FOR THE PEOPLE FOK EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY f Bound ar 'a.m.n.h. 13<> Année 1923 FASCICULE I LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie. ABONNEMENT 1 0 Francs • • Toute communication concernant la Revue doit être adressée à la Revue «LE GERFAUT» : 21, Square Prince Charles Broxclles-Laeken. BRUXELLES. — IMPRIMERIE F. VAN BUGGENHOUDT S. A. 5-9, rue du Marteau, 5-9 Périodiques d'ornithologie faisant l'échange avec " LE GERFAUT „ Aquila. Debroi-ût, 15, BUDAPEST II (Hongrie). Ardea. {W L. F. de Beaufort), AMERSFOORT (Hollande). Auk (The) (The American Ornithologists' Union). (M' Witmer Stone), Logan Square, PHILADELPHIE (U. S. A.) Austral Avian Record {W C. M. Mathews), Foulis Court, FAIR OAK (Hants.) (Angleterre). Bird-Lore, organe officiel des sociétés « Audubon ». (M" Frank M. Chapman), HARRISBURG, P.A. (U.S.A.) Bird Notes and News, Journal of The Royal Society for the protection of Birds. 23, Queen Anne's Gate, LONDRES S. W. British Birds. (Witherby & C°), 326, High Holborn, LONDRES W. C.l. Bulletin de la Ligue Française pour la protection des Oiseaux. 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. Bulletin of The British Ornithologists' Club. Zoological Society. Regent's Park, LONDRES N. W. 8. Bulletin of the Essex Countv Ornithological Club. (M. Ralph Lawson), SALEM, Massachusetts (U.S.A.) Catalogue des oiseaux de la Suisse. (M' G. de Burg), OLTEN (Suisse). Condor (The). (M^ J. Grinnell), Musée zoologique des vertébrés, BERKELEY, Californie, (U.S.A.) Danske-Fugle. {W P. Skovgaard), Mogensgade, 32, VIBORG (Danemark). Dansk Ornithologisk Forenings Tidsskrift. {W R. H. Stamm), Stormgade, 5, COPENHAGUE B (Danemark). Hornero {El). Revue de la Société Ornithologique de la Plata. (M^ R. Dabbene), Galle Peru, 208, BUENOS-AIRES (RépubHque Argentine). Ibis (The). (M' W. L. Sclater), 10, Sloane Court, LONDRES S. W. 1. ^ V- ^s^H-l ^\^-^ %^ 13^ Année 1923 FASCICULE 1 LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie MM. les auteurs sont personnellement responsables de leurs écrits. SOMMAIRE : Faune de Belgique : Le Pétrocincle de ^^^^~~~^~~~" roche, le Pétrocincle bleu, Marcel DE CON- TRERAS. — Le Circaète des serpents, Cli. DUPOND. —Notes et observations diverses. — Bibliographie. — Revues orni- thologiques. ^™ FAUNE DE BELGIQUE Le Pétrocincle de roche Monticola saxatilis (L.) Très peu nombreuses sont en Belgique les captures du pétrocincle de roche. En voici le tableau : 1. Tournai, été 1841 : Signalé par Ed. deSélys; 2. Près de Huy. Il ne reste rien de ces deux sujets. 3. Femelle : Jambes près de Namur. Se trouve dans la collection de M. F. Visart de Bocarmé, à Namur, et provient delà collection Frin. 4. Mâle jeune : Liège 1859. Se trouve dans la collection de Sélys, à Longchamps. Les trois premières captures ont été signalées par Ch.-F. Dubois dans son ouvrage : Planches coloriées des Oiseaux de la Belgique, publié en 1854. En outre quatre spécimens de cette espèce qui pourraient bien avoir été capturés sur notre territoire figurent au Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique, à Bruxelles, — 2 — dont deux mâles adultes portant chacun comme provenance la mention « Belgique » mais sans aucune autre précision. Cette mention « Belgique » veut-elle dire que ces sujets aient été recueillis en notre pays, ou bien, comme malheu- Pétrocincle de roche (niàle). reusement au point de vue scientifique, il était souvent fait par les collectionneurs de cette époque, est-ce pour indiquer que l'espèce s'observait en Belgique? Ainsi, chose étrange, l'un de ces mâles provient de la collection Fallon cédée à la Ville de Bruxelles et reprise par l'Etat en 1842, or le baron Fallon, dans sa Monographie des Oiseaux de la Belgique, éditée en 1875, spécifie seulement 3 — comme capturée dans le pays, la femelle prise à Jambes en précisant qu'elle fait partie de la Collection Frin, mais ne parle pas du tout d'un sujet pris en Belgique et qui aurait fait partie de sa collection! Il y a là donc de quoi être per- Pétiocincle de roche (femelle). plexe au sujet de l'authenticité de la capture de ce mâle adulte en deçà de nos frontières ! L'autre mâle a pour origine la collection du Bus de Gisi- gnies, devenue propriété de l'Etat en 1847. Ici encore cette capture est à mon avis problématique pour notre pays! Quant aux deux autres membres de ce quatuor, un mâle et une femelle jeunes portant tous deux l'inscription « Ver- __ 4 - viers », ils ont été acquis par l'Institut zoologique de Liège, le 29 janvier 1868, à M. Chapuis, de Verviers, et échangés avec le Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique en 1918. Ici aussi cette mention « Verviers » peut être prise à double sens : est ce le lieu de capture ou est-ce l'indication de résidence de M. Chapuis? Quoi qu'il en soit ces sujets, par le fait du doute qui peut planer sur leurs origines, doivent être conservés par notre Institut National tout comme le nid de cette espèce dont il est question plus loin et repris avec la collection Sacré. Quant aux spécimens qui auraient été « observés » en Belgique sans y être capturés, il faut en ceci se montrer très circonspect, car il y a souvent erreur de détermination ou bien les faits sont mal rapportés. Moi-même d'ailleurs j'ai été victime d'un de ces cas en faisant mention dans mon ouvrage Les Oiseaux observés en Belgique, t. I, p. 242 (1905), de ce qu'un couple de pétrocincles bleus avait niché sur notre sol; erreur que j'ai rectifiée dans le t. II, p. 417 (1907). Cette histoire! se rapportait à un pétrocincle de roche que feu notre Reine Marie-Henriette aurait vu dans le parc royal de Laeken-Bruxelles ! Au printemps 1905, notre regretté ami Alfred Sacré, ainsi que M. L. Coopman, notre si compétent collaborateur, observèrent avec d'autres membres de la Société ornitholo- gique de l'Est de la Belgique, un pétrocincle de roche mâle, au barrage de la Gileppe, oii l'oiseau venait souvent se poser sur la tête du lion monumental pour y chanter ; il fut revu au même endroit au printemps suivant, puis il n'y fut plus observé. Au début de l'automne 1913, un autre sujet fut remarqué également, par MM. Grobet et Hentz, à Stembert près Ver- viers; c'était évidemment un migrateur, tandis que pour celui de la Gileppe, il y a lieu de supposer qu'il nichait dans — 5 — la région, mais sa femelle ne fut jamais observée et malgré diverses explorations organisées systématiquement par plu- sieurs membres de ce groupe ornithologique dans les rochers et escarpements des environs, le nid n'a pas été découvert. Toutefois la nidification de cet oiseau en notre pays a été signalée positivement par M. A. de la Fontaine, l'auteur de l'ouvrage Faune du pays de Luxembourg (1868-1872), dans les environs de Laroche (province de Luxembourg), mais malheureusement, il ne nous reste aucun document de ces cas et en ce qui concerne le nid avec deux œufs de cette espèce repris par le Musée de l'Etat à Bruxelles, dans la collection Sacré et qui aurait été trouvé à Durbuy, les 25 mai et 9 juin 1903, il est plus que douteux : d'abord ces deux dates diffèrent et ensuite je tiens de lui-même que feu Alfred Sacré achetait des matériaux chez des natura- listes allemands, où il avait acquis des œufs de pétrocincle de roche originaires du Sud de l'Espagne! Notre ami faisait cela de bonne foi pour combler les lacunes de sa collection et s'il a indiqué sur ce nid « Durbuy », c'est que cette localité avait été désignée par l'auteur cité plus haut comme endroit de nidification de cet oiseau. Encore une fois l'éternelle erreur des collectionneurs d'antan ! Tout ceci démontre à foison combien ce passereau méri- dional est rare en notre pays. Tel est le but de ces quelques notes. Le Pétrocincle bleu. Monticola solitarius solitarius (L.). Cette espèce est encore plus rare que la précédente; c'est vraiment, pour nous, Voiseau bleu; une seule capture a été faite en Belgique au mois de septembre 1877, à Olloy, près de Couvin. Après bien des pérégrinations, car ce sujet a — 6 — affronté l'assaut des Allemands et le retour des Alliés, je suis parvenu à le retrouver intact et à le porter au Musée Royal d'Histoire naturelle de Belgique, à Bruxelles, où il restera définitivement. Comme c'est un mâle en mue, il ne porte pas sa belle livrée bleue. Et voilà comment l'on va à la recherche de Voiseau bleu, et quand on a la chance de le trouver, il ne l'est même pas! Oh! amère ironie de la vie. MARCEL DE Contreras. LE CIRCAETE DES SERPENTS. Circaëtus galliciis (Gm.). Le 4 août 1921 un circaète des serpents a été pris dans un piège à poteau à Chanly (province de Luxembourg), sur la chasse de M. G. Schaetsaert, de Gand (1). Au moment où M. de Contreras m'informa de cette capture intéressante l'oiseau se trouvait encore chez M. Paul van Thieghem, naturaliste préparateur, rue du Marais, 62, à Bruxelles, qui a eu l'obligeance de me permettre de l'examiner et d'en prendre la description suivante : Dessus de la tête et du cou : plumes pointues, blanches à la base, brunes au bout, le blanc ressortant quelque peu, ren- dant ces parties de couleur mélangée. Dos et couvertures des ailes: brun assez clair, toutes les plumes légèrement bordées de roux. Les plumes du dessus du corps sont également blanches à la base, mais ce blanc n'est pas visible; elles sont aussi légèrement pointues. Quelques plumes du dos et des couvertures alaires, dispersées irrégulièrement. (1) M. Georges Schaetsaert a eu l'amabilité d'écrire à M. Marcel de Con- treras que, si un jour il se décidait à se dessaisir de ce spécimen, ce ne serait que pour l'offrir au Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique. — 7 — tranchent par leur couleur plus foncée, presque noire et possèdent un léger reflet pourpre. Rémiges: barbes externes, noirâtres chez les grandes, plus brunes chez les secondaires; barbes internes, blanchâ- tres, foncées au bout chez les grandes rémiges, ce foncé pâlissant graduellement vers la base Quelques barres fon- cées vers le milieu des grandes pennes au-dessous; quel- ques-unes des rémiges, renouvelées, sont plus foncées. Queue brune au-dessus avec quatre bandes noirâtres dont une près de l'extrémité, celle-ci terminée de blanc sur quelque 3 à 4 millimètres. Chaque penne de la queue à barbe externe brune au-dessus, la barbe interne, cachée au repos, plus claire. Queue au-dessous blanchâtre avec les quatre bandes du dessus perçant et formant quatre bandes transversales foncées. La queue se compose de huit pennes ; les deux externes et les deux médianes sont plus courtes que les deux pennes situées de chaque côté entre les externes et les médianes, de sorte que la queue, étendue, forme à l'extrémité une ligne ondulée. Fermée, elle paraît arrondie (1). Front, joues et gorge à plumes étroites, pointues, brunes au bout, à tige noirâtre, blanches à la base, ce blanc très visible et prédominant sur ces parties. Haut de la poitrine à plumes blanches à la base, brunes sur la moitié terminale, rendant cette région pour ainsi dire toute brune. (1) Je prie les naturalistes qui auraient l'occasion d'examiner un C. galliciis de vérifierla forme de l'extrémité de la queue décrite ci-dessus. II est possible que les quatre pennes plus courtes, dont question, ne fussent pas complètement développées, l'oiseau étant en mue. Dans ce cas, la queue serait simplement un peu arrondie. Cependant l'exemplaire du Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique à Bruxelles, exposé dans les galeries nationales, a l'extrémité de la queue exactement conformée comme le sujet de Chanly. Bas de la poitrine, ventre, jambes, sous-caudales et sous-alaires blanches, les plumes ayant une tache brune subterminale. L'oiseau paraît donc, en dessous, de cou- leur blanche parsemée de taches brunes, excepté le haut de la poitrine qui est à peu près tout brun. Très caractéristique, mais se remarquant à peine, est la légère ligne noire, large d'environ deux millimètres que l'oiseau porte au-dessus de l'œil. Les lorums, la base du bec, tant à la mandibule infé- rieure qu'à la mandibule supérieure, sont plantés de soies noires, roides, peu denses; celles du dessus du bec se dirigeant en avant au-dessus des narines qu'elles dépassent pour se recourber ensuite en haut. Yeux très grands et jaune citron. Tarses, mesurant un peu plus de 10 centimètres (102 millim), bleu-grisâtres, de même que les doigts, ceux-ci assez courts et forts. Ongles pas très courbés, noirâtres, plats en dessous ou légèrement excavés, celui du milieu portant une rainure au côté interne. Cire de même cou- leur que les pattes. Bec fort et très crochu, courbé depuis la cire, de cou- leur corne claire, noire à la pointe. Narines ovalaires, tranversales, presque perpendiculaires sur le bord du bec. Longueur de l'aile pliée : 53.7 centimètres. Le bout des ailes arrive à peu près à l'extrémité de la queue (vu sur sujet empaillé). L'oiseau était fortement en mue. Toutes les plumes du dessus qui étaient de teinte plus foncée, presque noire, à reflet pourpre, étaient des plumes nouvelles, la plupart encore incomplètement développées. L'ancien plumage de l'oiseau ne contenait pas de plumes pourprées : le Cir- caète de Chanly est donc un jeune oiseau prenant son plumage d'adulte. — 9 — Il y a longtemps que le Circaète des serpents est connu, mais cet oiseau a donné lieu à une telle divergence d'opinions, surtout en qui concerne la couleur de la cire et des pieds, qu'il est intéressant de suivre le progrès des connaissances concernant cette espèce. Belon, 1555, est le premier auteur qui le renseigne et sous le nom de Jean le Blanc, autrement nommé oiseau St-Martin, il le décrit très sommairement; son sujet avait les partfes inférieures blanches et sans taches. Brisson, en 1760, sous le nom d'Aquila pygargus, en donne une description très soignée, mais dit que les pieds sont jaunâtres. Buffon, en 1770, en donne également une bonne des- cription et fait remarquer que les jeunes ont la cire bleu sale et les pieds couleur de chair livide et terne, mais que ceux-ci deviennent ensuite jaunes. Vieillot, 1817, semble s'en rapporter aux descriptions de Belon et de Buffon. 11 répète que ce dernier auteur lui attribue une cire et des pieds jaunes, mais que sui- vant Meyer, ces parties sont gris-bleu. Il indique cepen- dant des différences entre les sexes et entre les jeunes et les adultes : la femelle, moins blanche... le jeune, plus foncé au-dessus, la gorge, la poitrine et le ventre d'un brun roux avec peu de blanc, les pieds et les doigts d'une couleur de chair livide. Temminck, 1820, qui le nomme Falco brachydactylus (Wolf;, attribue au vieux mâle des pieds gris-bleu, la cire bleuâtre et dit que les jeunes ont les pieds blanc-grisâtres. Savi, 1827, dit du Circaète qu'il a les pattes blanc-jau- nâtre tirant un peu sur le bleu. L'Allemand C.-L. Brehm, en 1831, sous le nom de Circaetos leucopsis Br. et de C Angiiium Br., décrit les — 10 — Slangenadler de son pays comme ayant tous les pattes bleu-grisâtre (1). La description de Temminck a été reprise dans VEncy- clopédie d'Histoire Naturelle par le D"^ Chenu, qui adopte le nom de Circaetus galliciis ("Vieillot). Avant lui le D"^ C,-D. Degland, dans son Ornitiiologie Européenne, 1849, Circaetus gallicus Vieillot, dit que le mâle et la femelle adultes ont la cire et les pieds jaune blanchâtre et les jeunes de l'année des pieds grisâtres ou livides. La deuxième édition revue par Z. Gerbe, 1867, ne modifie pas cette description. Cependant Z. Gerbe (Circaetos gallicus), dans sa tra- duction française de La Vie des Animaux illustrée par A.-E Brehm, n'ajoute pas la moindre remarque au texte de Brehm qui décrit cet oiseau comme ayant la poitrine brune et la cire et les pattes brun clair. A partir de cette époque les auteurs semblent être tombés d'accord pour attribuer au Circaetus gallicus, jeunes et adultes, mâles et femelles, des pattes bleuâtres : L'Alle- mand A. Fritsch, en 1870, dans Die Naturgeschichte der Vögel Europas, le D"^ A. Dubois dans son grand et bel ouvrage Eaune des Vertébrés de la Belgique, oiseaux (1887). le Hollandais D^ P.-G. Buekers : De Vogels van Nederland (1903), Xt Neue Naumann (1913), etc. Cependant les Anglais Dresser et Sharpe, dans A History of the Birds of Europe (1871-81), décrivent une femelle adulte, capturée à Gênes le 30 août, comme ayant les pattes couleur chair sale (dirty flesh-coloun, la cire avec une teinte jaunâtre, et n'indiquent pas d'autre (1) Il y a lieu de signaler une erreur glissée dans la tahle des matières des gravures qui illustrent le < Handbu:h der Naturgeschichte aller Vögel Deutschlands > de cet auteur. La figure 2 de la planche III est indiquée comme représentant le Circaète des Si'ipents et la figure 3 le Biifeo médius. C'est l'inverse qu'il faut lire : la figuré 2 = Buse et la figure 3 = Circaète. i r \ . ^ '; ; , ; - . ' ■ - ) - 11 - couleur pour les pieds chez un mâle adulte de l'Inde et chez un jeune provenant de l'Espagne. Les magnifiques gravures de cet ouvrage représentent des spécimens avec des pattes couleur chair livide et des cires jau- nâtres. Examinons enfin ce qu'en disent les meilleurs auteurs modernes : G. Martorelli, auteur italien (1895) dit, que les pattes du circaète sont d'un blanc bleu de ciel avec des dégra- dations plus bleuâtres (bianco celestognoli o con sfuma- tore celestine). Puis il ajoute : « Je n'ai jamais vu d'exemplaires avec pieds jaunes comme on lit dans certaines descriptions ». E. Arrigoni degli Oddi, dans son Manuale di Ornito- logia Italiana (1904), indique : cire jaune-chair, pattes couleur chair (cera giallo carnicina, gambe carnicine). Ant. Reichenow, dans Die Vögel Afrikas (1901), Wachshaut und Fusse bleigrau (gris de plomb). Hartert, Die Vögel der paläarktischen Fauna (1914 : Wachshaut blaulichweiss oder gelblichweiss ; Fusse schmutzig-oder blaulichweiss (cire blanc bleuâtre ou blanc jaunâtre; pattes blanc sale ou blanc bleuâtre). 11 est improbable qu'une si grande diversité dans la description de cet oiseau, notamment en ce qui concerne la couleur de la cire et des pattes, ait uniquement eu pour cause que cette espèce n'a été qu'imparfaitement connue pendant longtemps. Si Brisson et Buffon ont dit que le Circaète avait les pattes jaunâtres, on ne peut prouver que ces auteurs se soient trompés. Si l'oiseau capturé au Caucase, dont parle Pallas, avait la cire et les pieds jaunes, il faut croire qu'il en fut réellement ainsi. L'opinion de Schlegel, qui supposait que les pattes — 12 — seraient devenues jaunâtres par dessiccation après un long temps d'empaillage, n'est pas confirmée ; on a cependant eu le temps d'expérimenter la chose depuis que cet auteur a écrit. Quoi qu'il en soit, un fait certain qui découle de ce qui précède, c'est que le Circaète des Serpents a la cire et les pattes de coloration très variable, depuis le bleu grisâtre jusqu'au blanc bleuâtre en passant par le rosé, le blanc sale et le jaunâtre. Le plumage également n'est pas uniforme chez les oiseaux de même âge et de même sexe. Hartert, dans l'ouvrage cité ci-dessus, indique que le Circaète présente trois formes. Outre le plumage décrit pour l'oiseau de Chanly, il arrive que le haut de la poitrine ne paraisse point brun, mais soit simplement parsemé de stries longitudinales, une au milieu de chaque plume, plus foncées le long des tiges. Un troi- sième plumage se présente comme suit : semblable au Circaète de Chanly, excepté que le dessus de la tête est plus blanc, tout le dessous du corps blanc, seulement quelques stries longitudinales brunes sur la gorge et la poitrine et quelques taches roussâtres sur les parties inférieures. Quoique les jeunes aient le plus souvent le haut de la poi- trine brunâtre comme l'oiseau de Chanly, il arrive également qu'ils aient les parties inférieures entièrement blanches. Hartert affirme que les exemplaires à trois bandes trans- versales dans la queue sont plus nombreux que ceux à quatre bandes. Le Circaëtus gallicus est répandu en petit nombre en Europe centrale, au nord jusqu'au Schleswig et à la Baltique, plus nombreux dans le sud de l'Europe et commun au nord de l'Afrique depuis le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et — 13 - l'Egypte jusqu'en Abyssinie; le centre elle sud de la Russie, le Turkestan, la Syrie, la Perse jusqu'en Mongolie et le nord de la Chine ; l'ouest de l'Hindoustan paraît son habitat extrême à l'est. Dans la partie la plus septentrionale de son habitat cet oiseau émigré en hiver; dans les pays méridio- naux, il est sédentaire toute l'année. C'est un oiseau extrêmement rare en Belgique et quoique les anciens auteurs l'aient dit jadis abondant en France, il paraît également très rare actuellement dans ce dernier pays. Il semble aussi être peu commun en Allemagne, de même qu'en Italie, mais plus nombreux en Grèce, et ensuite dans les pays de l'Orient. Il n'a pas encore été observé aux Iles Britanniques. Nous avons vu plus haut qu'en dehors du C. gallicus, il y avait encore plusieurs espèces africaines. Voici d'après A. Reichenow, Die Vogel, les principaux caractères qui permettent de distinguer les diverses espèces de Circaetus .- 1. — Dessus brun-pâle, dessous blanc avec des stries lon- gitudinales brunes sur le bas du cou et des bandes transver- sales sur le dessous du corps; pennes de la queue brunes (blanches sur la barbe interne) avec des bandes transver- sales noires. Longueur, 650 mm. Aile, 500 mm. C. gallicus, Gm. (Europe centrale et méridionale, Asie occidentale et cen- traie, Afrique septentrionale et le nord de l'Hindoustan). — Queue brun-noir avec une large bande brun-pâle ou blanche vers le milieu et une bordure blanche ; parfois une deuxième bande vers la racine de la queue ou bien queue en plus grande partie blanche avec une bande terminale brun-noir. C. cinerascens V. Müll. — 14 - (Afrique nord-est, est et nord-ouest). — Queue brun-noirâtre, avec plusieurs bandes transver- sales étroites brun-pâle ou blanchâtres. C. cinereus Vieill. (Afrique du nord-est, est et ouest). — Queue brun-pâle, avec 2-4 bandes transversales brun- noirâtre, ou barrée régulièrement de brun-pâle ou de brun- noir. 2. — Queue de couleur uniforme, sans bandes, dessous du corps brun-cannelle. C. nifiihis Rchv^. (Régions du Sud de l'Afrique orientale allemande, Congo supérieur). 2. — Haut de la poitrine brun foncé ; dessous du corps blanc pur. C. pectoralis A. Sm. (Afrique du nord-est, de l'est et du sud). — Haut de la poitrine brun-gris, les plumes bordées de blanc. Poitrine barrée de brun-gris et de blanc. Aile 350- 370 mm. : C. fascioiatus G. R. Gr. (Afrique de l'est et du sud). — Pareil à l'espèce précédente, mais plus grand; aile 470-510 mm. Dessus du corps plus pâle, les bandes du dessous du corps et de la queue plus étroites : C- beaudouini Verr. et Des Murs. (Afrique du nord-est et du nord-ouest). Toutes ces espèces africaines sont sédentaires et ont les pieds jaunes. Le Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique à Bruxelles possède quatre C. galliciis : trois exposés dans les galeries de la faune générale, un ^ ad., une Ç ad. portant tous les deux l'indication «Europe» comme men- tion d'origine et un J jeune, provenant de l'Egypte. L'exem- plaire exposé dans les galeries belges ne présente aucune indication de sexe ni de provenance. - 15 - Ces quatre oiseaux sont de teinte générale légèrement plus pâle que l'individu capturé à Chanly. Le ^ ad. est presque complètement blanc au-dessous, aussi bien le haut de la poitrine que le ventre, les jambes et les sous- caudales. La ^ ad. a la poitrine légèrement plus brun- roux que les autres parties inférieures; quant au J jeune, il a le haut de la poitrine notablement plus foncé que le restant du plumage du dessous du corps et ressemble beaucoup au sujet de Chanly. Ces trois exemplaires ont également quatre bandes transversales dans la queue comme celui de Chanly. Le spécimen des galeries belges a la poitrine aussi claire que les autres parties inférieures; il ne porle que trois bandes dans la queue. Les trois premiers oiseaux ont la cire et les pattes jaune pâle, le quatrième les a peintes en jaune, mais il est probable que c'est la couleur observée par le prépa- rateur chez l'oiseau en chair. Voilà donc quatre exemplaires présentant la couleur indiquée par les anciens auteurs : Brisson, Buffon, Pallas, etc. Ces parties seraient-elles également devenues jau- nâtres par dessiccation ? Il n'est cependant pas douteux que ces circaètes soient des ^alliens, car le Musée de Bruxelles expose égale- ment un C cinereus, $ jeune provenant de l'Egypte, un C. p^'ctoralis, Ç originaire du Cap de Bonne-Espérance, et un C. cinerascens, jeune 9 provenant de Bissao. Ces oiseaux se distinguent parfaitement des exemplaires de C. gallicus. 11 est regrettable qu'on n'y trouve pas le C. fasciolatus ni le C. beaudouini qui, d'après la description des auteurs, se rapprochent le plus des C. gallicus, mais le C. fas- ciolatus est de taille notablement inférieure, tandis que - 16 — ces deux espèces se distinguent du C. gallicus par la couleur des rémiges et la poitrine barrée de brunâtre et de blanc. 