1 FOR THE PEOPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY îound at 11' Année 1921 FASCICULE I LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie Publiée sous la direction de M. Marcel de CONTRERAS ^ ABONNEMENT . lO Francs * « Toute communication concernant la Revue doit être adressée à la Direction du GERFAUT : 52, Place Georges Brugmann, BrucUti. BRUXELLES. - IMPRIMERIE F. VAN BUGGENHOUDT S. A. 5-7, rue du Marteau, 5-7 Périodiques d'ornithologie faisant l'échange avec " LE GERFAUT „ Aquila. Debroi-ût, 15, BUDAPEST II (Hongrie). Ardea (M^ L. F. de Beaufort). LEUSDEN (U.) (Hollande). Auk (The) (The American Ornithologists' Union). (M' Witmer Stone), Logan Square. PHILADELPHIE (U. S. A.) Austral Avian Record {W G. M. Mathews). Foulis Court. FAIR OAK (Hants.) (Angleterre). Bird-Lore, organe officiel des sociétés « Audubon » (M^ Frank M. Chapman). HARRISBURG, P.A. (U.S.A.) 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"•"V^IV': '!ours d'esci S'Duli'en Carte de la région de TYser. I 1 '^ Année 1921 FASCICULE I LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie MM. les autears sont personneUement responsables de leurs écrits. SOMMAIRE '• Excursion ornithologique au champ de ■^^— — — ^— — bataille de la Flandre, C. Dupond. — Les héronnières, Ch. Groud. — Deux intéressants contrefacteurs, Armand Mercier. — Pouillot fiiis et Bonclli, L. Coopman. — Observations diverses. — Bibliographie. — Revues ornitholo- giques. EXCURSION ORNITHOLOGIQUE AU CHAMP DE BATAILLE DE LA FLANDRE Les modifications subies par les régions dévastées lors de la grande guerre sont tellement profondes que la flore et même la faune en ont été sensiblement influencées. Plu- sieurs observations intéressantes ont été publiées à ce sujet et, il y a quelque temps, notre revue renseignait quelques constatations du plus haut intérêt concernant les oiseaux. Un court voyage au champ de bataille des environs de Dixmude m'a permis de comparer ces régions, que j'ai connues avant la guerre, avec ce qu'elles étaient jadis au point de vue ornithologique. Le 15 juin 1920, par une belle et chaude journée d'été, le train nous dépose à Dixmude, de bon matin. Ne parlons pas des ruines, des décombres remués et remués encore par les obus innombrables qui ont frappé cette malheureuse cité durant quatre longues années. On les a décrits, le dessin et la photographie les ont fait con- — 2 — naître au loin, mais on ne maudira jamais assez cette folie de l'homme civilisé qui déchaîne la guerre. Ce qui m'a frappé dès mes premiers pas dans les rues déblayées, bordées de décombres de la petite ville, ce fut l'absence presque complète du moineau domestique, Passer domesticus domesticus (L.). 11 y est pour ainsi dire entière- ment remplacé par le moineau inquei, Passer montamis mon- taniis (L.) qui y habite les trous et crevasses de quelques pans de murs branlants. Les ruines de l'église, notamment, abritent plusieurs couples, qui y nichent en compagnie de quelques étourneaux. Quand on se promène parmi ces ruines, visitant les abris solides construits par les Allemands, les deux observatoires gravement endommagés, mais ayant résisté quand même, on est frappé par l'absence de tout bruit humain. Un silence de mort plane à présent sur ces lieux. Heureusement que quelques oiseaux ont repris possession des buissons, vestiges d'anciens jardins, qui poussent çà et là entre les décombres. Le verdier, Chloris chloris chloris (L.), n'y est pas rare ; quelques fauvettes grisettes, Sylvia communis communis Lath., s'y plaisent également avec les merles, Tardus merula merula L., tandis qu'un gobe-mouches gris Muscicapa striata striata (Pall.), a placé son nid dans une cavité produite par un projectile dans un pan de mur de façade, dernier vestige du collège. Des hirondelles rusti- ques, Chelidon rustica rustica (L.), et hirondelles de fenêtre, Hirundo urbica urbica L. y sillonnent l'air ou babillent gaiement sur quelque tige en fer mise à découvert par les bombes aux constructions en béton armé. Les hirondelles rustiques abritent leurs nids dans les « understand » ou abris allemands; j'en ai observé plusieurs, souvent dissimulés dans les coins les plus obscurs et où on ne les aperçoit qu'après quelques instants, quand l'œil s'est habitué à l'ob- scurité qui règne dans ces lieux, pour ainsi dire souterrains. — 3 — On y trouve également plusieurs couples de linottes, Carduelis cannabina cannabina (L.). Cet oiseau ne résidait certainement pas à Dixmude, ni aux environs immédiats, avant la guerre, et c'est seulement en sortant de la ville que je m'explique sa présence. En effet, plusieurs endroits, notamment les talus des ouvrages de fortification, les digues du fleuve, les bords des tranchées, etc., sont maintenant envahis par les mauvaises herbes, parmi lesquelles domi- nent surtout l'ortie, Urtica dioica L., le gaillet grateron, Galium aparine L., et la moutarde sauvage, Sinapis arvensis L. Cette dernière plante y pousse si vigoureusement qu'elle y ressemble à des buissons, formant de vrais fourrés. 11 y en a des champs entiers, qui, par leur belle floraison jaune, font songer aux cultures de colza. La linotte est très friande de la graine de la moutarde sauvage et c'est sans doute cette plante qui l'attire si nombreuse en ces lieux. Les champs et les prairies également ont changé d'aspect. Avant la guerre, cette région était renommée pour ses prai- ries immenses qui longeaient l'Yser vers le sud et où se récoltait le foin nécessaire aux fermes des environs. Au nord et à l'ouest de la ville s'étendaient les pâturages les plus gras qu'on puisse trouver et qui fournissaient cet excel- lent beurre de Dixmude, jouissant, à juste titre, d'une renommée universelle. A présent, sur une largeur de plu- sieurs kilomètres de chaque côté du fleuve, le sol a été bouleversé et bouleversé encore par des bombes et des obus qui y ont produit des trous et des puits de toute grandeur. Or, chacun de ces puits est actuellement entouré par une bordure épaisse de massettes, Typha lafifolia L., attei- gnant jusque deux mètres de hauteur, tandis que le centre des trous renferme encore de l'eau ou est occupé par des laiches ou autres plantes des marais, le plus souvent par un gazon de jonc des crapauds Juncus bufoniiis L. La partie du champ de bataille qui a été inondée par stratégie militaire. renferme relativement peu de trous d'obus, mais les gra- minées utiles y sont en grande partie remplacées par des plantes vigoureuses propres aux terrains marécageux, des Carex et surtout des roseaux, Phragmites communis Trin., qui bordent largement les fossés et forment des massifs étendus. Il est incroyable, pour celui qui a connu le pays avant la guerre, combien cette haute végétation en a changé l'aspect! Mais c'est la mass^f/^ qui donne la physionomie particulière au champ de bataille et cette plante s'est dis- persée non seulement dans tous les terrains limoneux qui sont son habitat ordinaire, mais encore au loin dans les terres essentiellement sablonneuses, vers Jonckershove et Houthulst et même à l'intérieur de la forêt célèbre, dénom- mée « Forêt de Houthulst » dans les «communiqués » de la guerre et connue dans le pays sous le nom de « Vrij bosch », Franc bois. Si vous ajoutez à cette modification physique du sol et de la végétation, l'absence presque complète de l'homme, ce plus grand ennemi des animaux, il n'est pas étonnant que ces lieux aient attiré plusieurs espèces inconnues antérieu- rement ou disparues, comme nicheurs, depuis longtemps. C'est le cas pour la sarcelle d'été, Anas qiierqiiediila L., le canard souchet. Spatula clypeata (L.) le canard milouin, Nyroca f erina f erina {L.),Vawoce{ie Recurvirostra avosetta L. ainsi que l'échasse blanche, Himantopus himantopiis (L.) signalés précédemment dans le Gerfaut. En effet, ainsi qu'il est renseigné dans les Observations ornithologiques pour 1919, parues dans cette revue, fascicule il, 1920,1a nidi- fication de la sarcelle d'été a été constatée aux environs de Dixmude Le fait est très rare dans cette région. Pour la première fois en Belgique, un nid de canard milouin y a été découvert, également près de Dixmude. Plusieurs nids de canards souchets et d'avocette ont été trouvés à Beerst, près de Dixmude ; ce canard n'y avait jamais été renseigné en été et il y a longtemps que l'avocette n'avait été signalée comme nichant dans le pays. La reproduction de l'échasse blanche a été observée à Nieuport et Saint-Georges, ainsi qu'à Merckem. Jusqu'à présent cet intéressant oiseau méri- dional visitait rarement la Belgique et un ou deux exemples seulement de sa nidification y avaient été notés, dans la région du Bas-Escaut. Un coup d'œil sur la carte ci-devant permet mieux que toute description de se faire une idée exacte de ces régions dont la renommée passera à la postérité. Non seulement d'innombrables ruisseaux et cours d'eau sillonnent ce pays, de toutes parts, mais dans toute la partie poldérienne située à l'ouest et au nord de Dixmude chaque champ est limité, chaque prairie est entourée par un fossé assez large pour retenir le bétail. Point de haies, pas de buissons, rarement quelque rangée de saules têtards. Une grande partie du terrain, plus bas que le niveau de la mer à marée haute, a été plus ou moins submergée depuis fin 1914 jusqu'au début de 1920. On s'imaginerait donc difficilement un paradis mieux conditionné pour la gent aquatique, d'au- tant plus que cette contrée complètement ravagée par la guerre d'un côté depuis une ligne passant approximative- ment par Slijpe, Leke près de Wercken et au delà de Poel- capelle et de l'autre côté par Oost-Duinkerke, Wulpen, Ave- capelle, près de Loo et de Oost-Vleteren, Woesten et près de Poperinghe, a été complètement évacuée et est restée presque inhabitée depuis octobre 1914 jusqu'au printemps de 1920. Je n'ai pas eu le temps d'explorer longuement ces régions si profondément transformées, retournées, pour ainsi dire, à l'état sauvage, et je n'ai pas eu la chance d'y faire de ces rencontres heureuses. Toutefois, dans les prairies de Caes- kerke, non loin de l'Yser et près de la fameuse tranchée connue sous le nom de «Boyau de la mort », j'ai remarqué — 6 — un échassier paraissant pointillé au-dessus et noirâtre au- dessous, de la taille du pluvier doré. Je n'ai pu le distinguer mieux, mais c'est certainement un nouvel hôte de ce pays. On y remarque aussi la disparition presque complète de l'alouette des champs, Alauda arvensis arvensis L., tandis que la rousserolle turdoïde, Acrocephaliis arundinaceus arundinaceus (L.), la rousserolle des roseaux, Acrocephaliis streperus streperus (Vieill.) et la rousserolle phragmite, Acrocephalus schœnobaemis (L.) y sont devenus beaucoup plus nombreux. Le bruant des roseaux, Emberiza schœni- clus schœnichis L. surtout y est devenu extrêmement com- mun; on l'entend de tous côtés. Par contre, les étourneaux, Sturniis vulgaris vulgaris L. sont en nombre bien réduit. Ces oiseaux étaient excessivement nombreux dans les envi- rons de Dixmude, avant la guerre. Ils affectionnaient spécia- lement les gras pâturages qui nourrissaient des troupeaux nombreux de bêtes à cornes. Fait remarquable et que je n'ai observé nulle part ailleurs en Belgique, cet oiseau ni- chait fréquemment sous les toits des maisons des villages, parmi les moineaux domestiques. 11 préférait bien les bâti- ments les plus élevés, mais à défaut de ceux-ci, il se conten- tait des maisons ordinaires. A présent, plus de troupeaux, plus de maisons et bien moins d'étourneaux. Poursuivant mon excursion sur la rive gauche de l'Yser, au front belge, vers le sud, j'y fis la rencontre d'un garde- chasse qui m'apprit que le butor, Botaurus stellaris stellaris (L.) est beaucoup moins rare, dans le pays que jadis et qu'on y rencontre fréquemment des busards. Il me montra un magnifique butor adulte et un jeune mâle busard bleuâtre, Circus cyaneus (L.) qu'il avait fait empailler et qui formaient le principal ornement de sa misérable baraque. Un peu plus loin, j'y remarque avec étonnement deux, trois maisons, les seules qui soient restées debout dans cette contrée. Quelque peu cachées par des arbres, plus ou — 7 - moins abritées par la digue du fleuve, mais surtout par l'inondation, qui, en cet endroit atteignit une grande lar- geur, ces habitations, par une chance extraordinaire, n'ont que peu souffert des projectiles allemands Les habitants y ont séjourné pendant toute la guerre, partageant avec les officiers et soldats, les dangers des bombes et des obus. J'y obtins quelques renseignements très intéressants, notam- ment concernant la canardière de Merckem, située à peu près vis-à-vis, de l'autre côté du fleuve, au milieu de la région inondable. Plantée de taillis et d'arbres élevés, la canardière se remarque de loin et apparaît comme un îlot boisé au milieu d'une mer d'herbe. Pendant la guerre, ces arbres, situés au milieu de l'inondation, n'avaient pas subi le feu continuel des Belges et n'avaient pas été trop mal arrangés; cependant, tous sont morts par suite du séjour prolongé des eaux et de loin on aperçoit leurs carcasses dépouillées, tels des squelettes blanchis de héros restés debout à leur poste. Quand la belle héronnière de Merckem, située au village, à 3 kilomètres environ plus au sud, avait été détruite de fond en comble par le feu des canons belges, fin 1914 et dans le courant de 1915, les hérons, au printemps 1916, sont venus habiter en grand nombre les arbres de la canardière. Ils en occupent toutes les branches, toutes les fourches où il est possible d'établir un nid. On estime actuellement leur nom- bre à environ 200 couples. D'après l'affirmation de l'habitant de l'endroit, ces oiseaux y ont niché sans interruption tous les ans depuis lors, nonobstant que les canons belges et alle- mands ne discontinuaient d'y tonner jour et nuit à peu de distance! Spontanément, mon homme m'apprit encore que les eaux de cette mer artificielle étaient fréquentées par une multi- tude extraordinaire d'oiseaux nageurs : canards, sarcelles de toute espèce, grèbes et foulques en grand nombre. Ces oiseaux étaient tellement habitués aux détonations des fusils et des canons, qu'ils n'y faisaient plus la moindre attention. Ceci semble infirmer l'opinion de ceux qui pensent que les barrages de feu au front des armées en bataille aient eu quelque influence sur la migration des espèces du nord et de l'est de l'Europe. Nous voici arrivés à l'endroit appelé Knocke, oia le canal d'Ypres rejoint l'Yser. Dans mon jeune âge j'avais entendu parler fréquemment d'une espèce d'hirondelles qui y habi- taient des trous dans la berge du fleuve. J'y ai cherché vai- nement l'hirondelle de rivage, Riparia riparia riparia (L.), je n'en ai aperçu aucune volant au-dessus des eaux. Je n'ai pu savoir si c'est à la suite de la guerre que ces oiseaux ont quitté ces lieux ou s'ils avaient déjà disparu avant cette époque. J'y repasse le fleuve à jamais fameux et suis l'Yperlée, canalisée, toujours versie sud, jusqu'aux « Drie Grachten ». J'y longe pendant deux à trois kilomètres les prairies basses qui, par l'inondation, ont joué un rôle si important dans cette guerre. Par suite du séjour prolongé des eaux qui a sans doute apporté des modifications chimiques impor- tantes à la nature du sol, les bonnes herbes sont remplacées en grande partie par des plantes propres aux marais tour- beux, laîches, joncs et roseaux principalement. C'est ici le domaine des rousserolles et du bruant des roseaux; leur chant anime quelque peu ces tristes lieux. C'est à cet endroit que la nidification de l'échasse blanche a été observée en 1919. Arrivé à Merckem, on y retrouve enfin la terre ferme. Les champs y sont littéralement criblés de trous d'obus, où les massettes poussent vigoureusement. Le sol y est couvert de toute espèce de plantes sauvages et surtout par de - 9 - l'herbe à chiendent. L'alouette y est remplacée par le bruant des roseaux. On y aperçoit encore quelques espèces buis- sonnières, troglodytes, traîne-buissons, parfois une mé- sange, un merle, mais, en général, les oiseaux y sont rares. La plupart des arbres sont brisés, presque tous blessés à mort ; quelques-uns essaient de pousser encore quelques feuilles, mais tous sont condamnés à disparaître à bref délai, ils ne valent que du bois à brûler. Il faut vraiment avoir bien connu le pays pour y retrouver trace de la belle héronnière, établie à côté de l'église et du château, dans le parc du baron de Coninck de Merckem, et décrite dans le Gerfaut, année 1913, page 102. Le parc et le village ont été le point de mire des batteries belges aussi longtemps qu'ils n'étaient pas complètement détruits. On y retrouve à peine trace des maisons; les décombres dis- persés sont couverts d'une végétation puissante : orties, renoncules, coquelicots et autres mauvaises herbes. Des arbres du parc il ne reste que quelques moignons de troncs brisés, déchiquetés, souvent renversés. Plus aucun héron n'y niche, il n'y trouverait même pas une place oîj il pour- rait asseoir un nid. La colonie des corbeaux freux, Corvus frugilegus frugilegiis L., qui occupait la partie nord du parc, oil les chênes ont conservé encore parfois quelque trace de vie, a également disparu. La destruction de la tour de l'église a évidemment amené la disparition des choucas, Colœus monedula spermologiis (Vieill.). 11 en est de même dans les autres villages du front : cet oiseau ne s'y ren- contre plus. Dans toutes ces régions dévastées le moineau domestique est devenu presque introuvable. En vrai parasite de l'homme, il ne séjourne pas dans des pays dépourvus de culture et ne lui offrant pas une nourriture facile et abondante. L'attention est bientôt attirée par le nombre inaccoutumé — io- de cresserelles, Falco tinnunculus tinminciiliis L., dans les régions dévastées. Ces oiseaux y remplissent un rôle utile en s'attaquant aux petits rongeurs qui pullulent dans ce pays. Pour vous donner une idée jusqu'à quel point ces petits mammifères se sont multipliés, on peut observer que le sol, en certains endroits, est tellement creusé de leurs galeries, qui passent sous le gazon, qu'on semble y marcher sur des éponges! C'est cette proie abondante qui a attiré aussi dans ce pays un nombre extraordinaire de hiboux brachyotes, Asio flammeus flammeus (Pontoppidan), et de moyens-ducs, Asio otiis otiis (L.)- Un chasseur de mes amis me racontait que vers le mois d'octobre 1919, ayant tiré quelques coups de fusil dans un bois marécageux d'environ deux à trois hec- tares, situé à Oost-Nieuwkerke, il en fit sortir une bande de hiboux brachyotes auxquels étaient mêlés quelques moyens- ducs et qu'il évaluait à près de cent cinquante. Le bruit des détonations avait dérangé ces oiseaux et c'était un inté- ressant spectacle que de les voir évoluer en plein jour pendant quelque temps avant de se remiser. Il me fit remar- quer que ce bois semble jouir d'une faveur spéciale auprès de ces strigiens : il les y retrouve toujours réunis en grand nombre dans les longues herbes, les ronces et les buissons, tandis que les bois environnants en sont complètement dépourvus. Pour en revenir aux cresserelles, l'absence de rochers ou de bâtiments les oblige à nicher sur les arbres. J'en ai remarqué plusieurs nids. Ces oiseaux me semblent ne pren- dre aucun soin pour le cacher. Un de ces nids était établi sur une branche maîtresse de peuplier mort depuis long- temps, le long de la chaussée de Dixmude à Ypres, terri- toire de Merckem, et si bien en vue qu'on y voyait de loin, sur le bord de l'aire, deux jeunes qui allaient prendre leur essor dans quelques jours. Un autre nid était assis au som- — 11 — met d'un sapin desséché à quelques centaines de mètres du bord de la forêt de Houthulst. Ce nid aussi était visible de loin. Avant la guerre la cresserelle ne nichait pas dans ce pays. En quittant le village de Merckem, je me dirige dans la direction de l'est, vers la forêt de Houthulst. Je traverse maintenant une région très fertile, jadis couverte de riches cultures, oti les champs et les prés étaient entourés souvent de belles rangées d'ormes ou de peupliers. Actuellement, les belles fermes ont disparu, les arbres sont cassés, leurs branches arrachées par les projectiles, presque tous sont desséchés; ils ne servent plus de refuge aux pies et aux bandes nombreuses de ramiers. La massette borde les trous d'obus et y remplace les céréales. L'alouette et le bruant jaune y sont devenus rares, mais le bruant des roseaux y a trouvé son milieu favori. A proximité de la forêt de Houthulst ou Vrijbosch, la nature du sol change complètement. Ici commence la bande sablonneuse se dirigeant vers Thourout, tournant au sud de Bruges vers le nord de Gand et s'élargissant ensuite, dans la province d'Anvers, pour former la Campine. Je n'ai pu trouver ici une seule alouette huppée, si nom- breuse jadis et que j'observais si souvent quand elle se poudrait dans le sable des chemins. A présent les champs, qui ne sont plus cultivés depuis longtemps, sont couverts d'une herbe rampante, Agrostis arvensis L. et Agropyrus repens L. qui a même envahi les chemins déserts. Le sol y parait froid et dur; le sable ayant disparu sous la couche de verdure, le cochevis aura sans doute quitté ces lieux. Traversons maintenant la forêt de Houthulst dans toute sa longueur, de l'ouest à l'est. Son aspect est lamentable. Constituée aux trois quarts de bois de sapins, tous ces arbres sont brisés. Quelques troncs cassés à 2 ou 3 mètres - 12 - de hauteur sont là comme témoins de la destruction qui s'y est opérée. On a difficile à y trouver encore un sapin vivant : tou? sont morts ou desséchés. Les essences feuillues ne valent pas beaucoup mieux, surtout à la partie ouest. Quel- ques buissons de chêne, de noisetier, de marronnier, etc., poussent à côté des trous d'obus, mais presque tous les arbres sont morts, renversés, brisés. Quelques-uns essaient bien encore de pousser quelques feuilles, mais tous sont moribonds, criblés de mitraille. Ici même les massettes se sont implantées dansles trous d'obus et le reste du sol est couvert de ronces, de fougères et d'espèces de graminées et de carex propres aux terrains sablonneux. Je né parlerai ici des nombreux abris en béton armé, bâtis par les Allemands, que poursignaler que les hirondelles rustiques les utilisent, au moins ceux de la lisière, pour y abriter leurs nids, car il ne reste pas une habitation humaine dans toute la région. En général les oiseaux y sont rares : parfois un merle, un rouge-gorge, quelques troglodytes et fauvettes grisettes, plus rarement des mésanges, un couple de linottes, des pouillots fitis et des pouillots véloces. Dans les parties les plus clairsemées on voit ça et là le pipit des arbres, parfois un couple de traquets tariers et de traquets rubicoles. On n'y entend plus le babil des moineaux friquets ni le tapage des geais ; on n'y perçoit plus le roucoulement des tourterelles et des ramiers ; ce n'est plus le bois que j'ai connu jadis, résonnant de tous côtés, rempli d'une multitude de chanteurs aussi variés que nombreux et ce n'est qu'en arrivant à l'extrémité est, vers Houthulst et Sta- den, oil quelques bois et taillis de chênes ont moins souf- fert, qu'on retrouve les habitants ailés d'autrefois. En sortant de la forêt on retrouve maintenant la campa- — 13 - gne cultivée et toute trace de la guerre a disparu parmi le monde des oiseaux. En résumé notre excursion nous a permis de constater que, dans les régions dévastées, certaines espèces d'oiseaux ont notablement diminué en nombre : alouettes, étourneaux et en général toutes celles vivant dans les champs cultivés et les arbres élevés ; d'autres se sont fortement multipliées : les butors, les hiboux brachyotes, les rousserolles et sur- tout le bruant des roseaux. Quelques-unes ont à peu près complètement disparu : les moineaux domestiques, les freux, les choucas et probablement le cochevis huppé. Enfin, de nouvelles espèces y ont été attirées par une proie abondante, tel que les busards, les cresserelles ; d'autres y ont trouvé un habitat convenable, comme les sarcelles d'été, les canards souchet et milouin, les avocettes ainsi que l'échasse blanche. Pour ce qui concerne cette dernière espèce, il est à remar- quer qu'il s'agit d'un oiseau qui n'est pas de passage en Belgique lors des migrations. Puisque, après la guerre, l'échasse s'est implantée immédiatement dans la région du front, il est probable qu'elle visite plus souvent notre pays que ne le faisaient supposer les rares constatations faites antérieurement. Cela prouve encore que pour les espèces rares, ces oiseaux nous visitent bien plus nombreux qu'on ne le croit. En effet, il faut un concours de circonstances difficiles à réunir pour que leur présence soit portée à la connaissance des ornithologistes : la plupart échappent aux chasseurs et tendeurs et d'autres tombent entre les mains d'indifférents ou d'ignorants et passent ainsi le plus souvent inaperçus. C. DUPOND. — 14 - LES HÉRONNIÈRES Le héron commun ou cendré présente, avec quelques autres oiseaux (et notamment le pélican), cette particularité de chercher à grouper ses nids pour former ce que l'on a appelé, assez justement, des villages d'oiseaux. De tels villages ne peuvent exister qu'autant que leurs habitants seront respectés par les humains, la réunion en groupe pouvant faciliter beaucoup la destruction des oiseaux qui le composent. Les pêcheurs de laBasse-Casamance considèrent les péli- cans comme la réincarnation de leurs pères morts, auxquels, en récompense de leurs bonnes actions, un dieu juste a conservé le goût de la pêche et celui de vivre en société. Cependant, si la vie des pélicans est respectée, il est fré- quent que l'on aille, jusque dans les nids, leur prendre une partie de leur pêche; en tout cas, les indigènes ramassent toujours les poissons que les pélicans maladroits ont laissé tomber. Les pélicans construisent leurs nids sur les arbres voisins des eaux; nos hérons, dont la sécurité est moins assurée, s'éloignent parfois beaucoup des cantons de pêche pour trouver la tranquillité. Les héronnières sont communément établies dans des parcs où elles sont à l'abri des dépré- dateurs. Les petites héronnières, ne comprenant que quelques couples, sont moins rares qu'on ne l'a souvent écrit. Quel- ques années avant la guerre, l'une d'elles était en formation dans un parc du sud des Ardennes; la guerre l'a fait dispa- raître, peut-être renaîtra-t elle dans quelques années. En France, la héronnière du parc du château d'Ecury-le- Grand (commune de Champigneul) comprenait, à la veille de la guerre, quelque deux cents nids; sa population, y compris les jeunes, pouvait atteindre de sept à huit cents individus. — 15 — Cette héronnière se trouve à 5 kilomètres de la gare de Jâlons-les-Vignes, non loin de Châlons-sur-Marne. Les nids sont répartis sur une soixantaine d'arbres, chacun d'eux se développe sur 2 à 3 mètres de circonférence. Les arbres portant les nids occupent une superficie de 3 hectares à peu près. Malgré la sécurité relative dont jouissent les oiseaux, ils sont assez méfiants. L'apparition d'un inconnu est immé- diatement signalée par des cris avertisseurs; les mâles se mettent à voler en tournoyant et poussant de petits cris secs; les femelles restent sur la nichée, pour la protéger au besoin, semble-t-il. L'emplacement de la héronnière a été des mieux choisi. Le terrain est inondé une partie de l'année, et notamment à l'époque de la ponte, ce qui préserve les hérons des attaques de nombreux ennemis. Les terrains marécageux, les cours d'eau sont communs dans les environs. La Marne recouvre souvent la vallée de ses débordements. Son affluent, la Somme-Soude, est bordée d'eaux stagnantes. Plus loin, se trouvent les fameux marais de Saint-Gond, de tout temps célèbres, mais qui le sont devenus plus encore au début de la dernière guerre. Ces marais ne couvrent pas moins de 3,000 hectares, répartis sur les territoires de quinze villages. Plus loin encore se trouvent de nombreux étangs. Les hérons s'étendent dans un rayon de 40 à 50 lieues. La héronnière d'Ecury est très ancienne et a son histoire. L'on peut même penser qu'elle a commencé à être protégée par les seigneurs du lieu, dès les premiers temps de la fau- connerie, il y a un millier d'années. Certains voudraient la faire remonter à la préhistoire, les hommes des cités lacustres auraient ainsi pu prendre modèle sur elle. En ce qui concerne l'absolument certain, il existe des titres de 1640 dans lesquels il est question de Petite Héron- nière et de Grande Héronnière. - 16 - En 1835, Toussenel y comptait plus de 100 nids ; en 1860, le vicomte de Dax en a compté 190; F.Lescuyer, 169en 1865; 191 en 1868, 212 en 1872, 204 en 1875. Les derniers dénombrements, se rapportant au nombie total des individus, ont donné : 1879 : 772 individus; 1883 : 728 1886 : 1,118 Vers le milieu du siècle dernier, la héronnière faillit avoir, pour concurrente, une colonie de cigognes. Celles-ci con- struisirent leurs nids sur des peupliers situés à quelque quatre kilomètres de la héronnière, mais, les nids ayant été dénichés, à plusieurs reprises, par les