QK263 .H8 Huber, Jacques La Végétation de la Vallée du Rio Purus (Amazone) QK263 .H8 Arnold Arbore tum Purchase June 1971 LA MTATIOI OE LA VALLÉE r»T- MO PIRIS (AHAZONE) PAR Jacques HUBER (Parai AVEC PLANCHES ET FIGURES DANS LE TEXTE TIRÉ A PART du Bulletin de l'Herbier Huissier Tome VI. 1906 GENEVE IMPRIMERIE ROMBÎ. -26. BOÛLEVABB GEORGES PAVON 1906 NEW t / I c? Extrait du Bulletin de V Herbier lloissier, 2,û« série. — Tome VI (4906) No 4. Droits réservés. — Reproduction interdite. LA VÉGÉTATION DE LA VALLÉE DU RIO PURUS (Amazone) PAR Jacques HUBER (Para). Avec planches VIII, IX.. X. XI, XII. XIII et figures dans le texte. Le Purus est le plus considérable des affluents méridionaux de l'Ama- zone supérieur (Solimôes) dont le cours tout entier appartient à la plaine amazonique (Purus,Juruà,Jutahy, Javary). De ses sources, qui se trouvent dans le renflement de terrain légèrement ondulé à l'E. de lTTrubamba- Paucartambo (région qui sur les anciennes cartes est représentée comme une chaîne de montagnes appelée les Andes Conomamas). jusqu'à son embouchure dans le Solimôes, à environ 200 kil. en amont de la jonction de celui-ci avec le Rio Negro, il serpente dans une vallée large et peu profonde, souvent à peine esquissée, couverte d'une nappe d'alluvions argileuses et finement sablonneuses. Le régime hydrographique du Purus peut se résumer en deux mots : D'une part, différence énorme entre le niveau de l'étiage, qui est atteint dans la saison sèche (septembre), et le niveau de la crue, atteint pendant la saison pluvieuse (mars ou avril) (dans le moyen Purus, entre l'embouchure de l'Acre et celle du Pauhiny, cette différence peut s'élever à 20 m.), d'autre part, développement excessif de méandres, dans la presque totalité de son cours — c'est un des fleuves les plus sinueux qui existe. J'ai eu l'occasion de visiter le Rio Purus en 1904 (mars-mai), en mission scientifique sous les auspices de la direction du Musée Gœldi et accom- pagné par M. André Gœldi, inspecteur du Jardin botanique du Musée. Nous avions d'abord l'intention de pousser jusqu'au Rio Yacu et dans le haut Purus, en profitant des hautes eaux, qui permettent aux vapeurs _ d'arriver jusqu'au 70° W. de Greenwich environ ; mais une avarie ayant ^T bulletin de l'herbier boissier, n° 4, 31 mars 1906. 18 230 BUI.LKTIN l>l. l'hRHBIKH BOISSIKR I- SKR.). 1906 (2) empêché noire vapeur d»1 poursuivre son voyage jusqu'au bout, nous nous sommes appliqués principalemenl à explorer les abords de l'embouchure du Rio Acre en faisant des excursions aux alentours d* Antimary (Baixo Acre). l*onto Alegre (Alto Purus), Monte Verde, Canto Escuro et liom Lugar (Punis, en aval de l'embouchure de l'Acre). Nous avons rapporté de ces points, à côté d'une collection do plantes sèches (environ 500 numéros) une ample récolle do plantes vivantes, qui actuellement sonl cultivées dans le jardin botanique de Para. Bien que l'élaboration com- plète dos matériaux récoltés ne soit pas encore terminée, j'ai essayé, dans les notes qui vont suivre, de résumer dans la mesure du possible les observations physiographiques et phytogéographiques que j'ai faites au cours de mon voyage. La végétation des terrains d'alluvion (varzea). Quand on navigue sur le Rio Punis en suivant ses nombreuses cour- bures, on voit bientôt, surtout pendant les mois où l'eau n'est pas à son plus haut niveau, que les rives se présentent sous deux, aspects très différents, qui alternent régulièrement sur la même rive, suivant que sa forme est concave ou convexe. Et comme à une concavité d'une rive cor- respond toujours une convexité de la rive opposée, on voit généralement, dans un endroit donné, les deux faciès représentés par les deux rives du fleuve. A chaque courbure le même aspect se répète : la rive convexe s'élevant en pente douce, présente, derrière une plage de sable fin, une végétation assez monotone, d'un vert clair, s'étageant en degrés successifs, tandis que la rive concave, plus haute et taillée presque à pic, est couronnée par la haute forêt sombre, avec ses arbres géants de 30 à 40 m., les nom- breuses tiges droites de son sous-bois et ses beaux palmiers. On dirait que la haute forêt est ici tranchée au couteau (cf. fig. 1 et 4). Cet antago- nisme des rives opposées et de leur végétation a déjà été remarqué par Chandless1, le premier explorateur scientifique du Purus. Aussi les habitants du Purus distinguent-ils nettement entre les plages {praias, P dans les figures) et les rives en falaise (barrancos, Bdans les figures), et quand il veulent indiquer les distances, ils le font en indiquant le nombre des plages qui se trouvent entre les deux points extrêmes. Il y a naturel- lement aussi des passages (quoique peu nombreux et de faible étendue), où la rivière a un cours droit (estiroes des indigènes), et dans ces endroits les deux rives ont généralement le même caractère, présentant des talus assez fortement inclinés, couronnés d'une végétation qui montre tantôt tous les caractères de la haute forêt (mais généralement voilée par des lianes), tantôt toutes les formes intermédiaires entre la végétation des plages et celle des falaises. Ces faits s'expliquent facilement par le régime hydrographique du 1 Journ. of Roy. Geogr. Soc. vol. XXXVI, 1866. (3) J. HUBKR. LA VEGETATION DE LA VALLEE DU RIO PURUS 251 +oj> o o Qp » > , s « T3 s ®i .« „ •~ et — • 0 CÎ O . *E se 0 vs J3 "s3 O >■ — 41 u "3 — .«* T3 u ci ,2 «j c c a. = — ci .- r. O S ci E •a = 3 -* oa — « T3 -ci •_ S TT g _o P ri C C- «1 II S C' _ =2 s— 0 0 VJ 0 V «» se es «s E § *" ^- ~ *5 T £ C œ _ ci C- — -4> S= .. si II = .c — ea s C O) •- - S « " 2. g I ■s «I a, « i eu s- > > f- _ a» *- .r o ,* ~ « « a» ■* et -5 •» ^ ai ri =" .3 — ' ci — eo en . — • — > I * s: T. — -•>- BULLETIN DK l'HBRBIKR BOISSIRR (2"'" skii. I. li)0T> (4) Punis, car toutes les rivières qui coulenl en méandres dans des \ ««liées larges el peu inclinées, couvertes d'une nappe d'alluvions sablonneuses el argileuses, présentent une conformation analogue des rivages, confor- mation qui cependant ne se reflète pas toujours dans une végétation aussi puissante et aussi peu influencée par l'homme. Comme à chaque courbure de la rivière, la plus grande masse d'eau esl poussée, par la force centrifuge, vers la périphérie, c'est en ce point que la rivière atteint sa plus grande profondeur et son courant plus fort (indiqué par des (lèches dans les figures), qui ronge la rive concave. Ce travail d'érosion latérale se manifeste surtout après la crue, quand les berges sont encore trempées par l'inondation et souvent minées par des cornants d'eau souterrains qui suivent les couches de sable (cf. fig. 4 c. s.) interposées entre les couches d'argile plus résistantes ; il en résulte une chute de tranches