11 est impossible de confondre l'espèce qui nous occupe, avec le C. rufiilus. La couleur uniformément brun-cannelle des parties inférieures et la queue sans bandes le diffé- rencient à première vue de toutes les autres espèces de circaètes. Nous sommes donc portés à croire avec les premiers auteurs, Brisson, Buffon, Pallas, ainsi qu'avec Degland et Gerbe, qu'il y a des C. gallicus ayant la cire et les pattes jaunâtres. Il nest même pas impossible que la couleur des pattes, chez cet oiseau, soit plus constante qu'on ne le pense généralement et que des études plus approfondies permet- tront de diviser les C. gallicus en plusieurs variétés, basées principalement sur les couleurs les plus caractéristiques des pattes. Si les ornithologistes, pendant si longtemps, ont été si peu d'accord sur certains caractères de l'oiseau, il n'est pas étonnant qu'ils ne l'aient pas été non plus sur la place qu'occupe cette espèce parmi les rapaces. Passons en revue quelques-uns des ouvrages cités plus haut. Temminck place le circaète des serpents immédiatement après les aigles vrais, avant le balbuzard et le pygargue. Cuvier (Le Règne animal, 1836), également immédiate- ment après les aigles proprement dits, mais après le bal- buzard. De même E. de Selys Longchamps (Faune Belge, 1842). A. Chenu le range dans sa troisième famille : aigles pro- prement dits, près du pygargue et du balbuzard, mais en dehors des buses qui forment sa deuxième famille. _ 17 — Degland et Gerbe, 1867, à la tête de la IV^ sous-famille : les Buteoniens, les Aquiliens formant la III^ sous-famlUe avec le pygargue et le balbuzard. Brehm, édition française, revue par Gerbe, également à la tête des Buteonidés, séparés des Aquilidés par les Milvi- dés et les Circinés et éloigné des buses proprement dites par les bondrées et les buses pattues. A. Dubois en forme le premier genre de sa sous-famille II, Buteoninés, sa sous-famille I comprenant les genres pygargue, balbuzard et aigles proprement dits. Fritsch, 1870, à la fin des aigles, après le pygargue et le balbuzard. Résumant ces différentes classifications, nous distinguons donc deux opinions : 1" le Circaète classé parmi les aigles, 2° le Circaète classé parmi les buses. Cette dernière méthode est suivie seulement par Degland et Degland et Gerbe, ainsi que par A. Dubois et, à un degré moindre, par A. E. Brehm. La place du Circaète parmi les buses, n'est pas accep- table. En effet, pour motiver sa classification Degland et Gerbe disent : « Les Circaètes tiennent à la fois des Balbuzards, des Buses et des Busards. Ils ont les ailes longues et les tarses réticulés des premiers, la physionomie et le port des seconds et les pieds longs des derniers. » Puis plus loin : « Les Circaètes ont été en premier lieu des Aquiliens ou Aquilinae pour le prince Ch. Bonaparte (1838, Birds qf Europe et 1842, Uccelli Europ.) ; ils sont devenus ensuite des Buteoniens ou Buteoninae (Consp. gen. et Rev. Crit. 1850) et ont fini par redevenir des Aquiliens {Consp. Accip., Rev. et Mag. de Zool. 1854). Cette sorte d'incertitude ou d'hésitation ne se serait pas produite, si le prince Ch. Bonaparte, tout en ayant égard aux carac- — 18 — teres physiques, qui ne sont déjà plus ceux des Aigles, avait pris en considération les habituai es, les mœurs, etc. On peut dire que les circaètes n'ont des Aigles que la taille et que sous presque tous les rapports ce sont des Buses : aussi n'hésiterons-nous pas à les rapporter à la section dont ces dernières sont le type. » Cette argumentation n'est vraiment pas sérieuse. Ce n'est pas suivant la physionomie et le port, ni en prenant en considération les habitudes et les mœurs qu'un naturaliste classe les êtres dans la nature. Le flammant est-il un échassier parce que ses longues pattes lui en donnent la physionomie? La poule d'eau est-elle un palmipède parce qu'elle a l'habitude de nager? Le molothre des troupeaux, de l'Amérique du Nord, est-il un coucou parce qu'il en a les mœurs, car il pond ses œufs dans les nids des autres espèces et fait élever sa progéniture par des étrangers ? De plus, l'allégation de Degland n'est pas exacte : outre la taille, le circaète a plus d'une similitude avec les aigles, notamment la forme et la longueur des ailes, la forme pointue des plumes du cou, la forme de l'ongle du doigt du milieu, etc. D'un autre côté certains des caractères des Buteoniens, que donne Degland et Gerbe, ne lui sont pas applicables. S'il a le bec entier, courbé dès la base, comprimé, les ailes atteignant le bout de la queue, il n'a pas les plumes du cou an'ondies. Le circaète des serpents a les plumes du cou pointues et ce derniei' caractère le rapproche indubitablement des aigles proprement dits. Ce caractère tiré de la forme et de la nature des plumes est trop souvent négligé par les classificateurs ; à mon avis il y a lieu d'y attacher une grande importance. Je signale ici également une « coquille typographique » glissée dans la deuxième édition de Degland, revue par Gerbe : la description mentionne : l'ongle médian creusé — 19 — par-dessous et pourvu d'une gouttière profonde sur le côté externe. Il faut évidemment côté interre ! Comme le Jean-le-blanc se prête si rarement, en notre pays, à des observations concernant son caractère et ses mœurs, j'ai dû recourir aux livres pour me renseigner à ce sujet. La Faune des Vertébrés de la Belgique, Oiseaux, par A, Dubois, ainsi que Die Vögel der paläarktischen Fauna de E. Hartert, m'ont fourni la plupart des détails qui suivent. Le Circaète des Serpents semble préférer les grandes plaines aux profondes forêts ; il fréquente souvent les bruyères et les fagnes pierreuses; il séjourne cependant volontiers dans les pays accidentés où les champs cultivés alternent avec les bosquets. L'essentiel c'est qu'il y ait de l'eau, car c'est là qu'il trouve le plus facilementsanourriture. Sa proie favorite est le serpent, aussi bien les espèces venimeuses que non venimeuses, ensuite les lézards et autres reptiles; exceptionnellement il s'empare de petits mammifères et d'oiseaux. 11 fait une grande consommation de grenouilles et ne dédaigne pas les poissons et les crustacés dont il s'empare au bord de l'eau; il mange également les limaces, les vers et de gros insectes. Cet oiseau n'est pas immunisé contre l'action du venin des serpents, mais il se montre très adroit pour tuer ces animaux en leur coupant les muscles derrière la tête au moyen de son bec vigoureux. Anciennement on accusait le Circaète de s'attaquer beaucoup au gibier et aux oiseaux de basse-cour. Mais il est probable qu'on a confondu le Jean-le-blanc avec d'autres espèces, car sa nourriture toujours préférée se compose de serpents et de reptiles. Ce rapace chasse la plus grande partie du jour; son vol est bas et lent. Quand plusieurs individus se trouvent réunis et que l'un deux s'est emparé d'une proie, les autres — 20 — accourent pour la lui enlever. II s'ensuit des disputes, même des combats, dont profite souvent la victime pour s'échapper. Il ne se perche ordinairement que le matin et le soir, par- fois cependant vers le milieu des journées très chaudes. 11 passe toujours la nuit sur les arbres. Le Circaète est d'un naturel paisible et indolent, à tel point qu'il se laisse approcher de très près par l'homme. Il se montre cependant plus prudent et défiant aux abords de son nid. Ici, il décrit souvent, haut dans le ciel, de grandes spi- rales en vol plané. C'est là aussi qu'il laisse entendre sa voix. 11 a deux cris différents : l'un ressemble au miaulement d'un gros chat, l'autre au glapissement aigu d'un petit chien. Son aire est toujours établie dans la forêt, aussi bien au sommet des grands arbres que sur les branches latérales. Elle est même parfois posée dans un buisson qui pousse aux parois d'un rocher. Ce nid est de dimensions variables, mais mesure en moyenne un mètre de diamètre. Il se com- pose d'un amas de grosses branches et de menues tiges; l'excavation est rarement dépourvue de matières plus moel- leuses, mais le plus souvent garnie d'herbes et de petites branches pourvues de leurs feuilles. La ponte n'est que d'un œuf, proportionnellement très volumineux, à écale très rugueuse, laissant voir de gros pores. II est de couleur blanche terne, légèrement verdâtre quand on le regarde contre la lumière. II pèse environ 100 à 110 grammes et mesure en moyenne 74 millimètres de grand diamètre et 58 millimètres de petit diamètre Une ponte de deux œufs est exceptionnelle. II paraît que les deux parents participent à l'incubation qui dure environ vingt-huit jours, et qu'ils élèvent ensemble leur progéniture pour laquelle ils montrent un grand attachement. Le Circaète des serpents ne niche qu'une fois par an, fin mai ou au commencement de juin. Il revient volontiers, plusieurs années de suite, occuper le nid qui lui a servi une première fois. Ch. Dupond. — 21 — NOTES ET OBSERVATIONS DIVERSES Canard Sauvage, Anas platyrhyncha, platyrhyncha L. — Livrée du mâle chez les vieilles femelles. J'avais donné à un ami, M. Leschevin, château d'Ere, près de Tournai, un lot d'un mâle et quatre femelles de Cols verts à demi domestiqués (appelants), de la taille et du plumage absolument semblables à ceux de purs cols verts sauvages. Ces canards se trouvaient sur un petit étang à côté du château, qui est entouré de bois; ils ne s'écartaient guère, ne faisaient que de petits vols et revenaient ensuite immé- diatement à leur étang. On n'a jamais vu d'autres canards sauvages se joindre à eux. Le mâle étant mort, il ne restait plus que quatre femelles. Or, un beau jour, mon ami, revenant au château après quelque temps d'absence, cons- tate qu'au lieu de quatre femelles il y a bel et bien un mâle et trois femelles ! Cependant ce mâle n'était autre qu'une des vieilles femelles qui avait pris la livrée d'un mâle. Mon ami me renvoya cette curiosité, sachant que cela m'intéressait, et je mis « ma » Col vert sur mon étang, où j'avais déjà réuni une collection d'aquatiques de la faune belge. Cette femelle, donc, avait absolument le plumage d'un mâle, sauf quelques plumes café au lait de la femelle, qui persistaient toujours, éparpillées dans le beau vert lustré de sa tête. Elle conserva toujours son cri retentissant de femelle et, particularité, conserva toute l'année ses mêmes couleurs col-vert, tandis que les mâles authentiques prennent à la mue d'été et conservent pendant des mois un plumage semblable à celui des femelles ou des jeunes oiseaux. Je la conservai encore ainsi durant six ou sept années et elle mourut de vieillesse sur mon étang, âgée de plus de douze ans. — 22 — MM Ternier et Masse, dans leur excellent ouvrage : « Les canards sauvages et leurs congénères », écrivent à la page 183 : « On dit, mais je n'oserais l'affirmer, que les vieilles femelles prennent quelquefois la livrée du mâle ». D'aussi grands observateurs que MM. Ternier et Masse semblent donc, par cette phrase, n'être pas fixés sur cette question. Je suppose que le cas ci-dessus est plus rare que je ne le croyais et par conséquent, mérite d'être porté à la connaissance des ornithologistes afin que mon té''»ioignage, ajouté à celui d'autres, puisse contribuer à réunir le faisceau qui forme enfin une loi. Herman Bertrand. Hypolaïs polyglotte. — Hypolais polyglotta (Vieill.). Une note parue dans le Gerfaut 1922, p. 79, fit mention d'un cas de nidification de cette espèce près de Lille. Le capitaine W. S. Medlicot, dans British Birds, vol. XII, 1918-19, p. 274, mentionne un autre point du territoire français, non loin de la frontière belge, où l'Hypolaïs poly- glotte a été observé récemment. Il écrit : « Deux couples ont été vus et un nid a été trouvé près de Saint-Pol. La première observation date du 23 mai (1917) ». - Quoique la seule observation de cette espèce ait été faite dans notre pays, aux environs de Liège (de Sélys Long- champs dans Revue Zoologique 1847, p. 120), c'est à mon avis dans la basse et moyenne Belgique que cet oiseau s'éta- blirait de préférence. Le climat y étant plus doux qu'en haute Belgique (Liège, Verviers, Ardennes), cette région convient mieux à ce chanteur méridional qui habite le sud- ouest de l'Europe, l'Espagne, le Portugal, le midi, le centre, rarement le nord de la France ainsi que l'Italie. Je pense <îue c'est surtout dans les deux Flandres et l'ouest du Hainaut qu'on aurait le plus de chances de le découvrir. Ch. Dupond. - 23 — Fécondité du moineau domestique Passer domesticus do- mesticiis (L.). J'ai voulu être fixé sur le nombre d'œufs qu'un moineau franc était capable de pondre en une saison. A cet effet, j'avais placé contre le mur de notre maison, au-dessous d'une fenêtre, de façon à pouvoir l'atteindre facilement, un pot à moineaux C'est un pot en terre cuite, à fond plat, à ventre arrondi et à goulot proportionné à la taille de l'oiseau. Un couple de moineaux vint nicher dans mon pot, dès le mois d'avril. Vers le 20 de ce mois, je le dénichai avec 6 œufs. Ce moineau a fait depuis, deux pontes en mai, chacune de 5 œufs, deux en juin de 4 œufs et deux en juillet : une de 3 œufs et une de 2 œufs. Je ne suis cepen- dant plus tout à fait certain si les deux pontes de juin comportaient 4 œufs chacune ou si la deuxième n'était que de 3 œufs. Le nombre total d'œufs pondu par cette femelle s'élève donc à 28 ou 29 œufs en une saison. L'année suivante, un couple, peut-être le même que celui de l'année précédente, a encore niché dans le pot. J'ai laissé l'oiseau élever ses petits et j'ai constaté qu'il a fait trois nichées ; la première de six jeunes, en avril, une deuxième de cinq jeunes vers la fin de mai et une troisième de quatre petits commencée fin juin. Je crois que le chiffre de quinze jeunes constitue la moyenne de ce qu'un couple de moineaux produit annuellement, bien entendu quand les nichées ne sont pas détruites ni troublées. TH. Bisschop. Un Cini noir. Lors de la dernière exposition de la « Société Ornitho- logique de l'Est de la Belgique » figurait, parmi les aber- rations de plumage, un serin cini, Serinus canarius germa- nicus Laubm., atteint de mélanisme pour ainsi dire complet. — 24 — Cet oiseau avait été capturé entre Hervé et Soumagne, dans la province de Liège, au lieu-dit « Belle-Pierre », le 5 octobre 1922, alors qu'il cherchait des graines sur les plantes croissant en bordure de la chaussée. Le volatile, au moment de la capture, était seul. Ce cini peu ordinaire est d'un noir profond sur la plus grande partie du corps, cette teinte étant très pure sur la tête, la gorge, la poitrine et le ventre. Le dos, noir également, est marqué de quelques taches longitudinales moins foncées. Le croupion est jau- nâtre, les sous-caudales blanchâtres. La queue est complè- tement noire, de même que le bec et les pattes. L'iris est très foncé. Le cri d'appel émis par cet oiseau est identique à celui de ses congénères. 11 est cependant plus « prenant ». Ce Cini fut, en effet, employé comme « appelant » dans une tenderie au filet et sa voix exerçait une telle attraction sur les repré- sentants de son espèce que ceux-ci s'abattaient tous sur la cage dans laquelle il était enfermé. Le tendeur fut obligé, pour opérer quelques captures, de placer cette cage entre les nappes de son filet. L. COOPMAN. BIBLIOGRAPHIE A Handlist of the Japanese Birds. — Tokyo, 1922. A l'occasion du 10" anniversaire de la fondation de la Société ornithologique du Japon, celle-ci vient de publier une « Handlist » des oiseaux du Japon. Quelques-uns des membres les plus éminents de cette société se sont partagé le travail, chacun se chargeant de la rédaction du texte d'un certain nombre d'espèces. Ce sont - 25 - MM. N. Kuroda, le vicomte Y. Matsudaira, le prince N. Taka-Tsukasa et S. Uchida. Ces noms, qui sont bien connus de ceux qui s'occupent de l'étude des oiseaux d'Extrême-Orient, sont un gage assuré de la valeur de ce travail. Joignant à la science cet esprit pratique qui a porté ce peuple, jeune dans notre histoire, aux premiers rangs de la civilisation moderne, les savants japonais ont eu l'excellente idée de publier leur travail en une langue mondiale. En choisissant la langue anglaise, ils se sont assuré la dis- persion, dans le monde entier, du fruit de leurs études. Nul n'ignore la difficulté effrayante de l'étude des caractères d'écriture japonaise ; préface et avis seuls sont imprimés en langue nationale mais les noms japonais des oiseaux sont reproduits en caractères latins. Les espèces sont disposées par ordres et familles, en commençant par les Colymbidae, les Tubinares, les Stega- nopodes, pour terminer par les Passeres : Certhiidae et Fringillidae. L'ordre suivi se rapproche beaucoup, mais en sens inverse, de celui adopté dans les récents ouvrages anglais, notamment dans A Handlist of British Birds ; A Pratical Handbook of British Birds, ainsi que dans Die Vögel der Paläarktischen Fauna. L'ouvrage donne pour chaque espèce ou sous-espèce : La dénomination latine, trinominale, suivant les règles de la priorité ; Le nom japonais de l'oiseau ; La dénomination première de l'oiseau, l'auteur et son ouvrage avec la date de publication de celui-ci ; Parfois un ou deux synonymes ; Le nom anglais ; L'habitat de l'espèce dans l'empire japonais. Nous comprenons que les auteurs se soient bornés aux 26 renseignements strictement indispensables. Maint ornitho- logiste regrettera cependant de ne pas y trouver si l'oiseau est commun, rare, local, accidentel, etc., s'il est sédentaire, oiseau d'été ou d'hiver, de passage. Ces renseignements, sans beaucoup charger l'ouvrage, auraient été d'une utilité incontestable pour se faire une idée d'ensemble et plus com- plète concernant chaque forme. Il est renseigné 791 espèces et sous-espèces comme faisant partie de la faune du Japon dans ses limites actuelles, comprenant, outre les îles Kourilles, les grandes îles Kokkaido, Hondo, Shikoku, Kiusiu, ainsi que la chaîne de petites îles vers le sud (Riu-Kiu), l'île de Formose, la pres- qu'île de Corée et l'île de Sakhaline. Toutes proportions de territoires gardées, on peut dire que la faune ornithologique japonaise est très riche en espèces et formes. Sans égaler celle de l'Angleterre, qui jouit d'une situation extrêmement privilégiée, elle dépasse celle de la plupart des pays continentaux, l'Allemagne, par exemple. En effet, l'Angleterre, avec une superficie de 314,840 kilomètres carrés, possède environ 470 espèces et sous-espèces. Le Japon, avec une superficie de 736,000 ki- lomètres carrés, compte 791 espèces et formesil'Allemagne, avec plus de 540,000 kilomètres carrés, ne peut renseigner que 425 espèces et sous-espèces environ. Cette richesse tient à différentes causes et s'explique notamment : par la grande étendue des côtes, qui permet une faune aquatique très importante; par le morcellement en nombreuses îles, ce qui favorise la création de formes locales;par le fait que la chaîne d'îles du Japon sert de che- min aux nombreux oiseaux de l'Asie extrême nord-est, pour se rendre à leurs quartiers d'hiver, les îles Philippines et l'Archipel malais, s'ils ne s'arrêtent pas au Japon même pour y passer l'hiver; par la différence de climat, dû à la -- 27 — grande étendue de l'empire japonais : les îles composant l'archipel japonais s'étendent sur environ 28" de latitude, soit du 22" au 50° latitude nord, correspondant ainsi au sud à la latitude du Sahara et au nord, à celle de la Manche et du sud de la Belgique. 11 n'est pas étonnant, dès lors, que des territoires aussi éloignés les uns des autres, présentent des formes différentes pour une même espèce. Ainsi la Handlist renseigne 4 sous-espèces d'Otus bakkamoena, 4 formes de Strix uralensis, 9 formes de Dryobates leucotos, 7 sous- espèces de Yungipicus kizuki, 7 formes de Silta europaea, etc., etc. La plupart des genres de nos régions y sont repré- sentés par des formes orientales. Tout comme en Angle- terre, des espèces américaines s'égarent, de temps en temps, dans les îles du Japon. Le petit volume contient 184 pages, sans une vingtaine de pages pour les index des noms génériques et des noms japonais, les additions et corrections. Il ne sera pas moins bien-venu que les travaux similaires parus dans quelques autres pays. 11 est vraiment indispensable à tous ceux qui s'occupent de l'étude des oiseaux de cette partie du monde. CD. Jaarbericht n" 13, Aflevering 1, 1923. Cette livraison de l'organe toujours si intéressant du Club des Ornithologistes néerlandais a particulièrement attiré notre attention : il s'y trouve renseigné la capture d'un canard américain, la Mareca americana (Stephens), espèce observée pour la première fois en Hollande. Ce sujet a été capturé le 9 décembre 1922, dans la canar- dière du polder Anna Jacoba, île de Saint-Philippe, en Zélande, à quelque 25 kilomètres de notre frontière. Envoyé à Dordrecht parmi tout un lot d'autres palmipèdes d'espèces communes, c'est grâce au regard observateur et connais- - 28 — seur du D"^ C. Eykman, de cette vilk, que cet intéressant spécimen fut remarqué et sauvé de l'oubli où l'un ou l'autre cordon-bleu l'aurait plongé à jamais. En effet, Mareca americana ressemble beaucoup à notre Mareca penelope, et il faut un œil exercé pour ne pas les confondre. L'auteur de l'article, le D-^ E. Eykman donne une description comparative des deux espèces et une bonne planche, représentant VA. americana et VA. penelope, montre leur ressemblance remarquable. Nous félicitons nos amis hollandais de la chance qu'ils ont eue d'augmenter ainsi la liste de leur faune ornitholo- gique et nous rendons spécialement hommage à l'auteur pour sa belle découverte. C. D. REVUES ORNITHOLOGIQUES Relevé des derniers fascicules d'ornithologie parvenus au Gerjaut, par voie d'échange : Revue jrançaise d'ornithologie, Paris (août-sepiembre 1922) : D'^ E. Hartert. Remarques sur la présumée espèce nouvelle Falco blancheii Lavaud. — L. Lavauden. Brève répense à l'article précé- dent. — F. Cliabot. Sur les espèces d'oiseaux vivant et nichant dans les falaises du Havre. — R. d'Abadie. Catalogue raisonné des oiseaux du canton de Magnac-Laval. — Notes et faits divers. — Ornithologie pratique. Idem (octobre 1922) : H. Heim de Balzac. Excursion ornithoJo- gique dans la région des Causses. — E. Teilhard du Chardin. Sur le passage des bécasses dans le Puy-de-Dôme en 1921-1922. — • R. d'Abadie. La faune de Magnac-Laval. — Notes ei faits divers. — Ornithologie pratique. Idem (novembre 1922) : G. de Burg. Le passage des oiseaux à travers les Alpes. — H. Heim de Balzac. Dans les Causses (fin). — R. d'Abadie. La faune de Magnac-Laval (Hn). — Ornithologie pratique. Idem (décembre 1922) : J. L'Hermitte. Le rouge-gorge. — A. Ménégaux. Nouvelle lumière sur les mystérieuses habitudes du coucou. — Questions d'ornithologie pratique. — Bibliographie. L'Oiseau, Paris (août 1922) : J. Delacour. En Amérique tropi- — 29 — cale (suite) . — M'"'"^ Lécallier. Mes élevages en 1921. — E. Plccq. Les sternes en captivité. — D"" Millet-Horsin. En Afrique occiden- tale (suite). — Chronique ornithologique. Idem (septembre 1922) : J. Delacour. Un amateur d'oiseaux en Amérique tropicale. — R. Pauwels. Le mouvement ornithologique en Belgique. — D'' Millet-Horsin. Eji Afrique occidentale (suite). — J. Delacour. Le Liothrix d'Astley. — Qironique. Idem (octobre 1922) : J. Delacour. En Amérique tropicale (suite). — M"" de Marliave. Lettres de Syrie. — M. Legendie. Le Jaseur d'Europe. — D"" Millet-Horsin. En Afrique occidentale (suite). — Chronique ornithologique. Idem (novembre 1922) : J. Delacour. Un cunateur d'oiseaux en Amérique Ircpicale (suite). — J. Delacour. La Bernache à tête gïise et ses congénères. — D*^ Millei-Horsin. Souvenirs d'un natu- raliste en .Afrique Occidentale française (suite). — Chronique omi- thclcgique. Idem (déce.Tibre 1922) : J. Delacour. Un amateur d'oiseaux en Amérique tropicale (fin). — D'' Millet-Horsin. Souvenirs d'un na- luxalis'e en .Afrique Occidentale française (fin). — J. Delacour. Note sur les oiseaux nouveaux et les élevages de Clères en 1922. — A. Decoux. L'inséparable à front rouge. — Chronique ornitholo- gique. Bulletin de la Ligue jrançaise pour la Protection des Oiseaux, Paris (septembre-octobre 1922) : Actes de la Ligue. — M"' Al- barrel. Mes oiseaux. — Ch. Ennen. Le Troglodyte. — Notes et faits divers. Idem (novembre 1922) : Actes de la Ligue. — Les nichoirs. — Notes et faits divers. Idem (décembre 1922) : Actes de la Ligue. — Raymond Rolli- nat. Reptiles de la France centrale nuisibles aux oiseaux. — Notes et faits diveis. Club üan Nederlandsche Vogelktmdigen (Jaarbericht n' 12. Afle- veringen 3 en 4) : Baron Snouckaett van Schauburg. Ornithologie van Nederland. Naar aanleiding van de Everest-expéditie. Over een merkwaardig exemplaar van den groeten bontspecht. — W. C. van Heurn. Een bruikbare methode van praepareeren ? — F. C. van Heum en baron R. C. E. G. J. Snouckaert van Schauburg. Over eene collectie vcgefhuiden van Oost-Atjeh. — F. C. van Heurn. Over de tweede Atjeh-collectie. — W. C. van Heurn. Bladvulling. — Literatuur. Nos Oiseaux, Neuchâtel (décembre 1922) : A. Richard. Le héron blongios. — H. Blanc. A propos des migrations des oiseaux. — H. J. van Meurs. Nids de mouettes aux Dranses. — Divers. Les Oiseaux de la Suisse, Genève (« Catalogue des oiseaux de la Suisse de Studer et Fatio ») élaboré par ordre du Département fédéral de l'Intérieur, par G. de Burg. XIIP Livraison : Montifrin- gilliens (Niverolle); Passériens (Moineaux). Der Omithologische Beobachter. — L'Ornithologiste, Basel (fas- 30 cicules 5 à i2, 1921-1922) : Nombreuses notes et communications. Idem (fascicules 1 à 3, 1922-1923) : Notes, communications et observations nombreuses. The Ibis, London (October 1922) : Claud B. Ficehurst. The Birds of Sind. — Baron R. Snouckaert van Schauburg. On a Col- lection of Birds from Acheen (Sumatra). — H. R. K.elham. Some Cretan Birds. — W. L. Sclater and C. Mackvv-orth Praed. On a Collection of B.rds made in the Sudan. — Edwin Ashby. Notes on the Mound-buiiding Birds of Australia. — Mrs. Rose Haig Thomas. Hybrids cf Gennœus from .Natural and Artificial Crosses showing similar Pattern and Intergrading. — Percy R. Lowe. A Note on .Acquired or Somatic Variations. — Letters, Extracts and Notes. Bulletin oj the British Omiihologists' Club, London : Meetings of the Club, October, November 1922. British Birds, London f October 1922) : J. M. Dewar, Ability of the Oystercatcher to open Oysters and its bearing upon the History of the Species. — Henry S. Davenport. The VC'ood-Lark at Night. — Norman Gilroy. Field-Notes and Observations on the Greens- hank. — Notes. — Letters. Idem (Ncvem.ber 1922) : E. M. Nicholson. Some Notts en the Icterine Warbler. — Hugh S. Gladstone. I he Last \Voo~hay Warbler. — Lewis R. W. Loyd. Observations on the Birds of Lundy, May and June. — Notes. — Letters. Idem (December 1922) : Frances Pitt. The great and Arctic Skuas in the Shetlands. — W. R. Thompson. Stray Notes on cer- tain Dorsetshire Birds. — Notes. — Letters. Bird Notes and News, London (Autumn Number 1922) : Mr. W. H. Hudson. English Woodlands and Modern Forestry. — London's Bird Sanctuaries. Economic Ornithoîogy. — Notes. Idem (Winter Number 1922) : Watchers and Watching. — The late .Mr. W. H. Hudson. — The Royal Society for the Protection of Birds. — Notes. The Oologisis' Record, London (September) : C. R. S. Pitman. Oçlcgical Notes on some of the breeding Birds of Palestine. — Ncrman Gilroy. Observations on the Hobby. The South Australian Ornithologist, Adelaide (October 1922) : A. M. .Morgan. Order Passeriformes, Family Sylviidae, Genus Me- galurus. — A. G. Edquist. Junior Ornithologists. — A. M. Mor- gan. Some weights, measurements and temperatures of Birds. — Bird notes. Danske-Fugle, Viborg (n. 2, 1922) : P. Skovgaard. Silkehalernes {Ampelis garrula) besog i Danmark Efteraaret 1921. — S. N. Schougaard. Fuglene i Bryrupegnen. Dansk, Ornithologisk, Kjobenhavn (September 1922) : M. Klinge. Skovsneppens foraarstraek Gennem Danmark 1922. — H. Chr. C. Mortensen. Maerkede Maager. — A. Hagerup. Lidt om Sterken. — Jörgen Jorgensen. Mindre Meddelelser om fuglelivet paa amager sydspids. — 31 — Idem (December 1922) : H. Godske- Nielsen. Hvepsevaagen i fangenskab. — Sylv. Matthias Saxtorph. iVlasrkede hejrer. — Axel Koefoed. Jagttagelser over hogesangeren, Sylvia nisoria og Tornskaden, Lanius coilyrio', paa Yngleplcids. The Au]^ (The American Ornithologists' Union), Lancaster, Pa. (October 1922) : Margaret Morse Nice. A Study of the Nesting of Mourning Doves. — Florence Merriam Bailey. An Ari- zona Feeding Table. — Paul Bartsch. A visit to Midway Island. — A. L. and H. L. Ferguson. The Fall Migration of Hawks as observed at Fishers Island. — Charles L. Whittle. Additional Data regarding the famous Arboretum Mockingbird. — Harrison F. Lewis. Notes on Some Labrador Birds. — Ludlow Griscom. Field Studies of the Anatidae of the Atlantic Coast. — Julian D. Corrington. The Winter Birds of the Bilo^xi, Mississipi. — Allan Brooks. Notes on the Abundance and Habits of the Bald Eagle in British Columbia. — J. H. Riley. A new Warbler from Southern Annam — General Notes. — Notes and News. Bird-Lcre, New- York (July-August 1922) : General artjcles. — S. R. Mills. The Nighthawks. — Harry C. Oberholser. 