gamins du voisi- nage, les cigognes finirent par abandonner la région. Les hérons arrivent à Ecury pour y nicher vers la deu- xième quinzaine de février. Ils se tiennent alors en petites bandes, dont chacune comprend depuis une dizaine d'indi- vidus, jusqu'à une cinquantaine, et qui voyagent dans les plaines et marais des environs Ils se forment peu à peu en couples, qui prendront possession des anciens nids dès que la température deviendra clémente. Chaque couple cherche à s'emparer d'un vieux nid, et cela ne va pas sans quelques batailles. II s'occupe ensuite de réparer ce nid, ou bien il en construit un de toutes pièces, s'il n'a pu s'en procurer un vieux. Pour grossier qu'il paraisse, le nid est cependant construit avec un certain art, les baguettes en sont solidement entre- lacées, celles qui servent de support sont très grosses, leur diamètre atteignant parfois deux centimètres. D'autres brin- dilles, plus souples et plus fines, également entrelacées, les recouvrent. En dernier lieu se trouve un tapis de joncs et herbes. La grosse charpente est consolidée par un mastic de boue. — 17 — Le nid est creux, ses parois ayant une épaisseur moyenne de 10 centimètres. Lorsque les matériaux sont verts, le poids total peut être de huit kilogrammes. La ponte est commencée au 1*^' mars. Il y a de trois à quatre œufs, déteinte bleu pâle, par nid. L'incubation dure de trente à trente-cinq jours. Les œufs ayant été pondus successivement, les jeunes hérons naissent à deux ou trois jours d'intervalle. Le héron se nourrit, notamment, de poissons, grenouilles, reptiles. Lorsqu'il est en observation, il garde une immobi- lité absolue. Une proie s'avançant vers lui, dès qu'elle arrive à bonne portée il détend brusquement son cou, et son bec va saisir la proie. Si la nourriture est abondante, le héron en emplit une poche qu'il possède sous la gorge. Pour le retour, il vole à très grande hauteur. S'il arrive qu'il soit attaqué par un oiseau de proie, il se hâte de se débarrasser de tous les petits animaux emmagasinés sous sa gorge, puis il cherche à échapper, par la fuite, à son ennemi. Si le héron n'a pas fait de mauvaises rencontres, il rentre au nid, il sort ses proies une à une pour les distribuer à ses petits. Le héron chasse de préférence au marais ou sur les eaux et il lui arrive de s'étendre fort loin pour pouvoir chasser dans les conditions qui lui plaisent le mieux. Mais, à défaut de proies aquatiques, il en arrive à faire la chasse aux cam- pagnols, mulots, aux rats, comme aussi aux vers, aux insectes, aux limaces et limaçons. A l'occasion, il se repaît aussi de charognes. Le héron constitue un médiocre gibier, bien que sa chair ne soit pas aussi mauvaise qu'on l'a prétendu. Elle n'est que très maigre, peu savoureuse et aussi en quantité insi- gnifiante, eu égard surtout à la grande taille de l'oiseau. C'est d'ailleurs, et c'est fort heureux, une proie difficile à — 18 — abattre. Nous avons déjà dit que le héron vole très haut; à terre, il est à peu près impossible de l'aborder lorsqu'il est en terrain découvert; pour que l'on puisse l'approcher, il faut qu'il soit en contrebas d'un talus, celui-ci permet- tant au chasseur de dissimuler son approche. Les héronnières dont l'importance peut être comparée à celle d'Ecury ne sont pas très nombreuses. L'on en cite une dans un parc des environs de Harlem. Une autre, située près de Emsbüren, mérite d'appeler quelque peu notre attention parce qu'elle est en voie de décroissance rapide, tandis que nous avons vu que celle d'Ecury conservait avant guerre son chiffre élevé d'habitants et son importance. La héronnière d'Emsbüren comptait, en 1740, à peu près 200 nids habités. Durant une assez longue période suivant cette date, le même nombre est généralement compris entre 120 et 160. En 1886, le nombre des nids occupés n'était plus que d'une centaine. De 1906 à 1910, l'on put compter, chaque année, environ 35 couples. En 1911, il n'y en avait plus que 20, et en 1914, que 15. Le dessèchement des marais, la régularisation des cours d'eau, peuvent assurément réduire le nombre des proies habituelles du héron, mais nous avons vu que ce dernier en arrive à trouver très bien sa pitance ailleurs. Ce n'est donc pas là la cause initiale du dépérissement de la héron- nière d'Emsbüren. Il faudrait plutôt incriminer le fait qu'elle ne trouve pas les mêmes conditions de protection que celle d'Ecury. Le terrain sur lequel repose la héronnière d'Emsbi:iren est souvent parsemé de coquilles d'œufs de héron. 11 sem- ble que les voleurs d'œufs aient été les plus redoutables ennemis de la colonie, et, à ce point de vue, les corbeaux et corneilles seraient à incriminer en premier lieu. Ch. Groud. — 19 — DEUX INTÉRESSANTS CONTREFACTEURS. L'HYPOLAIS CONTREFAISANT. Fervent disciple d'Orphée, le contrefaisant est un oiseau à chant mixte; il peut être placé au premier rang des plus bril- lants contrefacteurs. Ce chant est assez éclatant et se carac- térise par des sons agréablement flûtes; il diffère de celui des simples imitateurs, dans le fait que ceux-ci n'émettent que des bribes de phrases et les interrompent de pauses fréquentes, tandis que l'hypolaïs réunit en un véritable lied non décousu, les divers morceaux qu'il emprunte aux autres espèces ; il les joint à sa mélopée originale avec un art incontestable et sans y semer de lacunes. Les différentes parties de son chant consistent donc, les unes en strophes naturelles, les autres en imitations. Les premières réson- nent parfois en notes bien timbrées ; parfois leur intensité d'expression diminue et se réduit à un léger murmure ; c'est ce qui constitue la chanson personnelle de l'hypolaïs. Elle n'est pas bien remarquable, quoique passablement fantaisiste dans sa forme tantôt véhémente, tantôt légère. Les secondes, au contraire, représentent le grand art de l'oiseau qui nous occupe ; leur richesse de tonalités, leur étonnante variété, leur longue durée, leurs registres diffé- rents, leurs accents spéciaux, leur force ou leur douceur, leur fidélité dans la contrefaçon, confirment sans cesse la haute réputation, le talent notoire de ce sylviadé si doué par la nature. Quoiqu'il en soit, ce talent varie d'un individu à l'autre, et à ce sujet, les appréciations des ornithophiles sont affaire de goût. Pour juger les qualités d'un « rossignol bâtard », il faut tenir compte d'abord, du nombre plus ou moins grand des imitations différentes et, ensuite, de la valeur du chant personnel. Toutefois, il est nécessaire d'estimer aussi la fré- quence et l'ardeur du chant, de même que la manière dont il — 20 — est émis, principalement en ce qui concerne la succession des strophes et leur jonction en un ensemble bien homo- gène. Il faut observer au surplus la hardiesse du contrefac- teur à se risquer sur le terrain des imitations les plus diffi- ciles et quelquefois à égaler, en cela même, voire à surpasser ses congénères. A ce point de vue, on peut affirmer que la fécondité du talent d'un hypolaïs dépend de la nature du territoire où il passe la majeure partie de son existence : il y a, par exem- ple, des régions où l'on n'entend que d'excellents contre- faisants, et d'autres, au contraire, où l'on n'en trouve que de médiocres. Pourtant, parmi les meilleurs individus, les natures diffèrent encore concernant les aptitudes à telle ou telle exécution. Pour préciser davantage, constatons que la forme, l'archi- tecture du chant est dépendante du lieu d'existence et con- stitue, pour ainsi dire, la « moyenne vocale » des contrefai- sants qui séjournent dans ce lieu ; plus celui-ci se peuple d'une faune ornithologique variée, plus cette moyenne aug- mente, et inversement. Mais l'extraordinaire réside dans la supériorité du talent de certains individus doués à merveille, qui apprennent au cours de leurs migrations, à imiter les cris et chants d'oiseaux appartenant à diverses contrées. C'est ainsi que certains hypolaïs contrefont les appels d'oiseaux aquatiques, insèrent dans leur répertoire des trilles propres à l'alouette des champs, y intercalent les cris respectifs de la caille, de la perdrix, du torcol, les modula- tions du loriot, quelques vocalises du merle et de la grive, empruntent à l'hirondelle son verbiage délicat, au moineau son pépiement, etc., etc.; ils entrelacent à ravir les nom- breuses parties de ce charmant pot-pourri, qu'ils allongent parfois d'une façon étonnante. Il existe même — et ceci est un comble — des contrefaisants supérieurement doués, pos- — 21 - sédant des accents ressemblant à des paroles humaines, par exemple: Halte! halte! halte! Fidélio ! fidélio ! fidélio ! Hahaha ! hahaha ! hahaha ! Il va sans dire que les diverses particularités vocales pré- citées n'appartiennent pas à tous les « rossignols bâtards ». Les ornithophiles estiment, du reste, qu'un de ceux-ci peut être considéré comme un rara avis si, à part son lied natu- rel, il contrefait bien quelques autres oiseaux, notamment la caille, le loriot et le torcol, en disposant son répertoire en bon ordre. Les connaisseurs recherchent particulièrement les individus donnant correctement, à plusieurs reprises, le vibrant piperwuk et le glapissant wau, wau de la caille; mais de tels sujets sont très rares. Encore plus rares ceux qui sif- flent trois à cinq fois de suite certaines modulations du loriot. Mathias Rausch, raconte que dans son pays, la Hon- grie, les amateurs d'oiseaux distinguent les hypolaïs d'après le lieu de leur nidification : il y a l'hypolaïs des jardins, celui des prairies, celui des plaines, celui des contrées mon- tagneuses. Le premier est considéré comme le plus médio- cre; il habite les propriétés privées et les parcs dans les villes et les villages; il est aussi d'une taille plus petite que ceux qui vivent loin des localités. Les trois autres, quoique possédant plus de valeur au point de vue vocal, diffèrent sensiblement en ce qui concerne le caractère du lied. Les meilleurs contrefacteurs se trouvent toujours parmi les hypolaïs des plaines et ceux des prairies. Ces derniers, dit Mathias Rausch, se rencontrent fréquemment dans certains territoires bordant le Danube, la Theyss et autres cours d'eau; ils peuvent être regardés comme les plus talentueux imitateurs, possédant même dans leur répertoire des stro- phes remarquablement belles du rossignol philomèle. 11 existe encore d'autres contrefaisants très estimés en Hon- grie, en Galicie, dans maintes régions de la Bohême et de la Moravie, en Haute-Autriche, dans la province de Salz- - 22 - bourg et aussi dans la Basse-Autriche, principalement dans les vignobles et les vergers. Quand l'auteur dont nous citons les observations parle d'hypolaïs des prairies, il veut désigner — cela va de soi — des prairies aptes à héberger l'oiseau en question, c'est-à- dire plantées d'arbustes et même d'arbres fruitiers. En ce qui concerne les contrefaisants séjournant dans nos territoires, une division identique à celle précitée pourrait probablement être faite, et nous affirmons en avoir entendu d'excellents dans la vallée de l'Escaut. * * * La rousserolle des marais. Le chant naturel de la rousserolle des marais est simple, sans particularités bien saillantes et, si j'ose dire, dépourvu d'art; mais il est doublé d'une seconde partie consistant en un mélange de bribes empruntées au répertoire des oiseaux vivant dans les alentours. C'est, par conséquent, son talent de contrefacteur qui a placé notre sylviadé au sein de la pléiade des meilleurs oiseaux chanteurs Toutefois, il faut observer que sa réputation a été exagérée; les ornithophiles compétents qui connnaissent à fond le pot-pourri des verderolles vivant à l'état libre et qui l'ont écouté maintes fois en captivité, seront unanimes à recon- naître la justesse de notre remarque : la rousserolle des marais peut être considérée à juste titre comme un excellent oiseau chanteur; pourtant, on aurait tort de la classer spé- cialement parmi les virtuoses de premier choix. Le talent d'imitateur de ce sylviiné est incontestable et sa voix le rend apte à faire valoir cette remarquable faculté. Malheureusement, ce n'est pas — permettez-moi l'expres- sion — un esprit fort inventif ; l'imagination lui fait défaut et, par suite, il ne donne rien de bien achevé dans ses con- trefaçons. Celle-ci sont souvent glanées à bonne source; elles pourraient être beaucoup plus estimées ; leur fantaisie — 23 - ressortirait davantage si la verderolle possédait l'art de la transition : toutes les bribes qu'elle émet sont amenées en un style décousu et manquent de liaison, d'ensemble, d'ho- mogénéité. Ces bouts de phrases sont uniquement réunis par quelques cris d'appel ou d'avertissement, ce qui frappe sensiblement l'ouïe de l'auditeur. Quoi qu'il en soit, ce méli- mélo paraît toujours d'un charme indéfinissable, quand il résonne au sein du grand orphéon de la Nature, accom- pagné des innombrables voix qui s'appellent et se répon- dent, se taquinent et vibrent à l'envi, rivalisant d'ardeur comme dans un tournoi féerique au milieu d'un cadre splen- 'dide. 11 n'en est pas de même pour la rousseroUe séjournant en captivité ; sa voix devient alors beaucoup plus faible ; nul éclat n'en pallie les défauts, et parfois elle sombre totale- ment sous l'avalanche des chansons éclatantes d'autres oiseaux vivant en cage dans son voisinage immédiat. A ce point de vue, un grand nombre d'amateurs manquant des connaissances nécessaires, se font une fausse idée du chant de la verderolle, que d'aucuns estiment erronément comme étant supérieur à celui du contrefaisant. En effet, les modu- lations de ce dernier sont très sonores et délicieusement flûtées; il les entrelace et les unit à son chant original avec une adresse extraordinaire, et peut, en conséquence, être considéré parmi les artistes de premier plan, tandis que la réelle valeur de la rousserolle des marais est certainement secondaire. Cela n'est pas à dire qu'une verderolle ne puisse posséder un répertoire plus fourni, un nombre plus impor- tant d'imitations qu'un hypolaïs. Toutefois, il y a lieu d'ob- server que les contrefaçons de celui-ci sont toujours plus choisies et leur émission plus homogène. Au reste, ce n'est pas le nombre des contrefaçons qu'un ornithophile doit juger avec soin, mais plutôt la perfection de leur exécution. Armand Mercier. — 24 - POUILLOTS FITIS ET BONELLI. M. Aug. Galass?, dans la très intéressante notice qu'il consacre aux nids qu'il a recueillis en Belgique, signale en une de ses notes : Pouillot fitis, Phylloscopus trochihis trochiliis (L.) — variété — : Les plumes qui garnissent l'intérieur du nid ainsi que les œufs marqués de taches rousses plus étendues établiraient que ce nid pourrait appartenir à une « variété » du pouillot fitis — « et peut-être » au Pouillot Bonelli, Phyl- loscopus bonelli bonelli (Vieill.). M. Galasse voudrait-il nous permettre de lui faire obser- ver qu'en l'occurrence, il .peut fort bien être en présence du vulgaire pouillot fitis que nous connaissons tous. Il n'est pas nécessaire, en effet, qu'il s'agisse en la circonstance d'une variété de cet oiseau. Ne nous occupons pas des plumes du nid, elles ne sont ici d'aucune indication. Mais d'autre part, l'ordinaire Phyl- loscopus trochilus trochihis pond parfois des œufs maculés de très grosses taches rougeâtres. C'est évidemment une exception à la règle commune, mais sans être très fré- quente, elle n'est cependant pas d'une extrême rareté. C'est simplement une « variété d'œufs » comme il s'en rencontre, qui étonnent quelquefois, dans les œufs de merle, de fauvettes des différentes espèces, de moineau, de grive draine, de multiples oiseaux au reste. Des cas identiques à celui du pouillot cité par M. Galasse s'observent, au surplus, dans les pontes d'autres oiseaux dont les œufs sont à l'ordinaire finement pointillés de rou- geâtre. Citons, par exemple, le troglodyte, Troglodytes troglodytes troglodytes (L.), dont les œufs, qui peuvent être d'un blanc pur, sont communément ornés d'un pointillé rougeâtre. De temps à autre, il s'en trouve dont les maculesj — 25 — de forme irrégulière, ont parfois la grandeur d'un demi-con- fetti. Des anomalies du genre se remarquent aussi occasion- nellement sur les œufs des mésanges, notamment de la mé- sange bleue. Parus caenileus caeruleas'.L. Attribuer les œufs de la collection de M. Calasse au pouil- lot Bonelli serait vraisemblablement commettre une erreur. J'ai eu entre les mains des œufs du P. Bonelli, recueillis à l'étranger, et précisément ils se faisaient remarquer par la finesse de leur pointillé. Peut être évidem Tient n'étaient-ils eux aussi, qu'une variété, supposant que M. Calasse ait eu des spécimens de comparaison pour baser son allégation et qu'il en soit de même pour les œufs qu'il attribue à la grive litorne. 11 serait, au reste, fort aisé à ceux qui s'occupent de notre faune ailée, d'identifier avec exactitude les œufs des espèces qui leur semblent douteuses. Tout oiseau, s'agirait- il même d'un grand rapace, peut, avec assez de facilité, être capturé sur son nid. C'est une précaution que, dans l'inté- rêt de la science, pour éviter toute confusion toujours regret- table, il conviendrait de prendre dans tous les cas qui laissent place à l'indécision. L'oiseau en main, nulle erreur ne serait plus possible et la satisfaction de l'amateur n'en serait que plus complète, s'il s'agit d'une espèce rare. Ceci d'autant plus qu'en ce cas, avec le témoignage que lui fourniraient nid et couveuse, vivante ou en chair, il supprimerait tout doute sur sa décou- verte, surtout s'il a soin de faire tout aussitôt homologuer sa trouvaille par des autorités dont l'affirmation renforcera l'intérêt de son observation. L. COOPMAN. — 26 — OBSERVATIONS DIVERSES Pie commune. Le 24 février dernier, un couple de pie commune, Pica pica pica (L.), avait presque achevé son nid, non loin d'En- ghien. A cette date, les oiseaux parachevaient le dôme qui recouvre le nid proprement dit. Dans la région de l'Est, la nidification de cet oiseau commence souvent vers la fin mars. Moineau domestique Nous nous sommes, dans un précédent numéro, occupé de la nidification du moineau domestique. Passer domesticus domesticiis (L.). Un trait de ses mœurs le montrait s'adap- tant résolument aux circonstances, en construisant, sur les arbres, des nids de forme sphérique, alors qu'il était expulsé du creux où il avait coutume de nicher. Nous aurions dû, à son histoire, ajouter un chapitre. Le moineau domestique n'hésite pas, en effet, à varier sa façon de nicher, agissant au mieux de ses aises ou selon les nécessités locales de son cantonnement. Dans la région de l'Est, vers les premiers contreforts de l'Ardenne, les nids en « boule » sont peu communs. Sauf en d'exceptionnelles circonstances, résultant généralement d'une particulière disposition des lieux, — le cas de la colo- nie observée à PoUeur est une de celles-ci, — toujours le moineau domestique niche dans une anfractuosité de mu- raille, un creux quelconque d'une habitation. Et il se com- porte ainsi, qu'il soit l'hôte d'une agglomération citadine ou qu'il vive dans un cadre campagnard. En cette région de l'Est, on tient pour remarquable curio- sité, un nid de moineau établi emmi les branches d'un arbre. En fait, il est de mode pour la gent moineau de ces parages de dédaigner ce genre de nid : mœurs locales évidemment, — 21- question d'atavisme certainement et aussi facilité de décou- vrir sans peine un endroit convenable pour installer le large nid constitué de brins de paille, de foin et de plumes, dont il bourre libéralement la cavité où il fait élection de domi- cile durant la saison de nidification. Mais il n'en est plus de même dans d'autres parties du pays, dans le Tournaisis, par exemple, quelquefois dans le Brabant, aussi dans diverses régions des Flandres, de la province d'Anvers également. Ici, les habitudes de nidifica- tion du moineau domestique diffèrent complètement de celles de son confrère ardennais. La coutume pour les moineaux de ces parties du pays est de nicher dans les arbres, et ils ne s'en font point faute. 11 semble aussi qu'il soit de règle pour ces moineaux de nicher en colonies, tout au moins en certains cantonnements, quoique néanmoins ne soient pas rares les nids isolés. C'est ainsi que de multiples nids forment, quelquefois, sur les arbres, tantôt le long des routes, tantôt dans les jardins ou encore dans les cours des fermes, de petites agglomérations irès curieuses. Sur l'un ou l'autre de ces arbres, nous avons compté, dans le Tournaisis notamment, parfois une quinzaine de nids. Sans vouloir écarter ici l'atavisme, il semble que l'on puisse, avec quelque vraisemblance, attribuer plus ou moins à la nécessité cette façon d'agir. De coutume, en effet, les habitations de ces régions sont loin d'être aussi bien pour- vues d'anfractuosités propices que les constructions arden- naises, et force est donc aux moineaux qui n'ont pu se caser dans les crevasses des murailles, de se loger d'autre manière et de s'adapter aux circonstances. C'est, au reste, ce qu'ils se sont empressés de faire. Au surplus, il convient encore de tenir compte des caprices de cet oiseau qui, tout comme cela se remarque — 28 — de temps à autre pour d'autres volatiles, niche quelquefois de façon anormale. Tel, par exemple, ce couple de moineaux qui, à Perck, près de Bruxelles, s'était installé dans un noyer proche d'une ferme. Une grosse branche verticale de l'arbre ayant été incidemment brisée, il s'y était, sous l'influence du temps, produit un creux ayant toute l'apparence d'une coupe. Et des moineaux avaient rembourré la cavité presque jusqu'au bord, y construisant un nid fort semblable à ceux que cette espèce établit dans les murailles, à ceci près qu'il était tout extérieur et que rien ne l'abritait des intempéries, sinon un insignifiant rebord partiel provenant de la cassure primitive. D'autres fois les moineaux installeront leur nid dans les rameaux d'une plante grimpante touffue, un lierre épais très souvent, au milieu duquel ils bâtiront un nid volumineux généralement et d'apparence extérieure négligée, imitation encore du nid édifié dans une anfractuosité de mur, et tou- jours sans dôme. Corneille choucas. Il est peut-être intéressant, à propos de nidification, de signaler qu'en ce qui concerne la corneille choucas, Colœus monedula spermologus (Vieill.), une même bizarrerie existe, mais beaucoup plus accentuée. Dans l'Est de la Belgique, jamais une corneille choucas ne nichera dans un creux d'arbre et vous vous feriez passer pour un mauvais plaisant si vous affirmiez à un habitant des lieux que cette corneille qu'il voit continuellement fréquen- ter les tours et les vieux bâtiments, peut en diverses pro- vinces, dans le Brabant, la province d'Anvers, etc., préférer, pour y nicher, un creux d'arbre à une crevasse de muraille. En fait, il est curieux de constater que les choucas de l'Est nichent exclusivement dans les anfractuosités des — 29 — bâtisses sans qu'en aucune occasion ils dérogent à cette habitude. Atavisme sans conteste, car les arbres creux sont loin de faire défaut dans la région, très boisée. Ailleurs les corneilles choucas élisent domicile indistincte- ment dans les creux d'arbre ou les anfractuosités des murailles, les membres de leurs petites colonies paraissant cependant marquer une prédilection pour la façon de nicher de leurs ascendants. Etourneau vulgaire- Quant à l'étourneau vulgaire, 5/w/'/7«s vulgaris vulgaris L., que l'on pourrait ranger dans la catégorie des précédents volatiles relativement à ses mœurs au temps de la repro- duction, il n'est guère exclusif quant au logis de sa famille. Indifféremment, dans les unes et les autres régions, il niche dans les creux de muraille ou dans les cavités des arbres, sans qu'il semble marquer pour l'un ou l'autre abri une préférence quelconque. Cela n'empêche pas que cette manière d'agir a fait croire aux campagnards de l'Est de la Belgique, peut-être d'ailleurs également, qu'il y a deux espèces d'étourneaux qu'ils dénomment, selon le logis qu'ils choisissent pour leur famille, « etourneau de toit » ou « etourneau d'arbre », alors qu'en réalité, faut-il le dire, il n'existe qu'une seule espèce de ces oiseaux. L. C. Oiseau bagué- Le garde-chasse de M. Frédéric Calmeyn, château de Droogenbosch par Ruysbroeck, tua le 1 ' novembre 1920, sur le territoire de Ruysbroeck, une buse baguée. La bague en métal était attachée à la patte droite de l'oiseau et porte l'inscription suivante : P. Skovgaard. ViBORG. Dan- B- 12. L'oiseau est fortement marqué de blanc, au ventre surtout. — 30 — Voici quelques renseignements à ce sujet, fournis par M. P. Skovgaard, directeur de la revue « Danske Fug'e », à Viborg, Danemark : L'oiseau fut bagué par M. Skovgaard, au cours de l'été 1918, dans un bois situé près de Viborg. M. Skovgaard- connaissait les reproducteurs et leur nid. L'un des parents avait le plumage très blanchâtre. En 1918, deux des trois jeunes étaient blancs, le troisième avait le plumage normal brunâtre. En 1919, les trois jeunes de l'année étaient blanchâtres. En 1920, le nid ne fut pas découvert. M. Skovgaard ne bague pas seulement des buses, mais toutes espèces d'oiseaux dont il est intéressant de suivre les migrations. C'est ainsi qu'en 1914, il bagua 11 oiseaux, 20 en 1915, 14 en 1916, 462 en 1917, 1216 en 1918, 1182 en 1919 et environ 3500 en 1920. Ces espèces comprennent surtout des cigognes, hérons, rapaces, mouettes, hiron- delles de mer, palombes, étourneaux, etc. A. M. BIBLIOGRAPHIE Au coin du bois. Mœurs d'oiseaux dans l'est de la Belgique, par L. COOPMAN et F. POUMAY, chez G. Nautet-Hans, éditeur à Verviers. Le distingué field naturalist, M. Coopman, en collabora- tion avec M. Poumay, a fait paraître une nouvelle série de notes ornithologiques que les auteurs ont dédiée à leurs amis de la Société Ornithologique de l'Est de la Belgique. M. Coopman décrit quelques scènes de la vie delà Corneille noire, grande destructrice d'œufs et de jeunes oiseaux. Il nous raconte ses observations sur le singulier instinct de prévoyance de la Pie-grièche écorcheuse qui empale sur des épines les proies qu'elle ne consomme pas immédiatement. Il nous fait assister aux agissements des — 31 — corneilles choucas, vivant en colonies, pillardes zélées de nids de petits oiseaux, mais d'un autre côté, utiles-des- tructrices d'insectes nuisibles. La présence de nombreux rapaces, surtout des buses, dans la région de Verviers, a permis à notre confrère d'étudier spécialement ces oiseaux. Il nous fait une intéressante dissertation sur le plumage de la Buse vulgaire et en déduit que la Buse blanche ne consti- tue pas une espèce distincte, comme le pensaient des orni- thologistes de jadis. Enfin l'auteur nous raconte, sur trois nichées de Hibou moyen-duc, ses observations qui l'incitent à croire que cet oiseau transporte ses jeunes en lieu sûr ■ quand il voit son nid découvert et qu'il croit sa progéni- ture en danger. De son côté, M. Poumay signale la capture d'un Pipit des prés, albinos complet, à Jalhay, en octobre 1920 et nous entretient d'une nidification vraiment bizarre d'un Troglo- dyte à Heusy (Verviers). Cette petite brochure de 63 pages est d'une lecture agréa- ble, très intéressante et instructive. C. D. REVUES ORNITHOLOGIQUES Relevé des derniers fascicules d'ornithologie parvenus au Gerjaut, par voie d'échange : Revue française d'ornithologie (7 janvier 1921) : J. Berlioz. Etude d'une collection d'oiseaux provenant de l'Afrique equatoriale. — A. Labitte. Quelques observations ornithologiques en régions libé- rées. — Notes et faits divers. — Questions d'ornithologie pratique. Idem (7 février 1921) : L. Lavauden et iVl. Guégan. La Société ornithologique de France. — D Rochon-Duvigneaud. Les grands rapaces des gorges du Tarn. — A. Labitte. Quelques observations sur la buse commune. — Notes et faits divers. — Questions d'orni- thologie pratique. Idem (7 mars 1921) : D' Rochon-Duvigneaud. Les grands rapaces des gorges du Tarn (suite). — J. Berlioz. Etude d'une collection — 32 — d'oiseaux provenant de l'Afrique equatoriale (fin). — A. Ménégaux. Enquête sur la disparition du moineau. — Questions d'ornithologie pratique. — Bibliographie. L'Oiseau, Paris (novembre 1920) : H.