FOR THE PEOPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY /J/,Ll.tC:/j: i/,uei!'i/, ' i;/.ri/'f;jM-'f"iTrnrv 10« Année 1920 LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie Publiée sou« la direction die M. Marcel de CONTRERAS • * Tout« communication concornant la Revue doit être adre«tée à la Direction du QERPAUT : 52, Place George» Brugnuunn, BmzcllM. ', (/,lf^£LM/i t', A Oil, J ; Yf ('Yfl I' .i/J.I'T/ Périodiques d'ornithologie faisant l'échange avec " LE GERFAUT „ Ardea {W L, F. de Beaufort). LEUSDEN (U.) (Hollande). Auk(The) (The American Ornithologists' Union). (iW Witmer Stone), Logan Square. PHILADELPHIE (U. S. A.) Austral Avian Record (M' G. M. Mathews) Foulis Court. FAIR OAK (Hants.) Angleterre. Bird-Lore, organe officiel des sociétés « Audubon » (M' Frank M. Chapman). HARRISBURG, P.A. (U.S.A.) Bird Notes and News, Journal of The Royal Society for the protection of Birds. 23, Queen Anne's Gate, LONDRES S. W. British Birds (Witherby & C°). 326, High Holborn LONDRES W. CI. Bulletin de la Ligue Française pour la protection des Oiseaux. 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. Bulletino/ The British Ornithologists' Club (M. David Seth-Smith. F. Z. S.) Zoological Society. Regent's Park, LONDRES N. W. 8. Catalogue des oiseaux de la Suisse (M^ G. de Burg). OLTEN. Condor (The) (W J. Grinnell), Musée zoologique des vertébrés. BERKELEY, Californie, U.S.A. Danske-Fugle (P. Skofgaard.) Mogensgade, 32, VIBORG, Danemark. 1^. ^A'\3- ^ YVAN BRACONIER 10' Année 1920 FASCICULE I LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie MM. 'es auteurs sont personDellement responsables de leurs écrits. SOMMAIRE: ^'^''" Braconier, L. Coopman. — Bcrnache à ^— — — ^— -^— cou roux, A. Paque. — UiilUé des Oiseaux, A. Mercier. — Les Oiseaux du Devon, Ih. Bisschop. — Obser- vafions diverses. — Bibliographie. — Remues Ornithologiques. Ivan BRACONIER Des deuils encore, des deuils toujours... Notre pauvre humanité est ainsi faite que chaque jour apporte sa peine plus souvent que de la joie. Des rires fusent, des projets s'ébauchent : c'est la vie qui s'épanche. Et soudain, aveuglément, la mort passe, brutale, fauchant des espoirs sans nombre, tout prêts à s'épanouir en de tangibles réalités. Bien que l'âme dût être cuirassée de philosophie, il est, malgré tout, des instants où l'on s'en vient à analhématiser ce destin implacable contre lequel, hélas ! nulle résistance n'est possible et d'autant plus effroyable que ses coups sont plus soudainement assénés. Ivan Braconier s'en allait, voici quelques semaines à peine, plein de vie, bravant de sa robustesse les ans qui ne pesaient puère sur ses larges épaules de fils de l'Ardenne. Et voilà qu'au tournant du chemin, la Parque se saisit de ce fier jouteur, pour le précipiter, tout vif, d'un seul coup, dans le néant de l'infini, réduisant à rien, en un moment, tous les projets qu'il caressait encore et qui. grâce à son expérience, devaient produire des fruits dont chacun était appelé à profiler. Ivan Braconier vient, en effet, de succomber, victime d un stupide accident d'auto, où la fatalité seule eut sa part de responsabilité, et cet homme de science, ce modèle de générosité et de dévouement. repose aujourd'hui, inerte, dans le caveau familial de Tilleur, où rac- compagnèrent tous ses amis. La mort I enlève à la science à l'âge de soixante-cinq ans, alors que son étonnante vitalité nous le montrait encore en pleine force créatrice. 1 ous les ornithopniles connaissaient Ivan Braconier et il nous sou- vient qu'il fut 1 un des premiers a mettre en pratique les enseignements d'une autre personnalité du monde des oiseaux, défunt aussi, feu .Alfred Sacré, dont ii fut un des amis. Tous deux étaient de ces lutteurs tenaces que rien ne fait reculer, qui vont de l'avant en dépit de tout et que la difficulté stimule au lieu d'abattre. Fils d'une même terre, l'Ardenne, qui engendre des hommes forts, physiquement et moralement, ils s'étaient, l'un et l'autre, voués à i ornithologie avec une égale passion, si même avec des buts quelque peu divergents. L'un et l'autre se pouvaient compléter, et si Alfred Sacré était l'es- prit qui prépare, Ivan Braconier était l'homme d'action, agissant, qui plus volontiers matérialisait ses concepts sans que laridité du labeur le rebutât jamais. Rappellerons-nous qu'il fut le premier qui s'employa dans la bonne ville de Liège à créer ce mouvement ornithologique qui bientôt y prit une si remarquable extension? Autour de lui, il avait groupé un noyau d'amateurs à qui il avait insufflé sa passion et, cultivant soigneusement cette pépinière d'élite, il avait en quelques années créé un centre d'ac- tivité oij l'on ceuvrait lame joyeuse, parce que le chef, le grand chef, ne craignait pas de mettre la main à la pâte, se dévouant, de corps et d'esprit, à la réussite de 1 entreprise dont il était le promoteur, écar- tant toutes les ronces du chemin, se jouant des difficultés, créant à l'entour de lui une atmosphère de travail qui jamais ne tiédissait. Ayant constitué de toutes pièces la c Société Ornithologique de Liège )), qu'il avait voulue du modèle de la « Société Ornithologique de l'Est de la Belgique >', de \ ervier^, il en avait, de par la volonté de tous les membres, été appelé à la présidence. Son initiative, secon- dée par des facultés extraordinairement créatrices et une science pra- tique des plus étendues, en outre de ses dons d'organisation, en avait fait un groupement d'une rare valeur. Puis, sous sa direction tutélaire, le petit cercle avait grandi, prenant des proportions inespérées. Aujourd'hui encore, tous les amateurs d'oiseaux du pays ont souve- nance, toujours, des splendides manifestations ornithologiques qui s'épanouirent, éclatantes, en la cité des Princes-Evêques, et qui furent — 3 — parmi les étapes les plus marquantes de la renommée de notre pauvre ami. C'est vous rappeler qu'Ivan Braconier ne iaisail rien à demi. Lors- qu'il avait conçu en son cerveau, qui voyait grand et juste, quel- qu'œuvre utile à la science, il allait droit devant lui, brisant les obsta- cles, battant en brèche la difficulté, atteignant le but qu'il s'était fixé, infailliblement. Au surplus, c était un bel et noble caractère, sans morgue comme sans prétention, et à quiconque se sentait le besoin d'un appui, il ne ménageait pas le don de ses connaissances, fruit d une expérience pro- fonde, y joignant, si besoin était, l'aide matérielle nécessaire. Chacun de nous sait ce qu'il fit pour la u Société Ornithologique de Liège I). On sait aussi comment il tint à compléter son œuvre en y con- tribuant par ses efforts personnels, encouragements indirects à ceux dont la vaillance aurait pu faiblir. Ses magnifiques installations de Modave, établies sur des données rationnelles et particulièrement étudiées au point de vue pratique, ser- virent de modèle à bien des amateurs d'oiseaux. Amène, serviable tout autant que d'idées larges, il n'hésitait jamais à prêter son concours à ceux qui réclamèrent ses conseils, écoutés d'autant plus volontiers que son jugement était sûr et réfléchi. Rappellerons- nous aussi le souci d'ait, pourrait-on dire, qu'il intro- duisit dans la composition de ses collections et l'ardeur qu'il déploya pour se constituer une documentation unique? Sa persévérance iui avait permis d'acquérir des connaissances remar- quablement étendues. Aussi, en ses volières, se plaisait-il à réunir tous les oiseaux dont l'élevage, l'acclimatation présentaient le plus d'aléas. La difficulté le tentait et, ironie anière, lui qui avait su asser- vir la nature à sa fantaisie, la courbant sous sa volonté opiniâtre, meurt victime des éléments irréfléchis. Non seulement l'ornithologie avait tenté l'esprit de recherche d'Ivan Braconier, mais encore toutes les branches de l'histoire naturelle l'avaient séduit par ce qu'elles ont de passionnant, et toujours, avec une rare conscience, il mena, de front, la science pure et la science pra- tique. Qu'il mît ses facultés au service de l'une ou de l'autre, toujours il fit œuvre sortant de la banalité et, en tous les domaines, il a laissé des traces durables de ses travaux. L'horticulture, la floriculture, laviculture tout autant que l'ornitho- logie garderont son souvenir ému que rappelleront tantôt les nouveautés — 4 — florales qui sortaient de ses serres merveilleuses et parmi lesquelles l'hybridation des bégonias notamment lui firent un nom, tantôt les créa- tions avicoles, telle la modave, un type nouveau de volaille qui, aujour- d'hui, fait prime dans toutes les expositions quelque peu importantes. Ln ce qui concerne l'ornithoiogie, ses succès aux expositions rela- tives à cette science sont innombrables, grâce aux spécimens extraordi- naires qu'il y présenta, particulièrement dans les classes des perruches, des métis, des hybrides, des aberrations de plumage, tous sujets sélec- tionnes avec un soin extrême et un rare discernement. A l'heure actuelle subsistent encore, en ses installations, des oiseaux de toute beauté, des perruches bleues, des (( lorys >>, dont un couple non déterminé, toute une faune ailée réellement admirable et qu'il réussit à conserver, en dépit des circonstances, grâce à son expérience. Aussi sa bibliothèque ornithologique, ses collections étaient d'une richesse extrême et guère égalée. Le tout, nous assure-t-on, continuera à exister sans que rien en soit dispersé. L'homme était, au reste, digne du savant et qui a connu Ivan Bra- conier n'oubliera pas cette belle figure, au clair regard, toute empreinte de franchise et d'intelligence. D'instinct on venait à lui, attiré invinciblement par la bonté, 1 affa- bilité qui émanait de toute sa personne et que ne démentaient jamais ni sa parole, ni ses actions. Bon, Ivan Braconier l'était naturellement, sans effort, allant vers le bien, vers le beau, comme la plante va vers la lumière, et toute celte beauté morale épandait autour de cet homme, au caractère enjoué, une atmosphère de sérénité et de force extraordinaire- ment puissante. Président de Va Union Avicole >>, président de la (( Société Orni- thologique de Liège o, plus récemment président de la « Fédération avicole d, s'occupant activement de sociétés multiples, homme de science, personnalité d'action, il avait inévitablement attiré 1 attention du gouvernement qui, en diverses occasions, n'hésita pas à le choisir pour représenter notre pays à l'étranger, lors de manifestations avicoles. Ce fut en qualité de représentant officiel de l'aviculture belge qu il fut notanment délégué à Rome, à Madrid. Ivan Braconier, que ses qualités d'administrateur appelèrent aux fonctions de bourgmestre de Linchet, avait, d autre part, vu les ser- vices qu'il rendit reconnus par l'octroi de nombreuses distinctions hono- rifiques. Chevalier de l'Ordre de Leopold, oilicier du Mérite agricole de France, chevalier de l'Ordre d'Isabelle la Catholique d'Espagne, — 5 — titulaire de la décoration spéciale agricole de Belgique, tels étaient les titres que lui avait mérités sa rare compétence dans tous les domaines scientifiques qui vraiment constituaient la raison d'être de son existence SI remplie. Chose rare, sa modestie n'avait pas été altérée par les brillants suc- cès qui chaque jour le haussaient un peu plus haut sur le piédestal de la notoriété. Ivan Braconier était demeuré un simple, sans morgue aucune, bien qu'il évoluât avec la même aisance, en véritable gentleman qu'il était, dans toutes les sphères sociales où le conduisait son activité. De tout ceci, il restera d'Ivan Braconier un souvenir impérissable : celui de l'homme qui, toute sa vie durant, œuvra en faveur des idées nouvelles, du philanthrope dont l'initiative généreuse eut tant d'heu- reux résultats, du savant qui sut, par son activité personnelle, contri- buer si puissamment à 1 essor du mouvement scientifique et de l'orni- thologie en particulier. Il en restera surtout le souvenir d'un travailleur d'élite, dont la puissance créatrice ne contribua pas peu à la gloire de notre chère petite Belgique. L. COvOPMAN. CAPTURE D'UNE BERNACHE A COU ROUX EN BELGIQUE Je suis heureux de pouvoir annoncer aux lecteurs du Ga-jaut la cap- ture d'un oiseau appartenant à une espèce nouvelle pour la Belgique : la Bernache à cou roux. Branla ruficoUis (Pali.). Cette oie habite en été les toundras de la Sibérie occidentale, où elle se reproduit, et abandonne ces régions arctiques vers la fin du mois d'août pour aller en grand nombre hiverner sur les bords de la Caspienne et dans les ré- gions environnantes, voire jusque dans la Russie méridionale. En mars et avril elle remonte vers le nord en suivant le Volga et d'autres fleuves. Occasionnellement cette Bernache a été observée en Angleterre, en France, en Italie, en Hongrie, en Galicie, en Allemagne et en Hol- lande. Aussi quand Naumann {Naturg. der Vög. Mittelem.; éd. nov.; 1905) dit à ce propos : « Sie wurde einmal by Lund in Schweden, einigemal in England, dann eine an der Küste der Normandie und noch eine andere in Belgien gefangen oder geschossen n, il est évident que pour la Belgique cette assertion repose sur une erreur; en effet, aucune observation ni aucune capture n ont été signalées jusqu ici. — 6 — En Hollande, les apparitions de cette espèce ont cependant été assez fréquentes, car, dans son Aüijauna neerlandica, le baron Snouc- kaert van Schauburg rapporte : « Voorwerpen van deze soort, welker broedplaatsen in het noorden van Siberië gelegen zijn, komen slechts bij uitzondering in Nederland ter waarneming. Albarda {Aves NeerL, p. 100) noemt een aantal vangsten op; ik zou daarbij nog verschei- dene andere, mij sedert bekend geworden, kunnen voegen, doch zoo zeldzaam is deze gans in Nederland niet dat dit noodig of wensche- lijk schijnt. » Toutefois, ce qui est intéressant de conjcater, c'est que la Bernache à cou roux avait été capturée dans le voisinage immédiat de notre terri- toire, notamment à Steenbergen (N. B.), le 20 décembre 1877 (Al- barda, op. cit., p. îOO), et à Helvoirl, près Tiibourg, en mars 1906. Dès lors, son apparition de ce côté-ci de nos frontières devenait pos- sible sinon même probable. Bernache à covi roux (vue de face). Actuellement, le fait s'est produit, car, le 3 décembre 1919, le chasseur Vital Destricker, chassant en punt sur l'Escaut, signalait dans les schorres de Santvliet (Anvers) quelques oies des moissons et à front blanc avec deux bernaches cravant et une troisième à cou roux. Il parvint à approcher ces oiseaux d'assez près pour leur envoyer une décharge qui eut un plein succès; en effet, cinq d'entre elles, dont la Bernache à cou roux, restèrent sur le carreau. L'oiseau abattu était •jn magnifique mâle au plumage irréprochable; il était en bonne con- dition, mi-gras; le jabot était vide et l'estomac contenait un peu d'her- < a: u O > s V "-^ ^ "o .s Ö ■''■*^' <0 ^^ en a '(3 (^ -> ci *j C <& u QQ — / — bes marines; la chasr franchement bonne, sans goi'it huileux ni ranee, ce qui semble indiquer son régime végétal, car les palmipèdes qui mangent des mollusques ont une chair détestable. J'eus la chance d'acquérir ce rare spécimen, que je viens d'offrir au Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique. La Bernache à cou roux porte une livrée des plus bigarrées, mais aussi du plus bel eiïet : le mâle adulte a la gorge, le dessus de la tête, la nuque et la partie postérieure du cou d un beau noir liseré de blanc; la poitrme, le dos, les ailes et la queue sont noirs; les régions auricu- laires et les joues sont couvertes d'une large tache d'un brun sale nuancé de noir et de roussâtre; ie devant du cou et le haut de la poi- trine sont roux liséré de blanc; une tache ovale en avant des yeux, l'abdomen et les flancs sont blancs, ces derniers barrés de noir; les sous-caudales blanches. Le bec, petit, est brun noir, l'onglet noir, de même que les pattes, I ins brun. La femelle est plus petite, les cou- leurs noires sont nuancées de brun mat, les remiges liserées de brun; enfin, les teintes rousses offrent moins d'éclat. L'exemplaire capturé à Santvliet possède à première vue les carac- tères propres à la femelle et que je viens d énoncer, mais l'autopsie ayant démontré que 1 oiseau était un mâle, nous devons conclure qu'il s'agit d'un jeune n ayant pas encore revêtu entièrement la livrée d'adulte. En effet, les parties noires ont encore un reflet brunâtre, par- ticulièrement visible sur les épaules; les couvertures alaires sont bor- dées à leur extrémité de blanc sale fortement mélangé de brun, les taches brunes qui couvrent les joues ne laissent pas entrevoir de cou- leur rousse; enfin, les teintes rousses qui couvrent le cou et le haut de la poitrine manquent encore d'éclat. 11 me reste à ajouter que le même chasseur Destricker pense ne pas se tromper en avançant qu à pareille époque il a observé au même endroit un volier de bernaches à cou roux comprenant une trentaine d'individus. 11 ne les a plus revus par la suite et pense que ces oies ont descendu le cours de l'Escaut vers la mer. S'il n'a pas tiré dans ie tas, c'est qu il a cru que cette espèce n'était pas comestible et a préféré tirer sur les grosses oies; il est heureux que le sujet tué était parmi celles-ci. D'après lui, le cri d'appel de la Bernache à cou roux peut se rendre par Gong-Gong-Gong, rythmé par un son clair, sonore et très spécial, qu'il se rappelle déjà avoir entendu, il y a quelques années, après un fort ouragan. Parmi les oies qui visitent même occasionnellement en hiver les côtes de l'Europe occidentale, il n'y a plus actuellement qu une seule — 8 — espèce, 1 Anscr hyperboreus (Pali.), — l'oie des neiges ou chen hyperboré, — qui ne figure pas encore parmi les oiseaux de la faune belge. Capturée chez nos voisins du nord et du sud, il est très pro- bable qu un coup de froid poussera aussi celte espèce, l'un ou l'autre hiver, jusque dans notre pays. A. PAQUE. UTILITÉ DES OISEAUX Fervent admirateur des oiseaux, je suis d'avis que la protection de de ceux-ci doit s'appuyer plus sur des raisons morales et esthétiques que sur des raisons économiques. Et pourtant, il faut reconnaître le rôle joué par les oiseaux dans l'économie naturelle. Que certains d'entre eux soient capables d'enrayer une calamité causée par des insectes sur un très grand territoire, je ne le pense pas. Mais qu'ils soient parfaitement à même de mettre fin rapidement à des exploits d'insectes, lorsque ceux-ci sont localisés, on peut l'affirmer sans doute. Je citerai Altum comme témoin; il a signalé ce qui suit ( 1 ) : En 1892 et 1893, les plantations de pins, en Prusse, eurent à souf- frir des attaques de lop'tiyres (Loph])rus pirii). En 1895 et 1896, les ravages recommencèrent sur des étendues considérables. Les cou- ronnes des arbres, auparavant d'un beau vert, prirent des teintes bru- nâtres et, de loin, apparaissaient comme brûlées. Les ravages s'éten- daient, dans certains districts, sur plusieurs centaines et même plus d un millier d'hectares. Les régions de l'est et du nord-est étaient particu- lièrement atteintes (Gumbinnen, Dantzig, Marienwerder, Köslin, Stettin, Stralsund, Potsdam, Francfort s/O., Posen, Bromberg). Les contrées du sud el de l'ouesl souifraient à peine. La station principale des recherches forestières adressa au mini.stre compétent un question- naire, avec prière d'y indiquer quels oiseaux avaient contribué le plus à combattre la calamité. Réponse : Au premier rang, l'étourneau, les mésanges et le coucou, qui s'étaient évertués avec une remarquable diligence à la destruction des chenilles; d'autres oiseaux avaient aussi participé ardemment au travail. L'activité des coucous parut si impor- tante à Altum, qu'il en parla dans un article particulier (2) : de chenilles enrayée par des oiseaux, d'après K. Hennicke (I) : Au cours des années 1904 à 1909, eurent heu d'extraordinaires dégâts par la pyrale verte du chêne (Joririx viridana) en Lhuringe orientale, à tel point qu'à la mi-mai déjà, la plupart des chênes étaient complètement effeuillés. Pendant ce temps, les arbres étaient occupés par des milliers d'étour- neaux qui s'évertuaient à la destruction des chenilles, en compagnie de choucas et d'un bon nombre de petits oiseaux. Quarante-cinq pour cent des chenilles — ainsi que l'ont prouvé des observations et des essais d'élevage — étaient attaquées par 1 'ichneumon (Pimpla sca- nica) . En 1906 et en 1907, 1 (( épidemie » se manifesta de nouveau à un haut degré, quoiqu'elle eût paru anéantie les années précédentes, et cette fois on remarqua qu'aucune chenille n'était piquée par l'ich- neumon; toutes étaient saines. Eiourneau\ et choucas, principalement les premiers, apparurent par milliers dans les chênes attaqués. En 1903, !'(( épidémie » commença à décroître, et 1909 en marqua la fin. Cet exemple montre clairement que les ichneumons furent impuissants à combattre la calamité, qui ne cessa que grâce à l'activité des oiseaux. Szomjas (2) a signalé un cas très intéressant d'(( épidémie )> de che- nilles enrayée par des oiseaux. Il s'agissait de vastes champs plantés (1) Handbuch des Vogelschutzes. (2) Aquila, 1908, p. 306. — M — de céréales et de tabac. Les nonnes étaient si nombreuses qu'on en comptait trois ou quatre sur chaque tige. Le propriétaire se trouvait dans une terrible anxiété; ij fit faucher ses céréales, croyant empêcher le développement de la calamité, mais les chenilles se localisèrent dans d'autres champs et les fossés que l'on creusa pour endiguer le désastre n'eurent aucune efficacité. Meurcusement, le lendemain, des bandes de plusieurs nuiliers de freux et environ mille cigognes blanches arrivèrent sur les lieux et les ncltoyèrenl si bien que, depuis lors, aucun dégât ne fut constaté. Observons encore que les oiseaux peuvent enrayei des <> épidémies x de sauterelles. A ce sujet, J. Schenk ( I) a signalé le fait suivant qui s'est passé en llongrie : (( En juillet 1909, des essaims innombrables de sauterelles (Caloplcnus italicus et Slawonotus maroccanus) enva- hirent environ 500 hectares de prairies. La présence de ces dangereux insectes causa immédiatement des craintes sérieuses. Mais les terrains infestés se couvrirent rapidement de milliers d'oiseaux, particulièrement de corneilles freux et de cigognes blanches, qui éclaircirent immédia- tement les rangs de sauterelles. Les troupes noires de freux tapissaient, pour ainsi dire, les prairies. Quant aux cigognes, il y en avait environ un millier et l'on ne savait au juste d'où elles venaient. En deux se- mâmes, la masse de sauterelles fut complètement détruite et aucune calamité ne fut enregistrée les années suivantes, d Cela se passa le long de la Tisza. Une autre calamité, combattue efficacement par des oiseaux, fut signalée en 1907 par le même J. Schenk, comme ayant eu heu dans les territoires de l'Hortobagy (2). Ces territoires subirent les assauts d'innombrables essaims de sauterelles ( Stauronotus maroc- canus), qui couvraient littéralement le soi. Schenk reçut de M. Otto Herrnan, directeur de la (( Centrale Ornithclogique Hongroise n, la mission d'étudier la calamité. L'observateur dit qu'à l'aspect des masses d'insectes et de 1 immense étendue des territoires atteints, la pensée lui vint que le désastre ne saurait être efficacement combattu. Un bon nombre d'espèces d'oiseaux s évertuèrent à la destruction des sauterelles, même des fringilles comme le proyer. il ne fut pas peu étonné de voir arriver sur les lieux des troupes de martins rose lins (Pastor roseus). Ces troupes étaient si serrées que les habitants de la contrée crurent d'abord que I administration de l'agriculture avait expédié deux wagons de ces oiseaux pour enrayer Vu épidémie ». On évalua leur nom'bre à trente mille. Comme les dégâts n avaient pas (1) Aquila, 1910. p. 258. (2) Loc. cit., 1907. p. 223. — 12 — encore été complèlement arrêtés 1 année suivante, le^ martins roselins élirent domiciie dans les environs (I). Dans le sud de l'Afrique, on a fréquemment observé que des cala- mités dues aux sauterelles étaient activement et efficacement combat- tues par des bandes de cigognes variant de 600 à 3,000 individus. Nous mentionnerons enfin que, lors des délibérations de la Com- mission chargée de rechercher et de proposer les modifications à appor- ter au règlement sur les oiseaux insectivores en Belgique (1903), M. Peiffer a signalé que près de 1 ermonde, diverses oseraies avaient été attaquées par les larves du dispar, entre autres une appartenant au bourgmestre de Baesrode; celui-ci a constaté de visu qu'une bande de cent cinquante étourneaux a nettoyé son oseraie en quelques jours et lui a valu ainsi un bénéfice de 1 ,500 francs. De semblables exemples sont multiples. Des notes qui précèdent, nous pouvons conclure que, suivant les circonstances, certains oiseaux sont à même, non seulement d'« étouffer dans l'œuf » une u épidémie d'insectes )>, mais aussi de maîtriser celle- ci, lorsque, ayant fait son apparition, elle se localise sur certains terri- toires. Nous aimons à convenir de ce que, généralement, le travail des ichneumons est plus actif que celui des oiseaux. Mais les ichneu- mons ne viennent pas toujours au secours des sylviculteurs et des agri- culteurs. Telle année, leur présence est observée; l'année suivante, ils disparaissent, alors qu'ils pourraient encore être d une grande uti- lité. Nous l'avons vu précédemment. D'autre part, le fait de combat- tre 1 insecte par l'insecte parasite présente encore un inconvénient : l'action efficace des ichneumons ne commence régulièrement que lors- que les chenilles ont déjà tout dévoré. A remarquer que les chenilles piquées par l'ichneumon, ayant à nourrir un parasite, dévorent plus de feuillage que les chenilles saines. A quoi sert, par conséquent, de combattre des nonnes par l'insecte parasite si les chenilles ne meurent qu'après avoir opéré leurs ravages? Ne sous-évaluons donc pas l'activité et l'efficacité des oiseaux dans leur lutte contre les étendues permet de nous faire une idée des masses imposantes de ces espèces voraces que seules létendue immense de l'Océan et ia richesse de ses eaux sont capables de nourrir. C. DLPOND. REVUES ORNITHOLOGIQUES Relevé des derniers fascicules d'ornithologie parvenus au Gerjaut par voie d'échange : — Revue jrançuise d' ornithologie (7 février 1920) : D' Cathelin. Légende, préjugés et emblèmes relatifs aux oiseaux. — A. Labitte. Sur une nichée de jeunes bruants. — Notes et divers. — The Ibis. London (January 1920) : Ernest Gibson. Further Ornithological Notes from the Neighbourhood of Cap San Anconio (Buenos-Ayres). — David A. Bannerman. List of (he Birds of the Canary Islands. — Colonel R. Meinertzhagen. Notes on the birds of Quette (Baluchistan). — Idem. Notes on the birds of Southern Pa- lestine. — Captain Lynes. Ornithology of the iviaroccan u Middle- Atlas )). — Letters. Extracts and Notes. — 30 — — British Birds. London (february 1920) : P. F. Bunyard. Sur- rey Field Notes. — Mrs Andrey Gordon. On the Nesting of the Storm- Petrel. — H. F. Witherby. The (( British Birds n Marking Scheme. — Notes and letters. — Bullelin oj the British Ornithologists' Club. London (n" CCXLVII). Meeting of the Club on January 14th. 1920. — The Austral Avian Record. London (vol. VII, n" 7). Austra- lian Ornithologists : Samuel Albert White. Thomas Carter. William David Kerr Vlacgillivray (with portraits). — Bird Notes and I\eu)s. London (vol. VIII, n" 7). Notes issued by the Royal Society for the Protection of Birds. — Der Ornithologische Beobachtet . L'Ornithologiste suisse (XV^I' année, fas. 12) : S. A. Weber. Naumanns-Drossel. — D"^ J. Gengler. Zur Kenntnis der Sibirischen Drossel. — Kleinere Mittei- lungen. — Catalogue des Oiseaux de la Suisse. Genève et Berne (Xll' li- vraison) . Les Bruants. — Dans\ Ornithologis}^ Forenings Tidssl^rijt. Kjobenhavn( 13 aar- gang, haefte III-IV). — O. Heims. Fuglene ved Nakkebollefjord. — E. Lehn Schioler. Om den islandske Rodben ( Fotanus calidris robustus). — Johannes Ferdinand. Skadegog (Coccystes glandarius, L.) i Danmark. — boienings-meddelelser. — Bird-Lore. New-York (vol. XXi, n" Ó) : General articles. Notes from Field and Study. Annual report of the Andubon societies. — The Condor. Berkeley, California (vol. XXI, iv 6). Published by the Cooper Ornithological Club : FI. H. Mitchell. Bird Notes from Saskatchewan. — F . M. Bailey. A return iho the Dakota Lake Re- gion. — J. Grinnel. Notes on the elegant Fern as a bird of California. — Notes and News. L. COOPMAN, 1 0^ Année 1920 FASCICULE I! LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie MM. les auteurs sont personnellement responsables de leurs écrits. SOMMAIRE: Observations OinUhologiqve^. Chevali r —^—^———~— G. van Havre. — Trcili, et mc:vr3 eu Pipit des arbres. D" M. Mairlot. — Les Oiseaux du Devon, Th. Bisschop. — Observations diverses. Rcjue^j Omilhofogiqv.es. OBSERVATIONS ORNITHOLOGIQUES faites du 1- janvier 1910 au 30 avril 1920 et rassemblées par le Chevalier G. van Hav e Il m'a semblé plus rationnel de prolonger jusqu'au i ' m.ai la pé- riode des observations consignées ci-après. Comme point de départ et comme terme, le choix de cette date s'impose à mon sens, parce qu'elle coïncide mieux avec le cycle toujours répété qui constitue la vie des oiseaux. A cette époque, les derniers migrateurs regagnent leurs pénates et toutes les espèces s'occupent à produire et à élever une génération nouvelle. Pendant cette période 1919-1920 il me faut signaler avant tout la capture d'une espèce nouvelle pour notre faune : la bernacfie à cou roux, — Brenta ruficollis, Pali., — faite au début de décembre sur l'Escaut, en aval d'Anvers. Il