de terre souvent très considérables, avec la forêt qui les couronne. Les arbres tombent au fond de la rivière ou sont enlrainés par le courant; la terre, mélange de sable fin el d'argile, avec une pro- portion plus ou moins forte d'humus provenant de la couche superficielle, se répand dans l'eau et reste pendant quelque temps en suspension, pour être en plus grande partie laissée en dépôt sur la plage située en aval. ('"est en efTet du côté de la plage, où le courant est naturellement ralenti, que se fait la sédimentation la plus active. A chaque crue la plage reçoit une nouvelle couche de sédiments, et tandis que la haute forêt de la rive concave doit reculer pas à pas (à certains endroits on a constaté un recul de 5 a 10 m., par année), la végétation s'avance dans la même proportion sur la plage opposée, qui croît par l'apport des sédiments. Par la continuation de ce phénomène, les courbures s'accentuent et s'agran- dissent continuellement (fig. 2), jusqu'au moment où l'isthme entre deux courbures est devenu si étroit qu'il y a rupture. Il en résulte la formation de lacs en fer à cheval, qui sont séparés de la rivière par un bourrelet d'alluvionqui ne tarde pas à se couvrir de végétation (iig. 3). Nous parlerons plus loin de ces lacs, qui sont très fréquents dans la plaine d'alluvion du Punis. Leur emplacement se devine souvent par des changementsbrusques dans la végétation des rives concaves. Par le fait que la plage en s'accroissant fournit chaque année à la végé- tation riveraine une nouvelle zone à envahir1, on comprend aisément que la végétation s'y élève en degrés successifs. On ne s'étonnera pas non plus de rencontrer sur ce terrain nouvellement conquis [une végétation moins variée que sur la rive concave. A priori l'on doit en effet s'attendre à constater non seulement un accroissement en hauteur des individus, mais aussi une plus grande diversité d'espèces à mesure que Ton pénètre sur la plage dans des zones qui sont plus anciennes et qui par conséquent ont eu plus de temps de recevoir des apports de semences. Mais d'autre part on conçoit que cer- taines espèces, même ligneuses, qui se plaisent fort bien dans le premier rang, sur le bord de la plage et en pleine lumière, ne peuvent plus con- tinuer à prospérer une fois qu'elles sont ombragées par des plantes d'un développement plus considérable. Elles se meurent et leurs descendants ne trouvent de station favorable pour leur développement que dans une 1 L'accroissement doit nécessairement être inégal, suivant l'importance de la crue et les conditions locales. Quelquefois l'accroissement d'une plage est inter- rompu pendant plusieurs années, pour reprendre de plus belle à un moment donné. (5) J. HUBER. LA VÉGÉTATION DE LA VALLÉE DU RIO PURUS 253 zone moins ombragée et plus rapprochée de la rivière. C'est ainsi que les espèces héliophiles de la plage sont peu à peu substituées par des espèces qui. au moins pendant leur jeunesse, peuvent se développer à l'ombre. il n'y a donc pas seulement enrichissement en espèces, mais aussi éli- mination des espèces héliophiles et substitution par des essences plus franchement silvatiques. Sur la plage basse, formée de sable fin et friable, qui émerge seule- ment pendant la saison sèche et qui est recouverte et remuée par les eaux de la première crue, il n'est guère possible qu'une végétation durable puisse s'établir. A peine quelques herbes annuelles et des frag- ments de Graminées vivaces y prennent-elles racine pour végéter pen- dant une période très restreinte. Ce n'est que plus haut, dans une zone souvent un peu plus fortement inclinée, qui, lors du retrait des eaux, se découvre aussitôt et qui reste hors de l'eau pendant plus de six mois, que se montre une végétation plus riche. Ici on trouve, à côté de plantes annuelles plus ou moins cosmopolites (Leptochloa scabra Nées, L. virgata Beauv.. Cyperus radiatus Vahl, plu- sieurs espèces de Jussiœa, Scoparia dulcis L., Âmmannia latifolia L., Ecclipta alba Hassk.), des associations de plantes vivaces qui, à l'époque de la crue, allongent leurs tiges en rhizomes fistuleux et forment des prairies flottantes. A côté de quelques Graminées (Panicum spectabile Nées, Panicum amplexicaule Rudge, Paspalum sp.), ce sont principalement des espèces de Polygonum (P. hispidum H. B. K., P. spectabile Mart., P. acu- minatum H. B. K.). J'ai rencontré ces prairies flottantes surtout dans la région entre la Cachœira et Labrea. Presque toutes les plantes citées et surtout les espèces annuelles, envahissent d'ailleurs occasionnellement les « barrancos », là où ils ne sont pas trop abrupts. La première zone des végétaux ligneux est formée par YAlchornea castaneœfolia H. B. K. (Uirana des Brésiliens), grand arbuste qui, par ses rameaux allongés et ses feuilles étroites, rappelle un peu les saules. Comme les plantes citées plus haut, YAlchornea se trouve le plus souvent sur le talus qui sépare la plage basse (de sable) de la plage haute, qui est couverte de limon. Quand la plage basse passe insensiblement à la plage haute, YAlchornea peut faire complètement défaut. Cet arbuste, qui est une des plantes littorales les plus caractéristiques de l'Amazone et de beaucoup de ses affluents1, disparaît cependant dans le Haut Punis (Cliandless) et déjà dans le voisinage de l'embouchure du Rio Acre il est quelquefois remplacé par un autre arbuste, le Tessaria integrifolia R. et Pav., le pajarobôbo des Péruviens. Cette plante, qui se reconnaît facilement par son port plus dressé et par ses feuilles grisâtres, disposées verticalement comme celles d'un Eucalyptus, est déjà un élément essen- tiellement andin. C'est dans la zone occupée par les Uirana s et les herbes flottantes, que la sédimentation est sans doute la plus active, puisque ces plantes constituent un véritable filtre qui ralentit le courant et amène la précipi- tation des sédiments. Les premières essences réellement arborescentes qui sont capables de s'installer sur les plages, pouvant supporter non seulement une inonda- 1 Le Salix Martiana Leybold. qui le long de l'Amazone et du Solimôes, par- tage souvent avec YAhhornea des stations analogues, ne joue plus aucun rôle dans le Rio Punis. ^54 BULLETIN DE L'HERBIER BOI861ER (2n,r SKlO. 1906 U>) tion prolongée, mais surtout Ull enfouissement dans une couche de sédi- ments pouvant atteindre f>0 cm. dans une seule année, sont les Cecropia appelés Imbaùba par les Brésiliens (il v en a. sur les plages du Rio Punis, plusieurs espèces encore insuffisamment connues). Ils apparaissent les premiers derrière les Alchornea sur la partie élevée et faiblement ondulée des plages, et comme ils ont une croissance très rapide et une production très abondante de graines, ils peuvent occuper et transformer