-D. Astley. Les oiseaux de Brinsop Court en 1920. — D' Millet-Horsin. Souvenir d'un natu- raliste en Afrique occidentale française (suite). — J. l'Hermite. L'acridothère à cou noir. — J. Delacour. Une grande collection de Perruches et Perroquets en Angleterre. — P. Vendran. Note sur l'élevage du Tinamou tataupa. — Chronique ornithologique. Idem (décembre 1920) : J. Delacour. Les oiseaux de Géry. — Chronique ornithologique. Idem (janvier 1921) : Médailles. — P. Carié. Le merle cuisinier de l'Ile Maurice. — C. Cordier. Expériences sur l'élevage de la Hupp>e. — j. Delacour. La collection d'oiseaux de Caudebec lez- Elbeuf. — N. Mayer. La reproduction en volière du Pape de Le- clancher. — Chronique ornithologique. Idem (février 1921) : D' Millet-Horsin. Souvenirs d'un natura- liste en Afrique occidentale française (suite). — J. Delacour. Les Barbus. — Prof. A. Ghigi. La perdrix de Cyrénaïque. — A. De- coux. A propos d'un livre nouveau. — Chronique ornithologique. Bulletin de la Ligue française pour la Protection des Oiseaux, Paris (octobre 1920) : Livret des Sociétés scolaires de protection. — Le drame de l'aigrette (suite). — Un don de M. Ad. Bürdet. — Notes et faits divers. Idem (novembre 1920) : M. Legendre. La Nature et les oiseaux. — P. Martin. Grosseur des grêlons dangereux pour les oiseaux. — Notes et faits divers. Idem (décembre 1920) : Assemblée générale du 9 décembre 1920. — Notes et faits divers. Idem (janvier 1921) : A. Chappellier. Les mois de nos oiseaux. — E. Prestat. Lettre de Bayonne. — M. C. Quelques mots sur mes oiseaux. — Comte Del amarre de Monchaux. Notre enquête sur les corvidés. — Claudius Vuillermet. Nichoir pour Rossignol des mu- railles. — Séance solennelle de distribution des récompenses. — Notes et faits divers. The Ibis, London (January 1921) : E. C. Stuart Baker. On a recently described Woodpecker from Siam. — J. D. D. La Touche. Notes on the Birds of North-East Chihli in North China. Part. III. — Thomas Carter. On some Western Australian Birds collected between the North- West Cap and Albany; with Nomenclature and Remarks by Gregory M. Mathews. — David A. Bannerman. Remarks on rare and otherwise interesting Birds contained in collections made by Mr. G. L. Bates in Southern Cameroon. — David A. Banner- man. On the Genus Macrosphenus Cassin, with special reference to the races of Macrosphenus flavicans. — Col. R. Meinertzhagen. A note on the breeding Birds of Crete. — Walter E. Col linge. The Economic Status of the Kingfisher, Alcedo ispida. — Obituary : Sir — 33 — John Arthur Brooke, Bt.; George Wyman Bury; William Dutcher; Robert Etheridge; John Gerrard; Charles William Sheppard; Herbert Huntington Smith. — Notice of recent ornithological publications. Letters, Extracts and Notes. Bulletin o') the British Ornithologists' Club, London (n" CCLIIl) : Meeting of the Club on October 13th. 1920. Idem (n" CCLIV) : The annual general meeting. Idem (n" CCLV) : Meeting of the Club on December 8th. 1920. Idem (n" CCLVI) : Meeting of the Club on January 12th. 1921. Idem(n" CCLVII) : Meeting of the Club on February 9th. 192L British Birds, London (Dec. 1920) : E. L. Turner. Some notes on the Ruff. — H. F. Witherby. Notes on the Nestling-Downs of the British Hawks. — N. F. Ticehurst. An early Record of the Great Bustard in Kent. — J. F. Peters. The Food of the Peregrine Falcon. — Notes. — Letters. ■ Idem (Jan. 1921) : F. N. Chasen. Notes on the Breeding of the Lesser Kestrel. — Audrey Gordon. Further notes on the nesting of Siorm-Petrel. — F. N. Ticehurst. A contribution to Swan History. — H. F. Witherby. Notes on British Records of the Spotted Eagle and Steppe Buzzard and on the British Fawny Owl. — iNotes. — Letters. Idem (Feb. 1921) : E, L. 1 urner. Fhe Avocet at home. — H. F. Witherby. The (( British Birds » marking Scheme, Progress for 1920. — Notes. — Reviews. — Letters. Idem (.March 1921) : Edgar Chance. A third Season's Observa- tion en a Cuckoo. — - Notes. — Reviews. — Letters. The Austral Avian Record. London (vol. IV', n"' 4 & 5) : Gre- gory M. Mathews and Tom Iredale. A Name-List of the Birds of Australia. — Forgotten Bird-Artists and an old-time Ornithologist. — Snipe and Sandpipers : A Rearrangement. — Sherborn and the Systematist. The. Journal of the Wild Bird Investigation Society, London (Fe- bruary 1921) : Leonora Jeffrey Rintoul. A few Notes on the Cour- ting Antics of some British Birds. — Wm.C. Blake. Birds of the Wye Valley. — Walter E. Coflinge. The Citizen and Wild Birds. — - Editorial. — Notes and News. — Local Branches. — Reviews. ■ — Current littérature. Bird Notes and News, London (Winter number 1920) : u Stupi- dity Street )i. — The Plumage Trade. — The Royal Society for the Protection of Birds. — Economic Ornithology. — Bird and tree Challenge Shied Competition. — In the Courts. Nos Oiseaux, Neuchâtel (décembre 1920) : Alf. Richard. La bergeronnette grise. — Moyens de protection : la cabane-mangeoire. — Divers. — Calendrier ornithologique. Idem (février 1921) : Alf. Richard. Le Torcol. — Protection : la question des Roseaux. — Divers. — Calendrier ornithologique. Der Ornithologische Beobachter, Basel : L'Ornithologiste, organe — 34 — officiel de ia Société suisse pour l'étude des oiseaux et leur protection (XV'III' année, fasc. 1). — A. Schifîerli. Der Strandpieper (Anthus obscurus Lath.) in der Schweiz erbeutet. — Julie Schinz. Ürnitholo- gische Beobachtungen im Val d'Herens und Val d'Arolla im Wal- iis. — Ürnithologischer Bericht aus Württemberg (Januar bis Juni 1920). Aus dem Tagebuch von Prof. D' Zwiesele. — Communi- cations diverses. — Chronique. — Bibliographie. Idem (XVIir année, fasc. 2) : Theodor Simon. Beitrag zur Avi- fauna des Kanton Tessin, nebst einigen Reisebeobachtungen. — Prof. D' Zwiesele. Ornithologischer Bericht aus Württemberg (Mai und Juni 1920). — A. Mathey-Dupraz. Notes ornithologiques de la région du Bosphore. — A. Schifferli. Der Fürhjahrszug am Sem- pachersee 1920 (Chronologisch). — Communications diverses. — Chronique. Idem (XVIII' année, fasc. 3) : Jahresbericht pro 1919/20. — S. A. Weber. F.iniges vom Alpensegler (Cypselus melba). — Ä. IVlathey-Dupraz. Notes ornithologiques de la région du Bosphore. — Albert Hess. Der Purpurreiher (Ardea purpurea) ais Sommergast in der Schweiz. — Strähl-Imhof. Hausgenossen. — Communications diverses. — Chronique. — Bibliographie. Idem (XVIII' année, n" 4) : Rud. Ingold. Zerstörte Rebhuhn- und Wachtelgelege während der Heuernte. — Karl Daut. Passer rufipectus Bp. oder Passer domesticus rufescens Moot? — A. Ma- they-Depraz. Notes ornithologiques de la région du Bosphore. — D' H. Fischer-Sigwart. Der grosse Buntspecht (Picus major L.). — Communications diverses. — Chronique. — Bibliographie. Club Van Nederiandsche Vogelk.undi§en, Délit (jaarbericht n" 10, aflevering I) : Snouclcaert. Vier nieuwe soorten voor Sumatra. — H. S. Siebers. Zwarte en bonte Kraai soorten of onder-soorten? — A. Hivernon. De cyclus van het Rijstveit. — Aanteeiceningen, cor- respondeerend met de gelijkgenummerde noten in den tekst. — Van Zuyien van Nyevelt. Andi et alteram partem. Idem (aflevering II) : Vergadering te Utrecht in het hôtel Noord- Brabant op 26 Mei 1920. — Aanteekeningen omtrent de avifauna van de Karo-hoogvlakte tusschen Seriboe Dolok en het 1 oba-meer (Sumatra). — Lijst van de collectie door den heer van Heijst in Juni 1919 op de Karo-hoogvlakte gemaakt. — C. G. B. Ten Kate. Soor- ten op mijn expeditie waargenomen maar niet verzameld. Idem (aflevering III) : E. Stresemann. Die Flerkunft der Hoch- gebirgsvÖgel Europas. Idem (aflevering IV) : Vergadering te Amsterdam in Artis op 2 October 1920. — Baron Snouckaert van Schauburg. Ornithologie van Nederland. — H. J. V. Sody. Mirafra javanica (de Javaansche leeuwerik). — Snouckaert. De Sumatraansche Vogellijst. — Necro- logie. — Literatuur. — Varia. Ricista Itûliana di Ornitologia, Bologna (vol. V) : A. Trischitta. II Phalacrocorax (Miciccarbo) pygmaeus (Pallas) in Sicilia. — — 35 — A. Trischitta. Il genere Stercorarius <'. Brisson » in Sicilia. — G. Val- lon. Quale influenza puo avere avuto la guerra sulla nidificazicne e sul passG degli uccelli. -- E. Ninni. Ibridismi e monstruosita in uccelli esistenti nella ccllezione crnitclogica ilaliana Zarfagnini-Bertocchi. — A. Ghigi. Sulla fecondità degli ibridi fra piccioni dcmestici e Columba leuccnola. — N. Alippi. Gli uccelli di comparsa accidentale in Italia e il loro valore per lo studio delle migrazioni. — G. Vallon. Escur- sioni crnitclogiche nel Friuli, IX serie (1912). — Cacce, passaggi e varie. — Recenstone. — Necrologio. — Indice dei nomi scientifici e volgari. Dcnskc-Fugle, Viborg (1 aarg., nr I) : P. Skovgaard. Storkens (Ciconia alba) Fcde. — D. O. C. S. Ringmierkningslister til 1919 inkl. — Fuglelivet i Viborgegnen. Nogle Data om Danske Fugle i Chr. Reimers Sämling i Viborg. Idem { I aarg., nr 2) : P. Skovgaard. Gylp ai jydske Skovhornugler (Otus vulgaris). — Duejagt i Sydvest-Frankrig. The Auk, Lancaster, PA., published by (( The American Orni- thologists' Union (January 1921) : Alfred O. Gross. The Dickcissel (Sp.za americana) of the Illinois Prairies. — Harrison F. Lewis. A Nestling of the Philadelphia Vireo. — W. Dew. Miller and Ludlow Griscom. Notes on Ortalis vetula and its Allies. — H. iVlcaS- ley. Further Notes and Observations on the Birds of Hatley, Stan- stead County, Quebec, 1919. — Horace W. Wright. Bohemian V/axwing (Bombycilla garrula) in New England. — Harry C. Ober- holser. Notes on North American Birds. — Harry C. Obcrhofser. The Geographx Races of Cyanocitta cristata. — General notes. — Recent littérature. — Correspondence. — Notes and News. Bird-Lac, New-^'ork (November-December 1920) : Louis Agas- siz Fuertes. Cowbird (Frontispice in color). — Howard FI. Cleaves. A Partridge Don Quixote. — Ernest Thompson Seton. Why do Birds Bathe? — Guy A. Bailey. The Boat-Blind in the Snow. — Katharine Upham Hunter. A Winter Chronicle. — - H. C. Oberhol- ser. The migration of North American Birds. XIV. Cowbirds. — Frank M. Chapman. Notes on the plumage of North American Birds. — Bird-Lore's Twenty- first Christmas Bird Census. — Notes froTi field and study. — The Season. — Book news and Reviews. — Ths Andubon Societies. Idem (January-February 1921) : R. Bruce Horsfall. Brown Cree- per (Frontispice in colour) Bird-Lore's twenty-first Christmas census. — Bird-Lore's advisory council. — The Season. — Book news and reviews. — Educational Leaflet. — The Andubon Societies. The Condor, Berkeley, California (November-December 1920) : Alexander Wetmore. The Wing claw in Swifts. — Joseph Dixon. Nesting of the Olive-Sided Flycatcher in Berkeley. — F. Seymour Hersey. The probable Breeding of the Aleutian Tern in Southeastern Alaska a Query. — G. Willett. Comments upon the Savety of Sra Birds and upon the (( probable d occurrence of the Northern Bald — 36 — Eagle in California. — Thos. D. Burleigh. Eastern Fox Sparrow at Seattle. — Frank N. Basset. The yellow-headed Blackbird Flocîcing with Brewer Blackbirds. — Claude Gignoux. Note on the Nesting Habits of the Osprej' in Yellowstone Park. — Griffing Bancroft. Some Nesting Habits of the Pied-billed Grebe. — Thos. D. Bur- leigh. The Orange-crowned Warbler a possible Winter Resident at Seattle. — L. E. Wyman. Notes on the Calliope Hummingbird. — Editorial notes and news. — l^linutes of Cooper Club meetings. Idem (January-February 1921) : William E. Ritter. Acorn-sto- ring by the California Woodpecker. — Richard C. Mc Gregor. Sug- gestions regarding the Systema Avium. — Aldo Leopold. A Hunter's Notes on Doves in the Rio Grande Valley. — Joseph Grinnell. Con- cerning the Status of the supposed two Races of the long-billed Cur- lew. — Joseph Mailliard. Notes on some specimens in the Ornitho- logical Collection of the California Academy of Sciences. — From Field and Study. — Editorial notes and news. — Minutes of Cooper Club meetings. El Hoinero, Buenos-Aires (Diciembre de 1920) : R. Dabbene. Los Nandues de la Republica Argentina. — E. Lynch Arribalzaga. Las aves del Chaco. — R. Dabbene. Notas sobre los chorlos de N. America que invernan en la Republica Argentina. — P. Serie. Sobre recoleccion de nidos y huevos de aves. — R. Dabbene. Misce- lanea ornitologica. — R. Dabbene. Gallineta Aramides Ypacaha, con nido y huevos. — J. M. P. La mansedumbre de un hornero. — K. Wolffhügel. Proteccion a las gaviotas en el Uruguay. — C. Spe- gazzini. El gigante de los picaflores en La/ Plata. — C. Spegazzini. Un congreso de lechuzas. — E. Boman. La danza de los avestruces. A. Castellanos. Observacion sobre una custumbre del nandu. — Leo- poldo Lugones. Las aves argentinas en la poesia. — Movimiento social. — Informaciones. L. C. 1 1 "^^ Année 1921 FASCICULE II LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie MM. les auteurs sont personnelUment responsables de leurs écrits. SOMMAIRE : ^'"'' ^^ ^- -Alphonse Dubois, L. Coop- — — ^^— — — ^ man. — Obserüalions Ornithologiques G. van Havre. — L'Utilité des Oiseaux, L. Coopman. — Valeur économique de quelques rapaces, Armand Mercier. — Obser- vations diverses. — Bibliographie. — Revues Ornithologiques. MORT DE M. ALPHONSE DUBOIS Les années, brèves, sur l'aile du temps, fuient rapides. En 1914 — c'était hier, semble-t-il — les groupements ornitho- philes belges décernaient, au cours d'une manifestation toute fraternelle, le titre de « Président général des Sociétés Ornithologiques de Belgique », à M. le docteur Alphonse Dubois, conservateur honoraire du Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique : c'était le cinquantenaire scientifique du réputé zoologiste. Notre directeur, M. Marcel de Contreras, à ce moment, rappela éloquemment l'œuvre féconde du jubilaire, précur- seur parmi la pléiade des ornithologues belges à qui il avait ouvert une voie qui depuis, s'est considérablement élargie. Aujourd'hui Alphonse Dubois n'est plus. Il s'est éteint doucement, sans heurt, dans sa quatre-vingt-deuxième année, le 1' juin dernier, en sa villa de Coxyde-sur-Mer, qu'il n'a pas quittée de toute la durée de la guerre. Que son souvenir, en nous, demeure vivace. Le Gerfaut, les ornithologues belges saluent aujourd'hui le disparu d'un ultime hommage. A M Dubois, ils adressent, respectueusement, des condoléances émues, avec le vœu que l'expression de leurs symphathies lui soit un réconfort et un adoucissement en ces amers instants d'affliction. L. COOPMAN. 38 OBSERVATIONS ORNITHOLOGIQUES faites du l*"" mai 1920 au 30 avril 1921 et rassemblées par le chevalier G. VAN HAVRE, à Wyneghem. Les jours et les ans se suivent et se ressemblent... Tant s'en faut pourtant que cet axiome se réalisât toujours au point de vue ornithologique, spécialement à celui de la migration. C'est, en effet, de la migration et de la hauteur à laquelle elle s'effectue, selon les éventualités atmosphériques, que je crois bon de dire un mot en abordant le relevé des observa- tions faites en 1920-1921, car ces considérations peuvent expliquer dans une mesure appréciable la rareté des migra- teurs durant l'automne écoulé. Ces considérations sont dominées par le principe du vent arrière ou partiellement arrière que je considère comme réel. Et d'abord, la migra- tion, cette loi de la nature, est trop intimement liée aux con- ditions atmosphériques qui l'accompagnent pour qu'elle nous apparaisse toujours sous le même aspect. Le migrateur, quittant son foyer estival pour gagner, l'hiver venu, les lati- tudes plus clémentes du midi, c'est le ballon libre qui aban- donnera son point d'attache alors seulement que les condi- tions du voyage lui paraîtront favorables, mais qui sera livré ensuite à toutes les vicissitudes de l'atmosphère. Si un vent modéré, soufflant dans la direction de son vol, perdure, le migrateur sera poussé de façon régulière, continue et donc rapide vers le but qu'il veut atteindre; les atterrissages qu'il fera seront peu nombreux, et il effectuera sans encom- bre et avec le minimum de temps et d'efforts, sa traversée des airs. Si, au contraire, des obstacles sérieux et nombreux viennent s'opposer à son mouvement, il sera forcé d'atterrir souvent, de se reposer plus longuement. Toutefois, la migra- tion, étant une loi naturelle, s'accomplira tout de même, mais dans des conditions bien plus pénibles pour l'oiseau et en une période bien plus prolongée. — 39 — C'est la première de ces éventualités qui s'est produite durant le passage d'automne de 1920 : trois mois durant a régné un temps serein, accompagné de hautes pressions atmosphériques, de vent d'est modéré et continu, de gelées nocturnes et caractérisé par l'absence complète de pluies, de chutes de neige et de tempêtes. Les migrateurs ont passé vite, ils ont passé haut, parce que les pressions et les conditions des couches élevées de l'atmosphère qui sont leur route naturelle, étaient propices; ne rencontrant pas d'obstacles, ils n'ont guère atterri et nous n'avons pu les avoir à notre portée, d'où saison désastreuse pour les naturalistes, les chasseurs et les tendeurs. C'est en réfléchissant à ces phénomènes que la théorie soutenue par maints tendeurs, notamment par feu le D"^ Quinet, s'expli- que : le « Rien sans sud » doit être compris de telle façon, que si le vent n'est pas directement contraire au mouvement fixe de la migration et ne le contrarie pas, les migrateurs ne descendront pas des sphères plus élevées; ils ne se pla- ceront donc pas à portée de l'homme qui les guette et pas- seront à quelques centaines de pieds au-dessus de sa tête. C'est l'obstacle à la migration, ce qui la contrarie à des reprises répétées, qui favorisera l'observation, la chasse et la prise du migrateur : donc alternative de courants favora- bles et défavorables, ou chutes importantes de pluie et de neige, ou brouillards, provoquant des fatigues violentes, des atterrissages fréquents et forcés ou des vols près de terre. La théorie sur la hauteur du vol des migrateurs que Gätke émettait en 1895, théorie estimée alors très osée, et combattue par plusieurs, se justifie aujourd'hui dans une mesure appréciable. Gätke, il est vrai, était placé dans des conditions spéciales et des plus favorables pour étudier les phénomènes de la migration. En effet, l'île d'Helgoland où il résidait est isolée, à une grande distance, du continent et — 40 — des autres îles. Elle est placée à l'aboutissement des voies de migration longeant la Baltique et la mer du Nord et ame- nant les migrateurs du nord et de l'est, et où ceux-ci, déviant de leur ligne en abordant la mer, se groupent en fléchissant plus au sud vers l'Angleterre et la Hollande et atterrissent souvent en masse quand des obstacles atmosphériques, tempêtes ou buées marines, viennent interrompre leur mou- vement et les forcent à l'arrêt et au repos. De plus, cette île échappe, à cause de son éloignement des côtes, de son exiguïté et de sa nature qui l'assujettit tout entière au même régime climatérique, à ces mouvements migratoires locaux, qui viennent si souvent embarrasser, sinon fausser les obser- vations, quand on les généralise. Gätke admettait que les migrateurs, selon les conditions météorologiques, peuvent s'élever jusqu'à des hauteurs de plusieurs milliers de pieds anglais. Dans des régions alpestres, cette théorie s'est réalisée pour certaines espèces, notamment pour des oies, des grues, des vanneaux, des corbeaux, et aussi en d'autres régions dans des cas particuliers, mais on doit admettre en général que les migrateurs restent en vue de la terre, soit à moins de 3,000 pieds. Ces données sont le résultat des constata- tions faites par des aviateurs compétents; on peut donc les considéer comme une règle générale et admettre que c'est seulement la recherche de courants favorables à leur mou- vement qui pousse les migrateurs à s'élever quelquefois à une altitude supérieure. Dans notre pays, la sécheresse persistante du sol est venue s'ajouter à ces circonstances climatériques et a cer- tainement dû influencer la durée des atterrisages déjà peu nombreux. Les oiseaux rameurs, aussi bien que les voiliers, s'ils ne nous ont pas fait défaut complètement, ont été observés en nombre vraiment insignifiant; pour les citer, il faudrait reproduire la liste de tous les migrateurs. — 41 — Cet ensemble de circonstances devait avoir pour consé- quence le passage précoce des migrateurs le long des voies de migration et leur arrivée précoce et relativement nom- breuse, vu l'absence de retardataires dans les lieux d'hiver- nage Pour la Belgique, qui constitue principalement une zone de passage, nous avons pu fixer avec certitude la pré- sence de quelques espèces telles la bécasse, les bécassines ordinaire et sourde, le moyen duc, la grue, quinze jours plus tôt qu'à l'ordinaire. Pour les autres pays, je ne possède pas encore de rapports complets traitant de la matière, mais des notes parues dans le Field et des renseignements qui me sont parvenus de Cherbourg en ce qui concerne la bécasse notamment, sont pour l'Angleterre, la Normandie et' la Bretagne, concluantes à ce sujet. Ceci dit, je vais m'occupera relater les observations faites durant les douze mois écoulés. De façon générale, divers rapports établissent que les oiseaux de proie, spécialement les buses, les cresserelles et les éperviers, ont été très nombreux dans toute l'étendue de notre territoire. D'autre part, par suite de changements survenus dans la nature du milieu, quelques espèces aqua- tiques, telle réchasse blanche, qui avaient niché en 1919, dans la région de l'Yser, n'y ont plus été observées en 1920. L'avocette recurvirostre ne s'est reproduite que dans la région de Nieuport, Le passage des grives s'est fait au printemps de 1921 en nombre important, celui des draines a été spécialement remarqué et cela en divers endroits; les chanteuses nous sont aussi revenues nombreuses pour nicher et les mauvis et les litornes sont restées bien tard dans nos régions. J'ai observé des litornes le 30 avril, dernier jour de la présente période d'observations. Jusqu'ici je n'en avais pas vu à cette date tardive. 11 est probable que le vent froid et per- — 42 — sistant du nord-est aura fortement ralenti la migration de ces différentes espèces de turdidés, remontant vers le nord. (V.H.) * * * Au cours du mois d'octobre 1920, il a régné un vent d'est persistant qui a contrarié fortement la prise des oiseaux migrateurs. Les alouettes ont été relativement peu nombreuses aux environs de Bruxelles, de même que les béguinettes. Les pinsons d'Ardennes ont été proportionnellement plus abon- dants que les pinsons ordinaires. Assez bien de verdiers et de linottes. A partir du début d'octobre beaucoup de tarins, qui ont séjourné dans le pays pendant plusieurs semaines. Passage médiocre de bruants jaunes et de bruants de roseaux. Quelques chardonnerets ont été observés, mais il en est arrivé énormément au marché de Bruxelles, venant des Ardennes. Peu de bouvreuils ont été présentés en vente; aucun bruant de neige ni bruant lappon ; un bruant proyer, quelques rares sizerins roussâtres, mais aucun sizerin boréal, ni gros-bec. Quoiqu'il y ait eu une grande abon- dance de baies de sorbier, le passage des grives a désillu- sionné les tendeurs; ce sont surtout les étourneaux qui se sont chargés de dépouiller les sorbiers de leurs baies allé- chantes. Très peu d'oiseaux atteints d'aberrations de plumage ont été présentés au marché de Bruxelles : je n'ai connaissance que d'un pinson et d'une alouette partiellement atteints d'albinisme. Voici maintenant le bilan des captures intéressantes qui ont paru à la même époque au marché d'Anvers : Deux linottes de montagne, deux alouettes alpines, dont une capturée à Merxem lez-Anvers; un bruant de neige cT, un bruant lappon, deux bruants proyers, quelques sizerins roussâtres, mais aucun sizerin boréal. — 43 Comme variétés : une alouette couleur gris-argent; un verdier à tête noire capturé à Wilryck, le 13 novembre 1920. On me renseigne aussi un otocoris alpestre q capturé par un tendeur à Hannut (Liège), le 6 novembre 1920. C. DUPOND. * * * Serinas canarius germanicus Laubni. — Serin cini. Une petite colonie s'est fixée dans le cimetière de Mons et dans le jardin de l'Asile des aliénés. Malheureusement un tendeur qui ne connaît ni ouverture ni fermeture, les cap- ture dès la fin juin. Dans ces conditions leur disparition est fatale. (D^ A. Clerfayt). J'étais très étonné, au printemps de 1920, de revoir si peu de cinis au parc de Laeken. Un ou deux couples seulement. L'année précédente la colonie avait cependant bien pros- péré ; une demi-douzaine de couples au moins avaient niché. A quoi attribuer ce recul? Je crois avoir découvert la cause dans le récit d'un horticulteur, habitant non loin du parc, qui se vantait d'en avoir pris dix-huit, dont plusieurs jeunes, à la fin de l'été 1919. En effet, c'est une forte saignée pour notre colonie naissante. En 1920, j'avais entendu le premier le 21 mars, cette année le premier est revenu le 10 avril. (C. DUPOND). Depuis deux ans le cini est répandu dans les environs de Namur, on l'a aussi observé à Ottignies et à Wavre. (F. VISART DE BOCARMÉ). Pyirhula pyrrhula europaea Vieill. — Bouvreuil ordinaire. J'ai observé une nichée à Wyneghem en juillet 1920. M. le C'^' J. de Hemptinne me dit avoir fait une observation semblable à la même époque à Saint-Denis-Westrem, près Gand. (y. H.) Je puis assurer que le bouvreuil niche en grand nombre dans le Tournaisis depuis quelques années. J'ai trouvé des nids dans la région Péruwelz-Blaton et, cette année, il y en — 44 — a dans toutes les parties boisées des environs de Tournai, même vers Amougies (mont de l'Enclus), Pecq, etc. (A. MERCIER). Emberiza calandra calandra L. — Bruant proyer. Ce bruant est commun en été sur le plateau s'étendant entre Quévy et Harmignies. La craie y affleure. On y cultive principalement lesainfoin.C'estdansces cultures qu'il établit son nid. On ne les rencontre dans aucune autre localité des environs de Mons. (D' A. Clerfayt). Emberiza cirlus L. — Bruant zizL M. Mommens, a acheté au marché de Bruxelles, en octo- bre 1920, un beau bruant zizi mâle, qui se trouvait dans une cage de tendeur, parmi d'autres oiseaux indigènes. L'oiseau bien en couleur déjà a été exhibé à l'exposition ornithologique de Bruxelles, les 19, 20 et 21 février 1921. Ce bruant avait été capturé aux environs de Bruxelles. Un second bruant zizi mâle a été capturé fin mai 1920 à Uccle lez-Bruxelles, non loin de l'église. M. le D' Deminne, de Bruxelles, a conservé l'oiseau vivant en volière jusqu'au 18 février 1921. A sa mort il avait presque complètement acquis son plu- mage de printemps. 