lîEfllHCIIIS 111^

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BIOGUAPHIE, 1>E HIBLIOGRAPHIE, DE NUMISMATIQUE, ETC., ETC.,

PUBLIK P.\R

PlKURK-GKOUaCS KOY

VOLU.UE VlNGT-QU.vTRIÈME

I^liVIîS

1918

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RECHERCHES HISTORIQUES

VOL XXIV BEAICE VILLE-JANVIER 1918 Ni I

Barthélémy-François de la Bourgonnière de Hauteville

N«»U8 avoii- eu «Ijuis iiotiv histoire deux |»en«>iiiiap'^ «lu nom de Hautevilb*.

premier, Nicolas Lt-vieux. sieur de Hauteville, arri- va Kl avec le jjfouverneur de Lauxon en «M^tobre 1651, fut lieutenant-général de la justice or.lin.nri- «l»- ()né!»Mc Tl tourna en F^*anee en I6ôti.

l/aiiiK. Barthélémy- François delà Bourgonnière de Hauteville, est indifféremment désigné souh le nom de Bourgonnière ou d'Hautevilli*. Nous avons justement souh les veux un acte nota ri «'■ Dortantsa signataire. Il signe d'une très IkIU éditi BOIJRGONNIKHK HAUTE-

VILLE.

M. de la Bourgonnièn- de Hauteville «*ruii originaire de la ville «*t évé<-hé de Saint-Brieue, en Bretagne (2) Son père Yv«^ <le la Bourgonnière, sieur de la Villeehative. était no- taire en la ville et présidial di- 8aint-Brieu

M. E.-Z. Massieottc» signaie la présenee de M. dt* la Bour- gi»nnièrede Hautevilh' à Mcmtréal <lès 1687. Il vagissait eoinme pro^'ureur. llét^iit en même temps* c*om mis-greffier d»* la juridiction royale de Montréal. On le voit agir en cette qua-

lîté en 1(>87. IMH, \fSH9, \(m et 1H92. Il signait plutôt Bourgonnièi

Le gouvniRur (li- Froiitena*- employa ensuite <!• la Bmirgonnière de Hauteville comme secrétaire.

A son contrat de mariage reçu devant le notaire Gena- ple à Québec le 4 octobre 1696, il est désigné '^secrétaire de haut et puissant seigneur messire Louis de Buade de Fron- tenac *' Dans son testament, fait deux ans plus tard,

le 22 novembre H)98. le gouverneur de Frontenac nomme comme ses exécuteurs testamentaires les sieurs François Hazeur. marchand, et Charles de Monsoignat, "son premier secrétaire." !).)nc, M. «le la Bourgonnière de Hauteville était If» ûocond crétaire du grand gouverneur.

M. de Frontenac, décédé le 28 novembre 1698, fut rem- placé comme gouverneur de la Nouvel le- France p^r M. de Oallières. Celui-ci accepta les service-? de M. de la Bourgon- nière de Hauteville comme se<Tétaire.

En 1701, M. Le Hoy de la Potherie, controltHu -le la marine, se plaignait au ministre de Pontchartrain du sieur Levrard, raaître-<*anonnier à Québec. Il donnait un coup de dent en passant au secrétaire du gouverneur. C'est (Le- vrard) «in petit maître, disait-il, qui est brigadier de M. de < 'allièreh et frère (beau-fière) d'Hauteville son secrétaire. Il ne sait ni A ni B dan- -<»ii métier. Il n'y a pas moyen de lui faire la moindre chose pour ce «jui regarde sa fonction, car ai un commissaire veut toucher cette corde, il s'attire l'inimi- tié d'Hautf ville qui a le secret de mettre mal tout le monde dan^ l'esprit df -on hiaitre. On n\st pas uïême bien aise* (\r se fain* donner de» soufflets dans la salle {U*:< gard» enl encore une affaire qui n'est point démon ministère."

.VL\1. de Fronteimc et de Oallières étaient les amis et 1<m yn>t«et44Urs de^ Hécolh«ts Tons dt^rv d..mMnr|èrf'nt «> êtrr

_5^.

inhumés dann leur église de <^uél)ec. M. de la B<»urgonniô- re de Hante\ ille. conniu* se» deux iliustn-^ innitre^, avait beaucoup d'affection pour Ub Récollets. ( Vh religieux, on le !«Hit, ne recevaient pm^ d'auinAnes ni de donn en argent per- sonnellement. M delà Honrgonnii'Tc de Hauteville fut pen-

sieurs piiTi<'»->> nr v\'iii|if I ti-i 1 1 iiii i !-!■ «-t vt.i-é.\ «.lit' .}f. 1....^.. .,,^

mAnep.

\a* 2.» ntai 1 7l)ri. pendant *|U il aff*«i»tait à la grand in. SI- à la cathédrale, M. de Callière« pris d*un vomiRsemer sang fut aussitôt transporté an ehAtean Saint- Loni- fl .: da le 27 mai.

lieux jouj> îiNîiiii -il iiMM». Il .i\;iii uni son ie.«iament dt^vnîît le notaire Chambalon.

•8t son fidôle secrétaire qu'il nomma pour exécuter Min tt'^iaïuent et prendre le sf)in de ses hiens.

Une elanse de ce testament prouve toute l'estime (^ue M de (allières avait pour son secrétaire :

"Iten) donne et lègue le d. seigneur te.stateur louice i^ui «lé)jend de sa garde- robe (consistant en ses habits, li ngeri et autres bardes, d'icel d'argent en dépendant : savoir la moi- tié franche du tout au si^ur de Hauteville son secrétaire, et l'autre moitié aux sieurs Heaut'ort son maître d'hôtel et Gillet son valet de chambre par moitié et égale portion ou- tre et au pardessus de <e qui leur |K>urra être drt î ' gages, et ce |>our les bons o\ agréable^ >( rvi(H^ que i Hauteville. Beau fort i «îilletlni «-ndus et rendent

journellement.''

Il e-«t probable qu'à la mort «le M. de ('allières M. de la Bourgonnière de Hauteville repassa en France puisque nous n'en entendons plus parl«»r apnV cette année 1703.

( I) ^^^ Nicolas Levieiix. .sieur de Hauteville. ou ijcut consulter le BULI J'^rtv nr»^ prrTTn?PTTr^ TTT«;TnRTnT'F«^ vnî yvn

p. .V^

(j) M^i Taiiguay, , DiC ilO.N.NAlKli UhMiALUUli^Lli. vol 1er. p. 8o) le fait venir de Baveux, m lis il a évidemiienl mil lu

(3) E.-Z. Massicotte. TRIBUNAUX ET OFFICIERS DB JUS- TICEDE MONTREAL - ?--

_. 6 ...

Papineau et la chanson

A im«- (îertaiue époque, Louis- Joseph Papineau a joui ilune popularité telle dans le Bas-Canada que nombre de chansons le mentionnènMit on binent la i>r^4f^ntion 'U- r;H.on- ter seft faits et gestes !

Cet asp « ! .1. la popularité du chef des patriot. - n a pas encore été étudié et il doit être temps, plus que jamais, de «auver de Toubli ces curieuses productions du terroir. Jus- qu'ici, mes recherches n'ont pas été très fructueuses, car je n'ai pu recueillir qu'une chanson complète et que des bribe* de deux ou trois autres chansons. Celle que j'ai en entier dé- crit le siège fantaisiste de la ville de Toronto. On la répète encore dans diverses parties de la province et c'e«t une per- sonne qui l'avait apprise dans le comté de Beauharnois, vers 1885. qui me Ta chant» (ne dame a entendu cette chan- Hon aux Troife Rivières, il y a plus de quarante ans. Enfin, M. ('. M. Harbeau, chef adjoint du service ethnographique, A Ottawa, en a obtenu une version un pvu différente d«. la nôtre dans le comté de Chicoutimi-8aguena\ .

Il est nécessaire de dire tout de suite que Tauteur de ce morceau ne s'était |)as donné grand mal, puisqu'il ne fit que <iémarquer une chanson française qui circulait ici avant 1837. <Vtte clianson française traite, selon les localités, dans l'ancienne mère-patrie. soit du siège de Montauban, «oit du sièg il «lu -iège de Besancon !

Dans la ver.'^ion que nous reproduisons ci dessous, les vers s4Mit de mesures ast*e/. inégales, mais les chanteurs ne s'umbarrassent pas jMiur si peu. Il leur suffit (|ue chaque couplet ait .11 total un nombre à peu près constant de sylla- hm î Quand, malgré \out il \ vw -a tmp. ils ac(»élèrent h'

débit. 8*il y en a moins, ils font durer les notes.

(

C'e-l la ville (.le Toronto,

Grand Dieu qu*ellf est jolie !

Elle est Jolie, si parfaite en beauté

Que Papintau a voulu y vntrer. II

<s:u.ii.d Papineau fut

Fit engendrer bataille.

Du premier coup quM s canons ont tiré

Les vitr' ont craqué et y z*ont sauté. III

Tout' les dam' de la ville

Sortaient par les fenêtres.

Oh ! Papineau, arrêtez vos canons,

Mille cents écus, nous les donnerons î IV

Ah ! de vos ceni . w.^

.Te n'm'en souci guère !

lous mes canons bri-eront vos maisons

Et mes soldats vous pilleront. V

Courajîe, ah ! mes Français,

La ville est au pillage.

Hourra I hourra î hourra I pour Papineau

Il a la vill' de Toronto ! (chantée pnr Raoul Leluc en 19l7).

Monsieur Etienne Poitras, autrefois de QiSb??, a ent?n du une variante de cette chanson dont il ne p)Ut ner que les couplet-? suivants :

Monsieur Papineau, arrêtez vos canons,

Car ils vont ^ ri-*- toutes nos maisons.

-.8

Tra la la la (12 fois). Tra la la la (12 fois).

Hourra I hourra I hourra I pour Papineau

Car il a gagné Toronto I

Tra la la la (12 fois)

Tra la la la (12 fois) X En 1903. un monsieur Bessette nous a fourni deux cou- plets d'une chanson qu'il avait sue dans sa jeunesse. Les voici :

Papineau, ce grand maître,

Nous a recommandé

De se tenir fermes

Et qu'nous aurions la liberté I

Si nous gagnons victoire, Comme nous l'espérons, Les travaux de la gloire Nous les promènerons ! La môme personne se rappelait aussi ces vers d'une ohanson ancienne :

Ah ! monsieur Papineau, donnez moi t'un fusil, Car je suis patriote et c'est pour la patrie ! l)ans les autres vers, il était question de "cochons rou- ge»" et "d'allumeurs de feu", allusion à la couleur de l'habit de) aoMat<( et aux moyens employés pour terroriser les re- belles de 1837-38.

Par ailljurs n>u- im > i-i .1* M. C. E Oo^salin, de Mont- riiX, ca cjjplet yâ\ S3 ch iita ^ur V lir J » Auld l.v.vd Syne : Il n'y a ni prison, ni chaîne. Ni potenc', ni poteau, Qui m'ernpéch'ront de dire Uourra pour Papineau I

9

M l^. li. ,l.aniia, auii

maintenant d ^ M >:Urjal, lu . . 1 1 |.

HO 1 n li ^\ \t !\v>ir 1^ la vo^iidjaii^ J.i Ta! I i? H ris

m iivdrs eilrVitiH. ^ j u r i le

avait na^ dizain ' chanteur n'en a retenu

que trois :

Si dan^ to'it' nos affaires Le diabl«i a qMé(|irch«»8e i\ faire, Si Ton voit tant de Canayena Qui sont fiers d'êtr' chouayens, ï!^i l'on fêtt* le bourreau,

r'\..f !.. r..,ite à P;- "i !

Refrain C'e'-t la faute à Papineau, CVst la faut', faut', faute C'est la faute à Papineau ! Si cooipèrt* R'igueux R'nc'i si bien avec gueux. S'il pen-e aux patriotes A c haqu' fois qu'il met 8<-s culottes, î?i les chemins <»nt de- cahots C'tst la faute à Papiv-"' ' ^H-r»

Si le juge Jonathan Nous fut donné par Sitan Si du premier au dernier Ils s'enrichiss' de nos deniers I Si Ton fête le bourreau C'est la faute ii Papineau ! (Rjf ) Voilà ma cueillette. Quelques lecteurs pourront snns

doute fournir d'antres couplets, d'autres variantes ou même

d'autres chansons !

- 10 ^

Le '^nofflmé Charland'' de 1775

Sans badinftge, cette fois, voilà bien "un illustre inconnu" : illti»' tre, parce que la plupart de ceux qui ont parlé de Tinvasioa américai- ne de 1775, ont parlé de lui ; inconnu, parce que, à part son acte bravoure souvent cité, on ne sait rien de lui, pas même son nom de baptême.

S'il faut d'abord se rafraichir la mémoire, voici un peu abrégé, ce que raconte, le premier, Simon Sanguinet, avocat de Montréal, "té- moin oculaire", comme il s'intitule lui-même :

"Le général Carleton donna ordre à deux cents hommes d'aller au Sault-au-Matelot 1 quand ils furent près de l'ennemi, ils se trouvèrent «aisis de crainte et surpris du grand progrès que les Bostonnais avaient fait, car ils avaient déjà posé trois échelles sur la troisième barrière,

qui était la plus faible et la dernière à franchir Qu'importe ! un

nommé Charland, canadien aussi fort qu'intrépide, tira par- dessus la barrière les échelles de son côté .... Les Bostonnais abandonnèrent les dessein d'escalader cette dernière barrière et se retirèrent dans les mai- sons. . . . Dans l'instant, le Sieur Dambourgès monta par une fenêtre par le moyen des échelles enlevées à l'ennemi, suivi de plusieurs Cana- diens, et trouva dans le pignon de la maison plusieurs Bostonnais. Après avoir tiré son coup de fusil, il fonça avec la baïonnette, etc."(i) L'annaliste des Ursulines confirme le dire de Sanguinet : "MM. Dambourgès et Nairne, ainsi que l'herculéen Charlant, ai- dèrent à repousser Arnold eu 1775 dans son attaque du Sault-au-Mate- lot." (2)

Garneau. l'abbé Daniel, L.-P. Turcotte, Lemoine, Larue, l'hono^ Table M. Chapais, un volume publié par l'abbé Verreau, le petit La- rcvsse Canadien, le Dictionnaire Guêrin etc. consignent le même fait, le dramatisant ou non d'une "grêle de traits" (Daniel), d'une "grêle déballes" (Turcotte), mais le personnage est loujours un "nommé Charland", un "soldat du nom de Charland", pas davantage. (3)

Il serait temps de donner à ce brave un prénom, son prénom, mê- me un petit bout de biographie, puisqu'on songe, quelque part, à faire un grand Dictionnaire historique du Canada.

-- 11 --

M. cr IwiUl d'insiojri . »lt> t lit-rchcnr» le* c.! ' idéêdr

an / et o'eM hou.h doute qu'il reste cncnn ^m. .

:iudid«f» |x»ur H'(ïccu|ier de cth menus détailM. il fallait (^vidcinuu'iit lotiiinenccr par )r prénom, m drc .•' Lvfe idcfs les plus simple* vieuneut souvent le?» deii.-^i». c: .;.^; ^ *H>uv«ut ausHÎ, qu'on ne |)en8e plus h rien. C'c^t niiuri qu'un jour, ihm pinément. sortit du ehaos trouble et* rayon de lumière 11 a ftû exi^ tor. il existe ]>eut-être encore un catalo);ue des milicien.s qui ont pri«» part h l'affaire de 1775-" ^ fait, cette pièce exiate ; Cent un y^rmtu\ cahier relié (pie conserve dans ses voûtes :<ecrèle5 la Scxriété hi^itorique et littérafte de Québec. On y lit comme titre : RMc gênétal de lo mihff ( anadicnne de Québt'c fujsséf en Revue le 1 1 sepiembte tjj^. Tenu pat (iabricl-Hlzfat laschcreau, Ecuyet , Capi. Aide-Majot de la dite Milite, Officiers : colonel, M. Noël Voyer ; IJeut-Colonel. M. jean-Bap* tisle Dumoii. Officiers- Majors ; Major, M. le Comte Uupré ; Capt. Aide Major. M'Cîabriel Kl. Taschereau ; Capitaines, Lieutenants. Kn !vi>çnes,. soldats etc., eu tout 974 hommes.

La Gazelle de Québec, autrefois, a publié la première liste de ces mi- liciens, mais sans re])roche. ce n'est |)as, tant s'en faut, la partie la plus intéressante du cahier. Tandis que ce premier rôle nomme les soldats qui Pouvaient servir, le second, car il y en a un second, fait connaître ceux qui, de fait, ont seni, se sont battus. Or donc, à la i)ajçe 24 de cette secon- de partie, on trouve : "33, Louis Charland, père: 34, Charles Charland. ' et en niar>j;e de ce nom, d'une écriture remarquablement lisible, comme d'ailleurs celle de tout le cahier : 'Récompensé pour s'être di.niufcué <lans l'affaire du 31 décembre 1775 "

Merci ! Le "uommé Charland ' se nommait donc Charles Char- land— on aimait autrefois ces redondances, et Louis Charland "père" était plus que j)robableinent son |>ère. Ils étaient sans doute aussi de la vilîe. car enfin la ville jKiuvait ixîut-étre des ce temjys-là es- sayer de se débrouiller toute seule. D'ailleurs censément de 1744. aux archives de Notre-Dame (w.v 37), memioniK- . 'Rue Sainl- /tait : Louis Charlar.d. 26 ans : Marie Louise Lortie, sa femme. 3*» ;,^ Cis:^^ 1- M iomiciliée, Charlotte I^rortie. j.S aus. '

C'est de plus en plus clair, et arec les vieux regisi v ix

papiers de la Paroisse, nous avons chance de savoir tout le reste.

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Et d'abord nous aurons le nora de baptême, plus complet, plus doux aus«i.

"Le vingt-sixème février rail sept cent quarante-deux, par nous sous signé curé de cette paroisse, a été baptisé Charles- Marie d'aujourd'- hui, fils de Louis Charlan et de Marie- Louise Horty (Lortie), son épou- se, de cette paroisse. Le parrain a été le sieur Charles Duplessis de Morampont, officier et aide-major des troupes ; la marraine, damoiselle Marie-Catherine Foucault, lesquels ont signé."

DUPLESSIS, CATHERINE FOUCAULT.

' PERTHUIS PLANTE"

Notons, puisque nous y sommes, un autre baptême en 1747, celui de Louis- Henry, frère de Charles-Marie : "Parrain, Henry- Albert, écuyer, sieur de Saint- Vincent, lieutenant d'infanterie dans les troupes de Sa Majesté en ce pays ; marraine. Dame Angélique Renaud d'Aves- nes des Meloises, épouse de Monsieur Péan, aide-major de cette ville." L'enfant ne put jouir longtemps de ce distingué parrainige, puisqu'il mourut à peine Agé de deux mois.

Une autre petite note tirée d'ailleurs, (4) nous apprenant que Louise Laurent dit Lortie était 'Dame de la Sainte-Famille", ce qui n'était pas le fait de toute femme, même en ces temps de foi et ferveur si van- tés, nous conclurions que la famille de Charles était bien vue en ville. appartenait peut-être au groupe des "honnêtes gens." Devenu veuf en 1761, Louis Charland, père, épousa, l'année suivante, Marie Taphorin dit Mygneran, (aujourd'hui Myrand). un nom bien porté autrefois com- me il l'est encore aujourd'hui. -Et encore, preuve d'une certaine aisan- ce, le 5 juillet 1766, le même Louis acquiert de la Fabrique "un empla- cement sur le Cap au Diamant, contenant 40 pieds de front sur 80 de profondeur, borné par son front à la rue Saint- Denis ; d'un côté, au nord-est, à la rue des Grisons, au sud-ouest^ au terrain de la Fabrique, moyennant la .somme de cinquante piastres, ou la somme de trois cents livres de principal dont la rente fern chaque année deux pias- tres et demie ou la somme de quinze livres réservant la dite Fa- brique le droit de retrait sur le dit emplaceinem en cas de vente et

sera le dit acquéreur tenu de bâtir sur le dit emplacement et y tenir feu et lieu." Signé Louet. notaire" (5)

De fait la maison fut bâti*? et la rente payée, par chacun au exac tement (6), 16 livres, 6 denier», y compri*î le côns, et peut-être qu*l-

que .surtaxe tKCR.^iciinrilr. \nxc de >?ucrrc ? Elit fut vendue en 179^ pourquoi ? on le devinera tout à Ihcure^à un nommé Joseph MoUjio. cf * reveudue par les héritiers de celui-ci au Gouvernement en 1827 pour les fortifications" : (7) c'est-à-dire ix>ur agrandir d'autant le» fortifications ; c'est-à-dire qu'elle fut démolie, et qu'on ne voit plu> à sa place aujourd'hui, .qu'un enclos désert, borné au fond, il est vrai. |>ar la citadelle -ce qui n'est pas banal.

C'est 41 n regret. On aimerait à retrouver au moins une ruiue. uu v»»slige. un indice quelconque— je ne dis pas une tablette commémorati- ve--de i-etle maison Charles- Marie e.st entré pour ses noces, car il semble bien que son père l'ait bâtie pour la circonstance : il a vé- cu en toute santé, grand et fort comme un Hercule : en tout bonheur, car enfin ou ne se marie pas pour être malheureux ; il est revenu uu matin, glorieux, très glorieux, joyeux aussi, s'il pouvait l'être, parce qu'il se croyait peut-être r/Aa^i7///— qu'est-ce que nous voulons dire ?-où il est mort, jeune encore, et pauvre— et il faut déjà citer l'hor rible mot : "TARE". Mais coin m » Hi<»Mit ),^^ ^rrqnric t, }♦'»•'»-« "N'an- ticipous pas sur les événements.

Charles- Marie épou.sa à Québec le 24 novembre 1766, à l'âge de 24 ans. Marie- Louise de Vault (ou Devau), que nous ne connaissons pas autrement, mais qui devait être quelque bonne et agréable "damoi xelle" comme Québec en possédait paraît-il, de temps immorial. Heu reux, nous venons de le .supi)oser porté sur la main, bieu logé sur la hau- teur, peut-être en effet trop haut, pourquoi fallait-il qu'il perdit la tétc un moment ? S'agit-il d'un crime ? non, d'une bêtise, bêtise d'un grand enfant de 2^ ans. L'Histoire est une marâtre qui ne pardonne rien, n'oublie rien ; c'est la fille de chambre de dame Littérature, et à quoi bon vouloir taire ce qu'elle a dès longtemps révélé ? Elle a du reste }30ur rinstanl pièce en main, pièce odieuse, mais irrécusable : la Gm- 3ettf de Québec. Cette feuille publiait le 18 juin 1767, cette nouvelle in- téiessante : "A la session générale de Quartier du district de Québec, qui commença jeudi, 2 du présent, Charles Charlant, canadien, fut examiné, trouvé coupable et marqué d'un fer chaud à la main, pour avoir volé une montre appartenant à M. Jean Mayers." (8)

C'est ainsi, hélas ! et tout s'explique maintenant : ce que notif

... 14

av'ous dit, ce qui reste ou plutôt resterait à dire, car franchement le su- jet devient si triste qu'on voudrait couper court. Sans entrer dans un domaine plutôt réservé aux théologiens, on dirait ici un cas de justice divine, et d'une justice tout aussi sévère, cette fois, que la justice hu- maine, ce qui n'est pas d'ordinaire. Mais bornons-nous auM faits, aux notes toutes .sèches que nous ])ossédotis. et abrégeons, abrégeons, finis- sons vite.

Une première n )tc' .«.explique, "note griffonnée à Québec . cuiu me il dit lui-même, par M. Alfred Garneau, après une conversation avec le Dr Wells, le r6 septembre 1872 : "Le Dr Wells a connu au- trefois une v^uve Gagné (Marie- Marc) née vers 1761 ou 1762. A l'é- ix>quc du .siège de Québec par les Hostonnais, ses parents demeuraient à Frès-dt Ville, à i)eut-être quatre arpents en deçà -le la barricade éle- vée près de la barrière Elle disait encore, au sujet de Charland qui

s'était distingué un peu plus tard, qu'il avait reçu en récompen.se une ^'o/ù somme d* argent, mais qu'il n'avait pas reçu de distinction parce qu'il était taré, ayant été marqué d'un fer rouge à la main pour un méfait". (9).

Plus intègres incontestablement, blancs comme neige, la l)elle neige <|ui tombait au 31 décembre commençant, le colonel AUan Mac Leau, le /o/t^/Zd/ Hamilton, le colonel... \Yd^X(\o\\ ! le ///«/t^/ Caldwell .sont vite honorés de la faveur royale, (10) et ce dernier .surtout, qui est venu porter la l)onne nouvelle à Londres six mois plus tard, quand tout le monde la .savait déjà, reçoit de grands honneurs, sans parler de 500 louis de gratification. ( 1 1 ) 11 dut se faire piier. Et cependant, le "pelé" le 'galeux", le "taré" commence à mourir. Est-ce des suites de son effort "herculéen" ?- le mot est ju.ste cette fois —Est-ce de la hantise d'une faute restée malgré tout impardonnée ? En tout cas, il meurt le iH:ivril 1778, à 36 ans, non h 40. comme dit l'acte de sépMlture, et il est inhumé au ci mcti'è}e des picoles. 11 a mourir pauvre, .si nou.5 )K)UV(ms le conclure du fait que c'est son pjrc, n 1 > t \ ouve. qui piic la sépulture, "cuivre, 7 clers, 6 cierges." (12)

(Tardons- nous des bauaKtés, de ceci, par exe uple*: "L.» jiisti:e hu- maine m- ]mrdonneque les grandes fautes, L»s vols an million parexera- pJe, encore tt de sans doute le mot qu'on attribue à Luther: 6V/V'V<w, ^(taJortiUr ; ça rime très bien d'ailkr.rs, ça limc de toute magM>r$.

-~ 15 -^

De c«ci encore : "Lm main qui m tiré les échelles, c'est-à-dire aidé potir sa part à sauver des Boutonnais Québec et la colonie, devrait absDudre la main qui a traité comme sienne un momtnt la montre de Mayers, une affaire de quatre sous, peut être. A pro;>os, 1 un de nos h^-n nsf publics les plus sérieux et distingués n'a-t-il pas dit, à propos de l'in- vasion américaine : ' C'est la destinée du pays qui a été fixée, peut- être à jamais, sous les murs de Québec, durant cette nuit du 30 au 31 décembre 1775 ; c'est l'avenir politique des Canadiens qui s'est desiiai aux yeux de l'histoire". (13)

Les descendants d'hommes célèbres sont moins sévères que Thlf- toire, et parmi les homonymes de Charles-Marie Charland, il s'en trou- vera peut-être pour se demander s'ils ne sont pas de ceux-là. Les voilà maintenant sur la piste, et volontiers le BuUttin les aidera s'ils lui adressent leurs questions en y ajoutant leurs titres à cette curiosité. En attendant, ce n'est peut-être pas grave indiscrétion que de leur fournir quelques renseignements

Charles- Marie n'eût que trois entants : Charles, en 1767 ; Alexis, en 1772 et décédé l'année suivante ; Marie- Louise, bapti- sée le 31 juillet 1773. Marie-Louise épouse, le 9 novembre 1790, John Angus Mclntyre, fils de Rodrigue Mcintyre et de Mary MacLcan Elle meurt subitement à Lévis, le 18 février 1800, âgée de 26 ans, mais elle laisse quelques enfants, et l'on a pu suivre quelque peu sa descendance jusque vers 1860 (des Portier, Demers, Amyot etc). Charles apparaît dans les actes au mariage de sa sœur et au baptême de son premier ne- veu, puis on le cherche en vain de ce côté-ci. Est-ce lui qui paie le plus haut prix pour un banc dans l'église de St- Augustin en 1813 ?(i4) Pas du tout. Est-ce lui qui se marie en 1798, aux Grondines. avec Marguerite Hamelin La Ganière ? Non plus. On le t -cuve quand on ne It cherche plus, cette fois encore très fortuitement ; on le trouve qui se marie à Saint-Ours le 14 juillet ï8o3 avec Mirie- Josette Miy- nard, et se remarie, à Berthier (en haut), le 14 mai 1804, avec Marie- Archange Barbé-Lafortune. De celle-ci il a : Charles- Pierre, décédé à 15 ans ; Cécile, mariée en 1835 à Elzéar Ollivier, de Sainte- Mélanie ; Christian- Ferdinand, décédé à 6 mois ; Geneviève, mariée, la même année que Cécile, à Joseph Marchildcn ; Marie- Louise, décédéc à 4 ans ; Charles- Alexis, décédé à 39 jours ; Agathe, décédée à six moLs.

10 -^

Donc fas de descendance ipasculine prur l'avenir. Lui-même décède au dit Berthier le 30 janvier 1830, et l'acte l'appelle "Jean- Baptiste Char- land, huissier."

Vous avez noté : main marquée du fer rouge, décès à 36 ans, mai- son rasée, nom perdu.

En face, ou à peu près, du numéro loactuelde T Avenue St- Denis, dt biais avec l'angle de la rue des Grisons à trente pas en avant de la citadelle, à l'ombre du talus au printemps gazonné, dans la neige qui tombe ce soir comme elle faisait au décembre de l'an du salut 1775, on pourrait planter, coucher plutôt— elle tiendrait mieux une croix de bois, noire., très noire.

P. C. F.

(1) Voir à la Société historiaue et littéraire de Québec : Divers fecucils de niss. sur les Siègfs de Québec 1759 et i-jy^. et dans l'un, B. I., Journal de i invasion des Bosloiivais i']'i^, par Simon Sanguinet, aux page-; 155-6-7.

(2) A. M. D G. L^s rjrsu'in^sd? Q'ilbcc, t. III, p 2^5.

(3) Girneui. Hi<f. du Canaia ; Dmiel, Les Grandes familles, p. 557 (ïe prott* liii fait dire "Chartraiid" ) ; Turcotte, Invasion du Cana- da, et si'èp^e de Québec en lyjt; jyyô, in-8o, Québec, 1876, p. 81 ; Lemoi- ne, Album, p. 77 ; Larue. Hlst. p)f>ulaire du Lanuda ; Verreau, L'in- vasion du Canada^ recueil ; Chapais, Conférences à l'Université La- val, 1916.

(4) Ancien registre de la Sainte-Famille, au presbytère de No- tre Dame.

(5) Archives de N.-D., QaLvXoB 17.00 8.

(6) Ibid. mss 8, 9, pasnm.

(7) Ibid. cirton 17, nos. 50. 88.

(8) Impossible de vérifier cette "nouvelle". Les registres ou mé- moires de la Cour criminelle pour le temps, ont disparu. Accuser, pa- ralt-il, quelque incendie.

(9) Faucher de Saint- Maurice, Notes poui se>vir à V histoire de Moutgomefy.

( 10) fapiets d'Etat, Q. 12.

(Il) Cf. Roy, Seign. d^^ Lauzcn, TH. 76-7.

r I 2) Arch. de N.'D., A/s. 53.

Verreau, Imasicn du Canada, p. 345.

- ..»y ^ichdiTd, I/ist. de S.'AugusUh.

Le Président Jeannin

Au cours des anuées i6i 1-1.6 13, Champlaiu turtitionne. parmi les princes et les grands seigneurs qui lui prêtaient quelqu'attention au sujet de ses travaux en Canada, le jn ' : Jeannin et celui-ci lent

n'appartenait point à la haute : , mais jouissait dw \k , de

considération à la cour. Président de quoi ? Et qnelle était sa situation ? Une étude de Sainte-Beuve {Lundis, 8, 15, 22 mai 1854) va nous four- nir réponse à ces deux questions. Je ne fais qu' analyser trè« briève- ment.

Pierre Jeanuin, lils d'un tanneur, échevin de la ville d Âutun, eo Bourgogne, naquit en 1540 ou à peu près vers cette date, d'autres di- sent en 1542, et il étudia aux universités, notamment à Ik^urges, eo Berri, chez ie célèbre jurisconsulte Jacques Cujas. Avocat en 1569, il s'établit à Dijon, capitale de la Bourgogne siégeait le parlement. Il y débuta par un plaidoyer qui lui valut sans retard une réputation, laquelle ne fit que grandir par la suite. C'était un orateur doux, solide. convainqraut, soutenu, plein de science. Sa "majesté tempérée' non seulement resta la même durant un demi-siècle, mais devint de plus en plus imposan e et persuasive. En 1572 on le convoqua dans un Conseil Spécial au sujet des huguenots ei son avis, tout du côté de la modéra- tion, prévalut sur les meneurs et les influences en jeux. Trois ans plus tard il fut nommé gouverneur de la chancellerie de Bourgogne, poste sans importance mais de grand honneur. En 1576 député du Tiers de Bourgogne aux Etats de Blois. il y brilla comme le jour de ses débuts à Dijon, puis, en 1579 on créa pour lui l'office de conseiller au parlement de Bourgogne. Le roi Henri III créa, aussi pour Jeannin la charge de second président de ce corps qui était plutôt une cour de justice supirieure qu'une assemblée législative, et voilà comment nous avons le Président Jeannin pour le re-te de sa vie, quoiqu'il eut quitté celte fonction en 1602.

Le duc de Mayenne, gouverneur de Bourgogne, fit de Jeannin son conseiller intime, je dirais son ami. Sainte-Beuve note : Il y a de* gens à qui la sagesse du conseil a été donué". Le nombre en est petit. Notre président était de ceux-là. En peu de temps, il dé.nîia la poli- tique du duc de Guise, du cardinal de Lorraine, frères de Mayeaae,

18 -

et vit que ce dernier se tenait à la remorque des deux autres. Le but était de substituer la maison des Guise à celle des Valois dès que le pauvre Henri III disparaîtrait car il n'avait pas de successeur direct. Le moyen consistait à tracasser les huguenots, les faire déclarer incom- modes et dangereux, s'armer pour leur msner la guerre, avoir ainsi dans la main une organisation appelée catholique dont on se servirait pour monter au trône. Henri III comprenait cette manœuvre et la dé- sapprouvait. Jeannin tâchait d'empêcher Mayenne de suivre ses frères, mais en vain. Ce prince était écouteur de conseils, n'en adop- tait aucun et penchait toujours du côté de sa famille. Alors on s'ex- plique la position de Jeannin, qui servait contre ses propres idées, avec le vain espoir de gagner la partie finalement.

Envoyé par Mayenne vers le roi d'Espagne pour entraîner celui-ci à soutenir la Ligue des Guises, Jeannin revinc bredouille, miis uud ds ses lettres fut interceptée par Htarï de Navarre qui, du coup, modifia son opinion sur Jeannin et devina ce qui en était de ses rapports avec Mayenne.

En 1588 Henri III fit assassiner le duc de Guise et le cardinal de Lorraine. Jeannin s'eppliquaà faire tenir tranquille le duc de Miyenae qui. au contraire se mit à la tête de la Ligue. On sait que H^nri de Navarre l'ayant défait écrivit à Henry III : "Sire, remerciez le ciel, j'ai battu votre armée", car Miyenne prétendait com nauier les trou- pes royales. Il restait un jeune duc de Guise à mettre sur le trôae.

L'année suivante Henri III étant assassiné, Henri de Navarre re- commença à battre Mayenne et, en 1592 tout était fini : Henri I Y ré- gnait. C'est alors qu'il fit appeler Jeannin et le traita comme un per- sonnage éminent, le gardant auprès de lui et recevant ses conseils, tant et si bien que Sully, l'ancien serviteur des époques critiques, s'en mon- tra it jaloux.

Après l'a-ssassinat d'Henri IV (1610) Jeannin resta auprès de la cour, fut ministre de8 finances et exerça d'autres emplois. C'est alors que Champlain parle de lui et. par conséquence, c'est la date le Président se rattache à l'histoire du Canada. S'il n'a pas fait grand* chose pour la colonie, il valait, en tout cas, beaucoup mieux que Con- dé. Ventadour. Soissons .Montmorency, dont on ne , cesse d'écrire et de citer les noms mais qui n'ont rien fait noiir mériter notre reconnais- sant

Jeannin, toujours occujk: de i adnusiraiion, mourut en 162a, âgé à*n\\ mcins quatre-vingt ans et respecté universellement.

BENJAMIN SULT£

^- 19 -

Un docimenl inédii sur M de Lamothe Cadillac

Inventaire général des bâtiments, moulins, bestiaux, mar- chandises et ustensilles, meubles et immeubles et autres efFaits aprrtenant à Monsieur de Lamothe Cadillac, gouverneur de la Louisiane, laissés entre les mains du Sr Pierre Roy, habi- tant de Détroit (25 aoust 1711) se A VOIR Un moulin île Im.i- «i iiiviron traute «(inin imvii> iic ii%iiirui <"i «le raixe pieds et huit pouces de- (^i^f^I^t^e avec tous ce* agrèî? à U rc*arre de» drapts qui ue valent rien.

Un gros cable pour lever la iiruik-. Un Item moindre p. to irner au vend. 46*4 de plâtre. I esse de fert pt. dix livres. Une paince de fer ]> lever la moulle pt 15 V- 7 marteau i)t _ i 1 I masse de fert pt. dix li\ res. I petite hache à marteau. I grand marteau de fert p. piger leuya < f > I demy minot. 3 goupille.

Les batimeu> sont tous <lénioIiîi ou brullé par cou.^équand iuntille fie les nietrc Ion les vera ]»as l'original sy on en a hezoin. HORXI-MHNT DE Î/EOLISE Un calice avec sa p.Uenne d'argent, doré en dedant. Un soleil dargent nayant ix>int de pied. Un .syboire de boi> doré.

Une petite b<iite dargent de vermeil dorré en dedans pour con.^r ▼cr les ho.sties.

Un JXftit s\-1»"'' : iul-II fUnn' <-n dfn:iu«> ix»ui p<#rt#r

le 8t-Sacremeni

Un fert à faire du pain dautel

I fanal de fer blanc.

3 burettes detin.

a sa 1 grande «t Taiâtr» t^tit.

lé(

20

Une boite d'argent à conserver les Ste-huilles.

Une chasuble blanche.

I ditto satin couleur mellée un peu hus^c.

I ditto verte deiny husée.

I étoile blanche.

I manipul blanc.

I voille blan barioll^-.

1 boiste et cai)aureau couver de satin.

I étoile de satin.

1 manipul ditto.

I voille ditto.

1 étoile verte.

1 voil ooir.

3 haubes dont une c.Mdeniy usée.

4 pintup-s dont 2 de ti et 2 de leine.

2 grosses napes dautel.

3 autres napes fines (.'>) a deiny husée. 6 amis demy usés.

1 petite nappt fine de communion. 15 purificatoires.

9 corporeau a dein\ husée.

2 surplis.

1 échari)e de taffetas rouge.

2 pâlies blanches.

3 devant dautel dont i blanc, i de m-^quett», i dit de couleur mol-

1 Rituel romain.

1 petit crucifix de cuivre ou laiton.

2 petites clochettes.

1 boite de fer blanc a mètre du pain rnrhanté. a boites pour des « spingles.

Un drap mortuer avec sa garniture étant de mesme couleur.

2 morceau de moquette.

1 couronne de fleur |)etite à mettre sur le St-Sacrement. 8 bouquests vieux et usé.n.

4 pots de bois rougie.

2 ditto tourné et piuturé eu biauc 1 *)

?1

r i^rand tableau de la Ste- Vierge de h >iH dorré. 7 ditto |>elit dorré. S tableau dt- i.irton t agnuss.

2 i^etits chaiuU-lit;rs île cuivre.

4 ditto de bois rougie.

Uue custode garnie.

lo grand chandeliers de bois pinturé.

lô'ditto noir.

I cossin de moquette

I tapis vert

1 tour (?) de ..i /vjii.Liv ^.,^ix .».i ic.-.'.U". Je 1 aulcl à grange.

2 petites creddnc.\s de n \ver de France fermant à tourniquet.

I haut'.'l de bois de noyer de France avec ses gradins et un marche pi«d à deux marches ; un tabernacle fermant h Hef. I grande croix de bois. 1 confessional. 1 fauteuil.

1 chaise.

OUTILS DK MKNUISIER

2 grandes verlopixs monté.

4 bornest (?) montés dt)nt 2 à lUiuMiKi d ^ à planche. 2 feuilleret montés.

1 vallet.

2 bedamt : nn grand et 'autre petit. I grand .siseau.

I .siseau monté. I petit siseau.

3 fers de virbrequiii.

7 fers de mouchette.>. 7 fers ditto ronds I fer de xt-rlonL- i grasta

1 gro5 bedamuie.

OUTIl.S HK CHARPKXTIERS

2 '^esagues

r egouinne

1 pioch«B

2 equerre de fert

2 herminette à tentt 1 ditto ronde

I gros si seau

1 gonge

3 ternires (?; dont i peiit

4 !vie de iraver?» sans iiiouturt.

OUTILS DE MASSON

2 Diarteaii de fert. I truelle.

5 j)oiu<ons de fert pt. en tout six livres uu quart.

3 ciseau f^st. trois livres trois quart.

1 pic pest. cinq livres nn quart.

PLUSIKTTRvS AVTRKS OUTIL* i voilant i)ez. 31)^

2 grandes culières de charou. i gratte de tonelier.

1 galfal.

1 meschanle pioche.

1 ^tit cretoir (?)

2 seaux et 4 drille».

6 anneau à faux. 4 serre à faux.

1 sizeau à galfat.

3 pr. de grapin.

4 tour» à......

2 limmes.

I sic de long.

3 idem monté.

1 pr. de menottes de fert.

8 gonds qui ont servy.

I moulle de fonte pt. quatorze livres fe/ant d'un cost^ dix-jtept

balles et de l'autre du plomb moullé.

\ pre de meschand siseau p. couper les balles.

I petit moule de cuivre fesant neuf balles.

18 épée« amanchées.

-M-

I bèchc iicu»«.

I mortier de fonte avec son pillon de fer pi.

I enclume à faux.

I marteau à faux.

POUR M. DK MA NON Y Ving-quatre minots de farine. Dix minots de bled français. Six minots de pois. Quatorze minots d'avoine. Cinq cent pierre à fusil. Un baril poudre pest. 66 i. I idem pest. 56 i.

1 idem pest. 58 i.

241 I. idem de plomb dans cinq sacs.

164 1. de balles dans trois sacs.

76 I. de sel dans un ban.

I de fer de sept branches.

2 broches de fert dont une moyenne. 2 chênes pesant 19 i. viciée.

Une grande couchette de boi.s de noyer.

2 ditto moyennes.

Une grande table de noyer.

2 ditto petite.

2 chaises dont deux ne sont pas empaillée.

2 poelles à demy husée.

I pelle à feux.

I moulin de fer à poivre.

1 grande armoire de noyer à deux panneaux de six pi«ds baMt ou environ.

Une petite à deux paneau et deux tiroirs.

2 fauteuils dont un garny de j)eaux de. .. et l'autre de 1 pot 15 requilles de vinaigre blanc

3 pots 3 chopines idem de rouge.

1 antonoir de ferblanc.

2 champlures.

2 vieux chenest pst. dix neuf livres (nul) I brancar de bois.

... 24 -

I poist de fert pt. 25 i. Une masse de fert pest. 87 i . de pois. I coin de fer pst. 6 i.

Une pr. de balance de cuivre avec une chaine de fer et le fléau de bois ferrée

I raarq. de cuivre pst. 8 i.

Une lampe de fer simple.

Une tourrière de cuivre.

I forquet (,sic)

Une petite marmite de cuivre et ton couverquo.

3 petites bouteilles.

1 idem grande.

3 chandeliers de cuivre.

Ses mouchettes et parte mouchette. ! tapis de moq lette de 4)^. 12 assiettes detain. Un vieux pot détain.

5 dues de chandelles.

2 napes e^ 2 dnes. de serviettes de chambre d'une aune 01 environ. 7 once 54 de giroSi poivre et raascaie.

4 plats de divers fasson n'ayant le tout fondu pt 13)^ i. Un vieux bassin vicié pst 3^ i.

MARCHANDISES 14 grandes tranches. 32 ditto moyennes.

6 pers de couplets assorti»

3 couplets non assortis. 26 dnes de batte- feux. 1050 ains à barbue

94 pincettes à prendre du feu 120 tirboure à douilles.

3 dnes et 2 couteau.K flament. i^ dues couteaux bûcheron . 5 dnes et 8 couteaux ciamois.

5 dnes >4 idem grank bois noir.

4 dnes et 2 idem grands à manche janne.

3 dnes couteaux petits à manche de bois noir. 8 eouteaux d'estain.

-26

6 dnes >4 d'allumelles

2yi dnes crucifix

igyi dnes de chaplet dos rouge«

6 onces pest. de grosses equilles.

29 paquets dains pest avec le papier trois livre*» et demy.

100 trompes petites

6 calumest

36 J4 moyennes rassades noires. 74 K ^^ grosse rassade noire. ByX idem veste et bariollée. 33 onces idem de toutes couleurs. 13 dnes petits miroirs de fer blanc.

4 peignes de bois.

2 dnes petits boutons de crin.

7 dnes idem moyens de soize.* ^ dallun.

Un tour de lit de serge blanches bordé d'un petit ruban de soye jaune garny d'anneau contenant generallement toute la garniture. 2j4. de couperose et noix de Galle meslée. 22 1. de fil de Poitou assortis. 7^ de fil assorty un peu mangé des souris. 12^ 1. fil d'Hollande. 12X 1. fil a rest.

5 1. moins une once de detost (?) I I. II onc. dempilles (?)

2}i dempilles viciée

iif^ I. de fil à rest

13^ fil à ray et deto.st viciés.

8X pe^it fil d'archet.

3 I. une once de gallon d'argent faux. I I. 7 oncss de gallon d'or faux.

3 pces petit ruban 2 jaunes et i rouge. 2}i I. de tavelles de toutes couleurs. 24 I. de fil à ray vissiée. 30 clous à cloison. 148 I. clous à 725 pierres à fusil

26 -

3 gros fusils à fasson anglaise.

4 gros fusils français

1 ditto monté de neuf sans son garde.

2 ditto viciés.

3 couteau de fusil bleu. 3 ditto méchant et vicié

200 I. plomb et balles raeslés ensemble

740 I. de plomb.

I couverte blanche de deux poins.

1 coffre de bois sans serrure : i peau de chevreuil au fond.

2 dil. de chemises de femmes de toille de traitte.

2 petites chemises demi husée. 14^ au de moquettes.

gau. de moquettes.

3 p. callottes à fammes gallonnée rouge et bleu. 2 pr de bas satain p. hommes.

1 dues y2 de serviettes de chambre et 3 nappes.

2 près de manches à fem. bleu et rouge garnie de-tavelle. 8>^ au. de toile rouge anglaise à mitasse.

4^ au. de moltni rouge boutonnée. 5J^ au. de drap rouge.

I marche-pied à deux marches de madrillers Je chaîne. I coffre de chim. avec 1 1 boittes de plomb, i et sa clef. % de séné. 6 verges de.... I cable neuf pes. 4 1 I crible.

I justaucor de soldat. Un grande chodière de 4 sciau dont le eus 22 boettes de bois sans dessus. 1 caisse de tambour neuve. I grand coffre de bois sans serrures.

1 brasselet de pourseline vicié. wYi au. tavelle large.

2 colliers de pourceline blanc, t ditto ooir et bleu.

27 -

r ditto noir ri .....i..

1 coquille l)Ianclie et deux . .de iK)Hrceline hlaache. ia canons de poursclint-

14 onces de pDurseline en branche nieslce noir et blaoc

» petite coquille blanche avec une pinture rouge.

4 grand calumen de pierre rouge, les bâtons et plumenen fourches

2 serrures dont une petite et l'autre grande.

1 demy luinot.

2 grands contrevauts avec 3 pentures.

Une porte avec un loquet et serrure sans clef.

l*ne |X)rte ses pentures et loquet.

2 grands maîtres ( ?> et 2 lices à canot.

tendu daus.le magasin. I un de niinot. I crible a netoier du grain.

I Ht bordé garny dan?aux avec sa garniture neuve.

Une écritoire de plomb pat 2'^ i

I sable de demy heure.

i grand grif (?) à sept branches.

1 ditto petit demy usé.

2 nattes de guerre de jonc et une .>inture av. casteste. 10 minots de son.

16 tonnes tant grande que petite.

Une grande pirogue.

33/4 I. detain en sept plal.

3^ I. de savon .

Un four.

\ graud sac de toille de soye tout neu».

i ;iutre id d';

I :>ac de cuir plain de farine ])esant ^o i.

I ditto p.s. 44. I. echiffé un pei;

1 ditto ps. 60 1 .

I ditto ps. 70 I.

I ditto ps. 66 I. échoffé.

1 ditto |)s. 52 I .

I ditto ps. 66 I .

I ditto pR. 72 (.

1 ditto p9. 65 I .

LES BESTIAUX

4 grands bœufs.

4 grands taureaux prenant 4 tn#.

3 toreaux prenant 3 ans.

3 toreaux prenant deux ans.

3 toreaux prenant un an.

9 grandes vaches.

1 toreau prenant quatre ans.

1 cheval appelée Collin âgé de 8 ans ou environ.

HARNOIS DU CHEVAL 1 collier avec la valoire et la dociere et la brid*.

1 maure de bride. Uneenferge a demy husée. Une vieil étrile.

2 vieux. Une charrue I soc

I couteau

1 pre roues avec les frettes, vieilles. Une chesne de fer à charrue.

2 chevilles de fert. 1 hauge.

3 petites frettes à charrue.

I chesty neuf à charier du bois.

Une charette montée à charritr du grtin artc f«rrure

1 chasty à bœuf.

Une vieille p. de roues'

2 trait.

Un lit de plume avec son traversin et dix peaux de chevreuil de coutis boucané pest. ensemble quarante six livres.

19 pijons.

Nous soussignés Pierre Chesne et Antoine Magnant tous ilcu.\ té- moins et habitant de ce lieu du Détroit Pontchartrain délaront et certi- fion ) avoir assisté au présent inventaire avoir mesurer peser et comp- teJ tous les effaits compris dans le dit ainvantaire, à la réserve des fari-

nés. blé . ..pois avoine portés cy-d.'Mit^ et dan^ le mémoire de M I Maugny le^uclles grains ont ^ià remis entre les mains du aieur Pierre Roy habitatu dn dit lieu i>our !es garder et soigner comme «on bieo propre sans )x>urtant courir aucun risque, et les remetre k Monsr. de Laniothe ou à Min ordre quand il en sera requis en foy de quôy nous avons signe, fait au dit fort IVmtohartrain du Détroit ce 25 aoust 171 r. Pierre Roy a déclare ne sçavoir signer. Signé à l'original Cbesne avec

pirapbe. A. Magnant.

Je jioussignô prestre Recol et missionnaire du fort Pontchartrain du Détroit certifie le contenu cy dessus estre véritable i>our avoir asitis- an d. inventaire en foy de quoy j'ai sijjné au di. fort Ce 25 aoust 1711.

Kre Chérubin iX-niau

Ptre Mre Rct. Donné deux copies du présent inventaire une à Mgr Begon et l'au- tre à Mr He Tont\ \y.\r '^♦- !'• de mon d. sr Bégon.

ETRANGE DEMANDE

Par ce temps de gut rre vigoureuse et générale contre la boisson. «»n lira avec curiositô la letiic suivante qui fut écrite, en 1770, par M Maisonbasse, curé de Montmagny, et par laquelle ce pasteur compatis sant demandait à l'autorité civile d'accorder à une pauvre femme de sa ]>arois e un />cfm/s de débite* des boisions '

"Comme la femme de Joseph Lefebvre dit Boulangé qui vous re- mettra la présente n'a aucun support pour soutenir sa famille ; eUe me prit de vous écrire pour que vous ayez la bonté de lui accorder un per- mit pour débiter des boissons, promet^?"' ']- -- ^-nir dans le? borne* de l'ordonnance.

Je suis charmé que cette (xxasion me procure le plaisir de ▼ouii as- surer de mes respects.

J'ai l'honneur d'e.stre, Mon.sieur.

Votrf humble et très obéissant serviteur' MAISONBASSE. Ptre.

Cette lettre était adre.ssée à M. George AUsopp. secrétaire de la province à Québec, et elle est conservée au bureau des Archives Judi- ciaires de yuébec.

Qui donc, après avoir lu la requête précitée, oserait dire que la mentalité du clergé d'autrefois était supérieure à celle du clergé d'au- jourd'hui "-'

J B. CAQUETTE

- 30 ..-

Le Père Jésuite Nkhel Baadoia

lyC Père Michel Baudoin, jésuite, naquit à Québec. La date de sa naissance est le 8 mars 1692. Il entra dans la Compagnie de Jésns le 11 décembre 17 13. Il étudia sans doute en Europe, y fit sesderniers voeux et retourna dans la Nouvelle- France eu 1728. Comme missionnaire, il travailla de 1728 à 1748 à la conversion des Chactas, une des tribus les plus férf>ces des Etats du Sud, et qui oabanaient d'ordinaire sur les bords de ce qui est à présent la rivière Black Wariior, tributaire orien- tal du Tombigbee, dans l'état actuel de TAlabama. Il contribua plus d'une fois j^endant cette période h maintenir la paix entre les colon.s français et cette tribu formidable.

V'oîci ce qu'en dit l'auteur du Banisscment des Jésuites de la Loui- iiane, en IJ64 (p. 17) :

"C'est dans la nation des Chactas surtout que les missionnai- ses ont rendu ce service es.sentiel (de maintenir les Sauvages dans l'al- liance et l'amitié des Français). Ceux (jui connaissent la Louisiane sa- vent de quelle importanct il était de maintenir cette nation dans notre alliance. Eloignée de nos intérêts et .soulevée contre nous, elle pouvait un jour détruire la colonie en .saccageant la Nouvelle-Orléans, ville qui est .sans défen.se. C'était j)our empêcher de tels coups que le mis- sionnaire .supportait l'ennui de vivre avec les Chactas, i>euple si barba- re. Il leur faisait sentir combien l'amitié des Français leur était avan- tageuse, et de quel prix devaient être dans leur estime les présents qu'on leur apportait régulièrement toutes les années. Si ces présents venaient à manquer, comme il e.sl arrive pendant la guerre, c'était au missionnaire à entretenir leur bonne volonté eu leur promettant des dédommagements Quels services ne rendaient pas encore les J6suites, lorsque, chaque année, ils allaient avec MM- les gouverneurs au Fort de la Mobile, les Chactas .st» rassemblaient pour la di.stribution des pré.senls ! Pour la faire utilement et judicieu.sement, il fallait que le gouverneur connût au moins les principaux sujets de la nation, et par- ^i eux les plus affectionnés et les plus importants. Or, qui pouvait donner ces notions, .sinon le mi.ssionnaire qui \Mvait avec eux, qui en- tretenait des liaisons avec les plus affinés, et qui pour savoir <!lè qtif se pa.ssait dans les trente villages des Chactas les parcourait régulièrement. Encore s'il n'avait fallu que parcourir les villages ! Mais soit en les par-

... ,^1 ...

courant, soit en demeurant d m^ U urs cabanes, durant combien d'tn- uécs le missionnaire n'a-t-il \m> cic exi)osé à la mort, lorsque les Chac- tas divisés entre eux. les uns tenant pour, les autres contre les Fran- çais, se tuaient les uns les autres ? Combien alors le missionnaire ne devait il pas craindre ix)ur sa vie de la part de ceux qui voudraient venger sur un Français la mort de leurs cour > t"és par les par-

tisans des Français ? Voil:\ i\ quel prix un m lire rendait alom

service à la colonie ! Vtilà ce qu'a fait pendant vingt ans le Père Bau- doin qui, devenu suj^érieur à la Nouvelle-Orléans, a été condamné en tète de ceux à qui l'arrêt de condamnation reproche de n'avoir eu au- cun soin de leur mission."

En 1749. il fut nommé supérieur-général de la mission de la Nou- veMe-Orléans, quoique cette mission ne fût séparée définitivement de la Nouvelle-France qu'en 1754, é^xjque l'on commença à la dési- gner comme mission de la Louisiane. Devenu supirieur. le Père Bau- doin eut à gouverner non seulement les missionnaires Jésuites, mais en outre la communauté des Ursulines, à la Nouvelle-Orléans. Il resta en charge jusqu'en 1759, quand lui succéda le Père Louis Carette.

L'administration du Père Baudoin ne fut pas sans désagréments Il vit méconnaître en sa personne la juridiction de l'évêque de Québec. Voici comment, plus tard, le 24 avril 1769, Mgr Briand écrivait au Pè- re Meurin, S. J. aux Kaokias :

"Je me suis déchargé de cette partie de mon diocè- franco espagnole). Un prêtre, anciennement doyen de Québec, qui est à Paris, a la commission de ma part d'agir pour cela auprès de l'am- bassadeur d'Espagne en France. J'ai pitié de ces pauvres Ursulines. Voilà bientôt vingt-huit ans que je suis informé combien elles ont eu à souffiir. Ainsi bornez vous aux catholiques dépendants d'Angleterre. Je n'aime guère à avoir sous ma juridiction des peuples que je ne puis pas visiter ni gouverner par des hommes de confiance. Je ne suis pas surpris que les Capucins n'aient pas vnulu reconnaître les pouvoirs qui émanent de moi, puisque ce n'était qu'à peine, i)ar force qu'ils se sou- mettaient à ceux que se communiquaient mes prédécesseurs. Combien le Père Baudoin n'a-t-il pas eu à souffrir nt (n^^]],- r^<\^f■^^^f^f^ ti'-..f-ii pas éprouvé de leur part ?

Le mémoire de 1764, le Banisstmtut uf > Jtsuius d' / Louisiavt rend compte ainsi de ces difficultés :

"Il y a environ dix-huit ou vingt ans que feu Mgr de Pontbriand. évêque de Québec, écrivit au Père Vitry, supérieur des Jésuites de la Nouvelle-Orléans, pour l'y constituer son vicaire-général. Ces lettres furent enregistrées an Conseil Supérieur. Le Père Vitry étant mort en 1750 (5 avril 1749, je crois), le Père Baudoin reçut la même cOn»- mission, et il en exerça tranquillement les fonctions pendant quelque temps ; mais ensuite il s'éleva des contestations ; les RR. PP. Capucins crurent leurs droits lésés par la nomination des Jésuites au

-8i-

grand vicariat Ils se per.Miadèrent que le nom et la fonction de vicai- re général ayant été donnés à leur supérieur par Mgr Tévéque de Qué- bec, en même temps que la Compagnie des Indes l'avait nommé à la cure de la Nouvelle-Orléans, ces deux qualités devaient être déso'-mais inséparables et par conséquent leur appartenir. Leurs prétentions fu- rent bien connues par Mgr de Pontbnand. Les Jésuites même, bien des gens ne le croiront pas mais la chose n'en est pas moins constante, les Jjsuites firent tous leurs efforts pour être déchargés d'un emploi qui n'était pour eux qu'une source de déplaisirs et de contradiction!. Le prélat persista à vouloir absolument que l'emploi demeurât à ceux qu'il avait nommés. Les Capucins refusèrent cependant de reconnaître le Père Baudoin. L'affaire fui portée au Conseil, lequel après plu- sieurs procédures, adjugea aux Jésuites, par un arrêt, la légitime pos- session dn vicariat : les registres du Conseil en font foi. L'exercice de c't emploi fut continué aux Jésuites, la Nouvelle-Orléans et toute la colonie en sont témoins. Le Père Baudoin, malgré les contestations passées et quelques oppositions passagères qui survenaient de temp>s en temps, en avait le nom et en faisait le devoir jusqu'au jour auquel fut porté l'arrêt de destruction. ' '

Ce fut en l'année 1763 que commença l'expulsion des Jésuites dt la Louisiane. L'injustice de cette mesure est démontrée, et la brutali- té de si mise à exécution décrite par le Père Watrin dans son ouvrage Biinssemsnt df s fésuttes de la, Louisiane, /7<5/ déjà cité, et dans son Mhnoire abr'^é sur les missions de la Cohnie nom nh Louisia?ine, trans- mis à la Propagande en 1765. Dès l'année précédente les Jésuites avaient vu liurs ennemis répandre avec un air de triomphe des copies manuscrites de l'arrêt donné par le Parlement de Paris le 6 août 1761 ; mais ce ne fut que le 9 juillet 1763 que l'arrêt de confiscation et de ba- nissement fut porté par le Conseil de la Nouv^eile-Orléans. Oa l'exé- cuta promptement contre les Père> qui habitaient cette ville. Toat fut saisi, inventorié et mis à l'encan.

Le Père Baudoin avait alors soixante-onze ans ; il était infirme, comme on peut le croire d'un homme qui avait pas^é trente-cinq ans dans la Louisiane, et de ces trente-cinq ans vingt environ au milieu des bois avec les Chactas ; et il n'avait ni parents ni relations en France, étant au Canada. On lui permit de demeurer. On lui constitua une pension de neuf cents livres, qui équivaudrait aujourd'hui en France à la somme de trois à quatre cents francs. M. Bore, ancien ha- bitant du pays, lui offrit de se »-etirer avec lui sur sa terre, et prouva ainsi la sincérité de l'amitié qu'il avait toujours marquée aux Jésuites. (Watrin, Bannissement des /es uites, etc p. 35).

Le Père Baudoin mourut à la Nouvelle-Orléans, à l'âge de 74 ans, •t dans sa cinquante-troisième année de religion.

A. E. JONES, S. J.

iiiji.i.i:tin

DKs

RECHERCHES HISTORIQUES

VOL XXIV BEAUCEVILLE-FEVRIER 1918 2

Dn Corsaire Canadien : Jean Léger d2 la firange

lean Léger de la Grange était dans la paroisse Saint- André du bourg (rAbiac, au diocèse de Limoges, le 19 juin 1663, (In marinir»' dr Elit^ \/"^^v nK)n*b:nid, d- T.-t.t... A,. Phélix

A sou contrat de mariage reyu par le notaire Gilles Ra- geot à Québic 1er novembre 1691. on lui donne la qualité de cbirurgien. L'acte de son mariage dressé le % no- vembre IG91 dit également que M. Léger de la (irange était chirlirgien. Un acte des registres de Champlain signale la présence de M. Léger de la Grange dans cette paroisse en 1700 et le qualifie aussi de chirurgien. Nous ne croyons, pas toutefois, que M. Léger de la Grange ait exercé sa pro- fession au Canada. Peut-être était-il chirurgien dans un vaisseau du Roi ou même dans un simple vaisseau mar- chand '!

M. Léger de la Grange, il n'y a pas ji en douter, était chirurgien, mais il était en même temp< marin.

Le 28 avril 1696, on lui donnait le commandement du navire le WESP qui devait faire partie de Texpédition de M. dlberville contre Terre V "• ' ! '

(O Edouard Richard, Supple.mkm in Rapport Dr UkBKYMMKR SUR LES Archives Cavadiennes. iSqg. p. 302.

... 34

Un an plus tard, le 8 mai IH97, Mgr Tamiral de France donnait une commission li M. Le^er de la Grange pour com* mander le BELLIQUEUX, (l)

Il est bon de noter, toutefois, qu'en temps de guerre, le Kui donnait des commissions |)our commander des vais- seaux ili la marine royale à des capitaines de la marine mar- chande. Aussitôt la guerre terminée ou leur utilité finie on renvoyait ces capitaines à leurs occupations ordinaires dans la marine marchande.

En 1599, Jean Léger de la ijrangi- uUiil niarciuuid à Québec. Mais, apparemment, c'est sa fomm^^ Louise Fauvel, qui dirigeait son commerce qui était ass-z important, si nous nous en rapportons aux pièces qui nous sont parvenues.

Le 4 noveml)re 1700, les directeurs généraux de la Com- pagnie de la colonie chargeaient M. Léger de la Grange d'al- ler conmiander les navires de la Oie en France. Ils s'enga- geaient à lui donner 8000 livres de France d'appointements par an. (2)

En 17<>j!, M. Lr.Lici- (le In (iranuc ('oîm;iaii<l;iii TATA- LAiNlK.

En 1703, M. Léger de la Grange est également qualifia de commandant de TATALANTE.

Le 14 novembiv 17^:1. M. <!•' X'audreuil écrivait au mi- nistre :

Lr peu de commerce <|ui -est fait cette année cti < »* pays ayant obligé quelques personnes à Taméliorer, < i m- trouvant pas de moyen plus glorieux ni plus propre que ce- lui d'oecu|)er la jeunesse, en l'envoyant en course, le sieur dr Lagrange nous a proposé à M, <!«* H»\nil»M!ii(>is et A moi

(i) Inventaire dressé par M, Cliaiul)alou. iioUirc à Québec, le j; iativier 1703.

Acte devant Kageot. notaire, à Québec. Cet acte, malheureu- sement, n'est phis au greffe de Rageot.

«rariiuT avec <I*autro8 aAsocién prinU*m|js \i\u* liar<|iii' pour pxiVnt4*r uno tMitreprine <|U*il a doKmMii de fai nord di»

T<'rn»neuv»* ; o'vM un homm«' de conduite et «itiin m OiiiipH- ^nie a twujoms ét/^" très contentr. Ainsi nous lui avons pro- mis <le lui ao(îordtM* la dite permiKsion. I^ dit sieur La^nan- ^r se flatte, M4)n8eigneur, auHfti bien que ses lUisfN'iéK «pi* peuvent* réussir, vous y aurez égard et <pie pour loi - M vouilra l)ien leur aeeordor une frégate pour les inettr a

d'exéeuter dt* plus gran<les entreprises." (1)

Une fois la perniis«ion gouverneur et <1. 1 intendant oKtenue, M. Fiéger <le la Grange se eherclui mi assoeié pour fournir les fonds néeessaires A une entreprij^e aii^si hasar- deuse. 11 le trouva dans la jx^^o'^-v J- n. ...].. i»..,..

riehe marchand de (^uéhec.

Le4 janvii r 1701. MM. Léger de la tîrange Pauperet, j>ar une convention sous seing priv " faisiiienl

les arrangements suivants :

Ils devaient fournir également à la dépense des «leux vaisse^iux <iui feraient l'expédition. Chacun des deux asso- ciés était cependant lihro de donner des intéi aux personnes <|u'il choisirait.

Léger de la (irange devaii ...w., U ( i*iumandeii.; ... ..^ néral de l'entreprise. Pauperet «levait commander Taiitre vaisseau. Au ca^ de laoti, ou d'incapacité <le Lég« (irange, Pau|>eret devait prendre le commandement ^upréuie.

Par un document daté le 0 juin 1704. nous voyons que les associés des sieurs Léger de la Grange et Pau|HMet étai«Mit Nicolas Du |X)nt de Neuville, Louis (^hamhalon, Georges Regnard Duplessis, M. de Beauchesne, Antoine le la Garde, fiouis Prat, Antoine Pacaud, René Hertel det'hambly, Inouïs

I Archives du Canada, Corresixjtidauce générale, vol. .i

Dé])osée le même jour, entre les mains du notaire Chaml>alou.

li-r

3f> -

Rîihv. Pioirt» Baby, Pierre-FraïK/ois Froniai^e, etc..

l.tMnôme jour, î* juin 1704, Jean Léger de la (Iran signait > n rangement^ définitifs avec les armateurs et 1<- liardis gars (jui devaient faire partie de l'expédition. Les noms d < I.i-,VM< fM;jn!«HirMU>j»MnM?)t, n«' non^^Mit pa< par- venus

haiis sa Icttir an ministre datée de Québec, le 11 ik»- veml)re 1714, M. de Kamezay écrit :

**Le 8r de la (rrange a fait une phélib .ste avec vmi ca- nadiens, ils ont pris a bonneviste habitation anglaise au nord de plesance, une fregatte de vingt-six canons chargés 1' Il )!ues, bruslé une fiute, et fait aler à la coste un basti- ment de quatorze canons, chaque homm au ra chacun envi- '•'»" Muarante escus." (2)

Meux jours plus tard, le 16 novembre 1704, M. de Vau- drenil écrivait au ministre :

L'année dernière, j^eus riionneui (h* vous ))irl(i- de Teiitreprise du sit'ur <le Lagrange et nous vous en rendons compte dans notre lettre commune. Celle-ci, il m'a f)rié. Monseigneur, de vous demander pour lui une commission de capitaine de brûlot. ( cla lui donnerait un titre et « - un très Ixjn sujet et qui par suite s'il réussit dans ses des- seins pourra vous être d'un grand secours en ce pays

•*Je vous réitère la prière (jue nous vous avons faite de

lui accor(h*r le nombre de matelots dont il aura besoin pour revenir." (3)

Nous voyons, toutefois, par la lettre de MM. de Vaudreuil et .iv •«..iiiharnois au ministre du 17 novembre 1704 q'ie les deux fils du prcxîureur >ç6néral d' Anteuil faisaient partie de rexi)édiLioii »le M. Lé- ger de la Gran^çe. Par ailleurs, nous con.statons que MM. Morel de la Dufantaye, Juchereau de la PVrté et Pierre- François Fronia.«îe étaient également de rex])odition (2) .\rchivv-s du Cini l.i Correspondance générale, vol. 22.

... :n

Le 17 iiovtMnhri' I7n4. MM. «ic Xaiidniiii \'>*n\i-

\\:\\\\n]< écrivaient au iiiiiiistn' :

Lt* 8r «le X'Mndreuil eut l'honneur Tanné»' <lernièro, Monseignei ous marquer ({u'il permettrait au nieur de

la (irange <réiiui|»er une banjue pour «lier en course aux cA- k'S (le Terre-Neuve Nous lui avons permis ce printeni|)s d'armer deux haripies avec cent iiomme.'à de ce |)ays. Ils «jiit été à ^onneviste en Terreneuve ils ont pris avec deux •harroies (ayant été obligés de quitter leurs barques à douze lieues de ce port, crainte d^étre découvert^) une frégate de 24 pièce* de canons charfi:ée de morue. Ils ont brûlé deux Hû- tes d'environ deux à trois cents tonn-aux et coulé biis une autre petite frégate. Cette action e-t d'autant olus glorieu- .se pour nous qu*ils ont pris pre-que autant de pri.*Jonniers (prils étaient de monde et que quand le jour fut venu, il pa- rut dan- Bonneviste cinq à six cent< horirinv <on^ le- :>nii»-^. Il passa en France avec sa prise.

**Il espère Tannée prochaine fain^ une sectonde tentative v^rs les côtes de Boston Nous vous supplions. Monseigneur, de lui accorder le noml)re de matelots dont il aura besoin. Il pourrait venir en prime et par ce moye!i non< ;nir!'»n< \ os ordres de bonne heure." (1)

M. l'abbé Ferland raconte ainsi l'exploit du sieur Lé^er de la ( xra nge :

*'Un habile iia\ i^aleiir, iioiniiir j^a ^rraii^^e, «pu a\ait fait la campa<i:ne de la baie d'Hudson, sous d'iberv.ille, s'en- nuyant du repos il était réduit, proposa m i^ouverneur général et à Tintendant de fréter deux barques pour une ex- pédition contre un port de Terreneuve ; il voulait venger l'injure faite an nom français par un forban aîiirlai^. rpii

Archives du Canada, Corresix)ndance générale, vol. 22

88

avait attaqué des navires pêcheurs à Percé, et briMé le villa- ^eet r^glise rie Cîe litii. Il (Miga^ea hik centaiiit* 1. i< un- canadiens, obtint une lettre de niaiijue, et, se dirigea sur Bo- navista. étaient arrivt^s <|uelque8 navires de guerre qu'il se jiroposait <le surprendre. Pour n'être point découvert, lorsqu'il arri\;i i louze lieues <le ce poste, il laissa ses bar- ques, et continua sa route sur deux charrois; entrant de nuit dans le port, il aborde une frégate de vingt-quatre pir- ces de canou, déjà chargée de morues, s'en rend le maître. l)rfile deux Hutes de deux à trois cents .tonneaux chacun»- coule à fond une autre petite frégate. * i m retire av< ;l prise et un grand nombre de prisonniers

•*|)ans le fort de Bonavista étaient six l'uiiL- aiiglais. •|iii. le lendemain matin, étaient prêts à attaquer l'enneuii lu ti- il était trop' tard. Li ( i range et ses braves étaient dé- j.i 'Il route pour Quélx'c, ils arrivèrent au bout de (fuel- qtn- jours." ( I)

No'is lisons dans je iiiêinoir<' du Rni à M. de Vaudreuil en date du 17 juin' ITOÔ :

' frégate An gloi se que le de la Grange a voit pris et anu'i.ê à Bill)ao pour y vendre la morue dont elle estoit chargée a e prisi» en venant de Bilbao à la Rochelle ain- sy Sa Majesté n'a pas eu occasion de luy donner les nuite- lots qu'il avoit demandé pour ce Bastimetit. Cependant 8a Maje> >u viendra des services duil. S; ide la Grange et

Klle luy Icra du bien dans les occasions." (2)

I.e P.) octobre ITOÔ, ^Î^T d- Viinrlrciil vt Beanhui n.>i. tief)t au juinistre ;

I iirrangc <|ni «-t nu très bon homme le nier, el (pu a i le»nnenr d'être <*onnu de vous, Monseit;neur.

COfkSinnSTOIRH du canada, vol. II. p ;v^;>. \rchives (lu Canada, îSérie. ÎV j; i p. uS.

89

par le comSat qu'il a un i i in ... , . i ,. ^ : .. ..... , la fotf :i de T«»rreneuve, a proposé anx i^ieur?* H«* \ i *

«Irmii t Uaudo msdemuider îrégate

du Uoi lit- 30 cauouô qu'il armera à st>c dc|>eus ; il 6e char- gera d*iim(Mi»^r iri dans C3 bâtiment cin«juante tonneaux de sel pour le co'upte du Roi, aprôî* quoi. Monseigneur, il compte^ d'aller faire la course, outre le bien que cette fréga- te fera au pays, en y apportant le sel en prime, ce qui ut tra le Sieur Raudoten état d'exécuter sa parole, elle mettra les vaisseaux marchands qui viendront ici en sûreté, puis- que les Anglais, sachant que nous aurons une fros^ate armée n'oseront plus envoyer des brigantins dans l;i rivière cette anaée nous avons appris qu'il y en avait deux. Les rieurs de Vaudreuil, Raudot et Beauharnois vous supplient M()nseigneur, de vouloir bien continuer les bonnes intenti- ons que vous avez pour le sieur L igrange et de le proposer; à Sa Majesté pour être capitaine de flûte." (1)

En 1708, le roi confiait à M. Léger de la Grange le commandement du vaisseau L'AFRIQUAIN. (2)

En 1709, M. Léger de la Grange était en France.

Le 1er mars 1709. par l'entremise de son fondé de pro- curation, Guillaume Gaillard, il obtenait de la prévoté de Québec, un important jugement contre Dominique Berge- ron, tuteur de l'enfant mineur de son défunt as.socié, Clau- de Pauperet. La prévôté ordonnait à Bergeron de payer à Léger de la Grange une somme de 2,947 livres et 3 sols, qui représentait K^^ droits d[\ 'lîy 'w> .r cQnt sur la prise iai-

i Archives du Canada, Correspondance générale, vol. 22.

(2) Edouard Richard, Supplément du Rapport du Dr Bayni)

-. 40 - -

te par lui en 1704, du navire de guen . hik mi \- PKM- BROOKEGALLEY. (1)

Nous perdons ensuite M. Léger de la (iiaii^^r- «le vue

Le 19 février 1720, le président du Conseil de marine écrivait à M. de Beauharnois qu'il serait nécessaire que, pour la sûreté de la navigation des vaisseaux du roi allant au Canada, il fut embarqué un officier à bord connaissant bien la navigation du St-Laurent. Autrefois, ajoutait-il, le sieur de La Grange de Hochefort ayait été nommé capitai- ne de flûte, en raison de ses connaissances sur cette rjaviga- tion et il s'embarquait tous les ans sur h - vaisseaux du

roi '^(2)

Ce sieur de la Grange mentionné ici par le président du Conseil de Marine était-il notre M. Létrer de la rrranae? La chose est bien probable.

Ce qui nous fait croire que le sieur Jean Léi^») <l« la Grange con-erva des relations avtrc le Canada même après 1709, c*est qu'une de ses filles était religieu>e au monastère des Ursulines de Québec.

La Mère Geneviève de in (iian^e de Saint- Louis fut une sainte femme en même temps qu'une supérieure et une ad- ministratrice de premier ordre. A plusieurs reprises elle fut élue dép'>sitaire et supérieure de sa communauté. Elle déiéda le 23 juillet 1 77H. A l'ilge respecté de 83 ans.

Les URSULINES DE QUEBEC^ font heanconp d'élo- ges de cette femme de bien. (3)

P. G H.

(i) Jugements du Conseil Souverain, vol. \ . i> 974.

(a) Arcbive.s du Canada. Corres|)ondance générale, vol. 48.

(3) l-es Uisuiines de Québec, v..l [II. p 358.

... 41 -

' U.Wl'.MiON LMivh i.hSSihlKS Jh^AN LEGER 1>I': LA ORANliK KT (U^AUDE PAUPP:RKT AU SUJET 1)K LEUR K\TlîKPKM-iF roVTHK LKs KVXEMÎS DE

ï;et\t

Au nom de Dieu, du la Trù> Sainte Trinité et de la Très (jiorieuse Vierge Marie mère de Dieu.

Nous Claude i'auperet et Jean Léger de la Grange Hvons fait les conventions suivantes pour parvenir h Texé- cution dt^ l'entreprise que nous avons prqjettée contre les ennemis de lestai suivant la [)ermissi(Mi que nous en avons obtenue de Monseigneur le marquis de Vaudreuil comman- dant général pour le Roy de toute la nouvelle france, et l'agrément de Monseigneur de Beauharnois intendant de justice police finances et de la marine en ce pays

ler-Nous nous promettons respectivement une union et intelligence parfaite dans l'exécution de nos entreprises pour lesquelles nous emploierons tout notre sçavoir et ce quy dependera de nous

Nous ferons tout de concert et fournirons également à toute la dépense nécessaire ^ pour nous mettre en estât de partir dès le printemps avec les deux bastiments (|ue nous destinons pour exécuter nos desseins.

Il nous sera libre de donner part et intherest dans no- tre armement à telle personnes qu'il nous plaira. Bien en- l^^ndu que ce sera sous le nom dans la part de Tun de nous sans que pour ce ceux qui auront pu prendre cet intherest puisse prétendre avoir aucune disposition a faire sur le d. armement quy sera toujours remis à notre condui- te ou à Tun de nous en cas de mort de l'autre sauf au retour

42

î\ leur donner connais anee des pertes et profits qny se trou- veront desqnefs ils seront tenus de nous croire sur les comp- tes ou -ii!np]»*s; ♦•<fMts ijnv h'iirs seront (JoTUir siirn*'' d<» nous deux.

Nous dresserons avant de partir de cette rade les comp- tes du montant des d^»pences que nous aiirons faites pour notre armement que nous signerons déposeront entre les mains d'un nothaire ou d'un de nos amis pour avoir recours

à notre retour.

<

Nous partirons de cette rade dès le printemps prochain et nous prendrons chacun le commandement d'un des d. bastiments en telle manière cependant que la conduite de la navigation et l'exécution des entreprises et attaques sera defferée aux ordres du sieur de la Grange quy conférera au- tant que faire se pourra avec le d. Sr. Pauperet, mais soit qu'on ne puisse pas conférer ensemble, ou que les avis soient partagés ceux du Srde la (jrange seront exécutés.

< omme notre deifeein est de prendre six vingt -hommes et plus pour l'exécution de notre entreprise, nous mettrons les dts honïmes à la part afin de les rendre d'autant plus zélés à procurer l'avantage de la sociétté.

1^8 conditions que nous ferons avec les d. engagés ou hommes à la part seront spécifiés par la charte partve ou en- gagement quy en sera passé pardevant nottair< .

Vous nous ré.servons de nomer pour maître des prises ceux que nous en jugrrons plus capables, auxquels sera don- né telle récon)f)ense (pie nous estimerons à propos, l'un de nous aussi «n < ;i- dr mort <lr rautic. nous nous réservons encore de «lonner telle ré(;ompense que nous estimerons juste A ceux des ofticiers ou honiuies i\ la part quy feront des ac- tions quy le mériteront et à ceux quy seront' blessés ou es- tropiés, oa l'un de nous (îomme il est cy dessus dit, nous nous promettons de travailler de concert et sans disconti- uuation A mettre en estât les bastimens, vivres et geueralle-

43 -

ment inui i r i|U\ sera n/»reHsuire |MHir l'c^x^'Hnitioii »lr notre entreprise et de le faire Koliduireinent noubs de tous non bien» presehs et future Kn foy «le <|U(>v nou« avons sîj^n^» A (^uéFyec le juatriesine janvier mil sept cent 'juatre

l,a (iraii^i- Pauperet Aujounl'iniy <|uatriesine jour de janvier mil sept cent ()uatre après niidy pardevant le notaire royal n Ii prevoste de (^ucbec sous-signe y résidant ont comparu les >ieurs .lean Léger de la (irange et ( -lande Pauperet marchand de cette ville lescpjels ont volontairement déposé des mains de nous dits n(>taire les traitté- ou conventions entr'eux faits contre l«*s ennemis de l'état er jOunThuy cy devant et autres [larts et cy-dessus escrit entièrement de la main du d. sieur Pau- peret pour estre par non- gardée pour minutte en notre es- tude et leur en délivrer des expédition- et à (pli il api)artii*n- dra t<»ut*s fois et quante-. lecjuel traittéou conventions \\< promettent eliacun en droit soy exécuter de point en point selon sa forme et teneur, sous l'obligation de tous leurs biens meubles et immeubles et immeubles présents et futurs. Re- non(;ent etc. Fait et passé au dit Québecq estude du d. no- taire les jour et an susdts. en présence des sieurs Franeois Kageot et Pierre Huguet praticien témoins demeurants .m d. Québec (piy ont avec les d. sieurs de la (inmge, Pau|)eret et ïiotaire ^JL^ié.

Pauperet La (t range Rageot P. Huguet ('b:nn]>nlni) i 1 )

(i) Acte de Chambalon. notaire à Québec, 4 janvier 1704.

... 44 -.-

REGLEMENT ENTRE LES ARiMAT.KURS DU BRIGAN- TÎX LE JOYHKRl.

***

Panleviiiit le iiottaire roy. en la prévosté de Québec soussigné y résident et tesmoins cy-bas nommés furent pré- sents les sieurs Jean Léger de la Grange et Claude Paupt^- ret marchands bourgeois de cette ville armateurs et encore le sieur de la Grange commandant le d. armement, tant pour eux «jue pour leurs associez en iceluy et René Hertel Escuyer sieur de Chambly, Louis et Pierre Babie, Pierre Fran(;ois Fromage, les srs Monmidy, Bourjely et Crevier tous du dt. armenent lesquels sont convenus de ce qui suit savoir en que les armateurs auront la moitié dans toutes les prises et pillage qui se feront pour les indemniser des frais de Tarmement et l'autre moitié appartiendra à l'équipage ou voyageurs Ti la part.

Tous les hommes <|ui seront engagez pour le voyage et entreprise ne recevront aucuns gages et seront tenus de pré- compter sur la part qu'il leur devra revenir les avancer qui leur seront saittes et y seront tous à la part et à compagnon bon lot.

Sei^ont obligés d'avoir chacun un bon 1 isil qu'ils r)ur- niront à leurs dépens avec une corne à poudre et leur sac à plomb.

^y quelqu'un des voyageurs ou gens à la part est con- vincu de lâcheté ou d'avoir pris ou fait son propre de (piel- que -chose provenant (\ki^ prises ou pillag s il sera (l''*(lni «h* droit de part et puni suivant l'exigence des cas.

L'article cy-dessus aura pareillement lieu contre r ii\

qui exciteront les autres îI sédition et qui désobéiront opi-

gnatrement à leure officiers enchoses concernairt le .«service.

Il aura aussy lieu A l'égard de ceux (jui dissiperont mal

_4ft

al propos rt mesrhainent 1^ vivres nfin <l(i faire man«]uer l'entreprise.

Le sianr de la Orange :mra lauthorité de nommer |)Our maistre des prises ceux (jii'il en jugera plus capable et de leur donner trll»* ••.•fi.injMn^r «jn'il «'^tinHTM (»<.i! v «'H iM. sur la niasse.

I^e d. sr de la (irangf .aura ( ncore pouvoir de donner telle reiompenst* ijl. croira juste à ceux des officiers ou hom- mes à la part (pii feront (Wi^ actions (jui le mériteront «t à ceux (|ui seront blessés ou estropiez.

Les deux articles cy-dessus auront aussy lieu à l'égard des Français qui se trou verront prissonniers parmis les en- nemis auxquels par leur pris ou procurera la Iibei*té et ce selon qu'ils se comporteront dans la suitte et (ju'il- y feront ItMir devoir.

L'aumonier et le chirurgien-major auront cha-un une part comme l'équipage et outre ce il sera j)ayé à chacun un escu du paîs surchacune part de tous les gens du<l. arme- ment. ,

8y |)endant la course le d. sr la Grange est obligé de dé- tacher quelques uns des voyageurs pour aporter des nouvel- les à Monseigneur le Gouverneur-Général et à Monseigneur rinteuiant ceux (pii seront détaché pour p!)rt n- ce> ordres <juoy qui soient obligé do rester à < Québec auront* leur p-irt entière comme sy ils avaient fait l'entière courses de la <1. entreprise.

L'article cy-dessus aura aussy lieu à l'égard de ceux qui serc»nt n-nvoyés pour conduire les prises et les mettre (Mi Ueu de sauveté et à ]*éyar<l <!»• ct^wx qui <«t«>?iI im-oiw)^/'»z pour les garder.

La part de ceux qui moureront de maladie ou qui se- ront tuez dans le combat ou par accident de quelque manié-

46

re que la mort leur adviennr piihlaut tout le voya.'^e de cet- te entreprise soit dès le coiiiineiiceinent ou à la fin sera conservée et délivrée à leurs héritiers comme sy ils avaient vescu durant toute la d. entreprise.

C'e fut ainsy fait et arresté entre les d. parties tant pour eux (jue tous les autres voyageurs à la part en la m ai -on du d. sieur Pauperet après midu le neufviesme jour de juin mil sept cent quatre en présence des sieurs Jacques Phelippeaux marchand demeurant A (Québec et Jacques Babie mar- chMud demeurant à Ciiauiplain tesmoins pour ce appelés qui ont avec les d. parties et notaire signé.

A la lecture des présentes les d. parties -ont convenues pue an cas qu'il arrivât <[uel(]u'accident au d. sr de la Gran- ge de mort ou autrement celuy (pi'il aura nommé ou fait choix de luy succedder aura le mesme commandement pou- voir et autlioritc (ju'il a en vertu des présentes et ont signé les jour et an que dessus.

Pauperet i.a Grange

René Hertel de Chambly Louis Babie Phelippeaux Bourjoly

Montmidy . J. Baby

Pierre Baby F. Fromage

De la Ce ti erre (î) cllAKTi: PAi: TIKKS polK L'AKiMEMENT Dl' JoY- i^Kirr V\H I.K ^IKrR JKAN LK<îKH DK LA (IH \N(îK.

* * * Pardevaiit le Notaire Royal en la prévostr di Qu<d»ec sou signé y résident et témoins si bas nommez furent pre- sens monsieur Ke. Nicolas Dupont Fscuier seigneur de Neu- ville conseiller du iîov doven de Mrs le^ conseillers au eon-

( I ) Acte de Florent de la Cetière notaire à Québec, 9 juin 1704.

... 47

seil SoiiYeniin di» ce pays. M. Louis (îharnhalon non* royal en cette prr»vo8t6, Me George Renard sieur Du|)le8y seigneur de la eoste Lauzon agent giMieral de la Compagnie de la co- lonie trésorier de la marine e i ce |)ays et de Monsieur de lUniuehesne C-onime général de la ma -ine Antoine de la de marchand en cette ville, Louis Prat marchan»! boulanger en cette d ville, le sieur Antoine Pascaud marchand de la ville de Villcmarie isle du Montréal ah-ent le sieur Claude Poperet faisant et se j)ortant fort pour luy tous intéressés et a»*ossiez avec Mr Jean Léger de la Grange et le dt. sieur Claude Poperet eh son nom associez pour larmement en la course contre les ennemis de Testât lesquels dits sieurs sont convenus unanimement de ce qui suit c'est à scavoir qu'ils agréent et approuvent le traitté fait par les dits -ieurs de la Grange et Poperet le quatriesme janvier de la présente an- née mil sept cent quatre reçu et reconnu par eux par devant Me Louis Chambaion nore. le même jour ù l'exception de l'article quatriesme du d. traité au sujet duquel ils con- viennent et arrestent que au retour de l'expédition du d. armement tout ce qui en reviendra sera disposé et conduit à pluralité des voix des intéressez en a d entreprise par celuy des dits sieurs intéressez qui sera choisy par les dits associés pour estre le tout reparty entre tous les dits intéressez au prorata de ce que chascun se trouvera avoir mis en la d. en- treprise et que de la même manière les pertes si aucunes se trouvent se repartiront au marc la livre sans qu'il y ait au- cune solidité entre les dits as-ociez si ce n'est au marc la li- vre seullement à proi)ortion de leur mi>e et <|Ue la police du dit armement ouverte par le d. sieur Dupont le sept may dernier et suivie de plusieurs autres intéressez sera entierre- ment remp]ie du montant de la dépense du d. armement et ensuite rerais au dt. siéur Chambaion pour estre joincte au

48.^

d. traitté ainsy que la grosse du présent acte affin d'y avoir recours en cas de besoin lequel traitté sera exécuté suivant sa tenenr comme aussi que la charte par tyers passée par les dits sieurs de la Grange er Poperet et le proffit de-^ voiageurs à la part sera joincte au pré.^ent traitté pour y avoir recours et estre exécuté en tout son contenu que cependant les comp- tes du dt armement montant pour la depence d'iceluy à la somme de vingt un mil six cent quarante une livres huit sols sept deniers seront veues et visitez par un ou plusieurs des dts associez qui seront nommez à cet efîait pour estre les omissions herreurs ou doubles emplois levez si aucuns se trouvant car ainsy etc promettant etc obligeant etc renon- cent à toutes clauses à ce contraire Fait et passé au dt Que- becq maison du dt. sieur Poperet après midy le neufs, jour de juin mil sept cent quatre un présence des sieurs Jacques Philippeaux marchand demeurant en cette ville et Jacques Babie marchand demeurant à Champlain témoins pour appelles qui ont avec les dt. parliet et nore. signé.

J. La Grange

Dupont

Pauperet

La Garde

Duplessis

L. Prat

J. Babie

Phelippeaux

Chambaloii

De la Cetierre (1) (Lm Hn dans In prochniîic livraison)

( I ) Acte de Florent de la Cetière, notaire à Quél^o. 9 j uin 1 704

t

4f» --

L'abbé Etienne Montgolfier et révêch- à: l^iébsc

Après la mort de Mgr de Pontbriaiid à Montréal, au mois de juin 1760. Tadministration des affaires ecclésiastiques au Canada fut confiée à trois vicaires généraux, nommément : l'abbé J. O. Hriand, pciur la région de Quélx'c. Tabbé J. F. Pcrreaull pour la région des Trois-Ri vières, et l'abbé Etienne Montgolfier pour celle de Montréal. ( éifj^p de S/- VaHier et Vhop. gen. de Quêbee., pp. 366-378).

Trois ans plus tard, en 1763, le chapitre de Quél)ec élut M. Mont- golfier pour succéder à Mgr de Pontbriand, mais le gouverneur Murray parut redouter l'influence de cet ecclésiastique et refusa de ratifier ce choix. {^Bibaud, Institut, ht st. du Canada, j). 159;.

Ce que voyant, l'abbé Montgolfier dotma sa démission et l'abbé J. O. Briand fut choisi, mais celui-ci n'eut, du gouverneur, la permission de prendre son sicye officiellement qu'en 176^-» ( IVnfire hisf Cir dr A'<^//\.

?• 73 >

Voilà en quelques lignes ce (jue nos historiens nous en.seignent hu sujet de la nomination du successeur de Mgr de Pontbriand.

Sur quoi, alors, un fameux écrivain français du i8e siècle, Chani- fort, a-t il pu se baser pour écrire l'anecdote que nous allons reprodui- re et qui est invraisemble ei\ plusieurs points. Nous la trouvons dans le volume I. p. 131, des Oeuvres choisies de Chamfort, édition de 1.S78 en trois volumes :

"Messieurs Montgolfier. après leur superbe découverte dc:. ..^.o> tats, sollicitaient à Paris un bureau de tabac pour un de leurs parents ; leur demande éprouvait mille difficultés de la part de plusieurs person- nes et entre autres de M. de Colonia, de qui dépendait le succès de l'affaire. Le comte d'Antraignes, ami des Montgolfier, dit à M. de Co- lonia : Monsieur, s'ils n'obtiennent pas ce qu'ils demandent, j'impri- merai ce qui s'est passé à leur égard en Angleterre, et ce qui, grâce à vous, leur arrive en France dans ce moment-ci. = Et que s'est il passé en Angleterre ? Le voici! écoutez : M. Etienne Montgolfier est allé en Angleterre l'année dernière : il a été présenté au roi, qui lui a fait nn grand accueil et l'a invité à lui demander quelque grâce. M. Mont- golfier répondit au lord Sidney que, étant étranger, il ne \'oyait pas ce qu'il pouvait demander Le lord le pressa de faire une demande quel-

50

conque. Alors M. Montgolfier se rapjjela qu'il avait à Québec un frère l)rêtre et pauvre ; il dit qu'il souhaiterait bien qu'on lui fit avoir un petit bénéfice de cinquante guinées. Le lord répondit que cette deman- de n'était digne ni de messieurs Montgolfier ni du roi, ni du ministre. (Quelque teni])s après, l'évêché de Québec vint à vaquer ; le lord Sid- ney le demanda au roi qui l'accorda, en ordonnance au duc de Gloces- ter de cesser la sollicitation qu'il faisait pour un autre Ce ne fut point sans peine que Messieurs Montgolfiier obtinrent que cette bonté du roi n'eut de moins grands effets.

Il y a loin de au bureau de tabac refusé en France.

*** D'abord, les inventent s de l'aéro-stat ne devaient pas être frères de l'abbé Etienne Montgolfier lequel naquit en 171 2, tandis que ses homo- nymes sont nés respectivement en 1740 et 1745 ? Ceux-ci, Joseph- Mi- chel et Jacques- Montgolfier, n'avaient pas encore fait en 1763 les ex- périences qui ne les rendirent célèbres que près de vingt ans plus tard. Et lorsque leur invention fut connue, disons en 1770 et 1783, le siège épiscopal de Québec n'était plus vacant. Alors ?

E. Z. MASSICOTTE

Gauthier de Varennes

Dans le Bulletin des Recherches Historiques, vol XVIII, p. 117, M. l'Bbbé Caron demande : '*A quel propos avoir ("parlant de René (lauthier de Varennes) ajouté le titre de Varennes, à son nom de fa- mille ?.."

J'ai déjà, communiqué au Bulletin, il y a quelques années, une note, (jue je vais répéter, et qui. selon moi, ])rouve l'antiquité du nom de Varennes accolfi à Gauthier. Des lettres-])atentes furent enregis- trées p la Cour des Comptes, à Paris en 1354. portant anoblissement de Gauthier de Varennes, argentier et valet du roi Jea)i II le Bon. René (tauthier en s'api)elant aussi de Varennes ix)rtait tout simplement le nom de la branche aidée de la famille ; les cadets s'appelaient de la Vérandrie, etc. J'ajouterai que j'ai demandé à un correspondant à Paris, s'il pourrait m'avoir une copie des lettres- patentes de noblesse ci-haut mentionnées. On m'a répondu que ces documents avaient été détruits par le feu.

REGIS ROY.

51

Les Commissaires ordinaires de la marine en la

Non veiie^ France

Sens le rcKinie français dans la hiérarchie administ-ative. le coni- mrssair^ de la marine avait ran>< immédiatement après l'intendant. Ce- lui-ci avait son bureau et sa résidence à Quél:)ec. Le commissaire de la marine résidait à Montréal et vagissait en même temps comme subdé- îép:ué de l'intendant.