en forêt de grandes surfaces dans l'espace de quelques années. Tandis que la zone des Alchornea est généralement étroite et le plus souvent réduite à quel- ques rangées d'arbustes, la zone occupée par l'Imbaùbal (c'estainsi que les indigènes appellent l'association formée par les Cecropia) peut être large de 50 à 100 m., et dans certains endroits, où la sédimentation a été très active, elle peut même atteindre plusieurs centaines de mètres de profondeur (Praia de Sinimbû). Sur d'autres plages, au contraire, qui s'accroissent très lentement, l'imbaùbal ne consiste quelquefois qu'en une seule rangée d'arbres ou fait complètement défaut. Dans un peuplement de Cecropia, tous les arbres ont approximativement la même taille (env. 10 m.) et c'est seulement sur le bord qu'on voit des individus de plus en plus jeunes; c'est que le peuplement se fait généralement d'une façon si intense qu'il ne laisse plus de place pour une seconde génération. La place qui reste encore entre les arbres est occupée par une végétation de croissance moins rapide, d'une constitution moins héliophile et d'une vie plus longue, formant d'abord sous-bois, pour se substituer plus tard au bois de Cecropia (planche 8). Il y a cependant un certain nombre d'arbustes et de plantes grim- pantes, qui sont propres à cette zone périphérique des plages et qui ne se trouvent plus à l'intérieur de la forêt plus ombragée. Parmi les arbustes, on peut citer : Muntingia calabura L., Psidium spec. Anona spec, Lilhea spec, Adenaria floribunda H. B. K., quelques espèces (YAcalypha, Maclura tinctoria L.. Miconia spec. Bixa orellana var. platy- carpa Warb.. Urera spec, Guarea trichilioides L., etc. Les plantes grimpantes de cette zone ont une importance physionomique assez grande, principale- ment à l'époque des hautes eaux, qui est leur période de végétation et de reproduction. Elles ne grimpent généralement pas sur les Cecropia, mais plutôt sur les arbustes, et très souvent les parties des arbustes de Alchornea qui émergent encore de l'eau sont complètement couvertes de ces plantes grimpantes, surtout d'un Ipomœa (/. aff. sidœfolia Choisy) qui pendant les hautes eaux s'émaille de fleurs lilas et jette une note joyeuse sur le désert d'eau jaunâtre. Parmi les plantes grimpantes de cette zone (qui d'ailleurs envahissent aussi quelquefois les barrancos et grimpent alors très haut sur les arbres) on peut encore citer diverses Cucurbita- cées, le Centrosema Plumieri Benth., Cissus sicyoides L. et Micania scan- dens Willd. Non seulement toutes ces espèces, mais aussi les Cecropia et les Alchornea eux-mêmes1 et la plupart des arbustes qui croissent dans cette zone, ont leur époque de floraison en pleine saison pluvieuse et fructi- iient pendant le retrait des eaux. Par ce fait, le limon encore trempé de la plage peut recevoir leurs graines, qui germent presque immédiatement sur ce terrain admirablement préparé. On voit en effet, quand on s'aven- 1 Les Alchornea présentent encore la particularité qu'elles perdent leurs feuilles pendant l'inondation. (7) J. HUBEK. LA VEGETATION DE LA VALLEE DU RIO PURUS 255 ture sur une de ces plages dès que la consistance du sol permet d'y mettre le pied sans trop de danger, que la surface de la partie supérieure située devant les Cecropia, fourmille de petites plan tu les de différentes espèces, mais principalement des Cecropia. Voici maintenant les jeunes arbres qui apparaissent comme sous-bois à l'ombre des Cecropia et qui finiront par prendre le dessus : plusieurs Lauracées, surtout du genre Nectandra, plusieurs espèces de Ficus, Sapium,Inga; Acacia polyphylla DC, Guazuma ulmifolia Lam., Triplaris surinamensis Cham. et T. Schomburqkiana Benth., Hura crépitons L. et le palmier épineux Âstrocaryum Janary Mart. Entre ces arbres, qui Unissent par les dépasser en hauteur, les Cecropia commencent à s'étio- ler et à dépérir. Nous avons alors une forêt mixte de transition, qui généralement ne dépasse pas 12 m. de hauteur et qui contient souvent une proportion prépondérante de Lauracées, dont le feuillage relative- ment fin et d'un vert souvent un peu olivâtre se détache bien de la fron- daison vert clair des Cecropia. Or tandis que dans le haut et le moyen Purus les bois de Cecropia sont souvent très étendus et occupent une zone plus large que la forêt de transition, le contraire arrive dans le bas Purus, où la forêt de transition occupe la plus grande partie des plages, la zone des Cecropia apparais- sant plutôt comme une subdivision secondaire de celle-ci. Dans ce cas on peut quelquefois distinguer encore d'autres zones secondaires formées d'espèces prédominantes (par exemple par un Acacia aff. lacerans Benth., à feuillage très fin et vert foncé), surtout à l'extrémité supérieure des plages, où le fleuve commence déjà à entamer de nouveau son œuvre récemment formée. A-* Fig. 5. Extrémité supérieure d'une courbure convexe, vue de la rive opposée. En C, la forêt de transition est déjà entamée par l'érosion. La forêt où les Cuaxingubas (espèces de Ficus, sect. Urostigma) jouent un rôle dominant, peut être considérée comme la dernière phase de développement de la forêt mixte de transition. Là où la forêt de tran- sition se montre sur le bord même de la rivière (et c'est surtout à l'extrémité supérieure des plages), elle a généralement un sous-bois assez 256 BULLETIN 1>K L'tfKBBIKB BOISSIBB (-""" m:r.). lîM)(> (8) développé, dans lequel deux grandes Monocotylédones, Gynerium saccha- roides H. B. K. et aeliconia episcopalis Veli. jouent souvent un rôle pré- pondérant. Quelquefois ces deux plantes se trouvent aussi dans l'imhaùbal, mais elles n'arrivent guère à constituer, devant celui-ci, une zone indé- pendante, comme cela arrive communément le long du Hio Ucayali. La haute forêt mixte, qui fait suite à la forêt de transition, n'est plus visible du côté des rives convexes, étant cachée par les zones de végéta- lion transitoire. C'est dans la concavité de la rive qu'elle se montre au bord même du fleuve. Grâce au travail d'érosion latérale du fleuve, qui présente toujours de nouvelles tranches de la forêt, on peut étudier, même dans un voyage rapide à bord d'un vapeur, la constitution de la haute forêt dans ses différentes phases et aspects. 