloignement, qui sera la fibre névroglique : ce cylindre est d'abord revêtu de la membrane nucléaire, qui disparaît ensuite; il n'a plus alors d'autre enveloppe qu'une mince gaine de cytoplasme ; dans ce cylindre nucléaire les particules chro- matiques se sont allongées et différenciées en chromofibrilles. On peut se faire une idée de ce troisième type en supposant que l'on étire en son milieu un tube de verre rouge (noyau) qu'on aurait recouvert d'une couche de cou- leur verte (cytoplasme) ; on aura ainsi le modèle du noyau statique, du noyau migrateur (extrémités du tube), et du cylindre nucléaire (partie étirée), entourés par le protoplasma. — A. Prenant. Verne (J.). — Contribution à l'étude des cellules névrogliques. — Les fibres de la névroglie ne présentent pas de continuité avec le corps des cellules; elles sont indépendantes. Le noyau cellulaire joue probablement un rôle à un moment de l'évolution de ces fibres; parmi toutes celles pro- duites il s'en trouve d'un calibre énorme, qui s'observent normalement chez les Poissons; lorsqu'elles existent dans la glande pinéale humaine, elles jouent peut-être un rôle irritatif vis-à-vis des centres nerveux. La glande pinéale est presque uniquement névroglique ; l'activité de ses cellules se manifeste par la production incessante de fibres nouvelles qui sont acîdo- philes. Le noyau des cellules leur cède sa chromatîne, qui va en diminuant progressivement, ce qui amène la formation de vésicules d'aspect particulier. XIX. — SYSTEME NERVEUX. 451 Au cours de cette dégénérescence spéciale, les noyaux présentent de nom- breux signes d'amitoses qui ont un rôle certain dans la reproduction des cel- lules, et produit à un moment leur nucléole. Ce nucléole devient le centre de formations calcaires si abondante dans la glande pinéale de l'Homme. La névroglie ne doit pas être considérée comme ayant un simple rôle de soutien ; de même que le tissu conjonctif elle est capable de fonctions multi- ples, et elle est douée d'une activité formatrice des plus nettes. Ayant même origine que la cellule nerveuse, la cellule névroglique est moins différenciée que celle-ci, moins adaptée à une fonction précise et conserve une activité qui se manifeste de façons diverses pendant toute son existence. — F. PIenne- GUV. p) Physiologie. Levaditi (C). — Sur la neuronophagie [XIV, 2", s]. — On sait que sous le nom de neuronophagie on désigne une destruction primaire et active de la cellule nerveuse par des éléments phagocytaires, quelle que soit la nature et l'origine de ces éléments. D'après l'auteur on n'attribue pas toujours à la neuronophagie son véritable sens. On n'est pas d'accord non plus sur le mode de la destruction de la cellule nerveuse dont les parties intégrantes sont englobées par les phagocytes et soumises à une digestion intraleuco- cytaire. L'auteur en se basant sur des faits déjà publiés et sur ses propres constatations croit que la destruction de la cellule nerveuse s'opère suivant deux types assez définis. Dans le processus de neuronophagie lorsque le neu- rone subit une atteinte grave et rapide les déchets cellulaires jouent le rôle d'agents cliimiotaxiques qui déterminent l'appel des polynucléaires et surtout celui des macrophages. Dans les cultures in vitro la neuronophagie véritable n'existe pas. Par suite d'une assimilation défectueuse l'élément noble s'atro- phie pendant que les cellules satellites prolifèrent ei paraissent étouffer cet élément, sans exercer des fonctions phagocytaires proprement dites. D'après l'auteur le terme de ni'uratrepsii' semble tout indiqué pour désigner ce pro- cessus. La destruction de la cellule nerveuse serait donc conditionnée par la neuronophagie, phénomène essentiellement phagocytaire, et la neura- threpsie phénomène trophique sans nul rapport apparent avec la vraie phagocytose. Il importe de noter que ces conclusions ont été déduites des recherches de l'auteur sur la poliomyélite et de ses expériences siir la cul- ture symbiotique du virus rabique et des cellules des ganglions spinaux. — M. Mendelssoiin. Rachmanow (A.). — Lésions du système nerveux dans l'intoxication ver- mineuse. — Les lésions qu'on observe dans l'intoxication aiguë ou subaiguë portent sur la cellule nerveuse, la cellule neuroglique et sur la fibre de la substance blanche. En dehors des différents degrés de chromatolyse, la cel- lule nerveuse présente souvent un nombre considérable de canaux sinueux creusés dans toute l'épaisseur ou dans une partie de son protoplasme. Dans les cas graves, le noyau se déplace à la périphérie de la cellule et montre un nucléole déformé. Les neurofibrilles sont conservées dans les formes légères d'intoxication, mais disparaissent dans les cas graves. La cellule neuroglique présente les différents stades de la transformation amihoule : ou bien elle conserve sa forme, mais son noyau devient pycnotique, ou bien elle prend l'aspect de la cellule amibo'ide d'AizuEiMER. On trouve éga- lement, surtout dans certains cas d'intoxication chronique, une accumula- tion anormale d'éléments neurogliqaes autour des cellules nerveuses (phé- A52 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nomonc de la neurophagie). Dans les mêmes conditions, les fibres de la substance blanche sont également altérées; elles sont tuméfiées, mais de façon irrégulière. — Ph. Lasseur. Marie (A.). — Artiralion de la loxinc trlani'/i(t'. — L'activation de la toxine tétanique par le vitellus de l'œuf de Poule réussit surtout chez les espèces très sensibles à ce poison, comme la Souris et le Cobaye. Il résulte encore des recherclies de M. que la quantité de toxine tétanique agissant sur le neurone doit être extrêmement petite, la majeure partie étant neu- tralisée dans l'organisme, peut-être par Tadrénaline, au niveau des capsules surrénales. Enfin l'auteur pense que les composés lécithiniques ne sont pas étrangers au mécanisme de l'action du poison sur la cellule nerveuse [XIV, 2. y]. — Ph. Lasseur. Fischel (A.). — Sur le jtouvoir de différenciation des cellules cérébrales. — F. extirpe de petits fragments de cerveau à des larves de Salamandre; il ne se produit pas de régénération véritable. Mais autour de la lésion, le tissu nerveux prolifère et forme des masses épithéliales creusées de cavités plus ou moins régulières. Telle serait la seule capacité de différenciation que pourraient encore manifester les cellules cérébrales quand elles ont été dé- tournées de leur évolution normale. Cette conclusion nous paraît un peu trop formelle : pour établir de façon quelque peu précise la totalité des potentialités d'un groupe de cellules, il convient d'user de techniques expé- rimentales variées : l'excision n'est qu'une de ces techniques et elle est pas- sablement grossière. — A. Brachet. Stûtz fAndreas von). — Sur la morphologie mécanique des éléments ner- veux. — Il s'agit de l'application du principe de Koltzoff aux éléments nerveux, application que Koltzoff et Goldschmidt défendent mais que Betiie refuse. D'après Betiie les neurofibrilles ne peuvent être dans la cel- lule et dans la fibre nerveuse des éléments de soutien, parce que d'après les données physiques de Pl.vte.\u une fibrille ne peut jouer le rôle de squelette et de soutien que si elle est superficielle et non 'pas intérieure comme le sont les neurofibrilles. Mais, remarque v. S., dans la fibre comme dans la cellule nerveuse, chaque neurofibrille sert de filament de soutien pour une couche protoplasmique mince qui est dans son champ d'action moléculaire; chacune est dynamiquement superficielle. — A. Prenant. b. Centres nerveux et nerfs. a.) Structure. Buglia (G.) et Maestrini (D.). — Contribution à la chimie du tissu ner- veux. I. Différence de composition chimique des cordons médullaires ven- traux et dorsaux du bœuf. — Il existe, d'après les recherches des auteurs, chez le bœuf une différence notable de composition chimique entre les fais- ceaux moteurs et les faisceaux sensitifs de la moelle. Le résidu sec des faisceaux ventraux contient moins d'azote total, moins d'azote aminé et moins d'azote non extractif que les faisceaux dorsaux. Ces derniers donnent une plus grande quantité de résidu sec que les premiers. — M. Men- oelssohn. Buscaino (V. M.). — Graisses, stérines et lipoïdes dans le système uer- XIX. — SYSTÈME NERVEUX. 453 veux central, t- Dans les cellules à pigment jaune de Técorce cérébrale hu- maine, ainsi que dans les cellules névrogliques, le pigment est constitué essentiellement par des phosphatides saturés et par d'autres lipoïdes insolu- bles dans l'acétone, et l'éther de pétrole, avec des traces probablement de graisses neutres. Il n'a pu être établi une relation fixe entre les divers états pathologiques et les variations de ce pigment. — Y. Delage. Stendell (W.). — Sur Vhistolo(jic de la moelle èpinière de l'Amphioxus. — Edinger (1906) a signalé dans le cerveau et dans la moelle de l'Ainphioxus des cellules situées dans la substance grise, envoyant deux prolonge- ments, l'un dans le canal central, l'autre dans la couche fibreuse du névraxe ; ces cellules lui ont fait l'impression de cellules sensorielles. Des éléments analogues ont été décrits par Tretjakoff (I9I3) dans la moelle du Petromy- zon; il en a fait des cellules sensorielles centrales. Ce sont ces cellules que S. étudie par la méthode de Bielschowsky. Elles sont bien distinctes des cellules épendymaire, avec lesquelles elles ne peuvent être confondues, car celles-ci ne se colorent pas par la méthode employée. Elles sont de forme très variée; mais toutes possèdent un prolongement central, proéminent dans le canal central, très semblable à celui d'une cellule sensorielle ; elles émettent d'autre part un prolongement périphérique, qui s'enfonce et dis- parait dans la couche fibreuse (substance blanche). Les névrofibrilles du corps cellulaire se continuent dans le prolongement central aussi bien que dans le prolongement périphérique. Ce sont bien là les caractères des cellules sensorielles décrites par Edinger et par Tretjakoff. Or ces cellules senso- rielles bipolaires se relient par toutes sortes de formes intermédiaires aux cellules multipolaires ainsi qu'aux « cellules colossales ». Ces cellules colos sales se caractérisent parce qu'elles se terminent contre le canal central par un prolongement très étalé, et surtout par la fibre colossale qu'elles envoient dans la substance blanche. Mais il n'y a pas de distinction absolue entre les cellules sensorielles et les cellules colossales, parce que les pre- mières peuvent émettre aussi des fibres colossales, et que les secondes peu- vent n'être caractérisées que par le prolongement central étalé. Enfin il y a aussi des cellules commissurales étudiées par Wolff (1907); ce sont des. cellules sensorielles dont les prolongements centraux traversant le canal central les anastomosent entre elles d'une moitié de la moelle à l'autre. Ainsi la moelle èpinière de VAmphioxus contient des éléments particuliers, les cellules sensorielles, mal différenciées des autres cellules nerveuses, tandis que chez le Petromyzon la différenciation existe, et la distinction est facile entre les cellules sensorielles et les autres. — A. Prena.nt. Gothlin (G. F.). — Les propriétés biréfringentes du tissu nerveux. Leurs causes et leurs conséquences biologiques. — Dans cet important travail, l'au- teur donne les résultats de ses nombreuses recherches sur la biréfringence du tissu nerveux. Après un historique détaillé de cette question, l'auteur indique sa méthode de recherches faites sur un grand nombre de diffé- rentes espèces animales. Il fait une étude comparée de l'anisotropie du tissu nerveux; il étudie la myéline au point de vue de sa nature chimique et différencie ses diverses formes d'origine neurogène. Les recherches sur la biréfringence des nerfs gris et du cylindre-axe des nerfs blancs ont conduit l'auteur à des considérations intéressantes sur les conséquences biologiques de la biréfringence du tissu nerveux. Il insiste sur ce fait que, dans tous les cas où la fonction de l'animal nécessite une grande vitesse de la transmission nerveuse, le nerf . devient myélinique pendant son 454 L'ANNEE BIOLOGIQUE. évolution. Les conceptions physico-chiiuiqucs dominent ce travail histolo- gique et obligent l'auteur de créer quchiues nouvelles dénominations pour désigner les faits observés. Ainsi, il parle d'une orientation pciffif/om/lc et vpijionaje de la fibre nerveuse, suivant sa position à l'examen dans la lumière polarisée. 11 nomme la biréfringence prolcotropc lorsque les libres nerveuses ou musculaires provoquent des teintes additionnelles dans la position para- gonale, elle est 7mjél(il)'ope lorsque ces teintes se produisent dans la position épigonale. On distingue ainsi des nerfs manifestement myélolropea, nuHa- tropea, stabiles protéolropes, atropes et hétérolropcs. La division des fibres nerveuses en myéliniques et amyéliniques dans le sens admis actuellement est erronée. L'ancienne division en nerfs à bords pâles et à bords obscurs répond mieux à la réalité des choses. La myéline doit sa biréfringence à sa structure cristalline et particulièrement à la présence des glycérophospha- tides. 11 est probable que les déformations subies par la myéline produisent des phénomènes piézoélectriques. L'appareil neuro-fibrillaire présente une très faible biréfringence protéotrope. La biréfringence de la neurilemme est protéotrope. La myélinisation et le contenu en lipoïdes dans les voies conductrices du système nerveux est en rapport direct avec la vitesse des mouvements de l'animal. — M. Mendelssohn. Gœtte (A.). — Le développement des nerfs réphaliqiies cheZ' les Poissons et les Amphibiens. — Le grand et beau mémoire que publie l'auteur du « Développement du Crapaud » sur la genèse des nerfs céphaliques chez les Poissons et les Amphibiens n'est pas seulement une importante contribution à l'organogénèse du mésoderme céphalique et des nerfs céphaliques. Il contient encore des idées générales sur l'histogenèse des nerfs et sur ses causes, qui découlent directement des observations faites sur le développe- ment des nerfs céphaliques et qui s'imposent à l'attention par leur judicieux enchaînement. Aussi la lecture du chapitre IV et celle surtout du paragraplie « les causes de l'histogenèse des nerfs » se recommande-t-elle, non seule- ment pour l'intérêt spécial de la question qui y est traitée, mais encore pour sa valeur éducative générale. Dans les deux premières parties, purement descriptives, du mémoire, il ne sera rapporté ici que ce qui est nécessaire à la compréhension du chapitre général. Dans la première partie, G. traite du mésoderme céphalique, et particulièrement de la question de l'ectomésoderme, c'est-à-dire de ce con- tingent qu'apporte secondairement l'ectoderme au mésoderme. Celui-ci en effet reçoit, ainsi que beaucoup d'auteurs l'ont établi, un apport cellulaire, de la part soit de certaines régions de Tectoderme lui-même, soit de certains nerfs ou ganglions nerveux, sans qu'on puisse cependant considérer les placodes comme appartenant à l'ectomésoderme. La seconde partie est consacrée à l'étude du développement des nerfs céphaliques. On peut les partager en deux grandes catégories : nerfs cen- trogènes et nerfs d'origine périphérique. Les premiers (trijumeau, facial, glossopharyngien, vague) naissent à la façon des nerfs médullaires dorsaux aux dépens de la crête ganglionnaire ; ce sont des « nerfs spinaux de la tête ». Les nerfs d'origine périphérique, c'est-à-dire indépendants du cerveau, doivent être partagés en deux groupes. L'un comprend l'olfactif et l'acous- tique et les nerfs moteurs de l'œil ; l'autre groupe est formé des nerfs viscé- raux postérieurs et des nerfs latéraux. L'olfactif naît de plusieurs bourgeons de l'épithélium olfactif; ils s'unissent en un ganglion qui s'accroît en direction centripète et se rattache au cerveau. De façon analogue, le nerf acoustique provient de l'épithélium labyrinthique ; il se forme d'abord un ganglion acous- XIX. — SYSTÈME NERVEUX. 455 tique accolé à cet épithélium; puis entre les deux se différencient les bran- ches du nerf auditif; la connexion de l'auditif et du facial est secondaire. Les « nerfs spinaux » de la tête (trijumeau, facial, glosso-pliaryngien, vague) ont une origine axiale et naissent de la crête ganglionnaire. Le nerf latéral ne se forme pas de façon indépendante, envoyant ensuite dés branches laté- rales aux organes sensoriels terminaux ; il naît des commissures qui unis- sent entre eux ces organes sensoriels. Quant aux nerfs moteurs de l'œil (oculo-moteur commun, trochléateur, abducteur) ils ne prennent pas leur origine dans le cerveau, avec lequel ils ne s'unissent que secondairement, mais ils proviennent des muscles auxquels ils sont destinés (muscles des cavités céphaliques) ou du mésenchyme environnant (entomésoderme). Le chapitre général (chap. III), sur le système nerveux céphalique, contient le résumé des deux chapitres précédents. L'auteur y reproche à l'embryo- logie d'avoir fait fausse route sur deux points. C'est d'abord en attribuant à tous les nerfs céphaliques une origine semblable, centrogène, identique à celle des nerfs spinaux, d'où l'anatomie comparée s'est donné pour unique tâche d'homologuer les nerfs céphaliques aux deux branches dorsale et ventrale des nerfs spinaux La seconde erreur a été de croire à la contri- bution nécessairement complémentaire des placodes ectodermiques à la for- mation des ganglions nerveux céphaliques; les prétendues placodes du facial, du glossopharyngien et du vague, ne sont d'ailleurs, selon G., que des ébauches des ganglions du nerf latéral. La participation de l'ectoderme à la formation des nerfs, sous la forme d'ectomésoderme, aboutit à tout autre chose qu'à des placodes. Après ces indications morphogéniques, l'auteur entre dans la question histogénique du développement des nerfs céphaliques. La théorie classique du neurone, qui fait naître les fibres ner- veuses comme autant de prolongements de neuroblastes situés dans le névraxe et dans les ganglions, est contredite, au moins dans sa généralisa- tion, par la constatation de l'origine périphérique de nombreux nerfs cépha- liques. Elle l'est aussi par la diversité d'origine de nerfs physiologiquement et topographiquement équivalents, qui sont tantôt centrogènes, tantôt nés à la périphérie. Elle l'est surtout par l'observation des processus liistogé- niques. Fidèle à son opinion datant déjà de 1875, G. soutient que les nerfs périphériques se forment aux dépens de cordons syncytiaux d'éléments mésodermiques, et qu'il en est de même pour les nerfs centraux de la substance blanche du névraxe. L'étude du développement des nerfs moteurs de l'œil montre qu'ils proviennent d'une cellule plus ou moins allongée, dont le plasma s'épaissit en un cordon homogène, tandis que le noyau se multiplie par mitose ; plusieurs cellules peuvent aussi concourir à la forma- tion des nerfs. Ce sont là des cellules formatrices indifférentes, empruntées aux ébauches musculaires ou au mésenchyme avoisinant, en tout cas tota- lement indépendantes du cerveau; car les nerfs ainsi formés ne se réunis- sent au cerveau que secondairement. Ces cellules formatrices fournissent aussi bien les fibres nerveuses que leurs enveloppes, névrilemme et myéline. L'étude des nerfs sensoriels apprend qu'ils proviennent des mêmes régions ectodermiques qui produisent les organes terminaux de ces nerfs. Mais il ne faudrait pas pour cela croire que ces nerfs dérivent des cellules senso- rielles de ces organes terminaux, cellules fonctionnant comme neuroblastes. Les phénomènes histogéniques sont, en effet, les suivants, pour* les nerfs latéral et vague pris d'abord comme exemples. Les ébauches du nerf latéral consistent en masses ectodermiques qui se détachent de l'ectoderme dans les intervalles des organes sensoriels latéraux. De ces ébauches, qui sont syncytiales, se différencient d'abord les nerfs, puis les cellules-mères des 450 L'ANNE!-: BIOLOGIQUE. ganglions et enfin le tissu interstitiel des enveloppes. Les cellules ganglion- naires n'apparaissent que secondairement, et c'est secondairement aussi que les fibres nerveuses déjà formées s'unissent à elles; ces cellules gan- glionnaires ne sont donc pas des neuroblastes, formateurs de fibres. Il en est de même pour les rapports génétiques des ganglions ciliaire et sphéno- palatin avec les nerfs correspondants. Il en est de même encore dans le développement de l'acoustique dont les fibres naissent dans une masse syn- cytiale, (|ui donnera naissance secondairement ensuite au ganglion; les fibres nerveuses ne sont donc pas les prolongements de neuroblastes de ce ganglion. Le nerf olfactif lui-même ne ferait pas exception à ce type de développement. En résumé, il n'y a pas de neuroblastes spécifiques préposés à la produc- tion des fibres des nerfs cépbaliques. Celles-ci prennent naissance aux dépens de cellules indifférentes comme des différenciations intracellulaires de leur plasma, ou plutôt du syncytium en -lequel ces cellules sont con- fondues. D'ailleurs, ces cellules formatives peuvent être topographiquement réparties de façon différente. On ne peut pas dire, de façon simpliste, que les nerfs moteurs ont une origine centrale, les nerfs sensibles une origine périphérique; car les nerfs moteurs de l'œil sont de provenance périphé- rique, et les nerfs sensibles issus des ganglions spinaux sont de provenance centrale. D'ailleurs aussi, le matériel formateur des cellules d'origine des nerfs est très variable; cellules des ébauches des organes sensoriels (olfactif, acoustique, nerf latéral); ectoderme (nerf latéral); tube médullaire (optique, nerfs moteurs spinaux, nerfs sensibles spinaux); ectomésoderme et ento- mésoderme (nerfs moteurs de l'œil, nerfs viscéraux occipitaux). Et enfin les produits de ces cellules d'origine varient aussi, puisque ce sont tantôt des fibres nerveuses seulement (olfactif, optique, la plupart des nerfs de l'œil), tantôt des fibres nerveuses et des cellules ganglionnaires (acoustique, latéral, ganglions et nerfs spinaux ainsi que viscéraux, oculomoteur). Le dernier chapitre est consacré à l'examen des causes de la formation des nerfs. La théorie du neuroblaste, que l'auteur ne peut admettre, d'après tout ce qui précède, n'explique pas l'essence même de ces causes. Toute formation tissulairc est l'expression manifestée du développement et de l'or- ganisation d'une fonction, développement que nous montre l'histogenèse. Mais la fonction préexiste à la différenciation de son sub.stratum matériel en un tissu : témoin les Protozoaires. Il en est pour les nerfs comme pour les autres tissus. Leur fonction consiste dans la conduction de l'excitation depuis les cellules sensorielles jusqu'aux cellules musculaires. Mais, comme les seuls phénomènes constants sont l'impression sensible reçue par les cellules sensorielles et la contraction accomplie par les cellules musculaires, et qu'un organisme sans tissu nerveux ne possède que ces deux sortes d'éléments, la formation des nerfs apparaît comme l'expression visible d'une localisation et d'une différenciation de la corrélation reliant primordiale- ment l'impression à la contraction. Dans des organismes tels que les Scyplio- polypes, la voie nerveuse n'est représentée que par une couche de cellules d'aspect mésenchymateux dont les prolongements sont en rapport à la fois avec les cellules sensorielles et avec les cellules musculaires. Ces cellules sont tout à fait semblables à celles qui, dans l'ontogénie des Vertébrés, con- stituent les ébauches nerveuses, et que G. décrit dans ce mémoire. C'est là un système nerveux diffus, à travers lequel l'excitation s'écoule dans des directions quelconques, sans suivre des voies de prédilection, et au prix de multiples obstacles; de là l'absence de différenciation nerveuse. Chez tous les organismes bilatéraux au contraire, la conduction nerveuse se perfec- XIX. - SYSTÈME NERVEUX. 457 tionne en se limitant à des voies privilégiées, qui acquièrent la différenciation nerveuse. C'est seulement ensuite, et à titre de nouveau perfectionnement, qu'un organe nerveux central s'interpose sur le trajet de la voie nerveuse. La seule cause active de l'histogenèse des nerfs est la conduction de l'exci- tation et en dernière analyse l'impression sensorielle productrice d'exci- tation; cette conduction n'est pas l'apanage de neuroblastes, mais peut être dévolue à des cellules indifférentes quelconques. Cette causalité, de même essence que celle qui produit un muscle, un tendon, etc., est d'ordre histo- génique. Mais si l'on cherche à s'expliquer non plus seulement la genèse du nerf, mais encore sa direction et sa destination, c'est-à-dire ses rapports avec l'ensemble de l'organisme, il faut faire appel à une causalité morpho- génique. C'est qu'en effet la relation entre l'impression sensorielle et la con- traction ne peut s'établir, par l'intermédiaire de nerfs, que dans le cadre d'une organisation déterminée dans laquelle les organes des sens et les muscles ont un plan marqué d'avance par le développement morphologique de l'embryon. Chez les Polypes, une excitation sensorielle partie d'un point quelconque de la périphérie sensible peut parvenir par des trajets différents à travers les voies nerveuses irrégulières jusqu'à des points quelconques d'une musculature diffuse. Mais le privilège de certains trajets devient inévitable, le trajet des nerfs définitifs se détermine par la différenciation morphologique de la musculature. Les organes nerveux cellulaires ou centro- nerveux ne se développent qu'ensuite sur le parcours des voies nerveuses conductrices. Il en est ainsi non seulement pour les ganglions isolés des Ver- tébrés, mais même pour le névraxe. L'antériorité du développement du névraxe sur celui des nerfs dans l'on- togenèse n'est qu'une contradiction apparente à cette règle; ce n'est là qu'un phénomène cœnogénétique, sans valeur phylogénique ; car on sait que dans la série phylogénique les nerfs apparaissent avant les organes centraux. D'ailleurs, l'étude embryogénique des principaux groupes de Bila- téraux inférieurs (Vers, Arthropodes, Mollusques), celle des Turbellariés notamment, montre que le névraxe doit être considéré comme une formation ganglionnaire interposée sur le trajet de nerfs unissant les organes senso- riels et les muscles : formation qui, comme le cerveau, est en rapport étroit avec les organes sensoriels et leurs nerfs, ou qui, comme les ganglions post- oraux et la moelle, est venue secondairement compliquer la voie des nerfs périphériques. Les conclusions générales suivantes terminent le mémoire. Il n'y a pas d'éléments préformés producteurs des nerfs; le matériel formateur des nerfs n'est déterminé que par des influences extérieures, au point de vue tant de l'histogenèse que de la distribution topographique. Les causes de la formation des nerfs sont : la conduction de l'excitation, agissant histogéné- tiquement, produisant le tissu nerveux ; les conditions morphologiques de l'organisme, exerçant une influence formelle sur les nerfs, déterminant leur trajet. — A. Prenant. Pedasclienko (D.). — Le développement des nerfs des muscles de l'œil. — Bien avant que la coloration spécifique des neurofibrilles soit applicable, les ébauches des nerfs moteurs de l'œil (oculo-moteur, pathétique, abducteur) se présentent comme des plasmodesmes à peine distincts de ceux du mésen- chyme ambiant. Un peu plus colorés que ceux-ci, ces plasmodesmes ner- veux sont surtout reconnaissables par leur orientation parallèle à la direc- tion du nerf. Bientôt la cellule du plasmodesme nerveux se distingue par sa forme allongée, la colorabilité nettement plus grande de son cytoplasme, 458 L'ANNEE BIOLOGIQUE. la forme et la taille de son noyau. Tantôt la cellule est isolée, tantôt on en trouve plusieurs réunies en un syncytium et formant une chaîne cellulaire. D'où viennent ces cellules, on ne peut le dire et on doit se l)orner à consta- ter leur apparition sur place dans le mésenchynie. Selon la proposition de V. KuPFFER et de Gast ou peut désigner ces cellules du nom de « neuro- cytes », sans décider si ces neurocytes sont équivalents on non aux « cellules nerveuses » d'APATiiv, c'est-à-dire s'emploient à la formation des libres ner- veuses ou ne sont que des cellules annexielies d'enveloppe. Ces neurocytes sont très abondants dans le mésenchyme ; car ce mésenchyme peut produire des voies conductrices de nature indubitablement nerveuse, dont beaucoup ne deviendront pas des nerfs définitifs et ne peuvent être regardés non plus comme des vestiges de nerfs disparus. C'est qu'en effet il y a non seu- lement de nombreuses variations individuelles quant aux rameaux et ana- stomoses des nerfs définitifs; mais encore il se forme des ramifications et des branches accessoires nerveuses, qui sont transitoires et n'existent que dans la période embryonnaire. Même les nerfs définitifs, qui sont des fais- ceaux de fibres bien compacts unissant le centre nerveux à l'organe péri- phérique, n'apparaissent pas sous une forme et avec une direction aussi précises. Les premières ébauches des nerfs sont, en effet, diffuses et ne sui- vent que dans leur ensemble une direction donnée. Un nerf aussi mince et aussi bien délimité que l'abducteur a une ébauche beaucoup plus large ; au- trement dit, il se forme dans la direction principale du nerf un certain nombre de voies conductrices, dont Tune prend le pas sur les autres; celles-ci sont absorbées par la voie principale ou bien s'atrophient. Le réseau des plasmodesmes du mésenchyme est donc le substratum morphologique des connexions qui s'établissent entre les centres des muscles moteurs ocu- laires et les organes péripliériques (cavités céphaliques et leurs muscles). C'est sous rinfluenee des actions réciproques exercées à partir de ces cen- tres et de ces organes périphériques que des plasmodesmes du mésenchyme se différencient en voies nerveuses. [Il s'agit donc, dans cette description, d'un développement des nerfs par autodilïërenciation et sur place, suivant un mode qui est une des nombreuses variantes de la théorie caténaire et qui en est même la forme la plus abso- lue. Il n'empêche que cette théorie, qui fait naître les nerfs indépendam- ment des centres nerveux, doit envisager et expliquer leur raccord avec ces centres, avec les cellules nerveuses. Or, de ce raccord, la description de P., si parfaite à tous autres égards, histologiquement si véridique, ne dit rien que d'approximatif et d'insuffisant au point de vue histologique; il y a là une regrettable lacune dans cet intéressant travail]. — A. Prenant. Meiklejohn (Miss F.). — Sur l'innervation du tissu nodal du cœur des mammi/rres. — Le problème de l'innervation du tissu nodal du cœur est encore très controversé et loin de trouver sa solution définitive. £t cepen- dant il a une grande importance pour la question de l'origine neuro- ou myogène du cœur. Tawara a décrit des filets nerveux et des ganglions au voisinage du nœud qui porte son nom. D'autres auteurs ont signalé la pré- sence des éléments nerveux au niveau du nœud sino-auriculaire et dans la valvule de Thébésius. L'auteur a bien vu des terminaisons nerveuses dans le nœud sino-auriculaire du singe mais pas chez l'homme. Au niveau du nœud de Tawara et du faisceau de His on peut, d'après l'auteur, voir quel- ques filets nerveux, mais ni plexus proprement dit, ni terminaisons nerveu- ses. — M. Mendelssohn. XIX. - SYSTÈME NERVEUX. 459 P) Physiologie. ■Ver-worn(Max). — Excitation et parah/sie. Physiolo;/ie (jéiiérale des ac- tions excitatrices. — Dans cet important travail l'auteur fait une synthèse, avec addition de faits nouveaux, de ses propres travaux et de ceux de ses élèves sur la physiologie générale des actions exercées par l'excitation du nerf. Il y résume et discute les plus grands problèmes de la physiologie du nerf. Les recherches personnelles de l'auteur tiennent une place importante dans ce domaine scientifique. L'ouvrage se divise en onze chapitres. Après des considérations générales brèves où l'auteur dévoile ses tendances, il traite dans le premier chapitre l'historique de la question de l'irritabilité depuis Haller et l'école vitaliste jusqu'aux théories cellulaires de Virchow et riiypothèse de « Mneme » de Semon. Les deux chapitres suivants sont consacrés à l'exposé de la conception et de la caractéristique spéciale de l'irritant dont il étudie la qualité et l'inten- sité. Il discute la loi de Weber-Fechner et établit pour la fibre nerveuse la loi du tout ou rien d'après laquelle les excitants d'intensité variable déterminent toujours dans la fibre nerveuse des excitations d'intensité égale. L'intensité liminale des excitations paraît donc être généralement la même quelle que s'oit l'intensité de l'irritant. Il divise toutes les substances irritables en deux catégories : celles qui, comme la fibre nerveuse, obéissent à la loi du tout ou rien, et celles dont l'effet réactionnel varie suivant l'intensité de l'exci- tant. Les premières constituent un système isobole, les secondes présentent un système hétèrobole. Dans les chapitres suivants l'auteur traite le processus et les effets géné- raux de l'excitation, il étudie minutieusement la conduction de l'excitant, la période réfractaire, la fatigue, l'interférence des actions des irritants et les décharges rythmiques. Très intéressantes sont ses considérations générales sur l'innervation réciproque. Celle-ci consiste dans la conduction, avec des intensités inégales, d'une excitation appliquée à un point unique et se rendant vers deux régions réceptrices dont une est excitée et l'autre inhibée. L'inhi- bition a lieu lorsque cette dernière région se trouve déjà dans un état d'ex- citation préalable. Cette région réceptrice peut ne pas réagir du tout, du moins apparemment, si au moment de l'arrivée de l'excitant elle se trouve au, repos. C'est par l'innervation réciproque que s'explique l'inhibition des antagonistes qui accompagne la contraction réflexe d'un groupe muscu- laire. D''après la théorie de V. l'inhibition se' produit par interférence de l'excitant nouveau avec les impulsions motrices précédentes. Il se produit ainsi un rythme nouveau d'après lequel Texcitation produite tombe toujours dans la phase réfractaire de l'excitation précédente. C'est la rythmicité des excitations qui conditionne la période réfractaire. De tous ces faits l'auteur déduit ses conceptions intéressantes du processus de la paralysie de la fibre nerveuse. L'asphyxie, la fatigue, et la narcose du nerf ne sont que des paralysies par défaut d'oxygène. Ce sont des paralysies oxydatives. Le der- nier chapitre traite les fonctions spécifiques des systèmes vivants et donne un aperçu général sur l'énergie spécifique des nerfs. Le livre tout entier est empreint d'une grande originalité et se distingue par des idées géi..jrales et par une analyse critique des faits et des théories. L'importance et la nou- veauté des matières dont cet ouvrage traite en font un des livres les plus documentés que l'on puisse recommander aux biologistes qui s'intéressent à la physiologie générale des nerfs. — M. Mendelssohn. Stubel (HJ. — ■ Modifications morphologiques du nerf excité. — Poursui- 4G0 L'ANNEE BIOLOGIQUE. vant (les recherches antérieures, l'auteur montre que l'excitation prolongée, électrique ou mécanique, du nerf sciatique de la grenouille et du crapaud produit dans la myéline des altcn-atiousqui consistent dans un élargissement des mailles du réseau que Ton décèle dans la myéline après fixation du nerf par l'alcool absolu. L'intensité de l'excitation ne paraît pas influer d'une manière ap])réciable sur le degré de cet élargissement, qui ne se produit pas dans les nerfs excités en état de narcose par la cocaïne ou dans les nerfs refroidis malgré que l'excitabilité du nerf est conservée. Le réseau ne pré- existe pas dans la myéline d'un nerf qui n'est pas fixé, et ne devient visible qu'après la fixation du nerf. Les mailles du réseau varient suivant le fixateur et ressortent le mieux après la fixation par l'alcool absolu. Ces faits s'expli- quent par là, que la myéline du nerf frais non fixé est morphologiquement homogène tandis que les fixateurs précipitent dans la myéline les substances albuminoïdes sous forme d'un réseau. — M. Mendelssohn. b) Lapicque (M. et M™^) et Legendre. — Sur les aUérations de la gaine de myéline 'produites par divers poisons nerveux. — Les auteurs ont constaté que diverses substances anesthésiques (éther, chloroforme, cocaïne, etc.) provoquent un gonflement de la gaine de myéline des fibres nerveuses et pro- duisent en quelque sorte une obstruction de la fibre. Il en résulte une diminu- tion de l'excitabilité nerveuse. Le nerf débarrassé de son poison peut rede- venir normal et excitable. Ces faits tout nouveaux contribuent à renseigner sur le fonctionnement du nerf et sur le mode d'action des anesthésiques. — M. Mendelssohn. a) Lapicque (L. et M.) et Legendre (R.)- — Chanf/ement d'excitabilité des nerfs conditionné par une altération de leur (jaine de myéline. — Contri- bution importante à la question du fonctionnement normal du nerf. Les auteurs ont constaté que, sous l'action du chloroforme, les modifications fonc- tionnelles du nerf de grenouille (élévation de la rhéobase et diminution de la chronaxiej s'accompagnent toujours d'importantes variations structurales. L'aspect morphologique du nerf change : la myéline gonfle et devient brillante; sa réfringence augmente d'abord et diminue ensuite; la myéline gonflée présente des bosselures qui sont très marquées au niveau des étran- glements de Ranvier. Lorsque ces excroissances de myéline prennent de très grandes dimensions, ce qui peut arriver avec une solution chlorofor- mique assez concentrée, ils peuvent couper complètement le cylindraxe. A ce moment le nerf devient inexcitable. En général les altérations structu- rales comme les modifications de l'excitabilité sont réversibles. La circula- tion de l'eau physiologique pure peut rétablir l'état initial du nerf lorsqu'il n'est pas, bien entendu, complètement détruit. L'éther, la coca'ïne agissent de la même façon. Toutes les substances qui modifient la chronaxie du nerf altèrent également l'aspect morphologique de la myéline. — M. Mendelssohn. Nageotte (J.). — (Quelques remarques sur la soi-disant altération de la gaine de myéline, conditionnant un changement de l'excitabilité des nerfs. — L'auteiir s'élève contre les expériences de Lapicque et Legendre ten- dant à démontrer que lanesthésie générale modifie les fibres nerveuses myéliniques et fait varier l'excitabilité du nerf à la suite des épaississe- ments qui compriment et même peuvent sectionner le cylindraxe. D'après l'auteur ces altérations de la myéline n'existent pas. Ce sont simplement des plis qui apparaissent très tardivement même avec l'application d'une solu- tion forte de cocaïne. Il est très possible, sinon probable, que ces déforma- XIX. — SYSTEME NERVEUX. 461 tions tardives ne se produisent pas dans des conditions entièrement physio- logiques mais qu'elles sont favorisées par les conditions mécaniques dans lesquelles les expériences de Laplcque et Legendre ont été exécutées. L'épaississement diffus de la gaine de myéline et les épaississements cir- conscrits des excroissances dont relèvent les modifications de l'excitabilité du nerf ne seraient que des phénomènes secondaires mécaniques, et non des altérations primitives de la myéline. Leur cause immédiate serait une contraction du protoplasma dans les gaines. L'auteur émet cette explication avec les plus grandes réserves. Il la considère cependant comme étant assez bien d'accord avec ce que l'on sait de l'action générale des anesthésiques sur le protoplasma et ne la croit nullement en désaccord avec la réversibilité. — M. Mendelssohn. Noïca. — Éludes sur les réflexes. — L'auteur insiste sur l'importance que pourrait avoir l'étude de la circulation artérielle considérée dans ses rap- ports avec l'intensité des réflexes tendineux et périostiques. Ces derniers augmentent d'intensité dans un membre hyperémié et le procédé d'iENDR.vs- siK, d'après lequel le réflexe rotulien apparaît plus nettement chez les in- dividus auxquels on demande de faire un effort en tirant sur leurs deux mains, consisterait tout simplement dans l'accélération de l'activité cardiaque et dans l'envoi d'une plus grande quantité de sang artériel dans le membre exploré. Les observations de l'auteur lui permettent d'affirmer que la pro- duction d'un réflexe tendineux ou périostique a un effet modérateur sur un réflexe voisin du même côté de la moelle situé plus bas et un effet d'arrêt sur le réflexe voisin de l'autre côté de la moelle. Cette action modératrice est exercée par le faisceau pyramidal de la moelle. L'anémie d'un membre in- férieur parla bande d'Esmarch abolit le réflexe rotulien et produit à sa place un réflexe controlatéral des adducteurs, même avant que le réflexe rotulien soit aboli complètement. Il en est de même pour les mouvements de dé- fense inconscients. — M. Mendelssohn. Piéron (Henri). — Le temps de latence et la localisation des réflexes. — L'auteur insiste avec raison sur la notion du temps de latence dans la ques- tion, toujours si controversée et si obscure, de la localisation, chez l'homme, des diverses catégories des réflexes. 11 a déterminé le temps de latence du réflexe achilléen et il a trouvé que sa durée est de 40 à 50 millièmes de se- conde avec un retard du déplacement du pied par rapport au début de la contraction des jumeaux. La brièveté du temps de latence des réflexes ten- dineux chez l'homme est un argument très sérieux en faveur de l'origine médullaire de ces réflexes et parle contre leur origine mésencéphali(|ue ainsi que contre leur nature myogène. — M. Mendelssohn. Drabowitch ("W.). — Sur le temps de latence du réflexe plantaire. — Les recherches faites au laboratoire de psychologie physiologique de la Sorbonne ont montré que le temps de latence du réflexe plantaire provoqué par excitation électrique oscille autour de 23 centièmes de seconde. Ce réflexe est donc .incomparablement plus lent (jue les réflexes tendineux dont la période latente n'est que de 4 centièmes et le réflexe de clignement de l'œil dont le temps perdu atteint à peine 8 centièmes de seconde. Le temps de latence réflexe paraît plus court chez les femmes dont la durée de réac- tion volontaire est plus longue. 11 importe de noter que toutes ces expériences n'ont été faites que sur le réflexe plantaire de flexion. — M. Mendelssohn. 462 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Matula (J.). — Modifications corrélatives de l'excilabililé réflexe. — L'excitabilité réflexe chez l;i grenouille peut être modifiée à la suite de divers facteurs. Elle augmente dans une patte postérieure d'un enté à la suite de la section des racines motrices du sciatique du côté opposé et dimi- nue à la suite de la section des racines postérieures. L'excitation électrique ou mécanique d'une moelle qui est en connexion avec le cerveau diminue et peut même abolir l'excitabilité réflexe de la moelle dans la partie située au-dessous du point excité. Si l'excitation est suivie d'une section de la moelle l'abolition de l'excitabilité réflexe peut être définitive tandis qu'elle peut n'être que passagère si la moelle reste en connexion avec le cerveau. — M. Menuelssuhn. Elrington (G.). —La manière dont se comporte V excitabiiité réflexe dans l'empoisonnement striichnique et la loi du « tout ou rien ». — L'auteur insiste dans ce travail sur la valeur biologique de la loi du « tout ou rien » d'après laquelle la fibre nerveuse réagit toujours avec une intensité maximale aux excitations efficaces quelle que soit leur intensité. Il croit que cette loi a une importance capitale pour l'analj'Se et l'entendement de l'activité des centres nerveux. Il a entrepris des recherches dans le laboratoire de l'Uni- versité de Bonn ayant pour but de déterminer la manière dont se comporte l'excitabilité réflexe, c'est-à-dire le nerf sensitif dans l'empoisonnement strychnique vis-à-vis de la loi du tout ou rien. Les expériences instituées sur la grenouille strychnisée ont montré que cette loi est également valable pour la fibre nerveuse sensitive et par conséquent pour l'excitabilité réflexe de la moelle. — M. Mendelssohn. Fredericq fHenri\ — Disparition bruscpie de la condiiclil/ililé à la suite d'une compression prolongée ou progressive s'excrçant sur les troncs nerveux. [La loi du « Tout ou Rien » est-elle applicable aux forces nerveuses?]. — L'au- teur étudie comment se comporte la conductibilité dans le nerf sciatique de la grenouille quand ce nerf est soumis à l'action d'une compression méca- nique, s'exerçant sur une partie plus ou moins étendue de son trajet. La conductibilité reste entière pendant un certain temps pour les excitations électriques intenses ou faibles, quelle que soit la valeur de la compression à laquelle le nerf est soumis. Dès que, par adjonction d'un poids, même très minime, cette conductibilité est altérée, elle disparait brusquement. En sup- primant la compression, on observe la restitution brusque et complète de cette conductibilité. Il en est de même si on soumet le nerf à l'action pro- longée d'un poids capable de déterminer une disparition de la conductibi- lité, mais au bout de quelques minutes seulement. Ici encore la conducti- bilité reste intacte au début, puis disparait subitement. Après la suppression de la compression, la restitution est également totale et instantanée. Ces résultats démontrent, comme dans le cas de la narcose et de Tasphyxie, que la fibre nerveuse fraîche est un système « isobole » de Verworn, c'est-à-dire un système qui, quel que soit l'intensité de l'excitant, montre toujours une égale intensité dans la décharge de leur énergie et qui obéit ainsi à la loi du « Tout ou Rien ». — V. Moycho. Unger (R.). — liecherches sur l'influence de solutions inorganiques sur les processus d'oxydations et l'activité réflexe de la moelle isolée de gre- nouille. — Les recherches de l'auteur montrent l'influence que certaines solutions inorganiques exercent à un degré différent sur les processus d'oxydation et sur la réflectivité de la moelle. Les solutions' hypotoniques de XIX. — SYSTÈME NERVEUX. 463 NaCl ne modifient pas les oxydations de la moelle entourée de la pie-mère mais inhibent l'excitabilité réflexe. Cette inhibition se fait du reste d'une manière réversible. Les solutions hypertoniques augmentent l'intensité des oxydations de la moelle ; quant à l'excitabilité réflexe, elle augmente d'abord et diminue ensuite. Si la moelle n'est pas protégée par la pie-mère, ses oxydations diminuent dans les solutions hypotoniques et n'augmentent pas dans les solutions hypertoniques. La pie-mère empêche l'inhibition de la moelle. Les sels de calcium diminuent les oxydations et inhibent Texcita- bilité réflexe. Il n'existe pas de rapport direct entre les processus d'oxyda- tion de la moelle et son excitabilité réflexe. Ces deux fonctions sont indé- pendantes Tune de l'autre. — M. Mendelssohn. Brunacci (Bruno) et Sanctis (Tullio de). — La fonction de sécrèlion de la parotide chez Vhomme. Influence inhibitrice de l'activité psijcJiique sur la quantité et la qualité de la salive sécrétée. — Les auteurs se sont pro- posé, dans une série d'expériences, de rechercher l'inhibition psychique de la sécrétion salivaire par des excitants chimiques et d'étudier le mécanisme de cette inhibition. Ces recherches diffèrent des travaux de Pawloff et de ses élèves qui ont démontré depuis longtemps l'influence du psychisme sur la sécrétion salivaire mais qui n'ont eu en vue que l'action excitatrice du psychisme sur le réflexe salivaire. 11 résulte des recherches des auteurs que l'activité intellectuelle — en faisant calculer (multiplications et divisions de plusieurs chiffres) ou lire (en italien et en français) le sujet en expérience — exerce une action inhibitrice manifeste sur la sécrétion salivaire de la parotide. La quantité de salive sécrétée par cette glande diminue notable- ment (environ 50 pour 100). La salive « d'inhibition » diffère qualitativement de la salive normale ; elle contient un plus grand nombre d'électrolithes et présente une plus grande alcalinité. Il existe probablement un mécanisme d'inhibition différent pour le contenu en eau et en substances salines de la sécrétion parotidienne soumise à l'action inhibitrice du travail mental. Ces recherches amènent les auteurs à admettre l'existence de centres inhibi- teurs et de fibres inhibitrices de la sécrétion salivaire. — M. Mendelssohn. a) Misla-wsky (N.). — -Ic^îo» du curare sur l'appareil terminal nerveux des muscles striés. — Expériences faites sur des muscles gastrocnémiens des chats (in vivo) et de la grenouille (sciatique et gastrocnémiens). Les courants d'action biphasés ont été dérivés de ces muscles à l'aide d'un galvanomètre à corde. Il résulte de ces expériences que la durée de l'excitation de la plaque termi- nale du muscle est considérablement augmentée par le curare avant que la paralysie soit complète. La vitesse de propagation de l'excitation dans le nerf avant et après la curarisation n'est pas changée ou du moins n'est pas modifiée d'une façon appréciable. Les courants d'action présentent certaines déformations dues à ce qu'une partie des fibres musculaires est déjà mise hors d'action tandis que celles qui réagissent encore ne le font pas simul- tanément. — M. Mendelssoux. b) Mislawsky (N.). — Quelques exjiériences sur les courants d'action du nerf. — Série d'expériences intéressantes ayant pour but d'éclairer la ques- tion de « l'interférence » de deux excitations portées sur un nerf en deux points de sa longueur. Cette question a été étudiée par divers physiologistes depuis longtemps sans toutefois aboutir à une solution définitive. L'auteur excitait les nerfs sciatiques de la grenouille avec de simples chocs d'induction simultanément en deux points et observait les courants d'action des nerfs 464 L'ANNEE BIOLOGIQUE. avec le galvanomètre à corde. Les excitations maximales ont donné des résultats nets tandis que les résultats obtenus avec des excitations submaxi- males étaient très inconstants et ne permettaient aucune conclusion. Il résulte de ces expériences que, si un nerf est excité en deux points de sa longueur simultanément ou si les deux excitations sont séparées par un intervalle qui ne dépasse pas la période réfractaire — les deux ondes qui se rencontrent sont éteintes et n'ont aucun effet sur les ondes qui se propagent de ces points dans le sens contraire. Chemin faisant, l'auteur reconnaît qu'il n'est pas possible de séparer l'excitabilité de la conductibilité, il n'est pas possible non plus de se figurer une excitation du nerf sans un courant d'ac- tion. C'est, dit-il, un signe d'excitation, la révélation du processus de l'exci- tation et de sa marche dans le temps. — M. Mendelssohn. Beck lA.). — Phénomènes électriques dans le système nerveux central de la gi-eiiouille. — Deux points quelconques de l'axe cérébro-spinal présentent une différence de potentiel électrique. C'est le courant dit de repos. Rare- ment les deux points dérivés au galvanomètre sont isopotentiels. La direc- tion du courant de repos est dans la majorité de cas ascendante, rarement descendante. La force électromotrice de ce courant est variable suivant les points dérivés; elle diminue par défaut d'oxygène et augmente sous l'action de la strychnine. L'excitation efficace d'un tronc nerveux produit dans le système nerveux central un courant d'action biphasique qui doit être envisagé comme un phénomène concomitant de l'état actif du système nerveux. Parfois l'excitation unique avec un choc d'induction ou avec fermeture ou ouverture du courant galvanique ne provoque qu'une seule déviation dans un sens déter- miné. L'excitation tétanisante de la portion centripète du nerf sciatique pro- voque des déviations galvanométriques ^de la corde dans le galvanomètre à corde) très caractéristiques : une déviation principale avec quelques petites déviations. On obtient des déviations galvanométriques aussi à la suite des excitations mécaniques de la peau. Tous ces courants d'actions quoique de forme variable et irrégulière sont l'expression de l'activité des centres ner- veux. — M. Mendelssohn. Clementi (Antonino). — Conlribiilion à V étude des fonctions autonomes de la moelle épinière. — Contribution intéressante à l'étude de l'autonomie de la moelle épinière. Le problème de l'indépendance fonctionnelle de l'axe spinal présente sûrement un intérêt tout particulier au point de vue de la physiologie du système nerveux. La disparition progressive, chez les ani- maux supérieurs, de la structure segmentaire et l'apparition des fonctions nouvelles et plus complexes dans des centres nerveux présente au point de vue phylogénétique un phénomène biologique des plus intéressants. Y a-t-il simple centralisation des mécanismes fonctionnels segmentaires ou bien l'évolution de nouvelles fonctions a-t-elle sauvegardé l'indépendance fonc- tionnelle des segments"? Les avis des physiologistes ne sont pas concordants à ce .sujet. L'auteur, ayant institué une série de recherches expérimentales sur la moelle lombaire des oiseaux à l'institut physiologique de l'Université de Rome, a trouvé que la moelle lombaire des oiseaux possède une autonomie fonctionnelle parfaite, grâce à laquelle cette région de l'axe spinal commande les mouvements d'équilibre et de coordination indépendamment des centres supérieurs et par voie réflexe. Le point de départ de ces réflexes se trouve à la surface articulaire des membres. Les mécanismes autonomes peuvent, chez le pigeon nouveau-né, entrer en action 24 heures après sa nais- sance et avant que l'animal soit capable de maz'clier. L'auteur penche donc XIX. — SYSTÈME NERVEUX. 