1 he Mi- gration of North American Birds. — Frank M. Chapman. Notes on the Plumage of North American Birds. — Notes from Field and Study. — The Audubon Societies. Idem (September-October 1922) : General articles. — Ejnest Harold Baynes. .A Vireo as Hostess. — Florence Merriam Bailey. Koo. — ^label A. Stanford. The Mating Antics of the Pacific Nighthawks. — Notes from Field and Study. — The Audubon Societies. Idem (November-December 1922) : General articles. — Guy A. Bailey. The Trailer-Blind de Luxe. — Frank Forrest Gander. The brown-headed Nuthatch. — Mrs. W. A. Craker. .A prince of the house of Eagles. — Ernest McGaffey. Valley Quail and Road Runners. — Harry C. Oberholser. The Migration of North Ame- rican Birds. — Frank M. Chapman. Notes on the Plumage of North American Birds. — J. H. McDonnald. A drumming grouse. — Notes from Field and Study. — The Audtibon Societies. The Oologisi, A\hhn N. Y. (July 1922) : L. I. Redick. The little blue Penguin. Idem (Aug. 1922) : J. Warren Jacobs. Notes on the occurence of the snowy owl in South Western Pennsylvania. — Notes. Idem (Sept. 1922) : A. G. Prill. Birds of Harney Valley and Malheur Lake region, Oregon. — P. B. Peabody. Yellow Rail' egg. — Notes. Idem (Oct. 1922) : Alexander Sprunt. Discovery of the breeding of the white Ibis in South Carolina. — Notes. Idem (Nov. 1922) : Horner F. Price. Notes on the Hungarian Partridge. — P. B. Peabody. Crows. — Harold H. Bailey. Owl Food'. — Notes. Idem (Dec. 1922) : R. M. Barnes. The History of robin Snow- ball — an albino. — Birds among the Buttes. _ 32 — The Wilson Bulletin, Ohio (September 1922) : A. G. PrilL Nestling Birds of Lake Gaunty, Oregon. — George M. Sutton. Some remarks on the facial expression of Birds. — Louis H. Kohier. The Birds of Greenwood Lake. — Fred J. Pierce. Some Iowa Owl Notes. — O. J. Murie. Nestling habits of a Great Horned Owl. — A. G. Prill. Nestling of the Sandhill Crane. — Notes. Idem (December 1922) : Ira N. Gabrielson. Life histories of varicus Species. — J. A. Farley. Breeding of the Goshawk. — Thomas L. Hankinson. Sketch of the Wilson Club. — E. von S. Dingle. Warblers of Clarendon County. — H. E. Wheeler. Ran- dom notes from Arkansas. — Field notes. The Condor, Berkeley, California (September-October 1922) : Donald R. Dickey. The mimetie aspect of the Mocker's Song. — Morence Merriam Bailey. Cactus Wren's Nests in Southern Arizona. — Alvin R. Cahn. Notes on the Summer Avifauna of Bird Island, Texas and Vicinity. — From Field and Study. — Notes. Idem (November- December 1922) : Robert S. Woods. The Development of Young Costa Hummingbirds. — Richard Hunt. Evidence of musical (( Taste » in the Brown Towhee. — Alfred M. Bailey. Notes on the Yellow-billed Loon. — Donald R. Dickey and A. J. van Rossem. Distribution of Molothrus ater in California, v/ith the description of a new race. — From Field and Study. — Editorial notes and news. — Communications. The Journal of the Museum of Comparatide öologxi, Santa Bar- bara, California (n. 3-4) : Dedication of the Hazard Memorial. — William Leon Dawson. The nestling of the Sierra Nevada Rosy Finch. — A. H. Paget Wilkes. The nestling of the Bemacle Goose in Spitsbergen. — P. B. Peabody. Haunts and breeding habits of the Yellow Rail. — Notes. L. COOPMAN. \3' Année 1923 FASCICULE 11 LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie MM. les auteurs sont personnellement responsables de leurs écrits. SOMMAIRE: Observations ornithologiques 1922-1923, ^■~~~^^~"^~' Chev. G. VAN HAVRE. — Mœurs de Poule d'eau, L. COOPMAN. — Notes et observations diverses- — Revues ornithologiques. OBSERVATIONS ORNITHOLOGIQUES faites du l^f mai 1922 au 30 avril 1923 et recueillies par le chevalier G. \^AN HAVRE, à Wyoeghem. Douceur inaccoutumée de la température et absence presque complète de neige et de gelées, tels sont de façon générale les caractères principaux de la période de douze mois qui vient de s'écouler. Certes l'hiver de 1922-1923 pourra être compté parmi les plus tempérés. Ces phénomènes météorologiques ont eu une influence notable sur les déplacements et l'hivernage des oiseaux migrateurs. Ceux-ci se sont avancés moins loin au sud que de coutume. Les migrateurs habituels, tels les pinsons ordinaires, pinsons d'Ardenne, tarins ordinaires, linottes, grives mauvis, buses, pluviers, jacquets, bécasses, s'obser- vèrent sous notre latitude en quantité normale dans les milieux convenables, mais toutes ces espèces laissèrent sur leur passage un nombre important d'hivernants, de manière qu'ils devinrent de plus en plus rares à mesure qu'ils s'éloi- gnèrent de leur point de départ. Les observations sur le passage d'automne, qui nous parviennent des pays méridionaux, notamment du midi de - 34 - la France, confirment ce fait et constatent l'absence quasi totale d'un grand nombre d'espèces qui évoluent habituel- lement sur les voies de migration qui les traversent (cfr. Revue française d'ornithologie n" 167 : PAUL BERNARD, « Nos Oiseaux en 1922 »). Les alouettes des champs et des bois, les oiseaux de grève et surtout les canards furent bien plus rares chez nous que d'ordinaire et les espèces septentrionales, favo- risées par un climat tempéré, n'abandonnèrent pas les régions du nord. Au printemps jle repassage des migrateurs fut précoce» mais la période froide avec vents d'est qui se produisit en avril contraria grandement le retour de nos oiseaux d'été. C'est ainsi que les hirondelles de cheminée, qui s'étaient montrées déjà le premier jour du mois, disparurent à nouveau pour ne revenir en nombre restreint que quinze jours plus tard ; les martinets, dont un exemplaire avait été observé déjà le 15 avril, ne se voyaient plus les jours suivants. Le rossignol ne se fit entendre que le 20 avril et le coucou, présent déjà le 13 avril, ne jeta aux échos son appel sonore que pendant les rares accalmies de labise glaciale. Enfin, comme capture rare faite pendant la période qui nous occupe, je puis annoncer celle d'une guifette leucop- tère. Observations faites au marché aux oiseaux d'Anvers en automne 1922. Quelques espèces ont fait complètement défaut cette année, comme le serin cini et le bruant proyer. Je n'ai rencontré au marché que deux exemplaires de gros bec et cinq de bec-croisé — trois mâles et deux femelles en novembre. J'ai constaté la présence de six plectrophanes lappons, - 35 — deux mâles et quatre femelles, tous capturés à Beveren- Waes, entre le 29 octobre et le 19 novembre. M. Walschaerts m'apprend que deux plectrophanes de neige ont été observés, l'un capturé à Beveren-Waes vers le 10 novembre et qu'il fut chargé de monter, et l'autre sur la rive opposée de l'Escaut, près d'Anvers. Une linotte de montagne femelle fut offerte en vente le 5 novembre et quatre femelles et un mâle le 19 du même mois. Une mention spéciale peut être faite de l'alouette alpine, dont les exemplaires furent bien plus nombreux que de coutume aux environs d'Anvers. Un couple d'oiseaux de cette espèce capturé à Wilryck a été présenté en vente le 5 novembre. Un mâle capturé à Merxem a été vendu au début et une femelle prise à Eeckeren vers le milieu du même mois. Enfin, quatre mâles et une femelle, tous pris à la tenderie près d'Anvers à la même époque, ont été vendus les 12 et 19 novembre. A part une alouette des champs fort tachetée de blanc et un pinson d'Ardenne avec tache blanche au-dessous du bec, il n'y a pas eu de variétés de plumage au marché aux oiseaux d'Anvers. J'ai pu acquérir pour ma collection un joli hybride char- donneret et verdier, capturé à Merxem en novembre 1922. La tête est orange au lieu d'être rouge comme chez le chardonneret, les remiges sont verdâtres comme chez le verdier, dans les ailes percent les taches jaunes et dans la queue les taches blanches comme chez la première espèce. P. Croegaert. Quelques observations recueillies au marché aux oiseaux de Bruxelles, en automne 1922. La température clémente de cet hiver a eu une influence notable sur le passage ou la capture de différentes espèces. — 36 — La saison a été marquée par l'arrivée la plus intense de tarins que j'aie observée de ma vie. Depuis le début d'oc- tobre jusqu'à la fermeture de la tenderie, cet oiseau a été apporté au marché en abondance telle que les amateurs ne se souvenaient pas d'une année aussi favorisée. Certaines années ce petit habitant du nord passe très nombreux, mais pendant quelques jours seulement; cet hiver très doux a per- mis à cette espèce d'hiverner dans nos régions Par contre, le sizerin boréal a été complètement absent; je n'ai pu découvrir au marché aucun spécimen pendant toute la période de la tenderie. Les quelques rares sizerins présentés en vente avaient les couleurs jaunâtres, prouvant leur mue en captivité. Cette espèce hiverne plus au Nord par température favorable. Le sizerin roussâtre ne s'est fait représenter que par deux ou trois exemplaires. En dehors des chardonnerets, des linottes et des ver- diers, qui ont été assez nombreux au marché, la plupart des autres espèces ont été en fort déficit : bouvreuils, alouettes des champs, alouettes des bois, bruants jaunes et bruants des roseaux, par exemple. D'autres y ont fait complètement défaut : je n'ai découvert aucun gros-bec, aucun bruant proyer ni une seule linotte de montagne. Un plectrophane lappon ^ a été apporté au marché de Bruxelles le 22 octobre 1922. Je l'ai remarqué dans la cage d'un revendeur qui ne pouvait me donner aucun renseigne- ment concernant le lieu et la date exacte de la capture. Le dimanche 29 octobre, il y avait encore au marché de Bruxelles, deux autres bruants lappons i, dont un pris à Anderlecht dans le courant de la semaine. Cette espèce est assez rarement capturée aux environs de la capitale. On la rencontre plus souvent dans les plaines du nord du pays. Le comte d'Artet me fait savoir qu'il a acheté un plectro- — 37 — phane déneige au marché de Bruxelles le premier dimanche de novembre et qu'il a tué un exemplaire de la même espèce sur le chenal de Xieuport le 30 janvier dernier. Un mâle magnifique d'alouette alpine a été capturé à Jette-Saint-Pierre, sur la limite du territoire de Bruxelles, le 18 octobre 1922. Un c et une ^- de cette espèce ont été vendus au marché de Bruxelles le 12 novembre 1922. Je n'ai pu savoir où et quand ce couple avait été capturé, il avait été apporté par un tendeur qui paraissait être des environs de la ville. Cet oiseau, tout comme le bruant lappon, descend rare- ment à la latitude de Bruxelles. Il est beaucoup plus com- mun aux environs d'Anvers et surtout au littoral. Quand on ajoute ces captures à celles renseignées au marché d'Anvers, il paraît que cet oiseau a émigré nom- breux en nos régions cette année. Si les pinsons et les pinsons d'Ardennes ont été peu nombreux au marché de Bruxelles, ces oiseaux étaient cependant abondants dans le pays, mais cette fois comme hivernants et non comme passants. Des faînes et d'autres graines abondantes procuraient à ces oiseaux de quoi se nourrir facilement pendant tout cet hiver qu'ils ont passé parmi nous. Or, à la tenderie, pour faire des prises nombreuses, il faut du passage, du mouvement dans l'air, comme disent les oiseleurs, et ceux-ci savent parfaitement qu'ils ne parviennent que difficilement à capturer les oiseaux résidant dans la région, nos alouettes, nos étourneaux, nos moineaux, par exemple, qui, après quelques jours de ten- derie ont parfaitement repéré leurs filets et ne répondent plus aux cris des appelants. De plus, je crois bien que les pinsons ont été quelque peu négligés par les tendeurs, en faveur du tarin qui convient mieux aux appartements étroits de l'habitant des grandes villes et y trouve un écou- lement plus rémunérateur. — 38 - En fait d'aberrations, un pinson partiellement blanc et une alouette des bois ou lulu, tachetée de blanc, ont été présentés en vente, ainsi qu'un magnifique moineau domes- tique, albinos parfait. Ch. Dupond. Carduelis spinus (L.) — Tarin ordinaire. Cette espèce a été très commune durant la migration d'automne et des bandes très nombreuses ont hiverné dans notre pays. La propagation de cet oiseau en tant que nicheur ne gagne ni en densité ni en étendue, quelques couples seulement nichent dans le nord du pays. La densité excep- tionnelle de nicheurs observée près d'Anvers en 1915, ne s'est plus manifestée par la suite. (v. H.) Pyrrhula pyrrhula europaea Vieil!. — Bouvreuil ordinaire. La propagation de cette espèce comme oiseau nicheur persiste dans la province d'Anvers. J'ai pu observer au moins cinq nichées dans un rayon de 2 kilomètres aux confins des communes de Wyneghem et s' Gravenwezel, au cours de l'été 1922, (v. H.) Emberiza cirlus L. — Bruant zizi. J'ai connaissance de trois captures aux environs de Bruxelles pendant l'automne 1922. Deux 3 ont été capturés à Auderghem au début du mois d'octobre, et un ^ encore a été pris à Uccle le 27 de ce même mois. Les trois oiseaux ont été vendus au marché de Bruxelles. Ch. Dupond. Motacilla alba lugubris Temm.— Hochequeue lugubre. J'ai vu chez M. Edg. Delférier, naturaliste-préparateur, rue du Midi, en notre ville, un hochequeue lugubre. Le sujet a le dos et le croupion bien noirs; il a été capturé le 8 mars à Saint-Jacques-Capelle lez-Dixmude. CH. Dupond. - 39 — Ampelis garrulus (!•) — Jaseur de Bohême. Mon fils a vu à Frahinfaz-lez-Spa, entre le 7 octobre et le 3 novembre 1922, quatre jaseurs de Bohême. M. DE Contreras. Hirundo urbica urbica L. — Chelidon des fenêtres. J'ai vu chez le naturaliste P. Van Thieghem, à Bruxelles, un magnifique exemplaire albinos parfait de Chelidon des fenêtres, qui lui avait été envoyé de Louvain le 31 juillet 1922. Ch. Dupond. Ripana ripana riparia (L. — Cotyle de rivage. Le 6 juillet 1922, j'ai observé une petite colonie de cotyles de rivage, nichant dans les excavations du mur de soutène- ment du remblai de chemin de fer, entre Dinant et Anse- remme. Ces oiseaux avaient des jeunes, car une demi- douzaine de sujets entraient sans cesse dansées excavations, après avoir capturé sur la Meuse les insectes nécessaires à l'alimentation de leurs petits. V. H. Dryobates minor comminutus > Hart.) — Pic épeichette. Un mâle de cette espèce a été capturé à Quiévrain, le 5 février 1923. Marcel Leduc. Dryocopus martius martius (L.) — Pic noir. Un magnifique pic noir mâle adulte a été capturé à Nas- sogne, le 22 novembre 1922, par M P. Robert, de Genval. Celui-ci a eu l'obligeance de me donner les renseignements suivants : L'oiseau a été tiré au vol, à l'obscurité tombante. « Je croyais, me dit-il, avoir affaire à un geai, le vol est iden- tique et ce n'est qu'en entendant son cri perçant et en le ramassant que je me suis aperçu de mon erreur. L'oiseau était seul. Je l'ai offert à l'Institut agricole de Gembloux. » D'autre part, M. De Reze, naturaliste-préparateur à Etter- beek-BruxelIes, m'apprend qu'un pic noir 0 a été capturé à Grand-Halleux, au début de l'année 1922. 11 l'a cédé au Musée Forestier, à Groenendael. Ch. Dupond. - 40 — J'ai vu un pic noir, le 8 septembre 1922, à Helchteren, dans la Campine limbourgeoise. Il se trouvait dans un bois de sapins fort étendu; l'oiseau me paraissait assez grand, aussi gros qu'une corneille. Je l'ai poursuivi et fait lever plusieurs fois, mais toujours au moins à 150 mètres; il avait le vol du pic vert, et comme lui frappait du bec contre les troncs des sapins. Il a un cri particulier, excessivement fort, assez semblable à « tioù-tioù », qui s'entend de très loin. J'en ai parlé au garde-chasse de l'endroit (château de Doel), qui m'a dit qu'il en connaissait un ou deux dans ces bois depuis plus d'un an. E. Harou. Quoique ces captures n'aient pas été faites durant la période indiquée ci-dessus, je crois intéressant de signaler que deux pics noirs ont encore été tués en Campine anver- soise durant l'automne 1921. Le premier sujet a été capturé à Postel en novembre et le second, une femelle adulte, à Poppel en octobre. J'ai pu acquérir ce dernier pour ma collection. (V. H.). Cuculus canorus canorus L. — Toucou. Ma collection s'est enrichie d'un superbe coucou dont le dessus de la tête est totalement blanc. Il a été capturé à Wuestwezel, province d'Anvers, le 4 octobre 1922. P. Croegaert. Milvus milvus (L.) — Milan royal. M. De Reze, naturaliste-préparateur à Etterbeek, a em- paillé un milan royal, tiré à La Hulpe le 26 mars 1923, par le garde-chasse de M. Solvay. Ch. Dupond. Haliaëtus albicilla (L.) — Pygargue à queue blanche. Divers organes de la presse quotidienne ont annoncé en novembre dernier la capture d'un aigle faite en Campine anversoise, près d'Hoogstraeten. L'oiseau en question est un jeune pygargue à queue blanche rf . Il a été abattu le 2 novembre à Meir, par le garde Haest, alors qu'il s'atta- - 41 - quait à son chien. Il mesure 2'^30 d'envergure et pesait, paraît-il, 7 kilos. Cette espèce s'observe irrégulièrement en Belgique en hiver; il s'agit toujours de jeunes, car les adultes n'émigrent pas jusqu'à notre latitude. (V. H). Pandion haliaëtus haliaëtus (L.) — Balbuzard fluviatile. M. E. Delférier, naturaliste à Bruxelles, m'a appris que dans le cours des derniers mois de 1922, il avait empaillé 5 balbuzards fluviatiles. Le premier a été tiré à Berbroek (Limbourg), par M. E. Smeets, de Bruxelles, le 10 septembre 1922. Il était posé sur un poteau en pleine campagne, loin de toute eau, et parais- sait guetter une proie terrestre. Le deuxième a été tué le 12 septembre 1922, à Wauthier- Braine (Brabant), par le garde-chasse de M. Delheid, de Bruxelles. L'oiseau était perché sur un arbre, au bord d'un petit étang. Deux exemplaires ont été acquis aux Halles de Bruxelles; je n'ai pu découvrir leur provenance. Quani au cinquième, je n'ai pu obtenir aucun renseignement, mais il est probable que ces trois derniers sujets ont également été capturés en notre pays. Ch. Dupond. Buteo lagopus lagopus (Brunn.) — Buse pattue. Une magnifique buse pattue fut capturée par mon fils, à Forest-lez-Bruxelles, le 25 octobre 1922. Son attention fut attirée par le vacarme produit par sept ou huit pies réunies dans un bouquet de peupliers, près de mon habitation, à ''avenue des Sept-Bonniers. II remarqua que ceux-ci entou- raient un oiseau de proie assez gros. Il eut le temps de rentrer à la maison, de prendre mon fusil et de s'approcher du rapace. Il tira au moment oii une pie attaqua la buse : le coup réussit si bien que les deux oiseaux furent abattus en même temps. Raoul Harou. — 42 — Un garde à mon service a capturé au piège dans la bruyère de Weelde, près Turnhout, deux buses pattues, res- pectivement une jeune femelle, le 21 novembre dernier, et un mâle adulte le lendemain. Les deux sujets se sont fait prendre dans le même engin. Ils figurcLt actuellement dans ma collection. La présence de cette espèce septentrionale qui est de passage irrégulier dans notre pays, signalée d'autre art aussi près de Bruxelles, paraît pour le moins inattendue, en raison de la douceur du climat à cette époque, V. H. . Ciconia ciconia ciconia (L.) — Cigogne blanche Cinq sujets, constituant probablement une famille, ont été abattus en deux journées consécutives à Saint-Antoine- Brecht, par un chasseur de Turnhout, au début du mois d'octobre. La date de capture est tardive, la migration de cette espèce se faisant habituellement en août et septembre. V. H. Ardea purpurea purpurea, L. — Héron pourpre. J'ai remarqué chez le naturaliste M. Van Thieghem, à Bruxelles, un héron pourpre, tiré le 28 avril 1923, sur les bords de la Grande-Nethe, à Iteghem, par M. Vloeberghs et appartenant à M. J. Van Genechten, de Bruxelles. C'est un superbe spécimen dans toute la splendeur de son plu- mage printanier d'adulte. Ch. Dupond. Oidemia nigra nigra (L.) — Macreuse noire. Un mâle en beau plumage a été tiré à Raevels pendant l'hiver. C'est un cas tout à fait exceptionnel, car cette espèce maritime ne visite jamais nos marais campinois, C. Hendrickx. OceanodromaleucorhoafVieill.)- ThalassidromedeLeach. J'ai remarqué chez M. P. Van Thieghem, naturaliste- préparateur à Bruxelles, un exemplaire de Thalassidrome - 43 - de Leach. Cet oiseau avait été capturé le 7 novembre 1922, sur le canal à Anderlecht (Veeweyde), près de Bruxelles. Ce gracieux volatile, habitant de la haute mer, ne se montre qu'accidentellement sur nos côtes, presque toujours à la suite de tempêtes. Celles-ci le chassent parfois à l'in- térieur des terres : ainsi des captures ont été signalées antérieurement à Louvain, Vilvorde, Saint -Gilles lez- Bruxelles, Namur et Liège. Ch. DupOND. Un thalassidrome de Leach a été capturé à Poppel pendant l'automne dernier ; il a été impossible de me ren- seigner sur la date exacte. Cette espèce est excessivement rare dans notre région campinoise; c'est, à ma connaissance, la première capture qui a été faite. C. Hendrickx. Podiceps nigricol'is nigricoUis Brehm.