11 fait actuellement partie de ma collection. L'oiseleur qui l'avait capturé, a tiré au fusil un autre mâle de cette espèce vers le 15 septembre 1920, également à Uccle, cette fois au hameau Saint-Job. L'oiseau n'a pas été conservé. On m'assure qu'actuellement (avril 1921) un mâle zizi réside non loin de l'Observatoire à Uccle. L'oiseau y aurait séjourné tout l'hiver. (C. DUPOND). En 1920 j'ai observé la nidification du Bruant zizi sur la citadelle de Namur. Deux couples se sont établis en cet endroit. J'ai vu les jeunes d'une nichée en cage. — 45 — Cette espèce nous arrive en mai, il sera intéressant de constater si elle nous reviendra encore cette année. Dans ma jeunesse elle a niché plusieurs fois à Sainte-Croix lez- Bruges, oij j'en ai vu des exemplaires en volière, dénichés dans le village. (F. ViSART DE BOCARMÉ). Un bruand zizi mâle a été capturé au « Groenenhoek », près du cimetière de Berchem-Anvers, en décembre 1920. (P. Croegaert). Je viens de monter deux bruants zizis femelles capturés au Kiel-Anvers, le 8 mars 1921. (Walscharts). Ces différentes captures opérées en toutes saisons tendent à prouver qu'il y a eu essai d'acclimatation de cette espèce en 1920 sur divers points de notre territoire. (V. H.) Laniiis excubitor exciibitor L. — Pie-grièche grise. Le 13 novembre 1920, par vent violent du sud, très froid, j'ai aperçu dans les Polders de Mannekensvere-lez-Nieuport, deux de ces oiseaux : l'un perché sur un abri allemand, l'autre à un kilomètre plus loin, dans les roseaux. Cette région étant sans arbres, sans buissons, j'étais étonné d'y rencontrer de ces oiseaux. (C. DUPOND). Sylvia atricapilla atricapilla (L) — Fauvette à tête noire. Le 17 avril, une fauvette à tête noire avait des œufs à Uccle. L'oiseau y avait été observé depuis environ deux mois. Ce n'est pas la première fois que cette espèce a été observée chez nous pendant les mois d'hiver. (C. DUPOND). Ampelis garrulus (L.) — Jaseiir de Bohême. Vers lel5 novembre 1920, un exemplaire a été abattu d'un coup de fusil à Uccle lez-Bruxelles. (C. Dupond). Le 18 mars 1921, trois jaseurs de Bohême, deux mâles et une femelle, ont été capturés aux environs d'Aywaille, deux mâles ont encore été capturés dans la même localité le — 46 — 24 du même mois et j'ai reçu un sixième oiseau provenant des environs de Liège, vers la même date. (GÉRARD-FlLOT). Au cours du mois de mars 1921, le 7 exactement, une troupe de jaseurs de Bohême, comptant environ 250 sujets, a été aperçue aux environs de Sart (arrondissement de Verviers). Dix-sept de ces oiseaux ont été capturés. La même troupe peut-être a été signalée dans les environs de Spa. A Theux, à quelques 10 kilomètres de cette ville, des oiseaux de même espèce, mais en nombre moindre, ont été observés sur les arbres bordant la grand'route. Vraisem- blablement ces oiseaux remontaient vers le Nord. Un dernier exemplaire m'a été adressé le 4 avril. Il avait été tué à Tiége, près de Sart. (L. COOPMAN). Ce passage de jaseurs de Bohême semble avoir été peu important En automne, ces migrateurs, comme toutes les espèces d'ailleurs, ont passé quasi inaperçus; au printemps, ils ont été exclusivement observés, comme le prouvent les observations ci-dessus, dans l'est de notre pays. (V. H.). Phœnicunis oc/inirus gibraltariensis (Gm.) — Rouge-queiie titys. Le 19 octobre et jours suivants, il a régné un froid assez intense par temps sec et ensoleillé accompagné de vent d'est et de légères gelées nocturnes. Ce froid a précipité le départ des rouge-queue titys. Je n'en ai plus aperçu après le 20 octobre, alors que cet oiseau ne nous quitte ordinairement qu'après la Toussaint. (C. DUPOND). Un albinos parfait de cette espèce a été capturé à Blendeff- Louveigné, le 4 juin 1920, par M. de Terwangne. (GÉRARD-FlLOT). Luscinia svecica cyanecula fWolfJ— Rubiette gorge-bleue. J'ai toujours au marais de Meir, près Hoogstraeten, des — 47 — gorges-bleues. Sans chercher, j'y ai vu en chassant à la bécassine, au printemps, au moins trois couples différents et je crois qu'il y en a plus. (J. LYSEN). Dryocopus martius martins (L.) — Pic noir. Un pic noir que j'ai empaillé moi-même a été tiré à Réthy, au commencement du mois de mai 1920. On m'a certifié qu'on en avait encore vu d'autres dans les environs. (C. HENDRICKX). Cette capture est, à ma connaissance, la première qui ait été faite dans la province d'Anvers Elle prouve que la poussée occidentale de cette espèce se poursuit encore. Il faut l'attribuer sans doute aux nombreux peuplements forestiers opérés durant ces dernières années dans le nord- est de la province d'Anvers. (V. H.). Dryobates minor commimitiis (Hart.) — Pic petit-épeiche. Cette espèce semble s'acclimater progressivement en Belgique ; non seulement elle paraît en plus grand nombre aux époques de migration et en hiver, mais sa reproduction s'observe actuellement dans plusieurs localités boisées de hautes futaies dans la moitié orientale de notre territoire. Voici les captures qui m'ont été signalées : (^ ad. Oostcamp, 22 mars 1920 (de Lalaing). (ƒ ad. Soumagna, 27 septembre 1920 (Léonard) . p ad. Ottignies, 20 octobre 1920 (de Thomaz). (ƒ ad. Thoricourt, 6 décembre 1920 (Ysebrandt de Lendonck). (v. H.) Asio flammeus flammeus (Pontoppidan) — Hibou bra- ch y ote. En mai ou juin 1920, à Spermalie, près Manne- kensvere, en zone dévastée, trois couples de brachyotes évoluaient en plein jour, très agités de ma présence. Ayant lu qu'ils nichaient « en colonie », je me suis acharné à cher- cher les nids et au bout d'une heure j'ai découvert non un — 48 — nid, mais un dépôt sous des fils barbelés, où l'herbe était aplatie par le long usage de neuf jeunes apparemment de trois nichées différentes, trois poussins, puis trois autres sensiblement plus gros, enfin trois autres de la taille d'un pigeon (sans la queue), mais en plein duvet et incapables de voler. Pas d'apparence de vrai nid. Comme les plus gros ne pouvaient voler et n'étaient pas transportables par la mère ou le père, j'en conclus ou bien que les trois couples avaient pondu à la même place à des époques différentes, mais très rapprochées, ou bien que les jeunes aussitôt nés avaient été transportés dans cette espèce de « crèche », où les trois couples les nourissaient en commun. Les trois couples n'ont pas cessé d'évoluer autour de moi, en plon- geant à la manière des vanneaux et en criant leur détresse. Pondent-ils tous dans le même nid en comptant sur une des mères pour couver, ainsi que sur la chaleur développée par les jeunes déjà nés pour incuber les œufs pondus après? Je l'ignore. Les gardes et les paysans du pays disent que le hibou en général couve dès qu'il a pondu le premier œuf, et qu'il n'en pond pas un tous les jours et qu'ainsi ily a écart de dimensions considérable entre jeunes de la même nichée?? J'ai certainement trouvé environ dix jours plus tard dans le creux d'un têtard de saule, près de Keyem, un nid d'effraie cette fois, avec cinq jeunes, tous de grosseur inégale, mais là il n'y avait qu'un oiseau, et pas plusieurs couples. Je ne sais quelle conclusion en tirer! les deux théories sont possibles et je serais heureux d'avoir l'opinion d'autres observateurs à ce sujet. (M. DE Lalaing.) Falco siibbiiteo subbuteo L. — Faucon hobereau. Je viens de recevoir un faucon hobereau mâle tiré vers le 20 mai 1920 dans les environs de Genval, où il devait nicher. Il avait été adressé comme épervier à la Fédération colom- bophile. J'ai obtenu aussi les renseignements suivants sur — 49 — la capture de deux faucons hobereaux, pris à Sirault près de Mons à la même époque. Ces deux oiseaux étaient aussi des mâles. Ils ont été tués près du bois de Neufmaisons, à dix minutes de Sirault. Il y a été trouvé un nid, établi sur un chêne et contenant quatre jeunes qui ont pris l'essor alors qu'un garde montait à l'arbre. Deux gardes ont aussi tiré dans la région voisine du bois de Baudour, respectivement un et quatre de ces faucons. (L. COOPMAN.) Un superbe faucon hobereau mâle a été abattu le 14 juin 1920, au bois de Couriau à Pont-à-Celles, par le garde ; il était accompagné de sa femelle et formait un couple qui nichait dans les environs. (E. MINNE.) Ces intéressantes observations prouvent que cette espèce niche assez souvent, dans les bois de futaie situés au milieu des grandes plaines du Brabant et du Hainaut. (V. H.) Aquila clanoa Pali. — Grand aigle criard. Un aigle de cette espèce a été tué par mon garde, le 16 juin 1920, au matin dans mes bois situés à Calmpt- hout (Anvers), à 500 mètres du marais du Noll. Il n'était pas très farouche. Le même garde l'avait déjà vu vers le 9 juin ; il volait alors au-dessus du Noll, poursuivi par de nom- breuses mouettes rieuses et d'autres oiseaux. 11 est très probable que cet aigle ait séjourné plus long- temps ici. Vers la fin de mars, j'ai vu plusieurs fois un oiseau de proie paraissant tout aussi grand; à ce moment j'ai trouvé des canards adultes tués par oiseaux de proie. Je ne saurais toutefois affirmer que ce fût par le même oiseau. (G. HEIRMAN.) Cette intéressante et rare capture est la sixième pour la Belgique, en ne faisant pas de distinction entre les deux espèces voisines « clanga » et « pomarina ». — 50 — M. Heirman a eu l'amabilité de m'offrir ce magni- fique sujet, un mâle adulte imparfait, pour ma collection. Le gésier de l'oiseau contenait les débris d'un jeune lièvre. (v. H.) Biiteo buteo ruficaudiis Menzb. — Buse à queue rousse ou de Zimmermann. Une femelle a été tuée sur mon territoire de chasse à Esschen (Anvers) le 12 novembre 1920. Le sujet est bien adulte et en nouveau plumage; les sous-caudales sont barrées de roux bien apparent, ce qui constitue un des caractères de cette forme. La longueur totale est de 54.5 cm., celle de l'aile pliée de 40,3 cm., l'iris est d'un brun très foncé. L'estomac contenait un ver blanc, une courtillère et quelques petits os, probablement de rongeurs ; le gésier était vide. (V. H.) Buteo buteo vulpinus Gloger — Buse des déserts. Au dernier moment M. Gérard Filot me signale qu'un oiseau de cette forme encore inconnue en Belgique a été tué aux Forges-Chevron près Stoumont le 3 novembre 1920. Après examen attentif il s'agit bien de cette forme orientale propre à la Russie à l'est du Volga, et à l'Asie occidentale, de l'Oural à l'Altaï et au Turkestan à l'est, au Caucase, à l'Asie mineure, à l'Arabie et à la Perse septentrionale au sud. Elle hiverne en Afrique, du Nil au Cap, en Arabie, aux Indes et en Malaisie. Ce rare exemplaire, qui est une femelle adulte, possède nettement les caractères propres à la forme vulpinus : taille réduite (aile pliée 36.7 centimètres), poitrine et culotte d'un beau rouge brun acajou, extrémité des grandes rémiges noire. Prochainement nous nous étendrons plus longuement — 51 — sur cette intéressante capture, la première pour notre pays. L'oiseau appartient à M. l'avocat Ophoven,de Liège. (V. H.) Circus cyaneus (L.) — Buzard bleuâtre. Un jeune mâle a été capturé à Wyneghem le 10 décem- bre 1920. Il avait été quelque peu englué, probablement en heurtant des gluaux destinés à la capture des tarins, mais ce fait ne l'empêchait pas de voler aisément, car il fut observé plusieurs jours au même endroit avant de se faire prendre au piège. Généralement cette espèce nous quitte en octobre pour revenir en mars; quelquefois de rares sujets hivernent comme dans le cas présent. Il est vrai que dans des régions assez voisines de l'Angleterre l'espèce n'est pas rare en hiver. (V. H.) Milvus korschun korschun (Gm.) — Milan noir. J'ai reçu un milan noir p tiré à Engis (Liège) le 20 avril 1920. (J. GÉRARD-FlLOT). Ce milan propre au centre et au sud de l'Europe est très rare dans notre pays. Il ne s'y rencontre qu'exceptionnellement. (v. H.) Pernis apivorus apivonis (L.) — Bondrée apivore. Un couple s'est établi en avril 1920 dans le bois de Quèvy» le-Grand. (D- A. Clerfayt). Pandion haliaëtus haliaëtus (L.) — Balbuzard fluviatile. Un balbuzard p a été tiré à la Gleiz le 11 octobre 1920. (GÉRARD-FlLOT). Deux autres captures m'ont été renseignées, l'une à Moulins près Yvoir s/Meuse, l'autre près de Dinant. Toutes deux ont été faites au début de l'année 1921. (V. H.) Platalea leiicorodia leiicorodia L. — Spatule blanche. Un individu de cette espèce a été tué au mois d'oc- tobre 1920 à Zepperen près de Saint-Trond. Il se tenait — 52 — isolé dans une prairie humide. Bien que ces oiseaux nichent fréquemment en Hollande, on les rencontre rarement en Belgique à l'intérieur des terres. En Flandre, dans le voisinage de la mer, ils sont plus communs. (B°'- p. DE Chestret.) Tadorna tadorna (L.)— Canard tadorne. Au cours d'une excursion ornithologique faite en 1920 aux marais du Noll et du Stapper, près Calmpthout (Anvers), j'ai pu observer à la date du 25 mai, deux magnifiques mâles de tadornes qui se tenaient au bord d'une petite flaque d'eau dans un bas-fond situé entre de hautes dunes de sable. Les femelles couvaient sans aucun doute aux alentours. L'espèce a niché dans ces régions antérieure- ment, mais je ne crois pas pouvoir affirmer qu'elle s'y reproduit, régulièrement. En tout cas, cet endroit et les dunes du littoral environnant « le Zwijn » me paraissent être les seuls points de notre territoire oîi l'espèce peut s'observer au moment de la pariade (V. H.) Nyroca clangula clangula (L.) — Garrot sonneur. Le 16 décembre 1920, un peu après 1 1 heures du matin, un individu, femelle, je pense, est apparu sur le grand bassin du port de Bruxelles. Il a plongé quelques fois, s'est lavé et est parti un peu après midi. Depuis trois à quatre jours, le froid était très vif et les petites eaux étaient gelées. C'est la deuxième fois, la première datant des grands froids du commencement de 1917, que je constate la visite de cet oiseau au port de Bruxelles. C'est la seule espèce de canards sauvages que j'aie eu l'occasion d'observer ainsi en pleine agglomération. (C. DUPOND.) Colymbus crista f us crista tus L. — Grèbe huppé. Je viens d'apprendre que fin mars dernier, trois grèbes huppés ont été tirés à Ligny, près Fleurus, par un chasseur de l'endroit, M. Joseph de Moriamé. Ces oiseaux se trou- vaient sur les eaux d'une ancienne carrière inondée. (G. MOTTIN). — 53 - M. Visart de Bocarmé me confirme que le grèbe huppé est de passage régulier en mars-avril dans la région de la Meuse et de la Sambre (v. H.) Colymbus nigricollis nigricollis (Brehm) — Grèbe oreillard. Deux sujets en plumage de noce ont été tirés au marais de Pottes, par M. Alfred Rosier, fin avril 1920. (D^ A. Clerfayt). Columha œnas L. — Colombe colombin Cette espèce paraît fixée définitivement comme oiseau nicheur dans les environs d'Anvers, principalement au nord et au nord-est. Elle y était entièrement inconnue il y a quelques années. Sa nidification' a été observée à Esschen, Brasschaet, Schooten, Wyneghem, 'S Graven- wezel. Elle se reproduit probablement encore en d'autres localités où elle peut trouver des arbres creux pour y déposer ses œufs. L'espèce a une forte tendance depuis quelques années à se déplacer vers l'ouest. Le même fait a été observé en Hollande, où cette espèce est devenue commune jusque dans les environs de La Haye. En 1920, à Wyneghem, un couple avait choisi pour y élever sa pro- géniture un ancien nid d'écureuil placé au sommet d'un conifère. Le fait paraît assez anormal, du moins à ma connaissance, vu qu'une vieille futaie de hêtres, contenant des arbres munis de cavités, se trouvait dans les environs immédiats. Ces oiseaux nichent assez régulièrement dans le parc royal, à Laeken, et dans la forêt de Soignes. (V. H.) Charadrius dubius Scop. — Petit pluvier à collier. Un couple s'est fixé en avril 1919 et en avril 1920 sur les berges des bassins de décantation des usines à phosphates de la Société Hardenpont, à Saint-Symphorien lez-Mons. Cette année la femelle avait déposé quatre œufs grisâtres au fond d'une petite excavation creusée dans le sable et le — 54 — gravier, qui constituaient les berges. Un ouvrier a enlevé les œufs quelques jours avant l'éclosion. Depuis la création de cette plage artificielle, on voit chaque année des bécasseaux minutes et exceptionnellement des bécasseaux platyrhynques. Le chevalier gambette est toujours très abondant, le chevalier aboyeur et le chevalier Sylvain n'y sont pas rares Presque chaque année, je tire une ou deux avocettes. On y voit différentes espèces de mouettes et d'hirondelles de mer. (D-^ A. Clerfayt.) Gallinago media (Lath.) — Bécassine double. Un de mes amis a, le jour de la Toussaint, tué deux bécas- sines doubles dans une prairie près de Bruges ; il y en avait trois, la troisième a échappé. C'est un fait assez rare, je pense, d'en voir trois ensemble, et cela à cette époque. (DE Lalaing.) Gallinago gallinago gallinago (L.) — Bécassine ordinaire.. Cette année (1920) j'ai encore trouvé à Schilde, deux nids de bécassine. L'un a été détruit, l'autre existe toujours. J'ai eu l'occasion dimanche passé de constater qu'il contient quatre œufs, et qu'il se trouve quasi à la même place où il y a deux ans nous trouvions le premier nid découvert sur mon terrain de chasse. 11 est vraiment intéressant de voir avec quelle rage la jolie bête quitte son nid quand on Tapproche,, pour se remettre à cinq ou six mètres plus loin. (E. Brosens.) Limnocrypfes gallimila (L.) — Jacquet. Comme ses congénères, cette espèce s'est montrée dans nos régions en automne à une époque plus précoce qu'à l'ordinaire. Un jacquet fut tiré à Casterlé près Turnhout, le- 31août'l920. (J. DE WILDE.) J'en tuai un à Weelde le 4 septembre. 11 y avait eu une. bonne gelée blanche durant la nuit du 29 au 30 août. (V. H.) — 55 — Scolopax rusticola nisticola L. — Bécasse ordinaire. J'ai observé à Wynegheni, un second couple qui a niché en 1920. C'est seulement à partir du 29 mai que ce couple s'est montré régulièrement, principalement le mâle le soir à la passe. J'ai tout lieu de croire que ce couple a niché si tardive- ment à cause de raisons spéciales. Est-ce le fait de la destruction d'un premier nid dans les environs, ou bien l'un des oiseaux a-t- il dû faire de longues recherches avant de trouver un compagnon pour s'accoupler? J'opine pour cette dernière hypothèse, car voilà trois ans qu'un couple de bécasses niche à ce même endroit. Dès lors, si l'un des oiseaux a péri, il a fallu probablement au survivant des recherches à distance et de dures luttes pour reformer le couple et venir s'établira nouveau dans l'endroit de prédi- lection. (V. H.) Un couple de bécasses à niché à Halle, près Santhoven (Anvers), au printemps de 1920. Le nid était placé dans une haie ou lisière d'aulnes bordant une prairie. (E. DE Witte.) Pour les raisons exposées au début de ce relevé, la migra- tion d'automne de la bécasse ne s'est guère fait sentir dans nos régions occidentales. Le passage de ces oiseaux s'est effectué dans des conditions atmosphériques particulière- ment favorables au point de vue du vol, par suite de l'absence totale de courants aériens contraires. L'avant- garde de ces oiseaux avait déjà atteint la Belgique vers le milieu de septembre étant donc en avance de plus de quinze jours sur les dates normales. Au moins une vingtaine d'oiseaux me furent signalés dans la province d'Anvers durant la seconde quinzaine de septembre, alors que la chasse au bois ne se pratiquait pas encore, fait que je n'avais pu noter jusqu'ici. Le passage d'octobre fut quasi nul, quel- ques oiseaux furent tués vers le 18 octobre par bourrasque — 56 — violente de vent est occasionnant un atterrissage. — Un passage fut observé vers le 8 novembre, mais les bécasses, à rencontre du fait habituel, étaient rares à cette date qui marque généralement le gros du passage. A la fin du mois le passage était terminé, et pour la première fois dans ma vie de chasseur je ne vis aucune bécasse au mois de décembre. Il y a lieu de remarquer que la persistance des vents est avec hautes pressions barométriques et gel continu avait provoqué une sécheresse si intense depuislafin de l'été, que le séjour des migrateurs ayant atterri dans nos régions a été de ce fait très sensiblement écourté, la nourriture leur faisant défaut. De façon générale, on peut estimer le nombre de bécasses observées dans nos régions en automne 1920, à un tiers de ce qu'il est normalement. L'hiver ayant été doux avec absence de neige, le retour des bécasses fut très hâtif et s'observa à partir du 20 janvier 1921. (V. H.) Megalornis gnis grus (L.) — Grue cendrée. A peu près seules parmi les migrateurs, les grues se sont montrées dans la région campinoise en quantité normale durant l'automne écoulé. Leur arrivée fut pré- coce, car je les observai déjà à Weelde, le 26 septembre, par vent sud-est. Par même vent et au même endroit, 300 grues environ passèrent la nuit du 6 au 7 octobre dans la bruyère. Le 6, vers quatre heures de l'après-midi, elles arrivèrent en bandes de vingt à trente sujets, échelonnées à quelques mi- nutes d'intervalle. Vers le soir elles se rendirent par groupes à une grande mare pour y boire et pour se nourrir des tiges de la linaigrette (Eriophorum angustifolium-Wollegras of WoUebies) croissant dans le voisinage. Les débris de cette plante, nombreux au point de former litière, m'ont prouvé que les grues se nourrissent de la partie inférieure des tiges restant vivace en cette saison, tandis qu'elles abandonnent - 57 — sur le terrain, après les avoir coupées avec leur bec, les par- ties supérieures qui se fanent et meurent en automne. Elles retournèrent ensuite sur la haute bruyère, lieu de leur atter- rissage, restèrent toute la nuit en mouvement tout en faisant entendre sans discontinuer leurs cris retentissants. Le len- demain, vers 10 heures du matin, alors que le brouillard s'était levé et que le soleil brillait de tout son éclat, refor- mant leurs bandes comme à l'arrivée, elles s'envolèrent successivement pour reprendre la direction du sud. Le der- nier passage fut observé le 9 novembre. (v. H.) Porzana parva (Scop.) — Marouette poussin. Un exemplaire a été tiré fin avril 1919 au marais d'Havre, près Mons. (D^ A. Clerf.wt.) Porzana piisilla intermedia (Herrn.) - Marouette Bâillon. Un couple a été tiré à Zonhoven, près Hasselt, le 6 août 1920, par M. Léonard, vétérinaire à Soumagne. (GÉRARD FlLOT.) L'UTILITÉ DES OISEAUX Il est beaucoup discuté, depuis quelque temps, de la valeur des oiseaux dits insectivores, que communément on repré- sente sinon indispensables, tout au moins fort utiles à l'agri- culture. En l'occurrence, il n'est guère que quelques field-natura- lists qui, les ayant plus étudiés dans l'exercice de leurs fonctions, si l'on peut ainsi s'exprimer, qu'au microscope de sentiments fort louables peut-être, mais insuffisants pour permettre de fausser la vérité scientifique, élèvent de temps à autre quelque doute sur l'importance économique qu'il faut attribuer à l'insectivore. En belles phrases qui doivent porter sur les masses qui, il faut bien le reconnaître, ignorent tout de l'oiseau sinon qu'il est «une bête qui vole», on traite la question sous toutes les faces favorables à l'oiseau et on conclut par des . théories, remarquables tant qu'elles ne dépassent pas la — 58 - porte du cabinet de l'écrivain mais erronées complètement dès qu'on examine ce qui se passe dans la nature. Jadis on avait décrété que tous les oiseaux étaient utiles. Ce fut l'origine de la légende subsistant encore aujourd'hui, car c'en est une que celle de l'utilité de l'oiseau, bien qu'elle se perpétue, ressassée par des légions de littérateurs. Un jour cependant, on s'avisa, quelques protestations s'étant élevées, que ces oiseaux si utiles pouvaient bien avaler — oh ! tout à fait par mégarde — quelques insectes plus utiles qu'eux et on se mit à autopsier à tour de bras. Le résultat de ces opérations fut variable et, une même espèce fut reconnue tantôt utile, tantôt nuisible, selon ce que l'on découvrit dans l'estomac du volatile. Pour simplifier la question, on ne trouva rien de mieux que de continuer à déclarer l'oiseau insectivore d'une incontestable utilité et on ajouta même qu'il était le sauveur de l'agriculture. C'était complet. Ce fut un beau toile quand un jour je m'avisai de déclarer que l'insectivore détruisait, tout compte fait, plus d'insectes utiles que d'insectes nuisibles. La raison en était cependantfacile à comprendre : l'insecte utile, toujours en mouvement pour la recherche de sa proie : l'insecte nuisible, doit forcément être plus souvent victime de l'oiseau dans le bec duquel il tombe pour ainsi dire auto- matiquement. Pour découvrir l'insecte nuisible, vivant généralement caché, il faudrait que l'oiseau effectuât quelques recherches. Or celles-ci il ne les entreprendra que faute de trouver sans peine ce qui est nécessaire à sa subsistance, c'est-à-dire presque en aucun cas, l'insectivore, si les insectes lui man- quent, se nourrissant de baies, et s'en nourrissant plus volontiers que d'insectes, semble-t-il. - 59 — D'autre part, les seuls insectes réellement nuisibles en notre pays sont les chenilles, et toujours des chenilles velues, que les oiseaux, sauf le coucou, qui n'est pas une espèce commune, se refusent à dévorer. Or l'ennemi des chenilles velues est l'ichneumon. Plus de cinquante pour cent des chenilles recueillies par les ento- mologistes cèlent des larves d'ichneumon ou d'autres insec- tes destructeurs de chenilles. Or ceux-ci, toujours vagabon- dant, sont, sans gêne aucune, détruits par l'insectivore, qui est ainsi la cause directe d'effroyables dégâts causés aux vergers par les chenilles que l'insecte utile avalé eût pu détruire. Le jour où je prétendis que l'oiseau insectivore s'il n'était pas nuisible, était tout au moins indifférent, je faillis me faire écharper. Et pourtant... La généralité de ceux qui ont examiné de près la question de l'utilité des insectivores, se sont basés exclusivement sur le contenu du bol alimentaire de l'oiseau, pour le pré- tendre, péremptoirement, utile ou nuisible. C'était déjà, nous l'avons fait remarquer, fort élastique. Mais ce qui est moins excusable, c'est que jamais nul de ces ornithophiles, puisque force nous est de reconnaître qu'il n'y a ici que des amis des oiseaux, — dont nous som- mes aussi, malgré nos théories, — c'est que, disions-nous, nul de ces ornithophiles n'a révélé jusqu'à présent A QUI ou A QUOI était utile l'oiseau insectivore, et A QUI ou A QUOI était nuisible, l'insecte affirmé dévastateur. Utile à l'agriculture !... Nuisible à l'agriculture!... clame- t-on très haut. Un bien beau mot, l'agriculture, mais en est-il un plus vide de sens en la matière qui nous occupe? Quand donc a-t-on signalé en Belgique le moindre cas précis de l'utilité d'un oiseau, lors d'une invasion d'insectes? Cela serait du reste bien malaisé puisqu'en Belgique, — 60 - à part les ravages locaux de quelques espèces de chenilles, l'insecte n'y a jamais été signalé comme un fléau. Par contre avez-vous jamais songé, amis ornithophiles, que c'est précisément dans les vergers, où les oiseaux se multiplient à l'envi, que ces chenilles dévastatrices exer- cent leurs ravages ? Ces très nombreux oiseaux, mésanges d'espèces variées, grimpereaux, étourneaux, rouges-queues, fauvettes, etc. tous insectivores, ne semblent guère avoir été ici d'une bien grande utilité. Nous savons évidemment que ces volatiles ne mangent pas les chenilles velues, mais ils pourraient cependant fort bien, pour que ne soit pas démentie leur qualité d'insecti- vores, faire, la saison venue, leur ordinaire des œufs de ces papillons nuisibles, pondus bien à vue d'oiseau sur les branches des arbres, et aussi des cocons des chenilles. Mésanges, grimpereaux, étourneaux sont tout au long de l'hiver en ces vergers, et cependant ils n'enrayent pas le fléau. Serait-ce qu'ils se moqueraient de leurs amis les ornithophiles ? Les mésanges, les merles, les fauvettes, les rouges-queues ne mangent des fruits, poires, pommes, raisins, fraises, tomates, pois, groseilles, cerises, sureau, etc., qu'au cours des étés chauds, vous affirmeront les défenseurs de l'insec- tivore. Que non ! chaud ou froid, l'été importe peu. Ces oiseaux et d'autres encore se nourrissent de fruits parce qu'ils sont baccivores. Et on pourrait fort aisément constater qu'ils se nourrissent de baies et de fruits dans de nombreux parcs et jardins où existent des pièces d'eau ya/na/s à sec. Que les oiseaux alimentent leurs jeunes de vers, d'arai- gnées, n'est pas en leur faveur non plus, puisque ce sont là des bêtes utiles, et plus font-ils de visites à leur nid, plus nuisibles sont-ils. Qu'un rapace qui, par an, détruit des - 61 — milliers de mulots, de campagnols, les seuls animaux nuisibles à la culture, gobe d'aventure un jeune lièvre malade, qu'une pie-grièche qui mange annuellement des milliers de sauterelles et de hannetons, capture en une rare occasion un oiselet ou un petit faisan, et illico, ils sont déclarés nuisibles et massacrés sans pitié, sans que personne intervienne. Qu'un insectivore détruise, aux dires de ses meilleurs amis m.ême, trente pour cent d'insectes utiles, des fruits et des céréales en quantité, et il est cependant déclaré émi- nemment utile. Oui ou non, y a-t-il ici aberration d'esprit singulière ou parti pris ? Il nous semble aussi qu'il faut en rabattre beaucoup, en ce qui concerne notre pays, du fait parfois signalé que là où un « fléau insectes » sévit, surviennent aussitôt des nuées de passereaux venant s'acharner à le combattre. Avez-vous jamais ouï dire que là où d'innombrables che- nilles dévorent le feuillage des arbres fruitiers, accourent de tous les points de l'horizon, des coucous, les seuls vola- tiles qui les veulent bien avaler? Pour le surplus, il est des insectivores bien bizarres. Voyez, par exemple, la fauvette grisette. Parfois vous trouverez deux ou trois nids de cette espèce dans une haie d'aubépine rongée par de petites chenilles velues, mais jamais celles-ci ne seront inquiétées par ces oiseaux. Des mésanges vivront des semaines entières dans des vergers où elles nichent, mais jamais elles ne s'aviseront d'aller fourrer le bec dans les bourses des chenilles, qu'elles côtoieront chaque jour. A l'automne, jamais elles n'y dévo- reront les œufs de papillons. Mais si d'aventure un rucher se trouve dans le voisinage, vous pouvez être certain qu'elles s'y rendront plus souvent - 62 - qu'à leur tour et que, si l'apiculteur ne détruit pas ces extra- ordinaires insectivores, toutes les abeilles passeront en leur gosier, l'une suivant l'autre. Ces mésanges sont, à certaines époques, de tels fléaux pour l'apiculteur que celui-ci est forcé d'entourer ses ruches d'un filet protecteur, pour les mettre à l'abri de ces éton- nants amis de l'Agriculture. Voyez donc aussi l'accenteur- mouchet, classé parmi les insectivores utiles. 