46b pour la théorie de l'autonomie médullaire qui est, d'après lui, unisegmen- taire chez les invertébrés et plurisegmentaire chez les vertébrés. — M. Men- DELSSOHN. Karphis (J. P.) et Kreidi (Alois). — Contribulion à la connaissance de la transmission de la douleur dans la moelle épinière. — Les physiologistes ne sont pas d'accord sur la question de la conductibilité des sensations doloriques dans la moelle épinière. Les uns croient cette conductibilité homolatérale, pour d'autres elle serait croisée. Les uns la localisent dans le faisceau latéral, d'autres dans les faisceaux antérieurs et postérieurs. Le rôle de la substance grise consisterait dans la simple transmission aux faisceaux blancs de la moelle de toutes les impulsions doloriques transmises par les racines postérieures. Les auteurs ont repris la question dans le but de donner une solution à ce problème si controversé. Ils ont institué une série d'expériences sur le chat dont les deux moitiés de la moelle furent section- nées aux différents niveaux. Ces recherches les amènent à conclure que chez les chats immédiatement après la section des deux moitiés de la moelle à des niveaux différents les excitations doloriques peuvent être transmises au cerveau. La conductibilité de la douleur n'est nullement ralentie chez des animaux ainsi opérés. La substance grise joue un rôle important dans la conduction de la douleur. — M. Mendelssohn. Ponzo (M.). — Étude de la localisation des sensations thermiques de chaud et de froid. — Expériences faites sur trois régions différentes du corps : la face antérieure du poignet, la partie moyenne de la face antérieure de l'avant-bras et la partie moyenne de la face antérieure du bras. Ces expé- riences démontrent l'indépendance fonctionnelle des organes nerveux des- tinés à la perception des sensations thermiques de chaud et de froid. Ces deux espèces de sensations présentent une durée diffécênte du temps de réaction, sont influencées différemment par des agents anesthésiques et la distribution des points thermiques dans la peau varie pour l'une et pour l'autre sensibilité. Les erreurs de localisation, qui sont souvent très notables pour les deux perceptions, sont plus prononcées pour le chaud que pour le froid. — M. Mendelssoun. Thorner (W.). — Sur le besoin d'oxygène des nerfs à myéline. — Les nerfs à myéline au repos présentent une augmentation d'excitabilité lors- qu'ils sont dans l'oxygène par rapport à leur excitabilité dans l'air atmosphé- rique. La température n'exerce aucune influence sur ce phénomène. — E. Terroine. Eyster (F. A. E.) et Meek ("W. F.). — Expériences sur l'origine et la propagation du stimulus du ccewr. — Malgré de nombreux travaux, on n'est pas parvenu jusqu'à présenta préciser le lieu d'origine du stimulus moteur dans le cœur. Divers expérimentateurs ont émis des avis très discordants à ce sujet. Les auteurs ont entrepris de nouvelles recherches pour déterminer où naît et comment se propage. dans le, cœur le stimulus moteur. Ils ont em- ployé à cet effet la méthode galvanométrique au moyen de laquelle ils cher- chaient à trouver la région du cœur qui devient la première électriquement négative. Cette région devrait être l'origine de l'impulsion motrice. Il résulte de leurs 98 expériences concordantes faites sur le cœur du chien, laissé en place dans le thorax ouvert, que le stimulus moteur du cœur prend nais- sance dans une région qui correspond anatomiquement au nœud sino-auri- l'année biologique, XIX. 1914. 30 4f)G L'ANNEE BIOLOGIQUE. culaire de Keith et Flacii. De là. Fonde motrice se propage à la zone des l)ouclies veineuses adjacentes et gagne le ventricule de roreillette par des voies différentes. La région du cœur où persistent le plus longtemps les con- tractions agoniques varie chez divers mammifères. Dans un cœur agonisant, lorsqu'il ne bat plus que dans une région très limitée, le .stimulus moteur examiné galvanométriquement se produit encore dans les régions immobiles et débouche comme à l'état normal dans le nœud de Keith et Flack. ' — M. Mendelssohn. Kuno (Yas de Mukden) et Brucke (prof. E. Th.). — Dènumstralion fonctionnelle de l'exUlence du nerf dépresseur chez Ja grenouille. — La dis- tension de l'aorte isolée de la grenouille par l'injection rapide du liquide de Ringer provoque un ralentissement jusqu'à l'arrêt de l'activité cardiaque ou bien un abaissement de la pression sanguine de courte ou même de longue durée. Cette action sur les fibres inhibitrices du pneumogastrique est de nature réflexe. La voie centripète de ce réflexe se trouve dans les fibres sensitives du pneumogastrique. Cette action est donc analogue à celle du nerf dépresseur sur le cœur des mammifères. L'abaissement rapide de la pression sanguine sans modification de la fréquence des battements du cœur est dû probablement à une action réflexe, négativement inotrope du vague, tandis que l'abaissement prolongé de la pression sanguine est proba- blement l'effet d'une vasodilatation réfliexe. En général le réflexe provoqué par la distension de l'aorte chez la grenouille est homolatéral et non croisé. — M. Mendelssohn. = Localisations. Bernheim (H.). — L'aphasie. Conception psychologique et clinique. — Cet opuscule présente un résumé complet des travaux antérieurs de l'auteur sur l'aphasie- avec quelques considérations nouvelles sur cette question qui ne cesse pas de faire l'objet de discussions. Il insiste tout d'abord sur la défi- nition exacte de l'aphasie. Celle-ci tiendrait à un défaut dans la formation du langage intérieur, ou dans la transmission du langage aux noyaux spino- bulliaires. Les images motrices d'articulation des mots n'ont pas leur siège spécial dans la région de Broca comme cela est admis généralement. Le rôle attribué à la circonvolution de Broca dans la production de l'aphasie n'est pas justifié et l'existence des images verbales (visuelles, auditives, motrices) n'est pas démontrée. On n'est donc pas autorisé à édifier sur ces images une théorie de l'aphasie, comme cela a été fait du reste. L'aphasie sous-corticale de transmission n'a pas de centre coordinateur dans l'écorce cérébrale. C'est dans la région sous-corticale de Broca que la voie de cette transmission est spécialisée. Les idées originales de l'auteur apportent une contribution in- téressante au problème fort controversé de l'aphasje. — M. Mendelssohn. Giannuli (F.). — Audiniutité et centres de la parole. — D'une observation détaillée d'un enfant de 14 ans épileptique, paralysé, courbaturé et muet, l'auteur a déduit quelques conceptions intéressantes sur l'audimutité et les centres de la parole. L'enfant n'était pas en état d'articuler un seul mot, mais comprenait les questions qu'on lui posait et répondait par des gestes appropriés. A l'autopsie on trouva porencéphalie bilatérale dans la région rolandique. L'auteur croit pouvoir conclure de cette observation que l'audi- mutité motrice peut être d'origine corticale et peut ne pas être accompagnée de troubles du langage intérieur. Le centre cortical moteur du langage ne XIX. — SYSTEME NERVEUX. 467 serait qu'un centre d'exécution et pas un centre verbal symbolique. L'audi- mutité motrice présente aussi une certaine analogie avec l'apliasie motrice au point de vue de l'éducabilité qui nécessite l'intégrité des centres symbo- liques du côté gauche et des centres corticaux d'exécution du côté droit ainsi que des voies sous-corticales qui relient ces centres entre eux. — M. Men- DELSSOHN. Pfeifer (B.). — Recherches expérimentales sur la fonction de la couche optique. — Recherches faites au laboratoire de Neurologie expérimentale à University Collège à Londres. Après avoir exposé sa technique, l'auteur communique les résullats de ses expériences faites chez 10 singes et chez 35 chats. La lésion et les excitations ont été portées sur la moitié gauche de la couche optique. De ces recherches l'auteur conclut qu'il est erroné de considérer la fonction de la couche optique comme purement sensible ; tout au plus sa région caudale a certain rapport avec la sensibilité. 11 reconnaît à la couche optique certains centres moteurs indépendants d'où s'écoulent des impulsions motrices centrifuges vers la périphérie, particulièrement vers la pupille et vers quelques organes internes. L'auteur pense que la couche optique joue un certain rôle dans l'équilibre du corps et dans son orientation dans l'espace. Mais la délimitation exacte de ces centres dans la couche optique n'est pas encore possible à l'état actuel de la physiologie expérimentale. — M. Mendelssohn. Isenschmid (R.) et Schmitzler (W.). — Localisation des centres régu- lateurs thermiques dans le cerveau moyen. — D'après les auteurs, la ré- gion du troisième ventricule ne contient pas de centre régulateur thermique. Les plus importants centres de la régulation thermique se trouvent dans le tubercule cendré d'où les fibres conductrices de l'excitation se répandent dans la partie caudale du cerveau moyen. La lésion d'une partie de ces fibres ne supprime pas totalement la régulation thermique qui peut encore être assurée par les fibres qui restent intactes. La régulation thermique peut être troublée par des lésions d'autres parties de l'encéphale, mais elle est subordonnée principalement aux centres qui se trouvent dans le tubercule cendré. — M. Mendelssohn. Camus (J.) et Roussy (G.). — Localisation anatomique des lésions de la base du cerveau qui provoquent la polyurie chez le chien. — La lésion qui détermine la polyurie n'intéresse en aucune manière l'hypophyse : l'ablation totale de l'hypophyse ne donne jamais de polyurie. La profondeur de la piqûre, la lésion de la couche optique ou du pédoncule sont sans action sur la production ou l'intensité de la polyurie. L'étendue de la zone dont la lésion détermine la polyurie paraît limitée à la région opto-pédonculaire ; elle siège au niveau de la substance grise du tuber cinereum, au voisinage de l'infundibulum. — E. Terroine. Thomas (André) et Durupt (A.). — Localisations cérébelleuses. — Ce livre très documenté résume et discute les, faits relatifs aux localisations cé- rébelleuses. On y trouve non seulement l'exposé critique de la question mais aussi les recherches personnelles des auteurs qui tiennent une place importante dans le domaine de physiologie du cervelet. — Dans leurs expé- riences sur le chien et sur le singe les auteurs ont eu pour but de recher- cher, dans l'écorce cérébelleuse, des centres affectés à des régions limitées du corps et de préciser le rôle physiologique de ces centres. Et ce but a été 468 L'ANNEE BIOLOGIQUE. en iîrande partie atteint. Il résulte de ces expériences que la musculature des diverses parties du corps possède des centres corrcsijondants dans diflë- rentes régions de l'écorce cérébelleuse. Le vermis contient des centres pour les muscles de la tcte, du cou, du tronc, de la queue. Les muscles des mem- bres sont représentés dans des centres de chaque hémisphère cérébelleux homolatéral. II existe un centre pour le membre supérieur et un centre pour le membre inférieur. Il y a même des centres secondaires pour divers groupes musculaires ou plutôt pour divers mouvements (extension, flexion ; abduction, adduction; rotation en dedans, rotation en dehors). Ce sont des centres de direction. Bref l'écorce du cervelet, comme celle du cerveau, pos- sède des centres moteurs affectés à diverses parties du corps.* Le cervelet serait donc soumis comme le cerveau à la loi générale des localisations. — M. Mendelssoun. a) Greggio (E.). — Sur les localisations du cervelet. — Des expériences de l'impression du cervelet, faites par l'auteur dans le but d'étudier les phéno- mènes cliniques consécutifs aux tumeurs de l'organe, lui ont permis de rele- ver de nombreux pliénomènes de localisation, contrôlés, puis confirmés par l'examen anatomo-pathologique. Chez les chiens dont le lobus anterior a été blessé profondément, on observe un état d'agitation ou de faiblesse générale, absent chez les animaux normaux. Parfois, on trouve en même temps un affai- blissement delà musculature de l'œil. La blessure du lobulus s i mplex axnène des phénomènes presque constants dans la musculature du cou : rétroflexion de la tête; extension de la tête en avant ou abaissement; contractions pério- diques des muscles du cou; rotation de la tête d'un côté, etc. A la blessure du lobulus a/isiformis succèdent des phénomènes spéciaux aux membres, du même côté que la blessure, avec exclusivité du membre antérieur si c'est le crus /qui a été blessé, ou du membre postérieur si c'est le crus II (extension énergique des membres; contractions anormales; position de « salut mili- taire », etc.). Si le lobulus S de van Rijnberk a été blessé, on voit se mani- fester un phénomène particulier : des mouvements anormaux de latéralité du bassin sur la colonne vertébrale. Lorsque plusieurs lobules sont blessés simultanément (simplex, ansiformis, paramedianus) on observe, outre les phénomènes relatifs à la lésion de chacun d'eux, un^ exagération dans la manife-station des phénomènes mêmes. — M. Boubier. b) Greggio (E.)- — Contribution expérimentale à l'étude des localisations cérébelleuses. — Expériences tendant à démontrer l'existence des localisa- tions dans le cervelet du chien. Confirmation des expériences analogues de BoLK et de van Rijnberk. L'auteur a remplacé dans ces recherches la mé- thode d'excitation ou d'extirpation par un procédé nouveau qui consistait dans l'introduction de tiges de laminaire sous la dure-mère de l'animal en expérience. On obtenait par ce procédé des compressions localisées de la substance cérébelleuse. Ces expériences ont montré que des régions déter- minées du cervelet sont en relation avec des groupes musculaires spéciaux. Le résultat de ces expériences concorde du reste avec ceux qui ont été obte- nus par d'autres à l'aide d'autres procédés. - M. Mendelssohn. c. Organes de sens. a) Structure. Bugnion (E.) et PopofF (N.). — Les yeux des Insectes nocturnes. — Les XIX. — SYSTEME NERVEUX. 469 yeux de certains Insectes nocturnes ou crépusculaires émettent une phospho- rescence comparable à celle des yeux des Chats et des Hiboux. Les auteurs ont étudié avec soin la structure des organes visuels d'un certain nombre de ces Insectes {Deilephila, Saliirnia, Lasiocnmpa, Phlogopliora, Ori/ctes, etc.). Ce qui caractérise surtout les yeux de ces Insectes c'est l'arrangement des pinceaux trachéens qui remplissent les interstices des rétinules dans le fond de l'œil; ces pinceaux jouent le rôle d'un tapetum ou miroir réflecteur. On constate en même temps une épaisseur plus grande de la rétine que chez les Insectes diurnes. Les rétinules sont divisées en deux segments, un étroit et un épais. Ces structures auraient pour effet de permettre aux rayons réfléchis dans le fond de l'œil d'impressionner une deuxième fois les élé- ments récepteurs sur une hauteur plus grande, c'est-à-dire avec plus d'in- tensité. Les yeux nocturnes renferment aussi peu de pigment, et les gra- nulations pigmentaires, réparties dans des cellules très hautes, peuvent se déplacer très facilement. L'absence de pigment dans le fond de l'œil, lorsque la rétine est accommodée pour la vision nocturne, explique le fait bien connu de l'éblouissement produit par une lumière sur les Insectes noc- turnes. Quant à l'utilité du tapetum, l'idée la plus plausible est que, réfléchis par le réseau trachéen, les rayons renvoyés du fond de l'œil impression- nent une deuxième fois les cellules visuelles. La vision dans la demi-obs- curité serait, grâce à cette réflexion, notablement renforcée (Exner). — F. Henneguy. Leplat (Georges). — Les plastosomes des cellules visuelles et leur rôle dans la différenciation des cônes et des bâtonnets. — Négligeant, comme bien étudié par Lebùucq, le rôle des corpuscules centraux et du filament dans la formation des cônes et des bâtonnets, L. s'est borné à étudier la destinée des plastosomes des cellules rétiniennes au cours du développement. Ceux-ci, d'abord uniformément répartis dans toute l'épaisseur de l'épithélium réti- nien, se localisent ensuite dans certaines strates, surtout dans les futures cellules ganglionnaires et à l'extrémité interne des cellules visuelles. Quand apparaissent les bourgeons cytoplasmiques, premières ébauches des cônes et des bâtonnets, le protoplasme y entraîne de nombreux grains plastochon- driaux. Plus tard se forme dans chaque bourgeon une goutte de graisse dis- taie; le bourgeon représente alors le seul segment interne. Plus tard se développe le seul segment externe, au delà de la goutte de graisse ; il est envahi par les plastosomes, qui y forment autour du filament un manchon d'abord divisé en disques, puis compact. A ce moment d'ailleurs il ne s'agit plus de vrais plastosomes, mais de grains chromophiles plus évolués. — A. Prenant. Levi (G.). — Nouvelles études sur le développement des cellules visuelles chez les Amphibiens. — L. rappelle qu'il a déjà décrit (1901) le développe- ment des cellules visuelles des Amphibiens, et montré notamment que Par ticle externe des cônes et bâtonnets se forme comme un bourgeon protoplas- mique, qui se remplit de granules réfringents et intensément colorables, bientôt disposés en filaments superposés de plus en plus nombreux, lesquels sont la coupe optique d'autant de disques. Plusieurs auteurs (Leboucq 1909, Magitot 1910, Mawas 1910, Leplat 1913) ont considéré ces granules et les disques qui en dérivent comme de nature mitochondriale. Pour L. il n'en est pas ainsi, pour diverses raisons : les chondriosomes forment un amas plus profondément situé que l'article externe ; la forme de disques ne se rencontre dans aucune autre formation chondriosomique [cependant c'est 470 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. celle aussi du chondriome qui engaîne la pièce intermédiaire des spermies] ; les réactions de fixation et de coloration des disques ne sont pas celles du cliondrionie, et leur affinité pour les matières colorantes dépasse de beau- coup celle des chondriosomes. L'article externe est une sorte de formation cuticulaire, voisine des bordures striées, des membranes basales, etc. ['?J. Les chondriosomes s'amassent dans l'article interne, où ils forment l'ébau- che de l'ellipsoïde de cet article et où ils se conservent avec leurs caractères essentiels. — A. Prenant. Kolmer ("W.). — Sur ridstologie des membranes de Vœil. — A signaler dans cette note la confirmation de la présence d'un appareil cilié centro- corpusculaire dans l'épaisseur des cônes et des bâtonnets. Il se compose : d'un filament externe situé dans l'article externe, et d'un filament interne situé dans l'article interne (vus successivement par K., Held, Retzujs); d'un diplosome placé à l'union des deux articles (décrit par Furst, Leboucq, Seefelder, Held). Tout aussi bien que la méthode de l'hématoxyline au fer, l'imprégnation argentique selon le procédé de Bielschowski-Pollak met cet appareil en évidence. — A. Prenant. "Vitali (G.). — Sur un nouvel organe des sens dans l'oreille moyenne des oiseaux. — Cet organe a la forme d'une vésicule ovoïde, d'un diamè'tre d'un millimètre ou plus, suivant les espèces. Il est situé contre la paroi interne de l'oreille moyenne, près de l'articulation de l'os carré avec l'occipital laté- ral. Dans .sa cavité on trouve une sécrétion qui donne les réactions de la mucine et sa paroi se compose d'une conjonctive et d'une couche épithé- liale. Cet organe des sens se développe à partir d'un épaississement ectoder- mique de la marge dorsale de la première fente branchiale. Cet épaississe- ment se transforme d'abord en une fossette, puis en une vésicule située à l'extrémité de l'espace tubo-tympanique, auquel elle reste toujours unie dans son évolution ultérieure. Selon les recherches expérimentales de V., cet organe a une très grande importance pour le vol, car sa cautérisation bilatérale abolit graduellement cette fonction ou la réduit dans une forte me- sure. — M. Boubier. Mo Indoo (N. E.). — Sens olfactif de l'abeille. — Les abeilles montrent des réactions positives, c'est-à-dire se rapprochent de l'objet expérimenté, quand celui-ci est du miel, du pollen, des fleurs de Lonicera ou des aiguil- lons d'abeilles. Elle est négative pour nombre d'autres odeurs expérimentées. Les faux-bourdons sont un peu plus sensibles que les ouvrières (temps de réac- tion : un peu moins de 3 secondes chez les premiers, un peu plus de 3 secondes chez les derniers). Les reines sont les moins sensibles (temps de réaction : près de o secondes). — L'auteur a cherché, par des mutilations méthodiques, à déterminer le siège de l'odorat. — • Des pores olfactifs très nombreux forment des groupes, dont un à la base de chaque aile, plusieurs sur les divers points des pattes et certains sur le dard et sa gaine. Leur nombre total est en moyenne de plus de 2.600 chez le faux-bourdon, de plus de 2.200 chez les ouvrières et de 1.860 chez les reines. On voit que ces nombres sont en rapport avec la puissance olfactive chez les trois formes. Les nombreux or- ganes sensitifs répartis sur les antennes et les pièces de la bouche, sont de tout autre nature que les pores olfactifs. L'auteur décrit la structure histo- logique de ces organes (cellule sensitive avec un prolongement terminal) et conclut que cette structure élimine la possibilité que les sensations perçues soient tactiles, auditives ou visuelles. Elles ne pourraient être que gustatives XIX. — SYSTEME NERVEUX. 471 ou olfactives, mais la première éventualité est écartée par le fait que la nourriture ne vient pas en contact avec ces organes. — L'avulsion ou le vernissage progressif des antennes engendrent des anomalies, mais qui ne paraissent pas en rapport avec l'olfaction. En détruisant les groupes de pores olfactifs des ailes, puis en les arrachant ou en les collant à la base, on rend 8 fois plus grand le temps de réaction aux odeurs (peppermint, win- tergreen, etc.). Le vernissage des pattes rend ce temps 2 fois et demi plus long. Les deux opérations réunies multiplient ce temps par douze. Dans ces conditions, l'attitude vis-à-vis des abeilles sœurs et de celles des ruches étran- gères sont profondément modifiées. — Ces observations ne permettent pas une application à tous les insectes. Ainsi, les pores manquent chez les Lépi- doptères. D'autre part, les antennes ne peuvent pas être considérées comme organes olfactifs, car les Araignées, qui en manquent, ne sont pas moins sensibles aux odeurs. La question reste donc à étudier. — Y. Delage et M. GOLDSMITH. b) Hâggqvist (Gosta). — Cellules de nature nerveuse dans Vêpidermc de rhominc. — H. a localisé précédemment la sensation du froid dans l'épi- derme ou dans la couche la plus superficielle du corps papillaire ; dès que l'épiderme était abrasé dans le point de la peau reconnu comme sensible au froid, il n'y avait plus de sensation. Il y avait donc lieu de rechercher si, au niveau de ces points sensibles au froid, les nerfs présentaient une dis- position particulière. Or, en employant la méthode de Kreibisch au blanc rongalite, on colore en bleu des cellules étoilées, situées à la limite du chorion et de l'épiderme ou complètement intra-épidei'miques. Ces cellules, qui correspondent au moins en partie aux cellules de Langerhans, sont sûrement des cellules nerveuses, qu'on peut voir en relation avec des fibres nerveuses. — A. Prenant. Hulanicka (R.). — Recherches sur les terminaisons nerveuses dans la lan- gue, le palais et la peau du crocodile. — Les éminences tactiles sont dissé- minées dans les écailles de la peau, dans la muqueuse de la langue et celle du palais. Dans la peau, leur nombre diminue avec l'âge de l'animal. Les corpuscules tactiles en forme de massues terminales s'observent dans le stroma de la langue et du palais et dans le derme de la peau ; c'est sur- tout dans les stromas où on en trouve le plus et où leur constitution est le plus compliquée. Les bourgeons du goût sont constitués par des éléments parti- culiers, véritables cellules gustatives au contact desquelles viennent se terminer les fibres. — M. Lucien. P) Physiolofjie. Haempel (O.) et Kolmer ("W.). — L'adaptation à la lumière et aux cou- leurs chez les Poissons. — Pour apporter quelque lumière à la controverse entre Hess et P'risch sur l'aptitude des Poissons à distinguer les cou- leurs, les auteurs expérimentent avec des Phoxinus Isevis (déjà étudiés par Frisch) et des Cottus Gobio. Les deux espèces se montrent sensibles aux changements de degré d'éclairement : en passant de l'obscurité à la lumière, les premiers manifestent le changement de teinte observé par Frisch ; les seconds, de noirs qu'ils étaient devenus dans l'obscurité, des viennent, au bout d'une minute et demie, de teinte grise, marbrée. Aveuglés (par destruction du bulbe), ces poissons cessent de réagir. — L'action des milieux colorés ne s'exerce que sur les Phoxinus, les Cottus y étant insen- 47-2 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sibles, peut-être, disent les auteurs, en raison de leur vie cachée entre les pierres qui les protègent suffisamment. Les Phoxinus, poissons de surface, s'adaptent, au contraire, à la teinte du milieu, d'ailleurs dans les limites étroites déjà établies par Fkisch. Les auteurs ont opéré, d'une part, avec des écrans colorés créant un milieu entièrement unicolore (rouge ou jaune), d'autre part avec des fonds colorés (rouge, jaune, vert et bleu). Des témoins maintenus sur un fond gris servaient de terme de comparaison. Seuls, les milieux jaunes et rouges provoquaient la réaction : qui se manifeste par un changement unique, amenant soit une teinte jauntitre dans les deux cas (chez les individus provenant des cours d'eau autrichiens) et soit une teinte jaunâtre dans le jaune et rougeâtre dans le rouge (chez ceux provenant de la Bavière). Les auteurs expliquent cette différence en faisant remarquer que les cours d'eau bavarois possèdent un fond rougeâtre et qu'il peut y avoir une adaptation héréditaire au milieu. Contrairement à Hess, les auteurs n'ont jamais observé d'apparition de teinte rouge sous l'influence de l'obscurité, même chez les poissons dont la sensibilité a été exaltée par de faibles doses du strychnine. Par contre, la pilocarpine contribue à provoquer, par action réflexe sur les chromatophores, la coloration rouge. Les auteurs ne tirent de leurs expériences aucune conclusion catégorique sur le degré de discrimination des couleurs parles Poissons, mais penchent pour l'opinion de Fmscuqui reconnaît l'action de la coloration et non seule- ment du degré d'éclairement du milieu, contre celle de Hess qui classe les Poissons dans la même catégorie que les Invertébrés et leur dénie à tous la discrimination des couleurs. — M. Goldsmith. Herwerden (A. van), — Sur la perception des rayons ultra-violets par l'œil (le,s Daphnies. — Les Daphnies montrent un phototropisme négatif, par- ticulièrement fort pour les rayons à ondes courtes, surtout les rayons ultra- violets. A l'effet de savoir si ces derniers rayons sont perçus par l'œil de ces animaux, l'auteur a expérimenté d'une part sur un exemplaire naturelle- ment aveugle rencontré par hasard dans ses cultures, d'autre part sur des animaux expérimentalement aveuglés. Soumis à l'action des rayons ultra- violets, ils ne montraient plus aucun phototropisme négatif. Il s'agit donc bien là d'une perception visuelle et non d'une sensation dermatoptique. — M. Goldsmith. a) Regen (J.). — Sur l'attraction des femelles de Gryllus campeslris par le brait de stridulation du mâle transnis à Taide de microphone (Contribu- tion à la question de l'orientation chez les insectes). — Une femelle de Gryllus campeslris vierge, mais à l'état de maturité sexuelle, est placée à 30 centimètres de distance de la plaque du microphone qui rend les stri- dulations d'un mâle enfermé dans une chambre voisine. La femelle, qui ne peut pas entendre par voie directe les bruits émis par le mâle, se dirige régulièrement du côté de la plaque du microplione, la tâte avec ses anten- nes et la contourne comme si elle cherchait le mâle. Si le bruit cesse, au bout d'un certain temps elle s'éloigne ; mais elle revient lorsque les stridu- lations recommencent. L'auteur conclut de ces expériences que les bruits alléchants du mâle transmis par la plaque du microphone sont perçus par la femelle ; ces bruits l'attirent lorsqu'elle se trouve à l'état de maturité sexuelle. Il en résulterait, d'après l'auteur, que les femelles ne trouvent les mâles ni par la vue, ni par l'olfaction, mais par l'ouïe et le tact. — V. MOYCUO. XIX. — SYSTEME NERVEUX. 473 b) Regen (J.). — Les antennes ont-elles une importance pour la stridula- tion alteriianle de Tliamnotrizoa apterus Fab. ? [Contribution à la question du sens de l'ouïe chez les insectes). — Les antennes des Orthoptères sont considérées généralement comme porteuses des organes auditifs et vocaux. Les résultats des expériences de R., de même que ceux de Siebold et de RuDOW etc., ne semblent pas concorder avec l'opinion courante. Quelques exemplaires de Tliamnotrizoa apterus Fab. sont placés dans un terrarium obscur, après avoir été privés préalablement des antennes. Si on étudie dans ces conditions les bruits causés par les insectes, on en distingue trois sortes : ou bien une seule femelle stridule, ou bien ce sont deux ou plusieurs mâles qui stridulent, dans certains cas alternativement, dans d'autres sans aucune régularité. L'auteur compte les différents genres de stridulation et trouve les bruits alternants dans 71,5 % de cas, des bruits uniques dans 25,6 % de cas, enfin des bruits irréguliers dans 2,9 o/c de cas. Les obser- vations de même nature sur les Thamnutrizoa apterus intactes donnent dans le premier cas 69,8 %, dans le second 28,2 %, dans le troisième 2,9 o/^. Ainsi, les mîiles privés de leurs antennes se comportent identique- ment comme les intacts. R. en conclut que les antennes ne jouent, chez cette espèce, aucun rôle dans la succession de .stridulations et que, par conséquent, l'organe auditif doit se trouver ailleurs. — V. Moycho. Risser (Jonathan). — Réactions olfactives chez les Amphibiens. — Les têtards des crapauds réagissent légèrement aux impressions olfactives; ils sont attirés, en dehors des sensations visuelles, vers la nourriture animale de préférence à la végétale. Les odeurs étrangères surajoutées ne les en éloignent pas. Chez l'adulte, l'œil se sub.stitue pour le choix de la nourriture à l'organe olfactif et devient ainsi partiellement inhibiteur de celui-ci. Le neurone olfactif est construit sensiblement sur le même plan que le neurone tactile. Il n'y a pas de différence essentielle entre l'olfaction dans l'eau et dans l'air. — Y. Delage et M. Goldsmith. Baunacke (D'' W.). — Éludes sur les fonctions des statocystes. (Suite et fin.) — Pour déterminer chez les gastéropodes terrestres rampants la fonc- tion des statocystes, et en particulier pour voir s'ils sont l'organe de la faculté de retournement si accentuée chez ces animaux, le procédé qui se présente tout d'abord à l'esprit consiste à enlever les statocystes. Mais ces organes sont si intimement liés aux ganglions pédieux de l'anneau péri- œsophagien, reliés au ganglion cérébral par un nerf si fin et si profondément caché, qu'il est tout à fait impossible de les supprimer en respectant le collier nerveux; et cela d'autant plus que l'opérateur est gêné par les masses considérables de mucus sécrété et par l'incessante variation des rapports anatomiques, due aux contractions de l'animal. L'auteur a donc eu recours à une autre méthode consistant en des excisions transversales de la partie antérieure de la tête, de plus en plus reculées vers l'arrière, de manière à supprimer tous les organes des sens céphaliques et aussi le sens tactile du bord antérieur du pied, en laissant en place le collier nerveux avec les statocystes ou en supprimant aussi ces organes. La faculté d'o- rientation, étudiée d'abord sur des animaux intacts par l'auteur, consiste en le retour à la position normale de l'animal placé sur le dos et, pour l'animal placé dans l'eau, en un mouvement de fuite par reptation sur le sol hori- zontal,jusqu'à la rencontre d'une paroi verticale le long de laquelle il puisse grimper pour sortir de l'eau. Cette fuite a lieu malgré l'héliotropisme néga- tif, même lorsqu'elle rapproche l'animal de la lumière. L'excision des yeux 474 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. ne cliange rien à son comportement sous ce rapport. Il en est de même de l'excision de tout le mufle jusqu'aux statocystes et au collier nerveux, à l'exclusion de ces organes. 11 en est de même encore pour l'excision du bord antérieur du pied. Les facteurs résidant dans le sens tactile de la sole plan- taire sont éliminés (telle est au moins la conclusion de l'auteur) par le fait que l'animal manifeste le même géotropisme négatif lorsqu'il s'élève sur une paroi oblique en rampant soit à la face supérieure, soit à la face inférieure de cette ])aroi ; et cependant, dans ces circonstances, les impressions tactiles et musculaires sont inverses dans les deux cas. Par contre, si l'on excise l'an- neau nerveux avec les statocystes, toute faculté de retournement ou d'ascen- sion géotropique négative est supprimée. L'auteur en conclut que les stato- cystes sont ici l'organe nerveux d'où partent les réflexes musculaires qui conditionnent l'orientation. [Ces résultats ne font que confirmer ceux obtenus antérieurement sur d'autres animaux par de nombreux auteurs et en parti- culier par le signataire de cette analyse. Ils sont loin d'avoir la même valeur démonstrative par le fait que l'influence des statocystes n'a pas été rigou- reusement isolée de celle des autres sens. II reste possible que le sens tac- tile de la surface générale du pied joue un rôle. L'expérience d'ascension sur un plan oblique, par laquelle l'auteur croit l'éliminer, n"est nullement dé- monstrative : dans ces circonstances, en effet, la force verticale de la pesan- teur se décompose en deux autres : l'une, normale à la surface du pied, qui est bien de sens contraire selon que l'animal rampe en dessus ou en dessous, l'autre parallèle à la sole plantaire, qui est de même sens dans les deux cas et peut suffire à renseigner l'animal. A notre avis, la question reste entière et il se pourrait bien qu'ici comme chez les autres, animaux à locomotion très lente, le toucher puisse entièrement suppléer les statocystes]. — Yves Dé- lace. Buddenbrock (W. v.). — L'orientation des Crustacés dans Vespace. — Dans les travaux sur l'orientation locomotrice des Crustacés, il a été montré que les statocystes et les yeux collaborent au maintien de l'orientation; mais la part d'intervention de chacun de ces deux organes n"a pas été élucidée. Des expériences ont été faites par l'auteur pour y parvenir. Chez les Crus- tacés privés de statocystes, normalement ou à la suite d'une intervention opératoire, on constate une orientation sous l'influence de la lumière. Des Hemimysis privés de statocystes et placés en lumière rouge, pour laquelle les Invertébrés sont aveugles, nagent indifféremment dans n'importe quelle position. Si la lumière blanche est admise d'un côté, par en haut ou par en bas, ils nagent le dos vers la lumière. La plupart des Crustacés ont ainsi un pliototropisme dorsal positif, mais chez quelques-uns ce phototropisme est renversé ; ils nagent le ventre vers la lumière (Branchiopodes, larve de Penœus). Chez le Lysmata seticaudale fait de nager sur le dos s'explique par le sens de l'équilibre stable ; en effet, tous les Crustacés morts gisent le ven- tre en l'air. Les Crustacés qui ont des statocystes nagent toujours sur le ven- tre, mais si on enlève les statocystes en laissant les yeux, la natation a lieu soit sur le ventre soit sur le dos, selon que la lumière vient d'en haut ou d'en bas. L'influence des yeux sur la natation est ainsi nettement établie. Les expériences concordantes des auteurs démontrent la fonction orien- tatrice des statocystes. Seul Batjer s'est inscrit en faux contre cette inter- prétation, mais ses deux principaux arguments sont sans valeur. Le premier consiste à dire que chaque statocyste influence les pattes de son côté; or, l'avulsion d'un seul statocyste ne produit aucun effet. Mais les prémisses sont fausses ; en fait, chaque statocyste influence les pattes des deux côtés et un XIX. - SYSTÈME NERVEUX. 475 seul suffit à cette fonction. Le second, c'est que l'avulsion des statocystes produit une incurvation dorsale de l'abdomen, qui est la cause mécanique de ladésorientation. Mais cette courbure n'est pas générale, tandis que le désé- quilibre est constant. La preuve irréfutable de la fonction attribuée aux sta- tocystes réside dans ce fait que l'orientation du dos vers la lumière, con- stante chez tous les Crustacés à statocystes et qui pousse ces animaux à nager le dos en bas quand la lumière vient d'en bas, est annulée lorsque les sta- tocystes sont en place. Tant que ceux-ci sont intacts, on a beau éclairer les animaux par le dessous, ils continuent à nager le dos en haut. Une autre démonstration est fournie par une modification de l'expérience de Kreidl. On sait que les Palœmon placent eux-mêmes avec leurs pinces un grain, pour faire fonction de statolithe, dans leurs statocystes vidés par lamue.Mème dans l'eau filtrée, ils trouvent toujours quelque particule pour cet usage. Pour que leurs statocystes restent privés de statolithes après la mue, il faut leur couper les deux paires de pinces. Mais si l'on saupoudre de poudre de nickel le fond du vase où on les conserve, c'est un grain de nickel introduit par l'ani- mal avec ses pinces qui occupe, après la mue, la place du statolithe. Si alors on prend l'animal et qu'on engaine son abdomen dans un tube de caoutchouc (pour pouvoir le saisir sans^le froisser), en réservant toutefois une fenêtre pour laisser passer les appendice^ natatoires, et qu'on approche un aimant d'un côté, on constate un mouvement des pattes natatoires qui, si Tanimal avait été libre, l'aurait fait tourner à l'opposé de l'aimant. Cette expérience éclaire le mode d'action de la pesanteur sur les statocystes. Quand on présente latéralement l'aimant à l'animal aux statolithes de nickel, il tourne de manière à tourner à l'aimant sa face ventrale. Dès lors, quand l'animal pourvu de ses statocy.stes est éclairé en dessous, il tend, par son phototropisme dorsal, à se jeter le dos en bas. Mais le réflexe statocystique, plus énergique et qui tend à main- tenir la face ventrale dans la direction de la pesanteur, s'oppose à la produc- tion de ce mouvement. Quant aux appendices thoraciques, ils paraissent agir en sens contraire des rames natatoires, mais leur action semble pouvoir s'in- terpréter comme celle des balanciers. — Pour déterminer le mode d'action individuel de chaque statocyste, l'auteur donne diverses formules assez obscures qui semblent cependant se résumer dans la suivante. — L'animal ayant le dos en haut et étant éclairé dorsalement, est privé d'un de ses sta- tocystes. Si on l'incline du côté intact de moins de 80", il revient à sa posi- tion initiale en revenant sur ses pas. Si l'inclinaison, toujours imprimée dans le même sens, est de plus de 80", il reprend la position normale en achevant le tour. — En dépit des objections de Loeb, fondées sur des expériences sur des poissons, B. confirme que le fonctionnement des .statocystes est dû à la pression exercée par les statolithes sur les terminaisons sensitives, sous l'ac- tion de la pesanteur. Indépendamment de l'orientation par les statocystes, il parait exister une force d'orientation dont le siège reste mystérieux. En effet, si des Leptomysis privés de statocystes sont éclairés latéralement, ils se tournent le dos vers la lumière en raison du réflexe phototropique qui a été décrit, mais, au lieu de prendre, dans le plan perpendiculaire à la direction de la lumière, des posi- tions indifférentes, on les voit se mouvoir uniquement dans la direction ver- ticale, tantôt en montant tantôt en descendant. Il y a donc bien une autre force qui intervient. Ce réflexe général est très diversement développé sui- vant les genres et n'a été d'ailleurs qu'incomplètement étudié. Il manque chez Penœus et est très développé, au contraire, chez Squilla dépourvu de stato- cystes. Tout cela montre qu'il est complètement indépendant de ces derniers organes. — En résumé, les animaux se divisent sous le rapport qui nous 476 L'ANNEE BIOLOGIQUE. occupe en S3 catégories : 1° ceux qui n'ont pas d'orientation active et dont l'orientation est déterminée par des facteurs mécaniques statiques {Lysmata); 2° ceux qui n'ont que des statocystes (Penn'us); 3" ceux qui n'ont que le réflexe dorsal ( Vi7'bhis, P/tronima, larves de Squilla et de Décapodes péla- giques etc.) ; 4° ceux qui ont le réflexe dorsal et le réflexe général (Squilla) ; 5'' ceux qui ont les trois moyens d'orientation (Palxmon, Mysidés). De là résulte cette conclusion paradoxale que les statocystes appartiennent aux animaux de fond et manquent aux pélagiques. Mais le paradoxe disparaît si l'on tient compte des remarques suivantes : les animaux pélagiques vivent dansdesconditions très simples, soumis seulement à l'influence de la lumière qui vient toujours d'en haut, les rayons obliques subissant la réflexion totale. Aussi les réflexes dorsal et général leur suffisent-ils ; chez ceux, au contraire, vivant en contact avec le fond, dans une eau peu profonde, la lumière tombe non seulement d'en haut, mais aussi réfléchie par le fond et les objets latéraux. La lumière ne leur fournirait donc pas une orientation régulière, d'où néces- sité des statocystes. Quant aux exceptions qui nous montrent des animaux pélagiques pourvus de statocystes (Mysidés pélagiques) ou des animaux de fond qui en sont dépourvus [Squilla), elles s'expliquent par des raisons his- toriques, ces animaux descendant d'ancêtres qui vivaient dans des conditions inverses et ayant changé ultérieurement leur mode de vie. — Y. Delage et M. GOLDSMITH. a) Hàggqvist (Gôsta). — Etudes histophysiologiques sio' le sens de la tem- pérature dans la peau de Vhomme. — Le fait de la fusion des sensations fournies par divers points cutanés a été expliqué de différentes façons. D'après Goldscheider, chaque point excité donne une sensation non pas punctiforme mais étalée en un disque. Selon Tiiunberg, nous compléterions psychiquement les lacunes de la distribution topographique de nos organes sensoriels tactiles. Pour H. la fusion des sensations tactiles, appréciées à l'aide de l'esthésiomètre, tient à ce qi^e, dans la vie courante, nous n'avons pas l'occasion de distinguer des impressions tactiles très voisines et que, pratiquement, plusieurs points sensibles distincts sont confondus en un seul ; il en est d'ailleurs de même pour les points de sensibilité au chaud et au froid. Nous n'avons pas de sensations de chaleur localisées quand la chaleur est faible; mais dans un bain d'air chaud ou près d'un feu, le corps se sent comme bombardé par les rayons calorifiques agissant avec précision comme autant d'aiguilles. Pour déterminer les points sensibles au froid et au chaud, H. a fait -usage d'un tube de verre coudé en V, dans lequel circulait de l'eau chaude ou froide, et dont il appliquait la pointe sur la peau. 11 établissait dans une certaine région cutanée l'existence de plusieurs points sensibles. Puis ayant excisé la peau de ce point sensible avec un emporte-pièce, il en fit l'examen microscopique. Cet examen ne lui révéla aucun corpuscule nerveux, et sur- tout pas de massues terminales [Endkolôen), dont cependant v. Frey avait voulu faire le substratum de la thermoesthésie. Mais en ces points il constata constamment l'existence d'un petit muscle lisse, situé en plein hypoderme et n'ayant avec le derme et surtout avec le corps papillaire aucune espèce de relation. Par ces caractères topographiques et par d'autres, ce muscle ne saurait être confondu avec un muscle redresseur du poil. L'action de ce muscle est, d'après l'auteur, de diminuer par sa contraction le calibre des vaisseaux du voisinage et par conséquent l'afflux du sang, et de produire ainsi un abaissement local de la température. Le muscle entre en action XIX. — FOxNCTIONS MENTALES. 477 sous l'influence de l'excitation produite par le froid, et cette action est d'ordre réflexe. — A. Prenant. 2° Fonctions mentales. Abbott (Ed.). — The Effect of adaptation on the température différence Limen. (1 vol. in-8", 36 pp., Monogr. N° 08, Psychol. Rev. C^ Princeton, N. J.) [496 AUamagny. — Les séquelles de Vonirisme alcoolique. (Th. méd. 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C.) and Me Dougall (W.). — Some observations 0)i psycholo- gicalcontrasts. British, Jour, of Psychol., VII, 349-385.) [F. et M. D. estiment que ces contrastes présentent des similarités qui font penser à une loi commune, et des divergences contre-indi- quant cette loi. La question est donc loin d'être résolue. — J. Philippe Foster CWil. Siliman). — On the perseverative tendency. (American Journ. of Psychol., XXV, 393-426.) [518 Foucault (M.). — Sur l'exercice dans le travail mental. (Ann. Psychol., XX, 97-125.) [521 Geiger (M.). — Beitràge zur Phânomenologie des dsthetischen Genusses. (Halle a. S, cliez Niemeyer, 118 pages, 1913.) [505 Geley (G.). — Correspondances croisées. (In-12, 47 pp., Paris, Roussel.) [510 Goblot (E.). — Logique et Psychologie. (Revue" Phil., I, 337-352.) [517 Goldsmith (M.). — Réactions physiologiques et psychiques des poissons. (Tlièse Paris, Bull. Inst. P.sychol., XIV, 97-2.30.) [Sera analysé dans le prochain volume Grasset (J.). — Action bilatérale de chaque hémisphère cérébral chez l'homme. (Biologie, I, N° 9, 289-296.) [Cité à titre bibliographique Grias (Ad.). — Les points douloureux cutanés. (Th. méd. Paris, Leclerc. 140 pp., 1913.) [Topographie des points cutanés et sous-cutanés où se forment des nodosités douloureuses : examen des causes (circulation, engorgement, émergence nerveuse, etc.) qui rendent ces points siège de douleurs. — Bibliographie. — J. Philippe Hachet-Souplet. — De l'Animal à V Enfant. (1 vol. in-12, 175 pp., Paris, F. Alcan, 1913.) [528 Halbwachs (Maurice). — La théorie de l'homme moyen {d'après Quctelet.) (1 vol. in-12, 180 pp., 1913, Paris, F. Alcan.) [491 480 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Hamilton (A.E.). — Eugenics. (Pedagogical Scminary, XXI, 28-6L) [485 Heine (Rosa). — (■cher Wicdererkennen und rûckwir kendo Ifrmmung. (Zeit- sclii. f. Psychol., LXVIII, lC.I-236.) [511 Holling-worth (H. L.)- — Individual différences before, during and afin- practice. (Psychol. Kev., XXI, 1-8.) [Cité à titre bibliographique Hubbert (Helen B.). — The Effect of âge on Ilaliil formation in the Alhino Hat. (Beliavior Monogr. edit.. b. Watson, John Hopkins Univ., 1 vol. in-8, 55 pp.) [542 Hug-Hellmuth (von). — Uber dem Seelenleben des Kindes. (Leipzig et Vienne, Deutiche, 1913, 170 pp.) [518 Huguenin (C). — Reviviscence paradoxale . (Archives de Psychologie, XIV, 379-383.) [Reprise d'une expérience de Ballard (p. 513) sur ce phénomène de mémoire : H. se range à l'avis de Cioni, qui a vu l'oubli croître avec le temps dans la mémorisation obtenue à l'aide de l'attention, et décroître au contraire quand on apprend en faisant agir en même temps un stimulant distrayant. — Jean Philippe Hunter (W. S.). — The afler effects of visual motion. (Psychol. Rev. XXI, 245-277.) [500 Inginiéros (Jos.). — Principes de Psychologie biologique. (Trad. R. Del- peuch, (1 vol. in-8, 400 pp. Paris, Félix Alcan.) [485 Jacquemin. — Le diagnostic en médecine : sa genèse intellectuelle^ ses fondements^ sa critique. (Th. méd. Paris, Rousset, 110 pp.) [518 Janet (P.). — La Psycho-analyse. (Jour, de Psychol. normale et pathol. XI, 1-36; 97-130.) " [509 Joteyko (J.). — La Douleur suit-elle la loi de Weber? (Revue Psycliologi- que, 1913, 1-22.) [496 Klemm (Otto). — A Ilistory of Psychology. (Translated by Wilm and Pintner, 1 vol. 8°, 380 pp. Charles Scribner's sons, Boston, New-York.) [484 Kollarits (J.). — Observations de Psychologie quotidienne sur des images vi- suelles, des mouvements automatiques. (Archives de Psychol. XIV, 225-247.) [507 Kostyleff (N.). — Contribution à l'étude du sentiment amoureux. (Revue Phil, 1, 506-526.) [504 Krall (Karl). — v. Bordas, Correspondance. (Bull. Instit. Gén. Psychol. XIV, 47-51.) • ' [541 Kûhn (A.). — Ueber Tinpràgîing durch Lesen und Bezilieren. (Zeitschn. f. Psychol., LXVIII, 396-481.) ' [514 Lambrecht (G.). — La Notion de i Vôlkerpsychologie » d'après Lazarus, Sleinthal et Wundt. (Annales de Philosophie de Louvain, 65-164, 1913; Institut de Louvain Paris, F. Alcan.) [524 Langfeld (H. S.). — On the psychophysiology of a Prolonged fast. (1 vol. 8°, 00 pp., iMonograph. N'^ 71, Psychological Review C", Princeton, New- York.) ' [527 Lankes (W.). — Perseveration. (Brilish Jour, of P.sychol., VII, .387-419.) [520 Lashley (K. S.). Turner (G. H.). Vincent (S. B). Porter (J. P.). — General Beviews on Comparative Psychology. (Psychological Bulletin, 269-307.) " * [522 Leclère (A.). — in cas de traitement psychothérapique du bégaiement. XIX. - FONCTIONS MENTALES. 