— Grèbe oreillard. On vient de m'apporter un beau mâle de grèbe oreillard tiré le 12 avril à Gheel. C'est une espèce rare en Campine, car depuis vingt-cinq ans c'est seulement la seconde capture dont j'ai connaissance. C. HENDRICKX. Columba œnas L. — Colombe colombin. Cette espèce progresse dans son mouvement de propa- gation dirigé du nord au sud dans la région d'Anvers. Durant l'été de 1922 elle a atteint les environs de Lierre et s'y reproduit. Plus au nord, là ou il y a deux ou trois ans, elle était rare encore, elle est actuellement sédentaire et s'observe communément. v. H. Burhinus œdicnemus œdicnemus (L.) — Œdicnème criard. Au début de novembre, en chassant en plaine à Mortsel, près d'Anvers, mon neveu vit se lever devant lui un oiseau pour lui inconnu. Grâce à un petit bois il put se rapprocher de l'endroit oti l'oiseau s'était remis et le tua au moment où il prenait son essor. Son vol n'était pas très rapide et en ligne directe comme celui d'un coucou non poursuivi. Les — 44 - petits oiseaux criaient autour de lui comme autour d'un hibou. Quand je vis l'oiseau le lendemain, je reconnus un œdicnème ; il était bien en plumes et en bon état, ni gras ni maigre C. van de Werve. Calidris temminckii (Leisl.) — Bécasseau de Temminck. Pendant la première quinzaine de septembre 1922, j'ai rencontré dans une prairie inondée de la vallée de la Haine une bande de bécasseaux. J'ai tiré dans le tas et j'ai abattu trois bécasseaux variables et quatre bécasseaux de Tem- minck. C'est la première fois que je rencontre cette dernière espèce dans la région de Mons. D"^ Clerfaut. Himantopus himantopus (L.) — Echasse blanche. Deux individus ont été aperçus vers le 15 juin 1922, non loin du Blanckaert, à Woumen, par le garde A. Peper- straete, qui avait appris à connaître ces oiseaux lors de leur nidification à Merckem, en 1919. Vu la saison à laquelle ces oiseaux ont été observés, il est probable qu'il s'agissait d'un couple nicheur. Des jeunes n'ont cependant pas été remarqués. Ch. Dupond. Phalaropus fulicarius (L.) — Phalarope platyrhynque. J'ai tué un beau mâle en plumage de noce à Nieuport, en juin 1922. Cette espèce septentrionale s'observe parfois en hiver sur les eaux intérieures et près des côtes de la mer, mais sa présence sur notre côte en été me paraît tout à fait exceptionnelle. C"' M. DE Lalaing. Scolopax rusticola rusticola L. — Bécasse ordinaire. Le passage de cet intéressant gibier a été normal durant l'automne de 1922. Un passage important a précédé les gelées d'intensité inaccoutumée qui se produisirent du 20 au 30 octobre. Un ralentissement dans le mouvement migratoire se manifesta ensuite, conséquence rationnelle de la douceur extrême de la température dont nous fûmes gratifiés durant - 45 — les premiers mois d'hiver. L'hivernage s'opéra en nombre très important, principalement en Ardennes, où, à cette époque, l'espèce fut dans certains bois aussi commune qu'en automne. Les affûts de printemps furent donc fructueux, mais encore une fois que d'innocentes victimes se fixeraient chez nous si elles avaient la vie sauve ! Deux couples actuellement (avril 1923) nichent dans ma région aux confins des communes de Wyneghem, Schooten et S'Gravenwezel. v H Chlidonias leucopterus (Temm.) — Guiffette leucoptère. J'ai tué deux guiffettes au-dessus d'un étang alimenté par le Bocq, à Emptinne, vers le 16 mai 1922. Ces oiseaux m'avaient été signalés la veille, ils étaient depuis quelques jours dans le pays. J'ai tiré le plus gros des deux oiseaux et il est tombé à l'eau. Il était de couleur sombre. L'autre, de couleur plus claire, est venu survoler le cadavre flottant de son compa- gnon, je l'ai tiré très facilement. Le vol de ces oiseaux rappelle beaucoup le vol des hirondelles, les courbes plus longues et le vol un peu moins précipité. J'ai fait naturaliser les deux oiseaux et les ai offerts à mon beau-père, M. Dedyn, de Haversin. B"" Lucien Janssens. M. Dedyn a bien voulu me céder les deux oiseaux pour ma collection. L'un d'eux est une guifette leucoptère, espèce méridionale, dont quatre exemplaires seulement ont été jus- qu'ici capturés en Belgique. v. H. Uria aalge albionis (With.) — Guillemot troile. J'ai capturé devant le Palace Hotel, sur la plage, à Zee- Brugge, un guillemot troile mâle en juin 1921. Un de mes amis a capturé également une femelle en juin 1922 sur la plage devant Duinbergen-sur-Mer. Tous deux ont été pris - 46 — à la suite d'une tempête. Ils étaient épuisés et se sont laissés saisir à la main. Nous avons pu les tenir en vie pendant quelques jours en les nourrissant avec du poisson. Ils ornent actuellement ma collection d'oiseaux naturalisés. C'^ P. d'Artet Porzana parva (Scop.) — Marouette poussin. J'ai tiré une marouette poussin à Hasselt, le 10 avril 1923. Jean Maus. Coturnix coturnix coturnix (L.) — Caille ordinaire. De divers côtés une quantité plus appréciable de cailles a été observée en été 1922. Bon nombre de chasseurs ont eu l'occasion de tirer quelques représentants de cette espèce. La fermeture complète de la chasse à ce gibier, édictée par nos voisins de Hollande durant l'été écoulé, peut avoir eu quelque influence sur le nombre des migrateurs qui ont traversé notre pays. v. H. MŒURS DE POULE D'EAU Gall inula chlompiis chloropus (I ). La poule d'eau est, dans les régions quelque peu maré- cageuses, un oiseau généralement commun. Là oij par suite de l'imperméabilité du sol, se forment des nappes d'eau de quelque étendue, on est presque toujours certain de la rencontrer, entendu qu'en ces lieux croisse une végétation palustre qui lui fournira, les circonstances l'exigeant, des abris oti elle se réfugiera. Une pièce d'eau dont les rives sont nues, qui est dépourvue de plantes aquatiques, ne sera pas d'ordinaire fréquentée, sinon incidemment, par la poule d'eau. Reconnaissons qu'il est néanmoins, des exceptions à cette règle. Ce sera notamment le cas lorsque la poule d'eau, semi-domestiquée, vivra dans les parcs publics, où elle sait ne courir nul danger et où, par conséquent, un - 47 - refuge ne lui est pas nécessaire. Il en sera de même si une berge de l'étang sur lequel elle s'est cantonnée est à pic et si des anfractuosités y existent, lui fournissant les retraites qu'elle exige ou encore lorsque la rive est en surplomb, des racines d'arbres par exemple, formant un écran protecteur que l'oiseau pourra utiliser. Les eaux courantes peuvent aussi être fréquentées par les poules d'eau, mais d'habitude on ne les y voit pas nicher, à moins qu'une crique n'existe qui forme une nappe assez vaste et suffisamment calme pour pouvoir être assimilée à un étang. Au temps des migrations, également en hiver, lorsque les étangs sont recouverts de glace, il n'est d'autre part pas rare de voir des poules d'eau s'ébattre sur les rivières, les ruisseaux, vers lesquels les pousse aussi l'esprit d'aventure qui peut les animer dès que l'époque de la nidification est close. Mais généralement les volatiles se tiendront de préférence là ou elles pourront se dissimuler aisément en cas d'alerte. * * * Bien que la poule d'eau ne soit pas un oiseau fort loquace, elle possède cependant un vocabulaire assez étendu, chaque événement marquant de son existence pouvant se traduire par un cri spécial, ainsi, au reste, qu'il en est pour tous les volatiles. La poule d'eau qui, sans sujet d'inquiétude, vogue sur son étang, émet de temps à autre un appel assez sonore : « Cwer », « Couer » ou encore « Crew », selon l'individu. Elle fait aussi entendre un cri qui pourrait se traduire par « Crouou » et un « Kick » ou « Quick », semblable à un éternuement très sec. Ces appels sont ce que l'on pourrait appeler son « chant », une simple manifestation de sa pré- sence, une indication signalant à sa compagne, sa proxi- mité. - 48 - Un ennemi quelconque, chien, chat, putois, rôde-t-il sur la rive? Aussitôt la poule d'eau lance son cri d'alarme : « tchäck » ou « tchack », bref et plusieurs fois répété. Dès que ce signal retentit, toutes les poules d'eau de l'étang s'agitent. Les unes, qui se trouvent sur le sol ferme, dressent la tête, étendant le cou et, une patte levée, semblent cher- cher des yeux l'ennemi dénoncé. D'autres courent vers l'onde, se hâtent de se mettre à la nage. Celles qui reposent, perchées sur un arbre de la rive, s'envolent et vont se poser sur l'onde, toutes répétant à l'envi le cri d'alarme de leur compagne. Tous ces cris constituent un singulier concert qu'il est intéressant d'ouïr lorsque les volatiles sont assez nombreux, à l'arrière-saison par exemple. C'est aussi spec- tacle amusant que d'observer à ce moment, les oiseaux qui anxieusement examinent la rive sur laquelle elles supposent se trouver l'objet de leur émoi. Un « tchäck » très semblable à ce cri d'alarme est aussi une manifestation de colère ; une poule d'eau pourchassant une de ses semblables le fait entendre au cours de la pour- suite. Deux poules d'eau, bombant le dos, la queue largement ouverte, portée dans une position semi-oblique, paraissent se provoquer. La tête abaissée, le bec pointé en avant, elles avancent l'une vers l'autre. Par intervalle, elles font entendre un bref « tlétlèk », qui doit être une provocation. Ce cri modifié légèrement est encore une manifestation de mau- vaise humeur. Fort excitée, alors qu'elle poursuit une de ses congénères qui, par exemple, s'est aventurée dans son cantonnement, la poule d'eau émet encore un cri de colère : « Cwerwer- cwer.... » ou « Couercouercouer ... », articulé très rapi- dement. Une poule d'eau brusquement attaquée par une de ses - 49 - compagnes, prend la fuite en faisant entendre un « Krou Krou Krou » très guttural, exprimant certainement une crainte très vive, de l'angoisse. Deux poules d'eau en attitude de combat, se surveillent en décrivant maintes circonvolutions. Soudain l'une d'elles, prenant une décision, fonce sur son adversaire. Ce dernier fuit, se met hors de portée, puis s'immobilisant fait entendre un bref : « te-quaw ». Le fuyard se félicite-t-il d'avoir échappé aux atteintes de son agresseur ? Paraît être une autre marque de vive terreur, un fort et allongé « teccaeak... teaeaeak !!! » que l'on n'entend cepen- dant pas souvent. Dame poule d'eau et sa nichée picorent sur la berge d'un étang quand survient une foulque qui paraît vouloir chercher noise auxgallinules. Elle s'approche de celles-ci, puis, s'ar- rête à environ un mètre d'elles. La poule d'eau adulte hérisse immédiatement son plumage, se ramasse sur elle- même, allonge le cou à la façon des oies et le bec en avant se précipite vers la foulque dont elle semble craindre les entreprises. Sa queue est épanouie ; les ailes pendantes, quelque peu bombées, touchent presque le sol. La poule d'eau se tient aussi très bas sur pattes. Et brusquement elle pousse un cri de colère ou plutôt un cri d'intimidation : « Koer Koer Koer Koer... », rauque, les syllables se suivant très rapidement. Toujours en poussant ce cri, elle se jette à plusieurs reprises vers la foulque qui ne paraît guère se soucier de ces manifestations. Les jeunes poules d'eau, effrayées par le remue-ménage, ont regagné l'étang. Les voyant momentanément à l'abri du danger, la mère les suit et, entraînant sa famille à sa suite, s'éloigne au plus vite. A son tour, la foulque se met à l'eau et comme elle se dirige à nouveau vers les jeunes, la poule d'eau lui fait face et nageant rapidement, revient vers elle, — so- les plumes ébouriffées. Elle s'approche jusqu'à environ 25 centimètres de la foulque, poussant quelques cris « Koer Koer Koer... » comme précédemment. La foulque, nullement intimidée, ne bronche pas. Mais la poule d'eau, ouvrant à demi les ailes, redresse le corps, étend la tète, élargit la queue et se livre sur place à une sorte de trépi- gnement rapide, agitant les pattes avec une extraordinaire vitesse et provoquant dans l'eau un bouillonnement consi- dérable. En même temps, elle fait entendre à plusieurs reprises un grondement sourd, très prononcé « Goerrrrrr ». Ayant remarqué que durant ce manège ses jeunes s'étaient éloignés, elle les rejoint aussitôt. La foulque cette fois renonce à la poursuite et s'en va de son côté. Peu après la même poule d'eau, nageant au milieu de ses jeunes, aperçoit au loin une autre foulque nageant vers les siens Elle lance un bref « Kerrr... tettet » qui semble être un avertissement et immédiatement ses petits se rapprochent d'elle. Le soir, quand elles volent assez haut, au-dessus de leur étang, les poules d'eau laissent parfois entendre un appel prolongé « Kreckreckreckrec...». Le mâle poule d'eau vagabonde aux environs du nid sur lequel est posée sa compagne, et voici qu'il découvre une friandise dont il veut faire hommage à sa femelle. Immédia- ment, il pousse à plusieurs reprises un appel quelque peu identique à celui du coq domestique qui veut attirer l'atten- tion de ses poules sur une friandise qu'il découvre. Ce cri de la poule d'eau peut se traduire par : « teck teck teck teck », la syllabe « teck » répétée à chaque reprise, quatre fois invariablement. Et sa femelle comprend fort bien la signification de cet appel, puisqu'elle accourt aussitôt. La poule d'eau couve, se lissant les plumes, s'épluchant, arrangeant les matériaux dont son nid est construit. Tandis qu'elle est ainsi occupée, elle fait très souvent entendre un - 51 - petit cri, très doux, articulé lentement : « Kéérr...kéérr... kéérr...». Ses petits sont éclos... la poule d'eau promène les oisillons sur les berges de la pièce d'eau, dans les prés proches. Désire-t-elle attirer leur attention, les ramener à ses côtés ? Elle émet aussitôt un gloussement qui a quel- que analogie avec celui de la poule domestique rassemblant ses poussins : « tchock... tchock... tchock. ». que certaines gallinules articulent « tchack... tchack...» et qui, alors, a un peu la résonnance d'un cri lointain de la corneille choucas. Cet appel aune variante, mais rarement entendue : « Kâh... Kâh... Kâh...». Les poussins poule d'eau, dans les premiers jours de leur naissance poussent fréquemment un léger pépiement : « twi tvvi twi...", qu'en grandissant ils font entendre de rnoins en moins souvent. Ce sont ces petits cris un peu plaintifs qui décèlent la pré- sence de Ja nichée. Qu'ils nagent sur l'étang, courent parmi la flore aquatique, dans les herbages, les oisillons piaillent , semblant toujours réclamer quelque chose. Les parents, t si ce n'est toutefois dans les pre liers jours, n'accorde n cependant pas grande attention à ces pépiements que leurs jeunes poussent plus par habitude, semble-t-il, que pour ma- nifester un besoin quelconque. Ces poussins errent sans souci, sans cesser de piailler; ils ne s'interrompent même pas alors qu'ils se rassasient. Les jeunes poules d'eau s'habituent très vite à se suffire à elles-mêmes et on les voit alors déambuler seules le long des rives. Elles sont évi- demment exposées à de mauvaises rencontres. Une poule d'eau adulte de nature acariâtre vagabonde sur les bords de l'étang et tombe bec à bec avec des jeunes de son espèce âgés d'une quinzaine de jours, qu'elle se met en devoir de pourchasser on ne sait pour quelle raison. Elle les force à se jeter à l'eau, où elle poursuit obstinément l'un d'eux. - 52 - Serré de près, le pauvret,affolé, lance un angoissé : « ptili... ptili. . ptiliptiliptili... » émis d'autant plus rapidement qu'il est plus menacé. Sur le point d'être saisi, il plonge brusque- ment pour reparaître un mètre plus loin. Traqué sans répit, il plonge encore, revient à la surface et sous une menace renouvelée, reprend ses « ptili » interminables, jusqu'à ce qu'un de ses parents, survenant à toute vitesse, mette en fuite son agresseur. En une seule occasion, j'ai entendu un adulte pousser un cri ayant quelque similitude avec l'appel des jeunes : " tssi tssi tssi... », qui se changea finalement en un « tssri tssri» plus strident. Cet oiseau était posé, immobile, sur la berge du fossé, il ne semblait nullement inquiet et il me fut impossible de déterminer le sens de ce cri On sait que la poule d'eau plonge avec facilité, mais peut- être nos lecteurs n'ont-ils pas remarqué qu'étant devenue complètement adulte, elle semble témoigner d'une certaine répugnance pour cet exercice. Jamais je n'ai vu des poules d'eau ayant toute leur croissance plonger si elles n'y étaient poussées par une circonstance impérieuse. A l'arrière-sai- son, on peut souvent apercevoir des groupes de ces oiseaux chercher, de compagnie, leur nourriture sur les étangs. Or, pour atteindre les végétaux aquatiques dont elles s'ali- mentent, jamais elles ne plongeront. Toujours elles se bor- neront à enfoncer le haut du corps dans l'eau à la façon des canards. Néanmoins, les étangs oîi elles se livrent à ce manège sont souvent assez profonds pour qu'elles puissent plonger. De ceci, nous avions une preuve en voyant des foulques qui évoluaient à leurs côtés, exécuter des plongées continuelles. Cette répugnance me fut un jour confirmée par une scène assez curieuse qui se déroulait dans un parc. Une poule — 53 — d'eau ayant aperçu un morceau de pain flottant entre deux eaux, voulut s'en emparer. Elle s"y prit à la manière des canards, mais ne réussit pas dans son entreprise, le frag- ment de pain se trouvant vraisemblablement trop profon- dément submergé. L'oiseau répéta cette manœuvre, sans succès, à plusieurs reprises. Cet échec l'irrita vivement, mais il ne se décida cependant pas à plonger réellement. Flottant sur l'eau, il se donna une brusque impulsion d'avant en arrière, et fit pénétrer la partie supérieure du corps dans l'onde, avec un mouvement de bascule tel que tout son arrière-train, y compris les pattes que l'on voyait s'agiter gauchement en l'air, était entière- ment hors de l'eau. Ce geste était si brusque et si violent que le bruit qu'il provoquait ressemblait à celui d'une pierre jetée dans l'eau. En même temps l'oiseau était environné d'un fort jaillissement du liquide. 11 plongea ainsi à demi plusieurs fois, ramenant enfin dans le bec le pain convoité, ce qui me permit de constater le but de cette manœuvre. Ajoutons que chaque fois que cette poule d'eau retirait la tête de l'eau, elle poussait de violents cris de colère: « couer couer couer... ». Cependant en cas de danger, la poule d'eau n'hésite pas à plonger hardiment et complètement. Dissimulé dans un buisson, j'observais un jour les plongées de quelques grèbes castagneux se livrant à la pêche Survint une poule d'eau. On n'ignore pas que les gallinules affectionnent se poster à proximité des grèbes occupés à plonger et qui vraisembla- blement, au cours de leurs évolutions, font se détacher du fond de l'étang, des matières végétales dont les poules d'eau sont friandes. Ayant quelques instants observé la gallinule fort occupée à se précipiter vers l'endroit où reparaissaient les grèbes, je me dressai soudain. Or, la poule d'eau, au lieu de s'envoler, plongea brusquement et ne reparut qu'à — 54 - cinq ou six mètres de la place de la plongée, pour prendre ensuite son vol. Par contre les jeunes poules d'eau plongent à merveille et sans y être le moins du monde forcées. Pour elles c'est même parfois un jeu qu'elles font durer longtemps. Elles plongent tête en avant, le cou tendu, nageant fort rapide- ment sous l'eau sur une distance parfois de sept à huit mètres, décrivant tantôt des cercles, qui les ramènent là où elles sont entrées sous l'eau, tantôt des zigzags capricieux. On peut, lorsqu'elles nagent peu profondément, suivre leur mouvement de progression, aux ondulations que leur déplacement provoque à la surface de la pièce d'eau. Les petites poules d'eau savent plonger dès leur naissance et c'est pour elles leur unique chance de salut tant qu'elles ne savent pas voler. Un ennemi, un chien par exemple, les menace-t-il, cher- chant à les découvrir dans les herbages, vite elles se mettent à l'eau, s'immergent quelques instants, puis s'accrochant des pattes aux plantes aquatiques, sortent la tête de l'onde et observent les manœuvres de leur persécuteur. Elles de- meurent quelquefois assez longtemps en cette bizarre posi- tion, attendant que le danger ait disparu. Il en est qui paraissent même plus rusées et qui, en ces circonstances critiques, dissimulent la tête sous une feuille à demi-soulevée. Il est vrai que le hasard peut ici avoir joué son rôle. Si vous ne voulez pas admettre que la poule d'eau ait intentionnellement dissimulé latête sous cette feuille, rien ne vous empêche de supposer que la dite feuille se trouva fort à propos là où l'oiseau sortit la tête de l'eau pour respirer plus à l'aise. Il est assez intéressant de constater que la poule d'eau adulte, qui plonge fort bien et sans apparente difficulté en 55 certaines circonstances, ne fasse pas usage de cette faculté au cours de sa vie normale. Comment expliquer qu'elle dédaigne cette façon de se procurer sa nourriture alors qu'elle pourrait si aisément profiter à cette fin, de ses aptitudes ? Selon nous, c'est une indication précise en ce qui concerne son genre d'alimentation. Cela controuverait en tout cas les assertions de ceux qui veulent qu'elle s'en prenne aux petits poissons. Ne plongeant somme toute qu'à son corps défen- dant, on ne peut que malaisément admettre qu'elle soit Ichthyophage. L COOPMAN. NOTES ET OBSERVATIONS DIVERSES Canard sauvage, Anas platyrhyncha platyrhyncha L. Le 20 mai dernier, sur un étang des environs de Bruxelles, sept à huit jeunes canards sauvages faisant partie d'une même nichée, livraient une chasse acharnée à des mous- tiques peut-être, mais surtout à de petites mouches noi- râtres volant par centaines, au-dessus des eaux, à ras de la surface, tourbillonnant aussi par bandes à proximité des rives de la oièce d'eau. Les canetons, âgés d'une dizaine de jours, pourchassaient ces insectes en nageant avec une extrême vélocité, témoi- gnant d'une grande ardeur, allant, venant, virevoltant, de toute la vitesse dont étaient capables leurs petites pattes. Parfois l'un des oisillons, d'un élan subit, se projettait, à demi hors de l'eau, vers un insecte qui fuyait devant lui, tandis qu'un de ses frères, courant littéralement sur l'onde, poursuivait une autre bestiole. Les canetons quelquefois se faufilaient, toujours pour- chassant leurs proies menues, à travers les plantes aqua- tiques ou venaient raser le bord de l'étang. Ils chassaient de la sorte, nous dit-on, depuis plusieurs heures, presque sans arrêt. Pendant qu'ils étaient ainsi occupés, la cane, immo- - 56 - bile au milieu d'un petit champ de roseaux, surveillait leurs ébats. Un de ces petits canards, capturé par le propriétaire de l'étang, avait dans l'estomac une pelote, grosse comme une noisette, constituée de ces petites mouches. Ces diptères étaient des Hilaria interstincta Fallen, de la famille des Empides. V Hilaria est extrêmement commun en Belgique. Comme sa larve qui vit dans les lieux humides, c'est une bête carnassière, mais les entomologistes la consi- dèrent comme indifférente. Si donc nos canetons sont insectivores, ce sont, en ce cas tout au moins, des insecti- vores indifférents. L. Coopman. A propos d'un nid de grive chanteuse. J'ai eu l'occasion, durant le mois d'avril dernier, d'être témoin de la manière tout à fait inusitée dont une grive chanteuse a construit son nid. Celui-ci est placé sous un hangar sur une poutre à 1"'80 du sol environ. Sur la poutre et sous le nid reposent trans- versalement deux perches légères placées là par hasard Le nid est construit de fa^on qu'il se trouve pris entre la poutre et la partie la plus inférieure du toit et possède ainsi un sou- tien suffisant pour assurer sa stabilité. Ce mode d'établissement me paraît anormal, car je ne l'avais jusqu'ici jamais observé ; je trouve le cas suffisamment intéressant pour être signalé. A mon sens, il peut être une manifestation des mœurs de plus en plus familières de cette espèce qui est en progression sensible dans la région d'Anvers, où elle est devenue un véritable oiseau de parc, même à l'intérieur des villes, et où elle est actuellement plus commune que le merle. v. H. Moineau domestique, Passer domesticus domesticus (L.). Le 10 juin dernier, me trouvant au Parc de Bruxelles, mon attention était attirée par le manège de six ou sept moi- neaux domestiques qui, sur le tronc mort d'un vieil orme, — 57 — sautillaient le long des ecorces.-s'y accrochant des ongles, un peu à la façon du pic, ou plus exactement du torcol. Intrigué, je m'approchai et constatai que le tronc de l'arbre était criblé de milliers de trous de scolytes, petits coléop- tères d'un brun rougeâtre qui s'attaquent au bois De quel- ques-uns de ces trous s'échappaient de ces insectes; à l'entrée d'autres ouvertures, s'apercevaient d'autres scolytes, à demi déchiquetés. A quelques dix mètres de ce tronc, se trouvait un second orme mort sur lequel quatre ou cinq moineaux se livraient à des manifestations identiques à celles des premiers oiseaux. Cette fois, je pus, m'approchant doucement, consta- ter que les moineaux extrayaient de leurs trous les scolytes qu'ils avalaient aussitôt. Les partisans de l'oiseau insectivore donneront évidem- ment un bon point au moineau, pour cet excellent mouve- ment qui le pousse à s'attaquer aux Scolytes. Cependant en réalité, notre commensal n'en agit ainsi qu'occasionnelle- ment et très souvent les insectes en question ont, quand ils sont gobés par l'oiseau, terminé leur ponte. En effet, au cours de la période de reproduction, une fois occupés de leur berceau ou de leur ponte, ils sont inaccessibles aux oiseaux, sauf circonstances exceptionnelles évidemment, mais si rares que l'utilité de l'oiseau est alors réduite à zéro. L. COOPMAN. Chevêche commune. On n'ignore pas que la Chevêche commune, Athene noctiia noctua (Scop.), est un oiseau prévoyant. Si, à la vesprée, sa chasse a été fructueuse, elle sait fort bien faire des réserves pour le cas où le lendemain le gibier serait rare. Ayant satisfait son appétit, éventuellement celui de sa nichée, elle dissimule le surplus de ses prises dans des creux d'arbre d'où elle va les retirer en cas de besoin. Cette habi- tude se constate notamment en temps de nidification. Dans - 58 — un verger on peut découvrir deux ou trois de ces garde- manger, contenant généralement de petits quadrupèdes champêtres, campagnols, mulots, taupes, moins souvent des grenouilles ou des oiseaux. 