11 nourrit ses jeunes presque exclusivement de graines fraîches et quoi qu'on en puisse dire, je ne suis plus assez naïf pour croire que ce sont exclusivement des graines de « mauvaises herbes » qu'il dispense à sa nichée. Parlez donc aux jardiniers dans le domaine desquels deux ou trois couples de ces oiseaux évoluent et vous serez édifié. Pour ma part, je préfère avoir une douzaine de moineaux dans mon jardin qu'un accenteur ou un pinson qui n'y laissera rien germer. Mais venons- en à une question plus sérieuse. A qui et à quoi peuvent être utiles les insectivores? A part quelques couples de ces oiseaux plus familiers ou de mœurs spéciales, tous ces insectivores vivent en des lieux plus ou moins écartés des cultures qu'ils sont sensés protéger. Vous les rencontrerez dansles bosquets, dans les sentiers broussailleux, les fourrés, les lieux incultes où abondent les plantes et les arbustes sans valeur aucune, précisément là où il n'y a rien à protéger, là où les insectes ne peuvent causer nul dommage, et vous ne les rencontrez jamais qu'en ces endroits à l'époque où on les prétend le plus utile, au moment des nichées. De quelle utilité seront les mésanges, les fauvettes, les étourneaux, vivant dans un grand bois, dans une haie clô- turant un champ de blé, si vous voulez, puisque jamais vous ne les verrez rechercher le insectes dans ce champ ? D'occasion, ils y vont bien quérir l'une ou l'autre araignée — 63 - ayant tissé sa toile entre deux épis, mais ils n'ont garde de s'en prendre au taupin, le véritable ennemi des céréales de par sa larve et qui doit être trop coriace à leur goût, et pour eux-même, et pour leurs jeunes. Autopsiez donc des rousserolles des marais, des verde- roUes qui, en certaines régions, vivent exclusivement dans les champs de céréales, pour voir si ce sont des débris de taupins que vous rencontrerez en leur estomac. Et de quelle utilité seront les oiseaux, je vous le demande, s'ils n'appa- raissent dans les potagers, dans les vergers que pour y dévorer les graines ou les fruits, sans se soucier des che- nilles qui dévorent choux ou pommiers ? En réalité, et personne n'a encore prouvé le contraire, l'oiseau même insectivore est indifférent, complètement. On ne peut et on ne doit faire exception que pour ceux qui se nourrissent de petits rongeurs ou qui sont de taille à manger les gros insectes nuisibles. Et — bizarrerie delà nature humaine et des lois — ce sont précisément ceux-là que l'on peut en tout temps exterminer. On aura beau autopsier, cela ne prouvera jamais rien, tant que l'on n'aura pas établi que l'oiseau vit là oîi il pourrait être utile et surtout y accomplit besogne utile quand il s'y trouve. Il est évident que quelques rares espèces sont plutôt bien- faisantes. De celles-là sont les rouges-queues, les hoche- queues par exemple, qui ne craignent pas de se hasarder sur les tas de fumier qui croupissent dans les cours des fermes, venant y détruire mouches et moustiques, mais c'est l'exception qui confirme la règle. Quant à la majorité des autres oiseaux, le bien qu'ils peuvent faire n'est parfois pas compensé par le mal qu'ils occasionnent. Indifférents donc tous ces prétendus insectivores utiles! Indifférents tous ces prétendus passereaux nuisibles! Car que nous importe, — 64 — qu'importe à l'agriculture que des centaines de pipits des prés, de béguinettes, nichent dans les bruyères incultes, que de multiples mésanges vivent aux abords des bois, en tous endroits oti l'agriculture n'a que faire ? Quand tous ces oiseaux déclarés utiles s'aventurent dans les cultures qu'ils auraient pu protéger si elles avaient couru le moindre risque dont ils auraient pu les sauver, c'est toujours pour ainsi dire lorsque la besogne utile qu'ils auraient pu y accomplir n'a plus besoin d'être faite, tout danger étant écarté, les plantations étant à maturité. Si vous voyez des chardonnerets dans un champ de chanvre, des bruants dans un champ d'avoine, des fauvettes sur un cerisier, des mésanges sur un prunier, des merles parmi les fraisiers, des rouges-queues dans des groseilliers, au mo- ment où la récolte est à point, soyez certains que ce n'est pas pour y gober les insectes nuisibles, ni même utiles. Ils ont bien d'autres vues que vous soupçonnez certainement. Indifférents donc les oiseaux, rien qu'indifférents. Tout ceci ne veut pas dire qu'on doive les détruire sans pitié et sans réserve. Loin de moi cette pensée. Au surplus, s'il n'était que moi, on laisserait vivre tous les oiseaux, petits et gros, prétendument utiles ou nuisibles, et vous pouvez être certains qu'ils ne se multiplieraient pas outre mesure, les lois naturelles étant suffisantes pour enrayer leur trop grande multiplication, lorsqu'ils n'ont pour se sustenter que de seules ressources naturelles. Et de ceci vous pouvez vous rendre compte pour des espèces que nul ne détruit, ni le chasseur, ni le tendeur, les martinets, les troglodytes, les mésanges par exemple. Si des espèces, les étourneaux si vous voulez, se multi- plient parfois trop volontiers, c'est qu'à notre détriment, dans nos vergers et nos cultures, ils ne découvrent que trop aisément de quoi faire croître et prospérer leur espèce, qui devient alors nettement nuisible. L. COOPMAN. — 65 — VALEUR ÉCONOMIQUE DE QUELQUES RAPACES. Chevêche commune, Athene noctua (Scöp.) — Se nourrit de toute sorte d'animaux à sang chaud et d'insectes, spécia- lement des souris, rats, musaraignes, hamsters, chauves- souris, oiseaux, grenouilles, ainsi que de gros coléoptères et papillons nocturnes. Rœrig, Baer, Rey, Geyr, Greschick, Hennicke, Altum, Uttendörfer, Pyl, Charnel ont examiné 1,889 estomacs de chevêches et constaté : 2 p.c. d'éléments utiles, 96 p. c de nuisibles et 2 p. c. d'indifférents. Avis : oiseau éminemment utile. Surnie caparacoch, Surnia ulula ulula (L.) — Même régime que la chevêche; attaque parfois certains oiseaux, même ceux de la grosseur d'une perdrix. 18 tubes digestifs ont été examinés par Hartert, Rey et Rœrig, Résultat : 100 p. c. d'éléments nuisibles. Avis : la surnie est considérée comme utile dans les contrées peu peuplées du nord de l'Europe, où il importe peu que ce rapace attaque un couple de perdrix. En réalité, cet oiseau est certainement plus utile que nuisible. Hulotte chat-huant, Strix aluco aluco L. — Se nourrit de souris, rats, musaraignes, taupes, hamsters, jeunes lièvres et lapins, écureuils, grenouilles, toutes sortes d'insectes et chenilles. Elle s'attaque même à de petits mammifères car- nassiers, tels que la belette, et a déjà été surprise plusieurs fois à pêcher du poisson. 1,986 estomacs et pelotes ont été examinés par Rœrig, Rey, Rzehack, Baer, von Schvvep- penburg, Chernel, Greschik, Altum, Jacket, Uttendörfer, Leisevvitz, Martin et Eckstein. Conclusion : 18 p. c. d'élé- ments utiles, 77 p. c. de nuisibles et 5 p. c. d'indifférents. Avis : espèce éminemment utile. {A suivre.) ARM. MERCIER. — 66 - OBSERVATIONS DIVERSES. Etoumeaux. M. Dupond n'a jamais observé ailleurs qu'à Dixmude, les étourneaux nichant sous les toits avec des moineaux. Cette façon de nicher existe depuis un temps presque immé- morial en Campine. Dans cette dernière contrée, avant 1850, les étourneaux étaient très rares et ne nichaient que dans les trous de vieux arbres, dans les bois. Après la construction du canal de la Campine et la création des prairies d'irriga- tion, ils sont venus en nombre et se sont établis, en même temps que les moineaux, dans les maisons des pontonniers le long du canal etdans d'autres bâtiments couverts detuiles. Plus tard ils se sont établis partout dans les bâtiments ruraux et urbains. Dans les grandes pépinières de Calmpt- hout (Anvers), on peut voir un grand nombre de nichoirs en forme de minuscules maisonnettes, sur des perches, tous occupés par des étourneaux, chargés de faire la chasse aux chenilles et aux vers blancs (mais gare aux cerisiers des environs!) Choucas. Ces oiseaux se sont multipliés très fort en Campine. Ils y nichent de préférence dans les cheminées, de sorte qu'on est obligé de grillager celles-ci pour empêcher l'obstruction des conduits où les oiseaux jettent des quantités de branches jusqu'à ce qu'ils aient fait une base assez solide pour s'y établir. A défaut de cheminées, ils font à l'occasion leurs nids sous les tuiles des maisons, mais jamais dans les creux des arbres. Je les ai vus nicher sous les tuiles à côté des moineaux domestiques et friquets. Moineaux. En Campine, les deux espèces nichent assez souvent entre les branches des arbres près des maisons et desfermes, lors- — 67 — que ces arbres se prêtent spécialement au nichage, p. ex. les peupliers d'Italie et les thuyas. Mais de préfé- rence les moineaux domestiques et les friquets choi- sissent les toitures couvertes de tuiles sous lesquelles il y a des plafonds plâtrés. Les amateurs s'amusent à leur présen- ter des nids en poterie suspendus aux murs et cloisons, ce qui a fait donner ici à ces oiseaux (les moineaux domes- tiques) le nom populaire de « potmusschen ». Les friquets (boschmusch) nichent partout et àla campagne sous les toits, dans les creux des arbres, volontiers dans des nids artificiels pendus dans les pommiers. A l'occasion les deux espèces s'emparent de nids d'hirondelles et des vieux nids de pies, s'installent dans les lierres tapissant les murs, etc. Echasses blanches. Très intéressant l'établissement de ces jolis oiseaux dans les Flandres; mais je suppose que cette espèce disparaîtra lorsque la Flandre sera repeuplée. Avant la guerre une petite colonie d'Echasses blanches a occupé plusieurs années de suite les bords d'un étang dans les bruyères des environs de Calmpthout. Je ne sais si cette station existe encore actuellement (1). 11 en est de même d'une colonie de mouettes rieuses. Divers. Depuis que les Boches ont détruit une masse de bois en Campine et que des propriétaires cupides ont vendu à tout prix beaucoup de sapinières, je remarque une grande dimi- nution dans diverses espèces d'oiseaux dans cette contrée. Certaines espèces sont devenues très rares, p. ex. l'hypo- laïs, la fauvette des jardins, le loriot, etc. FABIUS. Perdrix de montagne? M.Herman Bertrand, de Forest, vient de se rendre pro- priétaire d'une perdrix grise de variété accidentelle que (i) Voir Le Gerfaut, 1914. p. 40. (N. d. 1. R.) — 68 — Brisson a dénommée Perdix Montana, (voir Degland et Gerbe, Oiseaux d'Europe, tome II, page 75). C'est un jeune mâle tué en septembre 1920 aux environs de Tirlemont. Il est superbe, tout le corps est brun-marron et la tête est totalement fauve. Cet oiseau a été vendu aux enchères, aux Halles de Bruxelles et m'avait été signalé, mais sans indication du nom de l'acquéreur. Ce sujet, revenu par un vrai hasard entre les mains de M. Bertrand, est destiné dans l'avenir au Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique. Marcel de Contreras. BIBLIOGRAPHIE Den sorte stork, saerlig i Danmar\. Texte et illustrations de P. Skov- gaard, Viborg, 1920. L'ornithologiste danois, éditeur du (( Danske Fugle ». vient de pu- blier une excellente étude sur la Cigogne noire. M. Skovgaard nous fait connaître à fond toute la manière de vivre de cet oiseau; les détails de lieux et de date témoignent des patientes recherches et de l'exactitude des observations de l'auteur. Une carte du pays permet de mieux suivre ses indications. Presque chacune des 56 pages porte une magnifique photogravure représentant toutes les phases du développement de l'oiseau : la construction du nid, la ponte, la couvaison, les jeunes depuis leur éclosion jusqu au jour où ils sont capables de quitter leur berceau. On y voit parfaitement que ces petites cigognes naissent couvertes d'un duvet complètement blanc ou à peu près et ce n'est que plus tard, en grandissant, qu'ils acquièrent peu à peu, à commencer par les ailes, la livrée noirâtre qui les caractérise. Très réussies également les vues prises de i oiseau en plein vol. L'auteur est non seulement un savant ornithologiste,- mais encore un photographe d'une habileté consommée. C. D. REVUES ORNITHOLOGIQUES Relevé des derniers fascicules d'ornithologie parvenus au Gerfaut, par voie d'échange : Revive française d'ornithologie (7 avril 1921) : A. Ménégaux. Oiseaux collectés ou observés au Maroc, dans l'Atlas moyen par le capitaine Lynes. — D"^ Rochon-Duvigneaud. Les grands rapaces des gorges du Tarn (fin). — André Labitte. Quelques observations sur la buse commune (fin). — A. Ménégaux. Quelques oiseaux des envi- - 69 — rons de Dakar. — A. iMénégaux. Quelques oiseaux provenant du Sahara. — A. Labitte. Quelques observations ornithologiques en régions libérées (fin). — Notes et faits divers. — Questions d'orni- thologie pratique. Idem (7 mai 1921) : L. Lavauden. Contribution à l'étude des formes méditerranéennes du faucon pèlerin. — C. Tournemine. La capture des cailles à l'appeau. — A. Ménégaux. Oiseaux collectés ou observés au Maroc, dans l'Atlas moyen, par le capitame Lynes (fin). — A. Mellerio. Observations ornithologiques faites en Ven- dée. — J. L'Hermitte. Réponse à M. Talamon. — Notes et faits divers. — Bibliographie. L'Oiseau, Paris (mars 1921) : Marcel Legendre. Quelques fami- liarités de nos oiseaux captifs. — Mrs M. A. Burgess. Remarques sur quelques-uns de mes oiseaux. — A. Mercier. La Huppe vul- gaire en captivité. — Comte E. de Rougé. La reproduction du Ros- signol en captivité. — J. Berlioz. Les Veuves, oiseaux de volière. — D"" Millet-Horsin. Souvenirs d'un naturaliste en Afrique occidentale française (suite). — F. Merel. La Perruche ondulée et son élevage. — Joseph Alsberge. Hybrides de Tarins rouges {Chr^somitris cucul- lata) . — Chronique ornithologique. Idem (avr)I 1921) : A. Decoux. Le Sucrier a ventre jaune. — J. Delacour. Le Rollier à longue queue. — J. L'Hermitte. Le Rol- lier d'Europe. — D' Millet-Horsin. Souvenirs d'un naturaliste en Afrique occidentale française (suite). — Chronique ornithologique. Bulletin de la Ligue Frarigaise pour la protection des oiseaux, Pans (février 1921) : Séance solennelle de la Société nationale d'Accli- matation. Remise des récomF>enses décernées par la Ligue Française. — A. Chappellier. Les mois de nos oiseaux; notes pratiques : Fé- vrier. — H. Bonnamaux. Le mouvement des éclaireurs unionistes et la protection des oiseaux. — Procès-verbal de la séance du 20 jan- vier. — Notes et faits divers : Oiseau... ! Idem (mars 1921) : La suppression des lacets. Pourquoi pas? — Les mois de nos oiseaux; notes pratiques : Mars. — Les conférences de M. Bürdet. — Bibliographie. — Notes et faits divers. The Ibis, London (April 1921) : F. N. Chasen. Field Notes on the birds of Macedonia. — Col. R. Meinertzhagen. Some prelimi- nary remarks on the Velocity of Migratory Flight among Birds, v/ith special reference to the Palaearctic Region. — W. Raw. Field Notes on the birds of Lower Egypt. — Willoughby P. Lowe. The Birds of Tasso and adjoining Islands of the Rokelle River, Sierra Leone. — David A. Bannerman. A systematic List of the Birds of Sierra Leone. — C. Davies Sherborn and Tom Iredale. J. F. Miller's Icônes. — Report of de Sub-Committee, consisting of D"^ E. Har- tert, Messrs. T. Iredale and W. L. Sclater, on Amendments and proposed Alterations to the Names in the B. O. U. List of British Birds as accepted by the Committee of the B. O. U. on the British Birds List. — Obituary. — Notices of the recent Ornithological Pu- blications. — Letters, Extracts and Notes. — 70 — Bulletin oj the British Ornithologists' Club, London (n" CCLVllI) : Meeting of the Club on March 9th. 1921. Idem (n" CCLIX) : Meeting of the Club on April 13th. 1921. British Birds, London (April 1921) : J. H. Gumey. Ornitholo- gical Notes from Norfolk for 1920. — C. J. Carroll. Notes for Seasons 1918-19-20, on the Irish Colonies of Sandwich and Roseate Terns discovered in 1917. — Notes. — Review. — Letters. Idem (May 1921) : Geoffrey C. S. Ingram. Bird photography on a City Lake. — H. G. Alexander. 1 erritory in Bird Lite. — Col. R. Meinertzhagen. Notes on some Birds seen in South Uist in October and November 1920. — Notes. — Letters. 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Cahn^ An Albinistic Robin. — Field notes. — Notes. — Annual Meeting. — Correspondence. — Review of Literature. — Membership Roll. The Condor, Berkeley, California (March-April 1921) : Loye Miller. The Biography of l^Iip and Tuck, a Study of instincts in Birds. — Robert S. Woods. Notes on two Characteristic Birds of the San Gabriel Wash. — G. Dallas Hanna. The Pribilof Sandpi- per. — H. H. Kimball. Notes from Southern Arizona. — H. S. Swarth. The Sitkan Race of the Dusky Grouse. — Alexander Wet- more. Further notes on Birds observed near Williams, Arizona. — From Field and Study. — Bessie W. Kibbe. Late Fall Occurence of the Lutescent Warbler at Berkeley. — Milton S. Ray. The Black- throated Gray Warbler in Santa Cruz County, California, in Summer. — W. Lee Chambers. A Flight of Harris Hawks. — Harold C. Bryant. Red-bellied Hawk Eats Caterpillars. — Wright M. Pierce. Ring-Necked Duck again from near Corona, California. — Alex. Walker. .A record for the Emperor Goose in Oregon. — A. E. Col- burn. European Widgear in Santa Barbara County. — J. Eugene Law. A Feeding Habit of the Varied Thrush. — Joseph Mailliard. Anent Red- Winged Blackbird. — Chas. W. Michael. Pileated Woodpecker versus Cooper Hawk. — Margonet W. Wythe. Two unusual Winter Record for the San Francisco Bay Region. — A. D. Henderson. An Afternoon with the Holbœll Grebe. — Exiitorial Notes and News. — Minutes of Cooper Club meetings. I 1 ' Année 1921 FASCICULES III et IV LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie MM. les aateurs sont personnellement responsables de leurs écrits. SOMMAIRE : P^une de Belgique. A propos des Aigles ^-^— — ^— — ~— ^ criards, chevalier G. van Havre. — Les Oiseaux et la Guerre. L. Coopman. — Compte rendu de re- cherches nidologiques faites dans la région de Bouillon, Aug. Galasse. — Corbeaux et Corneilles, Ch. Groud. — Valeur éco- nomique de quelques rapaces (suite). — Armand Mercier. — Les faunes régionales. Aux abords des Fagnes, L Coopman. — Retlues orniihologiques. FAUNE DE BELGIQUE A PROPOS DES AIGLES CRIARDS. — AOUILA CLANGA Pallas ET AQLULA POMARINA POMARINA Brehm. En Belgique, la littérature ornithologique a jusqu'ici le plus souvent incomplètement et obscurément désigné ces deux aigles en tant qu'espèces distinctes. Presque tous nos auteurs, depuis de Sélys jusqu'à Alphonse Dubois, les ont indiqués globalement sous le nom d'aquila nsevia L. ou de falco naevius Gm. Seul, de la Fontaine en a fait une distinction déjà plus adéquate dans sa Faune du pays de Luxembourg, où il sépare du soi-disant aquila naevia (L,), qu'il dit être origi- naire de l'Europe méridionale et orientale, l'aquila macu- lata(Gm.), dont il n'indique pas l'habitat propre, mais qu'il suppose pourtant être une espèce distincte, et il cite Brehm et Boïe comme soutenant avec lui cette hypothèse. Plus récemment, MM. M. de Contreras, en 1908, et A. Dubois, en 1912, ont rapporté les aigles criards tués en 74 Belgique à l'aquila maculata var. pomarina Brehm. Dans cette détermination, il y a confusion entre espèce et sous- espèce; de plus, nous verrons plus loin que ces aigles appartiennent pour une part à l'a. clanga Pallas = aquila maculata Gm., pour une autre à l'a. pomarina pomarina Brehm. Nos auteurs belges n'ont d'ailleurs pas été seuls à agir de façon telle, car toutes les descriptions faites par les natura- listes du début du siècle dernier et même antérieurs à cette époque, sous les noms de falco maculatus Gmelin, aquila GRAND AIGLE CRIARD. — AQUILA CLANGA PalL ^ jiiv., oaptiiié à Wil(leif-Calm|ifhout (Anvers), 16 juin 1920. clanga Pallas, aquila fusca Brehm, doivent être rapportées au grand aigle criard ; mais de fait, ces auteurs y ont sou- vent compris l'aquila pomarina Brehm, cependant bien dif- férent du premier. Quant à savoir à quelle espèce doit être rapporté l'aquila naevia, de nombreux naturalistes, comme Aldrovande, Rey, Johnston, Charlet, cette question, comme le fait observer — 75 — Hartert, dans Die Vögel der paläarktischen Fauna, n'a pas été solutionnée et paraît ne pas devoir l'être, car on ne peut établir si les descriptions de ces savants s'appliquent au grand ou au petit aigle criard. L'attribution de naevius ne repose sur aucune diagnose nettement établie et semble plutôt un terme vague repris d'un auteur par un autre, sans -examen scientifique. Les références invoquées par ceux-ci sont aussi sans valeur; c'est ainsi que la planche de Frisch, sur laquelle s'appuie Brisson, quelle que soit l'espèce à laquelle cet auteur ait pu faire allusion, représente appa- remment un jeune pygargue. De ceci résulte qu'il n'est pas inutile de mettre en lumière les caractères qui différencient ces deux aigles, afin que la détermination des sujets qui se rencontrent occasionnelle- ment en Belgique puisse se faire sans difficultés. Une des différences principales réside dans la taille. Arrigoni Degli Oddi indique, pour chacune des deux espèces, les mesures que voici : Aquila Aquila p. clanga Pallas pomarina Brehm. mètre mètre Longueur totale . . . 0.65 à 0.71 0.52 Bec 0 05 à 0.062 0.054 Aile pliée 0.50 à 0.56 0.46 Oueue 0.22 à 0.25 0.21 Tarse. ...... 0.10 0.084 Doigt médian, s. ong. . 0.065 0.05 Hartert établit encore les distinctions ci-après : aquila clanga Pallas : plus grand que l'espèce suivante ; adulte : d'un brun noir ; jeune : brun avec des taches d'un brun clair, ces taches sont sur les ailes d'un blanc jaunâtre ; la plus longue rémige ne dépasse pas la septième de plus de six centimètres ; barbes externes des rémiges fortement échancrées. — 76 — Aquila pomarina pomarina Brehm : plus petit que l'espèce précédente, brun foncé mais plus clair que a. clanga; jeune : avec moins de taches, mais portant sur la nuque une tache rousse; la plus longue rémige dépasse la septième de plus de six centimètres ; les barbes externes des rémiges bien moins, sinon à peine échancrées. Ce dernier ca- ractère fut signalé à Hartert par le professeur Suschkin de Moscou. Il me paraît intéressant d'ajouter quelques détails sur le plumage des jeunes de ces deux espèces. Chez le grand aigle criard, les plumes des parties supé- rieures et inférieures ont des stries allongées de couleur plus claire le long des tiges ; au milieu et à l'arrière du dos, ces stries s'élargissent sensiblement en forme de larmes, au point d'occuper la plus grande partie des plumes ; il en est de même des stries qui, d'étroites sur les petites couvertures alaires, deviennent sur les moyennes et davantage encore sur les grandes, des taches étentjues ; toutes ces taches sont de couleur roussâtre en plumage nouveau, mais pâlissent à mesure que celui-ci gagne en usure. Le jeune aquila pomarina pomarina Brehm a les parties supérieures d'un brun chocolat ; les plumes de la tête et du cou sont teintées à leur extrémité de jaune roussâtre; sur la nuque se remarquent un certain nombre de plumes rous- ses qui, ainsi qu'il est dit précédemment, présentent l'aspect d'une tache de cette couleur ; le dos est de teinte uniforme ou avec des taches de jaune roussâtre ; les scapulaireset les couvertures alaires sont tachetées de la même couleur. Aquila clanga Pallas, dit Hartert, habite la Russie, en petit nombre jusqu'en Livonie, la Galicie, la Pologne, la Hongrie, la Transylvanie, la Croatie, la Macédoine, les provinces danubiennes. En Russie il s'avance au nord jusqu'au lac Onega et le — 11 — 60' nord, à l'est jusqu'au Turkestan, en Daourie et à la pro- vince de l'Amour. En Chine, cet aigle est principalement hivernant, mais y nichant toutefois ; il en est de même au nord de l'Hindoustan et en Perse septentrionale, et proba- blement en Asie Mineure et en Palestine d'après Tristram. Peut-être a-t-il niché précédemment en Grèce ;il a plusieurs fois été observé en Silésie et il n'est pas impossible qu'il ait niché exceptionnellement en Prusse orientale et occidentale. 11 est plus ou moins migrateur et hiverne en assez grand nombre en Egypte ou dans le sud de l'Asie. Dans ses péré- grinations il s'avance quelquefois plus loin à l'ouest, princi- palement jusqu'en Allemagne (notamment en Prusse), en Suisse, en Italie, en France, en Belgique, en Hollande et même en Angleterre. D'après le même auteur, la patrie du petit aigle criard s'étend de sa zone de reproduction de l'Allemagne septen- trionale, des anciennes provinces russes de la Baltique et de la Pologne, à travers la Russie, l'Autriche, la Hongrie, jusqu'à la péninsule des Balkans, la Grèce, le Caucase et probablement l'Asie Mineure. En Allemagne, son aire de reproduction comprend la Prusse orientale et occidentale, la Poméranie, le Brande- bourg, le Mecklembourg, la Silésie ainsi que le Hanovre et le Brunswick, oii il niche encore régulièrement. Durant la migration il est très rare en Europe occidentale, même dans l'ouest de l'Allemagne, plus rare encore en France, en Suisse et en Italie; ses déplacements ne sont généralement pas orientés vers le sud-ouest. Durant l'hivernage il a été observé en Egypte, en Grèce, dans le sud-est de la Russie, et peut-être aussi en Asie Mineure. Les captures d'aigles criards annoncées jusqu'ici en Bel- gique sont au nombre de six. Un jeune fut abattu dans le Luxembourg à Saint-Hubert, — 78 — dans le courant du mois de novembre 1844. Ce fait est signalé par C.-F. Dubois dans son ouvrage intitulé: Planches coloriées des Oiseaux de la Belgique, tome I, pi. 4. Le D'^Bamps,de Hasselt, nous apprend qu'un aigle criard fut capturé à Diepenbeek, dans le Limbourg ; malheureuse- ment âge et sexe de l'oiseau et date de capture nous sont inconnus. Ce sujet aurait vécu au jardin zcoîogique d'An- vers (cfr. Bulletin de la Société des Mélophiles de Hasselt, 1898, p. 59). Le marquis de Wavrin possédait, dans sa magnifique collection ornithoîogique, deux aigles criards, le premier, un jeune, tué à Bernissart (Hainaut), en octobre 1879, l'autre adulte, tué à La Panne, sur le littoral, le 3 novem- bre 1^3. Ces captures furent annoncées respectivement par M. Alphonse Dubois, dans sa Faune illustrée des Vertébrés de la Belgique, tome !î, add. et corr., p. 717, et par M. M. de Contreras, dans le journal Chasse et Pêche, 1903-04, p. 93. Une femelle adulte fut tuée à Sars-la-Bruyère (Hainaut), le 24 novembre 1907, M. de Contreras signala cette capture dans le journal Chasse et Pêche, 1907-08, p. 118. Ce magni- fique exemplaire fait partie de la collection de M. F. Visart de Bocarmé, à Namur. Enfin, j'eus la chance d'enrichir ma collection d'un beau mâle, adulte imparfait, tué au VV'ildert-sous-Calmpthout (Anvers), le 16 juin 1920. J'ai relaté cette prise intéressante dans les « Observations ornithologiques » pour la période 1920-21, qui ont été publiées dans le Gerfaut de cette année. Il reste à établir dans la mesure du possible, à laquelle des deux espèces qui nous occupent ici, appartiennent ces aigles. Une détermination tout à fait certaine des deux exemplaires mentionnés en premier lieu dans le relevé qui — 79 — précède, ne peut, ni ne pourra probablement se faire, car les annonces de ces captures ont été faites par leurs auteurs de façon aussi brève que possible et on n'y rencontre aucun élément qui pourrait servir de base à une opinion bien motivée. Toutefois, pour le premier d'entre eux, on peut observer que C.-F, Dubois, dans son ouvrage déjà cité, a figuré un jeune aigle criard. Cette planche, qui porte le numéro 4, nous montre un oiseau ayant 14 centimètres de longueur totale, mesure que l'auteur dit être le quart de la grandeur naturelle, ce qui porte à 55 centimètres la taille réelle de l'oiseau. Or, cette mesure, trop réduite pour a. clanga, coïncide parfaitement avec celle d'à. p.pomarina. Dans le texte qui se trouve en regard de la planche, Dubois relate la capture de l'oiseau tiré à Saint-Hubert, en 1844, et observe que ce jeune est le seul individu de l'espèce qu'il ait eu en mains jusqu'alors. Il est donc presque certain que c'est bien ce sujet qui aura servi de modèle à la planche et on peut en conclure, sinon avec certitude, du moins avec quelque raison de vraisem- blance, qu'il appartenait à l'espèce a p. pomarina Brehm. De plus, la teinte du plumage est assez pâle et se rapporte plutôt à cette espèce Il est impossible de conclure quoi que ce soit touchant l'exemplaire capturé vivant à Diepenbeek, dans le Lim- bourg, avant 1898, et ayant vécu au jardin zoologique d'Anvers. Les deux aigles criards qui se trouvaient dans îa collec- tion du marquis de Wavrin sont malheureusement perdus aujourd'hui. Cette collection, qui se trouvait à Somergem, en Flandre orientale, a été pillée et dispersée par les Allemands pendant la guerre D'activés recherches entre- prises courageusement par M. M. de Contreras, pour le plus grand biende la science, ont permis de retrouver un — 80 — bon nombre de pièces rares faisant partie de cette impor- tante collection, toutefois les aigles criards dont il s'agit ici sont restés introuvables. M. de Contreras m'assure que le sujet capturé à La Panne, en 1903, qu'il a eu l'occasion de voir en chair chez l'em pailleur M. Michels, était de teinte générale plus claire, de taille sensiblement inférieure et portait une livrée moins tachetée que les exemplaires d'à. clanga qu'il a eu l'occa- sion d'étudier. 11 classe sans hésitation ce sujet dans l'espèce a. p. pomarina Brehm. J'ai eu récemment l'occasion d'admirer, dans la belle collection de M. Visart de Bocarmé, l'aigle criard tué à Sars-la-Bruyère. C'est un splendide sujet de forte taille, d'un brun chocolat tirant au noir et qui appartient aussi à l'a. clanga Pallas. Il en est encore ainsi du mâle presque adulte tué au Wildert-sous-Calmpthout et qui se trouve dans ma col- lection. Pour terminer cette note, il n'est pas sans intérêt de mettre en regard des mesures obtenues sur les deux exem- plaires d'à. clanga existant encore dans notre pays, celles prises sur deux sujets d'à. pomarina pomarina Brehm, pro- venant l'un de la Russie méridionale, le second du Caucase. Aquila clanga Pallas. Aquila p. poniari)ui Brehm. J* ad. imparfait. Q jeune. ad. imparfait. adul'e. Wildert Sars-la-Briiyèrc Sud Riis.sie Caurase (Calmpthout) 2J juin 192'J 24 nov! 19U7 Hauteur bec . 0-^023 0-023 0-017 0-018 Fente buccale 0'"057 0-057 0-05 0-048 Aile pliée Ö-'54 0"'56 0-48 0'"49 Queue . . 0"'273 0"24 0-25 0'"26 Tarse. . . 