481 (Jour, de Psychol. norm. et pathol., XI, 235-241.) [Observation inté- ressante parce qu'elle sort des cadres ordinaires et qu'il s'agit d'un bé- • gaiement d'origine mentale, et non de cause physiologique : les troubles respiratoires succèdent à la crainte de ne pouvoir s'exprimer. — J. Philippe a) Le Dantec (F.). — Considérations sur le repos et le sommeil. (Rev. phil., LXX VII, 113-146.) [506 b) — — La Conscience épipJiénomène. (Revue philosophique, II, 113- 143.) [517 Lelesz. — L'orientation d'esprit dans le témoignage. (Arch. de Psycholo- gie, XIV, 113-157.) [518 Le Savoureux (H.). — L'ennui normal et l'ennui morbide. (Jour, de Psychol. normale et pathol., XI, 131-148; XII.) [526 Leschke (E.). — Die Ergebnisse nnd die Fehlerquellen der bisherigen Un- tersuchungen iiber die kôrperlichen Begleiterscheinungen seelischer Vor- gànge. (Arch. f. d. ges. Psychol., XXXI, 27-37.) [487 Liebenberg (R.). — Ueber das Schàlzen von Mengen. (Zeitschr. f. Psychol., LXVIII, 321-395.) " [519 Lipska-Librack (M"*"). — Sur les rapports entre Vacuité sensorielle et l'in- lelligence. (in-8'\ 150 pp., Lebègue, Bruxelles, Maloine, Paris.) [530 Lohnert (K.). — Untersuchungen iiber die Auffassung von Rcchteckcn. (PsychoL Stud., IX, 147-219.) [501 Luquet G. H.). — Les dessins d'un enfant. (1 vol. 8°, 300 pp. et 150 pi., Paris, Fél. Alcan, 1913.) [534 Mackenzie ("W. D"). — /. Cavalli pensant i di Elberfeld. (Rivista di Psico- logia, Ann. VIII, ch. 6, 1912.) [539 a) Maday (Stef. v.). — Psychologie des Pferdes und der Dressur. (Berlin, Paul Parey, 1912, 340 pp.) [538 b) Die Fdliigkeit des Rcchnens beim Menschen und beim Tiere. (Zeitschr. f. Ang. Psychologie, VIII, 204-227.) [Analysé- avec le précédent Maxwell. — Les Phénomènes psychiques. (5^ éd. avec préf. de Ch. Richet, 300 pp., Paris, F. Alcan.) • [509 Mead (Cyrus D.). — Height and xveight of children in relation to gênerai intelligence. (Pedagogical Seminary, XXI, 394-406.) [529 Meumann (E.). — Abriss der evpcrimenteUen Pàdagogik. (Leipzig-Berlin, Engelmann, in-8°, 462 pp.) [530 a) Miles (W. R.). — Accuracy of voice in simple pitch singing. (Psychol. Stud. of Jowa, V. Seashore, 12-66.) [499 b) — • — The formation of projectedvisual images by intermittent retinal sti- mulation. (British Jour, of Psychology, VII, 420-433.) [503 Mitchell (Dav.). — Influence of distraction in lifted roeight experiments. (1 vol. in-So, pp. 65, Monogr. No74, Psychol. Rev. C°, Princeton, N. V.) [496 Moore (H. Th.). — The Genctic aspect of Consonance and Dissonance. (1 vol., pp. 70, Monogr. N° 73, Psychol. Rev. C°, Princeton, N.-Y.) [497 Mourgue (R.). — Les réflexes conditionnels dans l'ceuvre de Pavlov. (An. medico-psychol., aoùt-sept., 15 pp.) [.538 Myers (C. S.) et Valentine (C. W.). — A study of the individual diffe- l'année biologique, XIX. 1914. 31 482 L'ANiNKE BIOLOGIQUE. rciiccs in attitude toxcard tones. (Bristish Journal of Psychology, VII, Gslll.) [498 Odier (D"" Ch.). — .1 propos d'un cas de contracture hystérique. (Arch. de Psychol., XIV, 14, 158-201.) [Analyse des préparatifs d'une contracture hystérique due à un choc moral qui détermine d'abord, et après un certain temps, du mutisme : puis para- lysie, que O. cherche à expliquer à la manière de Freud. — J. Philippe Ossip-Lourié. — La Graphomanie. (Revue Phil.,II, 393-427.) [527 Paulhan (Fr.). — Le hasard. (Revue Phil., l^"" semestre, 527-533.) [Revue critique du livre de RoNZOLi : Il easo nel pensiero e nella vila (Milan, 1013i. — J. Jotevko F&tric^ {G.). — The Psycholofpjof play. (Pedag. Semin., XXI, 469-484.) [534 Pear iT. H.), ^Wolf (A.), Mitchell (C. AAT.). Laveday (F.). — The Haie of Répression in Forgetting. (British journ. of Psychology. VII, 130-165.) [Discussion sur la valeur de la théorie de Freud concernant la manière dont se fait l'oubli. — Jean Philippe Perret (G.). — Etude physiologique de l'effort athlétique. (Th. méd. Paris, Jouve, 60 pp.) [Étude sur les trois degrés de l'effort : intense; intense et prolongé; relatif, trav. général. — J. Philippe Petit. — Les auto-représentations apcrceptives : essai sur une variété de pseudo-hallucinations. (Th. méd. Bordeaux, 1913.) [Cité à titre bibliographique Philippe iD'' J.)- — Autour du sens musculaire. (Rexwe Phil., II, 1-39.) [494 a) Piéron (H.). — Contribution à la Psychologie du poulpe. (Ann. Psych., XX, 182-185.) [Expérience sur un poulpe qui arrive assez rapidement à différencier, par l'exploration tactile et kinesthésique, deux récipients de forme semblable, mais de dimensions un peu différentes : d'où mémoire sensorielle. — C. Ferrari h) — — Le Problème des animaux pensants. (Ann. Psych., XX, 218-228.) [541 c) — — Recherches sur les lois des variations du temps de latence sensorielle eu fonction des intensités excitatrices. (Ann. Psych., XX. 17-36.) [493 PofFenberger (A. T.). — The e/fecls of Strychnine on mental and motor ef/iricnry. i American Journ. of Psychol., XXV, 82-120.) [495 Poyer G. P.). — Le sommeil automatique. (Th. méd. Paris, Leclerc, 95 pp.) [i^tude des caractères d'une sorte de sommeil qui apparaît surtout dans la démence précoce paranoïque et la psychose hallucinatoire chronique; il est immédiatement irrésis- tible, tandis qu'on peut lutter contre le sommeil normal. — J. Philippe Rabaud (Etienne i. — Etude expérimentale d'un instinct. (C. R. Ac. Se, CL VIII, .53-55.) [543 Rahn (Cari). — Relation of Sensation to other catégories in contemporary Psychology . (Psvchol. Review C°, Monogr. N° 67, 1 vol. 8", Princeton, X. J., 130 pp., 1913.) [492 Reaney (M. J.). — The corrélation betiveeti r/cucral inlelligence and play (ibiliti/ as shoum in organised group t/ames. (British Joarii. of Psychology, VIII, '226-252.) [519 Réchède ( J. V.). — Variation des pressions du liquide céphalo-rachidien dans leurs rapjiorts arec les éuiotions. (Th. méd. Paris. OUier-Henry, 56 pp., 1913.) [Etude, par l'appareil, de la pression de ce liquide XIX. — FONCTIONS MENTALES. 483 sous l'influence de nos émotions : examen de la théorie exposée par François-Franck au XIII° Congr. int. de médecine. — Jean Philippe Régis (E.) et Hesnard (A.). — La Psychoanalyse des névroses et des psy- choses. (Paris, Alcan, 384 pp.)' [Voir la Revue générale publiée dans ce volume : la Psychoanalyse Reuter (O. M.). — Lebensgewohnheiten und Instinkte der Insekten bis zum Erwachen der sozialen Instinkte. (Trad. du suédois, Berlin, Friedlander, 448 pp.. 1913.) ^ [Exposé très complet des observations faites par divers naturalistes. — M. Goldsmith a) Ribot (Th.). — La logique affective et la psi/cho-analyse. (Revue Phil., Il, 144-161.) ■ [508 l>) — — La Vie inconsciente et les Mouvements. (1 vol. in-12, 170 pp., F. Al- can, 1914.) [494 Rose (G.). — Expcrimentelle Untersucliungen iiber das topische Geddchlnis. Zeitschr. f. Psychol,, LXIX, lGl-233.) [512 Ross (Fel. Br.). — Measurement-of time sensé as an élément in the sensé of rythme, (v. Seashore : Jowa Psychol. Stud., 166-172.) [493 Ruckmich (C. A.). — A Schéma of Method. (Psychol. Rev., XXI, 402-406.) [Exposé des divers sens et des subdivisions de la méthode psychologique. — J. Philippe Sanford (Ed. C). — Psychic research in the animal field : der Kluge Ilans and the Elberfeld Horses. (American Journ. of Psychol., XXV, 1-31.) [538 Schneider (K. C). — Die rechnenden Pferde. (Biol. Centralbl., XXXIII, 170-179, 1913.) [Cité à titre bibliographique Schroder (Christophe). — Die recJinenden Pferde. Eine Kritik, insbeson- dere der K. C. Schneiders Auffassung. (Biolog. Centralbl., XXXIV, 594-619.) [539 Seashore (C.).'— Studies in Psychology. (lowa Univ., 1 vol. in-8°, 180pp., Monogr. N'' 69, Psychol. Rev. C°, Princeton, N. J.) [v. Miles, Ross Smith (Miss E. A.). — The relation between Habit and Memory. (Rep. 83 Meet. Brit. Ass. Adv. Se, Birmingham, 681.) [Commu- nication préliminaire trop imprécise pour être analysée. — M. Goldsmith a) Southard (E. E.). — Whal parts of Brain does introspection reach. (Psychol. Bulletin, 66-67.) [516 b) — — The mind Twist and brain spot hypothèses in psychopathology and neuropathology. (P.sychol. Bull., 117-130.) [Voir le précédent Spaier (A.). — L'image mentale d'après les travaux d'introspection. (Revue Phil., I, p. 283-304.) [511 Spearman (C). — The theory of two factors. (Psychol. Rev., XXI, 101- 115.) [491 Stanley Hall (G.). — A synthetic Genetic Study of Fear. (American Journ. of Psychol., XXV, 149-200, 321-392.) [533 Sternberg ("W.). — Die Physiologie des Geschmachs. (In-8^, 63 pp., ^^'urz- bourg, Zabitzsch.) [497 Strong (Ed. K.). — The Effect of Size of advertissements and Frequency of their présentation. (Psychol. Rev., XXI, 136-152.) [515 Thompson (E. R.). — An Dinuiry into some questions connected with imayery in dreams. (British Jour, of Psychology, VII, 300-318.) [507 484 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Toltchinski (A.). — Recherches sur la discrimination tactile. (Ann. Psych., XX, 100-181.) [496 Traugott (R. D'). — Der Traum. iVùrzburg, Kabitzsch, in-8", 70 pp., 1913.) [507 Tsanoff (Rad. A.). — Dn thc Psycholoijij of poi'lic construction. (Ann. Jour, of Psychology, VII, 5'28-537.) ' [520 Valentine (C. "W.). — llie mefhod of comparison in e.rperimenls wilh musical inter vais and the e/J'ectof practice on thc appréciation of discords. (British Journal of Psychology, VII, 118-135.) [498 Villey (P.). — Le monde des aveugles. Essai de Psychologie. (In-12, Paris, Flammarion, 360 pp.) [499 "Vlès (Fred). — Sur ralimentation artificielle du poulpe. (Bul. Soc. zool. de France, 19-23.) [543 "Walt (H. J.). — Psychological analysis and theory of Uearing. (British Jour, of Psychology, VII, 1-43.) . [498 AVarren (H. C). — Tlie mental and the physical. (Psychol. Rev., XXI, 79-100.) [486 "Washburn (Marg. Fl.i. — The function of incipient motor processes. (Psycliol. Rev., XXI, 376-390.) [495 "Watkins (S. H.). — Immédiate memory and ils évaluation. (Bristish Jour. of Psychol., VII, 319-348.) [512 "Wells (Fred. Lyman). — The syslematic observation of the personality iji ils relation to the hygiène of mind. (Psychol. Rev., XXI, 295-333.) [516 Winch (W. H.). — Nome New reasoning test suitable or the mental exami- nation of school children. (British Journ. of Psychology, VII, 190-225.) [Étude de l'aptitude à bien raisonner chez les écoliers : les textes employés atteignent une partie de l'intel- ligence rarement soumise à l'examen par ces méthodes. — Jean Philippe ■Wohlgemuth (A.). — Simultaneous and successive association. (British Jour, of Psychol., Vil, 434-452.) [516 Woodro^v (Herb.V — The Measurement of attention. (1 vol. 8'^, pp. 160, Monogr. N" 76. Psychol. Rev. C°, Princeton, N. J.) [521 "Woolly (Hel. Thomson). — The psychology of sex. (Psychol. Bulletin, 353 379.) ' [524 Ziegler (N. E.). — Falsche Statik. (Mitteil. D. Gesellsch. f. Tierpsycho- logie, 65-66, 1913.) [Cité à titre bibliographique Voir pp. 339, 409 et 417 pour les renvois à ce chapitre. GÉNÉRALITÉS. — MÉTHODES. — CORRÉLATION. Klemm (Otto) (trad. par Wilm et Pintner). — Histoire de la Psychologie. — Cette traduction d'un livre allemand s'ajoute à l'Histoire de la psychologie de J. M. Baldwin (New-York, 1913) et de G. Brett (Londres, 1912). C'est moins une histoire documentaire qu'une série de points de vue sur le déve- XIX. — FONCTIONS MENTALES. 485 loppement, depuis leur origine, d'un certain nombre de questions psycholo- giques. L'ouvrage comprend trois parties : I. Tendances générales de la psy- chologie. A) Psychologie métaphysique {Monisme-dualisme) ; B) Psychologie empirique : dexcriplive, ayant compris au début la théorie des facultés et plus tard la théorie du sens interne ; explieaiive^ comprenant la psychologie de l'association, la psychologie comparée, la psychologie physiologique. — II. DéoelojjpemenI des concepts fondamentaux de la psychologie. Après quelques mots sur l'idée que l'on doit se faire de la psychologie comme science, O. K. expose la genèse de la classification moderne des faits de conscience et aborde immédiatement la question des mesures en psychologie. Sur les méthodes de Feciiner, son exposé est plus étendu; il est cependant loin d'être complet et documenté sur les deux côtés de la question. — III. Histoire lies théories sur quatre questions capitales. A) Sensations vi- suelles et auditives. — B) La perception de l'espace. — C) Théorie des sen- timents. — D) Théorie de la volonté. [Ce livre apportera quelques aperçus à ceux qui veulent examiner comment se développe la science psychologique; mais il paraît bien que l'auteur s'était tracé son plan avant de réunir ses documents et que ceux-ci sont loin d'être complets (témoin le peu de place historique donnée à Male- BRANCiiE, etc.), et ce plan est souvent trop étroit, dominé qu'il est par des préoccupations métaphysiques. En général, l'histoire de la psychologie est traitée au point de vue philosophique et non comme une étude des dévelop- pements successifs d'une science naturelle]. — Jean Philippe. Ingénieries (José). — Principes de psychologie biologique. — En tête de la traduction on nous prévient qu'on a mis ce livre en français parce que l'ouvrage de J. I. parait une contribution importante à la théorie esti- mant que la psychologie conçue comme science naturelle ne doit verser ni dans l'expérimentation absolue, ni dans une sorte d"intuitionisme dédai- gneux de l'expérience des sciences naturelles. Il proteste surtout contre ce qu'il appelle le wundtisme qui sous prétexte de rendre la psychologie expérimentale, la réduit à une patiente virtuosité de laboratoire et la relègue dans le parallélisme psycho -physique qui fuit toute généralisation philoso- phique. J. I. conçoit la psychologie comme une science naturelle conforme aux hypothèses les plus générales de la philosophie scientifique ; il estime que la méthode génétique (appliquée de façons différentes par Spencer, Romanes, Ardigo, Ribot, Baldwin, Sergi, etc.) fournit des éléments qui, mis en harmonie avec les données des sciences auxiliaires, permet déjà d'établir ces lois les plus générales et de les coordonner en système. J. I. se conforme au thème de l'évolutionnisme déterminisme pour résoudre les problèmes psychologiques ; en les considérant comme relevant d'une science biologique où ne peuvent trouver place ni le vitalisme. ni la conscience épiphénomène, ni le rationalisme intellectualiste, la psychologie biologique doit étudier la formation naturelle des fonctions psychiques les- quelles sont un aspect des fonctions vitales. « Il incombe au biologiste d'analyser les conditions physico-chimiques dans lesquelles la matière acquiert des propriétés et des fonctions qui constituent la vie et au psycho- logue d'examiner comment s'acquièrent au cours de l'évolution les fonctions psychiques. » — Jean Philippe. Hamilton (A. E.). — L'Eugénique. — Cet article présente une des meil- leures vues d'ensemble que nous ayons sur l'Eugénique. L'auteur montre les origines de ce mouvement, il rappelle le programme donné par Galtox 48r, L'ANNÉE BIOLOGIQUE. en 1901 et donne l'indication du programme actuel : Recherches sur l'iirré- dité, détermination des coefficients de race, recherches sur la mentalité et ses modifications, sur l'influence de la race, du milieu social, des lîiala- dies, etc. H. conclut qu'il y a là place pour de nomhreux travaux de bio- logie et de psychologie et pour un nombre de plus en plus considérable de recherches sociologiques; il donne une bii)liograpliie partielle d'une centaine de numéros et signale la bibliographie plus complète publiée par Tlu Xtw- York statc Board of charilies (AUiany). — Jean Philippe. Bode (B. H.). — La psychologie coDinie science du développement . — B. examine dans cet article en quel sens il faut entendre la conception qui fait de la psychologie, avant tout, une étude des différentes étapes de notre croissance mentale; il essaye de préserver la psychologie ainsi entendue des critiques que l'on fait ordinairement à la méthode introspective. La forme d'introspection qu'il admet consiste à partir d'un stimulus organisé de telle sorte qu'il pi'ovoque une réponse déterminée, et, en le faisant varier, per- mette de découvrir les conditions physiques et physiologiques auxquelles il est lié. On peut ainsi faire mieux ressortir des sensations qui n'apparaissaient d'abord que comme éléments constitutifs d'autres états mentaux. En procédant ainsi, la croissance étudiée est celle d'un organisme; les facteurs considérés sont physiques et physiologiques. Or, d'après B., c'est seulement en progressant par de tels procédés objectifs et par des descrip- tions objectives que la psychologie pourra échapper aux reproches qu'elle a encourus jusqu'à présent par le fait de ceux qui la cultivaient autrement; elle prendra alors la place à laquelle elle a droit dans l'ordre des sciences. — Jean Philippe. "Warren (H. C). — Le physique et le mental. — Après examen des di- verses hypothèses en cours actuellement, "W. conclut : la psychologie est la science de l'organisme ou de la conscience individuels, rapportés à leur am- biance : on ne saurait maintenant demander à la science de construire une métaphysique de l'esprit et de la matière : mais il y a des points de repère permettant de formuler une constitution scientifique de la psychologie ; et c'est le monodualisme, avec son double aspect, qui parait le meilleur : la conception de relation entre le physique et le mental peut alors être conçue comme chose analogue à la relation entre la surface et la masse dans notre perception des phénomènes matériels. Aux faits mentaux, on étendra la notion scientifique de l'uniformité de la loi ; la preuve que cette notion n'at- teint pas le domaine mental incombant à ceux qui nient l'uniformisation du développement des états mentaux. La relation entre l'individu et l'ambiance peut être étudiée objectivement comme développement, ou subjectivement comme conscience. — Jean Philippe. Bohn (G.). — L'activité chimique du cerveau. — « Il y a mieux à faire que de peser, mesurer, dessiner des cerveaux; il y a à chercher les substances chimiques qui les animent ». Par l'emploi de substances chimiques conve- nables, on peut non seulement augmenter la vitesse des mouvements, de la marche, mais encore transformer expérimentalement l'intensité des sensa- tions; toute mise en branle de l'activité du cerveau entraine d'une façon certaine une série déterminée de modifications chimiques du sang, des organes et en particulier de l'écorce du cerveau. Il est même très probable qu'aux modifications chimiques correspondent des « sensations chimiques XIX. — FONCTIONS MENTALES. . 487 internes » susceptibles d'association avec les sensations fournies par les organes des sens. Certains « instincts », notamment l'instinct sexuel, paraissent dépendre de la présence d'une certaine quantité de substance chimique dans l'orga- nisme, et des rapports étroits constatés entre les sécrétions glandulaires et le chimisme cérébral. — G. L. Dupbat. Bovet (P.) et Chryssochoos (S.). — L'appréciation ohjective de la valeur par les échelles de Thorndike. — On sait que Tiiorndike a proposé (Prin- cipes of Traching, 1911, ch. XVI, etc.) un mode d'appréciation de la valeur objective d'un travail mental par le chiffre représentant la moyenne des appréciations des compétents. C'est pour parer à la subjectivité de Tappré- ciation de cliaque juge, celui-ci voyant les choses plus ou moins objective- ment : la moyenne des avis aurait, d'après Thorndike, plus d'objectivité que celle d'un seul juge [c"est aussi la position adoptée par Binet-Simox pour un certain nombre de cotes mentales]. Pour des raisons rnat'nématiques [fondées en dernière analyse sur le calcul des probabilités] Thorndike avait proposé de prendre pour unité d'écart entre les valeurs de deux travaux, une différence de qualité telle qu'elle est perçue par le 75 9e des juges, ni plus ni moins. Si 50 % des juges seuls perçoivent cette différence, elle est nulle ; s'il y a plus de 75 96 qui s'accor- dent à la percevoir, elle est supérieure à I. — Revenant sur ces questions, Thorndike a souvent avoué que la valeur de ses échelles est relative, plus que ne disent ses disciples; il sait que, par définition, une valeur n'est jamais objective : il ne confond pas la psychologie et le toisé. — Partant de là. B. et Ch. proposent de modifier ainsi l'échelle de Thorndike : le o dési- gnerait un travail au regard duquel aucun autre n'a été jugé inférieur par l'unanimité d'un grand nombre des juges ; 1, l'unité signifierait le plus petit écart de valeur entre deux travaux qui soit unanimement aperçu par un grand nombre de juges; et l'on pourrait, à l'inverse, partir de la note maxi- mum, notre sentiment en parfait étant beaucoup moins vague que celui du nul. [En d'autres termes, descendre déductivement au lieu de remonter in- ductivement]. Ce changement permettrait d'adopter des échelles à un moins grand nombre d'échelons, et de recourir à un moins grand nombre de juges. — Jean Philippe. Leschke (E.). — Les résultats et les causes d'erreur dans les recherches faites Jusqu'à présent sur les phénomènes corporels qui accompagnent les pro- cessus psychiques. — L. reprend et complète un travail antérieur sur le même sujet {Archiv, XXI, 435). II rassemble et compare les résultats de tous les travaux publiés par 21 psychophysiologistes, et il dresse un tableau qui permet de voir dans quelle mesure et sur quels points ces travaux sont en accord ou en désaccord. Les faits psychiques envisagés sont : l'attention sen- sorielle (avec séparation de l'attention appliquée aux sensations tactiles), le travail mental (dans l'état normal et dans la fatigue), la peur, la tension et le relâchement, l'excitation et la dépression, le plaisir (sensoriel, intellec- tuel, actif, passif), le déplaisir (avec distinction de huit formes) et l'intention motrice (normale et avec fatigue). Les phénomènes physiologiques dont la variation a été étudiée par rapport à la totalité ou à une partie de ces phé- nomènes psychiques sont : la fréquence du pouls, la hauteur de pulsatian des artères périphériques, le dicrotlsme du pouls, la pression sanguine, le volume du bras, de la tète, de l'abdomen, du cerveau, les pulsations céré- 488 L'ANNEE BIOLOGIQUE. brûles, le battement des grosses artères (carotide, radiale, tibiale}, la fié- qiience et la profondeur de la respiration. Les résultats obtenus par les divers chercheurs concordent beaucoup mieux qu'on n'aurait pu le croire. Ainsi tous sont d'accord pour constater : la diminution de la fréquence du pouls, du volume du bras et de la profon- deur de la respiration, en même temps que l'accroissement de volume du cerveau, dans l'attention sensorielle appliquée aux excitations visuelles et auditives: la dilatation des vaisseaux périphériques et l'accroissement de la pression sanguine dans les perceptions tactiles ; l'accroissement du volume du cerveau et des pulsations cérébrales dans le travail mental ; la diminu- tion de la fréquence du pouls et du volume du bras dans la peur ; celle de la hauteur du pouls et du volume du bras dans la tension ; l'augmentation de la hauteur du pouls dans l'excitation, et sa diminution dans la dépres- sion ; la diminution de fréquence du pouls dans le plaisir sensoriel et son accroissement dans le plaisir intellectuel, et encore d'autres relations régu- lières. En tout cas les résultats concordants sont beaucoup plus nombreux que les autres : dans l'ensemble, si l'on réunit les résultats complètement concordants et ceux qui le sont presque complètement, on constate qu'ils dé- passent 90 % de l'ensemble, tandis que les résultats divergents ne repré- sentent pas 10 %. Ces divergences tiennent à des causes d'erreur, parmi lesquelles il faut signaler en premier lieu ce fait que les concomitances physiologiques nor- males sont troublées dans la fatigue, dans les névroses et dans les anomalies vasomotrices. Et une autre cause d'erreur est que, dans la production expérimentale d'un fait psychique, on ne produit pas toujours ce qu'on veut, surtout quand il s'agit de faits psychiques complexes : il est donc indispen- sable de faire appel à l'observation subjective pour contrôler l'état psjxhique que l'on étudie. Si l'on modifie la technique en tenant compte de ces causes d'erreur, on doit arriver à réduire notablement la proportion des diver- gences qui subsistent aujourd'hui. — Foucault. Borel (Emile). — Le Hasard. — Cet ouvrage, dû à un éminent mathé- maticien, est essentiellement relatif au calcul des probabilités et aux lois statistiques. 11 présente sous une forme accessible au public éclairé, ces questions délicates qui, par plus d'un point, s'insinuent dans le domaine de la biologie. Le programme de notre périodique nous oblige, à notre grand regret, à laisser de côté tout ce qui, dans ce livre, intéresse seulement les mathématiques pures et la physique, en dépit de son très vif intérêt. — La courbe binomiale de Quetelet, qui se rencontre dans un grand nombre de questions statistiques, y est étudiée. Cette courbe qui exprime la variation des caractères numériques de part et d'autre de la moyenne exprimerait aussi la variation des résultats qu'obtiendraient un grand nombre d'obser- vateurs mesurant avec une certaine imperfection un individu moyen uni- que. La courbe ne revêt sa forme normale que lorsque les individus mesurés [ou mesurants] sont de race pure, et révèle par ses aberrations le mélange éventuel de deux ou plusieurs races. — L'auteur résout, d'une manière originale et ingénieuse, le problème en apparence insoluble de l'établisse- ment de catégories tranchées dans les objets à variation continue. En voici un exemple : A quel âge un être humain est-il adulte? Tous sont d'accord à reconnaître qu'il l'est à 25 ans, mais qu'il ne l'est pas à 15 ans. A quel âge l'est-il donc? Dira-ton que c'est à 20 ans? Mais pourra-t-on dire alors qu'il ne l'était pas à 20 ans moins une seconde ? S'il l'était à 20 ans moins une seconde, pourra-t-on dire qu'il ne l'était pas à 20 ans moins 2 secondes? En XIX. — FONCTIONS MENTALES. 489 accumulant ainsi les secondes, on arrivera à l'âge de 15 ans où le sujet n'est certainement pas adulte, sans avoir pu fixer le moment oîi il a cessé de l'être. Le problème est insoluble. D'après B., il est mal posé. Il faut le transformer en un problème de probabilités de la façon suivante : Pre- nons 100 juges, sains d'esprit et de compétence raisonnable, et faisons-les voter par oui ou par non sur la question : le sujet est-il adulte? Pour un sujet de 15 ans, il y aura 100 « non » ; pour un sujet de 25 ans, il y aura 100 « oui » ; pour un de 20 ans, il y aura, je suppose, 50 « oui » et 50 « non » ; pour un de 21 ans, 70 « oui », 30 « non »; pour un de 22 ans, 85 « oui », 15 « non ■» ; pour un de 23, 95 » oui », 5 ï non » ; pour un de 24, 99 « oui » 1 « non s. Ces résultats pourraient s'exprimer en disant que la probabilité pour que le sujet soit adulte aux âges ci-dessus s'exprime par les rapports 50 70 85 95 99 100 , . . , ,. , , . ■ T()Ô''Tô(r'17)Ô''TÔ(T'lon ioTr ^^"^^ la question prend un sens précis et ce qui semblait se soustraire à toute mesure devient mesurable. Dans l'appréciation de certaines questions délicates, telles que la plus petite différence perceptible entre 2 poids voisins soupesés à la main, ou du degré d'intelligence d'après la physionomie, ou du sexe d'après la main, l'expé- rience montre que l'on arrive à des résultats moins précis, moins exacts par les consultations individuelles que par la méthode des majorités, c'est-à-dire en recueillant les votes d'un nombre assez grand de juges raisonnablement compétents. Mais, dans l'interprétation des résultats du vote, l'intuition seule n'est pas capable de distinguer ce qui peut être attribué au seul hasard et ce qui doit être rapporté à la qualité objective faisant l'objet du vote et agis- sant comme cause déterminante de celui-ci. Le calcul des probabilités est donc ici nécessaire et sa connaissance est indispensable à ceux qui font usage de cette méthode statistique qui peut avoir de fréquentes applications en psychologie et en biologie. L'auteur fait comprendre comment la diffusion de la connaissance des lois du hasard, en montrant à chacun qu'il n'est qu'une unité dans un en- semble soumis d'une manière inéluctable à certaines vicissitudes, déve- loppe en lui le sentiment de la solidarité, l'idée qu'il doit contribuer pour sa part à l'amélioration des conditions qui intéressent l'ensemble. Le précepte chrétien d'aimer autrui autant que soi-même est inapplicable dans son exa- gération : il conduirait saint Martin à partager son manteau en une infinité de morceaux inutilisables. Le coefficient d'altruisme ne peut être égal à l'unité, mais il faut qu'il soit compris entre 0 et 1, toujours supérieur à 0 et variable suivant les circonstances. 11 faut surtout éviter de lui donner une valeur négative en causant du mal à autrui pour en tirer bénéfice. Il est des cas où il peut et il doit devenir supérieur à l'unité : c'est ce qui a lieu pour ceux qui sacrifient leurs biens ou leur vie pour le bien de la collectivité (patriotisme). Des différences de température appréciables ne sauraient s'élablir spon- tanément dans une masse gazeuse limitée et au repos, non que la chose soit logiquement impossible, car il suffirait pour cela d'une distribution conve- nable des molécules du gaz, s'opérant par l'effet de leurs mouvements, mais parce que cette distribution a un coefficient de probabilité si extraor- dinàirement petit qu'il est pratiquement nul. Si pareil fait ne se produit pas, s'il n'arrive jamais que de l'eau mise sur le feu se prenne en glace, c'est uniquement en raison des lois du hasard. De par ces lois, c'est tou- jours la distribution la plus probable qui tend à se réaliser; c'est en raison de ces mêmes lois que se poursuit fatalement l'augmentation progressive de l'entropie qui doit conduire l'univers à sa mort. Si ces lois étaient renver- 490 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sées, il jxmrrait ainsi se recréer spontanément des foyers de clialcur et d'énergie qui rendraient sans cesse à l'univers sa jeunesse primitive. 11 est cependant des pliénomènes qui échappent n cette loi : ce sont ceux qui son régis par les actes psychiques intelligents. Ce que ferait le démon de Maxwell presque sans dépense d'énergie, l'homme le fait tous les jours, par exemple lorsqu'il accumule des calories ou des potentiels électriques dans des enceintes limitées. Mais il le fait au prix d'une dépense d'énergie conduisant à une accélération de l'entropie dans des masses de matière beaucouj) plus importantes que celles sur lesquelles il condense les résultats de son industrie. Grâce à son activité intelligente, tandis que dans tout l'uni- vers, par l'eliet des forces aveugles, tend à s'augmenter le désordre; il crée l'ordre qui lui convient, c'est ainsi que dans un livre règne un arrangement de lettres ordonné en vue d'un but et tel que les forces aveugles ne Tau- raient jamais réalisé, non parce que cela est logiquement impossible, mais parce que le coefficient de probabilité de cet arrangement est pratiquement nul en dehors d'une cause spéciale. Mais cet ordre créé par l'homme en conformité d'un but est une goutte d'eau dans l'Océan en comparaison du fait inverse qui règne partout. Après avoir montré l'inainté des hypothèses imaginées par Boltzmann, Arrhénius et autres pour concilier une évolution indéfinie de l'univers avec le fait de l'augmentation fatale de l'entropie, l'auteur en propose une que nous citerons in extenso en lui en laissant la responsabilité : « Peut-on, en admettant cette loi générale de l'évolution, concevoir cependant la durée illimitée de cette évolution dans le passé et dans l'avenir, sans qu'à aucun instant il puisse être question de mort de l'univers? Ce n'est pas impossible : il suffit d'imaginer que le désordre, c'est-à-dire les différences de tempéra- ture, l'hétérogénéité de la matière, etc., s'accroît constamment aune échelle de plus en plus petite, tandis que l'ordre va sans doute en diminuant à l'échelle oîi le désordre s'accroît, mais peut s'accroître et même se perfec- tionner à une échelle encore plus faible. En d'autres termes, la s'tructure de l'univers devient de plus en plus fine; la faible fraction de l'énergie solaire qu'absorbe notre globe, y a créé des mines de charbon, très petites à l'échelle du soleil, mais qui représentent à notre échelle une provision considérable de matériaux ordonnés; la dissipation du charbon nous permet de créer de l'ordre à une plus faible échelle; il est vraisemblable qu'il se passe des phénomènes analogues aux échelles trop grandes ou trop petites pour nous être accessibles. L'évolution de l'univers pourrait ainsi être conçue comme tendant à pro- duire un état de plus en plus compliqué ne pouvant être perçu et utilisé que par des àtres de plus en plus petits. Comme il n'y a pas d'étalon absolu de longueur, un tel rapetissement n'a rien ([ui doive nous effrayer; il nous semble actuellement que des êtres de la taille des molécules, et surtout des êtres qui seraient par rapport aux molécules ce que nous sommes par rap- port au soleil, sont bien peu dignes d'intérêt pour nous; il n'y a aucune raison pour que la complication croissante de l'univers ne rende pas possi- bles, s'ils ne le sont déjà, de tels êtres avec une structure relativement plus complexe que la nôtre. L'évolution de l'univers pourrait être ainsi regardée, au bout d'intervalles de temps immensément longs, comme une réduction en quelque sorte homothétique accompagnée peut-être d'une tendance de plus en plus grande à l'ordre dans le sens élevé de complexité réglée par la raison. Il semble tout au moins permis d'affirmer qu'une telle conception ne contredit pas les données nouvelles que nous devons à la science du hasard. — Y. Delage. XIX. - FONCTIONS MENTALES. 401 Darbon (M.). — Hasard et déterminisme. — Le hasard règne d'abord sur cette partie de la nature physique qui est privée de toute organisation téléologique et soumise au jeu des seules forces aveugles. Ensuite, il affecte les actes des êtres conscients, qui ne savent pas coordonner leurs mouve- ments pour atteindre un but précis, ou bien qui se troublent et hésitent dans le choix du but à poursuivre. Dans tous les cas, le hasard nous appa- raît donc comme une défaillance de la finalité, toujours nécessaire à l'en- tière détermination des phénomènes, et qui laisse une lacune dans leur déterminisme, toutes les fois qu'elle est absente ou débile. — J. Joteyko. Halbwachs(Maurice). — La théorie de l'homme moyen : essai sur Que- telet et la statistique morale. — On sait quelle place tient l'ouvrage de QuE- TELET dans les calculs de probabilité appliquée à la biologie, H. souligne le fait que Quetelet ait d'abord considéré ses recherches comme devant dégager les lois d'une mécanique sociale. Ce qu'il dit des moyennes et sa classifica- tion des causes laisse voir que, d'après lui, les effets biologiques comme les autres résultent d'une multitude de petites causes non seulement distinctes mais indépendantes. Ceci montre qu'il n'a pas compris le contenu d'évolu- tion en biologie ; c'est à cette condition seulement qu'il peut appliquer aux effets biologiques les lois du calcul des probabilités. Quetelet invoque les lois du hasard pour expliquer que les résultats moyens se produiront le plus souvent et que les résultats qui s'écarteront de la moyenne se disposeront de part et d'autre de celle-ci d'une façon très régulière. — Partant de là, H. fait la critique de cette conception d'autant plus difficile à appliquer aux faits qu'on s'élève dans une organisation plus complexe. On a reproché à Quetelet de n'avoir tenu compte ni de l'évolution des espèces vivantes, ni de leur migration, à quoi H. ajoute que même en se plaçant au point de vue physiologique il faut aussi tenir compte des lois sociales que les hommes se font. Quetelet n'a aperçu les régularités qui l'ont tant frappé que parce qu'il a refusé de se perdre dans les détails des faits de conscience inuivi- duelle, mais cette position fait de ce système une vaste hypothèse qui au point de vue de la recherche scientifique offre déjà ce gros inconvénient de nous condamner à ignorer les causes ou, si nous voulons les atteindre, de nous engager en des calculs d'une complication infinie. — Jean Philippe. Spearman (C). — La théorie des deux facteurs et la corrélation., — Cette étude (de quelques pages) est destinée à' illustrer par un exemple la thèse d'après laquelle la théorie des corrélations mentales peut trouver un supplément de confirmation dans des procédés mathématiques qui inter- viennent pour renforcer les parties d'expérience insuffisantes. D'après S. toutes les recherches par tests restent forcément insuffisantes; pour en tirer des conclusions il faut les clarifier en les filtrant par des pro- cédés mathématiques. Mais ces procédés n'ont pas tous la même valeur : il faut arriver à dégager ceux qui permettront d'atteindre les données princi- pales que les expériences n'ont pas encore dévoilées. Pour y réussir il faut, déclare S., dépasser le point de vue de la simple corrélation, celui auquel se sont bornés à peu près tous les auteurs. Il faut aller jusqu'à ce que S. appelle l'inter-relation des corrélations : inter-relaiions admises de par une hypothèse qui pose en fait que toutes les formes d'activité intellectuelle d'un individu sont à différents degrés des manifestations d'une forme fon- damentale d'énergie mentale. Quand on a saisi et mis en formule un des points de cette énergie, le développement de la formule permettra de for- muler aussi les autres côtés de cette énergie que l'expérience n'a pas pu 402 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. saisir. [Il serait superflu de souligner ici le caractère hypothétique de cette conception mathématique comme d'insister sur ce qu'il y a de métaphysique dans la donnée de ce fonds commun]. — Jean Philippe. Degallier (E.). — Ilorloi/i-rie ol psyc/iolof/ic — D. rappelle d'abord les études de Taylor sur les Prhiciprs (/'arf/tmisalloyi scir/itift/jin- r/ps ?/.s-/?i''.s- (XVIII. .1. B., 1913, p. 537j, et se propose de montrer quels services pour- rait rendre l'idée directrice de cette conception si l'on faisait la psychologie des qualités professionnelles assurant à un individu la supériorité dans son métier. 11 prend comme exemple ce qui se passe dans le métier d'horloger, et propose de faire d"une part une classification méthodique des moyens (outils) de travail de l'ouvrier, et d'autre part un plan des problèmes psychologiques à étudier. Ainsi, dans l'examen des outils, au chapitre des outils servant à fixer la matière et à l'entraîner (machines-outils, vis, presses, pinces de toutes sortes, tournevis), D. demande qu'on étudie, par rapport à la force motrice de l'homme, l'application des plans inclinés, des leviers, des flexions, des frottements, et la variété des outils, causée par le très grand nombre de formes différentes des objets à fixer, et par leurs dimen- sions, leur poids, leurs matériaux. — Comme questions psychologiques à étudier, il propose : recherche du type mental le plus avantageux pour la profession d'horloger — la pensée par images visuelles et tactiles, et son influence sur le mode de travail ; l'influence du temps physiologique sur la capacité de production; la définition psychologique de la paresse, les so- phismes en mécanique. — A un point de vue plus élevé, il propose d'étudier le rôle que la faculté de la reconnaissance (pour les objets aperçus dans un autre sens que leur sens habituel) dans l'activité des facultés; la compré- hension mécanique; les genres de travaux nécessitant de l'intuition et de l'imagination; la patience dans ses rapports avec l'instinct de moindre effort, avec la faculté d'invention, avec les facultés d'inhibition, etc. — Les découvertes obtenues par ces procédés constitueraient, nous dit D., un en- semble de préceptes sûrs à l'usage de l'enseignement et de la pratique du métier considéré, et de critères permettant de juger des dons pédagogiques de ceux qui enseignent l'horlogerie comme des capacités des élèves pour telle ou telle spécialité. — Jean Philippe. Rahn (Cari). — La relation des sensations aux autres catégories {dans la Psychologie contemporaine). — La majeure partie de ce travail est d'ordre historique, en ce sens que l'auteur prend son point de départ dans la façon dont les différents auteurs, en se plaçant cliacun à son point de vue, ont posé le problème qu'il examine. Quelle est dans l'organisation de nos sen- sations, la part de l'activité mentale, structurale et celle de la réflexion? et comment faut-il concevoir d'un côté les éléments sensoriels (phénomènes) et de l'autre leur organisation fonctionnelle ou la fonction qui les organise (activité):' R. analyse successivement et très méthodiquement les différentes thèses soutenues sur ce point ; il semble que toutes se ramènent à deux grands courants, le sensationalisme qui se borne à analyser et le psycholo- gisme qui, une fois cette analyse faite, ne s'arrête pas et cherche des liens entre l'acte de la conscience présente et son contenu sensoriel. Dans ce passage de l'un cà l'autre, il découvre un nouvel élément lequel caractérise la pensée. — Jean Philippe. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 493 I. Sensations. a. Tactiles, musculaires, gustatives, olfactives. Débat (Fr.). — La température de la face : influence des irritations externes et internes. — Ce travail, dont le but est médical, contient d'utiles indications pour ceux qui font des recherches d'esthésiométrie. D. est parti de la théorie de Lefèvre qui divise la peau, au point de vue de la tempéra- ture, en deux couches : département intérieur et département extérieur ou externe, dont les variations de température ne sont ni parallèles ni concor- dantes ; et aussi de la théorie de Jacquet, qui admet que les irritations viscé. raies, autant que les locales, ont une action réflexe sur la clialeur cutanée du visage. Leroy {Massage plastique, th. Paris, 1908) avait étudié la varia- tion de température de la peau sous l'influence du travail gastrique et du massage; D. a étudié la topographie thermique moyenne de la face en 14 points, et a essayé une classification des sujets d'après l'âge, le sexe, etc. : à un autre point de vue, D. a cherché comment les variations alimentaires influent sur la température faciale; enfin il a recherché si les irritations utéro-ovariennes, si le travail cérébral retentissaient sur la température faciale. — Il peut d'ailleurs se produire des balancements circulatoires, cer- taines régions se refroidissant (à la face) en compensation de réchauffement d'autres. — Jean Philippe. c) Piéron (H.). — Hecherc/ies sur les lois des variations du temps de latence sensorielle en fonction des intensités excitatrices. — L'allongement des temps de réaction au fur et à mesure qu'on se rapproche du seuil de sensation semble dépendre essentiellement d'une augmentation du temps nécessaire pour que la transformation de l'excitant physique en phénomène cérébral de nature sensorielle s'effectue ; si l'on descend au-dessous de ce seuil, ce temps devient infini. Tel est le point de départ des recherches; elles aboutissent à confirmer la loi de Wundt que les temps de réaction sensorielle décroissent en fonction de l'augmentation des intensités de l'excitation (la décroissance des temps est vaguement hyperbolique), cette loi s'applique d'une façon géné- rale en biologie. — C. Ferrari. Ross (Fel. Br.). — Mesure du sens du temps comme éléments du sens du rythme. — Dans quelle mesure le sens du tenips contribue-t-il à aider celui du rythme? R. a d'abord cherché à produire un son revenant régulièrement et ensuite pouvant être coupé d'une façon régulière et selon des intervalles que l'on pouvait faire varier à un bai'ème défini. Il a employé pour cela un cylindre à mouvements synchrones reliés à un appareil de rythme. Ces expériences lui ont montré qu'il y a une incontestable adaptation des sujets aux signaux employés : ceux-ci ne représentent donc pas des textes élémen- taires ou absolument simples, c'est d'ailleurs ce que confirment les données introspectives fournies par l'interrogatoire des sujets. R. considère en con- séquence que son dispositif doit encore être simplifié de façon à lui per- mettre de mesurer les différences individuelles. — Jean Philippe. Bourdon (B.). — Sur la perception des mouvements rectilignes de tout le corps. — B. part des expériences qui ont été faites par Delage (Archives de zoologie expérimentale, 1886 : Sur les illusions statistiques et dynamiques de direction). B. a fait ses expériences avec la table rotative de Aubert; les expériences montrent que la perception de la direction des mouvements 494 L'ANNEE BIOLOGIQUE. rectilignes do tout le corps est très vague et qu'il n'y a pas de persistance de ces sensations. La compression ne parait pas modifier les éléments de cettp perception qui est peu délicate. D'où l'on peut considérer que les sensations de mouvements rectilignes et celles de sensations ne sont pas fournies par les mêmes organes. — Jean Philippe. //) Ribot (Th.). — La vie inconsciente et les mouvements. — Toutes les questions qui touchent à l'origine et au développement de nos fonctions mo- trices sont encore fort obscures et très mal connues. Le livre de R., repre- nant une série d'articles, constitue une très importante contribution; l'au- teur commence par poser le problème des sensations de mouvements; qu'est-ce que l'image motrice au sens physiologique et psychologique du mot? En termes psychologiques, l'image motrice est la reviviscence spon- tanée ou provoquée de sensations cinésiques, simples ou complexes, éprouvées antérieurement. En termes physiologiques, c'est l'excitation des zones corti- cales où aboutissent les sensations de mouvements ; que ces zones coïncident ou non avec celles des centres moteurs avec qui elles sont en connexion. Ce problème, déclare R., n'est d'ailleurs pas du ressort de la psychologie. Cherchant l'origine de ces images, il les considère comme des mouvements qui commencent, même restent internes sans se réaliser en mouvements objectifs ; et ils diffèrent dans leur composition comme dans leur facilité à se réaliser au dehors. 11 y a des images motrices pures, c'est-à-dire dépouil- lées totalement ou à peu près de tout élément accessoire venant des centres spéciaux; il y a des' éléments moteurs inclus dans des sensations visuelles etc., qui les voilent et les rejettent au second plan; il y a enfin des représentations motrices, ou plutôt des dispositions organisées, résul- tant de la répétition d'expériences antérieures et qui se révèlent non par un état de connaissances mais par des réactions motrices objectivement per- ceptibles. De l'examen de ces différentes formes, résulte que chaque état intellectuel pris isolément contient des éléments kinesthétiques plus stables que les éléments sensoriels spéciaux; les éléments moteurs forment en quelque sorte le squelette de la structure mentale; l'activité motrice est la réponse que l'homme et les animaux font aux excitations qui viennent du dehors ou du dedans. Un travail analogue donnerait des résultats ana- logues du coté des sentiments. R. en prend occasion pour reprendre la question des mouvements et de l'activité inconsciente; il passe ensuite au problème de la pensée sans image, problème posé de nos jours par les psychologues, mais dont on trouve l'origine chez des métaphysiciens idéa- listes qui y ont été conduits à la fois par leur tournure d'esprit et la nature de leur doctrine. R. conclut que l'hypothèse d'une pensée pure sans image et sans mot est très peu probable et en tout cas n'est pas prouvée ; ses par- tisans, dit-il, ont eu le tort de s'enfermer exclusivement dans la con- science. Dans un dernier chapitre, R. examine ce qu'on appelle la tendance au moindre effort et ses causes physiologiques et mentales. Il distribue les hommes en trois catégories : actifs supérieurs, actifs moyens et asthéniques ; et conclut : que la tendance au moindre effort est la règle. Conclusion qui suppose admise là distinction faite par l'auteur entre l'activité et l'effort. — Jean Philippe. Philippe (Jean). — Autour du sens musculaire. — De ses recherches l'auteur arrive à formuler les conclusions suivantes : le terme philosophique du sens musculaire désigne un assemblage composite d'éléments très dif- XIX. — FONCTIONS MENTALES. 495 féreuts. Un ne peut donc, ainsi qu'on Ta fait ordinairement, l'étudier comme si c'était un état- simple. Chez deux sujets différents, l'analyse mentale montre les composantes de ce sens rarement identiques. Le développement du sens musculaire varie, pour chacun de nous, sous des causes multiples : il peut être tantôt très fin et très cultivé, tantôt très obscur et rudimentaire : tout dépend des dispositions organiques, de l'âge, de l'exercice, etc. L'en- fant développe ce sens par son mouvement spontané et ses jeux; l'adoles- cent et l'apprenti, par un métier manuel ou par la gymnastique et les sports; mais arrivé là, chaque adulte, même dans le cas d'une profession manuelle, laisse en friche la plupart de ses territoires neuro-musculaires. Ce sens évolue donc suivant l'âge et les habitudes motrices; ceux qui rai- sonnent d'après leur sens musculaire personnel, oublient qu'il n'est ni le seul ni représentatif de tous les autres que la psychologie descriptive et expérimentale doit caractériser. La question psychologique du sens musculaire ne peut être solutionnée sans une classification fondée à la fois sur sa morphologie et sa genèse. Il faudrait dégager les composantes de ce sens par l'analyse mentale d'abord, et dans la mesure du possible, fixer leur origine; dégager enfin tout élé- ment fondamental, chez chacun de nous. A l'heure actuelle, nous ne pouvons cataloguer nos images motrices ; elles sont tellement différentes, que la ter- minologie en usage ne peut que fausser leur description. — J. Jotevko. "Washburn. — Fonctions du processus moteur au début. — Le but de cette étude rapide est d'apporter une contribution à la description des formes d'ac- tivité nerveuse qui concourent à la production d'une image ou d'une opé- ration mentale éveillée ou ravivée : c'est par conséquent une contribution à la théorie du début d'un processus moteur. 