11 n'est pas difficile d'y distinguer deux faciès principaux qui se répètent toujours et apparais- sent presque dans toutes les concavités de la rive. L'un est caractérisé par le palmier Java r y (Astrocaryum Jauary Mart.), l'autre par le palmier Urucury (Attalea excelsa Mart.) et quelques autres palmiers, dont nous traiterons dans un chapitre spécial. t. f - twicfe-ir** Fig. 6 Quelques méandres du moyen Purus, en aval du Rio Mamorià, dont les deux embou- chures sont visibles dans la rive concave de la courbe II. Les courbures sont quelquefois symétriques (I, II, V, X), mais plus souvent asymétriques, par suite de l'érosion plus forte dans le secteur de la combe situé en aval. La forêt à Javary est constituée dans le bas Purus par une association d'essences arborescentes qui presque toutes se retrouvent aussi dans les plaines alluvionnaires du Solimôes et le long de l'Amazone, jusqu'à l'em- bouchure du Rio Xingû. On trouve ici comme espèces dominantes : Bombax Munguba Ma rt. ( M u n g û b a ). Ficus div. espèces (Cuaxingûba et Apui). Triplaris surinamensis Cham. (Tachy). (9) J. HUBER. LA VÉGÉTATION DE LA VALLÉE DU RIO PURUS 257 Viroia surinamensis (Roi.) Warb. (Ucuûba branca). Spondias lutea L. (Taperebâ). Olmedia mollis Poepp. (Muiratinga). Hura crepitans L. (Assacû). Sapium div. espèces (Tapurû, Seringa r à na etc.). Macrolobium acaciaefolium Benth. (Arapary). Campsiandra laurifolia Ben th. ( A c a p u r â n a ). Pterocarpus Ulei Harms. Inga div. espèces (Ingâ ). Sterculia sp. (Chichâ) etc. Guazuma ulmifolia Lam. (Mu ta m b a). El comme palmiers: Astrocarynm Jauary Mart. (Javary); Bactris Maraja Mart. (Marajâ) et quelques autres espèces plus petites. Plusieurs de ces arbres peuvent atteindre une hauteur considérable (près de 30 m.), mais on remarque que cette foret ne contient généra- lement pas des sujets très grands et très gros. La forêt à Javary du bas Purus est plutôt caractérisée, comme d'ailleurs aussi celle du Solimôes et de l'Amazone, par ses arbres élancés, à troncs et branches souvent gris jaunâtre et à feuillage peu dense. Plusieurs de ses essences (p. e. les Bombax. Ficus, Triplaris. Spondias, Sapium) présentent la particularité de rester plus ou moins dépourvues de feuilles durant une partie de Tannée. Les palmiers Javary y sont généralement dépassés de beaucoup en hauteur par les autres essences dominantes. Dans le moyen et le haut Purus, quelques-unes des essences citées plus haut disparaissent et font place à d'autres : ainsi le Triplaris suri- namensis est partiellement remplacé par le T. Schomburgkiana Benth., espèce de taille plus petite et à feuilles plus larges et moins allongées; le Bombax Munguba n'apparaît plus que rarement, étant comme le Macro- lobium acaciaefolium, surtout limité aux lacs et aux igapôs. Vers le moyen Purus et de là jusqu'au haut Purus. on voit de plus en plus souvent le Hevea brasiliensis Mùll. Arg. associé aux autres arbres dominants de la forêt à Javary. Cependant l'arbre le plus caractéristique de cette forêt est. dans le moyen et dans le haut Purus. le Calycophyllum Spru- ceanum Benth. (Pâo mulatlo), de la famille des Rubiacées. Cet arbre qui. du pied des Andes jusqu'à l'Atlantique, est une des essences les plus communes des forêts littorales de l'Amazone, devient de plus en plus fréquent à mesure qu'on se l'approche de la Cordillère. Dans le bas Purus, il n'apparait guère sur les rives, mais en amont de la ville de Labrea il commence à devenir abondant et forme quelquefois l'essence dominante de la forêt à Javary l. La forêt à Javary est généralement inondée chaque année et reste souvent assez longtemps recouverte d'une couche d'eau qui peut atteindre plusieurs mètres; elle réalise fréquemment le type silvatique le plus complet que puisse atteindre la forêt littorale en un point déter- miné, avant d'être de nouveau détruite par l'érosion latérale du fleuve. L'apparition de cette forêt sur la rive concave est tantôt continue sur de grands espaces, tantôt interrompue et irrégulière; cette dernière disposi- 1 Dans le Rio Ucayali il est tellement fréquent qu'il constitue des forêts entières (appelées Capironales par les Péruviens), qui succèdent aux associations formées par les Gecropia (appelées Ceticales par les Péruviens). 258 BULLETIN DK l'hKRBIKR BOISSIKIt |2me SKl\.). 1900 (10) lion révèle presque toujours l'existence, du côté de la rive concave, d'une ancienne boucle transformée en lac ou en igapô. il arrive alors que les eaux de la crue, en arrivant au niveau de la rive, se précipitent avec impétuosité à travers la forél à Javary pour remplir la dépression qui se trouve derrière, et comme elles sonl ici surchargées de sédiments, elles déposent sur leur chemin des monceaux énormes de sable, sous le poids desquels la végétation toute entière peut èire étouffée. Même les grands arbres, dont les racines sont enterrées trop profondément, se meurent et leurs squelettes s'élèvent dans l'air encore couverts de leurs épiphytes, ou plus souvent complètement cachés par un voile de plantes grimpantes de croissance rapide. Ce sont ces forêts en ruines qu'on rencontre quelquefois sur d'assez grands espaces le long du Punis, mais qui sont encore bien plus fréquentes le long du Bas Ucayali et du Solimôes. Sur ces surfaces plus ou moins privées de leur végétation apparaissent de nouveau les Cecropia, et le cycle évolutif de la forêt reprend, quoique probablement sous une forme un peu modifiée. Tandis que, en raison de la croissance très rapide de toutes ces essences, on est forcé d'admettre que sur un point donné la haute forêt à Javary est capable de se substituer à l'Jmbaûbal dans l'espace de 20 à 30 ans, il n'en est pas de même pour la forêt à Urucury. qui est carac- térisée par un certain nombre de palmiers de grande taille et de crois- sance lente, constituant le faciès le plus différencié et le plus perfectionné de la forêt alluvionnaire du Purus. Le fait que cette forêt occupe les terrains les plus élevés de la plaine d'alluvion, terrains qui ne s'inondent qu'avec les plus grandes crues et cela pendant quelques semaines au plus, du moins dans le haut Purus, indique déjà suffisamment que nous avons ici affaire au résultat d'une évolution continuée pendant très longtemps. C'est dans la forêt à Urucury que les essences dominantes sont les plus variées et qu'elles arrivent à leur plus grand développe- ment, atteignant en moyenne 25-30 m. de hauteur et souvent 40-45 m. chez certains arbres isolés. Dans le haut Purus, on ne trouve guère des palmiers Javary dans la forêt à Urucury. tandis que dans le bas Purus on voit quelquefois des touffes magnifiques de ce palmier au milieu des Attalea1. Cependant j'ai remarqué que dans ce cas ce sont toujours des individus 1res âgés, quelquefois tellement hauts qu'ils dépassent la forêt de leurs cimes. Ce sont donc probablement les survivants de l'époque où le terrain était encore occupé par la forêt de transition, dont les Astro- caryum forment déjà, comme nous avons vu. un élément important. Dans la forêt à Urucury on retrouve d'ailleurs presque toutes les essences de la forêt à Javary. Les Ficus, Spondias, Calycophyllum, Hevea brasiliensis y existent encore en grand nombre, quelquefois en exemplaires splendides. Cela