A l'orij^ine. les attributions du commissaire de la marine étaient assez restreintes. L'augmentation graduelle du nombie des compagnies du détachement de la marine et le dévelopi)ement des affaires d'admi- nistration firent en peu de temi)s du commissaire de la marine un per- sonnage très important. Ainsi dans le règlement fait au sujet des hon- neurs dans les églises signé par le roi le 27 avril 1716. il n'est î»as du tout question du commissaire de la marine. Seize ans plus tard, le 22 avril 1732, le Roi prend la peine de promulguer un règlement pour donner radg en commissaire de la marine dans les conseils de guerre, les églises, les ])rocessions, etc.

Les principaux articles de ce règlement valent la peine d'être con- nus. On y notera ccmme nos ancêtres attachaient d'importance à ces questions de préséance.

Le commissaire de. la marine résidant à Montréal devait avoir, eu r absence de l'intendant, entrée, rang, séance et voix délibérative dans lescon.seils de guerre qui se tiendraient à Montréal. Il devait y pren- dre séance immédiatement apr«'*s les officiers majors : s'il n'y avait que des capitaines, il prenait séance immédiatement après le capitaine com- mandant. Si,cei)endant l'inteudani était à Montréal, le commissaire de la marine n'avait pas entrée au conseil de guerre.

Dans l'égli.se paroissiale, le commi.ssaire prenait place dans le mê- me banc et après le lieutenant le roi.

Dans les processions, le commissaire de la marine devait marcher immédiatement après le lieutenant de roi ; en cas d'absence du gou- verneur particulier et du lieutenant de roi. il devait marcher immédia- ment après l'officier commandant.

Aux feux de joie qui se feraient à Montréal à l'avenir, si l'inteti-

5t

dant n'était pas présent, on devait présenter au commissaire de la ma- rine la porche à l^<)uelle, l'intendant avait droit. ( i ;

Nous donnons ' ici îa liste des commissaires de la marine en la Nouvelle- PVance : FRANÇOIS LE MAIRH

Le premier commissaire de la marine en la* Nouvelle- France fut François.LeMairç,, Il fut nommé le 25 avril 1685, et s'embarqua à La- rochelle, d^i^*», le vaisseau la DILIGENTE qui amenait à Québec le marquis 4e^ 4^e;i),onyiîle La DILIGENTE arriva à Québec le ler août 1685. Mt.ci^Mairç n'esçerça guère sa charge puisqu'il décéda le 2 dé- cembre 1685. quatre mois après son arrivée.

Pour renseignements biographiques sur François LeMairt, voir BULLETIN DES RECHERCHES HISTORIQUES, vol. XXI, p. 217. PHILIPPE, GAVLTIER DE COMPORTÉ

L' il) tendant.^ ^.Ç Meulles, en attendant la nomination du succe.«iseur de M. LeMaire, donna une commission de commissaire à Phi!ip|-e Oaultier de Comportjé, privot d.^ 1 1 maré:hlu■>il^-^ Celui :i s'ac luitta si bien de sa tâche que le gouverneur de Deuonville proposa au minis- tre de le npqimer en ^itre, mais le ministre ne se rendit pas à sa propo- sition.

MATHIEU GAILLARI>

C'est Mathieu Gaillard qui fut nommé pour remplacer P'rançois Le Maire. Il arriva à Québec le 9 octobre 1686. dans le même vai- .seau qui amenait l'intendant Champigny. M. Gaillard fut rappelé en France ea 1690, .mais il ne partit d'ici qu'au printemps de 1691. Nous voyons par les lettres de MM. de Frontenac et Ch-unpiijiiv (\u'\}< esti- maient beaucoup M. Gaillard.

Polir rén'î^cignements biographiques sur M. Gailiurd, voir Bl'LLlv TIN DÏS F^ECHERt^HEï^ HISTORIQUES, vol. XXI. p. S7. LOUIS TAOToOm DE LA TOUCHE

M. (îaillard fut remplacé par Louis Tantouin de la Touche qui. depuis TASô, étak**garde maga.sin à Montréal. En 1 701, M. Tantouin de la Touche était transféré à Rochefort.

QjUrft^çpn/ondU' Louis Tantouin de la Touche avec Etienne Pezard de la Totiche premier seigneur de Champlain. Il n'y avait aucune re- lation cife'j)arenté entre re- deiix jKTson nattes

( I EDITS ET ORDONNANCES, vol ur, p. 532.

... 58

Touche, voir BÎM.I.KTIN I>ÎN KKCHKRCHHS HÎSToRKjtn^S, vol

XXI. p. 218.

KRAXCOIS Cl,Aik.\MHAi i. i i ».\i« .K r. xh »

Le 1er juin 1701, M. François Clairanibaiiii . ._ : 1 Mij^reniont. était nommé commissaire ordinaire de la Marine ix>ur succéder 1 M de La Touche. M. Daijjremont décéda î^ (Québec le rer décembre

I72S. n avait r«MnnH sj cliirsM- m 11 s it î-;f.r-t 'ïn de lotis n-iwlinf i.Ims

de vin^t-sept ai

Pour rensei>;ntiucul> biographiques sur M. Daigremoul, voir BUIy- LETIN DHS RIÎCHERCHKS HT-T<)TôT(»T'r-^ x..i XTT .. .14

JEAX-BAPTISTK DE SILLV

Dans l'intervalle compris entr»^ la date de la morl de M. Daigre- tti,.Tit Ter décembre 1728) et la date de l'arrivée d= soi» successeur 1730), les fonctions de commissaire («rdinaire de la marine en la Nouvelle-France furent remplies par Jean-Baptiste de Silly, commis- saire de la marine à Québec. M. de Silly n'eut cept^ndatit pis de let- tres de nomination du Roi.

Pour renseignements biographiques sur M. de Silly. voir BULLE- TIN DES RHCHERCHES HISTORigUES, voi XXII. p - HONORE MICHEL DE LA ROUVILLIERE

M. Honoré Michel de la Rouvillière fut le successeur de M. Dai- gremont. Il fut nommé en 1730. Il exerça sa charge ici pendant sei- ze ans. Le 18 février 1746, le président du Conseil de Marine écrivait à M. Michel de la Rouvillière qu'il arait l'intention de lui donner une nouvelle situation en France et de revenir à la jiremière occasion. Il ne retourna en France qu'à l'automne de 1747, ayant été retenu ici par l'intendant Hocquart. L'année suivante, ilétait nommé corn - mis.saire-général en Louisiane. II joua un rôle important dans cette colonie.

Pour renseignemenrs biographiqu.=îS sur M.* Michej de la Rouvilli ère. voir BULLETIN DES RECHERCHES* HISTORIQUES

XXII. p. r5i.

JEAN-VICTOR VARIN DELA MARRE

Au mois de mars 1747. le trop célèbre Jean- Victor Varin de la Marre succédait à M. Michel de la Rouvillière comme commissaire or- dinaire de la marine en la Nouvelle-France. Le ler avril 1757, à cause

.- 54

de sa mauvaise santé. M. Varin de la Marre obtenait un congé pour passer en France. Une fois rendu bas il demanda sa retraite (avril 1758). Il en avait probablement assez amassé pour vivre de ses rentes en France et se moquer de la j^etite colonie du Canada.

Pour renseignements biographiques sur M. Varin de la Marre, VoirBULLKTIN DKS RKCHKRCHKS HISTORIQUKS vol. XXII, p. 176. PIERRE-MICHEL MARTEL

Au départ de M. Varin de la Marre pour la France, l'intendant Bigot, le 10 août 1757, donnait une commission à Pierre- Michel Mar- tel, écrivain principal de la marine, |X)ur faire les fonctions de commis- saire de la marine à Monrréal, la place de M. Varin qui a eu la i)er- mission de passer en Fiance". M. Martel faisait à ^^uébec, depuis le 13 octobre 1755, les fonctions de contrôleur de la marine avec des lettres du sieur Bréard passé en France Martel qui avait des amis puissants essaye de se faire nommer commissaire de la marine avec des lettres du roi comme ses prédécesseurs. Le chevalier de Lévis, le gouverneur de Vaudreuil, l'intendant Bigot, le Père Jésuite Martel, son frère, écri- virent tour à tour au ministre en sa faveur. Mais le ministre avait à cette époque difficile bien d autres non>inations plus imi>ortantes à fai- re. Martel fit donc les fonctions de commissaire ordinaire de la marine en la Nouvelle-Frauce jusqu'à la conquête sur une simple commission de l'intendant Bigot. Martel fut au nombre des pillards du trésor pu- blic jetés à la Bastille après la conquête. En 1765, il subit son procès devant le Châtelet et fut déchargé de l'accusation. En 1777. Pierre- Michel Martel vivait encore. Il avait alors son domicile à Tours.

En résumé il y eut sous le régime français neuf commissaires or- dinaires de la marine : 10 François Le Maire, 1685 ; 20 Phillippe Gaul- tier de Comporté (intérimaire), 1685-1686 ; 30 Mathieu Caillard, 1686- 1691 : 40 Louis Tantouin de La Touche, 1691-1701 ; 50 François Clai- rimbault Daigremont, 1701-1728 ; 60 Jean-Baptiste de vSifly (intéri- maire;, 17 28- 1730 : 70 Honoré Michel de la Rouvillière, 1730- 1747 : 80 Jean-Vic'or Varin de la Marre. i747-r758 ; 90 Pierre- Michel Martel (intérimaire), 1758-17^1)

1'. C. K

ftft

Notes geneaologiques

Btrthé de Ghaillv

Au volume I, p. loi, du IHd, Genl, de Tan^çuay on voit que Ga- briel de Berthé, sieur de Chailly. noble homme, baî^tisé en 1647. * * établi à Montréal. Il figure au recen.sement de 1681, et sur les i' tresde Lachine en 1683. En juin 1681, François Noir, dit Rolland, marchand bourg^eois de Montréal, lui suscita un procè.« au sujet d'un chemin et lisière de ttrre non défrichée. A cette date Oa'Tifl de Ber- thé demeurait à Montréal.

M. Désiré Girouard, dans une plaquette inuiuiec ' Lu a> postes du Lac 5t- Louis'' page 1 1. reproduit partie d'une lettre (i de Denonville, du 13 novembre 1685, que : "Le.sieir de Chailly (Louis de Berthé, sieur de Chailly, ancien cadet au régiment Carignan-Salic- res) av?it vendu son magasin du Bout-de-l'Ile et qu'il passait en Fran- ce, emportant avec lui une fortune 40,000 livres. Le gouverneur ajou- te que le sieur de Chailly venu au Canada avec rien, s'est fait donner une concession au bout de l'ile de Montréal il a fait très bien .ses affaires par les traites qu'il y a faites contre les défen.ses qui ne permet- tent pas d'en faire ailleurs qu'à Villemarie. Aux derniers jours que le gouverneur y était, de Chailly fut surpris en fraude ayant retenu chez lui une partie des i^elleteries qu'un canot venant des Outaouais devait apporter au marchand qui l'avait équi|>é. Berthé de Chailly alla .se fixer près de Larochelle.

Il y eut deux Chaill> en Canada : Gabriel et Louis. Ils étaient frères. J'avais cru d'abord que l'intercalation ci-dessus Louis de Chailly était une erreur de la part de M. Girouard, mais ayant un oc- casion d'en parler M. E.-Z. Massicotte, il m'assura qu'il y eut deux Berthé au pays . Louis et Gabriel.

M. Suite dans un article sur le régiment de Carignan donm grade inconnu M. Gabriel Berthé, sieur de Chailly, cadet M (".iiou- ard dit la même chose pour Louis de Berthé. Ont- ils été tons deux officiers dans le fameux régiment ^

En plu.^

. 56

Feuilletant le cahier de la recherche de la noblesse de Tours, en 1666 j'y ai trouve que cette famille justifiait de sa noblesse depuis 1543 ; que Charles de IJerthé, sieur de Chailly. demeurait depuis 1686 en la pa- roisse de Sambin, élection de Blois, généralité d'Orléans, en sa maison de la joubardicre, paroisse de Chédigny, élection et siège royal de Lo- ches, bailliage de Tours. Il parle de son cousin, issu de germain, de présent (1688) aux Indes Orientales ou Occidentales nommé François de Berthé et de Gabriel et de Louis de Berthé, les deux fils de Fran- çois. Charles de Btrthé dans sa comparution pour prouver sa nobles- se, le 29 janvier 1688, ignorait donc le retour en France, prè.*' Laro- chelle, de Louis de Berthé. Qu'est-il advenu de Gabriel ? Décédé à Montréal, ou aurait-il accompagné son frère Louis ? Charles rapporte que son cousin François était aux fndes Orientales ou Occidentales avec ses fils. Comme les fils étaient en Canada, pourquoi François D'aurait-il pas été là, avec eux. En France, à cette époqne on avait des notions vagues Chors quelques-uns) sur les pays d*outre-mer. La preuve : il faut «econnaître qu'entre Orientales et Occidentales, il y a a de la marge.

Qui débrouillera l'écheveau ?

Un costuniî p9ur les Conseillers au Conseil Souverain

Lt _w ..^i>tenibre 1685, l'intendant de Meules écrivait au minis- tre :

"Pui.sque la justice, Monseigneur, est le principal apuy d'une Co- lonie* aussy considérable comme celle-cy, il serait à propos que les oflS- ciers qui en sont les ministres, nallassent point au siège, et ne parus- sent pas mesme au public qu'en robes longues, cet habit inspire au ])euple du res])ect pour les juges et les fait reconnoistre pour ce qu'ils sf^nt ; il seroit mesme à propos qu'il fut permis aux conseillers du Con.seil Souverain à siéger à certains jours en robes longues, cela por- teroit tous les plus con.sidé râbles du pais à élever leurs enfans a pou- voir parvenir à cette dignité : mais tous les conseillers estant hors d'estat de faire cette dépense. Sa Majesté pourroit leur faire cette li- béralité qui seroit pour toute la vie en ce cas vous auriez la bonté Monseigneur d'ordonner qu'on envoyast neuf robes descarlate dont le Sieur de Villeray premier Conseiller qui passe en France, auroit soin. I*our les robes noires, chaque conseiller feroit faire la .sienne."

Triis lettres pastorales relatives à StRoch de Québec

HKRNAKl) CLAî DE PAXET. par la misericordf dt: Dieu, cl

la j^r:' '•' <♦ <- .\,. w«,.ii,..v. K,/....... <'.♦!, ,>i; i.. m- -K •■■

etc.

A tous ceux qui ies présentes verront (.savoir) taisims que vu la Reiiuôtc à NoUs présentée en date du six août dernier, au nom et de la l>art def Citoyens, habitants et tenanciers du territoire que coni|K)rtenl es Faubourjçs St-Roch et St-Vallier, la banlieue de la Ville et Paroisse de Québec, sur les deux rives de la Rivière St-Charles. ainsi que la Ca- nardière, demandant l'érection d'une Paroisse dans le dit territoire, pour les raisons y énoncées ; notre commission en date du sept du cou- rant, chargeant Monsieur Narcisse Charles Fortier Prêtre, de se trans- porter sur les lieux, après avertissement préalable, de vérifier lesénon ces de la Requête susmentionnée et d'en dresser itn Procès- Verbal DE COMMODO ET INCOxMMODO : vu aussi les certificats signés I. S. Hill, H. B. R , François Dessin, Olivier Villerre, Jacq. F^d. Pageot, Officier de milice, Jean Bte Renaud et Ths. Begin, Ecclé.siastique, d'u- ne annonce faite le treize du présent mois, aux habitants réunis pour le service divin aux Eglises de Notre-Dame de Québec, du Faubourg StRoch, de l' Hôpital-Général, de Ste-Foy, de I Ancienne- Lorette, de Charlesbourg et de Beauport, convoquant les ] ersonnes intéressées pour ou contre la dite érection de Paroi.sse, à une as.semblée pour le Mardi suivant, vers les neuf heures du matin, sur la place publique, devant l'Eglise du dit F'aubourg St-Roch ; vu pareillement le Procès- Verbal DE COMMODO ET INCOMMODO du susdit M. Narcisse- Charles Fortier, en date du 15 du même mois, constatant et vérifiant dans toutes leurs parties les faits énoncés dans la Requête susdatée, sans y rencontrer la plus légère opposition ; et enfin l'Acte d'Assem- blée de MM. les Marguilliers de Québec en date du trente août dernier par lequel ils acquiescent volontiers, en ce qui les concerne, à la divi- sion de la Paroisse de Quibic. t^lle que demandée pir les susdites per sonnes intéressées. En conséquence, nous avons érigé et érigeons par les présentes, en titre de Cure et de Paroisse sous l'invocation de St- Roch, Confesseur, dont la Fête se célèbre le seize août, tout le terri- toire ci-dessous désigné, comprenant une étendue de terres suffisante, pour former une Paroisse à part de celle de Québec, le dit territoire

58 --

borné vers l'Est, partie à l.i ligne Paroissiale de Beauport, et partie au Côté Ouest de la Rue St-Roch. avec cette exception que les Maisons ou Habitations comprises entre le Coteau Ste-Cxeneviève et le côcé Sud de la rue vSt-Vallier, à commencer vers l'Est à la propriété de feu Sieur Jean Marie Histodeau inclusivement, seront aussi distraites de la Pa- roisse de Québec, et unies à celle de St-Roch de Québec, vers le Sud, au pied du susdit coteau Ste-Geneviève, en commençant vers l'Est, comme il est ci-dessus spécifié, et en continuant jusqu'à la rencontre de la ligne paroissiale de Ste-Foy, renfermant de plus dans la dite Pa- roisse de St-Roch Québec, les maisons ou habitations du Sieur Au- gustin Cantin et de Demoiselle Josephte Parent, lesquelles maisons ont issue sur la rue, ou Rampe, ou côte d'Abraham, ainsi que celles qui se- roient construites par la suite au Nord de la dite rue, ou Rampe, ou cô- te d'Abraham, jusqu'à la propriété de Sieur François Xavier Rhéau- me exclusivement, vers l'Ouest, partie à la ligne paroissiale de Ste-Foy, et partie à celle de l' Ancienne- Lorette ; vers le Nord, partie à la ligne Paroissiale de Charlesbourg, et partie à celle de Beauport, séparant né- anmoins de nouveau de la dite Paroisse de St-Roch de Québec, les bâ- timents et enceinte de l'Hôpital- Général, dont l'église a été érigée en l)aroisse eu mil-sept-cent- vingt-un, sous le Titre de Notre- Dame- des- Anges, pour le dit Hôpital-Général seulement, et est desservie par le Chapelain qui y est ou sera établi Curé, auquel les dîmes de toutes les terres des pauvres, ou dépendantes du dit Hôpital-Général, appar tiendront pour subvenir à son entretien, ainsi que le Séminaire de Qué- bec et les Curés y ont consenti, par Acte en date du dix-huit septembre mil-sept-cent-vingt-et-un, à moins que les terres ci-dessus mentionnées ne soient tout-à-fait aliénées dans la suite du dit Hôpital-GénéraK car alors elles feraient partie de la dite Cure et Paroisse de Saint- Roch de Québec séparée pour toujours de celle de Notre-Dame de Québec, et entièrement sou-; notre juridiction spirituelle, à la charge pir les Curés ou Desservants qui y seront établis par Nous ou par nos succ«*sseurs, de se conformer eu tout aux règles de Discipline Ecclésiastique en usa- ge dans ce Diocèse, spéciakMnent d'administrer les Sacrements, la pa- role de Dieii. et les autres secours de la Religion aux fidèles de la dite Paroisse, enjoignant à ceux-ci de payer aux dits Curés ou Desservants les dîmes et oblations telles qu'usitées et autorisées dans ce Diocèst".

09 -.

-^ '.v .V ., |rv., le-, USJtÇCl Cl OIK laUS I..IUC.S i'

tiennent à la religion et qui i». a leur salut i

Mais coninie le prcs<:tit décret est purement ecclésiastiqU' i'^».i .i\oir d'effets vMvils qu'autant qu'il sera revêtu de Lettres l.iu-mrs de Stt Majesté, nous reconiiTKmdons très i>ositivenient aux nouveaux Paroissiens de la dite Par. >i-R,>jh de Québec, qu'ils aient à

l)ourvoirn - '^ Suu Kxcelleti *..>uvernen ' ette

I*rovincc

Sera le présent Décret lu et publié au Prône des KJ<li^ 'jw<-**

Ih^v. (le St-Rooh et de rHôpital-Général.

I>onné à yuél)ec. sous notre seing, le .-^-.;. x. .- ^on»

ing de notre Sous-Secrétaire, le vingt-six Septembre avant midi, ^*'»tre-Seigneur mil-huit-cent vingt- leuf.

Hem. Cle. I'*vêque Catli f\<- ("t^^ô^^r Par Monseigneur

C. F. Cazeau S. D. S. Secrc ' in.RXARi) lLAII)]': 1\\M':T par la miséricorde de VWr. > . . grâce du St-vSiège Apostolique. Evêc^ue de «Québec,

A> ant jugé à propos, Nos très chers Frères, i>our Pavantage com- mun des Fidèles des Faulnnirgs St-Roch et St-Vallier et de ceux de la banlieue de la Canardière. 'ériger l'Eglise du Faubourg St-Roch en Paroisse sous l'invocation du Saint du même nom, nous avons cru avant tout devoir faire certains règlements ]K)ur prévenir les difficultés qui iK)urraient s'élever par la suite. Ku conséquence, nous avons sta- tué et ordonné, statuons et ordonnons ce qui suit :

lo Les Fidèles qui composent la Paroisse âv St-Roch de (2ué))ec, telle que nous l'avons érigée, s'adresseront à M. le Curé du lieu ]K>ur tous les Baptêmes, Mariages, Sépultures et autres fonctions curiales à dater du premier octobre ])rochain.

20 L'élection des marguilliers de ... ......^^. .^ ^, .- .- ^ ^

l)ec, se fera comme ceile des marguilliers de Ouébec, c'est-à-dire dans une assemblée des marguilliers tant anciens que nouveau.v ])rc-

- "V de M. le Curé.

,0 On choisira ceux qui devront remplir la cha: , Marguil-

iier. parmi tous les Citoyens propriétaires de la su.sdite Paroisse dt ^' koch de < )ucbec.

m)-^

40 La Tribune, tlahs la Chaj)clle St-Joseph, servira de Banc •d'Oeuvre jusqu'à ce que l'on trouve possible d'en ]>lacer un le long: de la muraille du côté de l'Epitre.

50 II n y aura pas moins de trois Marj^uilliers dans k- Hanr d'Oeuvre dont un seul, à tour de rôle, sera en exercice.

60 MM. les Syndics seront considérés comme anciens marguil- liers, avec les mêmes droits et ])rivilè^es. et jouiront, leur vie durant. du Banc appelé le Banc Syndical.

70 La première élection des Marjçuilliers se fera au Presbytère, Dimanche prochain, au son de la cloche, à l'i.ssue de la Messe. i)ar les Syndics seuls et ensuite tel que nous l'avons réglé plus haut.

80 Celui qui sera élu Marguillier en charge, lai.ssera le Banc d'Oeuvre au premier Janvier ])rochain, et alors on ])rocèdera comme dit est ci-dessus à l'élection d'un nouveau Marguillier.

90 Comme il serait difficile de pouvoir satisfaire tous les particu liers par rapport à la distance l'on fer i la levée des corps des dé- funts, sans créer des jalousies et faire naître des divisions entre le.-s F'i- dèles, on construira sur le terrain maintenant en jardin et faisant face à la rU2 Ste-Anne, une Chapelle de trente-quatre pieds de long sur vingt de large.de dehors en dehors, l'on jK)rtera tons les cor])s des défunts, hormis que les particuliers préfèrent le> conduire eux-mêmes tout droit h l'Eiglise. On aura .soin que cette Chapelle soit décente, parce qu'elle servira en même temps de reposoir, et en attendant qu'el- le soit bâtie, M. le Curé recevra les corps à la porte de 1' Egli.se, ou s^ mieux n'aiment MM. les Marguilliers, on ura quelque appartement convenable dans une maison i)rès de l'Eglise, défendant s))écialement au dit Curé de s'écarter de cette règle.

Nous esj)érons, Nos très chers Frères, qu'en réfléchissant sur ces règlements, vous fouvere/. qu'ils sont ju.stes et rai.sonnables. que le ca priée n'y a pas eu \mrt. mais que ce n'est que le bien public qui Nous a iK)rté à faire cette démarche. Jusqu'à présent, les Evêques de Qué- bec n'ont eu qu'à .se louer de l'esprit de piété et de docilité (jui anime les Fidèles de Québec aussi est-ce notre espoir que ce même esprit se vérifiera en vous, de manière à Nous attacher à vous de plus en plus.

Sera la présente ordonnance lue et publiée au Prôm- (k- riù^lis*' do Saint-Roch, Dimanche le vingt-sept du courant.

Donné à Québec sous notre seing, le sceau de nos armes et le cou-

tn:seinjç de notre Secrétaire, le vin)Çt-six Septembre aprèH-tnidi. l'an ' ^' *-c-SeiKiUMir niilhnii-ccnt- vingt-neuf.

Ik-ni. Cl. Ivvêque de Québec. l'ar Monseifçncur. N. C. Fortier Ptre. Secret BERNARD CLAUDE PANET, par la miséricorde de Dieu l: ... yçrdce du St-Siège Apostolique Evêque de Québec, à Notre bien-aimé Maître Alexis Mailloux, Curé dv la Paroisse de St-Roch dans le Fau

boUrjÇ St Tv'uli ntr-<l.» \ ill»- .]t' nni'în-." Siliiî 1-1 H.'n.*di<*tlrin .-n Vntr...

Seigneii

Vu que nous avons érigé en Paroisse sous l'invocation de St Rocli les Faubourgs St Roch et St-Vallier. la Banlieue de la ville et Paroisse de Québec sur les deux rives de la Rivière St-Charles. ainsi que la Ca- nardière par notre décret en date du vingt-six septembre avant midi de la présente année, nous vous faisons savoir que par les présentes non-, dispensons de toutes publications de bans de mariages dans T Eglise Pa- roissiale de Notre-Dame de Québec, les personnes des dits Paubours et lieux ci-dessus cités qui y ont résidces depuis six mois consécutifs, sans aucune obligrtion d'être publiées aux Prônes des Messes Parois siales de la dite Paroisse de Notre-Dame de Québec à laquelle ell< pirtenaient, il y a tnoins de six m^is avant l'érection de la dite P.uuis .se de St-Roch, à moins que quelques circonstances particulières n'exi- gent que l'on agisse autrement \'ous ferez donc i)endaDt six mois de a date des présentes mention de cette dispense de domiciles à elles I)ar Nous accordée dans les Actes de Mariages que vous ferez en cette manière. Les bans de Mariage du dit époux ou de la dite Ef)ousc ou des deux ])arties n'ayant ])as été publiées aux ]>rônes des messes pa roissiales de Québec, à laquelle, il ou elle ou tous les deux apparte- naient il n'y a pas six mois révolus, en v^ertu de la dispense de domici- le à eux accordée ])ar Monseigneur l'I^vêque de Québee le premier Oc- tobre mil -huit-cent- vingt-neuf.

Donné à Québec sous notre seing le sceau de Nos Armes et le con- tre-s2ing de notre pro-secrétaire ce premier octobre mil -huit-cent- vingt-

Ht-rn. Cl. Evêque de Quél>ec. Par Mon>eigneur

^ «2 -^

FRONTENAC

Auloine, le grand-père du gouverneur Frontenac, était ami de Henri I\'. Ce monarque proposait souvent le mariage de sa sceur Ca- therine et semblait i)ar ce moyen vouloir s'attacher j^lusieurs i)rinces à a fois. MM. d'Aubigne et de Frontenac ctant couchés dans la cham- bre du roi et dans un même lit, causaient ensemble sur ce mariage. M. de Frontenac n'entendant i)as bien, M. d'Aubigne qui parlait fort bas, continuait sur It- même ton afin de faire répéter à .son ami : Que dis-tu!* Aussitôt le roi cria de .son lit : "Sourd que vous êtes, n'entendez- vous pas <in'il dit que je veux faire plusieurs gendres de ma sœur?" A quoi d'Aubigne rénondit : "Sire, dormez : nous en avons bien d'autres à (lire à v*)s déi)ens.'' (Le Héraut d'Armes, I, 123.)

M. de Peiremale épousa N... de Buade, fille de N... de Buadc sei- gneur de CaVeirac, sous Saint- Louis (I)ict I.achesnaye, Vol. r;. ]>. 336) vSi c'est de la famille dont fut notre gouverneur, cela ferait voir s >n an- tiquité.

Charles tic iMiiiid, .seigneur de Chailly et de Beauvoisiii, capi au régiment de Baradat, cavalerie, mourut en 1685. Il avait éjîousé le 19 juillet 1657. Anne de Buade, fille de Pierre de Buade, .seigneur de Beauregard, lieutenant de la Vénerie du roi, et d'Anne Savatier. Pier- e i)ortait : d'azur à 5 pieds de griffons d'or même clio.se (jue nos Fron- tenac : évidenunent parent. (Courcelles : Hist des Pairs de France, vOl.v)

Voltaire, dans sou Histoire de Louis XIV, dit que Mme de Fron- tenac, femme du gouverneur du Canada, était cousine de Mme de Main- tenon.' Ceci expliquerait l'influence de la divine.

IVlondion

François de Mondion de Moiigaron, sieur de Cauterii-, bapti.sc en

1664, fut enseigne de M. de la Cha.s.saigne, et il était à vSt-Jean. île

d'Orléans, en 1692. Il fut inhumé ^ Onébec le 2S novembre 1702. Il était originaire de la Touraine

«3

La Saint'Patrice à Québec

Nous littuns <laii.s la (inzeUc de (^ii^ùbeaXw 21 iimix 1765 : I»iniaiuhe <lernier, 6tant la Fête de St-Patrici% Tuie- laiiv d'Irlande, \v Juge en Chef de la Provinrf*, ave<' d*an- tres Officiers ('ivil> et Militaires, Gentil hommes et Négo- riant-. <hj ce Koiaiime ancion .t loyal, lurent au Service I)i- Kglise des Récolli !.. R6v/»rend ï)octcnr F^rook*»,

Aumônier de la (larnifon, j)re<*li i

jour, sur les devoir de louanges et leiuercuneUft <)U on doit pour les biens et bénédictions nationales ; le texte tiré d'Jsaîaf. XlJl, 12." (Qu'ils rendent la gloire au Seigneur, et qu'ils publient tes louanges dans les Itles." Ils fe rendirent enfuite à la taverne à l'eufeigne du Soleil, on on leur avait préparé un repas, après lequel ils ont bu à plufleurfs fautes (ou toaft4s) loiaille> et zélées |X)iir la patrie ; et lundi au loir ils donnèrent un Bal et une collation froide à tous les Meffïeurs et Dames du lieu, dans la Salle des Concert** : Kt le tout a a été conduit et a été terminé aux deux endroit^ avecr une gaité convenable, une union parfaite, et avec beauc(»u|> !

Le SeaéchaJ

Louis Le Sénéchal, chevalier l'Auberville, lieuteiiaiit-coui-

mandant en 169.^ le fort Rolland à Lachine (Tauguay i 547)

Les Le Sénéchal étaient normands de l'élection d'Argu».-. jm^,^ Dieppe. Ils ]K)ssédaient les seigneuries d'Auberville, de Hagranville, de Villeneuve, du Chastel. des Essarts, etc. Ils furent maintenus dans leur noblcs^^e en 1668.

R1XGIS ROY

... 64

QUESTIONS

était situé le fief ou Tarrière-fief de Lothainville dont il est souvent question dans les dernières années du dix-séptième siècle ? Un document que j'ai hn ma possession le place sur la côte nord du Saint-Laurent, près de Québec. Fouvez-vous me donner plus de précision ?

ETD.

M. Benjamin Suite, dans une note publiée dans la Presse du 23 janvier 1918, affirme que Jean Côté, le premier Côté établi au Canada, venait du Perche, qu'il passa ici dans l'été de 1634, et épousa dans l'automne de 1 635 Anne Martin, fille aînée de Abraham Martin. Les descendants de Jean Côté, qui se comptent aujourd'hui par milliers, seraient bien reconnaissants à M. Suite s'il pouvait leur donner le nom de la commune du Perche d'où partit Jean Côté pour s'établir dans la Nouvelle-France.

J. COTE

Un biographe de Simon Denys de la Trinité, qui fu* conseiller au Conseil Souverain de la Nouvelle-France, de 1 664 à 1 666. lui dontie vin^t sept enfants. Mgr Tanguay, dans son Dictiormahe généalogique, ne lui er accorde que seize. Peut-on me donner le nombre exact des enfants de M. Denys de la Trinité ?

SIMON

r-

BUi.i.irriN

i>i >

RECHERCHES HISTORIQUES

VOL XXiV BEAUCE VILLE-MARS 1918 Ne 3

Un corsaire canadien : Jean Léger de la Qrange

(Suitt»)

APPOt^ITION DKS S(;ELLESSUR LE BRIGANTIN LE JOYBERT 12 OCTOBRE 1704

Laii mil >ti'i V « «Il «quatre le cluuzie.-iiu- jour «lin-Lubrr aprtVmkli nous Claude de Berinen Escuier seigneur de la Martinière, conseiller du Roy et son lieutenant-général civil et criminel au siège de la prévosté et admirante de Québec accompairnr de Me Joseph Prieur, procureur du Rov com- mis et Florent de la Cetierre nostre commis greffier >ur la requestre verballe d'Antoine de La'Garde marchand en cette ville intéressé en l'armement fait contre les ennemis de TEstat (jue le brigantin nommé h* Joybert est arrivé et pré- sentement ancré an la rade devant cette d. ville nous nous V sommes transportez estan.s nous avons procédé à l'ap- position des scellez sur les lieux et endroits sy après nom- mez à nous indiquez et enseignez par Monsieur Juchereau de la Perte, lieutenant sur le dt. brigantin, le sr de la Duran- tais qui le commande estans ù terre à laquolK- .^....-»=îti\.n .].• scellez avons vaoqué ainsy (ju'il en suit.

Scavoir :

^66-

Audedans de la ahambre à une ouverture pour entrer en une manierrre de cabane à laquelle ouverture nous avons fait clouer deux morceaux de planches sur lesquels nous avons fait apposer trois bandes de papier avec un sceau de noire prévosté sur chaque bout d'icelle.

F]nsuite de quoy sommes montez sur pont et avons ap- posé deux plaques de papiers sur le petit paneau de derrierre un de chasque costé avec un sceau sur chasque bout de chas- (jue bande de papier.

Et en outre deux autres pareilles bandes de papier unt* de chasque costé du grand paneau et un sceau sur chasque bout des de. bandes de papier.

Et le panneau de devant estant fermé à clef que le dt sieur de la Ferté a gardée par devers luy et avons apposez deux pareilles bandes de papier que aux autres sy-dessus une de chasque costé du dt. paneau et un sceau sur chaque bout d'icalles.

Auxquels scellez nous avons estably pour gardien la personne de Jean Coiignet huissier en cette prévosté lequel a promis se bien et fidellement acquitter de la de. garde con- server les dits scellez scains et entiers et de ne rien lester enlever ny détourner du dt. brigantin qui soit sous les dt<? scellez et en sa garde auquel Congnet nous avons lessé autant des présentas et a avec h* dt. sitnii* Jiichereau ot nous; sous- signé.

('ongnet

Juchereau de la Ferté (\ de H«Mfn»*M Prieur

De la Cet i erre, commis- grefficM! 1 )

( i ) Pièce conservée aux Archives Judiciaires de Québec.

... 67

I.KVEP: OKS scellés 81' h LK BKJr: \\TT\ IJi JO\BtRT, M OCTOBRE 1701

Lan inil sopt cent quatre le ({uutorzièine jour d'octobre a\;nit înidv sur la recjueste à nous présent^'e par les sieurs .lean Lej<er de la (irange capitaine eonnnandant le navire le IMMHKEC GALLAY pris sur les Anglais, Claude Poperet et Antoine de la Garde marchand en cette ville armateurs tant pour eux que |)our leurs associés en l'armement par eux fait nous (Maude De Bermen Eseuier seigneur de la Martinière consrjiller du Roy et son lieutenaDt général civil et criminel au siège de la prevostéet admirante de Qué- bec accompagné de Mr Joseph Prieur procureur du Roy commis et Florent de la ( 'etierre nostre commis greffier nous sommes transportez sur la grève du Guide Sac de cettt villa est à présent le brigantin nommé ie JOYBERT harmé pour la coure e entreprise par les dts armateurs estant et en présence de Me George Renard Duplessis, receveur de Monseigneur l'admirai nous avons procédé ù la connaissance et levée des scellez par nous apposez le douziesme de ce mois à laquelle reconnaissance avons procédé ainsy qu'il en suit..

Nous avons entré en la chambre du dt brigantin et en- suite s\:r les trois paneaux qui sont au dt. brigantin et avons trouvé tous les dits scellez par nous apposez scains et entiers suivant notre procez verbal d'aposition d'iceux en date du dt. jour douziesme de ce mois lesquels nous avons levez et dé- chargé de la garde d'iceux Jean Congnet huissier que nous avions commis à lasd. garde. Ce fait et sur la réquisition du dt. procureur du Roy commis et du d. sieur receveur de Mon dt. seigneur l'amiral de prandre le serment des dt. sieur de la Grange et autres officiers pour çavoir si effectivement les effaits contenus au dt. brigantin ont esté pris et pillés à terre

68-^

ce serment pris du d. sieur de la range, Deresy (?) Perot, capitaine de prise et Pierre Testa l'un des geans à la part les(piels ont dit (pie tous les etîaits contenus dans le d. JOY- BEHT ont eMO pris et pillés dans les ha))itations de Bonavis à la reserve d*environ une vingtaine de pièges à marthes, (jUeKpies vieux fusils et des livres (?) qu'il ont pris sur (piel- (pies petits eharroys par des jeans cpii allaient à la chasse dont et de (pioy nous avions donné acte et dressé le p»*ésent procez verbal et ont les dits sieurs receveur la Grange Perot et Testu avec nous signé. Et le dt. Testu déclare ne sçavoir signer.

Ki^^iiard i>u[)lessis

La Grange

De Résy

C. de Bernien

I*ri(Mir

1 )(• l;i ( 't'iitJi't' coiuinis- greffier (1)

INVENTAIRE DE CE QUI SE TROUVE DANS UE PtMBROKE OAUEY ' PRIS 'SUR LES AN- GLAIS DANS LE PORT DE BONAVIS PAR JEAN LEGER DE LA GRANGE, 16 OC- TOBRE 1704

I .»ii mil sept cent quatre le seizième jour d'octobre en- viron les dix heures du matin, nous Claude de Bermen Es- cuyer seigneur de La Martinière, conseiller du Roy et son lieutenant général civil et criminel au si^gc de la prevosté et admirante de Québec, et .Joseph Prieur pnu un ur (hi Ijoy

I ^ Pièce conservée aux Archives Judiciaires de (juébec.

«jiu' nous avnii^ roinis pour greffier en cett*» partie atten<ln rineonunoil Me. Florent <le la Cettière comin nu dit

l: n* fie de la prevoaté et a<l mirante en cons6<pienee «le l'avis (le Monseigneur Tlntenilant en <latte «lu treiziesnie de ee nu>is et lie nostre jugement rendu sur ieelluy du j<mr d'huy nous nous sommes transportez au bord <lu navire Le Paiîi Brok Galley mouillé en la radedecette ville pris sur i glois nos ennemis commande par le sieur Jean Léger de la (iranjre aux fins de procedder à l'inventaire «les agrais et apparaux du dit navire ainsy que de sa <|uan|uaison es- tant en présence de Me Cîeorge Renard sieur l)ui)lessis rece- veur des droits de Monseigneur Tadmiral lit sieur la <irange et du sieur Claude l*auj)eret l'un des principaux in- téressez dans la d. prise nous avons |)roeedé à Tyiiventaire lies dits agrais et apparaux lesquels nous ont estes nommés et indiqués par Blaize Guarigue, #scrivain sur le d. navire ainsy qu^il en suit.

Le eorps d'uii vais.seau avee son gouvi^rnail barrr et ma- nuel et halntacle avec six compas, un fanal sur la pouppe. ses trois mas debout avec son beauï)ré, garny de leur mas d'une et vergues haubans galles au bans et manœuvre cou- rante qui nous ont parus demy usés, trois cables sçavoir un (|ui est actuellement m«>uillé au nord est, «le douze p«)uleis démy usé, uii autre au sorouest cU cent vingt brasses aussy «lerny uzé avec chaine et un ancre de rail ou onze pezant^ un autre sur le plat bord d'environ de douze à treize cens pour le maitresse ancre, un ancre de touée aussy sur le plat bord de «piatre à cinq cens avec ses greslain «le s'x j)oulies à demy uzé d'environ cent vingt brasses, sa cuisine de feu (?) avec deux chaudières de cuivre y tenant d'environ twis sceaux pièce, deux autres chaudières estamées d'environ deux

70

sceaux pièce une autre grand chaudière de quatre sceaux, deux petits poilons, deux poilles à frire, un gril, dix huit assiettes destain, cinq plats et deux bassins destain, une pel- le de fer, une paire de tenaille servant à la d. cuisine, une cloche de la pesanteur d'environ soixante livres, sur son pond seize pièces de canon avec leurs afus d'environ cinq à six livres de balles, un guindean, un cabestan avec ses bar- res le tout de bois, sur son gaillard quatre pièces de canon et leur afus d'environ troie livres de balles tous garny de leurs pallânds et braques des trois quarts uzéz, environ deux cens cinquante boullets de six et de trois livres, dans la chambre une cabarre et un petit cabinet le tout vistre la d. chambre fermant à clef y contenant six fauconneaux et trois paires de pistollets, une table avec un paneau et un tiroir de bois de chesne les trois quarts uzée, sous le gaillard huit boites(?) propres à l'abordage et dix espontons. Et attendu qu'il est heure de midy sonné nous avons remis la continuation de l'Inventaire des dits agrins et apparaux à deux heures de re- levée. En foy de quoy les dits sieurs Duplessis, la Grange, Pauperet et (iuarrie se sont avec le d. procureur du Roy co- mis greffier et nous lieutenant susd. ont signé.

Pau|>eret

Regnard Duplessis La Grange Garrie Prieni*

( '. (le HeiiiU'U Pruneau Et le dit jour {\ la dite heure de deux de relevée nous lieutenant gênerai susdit assisté du dit procureur du Roy comis et greffier avons en présences des dits sieurs Duplessis receveur de Monseigneur Tadmirai, la (f range, Paupere

priH*tMi«' A la continuation du ti. inventaire ainsy qu'il en suit, en présence du d. Garrie qui nous a dit y avoir un jeu(?) de voille en son entier î\ denjy usé. une misaine et un .... de devant de rechange neuf, un pavillon aîjglais et un autre franvais de devant et derrif^re et dans une petite chambre il s'est trouve un corps de panois (?) avec deux Hames le tout anglais que le d. Garrie nous a dit et «iéclaré estre tout les agrais et apparaux du d. navire et ensuitte nous a déclaré y avoir une chalouppe et canot deppcndant du d, navire avec chacun leur voille et garniture «t le dit Garrie nous a

déclaré avoir fait mettre à terre trente deux futaille» vuides s(;avoir vingt trois reliées de fer et neuf reliées de cercles de hois cju'ii a dit estre tout de sa connoissance appartenir aii dit navire. Ce fait nous sommes transportez dans le devant du d. navire auquel lieu est scitué la dépense au dessous de la cuisine du d. vaisseau auquel lieu nous n'avons trouvé que quelques vivres de niaurue seiche qui pourrait se gaster s'il ni estait j)romptement pourveu pourquoy avons permis au sieur Pierre-François Fromage garde à la conservation des scellez appozés au dit navire icelles faire sortir et mettre à Tair et en tenir un estât exact avec le d. Garrie escrivain du d. vaisseau, après quoy suivant l'entre deux pond d'a- vant à l'arrière nous avons trouvé douze tierçons de saumons dont l'un entamé et à demy vuide, deux demie barriques de farine et une barique de bœuf, un petit tas de maurue seiche et quatre cabanes dans lesquelles de même maurue dont nous ne scaurions dire" le poix attendu qu'il n'y a point d»* brancard pour icelle pezée pourquoy nons avons chargé le d. Fromage de nous en tenir un compte exact et attendu qu'il est prest de six heures qu'il ni a point de brancard pour pe- zer la d. maurue et qu'on nous a dit que la Ste barbe en est plaine nous avonf= intré A propos de nous retirer et d'ordon-

-

lier que les d. srn armateurs auront demain huit heures du matin des brancards pour faire pezer la d. maurue in van to- ries et autres contenues tant dans la d. Ste Harbo que celle qui est sous les scellez dont et du tout avons dressé le prC»sent procès verbal et ont les susnommés signé.

Pauperet

Regnard Duplessis

La Grnnire

Garri(

Fromage

Prieur

(.\ de Beiiiu'ii

Pruneau

L*an mil sept cent quatre le vingt-quatriesme jour du mois d'octobre avant midy en vertu de l'avis de Me Fran- çois de Beauharnois, chevalier, seigneur de la Chossée, Beauinont et autres lieux, conseiller du Roy en ses conseils, intendant de justice, police et finance en toute la Nouvelle- France, en date du treize octobre mil sept cent quatre nous Claude de Bermen, Escuier seigneur de la Martinière, con- seiller du Roy et son lieutenant-général civil et criminel au siège de la prevosté et admirante de Québec, accompagné de Me Joseph Prieur, procureur du Roy commis aux dts. juridictions et Me Florent delà Cetierre nostre commis greffier nous sommes trans[)ortez à bord du navire le Pem- brocke Gallay mouillé en cette rade pris sur l(»s Anglois au port de Bonnevis dans l'isle de Tern^neuve par Jean Léger d*î la Grange cappitaine comniandant le dt. navire tant pour luy que pour les autres armateurs ses associez et autres jeans à la part, estant et en pré.^^nce de Me George RegnanI sieur Duplessy receveur de Monseigneur l'amiral du dt. sieur de la Grange, Claude Poperet principaux armateurs et

.^ 78 ...

sieur François Fromage pirdien e8tably aux scellez par nous appi)8sez au dt. navire If iVmbrook (îallay suivant n<i8tn* pn>cez vt^rhnl en date du trantie. septembre dernier nous avoiw j»r«"*»"l'' •"> ^-i »••••">'>•» iîi>- «lit. ^.4.11../ .iîf»w;\- «|ii'il en suit.

rremièrenient nous noua sommes tmnsportez sur le pre- nïier paneau qui est sur le devant du dt. navire et avons trouvé sur deux faces dieeluy une bande dt- papier sur cbas- cune avec le seeau de cette prevosté sur chasque bout di cel- les It-squels nous avons reconnu scains et entiers suivant qu'ils avaient esté apposez et mentionnés par nostre dit pro- cez verbal lesquels nous avons levez présence des de?, par- tves.

Ensuitte de quoy nous nous sommes transporté à un autre paneau auquel il y avait pareilles bandes de papier sur chasque fa^se dieeluy sur chasque bouts desquelles bandes nous avons reconnu les scellez par tious apposée sains et en- tiers suivant notre dit procez verbal du dt. jour trantiesme septembre dernier lesquels scellez nous avons aussy levé et deschargé le dt. Fromage <le la (larde diceux dont et de quoy nous avons dressé le présent acte et ont les dts. partyes avec le dt. sieur receveur de mon d seigneur lamiral et nous sion«'

(\ de Bermen Regnard Duplessis Pau père t La Grange Fromage Prieur De la Cetierre commis-greftier

Et le dt. jour deux heures de relevée nous Claude de Bermen Ecuier seigneur de la Martinière conseiller du Roy

... 74 ...

et son lieutenant gênerai civil et criminel au siège de la pre- vosté et admirante de Québec accompagné de Me Joseph Prieur procureur du Roy commis et Florent de la Cetierre nostre commis greffier et en la présence de Me George Re- nard I^uplessis Jean Léger de la (frange commandant le na- vire lePembrock Gallay et Claude Poperet principaux arma- teur» nous avons procédé à l'inventaire des effaits contenus au dt. navire en la manière qu'il en suit.

Sçavoir

Dans la depence sous les cuisines nous avons trouvé la même morue comprise dans nostre inventaire du sieze de ce mois.

Du dit lieu nous avons .... l'entre deux ponts nous avons aussy trouvé les morues et saulmons compris en nos- sre dit inventaire, susdatté.

Et de à la Ste barbe laquelle après nous avoir été ou- verte c'est trouvé remplie de morue seiche audessous de la- quelle est la soulte aux poudres dans laquelle c'est trouvé treize barils desquels le dt. sieur de la Grange a desclaré y en avoir six apartenant à l'armement et les sept autres de- pendants de la prise deux desquels sont vindange.

Ite»^ c'est trouvé un coffre d'arme dans lequel c'est trouvé dix-huit sabres et dix-huit fusils dependans de la d. prise.

Un cofîre de chirurgie dans lequel il y a quelque medi- camens anglais.

Environ trante livres de mèche et quatre garde feu de bois et quatorze escouvillons de corde.

Ensuitte (Je <jUoy avons fait ouvrir iv pniniii l'Mii.au sous lecjuel il ne ceat trouvé que de la morue sceche.

Nous avons aussy fait ouvrir un autre paneau sur le mil- lieu du d. navire sous lequel ne c'est aussy trouvé que de la

75 -

morue.

Ensuitte avons fait ouvrir le troiniesinc paneau sur le tlerrit^re du dt. naviresous lequel nou» n'avons pareillement trouva' que de la nH)rn

Et apr^s avoir exaimnr u «jucsh* .i tnnis pr(î!-«ntiM/ par les dits armateurs la remontra née t'aitte par le dt sieur Re- ceveur de Monsejgr. ladmiral à Monseigneur Tintendant en c'onformite de nostr*^ ordonnance au bas de la dte. requeste en datte du dix se|)tiesme de ce mois Tavis de mon dt. .sei- gneur l'intendant au bas de la dt. remontrance en datte du vingt unei. de ce d. mois lequel avis nous a esté defféré avec le dt. sieur receveur pour prendre ensemble les mesures nécessaires pour la conservation et sûreté des droits de mon dt. seigneur l'admirai sur quoy ayant fait attention et con- noissant l'impossibilité qu'il y a de taire l'inventaire au dé- tail de tout le dt poisson sec dont est chargé le d. navire sans causer la perte entierre du dt. poisson attendu la saison trop advancée le mauvais temps qui commence à nous menacer nous avons jugé à propos d'en demeurer à ce qui nous a ap- paru et à l'estimation qui nous a esté faitte à peu près par les dit^ armateurs à deux mil cinq cents quintaux aux of- fres portées par leur de. requeste et conformément à la déli- bération prise avec le dt. sieur receveur de mon dt. seigneur l'admirai en datte de ce jour ce fait et pour seureté des droits tant de mon dt. seigneur l'admirai que autre à qui il appar- tiendra nous avons fait apposer les scellez ez mêmes endroits mentionnez en nostre dt. procez verbal du dt. jour tranties- me septembre dernier pour jusqu^i ce que la vente soit faitte du dt navire et de la cargaison et avons estably gardien aux dits scellez le dt. Pierre-François Fromage qui s'en est char- gé aux mesmes fins qu'il l'estoit si devant dont et de quoy avons dressé le présent prscez-verbal les jour et an que des-

76

sus et a le dt. Fromage avec le dt. sieur receveur de mon dt seigneur ladmiral les dts sieur de la Grange Poperet et nojs signé.

C. de Bermen Regnard Duplessis Pauperet J^a Grange Prieur Fromage (1) (La fin clans la prochaine livraison)

SamueWames Watson

à Armagh, Irlande, en 1837, Samuel-James Watson vint au C'anada en 1S57 et s'occupa de journalisme. En 1870, il publia dans le Canadian Illmtrated News un roman historique : The Peace-Killer or the Massacre of Lachme. Plus tard, ce roman fut traduit en français par M. Blain de St- Aubin, dit-on, et parut dans V Opinion publique sous le titre Le Brandon de discoi'de ou le massacre de Lachine. L'auteur, M, Watson, nommé bibliothécaire du parlement d'Ontario en 1871 est mort à Toronto le 31 octobre 1881.

On lui doit aussi une Consiiiutional Histœ'tj of Canaday 1S74.

E.-Z. M.

(i> Pièce conservée aux Archives Judiciaires de Québec.

_ 77^-

Limprimeur Louis Rov

Dans U' * Droit", d'Ottawa, A la <laUî «lu 2 cK^eembre 11M4, on lit :

•\M . Wahlo (iiiertiiî, étudiant un droit à Toronto, un cliiTcheur infatigable, doublé d*un bon patriote, vient de fai- re une autre découverte étonnante et révélatrice. Il écrit A, ini uni d'Ottawa :

"J'ai été assez litnuvux, la >eiiiaiht' «It-riiicre. i^mui iia- procurer un document historique assez important et des plu.s précieux ; je veux perler de T'^Upper Canada Gazette and Oracle" fondée et publiée à Yorlc, en 1798, par Louis Roy, un ('anadien-fran(;ais. Cette collection est la seule qui existe au Canada. J'en ai luquelq\ies numéros. Elle est bilingue. J'y ai vu une annonce bilingue d'un curateur <lu comté d'Essex ainsi que la liste des actes de la législature du Haut Canada, exclusivement en français. Ceci démontre bien Tex- ercice de l'ordre en conseil de 1798 qui pourvoyait A la ré- daction en français de tous les actes de la léLn*<l;Unr»' du Haut Canada, à l'usuge des nôtres d^Essex.

Le Louis Roy dont il est ici question était le tils d'un soldat français qui se maria au Canada et y mourut.

Le premier numéro de The Upper Canada Gazette or American Oracle parut à Newark, près de Niagara, le 18 avril 1793. On trouvera des renseignements sur ce journal bilingue fondé dans le Haut-Canada dès 1798 dans l'ouvra- ge de M. William Kingsford, The Early Bihliography of the Province of Ontario, with other informations

Deux années plus tard, Louis Roy se transporta A Mont- réal et, le 17 août 1796, y faisait paraitre le premier numéro de la Gazette de MovUréal, également un journal bilinguç.

78

Louis Roy publia son journal jusqu'au 17 août 1797. A par- tir de cette date, il passa entre les mains de son frt^re Joseph Marie Roy et de John Bennett. Chose assez curieuse il se publiait à Montréal, depuis le 3 août 1795, une autre Gazet- te de Montréal, bilingue aussi, dont l'pditf'ur Hï\\t un nommé Edwards.

Louis Roy mourut à New- York.

Il était le frère de Charles Roy ou Roi qui fut le pre- mier imprimeur du CANADIEN, publié à Québec en 1806. Ce Charles Roy décéda à Québec le 3 décembre 1H44. Le CASTOR du 5 décembre 1844 publie une sympathique noti- ce nécrologique du viel imprimeur.

Les trois frères Charles, Louis et Joseph-Marie Roy avaient fait leur apprentissage et avaient travaillé à la vieil- le Québec Gazette, sous M. John Neilson.

Une sœur des imprimeurs Roy fut religieuse au monas- tère des Ursulines de Québec.

QUESTION

Dsins ]es Souvenirs d' un demi-stèc/e de Barthe, pp. 385 et 386, on lit que Jocelyn Waller, fondateur du Canadian Spedator, de Montréal, fut le plus éininent des trois Irlandais qui firent cause commune avec le.s patriot'-'sen 1837. Waller aurait, battu en brèche l'administration de lord Dalhousie dont le Hêtald eX. la Gazette étaient les défenseurs. L'auteur ajoute que le fils de ce patriote, le Dr Waller, erra sur le pavé puis fut nommé traducteur de la Chambre d'assemblée.

Peut on me fournir quelques renseignements biographiques sur Jocelrn W.^ller ?

S. A. G.

79-

Oovraçes publiés par Tabbé Jean-Baptiste IVoulx (I)

ni'ULAKl» Ll. CUNFESSEUK. K< >1 l ' ANCiLlîTtRRli, trajrédic en ^s actes (2)

I HQTE X VALIQUEinrE, OU LE FRICOT SINISTRE,

tragi-comédie Montréal 1881. 54 pp. (a)

Ar LAC ABBITIBI, VISITE PASTuKaLj'. in% Mok j.i. nrHAMKL DANS LE HAUT DE L'OTTAWA. Montréal- 1882.

\ OYAGE AU LAC Lt)NG. DANS LE CANTON DE PRF^-

TON, Saint-Jérôme- i88r

SERMON PRONoS^i. w.v:>r» 1. rAri.lSiv l>h Nwikr.-

DAME DE MONTREAL LE 26 JUIN 1882, A L'OCCASION j)E LA ST-JEAN BAPTISTE, FETE PATRONALE DES CANADIENS FRANÇAIS. Montréal. Beauchemin & Valois, libraires-imprimeurs. 256 et 258, rue Saint-Paul. 1882.

LE MAL DU JOUR DE L'AN OU SCENES DE LA VIE ECOLIERE. Montréal, Beauchemin & Valois, libraires-imprimeurs, 256 et 258, rue Saint-Paul, 1882, 54 pp. in. 12. (2 )

LES PIONNIERS DU LAC NOMININGUE OU LES AVAN- TAGES DE LA COLONISATION. Drame en trois actes. Montréal, Beauchemin & Valois, libraires-imprimeurs, 256 et 258, rue Saint-Paul 1883, 53 pp. in. 12 (2).

MÉLANGES LITTÉRAIRES. Montréal, 1884.

LE CANADA. LE CURE LABELLE ET LA COLONISA- TION. Paris, 1885.

AU LAC ABBITIBI. VISITE PASTORALE DE MGR J. THOMAS DUHAMEL DANS LE HAUT DE L'OTTAWA. Mon- tréal, librairie Saiut -Joseph, Cadieux & Dérôme, 1885, 137 pp. in 12.

A LA BAIE D'HUDSON OU RECIT DE LA PREMIÈRE VISITE PASTORALE DE MGR N. Z. LORRAIN. EVEQUE DE CYTHERE ET VICAIRE APOSTOLIQUE DE PONTIAC. DANS

(i) Décédé à Ottawa le ler mars i9»4.

(a) Publiée sous le pseudonyme Joarjne*; lovhanné.

80

SES MISSIONS SAUVAGES DE TEMISCAMINGUE, D'ABBI- TIBI, DE NEW-PORT, DE MOOSE ET D'ALBANY. Montréal, librairie Saint- Joseph, Cadieux & Derorae, 1886, 285 pp. in. 8.

L'ENFANT PERDU ET RETROUVÉ OU PIERRE CHO- LET. Mile-End, 1887.

CINQ MOIS EN EUROPE OU VOYAGE DU CURE LA- BpLLE EN FRANCE EN FAVET^R DE LA COLONLSATION. Montréal, 1888.

MEMOIRE SUR L'UNION DE LA FACULTÉ DE MÉDE- CINE DE L'UNIVERSITÉ LAVAL X MONTRÉAL ET DE L'É- COLE DE MEDECINE ET DE CHIRURGIE DE MONTREAL. Rome, Imprimerie A. Befani, 1890, 339 pp. in. s.

MEMOIRE SUR LES COMPTES DU SÉMINAIRE DE QUÉBEC CONTRE LA SUCCURSALE DE L'UNIVERSITÉ LAVAL DE MONTRÉAL. Rome, Imprimerie A. Befani, 1890.

COLLECTION DE DOCUMENTS SE RAPPORTANT À CERTAINES QUESTIONS UNIVERSITAIRES À MONTRÉAL. 1890, 132 pp.

MEMOIRE SUR LES RESSOURCES A CREER POUR LA SUCCURSALE DE L'UNIVERSITE LAVAL X MONTRÉAL. Rome, Imprimerie A. Befani, 1890, 54 p.

MEMOIRE SUR LA NÉCESSITÉ DE L'INFLUENCE E- PISCOPALE DANS LE RÈGLEMENT DE NOS DIFFICULTÉS UNIVERSITAIRES X MONTRÉAL. Rome, Imprimerie A. Befa- ni, 1890.

RAPPORT SUR MISSION X ROME X SA. G. M(;R FA- BRE. Rome, Imprimerie A. Befani, 1890, 91 np.

QUELQUES LETTRES DE MGR B. PAQUET, RECTEUR DD L'UNIVERSITÉ LAVAL. SUIVIES DE QUELQUES RE- MARQUES, Montréal, C.-O. Beauchemin cS: fils, libraires-imprimeurs, 256 et 258, rue St-Paul, 1891, 45 pp. in. 8.

LA CONSÉCRATION DE L'ÉGLISE DL ST-LIN DE^ LAURENTIDES D'APRÈS LES RAPPORTS DE LA PRESSE. 29 avril 1891. Montréal, C. O. Beauchemin & fil.*j, 256, 8, rue St- Paul, 1891. (i)

(i) Sans nom d'auteur.

--81 ^-

LKS gVATRKS MKMOIRKS SUR LA gl'KSTION UNI- VKRSITAIRK I»RKSHNTIC8 X SON KMINKNCK LK CARDI- NAL SIMKONI, PRKKKT DE LA S. C. DK LA PROPAOAN- DE, Montréal, C. O. Beaiicheraio & fils, libraires-iniprinieiini, 256 et 258, rue St PaiiL 1891, IV, 339 PP »"• «•

REPLIQUE X LA LICTTRK DK MGR. H. PAQUET. KKC TEUR DE L'Université Laval, datée du 2S février 1891. Montréal 1891

PKi..Mii.R KAPPOK'i' SUR LA ifi-..^iiw.> i.>i\i.iN.-i TAIRE (FAIT X ROME) X SA GRANDEUR MGR. ED. CHS. FABRE ARCHEVEQUE DE MONTRÉAL, CD. Beauchemin & fils, libraires-iin primeurs -< * ---^^ •- •<! !*--:' -«^ - I\' ^^7;. pi S.

RAPI>ORT SUR SA GESTION UNIVERSITAIRE A SA GRANDEUR MGR EDOUARD CHS FABRE. ARCHEVEQUE DE MONTREAL, LE .u DECEMBRE 1890. Montréal, C. O. Beau chemin & fils, libraires-imprimeurs. 256^1258, rue St-Paul. 1891. 288 pp. in s.

MA jrSTiFlCATIUN i\>rR A\i>iR FAIT 1 Kio.VIPHI^R CIVILEMENT LES DECRETS ROMAINS AU CANADA. Mon- tréal, C. O. Beauchemiu & fils, libraires- imprimeurs, 256 et 258, me St-Paul, 1S91, VII, 348 p. in 8.

QUESTIONS DIVERSES FAISANT l'ARTIK Ul TRt>I SIÈME RAPPORT SUR SA GESTION UNIVERSITAIRE. Mont - réai, i8ty

TRUl.Mh.Nii:. RAPPOKi bL K bA uhbTiuN L.MXhKM- TAIRE A SA GRANDEUR MGR ED. CHS FABRE, ARCHEVE- QUE DE MONTREAL. Montréal, C. O*. Beauchemin & fils, libraires- imprimeurs, 256 et 25S, rue St-Paul 1891. v-348 p. m. 8.

EN EUROPE, PAR CI PAR LA. Joliette (Canada ^ în>r?,îrw. l. L'ETUDIANT et du COUVENT-1892. 292 pp. m. S.

L'ENFANT PERDU ET RETROUVE OU PIERRE CHOLET. 2e édition. Montréal- 1892, XIV- 194 pp. m. 12.

QUATRIEME RAPPORT SUR SA GESTION UNIVERSI TAIRE Montréal- 1892. 146 pp. m. 8

82

DEVANT QUEBEC ET ROME ( PREMIER VOLUME) OU COLLECTION DE DOCUMENTS SE RAPPORTANT AU PROJET DE LOI P'DUR INCORPORER LES ADMINISTRATEURS DE L'UNIVERSITE LAVAL A MONTREAL^. Question universitaire Vol. VI. \'ontréal, C. O. Beauchemin & fils, libraires-imprimeurs, 256 et 258, rue St- Paul- 1892. V-430 p. m-8.

DEV/.NT QUEBEC ET ROME (SECOND VOLUME) SUIVI DU QUATRIEME RAPl'ORT SUR SA GESTION UNIVERSITAI- RE A SA GRANDEUR VIGR EDOUARD-CHARLES FABRE, AR- CHEVEQ TE DE MONTRAL. Question universitaire: Vol. VII, Montréal, 0. O. Beauchemin & fils, libraires-imprimeurs, 256 et 258, rueSt-Paiil 1892.

ENFI NT ! OU CINQ JIEME RAPPORT DE SA GESTION UNI- VERSITE IRE A SA GI.ANDEUR MGR EDOUARD-CHS FABRE, ARCHEV iQUE DE MONTREAL. Question universitaire : vol. VIII. Mon.réal, C.-O. Beauchemi 1 & fils, libraires-imprimeurs, 256 et 258, rue Si -Paul 1892. 23) p. m-8.

NEUr MOIS DE GICSTION UNIVERSITAIRE OU SIXIEME RAPPOR'^ DE JUILLET 1892 A MARS 1893. Montréal, C.-O. Beauchemin & fils, librai es-imprimeurs, 256 et 258. rue Saint-Paul 1893.

A RO VIE POUR LA TROISIEME FOIS OU JOURNAL DE VOYAGE. 1891-92. Jolie tte 1893, Imprimerie du Bon Combat, du Cou vent et de la Famille, 22( p. in-8.

LES ACTES DES ADMINISTRATEURS, GOUVERNEURS ET VICE RECTEUR DU L'UNI v^ERSITE LAVAL A MONTREAL Rome- 1895. VI-458 p. in 8.

DOCUMENTS POUR SERVIR A L'INTELLIGENCE DE LA QUESTION DES ECOLES DU MANITOBA AVEC QUELQUES NOTES EXPLICATIVES. Rome, Imprimerie A. Befani— 1896- 196 pp. in-4.

QUEI QUES DOCUMENTS IMPORTANTS POUR AIDER A L'INTEL JGÉNCE DE LA QUESTION DE DANIELSON, 1896.

JOURNAL DE MEi^; PAS ET DEMARCHES DANS LE DIO- CESE DE HARTFOBD AU SUJET DE LA QUESTION DE DA- NIELSO^. Rome- 1896 vol. in-4.

DANS LA VILLE ICTERNICLLE, PENDANT QUE vSE DIS- CUTAIT AU CANADA LA QU .iSTION DES ECOLES DU MANI- TOBA (JOURNAL DE VOYAGE.) Oranger Frères, 1699. rue N. •D. Montréal- 1897. XV-287 p. in-8.

L'ENFANT PERDU ET RI:TR0UVE OU PIERRE CHOLET. 3e édition Montréal* 1897.

P. G. R.

~ 88

Le premier Décarris en Canada

Lorsque j*ai publié la t^cnéalogie des familles Descary, Des- carries, Décary, Décarie, etc., Montréal, 19 lo, et la liste des jolons de Montréal, de 1642 a 1667 ( Mém. de la Soc. roy. 1913), je n'avais pu mettre la main sur aucune pièce i)ermettant de fixer la date exacte de ' ---■ce du premier Descarris en ce pays.

Le plus ancien acte qui le mentionnait remontait à 1650, date à laquelle il recevait une terre de M. de Maisonneuve. Or comme en cette même année, Mademoiselle Mauce était rtpassëe de France €n Canada, emmenant quelques colons, ou pouvait supposer que le sieur Descarris accompagnait la fondatrice de l'Hôtel- Dieu.

Depuis, une trouvaille dans les documents judiciaires met fin à toutes les hypothèses.

La pièce qui fournit le renseignement désiré est du 5 août 1678. Elle relate, en résumé, ce qui suit : Sur l'ordre de Mgr le comte de PVontenac une assemblée des principaux habitants de Mont- réal, de Québec et autres lieux est tenue à Montréal. Le gouverneur veut "savoir la manière dont les places de la commune de Villemarie auraient été distribuées pour y dresser des boutiques volantes" lors de la traite annuelle avec les sauvages et si, quand •'le.*' alignements des boutiques et des rues qu'elles composaient avaient été tirés par M. le Bailly et autres ofiîciers des seigneurs de Montréal, c'avait été par l'or- dre du dit seigneur ou par l'ordre des gouverneurs généraux, ou des gouverneurs particuliers" on des commandants de la place.

M. de Frontenac explique le but de l'assemblée qu'il a convo- quée puis recueille les témoignages des notables présents en commen- çant par le gouverneur de la ville, M. Perrot.

Cinquante-cinq officiers de justice, synd. - ..- iJ^r^ lia.

bitants, militaires, défilent devant le gouverneur.

Incidemment, chacun d'eux déclare depuis combien de teni])s il hal)ite Montréal ou le pays et voici le pas.sage qui nous intéresse :

Jean Décarris dit qu'il est habitant depuis trente cinq

**ans et qu'il n'est jamais venu qu'une fois à la traite, il y a trois ou "quatre ans et que ce fust Mons. DoUier (de Casson) qui Luv donna la place."

... 84 .-

Trente-cinq ans en 1678 nous reporte à 1643. D'après sou acte de sépulture (10 janvier 1687) Décarris, à son décès, avait 70 ans. Il serait donc en 161 7 et aurait eu 23 ans lorsqu'il traversa en ce pays avec la troisième recrue en 1643.

***

Voici donc un nom qui devrait prendre place dans le tableau des pionniers de Montréal arrivés en 1642- 1643 et que l'on a placé sur le monolithe élevé en l'honneur des fondateurs de la métropole par la Société historique de Montréal, en 1893.

Cette addition pourrait se faire en même temps qu'on retran cherait «le ce tableau une couple de noms qui y figurent par erreur.

E. Z. Massicottb

Le premier cirque au Canada

Voici une petite note qui peut intéresser ceux qui s'oc- cupent de l'histoire des amusements en notre pays. Je la cueille dans les Mémoirefi de M. de Gaspé, p. 170 :

'*Ce fut vers l'année 1797 qu'un détachement de lacora- **f»agnie du cirque de Kicket de Londres passa une partie de '*rété à Québec ; c'est le j)remier cirque qui soit venu au Ca- *'nada.''

E. Z. M.

H5

C'est la faute a Papineau

La publication, dans le Bulletin de ma petite iccollc de chansons sur Papineau m'a valu one communication de grande valeur historique de la |iart de M. Montarville B. de la Bruère, archiviste du gouverne- ment fédéral, à Montréal. Ce confrère a trouvé dans ses papiers un manuscrit qui pourrait bien être celui d'une première version de la chanson : C est la faute à Papineau ! Cette pièce était adressée à **Léon Oosselin, écuier, bureau delà Minerve, Montréal" et elle est timbrée d'un sceau postal portant la mention : Québec, 1834.

La chanson a huit couplets. En tête des quatre premiers, ou lit : ( ouplets de Barthélémy et, en tête des quatre derniers Couplets de Met y.

A cette époque, vivaient, en France, Joseph Méry et Auguste Bar- thélémy qui eurent une grande vogue comme écrivains satiriques entre 1825 et 1830. vSerait-ce leurs noms qui figurent ici ? Aurait-on pasti- ché une de leurs poésies ? Il est certain qu'il existait dans l'ancienne mère-patrie, une chanson dont le refrain était Cest la faute à Voltaire et Cest lofante à Rousseau, mais était-elle de Barthélémy et de Méry ?

Autre i>oint : adressait-on cette pièce à quelqu'un de la Minet ve dans le but de la faire reproduire ? Mais ce journal aurait-il publié un écrit aussi libelleux, qui calomnie les Sulpiciens et le Clergé, ridiculise les hommes publics jugés trop modérés, cingle le juge Sewell ainsi que son frère, griffe les Anglais et signale qu'un groupe rêve l'indépen- dance ?

Juge/ -en :

COUPLETvS DE BARTHELEMY I Tous les maux nous sont venus De tous ces gueux revêtus Qui s'emparent des affaires Intérieures, Etrangères Si tout s'en va à veau l'eau C'"'-* î^ faute à PapiîU'Ti ' ♦er) ^

86 -

D'où vient le vingt un mai , L'élection de Tracey

Et si l'anglais nous mitraille S'il nous traite de canaille S'il s'en tire sans bobo (i) C'est la faute

3

Si le clergé Canadien Est redevenu Chouayen Et si k bill de Fabrique A changé la politique Du curé et du Bedeau C'est la faute

4 Si le Canadien jaloux N'a plus peur du Loup-Garou Si sentant son importance Il rêve rindéi:)eudauce S'il a pris l'air du Bureau C'est la faute

5

COUPLETS DE MERY

Si les Français Sulpiciens Trahissent les Canadiens S'ils vendent à l'Angleterre Tous les biens du Séminaire S'ils emportent le magot C'est la faute

(I) Le 21 mai 1S32, au cours de l'élection entre le Dr Daniel Tracey. patriote, et Stanley Bagg. bureaucrare, les troupes tirèrent sur des émeutierset tuèrent trois Canadiens-français, spectattrurs éloignés.

HT

Si le Juge Jonathan

Nous fut donné par Satan

Et si sa chère famille

Les Deniers du Peuple pille

Du Juge jusqu'au Bourreau ( i )

C'est la faute

7 Si Mond'let est apostat, (2) Cuvillier un Renégat, ( ^ Si Nelson est un Jésuite. , 4 , Heney, Quesnel et leur suite (5; S'ils prêchent le Séaiu quo C'est la faute

Si le compère Mathieu (6) Doit bientôt quitter ce lieu S'il ne i^ense aux patriotes Que quand il met ses culottes Si nous fuyons le chatean C'est la faute de

*** ^

Les lecteurs qui sauraient d'autres versions ou couplets de cette chanson ou d'autres chansons sur Papineau sont priés de h'^-n voMÎr.ir écrire au soussigné au palais de justice, Montréal.

E. Z. Massicotte

(i ) Au dessous de ce mot souligné, on lit : Xeshérifi, Le juge est Jonathan Sewell. Le shérif est son frère William-Smith Sewelî.

(2) Probablement Jean-Marie Mondelet. juge delà Cour de po- lice à Montréal et qui épousa, à la Christ Church, Juliana Walker Rudd, le 28 décembre 181 1.

(3) Augustin Cuvillier, ic»...^ v*.^ n^^w^ .ant en 170 en 1849. Orateur de la chambre de 1841 à 1844.

(4,' Doit être John Neilson. éditeur de la Gazette de Québtc.

(5) Hughes Heney, membre du conseil exécutif en 1833. I^rs.- Aug. Quesnel, député, marchand de fourrures, fils du poète Quesnel.

(6) Serait-ce Mathieu Lymburner ?

.- 88

Dictionnaire généafogique et historique de la famille Couillard et de ses diverses branches, 1613=1918

La faiiille Couillard, la plus ancienne de toutes nos familles cana- diennes, retrace son origine depuis Louis Hébert, le premier colon de la Nouvelle- France. Disons quelque» mots de ce pionnier de la terre canadienne. En 1604, il accompagna MM. de Monts et de Poutrin- couri dans leur expéditi)n en Acadie. En 1606, il y revint arec sa fa- mille : suivant une tradition qui s'est transmise jusqu'à nous, il y con- duisit en «tifet sa femm-i et ses tînfants. Il y séjourna de 1606 à 1613, époque Samueî Argall, sous-gouverneur de la Virginie, vint en pirate attaquer le fort de Port-Royal, le détruisit de fonds en com- ble, et reconduisit les colons en Angleterre. De 161 3 à 16 17, Louis Hébert demeura à Paris ; c'est que Samuel de Champlain h rencon- tra de no iveau et lui proposa de venir s'établir dans la colonie de Qué- bec. Héoert abandonna alors sa fonction d'apothicaire, vendit ses im- meubles, ii s'embarqua pour le nouveau monde avec sa femme et ses enfants. Les document» anciens, mis au jour depuis peu, disent qu'il était de Faris, cependan . les Dieppois le revendiquent comme une de leurs gloires.

A Qrébec, Louis Hébert s'établit sur un domaine de dix arpents et commença à le défricier. En 1623, le duc de Montmorency lui ac- corda la )»leine possessic n de ces terres ; et, en 1626. le duc de Venta- dour don la une nouvell»! confirnation de cette donation, pour en jouir par Hébe 't et ses ayants causes en fief noble. Ce fut le fief du Sault- au- Matelot. Dans le m-ime acte, il reçoit en plus un autre fief noble d'une lieue de front et de quatre de profondeur, sur la rivière St- Charles. Ce fut le fief Lespinay.

Héb< rt devint ainsi le premier seigneur canadien. Il mourut le 25 janvier 1027. On l'inhtima dans le cimetière des Récollets. En 1678, le Père valentin Le Roux, Supérieur, le fit transporter dans la cave de leur chapelle.

Marie Rollet, comme son m in, rendit de bons services aux sauva- ges en les catéchisant, ainsi que leurs enfants, jusqu'à sa mort, arrivée le 27 mai 1649. Elle se remaria, le 16 mai 1629. au sieur Guillaume Hubou. qui fut inhumé lui-même le 13 mai 165 1. Tel fut le premier colon.

oconnaitrc les services d'Hébert et de Couillard, son Kctidrc, un ovwuiu a été formé en 1914. afin de préparer ks fôtes du Illèmc ccnlcuaircde son arrivée, et lui 'rii;cr un numumcut sur la place de rH6tel de ville, de Québei i«e de retards incontrôlables, Tiina-

jçination de la statue n'a |xis pu avoir lieu le 4 septembre 1917, elle a été renvoyé h 191S. Cci)endant, ce jour-là, dans la chai)elle du Sémi- naire de,QnélK*c, qui fut gracieusement mise à la disposition des pro- moteurs de l'œuvre, une messe a été célébrée par l'auteur de ses li- gnes. Ses titres de descendant direct d'Hél)ert, de promoteur du mo nument et de président du Comité du monument, lui ont valu l'insi- gne honneur de célébrer la sainte messe en présence de Son lùninence le Cardinal Bégin, d'un clergé nombreux et distingué, les ministres et députés et autres jiersonnages influents du pays, qui se réunirent dans une commune pensée de reconnais.-.ance envers Dieu et notre premier colon. Sa Grandeur Mgr Roy a prononcé le pauégérique de Louis Hébert et a fait ressortir les grands mérites de Hébert. La partie mu- sicale fut splendidement remplie, par la chorale de M. L. J. Dessanes, organiste et allié des Couillard, par son épouse, née Eugénie Couillard Després, originaire de St- Hyacinthe. Trois consécrations au Sacré-Cœur ont été lues. M. J. C. Chapais lut l'acte de consécration de l'Agriculture, M. J. N. Castonguay celui ' '- r.i ..,^ ..: .. . y Amcdée Denault, de la presse catholique.

Après cette touchante cérémonie, dans l'après-midi, il y eut sur le terrain de l'exixjsition le dévoilement d'une plaque commémorative et le choix du site sur lequel on érigera, dans un avenir T>nx^hnin, un palais d'Agriculture, dont la partie principale portera K

P..vilU)ii Louis Hébert. Cette plaque se lit : *

POUR COMMEMORER le même centenaire de l'arrivée du Premier Colon du Canada LOUIS HEBERT c mardi, 4 .septembre 191 7, A clc choisi officiellement par l'un de

ses descendants, M. l'abljé AZARIE COUILLARD DESPRES le site d'un Palais à la gloire de l'Agriculture.

.- 90 FAMILLE DE LOUIS HEBERT

Anne, née en France, épousa en 1617, Joseph- Marie-Etienne Jou- quest, de Normandie. Elle mourut quelques mois plus tard. S<»n mari la suivit dans la to:nbe peu de temps après.

Mari( -Guillemette, née en 1606, d'après la tradition, à Port-Royal épousa à 'Québec, le 26 coût 1621. Guillaume Couillard, arrivé en 1613 à remi)lo de la Compagnie des Marchands.

GuilUume, à Pa is, épousa le ler octobre 1634, Délie Hélène, fille de Pierre Desportes et de Françoise Langlois. Il fut inhumé en 1639. Sr veuve, le 9 j mvier 1640, épousa le sieur Simon Lefebvre Angers. Il laissait Joseph Hébert, baptisé le 3 novembre 1636, qui épousa le 12 octobre 1660, Délie Marie-Charlotte, fille de M. Pierre de Poitiers. .• ieur du Buisson, capitaine d'Infanterie, et de Dame Hélène de Belleaii, de Sevestre d'Amiens, en Picardie. Joseph Hébert fut tué par les Ir )quois en 1660. Sa veuve épousa, le 11 janvier 1667, Simon Lefebvre, sieur Angers.

Fran;ois Hébert, fiile de Guillaume «t de Hélène Desportes, bap- tisée le 2; janvier 1638, épousa 1<î 20 novembre 165 1, Guillaume Four- nier, d'où .sont sorties dt nombreuses familles descendantes d'Hébert. Angéliqu î dernière fille :le Guillaume Hébert, baptisée le 2 août 1639 laourut e I bas âge.

Laissons à d'autres e soin de faire la généalogie des descendants d'Hébert par les Fourni îr. Noi.s nous occupons seulement de ceux qui desce ident de Guillaume Coi. illard et de Marie-Guillemette Hé- bert.

( i)A l'occasion de ces fêtes le St-Père Benoit XV a adressé le ca- blogramn e suivant :

'Cardinal Bégn, Québec Canada.

Saint- .^ère accorde de grand cœur bénédiction apos- tolique aux cultivateurs et colons de la Province, occasion consécration solennelk au Sacré- Cœi:r de Jésus."

**Card. Gasparri"

^ 91

GUILLAUME COUILLARD

GuillaïK... ' ;:llard. >;endre de Louis Hébert, continu. .v.... .^ .^es

travaux, arriva dans la colonie en i6 13. Il é{)ousa à Québec, le 36 août 1621, Marie-Ouillemettc Hcbert. C'est le premier niariajçe men* tionné dans les archives de Notre-Dame de ynélwc. Couillard hérita de la moitié des fiefs Lespiuay et du Sault-au- Matelot. Il fut le bien- faiteur de r Hôtel-Dieu. 11 accorda le terrain sur lequel s'élève la Ba- silique. Kn retour, il obtint un banc pour lui et .ses descendants, en 1654. Ce banc est |K>ssédé de nos jours par les Couillard de Lespiuay. I.4I même année, il reçut des lettres de noblesse. Il fut inhumé dans la chapelle de l'Hôtel-Dieu. le 4 mars 166; îl avait passé un demi- siècle sur la terre canadienne.

Marie-Ouillemette Hébert continua à administrer ses vastes pos- sessions. Elle vendit une partie du fief du Sault- au- Matelot à Mgr de Laval, qui commença le .séminaire daus la vieille maison Couillard. La fille de Louis Hébert fut inhumée le 20 octobre 1684 dans la chapelle de l'Hôtel-Dieu, dont elle fui l'iu.signe bienfaitrice.

Enfants :

LOUISE b. le 30 janvier 1625, par le Père Joseph Le Caron Ré- collet : dans la chapelle de Québec ; parrain : Emery de Caën ; mar- maine : Marie Rollet ; m. le 3 novembre 1627, à Olivier Le Tardif, commis de la Compagnie des Marchands ; s. le 24 novembre 1641.

MARGUERITE, b. le 10 août 1626, par le Père J. Lallemand. Jésuite : parrain : M. Samuel de Champlain, fondateur de Québec ; marraine : Marguerite Langlois ; m. le 10 octobre 1637, à Jean Nicolet interprète et découvreur des pays de l'Ouest ; 2èrae init-îni/.. '. Vw'o- las Macard. le 12 novembre 1646 ; s. le 20 avril 1705

LOUIS, b. le 18 mai 1629, l'année même de la prise de Québec par les frères Kertk ; parrain : Guillaume Hubou ; marraine : Marie- Françoise Langlois. Il fut seigneur de la Rivière du Sud, anobli en 1668 ; il éjwusa, le 29 avril 1653, Demoiselle Geneviève des Prez, fille de noble homme Noël- Nicolas- Honoré des Prez et de Demoiselle Ge- neviève Leblanc ; s. à Montmagny en 1678, dans l'automne.

ELISABETH, b. le 9 février 1631, lîendant l'abseDce des Fran- çais, probablement par le ministre protestant ; parrain : Louis Kertk '

(i) La lettre b. indique le baptême, m. le mariage, s. la sépul ture.

-^ 92 --

marraine : Dame Adrien Duchesne, temme du Chirurgien. En 1633, le Père de Brébœuf lui suppléa les cérémonies du baptême : m. le 27 novembre 1645. h Jean Guyon, sieur du Buisson, fils de Jean Guyon et de Mathurine Robin, de la Province du Perche < ]o > avril 1704 au Château-Richer.

\ MARIE, b. le 28 février 1633, par le Père Paul Le jeune, Jésui- te ; parrain : Guillaume Duplessis Bochard ; marraine : Marguerite Langlois ; le 25 octobre 1648, à François Bissot, sieur de la Rivière ; 2eme le 7 septembre 1675, ^ Jacques de la Lande, sieur de Gayon ; s. le 23 juin 1703, à St-Pierre de l'Ile d'Orléans. En 1690, elle fut cap- turée avec sa fille Claire-Françoise, Mde Louis Jolliet, elle assista du vai.sseau Amiral au bombardement de Québec. Elle obtint de Phipps la permis.sion de se rendre auprès de M. de Frontenac pour y traiter de réchange des prisonniers. Elle réussit dans sa mission.

GUILLAUME, b. le 16 janvier 1635, par le Père Lallemand ; parrain Robert Giffard, médecin, seigneur de Beauport ; marraine Hé- lène Desportes. Il fut massacré par leslroquois en 1660,

MADELEINE, b. le 9 août 1639, par le père Nicolas Adam, Jé- suite : noble Pierre Le Gardeur, écu}^er, sieur de Repentigny fut son parrain ; sa marraine : Dame Marie- Madeleine Chauvigny de la Pelle- terie, fondatrice des Mères LTrsulines de la Nouvelle-France.

NICOLAvS, Sieur de Belle-Roche, b. pir le

Père Nicolas Adam le 6 avril 1641 ; parrain : Nicolas Marsolet, sieur de St-Aignan : marraine : Jacqueline Potel, épouse de Jean Bourdon. Il fut tué sur l'île d'Orléans, en 166 1, avec M Jean de Lauzon, Grand vSénéchal de la Nouvelle- France, fils du gouverneur, Ignace Sevestre, et quelques autres, en voulant porter secours à son frère Louis Couil lard de Lespinay ; s. le 24 juin 1661, dans l'église de Québec.

CHARLES, vSieur des Islets et de Beaumont, b. le 10 mai 1647 *♦ parrain : Charles Huault, Chevalier, sieur de Moutmagny, Gouverneur du Canada ; marraine : Demoiselle Marie- Madeleine Le Gardeur, de Repent'gny, fille de noble Pierre Le Gardeur et de Dame Marie Favery m. le 10 janvier 1668, à Mademoiselle Marie Pasquier de Franclieu, fille de Messire Pa.squier, écuver, .sieur de la Franclieu et de Demoisel- le Marie de Portas ; 2e. ra. à Louise Couture, fille de célèbre Guillau- et de Barbe Aymart, s. le 8 mai 1715, à Beaumont. Il reçut des let- res d'anobli.ssement en 1668 en même temps que son frère.

OERTRUDE, b. le .m scptemhu ; 4 . ... .v ...... à

Charles AulK»rt, sieur de la Chesiia>^ ; s. le 18 uovembre ir.- DKrxiKMK c;kni:ration

l.iUlS Couillard. écuyer, sieur de Lespiui> . ;..^ ,.. s.. v.

»ic Marie-Guillcinelte Hébert, baptisé à Québec, le 18 mai 1629, fut le fondateur de Montmajçny. seigneurie de la Rivière du Sud, et inhuni c à Montniagny, dans l'automne de Tannée 1678.

Le 29 avril 1653. il éixjusa Demoiselle Geneviève des Prez. uéc eu France, et inhumée dans la cathédrale de Québec, le 1 1 mai 1706.

Enfants :

JEANNE, b. à Québec, le 9 juin 1654 ; parrain : Messire Jean de Lauzon, Gouverneur de la Nouvelle- France ; marraice : Dame Marie Guillemette Hébert : m. le 22 octobre 1668, à Quél>ec, par M. Henry de Bernières, à M. Par.l Du]mis, écuyer, officier du Rép:inient de Cari- gnan-Calières. Elle apporta en dot l'île aux Oies : juillet 1702

dans la cathédrale de Québec

CHARLES, b. le 6 décembre 1655, à Québec ; parrain : Messire

de Lauzon, écuyer, sieur de Charny : marraine : Dam* Etiennette des

Prtz, sa tanle, épouse de Messire Guillaume Duriessi>-Guillemot

écuNer, situr de Querbcdot, en son vivant Gouverueur aux Trois-Ri-

vièrts ; s. le 17 juin 1656.

JEAN-BAPTISTE, b le 2 mai 1657, à Québec ; i)arrain : Nk-sire Jean- Baptiste Le Gardeur, écuyer, sieur de Repentigny. époux de Mar" guérite Nicclet : marraine : Marie Couillard, sa tante, épou.«e de Fran- çois Bissot. Il fut officier dans les troupes, Conseiller du Roi, Lieute" nant Général de l'Amirauté et Lieutenant particulier de la Prévôté, à Québec, seigneur de la Rivière du Sud, et il .♦*e fît concéder le fief Les- ] inay qui en est 1 Augmentation. A son mariage, il devint seigneu- du fief St-Joseph ou Lespiuay, situé sur la rivière St-Charles, à Qué- bec. Il éjxjusa, le 23 octobre 1680, Demoiselle Geneviève" de Chavi gny, fille de noble François de Chavigny, écuyer, sieu de Berchereau, de Créance, en Champagne, et de Demoi.selle Eleonore de Grandmai- son. S. le 8 mars 1735, dans le cimetière des Pauvres, à Québec, com me il l'avait demandé. Il n'eut pas d'enfants.

LOUIS, b. le 29 novembre 1658 ; à Québec ; parrain : Messier Louis Rooer, écuyer, sieur de Villeray, premier Conseiller au Consei Souverain : marraine : Dame Marie Favery, épouse de feu Messire

... 94

Pierre Le Gardeur deRepentioay ; m le 23 octobre i68o, à Dalle Ma- rie Vaudry, fille de Jacques Vaudry, établi aux Trois- Rivières, et de DUe Jeanne Renaud. 2ème m. (Québec) le 4 mai 1688, à Délie Marie Fortin, fille de sieur François Fortin, médecin, et de Marie Jolliet, fille de Jean Jolliet et de Marie d'Abancourt, et sœur de Louis Jolliet, le découvreur du Mississipi. 3ème m. le 7 novembre 1712, à l'Islet, à Délie Marguerite Bélanger, fille du Sieur Louis Bélanger, seigneur de Bonsecours, et de Délie Marguerite LeFrançois. 4ème m. le 31 jan- vier, à St-Thomas de Montmagny, à Délie Louise Nolin, fille de Jac- ques Nolin et de Délie Françoise Chalifour, v»;uve de Joseph Langlois. Louis Cowillard fut seigneur de la Rivière du Sud et fut inhumé, le 15 mai 1728, à St- Pierre de la Rivière du Sud, sous le banc seigneurial.

GENEVIEVE, b, le 24 octobre 1660, à Québec ; par le Père Le Mercier ; parrain : Messire René Robineau, écuj-er, sieur de Beaucour officier du Régiment de Turenne, seigneur de Bécancour, '-t plus tard baron de Portneuf ; marraine : Dame Anne des Prez, veuve de Messire Jean de Lauzon, Chevalier, Grand Sénéchal de la Nouvelle-France, sa tante ; m. vers 1686, à Simon-Pierre Denis, fils de Sieur Simon Denis, écuyer, et de Délie Françoise du Tartre. Elle fut seigneuresse de l'Lslet Saint-Jean ; s. dans l'église de Montmagny, sous le banc sei- gneurial, le 9 septembre 1720.

JACQUES, b. à Québec, le 5 juin 1665 ; parrain : Jacques Le Monge marchand ; marraine : Dame Marie Bourdon, épouse de Jean Gloria, fille de Jean Bourdon, seigneur de Dombourg, Procureur et Ingénieur-en-chef, et de Dame Jacqueline Potel. Il fut coseigneur de a seigneurie de la Rivière du Sud, et des fiefs des Prez et Lespinay, la souche des Couillard des Prez. Il devint officier de milice, major des troupes de la côte du sud. Il épousa, le 21 janvier 1691, à St-Thomas Délie Elisabeth Lemieux, fille de sieur Guillaume Lemieux et d'Elisa- beth Langlois, s. le 24 août 1737, dans l'église de St-Thomas de Mont- magny, sous le banc seigneurial.

Troisième génération.

Louis Couillard. écuyer, sieur de Lespinay, fils de Louis et de Ge- neviève des Préz, baptisé le 29 novembre 1658 à Québec, fut seigneur delà Rivière du Sud. Il fut inhumé le 15 mai 1728, à St-Pierre du Sud. Il contracta quatre alliances. Le 23 octobre 1680, à Québec, il épousa Dlle Marie Vandry ; le 4 mai 1688, à Québec. Dlle Marie For-

96

tin «vembre 1712, à l'Ulet, Delîc Mar^çuente B^^lati^*

j'anvici i;ii>. à St-Thomas. Dlle f.ouise Noliii.

Enfants issus du premier niaria^^e avec Dlle Marie Vnnrlî MA-

RIE ANNE. b. 1681 : s. 2 mai 1689. à Québec.

I 01 ï< ». V. .^,j^,.^ ,555 jjj, ^jjp st-Ijçnace : s. h t

ICnfauts issus du second mariage

iiHNE\lE\'K, !). à Montmaguy. le 15 juillet 1^)89. s. eu 1709, à Nîontmagny.

ELISABETH. )>. le 17 avril 1691, à Montmagny, le 25 avril à Louis Costé, fils de Louis Costé et de Geneviève Bernier : •» It .; mars 1725.

LOUISE, b. le 6 novembre 1692 ; parrain : Louis Jolliet, décou- vreur du Mississipi : marraine : Dame Geneviève de Chavigny, sa tan- te. éiKîUse de Jean- Baptiste Couillard de Lespinay.

LOUIS, b. le 6 novembre 1694 ; î>arrain : Jacques Couillard, écuy er, sieur des Prez, son oncle : marraine : Dame Jacquette Kournier, épouse de Jean Proulx ; m. le 17 novembre 172, à Montmagny à Dlle Marthe Costé. fille de Louis Costé, capitaine des milices de la cAte du Sud, et de Dame Geneviève Bernier ; s. le 17 janvier 1754.

CLAIRE-FRANÇOISE, b. le 7 décembre 1695 ; parrain : Louis Jolliet, son oncle : niarraine : Dauie Elisabeth I^emieux, épouse de M. Jacques Couillard des Prez, sa tante. Elle entra chez les Dames de l'Hôtel- Dieu, de Québec, le 9 juillet 17 12. Elle prit l'habit religieux, le 3 janvier 17 13, (non le 3 juillet, comme il est dit, à la page 127, His4. des Seigneufs de la Rivitre du Sud) ivlle fit profession .le 4 jan- vier 1714. L'acte de .son admission se lit comme suit : "Le neuvième jour du mois de juillet mil sept cent douze. Sœur Claire Couillard, âgée de seize ans accomply le cinquiesme jour du mois de janvier der- nier, fille de Messire Louis Couillard, F)scuyer, natif du Canada, et de Demoiselle Marie Fortin, native de France, ses père et mère, demeu* rant sur la seigneurie du Cap St-Ignace (erreur de la copiste, car il de meurait à St-Thomas, dans sa .seigneurie) a été ce dit jour et an admi- se par la Rvde Mère Jeanne- Françoi.se Juchereau de St-Ignace Supéri- eure des Rvdes Sœurs de la Mi.séricorde de Jésus, et l'avis et consente ment de cette communauté sous le bon plaisir de Mgr T Illustrissime et Révédisme i)ère en Dieu Jean- Baptiste de la Croix, Evescjue de Québec après les permis.sions de Monsieur son père et de Mademoiselle sa mère et l'agréement de Messieurs ses parents. Monsieur son père a promis de donner pour la dotte la .somme de seize cents livres. Monsieur Du- puy, son oncle a promis cinquante écus, en foy de quoy le présent acte

00

a été fait et enregistré par moy secrétaire du Chapitre de cette commu- nauté : So2ur Couillard fut inhumée le icr mars 1721 ; elle porta le nomde Saur St- Louis.