'W. commence par rappeler quatre données physiologiques fondamentales, chacune plus ou moins mise en lumière par les expériences sur les simples réflexes : 1" Quand conmience une réponse motrice, tous les centres sensoriels recevant l'excitation en même temps contribuent pour partie de leur énergie à la réponse en cours. — 2*^ Toutes fois qu'un centre sensoriel a une partie de son énergie dérivée vers un débouché moteur, les résistances le long des chemins dérivant vers ce débouché sont diminuées. — 3'^ Certaines réponses motrices suscitées par des intensités spéciales peuvent remporter sur d'autres qui tendraient à se développer en même temps (Sherringtox. Action of the Xervuus System. p, l'jô). — 4" Il existe des réponses motrices si bien antagonistes les unes aux autres et si bien liées les unes aux autres que le développement de l'une inhibe l'apparition de l'autre. La conclusion de ce travail est qu'il existe des activités naissantes dont l'étude peut révéler certains points importants de la physiologie des opéra- tions mentales les plus élevées; et cependant ces modes d'activité ne sont pas accompagnés de conscience ou ne lui sont pas perceptibles; ce sont seulement leurs répercussions qui arrivent par voies indirectes jusqu'à la conscience : d'où résulte que Thypothèse des sensations d'innervation est inutile. "W. se propose dans une étude postérieure d'examiner quelles peuvent être les applications de cette étude à l'explication des systèmes de mouve- ments qui forment nos attitudes corporelles. — Jean Philippe. Poffenberger (A. T.). — EfJ'ets de la strychnine sur l'activité intellectuelle et motrice. — Les conclusions dégagées par ces expériences sont complexes, et ne s'accordent pas toujours avec ce que l'on croit généralement. On dit 496 L'ANNEE BIOLOGIQUE. souvent que la strychnine augmente la capacité d'activité motrice, et celle d'activité mentale; c'est vrai dans le premier cas, à condition que la fatijiue musculaire n'intervienne pas, parce que la drogue agit surtout sur les centres de coordination, qu'elle prémunit contre l'envahissement de la fatigue mus- culaire; mais pour l'activité mentale, il ne semble pas que la strychnine agisse là où l'association, l'attention et la discrimination sont en cause. — Jean Philippe. Abbott (Ed-wina). — Influence de V adaptai ion sur les variations du seuil aux températures. — Ce sujet a déjà été souvent traité. Alrutz est un de ceux qui en ont le mieux montré la complexité et qui ont le plus délica- tement souligné l'intérêt présenté par les résultats paradoxaux de certaines expériences. L'appareil adopté par A. nous paraît un peu trop compliqué pour permettre au sujet d'être bien dégagé durant l'examen psychologique auquel il doit se livrer. Mais il faut reconnaître que l'auteur a bien su signaler l'importance de ce facteur mental ; dans les pages où il analyse le côté mental du processus d'adaptation, c'est la partie véritablement neuve de son travail; A. prend soin d'ailleurs de limiter assez strictement la question soumise à l'examen, son effort constant est de poser le problème de telle sorte que les données en soient claires. — Jean Philippe. Joteyko (J.). — La sensation de douleur suit-elle la loi de Weber? — Des expériences faites par l'auteur, pour déterminer 1° le seuil de la douleur; — 2^ une douleur deux fois plus forte que la précédente ; — 3" trois fois plus forte, il résulte que la douleur se comporte à l'inverse de la loi de Weber, et croît plus vite que l'excitation. Ce qui donne à la douleur encore un autre mode de se comporter que les autres sensations : la tonalité de la sensation agit comme défense. 11 existe pour la douleur des types qualitatifs et des types quantitatifs : ceux-ci doués d'une grande sensibilité à la douleur, les premiers d'une sen- sibilité beaucoup moindre. On peut distinguer : 1" ceux qui ressentent d'em- blée une forte douleur; — 2° ceux qui ont le seuil vague, indécis; — 3'' ceux qui, tout en ayant le seuil très bas, sont comparativement beaucoup plus sensibles aux petites douleurs qui ont grandi; — 4° enfin ceux qui sont peu sensibles à une douleur minime, et très aux grandes. (Cf. J. Joteyko e M. Stefanowsk.\ : Recherches algési métriques, Bull. acad. se. Belgique, 1903). — De là, J. J. conclut que la détermination du type quantitatif a tou- jours été entacliée d'erreur et aurait dû être précédée d'un travail de classe- ment. — Jean Philippe. Toltchinsky (H.). — Recherches sur la discrimination tactile. — On sait les variations énormes constatées dans les mesures de la discrimination tactile. En 1905, Michotte constata qu'en faisant glisser une des pointes sur la peau, l'autre demeurant immobile, le sujet perçoit deux pointes dès que l'une franchit un pli articulaire. Reprenant un côté de ces expériences. T. arrive à ces conclusions : on peut déterminer les champs esthésiomé- triques ; ils affectent une forme généralement ellipso'idale ; ils ne sent pas juxtaposés mais se pénètrent en tous sens; la méthode d'inattention révèle des champs plus grands que la métliode d'attention, et l'illusion paradoxale est plus fréquente. [Toutes ces expériences ont été faites selon la méthode classique du sujet mis au courant]. — Jean Philippe. Mitchell (D.K — Influence de la distraction sur la formation de Vappré- XIX. - FONCTIONS MENTALES. 497 dation des poids soulevés. — Quand on apprécie le poids d'un objet soulevé on recommande habituellement de faire attention au poids soulevé; quels seraient les résultats si le sujet était distrait par différents procédés. C'est ce que M. a examiné en se servant de cylindres de métal et de la table rota- tive d'URBAN. Il distingue entre les résultats donnés à la distraction volon- taire et ceux provenant de la distraction involontaire sans se prononcer d'une façon décisive, estimant que les données du problème à résoudre n'im- pliquent ni une mesure précise du degré de distraction, ni une détermi- nation exacte de sa nature, mais simplement la persistance d'un même degré de distraction. M. ne recherche pas non plus si les effets de la distraction continuent d'influer quand celle-ci a disparu. La distraction agit diversement selon qu'elle atteint le moment même où l'on compare les poids entre eux ou le moment où l'on soupèse chaque poids. — Jean Philippe. Sternberg CW.j. — Physiologie du goût. — L'auteur s'occupe du goût principalement au point de vue de la jouissance que nous procure l'exer- cice de ce sens, en suivant en cela l'exemple donné par Brillât-Savarin. Et, en parlant du goût, il traite aussi la question de l'absence du goût et du dégoût. L'opuscule présent est l'exposé des conférences données par l'auteur à l'Académie de Humboldt, de Berlin. Les facteurs constitutifs de l'appétit sont analysés soigneusement. Un cha- pitre concernant la physiologie appliquée du goût termine l'ouvrage. — J. JOTEYKO. b. Auditives. Moore (H. Th.). — Examen génèiique de la consonance et de la dissonance. — Les opinions sont très différentes sur ce qui constitue la consonance et la dissonance; surtout on peut remarquer qu'elle varie d'une génération à l'autre même quand il s'agit d'apprécier l'œuvre d'un musicien. A quoi tien- nent ces divergences? Après avoir exposé les théories d'un certain nombre de contemporains, M. conclut que le seul moyen de solutionner la question c'est d'examiner le problème du point de vue génétique ; c'est une hypo- thèse à laquelle l'a conduit l'étude de l'iiistoire de la musique (Ze.>> problèmes musicaux d'Aristote etc.). Conformément à ces données historiques, il a organisé des recherches expérimentales pour vérifier les points de vue suivants : 1" Les sensations de consonance et de dissonance chez cha- que individu dépendent directement du degré de son aptitude à fondre deux éléments toniques en une unité complexe. 2° Cette syntlièse tonale peut être considérée comme le résultat de la réussite de l'organe auditif à la réaliser; quand l'organe ne réussit pas, la sensation reçue donne' une dissonance. 3'' Il existe une certaine disposition initiale et personnelle à réaliser la synthèse pour certains intervalles à raison même de leur sim- plicité : En d'autres termes, nous pouvons supposer que, comme dans les cas synesthésiés dont parle Mvers, il existe, dépendant de la plus ou moins grande simplicité des rapports, tantôt une sympathie et une tendance à en faire la synthèse, tantôt au contraire, une répulsion. 4° Cette sorte de sym- pathie est en relation avec la fréquence plus ou moins grande des ancêtres de l'auditeur à écouter attentivement les rapports de ce genre, il peut se faire également qu'elle résulte des habitudes personnelles que Tauditeur a prises ou s'est données. 11 y aurait ainsi là, d'après les expériences faites par l'auteur, un véritable fait d'adaptation au développement méthodique d'un l'année biologique, XIX. 1914. 32 408 L'ANNEE BIOLOGIQUE. système d'harmonie. Reste à savoir quelle borne on peut poser à cette adap- tation : M. estime que les limites en sont très extensibles. — Jean PfiiLiPPE. AVatt (H. J.). — Anah/se psi/c/ioli>//iqur el théorie de l'audition. — Le l)ut de ce travail est de faire, pour l'audition, ce que l'on fait liabituellement pour la vue, Texamen des divers attributs du son : qualité, qui corres- pond à la forme dans le toucher; intensité; hauteur; volume, qui est l'ana- logue de l'extension dans les autres sens : attril)uts de durée. — "W. rappelle d'ailleurs que l'ensemble des sensations doit être groupé en trois groupes à chacun desquels la complexité des questions va croissante : 1'^ Sensations viscérales et cutanées, dont la caractéristique est la diffé- rence de localisation ; les sensations gustatives peuvent être rattachées à ce groupe, leurs qualités étant identiques à celles des cutanées, et indiquant que ce sens, comme celui de la peau, est polymorphe. 2" Deuxième groupe de sensations, non pas claires et distinctes, comme les précédentes, mais obs- cures et complexes : elles sont musculaires, articulaires et organiques. Les musculaires se révèlent surtout par l'intensité, tandis que leur localisation, leur ampleur et leur qualité sont plutôt obscures. La localisation varie de muscle à muscle : elle reste constante pour chaque muscle; l'ampleur ré- sulte de la masse du muscle et la qualité de la constance des sensations musculaires. De même pour les sensations articulaires : mais elles sont au- trement distribuées, car c'est ici l'intensité qui est obscure et ce qui varie, c'e.st l'attitude. 3° Le 3"^ groupe des sensations, qui comprend la vue, l'audi- tîon, l'odorat, implique toutes les difficultés précédentes, et d'autres encore. Après cette rapide vue d'ensemble sur les sensations, W. aborde son pro- blème et cherche à ramener les sensations auditives dans le cadre général dont il vient de donner les lignes. Pour cela, il en fait l'analyse, critique les diverses théories et montre qu'elles aboutissent à confirmer sa thèse de l'utilité de l'étude des attributs communs des sensations : ce côté, psycliolo- gique, de la question, lui paraît de nature à renouveler l'étude des sensa- tions : il permet par ex. de transposer dans le domaine des sons ce que nous savons de l'obtention des nuances par la fusion psychologique d'un grand nombre de sensations de couleurs élémentaires, c'est-à-dire fort peu connues de nous. Parlant de ces données, "W. analyse la sensation auditive et montre que plus les éléments en sont complexes, plus est nécessaire le développement d'un certain support de l'attention. — Jean Philippe. Valentine (C. W.). — La mdthode de comparaison dans les expcriences pour les intervalles musicaux et l'effet île la pratique sur Papprcciation des désaccords. — Supplément au travail précédent : les expériences ont con- sisté à demander; aux sujets de formuler leur préférence relativement à ' des intervalles successifs, couplés. Après quelques mots sur la valeur de la métliode, V. conclut de ses expériences que, sur ce point, la différence est très grande d'un individu à l'autre, et que la comparaison modifie beaucoup l'appréciation; d'autre part, elle fournit peu d'éléments à l'examen subjectif, contrairement à ce que l'on aurait cru : ce sont les éléments objectifs qui prennent le dessus. Il semble que l'on s'accoutume aux dissonances : ce qui tendrait à prouver que celles-ci dépendent, en partie du moins, du plus ou moins de fréquence des associations. — Jean Philippe. Myers (C.) et 'Valentine (G.). — Étude des différences individuelles par rapport à l'appréciation des tons. — Ce travail inaugure une série de re- cherches sur les différences mentales d'un sujet à l'autre dans l'appréciation XIX. — FONCTIONS MENTALES. 499 de la musique. Les auteurs ont recherché : 1" les différences subjectives (appréciation du son; émotion éprouvée; état de tension motrice) ; 2" les ca- ractéristiques objectives : comparaison à d'autres sons ; pureté, etc. — 3"^ Qua- lification (doux, solennel, etc.). Les associations éveillées par les sons,* etc. Sur ce dernier point, M. a surtout longuement étudié un cas de synesthésie. Peut-être à cause de l'importance de cette observation, il s'étend longuement sur l'examen comparé de notre attitude par rapport aux sons et aux couleurs : il note aussi, avecV., que l'appréciation esthétique est essentiellement objec- tive et désintéressée, le sujet s'oubliant pour l'objet. — Comparativement, il semble que les hommes analysent beaucoup mieux que les femmes leurs sensations musicales : à l'inverse de ce qui se passe, par exemple, pour les couleurs. A noter enfin que le sentiment de son familier a plus d'influence chez les sujets qui se servent souvent de la forme associative : tandis que l'étrangeté tient plus de place chez ceux qui attachent plus d'importance à l'effort interne et à l'aspect objectif. — Jean Philippe. Miles ("W. R. ). — Précision de la voix dans les sons simples. — Expériences sur la justesse, l'intensité, le volume et le timbre de la voix, faites avec le tonoscope de SeasiioPiE décrit dans le même volume ; l'auteur a comparé Tattitude musicale chez l'homme et chez la femme, les variations, la corré- lation entre l'aptitude au chant et l'aptitude à discerner les variations des bruits. Il donne aussi un certain nombre de règles très précises sur les fautes à éviter et les procédés de contrôle à employer dans la conduite de ces expériences. D'après lui, une différence à peine perceptible entre deux tons serait surestimée quand il s'agit du chant; une bibliographie abondante accompagne cette étude. — Jean Philippe. c. Visuelles. Villey (Pierre). — Le Monde des aveugles. — L'aveugle trouve dans les autres sens que la vue, des ressources négligées de la plupart de ceux qui voient, mais précieuses à qui sait les faire fructifier. C'est la psychologie de ce développement que P. V. veut tracer; pour cela, il étudie d'abord les transpositions de sensations pour réaliser dans l'esprit de l'aveugle les mêmes idées que dans celui du voyant, mais avec d'autres éléments qui jouent le rôle des suppléants. Les sensations- tactiles, par exemple, donne- ront à l'aveugle l'idée d'un objet, analogue à sa vue, par une construction qui rapi)elle vaguement la manière dont nous nous construisons l'idée de la terre avec les notions que nous fournissent les géomètres, les astronomes et les géographes; ni la cécité ne limite donc son intelligence, ni elle n'en fausse la nature, par contre elle lui enlève certaines sensations artistiques : par exemple les rapports des formes et des couleurs. Les sens autres que la vue ne semblent pas plus affinés, sensoriellement, chez l'aveugle que chez le voyant: ce qui leur fait rendre plus de services, à l'aveugle, c'est qu'il tire autrement parti de leurs données : c'est aussi qu'il la met en oeuvre autrement. Ainsi, il ne se contente pas de toucher : il palpe sans cesse, et grâce à ce qu'il note dans ce palper, il se construit un système de suppléances, mentalement organisé, pour s'adapter, en palpant au lieu de regarder : il privilégie les souvenirs des images qui lui viennent ainsi, etc. — Notons, en passant, que P. V. considère comme tout à fait exceptionnel \e sens des obstacles Sittribné aux aveugles par Kunz (v. An. BioL, XVI, 1911, p. 491) — et signalons tout spécialement son ch. vi, consacré à la faculté d'orientation ainsi que ce qu'W dit de la mémoire musculaire 500 L'ANNEE BIOLOGIQUE. « qui ne procède ni par points de repère ni par déductions, même incon- scientes, mais fixe les mouvements par l'iiabitude de les enchaîner les uns aux autres, rendant ainsi rorientation comme mécanique ». La mémoire musculaire, l'orientation dans le dédale interne des muscles, seraient d'au- tant plus ])artaites que le sujet est plus instinctif, ou plus moteur, et moins visuel (p. 106). Ce qui suit sur les services de la gymnastique pour les aveu- gles étonnera ceux qui ignorent que la F'rance fut sans doute la première à entrer dans cette voie, puisque Laisné installait des appareils de gymnas- tique pour les aveugles de Paris en 1843. Les explications de P. V. sur l'acti- vité physique de l'aveugle, ses métiers, etc. en découlent naturellement. Je ne puis entrer ici dans l'examen des questions relatives au sens de l'espace; l'espace visuel est-il différent de Tespace tactile; est-ce le temps qui donne à l'aveugle-né la notion d'espace, ou plutôt, qui fait pour lui fonc- tion d'espace? La question est capitale pour l'origine de nos sensations de mouvement. — La vue, dit-il, donne l'espace tout élaboré : le toucher fournit les éléments propres à l'élaborer (p. 183) : la vue est un toucher perfectionné, le toucher une vue embryonnaire (p. 227) ; seulement le sens de la direction reste plus imprécis pour les aveugles : en revanche, ils perçoivent mieux les minimes étendues parcourues (p. 220). Ce qui suit sur la manière dont l'i- magerie mentale de l'aveugle lui construit ses représentations du monde où il vit, contribuera beaucoup à éclaircir ce sujet, encore si mal étudié. P. V. écrit en aveugle et son livre donne sur la mentalité de l'aveugle des aperçus qu'un voyant n'aurait pu discerner : ce sont surtout ces remarques qu'il est précieux de relever. Ainsi, il signale le goût très prononcé pour la lecture de la plupart des aveugles, même ouvriers manuels, et met en regard une tendance de leur mémoire naturellement excellente à baisser depuis que l'écriture leur a été rendue plus facile; leur tendance à s'abs- traire des impressions extérieures qui nous prennent le plus, pour se con- centrer en eux-mêmes; les variations, avec l'âge, des adaptations de la per- ception tactile aux distances des points qui forment les lettres braille. — On aimerait savoir s'il y a quelque relation avec les cliangements d'accommo- dation de la vue. — Ailleurs P. V. note que tout aveugle ayant le goût de la mécanique et de l'ordre, pourrait apprendre à nettoyer et réparer la moyenne et la grosse horlogerie : il y emploierait quatre fois plus de temps que s'il voyait. — Resterait à examiner quels procédés d'apprentissage pourraient lever quelques obstacles à l'agilité de l'aveugle. — Jean Philippe. Hunter ("W. S.). — i^ff''f consécutif au mouvement de vision. — C'est une illusion sur les causes de laquelle on a beaucoup discuté : ceux qui l'ont étudiée, ont cherché tantôt à la ramener à une cause unique, tantôt à lui déceler et à caractériser des causes multiples. H. commence par ana- lyser les données de l'introspection et constate que cette illusion apparaît d'une façon fort différente aux diftëi'ents sujets non avertis : les uns croient voir le tambour employé pour les expériences, se mouvoir de lui-même en sens inverse du mouvement primitif; les autres, surtout après de nombreux essais, croient voir un mouvement continu; d'avitres croient que c'est une ombre de mouvement. En outre, il y a des illusions de profondeur dans l'aspect: de la difficulté à reconnaître le moment où l'illusion cesse, etc. H. examine successivement ce que peuvent fournir le fonctionnement de la rétine; les associations résultant d'essais d'interprétation de ce qui, se passe; enfin les sensations données par l'état des muscles moteurs de l'œil. Ses conclusions sont qu'il s'agit d'un phénomène complexe, non réductible à une cause unique : il y a des changeinents dans le fonctionnement réti- XIX. — FONCTIONS MENTALES. 501 nien (probablement lavage de l'image consécutive), des éléments associés, des courants musculo-nerveux ; et les proportions de ces trois éléments sont variables selon les sujets, peut-être selon les cas; en sorte que l'illusion est en partie construite. Mais elle dépend aussi de sa cause originelle : l'image consécutive d'un système de lignes parallèles est produite par ces trois causes : l'action de la rétine prédomine, quand il s'agit de la spirale en rotation, qui donne lieu à l'illusion de profondeur; le courant musculo- nerveux asymétrique (voisin du mystagmus) peut provoquer l'apparence de mouvement d'un système fixe de lignes parallèles; enfin, il y a d'autres faits dont l'explication échappe encore. — Jean Philippe. Fitt (A. B.). — Perception de J a grandeur par la vue et par le tnucher passif. — Quand les deux pointes de l'esthésiomètre sont séparées par une distance supérieure au seuil, on a la perception, non seulement de la dua- lité, mais aussi d'une distance entre les points pressés. L'opinion généra- lement admise est que cette distance, si on l'apprécie en millimètres, ou si on la traduit de quelque autre façon pour la vue, est sous-estimée : mais cette opinion n'est pas admise par tous les psychologues, et en fait la ques- tion n'a jamais été étudiée d'une façon bien méthodique. — F. la traite par la méthode de constance, avec des séries complètes d'excitations de com- paraison, et il calcule, au moyen des formules de Spearmax et de Wirtii, le seuil supérieur, le seuil inférieur et la valeur équivalente, c'est-à-dire la valeur de l'excitation de comparaison qui parait égale à l'excitation nor- male constante. La distance visuelle est celle de deux points noirs sur papier blanc. La distance tactile est obtenue au moyen d'une forme mo- difiée de l'esthésiomètre d'EBBixGHAUS. Les expériences sont faites sur six régions de la peau, notamment la face palmaire de la troisième et de la deuxième phalange d'un doigt (comme régions de seuil faible), le dos de la main et la face interne de l'avant-bras (comme régions de seuil élevé). Une loi générale se dégage des résultats numériques : là où le seuil est faible, il y a sur-estimation de la distance; là où il est élevé, il y a sous-esti- mation. Par exemple, le seuil (longitudinal) est de 2™™23 en moyenne (pour dix sujets) : la distance normale perçue par la vue étant de 18 millimètres, la distance tactile qui lui paraît égale est de 13"^™47; la distance tactile est donc sur-estimée de 4™'"53, c'est-àdire environ 25 ^. Au contraire, sur l'avant-bras, le seuil (longitudinal) est de 28™™6 en moyenne (pour 7 sujets) : la distance visuelle varie de 30 à 42 millimètres ; la distance tactile qui lui paraît égale est de 61 millimètres, elle est donc sous-estimée (en moyenne de 58 %). Ce sont là les résultats extrêmes : ceux que l'on a obtenus pour les régions à seuil intermédiaire s'intercalent entre ceux-là, de façon que la grandeur apparente de la distance tactile va en diminuant à mesure que grandit le seuil. — Foucault. Lohnert (K.). — Recherches sur la percpplion des rectangles. — Au moyen d'un appareil construit sous la direction de Wirth, on présente, par projec- tion sur un écran, un rectangle (ou un carré) pendant 30 millièmes de seconde, puis, après un intervalle d'un peu plus d'une seconde employé à la manipu- lation de l'appareil, un autre rectangle dont la hauteur (ou la largeur) diffère de la dimension correspondante du premier selon des variations qui sont des multiples du millimètre. Les sujets doivent comparer, tantôt les hauteurs, tantôt les largeurs, tantôt les surfaces. Les expériences sont faites en grand nombre, les figures de comparaison forment des séries complètes, c'est-à- dire que les plus petites donnent toutes lieu au jugement « plus petit », tandis 502 L'ANNEE BIOLOGIQUE. que les plus grandes donnent toutes lieu au jugement « plus grand ». On calcule les seuils et les variations moyennes selon les formules de Spearman et WiuTn. Le résultat le plus intéressant concerne ce que l'auteur appelle des ac- tions d'induction ou d'influence. Si l'on modifie une des composantes de la figure, ce n'est pas seulement celle-là qui parait modifiée, mais aussi l'autre : par exemple, si la largeur du rectangle devient plus grande, la largeur est perçue comme plus grande et la hauteur comme plus petite ; si au contraire on diminue la largeur, la hauteur parait plus grande; et l'on obtient des ré- sultats correspondants si l'on fait porter les variations sur la hauteur. L'ac- tion ainsi exercée (l'induction! peut être passablement forte : pour un des sujets qui ont pris part aux expériences, une augmentation de hauteur de 4 millimètres i la figure primitive étant un carré de 6 centimètres de côté) 'produit une diminution apparente de largeur de 2™°^2 : et pour les autres cas (diminution de hauteur, augmentation et diminution de largeur) les ré- sultats sont de même ordre. Le fait serait un cas de ce que W'undt appelle l'assimilation, c'est-à-dire de l'influence qu'une représentation exerce sur une autre représentation, simultanée ou consécutive, en la modifiant dans son propre sens. — En tout cas, lïnduction dont il s'agit dépend fortement des individus : très forte chez ceux qui perçoivent les figures dans leur ensemble, comme des unités synthétiques, elle est beaucoup plus faible, presque nulle, chez ceux qui analysent les figures en appréciant séparément la largeur et la hauteur. Il y a donc deux types extrêmes de perception, entre lesquels on trouve des intermédiaires. — Mais l'induction ne disparaît pas quand le sujet sait que l'une des dimensions demeure constante, et sait quelle est cette dimension : elle devient même plus forte i si toutefois on peut généra- liser le résultat d'une expérience faite avec un seul sujets — Un autre fait remarquable quoique établi encore avec un seul sujet) concerne la façon dont varie l'induction quand on fait varier les dimensions du rectangle dans les plus larges limites où le permet l'appareil. L'expérience a été faite avec des rectangles ayant 60 millimètres de largeur et des hauteurs variant de 2 à 100 millimètres : le sujet appréciait alors la largeur. Elle a été faite aussi avec des rectangles ayant la hauteur constante de 60 et des largeurs varia- bles, le sujet appréciant la hauteur. Les seuils différentiels montrent deux maxima (le premier pour les figures très minces et le deuxième pour le carré I, et deux minima pour les figures bien rectangulaires, quelle que soit la position, droite ou allongée, du rectangle . De plus, aux valeurs les plus faibles du seuil correspondent les actions inductives les plus fortes, et aux valeurs les plus élevées du seuil correspondent les actions inductives les plus faibles. Et enfin les figures qui sont ainsi les mieux perçues sont aussi celles qui produisent l'impression la plus esthétique (ce sont celles dont les dimensions se rapprochent de la section dorée\. de sorte que l'aptitude à produire le plaisir esthétique serait proportionnelle à la grandeur de l'action inductive. . 11 va de de soi que tout cela aurait sérieusement besoin d'être vérifié . — Foucault. Dubuisson M. . — E.'r' Lelesz (H.). — Vorienlation d'esprit dans le témoignage. — L. reprend les recherches de Binet sur les types intellectuels et essaye, d'étudier l'in- fluence de ces types sur le témoignage : il distingue cinq types différents ; le descriptif, qui cherche surtout le côté extérieur ; le superficiel, qui se contente d'à peu près; Tintelligent, qui sélectionne; l'interprétateur, qui cherche une signification; l'ambitieux, qui se met en scène. Li. donne un certain nombre d'exemples (qui pourraient être plus concluants). A signaler la con- cordance des descriptions au point de vue objectif, et de celles au point de vue subjectif, chez les mêmes personnes. La fréquence des types est : un XIX. - FONCTIONS MENTALES. 519 tiers d'intelligents ; un tiers pour les superficiels ; un quarl d'interpréta- teurs; un dixième de descriptifs; un cinquantième d'ambitieux : il y a d'autres variations par rapport à l'âge. — Jean Philippe. Liebenberg (R.). — L'estimation intuitive du nombre. — Des points en nombre variable (de 5 à 21), de forme ordinairement ronde (avec quelques modifications intentionnelles dans certains cas), de couleur ordinairement noire, répartis en lignes droites, ou suivant diverses figures, symétri([ues ou dissymétriques, sont projetés sur un écran et présentés pendant un dixième de seconde à des sujets adultes et à des enfants, à un seul à la fois : et le sujet doit apprécier le nombre des points qu'il a perçus. On note le temps qu'il emploie pour former son jugement, et le degré de sûreté qu'il lui attribue. — Voici les résultats les plus intéressants. Quand les points sont en ligne droite, on les apprécie exactement s'ils sont au nombre de 5, 6 ou 7; s'il y en a 8 ou 9, on en surestime légèrement le nombre; on le surestime davantage s'ils sont plus nombreux. La sûreté du jugement dimi- nue naturellement à mesure que le nombre des points augmente, mais les enfants sont toujours plus sûrs d'eux que les adultes. — La prolongation des expériences, et par suite l'exercice, entraîne des modifications dans le mode d'appréciation. 11 est d'abord relativement analytique : le sujet perçoit la série de points d'après sa position, son étendue, et il a une impression de grandeur qui s'exprime en général par des mots comme « peu » ou « beau- coup ». Puis il divise la série en groupes et s'attache à un groupe pour apprécier aussi exactement que possible le nombre des points qui s'y trou- vent. Puis il forme son jugement d'après tous ces éléments d'information, et il le compare avec l'impression générale de grandeur quïl a eue d'abord. Mais, lorsqu'il est exercé, ce caractère analytique de l'opération s'atténue et finit par disparaître : c'est l'impression de grandeur qui déter- mine seule l'appréciation du nombre. — Quand les points sont distribués de façon à former des figures, l'appréciation se comporte autrement que quand ils" sont en ligne droite : le nombre en est sousestimé, et il l'est d'autant plus que les figures sont plus simples. Mais les moyens d'appréciation res- tent les mêmes, et l'on trouve encore un mode analytique au début, tandis que, par l'influence de l'exercice, c'est encore l'impression de grandeur qui devient déterminante. — Foucault. Reaney (M. J.). — Corrélation entre l'intelligence et l'aptitude au j'en dans les groupements de joueurs. — Les deux problèmes étudiés sont: 1° Y a-t-il quelque corrélation entre l'aptitude à organiser des jeux, et les aptitudes gé- nérales; 2° la pratique constante des jeux sert-elle au développement mental. L'examen a porté surtout sur des écolières de 8 à 18 ans ; et particulièrement sur des groupes de 12 à 16 ans, période de la plus grande intensité des jeux en groupes : au-dessous de cet âge, l'enfant est plus individualiste dans ses jeux. Pour dégager les conclusions, R. s'est servi des jugements des maîtres, des notes scolaires, et des résultats fournis par ses tests psychologiques. Ceux-ci ont porté surtout sur la coordination des muscles, sur la rapidité des réactions, l'habileté à juger les distances, à apprécier la force nécessaire à lancer la balle, etc.; le sens de la direction, la rémanence des essais anté- rieurs, la concentration de l'attention, l'idéaction, la maîtrise de soi pour agir en accord avec les autres éléments du groupe, la faculté de prévoir, de se représenter les terrains de jeu, meublé par les joueurs, etc. Tout cela forme un ensemble où R. a relevé de nombreuses corrélations : pour mieux les discerner, il a employé les formules généralement usitées en pareil cas. Il 5'20 L'ANNEE BIOLOGIQUE. existe une corrélation assez grande entre l'habilité générale aux jeux et Tlia- bilité : plus grande même qu'avec l'athlétisme; mais il ne semble pas que l'âge (abstraction faite de l'entraînement) ni le sexe agissent. Il semble bien que les jeux en groupe soient un moyen de développement. — Jean Philippe. Tsanoff (Rad. A.). — Psychologie de la construction poétique : dlude expérimentale . — Cette courte étude montre tout l'intérêt de cette question, mais elle est loin de serrer les faits d'aussi près et de les éclaircir autant que (juelques pages ajoutées par H. Beaunis à son édition de poésies de 1914. T. rappelle que les anciens philosophes définissaient l'imagination chacun à sa manière. Descartes, dit-il, en fait une pensée enfermant l'intuition interne; Hume, une modification de la sensation; Kant, une synthèse de reproduction opérant dans la chambre noire de l'esprit. [Peut-être l'auteur des Critiques, qui a tant fait pour éliminer l'imagination, serait-il étonné de voir sa définition ainsi formulée]. Passant aux contemporains, T. montre combien divergent les définitions en cours, et conclut avec Titchener que l'imagination est la forêt vierge de la psychologie. En conséquence, il se propose de l'étudier sous la forme que Riiîot a décrite comme création, chez les poètes. 11 ne semble pas cependant que T. se soit entouré, pour ses re- cherches, de documents très précis : car il nous parle çà et là des fantai- sies de GoNCOURT, des rêveries de Daudet, de la luxure de Flaubert, du cynisme de Maupassant : autant dire qu'il n'a jamais lu l'auteur des frères Zemgamo, ni ceux de Numa Roiimeslan, de Bouvard et Pécuchet, du Horla. Son article est d'ailleurs un exposé de questions et de points de vue, plutôt qu'une prise de contact avec les faits. T. apportera ses conclusions plus tard. —Jean Philippe. Lankes (W.). — Persévéra^on. — Les recherches de Webb ont dégagé un facteur important pour la détermination du caractère : la mesure dans laquelle la conduite est dirigée par la résolution délibérée, plutôt que par l'impulsion du moment : ou inversement. D'où on peut inférer que, les motifs sur lesquels porte la délibération étant toujours des motifs conservés, ce sont les gens chez qui l'expérience laisse le plus de traces qui ont la con- duite la plus réfléchie. Partant de là, L. a étudié la persistance dans certains groupes de sensa- tions, de souvenirs, d'associations ; il a complété ces recherches par un questionnaire à signaler (vous revient-il souvent une formule de langage, une maxime, etc. — rêvez-vous fréquemment à ce qui vient de vous arriver — oubliez-vous aisément les promesses de petite importance, etc. — ). Ces divers procédés fournissent de précieuses indications sur la mentalité des sujets étudiés : ils n'ont pas décelé une relation bien définie entre la volonté et ces formes de persévérance ; il semble seulement que l'on puisse grouper les gens en deux catégories : ceux qui se laissent aller au courant, et ceux qui le remontent. — Jean Philippe. Bridges (J. AV.). — Elude expérimentale sur les types de décision et leurs corrélations mentales. — On estime généralement que d'individu à individu il y a de grandes différences dans la précision, la consistance des décisions, le temps nécessaire à les prendre. L'opinion courante est que les décisions prises lentement sont plus sûres que celles prises rapidement; ce travail est consacré : 1° à examiner s'il existe une relation entre le temps et la con- sistance, ou encore, l'adaptation, la précision ; 2° à déterminer les corréla- tions entre ces facteurs delà décision et d'autres éléments mentaux tels que la mémoire, le temps d'association, la subjectibilité et l'attention. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 521 Pour certaines expériences, B. a demandé aux sujets de lui faire connaître le degré de confiance qu'ils attachaient à leurs réponses. 11 a constaté que ce sont habituellement ceux qui ont le plus de confiance dans leurs décisions qui sont le plus constants. A un autre point de vue, ceux qui mettent de la rapidité dans leurs décisions subjectives sont précis et soigneux dans leurs décisions objectives ; ceux qui sont lents dans leurs décisions sul)jectives, sont flottants dans leurs décisions objectives. A propos de la consistance, B- fait une longue étude de tenants et aboutissants de la subjectibilité; il essaye de trouver des relations avec le côté sensoriel ; il ne semble pas qu'on arrive à les définir ; finalement, il croit devoir s'arrêter aux conclusions suivantes : il existe quatre tj'pes au point de vue de la décision, les consistants rapides et les consistants lents, les inconsistants rapides et les inconsistants lents ; les uns et les autres présentent d'ailleurs de multiples degrés. Il ne semble pas exister de corrélation entre le temps et la précision dans les décisions objectives, il ne semble pas exister de corrélation entre la durée des déci- sions subjectives et celles des décisions objectives, ni entre la constance dans les premières et la précision dans les dernières, etc. Pour la suggesti- bilité B. distingue aussi quatre catégories : les non suggestibles, les sug- gestibles positivement, les suggestibles positivement et négativement, les suggestibles négativement. 11 signale l'influence de la disposition d'esprit dite inertie sur les décisions et donne quelques indications sur ce qu'on appelle l'originalité du caractère. Dans l'ensemble, ce travail, comme l'in- dique l'auteur, est plutôt une contribution à un sujet d'études trop vaste pour être épuisé en une seule fois. — Jean Philippe. Foucault (M.). — Sur l'exercice dans le travail mental (additions). — Après un exposé historique de la question, F. expose quelle technique il a suivie pour étudier l'exercice, laissant la fatigue au second plan ; il s'est servi des cahiers de Kr.epelin en notant le temps au compteur. Pour la fatigue, il a simplement allongé les séances à partir du moment où les sujets ne faisaient plus de progrès; enfin, il a demandé aux sujets de donner le plus de détails possible sur leurs états de conscience durant les exercices. La répétition rend les opérations plus rapides : 1" en agissant sur les opé- rations composantes du travail mental, notamment sur les associations évo- catives et peut-être sur les mouvements : F. signale ce fait, à prévoir, que quand le total est élevé, le sujet emploie des, artifices ou reprend instincti- vement les procédés employés par les enfants pour arriver à faire son addi- tion. 2° La répétition agit sur la coordination des opérations élémentaires qu'elle crée presque totalement; l'acte d'une opération suffisant à déterminer l'opération qui doit lui succéder dans la méthode du calcul suivi. 3° La répé- tition supprime certaines opérations, certaines étapes du mouvement total : en même temps que les associations immédiates dont nous venons de parler se forment entre les divers actes successifs, il se forme aussi des associations médiates. 11 vient un moment où les associations médiates sont assez fortes pour mettre en jeu les aptitudes motrices ou médiates qu'elles relient aux précédentes sans intermédiaires. Ceux-ci, comme tout ce qui est inutile dans la vie mentale, disparaissent. F. conclut que l'exercice modifie le travail non seulement au point de vue quantitatif, mais aussi au point de vue qua- litatif. — Jean Philippe. "Wood^o^w (Herbert). — Mesure de l'attention. — Le problème de la détermination des degrés de l'attention passe à juste titre pour un des pro- blèmes centraux de la psychologie expérimentale. "W. rapporte ici une série 522 L'ANNEE BIOLOGIQUE. d'expériences et une méthode de travail quïl considère comme de nature à donner une solution satisfaisante de ce problème. Il commence par déblayer le terrain en montrant que, dans la mesure des temps de réaction, on peut provoquer l'inattention par la manière dont on distribue les avertissements. AV. passe ensuite à la partie centrale de son travail : étant établis différents degrés d'attention, il s'agit de les soumettre aux causes de distractions lesquelles croîtront, déclare l'auteur, en proportion du nombre des causes de distractions ou de leur intensité. Ce procédé ne donnerait pas la mesure de l'attention parce qu'il affecte d'autres facteurs, mais il conditionne avec une assez grande constance les différents degrés de l'attention. W. estime pouvoir formuler la loi suivante : L'augmentation du temps de réaction dé- terminée en soi par l'influence des intervalles défavorables est inversement proportionnelle au degré de l'attention. Comme corollaire, le degré d'atten- tion est la réciproque de l'accroissement en soi du temps de réaction pro- duit par la cause de distraction seule. Reste à éliminer, comme l'indique bien l'auteur, les autres causes qui pourraient, d'un moment à l'autre et d'un individu à l'autre, faire varier les temps de réaction sans qu'il y ait de grandes variations de l'attention, parce que les facteurs de non-attention sont différents en différents cas; le difficile est donc de dégager la partie du procédé qui n'atteint que l'attention. D'autre part, l'attention mesurée dans ses expériences n'est pas le pouvoir général de l'attention de l'individu soumis à l'expérience, mais le degré moyen d'attention inclus dans les réactions données : ce n'est pas l'attention dont il est capable mais celle qu'en fait il donne au moment où l'appareil mesurait son temps de réaction. Il est impossible de résumer ce travail dont la conclusion fondamentale est cette formule : La distraction absolue (en soi) déterminée par une cause donnée de distraction, varie inversement au degré d'attention qui est détruit par cette cause de distraction. Toute la méthode suivie dans ce travail est indiquée dans cette formule. L'auteur estime d'ailleurs que cette méthode permettra dans la suite de mesurer les degrés de l'attention dégagée des conditions sensorielles. Ajoutons que ce travail forme une importante contribution sur les temps de réaction; il représente le résultat de 30.000 de ces mesures; le simple travail du calcul des moyennes a occupé plusieurs semaines. — Jean Phi- lippe. IV. Psychologie comp.\rée. Généralités. Lashley-Turner-"Vincent-Porter. — lievue générale de psycholor/ie comparée. — Lashley rend compte de dix-huit travaux sur la psychologie générale de l'animal, parmi lesquels il faut signaler surtout un travail sur Jes réflexes conditionnels dans les travaux de P.wvlow; un autre de Haçhet- SOUPLET sur l'évolution de l'animal à l'enfant ; un travail de Pycroft sur la cour dans les espèces animales, de Kafka sur la psychologie animale. — Turner signale vingt-huit travaux sur les tropismes et l'activité instinctive chez les animaux, parmi lesquels il faut citer l'ouvrage de Santschi sur l'orientation virtuelle des fourmis. — Vincent donne une bibliographie de quarante-huit numéros sur les sensations „et les discriminations sensorielles chez les animaux : Hunter, la question de la perception des formes; Parker, influence directrice du son sur les mouvements des poissons, etc. — Por- ter analyse quinze travaux sur la formation des habitudes, l'imitation et les XIX. — FONCTIONS MENTALES. 523 processus mentaux supérieurs chez les animaux : Lasheley et Watson, notes sur le développement d'un jeune singe, etc. — Jean Philippe. Berguer (G.). — Psychologie religieuse. — Revue d'ensemble sur l'état actuel de la psychologie religieuse et les grands courants qui s'y dessinent. Des deux courants qui se dessinent, l'un est allemand, subit l'influence de WuNDT, et voit dans la religion un problème de psychologie ethnique et dont il faut d'avance fixer la méthode ; l'autre est américain, et préconise la mé- thode individuelle pure, travaillant dans une certaine direction et d'une façon pragmatique. Flournoy a résumé les questions en deux règles princi- pales : 1° exclusion de la transcendance^ ou refus d'entrer en discussion sur le coefficient de réalité de l'objet ou des objets transcendants de la religion : à quoi l'école américaine substitue volontiers un appel à l'induction poussée aussi loin que possible ; 2° une interprétation biologique des faits. L"étude objective, prélude de l'interprétation biologique, révèle : 1"^ la va- riété des formes et l'abondance des phénomènes religieux; 2" la multiplicité de leurs ramifications psychiques ; 3"^ leur caractère de mobilité vivatite, de croissance ou décroissance qui se relie peut-être à la croissance physique ou mentale; ce qui amène, en ce livre, à la recherche de leur origine; quels sont les besoins, les motifs d'où ils partent; les résultats auxquels ils abou- tissent. Toutes ces questions conduisaient, en somme, à voir dans les phé- nomènes religieux un mouvement psychique offrant un dessin général assez constant et orienté vers certaines fins. Le développement général de ces phénomènes présente un certain nombre d'aspects assez nettement caractérisés; la conversion, qui donne à étudier la volonté, le caractère, les émotions : le subconscient (dont le rôle est très grand dans les phénomènes religieux, tels que l'inspiration, l'extase) est marqué dans tous; la croyance et la foi, ce dernier mot réservé à l'état psychique de caractère affectif ou volitionnel qui fixe dans l'esprit telle ou telle idée comme vraie et lui donne un caractère de valeur ou de vérité pour le croyant; la prière et ses conditions et son milieu, sur l'objectivité de laquelle Galton avait amorcé une enquête. De cet ensemble de recher- ches, la Psychologie religieuse passe tout naturellement à l'examen des caractères de l'esprit religieux : son tempérament, son type mental, le mys- tique surtout, le dogmatique, l'optimiste, etc., ou leurs contraires. Il semble, en somme, qu'on se trouve toujours en présence de deux sortes de carac- tères opposés; tout cela complété par les différences entre la religion de l'enfant, celle de l'adulte, du vieillard. Dans une première partie, moins complexe et moins fouillée, B. parle de la psychoanalyse, de la question des rapports entre les états religieux et les névroses; de l'extase qu'il range parmi les formes anormales; et enfin des caractères de certains états religieux des foules. Sur les théories, les détails sont un peu plus nombreux; B. cite les théo- ries de l'école allemande, les théories anthropologiques, et discute surtout la théorie de Leuba, à laquelle il reproche son polymorphisme ; il déclare que, faute de vouloir choisir, elle fait tort à la fois à la psychologie et à la religion, en ne tenant compte que du milieu social où se développent les faits, et en négligeant la considération du milieu individuel où ils se produi- sent d'abord. Il passe ensuite aux théories pathologiques, et surtout à celle de l'érotogénèse, dont il souligne le rôle très important, non exclusif cepen- dant. Enfin il consacre quelques pages à la théorie catholique romaine. Dans les unes et les autres, il voit d'ailleurs surtout des indications de tendances d'esprits. — L'article est suivi de 40 pages de bibliographie. —Jean Philippe. 5?4 L'ANNEE BIOLOGIQUE. "Woolley. — Psychologie des sexes. — Revue d'ensemble d'après une série de qiialre-vingt huit travaux (dont l'auteur donne la bibliofi-raphie) sur diverses questions relatives à la psychologie des sexes. "W. signale les solu- tions proposées concernant l'hérédité, le développement physique des apti- tudes motrices; sur les sensations et les perceptions. "W. signale aussi les travaux sur les différences de sensations cutanées, musculaires, auditives, visuelles; sur les différences de mémoire, les associations, l'attention, le jugement, le raisonnement et enfin sur l'intelligence supérieure; sur les processus affectifs, la suggestibilité, etc. Pour conclure, l'auteur pose que nous sommes encore très peu fixés sur la méthode à suivre pour résoudre ces questions, et sur la valeur des données formées par ces différents tra- vaux. Il lui parait surtout prématuré d'en tirer des arguments pour ou contre le féminisme. — Jean Philippe. Lambrecht (G.). — La notion de t Vôlkerpsychologie », d'après Lazarus, SU'inIhdl, Witndt. — La Vôlkerpsychologie, ou psychologie des peuples, telle que l'ont conçue Steinthal et Lazarus, a pour base l'idée de l'unité et de la réalité de l'esprit collectif, et l'attribution d'une certaine individualité h cette réalité supérieure qui est le peuple. Cette idée d'une individualité réelle accordée au peuple est diamétrale- ment opposée à l'idée rationaliste, abstraite et claire que l'Aufklarung propageait, au .wni^ siècle, surtout en France, quand on s'occupait de science sociale. On concevait alors la nation sous forme idéale : la réaction contre ces théories, en Allemagne, va consister à concevoir l'Allemagne comme la nation-type, première de toutes (cf. Fichte, 7?^'*/. an die Dent. Nat., trad. L. Philippe, Paris, 1894). Reprenant cette idée, pour dégager son fondement dans les faits, Mûller considère la nation comme un individu qui se déve- loppe h travers la suite des générations ; Humboldt cherche dans la langue le lien de cohésion qui individualise en un tout homogène ceux qui com- posent le peuple. L'expérience et le raisonnement, d'après Humboldt, mon- trent que l'individualité humaine se réalise d'une manière très limitée dans l'individu séparé, lequel ne s'est pas formé lui-même : toutes les généra- tions précédentes ont contribué à sa formation ; il n'est pas un tout indépen- dant, mais relatif, intégré en un tout plus grand, la Nation. Or, si « les lois qui régissent le développement spirituel de l'individu peuvent s'appeler la physiologie de l'esprit, il y a des 4ois semblables pour une nation entière : l'existence dune langue commune le prouve ». Steinthal estime que la linguistique contient l'idée fondamentale de la psychologie des peuples, de res])rit collectif, supérieur à l'esprit individuel, lequel, d'ailleurs, ne peut se développer entièrement que s'il est intégré dans une nation elle-même à son aise pour se développer. Partant de là, Steinthal et Lazarus organisent (1860) une série de publi- cations pour démontrer qu'il y a lieu de faire la psychologie des peuples, au même titre que l'on tente de faire celle des individus : le Volksgeist leur apparaît comme une nation encore imprécise : ils veulent la préciser par des recherches scientifiques. Qu'est-ce que l'âme collective d'un peuple? qu'est-ce qui la constitue"? quelles sont les lois qui la régissent? Le but de S. et L. est de montrer qu'un peuple est une unité et indivi- dualité objective : qu'il a une individualité subjective, dont il a conscience; et que cette conscience a une base objective, le Volksgeist. La psychologie des peuples se justifie au même titre que l'économie nationale : celle-ci s'occupe de l'administration des biens matériels de la nation, et ce, selon des règles autres que celles que chaque jour elle applique à l'administration XIX. - FONCTIONS MExNTALES. 