11 arrive que ces réserves n'ayant pas été nécessaires, la chevêche les laisse se dé- composer, ce qui ne l'empêche pas de continuer à trans- porter de nouvelles proies dans la même anfractuosité. Le plus bizarre de ces garde-manger que j'aie examiné se trouvait dans un saule non loin d'un ruisseau et ne contenait que des grenouilles, quelques-unes en putréfaction, d'autres dans un état de fraîcheur relative, enfin l'une d'elles encore en vie. Cette dernière se traînait si misérablement sur le terreau qui garnissait le fond de la cavité, qu'il nous vint à l'idée, à mon compagnon, M. Arthur Henvay, et à moi, de l'examiner de près. Or, notre batracien avait les pattes postérieures brisées. Aussitôt nous revint en mémoire cette fable de La Fontaine qui, mettant en scène un vieux hibou, l'avait transformé en éleveur de souris qu'il engraissait en son refuge, se mettant ainsi à l'abri de la famine. Pour éviter que ses captives prissent la fuite, avant de les introduire dans leur geôle, le hibou, contait le fabuliste, leur cassait les pattes. Nous examinâmes immédiatement les grenouilles dé- funtes; plusieurs avaient, comme la survivante, les membres postérieurs brisés. Dire que cette mutilation était volontaire est évidemment une autre affaire. 11 est même certain qu'elle n'était pas voulue et vraisemblablement c'était le résultat d'un hasard, peut-être d'une façon particulière, personnelle, de l'oiseau de se saisir de ses victimes. Mais nous ne pûmes nous empêcher de remarquer combien singulière était la coïncidence qui existait entre notre découverte et le récit du fabuliste. De là à supposer que ce dernier avait dû certainement rimer l'histoire du — 59 — hibou, y incité par un fait analogue à celui qui attirait notre attention, il n'y avait qu'un pas Egalement nous consta- tâmes forcément qu'il n'y a pas grand'chose de neuf sous le soleil. Inutile d'ajouter que dans les garde-manger des che- vêches, nous ne trouvâmes jamais de muridés, taupes ou oiseaux encore vivants. Enfin, n'étant guère enclins à faire éprouver aux animaux des sentiments trop complexes, nous avons supposé que si la grenouille aux pattes brisées n'était pas défunte ainsi que säs compagnes, c'était simple hasard Seulement étourdie lors de sa capture, elle avait repris conscience dans sa prison, après le départ de la chevêche. Celle-ci aurait certainement achevé sa victime si elle s'était aperçue, lors du dépôt, qu'elle n'avait pas succombé. Chacun sait au surplus que les batraciens ont « la vie dure » et qu'ils pa- raissent simuler la mort alors qu'ils ont éprouvé une com- motion assez violente. L COOPMAN. REVUES ORNITHOLOGIQUES Relevé des derniers fascicules d'ornithologie parvenus au Gerfaut par voie d échange : Revue française d ornithologie. Pans (janvier 1923) : Henri Jouard. De quelques oiseaux observés dans les Alpes Vaudoises. — Alfred Blanchet. Les Cochevis dans le nord-ouest de l'Afrique. — Guérin. Sur V Accipiter major. — G. Cabanes. Le Circaëte Jean-le-Blanc dans le Gard. — Notes et faits divers. Idem (février 1923) : Alfred Blanchet. Les Cochevis dans le nord- ouest de l'Afrique (suite). — Henri Jouard. De quelques oiseaux observés dans les Alpes Vaudoises (suite). — Suire. Dans l'Hérault. — Notes et faits divers. Idem (mars 1923) : P. Portier. La rétine des rapaces diurnes. — Henri Jouard. De quelques oiseaux observés dans les Alpes Vau- doisas (suite). — A. Mencgaux. Enquête sur la disparition des moi- neaux. — M. Bon. La région des étangs à Montmorillon. — Paul Bernard. Nos oiseaux en 1922. — Notes et faits divers. Idem (avril 1923) : G. Guérin. La vitesse du vol des oiseaux et l'aviation. — Cailly-Maitre. Observations sur quelques modifica- tions de plumage produites par la captivité. — M. Chabot. Note relative à quelques oiseaux capturés en 1922. — Alfred Blanchet. les Cochevis dans le nord-ouest de l'Afrique (fin). — H. Jouard. De — 60 — quelques oiseaux observés dans les Alpes Vaudoises (fin). — M. Cha- bot. Capture d'un Comitahis comata au Maroc. — Notes et faits divers. Idem (mal 1923) : A. Menegaux. Description du Garrulax courtoisi nov. sp. de la Chine. — P. Portier. La vision chez le Fou de Bassan. — G. Guérin. La Bondrée. — Heim de Balsac. Les oiseaux de l'Ile de Riou. — A. Labitte. Quelques observations ornithologiques faites dans les Ardennes en 1922. L'Oiseau, Paris (janvier 1923) : Les Oiseaux ; leur entretien, leur élevage. — J. Delacour. Les oiseaux de Woburn. — A. Decoux. Elevages. — A. Pam. La volière. — Chronique ornithologique. Idem (février) : D. Seth-Smith. Les oiseaux de paradis et les oiseaux à berceaux. — H. Darviot. Le Loriot. — A. Decoux. Mes élevages d'oiseaux en 1922. — E. de Rougé. Exposition-Concours d'oiseaux de cage et de volière de Verviers (Belgique). — Chronique ornithologique. Idem (mars) : Les Oiseaux; leur entretien, leur élevage (suite). — J. Delacour. Les oiseaux de Boyers House. — M. Loyer. Les Tourte- relles de la Duchesse de Bourgogne. — E. de Rougé. Exposition- Concours d'oiseaux de Verviers. — A. de Lagger. Le Geai vert à tête bleue du Venezuela. — Chronique ornithologique. Idem (avril) : Les Oiseaux; leur entretien, leur élevage (suite). — M^^ A. Feuillée-Billot. Mes Mulets de chardonnerets. — D'' Ri- chard. L'élevage du Cordon Bleu en appartement. — E. Chaudet. Ma volière pour petits oiseaux. — Chronique ornithologique. Bulletin de la Ligue française pour la protection des oiseaux, Paris (janvier-février 1923) : Actes de la Ligue. — M. J. Delacour. Au pays des Aigrettes. — Notes et faits divers. Idem (mars 1923) : Actes de la Ligue. — D"" Millet-Horsin. La destruction des oiseaux en Afrique orientale française. — E. Duflot. Une opinion sur les corbeaux, les pies et les geais. — Notes et faits divers. Idem (avril-mai 1 923) : Actes de la Ligue. — J. Delacour et L. Coop- man. Une polémique sur la tenderie. — M"^'' Feuillée-Billot. Les œufs de Pâques. — Notes et faits divers. Club van Nederlandsche Vogelkundigen, Zevenbergen (Jaarbericht n'" 13, aflevering I) : D'' C. Eykman. Mareca americana. — C. G. B. Ten Kate. Naar Schiermonnikoog. — Snouckaert. Het merk- waardig exemplaar van den grooten bontspecht. — W. Ph. J. Helle- brekers. Een nest met deksel. — Snouckaert. Over vogels van Neder- land over de zee. — Waarnemingen op zee ;n den Indischen Archipel. Ardea, Leiden (Jaargang XI, Aflevering 2-3) : Van Verwey. The moult of Uria troille (L.) and Alca torda. — D'' A. E. H. Swaen. Bijzonderheden betreffende de Gierzwaluw (Apus apus L.). — A. Bürdet. Notes ornithologiques en 1922. — G. A. Brouwer en Jan Verwey. Waarnemingen van 1 Januari 1920 tot en met 30 Juni 1922, medegedeeld. — G. A. W. van Overbeek de Meijer. Een merkwaardig — 61 — legsei van de Goudplevier. {( Charadrius apricarius L.)- — A. A. van Pelt Lechner. Varia oologica XI. — Verzoek betreffende de Gier- zwaluw. — Een Ijsvogel-enquête. Nos oiseaux, Neuchâtel (mars 1923) : Alfred Richard. Le gobe- mouche gris. — H. Jouard. Le bec-croisé en automne. — Calendrier ornithologique. Idem (mai 1923) : Alfred Richard. Le grand-duc dans les Alpes. — Henri Jouard. Le bec-croisé en automne. — Protection. — Divers. — Calendrier ornithologique. Der Ornithologische Beobachter . — U Ornithologiste, Basel (fase. 4, 1922-1923) : D^" Hans Stadler. Die Parallelen der Vogelstimmen. — D^ K. Bretscher. Der Vogelzug in den Alpen. — D"" L. Pittet. Notes sur les migrations de la bécasse. — Ornithologische Beobachtungen. Naturschutz. Idem (fase. 5) : Julie Schinz. Ferientage auf Texel. — D^ K. Brets- cher. Der Vogelzug in den Alpen. — D"" L. Pittet. Notes sur les migrations de la bécasse. — A. Schiflerh. Seetaucher auf dem Sem- pacherzee. — Observations et communications. Idem (fasc. 6) : Julie Schinz. Ferientage auf Texel. — H. Siegrist. Das Leben der Vogel im spiegel Dantescher Dichtung. — Commu- nications et observations. Idem (fasc. 7) : H. Siegnst. Das Leben der Vogel im spiegel Dantes- cher Dichtung. — H. Noll-Tobler. Vogelbeobachtungen beim Wetter- sturz vom 23 bis 26 März 1922. — Julie Schinz. Ferientage auf Texel. — Observations et communications. Idem (fasc, 8) : A. Masarey. Die Vogelwelt des Vierw^aldstatter- sees im siebzehnten Jahrhundert. — A. Mathey-Dupraz. Observa- tions ornithologiques de la région du Bosphore. — Observations et communications. Danshe-Fugle, Viborg (1923, n*^ 1) : P. Skovgaard. Fuglene i Bryru- pegnen. The Ibis, London (January 1923) : Claud B. Ticehurst. The Birds of Sind. — Einar Lönnberg. Note on a Nestling Coucal. — R. Mei- nertz-Hagen. A review of the Genus Oriolus. — C. J. Putten. Investi- gations on the Trans-Atlantic migratory movements of a Sora Rail (Porzana Carolina). — J. N. Kennedy. Observations on the birds of the Lake of Geneva. — Jean Delacour. Notes on the birds of the States of Guarico and Apure in Venezuela. — Herbert C. Robinson. On some Zosteropidae, with a description of a new race. — Letters, extracts and Notes. Idem (April 1923) : Casey A. Wood. The Fossil Eggs of Bermudan Birds. — R. E. Cheesman. Recent notes of the Arabian Ostrich. — Einar Lonnberg. Some remarks on Palearctic Goshawks. — Thomas Carter. Supplementory notes on some birds from Western Australia and from Dirk Hartog Island. — B. B. Osmaston. A note on the classification of certain Indian Birds. — Claud B. Ticehurst. The Birds of S}nd. — Percy Roycroft Lowe. Notes on the systematic - 62 — position of Ortyxelus. — J. D. La Touche. On the Birds of South- Eas' -Yunnan, S. W. China. — Letters, extracts and notes. Bulletin of the British Ornithologists' Club, London : Meetings — of the Club, January, February, March, April and May 1923. Bird Notes and News, London (Spring number 1923) : More about Bird Sanctuaries. — The duke and the jays. — Oil on the Waters. Economic Ornithology. — The Royal Society for the Protection of Birds. — Notes. British Birds, London (January 1923) : Frances Pitt. The Great and Arctic Skuas in the Shetlands. — Norman H. Joy. Some Migrants in Berkshire. — John Walpole-Bond. Concerning the Greenshank. — Notes. — Letters. Idem (February) : J. H. Gurney. Ornithological Notes from Nor- folk for 1922. — Notes. — Letters. Idem (March) : A. Landsborough Thomson. The migrations of some Ducks. — H. F. Witherby. The « British Birds " marking sheme. — • Notes. — Letters. Idem (April) : C. V. Stoney. Recent observations on some Irish Breeding-Birds. — Recovery of marked Birds. — Notes. — Letters. Idem (May) : Norman Gilroy. Field. Notes on the Nesting of Divers. — F. C. R. Jourdan. Note on the Specific name of the Com- mon Guillemot. — H. F. Witherby. Notes on the Common Guille- mot. — Notes. — Letters. Idem (June) : Geo R. Humphreys. The Malahide, Co. Dublin, Tern Colony. — N. F. Ticehurst. On some sixteenth Century Bird Drawfing. — P. G. Rafle. Manx ornithological Notes for 1921 and 1922. — Notes and Letters. The Austral Avian Record, London (vol. V, n*^^'' 2 et 3) : Gregory M. Mathews. Additions and corrections to my lists of the birds of Australia. — G. M. Mathews and Tom Iredale. More notes of interest. The South Australian Ornithologist, Adelaide (vol. VII, Part 1) : A. M. Morgan. Order charadriiformes, Family charadriiae. Genus charadrius. — J. B. Cleland. Notes on the Birds of Ooldea. — J. B. Cleland. An enumeration of the Birds between Port Augusta and Clare. — Bird Notes. Idem (vol. VII, part. 2) : A. M. Morgan. Order charadriiformes, Family charadnidae. Genus charidrius. — F. F. Parson. South- West Australian Birds. — J. Neil Mc Gilp. Cuckoo Eggs. — J. Sut- ton. A Trip to the South-East of South Australia. — Birds Notes. The Auk, Lancaster, PA. (January 1923) : Alfred O. Gross. The Black-crowned Night Heron. — Charles A. Urner. Notes on the short-eared Owl. — Margaret M. Nice. A Study of the Nesting of Mourning Doves. — W. E. Clyde Told. A revision of the genus Cyanocompsa. — Ludlow Guiscom. Field Studies of the Anatidae of the Atlantic Coast. — Harrv C. Oberholser. Notes on the Forms / - 63 - of the genus Oreortyx Baird. — Charles W. Townsend. A breeding station of the Horned Lark and Pipit on the Gaspé Peninsula. — Henry K. Coale. A new subspecie of the Httle Black Rail. — Donald R. Dickey. Description of a new Clapper Rail from the Colorado River Valley. — Maunsell S. Crosby. Supplementary notes on the birds of Dutchess County. — General notes. Idem (April 1923) : Alfred 0. Gross. The black-crowned Night Heron of Sandy Neck. — Ludlow Griscom. Notes on Donacobius. — Allan Brooks. Notes on the Birds of Porcher Island. — Charles L. Whitte. Some Aspects of the Group Habits among birds. — L. L. Snyder. The mourning Dove at Panora Iowa. — Elsie M. B. Reichenberger. Remarks on Methods in measuring Birds. — Theodor G. Ahrens. Bird banding and birds migration work of Rossitten on the Baltic Sea. — Aaron C. Bagg. The Connecticut Valley. A High- way of migration. — Wharton Huber. Two new Birds from Nica- ragua. — G. E. Verril. Rough notes on the avifauna of Paita, Peru. — Nagamichi Kuroda. Description of two apparently new forms of Aegithalos caudatus from Japan and Korea. — Stokley Ligon. The Grosbeak in Michigan. — Notes. Bird-Lore, New- York (January-February 1923) : Louis Agassiz Fuertes. Frontispiece in color. Egret and Herons. — Mabel Osgood Wright. Stories from Birdcraft Sanctuary III. — E. J. Sawyer. The proper size of a Bird-House. — The Saison. The Audubon Societies. Idem (March-April) : Louis Agassiz Fuertes. Frontispice in color. Orchard Oriole. — A. Dawes Dubois. Two nest-studies of Mc Gown's Longspur. — Some Robins and their nests. — Harry C. Oberholser. The migration of North American Birds. — The Saison. The Audubon Societies. The Oólo^ist, Albion (vol. XL; n" 1) : Logan J. Evans. An anno- tated list of birds observed m South Florida. L. Warren Jacobs. Evidence of the Black billed Cuckoo robbing other birds nests and some scientific facts concerning the coloration of birds eggs. Notes. Idem (n" 2) : H. H. Johnson. The Cowbird. — Homer F. Prices. Notes ou collecting eggs of the Great Horned Owl. — Notes. Idem (n"3) : Peter Brannon. Bird life at Fusihatchi Country Club, Elmore Country Alabama. — T. A. Strong. Cinclus mexicana. — Notes. Idem (n" 4) : A. D. Henderson. Nesting of the Solitary Sandpiper Auston Houston. Tropical birds. — Notes. Idem (n" 5) : Karl A. Pember. Falco peregrinus anatum. — Louis S. Kohier. Long billed Marsh Wren. — The Red-winged Blackbird. — Notes. The Wilson Bulletiri. (March 1923) : Frank M. Woodruff. Breeding game birds in North Dakota. — J. Van Tine. Summer birds of the Les Cheneaux Islands. — Albert F. Gainer. — Notes from the Tennessee Cumberlands. — H. E. Wheeler. Random Notes from Arkansas. — Walter Koelz. Some Michigan Birds records. — Albert — 64 — F. Gainer. Nesting of the Sharp-Shinned Hawk. — Field notes. Bulletin of the Essex Country Ornithological Club of Massachusetts, Salem (vol. IV; n*^ I) : Charles W. Townsend. The music of the Golden-Eye. — Edward Howe'Forbusch. The so-called suicide of wounded Water Birds. — John C. Philips. Game and shore Birds in Essex Country. — Charles L. Whittle. The Bay-Breasted Warbler on Mt. Monadnock. — Arthur P. Stubbs. Concerning the field Identification of the Barrows Golden-Eyes. — Notes. The Condor, Berkeley, California (January-February 1923): Robert C. Miller. A Study of the Flight of Sea Gulls. — Florence Merriam Bailey. Fifteen Arizona Verdms'nets. — William Rowan. Migra- tions of the Golden and Black-bellied Plovers in Alberta. — From field and Study. Idem (March- April 1923) : Donald R. Dickey and A. J. van Ros- sem. The Fulvous Tree-ducks of Buena Vista Lake. — Charles K. Averill. Black Wing tips. — G. Dallas Hanna. Random notes on Alaska Snow Buntings. — From field and Study. Idem (May- June) : J. Dixon-Nesting records of the Dusky Poor- will.— Charles A. Kofoid. A little known ornithological journal and its editor, Adolphe Boucard, 1 839- 1 904. — John G. Tyler. Observations on the habits of the Prairie Falcon. — L. B. Potter. Notes on birds in Southwest Saskatchewan. — Grace A. Hill. The migration of the King Eider at Synuk, Alaska. — G. Willett. Bird records from Craig, Alaska. From field and Study. El Hornero, Buenos-Aires (Febrero de 1923) • R. Dabene. Los petreles y albatros del Atlantico austral. — Ch. Chubb. Descrip- tions of two new birds from the N. W. Argentina. — P. Serie y C. H. Smyth. Notas sobre aves de Santa-Elena, Entre Rios. — R. C. Mur- phy. — Notes sur Anthus antarcticus. — C. A. Marelli y F. A. Urach Observaciones de pathologia ornithologica. — E. Giacomelli. Cata- logo sistematico de las aves utiles y nocivas de la Provmcia de La Rioja. — A. S. Wilson. Notas biologicas sobre algunas aves de Santa Fe. — A. Castellanos. Como cazan los condores. — D. S. BuUouk. Sobre algunos nidos de aves chilenas. — A. B. Mata. El mimetismo en las aves. — E. C. Harper. Albinismo en la palomita Z. auriculata y en la martineta Rh. rufescens. — Un zorrino adoptado por una galhna. Movimiento social. i' Tori " the Aves, Bulletin of the ornithological Society of Japan, Tokyo (March 1923) : N. Kuroda. Two rare hybrid ducks. — Birds in the vicinity of Shizuura. — S. Kumagai. On the migration of some Warblers near Wakayagi. — T. Momiyama. Notes on birds, from Oshima. K. Wada. Historv of birds. 13^ Année 1923 FASCICULE III -IV LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie MM. les auteurs sont personnellement responsables de leurs écrits. SOMMAIRE : Quelques nids recueillis en 1922 dans la forêt de Bouillon, CH. DUPOND. — Locus- felle tachetée, L. COOPMAN. — Le mystère du Coucou, C. D. Notes et obseroations diverses. — Bibliographie. — Revues ornitholoqiques. QUELQUES NIDS RECUEILLIS EN 1922 DANS LA FORÊT DE BOUILLON Lors d'une récente visite à la collection de nids et œufs de M. Calasse, de Bruxelles, j'ai été émerveillé des richesses que possède cet amateur distingué. Non seulement cette collection renferme de vrais trésors sous le rapport de nids rares et difficiles à se procurer en Belgique, mais même les nids communs y sont excessivement intéressants parce qu'ils sont recueillis avec leurs supports naturels, ou avec les cavités qui les renfermaient. Tous sont dans un état de conservation si parfaite qu'ils témoignent de la sollicitude avec laquelle ils ont été recueillis, transportés et conservés. On se figure malaisément les difficultés, les peines, le temps, que coûte pareille collection. Il a fallu non seulement une inlassable patience et une grande persévérance, mais également de larges connaissances ornithologiques de la part de leur heureux possesseur. En 1920, Le Gerfaut, pp. 103 et suivantes, a publié une liste des nids et œufs de cette collection et l'année suivante notre revue a donné le résultat des recherches faites en 1921. La saison de nidification 1922 a, de nouveau, fourni à _ 66 — M. Galasse l'occasion d'explorer encore la vaste forêt de Bouillon, une des plus belles des Ardennes belges. Un grand nombre de nids ont été récoltés, quelques-uns ont été remis au Musée royal d'Histoire Naturelle de Belgique, à Bruxelles, les autres sont venus enrichir la belle collec- tion de l'amateur. Je crois intéressant de donner ici quelques détails con- cernant les nids et les œufs les plus remarquables parmi ceux recueillis au printemps 1922. Autour des ramiers. —Accipiter gentilis gentilis (L). Forêt de Bouillon, 23-4-1922. Cette aire était établie sur un hêtre à une hauteur de 10 mètres environ. Elle est très volumineuse et de forme allongée, mesurant extérieurement 0"'95 x 0™65. La cavité a environ 0'"10 de profondeur et 0'"30 de diamètre. Ce nid est composé exclusivement de branches mortes de hêtre entassées sur une hauteur de 0'"28. Ces branches sont plutôt minces, les plus grosses n'ayant pas plus d'un doigt d'épais- seur ; plusieurs portent ça et là des touffes de lichen. La cavité qui contient les œufs est garnie de brindilles choisies parmi les plus minces, de plusieurs flocons de lichen et de quelques branches de houx avec leurs feuilles vertes et persistantes. Les œufs, au nombre de trois, sont de forme ovale, assez arrondie, presque elliptique. Deux sont de couleur unie, blanche, légèrement bleuâtre. Le troisième est de même couleur, mais plus sale. Un des trois porte une petite tache triangulaire brune, près de la pointe. La coquille est très granuleuse et mate. Ces œufs mesurent 55 ■"/"' X 44.5 '"/"' ; 55 "V" X 45 "V"' ; 55 '^1"' X 43.5 "V"'. Je crois intéressant d'attirer l'attention sur la couleur de ces œufs qui est bien bleuâtre. Cela ne correspond ni à - 67 - la description ni aux figures coloriées de l'oologiste alle- mand D^ E. Rey : Die Eier der Vögel Mitteleuropas, Loben- stein, 1912, p. 46, pi. 13, fig. 1-2, ni au neue Naumann : Naturgeschichte der Vögel Mitteleuropas, Gera, 1899, qui indiquent des œufs verdâtres. Cette différence de couleur m'ayant intrigué, j'ai fait quelques recherches à ce sujet et je constate qu'en général les auteurs allemands indiquent « verdâtre » (parfois blanc grisâtre) comme couleur fonda- mentale de l'œuf de l'autour des ramiers, tandis que les ornithologistes français renseignent une teinte « bleuâtre ». D'où provient cette différence ? Est-ce le résultat de ce que les auteurs se seraient copiés les uns les autres, ou bien les œufs d'Allemagne (Europe centrale) seraient-ils verdâtres et ceux de l'Europe occidentale bleuâtres ? La question pouvant présenter un certain intérêt au point de vue « sous-espèce », je crois utile de reproduire ici les textes des ouvrages consultés. A NT. Fritsch. — Naturgeschichte der Vögel Europas : Legt 2-5 hühnereigrosse, grünlich-weisse (blanc verdâtre), selten mit grauen und rostbraunen Flecken und Punkten bestreute Eier, welche immer inwendig schön lichtgrün sind. Naumann. — Vol. V, p. 265 : 2-4 nicht sehr kurz eiförmi- gen, grobkörnigen daher nicht glänzenden grau-grünlich- weissen (blanc-gris verdâtre), selten etwas gelbbraungefleck- ten, inwendig hellgrün (bis dunkelgrün) scheinenden Eier. E. Rey. — P. 47 : 3-4 Eier von graugrünlicher Farbe (teinte gris verdâtre). die manchmal graue oder gelbe Wolken haben, dann und wann einige grauviolette oder blassbräun- liche Kritzel und in seltene Fällen wirkliche Flecke von rotbraünlicher Farbe zeigen. Eine so scharf ausgesprägte Fleckung, wie sie die rechts stehende Figur in Bädeker's Werk zeigt, ist mir niemals vorgekommen. Die Schale ist — 68 — rauch und glanzlos und die Form ist nahezu eiförmig. Im durchfallende Lichte erscheinen sie ganz tiefgrün. A. E. BREHM. — La vie des animaux illustrée Oiseaux. Edition française revue par Z. Gerbe, I,p.370: Les œufs, au nombre de deux à quatre, sont allongés, élargis au milieu, à coquille rugueuse et épaisse ; ils sont d'un vert blanchâtre, semés de points jaunes assez rares. O. V. RiESENTHAL. — Die Raubvögel Deutschlands, Gera, 1894, p. 4 : ...meist drei, doch auch gelegentlich vier grau- weisse Eier (blanc grisâtre) mit stumpfer, kalkiger Schale, manchmal mit einigen verwischten gelblichen Flecken. E. Hartert. — Die Vögel der paläarktischen Fauna, II, p. 1148: Das Gelege besteht auss 3-4, selten 2, mitunter 5, Eiern ; diese sind glanzlos, schmutzig grau- grünlich weiss (blanc-gris verdâtre sale) die Substanzfarbe dunkelgrün. Sie fühlen sich rauh an. Meist sind sie einfar- big, mitunter gelblich oder grau gewölkt, mit grauvioletten oder blass rotbraunen Kritzeln, äusserst selten mit deutli- chen rotbraunen Flecken. A ces auteurs de langue allemande il y a lieu d'ajouter le Français Olphe-Gaillard, qui a écrit suivant l'Allemand Thienemann ainsi que le BelgeA. Dubois que je soupçonne fortement d'avoir été inspiré par les auteurs allemands. Olphe-Gaillard. — Faune ornithologique de V Europe occidentale : Œufs, 2-5, gros, ovales, allongés, un peu ven- trus, à pointe obtuse, à coquille rude, à pores très visibles ; on en voit : 1" D'un gris blanc verdâtre sans taches. 2° D'un blanc de chaux avec des taches irrégulières effa- cées, grises et gris verdâtre, rapprochées surtout vers le gros bout. Ces œufs sont rares. 3° D'un blanc verdâtre avec des taches isolées, effacées, d'un gris brun et un grand nombre de petites taches et de — 69 — points d'un brun rouge répartis sur toute la coquille. L'inté- rieur paraît vert clair (Thienemann). A. Dubois. — Faune des Vertébrés de la Belgique. Oiseaux, T. I, p 79 : deux à sept œufs d'un blanc verdâtre uniforme. Passons au camp opposé : C.-J. Temminck. — Manuel d'ornithologie, seconde édi- tion, Paris, 1820, I, p. 56 : Sa ponte est de deux jusqu'à quatre œufs, d'un blanc bleuâtre, marqué de raies et de taches brunes. Toutefois, dans le vol. Ill, 1835, p. 28, cet auteur modifie son opinion et écrit : Les œufs sont d'un gris verdâtre, sans aucune tache. Je ne m'explique ce changement que par suite de ce que Temminck aura été influencé par les auteurs allemands. En effet, dans l'introduction à ce troisième volume, cet auteur rapporte divers ouvrages de langue allemande, publiés depuis que la seconde édition de ses deux premiers volumes était terminée, et notamment : Beiträge zur deutschen Vögel- kunde, par le pasteur Brehm; le Tasschenbuch der deutschen Vögelkunde, par Meyer und Wolff; Tagebuch gehalten auf einer Reise durch Norwegen, par F. Boié; le Lehrbuch der Naturgeschichte aller europäischen Vögel, par le pasteur Brehm ; Ober das leben der hochnordischen Vögel, par Faber et surtout la Naturgeschichte der Vögel Deutschlands, par Naumann, que Temminck recommande tout spécialement. C.-D. Degland et Z. Gerbe. — Ornithologie européenne, I., p. 98 : Ses œufs, au nombre de quatre, sont d'un gris azuré sans taches. On en rencontre, mais très rarement, qui offrent quelques taches d'un brun vineux pâle. 11 y a des variétés assez bleues; il y en a d'autres presque blanches. Celles-ci proviennent ordinairement de jeunes sujets. Moquin-Tandon n'en* a jamais rencontré avec des raies et des taches brunes, comme les œufs décrits par Temminck. Ces œufs varient aussi par la forme. — 70 — A. DE LA Fontaine. — Faune du pays de Luxembourg, oiseaux, p. 26 : La femelle pond deux ou trois œufs d'un blanc bleuâtre tachetés de brun fauve. Bouteille et de Labatie. — Ornithologie du Dauphiné, p. 84 : La femelle pond deux ou trois œufs d'un brun! (blanc) bleuâtre, marqué de taches brunes selon Temminck, et d'un blanc roussâtre rayé de brun selon M. Crespon. J.