- MARIE-SIMONNE, b. le 28 mai 1697 : m. le 11 octobre 171,, Alexis Gi:yon Dumontier, sieur Després ; s. le 27 octobre 1752.

FRA]\ÇOIS, b le 24 novembre 1699 ; parrain : Louis Couillard, son frère marraine : Elisabeth Couillard des Prez, sa cousine ; m. le 22 novem!>re 1728, au Cap St-Ignace, à Délie Madeleine Bernier ; s. en 1729.

JOSEPH, b. le 18 septembre 1701 ; m. à l'Lslet, le 17 novembre 1725, à D'ie Marie- Marthe Bélanger, fille de Louis Bélanger, seigneur de rislet et Dame Marguerite LeKrançois. Il fut coseigneur de la Rivière di Sud et du fief Lespinay, et coseigneur de l'Islet St-Jean, et la souche ies <'ouillard des Ecores ; s. le 23 mai 1778, à l'Islet.

JEAî^r-BAPTlSTE-OHARLKS, b. le 14 juillet 1703, à Montma- gny ; m. b 19 juin 1729, à DUe Geneviève Langlois, fille de Joseph Langlois et de Dame Loi ise Nolin. Celle-ci était mariée en .seconde noces dep lis 1719 à Lou s Couillard de I.espinay, père de J.-B. Char- les. 11 f 1 1 coseigneur de la Rivière du Sud, et inhumé sous le banc .seigneurif 1 le 19 juillet 1729.

CAT iERINE, b. le 5 avril 1705 ; s. le 7 mai 1706.

PAU y, b. le 8 .septembre 1707 ; parrain : Louis son frère aîné ; marraine Délie Marie-Madeleine Dupui^, sa cousine, fille de M. Paul Dupuis, e de Dame Jearne Couillard. Il fut élevé au mauoir de l'île- aux-Oies, et il devint la îouche des Couillard Dupuis. Il fut cosei- gneur de la Rivière du vS id et du fief Lespinay ; m. à St-Etienne de Beaumont, à Dlle Marie Josephte Couture, fille de Eustache Couture- Bellerive, et de François^! Huard ; s sous le banc seigneurial à Mont- niagny, le 21 octobre ly^o

Enfai ts issus du quatrième mariage avec Délie Louise Nolin :

ANTDINPv, sieur di'St-Thomas, b. vers 1720 : il fut officier dans les trouiH-s. Il mourut^. i St-Pierre de la Martinique.

LOU S, le Chevalie -, b. en 1721. Il rendit de bons services dans l'armée nadienne nota.nment dans la guerre des epi ans.

MARIE-ANNE, b m. le 22 juin 1739, à Montma-

gny, à Mt.ssire Louis Frinçois Margane écuyer, .sieur de la Valtrie, officier da is les troupes, fils M. François Margane de la Valtrie, officier de; troupes de la marine, et de Délie Anne Guyon Després, sei- gneur de Il Valtrie et du fief du Buisson dans la seigneurie de Beauport. Le 3 juilUt 1747, Mme dj la Valtrie, en secondes noces, épousa le sieur Louis Foi rnier, écuyer, sieur des Carrières, officiel dans la Comi)aguie de la Mar inière. M. des Carrières fut inhumée le 4 juillet 1808, h St- Thomas.

suivre

A. COUII.l.AKl» 1 ). -IN I - l'ïKl ,

bui.i.I':tin

RECHERCHES HISTORIQUES

VOL XXiV BEAUCEVILLE-AYRIL 1918 Ni 4

Un corsaire canadien : Jean Léger de la Grange

(6uite et fin)

PROCES-VERBAL SUR LE NAVIRE PEAIBROKE

(VALLEY PRIS SUR LES ANGLAIS,

4 NOVEMBRE 1704

L'an mil sept cent quatre le quatriesme jour de novem- hre huit heures du matin, nous f Maude de Bermen Escuier seigneur de la Martinière, conseiller du Roy et son lieutenant général civil et criminel au siège de la prévosté et admirante de Québec accompagné de M. Joseph Prieur procureur du Roy commis et M. Florent de la Cetierre, nostre commis greffier sur la requeste à nous présentée par les Srs Jean lA- ger de la (irange capitaine commandant le navire le Pem- brock Gallay par luy pris sur les Anglais, Claude Poperet et Antoine de la Garde marchand <n cette ville principaux in- téressez dans l'armement qu'ils ont fait tendante pour les causes y contenues à ce ql. nous plut leur pei mettre faire descharger du d. navire tel nombre de poisson qu'ils Juge- ront à propos pour alléger le dt. et ce mettre en estât d'ata- quer ou se défendre en passant en France, auci de liberté

98

qu'a cet effait voulussions nous transporter à bord du d. na- vire aux fins de procéder à la levée des scellez par nous ap- posées au dt. navire et estre présent à la d. descharges pour faire invenre. de ce qui serait deschargé notre ordonnance estant au bas en datte du 30 8brc dernier portant communi- cation de la d. requeste au procureur du Roy commis et re- ceveur de l'admirauté ; ensuitte de laquelle sont les conclu- sions du dt. procureur du Roy commis, et celles du dt. rece- veur des trante et trante un du d. mois d'octobre dernier, nous nous sommes transportez à bord du dt navire et avons procédé à la levée dee dits scellez après les avoir reconnus scains et en- tiers et avons contorinément aux dittet> conclusions permis aux dits armateurs adjudicataires du dt. vaisseau et de sa cargaison de fre. descharger à terre tel nombre de poisson qu'ils jugeront à propos pour en estre par nous fait inven- taire le receveur de Monseigneur l'amiral présent ou doue- ment appelle, pour ensuitte les scellez estre reaposez jusqu'à ce qu'il soit pourveu d'un commis pour les droits de Mon- seigneur l'amiral et Jeans à la part dont et ds quoi nous avons dressé le d. présent procez verbal et avons ordonné que le dt. Pierre-Frau(;ois Fromage commis à la gai de des dits scellez demeurera chargé des effaits (|ui resteront dans le dt. navire jusques au dt. temps et avec le dt. sieur LaGrange, Garigue écrivain dans le dt. vaisseau et nous signé La Grange Prieur

(J. de BoriiKM! F. Froinair»'

Garric Et à l'instant est intervenu le siiur George Regnard Duplessis receveur de Monseigneur l'amiral, lequel nous a dit que pour la conservation de ses droits il a conformément î\ l'avis pris de Monseigncuir l'intendant nomnié le nommé Biaise (iarique écrivain sur le d. vaisseau auquel il confie

..

le* intore«Ls de Mon-^eit^riour luminil coiirorriiftmijntà hoii ré- quisitoire en ditte <tu traiite iinieHiue jour d'octobre (Jernier. Ht autri» réquisitoire en confornnt^Mlu pri-mier au bas d'une ivqiit'Sti* pivsentrepjir unt* partye des jeans X la parten datlt^ <lu jour d'hiert, nous attendu la r.Mjue tt» à nous présenté*» l>:ir U'< dits jeans à la part contrait' h la n')nunation par Ir «i -r i)upU»s8y receveur de mon li <«»ij;neur amiral nous avons ord inné que les dits jeans à la part se retireront vers m(»n dt. seigneur intendant prandre sest avis sur le fait en iiUf^ti<»ii l't !i 11' il < I ) , 1 1 il ( 'v.^ i< ^''jfié.

.de Bermen

Hegnard Duplessis (1 i

\rrv D'ASSOCIATION ENTRE JEAN LEGi .. GRANGE ET RENE-LOUIS CHARTIER DE LOTBINIERE

r.irJi'Viiut le notaire en la prevosté de Quélnv .w.. .^i- gné résidant et témoins cy bas nommez fut présent le sieur Jean Léger de la Grange marchand demeurant en cette vil- le de Québec d'une part et Monsieur Me René-Louis Char- tier Ecuyer seigneur de Lotbinit^re premier conseiller au Conseil Souverain de ce pays d'autre part lesquels ont re- connu estre convenu de ce qui suit, qui est que le d. sieur de la Grange a associé et associe mon dt. sieur de Lotbinière ce acceptant pour moitié franche dan-? le (juart d^nterest <|u<* lu d. sieur de la Grange a pris et s'est intéressé dans l'achapt quy a esté fait par luy et ses associez du navire le Pembrok Galletet gargaison d'icelluy par luy sieur de la Grange pris sur les Anglais nos ennemis pour la somme de soixante un mil sept cens quatre livres suivant Tadjudication quy en a

(t) Pièce conservée aux Archives Judiciaires de Québec.

100

esté faite par monsieur le lieutenant général de la prévosté de cette ville le vingt-huit oetobre dv^rnier lequel quart mon- te à la somme de quinze mil quatre cent vingt six livres ; pour de la moitié au dt. quart montant à la nomme de sept mil sept cent douze livres courir parmond. sieur de Lothi- nière les risques de la perte comme des profits qu'il plaira à Dieu donner au lieu et place du d. sieur de la Grange, de la mesme manière que le d. >-ieur de Grange est obligé de les courir comme tous les autres associe/ et dans taiiter les en- treprises que le d. sieur de la Grange et susd. associez juge- ront à propos défaire p )ur Texploitatrion du d. navire cai^- gaison d'icelluv et du tout ce qny en pourra provenir circonstances et dépendances sais aucune exception ny réserve et à cette fin de rembourser au d. si «ur de la Grange la moitié franche de tout ce qu'il luy conviendra cy après de toucher pour sa l)art à cause du d. <juârt d'interest tant pour leurs victuailles et avances à l'équipage p')ur met- tre leur navire hors de la rade devant cette ville que pour toutes autres depanses généralement et sans aucune excep- tion qu'il conviendra faire pour touttes les entreprises (jue la d societté jugera à propos de faire cy après pour lai^on de ce : Cette association ainsy faite moyennant pareille som- me de sept mille sept cent on/.e livres pour le principal de la moitié au d. (piart que mon d. sieur de Lotbinière a payén et remboursé au d. sieur de la Grange ce jourd'huy en mon- naye de caries ainsy que le d. sieur de ia Grange Ta reconnu et 8*en tient contant et Peu quitte et «tescharg', et outre ce aux conditions de payer sa part des avances (ju'il convien dra faire comnje il est cy-dessus dit, car ainsy etc ont etc. Renonçant etc. Fait et pilssé en l'estude du d. notaire avant midy le treiziesme jour de novembre mil sept' cent quatre en présence des sieurs Estienne Miranjbeau et François Rageot

101

témoins (juv ont avec les <1. parties rt iioUiin) si^n^.

.lenn I/»p(»r de la Granj;(* H. !.. (Imrtier de Lotbinière M ira m beau

duinibalon (1)

JUGEAIENT RP:NI)U PAR LA PREVOTE D^: QUEBEC ENTRE LE SIICUR LEGER DE LA (iRANGE ET Li: SIEUR DOMINIQUE HERGERON. AU NOM ET COMME TUTEUR DE L'ENFANT MINEUR Di: SIEUR CLAUDE PAUPERET, INTERESSE ET Dl- RICCTEUR A L'ARMEMENT DU SIEUR LEGER DE LA GRANGE (ler mars 1709). Audiance tenue le vendredi premier jour de mars 1700 étaient monsieur K- lieutenant particulier et monsr. lo procureur du Roy

Entre le sieur Li-i^t- iiU- la ( iraui;!* capitainr ..mu,,hii- dant les vaisseaux de 8a Majesté demeurant de i)résent en Fancienne France tant pour luy que pour les armateurs au brigantin le Joybert armé et expédié en cette ville sous le commandement du d. sieur de la Grange au mois de juin mil sept cent quatre et comme estant aux droits de Son Al- tesse Serenissime monseigneur le comte de Toulous»- irrand admirai de France demandeur suivant son exploit itte

du dix janvier dernier, comparant par le sîeur Guillaume Gaillard bourgeois en cette ville son procureur d'une part et le sieur Dominique Bergeron aussy marchand bourgeois en cette dite ville au nom et comme tuteur de Tenfant mi- neur de deffunct le sieur Claude Pauperet vivant aussy mar- chand bourgeois de cette dite ville intéressé et directeur au

(i) Acte de Louis Chambalon, notaire à Québec, le 13 novembre

1709.

... 102

dit armement, présent en personne defiencltuir au d. nom d'autre part, et le sieur Georges Regnard Duf)les8is seigneur de la coBte de Lauzon, trésorier de la marin:? en ce pays et receveur de Son Altesse Serenissime mon dit seigneur l'ad- mirai en ce dit pays, intervenant en cause encore d'autre part, après que par le demandeur es d. non comparant com- me dit est a esté conclud aux tins du dit exploit à ce que le deffendeur au d. nom soit condamné à lay payer aussy au d. nom la somme de deux mil neuf cent quarante sept livres trois sols monnaye de co pays et ce par privilège et préfé- rance à tous créanciers, d'autant que la d. somme a esté lais- sée en depost en mains du dit deffunt Pauperet comme di-. recteur du d. armement par le dit sieur I)uple-;sis au d. nom de receveur pour restant des droits du dixe du navire le Pembro Gallay prise faite par le d. sieur demandeur sur les ennemis de l'Etat la d. année mil sept cent quatre sur lespe- rance que les d. armiteurs av^aient que Son Altesse Serenis- sime leur en ferait remise ce qui leur a e>té accordé, suivant un billet du d. feu sieur Pauperet en datte du quatre mars rriil sept cent cinq, et un autre billet du d. sieur Duplessis en datte du sixe febvrier 1708 et que [)ar conséquent les d- armateurs sont dans les mesmes droits et privile<]:es de Son Altesse Serenissime pour le lecouvrement de la 1 -oui m. aux offres que fait le dit sieur demandeur es dits noms de prec'-mpter et déduire au dit deffendeur au d. nom ce qui pourra luy revenir pour son iuterest sans préjudice «l'autre deub et aux (lespens, et que par le d. Herg^-ron au d. nom a •sté dit, que le d. sr. demandeur n'est pas ejii droit de luy de- mander la d. somme le dit sieur Duplessis n'ayant point passé d'ordre au dos du billet du dit deffuiict I*auperet, maie bien le d sieur Duplessis en la d. qualité de receveur en ce pays avec lequel il a un compte par lequel il paraist que le

103 -.

dit sieur Duplesnis doit six mil hnict cent quatre vingt sei- ze livres dix huict sols et dans lequel le dit billK peutestrc* pass6, et par le d. sieur Duplessis a est/) dit qu'il était inutil qu'on le tit intervenir :itt«'ndii (|Ue c'est au d. deffendeur au nom ;\ payer aux d. armateurs la d. somme de 2947" I< s. monnaye de ce pays suivant la remise qui en a esté faite aux d. armateurs, et qu'à l'égard des sommes (pii luy sont deman- dées par le d. detfendeur il n'en doit pas nu sol et qu'il n'a jamais eu aucun compte avec le d. deii'unet Pau|>eret que par billet (ju'ils so sont rendus reciproipiement, que mesme le d. deffendeur au d. nom luy a payé depuis la mort du dît Pauperet par ordonnance de monseigneur l'intendant in billet de quatre cent quatre vingt et tant de livres monna^ye de F'rance (|ui fesait la solde de tous ses comptes là, qu'ainsy il demande a estre renvoyé de l'action à luy intentée, et par le deffendeur a esté répliqué qu'il demande a estre décharge du privilège demandé par les armateurs attendu que le oil- let du d. deffunt Pauperet fait au d. sieur Duplessi*^ est au subjetdu commerce qu'ils pouvaient avoir ensemble. Par- ties ouyes veu la sentence rendue en cette prevosté le dix huicte janvier dernier qui ordonne avant faire droit que la remise faite par monseigneur l'admirai aux dits armateurs sera représentée et permet au deffendeur de faire intervenir en cause le dit sieur Duplessis si bon luy semble ; la remise faite par monseigneur l'admirai aux l armateurs le trois juin mil sept cent cinq de la somme do trois rail cinq cent trente'cinq livres pour moitié de son dixiesme sur la prise du d Pembro Fallay, le billet à ordre fait par le d. deflfunct Pauperet au d. sieur Duplessis au d. nom en datte du 4 mars 1705, un billet du d. sieur Du[)le8sis en datte du dt. juin sixe febvrier 1708 par lequel il certifie que le billet du i\. Pauperet ne luy a esté fait que pour seureté de la d. som-

-- 104

me de 2947" 3 d. sur lesperance qu'il avait que 8on Altesse Serenissime en ferait remise en faveur des d. armateurs et tout considéré nous ordonnons que le d. sr Bergeron au d nom fera délivrance au dit sieur demandeur es d. nom de. la î5omme de deux mil neuf cent quarente sept livres trois sols monnaye de ce pays portée au dit billet susdatté signé Pau- peret et ce par prefferance attendu que c'est droits d'armi- rauté et suivant la remise qui en a esté faite par monsei- gneur l'admirai, et à l'égard des sommes demandées par le dit défendeur au d. nom au dit sieur Duplessis, ordonnons qu'il en communiquera un état au d. sieur Duplessis pour y estre répondu ainsy qu'il avisera bon estre, et avons con- damné le deffen Jeur au d. nom aux despens, Mandons, etc.

Dupuy (1)

Un Record Notarial

< >ii a déposé, ii y u quelques semaines, dans les archives du palais de justice de Montréal, l'étude du notaire T. Dou- cet admis à la profession en 1867 et mort en 1917. Les ar- cliives de Montréal possédaient déjà les actes de son père qui a pratiqué de 1S39 à 1867 et ceux de son grand-père qui ins- trumenta de 1804 à 1855

Ces trois Doucet furent donc notaires successivement pendant 113 ans, 1804 à 1917.

Le chiffre total des actes cfu' ils ont signé si» répartit comme suit :

1er Doucet, 1804-185') 30,754 actes

2e J)oucet, 1839-1867 28,558 ''

3e Doucet, 18(i7-lîM7 44,583 ''

Ce doit être un record ?

E.-Z. Massicotte

(i) Prévôté de Qnélxîc, du lo janvier 1709 au 28 janvier 1710, folio 15.

105

LA TRINITYHOLSE ou

Maison de la Trinité à Québec

La fondation de la TRINITYHOUSH ou Maison de la Trinité, eu Augleten'e, remonte à 15 15. Son fondateur ou organisât eur fut sir Thomas Spert. contrôleur de la marine, commandant du grand navire HKNRI GRACE DE DIEU.

La TRINITY-HOUSE était composée d'un maître (master), de quatres gardiens (wardens), jde huit assistants (assistants) et de dix- huit anciens frères (elder brethren). Le> membres de la TRINITY- HOl'SE étaient choisis parmi les capitaines de la marine de guerre ou de la marine marchande.

Les ix)Uvoirs de la TRINITY-HOUSE étaient noml

)n'

I I ." V

CYCLOPEDIA BRITANNICA les résume ainsi :

"They examine the mathematical children of Christ's hospital, and the mastersof his majesty's ships ; they appoint pilots for the river Thames, settle the gênerai rates of pilotages ; erect light houses and sea marks : grant licenses to poor seamen, not free of the city, to row on the Thames ; prevent foreigners from serviiig on board our ships withoiit licence ; punish seamen for mutiny and désertion ; hear and détermine complaints of officers and men in the merchants service, but liable te appeaî to the judge of the court of admiralty : superintend thi deepening and cleansing of the river Thames, and hâve under their ju- ridiction the ballast office ; hâve powers tobuy land, and receive dona- tions for charitable uses' : and in conséquence, relieve annually many thonsrinds of poor seamen, tlieir widows and orphans."

La corporation était connue à l'origine sous le titre de "The mas- ter, wardens and assistants of the guild or fraternity of the most and glorious and undivided Trinit>".

X

Les bons résultats qu'avait donnés la TRINITY-HOUSE en An-

106

gleterre décidèrent nos législateurs à établir la même institution pour le Saini-Laurent.

En 1805, le 25 mars, le Parlement du Bas- Canada adoptait l'acte 45 Georges III, chapitre 12, connu sous le nom de AN ACT FOR THE BETTKR REGULATION OF PI LOTS AND SHIPPING IN THE PORT OF QUEBEC, AND IN THE HARBOURS OF QUE- BEC AND MONTREAL, AND FOR IMPROVING THE NAVIGA- TION OF THE RIVER ST-LAWRENCE AND FOR ESTABLI- SHING A FUNDFOR DECAYED PILOTS, THEIR WIDOWS ANDCHILDREN."

C'est cette loi qui donna naissance à la TRINITY-HOUSE de Québec.

Le préambule fixait ainsi le nombre des membres de la corporation

" .... Il est par le présent statué par l'autorité susdite qu'il sera et pourra être loisible au gouverneur, lieutenant-gouverneur ou à la per- sonne ayant l'administration du gouvernement de cette province, pour le temps d'alors, par nn instrument sous le Grand Sceau de cette pro- vince, de constituer et appointer deux personnes propres et convena- bles pour être maître et député-maître, lesquelles résideront dans la cité de Québec, et pas plus de sept autres personnes (dont le présent capitaine du port de Québec ou maître du havre de Québec tel que ci- après mentionné, et le surintendant des pilotes et telles i3ersonnes qui pourront être ci-après nommées pour exécuter les devoirs de leurs offi- ces respectivement, seront deux) pour être gardiens de la Maison de la Trinité de Québec, dont quatre résideront dans la cité de Québec et -trois dans la cité de Montréal, de destituer de temps à autr« les dits maître, député-maître et gardiens ou aucuns d'eux, d'en nommer d'au- tres pour être les successeurs de ceux qui seront destitués ou qui décé- deront ou résigneront leur emploi, et les dits maître, député-maître et gardiens et leurs successeurs ainsi constitués et nommés, seront, com- me ils sont par le présent acte déclarés corps incorporé et politique de nom et de fait, sous le nom de Maître, Député- Maître et Gardiens de la Maison de la Trinité de Québec

Le statut établissait les pouvons cl .lUn uimmis de la nouvelle cor- j)oration : faire, ordonner et constituer tels et autant de règlements, règles et ordres n'étant point contraires aux lois maritimes de la Grati-

... 107 .-

deBretnfçiie ou aux lois de cette province |)oier ou 6ter den bouées

et ancres, érijçer de-» fniiatix ou niners de terre, nettoyer les sablc« ou r(Khe< ou autres objets quelconques, réparer et améliorer le havre th- Quéljec et réjçler le Cul de sticet le Havre de Montréal, etc , etc.

Le ni^me statut donnait à la TRINITV HOUSK ixiuvoir alisolu Mil les pilotes. Il fixait qu'à l'avenir i)ersonne ne |K)urrait obtenir une licence ie pilote sans avoir fait un apprentissage d'au moins cinq an- nées et fait au moins deux v(»yages en lCurc)i)e ou aux îles. Il fallait aussi parler l'anglais suffisamment jxjur donner des ordres dans cette langue. Le pilote poivait prendre un apprenti, mais pas plus d'un à la f<»is. Le taux du pilotage était fixé à sei/.e schellings par chaque pied de tirant d'eau ])our un navire, depuis le Bic ou au-de.ssus jus- qu'au havre de Québec, et quatorze schellings pour la route de Quélx.*c au Bic. Afin d'établir un fonds pour le soulagement des pilotes et des veuves et enfants de pilotes qui j)OUvaient devenir infirmes, toml^er dans la misère, la pauvreté et le besoin, il était statué que chaque pi- lote en exercice payerait huit deniers par livre de recette sur chaque pilotage qu'il pouvait faire. Le maître de la TRINITY-HOUSH était chargé de décider des matières concernant les pilotes ou des disputes entre eux et leurs apprentis.

La TRINITY HOl'vSE. à Quél^ec. a existé de 1805 à '

a donc vécu soixante-dix ans.

L'Acte 45 Georges III, chapitre 12, qui a donné naissance à la 1 RINITY-HOUSE ou Mai.son de la Trinité de Québec, a été amendé j)lu.sieurs fois. Citons les ])rincipaux statuts qui ont rapp^-» - TRI- NITY-HOUSE :

Acte 45 Geo. III, chap. 12 (1805;. Acte pour mieux régler les pilotes et vaisseaux dans le port de Québec, et les havres de Québec et Montréal, et pour l'amélioration de la navigation du fleuve Saint- Lau- rent : et pour établir un fonds pour les pilotes infirmes, leurs veuves et enfants.

Acte 47 Geo. III, chap. 10 (1807). Acte qui amende un acte passé dans la quarante-cinquième année du règne de Sa présente Ma- jesté, intitulée "Acte pour mieux régler les pilotes et vaisseaux dans le port de Québec, et dans les havres de Québec et de Montréal, et pour l'amélioration de la navigation du fleuve St- Laurent, et pour éta- blir un fonds pour les pilotes infirmes, leurs veuves et enfabts.

... 108

Acte 51, Geo III, chaj). 12 1 1811 ). Acte qui amende un acte pas- sé dans la quarante-cinquième année du règne de Sa présente Majesté, intitulé "Acte pour n>ieux régler les pilotes et vaisseaux dans le j)ort de Québec, et dans les havres de Québec et de Montréal, et pour l'a- mélioration de la navigation du fleuve St-Lauient, et pour établir un fonds pour les pilotes infirmes, leurs veuves et enfants."

Acte 52 Geo III, chap. 12 (^1812) Acte qui amende un acte passé dans la quarante-cinquième année. du règne de Sa présente Majesté, intitulé "Acte pour mieux régler les ])ilotes et vaisseaux dans le port de Québec, et dans les havres de Québec et de Montréal, et pour l'a- mélioration de la navigation du fleuve St-Laurent, et pour établir un fonds pour les pilotes infirmes, leurs veuves et enfants." t

Acte 2 Geo IV chap. 7 (1821). Acte pour amender encore et étendre les dispositions de certains actes y mentionnés, qui ont rappor aux pilotes et à la navigation du fleuve Saint- i^aurent; et pour d'autres objets y s|)écifiés.

Acte 9 Geo IV, chap. 24 (1829). Acte pour affecter une certaine somme d'argent à l'effet d'ériger des phares sur les côtés du fleuve St- Laurent, et pour d'autres fins y mentionnée^».

Acte 10 Geo IV^ chap. XI (1830). Acte pour affecter une cer- taine somme d'argent à l'effet de faire l'acquisition d'un cure-môle à vapeur. .

Acte 2 Victoria, chap. XIX (1839). Ordonnance jjuiir .su.sjicndre en partie certains actes y mentionnés, et pour établir et incorporer une Maison de la Trinité dans la cité de Montréal.

Acte 2 Victoria, chap. 53 (1839). Ordonnance qui pourvoit à la confection de certains ouvrages publics, etc, etc,.

Acte 4 et 5, Victoria, chap. 15 (1841). Acte pour abroger et amen- der certains actes et une cestaine ordoiniance y mentionnés, et pour étendre les pouvoirs et augmenter les fonds de la Corporation de la Maison de la Trinité de* Québec.

Acte 4 Victoria, chap. V (1840). Ordonnance pour autoriser la Corporation de la Mai.son de la Trinité de Québec, à emprunter une certaine somme d'argent, et pour d'autres objets relatifs à la dite Cor- poration.

Acte 9 Victoria, chap. LV (1846). Acte pour autoriser la Maison

de la Trinilé dt- Quél>ec h donner des licences comme -pilotCH à une cer- taine clause de i)er>onnes y mentionnes.

Acte lo Victoria, chap. XXVII ( 1.S47 K An act to araend rhe Ac luthorize the Québec Trinity House to IJcenHe as pilots a certain cia<s of |iersons therein mentioned.

Acte 18, Victoria, chap. CLXI i^.s.s . A: , .... .v..^ ...v ^..

larie o{ suiierintendents of pilots and of the BailifT of The Trinitv Hou- se of Qnebec.

Acte 20 Victoi.», ........ CXXI ^ 1.^37; Au ..^. .w cw^.... ^..^ .ivi

intituled an Act to consolidate the laws relative to the jx)wers and du- ties of the Trinity House of Québec, aud for other purpoM

Acte 26 Victoria, chap* LUI (1863). Acte jx^ur amenucr 1 Acie 12 Victo.ia, chap. 114, relatif à la maison de la Trinité de Québec.

Acte 27-28 Victoria. chap.LV^II (1864). An act to araend the Act 12 Victoria, chap. 1 14, relative to the power and duties of the Trinity ÎT<>n<e of Québec and for other pur poses.

Acte 29-30 Victoria, chap. LVIII ( 1866). An act to extend the powers of the Trinity House of Québec

Acte 32-33 Victoria, chap. XLII (KS69). An Act to amend the Act of the late Province of Canada 12 Victoria, chap. 114, to consoli- date the laws relative to the powers and duties of the Trinity House of Québec.

Acte 34 \icioria, chap. XXI v^i.^/i ' .Vcte r<-' officiers de la Maison de la Trinité de Québec.

Acte 36 Victoria, chap. 10 (1873). An Act to add to the number of the Memhers of the Cori)oration of The Trinity House of Quelx?c, and to increa.se the powers thereof.

Acte 38 Victoria, chap. 55 (1875). An act re.specling the Trinity House and Harbour Commissioners of Québec.

Les premiers officiers de la TRINITV IIOUSU de Québec furent nommés le 6 mai 1805. C'étaient l'honorable John Young (celui-là même à qui on a élevé une statue à Moniréal), maître gardien (master warden), William Grant, diputé-miitre gardien (deputy master war- den) et John Painter Mathew Ht-H \lt*\nii(Ur Aiildio Pr.nirois T)e<

110

Rivières et James Caldwell, gardiens (wardens). M. François Boucher, dcjà capitaine du port, fur nommé maître du havre, et Augustin-Jérô- me Raby fut continué dans son emploi de surintendant des pilotes. Tous deux, par leurs fonctions, faisaient partie de la TRINITY- HOUSP:. Le ])remier g effier ou secrétaire de la TRI NITY-HOUSE fut Hamilton Finlay. Il fut remplacé, dès la première année (le 6 dé- cembre), par William Lindsay

*** Les anciennes archives delà TRINITY-HOUSE sont en la posses- sion de la Commission du Havre de Québec qui a absorbé ou remplacé cette corporation. Ces archives consistent en procès- verbaux des réu- nions des membres de la TRINITY-HOUSE, (plus de vingt gros ca- hiers très bien tenus et trèu bien conservés), listes des pilotes avec pe- digree de chacun, correspondances, livres de comptes, rapports des em- ployés, etc. etc.

Dans le premier cahier des procès- verbaux de la TRINITY-HOU- SE nous trouvons deux listes, l'une des pilotes alors employés pour le pilotage du Bic à Québec et l'autre des pilotes de Québec à Montréal. Nous les citons ici :

List of Licend'd Pilots vvith their âges and places of Résidence, copied from Mr. Raby s list given to the Custom House the ist July 1802.

NAMSS \(IVS Pli.\( 1: 01 KKSlI)i:\( 1:

Martin Chenique Québec

Basil Prégent

Charles Savare 55

André Rolet

Pierre Boucher

Wm Lapointe

Wm Deluga

Jean Lebrun '•

Joseph Doiron, Fjither

Franc Doiron, Son

Charles Doi.ion 30

Basil Lapointe

Pierre Ma? ti!U'tt<" -^S

1 1

James Forbcs

V

'•

Hartholomey Lachatu *

Isle ]ri, Orléans

J. Htc Th«:t>erKe

1 1

François l.aiH)intc

••

Joseph PouHot

;>i

1 1

Jean Dumas

3'

Lonis- Marie I uoi.

P<Ȕnt (

Pierre .Lavoic

Joseph Lanjçlois

\Vm Ross

U

••

Alexander Ross

••

Daniel Ross

36

"

John Ross

38

t

Joseph Doiron

Pierre Rouleau

Dofiné Petit

' Troi^-Pi^toî»'^

Baptiste Rioux

Louis Leclaire

4S

J. Bte Petit

( «

Peter Fraser

Green Lsland

Charles Lecours

"

Wm Petit Crew

•'

Louis Gilbert

Kakona

J. Bte Chaloux

Joseph Bouet

BeauuiiMiL

Gabriel Chassou

St-Charles

Abraham Chassou

Beaumont

François Savard

Isle aux r •• '-

Dominique Harvée

.S'

Jean Savard

Dominique Marier

Aii>r au v^.ip

Michel Lemieux

^ ■.

Pointe Levy

Antoine Rousselli

Barthélémy Pouliot

Lsie (I V ineaiis

Ambroise Dumas

J ~

•'

François Dumas

29

«<

112 LIST OF PII^OTS FROM QUKHI-C TO MON'l R1:aL

NAMES

PLACE OF RESIDENCE

Charles Laprise

Québec

Joseph Bourosse (Bourassa ?)

( 1

Jean Decareau Père

i t

Etienne Papillon

<<

Vincent Bonhomme

Charles Pèlerin

"

François Mecteau

< (

Michel Poiré

Pointe Levy

Joseph Poiré

.(

Charles Poiré

< t

Denis l'Abbé dit Marcheterre

Cap Sauté

Pierre Doré

a

Pierre Page fils

< (

Jean Godin

Ecureuils

Charles Raymond père

Deschambault

Augustin Belisle

Rivière du Loup

Alexis Marchand fils

Batiscan

Michel Bordeleau

Pointe aux Trembles

Joseph Morin

"

Biron de Chauiplain

Alex. Bouchard

Deschambault

Joseph Germain

Québec

François Page

' *

( à suivre )

1 1

Les inhumations dans YégWsQ de Sainte-Ànne de la Pérade depuis 1857

l. IS57, 22 uiii. MaiXLieni i rreault, épouse de feu Louis Baribeau, 71 ans. Marguerite était la Hlle de Joseph Pt-rroault et de Marie-Anne Gouin et la petite Hlle de Joa- chini Gouin et de Elisabeth Rivard-Montendre

(Vs deux derniers sont les donateurs d'un lo^nii «m {^ ne de 140 pieds de profondeur, sur 70 de front, enclavé dans la terre occupée actuellement par le Di I \ Marcotte, et sur lequel a été bâti en 1771, l'église qui a précédé immédiate ment Téglise actuelle.

Une messe de Rfqaii m >uivu' d un M l'énfanài^ pour Joachin Gouin et son épouse, à la charge de la Fabrique, est dite chaque année à perpétuité, dans l'église de Sainte-Anne

2 1857,6 juillet, Augustin Truilel, N. P., 86 ans. Grand-oncle de l'Hon. F. X. A. Trudel, sénateur

8 1857, lOdécembre, Guillaume Bailey, ép.»v. x .. ., ... Judith Perrault, 1)4 ans. Baptisé en \l<y^ <lans la «e -oude église en pierre. Père de Joseph Bailey. curé de Saint Pierre les Becquets.

4. 18^>0, 9 août, Tliérèse Konipré, épouse de feu Louis (irandbois, 69an^ r'rni<iiii. «î.. F \ n..(]arnn*n îî'« -n.! cnr*' de la Pointe-Plaii

1^''> J octobre, Marie- Anne Marchand, épouse de Antoine Ciiartst, 78 ans. Mère de Zéphirin Charest. curé de Saint-Hoch de Québec, et sceur de Marie Prospère Mar- cha ri<l. rnère de F. X. (\)\v.. procureur <lu séminaire de Ni-

col<

0. 18G1, 22 février, Georges Me Intosh Ross, é|x)ux de Héloise(u>uin, 53ai V^ ' "lion. .1 I Iî<h-. Conseiller

114

Législatif, Sénateur et Premier de Québec.

7. 1861, 21 mars, Narcisse Lanouette. époux de Mari- ne La Hoche, HO ans.

8. 1861, 27 mars, Marie Louise Dury, épouse de Oli- vier La Flèche, 58 ans. Sœur de J, C. et Ls Dury, N. P.

*> 1862, 26 avril, Edmond Marcotta, clerc tonsuré, 29 jiiis. Frère de J. B. Marcotte, curé de Saint-Théodore d'Ac- ton.

10. 1865, 19 avril, Marie Josephte Boudreault, épouse de feu Antoine (rouin, 82 ans. Oousine de Sir A. A. Dorion, de l'Enfant Terrible, et de Joseph Dorion, curé d'Yamachi- cho.

1 1. 1865, 10 avril, Antoine Charest, époux de feue Marie-Anne Marchand. Père de Zéphirin Charest, curé de Saint-Roch de Québec.

12. 1867, 23 octobre, Zoé Gouin, épouse de feu Jacques P(']|(4icr, 57 ans. Mère du Dr James Pelletier.

l;;. 1868, 22 avril, xMarguerite Dury, épouse de F X. Gervais, 72 ans. Sœur de J. C. et Ls. Dury, N. P.

14. 1868, 25 août, Marie Jeanne Brunet, épouse de Ed- mond Garceau, 26 ans.

15. 1869, 25 octobre, François Dauth, épouse de feue Philie Baribeau, 61 ans. Oncle de Elie Dauth, curé de Saint- (îuillaume d'Upton.

16. 1870, 8 février, Adélaïde Baribeau, épouse de Fir- min Luiouette. Cousine de Rémi-Léandre Hamelin. cha- l)elain de l'Hôpital-Général de Québec, et de Hilaire Casimir Hamelin, curé de Wotton.

17. 1870, 27 décembre, Geneviève Dury, épouse de F. X La(|uerre, 75 ans. Sœur de J. C'. et Ls. Dury N. P.

18. 187 l,Li janvier, René Cadot,. époux de feue Marie- Rose Cad ieux, 91 ans, co-seigneur du fief Sainte- Marie et

1 1.

pevi'U du .^ruiul vicaiiv ('a*liifux, «ios lri>i.s-i{ivi*'*ri*s

li>. 1871, :> mai, Eironore La Flèclio, ^'pot: ' ' ' ric î.anoiu'ttt*, (»2 ans, sœur dv Mgr La Flùclic

1871,31 mai, Marie Hi'loïde Oouin, épou«e de feu George Mc*InU)sh Uos^, fifi au-*, raèredu Dr .1. J. Row, M. I), Prçmier de (Québec.

21. 1871 17 octol.i, , i .* . i Lii 1

4 i ;.* .

Marie I^arrv, Hf5 ans. Ouch» de Mgr La Flèche.

1^71. 13 décembre, Marie Anatalie Hiiifret, épouse de feu Dr J. B. Garneau, M. I). 4i) ans. Mère de Thoii N Garneau, Conseiller Législatif de (Québec.

2.S. 1S72, 25 .juillet, Amablc CIn"', j |.r. Missionnaire à Péjiétanguishene, Ont

-M 1873, 29 mars, Marie Anne Dury, épouse de Mo- deste Rivard, 75 ans. Sceur de J G. et Ls Dury, X î*

25. 1878. 25 novembre, Rose fie Liinn (îorninin . ;. » i- se de F. X. Hocbeleau, 57 ans.

26. 1874, 17 janvier, David Dolbec, é[)oux de Adélaï- de Dumas, 46 ans.

27. 1874, 1(> mars, Xérée Xobert, époux de 8abine Xo- bert, 55 aii<. Oiu-b' i\r F-i-— -i J ..ri;..!.,. —-' 'h. x;:-.».,.;^^. ville.

2^^. 1874, 16 avril. 1 X de Villers, 69 ans. 20. 1874, 26 juin, Marie Marine LaRoche, épouse <le feu Xareisse Lanouette, CA ans.

30. 1874, 10 septembre, Esther (liai. :, .,.,.; .. ..ii Cyprien Le Duc, 66 ans, Sœur de Amable Chai est, prêtre.

31. 1875, 8 mars, Marie Sabine Xobert, épouse de feu Xérée Xobert, 48 ans. Tante de Ed. LaFlèche, curé de Vic- toria ville.

32. 1875, 19 avril, .Marie-des-Neiges Cadot, épouse de Félix Brunet, 62 ans.

116

33. 1875, 9 juin, Frs-Ai]^iiJ?tin La Elèche, époux de iVJaaie-(les-Neiges Charest, OOaii- lièrede Mgr LaFlèclie.

34. 1875, 7 août, Marie Elisabeth LaFlèche, 18 ans. Sœur du chanoine LaFlècheet du cure de Saint-Paulin.

35. 187^), IS jnn\ier, Frs. Ti-udel, i^'poux d»- \d«'lnVd»' Le Petit, 72 ans;.

36. 1876, 10 mars, Adélaïde Le Petit, épouse de Fran- (;ois Trudel, 73 ans.

37. 1876, 6 déeenibrc, v'iaïro Jmicau, 5<S ans.

38. 1877, 10 janvier. Hospice Donville, clerc minoré, 2^ ans. Cousin de Mgr I)ou ville, de Nicolet.

39. 1877, 13 août, Eugénie Marcotte, fil 1^ de François, 19 ans. Sœur de F. A. Marcotte M. D. M. P.

40. 1878, 31 octobre. Marguerite Désaillers, rpouse de feu Michel Tessier, 79 ans. Mère du « hanoine Tessit-r, de Louiseville.

11. 1879,26 novembre, Eizéar Baribeau, époux de Elis(î Dautli, 54 ans. Père de l'avot^at Eugène Baribeau.

42. 1880, 7 février, Félix P>niii»4. éi)(>ux de i'vur Marie des Neiges Cadot, 67 ans.

43. 1880, 25 mai, Firmin Lanouette, époux de feue Adélaïde Baribeau, 72 ans.

44. 1881, 24 juillet. Rose (le Lima Monlreuil, épouse de Ephrem Charest, 64 ans.

45. 1882,13 septembre, Eudore Oarneau, épouse de Marie Jeanne Angers, 23 ans. Frère de N. Garneau ( L.

4(). 1883, 25 février, Mario des Neiges Gervais, épouse de Elie Tessier, (>5 ans.

47. 1883, 2 mai, Praxède.Godin, épouse de P.ail La- Fiùehe, 64 ans.

48. 1883, 20 août, Luc Loranger, époux de Marie An- ne Baribeau ;in- l'.'re de Enoch Loranger, Zouave F*on-

tiHral

lit- Mgr LaFlèche.

^0. 1888, 27 aécenilarr, M.i

l^aj)liste (Jariuaii. M. D. Sdur du cur< ils lii'ccjuets

51. 1884, M avni, iJaviJ Lai' i ici r*, ^»poii.\ ' " ttM Hany, 82im>. (\)um.i de Mi:r LaP^lèclu». *i. 1S84. 28 août, AntoiDf Dollwc. 77 ans.

15 octobre, Olivit-r La Flèche, époux de feu^ Marif-Aâitie Dury, 89 aiii-. Cousin de Mgr LaFlèclu'

54. 1885,14 v^rpteniljie, Benjamin !* ' Vvi\U' (iu curé de8t-Pierre le:s Becquets*.

1885, 9 octobre, Marie-Anne LaF'lèehe, r*poi Antoine Charesl, 69 ans. v^ceur de Mgr LaFièciie

•"'f). 1885, 3C' octobre, Alexina Bo svert lippe LaFlèche, 22 ans.

57. 1886, 25 u)ars. ElieTessier ^ ie Maiie-de::-

Neiges Oervaîs, 75 ans.

1886, 26 mars, François M;i époux de < Jlar«iy. 76 :in>, Père du Dr F. A. MaioolU-, M. P.

59. 1887, février, Maris-des-Neiges Ciuirest. ép . - de fVn Fi - \\-'ïz. LaFlèche, 69 ans. Sœur de Zéphirin ('h:i-

Ivocli de Québec. Mère du Chanoii Flèche et du curé de St Pou lin.

60. 1888, 3 jan Marie-Anne Ban beau, épon- ' f'-n r '"• Loran>'er.

1888, 24 octobre, Ephrern Charest, épou.x K< Lima Montreuil, 78 a: ïeul maternel de Tabbé

Joseph (irandbois, de l'Université- La val, et oncle des abbés Venant Charest, de Sherbrooke, Gédéon P' * f ,~ ges Brufnl <>t «h* M<jr Doux ille.

118

62. 1889, 15jinllei, Paul LaFlèche, époux .].• PraxT. de Godin, 80 ans. (-ousiu de Mgr LaFlèche.

63. 1892, 4 janvier, Pierre Le Bœuf, époux de Martine Gariépy, 86 an<. Mai tre-ch antre durant 60 ans.

64. 1892, 29 novembre, Marie-Loui.<e LaFlèihe, fîjle de Fr» Augu-tin, 31 ans. Sœur du clianoine LaFlèche et du curé do Saint- Pau lin.

65. 1893, 8 juillet. Louif^- Edouard Dnjpxm^ 70 ans. Cu- ré de Ste-Anue durant 31 ans.

66. 1803, 19 décembre, Eliuin.i Boudrias, « pouse de Othon TessK^r, 36 ans

67. 1894, 27 janvier, J. B. Gameau, M. D., époux de Virginie De Foy, 77 an<. Père de N. Garneau < . L.

68. 1896, 21 novembre, Nazaire Lanouette, G6 ans. ()9. 1898, 23 février, Cécile Hardy, épouse de Frs.

Marcotte, 70 ans. Mère de F. A. Marcotte, M. D. M. P.

70. 1899, 13 si^ptembre, Amandine LaFlèche, époase de Olivier Baribeau, 36 ans. Sœur de Louis LaFlèche, curé de Grand-Mère.

71. 1900, 29 mars, Benjamin CfjrUle Bocheiy chanu nu- ^ curé de Ste-Aniie, 67 ans.

72. 1900, 14 avril, Louis C. Te?sier, époux oe Ros^ede Lima Laguerre, 84 an?. Père do J. A. Tessier, Ministre de l;i N'oierie.

73. 1900, 12 a«»ût, K. A. Mariotte, (ils du Di. 'J moi.-.

74. 1901, 27 mars, Marie Arline r^anouette, épouse de PHon .1. .1. !;<)>< (i6 aui?.

7'). 1901, 27 avril, Georges Baribi-au, époux de Rose de Linja LaFlèche, 66 ans. Père de C. O. Haribeau, curé de Saint-Elie de Caxton.

76. 1901, VHon. J. J. Ross, époux de Arline Lanouet- te, 68 ans. Sénateur, Conseiller fiégislatif et Premier df

... 11<J...

»1, 9 sepleinbr»'. Rose de W\iw\ LaKl'^lu*, cpoii- M' de Uoorgu-» Haribiiau, (iC ans. Mèn UarilM*Rti,

ruré (le SaiiU-Klie de Caxti)n

78. 1903, T.jaiivic- P' -

Lacroix. VÀi ans.

T' 1903, 21 avril. Rose de Lima Lagnerro, épouse «le ffU Louis de 0. Tessier, 88 ans. Mère de J. A. Tessier, Mi- nistre de la Voierie.

80. 1903,21 déciiiil»ii'. unv.tr li.ii .... .,., .^ .,..x..t Marie-des-Neiges Baribeau,4l ans. Frère deC. O. Baribeau, curé de 8aint-Elie de Caxton.

^1. 1904, 12 juin, Marie Jacques Kené Marcotte, fils du Dr, 3 moi?.

. 82. 190Ô, 28 févriir, Cuviuiu: \Ki(y.-u ■!. .1

A. Ron-sedu, M. P. Banquier, 32 ans.

1905, 11 mai, Marie Germaine François Marcotte, tille tlu i)r 3 mois.

84. 1906, lOiaiivicr. .1. l:. A I .1 11. F re nette, 11 ans.

85. 1906, 3 avril. Nazain* Dolbec. époux de Sopbie Perreau It, 71 ans.

86. 1906,26 mai. Louis LaFlèuhe, époux d- Georgian- na Charland, (u \\n-. (\)\]<\n df Mi^r F/iFi'^fli" -t '-liruitre diiraîit nO ans.

1906, 8 septembre, Martine Tessier, 79 ans. ?s«. 1907, 2 mai, Eva Tessiei, fille de (\%mv, 1:2 ans

89. 1907, '5 décembre, Hermina Sylvestre, épouse dit Ovila Frechette, 32 ans.

90. 1908, 8 lévrier, Tbéophile Lanouette, épouse de feu Marie Brouillette, 80 ans.

91. 1908, 12 février, J. H. Frenette, épouse de Ange-

120 ""

lina Baribeau.

92. 1908. 14 février, Eulalie Ricard, sœur de N. E. Ri- card, curé du Saiot Zéphiriii de Courval, 82 ans.

O.S. 1908. 19 février. Sophie Harry. fillo do Horcule Harrv. 18 ain.

•M 1908, 5 mars, FébronieJBertrand, épouse de Alaric Le Bœuf, ^3 ans.

95. 1908, 15 mars, Marie Caroline Bouill(% Plie du Dr. 1 jour.

9(1 1908, 20 avril, Octave Junt^au, fils de Elzéar, 28 ans.

97. 1908, 28 juillet, Esther Laganière, épouse de feu F. X. Gervais, 80 ans.

98. 1908, 25 novembre, Marie-Anne St-Cyr, épouse de feu Dominique St-Cyr, M. P. P. 75 ans.

l>'.). 1908, 17 décembre, Philie Nsrmandin, 70 ans..

100. 1909, 15 février, Clovis Bigué, fils de feu Adolphe 2n ans.

lui. 1909 22 mars, Ludger Laguerre, époux de Oéli- na Tessier, 08 ans.

102. 1909, 24 mai, Célina Laguerre. épouse de feu Ludger Laguerre, 75. Sœur du Chanoine Tessier, curé de Louiseville.

103, 1909, 16 décembre, Yolande Bouille, fille du Dr.

•I iiio;-,

H)4. 1910,24 janvier, Adrienne Nobert, fille de feu Xonoré Nobert, 47 ans. Cousine de Edouard LaFlèche, curé de Victoriaville.

105. 1910, 6 juin, Elzéar Grandbois, époux de Fléphire LaFleche, 77 ans. Oncle de Joseph Grandbois, prêtre de r Université-Laval.

lOf). 1910, 22 septembre, Jeannette Uraudbois, lille dv

... 121 ...

feu EU^ar. 34 ans.

H>7 TMn. 7 novembre, Venant Rie:» '

ViilkV. M an-

108. llMi. _. ...nl. Il M-1-

Houraï^sa, 58 ans.

\W. li)îl.21 juillet, Octave Héroux, éj»oux de Eu- génie Perreau 1 1. 43 ans.

110. lîU 1, 27 août, lAiiiiiiia liagaiiurc. L|'< ' '

me 1.0(1 ne. G3 ans.

111 1911, 7 septembre. Marie fiJioroix. filleule .Xn^Ir^*, G3 SiU^

112. \U\ 1, lîj octobre, riihoinène Te-bier, iille de tVu Michel. 7-1 ans. Sœur du Chanoine Tessier, de b)uisevillc.

113. 1912, 14 janvier, Virginie Vé/ina. épouse de Oli- vier Frigon, 69 ans.

114. 1912, 7janvier, HéiôneGauthii Alphon- se, 20 ans.

115. \\)\2. 2S,P •■• ^ M. .,,,.,. lite I.aFlèche, 65 an-

1 1 ♦> 1912, 4 octobre. Wilfrid Godin, é|. Cadot, 45 ans.

117. 1912, 4 novembre, Sophie l'erreault, cpoiiî^e de Nazaire Dolbec, 81 ans.

118. 1912, 3 docembie, Charles Lagani- ix 1. Marie-Anne LeDuc, 04 ans.

11». 1912, 16 décembre, Sara Laguerre, é^H. i'

re Marauda, 72 ans.

120. 1913, 28 février, Autuinu IVs-!, , . i: de Lima Ronîeau. Coimin d<» .Tospph Tepsier. curé de War- wick.

121. 1913, 3 avril. Hubert LaMèche, UU* si an- rv>. ,.,;.. ,1,. y^i^^. LaFhVhe.

122

122. 1913, 13 juin, Pierre Bourassa, époux de feue Hermine Malo, 60 ans.

123. iyi3, 20 août, Aurélie allée, épouse de feu Ai- mé Grimard. 87 ans.

124. 1913, 16 septembre, Prosper LaFlèclie, fils de Da- viM. 77 ans.

125. 1913, 31 octobre, Narcisse Asselin, époux de Clé- ophée Le Bœuf. 71 ans.

120. 1914, 10 janvier, Célina Deveau, épouse de Elzéar Juneau, 72 ans.

127. 1914, 18 avril. Tréfilé Lacroix, époux de Elise Dolhec, 79 ans.

128. 1914, 25 mai. Séraphin Lauouette, époux de Ur- sule Rivard, 68 ans.

129. 1914, 12 juin, Alfred Vallée, époux de Héléna Marauda. 39 ans.

l.'^O 1914, 0 juillet, Indianna Brousseau, épouse de ( 'harles Tessier, 43 ans.

131. 1914, 22 août, Herménégilde Germain, époux de Hartime Bochet, 57 ans.

132. 1914, 25 septembre, Lionel Désaulnit i>. tils de Arthur L. Désaulniers. M. P. 9 ans.

i:>3. 1914, 29 septembre, Eugène Baribeau, avocai, époux de Jeanne Gouin, 57 ans.

134. 1915, 9 janvier, Eugène Tessier, époux de Mélina Baribeau, 52 ans, fière du R. P. Wenceslas Tessier, S. J.

135. 1915, 12 février, Léon Paiiuet. époux de Délima Dusablon, 73 ans.

136. 1915, 24 mars, Philomène LaFlèche, épouse de Kplin-m Dessureau, 77 ans. Cousintule Mgr LaFlèche.

137. 1915, 17 avril, Louis Mayrand, époux de Eloï^e Elaymond. Beau-trère du juge Isidore Belleau, 68 an^

1 ''^ P'I" 1 iillri (iabriulle, fille du Dr BcMiilh'. îl hiuis.

VM) 1910, 24 juin. 1 M Dm,

riiMto Haribeau, 86 ans

1 I'» l'.Mo, 12 aodt. Ko e de Lima Kouluaii. épouse de Antoine Tessier, 78 an-

141: lîUÔ, H seplrjii m. i! 'i <|HHi.\«l..

(' c'nifntiht' Rançon r, 81 .u

142. 11)15. Il déceml»rt», (ie(»rgiana Lamu^rre, /'»|mmhh de Elle Bcîillargeon, 51 ans.

143. 1916, 8 jnn\ ' ' igustin (.'adot, époux de Mari^^ Angers, 78 ans.

114 191f>, 9 janvier, Jeffrey Johin. époux de Célauire Frère de liU.iger Jobin, percepteur du Re- \f nu.

145. l*ji«), 1:^-^ a')Ut. Zéphire Tus^sier, épouse de Hern)é- nrL'iîde Godin, 8(5 ans.

1 t6. 19*» f>, 8 octobre, Olivine Nobert, épou.^e de Pro«- pér Mnyrand 71 an^.

147. 1910, 17 octobre, Clémentine Rancour, épouse de Oné-inie Troiticr, 72 ans.

448. 1917. 10 jnnvior. Andinns Vivier^, fils d.» S;inl. 39 ans.

149. 1917,29 mai, Pamela Nobert, Hlle de Nérée, HO ans. ('ou-inede Kdonard I^aFlèche, curé de Victoriaville.

150. 1917. :>>^'<îîLt f....;. r. ....>... p....... ,. ,...^j . mjj.

bury. Mass, 57 a

1 > i 1' 1 7. 2?) décembre, Hermine LaFlèche, épouse de feu Honoré Xol»ert. 88 ans. Cousine de Mgr LaFlèche.

152. 1889. 29 octebiv, (Jt>rinnc, fille de î A Rousseau, V>ancjuier, M. P.* 2 ans.

153.. 1893, 27 décembre, Caroline Hamelin, épouse de

124

.1. A. Rousseau. 32 ans.

154. 1894, 16 mars, Marie Madeleine, fille de J. A Rons enn, 22 mois.

.1. T. R. r.aFlèche, curé.

QUESTIONS

Un de mes correspondants de France prétend descendre de Michel Drouard marié à (Québec, le lo novembre 1726, à Marie-Catherine Rouer de Villeray. On sait que cette dernière devint en secondes no- ces l'épouse de Michel de Salaberry qui fut le grand-père du héros de Châteauguay. D'après Mgr Tanguay (vol I, p. 450^, du mariage Drouard-de Villeray seraient nés cinq enfants, dont deux garçons Mi- chel-Jean-Baptiste et Joseph. Mgr Tanguay ne donne pas la descen- dance de ces deux Drouard. Pourrait-on m'aider à retracer, par Ten- tremi.se du Bulletin, la descendance de Michel-Jean-Baptiste Drouard et de Joseph Drouard ?

A. B. G.

(quelqu'un des lecteurs du BtiUethi pourrait-il me fournir d'-s renseignement^ nu snjet des anciennes forv^^es Radnor. près des Trois- Rivières '.

I. T. 11 y avait autrefois, au Canada, des capitaines et des ma- jors de inilice. Quelle différence y avait-il entre un capitaine et un major ? Y a-t-il des pièces donnant la date de la commission des capitaines et des majors de milice ?

KKRMONT

..-125

Lettre de l'Intendant Bigot au ministre

(2ik'Im*c, 2^^ <Kîtobri^ 1755.

ATôîisi'î»» lit 11 1

Un lialutaiU nie reinit il a (jiieUiiU's jouri^ un cahit r de re^ristre (Vrit <-ii anglais, (^n'il avait trouvr sur ie champ de bataille a;)rès l'art io:) (jui s'est [)ass^'e au Fort Du^juesne, il nesV est trouvé d'intéressant que/leux minutes des instruc- tions que le général Rraddock avait donné au colonel John- son et au colonel 81iirley. .le les ai fait traduire par M. Per- thuis, ^ on s au ( onseil îSupéri<*nr et j'mv l'IioinnMir d" v«»«i< en adresser cy-joint les copies.

I-. instructions du colonel Shirley confirment bien le [»rojet des Anglais de s'emparer de Niagara et de tonte la partie de terre qui borde au sud le lac Ontario, sous prétexte de protéger les cincj nations, et les faire rentrer dans leur*» anciennes possessions, que les Anglais prét'Mident que nou- leur avons enlevé. Vous y remarquerez, Monseigneur, que ce colonel est authorisé à tirer sur le trésor du Roi d'Angle- rerre les sommes néeessaires pour ses opérations, ce qui prou- ve que ce prince fait la jjIus grande partie des dépen-es pour Texécntion d^^r^ projets qi'il a formé contre le Canada

,]\\y rhonneur d'étee avec un profond respect,

Monseigneur, Votre, etc. Bigot [l]

:) Manuscrits relatifs à la Nouvelle- France. 1ère série, cahier

12()

La communauté des cordonniers à Montréal

Au temps do la Nouvel le-Franee, il semble que les gens de professions et de métiers se constituaient en corpo- rations et communautés tout comme dans Vancienue France.

J'ai déjà publié dans le Canadian Antiquarian, (janvier 1915), un document établissani (^ue les marchands de Mon- tréal avaient un syndic et des adjoint-? en 1754 et le Bulle- tin des recherches historiques (novembre* 1917) a recueilli mes notes sur la société des armuriers de Montréal, m 17- siècle. Voici une nouvelle pièce (^ui nous informe que les cordonniers avaient également leur communauté.

*

Audience tenue le mardy, 26 octol»re 1728 par M., .le substitut du proc. du Roy, liepallieur [Michel].

Entre la communauté des Me. C'ordonniors c* )inparant |)ar les nommés Jean Ryday, Em. Moreau ot Jacques Viger.s faisant pour la d communauté des Cordonniers de cette vil- le, demandeurs aux fins de leurs requête, tondant il ce que les défendeur^ cy après nommés, pour n'avoir pas rendu et offert lo pain bénît la jour de la feste de St. Crespin et St. (JrcKpion en la manière nccoutumée ; il soit condaniné à ren- dre le d. pain bénit le jour do la St. Simon prochain. Et aux dépens d'une part. Bt Joseph Dugast, Me. cordon ni«*r de cette ville défendeur et comparant d'autn^ part qui a <lit, qu'il n'a jamais refusé d'obéir à l'ancienne convention de la confrairie de St. Crespin et St Crespiguon, qu'il n'est pas vray qu*ii ait Veceus aucuns deniers pour faire la d(»|>ense des

127

8t»rvicei5 et me^i-os qu'il est preU de fournir sa part «le lu gniiuU' îuosse (jui sera c^»l61)r^» et de rendre le pain h^'nit, qifaii surfdns les offres qu'il fait ne 8<)i;t pt>int d'oUligaiion n'y ayant ancuusactes passé qui oblige. F]t veut cependant, connue il est déjà dit, rendre le d pain bénit le Jour de St. Siujon, Jude, 28e de ce inoi.s que la niesse (|ui sera dite et cé- lébré en rhonnev- '}" <r ^''"^^^'m *' <♦ r'.-.....;.r..;,)j, ^oit i\ communs frais.

Noiu paréits Ouies avons condamné led défendeur sui- vant ses offres à fournir le jour de St. Simon, St. Jude 28e de ce mois, un paini bénit bonorable et à l'ordinaire et à con- tribuer de sa part à la célébration de la grande messe cpii sera dite et célébrée en l'iionneur des d Sis jour le bien de la so- ciété des d. cordonnier, ce qui sera à l'avenir continué san- interruption et unanimement. Kt est acte que les parlies tant pour eux que pour les absents, veulent et entendent que la confrairie soit continué sans pour quelques raisons que ce* puisse estre aucuns d'eux puisse y contrevenir, ordonnons en outre que la contribution qui sera faite poor la défense des services sera mutuelle entre eux et que ceux qui y man- queraient ces présentes seront exécutoires à IViiContre d'

' i^^'pens taxées à It. 17^. Mnii^î --- ^v

On remarqueia que le scribe dans le même document, à quelques lignes d'intervalle, écrit Crespin. Crespignon, puis Crespignions. Evidemment, le nom de Saint Crépi- nien ne lui <'f:n't \k\< -aw^] f;unilif-r «pu* (•♦'Ini «b* son c«»ni[>a- guon.

E. Z. Massicotte

1 28 De la Rocque, sieur de Roberval

Nos écrivains pariant de Jean-François de la Rocque ont dit qu'il

était soit natif de Picardie on gentilhomme de cette province. C'est Ttout autre qui est vrai. Le Rev. P. Le Jeune, O. M. I. ( Tableaux sy- noptiques de V Hist. du Can., p /.?) donne une note plus juste lorsqu'il annonce que M. de Roberval naquit à Carcassonne, (aujourd'hui chef Heu du département de l'Aude) son père était connétable, et que sa mère Lsabeau de Poitiers lui passa le fief de Roberval. Cependant M. G. de (jcnouillac ( Dici. des fief s de tan, . Ftance, p 43^) nous apprend que la seitrneurie de Roberval fut i)ossédée par la maison de la Rocque- Latonr en 1541.

Notre personnage est originaire de Guyenne. La famille est d'ancienne chevalerie et parait avoir emprunté son nom au bourg et château de la Rocque situés sur la rive droite de la Garonne, dans le Bordelais. Son nom s'est écrit : de la Roque, de Laroque et de La Rocque. Cette dernière orthographe a été adoptée définitivement toute vicieuse qu'elle e.st puisqu'elle ne saurait traduire l'expression de Ruppe qui, dans presque tous les titres latins, a servi a désigner le lieu et la famille dont il est question.

La seigneurie des de la Rocque est fréquemment citée dans le Cata- logue des rôles gasco?is, par succession féminine Trois autres terres possédées par la maison de la Rocque ont servi à distinguer les bran- ches qu'elle a produites :

i"*. Le château des Budes, bâti en 1308 par le pape Clément V. C'était une des plus fortes places et une des premières baronnies de Guyenne. Acqui par M. M. de la Rocque-Latour en 1570.

2". Le château de Latour (Guyenne) construit en 1348 ; sei- gneurie possédée par de la Rocque-Latour en 1400 ^château détruit en

1793)-

3^ Le château de Tastes, sur la rive droite de la Garonne, près de Sainte Croix du Mont. Cette seigneurie située dans la Gascogne passa aux de la Rocque-Latour en 1700.

Aux archives de Bordeaux, répertoire des familles nobles, (Belle- . val, notaire, liasse 1541-1543) on trouvera l'acte par lequel le 3 avril 1541, Jean-François constituait ses procureurs : Guy Richard de Roffi- gnac, chevalier ; Jacques Camiac, écuyer, sieur de Pliant, et Louis Ros- taing, écuyer, .sieur de Latour, pour retirer tous les prisonniers qui voudraient aller au Canada et obtenir ainsi leur liberté conformément aux lettres de François L

Cette famille de la Rocque-Latour compte actuellement en France

REGIS ROY

m^I.I.KTI.N

RECHERCHES HISTORIQUES

VOL. XXIV BEAI)CEVILLE-'MAI 1918 No 5

Le Passeir de la Rivière Saint-Charles près Québec

\j\ rivirro Saint Charles, «lu'on apfM'll la !'• ut

R.ivièn* lu lac 8ainl-(1iarles, qui d -i -im' mm i < n

viron quatre iieues (le Quel»" au-

rent, à IV-t de la vieille ca|)iuiu\

Lis MoiitagiUiis, d'après Sa^anl, aj<|nlaitut *.. ...lère Saiiit-Charies ( WHIHCOrHAT, à raison, (iit-il, qnVIle tourne et fait plusieurs pointes.

Jacques Cartier donna à la rivière Saint-Charles le nom de Sainte-Croix, parce (ju'il y arriva le jour ' î' ' t;«tinn de hi Saiute-Cioix, le 14 septembre 153-^.

Ives Réco let«« arrivèrent dans la Nouvelle-France en 1()1.") ( >ii 1. II! «lonna sur les bords de la rivière Sainte- Croix une large concession de terre sur laquelle ils bâtirent leur. monastère de Xotre-l)an\e des Anges.

M. Charles des Boues, grand- vicaire de Pontoîse. donna

liécollets une somme dt re deux jeunes sauvages dan- monastère, il leur de-

manda, en retour, <le donner ic nom de Saint-C'harles à ce monastère en Thonneur de son patron. Du couvent le nom de Saint-Charles passa à la rivière qui coulait tout m cAtf'

IjB 10 mars 1626/le8 Jésuites se faisaient

i:^o

arrière de Québec, une seigneurie qui prit le nom de Notre- Dame des Anges. La rivière Saint-Charles tout entière se trouve dans l'ancienne seigneurie de Notre-Dame des Anges.

Le 27 juillet l(î()7, M. de Tracy signait l'ordonnance suivante en faveur des Pères Jésuites :

**Les Pérès Jésuites pourront mettre sur leur seigneurie de la rivière Saint-Charles (Notre-Dame des Anges), tel homme (ju'il leur plaira pour passer et repasser tous ceux qui voudront traverser hi dite rivière et défenses sont faites à UeJiaut et tout autre de passer sans la permission des dits Pères hy empescher en quoy que ce soit celluy que. les dits Pères auront mis et les chemins nécessaires pour les passa- ges seront libres de Pun et de l'autre côté de la rivière."

De cette date du 27 juillet 1667 à la fin du régime fran(;ais au Canada, les Jésuites conservèrent le privilège de passer les gens sur la rivière Saint-Charles.

Nous avons eu la bonne fortune de mettre la main sur un acte notarié qui nous donne de curieux ren>eignements sur le passage de la rivière Saint-Charles.

Le 24 mars 1H86, le Père Pierre Raffeix, procureur du collège des Jésuites de Québec, baillait et délaissait pour les trois années à venir à Jacques (ilinel le passage de la riviè- re Saint-Charles moyennant la sonime de cent livres par année.

Glinel devait se procurer à ses frais les canots, cables et avirons nécessaires pour faire le dit passage.

Les Pères Jésuites, afin d'empêcher Glinel de surchar- ger les habitants pour le passage de la rivière Saint-Charles, spécifiaient que ceux qui seraient seuls (ou seulement Thoni- nie et la femme) ne payeraient par an que <|uarante sols ; lee familles de trois ou «juatre pei'sonnes devaient payer trois livres. Les familles plus nombreuses devaient donner

181 ~

«|uatri» livres par aiinéi». Si len habitant** n** voulaif^nt pan s'a<Tor<!or avi»c (ilinel sur le prix du pas^a^r, relm ait

le droit de ne faire pay< >l manjué pour le f»a.sHagu «le

chaque personne.

Les IVmvs Jésuites continuèrent le bail du PASSAGE de la rivière Saint-Charles en faveur de Jacques Glinel pen- vin^t ans. Comme (Jlinel avait une conduite plus ou uuim- honorable et (pi'il devait plusieurs années de loyer aux Pères Jésuites, ceux-ci, en octobre 1700, donnèr'Ti* '* un autre le I*ASSA(iK de la rivière Saint-('harles.

Mais Glinel était un homme de ressources. Dans le printc»mps de 1707, il faisait présenter il Tintendant Raudot une re(|uéte signée par M l'abbé Dubuis-on, prcK'ureur du séminaire de C^uébec, M. Duchesnay, seigneur,de Beaupoit, et un bon nombre d'habitants intéressés pour établir un nouveau PASSAGE sur la rivière raint-Charles, du palais de l'intendant à la Oanavdière Ce PASSAGE, parait-il, di- nn'nuait le trajet d'une lieue et demie pour les habitants de Beauuort. L'intendant Kaudot qui, probablement, ignorait que le marquis de Tracy avait accordé, le 27 juillet 1667, le droit de passage de la rivière Saint-Charle> Itères Jé-

suites, se rendit à la demande (|u'on lui faisait, bL, le 12 mai 1707 il étiiblissait le non veau "passage ' •'" ^••'■♦♦Mit Clinel comme passagei'.

Mais il y avait alors une justice il Québec et les Pères Jésuites, forts de leur privilège, y eurent recour-

Le procès ne fut pas long. Le 26 mai 1707, M. Hermen de la Martinière, lieutenant-général de la Prévoté de Qué- bec, faisait défense î\ Glinel *'de passer aucuns particuliers Je Notre-Dame des Anges ou autres seigneuries circonvoisi- nes sous quelque prétexte que ce soit à peine de confiscation des canots dont il pourrait se servir comme passager * l

132

telle amemle que nous jugerons à propos."

Les Jésuites restèrent donc avec le droit de passage -m la rivière Saint-Charles jusqu'à la Coixjuête.

F]n 1750, les Français jetèrent un i)()nt de bateaux >m la rivière Saint-C'harles aKn de permettre à l'armée de com- muniquer plus ra])idement d'une rive à l'aut'-e. C'e pont d<* ])ateaux eut une exi>tence de (iuel(|ues mois seulement.

< est en 17H9 que le premier pont fut placé sur la riviè- re St-( harles. Jus(iue-là, la traversée ou le passage de la ri- vière Saint-Charles s'était fait en chaloupes ou en bacs. P. G. R.

pii:hrk voyi:r

Pierre-Arthur-Joseph Voyer naquit à Québec le 6 mars 1861. Après avoir commencé l'étude du droit à l'Université Laval, il décide de se consacrer au journalisme et vers 1881-82, il devient propriétaire de la Concorde, aux Trois-Rivières, Le succès n'ayant pas répondu à son attente, il quitte la cité trifluvienne. Plus tard il s'enrôle dans le 9ème bataillon en partancepour le Nord-Ouest, lors de la rébellion de 1885, puis on le trouve secrétaire d'un ministre à Ottawa. Dans cette ville, il épouse, vers 1890, Mlle Campbell, originaire de Montebello et décédée il y a peu d'années.

Le voilà, ensuite, à Montréal il collabore à la plupart des journaux, notamment au Samedi et à la Revue Populaire.

De 1879 à 1918, Voyer a produit des quantités d'articles; plusieurs sans signature, plusieurs aussi sous divers pseudonymes, d'autres, enfin, sous le nom de Pierre Voyer.

Vers 1879-80, dans le Quotidien de Lévis, il signa Arthur (l'un de ses prénoms). Dans la Concorde, il adopta le nom de Péajie (formé des initiales de SCS prénoms); vers 1884-85, il devenait, dans V Evénement, Azildin de Lottenville, en souvenir de son séjour aux Trois-Rivières. Au Samedi, à la Revue Populaire et dans d'autres publications, il signa Mistigris. D'Argcnson, Tante Pierrette, etc.

Voyer est l'auteur de plusieurs des biographies éditées par Filiatrault sous le titre "Les contemporains" par Vieux Rouge.

On lui doit aussi les huit grandes biographies parues dans le Supplément du 5amcJi Noël de 1914.

Sous son nom et sous la forme livresque il ne laisse qu'une brochure: Biographies politiques, Trois-Rivières, 1883. 64 pp. in-8 avec portraits.

Pierre Voyer était remarquablement doué. Il écrivait avec une facilité rare sur tous les sujets, en anglais comme en français, mais bien qu'il ait beau- coup produit, diverses circonstances l'ont empêché de donner la pleine mesure Je son superbe talent.

Tout ses nombreux, crits, il y aurait à glaner la matière

volume qui lui leiau nonneur.

Pierre Voyer est mort à l'Hôpital des Incurables, à Montréal, le 9 m 1918. E..Z. M.

- 133 ->

Paul de Rainville

M. l al»iM i, II. uni. Cours d^Ht.^iuuf, L .M 1 , «iii «jm- »•«• folon arriva i\v Touque eu Noruunulie avaut 1641. Tou<|Uch <''U\it uu Uïur^ ilu <li(Hvsc de Lisieux. M. Ferlaud relève la préseuc-e de U;iiuvill<' <»■•'':• dmic ],.. |.;;|)i. r- du t«'nip>. < >u peut le croire.

rau«::uay I, 470, <louue Marie-lteueviève Manevely de lilainville untive <le Morta^ne au jN ' Vr ' Tifornir^*

avec la t'au)ille de Paul de Haiuvillr

A la pa^e 1M8 du JJictwnnaire Tauguay I origine de

Paul u\* iiiflicpipc mais M. I^'rlaud non- -iittit

poiiît.

D'aprts les recensements de 166H, 1GH7, lOHI. Paul éUiit nr (Il 1()P.) et Jean, son premier tMifant en 10:^8. Di.sons que le mai iagf avec Pauline Poète avait eu lieu en 1087.

I>e père, la mère et Jean étaient à Qu61)ec avant HUl.

Les recensements font naître Marie en 1()42 et Marthe t h 1H44, par consécpicnt an Canada. Les troi< mt'ants s»* sont niariés avant 1 ()()<*).

Pauline Poète tut inliunitr a V^néhec le l'j icvrnr l'ujv». A Beauport en 1()(»7 Paul de Rainville et sa nouvelle è|)ou.*H? Marie Michel, veuve de I^ouis Gasnier, ont trois enfants : Charles 15 ans, Anne 14, Joachim ^'» ^ ' »*nfants de

Louis Grenier.

Tanguav I 1^". 1<iiim Charles comme fils de Paul de Rainville et en tait un chef de famille sons le nom <h* Rainvilleen le mariant avec une Jeanne Massr sans indiquer l'origine ni Tâge de cette fillt A la page 71 du tome 11 1, il fait marier une fille de Charles sous le nom de Rainville et il y a apparence (jue ce faiix nom finit avec elle.

Quant à Anna et Joachim Gren le nom de

Rainville au recensement de HU>7, on r> nu ou m à leur pla- ce sous le nom de Garnierdans le Dlcfiotiiuiin, 1, 24ô

Pour conclure, c'est Jean Rainville, lOSKen France, qui c(»ntinua la lignée, étant marié en '■'•" "^uzanne

Hardran. née à P>eauport.

Benjamin bulte

134 -

Soirée d'amateurs, à Montréal, en 1831

L'assistant-conservateur du musée du château de Ra- mezay, à Montréal, M. Thos OXeary, vient de nous mon- trer un document aussi rare que curieux et qui rappelle divers menus détails de la vie de nos pères.

C'est le programme de la première soircc diciinatique donnée par un cercle d'amateurs en 1831 dans ce Théâtre Royal que Thonorable Molson avait fait élever rue Saint- Paul, près de l'église Bonsecours.

Luxe inouï, ce programme est imprimé sur soie bleue ! Il sort des ateliers de Ludger Duvernay, éditeur de la "Mi- nerve" et futur fondateur de la Société Saint-Jean-Bap- tiste.

Le 5 février 183 1 est un samedi ; on paraissait affec- tionner la veille du dimanche, autrefois, pour les séances théâtrales de langue française.

Les rôles des personnages féminins sont confiés à des hommes. Il en fut ainsi jusque dans une période avancée du 19e siècle, car ce n'est qu'exceptionnellement que des Canadiennes françaises se risquaient sur les planches.

Notons, encore, que la musique est fournie par la fan- fare d'un des régiments en garnison dans la ville avec la permission du major ; que le cri de loyauté, à cette date, est "vivant rex et regina", puis, enfin, que les portes du théâtre s'ouvrent à ''5-30 heures" et (\uv la rcpréscîitation connnence à "6.30 heures" !

vSans doute, les petites rues étroites du vieux Montréal, alors mal éclairées, n'invitaient pas les citadins à s'y attar- der; l'on devait donc songer à clore bien avant minuit.

Texte (\u ])r()grrmiîne:

13') - THEATRE DE SOCIETE

Les messieurs formant le Théâtre de Société de Montréal,

ont riionnenr de prévemV les Dames et Messieurs

de cette ville, que leur première soirée dra-

mati(|uc aura lien .m "Théâtre

Royal" de cette ville.

Samedi prochain

5 février, 1831.

Ils flonncront les ])i«'M'('< suivante*;:

•L'ORf^HliLlNli" en trois actes par Pi^ault Lebrun

Personnages

X'albourg, père de Julie

\1M. ùreee

La Comtesse d'Elmont . .

Leclerc

Le Comte d'EImont .

Rodier

Le Mar(|uis de Verville

Terroux

l^icard, valet d'Elin-'^t

Murciatii

Julie, l'Orpheline

Cîcot

Louison, femme de chambre

Doyon

Un laquais

Lorimier

... 136 -LK<; FnT'RBKRTTÎS DE SCAPTN"

v<>iiK(lu- en trois actes par Molière.

I cT>< Minages

Argante, père d'Octave MM. Terroux

Geronte, père de Léandrc Grèce

Léandre, amant de Zerbinette Godard

Octave, amant d'Hyacinthe Lorimier

Silvestre, valet d'Octave Murciani

Scapin, valet de Léandre Lequin

Hyacinthe, fille de Géronte Doyon

Zerbinette, fille d'Argante Cic<>î

Carie, fourbe Lorimier

Avec la permission du major BAI RI) ,1a musique du 66e régt. assistera à la Représentation.

Les portes s'ouvriront à CINQ HEURES ET DEMIE et

l.'i I\ (.'présentation commencera à SIX HEURES

ET DEMIE précises.

Vivant Rex et Regina

L. Duvernay, Inipr.

Le programme ci-dessus ne nous reporte (|u'à quatre- vingt ans en arrière et, cependant, quel$ changements de- pui ' -nnir t'ut cela nous paraît loin, Iqin !

E.-Z. MASSICOT! 1

... i;n

Ouvraies publiés par sir James M. le >loine

Omiihologic du Canada. Quelques groupes d'après la nomenclature du Smithsonian Institution, de IVasJ^ington. 1ère partie. Québec, imprimé par t.-R. FrécheUe, 21. rue La Montagne 1860. 95 pp. in- 18.

Orfitthologie du Canada. D'après la nomenclature de Baird. partie. Seconde édition. Québec, atelier typographique de J.-T. Broir i i. 7. rue Buade— 1861. 104 pp. in- 18.

Ornithologie du Canada. Seconde partie. Québec, imprimé par t.-R. Fréchette, 21. rue de la Montagne 1861. 297 pp. in- 18 (de page 101 à page 398).

The Lowcr St. Laiprencc or Québec to Halifax, via Caspé and Pictou, to which is appended Mr. lVood*i description of the Rher Saguenayj; aUo, Lcgcnds of thc St. Lawrence, and ail ahout fishing, eti Québec: printed

at the \fcrcur\f office 1862. 122 pp. in-I2.

The Legendar\f Lore of the Lowcr St. Laurence. Québec: printed al the Mercurv office. 13. Fabrique street 1862. 33 p. in-12.

Fjudc sur sir IValtcr Scoll, ùocfc. romancier, hisforim. Montiéal

186:

Xavigateurs arctiques: Franl^lin, XIcClure, Kane, XîcCUntosh 1863. 40 pp. in-8.

Les pêcheries du Canada. Québec: atelier typographique du Canadien, 21, rue Lamontagne 1863. 146 pp. in-8.

Maple Leaves: A budget of legendary, historical, critical and sportmg intelligence. Québec : printed. for the author. by Hunter. Rose & Co. 1863. 104 pp. in-8.

Maple Leaves: A budget of IcgcndarX), historical, critical and sporting intelligence (second séries). Québec: printed. for the author. by Hunier. Rore ^S-Co. 1864. 224 pp. in-8.

Tableau sy^noptique de rOrnitholo^i'. «li c uiUiuu. < i..--iiiv..iii.n rt no- menclature du **Smithsonian Institution" de Washington. Québrc: des p- à vapeur de Léger Brousseau 1864. 24 pp. in-12.

Le massacre au fort George. La mémoire de MonUuiu, ~ Q-'-

be:: J.-N. Duquel 6" Cie. éditeurs 1864. 91 pp. in-16.

Maple Leaves: Canadian History and Québec Scenery (third séries).

138

Québec, Hunier, Rose & Company, Sic. Ursule slreel 1865. 137 pp. in-8.

The birds of Canada. A popular lecture, dellvered bcfore ibe Literari) and Hisiorical Society of Québec, April 25th, 1866. Reprinted from the Transactions of ihe Sociely. Québec: prinled by Middlelon and Dawson, al ihe Gazelle General prinling establishment 1 866. 34 pp. in-8.

On the Histor]) of Literature. A lecture. Québec 1 866. 20 pp. in-8.

7 he sword of brigadier-general Richard Montgomery, a memoïr. Que- bec: printed by Middlelon & Dawson, at the Gazette gênerai printing establish- ment— 1870. 36 pp. in- 12.

Album canadien, histoire, archéologie, ornithologie. Québec: des presses mécaniques du Canadien, 1, rue Sault-au-Matelot, basse-ville 1870. 1 19 pp. in-8.

The Touristes Note-Bool( for Québec, Cacouna, Saguenay River, and the Lorver St. Lawrence, containing brief notices of prominent objecis of inter?.st in thèse places, mode of conve\)ance, rate of charges, distances, etc. Québec: prinled by Middlelon & Dawson, at the Cazette gênerai printing establis- mcnl 1870. 28 pp. in- 12.

The Lorver St. Lawrence or Québec to Halifax, via Caspé and Pictou, to rvhich is appended Mr. lVood*s description of the Saguena}) River; also Legends of the St. Lawrence, and ail about fishing, etc., etc. Québec: printed al ihe Mercury office 1872. 144 pp. in- 12.

The Québec l^olunters 1837. A Christmas Sketch. Québec : printed and for sale at the Saturday Budget office 1872. 8 pp. in-8.

Notes on the LoWer St. Lawrence. . Trifles from my Port-folio 1872. 42 pp. in-8.

L'Album du touriste. Archéologie, histoire, littérature, sport. Québec, imprimé par Augustin Côté & Cie, Place d'Armes 1872. 308 pp. in-8.

L'ornithologie du Canada. Conférence populaire lue devant rinstilut Canadien de Québec le 20 novembre 1874. 27 pp. in- 12.

Le château Bigot. 1874. 8 pp. in- 16.

Château Bigot. H istory and romance. Québec 1874. 21 pp. m I .^

Histoire des fortifications et des rues de Québec. Québec : typographie du Canadien 1875. 51 pp. in-8.

\:v.i

Lxi rues Je Quchci. Monlrcal : Compagnie d Iniprimcnr < .inuiimn". 222, me Noire-Dame 1875. 22 pp. m-6.

Québec Pasî and Présent. A Wntory of Québec, 1608-1876. Québec: prinled by Augustin Côlc & Co. 1876. 466 pp. in-8.

7 lie Tourist's I\iote-Booi(. Second édition. QuebcL . . , ,. -^

Co.. editors. Fabrique street. Upper-Town 1876. 169 pp. in-16.

Grand tableau s}fnoptique des oiseaux du Canada à Vusage des écoles 1877.

Catalogue of birds, medals, ii>oodi>. the muséum of Ihe **Literar}f

and Historical Societ}f of Québec". Montréal 1878. 23 pp. in-8.

The Chronicles of the St. LawrerKe. Publishcd by Dawson Broi. Mont- réal; Dawson Ce. Québec: John-W. LovcII. Rou*es-Point. N.-Y 1878. 380 pp. in-8.

Aï. J.-i. i cijci/iti M/; jc jùOnt des Soupirs. Lca ui-uvi t-.s. (i\> fJlnt■tUl(Jfl^.

id compfjtence d'un jeune critique. Mr. J.-P. Tardivel BridfHc of Siffhs. Qur- i^cc— 18/8. 22-13 pp. in-8.

Climpses of Québec, during the lasi tcn ^cais oj jrcinh Je r I 749-59, D>i//i Observations on the past and on the présent. Inaugwa .m.. of the président, lecture season, 1879-80. [^ead before the Literar\) and His- torical Societyf, 3rd deccmher 1879. Québec: printed at the Morning Chro- nicle oîfice 1879. 58 XIX pp. in-8.

Historical notes on the environs of Québec. Montréal: printed by the Burland-Desbarats Lith. Co. 1879. 31 pp. in- 12.

Queens Birth-Da\), 1880. Québec, its gâtes and errvirons. Something about the streets, lanes and early history of the ancient capital. Québec : prinled at the Morning Chroniclc office 1 880. 94 pp. in-8.

Origin of the festival of Saint- Jean-Baptist. Québec, tts gâtes and envi- ions, nùth illustrations, etc. Something about the streets, lanes and carly historv of the ancient capital. Québec: printed at the Morning Chronicle office

1880. 94 pp. in-8.

The Scot in Nev/ France, an ethnological study. Inaugural address, lecture season 1880-81. read before the Literar}^ and Historical Societ\f of Québec, 29th november 1880. Montréal: Dawson Brothers, publishers - -

1881. 83 pp. in-8.

Edimburg, Rouen, York» Climpses, Impressions, contrasts. Inaugural address read before the Literaryf and Historical Societjf of Québec, 5ih no- vember 1 88 1 . Québec 1 88 1 . 5 7 pp. in-8.

140

The Literar}} and Historical Societ}f. Lecture, 27 th november 1828. 8 pp. in-8.

Souvenir. Présentation of a Dominion Flag to J.-M. Lemoine for the neu> torver of Spencer. Grange, I \th november 1882. 5 pp. in-8.

Brighton, the Southern Queen of the english rvatering places. Scarbo- rough, the Northern Empress of the seaside. yersailles, and the Lion Mount of Waterloo. Inaugural address, lecture season 1 882-3. Read before the Literary and Historical Society of Québec, 27th november 1882. Québec, printed at the Morning Chroniclc office 1882. 1 1 pp. in-8.

Picturesque Québec: A sequel to Québec past and présent. Montréal: Dawson Brothers, publishers 1882. 535 pp. in-8.

Nos quatre historiens modernes, Bibaud, Carneau, Ferland, Taillon. Ottawa— 1882. 11 pp. in-4.

Les Archives du Canada. Ottawa 1883. 3 pp. in-4.

Canada. Visit of the British Association for the advancement of science to the cit]) of Québec 1884. 15 pp. in- 12.

Les Aborigènes d'Amérique Leurs rites mortuaires. Ottawa 1884. 12 pp. in-4.

Our Wild Florvers. Québec: Chronicle Steam print 1885. 34 pp. in- 16.

Les pages sombres de Vhistoire Le dispersion projetée des habitants de la Nouvelle- York, ^ 689 Le massacre de Cencoe, 1 692 La dispersion des Acadiens, 1755. Ottawa 1886. 14 pp. in-4.

Canadian Héroïnes, Madame de Champlain, Madame de la Tour, Mlle de Verchères. Address read before the Canadian Club, in New- York. Nap. Thompson <S^ Co. 1887. 27 pp. in-8.

Historical notes on Québec and its environs. Second édition. Québec, printed by C. Darveau, 82 to 84, Mountain Hill 1887. 60 pp. in- 12.

Chasse et pêche au Canada. Québec: N.-S. Hardy, libraire-éditeur, 9 et 10, rue Notre-Dame— 1887. 300 pp. in-8.

The Tourist Note-Book. Québec— 1887. 60 pp. in- 12.

Les héroïnes de la Nouvelle-France (traduit de l'anglais). Raoul Re- nault, éditeur. No 83. rue Middlc, Lowcll. Mass.— 1888. 23 pp. in-8.

Le général sir Frederick Haldimand à Québec, 1778-84. Ottawa 1888. 18 pp. in 4.

The last Décade of French Rule ai Québec . 1749-1759. Ollawa - 1880. 8 pp. m-4.

Hiitorical and sporting notes on Québec and ils envirom. Fouflh édition.

Qurb«:: printcd by L.-J. Dcmers ^ F - "«•• ' ....,/:.,. ...i / •/...-

nemeni 1 889. I 35 pp. in- 1 2

Maples Leaves (filh séries). Québec 1889. In-8.

Parallèle historique entre le comte de la Calissonnière ( I 747-9) et le comte de Dufferin (1872-1878). Ottawa— 1889. 7 pp. in-4.

The explorations of Jonathan Oldbuclf, F.C.S.Q., in Eastem latitudes. Canadian History Legends Scenery Sport. Québec: printed by L.-

J. DcmerS & Fr»r^ .'rlitorS of Le C-iTinJ',,n »nr| J T\>,'-tMnu'ryi 1889. 265

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The Tourist Note-Book. Québec— 1889. 68 pp. in- 12.

/.c premier gouverneur anglais de Québec, James Murrajf. Ottawa 1590. 18 pp. in-4.

The Tourist Note-Book. Québec— 1890. 150 pp. in- 12.

Historical rwtes on Qucbec and ils environs. Fifth édition. Québec: printed by C. Darveau 1890. 149 pp. in- 12.

The Québec Carrison Club, established 1 ]th september 1879. St. Louis street and its storied past. A Christmas sketch specially printed by the Club for its Guests. Québec: Morning Chronicle steantï printing establishment 1891. 19 pp. in-16.

The sUford of brigadier-general Richard Montgomerv. . Québec 1 89 1 . 35 pp. in- 12.

Etude ethnographique des élcmenti qui constituent la population de h province de Québec. Ottawa 1892. 11 pp. in-4.

Le comte d'Elgin. gouverneur-général du Canada. Ottawa 1894. 8 pp. in-4.

Maples Leaves. Canadian history Literature Omithology Que- bec: printed by L.-J. Deniers & Frère, editors of L* Evénement, 30. Fabrique Street 1 894. 508 pp. in-8.

... 142

Saint' Augustin et son médecin dévoué. L*hon. Praxède LaRue. Qué- bec: typographie Léger Brousseau 1895. 19 pp. in-8.

Manuscript Sources of Canadian History as revealed b\f Our Archives. Ottawa 1895. 24 pp. in-8.

Spencer Grange, its Crapes Festival, 1 896. LeMoine's Home. Québec

1896. 5 pp. in-8.

Materials for Canadian History The Armais of Torvns, Parlshes, etc., e.xtractid Irom Church Registers, and other sources. Ottawa 1897. 3 pp. in-8.

The Legends of the St. Larvrence. Told during a croise of the yatch Hirondelle from Montréal to Gaspé. Québec: C.-E. Holiwcll, publisher, 17, Buade Street; printed by "La Compagnie d'imprimerie de Québec", publisher of Le 5o/ei7— 1898. 203 pp. in-8.

Québec en 1837-38. Ottawa— 1898. 1 1 pp. in-8.

The Knight of Spencer-Grange 1 898. 4 pp. in-8.

The Assault of Brigadier -Gêner al Richard Monigomer]) and Colonel Benedict Arnold on Québec m 1 775. A Red letter Day in the Annals of Canada. Ottawa 1 899. 1 0 pp.

The Port of Québec. Its Annals, 1 535-1900. Québec: The Chronicle printing Company 1901. 95 pp. in-8.

Etude ethnographique des £léments qui constituent la population du Ca- nada— Origine de la population canadienne. Ottawa 1902. 9 pp. in-8.

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1902.

The Mon. Henry Caldxvell, L.C.. at Québec, 1759-1810. Ottawa 1903. 9 pp. in.8.

Maple Leaves. History Biography Legends Literaturc Memolrs, etc. Québec: Frank Carrel, publisher 1906. 407 pp. in-8.

Birds observed round Québec, s.l.n.d. 3 pp. in-8. (1891 ?).

Monographies et Esquisses. Québec. S. d. 478 pp. in-8. (1885?).

The Castle Si. Louis, Québec. 1759-1834.

P.-G. R.

î n - Fily de K<*rigou

> 1 « * ' 1 1 1 1 <

l-L ..,,.... I 7 i 7, Ir ( ons(*il SujH ; .. , gistrer au groH'e IVxtrait haptistaire (pii [)r()nve la noblesse» (le Mathias Fi vaut recours an Didionwiire Tanguay

' \ trouve (|U«

Michel [ou MatiiiasïJ l\\y de Kerij^ou était sergent de la conijjagnie (le M. Le Verrier. et il était à Montré:!^ " l()9î». Ses père et mère étaient Jean de K(Migou et Tli» Provost, de Spegnet, diocèse de Quiniper, Hretiigne. Il na- quit en 1069 et fut inhumé à Montréal le 14 mars 173."> Il avait contracté alliance le 20 décenjhre 1705 à Montrerai, avec Marie-Madeleine IMumereau, tille de Julien, n'-** «>> 1H77. Tanguay dit cju'ils eurent huit enfants, dont

1" Louise-Madeleine, (filleule de Philippe Rigaud de Vaudreuil, gouverneur) b : 4 août 170() à Montréal et s : mê- me endroit le 8 mars 1708.

2o. Marie-Anne, b : 15 sept. 1708 à Montréal M nov. 1736 à Laurent-Joseph Dastigny, A Montréal.

3o. Constant, qui suit,

4o. Jean-Marie, qui suit.

5o Charhjtte-Danielle, h : i!7 -i». i i.». .. w -mu...'

f>o. Michelle-Hélène, b : 27 dec 1715, A Montn^ai. fev. 1793 à l'Hopital-Général, M.

7o. Marie-Anne, b : 13 mai 1716, à Montréal.

8o. Louis-Michel, b : 22 mai 1718. A Montréal.

Constant, b : à Montréal !•• If. îmhv ITK) m m Mmiîh- Anne Métivier. (17()6?) don;

\n. Félicité, née 8 juillet 1767 à St-Louis, Missouri : b : même ville le 9 mai 1771. Elh; épousa le 25 février ]'"-'*' îTfMiri Ou Cliouqii * ^- ^'*-' 'vii-- \\ ^

144

Jean-Marie, b: 26 avril 1711 i Montréal : ml >ept 1748 Ti Marie-Thérèse Drouet de UicliîirdviJlt*, à Montréal, Hile de Armand (jui fut baptisée en 1727 et eurent un fils : Jean-Marie b : 1() juin à Montréal et s : 22 juillet 1749 à la Longue Pointe. De son second mariage à Marguerite God- froy (HUede Jacques, née en 1720) à Varennes le 1 mars 1767 il n'eut pas d'enfant.

\a\ famille Fily t-st bretoniit- ut leniunte dan.^ .-t.- pieu- \ es (le noblesse à 1481. Elle blason nait , D'or, à la fasce de gueules, accompagnée de cinq fleurs de lis même, 3 et 2.

Sa devise était : H.k< LiLr.\ Tjn(;ta Cbuork.

Potier de (>ourcy <lit que cette famille est éteinte. Kl le Test peut-être en France, mais les membres que nous venons de nommer (mt peut-être sur le sol d'Amérique laissé des- cendance, sinon direct, collatérale ?

REGIS ROY

CAiLLARi) i>K bi:auciii:s>k

M. Gaillard de Beauchesne n'a pas fait un long séjour dans le pays, son passage parmi nous mérite toutefois d'être signalé.