525 de ses propres biens; de même la psychologie des peuples n'a pas pour objet les richesses psychiques de chaque individu, mais ce qu'elles sont dans la collectivité, en tant que le peuple possède les richesses de ses composants. Quiconque admet l'influence formatrice prépondérante du milieu social, doit entrevoir la réalité profonde de l'esprit collectif et l'unité indéniable des groupements humains. « La société a sur l'individu une priorité logique, temporelle et psychologique : c'est dans la société que l'individu se constitue, mais la société n'est pas uniquement composée d'individus (87). Chaque peuple a d'ailleurs sa forme propre d'esprit individuel ; d'où résulte que la psychologie ethnologique d'un peuple doit se baser sur les événements de la vie d'un peuple : elle ne peut trouver les lois de l'esprit collectif qu'en observant et comparant les phénomènes; elle se fonde sur son histoire, et, à son tour, éclaire son passé (97). Cet esprit collectif existe dans l'esprit des individus, mais tous ne le possèdent pas au même degré, quelques individus même en sont privés : pour le dégager, il faut le chercher dans la moyenne du peuple. La langue et la mythologie nous montrent le côté intellectuel de l'âme d'un peuple; la religion, où l'homme se montre tout entier, en mani- feste l'activité théorique, pratique et sentimentale. C'est à la lumière de ces données que le psychologue peut suivre le développement de l'âme du peuple, des origines de la nation au jour actuel, et marquer les étapes de cette marche. Pour Lazarus, le développement de l'esprit d'un peuple résulte de l'in- teraction des génies et de la masse. La masse n'est pas créatrice : elle suit les idées qui lui viennent des génies. L'historien trouve partout dans l'his- toire l'influence des idées; le psychologue doit chercher ce qu'elles sont et comment elles travaillent, et la psychologie historique doit expliquer les variations de cette marche. L. indique en.suite comment les idées trouvent leur chemin dans le peuple, et par quel mécanisme l'esprit collectif se dé- veloppe; il indique aussi comment l'esprit collectif meurt (car on ne peut le tuer) : par la dissolution de l'esprit national. L'idée fondamentale — et très contestable, déclare L. — de cette théorie, c'est que les peuples ont une conscience à peu près comme les individus. WuNDT a modifié leur théorie, en faisant du concept du devenir social l'objet formel de la psychologie des peuples. WuNDT a exposé (de 1888 à 1900) sa conception de la Vol ker psychologie dans cinq gros volumes; il l'a résumée dans ses Grundviss d. Psychulogie. Elle s"appuie sur l'étude de la mythologie, de "la langue, des mœurs et des idées directrices, interprétées à l'aide des lumières fournies par la psycho- logie. Le mythe étant un produit du mécanisme psychique humain, on ne peut en comprendre la genèse qu'en fonction de la psychologie : ses ori- gines sont plus accessibles que celles de la langue, qui plongent dans la préhistoire. En outre, la plus ou moins grande universalité des représenta- tions mythiques (qui sont des projections de nos activités intérieures) mesure la force associative de leurs divers éléments dans l'esprit des peuples : la psychologie permet de séparer la partie poétique, laquelle est individuelle, de la partie proprement mythique qui est collective. L'étude psychologique des mythes permettra de dégager les lois de l'imagination; celle de la langue, les lois de la représentation ; celle des mœurs, les lois de la volonté. La langue est ce qui établit communication entre les esprits des divers individus d'un peuple, par leurs côtés homologues. Les coutumes sont une autre manifestation de l'activité des peuples (ce point est moins net).. Enfin tout cela est unifié par l'étude des idées directrices. Celles-ci, comme l'essentiel de la Y olker psychologie de Wundt, ne peuvent 5?6 L'ANNEE BIOLOGIQUE. être comprises sans se référer aux études de psychologie expérimentale dont WuNDT est un des initiateurs, mais qu'il ne veut pas réduire à la physiologie : la psychologie expérimentale s'améliore d'ahord par l'intro- spection expérimentale, et, plus haut, par la psychologie ethnique, ou étude des lois psychologiques les plus générales du devenir collectif. La psychologie expérimentale n'a de prise que sur les éléments psychiques simples (v. Psi/chol. Sliid., 3 B., Uchcr (lusifragc-crpcrhiioUc ; cf. Michotte, A. p. (l. la Mi'thodc (Vinlrospection (hois la Paychol. E.rprr., dans Rev. Neo- Scol., nov. 1007) : les actes de pensée logique et de volonté relèvent non d'elle, mais de la psychologie des peuples. Quand on examine le développement de toutes les productions dont l'ori- rigine et l'évolution sont sociales (langage, mythes, etc.), on les trouve régies par des lois psychologiques absolument universelles, malgré la diver- sité des phénomènes. Ces lois explicatives du devenir social sont, au fond, les lois de la psychologie individuelle ; seulement, elles nous apparaissent compliquées de l'interaction des individus, laquelle leur fait engendrer les productions sociales telles que nous pouvons les constater et les étudier. C'est le devenir social qui entre alors en jeu, et non le devenir individuel : ce devenir n'est pas l'imitation passive de Tarde ; cela suffirait, il n'y aurait, pour constituer la psychologie d'un peuple, qu'à faire l'histoire du devenir de l'individu le plus influent, que les autres imitent. Or, en réalité, il y a des productions sociales qui sont le fait non d'un individu seul, mais de tous les individus du groupe : toute la collectivité en participe : elles sont régies non par le hasard, mais par des lois strictes : ce sont donc des objets d'étude valables pour la psychologie des4)euples. Nul ne peut s'arroger la possession ou la production exclusive de phénomènes sociaux tels que la langue, les mythes, etc. : tous les membres du groupe y participent. C'est l'ensemble des consciences individuelles et leur interaction qui ont déterminé l'évolution de ce patrimoine commun : ce qui prouve une fois de plus que la société est autre chose qu'une simple addition d'individus. Ce quelque chose, c'est ce qu'étudie la Vulkerpsyc/ioloyic, complément nécessaire de la psychologie individuelle, qui, sans cela, resterait découronnée. — Jean Philippe. a. Psychologie morbide. Le Savoureux (H.). — L'ennui normal et l'ennui morbide. — Le mot ennui désigne un état mal défini : et cependant, il existe des états d'ennui au même titre que des états de douleur et de plaisir. Si on veut les décrire, on trouve d'abord des risques subjectifs, c'est-à-dire positifs : l'absence d'in- térêts ; la monotonie des impressions; l'immobilité; la conscience d'un vide intérieur, pénible ; le ralentissement du cours du temps, rétrospectivement aussi bien que prospectivement; enfin l'uniformité. — Resterait à déter- miner comment se produit l'ennui, sous sa forme normale. Enumérant les diverses théories, qui font dériver l'ennui de la fatigue, de la répétition monotone, L. S. sépare d'abord l'ennui de la fatigue : celle-ci modifie le ton des fonctions intellectuelles et physiques : l'ennui n'atteint ni les réac- tions volontaires, ni l'attention. Il a cependant, avec la fatigue, ce trait commun, de faire trouver le temps long plus que dans les conditions ordi- naires : cela, cependant, ne suffit pas encore à le caractériser. L'ennui se développe -t-il quand apparaît une fatigue localisée à un seul territoire? les exemples en sont nombreux : il ne tient donc pas à l'épuise- ment total : il atteint d'ailleurs les oisifs. L. S. conclut que l'ennui tient au XIX — FONCTIONS MENTALES. 527 contraire à ce que nous ne dépensons pas certaines réserves de forces, physiques, intellectuelles ou morales : il justifie cette interprétation par diverses observations. — Jean Philippe. Liangfeld (Her. Sid.). — Sur la P s ijchophijsiolo g ie du jeûne prolongé. — Ce travail est une contribution à l'étude de l'état mental des jeûneurs pro- longés; sujet qui a déjà été touché par Bardier (Dictionnaire de physiologie de Richet, la faim). L. a étudié les modifications de la force musculaire des mains, celles de la rapidité du frappé; celles de la perception de l'espace tactile, fonc- tions qui subissent de notables diminutions. Au contraire, l'acuité visuelle révèle une augmentation considérable, la mémoire subit des modifications en divers sens; il semble probable que la mémoire sensorielle est plus atteinte que celle qui s'appuie sur des associations mentales. Les expériences de mémoire ont été faites surtout sur des mots, mais il convient d'admettre avec réserve les déclarations du sujet assurant qu'il ne se remémorait pas les noms dans les intervalles. Quelques rêves ont été notés. L. ne rapporte malheureusement que ceux qui ont trait à l'alimentation ; il ne semble pas que le sujet ait été violemment influencé dans la direction de ses rêves par son état d'abstinence. Un seul indique des craintes de disette sous forme assez atténuée. L. conclut que si une abstinence prolongée pendant trente jours diminue la force musculaire sans doute à cause du déchet des tissus, par contre, elle détermine un perfectionnement de certaines facultés sensorielles (l'acuité visuelle augmente, peut-être à cause de changements dans l'acuité intra- oculaire) et un accroissement des processus centraux dont la tonalité ne semble pas sensiblement modifiée; il semble même que leur activité soit plus grande que dans les conditions ordinaires. Conclusions qui s'accordent d'ailleurs avec les observations physiologiques, puisqu'on a constaté que durant le jeûne les tissus musculaires sont les premiers atteints et les tissus nerveux, les derniers : ceux-ci, en fait, ne paraissent pas souffrir d'un jeûne total de trente jours ; les jeûneurs professionnels déclarent d'ailleurs que le travail mental leur est plus facile et les faits ne semblent pas les contredire. On sait d'ailleurs que le travail mental devient difficile après le repas, pen- dant la digestion. — Jean Philippe. Ossip-Lourié. — La graphomanie. — L'étiologie de la graphomanie se trouve au sein de la société, elle réside dans les mœurs. Tout dans la vie sociale coopère à former des conditions psychopathiques qui conduisent les sujets à la manie d'écrire : la commercialisation de la littérature, les prix littéraires, le relâchement de la critique, etc. Maladie de la civilisation, la graphomanie est d'autant plus fréquente que la civilisation est plus avancée. L'activité fiévreuse des uns, la paresse pathologique des autres, les désirs sans bornes, le discrédit du travail manuel, l'arrivisme morbide accroissent, d'une manière vraiment prodigieuse, le nombre des graphomanes et des verbomanes. — J. Joteyko. b) Borel (P.). — Troubles des réflexes dans la démence précoce. — Les dé- ments précoces présentent presque tous (2/3) de l'exagération de la réflecti- vité tendineuse, de la diminution de la réflectivité cutanée (plantaire, abdo- minal, crémastérien). — Les troubles des réflexes oculo-pupillaires sont variables. — Le réflexe de LÉRi (de l'avant-bras) est soit négatif, soit asymé- trique dans 82 % des cas. 528 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Tous ces troubles, qui ne se rencontrent ainsi ni dans la manie, ni dans la mélancolie, sont communs aux diverses formes de démence précoce : d'où l'on peut conclure que la démence précoce est reliée à des lésions des centres nerveux supérieurs, sans qu'on puisse le déclarer de façon absolue. (Bibliographie). — Jean Puiliite. Barat (L.). — Une fugue confummnelle en temps de guerre. — Cette observation n'a que la portée d'un document : mais le nombre des circon- stances qu'a comportées le cas rapporté, la façon très fouillée dont le méca- nisme mental est décrit, la manière dontL. B. examine et discute les diffé- rentes interprétations possibles, lui donnent une valeur à part. Le diagnostic était à poser entre crise comitiale et état confusionnel d'origine émotive : l'auteur adopte cette dernière, tout en notant que le malade a résisté longtemps aux diverses causes de dissolution qui finissent par déter- miner le désarroi de la confusion mentale : c'est une sorte de choc en retour, de cessation de la tension, qui l'a fait céder. — Jean Philippe. AUamagny (P.). — Les séquelles de Vonirisme alcoolique. — Générale- ment, l'onirisme alcoolique disparaît rapidement et complètement; parfois il existe des séquelles, tantôt transitoires, tantôt devenant progressivement chroniques. A. les classe ainsi (en dehors des formes de réveil progressif) : I'^ délires permanents, variété de la forme à éclipse; 2° psychoses hallucina- toires, qui peuvent être soit des hallucinoses, soit des psychoses hallucina- toires non démentielles, mais chroniques; 3° soit des psychoses hallucina- toires à évolution démentielle. Ces séquelles s'observeront chez des prédisposés par un état de débilité mentale ou par une déséquilibration psychique à forme surtout Imaginative, et après de nombreux épisodes oniriques. — J. Philippe. h. Psychologie de V enfant. Hachet-Souplet (P.). — De l'animal à l'enfant. — La ressemblance entre la psychologie de l'enfant et celle de l'animal supérieur est-elle pro- fonde et indéniable? Seule la méthode expérimentale et l'observation peuvent ici, comme dans toutes les branches de la science, apporter des contributions décisives ; ce ne sont pas d'infimes détails psychologiques, c'est le fonctionne- ment des grands rouages de la mentalité animale qu'il faut s'efforcer de connaître, en les faisant fonctionner longuement dans le laboratoire. H. -S. se propose de représenter l'animal au moment où il apprend et quelquefois où il comprend et de montrer quel point de repère on peut établir entre son développement et celui de l'enfant. Partant de ces principes, il examine successivement les sensations, les jeux et les goûts esthétiques, les instincts dérivés, l'activité individuelle et même l'abstraction ; son analyse de la per- suasion comme procédé de l'éducation animale est à retenir, sans qu'on puisse néanmoins la déclarer définitive. Passant à l'enfant, il étudie très rapidement ce qu'il considère comme des vestiges d'animalité et conclut que les grandes lois du psychisme étant les mêmes pour l'enfant et pour l'animal, il semble logique d'instruire le jeune enfant en employant des moyens que le dressage des animaux a montrés efficaces. — Jean Philippe. Hug-Hellmuth. — La rie mentale de l'Enfant. Une étude psycho-analyti- que. — Le petit enfant, dit l'auteur, est considéré en général comme asexuel; cette opinion fausse est due à la conception par trop étroite qu'on se fait de XIX. — FONCTIONS MENTALES. 529 la sexualité. Si nous devons désigner par ce mot ce qui est un moyen pour la reproduction et rien de plus, dans ce cas rien de pareil ne se retrouve dans la vie de l'enfant. Mais si l'on considère tous les facteurs constituants du désir sexuel, nous devons en élargir la conception, suivant l'enseigne- ment de Freud. L'auteur parcourt les étapes de la vie de l'enfant et y dé- couvre partant des signes de sexualité. Le nourrisson présente des signes d'érotisme cutané, d'érotisme uréthral et anal. Plus tard, l'enfant s'intéresse au problème de la nudité et de la pudeur. Ses premiers souvenirs sont liés à des incidents sexuels ou erotiques, sont refoulés ensuite dans l'incon- scient et évoqués plus tard, lorsque l'occasion s'y prête. Son imagination est pareillement imprégnée d'érotisme. La question de l'origine des enfants est l'une de celles qui les intéressent le plus. Le plaisir qu'éprouve l'enfant à voir les objets en mouvement serait dû à un érotisme musculaire. La cruauté propre aux enfants est une forme de la sexualité. Le langage reflète chez eux les préoccupations de même ordre. Leurs dessins en fournissent de nom- breuses preuves. Il en est de même des rêves. Si de nombreux auteurs se sont élevés contre le pansexualisme de Freud et de son école, c'est à plus forte raison que le reproche peut être fait lors- qu'il s'agit de l'enfant. Les freudistes ont le tort de généraliser et de mettre sous le couvert du normal ce qui ressort franchement du pathologique. Que des tendances sexuelles existent chez certains enfants, nous ne voulons pas en disconvenir, mais vue sous l'angle de la sexualité la vie de l'enfant nous apparaît odieusement déformée et déplacée de son axe propre. — J. JOTEYKO. Bean [R. B.). — L'éruption des dents, signe physiologique du développe- ment. — Il s'agit des dents permanentes. Le développement de chacune des parties fondamentales du corps humain se fait selon une ou plusieurs pé- riodes d'accélération ou de retard : très souvent les périodes d'accélération dans le développement d'un élément structural du corps sont synchrones, avec des retards dans le développement d'autres parties structurales. Les six premiers mois après la naissance marquent une rapide croissance de la taille, l'arrêt relatif qui leur succède est marqué par l'éruption des dents de lait; activité à laquelle succède une période de repos du côté des dents. B. pose en fait que l'évolution dentaire des dents permanentes est l'un des meilleurs points de repère que l'on puisse prendre pour mesurer le déve- loppement général; il est corrélatif ou plutôt réciproque à celui des os longs, les périodes d'accélération de ceux-ci correspondant à des périodes de retard du côté des dents. A noter d'ailleurs que les dates varient avec la race, la morphologie, le sexe, etc. Mais ce qui est certain, c'est que l'érup- tion des dents permanentes est en relation étroite avec le développement mental. — Jean Philippe. Mçad (Cyr. D.). — Relation du poids et de la taille des enfants avec l'in- telligence. — Il ne semble pas que les conclusions mises en circulation par les travaux précédents sur cette question, soient définitives. D'après M. la taille est plus variable chez les anormaux filles et garçons que chez les normaux; avant treize ans. les filles et garçons anormaux offriraient un poids plus constant que les normaux; la constatation bien connue, que les fillettes sont plus grandes et plus lourdes que les garçons avant l'adoles- cence, se vérifie chez les anormaux aussi bien que chez les normaux. Les fillettes anormales se rapprochent plus des normales par leur poids, que les garçons anormaux, des normaux. — Jean Philippe. l'année biologique, XIX. 1914. 34 530 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Meumann (Ernest). — Exr/niasc de Pédaf/or/ie expérimentale. — Ce nou- veau livre de M. est un coniplrnient à son grand ouvrage en trois volu- mes « Introduction à la Pédagogie expérimentale ». II est en effet conçu sur un plan différent, contenant beaucou]) moins de détails relatifs à la psy- cliologie de l'enfant et à l'expérimentation, et s'en tenant uniquement à des idées d'ensemble. En réalité, c'est moins un complément au grand ouvrage qu'un abré.ué de celui-ci ; à ce titre, il peut rendre de grands services à ceux qui désirent acquérir les notions principales de la « pédologie » exposée succinctement et d'une façon assez complète. Ce terme de « pédologie » (science de l'en- fant) est employé maintenant couramment par M., vu l'insuffisance du terme « psychologie de l'enfant » lequel ne vise que le côté mental, alors que la science de l'enfant doit être complétée par l'étude du côté physique. La matière du volume est la suivante : Notions expérimentales sur le déve- loppement corporel et mental de l'enfant et de l'adolescent. Mensurations physiques. Développement de l'attention. Développement des sens et de la perceptibilité. Développement de la mémoire. Développement de l'imagina- tion, de la pensée et du langage. Développement du sentiment et de la volonté. Exploration de r individualité et des aptitudes des enfants. Les méthodes. Les tests. Analyse des aptitudes. Résultats. Etude du travail intel- lectuel. Economie et technique du travail intellectuel. Hygiène du travail. La fatigue. Les tendances de la didactique expérimentale. La méthode intui- tive. La méthode verbale. Didactique de la lecture, de l'écriture, du calcul, du dessin, de l'étude des langues. Parmi les études des auteurs français, les tests de Binet et Simon sont exposés avec beaucoup de détails ; ils sont présentés tels quels et aussi sui- vant l'arrangement de Bobertag (1912) ayant en vue de remédier à la trop grande facilité des tests des degrés inférieurs et aux difficultés trop grandes des tests pour les degrés supérieurs. Une bibliographie de plus de vingt pages termine cet ouvrage. — J. Joteyko. Lipska-Librach (M"^^ Marie). — Sur les rapports entre l'acuité senso- rielle et r intelligence. — Ce travail expérimental, accompli sur 420 élèves des écoles de Bruxelles, est la thèse de doctorat présentée par l'auteur à la Faculté inlernationale de Pédologie, de Bruxelles, dirigée par M"*^ le D'' J. Joteyko. Le critère du développement intellectuel a été celui adopté par Binet, à savoir que si l'enfant passe d'une année à l'autre en suivant un programme destiné pour son âge, il peut être considéré comme ayant un développement intellectuel régulier. L'auteur s'est occupée dans ses re- cherches des enfants de neuf à douze ans. La question relative à la corrélation entre l'acuité sensorielle et l'intelli- gence, a été étudiée et discutée par plusieurs auteurs, notamment par Spearman, T11ORXDIK.E et W'iNCU. Les deux premiers admettent une corréla- tion très serrée. Quant à Winch, la corrélation entre l'intelligence et l'acuité sensorielle serait très élevée chez les petits enfants et aussi chez les per- sonnes peu développées mentalement; elle serait très basse ou n'existerait même point chez les adultes instruits ou h, intelligence supérieure. Les recherches de M™'' L. semblent donner un appoint à cette opinion. Ayant comparé l'acuité tactile, visuelle, auditive, la sensibilité à la douleur et la force musculaire des enfants des différents niveaux intellec- tuels, l'auteur a trouvé l'acuité sensorielle plus forte chez les intel- ligents, et moins forte chez les moins intelligents : le seuil sensoriel des intelligents est situé plus bas (leur sensibilité est plus fine) que celui des XIX. — FONCTIONS MENTALES. 531 moins intelligents (leur sensibilité est moins fine). Les graphiques, concer- nant l'acuité tactile, auditive et visuelle, la sensibilité à la douleur et la force musculaire, montrent que les différences le plus constantes et celles qui se maintiennent avec l'âge caractérisent la sensibilité tactile et dolori- fique ainsi que la force musculaire. En effet, les lignes de ces graphiques ne s'entrecroisent jamais : les plus avancés sont toujours les plus affinés, les retardés le moins affinés. Quant à l'acuité visuelle et auditive, les avan- cés qui débutent au commencement par une grande finesse sensorielle deviennent avec l'âge égaux et quelquefois même inférieurs aux enfants moins intelligents. Faut-il en conclure que les sens cutanés, ainsi que le développement musculaire ont plus d'importance pour le développement intellectuel que la vision et l'audition? Cette conclusion paraît à l'auteur inadmissible, et ceci à cause des différences entre les méthodes d'investi- gations : les unes mettent en jeu le jugement et l'effort de l'attention volon- taire à un degré assez intense, les autres ont recours à l'attention à un faible degré seulement (acuité visuelle). Ce sont les recherches esthésiométrique^ surtout qui exigent une attention soutenue, une discrimination nette, une appréciation exacte des sensations : aussi les différences entre les enfants des différents niveaux intellectuels sont-elles les plus constantes, les plus marquées, et elles se maintiennent avec l'âge. Avec le développement intellectuel des enfants intelligents et moins intelligents, la différence entre leur faculté de juger augmente plutôt au lieu de diminuer. La méthode esthésiométrique recourt également à l'attention volontaire ; or, faire un effort volontaire d'attention et le soute- nir pendant toute l'épreuve, c'est aussi un des traits caractéristiques qui constituent la différence entre les intelligents et les moins intelligents. On connaît bien l'attention vagabonde et mobile, changeant toujours de direc- tion, qui caractérise les anormaux intellectuels : les débiles, les imbéciles et les idiots. La conclusion qui s'impose serait donc celle-ci : l'acuité sensorielle joue un rôle considérable pour l'intelligence des enfants jeunes; les plus intel- ligents parmi eux sont des avancés sensoriels ; les sens affinés constituent pour eux des moyens de développement intellectuel. Avec l'âge, l'esprit mûrit et se développe, il devient plus indépendant, l'insuffisance senso- rielle n'a plus une si grande importance, elle n'est qu'un obstacle, que l'esprit peut braver et dépasser par d'autres moyens qu'il s'est créés. — J. JOTEYKO. Claparède (Ed.). — Tests de développement et tests d'aptitudes. — Rap- pelant que les tests de Binet-Simon ont orienté l'appréciation de l'intelli- gence du côté de son degré, comme on le fait dans l'enseignement, et non du côté de son type selon la méthode des psychologues, C. en reprend la division en trois groupes : tests de connaissances générales, tests d'acquisi- tions scolaires, tests d'intelligence naturelle. — Après quoi il se demande quels .sont, dans ces tests, ceux qui mesurent l'aptitude plutôt que le niveau : il espère d'ailleurs qu'on pourra, en les perfectionnant, tirer cette mesure des tests de Bixet, dirigés dans un tout autre sens. Pour lui, un test mesure l'aptitude, lorsqu'il explore un caractère mental qui diffère plus en moyenne d'un âge à l'autre. C. estime d'ailleurs, en s'appuyant sur des calculs et non sur des faits, que cette différence pourrait être fixée à 4 fois l'écart probable. — J. Philippe. Carey (N.). — Étude des facteurs d'opérations mentales chez les écoliers : 532 L'ANNEE BIOLOGIQUE. /'imaf/e7'ie visuelle et auditive. — Série de recherches où C. discute d'abord la thèse de la pensée sans imaifes^ et part de cet exposé historique pour examiner dans quelle mesure les images définies sont nécessaires aux opé- rations mentales chez les écoliers. Chemin faisant, C. élimine (dans la me- sure du possible) l'objection d'après laquelle l'introspection est impossible à l'enfant au-dessous d'un certain degré d'intelligence; il détermine par ques- tionnaire et expériences l'analogie et les différences entre l'introspection de l'enfant et celle de l'adulte. Ses conclusions sont qu'il existe des corrélations très nettes entre les diffé- rents types d'images, plus fortes même qu'entre l'imagerie et n'importe quelle autre forme de mentalité. D'où C. conclut qu'il n'y a pas, à propre- ment parler, de type d'image absolument distinct : on a exagéré les diffé- rences. La forme de l'imagerie sert probablement assez légèrement à nos opérations de discrimination et de mémoire : l'imagerie visuelle un peu plus que l'auditive. Cependant, il faut se rappeler, à propos de cette conclusion, que les images valables ne sont pas entrées en ligne de compte. — A un autre point de vue, C. va jusqu'à dire que l'imagerie puissante nuit au dé- veloppement de l'intelligence : du moins les corrélations entre l'imagerie et les opérations mentales élevées, sont en raison inverse. — Et sa conclusion est que, sans déclarer qu'il y a une pensée sans image, on doit dire que les qualités d'une opération mentale ne dépendent pas de celles des images qui y prennent part, pour ne pas dire simplement qu'elles y assistent. — Jean Philippe. Duprat (G.). — Les fondements du caractère. — Il y a plus de .soixante ans que SxuAPiT MiLL a préconisé dans sa logique la constitution d'une étho- logie, ou science des caractères, fondée sur la psychologie. Or, nous ne sommes guère plus avancés qu'en 1843. Sans doute, en 1893 {Psychologie des -sentiments), M. Ribût a nettement posé le problème : « en quelles pro- portions les éléments (instincts, habitudes, etc.) se combinent-ils pour constituer les diverses individualités psychologiques? » Une première dif- ficulté se présente : quels sont ces éléments constitutifs ? Est-ce certaines qualités telles que : l'indépendance, la servilité, la générosité, la parci- monie, la douceur, la rudesse, la candeur, la réserve, la perfidie? D'après M. RiBOT, les éléments du caractère, ce sont des tendances sentimentales, dispositions affectives et pratiques; non des facultés, mais des manières d'être que l'on peut connaître par introspection, comme émotions et appé- titions ou répulsions, et étudier du dehors, par leurs manifestations dont la conduite même fait partie. Le caractère de chacun de nous est, comme sa personnalité, une synthèse originale, non une juxtaposition des éléments. Après avoir discuté les opinions de Shand, exposées dans un livre récent ( The foundations ofcharacter, Londres, Macmillan 1014) et analysé les divers éléments constitutifs du caractère, l'auteur arrive à conclure que les com- posés instables que sont les sentiments supérieurs, ne peuvent guère être considérés comme des fondements du caractère : rarement la passion poli- ti(|ue ou religieuse, ou scientifique, ou morale, ou humanitaire, prend l'homme tout entier pour la majeure partie de son existence. Les caractères reposent sur le tempérament, les impulsions héréditaires, les dispositions innées, les émotions primaires, les appétitions et répulsions auxquelles sont nettement liés les désirs, les espérances, les inquiétudes, les joies et les chagrins. — J. Joteyko. Borner ("W.). — Education du caractère chez les Eiifants. — Dans ce XIX. — FONCTIONS MENTALES. 533 livre, l'auteur envisage la culture du caractère dans ses rapports avec la vie moderne. Il s'occupe tour à tour de l'éducation du caractère dans la famille et à l'école, et consacre des chapitres à l'autonomie du caractère, aux puni- tions, au jeu, lectures, à l'esthétique et aux sports, à la vie sexuelle, aux enfants psychopathiques, etc. Comme point culminant de cette éducation il faut considérer l'autonomie mentale de l'individu sous ses trois formes : autonomie de l'esprit, émancipation de l'homme vis-à-vis du milieu et auto- nomie de l'individu par rapport au vulgaire. La vie moderne exige encore la culture de l'optimisme. On peut être pessimiste en ce qui concerne le présent, mais il faut être optimiste quant à l'avenir. Les signes essentiels des tendances modernes en ce qui concerne la culture du caractère, sont : largeur des horizons, caractère social, activité interne, autonomie de l'esprit et optimisme. — J. Joteyko. Stanley Hall (G.). — Étude synthétique des origines et du développement de la peur. — S. H. intitule cette étude syntliétique, parce qu'il s'efforce de dégager les corrélations des diverses formes de la peur et d'en donner une vue d'ensemble : il ajoute le mot génétique, parce que c'est en suivant le développement de la peur de l'animal à l'enfant, puis à l'adulte, qu'il en a le mieux compris la genèse, dont l'intelligence est nécessaire à l'étude synthétique. A l'origine de la peur, S. H. place le shok, dont la nature propre et les liens avec la peur sont encore à déterminer; il lui oppose, par certains côtés, la force de réparation de l'instinct sexuel. A cette longue étude du shok, de la perte de la mobilité, de la peur nocturne, succède l'étude de la perte de l'équilibre et de la marche, dont S. H. rapproche des étapes de l'éduca- tion de la station debout et de la marche chez l'enfant; la perte du sens de l'orientation horizontale ; la claustrophobie ; la rabdo-ballisto-aichuro-acro- mérinthophobie (je transcris littéralement le mot que S. H. emploie pour désigner son pentateuque d'exercices de notre activité combative); il cherche dans cette énumération une sorte de miroir de l'historique du développe- ment combatif de l'humanité et de l'enfant. Viennent ensuite la peur des serpents, celle des chats; l'éreuthophobie; la peur des maladies. S. H. se borne, en conclusion, à poser quelques principes (la conscience a le pouvoir d'exagérer ou d'inhiber le fonctionnement des organes sur lesquels elle se fixe, tes phobies sont très souvent un indice de la fatigue, une résultante de l'insomnie; ou encore de la difficulté a ressembler ses idées, l'émotion agit sur l'organisme comme une infection ou une intoxication, etc.), mais il ne dégage pas encore la synthèse de la masse énorme des faits apportés dans cette étude. — Jean Philippe. Benussi (V.). — Les symptômes respiratoires du mensonge. — On remet aux sujets une carte qui porte une figure (d'animal par exemple), et des lettres, ou des chiffres, disposés en carré, ou en cercle, ou suivant une autre figure géométrique. Ils devront dire, à un certain moment, quelle est cette figure géométrique, quelle espèce de signes ils ont vus, quel est le nombre des signes, quels sont les signes de gauche à droite, et enfin quelle est la figure d'animal. Mais dans la moitié des cas, ces indications devront être données avec sincérité ; dans l'autre moitié il faudra mentir, c'est-à-dire indi- quer ce que l'on voudra, mais toujours autre chose que ce qu'on a vu. — Des témoins assistent à l'expérience, et s'efforcent de deviner, d'après tous les indices possibles, dans quel cas le sujet ment, dans quel cas il dit la vé- rité. D'autre part, le sujet a un pneumographe sur la poitrine, et l'on enre- 534 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. gistre ses mouvements respiratoires : on mesure sur les courbes, pour 3 ou 5 mouvements respiratoires avant que le sujet commence à répondre, et pour un même nombre de mouvements après qu'il a répondu, la durée de l'inspiration et celle de l'expiration, et l'on calcule le quotient i'e de ces deux durées. Les témoins se montrent inégaux pour deviner le mensonge; ceux qui y réussissent le mieux n'ont que 85 ou 8G % de réponses vraies. En moyenne, sur 10 témoins, le pourcentage de réponses vraies n'atteint pas 58. — Mais les quotients respiratoires décèlent le mensonge avec une sûreté extraordinaire : dans le cas où le sujet dit la vérité, le quotient respiratoire avant la réponse e.st plus grand que le quotient correspondant après la ré- ponse ; dans le cas où le sujet ment, c'est exactement le contraire, sans au- cune exception. Autrement dit, dans le cas de la vérité, le mouvement d'expi- ration est plus lent dans la phase qui suit la réponse que dans celle qui pré- cède ; dans le cas du mensonge, le mouvement d'expiration est plus rapide dans la phase qui suit la réponse : après avoir dit la vérité, on expire plus lentement; après avoir menti, on expire plus vite. — D'autres résultats s'a- joutent à cette loi principale, mais l'individualité des sujets, en particulier leur aptitude variable à mentir, devient alors un facteur important, qui com- plique l'interprétation des faits. A noter cependant que l'effort volontaire pour modifier les mouvements respiratoires, afin de prendre la respiration de la vérité dans le cas du mensonge et réciproquement, modifie bien les quo- tients respiratoires, mais laisse subsister la loi principale. — Des recherches sont commencées pour savoir si cette méthode peut être appliquée en dehors du laboratoire, pour la pédagogie et la criminologie, et si par suite elle a une valeur pratique. — Foucault. Luquet (G. H.). — Les dessins d'un enfant. — Les dessins d'enfants ont été si souvent étudiés que le sujet semble toujours avoir été totalement exploré; mais il est inépuisable; ce qu'il y a d'intéressant dans le travail de L.. c'est qu'il expose la méthode qui lui a donné des résultats et la justifie avec beaucoup de précision. 1° Il élimine les dessins scolaires parce que la spontanéité graphique de l'enfant a déjà été plus ou moins déformée par l'enseignement; 2" il estime que les nombreux recueils réunissant des mas- ses de dessins d'enfants différents, ne fournissent aux p.sychologues que des données statistiques; ils apprennent que tel objet est représenté de telle façon, que l'auteur a tel âge, etc., ce ne sont là que des matériaux dispa- rates et dont il y a peu d'enseignement à tirer ; ce qu'il faut ce sont des indications sur l'évolution du dessin chez un enfant. Cela, seule une mono- graphie, suivant un enfant jour par jour recueillant tous les dessins, notant les influences, etc., contribuera à débrouiller cette question. Le difficile dans ces conditions, est de passer de l'observation individuelle à des conclu- sions plus générales : L. s'y efforce, et la partie vraiment originale de son livre est celle qui est essentiellement monographique. — Jean Philippe. Patrick (C. T. "W.). — Psychologie du jeu. — Il paraît douteux à P. que les tendances naturelles de l'enfant à donner à ses jeux, et de l'adulte à ses sports la forme d'une activité de race, mérite le nom de survivances ou de réversions. C'est faire tort à ce qui est précisément fondamental dans l'acti- vité des jeux : c'est effort pour s'adapter au milieu et produire quelque chose qui serve au progrès de la civilisation, étant impossible de concevoir un plus haut degré de civilisation que celle où prédominerait le calme. la mesure et l'harmonie. — Jean Philu'PE. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 535 Boutan (Louis). — Les deux méthodes de r enfant. — En fait, ces expé- riences qui consistent en des ouvertures de boites ont été organisées de façon à comparer le développement des procédés mentaux d'organisation d'un acte chez un jeune hylobate et chez un enfant; elles dépassent de beaucoup, au point de vue de la psychologie animale et de la psychologie infantile, la portée habituelle des expériences de ce genre ; parce qu'elles ne tendent à rien moins qu'à saisir sur le fait un signe de démarcation entre deux étages de la mentalité de l'enfant et entre cette mentalité et la mentalité animale. L'hylobate sur lequel L. B. a fait ses expériences, est le même que celui qui lui a servi pour l'étude du pseudo-langage {An. Biol., XVIII, 1913, p. 550 à b52) : il n'a été soumis ni au dressage, ni aux talents de société; mais il a vécu isolé des animaux de même espèce et en compagnie des mêmes per- sonnes, prenant ses repas à leur table, etc. De ce fait, il n'est pas douteux qu'il ait acquis progressivement de nouvelles habitudes et n'ait contracté un commencement d'éducation. Les recherches de L. B. tendaient à examiner comment se comporterait l'animal livré à ses propres forces en face de mécanismes donnés ; ceci fait, afin de comparer le travail d'anthropoïde à celui de jeunes enfants placés dans les mêmes conditions. Il y a là une orientation de recherche particu- lière à l'auteur et dont il a raison de souligner la portée : elle nous paraît mériter la plus grande attention. « S'il est impossible à l'homme de pénétrer directement dans la conscience d'un anthropoïde et si nous ne pouvons juger de son travail psychologique que par des manifestations extérieures difficiles à interpréter avec certitude, nous le pouvons indirectement en nous adres- sant à l'enfant et cherchant à le placer dans les mêmes conditions que l'an- thropoïde ; si nous voyons à un stade bien défini de son développement se répéter les mêmes manœuvres, nous tenons un des anneaux de la chaîne. L'expérimentateur ayant été un enfant se trouve mieux outillé pour déter- miner les mobiles des actes de l'enfant que pour apprécier ceux qui font agir l'animal. [L. B. adopte ainsi une autre méthode d'interprétation des faitsj que celle des autres expérimentateurs en psychologie animale; son travail constitue par conséquent, non seulement une contribution de fait capitale, mais aussi une nouvelle orientation de méthode]. Expliquant les acquisitions successives de l'hylobate au cours des essais pour ouvrir les boîtes, il rapporte le résultat d"es deux premières tentatives à des associations d'images antérieurement formées ; dans la troisième expé- rience, il se produit quelque chose de particulier qui représente un progrès, une adaptation meilleure pour la réalisation de l'ouverture : c'est une .sup- pression graduelle d'un certain nombre de mouvements inutiles ; la multi- plication des mouvements qui conduisent l'animal au but poursuivi (satis- faction du besoin éveillé par la vue de l'aliment enfermé dans la boîte). L'hylobate limite ses efforts aux deux objets dont la mobilisation peut lui servir à ouvrir la boîte. Ne voyons pas dans ses actes, des actes raisonnes; mais on peut se demander si ces mouvements orientés vers une certaine intuition du but à atteindre, ne supposent pas chez l'animal le sentiment qu'il y a un moyen d'ouvrir la boîte et une certaine image de l'acte indépen- dante de l'exécution. Pour trancher la question, il faut suivre la méthode du travail et voir de plus en plus les essais converges vers une formule d'activité réalisant le but à atteindre. Ce qui distingue cette méthode de travail c'est d'un côté l'atten- tion éveillée et de l'autre la fixation immédiate des essais utiles. C'est de l'attention éveillée que dérivent les progrès vers le but par l'aban- 536 L'ANNEE BIOLOGIQUE. don des mouvements inutiles; ce fait n'a pas été dégagé par ceux qui jus- qu'ici ont étudié la psychologie de l'animal. L. B. résume ainsi les étaiies : 1<- riiylobate a le désir d'ouvrir la boite et eiï'ectue des mouvements sans précision nette de l'acte à accomplir pour ouvrir la boîte ; 2° il tâtonne au hasard dans un cercle qu'il limite, ce qui suppose une vaaue notion que ces mouvements peuvent le conduire au but : le désir d'ouvrir la boîte persiste- 3" son choix dans le cercle qu'il a limité, ne s'opère qu'après tâtonnements,' c'est-à-dire essai aveugle, mais il porte sur les seuls actes utiles à l'ouver- ture de la boîte. L'idée qu'un mouvement approprié peut ouvrir la boîte est donc en quelque sorte passive et non directrice puis(iu'elle ne vient qu'après l'essai; il y a cependant un travail personnel et non mécanique très intense dans les expériences où les actes sont compliqués si l'on en juge par les signes de fatigue qui leur succèdent. Avec les mêmes appareils, L. B. a fait des expériences sur des enfants de ditférents âges; il s'attendait à constater un parallélisme significatif entre l'âge d'un enfant et ses aptitudes à triompher de la difficulté d'ouverture d'un mécanisme : il .n'en a pas été ainsi. Les enfants observés se sont auto- matiquement placés en deux groupes : ceux qui parlent et ceux qui ne par- lent pas; de plus, au début, l'enfant qui ne parle pas, s'est montré supérieur dans son rendement à l'enfant qui parle déjà. L'enfant qui ne parle pas ouvre la boîte à mécanisme visible presque à coup sûr après quelques tâton- nements et dans une seule séance ; tandis que l'enfant qui parle ne .trouve d'ordinaire qu'après plusieurs séances, le mécanisme en question, c'est ce que L. B. appelle les deiix manières de l'enfant. L'enfant qui ne parle pas tra- vaille avec la méthode de l'hylobate, l'enfant qui parle travaille avec la mé- thode humaine. Placé en face de la difficulté à résoudre, on le voit réfléchir et 'essayé d'établir immédiatement une relation de cause à effet. Il fait des essais, mais, dirigé étroitement par une idée, il raisonne ses mouvements; lorsqu'un premier essai amène l'ouverture de la boîte, il n'établit plus une simple co'i'ncidence. mais il compare et \n. jusqu'au parce que; or cela tient, on le voit à la réflexion, à ce qu'il possède cet outil perfectionné représenté par le langage qui lui permet de penser, au sens où nous entendons ce mot. Avant le langage son cerveau était probablement, comme celui de l'animal, ce « tableau à projections sur lequel passent des images qui se succèdent, s'en- chevêtrent, vont et viennent de mille façons, suscitées par des impressions actuelles ou des appréciations de souvenir » (Y. D£Lage), bref, il n'a pas pour accrocher ses images et leur donner des contours le mot permettant de personnaliser l'idée et de grouper les images. La scène change à partir du moment où il entre en possession du langage ; mais alors, autre difficulté : langage implique raisonnement, l'enfant qui commence à parler a donc l'air d'être un terrible logicien. 11 raisonne mal ou incomplètement, généra- lise trop vite et croit cependant à la toute-puissance de la raison; l'expé- rience lui apprendra progressivement que ce qui paraît d'abord logique, n'est pas toujours vrai en fait, mais pour cela il lui faudra atteindre ce qu'on appelle l'âge de raison et devenir moins raisonneur parce que plus expéri- menté. Amené devant la boîte à targettes, l'enfant de sept à huit ans se fait un jeu de les manœuvrer; il connaît des mécanismes analogues et raisonne suffisamment pour indiquer le pourquoi de l'ouverture, il sait tourner les difficultés en regardant les bifurcations de la route. — Jean Philippe. c. Psychologie animale. Donteheff-Dezeuze (Marcelle). — L'image et les réflexes conditionnels XIX. - FONCTIONS MENTALES. 537 dans les travaux de Pavlov. — La thèse soutenue par l'auteur devant la Faculté des lettres de Paris, est le résumé des travaux de Pavlov et de ses élèves sur la salivation psychique et les réflexes conditionnels. Ce célèbre physiologiste russe fut amené à étudier l'action des influences nerveuses qui s'exercent sur le fonctionnement des glandes salivaires durant le phéno- mène de la digestion. Ayant remarqué qu'elles se comportent d'une façon en quelque sorte intelligente, en ce sens que le suc qu'elles produisent est exactement conforme en qualité et en quantité à celui qu'exigent précisé- ment la qualité et la quantité des aliments à digérer, il en conclut que le pouvoir d'adaptation de ces organes devait être recherché dans leur inner- vation. Les expériences entreprises confirment cette hypothèse : elles sont bien connues en physiologie ; c'est l'épreuve du « repas fictif » et les observations sur la « sécrétion psychique d'appétit ». Ce fut là l'origine de ses recherches ultérieures sur les phénomènes de l'activité du système nerveux central chez les animaux supérieurs. Pavlov appelle « réflexe inconditionnel » le réflexe sécrétoire que produit l'excitation gustative provoquée par les sub- stances mises eu contact avec la muqueuse buccale et que l'on nomme en physiologie « réflexe absolu », tandis qu'il donne le nom de « réflexe con- ditionnel » au réflexe habituellement appelé « psychique ». Ce dernier est, en elfet, une réaction passagère, temporaire, qui s'effectue au moyen de toutes les surfaces réceptives du corps et lors de certaines conditions, parfois imprévues. 11 représente la réaction résultant d'une association antérieure de sensation, dont l'une doit être la sensation que produit constamment l'excitant inconditionnel. C'est dans les centres supérieurs du système ner- veux que se réaliseront le mécanisme de la relation temporaire. Voici comment Pavlov explique le processus de développement des réflexes con- ditionnels : « Si une nouvelle, excitation, auparavant indifférente, atteignant les hémisphères cérébraux, trouve à ce moment, dans le système nerveux, un foyer de forte excitation, elle commence alors à se concentrer comme pour se frayer un chemin vers ce foyer et au delà de ce foyer, dans l'or- gane correspondant, devenant de cette façon un excitant pour cet organe ». 11 fut très nettement établi que n'importe quelle excitation, visuelle, olfac- tive, auditive, etc., pouvait devenir un agent déterminant la sécrétion sali- vaire, à la condition qu'elle agit simultanément avec le réflexe absolu. Les animaux sujets d'expériences dans les expériences de Pavlov reçoivent toute une véritable éducation dans ce sens. On a pu élaborer ainsi, chez certains chiens, jusqu'à cinq ou six réflexes conditionnels intéressant différents organes sensoriels. L'auteur de ce livre ramène à deux les causes p-sychiques du réflexe con- ditionnel. Tout d'abord nous avons une représentation d'images. Cette représentation est celle de la sensation primordiale produite antérieurement par l'excitant gustatif habituel et constant de la muqueuse buccale. 11 y a en outre l'image affective et c'est à elle que revient la plus grande part dans l'élaboration du réflexe conditionnel. Pour M™^ D.-D. les travaux de l'école russe sont la meilleure et la plus réelle des preuves, attestant l'existence, si souvent et si passionnément dis- cutée, de l'image mentale. L'image est essentiellement un phénomène de mémoire, or la mémoire implique l'attention, mais l'attention est éveillée plus particulièrement chez l'animal par un état affectif. De plus, la mémoire associative constatée chez le chien dans les expériences de Pavlov, est un phénomène d'association d'images. La méthode du physiologiste russe est la seule, jusqu'ici, qui ait permis 538 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. de constater, d'une façon aussi remarquable, la précision des réponses de l'organisme aux réactions psychiques et en conséquence un déterminisme rigoureux des phénomènes psychiques. Elle a montré en outre que tous ces caractères des pliénomènes psycliiques sont basés sur la propriété d'excita- bilité de la cellule nerveuse. — J. Joteyko. Mourgue (R.). -— Les réflexes conditionnels dans Vœnrre de Pavlov. — On sait comment se fait le passage du réflexe inconditionnel ou purement réflexe, au réflexe conditionnel ou psychique. Pavlov a étudié également les seuils, c'est-à-dire la plus petite excitation nécessaire. M. estime que, si l'on considère les choses au point de vue anthropomorphique, toutes les expé- riences citées plus haut rappellent les associations d'images étudiées par les psychologues chez l'homme, mais rien n'est plus trompeur que l'analogie. Au lieu d'associations d'images M. admet plutôt le déclanchement d'un complexe de mouvements ; et conclut que les expériences de Pavlov peu- vent s'interpréter comme des associations d'attitudes motrices caractérisées par chaque déclanchement. II lui semble donc préférable de s'orienter vers les hypothèses d'ordre chimique étudiées par G. Boiin plutôt que de faire appel au psychisme de l'animal pour interpréter ces expériences. — Jean Philippe. Sanford (Ed. C). — Recherches de psychologie animale : Hans et les chevaux d'Elberfeld. — S., qui écrivait cet article à une époque où l'on discutait encore sur les chevaux d'Elberfeld, voit dans cette histoire une sorte d'ob- servation cruciale sur les rapports du corps et de l'esprit humains, et il ne doute pas que l'avenir ne trouve dans les faits de ce genre de lumineuses clartés pour éclairer les recoins les plus obscurs de la psychologie humaine. Aux yeux de S. l'observation des faits conduit tout d'abord à conclure que les chevaux en question ne pensent pas comme l'homme : et cependant ils pensent; c'est la conclusion qu'impose l'observation objective de leurs opé- rations mentales. — Quelle est donc la nature de leurs pensées? Elles sont ce que peuvent être des pensées de cheval, c'est-à-dire des opérations mentales d'un caractère à part. Ils ont un esprit, si c'est incontestable, mais qui n'est pas le même que celui des hommes. Comment en serait-il autre- ment? Toute la psychologie comparée nous démontre que l'esprit humain est l'aboutissant d'une évolution partie de formes rudimentaires, et dont les analogues se retrouvent aux divers degrés de la série animale ; mais il n'e.st pas possible qu'un esprit de cheval, animal bien inférieur à l'homme, et logé dans un corps de cheval, organisme bien au-dessous de l'humain, prenne d'emblée le développement de l'esprit humain. — Les conclusions de S. paraissent mieux étayées quand il rapproche les recherches de ce genre de celles de la genèse des états d'e.sprit des médiums; il y a là une recherche de corrélation qui peut ouvrir des aperçus nouveaux. S. donne l'analyse de divers ouvrages sur cette question. — Jean Philippe. Maday (D'' Stef. v.). — Psychologie du cheval et du dressage. — Ce tra- vail est le résultat des observations de l'auteur faites durant son service dans la cavalerie. II en communiqua les résultats à la Société de Psychologie de Vienne, à la Société philosophique hongroise de Budapest et au IV Congrès de Psychologie expérimentale, tenus à Innsbruck. L'auteur étudie la psychologie du cheval sauvage et domestique, ses sens, sa compréhension, sa faculté d'orientation, ses sentiments, le sentiment sexuel, la maternité, les sentiments moraux, ses mouvements d'expression, XIX. - FONCTIONS MENTALES. . 