est surtout le cas pour les Calycophyllum Spruceanum, qui, dans certaines parties du moyen Purus surtout, sont les arbres les plus hauts de la forêt (pi. 9). Sinon en hauteur, du moins par la puissance du tronc et l'ampleur de la cime, le Calycophyllum doit pour- tant céder ici la place aux monarques des forêts amazoniennes, les Sumaûmas (Ceiba aff. pentandra Gaerln.). Les dômes aplatis de ces géants 1 Comme dans le bas Purus l'inondation dure plus longtemps que dans le haut ileuve, il est possible que la forêt à Urucury y soit plus longtemps inondée, permettant aux palmiers Javary d'y prospérer et atteindre un âge plus considérable. (il) J. HL'BER. LA VÉGÉTATION DE LA VALLÉE DU RIO PORUS 259 dépassent partout les forêts dans le bas et le moyen Punis. Dans le haut Punis cependant, au voisinage de l'embouchure de l'Acre, vient s'ajouter toute une phalange d'espèces à développement non moins puissant. Ce sont surtout des Légumineuses : Dipteryx odorata Willd. (Gumarû), Dipteryx oppositifolia Willd. (Cumaru-rana). Hymenœa spec. (Juta h y), Copai/era div. spec. (Copahiba), Parkia multijuga Ben th., Andira inermis H. B. K.. Apuleia molaris Spruce. mais aussi quelques Sapotacées, Lecythidacées (Couroupita guyanensis Aubl.), etc.. qui atteignent toutes environ 40 m., quelquefois jusqu'à 45 m. de hauteur. Au-dessous de ces géants de la forêt, qui sont assez éloignés les uns des autres pour ne pas former un étage continu, on peut facilement dis- tinguer au moins trois étages de végétaux arborescents, dont le plus haut, d'environ 20 a o0 m., est formé par la plupart des essences citées pour la forêt h Javary : Hura crepitans L.. Eryihrina glauca Willd., Sterculia spec. Spondias lutea et alice species. Hevea brasiliensis Miïll. Arg.. Cedrela sp., Ficus div. spec; le second, atteignant de 10 à 20 m., par des espèces des genres Sapium, Jacaratia (J. digitata (Pœpp.) Solms) Guazuma (G. ulmifolia Lam.), Genipa (G. americana L.) Virola. Cordia, Inga.Triplaris, Rheedia, Cecropia. Duguetia. GuatteiHa, Cassia, Plumiera etc., et par les grands palmiers: Attalea excelsa Mark, Âttalea Wallisii ilub. Astrocaryum Murumuru Mari., Euterpe precatoria Mart., Iriartea Orbigniana Mail., Oenocarpus multicaulis Spruce, Guilielma microcarpa Hub. Mais c'est surtout l'étage inférieur, comprenant les petits arbres de 5 à 10 m., et les arbustes, qui abonde en représentants des familles les plus diverses: Les Rubiacèes (Faramea, Coussarea, Psychotria, Duroia, Ali- bertia etc.). Violacées (Alsodeia, Gloeosporium, Leonia),Meliai'ées (Guarea, Trichilia), Solanacées (Solauum, Bninfelsia), Piperacées (Piper), Myr- tacées, (Èugenia, Catyptranthus, Britoa). Bombacées (Matisia) et Stercu- liacèes (Theobroma et Herrania) y sont particulièrement bien représentées, soit comme variété d'espèces, soit comme nombre d'individus, mais j'y ai récolté en outre des Theophrastées (Clavija), Myrsinacèes (Ardisia), Apocynacées, (Tabernœmontana) , Caricacées (Carica), Légumineuses (Cassia, Inga), Lecythidacées (Gustavia), Loganiacées (Strychnos), Euphor- biacées (Âcalypha), Erythroxylacèes ( Er y thr oxyton), Menispermacées (Abutua). Anonacées (Duguetia, Anona), Éelastomacées (Clidemia, Ola- cacées (Heisteria) \ Dans cet étage on peut encore citer quelques palmiers de dimensions modestes : Phytelephas macrocarpa Ruiz et Pav., Attalea Gœldiana Hub., Acanthorrhiza Wallisii Wendl., diverses espèces de Bactris. Geonoma, Chamœdorea etc. Un rôle assez important dans la physionomie du sous-bois revient aux plantes qui grimpent à l'aide des racines («Wurzelkletterer » des auteurs allemands). Comme appartenant à cette catégorie on peut citer a côté du fréquent Lomariopsis yapurensis Mart., d'un Piper (P. Huberianum C. DC), d'un Bignonia (ex afif. B. Unguis), d'un Carludovica, plusieurs Aracées appartenant aux genres Philodendron, Anthurium. Monstera, Syn- gonium, Heteropsis. et dont quelques-unes s'élèvent non seulement le long des troncs d'arbres, mais courent sur le sol de la forêt, le couvrant quelque- fois de leurs feuilles cordiformes ou oblongues sur d'assez grands espaces. 1 Quelques-unes des plantes citées peuvent occasionelleinent atteindre une hauteur plus considérable. 260 BULLETIN l>K L'HKRBIKR BOI8S1BB (2""" SKB.). 1 1>0<> (12) Les lianes sont très fréquentes et se recrutent parmi de nombreuses familles : Légumineuses {Bauhinia, C&salpinea, Entada, Acacia), Dille- niacées, Henispermacées, Sapindacées . Malpighiacées, Passùloracées, Solanacées, Bignoniacées. Sur le bord de la forêt on trouve surtout des Ipomœa, des Cucurbitacèes^ (\i>* Combretum, le Chamis&oa altissima, des Dichorisandra. Parmi les plantes herbacées <|iii croissent à l'ombre de la forêt, il y a d'abord un certain nombre de fougères, fréquents dans tous les sous-bois humides des forêts amazoniques : Tiichonianes pinnatum lledw. Adiantum denticulatum Sw. (extrêmement fréquent). A Kaulfus&ii Kz. A. heterophyllum Willd. Nephrodium macrophyllum 1 5a k . . et deux espèces nouvelles : Aspidium hemiotis Christ. Pteris Gœldii Chris! . Par contre, les Sélaginelles qui dans la forêt de la terre ferme jouent souvent un rôle considérable comme « Bodenpflanzen », ne se trouvent guère représentées ici. étant par places remplacées par V Adiantum denti- culatum Sw. De même, on ne rencontre que rarement des Graminées ou des Cypéracées (Rhynchospora). Les plantes qui dominent ici, sont des Aracées (deux espèces de Dieffenbachia), Musacées (Heliconia div. spec). Zingiberacées (Costus div. spec, Renealmia strobilifera) et surtout des Marantacées (plusieurs belles espèces de Calathea, lschnosiphon, Mono- tagma etc.). LesGommelinacées(F/os6,oprt). les Amaryllidacées (Eucharis) et les Orchidées sont représentés par peu d'espèces et par des individus plutôt clairsemés. Le Bromelia Pinguin, ou une espèce très voisine, croît quelquefois en grandes touffes impénétrables, surtout dans les endroits où la forêt est moins dense. Parmi les Dicotylédones, on peut citer quelques Acanthacées, Pmbiacées, Solanacées etc. Mais la plupart des petites plantes qui couvrent plus ou moins le sol de la forêt, est composée de jeunes individus des arbres forestiers ou, en plus grand nombre encore, de lianes. Il me semble qu'on n'insiste géné- ralement pas assez sur le rôle important que ces jeunes plantes jouent dans la composition du sous-bois. Beaucoup de ces plantes peuvent évi- demment passer un temps assez long à l'étal de petit arbuscule, jusqu'à ce que leurs réserves patiemment accumulées leur permettent de s'élancer à la recherche de la lumière ou jusqu'à ce que des circonstances devenues subitement plus favorables, par la chute d'un arbre par exemple, favo- risent un développement plus rapide. Les épiphytes de la haute forêt sont