Le 18 mai 1702. M. Gaillard de Beauchesne était nommé commissaire de la marine à Québec. L'ordre de passer dans la Nouvelle-France lui fut donné le 4 juin I 702.

Le 17 novembre 1704, MM. de Vaudreuil et de Beauhaniui^ r».ii\.iKiii au ministre:

** Le sieur de Beauchesne, commissaire de la marine, nous ayant fait connaître que l'état de ses affaires de famille le mettait dans la nécessité de passer en France nous n'avons pas cru devoir lui refuser la permission d'autant plus, Monseigneur, que le Sr de Beauharnois est satisfait de son exactitude à remplir ses devoirs."

M. Gaillard de Beauchesne ne revint pas dans la Nouvelle Fiiu r.

P.-G. R.

II..

A propos de la chanson

C cbl la laulc à Papincau

L'iiHéressante version de In 'Îkui-nmi lu faute n

Pupineavi " que in*a fourni' Montarvil

la liruèœ et cjue j'ai publiée» dans le Hnlietin ii«. i, mni^, 191 S, p. 85) a attiré Tattention de divers lecteurs. iK- Iu4ir8

remarques je tin» (|n"l«'""- infoiiiiMt 'oîi< (|uî ^ ....♦ At.-,.

bien venues.

1a' pers()nnai;\' Koinnié Mathu'.i (.i;iii>. \v iiuiu. .... . uii-

plet ne serait pas Mathieu Lymburner, mais Mattliew Whitworth, lord Ayinier, (jui fut gouverneur du Canada de 183U à 1835 et qui dès 1834 se prép.rait à quitter le Canada. Le château dont il est question dans le n)êinj' c()U|)lct ii est autre (HIC !«' residiMicc du dit irouN'criicnr

i\,i*. V > .j,., . -; de la cliaii>oa Ir.i.., ...^ .^>,i a j>.j -* i ^ n de modèle au pamphlétaire canadien, M. Aë^i litt< Kauteux, conservateur de la bibliothèque Saint-Sulpi< Montréal,

nra inditpié un ouvrage de Royer Alexandre, le Maaée de fa convermlioti, (hms iecpiel on aperçoit <|u'en 1817, Béran^er

W\ 11 11*. <-l>îi I wi m -Ml t i-i'li'rw'a If «jili coiM iiM'iU'.i ît niii^î

Pour le carême écoutez ( e mandement nos cher- m Et les grandes vérités Que débitent nos vicaires. Si Von rit de ce morceau C'est la faute de Rousseau

i4(;

Si Ton nous sifrie en ehairr ("est la faute de Voltaire, i 1 )

Dans chaque couplet de cette longue pièce revenaient à la fin, les vers : " (''est la faute (1" R')us8eau ' ' '• -t

la faute de Voltaire''. La chanson eut du succès ci la uiêuie année un écrivain quelconque la pastichait pour raconter le< exploit^ «l'un elnV?! sMvant (pli alors, amusait Pari-^ :

Le fauieux chien Munito Entend, lit, écrit et compte ; Au piquet, au domino Il efface monsieur Comte : S'il vous fait voir du nouveau (J'est la faute de Rousseau Si son maître l'éclairé C'est la faute de Voltaire.

r^a chanson de Béranger (ou son pastiche) a du parve- nir en (Janada entre 1817 et 1884 soit par quelque journal franc;ais soit par quelques éditions des œuvres du célèbre chansonnier. En tout cas, il nous paraît probable (pie ''C'est la faute à Papineau" est modelée sur "C'est la faute de Rous- seau" ou ''C'est la faute de Voltaire", mais .|U( viennent faire dans cette j/alère les noms de Barthélémy et de Méry ?

i: / MASSKJOTTE

I Le mandement dont il est ci-dessus question défendait aux fidèles de lire les œuvres di Rousseau et de Voltaire, qu'on venait de rééditer.

14T - La noblesse de France aax assemblées élecinrales de 1789

!t 1

V ». > !.•

Tous les nobles Agés de 25 ans. ni^ine les vt-iuis tt lesdettioi»elles. jvov^.jiant ficf, furent assi^jnés en 178g i>oiir prciKlrc part ou se faire é'^Mîter aux élections des (Icpntrs di leur ordre aux étals >(énéraux. A Paris, les élections de la n- lïiirent plusieurs circonstan-

xcepliminelles Tour éviter iv^ ur < >nvénient.s d'une a^^ »'' tro]) nombreuse les rcgiemenls des 28 mars et 13 avril 1789 ; i\nt la ville en vingt sections «>u ciuartiers. sous le nom de dcjiarte ments. .Tous les nobles furent assi^^riés. ch icun dans |;i s«;>tioM se trouvait compris son domicile Mais au lieu d'y exe -nt

la plénitude de leurs droits élecloraux ils ne furent i\\>; , iioi

sir des délégués ou électeurs, dont le nombre devait être égal au tuiti- ème de celui des votants et dont le mandat serait de procéder à la ré- dacticn des cahiers de doléances de la noblevse et à la nomination des députés de cet ordre.

Nous avons relevé dans la liste des électeurs de Paris des noms qui nous sont connus, mais ceux que nous mentionnons ont été représen- tés en Canada avant 1759. I.e Chàtelet : Pierre l*errot, ])résident à la Chambre des Comptes

Bochart, marquis de Champigny. Le Louvre et les Tuileries : Le comte de Menou (même famille que les

Menou d'Aunai Charnisai) Palais Royal : Matffieu-Louis Hocquart, chevalier, avocat-géaéral à la

Cour des Aides. La Ville l'Evêque : De Beauharnais. Chaussée d'Antin : M. de Bougainville. Place des Victoires : Le marquis de Lusignan M. de Vassan. Première partie du Marais: Antoine- Louis- Hyacinthe Hocquart^ pre- mier président <U s Aides Deuxièni > ; Talon

I ,,.., .,.1 ,, ,, :,i.iii|ui> uc St Valiier

(Parmi les votants ; Le baron Orucourt Marg.s dt St Valiier Vre de Beauharnais Chev. de Noye^ Liî-te des gentilhommes de la Vicomte de I vfm viu>

ré|X)ndirent à I api:)el le 24 avril 1789

Le marq.s de Barrin : Courad-.\. ...... .......... l. ......,,..

Champigny, capitaine aux gardes françaises, maréchal de camp : An- toine-I.ouis-Hyacinthe Hocquart, ex-premier président de la Cour des Aides ; (filles- Marie Hocquarl dt Coubton, cjievalier, ancier écuyer ordinaire de main de feue Madame la Dauphine. Le duc de Lévis ; de Lorimier ; Hughes Thibault-Henri de Lusignan, colonel du régiment de Flandres ; Jean-Hyacinthe-Louis Hocquart, marq.sMe Montfermeil; marq.s de St Valiier : chev. de St Valiier.

Régis Roy

- 148

Liste des Pilotes nommés par la Maison de la Trinité de Québec, 1805=1846

Liste dr ssée d'après les dossiers des Pilotes

(Suite) FRANÇOIS PAGE Admis le S juin 1S05. LOUIS-MARIE LA VOIE Admis le 22 juin 1805. ^

Décédé à Saint-Germain de Rimouski le 29 mai i82«s. ANTOINE PETIT Admis le 25 juin 1805. Mis à sa pension en mars 1832. WILLIAM PETITGREW ^

Admis le 30 juillet 1805.

Remet sa commission le 24 septembre 181 1, Reçoit de nouveau une commission de jnlote le 30 juillet 1812, avec le consentement du gouverneur Prévost. Décédé le 10 mars 1S31. DANIEL ROSS Admis le 30 juillet 1805.

Admis à sa pension le 4 novembre 1834 à cause de son âge et de ses infirmités,

CHARLES DOIRON

Admis le 17 août 180.5.

Le 10 juin ;8ii, il est^conlamnc à ^ 40 d iiiiicinlc pour uc pas avoir hissé ses couleurs sur le vaisseau HARDISON à son arrivée à Québec et avoir parlé grossièrement au maître du havre. Le 17 juil- let 1812, il est condamné à / 10 pour avoir jeté le LORD WELLING- TON sur la grève à la Pointe- vis le 9 juin 181 2. Le 25 septembre 1829, *^ ^^^ susi)endu pour douze mois pour avoir jeté le vaisseau UNI- CORN sur les récifs de l'île Madame. Le 23 août 1833, il |Xîrd sa commission jwur avoir jeté la barque LORD SI ANLKY sur la ])ointe e.st de rtle aux Pommes. On le réinstalle le 3 décembre 1833 ^fi" ^e le mettre sur la liste de pension. I! reçoit /^ 24 par année

--- 1 r.< -

PIERRk Kw^ LEAU Admis W 30 juillet 1805. JEAN-B. CHALOULT Admis le 25 juin 1805. I%st admis j\ sa i>ension L- 4 août 1833. JAMES FORBES Admis le 22 juin 1805. Prend sa i)ension le 50 septembre JOSEPH POULIOT Admis le 2 juillet 1805. Prend s;i jHînsion le 10 novembre JEAN DUMAS Admis le 3 septembre 1805. On croit qu'il se noya da'i- ' LOUIS DEMERS Admis le 30 juillet 1805.

Susi)endu ])our douze mois le 21 septembre 1827 pour avoir jeté le vaisseau SIR WATKTV .nr 1.. ].:.n-< .1,, \t;i;. \t;,ml. Hr.,a- ,

JEAN LA VOIE

Admis le 30 juillet 1805.

IXcédé à Saint-Germain de Rimouski le 18 juin 1828.

BARTHELEMI POULIOT

Admis le 3 sejnembre 1805. AMBROISE DUMAS

Admis le 29 octobre 1805.

Le 7 seî-tcmbre 18 10, condamne à ^^ / ••■-■•.- 1

de prendre charge de la JANK à l'île Saint-Barnabe. Mis à sa pL-nsion le 20 octobn GABRIEL LACHANCE Admis le 21 juin 1806. PIERRE PAGE Admis le 9 mai 1807. MICHKL LHMIEUX Admis le 30 juin 1807.

IftO

LAURENT TREMBLAY Admis le 23 avril 1808.

Le 12 août 1836. Tremblay est condamné à ;^ 15 pour avo'w né- gligé vie placer son numéro sur les voiles de sa chaloupe. JOSEPH MORIN Admis le 13 août 1808. BARTHELEMY LACHANCE Admis le 11 mars 1809. JOSEPH GAUTHIER Admis le 13 juin 1809. JEAN-BAPTISTE GAUTHIER Admis le 27 juin 1809. JEAN-BAPTISTE BIRON Admis le ler juillet 1S09. ALEXIS MARCHAND .'dmisle 11 juillet 1809. JOSEPH THIVIERGE Admis le 7 avril 18 10. Mis à sa i)ension le 7 juillet 1829. ANTOINE MAYRAND Admis le 2 juin 18 10. ANTOINE MAYRAND Admis le 9 juin 18 10. JACQUES PAMPALON Admis le 10 juin iSio. AMBROISE MAYRAND Admis le 19 juin 1810. ANTOINE BELLEISLE Admis le 23 juin 18 10. FRANC DESNOYERS Admis le 6 avril 181 1.

Le 6 avril 1821, il est condamné à / 10 pour avoir éch") 1 seau WITTON à la Traverse, Mis à sa ])eîision le 7 décembre 1830.

JEAN-BAPl ISTE MORENCY Adiiii5 le 1.^ avril i8i i. ANTOINE TURGEON

Admis le 15 avril -^ i

Mt)rt en 1830.

FREDK. DOKREN

Admis le 13 avril 181 1.

Le 5 octobre 1S16. suspeuMù ju-iu .1.1 J^ ju.i.vi i^i^ j.-.ui .ivuu échou<5 la CHARLOTTIC dans la Traverse. Le 2^ novembre 1K16, condamné à /^ 10 pour avoir piloté la MARY jnsqu'à Quéliec pendant sa su--»jx;nsion . Dans l'automne de 1828, il perd sa commission pour avoir échoué le GKOLKXDA sur l'île Verte. Réinstalé le 3 mai ix-^». Le 24 juillet 1840, condamné à ;^ 5 jK>ur avoir échoué la barpue C DK, Mis à sa pension le 17 jnin 1- i"

AUGUSTE McNEIL

Admis le 20 avril 181 1.

CHRYSOSTOME DUMAS

Admis le 27 avril 181 1.

Le 4 juin 1819, condamné à /^ 10 \x)ut avoir échoué le SIR GEORGE PROVOST à l'embouchure de la tivière Saint Charles 10 septembre r8i6, condamné à j^ 50 |K)ur avoir négligé de placer >«iti numéro sur sa chaloui^e. Le 16 septembre 1834, condamné à /" 5 pour avoir négligé d'emporter un compas dans sa chaloup'^. Le 2 no- vembre 1838. condamné à £ i pour avoir négligé de f lire rapport sur les vaisseaux pilotés par lui. CHARLES DUMAS

Admis le 14 juin 181 i.

Le 17 septembre i8rr, condamné .- ^^, , avoir mis le vai.s-

seau HENRY à l'ancre en face du quai du Roi au lieu dr le conduire au lieu de ballast

Le 12 juin i>.,-. . i)endu pour trois i; . ^<»iw' 1#.

vaisseau ALI CI A en face de Saint- Jean.

DANIEL McMILLAN

Admis le 9 juillet 181 1.

En septembre 1827, condamné à / 5 pour avoir refusé de condui- re la barque JANE â la chute Montmorenc \ l.v i.. {.ût 1S28, con-

damné à 30 chelins et les frais jwur ne i)as avoir fait rapport des \ ai> seaux pilotés par lui.

JACQUES LAPIERRE

Admis le 30 août 181 1.

Kn juin 1825, échoue le sloop INTERMHDIATE à Mille- Vaches. Pas ie plainte. En septembre 1825, condamné k jC 5 ^t les frais pour avoir échoué le brig CALEDONIA près des Deux- Iles, en haut de Mille- Vaches. Le 25 juin 1828, on lui enlève sa branche pour avoir échoué le LARKINS sur l'île aux Basques. Condamné, le 30 juin 1829, à jC 10. ])our avoir piloté le schooner I.TvONARI), capitaine Ballard.

JAMES ENGLISH

Admis le 6 septembre 181 1.

Le 4 novembre 1817, condamné à ^ 10 et les frais pour avoir échoué le vaisseau BERKELY sur l'île Blanche- Le 7 juillet 1835, .suspendu jusqu'au ler mai 1837, pour avoir échoué le ETHELBERT sur l'île d'Orléans.

CHARLES PELCHAT

Admis le 24 avril 18 12.

Condamné à l'amende, le 11 juin 1S13, pour avoir négligé de fai- re rapix>rt sur les vai.sseaux qu'il avait pilotés. Condamné à l'amen- de, le 3 novembre 1820, pour avoir échoué la l arque ELIZA sur Mille- Vaches.

JOHN KELLY Admis le 26 mai 1812.

BENJAMIN PORTIER

Admis le 5 juin 181 2.

Condamné à £ 10, le 7 juin 1822, pour avoir causé des dommages au schooner ST-JOHN PACKET. Condamné à l'amende, k 10 sep- tembre 1822. ])our avoir refusé de faire rap])ort sur les vaisseaux qu'il avait conduit. Révoqué le 1^ octobre 1831. pour avoir causé la inerte de r ACADIA.

PIERRE CREPEAU

Admis le 14 aoûrt 1812.

Condamnée l'amende, le 21 août 182 1, |K>ur avoir omis de placer son numéro .sur les voiles. Reprimendé, le 20 novembre 1826, pour

avoir échoue l'HKLENA sur Ttle aux GrucH. Cotidaniiii !ois,

en ivS^j. jK>ur ^trt* dcsci'iidu plus bas i\\u ' - iiite-au-I' iIuioIrmIc vaisseaux à |>ilottr. JOSEPH JEAN

Admis le 23 juillet iSi;>

Condamné à jC 10 d'amcndt* le 24 mai i.sj; pour avoir ce iiuuc ic WILLIAM ASHTON h la Traverse. Sus|»endu iM)nr douze mois, le 2 mai 1828, ix)ur avoir manqué de soins et de dilÎRence en pilotant le KARL OF DAI.HOrSIE le 22 novembre -

BENJAMIN PINEAU

Admis le 23 juillet 181 3.

Condamné à l'amende, le 27 mai 1H14, |x)ur avoir pirlé in^ioleiii- ment au capitaine Real, du brick ELISABETH. Le 4 novembre iSj^, svs])endu i)our six mois pour avoir échoué le vaisseau de Sa Mnjestc ROMXEV, capitaine Lockart, dans la Traverse, le 30 octobre

MICHEL FORBES

Admis le 13 août 1S13.

Le 24 avril 1825, obtient sa pension pour cause de mali i 21 mai 1839, remis sur la liste des pilotes en activité.

AMABLE LA VOIE

Admis le 14 septembre 181 3.

Le 4 août 182 1. suspendu pour douze mois jwur avoir échoué le brick RAMBLER sur les récifs de Beaumont. Le 2^ septembr»- 1.S21, condamné à ^ 10 j)our avoir piloté le vaisseau FRIXCICSS ROV'AL malgré sa suspension. I a 1 2 juillet 1822, condamné à ;{^ 20 pour avoir j)iloté le brick MARGHRV et le vaisseau STAR ixrndant sa su^iKjnsion. Le 23 juin is'25, condaimié à / > i)<>ur a\-ûir rtfusé de piloter le trans l)ort HMERALD

PRISQUE MLILILLLK (MLIA^LK ?)

Admis le 15 avril 1814. JEAN-BAPTISTE DUVAL

Admis le 3 juin 18 14. PIERRE LAMONTAGNE

Admis le 10 juin 1814.

Le 30 mai 1823. suspendu jusqu'au 31 août suivant échoué le brick HENDERSON sur l'île Blanche.

154

GEORGES SAINT-AMANT

Admis le 8 juillet 1814.

Condamné à l'amende, le 24 mai 1831, pour avoir négligé de pla- cer son luiméro sur les voiles de sa chaloupe.

ANTOINE LAPOINTE

Admis le 2 août 1 8 1 4 .

Le 2 juin 1826, suspendu pour douze mois pour avoir causé des dommages au vaisseau PRINCESS ROYAL dans 'in abordage avec le PKGGY. Noyé en septembre 1828.

PIERRE CURODEAU

Admis le 4 octobre 18 14.

Le 23 septembre 1856, cQudàmné à ^^ 10 jxDur avoir avoir amené la barque LADY OF THE LAKE en collision avec la goélette MA- RIE. Admis à .sa pension en 1842

FRANÇOIS MORENCY

Admis le 21 avril 1.S15.

Le 20 juin 181 7, condamné à ^ 3 pour avoir laissé le brick LOW- LAND LASS i)endant qu'il était sous .sa charge. Le 10 septembre 1822, condamné à l'amend pour avoir refusé de faire rapix)rt sur les vaisseaux pilotés par lui. Le 6 septembre 1825, condamné à l'amen- de pour avoir maltraité son apprenti. Le 23 juin 1726, condamné à £ 10 pour avoir négligé d'instruire son apprenti. Le 15 août 1^36. suspendu i)our douze mois pour avoir échoué la barque CECROPS.

CHARLES FORTIN

Admis le 30 juin 181 5

On lui enlève .sa BRANCHE le 19 octobre 1838.

JOSEPH GODIN

Admis le 26 mai 1815.

ANTOINE BOUCHER

Admis le 11 août 1815.

Mis à sa [xinsion le 7 novembre 1845.

ANTOINE LAPOINTE

Admis le 28 mai 18 16.

Suspendu pour douze mois, le 17 octobre 1834, |X)ur avoir échoué la barque RISINO SUN sur THe aux Grues.

-. 150

AUGUSTIN DOIRON

Admis le 2 juillet 1816.

I*c 26 septembre 1837. condamné ^ £ 2 pour uc i>a^ son apprenti avec lui à l)ord de la l)ar(|ue qu'il pilotait, l^.ii juin s'embarque i)our ])iloter un vaisseau à la mer. On en a plus eut» parler.

PIERRE PAGE jr

Admis le 31 ni.ii 1.S16.

FRANÇOIS MERCURE

Admis le 31 mai

FRANÇOIS HAMELIN

Admis le 31 mai 1.S16

PIERRE TOUSSAINT

Admis le 19 juillet 1816

I^ 7 février 1817, .susjxindu ju.squ'au 30 novembre suivant pour avoir lai.s.sé le vai.sseau LATONA qui était sous sa charge. Le 25 août 1S37, condamne ^ £ 2 jxDur être descendu en bas de l'endroit hxé, à la recherche de vaisseaux à piloter.

AMABLE PAQUET

Admis le 29 novembre 18 16.

Le 2 août 1833, condamné à l'amende jjour avoir négligé de faire rapport. Le 7 août 1835, condamné à l'amende pour avoir mis de cô- té, SOI» apprenti. Alexis Roy. Le 4 noveuibre iSV^ < ..tulininé à l'a- mende i)our avoir fait des menace à son apprenti.

THOMAS EVERELL

Admis le 2 mai 1S17.

AMBROISE LAFLEUR

Admis le 30 mai 18 17. ANTOINE BELLEISLE Admis le 23 .septembre 1S17. JOSEPH DESJARDINS Admis le 17 juin 18 17. CLEMENT CHASSE Admis le 17 octobre 181 7. Décédé dans l'hiver de 1S30-31.

.- 166

FRANÇOIS LECLERC

Admis le ii novembre 1817.

Le 23 août 1833, condamné à ^ 2 ' d'nmende ]>onr ne s'être ]^as rapporté au surintendant des pilotes JEAN LANGLOIS jr Adiiîis le 25 novembre 181 7. Péri dans l'automne de 1S35. GABRIEL LACHANCE

Admis le 19 février 18 18.

Le 29 novembre, suspendu justju'au ler juillet 1820 pour avoir

échoué le brick VIGILANT près du Brandy Pot. Le 23 mai 1S34,

condamné à l'amende pour avoir refusé de piloter le brick FRANCIS.

Péri en septembre i "^39 avec douze autres pilotes dans le naufrage de

a goélette SAINT-LAITRKNT,

JAMES-A. DICK

Admis le 26 mars 1818.

DAVID CHAREST

Admis le 10 juin iSiS.

Noyé le 28 mai 1829.

JACQUES FOURNIER

Admis le 19 juin 1818.

LOUIS BARIBAULT

Admis le 7 août 1818.

GERMAIN SOUCI

Admis le 15 décembre 181. s.

Le 9 novembre 1819, condamné à £ 10 d'amende et suspendu jus- qu'au ler septembre 1820 pour avoir échoué le brick HUNTER à deux milles en bas de l'église de Saint-Laurent de l'île d'Orléans. J^e 26 mai 1820, condamné à ^ 10 d'amende pour avoir piloté le KRII^ND- SHIP pendant sa suspension. Mis à sa pension le 14 août 1839.

ZACHARIE COTE

Admis le 4 mai 1819.

FRANÇOIS BACQUET

Admis le 4 mai 181

î " lOÛt 1838, condamne à l'amende jïour avoir ncgiigc de rap.

- ir>7

IM.rur le vaisseau de Sa Mjijtsté le MADAGASCAR cl le brick CA- ROUNK.

FRANÇOIS LACHANCL

Aihnis k' 14 mai 1S19

GUILLAUME LACHANCL

Admis le 22 juin 1819,

I.e 16 novembre 1819, condamne à ^ 5 tl'anicndc ponr avt;ir cclïonc le FRIHKDSBURV sur Im n. .int.- om-st (If l'îîi- .rOiU'.niM. Xi.VL. le

24 novembre 184J

HECTOR ROSS

Admi< le 21 sei)tembre 1S19.

Le 31 août 1821, condamné à l'amende puur a>w,. ..^^..^^ ..^ pla- cer son numéro sur les voiles de son embarcation. Noyé, en mai 1828,

AMBROISE PAQUET

Admis le 24 juin 1820.

JEAN BELLEISLE

Admis le 24 juin 1820.

FLAVIEN HAMELIN

Admis le 24 juin 1820.

JEAN-BAPTISTE DUSSAULT

Admis le 24 juin 1S20.

AMBROISE BELLECOUR

Admis le 24 juin 1820.

ARMAND CASEY

Admis le 24 juin 1820.

CHARLES RAYMOND

Admis le 21 juin 1820,

JOSEPH-ISAIE BOUDREAU

Ailiîîis le 4 août iS2().

PIERRE BONNEAU

Admis le 6 juin 1820.

Le ler octobre 1827. susixjikhi pour six moi^ jumi .i\.mi |i.i»c avec le MONTREAL troj) près de l'île Blanche. Décédé en janvier

... 158

LOUIS CANUEL

Admis le 25 juillet 1S20. JOSEPH ROYER Admis le 4 août 1820. Péri en 1839. FRANÇOIS PINEAU

Admis le 29 mai 1821.

FRANÇOIS LAPOINTE

Admis le 26 avril I822.

Le ler juillet 1825, suspendu jusqu'au 30 juin 1826. Le 26 juil- le 1825, condamné à l'amende pour avoir piloté pendatit <a <n^|UMi^i<>n.

FRANÇOIS DUMAS

En avril 18 18, il perd sa branche pour avoir perdu le brick FA- VORITE sur l'île aux Grues le 24 novembre 1817 Réinstallé le 30 avril 1822. Mis à sa pension le 8 novembre 1836.

JOSEPH DUMAS

Le 19 août 1817, il perd sa branche pour avoir perdu le iJARY, capitaine Morin, dans la Traverse. Réinstallé le 31 mai 1822. Le 17 octobre 18 17, condamné à l'amende pour avoir piloté le brick FAVO- RITE i)endant sa suspension. Le 28 juillet 1837, suspendu pendant douze mois pour avoir échoué le brick WILLIAM PUPPEN ])rès de la pointe de l'île d'Orléans.

PIERRE LAPOINTE

Admis le 7 septcml^re 1822.

Le 18 octobre 1S44, condamné à l'amende pour avoir échoué la barque CLAUDE.

NICOLAS FORTIN

Admis le 18 avril 1823. Décédé en avril 1836. LOUIS ASSELIN Admis le 18 avril 1823. FRANÇOIS CURODEAU

Admis le 2 mai 1823.

On lui enlève sa branche le 8 juin 1S21 jmur la |)erte du vaisseau LYNX à l'entrée du Sai^uenav. U- 13 mai 1821. Réinstallé le 2 mai 1823. Péri en 1839.

159

OUVIER BOUDREAU

Admis le 2 mai 1823. JOSEPH PAQUET Admis le 6 mai 1S23. JEAN GODBOUT Admis If 20 mai 1.S17.

Perd sa branche le 19 juin 1820 jx)ur avoir cause la |)erte du brick MINEVRAdans la Traverse. Réinstalle le 2 mai 1823 PIERRE LACHANCE Admis le 2 mai 1S23. Péri en 1839. CHARLES DION

Admis le 2 mai 1S23.

ANTOINE GOBEIL

Admis le 21 (x:tobre 1823.

FRANÇOIS PEPIN DU LACHANCE

Admis le 27 avril 1824.

PIERRE PAQUET

Admis le 30 avril 1824.

Le 8 novembre 1831, suspendu pour un tn a «.aii>- il- t i i».-iu- mi COMMKRCK, près de Mille- Vachas. 1^28 juillet 1837. susjîendu pour un an pour avoir échoué le brick RINGDOVK sur les récifs de l'île Rouge.

PIERRE FONTAINE

Admis le 4 mai 1824

Le 14 août 1829, condamné à l'amende pour avoir ccliouc XK. dans la Travcise.

JOSEPH GENEST

Admir le 11 mai 1824.

I^ 9 octobre 1835, condanii.^ .1 . .u i

que ONYX sur la côte de Beaumont.

CHARLES BROWN

Admis le 20 juillet 1824. ETIENNE VAILLANCOURT

Admis le 10 septembre 1824.

--- ICO

Le ler novembre 1^25, susi^endu pour six mois pour avoir échoué la barque THOMAS dans la rivière Saint -Charles Dccéflc à Québec le 29 octobre 18-^6.

JEAN FORTIN

Admis le 5 novembre 1824. Décédé en 1H36. FRANÇOI3 DUPUIS Admis le 15 avril 1S25. Péri en 1S39. LOUIS SERVANT Admis le 15 avril 1825. Péri en 1839. J.-S. D'AMOURS Admis le 19 avril 1B25. HONORE CHASSE

Admis le 22 avril 1825,

Le 4 juillet 1837, condamné k £ 2 d'amende pour infraction aux règlements. Le 8 novembre 1842, suspendu jusqu'au ler avril 1844 pour avoir échoué la barque SIR GEORGE PREVOST dans le port de Québec.

F.-G. AUDET DIT LAPOINTE

Admis le 25 avril 1825.

LOUIS THIVIERGE

Admis le 20 mai 1825.

Noyé en octobre 1827.

Z. BLANCHET

Admis le 20 mai 1825.

Noyé en juin 1832.

PAUL BRUNET

Admis le 24 mai 1825.

OLIVIER RAYMOND

Admis le 7 juin 1825.

ZEPHIRIN BOUDREAU

Adm'^ '•• - 'niii f >>J^

(A suivre)

BUI.I.KTIN

RECHERCHES HISTORIOIES

VOL. XXIV BEAICEVILLE--J11IN 1918 No t

LA FAMILLE DU GUE DE BOISBRIAND

MICHELSIDRAC DU GUE DE BOISBRIAND

Messire Mirhel-Sidrae Du Gué, sieur de Boisbriand, ('•tait fils de Pierre Du Gué, sieur de la Boulardière, et de Perinne de Clianibellé. Il était vers 1638 à Persevil, évê- dié de Nantes.

M. Du (lué (If Boisluiand ^vv\\\ d'abord dans le régi- ment de Montaigu, i)uis il entra dans le régiment de Cham- bellé qui était commandé par un des frères de sa mère.

Lorsque le roi décida d 'envoyer le régiment de Cari- gnan dans la Nouvelle-France, M. Du Gué de Boisbriand qui était caj)itaine dans le régiment de Ohambellé demanda à passer dans la colonie. Il entra dans le réiriT^^<^»'^ 'lo Tari- gnan avec sou grade de capitaine.

Le régiment de Carignan débarqua à Québec dans l'é- té de 1665.

Pendant Tété de 1666, M. Du Gué de Boisbriand était en garnison à Montréal avec sa compagnie.

En 1665, M. de Maisonneuve, gouverneur de Moiiurai,

162

j)artait pour la France, M. de Tracy, qui ne l'aimait pas, lui avait enlevé son goifvernement. En attendant l'arrivée (lu successeur de M. de Maisonneuve, le commandement à Montréal fut suc<*e8sivemont exercé ])ar le major Zadiarie l'ie Dupuy, le sieur de la Fredière, Pierre de Saint-Paul de la Mothe et M. Du Gué de Boisbriand. Celui-ci fut com- mandant à Montréal à partir du printemps de 3670 jusqu'à l'arrivée de M. Perrot, le nouveau gouverneur, en août 3670.

Dans s(m llintoirc de Ut colonie frauçaLt eu ( 'inmda, M. l'abbé Faillon explique que le Séminaire de Saint-Sul- pice, propriétaire de toute l'île de Montréal, avait concédé dès 1671 quatre fiefs pour protéger le centre et le bas de l'île de Montréal contre les incursions des Iroquois. il res- tait encore à fortifier la tête de l'île de Montréal en établis- sant des colons sur le bord des lacs Saint-Lcmis et des Deux-Montagnes par les Sauvages avaient coutume de descendre pour faire leurs hostilités.

T'est ])our cette raison que le 19 janviei* 1672 le Sémi- naire de Montréal concédait à M. Du Gué de Bois})riand un autre fief situé au bord du lact des Deux-Montagnes et s(» composant de deux cents arpents de terre.

M. Paillon ajoute :

'*Comme M. Du Gué témoignait heaucou]) de zèle ])oiir l'établissement du pays, et que même il avait déjà fait (cons- truire une maison au haut de l'île, M. DoUier (supérieur du Séminaire) pour le ré(*omi)enser, ajouta à ce fief toutes les îles et battures situées au-devant et d'autres encore/'

Cette concession ))rit le nom de fief de Boisbriand. Il n'appei-t ])as que M. Du Gué de Boisbriand se soit beau- coup occupé de coloniser sa (ioncession. Il y établit très peu

... 1. :

lipaiviiinu'Ht, la traite avec*, le» SauvajreH avait l»om iui pius<rattrait^(iue la ruiturodes torn

>('pt ans après ravoir reçu, le 20 juin U)79, M. Du < lue f iniishriaiKl vendait «'e fiet" à Cliarles LeMoyne <le Lon 'jnoiiii rt h Jac<jues LeBer, son heau-lrère. Il passa ensuite dernier, M. LeJJer de Senneville, qui lui donna <on nom de 8enneville qu'il a gardé jusqu'à nos jours.

L*île Sainte-Thérèse située dans le Saint-Laureni, près de Re]»entipiy, avait attiré l'attention de M.' Pi ' <le Boisbriand, prohaMenient à cause de la l)(»antérle sdi m- te. dp v'.i pioxiniité de la ville de Montréal et peut-être aus- les avantages qu'elle offrait pour la traite. Dès l*>H7, M. Du Gué de Boishriaud s'était fait donner la per- uii'-îsion ])ar M. Talon de faire travailler h des défrielie nients sur Tile Saint e-Tliérès(\

! c 29 oetobre 1672, l'inti-intain lal^n (••.tire. mm ,i M. . de Boisbriand, ''en considération des bons, utiles ( t louables sei-viees qu'il a rendus à Sa Majesté en diffé- rents i^mlroîts tant en l'ancienne qu'en la Nouvelle-Friince depuis qu'il y est ])assé ])ar ordre de Sa Majesté, et en vue de ( eux qu'il témoigne vouloir encore rendre ei-a])rès", l'î- le Sainte-Thérèse, avec les îles et les îlets adjacents. M. Du (fué de Boisbriand devait jouir de cette eoneessior* en Fief, seigneurie et justice, lui ses hoirs et ayant < : la char-

ge de îa foi et hommage au château Saint-Louis de Quélnv', duquel il devait relever aux droits et redevan< es accoutu mes, suivant la Coutume de la ])révôté et vicomte de Paris. J.e noviveati seigneur devait tenir et f aii*è teiâir feu c^ lieu sur sa seigneurie. Il avait aussi ordre de conserver les lx»is de ehéne proj^res à la construction des v;

164

céderait. Pareillement, il devait donner a\io au roi ou à la Coijjpaiinie des Indes Occidentales dei-' mir.cs, minières on minéraux, s'il s'en trouvait sur sa seigneurie (1).

Dans son célèbre voyage au lac Ontario en 1678, le gou- verneur de Frontenac se fit accompagner jjar un corps de troupes assez considérable et les plus braves officiers de la colonie. Le but de M. de Frontenac était d'en imposer aux Troquois. M. Du Gué de Boisbriand était de cette exj)édi- tion avec MM. de Saint-Ours, Morel de la Durantaye, Mar- gane de Lavaltrie, etc, etc.

L'auteur anonyme du Journal du voyage du comte de Frontenac au lac Ontario tenninait sa relation en écrivant qu'après Dieu M. de Frontenac devait le succès de son ex- l)édition à ses officiers qui tous avaient fait preuve de vi- gilance, d'activité, de zèle et de bravoure (2).

Le 12 mai 1678, Louis XTV ordonnait au gouverneur de Frontenac et à l'intendant Ducliesneau conjointement avec le Conseil Souverain, d'assembler les vingt princi- ])aux et plus anciens habitants du pays pour avoir leur avis sur le commerce de l 'eau-de-vie avec les Sauvages.

M. Du Gué de Boisbriand fut un des citoyens choisis ])our doimer cette consultation. Le choix du Roi était mal- licureux (!ar il était évident que le brave officier faisant lui-même la traite avec les Sauvages, ne pouvait donner mi avis désintéressé.

Le 26 octobre 1678, jour fixé pour la ivuiiioii. M. Du (hié de Boisbriand donnait l'opinion suivante :

**Que le dit conmierce de l'eau-de-vie est absohuneni nécessaire pour attirer les Sauvages dans les colonies fran

(1) Flèccf» et docunicntM rolntlfn A In teiiiirc Moljciioiirlnlc. i ^

(2) D'Callaichan. DfX'iiinentK relative to th© Htatory of tlio Stnto uf yc^-York, vol. IX. p. 114.

çaisi's et len oihihm'Ium kIv |H»riej* leurs pelletciriPH aux «tran- gers, ce qui uv jn'ut en iiucunc ïixi^ou pivjudicior à la con- version des (lits Sauvages, ni à raugnientation de la reli- gion. Au eontraiiH» cjue si cette permission n'est donnée, les Sauvages ])ouvant trouver île Teau-de-vie ailleurs, ils s'en iront aux Anglais et H(^llandais ijui, au lieu de leur donner connaissance de l'Kvangile, les obligeront de tomber dans riiérésie ils les laisseront dans leurs superstiticms et ne reviendront plus ave<î les Français, et qu'il a comiaissauce qu'il s'est retiré plus de 300 Iroquois qui étaient à la chasse au Long-Sault sur la rivière, à 30 lieues de Montréal, faute de leur avoir donné de Teau-de-vic, et rpîMls ont ]»ortc leurs }>elleteries aux étrangers" (3)

1a recensement de 1681 nous montre M. Du Gué de Boishriand établi sur son fief de 111e Sainte-Thérèse. On iui donne 43 ans. Sa fenune en a 34. Leurs enfants sort au nombre de sept : Jean, 13 ans; Marie, 11 ans; Jacques, 10 ans, Pierre, 8 ans; Jeanne, () ans; Joseph, 4 ans; Elisabeth, 1 an. M. Uu Gué de Boisbriand a trois domestiques : Jean

Deperteau, 51 ans, Nicolas Ragueueau, 33 ans; Marie

20 ans. Dans la maison, il y a quatre fusils et 4 pistolets. L'écurie contient Ki i)êtes à cornes. Le seigneur n'a que 40 arpents de terre en valeur. Tout ceci fait dire à M. Suite que M. Du Gué de Boisbriand ne vivait à l'île Sainte-Thé- rèse que pour le conmier<*e des ])elleteries. Nous sommes un jieu de son opinion. Etabli sur l'île Sainte-Thérèse depuis neuf ans, avec deux domestiques dans toute la vigueur de l'âge, il nous semble que s'il ne s'était oc<*upé (\\w de défri- chement et de culture, il ainait pu faire beaucx>up plus.

Le 24 septembre 1683, M. Du Gué de Boisbriand se fai*

( 3 ) Pierre Margry. MémoircH et dominent^.

166 - -

sait accorder une autre seigneurie sur la côte du nord :

''Les terres qui sont à eoniinencer finit la conces- sion (lu sieur Daulier des Landes (Terrehonne), dans la ri- vière Jésus, jusqu'à la rivière Du Chêne icellc comprise", soit quatre lieues et demie de front sur trois de profon- deur. C'est ce qu'on a appelé i)lus tard la seigneurie des Mille-Iles.

M. Du (ïué de 13()isl)riand avait-il réellement l'inten- tion de coloniser ce nouveau domaine ? Les apparences sont plutôt qu'il voulait continuer ce qu'il avait fait à l'île Sainte- Tliérèse et sur son fief de Boi^briand, c'est-à-dire la traite avec les Sauvages (4)

En 1683, lorsqu'il fut question d'enlever le gouverne- ment de Montréal à François-Marie Perrot, qui s'était am- diiit de si indigne façon, M. Du Gué de Boisbri^nd fut can- didat à cette charge importante. Mais M. de la Barre, gou- verneur de la Nouvelle-France, se prononça contre lui.

Dans sa lettre du 4 novembre 1683, à M. de Seignelay, il écrivait :

**0n m'infoniu* ({u'oii doit vous piojjoscr k- sit-ur Du (Tué comme gouverneur de Montréal, à la ])lace de M. Per- rot. Je suis obligé de vous informer qu'il est lourd de corps et d'esprit, et qu'il est incapable de l'activité nécessaire dans ce gouvernement; le sieur Dernier est. celui qui est le jilus capable de remplir la charge, si le sieur Provost, ma" .j(»r de cette ville, ne vous convient pas" (5).

MM. Bernier et Provost ])as ])lus que M. Du Gué de

(4> T^ «efRn««tP .. .'. Mm, ... . ...,....; .. ;,. .....is 1714 i»miî

non exécution <Ie«t is de In concession. Cinq Jouvh plus tard, le 5

mari» 1714, elle <''talt <• aux deux «endres (le M. Du Hw'- «le Holsbrland.

MM. Jean Petit vt CharU>n-<taHpnrd Piot de LanKloiserie.

<6) Arohlves du Canada, Corresppndunce générale. \

... ir.T

(Mîvoyc' (Ir Franco pour siiccrdcr h !*( rn.î

Diit xpinlitioii do M. i. iiu

<|Uois en 1G84, M. Du (hié de Boishriand avait un impor- tant oomniandeniont.

L'arniéo composée de douze cents honnues panni les- (juels étaient trois cent eincpiante guerriers siuivajîes avait v\v divisée en trois corps. I^e ])reniier, nominalement aux ordre?? de M. de la IJarre, était si)écialement confié b M. Kohineau de VillelK)u; le deuxième était eonunandé par M. d'Orvilliers; et le troisième i)ar M. Du Gué de Boishriand.

La cami)agne entreprise par M. dv la Barre fut à i)eu près nulle ])our le bien de la colonie. Klle se tennina même ])ar une ]>aix (pii était ])eu honorable pour le nom français. Mais la faute en retombe tout entière sur M. de la Barre. M. Du Gué de Boisbriand, M. Robineau de Villebon et M. d'Orvilliers diirent exécuter un plan de eami)ag:ne hâtive- ment i)ré])aré par M. de la Barre lui-même et ils s'en tirè- rent le mieux qu'ils juirent. Les historiens sont unanimes à mettre tout Finsuecès de la cam])ap:ne de 1684 sur les éi)au- les de M. de la Barre.

Le gouverneur de Denonville qui succéda à M. de la Barre dans le gouvernement de la Nouvelle- France, fut plus juste pour M. Du Gué de Boisbriand que son prédé-

IjL' 10 .>< |/ii iiii>i t îi/^w, ..v....ail au iiiiiii. . . i .

''Le sieur Du Gué, neveu de M. de Chambelh . * ; .* l)lus ancien cai)itaine. Il est fort honnête lumune et daiLs luie grande nécessité; il est capable encore de rendre de b<ms services, aussi bien que cinq ou six autres. Ce serait

... 168

une ^ande eharito que de les ])ouvoir aider*' (6)

Dans l'expédition de M. de Denonville (contre les Tson-

nontouans en 1687, M. Du Gué de i3(>ishrinîid ('Oîninnndnit

les milices de toute la colonie.

M. de Denonville fut très satisfait de ses services.

Dans sa lettre à M. de Seignelay du 25 août 1687, après

avoir fait l'éloge de ses princii)aux lieutenants, MM. de

Callières et Vaudreuil, il écrit :

'* J'ai eu l'honneur de vous iiiaiider par ma dernière lettre avant mon départ, que j'avais mis les anciens'offi- ciers de Carignan à la tête de nos habitants, et que j 'avais choisi les plus honnêtes gens de ces habitants pour en faire des capitaines. Je suis obligé de vous dire en leur faveur qu'il y en a d'une grande (listin(*tion (\\\c je souhaiterais fort que vous fissiez capitaines. Cela ferait du bien au pays pour l'émulation que cela donnerait en choisissant les plus lionnétes gens et cela leur aiderait à accommoder leurs sei- gneuries.

'M'ai donné la compagnie dont vous avez eu la bonté (le m 'envoyer la commission en blanc au sieur Du Gué, plus ancien de tous les capitaines de Carigiinn. Tl nvait le commandement de tous nos habitants" (7).

M. Du Gué de Boisbriand décéda à Montréal le 18 dé- ('(Mubre 1688.

Il avait é]K)Usé, à Montréal, le 7 novembie 1667, IVIarie Moyen, fille (ic Jean-l^aptiste Moyen et d'P^lisabeih \c

Kl., ^it , «(Li un ;iii ' "' ! •'. Iiir li.^T, j

(6) Archives (lu Canuda, CorreHpondanc> . . vol. 8.

(7) ArchIvPH (lu Canada, (!(iri«'MMon(lanCt' „■. U: : ulv, VOl. 9.

... ICî» .-

rîlo Sainte-Tlu'ivsi». rt fut inlnnmV dans IVjrlisc de la 1 V>into-auxTr('nihlos.

De leur iiiaria^i' rtaient nés lUMif enfants :

JKA.N SiDKAl i)l (ÎLE

N(' à Montréal le 2 novembre 1670.

En 1G8(>, son père obtenait pour lui un brevet de ea- ler dans la eonipajrnie de la marine de lioehefoi t

En 1()9G, il ])rit part à rexi)édition de M. d'iberville contre Terre-Neuve. Il était niême son principal lienic liant. 1/abbé Jean Beau<lonin, qui fit l'expédition de Ter- re-Neuve en (pialité d 'aumônier, dit de M. Un (îué <pril es- tait un très brave honmie" (8).

I/année suivante, en 1697, M. Du Gué eut encore l'oc- casion de se distinguer dans la célèbre exjiédition d d'Iberville à la baie d'Hudson. Celui-ci lui avait d^iin le connnandement de la liûte Le Profond.

Cette flûte, armée de vingt-six (*anons et montée par 120 hommes, ayant été séparée du Palmier et du Weap qui naviguaient de concert avec elle, se trouva en i)résence de trois navires anglais.Le combat s'engagea aussitôt. Le Profond dont les canons avaient moins de portée que ceux des navires anglais, fut bientôt criblé de iKmlets de tout ca- libre. Mais le brave Du Gué manoeuvrait si habilement cpie les navires ennemis ne purent ral)order ni l'obliger à se rendre. Le combat durait de])uis six heures, lorsque Du Gué ai>erçut le West et le Ptdniier qui faisaient force de voiles l)our le secourir. TiCs trois navires ne jugèrent pas à ]»ropos

(8) L'abbf .,v.^....^ ' .l«>irlii;i! .1. I< MM-.li! iim «If irnM'rvillf €*ll

.%cadie et à Terre-Neuve, p.

170

(le les attendre. Il était temps que le combat prenne fin car le Profiond était tout désemparé. Après avoir rae(*onmiodé son vaisseau tant bien que mal, Du Gué, de concert avec le Wesp et le Pnhuicr, se mit à la i)oursuite des vaisseaux an- relais, mais ceux-ci, dans l'intervalle, avaient rencontré le Pélican y commandé par M. d'Iberville lui-même, et avaient été mis hors de combat (9).

C'est probablement sa belle conduite dans cette cuni- j)agne de 1697 qui valut à M. Du (lue sa promotion au gra" (le de capitaine de brûlot.

Le fameux d'Iberville qui s'y connaissait en hommes employa ensuite M. Du Gué dans ses campagnos de la Louisiane. ].e nom de M. Du Gué est souvent mentionné dans les faits d'annes accomplis par d'Iberville dans ces régions.

Le 29 octobre 1706, Jean Sidrac Du Gué, qui s\ -ait c tabli en France, vendait le fief de l'île Sainte- Tliérèse, qui lui était échu ccmmie fils aine, à son beau-frère, Charles- Ci as] )ard Piot de Langloiserie, pour la sonune de 2000 li- vres (10).

Jean-Sidrac Du Gué décéda à Rochefort en mai 17 liî.

Il ne s'était pas marié.

MARIE-THERESE DU GUE DE DOTSDRTAND

Née à Montréal le 6 janvier 167 1 .

Mariée à Sorel, le 15 août 1691, à Chs-Gaspard Piot de Langloiserie, capitaine dans les troupes du détachement de la marine, fils de Martin Piot de Langloiserie çt iV^- •n» P<'tit, de Hanion, évéché de Chartres.

M. de Langloiserie parcourut une belle carrière au ( a nada. Successivement major de Montréal (1693), major de

(9) Charlevolx. Hlntolrc «le In Nouvelle-Frumv. vol il. !> 106.

(10) Acte devant Genaple. notaire à Qu6bec, 29 octobre 1706.

171 --

QuélHN- ( 1699), et lieutenant <lo Roi h QiirlK»<- (17()3), il d('*- iMix dans cette dernière ville le 21 février 1715 et fut inlni- \nv dans l'église ])aroissiale (11).

Sa veuve déerda vinj?t-neuf ans plus tard à Montréal lelTj.iilet 1744.

Du mariage de ('harles-({as])ar<l l*iot dr i.aiigi< ,^t , .. ot d(» Marie-Thérèse du Gué de Boisbriand étaient nés :

lo Marie-Charlotte Piot de Langlois(»rie née à Mon- tréal, le 11 mai 1691. Mariée, à le.

T: l*i(M*re Ruette d'Auteuil delà Malotière, liis dr iMajiroi. Madeleine- Fortuné Ruette (TAuteuil, ancien pro<'ureur- général du Conseil Souverain, et de Marie- Anne Ju<*iiereau (12).

2o Marie-Charlotte Piot de Langloiserie née à Sorel le ^^0 août 1692. Décédée au même endroit le 8 février 1693.

3o Marie-Thérèse Piot de Langloiserie née à Montréal le 16 J.-nivici* 1694. D«'''«''1«'m' ;ni îiiT^mc rn«|i'-.it li.'^^iuin 1699.

4o Louis-Hector Piot de Langloiserie à Montréal le 3 avril 1695. Le 17 juin 1726, la législature de New- York ado])tait un acte ])our lui accorder le piivilège exclusif de la 1)C'-]n' ;niv îii;ir<niiiiis lu'nd.Mut dix ans. îl vivait encore en 1778.

■)o Charlotte- Angélique Piot de Langloiserie née à Montréal le 2 août 1696. Soeur Sainte-Rosalie de la Congré- iration Notre-Dame. Décédée h Montréal le 2 mai 1744.

6o Louis Piot de Langloiserie à Montréal le 7 .sep- tembre 1697. Le 19 mai 1722, le roi accordait un brevet

(11) Sur Charî'--' UingloUierle on peut consulter la

Revue Canadienne. i 8.

(12) Sur leur nce voir notre Famille Jm-herean DwIm'Mui-. p. 98.

.-. 172

d'enseigne à la Louisiane au sieur de Sainte-Thérèse de Langloiserie. Ce doit être Louis Piot de Langloiseiie. Dans ce cas, il aurait fait sa carrière en Louisiane.

7o Ja(*ques Piot de Langloiserie à Varennes le 20 décembre 1698.

8o Suzanne Piot de liaiigloiseru' née a xMouUval le 2\ juin 1700. Mariée à Montréal, le 25 octobre 1730, à Louis- Jean- Baptiste Céloron de Blain ville, officier dans les trou- l)es du détaclienient de la marine, fils de Jean-Baptiste Cé- loron de Blainville et de Hélène Picoté de Bellestre. M. Ce* loron de Blainville fut tué au service de son pays dans une sortie faite contre le fort Cuniberlaud dans Tété de 1756 (13).

9o Marie-Marguerite Piot de Langloiserie née à Va- rennes le 11 février 1702. Soeur Sainte-Hypolite de la Con- ,i::régation Notre-Dame. Déc*édée à Montréal le 12 février 1781.

lOo Louis Piot de Langloiserie née à Varennes le 7 janvier 1705. Décédée au même endroit le 25 janvier 1705.

llo Rosalie Piot de Langloiserie née à Varennes le 28 octobre 1706. Décédée au même endroit le 30 janvier 1707.

III

JACQUES GLK

à Montréal le 17 janvier 1673. "^

Le 1er mai's 1688, il enti'ait dans les tr()U|)es du déta- chement de la marine avec le grade (Tenseioiie. ( 'e ura<le l'ut confirmé par le roi le 16 mars 1691.

En 1692, il était pronm lieutenant réfoitué. Il fut con-

cis) Sur leur descendance voir notrr Famille (*clorc>ii de BiMliivIile.

17:<

I u II M- ii,iii> rr iMMi\ r.ni ;^riMM' par nrcvit (lu rui fil (iate du h^rniars 1()93.

Jaequos Du Gué décoda à Qiiéhe<' le 14 déc(»mhrc 1702, et fut inhumé dans l'éplise paroissiale (14).

Kn 1()92, le jîïmverneui* de Frontenac avait demandé |()iu- Jac(|ues Du Gué une ]>lace de pirde-marine. **Je voiw demande, é<*rivait-il au ministre le 10 octobre 1()92, princi- palement des places de fj:arde-marine, jmur le sieur de Saint-Ours, lieutenant réformé, le sieur Du Gué, aussi lieu- tenant réformé, et les sieurs de la Pérade et Beilhier. Ils sont tous jolis prarçims, et fils d'anciens capitaines" (15).

14 L'acte de sénulture ne donne ima les noms de ses jiAre et mère et le dit i\p<» d'environ 35 ans. mais il est évident qu'il n'agit de Jacquen Du Oué. Archives du Canada. Correspondance générale.

(A Suivre)

MURAT DE LA BOSSE

Il fut fait garde-marine à Brest le 25 octobre 1683. Promu lieutenant réformé le 17 mars 1687. il passa immédiatement dins la Nouvelle-France.

M. Murât de la Bosse fut tué par les Iroquois le 22 septembre 1690.

Il était parti ce jour-là avec le chevalier de la Motte, capitaine réformé, et un détachement de soldats pour donner la chasse aux Iroquois qui s'étaient montrés à Saint-François, sur le lac Saint-Pierre. La première charge mit les Iroquois en déroute, mais ils revinrent plus nombreux et firent à leur tour plier les Français. Du détachement de trente-quatre hommes commandé par M. de la Motte, il ne s'en sauva que la moitié. MM. de la Motte et Murât de la Bosse furent au nombre des morts ( 1 ) .

(1) C<>llccti«Mi (le ninniiMYli-

LA "SERIE CRAMOISY" DE J. ÛILMARY SHÉA

Les l)il)li()philcs canadiens ou anlu^R■;lnl^ ^ ;i] i irlicMit les rarissimes petits volumes de la "Série Cramoisy" de John-Dawson-Gilmary Shea. Xdus donnons ici Igt liste des volumes de la "Série Cramoisy" avec des renseignements bibliographiques qui intéresseront peut-être les amateurs d'ouvrages canadiens.

John-Dawson-Gilmary Shea, à New -York le J- ji'il let 1824, étudia toute sa vie l'histoire des premières missions catholiques aux Etats-Unis et au Canada. A Tâge d*t quator- ze ans, il publiait dans le "Young People's Catholic Magazi- ne" une étude sur le cardinal Alberny qui fut renuirciuée par M<!:r. Hughes, archevêque de New-York,

Admis au barreau en 1846, M. Shea préftiM l'étude de l'histoire aux luttes du palais. Son premier ouvra ^::c hist(»ri- que, "Discovery and exploration of the Mississipi Valley", fut publié en 1852.

De cette année à sa mort, arrivée le jj ié\iit*r iSoj, M. Shea a publié quelques douzaines de v( dûmes et de brochu- res sur l'histoire ancienne des Etats-Uni» et du C.iii Ui, les langues sauvages, etc., etc.

En 1857, le docteur Shea commença U publicatî(»n de sa Série Cramoisy. Ces petits volumes contiennent des anciens manuscrits relatifs pour la plupart aux n lissions des Tésiii- tes.

Les volumes en questions sont in. primée dai. le carac- tère, avec les mêmes lettres capitales, ornements, etc., etc., dont se servait l'imprimeur parisien Sébastien Cnimoisy pour publier les "Relations des Jésuites". De le nom de "Série Cramoisy". Presque tous tirés à 100 exemplaires, ils ne lurent j as mis dans le commerce. M. Shea les offrait aux amateurs d'histoire des Etats-Unis, du Canada et d'Europe. Les petits volumes de la"Série Cranicisy'*, si>nt aujoii.ri'hui cxtrè^iiement rares et les amateurs U'^ rechevcbe'il mit une ardeur peu souvent récompensée.

înnnt la "Série Crarooity".

ivclation de ce qui s'est passe dans la mission de rininia ^ liK c Conception, au Pays des Illinois, depuis le Mois de Mars 1693. jusqu'en Février 1694. Par le R. Père Jac(|ues (iravier, de la Conipajj^nie de Jéfus. A Manate. De la Preffe Cramoisy de Jean-Marie vShëa. M. DCCC. LVIl. (i )

Relation de ce (jui s'est passé de plus remarquable dans la MifFion Alnaquife de Sainct Joseph de Sillery, et dans 1 Itahlissement de la Nouuelle Miffion de Sainct François cU Sales, de l'année 1684. Par le R. P. Jacques Bigot, de la Compagnie de Jéfus. A Manate: De la Preffe Cramoisv de Jean-Marie Shea. M. D. CCC LVII. (2)

Relation de ce qvi s'cft paffé de plus remarqvablL ^

la mission abnaquise de Sainct Joseph de Sillery et de Sainct François de Sales, l'année 1685, Par le R. Père Jacque Hi<rot. de la Compagnie de Jefus. A Manate: De la PrrtTi. Pi '.nw>î- sy de Jean-Marie Shea. M. D. CCC. LVIII. (3 ).

Relation de ce qvi s'est passé de pivs remarquable dans la Mission des Abnaquis à TAcadie l'année 1701. Par le Père \'incent Bigot, de la Compagnie de Jésus. A Manr»te: De la Preffe Cramoisy de Jean-Marie She.

Relation du voyage entrepris par feu M. Robert Cave lier Sieur de la Salle, pour couvrir dans le golfe du Mexi- que Tembouchure du Fleuve de Miffifipy. Par son frère M. Caveliçr, Prêtre de St-Sulpice. l'un des compagnons de ce vovage. A Manate : De la Presse Cramoisv de Jean-Marie Shea.M.DCCC TAITT ( ')

(1 > 65 pp. in-8. A la tin e^t imprimé: "Achevé d'imprimer à AJbany. N. Y . par J. Munfell. ce 31 d'Aouft. 1857."

(2) 61 pp. In-8. A la fin eal imprimé : "Achevé d'Imprimer (d'aprén lo Manufcrit orignal dr. ColléRe Ste-Marie) par J. Munfell. à Albany. c? 18 m»v. 1857."

rS) 21 pp. in-8. A la fin est imprimé : "Achevé d'imprimer (d*aprè« le Ma- nufcrit original du Collège Ste-Marie) par J. Munfell. à Albany. '• i^ K.vri. r 1858."

(4> 34 pp. In-8. A la fin ♦- imprfni/^: "Achevé d'Imprimer : fell. à Albany. ce 17 Ma» l'original confervé & la Mai

fesse de Paria."

(5) 54 pp. in-8. A la fin e«»i imprimé : "Achevé d'iroprim< Albany. ce 15 Juin. 1858."

176

La vie du R. P. Pierre Joseph Marie Chaumonot, de la Compagnie de Jésus. Miffionnaire dans la Nouvelle-France, écrite par lui-même par ordre de fon Supérieur l'an lôbr. Nouvelle- York, Isle de Manate, a la Preffe Cramoify de Jean Marie Shea. M. DCCC. LVIII (6).

Suite de la vie du R. P. Pierre Joseph Marie Chaunu>- iiot, de la Compagnie de Jésus. Par un Père de la même Compagnie avec la manière d'oraison du vénérable Père é- crite par lui-même. Nouvelle York, Isle de Manate, A la Presse Cramoisy de Jean-Marie Shea. MDCCC. LMII. (7)

Copie d'vne lettre escrite par Le Père Jacques Bigot (ic la Compagnie de Jésus, l'an 168'. Pour accompagner un collier de pource-laine envoiée par les Ahnaquis de la Mif- fion de Sainct François de Sales dans la Nouvelle France au tombeau de leur Sainct Patron à Annecv. Manate. De la Preffe Cramoifv de Jean-Marie Shea. M'. DCCC. LVUL

(8)

„Relation du voyage Des premières Urfulines à la Nou- velle-Orléans et de leur établissement en cette ville. Par la Rev. Mère St. Augustin de Tranchepain, Supérieure. Avec les lettres circulaires de quelques unes de fes Soeurs, et de la dite Mère, Nouvelle York. Isle de Manate. De la Preffe Cramoisy de Jean-Marie Shea. M. DCCC. LIX (9)

Registres des baptêmes et sépultures qui se sont faits au fort Du(|uesne pendant les années 1753, 1754, 1755 ^^ 1756. Nouvelle York, Isle de Manate, De la Preffe de Jean- Marie Shea. M. DCCC. LIX (10).

Journal de la guerre du Micissipi)i contre les Chicdchâ > en 1739 et finie en 1740, le ler d'Avril. Par un officier de l'Armée de M. de Nouaille. Nouvelle- York, Isle de Manate,

(6) 108 pp. ln-8. A la fin est imprimé : "Achevé d'Imprimer par J. Munfell A Albany. ce 28 Sept, isr.s."

(7) 66 pp. In-v

(8) 8 pp. ln-8. s ^t .M m : "Achevé d'imprimer k New- York, Isfe de Mannte, ce 21 avril, lM*s. d'uprèH l'original confervé dans les archives du Monaf- tère de la Vlfitation à Annecy."

(9) 62 pp. in-8. A la fin oHt imprimé : "Achevé d'imprimer d'après la Cro- nlque du Monafti^re par .1. MunHell, A Albany. ce 4 Janvier. 1859."

(10) 51 pp. ln-8. A la fin esi imprimé : "Achevé d'imprimer après rorijcinal au Oreffi* de Montréal, ]mr .1. M\infell, ce 14 mars, tS59, à Albany."

-177-

De la Presse Cramoisy de Jean-Marie Sht rXXC.

IJX (II). Tiré «i loo exemplaires

Relation ou journal du voyaj^c du K. i\ Jaccit-s < iiavicr. de la Guiipairiiie de Jé»us, en 1700 depuis le pays des Illi- nois jufcju'à l'embouchure du Miffifpi. Nouvelle-York. Islc de Manate, De la Preffe Cramoifv de Jea- " ' <]u-\. DCCC. MX. (i^) Tiré à 100 exemplaires.

Relations Diverses sur la Bataille du Mnlanpfueulé. Ga- .irno le ») juillet. 1753, V^^ ^^"^ l^^ançois ffuis M. de Heaiijeu. Commandant du Fort du Quefne fur les Anglois fous M. Braddock, Général en Chef des troupes Anj^Ioifes. Recueil- lies par Jean Marie Shea Xouvelle S'ork. De la Prese Cia- moisy. MDCCCLX. Tiré «^ 100 exemplaires. (13)

Relation de ce (|ui s'est passé de plus remarquable aux Missions des Pères de la Compagnie de Jésus en h N'Uin el- le France les années 1673 à 1679. Par le R. P. CI'iMde Da blon Recteur du Collèf^e à Québec, Supérieur des Miifi. 'n> de la Compagnie de Jésus en la Nouvelle-France. Qu( A la Preffe Cramoify. M. DCCC. LX. Avec penni^ !.. droit de traduction eft refervé. (14)

Relation de ce qui s'est passé de plus remarquable . \ .Missiows des Pères de la Compagnie de Jésus en la Nouvel- le-France les années 1672 et 1673 Par le R. P. Claude Da- blon, Recteur du Collège de Québec et Supérieur des Mif- fions de la Compagnie de Jésus en la Nouvelle- l'Vance. A la Nouvelle- York De la Preffe Cramoify de T.- .n .ri.- Shea. MDCCC. LXI. Avec permission. (15)

Relation de la mission du Missisipi du Séminaire clt- Québec en 1700. Par 'VT'^t ^^** \^..^^t\ir^^^■ ^î«. <^t.r-.^n,,. ,1

(11) 92 pp. in-J». A lu lin <-s\ iiDitririK- .\»in'v»' u iiiiitrir;i<'i ii .AU'.in-. . .\ .

Y. par J. Munfell. ce IS Juillet. 18.59."

(12) 68 pp. in-8. A la fin est imprimé : "Achevé d'imprimer |>ar J. Munfdl. à Albany. d'aprè« l'original, reftant à la n\al«on Profeffe de Paris, <* 31 anuft. 18.59."

(13» 51 pp. in-8. A la fin on lit : "Achevé d'imprimer le 9 Juillet. 18C0. par Robert Craighead. à New- York."

(14) XIII X 219 pp. in-8. A la fin e«t impHmé : "Achevé d'imprimer à Aîha- ny. ce 22 Juillet. 1860. par J. Munfell."

«15) V X 219 pp. in-8. A la fin est Imprin hevé d'imprimer A An»a-

ny. ce 6 Février. 1861. par J. Munfell."

178

Thaumur de La Source. Nouvelle-York: A la Presse Cra- moisy de Jean-Marie Shea. MDCCCLXI. Tiré à loo exem- plaires. (i6)

Xovuin Belgiuin, description de Nieiuv Ncthcrland et Xolice sur René Goupil. Par le R. P. Tsaac Jogaes, de la Compagnie de Jésus. A New-York, dans l'Ancien Niew Nctherland, Presse Cramoisy, de J. M. Shea. 1862. (17)

Extrait de la Relation des Avantures et voyage de Mathieu Sagean. Nouvelle-York: A la Preffe Cramoify de J. M. Shea 1863. (18)

Radices Verborum Iroquoeorum Auctore R. P. Jacobo liruyas Societatis Jesu Neo-Eboraci: Tv])is J. M. Shea. 1863. (la)

Relation de la Captivité parmi les Onneiouts en 1690- 1. Par le R. P. Pierre Milet de la Compagnie de Jéfus. Nou- velle-York: Preffe Cramoify de Jean-Marie Shea. M. DC- CC. LXIV.. (19)

Grammaire de la langue mikmaque, par M. l'abbé Maillard, rédigée et mise en ordre par Joseph M. Bellen- ger, Ptre. Nouvelle-York Presse Cramoisy de Jean-Marie Shea. 1864. loi pp. in-8.

Relation de la Miffion Abnaquife de St. François de Sales Tannée 1702. Par le Père Jacques Bigot, De la Com- pagnie de Jéfus. Nouvelle-York : Presse Cramoisy de Jean- Marie Shea. M. DCCC. LXV. (20)

(16) 66 pp. ln-8. A la fin -n In : A. li v. aimprimer 1-

(17) 44 pp. ln-8.

(18) 82 pp. in-8. (la) 123 pp. in-8. (10) 66 pp. ln-8. (20) 26 pp. ln-8.

... 179

Relation des Affaires du Canad.i lettres des Pèreâ de la Compagnie de Jétus depuis iuf(|u'cn 170J. Nouvelle-York: De la preffe CrariKn' Marie Shea. MDCCCLXV. (21)

Lettre du Père Jacques Gravier, de la Compa^ni' jéf.is, le^23 Février 1708» sur les Affaires de la Lduisi Nouvelle- York: de la preffe Cramoify de Jean-Marie Shea. MDCCCLXW (22)

Recueil de pièces sur I.i ,v^-< ........ v....i ... .,- .vclU

l*>ance et la Nouvellc-Anj^cleterre, es années 1648 et suivan- tes. Nouvelle-York: De la Preffe Cramoify de lean-Marie Shea. M. DCCC. LXVI. (23)

Epistohi Rev. P. Gahrielis Drcuillcltes, ^()Clelalls jesu Presbyteri. ad Doniinuni lliustrissimuni, Dominum Joan- nem Win trop, Scutarium. Neo-Plhoraci in insula Manhat- tan: Typis Cranioisianis Joannis-Mariae Shea. M. DCCC. LXIX.'(24)

Copie de trois lettres escrittes os années i')J5. ei loju. Par le P. Charles Lallement Sui)érieur des Missions de la Compagnie de Jesvs en la Novvelle France. A Albanie De l'Imprimerie de J. Munsell M. DCCC. LXX. (25)

La vie de la B. Catherine Tegakouita dite à présent La Saincte Sauvagesse Par le R. P. Claude Chauchetière prê- tre missionnaire de la Compagnie de Jesvs. "Manate De la Presse Cranioisy de Jean-Marie Shea. MDCCCLXXXVIL (26)

P. (.

(21 )

73 pp. in-8.

(22)

18 pp. in-8.

«23»

62 pp. In-h.

(24)

13 pp. in-8.

(25)

14 pp. in-8.

(26)

179 pp. in-8.

180

Des loteries à Montréal en 1701

§

Dans le numéro du ''Bulletin" de juin 1917, p. 190. j'ai cité un document (jui nous a])prenait (|ue Gédéon de Cata- log-ne avait vendu, au mois de juin 1701, des billets de "sa" loterie au marchand Charles Alavoine.

Voici, maintenant, une nouvelle pièce judiciaire de la même année qui mentionne une autre loterie.

Le 8 août 1701, vers les 9 heures du soir, diverses pcr sonnes se trouvaient dans la maison de Jacques Passard, sieur de la Bretonnière, rue Saint-Paul, l'on disposait des billets d'une loterie faite par le sieur de Rigoville, en- seigne d'une compagnie du détachement de la marine. ( i )

A un certain moment, un sieur de Saint-Lambert, «r ficier, remontra au sieur de Rigoville qu'il ne s'y prenait pas de la bonne manière !

Jean Harnal de Coeurballe, '*maistre d'hostel de mon- seigneur rintendant" Bochart de Champigny, qui était pré- sent, fit une observation semblable mais il critiqua sans dou- te, par la même occasion, le sieur de Saint-Lambert, puis- que ceiui-ci se fâcha et accabla le ''maistre d'hostel" d'in- vectives, le traitant de ''sot, de Jean ! et de bougre.,? lui promettant, en outre, une vingtaine de coups de bâtoii ' ! t monsieur de Saint-Lambert voulut joindre le geste à la pa- role, ce que les spectateurs ne purent tolérer. Alors le sieur de Saint-Lambert sortit.

De Coeurballe, peu après, s'en fut cHez le sieur Roc-

(1) Le greffier du tribunal écrit "RIffoviUe". mais il s'Afrit évidemment <lo Nicolaii-BIaiBe de» BerRère» de RigoviUe qui était enseigne à cette époque. Voir P.-G. Roy, "La famille deH Herg^reH de RlKovllle". p. lî^et sulv.

- 1^1

hcrt de la .M(»rantlii i c 11 revenait de chez ce dernier lors- qu'il reçut, sur la niu|ue, un coup formidable.

C^'ctait M. de Saint-Lanihert c|ui ac(iuittait sa pninies- >c I La tâche ctait-elle dangereuse pour un seul homme ? Apparemment, car des fils de seigneurs se mirent de la par- lie et messieurs de la Gauchetière. de Belestre. de Kepenti- gny et de Saint-Ours aidèrent M. de Saint-Lambert à ba toimcr le malheureux "maistre d'hostel" '

De bonnes âmes s'()])p(>sèrent â ce (|..v i "u iu.i>>.n. i .ii trop de Coe irballe, puis la victime de la belle jeunesse ofli- cière fut reconduite chez l'intendant en piteux état.

Inutile de suivre cette affaire plus loin. Il suffit de constater que des particuliers faisaient des loteries' au Ci nada, sous le régime frant^ais et qu'à ces réunion^ ' joueurs s'amusaient parfois, énormément.

Ce goût de nos pères pour la loterie est parvenu jusqu'à nous et il y avait au dix-neuvième siècle un si grand nom- bre de rafles que les autorités durent les défendre.

E. Z. Massicotte

QUESTIONS

Qui peut me donner des renseignements sur M. de la Plante ou La Plante, of ncier des troupes du détachement de la marine, qui, un peu après 1 700, fut cas:é de sa commission d'enseigne pour avoir fait un mariage au-dessous de sa condition et sans la permission des autorités de la colonie ?

O. B. L.

N*y a-t-il pas eu un coureur des bois c:\nadien-francais du nom de Jean Couture, qui, sous le régime français, s'est distingué dans l'Ouest des Etatî-Unis. Ce Couture, paraît-il. fonda même un étahlisjrmrnl assez impor- tant sur les bords du Mississipi.

CANADO

..- 182

Notice *^ur M. Jean Ménage, premier curé de Deschambault

Dès ma plus tendre jeunesse j'entendis souvent pro- noncer le nom de Ménage avec beaucoup de respect et d'af- fection, pourtant il y avait près de trente ans que ce saint homme était mort : mais la mémoire de ses vertus était en- core fraîche à l'esprit dq ceux de mes ancêtres qui l'avait connu. C'est d'eux que je tiens le peu que j'en sais. La plu- part d'entre eux l'ont rejoint au tombeau et en attendant mon tour quelques personnes me sauront peut-être gré du souvenir encore sensible que je leur rappellerai et que je transmets à mes neveux.

Mr Ménage fat un exemple assez rare de longévité. Arrivé prêtre en Canada le quatre de juin 1707, il y exerça le saint ministère soixante ans et mourût presque centenai- re en 1773 à Deschambault dont il était curé, aussi de qua- tre cents prêtres qi.i arrivèrent ou furent ordonnés dans la colonie durant ces soixante-six années près des trois quarts moururent avant lui. Il était âgé de quatre vingt ans lors du siège de 1759. Quel spectacle de le voir en ces temps de terreurs ! Pintouré des vieillards, des femmes et des en- fants. Il célébrait les saints mystères lorscju'un boulet lan- cé d'une frégate anglaise qui remontait le fleuve perce l'é- glise entre le mur et le toit, (ses traces paraissent encore) et jette une telle épouvante dans tout le troupeau qu*il mé- connut la voix rassurante de son saint pasteur, la fuite de- vint générale du côté de la forêt, et le vénérable prêtre fut forcé de le suivre péniblement chargé d'ufie partie des va- ses sacrés.

aiifinii a «^iKiianu- .ir;n.-]itN du lieiisf, cicn i » une marôcaf^cuse <iin dcfcndait Tahorrl fl'îin r*»*»

très élevé d'ou Ton pouvait observer les dcni; ' N. C'est de (|u'ils eurent la doulc r de voir ils leurs maisons, en brûler phisirur;. tîicr l(Mirs ))( ours meubles, et porter lem ic iciuplc saint dont ils enlevèrent U- rcslo Ut.s v. us

(ju'ils jetèrent dans des broussailles à vin^t arpei ., là... Pendant ces scènes désolantes le saint vieillard priait, ex- ortait. relevait le courage abattu de ses o 'aii' ne nian(|ua pas un jour de dire la messe.

Lorsque la guerre fut finie un habitant respectable trouva les vases sacrés sur sa terre, et en avertit M. Ména- ge qui vint à pied les (|uérir, et partit en disant n.en disons mot n'en disons mot, tout en craignant de signaler aucun outrage de la part du militaire, soas Tabsolutisme du géné- lal Murry, et dans le temps que la persécution écrasait les cniholi(|ues en Angleterre. C'est dès lors que commença îe système d*infériorité |)olitique des Canadiens (|ui jeta des racines si profondes (|ue l'acte de 1791 n'a pu les extirper. M. Ménage était charitable et rempli de l'esprit de con- solation, et s'il arrivait une affliction à quelqu'un dans sr» famille ou dans ses biens, il s'y rendait de lui-même, et rv tablissait aussitôt le calme et la vertu dans les coeurs les plus mortellement aigris. Quoicpie ordinairement d'une hi> meur égale, il s'armait quelquefois d'une grande sévéritc lorsque la gloire Dieu et l'honneur la religion connnendaient, et Ton rapporte comme suite des élans pr4i phétiques de cette sainte colère, des effets dont la cause n'est peut-être pas entièrement surnaturelle. Du reste il était entièrement humble, frugal et laborieux, et Tagriciil- )ccupait ses loisirs. La terre de l'église de Descha:ii- ijeault nous montre encore les traces de ses fatigues. L'nc

(ri-»nr1«' nriftw fin ximmiit «in'il i»l;itlt;i <'t n«* Ii»in>n<»»: cItm- .-^

... 184

(le cailltjux qivil amassa de ses propres mains pour rendre cette terre profitable rappellent souvent son nom chéri. Ce n'est pas qu'il fut sans ^oût pour les lettres et les beaux arts, il composa de bonnes musiques dont on w quelques frngments, et son habitude de s'enfermer seul en un appar- tement voisin de la pièce s'exécutait ses compositions, prouve qu'il n'c'tait pas étranger à la délicatesse de la nuisi- que.

Mais M. Ménage ne pouvait alors s'occuper aussi noble ment (pie Ta fait depuis un grand nombre d'années, M. le curé actuel de Deschambault, dont le dévouement cons- tant à l'éducation de la jeunesse de sa paroisse compte de sept ou huit prêtres et plusieurs autres membres utiles et et marquant de la société, qu'il a arraché à l'indifférence qui régnait encore, il y a vingt ou trente ans, parmi nos bons Canadiens de la campagne.

Aux temps guerriers de M. Ménage l'éducation de la jeunesse était presque militaire, et l'on voit encore auprès de l'Eglise, un pin tout criblé des balles que mes aveux et leurs compatriotes faisaient tirer à leurs enfants pour les accoutumer à assurer la direction de leur feu.

Un peu plus loin des restes de redoutes indiquent un de ces théâtres terribles et communs avant 1763.

Ce sont des lieux pleins de souvenirs guerriers; mais nos sentiments se portent à une comtemplation bien plus sublime, aussit(")t qu'on entend les noms vénérés de ceux qui ont desservi Deschambault plus de cent ans à r K i et qui l'auront desservi près d'un siècle et demi si Dieu con- tinue au dernier autant de jours et de santé qu'il en donna ;:n premier, Utinam uti(|ue.

J. O. A. B. (i)

( 1 ) Cette notice écrite vers le commencement du nlècle dernlor est inédite. croyonM-nou8.

185 ..

Liste des Pilotes nommés par la Maison de la Trinité de Québec, 1805 1846

Liste drssée d'après les dossiers des Pilotes

(Suite)

DAVID BOUILLE

Admis le 7 juin 1825.

ALEXIS PELLETIER

Admis le 20 mai 1^2^^-

Le 1 1 septembre 1838, condamné à l'amende |x)ur infraction aux règlements. Le 29 août 1843, condamne à l'amende |x>ur avoir quitté le vaisseau HERO pendant qu'il était sous sa charge.

J. LAVALLIERE ALIAS LAVERDIERE

Admis le 24 juin 1825.

Nové le 9 octobre 1834.

CHRISTOPHE CHOUINARD

Admis le 28 juin 1.S25.

N. PARADIS

Admis le 15 juillet 1825.

Le 17 juillet 1835, suspendu jusqu'au i<r avril 1837 pour avoir choué et perdu le MAJESTIC sur l'île Blanche.

REGULE BANVILLE

Admis le 15 juillet 1825.

Le 17 octobre 1837, suspendu pour douze mois |x>ur avoir échoué

un vaisseau.

ANTOINE FROZIER

Admis le 30 août 1825

Le 12 juillet 1839, condamne à l'amende pour avt>ir échoué un vaisseau dans la Traverse. Le 30 novembre 1843, .«us] trdn pour avoir échoué la barque WILD IRISH GIRL sur IMle Rouge

^ 186 -^

E. PETITGREW

Admis le 23 septembre 1825.

Le II juin 1841, condamné à l'amende ix)ur infraction aux règle- ments. Le 13 octobre 1S43 condamné ])o»ir la même faute. HONORE JACQUES

Admis le 2 décembre 1825.

Nové en juillet 1833.

MÂLCOLM SMITH

Admis le 2 décembre 1825.

Le 24 mai 1827, suspendu fxDur douze mois pour avoir jeté le brick ROB ROY à la côte, à TLslet, et avoir été la cause de la mort de 24 hommes. Kn octobre 1843, condamné à l'amende pour infrac- tion aux règlenents.

JEAN LAVOIE

Admis le 14 avril 1826.

JOSEPH PELLETIER

Admis le 21 avril 1826 FRANC ROYER Admis le 25 avril 1826 Noyé en .septembre 1839 FIRMIN LEVESQUÈ

Admis le 25 avril 1826* JOHN O'MEARA

Admis le 23 mai 1826. Nové le 20 avril 1831. MICHAEL CAVANNY

Admis le 2 juin 1826.

PIERRE LANGLOIS

Admis le 16 juin 1826

JEAN-BAPTISTE ROSS

Admis le 5 .septembre 1826.

EDWARD O'MEARA

Admis le 20 octobre 1826.

Le 20 septembre 1836, susjiendu \K>i\r douze mois. Le 11 mai 1838, pred sa branche i)owr avoir échoué la barque RKNFRHISSEN sur la grève de Saint-Valier.

IHT

GEORGES PLAN 11 Adnii> le 15 ii<:ceml)re 1.S26. Décédé 31 juillet iS.^4 XAVIER MENARD

Admis le S mai 1S27.

I.e 7, décembre 18^0, suspendu pour douze mois.

JEANMARIE pLaNTE

Admis k* in mai 1S27.

JOS. GOURDEAU

Admis le 22 mai 1827.

Décédé dans le printemps de 1837.

FRANÇOIS RIOUX

Admis le ler juin 1S27.

PAUL BOWES

Admis !<• 12 juillet l'^j;.

MICHEL PELLETIER

Admis le 7 août 1827.

Le 12 août i83<'r "'>-v! miné à l'aiiKn'l- >

STATELY.

BENJAMIN PINET

Admis le 19 octobre 1827.

Le 16 septembre 1828. suspendu pour doUîîe mois.

GERMAIN PELLETIER

Admis le 22 octobre 1827.

PETER FOREES

Admis 'e 13 novembre 1827.

FRANCIS FORBES

Admis le 22 octobre 181 1.

Admis à sa |>ension le 30 août 1842

PETER GOURDEAU

Admis le i i avril 1S2S.

CHARLES ASSELIN

Admis le 3 juin 1S2S

FRANÇOIS SAINT-MARC (CINQ-MARS ?)

Admis le 6 juin 1828

Le 7 novembre 1843, condamne a 1 ameude pour avQir. ccUouc la bprque LOCK LIBO.

188

THOMAS DUNSFORD

Admis le 2 novembre 1828.

Le 5 juin 183S, condamné à l'araiînde pour avoir échoué la barque TOBAGO. Perd sa branche le 26 mai 1H43 pour avoir échoué la barr que OUE3EC sur l'île Roujr^ Réinstallé le 9 avril 1S46.

WILLIAM AMIOT

Admis le 25 novembre 1S2S. CHARLES^ BOISSELLE Admis le 25 novembre 102S.

Condamné à l'amende le 6 novembre 1832, pour avoir échoué le brick HYPOLITE dars la rivière Saint-Charles. DAVID PETITGREW

Admis le 25 novembre 1828. JEAN-BAPTISTE LAROCHE Admis le 2 décembre 1.S2S.

Le 17 octobre 1834, condamné à l'amende pour avoir échoué la barque SAINT- DAVID. BAPTISTE MENARD

Admis le 2 décembre 1828 Décédé le 22 août 1832. LUC LECLERC

Admis le 5 décemlire 1828. Noyé en juin 1834. HENRY McKENZIE (1) Admis le 5 décembre 1828. MAGLOIRE RIOUX Admis le 29 janvier 1829. JOSEPH LEBEL Admis le 27 janvier 1820. FRANÇOIS AUBUT Admis le 20 mars 1829. CELESTIN COTE Admis le 27 mars 1829

(i) McKen/.ie était un nègre.

... 1K0 ...

MiLHLL au I LAU

Admis le 21 juillet 1829.

I.e 12 juillet 1836, susp ndu |X)ur dou/x: moin pour avoir échoue Ui barcjup PRVDKN sur l'île de Kamouraska.

MICHEL MORIN

Admis le 11 août 1829

Le 3 juia 1842. condamne h l'amende j)our avoir échoué \i brirk ANNK sur Pile R()u>;c.

JEAN-BAPTISTE ASSELIN

Admis le 18 août 1829.

ANTOINE MICHAUD

Admis le iS août 1829.

PIERRE POULIOT

Admi.« le 21 août 1829.

Décédé en octobre 1S34.

FIRMIN COUILLARD

Admis le 23 octobre 1829.

Le 5 juin 1834, condamné à l'amende î)oiir avoir échoué le brick GRACR sur la Grosse- Ile.

CHARLES VEZINA

Admi«i le 4 décembre 1829. ANTOINE PORTIER Admis le 4 décembre 1.S29. JOS. LANGLOIS Admis le 11 décembre 1829. HUBERT GAUTHIER Admis k- 29 janvier 1S30 JEAN-BAPTISTE DION Admis le 29 janvier 1830. J.-BTE MAURE (MOORE ?) Admis le 2 février 1830. Noyé le 2 mai 1830. ABRAHAM ROYER Admis le 2 février 1830.

190

ALEXANDER ROSS

Admis le 13 avril 1830.

Le r3 septembre 1831, suspendu \KHir douze mois ]vjur avoir échoué un vaisseau à Beaumont.

ANDRE KEABLE

Admis le 13 avril 1830.

AMABLE GENEsf

Admis le 20 avril 1830.

GERMAIN MARQUIS

Admis le 4 mai 1830.

Le 23 octobre 1832, suspendu pour douze mois pour avoir éëhoué la barcjue CATO sur l'île Rouge.

O. ROY DIT DESJARDINS

Admis le 4 mai 1830. THOMAS BOUTIN Admis le 4 mai 1830. PIERRE ROULEAU

Admis le 4 mai 18^0. MICHEL FOURNIER

Admis le 4 juiu 1830.

Le 15 novembre 1833, susf)endu pour douze mois pour avoir échoué un vaisseau sur l'île Rouge. Le 8 juin 1841, condamné à l'amende pour avoir échoué le brick OCIvAN sur l'île Rouge.

ALEXIS DELISLE

Admis le 2 juillet 1830. CHARLES CHOUINARD

Admis le 23 juillet 1830.

Le 9 mai 1843, suspendu pour le reste de,ia saison pour mauvaise conduite pendant qu'il pilotait la barque SIR FRANCIS BOND HHAD. Le 3 novembre 1843, condamné à l'amende pour avQÎr pit>t4 la barque NEPTUNK pendant sa susîHînsioa. '^^'^' ' '

JOSEPH PETIT DIT LACHANCE

Admis le 23 juillet 1830.

Condamné à l'amende le 3 octob •" '^'/' Aduii- t -i . i n . le 1er mai 1886.

--- l'.'l

JOSfcPH LAPOINTE

.\<i!ni»» If 22 .\\ri\ iS ;i

|L)5fcPH BACQ CiNt

Admis le 3 mai 1831.

JOSEPH DENIS

Admis le 3 mai 1S31.

Le 22 iiDVoinhro iS;6. m; iision A c;iti-> h li i^i

sa vue.

JOSEPH MEKCILK 'Admis le 3 juin 1.S31.

Le 6 août 1839, condamné à l'amende ])our avoir échoue le brick MARY AXI) DOROTHV.

CHARLES NOLET

Admis le 21 juin 1S31

Le 4 octobre 1846, suspendu jusqu'au 1er juin 1847, pour avoir échoué le vaisseau CHAPMAN.

OLIVIER VEZINA

Admis le 4 juillet 1831. ,

JEAN-BAPTISTE SERVAN

Admis le 2 septembre 1831.

I^ 22 août 1837, condamné à l'amende ])our avoir é*choué la bar- que HERCULE sur l'île Rouge.

LOUIS COUILLARD LISLOIS

Admis le 20 décembre î^^'

LOUIS RINGUET

Admi*^ le 20 décembre 1831.

FRS-MAGLOIRE BOUCHARD

Admis le 10 décembre 1831.

JOHN CAMERON

Admis le 23 décembre 1831.

Le 27 septembre 1842, est suspendu pour avoir échoué la barque CITY OK WATERFORD.

LOUIS LEMIEUX

Admis le 7 février 1832.

Le 4 août 1840, condamn< JOHN .sur l'île aux Ba.sques

... 192

PAUL BELOUIN (BLOUIN)

Admis le 2^ juillet 1830.

moïse PEPIN DIT LACHANCE

Admis le 20 août 1830.

I e 27 juin 1837, suspendu pour six mois, pour avoir échoué la barque LONDON sur Tîle Blanche. Perte totale.

Nové en 1839.

FRANÇOIS FRADETTE

Admis le 20 août 18-^0.

ISAAC FORBES

Admis le 20 août 1830.

Le 30 septembre 1842, condamné à l'amende.

PIERRE MICHAUD

Admis le 13 octobre 1830.

JEAN SAVARD

Admis le 15 octobre 18-^0.

IGNACE.-E. ADAM

Admis le 19 novembre 1830.

FRS-JOS. POULIOT

Admis le 10 décembre 1830.

ANTOINE LABRECQUE

A ^mis le 29 octobre 1830.

JEAN BOURGET

Admis le 29 octobre 1830.

JOSEPH RAYMOND

Admis le 29 octobre 1830.

Le 13 août 1844, condamné à l'amende. Le 30 mai 1845, suspen- du pour trois mois pour être descendu plus bas que la limite fixée.

JOSEPH GAGNE

Admis le 29 octobre 1830.

Perdu en 1839.

P. G. AUDÉT

Admis le

FREDERIC BERNIER

Admis le 19 mars 1831.

Le 24 octobre 1837, conda!nné à l'amende poilr avoir échoué la barque PRINCE sur la partie ouest de l'île aux"Grues. Admis à sa pen.sion le 11 septembre 1878.

BULLKTIN

DES

RECHERCHES HISTORIQUES

VOL XXIV BEAICEVILLE-JIJILLET 1*18 No 7

LA FAMILLE DU ÛIE DE BOISBRIAND

(Suite et fin)

PIERRE DU GUE DE BOISBRIAND

à Montréal le 21 février 167;").

En 1691, il était fait enseigne réformé dans les t roui>es thi détachement de la marine servant en Canada.

Le 2 janvier 1694, il était pronm enseigne en pied. Ce grade fnt confirmé i)ar le roi le 16 avril 1695.

Dans riiiver de 1694-1695, le gouverneur de Frw. ;. ...., mit plusieurs partis en campagne, tant x)our employer ses gens que pour faire quelques ])risonniers afin d'avr.ir des renseignements sur les projets des ennemis.

Le premier de ces partis était composé de cinqiunil'- Sauvages du Sault conmiandés par le lieutenant di- Saint - Ours Deschaillons et l'enseigne Du Gué de Boisbriand. 11 se dirigea vers Orange. Là, il se divisa. Le 15 avril 1695, une partie d'entre eux revint avec trois pris(mniers i i < quois.

Dix ou douze joui-s plus tard, Saint-Ours Descliail- lons. Du Gué de Boisbriand et le reste du parti revinrent avec un Hollandais dont ils s'étaient emparé à ime lieue d'Orange (16).

(16) R.-B. O'Callaghan. Documenta n*latU-e ta tttc Colonial hlntory of tlic State of New- York, vol. IX P. 600.

-. 194

En 1696, M. Du Gué de Boisbriand prit part à l'ex^jé- (litiou de M. d'Ibej-ville contre Terre-Neuve. Envoyé pour s'emparer de Kirividi, à trois quarts de lieue de Saint- Jean, il réussit parfaitement et fit un bon nombi-o do ])i-i- sonniers.

Charlevoix dit à propos de cette expédition :

** Après M. d'Iberville, qui donna en cette rencontre de grandes ijreuves de sa capacité et se trouvait i)ai'tout il y avait plus de risques à courir et plus de fatigues à essu- yer, et Montigny, qui prenait pour l'ordinaire les devants, et souvent laissait peu de choses à faire à ceux qui le sui- vaient, Boucher de la Perrière, Damours de Plaine, Du Gué de Boisbriand, gentilshonnnes canadiens, et Nescam- biouit, furent ceux qui se distinguèrent le plus" (17).

L'année suivante, M. Du Gué de Boisbriand accompa- gna d'Iberville dans son expéditions de la baie d'Hudson. I^e 12 septembre 1697, le commandant du fort Bourbon, Henry Bailey, capitulait. M. d'Iberville prit possession de sa conquête, et après avoir établi pour commandant le sieur de Marigny et pour lieutenant de roi M. Du Gué de Bois- briand, il s'embarqua (24 septembre) sur le Profond pour la France (18).

La paix de Ryswicîk ayant donné quelque espoir de re- pos à la France, Pierre Le Moyne d'Iberville s'offrit au toi pour continuer les entreprises de Cavelier de La Salle. Sa proposition fut acceptée, et le ministre Pontchartrain lui donna deux frégates de trente canons et deux autres bâ- timents. Cette petite flotte partit de Larochelle le 24 sep- tembre! 698. Elle portait deux cents colons et quelques of- ficiers.

Ce ne fut qu'au mois de février 1699 qu'elle arriva à la Louisiane, d'Iberville ayant d'al)ord fait escale au Ca]) Français, dans l'île de Snint-Î><)înini(|nc, \n\\< h s:r«i!it('-Ro- se, près de Pensacola.

D'Ibei-ville décida d'établir le point . principal de sa

(17) IliMtoln* de In Nouvelle- FYnncc, tome II. p. 197.

(18) Idem, tome II, p- 208.

colonie à rextrémité orientale iruiie haie qu'il nomma la l)aietle Riloxi. Vu fort fut imnHMliatcnH'îit iit,(ît<ri-

borville retourna en France laissant MM. (h . ....vole et de Kienville le premier connue crnnmandant du foH vi l'autre connue lieutenant.

Le 7 (iécenihre 1G99, M. (rihervillc rtaii «li- ii .-,.. *; annonçait (fue le roi avait nonnné M. de Sauvole gouver- neur de la Louisiane, Hienville lieutenant gouverneur et Du (hié de Hoishriand major du fort Biloxi. La commis- sion de ce dernier avait été signée j)ar le roi le 150 août 1<)99. Ku février 1704, M. de Bienville envoya aux Cliactas, .sous IVscorte de vingt-cinq soldats «'ommandés ])ar M. I>u Gué de J^oisbriand, soixante-dix Chikassas (jui voulaient faire la paix avec eux. Mais les diactas qui étaient des ))er- fides massacrèrent les (^liikassas sous les ycMix de roffi<*ier canadien. Que pouvait-il faire avec vingt-cinq hommes i Dans leur lutte avec les Chikassas, les Chactas avaient blessé M. Du (îué de Boisbriand. Pour lui en manpu'r leur regret, ils ri^scnrtr-roiit nu iiuîhIji-c de ti^ns <M']it> insniiVi îm Mobile.

De 1704 a léKJ, nous avons peu de renseignements sur la carrière de M. Du Gué de Boisbriand.

Le 10 septembre 1716, M. Du Gué de Boisbriand était nonnné major de la Louisiane et conunandant en l'absence du gouverneur et du lieutenant de roi.

Un au i)lus tard, le 20 septembre 1717, il rec^evait la même conunission i)our la M()l)ile.

En cette même année 1717, M. Du Gué !• i 'i i.nid obtenait le permi.ssion de passer en France.

Au printemps de 1718, deux frégates LA DUCHES- SE DE NOAILLES et LA VICTOIRE jetaient Tancre à l'île aux Vaisseaux, Louisiane. La première de ces deux frégates i)ortait M. Du Gué de Boisbriand nonnné lieute- nant de roi à La Louisiane et commandant aux Illinois (13 avril 1718). Il apportait avec lui la conunission nom- mant M. de Bienville gouverneur de la Louisiane à la ])la- ce de M. de Lespinay, rappelé ^'>

(19) French,

196

Au mois d'octobre suivant, M. Du Gué de Boisbriand partait de la Mobile avec un fort détachement de trouj^es régulières pour aller établir aux lUinois un poste militaire permanent afin de i^'otéger les habitants français de cette immense région. Arrivé à Kaskaskia, il s'établit tempo- rairement, puis au bout de quelques mois il faisait com- mencer la construction d'un fort à seize milles au nord- ouest de Kaskaskia. Ce fort fut terminé au ])rintoni])s de 3720 et reçut le nom de foil; de Chartres.

**M. Du Gué de Boisbriand resta plusieurs amiées commandant aux Illinois et se rendit très populaire parmi les naturels qui habitaient cette région.

''M. de Boisbriand n'avait i)oint ces avantages de Ui nature qui préviennent les gens en leur faveur. avec ui^e épaule i)lus haute que l'autre, il était voûté. Mais il était d un mérite si distingué et parlait l'idiome illinoi» avec une si grande facilité, qu'il racheta tout de suite ses défauts physiques qui, chez les Illinois, étaient mis en liiiiic de compte.