serait superflu de m'étendre davantage à ce sujet, puisqu'une note spéciale a déjà paru dans la présente revue. Au point de vue de la sphère de reproduction de la bécasse, il a été constaté que ce longirostre a niché en 1919 et en 1920 dans la région d'Anvers. En Flandre, dans la zone dévastée de guerre, plu- sieurs espèces aquatiques, qui, antérieurement, ne nichaient quexcepv- tionnellement ou même pas du tout dans notre pays, ont trouvé dans ces régions marécageuses et solitaires un milieu si approprié qu'elles — 32 — s'y sont fixées pour s'y reproduire. Ce fut le cas pour i'échasse, l'avo- cette et ie milouin. Au point de vue climatérique, la période qui nous occupe fut parti- culièrement anormale; de brusques changements de température se succédèrent sans discontinuer. Le printemps de 1919, très humide au début, fut sec en mai et jum; si des pluies abondantes et continues tombèrent en juillet, il n'en fut pas de même en août et septembre, qui furent chauds et très secs; enfin, dès le mois d'octobre, l'hiver fit son apparition dans les Ardennes; il devait nous surprendre quelques jours plus tard dans le pays tout entier. Les tempêtes de neige des I , 8 et 15 novembre peuvent être citées parmi les plus précoces dont il soit fait mention. Il n'est pas étonnant dès lors que les oiseaux, les migrateurs principalement, pour lesquels les conditions atmosphériques constituent un facteur des plus importants, nous aient rendu témoins de mœurs sinon anormales, du moins inusitées. La sécheresse de la seconde moitié du printemps obligea une quan- tité considérable d'oiseaux aquatiques à abandonner des régions entières, telle celle de l'Yser, où les pluies persistantes de la période antérieure avaient formé des milieux particulièrement favorables. D'autre part, la migration d automne fut notablement influencée par la rigueur excessive de la température. Eile s'effectua si rapidement qu'elle était déjà terminée au début de décembre. Au point de vue de la densité du passage, si certains oiseaux, comme les geais, les corbeaux, les pinsons d'Ardenne, les litornes et les bécasses, furent nombreux, même d'une façon inusitée, comme ce fut le cas pour les geais, d'autres espèces, telle la grive mauvis et l'alouette, furent peu nombreuses en général, notamment dans la région d'Anvers. Pour ce qui regarde la grive mauvis, il est probable que c'est le manque de nourriture qui l'a forcée de traverser notre pays sans s'y arrêter. Dans une localité près d'.Anvers on en tua plusieurs centaines les premiers jours d'octobre; ces oiseaux se jetaient littéralement sur les cerisiers de Malabar, alors recouverts de baies. Ailleurs on n'en vit guère. Dans les Ardennes le passage fut médiocre aussi, car les tenderies ne donnèrent pas de brillants résultats. Malgré le vent favorable, les alouettes furent rares, il n'y eut que quelques lournées fructueuses pour les tendeurs; on me signala toutefois que le passage fut plus régulier dans le Condroz et ie pays de Namur. Les bécasses nous arrivèrent vers le milieu d'octobre, mais, chassées par les tempêtes de neige qui sévirent durant la période de leur migration, elles ne s arrê- tèrent pas dans notre pays. Elles ne tirent que le traverser, tombant — 33 — le matin là où elles se trouvaient pour, le soir venu, continuer leur voyage. Elles fuyaient éperdues devant la vague de froid, si biea que les phases lunaires, la direction du vent, la nature de leurs re- mises, la lumière du jour elle-même, en quelques occasions, ne sem- blaient guère avoir d'influence sur elles. Des bécasses se rencontrèrent dans des parcs et des jardins de ville, contre des arbres ou des tas isolés, sur des berges et dans des champs de betteraves et de navets. En général, le passage de ces oiseaux était complètement terminé à la fin de novembre, quoique en Ardenne il le fût déjà bien avant. Cette vague de froid si anormale fut de courte durée et suivie d'une période tempérée qui devait se prolonger tout l'hiver. Aussi, à la fin de janvier, lavant-garde des migrateurs, composée principalement de bécasses, de bécassines, de griveô musiciennes et mauvis et même de vanneaux, avait-elle déjà atteint nos latitudes. Les oiseaux de proie furent très nombreux dans la basse Belgique durant l'automne et l'hiver de 1919-1920. Les crécerelles et les buses furent particulièrement abondantes. Corcus comix comix (L.) xCorvus corone corone (L.) . — Hybride de corneille mantelée et de corneille noire. Un hybride de ces deux espèces a été tué à la passe du soir par mon fils à Wyneghem, le 23 novembre 1919. Chez cet oiseau, qui se trouve maintenant dans ma collection, le capuchon noir descend plus bas en arrière que chez la corneille mantelée et couvre tout le cou, la bavette a environ les mêmes proportions. Le bas du dos et les suscaudales sont d'un noir métallique alors que les plumes des parties supérieures, noires au centre, sont bordées de gris cenclré. Sur le ventre, le plumage est d'un gris d acier avec le centre des plumes teinté de noir le long des tuyaux. Le bec, qui mesure 5 centimètres, est con- forme en grosseur et en longueur à celui de la corneille noire. Cet hybride est d'une taille à peu près semblable à celle de la corneille mantelée. Un exemplaire à peu près identique, tué jadis à Maulde, a péri en 1918 avec la collection du château d'Enghien-Ramegnies, incendié par les Allemands. {v. H.) Garrulus glandarius glandarius (L.) — Geai glandivore. — Du 20 septembre au début de novembre, cette espèce a traversé la Bel- gique en quantités inusitées. Les renseignements que j ai obtenus de tous les points du territoire sont concordants à ce sujet. Certains jours, ces oiseaux se succédaient sans interruption; le 5 octobre, entre 8 et 9 heures du matin, mes fils en tuèrent au fusil dix-sept qui pas- saient en plaine au-dessus de leur tenderie à alouettes. (v. H.) — 34 — Carduelis carduelis carduelis (L.). — Chardonneret. — A été assez commun aux environs d'Anvers durant le passage d'automne, dans presque toutes les tenderies quelques sujets furent capturés. Quelques bandes sont restées dans la région en hiver; ces bandes com- prennent généralement un nombre à peu près égal d'individus, une trentaine environ, rarement plus. (V. H.) Une femelle variété gris cendré a été capturée en automne à Jalhay. (Coopman.) Carduelis spinus (L.). — Tarin ordinaire. — Une grande bande, formée de deux cents à trois cents sujets de cette espèce, se trouvait encore, le 9 avril 1920, vers 8 heures du matin, dans les taillis du parc des Rossignols, à Anvers. Leur gazouillement fut remarqué par nombre de personnes passant à cet endroit et le fait m'a été rapporté par un témoin, ancien tendeur, connaissant parfaitement ces oiseaux. 11 s'agit là d'un rassemblement de bandes éparses dans la région et s'apprêtant à regagner ensemble leur milieu de reproduction. Quelques pinsons ordinaires et quelques pinsons d'Ardenne étaient mêlés aux tarins. (v. H.) Carduelis linaria linaria (L.) — Tarin sizerin. — J ai observé trois sujets de cette espèce et abattu l'un d'eux à Frahinfaz lez-Spa, le 18 février 1920. (P. de Contreras.) Fort peu de sizerins ont dû séjourner dans notre pays au cours du présent hiver, car c'est la seule observation qui m'a été communiquée touchant cette espèce. (v. H.) Serinus canarius germanicus (Laubm.). — Serin cini. — Quelques mots sur ce charmant petit oiseau me paraissent devoir être intéressants pour la plupart des lecteurs; je crois donc bien taire en relatant ici les observations que j'ai pu faire à son sujet. Depuis vingt-cinq ans que je possède cette espèce dans mes volières, je connais tous ses charmes. J'ai capturé des cinis, alors que j étais dans tout l'enthousiasme de mes vingt ans, aux environs de Huy, ma région d'origine. Depuis lors, je n'ai cessé de garder de ces oiseaux en captivité; ils se comportent très bien en cage et s'y reproduisent volontiers, soit entre eux, soit avec des tarins, des sizerins ou des :anaris. 11 y a quelque vingt ans, ils étaient peu connus, car, lorsque les — 35 — loisirs me manquaient au point de m'interdire la tenderie, je m'en pro- curais régulièrement chez un tendeur de la rue des Récollets, à Huy, qui me les cédait à dix centimes pièce (dix pour un franc !), croyant me vendre de jeunes femelles de tarin. Actuellement, on rencontre le cini un peu partout. .Au printemps de 1915, j'en ai observé un couple entre Cherscamp et Schellebelle. Ils se trouvaient dans un petit verger et paraissaient parfaitement fami- liarisés dans ce milieu; je n'en veux d'autre preuve que celle-ci : le mâle transportait les matériaux nécessaires à l'édification de son nid. Depuis lors, ayant l'occasion de voyager souvent, j en ai rencontré à Neerheylissem, La Hulpe, Court-Saint- Etienne. Noirhat. Depuis quinze ans, j'en connais un colonie à Ixelles (cimetière) et à Watermael-Boitsfort. Ces gentils oiseaux nichent et se reproduisent régulièrement dans cette région. Ils excitent malheureusement la con- voitise de certains oiseleurs peu consciencieux, qui, comme j'en ai eu naguère la preuve, après les avoir capturés, les laissent souvent périr misérablement, faute de soins. (A. Guyaux. ) Cette note intéressante prouve que la poussée occidentale du cini, orientée vers le nord-ouest, atteint actuellement la Flandre orientale et que l'espèce se reproduit dans cette région. (v. H.) Fringilla montijringilla, L. — Pinson d'Ardennes. — Plusieurs de ces oiseaux, que j'avais déjà observés près de mon habitation à Wyne- ghem., le 5 avril 1919, s'y trouvaient encore le 28 avril. Le 23 mai, j'en observai encore deux, peut-être un couple, mais en tout cas il s'agissait encore de migrateurs, car il n'y eut pas apparence de nidi- fication. Ensuite, ces oiseaux disparurent. Nos auteurs se répètent pour la plupart en disant que ce pinson nous quitte en février-mars. de Sélys est plus près de la vérité en fixant à avril l'époque de son départ. Je n'ai pas connaissance pour la Belgique d'autres observations semblables à celle que j'ai eu l'occasion de faire, mais en Angleterre l'espèce a encore été observée le 30 juin en 1907, en Ecosse le 20 mai en 1909 et en Irlande le 13 juin en 1910. (v. H.) Emberiza calandra calandra, L. — Bruant proyer. — Le 8 juin, j'ai entendu chanter cet oiseau entre Brusseghem et Cobbeghem, à 7 kilomètres environ au nord-ouest de Bruxelles. C'est la première fois que j'ai observé cet oiseau en été à l'ouest de la vallée de la Senne. (Dupond.) — 36 — Embeiiza schœniclus schœniclus, L. — Bruant des roseaux. — Ce bruant est commun en été et en automne dans la province d'Anvers. J'ai observé que quelques sujets hivernent assez régulièrement dans la zone campinoise et qu'ils se tiennent fréquemment, à cette époque, dans les jeunes sapinières. (v. H.) Calcarius lapponicus iapponicus (L.) — Piectrophane montain. — Deux exemplaires capturés dans les environs ont été exposés en vente au marcné aux oiseaux à Anvers au mois d'octobre. (A. Pâque.) Plectrophenax nivalis (L.) — Piectrophane de neige. — J'ai vu un .sujet sur le marché d'Anvers au mois d octobre. {A. Pâque.) Galerida cristata cristata, L. — Alouette cochevis. — J'ai observé une nichée composée de cinq jeunes, à Wyneghem, le 22 juin; ceux- ci se tenaient presque toujours sur la route pavée près d'une proémi- nence sablonneuse où précédemment j'ai maintes fois constaté la pré- sence de cette espèce, en hiver aussi bien qu'à ia saison de la repro- duction. Le i I mars 1920, j'ai encore une fois vu l'espèce dans la plaine de Vremde, en terre généralement limoneuse, mais il y a tout lieu de croire que quelque îlot sablonneux doit exister dans ces parages et ainsi expliquer la présence de loiseau en cet endroit. (v. H.) Eremophila alpestris ßava (Gm.) — Alouette alpine. — Trois ou quatre sujets ont paru au marché d'Anvers en octobre. (Pâque.) Un abonné de Chasse et Pêche signale qu'il a pu se procurer une alouette alpine au marché de Gand; cet oiseau doit avoir été capturé aux environs de cette ville. (Dupond.) Anthus spinoletta spinoletta (L.) — Pipit aquatique. — Comme presque tous les hivers, j'ai observé en 1919 et 1920 quelques sujets, souvent isolés ou par couples, près de prairies inondées à Wyneghem. Je regrette de n'avoir pu capturer ces oiseaux afin de pouvoir m as- surer s'ils appartenaient à la forme type qui habite les sommets de l'Europe centrale en été et visite la plaine en hiver, ou bien à la forme littoralis, propre aux côtes de la Baltique et de la mer Blanche et qui migre en hiver le long des côtes de l'Europ>e occidentale. Une étude approfondie des formes de V Anthus spinoletta au point de vue — 37 — de leur occurrence en Belgique s impose, car aucune donnée positive n'existe encore à ce sujet. (v. H.) Ampelis garrulus (L.) — Jaseur de Bohême. — J'ai vu cinq Jaseurs de Bohême à Kinkempois (Liège), le 14 mars 1920. (Gérard-Filot.) Comme pour le sizerin, il me faut conclure que cette espèce sep- tentrionale n'a visité qu'en nombre très restreint la zone orientale de notre territoire, car aucun autre renseignement ne m'est parvenu à son propos. (v. H.) • Locustella naevia naeüia (Bodd.) — Locustelle tachetée. — J'ai observé une locustelle tachetée dans le marais de Winclcel sous Zeven- donck, le 20 juin 1919. La date me fait supposer que l'oiseau devait nicher en cet endroit, mais je n'ai pu découvrir de nid. 11 est vrai que ce marais est assez inaccessible. (M. de Viron.) Acroccphalus aquaticus (Gm.) — RousseroUe aquatique. — J'ai pu constater la présence de cette rousserolle à Biron (Luxembourg), le 7 octobre 1919. L'oiseau se tenait dans les joncs d'un étang. Je parvins à le capturer et ainsi à m'assurer de l'espèce à laquelle il appar- tenait. J'ai observé un second exemplaire deux jours plus tard, sur les bords de l'Ourthe, à Deulin, commune de Fronville. (M. de Viron.) Tardus phùomelus clarl^ei, Hart. — Grive musicienne. — Malgré le temps relativement doux, je n'aperçois pas, durant cet hiver 1919- 1920, de grives musiciennes dans les environs de Bruxelles. Je crois qu'elles ont toutes été chassées vers le sud par les neiges et les froids de la première quinzaine de novembre. Ordinairement, cette espèce laisse quelques représentants chez nous les hivers à température clé- mente. (DuF>ond.) Durant l'hiver de 1919, quelques sujets ont hiverné dans ma région; le passage de retour a commencé le 17 février, car, à paptir de cette date, l'espèce était bien plus nombreuse. En 1920, absence complète en hiver, aucune observation dans ma région avant les premiers jours de février, époque du retour des premiers migrateurs, mais déjà le 27 janvier une grive chanteuse avait été observée à Vieux-Dieu, dans la banlieue d'Anvers. (V. H.) — 38 — Luscinia svecica c\}anecula (Wolf). — Rubiette gorge bleue. — Ja! observe cette espèce, en 1919, dans les marais de Winkel, prè3 Turnhout : le 20 juin, une femelle; un maie le 22 du m.ême mois. Ils formaient un couple et volèrent bientôt en compagnie de quatre grands jeunes. A peu près à la même époque j'ai observé encore plusieurs autres couples et trouvé un nid contenant quatre jeunes déjà bien em- plumés. {M. de Viron.) Chelidon rustica rustica (L.) . — Hirondelle de cheminée. — Quoi- que le fait rapporté ci-après ne soit pas tout récent, je le crois suffi- samment intéressant pour être mentionné. J'avais appris qu'à Wemmel lez-Bruxelles, au cours de l'été 1914, une nichée d'hirondelles de cheminée avait contenu un jeune albinos. Peu de temps après, le fermier m'avisa que le même couple venait de produire une seconde nichée contenant cette fois deux jeunes au plumage normal et deux albinos. Je me rendis personnellement sur les lieux afin d'examiner les jeunes oiseaux et je pus me rendre compte qu'il en était bien ainsi que le fermier me l'avait dit. Détail plus intéressant : Une année après, le même fermier me fit parvenir un mot en date du 30 juin 1915, me priant de repasser à son habitation, afin d'y constater la présence d'une nouvelle nichée con- tenant encore une fois deux albinos parfaits. Quelques jours plus tard, le 3 juillet, je fus avisé que ces intéressants sujets, qui évoluaient régulièrement autour de la ferme, avaient pris la clef des champs ! Je garde à titre de preuve la correspondance échangée à ce propos, pour établir la véracité de cette curieuse et intéressante succession d'aberration de plumage chez la descendance d'un même couple. (J Croegaert.) Dryohates médius médius (L.) — Pic m.ar. — J'ai monté un sujet de cette espèce, tué par M. Hogge, de Liège, à Trooz, le 9 mars 1919. (Gérard Pilot.) Dryohates minor comminutus (Hart.) — Pic épeichette. — J'ai observé à Wyneghem, en 1919, une femelle, le 11 mars, et deux mâles, respectivement les 3 et 5 mai. Comme oiseau nicheur, ce pic est moins rare dans la région d'Anvers, surtout au nord-est, que pré- cédemment. (v. H.) Asio flammeus flammeus ( Pont oppidan ) . — Piibou brachyote. — Durant l'été de 1919, cette espèce a été très nombreuse en Flandre — 39 — dans la zone Je guerre. Je l'ai observée près de l'étang de Zillebeke et aussi au Kemmel. Ces oiseaux ont certainement niché dans cette région couverte de joncs et peuplée de petits rongeurs, qui consti- tuaient pour eux une nourriture abondante. Ces hiboux se montrent déjà vers midi et le soir, quand ils chassent, ils sont quelquefois six ou sept ensemble. (G. de Vinck.) Circus pvgargus (L.) — Buzard Montagu. ■ — J'ai observé la nidi- fication de cette espèce à Weelde au cours de l'été 1919. Je suis parvenu à faire lever 'a couveuse à une vingtaine de mètres, mais 1 en- droit couvert de genévriers était tellement fourré qu il m'a été impos- sible de découvrir le nid; peut-être l'oiseau n'avait-il pas encore de jeunes et les œufs alors sont restés invisibles. Le mâle nourrit la fe- melle durant la période d'incubation; toutefois, il reste planer au-dessus du nid et la femelle quitte celui-ci pour recevoir ce que le mâle lui apporte. Encore une fois, j'ai pu me rendre compte du degré de noci- vité de cette espèce. En quelques semaines, les compagnies de per- dreaux et faisans étaient réduites à la plus simple expression, sinon entièrement détruites. Au mois de juillet j'ai capturé un jeune mâle dont le plumage est, je pense, peu connu. De façon générale, toutes les parties supérieures sont d'un brun chocolat avec les bordures des plumes de teinte plus rousse, visible principalement sur les couvertures alaires; les remiges, d'un brun noirâtre, terminées de gris; l'occiput, d'un roux fauve avec les bordures d'un brun foncé. Le fond blanc du plumage perce claire- ment à la nuque; les suscaudales sont d'un blanc gris teinté de roux vers l'extrémité, les trois rectrices externes de chaque côté d'un roux clair, les quatrièmes rousses sur les barbes internes, d'un gris noirâtre sur les barbes externes, les médianes entièrement d'un gris noirâtre, toutes barrées transversalement de fortes bandes brunes. DeOiX de mes amis ont observé la nidification de cette espèce et de Circus aeruginosus (L.) buzard des marais, dans l'immense étendue de joncs et de brousse qui a recouvert, durant l'été, le champ de bataille de l'Yser. (v. H.) Ardea cinerea, L. — fHéron cendré. — Dès le printemps de 1919, une nouvelle colonie de hérons s'est établie dans le parc du château d'Oydonck, à Nevele sur la Lys. La colonie de Beirendrecht qui com.pte une dizaine d'années d'existence est en pleine prospérité; elle compte actuellement plu- — 40 — sieurs centaines de nids, dont quelques-uns sont occupés par des cor- morans. (v. H.) Nvcticorax npcUcorax n])cticorax (L.) — Butor bihoreau. — ■ J'ai monté un bihoreau portant encore la livrée du jeune et qui avait été tiré à la fin de l'été près de Brasschaet (Anvers), d'après les ren- seignements qui m'ont été tourms. (Walschaerts.) Botawus stellaris stellaris (L.) — Butor étoile. — Mon garde chasseur a tiré à l'arrêt de son chien un butor étoile à Meerle (An- vers), à la fin de l'année 1919. (A. de Wilde.) Cet échassier nous quitte en octobre pour repasser en avril. De rares sujets tentent parfois l'hivernage dans nos régions. Si de fortes gelées viennent à se produire, ils ne peuvent résister à la rigueur de la tem- pérature et périssent, de même que les hérons. Ce fut le cas pendant le fort hiver de 191b- 19 17, où des quantités de hérons furent trouvés morts de froid et de faim. (v. H.) Anas querquedula, L. — Sarcelle d'été. — Un nid contenant six œufs a été trouvé près de Dixmude, le 14 mai 1919. (v. H.) Spatula clypeata (L.) — Souchet spatule. — Un de mes amis, qui a exploré la région du front au point de vue ornithologique, a trouvé, en avril et mai 1919, sous les communes de Beerst et de Dixmude, une douzaine de nids de cette espèe rendit à l'endroit où l'oiseau s'était remisé et se mit à circuler aux alentours. Au bout de quelques instants il fit lever deux bécasses, dont l'une vint à passer à une vingtaine de mètres de moi, traversant le chemin; je pus voir distinctement qu'elle tenait collé à son corps et retenu entre ses pattes un objet qui devait indubitablement être un jeune. Le second garde, qui était resté à mes côtés, me dit au moment même : a Qu'est-ce quelle porte donc, cette bécasse? i> Il avait, comme moi, parfaitement vu le fait. L'oiseau volait lentement et se remisa dans le taillis à une quinzaine de mètres de l'autre côté du chemin. II a été prouvé par maintes observations que la bécasse transporte ses jeunes à l'approche d'un danger ou pour des besoins de nourriture, mais c'est un fait vraiment digne de remarque que d observer cette particularité de mœurs là où l'espèce est aussi rare à I époque de la reproduction. — 44 — Migration d'automne. Cette migration a été relativement tardive au début. Pour ma part, du 9 au 26 octobre, sur trois terrains de chasse, je ne levai que quatorze bécasses. A partir de cette dernière date, le passage se fit dans des conditions toutes autres. La température hiver- nale, qui commença alors à se faire sentir et les violentes tempêtes de vent d est qui devaient bientôt nous amener d'abondantes neiges, for- cèrent les migrateurs à fuir devant celte vague de froid si subite et si rigoureuse. Les bécasses ne s'arrêtèrent guère dans notre pays, les unes fuyaient pour faire place à de nouvelles voyageuses, qui, le soir venu, poursuivaient à leur tour leur course précipitée. Ces oiseaux se rencontrèrent dans les endroits les plus insolites, comme je lai indiqué au début de ces observations. Contrairement aux mœurs habituelles de cette espèce, des bécasses furent même observées voyageant durant la journée. Dan? les environs de Bruges, un chasseur observa à deux reprises, entre 10 et II heures du matin, une bécasse 'se laissant porter par la tempête, vent au dos, au-dessus des polders. Au même endroit, la berge d un canal, boisée sur une largeur de quelques mètres et longue de quelques cents mètres, fournit, en la battant, une dizaine de bécasses; la même bande de bois, traversée à nouveau en sens inverse, deux heures plus tard, fournit encore une fois cinq ou six bécasses, évidemment arrivées durant cet intervalle et réfugiées dans ce seul com boisé du pays. Il n'y avait, en effet, aucun autre chasseur ce jour-là, vu le temps affreux, et il ne peut être question, vu l'ab- sence de bois, d'oiseaux dérangés et remises en cet endroit. Il a fallu des circonstances atmosphériques toutes spéciales pour que ces oiseaux entreprennent un voyage de jour et ce lait si anormal mérite d'être signalé. Le passage des bécasses était entièrement terminé dès les premiers jours de décembre, mais la température exceptionnellement douce qui succéda aux premiers froids poussa ces migrateurs à revenir dans notre région quelques semaines plus tard. Déjà à la fin de janvier et au début de février, lavant-garde de leurs troupes voyageuses se montra en Belgique; le reste passa en nombre, plus restreint, semble-t-il, qu'au printemps de 1919, jusqu'au 20 mars, époque à laquelle la migration de retour de cette espèce était terminée. (v. H.) Larus minvtus, Pali. — Mouette pygmee. — J ai tué un mâle adulte à Weelde^ le 11 septembre 1919. C'est là une capture bien exceptionnelle, car, si des jeunes de cette espèce paraissent assez sou- vent sur nos côtes et au bas-Escaut en tiiver, les adultes y sont tou- — 45 — jours rares. La présence d'un sujet adulte à une date aussi précoce et au milieu des terres est un fait doublement intéressant et que j'ai observé pour la première fois. Megalornis grus grus (L.) — Grue cendrée. — Quelques bandes ont hiverné dans les bruyères de la Campine anversoire en 1919-1920, notamment à Casterlé, à Weelde et dans la région frontière en Hol- lande. Cette espèce n est donc pas uniquement de passage dans notre pays, un nombre limité d'mdividus y fixe ses quartiers d'hiver quand les circonstances de milieu et de température sont favorables. iv. H.) Fitlica atra atra, L. — Foulque noir. — Ln sujet a été pris à Casterlé, le 10 février 1919. L'espèce est inconnue dans cette région. (J. de Wilde.) Quelques exemplaires hivernent par temps doux, mais l'espèce habite généralement les marais des polders, abondamment garnis de joncs. (v. H.) Lyrarus tetrix tetrix (L.) — Tétras lyre. — J'ai pu laire, en 1919, pour le nord d'Anvers (région Cappellen-Brasschaet polygone), la même constatation que j'avais faite l'année précédente pour 1 est (ré- gion Schilde-S'Gravenwezel) . Là aussi le tétras lyre a envahi la zone déboisée pour les nécessités de guerre. Sans aucun doute, il y séjour- nera aussi longtemps que le milieu actuel, qui lui convient, subsistera. D'autre part, l'espèce paraît être en régression marquée dans les Ardennes depuis l'époque de la guerre. Les renseignements que j ai obtenus du Luxembourg, notamment de la région Bastogne-Libramont. sont concordants à ce propos. (V. H.) TRAITS DE MŒURS DU PIPIT DES ARBRES {Anthus frivialis tricialis, L.). J'ai écrit jadis (voir Gerfaut, 1913, page 185) que cette espèce pond quatre ou cinq œufs et qu une seule fois j ai rencontré une cou- vée de trois œufs. Le très grand nombre de nids que j avais observés jusqu'alors me semblait exclure le chiffre six. — 46 — Le 15 mai dernier, dans une fosse d'une ancienne minière, j'ai vu un pipit des arbres sur son nid et, la connaissance suffisamment faite, je lui ai demandé de s'en aller pour me montrer sa ponte. Ma surprise a été bien agréable en comptant six œufs; de plus, en examinant, de près, la couleur me paraissait peu ordinaire. Le fond est brun jaunâtre eî rappelle absolument la nuance des œufs du bruant des roseaux {Embeiiza schœniclus schœniclus L.). Ils étaient fort peu couvés et la durée de l'incubation ne pouvait donc avoir eu d'influence sur la coloration. XXX En Î9I4, la nidification du pipit des arbres a été particulière- ment précoce, malgré le printemps très froid : j'ai observé un nid dont le premier œuf a été pondu en avril et un autre dont les habitants ont déjà pris leur essor dans les derniers jours de mai. Dans mes notes, je trouve deux exemples de pontes tardives : le 12 juillet 1900, un nid contenant quatre jeunes, et le 12 juillet 1901, un autre avec trois œufs couvés. Tout en tenant compte du fait bien établi que le pipit des arbres recommence son nid quand on lui a enlevé ses œufs, je crois pouvoir affirmer que, dans ma région, cette espèce a parfois deux couvées par an, malgré l'avis unanime des auteurs, qui ne lui en accordent qu'une. XXX A 50 mètres du second des nids précoces cités plus haut, j'ai trouvé, le 9 juin, un nid contenant deux œufs rougeâtres. Ayant vu l'autre seulement vers la fin de mai, quand il était déjà occupé par les jeunes, j'ignore la nuance des œufs et ne puis décider avec certi- tude s'il s'agit d'une seconde couvée du même couple ou du remplace- ment d'une ponte détruite. Si la couleur des œufs varie beaucoup d'un nid à l'autre, dans chaque nid les œufs sont presque identiques et la même femelle, quand elle recommence sa nichée, pond des œufs semblables aux premiers. Profitant de l'occasion que j'avais de pouvoir surveiller régulière- ment ce nid, j'ai tenté l'expérience suivante : 9 juin. — J'ajoute aux deux petits œufs rouges un gros œuf gris lilas clair de bruant jaune; l'oiseau étant absent, n'a pas dû voir l'opération que j'ai exécutée au moyen d'une cuillère sans toucher à rien. W juin. — Le pipit occupe le nid : je le fais partir et constate la présence de trois petits œufs rouges à côté du gros. Je croyais déjà avoir joué à la perfection mon rôle de pseudo- — 47 — coucou et me promettais de juger dans trois semaines si le jeune bruant s'accommoderait de ses frères d'occasion et de leur régime. 12 juin. — Le pipit occupe le nid, qui renferme quatre œufs rouges, mais l'œuf étranger n'y est plus. Je le trouve intact à 20 centimètres en contrebas et le replace dans le nid. Un examen mmutieux me force à admettre, sans doute possible, que le pipit a expulsé lui-même l'œuf de bruant. En eflet, le nid occupe, dans une ancienne carrière où pousse un foin maigre, le bas du talus herbeux. En quittant le chemin voisin, j'ai toujours décrit une courbe en ayant soin de replacer mes pieds dans les pas de la veille. Aucune autre trace de pas ne s'aperçoit aux environs et en dessous du nid les herbes sont foulées ou écartées par l'oiseau, qui, dans son travail d'ex- pulsion, a créé une sorte de petit couloir. 