0'"105 0-097 0-085 0-08 Long, totale 0-68 0-69 0-56 0-56 Doigt médian 0-053 0-057 0-044 0-044 G. VAN Havre. — 81 — LES OISEAUX ET LA GUERRE Avec un remarquable sens d'observation, M. C. Dupond donnait dans le numéro 1-1921 du Gerfaut une étude extrê- mement intéressante relativement aux oiseaux des régions dévastées. Nous ne pourrions qu'applaudir aux déductions que M. C. Dupond tire de sa fructueuse randonnée, s'il n'extrayait des faits relatés une conclusion qui, à notre avis, n'est pas absolument exacte. Après avoir dit que dans le secteur en question, les oiseaux étaient tellement habitués aux détonations des fusils et du canon qu'ils n'y faisaient plus attention, M. Dupond ajoute : Ceci semble infirmer l'opinion de ceux qui pensent que les barrages de feu au front des armées en batailles aient eu quelque influence sur la migration des espèces du nord et de l'est de l'Europe. J'ai en effet émis cette opinion, mais qu'il me soit permis aussi de dire que l'observation de M. Dupond ne l'infirme en rien. Il ne faut pas ici oublier que tous les oiseaux nageurs dont il parle, avaient élu domicile dans les immenses marécages formés par les inondations, qu'ils y séjournaient en permanence, à demeure, n'étaient pas des migrateurs en voyage et avaient eu le temps de s'accou- tumer aux détonations. Ces détonations n'étaient plus pour eux un épouvantait et elles ne devaient pas l'être, ces oiseaux ayant constaté qu'elles étaient pour eux inoffensives. Tous les militaires ayant fait la campagne savent combien étaient devenues familières les poules d'eau qui hantaient les dits marécages. On sait aussi que dans les champs de tir, à Beverloo et Arlon, par exemple, les oiseaux ne montrent guère d'effroi lors des exercices de tir. Et on a vu de ces oiseaux nicher sur les buttes de tir. Accoutumance toujours et aussi constatation que le bruit — 82 — des détonations ne constitue pas un danger, d'où l'indiffé- rence des volatiles de ces lieux. Mais lors des migrations, il n'en était plus de même. Les oiseaux, dont la plus grande partie venait d'endroits où un calme relatif régnait, n'étaient pas habitués à ces détonations et devaient forcément en être effrayés. Tirez, à titre d'expérience, un coup de feu au-dessus d'une bande de moineaux, hôtes d'un parc bruxellois par exemple, et par conséquent habitués au vacarme des foules, aux bruits de la rue, pour voir s'ils y demeureront insensibles. Tirez dans une troupe de canards, même en région dévastée, et vous vous apercevrez qu'ils prendront immédiatement le large; et recommencez un barrage d'artillerie dans leurs environs pour voir s'ils s'en approcheront. L'accoutumance ayant disparu, disparu aussi le sentiment de sécurité qui les laissait indifférents, en temps de guerre, au bruit de la fusillade qu'ils ouïssaient continuellement. Or les migrateurs en voyage n'ayant jamais eu cette accoutumance, devaient forcément être effrayés par le fracas des batailles. Et c'est ce qui s'est produit selon toutes probabilités, car rien d'autre ne pourrait expliquer un changement d'itiné- raire de ces oiseaux migrateurs, dont la plupart, la guerre terminée, ont repris leurs anciennes routes de migration, ainsi que le démontrent les observations des tendeurs, lors des dernières saisons de tenderie. L. COOPMAN. COMPTE RENDU DE RECHERCHES NÎDOLOGIQUES FAÎTES DANS LA RÉGION DE BOUILLON Chargé par M. le directeur du Musée d'Histoire Natu- relle, d'une mission de recherches, j'ai choisi, à cette fin, la forêt de Bouillon que je connais particulièrement bien, — 83 — pour la bonne raison que je l'ai explorée pendant plusieurs années et que j'y ai fait déjà d'intéressantes découvertes. Le 9 mai 1921, au cours de mes recherches dans cette forêt, j'ai eu, cette fois encore, la chance de découvrir et de recueillir ensuite une aire de milan noir, Milvus korschun korschun (Gm.). L'aire de ce rapace était établie au même emplacement, c'est-à-dire sur le même arbre et à la même intersection de la branche que celle recueillie l'année der- nière (1), ce qui fait supposer qu'on se trouve très probable- ment en présence du couple qui y avait niché précédem- ment. Elle ne contenait qu'un seul œuf, lequel avait subi déjà un commencement d'incubation; il est ovoïde, marqué, surtout au gros bout, de grosses marbrures brun foncé, sur fond gris jaunâtre. Quant à l'aire, elle est composée exté- rieurement de branches sèches de chêne et l'excavation est tapissée de mousses, de papiers, de chiffons et de bouse de vache desséchée. Il ne m'a pas été possible d'abattre cet oi- seau, évoluant à une hauteur considérable, mais aucun doute ne peut subsister au sujet de la présence en Belgique de ce rapace et de la découverte de son aire, car pendant un quart d'heure, j'ai pu suivre avec des jumelles, les évolutions du couple et pu constater, sans crainte de me tromper, qu'il avait un plumage brun foncé et une queue médiocrement échancrée. Cette constatation a également été faite par mes dénicheurs, les sieurs Cachebat Prosper et Godfrin Joseph, de Dohan, qui, à ma demande, m'ont signé une déclaration dans ce sens. Afin de posséder un sujet de comparaison, j'ai recueilli une aire magnifique de milan royal, Milvus milvus (L.), avec une ponte de deux œufs; elle était établie sur un hêtre des côtes de Manufer,à une hauteur de 15 mè- tres environ. « Nom d'un chien, exclama mon dénicheur, (1) Voir Le ücrfaiit. 1920, fascicule IV. 84 quand il arriva au nid, il y a là-dedans toute une garde-robe,, jusqu'à une casaque de boche. » En effet, on remarque à l'intérieur de l'aire une grande quantité de chiffons, mor- ceaux d'étoffes, de sacs, de papiers, de laine et même de vieilles chaussettes. En comparant ces deux aires, on cons- tate une différence dans le volume et la coloration des œufs, ainsi que dans la construction intérieure de l'aire. Le milan royal a encore plus l'habitude de tapisser son nid de chiffons et de papiers que le milan noir. J'ai découvert également, et rapporté : deux aires d'au- tour des ramiers, Accipiter gentilis gentilis (L.); l'une était établie sur un hêtre de la forêt, à une hauteur de 20 mè- tres environ, l'autre sur un frêne des côtes de Parfonruth, à une hauteur de 15 mètres environ, toutes deux avec une ponte de trois œufs ; une aire de buse vulgaire, Buteo buteo buteo (L.), avec ponte de trois œufs, établie sur un chêne du Han-du-Han, dans un ancien nid de corneille noire et à une hauteur de 10 mètres environ; on remarque sur le rebord du nid une souris qui y avait été apportée par l'oiseau ; une ponte de sept œufs de hibou vulgaire ou moyen duc, Asio otus otus (L.), déposée dans un ancien nid de corneille noire; une tranche de tronc d'arbre renfermant une ponte de quatre œufs d'étourneau vulgaire, Sturnus vulgaris vul- garis L., une tranche de tronc d'arbre contenant une ponte de quatre œufs de pic-èpeiche, Dryobates major pinetorum (Brehm). On voit là le travail fait par l'oiseau et on se rend compte de la puissance du bec de ce grimpeur ; de colombe ramier, Columba palumbus palumbus L,, avec deux œufs dans un débris de bauge abandonnée d'écureuil, contraire- ment à l'habitude de l'oiseau qui construit lui-même son nid; de loriot jaune, Oriolus oriolus oriolus (L.), avec ponte de quatre œufs dans un nid solidement attaché à la bifurcation d'un rameau ; de gelinotte des coudriers, Tetrastes bonasia — 85 — bonasia (L.), avec neuf fragments de coquilles d'œufs, les petits venant d'éclore ; de cincle d'eau, Cinclus cinclus aqua- ticus Bechst., avec ponte de cinq œufs dans un nid d'une structure très curieuse ; de martin-pêcheur, Alcedo ispida ispida L. avec sept œufs ; de sitelle ordinaire, Sitta europaea csesia Wolf, avec l'orifice du tronc d'arbre pour montrer le travail du petit maçon qui a muré l'entrée avec de la terre, n'y laissant qu'un trou juste suffisant pour pouvoir passer et se mettre à l'abri des attaques des carnassiers; de grimpe- reau familier, Certhia brachydactyla brachydactyla Brehm, avec ponte de six œufs et avec l'écorce de l'arbre derrière laquelle le nid était dissimulé; de mésanoe à longue queue, yEgithalos caudatus roseus (Blythi, établi sur une branche de genêt, avec ponte de sept œufs; de gros-bec vulgaire, Coccothraustes coccothraustes coccothraustes (L.), avec cinq œufs ; de chardonneret, Carduelis carduelis carduelis (L.), avec ponte de cinq œiifs; de roitelet huppé, Regulus regulus regulus (L.i, avec dix œufs; d'hirondelle rustique, Chelidon rustica rustica (L.), avec cinq œufs; et un petit nid que je n'ai pu identifier, n'ayant pu apercevoir l'oiseau, malgré tous les stratagèmes employés à cet effet, et ne vou- lant pas faire usage de gluaux dans la crainte d'abîmer cette belle petite construction. Ce nid était établi, tout à décou- vert, sur le sommet d'un pilier en bois soutenant le toit d'un hangar de chasse au milieu de la forêt; il a beaucoup de ressemblance avec celui du pinson ordinaire, et les œufs, au nombre de sept, sont petits, obtus, d'une teinte bleuâtre, marqués de points et de veinules noir violet, disposés en couronne vers le gros bout; ils ont assez bien d'analogie avec ceux du bouvreuil vulgaire. C'est un des plus beaux nids et œufs que je connaisse; les traités d'ornithologie, consultés jusqu'ici, n'ont pu me fixer à ce sujet. Tous ces nids ont été recueillis avec beaucoup de soins et sont arrivés à Bruxelles dans un état parfait. — 86 — Ce serait de l'ingratitude de ma part si, dans ce court récita j'omettais de faire l'éloge de l'un de mes dénicheurs et de rendre hommage au brave compagnon Joseph Godfrin, de Dohan, dont l'adresse, le sang-froid, la force et la témérité auraient transporté d'admiration ceux qui auraient eu l'avan- tage d'assister à son périlleux travail. Ils auraient été témoins d'un spectacle bien émouvant : qu'on se figure Joseph, très- incommodément juché sur la branche d'un arbre énorme, à une hauteur de 15-20 mètres et davantage, enlevant et fice- lant, là-haut, une aire volumineuse, avec autant d'aisance que s'il effectuait cette opération à terre. J'ai passé en sa compagnie des heures inoubliables, et je puis dire que c'est à lui que je dois la possession de tous ces beaux nids. Aussi je lui en exprime ici tous mes remerciements, toute ma gratitude et lui dis au revoir, espérant le retrouver tou- jours bien en forme pour de nouvelles prouesses. Aug. Galasse. CORBEAUX ET CORNEILLES Le grand corbeau, Çorvus corax corax L., est encore appelé corbeau ordinaire, dénomination qui peut prêter à quelque confusion. En réalité, l'espèce est rare dans nos régions, où elle se cantonne dans les grandes forêts. 11 est vrai qu'elle est plus commune dansle midi et dans Textrême nord. En Islande, ce serait même le corbeau le plus répandu. Bien que son régime soit aussi omnivore que possible, c'est un redoutable carnassier qui attaque, au besoin, de gros animaux. Les espèces plus petites ont aussi ce même instinct carnassier, ainsi que nous le verrons dans la suite. Le grand corbeau n'est pas admis dans les bandes des autres espèces. Celles-ci le traitent en ennemi, et le pour- chassent à peu près comme s'il s'agissait d'un oiseau de - 87 — proie. La corneille noire ou corbine. Corvus • corone corone L , vit, en principe, isolée durant la belle saison, mais les corneilles d'une région se rendent au cri d'appel de l'une d'elles, et le cri se fait entendre, notamment, lorsqu'un oiseau de proie menace, de façon ou d'autre, quel- que membre de la corporation. S'il s'agit surtout d'un rapace de petite taille, il ne lui reste plus qu'à chercher à fuir, et c'est ce qu'il se hâte de faire, poursuivi par les corneilles, qui en général se contentent de cette démonstration belliqueuse. Nous avons plusieurs fois, observé des scènes de ce genre ; les corneilles se réunissent rapidement aux cris d'appel de leurs congénères, puis, après avoir poursuivi le rapace durant quelques instants, se dispersent peu à peu ; quelques corneilles y mettent plus d'acharnement ; le rapace, qui voit le nombre de ses ennemis fort diminué, essaie alors de faire tète, et les dernières corneilles finissent par l'abandonner. On a signalé que le grand corbeau attaque, à l'occasion, un cheval présentant quelque blessure, pour essayer d'arra- cher de celle-ci quelques lambeaux de chair. En fait, tous les corbeaux sont, au besoin, féroces et hardis. L'un de mes proches a été une fois assailli îpar une bande innombrable de corneilles noires et mantelées ; c'était en hiver, à la brume, une épaisse couche de neige couvrait depuis longtemps le sol. Mon parent était en voiture, et celle-ci était attelée, fort heureusement, d'un cheval fort tranquille. Quelques vigoureux coups de fouet eurent pour effet de disperser, assez rapidement, les assaillants. Les intentions, plus que malveillantes, de ceux-ci, n'en étaient pas moins flagrantes. Un pareil fait doit être, à mon avis, fort exceptionnel ; il s'explique par le fait que les corneilles devaient être affolées par un long jeûne En temps normal, les mêmes oiseaux sont d'une prudence excessive. Et ils sont doués d'un flair prodigieux pour reconnaître leurs ennemis. Un homme à cheval avait été chargé de protéger des corbeaux les semailles d'un terri- toire assez restreint, mais traversé par un cours d'eau, pourvu d'un seul pont. Dès la première journée, les cor- beaux avaient très bien discerné que l'obligation d'aller au pont pour passer le cours d'eau faisait perdre, à leur ennemi, un temps assez long. Bien longtemps avant que l'homme fût à leur portée, ils s'envolaient très haut et se transpor- taient immédiatement de l'autre côté de l'eau pour y exercer leurs ravages. Us recommençaient leur manège dès que le gardien essayait de les y rejoindre, et celui-ci dut, finalement, avouer son impuissance. L'on fut obligé de multiplier le nombre des gardiens, de façon à ne donner à chacun qu'une étendue très restreinte à protéger. Le mieux dans ce cas serait encore de dissimuler le gardien dans un abri, afin que les déprédateurs ne puissent pas très bien discerner s'il est présent ou absent. De toutes façons, la protection des récoltes, ainsi com- prise, conduit à envoyer aux corbeaux de nombreux projec- tiles, lesquels d'ailleurs atteignent bien rarement leur but, quand ils ne vont pas blesser les personnes se trouvant aux alentours. L'on croit trop volontiers, qu'un coup de fusil tiré en l'air est inoffensif ; l'on démontre en mécanique, qu'un projectile, lancé vers le ciel, arrive à terre avec la vitesse de départ, diminuée seulement d'un facteur dû à la résistance de l'air. Il serait plus économique..., et plus judicieux à tous points de vue, de tirer sur les corbeaux simplement à blanc. L'on a même, dans cet ordre d'idées, imaginé des appareils plus ou moins automatiques, des mitrailleuses brûlant seulement de la poudre, qui se sont montrées généralement assez efficaces. Nous ne décrirons pas ici ces appareils, qui n'ont — 89 — jamais été construits en grand, et qui, cela va de soi, ne se trouvent pas dans le commerce. Devant être établis par l'initiative privée, l'ingéniosité de chacun a toute latitude pour s'exercer à leur égard. Il faut, en tout cas, remarquer que la mise en fonction d'un tel appareil doit être accompa- gnée d'avertissements aux personnes qui pourraient être tentées de l'approcher de trop près ; le tir à poudre n'est pas, cela va de soi, absolument sans dangers. En dehors de tout cela, l'on peut dire que tous les moyens d'éloigner les corbeaux, ou a peu près, ont été employés. L'on place des épouvantails dans les champs à protéger, mais nos oiseaux ne tardent pas à s'apercevoir de l'inanité de la menace qui leur est adressée. Les fils de coton, assez nombreux, tendus à 20 centimètres ou plus au dessus du sol, les éloignent un certain temps, mais le procédé ne laisse pas que d'être assez coûteux. Le meilleur procédé, le plus efficace comme aussi le plus économique, a été imaginé dans ces derniers temps. Il consiste à enduire les grains de goudron additionné de pétrole et d'acide phénique. Les grains ainsi traités sont alors, on le conçoit, complètement dédaignés par les corbeaux. Le grand point est de ne 'pas employer une dose trop forte, susceptible de nuire à la faculté germinative des grains. Par dix quintaux de semence, il doit suffire de 6 li- tres de goudron, 3 litres de pétrole et 1 litre d'acide phéni- que. Le goudron est chauffé, puis éloigné du feu, et on lui ajoute alors le pétrole, et l'acide phénique, en agitant. 11 ne reste qu'à enduire les grains du mélange, et à laisser sécher. Les dégâts occasionnés par les corbeaux au moment des semailles d'automne peuvent être considérables, mais nous voyons qu'il est relativement facile de les éviter. Au cours de la belle saison, la nourriture étant beaucoup plus abon- — co- dante, les dégâts sont moins apparents. Les corb-eaux mon- trent une prédilection particulière pour certains fruits, et notamment pour les noix. Celles-ci sont souvent transpor- tées par eux, tout à fait intactes, assez loin de l'arbre qui les a produites. Les noyers qui poussent un peu partout, et notamment dans les haies et les bois, proviennent des noix transportées parles corbeaux. Ceux-ci semblent avoir une préférence marquée pour la viande corrompue. De tout temps, ils ont été renommés en tant qu'indicateurs de cadavres. Ce n'est pas, vraisem- blablement, parce que leur odorat est d'une subtilité parti- culière, mais plutôt parce qu'ils sont toujours à la recherche de quelque proie, et qu'ils doivent se signaler les uns aux autres les bonnes fortunes qui peuvent leur échoir à ce point de vue. Les corbeaux sont des destructeurs d'œufs. Ils recher- chent, notamment, ceux des perdrix, des cailles, des faisans; Ton a trouvé, une fois, les coquilles de 45 œufs de faisan sous un seul nid de corneille noire. Bien entendu, les œufs des oiseaux plus petits ne sont pas épargnés. Les corbeaux attaquent aussi le gibier adulte, mais surtout lorsqu'il est malade ou blessé (perdrix, cailles, lièvres, lapins), et les jeunes oiseaux des champs ou des basses-cours. Ils savent, à l'occasion, capturer les poissons. Mais, en regard des déprédations des corbeaux, il convient de mettre les services qu'ils rendent. Ce sont des destruc- teurs de mulots et campagnols, et ils chassent la plupart des bestioles nuisibles des champs et des jardins. Ils se rendent encore utiles en poursuivant les rapaces, et en avertissant, de leur présence, les autres oiseaux. Les divers corbeaux présentent, comme taille, mœurs, genre de vie, des différences assez grandes : Le grand corbeau peut atteindre 66 à 67 centimètres de — 91 — long, et une envergure de l'"40. Il est plus carnassier que granivore ou frugivore, bien qu'il mange, à l'occasion, des substances végétales de toute nature. C'est un ravageur de nids, il pille non seulement ceux des petits oiseaux sans défense; mais encore ceux de la mouette, qui lui résiste courageusement. Le grand corbeau s'attaque aussi aux divers hôtes de la basse-cour : poules, oies, canards ; au gibier : lièvres, lapins, lagopèdes, faisans, perdrix. Un observateur a pu voir un grand corbeau enlever un œuf de l'aire d'un aigle tacheté ; un autre a trouvé, auprès d'un nid contenant de jeunes corbeaux, une soixantaine d'œufs d'eiders, mouettes, pluviers, des os de poules, des ailes d'oies, des peaux de lemmings, des coquillages, des restes de jeunes mouettes, de glaréoles, de pluviers. Aux Cana- ries, le grand corbeau est accusé de crever les yeux des jeunes agneaux et chevreaux, afin de pouvoir, ensuite, les dévorer plus facilement. Ailleurs, le même oiseau n'est guère considéré comme nuisible, il n'est pas pourchassé, et en arrive à vivre en fort bons termes avec les habitants ; il devient même très familier. Les Arabes considèrent les cor- beaux comme des êtres sacrés et invulnérables. Nos oiseaux sont de grands destructeurs de petits ron- geurs : rats et souris, d'insectes, vers, mollusques et autres bestioles nuisibles. Lorsqu'ils trouvent de la nourriture en quantité surabondante, ils en enterrent une partie. Ils sont un peu, parmi les oiseaux, l'équivalent du renard parmi les mammifères. Le corbeau corneille ou corneille noire, Corvus corone corone L., a une taille de 50 centimètres et une envergure de un mètre. Son plumage est entièrement noir, comme celui du grand corbeau, mais le bec est moins arqué. Les mœurs sont fort analogues, de même que le genre de nour- riture, ainsi que nous l'avons déjà vu. Mais, l'espèce étant — 92 — plus petite, les rongeurs, les insectes, larves, vers etmoUus- ques, forment une partie beaucoup plus importante de sa nourriture. Le corbeau mantelé ou corneille mantelée, corneille à manteau gris, Coi vus comix comix L., se rencontre sou- vent avec la corneille noire, dont elle a les mœurs. Elle a aussi à peu près la même taille, mais s'en distingue par son plumage, en grande partie gris cendré. Le corbeau freux ou freux des moissons, frayonne, cor- neille chauve, Corvus fmgilegus fmgilegus L., est encore à peu près de même taille. Il est entièrement noir, mais son bec est plus long que la tête, et dénudé à la base chez l'adulte. 11 attaque moins le gibier at les oiseaux que les autres corbeaux, et se nourrit surtout d'insectes, fruits, tubercules et graines. D'après l'examen du tube digestif de plus de 4,000 freux, l'oiseau détruit surtout des insectes : hannetons, larves et adultes de taupins, divers charançons et chrysomélides, de nombreuses chenilles, etc. Le freux est aussi un déprédateur, des champs de céréales notam- ment. Le choucas ou corbeau des tours, Corvus monedula spermologus (VieilL), est plus petit que les précédents, sa taille n'est que de 0"^42, et son envergure de 0''60 ; il est noir avec quelques parties grises. Cet oiseau détruit de nombreux insectes, il va les chasser jusque sur le dos du bétail. 11 suit aussi volontiers le labou- reur, pour capturer les bestioles mises à découvert par la charrue. Il capture très bien les mulots, mais s'attaque aussi aux jeunes oiseaux, aux œufs, aux grains, aux jeunes pous- ses, aux petits tubercules, aux fruits. Le choucas et le freux semblent se plaire beaucoup dans les villes ; l'on en trouve beaucoup à Paris et aux environs. Ch. Groud. 93 VALEUR ÉCONOMIQUE DE QUELQUES RAPACES (Suite.) Effraye commune, Tyto alba guttata Brehm. — Son régime est semblable à celui de la hulotte; prend également de petits carnassiers comme la belette, des chauves-souris, toutes sortes d'oiseaux, des grenouilles, ainsi que de gros coléoptères et papillons nocturnes. 24,375 tubes digestifs et pelotes ont été soumis à l'examen des spécialistes. Résultat: 31.3 p. c. d'éléments utiles, 68.4 p. c. de nuisibles etO.3 p. c. d'indifférents. Avis : oiseau utile; les petites attaques qu'il opère parfois contre des oiseaux sont fortement contre- balancées par les incroyables services qu'il rend en détruisant un nombre inouï de souris et de campagnols. Moyen-duc, Asio otus otus (L.). — Se sustente aussi de vertébrés et d'insectes : rats, souris, hamsters, loirs, mar- mottes, levrauts et lapereaux, taupes, petits oiseaux (ces derniers en petit nombre) et grenouilles. J 1,641 estomacs et pelotes examinés : 3 p. c. d'éléments utiles, 96 p. c. de nuisibles et 1 p. c. d'indifférents. Avis : rapace extrêmement utile. Hibou brachyote, Asio flammeus flammeus (Pontoppidan). — Régime semblable à celui du précédent. Toutes sortes de souris constituent sa nourriture principale ; les restes d'oi- seaux et d'insectes étaient relativement peu nombreux dans les estomacs et pelotes examinés. Löwis a constaté qu'en Livonie,ce rapace nocturne se sustente d'oiseaux chanteurs, de levrauts et perdreaux, de bécassines, bécasseaux et râles sachant à peine voler, à tout le moins pendant la période de reproduction, lorsque ce hibou a des petits à ravitailler et pendant l'été. On estime toutefois — et je suis du même avis — que ce n'est là qu'une particularité locale. 1,271 tubes - 94 - digestifs et pelotes ont été soumis aux spécialistes qui ont constaté 1/2 p. c. d'éléments utiles et 99 1/2 p. c. de restes d'animaux nuisibles, ainsi que des traces d'éléments indiffé- rents. Conclusion : oiseau très utile. Nyctale pattue, iïlgolius tengmalmi tengmalmi (Gm ). — Sa nourriture principale se compose de souris, musaraignes, chauves-souris, petits oiseaux et gros insectes, ainsi que de limaces en été. 24 individus de cette espèce ont été examinés par Helm et Chernel, qui ont constaté 40 p. c. d'éléments utiles dans les tubes digestifs et pelotes et 60 p c. d'élé- ments nuisibles. Avis : oiseau plus utile que nuisible. Grand duc, Bubo bubo bubo(L.). — Se sustente de toute sorte de vertébrés : mammifères de la taille d'une souris jusqu'à celle d'un faon, oiseaux de la taille du moineau jusqu'à celle du tétras auerhahn; il se repaît également de grenouilles, de lézards et de gros coléoptères On l'a vu parfois attaquant des chats. 64 examens d'estomacs, de jabots et de pelotes entrepris par Greschik, Rey, Rœrig, Rzehak, Jäckel, Chernel, ont permis de définir le pour- centage suivant : 66 p. c. d'éléments utiles, 33 ) 2 p. c. de nuisibles et 1 1/2 p. c d'indifférents. Avis : rapace nuisible au gibier et à l'avifaune; à ne pas oublier cependant, que le grand duc est actuellement très rare dans nos régions et que, par conséquent, les dégâts qu'il commet pèsent peu dans la balance de l'économie naturelle. Au demeurant, nous estimons que cette espèce, ayant une tendance à dis- paraître, mérite plutôt une sérieuse protection. Faucon commun, Falco peregrinus peregrinus Tunst. — Son régime comprend uniquement des oiseaux dont la taille varie entre celle de l'alouette et celle de l'oie sauvage. 34 examens d'estomacs par Rœrig, Rey, Baer et Chernel. Résultat : 77 p. c d'éléments utiles, 17 p. c. de nuisibles et 6 p. c. d'indifférents. Avis : rapace nuisible. — 95 - Hobereau, Falco subbuteo subbuteo L. — Ce rapace se nourrit principalement de toutes sortes de petits oiseaux ; toutefois, de nombreuses observations permettent de certi- fier qu'il consomme aussi des insectes en masse. Il prend toujours les oiseaux au vol, tandis qu'il cueille les insectes sur les arbres. 37 individus ont été examinés par les spécialistes susdits Résultat : 61 p. c. d'éléments utiles, 12 p. c de nuisibles et 27 p. c. d'indifférents. Avis : le hobereau doit être rangé parmi les rapaces très nuisibles, quoiqu'il se rend utile en détruisant certains insectes; mais sa nocuité l'emporte sur son utilité. Émérillon, Falco regulus regulus Pali. — Comme le hobereau, il se repaît d'oiseaux, mais d'oiseaux de petite laille, quoique Hintze ait observé ce rapace attaquant même un tétras auerhahn. 11 se sustente aussi d'insectes et de souris. Rey, Rœrig et Chernel ont examiné 15 estomacs d'émérillon et constaté 19 p. c. d'éléments nuisibles et 81 p. c. d'utiles. Avis : rapace nuisible. Cresserelle des clochers, Falco tinnunculus tinnunculus L. — Son régime se compose en majeure partie de souris et d'insectes. La cresserelle mange aussi des musaraignes, de petits levrauts, de petits oiseaux, des lézards, même des araignées. 879 estomacs et pelotes ont fait l'objet d'examens et les spécialistes ont fixé le pourcentage suivant : 9 p. c. d'éléments utiles, 77 p. c. de nuisibles et 14 p. c. d'indiffé- rents. Avis : rapace éminemment utile. Kobez vespéral, Falco vespertinus vespertinus L. — Se sustente principalement d'insectes, surtout de gros coléop- tères, sauterelles, grillons, libellules. De temps à autre, il prend aussi un petit oiseau, une souris ou un lézard. Dans 97 cas, Rœrig et Esiki ont trouvé 12 p. c. d'éléments utiles, 66 p. c. de nuisibles et 22 p. c. d'indifférents. Avis : rapace éminemment utile. - 96 - Milan royal, Milvus milvus (L.). — Son régime se com- pose de toute sorte d'animaux : levrauts, taupes, souris, musaraignes, jeunes oiseaux, serpents, lézards, grenouilles, dé gros msectes, chenilles et nymphes, même des lombrics et des cadavres d'animaux. On a remarqué que le milan prend parfois des poissons, spécialement les poissons malades nageant à la surface des eaux. Dans 30 cas, les spé- cialistes ont constaté : 20 p. c. d'éléments utiles, 55 p. c. de nuisibles et 25 p. c. d'indifférents. Avis : j'estime que le milan royal doit être rangé parmi les rapaces utiles, quoi- qu'il devienne parfois nuisible, lorsqu'il attaque des oiseaux, particulièrement des oiseaux domestiques. Milan noir, Milvus korschun korschun (Gm.). — Même régime que le précédent, mais il prend plus de poisson. Dans 13 cas, Rey, Rœrig et Chernel ont trouvé 54 p. c. d'élé- ments utiles, 31 p. c. de nuisibles et 15 p. c. d'indifférents. Avis : les dégâts commis par ce rapace sont plus importants que ceux commis par le précédent. Je suis d'avis qu'on doit le considérer toutefois comme oiseau indifférent. Bondrèe apivore, Pernis apivorus apivorus (L.). — Sa nourriture se compose principalement de guêpes et d'abeilles, mais la bondrée se sustente aussi d'autres insectes, vers, grenouilles, serpents, lézards, souris, taupes, rats, hamsters, levrauts, oiseaux jeunes et vieux, surtout lorsqu'elle est certaine de les prendre aisément. On a éga- lement trouvé des matières végétales dans l'estomac de cet oiseau. 46 individus ont été examinés par Rœrig, Rey, Baer, Eckstein, Hennicke, Michel, Koch et Chernel. Résultat : 16 p. c. d'éléments utiles, 64 p. c. de nuisibles et 20 p. c. d'indifférents. Avis : rapace utile. Balbuzard fluviatile, Pandion haliaëtus haliaëtus (L ). — Ce rapace se sustente uniquement de poissons d'un poids variant entre 1/4 de livre et 2 1/2 livres. Pour saisir sa proie, — 97 - il se précipite dans l'eau, les ailes repliées. 