encore peu connus, habitant sur- tout les arbres de grande taille où ils se dérobent à l'examen du botaniste. Sur les branches des arbres tombés j'ai trouvé plusieurs espèces de Poly- podium (P. piloselloides L., P. angnstifolium L.. P. decumanum Willd.), des espèces d'Anthurium et de Peperomia, des Orchidées et quelques Broméliacées. Toute une florule d'épi phy tes se trouve sur les palmiers Urucury (Attalea excelsa Mart.), sur le tronc desquels on rencontre surtout quelques mousses, le Trichomanes sphénoïdes Kze., et quelquefois aussi le Poly podium lapathifolimn Poir., tandis que les vieilles gaines foliaires (13) J. HUBER. LA VÉGÉTATION DE LA VALLÉE DU RIO PURUS 261 donnent généralement asile à des fougères plus grandes (Poly podium deeumanum et Nephrolepis exaltata) ainsi qu'à des Aracées, des Gesne- racées, à un Coussapoa plus ou moins arborescent et à toute une série d'arbustes ou de petits arbres appartenant au genre Ficus. Les lacs et les igapos. Les lacs en fer à cheval, dont nous avons expliqué l'origine plus haut (cf. p. 252), présentent naturellement d'abord une végétation riveraine analogue à celle d'un coude de rivière, avec la végétation des plages sur la rive convexe. Comme cependant l'accroisse- ment de cette rive ne continue pas (les sédiments apportés par le fleuve à l'époque de la crue étant déposés dans les deux extrémités convergentes du lac), la haute forêt finit par se substituer entièrement à la végétation de la plage, jusqu'au bord même de la convexité, sur un terrain où l'eau séjourne pendant de longs mois. On comprend que dans ce cas il se fait une certaine sélection des espèces, le peuplement de cette zone ne pou- vant se faire que par une association d'essences particulières, habituées à cette vie semi-aquatique. C'est l'igapô, dans la conception étroite du terme1. La sédimentation, qui au milieu de la courbure du lac est nécessairement presque nulle, continue cependant à se faire sur les deux extrémités, qui présentent d'abord une végétation analogue à celle des plages, avec des prairies flottantes quelquefois très étendues. Le lac peut ainsi se combler plus ou moins complètement, mais, même dans ce cas, il formera encore pendant longtemps une dépression au milieu des terrains adjacents et ne pourra se peupler que de la végétation des igapos. il est évident que même sur les plages, où la sédimentation est quel- quefois assez irrégulière, se manifestant dans des ondulations du sol, il peut y avoir des dépressions plus ou moins considérables, dont la végé- tation aura des caractères d'igapô plus ou moins prononcés. Surtout vers l'extrémité inférieure des plages il se produit assez souvent de ces igapos par sédimentation incomplète. Quelques affluents du Rio Punis et de l'Acre ont une eau noire très pauvre en sédiments, il résulte de ce fait qu'à leur embouchure il y a de grands igapos par défaut de sédi- mentation. J'ai eu l'occasion d'étudier, pendant mon voyage, trois igapos typiques, le premier à l'embouchure du Rio Antimary (eau noire) dans l'Acre, le second au bord du Lago Mapongapâ (pi. 10) et le troisième (le long d'un iga- rapé marquant un ancien lac comblé) à Boni Lugar.Tous les trois igapos, quoique en partie d'origine différente, présentaient à peu près les mêmes essences. La taille des arbres de l'igapô reste en général bien au-dessous des dimensions indiquées pour la haute forêt de varzea, mais on rencontre encore toujours des individus qui atteignent de 20 à 30 m. de hauteur. La grosseur des troncs est également moindre, et la ramification se fait souvent à un niveau plus bas. Voici maintenant la liste des plantes observées dans l'igapô de Bom Lugar, pendant l'époque de la crue : Grands arbres: Hnra crepitans L. (Assacù), Ficus aff. anthelmintica 1 D'une façon générale, le terme igapô désigne simplement une forêt inondée ou marécageuse, mais comme en pleine crue toutes les forêts de la plaine d'allu- vion peuvent être plus ou moins inondées, il convient de restreindre le sens du mot, en appelant igapô seulement la forêt qui couvre les aires de sédimentation ralentie, où l'élévation du terrain n'a pas accompagné « pari passu » la spécia- lisation et le développement de la forêt. ^()- BULLETIN l'i: l.'HKRBIKH B01SS1KR (^"l" sku.I. 1906 (14) Mari., (Cuaxinguba), Piranhea trifoliata Baill. (Piranheira), Ormosia excelsa (?) Itaûba rana?), Mimmops div. spec. (Maçarandûba el Mapa rajûba i. Arbres moyens : Lucuma div. spec. (Abiurâna), Acacia poly- phylla DC. (Pari caréna), Macrolobium acacixfolium Boni h. (Ara- pary), Bombax Munguba Mark (Mungûba), Nectandra amazonum Mari. (Louro), Calophyllum brasiliense Camb. (Jacareûba), Pterocar- pus Utei Harms, fiigra div. spec. (Ingâ), Cecropia spec. Pel i is a rbres el ;i rbustes : Gustavia augusta L., I7to cymosa Bert. (Ta ru m â), Couralia toxophora, Bixa orcllaiia var. platycarpa Warb., C7*/o- rophora tinctoria (L.) Gaudich., Allophylus amazoniens Radlk., Dalbergia monetaria (Pers.) L. f., Pithecolobium aff. latifolium Ben th., M\hm aff. cymulosa Spruce, el des espèces de Malouetia, Gouania, Endlichera, \nona, lleisteria, Salaria. Miconia, Eugeniaelc. Parmi les palmiers, il n'y a que V Astrocaryum Jauary Mari., et des espèces de Bactris, qui puissent pousser dans l'igapô. Les lianes sont en partie les mêmes qu'on rencontre sur les plages, mais il semble que les Hippocratea, Salaria, Corynostylis, Chamissoa ont une prédilection pour l'igapô. Il est remarquable que le groupe biologique des plantes qui grim- pent à l'aide des racines ( Wurzelkletterer), si bien représenté dans la haute forêt de vatzea par le Lomariopsis yapurensis Mart. et une quantité d'Aracées. fait ici presque complètement défaut. L'on est d'autant plus étonné de trouver ce groupe représenté dans l'igapô par une Gactée ( Wittia amazonica Schum.) qui, avec ses tiges aplaties appliquées étroi- tement contre les troncs d'arbres, enveloppe les plus minces à ce point qu'ils sont entourés d'un manteau de lanières vertes enroulées en spi- rale, qui développent de longues fleurs couleur de chair peu au-dessus du niveau des hautes eaux. Par contre, le groupe des épi phy tes est ici particulièrement bien repré- senté, soit comme nombre d'individus, soit comme variété et originalité des espèces. Les tiges et souvent aussi les feuilles du sous-bois sont couvertes de mousses et d'hépatiques, et dans les fourches des premières branches, souvent à une hauteur qu'on peut facilement atteindre du canot, les troncs montrent une grande variété d'Orchidées, parmi les- quelles il y a plusieurs grandes espèces (Schombiirgkia crispa, Oncidium Baueri, Oncidium lanceanum, Brassia spec), plusieurs Anthurium (entre autres A. vittaria Engl.,avec de très longues feuilles glauques et