'^Peu de temps après son arrivée au milieu des 1 iliu is, il reçut les députés de chaque tribu qui vinrent lui présen- ter le calumet de paix. La cérémonie terminée, M. de Bois- briand harangua lui-même les Illinois, sans le secours de l'interprète, à peu près dans les termes suivants :

"Illustre et valeureuse nation illinoise, alliée et amie des Français, (mvrez vos oreilles ])our écouter ma parole^ qui est vraie, aussi pure et claire que le soleil qui paraît au- jourd'hui sur l'horizon, et que je prends à témoin, comme l'agent du maître de l'univers.

**Le grand chef des Français demeure, vous ne l'igiio- rez pas, au delà du grand lac d'eau salée, dans l'ancien inonde, des hommes blancs, ses sujets, sont en aussi grand nombre que les familles des arbres dans vos forêts. Ce ])uissant monarque ayant été infomié î)ar l'écorce i)ar- lante, que ses fidèles alliés et enfants les hommes rouges il- linois, ainsi que leurs confédérés les braves Kaskakias, Mit- chigamias, Penhenguicîhias, Kaokias, Tamaroes, etc., lui avaient donné en toute rencontre des i)reuves signalées de

197 -

leur attacheiiieut inviolable envers sa eouronne et jmur le !)ien de sa colonie, Sa Majesté a bien voulu m'honorer par le choix qu'elle a daipu' faire de ma i)ors()nne, ])<iur ver ir résider sur vos terres, afin de les <*onserver toujours blan- ehes, et pour vous donner des marques authentique» de sa lK)nté i)aternelle, ]>uis(ju'il sait que c'est à iustc titre <iue les hommes nmges illinois se (jnalifient de ses enfanU ( et- te prédilection de la i)art du p:rand empereur des Français, et (pli me flatte infiniment, m'autorisi» à vous dii* *-

me temps que si je suis j^etit de corps, mon coeur < .. «z grand pour y loger, connue dans inie sj)acieuse cabane, tous nos enfants les hommes rouges illinois.

*' Je viens donc pour vous ratifier cette parole, ipu t si celle du i)lus tendre i)ère et du meilleur roi de la terre. ]misque je suis chargé de vous api)orter de ses mag.i des marchandises qu'il vous envoie jHmr couvrir vos h ... mes et vos jeunes filles ; car le coeur de ce grand chef des honmies blancs souffi*e beaucouj) de savoir (pie ses enfants les honmies rouges, scmt dignes de ])itié (c'est-à-dire qu'ils ont le corps nu) en outre, pour les faire vivre de viande de chasse, les faire redouter et les défendre contre vos enn< mortels les Renards, je leur apporte des armes blan< in -, des fusils de la poudre et des balles. Et comme un véritable père, il a ajouté de son lait (20) ixmr réjouir et donner de la vigueur aux vénérables vieillards de la nation, afin qu'ils conseillent sagement les jeunes guerriers, et leur recom- mandent ex])ressément de ne point perdre l'esprit, c'est-à- dire, de ne jamais se moquer du maître de la vie ou de l'E- tre suprême, qui vous i)rotégera contre la nation des fins Renards, vos ennemis perpétuels.

**Et si après, ils étaient assez téméraires pour venir v<»us morguer pendant que je résiderai suf vos terres, vous me verrez élever, c'est-à-dire que je marcherai alors sur la j)lante des pieds, à la tête de tous mes valeureux guerriers français et illinois. nvo<' 'i'- "•*'-^ riw;i< to^ \ nni ron.îroy(»-

(20) Eau-de-vle.

(21) Pctitefl pièces d'artillerie.

198

ront ces audacieux fanfarons, et nous ferons des bourres à canon de leurs chevelures.

** Vous saurez donc que le grand chef de tous les Fran- çais ne manquait nullement de capitaines mieux faits et bien plus grands que moi, pour venir dans votre pays ; mais cet auguste souverain appréhendait, avec juste raison, que s'il en eût envoyé un autre que moi, j^our expliquer sa pa- role royale, cet autre Français n'eût pu la rendre à ses en- fants les hommes rouges avec la même force ou la même in- telligence, parce qu'il a été informé que je parle comme vous la langue illinoise (22) ; voilà précisément pourquoi le bon monarque des Français m'a préféré aux capitaines les plus grands de son vaste empire, pour venir dans votre pays, avec ses marchandises et ses munitions de guerre, a- fin que je vous en fasse la repartition suivant ses ordres, que j'exécuterai ponctuellement sans qu'il en soit détour- né ime aiguille."

**Ce discours qui avait été écouté avec le plus profond silence n'était pas plutôt terminé que les applaudissements éclatèrent dans toute l'assemblée.

**Le plus ancien orateur de la naîioii x' h va ensuite, et fit la harangue, suivante :

*'Ta parole a pénétré dans nos coeurs aussi prompte- iiicnt que le trait d'un arc. Nos guerriers et nos jeunes gens, qui souvent ne jugent que sur l'apparence, t'avaient aupa- ravant, comme des ignorants, méprisé ; ils reconnaissent présentement, avec justice, que tu es plus haut en lumière et en valeur, que ne sont les étoiles sur nos têtes que tu es ))lus profond en pénétration et en connaissance que les gouffres du fleuve de Méchassei)i (appelé le Mississi])i ou fleuve Saint-Louis, par les Français) ; ils pensent comme moi, que c'est la force de ton esprit qui a empêché ton corps de croître. Aussi le maître de la vie, ou l'aTiteur de la natu- re t'a copieusement dédoiuiiiairé de la ]>etite taille de ton

(22) l/i(h()nu' illinoiH est ext r.-mciiK'nt difficilr a apprvndre. Cependant M. de BolHbrland HurpuMHu tuuteH les dlfflcult^H de cette lunRue barbare, et 11 l'apprit si parfaitement mu»- je !k -.• <pri! «mi fit. l'on eût dit qu'elle lui était naturelle.

fiô

corps, on t 'accordant la grandeur de Tani' Hcnti-

nicnts vraiment hcroiqncs, ]M»ur dc^'iidn

trc leurs cinicniis, les li<»nnncs ronj^cs illin<

(jui s'efforceront de gagner ton amitié, et en même teinp»

qu'ils chérissent rado])tion (pi'a bien voulu '':'-■ ' .fre

nation le grand empereur <les Fran(;ais.

**En couséqueuce, nous te prions très-instaminent de mander, dans récorce qui parle, à notre [)ère, le grand chef des honunes blancs, que nous ne trouvons point dans notre langue de termes assez expressifs pour le remen*ier de Tat tention paternelle qu'il a bien voulu avoir pour notre na- tion, en envoyant résider sur notre terre, afin de la conser- ver toujours blanche, un capitaine de valeur tel que toi. Aussi, pénétrés d'amour envers ce digne chef, et pour lui en marquer notre sinc^I'e et vive reconnaissance nous dé- puterons des considérés im des notables pour aller (K- Tau- ire côté du grand lac d'eau acre, assurer notre père dans sa grande cabane, au village des Fiançais, (pie nous voulons vivre et mourir ses j)lus fidMcs .illirs et cnf.-mts les lioiniiu s rouges illinois " (23

En 1724, le gouverneur de Jiienville, par suite de Top- ])osition de ses ennemis, fut ra])i)elé en France. «^ frè-

re, Chateauguay, i)erdit aussi son emploi de li nit-

gouverneur de la Louisiane. De Boisbriand, comme lieute- nant de roi, prit, ])ar intérim, la charge de gcmveri la I^)uisiane en vertu d'une connnission du roi du 2" bre 1723. Il laissa donc la place de commandant des Illinois pour venir prendre ses quartiers- généraux à la Nouvelle- Orléans.

M. de Boisbriand fut en butte aux mêmes intrigues que son prédécesseur. Le 24 octobre 1725, il se plaignait au mi- nistre de l'esprit de coterie, d'injustice et d'iri ' '' tion dont était niiinié le Conseil Su]K'rieur de la i

(23) Nouveaux %■ p. 228. M. Bos«u, chev

marine, qui vlnlta les Ilim<.:'< «n i . . i. ut '|ij< était encore en vénération parmi ces Indiens.

200

qui, disait-il, ne se plaisait qu'à le contrecarrer et à oppri- mer les habitants.

Le 9 août 1726, M. Périer, officier de marine, était nommé gouverneur de la Louisiane en remplacement de M. de Bienville. Il vint quelques mois plus tard relever M. de Boisbriand.

M. de Boisbriand, paraît-il, aurait peut-être obtenu le gouvernement de la Louisiane. Mais pendant son règne in- térimaire M. de la Chaise avait été nommé pour faire un enquête sur la conduite des principaux officiers de la Loui- siane. M. de Boisbriand n'exécuta pas les ordres qu'il avait reçus d'aider M. de La Chaise. Il fit, au contraire, tout ce qu'il put, pour l'empêcher de connaître la vérité.

Il fut sévèrement censuré, et le ministre le rai>pella en France, pour avoir des éclaircissements sur sa conduite.

1 1 faut croire que ses explications ne furent pas trou- vées satisfaisantes, puisque le 27 octobre 1727, malgré ses beaux états de service, il était destitué.

Le roi reconnut un peu plus tard son erreur sur le compte de ce brave officier et, le 8 octobre 1730, il lui ac- cordait une pension de huit cents livres sur le trésor royal.

M. Du (hié de Boisbriand mourut en France le 7 juin 1736 (24).

V

JEANNE DU GUE DE BOISBRIAND

Née à Montréal le 14 janvier 1677.

En 1694, elle entrait à l'Hôtel-Dieu Saint- Joseph de Montréal pour se consacrer à la vie religieuse. Elle fut té- moin du premier incendie de l 'Hôtel-Dieu do Montréal qui eut lieu le 24 février 1695.

Les Annales de l'Hôtel-Dieu de Montréal nous don nent d'intéressants détails sur la cérémonie do sa prise d'habit qui fut un événement pour toute la ville.

(24) M^ TanfiTuay, dan» non Dlotloiimiirc G^né«aloiciqao, vol. 1er. p. 210 fait marier Pierre DuOué de Boisbriand à rAnfço-Gardlen. le 17 février 1694. avec Angélique liUgré. Il fait erreur. C'est Pierre DuOué, fils de Guillaume DuOué et de Marie Bouguet. de la paroisse de Cherac, évêché de Savières, qui M marie à TAnge-Oardlen le 17 février 1694.

~- 201 -^

**Nos chères postulants ne «e dégoûtèrent iH.int de tmit de ])eines (causées [)ar l'incendie) et de la i)art de la conninmanté, elles furent l>ien éprouvées ]>our s'assurer de leur fermeté, ce qui parut afferuiir leur vocation et auc;- nienter le désir de prendre le saint habit des religieitse» hospitalières de Saint-Jose]>li et se consacrer entiereinent à Notre Seigneur en la personne des pauvres. Comme nos charitables hôtesses (les Soeurs de la Congrégation de No- tre-Dame où elles s'étaient retirées après l'incendie) n'a- vaient point encore d'église et que leur chapelle intérieure était trop petite jmur faire nos cérémonies, Messieurs Dol- lier et Ségueîiot jugèrent à propos (pi-'on les fit dans la ])a- roisse de Ville-Marie, qui n'était pas bien loin de la maison des soeurs; et cela avec toute la solennité possible. Tous les prêtres du Séminaire y assistèrent et chantèrent la grand '- messe et nos soeurs chantèrent les motets. Le concours du peuple y était si nombreux que l'église, quoique grande, a- vait peine à le contenir, pour voir ce qui ne s'était jamais vu. La prise d'ha])it de ma Soeur Du Gué fut prêchée ])ar Monsieur Séguenot et se fit le 18 avril 1(395. **Et i)lus loin, nous lisons : *' Toutes celles de nos soeurs qui ont pris le voile blanc ]>endant notre demeure chez les Soeuis de la Congi'égation ont toutes i)ersévéré généreusement et fnit ])rofession et donnent lieu d'espérer, par la fidélité qu'elles ont à se former et a(*quérir les vei-tus de leur état, qu'elles seront un jour l'honneur de la religion, la joie et l'exemple de leurs compagnes et le bonheur de celles qui les ont re- çues."

La soeur Du Gué décéda le 21 décembre 1734, à l'âge (le 57 ans, ai)rès (piarante ans de vie religieuse. Elle suc- comba à ime maladie contagieuse contractée au service des

VI JOSEPH-FRANCOlS DU GUE DE BOIS- lîHlAND

à l'île Samte-Thérèse le 18 m.- 'fîTO (">^.^.

(25) Baptisé ft la T>oipf«-..i.v.TrotMhlea

202

Décédé au même endroit le 10 février 1688, et iiilamié à la Poiiite-aux-Trembles.

VII

ELISABETH DU GUE DE BOISBRIAIs 0

Née à rîle Sainte-Thérèse le 6 juin 1681 (26).

Comme sa soeur aînée, elle se consacra à Ici vie reli- gieuse à rUôtel-Dieu Saint- Joseph de Montréal. Entrée en 16! '7, elle fit profession en 1699.

Cette r^ainte religieuse succomba à la maladie conta- gieuse (jui ravagea cet hôpital en 1734. Elle décéda le 20 novembre 1734, dans la cinquante-quatrième année de son âge et la quarantième de religion.

Le passage suivant des Annales de l'Hôtel-Dieu de Saint- Joseph fait connaître ce que fut le terrible fléau qui emporta les deux soeurs Du Gué :

'*Le navire du roi arriva, infecté de maladies conta- gieuses, fièvre pourpreuse et espèce de peste. On amena à riiôi^ital un soldat pris de cette maladie, qui la donna dès le premier jour aux deux veilleuses." *'Ma Soeur Du Gué, qui fut la cinquième attaquée du mal, eut d'abord tout le côté droit enflé prodigieusement et noir comme du char- bon, ensuite, ce même côté dépérit si fort que son bras et sa main n'étaient pas plus gros que celui d'un enfant d'un an et que ses os semblaient avoir diminué. Ceux qui la veil- laient et qui virent changer son visage plusieurs fois au point d'effrayer les-plus hardis, pardonnaient volontiers d'avoir peur de cette cruelle maladie."

VIII

MARIE-CHARLOTTE-ELISABETH DU GUE DE BOTSBRIAND

Née à rîle Sainte-Thérèse le 13 décembre 1683 (27).

Mariée à Québec*, le 13 septembre 1706, à Jean Petit, trésorier de la marine, veuf de Suzanne J)iiT*nv (2S)

(26) BaptiHée à la Pointe-aux-Trembles.

(27) Baptisée à In PoInte-aux-Trenible.s de Montréal. L#'acte de baptême lui donne les prénoms de Marie-Charlotte mais elle fut plutôt connue sous les prénoms Charlotte-Elisabeth.

(28) Contrat de mariage devant Oenaple. 10 septembre 1706.

203

M. Petit était ici depuis 1701. Le 1er juillet 1718, M.

l'cUl était noininé ineiuhrc du Conseil Supérieur eu rein piaeeuient du sieur Chéruii, déeédé. M. Petit avait rertaiu^i moyens, puisipf il 8e rendit aecjuéreur de la «eigneurie de l^ortneul. M. l*etit décéda à (Québec le 24 février 1720, et tut inhumé le lendemain dans Téj^lise eat!' ' '•• ^'•.

Kn secondes noces, à Québec, ie IJO juill s Alarie-

C'harlotte-Elisiibeth Du Uué deviut Tépou^e de i^uis-Iié- mi Du (Jué, (29), enseipie dans une comi>agnic des trou- pes du détacliement de la marine, fils de Kémi Dugué, con- seiller du Roi et commissaire de l'extraordiuaire des guer- res, et de Marie-Catherine Delaniare, de la paroisse de Saint-Michel, ville et diocèse d'Amiens.

En 1731, madame Du Uué passait en Prauce avec «on mari pour régler des affaires de famille. Elle revenait au pays, Tannée suivante, par le vaisseau ♦^' K-' i.»i<-,ij\.]io décéda dans les en\drons de Tile Koyah

De son mariage avec M. Petit, Marie-Charlotte-Eli- sabeth Du (luay avait eu huit enfants :

lo Charlotte-Louise Petit née à Quél>ec le 26 aoiit 1707. Mariée au même endroit le 19 octobre 1733, à Eits- tache Lambert-Dumont, lieutenant dans les trou]K\s du <i<'- tachement de la marine, fils de feu Eustache Lambert Dm mont et de Marie Vanneck. Décédée à Québec le 9 mai 1744 et iiiliumée dans Téglise paroissiale.

2o xUexLs-Pierre Petit à Québec le l'» inin^t ITOS Décé^lé au même endroit le 12 août 1708.

3o Anne-Catherine Petit née à Quél)ec le o() ji in IToi^).

Religieuse iirsnliîH^ .•'' nn/.i -.m^ i,» uoju <]*• Mr.i-M s:,-nnt-

Stanislas.

4o Jeanne-Louise Petit née à Qué})ec le 4 septembre 1710.

5o Maiguerite Petit née à 1 1-.

Décédée à Québec !• IH avril 1726. Inhiuné dans réglise paroissiale.

(29) Le 23 avril 1726. Louia-Hémi DuOu^ ^tait fait sous-lng^nleur en Canada.

204

7o Marie-Joseph Petit à Québec le 24 juin 1716. Décédé au même endroit le 21 février 1718.

De son second mariage, Marie-Charlotte-Elisabeth Du Gué eut aussi un enfant :

Louis-Mathieu Du Gué à Québec le 24 juin 1724.

Après la mort de sa fenmie, Louis-Rémi Du Gué re- pasa en France avec son fils.

IX

JEANNE-CECILE DU GUE DE BOISBRIAND

Née à rile Sainte-Thérèse le 18 mars 1686 (30).

Décédée au même endroit le 15 mai 1687, et inhumée à la Pointe-aux-Trembles.

APPENDICE

ACTE D'ASSEMBLEE FAITE A LA DEMANDE DE MM. CHARLES GASPARD PIOT DE LANGLOI- SERIE ET JEAN PETIT POUR ETABLIR LES NOMS ET QUALITES DES ENFANTS VIVANTS DE DEFUNTS MICHEL SIDRAC DU GUE DE BOISBRIAND ET MARIE MOYEN (5 NOVEMBRE 1709).

L'an mil sept cent neuf, le cinq novembre, deux heu- res de relevées, par devant nous Claude de Bermen, écu- yer, seigneur de la Martinière, Con. du Roy et son lieute- nant général civil et criminel au siège de la Prévôté et Ad- mirante de Québec, en notre hostel sont comi)arus, messive Charles Gaspard Piot, sieur de Langloiserie, chevalier de Tordre militaire de St-Louis, lieutenant de Roy de cette ville, au nom et comme ayant épousé dame Marie Therei- se Dugué et le sieur Jean Petit, trésorier de la Mai:ine, en ce pays, corne ayant épouzé dame Charlotte Dugué, les- (jucls nous ont dit qu'en conséquence de notre ordonnance (lu jour d'hyer au bas de requête qu'ils nous ont ])résenté contenante qu'il leurs est écheu une sucession en l'aucien-

(30) Baptisée à la Polnte-aux-Trembleii.

205

ne France par le déeès de feu Monsieur de Chainlwllé; en laquelleMls héritent de ee qu'il leur ))eut appartenir ù rau- se de leurs dittes dames leurs rpouscs par r u

de dett'unt Cidrac 1)u|j:ui'' eseuyer leur père e re de justifier et faire apparoir la quantité d'enfants qui sont issus (hi niariap* du feu Sidrar I)uji:u(' et de <leffuiitc dame Marie Moyen son ejiouze qui sont (•()j)artageants avec les d. Si*s J^anploizerie et Petit de <*ette sue<;ession, et affin de donner les si»uretces nécessaires à (pii il ai)[)artiendra, ils ont fait assembler par-devant nous Louis de la Porte sieur de Louvigny, ehevalier de Tordre militaire de St Louis, major de cette ville, François Mariauclieau Ecuyer sieur D'Ksjîly eapne d'une des compagnies des troir ' la marine, et des gardes de Monseigr le gouverneui rai, Pierre Noël Le (lardeur, Eeuyer, lieutenant d'une com]>e dans les d. troupes. Me Jean-Baptiste C'ouillard de Le})iné cônes du Koy et son procureur au siège de la de. Prévôté; le sieur Simon Dupuy Ecuyer, officier dans les d. troupes, Josepli Fleury Ecuyer sieur de la Oorgendiè- re, et le sieur Etienne Volant de Kadisson, marchand lx)ur- geois de Montréal, étant de présent en cette ville pour af- firmer le nombre des enfants des d. feux sieur et dame Dugué et leur vocation, lesquels desnouunés cydessus a- prez avoir présté seraient pardevant nous en la manière accoutumée et les ds. sieifrs de Langloiserie et Petit s té- tant retirez, ont dit unanimement qu'ils connaissent de vi- vants Mons. Dugué capne de brûlot Monsieur Dugué de Boisbriand, major au foii: de la Mobille, la de. dame de ] V i(s la de V Petit et Jeanne et Elizabeth Du- gii .^ uses î)r< - de l'Hostel-Dieu du Montréal et

le sieur Jacques Dugué mort au mois de gbre 1702, vivaiit lieutenant refoimé dans les de. troupes, tous enfants de deffuncît Cidrac Dugué Ecuyer vivant capne dans les dis. troupes de ee pays et de Dame Marie Moyen son epouze et qu'ils ont ouy dire que le d. feu Sr. Dugué était nepveu du d. sieur de Chambellé dont et de quoy nous avoiLs donné ac- te au dit sieurs de Langloiserie et Petit aux d. nom pour

... 206

leur servir et à qui il apartiendra ce que de raison et ont les cy-dessus nommez signé avec nous et notre greffier. Louvigny, Mariaucheau D'Esgly, De la Oorgendière, Le Gardeur, Lespinay, Kadisson Volant, C. de Bermen, Dupuy (31;.

REQUETE 1)K ( JHARLES-GASPARD PIOT DE LANGLOISERIE ET JEAN PETIT AU LIEUTE- NANT-GENERAL CIVIL ET CRIMINEL DE QUE- BEC AFIN DE PAIRE ASSEMBLEE DE PARENTS ET D'AMIS DE FEU JEAN SIDRAC DUGUE, CA- PITAINE DE BRULOT DE SA MAJESTE, DECEDE A ROCHEFFORT (16 OCTOBRE1712).

A Monsieur le lieutenant-général eivil et cri m i ne 1 <lu aj^ge de la prevosté et admirante de Québec.

Suplie humblement messire Charles-Gaspard Piot de Langloiserie, seigneur de Ste-Thérese, chevalier de Tordre militaire de St-Louis et lieutenant de Roy de Qué- ))ec en la Nouvelle-France come ayant épousé dame Marie Thérèse Dugué, et M. Jean Petit, trésorier de la marine au d Québec come aiant épousé Charlotte Elisabeth Dugué au nom et come héritiers de défunt Jean Siderac Dugué capitaine de brûlot de sa majesté leur frère decedé au mois de may à Rochefort disans que estant question de cueillir la succession du d. feu Sr. Dugué ils se trouvent dans To- bligation d'envoyer leur pro(*uration au dit lieu de Ro(*he- foil; auquel lieu il sera besoin de justifier le nombre ou la quantité d'héritiers et come ils n'ont de cohéritiers que le. Sr. Dugué escuier sieur de Boisbrilan major de la Mobile pais du Miasisi])i à présent absant, ainsi la d. succession doit estre partagée entre luy et les sui)lians ez dits noms pour chacun un tiers et attendu qu'il ])ourait estre formé (juchiuos difficultés sur la pluralité dof^ dits héritiers k»s suplians soubeteraient en justitfier par devans nous par luie assemblée de notables personnes à défaut de i)arans qui aient })lainé et entière connaissance dans le fait dont

(81) Archives Juillciaires de Québec.

Ji ^ a^ii iM»ui(|ii(. 1 rccuui'h a vuu> [M)ur leur cstre

sur et' pourvou.

( t' considéré, monsieur, il vous plaise pennettre aux lians (le l'aire assemble!- par devant \ inhre suf-

aiis de personnes notables qui ont eonn ..iice du fait

dont il s'agit pour ensuite estre décerné par vous acte aux 'ians pour leui- servir et valoire ce que de raison et à ..c lin leur acorder tel jour et heure qu'il vous plaira ce en la i)résence de monsieur le procureur <lu Hov, et fe- rez justice.— C. G. PIOT Langloiserie-PETIT.

Advis pour faire assemble nombre comjjctant de |)a- rent^ et amis des suplianis jjour en venir demain en une bostel pour être procédé aux fins de la présente requeste. Fait à Québec le 16 octobre 1712.

DUPUY -,.

ACTE D'ASSEMBLEE POUR ETABLIR QUE JEAN SIDRAC DU GUE, CAPITAINE DE BRU- LOT DE SA MAJESTE, DECEDE A ROCHEFORT EN MAI 1712 A POUR SEULS HERITIERS SON FRERE PIERRE DU GUE DE BOISBRIANT, ET SES SOEURS MESDAMES PIOT DE LANGLOISE- RIE ET PETIT (17 OCTOBRE 1712).

L'AN MIL sept cent douze le dix-septie jour d'octo- bre de relevée pardevant nous Paul Dupuy esc. cons. du Roy et son lieutenant particulier au siè^e de la ])revosté et amirauté de cette ville de Quebecq y faisant ]mr ordre de Sa Majesté les fonctions de lieutenant-général sont

! parus messire Charles-(Tas])ard Piot de L; V gneur de Ste-Tliérèse, chevalier de l'ordre m.......

St-Louis et lieutenant de Roy en cette ville de Québecq, au nom et corne ayant espousé dame Marie Tliérèse Du Gué Mm espouse et Me Jean Petit trésorier de la Marine en ce l)ays com. ayant espousé damelle Charlotte-Elisalx»th Du Criié aux noms et comme héritiers de def funts Jean Sidrac Du Gué escuier, capitaine (\p bnilrtt de Sa Majestr *'•■

(32) Archives Judiciaires de Québec.

208

des d. daines décédé au mois de may dernier à Roche- fort lesquels ont dit qu'estant question de cueillir la suc cession du d. feu Sr. Uu GUAY et se trouvant dans Tobli- gation d'envoyer leur procuration au.d. lieu de R(K-hefort nLquel lieu il sera besoin de justifier le nombre et la quan- tité d'héritiers du d. feu sr. de Boisbrillant major de la Alobille pais du Mississipy à présent absent et qu'ainsy de la d. seccession doit estre partagée entre luy et les d. srs de Langloiserie et Petit ès-d. noms pour chacun un tiers et attendu ql. pourait estre formé quelque difficulté sur la pluralité des héritiers du d. feu sr. Du Guay ils ont fait assembler en conséquence de nostre ordre du jour d'hyer Mer CLAUDE VOLLANT ptre curé de Ste-Anne de Va- rennes, M. Jean Bai^tiste Gauthier Escr. sieur de Varen- nes ptre chanoine de l'église cathédralle de cette ville, Mre Jacques Bizart ecclésiastique cousin issu germain du d. deffunt sr Du Gué, Messire Louis de La Porte sr de Lou- vigny chevalier de l'ordre militaire de St-Louis, major du gouvernement de Québecq François de Mariauchau Sr. d'Esgly capitaine des gardes de Monscig. le marquis de Vaudreuil, gouverneur et lieutenant général pour Sa Ma- jesté en ce pais et d'une compagnie des troupes de la mari- ne entretenue en ce d. pais, Mr Georges Regnard sr Du- ])lessis seigneur de Lauzon, trésorier de la marine en ce d. l)ays, Nicolas-Biaise Escr sr des Bergères et de Rigau- ville, officier des d. troupes, et le sr Estienne Voilant mar- (îhand bourgeois de Ville-Marie en l'isle de Montréal de présent en cette ville, tous amis des d. suppliants afin de, î)arvenir aux fins de la dtc reqte. lesquels après serment, conféré entre eux et les d. srs. de Langloiserie et Petit re- tirés ont unanimement dit qls. ont une entière connaissan- ce que les dts. Marie-Thérèse Du Gué et Charlotte-EIisa- l)eth Du Gué avecq Pierre Du Gué sr de Boisbriand sont irère et soeurs du d. deffunct sieur Jean Sidrac decedé à 'Rochefort sont seuls et uniques héritiers et que la dte da- melle Charlotte Du Gué est femme du dt. sieur Langloise- rie et la dte. damelle Charlotte Du Gué est fenmie du d. sr

-.209^.

Petit dont et de quoy noiis avoua donné acte aux dtn Srn de Langloiseric et Petit ez noms qu'ils |>rocrdcnt pour leur servir et valloir ce que de raison et ont les d. susnonmié» signé. ('. (le Voilant Ptre, J. H. (Jauthier <le Varcnne» Pire, F. Mariauduiu d'Esgly, Duplessis, J. BizanI, I)e« Bergères de Rigauville, K. Volant Radisson, Dupuy, Lcs- pinay, Rivet (33).

JAC(^LES VIGER ET SA FAMILLE

AUTRES NOTES

Depuis que le Bulletin a publié mes noies sur Jacques Viger et :'.i lamillc (1915, p. 148) j'ai trouvé dans le greffe du notaire Charles Prévost deux piè- ces qui contiennent des renseignements peu connus.

Ces deux pièces sont : 1 o. L'inventaire que madame Lennox fait taire les 11, 12 et 14 novembre 1808, 2o. le contrat de mariaffc rntrr lacques Vigcr et dame Lennox daté du 17 novembre 1808

L'inventaire nous informe que le major Lennox fut transféré de la Bar- bade à la Jamaique au mois d'avril 1 608 et qu'il décéda à Kingston, capitale de cette dernière ile, le 24 juin 1802. Aux pages 1 4 et I 7 du même document on constate que le {>ère du major défunt était le colonel Alexandre Lenox, d'An- gleterre. A l'époque de l'inventarie. Madame Lennox demeurait à Montréal avec ses enfants qui étaient : Marie-Annc-Marguerite. âgée de 14 ans, Cathé- rinc-Elizabeth, âgée de 1 3 ans, Charlotte âgée de 9 ans, John Manners Kerr âgé de 6 ans.

Dans leur contrat de mariage les futurs époux adoptent le régime de la communauté de biens et ils déclarent expressément que les enfants de madame Lennox seront élevés dans la religion catholique.

E. Z. MASSICOTTE

(ZZ) Archive» JuuicicOrea de Québec.

210

UNE CHANSON PATRIOTIQUE DE 1825

La Société historique de Montréal a reçu en cadeau d'un de ses membres. Mademoiselle Clare Daveluy, un rare exemplaire d'une chanson qui a été im- primée en 1 825 sur une feuille de petit format. Ce morceau paraît avoir eu une certaine vogue car je le trouve reproduit, en partie, dans un chansonnier manus- crit commencé vers 1830 par un M. Guy Lanouette, de Batiscan ( I ), et puis- qu'il a intéressé nos pères, il mérite bien de prendre place dans le Bulletin à titre de curiosité, sinon de document.

On remarquera que la chanson fut chantée à une représentation donnée le 5 février 1825, c'est-à-dire un samedi, jour que les amateurs de théâtre fran- çais semblaient affectionner particulièrement, autrefois.

CHANSON PATRIOTIQUE

Composée par un jeune Monsieur de Montréal et chantée à la 3ème Re- présentation des Amateurs Canadiens, le 5 février, 1825.

Air : Brillant d'Amour et partant pour la guerre.

I

Riches cités, gardez votre opulence. Mon pays seul a des charmes pour moi : Dernier asyle règne l'innocence. Quel pays peut se comparer à toi ?

Dans ma douce patrie

Je veux finir ma vie ! Si je quittais ces lieux chers à mon coeur. Je m'écrirais : j'ai perdu le bonheur !

(1) Le chansonnier Lunouette qui a eu (iiv.rs propri.'taire < mi ('(M>ssifs. entre autreH. un de me» parenf^. le lieutenant-colonel N.-P. Massicottc. de Ste- Ocnevidve de HatiHcan. est aulourd'hui la T>rot>TiAt^ dv \:\ bi»,".,.i,,\...,,, S;iint- Sulpicc de Montréal.

^211 -^ II

Combien de lois à l'aspect de nos .^..^. L'Européen demeure extatié Si par malheur il les trouve cruelles. Leur souvenir est bien tard oublié.

Dans ma douce patrie

Je veux finir ma vie ! Si je quittais ces lieux chert à mon coeur. Je m'écrierais : j'ai perdu le bonheur I

III

Si les hivers couvrent nos champs de glace. L*Etc les change en limpides courants ; Et nos bosquets fréquentés par les grâces Servent encor de retraite aux amants.

Dans ma douce patrie

Je veux finir ma vie ! Si je quittais ces lieux chers à mon coeur. Je m'écrierais : j'ai perdu le bonheur !

IV

Oh ! mon pays, vois comme l'Angleterre Fait respecter partout ses Léopards ! Tu peux braver les fureurs de la guerre. La liberté veille sur tes remparts

Dans ma douce patrie

Je veux finir ma vie ! Si je quittais ces lieux chers à mon coeur. Je m'écrierais : j'ai perdu le bonheur !

E. Z. MASSICOTTE

QUESTION

Je VOIS qu au mois de mai 1688. le gouverneur de Dcnonviilc envoie M. de Louvigny à la baie d'Hudson. De quelle mission était chargé M. de Louvi- gny pour un voyage si long et si périlleux ?

M. B. C

-. 212

LE FIEF DE LOTHAINVILLE

Dans le Bulletin de février 1918, un correspondant qui signe ETD pose la question suivante : "Où était situé le fief ou arrière-fief de Lothainville dont il est souvent question dans les dernières années du dix-septième siècle ! Un docu- ment que j'ai en ma possession le place sur la côte nord du Saint- Laurent, près de Québec. Pouvez-vous me donner plus de précision ?"

Voici quelques notes à ce sujet :

Le fief de Lothainville était situé dans la paroisse de 1* Ange-Gardien, sei- gneurie de Beaupré. Son étendue était de vingt-huit arpents de front sur une lieue et demie de profondeur, le dit fief borné à l'est par la rivière du Petit-Pré. Il est donc facile de le localiser parfaitement encore aujourd'hui. Il suffit de compter vingt-huit arpents à partir de la rivière du Petit-Pré, en remontant vers le sault Montmorency.

Quelques mots de l'histoire de Lothainville intéresseront peut-être notre correspondant.

On sait que la compagnie de la Nouvelle-France avait concédé la sei- gneurie de Beaupré à un certain nombre de sociétaires, le I 5 janvier 1 636. Ces seigneurs ou co-seigncurs firent à leur tour des concessions de terre sur ce vaste domaine. Ce fut d'abord Olivier Le Tardif qui agit en leur nom, puis ensuite le gouverneur de Lauzon, arrivé au pays en 1 65 1 .

L'année précédente, 1 650, LeTardif avait concédé aux Hospitalières, à la Longue- Pointe, près la rivière du Petit-Pré, sept arpents de front sur toute la profondeur. Les Mères Ursulines reçurent la même étendue de terre le 26 octo- bre de la même anée. Il ne paraît pas y avoir eu d'autres concessions à ce mo- ment là.

Les Ursulines et les Hospitalières ne furent pas longtemps propriétaires de ces vastes terrains. Le 7 août 1652, les religieuses de l'Hôtel-Dieu abandon- naient, par acte capitulaire, aux Messieurs de Beaupré : "la concession qu'elles en avaient reçue, à la Longue-Pointe, joignant la rivière du Petit-Pré. . .ne pouvant la mettre en valeur."

Deux jours plus tard, les Ursulines renonçaient à leur tour à la donation que lui avait faite la Compagnie. Ne se sentant pas en état de remplir les con- ditions du marché, les bonnes religieuses remettaient purement et simnlcmrnt leurs terrains; quoi de plus honnête ?

Cette rétrocession ne paraît pas avoir embarrassé le gouverneur qui Ta va il peut-être désiré sinon suggérée. Il devait, du reste, tailler lui-même comme en plein drap dam les immenses domaines de la Compagnie des Cents Associés et se faire octroyer de larges étendues de terre pour lui et pour ses enfants, non pas

213

1 .1111 I 'vvji -\ il \ I '\r\ti > i III IV I III , V «Miil »Mi I .1 V I ij , » juC uAIM I espoir Ot K. I » Il |».i i

la cause de la colonisation. Quoi qu'il en soit, le 1er septembre 1652. trois

' ni il vient d'être parlé M. de l^uzon concé- il : "la rivière du IVlit-F*rr et de pl«i^ le noro- bic de VII» sur une lieue de profondeur, «i ngt-

huit arpent ^ verbalement aux Hospitalière» n -mli-

ne5. nous ont etè remis, les dits vingt-huit arpents tenant d'un côté aux terres de défunt Jolliet. et d'autre, aux terres non concédées. "Telle est. en Mibttancc, la teneur de cette concession et c'est le fief de Lothainville.

C'est probablement à cette date, en effet, que cette étendue de terre éri- gée en fief piit le nom de Lothainville qu'on ne trouve pas auparavant. Ce rK>m lui fut donné, vraisemblablement, en souvenir d'Isabelle Lotin. mère du gouver- neur de Lauzon et aieule du grand sénéchal.

Jean de Lauzon. fils, fut tué par les Iroquois. à l'île d'Orléans le 22 juin 1661. Anne Després qu'il avait épousée le 23 octobre 1651 voulant rentrer dans les fonds qui lui garantssait son contrat de mariage, demanda au Con- seil Supérieur la permission de vendre à cet effet le fief de Lothainville. ce qui lui fut accorde le 2 août 1 664. Trois semaines plus tard, le Conseil fixait l'ad- judication au huitième jour après la vente.

Le fief fut mis aux enchères ce jour-là même. 23 août 1664. II y eut d'a- bord trois enchérisseurs : Antoine Berson dit Chatillon qui après avoir offert 1 1 00 livres se retira, puis Charles François ou Le François et Bertrand Ches- nay dit la Garenne qui se disputèrent le morceau jusqu'à ce qu'enfin il restât à la Garerme auquel il fut adjugé le 30 août pour le prix et somme de 2850 li- vres. Le 3 septembre, la Garenne prêtait foi et hommage entre les mains de M. de la Chesnaye l'un des co-seigneurs.

Mgr de Laval qui, à cette date, avait deja acquis, de ses propres deniers. une partie de la seigneurie, en resta le seul propriétaire trois ou quatre ans plus tard. Tous les fiefs et les arrières fiefs relevaient donc du nouveau seigneur. Y eut-il quelque difficulté à ce sujet ? C'est probable. En tout cas. Mgr de Laval voulut savoir à quoi s'en tenir sur ces fiefs. II en écrivit à Cheffault l'un des principaux associes de l'ancienne compagnie de Beaupré. Celui-ci. dans sa rc- ponrc du 25 février 1 669. affirmait qu'aucun fief n'avait été concédé dans la seigneurie de Beaupré :" il faudrait, disait-il. que le fief eût été concédé par les huit, car s'il eût été concédé par un seul, la concession ne vaudrait que pour un huitièm*

Cette réponse mettait la Garenne en assez mauvaise posture, mais il avait affaire à un homme d'accommodement. Par accord mutuel consenti entre Mgr de Laval et la Garenne. le 29 avril 1670, devant Bouteroue, toutes les diffi- cultés furent aplanies : Mgr de Laval maintenait ses droits et M. de la Garen- ne gardait son fief.

214

Un aveu et dénombrement de 1 678 nous fait connaître les censitaires ou occupants du fief de Lothainville à cette époque. Tout d'abord, la Garenne s*é- tait réservé "pour son principal manoir six arpents de front sur lesquels il y avait liaison, grange et étable." Ce domaine, on l'a vu, était borné, à Test, par la ri- vière du Petit-Pré. A la suite de ces six arpents, en remontant vers le sault, le reste du fief était partagé corne suit :

Charles François 3 arpents

Vincent Vachon 3

Galerand Boucher 3

Abraham Fiset 3

Antoine Andrieu 2

Abel Turcot 2

Adrien Hayot 4 **

Pierre Tremblay 2

Bertrand Chesnay dit la Garenne, srs de Lothainville, demeura proprié- taire du dit fief jusqu'à sa mort arrivée le 1 4 janvier 1 683. De ses deux maria- ges, il avait eu quatorze enfants. Sa seconde femme, Elizabeth Aubert, prit en- viron quinze jours pour pleurer son mari et le 4 février suivant, elle épousait J. B. Pranquelin.

Les héritiers du fief cédèrent la propriété à M. de la Chesnaye, le 5 avril 1690. Celui-ci faisait, dix jours plus tard, cession et transport du fief de Lo- thainville à Mgr de Laval moyennant la somme de 3000 livres. Le fief de Lo- thainville retombait ainsi purement et smiplement dans le domaine ordinaire de la seigneurie de Beaupré (2).

AMEDEE GOSSELIN. ptre

QUESTIONS

lo- Pourriez-vous me donner quelques renseignements sur les anciennes scieries ? Je comprends qu'elles étaient mues par eau et que la lame était verti- cale et droite, enchâssée dans un cadre oscillant de haut en bas et vice versa. J'aimerais à savoir (a) quand on a commencé à se servir de la vapeur; (b) de scies à rubans ; (c) de scies circulaires ;

2o- Connaissez-vous quelque chose au sujet de» premiers moulins à pul-

Pe?

3o- Si vous avez quelque mercuriale des prix de bois autrefois, je vous prierais de me les indiquer.

R. P. Quel est l'auteur du terme Dominion of Canada qu'on traduit peut-être im- proprement par Confédération canadienne on Confédération du Canada ?

CUR.

(1) Ces noteii sont presque toutes tirées des Archives du Sôminairo de Québec.

-~ 215 -

Liste des Pilotes nommés par la Maison de la Trinité de Québec, 1805=1846

Liste dr ssée d'après les dossiers des Pilotes

(Suite)

LDo^ .M<D VAILLANCOURl

Admis le 13 mars iS;2.

JEANGOBEII

Admis le 7 février 1S32.

FEREOL BOURGET

Admis le 13 mars 1832.

Le 9 septembre 1835, condaraué à l'amende pour avoir échoué la barque ALEX HALL.

IVES SYLVESTRE

Admis le 17 avril 1832.

Le 9 octobre 1835, susj^endu jusqu'au ler avril 1837, pour avoir causé la pêne de la barque SPRINGHILL. Le 18 octobre 1844, sus- pKrndu pour douze mois pour avoir échoué la barque CALEDOXIA près du quai des Indes.

MAXIMILIEN CARON

Admis le 11 mai 1832.

LOUIS JOStLpH LAPOIE

Admis le 11 mai 1832.

Le 14 juin 1839, suspendu pour deux ans pour avoir causé la col- sisiou de la barque JAMES BAILEY avec la lumière flottante de la Traverse. Le 13 octobre 1840, condamné à l'amende pour avoir piloté la barque OCEAN pendant »a suspension. Le 9 juillet 1841, condam- né à l'amende pour avoir piloté le brick ANN pendant sa sus()ension. Décédé en 1879.

JOSEPH DESROSIERS

Admis le 25 mai 1832.

Le 16 octobre 1843, condamné à l'amende pour avoir échoué le vaisseau SARAH.

216

LOUIS ASSELIN

Admis le 12 juin 1832.

Le 18 octobre 1836, condamné à l'amende pour avoir laissé la barque DILDOIN avant l'expiration de 48 heures après son arrivée.

CHARLES-JOSEPH ADAM

Admis le 10 juillet 1832

THOMAS i . J-DESPRES

Admis le 14 décembre 1832.

Mis à sa pension le 27 septembre 1882.

ALEXIS COUILLARD BEAUMON I

Admis le 14 décembre 1832.

Le 31 juillet 1835, condamné à l'amende pour avoir échoué le brick LERWICK dans l'embouchure de la rivière Saint-Charles.

JOSEPH S i-i-/..lvLNT

Admis le 19 février 1833.

JEAN LAPOIE

Admis le 2 avril 1833.

PAUL POULIOT

Admis le 2 avril 1833.

ANTOINE MORIN^

Admis le 2 avril 1833.

Décédé en 1834.

GABRIEL PLANTE

Admis le 16 avril 1833.

Le 13 novembre 1835, condamné à l'amende pour avoir échoué la barque ASIA sur l'île Rouge. Le 23 octobre 1840, condamné h l'a- mende pour avoir échoué le brick NAPPARIMA.

JACQUES PLANTE

Admis le 16 avril 1833.

Le 25 octobre 1836, susnendu jusqu'au ler avril 1838 pour avoir causé la perte de la barque MARYFORD près des Piliers. I^ 28 oc- tobre 1842, suspendu ju.squ'au ler avril 1855 pour avoir échoué la barque ENTREPRIZE sur les rochers de Saint- Vallier.

EMMANUEL CHOUINARD

Admis le 3 mai 1833.

Décédé en août 1834.

... 2JT

HILAIRE COlîILLAKD

Aiî- ••

Fh 1

Admis le 30 juillet i^M-

ISAAC GOURDEAÙ

Admis le 24 septembre 183.^.

VITAL CHAMBERLAND

Admis le 2 octobre 1833.

Le 23 août 1844, condamné à ram.n.l. îw.nr ;ivr»;r /.< iw^n/. ]?, har- que MARY près de l'anse Tibbets.

PIERRE LAPRISE

Admis le 4 octobre 1833.

Le 21 juin 1844, condamné à l'amende pour avoir causé une colli- sion entre le brick MKRSEY et le brick WILLIAM WALLACE.

PIERRE GOURDEAU

Admis le 8 novembre 1833.

PIERRE GOUDREAU

Admis le 22 novembre 1883.

Le 15 juillet 1845, condamné à raiiiciuic nour avoi: ce n nié la barque SOVEREIGN dans la Traverse.

FRANÇOIS GOURDEAU

Admis le 22 novembre 1833.

JEAN POULIOT

Admis le 20 décembre 1833

Perdu en 1839.

AUGUSTIN MARCEAU

Admis le 20 décembre 1833.

Le 7 novembre 1843, suspendu pour deux années pour avoir échoué la barque EBOR.

LOUIS LAPLANTE

Admis le 31 décembre 1833.

Noyé au moi« d'août 1835.

FRANÇOIS POULIOT

Admis le 21 janvier 1834.

Le 18 septembre 1835, suspendu pour le reste de la saison pour avoir échoué le brick HENRIKTTK. Perdu en 1839.

218 .-

LAURENT TREMBLAY

Admis le 21 janvier 1834.

Le 20 septembre 1839, condamné à l'amende et suspendu pour douze mois pour avoir échoué la barque VENETL\ sur l'île Rouge.

Mis à sa pension le 31 décembre 1878. EDOUARD OUELLET

Admis le 11 mars 1834.

Le 14 juin 1844, condamné à l'amende pour avoir échoué le bric^^ FRIN. Le 22 octobre 1844, condamné à l'amende pour avoir jeté la DROMADAIR sur l'île Blanche.

JEAN-BAPTISTE CARON

Admis le 16 mai 1834. FRANÇOIS PELLETIER

Admis le 20 mai 1834. LOUIS MERCIER

Admis le 27 mai 1834. JOHN SMll H

Admis le 3 juin 1834. DOMINIQUE GIRARD Admis le 6 juin 1834. PIERRE GOURDEAU Admis le 13 juin 1834.

Le 4 octobre 1841, condamné à l'amende pour avoir échoué la bar- que SILVIA, à Sillery. Noyé le 21 novembre 1846. LOUIS LANGLOIS Admis le 1er juillet 1834. HUBERT FORTIN Admis le 1er juillet 1834. Noyé le 3 novembre 1845. JOSEPH GUAY Admis le 8 juillet 1834.

Noyé en face de la Rivière-du l.oup en août 1S39. GEORGES BOUCHER Admis le 8 août 1834. MAGLOIRE RIOUX Admis le 19 août 1834. Décédé à Trois- Pistoles en novembre 1835.

219 .-.

EDOUARD MARCOUX

Admis le 19 août 1834.

I^ 24 septembre 1841, condamne* à l'amende pour avoir échoué le vaisseau OTTAWA sur nie Rouge. Décédé le 11 mars 1HH4. JOSEPH DUMAS

Admis le 16 septembre 1834. Noyé dans l'automne de 1836. CHARLEJS POULIOT

Admis le 16 s'^ptembre 1834.

CELESTIN SAINT-PIERRE

Admis le 25 novembre 1H34.

Le 20 octobre 1S40, condaiiiiic à l'amende pour avoir échoué la barque GLASGOW.

FRANÇOIS CURODEAU

Admis le 28 novembre 1834.

ETIENNE THIVIERGÈ

Admis le 16 décembre 1834.

Nové en 1835.

FRANÇOIS-XAPIER CORRIVEAU

Admis le 6 février 1835.

Le 19 août 1842, suspendu le reste de la saison pour avoir échoué le brick ROYAL BRIDE dans la Travers-

PAUL BALLANTYNE

Admis le 17 février 1835.

L^ 28 juillet 1837. suspendu pour douze mois pour avoir échoué le brick MARGUERY sur l'île Rouge. PIERRE COTE Adir.is le 3 avril 1835. JACOB PADIQUE Admis le 24 avril 1835. Noyé dans l'automne de 1839. JOSEPH BONN EAU Admis le 28 avril 1835. Noyé dans l'automne de 1836.

220 -

EDOUARD CHEVALIER

Admis le 2 juin 1835.

Le 6 juin 1845, suspendu pour trois mois pour infraction aux rè- glements.

WILLIAM LE BEL Admis le 16 juin 1835. Mis à sa pension le ii juin 1844. THOMAS SIMARD Admis le 28 juillet 1835. CHARLEJS FOURNIER Admis le 28 juillet 1835. Noyé en septembre 1836. JEAN-BAPTISTE TURGEON

Admis le 7 août 1835.

Le 24 juillet 1840, condamné à l'amende pour avoir jeté le brick ELEANOR sur l'île aux Grues.

CYPRIEN LANGLOIS

Admis le 25 août 1835.

ZEPHiKliM CHASSE

Admis le 2 octobre 1835.

JEAN AUDET DIT LAPOINTE

Admis le 18 décembre 1835.

' Mis à sa pension le 5 avril 1884.

ANTOINE ROUSSEL

Admis le 18 décembre 1835.

EDOUARD ANTIL DIT SAIN I- JE AN

Admis le 10 décembre 1835.

JEAN RUEL

Admis le 29 janvier I836.

PIERRE DU TREMBLAY

Admis le 29 janvier 1836.

Le 8 juillet 1836, suspendu pour douze mois pour avoir camé la collision de la barque PROTECTOR avec le vaisseau HEWITT.

MAGLOIRE FORTIN

Admis le 19 février 1836.

WILLIAM IRVINE

Admis le 19 février 1836.

221

GEORGES SANTERRE

Admis le 29 mars ivS^ô.

ALEXANDRE CHAMBERLAND

Admis le 2 avril i.sv>.

ANSELME COTE

Admis le 5 avril 1836.

Le 20 mai 1845, suspendu pour deux ans pour avoir échoué la Iwrque PRIN'CH OHORGK «^ »"< 1 Tr .v. ,^..

WILLIAM BABIN

Admis le 5 avril 1836.

PIERRE :>AINT-HILAIRE

Admis le 5 avril 1836. LAURENT L^ROCHELLE Admis le 8 avril 1836.

Le 18 octobre 18 36, condamné à l aineiuk [•■ hkk

SYMETRY sur la grève de Mille-Vaches.

FRANÇOIS-XAPIER PEPIN DIT LACHANCE Admis le 15 avril 1836. FRANÇOIS AUDE7 DIT LAPOINTE Admis le 15 avril 1836. ROBERT DEMERS Admis le 15 avril 1836. PAULGAUTRON DIT LAROCHELLE Admis le 26 avril 1836.

Le 17 octobre 1836, condamné à l'amende pour avoir causé la col- lision du PHAEBE avec le ROYAL ADELAÏDE. CHARLES BERNIER

Admis le 26 avril 1836.

Le 18 septembre 1846, susp^rnàu ju^iju a la un de la >>aisoii ae pi- lotage pour avoir échoué la barque FINGALTON.

MATHEW BROWNLEY

Admis le 6 mai 1836.

Le 27 décembre 1839, condamné à l'amende poui causé la

perte de la barque HIBERNIA.

JEAN EVARISTE ADAM

Admis le 10 mai 1836.

222

JOSEPH MARQUIS

Admis le lo mai 1836. AMABLE LA VOIE Admis le 10 juin 1836. LOUIS-MARIE LA VOIE Admis le 9 août 1836. REGIS MENARD Admis 9 août 1836. JOHN ETZWEIRE(?) Admis le 12 août 1836. GEORGES LAPLANTE Admis le 6 décembre 1836.

Le 14 septembre 1859, suspendu jusqu'à la fin de la saison de na- vigation pour avoir échoué la barque DISPATCK. PASCHAL DICK

Admis le 24 janvier 1837. JEAN DUFRESNE Admis le 31 janvier 1837. AMABLE SAINT-LAURENT Admis le 10 mars 1837. FREDERIC COUILLARD Admis le 18 mars 1837. LAURENT PAQUET Admis le 21 mars 1837. Noyé en 1839 JOSEPH GOBEIL

Admis le 21 mars 1837.

Noyé en 1839.

JEAN POULIOT

Admis le 4 avril 1837.

Noyé dans l'automne de 1839.

FRANÇOIS VEZINA

Admis le 4 avril 1837.

Le 15 septembre 1840. condamné à l'amende pour avoir échoué le UNITED KINGDOM. Le 3 novembre f^ '/^ suspendu pour deux ans pour avoir échoué le vaisseau AGNES.

... 223 -.-

ELIE NORMAND

Admis le 1er avril IK37.

FRANÇOIS BOISSINOT

Admis le 7 avril 1837.

MICHEL VEZINA

Admis le 11 avril 1837.

Condamné à l'amende pour avoir échoué le SAEISBURG.

JEAN-BAPTISTE GAULIN

Akmis le 14 avril 1837.

EDOUARD LA VOIE

Admis le 18 avril 1837.

ALEXANDRE VAILLANCOURT

Admis le 25 avril 1837.

Le 18 mai 1838, condamné à l'amende pour avoir échoué la bar- que TRYAGAIN dans la Traverse. Le 13 octobre 1846, suspendu pendant deux années pour avoir jeté le SAINT-ANDRKW sur les battures de Beauf>ort.

PASCHAL TARDIF

Admis le 28 arril 1837.

JOHN MCMILLAN

Admis le 28 avril 1837.

PIERRE NORMAND

Admis le 9 mai 1837.

HILAIRE RAYMOND

Admis le 16 juin 1837.

Le 13 juin 1844, suspendu pendant douze mois pour avoir causé la collision du CALCUTTA avec la MARINA.

JEAN-FRANÇOIS LAMARRE

Admis le 18 août 1837.

Le 14 octobre 1845, suspendu jusqu'au ler avril X847 pour avoir jeté la barque COVENANTER sur la grève de la Traverse. Mis à sa pension le 14 août 1878.

GUILLAUME FOURNIER Admis le 8 septembre 1837.

... 224

HILAIRE JOLIN

Admis le 8 septembre 1837.

JAMES CAMPELL

Admis le 29 septembre 1837.

Le 9 juin 1840, suspendu pour douze mois pour avoir échoué la barque MAGNET sur l'île Blanche. Le 9 noveembre 1841, condamné à 'amende pour avoir piloté pendant sa suspension.

FRANÇOIS FOURNIER

Admis le 3 octobre 1837.

HENRY VERREAULT

Admis le 6 octobre 1837.

JEAN-BAPTISTE DERNIER

Admis le 21 novembre 1387.

PIERRE PELLETIER

Admis le 1er décembre 1837.

FREDERICK SIMPSON

Admis le 26 janvier 1838.

FRANÇOIS THIVIERGE

Admis le 3 avril 1830-

Le 14 juin 1842, suspendu le reste de la saison pour avoir jeté le brick RING DOVE sur la grève de Beaumont. Le 9 juin 188 1, con- damné à l'amende pour avoir échoué le vaisseau le LADY RUSSEL.

JEAN-LEON ROY

Admis le 3 avril 1883.

JOSEPH POULIOT Admis le 3 avril 1838. Mis à sa pension le 10 juin 1892.

MARCEL LEBEL AdmU le 6 avril 1838.

Le 7 septembre I84L condamné à l'amende pour avoir échoué la barque MEARNS dans la Traverse.

(A Suivre)

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HUI.I.F.TIN

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RECHERCHES HISTORIQUES

VOL XXIV BEAUCEVILLE-AOUT 1918 No 8

Charles Denys de Vitré, Conseiller au Conseil Souverain

Charles IXii>r> w*. > itré, en i i<iii*.t.. i^ui ^/iwimumc- inent à Tours, vers 1644, était fils de Simon Denys de la Tri- nité, qui fut le premier à établir des pêches sédentaires en Acadie, et de Françoise Du Tartre. Simon Denys de la Trini- té, d'après certains auteurs, aurait eu vingt-sept enfants de ses deux mariages. On a peut-être un peu exagéré. Nous en avons retracé vingt, peut-être vingt-un. On avouera que c'est déjà une famille fort respectable.

On note la présence de M. Denys de la Trinité à Qué- bec dès 1650. Le 2 août 1652, il se faisait concéder par les Pères Jésuites, dans leur seigneurie de Notre-Dame des An- ges, une assez grande étendue de terre (i). Cette terre prit le nom de ferme ou terre de la Trinité.

Le jeune Denys de Vitré, ses étud<.- i^ . ....i.vv^. i^ii la direction de la ferme de la Trinité. ^L Denys de la Trinité, (jui était membre du Conseil Souverain, n'avait guère de temps de s'occuper de la culture de ses terres.

Nous voyons par le recensement de 1667 que Charles Denys de \^itré, alors âgé de 23 ans, résidait sur la terre de la Trinité avec son père, Simon Denys de la Trinité ; sa mè- re, Françoise Du Tartre ; ses frères tous plus jeunes que lui Paul, Simon, Claude, Pierre, Charles, Jacques ; let ses soeurs

1 ) Acte devant Audouard. noUiire A Québec. 3 août 165S.

226

Catherine (plus tard religieuse à l'Hôtel-Dieu Saint-Joseph de Montréal) ; Marguerite (plus tard Mme Cressé) ; Barbe (plus tard Mme Pécaudy de Contrecoeur) ; Marie ; Gal)rici le (plus tard religieuse à l'Hôpital-Général de Québec) ; Françoise (plus tard Mme Cailleteau et en secondes noces Mme LeNeuf de la Vallière).

Cinq domestiques aidaient à l'exploitation de la ferme dont cent arpents étaient en culture.

Piere Denys de la Ronde, inarié à Catherine LeNeuf de la Potherie, qui était le fils aîné de M. Denys de la Trinité, cultivait la tere voisine. Il avait quarante arpents en va- leur (2).

Le 3 novembre 1672, l'intendant Talon accordait à M. Denys de Vitré une concession de "demye-lieue de front sur une lieue de profondeur, à prendre depuis la terre de Con- trecoeur, en remontant vers les. terres non concédées." M. Denys de Vitré devait jouir de cette concession en fief avec tous les droits de seigneurie et justice, à la charge de la foi et hommage et aux droits et redevances accoutumés (3).

C'est le fief de Bellevue situé entre les seigneuries de Verchères et de Contrecoeur.

M. de Contrecoeur, capitaine au régiment de Carignan (jui avait eu cinq jours auparavant (29 octobre 1672), la con- cession de Contrecoeur, était le beau-frère de M. de Vitré." C'est probablement lui qui l'engagea à demander cette con- cession.

Quoiqu'il en soit, M. de Vitre wciu >iii sa cmik espion pendant quekiue temps.

Il eut même avec son beau-frère et voisin, M. de Con- trecoeur, un différend qui faillit les mener devant les tribu- naux.

\/A >:igesse prévalut et, le t8 octobre 1675, tous deux s'engageaient à en passer par la décision de deux arbitres. M. de Saurel et M. He P)Ovvinct. ''n tumîic d'im dédit de soi-

es) Benjamin Suit»-. lîJstoin' lU-s i'MmiHru^-l'nxurixis, tonio IV. p. 68. (S; PI^('eM et doi*uineiitM roliitirn à lu UMiitrt* s<''lK:iuMirliilo, pp. SS et ISA,

- - 227 ..

xante livres payables aux RK. 14*. Kticoilets par le refusant on rappelant."

MM. de Saurel et de Boyvinet rendirent leur sentence arbitrale dès le lendemain. 17 octobre 1675.

Ils trouvèrent M. de V^itré redevable d'iuie Miiun 50 livres, 13 sols et 6 deniers à M. de Contrecoeur.

Ils terminaient Km sentence arbitrale par de sages conseils *:

"Kt comme le sieur de Contrecoeur demanderait les dé- pens, dommages et intérêts pour raison xlu tort qu'on luy aurait fait d'avoir fait arrêter sa barcjue et retenu son eau de vie, sa poudre et son plomb, attendu que ce sont deux beaux-frères, avons exhorté le d. sieur de Contrecoeur de relâcher de la dite demande pour vivre en paix et en union par la suite et n'avoir plus aucun sujet de diffr'-^"^'^ '^' '^" prétention Tun à rencontre de l'autre " (4).

Le 26 février 1678, M. Denys de Vitré vendait son fief de Bellevue à Pierre Boisseau, habitant, demeurant en la seigneurie de Longueuil," à la charge des droits et devoirs, foy et hommage et autres redevances dues au Roi notre si- re à cause de son château de Saint-Louis de Québec, et ou- tre moyennant la somme de deux cent quatre vingt livres." Boisseau paya son acquisition comptant (5).

Le 2\ aoiît 1673, M. Denys de Vitré avait été nommé membre du Conseil Souverain de la Noiucllc-rrrincf nom- remplacer M. de la Tesserie, décédé.

L'année suivante, le 15 janvier 1674, le gouverneur de Frontenac le continuait en charge. Rendant compte au mi- nistre des changements opérés dans le Conseil Souverain, M. de Frontenac lui écrivait le 14 novembre 1674, que M. de \'itré ** était un homme plein de bonne volonté et d'envie de s'instruire tout à fait dans sa charge." Il ajoutait que M. Denys de Vitré était de la première famille du pays et qu'il

(4) Jugement arbitral entre MM. de Contrecoeur et de Vitré déposé en l'étude de Pierre Duquet. notaire .1 Qu<^bec. le 19 octobre 1675.

(5> Acte devant Romain Becquet. notaire à Québec, le 26 février 1678. Boisseau avait acheté ce fief en société avec Pierre Chicolne. (Acte devant Basset, notaire & Montréal, le 15 août 1688).

... 228

avait épousé une fille de feu M. de Loustelneau, capitaine et major aux gardes (6).

Le 26 avril 1675, le roi nommait M. Denys de Vitré membre à vie du Conseil Souverain (7).

Le 6 mai 1675, ^^ gouverneur de Frontenac accordait à M. Denys de Vitré une concession de ''deux lieues de front le long du fleuve Saint-Laurent du costé du sud, à prendre du milieu de la largeur de la rivière appelée Mitis, et qui s*appelera doresnavant la rivière Hâtée (?)', en montant le dit fleuve, et deuxjieues de profondeur, ensemble l'islc du Bicq qui est vis-à-vis." Cette concession était faite en pleine et entière propriété, et en tout droit de fief, seigneurie et justice. Il était dit dans le brevet de concession que cette sei- gneurie était donnée à M. de Vitré pour y faire la pêche au hareng et autres poissons, y construire les bâtiments néces- saires à cette entreprise et même y faire le défrichement des terres (8).

Ce titre de concession fut confirmé par le roi le 10 mai 1676.

C'est la seigneurie qui prit dès lors le nom de seigneurie du Bic.

M. Denys de Vitré avait demandé cette concession pour y faire la pêche et la traite.

Le 3 septembre 1686, M. de Vitré entrait en arrange- ments avec Jean Gagnon pour l'exploitation de la seigneu- rie du Bic. Gagnon s'engageait "de son bon gré et volonté" à prendre la terre du Bic avec ses circonstances et dépen- dances pour et pendant l'espace de vingt années, le tout ri moitié de profit tant de la traite que toutes autres choses généralement quelconques." M. de Vitré, de son côté, s'en- gageait de payer un homme pour aider Gagnon dans srm exploitation. L'autre engagé de Gagnon devait être pa moitié frais par les deux associés (9).

(6) Archive» du Canada, correspondance générale, vol

(7) Innlnuatlons du Conseil Souverain, cahier 1.

(8) InslnuatlonH du ConHell Souverain, cahier 2.

(9) Traité entre M. de Vitré et Jean Gagnon. acte devant Oenaple. no- taire à Québec, le 8 septembre 1686.

Ia" I j iiovciiituc n»i>v>, M. de \ iirc vciuiaii : ic

fin Hic à Charles Auhcrt de la Chesnaye, mai* ir--

.L:eois, de Québec, pour le prix et somme de deux mille cin- (liiante livres tournois. La vente était faite aux charj^es, clatisos et conditions portées par le titre de concession.

M. de V^itré, en vendant sa seigneurie, n'oublia pas son brave fermier. Jean C.agnon. Une clause de l'acte de vente spécifiait que l'acquéreur continuerait avec lui le bail du 3 septembre i(>86. "Etant accordé entre les parties, y était-il dit, que le bail à loyer de la terre et seigneurie par le dit sieur vendeur à Jean Gagnon passé devant Genaple, notai- re, le 3 septembre 1(^)86, aura son exécution" (10).

M. Denys de Vitré occupait tous les loisirs que lui lais- sait sa charge de conseiller au Conseil Souverain à la pê- che du marsouin, du saumon et du hareng. Son père avait perdu à peu près tout son avoir dans ses établissements de pêche de TAcadie. M. Denys de Vitré était convaincu que ce

qui avait mancni*' 1A-I>;i< f1<'\:n*f r»'n<sii- \r\ <\ ]«• r^î vdiilriit

lui venir en aich

Le 10 novembre 1679, l'intendant Duchesneau écrivait .111 ministre :

J'ai exhorté trois gentilshommes appelés les sieurs de la Durantaye, de Vitray (Vitré) de Grandville, de se lier en- semble pour établir une pêche ; mais comme ils sont fort nécessiteux, ils auraient besoin de deux ou trois mille livres d'avance qu'ils rendraient dans la suite. Je n'ai pas été en état de leur prêter cette somme. Si Sa Majesté voulait fai- re cette dépense, ce serait une erande charité et un bien pour le pays" (n).

Nous croyons que cette demande de l'intendant Du- chesneau demeura sans réponse.

Ln 1683, M. Denys de Vitré faisait avec le gouverneur de la Barre et l'intendant de Meulles une transaction qui lui donna un superbe emplacement dans la plus belle partie de la basse-ville de Québec. Il y avait alors presque en face

(10) Acte devant Gilles Ra«eot. notaire à Québec, le 18 novembre 1688. ai) Archives du Canada, Correspondance générale, vol. 6.

2iO

de l'église actuelle de Notre-Dame des Victoires une batte- rie de canons destinée à commander le fleuve. Petit à petit, des maisons avaient été construites tout autour de cette batterie et on ne pouvait plus ^uère s'en servir sans risquer de détruire les maisons voisines. M. Denys de Vitré s'offrit de transporter cette batterie dans un endroit plus avanta- geux à condition qu'on lui donnerait l'emplacement. MM. de la Barre et de Meulles acceptèrent sa proposition et, le lo septembre 1683, ils lui en accordaient le titre. ''Nous di- saient-ils, suivant le pouvoir à nous conjointement donné par Sa Majesté, avons au d. sieur de Vitré, conseiller au Conseil Souverain de ce pays, donné, accordé et concédé, donnons, accordons et concédons par ces présentes la d. pla- ce sur laquelle est établi la d. batterie contenante soixante et douze pieds de large, d'un bout à la maison du sieur de Vill'eray, conseiller au d. Conseil, d'autre à la fontaine Ma- rion, faisant face au d. fleuve et d'autre à l'emplacement du Vieux Magasin du Roy, pour en jouir le dit sieur de Vitré ses hoirs, successeurs, et ayans cause à l'avenir pour en fai- re et disposer comme bon luy semblera aux clauses, charges et conditions qui en suivent, c'est à savoir, de faire construi re et élever une terrasse de soixante et douze pieds de lon- gueur sur la d. pointe (des Roches, au bord du fleuve) et de la largeur nécessaire au recul du canon au lieu et en la ma- nière par nous désignée, de fournir par le d. sieur de Vitré à tous les frais qui y seront nécessaires, et de la rendre en estât d'y poser le canon à la St-Jean prochaine 1684, et de nous en faire arrèster Testât de dépense qui luy servira de setireté et hipotecque priviligîée contre tous ceux qui pour- raient avoir quelque prétention sur la place de la vieille bat- terie par nous à luy concédée, et en outre de payer au Do- maine de Sa Majesté cinq sols de rente et huit deniers de cens par chacun an, les d. cens portants lots et ventes sai- sines et amendes suivant la coutume de la prévosté et vi- comte de Paris. 12).

(12) Insinuations du Conaeil Souverain, cahier 2.

..- 231

l/arran^onicnt conclu entre MM. de la Barre et de Meulles et M. Denys de Vitre fut confirtm' i»m '.rrrt lîn f\.Ti- seil d'Ktat du Roi le 15 avril 1684.

Le 24 se])touil)re 1^3. le pnivenicin de la liane et l'in- tendant de Meulles accordaient à M. Denys de Vitré un fief de dix arpents de front sur six lieues de profondeur borné d'un côté au fief de X'incennes (dans la paroisse actuelle de Heaumont) et de l'autre côté au fief de la Martinière (d.ms la ville actuelle de Lauzon). C'est le fief qui fut connu \)\\\^ tard sous le nom de fief Vitré ou de fief Montapeine.

Le 28 septembre 1683, M. de Vitré faisait une conces- sion de dix arpents de front sur quarante arpents de profon- deur dans son fief de Vitré à Pierre Normand La Bricre, maitre taillandier, de Québec. Celui-ci s'engageait de payer à M. de Vitré au jour de la Saint-Martin, chaque année, quatre chapons vifs et deux deniers de cens et rente. Il de- vait aussi lui donner, en son hôtel à Québec, chaque année, an temps de la pêche, deux saumons frais (13).

A la mort de M. de Vitré, son fief de Vitré ou Monta- peine passa à sa fille, madame Descayrac, puis à se belle- mère, Marie-Charlotte Chrétien. Celle-ci, le 15 mars 1741, en faisait cadeau à Marie-Louisr Hîvc-.t rî*. \';nrrnn..v ^^]^^< tard épouse de Nicolas Boissear

Le 15 décembre 1683, MM. de la Barre et de Meulles ciccordaient à M. de Vitré le lac Saint-Charles situé à qua- tre ou cinq lieues de Québec et une demi liene de terre tout autour du lac.

Le gouverneur ci 1 iiucnuam en lai^ani eeiic buperbe concession à ^L de \'itré, oubliaient un point important. C'est que le lac Saint-Charles avec toutes les terres environ- nantes n'appartenaient plus au roi.

En effet, le 10 mars 1626, les RR. PP. Jésuites s'étaient fait accorder "près de l'habitation du Fort de Québec, la quantité de quatre lieues de terres tirant vers les monta- gnes de l'ouest "" ♦>iiA-îf..ti c/^îtn.'s; n-Jt-tii- vm- l'i ri\'iAr.. <^t -

' "^ "■ Acte devant iiiii-

- 232 -

Charles, partie sur le grand fleuve St-Laurent, d'une part bornées de la rivière nommée de Ste-Marie, qui se déchar- ge dans le susdit grand fleuve St-Laurent, et de l'autre part en montant la rivière St-Charles, du second ruisseau qui est au-dessus de la petite rivière dite communément Lairet."

Il était dit dans l'acte de concession que les PP. Jésui- tes devaient jouir paisiblement de tous les bois, lacs, étangs, rivières, ruisseaux prairies etc., etc., qui se trouveraient dans le contenu de ces dites terres (14).

Pareillement les Dames Hospitalières de l'Hôtel-Dieu de Québec, en 1647 et en 1652, avaient obtenu sur les bords de la rivière Saint-Charles une concession de demi lieue de front sujr dix lieues de profondeur.

La concession accordée par MM. de la Barre et de Meulles à M. de Vitré le 15 décembre 1683, se trouvait, con- séquemment, sur les seigneuries des Jésuites et des Dames de l'Hôtel-Dieu.

M. de Vitré avait agi dans tout ceci en parfaite bonne foi. Ami des Jésuites contme des Hospitalières, aussitôt qu'il fut informé de l'erreur commise, il s'empressa de re- noncer à sa concession. Les actes en furent passés le 11 mars 1686 (15).

Le 6 janvier 1687, MM. de Denonville et Bochart Cham- pigny accordaient à M. Denys de Vitré, "deux lieues de front le long du fleuve St-Laurent du côté du sud, à prendre de- puis la concession du sieur de Villeray (suivant son titre de 1 Isle-Verte) en descendant le dit fleuve St-Laurent, la ri- vière des Trois-Pistoles comprise et les îles qui se trouve- ront dans les deux lieues de la présente concession sur deux lieues de profondeur, même l'île aux Basques, si elle se trou- ve dans la dite quantité présentement concédé."

Cette concession était faite en fief, seigneurie et justi- ce, aux conditions ordinaires (16).

(14) Plèi'CH et fl(M*iithentj4 relatifs à la toniure aelgneiirlale, p. 58.

(16) CeMftion aux UK. PP. Jésuites devant François Genaple. notaire à Québec, le 11 mar«i 1686 : Cesnlon aux Dame» Hospitalières devant François Genaple. notaire à Québec, le 11 mars 1686.

(16) Ptèoes et documenti» relatif « à la tenure selffneurlale, p. SI 8.

... 233 -

Le brevet de confirmation de cette nouvelle seijzrneurie |)ar le roi fut donnée le ler janvier if)88 (17)

C'est la sei^^neurie de la Rivière Trois- i .in-

connue sous le nom de seij^neurie des Trois- Fist

Le 13 novembre 1688, M. de Vitré vendait sa seig^neu- rii des Trois- Pistoles. aux charjjes, clauses et conditions portées par son titre de concession, à Denis Riverin, direc- teur de la Compagnie du Nord, demeurant à Québec, mo- yennant le prix et somme de cent livres de rente annti< "< (|ue l'acbeteur s'engageait payer par chacun an :m vcitî en son hôtel à Québec (18).

Le marché conclu le 13 novembre UnSiS entre AL\l. de Vitré et Riverin n'était avantageux ni pour l'un ni pour Tautre puisque cinq jours plus tard, le 18 novembre 1688, ils connaissaient et confessaient s'être demis et départis du contrat en question et le cas<''^'<"^» '*♦ rninnînient r-'^^'^^** <*''! n*avait jamais existé (19).

Le même jour, MM. de Vitré et Riverin entraient en nouvel arrangement, M. de Vitré baillait, quittait délaissait ? M. Riverin. à titre de loyer, pour neuf années consécuti- ves, sa terre et seigneurie de Trois- Pistoles, avec tous ses droits de pêche, chasse et traite, M. Riverin s'« ait, ce-

pendant, à ne pas faire la traite avec les Sau\ ^ lans les limites de la seigneurie. Le prix du loyer était fixé à cent livres par an (20).

Le 15 mars 1696, M. de \iii\ tw..liI^v.l.l ^.i :^vI^ilCl.i.c de Trois-Pistoles avec Jean Rioux, habitant de l'île Saint- Laurent (île d'Orléans), pour une terre et habitation sise et située en l'île Saint-Laurent, paroisse Saint-François, de trois arpents de front sur le fleuve Saint-Laurent sur tou- te la profondeur qu'elle pouvait avoir jusqu'au milieu de l'î- le. Cette terre joignait d'un côté la terre de \'incent Cartier et d'.iutre côté à une autre terre appartenant a'î dit Rioux.

(17) Insinuations du Conseil Souverain, cahier 2.

(18) Acte devant Gilles Rageot, notaire à Québec, le 13 novembre M88.

(19) Acte devant Gilles Rageot, notaire à Québec, le 18 novembre 1<88.

(20) Acte devant Gilles Rageot. notaire & Québec, le 18 novembre 1688.

234

M. de Vitré cédait sa seigneurie Avec tous les droits et obli- gations de Tacte de concession du 6 janvier 1687. M. de Vi- tré s'engageait en outre à donner à Rioux une chaloupe biscaienne avec ses agrès, câbles, voiles, grapins, "prête à faire voile pour aller au dit lieu de la rivière des Trois- Pistoles". De son côté, Rioux livrait à M. de Vitré avec sa terre un corps de logis de trente-six pieds de long de ma- driers embouvetés, une grange et une étable y joignant d'environ cinquante-quatre pieds de long, deux jeunes boeufs de quatre ans, deux vaches de pareil â.ire. ^^mv ro- chons de l'année, six poules et un coq.

Rioux se réservait cependant le droit de rester sur sa terre de l'île Saint-Laurent jusqu'au mois d'avril 1697, en qualité de fermier à la charge de faire valoir et entrete- nir la terre, bâtiments et dépendances en bon état et de donner à M. de Vitré pour tout droit de ferme le nombre de quarante minots de blé froment (21).

En 1690, M. de Vitré fit une fructueuse saison de pêche. Il avait eu la bonne fortune de louer dès le commencement de l'été, pour le prix de 250 livres tournois, une quaiche qui appartenait à M. LeNeuf de la Vallière. Le 7 juin 1690, il entrait en société avec Etienne Souet et Pierre Courtois dit LePicard, tous deux de Québec, "pour partir incessamment et aller devers Matane et autres lieux afin de faire toutes sortes de pêche". M. de Vitré s'engageait à payer la moitié des frais de l'expéditon. Souet et Courtois dit LePicard devaient payer l'autre moitié II en était de même pour les profits. M. de Vitré devait en retirer la moitié. L'autre moitié devait être partagée entre les deux autres asso- ciés (22).

M. Denys de Vitré avait toujours fait la pêche dans des vaisseaux de fort petit tonnage. Ce qui était un grand désavantage pour lui à tous les points de vue. La i6()i, M. Denys de Honaventure, commandant le SO- LEIL D'AFRIQUE, faisant route de France pour Québec,

(21) Acte d'échange <levant Chambalon. notaire à Québec, le 15 mars 1A96.

(22) Acte devant Gilles Ra«eot, notaire à Québec, le 7 Juin 1690.

trouva dans le bas Saint-Laurent une petite quaiche anglai- se, de Hoston, cliarj^ô de sel. Il s'en empara et la fit condui- re à yuébec. L'intendant liochart Champi^ny fit adjujjer cette quaiche au roi,, puis, pour aider M. Denys de Vitré dans son industrie de pêche, le 8 août 1691, il la lui vendît

avec If sel (in'i'llc Cl »til tii.iit ixtnr l;i s;«Hnt)ir df r i »:: livrrv;

(-'3)

Le J5 mars iLy^)J, M. de \ itre toi mail une société avec

l*ierr<' î**rVTrt !i:«vi«»;iti'iir f<'<u1:itit rti l:i <rî« > tuMi ri*- rli- Vi«ii-

ville.

Feret iraiispoitail à M. de Vitré un emplacement de trente-trois pieds de front situé sur le quai Champlain à Québec, joij^nant d\m côté à Michel Guyon de Rouvray et

d'autre côté à la veuve Pot, borné par devant au

fleuve Saint-Lanrent et par derrière à îa r'^'" ^^m Cap aux Diamants.

En contre-échange, M. de Vitré transportait et délais- c>aii a Ferret la moitié par indivis de la quaiche LA NOTRE- DAME DES ANGES (21) garnie d'un jeu de voiles, trois ancres, deux cables et de tous ses autres agrès, manoeu- vres et ustenciles.

Les deux associés devaient à l'avenir entretenir quiper la dite quaiche à communs frais et par moitié entre eux d'hommes, vivres, agrès, ustensiles et de toutes cho- ses quelconques nécessaires à la faire naviguer.

Ferret devait conduire, piloter et commander l'équipage de la NOTRE-DAME DES ANGES. Il devait faire avec la dite quaiche tous les voyages que M. de Vitré aurait à faire à Matane, pour la- pèche ou autrement, moyennant la som- me de 225 livres pour chacun des dits voyages.

Les profits qui proviendraient de la NOTRE-DAME DES ANGES devaient être partagés par moitié entre les associés (25).

Un marché conclu îc 17 novembre 1693 entre M. de Vi-

(23) Collo* »l'>n ««'• Maii.i i : . 64 ; Rapj

(24) Le outlaw avait commandé la Notre-Dame» dm .^nim* A partir <îe .loOt lu'à l'hiver.

•' devant François Genaple. notaire à Québec, le 25 nr

^ 236 -^

tré et deux navigateurs de Québec, Pierre Ferret et Pierre Leureau (26) nous fait connaître le salaire qu'on payait a- lors aux mariniers et matelots employés sur les bâtiments de pêche. Ferret et Leureau s'engageaient volontairement à M. de Vitré pour toute la saison de navigation de 1694, à commencer Ferret le ler avril et Leureau quand la barque de M. de Vitré serait en état de naviguer. Ferret devait a- gir à bord en qualité de maître et Leureau comme matelot. Ils s'engageaient à faire la pêche à la morue, à travailler sur terre, etc., enfin à accomplir tout travail raisonnable que leur demanderait M. de Vitré. Celui-ci s'engageait à don- ner par mois à Ferret quarante livres et une paire de sou- liers pour toute l'année. Leureau, moins exigeant, se con- tentait de trente livres par mois {2^).

Le 13 octobre 1697, M- Bochart Champigny écrivait au ministre :

"Le sieur de Vitré, conseiller au Conseil Souverain de Québec, est celui qui est le plus appliqué à faire faire la pê- che, ne manquant pas une seule année d'y envoyer. Le prin- cipal obstacle à ce commerce est le trop haut prix du sel : si vous vouliez. Monseigneur, ordonner qu'on en lestât les vaisseaux de Roi i\w\ viennent en ce pays, dont l'achat serait pris sur les fonds qui seront ordonnés, on le vendrait un prix assez avantageux pour le Roi, qui serait néanmoins beau- coup moindre que celui que nos marchands le vendent, et les habitants auraient bien plus de facilité et d'avantage à s'attacher à ce commerce" (28).

A l'automne de 1699, ^^- ^^ Vitré s'adressait au minis- tre pour obtenir les cordages dont il avait besoin pour son industrie de pêche.

MM. de Callières et Bochart Champigny appuyèrent chaleureusement sa demande. Le 20 octobre 1699, J^s écri- vaient au ministre :

*'Nous vous envoyons, Monseigneur, un placet qui vous

(26) Leureau. orlRlnalre de Xalnt. f:iit abjut'ation de son héré- sie, à Québec. le 1 Juillet 1685.

(27) Acte dovanl Chambnlon, notaire h C^uéboc. le 17 novembre 1693.

(28) Archives du Canada. Correspondance L'<^n^Mal»'. vol. 16.

2»?

> ,..,....,...; le sieui -.v ,.;.... .......... ^ ...scil Sou-

vt'*ain. an •sujet de la pêche <|u'il fait dans le fleuve Saint - Laurent.

**I1 e>i i t M I jM I H II utsii u .1 ii^imiii II (nie m t i t'j)i isi' r\

de s'attacher particulièrement à celle des marsouins (\v\ ^r ra très avantageuse à la colonie en ce qu elle occupt jeunesse et donnera lieu à une auprmentation du crmin par les huiles (pii en proviendront. 11 a commencé à en l'essai et il a réussi, mais il a besoin de quelques secoti cordage.

**Si Sa Majesté voulait avoir la boi :. .. ... ..v : ^

gratuitement 2cxx) de ligne à molue. du ban (sic) et 20CX)de cordage d'un pouce et deux pouces, nous pourrions espérer v«»ir réussir cette entreprise avec avantage" (29).

i.c ministre consentit bien volontiers à la demande de M. de Vitré comme nous le constatons par la lettre suivan- te que lui écrivaient MM. de Callicrcs et Champigny ' -^^ octobre 1700 :

Le sieur de Vitré se propose de remplir pleinement i espérance qu'il a fait concevoir à Sa Majesté du succès de son entreprise de la i)cche des marsouins. Il a fait l'été der- nier un voyage dans le fleuve pour prendre ses mesures a- fin d'agir le plus sûrement qu'il lui sera possible Tannée pro- chaine. 11 remercie Sa Majesté et nous le faisons aussi du secours de cordages qu'elle a eu agréable de lui donner, mais comme Monsieur Régon en a fait retenir le prix sur les fonds ordonnés pour ce pays, nous supplions Sa ^T:lic^té d'ordonner que le remplacement en soit fait" (30).

M. Denys de Vitré, par le man([ue de fonds, n'avait ja- mais pu donner à ses industries de pêche les développements (|u'elles demandaient. Le 16 février 1701. il formait une so- ciété avec deux riches marchands de Québec, MM. Fra? Hazeur et Pierre Peire. Ceux-ci s'engageaient à foi ... tous les fonds nécessaires. Dje son côté, M. Denys de Vitré devait donner à ses associés tout son temps et sa longue expérience.

(29) Archiva MU C.II..I,.-.. C.... , ...i.»* ^...« !...«. ,.,.. .,

(30) Archive» du Canada. Correspondance générale, vol. 18.

238

Les trois associés demandèrent aussitôt à MM. de Cal- lières et Bochart Champigny la permission d'établir aux îles de Kamouraska et autres endroits du fleuve Saint-Lau- rent qu'ils jugeraient le plus convenable des pêches aux marsouins, saumons, harengs et autres poissons. Ils priaient le gouverneur et l'intendant de leur accorder ce privilège pour dix ans.

Le 21 février 1701. MM. de Callières et Bochart Cham- pigny accordaient à MM. Denys de Vitré, Hazeur et Peire ce qu'ils avaient demandé. Le privilège cependant n'était donné que pour cinq ans. On jugeait qu'un privilège de dix années était trop long.

M. Bacqueville de la Potherie nous donne des détails intéressants sur l'exploitation de pêche aux marsouins de M. Denys de Vitré :

*'On a fait, en 1701, écrit-il, une tentative de la pêche aux marsouins dans le fleuve, trente lieues plus bas que Québec, aux îles de Kamouraska. Monsieur de Vitré, conseil- ler de Québec, sachant qu'une très grande quantité de ces poissons, qui sont tous blancs courent en été le hareng dans ces quartiers, se persuada que si l'on y tendait des filets a- vec un arrangement particulier, il pourrait s'y en prendre. Il forma une société de deux marchands pour en faire les frais. M. le comte de Pontchartrain, qui ne souhaite que l'é- tablissement de l'augmentation des colonies, leur fit envo- yer de Rochefort, en 1701, des cordages pour en faire des fi- lets. M. de Vitré dressa entre ces îles et la terre ferme, du côté du sud, la longueur de plus d'une demi-lieue, de fillets qui formaient différents chenaux, avec une ouverture assez grande pour y laisser entrer les marsouins. Ceux-ci, fort a vides de hareng, n*y étaient pas plutôt, que des canotcMirs tout prêts tiraient une corde qui bouchaient ce passage

"Les marsouins qui avaient un champ assez vaste, ne s'embarrassaient pas pendant que la marée montait, s'a- musaient aux harengs quand il s'y en trouvait : mais, lors- qu'elle diminuait à un certain point, on leur remarquait un mouvement et une agitation qui leur faisait jeter des mu- gissements. Plus la marée descendait basse, plus ils parais-

raient iiiqiiR'tcs. ï\> a\airni neaii alk'i* dv cmH- cl d anii» ne trouvaient rien qui ne les arrêtât ; mais des (|Ue la ni. était sur sa fin. ils se ramassaient tout comme im troupeau (le moutons, et échouaient pêle-mêle l'un sur Tautre. M. de X'itré les envoyait é^or^er, et les faisait trainer, porter ou remorquer à la marée montante quand ils étaient trop gros. Tels pesaient trois milliers. Il en a fait des huiles qui seront d'un très bon usage pour les vaisseaux. On en a fait des fri- tures, et on a trouvé le secret de tanner les peaux et de les l)asser en maroquin. La peau du marsouin est tendre com- me du lard : elle a un limon d'un pouce d'épais que l'on grat- te ; elle devient comme un cuir transparent ; les tanneurs les rendent minces ou épaisses, selon l'apprêt qu'ils veulent y donner. On en fait faire des hauts de chausses, des vestes très déliées et à l'épreuve du pistolet, et on en pourra faire des impériales de carosse ; car il y en a de dix-huit pieds de long sur neuf de large. Une petite l)aleine dérangea cette pê- che qui promettait beaucoup. Elle s'entortilla dans plus de quarante brasses de filets qu'elle entraîna avec elle. On l'a trouvée échouée dans cet (Vjuip^M.,. :'i <<M^t lîrnr< fh- 1.^ T-Ml»- était fort maigre'* (31).

Le 5 octobre 1701, MM. de Callieres et Champigny ecri- \ciicnt au ministre :

*Le sieur de V'itré, conseiller au Conseil Souverain, mé- rite bien les dons que S. M. lui a fait en considération de son entreprise de la pêche des marsouins y étant actuellement employé depuis longtemps et y réussissant de manière qu'il donne beaucoup d'émulation à d'autres qui sont dans le des- sein de l'entreprendre. Les grandes dépenses auxquelles cet établissement l'a engagé, nous obligent encore. Monsei- gneur, à vous supplier de lui continuer les mêmes grâces l'année prochaine ; nous espén^ns vous rendre un compte exact du succès de cette pêche par les derniers vaisseaux s'il en est de retour " (32

Le 21 octobre 1701, ^L 1 >^ ii^> :> lic \ m v , vu --.. ..... v l

en celui de ses associés, MM. Hazeur et Peire. entrait en ar-

(31) Histoire de rAni^iqne Septentrionale.

(82) Archives du Canada. Correspondance g^nOral». i '

... 240.—

rangement avec Jacques Couillard Desprès, habitant de la Rivière-du-Sud. Couillard Desprès devait conduire la pêche des îles de Kamouraska en l'absence de M. Denys de Vitré et travailler sous ses ordres quand il serait présent, pendant l'espace de quatre années, depuis le ler mai juscju'au dernier jour d'octobre. Le sieur Couillard Desprès devait être nour- ri aux frais des associés pendant le temps de la dite pêche et, en outre, recevoir trois cents livres par chaque année, deux pots d'huile et cinq sols pour chaque marsouin pris. Si après la première année de son marché. Couillard Desprès n'était pas satisfait de ses arrangements, il devait avoir l'option de choisir cinquante livres d'augmentation par année à ses gages ou bien les cinq sols par marsouin pris (33).

Le 3 novembre 1702, MM. de Callières et de Beauhar- nois écrivaient au ministre :

Nous remercions S. M. de la gratification des 550 1. qu'elle a accordée au sieur de Vitré pour l'établissement de la pêche des marsouins, lui et ses associés y travaillent avec une grande application. Ils ont déjà pris plus de 250 mar- souins et se proposent de faire l'année prochaine une dépen- se plus considérable pour l'augmentation de cette pêche, et même de tenter de faire celle de la baleine. C'est ce qui nous •»blige de vous supplier, Monseigneur, de bien vouloir enco- re continuer l'année prochaine la même gratification et les secours qu'ils demandent par le mémoire ci-joint " (34).

M. Denys de Vitré décéda à Québec, le 9 janvier 1703, et fut inhumé dans le cimetière de l'Hôtel-Dieu. Il fut emporté, à l'âge de 50 ans, par l'épidémie de grippe qui fit tant de victimes dans la capitale pendant l'hiver de 1702-1703. Il dis- j)araissait juste au moment il pouvait espérer retirer (juel(|ues bénéfices d'une industrie à laquelle il avait travail- lé sans relâche depuis plus de trente ans.

M. Denys de Vitré avait épousé, â Québec, le 18 octo- bre 1668, Catherine de Loustelneau, fille de Charles de Ivoustelneau et de Charlotte de Buday-Fleury, de Agen, en

(%^) Acte devant François Oenaple. notaire à Québec. 21 octobre 1701. \rchlve8 du Canada, Correspondance générale, vol. 20.

241

Ciascog^tic (35). Comme nous l'avons vu plus haut, made- moiselle de Loustelneau appartenait h une famille impor- tante, pî- ••-f -'- '^A'-f' •*••-♦ .....;♦•.;,, ,,..; /...:

de^ (Vav'

lame Denys de Vitré décéda à ^uéb»

1 > i ^ I 1 nj^>.

Kn secondes noce rette, le 18 mars

nys de Vitré épousa Marie-Charlotte Chrétien, lille de dé- funt Jean Chrétien, garde des plaisirs du Roi et de la van- nerie du Louvre, et de dame Cicneviève Le Chasseur (36). Klle était la nièce de M. Le Chasseur, lieutenant-général des Trois-Rivières. Celui-ci, qui était célibataire et assez en moyens, lui donna une fort jolie dot.

Quand, quelques jours après la mort de M. Denys de \ lire, il fallut régler les affaires de sa succession, des dif- ficultés s'élevèrent entre sa veuve et ses anciens associés, MM. François Hazeur et Pierre Peire. Madame Denys de \'itré prétendait que la société devait continuer avec elle de la même manière qu'elle avait commencé avec son mari et qu'elle avait le droit de mettre une personne à sa place pour avoir le soin et la conduite de ses entreprises de pêche. De leur côté, MAL Hazeur et Peire soutenaient qu'ils devaient prendre la conduite de toute l'entreprise et que madame Denys de V^itré devait faire les mêmes avances qu'eux^ Afin d'éviter de mettre l'affaire devant les tribunaux, des amis des deux partis s'interposèrent et madame Denys de \'itré renonça à tous ses droits dans la société moyennant une somme de mille livres mnnîi::- - '^' / ^-^

(35) Contrat de mariage devant Jean L.econitc. nota ire a Qu-'i octobre 1668..

(36) Contrat de r ' ' -'*--'**

11 février 1700. Cet acL

à Québec, le 17 mar- ' " ,. -, ........ ^

lors de son seco ; Il ne put pas même aitaister à «on con- trat de mariage. Il iir un ami.

(37) Sur le« . o de Vit .«t Peire. on peut consulter l- upromlK - Vitré et MM. Hazeur et Peire. aci»* *l- i e. 17 avril 1703 , en- tre madame de Vitré et MM Peire. note de Ch :03: transaction définitive entre madame de Vltn' . ;. de Cbambalon. 25 mai 1703.

242 -

Madame Denys de Vitré, après la mort de son mari, se retira aux Trois-Rivières. Elle décéda dans cette ville le 19 novembre 1749.

M. Denys de Vitré avait eu quatre enfants : deux de sa première union et deux de la seconde :

10 Marie-Gahrielle Denys de Vitré, née à

le Mariée à Québec, le 2y novembre 1687, à

Pierre Descayrac de l'Hauteur, écuyer, sieur de Reau, ca- pitaine dans le détachement de la marine, fils de Pierre Des cayrac de L'Hauteur, écuyer, seigneur de Laval, et de dame Marie Desbordes, de la ville et évêché d'Agen, paroisse St- Etienne (38).

Au mois d'août 1691, MM. Descayrac, d'Hosta et St- Circq tombaient dans une embuscade d'Iroquois à Laprai- rie et étaient massacrés par ces barbares. Après la mort de son mari, madame Descayrac passa en France. Elle ne re- vint jamais au pays.

20 Catherine-Philippe Denys de \^itré née à Québec le 15 novembre 1672. Décédée au même endroit le 2; décem- bre 1686.

30 Charles-Ambroise Denys de Vitré à Québec le 2^ décembre 1700. Décédé au même endroit le 17 janvier 1701.

40 Charles-Paul Denys de Vitré à Québec le 9 août 1702. Décédé au même endroit le 21 février 1703 (39).

P. G. R.

(38) Contrat de mariage in->..ia i i.ii.v.w..- <.. uaplf. notaire à Québec, le 21 novembre 1687.