15 juin. — Le pipit couve ses quatre œufs et a de nouveau mis dehors celui de bruant : celui-ci a été conduit sur la pente peu pro- noncée à 60 centimètres de distance et le couloir tracé entre les herbes est encore mieux reconnaissable que la première fois. Toujours aucun signe d'une autre intervention ne se remarque; d'ailleurs, la pluie de ces derniers jours, en mouillant les herbes, n'a guère engagé les rares passants à se détourner de leur chemin, ni les écoliers en congé à explorer la carrière. Je replace une troisième fois l'œuf de bruant après 1 avoir soigneu- sement essuyé et lui adjoins un œuf de moineau aussi gros et aussi clair que lui. Ce nid surrempli serait, croyais-je, certainement délaissé et l'oiseau refuserait d'y rentrer, tellement l'aspect en était devenu ditïérent. les deux gros œufs clairs masquant tout à fait les quatre petits foncés. 16 juin. — A ma grande surprise, le nid est occupé par la cou- veuse et les deux œufs étrangers ont encore été expulsés : celui de moi- neau se trouve à 40 centimètres en contrebas et je ne retrouve pas celui de bruant. Je vais emprunter à une fauvette grise du voisinage un petit œuf gris verdâtre et le confie au pipit, pensant que son petit volume le ferait mieux accepter. 18 juin. — Le pipit couve ses quatre œufs rouges, celui de fauvette manque et est introuvable dans les herbes voisines. L'examen des environs ne montre aucune trace permettant de sup- poser une intervention étrangère : mon expérience, d ailleurs, n avait été confiée à personne. Ayant constaté à suffisance que ce fidèle pipit a bien lutté pour défendre l'intégrité de sa couvée et n'a pas abandonné ses œufs mal- — 48 -^ gré tous les ennuis que je lui ai causés, je le laisse achever en paix l'élevage de sa famille. XXX Le 28 mai, je rencontre dans un talus herbeux un nid de pipit des arbres contenant cinq œufs presque frais et les récolte à cause de leur nuance curieuse en enlevant en même temps le nid. Le 18 juin suivant, le hasard me ramenant au même endroit, je montre à mon compagnon la fossette où avait niché l'oiseau et la trouve occupée par un nouveau nid contenant deux œufs de nuance identique aux autres. Le pipit a pondu et couvé quatre œufs seulement. Il est intéressant de constater que 1 oiseau a repris pour sa ponte de remplacement le trou de la première ponte. D^ M. MAIRLOT. LES OISEAUX DU DEVON COMPARÉS A CEUX DE LA BELGIQUE (Suite.) Le genre Saxicola est représenté en Belgique par le Traquet pâtre, Saxicola torquaia lubicoia (L.), et le Traquet tarier, Saxicola rubetra rubetra (L.). Ces oiseaux y sont assez communs, particulièrement le dernier. Celui-ci est local en Angleterre; je ne l'ai pas rencontré à Torquay. Le Traquet pâtre ou rubicole, de Belgique, diffère quelque peu de celui d'Angleterre, Saxicola toi quota hibernons (Hart.); j en ai vu quelques-uns à Torquay; ils paraissent plus petits. Le Rouge-gorge, Dandalus rubecula rubecula (L.), très commun en Belgique, est représenté aux Iles Britanniques par le Dandalus ru- becula melophilus (Hart.), qui est encore beaucoup plus nombreux à Torquay. La Rubiette gorge-bleue à miroir roux, Luscinia scecica gaetkei (Kleinschm.), paraît être de passage moins rare en Angleterre qu en Belgique; la variété à miroir blanc, Luscinia sCecica c])anecula (Wolf), qui s'est montrée quelquefois en notre pays, est presque inconnue en Angleterre. Le Rossignol, Luscinia megarhyncha megoihvncha Brehm.. ce ma- gnifique chanteur qui est presque partout commun en Belgique, ne se rencontre que dan; certaines régions de l'Angleterre. Les auteurs — 49 — anglais ie renseignent comme nichant dans quelques vallées du Devon. Je n'ai pas vu cet oiseau à Torquay. Le Rouge-queue de muraille, Phœnicurus phœmcunis phœnicu- rus (L.), et le Rouge-queue titys, Phœnicurus ochrurus gibraltarien- sis (Gm.), qui sont très répandus en Belgique en été et y nichent nombreux, le premier dans les trous d'arbre, le second dans les cre- vasses des rochers et les trous des bâtiments élevés, sont beaucoup plus rares en Angleterre; le dernier ne s'y voit même qu'au temps des migra lions, et par rares spécimens. Quelques Rouges-queues de muraille nichent cependant au Devon et quelques Rouges-queues titys y hivernent. Le genre Pauvette ne présente pas de différences notables entre ses représentants de Belgique et ceux du Devon. Ce sont des oiseaux arrivant en nos pays au printemps et nous quittant en automne pour les régions plus chaudes du nord de l'Atrique, après avoir élevé ici deux nichées pendant l'été. La Fauvette à tête rujire, Svicia alricapilia atricapilla (L.), est assez répandue dans les deux pays; la Fauvette orphée, Salvia hor- tensis hortensis (Gm.), a été observée très rarement en Belgique, mais pas au Devon; la Fauvette des jardins, Sylvia borin (Bodd.), paraît moins nombreuse au Devon que chez nous; cette différence est encore plus accentuée pour ce qui concerne la fauvette grisette, Sylvia com- munis communis Lath., très répandue en Belgique, et la Fauvette babillarde, Sylvia curruca curruca (L.), assez bien représentée en Belgique et plus rare au Devon; quant à la lauvette connue en Angle- terre sous le norn de Dartiord Warbler, Sylvia undata dartjordien- Sïs Lath., et renseignée comme nichant jadis au Devon, cet oiseau est inconnu chez nous. Par contre, la tribu des Calamoherpidés, qui est représentée par les genres Acrocephalus, Hypolaïs et Locustella, offre plus de diffé- rences. La Rousserolle turdoïde, Acrocephalus aiundinaceus arundi- naceus (L.), est tellement rare en Angleterre qu'on y compte les captures; totalement absente au Devon, c'est un des hôtes communs de nos eaux, pourvu qu'il y pousse des roseaux ou autres grandes herbes aquatiques. La Rousserolle des roseaux, Acrocephalus slreperus streperus (Vieill.), et ia Rousserolle des marais ou des champs, Acrocephalus palustris (Bechst.), sont deux chanteurs communs chez nous, princi- palement le dernier, qui se tient volontiers dans les champs de seigle, loin des eaux; le premier rare au Devon, le second pour ainsi dire inconnu, du moins en été. — 50 — La Rousserolle phragmite, Acrocephalus schœnobaenus (L.), sem- ble aussi plus commune en Belgique qu'au Devon, et la Rousserolle aquatique, Acrocephalus aquaticus (Gm.), résidant exceptionnelle- ment en Belgique, est inconnue au Devon el excessivement rare dans le reste de l'Angleterre. L'Hypolaïs contrefaisant, Hypolais iderina (Vieill.), très com- mun chez nous, est presque inconnu aux Iles Britanniques. C'est bien dommage, car c'est un de nos chanteurs les plus réputés et qui ne redoute point la proximité des habitations. L'Hypolaïs polyglotte, Hypolais polyglotta (Vieill.), n'est pas moins rare en Angleterre qu'en notre pays et n'a été observé que quelques fois. Il en est de même pour la Locustelle luscinoïde, Locustella lusci- noides luscinoides (Savi), tandis que la Locustelle tachetée, Locus- tella naeoia naeoia (Bodd.), paraît être un peu moins rare chez nos voisins d'outre-Manche, quoique, en ces dernières années, elle ait été observée plusieurs lois et semble être devenue un nicheur régulier en quelques rares localités de la Belgique. Les trois espèces de Pouillots : le fitis, Ph\)iloscopus trochilus trochilus (L.), le véloce, Ph])lloscopus collybita collybita (Vieill.), et le siffleur, Phytloscopus sibilatrix sibilalrix (Bechst.), semblent répartis de la même manière au Devonshire comme chez nous; la pre- mière espèce, cependant, me paraît un peu plus commune en notre pays. La Belgique ne connaît que deux espèces de Roitelets : le Roitelet huppé, Regulas regulus regulus (L.), très a'bondant en hiver et nichant çà et là en été. Cette espèce n apparaît qu irrégulièrement en Angle- terre, s'observe surtout sur la côte est, et est remplacée par une sous- espèce propre aux Iles Britanniques, le Regulus regulus anglorum Hart. Celle-ci niche au Devon. Le Roitelet triple bandeau, Regulus ignicapillus ignicapillus (Temm.), n'est qu'un visiteur d'hiver bien moins nombreux qu en Belgique, où on a même trouvé son nid. Le Troglodyte résidant au Devon est le même que celui de la Bel- gique, Troglod\)les troglodytes troglodytes (L.). J'ai remarqué qu'à Torquay cet oiseau établit généralement son nid contre les troncs d ar- öres, tandis qu'en Belgique on le trouve le plus souvent entre les ra- cines dénudées des buissons le long des ruisseaux et les chemins creux ou, à défaut de ces emplacements, dans les buissons épais, les fourrés de ronces, et parfois dans les tas de fagots, ou sous les hangars. — Dl — L'Accenteur niouchet du continent, Prunella modularis modula- \is (L.), ditrère de celui des Hes Britanniques, qu'on a appelé Pru- nella modularis occidentalis (Hart.). Ces deux espèces sont communes dans leur pays respectif. L'Accenteur des Alpes, Prunella collaris collaris (Scop.), qui visite quelquefois la Belgique, a également été observé au Devon. Parmi les Pipits, nous avons en Belgique le Pipit des arbres, Anthus trivialus trivialus (L.), et le Pipit des pres, Anthus pratensis (L.), qui y nichent, le premier abondamment, le deuxième plus rarement. Les autres espèces ne sont que des visiteurs accidentels, notamment le Pipit aquatique, Anthus spinoletta spinoletta (L.), le Pipit obscur, Anthus spinoletta obscurus (Lath.), le Pipit des champs, Anthus campestris (L.), le Pipit Richard, Anthus richardi richardi Vieill., et le Pipit gorge-rousse, Anthus cervinus (Pali.). Il en est à peu près de même pour l'Angleterre; seulement, au Devonshire, le Pipit des arbres et le Pipit des prés sont moms communs qu'en Belgique, tandis que le Pipit obscur est très répandu sur les côtes de ce comté, où il niche régulièrement. La comparaison des Bergeronnettes et Hochequeues est très mté- ressante. Le Hochequeue gris, Motacilla alba alba L., est commun en Belgique et répandu partout; sa variété à dos noir, Motacilla alba lugubris Temm., ne se montre qu accidentellement en notre pays, et y niche parfois. Cette dernière est le vrai résident de la Grande- Bretagne et la première espèce n'y est que de passage; quelques indi- vidus seulement y nichent, même au Devon. Le Hochequeue boarule, Motacilla boarula boarula L., paraît rare en Devonshire, tout comme au nord et au nord-ouest de la Belgique, où on ne le voit qu'en hiver, mais il niche et est commun le long des cours d'eau du reste de notre pays. Pour le Flochequeue jaune, le même cas se présente comme pour le Hochequeue gris. Le Motacilla ftava flava L. est commun en Bel- gique, dans les champs humides et les prairies basses; il ne se ren- contre qu'accidentellement en Angleterre et au Devon; le Motacilla flava ra}^i (Bp.) est résident d'été en Angleterre, plus rare cependant au Devon, mais seulement visiteur exceptionnel en Belgique. Le Gobe-mouches gris, Muscicapa striata striata (Pall.), est aussi commun au Devon qu en Belgique; le Gobe-mouches noir, Muscicapa hypoleuca hypoieuca (Pali.), pas commun en Belgique, est rare au Devon, et le Gobe-mouche à collier, Muscicapa collaris Bechst., rare chez nous, n'a pas encore été observé au Devon. — 51 — Le jaseur de Bohême, Ampelis garruius (L.), qui nous visite de temps en temps, se rend également en Angleterre et au Devon, mais à intervalles beaucoup plus distants qu'en Belgique. Il arrive toujours en troupes. Il n y a rien de spécial à renseigner concernant les oiseaux du sous- ordre des Fissirostres : l'Hirondelle de cheminée, Chelidon rustica mstica (L.), 1 hiirondelle de fenêtre, Hirundo urhica urbica L., 1 Hirondelle de rivage, Riparia uparia riparia (L.), le Martinet noir, Apits apus apus (L.), le Martinet à ventre blanc, Apus melha nielba (L.). et l'Engoulevent d'Europe, Caprimulgus europaeus euro- paeus u., sont de même espèce et se comportent de la même façon dans nos deux pays. Toutefois, les hirondelles et martinets arrivent plus tôt au printemps au Devon et en reparlent plus tard en automne que chez nous; quelques hirondelles de cheminée y hivernent même parfois. Le Martin-pêcheur vulgaire, Alcedo ispida ispida L., est assez commun près des rivières du Devon; il n'est pas très répandu en Bel- gique. Le Guêpier, Meiops apiaster L., pousse quelquefois jusqu'en Bel- gique. 11 n'a visité que le sud du Devon. Les Gnmpereaux habitant la Belgique, Certhia brachvdactyla bra- crf^dactvla Brehm, diffèrent de ceux du Devon; ceux-ci sont des Certhia jarniliaris britannica Ridgw. Les deux espèces sont assez communes. Le Tichoorome de muraille, Tichodroma muiuiia (L.), a été vu rarement en Belgique et encore plus rarement en Angleterre. La Huppe vulgaire, Upupa epops epops L., est iocale et pas com- mune en Belgique; elle n'est que de passage en Angleterre. La Sitelle, locale et pas très commune en Belgique, est la Sitta euro- paea caesia Wolf., elle est remplacée en Angleterre par la Sitta euro- paea britannica Hart. Je ne l'ai pas observée à Torquay. Le Rollier commun, Coracias garruius garruius L., vagabonde par- fois jusqu'en Belgique et même parfois jusqu'en Angleterre. Le Devon a eu sa visite à de rares occasions. Le Grand Corbeau, Corüus corax corax L., dont quelques rares représentants nichent encore dans les Ardennes belges, est assez ré- pandu en Angleterre, où il niche çà et là. Je ne l'ai pas vu à Torquay. La Corneille noire ou Corbine, Corvus corona corone L., et la Corneille mantelée, Corcus comix comix L., ne diffèrent pas en nos deux pays, ni sous le rapport du plumage, ni sous le rapport des — 53 — mœurs : la première est sédentaire et niche un peu partout, la seconde de passage et hôte d'hiver. La Corneille freux, Corcus jrugilegus fru- gilegus L., non plus ne présente de différence à signaler : niche en colonies au Devon aussi bien qu'en Belgique, surtout nombreuse en hiver par l'arrivée des immigrants du nord. Il en est de même des Cor- neilles choucas, Colœus monedula spermologus (Vieill.). Deux espèces de Casse-noix visitent, à des intervalles plus ou moins distants, la Belgique et le Devon, plus rarement cependant ce dernier pays : le Casse-noix à bec épais, Nucijraga car^ocatactes caryoca- tactes (L.), plus rare que l'espèce à bec grêle, Nucijraga car^oca- tactes macrorhvnchus Brehm. La Pie commune. Pica pica pica (L.j, habite aussi bien le Devon que la Belgique. L espèce ne diffère pas de plumage ni en sa manière de vivre. Il en est autrement pour le Geai commun du continent, Garrulus glandarius glandarius (L.), qui n'est connu que comme migrateur d'automne en Angleterre, où il est remplacé par une espèce propre à ce pays : le Garrulus glandarius rufitergum Hart. Celui-ci n'a pas encore été observé en Belgique. A remarquer également le Crave ordinaire, Pyrrhocorax pprhoco- rax (L.), presque inconnu en Belgique, et sédentaire au Devon. L'Etourneau vulgaire, Stmnus vulgaris Vulgaris L., est identique dans les deux pays, très commun aussi bien au Devon qu'en Belgique. Le Martin rose. Pastor roseus (L.), qui visite rarement la Belgique, s'égare parfois jusqu'en Angleterre; il n'a pas encore été observé au Devon. L'étude comparative des mésanges est très intéressante, car les espèces du continent diffèrent presque toutes de celles habitant 1 An- gleterre. La Mésange grosse charbonnière. Parus nmjor major L., est très commune en Belgique pendant toute l'année. Elle apparaît péurfois accidentellement sur la côte est de i'. Angleterre, soit en nombre, soit isolée. Elle est remplacée dans ce pays par la sous-espèce. Parus major newtoni Prazak, très commune également au Devon. La Mésange noire. Parus ater ater L., est moins abondante et lo- cale en Belgique; en hiver, elle est plus nombreuse et vagabonde dans tout le pays. Elle ne visite presque jamais l'Angleterre. Elle y est remplacée par la sous-espèce. Parus ater britannicus Sharpe et Dres- ser, assez bien répandue dans les régions boisées. La Mésange des marais. Parus paluMris lor^girostrts Kieinschra., — 34 — est moms commune en Belgique que les espèces précédentes; oiseau nicheur local en été, errant en hiver. L'Angleterre possède deux espèces propres : la Parus palustris dresseri Stejn., assez rare et locale au Devon, et la Parus atricapillus kj^inschmidti Hellm., également connue au Devonshire. La Mésange bleue, Parus caeruleus caeruleus L., assez commune en Belgique, même en hiver, ne visite qu'accidentellement l'Angle- terre; celle propre à ce pays, la Parus caeruleus obscur as Prazak, y est également bien répandue. La Mésange huppée est inconnue au Devon; l'espèce habitant la Belgique, Parus crisiatus milratus Brehm., n'est pas très commune chez nous. La Mésange à longue queue habitant la Grande-Bretagne appar- tient à la forme ÄLgithalos caudatus roseus (Blyth.) et est bien con- nue au Devon. En Belgique, cette espèce niche çà et là; en hiver, la forme /¥.giihalos caudatus caudatus (L.) du nord et de l'est vient la rejoindre chez nous, mais n'arrive qu'accidenteilement en Angleterre. Enfin, la Mésange à moustaches, Panurus biaimicus biarmicus (L), est assez rare et seulement de passage en Belgique; elle n'est pas com- mune non plus au Devon, mais paraît y nicher. C'est la même espèce dans les deux pays. Nous terminerons l'étude des petits insectivores par la revue de la famille des alaudidés, qui, par plus d un caractère, a des affinités avec les granivores. L'Alouette des champs, Alauda arvensis arOensis L., identique en Belgique et en Angleterre, est aussi répandue au Devon que chez nous. L'Alouette des bois, Lullula arborea arborca (L.), peu répandue et locale en Belgique, se trouve également au Devon. Cet oiseau y est sédentaire, tandis que chez nous presque tous émigrent à 1 ap- proche de l'hiver. L'Alouette alpine, Eremophila alpestris flaVa (Cm.), a été rare- ment observée au Devon. Elle a visité parfois en grand nombre les régions côtières nord et est de l'Angleterre; elle visite régulièrement la Belgique tous les ans, en hiver, au moins le nord de notre pays, mais toujours en petit nombre. Le Cochevis huppé, Galerida cristata crislata (L.). assez commun en Belgique, mais local, est inconnu au De\on. On compte même les capture.'; qui ont été faites aux Iles Britanniques. La Calandre calandrelle, CalandrcUa brachydactvla brachvdac- — 53 — t\)la (Leisler), espèce méridionale, la Calandre nègre, Melanoco- r^pha yeltoniensis (Forsl.), et la Calandre leucoptère, Melanoco- rvpha sibirica (Gm.), des contrées asiatiques, visitent très rarement l'ouest de l'Europe; quelques captures seulement sont connues, aussi bien en Belgique qu'en Angleterre. La Calandre à taches noires, Me- lanocor\)pha calandra (L.), dont la patrie est la region autour de la mer Méditerranée, a très rarement été observée en Belgique, mais pas encore en Angleterre. Le Plectrophane des neiges, Pleclrophenax nivalis (L.), et le Piectrophane iappon, Calcarius lapponicus lapponicus (L.), sont deux charmants oiseaux du Nord, qui, en petit nombre, visitent assez régu- lièrement, en hiver, l'Angleterre et la Belgique. Je ne crois pas qu'ils aient cependant poussé jusqu'au Devon. Le Bruant des roseaux, Emheriza schœniclus schœniclus L., niche assez nombreux en Belgique dans tous les endroits qui réunissent les conditions de son habitat. Il se rencontre également au Devon, où il est sédentaire, tandis qu'en Belgique on ne trouve cet oiseau que pendant la bonne saison, sauf exceptionnellement quelques rares indi- vidus. Deux ou trois Bruants nains, Emberiza pusillu PalL, ont été cap- turés en Belgique; cet oiseau a également été pris quelques fois en Angleterre, mais pas encore au Devon. Le Bruant fou, Embeiiza cia cia L., visite accidentellement la Bel- gique, ainsi que l'Angleterre. Il n'a pas encore été observé au Devon. Le Bruant ortolan, Emberiza horlulana L., est assez commun dans les régions sablonneuses de la Belgique; sa présence en été est assez courte; en .Angleterre, il ne niche pas, on ne le rencontre que çà et là, errant dans le pays à l'époque des migrations. Par contre, le Bruant zizi, Emberiza cirlus L., préfère le climat de la Grande-Bretagne au nôtre : il est résident en Angleterre, niche au Devon, tandis que cet oiseau ne visite que rarement la Belgique. C'est tout à fait accidentellement que les ornithologistes belges et anglais ont pu enregistrer dans leur pays chacun une seule capture de Bruant à couronne lactée, Emberiza leucocephala S. G. Gm. Un oiseau de cette espèce a été capturé, le 26 octobre 191 I, à Wommel- ghem, près d'Anvers, et un autre, le 30 octobre 1911, en Ecosse. Ces dates rapprochées attirent l'attention. Le Bruant jaune, Emberiza eitrinella citrinella L., est sédentaire dans les deux pays et très répandu partout. Le Bruant proyer, Emberiza calandra calandia L., est sédentaire — 56 — dans certaines régions de l'Angleterre, bien connu au Devon. En Belgique, cet oiseau niche surtout en Campine et nous quitte en hiver. Le Sizerin boréal, Carduelis linaria linaria (L.), visite irrégulière- ment, en automne et en hiver, la Belgique et l'Angleterre, parfois en bandes innombrables. Quelques sous-espèces, comme le Carduelis linaria roslrata (Coues), du Groenland; le Carduelis linaria holboelli (Brehm.), des régions circumpolaires; le Carduelis hornemannii hor- nemannii (Holb.), également du Groenland, et le Carduelis horne- mannii exilipes (Coues), du Lapland et du nord de la Russie, en errant en hiver de région à région, se montrent très rarement, en nos pays, par individus isolés en compagnie de la première espèce. Le Sizerin roussâtre, Carduelis linaria cabaret (P. L. S. Müll.), espèce propre à la Grande-Bretagne, quoique y résidant toute l'année, envoie annuellement quelques représentants sur le continent. Cette espèce n'est donc jamais nombreuse chez nous, mais on l'observe tous les ans, tandis qu il se passe parfois plusieurs années avant de recevoir la visite des autres espèces. Le Tarin, Carduelis spinus (L.), dont quelques couples seulement nichent en Belgique, nous visite à chaque année en automne, le plus souvent en grandes troupes; en Angleterre, l'oiseau niche plus nom- breux, des bandes de migrateurs viennent se joindre aux oiseaux indi- gènes. Le tarin ne visite qu'irrégulièrement le Devon. Un Venturon, Carduelis citrinella citrinella (L.), a récemment été capturé en Belgique; l'Angleterre n'en a enregistré qu'une seule cap- ture également; n'a pas visité le Devon. Le Chardonneret, Carduelis carduelis carduelis (L.), niche un peu dans nos forêts, mais est plus commun lors des passages. Les char- donnerets des Iles Britanniques diffèrent de ceux du continent; on les a nommés Carduelis carduelis hriiannica (Hart.). Niche au Devon. La Linotte commune, Carduelis cannahina carmabina (L.), est la même en Belgique et au Devon. Elle niche et est commune dans les deux pays, tandis que la Linotte de montagne, Carduelis flavirostris flaüirostris (L.), visiteur irrégulier et assez rare chez nous, niche en Angleterre, même au Devon, mais pas très nombreuse. Le Serin de Provence, Serinus canarius germanicus Laubm., dont la présence en Belgique est constatée depuis un demi-siècle, niche de plus en plus nombreux chez nous à chaque année. C'est un charmant petit chanteur que l'on doit regretter au Devon, car il n a visité cette contrée que rarement. Il n'y a rien de spécial à remarquer concernant le Pinson ordinaire. — Ol — Fringilla cœlebs cœie'bs L. Cet oiseau niche nombreux dans les deux pays et de grandes bandes de migrateurs visitent les deux régions; il m'a paru cependant que les pinsons du Devon étaient un peu plus petits et avaient le plumage plus brillant que les nôtres. Le Pinson d' Ardennes, Fringilla montijringilla L., se comporte aussi de même dans les deux pays : c'est un visiteur régulier et abon- dant lors des époques de passage. Le Moineau domestique, Passer domesticus domcsticus (L.), est sédentaire et abondant en Angleterre comme en Belgique, mais le Moineau friquet. Passer montanus montanus (L.), niche nombreux en Belgique; au Devon, il n'est que visiteur accidentel; je ne l'ai pas observé à Torquay. Quelques Moineaux soulcie, Pelronia petronia petroT}ia (L.), ont été capturés en Belgique. Je crois que cet oiseau e^t inconnu en .An- gleterre. Le Verdier, Chloris chloris chloris (L.), est identique au Devon et en Belgique; résident au Devon, la plupart émigrent chez nous. Il est assez abondant dans les deux contrées. (A suivre.) TH. BISSCHOP. OBSERVATIONS DIVERSES Poule d'eau. Nous avons eu occasion, cette année, de constater un cas de nidi- fication hâtive qu'il nous semble intéressant de signaler. Il s'agit en l'occurrence de la poule d'eau. Chaque année, un couple de ces oiseaux niche sur les bords de l'étang sis au fond du Jardin Botanique de Bruxelles. Or, dans les dernières semaines de jécrier, je remarquai que ce couple transportait de menues branchettes dans une p>etite grotte arti- ficielle installée sur l'îlot de l'étang et oii jadis nichaient des canards. Je crus d'abord que ces oiseaux jouaient, ainsi qu'il arrive, avec ces brindilles. Cependant je constatai aussi que les oiseaux qui nous intéressent avaient expulsé des lieux, les jeunes de l'année précédente, qui avaient passé l'hiver en cet endroit, en famille. Enfin, vers la mi-mars, le mâle seul se montrait encore sur l'étang J'en conclus que la femelle couvait. En fait, c était exact et je pus bientôt m assurer que la précocité — 58 — de cette nidification n'avait entravé en rien l'incubation. Le 27 mars, en effet, cinq jeunes poules d'eau venaient à éclosion. Le lendemain, elles suivaient les adultes, nageant sur l'étang com.me de petits canards. Le premier œuf de ce couple poule d'eau dut donc être pondu vers le premier mars, ce qui n'est certes pas ordinaire. En cas de ponte normale, les travaux de nidification ne débutent pas souvent avant la mi-avril, à moins que le couple trouve un endroit propice, bien abrité, la ponte pouvant alors, si la température s'y prête, avoir lieu dans la première quinzaine de ce mois, ce qui est assez rare. Souvent même dans la région ardennaise, la poule d'eau ne com- mence à nicher qu'en mai, alors que les roseaux, les plantes aqua- tiques, ont atteint une dimension suffisante pour quelque peu dissi- muler le nid. Ce précoce couple poule d'eau ne s'en tint au surplus pas là. Dans les dernières semaines d'avril, n'apercevant plus qu'un des adultes sur l'étang, j'allai jeter un coup d'œil à la grotte aux canards. Dame Poule d'eau s'y trouvait, couvant à nouveau en son ancien nid, et, le 16 mai, six jolies petites pelotes de coton noir, une nouvelle famille, sen échappaient pour venir prendre leurs ébats sur les berges de la pièce d'eau. 11 fut alors des plus intéressants d'observer les mœurs de la tribu et le public fréquentant le parc ne s'en fit au reste pas faute. Non seulement les deux adultes s'affairaient extraordinairement pour nourrir les nouveaux venus, mais encore les cinq jeunes de la première nichée, qui avaient alors atteint, ou presque, leur croissance complète, s employaient à la même besogne avec un zèle étonnant. Et c'était spectacle peu banal de voir, à certains moments, sept poules d'eau assemblées, gorgeant de tout ce qu'elles trouvaient de mangeable, les six poussins nouvellement éclos, qui ne savaient plus à qui, tendre leur bec de jeunes affamés. Plus d'un assistant prit, je vous l'assure, vif intérêt à ce spectacle peu commun, dont l'observation était rendue aisée par la familiarité des oiseaux, que ne troublait pas le public, auquel ils sont accoutumés en cet endroit. Autour. Le 10 avril dernier, il m'était adressé un autour femelle qui venait d'être abattu sur son nid. Dans l'oviducte de l'oiseau se trouvait un œuf prêt à être pondu, mais malheureusement brisé. — 59 — Or, fait remarquable, la couleur de l'écale de cet œuf était d'un bleu d'azur très intense. 1! fut lavé à l'eau pure et mis à sécher. Chose intéressante, nous pûmes alors faire une constatation curieuse : au fur et à mesure que l'écale séchait, la teinte perdait son intensité. Ce phénomène était si apparent qu'aux endroits où la dessiccation avait fait son œuvre, des taches paraissaient se former, beaucoup plus claires, semblant presque blanches, dans le bleu des parties encore humjdes. Fmalement, l'écale, complètement séchée, prit une teinte similaire à celle que nous connaissons aux œufs de cette espèce. Dans le corps de l'oiseau se remarquaient également trois jaunes en formation, le plus volumineux ayant la grosseur d'une petite noix, le plus petit d'une cerise. Le rapace en question, peu avant sa mort, avait dévoré un geai, dont les débris, y compris les pattes, étaient fort reconnaissables, n ayant pas encore subi l'action des sucs gastriques. L. COOPMAN. REVUES ORNITHOLOGIQUES Relevé des derniers fascicules d ornithologie parvenus au Gerjaut, par voie d'échange : Revue française d'ornithologie (7 mars 1920) : H. Darviot. Sur le chant des oiseaux en hiver. — A. Philipon. Le hibou brachyote aux environs de Fismes. — D' Millet-Horsin. Guide de l'amateur O d'oiseaux débarquant sur la terre d'Afrique. — A. Menegaux. Enquête sur la disparition du moineau. — D' Cathelin. Légendes, préjugés et emblèmes relatifs aux oiseaux (suite). — .Notes et faits divers. Idem (7 avril 1920) : L. Lavauden. Contribution à l'étude des 1) formes du hibou ascalaphe dans l'Afrique du Nord. — J. Berlioz. Sur les oiseaux producteurs du guano au Pérou. — D' A. Guéniot. Le moineau campagnard et le moineau parisien. — Notes et faits divers. L'Oiseau (Paris) (mars 1920) : H.