-B. Bailly. — Ornithologie de la Savoie, I, p. 69 : Cette aire contient vers la fin de mai, trois ou quatre œufs un peu allongés, un peu plus petits que ceux du milan noir, d'un blanc bleuâtre sans taches, ou veiné, ou ponctué de brun ou de rougeâtre foncé. Martin et Rollw at. — Faune de la France centrale, p. 87 : La femelle couve quatre œufs d'un blanc grisâtre, azuré ou légèrement verdâtre, maculé de taches brunes peu appa- rentes. JAUBERT et Barthélemy-Lapommeraye. — Richesses ornithologiques du Midi de la France, p. 64 : La femelle dépose deux œufs d'un blanc azuré, sans taches. D'Hamonville (le baron). — La vie des oiseaux, p. 52 : Sa ponte est de quatre œufs, rarement plus ou moins, ils sont d'un blanc bleuâtre sans taches. G. Etoc. — Les oiseaux de la France, leurs œufs et leurs nids, p. 23: Trois ou quatre œufs d'un blanc mat légèrement azuré et d'un beau vert à l'intérieur. P. Paris. — Faune de France. Oiseaux, p. 232 : Œufs : 3 à 4, rarement 2 ou 5, d'un ovale obtus, blanchâtres ou blanc bleuâtre, unicolores ou légèrement tachés et maculés de brunâtre. Fatio. — Faune des Vertébrés de la Suisse. Oiseaux, I, p. 148 : La femelle pond, d'ordinaire en mai, deux ou trois ou parfois quatre œufs assez gros, de forme ovale, obtuse, moyenne, à coquille peu rugueuse, blanche ou teintée de blanchâtre azuré, généralement immaculés, quelquefois, - 71 — quoique rarement, légèrement ponctués ou maculés de brunâtre. L'Anglais Dresser concilie les deux opinions et écrit : Dresser. — A Manual of Palaearctlc Birds, II, p. 529 : The eggs, 3 to 4 in number, are white with a faint blue- green tinge (blanc avec une faible teinte bleu-vert), occa- sionnally faintly marked with colour. Il en est de même pour le superbe ouvrage hollandais de : A. -A. Van Pelt Lechner. — Oologia neerlandica, II, pi. 103, fig. a-b. : Wit, met min of meer blauwachtig zee- groene nuance; bij doorvallend licht : donkergroen door- schijnend (blanc avec une nuance plus ou moins bleuâtre vert-marin; par transparence : vert foncé). L'auteur anglais J. C ATKINSON. — British birds' eggs and nests, dit également, p. 33 : It lays three or four eggs, of a pale faint blue (bleu pâle faible), quite untinged with any other colour. Examinons enfin la description de l'ouvrage anglais, encore en cours de publication : A Pratlcal Handbook of British Birds, II, p. 158, dont les auteurs : ERNST Hartert, Annie C. Jackson, F C. R. Jourdain, C. Oldham, Norman F. Ticehurst and H. F. Witherby sont une garantie pour sa haute valeur : Usually 4, or frequently 3, while sets of 5 are rare and 2 are at times a full set. Colour usually bluish-white (blanc bleuâtre), rarely dead white (blanc mat >, without markings or only a few faint-rusty spots. Laissant de côté les multiples différences, sinon les con- tradictions des descriptions ci-dessus, concernant le nombre des œufs, la forme, les taches, et ne prenant en considéra- tion que la couleur générale de la coquille, il faut avouer que la quasi unanimité pour les auteurs des deux régions (Europe centrale et Europe occidentale) est au moins singu- lière. Il serait à souhaiter qu'un ornithologiste, disposant d'un matériel decomparaison suffisant, reprenne cette étude. - 72 — Récemment, le Danois E. Lehn Schiöler a tenté de diviser les autours des ramiers en deux sous-espèces : VAccipifcr genfijis gentilis (L.), l'autour de la Scandinavie et VAcci- piter gentilis gallinanim (Brehm), l'autour du Danemark, la Prusser orientale jusqu'en Russie. Si réellement il y a une différence constante de coloration chez les œufs de cette espèce, cela n'aurait-il aucun rapport avec cette ques- tion? (Voyez M. Lehn Schiöler, Dansk omitlwlogisk Forc- nings Tiiisskrift, VllI, 1913-1914, pp. 93-112, et Hartert, Die Vôgel lier paläarktischen Fauna, 111, pp. 2205-2206). Quoi qu'il en soit, j'ai vu chez M. Gâtasse trois autres pontes d'autour : tous les œufs sont blancs, légèrement teintés de bleu très pâle; aucun ne présente des traces de couleur verte. M. Calasse m'affirme que ces œufs, à l'état frais, ont le bleu plus accentué et qu'ils blanchissent en vieillissant. Quant à la couleur intérieure de ces œufs, elle est d'un vert foncé, comme l'indiquent les auteurs. Cette couleur n'est pas visible à travers la coquille : il faut regarder par le trou par où l'œuf a été vidé. En tenant l'œuf à la lumière, si possible au soleil, cette couleur verte se voit mieux. On pourrait supposer qu'en vieillissant ces œufs gagnent extérieurement, la couleur verte de l'intérieur. 11 n'en est rien. J'ai examiné une ponte de deux œufs, exposée au Musée royal d'Histoire Naturelle de Belgique, et recueillie à Auderghem (forêt de Soignes), le 4 avril 1875. Malgré leurs quarante-huit ans, ces œufs sont blanchâtres, sans trace de teinte verte, mais le bleu a pâli tellement qu'on le soupçonne à peine. Buse ordinaire. — Buteo biiteo biiico (L.) Forêt de Bouillon, 22-4-1922. Ce nid était établi sur un bouleau à une hauteur de 15 mètres environ. Bien calé dans une enfourchure formée - 73 — par le tronc d'où sortent trois grosses branche«, il est très peu volumineux, mesurant 0"'65 de grand diamètre sur 0"'50 de petit diamètre et 0"45 de hauteur. 11 se compose de menues branches de hêtre, dont quelques-unes atteignent la grosseur du doigt. La cavité intérieure mesure 0'"25 de diamètre et 0"'12 de profondeur. Elle est tapissée de très minces brindilles et d'une couche de lichen ; un gros morceau d'écorce de sapin est disposé contre le bord intérieur, empiétant sur la régularité de la cavité. Les œufs sont au nombre de deux, presque elliptiques, un peu granuleux, de teinte blanche très légèrement bleuâtre. L'un présente de nombreuses taches de brun violet surtout grosses et bien marquées autour de la pointe, moins nombreuses et beaucoup plus petites au gros bout. L'autre œuf présente quelques grosses taches plus ou moins réunies sur un côté près de la pointe et une surface presque immaculée vers le gros bout. Ils mesurent 51.7"7'" x 43'"/-" et 52 •"/'" X 43 '"/'". Buse ordinaire. Forêt de Bouillon, 30-4-1922. Ce deuxième nid était placé sur un bouleau à une hauteur de 15 mètres environ, contre le tronc de l'arbre, sur une branche horizontale présentant plusieurs ramifications latérales. Cette aire est vaste, mais peu élevée, mesurant 1"'00 de long sur 0"'75 de large et 0"'32 de hauteur. Elle est constituée entièrement par de menues branches mortes de hêtre, la plupart moins grosses qu'un crayon et les plus fortes atteignant la grosseur du petit doigt. La cavité a 0"26 de diamètre et OiO de profondeur. L'intérieur en est garni de fines brindilles et de grosses pailles de céréales dont une partie semble avoir été coupée, par le bec, en tout petits morceaux. La ponte était de deux œufs, légèrement granuleux, de — 74 — forme presque elliptique et de couleur blanche légèrement bleuâtre, sale par endroits. L'un présente, vers un des bouts, quelques petites taches et stries très peu marquées d'un brun rougeâtre ; l'autre est de couleur blanc bleuâtre presque unie, n'offrant que quelques stries larges et con- fuses de brun jaunâtre à peine perceptibles. Ils mesurent 56.5""" X 43.8'"/" et 56.9"/"' x 48.8"'/"\ Ainsi qu'on peut le constater par les descriptions ci-dessus, ces quatre œufs sont tous différents, aucun ne ressemble non plus aux gravures reproduites dans l'ou- vrage de l'oologiste allemand, D' E. Rey, ou dans le Neue Naumann : tous sont beaucoup moins tachetés que ces reproductions. Les œufs de buses, de même que ceux de plusieurs autres oiseaux de proie, sont tellement variables qu'il est bien difficile d'en trouver deux parfai- tement semblables, de teinte et de marques entièrement identiques. Il convient de remarquer également que les pontes de ces deux nids ne sont que de deux œufs. C'est le minimum. Ordinairement le nid de la buse contient trois œufs et souvent quatre. Nous croyons pouvoir attribuer cette maigre ponte à la rigueur et la longue durée de l'hiver 1921-1922. Ces deux aires portaient à l'intérieur et autour de la cavité de petits bouts de branches munies de feuilles vertes qui actuellement sont fanées et décolorées, mais que l'oiseau renouvelle, dès qu'elles se dessèchent, et ce pendant toute la durée de l'occupation du nid. C'est là un trait de mœurs et non des moins curieux que cet oiseau partage avec quelques autres rapaces. Bondrée apivore. — Pcrnis apivorus apivonis (L ). Forêt de Bouillon, 30-5-1922. Ce nid était établi sur un chêne à environ 10 mètres de hauteur, dans une fourche de quatre branches à 2 mètres 75 du tronc. Il est entièrement formé de bois mort, fines branches de hêtre, atteignant rarement la grosseur d'un crayon, qui sont bien tassées et entrelacées. Il est de forme à peu près ronde et mesure 0"58 sur 0"'50 de diamètre et 0"'25 de hauteur. La cavité intérieure a 0"'22 de diamètre et environ 0"10 de profondeur. Celle-ci est tapissée d'une épaisse couche de feuilles de hêtre et des brindilles de hêtre, portant des feuilles, sont disposées sur tout le pourtour supérieur du nid, La ponte était constituée par un seul œuf, car il était légèrement couvé. Celui-ci est d'une beauté merveilleuse. Sur fond brun blanchâtre vers la pointe et brun jaunâtre vers le gros bout, est étendue une peinture de rouge acajou, déposée par taches nombreuses et indécises vers la pointe et par larges flaques plus ou moins réunies et mal définies \ers le gros bout. Ici, en certains endroits, la couleur semble enlevée intentionnellement et en d'autres places accumulée, rendant celles-ci d'un louge noirâtre. Cet œuf est de forme ovale assez courte. La texture de la coquille, très finement granuleuse, rend les couleurs plus ou moins mates. Dimensions : 52.1 "7"' x 42.4"'/'". Bondrée apivore. Forêt de Bouillon, 4-6-1922. Cette aire était construite sur un hêtre à une hauteur d'environ 12 mètres. Placée contre le tronc sur une branche latérale dans la partie inférieure de la couronne, elle est beaucoup plus allongée que la précédente et plus aplatie. Elle mesure 0"i80 x 0"'50 et 0'"20 de hauteur. Elle est consti- tuée par des matériaux un peu plus grossiers, presque entièrement par des branchettes de hêtres mortes avec quelques rares tiges de chêne desséchées. Les plus grosses branches sont de la grosseur du petit doigt, mais les fines brindilles dominent. — 76 — La très légère cavité mesure 0"18 de diamètre et 0"'04 de profondeur. Elle est entièrement tapissée de tiges feuillues de hêtre et le pourtour est moins bien garni de tiges avec feuilles vertes que le nid précédent. On y remarque quelques plumes et un peu de duvet, probablement de la femelle. Ce nid renferme deux œufs, de forme ovale courte et de couleur pour ainsi dire uniformément nuagée de rouge acajou; chez l'un la couleur du fond, blanc sale, est visible par places sur la moitié du pourtour du milieu de l'œuf, la couleur rougeâtre surtout foncée autour des pôles. Ici encore, vers le gros bout, la couleur semble avoir été légè- rement et capricieusement grattée en certains endroits. L'autre œuf ne présente pas d'égratignures et est unifor- mément nuage, plus clair cependant au pourtour du milieu et plus foncé autour des bouts. Cet œuf ressemble très bien à la figure 7, planche 11 de l'ouvrage de Rey, ou fig. 11, vol. V, pi. 65 de Naumann. L'écale est très fine- ment granuleuse, rendant les couleurs mates. Ils mesurent 48 -/"■ X 40 ' '" et 46.5'" '" x 40.6'" "'. Les œufs de la Bondrée apivore sont parmi les plus beaux de tous nos oiseaux. Leur couleur chaude de châ- taigne mûre fait un très bel effet sur la couche de feuilles vertes qui garnissent le nid : ils paraissent de vrais bijoux dans la peluche verte d'un écrin. 11 y a lieu de remarquer la date tardive à laquelle ces pontes ont été recueillies. La Bondrée apivore est un rapace qui nous revient très tard. Elle pond rarement avant la fin du mois de mai ou même avant le début de juin. Corneille noire. — Cornus corone corone L. Forêt de Bouillon, 16-4-1922. Ce nid était établi dans une fourche constituée irréguliè- rement par six branches, dans la couronne d'un chêne, — 11 — à environ 12 mètres de hauteur. Il est entièrement bâti de branchettes de chêne, dont les plus fortes n'atteignent pas la grosseur d'un crayon. Une unique branche de genêt est disposée au bord supérieur de la cavité. L'édifice, de forme à peu près ronde, mesure environ 0'i^42 de diamètre et 0"'27 de hauteur. La cavité est très prononcée, ayant environ 0'"11 de profondeur sur 0'"17 de diamètre. Les parois inté- rieures, après avoir été enduites d'une couche de terre glaise, sont tapissées d'épaisses touffes de poils rouges, gris, noirs, qui semblent provenir de bêtes à corne et dont quelques-uns, vu leur longueur et leur grosseur, doivent être des poils de chèvre. La ponte est de quatre œufs remar- quables en ce qu'ils appartiennent, à part deux qui se res- semblent, à trois types différents. Les deux semblables ont la couleur du fond vert foncé, comme d'ordinaire chez cette espèce, à taches grandes et abondantes d'un brun noirâtre. Ces œufs ressemblent beaucoup à la gravure n" 2 de la planche 51 de l'ouvrage de Rey ou fig. 10, vol. IV, pi. 49 de Naumann. Le troisième œuf est identique aux deux premiers, mais à la pointe les taches sont tellement nombreuses et massées que celle-ci paraît entièrement noirâtre. Enfin, le quatrième œuf, beau- coup plus pointu que les trois autres, qui ont la forme ovale ordinaire est d'un vert beaucoup plus clair et à taches beaucoup plus petites et moins nombreuses. II tranche complètement dans cette ponte. Ces œufs, à écale assez lisse, un peu brillante, mesurent : 41.8"'/'" X 28.8"7"'; 43 "V" X 29.3'"/'"; 43.7'»/'" x 29 "\""; 41 ■"■■• X28.6""". Corneille noire. -~ Bois de Dohan, 16-4-1922. Ce nid a été découvert sur un grand épicéa planté sur un îlot au milieu d'un étang. Le choix de cet emplacement démontre bien l'intelligence de cet oiseau. C'est la seule fois 78 que M. Galasse a trouvé un nid de corneille noire sur un arbre de cette essence, il était à environ 8 mètres de hau- teur et composé extérieurement de branches de chêne, inté- rieurement de tiges de chèvrefeuille et de clématite des haies. Ces derniers matériaux très flexibles sont éminem- ment propres à s'entrelacer et à se disposer en cercle. Comme dans le nid précédent, cette cavité est tapissée inté- rieurement de terre gâchée et abondamment fourrée de touffes de poils de vache et surtout de chèvre. On y admire la prévoyance de cet oiseau qui assure à ses œufs et à sa progéniture la chaleur nécessaire, alors que, par sa nidifi- cation précoce, il les expose à toutes les fantaisies de nos fins d'hiver et débuts de printemps, souvent si incléments. La nature de cette fourrure, dans les deux nids, m'a vive- ment intrigué. En effet, ces poils sont visiblement ramassés par touffes entières au lieu d'être recueillis pièce par pièce. Je n'ai jamais remarqué, dans les prairies, que les animaux perdaient d'aussi gros flocons ; je ne serais pas étonné d'apprendre que l'oiseau les arrache à la bête, lors de la mue du printemps, quand la toison d'hiver s'enlève assez facilement. Ce nid renferme quatre œufs remarquablement uniformes en ce qui concerne la couleur dufond, verdàtre, et des taches d'un brun sale. Celles-ci sont plus grandes et plus nom- breuses sur le gros bout et rendent ces œufs très ressem- blants à celui figuré au n° 7 de la planche 51 de l'ouvrage de Rey ou n° 15, volume IV, planche 49 de Naumann. Ils mesurent : 48.1"'/'" X 30- "' ; 44.1- " -. 30.2"/"' ; 44.5""" x 30.5"',"'; 43.2"V" x 29.9"/'". Ces deux nids ne contiennent pas un nombre normal d'œufs ; cette espèce en pond ordinairement 5 ou 6. Ce déficit est probablement aussi attribuable à la rigueur de l'hiver 1921-1922. - 79 - A côté de ces gros nids, ceux de deux petites espèces ont encore attiré mon attention. Mésange noire. — Paras a fer aferL. Dohan (Luxembourg) 10-5-1922. Un vieux poteau de hêtre de 15 centimètres de diamètre, servant de clôture à un petit bois de sapins, avait gravement subi les effets de la décomposition. Une fente, s'élargissant intérieurement en cavité irrégulière de 6.5x4.5 centimetres et 18 centimèresdehauteur s'étaitcreusée dans le bois ver- moulu. A la partie supérieure une ouverture mesurant à peine 3 centimètres de diamètre permet l'entrée ; le nid est situé à environ 1Ö centimètres plus bas. Le poteau est scié en travers de la cavité afin de permettre l'examen du nid. Celui-ci se compose d'une légère couche externe de fines graminées, tout l'intérieur est tapissé de crins et fourré de poils de lapin. La couche du fond n'est pas très épaisse. Le nid épouse les parois irrégulières de la cavité et les bords remontent assez haut pour former une coupe profonde de près de 6 centimètres. La ponte est de 8 œufs blancs, parsemés de petits points rouge brique formant une couronne plus dense chez quel- ques œufs, moins dense chez les autres autour du gros bout classez rares sur le restant de l'œuf. Ces œufs sont de forme ovale ordinaire et ressemblent aux modèles figurés n^ 10 et 1 1 de la planche 17 de l'ouvrage de Rey ou fig. 58 et 59, vol. 11, pi. 28 de Naumann. Us me- surent 15.8"7'^ ^ 12 "1 ni. La coquille est lisse sans être brillante. Ce nid était situé à 1"50 du sol La mésange noire niche souvent à une plus grande hauteur, 3 à 4 mètres, mais dans nosboisde sapins, où elle ne dispose pas toujours de troncs d'arbre creux, elle établit fréquemment son nid à terre et se contente d'un vieux trou de taupe ou de souris, au pied d'un arbre. Mésange huppée. — Parus crista f us mitratus Brehm. Forêt de Bouillon, 25-5-1922. Un tronc de hêtre de 15 à 18 centimètres de diamètre avait reçu anciennement une grave avarie, blessé et fendu sur une grande étendue, probablement par la foudre, les bords de la fente se sont cicatrisés, mais le tronc est ver. moulu sur une profondeur d'environ 8 centimètres ; une cavité d'environ 20 centimètres de hauteur et 4.5 à 6 centi- mètres de diamètre y a été creusé à environ l'"50 du sol, probablement par quelque pic à la recherche d'insectes xylophages. Une partie des copeaux, provenant de cette cavité, a été utilisée par la mésange comme fond du nid; au- dessus s'étend une couche de mousse et ensuite un épais lit de poils de chevreuil et de lapin. Comme la mousse est mé- langée de copeaux de bois, je pense que la mésange elle-même les a arrachés aux parois de la cavité. Contrairement à ce que présente le nid de la mésange noire, les côtés de ce nid sont très réduits : le creux est insignifiant. La ponte se compose de 6 œufs, de forme plus arrondie que chez ceux de la mésange noire. Ces œufs mesurent 14.8 X 12.5'"/'", et sont blancs, présentant sur le gros bout des taches rouge brique, nombreuses, larges jusqu'à se confondre, et de petits points clairsemés sur le restant de l'œuf. La coquille est plus mate que chez l'œuf de la mésange noire. Voyez Rey, pi. 24, fig. 6, ou Naumann, vol. II, pi. 27, fig. 45. Contrairement à l'habitude de se trouver dans les bois de conifères, ce nid était placé à bordure de chemin, dans un taillis de hêtres, éloigné de tout bois de sapins. Quoique Rey écrive que cette espèce bâtit souvent des nids volumineux, M. Galasse m'affirme que les deux autres nids de mésange huppée qu'il possède sont aussi peu développés, pour ainsi dire rudimentaires. — si- tes lecteurs se souviendront peut-être du nid renseigné par M. Calasse, dans le Gerfaut 1921, p. 85, trouvé sur un pilier de chalet de chasse, en pleine forêt de Bouillon, et qu'il n'avait pu identifier. Nous avons réussi à le déterminer comme appartenant au pinson ordinaire, Fringilla cœlebs cœlebs L., mais les œufs sont d'une variété très rare en nos régions. Presque tous nos nids de pinson contiennent des œufs de couleur mal définie, à fond gris très légèrement bleu rougeâtre et portant des taches et veinules de brun rougeâtre disposés en couronne autour du gros bout et paraissant fondre dans la couleur fondamentale. Les œufs qui nous occupent ont le fond de couleur franchement bleu tendre, avec les taches et vermicules d'un brun très foncé, presque noirâtre. Ils sont représentés dans l'ouvrage de Rey, sous les numéros 1 et 7 de la planche 39, ou les numéros 2 et 8, vol. Ill, pi. 47 de Naumann. Pour augmenter la confusion, ce nid contient 7 œufs, ce qui est extraordinaire, la ponte du pinson étant en moyenne de 4 ou 5 œufs. De plus ils paraissent plus arrondis que les œufs ordinaires. Deux des plus typiques mesorent : 17.5-^ '" X 14.8'" ■" et 18.4"' '" x 14.8'"/"', tandis que deux œufs du type rougeâtre ont : 18.5"'/'"xl4.9'^/m^ et \S.2'^ "'XH.ô"^'". Pour ce qui concerne le nid, il ne présente rien de remar- quable et ressemble parfaitement aux nids ordinaires de pinson. Ch. Dupond. LOCUSTELLE TACHETÉE Lociistella naeina lutevia (Bodd.) Les contreforts des Hautes-Fagnes... Partout des cimes de résineux qui ondulent au vent et qui font tache parmi le feuillu où chênes et hêtres dominent, qui les enveloppe. - 82 — A Tavancée. les dernières plantations d'épicéas qui s'étagent par grandes plaques sombres, sur lesquelles des touffes de broussailles éloutiées par les ramures épaisses, jettent l'ocre de leurs brins desséchés Les plus récentes de ces plantations ont une dizaine d'années d'âge et il n'existe plus au pied des jeunes arbres tout ce fouillis de plantes folies qui jadis avec ceux-ci pas plus haut qu'elles, s'élan- çaient vers la lumière. Aussi toute la faune aîlée d'avant- guerre est à présent modifiée. Il est maintenant des bou- vreuils où régnaient des lino'.tes et celles-ci ont pris la place des locustelles grésillantes. Les pipits des arbres se sont casés partout oîi ils ont, aux lisières, découvert rési- dence propice et les pipits des prés sont montés vers les points culminants des Fagnes qu'ils se partagent, aux endroits pas trop marécageux, avec les alouettes. Une pie- griêche grise, la queue brimbalante, observe la lande, posée à l'extrémité d'une branche morte d'un chêne rabougri qui s'est trouvé, les ans ayant passé, encerclé par les petits épicéas qui ont poussé étonnamment. Le rauque gloussement du grouse, qui très rarement retentit encore et passe par-dessus les bruyères, l'émeut comme si, pour elle, c'était à présent un appel insolite. Le grouse devient rare sur les Fagnes de Jalhay. Le grand courlis qui se mirait il y a peu d'années encore dans les ruisselets s'épandant en flaques parmi les sphaignes glauques, ne fait plus, lui, entendre sa mélopée plaintive» Non plus, de son grand vol bas, il ne rase plus les linai- grettes empanachées qui croissent en ces régions solitaires, devenues inhospitalières pour lui et qu'il a sans doute fui à jamais. Les locustelles l'auraient imité si parmi les bois et les taillis, elles n'avaient trouvé de larges clairières pleines de toute la flore des hautes altitudes : bruyères, myrtillers> — 83 — airelles, vaccinium uliginosum, la myrtille de loup des habi- tants de l'endroit, dont les tiges noires et rudes s'enlacent aux grandes herbes vertes qui poussent drues, au feuillage bleuâtre des saules rampants... Leur nombre semble cepen- dant bien limité à présent. 11 est une de ces clairières en bordure d'un ruisselet venu de la lande, mince et fluet en ce premier jour de juin, mais qui, lors des fontes des neiges, roule des flots torrentueux qui rongeant le schiste des rives, emporte au loin le sol qui s'éboule. Au cours des temps, ils ont ainsi creusé au filet d'eau un lit singulièrement profond et dont les berges s'écartent, étrangement éloignées l'une de l'autre. 11 est au reste pour un familier des lieux, semblable à tous les ruis- seaux qui descendent des hauts plateaux. Face au cours d'eau, une barrière d'épicéas de dix mètres de haut clôture tout un côté de cette clairière d'aspect reposant, et un énorme buisson de genêt constellé de fleurettes éclatantes, projette sa silhouette lumineuse sur l'opacité des conifères. Des rangs de bouleaux, avec encore quelques résineux, en- closent l'éclaircie sur les deux autres faces. De l'autre côté du ravin des arbres, des arbustes de toutes essences, clair- semés. Eparpillés sur l'étendue de la clairière, quatre, cinq genévriers, des saules fluets, quelques jeunes chênes et de petits bouleaux. Sur un de ces derniers, trille une locustelle tachetée qui soudain se tait : un épervier qui passe rapide, gagnant des pins proches, a au-dessus d'elle, rayé le ciel de son vol. Puis, ses stridulations reprennent, chant singulier qui doit charmer sa femelle qui, placide, couve sur son nid, construit au milieu d'une touffe de bruyère, de vaccinium, d'airelle. 