(39) Mpr Tanguay. (Dlctlonmilre K^ii^'uloickiue, vol. 1er. p. 181). don- ne un cinquième enfant à M. de Vitré, Marie, qu'il fait inhumer à Montréal, le 7 octobre 1687. Or. le registre de Montréal à la date du 7 octobre 1687. dit simplement: "Le 7bre a été enterrée Mario Denys. âgée d'environ 15 ans ." Mgr Tanpuay a tout simplement supposé. Ce n'est pas d'ailleurs sa seule er- reur sur cette famille. Il donne Marie-Charlotte Chrétien comme épouse du fils de M. Denys de Vitré, mort au berceau. C'est M. Denys de Vitré lui-même qui épousa Marie-Charlotte Chrétien en secondes noces. Mgr Tanpuay donne aussi Jeanne Dubreull comme mère de Charles Denys do Vitré. \\ fait égale- nient erreur. Il était du second n.mi.ii'.. .i.« Sinion i)..ni»j i.. h\ Trini»''^ mxop KrancolBe Dutartre.

Pierre de La Brosse du Bocage

Il arriva ici en 1683 avec le gouverneur de Denonville qui lui donna un< commission de sous-lieutenant

Eln 1690, M. de Frontenac lui accordait une commission de lieutenant rc- lormé» au *ieu et place du sieur de Lignery fait lieutenant en pied ( I >

En cette même année 1690, au mois de février, M. de La Bros.-c m i ca pédition de G>rlar sous MM. Le Moyne de Sainte-Hélène et d'Ailleboust de Manthet.

M. de Catalogne écrit au sujet des officiers qui faisaient partie de cette

expédition :

"Les plus qualifiés des Français étaient les sieurs de Bonrepos et de La Brosse, lieutenants, le sieur Le Moyne de Bienviile, Le Ber Duchcne et de Mon- tigny qui servaient tous en qualité de volontaires*' (2).

La même année 1 690, M. de La Brosse fit partie d'une autre ejq^édi- tion en canots contre les Anglais. Ce parti composé de quelques Français ou Ca- nadiens et des Sauvages du Sault de la Montagne commandé par le Grand Agnié ne fut pas heureux. A la rivière au Saumon, près du lac Champlain. ils furent attaqués par des Algonquins et des Abénaquis qui ne les avaient pas re- connus et le Grand Agnié fut au nombre des morts. C'était une grande perte pour les Français (3).

Eln 1691, M. de Frontenac donna une commission de lieutenant à M. de La Brosse, en remplacement de M. de la Maisonfort promu capitaine (4).

Dans le cours de l'été de 1691, M. de La Brosse fut envoyé avec un parti de Sauvages sur la frontière du Canada afin de faire quelques prisonniers anglais. Mais ceux-ci étaient •- •« ■" «-^^-c ^. ^ .... ^get durent se con-

(2) «

HiiIIetin don Rc<'lior<'lM*ï* lllMorlqucH, vo!

244

tenter de remporter les chevelures de quelques Iroquois rencontrés dans leurs courses (5).

Au mois de juillet 1692, M. de Callières gouverneur de Montréal, infor- mé qu'une bande d* Iroquois commettaient des dégâts dans les environs du Long- Sault, envoya un détacherr.ent de 500 Français et Sauvages chrétiens pour les surprendre. M. de Vaudreuil. qui commandait cette troupe, réussit à les atta- quer à la tombée de la nuit. Une vingtaine d' Iroquois furent tués ou faits pri- sonniers. Malheureusement trois des plus braves officiers de la colonie, MM. de La Brosse, de Montesson et de la Poterie, furent tués dans cette rcncon- tre (6).

Le corps de M. de La Brosse fut retrouvé et inhumé à Montréal le 22 juillet 1692.

P. G. R.

(5) O'Callaghan, Documents relatives to the hlstory of the Stnto of Xow Y«>rk, vol. IX. p. 625.

(6) Archives du Canada, Correspondance générale, vol. 1 1'

Un contrat de mariage en français

Le hasard m*a fait lire, l'autre jour, un acte notarié qui vaut probable- ment d'être signalé.

Le 1 5 août 1 786, pardevant le notaire John G. Beek, à Montréal, com- paraissent, pour leur contrat de mariage, John Jones, fils majeur de John Jones, maître des casernes de Sa Majesté à Sorel, et Mlle Marie-Madeleine Heney fille de feu H. Henev et de Marie-Madeleine Lepaillieur.

Mademoiselle Heney est assistée par William Dummell Powell, avocat.

En plus, sont présents, du côté du futur ; Thomas Jones, son frère et Robert Jones, chirurgien ; puis, du côté de la future : Hugh Heney, son frère, Margaret Sherburnt Beek et Louise M. Taylor.

Parmi les personnes ci-dessus mentionnées aucune ne paraît être d'origine purement française et, cependant, contre son habitude, le notaire Beek rédige le contrat en langue française.

Comment expliquer cela ?

E. Z. MASSICOTTE

ERRATUM

Dans Particle sur Tacques Viger paru dans le Bulletin de juillet dernier, p. 209, il se trouve diverses erreurs typographiques dont nous ne voulons cor- riger que celle-ci, qui est h la huitième ligne. C'est en 1802, peu de semaines avant sa mort, que le major Lennox fut envoyé à la Jamaïque et non pas en 1808.

E.Z.M.

24

Liste de< Pilotes nommés par la Maison de la Trinité de Québec, 1805^1846

Lisic dr sséc d'après les dossiers des Pilotes

(Suite et fin)

ANTOINE SIROIS Admis le 10 avril 1836.

EDWARD DEMERS Admis le 10 avril 1838.

LEANDRE RIOUX Admis le 27 avril 1838.

JEAN-BAPTISTE RAYMOND Admis le 1er mai 1838.

Le 14 juin 1844, condamné à l'amende pour avoir causé la collision de la barque WILLIAM AND MARY avec le brick FRIN

ALEXIS ROY Admis le 8 mai 1838.

JACQUES DANDURAND Admis le 18 mai 1838.

Le 12 juillet 1842. condamné à Tamende pour avoir échoué la bafque CHARLOTTE.

CYRILLE LARRIVEE Admis le 22 mai 1838.

JACQUES TREMBLAY Admis le 2 juillet 1838

Le 19 août 1843, condamne a l'amende pour avoir échoue le HOPE dans la Traversr. Admis à sa pension le I 1 octohrr 1838.

... 246 ...

JEAN DUGAS

Admis le 6 juillet 1838.

Le 21 octobre 1845, suspendu jusqu'au mois de septembre 1846, pour avoir échoué le STEADFAST dans la Traverse.

HENRI LA VOIE Admis le 31 juillet 1838.

HUBERT CHAMBERLAND Admis le 14 août 1838. Noyé en 1839.

CYPRIEN RAYMOND Admis le 2 4septembre 1 838.

ANTOINE THONCAS (M) ALIAS RAYMOND Admis le 12 octobre 1838.

SIMFFON FORGUE Admis le 1 6 octobre 1 838. Noyé dans l'automne de 1839.

CiERMAIN BELANGER Admis le 16 octobre 1838.

:EAN BLOUIN Admis le 19 mars 1839.

.LOUIS SAINT MARC AdmUleSavril 1839.

GERMAIN CARON Admis le 9 avril 1839.

Le 7 août 1840, suspendu jusqu'au 1er avril 1842 pour avoir «'choué le vaisseau ENCLA. .3.

DAMIEN BOULANGER Admis le 19 avril 1839.

... 24

I

FREDERIC ROY

Admule 19 avril 1639.

Lr 3 octobre 1841. suspendu juiqu'au 1er avril 1Ô43 pour avoir échoué

In h.rnn. QUEBEC.

WILLIAM RUSSELL Admis le 26 avril 1839.

Le 16 juillet 1839, suspendu pour deux ans pour avoir jeté le JOHN sur le côté sud de Pile d'Orléans. Admis à sa pension en 1879.

LOUIS LAPRISE

Admis le 26 avril 1839.

Mis à sa retraite le 1 er mai 1 886.

PIERRE PEPIN Admis le 30 avril 1 839. Le 24 juillet 1884, suspendu pour le reste de la saison pour avoir cchouc le steamer RIVER FLTRICK. A sa pension le 26 novembre 1884.

CHARLES DUMAS Admis le 30 avril 1839.

LOUIS COTTIN DUGAL Admis le 3 mai 1 839.

DAVID PICHETTE Admis le 3 mai 1 839.

EDOUARD GENEST Admis le 10 mai 1839.

JEAN-BAPTISTE PAQUET Admis le 21 mai 1839.

FELIX CARON Admis le 14 juin 1839.

248

JEAN PELLETIER Admis le 1 4 juin 1 839.

Le 25 septembre 1846, suspendu pour le reste de la saison pour avoir échoué le brick FATHER MA THEW à Saint- Vallier.

ANTOINE BOUTHILLET Admis le 18 juin 1839.

GERMAIN SAINT-PIERRE Admis le 18 juin 1839.

VITAL CHAREST Admis le 21 juin 1839.

HYPOLITE BOUCHARD Admis le 2 1 juin 1 839.

FRANÇOIS NADEAU

Admis le 25 juin 1839.

BENJAMIN BLOUIN Admis le 25 juin 1839

Le 1 6 juin 1 846, condamné à l'amende pour avoir échoué la barque GOOD INTENT à Saint-Roch des Aulnaies.

PIERRE LAPIERRE Admis le 27 juin 1839.

BENONI NORMAND Admis le 27 juin 1839.

FRANÇOIS COTE Admis le 7 avril 1 840. Mis à sa pension ^" '^(^ juin 1860.

VALENTIN GOUDREAU Admis le 7 avril 1840.

249

ALEXANDRE OUELLET Admis le 14 avril 1640.

NOËL MCNEIL Admis le 14 avril 1840.

Le 14 juin 1843. suspendu pour le reste de la saison pour avoir échr<u' I barque RITCHIE,

EDOUARD GOURDEAU Admis le 14 avril 1840.

ANSELME MARMON Admis le 14 avril 1840.

MAGLOIRE DELISLE Admis le 21 avril 1840.

JEAN-BAPTISTE TALBOT Admis le 21 avril 1840.

FRANÇOIS-XAVIER DELISLE Admis le .24 avril 1840.

JOSEPH DICK Admis le 26 mai 1 840.

FRANÇOIS NOËL Admis le 29 mai 1 840.

JEAN MARCOUX Admis le 2 juin 1840.

PAUL LANGLOIS Admis le 23 juin 1840.

THOMAS MCNEIL

Admis le 3 novembre 1840.

Le 16 juin 1841, condamné à l'amende pwur avoir échoué le brick 574 sur l'île Rouge. Le 6 octobre 1843, condamné à l'amende pour avoir ancré la barque JAMES AND MARY SYNNOTT dans un endroit prohibe.

250

PIERRE DESCOMBE

Admis le 23 mars 1841.

Le 8 juillet 1842, suspendu jusqu'au 1er avril 1843 pour avoir échoué la barque GREAT BRITAIN. Le même jour, suspendu jusqu'au 1er avril 1844 pour avoir échoué le brick IMOGENE.

MARCEL COTE

Admis en 1840.

A sa pension le 26 mai 1 880.

GEORGES AUDET DIT LAPOINTE Admis le 6 avril 1 84 1 .

L. N. MORENCY Admis le 6 avril 1 84 1 .

GABRIEL LACHANCE

Admis le 16 avril 1841. D. BALLANTYNE Admis le 16 avril 1841.

F. X. LAPOINTE Admis le 5 mai 1 84 1 .

MAGLOIRE TURCOTTE Admis le 5 mai 1 84 1 .

ISAIE MARTICOTTE

Admis le 7 mai 1 84 1 .

Le 30 juin 1843, condamné à l'amende pour avoir échoué la barque DE- FENDER. Le 30 juin 1845, suspendu le reste de la saison pour avoir échoué le CITY OF YORK.

HENRY MARTICOTTE Admis le 7 mai 1 84 1 .

GUILLAUME MORENCY Admis le 25 mai 1841.

Le 31 octobre 1845, suspendu jusqu'au mois d'août 1846. pour avoir é- choué la barque ANNE.

2f)J

GREGOIRE BERNIER Admis le 25 mai 1 84 1 .

PAUL BLOUIN Admit le 26 mai 1 64 1 .

FRANÇOIS DALLAIRE Admis le 26 mai 1 64 1 .

FABIEN LEMIEUX Admis le 26 mai 1641.

LAURENT GODBOUT Admis le 26 mai 1 64 L

PIERRE ROY Admis le 28 mai 1 84 L

Le 20 septembre 1842, suspendu jusqu'au 1er juin 1643, pour avoir é- choué la barque DUKE OF CLARENCE.

CHARLES-ED. TURGEON Admis le 28 mai 1 84 1 .

Le 2 juin 1846. condamné à l'amende pour avoir échoué le SAINT- ANDREW sur Tîle Rouge.

CLOVIS ANCTIL Admis le 3 juin 1 84 1 .

PIERRE CHAPERON Admis le 5 octobre 1 844.

Le I 7 octobre 1845. suspendu jusqu'au 1er juiliel 1646 pour avoir cchouc la baraue CRUSADER.

NARCISSE CLOUET Admis le 2 juin 1841.

DAVID CINQ-MARS Admis le 2 juin 1641.

262

JOB MORENCY

Admis le 1 1 juin 1 84 ! .

Le 16 juin 1843, suspendu pour un an pour avoir échoué l'UNICORr.'.

PIERRE RUELLAND Admis le 1 2 juin 1 84 1 . Décédé le 29 juin 1883.

HUBERT DUMAS Admis le 14 juin 1841. Décédé en octobre 1 883.

DAMASE BABIN Admis le 3 août 1841.

M. PEPIN DIT LACHANCE Admis le 5 avril 1842.

FABIEN LANGELIER Admis le 1 er avril 1 842.

MAURICE PEPIN DIT LACHANCE Admis le 5 avril 1 842.

THOMAS BROWNLEY Admis le 22 avril 1842.

JOSEPH BAUCHER DIT MORENCY Admis le 5 avril 1842.

LOUIS CHAMBERLAND Admis le 27 mai 1842.

JEAN-BAPTISTE PATOINE Admis le 3 avril 1844.

LOUIS CREPEAU Admis le 9 avril 1845.

263

FABIEN CARON

Admis le 29 juillet 1845.

Le 14 octobre 1845. suspendu jusqu'au ter juillet 1846 pour avoir échoué la barque TO TTENHAM.

RENE SIMARD Admis le 10 juin 1845.

GLBERT BAILLARGEON Admis le 7 avril 1 846.

PIERRE GARNEAU Admis le 14 juin 1842.

AMABLE FOURNIER Admis le 1 4 août 1 846.

Le 6 octobre 1 846, suspendu pour douze mois pour avoir échoué le brick HARVEY.

P. G. R.

A quelle date, M. Closse arriva-t-il à Montréal ?

En 1914, nous avons essayé de fixer le lieu d'origine de Raphaël Lam- bert Closse, ce valeureux fonctionnaire des premiers temps de Ville-Marie. ( 1 ) Cette fois, nous voulons attirer l'attention sur la date de son arrivée à Mon- tréal.

On dit généralement, que le major ou sergent major Closse est venu avec M. de Maisonneuve et Jacques Viger laisse même entendre qu'il assistait à la fondation de Montréal. Cette assertion nous semble hasardée.

De 1642 à 1648, les faits d'armes, à Ville-Marie, ne sont pas rares. Les abbés Dollier de Casson et Faillon nous en narrent plusieurs. Dans aucun cependant, ne figure M. Closse, ce bras droit du gouverneur de Montrcal. Su- bitement à partir de I 648. le major Closse est de tous les combats cl sa bra- voure éclate dans chaque rencontre !

De I 642 à 1 648, les missionnaires qui des-iervaient la colonie naifsante de Montréal rédigent un bon nombre d'actes de baptêmes et de sépulture». Et l'on voit que les colons, les militaires ou les gens en vue de la localité sont tour à tour parrains ou témoins, mais jamais le nom de Closse n'apparaît dans ces actes. On le trouve, à l'encontre, des quantités de fois après 1647 !

Que conclure ? Il n'y a, ce nous semble, qu'une réponse : C'est que M. Closse est venu avec M. de Maisonneuve en 1647, non pas en 1642.

E. Z. MASSICOTTE

(1) Bulletin des recherches historiques. 1914. p. 184.

254 M. de Bourgmont, officier au Détroit

Le nom de Bourgmont se rencontre de temps en temps dans la corresponda > ce des gouverneurs du Canada, vers 1 707. Il eut à cette époque à remplacer au Détroit M. de Lamothe-Cadillac obligé de descendre à Québec. Les lettres de noblesse accordées à cet homme en I 725, chantent naturellement ses louanges à cause de ses services représentés au roi sous un jour favorable, dans les postes de rOuest, puis de la Louisiane. L'abbé Ferland, au volume II p. 358, de son His- toire du Canada, ne le flatte pas du tout. Par son manque de tact et sa connais- sance insuffisante des sauvages, il faillit précipiter les unes contre les autres les nations établies autour du Détroit.

En l 720, il obtint une commission de capitaine pour commander sur la ri- vière Missouri sous le gouvernement de M. de Bienville. Il reçut cette année-là la croix de St-Louis.

Etienne de Veniard, sieur de Bourgmont, quitta la maison paternelle fort jeune, et embrassant la carrière des armes, passa dans la Nouvelle-France, vers 1695, en qualité d'enseigne.

Son aieul était Isaac de Veniard, sieur de Brière, qui avait épousé Elisabeth Nantrieul, d'extraction noble ; son père fut Charles, sieur du Vergier.

Nous donnons ici un résumé des lettres de noblesse accordées à cet homme.

REGIS ROY

Etienne de Veniard, Sr. de Bourgmont, commandant sur la rivière des Misouri, dans la Louisiane et chevalier de l'Ordre Militaire de St-Louis fut ano- bli par Lettres patentes en forme de Charte données à Versailles au mois de dé- cembre de l'an l 725, signées Louis, et sur le repli, par le Roi, Phélypeaux, et scellées.

Le roi s'expliquant fort au long sur les motifs qui l'avaient engagé d'a- noblir le dit Sr. de Veniard, a la bonté d'entrer dans tous les détails qui peu- vent lui rendre tous ses sujets recommandables, soit par la naissance ou les ser- vices. Par rapport à la naissance, il est exposé dans les dites lettres, qu'Isaac de Veniard, Sr. de Brière, ayeul du dit Etienne avait épousé Délie Elisabeth de Nantrieul. d'extraction noble et que Charles de Veniard. son père. Sr. du Ver- gier, avait épousé Dellc Jacqueline Jean, fille de Julien Jean, sieur de la Pail- leticre et du Rocher et avait exercé longtemps et avec reputatnon la profession de médecin, et quand aux services, les dites lettres portent que* le Sr. de Bourg- mont ayant quitté fort jeune la maison paternelle avait embrassé la profession de3 armes et s'était distingué dans les emplois qu'il avait eus dans les colonies : que

... 25r) - -

depuis 30 ans il avait servi dans celle de la Nouvelle-France en qualité d'Elniei- gnc. puis de itcutenant et en plusieurs occasions avait donné des marques de sa

cnlrautreâ en Tannée 17' mandant au fort

1 l'absence du Sr de la .\ < . avec une gar-

nison de I 5 hommes et très peu de munitions il avait forcé les Sauvages Onta- ouacs qui le tenaient assiégés depuis 2 mois de se retirer sans fruit et avec jïerte de beaucoup des leurs; qu'ayant depuis continué ses services dans la colonie de la Louisiane, sa capacité et la connaissance qu'il avait acquise dans les voyages qu'il avait faits jx>ur la découverte de ce nouveau pays, avaient déterminé le Sr de Bienvillc, commandant gcncral de la province pour la Cic des Indes à l'envo- yer auprès des nations sauvages voisines pour y traiter de la paix et d'alliance, en quoi il avait nonseulement très bien réussi, mais même avait découvert beaucoup de terres et de mines inconnues; qu'il s'était trouvé à la prise de Pensacola sur les Elspagnols et au siège de l'île Dauphinée. et que sur le compte qui avait été rendu à Sa Majesté de ses servicmes. Elle l'avait honoré en I 720 de la Croix de l'Ordre Militaire de St-Louis, que sensible à cette marque de distinction, les Directeurs de la Cie des Indes ayant formé le dessein d'établir un poste sur la rivière des Misouris au dit pays de la Louisiane, le dit Sr. de Bourgmont s'était chargé de l'exécution de cette entreprise et ayant été élevé au grade de capitaine s'était embarqué avec les instructions nécessaires pour faire faire les fortifications convenables et se mettre à couvert des incursions, qu'il fut en même temps char- g de faire en sorte que les sauvages Padoucas fissent la paix avec les autres na- tions sauvages de la Louisiane et qu'en moins de deux ans qu'il avait séjourné dans ces contrées et y avait fait construire un fort, sous le nom d'Orléans à 2 lieues des Micsouris et avait porté les Sauvages de Padoucas à envoyer des dé- putes de leur nation lesquels avaient juré la paix et promis d'entretenir une al- liance durable avec les principaux chefs des Sauvages Misouris. Optolotas. A- tourets. Pammachas et Causées, que charmé de cette pacification l'Empereur des Padoucas, accompagné de ses chefs, au nombre de 80 étaient venu à la ren- contre du dit Sr. de Bourgmont et après lui avoir donné des marques de sa bien- veillance l'avait assuré de l'estime particulière qu'il avait pour la nation Fran- çaise. Et enfin qu'il avait détourné toutes ces nations de s'allier avec celle des Renards, de laquelle elles avaient reçu des présents pour faire la guerre aux su- jets du Roi dans le dit pays de la Louisiane. Que î 'ditions étaient si constantes que le feu duc d'Orléans qui en avait - les Directeurs s'était engagé de solliciter lui-même auprès de Sa Majesté l'anoblissement du dit Sr. de Bourgmont. Ces lettres adressées au Parlement et à la Cour des Comp- tes, aides et Finances de Rouen, y ont apparemment été registrées.

... 256

Les armoiries réglées pour le dit Sr. de Veniard Bourgmont par le jupe d'armés de France, sont :

D'azur à un sauvage au naturel, assis sur une montagne d'argent ; l'écu timbré d'un casque de profil.

(D'Hozier : Armoriai Général de France, Reg. I, 2c. partie, p. 625).

REPONSE

LE TERME DOMINION OF CANADA : (XXIV, VII. p. 214.) La lettre suivante qu'adressait en 1917, M. Léonard P. D. Tilley, député provincial de Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, fils de sir Léonard Tilley, un des pères de la Confédération, à M. Geo S. Holmsted, de Toronto, nous ap- prend que nous devons l'appellation Dominion of Canada à sir Léonard Til-

ley:

**I have your letter of a récent date asking me if I can give you any in- formation in regard to the question as to who suggested the name "Dominion*' for the Dominion of Canada at the time of the drawing up of the British North America Act. You state that you have heard and read that my father, the latc Sir S. L. Tilley, was the one who suggested this name. You are correct in this statement as far as my knowledge goes. I have heard my father state hovv he ca- me to suggest it at the B. N. A. Conférence. When the Fathers of Conferera- t'ion were assembled discussing the terms and conditions of Confédération and the drafting of the British North America Act. (this is the story as I have per- sonally heard him tell it), there had been considérable discussion the day bc- fore and many suggestions as to what the new United Canada should be cal- led, and no conclusion had been reached. The discussion on the name stood ovei until the next day. The next morning, as was Sir Leonard's custom, he raed a chapter from the Bible, and that particular morning he read Psalm 72, verse 8, **He shall have dominion also from sea to sea." When reading verse 8 of the said Psalm, the thought occurred to him, what a splendid name to give Canada, ihc Word 'Dominion** of Canada. When he went back to the sitting of the con- vention that morning he suggested the word "Dominion**, which was agreed to. and Canada was called the "Dominion** of Canada. This is the version of the matter as I understand it.'*

BULI^KTIX

)F.S

RECHERCHES HISTORIQUES

VOL. XXIV BEAUCEVILLE- SEPTEMBRE 1918 Nof

Les Vieilles Forges Saint=Maurice

et Les Forges Radnor

Les gisements ferrugineux^e la région de Saint-Maurice ont alimenté deux forges principales ( 1 ) d'une haute importance historique : le* Vieilles Forges Saint-Maurice, établies en I 737, sur la rive sud-ouest de la rivière Saint-Mauri- ce, à peu près à mi-distance entre Trois-Rivières et la paroisse actuelle de Saint- Etienne-des-Grès ; et les Forges Radnor, établies en 1854 (2) dans la parois- se de Saint-Maurice. Le chemin de fer des Files passe tout près des usines, et la station y porte le nom de Forges Radnor.

Ces dernières, tout en étant distinctes des Vieilles Forges, peuvent te con- sidérer comme une extension, une continuation de la même industrie, transférée a cause de l'épuisement du minerai. C'est l'opnion émse dans le Bulletin de la Société de géographie de Québec (3) qui donne aux deux exploitations une origine commune, et applique même le nom de Forges Radnor aux Vielles For- ges Saint-Maurice.

Quoiqu'il en soit, l'histoire ne peut les séparer convenablement, et une notice sur ces usines historiques ne serait pas complète, si elle faisait abstraction de l'une des deux exploitations.

(1) D'autres forges, telle que celle» du Cap-de-la-Madeleine. de BatU- caji, ont existé dans le mAme district.

(2) Date fournie par M. Suite. Le Bulletin de ta Société de Oéùçraphie de Québec donne 1860 comme date d'installation.

(8) Vol. 6, année 1911. pp. 185 et suivantes.

258

Les Veilles Forges ont été longtemps les seules usines du genre dans le pays. Ces forges, maintenant épuisées, étaient très florissantes et ont joui d'u- ne grande célébrité. Quand elles étaient en opération, aucun touriste sérieux ne venait aux Trois-Rivières, sans y faire une excursion, et sans visiter ce qu'on appelait les Cyclopes, ces usines imposantes où, selon l'expression d'un poète, . . . . le fer mugit dans la forge brûlante, Le marteau retentit sur l'enclume pesante. (Delille)

Plusieurs voyageurs, tel que le professeur Peter Kalm, de l'Académie sué- doise des sciences, en 1 748, ont laissé de leur visite un rapport du plus haut in- térêt.

Nous croyons être agréables aux lecteurs du Bulletin en donnant une es- quisse historique de cette industrie nationale. Nous n'avons pas la prétention d'écrire une histoire complète. Elle formerait un gros volume. Nous glane- rons ça et dans les historiens, les notes et les quelques documents que nous avons en mains (4), de manière à en marquer au moins les principaux jalons et les faits les plus saillants.

Le 10 juin 1668, dit Suite (5), le gouverneur donne à Maurice Poulin^ sieur de la Fontaine, procurseur du roi aux Trois-Rivières, permission de faire travaller sur une terre, avec promesse de lui en fournir un titre de concession. C'est l'emplacement actuel de ce que l'on nomme les Vieilles Forges. Le ti- tre définitif fut signé en faveur de Jeanne Jallaut, veuve de Maurice Poulin, le 4 août 1676, et les travaux de défrichement commencés continuèrent après cette date.

Le défrichement ne tarda pas à relever l'existence de minerais de fer très ri- ches et très abondants, et \e sieur Poulin attira sur ce point l'attention de l'inten- dant Talon, après son retour au Canada, en 1 670. En homme intelligent et pratique. Talon avait à coeur de découvrir et de mettre en valeur toutes les res- sources du jeune pays^ et la recherche des mines en particulier fut l'objet de son activité et de son zèle.

Dans une lettre qu'il écrivait au roi, le 2 novembre 1671, nous trouvons ces lignes : **Je ne suis pas assez hardi pour promettre le succès de la recherche qu'on fait des mines, mais je suis assez convaincu qu'il y a au Canada du cuivre, du fer du plomb. Ce pays est si vaste qu'il est malaisé de tomber juste sur l'endroit qui les couvre. Cependant je m'aperçois qu'on en a tous les ans de

(4) Mémoirea de P. de Salea Laterrière. Hiatofre au Canada de Ferland. Garde-notea hiatorique de l'abbé Boto. Manuaorita et documenta hiatofiquea du Séminaire de Nlcolet. Uulletin de la Bociété de Oéographie de Québec-^ Notes de M. B. Suite. —Jean Talon par Thomas Chapals. etc.

(6) Hiatoire dea Oanadiena-Françaia. Vol lY p. 92.

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nouvelles cooiuàitsances par Tapplioitioo qu*on donne k en faire la recherche. Par un< r faite dans un creuset d'une matière tirée du lac ChamplaiD*

j'ai rei . «• dans ses bords il y a du plomb."

Les mines de cuivre et de plomb repèrent à VéUi de nabi' re durant toute la domination française. Il n'en fut pas de mê-

me des gisements de fer. On en avait découvert à la Baie St-Paul. Mais ce fut surtout dans la région des Trois^Ririères que l'on cons- tata Texistence de ce minerai en grande quantité. Le sieur de la Potardière. ingénieur, fut envoyé poui l'examiner et en faire l'essai. De retour en France il fit à Colbert un rapport favorable. Celui-ci écrivait à Talon : "C'est as- surément un grand avantage pour le service du roi qu'il se rencontre des dispo- sitions si heureuses dans la culture des mines de fer de Canada ... Le sieur de la Potardière y retournera après y avoir fait l'épreuve de la mine de fer qu'il a apportée, et lorsqu'il y sera arrivé, le soin que vous devez principalement avoir est de faire en sorte que aussitôt que cette mine sera établie, elle subsiste par elle- même ; dans les suites, si l'on trouve qu'elle soit aussi lx>nne que nous Pespérons. l'on pourra y faire passer des ouvriers pour la fonte des canons '.

Malgré ces apparences favorables, les choses en restent là- Au début de son administration, Frontenac s'occupa, lui aussi, de ces mines de fer. Mais soi- xante ans s'écoulèrent avant que des forges furent établies au Canada. Ce fut au dix-huitième siècle, sous l'intendance de M. Hocquart, que cette exploitation fut commencée sur les bords du Saint-Maurice" (6).

Eji I 729. le petit-fils de Maurice Poulin, le sieur François Poulin de Fran- cheville, négociant de Montréal, propriétaire de la seigneurie de Saint-Maurice, représentait au roi que, dans sa seigneurie et aux environs, il y avait des mines à la colonie de la Nouvelle-France, qu'il désirait faire ouvrir, fouiller et appro- à la colonie de la Nouvelle-France qu'il désirait faire ouvrir fouiller et appro- fondir ces mines à ses frais et dépens, si Sa Majesté voulait en accorder le privi- lège à lui et à ses successeurs pendant vbgt années consécutives, etc.

L'année suivante, le roi consentit à accorder la demande du sieur de Fran- cheville, et lui fit même la remise du dixième appartenant à la Couronne. Le sieur de Francheville s'obligeait de mettre les forges en opération dans l'espace de deux ans : mais il mourut avant même d'avoir commencé les travaux d'ex- ploitation. Sa veuve remit au roi le privilège accordé à son mari, et le Conseil d'Etat donna un arrêt, en date du 2 avril I 737. permettant aux sieurs Olivier

an Talon, i>ar Thomas Chapais. p. 407.

260

de Vczain, maître de forges (7), Cugnet, Taschereau, Simonet et Gamelin de faire l'ouverture des mines de ter. Le privilège devait durer vingt ans. à dater du jour le feu serait allumé dans le fourneau. A la fin de juin 1 736, M. Hocquart y était monté dans la vue de déterminer les endroits les plus convena- bles pour remplacement des chaussées et de la forge ; dans l'automne de la mê- me année les travaux d'installement avaient été commencés. Le 12 octobre 1737, M. Hocquart annonçait au secrétaire d'état que le nouvel établissement des forges de fer était dans sa perfection ; que le fourneau serait allumé le quin- ze du même mois, et que les harnais de la forge seraient bientôt prêts à faire du fer.

En I 739, une seconde. forge fut bâtie près de la première. Cette addi- tion avait été faite sur les représentatons du sieur de Lery. Il avait fait remar- quer à M. Hocquart qu'on avait bâti une maison trop belle pour les employés des forges ; qu'une seule forge ne suffirait point pour employer leurs hommes. Les associés en construisirent une seconde, qui les mit en état de fabriquer six cent mille livres de fer par année. Comme la mine et le bois étaient en abon- dance dans le voisinage des forges, les dépenses journalières ne s'élevaient guè- res-au-dessus de cent vingt cinq francs par jour, tandis que les revenus étaient considérables, car ils vendaient le fer de vingt à vingt et un francs les cent livres (8).

Nonobstant ces conditions favorables, il parait que l'exploitation était loin d'être payante pour le gouvernement. "Cette industrie, dit Franquet, en I 752, fait vivre les ouvriers, mais donne un déficit au roy."

Le professeur Kalm, qui visita les Forges en 1 748, s'étonne avec raison de cette anomalie. **Le fer que l'on fabrique ici, dit-il, m'est représenté comme doux, flexible et solide, on le dit moins susceptible de la rouille que d'autre fer, et, sous ce rapport, il semble exister une grande différence entre lui et le fer d'Es- pagne pour la construction des navires.

"Cette forge fut d'abord fondée en 1737 par des particuliers cjui, ensuite. la cédèrent au Roi. On fond ici des canons, des mortiers de différents cali- bres, des poêles qui sont en usage par tout le Canada, des marmites etc. sans compter le fer en barres. On a essayé aussi de faire de l'acier, mais on ne peut

(7) L'acte de mariaRe de Fii ' i.rro-Ollvlor de Vézalns célébré le 14 Juin 1749. lui donne le titre de "ih v de la l-^mlslane" et ajoute qu'il est le premier envoyé par le Roy p. u a- le» forces et fourneaux du Saint- Maurice dont 11 a été le premier directeur".

Lrt'» i>apW»n» du tempH donnent aufwl le titre de directeur* à ses asaoolétt. 11 nouH parai' ' ' oui était le directeur proprement dit des opé-

rations. ' Ase de Toul.

(8) 1 indn. II. pp. 449-450.

... L^iil ...

!c faire arriver à perfection, attendu que les ouvriers tir sont pas au courAnt de* meilleurs procédés suivis dans sa préparation.

**I1 y a sur place bien de* officiers et des contrr-maitres qui habitent d'ex- cellentes maisons qu'on leur a bâties. I out le monde admet que les revenus de ruaine ne soldent pas la dépense et chaque année, le Roi doit intervenir pour maintenir l'exploitation debout. On en rejette la faute sur les mauvaises dis- positions de la population. Les quelques habitants du pays prétendait qu'ils ont assez à faire avec l'agriculture; par conséquent il en coûte cher et bieo des troubles pour se procurer un nombre suffisant d'ouvriers.

"Tout plausible que puisse paraître ce raisonnement, il est surprenant que le Roi se trouve à perdre dans cette exploitation, car le minerai est de réduction facile, à proximité de l'usine et d'une grande fusibilité. Le fer est de bonne qualité et peut convenablement s'utiliser tout entier dans le pays, d'autant plus qu'il n'existe aucune autre forge en Canada, et que l'on n** f^*»»!^ ;nll»nirs se pro- curer les outils et autres articles de fer dont on a besoin

"Mais les officiers et autres employés des forges païaisseiit vivre dans l'a- bc ndance.

"Une rivière unit les forges au fleuve Saint-Laurent ; et permet aux ba- teaux de transporter à peu de frais tout le fer dans les diverses parties du pays" (9).

L'histoire se répète, et l'on peut se demander si, de nos jours, les entrepri- ses de l'Etat lui sont plus profitables qu'au milieu du dix-huitième siècle. Trop souvent les intéressés font des fortunes et l'Etat paye les déficits. Le boodiage n'est pas une invention nouvelle. Seulement^ aujourd'hui au lieu de le consta- ter simplement pour le condamner, on s'ingénie parfois à le pallier sous des chif- fres habilement combinés, pour le continuer sans trouble et sans être inquiété.

Il faut crore que, lors de la cession du Canada à l'Angleterre, l'industrie était devenue payante et le mal était plus ou moins enrayé, puisque l'un des pre- miers actes du gouvernement anglais fut de s'emparer de la régie des forges, en les laissant sous la même administration.

Le 1er octobre 1760, il adresse à M. Courval, directeur des forges, l'or- donnance suivante (10) :

"A M. Courval aux forges.

(9) Extrait du Rapport du professeur Peter Kalm (Manuêctitê et docu- ments hi^ du 8érniv< \ >

M. K grand ai mment il définit, d'aprèa c<'t

illustre nctiwi.xw.-i. . le fer de^ .^p,.wi.. "Tophus Tabulcainl-Linn".

Sysnat, III. "Minera ferri sulMUiuofta m. s". Wall Minerai, p. t6S.

(10) Garde-notes hUtoriQ^e9 de- . voL 18, p. S7.

262

"Ordres à M. G>urval pour la régie des forges.

**M. Son Excellence le colonel Burton m'a ordonné de vous faire savoir qu'en conséquence des instructions qu'il a reçues de M. le général Amhersl, il juge à propos de faire exploiter à l'avenir la fonte qui est déjà tirée des mines, et pour cet effet, voudrait retenir sur le même pied que ci-devant les ouvriers dont vous trouverez les noms à la suite de la présente. Le charbon étant un article indispensable et dont les forges sont actuellement mal pourvues, et Son Excel- lence ayant appris qu'il y a plusieurs fourneaux déjà préparés, il vous plaira d'engager en qualité de journaliers, les charbonniers et autres que vous jugerez absolument nécessaires pour faire la cuisson et autres ouvrages dépendant de cet- te partie là.

"Vous tiendrez, s'il vous plaît, un compte exact des gens que vous emploie- rez, du temps que durera leurs travaux et de la quantité de charbon qu'ils feront. Vous prendrez sur vous les soins de faire graisser et relever les soufflets des for- ges. En un mot de faire faire les petites réparations qui sont absolument né- cessaires pour mettre les forges en état d'exploiter peu à peu la fonte dont il est parlé ciKiessus.

J*ai l'honneur d'être Votre très humble et très obéissant serviteur,

J. BRUYERE

"Noms des ouvriers retenus aux forges par ordre de Son Excellence M. le Gouverneur :

Delorme, Robichau, Marchand, Humblot, Ferrant, Michelin, Bilie. . .

Le gouvernement anglais paraît avoir confié la régie des forges à une com- pagnie sociale, dont deux membres ont joué un certain rôle dans l'histoire du pays : Christophe Pelissier, qui prit part pour les Américains dans la guerre de l'Indépendance en 1 776, et le fameux docteur Pierre de Sales Later- rièrc, qui après avoir été commissionnaire de la compagnie à Québec, vint rési- der aux forges, dont il fut successivement inspecteur, puis directeur principal. Ce dernier nous a laissé (11) une description détaillée des forges Saint-Mauri- ce, que nous reproduisons in extenso, confiant qu'elle ne manquera pas d'intéres- ser le lecteur.

"Les forges sont à trois lieues des 3 Rivières ; cen un fief de nuat quarrées. situé le long de la rivière Noire, et appelé fief Saint-Maurice. Le pais est plat, le terrain (un sol jaune et sablonneux) est plein de savanes et de brûlés, se trouve la miae par veines, que Ton appelle mine en grains ou en galets, de couleur bleue, quoique le minerai contienne du souffre et des matières terreuses, il rend en général 33 pour 1 00 de pur et excellent fer.

(Il) Mémoires de Laterrière, pp. 84. 85. 86.

"On n'y chauffe les fourneaux et let affineriet qu*avec du chaiboo de bois qu'il faut choisir : pour les fourneaux, on ne fait usage que de charbon de bois dur et franc, et pour 1rs .iffiiirrir*! que de chai!)()n de t>oi!i mou. comme la pruche. le tremble, etc.

"Une telle exploitation nécessitait l'emploi lir 40(1 » >^^)i^ l'r'i n^v tant dans Tatelier que dans les bois, les carrières, les mmcs rt \k)uï Us ciianoLs ; 6 hommes attachés au fourneau. 2 arqueurs de charbon. I fondeur. 8 mouleurs et autant de servants. 6 hommes à chaque chaufferie. 2 arqiieurs. 4 charrons. 4 menuisiers. 1 6 journaliers, 8 bateliers. 4 chercheurs de mine. 40 charretiers^ et les autres employés aux ventes, charbons, dressages, ou comme mineurs, char- bonniers, faiseurs de chemins, garde- feux, 8 au moulin à scier, etc. Pour le soutien de tout ce monde, on |K>ssédait un magasin de marchandises et de pro- visions.

"Le directeur avait la vue sur tout, l'inspecteur pareillement ; celui-ci était obligé de passer de demi-heure en demi-heure à tous les chantiers pour voir si tout y était dans Tordre, et ordonner ce qui était nécessaire ; les remarques qu'il faisait étaient journalisées au jour et à la minute, et le teneur de livres les enre- gistraient dans chacun des comptes qui étaient réglés tous les mois.

"Le fourneau produisait un profit de 30 louis par jour, chaque chautferie 50 louis par semaine, la moulerie 50 louis par coulage, en somme de 1 0 à 15 mille louis par campagne de 7 mois, les frais en emportaient les deux tiers ; c'é- tait donc le tiers net que les intéressés avaient annuellement à partager. Ce fut l'appât d'un tel gain qui m'attira à reprendre de nouveau une part dans cette exploitation, au préjudice de mon isle (12). jusqu'en 1 779, que ne pouvant pas aller conduire les travaux moi-même, tout y périclita, et mes espérances furent perdues.

** L'endroit est certainement des plus agréables. On y voyait environ I 30 maisons bien nettes, bien logeables^ aux ouvriers, de bons et beaux jardins et prairies et une belle et spacieuse maison ; on y faisoit un commerce de traite avec les sauvages, appelés Têtes-de-Boule, qui descendaient la rivière depuis les lacs Temiskamingue, etc. Le nom de Tête-de-Boule leur vient de ce qu'effec- tivement ils ont la tête ronde comme une boule : d'ailleurs ils sont bien faits, bons et fort doux.

C'est dans ce dédale de devoirs et d'intérêts divers d'agréments et de fa- tiguer, que je passai cinq ans : deux comme inspecteur et. après la guerre amé-

<12) L'Ile de Bécancour, que Laterrière avait achetée d'un nommé Salnt- ICartin pour 260 loula.

264

ricaine, trois comme directeur jusqu'à la vente des forges à M. Gugy etc., etc. Les bals, les danses dans la cour de l'établissement amusoient beaucoup; les gens étaient bons, et ma qualité de médecin me faisoit du bien sous le triple rapport physique, moral et politique. J'y étois donc très heureux par toutes sortes de causes ; si ce bonheur eût duré, j'avois trouvé le lieu des délices ! Les étran- gers y venoient de tous les pais par curiosité ; les habitants de la ville des 1 rois- Rivières et des différentes paroisses du voisinage en faisoient autant, c'étoit joie et fête pour eux. Il étoit de règle qu'aucun des ouvriers ne retiroit personne chez lui sans venir au bureau en avertir et demander la permission ; si bien qu'il n'arrivoit jamais rien d'indécent ni d'accident sans que nous en eussions connais- sance; nous étions informés même de leurs bals et de leurs danses, de leurs festins. Cette petite peuplade vivoit heureuse ainsi aux Forges.

" **A part les inquiétudes de la guerre américaine, je .sentois croître mes es- pérances. Quoique notre associé Pelissier (13) eut emporté tout son or et son argent et un compte des avances faites à l'armée du Congrès, se montant à 2000 louis, qu'il n'eut laissé qu'environ 6000 barriques de minerai, fort peu de fers dans les différens magasins^ presque point de ressources pour en faire, ni d'autres moyens, parce qu'il croyait tout perdu, je mis toutes mes facultés dehors et mes amis à l'épreuve, pour la campagne qui alloit suivre ; je doublai les pré- paratifs partout et remplis les magasins de provisions et de marchandises pour m'encourager à employer le plus de monde possible ; car pas de bras, pas d'es- pérances. D'ailleurs, comme je voulois prouver à la compagnie que je méri- lois sa confiance, je mis en oeuvre tous mes talens, et j'eus le bonheur de faire une brillante et profitable campagne, que l'on cite encore tous les ans sous le nom de Première Campagne de La Terrièrel Dans le cours de l'hiver suivant, je payai mes dettes ; le coffre-fort contenoit des moyens suffisans pour pousser vigoureusement les travaux "

Le sieur Christophe Pelissier, directeur des forges, avons-nous dit, ayant manifesté de la sympathie pour les Anglo-Américains révoltés, fut dénoncé par les espions du gêné. al C \rleton comme acquis à leur cause et par conséquent comme dangereux ennemi de la Grande-Bretagne. Pelissier crut prudent de prendre la fuite, laissant Laterrière directeur des travaux.

Par malheur, Laterrière et les autres officiers des cyclopes, tels que Pi- card* le teneur de livres, Voligni, le contremaître, quoique bons et fort innocents.

(13) En 1776, Pellusîer, le directeur dea forge». ,■,,{ ,..trt pour les Améri- cains, dans la guerre do l'Indépendance. Mais ceux-ci ayant été rei>oussé8 aux Trois- lilvlères. il fut contraint de s'enfuir aux Etats-Unis, laissant Laterrière directeurs dea travaux.

205 -.

furent dénonce aussi, parce qu'on suppotêit naturellement qu'ils buvaient le Bilwe ponon de la rébellion à la même tasêe. Après une enquile tenue aui Frois-Rivières le 16 mars 1 779, Laterrière fut conduit à Québec et logé com- me suspect dans la prison d'état, il fut contraint de rester trois ans et demi à souffrir sans être entendu. A maintes reprises il demanda qu'on lui fit son procès ; cet acte de justice lui fut toujours refusé.

Le voilà condamnff. lui riiominc actif par excellence, à languir dans Pi* naction d'une prison, en compagnie d'êtres ignobles, qui lui rendaient la vie plei- ne de contrariétés et d'ennuis. Il parvint pourtant, grâce à son génie, à s'y créer un genre de vie tolérable. Nous laissons la parole à Laterrière (14).

A^ers la fin du premier automne, voyant que tout espoir d'élargissement rtoii évanoui, ne voulant tomber dans aucun des vices de Tinaction. comme j'a- vois vu travailler tout l'été les ouvriers artificiers, l'idée me vint de construire une machine qui représentât les fortifications et batteries de la ville, ainsi que les forges de Saint-Maurice, en petit et le tout marchant par le moyen de roues et de poids, ou d'un chat dans une grande roue. Pour cela j'avois betotn de bois, de plomb, de cuivre, de fer, d'ivoire, d'outils et d'un tour, avec de l'argent je me procurai toutes ces choses des artificiers ; elles me coûtèrent dix louis et quelques shillings, je mis trois ans à faire ma machine à mon goût, et j'eus la satisfaction de faire partir dans l'espace de dix minutes, 76 pièces de canon. servies par des hommes qui alloient de l'une à l'autre mettre le feu à la lumière, par l'action des roues, d'échelles et de poids. Au dessus, ctoit la représenta- tion des Forges, fourneaux, chaufferies et de la martellerie qui frappoit sur l'enclume 60 fois par minute : il y avoit jusqu'à un moulin à farine et un à scier marchant très-bien, je ne m'aperçus du mérite de mon ouvrage que quand il fut fini et que tout le monde l'admira ; je ne Pavois entrepris que pour m'amuser Sons grande espérance de réussir. Je puis dire qu'il en fut parlé au Château même, au dur Haldimand, et que celui-ci ordonna au prévost Prentice de lui apporter la machine au premier lever. Un peu de joie, un peu de peine. Je vis partir le fruit de trois ans de travaux, sans savoir si je le reverrois jamais et en etfet je ne le revis plus. Ce despote se contenta de me faire demander combien je le voulois vendre. J'en fus très chagrin, parce que jétois attaché à toutes ces F>etites choses qui m'avaient distraits et dessennuyé ; consentir gra- cieusement ou refuser, je n'avois pas d'autre alternative, et refuser pouvoit pro- duire des conséquences qu'un prisonnier de quatre ans n'aime pas à voir renaî- tre. Mon ami Hay et le prevost lui-même me firent entrevoir que je pourrois

(14) Mémoireê. pp. 1S3 «tilt.

266

tirer de ma liberté ; le dernier ajouta que le général après avoir vu la machi- ne en mouvement s'étoit écrié ; "Quel dommage qu'un tel génie soit enfermé ! S'il étoit notre ami, il pourroit être très utile". Tout considéré, je lui fis dire que les talens d'un gentilhomme n'étoient pas à vendre, que j'avois travaillé à ma machine pendant quatre ans pour mon plaisir, et que de ma libre volonté, bien que mon corps ne fut pas libre, j'offrois le fruit de mon travail à son excellence. Elle l'accepta et me fit demander si je n'avois quelque désir que je voulusse voir accomplir. Je répondis que je serois charmé que mon procès se fit ou que ma liberté me fût rendue. Son aide-de-camp Mathis m'apporta une lettre, qui m'accordoit la liberté, en quelque pais que je voulusse aller, jusqu'à la paix, et disoit que son excellence ne pouvoit pas me faire juger.".

Les usines ont continué de fonctionner de temps à autre jusqu'en 1883 (16). L'épuisement graduel du minerai, en enlevant la matière première, ame- na fatalement l'abandon des hauts-fourneaux. De nos jours le village des Vieilles Forges autrefois si prospère, a perdu de son importance et se trouve ré- duit à un F>etit poste d'environ deux cents âmes.

LES FORGES RADNOR

Eln 1854 (17), une compagnie composée de MM. Larue, Hcill et Tur- cotte, constatant l'épuisement rapide du minerai aux Vieilles Forges et prévoyant leur fermeture plus ou moins prochaine, fit une exploration sérieuse dans le but de savor quel serait le meilleur endroit dans le district de Saint-Maurice pour ins- taller de nouvelles usines et continuer l'exploitation. Après mûr examen, elle se décida pour le site actuel des Forges Radnor, dans la jeune paroisse de St- Maurice, comté de Champlain.

Il est digne de remarque qu'ils se trouvèrent ainsi à transférer la principale mdustrie du fer du district de Saint-Maurice à l'endroit déjà indiqué par Louis de Buade, comte de Frontenac, en 1672, comme étant le site le plus désirable dans toute la région pour l'érection d'un haut- fourneau.

Larue et Compagnie exécutèrent un plan très élaboré pour le temps, ils construisirent non-seulement un haut fourneau, mais aussi des forges, des lami- noirs, une fonderie de roues de chars (cette dernière établie à Trois-Rivièrcs) . .Outre. cda, ils étaient propriétaires de 40,000 acres de terre en franc-alleu- Ils

(16) Bulletin de la Société de Géographie de Québec, vol. 5. p. 186.

(17) Suivant M. 'Suite.— 1860 d'après \eBulïetin de la Société de Géogra- phie de Québec, vol. 5. p. 187. Article signé: N. Le Vasseur. Presque toua les renseignements qui suivent sont extraits à j)€li près textuellement de cet arti- cle * .

2rn

employaient de 200 k 400 hommes, ri. pendant (|up|que* irmo. tn production de rutme fut de quatre tonnes de fer en saumon par jour

A TElxposition Internationale de 1862. Larue et Compagnie exhibèrent une paire de roues de char avec un essieu qui attirèrent beaucoup l'attention, at- tendu que les roues avaient déjà parcouru 130.000 milles. Tout de nëoie, on a obtenu ces années dernières des résultats encore plus satisfaisants du même fer.

Le fer malléable fabriqué dans l'usine était largement employé dans la confection des faulx et du fer à clous en baguettes. Ces produits étaient fort estimés ds consommateurs qui prisaient ce fer à Tégal au moins du meilleur fer de Suède.

Un million de piastres fut enfoui dans rétablissement; la majeure partie se trouva perdue par suite de désastreux incendies ( 18) ; d'aucuns disent mauvaise administration. II est indubitable néanmoins que les propriétaires se virent sou* vent bien empêchés, faute de communcations, faute de chemin de fer. dans VtOLr pédition de leurs produits sur le marché. Ils n'avaient pour se mouvoir qu'une marge de sept milles autour d'eux. Cette seule raison suffirait à expliquer la faillite. Ce désavantage a maintenant disparu entièrement par le fait que le chemin de fer Canadien du Pacifique se rend aux Forges Radnor et que les expéditions peuvent se faire par voie ferrée et par eau des quais et des docks de la Compagnie actuelle à Trois-Rivières.

En 1889, la compagnie dite "The Canadian Iron Fumace Company", à responsabilité limitée, fit l'acquisition des Forges Radnor. avec toutes ses pro- priétés. Le président de la compagnie. D.-H. Griffin, de Butfalo, faisait, 0 y a quelques années, devant une convention minière internationale, à Montréal, un intéressant exposé des opérations de la Compagnie. Voici ce qu'il disait :

" Il y a quelques années, on nous persuada de faire l'essai dans notre fabri- que des roues de chars à Lachine et à Saint-Thomas, d'une certaine quantité de fer canadien affiné au charbon de bois, produit d'une vieille forge située au vil- lage de Fermont ou Forges Radnor, dans le comté de Champlain^ province de Québec. On nous dit que ce fer avait été fabriqué avec du minerai de tour- bière et de lacs dans le district de Trois-Rivières. célèbre dans l'histoire du Cana-

da ) En particulier, celui du 8 janvier 1874. B. Suite.

268

da pour son industrie du fer, et qui avait la propriété de donner plus de corps aux mélanges utilisés dans la fabrication des roues de char et autres produits de fonte.

"Plusieurs essais nous démontrèrent qu'en effet le fer avait d'incontesta- bles qualités, et que si l'approvisionnement de minerai et de bois le permettait, ce fer pouvait être fabriqué en grandes quantités, au bénéfice non seulement des gens qui exploiteraient les hauts-fourneaux, mais aussi de tous les consommateurs de fer au Canada exigeant des fontes de certaines qualités, et aussi de la pro- vince du Canada et du Canada lui-même.

"Nous obtinmes du fer doux, flexible, propre, au grain dense et d'une ma- gnifique trempe ; les premières qualités convenaient admirablement à la fabri- cation des roues de fer trempé : les moyennes aux fontes demandant beaucoup de résistance ; les plus basses étaient suffisamment flexibles pour la confection de poêles de luxe."

"On n'espérait pas alors être capable de manufacturer ce fer en quantités appréciables, mais il était évident que l'on pouvait atteindre le chiffre de, di- sons, 3,000 à 5,000 tonnes par an, avec la perspective de maintenir la produc- tion dans ces proportions pendant plusieurs années.

"Des travaux récents ont mis en lumière le fait que l'on peut fabriquer ce fer en beaucoup plus grandes quantités, suffisamment^ peut-être, pour faire face à la demande. A la suite de son exploration, la Compagnie a cru devoir ache- ter de grandes étendues de ces tourbières. Elle a agrandi ses travaux et aug- menté sa production."

Parlant de ces minerais lacustres, M. Griffin dit:

"Règle générale, on trouve le minerai de marais à douze ou dix-huit pou- ces au-dessous de la surface. Il y a plusieurs années passées, la Canada Iron & Steel Company extrayait le minerai à une profondeur de quatre pieds et demi.

"Les gisements étaient épais, d'excellente apparence, et paraissaient de vieille formation. On extraya du minerai d'une profondeur de huit pieds, aux Grandes Piles. Des excavations pratiquées à dix. douze et quinze pieds de profondeur dans le voisinage de Radnor. indiquent fortement la présence de gisements de minerai au fond comme près de la surface.

.- 269

Nous recueillons dans les rapports de Monsieur A. P. Low. chef du ser- vice géologique du Canada, des renseignements très intérenanti sur cette ferreuse et sur le Lac-à-1 a-Tortue situé dans la partie sud de Radnor, à deux milles du Saint -Maurice. Ce lac mesure environ trots milles de lon- gueur du nord-est au sud-ouest, et a une largeur d'environ un mille. Il occu- pe la plus basse dépression de terrain d'un grand marécage appelé Grandes Pi- les, qui. à partir du lac. s'étend nord et sud. On y trouve le minerai sous for- me de concrétions éparpillées dans une vase molle et verdâtre. à plusieurs piedi au dessous du fond. Il paraît s'être constitué par une précipitation de pro- to-sels en dissolution qui s'empare de l'oxygène à la surface, et devenant inso- luble, coule à fond il s'associe avec une foule de particules de matièfes étrangères et forme des concrétions aplaties, poreuses, de proportions variées, dont la plus grosse mesure souvent de six à huit pouces de diamètre sur un pouce d'épaisseur et présente distinctement des couches successives de croissance. Le développ>ement du minerai au fond du lac s'opère rapidement, on a pu réaliser Ir fait en trouvant des quantités payantes de minerai dans des circuits il était absolument épuisé, il y a quelques années.**

Les forges Radnor ont fonctionné jusqu'en 1908. L'épuisement du mi- nerai devait fatalement, comme il est arrivé aux Vieilles Forges Saint-Maurice, amener la fermeture des usines. Aujourd'hui les foumaux sont rases ; et il ne reste plus de cette célèbre industrie nationale que le nom et le souvenir im- primés en caractères ineffaçables sur le sol trifluvien et dans l'histoire du pays (19).

(19) Pour plua amples renaei^nements sur les forges Radnor, voir le /oitr- nal des Trois- Rivièreê, 27 août, 31 août, S septembre et 6 septembre 18SS.

270 DESSERTE RELIGIEUSE DES VIEILLES FORGES

I. RécoUeis Missormaires. RR. PP. Jos Augustin Quintal, 1 740- I 743. Bernardin de Gannes Falaise, 1 743-1 744. Clément Lefebvre, 1 744- 1749.--Luc Hendrix. 1 749-1 750.— U Claude (Fr. Hyacinthe) Amiot. 1750-1766.

II. Desserte par la cure des Trois-Rivières. De 1 766 à 1 860 la mission fut visitée de temps en temps par le curé des Trois-Rivières, comme suit: 1 o Ré- collets, curés. RR. PP. Nicolas Couturier, 1766-1769. François Coutu- rier. 1769-1771.— ChsAnt.-Jo6. Lemire Marsolet. 1771-1776.

2o. Prêtres séculiers curés. MM. Benjamen Nicolas Mailloux. 1 7777-1 790 Jean-François de Sabrevois, 1790-1796. François N oiseux, 1796-1812. Urbain Orfroy. 1812-1819.— Ls. Marie Cadieux, 1819-1835.— Thomas Cooke. 1835-1860.—

III. Desserte par le séminaire et Vévêché.

M. Jos. Elie Panneton, Louis Se venin Rhéau, Jean- Baptiste Co- meau, Napoléon Caron, 1860-1876. Jos.-Elie Raymond Caisse, 1876-1893. Louis Richard, 1893-1895. Marie Nazaire Louis Denoncourt, 1895- 1899.— Ls Arthur Héveque Dusablon, 1899-1909.— A. Lelaidier. 1909- 1912.— M. Télesphore Giroux. 1912-1915.— Eugène Denoncourt, 1915- I9I6.

IV. . . Desserte par la cure de Saint Etienne.

M. C.-R.-Ir. Trudel. depuis 1916.

J.-E. BELLEMARE. ptre

î 1 -

Cueillette dans les registres de l'état civil

Voici quelques notes, cueillies au hasard, dans les registres de IVtat civil du district de Montréal.

***

De nos jours, en rédigeant Pacte de baptême ou de sépulture d*un en- fant naturel, l'officiant se contente de dire que le petit être est illégitime ou qu'A est de parents inconnus

Autrefois, on employait souvent d'autres expression:;. Ainsi, dans le re- gistre de Saint- Laurent, près Montréal, à la date du I 5 décembre I 759. est l'acte de sépulture de "Jean-Baptiste, enfant du ro\f, âgé de six semaines"

A Longueuil, en I 760 et 1 761 , le curé met en marge des actes de bap- tême des enfants naturels des inscriptions du genre suivant, en grosses lettres : **B. de Daniel Bâtard" ou "B. de Marie-Louise Bâtarde", tout comme s'il •'^rivait un nô^ de famille !

Au 1 7e et au 1 8e siècle, il était de mode d'envoyer les nouveaux nés en nourrice à la campagne et la paroisse de Saint-Laurent reçut sa large part de poupons montréalais. Lorsque ces enfants mouraient on les inhumait au lieu du décès, la plupart du temps sans la présence des parents. Un de ces actes attire l'attention parce qu'on y remarque un nom bien connu dans notre histoire. Saint-Laurent, 1 759, 2 décembre, sépulture de Joseph, âgé d'un mois, fils de Charles Hardy, cocher de M. l'intendant Bigot. Ce dernier, après la prise de Québec, était venu s'échouer à Montréal avec ses domestiques.

Dans le registre de Chambly. année I 769, le père Félix Berey commen- ce chaque acte par ces mots écrits en très gros caractères : L*an de Salut, mil éept cent, etc.

A la date du 21 novembre 1793, dans le registre de Notre-Dame de Montréal, est un acte de mariage, en marge duquel l'officiant a placé une no- té «ififormant le lecteur que la cérémonie n'eut lieu que le 31 parce que le futur était absens le 21 ! ! I

272.-.

Il existe un pendant à cet acte dans le registre d'une église protestante.

Le pasteur avait rédigé l'acte de mariage avant la cérémonie^ mais celle- ci ne put avoir lieu, ainsi que le clergyman l'explique, par une note, car le futur se noya, en se baignant, quelque temps avant l'heure fixée pour son union.

A Saint-Antoine sur Richelieu, 8 novembre 1 796, sépulture de Jacques Cheval, âgé d'environ 69 ans. "Furent présents à l'inhumation, Pierre Cheval, frère du défunt, ainsi que Pierre et Louis Chevaux, ses neveux."

Le brave curé n'avait pas oublié que la grammaire dit : "Les noms ter- minés au singulier par al forment le pluriel en changeant al en aux : un cheval des chevaux**.

Et maintenant, **vous plairait-il d'ouir" quelques prénoms curieux ?

Pointe Claire, 1829, 25 septembre, baptême de "Joseph Doux 7,éphir Desjardim, fils de Joseph Desjardins, voyageur" !

Evidemment le parrain ou le papa goûtait le calembour !

Notre-Dame, 9 décembre 1910, sépulture de "Congressia B. . ."

La pauvre petite naquit et mourut l'année du congrès eucharistique

A Notre-Dame encore, le l 1 mars 1909, sépulture de "Joseph Sou- verain Pontif Robinson, âgé de 3 mois**.

Passons aux kyrielles de prénoms.

Registre municipal de Montréal. Le 17 octobre 1910, un père déclare avoir donné à son fils les prénoms de "Socrate, Guy, Voltaire, Ferrer" !

Sainte- B rigide, 25 novembre 1896, baptême de "Jean, Joseph, Jean Baptiste. Sem, Cham et Japhet B ce jour "II!

Mais voici le record en nombre:

Notre-Dame, 24 février 1870, baptême de "Marie, Joseph, Mathias Wilfrid, Emilien, Sévère, Alexis, la veille ".

' Terminons par cet extrait que je puise dans le registre de la Greek Ortho- dox Church:

"On the 1 I th day of June 1913, was bom Sone.

**She cornes without father in the world, that's mean by mistake. The

"molheris Catherine G. . . . 'M I M I! ! !

Nul commentaire n'est possible, n'est-ce paj >

E. Z. MASSICOTTE

/-I273 ->

Le Sieur de Bourgchemin

Tout indique que Jacques-François, chevalier du Bourgchemin, sieur de THermitière (en autre endroit, de l'Hemiitage) était du régiment Carignan-Sa- lières. Résidant habituellement à Champlain, il s*y maria, le I 3 novembre 1687. à Elizabcth Disy. fille de Pierre Disy-Montplaisir et de Madeleine Drouillet. Panni les témoins figurent De la Chezc, La Touche Champlain. Dupersy Duclaux, C. Vezzier et J Babie. Il est qualifié "enseigne de la com- pagnie de monsieur le chevalier de St-Jean'*.

En 1695, il obtenait de Frontenac une concession ou seigneurie, de même façon qu'en obtinrent un grand nombre d'officiers de son régiment :

"Scavoir, faisons, que sur la requête a nous présentée par Jacques Fran- çois du Bourchemin Ecuyer, Sieur de L'Hermitière, Lieutenant d'une compa- gnie du Détachement de la marine en ce pays il est marié et Etably, a ce qu'il nous plait lui vouloir accorder concession d'une lieu et demie de terre de front de chaque côté de la Rivière ouamasca, icelle comprise, a prendre demie lieue au-dessous du Ruisseau appelé Salvague, et une lieue audessus en lieux non concédés, sur pareiJle profondeur d'une lieue et demie de chaque côté de la dite rivière courant Nord-ouest et Sud-est, avec les lacs, Isics, etc., etc. " (I ).

Avant la concession de ce fief, située sur la rivière Yamaska^ à environ sept lieues de son embouchure, en 1695, il paraîtrait que de Bourgchemin en avait eu une située sur la même rivière, et sise entre celle que nous venons de mention- ner et les concessions de Sorel et de St-François. Nous trouvons dans les archives de St-Sulpice de Montréal, qui posséda plus tard le fief Bourgchemin, la note suivante :

"Il est questions dans quelques anciens titres que nous n'avons pas, d'une concession faite le 4 septembre 1 683 à Mr. François de la Mulieze, Sieur de Bourchemin, gentilhomme français, d'environ une demie lieue de front, depuis la ligne de Sorel à la ligne d St-François sur trois lieues de profondeur, à pren- dre à l'entrée de la Rivière des Savagnes, en remontant dans la dite Rivière. Il paroit que ceci n*a rien de commun avec la Seigneurie de Bourgchemin.**

Nous n'avons pu trouver ailleurs mention de cette concession : de plus, il serait difficile, d'après les dimensions et les limites données, de la reconstituer d'après la géographie d'aujourd'hui.

(1) La confirmation en fut donnée à VenalUe* le 19 mal 1696

... 274

Il peut paraître étrange qu'au commencement de la colonie^ quand les fo- rêts couvraient encore le pays, et que les bords du St-Laurent étaient seuls ex- ploités et habités, qu'il y ait eu des concessions à sept lieues du fleuve, sur la pe- tite rivière Yamaska.

La raison doit en être qu'on avait déjà trouvé par une voie de communi- cation avec la Nouvelle Angleterre, **par cette rivière qui va au lac Cham- plain". (Archives canad., série F., vol. 56, 1731).

Gîtte voie était l'Yamaska, la rivière Salvague, et la rivière des Hurons qui se déverse dans le bassin de Chambly (2).

Bourgchemin demeura à Champlain jusqu'en 1691. A cette date, il va commander à Contrecoeur, dont les alentours étaient dévastés par les Iroquois.

En octobre de la même année, le sieur de Soulanges devient enseigne à la place de Bourgchemin, qui est fait lieutenant reformé à la place du sieur de Lespinay.

Le 1er mars 1693, il est nommé lieutenant- *

A partir de 1 694, il est en Acadie, ou il est tué en 1 696, à la rivière St- Jean.

Il servait en Acadie comme simple enseigne (3).

De son mariage, naquirent deux enfants, baptisés à Champlain : Marie- Anne^ le 10 novembre 1689, et François le 27 octobre 1691, et décédé à Montréal le 7 avril 1 703.

Elizabeth Disy convola en secondes noces le 26 janvier 1698 avec Alexis Guay (Jean et Marie Brière).

De ce dernier mariage, naquirent (d'après Mgr Tanguay), trois enfants, Tun René, à Montréal le 1 5 novembre 1 698, semble avoir survécu, Eliza- beth Disy décéda à Montréal le 16 février 1 703, âgée de 31 ans, laissant com- me héritiers du fief Bourgchemin, deux enfants mineurs ; Marie-Anne Bourg- chemin, âgée de 1 3 ans, issue de son premier mariage, et René Guay, âgé de 4 ans, issu de son second mariage, Marie-Amie Bourgchemin, qui passa en Fran- ce, vendit sa part de seigneurie (les trois quarts indivis) pour 320 livre au gouverneur de Vaudreuil (4), qui acheta plus tard de René Guay l'autre quart indivis pour 50 livres (5).

O.-H.-A. LAPALICE

ipi^s. U' Hlpur i\v HameRay «o faimitt concMer .sur la tnplai!]. l.'s .MolgniMirif.s de Ranlesay et de Monnolr. imln Suite. u «i Kaymund. conseillera du roi au Chatelet de Paris, ,4 mai 1724 : r.\ lo St-Sulpice).

(6) Arch. iToiH-Uiv. 19 sept.. 1781.

(2)

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(4)

4N»»f.

276

La Compagnie du Nord

Ce n'est qu'incidemment que nous trouvons mention de la G>mpagnie du Nord^ appelée aussi, parfois. Compagnie ' ' -du Nord.

Cependant, comme cette société co -• est concernée dans un des

plu5 5' îails d'armes de notre histuiic, i n devrait mettre au

jour i< qui la concernent ahn que les i >cnt les utiliser, un

jour ou l'autre.

D'après Taylor (Cardinal Facis), les Anglais avaient fondé la Compa- gnie de la baie d'Hudson. en 1670. et ils en retiraient quelques bénéfices. Ce que voyant, on forma, à Québec, vers 1682 (Suite), la Co du Nord

afin de concurrencer l'autre sans doute, et dVtablir des corn. ns le haut

du continent.

La luttfe entre les deux compagnies ne larda pas à prendre des proportions. Les Anglais s'étant emparé du fort Bourbon, situé sur la rivière Sainte-TTiérèse (baie d'Hudson) et cet échec ayant causé un tort considérable à la Compagnie du Nord. M. de Comporté avait obtenu du roi. le 20 mai 1685, au nom de la compagnie, la permission de reprendre le fort aux Anglais, {Bull., rech. his., X 284).

Telle serait la cause de Tétonnante et superbe expédition du chevalier de Troye. en 1 686.

Voici, maintenant, le résumé de quelques actes que nous trouvons dans les archives de Montréal et qui se ra{>portent à la compagnie, faisant le sujet du pré- sent article.

Le 12 mai 1688 (Basset), Paul Dorval. Charles de Niaux dit des Taillis. Joachim LeBer, Joseph Boyer et Joseph Fafard font un arrangement avec la compagnie du nord représentée par messieurs François Pachot, Charles Castignon, François Hazeur et Jacques LeBer, tous marchands et membres de la dite compagnie ( 1 ) .

Par ce contrat les premiers cèdent aux secondes **les droits, noms, raisons et actions" qu'ils peuvent avoir eu égard au voyage qu'ils ont fait à la baie du nord, en l'an 1686, et ce moyennant la somme de 400 livres pour chacun.

Quelques mois plus tard, le 18 juillet 1688 (Basset) l'un des **ceddants" cidessus, Joseph Fafard, de Batiscan, confesse avoir reçu comptant "de la com- pagnie du Nord, par les mains de Jacques LeBer, marchand bourgeois, l'un des dits sieurs associés, la somme de 4001ivres pour sa part.

Une dernière pièce provenant de l'étude du notaire Adhémar père et datée du 28 juillet 1 693, nous permet de constater que la société existait encore et que M. de Maricourt lui engageait c]*^^ t. in^f-nrv r^niv^ue: "Urbain Bonvirr Ae

«1) iH'nis Kivniu. de (^«i<jt>vc, Mj^-mi»- ;tu>si iuu\n celle piècf en «luain^ «i« directeur de la compagnie.

276

Montréal, déclare que le priiitein|>8 de Tannée dernière (1692 ?) M. de Ma- ricourt représentant la compagnie du nord l'engagea pour un voyage moyennant la somme de 450 livres et la moitié de sa chasse et que le dit Maricourt lui bail- la par avance, sur ses gages, 1 30 livres, qu'il autorise la compagnie de retenir, etc."

Les documents qui précèdent nous fournissent donc les noms de quelques- uns des hardis Canadiens qui allèrent à la conquête de la baie d'Hudson en 1 686 ; également, les noms de quelques membres de la compagnie, puis cer- tains autres détails.

C'est peu de chose, mais c'est quelque chose ; il est probable qu'en scru- tant le greffe de Québec on trouverait davantage et que l'on arriverait à faire une notice intéressante sur la première rivale de la fameuse "Hudson Bay Co" laquelle en a vu bien d'autres, au cours de son existence bi-centenaire.

E. Z. MASSICOTTE

Les Nolleur du Canada

Le nom Molleur est un des plus répandus en Allemagne. Les voyageurs s'accordent à dire qu'on rencontre des familles Molleur à peu près dans toutes les villes. Nous avons dans la province de Qué- bec, surtout dans la vallée du Richelieu, un certain nombre de familles Molleur. Elles sont d'origines allemande.

Le surnom du premier Molleur venu au Canada nous dit suffi- samment son origine. Il se nommait Pierre Molleur dit l'Allemand.

Pierre Molleur dit l'Allemand était originaire d'Escalis, en Alle- magne. Il se maria deux fois, la première, à Québec^ le 3 novembre 1671, à Jeanne Gueneville ou Queneville, et la seconde, à Beaumont, le 1 5 août 1718, à Elisabeth Maranda, veuve de Zacharie Lis.

Pierre Molleur avait s'établir à Beaumont avant 1709, car sur la carte du gouvernement de Québec, levée depuis l'année l 685 jusqu'en 1 709, par M. de Catalogne, lieutenant des troupes, on trouve l'état exact de la seigneurie de Beaumont avec la distribution des terres. A partir de l'extrémité ouest de la paroisse en se dirigeant vers Saint- Michel les noms des propriétaires donnés par M. de Catalogne sont Trcpanicr, Guay, Cormier, Couillard de Beaumont, Bellerive, Adam, Boiselle, Levasseur, Mouleure (évidemment Molleur)

Molleur décéda à Beaumont le 26 janvier I 729. Ce sont les trois fils nés de son premier mariage. Joachim Molleur, Michel Molleur et Pierre Molleur qui ont perpétué et répandu le nom des Molleur dans notre pays.

277

Une requête des Relii^ieuses de THopital Général de Québec au Roi

Requête adressée au Roi par les religieutet de Phôpital Général de Qué- bec suppliant Sa Majesté de leur faire payer les "certificats de fourniture*' qu'on leur a donnés pour les soins prodigués par elles aux officiers et soldats français et anglais blessés aux batailles des Plaines d'Abraham et de Sainte Foy.

Au Roy.

Sire.

Les Religieuses de 1* Hôpital-Général près la ville de Québec n'ont d'au- tres ressources dans la triste situation dans laquelle elles se trouvent réduites que d'implorer votre justice et votre autorité Royale : l'exposé seul du fait est suf- fisant pour l'obtenir d'un Roy juste et équitable- Leur hôpital se trouvant voisin du champ de bataille dans les deux com- bats qui se sont dorme en mil sept cent cinquante neuf et mil sept cent soixante ils ont reçu tous les officiers et soldats français et anglais qui ont été blessés : Que leur a-t-on donné en payement ? des certifficats de fournitures qui ont été ainsi qu'elles l'ont malheureusement appris, réduits aux trois quart de perte, quoique suivant vos ordres. Sire, on devait leur fournir des lettres de change de fournitures et substances d'armée.

Depuis mil-sept cent soixante qu'elles ont envoyé leurs papiers elles n'en ont rien touché ce qui les a obligé d'emprunter, elles doivent à Mettot, boucher, pour viande, de qu'il leur avait fourni environ trente mille livres, obérées, pa- piers elles n'en ont rien touché ce qui les a obligé d'emprunter, elles doivent à Mettot. boucher, pwur viande qu'il leur avait fourni environ trente mille li- vres, obérées, elles ont été obligées de tirer sur leurs fonds au profit, du sieur Comte, négociant anglais, des lettres de change qui sont revenues à protest avec es frais et domages considérables, néanmoins sans l'indulgence de ce négociant, leur hôpital et une petite seigneurie qui les aide actuellement à subsister auraient été vendues à ville prix, mais ce négociant lassé d'attendre veut être payé les supliantes n'ont donc d'autres ressources que de se jetter aux pieds de votre thrô-

278

ne pour obtenir une indemnité proportionnée à leur perte sur les confiscations or- données par la commission contre ceux qui ont malversé dans la colonie, ou d'ob- tenir la permission de vendre ou que Sa Majesté ordoime le remboursement d'un contrat de quarante mille livres de capital qu'elles ont en France ; cette dure né- cessité leur sera encore plus avantageuse que de se voir expulsé de leur hôpital, par la vente de leurs biens, mais non si elles ont le bonheur que Sa Majesté jet- te un coup d'oeil de compassion sur l'état triste elles sont réduites, elles vi- vront tranquilles dans leur communauté sa main bienfaisante p>ortera remède à leurs malheurs passés, et elles ne cesseront d'addresser leurs voeux au Ciel pour la conservation d'une tête si cher à son peuple ( I ) .

(1) Archives Judiciaires de Québec.

QUESTIONS

Quel était le sens exact du mot bourgeois sous le régime français 7 Je vois des individus qualifiés, dans de vieux documents, de "bourgeois" de Qué- bec et d'autres sont appelés "habitants" de Québec. Quels étaient les privilè- ges des bourgeois, si les lois leur en accordaient ?

XXX

Les de Lalande Gayon ont joué un certain rôle dans la Nouvelle-France. Cette famille existe-t-elle encore ?

Qui pourrait me dire et quand est mort Jacques de Lalande Gayon qui épousa Marie Couillard, veuve de François Bissot de la Rivière ?

XXX

Après la chute de Québec en I 759, le Conseil Supérieur de la Nouvelle- France se retira à Montréal. I^ Conseil Supérieur tint quelques séances dans cet- te ville pendant l'hiver de 1759-1760. Le greffier Nicolas Boisseau, pour une raison que nous ne connaissons pas, ne suivit pas le Conseil à Montréal. C'est un nommé Lanoullier qui agit comme greffier du Conseil Supérieur pen- dant ces tristes jours. Qui me donnera des renseignements sur lui ?

Montréal.

279

Les estampes de Richard Short

On possède peu de renseignements biographiques sur Richard Short Tout ce que nous pouvons dire pour le moment c'est que Short était officier dans Tannée de Wolfe. Il prit part aux batailles des Plaines d'Abraham et de Sainte-Foy. C'est pendant qu'il était en garnison à Québec, immédiatement après la Conquête, que Short fit ses dessins des ruines de Québec qui aujour- d'hui font l'admiration de tous les connaisseurs. Un bon nombre d'amateurs canadiens possèdent une. deux, trois et même quatre des estampes de Short mais bien rares sont ceux qui possèdent la série complète qui comprend douze gravures de vingt pouces par treize pouces chacune

L'Université Laval de Québec, la Toronto Public Library, le musée des Archives du Canada, à Ottawa, M. le notaire Cyrille Tessier, à Québec, Sir Charles Fitzpatrick, juge en chef de la Cour Suprême, à Ottawa, sont les heu- reux possesseurs de séries complètes des estampes de Short.

Nous donnons ici les titres complets des douze estampes de Richard Short:

A Général vicn> of Québec from Point Lev}). **To the Honble Sr. Charles Saunders. Vice-admiral of the Blue, and Knight of the Most Ho- nourable Order of the Bath, thèse twelve views of the principal buildings in Québec are most humbly inscribed by his most obedient servant^ Richard Short. Engraved by P. Canot, Septr. Ist, 1761. Publish'd according to Act of

Parliament by R. Short, and sold by T. T Jefferys, the corner of St. Martin's Lane, Charing Cross. " 20 x 13 pouces.

Québec S A view of the Cathedral, Jesuits Collège and Recollect Friar*s Church. Taken from the gâte of the Govemor*s House. Drawn on the spot by R. Short, and sold by T. Jeffery's, the corner of St. Martin's Lane, Cha- ring Cross, London, Sepr. 1, 1761.

Québec S A vien> of the Intendant's Palace. Drawn on the spot by Richd, Short. Engraved by William Elliott, Publish'd according to Act of Par- liament, Sept., 1, 1 761, by Richd. Short, and sold by Thos. Jeffery's, the cor- ner of St. Martin's Lane-

Québec :A view of the Treasury and Jesuits Collège. Drawn on the spot by Richd. Sport; Engraved by C. Grignion. London. Publish'd accor- ding to Act of Parliament, Sepr. I . I 761 , by Richd. Short, and sold by Thos. Jefferys, the corner of St Martin's Lane. Charing Cross.

280 -

Québec : A view of the Ins'ide of the Jesuits Church. Drawn on thc spot by Richard Short. Engraved by Anthony Walker, Publish'd according to Act of Parliament by Richd. Short, and sold by Thos. Jcffery's, thc corner of St Martins's Lane, Charing Cross.

Québec : A vier» of the Jesuits Collège end Church- Drawn on thc spot by Richd. Short. Engraved by C. Grignion, London. Publish'd according to Act of Parliament. Sep. 1 1 761. by Richd. Short, and sold by Thos. Jcf- fery's, the corner of St. Martin's Lane, Charing Cross.

Québec : A vien? of the Church of Notre-Dame de la Victoire. Built in commémoration of the raising the siège in 1 695, and destroyed in 1 759. Drawn on the spot by Richd. Short. Engraved by A, Bennoist^ London ; publish'd ac- cording to Act of Parliament, Sep. 1 . 1 761 , by Richd. Short, and sold by T. Jcffery's, the corner of St. Martins's Lane, Charing Cross.

A vicw of the northrvest part of the cit\f of Québec- "Taken from St Chs. River. Drawn on the spot by Richd. Short. Engraved by P. Benazech. London. publish'd according to Act of Parliament, Sepr. 1 , I 761 , by Richd. Short, and 5old by Thos. Jcffery's. the corner of St. Martin's Lane."

Québec :A vreip of the Bishop^s House. With the ruins as they appcar in going down the hill from the Upper to the Lowcr Town. Drawn on the spot by Richd. Short. Engraved by J. Fougeron. London. Publish'd according to Act of Parliament, Sepr. 1, 1 761, by Richd. Short, and sold by TTios Jeff>i- ry's thc corner of St. Martin's Lane.**

Québec :A vien> of the Bishop*s House. With the ruins as they appcar in going up the hill from the Lowcr to the Upper Town. Drawn on the spot by Richard Short. Engraved by A. Benoist, Septr. 1 st. 1 761. Publish'd accor- ding to Act of Parliament by R. Short^ and sold by T. Jcffery's. thc corner of St. Martin's Lane. Charing Cross.**

Québec : A vierv of the Orphan*s or Urseline Nunner\f. Taken fro:n thc Ramparts. Drawn on thc spot by R. Short. Engraved by James Mason. Sep. Ist I 76L Publish'd according to Act of Parliament by R. Short, and sold by T. Jcffcrys, the corner of St. Martin's Lane, Charing Cross.

Québec : A vîen» of the Inside of the Recollect Friar*5 Church. Drawn on thc spot by Richd. Short. Engraved by C. Grignion. London. Publish'd, ac- cording to Act of Parliament. Sept., Ist.. I76L by Richd Short, and sold by Thos. Jefferys, the corner of St. Martin*8 Lane. Charing Cross.

2«1 --

Contrat de mariage du découvreur de la Vénndrye

Pardevant le notre garde note» du Roy en ta ville et prévôté de Québec en la Nouvelle-France, sousnr. furent prcsens en personnes damoielle Jeanne Le Noir, femme de Louis Dandonneau sieur du Sablé, seigneur en partye de Ty»- le Dupas et du fief du Chicot, duquel elle se fait fort avec promesses de luy fai- re agréer^ consentir et ratifier ces présentes avec toutes les clauses et conventions contenues par icellcs cy-aprcs ; icclle damoiselle Le Noir ez d noms tant pour elle que po. le dit sieur son époux, faisant et stipulant en cette partye pour da- melle Marye-Ame Dandonneau leur fille âgée de vingt-deux ans, à ce présente et consentante de son bon gré, d'une part; et Pierre Gaultier, Ecuyer, sieur de la Verandei-ye, officier dans le détachement de la marine en ce pays, âgé de vingt- deux ans et demy, fils de feu Mre René Gaultier Ecuyer seigneur de Varenncs, vivant gouverneur de la ville et gouvcrnemnt des Trois-Rivicrcs, et de dame Marye Boucher, sese père et m^re; iceluy sieur de la Veranderye assisté de Pierre Boucher, Ecuyer sieur de Boucharville, son oncle du cô- té maternel, enseigne dans les troupes du détachement de la marine en ce pays, et de René Gaultier Ecuyer sieur de Verenne son frère, aussy enseigne dans les dites troupes, lequel se fait fort, certifie et atteste du consentement que la d. dame veuve de Varenne, leur mère, donne au présent contrat de mariage^ sous les conventions stipulées cy-après, suivant la déclaration qu'elle luy en a fait de vive voix à diverses fois ; lequel consentement il assure qu'elle ratifiera, et qu'el- le envoyerait si le tems du départ des vaisseaux n'était si prompt et qu'on eut le tems de luy écrire ; d'autre part ; lesquelles partyes ez dits noms du consente- ment et agrément de Monseigr. Mesre Philippe de Rigaud marquis de Vau- dreuil, chevalier de l'ordre militaire de St-Louis. gouverneur, lieutenant-général pour le Roy en ce d. pays, et en présence de dame Louise Elizabeth de Joy- bert. épouse de mon dit seig. le gouverneur, de Monseigneur Mesre- Jacques Raudot Coner du Roy en ses Cons intendant de justice police et finances en ce pays, Mre. Antoine Raudot fils, aussi coner du Roy en ses cons et intendant pa- reillement de justice, police et finances en ce dit pays, Jacques Du Mesny ELcu- yer sieur de Noré, lieutenant de vaisseau, capitaine d'une compagnie, et major des troupes du détachement de la marine en ce pays, et dame Marye Renée Chorel, son épouse.

Ont fait ensemble les accords et promesse de mariage qui en suivent quy sont que du consentement et agremt des dits seigneurs gouverneur et intendant :

-282

ensemble du consentement et par avis des autres parens et amis cy-devant nommés les dits sieur Gaultier de la Veranderye et damoiselle Marie-Anne Dandonneau promettent de part et d'autre se prendre mutuellement à mary et femme par nom et loy de mariage et d'en faire la célébration en notre Ste-Eglise Catholique dès qu'il sera jugé à propos par les d. parens et eux. Pour du jour de leurs épousail- les être uns et communs en tous biens meubles et conquets immeubles suivant la Coutume de Paris, quand même ils iraient faire leur demeure et établissement en autres pays de coutume et dispositions contraires ou de droit écrit ou communauté n'a point de lieu auquel cas les acquisitions qu'ils y feraient seraient communs en- tre eux suivant la d. coutume de Paris à laquelle ils veulent et entendre se régler seulement à l'effet de quoy ils renoncent formellement à toutes autres coutumes contraires ne seront néanmoins les dits futurs époux tenus des dettes l'un de l'au- tre faites et créés avant la célébration du d. mariage, lesquelles seront payées et acquitées sur le bien de quy les aura faites et créés, si aucunes y a se prenans, au surplus, l'un et l'autre avec les droits à chacun d'eux appartenans, escheus et à échoir cy-après. Et a la d. damelle Le Noir Dandonneau ez dits noms tant pour elle que pour le dit s. du Sablé, son mary, promis donner par avancement d'hoirye à leur dite fille, la somme de deux mille livres lors de la célébration du d. mariage : déclarant qu'il luy apprtient d'ailleurs en propre une terre à elle concdée par le d. sieur du Sablé, son père, dans la d. isle Dupas nonunée depuis Saint-Antoine, par contrat passé devant Normandin notre royal en la ville et nrevoté des Trois- Rivières le x x by mars mil sept cent cinq : laquelle terre con- siste en la moitié de l'isle aux Vache* : joignant du côté d'en bas au Sr. Jacques Brisset et de l'autre côté et des deux bouts au chenal Dupas ensemble quatre au- tres arpents de terre de front sur profondeur d'une lieue et demy sutuée dans le dit fief du Chicot telle qu'elle est spécifiée plus amplement par le même contrat de concession avec droit de chasse et de pêche, moyennant les cens et rentes por- tées par le dit contrat susdaté ; sur lesquelles terres cy-dessus spécifiées y a encor aucun dessert ny bâtiment ; plus une autre terre en concession de quatre arpcns de terre de front sur toute la traverse de la dite isle Dupas : tenant d'un bout sur le devant au bord du chenal St. Antoine, et d'autre bout par derrière joignant à l'isle St-Ignace : d'un côté au dit Sr. Brisset et d'autre côté aux terres de la Commune ; laquelle terre a été aussi précèdent concédée à titre de cens et rente seigneuriale par le d. Sr. Dandonneau du Sablé à la dite damelle future épouse, sa fille, par contrat passé devt le sr Raimbault notre royal en l'isle de Montréal le vingt-huit février 1 704, sur laquelle concession elle a fait f. dix à douze ar- pens de désert qui sont présenterai en culture et labours ; la dite damelle Le Noir, sa mère, déclarant encore au d. nom, tant pour elle que pour le d. sieur son ma-

283

ry. qu'elle donne en outre à leur dite fille future époute tux mêmct dtret de cent et rentes seigneuriales, trois autres arpens de terre en la d. isie Dupas sur toute la profondeur de la dite isie comme l'autre terre susdite à laquelle elle joint d*un côté au sorouest. et de l'autre côté au nordett au dit sieur Briiset. à la charge, seulement envers le domaine de la dite seigneurie d'un sol de cens et de cinq sois de rente seigneuriale pour tout la d. terre par chacun un. payable à la Saint-Mar- tin onzie. novembre : comme aussi elle donne et concède en outre aux mesmes ti- tres de cens et rente à sa d. fille ez mêmes noms deux autres arpens de terre de front sur le chenal Dupas et de profondeur jusqu'au chenal St-Ignace. joignant d'un côté au dit Sr. Brisset et d'autre côté au sieur L. Dandonneau fils aîné, à la charge de cinq sols de rente seigneuriale et un sol de cens pour toute la susdite dernière concession sur laquelle il y a environ six arpens de terre déserte et labou- rable. Les augmentations et travaux déserts et défrichements qui s'y feront cy- près entreront en communauté des d. futurs époux ; pour après la dissolution du d. mariage être tenu compte de la part qui en devra revenir au dit sieur futur époux, ses hoirs ou ayans cause, pour scon droit de communauté dans les dites augmentations ; la propriété du fond demeurant et appartenant à la d. future épouse ses hoirs et ayans cause. Et ce faisant le dit sieur de la Vcranderye de l'avis des dits sieurs de Boucharville, son oncle, et de Varennes son frère aîné, a doué et doue la dite damoiselle Dandonneau du Sablé, sa future épouse, de la somme de deux mille livres de douaire préfix à prendre par elle sur les plus claires et liquide de ses biens lorsque douaire aura lieu et avenant le decez de l'un d'eux, le survivant aura y prendre par precipnt, la somme de mille livres avec ses habits, hardes et linge à son usage particulier et outre ses armes et chevaux si c'est le d. sr. de la Veranderic ; et si c'est la d. damelle du Sablé ses bagues, joyaux et toilette complète Et si cas arrive que le dit sieur de la Veranderie décède le premier la dite damoiselle du Sablé luy survivant, elle pourra si bon luy semble renoncer à leur d. communauté ; et ce faisant remporter tout ce qui parraîtra luy appartenir et avoir apporté en mariage avec tout ce qui pourra luy être avenu et écheu en quelque manière que ce soit par donnation susccession ou autrement pen- dant leur d. mariage; ensemble ses d. douaire, préciput, hardes, habits, linge, bagues, joyaux et toilette sp cifiez cy-devant ; le tout sans être tenue d'aucune dette de la dite communauté encor qu'elle y fut obligée ou condanmée, auquel cas elle en sera indemnisée, et aura hypotèque du jour et date des présentes pour son recours sur les biens du dit sieur futur époux: Car ainsy a été convenu, accor- dé et stipulé entre les d. parties : Prometant etc., obligeant etc., renonçant etc.. Fait et passé en l'étude du d. notre avant midy le neufieme, novembre mil sept

... J284 -

cent sept, présence des srs Desnoyers garde mgasin du Roy, Etienne Guichon et Jean Martel, commis au dit magasin demr., en cette d. ville, pris pour témoins quy ont pour les dits futurs époux, mon dit seigr, le gouverneur, Monseigne, l'in- tend. la d. damelle. Le Noir, mère de la future épouse, les d. sieurs de Bouchar- vilie et de Varenne et autres personnes cy-dent, nommées et nore signé.

Gauthier de la Veranderye Marie Anne Dandonneau Jeanne Le Noir De Boucharville Vaudreuil L. de Joibert Raudot Mr. Renée Chorel De Varennes Guichon Denoyers J. Martel Genaple.

Et avenant le vingt-quatrième jour d'octobre mil sept cent douze pardevant le bore soussigné et témoins si bas nommez sont comparus les dts sieur Pierre Gautier Escr, de Varenne et dem Marie Anne Dandonneau futurs espoux dé- nommez au présent contrat de mariage passé entre eux devant Mr. François Ge- naple, nore le neuf novembre mil sept cent lesquels s'estant fait représenter le dt. contrat présence de dame Marie Boucher veuve de feu Mr. Pierre Gautier Esc. seigr. de Varenne vivant gouverneur pour le Roy en sa ville des Trois-Rivières, mère du d. futur espous, et de damelle Marie Le Noir veuve de deffunet Louis Dandonneau sieur du Sablé seigr en partie de Tîsle Dupas et du Chicot, mère de la d. future espouze ont agrée approuvé et ratiffié le d. contrat en tout son contenu et par adition à y celuy les futurs espous de leur bon gré et volonté de l'avis et Consl. de leurs d. mères, se sont fait et font par les présentes donnation pure et simple mutuelle et réciproque entre vifs en la meilleure forme que donna- tion puisse valloir et avoir lieu ce acceptant tant de l'un que de l'autre pour de l'usufruit de tous les biens meubles propres acquêts conquets ensemble qui se trouveront appartenir au jour du décez du premier mourant pr. en jouir par le

survivant, faire au désir de la coutume de Paris suivie en ce pays en

cas qu'il n'ait point d'en fans lors vivans procréés du d. futur mariage déclarant les partyes que sans la présente donnation le d. mariage n'aurait pu être fait ni accomply : et pour confirmation des présentes les partyes ont fait et constitué pour leur procureur le porteur d'icelles, etc. Fait et passé étude, du nore souss. , en la présente minutte a esté représentée par Mr. René Hubert au nom et com- me ayant espouzé la d. veuve Genaple en présence des srs Robert Drouard. mar- chand, et Joseph Montmeillan tesmoinsdemt.au d. Québec qui

ont avec les d. parties et nore signé : Marie Boucher de Varenne P- Laper-

rière de . P. Gautier de la Verandcric Anne Dandonneau J.

Le Noir Monmeillan Drouard De la Cetièrc (I). .

( 1 ) Archives judiciaires de Quét>ec.

e^B

La bibliothèque de Joseph-Etienne Nouchet , consûillcr au Conseil Supérieur

Joseph -Etienne Nouchel ctait m- à Québec le 7 juillet I 724. du mariage de JosepK Nouchet, originaire de Saint-Vincent, diocèse d* Angers, et de Gene- viève Gatin. Nouchet père avait été envoyé ici comme receveur des droits du domaine du Roi.

Le jeune Nouchet suivit avec assiduité les cours de droit que le procureur- général Verrier donnait à Québec, oe qui lui valut, le 3 décembre 1 746. sa no- mination par le roi au poste de conseiller assesseur du Conseil Supérieur.

Quatre ans plus tard, le 1er juin I 750, M. Nouchet remplaçait M (^^^r. tîer de Lotbinière, décédé^ comme conseiller en litre du Conseil Supérieur

Elnfin à la mort de M. Nouchet père, en septembre 1 750, Joseph- Etienne Nouchet lui succédait comme receveur des droits du domaine du Roi.

Le conseiller Nouchet décéda à Québec le 3 février I 758.

De son mariage avec Catherine Foucault, fille de François Foucault, gar- de magasin du Roi à Québec et écrivain principal de la marine, il avait eu cinq enfants dont quatre décédèrent en bas âge. Celle qui survécut devint la fem- me de Augustin Chaboillé, de Montréal.

Les bibliothèques sous le régime français au Canada ne se rencontraient pas dans toutes les maisons. La bibliothèque du conseiller Nouchet sans avoir l'im- portance de celles de l'intendant Dupuy et du procureur-général Verrier vaut toutefois la peine d'être mentionnée.