-D. Astley. La brève à queue bleue. — D' Millet-Horsin. Acclimatation en Afrique occidentale h française. — J. Delacour. Notes sur quelques collections d'oiseaux vivants, en .Angleterre. — A. Decoux. Les callistes en captivité. Chronique ornithologique. — 60 — The Ibis, London (April 1920) : David A. Bannerman. List of the birds of the Canary Islands, with detailed reference to the mi- gratory species and the accidental visitors. — Lieut. Claud B. Tice- hurst. A contribution to the ornithology of the Island of Texel. — J. H. Fleming. A list of the birds collected in Northern Saskatchewan and Northern Manitoba by Captain Buchanan in 1914. — Lieut. - C. G. Finch-Davies. Notes of South African Accipitres. — David A. tD Bannerman. A review of the African Dicruridœ in the British Mu- seum. — Count Nils Gyldenstolpe. A nominal list of the birds at piesent known to inhabit Siam. — F. E. Blaauw. On the type speci- men of Chloephaga inomata King in the British Museum and some further notes. — G. M. Mathews. On a new Species oi Bower-bird. — Ornithological publications. Letters, Extracts and Notes. British Birds. London (March 1920) : J. H . Gurney. Ornitholo- gical notes from Norfolk for 1919. — H. F. Witherby. On Some results of ringing certain species of birds. — Notes and letters. Idem (.A^pril 1920) : H. W. Feilden. Breeding of the knot in Grinnell land. — H. H. Witherby — The Dutch and British little Owls. — Edward T. Browne. Migration notes from Bardsey Islands, October 1919. — H. F. Witherby. On some results of ringing certain species of birds. — Notes and letters. Idem (May 1920) : N. F. Ticehurst. — The Common Gull bree- ding on Dungeness Beach. — H. F. Witherby. On some results of ringing certain species of birds. — Notes and letters. Bulletin oj the British Ornithologists' Club. London (n'' CCXLVIII) : Meeting of the Club on february I 1th. 1920. Idem (n" CCXLIX) : Meeting of the Club on march 1 0th. 1920. Idem (n" CCL) : Meetmg of the Club on april I4ht. 1920. Der Ornithologische Beobachter. — L'Ornithologiste suisse (XVIT' année, fascicule 1 à 6) : Nombreuses notes ornithologiques. Nos Oiseaux. Neuchâtel (février 1920) : Alf. Richard. Les roseaux, garde-manger de la mésange bleue en hiver. — Protection des oiseaux. Divers. — Calendrier ornithologique. Ardea. Wageningen (jaargang VIII, aflevering I) : G. A. Brou- wer en Jan Verwey. Waarnemingen van het « Trekstation Noord- wijk aan Zee ». Idem (jaargang VIII, aflevering 2) : D' Koenraad Kerbert ( 1849- 1919). _ D' H. Ekama. Het verblijf van enkele trekvogels in Ne- derland in 1918. — D A. E. H. Swaen. Bijzonderheden betreffenden de Gierzwaluw. ^- G. J. van Oordt. De stand der Aalscholver- ~ 61 — Kolonies in Nederland. Tjeerd de Vries. Mededeeiingen betreffende Nederlandsche broedvogeis. — J. H. Peilinkhot. Calamodus aquatica (Gmelin) broedvogel langs de oevers van het Meppelerdiep. Bird-Lore. New- York (vol. XXII, n"* 1 et 2) : General articles. — Notes from Field and Study. — The Andubon Societies. The Auk. Cambridge, Mass. pub. by The American Ornitholo- gists' Union (January 1920) : In memoriam. — Stanley Cobb. Mid- summer birds in the Catshill Mountains. — Ludlow Griscom^ Notes on the winter birds of San Antonio, Texas — Herbert H. Beck. The occults senses in birds. — F. C. Lincoln. Birds of the Clear Creek District, Colorado. — J. A. Farley. Sandpipers Wintering at Ply- mouth, Massachusetts. — Joseph Grinnell. Sequestration notes. — Leverett Mills Loomis. On Procellaria alba (Gmelin). — Arthur T. Wayne. Notes on seven birds taken near Charleston, South Carolina. — J. D. Figgmgs. The Status of the subspecific races of Branta cana- densis. — Ernest G. Holt. Bachman's warbler breeding in Alabama. — Frank N. Chapman. Description of a proposed new race of the Killdeer from the Coast of Peru. — Charles B. Cory. Description of a new species and subspecies of Tyrannidae. — F. S. Palmer. The thirtyseventh stated meeting of the American Ornithologists' Union. — General notes. — Recent literature. — Notes and news. The Condor. Berkeley, California (vol. XXll, n" 1 ) : Frank N. Irving. Importance of the blind in bird photography. — Amelia S. Allen. The rusty song sparrow m Berkeley and the return of winter birds. — Alex. Wetmore. A peculiar feeding habit of grebes. — Flo- rence Merriam Bailey. A return of the Dakota Lake region. — Allan Brooks. Notes on the Limicolae of Southern British Columbia. — Harold C. Bryant. Edward Garner, a pioneer naturalist. — Harry C. Oberholser. Description of a new Otocoris from California. — From Field and Study. — Notes and news. Idem (vol. XXII, n" 2) : Harold Heath. The nesting habits of the Alaska Wren. — A. J. van Rossem and J. Hooper Bowles. Nesting of the Dusky Poor-will near Saugus, California. — Joseph and John W. iVIailliard. Bryant marsh sparrow upon the Hills. — Florence Merriam Bailey. A return to the Dagoca Lake region. — From Field and Study. — Notes and news. L. COOPMAN. 10' Année 1920 FASCICULE m LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie MM. les auteurs sont personne'Ument responsables de leurs écrits. SOMMAIRE Reniarques sur la Biologie du Coucou, L. Coopman. — Oiseaux de proie utiles ou nuisibles, Ch. Groud. — Obserùaiions sur le chant de quel- ques iurdinés, A. Mercier. — Valeur économique des oiseaux, A. Mercier. — L.es oiseaux du Devon. Th. Bisschop. — Obser- va'ions diverses. — Revues Ornitholo^iques. REMARQUES SUR LA BIOLOGIE DU COUCOU [Cucul us canorus canorus Un de nos plus experts Beld-naturalists, le docteur M. Mairlot, qui est en même temps un de nos observateurs les plus avertis et le meil- leur des amis, signalait, dans le fascicule il, 1919, du Gerjaut, diverses remarques relatives à la reproduction du coucou. Voudrait-il cependant me permettre de faire quelques réserves au sujet des conclusions qu'il émet? Dans son observation VIII, n'ayant dans le nid du rouge-gorge découvert que deux jeunes de cet oiseau, voisinant avec un œuf de coucou, l'observateur estime pouvoir affirmer que le coucou a enlevé du nid au moins deux œufs de rouge-gorge. On ne peut pas, dit-il aussi, sup{X)ser un chiffre inférieur à cinq œufs comme première ponte de rouge-gorge. C'est ce point de départ qui provoque évidemment sa première assertion. A mon humble avis cependant, le coucou n'enlève pas d'œufs en accomplissant son dépôt. Mais abordons les faits dans leur ordre. Certainement, on voudra bien admettre que certaines circonstances feront qu'un oiseau déro- gera, tout au moins incidemment, à une règle que l'on pourrait consi- dérer presque comme immuable. L'état physique d'un volatile, son âge, de multiples circonstances — 64 — peuvent influer sur la ponte. 11 faut aussi faire place à des événements fortuits, par exemple l'enlèvement d'un ou plusieurs œufs par un déni- cheur. On pourrait même admettre à la rigueur que l'une ou l'autre cause aura forcé la femelle rouge-gorge à pondre un ou plusieurs œufs en dehors de son nid. Notre ami n aura certes pas, en sa fructueuse carrière d ornitho- logue, été sans découvrir ainsi des œufs dispersés sur le sol ou dans les renfoncements des arbres d'une clôture. Cep>endant, abandonnons ces dernières suppositions pour ne tenir compte que d'événements plus naturels. Certaines années, remarquables par un hiver particulièrement rigou- reux, sont néfastes aux oiseaux, beaucoup d'entre eux périssant faute de nourriture. Vraisemblablement, les survivants se ressentent alors longtemps de l'abstmence prolongée qu ils durent subir. Et cela, d'autres s en sou- viendront peut-être, se marque, ia saison de la reproduction revenue, par des pontes souvent incomplètes. Le cas qui nous est cité dans l'observation VÎII est un exemple de ces anomalies probablement. 11 n'est du reste pas unique. Comme exemples, quelques faits de date relativement récente : En 1917, après une fin d'hiver des plus pénibles, me promenant dans les bois de Tancrémont, région que visite iM. Mairlot, en com- pagnie d'un fonctionnaire verviétois, iVi. Hubert L..., nous décou- vrîmes deux nids de rouge-gorge contenant 1 un deux jeunes nés de quelques jours, le second trois œufs. Ni l'un ni l'autre ne celaient d'œuf de coucou. Le premier de ces nids était construit sur le sol, dans un léger creux, au pied d un épicéa, au milieu dune sapinière dont le sol était complètement dénudé. 11 ne contenait nul œuf non fécondé et aux alentours nous ne découvrîmes pas trace d'œuf entier ou brisé, i en eût-il eu, qu'ils n'eussent pu échapper à nos recherches. Dans le second nid, l'incubation était assez avancée. Aux environs du nid, plus broussailleux que dans le cas précédent, nous n aper- çûmes non plus pas d'autres œufs. Dans les mêmes bois, nous relevâmes encore l'existence d un nid de coq de bruyère où il ne fut jamais pondu que cinq œufs, dont quatre vinrent à éclosion, de même que plusieurs nids de merle ne conte- nant que quatre œufs. La même année, le L'' mai, dans un bois à Soiron, nous allâmes — 65 — Inspecter avec M. Arthur H..., de Discn, une colonie de freux qui y nichaient. Sur neuf nids visités, un seul contenait quatre jeunes. deux autres trois chacun, cinq autres deux seulement et le dernier deux œufs, dont un fraîchement pondu et le second renfermant un ^ros jeune en putréfaction. (Cliché CooFMAN.» N'id cU» fauvetto des jardins c )iitenant un œuf de coucou Ce dernier nid figure dans les collections de la Société Ornitholo- gique de l'Est de la Belgique et la dirférence entre les deux œufs est fortement marquée, la teinte de l'œuf décomposé étant beaucoup plus foncée — 66 — Le coucou n avait, certes, pas passé par là, non plus que nul déni- cheur, qui, lui, ne se serait pas fait faute d'enlever toutes les couvées. C'étaient, certes, des nids avec pontes anormales. Rien n empêche donc que le nid du rouge-gorge avec œuf de cou- cou, mentionné dans l'observation VIII, fût une de ces anomalies, et vraisemblablement c'était le cas. Le coucou sait certainement compter et M. Mairlot pourra confir- mer une observation que j'ai quelquefois faite et que des amateurs consciencieux ont constatée : jamais, pour ainsi dire, le coucou ne dé- posera son œuf dans un nid contenant une ponte complète. Il le déposera peut-être dans un nid où il ne se trouvera pas d'œuf, alors que, n'ayant pas découvert de nid lui convenant, il sera embar- rassé de son propre œuf. Mais lorsque la ponte du nourricier sera achevée, ce sera une autre question. Surveillez des nids contenant une ponte normale achevée, même si le coucou se promène dans leurs environs, c'est en vain que vous y attendrez son œuf. Cependant nous devons ajouter ici qu'une observation précédente de M. Mairlot montre que la règle a des exceptions. En une cir- con.stance, il a en effet constaté un dépôt d'œuf de coucou dans un nid d'accenteur mouchet contenant des œufs incubés. Ceci doit cependant être fort anormal et être provoqué vraisembla- blement par la même cause qui fait choisir au coucou un nid vide. Il y aurait peut-être aussi une autre version à donner du fait. On sait que certaines femelles coucous déposent successivement toute une série d'œufs dans les nids d une même esf>èce d'oiseaux. L une choi- sira exclusivement des nids de rouges-gorges par exemple, une autre des nids d'accenteurs, s'obstinant à ne pas déposer son œuf dans un nid d'autre espèce, s'en trouvâ-t-il à portée. Le coucou dont parle notre observateur était peut-être un de ceux- là et, ne trouvant pas de nid d'accenteur avec ponte incomplète, il fut forcé de placer son œuf dans celui où on le découvrit. Mais dans le cas qui nous intéresse, le coucou aura vraisemblable- ment été trompé par les apparences : il ne s'était pas imaginé que le rouge-gorge ne pondrait que trois œufs et, de confiance, avait ajouté le sien à ceux de sa dupe. La stricte observation de M. Mairlot nous le démontre au surplus : l'incubation de l'œuf du coucou était de trois à quatre jours, nous dit-il, et les jeunes rouges-gorges éclos de deux ou trois jours. — 67 — Le coucou avait donc déposé son œuf la veille de la naissance des rouges-gorges. Je crois en ceci pouvoir dire que nul observateur n'affirmera, comme une règle, que le coucou dépose son œuf dans un nid où l'incubation a commencé, si la ponte du futur nourricier est régulière. Ce fait ne pourra être mentionné que tout à fait exceptionnellement. Un coucou qui agirait ainsi commettrait au reste une faute qui pour- rait être souvent néfaste à son rejeton et l'instinct la lui fera éviter. Coucou (Cliihé Ccoi'MAN.) Observe?., en effet, que le jeune coucou éclôt le plus souvent avant ou en même temps que les jeunes du nourricier, quelquefois un peu après eux, rarement longtemps après. Un œuf de coucou qui éclorait huit jours après les petits du nour- ricier donnerait un jeune qui serait infailliblement étouffé par ses com- pagnons déjà formés. Et, en dépit de la fable qui veut que ce soit le — 68 — jeune coucou qui précipite hors du nid ses compagnons, il en serait certes bien incapable en l'occurrence. De plus, les jeunes nourriciers étant déjà forts, leurs parents ne les abandonneraient vraisemblablement pas lorsqu'ils auraient été projetés hors du nid, car ils survivraient trop longtemps. Et pendant que les adultes les nourriraient, le jeune coucou périrait faute de soins. M. Mairiot a-t-il, d'autre part, déjà constaté qu'alors qu'un nid contenait un œuf de coucou et une ponte normale, celle-ci ne fut pas complète lorsque l'incubation commençait? Aussi elle le demeure jusqu'à l'éclosion du jeune coucou. Et jamais le coucou adulte, qui surveille son œuf, n'extraira du nid la progéniture du nourricier si son œuf n'est éclos. Cette façon d'agir nous montre au surpius que le coucou reconnaît et son œuf, et son jeune. S'il n'en était pas ainsi, il ne laisserait subsister dans le nid que le premier jeune éclos, puisque normalement, pourrait-on dire, c'est sou- vent le jeune coucou qui éclôt le premier, et il enlèverait alors tout le surplus de la couvée, son œuf y compris. Dans le cas actuel, il a certes reconnu son œuf, puisqu'il l'a laissé dans le nid, les jeunes rouges-gorges éclos, sachant aussi que s'il enlevait ces jeunes avant l'éclosion de l'œuf, celui-ci serait abandonné par les nourriciers. Affaire d'instinct, cette intelligence des animaux. Et cet instinct a fait connaître au coucou que les petits oiseaux invariablement délais- sent l'œuf demeurant seul dans un nid d'où les jeunes ont disparu, l'instinct, toujours, les avertissant que souvent cet œuf qui n'éclôt pas est un œuf non fécondé. A l'appui de ceci, nous citerons tous les nids délaissés avec un œuf ou deux parfois — j'ai même eu le cas de trois œufs — non fécondés, sur lesquels l'oiseau ne perd pas son temps à couver lorsque les jeunes ont pris leur essor. Le cas est différent lorsqu'aucun œuf n'est fécondé. Une femelle n'ayant pu s'apparier, mais ayant néanmoins pondu quelques œufs, les couvera avec acharnement, et ce jusqu'à ce qu'ils soient complè- tement gâtés, durant plus d un mois souvent. Mais ici, il n'y a jamais eu de jeunes dans le nid. Enfin, l'œuf de coucou étant déposé alors que la ponte du nourri- cier n'est pas terminée, ce dernier achève généralement celle-ci, les nouveaux œufs venant s'adjoindre à ceux qu'il a primitivement pondus et à l'œuf supplémentaire. — 69 — Nous disons généralement, car il arrive qu'un nourricier moins accommodant expulse de son home l'œuf du coucou. D'autre part, lorsque l'œuf du coucou est déposé dans un nid vide, le futur nourri- cier y fait souvent sa ponte régulière. Ajoutons cependant que le nid est parfois délaissé et l'œuf étranger abandonné à lui-même, le coucou ne l'enlevant pas pour le replacer dans un autre nid. Bref, en aucun cas il ne me souvient qu'une observation évidente ait démontré que le coucou enlevât des œuis du nourricier, au moment (Cliché Cooi'MAN.) Jeune coucou nourri par un rouge-gor^e (à l'avant-plan un (xnif du rouge-gorge expulsé par le coucou adulte). du dépôt de son œuf s'entend, car dans la suite, lors de l'éclosion de son rejeton, il en est tout autrement. L observation IX de M. iVIairlot prête aussi à remarque. Il s'agit d'un nid de rouge-gorge contenant cinq œufs de cet oiseau et un œuf de coucou. — 70 — Ce nid est délaissé par les rouges-gorges et notre ami conclut qu'if y a eu abandon volontaire et peut-être combat. C'est évidemment possible. Cependant, en ce qui concerne le combat, je crois pouvoir affirmer que cette circonstance se présente rarement, étant donné des faits con- statés relativement aux visites quotidiennes du coucou au nid du nour- ricier. Mais voyons, à notre point de vue, cette IX' observation, si exac- tement notée. Nous sommes enclins, p>our notre part, à conclure que le nid était abandonné lorsque le coucou y déposa son œuf. L'obser- vateur nous dit en effet : d L'œuf du coucou n'est pas couvé, mais le contenu sort mal )), et il ajoute que les œufs de rouge-gorge ne sont non plus pas couvés, mais que le jaune colle à la partie déclive de la coquille. De l'état des œufs il résulte donc que les œufs de rouge-gorge sont d'origine plus ancienne, sont plus k vieux >) que l'œuf du coucou. Le nid devait donc être abandonné lorsque le coucou vint y dépo- ser son œuf, plus frais que ceux du rouge-gorge. Ceci confirmerait, d'autre part, la remarque de M. Mairlot quand il dit que la femelle coucou profite de l'absence de la couveuse pour introduire son œuf dans le nid étranger. Et c'est ce qui, communément, doit en effet se produire, puisque le coucou, à de rares exceptions près, place son œuf dans un nid où la ponte est incomplète et provi- soirement abandonné par la pondeuse. Mais cela nous montrerait peut-être aussi que le coucou sait que le rouge-gorge pond ordinairement plus de cinq œufs. Trouvant le nid non occupé, il en a conclu que la ponte n'était pas achevée et a fait son dépôt. XXX M. Paque me permettra certainement aussi quelques remarques sur ses « Mœurs du Coucou ». C'est bien à tort qu'il estime que de tous les oiseaux le coucou est le plus difficile à pénétrer. Sauf en ce qui concerne le dépôt de ses œufs, il serait, pour quelqu'un qui disposerait de son temps, aisé d'étudier cet oiseau. Ses mœurs mêmes sont de nature à faciliter cette •étude, puisque, au temps de la nidification, il suit, dans ses randon- nées, un itinéraire toujours le même et régjé presque comme une hor- loge. Un nid contenant un de ses œufs, une fois découvert, il ne serait non plus pas difficile, pour qui disposerait de loisirs et de quelque patience, de se rendre compte des agissements de notre volatile, qui. — 71 — chaque jour, certainement, vient jeter un coup d'œil sur son produit ovarien. La date d'arrivée du coucou n'est non plus pas aussi variable que le font supposer les observations de M. Paque, qui se base sur le chant de l'oiseau pour enregistrer sa présence. Au 15 avril, Iç coucou est presque toujours de retour; seulement on ne l'entend pas chanter ,^ précisément parce que le mauvais temps retarde l'expansion de ses sentiments amoureux. Le pauvre oiseau, piteux et transis, est alors bien trop absorbé par la recherche de sa nourriture; mais souvent vous pouvez alors l'apercevoir, les ailes basses et le cou rentré, perché sur un pieu de clôture, en lisière d'un bois, observant les herbages pour y découvrir l'un ou l'autre insecte... Ventre affamé se soucie peu d'amoureuses complaintes, chez la gent coucou tout comme chez notre humaine espèce. En ce qui concerne la jalousie du coucou, il faut aussi en rabattre, nous semble-t-il. Elle nest pas plus marquée que chez les autres espèces, qui, tant que les prémices de l'accouplement ne sont point closes, n'admettent dans leur voisinage aucun autre volatile de leur race, qu'il s'agisse de moineau, de fauvette ou de merle, exception faite, bien entendu, pour les oiseaux vivant en colonie. Mais le nid con.struit, les œufs pondus, cette jalousie s'atténue au point de dispa- raître souvent. En Ardennes, les coucous ne sont pas rares et souvent j ai vu deux coucous, chantant sans arrêt, suivre exactement le même parcours, à moins de cent mètres l'un de l'autre, sans qu il se produisît de que- relle, et j'en suis même à me demiander si l'un de ces deux mâles sup- posés n'est pas une femelle et si celle-ci, comme le mâle, ne pousse pas le caractéristique appel : « coucou )i. Au surplus, mâle et femelle possèdent d'autres cris qu'il est intéressant de noter et d'étudier de près. En ce qui concerne l'enlèvement des œufs du nourricier, je m en suis suffisamment expliqué ci-dessus, je n'y reviendrai pas. Les exem- ples sont trop nombreux du non-enlèvement des œufs pour qu une exception vienne détruire toutes ces observations. En ce qui concerne l'enlèvement des œufs après éclosion du jeune coucou, nous ne répé- terons pas non plus que c'est une règle qui n'a d'exception que lors- que le coucou adulte a succombé de façon ou d'autre. Relativement à l'élevage du jeune coucou, l'observateur eût pu suppléer au défaut de nourriture en nourrissant l'oiseau à la main. Le jeune coucou s'élève fort bien en captivité, n'a jjesoin que de — 72 — peu de soin«, pourvu que la nourriture soit abondante, et il devient fort familier, reconnaissant son maître et lui marquant son attachement par ses cris et ses mouvements. Mais, comme l'a constaté M. Paque, le jeune coucou abîme con- sidérablement son plumage lorsqu'il est en cage. Au moment de la migration notamment, quelque soin qu'on ait de lui et quel que soit son apprivoisement, il se jettera constamment contre les barreaux de sa prison, tentant de reconquérir sa liberté. Pour le surplus, le mâle nourricier peut fort bien élever seul le jeune intrus. En plusieurs occasions j'ai également constaté le fait signalé par M. Paque, mais le jeune coucou, gros et gras, grandis- sait paisiblement dans le nid usurpé, nourri par le mâle seul, tandis que la femelle couvait sa nouvelle ponte à quelque distance. Fort exacte est cette observation qui signale que les oiseaux re- viennent chaque année dans un même cantonnement et font à nouveau leur nid dans les environs de l'endroit où ils nichaient l'année précé- dente. Le coucou suit aussi cette règle et chaque année il revient dans son ancien habitat d'été, où il est fatalement amené à retrouver les nourriciers qui élevèrent précédemment ses rejeton». Pour le second cas, je n'insisterai que sur l'œuf tout bleu du cou- cou et la question de mimétisme. Ne croyez-vous pas qu'il soit temps de reléguer dans le coin des vieilles lunes toutes ces histoires de mimétisme? Mimétisme, dit-on, de ces insectes qui affectent la forme de brindilles, de feuillets, etc.; mimétisme encore les teintes variées d'anim,iux, quadrupèdes et oiseaux divers. F.t ce mimétisme doit préserver ces êtres des atteintes de leurs ennemis. Ici l'on n'oublie qu'une chose : c est que les ani- maux qui se nourrissent d'êtres vivants ont la vue autrement perçante, l'odorat extrêmement plus développé que nous. Or, un coureur des bois, un braconnier, un ornithologue ou un entomologiste ne se laisse- ront pas abuser par ce mimétisme. Un indifférent n'apercevra rien là où le garde découvrira un lièvre tapi dans les herbages, l'ornithologue ne se laissera pas prendre à la feinte de la huppe, jouant chiffon dans un champ, où elle paraît vouloir se confondre avec le sol, pas plus qu'il ne prendra pour une nodosité de l'arbre le nid du pinson, si bien camouflé qu'il soit, avec des lichens enlevés à l'arbre même sur lequel il niche. Et je suis bien certain que l'entomologiste considérerait comme une injure le doute que vous émettriez en le déclarant incapable de distinguer d'un fragment de végétal la chenille ou l'insecte le plus heureusement doué sous le rapport du mimétisme. — 73 — Si l'homme ne se laisse pomt prendre à ces caprices de la nature, pourquoi voulez-vous donc que les animaux, dent c'est le « métier » de rechercher une proie, qui vivent de cette laculté, s'y laissent pren- dre plus que nous? Il en est de même pour le coucou et ici la démonstration se fait d'elle-même : L'oiselet accepte généralement 1 œuf du coucou, abso- lument différent du sien. Ce prétendu mimétisme serait donc sans rai- son. Aussi le coucou ne se préoccupe-t-il aucunement de la couleur des œufs du nourricier. Au reste, rien ne prouve que ces prétendus œufs de coucou, sem- blables aux œufs du propriétaire du nid, soient des œufs de coucou. A peine 2 ou 3 pour cent de ces œufs sont similaires en teinte aux œufs du nourricier. Souvent même ils sont identiques à ceux-ci, au point qu'il est matériellement impossible qu'ils aient été pondus par un autre oiseau que le nourricier lui-même. Ce sont, à mon avis, simplement des œufs anormaux, de même na- ture que les œufs anormaux de poule ou d'autres oiseaux domestiques, beaucoup plus volumineux que les œufs ordinaires. Parfois, dans les nids de petits oiseaux, on découvre des œufs plus petits que leurs voisins de la même couvée, — - le cas se produit fré- quemment chez la poule ou le serin, — rien n'empêche qu'il s en trouve de plus gros, qu'aussitôt on gratifie du nom d'œuf de coucou, puisque nous éprouvons naturellement toujours le besoin d expliquer de façon extraordinaire des faits parfois fort simples. Un œuf blanc de coucou ne m'étonnerait pas, une altération de l'ovaire pouvant se produire chez la femelle coucou, comme elle se produit, cas constatés, chez le rouge-gorge, les fauvettes; que cet œuf ait une teinte plus ou moins bleutée, passe encore, mais que 1 œuf soit franchement bleu, en étant un œuf de coucou, me surprendrait. Rien d'étonnant que l'on ait constaté une similitude de l'œuf de coucou avec ceux du rouge-gorge, du hochequeue, du bruant, qui s'en rapprochent quelque peu comme teinte, mais, pour le surplus, je ne suis nullement convaincu. Il ne m'étonnerait pas même que cel œuf bleu du coucou tût une invention... allemande. Voici, en effet, quelque cinquante ans qu'un certain M. Pralle, de Hanovre, si mes souvenirs sont exacts, signala posséder une dou- zaine d'œuf s bleus de coucou, qui, pour la plupart, étaient dits être recueillis dans des nids de rouges-queues de muraille, Phœnicurus phœnicurus phœnicurus (L.), qui pond des œufs bleus. Il ne dit pas si ces œufs avaient été recueillis dans la même région, mais c est pro- — 74 — bable et dès lors il semble possible que ce soit une même femelle de rouge-queue, atteinte d'une affection ovarienne, qui les ait tous pondus. Peut-être une analyse le démontrerait-elle? Et dès lors circula l'his- toire de l'œuf bleu du coucou. Ce ne serait du reste pas la première erreur ornithologique que, de bonne foi, les Allemands auraient propagée. Je n'ai au reste pas vu l'œuf de M. Paque, pas plus que d'autres œufs bleus de coucou; mais ce qu'il y a de certain, c'est, en tout cas, que le coucou n'a pas brisé les œufs de son gobe-mouche. Le coucou sait tout aussi bien que nous qu'aucun oiseau ne couvera sur un nid dans lequel se trouvent des œufs brisés. Je soupçonne fort, en l'occurrence, un lérol d être l'auteur de cette mauvaise plaisanterie, à moins qu'un bipède quelconque ne se soit mêlé de l'affaire. Grand amateur d'œufs, le lérot aura mangé les œufs du gobe- mouche, après avoir apporté en ce nid un œuf du rouge-queue, destiné à subir le même sort. Pourquoi n'a-t-il pas achevé son festin, là est pour moi le seul mystère, s'il n'est pas éclairci par l'intervention d'un bimane. Que le coucou ponde ses œufs à intervalle de plusieurs jours est aussi loin d'être prouvé péremptoirement. Ce qui le fait croire, c est que souvent à une même époque on découvre de jeunes coucous à des stades de croissance plus ou moins avancés. Mais on oublie trop souvent que ces découvertes se font en des cantonnements différents et que, comme il en est pour les autres oiseaux, tous les coucous ne pondent pas à des époques déterminées, tant s'en faut. Des merles, par exemple, construiront à peine leur nid que d'autres élèveront déjà de gros jeunes. j'ai recueilli, pour ma part, une observation qui montre qu un coucou avait pondu successivement un œuf chaque jour. Je ne suis non plus pas loin de croire que, comme les autres oiseaux, le coucou aurait deux périodes de ponte bien distinctes. Enfin, en ce qui concerne la ponte du coucou dans les creux d arbre d'où le jeune coucou ne peut sortir, nous ne pouvons non plus dire'que l'instinct de l'oiseau est en défaut. Où la mère a passé devrait bien passer l'enlant. Seulement, au temps des amours, dame Coucou, qui n'a point, étant donné ses mul- tiples occupations, le temps de s'engraisser, est svelte à souhait, tandis que son rejeton, vivant en sybarite, est, lui, dodu comme une caille quand il s'agit de prendre l'essor, ce qui cause sa perte. Sa maman, en sa menue cervelle d'oiseau, ne pouvait songer à cette alternative. L. COOPMAN. — 15 — OISEAUX DE PROIE UTILES OU NUISIBLES Au point de vue pratique, les oiseaux de proie de nos pays sont généralement distingués en utiles et nuisibles. Une telle classification est toujours un peu artificielle; en fait, les animaux de proie mangent un peu tout ce qu'ils trouvent, et il semble bien que, au moins pour beaucoup d'espèces, les observations n'ont pas été assez nombreuses fxjur qu'il soit permis de se prononcer avec sûreté. Prenons par exemple les busards, oiseaux de proie d'assez grande taille qui nichent sur le bord des eaux, dans les marais ou les lieux humides. On les donne souvent comme vivant surtout de petits mam- mifères, de reptiles, d'insectes. Tout au plus concède-t-on qu'ils attaquent aussi des oiseaux aquatiques, mangeant surtout les jeunes et aussi les œufs. Il nous a été donné d'observer, dans le sud des Ardennes françaises, sur les bords de l'Aisne, une nichée de busards harpaye ou des marais. Circus aeruginosus (L.) . Il s'agit d'un grand oiseau atteignant 0'"58 de taille (dont 0'"28 pour la qlieue) et dont l'envergure peut dépasser r"30. Un tel oiseau n'est pas très commun dans la région, aussi sa pré- sence nous a-t-elle été vite signalée par les pêcheurs. Nous n avons jamais vu que la femelle, il