11 est à deux mètres du bord du torrent, à soixante-quinze centimètres d'un saule en pyramide. Une fourmilière que constitue un quart de mètre cube de fin terreau et de débris — 84 - divers, étale à trois mètres du nid sa masse brunâtre qu'animent de très petites fourmis noires. Quel est du saule ou de la fourmilière le point de repère qui permet à l'oiselle de retrouver son nid sans peine? Les deux, peut-être. Peut- être aussi la fourmilière sera-t-elle un garde-manger dont les nymphes serviront à apaiser la faim des jeunes locus- telles, si elles viennent à bien. Cinq autres fourmilières sont disséminées dans la clairière. Aujourd'hui, il n'est dans le nid que cinq œufs dont le fond presque blanc, tant est peu prononcé le rosé qui le teinte, se macule d'une infinité de tout petits points brun-rougeâtre, parfois si rapprochés les uns des autres qu'en s'alliant ils constituent de menues taches irrégulières et parfois aussi de petits traits en zigzags. Sur tous, le gros bout est plus amplement qu'ailleurs couvert de ces mouchetures qui forment couronne. Parmi les taches d'une de ces couronnes, il se trouve quelques stries extrêmement légères. Sur une seconde, quatre fines rayures figurent un carré presque régulier. Sur l'un ou l'autre œuf. les macules minuscules sont de teinte plus foncée que sur d'autres. Comme en tous les nids de passereaux, les cinq œufs diffèrent un peu de forme et de grosseur, ayant de 18 x 13"'/"'l/2 à 17 1/2 X 12 "\"'. Leur écaille est polie, mais sans brillant. La ponte vient certainement de s'achever, ce 1" juin, car tous les œufs sont frais. Le nid dans lequel ils reposent est placé entre les branchettes des bruyères. Son fond repose pour ainsi dire sur le sol, mais il n'est pas installé dans un petit creux du terrain comme parfois celui d'oiseaux qui nichent sur la terre. Au-dessus de lui, les sommités des bruyères et des airelles se réunissent en un petit dôme et les fleurs nacrées de ces dernières se balancent au-dessus de lui parmi les brins d'herbe qui pointent entre les ramilles. Extérieurement ce nid est construit de tiges et de feuilles — 85 - de grandes graminées ; l'extrémité de quelques-unes flotte librement sur les bords. Deux ou trois feuilles d'arbre sèches sont aussi insérées entre les herbes. L'intérieur du nid est tapissé de fines graminées. La hauteur totale de ce berceau d'oiselet est de 68 milli- mètres; la largeur d'un bord extrême à l'autre, de 95 mil- limètres; la profondeur de la cavité est de 53 millimètres; son diamètre est, en moyenne, de 52 1/2 millimètres, et les bords de la coupe ont une épaisseur de 15 à 20 millimètres. C'était un bien beau nid et ce fut une trouvaille intéres- sante que firent là deux excursionnistes, dont un membre de la Société Ornithologiqiie de l'Est de la Belgique qui, ouïssant les stridulations de la locustelle, s'avisa, la clairière étant relativement peu vaste, d'y faire quelques recherches, qui l'amenèrent à découvrir le home de l'oiseau. Comme c'était le premier nid trouvé aux abords des Fagnes belges, que depuis des ans et des ans la S. 0. E. B. recherchait vaine- ment ce spécimen, notre ornithologiste jugea à propos d'enlever et le nid et son entourage, le tout tel qu'il se trou- vait dans la bruyère C'est ainsi qu'aujourd'hui le dit grou- pement est en possession du deuxième nid de locustelle tachetée découvert en Belgique, le premier étant, comme on sait, propriété du docteur M. Mairlot, de Theux, et pro- venant du bois de Staneux, également comme le dernier découvert près du hameau de Bolimpont, sur le territoire de l'arrondissement de Verviers. L. COOPMAN. LE MYSTÈRE DU COUCOU M. Edgar Chance, le spécialiste anglais du coucou, continue à publier le résultat de ses études, de ses patientes et persévérantes recherches. Nous trouvons dans Tlie Pageant of Nature quelques — 86 - notes très intéressantes au sujet de cet oiseau, dont les mœurs ont toujours si fortement intrigué les naturalistes. Nous croyons intéressant d'y glaner quelques-unes des idées de ce savant observateur. En arrière-saison, les coucous adultes émigrent plus tôt que les jeunes ; ces derniers voyagent vers leurs quartiers d'hiver sans l'assistance de leurs parents, guidés seulement par le merveilleux instinct qui les conduit jusque dans le sud de l'Afrique. Le coucou ne passe jamais l'hiver dans nos contrées, à moins qu'une cause accidentelle ne l'empêche de partir. Les œufs sont pondus à un intervalle de 48 heures et le plus souvent l'après-midi. La ponte se fait directement dans le nid choisi, le coucou se posant sur le nid à la manière ordinaire des autres oiseaux. Pour les nids couverts ou situés dans des trous d'arbre, crevasses de murs, etc., où la femelle de coucou ne peut se poser, l'opinion de M. Chance est que l'oiseau s'accroche aux herbes, à l'arbre, au mur, etc., pour pouvoir appliquer son orifice postérieur sur l'ouverture du nid, procédant de la même manière que les oiseaux mâles dans l'acte de l'accouplement. Les femelles les plus vigoureuses se choisissent un domaine d'où elles éloignent toute autre femelle de leur espèce. Les oiseaux moins forts sont obligés de voyager d'un endroit à un autre. Les femelles à territoire fixe, par leur séjour prolongé au même endroit, ont plus de facilité pour découvrir les nids et savent ainsi placer un plus grand nombre d'œufs que les oiseaux errants. La connaissance de cette particularité des mœurs du coucou a permis à M. Chance de régler en quelque sorte la ponte d'une femelle tenue en constante observation sur un territoire habité par de nombreux pipits des prés. En détruisant systé- — 87 — matiquement quelques nids de cette espèce nourricière de façon à forcer les parents à reconstruire un nouveau nid, prêt à recevoir une ponte en temps utile, M. Chance a pu inciter cette femelle de coucou à pondre jusqu'à 21 œufs et une autre fois 25 œufs sans interruption. Il estime cependant que le nombre normal d'œufs de cette espèce, en une saison, est de 9 œufs. L'acte de la ponte s'accomplit excessivement vite chez le coui'ou. Après avoir déposé son œuf dans le nid, la femelle coucou s'envole en emportant dans le bec un œuf de sa victime, œuf qu'elle ne manque pas de gober à son aise à quelque distance de là. Le même oiseau retourne chaque année à son même territoire et pond autant que possible dans les nids d'une victime préférée. 11 est probable que cette victime appar- tienne à la même espèce que ses propres parents nour- riciers. Le coucou se cherche une provision de nids, c'est-à-dire qu'il trouve des nids dans lesquels il ne se propose de pondre que cinq ou six jours plus tard. Un même oiseau pond des œufs toujours exactement semblables. Il est excessivement rare de rencontrer deux femelles vivant en voisinage et pondant des œufs parfai- tement ressemblants. L'œuf du coucou est relativement petit, vu le volume de l'oiseau. Cette propriété lui donne, entre autres, les avan- tages suivants : Permet à la femelle coucou d'évacuer son œuf en moins de temps, exigeant ainsi le minimum de présence sur le nid de sa victime. Donne au coucou la faculté de retenir son œuf pendant plus de temps, pour le cas oii il serait momentanément empêché de pondre, par exemple, par suite de la présence des propriétaires du nid choisi, ce pouvoir de rétention étant probablement en rapport avec le moindre volume de l'œuf. Ces deux motifs sont nouveaux. Anciennement on croyait simplement que les œufs de coucou étaient petits pour ne pas trop différer de ceux des espèces nourricières, choisies généralement parmi les petits passereaux, et également pour que la femelle coucou, après avoir pondu à terre, pût plus facilement prendre son œuf dans le bec pour le porter dans le nid desa dupe. La vieille croyance que le coucou avait la faculté de pondre des œufs de couleur voulue, de façon à les faire ressembler le plus possible à ceux de sa victime, est tout à ait erronée. M. Chance paraît cependant admettre que l'évolution pourrait tendre à créer une fréquente similitude de type et de couleur entre l'œuf du coucou et celui de l'oiseau nourricier. Les exemples d'œufs bleus de coucou sont excessivement rares et 1p plus souvent, sinon toujours, d'authenticité douteuse. Deux œufs de coucou trouvés dans un même nid, doivent certainement provenir de deux mères différentes. Toutes les observations de M. Chance tendent à faire croire qu'une fois l'œuf déposé, la mère coucou ne s'en inquiète plus, et quand son dernier œuf de la saison a été pondu, elle quitte les lieux quelques jours plus tard. Ce serait donc sans le secours ni l'intervention de ses parents naturels que le jeune coucou expulserait ses compagnons du nid usurpé. 11 accomplit cette cruelle besogne alors qu'il n'est éclos que depuis environ vingt-quatre ou trente-six heures, et quand deux jeunes coucous naissent dans un même nid, le plus fort rejette l'autre. Quoique les insectes et les chenilles forment le fond de — 89 — la nourriture de cet oiseau, on a confirmé dernièrement que le coucou volait fréquemment des œufs pour s'en nourrir. L'auteur n'est pas encore fixé sur la question de savoir si le coucou est polygame, polyandre ou si ces oiseaux s'accouplent au hasard des rencontres. 11 croit cependant cette dernière hypothèse la plus probable, quoiqu'il ne rejette pas la théorie que quelques-uns s'apparient comme les oiseaux ordinaires. L'article de M. Chance est abondamment illustré de pho- tographies instantanées qui tendent à confirmer certaines de ses affirmations. C. D. NOTES ET OBSERVATIONS DIVERSES Canard sauvage, Anas platyrhyncha platyrhyncha L. M. Herman Bertrand rapportait dans cette revue, 1923, I, p. 21, le cas d'une cane à demi domestiquée, qui avait pris la livrée masculine. A ce propos, nous croyons utile de reproduire ici la très intéressante note que M. Eug. Lamoureux a fait paraître dans la Revue Fran- çaise d'Ornitologie, n" 46, 7 février 1913, p. 19-20. M. Lamoureux écrit : « Passionné pour la chasse au gibier d'eau, j'ai, pendant une quinzaine d'années, possédé et fait reproduire des canards sauvages de race pure, destinés à servir d'appe- lants pour la chasse à la hutte. Or, j'ai, à plusieurs reprises, constaté qu'arrivée à l'âge de cinq ou six ans, la femelle cessait de pondre, et que, dès cette époque, son plumage commençait sa transformation. Celle-ci débute par le développement des quatre rectrices médianes noires, petites plumes en faucille qui ornent le croupion du canard. (Dès ce moment il ne faut plus espérer de ponte de la cane qui subit cette mutation du plumage.) — 90 - Puis la tète et le cou prennent peu à peu un reflet verdàtre, le collier blanc se dessine, la gorge prend aussi progres- sivement la teinte marron qui forme, chez le canard, un si joli plastron, les sous-caudales deviennent noires à reflet vert comme chez le mâle, enfin les plumes rousses et bru- nes des flancs font place à d'autres plumes à teinte grise si finement rayée de brun cendré. Mais, cette transformation singulière ne se produit pas brusquement, en une seule saison ; il faut que le sujet subisse plusieurs mues successives, chacune d'elles le rap- prochant de plus en plus de la livrée parfaite du mâle. La transformation complète ne se trouve réalisée qu'au bout de deux années au moins, quelquefois trois. Comment alors distinguer un canard d'une vieille. cane ? Rien de plus facile. Le bec ne change jamais ni de forme ni de coloration. Plus allongé et jaune verdàtre chez le mâle, il reste toujours plus court, plus étroit et jaune mar- bré de noir chez la femelle, même lorsque la transformation de son plumage est complète et totale. Le cri également reste caractéristique, celui de la cane différant toujours par son éclat du cri sourd du mâlard ; à- peine peut-on remar- quer chez la vieille cane une altération du timbre, même en y prêtant une grande attention. A quel âge la cane commence-t-elle à subir ce change- ment de livrée? Je ne saurais répondre à cette question de façon précise. Les premières canes chez qui j'ai pu consta- ter ce phénomène pourraient avoir atteint, comme je l'ai dit plus haut, l'âge de cinq ou six ans au début de la transfor- mation, et sept ou huit ans au moment de son achèvement. Mais depuis j'ai possédé des canes dont le plumage a commencé à se modifier dès l'âge de trois ou quatre ans. A mon grand regret, je n'ai pu vérifier l'âge d'une façon plus précise, n'ayant jamais pris la précaution de baguer mes oiseaux. — 91 - Quoi qu'il en soit, il me semble que cette transformation de la livrée chez des sujets relativement jeunes, doit être attribué à la consanguinité. N'ayant pas, depuis un certain nombre d'années, renouvelé mes reproducteurs, j'ai remar- qué que la modification de plumage se produisait à un âge de moins en moins avancé. » C D Avocette recurvirostre. Les caprices des oiseaux sont parfois bien singuliers et en tous les domaines, nidification, nourriture, habitudes, on rencontre des sujets qui témoignent d'une belle orginalité. Tel est le cas, par exemple, de cette Avocette recurvi- rostre, Recnrvirostra avosetta L., que j'eus l'occasion d'exa- miner vers la mi-avril dernier. L'estomac de l'oiseau conte- nait, en effet, outre 26 petits fragments de quartz, déjà polis par les sucs gastriques, 57 trains de plomb ri' 8, ingérés récemment selon toute apparence. Qui dira quelle aberration de goût avait poussé notre avocette à avaler cette grenaille, découverte sans conteste sur une plage à galets, car plusieurs de ces plombs, déchets d'un coup de fusil d'un chasseur, étaient applatis ou défor- més? Ouelle fantaisie a bien pu inciter l'oiseau à picorer ces grains de plomb qui ne ressemblaient à rien de ce qu'il avale d'ordinaire : fragments de cailloux, insectes, petits crustacés? A moins qu'il ne les ait pris pour de petites graines, ce qui ferait supposer qu'à l'occasion, l'avocette ne dédaigne pas une nourriture végétale. Ceci nous semble cependant peu probable, tout oiseau discernant parfaite- ment la nature de ses aliments. L. COOPMAN. Moineau domestique- En 1922, dans le fascicule 1 du Gerfaut, nous signalions cette curieuse fantaisie du moineau domestique. Passer domesficus domeslieiis iL.), logeant sa famille dans un ancien — 92 — nid de cotyle de rivage, creusé dans la glaise, au haut d'une ancienne carrière du Tournaisis. En mai de cette année, dans un haut talus bordant la chaussée de Wavre, à Auderghem-lez-Bruxelles, j'ai encore découvert un nid de moineau domestique installé de même façon. Malheureusement, ce nid fut détruit par les garne- ments de l'endroit avant que j'aie pu l'examiner ainsi que j'en avais l'intention. En même temps, étaient mis à mal quelques nids de cotyles creusés dans le même talus. L. COOPMAN. BIBLIOGRAPHIE Catalogue des oiseaux de la Suisse, de V. Fatio et Th. Siuder, continué par G. de Burg. — Chez Georg et C"', libraires, Genève. Nous avons eu récemment l'occasion de consulter, à différentes reprises, le Catalogue des oiseaux de 'a Suisse ; nous y avons trouvé tant de renseignements précieux que nous croyons utile de signaler ce travail à ceux de nos lecteurs qui ne le connaîtraient pas encore. A la suite du Congrès ornithologique international de Vienne, en 1884, il s est constitué dans la plupart des pays de l'Europe, des com- missions nationales pour l'étude de la faune ornithologique dans cha- que pays. La Suisse, en 1 885, institua une Commission Fédérale Orni- thologique, dépendant du Département de l'Industrie et de l'Agri- culture, Division des Forêts. Cette commission, grâce à l'activité de ses principaux membres et surtout du D"" V. Fatio, l'auteur d'ouvrages d histoire naturelle bien connus, mit sur pied une organisation très sérieuse, dont les membres dispersés dans tous les coins du territoire suisse, consignaient leurs observations sur les oiseaux, questions de biologie, distribution, migration, mode de subsistance, etc., pour les transmettre à la Commission centrale, chargée de les coordonner et de les publier. C est à l'aide de ces matériaux apportés sans cesse et accumulés plus nombreux d année en année que ce catalogue a pu prendre une amplitude telle que la plupart des oiseaux de la Suisse y sont traités de façon complète sous les différents aspects de leur his- toire en ce pays. De plus, les auteurs, ne négligeant aucune source, ont puisé tous les renseignements possibles dans les publi::ations parues sur la matière, non seulement en Suisse, mais également dans les autres pays, surtout les pays limitrophes. La Confédération Suisse est un des rares pays où cette commission a pu survivre après tant d années. 11 est vrai qu'elle n'a pas éprouvé autant de vicissitudes poli- tiques que le plupart des autres Etats européens, mais sans l'amour de - 93 - 1 étude de l'Histoire Naturelle qui y est très vif et très répandu et l'appui pécuniaire du Gouvernement, cette institution aurait suhi le sort qu'elle a éprouvé dans presque tous les autres pays. Les docteurs V. Fatio et Th. Studer furent chargés de la rédaction de ce Catalogue détaillé et raisonné. Le premier commença par publier une liste des oiseaux dont la présence avait été signalée sur le territoire suisse ; cette liste fut adres- sée à tous les observateurs avec un formulaire pour recevoir les obser- vations. En outre, chaque collaborateur reçut un questionnaire con- cernant spécialement les migrations et un autre pour les données bio- logiques, avec note explicative pour guider les observateurs et faci- liter le travail. Si nous nous étendons un peu longuement sur l'histoire de ce tra- vail et son organisation, c'est qu il mérite d'être imité dans chaque pays. L'ouvrage para't par livraisons de cent à trois cents pages environ. Chaque livraison donne généralement une liste des collaborateurs ayant fourni des renseignements concernant les espèces traitées dans le volume, ainsi que la liste des publication.s ornithologiques consul- tées. Pour chaque espèce on donne les noms scientifiques latins, français, allemands et italiens ; en outre, les principaux synonymes latins, ainsi que les noms vulgaires utilisés dans les régions de langue allemande, française, italienne, romanche du pays. Pour la classification, les auteurs suivent le système du Catalogue de Fatio de 1885 et pour la nomenclature, celle adoptée par le Con- grès de Vienne de 1884. C'est 1 ordre et la méthode qui seront suivis dans tout 1 ouvrage. A remarquer que le Catalogue ne donne aucune description des oiseaux, mais seulement des détails concernant leur habitat, leur dis- tribution, leur manière de vivre et de se nourrir, leur migration, !e cas échéant. Chaque fascicule contient ordinairement une ou plusieurs cartes. La première, oro-hydrographique, divise le territoire suisse en onze régions ornithologiques, chaque région se subdivisant en une zone alpine, la supérieure, et une zone inférieure, montagne ou plaine. Les autres cartes sont consacrées à la distribution, le lieu de capture ou de nidification de certaines espèces, choisies parmi les plus inté- ressantes ou les plus rares. Ces cartes sont coloriées, très claires et très ingénieusement combinées pour permettre des indications concernant plusieurs espèces sur la même carte. Dans la première livraison, parue en 1889, les oiseaux sont traités assez sommairement, sauf toutefois le gypaète barbu. La deuxième livraison, datant de 1894. s'amplifie peu à peu. On commence à y donner des renseignements pour chaque région ornithologique. On sent que les collaborateurs commencent à envoyer de la matière plus abondante. — 94 - La troisième livraison suit en 1901. Cette partie est en notable pro- grès sur les deux précédentes : les espèces y sont traitées bien plus complètement, donnant des détails pour chaque région et zone du pays. De nombreuses citations d'auteurs et de collaborateurs, de lon- gues listes avec chiffres et dates donnent plus de précision aux obser- vations. La quatrième livraison n'a paru qu'en 1907. Des événements d'une grande importance pour le sort du Catalogue, se sont produits depuis la publication de la précédente livraison : le D'' V. Fatio, l'âme de l'ouvrage, est décédé entre temps, M. G. de Burg le remplace à la direction. Grâce à l'impulsion nouvelle donnée par le nouveau rédacteur qui compléta le réseau des stations d'observation et coordonna les rensei- gnements abondants recueillis pendant les précédentes années sur tous les points de la Suisse par les nombreux collaborateurs, la publi- cation du catalogue fit de rapides progrès. La façon détaillée et approfondie de traiter chaque espèce, dont le plan général avait été notablement perfectionné par Fatio et Studer dans la livraison III, fut encore plus étendue par M. de Burg, dans les fascicules suivants. La Suisse, de par les différences extrêmes en altitude de son sol, possède pour ainsi dire tous les climats : froid sur les hauts sommets, chaud dans les vallées et tempéré aux altitudes moyennes II s'en suit que certaines espèces, répandues un peu partout, sont tantôt migra- trices, tantôt sédentaires suivant la région qu'elles habitent. Le Cata- logue analyse ces différents cas pour chaque oiseau et examine dans quelle région et dans quelle zone il est sédentaire, oiseau erratique, oiseau nicheur, oiseau de passage régulier, oiseau de passage irrégu- lier, hôte d'hiver, d'apparition accidentelle. Son abondance ou sa rareté sont soigneusement observées et prouvées par les citations des observateurs-collaborateurs ; les dates de migration sont repérées avec toute l'exactitude voulue ; les notices biologiques sont excessive- ment intéressantes et rédigées avec concision sans nuire à la r.erfection, Les questions de nidification sont particulièrement soignées Chaque article se termine ordinairement par l'analyse du contenu des esto- macs et par un aperçu de la distribution géographique générale de 1 espèce. Nous avons dit plus haut que l'amour des sciences naturelles est très répandu en Suisse. La livraison I du Catalogue, en 1889, donne une liste de plus de 80 collaborateurs ; le fascicule VII et VIII, 1911, rap- porte que le nombre, à cette époque, était monté à 800 et la livrai- son XIII, 1922, proclame que le nombre actuel des collaborateurs dépasse 1 100! C'est admirable pour un petit pays comme la Suisse, avec une population de quelque trois millions et demi d habitants. Nous ne pourrions jamais escompter un succès pareil en Belgique! Le rédacteur, M, de Burg, disposant ainsi de moyens puissants et déployant une activité inlassable, réussit à faire paraître un fascicule — 95 — de l'œuvre à peu près tous les ans. Voici les dates auxquelles ils ont paru, ainsi que les matières : Première livraison, 1889. — Rapaces diurnes. Espèces I à 32 ; pa- ges 1 à 108 : avec cartes I à Vil. Deuxième livraison, 1894 : Hiboux et Fissirostres. Espèces 33 à 50 ; pages 109 à 208 ; avec cartes VIII à XI. Troisième livraison, 1901 : Incesseurs.Coraciens, Grimpeur? et Cap- teurs (part.). Espèces 51 à 88 ; pages 209 à 460 ; avec certes XII et XIII. Quatrième livraison, 1907 : Accenteurs, Troglodytes, Cincles, Pa- riens. Espèces 8*^ à 10: ; pages 46! à 669 ; avec cartes XIV et XV. Cinquième livraison, 1908 : Roitelets, Chanteurs (part.). Espèces 102 à 1 10 ; pages 670 à 816 ; avec carte XVI. Sixième livraison. 1909 ; Calamoherpiens. Espèces 111 à 118; pa- ges 817 à 974. Septième et huitième livraisons, 191 1 : Fauvettes, Turdiens, Mon- ticules. Espèces 119 à 136; pages 977 à 1406: avec cartes XVII, XVIII, XIX. Neuvième livraison, 1912. — Rubiettes. Espèces 137 à 142; pages 1407 à 1 724 ; avec carte XX. Dixième livraison, 1913. — Traquets, Bergeronnettes. Espèces 143 à 151 ; pages 1723 à 1962. Onzième livraison, 1914. — Pipits, Alouettes. Espèces ! 52 à 162; pages 1963 à 2274 ; avec carte XXI. Douzième livra}son, !916. — Bruants. Espèces 163 à 171 ; pages 2275 à 2514. Treizième livraison, 1922. — Nivcolle, Moineaux. — Espèces 172 à 176; pages 2515 à 2698. Les débuts de l'ouvrage remontent donc à 1889; depuis lors la science ornithologique a fait du chemin ; le système trinommal a été généralem.ent adopté. Cependant, le nouveau rédacteur se sentait étroitement lié par le programme tracé : le Catalogue de Fatio, de 1 885, qui avait suivi la nomenclature adoptée par le Congrès de Vienne. Ce lien le gênait et sentant qu'il ne lui était pas possible de ne pas tenir compte des nouveaux principes, une étude approfondie des mésanges dans la livraison IV, 1907, lui donnait l'occasion de pratiquer la déno- mination trinominale et dans la livraison Vî, 1909, il tournait définiti- vement la difficulté en ajoutant dans la synonymie, après le? noms anciens, les noms nouveaux, suivant les grands auteurs modernes : Naumann, nouvelle édition, Fatio, Harten, .Arrigoni degli Oddi. Gi- glioli, Reichenow. Malgré ses bases anciennes, le rédacteur a donc modernisé son ouvrage dans la mesure du possible. Quelques espèces y sont particulièrement bien traitées ; mention- nons, entre autres : le gypaète barbu, son histoire et sa distribution; le casse-noix, sa biologie; les mésanges, les pouillots, les rousserolles, les pipits, les bergeronnettes, la niverolle, le moineau domestique (ses — 96 — mœurs). Le Catalogue pourra être consulté avec avantage, non seule- ment par les ornithologistes suisses, mais par tous ceux qui étud'ent les oiseaux de l'Europe. L.a treizième et dernière livraison parue présente quelques légères modifications concernant le programme suivi dans les précédents fascicules. D'abord celui-ci, au heu de porter le titre : ordinaire, s'ap- pelle : Les oiseaux de la Suisse (Catalogue des oiseaux de !a Suisse, de Studer et Fatio), élaboré par G. de Burg. Dans ce volume, l'auteur aioute à la synonymie, la nomenclature du catalogue qu il a public en 1916 en collaboration avec le D*^ Th. Studer. Ce fascicule ne con- tient plus les listes des dates de migration : l'auteur promet de publier plvis tard les résultats des observations à ce sujet des 1,100 collabora- teurs. Ce Catalogue est donc bien le travail d'une véritable coopération nationale, conduite par un orni^hologiste eminent qiM possède à fond l'ornithologie européenne. Œuvre vaste, d'une valeur documentaire Inappréciable, formant 'in ensemble des faunes locales ; véritable monument ornithologique national, faisan! le plus grand honneur à la Suisse. En del.ors de l'Italie (qui, dans l'ouvrage de Gigholi, possède une œuvre analogue, peu de pays peuvent s'enorgueillir d'un travail de ce genre. La dernière livraison termine l'étude de l'espèce n" 176 du cata- logue de Fatio et Studer, qui en confient 356. L'ouvrage est donc loin d'être terminé. Espérons que M. de Burg pourra disposer du temps et des ressource^ nécessaires pour activer le travail et 1 achever dans un délai aussi rapproche que possible. Sur la mise en peau des oiseaux, par J. Quentin. — Au bureau de la Revue Française d'Ornithologie, rue de Buffon, 55, Paris. 