tomban- tes), des Peperomia, Rhipsalis Cassytha L., Epiphyllum PhyllanthusRavr.. plusieurs Broméliacées (entre autres Aechmea bromeliifolia Bak.), des Philodendron à feuilles cordées, des Gesneracées et des fougères (Poly po- dium decumanum Willd. et P. piloselloides L.), tandis que sur les hauts arbres on distingue des arbustes épiphytes de Coussapoa et des Clusia, à grandes feuilles luisantes. (15) J. HUBER. LA VÉGÉTATION DE LA VALLÉE DU RIO WJRUS 263 II La végétation de la terre ferme (terra firme). La terre ferme, non inondée pendant les crues, en d'autres termes le plateau qui encadre la vallée du Purus, ne s'aperçoit que ça et là le long du fleuve, parce que celui-ci ne touche que rarement avec ses méandres aux bords de sa vallée. Seulement, dans la région des embouchures de l'Acre et du Pauhiny, ces endroits sont nombreux et se trouvent tous du même côté, la rivière serpentant sur une assez grande étendue le long du bord W. de la vallée. Jci la hauteur de la terre ferme, qui s'élève tantôt en falaises abruptes, tantôt en degrés successifs, est quelquefois supérieure à 50 m. et en tout cas jamais inférieure à 20 m. au-dessus du niveau des hautes eaux. Dans le bas Purus, les pointes de terre ferme se font plus rares et sont en général d'autant moins élevées qu'on se rapproche plus de l'em- bouchure, où elles dépassent à peine de quelques mètres le niveau des eaux de crue (sur la rive droite). La terre ferme paraît donc être une plaine légèrement inclinée du S. au N.. c'est-à-dire du côté de l'Amazone. Quand on parle de la terre ferme, il est d'ailleurs à observer que sa cons- titution géologique n'est guère bien différente de celle de la varzea et qu'elle se compose également de couches alternantes d'argiles et de sables, à stratification assez irrégulière. Rien ne me parait indiquer que ses couches aient une origine différente de celles que nous voyons encore se former sous nos yeux. A peine pouvons-nous leur donner un âge plus considérable1. Il est d'ailleurs quelquefois difficile de faire une distinction nette entre la terre ferme proprement dite et les terrasses d'alluvion de la rivière, qui en quelques endroits se montrent assez bien développées et constituent un trait d'union entre la varzea et la terre ferme. Pour désigner ces terrasses fluviales, la terminologie indigène n'a pas trouvé un nom spécial, mais on les appelle quelquefois «varzeas altas». En quelques endroits, ainsi par exemple sur la rive droite entre le Rio Yâcu et le Rio Acre, et également entre celui-ci et l'embouchure du Rio Ituxy, on ne trouve, même à une grande dislance du fleuve, que de ces «var- zeas altas», interrompues par des «igapôs centraes», où des affluents d'eau noire prennent leur naissance. Tout me semble indiquer que l'évo- lution de la rivière et le dépôt des sédiments s'est continué depuis la formation des sédiments de terre ferme, sans une interruption très prononcée. 1 C'est du moins le cas pour les points que j'ai visités. Il est naturellement possible que sur des points plus éloignés du fleuve on rencontre des affleurements plus anciens. Les fameuses couches à fossiles (pseudo-conglomerates de Chandless) qui affleurent ça et là dans le lit du fleuve et qui d'après Agassiz contiendraient des restes de Mosasaurus, appartenant par conséquent au Crétacé, seraient, d'après communication verbale de M. le professeur Goeldi, qui a examiné une série de fossiles provenant de ces couches, d'un âge plus récent. 264 iti l.l.KIIN DK L'HERBU!!! BOI88IRR (210* sÉn.)« 1906 (10) Il j a deux facteurs principaux qui expliquent la plus grande richesse et variété de la lïore de la terre ferme, comparée à celle (Ws terrains d'alluvion. C'est d'abord el avant tout la plus grande ancienneté el stabi- lité du terrain et l'âge certainement très considérable de son lapis végé- tal. Tandis Mar- inier, j'ai souvent entendu pendant la nuit le craquement formidable des arbres qui tombaient pendant que nous traversions la région montagneuse du Cerro de Canchahuaya, tandis que pendant notre voyage sur le fleuve, nous entendions le tonnerre des barrancos, c'est à dire des tranches de forêt qui s'écroulaient dans les flots gonflés de l'Ucayali. 2 Dans des pays où il y a des cyclones, ce faciès de la forêt vierge peut être habituel. (17) J. HUBER. LA VÉGÉTATION f)Ë LA VALLÉE DU RIO PURUS 265 rasses fluviales, des igapôs et des plaleaux, qui sont des formations pri- mitives ébauchées par le fleuve et ayant leurs analogues dans les varzeas, mais il y a aussi des vallons, des ravins et des gorges taillées à pic. qui sont l'œuvre de l'érosion subséquente. Toutes ces stations peuvent entre- tenir des associations végétales différentes ou du moins certaines espèces particulières. A côté de ces facteurs que je viens de citer, celui de l'absence habi- tuelle des inondations régulières a probablement une importance secon- daire pour expliquer la différence entre la végétation de la varzea et celle de la terre ferme (surtout quant aux végétaux ligneux), d'autant plus que dans beaucoup de terrains de varzea l'inondation n'arrive pas toutes les années et reste alors si peu de temps qu'elle ne peut guère être invoquée comme excluant certaines espèces. Comme je viens de dire, il y a d'ail- leurs aussi dans la terre ferme des igapôs ou dépressions où feau de pluie séjourne pendant plusieurs mois de l'année. Ici l'eau joue un rôle électif beaucoup plus grand, et la présence de certaines espèces sociales (des genres Monritia, Lepidocarynm, Oenocarpus, etc.) est ici l'expression immédiate des conditions d'existence particulières et très exclusivistes. Comme j'ai indiqué plus haut, la végétation des terrasses fluviales montre encore une grande analogie avec celle des terrains d'alluvion qui ne sont plus que rarement atteints par les inondations. Cependant on y trouve déjà quelques plantes qu'on chercherait en vain dans la varzea, comme par exemple Bertholletia excelsa, Ravenala guyanensis, etc.. tandis que beaucoup d'autres, comme les Ficus, Calycophyllum. Hura, Triplons, tous caractéristiques de la forêt alluvionaire. y font délaul. Je ne puis entrer ici dans beaucoup de détails sur la composition delà flore de la terre ferme, n'ayant pas eu le temps de l'étudier suffisamment. Je me bornerai donc à indiquer les observations faites au cours de quelques excursions dans la forêt à Anlimary sur l'Acre et à Monte Verde, un peu au-dessous de l'embouchure de cette rivière. Quant aux grands arbres de la forêt de terre ferme, ils sont en partie les mêmes que ceux que l'on trouve dans la forêt à Urucury. dans la plaine d'alluvion. Il y a aussi des Ceiba, Dipteryx, Hymeuœa, Copahyba Parkia, quoique en partie des espèces différentes. Parmi les arbres parti- culiers à la forêt