semble qu'il ne s'agissait pas d'un couple. Pourtant la ponte a eu lieu en deux périodes assez distinctes, avec un intervalle de plusieurs jours; les œufs pondus durant la seconde étaient de formes assez distinctes des premiers, ce qui nous avait d'abord fait supposer qu'il s'agissait d'œufs d'espèces différentes. (Le busard ayant pu, par exemple, s'empau-er du nid d'un autre oiseau.) Nous avons prélevé quelques œufs, mais les deux séries étaient représentées dan? ce qui restait. Tous les œufs restant ayant donné des jeunes, et tous ces jeunes étant de jeunes busards, notre supposi- tion se trouvait erronée. D'après ce que l'on donne comme genre de vie des busards, la femelle aurait dû fouiller, de préférence, le bord de la rivière, mais nous la voyions, au contraire, s'en aller toujours à d'assez grandes distances, dans les terres. D'autre part, les poules d'eau, fort nom- breuses en ce canton (elles y sont dédaignées par les chasseurs), ne semblaient pas incommodées par le voisinage de l'oiseau de proie. Pour avoir une certitude, nous ne pouvions mieux faire que de nous emparer des jeunes. Nous avons attendu pour le faire qu'ils fussent assez gros, drus, peur employer l'expression vulgaire. A ce moment. — 76 — ils couraient déjà très bien, et nous avons eu quelque peine à nous en emparer. Nous les avons tués et dépouillés; l'intérieur de leur corps répan- dait une insupportable odeur de charnier..., et pour cause. Chacun contenait deux ou trois corps de passereaux en cours de digestion. De-ci de-là, quelques plumes, et plumes d'oiseaux adultes. Pas de traces d'œufs, pas plus que de mammifères, de reptiles, de batraciens, de poissons ou d'insectes. Voilà donc une nichée de busards qui était nourrie exclusivement de petits oiseaux. Il est bien difficile de croire qu'il s'agit d'une excep- tion à la règle générale. Peut-être, en cas de nécessité, le busard se contenterait-il d'autre gibier. Mais l'on ne voit pas que les petits oiseaux puissent souvent lui manquer. En fait, les grands oiseaux de proie se font de plus en plus rares, et je pense que l'on ne peut que s'en féliciter. Les grands aigles ne se trouvent plus guère que dans les montagnes; cependant, ils s'en écartent parfois, et l'on en a quelquefois tué dans les .A.rdennes fran- çaises. Plus fréquemment a-t-on annoncé leur présence, mais bien sou- vent à tort. Toujours dans les Ardennes françaises, l'on nous a annoncé une fois la présence d'un aigle qui avait la fâcheuse habitude de cheu-ger les cyclistes passant sur un petit chemin vicinal. Nous avons voulu vérifier le fait; il s'agissait en réalité d'une grande buse (buse vulgaire) , Butco biifeo buteo (L.), dont l'envergure peut atteindre l'"60 et la \aille 0'"70. La queue est ici relativement peu développée {0"'25 au plus); le corps est donc assez gros. Notre buse ne mettait d'ailleurs pas d'acharnement dans ses attaques; aussitôt les cyclistes descendus de machine.vou tombés (ce qui arrivait aussi), la bête s'éloignait. Il semble que ces grands oiseaux devraient se livrer à de telles attaques surtout quand ils voient leur nichée menacée. Cependant, en ce qui nous concerne, nous n'avons pas toujours mis beaucoup de discrétion dans notre examen de la nichée de busards. En nous voyant, la mère tournait quelque peu, puis allait se reposer à quelque distance, ou bien s'éloignait; jamais elle n'a fait paraître la moindre intention de nous attaquer. Nous devons avouer cependant que, pour procéder, à l'enlèvement des jeunes, nous avons profité d'une de ses longues absences. En ce qui nous concerne, et jusqu'à preuve du contraire, nous tenons f)our nuisibles tous les grands oiseaux de proie diurnes de nos régions. La buse vulgaire est donnée comme se nourrissant surtout de — 77 — rongeurs, mais les ravages qu'elle exerce dans les basses-cours mon- trent bien qu'elle n'est pas inoffensive pour les oiseaux. En fait, l'examen de l'estomac et du gésier d'un assez grand nombre de buses montre, suivant la saison, des débris de poulets, de passereaux, de rongeurs, de couleuvres, de batraciens, d'insectes et même d'écrevisses. Lorsque la nourriture d'une bête de proie comprend à la fois des animaux à sang froid et des animaux à sang chaud, ces derniers ten- dent généralement à prédominer dans la ration; les autres ne sont pris que faute de mieux. Des expériences ont montré que la chair des ani- maux à sang chaud assure beaucoup mieux la croissance et aussi la vie des oiseaux que la chair des animaux à sang froid (poissons, rep- tiles, batraciens, insectes, etc.). Naturellement, l'instinct des animaux les pousse à prendre ce qui leur est le plus profitable, en l'occurrence les petits oiseaux et les rongeurs, mais ceux-ci sortent surtout au cré- puscule ou à la nuit; leurs destructeurs sont surtout les rapaces noc- turnes. Les diurnes ont surtout affaire aux petits oiseaux, sauf toute- fois ceux que leur taille exiguë ou tout autre motif empêche de poursuivre ce gibier de choix. Ainsi l'examen de l'estomac d'une vingtaine d'autours (autour des palombes) , Accipiier geniilis gentilis (L.) , a nwntré surtout des débris d'oiseaux, et aussi quelques os de lapereaux ou levrauts, mais aucune dépouille de rongeur nuisible. L'autour est encore un grand oiseau, dont la taille atteint 0'"58 et l'envergure 1"'I5. Il chasse toute la journée et même en plein midi. C'est un animal à la fois hardi et prudent, qui place son nid sur un arbre élevé, ce nid servant souvent plusieurs années de suite. Il capture les pigeons au vol. Les rapaces diurnes de petite taille peuvent aussi être nettement nuisibles. Ainsi l'examen de trois cents corps d'éperviers n'a jamais montré de débris d'insectes ou de rongeurs, mais uniquement des dé- pouilles de passereaux. L'éF>ervier commun, Accipiter nisus nisus (L.) , a une taille de 0"'33 (avec une queue de 0"I6); son envergure est de 0"'66. Il est assez commun et n'en est ainsi que plus à redouter. Par contre, l'examen de l'intérieur de deux cent quatre-vingts créce- relles Falco tinnunculus tinnunculus L., n'a jamais montré de débris d'oiseaux, mais des élytres de coléoptères ou autres dépouilles d in- fectes, des peaux de rongeurs, des pattes de taupe. La crécerelle, souvent appelée émouchet, mouquet, est assez commune, et il n y a pas lieu de le regretter. La crécerelle appartient au groupe des faucons; quelques espèces — 78 — de ce groupe semblent avoir des mœurs assez analogues aux siennes; ces espèces sont d'ailleurs rares dans nos régions. Mais la plupart des oiseaux du groupe, et notamment le faucon commun ou pèlerin Falco peregrinus pcregrinus lunst., sont franchement nuisibles. L'on sait que celui-ci capture les oiseaux au vol et qu'il est, pour cette raison, employé à la chasse. En fait, parmi les oiseaux de proie de nos régions, il n'y a guère d'espèces qui ne soient qu'utiles. L'on ne peut, en tout cas, considérer comme telles que celles qui ne font pas la chasse aux petits oiseaux. S'il fallait considérer comme utiles les espèces qui peuvent, occa- sionnellement, faire la chasse aux insectes, tous les oiseaux de proie, et beaucoup d'autres fauves avec eux, devrzùent être considérés comme utiles. Il est assez curieux de constater que. lors des grands vols de sauterelles, la plupart des animaux s'abattent sur celles-ci pour les dévorer; les corbeaux et les aigles notamment harcèlent les vols de sauterelles. Ils y trouvent une manne inespérée, une nourriture abon- dante, qui peut être recueillie sans grand effort. .A.ussl a-t-on pu, très sérieusement, écrire qu'il ne fallait pas tuer les oiseaux de proie, pas plus d'ailleurs que les vipères, les loups, les renards, les fouines, les belettes (qui détruisent, notamment, des rats et mulots). Nous cherchons à protéger les petits oiseaux, nous voulons que leurs nids soient respectés. Si nous laissions d'autre part pulluler leurs ennemis, toutes les autres mesures prises seraient absolument inopé- rantes. Il nous faut bien aussi protéger nos basses-cours. Si chacune d'elles devait seulement pourvoir à la nourriture d'une nichée d'oiseaux de proie, elle serait vite dépeuplée. La même nichée peut détruire plus de gibier qu'un chasseur. Si la vie est une lutte, il nous faut bien en accepter les conséquences et prendre le parti de nous dé- fendre. CH. GROUD. OBSERVATIONS SUR LE CHANT DE QUELQUES TURDINÉS Merîe noir, Turdus merida merula L. — Chant doux et mélo- dique, consistant en une série de sifflements bien enchaînés les uns aux autres et formant un certain nombre de phrases. Le merle module les syllabes et file les sons; ceux-ci partent d'un diapason grave, en résonnant comme une flûte d'orgue, subissent diverses fluctuations tout — 79 — en s-élevant dans la portée rrusicale, pu.s se terminent par un ccor a.gu et passablement étrange. Ce chant n'est pas d'une fanta iisie ire? r.che ma,s ,1 apparaît empreint de poésie. Les strophes qui sy suc ceden, e que ponctue l'accord final, semblent autan, de quest Ö . posées ai aud.teur. e, ces questions ne tar.sscnt pas durant de^h eures. On voudra,, comprendre ce langage énigmat.que et Ion a,me lagréa- c qu'nTd''';-? r?'' ' ''' ™'"™'' '•'" *'erm,nés. Lit 1! „ ' T '" ''""'-„h" ="-" « -P^'-' atnsi pendant des ,, "- '^K^l.^-lll ainsi penaani aes sematnes, et on ne se déclare ,ama,s fat.gué des mê,.es concerts Il y a des merles plus talen,ueux que daulres. Jes.ime que ces oiseaux se DertecLionnent en vieillissant. Grwe a plastron Tardus iorquaius torquatns L. - G.ant assez vibrant; on 1 entend de lom. quoiqu'il ne possède pas lénergie et la clarté de celui de a grive musicienne. Les phrases en sont courtes mesurées et coupées de pauses très longues. Les syllabes terminales de^ passages ont une certaine analogie avec celles du merle noir Les phrases manquent du rythme ardent qu. caractérise le coup de chant de la musicienne et sont plutôt empreintes de mélancolie Gnve mauvis, Tnrdns musicus L. - Chant rappelant celui de la grive musicienne, mais émis à voix plus basse; il est également moins artistique. Grive musicienne, Tardus philomelus clarkei Hart. — Vouloir noter les phrases de cet oiseau est chose impossible, car elles se suc- cecent avec une telle rapidité que Ton ne saurait suivre le répertoire dans ses variations tortueuses. Les vocalises vibrent avec force et s agrémentent de passages flûtes d'une fantaisie étourdissante. Les couplets sont brefs et ordinairement composés de deux parties, dont I une pourrait être considérée comme une question posée, et la seconde comme une réponse. 'Voici un exemple : lara-tara-tari-ti-ti-ti-ti tio-tio-tio-tio. Remarquez bien que, parfois, les phrases se répètent chacune deux ou trois fois de su:te et se succèdent après une courte pause. Leur vanete est d une richesse extraordinaire et la grive lance ses innom- brables eclats de voix avec une ferveur inouïe, parfois même avec une reelle vehemence, sur un diapason tantôt assez grave, tantôt extrême- ment élevé. C'est un concert inoubliable, dont la longueur n'ennuie jamais I auditeur. Précisons cette analyse ; les passages du répertoire sont habituel- lement composés de deux à six syllabes et consistent en sons bien — 80 — articulés et n métronomiquement >\ conduits; ils se répètent plusieurs fois de suite, jusqu'à ce que l'oiseau fasse une pause toujours minu- tieusement déterminée, puis une nouvelle stropfie commence. Les <( figures I) que comprennent les strophes, ainsi que ces dernières, se meuvent, au point de vue de la forme (colons et nombre de syllabes), en une harmonie si belle et en un rythme si certain, que l'ensemble du chant produit absolument une impression profonde sur l'auditeur attentif. Ajoutons que sous le rapport architectonique, la césure des phrases est admirablement située : les plus longues alternent savam- ment avec les plus petites; les unes sont émises avec parcimonie, les autres, au contraire, se répètent fréquemment. Il existe parmi les grives musiciennes des artistes beaucoup plus talentueuses que d'autres; il y en a de merveilleuses et de médiocres. Leur art respectif dépend généralement de l'influence des milieux. Grive draine, Turdus viscivorus üisciüoru.s L. — Le chant de la draine est un des meilleurs parmi ceux des turdinés; il est très sonore et soutenu. On a comparé ce chant à celui du loriot, par suite de ses notes flûtées bien accentuées. J'estime qu'il tient plutôt le milieu entre celui de la grive musicienne et celui du merle. Il se distingue pourtant des variations de la musicienne, en ce sens que chaque phrase est composée d'un plus grand nombre de sons; le rythme en est différent et le caractère paraît lourd. Comme dans les modulations du merle, les passages se terminent mélancoliquement. L'ensemble est assez court et peut devenir ennuyeux s'il est souvent répété. Grice liiorne, Turdus pilaris L. — Son chant se compose de quelques gazouillis, de sons craquants et de passages flûtes. Il n est guère artistique. PétrocJTïcle de roche, Monticola saxatilis (L.). — Chant flûte, m.élancolique, parfois mêlé de sons rauques ou criaillants. L émission en est lente, soutenue, les divers passages étant bien cohérents, malgré leur curieuse variété. Contrefacteur étonnant, le pétrocincle imiie non seulement les variations de la grive musicienne et du merle, mais aussi les différentes mélodies des petits passereaux, même certaines phrases du rossignol. Il exécute ses contrefaçons de manière creuse, sur un diapason plus profond. A remarquer que les qualités vocales varient suivant les individus, et, en réalité, tous les pétrocincles ne sont pas des virtuoses, car la plupart vivent solitaires et se trouvent généralement éloignés des lieux habités par les meilleurs oiseaux chanteurs. C'est la question de l'influence des milieux sur l'éducation vocale. I! faut — 81 — reconnaître que la faculté d'assimilation, ou, si Ton veut, le talent de contrefacteur du pétrocincle se développe toujours plus naturelle- ment à l'état libre qu'en captivité, pourvu que l'oiseau soit (( influencé d par les concerts qu'il entend dans son voisinage, ce qui, d'ailleurs, est plutôt rare. C'est pourquoi, d'un autre côté, les aptitudes de maints jeunes pétrocincles s' épanouissent bien mieux en captivité, lors- qu'ils peuvent y subir l'impulsion de nombreux chanteurs de variétés différentes. Pétrocincle bleu, Monticola solitarius solitarius (L.). — Mêmes observations que pour le précédent. ARMAND MERCIER. VALEUR ÉCONOMiQUE DES OISEAUX La composition du régime alimentaire de la plupart des oiseaux a été et est encore l'objet de recherches minutieuses et de patientes observations. C'est respectivement au laboratoire et en campagne que ces investigations doivent avoir heu; sans elles, li est impossible d'ar- river à de saines conclusions sur la valeur économique de telle espèce d'oiseau. Je remarquerai immédiatement que les observations casuelles faites en campagne et dont nous lisons de temps à autre les résultats dans certains journaux ou périodiques, sont presque toujours de minime valeur et conduisent généralement à des erreurs, car elles ne tiennent pas co.Tipte de ce que l'espèce observée se nourrit en d autres saisons ou en d'autres contrées ou bien encore au cours de la période de repro- duction, lorsque les parents ont des petits à sustenter. Il est en effet reconnu que maints oiseaux sont nuisibles à telle saison et parfaitement utiles pendant le reste de l'année. En d autres cas, le défaut partiel de nourriture, le changement de la nature du sol ou de Il culture, l'éloignement forcé de l'habitat, sont encore des causes qui influent considérablement sur la variation de 1 habituel régime ali- mentaire. Dans les contrées où la plantation d'arbres fruitiers prend une heu- reuse extension, alors qu'auparavant on n'y voyait que des prairies et des terres arables, les naturalistes constateront certainement une mul- tiplication extraordinaire des oiseaux. Les endroits à découvert offrent, il est vrai, peu de lieux favorables à la nidification, tandis que la créa- tion de vergers procure aux oiseaux des facilités pour l'établissement — 82 — de leurs nids, ainsi qu'une nourriture abondante et variée. Résultat même inattendu : les oiseaux se montrent parfois si nombreux dans les contrées spéciaiemer.t plantées d'arbres fruitiers qu'ils y devierneni nuisibles. Que certaines espèces aient changé de régime alimentaire, nous en voyons un exemple frappant en Angleterre, où l'incroyable multipli- cation de l'étourneau a obligé la corneille freux à modifier son ali- mentation : effectivement, l'étourneau se sustente au printemps des matières animales et végétales autrefois destinées à la corneille freux, et cette dernière se trouve conséquemment forcée d'absorber plus de grain et de fruit et même de parfaire son régime en s'attaquant aux œufs de perdrix et d'autres oiseaux. On a vu des mésanges becqueter des pommes, des poires, des fraises, des framboises et causer ainsi de réels dommages. Mais de tels faits se produisent généralement au cours des étés très chauds, dans les régions où les oiseaux ne trouvent pas d eau pour s'abreuver. Idem pour les merles qui trouent péirfois la pulpe juteuse des tomates, pour les fauvettes qui sucent les cosses de pois, etc. De semblables observations, l'on ne peut conclure que ces espèces sont toujours nuisibles ! Et cela prouve qu'il est absolument nécessaire de connaître la valeur économique de tel ou tel oiseau, avant de décider si sa mul- tiplication doit être protégée ou combattue. J'observerai ici que chaque fois que des plaintes générales sont enregistrées au sujet de dommages causés par une espèce, on peut être certain que le motif consiste toujours en ceci : trop d individus de l'espèce déterminée, séjournant dans la même région et se sustentant des mêmes matières. Je rappel- lerai le cas de l'étourneau, oiseau ordinairement utile, mais qui de- vient nuisible s'il se multiplie excessivement. La consommation de nourriture des oiseaux insectivores est générale- ment sous-évaluée. Rœrig a fait sur ce point des recherches minu- tieuses et établi que les petites espèces ayant servi à ses investigations consomment journellement en matière sèche environ 30 p. c. de leur poids. Afin d'expérimenter et .de contrôler le pourcentage constaté, Rœrig a nourri deux troglodytes exclusivement de vers de farine pendant une semaine; il a déterminé de cette manière la quantité de substance sèche absorbée et défini une proportion qui correspond exactement avec celle de la nourriture au moyen d'autres aliments. Les deux troglodytes, qui pesaient ensemble 18 grammes, mangèrent en sept jours 529 vers de farine, d'un poids total de 86.2 grammes. La quantité de substance sèche contenue dans ces vers de farine s éle- vait à 34.39 grammes, ce qui constitue par conséquent un besoin — 83 — quotidien de 28 p. c. du poids du corps. Des expériences faites sur quinze espèces d'oiseaux permirent d'établir la règle suivante : les insectivores assimilent journellement une certaine quantité de substance sèche, dont le poids est en raison mverse du poids du corps, c'est-à-dire que plus un oiseau insectivore est gros, plus le besoin relatif en sub- stance sèche est faible, et inversement. La proportion est pour ainsi dire mathématique. En ce qui concerne particulièrement les jeunes au nid, on sait qu'ils consomment, durant les quelques premiers jours suivant leur éclosion, plus que leur propre poids de nourriture par jour, faisant ainsi, par vingt-quatre heures, un gain en poids de 20, 30, 40, voire 50 p. c. Pendant cette période, le ravitaillement des petits par les parents commence avant le lever du soleil et continue jusqu'après son coucher. Le nombre des repas est alors inouï. J'ai eu l'occasion de constater en juin 1917 qu'une nichée de troglodytes consomme une quantité de nourriture relativement énorme : les jeunes que j'ai observés avaient atteint les trois quarts de la taille des adultes; leur mère leur apporta 122 fois à manger en cinq heures; le lendemain, ils furent nourris 65 fois en trois heures; donc deux visites en moyenne par laps de cinq minutes. Chaque année, j'observe aussi des nichées de rouges-queues : durant les deux premiers jours qui suivent la nais- sance des jeunes, le père — que ce soient des rouges-queues de mu- raille ou des rouges-queues noirâtres — fait une visite au nid toutes les dix minutes; les deux jours suivants, une visite toutes les huit mi- nutes; les deux jours suivants, l'activité du père devient plus grande, il app>orte à manger par laps de cinq à six mmutes environ; mais le lendemain, la mère seconde son époux et les reproducteurs reviennent au nid toutes les cinq à six minutes. Leur travail commence en juin dès l'aurore et finit au crépuscule, ce qui représente une longue journée de dix-huit heures. Calculez le nombre de visites au nid, mais en tenant compte de ce que, dans l'après-midi, la diligence des nourriciers ra- lentit régulièrement pendant deux heures environ. On est généralement peu fixé sur la nourriture (nature et quantité) consommée par les jeunes oiseaux au nid. La question est pourtant fort intéressante, surtout en ce qui concerne maintes espèces se sustentant à l'âge adulte de matières végétales et de matières animales, mais ali- mentant leurs jeunes presque exclusivement d'insectes, de limaces et de vers. Il est d'ailleurs reconnu, d'après la structure de leur estomac»^ que la plupart des oisillons au nid — exception faite pour les rapaces — sont nourris de matières douces, consistant principalement en — 84 — insectes, limaces, vers et araignées. Et l'on peut affirmer que tous les oiseaux indigènes qui alimentent leurs petits, sauf les colombidés, les sustentent de matières animales, quelle que soit la nature du régime des adultes. il est donc i>erm:s de rapf>eler que la saison de reproduction est celle au cours de laquelle les oiseaux détruisent le plus d'insectes, et c'est précisément aussi la période de grande activité agricole. Afin de connaître le plus exactement possible de quoi se compose le régime alimentaire de telle espèce déterminée, il faut exciminer le contenu du tube digestij d'un certain nombre de représentants de cette espèce, tués à des saisons différentes et dans diverses parties du pays. En outre, de minutieuses observations doivent être faites en cam- pagne. Elnfin, l'on recherchera aussi la nature des aliments apportés par les reproducteurs à leurs petits et l'on analysera les matières fécales. Si ces investigations sont opérées soigneusement au cours des quatre saisons et pendant plusieurs années consécutives dans différentes con- trées, si l'identification et le pourcentage des aliments font 1 objet d'un travail méticuleux, on arrivera à définir si l'espèce en question est utile, indifférente ou nuisible. Je remarquerai qu'il est prudent d'examiner le contenu du tube digestif quatre à six heures après que l'oiseau a été tué. Les estomacs conservés dans de l'alcool se prêtent mieux aux recherches que ceux conser\'és dans de la formaline, mars ni les um ni les autres ne donnent de satisfaisants résultats. Pour l'examen du tube digestif, celui-ci doit être entièrement enlevé du corps de l'oiseau, depuis l'œsophage jusqu'au rectum. On le coupe ensuite avec des ciseaux sur toute sa longueur et on tire le contenu au moyen d'un scalpel et autres petits instalments ad hoc, d une brosse et d'un peu d'eau. Ce contenu est alors dispersé sur un plat et exa- miné à l'aide d'une forte loupe. Puis on transfère les graines, les restes d'insectes, ceux de matières végétales, etc., sur autant de plats différents. L'examen des matières fécales fournit aussi de précieuses indications. A. MERCIER. — 85 — LES OISEAUX DU DEVON COMPARÉS A CEUX DE LA BELGIQUE (Suite.) Le Gros-bec, Coccolhiauslcs coccothrausles iotcollvaustes (L.). sans être abondant, est répandu un peu partout chez nous; il émigré en hiver. 11 est sédentaire en hiver et niche rarement au Devon. Le Roselin ou Carpodaque cramoisi, Carpoilacus ervihrinus er\)thri- mis (Pal!.), a été rarement capturé en Belt^icjue, de même ciu'en Angleterre, mais pas encore au Devon. Le Bouvreuil vulgaire, P\)irhula pV"/ii"'(i ewopaca V'ieill., ne niche pas très nombreux en Belgique, est plus abondant aux passages. Cette espèce est inconnue en Angleterre, mais y est remplacée par le P_V»T/iu/fl pvrrhula pileata Mac Gillivray, c^ui niche également au Devon. En outre, les deux pays, mais l'Angleterre plus rarement, recjoivent irrégulièrement la visite du Bouvreuil ponceau, PviilniLt ppirhula p})rrbula (L.), espèce du nortl, de taille plus lorte et au plumage plus brillant. Un autre bel habitant du nord, ie Durbec. P/'nùo/u tnuclcator cnuclcaior (L.), a visité très rarement la Belgique; on l'a capturé quelquefois en Angleterre, mais pas dans le Devon. Le Bcc-crolsé des pins, Loxia curvirosUa curoirosha L., nous visite irrégulièrement, parfois en bandes nombreuses. C^n a vu égale- ment cet oiseau au Devon, y venant, comme chez nous, à des époques indéterminées. Le Bec-croisé des sapins, l.oxia !:>vt}}opsittaciis Borkh., et le Bec-croisé bifascié, Loxia Icucoplcra bi)asciata (Brehm), nous honorent bien plus rarement d'une visite dans nos deux pays. La tamille des Colombidés est très peu riciie en espèces, en nos régions. Le Pigeon Ramier, CoUuuba paluiidnis puliituius L., en est le représentant le plus nombreux. Commun en Belgique et au Devon. Le Pigeon de Roche ou Biset, Colwubo livia liiia Cm., est peut être plus nombreux au Devon qu'en Belgique, car chez nous il ne niche que rarement. Le Pigeon Colombin, Cutunibu œmis L., local et peu lommmi en Belgique, niche également au Devon. La Tourterelle vulgaire, Streplopcliu tinlw twiw (\ ..) , est rési- dente d'été dans les deux pays. L'ordre des Gallinacés non plus ne comprend pas de nombreuses espèces dans nos régions. — 86 — Le Syrrhapte paradoxal, 5ijrr/iap/es paradoxus (Pall.), est un visiteur accidentel dans les deux pays. Des troupes ont visité le Devon en 1863 et 1888. Le Lyrure des Bouleaux, L\)rurus tetrix tetrix (L.), assez bien répandu en Belgique dans la région ardennaise, a été observé égale- ment dans la Campine; il est inconnu dans la moitié ouest de notre pays. Au Devon, cet oiseau est également plus abondant dans le nord que dans le sud. Le Lagopède d'Ecosse, Lagopus iagopus scoticus (Lath.J, a été introduit de ce pays dans les Hautes Fagnes belges. 