530 son tempérament et caractère, et la théorie de l'influence exercée sur le cheval, c'est-à-dire le dressage. Avant d'être psychologue de chevaux il faut être un connaisseur de che- vaux. Or, un vrai connaisseur de chevaux ne peut être autre qu'un cava- lier. Dans l'étude du cheval, il est indispensable de suivre la méthode indi- viduelle. Le mieux est d'acheter un cheval et de lier amitié avec lui. On l'étudié en le laissant courir librement dans un manège, en le montant, en lui faisant exécuter différents services; on l'observe lorsqu'il mange et à toute occasion. On inscrit toutes les observations dans un livre. On arrive ainsi à construire une Psychographie du cheval étudié. On recommence la même chose avec un second et un troisième cheval. Il est indispensable que les observations soient contrôlées de temps à autre par une personne étrangère, de préférence un vétérinaire. En ce qui concerne les appareils à employer, l'auteur conseille le cinématographe et le phonographe, agissant simultanément. Le livre, qui contient une fort belle bibliographie, sera consulté utilement par ceux qui s'intéressent à la psychologie du cheval, question mise à l'ordre du jour par les fameux chevaux d'Elberfeld. — J. Jotevko. Mackenzie (W.). — Les chevaux pensants (VElberfeld. — L'étude directe faite sur ces fameux chevaux permet à l'auteur d'affirmer en toute sincé- rité que les calculs, les expressions et les lectures des chevaux constituent un fait réel. Ces chevaux frappent d'une façon parfaitement intelligible en réponse aux questions qui leur sont posées. Quant à M. Krall, l'auteur a la conviction absolue que le propriétaire des chevaux est un gentleman parfait, incapable d'un truc quel qu'il soit. Bien que très enthousiaste, il possède l'esprit des recherches scientifiques. L'entourage des chevaux est des plus simple; l'écurie et l'école ne se trouvent pas dans la maison de Krall. Ses chevaux sont au nombre de sept. L'auteur a pu assister à la première leçon donnée par Krall au cheval aveugle, Berto. Au bout de cette première leçon les progrès furent extraordinaires, et à la cinquième leçon Berto pouvait déjà faire des petites additions sur ordre donné verbalement. — J. Joteyko. Schroder (Christoph). — Les chevaux calculateurs. — Peut-être serait-il plus sage de fermer la porte des publications scientifiques à tout ce qui est relatif à l'affaire des chevaux d'Elberfeld, M. Krall s'étantmis hors la science- en refusant de soumettre ses expériences au' contrôle scientifique. Dans le travail dont il est ici question, Sch. rapporte qu'une commission nommée par la « Deutsche naturwiss. Gesellschaft » et dont il était membre a proposé la vérification des expériences de M. Krall et que cette proposition a été refusée par ce dernier sous un prétexte sans valeur. De même, M. Krall a refusé le moyen de contrôle proposé par un des auteurs de cette analyse, moyen qui n'avait d'autre défaut que d'éliminer toute supercherie. Comme nous l'avons dit ailleurs, le problème ainsi posé n'est pas celui de la psy- chologie des chevaux, mais celui de la psychologie de M. Krall et de ceux qui cherchent des explications scientifiques à des expériences non scientifi- quement contrôlées et pour lesquelles on refuse le contrôle. — Le présent travail est une critique des arguments de ceux qui croient aux performan- ces des chevaux d'Elberfeld. Nous ne pouvons suivre l'argumentation de l'auteur dans le détail et relèverons seulement les considérations les plus intéressantes. K. C. Schneider pense que la solution des problèmes mathématiques est affaire d'intuition de nature aprioristique qui peut fort bien se rencontrer 540 L'ANNEE BIOLOGIQUE. cliez des chevaux. L'auteur fait remarquer que les chevaux ne so bornent pas à résoudre les problèmes d'arithmétique : ils font des réponses dans le genre de celles-ci : « Qu'y a-t-il en hiver? De la neige. Qu'est-ce que la neige? De l'eau. Quelle est l'eau venant d'en haut? La pluie ». Pour expliquer ces réponses, est-il possible d'indiquer des notions indépendantes de l'expé- rience? A l'appui de la même idée Buttel-Reepen fait remarquer que cer- tains idiots sont capables de calculs compliqués ; mais cela prouve seulement que leur déficience mentale avait respecté certains territoires de leur intel- ligence. Chez les enfants normaux, au contraire, on constate que les apti- tudes mathématiques sont proportionnelles à l'intelligence. — - Ziegler tire argument de ce que, certaines réponses étant exactes, cela prouve qu'il y a là certaines opérations mentales ; l'auteur montre que, dans les conditions où ont eu lieu les expériences, d'après le calcul des probabilités, plus de 2 réponses sur 10 avaient chance d'être exactes. — Plate dit que les réponses comportent d'autant plus d'erreurs que les problèmes sont plus difficiles ; l'auteur objecte que la même chose doit se rencontrer s'il s'agit de phéno- mènes de mémoire associative, parce que, là aussi, la récognition est d'au- tant plus difficile que l'association est plus compliquée. — Buttel-Reepen dit que les chevaux résolvent les problèmes que M. Krall ne saurait pas ré- soudre, ainsi extraire une racine 4'^. Mais plusieurs auteurs [en particulier Quinton] ont montré qu'on pouvait résoudre de tels problèmes par des pro- cédés empiriques très rapides, à la condition que les puissances soient paires et les racines entières. — H. Rothe ayant institué des expériences où il fal- lait vraiment compter, a trouvé extrêmement laborieux de faire compter des chevaux jusqu'à 2; il en est de même pour les Anthropo'ides (Chimpanzé), à qui on n'a pu apprendre à compter que jusqu'à 5 (Wasmann). Le fait que les animaux oublient rapidement dès qu'on cesse de s'occuper d'eux montre que ce n'est pas une affaire d'intelligence, mais de dressage. Cet oubli se manifeste actuellement chez les chevaux d'Elberfeld. On sait, d'autre part, que le roi de Wurtemberg ayant envoyé à M. Krall trois che- vaux arabes, celui-ci n'en a rien pu obtenir. L'auteur conclut que les faits avancés par M. Krall ne sont pas démontrés et jusqu'à plus ample démonstration doivent être rejetés. — Y. Delage et M. Goldsmith. Buttel-Reepen. — Expériences avec les chevaux pensants. — L'auteur décrit ses expériences faites lors d'un second voyage à Elberfeld. La diffé- rence entre l'âme de l'homme et celle de l'animal n'est que quantitative, c'est-à-dire graduelle, et non qualitative. Les expériences faites à Elberfeld sur les chevaux pensants de Krall ouvrent une nouvelle voie aux investi- gations. Alors que le dressage est un phénomène mécanique, s'accomplis- sant sans participation de la volonté et même contre elle, l'instruction exige une certaine indépendance de l'esprit. Ainsi le cheval aveugle « Berto », en outre de la perception sensorielle, présente encore des signes indénia- bles d'une certaine indépendance de l'esprit lors de la solution des pro- blèmes. Ici interviennent sans aucun doute des phénomènes d'ordre intel- lectuel, dépassant les instincts et les réflexes héréditaires. Quant à l'expli- cation des calculs compliqués, nous nous trouvons certes devant une énigme. Comment se fait l'extraction de la racine carrée, nous n'en savons rien jusqu'à présent. Krall explique les erreurs qui se présentent parfois dans les réponses des chevaux par leur manque d'attention ou leur mau- vaise disposition. Quand la réponse est fausse, on peut le reconnaître à la manière indécise de frapper. Pourtant, l'intelligence mise en jeu n'est pas XIX. — FONCTIONS MENTALES. . 541 l'intelligence supérieure qui caractérise l'homme. Beaucoup de calculateurs célèbres n'ont reçu aucune éducation. L'aptitude pour le calcul peut exister chez des intelligences très faibles. Heureusement « la Société pour la psychologie animale expérimentale » qui vient d'être créée par Krall, avec des savants de premier ordre, trouvera une solution à ces embarrassants problèmes grâce à l'expérimentation systématique. — J. Joteyko. b) Piéron(H.). — Le problème des animaux pensants. — Après avoir rapide- ment énuméré les multiples hypothèses émises pour expliquer les calculs des chevaux d'Elberfeld, H. P. considère que Claparède est trop absolu en déclarant qu'aucune n'est satisfaisante; il pense que l'hypothèse des signes involontaires peut être considérée provisoirement comme la plus probable, et en somme, satisfaisante en attendant d'autres expériences, s'il est des • faits qu'elle ne peut expliquer. — C Ferrari. Ferrari (G. C). — L'école des chevaux d'Elberfeld. — Le premier 7nois d'instruction d'un cheval (en collaboration avec Pullé). — F. estime que le mérite de Krall est d'avoir mis en leur lumière ces deux questions ; 1" est- il possible d'entrer en communication mentale par un système de signes humains, avec des chevaux ; 2'^ les chevaux d'Elberfeld font-ils ce que font les calculateurs prodiges, classiques ; mais avec certaines erreurs et d'un ordre spécial. D'une façon générale, F. se demande si la manière de cal- culer des chevaux ne se réduirait pas à quelque chose d'extraordinairement simpliste; il rappelle que nous sommes trop habitués à juger les choses intellectuelles, du point de vue analytique. Dans l'opuscule suivant, qui rapporte des expériences faites en collabora- tion avec Pullé, F. résume le journal d'une série de leçons de calcul don- nées à un cheval choisi, il ne le compare pas à ceux d'Elberfeld, mais ses expériences lui ont permis de faire des constatations assez sérieuses, et elles ont le mérite d'être un des premiers essais de vérification des histoires d'El- berfeld. — Jean Philippe. Delage (Y.). — Pour le contrôle des chevaux pensants d'Elberfeld. — Le contrôle des expériences d'Elberfeld a toujours été particulièrement difficile. B. propose de poser par écrit un certain nombre de problèmes de même ordre que ceux que les chevaux sont censée résoudre quotidiennement et dans des conditions telles que toute indication volontaire ou involontaire serait impossible. Dans ce but, il propose un appareil composé d'un certain nombre de compartiments cubiques, contenant chacun une sorte de toupie prismatique à dix faces rectangulaires portant chacune un chiffre de 0 à 9. Entre les toupies évoluent, par le même système, des signes de numération. Si l'appareil est disposé de façon que le cheval seul puisse voir les chif- fres (l'opérateur actionnant le mouvement à un nombre de tours tels qu'il lui soit impossible de prévoir les points d'arrêt), cet appareil ramènera au point mort la communication entre le cheval et son entourage. — Jean Philippe. Bordas (F.) et Krall (Karl). — Correspondance sur les chevaux pensants. — F. B. ayant écrit au nom de l'Institut psychologique pour demander à nouveau la fixation de la date d'une enquête, K. K. répond que les exhibi- tions constantes fatiguant le système nerveux, l'ont obligé à interrompre les visites, d'autant plus, que les animaux sont dérangés et se montrent facile- ment antipathiques à l'égard de certaines personnes. Sa correspondance et la publication de la revue Tierseele l'absorbent même plus que ne voudrait 542 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sou médecin. K. K. ajoute « que par suite de cette interruption les che- vaux ont perdu dans leurs facultés et auraient besoin d'un enseignement ré- gulier pour revenir à leur précédent niveau » ; il souhaite que d'autres essais soient faits par quelqu'un ayant une grande patience et un grand amour pour les animaux et les capacités pédagogiques nécessaires pour « soumettre les animaux à sa volonté et les forcer à répondre-, c'est là le point prin- cipal ». Sa méthode, ajoute-t-il, est exposée dans son livre. — Jean Philippe. Hubbert (Helen B.). — Influence de l'âge sur la formation des habitudes chez la souris blanche. — On n'a guère étudié jusqu'à présent d'une façon méthodique la relation entre l'âge et la facilité à acquérir les habitudes malgré l'abondance des documents épars publiés sur ce sujet. 11 semble seu- lement constater que la plasticité aux organisations nouvelles diminue avec l'âge; MuNN l'a constaté {Archives of Psychol. N" 12, p. 37). H. a expérimenté sur une série de souris d'âges successivement étages de 25 à 300 jours ; voici ses conclusions : les souris jeunes s'adaptent plus rapidement que les âgées et le temps d'adaptation croît avec l'âge; il est deux fois plus long chez les vieux que chez les jeunes. La différence de sexe est négligeable aux deux extrémités de la série; mais dans la partie médiane, les mâles s'adap- tent plus rapidement que les femelles; celles-ci, une fois l'habitude prise, la réalisent plus facilement. 11 ne semble pas que le jour ou la nuit ait une influence sur l'acquisition des habitudes. En fin de travail, H. H. essaye d'établir quelques relations entre ses conclusions et ce que l'on pourrait observer dans l'espèce humaine. — Jean Philii^pe. Basset (Gardner Chenet). — Formation des habitudes chez des souris blanches de cerveau peu développé en poids. — L'intérêt de ce travail réside dans la façon de poser le problème. A la suite d'un certain nombre d'expé- riences sur des souris blanches, le résultat ayant été de faire progressi- vement diminuer le poids du cerveau en soi et par rapport au poids de l'animal (diminution acquise pendant plusieurs générations), l'auteur a re- cherché quelle pouvait être l'influence de cette diminution sur le mode d'acquisition des habitudes. Les conclusions auxquelles arrive B. sont que, quand le cerveau est plus petit, l'adaptation est moins facile et le temps né- cessaire à l'instruction beaucoup plus long. 11 semble que la facilité d'a- daptation se relève un peu à la génération suivante, mais cette conclusion semble assez difficile à dégager. L'auteur conclut que quand le poids du cerveau devient inférieur l'aptitude à s'éduquer se trouve également dimi- nuée. B. rattache ses conclusions à celles de Manouvrier {Sur V interpréta- tion de la quantité dans l'encéphale, Paris, 1885) et souligne l'importance des recherches de ce genre pour l'anthropologie. — Jean Philippe. Delamain (J.). — De l'intelligence dans les feintes des oiseaux. — Les feintes sont employées par les Oiseaux pour éloigner de leurs petits l'homme ou les animaux. L'origine de ces ruses parait être une commotion nerveuse individuelle, un réflexe dû à une émotion violente, une frayeur, par exemple. L'auteur cite les ruses employées par la Bécassine, l'Engoulevent, le Canard sauvage. Il suppose qu'elles sont dues à des instincts ayant reçu un apport intellectuel, et il cite son observation récente d'un Râle de Genêts qui sut adapter, sa feinte aux circonstances de lieu. — A. Menegaux. Bernard (P.). — Le Bouge-gorge meurtrier de ses propres petits. — On sait que la femelle du Rouge-gorge adopte et couve l'œuf de coucou ; pour XIX. — FONCTIONS MENTALES. 543 élever le petit et pouvoir lui donner tous ses soins, l'auteur a pu constater qu'elle n'hésite pas à sacrifier ses propres petits qu'elle jette hors du nid peu de temps après la naissance du jeune coucou. — A. Menegaux. Dumast (G. de). — L'infanticide chez les oiseaux. — L'auteur signale un cas d'infanticide se produisant chez une espèce (Milan noir) vivant à l'état sauvage, en pleine liberté, et dans son milieu d'existence normal. C'est probablement dû à ce fait qu'au mois de juin, quand il y a trois jeunes à alimenter, les parents en jettent un hors du nid. Ensuite ayant vu cet oiseau mort, la Milan noir l'aura dévoré. — A. Menegaux. Rabaud (Etienne). — Étude expérimentale d'un instinct. — La chenille fouisseuse d'un Microlépidoptère Myelloïs cribella Hb. habite d'abord les capi- tules de chardon, puis les abandonne pour se loger dans les tiges. Quel est le déterminisme de ses actes? Des expériences ont montré à l'auteur que l'a- bandon des capitules a lieu à l'approche de l'âge adulte sous l'influence d'une action répulsive qui prend alors naissance. La pénétration dans les tiges n'est pas le fait d'une attraction, car l'animal ne s'en nourrit pas et pénètre aussi bien les tiges d'une autre plante. L'héliotropisme négatif joue ici un rôle. Cet hélioiropisme démontré par des expériences in vitro n'e.st cependant pas nécessaire si l'animal passe immédiatement des capi- tules aux branches, mais il le devient si la chenille a été empècliée pendant quelques jours de perforer une branche. Une première perforation est un facteur positif du déterminisme de la perforation d'une autre branche, quand la tige a été extraite de la première. — Y. Delage. ' Cornetz (Victor). — Fourmis dans Vobsctirité. — Études de repères, in- ternes ou externes, grâce auxquels se dirigent les fourmis. C. conclut au peu d'importance des repères externes, surtout de l'éclairage, et à l'exis- tence de certains sujets doués de facultés plus développées, et qui dirigent le groupe. — J. Philippe. Vlès (F.). — Notes sur V alimentation artificielle du poulpe. — Observa- tions de la manière dont se conduisent les poulpes par rapport aux diffé- rents objets qu'on leur présente pour leur nourriture. Les yeux du poulpe, paraissent doués d'un assez mauvais pouvoir séparateur pour trier parmi les objets qui lui sont présentés ceux qui peuvent servir à son alimentation. 11 faut presque que l'objet présenté à manger vienne sous leurs tentacules pour être essayé. Même difficulté lorsqu'il s'agit de recueillir les restes éparpillés d'un aliment agréable; ils sont très mal vus et la coordination des mouvements tentaculaires pour les atteindre est très incomplète. — Jean Philippe. CHAPITRE XX Théories générales. Généralités. a) Bastian (Charlton). — Expérimental Data in Evidence of the Present- day Occurrence of Spontaneous génération. (Nature, 2'2 janv., 579-583, 7 fig.) [550 b) The Evidence for Spontaneous génération. (Ibid., 19 févr., 685.) [Ibid. Caullery (M.). — La nature des Lois biologiques. (Revue de Métaphysique et de Morale, 26 pp.) ' [546 Coulter (J. M.). — Reproduction in plants. (Bot. Gazette, LVIll, 337-352.) [L'auteur passe en levue les divers types de reproduction : Ufiultiplication végétative, reproduction par spores, l'origine et la différenciation du sexe, la parthénogenèse. — P. Guébin Dendy (Arthur). — Organisms and origins. (Journ. Quekett Micr. Club, XII, Apr., 259-276.) [546 Dubois (Raphaël). — Microzynias, coccolithes de la craie et vacuolides. (C. R. Ass. Fr. Av. Se, Tunis, I9I3, 562-565.) [552 Edinger (L.) und Liesegang (R.). — Xachahmung der Vorgànge beim Xervenwdchstuni. (Anat. Anz., XLVII, 14 pp., 15 fig.) [551 Farmer (J. B.) and Blackmann (V. H.). — D" Bastian's évidence for spontaneous génération. (Nature, 12 févr., 660.) [550 Gado-w (H. F.). — Presidential adress. (Rep. S3'^ Meet. Brit. Ass., Birmin- gham, Section D, Zoology, 500-509.) [Dans ce discours, relatif à l'objet de Tanatomie comparée et aux homologies, à relever deux observations personnelles sur l'origine non- mimétique de certaines ressemblances de couleurs entre VElaps et d'au- tres serpents, non venimeux, et sur certaines ressemblances de caractères entre les formes de Typhlops, asiatiques et mexicaines, géographique- ment séparés depuis de longues périodes. — Y. Delage et M. GotDSMiTii Geigel (R.). — Physikalische Behandlung biologischcr Problème. (Arch. raikr. Anat., LXXXIV, 11 pp., 2 fig.) [551 Heidenhain (M.). ■ — Ueber die Sinnesfelder und die Geschmacksknospen der Papilla foliala des Kaninchens. Beitràge zur Teilkorper théorie, lll. (Arch. mikr. Anat., LXXX'V, 115 pp., 7 planches, 16 fig.) [547 Henderson (L>. J.). — The Fitness of the Environment. (New-York, Mac- millan, 317 pp., 1913.) [559 Hewlett (R. F.). — The présent dai/ Occurrence of Spontaneous génération. (Nature, 22 janv., 579.) " [550 XX. — THEORIES GENERALES. - GENERALITES. 545 Hopkins (F. Gowland). — The Dynnmic Side of Biochemistry. (Rep. 83"' iMeet. Brit. Ass., Birmingham, 652-6G8.) [Cité à titre bibliograpliique Johnstone (J.i. — The Philosophy of Biologij. (Cambridge Univ. Press. XV4-391 pp.) [* Le Dantec (F.). — Evolution individuelle et Hérédité. (Paris, F. Alcan, 276 pp., 1913.) [2* édition de l'ouvrage du même auteur paru en 1898 Leduc (Stéphane). — La croissance osmotique et la culture des tissus. (C. R. Ass. Fr. Av. Se, Tunis, 1913, 386-387, 1 fig.) [552 Loeb (J.). — La conception mécanique de la vie (1 vol. in-12, 300 pp., Paris, F. Alcan.) [Traduction française d'un volume paru en 1912 Mast (S. O.). — Lœb's Mechanistic Conception of Life. (Biol. Centralbl., XXXIII, 581-593, 1913.) [Exposé, avec critique de la méthode, à laquelle lauteur reproche surtout une trop hâtive généralisation et aussi le vague des formules. — M. Goldsmith Moore (Benjamin) and Webster (Arthur). — Sy7ithesis of Organic Matter by Swiliglit in Présence of Inorganic Colloïdes, and ils Relaiion- ship to the origin of Life. (Rep. 83"' .Meet. Brit. Ass., Birmingham, 527- 528.) ' [546 Parmelle (M.). — The Science of human behavior. (New- York, Mac'Millan, 443 pp., 1913.) [* Przibram (Hans). — Experimentalzoologie . (Leipzig et Vienne, Deuticke, 179 pp., 10 pi., 1913.) [* Reinke (J.j. — On the nature oflife. (British Ass. f. adv. of Science, 83^ Re- port, 705-706.) [545 Roder (Ferdinand). — Zur Regelunq der Lebensvorgànge. (Biolog. Cen- tralbl., XXXIV, 294-302.) ' [546 Téchoueyres. — A.pplication à la biologie des Lois de la Mécanique chi- mique. (Rev. Se, LU, P'"" sem., 75-81.) [546 Reinke (J.). • — La nature de la vie. — R. n'accepte, dans l'explication de la vie, ni le dogme exclusivement vitaliste, ni l'hypothèse exclusivement mécaniste. 11 admet sans conteste que les lois de l'énergie s'appliquent aussi bien aux organismes qu'au monde inorganique et que les échanges de ma- tière et de force dépendent, chez les animaux et chez les plantes, de ces lois. La vie repose sur des échanges d'énergie que l'auteur appelle i processus élé- mentaires », liés eux-mêmes à des « mécanismes élémentaires » dans les cel- lules animales et végétales. Processus et mécanismes élémentaires ne s'ac- complissent pas sans ordre dans le corps vivant; ils sont unis les uns aux autres par une chaîne invisible. Cette chaîne invisible qui maintient l'ordre de succession dans les processus élémentaires représente la véritable diffé- rence entre la vie et les phénomènes de la nature inorganique. R. appelle « principe vital » cette chaîne. Les processus élémentaires sont accessibles à l'analyse physiologique, mais non le principe vital. Les processus élémen- taires ne forment qu'une partie de l'être vivant, le principe vital en forme l'autre partie. Les premiers sont assemblés par le second en une unité ANNÉi: BiOLOr.iQUi;, XIX. 191 i. 35 r)46 L'ANNEE BIOLOGIQUE. vitale. Dans un animal ou une plante, on peut isoler par la pensée chaque processus élémentaire; on ne peut isoler le principe vital. Il représente une loi et, comme toutes les lois, il est invisil)le et impalpable. Il n'est autre chose que la coordination des mécanismes élémentaires de tout corps vivant; il écarte tout assemblage accidentel de mécanismes élémentaires. Le prin- cipe vital ainsi compris n'a aucune signification mystique comparable à l'ancienne force vitale. Le principe vital n'est ni force, ni énergie; c'est un principe de succession, d'ordre, de régulation, d'harmonie. — F. Péchodtre. Téchoueyres. — Application à la biologie des lois de fa mécanique chi- )/ii(jue. — La loi des équilibres chimiques, qui se manifeste dans la réver- sibilité des réactions, s'applique entièrement à l'action catalytique des fer- ments, aux phénomènes de croissance, caractérisés par les syntlièses, automatiquement limités par leurs propres résidus, aux atrophies et hypertrophies fonctionnelles, aux rythmes vitaux, aux phénomènes de fati- gue. Cela montre que les phénomènes vitaux sont entièrement soumis aux lois de la nature inorganique. — M. Goldsmith. Dandy (Arthur). — Organismes et origines. — L'origine de la vie sur la terre constitue le sujet de cette adresse présidentielle. L'auteur repousse la panspermie d'ARRHENius et s'arrête à l'hypothèse nécessaire de la génération spontanée primitive. Les premiers êtres, formés aux dépens de substances inorganiques, devaient être analogues aux bactéries ultra-microscopiques actuelles qui paraissent être les plus simples des organismes existants. Certains parmi eux restent, d'ailleurs, invisibles pour nous et leur existence n'est révélée que par leur action sur d'autres organismes (certaines bactéries pathogènes). 11 est possible que d'autres bactéries semblables, mais indiffé- rentes comme effet, existent autour de nous et prennent naissance même actuellement sans que nous nous en apercevions. — Le discours se ter- mine par une critique des conceptions de Bastiax. — M. Goldsmith. Caullery (M.). — La nature des Lois biologiques. — Conférence de vul- garisation où Fauteur développe cette idée que, dans la controverse entre mé- canistes et vitalistes, c'est à ces derniers qu'incombe Vomis probandi. Les premiers n'ont qu'à prouver qu'aucun phénomène n'est en contradiction avec leurs conceptions, et l'auteur montre avec beaucoup de force qu'il en est ainsi pour toute la série de grandes questions soulevées dans la biologie moderne. — Y. Delage et M. Goldsmith. Roder (Ferdinand). — A propos de la régulation des processus vitaux. — Le fait que les processus chimiques représentent la source énergétique de la vie doit engager à l'étiide de la régulation de ces processus, en vue de trou- ver une base physico-chimique pour la compréhension des phénomènes vitaux. Seuls des rapports quantitatifs et mesurables peuvent servir dans ce but. Ce sont des rapports de ce genre que l'auteur cherche à établir entre l'énergie chimique des phénomènes d'oxydation dans les tissus et l'énergie représentée par le mouvement du sang. — J. Strohl. Moore (Benjamin) et Webster (Arthur i. — Sgnthèse de matière organique sous l'influence de la lumière solaire, en présence de colloïdes inorganiques, et ses rapports avec l'origine de la vie. — Il est vain de de- mander l'origine de la vie à des substances organiques (protéines, lipoï- des, etc.) qui, elles-mêmes, n'existent que comme conséquence de la vie. Il XX. — THEORIES GENERALES. — GENERALITES. 547 faut rechercher cette origine à un niveau beaucoup inférieur, dans les sub- stances inorganiques. Une longue recherche dans cette direction a permis aux auteurs de reconnaître que l'on peut s'adresser pour cela à des colloïdes organiques formés par l'association de nombreuses molécules de sels inor- ganiques. L'hydrate de fer colloïdal (ou le même composé d'uranium) for- tement éclairé par la lumière solaire ou par celle d'une lampe à mercure, fournit de l'aldéhyde et de l'acide formique, c'est-à-dire des sul)stanccs qui sont les premiers pas de la synthèse organique par la chlorophylle. — Des colloïdes de plus en plus complexes et labiles se forment; ils deviennent ca- pables de transformer l'énergie. Lorsque, dans cette complication progres- sive, un certain degré de labilité. de sensibilité aux énergies extérieures et d'aptitude à transformer ces énergies, est atteint, c'est là le stade le plus inférieur de la substance vivante. — Y. Delage et M. Goldsmith. Heidenhain (M.). — Sur les champs sensoriels et les bourgeons du goût (Je la papille foliée du Lapin. Contributioiis à la théorie des corps divisibles. III [I, 1°; XIII, 1": XIX, 1°, a]. — Ce grand mémoire de H. apporte une nouvelle et des plus importantes contributions à la théorie générale déjà défendue par l'auteur dans des publications antérieures (Plasma und Zelle, Bdl, 1907; ^ua^ Anz., Bd XL, 1911 ; Arch. f. mikr. Anal., BdLXXXlII, 1913). I. Cette théorie est exposée à nouveau, dans une longue iniroduction et dans d'abondantes conclusions, sous le nom de « théorie des corps divi- sibles » {Teilkôrpertheorie) ou de « théorie synthétique du corps animal », et présentée comme une théorie générale de l'organisation, applicable à toutes les parties, grandes et petites, du corps. Depuis l'œuvre fondamentale de SCHWANN sur la théorie cellulaire et depuis le livre de Haeckel sur la morphologie générale, rien de semblable n'a été entrepris si ce n'est de la part de Wiesner dans son ouvrage : Die Elementarstruktur und das Wachs- tum der lebenden Substanz, 1892. Mais c'est Haeckel seul qui, en établissant la série d'individualités morphologiques de divers ordres, cellule, organe, antimère et métamère, personne et colonie, en montrant que l'individualité supérieure provient de termes inférieurs systématiquement réunis, a déve- loppé une théorie synthétique de l'organisation, ayant quelque analogie avec celle de H. La théorie synthétique du corps animal est applicable dans le domaine de la cellule et du protoplasma. La cellule, en eff'et, qui est un corps divisible, se compose elle-même d'un certain nombre de corps d'ordre inférieur, divi- sibles eux aussi par leurs propres moyens : tels le noyau, les chromosomes, les chromioles, les centrioles, les fibrilles de toute nature, les corps chloro- phylliens et les leucites, les chondriosomes, les dittosomes, etc. Et ceux-ci à leur tour, comme déjà l'a exposé Wiesner dans son « Organisation élémen- taire >, sont sujets à la division en particules de plus en plus petites, méta- microscopiques, ou protomères, et ne sont que des systèmes de ces particules élémentaires. A ces systèmes décomposables ou à leurs constituants, on peut donner le nom d' « histosystèmes », à leurs constituants celui d' « histo- mères ». Ainsi le noyau est un histosystème par rapport au chromosome, lequel est l'histomère du noyau; le chromiole à son tour est l'histomère du chromosome, qui est un histosystème de chromioles. Et ainsi de suite, l'on peut former des séries d'individualités morphologiques, dont le terme sera la plus petite unité vivante, le protomère. [Ce me parait être une générali- sation fautive de la théorie, que son application à la cellule, au noyau, au protoplasma; ni la cellule, ni le noyau, ni le protoplasma ne sont de simples multiples d'individualités inférieures, formant systèmes (au sens étymo- 548 L'ANNEE BIOLOGIQUE. logique du mot); ce sont des complexes et non des agrégats, et c'est en cela précisément, c'est-à-dire dans l'assemblage et la synergie de parties hété- rogènes, que réside l'organisation, celle de la cellule comme de tout autre corps complexe auquel on voudra bien conférer l'individualité]. — La théorie des corps divisibles s'appliciue non seulement à la cellule, mais encore aux dérivés plasmatiques des cellules, c'est-à-dire aux substances intercellu- laires [?] (car les fibrilles conjonctives sont divisibles comme les fibrilles musculaires); on peut l'étendre aux complexes pluricellulaires (fibres mus- culaires striées, ostéoclastes) et aux cellules transformées (mégacaryo- cytes, neurones). Les complexes pluricellulaires proviennent en effet d'éléments unicellulaires, par voie de division interne, avec augmentation proportionnelle des substances nucléaire et cellulaire; la loi de R. Hertwig, la relation plasmo-nucléaire, n'est qu'une conséquence de la théorie des histomères, car elle ne s'établit que par des actes de division déterminés. Les neurones ne sont qu'une exception apparente à la théorie; car ils ne sont pas desimpies cellules, mais des homologues supérieurs de cellules; ce sont des homologues supérieurs de cellules, parce que les phénomènes de division, desquels résulte partout ailleurs un complexe pluricellulaire, sont ici représentés et remplacés, d'une part pour la division plasmatique par l'accroissement énorme du neurone poussant son cylindre-axe, d'autre part pour la division nucléaire par la formation de la substance tigroïde qui n'est autre qu'une eytocliromatine d'origine nucléaire. [Il semble bien que per- sonne ne pourra suivre H. dans la voie hasardeuse où l'entraîne le désir de généraliser sa théorie]. — Enfin, H. applique sa théorie aux complexes cellulaires et aux combinaisons tissulaires d'ordre supérieur. Polydactylies, dédoublements de toutes sortes d'organes, lobulation de viscères tels que le rein, rentrent dans la catégorie de ses corps divisibles. De même que les histomères s'associent en individualités supérieures, de même ils peuvent se séparer les uns des autres, et l'association peut être suivie de dissociation : la segmentation d'un ver en ses proglottis, l'individualisation des spores à l'intérieur du sporange sont des exemples de dissociation. II. Après cette introduction théorique vient une longue et minutieuse description du nouvel objet que H. veut faire servir de base objective à sa théorie, après les glandes de Lieberkûhn, après les colonnettes musculaires; ce sont les bourgeons du goût des papilles foliées du Lapin. Il est véritable- ment impossible de pousser plus loin que l'a fait H. la pénétration de l'analyse. Toutes les particularités de forme des champs sensoriels dans la papille foliée, tous les détails de structure des bourgeons du goût sont relevés avec le plus grand soin. Il est impossible de suivre l'auteur dans tout le luxe minutieux de ses descriptions. Notons seulement quelques points, qui sont particulièrement utilisés pour la défense de la théorie. Dans chaque champ sensoriel, c'est-à-dire dans chacun des versants de la fossette gustative, les bourgeons du goût sont disposés en séries vertico-transversales,que l'auteur appelle des barres {Stribe). Chaque barre est monogénétique, c'est-à-dire que les bourgeons qui la composent ont la même origine; on peut dire que ces bourgeons s'y sont formés de haut en bas, parce que les barres successives confluent ensemble le long du bord supérieur du versant ou champ senso- riel. Les bourgeons sont très différents d'une barre à l'autre ou à l'intérieur d'une même barre. Ils diffèrent par leur taille, par leur forme, par le nom- bre des pores et ampoules par lesquels ils s'ouvrent à l'extérieur. Il est bien certain que, quand la division mitotique des cellules sensorielles a porté le nombre de celles-ci au delà d"une certaine limite, le bourgeon se divise par une cloison, le pore et l'ampoule se dédoublent; on obtient ainsi un bour- XX. - THÉORIES GÉNÉRALES. — GENERALITES. 549 geon plus gros, à deux pores, qui est une véritable forme d'arrêt de déve- loppement, due à une division incomplète. De la même façon que les bour- geons bivalents à double pore, peuvent se constituer des bourgeons tri- ou polyvalents, à trois ou plusieurs pores gustatifs. Si l'on compare la courbe de fréquence des bourgeons à un pore avec celle des bourgeons biperforés, on s'aperçoit que les deux courbes se coupent de telle façon que la descente de la première est croisée par l'ascension de la seconde, ce qui prouve que les premiers sont remplacés par les seconds. En projetant sur des graphiques les bourgeons des barres successives d'un champ sensoriel, on constate que dans une barre un bourgeon polymère tient la place d'un nombre de bour- geons monomères égal à celui des pores qu'il présente, et que dans ce bour- geon polymère les pores se succèdent en une série linéaire qui serait celle de pores appartenant à une série de bourgeons monomères. De toutes ces constatations et d'autres encore qu'il faut laisser de côté, il résulte que les bourgeons du goût sont de vrais histomères, capables de former par division des histosystèmes d'ordre supérieur, qu'ils sont par conséquent des corps divisibles. [A cette conclusion, H. arrive très légitimement par l'observation remarquablement méthodique et pénétrante des dispositions existant à l'état adulte. Il est bon dobserver toutefois qu'une conclusion décisive ne peut être obtenue, comme d'ailleurs H. se promet de l'obtenir, que par l'étude du développement embryologique de la papille foliée. Il serait peut-être intéres- sant de recliercher inversement comment se comportent les bourgeons sim- ples et composés, lors de la régression consécutive à la section du nerf glosso-pharyngien]. 111. Dans les considérations théoriques qui terminent son mémoire, H. re- vient sur la nature biogénétique des bourgeons simples et des bourgeons composés à plusieurs pores, sur le processus de division des premiers. La production de bourgeons gustatifs composés ressemble aux formations colo- niales des Invertébrés. On peut lui comparer la formation de villosités intes- tinales à double, triple ou quadruple digitation, que l'auteur a étudiée chez les Mammifères, la décomposition du rein en lobes dont chacun correspond au rein total d'un petit animal, la formation de colonnettes composées dans les fibres musculaires de la Truite. Dans chacun de ces cas, on peut établir une série homologue de formes successives. Dans le cas par exemple des bourgeons du goût, il y a d'abord une série homologue de bourgeons mono- mères à un seul pore; dans cette série, le bourgeon ou histosystème s'accroit par division des histomères inférieurs, c'est-à-dire des cellules. A cette série de monomères fait suite une série homologue de bourgeons polymères ; par accroissement numérique des cellules, l'histosystème ou bourgeon monomère subit la division interne, qui donne lieu successivement à des bourgeons d'ordre supérieur dimères, trimères, polymères. Comme la théorie des corps divisibles et celle des séries homologues s'appliquent à des corps de valeur morphologique différente, à des systèmes supracellulaires aussi bien qu'in- fracellulaires, à des villosités intestinales, à des bourgeons du goût aussi bien qu'à des colonnettes musculaires, ces théories doivent avoir une valeur très générale, une portée très grande. Aussi H. pense-t-il en les créant « avoir rendu à lanatomie théorique un service signalé et l'avoir rénovée dans ses fondements ». Comme l'anatomie est la science de la construction du corps animal, elle se doit de présenter ce corps définitif comme le pro- duit régulier de lois embryologiques générales; elle s'est cependant éloignée de cette tâche. On peut faire le procès des diverses disciplines qui ont jus- qu'ici influencé l'anatomie, de la physiologie, de la biologie, de l'anatomie comparée, de l'embryologie et de la biomécanique, disciplines qui, malgré 550 L'ANNEE BIOLOGIQUE. les précieuses contributions qu'elles ont apportées à l'anatomie, n'ont rien fait pour l'assister dans sa fonction essentielle, qui est la détermination du plan général de structure. Ce plan établit l'existence de corps divisibles quels qu'ils soient (organites cellulaires, cellules, organes pluricellulaires), histoinères devenant des histosystèmes par division et par syntlièse et association en systèmes d'ordre supérieur. De telle sorte que l'axiome « omne vivum ex vivo i doit se compléter et se prolonger dans cet autre : « omne systema ex systemate ». — A. Prenant. Henderson (L. J.). — L adaptât ion du inilicu [XVII]. — Depuis que les en- fantines théories créationnistesont été écartées par la science moderne, il sem- blait qu'il ne pût pins être question d'une évolution de la nature physique en vue de s'adapter aux besoins des organismes. L'adaptation des organismes à leur milieu ambiant est de plus en plus reconnue comme un fait universel ; mais il semblait n'être plus dans l'idée de personne de l'attribuer à l'évolu- tion de la nature physique. Ce sont les organismes qui s'adaptent à leur ambiance et en quelque sorte se moulent sur elle ; dans ce rapprochement entre les organismes et leur ambiance, ce sont les premiers qui font tout le chemin. Le présent livre soutient une thèse originale, d'après laquelle, dans ce rapprocliement, la nature physique ferait une part du chemin. Ce n'est pas cependant un retour vers les vieilles théories finalistes, puériles et désuètes. L'auteur se recommande de la conception mécaniste. Il ramène les organismes à un complexe physico-chimique ne différant que par une complexité beaucoup plus grande de celui constituant la nature physique. Par une schématisation, intéressante malgré son exagération manifeste, il ramène l'ambiance des organismes à deux facteurs : l'eau et l'acide carbo- nique, donnant de ces deux substances une étude très fouillée et approfondie. Il invoque aussi les autres composés des trois éléments nouveaux, C, 0, H, laissant de côté, par une systématisation excessive, l'azote et les autres con- stituants minéraux, qui, pour intervenir à doses moins massives, n'en consti- tuent pas moins des éléments essentiels. Sans eux, cependant, l'osmose, la dialyse, la respiration par fixation d'oxygène sur des albumines ferriques ou cuivriques, etc., etc., tout cela disparait. Mais ce sont là de petits côtés de ■ la question. L'auteur admet que l'eau et l'acide carbonique sont non seule- ment admirablement adaptés à la vie des organismes, mais qu'il n'est pas d'autres substances qui puissent présenter une adaptation comparable. Cette rencontre entre les organismes d'une part, et l'eau et l'acide carbonique de l'autre, constitue donc un optimum. Cela suffit pour lui montrer que cette rencontre ne saurait résulter du hasard; elle a une cause. La nature phy- sique a évolué, comme les organismes eux-mêmes, dans un sens adaptatif vers la constitution du milieu le plus propre à l'évolution des organismes. Tout cela est fort bien et jusqu'ici le lecteur suit avec intérêt ces dévelop- pements suggestifs, mais l'embarras survient quand il s'agit de définir la cause de l'évolution adaptative de la nature physique. L'auteur voudrait rester mécaniste mais il n'y parvient pas et tombe, malgré lui, dans une sorte de finalisme imprécis, confus, qui ne donne à l'esprit aucune satisfac- tion. — Yves Delage et M. Goldsmitii. a-b) Bastian (Charlton). — Preuves de la génération spontanée actuelle. — (Analysé avec les suivants.) He-wlett (R. F.). — La yénévation spontanée actuellement. — (Id.) Farmer ( J. B.) et Blackmann (V. H.). — Les preuves du D^ Bastian XX. — THEORIES GENERALES. — GExNERALITES. , 551 en faveur de la génération spontanée. — B. expose à nouveau ses expé- riences, répétées encore depuis la publication de son travail d'ensemble {Origin of Life), et réfute les objections faites en en appelant au témoi.iînage de différents auteurs : Albert et Alexandre Mary, Hewlett, J. Wrigt, Far- mer et Blackmann. — Ces deux derniers auteurs répondent par une lettre disant que les formations qu'ils avaient vues dans les solutions de B. ont bien l'aspect d'êtres vivants (microbes), mais qu'il est impossible de conclure s'il y a là autre chose qu^une simple ressemblance. Par contre, Hewlett pen- che pour les conclusions de B. — M. Goldsmith. Geigel (R.). — Interprétation plig.'tique de problèmes biologiques [1,3°]. — Ce mémoire est une défense de l'interprétation mathématique, que l'auteur avait antérieurement {A^-ch. mikr. Anat., Bd LXXX) donnée du phénomène de la mitose et particulièrement de l'ascension polaire des chromosomes, et aussi de la production du cône de réception spermatique par le proto- plasma ovulaire ; c'est en même temps une réponse aux critiques à lui adressées par Hartog (Arch. mikr. Anat., Bd LXXXlll). G. maintient que l'hypothèse d'une attraction exercée par les centrosomes sur les cliromo- somes de la plaque équatoriale ne peut être défendue. Il rejette celle de forces dualistiques agissant à partir de deux pôles de nom contraire, comme dans l'interprétation électrostatique de la mitose. Mais comme il ne peut échapper à la nécessité d'admettre qu'il s'agit de forces newtoniennes (Fernkraften) (de valeur inversement proportionnelle au carré de la distance), il invoque une « attraction vitale » ou mieux une « force newtonienne vitale ». [Sans pouvoir entrer ici dans le détail des considérations déve- loppées par l'auteur, qu'il suffise de dire que les documents biologiques et expérimentaux qui servent de base à sa discussion laissent fort à désirer en quantité et en qualité, et que son information bibliographique, à défaut d'expérience personnelle, est insuffisante. C'est ce dont l'auteur pourra se convaincre en consultant les mémoires publiés sur ces questions non seu- lement par Hartog, mais encore par Gallardo, ainsi que les miens mêmes (« Les tliéories physiques de la mitose », Journal d'Anat. et de PhgsioL, vol. XLVI, 1910; résnraé in Scient ia, vol. XIII, 1913). Il se rendra compte ainsi que ce que les Facligenossen ont aussi à lui pardonner, c'est l'ignorance des données biologiques de la question]. — A. Prenant. Edinger (L.) et Liesegang (R.). — Imitation des processus de croissance des nerfs. — Les végétations arborescentes obtenues avec divers sels métal- liques plongés dans une solution de silicate ont été décrites dès 1865 par Bôttger et ont attiré l'attention des biologistes depuis les publications de Leduc. On n'a guère été favorable à la comparaison de ces tubes minéraux creux avec des organismes pluricellulaires, en dépit de la ressemblance des formes extérieures. Mais peut-être la méthode est-elle plus acceptable, quand il s'agit de représenter les processus d'accroissement d'une cellule et de ses prolongements. La technique, très simple, consiste à placer un cristal de sel métallique dans ime solution de silicate de soude. On sait ce qui se passe : formation par double décomposition d'une membrane de silice autour du cristal; endosmose aqueuse à travers cette membrane; augmentation du turgorà l'intérieur de la membrane; rupture de celle-ci; irruption de la so- lution de sel métallique au dehors ; recommencement de la double décom- position, de la précipitation d'une memlirane et des processus précédents. Les formes ainsi produites sont habituellement des tubes minces comparables à des axones. Ces tubes peuvent se terminer par des extrémités épaissies, 55-2 L'ANNEE BIOLOGIQUE. rappelant les cônes d'accroissement des nerfs. Leur croissance n'est, du reste, pas continue, mais interrompue et presque rythmique ; ils présentent, en eiîet, souvent sur leur trajet des parties épaissies correspondant à ces nodules ou renflements moniliformes (jui produisent dans les axones l'état dit « perlé » et qui sont l'expression d'une croissance discontinue. On observe aussi des tubes pelotonnés eu spirales, dont les volutes rappellent celles qui se pro- duisent sur les fibres nerveuses en voie de croissance régénérative, et qu'on attribue aux obstacles que ces fibres trouvent sur leur route. Il n'est pas jus- qu'à la forme complète de neurones qui ne se puisse imiter ; il y a des formes qui rappellent absolument la cellule pyramidale de l'écorce cérébrale ou la cellule de Purkinje, avec leur corps cellulaire pyramidal ou pyriforme, leur puissant dendrite et leur axone. D'autres fois, ce sont des branches ou épines latérales qui naissent le long du tube siliceux à la façon des bran- ches latérales abortives qui se forment sur le trajet d'une fibre nerveuse en régénération. Malgré ces grandes ressemblances extérieures, les auteurs se gardent bien de conclure à une identité de processus, [lis ont raison, caries forces qui agissent dans le monde microscopique et celles qui interviennent dans le monde macroscopique ne sont pas les mêmes, bien que les formes produites puissent être semblables]. Ils disent seulement qu'à voir ces résul- tats expérimentaux on a l'impression que dans la cellule nerveuse doivent comme ici agir des forces qui, en un point de moindre résistance, déterminent la poussée d'un prolongement. Ils concluent que les causes mécaniques sont plus efficientes qu'on ne le croit généralement, dans le développement de la forme du système nerveux. — A. Prenant, Leduc (Stéphane). — La croissance osmotique et la culture des tissus. — Rapproche les cultures de tissus en sérum approprié de ses croissances osmotiques. [Cependant il y a dans un cas formation de cellules et dans l'autre non], — Y. Delaoe. Dubois (Raphaël). — Microzymas, coccolithes de la craie et vacuolides. — L'auteur se demande s'il y a quelques relations entre les coccolithes de la craie et ses vacuolides du bioprotéose ou les microzymas de Béchamp. En tout cas ces productions de la craie naturelle différencient celle-ci des car- bonates de chaux précipités des pharmacopées et peut rendre compte des différences d'action de ces deux produits. — Y. Delage. TABLE ANALYTIQUE Abbott (Ed.), xv, 496, 514. Abbott (James Francis}, 428. Abcès de fixation, ,'526. ABDERllALDEX (E.), 199. 202, 245, 250, 261. Abeilles, 378, 407, 408, 470. — (reine d'), 69. — (sexe des), 1S5. Abelous (J. E.), 320. Abies, 39, 142, 143. — Noi^dmanniaim. 340. — pectinata, 144, 288. Abi^axas grossulariala. 383. — grossulariata-laclicolor, 405. Absorption, 242 et suiv. Acariens, 300. Accoutumance, 311, 312. Acer negundo, 36. Acétate de soude, 253. Acétique (acide), 189, 195, 306. — (aldéhyde), 195. Acétole, 181. Acétone, 202. Acéloniques (corps), 185. Acétylcholine, 269. ACHAI.ME (P.), 282. AcInUea millefotium, 288. Acides, 199, 310,311. — (action des), 71, 306. Acides gras, voir Gras. — organiques, 243. Acidose, 179, 180, 181, 182, 184, 222. Acrœa zetes. 428. Acréines, 428. Acrogénèse, 85. Acroléine, 212. Acrométagénèse, 140. Actinomijces, 324. ACTON (Elisabeth), xvii, 22. Adatia anneclans, 404. — humeralis, 404. — melanopleura, 404. Adamkiewicz, 261. Adaptation, 414 et suiv., 416 et suiv. 496, 550. — phylogénétique, 407 et suiv. Adénase, 210. Adéniue, 200, 201, 209. Adénome, 125, 126. Adénosine, 244. Adianllmm tenerum, 318. — fuli'um, 319. — peruvianum, 319. — macrophi/llum, 319. Adler (Léo), 269, 270. Adi.erz, 128. Adrénaline, 224. 263. 265, 266. 269, 272, 273. 299, 312, 330, 450, 452. Age, 542, Agents biologiques (action des), 104 et suiv. — chimiques (action des), 104 et suiv., 388. — divers (action d"), 101 et suiv., 297 et suiv. — mécani(iues (action des, 101 et suiv., 297. — physiques (action des), 101 et suiv., 297 et suiv. Aggazzotti (A.), 103. Agglutination, 56, 57, 61 ; voir aussi Lillie [F. R.). Agtia tau, 378. Ailantlies, 437. — glandulosa, 280. Ailes, 387. — des insectes (régénération des). 114. Air raréfié (action de 1'), voir Pression atmo- sphérique. Aisselle, 147. Alanine, 177, 189, 190, 196, 199, 259, 276, 299. Al.inylglycylglycine, 259. Albinisme, 350, 356, 357. Albuminoïdes. 9, 187, 188, 264, 265, 282, 283, 294, 295. 320. Alcaptonurie, 202. Alcool, 209. — (action de 1). 29, .34, 105, 306, 307, 315. — méthylique, 239. — octodécylique, 278. Alcooloxydase, 206. Alcools, 278. Aldéhydes, 181, 182, 183, 201. Algues, 146, 239, 243, 293, 404, 440; voir aussi aux noms d'espèces. — rouges, 213. Alicularia scalaris, 317. ALiiiN, 182. Alimentation, 31, 91, 92. 554 TABLE ANALYTIQUE. Aliniont.iiiiiii t-icliou de 1'), 138, 139, l.Vi. 388, 389, Alisma PUntlafjo, i»7, 'iSO. Alizarinc. 1»3. M.I.AMAGW, 528. AllMiiloïiie. 2(10. 2Vi, 2:)1. Ali.KK (W. C. , 340. Allemand-Mautin ^A-)- 443. Allen (Glover (M.), 290. Allen, 'i'i. Allium satù'um, U02. AIpps niJiritinii's, ^23. Alpilles. 'il9. Alpino-< uil.iutps). 29'i. Alrutz. .'i96. Alsoiiliihi auxtratis, 318. Allornance des génùraiious, Hl el sui\. Altci-7ia7-ia. .338. Althœa rosca, 338, 342. Altitudes (action des), 218, 222, 261, 302. Altmann, 9. 10, ô'i. Alytes, l'il. Alzheimer, ?i:>1. Amar iJiiles), 286. Amarunlhus retroflcxus. 374. Ambliisloma punctatum, 336. Amiboïde (mouvement), 86, 87. Aniidés (acides}, 254, 293. Amidon, 238. 249, 250. Aminés (acides), 188, 192, 193, 204, 2.33. 242. 246, 247, 259, 260, 267, 276, 299. Aminoacidase, 210. Amitose, voir Division directe. Ammoniacaux (sels), 245, 246. Ammoniaque, 186. 251, 268. — (action de 1"), 234. Amnios, 102. Amœba c/iofid/o/j/io»'», 157. Amœbohacter. 323. Ampélopsis radicantissima, 302. Amphibiens, 94, 95, 150, 154, 449, 470; voir aussi aux noms d'espèces. — développement des), 104. Amphidasis belulavia, 382. Amphidiniiim operculatuiu. 421. Ampliioxiis, 453. Ampkiporus Michaelseni. 429. — iiuubator, 429. Amphoromorplia, 402. Amsde>, 516. Amygdalase, 212. Amygdalées, 280. Amygdalinase, 212. Amygdaline, 212, Amylase, 208. — pancréatique, 204. Anujtomyces Bouxii, 242. Amyloplastes, 14. Anabiose, 296. — osmotique, 295. Anagyrine (action de )'), 273. Anaphylaxie, 320. 321, 322, 327. Anaphylotoxine, 321. Ancel. 274. Ancelin, 319. Andersen [\. c.i, xv. 246. Andersox .(\V. s.), 342. Andrènes, .378. Anurikwsky (P.\ 325. Ane, 432. Anémie, 266. Anestliésie génitale, xxvii. .\nesthésiques (action des), 29, 72, 460. Angiospermes (phylogénie des', xix, 434, 435. Anhélation. 319. Anliydrobio^-e. 296. Anisophyllie, 392. ANITSCllKOFF, 271. Anneau chromatique. 42. Anneaux de sorcière, 390. Annélides, 426. Anomalie^. 149. Anoiihtlialiuie. 106, 112. Anoploures, 432. Anosia ple.vippus. 405, 428. Anoures, 355. Anrep (J. VON), 276. Antennes, 140. — (régénération des), 115. Anthoceros, 18. Anthocyane, xviii. 233, 293, 294, 295. Anlhocyanine. 294. Antuony R.). 96, 173. 