2 francs. Parmi les lecteurs du Gerfaut, il y a certainement un bon nombre de naturalistes qui montent eux-mêmes les sujets de leur collection, ou du moins qui pratiquent la mise en peau. La connaissance de cette dernière opération est extrêmement utile, pour ne pas dire indispen- sable à tout ornithologiste. En effet, combien de fois ne risque-t-on pas, surtout en été, de voir un spécimen précieux se perdre avant qu il parvienne entre les mains de l'empailleur! N'arrive-til pas fréquem- ment qu'un oiseau vous est apporté dans un état tellement avancé que le dépouillement ne peut plus subir le moindre retard ! Pour ce qui me concerne, j'ai tenu à connaître l'art de naturaliser les oiseaux et toujours je me suis efforcé de perfectionner mon travail, 'c me suis procuré tous les ouvrages de taxidermie que je pouvais trouver et dans chacun j'ai récolté ce qui me paraissait le plus pratique. .Mais le dernier dont j'ai pris connaissance est tellement recomman- dablc qu'à mon avis il devrait se trouver entre les mains de tous les ornithologistes et même de tous les professionnels. - 97 — Et cependant, il ne s agit pas d un gros volume! M. J. Quentin, naturaliste-préparateur, à Beauval (Somme, France), ayant décrit dans la Revue Française d Ornithologie, sa manière de dépouiller un oiseau et de le mettre en peau,. le directeur de cette revi^f, a jugé cet .article tellement pratique qû \\ ït réuni les différents fragments en une petite brochure. L auteur y^expose sa méthode avec clarté et précision, donnant des conseils précieux, dévoilant ses trucs du métier , en un mot, enseigne à la perfection la manière de naturaliser un oiseau. Je dis à la perfection ; en effet, grâce à sa méthode, M. Quentin est parvenu à produire des sujets irréprochables. Je n'ai jamais vu des oiseaux mieux montés! J ai sous les yeux des photographies repré- sentant des sujets empaillés par lui et tellement parfaits que je défie le meilleur connaisseur de les distinguer de photographies prises dans la nature! Le petit travail de M. Quentin ne pourra manquer d obtenir le succès qu'il mérite. Pour ma part, je suis très heureux de le connaître. Malgré ma longue pratique, j'ai encore tiré profit de maint bon con- seil qu'il renferme... et qu'on ne trouve pas ailleurs. C. D. REVUES ORNITHOLOGIQUES Relevé des derniers fascicules d'ornithologie parvenus au Gerfaut par voie d échange : Revue française d Ornithologie (7 juin 1923) : L. Lavauden et J.de Chavigny. Note sur la pintade sativa.ge-du Martac. — A. Labitte. Quel- ques observations ornithologiques faites dans les Ardennes en 1912. — Chabot. Une aberration de la perdrix grise. — Notes et faits divers. — Quest:ons d ornithologie pratique. Idem (7 juillet 1923) : Séance de la Socété Ornithologique de France du 28 avri' 1923. — Wibert. Les autruches au Soudan français. — J. Berlioz. Etude de la collection d'oiseaux du Mexique donnée par M. Génin. — Teilhard du Chardin. Les bécasses dans l'Oise, au cours de la saison 1922-1923. — M. de la Fuve. Quelques observations sur les migrations en Champagne humide et en Sologne. — G. Guérin. Sur une capture de Chelidon rustica savignyi en Vendée. — D'' Didier. Contribution à 1 étude des oiseaux de la famille des mormonidés ; le Simorhiinchus cristatellus (Pallas). — Questions d'ornithologie pra- tique. Idem (7 aorit-7 septembre 1923) : D*" F. Cathelin. De l'examen en- doscopique des trous des cavernicoles. — A. Vaucher. Description d'une sous-espèce nouvelle d'AIauda arvensis. — A. Blanchet. Les cochevis du nord-ouest de l'Afrique. — J. Berlioz. Etude de la col- lection d'oiseaux du Mexique donnée par M. Génin au Muséum (suite). — He:m de Palsac. Leider en Bretagne. Voyages d'études — 98 — ornithologiques dana la région du nord du Sahara. — C. Truche. Ty- phöse aviaire. — G. de Burg. Les migrations des oiseaux. — Questions d'ornithologie pratique. Idem (7 octobre) : J. Bailly-Maître. Contribution j l'étude de l'or- tolan. — G. de Burg. Les migrations des oiseaux (suite). — Heim de Balsac. Voyages d'études ornithologiques dans la région du nord du Sahara (suite). — J. Berlioz. Etude de la collection d'oiseaux du Mexique de M. Génin (fin). — Commandant Caziot. Liste des oi- seaux observés dans le département des .^Ipes maritimes. L'Oiseau, Pans (mai 1923) : Les oiseaux ; chapitre VII : W. Shore- Baily : Les Veuves. — A. Godard. Le? volières à grillage iTiob:le. — M. Legendre Les Rouies-Queues. — Chronique ornithologique. Idem hum 1^23) : Les oiseaux ; chapitre VU! : W. Shore-Baily : Les Tisserin;. — H. Darv;ot. L Hvpolaïs pliilomèle. — J. Delacour. Une collection de gallinacé:^ en Italie. — Chronique ornithologique. Idem (juillet 1923) : Les Oiseaux : chapitre VIII : V/. Shore-Baily : Les Tissenns. — J. Delacour. La collection d'oiseaux de M. P. Ven- dran. ■ — J. Berlioz. Les Perruches américaines. Chronique ornitho- logique. Idem (août 1923) : Les Oiseaux ; chapitre IX : A. Decoux : Les As- trilds. — J. Berlioz. Les Perruches américaines (fin). — Questions d'élevage. — Chronique ornithologique. ƒ Jem (septembre 192'^) : Les Oiseaux ; chapitre ÎX : A. Decoux. Les Spermètes et 'es Diamants. — F. de Lagger. La Colombe plumifère. — J. Housden. Histoires de forêt tropicale. — Chronique ornitholo- gique. Bulletin de la Limite Française pour la Protection des oiseattx, Pans (juin 1923) : Actes de la Ligue. — J. Delacour et L. Coopman. Une polémique sur la tendene. — Séances de la Ligue. Idem (juillet 1 923) : Les actes de la Ligue — J. Delacour et L. Coop- man. Une polémique sur la tendene. — Séances de la Ligue. — Notes et faits divers. Idem (août-septembre 1923) : Actes de la Ligue. — Ed. Mérite. Les destructions criminelles. — Notes et faits divers. Idem (octobre 1923) : Actes de la Ligue. — Ch. Ennen. Extraits de mon journal d observations. — Séances de la Ligue. — A. Legros. Revue de la Presse. — Notes et faits divers. Nos oiseaux, Neuchatel (août 1923) : Alfred Richard. La Bartavelle. — O. Uttendôrfer. Une collection d'un nouveau genre. — A. Bürdet. Histoire de coucou. — Pierre Boven. Un héron pourpré au lac Bour- get. — Calendrier ornithologique. Rit i.iia Italiana di ornitologia, Mcssina (anno sesto, n*^' 1) : A. Ghigi. Sulla Pernice di Cirenaica Alectoris barbata (Reichenow). — E. Ninni. Uccelli osservati durante la campagna talassografica nei mari di Le- vante. — G. Despott. Il succiacapre algerino {Caprimulgus œoijptius Licht.), a Malta. — G. Despott. Lodola dal becco curvo, Alaernon - 99 — alaudipes (Desf.), Alauda bifasciata Licht., catturata Malta. — G. Despott. Il cuculo dal ciufto, Coccytses glandarius (L.), Malta. — A. Trischitta. L'/4nser albijrons Scop., in Sicilia. — G. Despott. Cat- tura di una Tortora del Senegal, Tnriur sencgalensis (L.), Malta. — Brevi Note. L'Orniiholosiste. — Der Ornithologische Beobachter , Berne (fase. 9) : D"" A. Masarey. Die Vogelwelt des Vierwaldstattersees im siebzehnten Jahrhundert. — A. Mathey-Dupraz. Observations ornithologiques de la région du Bosphore. — Vogelschutz. — Kleinere Mitteilungen. — Ornithologische Beobachtungen. Idem (fase. 10 et 11): R. Amberg. Beobachtungen der grossen Brachvögel im Wauwilermoos. — D^ A. Masarey. Die vogelwelt des Vierwaldstattersees im siebzehnten Jahrhundert. — A. M.athey-Du- praz. Observations ornithologiques de !a r:gion du Bosphore. — D'^ H. Fischer- Sigwart. Die Besetzung der kleinen Reservation im Rebberg bei Zofingen. — A. Schifferli. Die Eisente auf dem Se.npa chersee. — Vogelschutz. — Ornithologische Beobachtungen. Idem (fase. 12): H. Mühlem.inn. Der Wiedehopf im bernischen Seelande. - L. Thür'er. Der Hagel, eine Katastrophe für die Vögel. — K. Daut. Zerstörte Schwanzmeisennester. — Frau Strahl-! mhof. — Beobachtungen auf eigenem Boden. — Ornithologische Beobach- tungen. The Ibis, London (July 1923) : J. D. La Touche. On the Birds of South East Yunnan. — F. E. Blaauw. On the Breeding of Anser erythropus at Gooilust. — T. M. Savage English. On the Greater Length of the day in High Latitudes as a reason for spring migration. — Report of the Committee on the nomenclature and Records of the Occurences of rare Birds in the British Island and certain necessary changes in the nomenclature of the B. 0. U. List of British Birds. — Rev. F. C. R. Jourdain. On the specific name of the Common Guille- moi. — Claud B. Ticehurst. The Birds of Sind. — George H. Wilkins. Report on the Birds collected during the voyage of the < Quest » to the Southern Atlantic. — Percy R. Lowe. Notes on some Land Birds of the Tristan da Cunha Group collected by the « Quest ' Expedition. — Ernst Hartert. Remarks of prof. Lönnberg's article on Palaeactic Goshawks. — Letters, extracts and notes. Idem (October 1923) : J. H. Gurney. Bird migration as observed on the East Coast of England. — W. W. A. Phillips. An Account of a visit to the Breeding Islet of Sterna dougalli kprusles and Sterna bergii eduardii, in Ceylon Waters. — H. Kirke Swann. On the forms of Me- lierax. — • Hugh Whistler. A note on the birds of Spiti. — J. D. La Touche. On the birds of South-East Yunnan. — Claud B. Ticehurst. The birds of Sind. — David A. Bannerman. Report on the birds collected during the British Museum Expedition to the Ivory Coast (French West Africa). — Letters, extracts and notes. Bulletin of the British Ornithologist's Club, London. Meeting of the Club, June 1923. - 100 - British Birds, London (July 1923): H. G. Alexander. Birds at Dungenesç. — N. F. TicehursL Some British Birds in the fourteenth Century. — Hugh S. Gladstone. The introduction of the Ring-necked Pheasant to Great Brif.ain. — Notes. — Letters. Idem (A.ugust 1923) : Hugh S. Gladstonf. Seventeenth Century narr.e? for some British Birds. — H. M. Wallis. Recent changes in the Birds of Scilly. — Notes. Idem (Sertember 1923): William E. Glegg. A note on the nesting of the Whimbrel. — Recovery of marked birds. — Notes. — Letters. Idem (October 1923) : Geoffrey C. S. Ingram and H. Morrey Sal- mon. Field-notes from Glamorganshire. — Edgar Chance. Some ob- servations on Cuckoos in 1923. — Edward A. Armstrong. First im- pressions o[ some birds seen on the Naardermeer. — Ernest Hartert. The name of the Scottish Ptarmigan. — H. F. Witherby. On the Red Grouse from Ireland and the Outer Hebrides. — F. C. R. Jourdain. On the names proposed by Rennie in Montagu's Ornithological Dic- tionary. — Notes. — I Titers. f dem (November 1923) : B.B. Riviere. Homing Pigeons and Pigeon- Racing. — A. W. Boyd. Notes from Staffordshire. — Notes. — Let- ters. Bird Notes and Nsi''s, London (Summer Number 1923) : Mary Trevelyan. The Bird Sanctaury at A^.sis;. — W. H. St Ouin'in. The Swallows. — Economic Ornithology. — Notes. Idem (Autumn Number 1923) : The Falcons of great Ormes head. — The Wild Birds Protection Bill. — The Royal Society for the Pro- tection of B;rds. — Reservoirs as Bird Sanctuaries. — The Pole-Trap. — Notes. Club van Nedcrlandsche ]'o§elk,undi^cn. Zevenbergen ( laarbe- rich^ n-- 13. Afl.evering 2, 1923). W. C. Van Heurn. De Vogel Wet 1912 een dwarsboom voer de beoefening der Ornithologie, een hron van willekeur en verdeelheid! — Tieerd Gs. de Vrie?. Miscellanea Oolo- gies et nidologica. — A.Scheygrond. Curvus corax corax L. b;j Gouda. Ardea, Tijdschrift der Nederlandsche Ornithologische Vereeniging, Leiden (jaargang XII, aflevering I) : D'" E.D. van Oort. Ornitholo- gische waarnemingen m Nederland. Resultaten van het ringonder- zoek van het Rijks Museum te Leiden. — ■ D' A. E. H. Swaen. Voyages et aventures de François Léguât. — D"" G. J. van Oordt. Boekbespre- king. — Jan Verwpy. De rui van Uria troille. — A. A. van Pelt Lechner. Varia oologica. — G. Traanberg. Trekwaarnemingen op het lichtschip ' Schouwenbank ' van 16 tot 28 Mei 1923. — Korte Medcdeelingen. Aquila, Budapest (tom XXIX) : Cscrgey Titusz. A madartan megoldatlan Kerdesei. Ungelöste Probleme in der Ornithologie. — Schenk Jakab. A gyakorlati természetvédelem meginditasa Magyarors- zagon. Bericht über die ungarischen Vogelberingungen in den Jahren 1920-1922. Report about the Hungarian bird banding work in the — 101 — Years 1920-1923. — Rendahl Hialman. A fehér golya vonulasi ideje Svédorszaghan. Die Zugszeiten des weissen Storches in Sweden. — Warga Kalman. Madarvonulasi adatok Magyarorszaghol. Vogelzugs- daten aus Ungarn. Dates de migration des oiseaux de Hongrie. Dates about hirdmigration in Hungary. — Szeöts Bêla. Tavarna es vidékének madarai. Die Vogel von Tave^^na und Umgebung. — D'' Gre?chik Jeno. Paneth-fè!e sejtek es alapjukon szenicsés sejtek a madarak vékonybelében.Uber Paneth'sche Zellen und basal gekörnte Zellen im Dünndarm der Vögel. — Szemere Laszlo. A madarfényképezésre alkal- mas fényképezögépekról. Kleine Mitteilungen. Kisebb Közlemények. Bird-Loru New- York (May- June 1923) : Robert j. Sim. The Com- mon Loon. — Notes from Field and study. — The Season. The Audu- bon Societies. Idem (July- August 1923) : Mary Wood Daley. Audubon's farm. — Milton S. Lacey. How the Killdeer came to Southport. — Faye Adele Dame. The Hermit Thrush. — Thomas A. Taper. Ruffed Grouse. — Mrs. Bruce Reid. Fanny, a pet Hummer. — Harry C. Oberholser. The migration of North American Birds. — Frank M. Chapman. Notes on the Plumage of North American Birds. Notes from Field and study. — The Season. — The Audubon Societies. Idem (September-October 1923) • Henry D. Baker. Birds-of-Para- dise at Little Tobago Island. — Grant Foreman. The bird-feedmg towers of Ahmedabad. — D'' Frank N. Wilson. Bronzed Grackle. — William G. Fargo. The Marsh Hawk in Southern Michigan. — Raph E. Danforth. Feeding-habits of the Northern Shrike, — Alice B. Har- rington. Observations on the Mockingbird at Dallas, Texas. The Season. The Audubon Societies. The Auk, Lancaster Pa. U.S. A. (Julv 1923) : Alexander D. Dubois. The Short-Eared Owl as a Forster Mother. — Florence Merriam Bailey. Notable migrants not seen at our Arizona Bird Table. — N. F. Leopold Jr. Reason and instinct in bird migration. — Ralph E. Delury. Arrival of birds in relation to sunspots. — Edward D. Crabb. A note on the economic status of the Bald Eagle in Alaska. — T. Do- nald Carter and R. H. Howland. A Brewster's Warbler and hi; brood. — G. Fred. Ziegler. Notes on a Purple Martin colony. — Harry C. Oberholser. Bird banding as an aid to the study of migration. — T. E. Musselman. Bird banding at Thomasville. — J. K. Jensen. Notes on the nesting birds of Northern Santa Fé County, New Mexico. — Parke H. Struthers. Observations on the bird life of Porto-Rico. — Hartley H. T. Jackson. Notes on Summer birds of the Mamie Lake Region, — J. Dewey Soper. The birds of Wellington and Waterloo Counties, Ontario. — General notes. — Notes and news. Idem (October 1923) : J. Fletcher Street. On the Nesting Grounds of the Solitary Sandpiper and the Lesser Yellow-Legs. — A. Brazier Howell. The influences of the Southv/estern Deserts upon the avi- fauna of California. — Joh Treadwell Nichols. Yellow-Legs skeletons. — Leverett M. Loomis. On the classification of the Albatrosses, Petrels 102 - and Diving Petrels. — Helen Granger Whittle. Recent experiences with nesting Catbirds. — Fdward D. Crabb. Notes on the nesting of a pair of Dickcissels. — R. M. Strong. Further observations on the habits and behavior of the Herring Gull. — L. R. Wolfe. The Her- ring Gulls of Lake Champlain. — Ruthven Deane. Extracts from the field notes of George B. Sennett. — W. Henry Sheak. Some obser- vations on the Struth'.ous Birds. — Francis H. Allen. Group variation and bird-song. — Verdi Burtch. Some notes on the birds of the Branchport. — Thomas D. Burleigh. Notes on the breeding birds of Clark's Fork. — J. D. Figgins. The breeding birds of the vicinity of Black Bayou and Bird Island. Louisiana. — Harry C. Oberholser. Eighth annual list of proposed changes in the A. 0. U. Check-list of North American birds. — General notes. — Notes and news. The Oolopist, Albion, N. Y. (June 1923) : R. M. Barnes. Ornitho- logia Americana. — Notes and news. Idem (July 1923) : Kenneth T. Redick. Spheniscus demersus. — Notes and news. Idem (August 1923) : A. D. Henderson. Further notes on the nesting of the great Gray owl. — Notes and news. Idem (September 1923) : D*" W. S. Strode. California roadrunner. — F. A. Pattou. Nesting of the Richardson pigeon Hawk. — Notes and news. The Wilson Bulletin, Oberlin, Ohio (June 1923) : Ben J. Blincoe. Feeding habits of Kentucky birds. — Gordon Alexander. Summer birds of Cape Cod and Missouri. — Thomas D. Burleigh. Bird life of Allegheny County. — H. H. Bailey. A New Dove from Florida. — Notes and news. Idem (September 1923) : Gordon Wilson. Birds of Calloway Coun- ty. — Walter P. Taylor. The Trumpeter Swan in Washington. — Thomas D. Burleigh. Birds of Allegheny County. — Harold H. Badey The status of the Florida Crow. — Notes and news. The South Australian Ornithologist, Adelaide (July 1923) : J. Neil McGilp. Order charadniformes, family Charadriidae, genus Peltohyas. — A. M. Morgan. Notes on a pecular Petrel skin. — A. M. Morgan. Some notes on Pufflnus tenuirostris. — Bird notes. The Condor, Berkeley, California (July-August 1923) : Ernest P. Walker. Definite breeding record for the Aleutian Tern, in Southern Alaska. — Winton Weydemeyer. Notes on the song and the nest of the Ruby-crowned Kinglet. — J. Eugène Law. Banded birds. — F. C. Willard. Some inusual nesting sites of several Arizona birds. — Joseph Maillard. How is this for conservation of wild life. — Donald R. Dickey and A. J. van Rossem. Additional notes from the Coastel Island of Southern California. — From field and study. Idem (September-October 1923) : A. Dawes Du Bois. A.n experi- ment with a Rufous Hummingbird. — H. H. Mitchell. More notes from Saskatchewan. — Charles K. Averill. Form of egg and extent — 103 - of migration. — Gnffing Bancroft. Some Geographical notes on the Cactus Wren. — Donald R. Dickey and A. J. van Rossem. Descrip- tion of a New Grouse from Southern California. — Alexander Wet- more. List of sea Birds collected by M. Chas. Fagan. — Joseph Grinnell. Notes on some birds observed in the vicinity of Colusa. — J. Eugene Law. With the bird banders. — From field and study. " Toris " the Aves, Bulletin of the Ornithological Society of Japan, Tokyo (July 1923) : M. Hachisuka. On a rare pheasant, Rheinatdius occUaius. — S. Uch'da. Some additions to the avifauna of Formosa. — S. Kumagai. On the migration of some Waders near Wakayagi. — N. Kuroda. Spring birds at Chikuzen. — K. Wada. History of the birds. TABLE DES MATIÈRES Pages Avocette recurvirostre 91 Bibliographie 24,94 Canard sauvage 21,55,89 Chevêche commune 57 Cmi noir (Un) 23 Circaète des serpents (Le) 6 Coucou (Le mystère du) 85 Grive chanteuse (A propos d'un nid de) 56 Hypolaïs polyglotte 22 Locustelle tachetée 81 Momeau domestique 56,94 Momeau domestique (Fécondité du) 23 Nids recueillis en 1912 dans la forêt de Bouillon (Quelques) 65 Observations ornithologiques faites du 1er mai 1922 au 30 avril 1923 . 33 Petrocincle bleu (Le) 1 Pouillot véloce 93 Poule d'eau (Mœurs de la) 46 Poule d'eau (Régime de la) 91 Revues ornithologiques 29, 59, 99 13^ Année 1923 FASCICULE II LE GERFAUT Revue belge d'Ornithologie. ABONNEMENT 1 0 Franc» • « Toute comïnunication concernant la Revue doit être adressée à la Revue «LE QERFAUT» : 21, Square Prince Charles BruxcUes-Laeken. BRUXELLES. — IMPRIMERIE F. VAN BUGGENHOUDT S. A. 5-9, rue du Marteau, 5-9 Périodiques d'ornithologie faisant l'échange avec " LE GERFAUT „ Aquila. Debroi-ût, 15, BUDAPEST II (Hongrie). Ardea, {W L. F. de Beaufort), AMERSFOORT (Hollande). Auk (The) (The American Ornithologists' Union). (M' Witmer Stone), Logan Square, PHILADELPHIE (U. S. A.) Austral Avian Record. {W G. M. Mathews), Foulis Court, FAIR OAK (Hants.) (Angleterre). Bird-Lore, organe officiel des sociétés « Audubon ». (M" Frank M. Chapman), HARRISBURG, P.A. (U.S.A.) Bird Notes and News, Journal of The Royal Society for the protection of Birds. 23, Queen Anne's Gate, LONDRES S. W. British Birds. (Witherby & C°), 326, High Holborn, LONDRES W. C.l. Bulletin de la Ligue Française pour la protection des Oiseaux. 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. Bulletin of The British Ornithologists' Club. Zoological Society. Regent's Park, LONDRES N. W. 8. Bulletin of the Essex County Ornithological Club. (M. Ralph Lawson), SALEM, Massachusetts (U.S.A.) Catalogus des oiseaux de la Suisse. {W G. de Burg), OLTEN (Suisse). Condor {The). (M' J. Grinnell), Musée zoologique des vertébrés, BERKELEY, Californie, (U.S. A.) Danske-Fugle. {W P. Skovgaard), Skovbo, près VIBORG (Danemark). Dansk Ornithologisk Forenings Tidsskrift {W R. H. Stamm), Stormgade, 5, COPENHAGUE B (Danemark). Hornero {El). Revue de la Société Ornithologique de la Plata. (M^ R. Dabbene), Galle Peru, 208, BUENOS-AIRES (République Argentine). Ibis (The). {W W. L. Sclater), 10, Sloane Court, LONDRES S. W. 1. Périodiques d'ornithologie faisant rechange avec " LE GERFAUT „ (Suite.) Jaarbericht van de Club van Nederlandsche Vogelkundigen. {W le Baron R. Snouckaert van Schauburg), ZEVENBERGEN (Hollande). Journal of the Museum of Comparative Oology (The). {M' W. L. Dawson), SANTA BARBARA (Californie). Journal of the Wild Bird Investigation Society. {W Walter E. Collinge), 34-36, Margaret Street, Cavendish Square, \V. I. LONDRES. Oiseau {L'). Société nationale d'Acclimatation de France. 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. Oiseaux (Nos). Bulletin de la Société Romande pour l'étude et la protec- tion des oiseaux. (M*^ Alfred Richard), Faubourg des Sablons, 35, NEUCHATEL (Suisse). OologistiThe). (M^ R. M. Barnes), LACON, 111., (U.S.A.) Oologists' Record (The). {W Kenneth L. Skinner), 45, St Martin's Lane, LONDON, W. C. 2. Ornithologiste {L'). Société suisse pour l'étude des oiseaux et leur pro- tection. (Prof. A. Mathey-Dupraz), COLOMBIER (Suisse). Revue Française d'Ornithologie. (M' A. Menegaux), 55, Rue de Buffon, PARIS. South Australian Ornithologist (The). North Terrace, ADELAÏDE (S. Australia). Tori, (M" Nagamichi Kuroda), Fukuyoshi cho, AKASAKA, TOKIO (Japon). Wilson Bulletin (The). Organe officiel de The Wilson Ornithological Club (D^ Lynds Jones), OBERLIN, Ohio (U.S.A.) OISEAUX EN PEAU W.-F.-H. ROSEI^BERG, F. Z. S., F. E. S. 57, Haverstock Hill, LONDON N. W. 3 (England) (Maison anglaise, établie en 1808) a l'honneur d'annoncer la publication d'un nouveau catalogue et prix- courant d'oiseaux en peau, contenant plus de 5,000 espèces venant de toutes les parties du monde. Les noms des auteurs, les indications des localités, et un index des familles, se trouvent dans cette liste. Envoi franco, sur demande, ainsi que les catalogues suivants : Œufs d'oiseaux (900 espèces), Mammifères (300 espèces). Reptiles, Amphi- bies et Poissons (400 espèces), Lépidoptères exotiques (8,000 espèces). Prière d'indiquer les listes désirées. Le plus grand stock du monde entier de spécimens zoologiques. Abonnez-vous à La Vie à la Campagne et Fermes et Châteaux réunis La revue pratique avant tout par le texte et par l'image et à Jardins et Basse-Cours Conseils pratiques illustrés par amateurs et professionnels Directeur : Albert Mauinenô Librairie HACHETTE, 79, Boulevard St-Germain, PARIS >,.»=»»■ jr»^.w»-»m»— .■G. JAMAER Oiselier - Naturaliste LIÈGE — 29, Quai de la Batte, 29 — LIÈGE : : Oiseaux indigènes et exotiques : : Poissons, Tortues, Pigeons, Volaille Graines, Pâtes pour insectivores. Œufs de fourmi. Vers à farine Fabrique de cag-es en tous genres British Birds (An illustrated Monthly Magazioe.) Edited by H. F. WITHERBY, M.B. E., F.Z.S., M. B. O. U., assisted by the Rev. F. C R. JOURDAIN, M. A., M. B. O. U. and N. F. TICEHURST, OB E., M. A., F.R.CS., M.B.O.U. Demy 8vo. Monthly parts Is. 9d. net. Annual subscription, post free, £1 net. Complete bound sets of Vols. I-XII., £8 10s net.. Vol. XIII., 22 s. 6d. net, Vol. XIV. 24 s. 6 d. net. H. F. & G. WITHERBY, 326. High Holborn, London. \' F 13« Anne« 1923 FASCICULE III . IV S^^S^^' Toute communication concernant la Revue doit être adressée a la Revue *LB OBRPAUT» : 21, Square Prince Charles BraxellM-Laekea. { Ut^i Û-. BRUXELLES. — IMPRIMERIE F. VAN BUGGENHOUDT S. A. 5-9, rue du Marteau, 5-9 Périodiques d'ornithologie faisant l'échange avec '* LE GERFAUT „ Aquila. Debroi-ût, 15, BUDAPEST II (Hongrie). Ardea. (M' L. F. de Beaufort), AMERSFOORT (Hollande). Auk (The) (The American Ornithologists' Union). (M'Witm er Stone), Logan Square, PHILADELPHIE (U. S. A.) Austral Avian Record. (M' C. M. Mathews), Foulis Couri, FAIR OAK (Hants.) (Angleterre). Bird-Lore, organe officiel des sociétés « Audubon ». (M' Frank M. Chapman), HARRISBURG, P.A. (U.S.A.) Bird Notes and News, Journal of The Royal Society for the protection of Birds. 23, Queen Anne's Gate, LONDRES S. W. British Birds. (Witherby & C°), 326, High Holborn, LONDRES W. C.l. Bulletin de la Ligue Française pour la protection des Oiseaux. 198, Boulevard Saint-Germain, PARIS. Bulletin of The British Ornitholo