8, individus examinés par Rœrig, Rey, Baer et Chernel avaient 100 p. c. d'éléments utiles dans l'estomac. Conclusion : le balbuzard est un rapace nuisible. Circaète des serpents, Circaëtus gallicus (Gm.). — Se nourrit presque uniquement d'amphibies et de reptiles (lézards, serpents, grenouilles). On n'a pas observé jusqu'à présent que cette espèce consomme des oiseaux et du gibier. Un circaète examiné par Rey avait 100 p. c. d'éléments utiles dans l'estomac. A notre avis c'est un rapace économique- ment indifférent. Buse vulgaire, Buteo buteo buteo (L.). - Son régime comprend toutes sortes de vertébrés à sang chaud et à sang froid, ainsi que de gros insectes. Sa nourriture principale paraît être composée de souris, mais elle mange aussi beau- coup de taupes, musaraignes, grenouilles, lézards, des levrauts et des lapereaux. Les spécialistes prénommés ont examiné 1,704 contenus d'estomacs et constaté 16 p c. d'éléments utiles, 80 p. c. de nuisibles et 4 p. c. d'indiffé- rents. Avis : rapace utile à l'agriculture et à la sylviculture. Archibuse pattue, Buteo lagopus lagopus (Brunn.). — Comme la buse, ce rapace consomme principalement des souris, mais il prend aussi des taupes, hamsters, grenouilles, lézards, insectes, levrauts, ainsi que des oiseaux malades ou pris au piège. 693 examens d'estomacs et de jabots ont permis de déterminer le pourcentage suivant : 10 p. c. d'é- léments utiles, 85 p. c. de nuisibles et 5 p. c d'indifférents. Avis : rapace fort utile à l'agriculture et à la sylviculture. Aigle doré, Aquila chrysaëtus chrysaëtus (L.). — Son régime se compose de mammifères dont la taille varie entre celle d'une souris et celle d'un faon, ainsi que d'oiseaux d'une taille allant de celle du moineau à celle d'une outarde. Cet aigle attrape même de gros carnassiers comme le — 98 — renard et le chat. Rœrig et Chernel ont examiné 19 indi- vidus de cette espèce et constaté 85 p. c. d'éléments. utiles et 15 p. c. de nuisibles. Avis : rapace nuisible. Aigle criard, Aquila maculata (Gm.). — Son régime se compose principalement de petits animaux tels que gre- nouilles, lézards, insectes, mais il prend parfois un levraut, un oisillon, même des lombrics et des chenilles, ainsi que des poissons rejetés sur les rives et des cadavres. Dans l'estomac de 7 individus de cette espèce, Rœrig, Hennicke et Chernel ont trouvé 36 p. c. d'éléments utiles, 55 p. c. de nuisibles et 9 p. c. d'indifférents. Avis : on doit considérer l'aigle criard comme un oiseau utile. Épervier, Accipiter nisus nisus (L.). — 11 attaque toutes sortes d'oiseaux, mange aussi des souris et des insectes, spécialement de gros coléoptères et des grillons ; mais sa consommation en insectes est plutôt faible. Les spécialistes susdits ont constaté dans 613 tubes digestifs d'éperviers 79 p. c. d'éléments utiles, 18 p. c. de nuisibles et 3 p. c. d'indifférents. Avis : rapace fort nuisible. Autour des ramiers, Accipiter gentilis gentilis (L.) — Sa nourriture comprend des quadrupèdes d'une taille variant entre celle d'une souris et celle d'un lièvre, ainsi que des oiseaux pouvant atteindre la taille d'une corneille et même d'une oie. D'après Löwis, les corneilles mantelées consti- tuent, dans certaines contrées de l'Europe centrale, princi- palement vers les provinces bordant la mer Baltique, un des plats principaux de l'autour. En cas de disette, il ne dédaigne pas les grenouilles. 229 individus examinés. Résultat : 68 p. c. d'éléments utiles, 18 p. c. de nuisibles et 14 p. c. d'indifférents. Avis : rapace très nuisible. Busard des marais, Circus aeruginosus (L.). — Il se sustente surtout d'oiseaux de rivage et de marais, ainsi que d'amphibies, de petits mammifères et d'insectes. A remar- - 99 — quer qu'il est incapable de prendre un oiseau au vol ; il n'attaque sa proie que sur le sol; il se lance sur elle et la saisit après quelques sauts. Il détruit également les jeunes oiseaux et pille les nids, depuis celui de l'alouette jusqu'à celui de l'oie, suçant adroitement les œufs de gros format et avalant les plus petits avec leur écale. 18 individus de cette espèce servirent aux recherches de Rœrig et de Chernel, qui constatèrent 50 p. c. d'éléments utiles, 40 de nuisibles et 10 d'indifférents. Avis : le busard des marais est nuisible; on doit le considérer comme un terrible pilleur de nids. Busard Montagu, Circus pygargus (L.). — Régime : souris, oiseaux, grenouilles, lézards et insectes, ainsi que levrauts, hamsters ; il montre toutefois un faible pour les œufs et les jeunes de beaucoup d'oiseaux de rivage et autres. Dans 35 cas, Rœrig, Rey, Chernel et Baer ont constaté 13 p. c. d'éléments utiles et 87 p. c. de nuisibles. Avis : a priori, ce rapace semble économiquement utile, mais sa nocuité l'emporte sur son utilité par suite des nom- breuses couvées qu'il détruit. Pygargue a queue blanche, Haliaëtus albicilla (L.). — Même régime que le précédent, c'est également un dange- reux pilleur de nids. L'examen de 16 estomacs de pygargues par Rœrig, Chernel et Rey permit de conclure comme suit : 38 p. c d'éléments utiles et 62 p. c. de nuisibles. Même avis que pour le busard Montagu. Armand Mercier. LES FAUNES RÉGIONALES. AUX ABORDS DES FAUNES. Dans un précédent numéro du Gerfaut, M. Aug. Galasse publiait une liste des nids d'oiseaux qu'il avait recueillis en Belgique. Intéressante certainement, cette initiative est d'au- — 100 — tant plus louable qu'elle devait inciter nos ornithologues à publier la liste des oiseaux nichant dans diverses régions déterminées du pays, là où leurs observations les ont le mieux servis. Ces travaux, entendu qu'ils soient exécutés méticuleu- semertt et scientifiquement, seraient d'une importance capi- tale, en ce qui concerne l'établissement d'une nomenclature générale relative au pays entier, et permettraient surtout de savoir avec exactitude quelle est l'ère de dispersion de telles ou telles espèces, de déterminer leur plus ou moins de rareté. 11 faut reconnaître en effet qu'en ce qui concerne certains oiseaux, nous ne possédons guère que des données fort imprécises relativement à leur nidification. C'est ainsi que sont signalés comme nidificateurs pour ainsi dire acci- dentels, des volatiles qui, comme la bondrée apivore, la locustelle naevia, le grèbe castagneux, le roitelet à triple bandeau, d'autres encore, nichent couramment et parfois en nombre suffisamment considérable en certaines régions, pour permettre de dire qu'ils y sont, sinon communs, tout au moins guère rares. Ce sont évidemment là des données qu'il serait utile de rectifier et seuls sont à même de le faire des observateurs locaux, puisque, jusqu'à présent tout au moins, les institutions scientifiques officielles n'ont pas encore attaché à leur département, des ornithologues dont ce serait la tâche d'établir ces tableaux des faunes ornitho- logiques locales. Ces listes régionales devraient, avons nous dit, être dres- sées scientifiquement. Il ne doit pas en effet être admis, sur- tout en cas de nidification d'une nouvelle espèce, qu'est une base sérieuse d'appréciation une simple probabilité résul- tant d'une dissemblance de forme du nid, de teinte des œufs, de structure de l'oiseau, différentes des formes ordi- naires. Des œufs blancs de rouge-gorge, de fauvette ne — loi — doivent pas faire croire à la présence dans le pays, d'un oiseau étranger; de petits œufs de merle, si mignons soient-ils, ne doivent pas faire décréter du coup qu'il s'agit d'œufs de grive mauvis ; une aire de rapace anormalement établie ne peut pas faire supposer immédiatement que l'on est en présence d'un nid d'élanion blac ou de faucon éméril- lon. Se rencontrent journellement des œufs et des nids bizarres qui n'en sont pas moins des nids et œufs d'oiseaux fort communs. Il convient donc pour une détermination, de s'entourer de tous les éléments nécessaires à une identifica- tion sérieuse, dût-on même capturer l'oiseau nidificateur, ce qui est toujours possible. 11 importerait aussi, pour éviter toute controverse au sujet d'une espèce rare, de mettre d'autres ornithologues à même de vérifier sur-le-champ cette observation, non pas en garantie de sa bonne foi, mais pour à jamais, dans l'intérêt de la science, supérieur à toutes autres considérations, bannir tout doute. Ce ne serait pas la première fois qu'une couvée déter- minée comme étant d'un oiseau rare, soit dans la suite reconnue comme étant d'un oiseau vulgaire. Il n'est non plus pas admissible que l'on déclare nidifi- cateur un oiseau que l'on aperçoit dans une région lors de la saison de reproduction, nombre de circonstances pou- vant l'avoir retenu en cet endroit, sans qu'il ait le moins du monde songé à y élever une nichée. Depuis deux ans, je fais au mieux pour établir que le faucon hobereau niche dans une région belge, et bien que j'aie reçu de cet endroit trois hobereaux en chair, qu'on m'ait affirmé que l'un d'eux avait été tiré auprès de son nid, je n'ai jusqu'à présent pas voulu noter comme irréfutable la nidification de cet oiseau en ces lieux. Je ne l'indiquerai comme certaine que si j'y ai vu le nid, une aire vide ne signifiant rien et les causes d'erreur étant trop fréquentes. A titre de curiosité, on — 102 - pourrait à ce propos signaler le prétendu nid d'émérillon découvert en Grande-Bretagne dans un creux d'arbre et dont parlent deux ouvrages anglais : Birds of Hampshire et New Forest. La peau du mâle figurait avec la ponte. Or, il fut, au cours d'un examen sérieux, démontré que cet émé- rillon était un faucon à pieds rouges n'ayant pas encore son plumage définitif. Et finalement les œufs furent attribués à la cresserelle... Rappellerons-nous, en ce qui concerne ces nomenclatures régionales, qu'elles furent préconisées, voici longtemps déjà, par feu Alfred Sacré, un de nos ornithophiles les plus avertis? C'est dans ce sens qu'il œuvra toujours, alors qu'à la tête de la « Société Ornithologique de l'Est de la Bel- gique », il faisait, jadis, l'éducation ornithologique des amateurs de la région. Aujourd'hui que la science se con- tente de moins en moins de probabilités, exige des préci- sions, on se rend mieux compte de la nécessité de cette documentation régionale dont Alfred Sacré faisait prévoir, il y a une trentaine d'années déjà, l'incomparable utilité pour ceux qui veulent étudier à fond la faune d'un pays. Evidemment, il ne faut pas, en la circonstance, attendre en son cabinet de travail qu'il vous soit apporté les éléments nécessaires à l'élaboration de votre liste. Une sérieuse documentation du genre doit se recueillir par monts et par vaux, sans souci du temps qui passe, des années qui s'écoulent. 11 ne suffit pas non plus de parcourir hâtivement une contrée, au long des grand'routes et des sentiers prati- cables, et supposer qu'alors vous avez tout vu. Chaque jour, on constate que des listes ainsi dressées sont incomplètes considérablement, taillis, broussailles, marécages, où l'on ne s'est pas aventuré, celant des espèces oubliées. Etudier l'oiseau est presque un apostolat et quiconque n'a pas la patience, dirons-nous le courage, de demeurer une journée — 103 — entière, tapi emmi les branches d'un arbre, dans les brous- sailles emmêlées, parfois sans qu'aucune découverte récompense sa persévérance, ne fera jamais que travail approximatif. Certes, le hasard est souvent notre maître et notre édu- cateur, mais encore faut-il lui donner occasion de se mani- fester. Il 'est intéressant de voir ce que cette rude école de l'ornithologie produit d'heureux résultats et nous ne pou- vons mieux faire, à ce sujet, que de renvoyer nos lecteurs à la collection de nids et d'œufs d'Alfred Sacré, qui fait aujourd'hui partie des richesses du Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique. Mieux encore, comme ensemble régional, est la collection d'un trop modeste naturaliste, le docteur M. Mairlot, de Theux, qui s'est plus spécialement attaché à réunir les variétés de nids et œufs de la vallée de la Hœgne. Sous ce rapport, ne sont pas négligeables non plus les collections delà Société Ornithologique de l'Est. Bref, en attendant que d'autres veuillent bien nous imiter, voici aujourd'hui la liste des oiseaux nidificatews vivant aux abords des Fagnes, ou plus exactement dans l'arrondisse- ment de Verviers, On comprendra mieux l'intérêt que com- porte cette liste lorsqu'on saura que rien que pour cette partie du pays, le catalogue ornithologique comprend cent vingt-deux espèces d'oiseaux nidificateurs dont la présence y a indubitablement été constatée, sauf en ce qui concerne trois ou quatre d'entre eux qui font l'objet de réserves, ainsi ~ qu'on le verra. A côté du nom scientifique de l'oiseau, il nous a paru de quelque saveur d'indiquer le vocable sous lequel le volatile est désigné en wallon, en patois local. — 104 - Voici la liste en question : Grimpeurs. Coucou gris, Cuculus canorus canorus L, — Coucou. — Commun, notamment dans les vallées. Torcol verticille, Jynx torquilla torquilla L. — Colouve du tchène. — Quelques couples se rencontrent dans les parties boisées; est cependant plus commun dans la région herbagère, sur les plateaux de Hervé. Pic no'iv, Dry ocopus martius martius(L.) — Neûr bètche pâu, neûr bètche fier. — Niche non seulement dans l'Her- togenwald, mais en général dans les boisements de quelque étendue; n'est plus que d'une rareté relative et deviendrait certainement commun, s'il n'était détruit systématiquement comme pièce de collection. Pic petit-épeiche ou épeichette, Dryobafes minor commi- nutus (Hart.) — P'tit djoli bètche pâu ou bètche fier. — Niche dans l'Hertogenwald, dans les bois de différentes régions ; est vraisemblablement plus commun qu'on le sup- pose; sa présence n'est généralement signalée que par son cri, le nid étant malaisé à découvrir. Pic épeiche, Dryobates major pinetorum (Brehm) — Djoli bètche pâu ou bètche fier. — Se rencontre dans la plupart des bois de quelque étendue. Pic à tête cendrée, P/a/sca/zws cam/5 Gm. — Bètche pâu ou bètche fier à l'grise tiesse. — A été découvert nichant (la couveuse étant capturée) dans l'Hertogenwald et aux abords de cette forêt. Pic vert. Picas viridis pinetorum ("Brehm) — Bètche fier, bètche pâu. — Commun. Rapaces nocturnes. Effraye commune, Tyto alba guttata (Brehm) — Hou- prâle du clokî, fressaye. — Jadis très commune, tend aujourd'hui à diminuer en nombre, étant donnée la facilité avec laquelle on la capture; niche un peu partout. — 105 — Chevêche commune, Athene noctua noctua (Scop.) — P'tite houprâle, p'tite houlotte. — Répandue dans tout l'ar- rondissement; ne niche jamais dans les bois, mais toujours aux abords des agglomérations rurales, déposant des œufs dans les cavités des arbres des vergers et des haies. Hulotte chat-huant, Strix aluco aluco L. — Tchet d'nute, houlotte, houprâle du boès, — Niche en de multiples lieux boisés. Grand-duc d'Europe, Bubo bubo bubo (L.) — Duc, grand- duc. — A été complètement exterminé dans l'arrondisse- ment. Les derniers couples reproducteurs ont été signalés, il y a plus de vingt-cinq ans, l'un dans les rochers de la Chantoire (vallée de la Vesdre), près de Verviers, l'autre à la Roche Bilisse, commune de Sart. Hibou brachyote, Asio flammeus flammeus (Pontoppidan) — Hibou d'fagnes, houprâle du fagnes. — Subit le sort de tous les rapaces que l'on détruit en nombre considérable, disparaît comme nidificateur. Plusieurs nids, dont un figure dans la collection Alfred Sacré, ont été découverts sur les Fagnes de Jalhay. Hibou moyen-duc, Asio otus otus{L.) — Hibou, duc à oreyes, houprâle à oreyes. — Commun surtout dans les bois de résineux. Rapaces dîurnes. Faucon commun ou pèlerin, Falco peregrinus peregrinus Tunst. ^ Mohet d'colons, mohet à blanc gollé. — Nidifica- tion très rare ; un couple a niché en 1904 dans les rochers de Bilisse (Sart). Cresserelle des clochers, Falco tinnunculus tinnunculus L. — P'tit rossai mohet, djenne mohet. — Commun, niche en lisière des bois, souvent dans de vieux nids de pie ou de corneille, quelquefois dans les vieilles bâtisses. Bondrée apivore, Pernis apivorus apivorus (L.) — — 106 - Bôdreie, gros mohet d'wesses. — Niche chaque année dans l'Hertogenwald, ne peut pas être dite rare en la région. Milan royal, Milvus milvus (L ) — Rossai mohet d'païe. — Est, par Alfred Sacré, signalé comme nidificateur dans l'Hertogenwald; cependant, au cours de ces trente der- nières années, il n'a été découvert, en la région, nul nid de ce rapace. Buse vulgaire, Buteo buteo buteo (L.) — Brouhî, mohet aux soris. — Commune dans tous les endroits boisés. Epervier ordinaire, Accipiter nisus nisus (L.) — P'tit gris mohet, mohet. — Commun. Autour des Ramiers, Accipiter genfilis gentilis (L.) — Gros gris mohet, gros mohet d'colons, mohet d'païes. — Jadis assez commun, aujourd'hui rare ; l'un ou l'autre nid se découvre encore dans les grands massifs boisés. Un très beau nid de cette espèce figure dans la collection d'Alfred Sacré. Busard bleuâtre, cendré ou Saint-Martin, Circus cyaneus (L.) — Nichait jadis en assez grand nombre sur toutes les fagnes, a aujourd'hui complètement disparu, les oiseaux nidificateurs de l'espèce ayant été exterminés, leur capture étant aisée. Gallinacés. Lagopède d'Ecosse ou grouse, Lai^opus lagopus scoticus (Lath.) — Grouse.— Se rencontre sur la plupart des fagnes; en voie de diminution sur les fagnes de Jalhay; plus com- mun sur les fagnes de Spa, où il est l'objet de plus de soins. Tétras à queue fourchue ou Birkhahn ou Lyrure des bouleaux, Lyrunis tetrix tetrix (L.) — Coq du brouwîr. — Commun aux abords de nombre de fagnes. Gelinotte des coudriers, Tétrasfes bonasia bonasia (L.) — Djélinotte. — Jadis assez commune, aujourd'hui très rare; l'un ou l'autre couple se remarque encore de temps en — 107 — temps aux environs du lac de la Gileppe, dans la vallée de la Borchène, dans la région de Stavelot. Caille ordinaire, Coturnix coturnix coturnix (L.) — Quaïe, boutebouboute. — Commune il y a vingt-cinq ans, s'est raréfiée actuellement. Perdrix grise, Perdix perdix perdix (L.) — Grise piètri, piètri. — Commune. Faisan vulgaire ou de Colchique, Phasianus colchicus colchicus L. et faisan à collier, Phasianus colchicus torquatus L. — Faisan d'boès, sauvatche faisan. — Commun. COLOMBIDÉS. Tourterelle vulgaire, Streptopelia turtur turtur (L.) — Turturelle. — Assez commune, mais paraît diminuer en nombre. Pigeon ou colombe ramier, Columba palutnbus ralumbus L. — Colon mânson. — Très commun. Pigeon ou colombe coîombin, Columba œnas L. — P'tit mânson. — Quelques couples nichent dans l'Herto- genwald. Pigeon ou colombe de roche ou Biset, Columba livia livia Gm. — Tchesturlet. — Est signalé comme nidificateur par Alfred Sacré. — Actuellement n'existe plus à ce titre. Anatidés. Sarcelle d'été, Anas querquedula L. — Sarcelle d'osté. — Rare. Canard sauvage, Anas platyrhyncha platyrhyncha L. — Sauvadge quène. — Sans être commun, se rencontre en •certaines régions. RallidÉS. Poule d'eau ordinaire, Gallinula chloropus chloropus (L.) — Poïe d'aiwe. — Assez commune. . Râle de genêt ou Crex des prés, Crex crex (L.) — Râlai du djugness'. — Est surtout commun dans la région herbagère. — 108 - SCOLOPACINÉS. Bécasse ordinaire, Scolopax rusficola L — Bègasse. — Est moins rare qu'on le croit dans la région montagneuse et deviendrait certainement commune si elle n'était pas tirée au printemps. Bécassine ordinaire, Gallinago gallinago gallinago (L.) — Bègassène. — Devenue très rare comme nidificateur. Guignette vulgaire, Tringa hypoleuca L. — P'tit blanc- cou d'aiwe. — Devenue rare. Courlis cendré ou arqué, Numenius arquata arquata (L.) — Clôwieu, Lôwi. — Quelques couples nichent sur les fagnes. L'espèce tend cependant à disparaître par suite des drainages. C'est feu Alfred Sacré qui le premier signala la nidification de cet oiseau sur les fagnes humides de Jalhay. Un nid qu'il y récolta figure avec sa ponte dans les collections du Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique. Charadrudés. Vanneau \\\xp^é,Vanellus vanellus {L.) — Pîwit, Vannai. — A niché sur les Fagnes, mais a aujourd'hui disparu comme nidificateur. Ardéidés. Héron cendré, Ardea cinerea L. — Héron. — A notre connaissance nul nid n'a été découvert dans la région, mais il pourrait avoir niché aux abords de l'Hertogenwald, des familles isolées, adultes et jeunes, voyageant de con- serve, se rencontrant de temps à autre aux environs des grandes pièces d'eau. Passereaux. Grimpereau familier, Certhia familiaris macrodactyla Brehm. — Gripette. — Très commun. Sitelle ordinaire, Sitta europœa cœsia Wolf — Bleuse. gripette. — Sans être commune n'est pas rare. ^ 109 — Bruant ortolan, Emberiza hortiilana L. — Ortolan. — Très rare; trois ou quatre nids seulement ont été décou- verts. Bruant jaune, Emberiza citrinella citrinella L. — Djoz'renne. — Très commun. Bruant des roseaux, Emberiza schœ nidus schœniclus L. — Oûhai d'joncs. — Très rare, l'un ou l'autre couple nidifica- teur se rencontre sur les fagnes. Gros bec ordinaire, Coccothraustes coccoihraustes cocco- thraustes (L.) — Mohon d'pré, gros bètche. — Devenu rare. Verdier ordinaire, Chloris chloris chloris (L.) — Vert lign'rou. — Très commun. Bouvreuil vulgaire, Pyrrhula pyrrhula europœa Vieill, — Hufflô. — Ne peut pas être dit rare, mais n'est cependant pas commun. Bec croisé ordinaire ou des pins, Loxia ciirvirosfra cur- virostra L. — Creuh'lé bètche. — De petites colonies nichaient jadis dans l'un ou l'autre bois; ont, à notre con- naissance, disparu aujourd'hui, on ne sait pour quelle rai- son, rien n'ayant été modifié à leur ancien habitat. Serin cini ou méridional ou de Provence, Serinus canarius germanicus Laubm — Cini. — Très commun. Moineau domestique. Passer domesficus domesticus {L.) - Mohon d'teut. — Très commun. Moineau friquet, Passer montanus montanus (L.) — Mohon d'tchabotte. — Commun. Tarin ordinaire, Carduelis spinas (L.) — Cizai. — Quel- ques couples nichent chaque année dans l'arrondissement. Chardonneret élégant, Carduelis cardueiis carduelis (L.) — Tcherdin. — N'est pas rare, sans être commun. Linotte ordinaire, Carduelis cannabina cannabina (L.) — Lign'rou. — Commune en divers endroits. Pinson ordinaire, Fringilla cœlebs cœlebs L. — Péson. — Très commun. — no — Pinson d'Ardennes, Fringilla montifringilla L. — Péson d'fagnes, fagnard — Alfred Sacré nous a affirmé qu'après un très rude hiver, une colonie de ces oiseaux commença à construire des nids dans une sapinière à Jehanster (Pol- leur, ; la température s'étant adoucie, la colonie fut aussitôt abandonnée. Un pinsonnier nous ayant déclaré avoir décou- vert un nid contenant des œufs de cet oiseau à la Baraque Michel, nous nous sommes rendu aussitôt sur les lieux, mais sans pouvoir retrouver ce nid, ni apercevoir le couple nidificateur. Etourneau vulgaire, Sturnusvulgaris vulgarisL.—Spreuw . — Très commun. Loriot jaune, Oriolus oriolus oriolus (L.) — Orimiel. — Sans être rare n'est pas commun; paraît en voie de dispari- tion dans la région montagneuse. Geai glandivore, Garru.'us glandariiis glandarius (L.) — Ritchau. — Commun. Pie ordinaire, Pica pxa ica (L.) — Aguesse. — Com- mune. Corneille freux ou freux des moissons, Corviis frugilegus frugilegus L. — Cwairnaille du plope — De multiples cor- beautières existaient jadis dans l'arrondissement, dont quel- ques-unes fort importantes; la plupart ont aujourd'hui dis- paru, les bois où les nids étaient établis ayant été abattus; les oiseaux de Tune ou l'autre de celles-ci ont d'autre part été exterminés ou mis en fuite par les propriétaires des bois Corneille choucas ou choucas des clochers, Colœus mone- diila spermologus (Vieill.) — Cwairnaille du tch'minèie, pôquette. — Commune. Corneille noire ou corbine, Corvus corone corone L. — Cwairnaille. — Commune. Pie-grièche écorcheur, Lanius collurio colliirio L. — Mou- dreuse aguesse. — Assez commune. — Ill — Pie-grièche rousse, Lantus senator senator L. — Rossaite moudreuse aguesse. — Commune il y a une trentaine d'an- nées, a complètement disparu. Pie-grièche grise et sa variété major, Lantus excubitor excubitor L. — Aguesse du France.— Rare; ne se rencontre comme oiseau nidificateur qu'aux abords des Fagnes. Mésange à longue queue, /Egithalos caudatus roseus (Blyth) — Mouni, boteïe, masindge à longue cawe. — Commune. Mésange bleue, Parus cœruleus cœruleus L. — Bleuse masindge. Très commune. Mésange des marais ou nonette. Parus palustris longi- rostris Kleinschm. — Masindge du marasse. — Commune. Mésange noire. Parus ater ater L. — Neure masindge. — Sans être commune, n'est pas rare. Mésange ciiarbonnière. Parus major major L. — Grosse masindge. — Très commune. Mésange huppée. Parus cristatus mitratus Brehm — Masindge à houppe, houppeie masindge. — Très commune dans la région des résineux. Alouette des champs, Alauda arvensis arvensis L. — Aloïe. — Très commune. Alouette des bois ou lulu, Lullula arborea arborea (L.) — Coklivî, aloïe du boès. — Assez commune. Pipit des prés, Anthus pratensis(L.} — Bèguinette.— Extrê- mement nombreux sur toutes les fagnes. Quelques couples nichent en dehors de celles-ci. Pipit des arbres, Anthus trivialis trivialis (L.)— Bèguenne. Très commun. Hochequeue jaune ou bergeronnette, Motacilla flava flava L. — Djène hossecawe. — Commun. Hochequeue boarule,Afo/aa7/a boarula boarula L.— Hos- secawe d'aiwe, hossecawe Saint-Lambert. — Commun. — 112 — Hochequeue gris, Motacilla alba alba L. — Blanque hos- secawe, grise hossecawe. — Commun. Hochequeue lugubre, Motacilla alba lugubris Temm. — Neure hossecawe. — Alfred Sacré a découvert un nid de cet oiseau, à l'entrée d'une garenne, au lieu dit « Jonckeu », à Polleur. Ce nid figure dans la collection du Musée de Bruxelles. Troglodyte ordinaire ou mignon. Troglodytes troglodytes troglodytes (L.) — Roïetet. — Très commun. Cincle aquatique. Cinclus cincius aquaticus Bechst. — Mauvis d'aiwe. Commun ; il s'en trouve le long de tous les cours d'eau un peu importants. Grive draine, Tardas viscivorus viscivorus L. — Haû- mustai. — Des couples assez nombreux nichent en toutes régions. Grive chanteuse ou musicienne. Tardus philomelus clarkei Hart. — Tchampaine. — Commune. Merle à collier ou grive à plastron, Tardas torqaatus tor- quatus L. — Blanc-gollé. — Alfred Sacré en a découvert un nid en bordure des Fagnes, non loin de la Baraque Michel ; un couple aurait niché deux années consécutives dans une vallée, non loin de Dolhain. Merle noir. Tardas merala merala L. — Mauvis. — Excessivement commun. Motteux cendré, Œnanthe œnanthe œnanthe (L.) — Blanc-cou. — Jadis extrêmement commun en diverses régions, devenu rare comme nidificateur, on ne sait pour quelles causes, ses anciens cantonnements n'ayant pas été modifiés. Traquet rubicole, Saxicola torqaata rabicola (L.) — Neure tchic-tchac. — Rare. Traquet tarier, Saxicola rubetra rubetra (L.) — Tchic- tchac. — Commun, notamment dans la région herbagère. — 113 — Rouge-queue noirâtre ou Wiy s, Phœnicur us ochnirus gibral- tariensis (Gm.) — Rodge-cou — Très commun. Rouge-queue de muraille, P::œnicurus phœniciirus phœ- nicur s (L.) — Rodge-cou d'aube. — Commun. Rouge-gorge familier, Dandalus lubecula rubecula (L.) — Rodge-face. — Très commun. Rossignol philomèle, Luscinia megarhyncha megarh.ncha Brehm — Rosquignou. — Sans être rare, n'est commun qu'en certaines régions. Accenteur mouchet ou traîne-buisson, Prunella modularis modularis (L.) — Fàuson, Houveie, Roupeie — Très commun. Roitelet huppé, Regulus regulus regulus (L.) — Flami- nette. — Très commun. Roitelet triple bandeau, Regulus i^nicapillus ignicapillus (Temm.) — Djoleie flaminette. — N'est pas rare. Pouillot véloce, Phylloscopus collybita collybita (Vieill.) — P'tit covreu. — Très commun. Pouillot fitis, Phylloscopus trochilus trochilus (L.) — Gros covreu. — Très commun. Pouillot siffleur, Phylloscopus sibilatrix sibilatrix iBechst.) — Plorô covreu — Commun. Fauvette à tète noire, Sylvia atricapilla atricapilla (L ) — Favette al' neure tiesse, Neure favette. — Commune Fauvette babillarde, Sylvia curruca curruca (L ) — Favette d'Espagne. — Commune. Fauvette des jardins, Sylvia borin (Bodd.) — Rolante favette. — Commune. Fauvette grise ou grisette, Sylvia communis communis Lath. — Grise favette. — Extrêmement commune. Hypoiaïs contrefaisant. Hypolais icterina (Vieill.) - Contrufaisant, contrufaisant d'hauye — Commun. Locustelle tachetée, Locustella . nœvia nœvia (Bodd.) — - 114 — Mousse-ès-brouwire, crition, lôgue halène. — Très com- mune aux abords de toutes les fagnes, se rencontre cepen- dant en quelques autres endroits, mais très rarement RousseroUe aquatique, Acrocephaliis aquaticus (Gm ) — Favette du marasse. — Rare RousseroUe des roseaux ou Effarvatte, Acrocephalus streperus streperus (VieiU.) — Contrufaisant d'aiwe. — Assez commune en certaines régions. RousseroUe des marais. ylcroce/7/za/«s palustris (Bechst.) — Contrufaisant d'grain. — Très rare. RousseroUe phragmite, Acrocephalus schœnobœnus (L.) — Favette du djonc. — Assez commune en certaines régions. RousseroUe turdoïde, Acrocephalus arundinaceus arundi- naceus (L.) — Gros contrufaisant d'aiwe. — Rare. Gobe-mouche noir, Muscicapa hypoleuca hypoleuca (PaW.) — Neur happeu d'mohes, Neur utique. — Rare. Gobe-mouche gris, Muscicapa striata striata (Pall.) — Madame, Plaque à pareuïe. — Commun. Hirondelle de cheminée ou rustique, Chelidon rustica rustica (L.) — Aronde du Cina. — Très commune. Chelidon de fenêtre, Hirundo urbica urbica L. — Aronde. — Très commune. Cotyle des rivages, Riparia riparia riparia (L.) — Aronde d'aiwe. — Rare. — Quelques couples nichent le 3ong des rivières, notamment de la Vesdre et de la Hoëgne, dans les crevasses des murs de soutènement. Martinet noir, Apus apus apus (L.)