11 y a quelques années, ces oiseaux y étaient plus nombreux que maintenant. Le Grouse d'Ecosse ne se trouve pas au Devon. La Gelinotte des coudriers, T chastes honasia honasia (L.), qui devient de plus en plus rare en Belgique, est inconnue en Angleterre. La Perdrix grise, Perdix perdix perdix (L.), est très commune dans nos deux pays. Sédentaire. La Perdrix rouge, Caccabis ruja ruja (L), n'a visité qu'acciden- tellement la Belgique. Des essais d'acclimatation n'y ont pas réussi. Introduite en Angleterre il y a cent cinquante ans, elle a bien prospéré dans certaines régions; on la trouve notamment dans le Devon. La Caille, Cotumix coturnix cotumix (L.), est assez répandue dans les deux pays; elle y passe l'été. Pour ce qui concerne le Faisan de Colchique, Phasianus colchicus Colchicum L., et le Faisan à collier, Phasianus colchicus torquatus L., ces oiseaux ont été introduits dans nos régions; ils se sont croisés indé- finiment et leur abondance, dans les localités qui leur conviennent, dépend en grande partie de la plus ou moins grande protection dont ils jouissent de la part des chasseurs. La famille des Otidés est complètement exotique. Trois espèces visitent accidentellement nos pays : l'Outarde barbue, Otis tarda tarda L., parfois; l'Outarde canepetière, Otis tetrax L., plus sou- vent; l'Outarde de Macqueen, Houbara undulata macqueenii (Gray et Hardw.), le plus rarement. L'Œdicnème criard, Burhinus œdicnemus œdicnemus (L.), et le Courvite gaulois, Cursorius galiicus gailicus (Gm.), visitent acci- dentellement la Belgique: ils paraissent un peu moins rares au Devon. L'Huîtrier ostralège, Haematopus ostralegus ostralegus L., assez commun sur les côtes belges et les bords de 1 Escaut lors des migra- tions, niche en Angleterre, même au Devon. La Glaréole à collier, Glareola pratmcola pratincola (L.), beau petit échassier méridional, a été observée très rarement en Belgique, de même qu'au Devon. — 87 — La tribu des Charadriidés est mieux connue. Le Pluvier guignard, Charadrius morinellas L., est de passage rare en Belgique, accidentel au Devon. Le Pluvier à collier, Charadrius hiaticula hiaticitia L., sédentaire sur les côtes basses de l'Angleterre, est de passage assez commun en basse Belgique. Le Petit Pluvier à collier, Charadrius dubiiis Scop., est très rare en Angleterre; il est plus commun en Belgique et niche sur les rives du Bas-Escaut. Le Pluvier de Kent, Charadrius alexandrinus alexandrinus L., niche sur les côtes de Kent et de Sussex; de passage rare au Devon; assez nombreux sur la côte belge lors des migrations, où quelques couples paraissent nicher. Le Pluvier doré, Charadrius apricarius L., de passage commun chez nous, est sédentaire au Devon. Le Vanneau à ventre noir, Squaiarola squatarola (L.), plus ou moins rare sur les côtes du Devon, est assez commun en basse Bel- gique lors des passages. Le Vanneau huppé, Vanellus canellus (L.), est sédentaire en Angleterre. Quelques individus nichent en Belgique, mais ceux que l'on voit en automne et en hiver sont surtout des oiseaux a^^ant niché en Hollande, ils sont nombreux. Le Tourne-pierre à collier, Arenaria inttrpres inlerpres (L.), ainsi que le Sanderling des sables, Calidris leucophaea (Pali.), sont deux petits échassiers assez communs sur les côtes en Angleterre et en Bel- gique lors des migrations. Le Bécasseau canut, Canuius canuius (L.), visiteur d'hiver et mi- grateur de passage en Angleterre, le plus abondant sur les côtes est; commun au Devon. En Belgique, il hiverne sur nos côtes, mais est surtout abondant lors des passages. Le Bécasseau variable, Erolia alpina alpina (L.), hiverne en Angleterre et l'espèce y réside même toute l'année; a déjà niché au Devon. En Belgique, c'est l'espèce la plus commune de nos côtes lors des deux passages, mais n'hiverne pas. Le Bécasseau maritime, Erolia maritima maritima (Brunn.), est un visiteur d'hiver plus abondant en Anfjleterre qu'en Belgique, où certaines années il est plutôt rare. Le Bécasseau cocorli, Erolia jerruginea (Briinn.), migrateur assez commun sur la côte est de l'Angleterre, est assez rare au Devon; com- mun en basse Belgique lors des deux passages. Le Bécasseau minule, Erolia minuta minuta (Leisl.), est un migra- teur assez rare au Devon, plus abondant sur la côte est de l'Angle- terre; visite régulièrement la Belgique et n'y est pas rare. Le Bécasseau de Temminck, Erolia iemminckii (Leisl.), visite beaucoup plus rarement l'Angleterre que la Belgique lors des pas- sages; arrive irrégulièrement au Devon, tandis qu'il est parfois très abondant sur nos côtes. Le Bécasseau américain, Erolia minutilla minutilla (Vieill.); le Bécasseau pectoral, Erolia maculata maculata (Vieil!.), et le Bécas- seau à cou roux, Erolia juscicollis (Vieill.), sont trois espèces améri- caines qu'on a observées accidentellement au Devon; elles sont incon- nues en Belgique. Le Bécasseau platyrhynque, Limicola plat^rhy;ncha platyrh})ncha (Temm.), a été très rarement observé en Belgique, de même qu'en Angleterre; inconnu au Devon. Le Bécasseau à poitrine rouge, Macrorhamphus griseus griseus (Gm.), autre espèce américaine, a été capturé au Devon. Jamais observé en Belgique. Le Combattant querelleur, Machetes pugnax (L.), est très rare au Devon, même en hiver; cet oiseau de passage est beaucoup plus commun chez nous. Tout comme les Bécasseaux, les Guignettes et les Chevaliers sont des espèces qui ne diffèrent pas dans nos deux régions, ni dans le plumage ni dans leur manière de vivre : La Guignette vulgaire, Tringa h^poleuca L., sédentaire et assez commune au Devon et en Belgique; niche le long des cours d eau dans les deux pays. La Guignette grivelée, Tringa macularia L., espèce américaine, visiteur rare. Le Chevalier sylvain, Tringa glareola L., de passage régulier, mais assez rare. Le Chevalier cul-blanc, Tringa ocrophus L., de passage régulier, commun . Le Chevalier gambette, Tringa totanus (L.), assez commun chez nous en hiver, sédentaire en Angleterre. Le Chevalier sombre, Tringa eryihropus (Pali.), migrateur de passage, rare en Angleterre, est plus commun en Belgique. Le Chevalier à pieds verts, Tringa nehularia 1 Gunner.), résidant au nord des lies Britanniques, n'est pas rare, mais de passage en Bel- gique et au Devon. — 89 — Le Chevalier stagnatile, Tringa stagnatilis (Bechst.), espèce asia- tique du sud. n'est qu'un visiteur accidentel en nos régions. La tribu des Phalaropidés a des membranes aux doigts comme les Foulques. Elle est représentée en nos pays par deux espèces : le Phalarope platyrhynque, Phalaropus julicarius (L.), passager irrégu- lier et rare, et le Phalarope hyperboré, Phalaropus lobatus (L.), plus commun au nord des Iles Britanniques, mais rare au Devon, et tout à fait accidentel en Belgique. ^ Les Scolopacinés, caractérisés par l'emplacement de leurs yeux, qui sont très reculés en arrière, vers l'occiput, sont représentés par plusieurs espèces : La Bécassine double, Gallinago media (Lath.), très rare en Bel- gique lors des passages; on la rencontre occasionnellement au Devon, aux rnoors. La Bécassine ordinaire, Gallinago gallinago gallinago (L.), com- mune en Belgique aux époques de passage; quelques rares couples nichent même dans certains marais du pays. En Angleterre, elle niche plus abondamment, mais par endroits. De petites troupes nichent au Dartmoor et ses environs, ainsi que dans les prairies marécageuses du Nord Devon. La Bécassine minime, L,imno cryptes gallinula (L.^, plus petite, est aussi la plus abondante. Elle nous visite en hiver dans les deux pays. La Bécasse ordinaire, Scolopax rusticola L., niche plus abondam- ment en Angleterre qu'en Belgique; elle est commune à l'époque des passages; par les hivers doux, de nombreux individus ne quittent pas nos pays. Le genre Barge compte deux espèces propres à nos deux régions : la Barge rousse, Limosa lapponica lapponica (L.), et la Barge à queue noire, Limosa limosa (L.). Elles sont oiseaux de passage au printemps et en automne. En Belgique, les deux espèces sont presque également nombreuses, mais il paraît qu'au Devon, la dernière n est pas commune. L'Echasse blanche, Himantopus himantopus (L.), et l'Avocette récurvirostre, Recurvirostra aooseita L.. sont deux visiteuses plutôt rares en .Angleterre; la première n'a même pas encore été observée au Devon, on l'a capturée quelques fois en Belgique, mais I Avocette est de passage régulier sur les côtes belges; on i'a vue nicher plusieurs fois en notre pays. — 90 — Les Courlis sont à trois espèces qui nous visitent plus ou moins régu- lièrement : Le Courlis cendré, Numenius arquata arquata (L.), niche au Devon, jadis quelques-uns dans les Hautes Fagnes belges; assez commun en hiver chez nous. Le Courlis corlieu, Numenius phaeopus phaeopus (L.), est oiseau de passage d'automne au Devon; il est de passage régulier en Belgique en hiver, mais est toujours rare. Le Courlis à bec grêle, Numenius tenuirostiii Vieill., n'a été enre- gistré qu'exceptionnellement en Belgique et en Angleterre; n'a pas été observé au Devon. L'Ibis falcinelle, Egatheus jalcinellus jalcinellus (L.), est un visi- teur accidentel dans nos deux contrées. Il en est de même pour la Spatule blanche, Plaialea leucorodia leucorodia L., qu'on voit cepen- dant de temps en temps dans les marais des Flandres. La Cigogne blanche, Ciconia ciconia ciconia (L.), ne visite que rarement le Devon. Comme les Grues, elle traverse annuellement notre pays, mais ne s'y arrête pas souvent. Elle a niché plusieurs fois dans la Basse Flandre. La Cigogne noire, Ciconia nigra (L.), ne s'est égarée qu'acciden- tellement dans nos deux pa3's. La Grue cendrée, Megalornis gius grus (L.), traverse la Belgique lors de ses migrations d'automne et de printemps; elle s'y arrête rare- ment. Elle visite l'Angleterre en petit nombre et paraît inconnue au Devon. Les Ardéidés forment une famille très caractéristique : Le Héron cendré, Ardea cinerea L., bel oiseau sédentaire et assez commun dans nos deux pays. Il n'en est pas de même du Héron pourpre, Ardea purpurea purpurea L., qui est très très rare. L'.Aigrette blanche, Egreita alba alba (L.), et l'Aigrette garzette, Egietia garzetta garzetfa (L.), nous font des visites occasionnelles excessivement rares; il en est de même au Devon. Le Crabier chevelu, Ardeola ralloideö railoides (Scop.), est un habitant du Sud qui a échoué rarement en nos régions. On l'a capturé en Belgique et au Devon. Son frère, également du Sud, V Ardeola ibis ibis (l-.), s'est fait prendre aussi une fois au Devon. Inconnu en Belgique. Le Blongios nain, Ixobrychus minulus (L.), ne se montre pas abon- dant, ni en Belgique, ni au Devon. Mais le Butor étoile, Botaurus stellaris steitaris (L.), paraît se — 91 — plaire mieux chez nous qu'en Devonshire, toutefois, une espèce américaine, le Botaurm stellaris lentiginosus (Mont.), a été capturée deux fois au Devon et a été rencontrée plusieurs fois en d'autres ré- gions d'Angleterre. Cet oiseau ne fait pas partie de la faune belge. Le Bihoreau d'Europe, N])cticorax n^cticoiax n\)cticorax (L.), ne se rencontre que rarement dans nos deux contrées. Les Rallidés sont représentés en nos deux pays par les mêmes espèces : Le Râle des prés, Crex crex (L.), niche en été et émigré en automne; est assez rare dans le Devon, aussi bien qu'en Belgique. La Marouette tachetée, Porzana porzana (L.), niche dans les deux pays; assez rare. La Marouette poussin, Porzana parVa (Scop.), de passage irrégu- lier, rare. La Marouette Bâillon, Porzana pusilla intermedia (Herrn.), de passage accidentel. Le Râle d'eau, Rallus aquaiicus aquaticus L., niche rarement, mais plus abondant aux époques des passages. La Poule d'eau, Gallinula chloropus chloropiis (L.), sédentaire, est la seule espèce de cette famille qui est abondante dans notre pays. La Foulque noirâtre, Fulica atra atra L., serait peut-être aussi nom- breuse, mais il lui faut de grandes eaux et elle ne se contente pas d'un simple puits, comme l'espèce précédente. Sédentaire dans les deux contrées. En abordant l'étude des Palmipèdes, nous faisons remarquer que le Devon, avec ses côtes beaucoup plus étendues et souvent rocheuses, est favorisé sous le rapport des palmipèdes de mer, tandis que la Belgique, aved ses plages basses, ses grandes livières, son neuve majestueux et ses marais des Flandres, faisant suite à ceux de la Hollande, est plus riche en palmipèdes d'eau douce. Les Lamel lirostres comprennent : les Phœnicoptéridés, les Ansé- rinés, les Cygninés et les Anatinés. Le Flammant rose, Phœnicopterus roseus Pali., unique représen- tant, en nos régions, de la famille'des Phœnicoptéridés, a été capturé en quelques rares occasions en Belgique et en Angleterre. Il est per- mis de croire que presque toujours il s'est agi d'individus échappés de captivité. La Bernache à joues blanches. Branla leucopsis (Bechst.), et la Bernache à collier. Branla bernicla bernicla (L.), sont deux visiteuses d'hiver qui sont plus rares au Devon qu'en Belgique, tandis que la — 92 — Bernache à cou roux, Branta ruficoUis (Pali.), qui ne compte qu'une capture constatée en Belgique, est à peine mieux connue au Devon. L'Oie du Canada, Branta canadensis canadensis (L.), a été cap- turée en Belgique et plus souvent en Angleterre. Il est probable que ces oiseaux étaient des échappés de captivité. L'Oie cendrée, Anser anser (L.), et l'Oie des moissons, Anset jabalis jabalis (Lath.), sont parfois très nombreuses, en hiver, en basse Belgique; visitent irrégulièrement le Devon. L'Oie à bec court, Anser brachprh^nchus Bâillon, est de passage régulier en Belgique et en Angleterre; plus rare au Devon. L'Oie à front blanc, Anser albijrons (Scop.), l'espèce la plus commune en Belgique, est aussi plus nombreuse au Devon, tandis que l'Oie de Temminck, Anser finmarchicus Gunner, vagabonde rarement en notre pays, plus rare encore en Angleterre et inconnue au Devon. Plusieurs Oies d/Egypte, Chenalopex aegyptiacus (L.), ont été prises en nos deux régions; il est probable qu'un ou deux des spéci- mens capturés en Belgique n'aient jamais subi la captivité. La famille des Cygnes est bien moins nombreuse en espèces. Elle paraît également représentée au Devon et en Belgique par les espèces suivantes, qui nous visitent en hiver, en plus grand nombre par les froids rigoureux : Le Cygne sauvage, Cygnus cygnus (L.), assez rare; le Cygne de Bewick, Cvgnus bewickji bewickii Yarr., moins rare au Devon qu'en Belgique; le Cygne à bec tubercule, Cygnus olor (Gm.), est intro- duit et n'est qu à demi sauvage; quelques sujets vraiment sauvages visitent nos pays par les hivers rigoureux. (A suivre.) TH. BISSCHOP. OBSERVATIONS DIVERSES Une partie ignorée du squelette des oiseaux percheurs. Les muscles du membre postérieur affectent une disposition spéciale permettant à l'oiseau qui se perche sur une branche, de fléchir les doigts sans aucun effort musculaire : le poids du corps agissant sur le tarse suffît à faire plier le coude et le métatarse, tandis que les muscles fléchisseurs des doigts s'étendent automatiquement, ce qui facilite ainsi l'empoignement de la branche ou du perchoir. — 93 — A ce sujet, J. Schaffer a étudié 1" anatomie des doigts du moineau et a découvert un k système de fermeture n tout à tait curieux. Il démontre que le fléchissement prémdiqué ne suffit pas, seul, à la fixation automatique des doigts autour de la branciie, mais que cette fixation nécessite l'action respective du muscle de chaque doigt. Les tendons de ces muscles se trouvent enfermés chacun dans une game qui les maintient. Ces tendons présentent à leur partie supérieure une couverture cartilagineuse mince et fixe, dont les saillies hémisphériques sont disposées régulièrement et forment ainsi une ligne raboteuse de petites coquilles. D'autre part, la face de la gaine du tendon corres- pondant à cette série de protubérances présente également une ligne d'aspérilés en forme de coquille, lesquelles — cela va sans dire — sont creuses à l'intérieur. Le mécanisme s'explique alors facilement : du moment que l'oiseau se perche, les doigts se plient et, sous le poids du corps, les aspérités des tendons se pressent contre leur gaine et se fixent dans les coquilles de cette dernière, de même que les dents d'un engrenage. Les doigts restent alors immobiles. A la partie supérieure de la gaine s'attachent des ligaments élastiques reliant, sur le devant, les doigts l'un à l'autre. Ces ligaments s'étendent par con- séquent lorsque les phalanges se plient. L'oiseau se lève-t-il, il s en- suit que les ligaments en question se contractent et permettent ainsi à la gaine des phalanges de se détacher de celles-ci. Le système d'attache et de libération des doigts s'opère donc automatiquement. Les hirondelles. Elles sont extrêmement rareb dans le Centre et le pays de Charleroi. A Morlanwelz, j'en ai vu quatre seulement. Dans la région de Péruwelz (Tournaisis) , elles sont également peu nombreuses. A ce sujet, j'ai constaté un fait curieux : en 1917, les cotyles de rivage, Riparia riparia riparia (L.), se montraient innom- brables le Icng du canal de Pommerœul à Antoing (région Péruwelz- Blaton); en 1918, au contraire, je n'en vis aucune. Je suppose que cette rareté des hirondelles est due aux massacres de ces bestioles dans les pays méditerranéens. Corvidés pêcheurs. Moi aussi, j'ai eu l'occasion d'assister, pendant l'iiiver I9I6-I9I7, aux ébats d'une demi-douzaine de corneilles mantelées, qui séjour- naient chaque jour le long de la Meuse à Muy. Elles péchaient dans le fleuve avec une remarquable adresse. ARM. MERCIER. — 94 — Pou!c d'eau. Nous avons signalé dans un précédent numéro la précocité de ce couple poule d'eau qui a choisi comme cantonnement l'étang du Jardin Botanique de Bruxelles. Avant fait éclore une première couvée le 27 mars, dame Poule d'eau en menait à bien une seconde, dont l'éclosion avait lieu le 16 mai. Puis, sans s'arrêter en si bon chemin, à peine les jeunes pouvaient- ils se suffire à eux-mêmes qu'elle faisait une troisième ponte, les poussins apparaissant le 28 juin. Enfin, alliant à une anormale précocité une fécondité peu banale, le couple, sans trop tarder, se fiant aux jeunes des nichées précédentes pour parachever l'éducation des derniers venus, s'activait pour fonder une quatrième famille. Celle-ci s'en venait, le 6 août, animer les berges de l'étang. A noter au surplus que ces quatre pontes se firent dans le même nid, établi dans un abri en rocaille, destiné précédemment aux canards qui vivaient sur cet étang. L. COOPMAN. Bécassine ordinaire. J'ai tué, le 14 août 1920, un superbe spécimen Isabelle. Ce sujet, de sexe féminin, est conservé dans ma collection. Pic épeichetle. Pendant la guerre, j'ai également enrichi ma collection d'un mâle de cette espèce capturé dans mon jardin à Poppel par Turnhout. JOS. MISONNE. REVUES ORNITHOLOGIQUES Relevé des derniers fascicules d'ornithologie parvenus au Gerjaut, par voie d'échange : 0 ReDue jrançaise d'ornithologie (7 mai 1920) : L. Lavauden. Contri- bution à l'étude du Hibou ascalaphe dans l'Afrique du Nord (fin). D' .A. Guéniot. Le moineau campap^nard et le moineau parisien (suite). — Notes et faits divers. — Questions d'ornithologie pra- tique. — Bibliographie. O Idem (7 juin 1920) : D' Millet-Horsin. Guide de l'amateur d'oiseaux débarquant sur la terre d'Afrique (suite). — A. Mene- gaux. Enquête sur la disparition du moineau. — J. l'Hermitte. Déno- — 95 — m ination du Becfigue. — D' A. Guéniot. Le moineau campagnard et le moineau parisien (fin). — Notes et faits divers. — Questions d'ornithologie pratique. — Bibliographie. Idem (7 juillet 1920) : René d'Abadie. La Société Ornitholo- gique de France. — D"' Millet-Horsin. Guide de l'amateur d'oiseaux , ' débarquant sur la terre d'Afrique (suite). — René d'Abadie. Sur les migrations des grues cendrées au printemps 1920. — Notes et faits divers. — Questions d'ornithologie pratique. — Bibliographie. Idem (7 août- 7 septembre 1920) : A. Gibert. La Société Orni- thologique de France. — J. Rapine. Une sous-espèce d'Accenteur, nouvelle pour la France, P. M. mabbotti Harper. — R. Deschiens. Destructions et réaction. — A. Hugues. Sur le grand Epervier, A . n. major Bekker. — A. Menegaux. Enquête sur la disparition du moineau. — D'' Millet-Horsin. Guide de l'amateur d'oiseaux débarquant sur la terre d'Afrique (suite). — .M. Mourgue. Oiseaux . observés en Tunisie du 8 mai au 8 juin 1920. — Notes et faits divers. — Questions d'ornithologie pratique. L'Oiseau, Paris (avril-mai 1920) : R. Reboussin. Milan royal. — D' Mîliet-Horsin. Acclimatation en Afrique occidentale française, o — -A. Decoux. Notes sur trois oiseaux de l'Afrique occidentale. — c A. Mercier. Le torcol en captivité. — D' E. Trouessart. Hybrides de paon et de poule. — C. Debreuil. Une féministe. — Chronique ornithologique. Idem (juin 1920) : J. Delacour. Le loriot jaune de Java. — A. Mercier. Le loriot en captivité. — G. Oilivry. Elevage du Lori à collier rouge. — A. Decoux. Le Lori à collier rouge. — R. Bruce Horsfali. Mœurs curieuses du Tétras des saules. — Chronique orni- thologique. Idem (juillet 1920) : W.-T. Page, l^eproduction du Merle à ailes grises. — G. Oilivry. La Perruche à ailes d'or. — Abbé G. Foucher. Quelques notes sur la manière de se procurer les insectes nécessaires à la nourriture des oiseaux. — Chronique ornithologique. Idem (août 1920) : G. de Southoff. Mes Hiboux Scops. — .N. Nayer. Reproduction en captivité du Rossignol indigène. — A. Decoux. Le Stephanophore à couronne blanche. — D' Millet- Horsin. Souvenirs d'un naturaliste en Afrique occidentale française. (^ — Chronique ornithologique. Bulletin de la Ligue française pour la Protection des Oiseaux, Paris (juillet 1920) : A. Chappellier. Par quel sens les oiseaux sont-ils guidés dans la recherche de leur nouniture.-' — Armand Mer- — 96 — cier. Pinsons aveuglés. — Comte Delamarre de Monchaux. Le régime alimentaire des corbeaux. — M. Carié. Note sur la disparition de l'Aigle à queue blanche ou Pygargue des îles Shetland. — J. Witt. Oiseaux parisiens. — A. C. Flamme d'Aigrette. — Notes et faits divers. The Ibis, London (July 1920) : David A. Bannerman. List of the Birds of the Canary Islands. — Count Nils Gyldenstolpe. A no- minal list of the Birds at present know to inhabit Siam. — Lieut. ( ■^ C. G. Finch-Davies. Notes on South African Accipitres. — J. D. D. La Touche. Notes on the Birds of North-Fast Chihli, in North Chma. — J. H. Stenhouse. Some observations on the Birds of Islands of Milos, Lemnos and Imbros. — Thomas Carter. On some Western Australian Birds collected between the North-West Cap and Albany. — D' J. A. Bierens De Haan. On a Doubling of the Central Tail-feathers in a Bird-of-Paradise. — Ornithological publications. — Obituary. — Letters, Extracts and Notes. British Birds. London (June 1920) : Alexander D. Dubois. Notes on the breeding habits of the Slavonian Grebe. — P. G. Ralfe. Manx Ornithological notes. — Charles F. Alford. Some notes on the Arlequin-Duck. — Notes. — Review. ■ Idem (July 1920) : Stanley Lewis. Notes on Somersetshire Ra- vens. — N. F. Ticehurst. On the former abundance of the Kite, Buzzard and Raven in Kent. — Notes. — Review. Idem (August 1920) : RichcU-d Clapham. Bird tracks in the Snow. — J. Kirke Nash. Notes on a pair of Bee-eaters in Scotland. — Notes. — Review. Bulletin of the British Ornithologists' Club, London (n" CCLI) : Meeting of the Club on May 12th 1920. Idem (n" CCLII) : Meeting of the Club on June 9th 1920. Bird Notes and News, London (Spring Number 1920) : D' W. J. Hornaday. Trade and the plumage question. — I he Plumai;e Bill. — (I Farms, )> for plumage. — The Royal Society for the Protection of Birds. — Economic Ornithology. — Bird Destruction bv Children. Idem (Summer Number 1920) : The importation of Plumage Bill. — The Roval Society for the Protection of Birds. — Notes. — Eco- nomic Ornithology. — Bird and tree competition. The Austral Avian Record, London (vol. IV, n" 1) : Gregory M. Mathews. Dates of Ornithological Works. Idem (vol. IV, n"' 2 et 3) : Gregory M. Mathews and Tom Iredale. Avian taxonomy. — Gregory M. Mathews and Tom Iredale. — 97 — A name-list of the birds of New-Zealand. — Gregory M. Mathews and Tom Iredale. A name- list of the birds of Australia. Dansk Ornithologist. Forenings Tidsskrijt, Kjobenhavn (Marts 1920) : A. Floystrup. Fugleliv i Kjobenhavn. — E. Stresemann. Hvilke Sporgsmaal har Danmarks systematiske Ornithologi endnu ikke besvaret. — H. Winge. Svar paa Ervin Stresemanns Artikel. — FI. Winge. /Endringsforslag til « Udkast til Lov om Jagten in 1919 ». — Anmeldelser. — I'oreningsmeddelelser. Bird-Lore, New- York (May-June 1920) ; General articles. — Notes from Field and Study. — The Season. — Book news and Reviews. — The Audubon Societies. Idem (July-August 1920) : General articles. — Notes from Field and Study. — The Season. — Book news and Reviews. — The Audubon Societies. The Auk, Lancaster, P. A., published by « The American Orni- thologists' Union » (April 1920) : W. E. Clyde Todd. A revision of the Genus Eupsychotyx. — Alexander Wetmore. Observations on the habits of birds at Lake Burford, New Mexico. — G. Dallas Hanna. Additions .to the Avifauna of the Pribilof Islands, Alaska, including four species new to North America. — W. T. Helmuth. Extracts from notes made while in naval service. — Jonathan Dwight. The plumage of gulls in relation to age as illustrated by the Herring Gull and others Species. H. S. Swarth. 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Autobiographical .Notes. — Joseph Grinnell. — 98 — The existence of Sea birds a relatively safe one. — Florence Merriam Bailey. A return to the Dakota Lake region. — From Field and Study. — Notes and News. El Homero, Buenos Aires, Revista de la (( Socieüad Ornitologica d del f-'lata (Septiembre de 1919) : R. Dabbene. Lariformes de la Republica Argentina. — C. A. MarelÜ. Sobre el contenido del estomago de algunas aves. — J. Koslowski. Ei Cabuie Glaucidium nanum, raro caso de mimétisme. — R. Dabbene. Notas sobre una coleccion de aves de la isla de Martin Garcia. — A. Cardoso. La crnitologia fantastica de los conquistadores. — A. de W. Bertoni. Especies de aves nuevas para el F'araguay. — R. Dabbene. Especies de aves poco comunes o nuevas para la Rep. .Argentina. — C. S. Reed. Breves notas acerca de nidos y huevos de aigunas aves Men- doza. — M. Doello-Jurado. Notas sobre nidos de horneros. — A. de W. Bertoni. Apuntes sobre aves del Paraguay. — H. Ambrosetti. Notas sobre algunas rapaces. — P. Sérié J. J. R. Baez. Observa- ciones sobre nidos de horneros. — Movimiento social. — Informa- siones. — Bibliografia. L. COOPMAN. 10' Année 1920 FASCICULE IV LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie MM. les auteurs sont personnellement responsables de leurs écrits. SOMMAIRE:^" ^'«^ «/^ Pic noir, D'- M. Maillot. — /Vidi- — — — — ^— — ficaiion du Milan noir en Belgique, Aug. Ga- lasse. — Les Oiseaux du Devon comparés à ceux de la Belgique, Ih. Bisschop. — L'Insiinct d' adaplaiion chez les Oiseaux, L. Coopman. — Du Chant des Oiseaux, Alfred Sacré. — R.evues Orniihologiques. — Observciiions diverses. — Eiblio- çoint de vue de la forme que de la coloration; 1 un est allongé et marqué de nombreuses taches brun-roux, sur fond jaunâtre; il mesure 58 millimètres sur 40; l'autre est ovoïde, marqué de grosses marbrures brunes, très foncées, égale- ment sur fond jaunâtre, et mesure 52 millimètres sur 4L L'excava- tion de l'aire est tapissée d'un morceau de chiffon noir, du duvet de l'oiseau, d'herbes, de terre gâchée et d'une penne de V aile du rapace, d'un gris fuligineux, ce dernier point établissant à toute évidence l'identité de ce milan. On y remarque également des écailles de poisson; la présence de ces pellicules établit que ce rapace re- cherche le poisson, s'en nourrit, et cette constatation permet de con- firmer l'exactitude du classe.oient fait par Gerbe et Brehm, qui en ont formé deux groupes : I" les milans aquatiques (hiydroictinia) , dont le représentant est le milan noir; 2" les milans proprement dits, dont le rnilan royal. J'ai également rapporté de mon séjour dans nos Ardennes des aires (avec pontes) de buse vulgaire, d'épervier, de ciésserelle des clochers; des nids de bécasse, de corneille no.re, de pie commune, de loriot jaune, de traquet tarier, de lophophane huppé, tous beaux nids qui ont été recueillis avec beaucoup de soins et qui feront très bel effet dans ma collection. Quant à l'aire du niilan noir, placée à côté de celle de son congé- nère, le milan royal, il va de soi qu elle occupe dans la collection susdite la place d'honneur. A titre de documentation pour les lecteurs du Geijaut, voici la liste des nids que je possède, recueillis par moi en notre pays : 103 — ^^ O E- O (N o y: X! = o ^ -S o 2 o ^^ S — 3 •C c ö s ,^ ■o X 3 ^ — 3 u «- - c-, œ C5 00 C3 00 CO lo œ œ œ in '.c m '-C ~ ^ 'sO LO w in œ ir: 'Ä m '— ;jc ;£ 03 73 „ ^ ^ „ r/l ^ O o o o O cc i CCC5C3C3C0CS ^999 .9 3 m LT cc ic œ lo ïO o c ,c CS a c3 t, t Qi j j J 5 i£,?U. _, "c >= i ■= o ."" 3 3 o O <-' T" C3 CB ^ 3 O "H ■=.- ^ cca> S^E j t > :$ ^ 3 3^*' .ƒ, S « 5 -- ~ "ï: -co.;:: o 3 c'' — 104 oS -o o s — en ^ en -5 'ca è du -être //o.s- eill.) C8 3 -^ ■" =ar- "r- ~ 'c 22 en O •a; ?-=:> in i S Zj o. ■'!!:s D ■i S '5 -c en •aj S 'S au ~ ^ a; Ol ~ O -1 er- QJ c 1 = = K en O" -o U - 1 o -o < x3 0; ^ t; en O 'Ca en -— l| _3 j__ "5. 3 X "H. O" ■^ B 2 ^ >* t- "^ 0) ^ en E O *- ^ -5 3 C en 'C 8 aj O t: ° 3 v:. OJ C 0; -OJ en '5 ca 13 Q, ::: Q == hJ ^ 3 as =. r^ « en a; o :E a o 3 c 5 — ^ ca a ca o PO .r* in CO cvj cd »-' œ oi c^i cvj œ o œ (N ro p~ in" CO OOOOOO'^OOl -H .r^ Oî CM o — < o CTi o »- w CTiCDOî03œ)03œCT)ooCTiœoo35 2 Œ) Oi GO 03 Oî ^^ incommco-^ininin in CO -^ in 4- in in ■4' in in £u ô'-'mt^ooi-ioo->-ii^c»r^t-~c^ T^ »-I m œ o --^ <> T^T^ ^ ■^ '-^ cg (N r- — C/2 -^ 1 -O — »^ Q.I ' a.) J w 3 ÎJ „ Ü 3 3 3 3 3 3 3 = 3 = ^ ~ a^ -o p ^S'i o X X E X ''S X X. M « a: X S _en "g _«o c3 .r: o c3 c: c3 c3 o es ca t: o C3 C3 O '5 Ä '3 ' HjQ;t.Q:jjj-]iiHjjOQ J jUnOatecQ Kl U 5 :/; , 1 Œufs d \coloratio j variées Jquoicjue i D C cc y. "S-. ! 5 ■: cc ^ 'y. 1 ^ "~ "?- 'S 1^ , C ^ ^ H 1"^ ■■j ï f^ "^ "5' ^ -2 -T. -j -2 "? s g-.-c: ^ 1^1 C < - 'i»f/ alba lu boarii major m r L. £ 5 -S 2 ï S 5î 2 S J CAI < - 'otacilla al e, Motacili re. Parus i IS ater ate ».s caerule Parus pal iriis crista aJ S" B, Troçjloc 'lus reçjulu. scopus tro té du). O "5 tn OJ . . o C C 5 3Ä = - >- C C c« es s CL 'C O O . MJ3 ^ ^ . il Oj C3 -5 £ eue. Par, s marais, ppée, Pc m. 0) 3 ajî _5 •S S 5:i o : o. E , / £ S 3 3 x: o 0) — 0) 3 OJ -ca^ .,^ a. 0).- a; c3 ~ -a "C i 0) cj c -a -O 73 Ä -a S , 3 -o .r -a C/3 ^^ '~' 1— • = = 0; OJ- 0) 0) a; " OJ '^ ■5>2-=""*"~ v at an M ^="5 l"S;;5 "5 ■o o OJ c c = c = EQa js j: ca c3 ca ca ca £3 N.- m"^ a — o cj c« cw en en vj en 2 o o o. Q Q C D w| xQ R< ïï j Jm C ^ = S. C; -; ^ o c z: - " o o fe S < i -— ^ ^ o 2 t^' O O "^ r-: .jj o cc "c 'CC E -" c .5 -5 !5 "^ r; ^ "^ !c — -KS —- ^ -" 1_ c« = ö E'^^-'H ^ o =« -r t: -S — "-" 1 S ï 3 « s «s 3 co co 73 CJ 00 00 tÔ ITJ ca CS UU o o co 73 -CE "o 'c C3 C3 :=:=i. ^ ^- = =03 t^ in 03 oo ra en 05 00 œ œ «5 t-^ c cô inoOi-icvicviincoooœ-^Oî'^ oooçooooîoiaiCTiOî cnooioioooioooooooooo «pr-coincoinin'j: •^ •— CM ea .OO co' to ^ C = = M St C3 w cj ■ -„ c- EX ■z Ó Xî jc« jc/jtzjjç 1/3 c. c 5- £. o o ' ~ ~ ~ ~ ~ "O ^ ■^rx '■XZ CO o „' es 0=03 ,:q £ ï $3 ? w ce c ^ J; £ H 2 è5 -1 "S -S g ^£.ï "5 v: c: '5: c -i: t- ~ .j; :- • c 5 ^5: o' es -^ ^ '3 C/j' : 5: o -^■^ «f co - S; .— C CJ C/: 2 ~ "^ - f H « — O cb — 0, ^ ;o~-~--agc£o£xSçoEO Joi — oocj'j'^o^ts't.ajE r = ^ = ~ = ~-«~~-û S£.-c ^ •Ccor-to co O OaJO c ^x — co co > >>> o 3 3 3 LJ rs CS !S CS U- ü- U. tl- 106 3 O vj Ô 3 C3 CO — Cfl CO 's 3 "S tj O! 3 O S "£ £ X ï M O s !H J :3 ^ D (U ÎJ 3 — ■^ T3 = |8 3 to ■^ ~ < 3 8 s C3 oJ i 1 os c ^ g-o CO '5 0) -2 K S « O > r' a '^ ■^ C3 — < C o n r3 ~" ^ '' t d t^ o •rr y— r^ ^ d d cc cCT d 1^ 1- co '^ d 0 >— 0 00 CT) Ol c= O o CT2 o o o C^^ C^J o o t^ o — ^ :3i > có ^ 'i' in in m 4- oó (N 4- O c^^ »-I — (M ^ 00 "" '" 3 £ '"''"' C3 C3 ^ «M CV] (» °g oJ k. vT o CU »r co '-' > i = J =' 3' 3* Hu ^ ■g c - E 3 -l) 5 _2 5 5 C3 .2f 'o 2 ■£ '5 Ö ^ 3 3 '3 D < «c« . „ ^ - r; OJ c/} C/2 .J mc✠— ■ö o o i; i: — Q X V3 Ô £ X Sc r* XX _2 -^ <ï ''S v^ ä X 5 71 o 22 0 0 i s Si "S ;;-J 1 ~ ^ ~~i T i^ cc 0, ii . Si ^ "^ ,c^ ■■— ^ ^ "^ ? 32 -i--: -i 3- î^ O "2 5- y. - ? "5 Cï ^ c 2 § "-J 2 5; S' < a i c ? ? 'S £ CL --J ï ^ — "^ i 'c § '-^ o ;^ ^T" ;„. ^ s* ^ ^ ^ • ÇÇ £""S' £ ~^' -* C^ ^ ^ t. 2 ';^ i^ ^ c ■-- :; -j '^ ^ i,' E 5 a. H; !^ -H ^ ^ ^ -i; S ï ^ ï ? "5, 5 ^ 55 < y. ]c "5 ^ j 1 5 '^ "S !~~ ^ cc ^ cc '5. 1 5f -'S o 2 'S "^ st 'm ^ o ix 5j o o ^ w " — S 0) 0/ 3 s o i DO 3 o -J o ^ 3 C/3 E 5 oJ 3 CT- n r 's ^ i aJ 2 2 — .- C D 0; o 1 t^"l.