408. Intliollirips vcrbiisci, 332. Anthropoïdes, 432. Anthropopitliccus troglodytes, 210. Anlianaphylaxie, 322. Anliboline. 277. Anlicétogénèse. 179, 180, 184. Anticobra, .327. Antidaboïa, 327. Antifermenls, 205, 324, .327. Antiferlilizine, 58 et suiv., (i3. Antiglyoxalase, 204. Antininnum, 410. Antiihrombine. 264, 265. Antitoxines. 329. AOKI (K.\ 325. Apathv, 458. Aphasie. 466. Apliia, 385. Apliis evomjmi. 142. Apliorpliora. 289. Aplysia. 85. Apogamie, xvii. 318. .\piimurphine, 308. Appellôf, 369. Aquatique (vie), 317. Aquatiques (animaux), 326. — (plantes), 37, 255. 302. Arabinose, 259. Aracées, 416. Araignées, 413. Araki, 177, 178. Araiia, 280. Arbacia. xiv, 56 et suiv., 61, 70, 71, 72. Ahber (A.), xvii, 37. Arboricole (vie), 408. Arbutine, 201. Arcachon, 442. Ardigo, 485. Argaid. 257. Argent (rôle de 1'), 316. ,\rginine, 194. Argynnis paphia, 382, 383. — valesina, 382, 383. TABLE ANALYTIQUE. 555 Arizona, UUS. Armstronc (H. E.), 160. Arndt (Arthur), 157. Arréat L.), 504. Arrêt de développement, 105, 106. Arrhemis, WO, 516. Arsenic, .'512, 117. Art, 504, 505, 506. Arlemia. 306. Art('Tielle (tension), 258. Arthropodes, 108, Artiius (M.), XV, 327. Arzt [L.], 227. Ascaris, 33, 63. — lumbricoides, 6U. — megatocephala, 8, 10, 52, 6i. ASCHN'ER (B.), 80. Ascidies (régénération chez les), 115. Ascomycètes, xix, 66, 67, 107, 136. Asetlus communis, 310. Asexuée (reproduction), 78 et suiv. ASHWORTII (J. M.), 122. ASK (F.), 190. Aso (K.). 215. Asparagine, 193, 299. Aspartique (acide), 193, 259. Aspergillus ctavatus, UtU. — niger, 212, 213, 215, 316, 317. Asphyxie, 159, 162. Aspidium Filix mas, 318. Asplanclina amphora, 351. Asplenium Belangeri, 319. — bulbiferum, 319. — nidus, 318. Assimilatiou, 270 et suiv., 298, 310. — chlorophyllienne, 11, 256, 283, 295. Association, 537, 538. Associations, xxix, 516. Aslerias ocliracea, 61. — rubens, 122. Asthme, xxvii. Asymétrie, 392, 393. Asymétries, 91. Ateles, 132. Atella (E.), 385. Atlujrium Filix femina, 318. Atomes, 283. Atoxyl, 30, 326. Atropes (nerfs), 151. Atrophies, 516. Atropine, 277. Attacus Cyntlda, 137. Attention, 507, 519, 521, 522, 187, 196. Atwell (R.), 36. Atwood (W. M.), 97. AlBERT, 193. Albry (A.), 209. Aucuba japonica, 280. Audimutité, 166. Auditifs (organes), 173. Audition, 386; voir aussi Sensations auditives. AlERBACll (Félix), 342. Auy^elia aurita, 53. Autexoplasma, 7. Auloeatalepsie, 118. Autocatalyse, 91. Autofécondation, 62, 362, Autoglycolyse, 190. Autolyse, 213. 219, 267, .320. Autolytus hesperidiun, 78. Autonomie, 533. — médullaire, 165. — nerveuse, 161. Autositaires (monstruosités^, 108. Autours, 119. Avena fatua, 97. — sativa. 298, 305, 3.36. 373. Aveugles, 129. Avoine, 361. Axolotl, 111, 112. Azote, XV. 193, 191, 197. 215, 211. 215, 216, 217, 295, 299. 302. 320. — amidé, 251. — aminé, 193, 191, 260. — indose, 252. — lipoïdique, 320. — (niétabolisnip de 1'), 268, 278, 307. Azotée (excrétion), 281. Azotémie, 2'Î2 Azotés (échanges), 261, 265. Azotobacler, 97. Babak, 115. Babes (V.), 149. Bach (A.), 201, 210. Backmax, 86. Bacille d'Eberth, 325, 326. — paratyphique, 325. ^ pesteux, 383. — de Malassez et Vignal, 232. Bacillus, 323. — acidophilus, 219. — amaracryLus, 212. — birulus, 219. — bulgaricus, 208, 219. — bilieuse, 393. — coli, 2, 223, 219, .321, 325. — lacticus, 208. — pi'odigiosus, 393. — pijocyaneus, 321. — subtilis, 321. — violaceus, 393. Bactéridie charbonneuse, xix,298,299, 321, .389. Bactéries, 389, 111, 112, 516. — du Léman, 323. — liquéfiantes, 323. — sulfurées, 323. — (variations des), 393. Bactevium, 325. — Chodati, .325. — Iluorescens, 393. — mobile mutans, 383. — pneiimoniee, 393. — radicicola, 102. — typlii, 393. Baden (M. L.), XIX, 424. Baehr (G.), 186. Baehr (S.), 86, 181, 183. Bail (Oskar), 324. Bailey, XIX, 434. Bainbridge (F. A.), 281. Baitsell (George Alfred), 150. Balancements des organes (loi de), 100. Balanophora elongaia, xvii,77. — globosa, xvii, 77. 550 TABLE ANALYTIQUE. Bdinniium ontarrlimm. 318, 'M9. BAI.IilAM, tif>. BAI-DASSAUE, Sôj. Bai.d\mn (,I. m.), ^84, ^85. IJAl.l.AUD (P. B.), 480, 513. Bai.i.owitz, 34. BAI.TZEU (F.), 32, 137, 3()'i. Bancroft (N.), 333, .33'i, 336, 395. Ba>g, 2?i1, 269. BaraT (L.), 528. Barber, 59. Barbosa (J. M.i, 239. Barbules, \i\, 361. Baucroft (J.), 218, 278. Bahdier, 527. BAKFiRTti (Dicirich), 141, 142, 359. Barrenschen, 181. Barrières de distribution, 443. — associatives, 443. Bartholomew (E. t.), 213. Baryum (sels de), 202. Bases, 310, .311. — (action des), 71. Basicliromatine, 28, 152. Basitarchia arlhemis, 404. — arcliippus, 404, 405. — (istiianax. 404. — pvoacrpina, 404, 405. Basset (Gardner Cheney), 542. Bassett (Tli. L.), 347. Bastian (Charlton), 546, 550. Bataillon' (E.), xiii, 74, 75. Bateson (W.), 132, 382. Batraciens, 197. — (parthénogenèse chez les), 74. Battelli (F.), 30, 205, 206. Balche (J.), 426. Baudouin (Marcel), 431. Baudrit (L.), 510. Bauer, 474, Bauxacke (W.), 473. Baur, 120, 374.. Bavelaer, 477. Bayeux (Raoul), 302. Bean (Robert Beunell), 529. Beauchamp (P. DE), 439. Beaums (H.), MX, 517, 520. Beauverd (G.), 394. Beauverie (,!.), 1, 427. Bec Croisé, 444. Bécassine, 542. BÉCHAMP, 552. BECHTEREW (W.), XXXVI, 349. Beck (A.), 464. Bégaiement, xxvii, 481, 510. Bégonia semper/lorens, 315. Beuerunck (M. W.), 324, 390. Beiniiart (E. G.), 405. Belin, 322. Bei.ling (J.), XIX, 342, 371. Bcllis perennis, 436. Belogolowï i j. a.), XIV, 84. Bclone acus, 7. Bemmelen (Van), 406, Benda, 9, 10, 50. Bekeden (Van), 10. Benedicenti (A.), 103. Beneuict, 251. Bengalis, 419. Bcniictti'es, 435. Bknussi (V.), 503, 533. Bcnzoale de soude, 199. 200. BcnzoKiiie facide), 196. Bcrberidacées, 435. Berbrris vulgaris, 404. BERENBERO (V(JN1, 131. Berenberg-Gossler (H. vo>), 44. Beresoff (VV. F.l, 326. Berge>, 13, 445, Bergner (G.), X\. 523. Bergomé (J.), 283. Bergson, xxxvi. Béribéri, 91, 250. Berlese (Antonio), 127, 282. Bernard (Noël), xviii, .303. Bernard (P.), 426, 542. Bernheim (H.), 466. Berridge (E. M.), 437. Berthelot (A.), 323. Bertiau (P.), 324. Bertrand (G.), 188, 207. 208. 209. 212. 316. Besredka (A.), 218. Bessau (Georg), 322. Bétaïne, 194, 195. Beth, 452. Beutner (R.\ 290. Bezzi (M.), 387. Biberfeld (J.), 246. Bieling (R.), 330. Bielschowski, 470. Bien ;Z.i. 167. 202. Bierbaum (Georg!, 386. Bierens de Haan. 362. BlERRY (H.), 187, 193, 204. Biiodure de mercure, 310. Bile, 198. — (sécrétion de la), 315. Biliaires (sels), 203. Billard (J.), 218. BiNET, xxxvi, 487, 518, 530. 531. Biophologénèse, voir Lumière (production de la). Bioprotéose, 552. Biréfringence, 453. Bison, 366. Blaauw (A. H.), 219. Bl.^CK (Caroline), 318. Blackman, 66, 67. Blackmann (V. H.), 550. Blakeslee (Albert F.), 379. Blanc (G.), 326. Blanchet (H.), 212. Blaringhem (L.j, 342. Blastulas permanentes, 82. Blatherwick (N. R.), XV, 177, Blé|)haroplaste, 5, 25, 52, Blociiman, 142. Blochvvitz (Adalbert), xix. 413. Blondeau, 214. Bloor (W. R.), 242. Blum (F.), 184, 267, BOUERTAG, 530. Bode (B. II.), 486. Bodo, 422. BOE (G.), 266. Boecker (Edward), 158. TABLE ANALYTIQUE. 557 BoHM, 190. Borner (Cari), l'i3, l'j'i, 425. Borner (W.), 532. BoTTGER, 551. Bœuf, 366. BOGGS, 198. BOHN (G.), 107, 486, o.-ÎH. Bois (D.), 118. BoKORNY (Th.), 1, 310. Boleoplillialmus, 3S6. Bolets, 234. BOLK, 468. BûLLACK (J.), 320. BOLTZMANN, 490. Bombacées, 416. Bombinator, 95. — parlujpus, 355. Bombus hortorum, 408. — lerreslris, 408. Bombyx mori, 378, 388. BoM.MES (A.), 244. BOND (C. J.), 139. Boudrées, 419. Bonellia, 137. BON HOTE, .383. BONNEFON, 119. BONNET (Amédée). 128. BOOKMAN (S.), 195. Boops boops, 369. Borborus. .387. Bordas, 541. BoRDONi (L.), 304. Bore. 316. BOREL (Emile), 488. BOREL(P.), XX, 508, 527. BORESCH (K.), 14. BoRENG (Alice xM.j, 135. BORREL, 93, 495. BORTNOVSKY (I.), 173. Bosmina Coregoni, 443. BOSSANI (E.), 202. BOTEZAT (E.), 430. Bothrops (venin du), 328. Botrytis, 338. BOTTOMLEY (W. B.), 97. 161. BOLIN, 52, 131, 274. BOULENGER (E. (;.), 141. Bourdon, xx,493, 504. Bourdonnement d'oreilles, xxvii. Bourdons, 407, 408. Bourgeonnement, 6. BOURQOELOT (Eni.), 209. BOLTAN (L.), XX. 535. BOLTILLIER (A.), 395. BOVERI (Th.), XV, 10, .33, 73, 83, 362, 366. BOVET (P.), 487. Bovidés, 198, 322. BOYD (Mossom M.), 366. BOYÉ, 259. Boysen-Jensen (P.), 211. BRACHET (A.), XIV, XV, 62, 70, 80, 85. 355. Brachydactylie, 350. Brachymorphie, 367. Bradypoïdes, 96. Brammuerz (W.), 189. Branchies, 141, 142. Branchiopodes, 474. Brandegee (Miss K. L.), 379. Briissica oloracea, 314. BRAIN, 189. BRALS (II.), 172. 355. Bremer (Haus), 122. Brendgen (Fr.), 141. Bresson, 283. Bretagne, 442. Brett (G.), 484. Bridel (M.), 209. BRIDGES (C. B.), XX, 342. Bridges (J. AV.), 520. Briquet (J.), 423. Britanniques (îles), 439. BRODIE (T. G.). 219. Brodin (P.), 187, 260. Broméliacées, 416. Brouillard, 419. Brown (H. T.), .315, 316. Browne (Elhel Nicholson), 104. Browne (Th.). 403. Brownien (mouvement). 283. BRUCE (David), 935. 396. Bruce (Lady), 395, 396. BRUCKE (E. Th.), 466. BRUGSCH, 283. Brunacci (B.), 219, 309. 463. Brunelli (G.), 385. BRYK (Félix), 396. Bryophytes, 14, 381. BUCHHEIM (Alexander), 238. BucHNER (Paul), 289. BucKMAN (T. E.). 194. Buddenbrock (W. V.), 474. . Bufo, 85,271. — imtgaris, 86, 87. Bugalla (île), 428. Buglia (G.), 452. BUGMON (E.), 468. BULLER (R. A. H.), 379. Bunias orientalis, 356. liunsen-Roscoe (loi de), xv, 333, .3.34. BURGHOLDT (F.). 186. BURLUNGHAM (L. L.). 161. Bursa bursa-pastoris, 372. — Ileegeri, 372. Bursaria, 422. Busards, 419. BuscAiNO (V. M.), 452. Buses, 419. BusouET, 244. Butors, 419. BÛTSCHLI, 20. Buttel-Reepen (H. V.), xv, 407, 540. Bytiiotrepbes longimanus, 443. Cactées, 416. Caféine (action de la), 16. Cailles d'Egypte, 419. Cairis (V.), 310. CaJAL, 11, 448, 449. Calcium, 215, 309. — (sels de), 202. Caldvvell (G. T.), 210. Californie, 443. Calrins, 75. 155, 156. Calligrapha bigsbyona, 40. — mullipunclata, 40. 558 TABLE ANALYTIQUE. Catlincctes sapidus, 215. Ctilliphora erytlirorepUala, 33j. CU.METTE (.\.{, XV, 321, .S27, 328, 329. C.AMERON (A. T.), 215, 300. ('.;i[iii)n;4n(il>, 'i2(). Campanella innbeltaria, 'XÎ2. C\MPAMI.E (GiuKlia), xviii,337. Camphre (action du). 310. Camptosoru.s rliizaplnitlus, 39'i. CVMLS 1.1. ). 269, 280, .SOS, 467. Canards. 2"8, 388, 542. Cancer. 2. '.)3. 232, 355. — vég.'-ial. 120. Cannabis erratiia, 139. — salica. 1.39. Capozzi (C), 194. Caproïque (acide), 195. Capryli(iue (acide), 278. Capsulectomie, 272. 273. Captivité, 153. Capucine, 2.32. Caractères (disjonction des), 351. — encliaînés, 348, 351. 352. — (indépendances des), 100. — (notion de), 412. — (trausmissibilité des), 351 et suiv. — (transmission des}, 350. 356 et suiv. — -unités, 347, 348. 349, .350. (types psychologiques!, 532. — acquis (hérédité des), xv, 298, 351, 103, 344, 354, 382, 394, 433. Caraiisius morosus, voir Dixippus. Carbone, 550. — colloïdal, 310. Carbonique (acide), xviii, 297, 302, 315, 365, 550. — (anhydride), 265. Carbonnel (José J.), 312. Carcinome, 155. Carey iN.), 531. Caridea, 96. Carl (J.), 444. Carlson (A. J.). 256, 277, 314. Carnivore (régime), 38f<. Carnivores (plantes), 423. Carnot [P:<. 310. Caroline, 228. Carpemer (G. D. ll.\ x\. 428. Carrière (Henri), 322. Cartilage, 87. — élastique. 87. — fibreux, 87. — hyalin, 87. Caryosome, 6. Caryosomochoadries, 158. Caryotine, 6. Caséase, 207. Caséine, 188, 246, 248, 251. Casse-noix, 444. Cassia puhescens, 293. Castanopsis clu-ysopliylla, 437. — vutyaris, 437. Caste, 359. Castle ,W. K. . 120. 343. 346. 356, 379. 383. 384. 405. 406. 413. Castor. 426. Castration, 122, 123, 140, 266, 267, 278. — parasitaire, 378. Casuarina equisctifolia. 416. Catabolisnie, 264, 265. Catalase, 209, 283, .308. Catalepsie, 417. Catalyse, 283. 309. Catalyseurs, 206, 207. Cathcart (E. p.). XV, 243. Cattaneo ((;.;, 354. Caidell (A. N). 115. Caileery (M.). 109. 115, 426, 546. Cavazza (F.), 388. Cavernes (faune des), 387. — (flore des), 407. Cavers (F.), XVI, 8. Cécité, 499. — des couleurs, 351. Cecydomija slrobiloides, Ul. Cellule, XIII, 1 et suiv., 547. — (assimilation de la), 6. — cartilagineuse, 13. — (constitution chimique de la), 24, 25 et suiv. — (physiologie de la), 28 et suiv. — (structure de la), 7 et suiv. — nerveuse, xvi, 103, 152, 320, 448 et suiv. — — (physiologie de la), 451 et suiv. — — (structure de la), 448 et suiv. — — (taille de la), 449, 450. Cellules adipeuses, 282. — à lutéiue, 274. — ciliées, 34. — conjonctives, 87. — de Ranvier, 89. — épithéliales, 34, 252. — épithélioïdes, 271. — 'fusionnement des), voir Oschmann. — hépatiques, 275. — (mouvements des), 86. — muqueuses, 34. — osseuses, 12. — sexuelles primaires, 44. — squelettogènes, 88. — vésiculeuses. 7, 8. Cénesthopathies, 477. Cem (Carlo), 38. « Censure »,xxiii: voir aussi : Psychoanalyse. Centres nerveux, 95, 110, 114, 452 et suiv. — — (physiologie des), 459 et suiv. — — (structure des), 452 et suiv. Centrifugation (action de la), 30, 104. Centrifuge (forcei, 339. Centrioles, 25, 547. Centroplasma, 7. Ceutrosome, 10, 34, 36 146, 551. Centrospermées, 435. Centrothèque, 10. Céphalogénèse, 85. Céphalo-rachidien (liquide), 264, 482. Ceratopteris thaliclroides. 318. Cercopilhecus callitriclius, 201, 281. Céréales, 433. Cérodécytes, 31. Cerveau. 242, 264, 280. 486, 488, 516. 542. Voir aussi Centres nerveux. Cervelet, 148, 467, 468. Cétonicjues (acides', 199. Chabamer (H.), 272. Clixlopteims, 62. TABLE ANALYTIQUE. 559 Chaike (J.), 396, 405. Chaînes latérales, 58 et suiv. Chalcitlides, 83. Chaleur (action de la), 301. — (production de), 286 et suiv. Chaleur animale, 283. ClIAJIBERS, 53. Chamonix, 302. Champ magnétique (influence du), 103. CHAMPAdNb (E.), 439. Cliampignous, 66, 78, 2.'i3, 288, 317, 'i07. Champy (C.).'ii, 150, 153. ClIANDLER (ASA C), 408, 440. Cliantransiopsis, ^02. CiiAPiN (\A illiam S.), 374. Chappeliep. (A.), 169. CiiARCOT, XXXV, XXXVI, 50y. Chats, l''tO, 147. Chatton (Kdouard), 422. Chaissé (P.), 220. Chauvin (Marie von), 142. Chaux, 215. Chelle (L.), 190. Cheloniens, 450. Chenneveau, 103. Chermes, 142 et suiv., 425. Chermes Nusslini, 143, 145. — picese, 143, 144, 145. — pini, 143, 144, 145. — sù-obi, 143. Cheval, 432. — (psychologie du), 538. Chevallier (Paul), 277, 302. Chevaux (couleur des), 342. — d'Elberfeld, 538 et suiv. Cheveux (couleur des), 350. — (disposition des), 127. Chevroton, 73. Chiens (couleurs des), 358. — (hérédité chez les), 355, Chifflot, 396. CHIELD (C. M.), 109, 112, 153, 220, 254. 340. Chilodon, 422. Chilomonas, 422. Chimères, xvii, 118, 119, 120, 374. Cliimiotactisme. 6, 50, 261. 338. Chimiotropisme, voir Cliimiotaclisme. Chio (M.), 308. Chiromanus, 300. Cliiromeles, 408, 431. Chiroptères, 408. Chistom (A.), 315. Clilamydomonas, 139. — inlcrmedia, xvii, 66. Chloral (action de), 29. Chlore. 309. Chlorhydrique (acide), 306. Chloroforme, 307, 321. — (action du), 32, 213, 214, 460. Chlorophycées, 295. Chlorophylle, xvill, 215, 236, 255, 256, 283, 317, 423, 547. CJilorophyllienne (t'onclionl, voir Assimilation chlorophyllienne. Chlorophyllines, 256. Chloroplastes, xviii, 14, 19, 255, 317. Chlorose, 255. — (chez l'homme), 266. Chloroses roses, 229. Chlorure de calcium (action du), 284. — de sodium (action du), 284. Chmielewsky, 19. Chodat (1\.), 66, 403. Choléra infantile, 823. Cholestérine, 197, 240, 243, 287, 315. .327, 329. Choline, 195, 327, 330. CUOLODIiOVSKY, 142, 143, 144, 145. Chondrioblastes, 13. Ghondriocontes, 1, 3, 4, 10, 11. 12, 13, 14, 15, 294. Chondriome, 54. Chondriorhexis, 13. Chondriosomes, 8, 9, 11, 12, 13, 18, 19, 294, 295, 469, 547. Chondroïtin-çulfurique (acide), 87. Choronsihtzky, 89. Chouettes, 419. Chromatine, 19, 20, 22, 23, 25, 27. 42, 105, 258, 450. Ghromatophores, xvii, 9, 18. 30, 31. 115, 153, 336, 432. Chromidies, 23, 25, 54. Cliromidina, 427. Chromioles, 547. Chromoblastes, 429. Chromoleucites, 228. Chroniophiles (grains), 469. Chromoplaste, 293. Chromoplastes, 14. Chromosome accessoire, 33. — impair, 135. Chromosomes, xvii, 20, 21, 23, 50, 51, .348. .349, 351, 352, 363, 433, 547, 551. Voir aussi Réduction chromatique. — hétérotypiques, 35. — (nombre des), xiv, xmi, 23, 53, 73, 94, 120, 123, 135, 363, 370. 374, 406. — sexuels, 22. Voir aussi Sexe et Hérédité du sexe. — vésiculaires, 33. Chronaxie, 460. Chroococcacées, xvii, 22. Chroococcus macrococcus, 22. — turgklus, 22. Chrysanthenmm fvulesccns, 120. — leucanthemum, 288. f hrijsaora isocèles, 78. Clirijsemys marginata, 85. Chrysomélides, 41. Chryssochoos (S.), 487. CnuARD (E.), 216. Chyle, 242. Chypre, 421. Chytridées, 435. CiACCio, 279. Cibotium Schicdei, 319. Ciccr arietinum, 339. Cidres (verdissement des). 211. Ciesielski, 139. Cigognes, 419. Cilleuls (C. des), 36. Cils, 34. Ciona întestinalis, 62. 63, 92, 115. CiOM, 480. Circœa, 415. 560 TABLE Ax\ALYTIQl"E. Cirros nudsotiius, 'i()8. Ciicul.iiion. 2.'«, 25() et suiv.. 2S1. — iulracelluhiire, 3(1. Cire, 31. Cissus anlarclka, 392. Cilricoxydoiie. 20(1. Citrique" (acide), lH(i, 2.'i3, 3li(i. Cuc.A (A.), 326. Clailocèrcs, .'|/|3. Ciadophora, 288. Cladostcplms spongiosus, 79. Claparèue (Ed.), xxwi, 531, S'il. Clarkia, Ulb. Claustrophobie, 533. Clementi (Antonino), 464. Climat, 319. — (action du), 391. Clossu\, 31'i. 'Cnidocystes, 'i22. Coagulation, 283. Cobœa scandens, 233. Cobaye, 103, 251, 310, 323, 356. — (greffe chez le), 119. — (métabolisme du), l'iO. CoOitis fossilis, 387. Cobra (veuin du), 326, 327, 328, 329. Cocaïne (action de la), 34, U60. Coccobacillus acindiorum, 234. Coccolithes, 552. COCKERELL (T. D. A.), 439. Cœlastrum, 380. Cœlenlérés. 21. Cœur, 239. 257. 312, 313, MU, 315, 389, 458. Voir aussi Circulation. — (mouvements du), Û65, i66. Coferments, 201. Coffea, 382, 292. COHENDY (M.). 323. COLE (L. G.), 359. Coléoptères, ?i26. Coléoptile, 298. Coleosporium senrrionis, 52. Colrps, 422. Colias curijlhcmc, 'lO'i. — philodice, 40i. COLLIN, 105. CoLLiN (Bernard), 427. Coi.LiNS (G. N.), 343. CoLLixs (S. H.), 281. Colloïdes, XIV, 152. — organiques, 546, 5'i7. COLEOP fj. B.), 450. Colocasia (intiquorum, 337. Colombo, 103. Colonie, 421. Colonies, 549. Colorants, 311. — iminés. 312. — phéuoliiiues, 312. Coloration, 387. — vitale, 92. Cûluinba Icuconota, .367. — liviu, 291, 359, 367. Communications protoplasmiques, 120. « Complexes .., x\iii, 508, 509; voir aussi Psychoanalyse. Compsihira coucinyiata. 'lO, 'tl. CoMi'TON (II. , 162, 212. « Condensation ■•, voir Psychoanahsc. Conductibilité, Wi. — nerveuse, 'i62, 'i65. Conductivité électrique, 74, 21'i, 235. Conifères, l'i9, 435. Conjugaison, 45, 67, 75, 155, 156, 157. CiiMvi,l>', 33. CoiMiexions (lois des), 100. Consanguinéilé, 359, 375, 376, 377, 378. Conscience, 494. 516, 517. " Conscient ", x\ii. Conseil (E.), 326. Consonance, 497, 498. Contraction cardia(iue, 256. Contrastes, 479. Convergence. 406 et suiv. CooK (O. F.), 122. CooPE (R,), 203. Cooi'ER, 97, 250. Copépodes, .300, 443. Copidosoma. 42. — Buyssoni. 83. Coprinns, 379. — sterquitinns, \\\,U2U. Coqs, 139," 148. Coquille, 92. Cormogénèse, 85. Cormophytes, 53. Cornée (greffe de), 119. Corneilles, 419. Cornes, 140. CoRNETZ (V.), 543. Coronella austriaca, 328. Corpodacus mexicanus, 420. Corps adipeux, 264. — chromatique. 42. — jaune, 264, 266, 274, 275. Corps archoplasmiques, 50, 51. — de NissI, xvi, 24, 25, 27, 449. — divisibles (théorie des), xvi, 547 et suiv. Corpuscules basaux, 34. — centraux, voir Ceutrosomes. — chromatiques, 50. Coriéliitiou, 147 et suiv. Corrélations, 91, 100, 519. — fonctionnelles. 264. — humorales. 265, 273, 274. — mentales, xix, 491, 520. CoSTVMlXO, 192. Cotte (.1.). 220, 423. Cotlus Gobio, 471. Couche optique, 467. Coucous, 419. Couleurs (discrimination des), 471, 47 — (hérédité des), .356, 357, 358, 359. — (perception des), 503. CoiLTER (J. M.), 396, 544. Coi PÉ (II.), 300. CoipiN {F.\ 243, 396. Courants d'action, 284, 463. — de repos, 464. — électriques (action, des), 28j. Courants d'eau, 286. — marins, 441. Courbure (mouvements de), 332. ColliSLMAlLT (E.), 420. Cow iD.), 272. 280. Cox (\^ . T.), 389. TABLE ANALYTIQUE. 561 Craie, 552, Cramaussel (p]dm.), 478. Cramer (II.), 311. Crampe des écrivains, xwii. Crâne. 96. .'567, 381. Crapaud, 7'i. Crassulacées, 416. Cratsegomespilus, 119, 120. — Asnierpsii, 120. — Dardari, 120. Cratœgus monogyna, 120. Créatine, 194. 195, 251. Créatinine, 19i, 195. 251, 281. Crcmaslogaster, U2U. Crenilabrus massa, 369. — melops, 252. — pavo, 369. — tinca, 369. Crepidula, 33, Crépis virens, 35. Cresserelle, 419. Cresserellelte, 418. Cresson (A.), 412. Crète, l.'jg, 148. Cristallin, 95. 320. — (régénération du), 111, Crocker (W.), 97. Croh\ (B. B.), 203.' Croisement, 344, 351, 352, 382, 399, 409, 410. Voir aussi Hérédité dans le croiscmenl. Croissance, 82, 90, 91, 92, 97, 148, 154, 247, 248, 254, 270, 278. 301, 315, 551. — osniotique, voir Leduc. Crotale (venin du), 328. Crotonique (acide), 195, 1%. Crozier (W. J.), 92. Crustacés, 137, 197, 474, 475, 476; voir aussi aux noms d'espèces. Crypthybrides, 375. Cryplobronchus japoniais, 8. Cryplorehidie, 125. Crystallogobius, 385, Ctenolabnis, 60. Cuba, 298. Cuciimis sativus, 293, Cucurbita Pepo, 293. CuÉNOT (L.), 359, 360, 384, 397, 413, 432. Culture des tissus, voir Survie, Cumingia, 62. Cupulifères, 437, Curare (action du), 463. CORTIS (Maynie R.), 384, CUSHING, 269. Cyanhydrique (acide), 220, 308. Cyanophycine, 23, Cyanure de potassium, 30, 112 254, .■i40, Cycadées, 435, 436. Cycadofiliciaées, 435, Cycas, 436. — circinalis, 400. Cycle nycthémeral, 283, — vital, 156. Cyclopie, 106. Cyclopoièse, 247. Cycloporus papillosiis, 429. Cyclops, 32, 33. — abyssorum, UU2. — Li'UckivUi, 443, l'année biologiqije, XIX, 1914, Cyclops strenuus, 443. Cytindrocystis Brebissonii, 238. Cynipides! 136. Cyprinodon, 370. Cypsela, 387. Cytise d'Adam, 119. Cytolyse, 60, 71. Cytoplasme, 6, 7 et suiv., 20; voir aussi Cel- lule. — (dans l'hérédité), 365, Cyloprotéases, 205. Cytosine, 209. Cytotactisme phagocytaire, 86. Cytotropisme, 86. Cytozyme, 259, 260, CZARTKOWSKI (Adam), xviii, 295. Daboïa, voir Vipera. Dahl (Fr.), 413. Dahlia, 280. Dakin (H. D.l, 190, 191, 204, Dalla Torre, 407. Damian'ovich, 312. Dangeard (P, A.), XV, 78, 300. Daniel (Jean), 397. Dantan (J. L.), 442. Dantschakoff, 45, 89, 275, DANULESCO (V,), 227. Daphnia lujalina, 443. — pulex, 53, 122. Daphnies, 134, 472. Daubisiiire (O. T.), 38, Darbon, 491. Darsie (M. L.), 289. Darwin, xvi, 351, 382, 407, 411. Darwin (Francis), 298. Daucus Carota, 288. Daudet, 520. Dauphin, 239. Davenport (C. b.), 431. Davis (Bradley Moore), xix, 373, 392. DAVIS (D. m.), 199. Davis (W. E.), 97. Debaisieux, 42, DEBAT (Fr.>, 493. Décisions, 520, 521. Decoix (A.\ 420, Dédifférenciation, 153. Dédoublement, 548. DegalliER (E.), 492. Dégénérescence, 271. « Déguisement », xxiv; voir aussi Psychoana- lyse, DEHORNE (A.), 173. DEHORNE (L.), 173. Deilepkila, 469. Deineka (D.), 10, 11, DELAGE (Y.), XX, XXXUI, XXXIV, XXXVI, 57, 73, 363, 493, 536, 541. Delamain (J.), 542. Delboeuf, XXXVl. Deleiml (D-^), 286, 387, 419, DELEZENNE (C), XV, .'526, .^27, 329. Della VaLLE, 109. Delmas (J.), 80. Delmas (P.), 80. Démanche (R.), 325. 36 562 TABLE ANALYTIQUE, Dcmpiicc piiToce, wvii, 482, 527. DEMOISSY, 315. Denilrobium srcundiiin. 'iKi. V)EMt\ (Villmr). 46. 546. DenÉS, 'i78. DENIS (W.), 195, 281. Dents, m, 529. — placoïdes, '«30. Cl Déplacement », voir Psychoanalyse. Déplaisir. 487. Dépression, 158. — (étuts de\ 75, 76. Dermatogène, 93. Dermatoiilérique (sens). 153. Derschal {M. V.,, 27. Désassimilaliou, 240 et suiv. Descartes, 520. Descoeudres (V.), 503. Déshydratation. 152, 296. Dessins. 534. Desvaix, 478. Déterminants, 41. 42. 347. — pluranx, 373. Deutendoplasnia, 7. 8. Devisé (R.), 1. Devv (Léon), 419. Devvers (F.), xviii, 339. Dexter (John (S.), 343, 360. Dextrine, 251. Dextrosei 189, 202, 208. DHerelle, voir Herei.le d'). Diabète, 179, 180, 181, 185, 186, 196, 239, 240. — pancréatique, 239. Diacétic|ae (acide). 189. Diagnostic (en médecine), 518. Diaptomus laciniatus, 443. — (jracilis, 443. Diastases, 282, 283. Diathèses, .320. Diazona Geayi, 109. — violacea, 225. DlCKEI. (F.), 135. 136. DICKEL (Otto). 135. Dicrocœlium lanceatum, 45. Didier (R.), 418. Diemyctylu.s, 150, 154, DIETRICH, 279. Différenciation, 84 et suiv. — spontanée. 95. DiGBY (L.). \mi, 35, 433. Digestion, 260. Diglycine, 259. Dingi.er, 45. Diodon, 387. Diovogonic, 108. Diphtérie, 355. Diplanlliera Jf'riglitii Ascliers. 385. Diplomyélie, 107. Diplosomes, 34. Diptères, 21, 387; voir aussi aux noms d'es- pèces. Disaccharides, 259. Dissonance, 497, 498. DiSTASo, 2.36. Distomatose, 427. Dislomum turyidum, 45. Distraction, 496. Dittosomes, 547. Diurèse, 222. Uwu. (N.). 50. Division (anomalies de la), 32. — cellulaire (causes de la), 551. — directe, wii, 6, 32, 36, 37, 154, 450. — hétérotypi(|ue, xvii, 52, 94. — indirecte, xvii, 6, 19, 31 et suiv.. 104. 1.54, 551. — multipolaire. 33. DiXEY (F. A.), XV, 427. Dixippus, 115, 417. — morosus, l'i8. 417. Dixo\ (Samuel G.), 343. DODGE (B.), 436. Doello-Jlrado (M. , 101. DoGiEL, 257. DONCASTER [L.], 136, 137, .371. Domcheff-Dezeeze (Marcelle , 536. Dorsiventralité, xix, 391. Dosinia discus. 92. Doubledayavdia, 382. Douglas, 261. Douleur, 465, 479, 406. ,530. Drabowitch (W.), 461. Drennan, 314. Dreyer (Georges), 261, 306. Dreyfus, 142. Dreyfusia. 143, 144. Driescii, 83, 115, 116. DrosopliiUi, 21, 347. 348, 3.52. — ampelophita, 102, 347, 352, 360, 384. Drude, 283. DRiRV ( V. N.), 2. Drzewina (A.), 107. Dualisme, 485. Du Bois, 103. Dubois (Ch.\ 313. Dubois (F.), 282. Dubois (Raphaël), 221. 289, 552. DUBREllL, 11, 12, 13. Ddbi issoN (Maurice), 502. Dudley (H. W .). 190, 204. DUESBERG, 13, 15. DUMAST (G. DE), 543. Dunalietla, 138. DUNLAP (Knight). 479. Duodénum, 264. DUPRAT (G.), 532. DURHAM (Miss), .357. DUIUEUX. 204. 208. DURME (Modeste va>), 48. DURUPT (A.), 467. DtSTIN, 44, 131. 271. DUVILLIER (Ed.!, 313. Dynamene rubra, 429. Dysek, 1. Dysnienliorrée. 266. Dystéléologies, 407. Dytisi-us, 41, 42. DZIERZON, 135, 136. Eau, 280. 287. 550. — (action de 1'), 317. — (densité de 1"). 295, 296. Ebbinghaus, .501. 515. Écailles. 4.30. Écailles (des papillons). 291, TABLE ANALYTIQUE. 563 Echanges, 30, 238, 239. — gazoïix. SO."), 3(m. — respiraloircs, 2(')'i. 2(i5. Échidné. 'i07. Échinides, â'i. — (croisements cliez les), 302, 3(53, 364. — (œuf d'), 53. — (sperrnies d'), 5^1, 55. Echinodermes. 82, 83, 85; voir aussi aux noms d'espèces. EcKERSOîV (Sopliial. 339. Éelaii'emeut (aclion de I'). 190. .392; voir aussi Lumière. Ecologie, 414 el suiv., Wi. Ecorce cérébelleuse; voir Cervelet. Écrevisse, 107. Ectomésoderme. 454. Ectoparasiles, 432. Ecureuils, 357. Edestiiie, 247, 248. 249. ÉDiNGER (L.), 453, 551. Effort, 482. Effroîst, 311. Egg-receptor, 59. Ehrlich, 60, 189. ElGE\MA\N, 44. Eisenberg (Philip), xix, 389, 393. Ekman (Gounari. 95. Ekma\ (S\eu). 414. Élaïoplastes, 68. Elaps, 544. Électricité, 283. — (action de 1'), 301. — (production d'}, 283. 290. Électriques (organes), 432. Électrolyse, 283. Electrolytes (action des), 305. Électrons. 283. Éléidine, 17. Éléphant, 432. Eleutheria diclioloma, 107. — Claparedci, 107. Elkins (Marion G.), 38. Elliott (Ch.), 289. Elliott (T. R.), 272. Ellis (Max M.), 222. Elodea canadensis, 30, 93. — densa, 93. Eloir, 89. Elri\gto\ (G.\ XVI. 462. Embden, 178, 184, 189. Émotion, 504. Émulsine, 209. Eudobioutes, 442. Endocrines (glandes), xiv, 273. 330. .'554. Voir aussi Sécrétion interne. Endomixie, 156. Endoplasma, 7, 8. Énergie, 545, 546. — chimique, 283. — (dépense d'), 84. — (production d'), 282. Enfant, xxxii. Engoulevent, 542. Engrais, 7. Enkystemeut, 158. Ennui. 526. Emuqués (P.), 85, 157. l'.uti'opie. 'i90. lùilijloma ranuncuti. 3. Enzymes, 2. 101. 160, 238, 308, 309, 423. — autolytiques, 104. Eolidiens. 422. Éosinophilie, 260, 261. Éosinolactiqiies (substances), 261. Éperviers, 419. Épibiontes. 442. Epiblema, 416. Épidémie, 16, 337. Épididyme, 271. Épigénèse, 100, 117. Épilepsie, xxvii, 328. Epilobhim, 415. Épiphénomène (définition de 1'), 517. Éi)iphyse, 270. Épiplancton, 442. Épistase, 1.'52. Épiihéliales (proliférations), 107. Épithélium, 154. — utérin, 66. Épilhéme, 280. Éponges, 286. Epspinger, 273, 274. Epstei> (A. A.), 186, 195. 203. É, 102, 105, 307, 384 460. ' — (notion de 1'), 283. Élhérase, 202. Éth\l!ïkicoside, 209. 50t TABLE ANALYTIQUE. Klres (disliilmliciii ycugiaiiliiqucs des}, 'i.VI rt siiiv. EvciiUjplus, 'il6. — amijgdalina, 'iSO. — ciibia. 't'M). — (jltihiilnx. 280. 'i.'iO. — mi'litnopliloid. 'i.'iO. — pulvvrulcnta, 'l'AO. — nisdoni, UMK — Sluortiorid. 'i.30, Eudendrium, 3.V5. Kus«''iiHliie. ''Sô. Euglnm, 251, ."SSS. 3:«. EUGSTER, .'î'8. EULER (II.), 210. 311. Eiijxiginus. .H7h. Eiipliorbia lliymlfotiit. 'il(i. Euplocamus nijciliemcrus, 368. — Sivinhoii. M\H. Euproctis clirysorrlui'a, '421. Euscliistus serv\is. ^H). — varioUirius. 370. Eutlirips trilici, .'^.'52. Evans (T. J.), 306. Everest (A. G.i. 222. Evernia pninaslr'i, 289. Éviscôialion, 319. Évolution, \iv, 8fi; voir aussi Origine des es- pèces. — (facteurs de 1'), 109 et suiv. EwALD {W. F.), w. 333, 33(i. Ewart (A. J.). 207. Excitabilité, 112, /|62. 103. Excitation, .'i59, 'i()0. Ki'i. Excrétion rénale; voir Rénale. ExNER. 169. Exoplasma, 7, 8. Extraglucose, 183, 181, 185, 190. Extraits d'organes (action des), 273, 329 et suiv. Voir aussi Sécrétion interne el Glandes endo- crines. Eycleshymer (Albert C), 153. Eyster (J. A. E.), 465. Facteurs de l'hérédité. .317, 318, 349. — pénéliques, 113. Fagacées, 13/. Fagus silvatica, 137. Faisan, 139. — doré, 71. Faisans (hyljridation cliez les), .368. FAI.K (M.), 162. 210. Falta, 273, 271. Fananas, 13. Fandard (L.). 187. 188. F ARMER (.1. B.), 433, 550. Farrel (M. E.), 397. Fascialion, 356. Fascialions, 108. Fatigue, 286, 159. 187, 188, 505, 526, 546. Faucon Kobez, 118. Faucons, 286. Faire Fremiet, 10. 61, 65. FvLVEL (Pierre), 222. Favre (L.), 509. Fechner, 125, 505. Fécondation, \iv, xvii, 33, 38 et suiv., 15, 18, 56 et suiv., 75, 102, 350. Fécondaliou croisée, 59. 60, 62. Fécondité, .'W.), .382, 383. 3KR. Fkleky (A.), 504. Fki.ix, 11. Fencer (Fr.% 267. Iéms(F. de , 408. 431. Fer, 198. 255. 277, 316. Ferdinandsen (C). 385. Féré, xxxvi. Ferment nitrique. .390. Fermentation, 209 et suiv.. 2.30, 316. — alcoolique. 193, 211, 277. Ferments, 201 et suiv., 213, 516. — amylolytiques. 299, .321. — figurés". 3'23. 321. — glycoh tiques. 321. — métalliques. 310. — oxydants. 206. — proléolyiiques, 201 et suiv., 205, 299. — réducteurs, 201. Fermi (C). 205. Fernbach (A.). 189. Ferrari (G. C). 541. Ferreira de MlliA, 272. Ferret, 107. Fertilité, 360. Fertilizine, 56 el suiv., 60, 61. Feuilles, 295, 288, 298, 300. 392. — (chute des), 390. Feuillets, 11. — (développement des), 93. — (spécilicité des), 100. Fibreux (tissu), 319. Fibrilles conjonclives, 87. — plasmatiques, 13. Fibrillorhexis, 17. Fibrine, 259. Fibrinogène, 259, 261. 325. Fibrolysis, 17. FICHTE. 521. Ficus barbât». .391. — pumila. XIX, 391. — scandens. 391. Filaire (mouvement), 86. FILDES (P.). 447. Filicinées, 135. FlLlPPl. 211. FINKENBINDER (E. O.), 515. FiRKET fj.), 38. 43, 15. 81, 90. FlSCH, 66. FiscHEL (Alfred), 55, 111. 452. Fischer (B.), 106. Fischer (E.), 421 Fischer (G. C). 49, 283, 315, FiSH (H. D.), 343. Fiske (C. H.), 276. FiTT (A. B.), XX. 501. Fitzgerald (M. Purefoy), 222. Flacherie, 121. Flack 166. Flagellés. 293, 295, 296. Flatow. 191. Flaubert, ,520. Flechsig, 516. Fletcher (J. Mad.), 510. Fleurs. 288. — (couleur des), '297. TABLE ANALYTIQUE. 565 Flore inlesliiiale, 236, 2W, 323. Floridae, xix, Ml, 436. Flournoy, XXXVI, 523. Fluctuations, 99. Fligel ( J. g.). 479. Fluor. 309. Fluorescence, 323. Fluorures, 309, 311. • FOA (C), 147, 148. Fœtaux (organes), 264. Foie, 188, 196, 197, 201. 208. 238, 240, 242, 243. 252, 262. 264, 265, 275, 276, 277, 287, 308. 388. — embryonnaire, 89. FOLEY (H.), 234. Foliaires (glandes), 279. FOLIN (O.), 182, 194, 195, 251, 281. Fonctions mentales, 477 et suiv. — (généralités sur les), 484 et suiv. Fond (vie du), 386. FooT (Kalharine), 343, 351, 370. Formaldéhyde, 215. Formates, 223. Formes (perception des), 503, 522. Formique (acide), 306. Fossombronia, 424. FosTER (Wil. Silimam, 518. FOUCACLT (M.), 521. Fouet central, 34. Fouets, 65. Fougères, 318. Fourmiliers, 96. Fourmis, 424, 543. — gynandromorphes, 128. Fourneau (Ë.), xv, 327, 329. Fraenkel (M.), 103. Franck, 66. François-Frank, 483. Francotte. 429. Frank (L.), 177, 215.244. FRAMKEL (E. M.), XIV, 182. 184. 185. 186. Fraser (H. C. 1.), xvii, 35. Frederico (Henri), xvi, 257. 462. Fredericq (Léon), 398. Freud, x\, 482, 507, 508, 509, 529; \oir aussi Psychoanalyse. Frey (V.), 476. Friedmann, 182, 191. 196. Friedenthal, 432. Friscii, 471, 472. Frobeex, 89. Froid (action du), 178, 300, 416. Frouch (G.), 343. Fromage. 214. Fromherz (k.), 191. Frow, 403. Fruits, 289. FICHS (H. M.). 34, 62, 63, 92, 222. Fuchsia, 415. — hybrida. 315. Fucus, 288. Fundulus, 60, 303. — diaphanus, 369, 370. — heteroclitus, 369. 370. FlNK [O, 91, 97, 222, 250. FURST, 470. FÏRTH (Otto VON), xiv, 177, 178. Fuseau, 2. FUSS, 44, 45. Gadidae, 386. Gadow (H. F.). 544. Galactogogue (substance), 264. 265. Galaclosc, 202, 259. Galium rubioides, 93. Gallardo, 32. 551. Galton, 380, 485, .523. Gamble. 429. Ganglions nerveux, 449, 455. Garance, 92. Garjeanne (A. J. M.), 317. Garnier i.M.), 330, 332. Garmer, xxxvi. Gast, 458. Gastéropodes, 356, 426, 473, 474; voir aussi aux noms d'espèces. Gaslerosleus, 370. Gastropodes, voir Gastéropodes. Gates (F. C.), xix, 416. Gates (Ruggles R.), 308, 373. 406. Gais, 24. Gautier (A.), 101, 163. Gautrelet (Jean), 261. Geelmuyden, 180. Geigel (R.), 551. Geiger (M.), 505. Gélatinases, .324. Geley (G.), 510. Gellé, 277. Gemmil (James F.), 131,422. (lenimules, 354. Génération spontanée, 546, 550, 551. Gènes, 347, 352, 334, 413. — doubles, 372. — multiples, 360. — pathologiques, 360. Génétique, 382, Geoffroy St-Hilaire (I.), 100. Géographique (distril)ution), 439 et suiv. Géotropisme, 336, 339 et suiv., 474. Géranium hohemicum, 423. Gerhart/. (H.). 285. Gerlach (P.), 305. Germination, 97, 289, 297, 316. Gerould (John H.), 404. Gersculer (Willy M.), 368. Gertz (().), xviii, 294. Gesnériacées, 423. Gestation, 279, 320. Voir aussi Grossesse. Getman (M. R.), 49. GHiGi (Alessandro), 367, 420, 429. GlAJA (J.), 219. GlANULI (F.), 466. GlARD, 115, 296 GlARDINA, 41, 42. GlBSON (R.), 223. Gigantisme, 269. GiGLio-Tos, 367. GlRONCOURT (G. DE), 207. GiVENS (M. H.), 200, 281. Glandes, voir Sécn'liun. — endocrines, 262 et suiv. ; voir aussi Sécrétion interne. — génitales, voir glandes sexuelles. — sexuelles,264, 270; voir aussi Produits sexuels. 566 TABLE ANALYTIQUE. Glande;- scxui'llos {dévcloppemciU des), 'i3, V\. — — (oriRiiie des), 90. C.i.ASEn, 61. (;i.KY(K.). XV, 223, 262, 273, .'iOH. C.liadine, 2'i7, 2'i*t. Globules blancs, voir Leucocytes. — rouges, voir lléiuaties. — sanguins, 2't, 275. Glolndiue, 27. GLOBIS (M"«), XVII, 66. Gloiuérules. 219. Clossina iiu»sittins, 395, 396. Glueogénèse, 1H5, 26'i, 277. Gluconiciue (acide), 179. Glucose, 179, ISO et suiv., 185, 186, 187, 190, 208, 211, 2.-59, 2.")9, 260, 'Je'!, 265, 284, 313, 31'i, 315, 323, 389. Glucosidase, 209. Glucosides, 2,33, 289. Glutamique (acide), 259. Glulinose, 207. Glycé rides, 2'i2. Glycérine, 211, 212, 278. Glycide, 181. GlycocoUe, 193, 196, 199, 2'-i2, 259, 276, 299. Glycogène, 65, 137,177, 186, 187, 188, 189, 211. 2U(i,2lxl,2lili, 257,308. Glycogénie, voir Glyeogénèse. Glycogénique (fonction), 177. Glycogénolyse, 308. Glyeolique (acide), 189. — (aldéhyde), 181. Glycolyse, 188, 193, 264, 314. Glycose, voir Glucose. Glycosurie, 186, 190, 222, 239, 240, 241, 269, 277, 313, .330. — émotive, 281. Glycuronique (acide), 246. Glycyltryplophane, 259. Glyoxalase, 204. Glyoxals, 204. Glyoxylique (acide), 196. Gnétacées, 435. Gobius, 386. — capilo, 369, — jo:o, 369. — minulus, 369. GOBLOT (E.), 517. GoDl.N (Paul). 90, 147. GODLEWSKI, 15, 85, 366. GoDLEVVSKi (E. jun.), 63. GoTiiLiN (G. F.), xiu, XVI, 453. GOETTE (A.), XVI, 46, 81, 430, 454. GOHLKE (K.), XIX, 435. Goitre, 331. GOLDSCHEIDEU, 476. GOLDSCHMIDT (Richard), 132, 245, 375, 377, .378, 452. GOLDSMITH (M.), 479. GOLGl, 11. — (appareil de), 9, 10, 12, 13. GOLODETZ, 26. GOMPEL (M.), 310. GONCOIRT, 520. Gonomères, 33. GOODALE (II. D.), 122. GooDNiGHT (Charles), 366. GoBcnAKoiK (M.\ 193. Gordius, 426. GoHis (A.). 163. (;(mo.>(>\MTSCIl, 88. (ioSNEY (M. 11.), 160. GOTTI.IEB (IJ.!, 92. GoLPlJ. (M. R.1, 242. Goût (bourgeons du), 547, 548, 549. Goutte, 244. Graiîeu, 115. Gradation physiologique, 112, 113. Graee (E.), 245, 246. Graines, 289. 305, 316, 415. Graisse. 137, 265, 279. Graisses, xill, 187, 198, 2! 4, 240, 241, 242,243, 248, 250, 264. 265, 452. GltAHEMTZKt, 204. Graïuinécs, 427. Grandeur (idées de), 508. Grantia compressa, 46. Graphomauie, 527. Gras (acides), 72, 195, 197, 186, 2S7, 320, ,330. Voir aussi Loeb (J.). — (corps), 18. Grasset (J.), 479. Gbavatt (!'.), 314. Gravier (Ch.), 442. Graï (J.), xiii. 29. GREEN (M. L.), xviii, 173, Greenwald (I.). 186. GREER (J. H.). 181. Greffe, 84, 118 et suiv., 122. — (hybrides de), xvii, 119, 120. Greffes embiyouuaires, 118. — mixtes, 119. Greggio (E.), 468. Gri-'goire, 38. Gregory (W. K.), 155, 407. Grenouille, 270, 281, 292. Voir aussi aux noms d'espèces. — (produits sexuels de la), 129 et suiv., 132. Grey (E. G.), 2, 223. Grias (Ad.), 479. Griffitiis (David), 314. Grigaut (A.), 187. 260. GRIGORESEN (E.), 202. Grigorieff (W.), 193. Gri^nel (Joseph), 443. Grives, 419. Groen (L.), 208. Groom (Percy), 149. Gros-Bec, 418. G ROSS (O.), 202. Grossesse, 37, 195, 266, 267, 274, 275. Grosz, 124. Grote, xxxvi. Grottes, 437: \oir aussi Cavernes. Grl.n (C), 424. Grlss, 210. Grïtzner (R.), 267. Gryllus campes Iris, 472. Grijphca aiuiulata, 442. Guanase, 210, Guanine, 209. Guanosine, 244. Guanylique lacide), 510. Glder>ATCII, 125, 269, 330. TABLE ANALYTIQUE. 507 GUEGUEN (F.), 398. Guêpes, 127. GuÉftiN (C), 321. GlGGENHElM (M.), 269. GUGLIAMEI.Ll (J.), 312. Gui, S'iO. Gi'ieysse-Pellissieu, 3?1, 35. GllLLEMARD (M. H.), 302. GuiLLEMiN (Edmond), 108. GUILLIERMOND (A.), XM, XVIII, 13, 2'l, 294, 295. GULICK (John L.), 398. Gunda l'Ivn', 113, 114. . GUNN (J. A.), 224. GlNMNG, 251. GUMHERT, 42. Gi'RWiTSCH (Alexander), 3'i, 344. GUTMANN, 330. GUYÉNOT (E.), 102, 350. GiiYER (M. F.), 123, 135. Gwïnne-Vai'GHAx (D. t.), 174. Gymnorjrammc Lauchcana, 318. Gymnospermes, 435. Gynandromorphie, 375, ,376, 3"/7, .378. Gyorgy (P.), 259, 260, 307. Haberlandt, XVIII, 337, 3,39. Habitudes (formation des), 542. Hachet-Souplet, XX, 522, 528. Haeckel, 547. Haecker (V.), 32, 33, 34, 102, 344. Hœmatomyzus eleplumtis, 4.32. — asini, 432. Haempel (O.), 471. Haff (R.), 89. Haffner (F.), 329. Hagedoor\ (Arend L.), 344, 457, 380, 412. Hagedoorn (A. C), 380, 412. Haggqvist (G.), 471, 476. Halbwachs (Maurice), 491. Haldane, 261. Halkin, 33. Haller (B.), 88. Haller, 459. Hallucinoses, 528. Hal\an (E. F.), 271. Halopteris, 79. Hamerton (A. G.), 395, 396. Haiiilto> (A. E.), 485. IlAMMAR, 271. Hammarlind (C). 222. Hammond (,J.), 140, 275, .3.32. Hanko (B.), 115. Haxschmidt (E.), 314. Haxsex, 87. Hansex, 403. Harder (glande de), 279. HARDY (W. B.), 218. Harms (W.), 386. Hartog (Marcus). 31, 551. Harmozones, 263, 265. Harpalicus fidvus, 295, 296. Harris (J. Arthur), 255, 415. Hartma»' (A.), 270. Hasard, xx, 482, 488 et suiv. Hase (Albrecht), 107. Hasselbri\g (Heinrich), 298. Harvey (E. Newton), xiii, 29, 290. Hayes (H. K,), 405. Hazard (R.), 193. Heciit (S.), 215. HECKiiE (Ed.), 123. Heckertinger (Franz), 421. Hedcra hélix, 392. Hegner (Robert W.), 40, 42. Heiden (R.), 239. Heidemiain (M.), XVI, 13, 16, 34, 547. He'iderich (Fr.), .34. Heidmanx (A.), 332. Heine (Rose), 511. HEIN'EKE, 102. Heinriciier (E.), 340. Held, 470. HELE (P. S.), 242. Heliantlius, 3.39. Héliolropisme, xviii, .333, 336, 337, 473, 543. Helminthiase, 325. Heloderma suspecttim, 328. Helosis guijanensis, 77. Hématies, 202, 258, 2.59, 261, 266. HémalO[)oièse, 89, 275. Hématoporphyrine, 261. Héniéralopic, 350. Hcmimysis, 474. Hémine, 261. Hémochromogènc, 261. Hémoglobine, 218, 258, 260, 266. Hémogonies, 27.5. Hémolyse, 327, .329. Hémophylie. 259, 328, 350, 351. Henderson (L. J.), XVI, 550. Hexderson, 261. Heweguy, 33. He\ri (Victor), XV. 299. Henri (M""=), xv, 298, 299. Henriques (V.), XV, 246. Hépatiques, 317, xv, 416. Hépato-pancréas, 197. Hépato-pancréalique (suc), 74, 252. Hepner, 1. Heptose, 259. Herbacées (phylogénie des), 4.34. Herbst (Curt), XV, 363, .365. Hérédité, xv, 59, 101, 132, 145, 342 et suiv., 402. — dans l'amphimixie, 354. — dans la parthénogenèse, 145, 354. — collatérale, 356 et suiv. — dans le croisement, 132, 348, 362 et suiv. — dans les unions consanguines, 362, 375, 376, 377. — des caractères acquis, voir Caractè- res acquis. — de caractères divers, 355. — directe, 3.56 et suiv. — du sexe, xv, 132, 348, .360, .361, .371, 375 et suiv. — en mosaïque, 378. — (généralités sur 1'), 347 et suiv. HerellE (F. D), 234, 420. Hérisson, 251. HERLANT (M.), XIV, 63, 72, 73, 75, 366. Hermann (L.), 191. Hermaphrodisme, voir llermaphroditisme.' 568 TABLE ANALYTIQUE. IlermaplinKlitisme, J2, 122, 12'i, 125, 126, 12'.), 133, 135, 377, 378. IlKKMS, 3.35. Hernie cérébrale, 367. lli-rons, 'il9. Hkroi Aiii) ^Kdgar), 78. IIERRIG (Fr.;, 93. Herhisskï (II.), 209. IltltTWIO {Cm.), XIV, 10.'). Hf.rtwk; (O.), XIV. «6, I0'i,105, .36<). Heutwig {R.), 6, 25. 75. 129, 130, 1.33, UU, 136, 369, 'i33, 5^18. IlERVEY (D), XXXVI. HERWERDEN (.\. VON). 472. Herwerden {M. A. VON), 23, 27, Herzog, 3.39. Hesnard (A.), xxi et sui\., 483. Hess, 'i71, /i72. Hesse (Erich). 441. Hesse (P.), 356. Héléro-aggluliiianle tsubslance), 57. Hétcroalbumose, 259. Hétérobole (système), ^159. Hétérocercie, 99. Hétérochromosomes, 50. Ileierodoxus, 'i32. Héléroganiie, 66. Hétéromoriiho.'?^', ll'i. Hélérotropes (nerfs), UM. Hewer (Evelyn E.), 331. Hewlett (R. T.), 550. HEWiTT (J. A.), 268. Hexite, 259. Hexoses, 259. Hibernants, 287. Hibernation, 295 et suiv. Hiboux, 419. Hieracium, 360. HiLL (J. Ben), 380. HiLL (L. R.). 314, 332. HlNDERER (Tli.j, XV, .363, 365. Hippolyle crancliii, ^129. — vai'ians, 413. Hippurique (acide), 196, 199, 200. Ilippuris vulf/aris, 93. HiRSCH (E.!, i307. HlRSCHFELD, 180. HlRSCHLER (Jan . 9, 64. 115, 148. Hirudinées, 300. HlS, 86. Histidine, 194. Hislomères, 547, 548. Histosyslèmes, 547, 548. HOAGLAND, 199. HOFFER, 407. Hoffmann (C K.), 44. HOFMANX, 257. HOLLANDE (A. Ch.), 31, 282. HOLLINGWORTII (H. L.), 480. HOLMES (S. ,1.), 150, 154. 292. HOLMGREN (E.), 9, 15, 16, 448. HOLT (A.), 225. Homéochymes, 287. Homéothermes, 287. Homme (hérédité chez 1'), 350. — (hermaphroditisme chez I'), 124, 125. — (taille de 1'), .379. Homochromic, 429. Honuposiiimi nimhclla. 416. Homof,'entisi(|ue (acide), 191, 202. Homopliaiiie, 429. Homosexualité, xxMi, Hnnckcnya pcploides, 93. HoNJlo (K.). 189. IIOPKlNS (F. Gowlaud), 91, 247, 545. HORBACZEWSKl, 282. Horiloum, 339. Horlogerie, 492, Hormones, 263, 265, 283, 354. Voir aussi Sécré- tion interne. Ilormosira, 49. HORNE (A.), 392. HoRTON (George D.), 249. Houblon, xviii. 128. HoussAY (B. A.), 268. HoVEN (Henri), 51. Howard (G. W. i, 69. HOGT (W, D.), 317. HUBBERT (Helen B.), 542. Hug-Hellmlth (von), 528. HUGIENIN (G,), 480, HiGiES (F,), 419, Huile de foie de morue, 2'i8, Huîtres. 82. HULANICKA, 471. HiLL (Thomas G.), 249. Hlmboldt. 524, HiME (Margaret), 164. HiME. 520. Humeur aqueuse, 190. Humidité (action de 1'), 102. .302. .3K0. Hlnter (A.). 200, 251, 268, 281, 314. IlUNTER (W. S.), 500, 522. IIISTIN (A.), 308. HiTcniNSON (A, II.), 39. Hi/aciiitlins oi-ientalis, 255, Ilijalinia cellaria, 433. Hybridation, 403, 433, 436. Hybridations récipro(iues, 373. Hybrides, 60, 342, .348, 360, 397. 410. Voir aussi Groisement et Hérédité dans le croisement, — (caractère des), 362 et suiv. — réciproques, 367, 369, 370. Hijdatina scntu, 138. Hydatodes, 280. HVDE (Roscoe R.). 360. Hydnum imbricatum, 288, Hijdra fusca, 158. — grisea, 158, Ilydvanrjea hortensia, 280. Hydrates de carbone, xiv. 177 et suiv., 241, 242, 243, 246, 250,251,266, 277,283, 299, 313, 314. Hydrogène, 197, 550. Hydroïdes, 424. Ilydromyélie, 107. Hydropisie, 104, 105. Hydrosalpynx, 55. Hydrolropisme, 303. Hydroxylés (acides), 199, 204. Ilyla arborea, 95. H y lobules, 535. Hyménomycètes, 407. Hyménoptères, 388, llyperdactylie, 359. Hyperglycémie, 186. 188, 241,260, 266,269,307. TABLE ANALYTIQUE. 569 Hyperlipémie, 2^10. Hyperséciélion, 2(>5, 319. Hypertension, 230, 268. Hyperlhymie, 332. Hyperlonifiiies (solutions), 72, 113, 114, 309. Voir aussi Loeb (J.). Hypertrophies, 546. Hypnum, 288. Hypoglycémie, 188. Hypolipémie, 240. Hypophyse, 264, 266, 268, 269, 270, 332, 467. Hypophysectomie, 269. Hyposécrétion, 265. Hypotension, 230, 268. Hypotoniques (solutions), 114. Hypoxanthine, 200, 201. Hystérie, xxvii. lACOBSON (H. C), 325. lamzeivskia, 401. latropha ureiis, 280. Ibis, 419. Icerga, 234. Idéation, 510 et suiv. Idiochromosomes, 370. Idiomères, 33. Idioplasmes, 369. Idiozome, 10. Idotea Iricuspidala, 429. 1e\drassik, 461. 1LJI> (\V. S.), XVII I, 225, 238. Ulusions, 502. — optiques. 500, 503. Image mentale, 511, 515, 537. Images, 494, 495, 507, 510 et suiv. — auditives, 532. — motrices, 494. — visueHes, 503, 532. IMCHAMTSKY, 257. Imitation, 526. Immunité, 321, 322, 355. Impatiens balsamina, 315. Impuissance génitale, xxvii, Inachus, 378. Inanition, 240, 241, 252. Inceste, XXIII. « Inconscient », xxii. Inconsciente (vie), 494, 508, 516. Incubation, 429. Individualité, 547. Indol, 323. Iiidophénoloxydase, 205. Induction, 502. — soniyti(iue, 344. Infanticide chez les animaux, 543. Infection, 325, 326. Infusoires, xiv, 75, 150, 155, 295, 409. INGIMÉROS (Jos.), 485. Inhibition, 459, 463, 511. Insectes, 142, 296, 338, 472, 473. Voir aussi aux noms d'espèces. — (nocturnes), 469. — (rassemblement d'), 417. Insectivore (régime), 388. Insolation, 297. Instinct, 543. Intelligence, 529, 530, 531. Interstitielle (glande), 264, 265 Intestin, 264, 275. Intestinal (suc), 252. Introspection, xix, 516. Inuline, 186, 251. « Inversion », voir Psychoanalyse. lOACHlMOGLl', 322. Iode, 215, 234, 267. — (action de 1'), 331. lodo-thyroglobuline, 264. lOLLOS (Victor), 345. Ionisation. 319. Ions, 188. 255, 258, 283. — (action des), 2, 303, 304, 305. — gazeux, 283. Iponiœa Batalas, xviii, 303. Iris, 111. Irlande (mer d'), 441. ISAAC, 177, 208. Isabcro-Nagai, 318. Isaria destruclor, 420. IscovESCO (Henri), xiv, 266. ISENSCHMID (R.), 467. Iso-agglutinante (substance), 57. Isobole (système), 459, 462. Isogamie, 66. Isolement, 398. Isopodes, 340. Isotropie, 82 et- suiv. Isovalérianique (acide), 195. IssEL (Raffaele), 295. IVANOW (S.), 409. Ivoire, 88. IVVAMIRA (k.), 195. IWANOWSKl (D.), XVlll, 256. Jaccard (P.), 444. JACOBACCI (Virginia), xviii, 339. jacquemin, 518. Jacquet, 493. Jager (F.), 69. James (W.). 509. Jameson (A. Pringle), 25, 78. Jaxda, 131. Janet (Ch.), 164. Ja^et (P.), XXXI, xxxvi, 509. Janet (Th.), 146. Janosik, 275. Janse (J. m.), 262. Jarvis, 44. Jaseur de Bohème, 444. Javal (\.). 214. JAVILLIEH (M.), 164, 316. Jean>EL (R.), 437. Jeffrey (E. C), 375, 399. Jelemewski, 34. JENMNGS (Herbert S.), 333, 345. Jeu, 519, 534. Jeûne, 153, 243, 267. — (action du), 141, 142. Jeûneurs, 527. JOHANNSEN, 358, .374, 403, 405, 410, 412. JOHAN>SEN (W.), 345. JOHNSEN (S.), 279. JOHNSTONE (J.), 545. JoLivETTE iHally D. M.), xviii, 338. JOLY (J.), 2. [)7() Jo>vs. 18'i. Jo>ES (\\. s.), 209. 277. J(.KliE\SEN (J.), 235. JoiiSCiikE (Hermunii), 413. .lOllDAN. U03, ItiO. Joseph (H.), ^U. JOTEVKCI (.J.^. 496. J()i'A>, 306) Joi BiN (Louis). 429. Juglans reij'ui, ^.'57. JULI>, 289. Juuceriii;iiiiii;irées, ^24. Kafka, 522. kAJAMS (Birgei), 345. Kalaïuhoc Cassiopcja. 337. — Scliimpcriana, 337. Kamerling (L.). 416. Kammeueu, ll'l. KaNERA, 2H2. kanguroos, /i.32. Kaxitz, 203. Kam, 520. Karplis (J. p.), 465. Kar\mcka, 279. Kasanzeff, 76. Kasarinoff, 279. Kaschkaroff, 88. Kashyap tSliio Ram , XMii, 169. Kassianow (N.), 170. Katmai, 297. Katz (D.), 241. Katzaroff, 514. Keeble, 429. Keene (Mary L. , Wii, 67. Keith, 257, 466. Keller, 142. Kelley (\V. p.), 316. Kellog (Vernon Lyman), 426, 432. Kemnitz, 64. Kennedy (R.), 446. Kératine, 17, 18. Kératinisalion, 17, 18. kératohyaliue, 17, 18. Kermainer, 125, 126. Kernewitz (B.), 50. kERTECZ, 89. KESSLER (B.), XIX, 414. KiDD (Franklin), xviu, 297. KlMPFLIN (G.), 91. Kiuases, 283. KiNG (H.), 129, 131. kiSSELEW (\.), 315. kiTE, 59. kJELDAHL, 182, 194, 251. Klaatscii, 88. kLEBS, 133, 391. Kleefeld (N.), 284. Klein, 215. kLEMM (Otto), 484. kLINCKOWSTRÔM, 33. kLiNTZ (Josef H.), 109. kLiTZKE (Max), 157. kNOOP (F.), 199. Kofoid (Ch. A.), 380. koHN (Alfred), 96. kOLLARITS (J.). 507. TABLE ANALYTIQUE. I kOLLMAN.N (M.). 18. koL.MER (W.). 470, 471. kOLTZOFF, 65, 452. kONDO (k.), 214. KoPSCH, 9, 10, 449. kORFF (K. VON), 87. KoRNFELD (WeriKT). 141. kORSCllELT (E.i, 300. kOSSEL, 24. kossowicz (Alcxander), xv, 244. kOTAKE (Y.l. 192. kOSTYLEFF (N.), 504. 509. KOITOIRSKY (A. , 193. kozAWA (S.), 259. kRAEPELIN, 521. kRAiNZ (kiino), 89. kRALL(karl). 540. 541. kUAiSE (Cb. . 201. kREIBISCH, 471. Kreidl (Alois), 214. 241, 465, 475. kunviSCHA (A.), 246. kRiZENECKY (Jar.), 108,114, 142. kROG». 238. kRONECKER, 257. kRONGOLD (Sophie). 118. kRÏGER (Eva), 136. kRÏGER, 251. Kic-Staniszewska (A.), 279. klLESCH (L.), 10. kLMAGAWA-SlTO, 214. kÏHN (A.), 514. kUNKEL DHERCILAIS (J.). 437. kLNO (Vas DE MlKDEN), 466. kUNZ, 499. kUPELWlESER, 58. KlPFER (V.), 458. kUSCHAKEVVITSCH, 129, 130, 131, 133, 1.34. kYES, 329. kYLlN (H.), XVlll, 212. Lab, 214. Labrus bergylla, 252. Labyrinthe, 148, — membraneux, 94. Lac de Genève, 442. Lacoste, 119. Lacs (faune des), 414. Lactacidogène, 178. Laclalbumine, 247, 248. LacUxrius piperalus, 289. Lactase, 243. Lactation, 195, 279. Lactée (sécrétion). 264, 274, 332. Lactique (acide), 177, 178, 184, 190, 193, 211, 277. — (bacille), 310. — (ferment), 312. Lactose, 202, 243, 249, 251, 312. Lagarde (J.), 407. Lagevslrœmia indica, 415. Lagiesse, 277. Lahy (J. M.), 286. LaisnÉ. 500. Lait, 199. 207. 214, 310. — (coaguiatiou du), 213, 214, 323. Lakon (G.), 30, 390. Lama, 381, TABLE ANALYTIQUE. 571 Lamarck, 35'», 381, fi06. Laniarckisme, 96, ^O'i, '(33. Lamb, 327. Lambling (E.), 282. Lamborn (W. a.), 127. Lambrecht (G.), XX, 524. Lampe (A.), 250. Lampyrides, 289. Lams, bU. Land (W. J. g.), 396. Lange (L.), xix, 435. Lanofeld (H. S.), 527. Langley, 286. Langue, 524, 525. LANKES (W.), XX, 520. Laparotomie, 2^11. LAPicyiE (L.). XVI, 251, 288, 460. LAPICQUE (M.), 460. Lapins, 320, 478. — (greffe chez les), 119. La Plata, 136. LARGUIER des iîAXCELS (J.), 204. Larix, 1, 142. Larves (élevage des), 422. Lasueey (K. s.), 522. Lusiorampa, 469. — quercus, 140. LASSABLIÈRE (P.), 300. Latence (temps de), 461. Lairens (Henri), 336. Laurie (R. Douglas), 421. Laurique (acide), 278. Lava\chy (Ch.), 323. Lavaeden, 286. Laveday (F.), 482. Lavrov (D. M.), 314. Lazarus,524. Lebedew (A.), 173. Lebedinsky (N.), 102. Leboicq, 469. lécaillon (a.), 74. LE Cerf (L.), 424. Lécitliine, 242. Lécitliines, 314. LECLÈRE (A.), 480. Lecomte (H.), 98. Lecture, 514. LE DAMEC (F.), 93, 350, 506, 517, 545. Ledebt (Suzanne), xv, 326, 329. Ledec (Stéphane), 551, 552. Lefèvre, 493. LEGENDRE (R.), XVI, 460. LE Goc (M. J.), 466. LEHMA» (E.), 243, 399, 405. Lehmaisn, XXXVl. Leistikow, 26. Lelesz, 518. Lelièvre (Aug.), 140. Le Moult (Léopold), 420. LexaRD (D.), 207. Lexhossek, 34, 449. Lexk (E.), 214. Lonticelles, 280. LÉo.\ (N.), 426. Lconlodon Taraxacum, 293. Leontopodium alpinum, .394. Lepadog aster, 386. — bimaculalus, 252, LEPESCHKIN, 19. Lepidium sativum, 300. Lépidoptères, 21. ,50, 101, .3.38; voir aussi aux noms d'espèces. Lepierre, 316. Lepine (H ), 310. LEPLAT (L), 106, 469. Leptinellus validus, 426. Leptinus testaceus, 426. Leptinotarsa decemlineata, 40, 41. Leptocera, 387. Leptodora lujalina, 443. Lrplomysis, 475. Leri (André), 320. Leroy, 493. Leschke (E), 487. Le Soerd (L.), 258, 332. LE Savoureux (IL), 526. Leuba, 523. Leucobryiim, 288. Leucocytes, 193, 213, 233, 260, 261, 319. — neutrophiles, 330. — polynucléaires, 261, 341. Leucocytose, 300, 321. Lcucoplastes, 14. Leucopoièse, 89. Leucine, 193, 196, 259. Leucylglycine, 259. Levaditi (G.), Ibl. 227, 325, 451 Levexe ;P. a.). 