Nous avons eu la bonne fortune de trouver la liste complète des livres du conseiller Nouchet dans l'inventaire de ses meubles, effets, papiers, etc. etc. dressé par le notaire Saillant le 10 février 1 758.

Les bibliophiles liront avec intérêt, croyons-nous, le catalogue de la biblio- thèque d'un conseiller au Conseil Supérieur au milieu du dix-septième siècle :

Recherches de la France

Dictionnaire Je Trévoux, 9 volumes.

Le parfait maréchal.

Dictionnaire La tin- Français, 2 volumes.

Traitéàe la vente par d'Héricourt.

Galerie du palais de Luxembourg,

286

Journal du Palais^ 2 volumes.

Journal des audiences, 7 volumes.

Traité des donations, par Richard 2 volumes.

Traité des successions, par Le Brun.

Traité de la communauté, par Le Brun.

Les loix ecclésiastiques, par d'Héricourt.

Traité de^ la police, 4 volumes.

Dictionnaire de Moreri, 1 0 volumes.

Dictionnaire de commerce, 3 volumes.

Recueil d^s questions notables.

Arrêts de Bardet, 2 volumes.

Conférence des Ordonnances, par Duquesnois, 3 volumes.

Histoire générale des voy^ages, 7 volumes

Le parfait négociant.

Le concile de Trente.

U ordonnance de la marine de mil six cenl quatre vingt-un.

La manière de poursuivre les crimes, 2 volumes.

Traité de la preuve par témoins.

Arrêts et règlements notables, 2 volumes.

Conférence des ordonnances par Bemier.

Dictionnaire de pratique par Perrière, deux volumes.

Le praticien français par Lange, 2 volumes.

Traité des matières criminelles de Lacombe.

Histoire ancienne de Rollin, 1 3 volumes.

Histoire de Louis XIV par Larrot, 3 volumes.

Le siècle de Louis XI V, 3 volumes.

Essai sur Vhistoire universelle^ 3 volumes.

Les loix c'rviles.

La révolution d* Angleterre, 4 volumes.

Kic du pape Sixte-Quint, 2 volumes.

Voy^ages et aventures du comte d*Aux, 2 volumes-

Histoire du Japon, 5 volumes.

Histoire du peuple de Dieu, 8 volumes.

Histoire de V Eglise, 6 volumes.

Le disciple de saint Augustin, 2 volumes.

Mémoires de Sull^, 8 volumes.

Lettres galantes, 5 volumes.

...J287

Le slyic umversW, 2 volumes. Irts: * ' >(•/, 2 volumes.

O^ res criminelle* p^T Bruneau.

U ordonnance criminelle de Louis XIV. L ordonnance civile de Louii XI y. Lettrei d'une PéruvierwK. Vie de laini Stanislas Kosl(a. Retraite spirituelle, 2 volumes- Le serviteur de la sainte Vierge. La semaine Sainte. Oeuvres de yoltaire, 2 volumes. Dictiormaire latin-français de Danet, 2 volumes. Arrêts de Louet, 2 volumes. Lhistoire du Nouveau-Monde de Laet. Procès-verbal des Ordonnances.

Ordonnance de la marine de mil six cent quatre-vingt-un. Conférence des ordonnances de Louis XIV pour les aides, Plaido\fers de Patru. Pratiques civiles et criminelles d'Imbcrt. Nouveau Testament. Traité des mariages. Géographie historique. Oraison funèbre, par Mascaron. Corpus juris civiles, 2 volumes. Digeste du droit français- Eloge de la folie par Erasme. Virgile, latin^ 3 volumes. Cramaire française de Restan. Commentaires de César, 2 volumes. La confiance en Dieu.

S}fstème de philosophie de S\flvain Régis, 7 volumes. La morale de Confucius. Traité de la Baguette divirtatoire.

-. 288

Avis et pratiques de la mission du père Duplcssis. Jésuite.

Critique des pratiques superstitueuses.

Commerce des Hollandais.

U origine des fontaines.

Histoire du comte Douglass.

Mémoires du cardinal de Richelieu.

Oeuvres de Senêque.

Virgile^ 2 volumes.

Horace, latin, 3 volumes-

Nouvelle méthode des Instituts du droit.

Satire menippé.

Missions Etrangères.

Pensées du Père Bourdaloue, 2 volumes.

Institutes de Justinien.

Retraites du Père Croisât.

Spécimen Juris Ecclesiastica.

Géographie de Rode, 2 volumes.

Epitre de Senêque.

Dernières oeuvres de Scaron.

Institutes de Vempereur Justinien.

Martialis epigrammenta, 2 volumes.

Ovide, latin.

Dialogue de Patru.

La pa\)sanne parvenue.

Lettres turques.

Le siècle de Louis XIV -

La politique de dom Ferd'mand.

Un nouveau plan d'étude.

Le dialogue des morts.

P. G. R.

lU'I.I.KTIN

l>K8

RECHERCHES HISTORIQUES

VOL. XXIV BEAICEVILLE- OCTOBRE I»I8 No II

Le projet de conquête de la Nouvelle^York de M. de Callières en U89

Nos historiens n'ont guère insisté sur le projet de conquête de la Nouvelle- York conçu en 1689, i)ar M. de Callières, gouverneur de Montréal, et a]»]>rnuvf'^ ]K\r T.oniw XIV.

< iarneau en parle ainsi: La déclaration d'Andros et la conduite diii> Iroquois. qui avaient lâclié de nouveau leurs bandes sur le Canada, inspirèrent un de ces projets énergiques qu'adopte un l>euple dans une situation désespérée : c'était de se jeter sur les provinces anglaises. Le chevalier de Callières, après avoir communiqué au gouverneur un i)îan pour la conquête de ia Nouvelle- York, alla en France le pro]>oser à Louis XIV comme Tunique moyen de prévenir l'entiè- re destruction de la colonie.

*'I1 exposa au mcmarque que l«s Anglais, qui pou- vaient donner en tro(» leui\s marchandi.ses à près de moi- tié mcilloui- inai-^'ln' '"'" ^"^ (';ni;HÎirîi> s'nttarlicrniont à

290 -

la fin les sauvages tout en ruinant le Canada, et qu'ils pourraient ensuite, réunis à ces barbares, brûler tous les établissements épars sur les deux rives du Saint-Laurent jusqu'à Québec ; que la Nouvelle- York soutiendrait tou- jours les prétentions des cantons, avec lesquels il n'y au- rait jamais de paix solide à faire tant qu'ils auraient cet appui ; que le seul moyen de conserver le Canada et de prévenir tous ces malheurs, était de s'emparer de la Nou- velle-York". Qu'on me donne, ajouta-t-il, quatorze cents soldats et six cents Canadiens d'élite, j'y pénétrerai par la rivière Richelieu et le lac Champlain. Orange (Alba- ny) n'a qu'une enceinte de pieux non terrassée, et un pe- tit fort à quatre bastions il n'y a que cent cinquante soldats. Cette ville contient trois cents habitants. Man- hatte (New- York) en a quatre cents, divisés en huit com- pagnies, moitié cavalerie et moitié infanterie; elle a un fort de pierre avec du canon. Sa conquête rendrait le roi maître de l'un des plus beaux ports de l'Amérique, ou- vert en toutes saisons, et d'un pays fertile sous un climat doux." Le roi approuva d'abord ce projet, puis l'ajour- na, préférant une bonne jiaix si elle était possible, ensui- te y revint et voulut en confier l'exécution à un autre ca- pitaine que le marquis de Denonville, que sa campagne contre les Tsonnontouans avait fait juger, et que sa con- duite d'ailleurs venait de faire révoquer" (1).

L'abbé Ferland nous donne un peu plus de détails sur le pj'ojet de coîKjnotc^ de In Xoiivello-York de M. de Calliè- res :

* Bien des dangers menaçaient alors le Canada, écrit- il, et il était impoi'tant que tous ses enfants se réunissent pour éloigner ces périls et pour ramener le bonheur dans

1 » ÏIISTOIRK DU CANADA. tom«

... 291 ...

son sein. Mais ce qne le gouverneur r(î<*onirnandait par dessus tout, c'était que Louis XIV ae rendit maître de la Nouvelle- York, par traite', par achat, ou par la force ; il déclarait que tant (pic les Anj^lais seraient en p<>ssession de cette province, par jalousie, ils susciteraient continn(»l- lenient de nouveaux embarras à la colonie française. 11 faisait remarquer au ministre que cet esprit de rivalité engap:eait mcme les marcliatids de Manhatte à soudoyer les Iroquois i)our désoler la Virginie et ruinei» son com- merce. Avec de tels voisins, qui ne ménageaient pas mê- me leurs compatriotes, l'on n'avait rien à espérer pour la tranquillité de la Nouvelle-France.

**Cette suggestion lui paraissait si importante qu'il fit passer en France M. de Callières pour la soutenir au- près des autorités. Celui-ci présenta à la Cour un mé- moire pour prouver que le seul moyen de se soutenir au Canada était de s'emparer de la Nouvelle- York ; il propo- sait les moyens qui lui i)arais6aient les plus propres à ré- ussir <1?1T1< «•<»tto «>nH'<'i iris;<i

**Somnis au roi, ce plan reçut son approbation ainsi que celle du ministre."

Puis M. Tabbé Ferland éimiiiciu les circonstances fa- vorables pour la mise à exécution du plan de M. de Cal- lières dont la principale était la chute du roi Jacques II et l'avènement de Guillaume d'Orange.

Plus loin, M. l'abbé Ferland continue :

'*M. de Callières, qui était revenu à Montréal pen- dant l'été (de 1689 j, continuait toujours à presser le mi- nistre d'envoyer de France ime expédition pour s'empa- rer de la Nouvelle- York. **Si on prend cette ville, écri- vait-il, on réduit les Iroquois à demander la paix et à se

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soumettre aux conditions qu'on voudra leur imposer ; parce qu'on sera au milieu de leur pays, en état de les ex- terminer s'ils ne se somnettaient, et ils seront p ivés de munitions et des choses nécessaires pour leur ense et leur subsistance qu'ils tirent de cette colonie angl lise."

** Pour opérer cette conquête, il reconmiandi it deux plans ; le plus sûr, selon lui, était de faire attaqu t Man- hatte par mer avec six vaisseaux montés de dei x cents honunes de débarquement, qui suffisaient pour ei lever le fort de pierre, pendant que les troupes du Canada attaque- raient par terre la ville et le fort d'Orange, d'où me par- tie pourrait ensuite descendre à Manhatte, pour : rester en garnison ; un autre moyen consistait à faire g irder la colonie par environ trois cents miliciens et trois c nts sol- dats, tandis qu'environ quinze cents hommes cho sis pla- cés sur des bateaux et des canots remonteraient \v rivière Richelieu jusqu'au lac Saint- Sacrement, et apr 'S avoir pris Orange, descendraient par la rivière Hudss )n, jus- qu'à Manhatte.

**Pour soutenir ce dernier plan, dès la fin de mars de 1690, deux frégates devaient être envoyées à Port-Royal pour protéger ce point, menacé par les Anglais de Boston, et en même temps attendre des ordres de Québec

**Des instructions furent adressées à M. de Fronte- nac, lui recommandant d'envoyer M. de Callièns, pour préparer les voies à cett« expédition. Pendant q le celui- ci, à la tête de seize cents hommes, se serait avaiicé vers Manhatte, M. de Vaudieuil restait dans la coloiie, avec un nombre d'iiommes suffisant pour défendre les femmes et les enfants contre les Iroquois.

'*M. Bégon reçut ordre de préparer les mimitions né- ceissaires à rexpédition, et d'armer, dans le porl de Ro-

... 293

chefort, doux frô^MU - »iui «lovaient ôtro placées 80U« le comniandoinoiit <lu sieur de la Caffinière. Celui-ci, ar- rivé sur la côte de TAcadie, y laissiiit les objets dont il était chargé, et allait ensuite dans la baie de Manliatte, il aiderait M. de Callières.

'*En rendant compte de son adiiiini^i raimn, au cora- meucenient de Tannée 1G90, M. de Denonville reconunan- dait fortement le même projet ; il ajoutait que les fréga- tes employées à la prise de Manhatte pourraient ensuite ravager les cotes de la Nouvelle- Angleterre et attaquer Boston, et il recommandait eonmie très capable de con- duire les vaisseaux fran^'ais les sieurs de Villebon et La- mothe-Cadillac, venus depuis peu de TAcadie à Larochel- le.

**A toutes ces représentations le ministre n'avait qu'une seule réponse : **Les affaires considérables que Sa Majesté doit soutenir à i)résent ne lui pennettent pas d'en- voyer au Canada de nouveaux secours de troupes, ni de penser à l'entreprise qui avait été proposée Tamiée der- nière sur la Nouvelle- York. Sa Majesté estime qu'une vigoureuse défensive est plus convenable présentement à son service et à la sûreté de la colonie" (2).

Nous croyons avoir réuni ici tous les mémoires pré- sentés au roi par M. de Callières sur son projet d'attaque contre la Nouvelle- York de même que les lettres des gou- verneurs sur le même sujet et les réponses des ministres de Louis XIV. On pourra ainsi étudier cette expédition l^rojelée dans les pièces officielles. Quelques-uns de ces docimients ont été traduits et publiés dans le grand ou-

(2> roî^RS D'HISTOIRE DU CANADA, vol. 11. pp. 180. 192. Le Père de }: dans Le» Jésuites de la Nouvelle- France au XVI le siècle (tome

t _'34 et seq.). traite assez longuement du projet de conquête de la

No^.... - ..; de M. de CalllèreB.

294

vrage de M. E. B. O'Callaghan, DOCUMENTS RELA- TIVE TO THE HISTORY OP THE STATE OF NEW- YORK, mais nous croyons qu'ils n'ont jamais été publiés dans leur texte original.

P. G. R.

MEMOIRE DU SIEUR DE CALLIERES POUR MGR LE MARQUIS DE SEIGNELAY TOUC HANT LES USURPATIONS DES ANGLAIS SUR LJ:S CO- LONIES FRANÇAISES DE L'AMERIQUE (25 FE- VRIER 1685).

C'est un usage étably et un droit reconnu chc/i toutes les nations Chrestiennes que les premiers qui déc* mvrent une terre inconnue et non habitée par d'autres Euvopéens, et qui y arborent les armes de leur prince, la proi3riété en appartient à ce Prince au nom duquel ils en ont pris pos- session.

Sur ce principe il est aisé de prouver que les Anglais non contents des anciennes usurpations qu'ils ont faittes sur les Français dans la Nouvelle-France sont mal fondés dans les injustes extentions qu'ils en veulent faire parti- culièrement depuis l'année passée.

Les prétentions des Anglais doîit il s'a.oist p ésoTite- ment consistent en trois chefs.

La première est que le Colonel Dongan, Gouv^erneur de la Nelle-York, autrefois appellée la Nouvelle Hollan- de, profittant de la conjoncture de la guerre que M. de la Barre déclara Tannée passée aux Iroquois a député vei*s ces Sauvages pour leur déclarer qu'il les prenoit sous sa protection leur a envoyé les armes du Roi d'Angleterre pour les arborer dans leurs Villages s'en prendre posses-

rtryr

sioii en son nom roinnu» (iépendunre de 8011 Oouvernement ipioi que M. de la l^arre IVut fait prier de se point niesler de cette jruerre (pie rv pfonverneur anglais ne puisse ignorer que le pays des Iroquois a toujours fait partie de la Nelle France eomme on le prouvera ci-après. Cependant au lieu de répondre comme il le devait à la civilité de M. de la Barre il eut la témérité de dire à son député que non seu- lement le i)ays des Irocpiois estoit de son Gouvernement de la Xelle-York, mais mesme que toute la rivière St-Lau- l'eut et celles des Outawas et les Laes de Frontenac, de Champlain et autres voisins qui contiennent presque tou- te la Nouvelle-France ap])artenaient aux Anglais

Le deuxe c'est que le Sr Dongan esc rit du dernier may 1684 au Sr de St Castin commandant au Fort de Pen- tagouet en Acadie et dans les autres postes occupés par les Français jusque à la rivière de Quinibéqui qui fait la .'-« paration de TAcadie d'avec la Nelle- Angleterre et que ce gouverneur Anglais ])rétend par cette lettre que son Gou- vernement s'estend jusques à la rivière de Ste-Croix qui est quarante lieues plus avant dans l'Acadie a enjoint au Sr de St Castin et aux Français qui habitent cette étendue de 40 à 50 lieues de i)ays entre ces deux rivières le meil- leur de toute rA(»adie, d'en sortir incessament avec mena- ces de les faire enlever en cas de rejns à moins qu'ils ne veuillent prester serment de fidélité au Roy d'Angleterre entre ses mains, auquel c^s il fait des offres avantageuses au dit Sr de St-Castin et aux autres Français qui le vou- dront recognoître sans vouloir rien changei* à la Religion, le dit Gouverneur Anglais estant catholique ayant un Jé- suite et des Prêtres auprès de luy ce qui rend ses instances beaucou]) [)lus dangereuses.

La troisième prétention ' AIlgial^^ cr^t de n . r

296

les Français de la Bay de Hudson dont ils prétendent que toutes les terres leur doivent appartenir et en conséquen- ce de cette ])rétention ils ont envoyé Tannée passée des vaisseaux dans cette Baye qui y ont enlevé plusieurs Pran- (;ais lesquels y estaient establis en un lieu appelé la Riviè- re de Bourbon au nom d'une com])agnie formée à Québec et k - ont conduit à Londres avec la valeur de près de deux veut mille livres de Castors et autres pelleteries, appai'te- nant à la dite compagnie Française.

Avant que d'examiner en détail ces trois prétentions nouvelles des Anglais il est nécessaire d'expliquer par un abrégé histori(iue de nos découvertes comme nous sommes en possession incontestable de ce qu'ils veulent nous dis- j)uter mal à propos

Les Normands et les Bretons ont esté les premiers qui ont conunencé à naviguer vers ces pays et firent en 1504 la découverte de l'Isle de Terre-Neuve ensuite celle des côtes de la Nouvelle-France, le Roy François 1er en ayant esté informé et excité par les heureuses découvertes des Espagnoles dans l'Amérique Septentrionale depuis le 34e jusques au 50e degré de latitude, c'est-à-dire depuis la partie de la Floride qui confine la Virginie jusque à l'em- bouchure du fleuve St-Laurent mit pied à terre en plu- sieurs des principaux endroits ces costes, traitta avec les Sauvages qui n'ayant jamais veu de vaisseaux n'y Eu- l'opéens furent fort étonnés de eeiie nouveauté et prit pos- session de ces terres au nom du Roi ï^rançois 1er, revint par rile de Terre-Neuve et arriva en France au mois de juillet de l'année 1524.

Ce qui se justifie par les lcttr(\s du dit Verragans es- cri tes au Roy et rapportées par Jean de Lact.

Ensuite le mesme Roy à la Sollicitation de Philippe

- 207

1. iialK)t aiiiiiiral lir France* l'iivoya tJa<M|ues (ailier, Bre- ton (le la villo de St-Malo, pour découvrir do ncnivcllcH ter- res, lequel fit deux voyages, l'un en l^i'M, Tautre en 1535, ee fut le premier européen qui entra avec deux grands vaisseaux du Rm- de 800 tonneaux chacun dans la rivière St-Laurent et remonta ce fleuve 120 li(»ues juscjues à l'Isle d'Orléans près du lieu est j)résentemcnt (>. '^'^ -k et al- la hiveiner et establit la première Colonie Fi -e à dix lieues plus haut et un lieu qu'il nomma Ste-Croix, et mon- ta ensuite encore 60 lieues ])lus avant le long du fleuve jus- que au Sault St-Louis.

En 1540, le Roy Franroi» Ui iioFiimc lu ^^i «le R/)ben'al en la qualité de Vice Roy de la Nelle France lequel y alla en 1542 et y bastit une forteresse qu'il nomma France Roy à quatre lieues 'audessus de l'Isle d'Orléans y demeura plusieurs années et y fit plusieurs voyages dans le pays le long des rivières, cette possession fut entretenue par les commissious que le Roy Henry 4e donna en 1598 au Mar- quis de la Roche en 1599 au Sieur Chauvin, capitaine de vaisseau et en 1602 au Commandeur de Chaste, Gouver- neur de Dieppe, pour aller conmiander en la Nelle France et elle fut i-enouvelé en 1608 par la conmiission domiée à Pierre du Qua, Marquis de Mons, de Vice Roy de toutes les provinces de la Nelle France et cette possession a esté contiiuiée de])uis sans interruption.

En 1562, sous le règne de Charles i>, l atUniial di < ' - tiilon équipa deux vaisseaux sous la conduite de Jeun baus qui establit une Colonie française à la coste de la Flo- ride dans une rivière qu'il appella la rivière de Maq il bastit un fort qu'il nomma le Fort Charles. En 1564 le capitaine Laudonnière mena d'autres vaisseaux pour for- tifier cette colonie et le fort Charles duquel le pays fut ap-

.- 298 ."

pelé la Caroline du nom de Charles 9e que ce paynS garde encore jusqu'à aujourd'hui.

En 1565 les Français en furent chassés par les Espa- gnols et en 1567 le Chevalier de Gourgues les y rétablit et fit aux Espagnols les mêmes traitements qu'ils avaient faits aux prisonniers français.

Cette belle Colonie et si bien située au 82e degré de la- titude à la sortie du Canal de Bahama par il faut que toutes les flottes d'Espagnes venant des Indes passent pour retourner en Europe nous a esté usurpée pendant les guerres civiles par les Anglais qui la tiennent encore au- jourd'hu}' contre toutes sortes de droits.

Ils ne sont pas mieux fondés en la possession de la Nouvelle- Angleterre qui a fait partie de la NUe France puisqu'il est constant que ce pays a esté décou- vert par les français qui en ont pris possession en divers tems au nom de nos Roy s avant que les Anglais aient son- gé à y aller et parmi les autres le Sr de Mons en vertu de sa commission de Vice Roy de toutes les Provinces de la Nouvelle France qui lui fut donné par le Roy Henry 4e en 1603 accompagné des Sieurs de Potrincourt et de Cham- plain qui s'establirent en l'Acadie laquelle s'estendait alors jusques aux costes que les Anglais ont depuis appel- lés du nom de Nelle Angleterre et dont le dit sr de Cham- plain a fait une exacte description de tous les ports qu'il y a découverts desquels il prit possession au nom de Sa Majesté en 1605 au lieu que les Anglais n'ont commencé à s'y établir qu'en 1620, qu'il paitit de Pleymout (Viz : Plymouth) un nombre de Puritains lesquels ayant abordé cette coste près du Cap Cod y firent une habitation com- posée de 19 familles qu'ils nonunent la Nelle Angleterre à l'endroit la Nouvelle Pleymout. Laquelle fut ensuite augmentée par d'autres Puritains et non conformistes et

]».ii i M ulièrClîM iti m j»ui- i.i ilK'i l < M»hi» ill «|Ut* la «M .lin

te des rhastinieiis fit passer plusieurs r(*i»ell(»s pirato tl forbaus dans eette Nouvelle eolonie qui n'est pas encore fort soiunise aux ordres de la Cour d'Angleterre forme une espèce de Répuhliciue.

Cependant, les Anglais mm iDnitni.-

r

1,.^.

laisse jouir paisiblement des pays qu'ils ont usui^ nous veulent encore étendre leurs limites sur des terres qu'ils n'ont jamais prétendues jusques à présent.

A l'égard de leur première prétention sur le pays des Iroquois elle est insoutenable, les Français sont non-seule- ment les premiers qui ont découvert ce pays, mais encore les seuls Européens qui Payent pénétré. Après la prise de possession du Fleuve St-Laurent et des autres rivières qui s'y jettent en 1535 X3ar Jacques Cartier et continué par les autres conmiandants français le sieur de Champlain pénétrant plus avant les terres descouvrit celle des Iro- quois qui sont aux environs d'un lac qui porte encore le nom du Lac Champlain et soubmis par les armes cette na- tion en 1609 et les années suivantes en diverses expéditions qu'il fit contre eux depuis lequel temps ils ont toujours re- cognu l'autorité de tous les autres gouverneurs de la Nou- velle France jusques en 1665 et 1666 que s 'étant souslevés le sr de Tracy gouverneur général acheva de les réduire, sans que les Anglais y ayent jamais rien prétendus, les seuls français y tiennent des missionaires poui* les instrui- re et lorsqu'ils leur est arrivé des demeslés avec d'autres nations, ils ont toujoui's eu recours au Gouverneur Géné- ral de la Nelle France qu'ils appellent leur Père et l'ont reconnu jusques à présent pour leur seul protecteur.

La seconde prétention des ^Vnglais d'estendre les limi- tes de leur terre jusques à la rivière Ste Croix dans TA-

- 300

cadie n'est pas mieux fondée que la première, il ( st vray qu'ils s'emparèrent de Port Royal prineipalle ha )itation de l'Acadie et de tout ce qui est en delà de la coî^'e de la Nelle Angleterre pendant la dernière guerre que i ous eû- mes contre eux en 1665, mais comme nous avons ^ris sur eux durant la même guerre la moitié de l'Isle St Christo- phe qui leur appartenoit il fut conclu par le traité de Bré- da en 1667 que nous leur appartenoit tout ce qu'ils avoient pris sur nous en l'Acadie en l'exécution de ce traité le Chevr Temple fit rendre aux Français tout ce que les An- glois y avaient occupé jusques à la rivière de Quincbéqui y compris le foi*t de Pentagouet et les autres postes qu'ils prétendent présentement sans raison et sans que les sujets du Roy y ayent esté troublés depuis l'exécution du traité de Bréda.

Quant à la Baye de ïïudson les Français s'y établi- rent en l'année 1656 en vertu d'un arrest du Conseil Sou- verain de Québec qui pennit au Sr Bourdon procureur général du d. Conseil d'en faire la découverte lequel alla au Nord de la dite Baye et en prit possession au nom de Sa Majesté.

En 1661 le Père Dablon jéisuite eut ordre du sr d'Ar- genson alors gouverneur du Canada d'aller en la dite Baye et s'y achemina et les Sauvages qui vinrent alors de ce pays à Québeck déclarèrent qu'ils n'y avoient jamais vu d'Eu- ropéens.

En 1663 le sr d'Avaugour gouverneur de Canada en- voya le sr Couture Senechal de la Coste de Beaupré au Nord de la dite» Baye de Hudson accompagné de plusieui*s Sauvages de vv pays avec lesquels il en alla prendre posses- sion et y arbora les armes du Roy.

En la même année 1663 le sr Duquet, Procureur du

^ 801 ...

R<»N iw Kl pifNosh' (le (^fii('l»crk, v\ Jcaii L.Mii^lois, iiar.iuant de Canada, y allèrent encore par ordre du dit sr d'An-^' »> son et renouvellèrent cette ])rise de possession en y tant encore les armes de Sa Majesté qui se jastifie par Tarrest du dit Conseil Souverain de Québec et par les or- dres par escrit des dits Sieurs Dargenson et d'Avaugour.

Les Anprlais alloprnent que la coste du Nord de la Baye de Hudson ou les Français se sont établis a esté découvert l)ar le Cbevalier Button, Anglais, dès Tannée 1621. Mais on respond qu'il n'y fit aucun acte de prise de possession et qu'ils n'y ont eu aucune habitation avant l'année 1667, que les nommés Des Qrosseliers et Radisson, Français, y conduisirent les Anglais en un lieu qu'ils appellèrent la rivière de Nelson et en 1676 les dits Desgroszeliers et Ra- disson estant revenus d'Angleterre et ayant obtenu le par- don de leur défection il se forma une compagnie à Québec qui les renvoya à la Baye d 'Hudson ils établirent une habitation au Nord de la dite Baye en la rivière de Bour- bon qui est celle que les Anglais ont enlevé l'année passée par une nouvelle défection du dit Radisson qui estant ren- tré à leur service les y a conduits.

Cependant la Compagnie fonnée à Québeck envoya l'année ])assée deux vaisseaux dans la dite Baye croyant qu'ils y trouveraient leurs gens avec quantité de Pellete- ries dans l'habitation de la rivière de Bourbon ou cette compagnie est en droit et en estât de se maintenir sy elle est protégée par Sa Majesté.

Ces entreprises et ces usurpations des Anglais sont d'autant plus dangereuses qu'elles causeraient dans la suite la ru}Tie de nos Colonies de la Nelle France qu'ils pressent par trois dif érents endroits pour destruire sy on

302

uy remédie en s'opposant avec vigueur à leurs prétentions malfondées.

Il faut pour cela des troupes en Canada pour y gar- der les postes advancés pour y chastier et réduire les Iro- quois que les Anglais soutiennent contre nous (3).

(3) ►Manuscrits de la Nouvelle-France conservés aux Archives Provinciales de Québec, 1ère série, cahier III.

suivre)

REPONSE

Le dermer greffier du Conseil Supérieur (XXIV, VIII, p. 278), Le document suivant nous fait connaître le sieur Lanoullier qui eut l'honneur d'être le dernier greffier du Conseil Supérieur de la Nouvelle-France. C'est la com- mission qui lui fut donnée le 1 7 décembre 1 739:

"Estant nécessaire de nommer a l'office de greffier commis du Conseil Su- périeur, attendu l'absence du sr greffier en chef et du greffier commis ordinai- re ; vu Part de Tarrest du Conseil du vingt-quatre novembre dernier, le billet de catholicité du P. Simon Le Bauvais le premier de ce mois, l'ordre de Monsieur Foucaut premiei conseiller du six. l'assignation du dix à la requête du procureur général du Roy faite par l'huissier Houllier, l'nformation de vie et moeurs fai^e le même jour, les conclusions du procureur général du Roy du d. pour et la pres- tation de serment faite ce jourdhuy au Conseil de Mr. Paul, Antoine-François Lanoullier pour exercer le d. office aux honneurs, droits, prérogatives et émolu- mcns y attribues. Fait en la Chambre du Conseil Supérieur ordinairement a - semblée à Montréal le dix-sept décembre mil sept cent cinquante-neuf.

Par le Conseil."

Il a déjà été question de Paul- Antoine- François Lanoullier des Granges dans le Bulletin. Voyez vol. XII, p. 2L Dans le temps, nous ignorions qu'il avait été greffier intérimaire du Conseil Supérieur.

- 303

Les arpenteurs de Montréal sous le rcj^ime français

C'est en 1693. année de la fondation du Bulletin dci recherches hiilori- ques et dans la deuxième livraison de ce précieux recueil, que le regretté J.-EA- mond Roy commença la publication d'un article intéressant et fort documenté sur La cartographie et iarpcntagc sous le régime français.

M 'aidant de cet excellent travail et puisant dans des sources différentes c'est-à-dire dans les archives de Montréal je vais essayer de dresser une liste des ar|>enleurs qui ont pratique dans la région montréalaise de 1648 à 1760.

Cette liste ne sera qu'à peu près complète, sans doute, parce qu'il m'appa- raît que je n'ai pas encore réussi à grouper ensemble tous les documents d'ar- pentage qui doivent exister dans la métropole canadienne.

En effet, je constate, par-ci, par-là, que des plans et des procès-verbaux sont restés ensevelis dans des actes notariés et que pour exhumer tout ce qu'il y a dans cette masse énorme que forment les études de notaires accumulées de- puis plus de deux siècles et demi, il faudrait une recherche longue et systémab- que que je n'ai pu entreprendre jusqu'à présent, d'autres travaux plus pressés exi- geant mon attention immédiate.

Cette explication donnée, je présente ma liste.

1648-1663.. Il ne fut concédé des terres, à Ville-Marie, qu'à partir de 1 648 ( 1 ) et la description qui en est faite dans les contrats indique bien qu'on les avait mesurées (2), mais qui faisait la besogne ? Gilbert Barbier en était peut-être alors capable, puisqu'on a la preuve qu'il a pratiqué l'art de l'ar- pentage en 1 684 (voir ci-après) , cep>endant. je penche à croire que ce fut plu- tôt M. de Maisonneuve, car notre fondateur semble avoir eu des connaissan- ces très variées. II administra la seigneurie, rendit la justice, commanda la garnison, rédigea les contrats, bref, il mit la main à tout dans son gouvernement. Etant officier supérieur, il pouvait avoir des notions de géométrie et d'arpentage et dans ce cas, il n'a pas manqué l'occasion de s'en servir.

En tout cas, on ne trouve mention d'aucun arpenteur avant Basset qui dut apprendre son art à Montréal.

(1) MaKsicottf LfJï premièreë conceêêionM de tem rai. \Um Soc

Kou. 1914.

(2) Cela est patent surtout dans le contrat du 4 janvier 1648.

304

1663-1696. Bénigne Basset n'avait que dix-huit ans lorsqu'il arriva à Montréal, avec les Sulpiciens en 1657. Néanmoins, cette même année, il succéda au notaire Jean de Saint-Père, tué par les Iroquois, au mois d'octobre.

Sachant l'orthographe, ayant une belle écriture. Basset se tira d'affaire. En plus, de sa charge de tabellion, il fut greffier du tribunal, secrétaire de la fabrique de Ville-Marie, et arpenteur.

On ignore à quelle date il commença à pratiquer son art, mais je vois que le 8 juin 1663, M. de Maisonneuve ordonne qu'il soit planté des bornes, en la présence du gouverneur de Fîle et des propriétaires, à toutes les terres non déjà bornées (3). Puis, le 14 juin 1663, M. de Maisonneuve commanda à Bénigne Basset de mesurer les terres de tous les particuliers et de poser des bor- nes à chacune (4).

Dix ans plus tard, dans un acte du 28 novembre 1673, Basset prend le titre de "premier arpenteur de la seigneurie de Montréal", ce qui signifie peut- être qu'il fut le premier de sa profession officiellement nommé pour la dite sei- gneurie.

Plus tard encore. Basset a gravi un nouvel échelon et il s'institule "maî- tre arpenteur juré en la Nouvelle-France, résidant à Ville-Marie " (acte du 27 juillet 1696).

Bénigne Ba&set est mort au mois d'août 1 699.

1667-1672. Jean Cuyon du Buisson. Parmi les plus anciens pro- cès verbaux d'arpentage conservés à Montréal, sont ceux qui sont signés par Jean Guyon du Buisson les 2 1 et 22 juin 1 667. Celui-ci se qualifie dès lors "arpenteur du roi en ce pays". Il existe du même personnage, une autre piè- ce datée du premier juin 1672.

Ce Guyon du Buisson, en 1620, marié à Elisabeth Couillard en 1645, mourut au Château-Richer en 1694 (Tanguay). Il vécut dans la région de Québec et ce n'est qu'occasionnellement qu'il exerça ses fonctions à Montréal. M. J. -Edmond Roy n'a retrouvé, à Québec, que ses procès^verbaux de 1673 à 1 679 et il concluait que Guyon n'avait arpenté que durant cette période. Les archives de Montréal démontrent que le praticien en question "mesurait" mê- me du temps de fameux Jean Bourdon, et qu'il a remplacer ce dernier, dé- cédé en 1 668.

1 68 1 . Louis Boucher, $ieur du Buisson. Cet arpenteur n'a laissé au- cune pièce dans nos archives. Sa présence, cependant, est signalée à Mon-

(8) MaAslcotte Arr/^ta, édits. oidonnancrs, etc. M&m. Soc. Roy, 1917. (4) Falllon. Hiat de la colonir. III. 20.

... S05 -.

tréai dans un acte 6c Mauguc. du 2 février 1681 et qui te trouve au bat d'un acte de Basset en date du 5 mars 1660 (5). Mgr Tanguay a cfalaMBt vu son nom dans les registres de Longueuil en 1681. Le tieur Boucber éa Buisson déclare, dans ce dernier cas, qu'il est marchand. Avaiuil abandon- né sa profession ? Quoiqu'il en soit, il avait été nnnuné par Talon le 1er mai 1672 et M. J. ELdmond Roy c^t d'avis que cette commitHon est le première qui ait été accordée par un intendant.

1684. Gilbert Barbier. Charpentier, originaire de Decize, il fut l'un des douze colons qui arrivèrent à Montréal au mois d'août 1642.

Barbier a joui d'une certaine considération puisqu'il agissait comme pro- cureur fiscal en 1637 II parait en plus avoir exercé la profession d'arpenteur puisque l'on a un de ses procès verbaux, rédigé en 1 684. Cet excellent ci- toyen dont les annales font des éloges mourut en 1693.

I 686. Robert de Villeneuve, ingénieur du roi, a laisse un procès ver- bal d'arpentage, à Montréal, en l'an 1 686. Cet ingénieur a dressé plusieurs cartes et plans en ce pays. Venu au Canada en 1 685 il en repartit en 1 688. sur un ordre du roi. De retour en 1691, il quitta définitivement nos rives en 1693. Selon le gouverneur de Denonville, le sieur Villeneuve travaillait vite et admirablement bien, mais "c'était un fou. un libertin et un débauché." (B. desr. h. 1898. p. 376).

1688-1699. Cédéon de Catalogne. en 1657. Lieutenant des troupes, il arriva au pays en 1 685 et prit part à l'expédition de la baie d'Hud- son en 1 686. On a plusieurs pièces signées par lui, à Montréal II est l'au- teur d'un certain nombre de cartes estimées ainsi que d'un recueil de notes sur le Canada.

1705-1719.— Charles Basset yau\>lliers. Fils de Bénigne Basset, il naquit à Montréal en 1664 et mourut en I 723. Il ajoute parfois, à son nom de famille, celui de sa mère, Vauvilliers, suivant une coutume de l'époque.

1710-1720 Cilles Papin. D'abord commis de Jacques Leber. à Montréal, Papin devint marchand, puis le 5 juillet 1710, il recevait sa com- mission d'arpenteur sur "la recommandation de M. de Catalogne." Il résida à Montréal, puis à Boucherville. à Montréal en 1669. il mourut après 1726.

1708-1741. y. B. Lefebvre dit Angers naquit à Québec en 1672 et vint dcmeburer aves sa famille à Montréal, entre 1704 et 1706. Par une

(5) Faui'- >t<x>uti noté ce U^-Uni, j .• à Montréai en 1660. ce qui e»t erroné.

... 306 -

ordonnance conservée à Montréal, et datant du 1 8 octobre I 708, l'intendant Raudot autorise maître Angers, charpentier, à arpenter et à mesurer Ce praticien décède en I 742 ; il signait "J- B. Angér**. Son fils, J. B. Angers, fut juge prévôt de l'île lésus, en I 744.

I 720-1 737. Toussaint Baudry, en 1672, petit fils de Gilbert Bar- bier, reçut sa commission d'arpenteur le 5 septembre 1 720 (B. des r. h., I, 50). Il décède au mois de mai I 744 Les archives de Montréal conservent un de ses rapports de 1 732 et un de 1 737.

1 72 1 . Gaspard Chaussegros de Léry. Ingénieur en chef de la Nou- velle-France, il dirigea les travaux des fortifications à Québec et à Montréal. Mort à Québec en 1 756. Les archives de Montréal n'ont de lui qu'un plan de la partie de Montréal qui fut incendiée en 1 72 1 .

1 72 1 . jRené de Couagne. Le 1 6 octobre 1 72 1 , il recevait sa com- mission d'arpenteur (B. des r. h. I. 50). Jusqu'à présent on n*a retrouvé, à Montréal, portant sa signature, qu'une pièce du 2 mai 1723-

1 730. /. B. ]ein>T'm Dufresne. Conmiissionné le 1 6 mars 1 730. Son greffe renferme des actes datés de 1731 à 1 750. Il paraît résider à Montréal. Le Bulletin des recherches historiques, I, 50, le nomme Sévérin, au lieu de Jenvrin.

l 734-1 778. Jean Péladeau. Sa commission date du 1 7 juillet 1 734. Il demeura à la Côte des Neiges et à Montréal. La liasse de ses procès ver- baux, comprend des pièces rédigées durant les années 1 738 à 1 770. Il laisse aussi un très joli plan de la banlieue est de Montréal, faite en 1 778

1736-1752. Cermain Lepage de Saint-François obtint sa commission le 10 février 1736 (B. des r. h. I. 51 ). Il demeura à Montréal. Ses procès verbaux conservés ont été faits entre 1 738 et I 753.

1742-1746. François Pouchal dit Laforce. Il signe "Laforce, ar- penteur royal" et réside à Montréal. Son greffe comprend des pièce datées de 1 742 à l 746. Un François Pouchat dit Laforce épouse à Boucherville, le 6 février I 764, Madeleine Petit, veuve d'Antoine Blin. Est-ce l'arpenteur ?

1747-1759. y. B. Chèvrefih dit Belisle fut nommé le premier mai I 747 pour la région de Montréal. Nous avons de ses procès-verbaux de I 740 à 1 759. Il signe, "J. B. Belisle" et aussi "J. B. Chevrefils Belisle". Ce doit être lui qui est à Montréal, le 12 mai 1 725 et qui fut inhumé le 23 janvier 1761 à Lachesnaye (Tanguay, III, 63).

1751-1768. Joseph Ra'^mond reçut sa commission le 21 août 1751 (B. r. h. I. 52 ) Ses derniers procès verbaux sont de Tamiée 1 768.

... :^o-:

1 754-1764. Alexis Cu^n- Cet arpenteur doncura à Verchèret. H il laisse des pièces datées depuis 1754 jusqu'à 1764.

I 75Ô-I 761 . Paul Jourdin dit Lxibroise a pratiqué à Montréal depu» I 758 jusqu'à I 761 . si l'on s'en rapporte aux actes qu'il a laissés. ELn 1 761 . il 6t un plan colorié de la ville de Montréal, de grande dimension, et qui est très ap- pr/v i.' V «ignr "P Labrossc".

E. Z. MASSICOTTE

LETTRE DE Mgr DE PONTBRIAND A L'INTENDANT DE LA NOUVELLE-FRANCE (mai 1746)

"Monsieur, Quoyque nous n'ayons reçue aucun ordre de Sa Majesté pour des prières publiques, j'ai pensé (Et il m'est glorieux de m'estre rencontré avec vous) que son intention est que ce diocèse donne comme les autres du Royaume des marques extérieures de Religion pour remercier Dieu des succès qu'il a accordés dans la dernière campagne, et pour luy en demander la conti- nuation. Comme les Gjurs Souveraines de France assistent à ces sortes de prières, je vous prie. Monsieur, de vouloir bien engager Messieurs du Gmseil à donner le même exemple qui ne peut que faire beaucoup d'impression sur le peuple. Je connais trop leur sentiment de piété et de religion pour n'estre pas persuadé qu'ils le feront avec plaisir, mais j'ay crû, dans la conjoncture pré- sente, où il n'y a aucun ordre de Sa Majesté qu'il me convenait de les inviter d'une manière particulière. Cette invitation ne peut manquer de leur être très agréable, si vous voulez bien leur en faire part par vous-même, il y a des choscf qui tirent tout leur mérite des mains par elles passent. Je suis avec les sen- timens du plus parfait et plus inviolable resp>ect. Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur. Signé, H. M., Evêque de Québec " (I).

( I ) Insinuations du Conseil Supérieur, cahier 9.

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L'hymne National des Acadiens

Le 15 août 1884, les Acadiens avaient leur deuxième convention natio- nale à Miscouche, île du Prince-Edouard. C'est à cette convention que le? Acadiens se choisirent un drapeau, le tricolore, avec une étoile dans le bleu. L*étoile, c*est celle de Marie, patronne des Acadiens.

Dans son livre. LE PERE LEFEBVRE ET UACADIE. le séna- teur Poirier écrit :

**Un air national fut aussi adopté à la convention de Miscouche, l'air gré- gorien de l'AVE MARIS'STELLA. Quant aux paroles, elles étaient tou- tes trouvées ; c'est l'élégie suave et mélancolique plaintive de Gérin-Lajoie, dont la mesure s'adapte au rythme religieux :

UN ACADIEN errant. Banni de ses foyers, Parcourait en pleurant Des pays étrangers.

Un jour triste et pensif. Assis aux bords des flots. Au courant fugitif Il adressait ces mots :

Si tu vois mon pays, Mon pays malheureux. Va dire à mes amis Que je me souviens d'eux.

Pour jamais séparé Des amis de mon coeur. Hélas ! je mourrai. Je mourrai de douleur.

**C« chant est une COMPLAINTE acadienne, d'inspiration tout aca-

di^nnc, composée par M. Grrni i.Ajoir. t|url(|ur trmps après m tragédie en Iroil actes de CHARLES LA 1 OL K. Le mot "Canadien* . dam le premier rcn. fut. par le peuple, lubîtitué au mot "Acadien'*. de roriginal."

M. le sénateur Poirier, qui était un des principaux figurants k cette con- vention de Miscouchr. ne nous dit pas par une d " '-et une humilité que nous comprenons et apprécions, qui suggéra l'air .1 . '• jour-là comme hym- ne national des Acadiens.

Nous ne sommes pas tenu à la même discrétion. D'après le MONI- TEUR ACADIEN du 21 août 1884. cV«' U —♦-Mr Poirier qui eut cette religieuse et patriotique idée. Citons plutôt :

"Au moment les délégués allaient se séparer. M. Tabbé Richard an- nonce qu'il est en mesure de leur faire voir un échantillon du drapeau national adopté par la Convention. Des hourras frénétiques accueillent cette proposi- tion. M. Richard et le Père Cormier déploient, par un silence solennel, de- vant un auditoire ému. un superbe drapeau tricolore, orné de l'étoile aux cou- leurs pontificales. L'enthousiasme est universel, de bruyantes acclamations saluent l'étendard national que l'on voit pour la première fois. De toutes parts on demande une chanson, les uns suggérant la Marseillaise, lorsque M. Richard entonne d'une voix grave et solennelle l'AVE MARIS STELLA que tout le monde répète après lui. C'était un spectacle admirable, saisissant. Le GOD SAVE THE QUEEN succède à l'AVE MARIS STELLA, puis M. Richard, prenant la parole, exprime l'espoir que nos musiciens nous don- neront bientôt un air national.

"M. Pascal Poirier, interrompant M. l'abbé Richard, demande la paro- le p>our quelques instants. Plus que tous les autres il est ému. D'une voix frémissante il nous annonce que pour lui l'air national des Acadiens est tout trouvé, et trouvé d'une manière merveilleuse qui montre le doigt de Dieu. l'in ter\'ention de Marie, notre patronne. Cet air que nous cherchions, que nous implorions, il vient de retentir à nos oreilles, il vient d'éveiller dans nos coeurs les plus douces et les plus suaves sensations. C'est l'air de l'AVE MARIS STELLA, qui se chante dans toutes nos églises et que l'on entend si souvent dans nos chaumières ; la salutation de l'Eglise à Marie, patronne des Acadiens.

"A ce moment des transports d'allégresse éclatent sur toutes les figures, tous les coeurs battent bien haut dans les poitrines. M. Poirier avait frappé juste et sa parole éloquente et enflammée avait porté la conviction dans tous les esprits, embrasé tous les coeurs.

"M. l'abbé Richard, M. Undry. M. l'abbé Hébert. M. Olivier LeBlanc.

310 -.

se lèvent tour à tour pour exprimer les sentiments qui se pressent dans leur âme. Ce fut un concours de patriotisme, d'enthousiasme, de foi, une éclosion soudai- ne de sentiments aussi remarquables par l'élévation que par la justesse

"Le président soumit la proposition à l'assemblée qui l'adopta au bruit des acclamations enthousiastes de la délégation. On chanta de nouveau l'air dé- sormais national de l'AVE MARIS STELLA; jamais hynme ne fui chan- té avec plus d'entrain."

LE NAUFRAGE DES ANGLAIS

Le procureur du Roy de l'amirauté, qui a veu l'avis du conseil d'état en datte 10e mars 1691 enregistré au greffe du conseil supérieur de ce pays le 14e octobre dernier, la requeste présentée à Mr le lieutenant général de la pre- vosté et admirauté de Québec, par François de Chambault Degremont faisent les fonctions de controlleur de la marine par ordre de Monseigneur Begon, con'ler du Roy en ces conseils, et au parlement de mes. intandant de justice, police, finances en ce pays, l'ordonnence estant ensuite du 19e du dit mois d'oc- tobre, signifiée aux Srs de Monseignat, et du Plessis, le 20e, reponce du dit Srs de Monseignat signifié le 24e Répliques du dit Srs Degremont aux dittes réponses signifié le 31e du mesme mois, ensemble le Bail général des Gabelles, droits de sorties et d'autres, domaine d'occident e< autres droits fait à Mr Pierre Domergue le 18 mars 1687, autres arrest du dit conseil d*état du 19c avril dernier.

Conclut à ce que tous les effaits et vesseaux du noffrage des anglais, tant ceux qui ont estes sauvés qu'à sauver soient adjugés et confisqués au profit de sa Majesté, que y soient les dits de Monseignat et Duplessis tenus rendre compte des effets qu'ils en ont prix et de remettre les dmirs provenant de la vantes qu*il en ont faite faire es mains du commis général, du trésorier de la marine en pays, et le dit Srs de Monseignat condamné au dépans, fait à Québec le deux*e gbre 1712.

LEPINAY

J.-B. C.

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Mgr LoLii'Frjnçois Pourroy de Lauberivière

Mgr Tanguay a public en 1883 une lu <!< A/, n ; r? u; .1 I .vJ rCt cinquième évêque Je Québec. On trouve ^l.ul^ c<t ouvrier hon romt ;< i- documents inédits sur ce saint évêque. M. J.-Eldmond Roy, dans le premier volume du Bulletin, a également public quelques documents sur Mgr de Lau- berivière qui avaient échappé aux recherches de Mgr Tanguay.

Nous offrons aujourd*hui aux lecteurs du Bulletin des Recherches Histo- riques deux pièces inédites qui ont rapport à la pose des scellés sur les biens et effets délaissés par Mgr de Lauberivière.

P. G. R.

PROCES-VERBAL DE LA POSE DES SCELLES SUR LES BIENS ET EFFETS DELAISSES PAR FEU MGR FRANÇOIS LOUIS DE POURROY DE LAUBERIVIERE. EVEQUE DE QUE- BEC (23 août 1740).

L*an mil sept cent quarente le vingt troisc. jour d*aoust neuf heures du ma- tin nous Pierre André Escr. S. de Leigne, coner du Roy et son lieutenant-gnal civil et criminel au siège de la Prévosté de Québec, à la requeste du procureur du Roy de la d. prévosté en conseqce. de son réquisitoire et de notre ordce. de ce jour, nous sommes transporté accompagné du greffier en chef de la d. prévocté au séminaire des Missions Etrangères étably en cette ville, serait décédé Mre. François Louis Du Pourroy de Lauberrivière evesque de Québec le vingte. du présent mois sur les sept heures du matin, à l'effet d'y poser les scellés sur les biens et effets délaissés par le dit seigneur evesque, étant au d. séminaire, dans les appartements qu*occupait le d. seigneur evesque, tous les effets appar- tenans à sa succession se sont trouvés dans deux petits cabinets qui ont veu par deux croisées et une porte vitrée, sur le jardin du séminaire sur chacune desquels fenêtres et porte nous aurions apposé une bande de papier aux deux bouts des- quels aurait été mis le cachet de la d. prévosté, ainsy que sur la porte qui ren ferme les d. deux cabinets lesquels dits scellés nous avons mis en présence du d. s. Ransonnet, de M. Baltazard. André, procureur du d. séminaire, du s Pier- re Paris, prêtre, et de Jean Jourdant, valet de chambre du d. feu seigneur eves- que, et de Jean Besson, son domestique, desquels nous aurions pris le serment

312 --

comme ils n*ont rien détourné directement ny indirectement des biens et effets appartenant à la succession du d. seigneur evesque, et qu'ils n*ont aucune con- nce. qu'il ait été rien détourné par qui que ce soit, desquels serments nous avons donné acte ainsy que de la déclaration que le d. s. André a dit qu'il avait à nous faire concernant les meubles qui sont entre ses mains, tous lesquels scellés nous aurions laisé en la garde du d. sr André qui s'en est volontairement char- gé pour les représenter sains et entiers quant et ainsy qu'il en sera requis ainsy que d'une cassette d bois d noyr frmant à clef, laquelle nous a été représente par le d. s. Ransonnet et la clef d'icelle par le d. s. Paris, et sur la serrure de laquelle nous avons mis une bande de papier aux deux bouts desquels le sceau a été mis, comme aussy s'oblige le d. S. André de représenter lorsque l'on pro- cédera à l'inventaire (déchiré) effets qui sont actuellement à bord du vsau. du Roy qui luy auront été remis ayant été déclaré par le d. s. Paris qu'il y en avait encore à bord sans sçavoir en quoy ils consistent, nous aussy été déclaré par le d. s. André qu'il a en ses mains une crosse d'argent, un bassin, un eguierre, deux flambeaux, une écuelle avec son couvercle, douze cuillières et douze fourchettes quatre cuillières à ragoust, deux à potage, une caffetère d'argent, une sonnet- te et une boite à hosties aussy d'argent, nous a été aussy représenté par le d. s. André une petite cassette couverte de cuir noir fermant à clef, laquelle clef il nous a déclaré être dans la petite cassette de bois de noyer sur laquelle nos scel- lés ont été apposés ainsy qu'il a et dit, lesquels effets cy-dessus et ditte dernière cassette le d. s. André s'est chargé pour reprsenter ainsy que les autres scellés sains et entiers, dont et de quoy nous avons dressé le présent procès-verbal les jour et an que dessus et ont les d. srs susnommés signé avec nous.

Ransonnet André Paris Jean Besson Jour- dan Hiché André de Leigne Boisseau.

PROCES-VERBAL DE LA RECONNAISSANCE DES SCEL- LES APPOSES SUR LES BIENS ET EFFETS DELAISSES PAR FEU MGR FRANCOIS-LOUIS DE POURROY DE LAUBERIVI- ERE, EVEQUE DE QUEBEC (26 AOUT 1740).

L'an ml sept cent quarante le vngt sxe. aoust neuf heures du matn en con- seqce. du requstore du procur. du Roy de cette prévosté et de notre ordce. de ce jourd'huy nous sommes transportés à la req. du pr du- Roy au semnare de cette vile à l'effet de reconnaître les scellés par nous apposés sur les bens et ef- fets délassés par Mr François Louis du Pourroy de Lauberivière evcsquc de

QufbcC $\\r ' *rr ])rocr> \rti..ii <iu >iii><i imn <lc ce moi», im ri.uu ru j»ir

»rncc de \. . .ud André. prt>cur. du d. srminairr rt gardien dr* d. êctl-

Ir5. aurions reconnus les d. scellés par nous appo»cn tels qu'ils «ont m notre dit procrs-verbal sains et entiers et iceux remis de nouveau au d. ». Andrr. |K>ur être en^uitte par luy remis es mains de M. Boisseau nore royal en la d. prévoslé lorsqu'il procédera à Tinvt. des biens et effets qui sont sous Keux. à la rcqte du d. procureur du Roy et en sa présence, dont et de tout ce que dettut nous avons dressé le présent procès-verbal les jour et an susdits :

André André de Leigne Hiché Boisseau.

QUESTIONS

A-t-on conservé des recensements de la ville de Québec à part celui de 1712 publié par feu M. l'abbé Beaudet ?

QUEBEC

En quelle année les curés ont-ils commencé à déposer un double de leurs registres de baptêmes, mariages et sépultures aux chefs-lieux des ditférenis districts judiciaires de leurs paroisses respectives ?

CUR

M. Dollier de Casson. dit M. Chapais, p>our démontrer avec quelle promptitude les femmes et filles trouvaient à se marier, rapporte le cas d'une femme, "laquelle ayant perdu son mari, a eu un banc publié, dispense des deux autres, son mariage fait et consommé avant que son mari fût enterré" i

N'y a-l-il pas ici une charge de M. Dollier de Casson ? Qui me donnera le nom de cette femme pressée ?

MONT

trouverais-je des renseignements sur la petite île de Cowey qui se trouve, paraît-il, un peu au nord de l'île d'Anticosti ? Aucun de nos manuels de géographie ne la mentionne et je n'ai pas l'avantage de pouvoir consulter une carte de l'Amirauté.

M. A. B.

Pourriez-vous me donner les noms des volontaires canadiens-français qui ont servi pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1671 ?

A. B.

Existe-t-il une histoire ou un ouvrage quelconque spécialement écrit sur la côte du Labrador >

BIBLIO

... 314

La complainte des noyés ou la catastrophe de 1819

Le Bulletin des recherches historiques de 1898, p. 64, posait la question suivante :

Le 14 mai 1819, un bateau à rames sombrait sur le Saint-Laurent, vis- à-vis Laprairie et des quarante-cinq personnes qui le montaient trois seulement se sauvèrent. Toutej les autres furent englouties par les flots. A cette occa- sion, une complainte fut composée. A-t-elle été publiée ? Existe-t-elle quel- que part ?*'

A cette question, sept ans plus tard, en 1905, p. 345, la même revue pu- bliait en réponse, un petit récit de l'accident ainsi qu'une liste de 35 des victi- mes, le tout provenant du CanaJan Courant du mois de mai 1819. Mais de la complainte, pas un mot. Ayant écrit à ce sujet au docteur T. Brisson qui prépare une histoire de Laprairie, cet annaliste m'envoya copie de deux entrefi- lets parus dans la Gazette de Montréal de 1819. L*un d*eux relatait le nau- frage et l'autre donnait les noms d'un certain nombre des victimes d'après une liste fournie par l'abbé Boucher, alors curé de Laprairie. De la complainte, M. Brisson n'en savait rien.

Entre temps je fis un relevé des actes de sépulture des victimes qui avaient pu être inhumées dans les paroisse du comté de Laprairie et dans celle qui bor- dent le fleuve audessous du Sault et j'obtins aussi vingt-deux actes de sépultu- re.

De plus, je poursuivis une enquête au sujet de la complainte et comme les informations que j'ai recueillies pourront p)eut-être servir, je les verse dans le Bulletin.

Avant la construction du pont Victoria sur le Saint-Laurent on communi- quait d'une rive à l'autre par bateaux à vapeur et, auparavant, au moyen d'em- barcations diverses.

Ainsi, il y a cent ans, les cultivateurs de la rive sud venaient au marché de Montréal dans une grosse barque qui faisait un service régulier entre La- prairie et l'île de Montréal.

L'atterrage en ce dernier lieu se trouvait au bas ou au haut de l'île Saint- Paul, ou île des Soeurs.

En temps ordinaire, cette traversée n'offrait aucun danger, mais il faut toujours se méfier des événements comme le démontre la catastrophe qui se pro- duisit et dont voici le récit tel qu*il parut dans la Gazette du 19 mai 1819.

\^ idciU déplorable

Vendredi après-midi (le 14 mai) auez tard, un bateau qui était de Laprairie le matin avec une soixantaine de personnes, repartit de la Poinle Saint Charles avec entre 40 et 50 tant hommes que femmes presque tous cul- tivateurs de la Tortue, paroisse de Laprairie. Lorsque le bateau fut arrivé vis-à-vis de l'île Saint-Paul le vent qui était extrêmement fort fil tourner le ba- teau et tous les individus qui étaient dedans tombèrent à Peau. Loin de tout secours, tous se noyèrent à l'exteption de trois, deux honimes et une femme qui réussirent à monter sur le pont du bateau et qui furent trouvés dessus vers 9 heures (du soir), vis-à-vis de la ville le bateau avait dérivé.'*

Si l'on compare ce récit avec celui qu'a reproduit le Bulletin en 1905 (p. 345) on apercevra qu'il y a quelques divergence*

Par exemple, on lit dans la version du CanaJian Lourani (}uc ic vaisseau était sous la direction de Joseph Brosseau. qu'il était chargé de 40 passagers et qu'il transportait en plus, des grains de semence: que vis-à-vis l'île Saint-Lau- rent, le vent du sud soufflait avec une telle violence que dix passagers furent dé- barqués, qu'enfin trente-six personnes périrent et que trois échappèrent "au pé- ril".

Ajoutons que la Gazette fait erreur en disant que la plupart des passagers étaient de la paroisse de Laprairie. car il n'y en avait qu'un : le maître de la barque.

Deux listes des noyés ont été publiées, l'une par le CanaJian Courant, le 22 mai et l'autre par la Gazette le 26 mai ; toutes deux contiennent 35 noms, mais ils ne sont pas exactement les mêmes. Il y eut donc plus de 35 noyés. Cela paraît évident aussi par les actes de sépulture, car j'y rencontre des noms qui ne figurent dans aucune des listes imprimées; enfin, dans les bribes de la complain- te que j'ai recueillies, il est question de 41 et même de 42 noyés tout comme dans la queston posée en 1896

Eln autant que je puis m'en assurer le nombre des victimes n'est pas infé- rieur à 39 et il me manque les actes de sépulture qui ont pu se faire hors du district de Montréal.

Dans la liste que j'établis ci-après et qui est formée des noms inscrits dans les journaux et dans les actes de sépulture, j'indique si le nom est mentionné dans un des journaux ou dans les deux, ou s'il ne l'est pas du tout. Les détails quant aux âges et aux lieux d'inhumation sont tirés uniquement des actes de sépulture.

~- »16 Les victimes

1 . Barbeau, Marie, 28 ans, épouse d'Augustin Bruneau, de St-G>n8- lant. Sépulture le 5 juin 1819, à St-Constant. Mention dans leCan. Cour et dans la Gazette.

2. Barbeau Suzanne, 34 ans, fille de René Barbeau de St-Constant. Sép. le I er juin à St-Constant. Mention dans les deux journaux.

3.^Brosscau, Joseph, 5 1 ans, de Laprairie. Maître de la barque. An- cien lieutenant de milice. Sép. le 30 mai à Laprairie. Mention dans la Gazette. Le Canadian Courant le prénomme erronément Louis.

4. Bruneau, Théotiste, épouse de Joseph Pominville, de St-Constant. Mention dans les deux journaux.

5. Chatigny Geneviève, 76 ans. Veuve Gamot dit Brindamour, de St- Constant. Sép. le 10 juin à Verchères. Mention, dans les deux journaux

6. Decoste, J. B., 36 ans, époux de Louise Bisson, de St-Constant. Mention dans les deux journaux.

7. Dupuis Augustin, 19 ans, fils de Joseph Dupuis et d'Isabelle Vautour de St-Constant. Sép. le 2 juin à St-Constant. Mention dans le Canadian Cou- rant.

8. Dupus, Catherine, 76 ans. Epouse de François Viau de St-CoMtant Sép. !e 10 juin, à Verchères. Mention dans les deux journaux.

9. Dupuis If^nace, de Saint Philippe. Mention dans les deux journaux. 10. Dupu.s Marie-Anne, 30 ans, épouse de Louis Hémard (ou Ay * ntard) de St-Constant. Sep le 30 mai à St-Constant. Mention dans le: deux journaux.

l l . Dupuis Marie Florine, 1 7 ans, fille d'Ignace Dupuis (voir ci- dessus) de Saint Philippe. Sép le 1 0 juin, à Verchères. Mention dans les deux jour- naux.

12. Dupuis, Richard, de St-Constant. Mention dans la Gazette seule- ment.

I 3. Faible, Louis, 43 ans. Epoux de Josephte Giroux, de St-Constant. Sép. Mention dans les deux journaux.

14. Faucher josephte, 30 ans, épouse d'Antoine Longtin. Sép. le 1er iliin, à St-Constant. Non mentionnée dans les deux journaux.

15. Came/i'n, Antoine, 53 ans. Epoux de Madeleine Foucrault, de Sl- Constant. Sép. le 6 juin à St-Constant. Mention dans les deux journaux

16. Gamot dit Brindamour, J. B., fils de Geneviève, veuve Garnot (voir ci-dessus). Mention dans les deux journaux.

1 7. Cervais Louis, 2 1 ans. Fils de Louis Gervais de St-Constant. Sép

le 4 juin à Boiicherville. Menton dans les deux journaux.

18. Cirouard Daz ic* de St-P' ' Mention dan» l.i \..ujrirr K-uirtnciii

19. Grégoire Nco'as, de ( i ly. Mention dan^ le* deux jou.--

I ajx.

20. Jouiissm. A/iiMc-, o|)ou«c de J B. l'rovosi, de r^f Confiant. Dep. le 5 juin à Longueuil. Mention dans les deux journaux.

21. Lamourcux, Joieph, 27 ans. époux de Marie-Anne Tremblé, de St- F hilippe. Sép. !e 7 juin, n St-Constant. Mention dans les deux journaux. 22. Lamourcux, Joseph, de St-Constant.

23. Lanctôi, Paul, 34 ans. Epoux d'Agnès Lefebvre, de St-ContUnt. Sép. le 4 juin à St-Constant Mention dans leî deux journaux. Sa femme qui était du voyage réussit à se sauver.

24 Laaelm di BtUeflcur, Romain. St-Copslant. Mention dans Ict deux journaux.

25. Lcmicux, A/. f iK)usc de J. B. Tougas. de St-Conslanr

tion dans les deux journaux

26. Longin, Angélique. Epouse de Louis Brosseau. de St-Constant. Mention dans les deux journaux.

27. Longùn, Anto ne, de St-Constant. Mention dans le Camé an Cou- rant seulement.

28. Mangauil dit Clermonl, Marie, 31 ans, veuve de Jos. La«<-- imc. de Sl-Coiistant- Sép. le I er juin, à Laprairie. Mention dans les deux journaux.

29. Mangault dit Clermont, Marie-Rose, ^6 ans. épouse de François Parent de St-Conslant. Sép. le 4 juin, à Laprairie. Mention dans les dejx jour- naux.

30. Papincau, François, 29 ans. Epoux de Louise Hébert de Châleau- guay. Sép. le 3 juin à St-Conctant. Mention dans les dejx journaux.

31. Paysan dit Saint-Onge, Ignace, de St-Constant. Mention d^ns les deux journaux.

32. Perrattc, Marie-Louise, 44 ans. Epouse de F ran<,ois Longlin. de St- Philippe. Sép. le 2 juin, à St-Philippe. Mention dan« les deux jojrnaux.

33. Pu'.ssormault, Paul, de St-Constant Mention dans les deux jour- na .X.

34. Plantier dit Lagrenade, J. B., de St-Philippe. Mention dans la Ga- zette. Dans le Canadian Courant, il est nommé J B. Plaque.

35. Provos, Julie, I 8 ans. fille de ]. B. Provo't et de Marie Jouatsin (voir ce dernier nom ci-dessus). Sép. le 5 juin, à Longueuil. Non mentionnée c'ims les journaux.

--318

36. Provost, Marie. Epouse de J. B. Pcrras, de St-Constant Mention (lai les deux journaux.

37. Quertier, François, 28 ans. Maître d'école, époux de Marguerite Bertrand, de St-Constant. Sép. le 1 er juin à St-Constant. Mention dans les deux journaux.

38. Surprenant, Michel, de Saint-Constant. Mention dans les deux jour- i;aux.

39. Tourangeau, Antoine, de St-Constant. Mention dans les deux jour- naux.

Sur ces 39 personnes, 30 étaient de St-Constant, 6 de St-Philippe, 2 de Châteauguay et 1 de Laprairic.

Ceux qui échappèrent au naufrage se nommaient Agnès Lefebyre, épouse de Paul Lanctôl qui se noya, Pierre Lemieux et François Faible.

Pour ce qui est de la complainte, je dois avouer, à regret, que je n'ai pu encore rencontrer une personne qui en savait plus que deux couplets. Comment V xpliquer cela ? Serait-ce parce qu'il ne s'agit dans cette pièce que d'un fait bien local et qui n'intéressait que ceux qui avaient une connaissance quelconque de la catastrophe? C'est possible. J'ai déjà noté que les complaintes sur les incendies, les noyades, les meurtres se conservent moins bien que les ballades et les légende.: on ne les retrouve au complet ordinairement que dans les chansonniers, manuscrits ou imprimés.

La complainte des 40 noyés n'a pas être sue par plus d'une ou deux générations de chanteurs. J'ai interrogé ou fait interroger une dizaine de vieil- lards qui avaient chanté ou entendu chanter ce morceau dans leur jeu.ic-se e: trois ceulement ont pu me fournir quelques vers. Si donc cette complainte n'a ja- mais été imprimée ou n'a pas été transcrite dans quelque chansonnier manuscrit, elle peut être irrémédiablement perdue. Toutefois, tout espoir n'est pas perdu. Faute de mieux, je vais vous faire connaître ce que je possède

Chantés par Dame Hermine Audet, veuve Larichelière, aveugle depuis 191 I. Madame Audet Larichelière est née à Laprairie en 1844, cMe appril cette complainte de son père, Isaac Audet, durant sa jeunesse: Ce pauvre Brosseau Rempli d'hardiesse A bravé les eaux Avec grande détresse A péri en ce moment Quarante et un de ses gens.

-. 819 -

Trois >c sont sauves :

Deux hommes, une femme,.

Qui onl été trouvés

Près d'y rendre Pâme Sur la sole du bateau. Au gré des vents et des eaux. Dame Marie Lrmieux dit Picaron. épouse de Ludger Berthiaume. âgée de /7 ans n'a pu chanter que les vers suivants :

Ils se sont sauvés

Deux hommes, une femme.

Sur la pince du bateau

Malgré les vrnts et les eaux.

Enfin. Dame Albéric Provost, née Lefebvre. de Saint-Constant, a recueil- li de sa mère, âgée de 83 ans, les vers suivants :

Ils s'sont bien noyés Quarante deux personnes. Trois qui se sont sauvées, Deux hommes une fenr.me. Sur la sole du bateau Malgré le vent avec Teau.

Si cet article tombe sous les yeux de quelqu'un qui saurait d'autres vert ou d'autres couplets de cette complainte je lui saurais gré de m'en faire part.

E. Z. MASSICOTTF

SEVERIN AMEAU

Parmi les cinquante colons arrivés aux Trois- Rivières, pendant les années 1649, 1650. 16651. M. Suite place Sévérin Ameau. natif de Paris, âgé de trente-deux ans. notaire, non marié. L'année suivante (1652). il devient le greffier des Trois-Rivières. Pendant cinquante ans, il exerça des foncbont pu- bliques dans Trois-Rivières Son premier acte comme notaire est daté du 19 mars 1652. En 1663, Ameau fut nommé le premier greffier de la juridiction royale des Trois-Rivières. Décédé aux Trois-Rivières le 9 mai 1715. Voir Suite, Chronique trifluvicnne; J. -Edmond Roy, Histoire du notarial au Cana- da, vol. I cr. p. 60.

320

REPONSE

Jacques de Lalande-Cayon (XXIV, VIII, p. 278). Dans son Histoire de la seigneurie de Lauzon (vol. 1er), feu M. J. -Edmond Roy nous donne de précieux rcnseignemenls sur l'exploitation des îlets de Mingan que Louis Jo.liet et Jacques de Lalande-Gayon s'étaient fait concéder en 1 679.

Lalande-Gayon avait épousé Marie Couillard, veuve de François Bissot de la Rivière, de treize ans plus âgée que lui.

M. Roy termine ses notes sur Lalande-Gayon en écrivant:

"Marie Couillard, la femme de Jacques de Lalande, mourut à St-Pierre sur l'île d'Orléans, le 22 juin 1 703. Elle était âgée de 76 ans. Son mari était alors définitivement établi en France depuis 1697. Il revint à Québec en I 704, et au moment de partir de nouveau pour la France, il donna tous les biens qu'il possédait dans la colonie à Claire Bissot", la veuve de Louis Joliet, vivant hy- drographe du roi, en considération de l'amitié qu'il lui portait' .

M. Roy faisait erreur ici car Jacques de Lalande-Gayon disparut dans un naufrage en s'en retournant en France.

C'est une pièce notariée de 1 699 qui nous apprend que Jacques de Lalan- de-Gayon périt en mer peu après 1 690.

Le 2 octobre I 690, pendant l'absence en France de Jacques de Lalande Gayon, sa femme Marie Couillard, avait formé une société avec François Vian- ney Pachot, marchand bourgeois, de Québec, pour l'exploitation des îles de Min- gan.

Madame de Lalande-Gayon s'était engagée à faire ratifier ses arrange- meins avec Vianney Pachot aussitôt le retour de son mari au pays.

Nous voyons par un acte de ratificatiqn reçu par le notaire Genaple le 8 mars 1 699 que madame de Lalande-Gayon ne put faire agréer par son mari la iatific:ition promise parce que son dit mari retourné sur mer peu de temps après son arr'.vée s*}; était perdu et naufragé.

Il est bien vrai qu'en 1 704 on voit un Jacque.. de Lalande-Gavon donner tous les biens qu'il possédait dans la colonie à la veuve de Louis Jolliet. Mais ce Lalande-Gayon était Jacques-Marie de Lalande-Gayon, fils de Jacques de Lalande-Gayon. Celte donation ne fut pas mise à effet puisque le 3 i oùt I 753. par testament passé à Bayonne, en France, Jacques-Marie de Lalande-Gayon. capitaine de vaisseau au service de Sa Maiestc catholique (!c roi d'Espagne) , donnait ce qu*il posédait comme- co-propriétaire des îles et ilets de Mingan à Louis de La fontaine de Belcour. son cousin.

P. G. R.

SM

HT^T.T.irriN

I !

RECHERCHES HISTORIQUES

VOL. XXIV BEAICEVII.LE-NOVEMBRE 1918 No II

Le projet de conquête de ia Nouvclle=York de M. de Callières en d89

(Suite)

MEMOIRE DU CHEVALIER DE CALLIKRES, (lOrVERXEUR DE L'ISLE DE MONTREAL, A MGR LE MARQUIS DE SEIGNELAY SUR LA NECESSI- TE DE FORTIFIER VILLE-MARIE (novembre 1687).

§

Depuis mon retour de la campagne que nous avons fai- te contre les Iroquois, j'ai travaillé sans cesse à mettre en sûreté nos habitations dispersées, dépendantes de mon gouvernement qui est à la tête de tout le pays. J'ai fait travailler à faire des léduits à chaque seigneurie avec des pieux de 13 à 14 pieds de long afin que les habitans et les troupes qui sont en quartiers puissent se garantir des courses des Iroquois. Ils sont venus depuis peu de jours au haut de cette île au nombre de 200 qui ont brûlé 5 habi- tations, tué 6 de nos habitans avec quelques autres en di- vers endroits et ils ont perdu aussi de leurs hommes. Ces

322."

courses de nos ennemis ont fait connaître à nos habitans la nécessité qu'il y a de se fortifier. J'ai fait clore cette \ille de Villemarie de bons pieux en attendant qu'il plai- se à Mgr de la faire fermer de murailles ou du moins y faire construire quelque fort l'on puisse être en sûreté. Il serait encore nécessaire d'y bâtir un logement pour le gouverneur qui n'en a jjoint et un magasin au bout pour les vivres et munitions. M. le marquis de Denonville a formé une compagnie de 120 hommes commandés par M. de Vaudreuil qui sont de nos Canadiens coureurs des bois. Nous les tenons dans cette île au-dessus du Sault St-Louis pour repousser les courses des Iroquois quand ils viendront nous haïasser durant l'Liver. Je ferai tout de mon mieux pour les empêcher de nous faire grand mal. La guerre était absolument nécessaire pour empêcher la ruine du pays qui était près d'arriver par les intrigues et la distri- bution des eaux de vie et des autres présens des Anglais. Ils allaient faire un soulèvement général do tous les Sau- vages contre nous, faire tuer tous les Français qui étaient en assez grand nombre parmi eux dans les bois et s'attirer tout le commerce des pelleteries en donnant aux Sauvages des marchandises à la moitié meilleur marché que nos français mais la continuation de cette guerre fera néces- sairement deux méchants effets l'un est les dépenses ex- traordinaires qu'elle cause à Sa Majesté pour la soutenir et l'autre est la cessation du conmierce de nos habitans. Le moyen de la faire finir promptement est d'envoyer tout à la fois le secours que demande M. de Denonville afin d'être en état de faire deux petits corps d'armée d'attaquer les ennemis en deux endroits si on ne les attaque que d'un co- té et en détail la guerre durera et fera souf f dr tout le ])ays. Mr le marquis do B( rionville a encore besoin de 800 bons

hoiniius tic rwnu», sans «luoi il ne ^lourrait pa>< faire deux t-orps ^rparos et laisser les troupes n6(*es8aires pour gar «ler la eolonie que \e*< partis <»nnemis viendraient brûler pendant ipie nous serions en campagne. S'il y avait de> soldats pour les garder. . . Il serait nécessaire de faire des idaintes en Angleterre contre le Sr Dongan gouverneur de la Nouvelle York, de ses eontinuelles infractions au trai de neutralité par les armes et nuniitions et autres m- cours (|u'il donne h nos ennemis. La révocation de ce gou- verneur si ou ])ouvait l'obtenir serait le plus sûr moyen de iaire finir la guerre avec les Iroquois qu'il excite contre nous, et qu'il assistera toujours nonobstant tous les oi^dres contraires par l'avidité qu'il a de s'attirer tout le commer- ce des |)elleteries faisant plutôt le marchand que le gou- verneur Ti Manhat. Il est très mal fondé loi-squ'il pré- tend que les Iroquois appartiennent aux Anglais et dépen- dent de s(m gouvernement. Il n'y a que 3 ans qu'il a en- voyé poui* la première fois dans leur pays y faire des actes de prise de possession par les armes du Roy d 'Angleterre qu'il fit planter dans quelques villages Iroquois et qu'ils arrachèrent aussitôt ne voulant pas recoimaîti'e l'Anglais et il y a plus de 60 ans qu'ils ont reconnu le gouverneur du Canada ])our leur protecteur et leur père suivant leiu* ma- nière de parler ce qui a été confinné par plusieurs actes de ])rise de ]>ossession de leur pays au nom de Sa Majesté i)ar nos missionnaires Français qui y ont toujours demeuré et même par le droit de la conquête qu'en fit il y a 20 ans M. de Tracy qui après avoir battu les Iroquois les somuit à Sa Majesté. Ils l'ont toujours reconnu de]iuis et ne connais- saient pas les Anglais dans ce temps-là. Le dit sieur Don- gan est encore très mal fondé touchant les autres ext^n- tions qu'il prétend donner aux limites de son gouverne-

324

ment contre la disposition du traité de Bréda. (JVst un esprit inquiet, intéressé et brouillon qui entretiendra le dé- sordre et la division pour ses intérêts particuliers tant qu'- il restera sur nos frontières. L'acquisition de la Nouvel- le York par échange contre quelque île des Antilles ou par achat rendrait Sa Majesté maître de toute l'Amérique Sep- tentrionale en réduisant les Iroquois, les seuls ennemis dangereux. Elle doimerait un beau port à Sa Majeî^ qui est celui de Manliat l'ont peut aller en toutes maisons en moins d'un mois de traverse, elle ferait cesser toutes les dépenses que Sa Majesté fait pour l'entretien des troupes en Canada et elle augmenterait ses revenus de ce i^ays de près de 100,000 écus par an sur les droits seuls des i.ellete- ries dont les Français feraient seuls le commerce et de plus grandes sommes dans la suite par d'autres commerr^es qui deviendraient encore aussi utiles que celui des i>ellete- ries (4).

MEMOIRE DU CHEVALIER DE CALLI'^]RES, GOUVERNEUR DE MONTREAL, A MONSEIGNEUR LE MARQUIS DE SEIGNELAY SUR LES AFFAI- RES DU CANADA (Janvier 1689).

M. de Denon ville m 'ayant envoyé exprès pour voua rendre compte. Monseigneur, du véritable état dc^. affai- res du Canada et vous donner tou<^ les éclaircissements que vous jugerez nécessaires ])our |)rendre des mesure justes touchant les ordres dont il vous plaira de me charg?r pour la sûreté de ce pays, je crois être obligé d'ajouter à mes précédents mémoires qu'il serait absolument inut le dans la conjoncture présente, de se flatter de l'espéra ico que

(4) ManuscritH dn lu NouvcHr-lVnn-.. .•...,.., »..\« .,..v \rohJvos rrovjnrtnloH dr QuélxK^. lèro Hérl«». rnhior HT.

... :i26 - -

nous puissions conclure la paix avei- lo« lro<|Uoi8 pour les misons que je déduirai cy-après.

Vous aurez vu. Monsoipiour, par les lettres dv Mr sieur de Denonville, (piVii exécution des ordres du lioi >. n'a rien omis pour ])orter les Iroquois à faire la paix ave<* nous, et afin qu'elle se fit avec plus de dignité pour la gloi re dcij armes du Roi, nous conclûmes qu'il fallait garder quel(|ues-uns des T)ri?onniers Iroquois que nous avions faits pour les employer à persuader à Icui's compatriotes de la ^ enir demander. Monsieur de Denonville ciioisit pour cela creux de la nation des Onnontagués qu'il sépara de ceux qu'il envoya en France parce qu'ils avaient paru moins animés contre noiis et étaient en commcrci? avec le Père de Lamberville, Jésuite. Il les envoya à ceux de lenv nation aî)rès les avoir caressés et leur avoir fait des pj-ésenls pour les gagner. Us réussirent a persuader à leurs nations de lui envoyer des députés et cetfe nation en- gagea deux autres nations Iroquoises appelées Goyogonaux et Onéious d'y joindre aussi leurs députés.

La députât ion de ces trois nations étant venue escortée de 900 guerriers nous demander la paix, M. de Denonville les reçut avec beaucoup de caresses, et, de l'avis des prin- cipaux du pays leur réi)ondit qu'il était prêt de la leur ac- corder lorsqu'ils amèneraient avec eux des députés des au- tres nations Iroquoises appelés Tsonnontouans et Aniez, leur prescrivant le temps auquel les députés de toutes les (ûnq nations iroquoises pouvaient revenir pour la conclure conjointement avec les Sauvages nos alliés. Sur quoi nous remarquâmes que ces députés réitérèrent la proposi- tion qui regardait nos sauvages et nous firent comprendre qu'ils ne désiraient faire la paix qu'avec nous, dans le des- sein qu'ils avaient de les détruire après la conclusion de

_ 328

(fette paix. Et pour marque qu'ils avaient ce desHoiii dans le temps que ces députés étaient à Montréal, un oarti de- leur escorte alla piller trois cents canots de nos Sauvage-, dont ils tuèrent quelques-uns et enunenèrent d'autres pri- sonniers, ce que M. de Denonville jugea à projios de dis- simuler pour ne pas rompre la népjociation.

TjC temps de leur retour étant arrivé, ils envoyèrei.t quatre députés de la nation d'Ononta^ué pour n<nis faire espérer une déi:)utation générale des cinq nations.

Ces quatre Onontagués furent rencontrés et chargés par un parti de nos Sauvages qui en tuèrent un et prirent •es trois autres prisonniers dans le dessein de roripre no- tre paix avec les Iroquois dans la crainte ils élaieiit de :lemeurer seuls exposés à leurs ressentiments, ce que nous apprîmes par un de ces prisonniers Iroquois qui se sauva des mains de nos sauvages à Cataracouy qui y fut bien ti'«ii- par le commandant et promit de rendre comi)te à sa na- tion que nous n'avions point de part à cette insulte afin de les maintenir dans le dessein 'oii ils avaient témoigné "tre de revenir pour traiter avec nous.

Cependant, cet accident interrompit la négotUition et donna le temps aux Anglais de la rompre entière.nent, ce qu'ils firent à l'arrivée du chevalier Andros, nouveau gou- verneur-général de la Nouvelle- York, réuni à la Nouvel- le-Angleterre, lequel ayant convoqué une assemblée géné- ra» ^e des cinq nations Iroquoises qui se rendirent près de lui, il leur déclara que le Roy d'Angleterre, son maître, les |Mc)ir)it sous sa protection, et leur défendait de faire aucun traité avec nous sans sa participation, sous peii.e d'etie l»rivés des secours d'armes, poudre, plomb et autres provi- sions qu'ils tirent toutes des Anglais de la Nouvel le- York, fi tjnoi ils sVn<rM«r^»voîit ^olonnellemeîit, et il oblifjen on nié-

OOT

me temps un parti d'environ 300 Iroquois de faire une (•<>ui-i>e dans notre «olonie ils !)rûlèrent 30 inaisons de nos habitants dis[)ersés le long du fleuve St-I.aurent, profi- tant pour cela de Toccasion de mon al>senre pendant que j'allais ravitailler le Fort de Cataracouy à la tête den prin- cipales forées du pays.

Le (îhevalier Andros envoya ensuiic Utclarer à M. <lc Denonville ci ne les Iroquois étaient sujets du Roi, son ninî tre et que, comme tels, il les prenait sous sa i)rotection.

A mon départ pour la France, nous reçiunes avis que les Anglais assemblaient du monde à Orange et aux en- virons, à dessein de les envoyer avec des Iroquois à Michi- limakiuac, pays des Outawas qui nous appartient, ce qui ne pouvait être qu'à dessein de s'en emparer conmie ils avaient déjà tenté il y a deux ans, et de se saisir de toutes les pelleteries qui y ont été amenés de tous les pays des en- virons i)our le compte de nos négociants, et qu'on estime à la valeur de près de 800,000 livres ; et cela, soas prétex- te de représailles de quelques effets que les Français ont enlevés tant aux Iroquois qu'à 70 Anglais qui furent pris, il y a deux ans allant au dit Michilimakinac pour y dé- baucher nos Sauvages par des présents et par le bon mar- ché qu'ils leur font de leurs marchandises ; de sorte qu'il y a tout lieu de craindre que les dits Anglais et Iroquois n'aient exécuté cette résolution depuis mon départ.

Les choses étant en cet état dans le temps que le che- valier Andros reconnaissait l'autorité du roi d'Angleterre, ce serait se flatter inutilement que d'espérer de les trouver mieux disposés depuis l'usurpation du Prince d'Orange, qui, comme il l'a déjà remarqué, sera assurément reconnu tant par le chevalier Andros qui est protestant dans l 'Tlo de Jersey que p«>r la Xonvelle-York dont les habitants

...328 -

sent pour la plupart Hollandais qui avaient établi sous le nom de la Nouvelle-Hollande cette colonie, tous protestants et conquis par les Anglais.

L'on peut donc compter sûrement qu'il n'y a plus au- cimes espérances ni ouvertures de paix entre nous et les Iroquois ; qu'étant aussi attachés qu'ils le sont aux An- glais par leurs propres intérêts, ils n'ont garde de revenir vers nous pour recommencer aucime négociation contre la défense des Anglais qui ont intérêt de les tenir en guerre contre nous et qui ont déclaré qu'ils étaient leurs sujets, bien loin de leur peimettre de s'accommoder leur donne- ront tous les secours nécessaires pour porter la guerre dans notre colonie et continuer à brûler les maisons dispersées de nos habitants, sans que les troupes que le roi entretient dans le pays soient suffisantes pour les garantir de ces incendies à cause de la trop grande étendue de pays qu'il a à gaider et du grand éloignement qui est entre les habi- tations.

Les Anglais ne manqueront pas aussi, suivant leur ancien projet, de porter les Iroquois à continuer la guerre à nos sauvages jDour les réduire à la nécessité de se joindre à eux et de rompre tout commerce avec nous, ce qu'ils feront en ôtant par leurs partis la communication entre- nôtre colonie et Michilimakinac qui en est éloigné de trois cents lieues et qui est l'entrepôt généial de tout le com- merce du Canada et sans lequel cette colonie ne pourrait subsister.

Je crois nécessaire de répondre à l'objection que l'on a pu faire que durant les temps précédents le Canada s'est maintenu par lui-même sans ti oupes et sans les dépenses extraordinaires que le roi y a faites ces dernièies années et sans que les Iroquois aient osé rien entreprendre. Ils

étaient alors engagés à faire la guerre aux Andastes, HA- tion nombreuse do sauvages voisins de la Virginie qui les a occupés plusieurs années et qu'ils ont eniiû détniits^ dont ils se sont considérahlcnient augmentés en nombre par la quantité de prisonniers qu'ils ont faits auxquels ils donnent la vie quand ils sont jeunes, et les naturalisent de leur nation. Les Anglais étaient en même temps en guerre avec d'autres nations sauvages appelés Abénaquis et Sa- coquis, (jui les avaient empêchés de faire des liaisons avec les Iroquois, lesquelles ont été formées depuis par les soins du colonel Dongan, ci-devant gouverneur de la Nouvelle- York, qui les a regardés conmie un moyen assuré de réunir le Canada et d'attirer tout le commerce dans cette colonie anglaise.

La guerre étant donc inévitable, il est absolument nécessaire de songer aux moyens de la soutenir.

Si on demeure sur mie simple défensive, on ne peut éviter les inconvénients mai'qués ci-dessus des incendies fréquentes de i)lusieurs de nos habitations et du détache- ment de nos sauvages lorsqu'ils nous verront hors d'état de les soutenir contre leurs ennemis et de leur pouvoir poi'ter les choses nécessaires, ce qui attirerait infaiUible- ment la raine du pays.

Si nous i^oi-tons la guerre chez nos ennemis, nous con- serverons tous nos sauvagei^ dans notre dépendance ; nous mettrons notre coîonie en sûreté et nous y ferons fleurir la religion et le commerce.

Tous ces avantages se rencontrent dans le succès de l'entreprise que j'ai proposée sur la Nouvelle-York. Il est plus aisé d'y réussir que de détruire un seul canton des Iroquois. Les Anglais sont nos véritables ennemis puis- que ce sont eux qui obligent les Iroquois à nous faire la

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guerre, qui leur donnent les moyens de la soutenir ; qu'ils ont rompu le traité de neutralité conclu entre les deux na- tions, et qu'ils travaillent sans cesse à usurper nos terres et à ruiner notre commerce.

Si l'état présent des affaires ne permet pas encore de les attaquer ouvertement on pourrait du moins donner ordre aux préparatifs nécessaires suivant le mémoire que j'en présenterai pour exécuter cette entreprise lorsque la guerre sera déclarée entre la France et l'Angleterre, ou lorsque les Anglais de la Nouvelle- York joints aux Iro- quois viendront nous attaquer, ce qu'ils ont peut-être déjà fait (1).

§

PROJET DU CHEVALIER DE CALLIERES, GOU- VERNEUR DE MONTREAL ET COMMANDANT PAR COMMISSION LES TROUPES ET MILI- CES DU CANADA, SUR L'ETAT PRESENT DES AFFAIRES DE CE PAYS (janvier 1689).

A Monseigneur le marquis de Seignelay.

Comme la révolution nouvellement arrivée en Angle- terre va faire changer de face aux affaires de l'Amérique, il est nécessaire de prendre des mesures toutes nouvelles pour mettre le Canada à couvert des grands périls dont il est menacé.

Le chevalier Andros, nouveau gouverneur-général de la Nouvelle- Angleterre et de la Nouvelle- York, étant déjà déclaré par ses lettres à M. de Denon ville qu'il pre- nait tous les Iroquois sous sa protection en qualité de sujets de la Couronne d'Angleterre et les ayant empêchés de re-

(6) ManuHcrits de lu Nouvelle-France conservés aux Archives Provinciales de Québec,, 1ère série, cahier IV.

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vonir vers M. de Deiiouville pour faire lu paix avec noua, il n'y a plus lieu irespérer de la cîoiiclure par Pcntremise des Aujçlais, ni de pouvoii- détacher les Inniuois de» liai- sons étroites qu'ils ont a ver eux à «rause des grands avan- tages (prils y trouveront, et que non- ••'' ^ i

faire de paVeils pour plusieurs mois

Le chevalier Andros est protestant ainsi que toute la eolonii' an.u:laise, de sorte qu'il n'y a pas lieu d'espérer qu'il demeure fidèle au roi d'Angleterre et on doit s'atten- dre que non seulement il poussera les Iroquois à continuer la guerre contre niais, mais encore qu'il y joindra des An- glais pour les conduire et se saisir des postes de Niagara, de Michilimakinac et autres propres à le rendre maître de tous les sauvages nos alliés, suivant le projet qu'ils en ont formé depuis longtemps et qu'ils commençaient à exé- cuter lorsque nous avons déclaré la guerre aux Iroquois et que nous enlevâmes 70 Anglais qui allaient se mettre en possession de Michilimakinac, l'un des plus importants postes du Canada, qui est notre entrepôt pour le conunerce des pelleteries et le lieu de la résidence du Supérieur des RR. PP. Jésuites, missionnaires parmi nos sauvages et qui nous appartient incontestablement.

Il faut donc s'attendre qu'ils vont travailler à investir tout le Canada et à soulever tous les sauvages contre nous pour nous priver entièrement de toute sorte de commerce et de s'attirer tout entier par le bon marché qu'ils peuvent leur faire de leurs marchandises à près de la moitié moins que nos Français ne peuvent donner les leurs pour des raisons qui seront expliquées ailleurs, et se rendront ainsi maîtres de toutes les pelleteries dont le commerce fait subsister le Canada et qui fait une des principales utilités que la France tire de cette colonie.

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Les Anglais n'auront pas plus tôt iniiné notre com- merce avec les sauvages que, se joignant à eux, ils seront en état de tomber sur nous et de venir brûler et saccager mos habitations dispersées le long du fleuve St-Laurent jusqu'à Québec, sans que nous soyons en pouvoir de les en empêcher n'ayant aucune foi^teresse capable de les arrêter.

Les choses étant ainsi disposées, le seul moyen d'évi- ter ces malheurs, c'est de les prévenir par l'entreprise qui sera déduite cy-après et que j'offre d'exécuter moyennant s'il plaît à Sa Majesté de me confier la conduite sur la connaissance particulière que j 'ai acquise des affaires de ce pays-là depuis cinq ans que j 'ai l'honneur de servir Sa Majesté et d'y commander ses troupes et ses milices après l'avoir servi vingt ans dans ses armées.

Ce dessein est d'aller droit à Orange qui est la ville la plus avaûcée de la Nouvelle- York à cent lieues de Mont- réal que je me charge d'emporter, d'aller ensuite prendre Manatte, capitale de cette colonie, située au bord de la mer, moyennant les choses nécessaires pour, réussir dans cette ex2>édition.

Je ne demande pour cela que les troupes qui sont pré- sentement entretenues par Sa Majesté en Canada, si elle a agréable de les faire rendre complètes par une recrue de soldats qui y manquent à cause des maladies qui en ont fait mourir plusieurs.

Ces troupes y sont au nombre de trente-cinq compa- gnies qui, à raison de cinquante hommes chacune, devraient faire 1,750. Cependant, par la revue faite à mon départ, il ne s'en est trouvé qu'environ 1,300, de sorte qu'il faut encore 450 soldats pour les rendre complètes. Ainsi il serait nécessaire qu'il plût à Sa Majesté d'ordonner la levée (l 'une recme au moins de 400 hommes et de la faire

lever le plu8 proniptemeiit qu'il nerait poBHÎKU* »»oiîr ^n\re emlmniuer par les premiers vaisseaux.

L'emploi que je pi-opose de faire de ces 1,700 homme» est d'en [^rendre l'élite au nombre de 1,400 et dV joindre l'élite (U*s habitants au nombre de 600 pour mener ces 2,000 honunos né<*essaires à cette exj>édition, laissant les trois cents soldats de reste pour la garde des priucij>aux postes qui scmt à la tète de notre colonie afin d'empêcher le pays des Iro(iuois de s'en saisir et de les briller pendant que nous serons en campagne.

Je fais état de faire embarquer ces 2,000 hommes avec les vivres nécessaires ]jour leur subsistance dans \m nom- bre suffisant de canots et de bateaux plats qui nous ont déjà sei-vi durant les deux dernières campag^nes contre les Iroquois.

Mon dessein est de les conduire par la rivière de Ri- chelieu dans le lac Champlain jusqu'à mi portage qui est de trois lieues pour arriver à la rivière d'Albany qui des- cend à Orange.

Je couvrirai cette entreprise qu'il est nécessaire de tenir fort secrette en disant que le roy m'a commandé d'aller à la tête de ses troupes et de ses milices dans le pays des Iroquois pour leur imposer la paix aux condi- tions qu'il plaît à Sa Majesté de leur accorder sans l'en- tremise des Anglais, attendu que les dits Iroquois sont ses véritables sujets, sans laisser apercevoir à qui que ce soit le dessein d'attaquer les Anglais jusqu'à ce que nous soyons arrivés au passage d'où j'enverrai déclarer aux Iroquois par quelques-ims de leur nation que je ne suis point venu pour leur faire la guerre, mais seulement pour réduire les Anglais qui ont été les causes de notre division et rétablir par ce moyen la bonne amitié qui était aupara-

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vant entre nous, et qu'ainsi ils se donnent bien de garde de venir à leur secours s'ils ne veulent être traités avec la dernière rigueur, les dits Anglais n'étant pas en état de les défendre des forces que je mène contre eux et que je tournerai contre les dits Iroquois s'ils osent les secourir.