£ aJ g 3" > aJ î •| », S = 5 5 aj "■"*-• ^ •= .S 2 5 .i ^11 aj . - '5 £ S a> 0 0 CC K Ci a H H 2 Soa 0 CJ W_3C ouu — 107 — co 3 .2 ß « >- o go e ■o o -o ~ "^ u o •- — ■^£-c« = w o £ " = X ?^ o o £S I" co ï; 3 •= ü = o « S— . S u _E C CS O r- (T) PO o c^ o O »- C O O O cj o Co ra œ O) -t -^ cc fo ra œ ra — oc x ra> r^ ac ra.rarao'-c— '— ooooo 00 co oc ra ra ra- ra- ra ra. ra- ra- ra ra ra ^ ra- ^ C3 in Tf co in œ in •— — cocccccoin inœtoin-<5-o •= > (Ô t» O) eg c» —"''■■-•-" ~ *'■ m - in ,-^ in '5 '5 Ucj li^-O o '5 C CO i CO ^ rg -/^ 72 - -C/2 CA) - . ««co- ^^ -Q c« . . . . i ï O CU S ?= j^ o o o o oi «^ « £ £ 'i: ."E I ii « X X ä 2 .C ~ x -ö £ X £ £ - _o O K s C C rs — = o::~Oooö C CS CS s C3 c ^ o _: >j üL. u- -j O ccmDaauü->co fc- J J J J ü- :i. ;j^ z. ?~ > = ? o c ^ ^ ^. H ~- ~ --^ s < ^ ."^ w "*- CJ 5 ^ ï- s u. 5 > -S ^ < J ■^ ~- 1- ^ o '■-?=-] ^.-j i ,' o inO OOSu SouUUHO — 108 — D O < w cc a, oj i- ra -a ~ en o» - IJ t: S.^ 5 oj 3 2 j -~ 0; -O) — Q. 00 ö O oi ■^ -^ o OJ ö 1— n Tj" (^q ^- CTi •^ o fo (» Ol 03 cd •-' eg o <>) ^ ^ — . O -^ o CM o o o o o M 05 05 05 0^ 03 Œi œ O) 05 Oi o O^ O^ - w3 O) Oi co 05 Cl 05 Oi w cc in in lO in in ^f in in in ^ in (T) fó in in ï; in in ■4" in Tt in ■4" in H W œoJ 05 ^ óooföoócó/jdi^ 00 o rf t^ 00 00 CM O) < > T-( *. J r-< *— ' ^^3 '— < ■y. (>) ,_ T- ^ CM l-H c J -' c c = = c ='ti J - ouillo ouillo ouillo ouillo ouillo ouillo ouillo olian Ipo, Ipe, de Soigne -St-Genès e Bellevai e Dohan ( CS Q Q Dam oq CD OJ o ■a ^ -O DaCQOQMQ > '11 E r- r- 3 sis CS -^ •- 3 _ O 3, CS ^L 3 CS !< ^ CS ~i _M.'£ ^j cc ^' t3- 3 3 X -- OJ g-C- lis CS o -Cj OJ CS a o c ö. OJ o o .2 o a> OJ rdinai tre, Fl ge, ^/ leux, c CS co >. C 'eau o noirâ sauva Idem astagi Z 0- 1 n Sil % pd oJ o o « 'i 2 Oi O- cufcu o C3 M — !09 — LES OISEAUX DU DEVON COMPARÉS A CEUX DE LA BELGIQUE (Suite et fin.) La famille des Anatidés est auirement nombreuse. Le Tadorne ordinaire, Tadorna tadorna (L.), est assez abondant en hiver dans les régions côtières belges; je ne crois pas que sa nidi- fication soit souvent constatée chez nous. I! est résidant en Angleterre,, assez rare cependant au Devon. Le Souchet spatule. Spatula clypeata (L.), niche au Devon et y est commun en hiver. Abondant en hiver en basse Belgique, mais ne niche qu'exceptionnellement chez nous. Le Canard sauvage, Anas platyrhoncha plat\)rh^ncha L., est l'es- pèce la mieux connue de cette famille, il niche assez communément dans les deux paj's et y est surtout abondant en hiver. Le Chipeau, Anas strepera L., est assez commun chez nous en hiver; plus rare au Devon. Niche assez abondamment en quelques régions de l'Angleterre. Le Canard siffleur, Anas penclopc L., assez commun en hiver dans nos deux pays. La Sarcelle d'hiver, Anas crecca crecca L., commune en hiver; la Sarcelle d'été, Anas querquedula L., rare, niche quelquefois dans les deux pays. La Sarcelle de Formose, Anas jormosa Georgi, est venue s échouer une fois en Belgique, mais n'a pas encore visité l'Angleterre. Le Canard pilet, Dafila acuta (L.), de passage abondant en hiver en Belgique et au Devon. Le Morillon à huppe rousse, Nyioca rufina (Pall.), a visité acci- dentellement la Belgique et le Devon. Il en est de même pour le Mo- rillon à iris blanc, N])roca n})roca (Giild.). Les autres Morillons qui se rencontrent dans nos deux pays lors des passages se conduisent de même également dans nos deux régions; le Morillon huppé, N^roca juligula (L.), et le Morillon milouin, N^roca jerina jerina (L.), communs; le Morillon milouinan, Nyroca marila marila (L.), plutôt rare; le Morillon sonneur, N^^roca clangula clangula (L.), assez commun, quelques-uns hivernent. Le Miquelon glacial, Clangula hvtmalis (L.), ne visite les côtes belges que par les hivers exceptionnellement rigoureux; il est peut- être un peu moins rare au Devon. L'Eider vulgaire, Somateria mollissima mollissima (L.), visite plus souvent les côtes du Devon que celles de la Belgique, où on ne le voit que pendant les hivers très froids. — 110 — Tro.5 espèces de Macreuses sont connues en nos deux pays : la Macreuse noire.O idcr.iia nigra nigra (L.), assez communs en hiver; la Macreuse brune, Oidemia jusca jusca (L.), beaucoup plus rare, et la Macreuse à lunettes, Oidemia perspicillata (L.), espèce améri- caine qui ne visite qu'accidentellement la Belgique et le Devon. Les Harles ne sont plus de véritables lamellirostres : leur bec est beaucoup plus étroit et les lamelles sont transformées en dents cornées. Les espèces sont peu nombreuses : Le Harle Piette, Mergus albellus L., visiteur d hiver, est plus commun en Belgique qu'en Devonshire. Le Harle bièvre, Mergus merganser merganser L., et le Harle huppé, Mergus serrator L., qui arrivent en nos deux pays en hiver, le dernier moins abondamment que le premier. Les Totipalmes non plus ne sont représentés, en nos rég.ons, par des espèces nombreuses. Le Cormoran ordinaire, Phalacrocorax carbo carho (L.), que l'on rencontre de temps en temps en basse Belgique, surtout au Bas-Escaut, et le Cormoran huppé, Phalacrocorax graculus gtùculus (L.), acci- dentellement présent en notre pays, sont tous les deux sédentaires au Devon. Le Fou de Bassan, Sula ha&sana (L.), se rencontre beaucoup plus souvent sur les côtes du Devon que sur celles de la Belgique. Nous passons à la revue des Lcngipennes, en commençant par les Stern idés. La Sterne tségrava. Sterna tschegraVa Lep., et la Sterne hansel. Sterna nilotica nilotica Gm., vagabondent rarement en Angleterre; ne visitent que très accidentellement la Belgique. La Sterne caugek. Sterna sandoicensis sandvicensis Lath., niche en certaine localités de l'Angleterre; bien moins rare au Devon qu en Belgique. La Sterne arctique. Sterna paradisaea Brunn, visite le Devon au printemps et en automne; il en est de même en Belgique. La Sterne vulgaire, Sterna hirundo L., niche en plusieurs points des côtes anglaises, moins souvent cependant sur celles du Devon; en Belgique, c'est l'espèce la plus répandue du genre. Oiseau d'été. La Sterne de Dougall, Sterna dougallii dougallii Mont., niche au nord de l'Angleterre, mais ne visite que rarement le Devon; de pas- sage fortuit en Belgique. La Sterne naine. Sterna minuta minuta L., est un oiseau d'éié, pas très abondant dans les deux pays. — I II — Trois espèces de Guifettes ou Hydrochéiidons sont connues dans les deux pays : la Guifette noirâtre, Hydrochelidcn nigra nigra (L.); la Guifette cendrée, Hydrochelidon ieucopareia ieucopareia (Temm.) , et la Guifette leucoptère, Hydrochclidon hucopiera (Temm.). La première, ciseau d'été, est bien plus commune en Belgique qu'au Devon; les deux dernières ne visitent que très accidentellement les deux pays. Les Landes comptent de nombreuses espèces en nos régions. La Mouette pygmee, Larus minutus Pali., visite irrégulièrement nos deux pays en automne et en hiver, pariois nombreuse; toujours très rare en été. La Mouette rieuse, Larus ridibundus L., niche en Angleterre; très abondante au Devon en automne, hiver et printemps. Je n'en ai pas vu en été à Torquay. En Belgique, ces oiseaux sont abondants en hiver. La Mouette cendrée, Larus canus canus L., niche en Ecosse, mais est commune en hiver dans nos deux contrées. La Mouette ichthyète, Larus ichthvaëtus Pali., n'a été rencontrée qu'une seule fois en Angleterre et l'honneur en est au Devon. Cette espèce orientale n'a pas été observée en Belgique. Le Goéland argenté, Larus argentalus argentatus Pontopp., n;che abondamment au Devon et y reste toute l'année; en Belgique, de grandes troupes viennent passer l'hiver. Le Goéland à pieds jaunes, Larus juscus 'juscus L., niche en cer- taines parties du Devon, sans cependant être nombreux; il est peu abondant, en hiver, en Belgique. Le Goéland à manteau noir, Larus mannus L., est rapporté comme nichant à l'île de Lundy, mais est seulement visiteur d hiver partout ailleurs au Devon; on le rencontre en hiver en Belgique; il n'y est pas commun. Le Goéland glauque, Larus glaucus Brunn., et le Goéland leu- coptère, Lcrus leucoptaus Faber, sont des visiteurs accidentels en nos deux pays. La Mouette à trois doigts, Rissa tiidactvla tridacivla (L.). est très abondante au Devon et y niche; visiteur d'hiver en Belgique. La famille des Stercorariidéô est moins nombreuse. Le Stercoraire pomarin, Stercorarius pomarinus (lemm.), et le Stercoraire parasite, Stercorarius parasiticus (L.), sont de passage en automne et au printemps en nos deux pays, mais plus rares en Bel- gique qu'au Devon. — 112 — Le Stercoraire à longue queue, Slercorarius Icngicaudus Vieill.,. visite très accidentellement la Belgique et rarement le D^von. Le Labbe brun, Siercorarius sJ^ua skua ^Brünn.;, est un hôte très rare dans nos deux pays, il niche aux îles Shetland et aux régions, arctiques. Les oiseaux de l'ordre des Tubina.res ont beaucoup de rapports avec les Longipennts; ils en diffèrent notamment par la forme des narines, qui s'ouvrent dans des tubes placés sur le bec. Le Thalassidrome tempête, Hydro'bates pelagicus (L.), est séden- taire au Devon, mais ne descend que rarement à terre, si ce n'est peur nicher. En Belgique, où on le voit le plus souvent après les tem- pêtes, il fait des visites irrégulières. Le Thalassidrome de Leach, Oceanodroma ieucorlioa (Vieill.),. qui se dislingue du précédent par sa queue Icurchue, est beaucoup- plus rare en Belgique qu'au Devon. Le Puffin des Anglais, Puffinus puffinus puffinus (Brunn.), niche au Devon, mais il y est plus nombreux en hiver. C'est un visiteur rare en Belgique. Le Pétrel glacial, Fulmarus glacialis gîacialis (L.), visite assez souvent le Devon, tandis qu'en Belgique sa présence est tout à fait accidentelle. Aucune espèce d'Albatros n'a été observée au Devon; un Albatros à front noir, Diomedea niclanoph-^s lemm., a été trouvé en Angle- terre et c'est par hasard que deux Albatros hurleurs, Diomedea exu- lans L., ont été capturés en Belgique. L'ordre des Plongeurs comprend les oiseaux formant un grand contraste, sous le rapport du vol, avec les longipenncs : chez ceux-ci, cette faculté est portée à ia plus grande puissance, tandis que presque tous les plongeurs volent assez mal. Le Grèbe castagneux, Colvmbus luficollis ruficollis Pali., n che en Angleterre, très rarement en Belgique; c'est le plus commun des grèbes dans les deux pays pendant l'hiver. Le Grèbe oreillard, Col\)mbus nigricoilis nigricoHis (Bre'.im), est de passage irregulier dans nos deux pays, et pas très commun. Le Grèbe cornu, Columbus aurilus L., est auss; assez rare et ne visite nos contrées que pendant l'hiver. Le Grèbe huppé, Colymbus cristatus cristaius L., niche en quel- ques régions de l'Angleterre; au Devon et en Belgique il n'est qu'un visiteur d'hiver; assez commun sur les eaux intérieures de la basse- Belgique. — 113 — Le Grèbe à gorge grise, Col\)mhus griseigena giiseigena Bodd., ■est visiteur d'hiver rare, aussi bien en Belgique qu'au Devon. Trois espèces de Plongeons se rencontrent en hiver dans nos deux pays : le Plongeon glacial, Gaüia immer (Brunn.), plus commun au Devon qu'en Belgique; le Plongeon à gorge noire, GaVia c.rctica (L.) , assez rare, et le Plongeon à gorge rousse, GaVia stellata (Pontop- pdan), le plus commun des trois. La famille des Alcidés est la dernière qu'il nous reste à compare Le Guillemot troïle, Uria troiie troile (L.), niche assez commun ment sur les côtes du Devon. 11 ne visite les côtes belges que pendr l'hiver et il n'y est pas rare. Le Guillemot de Brünnich, Uria lomüia lomvia (L.), n'a été cap- turé que rarement aux Iles Britanniques; toutetois, il n'est pas encore descendu jusqu'au Devon ni en Belgique. Le Guillemot à miroir, Uria gr\;lle grylle (L.), ne visite qu'acci- dentellement nos deux régions; il en est de même du Mergule nain. Aile aile (L.). Le Pingouin torde, Alca torda L., nous visite régulièrement en hiver et y est parfois assez commun; cet oiseau niche au Devon, en mo !ns grand nombre que le Guillemot troïle. Le Macareux moine, Fratercuia arctica arctica (L.), niche égale- ment au Devon, plus communément aux côtes nord qu'aux côtes sud. On ne le voit en Belgique qu'en hiver et il y est généralement rare. TH. BISSCHOP. En passant en revue la faune ornithologique de la Belgique en comparaison avec celle du Devon, nous remarquons que la Belgique compte plusieurs espèces d'oiseaux qui y résident régulièrement, au mo ns pendant la période de la nidification, et qui n'habitent pas le Devon, ou du moins ne visitent qu'accidentellement ce pays. Il y a notamment le Rossignol, la Rousserolle lurdoïde, la Rousserolle des marais, l'Hippolaïs contrefaisant, la iVlésange huppée, le Cochevis huppé, le Bruant ortolan, le Serin cini, le Moineau friquet, la Geli- notte des coudriers. L'inverse se présente pour les espèces suivantes, qui habitent le Devon et qui sont rares ou inconnues en Belgique : la Fauvette de Dartford, le Pipit obscur, le Sizerin roussâtre, le Grave ordinaire, le Bruant zizi, la Perdrix rouge. — 114 — Nous ne prenons pas ici en considération les oiseaux propres à des régions lointaines et qui ne visitent qu'accidentellement nos contrées. Dans ce cas, il est évident que chaque pays sera favorisé par les espèces qui ont leur habitat le plus rapproché. Ainsi le Devon a plus de chances de recevoir la visite d'espèces américaines que la Bel- gique, tandis que nous voyons plus souvent les espèces orientales s'égarer chez nous. Il y a lieu d'attirer l'attention sur les trois dernières espèces d'oiseaux ci-dessus, qui habitent le Devon, à l'exclusion de la Bel- gique : le Crave ordinaire, le Bruant zizi et la Perdrix rouge, à cause que ce sont là des espèces bien méridionales. Quand on rapproche de ce fait cette autre constatation, à savoir que plusieurs oiseaux, qui n'hivernent pas en Belgique, sauf quelques exemplaires exceptionnellement, sont sédentaires au Devon et y pas- sent la mauvaise saison, on en peut conclure que le climat de ce der- nier pays doit être nolablement plus doux que celui de la Belgique, quoique les deux régions soient situées exactement à la même lati- tude. Nous trouvons dans ce cas : l'Alouette lulu, le Bruant des roseaux, le Bruant proyer, le Verdier, le Gros-bec, le Pluvier doré, le Bécasseau variable. Ce qui le prouve encore, c'est larr.vée plus précoce et le départ plus tardif au Devon qu'en Belgique des oiseaux d'été. Ainsi la dif- férence est notable pour les Coucous, les Hirondelles, les Marti- nets, etc. Des Hirondelles de cheminée et des Fauvettes à tête noire hivernent même exceptionnellement dans ce pays, ce qui n'arrive jamais en Belgique. Le Rouge-queue titys s'observe même chaque hiver au Devon. Je ne m'explique pas cependant pour quel motif certains oiseaux y nichent plutôt qu'en Belgique, alors qu'ils semblent appartenir à une faune plus boréale. Ainsi la Linotte de montagne, le Chevalier gambette, les Canards tadorne et souchet, la Risse tridactyle pré- sentent cette anomalie. Cette étude nous fournit encore un autre enseignement : on y apprend quels ciseaux ont les caractères spécifiques fixes et stables et lesquels varient facilement d'après les régions qu'ils habitent. .Ainsi, malgré la différence de climat peu sensible, les espèces suivantes se sont mo- difiées suffisamment en Grande-Bretagne pour les distinguer en sous- espèces : le Traquet paire, le Rouge-gorge, le Roitelet huppé, l'Ac- tenteur mouchet, le Hochequeue gris, le Hochequeue jaune, la Grive musicienne, le Cincle aquatique, le Grimpereau familier, la — MD — Sitelle ordinaire, !e Pic épeiche, Ie Pic épeichette et Ie Pic vert, le Geai, presque toutes les espèces de Mésanges, le Sizerin, le Char- donneret et le Bouvreuil. Comme on peut le remarquer, tous ces oiseaux, à l'exception du Hochequeue jaune, sont des espèces sédentaires en Angleterre et subissent durant toute l'année l'mfluence du climat britannique. D'un autre côté on voit que ce ne sont pas là les oiseaux qui sont le plus sujets aux aberrations de plumage ni présentant le plus souvent des cas d'albinisme, mélanisme, etc. Ces anomalies se trouvent le plus fréquemment chez les granivores, baccivores et omnivores. Variation et aberration sont donc deux phénomènes qui paraissent n'avoir aucun rapport entre eux : le premier est général et dépend du climat, tandis que le second est tout individuel et semble être le plus souvent pro- duit sous l'influence de la nourriture. C. DUPOND. L'INSTINCT D'ADAPTATION CHEZ LES OISEAUX Qui voudrait étudier les moeurs des moineaux domestiques, Passer domcsticus domesticus (L.), aurait sans conteste un champ d'observa- tion vaste à souhait dans les divers parcs publics bruxellois. En quelques-uns de ceux-ci fourmillent littéralement ces passe- reaux, qui, en troupes enhardies par la bienveillance des promeneurs, s'en viennent s'offrir d'eux-mêmes à toutes les observations qu'il vous conviendrait de faire sur les variétés de plumage dont ils se peuvent adorner, aussi bien que sur leurs attitudes, diverses autant que leur caractère qui, différemment, fait évoluer chacun d'eux. Sans compter que leurs troupes bruyantes et mobiles ne cèlent guère leurs moeurs changeantes selon la saison. C'est, pour qui veut voir, spec- tacle se modifiant sans trêve, au gré des jours, de l'humeur des oise- lets et aussi des circonstances. Le parc Josaphat, à Schaerbeek, permettait, au cours de la récente saison de nidification, de faire, au sujet de ces moineaux, une obser- vation qui n'est peut-être pas dénuée d'intérêt. En cette oasis de verdure, paradis des oiseaux de par la volonté administrative et le bon plaisir des promeneurs, vivent des nuées de pierrots, avides tout autant des graines que l'on dispense à la gent aquatique des étangs que des miettes de pain dont le public régale — 116 — ia dite population. Cependant, il n'existe guère, aux abords de ce parc, d'endroits propices à la nidification du moineau. Des nichoirs artificiels se dissimulent bien parmi la verdure des grand? arbres, mais des hôtes d'espèces différentes, des étourneaux, quelquefois des mésanges, s'y sont surtout établis. Quelques couples de moineaux cependant y ont chercfié l'abri de leurs nichées, mais c'est l'infime minorité. Ce n'est pas là creux aussi propice que la crevasse d'un mur, l'anfractuosité d'une toiture, refuge ordinaire des volatiles du genre, au temps de la nidification. Faisant néanmoins bonne figure à mauvaise fortune, nécessité ayant aussi force de loi, l'une ou l'autre famille moineau s'y élève, si pas à l'aise, tout au moins en sûreté. Sous cette préoccupation de la recherche d'une retraite plus con- forme aux mœurs de l'espèce, peu sensible à la symétrie, mais aspi- rant au confort, toute une tribu de moineaux s'en allait, l'an dernier, chercher gîte dans un vieux peuplier du Canada, se dressant entre deux des étangs du parc. Un pic vert, survenu au cours de la mauvaise saison précédente, avait, dans le tronc à demi vermoulu, creusé, en tous sens, des cavités plus ou moins spacieuses, quelques-unes for- mant palier à l'air libre, d'auti^es des renfoncements plus ou moins profonds. Les moineaux estimèrent ces cavités diverses plus adéquates à leurs besoins que les nichoirs mis à leur disposition et dont bon nombre demeurent libres d'occupants et, le printemps revenu, s'y vinrent installer. Les creux taillés en plein bois décomposé furent, ainsi qu'il est coutume pour la gent moineau, bourrés de brins de foin, de paille, de plumes. Tant et si bien qu'un beau jour, sept familles, serrées les unes contre les autres, chacune en son trou, s'étageant au caprice des excavations, s'y trouvèrent réunies. C'était déjà une première anomalie que ces moineaux vivant en colonie, sans aucun trouble apparent. La tribu y prospérerait toujours certainement si un décret admi- nistratif n'avait jugé utile de faire racler le tronc vétusté, dont l'inté- rieur fut ensuite proprement maçonné. Force fut donc aux pierrots de déguerpir. Il n'y demeura qu'un couple, qui, entre deux rangs de briques ne se rejoignant pas, trouva un home confortable, qu'il s'appropria aussitôt. Que pensez-vous que firent cette année les oiseaux ainsi délogés? — i 1/ — II en est peut-être qui s'en furent se caser dans une crevasse de l'un ou l'autre bâtiment des environs; un nichoir reçut peut-être un couple moins difficile à satisfaire. Mais la majorité dédaigna ces asiles que l'homme leur offrait et décréta qu'il fallait en revenir à un antique usage de la république moineau : le nid extérieur, tel qu'il existait avant que l'habitation humaine lui fournît I abri des anfractuosités de ses murailles. Certes, en certains lieux où le moineau a, pour l'une ou l'autre raison, atavisme ou nécessité d'ainsi abriter sa nichée, conservé les us d'antan et l'habitude de nicher sur les arbres, vous avez déjà remar- qué ces nids bizarres, consistant en une sphère volumineuse, construite de fein, de paille, de 'brindilles diverses et rembourrées abondamment de plumes. Il existait jadis, à Polleur, non loin de Verviers, au lieu dit (( Transvaal >, une agglomération particulièrement typique de ces nids ainsi installés. Le « Transvaal » était une grosse ferme où, la bonne saison venue, des légions de promeneurs se rendaient. Les moineaux, attirés par tous les débris des goûters en plein air qui s'y dispersaient, s'y étaient donné rendez-vous. Comme la ferme était fort isolée, au temps de la reproduction, nos oiseaux n'avaient pu trouver à se loger tous dans les abris que leur cffra.ent les murs de iimmeuble. Cela ne les avait pas gênés : ils s'étaient installés en maîtres dans un bouquet de pins, tout proche de l'habitation, et avaient construit, parmi les branches des résmeux, quantité de ces nids sphériques. Plus de cinquante couples de moineaux vivaient ainsi en uns étrange communauté, cette anormale réunion de nids ressemblant à s y méprendre à une minuscule colonie de corneilles freux. Les arbres du bosquet, un beau jour, furent abattus et, avec eux, les moineaux disparurent. C'est à ce système qu'en revinrent les moineaux du parc Josaphat et, à quelques cinquante mètres du vieux peuplier, on pouvait voir, au cours de cette saison, une denii-douzaine de ces nids en « boule » se balancer dans la ramure d'autres arbres. Instinct de l'adaptation : pas d'anfractuosités de muraille, nichoirs incommodes ou pas à leur convenance, expulsion des creux propices, d'où retour au primitif système de nidification, approprié aux lieux, permettant à ces moineaux de vivre là où la subsistance leur est assurée. — 118 — Dans !a plupart des mêmes parcs bruxeliois, là où un étang leur offre quelque sécurité et de quoi pourvoir à leur subsistance, des poules d eau se sont aussi installées. Le couvert leur étant assuré, soit par les ressources naturelles des lieux, soit par les graines dont on nourrit les palmipèdes qui en sont 1 ornement ou par les libéralités du public, elles se sont, pour le gîte, adaptées à l'endroit où elles ont fait élection de domicile. Les (( maisonnettes », ainsi que les paniers spéciaux que, pour la nidification des canards, on y a disposés servent souvent de berceau à la famille de ces poules d'eau. La plupart de ces oiseaux se sont si bien accommodés de ces logis de fortune et quelque peu singuliers pour l'espèce, qu'ils les utilisent I une année suivant l'autre. C'est toujours l'instinct d'adaptation qui s'affirme ici. Cependant, sur l'un des étangs du parc Josaphat, vivent des oies exotiques, qui sont sans doute d'mstmcts carnassiers et s'en viennent gober les œufs ou poussins des poules d'eau, à moins que, plus sim- plement, elles ne viennent jeter le trouble dans le ménage de celles-ci, rien que par caprice. C'est ainsi qu'un couple de ces galhnules, ayant eu à souffrir, lors d une première couvée, des mauvais procédés de ces oies, fut établir un nouveau nid au sommet d'un rocher artificiel, haut d'environ un mètre, adcrné au faîte d un léger creux, où le nid fut construit. Et, à l'abri des tracasseries des oies redoutées, la dame poule d'eau, si bien inspirée, couva à deux reprises, menant à bien deux pontes successives sous les regards du public, dont rien ne la dissi- mulait. Instinct d'adaptation encore évidemment et aussi indication que l'oiseau s'attache singulièrement à l'endroit où il se peut procurer de quoi se sustenter à suffisance, sans trop de peine, même si toutes les conditions requises pour la sécurité de sa couvée ne sont pas assurées. C'est égalem.ent un cas de semi-domestication d'un oiseau d ordi- naire d'un naturel assez farouche. L. COOPMAN. — 119 — DU CHANT DES OISEAUX. Nous cro\)ons intéressant de reproduire une petite causerie jaite, il y a déjà quelques années, par jeu Aljred Sacré, sur le chant des oiseaux. LA DIRECTION. XXX Je croîs répondre au désir exprimé par plusieurs membres du Cercle en donnant auicurd'hui une petite causerie sur le chant des oiseaux. Quelles que soient les idées qui ont fait naître chez l'homme les premières impressions qu'il a reçues en écoutant le chant des oiseaux, il s'en faut de beaucoup que la nature l'ait aussi bien doué sous le rapport de la portée de la voix et des ressources qu'il en tire. La na- ture, au contraire, a tout fait pour l'oiseau chanteur. Plusieurs auteurs nous ont démontré que dans les facultés vocales que l'oiseau met en jeu, l'énorme provision d air dont il dispose donne à sa voix une puissance immense, bien supérieure à celle que peut fournir l'homme le plus fortement organisé sous ce rapport. Ainsi, le butor, caché dans les marécages, imite le mugissement du taureau, et il est des oiseaux de proie, perchés sur les plus hautes cimes, dont les cris stridents retentissent jusque dans les vallées. Les grues en voyage se font entendre dans la plaine lorsqu'elles traversent la région des nues et certes aucune voix humaine ne pourrait de si loin parvenir jusqu'à nous. Certains oiseaux, dont le chant est très prolongé, sont toujours en haleine et souvent, sans suspendre leurs phrases musicales, continuent les modulations de leur voix, leurs étonnantes roulades, pendant plu- sieurs m.nutes, sans de nouvelles aspirations, par les seules ressources qu'ils tirent des réservoirs pulmonaires, par l'émission continue de 1 air intérieur. Qui de vous, messieurs, n'a pas été frapF>é, en écoutant le chant du rossignol, de la longueur intarissable des phrases musicales? Une seule d'entre elles suffirait pour mettre hors d'haleine le plus habile de nos chanteurs, et cependant chacune de ces phrases, chargées de cadences, de roulades et de points d'orgue, est exprimée avec 1 aide d'une seule émission de voix et avec une si grande aisance que ce chant peut se prolonger sans fatigue pendant de longues heures. On a plus d'une fois essayé de noter, de mettre en musique, le chant du rossignol, ma's toujours l'on a rencontré des difficultés insur- montables dans l'exécution. D'abord, ce chant est varié à I infini. — 120 — Le thème est sans doute toujours 'le mênne; il suffit d'avoir entendu un rossignol pour n'en jamais oublier le type. Mais il n'y a pas deux individus de ia même nichée qui exécuteront ce chant d'une manière identique; chacun y apporte des modifications, qui varient sans cesse. Il y en a, ce sont les beaux chanteurs, qui introduisent dans le chant primitif des broderies et des fioritures qu'aucune voix humaine ne sau- rait imiter et qui échappent à toute notation musicale. La parfaite imitation de ce chant est chose presque impossible. Pline a parlé d'un artiste de son temps qui, en soufflant dans un cha- lumeau rempli d'eau et garni d'une languette, imitait le rossignol presque à s'y méprendre. Il en est certainement d'entre vous, Mes- sieurs, qui ont souvenance d'un petit appareil de ce gen-e en terre cuite et qui sert également à reproduire le chant du roi de nos chan- tres ailés. On a aussi essayé de rendre ce chant par des expressions syllabiques qui imitent les sons qu'on entend. 