193. Levi (G.), 469. Lévulose, 186, 202, 208, 259. Levure, 210, 211. — de bière, 316. Levures, 209, 244, 310, 403, 444. Levy (Fr.), 45. Levy (O.), 105. Lewis (H. B.), 186, 199. Lewis, 355, Lézard (cellules génitales du), 45. Lheritier (AL), 234. L'Hermitte (J.), 418. « Libido », XXI ; voir aussi Psychoanalyse. Lichens, 289, 416, 424. Lichtensterx (D.), 241. LiDFORSS (Bengt), xix, 374. Lierre, '232. Liesegang (Raphaël Ed.), 81, 551. I.IGMER (O.), 165, 400. Ligniei'a, 436. Liguslrum vulgave, 289. Liguslrum ovalifolium, 288. Lilium nuralum, 52. — Marlagon, 52. LiLLiE (Franck R.), xiv. 56, 60, 61, 63, 71. LiLLiE (Ralph S.), xm, 3, 29, 72. Limenitis archippus, 428. — arthemis, 428, Linmea pcregra, 383. Limnocalanus Grimaldii, 414. — macriirus, 414. Limosina, 387. Limulus polypliemus, 194. Lin, 339. LINDHARD (J.), 238. LiNDSAY, 251. Lineus, 117. — ruber, 108. 572 TAI5LE ANyVLYTIQUE. Ll>NK,382. Ll.NSBAlER (K.), 333. Lif)a7-is di.spar, /|21. l.ipase, l'JS, 202, 212. — iiaucréalique, 202, 203. Lipémie, 198. Lipochromos, 291. Lipoïdes, Mil. \iv. 9, 29, 72, 198, 205, 239, 2'i0, 28'7. 290, MU, 320, ?i52, /i6't. LiPSKA-LiniiACK {M'""]. 530. Livioden iron Tulipifera, ^lOO. List (Tlieodor), 380. LlTTLE ((;. C), 357. 358. Llvo>, 269. Lloyd ^Dorolliy Jordan), 113, 114. Lobelia criiius, 315. Localisations cérébelleuses, Ufil, 468. cérébrales, 460 el suiv. Locke, 313. Locustodea, 444. LOEB (A.), 238. LOEB (J.), XIV, XV, 29, 58, 59, 60. 62, 70, 71, 73, 116, 290, 303, 333, 336, 475, 545. LoEB, 189. LoEB (L.), 89, 274. LoEB (VV.). 196. LoEvy (S.), 89. Liiwi (O.), 177. LowscHiN (A. M.), XVII, xviii,14, 295. LOEWY (A.), 239. LOEWY (H.), 285. Logique, 517. LOHNERT (K.), 501. Loi des masses, 283. Loligo peatii, 194. LOMONT, 444. Longévité, 153. Lorrain, 279. Lorraine, 432. Lota vulgaris, 252. LoTSY (J. P.), XVII, xi\, 405, 409. 410. LOVATT Evans (C), 151, 239, 312, 313. Loxodes, 422. LlBIMENKO (V.), 228. Luciférase, 289. Luciférescéines, 289. Luciférine, 289. Luciola italica, 289, 290. Lucilin sericata, 382. Lumbricus, 300. Lumière, 318. — (action de la), 236, 297 et suiv., 323. 413, 416, 474. — (adaptation à la), 471, 472. — froide, 289. — (production de la), 283, 289 el suiv. — (réactions à la), 153. Luminescence, 289. Lumineux (organes), 289, 290. LUNA, 13. LlND(E. J.), 255. Lupinus, 339. LUQlET (G. H.), 534. LusK (Graham), 177, 190, 241, 242. Lutéine, 137. Lutta, 180, LiTZ (Frank E.), 380. LlTZ (Miss), 406. LiTZ (Olto), 280. Lyciena iriwus, 417. — orbilulus, 417. Lycénides, 424. lAjchmx dioica, xviii, 373. Lycopine, 228. Lycoi>odiacces, 435. Li/copodium, 380. LiKiinopteris, 436. Lijmantria, 378. — dispar, 375, 376, 377, 378. — jciponica, .375. 476, .377. Lyniphati(|ues (glandes), 204. Lymjihocyles, 233, 330. Lijrosoma opacu, 426. Lysine, 59, 60, 247, 248. Lijsmala selicaiida, 474, 476. Lysocithine, 327, 329. Maase, 191, 196. Macai.lum (A. B.), 91, 222, 234, 450. Mac OoiGAL (D. T.), 391. Mac Dowell (C. C), \v, 349. Mac INDOO (N. E.), 470. Mackenzie (J. J.), 219. Mackenzie (\V.), 534. Mackenzie, 257. Macles, 108. Macrobiolus, 296. jMacrochromosome, 50. Macronucleus, 75, 76. Marropharyugie, 114. Macropus gkjanteus, 432. Madagascar, 444. . Maday (Stef. V.), 538. Madréporaires, 442. Maestrim (D.), 452. Maggiorani, 103. Magitot, 469. Magnan (A.), 387, 388. Magne (H.), 308. Magnésium (sels de), 202. Magron (J.), 400. Magnus, 391. I Magnolia virginiatid, 400. Magiioliacées, 435. Maionon (P.), 140, 240. Maillefer (A.), xviii, 261, 286, 336. Maine de Bikain,xxxvi. Waïs, 379. Malaquin (A.), 142. Malebranehe, 485. Malique (acide), 243, 306. Mallophages, 432. Malonique (acide), 189. Maltase, 209, 210. Mamei.i (Eva), XIX, 423. Mamelles, 264. Mammaire (glande), 275. Mammifères, 8, 96, 306, 430, 449; voir aussi aux noms d'espèces. — (coloration des), 290, 291. — (distribution des), 443. — (évolution des), 406, 407. — (hermaplirodilisme chez les), 124, 125. — (organes génitaux des), 51. TABLE ANALYTIQUE. 573 Mamnioulh, 261. Maneval (Willis Edgar), 400. Manganèse (rôle du), 229, 316. — (sels de), 202. Manihot ulilissima, wiii, 303. Mannosc, 259. MANOI KHINE (J.), 218. Marace, 228. Marciial (Paul), 142. Marciieciay (Ch. Ed.), 438. Marchetti (L.), 86. 87. Marcis (H.), 16. Marcis, 6i. Mareli.i. 381. Mariage, 343. Marie (A.), 279, 312, 452. Marinesco [G.], \iv. 152. Marki. (Jaromis Gottliob), 383, MARRAS (F.), 207. Marriott (Me Km \V.), 115. Marshall (E. K.), 199. Marshall (F. H. A.), 271. 275. Marshall (H. A.), 140. Marsilia quadrifntia, 5. Marsonia rosie, 396. Marsupiaux, 274, 432. Martel (Ed.), 279. Martinotti (L.). 16. Marltjnia proboscidea, xi\, 423. Mary (Albert), 551. Mary (Alexandre), 551. Masing (Ernst), 81. Masochisme, xwii. ' MASom (E.), 354. Massart, 444. Massol (L.), XV. 329. Masson (P.), 275. Massy (Anne L.), 82. Mast (S. O.), XV, 333, 334, 545. Mastzellen, 24. Mathevvs (Donald), 441. Mallhiola annua, 315. Matula (F.), 462. Maturation, 33, 48. Matrl'CHOT (L.), 381. Matsloka (Z). 193. Matzdorff, 429. Maudsley, 518. Maupas, 138, 15<). Maupassant, 520. Maurel (E.), 176. 251, 281. Maurel, 430, Mauriac (P.), 190. Malry, xxxvi. Mawas, 24, 469. Maxillaires (greffe des), 119. Maximow, 14, 275. Maxwell, 490, 509, 510. Mayeda (K.), 199. Mayer (André), \iii, 3, 64, 174. 175. 176. 242, 287. Mayer (Paul), 181, 184. Mayer (S.), 270. Mayer, 315, Mayer, 260. Maze (P.), 30, 229. Me Callum, 199. Me Clendon (J. F.), xiii. 29. Mo Dermott, 289. Me Dougall (W.), 479. Me Graw, .3.36. Me INTOSH (J.), 447. Me Lean (R. C), XVII, 37. Mead (Cyrus D.), 529. Mécanisme. 545, 546, 550. Médecine, 518. Médiums, 538. Médiumniques (phénomènes), 509, 510. Meeh, 256. Meek (W. F.), 32, 433, 465. Megachile bombycina, 388. Mégachiro|itères, 431. Megusar, 92, 108. Meijere (J. G. H. DE), 345. Meiklejoun (Miss F.). 458. .Mcioneclique (courbe), 218. Méiotique (division), 35. Mélaïnine, 293. Mélancolie, 266. Mélanines, 291, 293. Mélanisme, 102, 389, 403. Mélanophores, 292, Melila-a, 292. Mellanry (J.), 202. Mellet (R.). 216. Membrane de fécondation, xiv,' 59. 62. 70, 71. — cellulaire, 28, 72. Membres, 149. — (anomalies des), 359. Mémoire, 512 et suiv., 537. — associative, 527. — des formes, 513. — locale, 512, 513. — logique, 515. — sensorielle, 527. — visuelle, 512. Menard (P. J.), 91, 325. Mendel (L. B.), 132, 177, 190, 247, 248. Meîvdel (lois de), 347, .349. 350, 359, .360. Mendélienne (variation), 343. Mendélisme, xv, 350. Menegaux (A.1, 153. 419. Menidia, 370. Méningite, 227. MénopaOse, 266. Alcnsonge, 533, 5.34, Menlha Pulegium, 436. Men'Zies (J. A.), 281. Mercier (L.), 432. Merismopedin elegans, 22. Mésectique (courbe), 218, Mésembryanthémacées, 416. MES>iiL (F.), 426. MespUus gei-manica, 120. Messerli (Fr.), 331. Messerschmidt (Th.), 326. Mélaboline, 277. Métabolisme, 112, 113, 137, 140, 153, 177, 241, 242, 253, 254, 312. 313. Voir aussi Nutrition et Composition chimique des substances de l'organisme. Métacarpiens, 431, Métachromatine, 22, 23. Métachromatiques (corpuscules), 1, 3, 24. Metalmkow (M. s.), 409. Métaniorphose,31.li4.14l et suiv,, 267, 269, 270. 574 TAHLE ANALYTIQUE. Mi'laliusiens, ftM. Mvlairopes ineifs), Uh'i. Mi'laux i-oll(>ïd;uix, 317. Mktciimkoff (E.). \iv, 142, 152, 2."56, 323. M('lhylf;;ilactosi. 54. Mexique, ^120. Meyer (A.), 1^1. Meyer (Arthur), 120. Meyer (Arthur William). 91. 277. Meyer (de), 284. Meyer (F.), xvii. 120. Meyer (H.), 177. meyer (G. M.). 193. Meyer (N. Th.). 78. MEz (C), XIX. 435. Mezie (A.), 328. Miastor americana, 'lO, 'il. MiCHAEi.is, XV, 198. 208. MICHAÏLESCO (C. N.), 241. MicHAiiD (G.l, 2lth, 293. Michaux, U0&. MICHOTTE, W6, 526. Microbes, 2'i6, 298, 299. — (acliou des), 323 et suiv. — invisibles, 325. — nitrifiants, 399. Microbiennes (associations), 323. Microchiroptères, 431. Microchroniosonies, 50. Micrococcus cyaneus, 32^1. — à tournesol, 32.'i. Micronucleus, 75, 76. Microorganismes, 311, 312. Microsonies, 10, 20, 22. Mkroslomum, '422. Microzymas, 552. MlÈGE (M.), 300. MiESCIIEU, 2'l. Migrations, 419. Milans, 419. Miles (W. R.), 499, 503. Milieu (action du). UU, 43'!, 550. MiLL (J. Stuart), 532. Mimétisme, xv, 418, 427 et suiv., 544. Mimosa p)u(ica, 333. Mhnulus mœchalus, 315. MINCHIN (E. A.), 25. MiNGAZZIM, 116. MlRAMO.ND DE LAROQliETTE, 251, 287. MlSLAWSKI (N.), 13, 463. MiTCHELL (Claude W.), 354, 482. MiTCHEEL (Dav.), 496. Milochondries, vvi, xvii, 1, 3, 4, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 28, 50, 51, 64, 87, 104. 279, 289, 294, 469. Milokinétisme, 32. Mitose, voir Division directe. Mitoses pluripolaires, .369. Mittelsliick, 54. Mnème, 459. MocHi/.i Kl, 189. Moelle l'piniére, 453, 't62, 464, 465. MoENKim s, .'569. Moisissiiies, 244. 413. Moitié {\.), 142. \loi,U()VA\ (J.). 30. Molécule, 283. MoLlscil (H.). \Mii. 102. 288. MoLi.IEU, 275. Mollossides, 408. Mollusques, 197, 300; voir aussi aux noms d'espèces. MoMosE (G.), 189. -Monisme. 485. Monocotylédones (origine desl, .^96. Monoculaire (vision), 502. Alonoplectocontes. 405. Monstres doubles, ll)«. Monstrillides. 426. Mont Blanc, 302. MooRE (B.), XVIII, 255, 546. MOORE (11. Th.), 497. MooRE, .306. MoRAX (V.), 272, 320. MoREAU (F.), 3, 4, 166. MoREAi' (M'"' I, xvil. 4. 52. 146. Morgan (T. II.) xv, 62, 123, 132. 346, 347, 351,358, 371, 384. MoRiNE (David), 331. Morphine, 307, 308. Morphogénétiques (substances), 264, 265. Morris (Margaret), 60, 346. Morris, 198. MORSE (M.). 267. Mort, XIV, 29. 76, 150 et suiv.. 253. Mortalité, 155. MoRTON Prince, xxxvi. MOSELLI (D.), XVI, 449. Mostrilla helgolandica, 426. MoTTiER (D.), xvn, 30. MOTTHAM (J. C), XVI. 411. MOTTRAM (V. H.), 204. Mouches, 326. Moi'RGLE (R.), 538. Mousses, 288, 414, 416. MoiTiER (A.), 230, 258. Mouton, 140. Mouvement, 495. Mouvements, xix, 514 et suiv. — (production de), 284 et suiv. — (sensation des). 493, 't94. Mrasek (AL), 114. Mucov rliizopodifonnis, 317. — stolonifer, 317, MiDGE (G. p.), 368. Mue, 92, 215. MiJlILMANN (M.), 27, 166. Muiaria, 402. Muigone, 402. Miller (E.), 2.3. MÛLLER (G. E.), 511. 512, 513. Miller (Herbert Constantin). 110, 424. Miller (llermann J.). 352, 384. 407, 408. MULLER, 524. MULSOW. 128. Mlnk (M.), 390. MUN>, 542. Muqueuse intestinale, 264, 265. Mus decumanu.1, 55. TABLE ANALYTIQUE. 575 Mus norvrgicus, 336, 383. — rai tus, 383. Musa, 98. Muscinées, 'i3,"). Muscle, 15, 178, H)'i, 197, S'iO. Muscle 264, 265, 270, 271. 'i32, 463. Musculaire (contractioui, 15. — (mouvement), 86. — (régénération), 142. — (rytlimel, 28,î. — (travail), 28'i, 285. Musculaires (colonnet'es), 16. — (fibres), 14. 15. 16, 271. 285. 548. Mutation, 114. 360, 373, 374. 375, 382, 383, 384. 392, 401, 403, 404, 405 et suiv.. 41(1. — oscillante, 413. Mutations, 99. 352, 356, 393. Mycétomes, 289. Myéline, xvi, 4.53, 460. Myelois cribrella, 416, 543. Myélotropes (nerfs), 454. MYERS (C. S.), 447, 498. Myers (S.\ 514. Myers, 497. Myoblastes, 14, 15. Myocytes, 271. xMyofi'brilles. 15. Myogénoblastes, 270, 271. Myogène (théorie), 256, 458. Myoïdes, 270, 271. Myométriale (glande), 264, Myouécrophages, 341. Myophages, 340. Myristique (acide), 278. Mysidés, 476. Mythes, 525. Mylilus edulis, 426. Myxomycètes, 435. Nabour, 343. Nabours, 404. Nagamachi (H.), XVI, 329. Nageotte (J.), XVI, 460. Najas major, xvii. 23. Nanisme, 388. Narcissisme, XXVII. Narcose, 306, 307, 328, 459, 462. Narcotiques (action des), 205, 206, 254. Nassa mutabilis, 115. Nation, 524. Naucoris cimicoides, 50. Nawaschin, 23, 52. Necturus. 153. Neeff (F.), 82. Néflier de Bronvaux. voir Cratœfjomespilus. Neiges (flore des), 294. Neilso\ Jones (M. A.), xviii. 293. Nègres, 403. Negri, 10. Nématodes, 296, 300. Némertiens, 108, 429. Nemiloff, 449. Neurotoxique (substance), 327. JSeobeckia aquatica, 391. Néo-mendélisme, 101. Néoplasmas, 119. Néoténie. 127. yeplirolepsis davaUioides, 319. — exatlaUi, 319. Nereis, 57, 104. Nerfs, xvi. 453 et sniv., 551. — ci''pliali(iues, XVI, 454 et suiv. — (développement des), xvi, 454 et suiv. Neubaler, 177, 191. Neiberg, 193, 204. NElMANN (E.). 275. Neurasthénie, xxvi, 266. Neuratrepsie, 451. Neuroblastes, 455, 456. N'eurocytes, 458. Neurofibrilles, 449, 450, 451, 453. Neurogène (théorie), 256, 458. Neurone, 455, 548. Neuronophagie, 151, 451, 452. Neurolerus lenticularis, 136. Neuville (Henri), 261. Nedwirtii (M.), 400. Névroglie, 450, 451, 453. Névrose d'angoisse, xxvi. — d'obsession, xxvii. Névroses, xxvi et suiv., .509. — viscérales, xxvii. Nevvman (H. H.), 369. NicoLLE (Charlesi, 326. NiCLOUX (M.), 260. Nicotine, 216. — (action de la), 273. NlE>BUUG (W.), XVII, 66. NiLSSON (Hjalmar), 346. Nilsson-Ehle (H.), xviii, 358, 361, 372, 37.3. yipliaraus, 402. — Aquilex, 432,433. Xilri(iue (acide), 306. Nitrites, 215. NOACK (K.), 336, 337. Noctuïdes, 50. NoiCA, 461. Nombre (estimation du), 519. — (perception du), 503. Norvège, 441. Notonecta, 104. NOWIKOFF, 88. Noyau, 6, 8, 9, 19 et suiv., 105, 131, 152,-258, '450, 54î; voir aussi Cellule. — (rôle du), 54. Nucléase, 23, 24. Nucléate de soude. 200. Nucléine, 27, 28, 152. Nucléines, 243. Nucléinique (acide), 81, 201. Nucléique (acide), 24, 209. Nucléole, 6, 19, 20. Nucléo-plasmatique (rapport), 433. Nucléoprotéides, 205, 206. Nucléosides, 244. Nucléotides, 209. NiSBALM (Josef), 108, 117. NUSSBAUM (M.), 45, 46. Nutrition, 2.38 et suiv. Nutritives (substances), 263. Nycteris, 408. i\yctimene, 408. Nymphalinés, 427. Nympliea alba, 288. I\'ytnpliiius ouveaensis, 437. 576 TABLE ANALYTIQUE. Ocelles, 11(>, 2',)2. Ocii, 510. Octopus vulgavis, 257, 'il8. Odiek (Ch.), 482. O'DoNoGi'E (Cliiis. H.), 274. Odostomia pallida, 'i26. — rissoides, 'i26. OEhl, 17. œil, 386, 'i69, 470. — (anomalius de 1"). 105, 106. — (dévelo|ipement de 1'), 95. Œlze F.W.), XIV, 25. 26. ()l';nocyles, xix, 31. œnotliera, xix, 293, 375, 399, 415. — biennis, 373. 374, .392, 406. — biennis cruciala. .392. — biennis-lala, 406. — biennis naneltit, 392. — biennis semi-gigas, 392. — l'rtinciscana, 373. — gifjas, 373. — grandi flora, 373. — Lamarckiana, 374, 392, 406, — la ta, 374, 406. — jiii/ncflïa, 373, 374, — nanella, 374. — rubricalyx, 373, 374. — rubîtnervis. 373, 374. — semito/a, 374, 406. — ovata, 379. Œs, 23. OESER (R,), 199, OEuf, 21, 29. Œufs géants, 362, 363, 364, 365. Ogata (M.), 199. Ogawa (S. , 151, 312, Oie, 278. Oiseaux, 278, 286, 306, 405, 426, 437. 440, 449. Voir aussi aux noms d'espèces. — (alimentation des), 388. — (chanl des), 420. — (couleurs des), 290, 291, 411, 419. — (distribution des), 440, 443. — (glandes sexuelles des), 43, 44, 45, 48, 90. — (intelligence des), 542, — marins, 387, — (migration des), 419. — (organes des sens des), 470. — (psychologie des), 542, 543, Oléine, 279, Oléique (acide), 278, Olfactifs (organes), '•70, Olfaction, 470, 473, Olpidiuni, 436, Onagrariées, 415. Onanisme, xxvi, Onirisme alcoolique, 528. Onoclea sensibilis, 318. Ontogenèse, 80 et suiv., 355. — (facteurs de 1'), 94 et suiv. Onychoéléidine, 18. Oocytes, voir Ovocytes. Oosome, 83. Opliioglossum pendulum, 401. Opitz (Hans), 322. Opothérapie, 265. Oi'PEi. (A.), 151, 154. OPPEL, 86, OPI'EMIEIMER (M.), 184. 211, Optimisme. 533. Opuntia ficus, 314. Or colloïdal, 317, Orchidées, 416. Orcliis Morio, 403, Oreille, 470. Organes des sens, 432. 468 et suiv. — — (physiologie des), 471 et suiv, — — (structure des), 468 et suiv, — reproducteurs, 331, Orientation, 3.33,334, ,3.35. 467, 472, 473, 474,475, 476, 533. Ornithorhynque, 407. OtiR (J. B.),xv, 243. 277. Orteils, 431, Orthagoriscus, 449, — jno/a, 88, Orthogénèse, 101, .384 et suiv. Orthoptères, 413, 444. Ortolans, 419. Oryctéropes, 96. Oryctes, 469. Os, 88, 215, .381, 431. OSBORNE (Th. 13.), 91, 92, 247, 248. OSCHMANX (Albert). XIII, 19, 40, OSEKI (S.), 248, 249. Osmia cornu ta, 388. — 7'ufu, 388. Osmose, 238, 262; voir aussi Pression osmo- tique. OsowsKi (Hirsz-Elia), 151, Osseux (tissu), 11, 264, Ossification, 431. OssiPS-LoiRiÉ, 527. OSTENFELD, 385. Oslenfeldiella Diplantherœ, 385. Ostéoblastes, 12, 88. Ostéoclastes, 548. Ostéoïde (substance), 88. OSTERHOUT (W. J. V,), XIII, XVII, 28, 151. Ostracodes. 300, Ostrea edulis, 442. OSTWALD, 91. Otis (Ch. Herbert). 302. Oubli, 480, 482, 513, Ouïe (organes de 1'), 386, Ovaire, 43, 125, 266, 275. Ovaires, 329, OVERTON, xui, 29, Oviducte, 54,* 55, Ovocytes, 19, 42, 47. Ovogénèse, 8, 19, 40, 41, 42, 45, 46, 47 et suiv, Ovogonies (fusion des), 363, Oxalique (acide), 196, 243, 306, Oxalis corniculata, 293, Oxalurie, 222. OXNER (Mieczislaw), 108, 117. Oxophthalmie, 319. Oxybutyrique (acide), 195, 196, 197, Oxychromatine, 28, 131, Oxydases, 25. 201, 205, 206, 207, 237, 308. Oxydation, 25, 26, 27, .308,312, .313,316,462: voir aussi Loeb (J.). Oxyde de carbone, 260. Oxydones, 30, 206, 289. TABLE ANALYTIQUE. 577 Oxygène, 2, 26, 107. 218. 312, .SIO, 290, 'i'42, ?i59, /i(i5, 5Ô0. — (dclion di' 1';, 284, 310. Ox\iili(''n\ ll:icli(iiii' (iicidc), 192. Ox\ pileux l|)yriivi(iiu' (ackle), 192. OxyiliyiKnit's. 429. Oxijurus Hilgerti,ù6. Ozonisatiou, 319. Paal (Arpad), 337. Pacciuom, 87. Pachycordyle fusca, 42'i. Packard (Charles). 104. Pagmez (Ph.), 258, 332. Pain, 248, 249. Palœino)i, 429, 475, 476. Pattavicinia, 424. Palmine, 250. Palmiline, 279. Palniiti((ue (acide), 278. Panacliure, 290, 356, 357, 384. Pancréas, 202, 204, 262, 264, 273, 277, .308, 389. Pancn-alrctoniie, 277. Paucréalifiue (sécrétion), 276, 277. — (suc), 202, 203. Pandion, 440. Pangénèse, 354. Pangolins, 96. Panicum, 339. — varieyalum, 300. Pa>SE, 386. Pansi'xualisme, x.vii, \x\ii, 529; voir aussi FREtD. Panspprmie, 546. Pa\tam;lli (E.), 239. Pantel, 50. Papin (L.), 18. Papillome, 154. Papillons (coloration des), 291, 292. — (iiérédilé chez les), 375. Pai-acmt)-otus liridus, voir Strongyl. litndus. Paraldéhydc, 307. Paralysie, 459. Paraina'cium, 155, 330. — aurriia. 156. — caudallun, 157. Paramécies, 75, 312. Paranoia, xxvm. Parauucléine, 258. Parapolytoma satura, 25. Parasites (action des), 259. Parasitisme, 84, 222, 236, 425 et suiv., 432. Paralhyroïdeclomie, 274. Parathyroïdes (glandes), 215, 269, 268, 330. Pareckimis microtuberculatus, 83. Pat'elettix,UO'\. Parhormones, 263, 265. Pariétales, 435. Paris (P.), 278, 418. 419. Parker (G. 11. . 134, 286, 431, 522. Parmelli (M.), 545. Parnas, \iv, 178 181. Parole (centres de la), 466. Parotide, 463. Parthénogenèse, xui, 69 et suiv., 128, 1.36, 137, 138, 143, 144, 145, 156, 354, 360, .363, 364, 378. l'année biologique, XIX. 1914. Paiihénogénèso arlilicielle, 58, 59, 01, 70 et suiv., .305. .366. — rudimentaire, 74. Pas.sri-imi cyanca. 290. Patai (Joseph August), 233, 324. Paton, 195. Patrick (G.), 534. Patten (Bradley M.), 334. Pattersox, 313. Paulesco ^N. C), 187. Pailhaiv (Fr.), xxxvi 482. Pavlov, 522, 537. 538, 463. Pawel (E.), 307. Payerne, .331. Pear (T. H.), 482. Pearl (R.), 126, 135, 346, 362, 381, 383, .384. Peau, 197. — (couleur de la), 350. PEClISTEl^ (H.), 208. Pecten, 426. — irradians, 194. Pectinaria, 429. Pedaschenko (D.), 457. Pcdiculus, 432. Pédologie, 530. Peirce(G. J.), 288, 289. Pekelharing, 203. Pélagique (vie), 385, 476. Pclargonium tonale, 374. Pelobates, xiv, 84. Pélories, 108. Pelseneer (P.). 426. Peltigera, 38. — canina, 289. Peltogaster, 378. Penieus, 474, 475, 476. Peniciliiim. 338. — biforme, 213. » — glaucum, 212. — liUeum, 317. — rariabile, 390. Pensa (A.), xviii, 13. 270, 294. Pentamorphisme, 144. Pcntite, 259. Pcntoses, 259. PeperonMa, 49. Pepsine, 206, 207. Peptides, 260. Peptone, 188. Peplones, 246, 259, 276. « Perceptif », xxi. Poidrix grise, 418. Perez (J.), 135, 407. Perhydridase, 201. Périblème, 93. Périectoderme, 86. Periophtlialmus, 386. Peritrachéales (cellules), 31. Perlés (organes), 430. Perméabilité, xiii, xvii, 28, 29. 71, 72. 152, 238, 259. 290. Peronospora, 338. Peroxydases, 27. 201, 207, 289, Peroxyde d'hydrogène, 200. Perret (G.), 482. Perriraz (J.), XIX, 120, 127, 361. Perroncito, 12, 13. 578 TABLE AXALÏTlgl E. Pei'scvi'-ration. r)20. Personnalité. Ô16. PcsanliMir (aclion de la;, 9.">, .'!39, 'i".'). PESCIIKCK (K.). 253. Peste ^. — marinus. 19'i. PETRONE (A.), 258. Petry (Loren C). 401. Pétunia mulli/lorn hiihridu, 315. — iiyctagini/Iord. UU). — viuUicea, hlO . Peur, 487, 509, 5.'i3. Peyrega (E.,;. 238. Peyron, 269. Pezard (A.), 139. Pfeifer (B.), 467. PflÏGER, 129. 130. 133. 134, 241. 2'i3. Phagocytes, l'i2. Phagoeytose. 116. 152. 267, 3i0, 451. Phallusia. 63. Plianérosames. 243. Plianiroiitéricles. 444. Pliasi'Olus mulfiflorus. 397. — vulyaris. 155. Pliasnu'S, 378. Plufsniides. 413, 417. Phellogène. 280. Phénolase. 201. 210. « Phénoménines ", .350. PlK'nylènediaminoxydone, 206. Phéiiylhyilrazine. 198. Phéiiylsulfates. 364. Philippe (J.). \ix, 494. Philodendron peviusum, 416. Pldlodniti. 294. Phillips John C), 346. 384. PHISALIX (M.), XV, 328. Phlogophora, 469. Phlorlilzine. 177. 181, 185, 186. Phobies, \xvil, 5,33. Phosphates. 194. Phosphore, 177, 178, 215. 267. 320. — lipoïdique, 287. 320. Phosphorescence, 283. 289, 290. Phosphori(iue (acide), 306. Phosphure de ziuc, 321. Pliotinua pyraliti, 289. Photociuèse. 335. Photosynlhèse. wii. 215, 223, 2.36. Photolaclismc, \oir Pliolotropismc. Phoiotropi>mi'. 3.r2, 333, 472. 474. Plio.rinus lœvis, 471. Pltroiiima. 476. Plujcomijces nitens, 336. Phylloxéra pervaslalrix, 425. Phylogi-nie, 84. 396. 430 et suiv. Phytopathologie. 319. Picea. 142. 143, — excelsa. 144. — orienldlis. 143. 144. PiCK (L.), 124. PiCKETT (K. L. . 394. PlCTET (Arnold,, 142, 291. 338, 417. PlÉRANTOM, 289. Pieris rap:c. 417. PlÉRON (II. .418, 429. 461. 482, 493, 541. PlEHRET, 449. l'ies-grièches. 419. l'iETTHE Maurice , 259. 293. IMy-eon. 277. 278. Pigeons liérédilé chez les, ;$.')9. 367. Pigni.nl. 115, 323. 324, 356, .357, 359. 373, 421 453. Pigmenlaires (cellules), 116. Pignienls, 228. 2.S3. 256. 290 n >uiv. PiGNOT (J.), 151. Pilobolus. wiii, 338. Pilocarpine. 269. 308. PiNCLSSllO> (L.;, 201. Pinéale (glande), 148, 450, 451. Pineus. 143. Pinus, 142. — sylvestris. 288. PiROTTA (R.!, 356. Pirus, 288. Piscivore (régime'. 388. PiSSEMSKI (S. A.). 301, Pisuin. 361. — .•ialiviiiii. 155. Pitehou provençal, 387. l'ITlM. 315. Pitres, xxxvi. Pituitaire (glande), voir Hypophyse. Pituitriiie. 224, 266, 267, 269. Placenta. 96. 264. Placodes, 455. Plaisir, 487. Planaires. 116, 300. P 1(1110 i-ia alpina, 433. — iinoplithahna, 114. — dorotocephala, 112. 153, 253, 254. Plancton, 442. Plunema, 428. Planorpa alpina, 433. Plaquettes sanguines, 258, — (extrait de) 332, Plasma gerniinatif, 41. Plasmodesmes, 457. Plasmodiophoracécs, 385, 435. Plasmolyse. 28, 318. Plasmo-nucléaire (rapport), 548, Piasiides, 13, 14. Plastine. 28. Plastochondries, 10. Plaslocontes, 11. Plastokontes, voir Plastocoates. Plaslosomes. 10. 53, 54, 469. Plate (F.). 255, 305. Plateau. 452. Platine colloïdal. 317. Platt, 88. Pldtypœcilius macnlalus, 368, 369. Plati/psjjlla Cas loris, 426, Pléûnecli(iue (courbe), 218. Pleospara infectoria, .398. — herbnrum, 398. Plérome, 93. Pleuronectes, 386. l'Icurolus oslrculHs, 288. Plumes, 290, 291, 408, Pneumocoque, 325. TABLE ANALYTIQUE. 579 Podoplirya CoUini, 421. Podophylline, 315. Podostemaceae, 403. Poi' (Edgar), 509. Pœcilogonie paedogénésique, 78. Poésie, 520. POFFENBERGER (A. T.), 495. PoGONOwsKA (Irena), 232. POHL (J.), WIU, 339. Poids du corps, 147, 148, 135, 261, 272, 288, 306, .353, 529. Poikilocliymes, 287. Poikilotliermes, 197, 287. Poils (coloration des), 300. — (phylogénie des), 430. Poisons (action des), 310, 311. Poissons, 331, 386; voir aussi aux noms d'es- pèces. — (digestion chez les), 232. — électri<[ues, 283. — (forme des), 387. Polaritt'. 112. POLICAKD (A.), 13. POLIMAMI (O.), 241. POLL, 124, 369. POLLAK, 470. Pollen, .375. Polycyclie, 145. Polydactylie, 350, 548. Polydipsie, 280, 281. Polyèdres (maladie à), 421. Polyenibryonie, 128. Polyhybrides, .367. Polijkrikos, 422. Polymorphisme, .354. 391. — ergatogénique, 122 et suiv.. 127. — niétagénique, 141 et suiv. — ijL'cogénique, 392 et suiv. Polymyélie, 106, 107. Poly(Bstrie, 275. Polyomyélite, 151. Polypharyngie, 114. Polypodium varcinifolium, 416. Polyspcrmie, 55, 59. Polysligina rubruni. wii, 66. Polfistomuni inteijerrimuin, 33. Pohitrkhum, 288. Polyurie, 280, 281. 467. Pomme, 120. Pomme de terre, 400. Po\OMAREW (A. P.), 19. Po^7.o (M.), 465. PopoFF (N.), 468. POPOFF, 32, 76. POPOVICI-BOZNOSANU (A.), 388. POPPELBAIM (Hermann), 375, 377. Poputus Iremula, 14. PORAK iR.), 272. Porc, 356, 426. — (coloration du), 343. — (hermaphroditisme chez le), 125. Porte (A.), 194. Porter (J. P.), 522. Potence, 115, 116, 117. Potentiel électrique, 6. POLXUET, 88. Poule domesti(iue, 431. Poule, 270, 278. — (développement du), 101, 102, 105. — (fécondité de la), 383. — (glande génitale du), 90. — (greffe chez la), 119. — (hérédité chez le), 367. — (.hyperdactylie chez le), 359. — (œufs de), 103, 384. — (origine du sang chez le), 89. Poulpe, 402, 543. Pouls, 488. PovLToN (E. B.), XV, 127, 401, 427,428. POLLTON (E. M.), 424. Poumons, 389. Poi:rrf,T, 406. PowEus (J. H.), 354. POYER (G. p.), 482. POZERSKl (E.), 213, 214. Préadaptation, 101. Précartilage, 87. Précipitine, 322. « Préconscient », xxi. Préformation, 117. Prell (Heinrieh), 140. Prenait, 11, 34, 449. Préspermatogéuèse, 52. Pression artérielle, 268, 269. — atmosphérique, 103, 261, 302. — osmotique faction de lai, 113, nu, 128. — sanguine, 273, 286, 466. Preiss (A.), xi\, 435. Preusse (Otto), 322. Prbnula Keivensis, 433. Prince (A. L.), xv, 177. Principe vital, 545. Pringsueim (E. C), 149, 317. Probabilités (calcul des), 488 et suiv. Prochnow (Oscar), 101. Produits sexuels, xiv, 38 et suiv., 40 et suiv. — — (développement des), 129, 130. — — (maturation des), xvii, 52 et suiv., 129. — — (origine embryogénique des), 40 et suiv., 131, 142. — — (structure des produits mûrs), 53 et suiv. Proferments, 283. Progamie, 66. Prokératiue, 18. Proline, 194. Propanolal, 212. Propigment, 113. Propioniiiue (acide), 189. Proportions, 91. Propylglucoside, 209. Pfosthecitrus vittatus, 33. Proléiques (substances), xv, 242, 243 et suiv., 314. Voir aussi Albuminoïdes. Protéoses, 239, 360. Protéolropes (nerfs), 454. Proleus, 323. Prolexoiilasma. 8. Protoaibumose, 259. Protococcus viridis, 425. Protomères, 547. Protoplasma, 547 Protozoaires, 9, 7 , 76 : voir aussi aux noms d'espèces. 580 Pruims Lauro-ceraius, 280. Pruril généralisé, xxvii. PKZiiiUVM (lU.ns . 82, 92, 545. Pseudiirnra. 'i28. Pseudodoria f;;iV. _ morbide, xx. 526 et suiv. _ ; objet de la), U»b, /.86. _ religieuse, xx, 523. Psychologique (n.écanisme). voir Psychoana ivse. Psvchologisme, '.92. Psychonévroses, xxM, xxxv. Psvchoses, 528. _ liallucinatoires, a28. Pteris cretica, 318- _ sei-rulata, 300. Pterodina chjpeala, 296. Puberté, .51, 52, 90. Puccinia malvacearum, xMii, 33», 34-, poarum, 338. PiGUSl (M.), 356. PULLÉ (F.), 541. JS:m 201,219, 251,281, 282. Purpui-ine, 93. PYCUOFT, 522. Pyosalpynx, 55. Pyridine, 199. Pyrimidines, 210. Pyrociidonia IVinIderi, 118. Pyrophore, 289. Pyrosomes, 289. Pyruvique(acide), 181, 189, 193. TABLE ANALYTIQUE. Quercus robur, '437. QUÉTELET, ^88, ^91. Quinoïdcs, 82. Quinol, 191. . , ,ai Quiuol-pyruvique ^vlT(;ll K. N), 193. Rabi(iue (virus), 325, 328. Races (;éosrai)hiques, 356. _ pli>siiil()si<|ues, l'.S. Racufohd. 202. Raciimanonv a.). 451. Racines, .339. RA(;oviTZi F,. G.). 437. Radioactifs (rorps), 283. Radiopathic, 101. Radium (action du), xiv, 102, lOU, 319. .581. Rage expérimentale, .328. Rahn (Cari), 492. RAIZISS (A. M.), 260. RAiziss (G. W.), 260. Rajeunissement, 155. lo6, 157. RaMA> (G.), 232. lUtna, 85, 366. _ escnlmta. 133, 131, 309, 3oa. _ fusca, 71. _ palushns, 355. — pipiens, 336. _ si//«a(ifrt, 336, 355. _ lemporaria, 129 et suiv., 1.2, 2o2, 269. Ranales, ^.35. RANG (H.), 187, 193. Ranvier, 17. Rapaces. 119. Raphanistrum. 136. Raphanus, 136. _ salivus, 300, 311, .516. Rat, 331. _ (greffe chez le), 118. Rate, 261, 277, 351, 355. Rathery (Fr.). 3, 242. Rats, 118, 356, 383, 381, 113. Ravin (Paul, xvni, 243. Rawson (Colonel H. E.l. 297. RAY (W.), 261. Rayonnement solaire, 288. Ravons cathodiques, 283. ■__ ultra-violets, voir Lllra-violets. Rayons X, 102, 103, 283, 309. _ (action des\ 381. Réaction (temps de). 522. REANEY (M. J.), 519. RÉCHEDE (J. V.), 482. Récitation. 511. Réclames, 515. Recroisement, 367. Rectangles (perception des), 501, o02. Réductase, 201. Réduction, 25, 26, 27, 237. _ chromatique, 116. X oir aussi Pro- duits sexuels. Réduction (dégénérescence), 113. REESE (A. M.). 99. Rétlexe plantaire, 161. _ roiulieu, 161. Rénexes, 161, 162, 527. — absolus. 537. _ conditionnels, 5.36 et suiv. _ inconditionnels, 537. _ (localisations des), 161. . Refoulement ., xxiii; voir aussi Psycho- aualvse. REGAMEY (R.), 232. TABLE ANALYTIQUE. 581 Regaud, 52. Regen (Joliana\ 472, 473. Régénération, l.i. 109 et suiv.. 271, .SH, 319. RÉGIS (E.), XXI et suiv., 483. 509. Regn'ault (F.), 167. Regxault (Jules), 134. Regmer (G.). 302. Régression, 116. Régulation, bUd. — tiiermique, 287, ^167. Rein, 15^, 193. 273, 281, .389. Reinbach (M.), 307. Rei.nke (Edwin E.), 49, 53. Reinke (J.), 545. Reins, 264. Rejuvénescence, xiv, 75. Relief (vision du), 502. Reliques (espèces), W2. 43.3. Réminiscence, 513, 514, 515. Rémoise (région), 439. Rénale (sécrétion), 199,272, 280, 281, .332. RENAIT, 13. RENiNER (O.), 374. Renon (L.), 310. Repos, 506. 511. Représentations, 507, 508. Reproduction asexuée, voir Asexuelle. — (formes de), 544. Reptiles, 109, 449; voir aussi aux noms d'es- pèces. — (cellules sexuelles des), 45. République Argentine, 421. Eeseda odarata, 315. Résistance électrique, 28. Respiration, 115, 140, 206. 238 et suiv., 269, 387, 510, 533. 534. — accessoire, 206. — principale, 206. Respiratoires (mouvements), 238. Réticulaire (appareil), 448. Rétine, 95, 111, 189, 469, 501. Retterer (Ed.). 13, 140, 258. Rettger (Léo P.), 249. Retzius (G.), 8, 10, 52, 448, 470. Reiter (O. M.), 483. Reuter, 126. Réversion, 359. Rêves, xxviii, wix, 507, 527. Bliabdilis abei-rans, 136. RhabdosUjla harpatici, 296. Rhéobase, 460. Rhéotropisme, 340. Rhiiioclietus jubatus, 437. Blïinoloplius, 408. Rliipsalis, 416. Rhizocéphales. 426. Rhizoïdes, 317. Rhodomélacées, 401. Rhodostetliia rosea, 444. Rhodoxanthine, 228. Bhopalocnemis plialloides, 77. Rhubarbe, 315. RlBOT (Th.), XIX, XXXXI, 485. 494, 508, 532. Ricciocarpus natan.s, 36. Richards (A. E.), 209. Ricliardsonia Braziliensis, xviii. 303. RlCHET iCh.), 300. 311. 312, 321. 509, 527. RiCHET (Ch. fils , 310. Ricin (grains de), 212. Ricinus cnmmunis, 392. RiESS, 177. RlESSER (O.), 195. RiGG (G. B.), 297. RUNBERK (VAN), 468. Rincer (A. J.). xiv, 179, 182. 184, 185. 190, 2'il, 245. 260. Rioi 1ER, 10. Hisser (Jonathan), 473. Riz, 250, RoAF (H. E.), 147. ROBERTSON (T. Brailsford), 81, 91. Robin, 88. Rnbinia, 288. ROBINSON (W.), XVIII. 338. Roder (Ferdinand), 546. RoHMANN (F.), 248. ROELAND (C), 355. Rolland (Ch.), 198. RuMER, 430. RiJNTGEN (rayons de), voir Rayons X. Romanes, 485. RoMEiS (Benno), 1.3, 64, 110, 233. ROMIEU, 64. RoNA (P.), 151, 188, 198, 202, 314. RONCATO (A.). 148. Rongeurs, 279. RoNZOLl, 482. Root (F. M.i, 421. Rosacées, 437. Roscoff, 439. Rose (G.), 512. Rose tremiére, 222. Rosé (Edmond), 233. ROSENBLATT (M.), 208. 209. ROSENFELD, 180. ROSENHEIM, 203, 313. RoSENTHAL (Eugeu), 233. 324. ROSS [Vel. Br.), XX, 493. ROTHERT (Wladislaw), 293. RoTHY (Karl), 389. Rotiféres, 295, 300, 442. 443. ROIBITSCHEK (Rudolf , 241. ROUDSKY (D.), 82. Rouge-gorge, 542. Rouille, 222, 427. — de blé, 404. Roule iLouis), 442. ROUSELLE (A.), 312. RolssY (G.). 269, 280, 467. RorZAUD, 187, 260. RUBASCHKIN, 44, 45, 131. Rubérylhrine, 93. Rubus, XIX, 374, 375. — acuminalus, 375. — cœsilts, .374, 375. — corijlifolius, 375. — loinentosus, 375. — polyanthemus, 375. — Ihijrsantus, 375. — vestitus, 375. RtCK.Micii (C. A.). 483. RiXKERT, 33. RiDiGER VON Roques (K.), 201. Rudinger, 273, 274. RUFFINI, 86, 87. PïUminants, 253. 5S' ') TA15LE ANAI.Y'I'IQUE. Ut NNSTRilM (.1. . 5. 83. r.issix (\V. , 151. n>lliine, xn. 72. 7.'5. — sons . SdbrIIdria, <>2. 70. Sdctharowijrcs apicutatus. 'lO'i. SaccIiJirosc." 202. 238, 250, 251, 28'i, ;U.'$. San-uline, l.'$7. 378. Sachs. 2'i. .Vi^i. Saugkr, 50 'i. Sadisme, \xvii. Sagitta. 'il. Sajjiltaria sagiUil'olia, 215. Saignée (action de la), 260. SA1MI()>T. 'i3, 131. Saint-Quenlin. 419. Sakai (S.), 198. Salamnncb-a maculosa, 141. Sahuiiandi-o. 328. Sai.kn, 124, 125, 126. Salinité, 295, 296, .306, -'i'4l. Salivaire 'glandel, 27S. Salivation, 537. — psychique, 463. Salkind, 271. Salive. 208. Salzmanx (M.), 380. Sanctis Tullio DK), 219. 463. Sa^eyosiii s.). 233. Sanford (Ed. C.;. 538. StXFORD (F.), 234. Saug, 187, 188, 190, 193, 194. 196. 197. 201. 202, 241. 242. 256. 257, 258 et suiv., 262. 264, 267, 269, 302, 306, 307, .330. — (coagulaiiilité du), 264. — (coagulation du), 259, 306, 327. — (origine du > 89, 275. Sangsue, 259. Sansum (W. D.), 181. Santschi. 128, 522. Sauasin (F.), 437. Sarcina telrayeiui, 393. Sarcosomocyles, 48. Sahtory (A.', 234. Sassa (R.), 196. Saturnia, 378, 469. Sauerbeck, 124. Sawmon, 442. Sauterelles, 234. — (lutte contre les), 420. Saivageau (C), xvn, 78. Sayopol (A.). XV. 299. SCAFFIDI (V.), 320, .347. ScatO|)liilie, xxvii. SciiAFER (E. S.), 234. Scn.EFFER (Georges), xiii. 3. 174. 175. 176, 242, 287. SCllAFFER (J.\ 270. sciiapiro (j.), 110. sciiardinger, 201. sciiaxel, 54. sciierrer (a.). xmi, 18. Schiller, .32, .34. ScillMKEWITtll (W.), 168. Scniiu PEU, l'i. S<:iinTKMiEi.M. 244, 282. SciiLOss (K.l, 215. SCIIM VMvIEWITCU, 306. SciiMiDT (KrnsI Willy), 30. ScilMlDT (M. , 26. SCIIMIDT (Peter . 417. SciniiDT, 251. SCILMIFDEK.NECUT. 407. SCIIMIT/.I.ER (\\.,, 467. Schneider (II. , xiv. 26. 53, 94. Schneider (K. C. . 483, 5.39. Schneider. 261. SCHOEN (M.i. 189. SCHONFEI.DT, 52. SlllRIDDE. 275. SCHU(")DER (Ilruno). 442. SciiRoDER ^Christophe), 539. SCHRYVER (S. B.). 5. SciULMANN (E. . 330, 332. Sent EïZ (Eugen . 296. SCIIII.TZE (().), 116. SCHILTZE (\V. II. ). 26. SCHIJ.TZE, 177. ScinvANN. 547. SCHWARTZ (E. J.), 435. ScnwARz, 102. SCHWïZEU fF.l. 309. Scirpus validus, 256. SCI.ATER, 103. Seléroblastes. 88. Sclérostome, 93. Scott (John W.i, 314. 319. 322. Sdjllium slPllare, 126. Se'ashore >(:.), 483, 499. Sébacées glandes), 279. Secerov (Slavko), XV, 234, 300, 428. Sécheresse, 294, Secker. 16. Sécrétine, 264, 265. Sécrétion. 65. 86. Voir aussi Glandes. — vésiculaire, 65. — interne, xv, 330, 354. Sécrétions, 262 et suiv. — externes, 263. — internes, 111, 262 et suiv., .350. Seefelder, 470. Segmentation. 48. Seguin fP.i, 260. SegiinJard (E.), 444. Seiche. 427. Serine T.), 215. Sélaciens, 238. SeUii/i)>rll(i Kraussiana, 300. Sélection. 101, 382. 398, 402. — naturelle, xvi, 408, 411 et suiv. — sexuelle, xvi, 411. Sélénite de soude, 243. Sels, 208, 250, 259. — (action des). 72, 202, 303, 304, 305, 327, 463. Semicarbazide, 177. Semon, 102. 4.59. Senecio vuUjaris, 361, 403. Sénescence. 156. Sénilité, xiv, 152, 153, 266. Sens des obstacles. 499. Sensations, \ix,493 et suiv.. 530, 531. Seusalioualisme. 492. TABLE ANALYTIQUE. 583 Sensations auditives, 'i97 et suiv., 530, 531. — _ gustatives, ?i97, WS. ' — musculaires, ^94, -'i99. — spatiales, 504. . — tactiles, 496, /|98, 499, 501 , .5.'<0, 531 . — thermiques, 465. 470, 47.S, 493. — viscérales, 49S. — \isuelles. 499 et siiiv., 530, 531. Seusibilisatiou, 320, 327. Sensoriels (organes), 430. Sentiment amoureux, 504. Sentiments, 504 et suiv., 508. Serafim, 389. Sergent (Ed.), 234. Sergent (Edm.), 234. Sergi, 485. Séro-albumines, 320. Sérodiagnostic, 435. Sérum, 246. — sanguin, 202, 203. Sérums (action des), 320 et suiv. — hyperimniuns, 321. Setaria, 339. Setchell (W. A.). 401. Seurat (L. J.), 66. Sève (circulation de la , xvili, 261, 262. 286. Sexe, 122 et suiv. — (détermination du), xviii, 53, 127, 128. ■129. 131 et suiv. — (différenciation du), 131, 132, — (hérédité (du\ voir Hér(''dité. Sexes (proportion des), 126, 129, 133, 138, 332, 377, 388. ■ — (psychologie des , 524. Sexualité, 66, 78, 128. 143. Sexuel (dimorphisme), 137. — (instinct), 508, 509, 529, 533; voir aussi Freud. Sexuelle (maturité), .3.31. Sexuels secondaires (caractères . 122 et suiv., 139, 351, 375, 376, 377, 411. Sfax, 443. Shand, 532. SHARP(Lester W.l, 5. Shaw Mackenzie. 203. Shelford (Victor E.), XV, 408. Sheuri\gto\, 495. Shore (L. E.), 234. Shull (A. Franklin), 332. SHULL(Ch. A.), 316. Shull (Georges Harrissou;, wiit. 372. 373. Shumway (Waldo), 330. Sida limnelica, 443. — rombifoiia, 293. Sidérose, 278. SlEBER-SCHOUMOFF (N. O.j. 206. SiLVESTRI (F.), 42, 83. SimiaUjrus, 210. Sinioceplialus velulus, 53. SlMO\, 487, 530, 531. Simon (J.), 402. Simon (W.), 125. Simpson (L. J.), 356. Simpson (S.), 332. Sinapis alba, 336. SlNÉTY (DE), 50, 378. Singe (dc'veloppement mental du, .535,556. SiNGOL (Anna), 296. SiNNOT (E. W.), XIX, 434. Siphons (régénérations des), 116. Sjovall, 9. Skene (Macgregor), 323. Skrobansky, 131. Slyke (van), 194. Smaris alcedo, .369. Smedley (Ida), 181. Smetanka, 282. Smila.v herbacea, 38. < Smillie (V. S.), 281. Smirnow, 448. Smirnowa (W.), 142. Smith, 232. Smith, 279. Smith (Geoffrcyj. 137. 254. SMITH (Miss E. A.i, 483. Snow (L. M.), 255. SOBOTTA (J.), 54. Sociale (vie), 412. SODRÉ (F.), 276. Soissonnais, 439. Soja, 210. Solanum niçjrum, 120. — lubigense, 120. Sollaud (E.), 96. Solutions (action des), 462. Sommeil, 482, 506. Sonchus oieraceus, 293. Sons (perception des), xx, 472. Sophvonites ccrnua, 416. SORAUER, 319. Sorbose, 259. Sorghum, 339. Soricidés, 279. Soufre, 325. SouLA (C), 320. Souris, 248, 344, 378, 383. 384, 542. — (couleur des), 356, 357, 358. .Southard (E. E.), 516. Souvenirs, 510 et suiv. Spaier (A.), 511. Spangaro, 52. Spartz, 440. Spearman (C), XIX, 491, .501, .502, 514. 530. SPECIALE (Fr.i, 449. Spéléophilie, 387. Spemann, 95, 355. Spencer, 485. Speomyia, 387. Spermatides, 24. Spermatocytes, 24, 104. Sper'matogénèse, 5, 8, 41, 45, 46, 49 et suiv. 279. Spermatogonies, 24. Spermatozoïdes, 24, 49. 53. 301: voir aussi Spermatogénése. — apyrénes, 49, 50, 53. — (conglomérations de), 61. Spermies, 63, 64. Sperm-receptor, 59. Sphacelaria, 79. Sphacélariacées, xvii, 78. Sphœrechinus granularis, 362. .363, .Î64, 365. Spliagnuin, 288. Sphère archoplasmique, 10. — attractive. 10. Sphincters bronchiques, 239. 584 TABLE ANALYTIQUE. Splwdromantis binculala. 92. SpiUiiitliix parvifolia, 293. Spinosrlla. 2S6. SpiviisltTlUi. 2S6. Si'inu; (W.l, 355. Spiuo, 182. Spirnijuni. l'i. .V», 238. 317. Spirosliiininu. 'i'12. Spilzberjf. Vil. Spli-iiectoiiiio, 277, 278, .Sôô. Spongiaires, 9. SpongicuUuiP,'i23, iU3. Spores, 37.Î, 389. Sporodinia grandis, wii, 67. Sl'OTTEL (Wallcr . 291. SPKiNGKii (Maurice), 301. Spur.EH, kU. Sfiucit'ttP, 2(;'i, .385. Squilla. 'i75, 'i7(). Staciiowitz (\Verner>. xiv, 104. Stanlev IIAI.L G.), 533. Stapliylea trifolia, 36. Slaphylococcus. 324. StaphylocoqiH' doré, 325. Starling (E. II.!, 218, 239, 313. Stassan'o (H.). 310. .Statocystes, 'i73, .'i7!i, '475, 'i76. Stalolithes. 339, 475. Staub, 306. Stéarine, 279. Stéarique (acide), 278. .stefa^owska, 496. Steinthal, 524. Sleltaria graminea, 392. Stendell (W.:, 453. STENSTKl'iM T. , 269. Stent07\ 422. Stephanurus dcnttitus, 426. Stéréotrnpisme. 332. Sleviymatoriislis nigra, 243. Stérilité, 297, 360, 371, .375, 382, .384, 404, 405. Slérines, 452. Stern (L.), 30. Ster>', 205. STERN'BERG (W.), 497. Stewart, 332. STIGLER (R.l, 5. 301. STILES (W.), 235. Slizolobiuin dperingiamnn, S^l. — hassjo, 371. — Jiii'ew))!, 371. Stockard (Charles S.), 105, 106. .Stodel (G.), 276. Stomates, wiii, 238, 280. Stomps (Théo J.), 392. .Strasbirger (O.), 146, 262, 369. Stratiotes aloidcs, 37. Straiss (H.), 199. Slréblides, 388. Streeter (Geor|,'e L.), 94. StreptococcHS, 324. Streptotlirix Cœlicolor, 324. Stricht [O. van der), 54, 89. Strk.ker, 86. Strobel (E. C.\ 343, 351, 370. Slrombus, 53. — bilubcrculalus, 49. Stroxg (Ed. K.), 515. .S(/wif/.i/(occ/i/ron(.s. \ 1 V, (10. fil . 103, 363, 364. 365. — fraurisranus, 61. — lividus, 62, 63, 82, 83. — . pin-pu7\Uus, 61, 62, 70. Strychnine, 309. — (action de la . 462, 495. Stibel II.), XVI, 459. STIIIMCKA Ip. K.), 7. STI IITEVANT (A. II.\ 347. Styloccplialiis giganlrus. 222. Stylopidés, 426. Stylops. 378. Slytotella, 431. " Sublimation », voir Psychoanalyse. Sublimé (action du), 314. Substances chimiques (action des), 303 et suiv. ■ — organiques action des;, 320 et suiv. Substitution, 508. Succinicoxy.donc, 205, 206. Succinique (acide\ 243. Sucrase, 204, 208. Sucre, 177, 178 et suiv., 190, 210, 211, 222, 238, 241, 251, 264, 265, 266, 269, 281,294, 307. 314. — protéidique, 187. Sucres, 123, 181, 202, 233. 249, 259. Sudoripares (glandes), 279. Suggestibilité, 521. Sulfurique (acide), 306. Sully (J.), xxxvi. SCNNER (J. B.), 276. Suralimentation, 240, 241, 242. Surdi- mutité, 350. SURFACE (F. R.), 384. Surface du corps, 306. Surrénales (glandes), xi, 263, 264, 265, 266, 272, 273, 274. Survie, 150, 151, 153, 154, 305, 312, 313, 314, 315. Svalôf, 346. SVARTZ (N.), 15. SWIFT, 44. 45. SwixDLE (G.). 450. Sycotypus caniculaius, 194.^ Symbiose. 400, 424 et suiv. « Symbolisation », xxiv : voir aussi Psycho analyse. Symétrie. 335, 392. Sympathique (système nerveux), 264, 265. Synagris cormila, 127. Synanthies, 108. Syncarpies, 10&. Syncénogénèse, 96. Synexoplasma, 7. Syngyiatlius acus, 252. Syriugomyélie. 107. Système nerveux, xvi, 264, 305, 431, 445. SZALAGYl (K.), 246. SZTERN- (Henryki. 92. SzûTS (Andréas non), 110, 452. Tabac, 216, 298. 405. Tachau (P. , 249. Tachycardie, 319. Tachygénèse, 145. Tachyphylaxie, 263. TABLE ANALYTIQUE. 585 Tactiles (organes), 471. — (sensations), UHi. — (taclies). 'iSO. Taclismes, voir Tropismes. Taille, 379, 385, 388, 529. — (hérédité de la), 358. Talcadiastase, 204. Takeshiro Asai, 14. Ta\aka, 347. Tandler, 124. Tapetum, 469. Takatwoff, 340. Tarde, 52t). Tardenois, 439. Tartrie (s.), 55. TCHERNOROUÏZKY (H.), 164. TÉCHOUEYRES, 546. Téguments, 385. Télégonie, 346,378. Téléostéens, 88, 369. Telphuso ftuviatilis, 429. Témoignage, 518. TÉMon, 427. Température, 209, 288, 289, 493. — (action de la\ .32. 101, 129, 133, 206, 208, 283, 300, 301, 318, 378, 419. — des plantes, xviii, 288. Temps 'Sens du), 493. Tendons, 89. Tmebrio, 142. — molitor, 108, 114. Tension superlieielle, 6. Tératogénèse, xiv, 32, 98 et suiv. — expérimentale. 101 et suiv. — naturelle, 107 et suiv. Tératophttialmie, 112. Termites, 413. Term (Tullio-, 82, 449. TERROINE (E. I-.), XIII, 175, 194, 202, 203, 240, 242. Testicule, 21, 43,51, 125, 136, 148, 154, 266, 271. 272, 273, 331. Tétanique i. toxine), 299, 452. Têtards. 141, 142, 267, 269, 270, 473. Tête (formation de la), 112. Tétranucléase, 210. Tétronérithriue, 137. Thallium, 312. Tliamnolrizoa apLerus, 473. THAiNNHALSER (E. J.), XV, 244. Thaxter (Roland), 402. THAYSEN (T.), 197. Thelygonum Cynocrambe, 53, 94. Thermique (sens), 476. Thermiques (sensations), voir Sensations. Thermotropisme, 338 et suiv. Thienemaw (August), 402. Thiersch, 86. Thilo (Otto), 387. Thioalbumose, 259. Thiobacléries, 325. Thorner (W.), 465. Thomas (André), 467. Thomas (N.), xix, 406. Thompson (E. R.j, 507. Thompson (VV. H.), 234. Thomson (D.), 154. Thomson (J. G.), 154. Thorndike, 487, 530. Thornton (H. G.). 254. Tschannen (A.), 183. Tschermak (E. VON), 402, 433. Thulin (I.), 16, 77. THINBERG, 476. Thymonucléinique, 201. Th\mus. 264, 270, 271, 272. Tlnjone Oriaveus, 319. Thyréoglobuline, 267. Thyroïde (glande), xv, 141, 154, 215, 264,266, 267, 268, 270, 273, 319. Thyroïdectomie. 268, 274. Thyroïdes, 329, 330, 331. Thyroïdien (extrait), 273. Thyroparatliyroïdectomie, 177. Thyroptera, 408. Thysauoptères, 332. TICHMENEFF (N.), 243. TlCHOMlROW, 207. TiEGHEM (VAN), 338. Tige, 149. Titia mandsclmrica, 390. Tillandsia, 416. TISSIÉ. XXXVI. Tissus (culture des), 552; voir aussi Survie. TlTCHNER, 520. Titlionia speciosa, 293. ToBiAS (A.), 32. TOLTCHNISKI (A.), 496. Tomarkin (E.1, 322. Tonofibrilles, 7. Torcol, 395. TORBACA (L.), 110, 115. ToRREY, 333, 334. Tourbe, 97. TOURNOIS (J.), xviii, 128. Tourterelle rieuse, 74. » Tout ou rien • (loi du), xvi, 462. Toxines (;fction des), 451, 452. — vermineuses, 325. Toxiques (substances), 264, 306. Toxogénines, 320. TOYAMA, 378. Trachées, 149. T)adescantia aurea, 300. . Transfert ., xxiv; voir aussi Psychoana- Ivse. Transpiration, 225, 238, 286, 298, 302, 315. Transplantation, 111, 119, 151; voir aussi Greffe. TRAIGOTT (R.). 507. Travail, 283, 284, 492. — mental, 487, 488, 511, 521. Trèfles, XIX, .361. TuETJAKOFF iD.), 63. 453. Treubia insifinis, 424. Tributyrine, 202. Tricliodecles parumpilosus, 432. — pilotas, 432. Trichoéléidine, 18. 580 TABLE ANALYTIQUE. TriiliosyiiPS, 66, 67. Ti-iclwlim)iMs litfresnatjamus, U'M. Triclioloina nnduiii. .'581. Ti'ifotiitni, 'iHS. — (ilfirstris. 'M\2. — Injl'riduni, 'Mi'l. — pnilense, 'iXH, 362. — procitmbcns, 362. — rcitcns, 362. Triglycino, 2M. TRlSTAM (.1. F.), 293. Trislicliafcii'. ^03. T7-itkum satiruin, 255. — vutgare, 373. Triton a jun., 26. Uracyle, 209. Irates, 282. IJruax, 497. Uréase, 210. Lrédinées, 3, 4, .52, 146. Urée, 186, 194, 199. 246, 251, 264, 265. 272, 276, .302. Uréthane, 306. — (action de 1'), 29. Uricoxydase, 206. Urine, 272, 281. Urique (acide), 200, 244, 251, 281. Urobilinurie, 186. Uropodes, 96. Uropygienne (glande:, 278. Urticants (poils), 280. Utérine (mu([ueuse), 89. Utérus, 55, 64, 224. 264, 266. 269, 275, 329. Vacuoles, 6. Vacuolides, 552. Vaginisme. xxvii. Vague (nerf), 276. Vahlen (E.), 277. Vaisseaux. 301. Valence. 283, 303, 304. Valentine (C. W.), 498. Vanessa alakuila, ,339. cardui, 339. — /o, 282, 292, 339, 417. — urticœ, 101. 282, 3,39, 'il7. Van't Hoef, 258. Variabilité, 100. 127. 1.33. Variation, 99, 379 el suiv., 100, 412. — brusque, 100, 101. — (causes de la), 384 et suiv. — de l'adulte, 383 el suiv. — (en général). 382. — (formes de la). 383 et suiv. — lente, brusque, 383. — méristique, 382. — (résultats de la). 392 et suiv. — sous l'innuence des parasites. 385. — sous rinlUieuce du milieu cl du régime, 385 et suiv. — sous l'influence du mode de repro- duction, 392. ~ spontanée ou de cause interne, 384 el suiv. — substantive, 382. Variations (fixation des), 403 et suiv. Variole, 322. Variolo-vaccine, 322. Vavilov (N. J.). 236. VAYSSiiiRE (A.). 126. Végétarien (régime), 388. Vendôme, 420. Venin, 280. Venins, 326 et suiv. Ventouses. 86. Vents, 419. Venus tnercenaria, 194. J'crbascum tlKqisns, 332. \ EUXE {G.\ 450. TABLE ANALYTIQUE. 587 VEU\0> (M.-H.)- 205. l'crrucaria tmtrgacea, 'i2'i. Veuworn (M.), \vi, 459, hiS2. Verzar (.1.1, 285. Vésicules chi'onKitifiues, 50. — nucléaires, 3.S. Vespa (/ermanica, Ul. Vespcrlilio, 408. yesperuf/o, 408. Vestal (Arthur G.), 402. Vl\L\TTE (Ch.), 234. J'icia Paba, 35. Vie (durée de la), 385. — latente, 295 et suiv. — (origine de la), xviu, jU6, 547. VlL.\ (A.). 259. VILLEY (P.), XX, 499. ViLMORi\ (maison), 413. Vilmorin (L. de), 410. — (Ph. DE), 410. Vincent (Swale). 234, 300. Vincent (S. B.), 522. Viola tricolor. 403. f ipera Russellii. 327. Vipère aspic, 328. Viiiérides (venin des), 326, 327, 329. Virbiiis, 476. VlRCHOV, 459. Virulence, 324, 325. \ ISCHMAC (Charles), 163. Viscosité, 283, 315. Vision, 473. 474. ViTALl (G.), 470. Vilalisme, 545, 546. Vitalité, 152. Vitamine, 250. Vitamines, 97. Vilellogénèse, 48. Vitellopliages (cellules). 41. Vitis lab)usca. 425. — riparia, 425. Vitules, 121. Vlès (Fred), 73, 402, 543. VoGLER (Paiïl), 402. VOGT (Ernst), 298. VOÏNOV (D.), 40. VOISENET (E.), 212. Voix, 499. Vol, 286. VOLK (P. C. VAN DER). Wlll. 303. Volutine, 24, 25. Vorticelles, 422. Vries (Hugo DE), 361, 373, 381, 392, 399. 406, 410. VVEDENSKY, 409. Wachs (IL), 111. Waelsch (Ludwig), 106. Wager (H.), 236. Wagner (R.), xiv, 178. Wagner (Wladimir), 407. Wakemann, 191. Waldever, 46, 131. Walker (E. W. Ainley). 261. 306. Wallengren, 34. Walscii (L.), 107. Walt (H. J.), 498. Waltiier (Adolfl, 82. Walton (A. J.), 154. Warcollier. 211. W ARNER (C. H.), 215. Warren (H. Cl, 486. W \siiBLRN (Marg. FI.), \i\. 495. W ASM VNN. 540. Wassjltotschkin (A.), 270. W ASTENEYS (Hardolph), 81. Watkins (S. H.), 512. W ATRIN :.!.), 274. Watson (Arnold T. , 429. Watson (E. D. P.i, 395, 396. Watson (W.), 381. Watson, 523. Webb, 520. Weber (A.), 107. Weber, 430. Weber, 496. Weber-Fechner (lui de", \iv. 4.59. Webster (Arthuri. 546. W ElIMER C), 245. Weil (P. Emile . 259. W EILL (.1.), 197. Weinberg iM. , 260, 325. WEINZIEHER (S.), XVII, 94. w EISMANN. 76, 134, 134, 142, .350, 354. W Eiss (F. E), 430. W EISSENBERG, 270, 271. W ELi.s (Fred. Lyman), 516. W ELLS (J. H.), 210. W ELSFORD (E. J.j. 51, 66, 67. W entworth (E. N.), 126, 357. W ERRER, 114. Werner (E.), 415. W ESTER (P.), 139. Wheeler (William Morton), 128. W IIELDALE (M.), 347. W iiiTE (F. N.), 124. W IIITEHOUSE (P>. H. . 99. WiiiTiNG (Ph. w.), 382. W lllTNEY (David D.j, 138, 139. WlECHOWSKI, 251. WlEDEMANN, 289. ^\1ESNER, 547. WlLCOCK, 247. Wilder'mlth F.', 202. w ILENKO (J.), 151, 188, 314. w ILLIS (J. C), 403. Wll.SON (E. B.). 347. 370. W ILSON (W.), 194. Winch (W . H.), 484, 530. W INDALS, 197. WINDEL, 103. WiNGE (O.), 385. WlMWARTER, 43, 131. WINK.LER. XVII, 119. 120. 1.57. 241. WINTERSTEIN (H.), 306. WlRTU, .501, 502. WlTASEK, 514. WlTSCHl (E.), 96, 129, 132. WiTTROCK, 403. WITZEMANN lE. J.), 181. WOHL, 181. WOHLGEMITH (A. . 516. WOLF (A.), 482. WOLF (Charles G. L. , 242, 244, 278. WOLFF (I.:. 237. )88 TAULE ANALYTIQUE. W OLKK, 455. W()I.K (P. C. van don . 382, 392. \\oi.i.Mv;vN ;K.1, 323. WOI.TKRKCK, l.'Vl. Wdoi), 2a'5. .'i.')!. \\ooi)V\TT (H. T.), 181. WooDHOVV (lleib. , 521. AVoODni FF il.iirniulc l,i)>si, xi\. 75, "(i. 155. UOodirdrdia radiciiiis, 319. WoOKVVTT (R. T.), 181. WOOLEY (V. J.), 202. WooLY (Hel. Thomson). 524. WORSDELL (W. C), 174. AVniiillT (.1.1, 501. VVlMJT, 'lits, 502, 52.'î, 52?i, 525, 526. Xiinthelles, U2'\. Xanthiue. 200. 210. Xanlhisme, 357. \antlnum, 316. Xanlhocyies, 31. Xanlliophylle, 228, 256. Xénie, 397. Xérophilie, UUi. Xéropliytes iplanles), 416. Xôrophytisnie, 303. Xiphophorus rachovii. 368. — strigatus. 368. X. Y., 403. Xyli'nie, 436. Xylosr, 259. Xij}-is indica, wii 9'i. ■^ AM\NOl CIII, l'l6. Yeux (Couleur des), 350. — à f:icelles. 413. — pédoufulés, 413. Yule (G. Udny), 347. Yi'NG (E.H 252. ZwDER (Enoch), 136. ZvWARZi>. 256. Zea mois. 82. 373. Zèbre, 432. ZEDI.ITZ (eoinle de), 440. Zéine, 247. 248. 249. ZiEGLER (N. E.), 484. ZIEGLER, 540. ZiMMERMANN (K. ^V.), 34, 35. Zinc (rôle du), 316. ZoilK, 103. ZOJA, 83. ZrcKER. 332. ZlNZ (E.). 259, 260, 307. ZSIGMONDY, .326. L'ANNÉE BIOLOCtIOUE COMPTES RENDIS ANNUELS DES TRAVAUX DE BIOLOGIE GENERALE PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE YVKS DELAGE MEMBRE DE l'iNSTITUT PROFESSEUR A l'CNIVERSITÉ DE PARIS DIRECTEUR DE LA STATION BIOLOGIQUE DE ROSCOFF Avec la collaboration d'un Comité de Rédacteurs SECRETAIRES DE LA REDACTION Partie Zoologique Partie Botanique Mahie GOLDSMITII F. PÉCHOUTRE Docteur es sciences naturelles. Docteur es sciences naturelles. RÉDACTEUR EN CHEF POUR LES FONCTIONS MENTALES : PHILIPPE (D"' Jean), Directeur adjoint du laboratoire de Psychologie Physiologique à la Sorboune. DIX-NEUVIÈME ANNÉE 1914 - PARIS LIBRAIRIE LHOMME 3, RUE CORNEILLE, 3. 1916 Volume publié à l'aide d'une subvention accordée par l'Université de Paris (Fondation Commercy). ÉTAT DE LA PUBLICATION y Le l*' volume, relatif à l'année 1895, est entièrement épuisé. Du tome II il ne reste que 3 exemplaires. Les tomes III à VII (inclus) sont en petit nombre. Pour la vente de ces volumes, il sera traité de gré à gré. Pour les années suivantes, il n'existe encore aucune restriction de ce genre. Le volume XVIII (1913) a été publié en 1914 et le volume XVI (1911) en 1915, laissant une lacune d'une année (1912). Cette lacune sera comblée l'année prochaine. Pour la vente de tous les volumes indistinctement, s'adresser à la Librairie Lhomme, 3, rue Corneille, Paris. TYPOGRAPHIE KIlîMlN-UIDOT ET c". — MESNII, (EURE). UH 1ÔÔ2 P