Conmie les bateaux ne pourront passer plus loin que le portage, mon dessein est d'y faire un petit fort de pieux terrassés que je ferai construire en trois jours et d'y laisser trois cents hommes pour la garde des bateaux et marcher ensuite droit à Orange, embarquant nos vivres sur la rivière dans les canots que nous aurons amenés et qui se peuvent transporter par terre et marchant avec les troupes le long de la rivière pour les escorter.

Je fais état de m 'emparer en passant de quelques vil- lages et habitations anglaises je trouverai des vivres et autres commodités pour l'attaque de la ville d'Orange.

Cette ville est à peu près grande comme celle de Mont- réal. Elle est entourée de pieux non terrassés, à l'un des bouts de laquelle il y a un fort de terre soutenu par des pieux qui consiste en quatre petits bastions. Il y a dans ce fort une garnison de 150 hommes en trois compagnies et quelques pièces de canon. La dite ville d'Orange peut avoir environ 150 maisons et 300 habitants capables de porter les armes, dont la plupart sont Hollandais et quel- ques Français réfugiés avec quelques Anglais.

Après avoir investi la ville et l'avoir sonunée de se rendre avec promesse de ne la point piller si elle capitule, je prétends, en cas de résistance, couper ou brûler les pieux pour faire ouverture et y entrer l'épée à la main et enlever ensuite le fort, qui n'étant que d'environ 14 pieds de haut sera facile à escalader avec* les commodités que nous trou- v(M(>ns ('fn7it în?ntrps de la ville, ou en enfonçant la porte

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.iw. i)uelq\ies pétards et deux petites pièces de campagne qui me seront lUM'essaires et que je trouverai les moyens de faire transporter jusque s'il i)laît à Sa Majesté de me les faire fournir à la Rochelle pour les passer avec moi et quelques grenades et autres nmnitions dont je doimerai un mémoire séparé et qui seront i)rises en déduction des fonds que Sa Majesté destine pour le Canada afin de ne pas augmentei- les dépenses des années précédentes.

Après m 'être rendu maître de la ville et du fort d'Orange, ce que je prétends faire avant que les Anglais y i)uissent amener aucun secours, mon dessein est de lais- ser 200 hommes de garnison dans le fort avec des vivres nécessaires que je trouverai dans la ville et de désarmer tous les habitants, accordant sous le lK)n i>lai8ir de Sa Ma- jesté le pardon aux Français déserteurs et habitants que j'y trouveiai, poui* les obliger à me suivre.

•Je me saisirai de toutes les barques, bateaux et canots qui sont à Orange pour m'y embarquer sur la rivière qui est navigable jusques à Manatte, et j'y embarquerai avec les troupes, les vivres et munitions nécessaires et quelques pièces de canon que je pourrai tirer du fort d'Orange pour m'en servir à l'attaque de Manatte.

Cette place consiste en une ville com])osée d'environ 200 maisons et qui peut mettre 400 habitants sous les ar- mes. Ils sont partagés en quatre compagnies d'infanterie de 50 hommes chaque et trois compagnies de cavalerie de même nombre, les chevaux étant fort communs en ce pays.

Cette ville n'est point fermée, étant située dans une presqu'île à l'embouchure de la rivière, laquelle tombe dans une baie qui forme un beau port. Cette ville est dé- fendue par un fort revêtu de pieiTes, à quatre bastions et

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qui commande le port d'un côté et la ville de l'autre, avec plusieurs pièces de canon.

Je prétends à la descente m 'emparer d'abord de la ville qui est toute ouverte et me servir des maisons les plus voisines du fort pour en faire les approches, y mettant en batterie le canon que j'aurai mené d'Orange et celui que je pourrai trouver dans les magasins de la ville, l'on arme et désarme les vaisseaux.

Il serait nécessaire pour assurer cette entreprise que Sa Majesté donnât ordre à deux vaisseaux de guerre de ceux qu'elle destine cette année pour l'escorte des mar- chands qui vont en Canada et l'Acadie ou des pêcheurs qui vont à la morue sur le grand banc, de venir, après avoir conduit les marchands, vers la fin d'août dans le golfe de Manatte et y croiser durant le mois de septembre tant pour empêcher les secours des troupes qui y pourraient venir d'Angleterre ou de Baston que pour entrer dans le port lorsque je leur ferai le signal dont nous serions con- venus à mon arrivée afin de nous aider à prendre le fort qu41s pourraient canonner de dessus leur bord pendant que je l'attaquerais par terre, et mettre môme en cas de besoin quelques soldats à terre pour remplacer les 400 hommes que j'aurai laissés en chemin à la garde d'Orange et des bateaux et quelques pièces de canon si nous en avions besoin, et ils les rembarqueraient après la prise du fort pour retourner en France le mois d'octobre et en appoi-ter la nouvelle.

Lorsque nous nous serions rendu maîtres de la ville et du fort de Manatte, je ferais désarmer les habitants, et je renverrais nos Canadiens par la rivière Albanie jusques à Orange pour aller de regagner leura bateaux et retour- ner chez eux, et hivernerais à Manatte avec toutes les trou-

... 3S7 .-

pe8 qiu j V auiai> amenées à la rés< nos 200 soldats

que je laisserais ]M»ur la garde ci'(^ . ; et ootnme je iTaurais rien à (craindre du eôté de la terre, étant maître des rivières je travaillerais pendant l'hiver à me fortifier eontre les desc*entes des Anglais en attendant qu'il plfit à Sa Majesté d'envoyer les "iwwo^ m'ccssaires pour as^M'-^»- cette importante eonquêt*

Elle rendra Sa Majesté maîtresse absolue de tous les Iroquois qui tirent de cette colonie toutes les armes et munitions dont ils nous font la guerre, et qui nous donnera les moyens de les désarmer quand on le jugera convenable et par de leur imposer de telkv^ lois qu'il plaira à Sa Majesté, la ville de Baston, capit;ile de la Nouvelle- -^Vn- gleterre, étant trop éloignée d'eux pour en pouvoir tirer au(»un secours.

Etant maîtres des Iroquois nous le serons de tous les autres sauvages qui viendront sans balancer nous apporter toutes leurs pelleteries, ce qui fera fleurir le commerce de notre colonie, augmentera considérablement les revenus de Sa Majesté, et diminuera dans la suite les dépenses qu'elle est obligée de faire pom- la conservation du Canada.

Elle fera établir solidement la religion chrétienne tant chez les Iroquois que chez les autres sauvages auxquels on pourra parler en maîtres lorequ'on les tiendra investis tant du côté du Canada que de la Nouvelle- York.

Elle assurera et facilitera la pêche de morue qui se fait le long de nos côtes de l'Acadie et sur le grand banc.

Elle donnera à Sa Majesté un des plus beaux ports de l'Amérique l'on peut aller durant presque toutes les saisons de Tannée et en moins d'un mois de navigation

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très facile, au lieu que celle de France à Québec ne se peut faire que Tété à cause des glaces qui ferment la rivière de St-Laurent et qu'elle est longue et périlleuse.

Elle donnera à Sa Majesté un des i)lu8 beaux pays de l'Amérique, dans un climat beaucoup plus doux et plus fertile que le Canada et dont l'on peut tirer quantité de denrées et de marchandises utiles au commerce des sujets de Sa Majesté.

On peut objecter à ce dessein que la colonie d'Orange et de Manatte pourra demeurer fidèle au roi d'Angleterre et qu'en ce cas il ne serait point à propos de l'attaquer et de s'attirer ime guerre ouverte avec cette colonie anglaise au préjudice du traité de neutralité conclu entre les deux nations.

On répond à cela que la colonie de Manatte et d'Oran- ge étant la même que l'on appelait autrefois la Nouvelle- Hollande que les Anglais ont i3rise sur les Hollandais et dont la plus grande partie sont encore de cette dernière nation et tous protestants, il n'y a pas à douter qu'ils ne reçoivent les ordres du Prince d'Orange et qu'ils ne for- çassent même le gouverneur à la reconnaîti'e s'il n'y con- sentirait pas, et qu'ainsi il faut compter la guerre assurée entre nous et cette colonie et ne lui i)as donner le temps d'avancer ses intrigues avec nos sauvages pour nous ruiner par leur moyen si nous ne les prévenons.

Et en ce cas que, contre toutes les apparences, ils de- meurassent fidèles au roi d'Angleterre durant la rébellion générale des Anglais on pourait, étant d'accord avec ce roi, si Sa Majesté jugeait à propos de lui confier le secret de cette entreprise, tirer de lui un ordre au commandant

d\>raii^i* ri lU* Maiiaitr tic iniu'ttrc <•(•>< |>iarf,s fiitrc ie^ inaiiïs (le Sa Majesté (|ui les lui jranIcMait jMmr ein|MVher les rebelles de s'en rendre maîtres, afin d'avoir occasion de les traiter de rebelles s'ils n'olx'issiiient pas à cet ordre, étant d'ailleurs en état de les y forcer sauf à s'accommo- der dans la suite avec ce roi de la dite colonie qui est le seul moyen d'assurer le Canada et d'établir solidement la reli- gion, le eonuneree et l'autorité du roi dans toute l'Améri- que septentrionale.

Que si l'on néglige ro<*casion favorable qui se présente de se rendre maîties de cette colonie, il faut compter sûre- ment qu'elle fera i>érir dans peu par ses intrigues avec les Iioquois et autres sauvages celle du Canada et que sa ruine attirera après elle celle de l'établissement de la baie d'Hudson et de la traite des castors et autres pelleteries, celle de l'Acadie et de la pèche sédentaire et de l'île de Terre-Neuve et qu'elle rendra très difficile et dangereuse à l'avenir aux sujets de Sa Majesté la pêche des morues sur le grand ban<* par les c<mrses fréquentes que les vais- seaux anglais y pourraient faire sur nos pêcheurs s'ils nous avaient forcés d'abandonner le Canada, laquelle pêche du grand banc produit plusieni's millions à la France et est un des meilleurs commerces que nous ayons (6).

•dt^ fi»» fn Nmnelle- France c«»niM»rv^t. iiivM ProrIncUUw»

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Les arpenteurs de Montréal an XVIIl siècle

Pour faire suite à notre article sur les arpenteurs de Montréal sous le régime français, paru dans un précédent numéro, nous publions cette fois la liste chronologique des arpenteurs qui ont commencé, ou semblent avoir com- mencé à exercer leur profession, dans la région montréalaise, entre I 760 et 1800.

* * *

1762-1774.— y.-^- Perrot. Il pratique à Montréal de 1762 à 1774. d'après les quelques pièces qu'on a de lui.

1 764. Pierre Arseneau. Les archives ne possèdent de ce praticien qu'une pièce datée de 1 764. Il demeurait alors à la "Rivière-du-loup" en haut.

1767-1799. Maurice Desdevem de Clandons. "Arpenteur juré en ce pays", il exerce son art, d'abord à Batiscan, à Saint-Pierre les Becquets et à Yamachiche, puis à Verchères il paraît finir ses jours.

Mgr Tanguay, III, 351, fait erreur en le nommant Derdevens de Clan- don. D'autres font pire encore, en orthographiant Dudevant.

1768-1771. Jean Delisle. Originaire de Nantes, son père était négociant, Jean Delisle paraît avoir émigré de France aux Etats-Unis d'abord et avoir épousé, à New- York entre 1 753 et 1 756 une demoiselle Ann Denton qui lui donna un fils. Jean Delisle se remaria à Montréal, en 1 790, avec une demoiselle Lacroix-Mézières.

En 1 783, Jean Delisle fut député à Londres avec MM. Powell et Adhé- mar de Saint-Martin, pour demander un gouvernement responsable pour le Canada.

Ce savant praticien fut notaire de 1 768 à 1 787 et il exerça, en même temps, la profession d'arpenteur depuis l'an 1 768 à l'an I 771. Il signe "Jean De Lisle" et quelques fois "Jn. De Lisle", jamais autrement. Son fils, égale- ment notaire signe "Jean Guill. Delisle".

M. J. -Edmond Roy, dans son Histoire du notarial, ainsi que d'autres auteurs ont mêlé les détails biographiques du père et du fils. Nous essaierons de rétablir les faits dans la généalogie de cette famille que nous publierons prochainement.

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1770. J.-Bte Crcna. "Ar|>riitriir rovai". i| (ait un procc»-vcrt>ai éêm la seigneurie de Berthier en date du JiS juillri I 770. Au bat <le ce éocmÊÊÊâ est un autre procèt-verbal par Planoodoo. (Voir ci-aprit.)

1770-1773. F' Fort'n. Arpenteur demeurant à Terrebonne. On n'a de lui que quelques pièces datées au cours des années 1 770 à 1 773.

1 772. François EnouiUc-Lxinoix. Dans la seule pièce qu*on a de lui et qui date du 1 7 juillet 1 772. on voit qu'il demeurait à Chambijr. D*après !e dictionnaire de Mgr Tanguay. III. 594. deux personnages portant le môme prénom et le même nom. le père et le fils, vivaient à Qiambly tn 1 772 : mais nous n'avons pu savoir lequel fut arpenteur.

1773. Joseph Filîon. Cet arpenteur, qui demeurait à Terrebonne. n*a laissé à Montréal qu*un acte de Tannée 1 773.

1773-1775. Joseph Pap'ineau. en 1752. il reçoit sa cowmmion d'art>cnteur le 20 juillet 1773 et exerce son art pendant une couple d'aimées, au n.oins. Le 19 juillet 1760, M. Papineau était nommé notaire et il parait s*êtr«- consacré à cette dernière profession jusqu'à son décès arrivé le 6 juillet 1841.

Joseph Papineau a cté député de Montréal de 1792 à 1804. Ce fut un orateur remarquable autant qu'un savant homme de loi. Personne n'ignore le e que son fils. Louis-Joseph, a joué dans notre histoire.

1 782. P.-P. Cagnier, "juré arpenteur résidant à Montréal". On cons» r\'e, de ce praticien, une pièce datée du 22 février 1 782.

1787-1788. Jn Caudet, "arpenteur juré résidant au bourg de l'As- somiUon". a laissé un procès-verbal de l'an 1787 et un autre de l'aïuiée sui- vante.

1790-1796. Jean Pennoyer. Sur cet arpenteur, dont les archives conservent quelques pièces, nous n'avons aucune note.

I 790. Plamondon. De cet arpenteur, dont nous ignorons le prénom, on t'ouve dans les archives une pièce datée du 26 juin 1 790.

1791-1816. François Pap'.neau. "Arpenteur résidant à Montréal." Frère: de Joseph PapL^e-îu, mentionné plus haut. François-Xavier naquit le 14 février 1757 et décéda le 9 avril 1821.

I 79 1 - 1 820. Pierre Beaupré, "arpenteur-député pour la province", a

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laissé une volumineuse et intéressante collection de cahiers de notes, outre ses procès-verbaux.

1792-1800. Pierre Dézéry. Il exerça son art à Montréal et Ton a recueilli quelques-uns de ses procès-verbaux.

1796-1825. William Saxe. Les archives de Montréal conservent une série de ses pièces faites entre 1 796 et 1825. A Québec, on en a une autre série datant de 1814 à 1833 (1).

M. Saxe épousa à la Christ Church, le 6 février 1812, Osité Tremblay. Les deux époux demeuraient alors à Longueuil.

M. Saxe fut un des arpenteurs les plus en renom de son temps.

1796-1813. Louis Charland. Dans son plus ancien procès-verbal d*arpentage déposé à Montréal, c'est-à-dire dans celui du 1 2 octobre 1 796, Charland se dit "arpenteur juré de la province du Bas-Canada résidant à Qué- bec". Le 27 mai 1800, il déclare demeurer à Montréal. Praticien fort habile, il a laissé plusieurs plans dont la valeur historique est considérable. M. Char- land paraît avoir été nommé inspecteur des chemins de Montréal vers 1801 et être resté en fonctions jusqu'au 3 septembre 1813, date de son décès. A sa mort, il n'avait que 42 ans, nous dit l'acte de sépulture.

1796-1802. François Desdevens de Glandons. Cet arpenteur demeu- rait à Verchères en 1 798, il était fils de Maurice Desdevens, plus haut men- tionné.

1798-1803. Charles Turgeon, "député-arpenteur provincial résidant au bourg de Terre-bonne',* a signé quelques pièces dressées au cours des années ci-dessus indiquées.

1 798. Amablc Cipouloux, "arpenteur juré résidant au village de la Prairie de la Magdeleine", signe un procès-verbal d'arpentage, conjointement avec Etienne Guy, le 1 2 septembre 1 798. C'est la seule fois que nous ren- coDtrons son nom jusqu'à présent.

M. le docteur T.-A. Brisson. pour qui l'histoire de Laprairie n'a pas de secret, m'informe que Gipouloux mourut à Laprairie le 30 septembre 1809 pt que son acte de décès lui donne environ 72 ans.

(1) L'arpenteur 8uxe r8i pAie de cet abl>é Picrre-Télesphore Saxe, à Québec en 1822 et mort rn 1881, dont le Bulletin a publié la biographie en 1914. p. 117.

^ S48

1798-1819.— Elierme Cuy Filt de Pierre Guy et dt Mam-JoMpIl Hervieux. Etienne est le 16 février I 774. Il pratiqut COOUM aipMlMr de 1796 à 1819. Député de Montréal de 1 79r^ \ lAOO. Lon de ton décèi, le 31 décembre 1820, il était lieutenant-colonel

L.-Z. MASSICOTTE ADDENDA

1701. Pierre RaimbaulL Le 23 août 1701. le tieur RaimLuw.. |.,i/- duit à Taudience ta coiùmission d*arpenteur et mesureur pour la Nouvelle- France, en date du i 7 âoût précédent et signée par l'intendant Bochart. Nous n'avons pas encore retrouvé de procès-verbaux de Pierre Raimbault qui, oo le sait, fut en plus notaire, procureur du roi et juge.

1673. 4 Jean Le Rouge, marbrier (?) et "juré arpenteur de Qué- bec", qui mourut subitement à Charlesbours '•u mois de septembre 1 7 1 2 ( Tan- gua};, /, 336) a laissé deux procès verbaux à Tvlontréal. L'un en date du 16 octobre 1673 concerne le mesurage de la te.-.c de François Pillet à Boucher- ville, l'autre du 3 novembre 1 674 indique le ' o nés <.îe la terre de Joseph Petit

1 702. Cabr'iel Baudreau dit Grave: »; eçoit de l'intendant Bochart sa commission de "juré arpenteur et mesureur i<.,al" le 28 août 1702. Cette c 1 est enregistrée le 3 juillet 1 703. On lit dans cette pièce ce détail

il que Baudreau est, dans le moment, le troisième arpenteur du

nement de Montréal. Les archives paraissent n'avoir conservé aucun de procès verbaux.

E.-Z. M.

i:hwata

Dans i'arlicle : /^ complainte des 40 novcs ou la catastrophe de 1819 paru dans le Bulletin d'octobre 1918, se trouvent plusieurs rrrrur* ivpo^rraphi- ques, entre autres, les suivantes :

Page 314, avant dernière ligne, lire éléments, au lieu d'évcmmcnti.

Page 315, Même ligne, mettre : tic Saint-Paul, au lieu de Saint- Laurad,

Page 316, No 6, ajouter : Sép. 5 juin, à Saint-G>nstant ; No 13. lire : Faille, au lieu de Faible et ajouter : Sép. le 1er juin, à Saint-Constant: No 16. ajouter : Chaign}) après Geneviève.

Page 31 7., No 22, ajouter : Mention dans les deux journaux ; No 26. lire : Longtln ; No 28, lire : Lassal'.ne ; No 32. lire : Perrotte, No 33. lire : Pimonnault ; No 35, lire : Provost.

Page 3 1 8. 1 3ème ligne : lire Faille au lieu de Faible,

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L'esclav3ge au Canada sous le régime anglais

Par ci, par là, ont paru dans le Bullet'n divers renseignements sur IVscIa- vage au Canada. A mon tour, j'apporte les quelques notes que j*ai recueillies dans des imprimées et surtout au cours de mes travaux dans les archives de Montréal.

I 760. L'esclavage existait sous le régime français et par Tacte de capi- tulation de Montréal, art. 47, il est déclaré que les esclaves resteront la pro- priaé de leurs maîtres. {B. R. //.. /, 25, et Suite, H. des C. /.)

I 763. 5 janvier Mariage à Longueuil de Marie, esclave de la baronne de Longueuil, avec Jacques César, esclave de M. Ignace Gamelin. (B.R.H.,Vl 120.)

De 1 763 à 1 769, dans les registres de la paroisse de Lachine on trouve des baptêmes d'enfants d'esclaves.

1778. Dans le numéro de juin de la Cazette de Montréal on lit une annonce dont voici 'e résumé: La veuve Dufy Désiulniers promet une récoTi- pense de 6 dollars à quiconque lui ramènera une e clave qui a pris la fuite. Celle-ci a 35 ans et elle porte une robe d'indienne barrée. (Terri'l, Chron. of Montréal. )

I 780. Patrick Lanigan vend, à John Mittel'i^erger, pour 60 louii, un nègre nommé Nemo, à Montréal. (Monde Illustré, 9 déc. 1893.)

1 784. Premier recensement dans lequel les esclaves sont compté >. Le nombre des noirs des deux sexes était alors de 304, dont 212 dans le district de Montréal, 4 dans le district des Trois-Rivières et 88 dans le dictrict de Québec. (B. R. //.. II. 153.)

I 785. 20 janvier Mariage, dans 'a Christ Church, de Francis et de Jane, tous deux esclaves dii colonel Campbell.

1785. 9 mars Vente par James Morison, négociant, repréienlanl Hugh McAdam, de Saratoga, E.-U., à Charles Lepallieur, greffier de la Cour des plaidoyers communs, d'une négresse nommée Sarah. Prix : 36 louis.

1er avril Elizah Cady, de New- York, vend à Wm Ward. du

Vennont. 4 nègres : Tobi. 24 ans : JoMph. 20 ant : Sarah, 19 ans, et un enfant de 6 moit. Prix : 250 louis.

Le 26 avril suivant. Wm Ward vend Uott de ce* ctcJavet à MootréaL Tobi. Sarah et Tenfant, pour $425 à Wm Campbell.

Le 6 mai. Wm Campbell vend tes trois esclaves au Dr Charln Blalce pour $300.

Cette série d'actes est déposée dans le greffe du notaire J.-C. Beek à la date du 26 février 1 798.

5 septembre Vente d'une eKl.ivr iJ.im!»e. nommée Chari'jnc de 18 ans, par Dame Marie- Josephe Deguire, veuve de Jean-Etienne W.>

à Jacob Scheitfelin, encanteur, pour 2 1 louis. La dite panise avait été amenée du Haut-Canada par M. Waden en I 77'V L'e^Iave a eu la rougeo'e et la picote et n'a jamais eu les écrouelles ni auiLi; vice. Tout cela augmentait sa valeur ! (Greffe J.-B. Desève.)

1786. 22 janvier Christ Churcl: Ma:!age des esclaves Thomas York et Margaret McCloud.

1787. 17 mars Samuel Mix, négociant de Saint- Jean, sur Riche- lieu, vend à Louis Gauthier, marchand tanneur du faubourg Saint- Laurent, une négresre nommée Rose, âgée de 14 ans. pour la somme de 40 louis. (Greffe de Joseph Papineau.)

1 789. 6 juin Charles Lepallieur revend à James Morison la négresse Sarah qu'il lui avait achetée en 1 783. Prix : 36 louis. (Greffe J.-G. Beek.)

6 juin James Morison vend la même Sarah 50 louis à Joseph An- drews. Bénéfice : 14 louis. (Greffe J.-G. Beek.)

1790. 3 avril Vente par Oliver Hasting à M. le chevalier Chs Boucher de la Bruère. de Boucherville. d'un nègre du nom d'Antoine, âgé de 8 ans et demi. Prix : 90 minots de bîé. (Greffe F. Racicot.)

1791. 9 septembre Vente à l'encan de la négresse Rose, âgée de 19 ans. par Wm Matlhews. négociant de Sorel. à Lambert Saint-Omer. négo- ciant de Montréal. Prix : 38 louis. 5 chelins. C^tte esclave avait déjà appartenu à S. Mix. Voir ci-dessus. 1787. (Greffe Desève.)

I 792. Pendant la première session du parlement canadien le dq^utc P.-L. Panet propo e l'abolition de l'esclavage en Canada. On ne décida rien. (B.R. H., Il 136.)

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I 793. La législature du Haut-Canada adopte une loi pour empêcher rimportation des esclaves et pour déclarer que les esclaves nés dans cette partie du pays seraient libres à Page de 25 ans. (Taylor, Cardinal facls. et Monde Illustré, 9 déc. 1893.)

l 794. 12 mai François Boucher de la Périère et Marie Pécaudy de Contrecoeur, son épouse, de Boucherville, accordent la liberté à Jacques, leur esclave nègre, âgé de 2t ans, à condition qu'il aille demeurer dans les postes les plus éloignés des pays d'en haut. Si jamais il abandonne les dits postes, il retombera en esclavage. (Greffe F. Racicot.)

1 795. 15 décembre Frs Dumoulin, marchand du Bout de VVe, vend à Myer Michaels, marchand, un mulâtre nommé Prince, âgé de 1 8 ans. Prix : 50 loui». (Greffe J.-G. Beek.)

1796. 16 janvier Dépôt d'un acte de vente en date du 15 janvier 1 794, d'une négresse nommée Rose. Le vendeur est P. Byrne, l'acheteur Simon Meloche. Prix : 360 chelins. (Greffe J.-G. Delisle.)

1 796. 3 septembre J.-A. Gray, marchand, vend à John Shuter. marchand, un nègre nommé Jack. Le vendeur l'avait acquis de dame veuve Fleming, le 6 juin 1 795. (Greffe J.-G. Beek.)

3 septembre John Shuter promet au nègre Jack de l'émanciper dans six ans, si celui-ci le sert fidèlement. Au bas, le 2 novembre 1 803, M. Shuter déclare que Jack a rempli son devoir et qu'il lui accorde sa liberté. (Greffe J.-G. Beek.)

1 3 septembre J.-B. Routier, marchand du faubourg Saint- Antoine, vend à Louis-Charles Foucher. solliciteur général de Sa Majesté, un mulâtre nommé Jean-Louis, âgé de 27 ans. Taille: 5 pieds, 1 0 pouces. Prix: 1,300 chelins. Le dit Routier déclare qu'il a acheté Jean-Louis ainsi que sa mère, à l'île Saint-Domingue, en 1778. (Greffe J.-G. Delisle.)

23 novembre César, nègre libre, de New-London. Conneclicut. s'engage pour 1 0 ans, comme domestique, à John Aussem, médecin, demeurant dans le faubourg Saint-Antoine. Salaire pour le terme de l'engagement : 30 louis comptant d'avance. M. Aussem se reserve le privilège de vendre les ser- vices de son domestique à qui il voudra, au cours des dix ans. (Greffe J.-G. Delisle.)

1 797. 25 mai Dame Marie-Catherine Tessicr. veuve d* Antoine Janisse. en son vivant voyageur, accorde la liberté à son esclave. Marie-Antoine

:;-4T-

dc Pade. tauvagCMe. àgcc de 2 ^ ,u^^. m rrc(•rul.ll»^an( r (\r% «rivicrt qu'elle lui a rendus. De plus, elle lui donne un tiou«<trau. (Crrffr I'. Lukin)

25 août -— I homa* n'.mcy, peintre-doreur, vend à Thot-John Sulli- van, hôtelier de Montréal. Manuel, nègrr. âgé de 33 ant. pour 36 toutt. payablt par versements mensuels de 3 louis. A la même date et devant le même ooUirc, M. Sullivan promet à Tesclave de le libérer dans 5 ant. t'il ter^ Bdèlmoit. (Greffe J.-A. Gray.)

22 novembre George Westphall, ancim luutrn.»nt du 6r rr^imcnt. reconnaît devoir 20 louis à Richard Dillon, propnct.im- fiu .\fontrciil Ho'.d, ci. en garantie, il remet à son créancier une mulâtresse, son esclave, nommé Ledy. âgée de 26 ans. Celle-ci travaillera chez M. Dillon jusqu'à ce que ce dernier soit remboursé du CAOïlal rt dc^ mtcrêls dûs par le sieur Wcslphall. (Greffe

P. Lukm.)

Le notaire Joseph Papmeau. député de Montréal, présenta, vers 1 797, une requête des citoyens de Montréal demandant l'abolition de Tesclavage. (Bibaud. PanUicon Canadien, p. 206.)

1802. 3 janvier Le Niagara Herald public une annonce dam laquelle on offre en vente un nègre de 1 6 ans.

1 803. Le juge en chef Osgoode. de Montréal, déclare que l'esclavage est incompatible avec les lois du Canada. (Taylor. Cardinal facts.)

1833. Le 16 mai 1833. M. Stanley présenta, en Angleterre, tout le ministère de Lord Grey. un bill pour l'abolition complète de l'esclavage dans les colonies. (Regnard. Hist. de F Angleterre.)

La même année, une loi identique fut adoptée en Canada. (Mém. de la Soc. Roy., 2e série, VI. p. 35.)

E.-Z. MASSICOTTE

CLAUDE AUBERT

Claude Aubert fut le premier notaire et le premier greffier de la justice de la seigneurie de Beaupré. Son premier acte est du 28 octobre 1650. Le 23 janvier 1664. Anhert était nommé par le Conseil Supérieur notaire royal à Québec. Mgr de Laval le nommait, le 19 octobre 1671. juge prévôt de sa seigneurie de iseaup: '. D'cédé à Québec le 20 mars 1694. Voir sur Claude Auî>ert, J.'Edniond Roy, Histoire du notariat au Canada, vol. 1er. p. 54.

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REPONSES

Les bourgeois sous le régime français (XXIV, IX, p. 278) Le juge- ment suivant du Conseil Supérieur de la Nouvelle-France, rendu le 28 juin 1677, aillera peut-être à comprendre ce qu'était le bourgeois sous le régime français.

"Sur La Requeste présentée au conseil par Simon Mars, marchand, con- tenante que depuis quatre à cinq ans II a presque tousjours résidé en cette ville de Quebecq et fait les fonctions d'habitant pourquoy il auroit dès Tannée der- nière faict soubmission au greffe de la jurisdiction ordinaire de faire Sa Rési- dence dans cette ditte ville pour jouir des priuileges que le Roy a accordez aux personnes qui y sont habituez. Ce qui luy fut accordé par le lieutenant général de la preuosté de cette ville par acte du dixiesme nouembre dernier, depuis lequel il auroit acquis du nommé Rainbaut et sa femme vne maison auec ses appartenances scituée en la ville de Vilmarie ez lisle de Montréal pour la somme de deux mil quatre cens Hures par contrat passé pardeuant Basset notaire Royal au dit lieu le quinze de ce présent mois de juin. Requérant quil plaise au con- seil le faire jouir à laduenir des priuileges accordées aux bourgeois et habitants de ce pais, Et de faire defîences à touttes personnes de le troubler aux com- merces et trafics qui leur apartiennent, Veu La ditte Requeste Signée Simon Mars, acte par lequel le dit lieutenant gênerai ordonne qu'à laduenir le dit Mars jouira des priuileges des bourgeois de cette ville auec deffences à touttes personnes de le troubler aux commerces et traficqs qui sont et apartiennent aux habituez et bourgeois dicelle du dit jour dixiesme nouembre dernier signée Ra- geot et scellé du sceau de la ditte preuosté. Contract passé par deuant Basset, notaire royal à montreal, le quinziesme jour de ce mois, par lequel il apert que Claude Rainbaut et Magdelaine Theressc Salle sa femme ont vendu au dit Mars vne maison auec appartenances y esnoncées, Scituée en la ville de Vil- marie pour la somme de deus mil quatre Cens liures, arrest portant communi- cation du tout au procureur General du Roy pour ses conclusions veues estre ordonné Ce que de Raison du vingt et vniesme de ce présent mois. Conclusions du dit procureur General du jour d'hier. Tout Considéré. Le Conseil sans auoir esgard a ce qui a esté ordonné par le dit lieutenant General a ordonné et ordonne que le dit mars jouira des droicts et priuileges attribuez aux bourgeois et habitants de cette ville sans Touttes fois tirer a conséquence pour Laduenir. Et dffences à Touttes personnes de le troubler ijy inquietter dans la jouissance des dits priuileges."

... :Wi ...

Les rcgisàci dt Vtial crvi/ (XXIV, X, p. 313). En quelle année les CUIC5 ont-ils commencé à déposer un double de leurs registres de btplimet, ma- iiagcs et sépultures aux chefs-lieux des différents districts judiciaires de tcurt paroisse* res{>ectives >

A la fin du registre de Notre-Dame de Montréal, année 1680. M. Rémy. P. SS.. curé de cette paroisse, a écrit la note suivante :

"Nota que pour satisfaire à l'ordonnance du code et à celle que Mon- sieur De Boyvinet lieutenant général des 3 rivières par laquelle il a ordonné que depuis les 3 rivières en montant les curés ou ecclésiastiques quy desseruiroient les paroisses quy sont dans toute cette estendiiee seroient tenus denuoier en son gref- fe les registres des baptêmes, mariages et sépultures po. estre par luy cottes et paraphés par premier et dernier feuillet et signés de luy avec les extraits pareil- iement cottes et paraphés de luy pour lesd. extraits luy estre enuoiés tous les ans et mis en dcpot en son greffe a commencer du premier octobre. Il y a été sa- tisfait, et faulte d'auoir a présent lesd. registres et extraits quy ont esté enuoiés à la paroisse de l'enfant Jésus (Pointe-aux-Trembles) par megarde Jay prestre soussigné faisant les fonctions curialles de la paroisse de ville-marie. Lad. cure estant a présent vacante par le dcccds de deffunct Mrc. giles perot curé du Montréal arrivé le I 7me. Juillet de la présente année 1 680 moy. pierre Rany prestre du séminaire du Montréal faisant apresent les fonctions de lad. curé par ordre de Monsieur Dollier de casson mon supérieur et grand vicaire de Mon- seigntîur Levesque en L'Isle du Montréal Jusques a nouvel ordre, transcrit sur ce regBtre le certificat du mariage cy desus fait et célébré en ma présence en leglisc paroissialle de ville Marie ce 4me novembre 1680 (1).

REMY PRESTRE

Apre? cettr dernière date, les registres ont été faits en double. Le pre- mier acte qui suit, dans le registre, est en date du 9 novembre 1680.

Seulement, au lieu de deux registres originaux comme aujourd'hui, le curé n'en rédigeait qu'un et faisait une copie pour le greffe.

^l> MarlHKf •!( .)hcou(>h Coiteux et de Barbe Demers.

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Me pcrmctlra-t-on de donner quelques notes supplémentaires, quand mê- me elles n'auraient trait qu'à la région de Montréal ?

Le premier acte de Tautorité civile, qui légiféra sur les registres d'état civil, fut l'ordonnance royale de 1667, titre 20, dans lequel sept articles sont entiè- rement consacrés à ce sujet. Et si l'on compare les registres d'aujourd'hui avec ceux qui devaient être rédigés conformément à l'ordonnance de 1 667, et même qui sont antérieurs à cette date, la différence est peu sensible. D'où l'on conclut que les registres du Québec ont toujours été généralement bien faits. L'ordon- nance n'apporta presque aucune modification, du moins en pratique, et n'af- fecta dans le pays que sept paroisses ; Québec, Trois^Rivières, Sillery, Mon- tréal, Ste-Anne de Beaupré, Chateau-Richer et Ste-Famille.

Jusqu'à l'aimée 1 680, les registres ne furent faits qu'en une seule copie, et sans aucune intervention de l'autorité civile. Le 7 novembre 1678, le Conseil Souverain légiféra encore sur la tenue des registres. Cette fois, vingt-huit parois- ses, déjà établies dans le pays, dont sept dans la région de Montréal, furent in- vitées à s'y conformer.

Il fut statué que dorénavant les registres des paroisses, d'ordination et de profession religieuse devaient être paraphés par le lieutenant-général de la Se néchaussée, et, qu'ils devaient être faits en double, que l'un des registres de- vait rester à la paroisse sous la garde du curé, l'autre devant être remis au pro- cureur général du roi, et au siège de sa juridiction (2).

Or, comme il n'y avait pas encore à Montréal tel dernier officier, et que le plus proche résidait aux Trois-Rivièrcs, tous les curés et missionnaires qui desservaient les paroisses en haut de cette dernière ville, reçurent l'ordre de M. de Boyvinet, lieutenant général de cet endroit, de lui présenter leurs registres dans le cours de l'année 1680.

L'ordonnance fut exécutée : Montréal. Lachine, Laprairie, Pointe-aux- Tremblcs et Boucherville (Repentigny et Sorel durent aussi être du nombre)

(2) L'édlt fut confirmé par le roi en Juin lf^7<> ot enregistré à Québec le 28 octobre suivant.

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prétenlèrent leun regittret à Boyvmet aux Trott-Rmèrct, Icqutl leur caractère d'authenticité, en inscrivant au bat de chaque pape cet moU : **Collé et paraphé suivant rordoonance, Boyvinet**.

L'ordonnance statuait aussi que le double ou la grosse du registre fut re- mij, dans les six semaines après le ter janvier, au lieutenant général du roi. et au lieu du siège de la juridiction.

A la fin du registre de Montréal, année 1685, se lisent les lignes suivan- tes :

"Ce lourdhuy quatorziesme Mars mil six cens quatre Vingts six« Ce pre- ?rnt Registre a esté apporté au Greffe de la Jurisdiction des Trois rivières par le Sr. de Villeneufe faisant pour Messire F 'tienne Guyotte prestre curé de Vil- le Marie avec la coppie diceluy. Laquelle Ne us avons bien et deijement colla- tionnce a loriginal rendu audit sr. de Villeneufe. La dite Coppie demeurée par deucrs nous Greffier en ladicte Jurisdiction :c !3zsi?iié Cedict Jour et an que dessus. Ameau greffier."

Pareil document est à la fin des registres de Lachine, Lapraierie, Pointe-aux- Trembles, Longueuil et Boucherville.

Le double des premiers registres de Montréal et des paroisses voisine* fut donc primitivement déposé au greffe du Trois-Rivières.

Ce régime se continua jusqu'en 1694 inclusivement. Il devait cesser Tannée précédente à la nomination de J. B. Migeon de Branssat à la charge de lieutenant de roi pour la région de Montréal en mars 1 693. Mais sa mort sur- venue cette même année, et avant même qu'il entrât en fonction, et la complexi- té de lui trouver un successeur, furent cause que les registres furent encore pa- raphés et déposés aux Trois-Rivières en 1 694.

La nomination de Charles Juchereau à la charge de juge royal à Mon- tréal dispensa dans la suite jusqu'à nos jours les curés et leurs registres de faire ces pérégrinations.

Combien de temps les registres de Montréal demeurèrent-ils aux Trois- Rivières et quand en revirent-ils ? On ne le sait. Consulté à ce sujet, le gref- fier des Trois-Rivières nous a affirmé qu'il ne trouve rien dans son greffe tou- chant les registres de Montréal et des environs, ni sur leur séjour, ni sur leur dé- part.

O. M. H. Upalice

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J. D. Borthwick

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John Douglas Borthwick est à Glencourse, près d*Edinbourg. Ecosse, en 1832 et il n*avait que dix^huit ans lorsqu'il émigra au Canada. D'abord instituteur dans le Haut Canada, puis au High School de Montréal, il devint pasteur anglicain en 1864. Au cours des vingt-cinq années qui suivirent, i! passa successivement à la Trinity Church, à la Saint Luke, à la Saint Mary of Hochelaga et enfin, on le nommait chapelain protestant de !a prison de Mon- tréal. A la date de son décès, 14 janvier 1912, le révérend Borthwich était le doyen du clergé anglican du Dominion. Ce pasteur au cours de son ex- istence a publié plusieurs ouvrages dont les principaux sur l'histoire de Mon- tréal sont :

Montréal its history to which is added biographical sketches with pho- tographs of mary of its principal citizens. 1875, in 4 to. 153 pp.

History of Montréal and commercial register for 1885. Ill in 4 to 72 pp.

History and biographical gazetteer of Montréal. 1892. 111. 531 pp.

History of Montréal including the Streets of Montréal, their origin and history. 1897. 111. 288 pp. Dans cet ouvrage se trouve une esquisse de l'histoire de Montréal, en français, par l'abbé Desmazures.

îubilé de diamant. La rébellion de 1837-1838. Ib in 12. 1898. En langue française.

Authentic history of the Montréal eight prisons, civil and miKtarj'. 1907. Nouvelle édition, revue et augmentée de History of the Montréal prisons from 1784 to 1887.

-^-History of the (Anglican) Diocèse of Montréal, 1850-1910 1vol. 19111.

Ajoutons que le révérend Borthwick fut très sympathiques aux Cana- diens-français et qu'il entretenait des relations d'amitié &vtc plusieurs de noi compatriotes.

E. F. M.

iJUi.i.i'rriN

RECHERCHES HISTORIQUES

VOL. XXIV BEAlCEVIlLE-DECEMBRh 1918 N«I2

Le projet de conquête de la Nouvcile=York de M. de Callières en m

(Suite)

MEMOIRE DU CHEVALIER DE CALLIERES A MONSEIGNEUR LE MARQUIS DE SEIGNELAY SUR L'ENTREPRISE DE LA NOUVELLE- YORK (Février 1689)

Si Sa Majesté ne juge pas à propos de faire exécuter le projet de l'entreprise sur la Nouvelle- York tant qu'elle n'aura point de guerre déclarée contre les Anglais, il me parait nécessaire qu'il lui plaise de nous mettre en état de la faire au premier ordre de sa part, aussitôt après la rup- ture soit générale, soit particulière.

La rupture générale entre la France et l'Angleterre peut arriver dans peu de temps, si le Prince d'Orange s'é- tablit dans son usui-pation.

La rupture particulière entre notre colonie et celle de

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la Nouvelle- York est inévitable par les secours continuels que les Anglais de cette Colonie donnent aux Iroquois poiu* nous faire la guerre par les entreprises et usurpations qu'ils font sans cesse sur les postes et les terres qui nous appartiennent et par la résolution ils étaient à mon dé- part d'aller avec un fort parti d 'Iroquois sur le chemin de Michilimakinac pour enlever toutes les pelleteries que nos- marchands y ont assemblées depuis trois ans et qui se montent à la valeur de près de huit cent mille livres.

S'ils ont exécuté ce dessein et continué à envoyer les Iroquois brûler nos habitations, il est nécessaire, Monsei- gneur, qu'il vous plaise de me charger de vos ordres de ce que nous avons a faire dans ce cas de rupture particulière entre nos deux Colonies.

Si la guerre se déclare entre la France et l'Angleterre durant le cours de cette année, nous pourrons exécuter l'entreprise sur la Nouvelle- York au printemps prochain s'il plaît à Sa Majesté de nous en envoyer l'ordre par un vaisseau d'avis qu'il faudrait faire partir dès la fin de mars pour arriver à Québec vers le 15 de mai et qu'il fut suivi de deux frégates nécessaires pour arriver devant Manatte le 15 de juin, et des soldats et autres choses qu'il y faudrait charger contenues dans le mémoire ci-joint des préparatifs qu'il faut faire pour se mettre en état d'exé- cuter cette entreprise.

La pluspart des choses que je demande par ce mé- moire n'augmentent point la dépense ordinaire et se re- prendront sur la paye des soldats et sur le fond de l'ex- traordinaire de la guerre que Sa Majesté fait pour ce pays.

Les préparatifs que nous ferons cette année en atten- dant les ordres du roi seront fort utiles à tenir tous nos Sauvages dans nos intérêts par l'espérance qu'ils auront

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qifils semnt employés à détruire les Iroquois avec les- quels ils semnt contrainte de «e réunir et de nous aban- donner s'ils voient (jue nous ne nous mettons pas en état de les soutenir contre les dits Iroquois. Cela pourra en- core contribuer à tenir les Iroquois en crainte et à songer à leur défense dans leurs pays, au lieu de nous venir at- taquer mi grand corps, et nous mettre en état de nous mieux défendre lorsqu'ils nous attaqueront en attendant que nous puissions pourvoir à la sûreté entière de toute notre colonie pai* l'exécution de l'entreprise proposée contre la Nouvelle- York qui déchargera Sa Majesté de toutes les dépenses qu'elle fait i)our la conservation de ces pays, et qui y établira solidement la religion et son autori- té et un conuuerce utile à ses sujets.

Si la bonne intelligence se rétablit durant le coui's de cette année avec l'Angleterre par le rétablissement du roi légitime on pourra convenir avec lui par un nouveau traité des limites de nos deux colonies sur les titres et pri- ses de possession que j'ai apportés, et d'une défense réci- proque de fournir des années, munitions et autres secours aux Sauvages qui seront en guerre avec l'ime ou l'autre des deux Colonies (1).

MEMOIRE DES ARMES, MUNITIONS ET USTEN- CILLES NECESSAIRES POUR L'ENTREPRl SE PROPOSEE PAR LE SIEUR CHEVA- LIER DE CALLIERES (Février 1689)

Envoyer à Québec neuf cents quintaux de farine pour en faire du biscuit avant le mois de septembre pour ser-

(1) Manuscrits de la Nouvelle-France conservés aux Archives Pro- vinciale* de Québec, 1ère j»érle. cahier IV.

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vir à la nourriture de 1600 hommes, y compris trois cents habitants pendant 45 jours de marche.

180 quintaux de lard.

30 bariques d'eau de vie.

1300 paires de souliers pour les soldats.

600 coraes à poudre pour les dits soldats.

100 chaudières.

500 épées qui manquent.

500 fusils pour armer les soldats et les habitants qui en manquent.

2000 livres de poudre fine.

4000 livres de balles de 18 à la livre.

2 petites pièces de canon de campagne.

100 boulets du calibre des dits canons.

1600 aunes de toile mêlés pour les voiles et prélats de 200 canots.

800 livies de bray gras pour les dits canots.

1600 aunes de toile mêlés pour faire des sacs à bis- cuits.

500 grenades chargées.

Un ingénieur capable de servir à la place de M. de Villeneuve. La plus part de ces dépenses peuvent être reprises sur la solde des troupes et sur le fond qui se fait ordinairement pour la guerre.

Envoyer encore par les deux vaisseaux :

200 livres de poudre fine.

2000 Uvres de balles de 18 à la livre.

4 mortiers avec un }3ombardier.

100 bombes.

500 grenades chargées.

50 ])elles de fer et 150 pioches pour remuer la terre.

Vu coffre de chirurgie garni d'onguent et surtout du

... H6T remède d'Hc'liicti lu» (mi IIc'lt»Hiu> ' l;.

MiaiOlRK Dr ROI AUX HlKUKîS MAUyUIS DE

DKNONMLLE ET DE ClIAMPlUiNY SUE CE

QU'ILS DOIVENT FAIRE AVEr \ V^ fRO-

QUOTS (1er mai IWλ

A \ l.ii.SAli-LES LE ïkir MAI I0H9

La proposition que les dits Sieurs de Denonville et de l liaiiipigny font de régler l'affaire des Iroquois en repre- nant le traitté eonuueueé entre les Français et les Anglais n'est plus pratiquable depuis la révolution arrivée en An- gleterre. Ils auront sceu que le Piince d'Orange s'est rendu maistre de ce Royamne et comme il y a apparence que les Anglais déclareront bientost la guerre à la Fran- ce, il n'y a pas lieu de s'attendre à aucune négotiation en Europe, et au contraire il faut que les dites Sieurs de De- nonville et de Champigny se tiennent sur leurs gardes pour s'empêcher d'être surpris par les Anglois qui pour- raient avoir ordre de faire quelque surprise ou autre en- treprise sur la Colonie. D'ailleurs ce serait reconnaître le Roi d'Angleterre maistre de la nation Iroquoise, que de traitter avec lui sur le différend que les Français ont avec cette nation ; et il ne convient point que cette affaire passe par ce canal puisqu'en effet il est certain que les Français ont pris possession des terres des Iroquois avant que les Anglais y ayent pu rien prétendre ; et Sa Majesté veut que les dites Sieurs de Denonville et de Champigny

(1) Manuscriu de la Nouvelle-France conMr\'és aux ArchlYee Pro. vinciales de Québec, 1ère série, cahier IV.

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n'oublient rien pour la maintenir dans cette possession ou pour empescher au moins que les Iroquois ne se joi- gnent aux Anglais pour venir à la Colonie. Cependant Sa Majesté est bien aise de leur faire savoir que cette pré- tention des Anglais sur le pays des Iroquois ayant été mi- se en avant par les commissaires du Roi d'Angleterre l'année dernière ceux de Sa Majesté leur répondirent par le mémoire dont ils trouveront la copie cy- jointe et cette coUtestation fut remise à être traitté dans la négociation qui devait recommencer le 1er janvier 1689, drns laquelle les Anglais auraient sans doute reconnu le droit de Sa Majesté sur cette nation, n'ayant aucune bonne raison à opposer à celle des Français.

Quelque connaissance que Sa Majesté ait des mau- vaises intentions des Anglais, Elle ne veut pas cependant que le dit Sieur de Denonville commence aucune hostilité contre eux, ni qu'il prenne occasion de rupture des secours qu'ils pourraient donner aux Iroquois et son intention est qu'il laisse à leur esgard les choses en Testât qu'elles sont, à moins qu'ils ne lui déclarent la guerre et qu'ils ne fas- sent des hostilités les premiers.

Sa Majesté convient avec eux que le moyen le plus sûr d'accabler tout d'un coup les Iroquois serait d'avoir trois à quatre miUe hommes de bonnes troupes. Mais ce n'est pas le temps d'y penser. Les forces de Sa Majesté sont d'ailleurs trop occupées, et il n'y a rien de plus im- portant, ny de plus nécessaire dans l'état présent des af- faires que de conclure la paix directement avec les Iro- quois, Sa Majesté n'étant pas de volonté de faire aucune dépense pour la continuation de cette gueiTe et pour leur faciliter les moyens de parvenir à cette paix, Sa Majesté ;i envoyé à Marseilles les ordros nécessaires pour faii-e re-

859 -—

passtT h Roohefort les Inuiuois (|iu avaitiu ' aux galères ; et elle a ordoinir (prils soient li'«î' proprement pour esfi'e renvoyés chez eux.

Mais en cas que toutes les mesures que le dit 8ieur de Denonville pourra avoir prises pour parvenir à la paix viennent à manquer. Sa Majesté désire, pour ne pajB don- ner occasion aux Iroquois de faire des entreprises contre la Colonie et leur rendre les Français méprisables, que non seulement ils se servent des forces qu'il a et du secours qu'il pourra tirer des habitants pour une deffensive vi- goureuse, mais même pour les attaquei* et leur faire une forte guerre autant qu'il serait possible en attendant que Sa Majesté puisse prendre d'autres résolutions.

Il est aussi bien impoi'tant que le dit Sieur de Denon- ville fasse tout ce qui conviendra pour mettre à couvert le commerce des Français dans les postes avancés, par- ticulièrement à Missilimakinak pour empescher l'exécu- tion du dessein que les Anglais ont il y a longtemps de s'y établir. Conmie il ne peut conserver ce poste que par le moyen des Sauvages alliés, il est im])ortant qu'il soustien- ne autant qu'il i)ourra les espérances qu'ils doivent avoir de n'être point abandonnés, et qu'il entretienne par tou- tes sortes de moyens leur animosité contre les Iroquois.

H)

MEMOIRE DU CHEVALIER DE CALLIERES AU MARQUIS DE SEIGNELAY SUR L'ENTRE- PRISE DE LA NOUVELLE- YORK (22 mai 1689)

L'entreprise que j'ai proposée sur la Nouvelle- York

(1) ManuBcritfi de la Nouvelle-France eonairvte aux Archives Pro* vincialee de Québec, l^re série» cailler IV,

360

se peut exécuter au commencement de Tautomne prochain s'il plaît à Monseigneur le Marquis de Seignelay de dour ner incessamment les ordres nécessaire^ pour nous mettre en état d'y réussir et de partir de la Rochelle dans tout le mois de juin.

Il est beaucoup plus utile et plus sûr de faire cette conquête cette année que d'attendre au printemps pro- chain pour les raisons que je déduiray cy-après.

A l'égard de la possibilité et du temps de l'entrepri- se, il y a encore un mois pour faire à la Rochelle tous les préparatifs nécessaires ; et ce temps étant bien employé est plus que suffisant.

J'avais demandé 900 quintaux de farine pour 45 jours de subsistance de 1600 hommes, tant soldats qu'habitants destinés à cette expédition. Mais comme la saison pres- se, pour ne pas perdre de temps en Canada à y faire du biscuit, je demande 400 quintaux de biscuit et cinq cents quin'^aux de farine.

Il faut 10 tonneaux de fret pour 100 quintaux de bis- cuit et cinq tonneaux pour 100 quintaux de farine, ce qui ^ai"" en tout cinquante tonneaux de fret pour ces provi- lOns On peu^ les faire transporter dans les vaisseaux ..xa cl ands qui sont prêts à partir pour Québec, ou fréter un vaio eau pai-ticulier pour ce transport avec le lard et .e^'niuni'ions que j'ai demandés par un mémoiie.

A l'égard des auties, tiois cents quintaux de farine ^Ui occuperont quinze tonneaux de fret on les peut em- barquer bur les deux frégates qui auront ordre de venir devant Manatte. La frégate nonmié : ** L'Embuscade", destinée poù TAcaclie est bientôt prête à faire voiles. On pciut l 'employé! à cette expédition qui ne. durera qu'un moîs, et joindre une autre frégate de 30 pièces qui sera la

-.861-.

seule augmentation do dépense que rette entreprine fem à Sa Majesté.

Les vaisseaux partant de la Rochelle vers la fin de juin arriveront au i)lus tard à Québec à la fin d'août. Il ne faut pas ))lus do trois semaines ou un mois pour assem- bler nos troupes ot nos milioos, ajuster nos bateaux et ca- nots et autres équipages néoessairos. Ainsi nous parti- rons au plus tard depuis le 20 septembre jusqu'au premier d'octobre. 11 ne nous faut pas plus d'un mois i)our faire notre expédition, ot il faut compter que le Roi sera le maî- tre de toute la Nouvelle- York tout au plus tard dans la fin d'octobre qui est le temps le ])lus propre à agir dans ce pays, parce que ce mois y est fort beau, que c'est le temps que les Iroquois s'en vont à la chasse à plus de cent-cin- quante lieues de leur pays, le long des grands lacs, qu'il IV y a i)lus de mouches incommodes, que nos habitants n'ont rien à faire dans cette saison, et qu'ils auront encore le temps de s'en retourner chez eux.

Il est encore à remarquer qu'il ne faut pas plus d'im mois pour arriver de la Rochelle à l'embouchure de la Ri- vière St-Laurent, et que la navigation de cette rivière jus- qu'à Québec dure d'ordinaire mi autre mois pour attendre le vent propre ; que lorsque nous serons dans la Rivière, je puis anticiper de 15 ou 20 jours, l'arrivée des vaisseaux à Québec en m 'embarquant comme j'offre de faire dans une chaloupe au mouillage du moulin haude pour porter à Québec les ordres de Sa Majesté et y faire préparer tou- tes choses pour le départ en attendant l'arrivée de Mon- sieur le comte de Frontenac avec les vaisseaux, ce qui nous mettra en état de partir quinze jours plus tôt.

A l'égard de la sûreté et de l'utilité de l'entreprise dans le mois d'octobre, elle est fondée sur deux grandes raisons.

^ 362 .-

L'une est que les Anglais étant surpris et au dépourvu n'auront pas le temps de se reconnaître ni de se fortifier et d'attendre auemi secours ; l'autre que Sa Majesté ayant fait cette année toute la dépense nécessaire pour entretenir 1400 hommes en Canada, elle sera employée très utilement à cette conquête qui finit pour l'avenir les deux tiers de cette dépense par le licenciement qu'elle pourra faire par- tir cet hiver et le reste au printemps prochain de 900 sol- dats de ses troupes, en les faisant habitants de ce pays con- quis, pour la conservation duquel il ne faudra pas plus de quatre à cinq cents soldats de garnison qui assureront en même temps tout le Canada il ne sera plus nécessaire d'entretenir des troupes contre les Iroquois qui seront sans nmnitions par cette conquête et que nous réduirons alors à telles conditions qu'il plaira à Sa Majesté.

Que si on attend au printemps, les Anglais de la Nou- velle-York instiniits de la rupture avec la France pour- ront se foi-tifier durant l'hiver et recevoir avant la fin de juin de l'année prochaine quelques secours de troupes.

La dépense que le Roi aura faite cette année pour l'entretien de 1400 hommes devient inutile en ce qu'elle n'empêchera pas que les Iroquois ne viennent en parti brusler plusieurs de nos habitations dispersées qui ne peu- vent 8 'entresecourir assez tôt quand même il y aurait qua- tre fois plus de troupes qu'il n'y en a, et qu'il faudra que Sa Majesté fasse l'année qui vient le même fond de dé- pense qu'elle peut éviter en faisant l'entreprise cette an- née (1).

(1) Manuscrits de la Nouvelle-France conservés* aux Archives Pro- vinciales de Québec, lAre s^rie. cahier IV.

MKMOIKE DU CHEVALIER DE CALLIEBE8, GOUVERNEUR DE MONTREAL, A MONSBI- UN EUR LE MARQULS DE SEIGNELAY, TOU- CHANT L'ENTREPRISE QU'IL A PROPO- SEE CONTRE LA NOUVELI.E-VORK rMai 1689^

Comme le temps presse de paitir pour faire tous les préparatifs de l'entreprise proposée sur la Nouvelle- York, et qu'il sera difficile de lever dans le peu de tems qui reste les quatre cents hommes nécessaires de recrues aux com- pagnies de Canada pour les rendre complètes et les mettre en estât d'agir, j'ay songé à un expédient pour diminuer au roi la dépense de cette entreprise.

Cet exi)édient est que, comme il faut ii deux frégates armées pour attaquer par mer le foil de pierre à quatre bastions qui est sur le poi*t de Manatte pendant qu'on l'attaquera pai* terre, et que j'ay appris que Sa Majesté en accorde une pour la garde des côtes de l'Acadie avec des soldats pour la seureté du pays, on peut se servir de la même frégate et des mesmes soldats, et y en joindre une autre avec ordre de se rendre toutes deux devant Manatte dans le 15 de septembre et d'y attendre le signal qui leur sera fait et dont on conviendra pour en- trer dans le poi*t et y descendre à terre leurs équipages qu'il serait nécessaire de faire de deux cents hommes par chaque vaisseau, afin que cet équipage de 400 hommes rem- plaçât pareil nombre de soldats qu'on sera obligé de lais- ser en chemin des troupes qui sont en Canada pour gar- der Orange et les bateaux nécessaires pour le retour des habitants, comme il a été dit dans im mémoire précédent

364

contenant le plan de Tentreprise, et que les deux capitai- nes de ces deux frégattes eussent ordre d'obéir à celui qui (îoimnandera les trouppes de terre jusqu'après la prise du Port de Manatte, ensuite de laquelle ils rembar- queraient leurs équipages, et la frégate destinée à la gar- de de la coste de TAcadie y retournerait avec ses soldats dont elle mettrait une partie à terre et continuerait à crois ser le long de la coste, et l'autre frégate pourrait aller aux Mes y porter les soldats dont elle serait chargée. De cette manière, il n'y aurait point de dépense nouvelle à faire que l'équipement de cette seconde frégatte qui pour- rait servir à deux fins et qui ne serait pas employée plus de quinze jours ou trois semaines à l'entreprise de Ma- natte.

Il serait bon que ces deux frégates allassent d'abord droit à l'Acadie pour y faire rafreschir quelque temps leurs soldats et les mettre en estât de combattre. Et ce- pendant, on pourrait les occuper utilement à faire un fort qui est nécessaire au Port-Royal pour mettre cette habi- tation en seureté et prendre l'ellite, tant de ceux qu'on y aura menés que de ceux qui y sont déjà, y laissant seule- ment 50 soldats pour la garde du fort qu'ils auraient fait au Port-Royal jusques au retour de l'expédition de Ma- natte.

Il serait encore nécessaire qu'il plust à Sa Majesté de m 'honorer au plus tôt de ses ordres pour mon retour en Canada afin que j 'y puisse arriver à temps pour y fai- re faire le biscuit, les canots, accommoder les bateaux, le- ver et assembler les milices du pays, mettre les trouppes en ordre et faire tous les autres préparatifs nécessaires pour marcher à cette entreprise.

»J 'ai dit dans mon mémoire ])récédent qu'elle est la

seule voye de sauver le Cauada du péril presnant aik il se trouve d'une ruine prcx^haine par les Hceours d'armes, de munitions et de vivres (|ue les Anglais donnent aux Iro- quois et [)ar leui*s intriji^ues chez tous les Sauvages ]>our les soulever contre nous, qu'il n'y a aucune es])érance de paix avec» les Iroquois tant qu'ils auront cette protection des Anglais de la Nouvelle- York, et que se rendant maî- tres de cette colonie anglaise, on assujettit entièrement les Iroquois en leur ostant les moyens d'avoir des armes et de la poudre qu'ils ne peuvent tirer d'ailleui-s ; et on se i*entl par niaistres de tout le l'esté, des Sauvages et de tout le ccnmier(*e de pelleteries.

Que, i)ar ce moyen, (m délivre Sa Majesté des dépenses extraordinaires qu'elle fait pour soutenir le Canada en ce que les revenus qu'on fait tirer de la Nouvelle- York joints à ceux du Canada suffiront pour entretenir les troupe né- cessaires pour la conservation de ces deux colonies durant la guerre, et que cette conquête deviendra fort utile à Sa Majesté et au conmierce de ses sujets si on la conserve du- rant la paix.

Que si on prévoit que l'on soit obligé de la rendre par un traité, on peut, durant qu'on en sera en possession, chasser et détruire facilement les Iroquois désarmés par les autres Sauvages que nous aimerons contre eux, et que nous tiendrons par ce seul moyen dans notre dépendance^ et mettre le Canada à couvert de leurs insultes auxquelles il est fort exposé parce que les maisons des habitants sont toutes dispersées le long du fleuve St-Laurent et qu'il n'est pas possible, avec les trouppes qu'on a, d'empescher qu'ils ne viennent la nuit mettre le feu, biiisler les bleds et tuer les habitants et leurs bestiaux, empescher les labeurs et les moissons et par ce moien affamer la Colonie.

366

Que si Ton demeure sur la deffensive, le Roi se trou- vera tous les ans chargé de la mesme dépense sans aucune utilité pour son service que la conservation d'un pays rui- né par des courses continuelles des ennemis qui pourront par la suite nous forcer à l'abandonner faute de subsis- tance, y destruire la religion et profiter des graiides dépen- ses qu'on y a faittes pour y établir un grand no Tibre de su- jets de Sa Majesté qui seront réduits à périr ou à y chan- ger de maistre et les autres sujets de Sa Ma; esté privés des avantages qu'ils tirent de la pesche des morues, de la pelleterie et autres commerces qu'ils font en ees pays et que l'ont peut éviter en prévenant les Anglais dans le des- sein qu'ils ont formé depuis longtemps de ruiner le Cana- da, et cela par la cçnqueste proposée de la Nouvelle- York.

On peut objecter à ce dessein que si cette Colonie re- comiaist encore le Roy d'Angleterre il n'y a pas d'occasion de l'attaquer, et que si elle reconnaît le Prince d'Orange, il n'a point encore déclaré la guerre à la France, non plus que la nation Anglaise avec laquelle on peut consei*ver des ménagements.

On répond qu'il ne faut pas douter que la Nouvelle- York qui est toute protestante et habittée par des Hollan- dais conquis par les Anglais ne reconnaisse le Prince d'O- range dès qu'on y apprendra son usui'pation et que, quand on y reconnaistrait encore le Roy d'Angleterre, on peut se servir du prétexte plausible de s'en rendre maistre pour la luy garder contre les entreprises des rebelles et la luy remettre après son rétablissement ou en traitter avec lui, et cependant empescher les habitants de cette colonie de fournir des armes et des munitions aux Iroquois nos enne- mis et de les exciter conune ils font contre nous, nonobs- tant les ordres contraires qu'ils ont reçues de Sa Majesté

-^ 867

l^ritaiiiii<]ue et le truitté de neutralité entre len deux na- tions qu'ils ont rompu en plusieurs chefs.

Que si la Nouvelle- York reconnait le l*rinre «TOran- ge on ûe peut pas douttcr que dans les dispositions il est à regard de la France, il n'en vienne à une rupture pi-ochaine pour des intérêts bien plus considéiables que (*eux de cette Colonie, et que, quand on ne romprait pas ouvertement avec la nation Anglaise, les habitants de la Nouvelle- York ne continuent à rompre le traitté de neu- tralité et ne fassent de nouveaux effoils i>our ruiner le Canada, et s'en attirer tout le commerce, suivant leur en- cien projet, ce qui est plus que suffisant pour détenniner à les prévenir sauf à restituer ce pays à la nation Anglaise par un nouveau traité et un règlement de limites entre les deux Colonies qui est absolument nécessaire pour y établir la paix à c^use des prétentions mal fondées des Anglais et de leui-s entreprises continuelles sur des terres qui ap- jDartiennent incontestablement à Sa Majesté : témoin l'en- voi qu'ils ont fait à Michilimakinac et dans le pays des Iroquois qu'ils prétendent sans aucun droit, et l'hostilité que le chevalier Andros, gouverneur Anglais, a faite à Pentagouet, dans l'Acadie, qui appartient à Sa Majesté, d'où il est aisé de juger qu'ils ne nous ménageront pas du- rant cette campagne si nous ne nous mettons en estât de les prévenir.

Si Sa Majesté agrée la proposition de prendre la Nou- velle-York et me fait l'honneur de me confier la conduite de cette entreprise, je dresseray un nouveau mémoire des choses que je crois nécessaires jiour y réussir et des moyens d'en reprendre la valeur sur les fonds que Sa Majesté fait ordinairement pour le Canada afin d'y espargner les dé- penses autant qu'il sera possible (1).

(1) Manuscrits de la Nouvelle-France conservés aux Archlws Pro- vinciales de Québec. l*re série, cahier r\'.

(A Suivre)

368

Napoléon 1er et la chanson an Canada

Napoléon 1er, durant sa vie, semble avoir eu une très mauvaise presse au Canada et la majorité des Canadiens n*en parlait qu*avec le plus grand mépris du moins tout haut !

"Pour se rendre compte de la haine aveugle "que nos ancêtres lui por- taient **il faut se reporter à cette époque et voir sous quel jour Napoléon était représenté. C'était un ogre, un tigre qui battait sa femme, ses officiers, tout ce qui l'entourait." De plus, on le disait laid, difforme, incestueux, coupa- ble de tous les méfaits", enfin,' c'était **une espèce de monstre, tant au moral qu'au physque, que le ciel, en sa fureur, avait lancé sur la terre tout exprès pour châtier les humains."

Et nos pères qui avaient la chanson facile accumulèrent les couplets con- tre ce **fléau de l'univers."

Les passages ci-dessus sont extraits d'une remarquable étude sur les chan- sons historiques du Canada, parue dans le Foifer canadien de 1865, page 7 et suivantes et signée par F. A. H. Larue. A titre d'exemple, M. Larue cite deux des chansons qui tombaient Napoléon à la fin XVIIIème siècle.

Dans ma collection, j'en trouve deux autres qui sont peut-être inconnues de plusieurs lecteurs.

La première a été publiée par M. Benjamin Suite dans un petit journal. il y a une trentaine d'années. Notre vénérable historien en avait trouve le texte sur le revers d'une ancienne feuille de compte.

Au sujet de cette pièce, M. Suite racontait que "Charles Modeste Prattc, jeune homme alors, beau chanteur, joli t^^'-'-on. faisait entendre cette chanson dans les rencontres du beau monde parce que c'était la pnode de dire pis que pendre de ce diable "de Bonaparte" qui ^ forre de pousser en avant occupait la moitié de l'Europe et cherchait à- s'emparer, de l'autre." M. Suite croit que ces couplets date*^ de 1 Ô07- 1 0 :

^ S69 ... CONFESSION DE BONAPARTE

I

Allons, mon Père, approchez- vous. Sans avoir l'âme repentante Je saurai prendre à vos genoux Une attitude pénitente. Sans hésiter, je sais encore Réciter mon confiteor.

II

Puisque mes crimes sont connus. Je n*ai pas besoin de les dire. A mes yeux, ce sont des vertus Des qu'ils m'ont conduit à l'empire. Pour acquérir pareil trésor Elst-ce trop d'un confiteor ?

III

Pour arriver à la grandeur Par le chemin de la bassesse.

Je dus d'un certain directeur Epouser la vieille maîtresse.

Pour ce péché, tant qu'on voudra Je dirai mon mea culpa.

IV

Mea culpa I J*ai commencé Par servir l*affreux Robespierre. [jt sang que ce tigre a versé

Lui soumettait la France entière. Mais un beau jour il décampa Sans dire son mea culpa.

870

Sachant mettre dans mes rigueurs. Moins d'éclat et plus de sagesse.

J'espère au faite des honneurs. Me soutenir avec adresse Jusqu'à l'instant qu*ii me faudra Dire un dernier mca culpa I

Je cueille la seconde pièce dans un cahier en lambeaux sont transcri- tes diverses chansons d'antan. Un ecclésiastique nommé Normand, posse«^ seur du cahier, le confia, un jour, vers 1850, au notaire Eleazer Hayes, des Cèdres. Et c*e8t la veuve de ce notaire, dame Coutlée, âgée aujourd'hui de 82 ans, qui me fait transmettre le manuscrit par M. Napoléon Briscbois, pro- fesseur à Tccole Normale de Montréal.

GEORGES III ET NAPOLEON 1er

I

Grand Dieu, conserve Georges trois.

Ses vertus honorent cet âge.

Lui seul a maintenu tes loix

Sur la terre, il est ton image ! Généreux anglois Chantez ses bienfaits Son amour paternelle : N'est-ce pas sous lui Qu'on vous voit, aujourd'hui. Des peuples le modèle !

1-^

- S71 .- II

Lonque le plus vil de« tyrant Aaienfit l'ELurope tremblante : Albion oppoae à tes plans Une vertu fenne et constante.

Là. tout citoyen

Devient le soutien.

Des lieux qui Pont vu naître.

C'est toujours en vain

Que le Corsicain

Y veut parler en maître !

III

Quand dans sa folle ambition Il menace toute la terre De ses projets d'invasion Chacun se rit en Angleterre.

Là, tout citoyen

Devient le soutien

Des lieux qui Pont vu naître.

C'est toujours en vain

Que le Corsicam

Y veut parler en maître I

Qu en dites-\ous } Les commentaires et les réflexioos

possibles. nVit-ct pas ? Tout au plus, peut-on -emar'^uei tiuc no« pères avaient une fauté !

D'ailleurs le Corsicain prit sa revanche plus tard.

E. Z. Massicotte

.- 372

ANDRE ALLIEZ

On a écrit Alliez, Alliez, Alliés, et Allier. André Alliez signant d'une écriture très distincte ALLIEZ.

Originaire de Marseille, paroisse Saint-Martin, André Alliez était le fils de Esprit Alliez, médecin, et de Françose Fenelle ( 1 ) .

Alliez passa dans la Nouvelle-France avant l 729. Au mois de février I 729, il signe comme témoin l'inventaire des papiers du notaire de la Cetière dressé par le notaire Barbel (2).

Alliez s'occupa d'abord de commerce. Il s'établit à son compte à Québec comme négociant.

Un peu après 1 733, Alliez transporta son commerce à la Pointe-à-la- Caille (aujourd'hui Saint-Thomas de Montmagny), qui se trouvait dans la seigneurie de son beau-père.

Le 20 octobre 1 736, Louis Couillard, seigneur de la Rivière-du-Sud, nommait Alliez juge bailli de sa seigneurie, par la commission suivante : (3)

"Louis Couillard, seigneur de la Rivière-du-Sud, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut.

"Etant nécessaire pour le bien publique (sic) et la commodité des ha- bitants de notre seigneurie de pourvoir notre Juridiction d'officiers capables d'administrer la justice à tous ceux qui en relèvent, en conséquence du pou- voir qui nous en a été accordé par Sa Majesté nous, en vertu du dit pouvoir, sur le témoignage qui nous a été rendu, de la connaissance que nous avons de la capacité du $r André Alliez, de son équité et intégrité dans les matières Judi- ciaires, l'avons nommé et commis et par les présentes le nommons et commet- tons pour exercer l'office de Juge Baillif en notre juridiction et faire les fonc- tions dans toute l'étendue de notre seigneurie et en jouir aux honneurs, titres.

(1) Min* TanRuav (Dictionnaire généalooiQue. vol. II. n. 29) le fait naître à Parin. baroisfte î^alnt-Eustache. L.e contrat de mariaRe et l'Inform.atJon de vie «-t mui'ur8 de Alliez disent formellement an'il était originaire de Marseille. Saint-Martin.

(2) J.-Bdmond Roy. Histoire du Notariat au Can<uia, vol. I. p. 183.

(8) L'information de vie et moeurs de Alliez du 24 novembre 1735 est con- servée aux Archives Judiciaires de Québec, dans les riA<n\s Judiciaires et Nota- riales, liasse clnnuMptosixl^m*». No 2088.

priviJôfes et ëmoluinens y attribuct et luy en)<' Knoir <)r «r fjùrt charge MitVADt qu*il t pratique.

**MaiKloiit au Sr Dcncau. procureur htcal de notre bailUft. de rccoo- naître et faire reconnaître le d. André Alliez en la d. qualité de lufe (>aillil. Ea foy de quoy nous luy avons eipédié la pote commiiaion que noua tvooi scelle de notre sceau ord. Donné en notre maison seifoeuriale de U Ri- \ière-du*Sud le vingt octobre mil sept cent trente six.

COUÎUJVRD

Les jugements rendus par M. Alliez pendant sa juui<.diui( u ^,ui pAS été conservés. Feu M. J-Edmond Roy écrivait en 1899 :

Le 12 février 1791, le greffier Panet. dans le rapport des commai- >a(ic> enquêteurs sur les archives de la Province, signale un registre contenant les procédés et les jugements du district de la Rivière-du-Sud, devant le juge Al- itez, du 21 mars 1737 au 26 septembre 1760. Il signale aussi un plumitif du même tribunal commençant le 24 octobre 1 760 et finissant le 2 1 novembre de la même année, ei un inventaire des actes d'Alliez de I 749 A I 760. Tou- tes ces pièces sont disparues.** (3)

En janvier 1741. Pintendant Hocquart donnait un permis à André Al- liez pour débiter les boissons à la Pointc-à-la-Caille. (6) Autre temps, au- tres moeurs ! Un juge qui. aujourd'hui, se ferait donner une licence pour ven- dre des liqueurs alcooliques serait certainement montré au bout du doigt dans le public.

"Le 1 4 octobre I 749, André Alliez était pourvu par Pmtendant Bigot d'une commission de notaire royal pour exercer dans la côte du Sud. audes- sous de Québec et à l'île d'Orléans, en remplacement de Abel Michon. décédé. (7) Il ne -semble pas qu'il ait beaucoup pratiqué comme notaire puisque son greffe conservé au palais de justice de Montmagny ne comprend que dix ac- tes.

Alliez conserva ses charges de juge bailli et de notaire jusqu'à la G»- quête.

<4) Insinuations de la Pr<^v de Quét>ec. 27' novembre ITIS.

(.'»> .I.-Fklmond lloy. IHsto'rr du Xotnrlnt nu Canada. xo\. !. r 1«^

(«» Ordonnances d<»8 Intondants, cailler 29. folio 4.

i7) Ordonnance de? Intendants, cahier 41. Son inCurm;r moeurs comme notaire fut faite W îl octobre 1749. EHle est cons<'rv(<» «nx ai chive? Jrd'c'n'-'H '^o Qn/^b«»c dnnK les Pièc«»H Judiciaires rt N*otarlal<*s. Ilasnr Sa

374---

Le 1 6 janvier 1 760, le général Murray continuait ou plutôt donnait à Alliez une nouvelle commission pour exercer la justice dans la côte du Sud.

Alliez administrait en même temps les affaires de la seigneurie de la Ri- vière-du-Sud qui appartenait à sa fille, veuve du seigneur Couillard.

A l'automne de I 763, André Alliez passait en France afin de se faire rembourser les ordonnances qu'il détenait et celles de sa fille, madame Couil- lard. Dans une lettre qu'il écrivait de Larochelle le 26 mars 1 764, Alliez parle des pertes considérables qu'il a subies pendant la dernière guerre et qui l'ont obli- gé à demander du temps à ses créanciers pour les payer en plein. Ses créanciers, nous dit M. J. Edmond Roy, après avoir examiné ses affaires, reconnurent la droiture de ses opérations et lui accordèrent le délai demandé (8).

André Alliez décéda au manoir de sa fille, madame Couillard, à la Pointe-à-la-Caille ou Saint-Thomas, le 5 décembre 1 778.

Il avait épousé, à Québec, le 14 juin 1733, Marie Côté, fille de défunt Jean-Baptiste Côté et de Marie-Geneviève Verdon (9).

Madame Alliez décéda quatre ans après lui à Saint-Thomas de Mont- iiiagny.

De leur mariage étaient nés sept enfants ;

10 André Alliez à Berthier le 5 février 1734. Décédé à Saint- Thomas le 4 juin 1737.

2o Joseph Alliez à Québec le 9 juillet 1 735. Décédé à Saint Tho- mas le 24 septembre 1 735.

3o Marie-Françoise Alliez née à Saint-Thomas le 18 septembre 1737. Décédé au même endroit le 3 septembre I 745.

4o Marie-Geneviève Alliez née à Saint-Thomas le 30 avril 1 739. Ma- riée au même endroit le 25 août 1 755, à Jean-Baptiste Couillard, seigneur de la Rivière-du-Sud.

5o Claire-Elisabeth Alliez née à Saint-Thomas le 1 9 novembre 1 740. Probablement décédée en bas âge.

6o Marie-Gabrielle Alliez née à Saint-Thomas le 20 juin 1 742. Dé- cédée au même endroit le 26 juin I 742.

7o Marie-Anne Roger Alliez née à Saint-Thomas le 23 juillet 1743, Mariée au même endroit le 30 juin 1 767, à Joseph Bemier (10).

11 n'existe dont plus aujourd'hui aucun descendant de André Alliez qui porte son nom.

(8) HiêttHrc du Notariat au Canada vol. 1er. p. 18S.

(9) Le contrat de mariage de Alliez passé le 14 juin 17SS par le notaire Barolet est conservé aux Archives Judiciaires de Québec.

(10) Mgr Tanguny, Dictionnaire oénéalooi<t^c. vol. TI. n. 2<»

P. G. R.

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Nouvelle version de la chansoo Test la faute à Pa pineau"

Les chercbeun ont parfois des surprises agréablct. Lortqiat )• les trob teuk couplets que i*avats pu recueillir de la chaMon Cesf la fauti à Papineau (D. R. H., 1916, p. 6), j'exprimais Teipoir que des lecteurs pour- raient, sans doute., me fournir d'autres bribes de ce morceau. Hcureute idée t Quelques jours plus tard, mon confrère Montarvilk de la Bruère m'apportaîl un manuscrit de 1634. dans lequel on semble reconnaître le texte prinubf da la chanson que je cherchais. Cette version de huit couplets a pani dam le Bulletin de mars 1916. p. 65.

Depuis, l'ami de la Bruère a fait la jolie trouvaille d'un exemplaire de la même chanson, il y a 16 couplets. Cet imprimé date lui aussi, de 1634 et on doit avoir la version définitive et complète, car outre les huit complets contenus dans le texte manuscrit (lesquels couplets sont rema- niés et corrigés) il y en a huit autres. Enfin, l'éditeur anonyme indique ea vedette sur quel air la chanson doit se chanter. Cette pièce, dont la valeur hia- torique est certaine, a donc droit de prendre place dans le Bulletin.

En reproduisant le texte de la version manuscrite ( I ) je le fis suivre de quelques notes explicatives sur certains noms mentionnés daiu let couplets (B. R. H., 1918. pp. 87 et 145). Je ne répéterai pas ces notes, mais j'en ajoute d'autres sur les noms qui figurent dans les huit nouveaux couplets.

Le texte imprimé est come suit :

C'EST LA FAUTE A PAPINEAU

(Air : yodà r Effet ât FArgeni.)

Tous les maux nous sont venus

De tous ces gueux revêtus

Qui s'emparent des affaires

Intérieures, étrangères :

Si tout s'en va-t-à vau l'eau . . .

C'est la faute à Papineau. (Ter.)

( 1 ) Ce manuscrit était adressé à L. Oosselln. rédacteur de la Mtmerve. Ne serait-ce pas ce Lucien QosseUn qui. en ISM. publia la revue The Jfaaeuw quil rédigeait avec sa femme, Mary Oraddon. et qui oe«a de paraître en 1M4 ? (V Dlonne. Inv. chr., in« 17S.)

--- 376

Pourquoi réleclion Tracey > D'où vient le 21 mai ? Et si l'Anglais nous mitraille, S'il nous traite de canaille. S'il s'en tire sans bobo . . C'est la faute, etc.

Si le clergé canadien Est redevenu chouaguen. Si le bill de la Fabrique A changé la politique Du curé jusqu'au bedeau . . . C'est la faute, etc.

Si les Canadiens jaloux

N'ont plus peur des loups-garous.

Si, sentant leur importance.

Ils rêvent l'indépendance,

S'ils ont pris l'air du Bureau , . .

C'est la faute, etc.

Si les Français sulpiciens Trahissent les Canadiens, S'ils vendent à l'Angleterre Tous les biens du Séminaire, S'ils emportent le magot. . . C'est la faute, etc.

Si le juge Jonathan

Nous fut donné par Satan.

Et si sa chère famille

Les deniers du peuple pille.

Du juge jusqu'au bourreau. . .

C'est la faute, etc.

Si Mond'let est renégat

El Cuvillier apostat

Si John Neilson, le Jésuite

Héncy. Quesnel et leur suite

Nous prêchent le statu quo . .

C'est la faute, etc.

377 ..•

Si CiMBpèll Mathieu Doit bîentdl quitter ce lieu. S*îl M peiue aux patriolet Que loraqu'tl met «et culottes. Si nous quittent le Château. . . C'est la faute, etc.

Si Ton fait de faux serments. Qu'on oublie les sacrements. Et si tous les catholiques DcvwQMiit tous hcféuiimi,

Qu*on ne sait plus son creêo . . C'est la faute, etc.

U Sctiler (I) et Dîckerum (2). La Minerve avec Ncilson, Fisher avecque la clique (3), Le Maire cl la République (4), Glissent au même traîneau! . . C'est la faute, etc.

Si Taylor est malotru (5), Si TTicophile est ventru (6), Si nos receveurs nous pillent. Si tant d'autres gueux grapillent. Si Mathieu dit : sic volo. . . (7) C'est la faute, etc.

Cette belle indenmité

Dont on a tant jaboté.

Si le greffier de la Chambre

(1) Journal publié à Montréal en 1833. tieulemont. (Dtonna, Inv. ehro., Ilf. 172.)

(2) S.-H. Dickerson. éditeur de plusieurs journaux dans les Cantons &• l'E^i. Ayant critiqué le Juge Fletcher il fut condamné, pour mépris àm Cour. à un an de prison. C'était un radical. En 1829. U publiait le BrMêh Cotomiêi que Dionne a oublié.

(3) Peut-être John Charlton Fisher. un tory qui rédisca la OMMett^ tfo Québec, puis le Québec Mercury.

(4) Quel est ce maire ? EIzéar Bédard. élu premier maire de Quéliee. en 1833. ou Jacques Vifer. élu premier maire de Montréal la même annéo ?

(5) Serait-ce Ralp Taylor qui était député de Mfttkoul en IMl ?

(6) Ce personnage m'eat inconnu.

(7) Lord Aylmer. gouvemeur.

378 --

Ne peut la payer au membre. S'il est tans bois et sans eau. . . C'est la faute, etc.

Sans Targent des contingents Que feront ces bonnes gens ? S*ils n'ont de foin dans leurs bottes, S'ils deviennent sans culottes, A coup sûr voici le mot. . . C'est la faute, etc.

Si l'inépuisable agent

Met nos scribes sur les dents.

S'ils font chétive pitance,

S'iU vivent d'air, d'espérance.

Qu'ils marmottent ou chantent haut :

C'est la faute, etc.

Si Mathieu vire à tout vent. Et s'il est un bon enfant. Si le couvent Ste-Ursule (8) Comme le vieux château brûle (9), Si Cochran revient sur l'eau ... (10) C'est la faute, etc.

Si tout marche à contre-sens. Si l'on fait des vers plaisants. Si le Conseil est guenille. Ei si Stanley vous l'ctrillc (11). Rci miranda populo. . . C'est la faute, etc.

(8) Le mona.stêre des Ursullneâ de Québec fut partiellement incendié le IS janvier 1884.

(9) Le cliftteau Saint-Louis fut détruit par un incendie à la fin de Janvier 1834.

(10) Andrew-William Cochran, en 1792. secrétaire de divers irouvep- neur«. puis greffier du Conseil lé^slatif. Juge en 1887. membre du Conseil exé- cutif. Mort en 1849.

(11) M. Stanley était secrétaire des Colonies en Angleterre en 1888. Il occupa de nouveau cette charge en 1841 et en 1858.

E-Z. MASSICOTTE

--- :r,'< Thomas- Ignace Trollier Dufy Desaunitr

julien IroUier. originaire de 5aint-Martin d'Igé. au Perdit* la Nouvelle France ven 1646. L'un des fils de Julien Trotti». Antoine .Troltier dei Ruisseaux, épousa Catherine Lefebvre et eut plutieurt filt. entr'au- très Pierre Trottier-Desaunier qui épousa Catherine Charest, fille du f "pww de Lauzon.

C*esl du mariage de Pierre Irottier Desaunirr ri dr Catherine Charest que naquit à Montréal, le 21 décembre 1712. I homas- Ignace Irofier Dufy Desaunier.

Dufy est un nom qui appartenait aux Charest. Il fut porté par plusieurs d'entre eux. entr'autres par un des frères de la mère de Thomas-Ignace Trot- tier Desaunier. Celui-ci adopta ce nom de Dufy et fut ensuite connu sous les noms de Dufy-Desaunier et de Dufy seul.

Thomas- Ignace Dufy-Desaunier devint un des marchands importants <k Montréal.

Le 27 dcccnibrc 1753, M. Thomas Dufy-Desaunicr riau nu marguilâier de Notre-Dame de Ville-Marie (Montréal). Deux ans plus tard, le 26 sep- tembre I 755, il devenait marguillier en charge à cause de Tabsence de M. Pierre Courault La Côte.

Pendant les dernières années de la domination française au Canada. Thomas Dufy-Desaunier rendit de grands services aux gouverneurs et aux in- tendants.

M. Dufy-Desaunier fut le seul Canadien resté au Canada qui eut l*koo- neur d'être nommé chevalier de Saint-Louis après la Conquête.

Le 30 octobre 1 772. le lieutenant-gouverneur Cramahé écrivait à lord Hillsborough. ministre du cabinet de Grande-Bretagne, que M. Dufy. de Mon- tréal, capitaine de milice en cet endroit avant la conquête, avait reçu de Fran- ce la nouvelle officielle qu'il avait été nommé chevalier de Tordre de Saint-

380

Louis. Cramahé ajoutait que Dufy semblait fort indifférent à cet hon- neur (I).

Le 9 décembre t 772, lord Dartmouth, qui avait succédé à lord Hills- borough, répondait à Cramahé au sujet de Dufy (il écrit Dufit). Il écrivait qu'il eut été mieux que M. Dufy l'eut (Cramahé) consulté, avant de répondre à la lettre relative à l'ordre de Saint-Louis. Il ajoutait qu'il croyait que le cabinet français allait désavouer l'offre faite à Dufy (2).

Eji 1 775, lors de l'invasion américaine, M. Dufy Desaunier était colonel des milices de Montréal. Il fut emprisonné par les rebelles.

Eji 1777, le gouverneur Carleton avait décidé d'appeler M. Dufy Desau- nier au Conseil législatif. Le 27 juin 1777, il écrivait à lord Germaine qu'il avait jugé que Caldwell, Longueuil, Dufy et Baby. étaent des personnes qua- lifiées pour faire partie du Conseil législatif, mais comme il s'en trouve dans la province un nombre suffisant pour procéder aux affaires de législation, il a remis les nominations à plus tard. Plus loin, il dit que M. Dufy vient de mourir (3).

Eln effet, M. Dufy-Desaunier était mort à Montréal le 18 mars 1777. Son acte de sépulture donne ses noms et prénoms : Thomas-Ignace Trottier Dufy Desaunier. Il le dit colonel de la milice canadienne et âgé de 64 ans.

Dans le Rapport sur les Archives Canadiennes (p. VII) il est dit que M. Dufy Desaunier mourût à la suite de son emprisonnement par les rebelles.

M. Dufy Desaunier avait épousé à Québec, le 25 mai I 747, Marie- Thomas de Fleury, fille de Joseph de Fleury de la Gorgendière. seigneur de Deschambault, et de Claire JoUiet.

P. G. R.

(1) Rapport aur icH Archivca du Canada pour 1890. Papiers d'Etat, d. 68.

(2) Idem. p. 58. (8) Idem, p. 98.

381

Table des matières

Acadiens. L'hyrrp- "^j.om-»! '^#«« 30Q

Arocau, Sévérin 319

Angers. jean-Baptiste Leiebvre dit . . 305

Arprnifurs de Montréal sous le réginK haiis<ii:« 303

Aubnl. Claude

Bar! ier. Gilbert 305

Basscl. Bénigne 304

Basset. Charles Vauvilliers 305

Baudouin, LePciy jésuite Michel 30

Baudry. Toussaint 306

Beauchesne. Le sieur Cuillard de 1 44

Belifie. Jean-Baptiste Chevrefils dit 306

Bibi'othèque de loseuh-Eficnne Nouchet . 265

Bigot au ministre. Lettre de 125

Boisbriand Voir Du Gué

BoirSriand Joseph François Du Gué de. . 201

Bouv her Du Buisson 304

Bourgchemin, Le sieur de . 273

Bou:T?eois sous le reRime français. Le 278

Bouigmont officier au Détroit, M 254

Callicres, Un projet de conquête de M. de 289. 321. 353

Capitaine de milice autrefois I 24

Catalogne, Cédéon de. 305

Chailly, Les Berthéde. 55

Chanson patriotique de 1825, Lnr 210

Charland de I 775. Le nommé 10

Cirque au Canada, Le premiei 84

Closrc à Montréal. L'arrivée de 253

Commissaires ordinaires de la marine. Les . 5 1

Com-jasmie du Nord. La 273

Complainte des 40 noyés de Lapratrie, La . 314

Comporté, François Gaultier de 52

Conquête de la Nouvelle- York en I 789 289.321. 353

382

Conseillers au Conseil Supérieur. Le costume de 56

Contrat de mariage en français. Un 244

Cordonniers de Montréal, La communauté des 126

Côté au Canada, Le premier 64

Couagne, René de 306

Couillard, Dictionnaire généalogique des 66

Couture, Le coureur de bois Jean 181

Cowey, L'île de 313

Cramoisy de John-Gilmary, La Série 1 74

Daigremont, François Clairambault 53

Décarris en Canada, Le premier 83

Demande, Une étrange 29

Denys de la Trinité, Les enfants de 64

Denys de Vitré, Charles 225

Dominion of Canada, Le terme 214, 256

Doucet, Les notaires 1 04

Drouard. La descendance des 124

Du Gué de Boisbriand, La famille 161, 193

Du Gué deBoisbriand, Michel-Sidrac 161

Du Gué deBoisbriand Pierre 1 93

Estampes de Richard Short, Les 279

Forges de Saint-Maurice et de Radnor 257

Frontenac, Notes sur M. de 62

Gaillard, Mathieu 52

Glinel, Jacques 129

Greffier du Conseil Supérieur, Le dernier 278, 302

Guyon, Alexis 307

Guyon Du Buisson, Jean 304

Hauteville, B. F. de la Bourgonnière de 3

Hôpital-Général de Québec, Une supplique de r 277

Hymne national des Acadiens, L* 308

Inhumations dans l'église de Sainte-Anne de la Pocatière 113

Jeannin, Le président 17

Jenvrin. Dufresne, Jean Baptiste ... 306

Kerigou, Fily de 143

Labrador, Les livres publiés sur le 313

La Brossé, Paul Jourdain dit 307

La BroMc. du Bocâfe. Pierre dr 243

Lâforce dit Pouchat, François . ... 306

La Grange. Le corsaire Jean Lr^^^r dr 32, 65, 97

Lalande-Gayon. Jacques d' 276. 320

Lamothc-Cadillac, Un docunirni !iui 19

LanouIIier des Granges 278. 302

La Plante.. 161

La Rouvillicre. l ionorc Michel de. 53

La Touche, Louis Tantouin de . . 52

Lauberivière. Notes sur Mgr de 311

Le Maire François 52

Le Moine. Les ouvrages de Sir James M. 137

Lepage de Sainl-Françob. Germain. . 306

Lery. Gaspard Chaussegros de . 306

Le Sénéchal, Louis 63

Loteries à Montréal en I 701 , Les . 160

Lothainville. Le fief de 64. 212

Louvigny à la baie d'Hudson, M . 211

Maison de la Trinité à Québec 105

Maisonbasse.curé de Saint-Thomas. M 29

Martel. Pierre-Michel 54

Ménage. Notice sur le curé . 182

Molleur au Canada, Les 276

Mondion de la Mongaron. François . . 62

MonfRoIfier et l'évêque de Québec. M. . 49

Murât de la Bosse, M. . 173

Naufrage des Anglais. Le 310

Noblesse de France aux assemblées de 1789. 147

Notes généalogiques . . 35

Nouchet. Joseph-Etienne. 285

Papineau et la Chanson . . 6 "Papineau", C'est la faute à . . 85. 145. 375

Passeur de la rivière Saint-Charles. Le 1 29

Péladcau. Jean 306

Pilotes du bas Saint-Laurent I 10, 148. 165. 215. 245

Pontbriand. Lettre de Mgr de 307

-. 384 -.

Proulx, Ouvrages publiés par l'abbé 79

Questions 64. 78. 124. 181, 211. 214. 278

Radnor. Les Forges 1 24. 254

Rainville. Paul de 1 33

Raymond. Joseph 306

Recensements de Québec, Les 313

Record notarial. Un 104

Registres de l'état civil. Le double des 313

Registres de l'état civil. Cueillette dans les 271

Roberval, Le sieur de 128

Roy, L'imprimeur Louis 77

Scieries, Les anciennes 214

Shea, Les ouvrages de J.-G 1 74

Short, Les estampes de Richard 279

Silly. Jean-Baptiste de 53

Soirée d'amateurs à Montréal en 1831 134

Saint-Patrice à Québec en 1 765. La 63

Saint-Roch de Québec, Lettres pastorales relatives à 57

Sainte-Anne de la Pérade. Inhumations dans l'église de 113

Trinity-House ou Maison de la Trinité de Québec . . . , 105

Varennes. Le nom Gauthier de 50

Varin de la Marre, Jean-Victor 53

Vérandrye. Contrat de mariage de M. de la 281

Viger cl sa famille, Jacques 209

Villeneuve, Robert de 305

Vitré, Charles Denys de 225

Voyer, Le journaliste Pierre 1 32

Wallcr, Jocelyn 78

Watson, Samuel-James 76

Wàmti^^mié

p

5000

B8

v.rz

L( BvxHetin des recharchas historiques

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