~ Aîrtchî. — Commun. Engoulevent vulgaire, Caprinmlgus europœus europœus L. — Crapaud volant. — Sans être commun, n'est pas rare. Martin pêcheur vulgaire, Alcedo ispida ispida L. — Vèrt-pèheu,rwè-pèheu. — Sans être commun, n'est pas rare. - 115 — Huppe vulgaire, Upupa epops epops L. — Bouboute. — Etait très commune il y a une trentaine d'années, est devenue rare, sans que les causes de sa disparition aient' pu être établies. L. COOPMAN. REVUES ORNITHOLOGÎQUES Relevé des derniers (ascicuies d'ornithologie parvenus au Gerjaut par voie d'échange : Revue jrcnçaise d'Ornithologie (7 juin 1921) : L. Lavauden. Contribution à l'étude des formes méditerranéennes du Faucon pèle- rin (fin). — Xavier Raspail. Sur le transport par les Butéoniens de leurs jeunes d'un nid dans un autre. — Albert Hughes. Noms d oiseaux. — D"^ Millet-Horsin. Guide de l'amateur d'oiseaux dé- barquant sur la terre d'Afrique (suite). — Notes et faits divers. Idem (7 juillet 1921 ) : A. Ménégaux. A la Société Ornithologique de France. — Lomont père. Mes souvenirs sur la Buse commune. — X. Une excursion printanière en Vendée. — Notes et faits divers. — Questions pratiques d'ornithologie. — Bibliographie. Idem (7 août-7 septembre 1921) : Compte rendu de la réunion de juillet de la S. O. F. — René d'Abadie. La corneille noire et le pigeon ramier. — - A. Ménégaux. V!i*^ enquête sur la disparition du moineau. — Francis Jourdain. Les oiseaux de !a forêt de Mamara. — D"" Millet-Horsin. Guide de l'amateur d'oiseaux débarquant sur la terre d'Afrique (suite). — Notes et faits divers. — Questions d'ornithologie pratique. — Bibliographie. L'Oiseau, Paris (mai 1921) : J. Alsberge. Diamants mirabilis et de Gould. — W. Shore Baily. Quelques veuves dans mes vo- lières. — J. Delacour. Les grues. — J. Berlioz. A propos de l'ouvrage du D'^ Cathelin. — Chronique ornithologique. Idem (juin Î92i) : F. de Lacger. Le roitelet à lunettes de l'Inde. — F. de Chapel. Le flammant rose en France. — A. Decoux. De l'apoplexie et de la diarrhée chez les oiseaux de volière. — Chronique ornithologique. Idem (juillet 192!) : M. Legendre. La mésange à longue queue. — F. de Lacger. Quelques CaHistes en captivité. — J. Delacour. L'étourneau améthyste. — C. Cordier. L'exposition d'oiseaux de Berne. — Chronique ornithologique. Idem (août 5921) : J. Delacour. Une collection d'oiseaux en Ita- lie. — F. de Lacger. Le Garrulaxe leucocéphale. — D. Seth- - 116 — Smith. L'élevage en captivité de l'Hémipode de lank. — A. Fellay. Une petite collection d'oiseaux du Chili. — Chronique ornitholo- gique. Bulletin de la Ligue jrançaise pour la Protection des Oiseaux, Paris (avril 1921) : J. Delacour. La protection des oiseaux à Clères. — • Les conférences de IVi. Bürdet. — Bibliographie. — Notes et laits divers. Idem (mai-juin 1921) : Séances du Comité de la Ligue. — Fré- déric Hughes. Au sortir des ruines. — A. Bürdet. Le Coucou. — Contre les lacets. — Importations frauduleuses aux Etats-Unis. — Divers. — Bibliographie. — Notes et faits divers. Idem (juillet 1921) : Louis Ternier. Le dénichage. — D"^ Cathe- lin. Les combats autour du nid. — Henri Kehrig. Communication à la Société d'Agriculture de la Gironde. — Jean Morbach. Autour du Gobe-mouches. — Comte Delamarre de Monchaux. L'alimenta- tion des Corbeaux. — Pierre Janet. Observations sur la poursuite d une Buse vulgaire par des Corbeaux mantelés. — Notes et faits divers. Nos Oiseaux, Neuchâtel (mai 1921) : Alfred Richard. Le grèbe castagneux. — A. R. Renard et Grand-duc. — R. M. Un nid de cresserelles. — - D' Eug. Mayor. Observation au sujet de la Bondrée apivore. — James Buckland. Le gaspillage d'un trésor. — Armand Mercier. Destruction des oiseaux dans les pays méridionaux. — Di- vers. — Calendrier ornithologique. L'Ornithologiste (Der Ornithologische Beobachter), Bern (fasci- cule 5) : Karl Daut. Frühlingsstimmen. — Rud. Ingold. Zerstörte Rebhuhn- und Wachtelgelege während der Heuernte. — - H. Mühle- mann. Der Herbstzug 1920 im bernischen Seelande. — D"^ H. Fisher-Sigwart. Der grosse Buntspecht (Picus major L.). — D"^ J. Winteler. Vogelhaltung und Vogelschutz. — Kleinere Mitteilungen. — Communications diverses. — Chronik. Idem (fascicule 6) : H. Mühlemann. Am 31 Dezember 1920 am Hagneckkanal. — A. Schiff erli. Der Strandpieper in der Schweiz. — Theodor Simon. Die letzen Herbstsänger. — D"^ L. Pittet. .A pro- pos des nids détruits de perdrix et de cailles. — S. A. Weber. Dem Kleiber abgelauscht. — Hans Stadler. Herbstage in Krain. — Albert Hess. Protection des oiseaux : Revision des Bundesgesetzes über Jagd und Vogelschutz. — Kleinere Mitteilungen. — Communications diverses. — Chronik. — Bibliographie. Idem (fascicule 7) : D"" H. Fischer-Sîgwart. Line Reminiszenz an den letzten schweizerischen Lämmergeier. — D*^ Hans Stadler. Herbstage in Krain. — A. Mathey-Dupraz. Notes omitholngiques er broedsel bij Merel, Zanglijster en Groote Lijster. — Ver- slag der gecombineerde Huishoudelijke Wetenschappelijke Vergade- ring, gehouden te Amsterdam op II April 1920. — Verslag der Vergadering, gehouden te Leiden op 16 October 1920. — Verslag der Vergadering, gehouden te Amsterdam op 30 Januari 1921. — Korte Mededeel ingen. — A. A. van Pelt Lechner. Opgave van eenige omithologische werken, verschenen lusschen I September 1918-31 December 1920. — Kennisgeving. The Ibis, London (July 1921) : W. Raw. Field Notes on the Birds of Lower Egypt. — David A. Bannerman. First Impressions of Tunisia and Algeria. — Major W. R. Thompson. Notes on the Birds of Alderney. — Capt. J. N. Kennedy. Notes on Birds in South Russia. — Lord Rothschild. On the correct name of D'Auben- ton's « Manucode à Bouquets ». — .A. Landsborough Thompson. Results of a Study of Bird-l\iigration by the marking-method. — Colonel R. Meinertzhagen. Some Thoughts on Subspecies and Evo- lution. — Obituary. — Notice of recent Ornithological Publications. — Letters, Extracts and Notes. Bulletin oj the British Ornithologists' Club, London (n" CCLXI) : The two-hundred-and- fifty-eighth Meeting of the Club, June 8th. 1921. British Birds, London (June I) : Additions and Corrections to the Hand-List oj British Birds (fourth list). — J. M. Dewar. Homing Ability in the Nestling Willow- Warbler. — N. F. Ticehurst. On former breeding-places of the Oystercatclier and Blackheaded Gull in Sussex. — Stanley Cook. Some notes on the Rook. — J. H. Gur- ney. The late Flenry Morris Upcher. — Notes. — Letters. Idem (July I ) : T. Leslie Smith. A ringed Plover's (( Nests ». — Charles E. Alford. Diving ducks : Some notes on their habits and courtship. — P. G. Ralfe. Manx Ornithological notes, 1920. — Notes. — Letters. Idem (August I) : J. N. Douglas Smith. Notes on ihe little Tern and Joung. — Notes. — Letters. — Obituary. Idem (Sept. 1) : J. H. Owen. Some breedinghabits of the - 118 - • Sparrow-Hawk; laying and incubation. — Geoffrey C. S. Ingram. Field Notes on the Blackcap. — Henry Balfour. Varieties of the common Gannet. — Notes^ — Letters. — Review. Bird Notes and News, London (Summer number 1921 ) : The Plu- mage Bill- and After. — Economic Ornithologie. — The Fairies' Corner. — The Royal Society for the Protection of Birds. — Notes. — Bird and Tree Challenge Shield Competition. — In the Courts. The Oologist's Record, London (March 1, 1921) : C. F. B. East African notes. — J. Bishop. Bird notes from the V/estern Front. — Capt. C. R. S. Pitman. Oo logical notes on some of the breeding birds of Palestine. Idem (June 1, 192!) : Capt. C. R. S. Pitman. Oological notes on some of the breeding birds of Palestine. — Graham Renshaw. An historic egg. — Capt. W. Maitland Congreve. Further oological notes from Spain. — Harrison. Nesting of the Great Tit. The Austral Avian Record, London (vol. IV, n° 6) : Gregory M. Mathews. Sherborn and the systematise — Idem. Additions and corrections to my list of the Birds of Australia, 1913, and check list. Part. I, 1920. — Notes of interest. — Amoropel ia. Aquila, Budapest (torn. XXVII) : Barthos Gyula. A-dalékok az erdei szalonka vcnulasi viszonyaihoz. — Bertalan Szilagyi janos. A biharmegyei Sarrét leirasa 1827. — Cerva Frigyes. A Kömyezet hatasa a vediésre es a szinezödésre. — Karoiy. Recurvirostra avo- cetta. — Chernelhazi Cherne! Istvan. Türvény- vagy rende! ettervezet honi madaraink védelméröl. Adatok a Balatoni es Velenczei to ma- darfaunajahoz. Hegyi billegetök (Mctacilla boarula L.) az etetön. — Csörgey Titus. Madarvedelmi tanulmanyok az 1919-20 évekböl. — D'^ Doming Henrik. Akacfan reszkelö Kerti sarmany. A bubos- banka feszkelése padlasokon. — D"^ Greschik Jenö. A Kerti sarmany (Emberiza hortulana) budapesti elörfordulasarol. Tortrix viridana es a madarvilag. A hazi vereb a selyemhernyot is megeszi. — D'^ Für- bringer Miksa nekrelogusa. — D"' Laubmann Alfred. Madarvonulasi adatok az 1901-1920, évekböl Kauf beuren vidékérol. — M. Kir. Madartani întézet. A madarak bogyotaphalékarol. — Nagy Laszlo. Vörösfejü gébics. — P.acz Béla. Madarallomanyunk fölszaporodasa. — Schenk Jakab. Madarvonulasi aidatok Magyarorszagbol. Zeyk Miklós élete és müködése. A dunna réce magyarorszaki elöfordulasa. Cygnus musicus. Tadorna comuta. Cinegehéju dio. Madarak Karté- telei az éredo szölöben. Hauer Béla nekrologusa. — Szemere Laszio. A Kis békaszo sasrol. Különféle adatok a buhurol. A Konyhakertet asassuk fel minél késöEBen. Népies madarnevek. — ïfj. Szomjas Gusztav. Hortobagyi 'evél. — D'^ Tarjan Tibor. Egyes madarfajok terjedése a varosokban. A meggyvago viselkedése a parzas alatt. A béka mint madarfioka pusztito. — Vitanyi Laszlo. Madarvedelmi Kisérletek és megflgyelések. — Warga Kalman. Adalékok Budap>est orniszahoz. Acanthis flavirostris. — Zeyk Miklós. Erdély madarai. - 119 - Ornithologiai Naplok. — Levelezés. — Intézeti ügyek. — Perso- nalia. — Nekrologus. — Index alphabeticus avium. « Tori » the Aves, Bulletin of the Ornithological Society of Japan, Tokio (April 1921) : N. Kuroda. The moulting of some Charadrine Birds. — S. Uchida. Notes on two stragglers, Panurus biarmicus nissicus and Tmdus atrigularis. — T. Momiyama. Notes on the habits of Richardson's Skua. — H. Nakao. Birds seen in the Hiros- hima City. — N. Kuroda. A list of papers on ornithology appeared in the (( Zoological Magazine ». — Miscellaneous notes. — Queries and Ansv/ers. — Proceeding of Society. The South Australian Ornithologist, Adelaide {1st. April 1921) : The South Australian Ornithological Association. — Order Passe- riformes. Family Meliphagidœ, Genus Acanthagenys. — A Chenery. Notes on birds met with during a visit to South- West Queensland. — J. Neil McGilp. Further Notes of nesting of birds in Lake h rome District of South Australia. — j. Neil McGilp. Emu Wrens bree- ding at Mount Compass, South Australia. — X. A rare bird. — J. W. Mellor. New Scrub Wren. — F. R. Zietz. A new Scrub Wren from Houtman's Abrolhos, Western Australia. — J. W. Mellor. Bird notes. Idem (1st. July 1921) : The South Australian Ornithological Association. — Order Accipitrif ormes. Family Falconidae, Genus leracidia-Ieracidea Berigora (Brown Hawk). — A. S. Le Souef. Observations at Ooldea. — Â. Chemery. Notes on Birds met with during a visit to South- West Queensland. -^ F. R. Zietz. Aphelo- cephala Nigricinta. — J. Neil McGilp. Eagles and Hawks. — Bird notes. Bird-Lore, New-York (May-June 1921) : Frank M. Chapman. John Burroughs, 1837-1921. — Ernest Thompson Seton and other Contributors. Why do birds bathe? — Notes from field and study. — The season. — Book news and reviews. — Editorial. — The Audubon Societies. — School department. — Educational Leaflet. — The Audubon Societies. — Executive department. Idem (July-August 1921) : Wilbur F. Smith. Yellow-breasted Chat and Cowbird. — J. B. Pardoe. A hat and three screech Owls. — W. J. Î larnilton. Mourming Dove and \oung. — C. H. Early. The Mockingbird of Ùie Arnold Arboretum. — Arthur A. Jeffrey. English Sparrow and nest. — Craig S. Thorns. The bird-bath in molting-times. — Harry A. Elder. The Ccwbird : a parasite. — Harry C. Oberhoiser. Migration of North American birds, second series XVL Purple Grackles and bronzed Grackles. — Frank M. Chapman. Notes on the plumage of North American birds. — Notes from field and study. — The season. — Book news and reviews. — Editorial. — The Audubon Societies. — School Department. — The Audubon Societies. — Executive Department. The Oölogist, Albion, N. Y. (May 1, 1921) : Walter E. Has- - 120 - ting. Michigan Observations. — D. D. Stone. A truck trip. — A. S.. Peters. A Minnesota afternoon. — Earl E. Moffat. Carolina Chicka- dee, — Harold Bailey. The European Starling in Virginia. — R. W. Shufeldt. 1 he passing of a great bird taxidermist. — Emerson A. Stoner. The California Shrike. Barn Uwls at Benicia. — Charles D. Warner. Another attack. -- W. A. Strong. An Albino Quail found. — George W. Morse. Observations irom the cab window of a locomotive. — R. L. More. The Caracara following the prairie Chicken. Idem (June I, 1921) : R. M. Barnes. The lesser snow anb blue Geese. — Irving C. Lunsiord. iTawk feed. — W. H. H. Barker. The horned Lark. — P. B. Peabody. A new method in oology. — Geo W. H. von Burgh. Wisconsin. — Isaac E. Hess. Old friends. — - Thomas H. Jackson. The long-eared Uwl. — Arthur Blocher. A new way (Oology). — W. A. Strong. Light blinds birds. Mag- pies attack Cattle. — A. D. Henderson. Keen eyesight of the Northern Raven. Idem (Juli I, 1921) : Gerard Alan Abbott. Along the mason Dixon Line. Feathers in the blye grass. — V. Daniel. Texas notes. — R. M. Barnes. An unusual quail. — Ramon Graham and Jake Zeitlin. List of breeding birds of Tarrant County, Texas. — D. V. Hembree. Notes from Georgia. — Emerson A. Stoner. Carquinez straits, California notes. — Peter A. Brannon. Notes on birds obser- ved in Lowndes County, Alabama. — R. M. Barnes. Newspaper ornithology. — A. J. Potter. A new Specie of Hawk. — Walter A. Goelitz. Nesting of the great homed Owl in the vicinity of Ro- chester,, N. Y. — H. H. Barker. Birds killing themselves. Idem (Aug. 1, 1921) : Harold H. Bailey. John Lewis Childs. — J. Warren Jacobs. There is something in the study of birds eggs. The Wilson Bulletin, Official organ of (( I he Wilson Ornitholo- gical Club >> and <( The Nebraska Ornithologist Union d, Oberlin, Uhio (June 1921) : Ira N. Gabrielson. Migrant Shrike. — W. J. Erichsen. Piabits of breeding Water Birds. — Dayton Stoner. Birds band.ng in Northern Michigan. — Frank L. Burne. Comparative periods of nestling life. — Tield notes. — Notes here and there. — Annual meeting of u Nebraska Union ». — Publications reviewed. The Condor, Berkeley, California (May-June 1921) : John W. Mailliard. Notes on the Nesting of the \osemite Fox Sparrow, Cal- liope Hummingbird and Western Wood Pewee at Lake Tahoe. — A. C. Bent. The probable Status of the Pacihc Coast Skuas. — Whright M. Pierce. Nesting of the Stephens Fox Sparrow. — Aldo Leopold. Weights and plumage of Ducks in the Rio Grande Valley. — Lee R. Dice. A Bird Census at Prescott. — Stanley G. Jewett. Additional notes on the Water and Shore Birds of Netarts Bay, Oregon. — Joseph Mailliard and G. Dallas Hanna. New bird records for North America, with notes on the Pribilof Island list. — - 121 — From field and study. — Editorial notes and news. — Minutes of (( Cooper Club » meetings. Idem (July-August 1921) : Henry W. Henshaw. The storage of acorns by the California Woodpecker. — Claude Gignoux. The storage of almonds by the California Woodpecker. — Richard C. McGregor. General and species. — R. C. Miller. The flock beha- vior of the Coast Bush-Tit. — Loye Miller. A Synopsis of Califor- nia's Fossil Birds. — From field and study. Editorial notes anc£ news. — Publifations reviewed. — Minutes of (( Cooper Club )r. meetings. L. COOPMAN. TABLE DES MATIÈRES PAGES Aigles criards (A propos des) 73 Bibliographie " 30, 68 Choucas 6^ Contrefacteurs (Deux intéressants) 19 Corbeaux et corneilles 86 Corneille choucas 28 Dubois (Mort de M. Alphonse) 37 Echasses blanches 67 Etourneau vulgaire 29, 66 Excursion ornithologique au champ de bataille de la Flandre ... 1 Faunes régionales (Les) aux abords des Fagnes 99 Héronnières (Les) 14 Moineaux 26, 66 Observations ornithologiques faites du l'-fmai 1920 au 30 avril 1921 . 38 Oiseau bagué 29 Oiseaux et la Guerre (Les) 81 Ornithologiques (Remues) 31.68. 115 Perdrix de montagne 67 Pie commune 26 Pouillots fitis et Bonelli 24 Recherches nidologiques faites dans la région de Bouillon (Compte rendu de) 82 Utilité des oiseaux (L') 57 Valeur économique de quelques rapaces. 65,93 Périodiques d'ornithologie \ faisant l'échange avec " LE GERFAUT „ j (Suite.) l ■i Dansk Ornithologisk Forenings Tidsskrift {W O. Helms), i PEJRUP (Danemark) : ^''^Dabb^^e')^^''"^ ^^ ^^ Société Ornithologique de la Plata (M^ R. j Calle Peru 208, BUENOS-AIRES (République Argentine), i /^'«r7Vz^(M^W. L.Sclater). 10, Sloane Court. LONDRES S. W. 1. ? Jaarbericht van de Club van Nederlandsche Vogelkundigen \ (M' le Baron R. Snouckaert van Schauburg). \ DOORN (Hollande). '[ i Journal of the Wild Bird Investigation Society {W Walter E. Collinge). i 34-36, Margaret Street, Cavendish Square, W. I. LONDRES . i ,î Oiseau {L') Société nationale d'Acclimatation de France. ! 198, Boulevard Saint-Gerniain, PARIS, i Oiseaux (jVos) Bulletin de la Société Romande pour l'étude et la protec- ' tion des oiseaux. (M' Alfred Richard). ^ l Faubourg des Sablons, 35, NEUCHATEL (Suisse). \ Ornithologiste (L') (Prof. A. Mathey-Dupraz ) i Société suisse pour l'étude des oiseaux et leur protection. I COLOMBIER (Suisse). j Revue Française d'Ornithologie {W A. Menegaux), \ 55, Rue de Buffon, PARIS. \ Rivista Italia na di Ornitologia. Piazza Calderini, 4, BOLOGNE (Italie) . ! ŒUFS D'OISEAUX W.-F.-H. ROSENBERG 57, Haverstock Hill, LONDON N. W. (England) (Maison anglaise, établi« «n 1808) a l'honneur d'annoncer la publication d'un nouveau catalogue d'œufs d'oiseaux, contenant plus de 900 espèces venant de toutes les parties du monde. Les noms des auteurs, les indications des localités et un index des 'familles se trouvent dans cette liste. Envoi franco, sur demande, des divers catalogues de: oiseaux en peau (plus de 6.000 espèces) ; Mammifères (plus de .00 espèces); Reptiles, Batraciens et Poissons (plus de 400 espèces); Lépidoptères exotiques (plus de 8,000 espèces). Prière d'indiquer les listes désirées. Le plus grand stock du monde entier, de spécimens »oologiques. A Manual of te Birds of Australia By GREGORY M. MATHEWS, F. R. S. E., M. R. A. O. u. Author of « The Birds of Austraha » And TOM IREDALE Orown«o. Art Canv« GiUtop. m Volume I. now ready contains about 300 pages of printed text, , " and is illustrated with | 10 Colour and 36 Monochrome Plate8. | A Naturalist in Himalaya j By Capt. R. W. G. KINGSTON, M. C, l. M. S. Demy 8vo. J Cloth. 16 page Illustrations. 18s. net. | The Times says : - « It will interest all who have a special taste lovi natural history. » .| South African Mammals : j A Short Manual tor the ÜM of PieldNatnraliste,8port»me.,.ndTraTeU.rij inVwm HAAONER. F. z. S. &c., Director National Zoological j Gardens of South Africa. i _ Q *1 net.? "^iSi^H: F. & G, WmËRBY, 326, High Holborn, W. C. \ 11^ Année 1921 FASCICULE II LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie Publiée sous la direction de M. Marcel de CONTRERAS ïT ABONNEMENT lO Francs * * Toute communication concernant la Revue doit être adressée à la Direction du QERPAUT : 52, Place Georges Brugmeuin, Bruxelles. BRUXELLES. — IMPRIMERIE F. VAN BUGGENHOUDT S. A. 5-7, rue du Marteau, 5-7 Périodiques d'ornithologie faisant l'échange avec " LE GERFAUT „ Aquila. Debroi-ût, 15, BUDAPEST II (Hongrie). ; Ardea {W L. F. de Beaufort). LEUSDEN (U.) (Hollande). | Auk (The) (The American Ornithologists' Union). \ {W Witmer Stone), Logan Square. J PHILADELPHIE (U. S. A.) ] ■I Austral Avian Record (M^ C. M. Mathews). ; Foulis Court. FAIR OAK (Hants.) (Angleterre). | Bird-Lore, organe officiel des sociétés « Audubon » (M' Frank ! M. Chapman). HARRISBURG, P.A. (U.S.A.) : Bird Notes and News, Journal of The Royal Society for the protection ■ of Birds. 23, Queen Anne's Gate, LONDRES S. W. j British Birds (Witherby & C°). 326, High Holborn LONDRES W. CU Bulletin de la Ligue Française pour la protection des Oiseaux. \ 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS, j Bulletin of The British Ornithologists' Club i (M. David Seth-Smith. F. Z. S.) 1 Zoological Society. Regent's Park, LONDRES N. W. 8. ; i Bulletin of the Essex County Ornithological Club (M. Ralph Lawson). ] SALEM, Massachusetts (U.S.A.) ' Catalogue des oiseaux de la Suisse (M' G. de Burg). OLTEN (Suisse), \ l Condor {The) (M' J. Grinnell), Musée zoologique des vertébrés. ! BERKELEY, Californie, (U.S.A.) ] Danske-Fugle {W P. Skovgaard.) i Mogensgade, 32, VIBORG (Danemark). I Périodiques d'ornithologie \ faisant l'échange avec " LE GERFAUT „ | (Suite.) \ Dansk Ornithologisk Forenings Tidsskrift {W O. Helms), PEJRUP (Danemark). ' Hornero (El). Revue de la Société Ornithologique de la Plata (M^ R. j Dabbene) Calle Peru 208, BUENOS-AIRES (République Argentine). ! ■ i Ibis (The) (M' W. L. Sclater). 10, Sloane Court. LONDRES S. W. 1. 1 Jaarbericht van de Club van Nederlandsche Vogelkundigen. j (M' le Baron R. Snouckaert van Schauburg). , DOORN (Hollande), i Journal of the Wild Bird Investigation Society {W Walter E. Collinge). \ 34-36, Margaret Street, Cavendish Square, W. I. LONDRES. \ Oiseau {L') Société nationale d'Acclimatation de France. j 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. \ Oiseaux {Nos) Bulletin de la Société Romande pour l'étude et la protec- | tion des oiseaux. (M^ Alfred Richard). I Faubourg des Sablons, 35, NEUCHATEL (Suisse). ; i OôlogistiThe) (M' R. M. Barnes), LACON, 111., (U.S.A.) \ Ornithologiste (L') Société suisse pour l'étude des oiseaux et leur pro- j tection. (Prof. A. Mathey-Dupraz.) COLOMBIER (Suisse), j I^evue Française d'Ornithologie (M' A. Menegaux), j 55, Rue de Buffon, PARIS. \ Rivista Italiana di Ornitologia. j Piazza Calderini, 4, BOLOGNE (Italie). ] 1 South Australian Ornithologist (The) {W J. N. Me. Gilp), j Napier Terrace, Kings Park, ADELAIDE (S. Australia). ^ I Tori, (M' Nagamichi Kuroda), I Fukuyoshi cho, AKASAKA, TOKIO (Japon). ; Wilson Bulletin (The) Organe officiel de -The Wilson Ornithological | Club. (D^ Lynds Jones). OBERLIN, Ohio (U.S.A.) ! ŒUFS D'OISEAUX ; W.-F.-H. ROSENBERG j 57, Haverstock Hill, LONDON N. W. (England) ] (Maison anglaise, établie en 1898) > a l'honneur d'annoncer la publication d'un nouveau catalogue j d'oeufs d'oiseaux, contenant plus de 900 espèces venant j de toutes les parties du monde. j Les noms des auteurs, les indications des localités et un j index des familles se trouvent dans cette liste. \ Envoi franco, sur demande, des divers catalogues de : '- oiseaux en peau (plus de 6,000 espèces); Mammifères (plus de j 300 espèces) ; Reptiles, Batraciens et Poissons (plus de 400 ] espèces); Lépidoptères exotiques (plus de 8,000 espèces). | Prière d'indiquer les listes désirées. j Le plus grand stock du monde entier, de spécimens zoologiques. . 1 A Manual of te Birds of Australia By GREGORY M. MATHEWS, F. R. S. E., M. R. A. 0. U. Author OÎ « The Birds of Australia » And TOM IREDALE Grown 4to. Art Canvas, Gilt top. £3 3s. per Vol Vol. I Orders Casuarii to Columbce. Vol. II Anates to Menuree; Vols. III. and IV. Passeres. ^ Volume I. now ready contains about 300 pages of printed text, and is illustrated with 10 Colour and 36 Monochrome Plates. A Naturalist in Himalaya By Capt. R. W. G. KINGSTON, M. C, I. M. S. Demy 8vo. Cloth. 16 page Illustrations. 18s. net. The Times says : — « It will interest all who have a special taste for natural history. » South African Mammals : A Short Olanual for the Use of Field Naturalists, Sportsmen, and Travellers By ALWIN HAAGNER, F. z. S. &c.. Director National Zoological Gardens of South Africa. Fully Illustrated. Demy 8vo. £1 net. Londen : H. F. & G. WITHERBY, 326, High Holborn, W. C. 11* Année 1 92 1 FASCICULES III & IV LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie Publiée sous la direction de M. Marcel de CONTRERAS ABONNEMENT : lO Francs * • Toute communication concernant la Revue doit être adressée à la Direction du QERPAUT : 52, Place Georges Brugmann, Bmzcllas. BRUXELLES. — IMPRIMERIE F. VAN BUGGENHOUDT S. A. 5-7, rue du Marteau, 5-7 Périodiques d'ornithologie faisant l'échange avec *^ LE GERFAUT „ Aquila. Debroi-ût, 15, BUDAPEST II (Hongrie). ' Ardea {M' L. F. de Beaufort). LEUSDEN (U.) (Hollande). '\ Auk(The) (The American Ornithologists' Union). (M' Witmer Stone), Logan Square. j PHILADELPHIE (U. S. A.) \ Austral Avian Record (M' C. M. Mathews). | Foulis Court. FAIR OAK (Hants.) (Angleterre), i Bird-Lore, organe officiel des sociétés « Audubon » (M' Frank '\ M. Chapman). HARRISBURG, P.A. (U.S.A.) v Bird Notes and News, Journal of The Royal Society for the protection j of Birds. 23, Queen Anne's Gate, LONDRES S. W. j British Birds (Witherby & C°). j 326, High Holborn LONDRES W, C.l. | Bulletin de la Ligue Française pour la protection des Oiseaux. } 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS, l Bulletin of The British Ornithologists' Club , î Zoological Society. Regent's Park, LONDRES N. W. 8. 'J Bulletin of the Essex County Ornithological Club (M. Ralph Lawson). ij SALEM, Massachusetts (U.S.A.) ■; ,i Catalogue des oiseaux de la Suisse (W G. de Burg). OLTEN (Suisse). ^ Condor {The) (M^ J. Grinnell), Musée zoologique des vertébrés. BERKELEY, Californie, (U.S.A.) . Danske-Fugle (W P. Skovgaard.) j Mogensgade, 32, VIBORG (Danemark). ] Dansk Ornithologisk Forenings Tidsskrift {W O. Helms), PEJRUP (Danemark). « Hornero {El). Revue de la Société Ornithologique de la Plata (M"^ R. ^ Dabbene) i Calle Peru 208, BUENOS-AIRES (République Argentine), j Ibis (The) (M' W. L. Sclater). 10, Sloane Court. LONDRES S. W. 1. I Périodiques d'ornithologie faisant l'échange avec " LE GERFAUT „ (Suite.) Jaarbe richt van de Club van Nederlandsche Vogelkundigen. (M' le Baron R. Snouckaert van Schauburg). DOORN (Hollande). Journal of the Wild Bird Investigation Society (M"^ Walter E. Collinge). 34-36, Margaret Street, Cavendish Square, W. I. LONDRES. Oiseau (L') Société nationale d'Acclimatation de France. 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. Oiseaux {Nos) Bulletin de la Société Romande pour l'étude et la protec- tion des oiseaux. (M^ Alfred Richard). Faubourg des Sablons, 35, NEUCHATEL (Suisse). Oó'logist(The) (M^ R. M. Barnes), LAGON, 111., (U.S.A.) Oologists' Record (The) {M' Kenneth L. Skinner). 45, St Martin's Lane, LONDON, W. G. 2. Ornithologiste {L') Société suisse pour l'étude des oiseaux et leur pro- tection. (Prof. A. Mathey-Dupraz.) GOLOMBIER (Suisse). Revue Française d'Ornithologie {M' A. Menegaux), 55, Rue de Buffon, PARIS. Rivista Italiana di Ornitologia. Piazza Galderini, 4, BOLOGNE (Italie) South Australian Ornithologist (The) {W J. N. Me. Gilp), Napier Terrace, Kings Park, ADELAIDE (S. Australia). Torij (M' Nagamichi Kuroda), Fukuyoshi cho, AKASAKA, TOKIO (Japon). Wilson Bulletin (The) Organe officiel de The Wilson Ornithological Club. (D' Lynds Jones). OBERLIN, Ohio (U.S.A.) ŒUFS D'OISEAUX j W.-F.-H. ROSENBERG ! 57, Haverstock Hill, LONDON N. W. (England) (Maison anglaise, établie en 1898) a l'honneur d'annoncer la publication d'un nouveau catalogue \ d'oeufs d'oiseaux, contenant plus de 900 espèces venant j de toutes les parties du monde. ] Les noms des auteurs, les indications des localités et un • index des familles se trouvent dans cette liste. : Envoi franco, sur demande, des divers catalogues de : i oiseaux en peau (plus de 6,000 espèces) ; Mammifères (plus de ! 300 espèces) ; Reptiles, Batraciens et Poissons (plus de 400 '■ espèces); Lépidoptères exotiques (plus de 8,000 espèces). ! Prière d'indiquer les listes désirées. | Le plus grand stock du monde entier, de spécimens zoologiqnes. l Early Annals of Ornithology | niustrated byJ.H.GURNEY 12a. 6p. t (Author of « The Gannet, a Bird with a History ».) ' ''' ^ A Manual of te Birds of Australia! By GREGORY M. MATHEWS, F. R. s. E., M. R. A. 0. u. ] Author of « The Birds of Australia » \ And TOM IREDALE ^ Crown 4to. Art Canvas, Gilt top. £3 3«. per Vol. '\ Vol. I Orders Casuarii to Columbae. ' Vol. II Anates to Menuree ; Vols. III. and IV. Passeres. ^' Q Volume I. now ready contains about 300 pages of printed text, j and is illustrated with 1 10 Colour and 36 Monochrome Plates. v' South African Mammals : A Short Uanaal for the Use of Field Naturalists, Sportsmen and Travellen. By ALWIN HAAGNER, F z. S. &c., Director National Zoological Gardens of South Africa. Polly Illustrated. Demy 8vo. £1 net Londen : H. F. & G. WITHERBY, 326, High Holbom, W. G.