de terre ferme on doit citer le Bertholletia excelsa H. B. K., des Lecythis et Couratari, un Tachigalia (très commun sur la terre ferme de Monte Verde) , le Saccoglotlis Uchi Hub., Castilloa Ulei Warb., Hevea cuneata Hub., Caryocar viUosum (Aubl.) Pers. Parmi les arbres de taille moyenne, j'ai rencontré un Jacaranda, le Didymo- panax Morototoni (Aubl.) March., Cecropia sciadophylta Mart., des espèces KApeiba, Virola, Cordia, Sapium, en partie différentes de celles de la plaine d'alluvion. Sur les falaises et les pentes de la terre ferme, ainsi que dans les défrichements, on rencontre des essences héliophiles, correspondant à la végétation des plages dans la plaine d'alluvion. On y trouve, à l'état plus ou moins social. Ocliroma lagopus Sw\, Apeiba tibourbou Aubl., Cordia spec. et des espèces de Cecropia, différentes de celles des terrains d'alluvion. Le sous-bois était très dense dans les parties visitées, étant constitué par les mêmes familles et souvent les mêmes genres et espèces que dans la forêt la plus évoluée de la vallée. On doit cependant ajouter ici les familles des Urticacées (Urera), Ochnacées (Quratea), Simarubacées (Pic- ramnia) Cycadées (Zamia), Monimiacées (Siparuna) et probablement encore bulletin de l'herbier boissier, no 4, 31 mars 1906. 19 20() BULLETIN DR I/HRRBIBB BOISSIRB (-""" si.it. ). 1906 (18) plusieurs autres, dont je n'ai pas rencontré des représentants. Beaucoup de familles sonl ici plus richement développées que dans la varzea. I *< * t j i* ne ciier qu'un exemple, le genre Solanwn esl ici représenté par une quantité d'espèces qui se montrent surtout dans les défrichements. Mais c'est surtout la végétation herbacée qui se montre mieux déve- loppée dans la terre ferme. C'est elle qui profite le plus non seulement de l'absence des inondations, mais aussi de la diversité plus grande des stations et des terrains. Des fougères, ^(^ Sélaginelles (d (terrains éloignés de la rivière) de Ponio Alegre h j a plusieurs estradas* de Hevea dans un grand la bocal. D'après les informations que j'ai reçues dos habitants, tous les pieds de ce la bocal auraient fleuri el fruclifié en même temps et auraient été morts à l'époque de noire visite, rail que je n'ai pas pu véritifier moi-même. - ir i.i lerre ferme il j a aussi plusieurs espèces de Bambusées, mais je n'en ai pas vu des associations importantes. Une espèce très répandue il en pieds isolés très allongés qui ne sonl pus assez forts pour se soutenir d'eux-mêmes; ils sonl généralement appuyés obliquement sur - du sous-bois, comme certaines lianes, sans être des plantes grimpantes propre me ni (\\\v>. Los feuilles de cette espèce sont assez larges el l. n. sp. differt a specie brasiliensi adhuc cognita V. barbatus Kupr.) culmo fistuloso aculnalo, valvulis slerilibus numéro - sioribus. Qosculo terminal i tabescente brevius pedicellato, lodiculis laie ovatis. Malheureusement les in.lorescences étaient dans nos échantillons imparfaite- ment développées, de sorte que quant au nombre des élamines il y a encore tjoelq toute fje n'en ai compté tfue trois); mais la forme des inflorescences est identique à celle du Saslus barba tus. Il serait toujours possible que la présence d'une seule Beur fertile soit, dans nos échantillons, un fait accidentel, et alors uolr.' espace devrait se ranger dans le genre Gumlua, avec lequel il montre beau- coup d'affinité, surtout quant à ses organes végétatifs. of^©î i t V I - • I 1 ■ - : : LKTIN IM HKI BU R BlHSSIl H i - SKB. I I90ti l l .,1 SDK l>K I. \ PLANCiHK H i /( talion d'une plagi H Purus). Bom Lugar, près de l'embouchure du Hi<> Acre, un nmencemenl du retrait des eaux. l-;i plage basse n'est pas encore lisible, mais on aperçoit le talus de la plage haute, raviné par les eaux de pluie ••l ne présentant, dans oe cas spécial, qu'une végétation herbacée. Au premier plan de la plage haule, on voit de jeunes pieds de Çecropia, derrière lesquels sans transition le bois de Çecropia complètemenl développé : c'est que la ipr< - mi arrél dans ><>u accroissement, s'est mise à s'accroître de nouveau. \ l'ombre d< ropia, aux troncs blancs el an feuillage clair, on aperçoit la talion dense du sous-bois composé des essences qui vont succéder à la i'orèl i donl ou voit déjà surgir quelques individus derrière les premiers jeux-ci. \ gauche, on voit la partie inférieure d'une plage située en «muni. If . : 'I , i i 1 1\ IKHI IKH B0ISSIK1 i SI K ) I91WÎ I \|»l l»K l.\ V\ \\CIIK g Végétation l'une rive concave (li'<> Purusj. Lte photographie a ét( prise quelques kilomètres en amont de la précédente. mii- le défrichement au premier plan, an distingue les feules produites par lenl du terrain. L'arbre le plus haut de la forêt (à droite) '-si l<- Calycophyllum Spruceanum lien th., devant lequel se trouve uu exemplaire de Hura crepitans L. A gauche - deux arbres, on voit un Attalea excelsa Mari. .... »M ! ! in u> de i iimmi.H BOlS&tKR Vt™ SÉH.). 1 1 M H > LÉGENDE DE LA PLANCHE 10 Intérieur d'un igapô (Rio Purusj. Photographie prise d'un canut, dans l 'igapô au bord du Lago Mapongapa. [/arbre le pins gros ià droite1) est un Mimusops spec. 3lHfl'iH ! UJH ' - ' litiniiv m i HF.RBIKF B0I8SIBR -" SKR.). t IKK» LÉGENDE l)K LA PLANCHL 11 S - )ec Phytelephas macrocarpa Ruiz et Pavon (Rio Pur us). Cette photographie représente deux exemplaires de Phytelephas dans la forèi an pied de la terre ferme de Ganto Escuro. station la plus avancée où ce palmier ail été trouvé. Litia i<î u m mm i - : : a : : Bt LLLii.N Ut L HLHHIKH B01SS1BK l2,ue SKH.). iîMM» LÉGENDE DE LA PLANCHE \t Forêt de terre ferme (Rio Purus), Coup d'œil sur le versant de la terre ternie de Munie Verde. Au centre se détache un jeune arbre de Sapium Marmieri Huh., aux grandes feuilles ellipti- ques, derrière lequel s'élève un Hura crepitans L. et un Acacia polyphylla 0(1. (la cime arrondie, au fond). Le palmier est un Astrocaryum aff. Tucumu: derrière son tronc on distingue un jeune Cecropia sciadophylla Mart. Derrière le Sapium, un peu à droite, il y a un jeune exemplaire de Castilloa Ulei Warb . el au premier plan à droite, un Solanum (en bas) et un Gassia sp. (en haut). BULLETIN DE L'HERBIER BOISSIER. 2« SERIE TOME VI, PL. 12, .1. Hi-peu, phot. FORÊT DE TERRE FERME RIO PURES . . ._.. , . . • ■ ?! WLLVfm Dt L HthblfcH BOIssiKtt i 2"" SKh.). 11HM» LÉGENDE DE LA PLANCHE 13 Deux espèces nouvelles de palmiers (Rio Purysi. A gauche : Astroearyum macrocarpum Hub .. à droite : Cocos purusann Hub. Derrière celui-ci. une touffe de la Bambusée fhmdna superlm Hub. BULLETIN DE L'HERBIER BOISSIER, 2* SÉRIE TOME VI, PL. 13. J. Hlber, phot. DEUX ESPECES NOUVELLES DE PALMIERS (RIO PURUS). New York Botanical Garden Library QK263.H8 c Huber, Jacob/La végétation de la val 3 5185 00102 7042 *%*►