11 y a plusieurs musiciens qui ont été tentés en ce sens. Albinius Ovidius, qui vivait au III' siècle, nous a laissé trente-cinq distiques latins sur le chant du rossignol, connus sous le nom d'« Elegie de Philomèle ». Nous connaissons aussi le poème de Icrnithophone de Nicolas Baer, les travaux de Bernstein, auteur allemand tres apprécié, qui a décomposé ce chant toujours si goûté, en vingt-quatre strophes ou phrases musicales différentes. De la Melle n'a pas admis des variantes aussi nombreuses et a ré- duit, par onomatopées, l'hymne habituellement chanté par l'oiseau en huit phrases musicales, que je vous donne à titre de simple curiosité : Jinù, tinù, tinû, tiaû '::iprttm z' qua Quener, pi, pi Tw, iio, iio, tix Qutio, qutio, qutio, qû-tio, Zquo, zqvo, zquo, zquo Zi, zi, zi, zi, zi, zi, zi, ^luencr, tui, zqua, pi, pi, qui! — 121 — Voici une onomatopée wallonne que j'ai rimée sur le chant du rossignol : Dwèrs, dwèrs, dwèrs, dwèrs, mu p'tit' jemreie Femreie, jemreie Si belle es si djoleie Dwèrs tos' aimant! Dwèrs tos coüant! Mû p'tit' jemreie Nos djolis effants Nos djolis, djolis, djolis, djolis, djolis Si djolis, si djolis, si djolis Pitits efants! (Silence. ) Cher' jem'reie, Mu cher jem'reie, A l'amour, A l'amour i d' v aient l'üeie Dwèrs, dwèrs, dwèrs, dwèrs, mu p'tit' jemreie Adlé tcè mi dju hroul' d'amour d'amour Adlé toè mi dju hroul' d'amour. Après le rossigncl, le roi des chanteurs ailés, il convient de citer en première l.gne, la fauvette à tête noire aux ravissantes mélodies, l'une des plus eminentes cantatrices de nos bois ombreux. Le chant de cette fauvette ne saurait égaler, sans doute, pour la portée et la bravoure, celui du rossignol, il n'a pas ses sublimes élans, ses brûlantes improvisations, mais il se distingue par sa finesse, sa gaieté, sa douce et tendre expression, par une suavité qu'on ne rencontre pas toujours chez son rival et que le rouge-gorge seul pos- sède à ravir. Le rouge-gorge, ce gracieux et pétulant oiseau, aux allures vives et légères, qui est d'une confiance extrême et se laisse prendre à tous les pièges qu'on lui tend, fait entendre des sons flûtes d'une douce langueur. Rien n'est plus aimable que son ramage suave et délié, qui amène des modulations plus éclatantes et qui se termine par un harmonieux pétillement. N'abandonnons pas le sujet qui nous occupe sans énumérer quel- 122 — ques-unes des nombreuses apfîellations et qui, en réalité, ne sont que les oiseaux : CispiaW ClaW distrodiet Corarä vidieu Crotchet Vidiû Didju Distcrwidiû Disterœitch Distwcdiu Dodoichieu DododiscabieW Dododistioêdju Dodojriscabicw Dodovidiu Firdju Franciprieu Francisichieu Friscabiaw Glosse di b'ire G loglodisferivitch G raw gr aw sitroëdiû G raw graW Ichirip G raw siki G raw tchicu Gros diû Gros djills Gros guième Gros peu d'souk. Gros cidiû G uième Hoichet cidiû Hoyou cidiû Jowpîre Jnwtrion Kwôite di b'ire Lodge sitroëdiû Fa la Wüiiieu Lililidodododidjiû Mati cabiaio Piapiadidiû Pétant vidiû Peu d'jriss rabieW Peu distroëdiû Peu d'souk Peu d'tchabieW Pia pia suprieu \'idiû peu d'dju Fig:} pign wallonnes données aux pinsons cnomatcpées du chant de ces Pinte di bîre Pitidjû Plapladiea Raj tchaj tchaj cidiû Raj tchaj tchaj cidiû ricipieW RicipieW Riscabiaw Rodigrau Rodjicabiaw RodjicabitW Rodjidiû Rodjijoya RodjiratchabieW Rclanshew Rolantchieu Rotch tchapia RrficabieW Sibir Sid sid gros Cidieu Sl^ew Surieu Sfcrwitch F a tab i ou Fata witch Fchaj tchaj cidiû F chawitchsibû Fchetcidiû F chctwaitieu F chieutchio F chircidiû Fchotchotchieu Fcholchodistridiu Fchotchos\û Fchowitch Fitidididododistridjû Foi toi distruwitch Foi toi rodidieu F ci toi suprieu Fot seu Frè redisterwitch Vidiew distrodiet Vidiû Vidiû gros diû Vitrieu Waiilieu Waitiiiieu Waitt siprieu. — 123 — Voici, à présent, le vocabulaire du corbeau : Cra, cré, cro, crou, crouou, grass, gress, gross, grouss, gronous, crac, créa, croé, croua, grouess, crao, creo, croa, croue, grouass, craou, croo, crouo, grouoss. Enfin, pour ternniner, donnons une notation du chant de la linotte : Pilèdge : tcheu, tchôck, a-euth, vidju. Chant : Titi tcheu guetti, mon ami crante canebenier . Kiloq, kjloq, djeiv, jougu jougu dieu jetchi caroiti carotti dieu djew djew catastriente. Tititi brute (bis) cancarieu kiai'i fia fia bronde. Filow.cnt lilowi (bi?) cla cla cla Heu lavide lafière dieu dieu, clieu^ dieu) vivi retor. Titi hrinte guetti (bis) fû/u fr/L' jètchi crankß ^i/o:^ k^ok dieu k.iloh crank.. Titi tcheu guetti flahi. Titi tcheu guetti ftichi carabinier. Titi tcheu guetti flahi mathi rodi rodor. Mon ami grand dieu (bis) colas colas Vidieu hier hier bronde. Djew djeu) djew avi tôr. Titi tcheu guetti do^i quinton. Crinètche : Tcher... Kwe\sètche : Qwèk--- ALFRED SACRÉ. OBSERVATIONS DIVERSES Rouge-gorge familier. Le 24 octobre dernier, dans la lenderie aux grives du D' H. Anten, établie à Jalhay (Verviers), a été capturé un rouge-gorge fami- lier, Dandalus rubecula rubecula (L.), bagué. Cette bague portait l'inscription : Rossitten G — 27.0.97. Ajoutons que cet oiseau avait été bagué en la dite station ornitholo- gique entre le 25 et le 30 septembre 1920. Pipit gorge rousse. M. Fettweis fils, de Verviers, qui tendait en c Campagne de Bronde », à .Stembert, a aperçu, fin octobre, un pipit gorge-rousse. Anthus cercinus (Pali.). Ayant entendu le cri de passe de l'oiseau. M. h eltweis réussit, en imitant cet appel, à attirer l'oiseau vers son — 124 — filet. Malheureusement, l'oiseau chut à côté de celui-ci et, malgré toute sa science, le tendeur ne put le (aire pénétrer dans ses nappes. 11 ne lui fut possible que de l'observer, ce qui lui fut loisible suffi- samment pour déterminer l'oiseau. C'est au même endroit que fut cap- turé en 1915, par le père du jeune tendeur, un autre A. cervinus fe- melle, qui figure aujourd'hui au Musée royal d'Histoire naturelle à Bruxelles. Pipit Richard. M. Edouard Lejeune, de Dison (Verviers), a capturé, au début d'octobre, un superbe pipit Richard, Anthus richardi richardi Viedi. L'oiseau est conservé en volière. Pip t des prés. Un tendeur de Fouyr (Verviers), M. Derorogne, a capturé un pipit des prés, Anthus pratensis (L.), complètement albinos. Cette capture valait d'être signalée, ce genre d'aberration de plumage étant extrêmement rare chez cet oiseau, plus sujet à l'isabellisme qu'à l'al- binisme. C'est, à notre connaissance, le premier pipit des prés, entiè- rement albinos, capturé en Belgique. Au reste, les aberrations de plumage nettement caractérisées ne sont pas communes pour cette espèce. Pygargue à queue blanche Ln garde-chasse de Humbeek (Malines), M. Van Dyck, au ser- vice de M. Devos, de Bruxelles, a tiré, un des premiers jours d'oc- tobre, un pygargue à queue blanche, Haliaëtus albicilla (L.). L'oiseau, de belle dimension, — il mesurait 2"'4Ü d'envergure, — était un jeune n'ayant pas encore revêtu le plumage d'adulte. Ce pygargue, blessé seulement à l'aile, fut apporté vivant à Bruxelles. Des oiseaux de ce genre, aussi dénommés aigles de mer, orfraies, sont de temps à autre aperçus en Belgique, où leur présence est cependant anormale. Ajoutons que tous les oiseaux capturés dans le pays sont des jeunes, fait que l'on explique en supposant que les adultes, supportant mieux les rigueurs du climat de leur pays d'ori- gine, ont moins de propension aux voyages. L. COOPMAN. — 125 — BIBLIOGRAPHIE. Quelques Notes sur les Oiseaux de l'Est de la Belgique. — C'est le titre d'un petit opuscule qui vient de paraître à Verviers, chez Nautet-Hans, sous les auspices de la Société Ornithologique de l'Est de la Belgique et publié par notre collaborateur M. L. Coopman. Inutile de laire l'éloge de ce petit travail; les lecteurs du Gerjaul connaissent suffisamment Fauteur, dont les anicles parus dans cette revue sont appréciés à juste titre. Sa plume alerte y peint sur le vif, dans celte belle région de Verviers, avec ses campagnes accidentées, ses fagnes étendues, ses forêts profondes, des traits de mœurs du Geai, de la Chevêche et de la Bondrée apiüore. Ses observations sont toutes personnelles, toujours mtéressantes et rigoureusement exactes. Le profane lira cette brochure avec plaisir et le savant y puisera maint détail inédit concernant la manière de vivre de ces trois espèces. L'auteur termine par une analyse des caractères du 1 arin, en tant que sujet d'exposition, et y effleure la question de la presence ou de l'ab- sence de la tache noire à la gorge de cet oiseau. Nous souhaitons vivement que M. Coopman continue la publication de ses notes sur une longue série de nos oiseaux. L'auteur a dédié son petit travail au regretté Alfred Sacré, fonda- teur de la Société Ornithologique de l'Est de la Belgique. C. D. REVUES ORNITHOLOGIQUES. Relevé des dern;ers fascicules d'ornithologie parvenus au Gerjaut, par voie d'échange : Revue irançaise d' ornithologie (7 octobre 1920) ': A. Godard. La Société ornithologique de France. — D"^ Gromier. Notes sur un sec- teur du front d'Orient (Vardar). — D' Miliet-Horsin. Guide de l'amateur d'oiseaux débarquant sur la terre d'.Afrique (suite). — Notes et faits divers. — Questions d'orn.thologie pratique. L'Oiseau, Paris (septembre 1920) : J-. Dclacour. Le Cacatoès Gang-Gang. — D' Millet-Horsin. Souvenirs d'un naturaliste en Afrique occidentale française (suite). — A. Pézard. Le Virilisme expérimental. — A. Mercier. Le C nc!e d'eau en captivité. — P. Crepin. Le faisan Mikado x Elliott. — Chronique ornithologique. Idem (octobre 1920) : J. Delacour. Le Cacatoès Gang-Gang (fin). — D' Millet-Horsin. Souvenirs d'un naturaliste en Afrique occidentale française (suite). — A. Pezard. Le Vir.lisme expéri- mental (fin). — A. Mercier. Le Coucou en captivité. — Chronique ornithologique. — 126 — Bulletin de la Ligue française pour la Protection des Oiseaux, Paris (août-seplembre 1920) : Les dons du (( Permanent Wild Life Protection Fund ». — L. i ern.er. Note à propos des oiseaux chan- teurs tenus en cage. — Le Congrès de la chasse à Carcassonne. — Le drame de l'Aigrette. — J. Delacour. La lutte centre le commerce des ciseaux sauvages en Angleterre. — Pour le (( Plumage Bill ». — Séances de la Ligue. — Notes et faits divers. The Ibis, London (October 1920) : Count Nyls Gyldenstolpe. A Nominal List of the Birds at present known, to inhabit Siam. — W. L. Sclater and C. Mackworlh-Praed. A List of the Birds of the Anglo-Egyptian Sudan. — Collingwood Ingram. A Contribution to the Study of Nestling Birds. — J. D. D. La Touche. Notes on the Birds cf North-East Chihli, in Nortfi China. — Col. R. Meinertz- hagen. Some preliminary Remarks on the Altitude of the Migratory Flight of Birds, with special reference to the Palaearctic Region. — Obituary : Lieut. C. G. Finch-Davies. — Notice of recent Ornitho- logical Publications. — Letters, Extracts and Notes. British Birds, London (Sept. 1920) : Thomas Lewis. Notes on the Breeding-Habits of the Little lern. — N. F. Ticehurst. On certain other Species of Birds and their Former Status in Kent. — J. M. Dewar. 1 he Law of 1 erritory. — Notes. Idem (Oct. 1920) : E. L. Turner. The Haunt of the Black-tailed Godwit. — A. H. iVlachell Ccx. Some Notes en the .Nesting of the Nuthatch. — Charles E. Aiford. Somes Notes on Diving Ducks. — H. S. Gladstone. 1 he Sale of the Duchess of Portland's Museum in 1786. ■— Notes. Idem (Nov. 1920) : E. L. Turner. The Black Tern. — N. F. Ticehurst. Some Early Records of the Crane in Kent. - — Recovery of Marked Birds. — Notes. Bird Nates and Neu)s, London (Autunm Number 1920) : Egg- Shells. — The Plumage Bill. — The Royal SociCty tor the Pro- tection of Birds. — Notes. — Economic Ornithology. — Bird and Tree Ccinpetition. — Some Bird Impressions in France. Nos Oiseaux, Neuchâtel (mai 1920) : Excursion au nid de l'Aigle royal. — A propos du nid du grand tétras ou coq de bruyère. — Protection. — Divers. — Correspondance. — Calendrier ornitho- logique. — 127 — Idem (octobre I92l') : Les Roseaux, garde-manger de la mésange bleue en hiver. — Le pygargue. — Protection. — Divers. — Calen- drier ornithologique. Der Ornitbologische Beobachter. L'Onitholoi^iste, Berne (fasci- cule 11) : Albert Fless. Exkursion der Schweiz. Gesellschaft für Vogelkunde und Vogelschutz in den Schweiz. Nationalpark im Juli 1920. — D' L. Pittel. Influence des conditions météorologiques sur le passage de la bécasse. — Cari Stemmler. Störche und Nachtigallen bei Schaffhausen. — Chronique. — Bibliographie. Idem (fascicule 12) : A. Schifferli. Vom Herbstzuge [919 am Sempachersee. — R. Poncy. Notes concernant la l^aune du Grand Saint-Bernard. — S. A. Weber. Line Entdeckung : Die Sänger- grasmücke bei Bern. — D' H. Fischer-Sigwart. Vogelschutz : Die Starkstromleitungen als gefahr für die Storchausiedelungen und die Storche. — Karl Dant. Vom Haussperiing. — Co.Timunications di- verses. — Chronique. — Bibliographie. Dansk Ornithologisk, borenings Tidssk.rijt, Kjobenhavn (Oktober 1920) : H. Chr. C. Mcrtensen. Maerkede Sterke. — A. Christiani. Den Vestnorske Skaerpiber. — A. Christiani. En Bemaerknmg cm den fœrciske Skœrpiber. — A. Godske-Nielsen. Fuglenes Plugt under Benyttelse af Vinden. — Norsk Ornithologisk Forening. — Anme'delser. The /1 u^. Lancaster, Pa., published by « The American Ornitho- logists' Union )) (October 1920) : John 1 readvvell Nichols. Limico- line Voices. — Charles Eugene Johnson. Summer Bird Records from Lake County, Minnesota. — C. W. G. Eifrig, in the Haunts of Cairns' Warbler. — Glover M. Allen. Pattern Development in Teal. — Edward Fleisher. Notes on the Birds of Southeastern North Caro- lina. — C. K. Averill. — Migration and Physical Proportions. — General Notes. — Notes and News. Bird-Lore, New-York (September-October 1920) : General Arti- cles. — Notes from Field and Study. — • The Season. — Book news and Reviews. — The Audubon Societies. The Condor, Berkeley, California (July-August 1920) : H. S. Swarth. In Memoriam : Frank Slater Dagget. — Frank N. Bassett. Variations in the Song of the Golden-crowned Sparrow. — George Willett. .Additional Notes on the Avifauna of Forrester Island, — 128 — Alaska. — Alexander Wetmore. Observations on the Habits of the White-winged Dove. — Walter P. Taylor. A new Ptarmigan from Mount Rainier. — J. Grinnell. The Californian Race of the Brewer Blackbird. — From Field and Study. — Notes and News. El Homere, Buenos- Aires (Julio de 1920) : R. Dabbene. Los pingiiines de las costas e islas de los mares argentmos. — J. Tremo- leras. Lista de aves uruguayas. — A. G. Bennett. Breves notas sobre las aves antarticas. — M. Fernandez. Los pichones de mestras cigiiena. — F. Lahille. Los malofagos de la Argentina. — L. Kra- glievich. Las aves fosiles de la Republica Argentina — R. Dabbene. Miscelanea ornitologica. — B. L. San Martin. Mutua proteccion entre las aves. — A. Renard. Notas sobre aves de Canuelas. — A. Castellanos. El alimente de algunos picaflores. — j. B. iJaguerre. Observacion sobre los patos M. peposaca y H. atricapilla. — Movi- miento social. — Canja y correspondencia. — Informaciones. — Bi- bliographia. L. COOPMAN. TABLE DES MATIÈRES Ia Autour Bécassine ordinaire . . Bernache à cou roux en Bel gique (Capture d'une) . Bibliographie Braconier (Yvan) . . . Chant des oiseaux (Du) . Corvidé pêcheur (Un) . . Coucou (Mœurs du) . . Coucou (Remarque sur biologie du) Etourneaux (Dequoisenour rissent les) Hirondelles (Les) . . . Instinct d'adaptation chez les oiseaux (L') Milan noir en Belgique (Nidi- fication du) Observations ornithologiques faites du 1'''^ janvier 1919 au 30 avril 1920 ... . Observations sur le chant de cjuelques turdinés. . . . 59 94 24, 125 1 119 23, 93 22 63 21 93 115 101 31 78 Oiseaux de proie utiles ou nuisibles 75 Oiseaux du Devon comparés à ceux de la Belgique (Les) 13, 48, 85, 109 Ornithologiques (Nos riches- ses) 20 Ornithologiques (Re\ues) 29,59,94,125 Pic épeichette 94 Pic noir (Un nid de). ... 99 Pipit des arbres. (Traits de mœurs du) 45 Pipit gorge-rousse .... 123' Pouiilots (La migration des) 21 Poule d'eau 57, 94 Pygargue à queue blanche . 124 Rouge gorge familier . . . 123 Utilité des oiseaux .... 8 Squelette des oiseaux per- cheurs (Une partie ignorée du) 92 Valeur économique des oi- seaux 81 10® Année 1920 FASCICULE I LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie Publiée SOU3 la direction de M. Marcel de CONTRERAS r ABONNEMENT lO Francs * * Toute communication concernant la Revue doit être adressée à la Direction du GERFAUT : 52, Place Georges Brugmann, Bmxelies. BRUXELLES. — IMPRIMERIE F. VAN BUGGENHOUDT S. A. 5-7, rue du Marteau, 5-7 ) '^ /, K ,■ I VfOU IC'.i/.l I'IAC Périodiques d'ornithologie faisant l'échange avec " LE GERFAUT »> Ardea (M' L. F. de Beaufort). LEUSDEN (U.) (Hollande). The Auk (The American Ornithologists' Union). M' Witmer Stone, Logan Square. PHILADELPHIE (U. S. A.) Austral Avian Record {W G. M. Mathews). Foulis Court. FAIR OAK (Hants.) Angleterre. Bird-Lore, organe officiel des sociétés « Audubon » {W Frank M. Chapman). HARRISBURG, P.A. (U.S.A.). Bird Notes and News, 23, Queen Anne's Gate. LONDRES S.W. British Birds (Witherby & C»). 326, High Holborn LONDRES W. C. 1. Bulletin de la ligue Française pour la protection des Oiseaux. 198, Boulevard St-Germain, PARIS. Bulletin of The British Ornithologists' Club (M. David Seth-Smith. F. Z. S.) Zoological Society. Regent's Park, LONDRES N.W. 8. Catalogue des oiseaux de la Suisse (Mr G. de Burg). OLTEN. The Condor (Mr J. Grinnell), Musée zoologique des vertébrés. BERKELEY, Californie, U.S.A. Dansk Ornithologisk Forenings Tidsskri/t {W 0. Helms), PEJRUP, Danemark. The Ibis {W W. L. Sclater). 10, Sloane Court. LONDRES S. W. K Jaarbericht van de Club van Nederlandsche Vogelkundigen. (Mr le Baron R. Snouckaert van Schauburg). DOORN (Hollande). L'Oiseau (Société nationale d'Acclimatation de France.) 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. L'Ornithologiste (Prof., A. Mathey-Dupraz.) (Société Suisse pour l'étude des oiseaux et leur protection.) COLOMBIER (Neuchâtel). Revue Française d'ornithologie {W A. Menegaux), 55, Rue de Buffon, PARIS. i,',i i,i(/,i; i/.i's M I 10* Ann« 1920 FASCICULE II LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie Publiée sous la direction de M. Marcel de CONTRERAS ABONNEMENT 1 0 Franc« > 1 Toute communication concernant la Revue doit être adressée à la Direction du GERFAUT ; 52, PUce Georges Brugmann, BrmeUes. BRUXELLES. — IMPRIMERIE F. VAN BUGGENHOUDT S. A. 5-7, rue du Marteau, 5-7 faisant l'échange avec ** LE GERFAUT „ 1 Ardea {W L. F. de Beaufort). LEUSDEN (U.) (Hollande), l Auk (The) (The American Ornithologists' Union). \ {W Witmer Stone), Logan Square. PHILADELPHIE (U. S. A.) ; Austral Avian Record {hV C. M. Mathews). \ Foulis Court. FAIR OAK (Hants.) Angleterre, i Bird-Lore, organe officiel des sociétés « Audubon » (M"^ Frank 1 M. Chapman). HARRISBURG, P.A. (U.S.A.) ; Bird Notes and News, Journal of The Royal Society for the protection J of Birds. 23, Queen Anne's Gate, LONDRES S. W. i British Birds (Witherby &C°). 326, High Holborn LONDRES W. C 1. ,; Bulletin de la Ligue Française pour la protection des Oiseaux. 1 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. ] Bulletin of The British Ornithologists' Club j (M. David Seth-Smith. F. Z. S.) ^ Zoological Society. Regent's Park, LONDRES N. W. 8. j Catalogue des oiseaux de la Suisse {W G. de Burg). OLTEN. \ Condor (The) {W J. Grinnell), Musée zoologique des vertébrés. BERKELEY, Californie, U.S.A. i Dansk Ornithologisk Forenings Tidsskrift {M' O. Helms), j PEJRUP, Danemark- \ Hornero (El). Revue de la Société Ornithologique de la Plata. i Calle Peru 208, BUENOS-AIRES (République Argentine). ; Ibis (The) (M^ W. L. Sclater). 10, Sloane Court. LONDRES S. W. 1. i Jaarbericht van de Club van Nederlandsche Vogelkundigen. \ {W le Baron R. Snouckaert van Schauburg). i DOORN (Hollande). \ Oiseau {L') (Société nationale d'Acclimatation de France.) j 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. ; Oiseaux (Nos) Bulletin de la Société Romande pour l'étude et la protec- \ tion des oiseaux. (M^ Alfred Richard). ; Faubourg du Sablon, 35, Neuchâtel. \ Ornithologiste (L') (Prof., A. Mathey-Dupraz.) i (Société Suisse pour l'étude des oiseaux et leur protection.) ^ COLOMBIER (Neuchâtel). \ Revue Française d'ornithologie (M» A. Menegaux), î 55, RuedeBuffon, PARIS. \ Deux livres nécessaires aux Ornithoph' es : GUIDE PRATIQUE ie l'amateur d'oiseaux île cliant et d'agrément par Alfred SACRÉ Prix : 2 fr. 50 MANUEL PRATIQUE r l'élevage de beaux canaris et métis par NORDUYN — Traduction de GROSSE Nombreuses gravures hors texte Prix : 2 fr, 50 En vente à l'Imprimerie F. VAN BUGGENHOUDT Société Anonyme 5 et 7, rue du Marteau, Bruxelles OISEAUX EN PEAU W.-F.-H. ROSENBERG 57, Haverstock Hill, LONDON N. W. (England) (Maison anglaise, établie en 1898) a l'honneur d'annoncer la publication d'un nouveau catalogue d'oiseaux en peau, contenant plus de 6,000 espèces venant de toutes les parties du monde. Les noms des auteurs, les indications des localités et un index des familles se trouvent dans cette liste ; Envoi franco, sur demande, des divers catalogues de : Œufs d'oiseaux (plus de i^ioo espèces) ; Mammifères (plus de 300 espèces) ; Reptiles, Batraciens et Poissons (plus de 400 espèces); Lépidoptères exotiques (plus de 8,000 espèces). Prière d'indiquer les listes désirées. Le plus grand stock du monde entier, de spécimens zoologiques. Librairie P AI RON \ A.nciennement rue de la Chaucellerie, 22 ■ 3, RUE DU MONITEUR \ (Colonne du Congrès) BRUXELLES VENTE - ACHAT - ÉCHANGE ] Expertises — Rédaction de Catalogues \ LIVRES ET ESTAMPES D'ORNITHOLOGIE ET DE CHÂSSE \ SPÉCIALITÉS : \ Héraldique — Généalogie _ Histoire J — Arts — Modes — Costumes — j LIVRES DU XVI II'"» SIÈCLE 1 ÉDITIONS SPÉCIALES | Tout ce qui concerne l'œuvre de r ■ ImW« 3^ MAISON Clémence VAN NECK BRUXELLES Importation directe d^Oiseaux Exotiques \ et de Canaris anglais. j OISEAUX INDIGÈNES '\ Graines et nourritures spéciales. — Cages et accessoires, \ ' i Deux livres nécessaires aux Ornithophiles : GUIDE PRATIQUE de l'amateur d'oiseaux de chant et d'agrément par Alfred SACRÉ Prix : 2 fr. 50 MANUEL PRATIQUE pour l'élevage de beaux canaris et métis par NORDUYN — Traduction de GROSSE Nombreuses gravures hors texte Prix : 2 fr, 50 En vente à l'Imprimerie F. VAN BUGGENHOUDT Société Anonyme 5 et 7, rue du Marteau, Bruxelles OISEAUX EN PEAU W.-F.-H. ROSENBERG 57, Haverstock Hill, LONDON N. W. (England) (Maison anglaise, établie en 1898) a l'honneur d'annoncer la publication d'un nouveau catalogue d'oiseaux en peau, contenant plus de 6,000 espèces venant de toutes les parties du monde. Les noms des auteurs, les indications des localités et un index des familles se trouvent dans cette liste ; Envoi franco, sur demande, des divers catalogues de : Œufs d'oiseaux (plus de i^ioo espèces) ; Mammifères (plus de 300 espèces) ; Reptiles, Batraciens et Poissons (plus de 400 espèces); Lépidoptères exotiques (plus de 8,000 espèces). Prière d'indiquer les listes désirées. Le plus grand stock du monde entier, de spécimens zoologiqnes. Librairie P AI RON A.iiciennement rue de la Chancellerie, 22 3, RUE DU MONITEUR (Colonne du Congrès) BRUXELLES VENTE - ACHAT — ÉCHANGE Expertises — Rédaction de Catalogues LIVRES ET ESTAMPES D'ORNITHOLOGIE ET DE CHASSE SPÉCIALITÉS : Héraldique — Généalogie — Histoire — Arts — Modes — Costumes — LIVRES DU XVI 11«^« SIÈCLE ÉDITIONS SPÉCIALES Tout ce qui concerne l'œuvre de F. ROPS MAISON Clémence VAN NECK BRUXELLES Importation directe d'Oiseaux Exotiques et de Canaris anglais. OISEAUX INDIGÈNES Graines et nourritures spéciales. — Cages et accessoires. Téléphone : B OO^'y. ■\){i\JA 1 10^ Année 1 920 FASCICULE ni I. F. GERFAUT 1 Revue belge d'Ornithologie Publiée sous la direction de M. Marcel de CONTRERAS r 1 • • Toute communication ABONNEMENT : concernant la Revue doit , ^ c- ê^re adressée à la Direction lO Franc. ^^ GERFAUT : 52. Place Georges Brugmann, BruxeÜM. — j BRUXELLES. - - IMPRIMERIE F. VAN BUGGENHOUDT S. A. 5-7, rue du Marteau, 5-7 Yf.dUHl .i/,l,in/,i. Périodiques d'ornithologie faisant l'échange avec " LE GERFAUT „ Ardea {W L. F. de Beaufort). LEUSDEN (U.) (Hollande). Auk(The) (The American Ornithologists' Union). (M' Witmer Stone), Logan Square. PHILADELPHIE (U. S. A.) Austral Avian Record (M^ G. M. Mathews). Foulis Court. FAIR OAK (Hants.) Angleterre. Bird-Lore, organe officiel des sociétés « Audubon » (M' Frank M. Chapman). HARRISBURG, P.A. (U.S.A.) Bird Notes and News, Journal of The Royal Society for the protection of Birds. 23, Queen Anne's Gate, LONDRES S. W, British Birds (Witherby & C°). 326, High Holborn LONDRES W. CI. Bulletin de la Ligue Française pour la protection des Oiseaux. 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. Bulletin of The British Ornithologists' Club (M. David Seth-Smith. F. Z. S.) Zoological Society. Regent's Park, LONDRES N. W. 8. Catalogue des oiseaux de la Suisse (M' G. de Burg). OLTEN. Condor {The) (M' J. Grinnell), Musée zoologique des vertébrés. BERKELEY, Californie, U.S.A. Dansk Ornithologisk Forenings Tidsskrift (M' O. Helms), PEJRUP, Danemark. Hornero (Et). Revue de la Société Ornithologique de la Plata. Calle Peru 208, BUENOS-AIRES (République Argentine), Ibis (The) {W W. L. Sclater). 10, Sloane Court. LONDRES S. W. 1. Jaarbericht van de Club van Neder landsche Vogelkundigen. {W le Baron R. Snouckaert van Schauburg). DOORN (Hollande). Oiseau {L') (Société nationale d'Acclimatation de France.) 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. Oiseaux (Nos) Bulletin de la Société Romande pour l'étude et la protec- tion des oiseaux. (M' Alfred Richard). Faubourg du Sablon, 35, Neuchâtel. Ornithologiste {L') (Prof., A. Mathey-Dupraz.) (Société Suisse pour l'étude des oiseaux et leur protection.) COLOMBIER (Neuchâtel). '^evue Française d'ornithologie (M' A. Menegaux), 55, RuedeBuffon, PARIS, S)*A ^ IM V. If 10'' Année 1920 FASCICULE IV LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie Publiée sous la direction de M. Marcel de CONTRERAS ABONNEMENT : lO Francs • • Toute communication concernant la Revue doit être adressée à la Direction du GERFAUT : 52, PUce Georges Brugmann, BnucUts BRUXELLES. — IMPRIMERIE F. VAN BUGGENHOUDT S. A. 3-7, rue du Marteau, 5-7 Périodiques d'ornithologie faisant l'échange avec " LE GERFAUT „ Ardea (M^ L. F. de Beaufort). LEUSDEN (U.) (Hollande). Auk (The) (The American Ornithologists' Union). (M' Witmer Stone), Logan Square. PHILADELPHIE (U. S. A.) Austral Avian Record (M^ C. M. Mathews) Foulis Court. FAIR OAK (Hants.) Angleterre. Bird-Lore, organe officiel des sociétés « Audubon » (M' Frank M. Chapman). HARRISBURG, P.A. (U S.A.) Bird Notes and News, Journal of The Royal Society for the protection of Birds. 23, Queen Anne's Gate, LONDRES S. W. British Biids (Witherby & C°). 326, High Holborn LONDRES W. CI. Bulletin de la Ligue Française pour la protection des Oiseaux. 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. Bulletin of The British Ornithologists' Club (M. David Seth-Smith. F. Z. S.) Zoological Society. Regent's Park, LONDRES N. W. 8 Catalogue des oiseaux de la Suisse {M' G. de Burg). OLTEN Condor (The) (M' J. Grinnell), Musée zoologique des vertébrés. BERKELEY, Californie, U.S A Dansk Ornithologisk Forenings Tidsskrift (W O. Helms), PEJRUP, Danemark Hornero {El). Revue de la Société Ornithologique de la Plata. Calle Peru 208, BUENOS-AIRES (République Argentine) Ibis (The) (M' W. L. Sclater). 10, Sloane Court. LONDRES S. W. 1 Jaarbericht van de Club van Nederlandsche Vogelkundit^en. (M^ le Baron R. Snouckaert van Schauburg) DOORN (Hollande). Oiseau {L') (Société nationale d'Acclimatation de France.) 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. Oiseaux (Nos) Bulletin de la Société Romande pour l'étude et la protec- tion des oiseaux. (M' Alfred Richard). Faubourg du Sablon, 35, Neuchâtel. Ornithologiste (L') (Prof., A. Mathey-Dupraz.) (Société Suisse pour l'étude des oiseaux et leur protection.) COLOMBIER (Neuchâtel). Revue Française d'ornithologie {W A. Menegaux), 55, Rue de Buffon, PARIS. Deux livres nécessaires aux Ornithophiles : GUIDE PRATIQUE de ramateur d'oiseaux de ciiant et d'agrément par Alfred SACRÉ Prix : 2 fr. 50 ' MANUEL PRATIQUE pour ruievaye de lieaux canaris et métis par NORDUYN — Traduction de GROSSE Nombreuses gravures hors texte Prix : 2 fr. 50 En vente à l'Imprimerie F. VAN BUGGENHOUDT Société Anonyme 5 et 7, rue du Marteau, Bruxelles OISEAUX EN PEAU W.-F..H. ROSENBERG 57, Haverstock Hill, LONDON N. W. (England) (MaUon anglaise, étabila en 1808) a l'honneur d'annoncer la publication d'un nouveau catalogue d'oiseaux en peau, contenant plus de 6,ooo espèces venant de toutes les parties du monde. Les noms des auteurs, les indications des localités et un index des familles se trouvent dans cette liste. Envoi franco, sur demande, des divers catalogues de : Œufs d'oiseaux (plus de i^ loo espèces) ; Mammifères (plus de 300 espèces); Reptiles, Batraciens tt Poissons (plus de 400 espèces); Lépidoptères exotiques (plus de 8,000 espèces). Prière d'indiquer les listes désirées. Le plus grand stock du monde entier, de spécimens zoologiquea. Librairie PAIRON Àncienneraent rue de la Chancellerie, 22 3, RUE DU MONITEUR (Colonne du Congrès) BRUXELLES VENTE ACHAT - ÉCHANGE Expertises — Rédaction de Catalogues LIVRES ET ESTAMPES D'ORNITHOLOGIE ET DE CHASSE SPÉCIALITÉS : Héraldique - Généalocjie _ Histoire — Arts — Modes — Costumes — LIVRES DU XVI II""^ SIÈCLE ÉDITIONS SPECIALES Tout ce qui concerne l'œuvre de F. ROPS MAISON Clémence VAN NECK t^3, expand' PI Ace BRUXELLES Importation directe d^Oiseaux Exotiques et de Canaris anglais. OISEAUX INDIGÈNES Graines et nourritures spéciales. — Cages et accessoires. Deux livres nécessaires aux Ornithophiles : GUIDE PRATIQUE de l'amateur d'oiseaux de chant et d'agrément par Alfred SACRÉ Prix : 2 fr. 50 MANUEL PRATIQUE pour l'élevage de beaux canaris et métis par NORDUYN — Traduction de GROSSE Nombreuses gravures hors texte Prix : 2 fr, 50 En vente à l'Imprimerie F- VAN BUGGENHOUDT Société Anonyme 5 et 7, rue du Marteau, Bruxelles OISEAUX EN PEAU W.-F.-H. ROSENBERG 57, Haverstock Hill, LONDON N. W. (England) (Maison anglaise, établie en 1898) a l'honneur d'annoncer la publication d'un nouveau catalogue d'oiseaux en peau, contenant plus de 6,000 espèces venant de toutes les parties du monde. Les noms des auteurs, les indications des localités et un index des familles se trouvent dans cette liste ; Envoi franco, sur gemande, des divers catalogues de : Œufs d'oiseaux (plus de 1,100 espèces) ; Mammifères (plus de 300 espèces) ; Reptiles, Batraciens et Poissons (plus de 400 espèces); Lépidoptères exotiques (plus de 8,000 espèces). Prière d'indiquer les listes désirées. Le plus grand stock du monde entier, de spécimens zoologiques. Librairie P AI RON j A-Eciennement rue de la Chancellerie, 22 j 3, RUE DU MONITEUR (Colonne du Congrès) BRUXELLES ,| VENTE - ACHAT — ÉCHANGE Expertises — Rédactioa de Catalogues | LIVRES ET ESTAMPES D'ORNITHOLOGIE ET DE CHASSE i i SPÉCIALITÉS : \ i Héraldique — Généalogie — Histoire \ — Arts — Modes — Costumes — LIVRES DU XVIII"^« SIÈCLE \ ÉDITIONS SPÉCIALES \ Tout ce qui concerne l'œuvre de F. ROPS MAISON Clémence VAN NECK ^3, Orancl'f^lace BRUXELLES Importation directe d^Oiseaux Exotiques et de Canaris anglais. OISEAUX INDIGÈNES \ Graines et nourritures spéciales. — Cages et accessoires. TT'