•^A"»!' ,>*;>«!:;»..:«(. ;.:»•. 1^;' ^iMi, -.H W •/■ ''^^^ '< m /■ 4 L E JOURNAL SCAVANS POUR Z'AJT'NÉE M. B ce II. A PARIS, Cîîcz JEAN CUSSON, rue faine Jacques , à l'Image de faint jcan - Baptifte. ' "' mT^d C C 1 I. ^ ^FEC P RIFILEG E DV ROT, î AVERT ISSEMENT. Monsieur/^ Chancelier, dont les fotm ne s' ètc nient pas moins à. L'avancement ^ à la ferfeilion des Arts & des Sciences , qu'au nglement de l' Eflat , d^ à L'objervation extich des Loix du Royaume , ayant confideré qu'il e^oit difficile que le "journal des Scavans répondît parfaitement à l'atente du Public y foit à caufe du peu de join qu avaient les Libraires de faire Venir lei Livres qui s'impriment dans les Pays Etrangers , foit parce quune feule perfonne ne petit pas fuffire k la leiltire de tous lei Livres , & à faire les Extraits dont le Journal doit eftre compofè^ a bien voulu fe donner la peine déformer une Compignie de GefSi de Lettres pour travailler à cet Ouvrage. Monfteur l' Abbè Bignon qui na pas moins d'ardeur pour tout te qui regarde les Lettres & les Sciences que Monfîeur Le Chance- lier f on OncU^a trouvé bon que les Ajfemblées de cette Compagnie fe tinjfent chez^ Iny une fois chaque Semaine , & que cet Ouvra^ ^e fe formafl fous jes yeux y & fe pirfeîlionnaft par fes confeils. La Compagnie qui y travaille , s'efi fait quelques règles dont ilriefi pas ne ce jf aire de donner le détail au Public. Si elles font bonnes on les fuivra autant qu il fera po,IJîble : Si elles ne le' font pas , on les abandonnera fans aucune répugnance. Ce fe- ra aux Lefieurs habiles & defintcrefjez^ qui verront ce lournal à en juger. Ils feront plaijîr a la Compagnie de luy communiquer les reflexions qu'ils auront faites , é- les veuës qui pourront fr- vira mettre cet Ouvrage dans une plus grande perfection. On fcait qu'il n'efl pas aifé de contenter legoiift du Public. Les tins voudroient ne voir dans le Tournai que des matières Theolo- giques : Les autres ne voudroient que de la Phifîque & des Ma- thématiques ., d'autres que de la Médecine ou de l' Anatorràe t Quelques-uns voudroient qu'on n'y parlaft que de belles Lettres ■ de Médailles ,d'Jnfcriptions , é^ d'Antiquitez^ Il y en a qui n'ai- ment que l'Hiftoire , d'autres que le Droit j de manière que fi en vouloit contenter tout le monde , il faudrait faire un journal particulier fur chaque matière. Tout ce ^ue nous avons à dire à Ai] ? r^ A V E R t I s s E M E N r. {ci'X qttt feraient de cette humeur , cejl qu ils peuvent lire dam te Journal les articles qui leur convtevnent , Çjj" paffer les autres. Les iivjs ne font -pas moins partazcT^ fur la maniée dont le ^ouyyialdoit cjire écrit. JLés S^avans &• ks Gens ^ Cahtnet fe •Joucient ordinairement fort peu de la dèlicatelje dû tour , (^pour- ■rvcu quon leur frfifente^biin des cho fa ils font contents \ l'ujfd~ 'pinnemcrït n'efi pas ce qiti les touche ^ Les gens du monde ai^ contraire fe foucient feu du fond des chofes , pourueu que lei manières fuient ayreables \ ils aiment les tours ingénieux ., une critique fine & délicate y la clarté fur tout efi ce qui les charme i mais :ls ne fcauroi(nt fouffrir le moindre embara-f dans les ma- tières mefme les plus abjîrattes (^ les plus difficiles. Corn- ■ment trouver un jufie tempérament qui fatisfajfe les uns \^ les autres / ' Les prèju^ex^desjournalifes, ^ leur partialité en faveur de .leur Religon gr- de leur Pays, font des défauts qu'on leur reproche avec raifon , fur tout après quils ont promis puhliqucfnent de s'en défaire. La Compagnie fins s'engager à, rien , efpeie que lei Lecteurs de quelque Religion (jr- de quelques Pays qu ils foient , feiont contens d'elle fur cet article. Jl ne nous rcfle plus qu'a, avertir que le "journal fera continue de la ?ni fine forme , & imprimé de mefmc c.iraFhre que les 'Jour- Jlaux précedens : mais au lieu qu'on ne donnoit chaque Semaine qu'une Feuille (^ demie , on tâchera d'en donner deux FeiiilleS entières. On fera auffi en forte de ne point couper les Articles , €cfl-à-dire qu'on ne mettra point une partie d'un Extrait dans tin journal , (jr- une autre partie dans l'autre. Quand il fe trou- vera dès Extraits trop longs pour entrer dans les jourraux ordi- naires , on en fera des extraordinaires qu'on donnera les Jeu fis i C'j- on awa foin d'en avertir le Public à la fin du Journal dfê iéundy précèdent. LE Journal LE JOURNAL DES s C A V A N s Du LuNcr i. Janvier M. DCCII. JIEGLEMENT ORDONNE' PAR LE ROY, POUR t Académie Royale de i Jvfcriptions & Médaille s, du j 6. juillet» j/oj. A Paris de rimprimerie Royale. In 4. p^igg. 14- 'Académie Royale des Infcriptions &: Mé- dailles fut établie par le Roy au mois de Février 1665. Elle ne fut d'abord compofce que de qua- tre ou cinq Académiciens , qui dévoient s'ap- pliquer à faire des Infcriptions , à inventer des s.:^-^^— ^^^^I| Types & des Légendes de Médailles , àcs De- vifes , des Jettons , &: autres monumens à la gloire des hommes il- luftres de France. Le nombre de ces Académiciens a été auo-- menté dans la fuite , de manière qu'au commencement de l'an- |iée 1701. cette Compagnie écoitxie Ijuit Académiciens tous Pcn» 1704. B e LEJOURNAL lionnaires avec un Prclldcnt. Ces Mciîicurs en rcconnoiflance des bicntaics de l'a Majcltc , le ibnc principalcmcnc occupez a l'Hiltoire du Roy par les Médailles i nuis comme le Roy veut qu on travaille à taire l'H'iloire de tous les Rois de France de la nicrnc manière quon a fait celle de fon règne , il a jugé à propos d'au'Tmcnicr conllderablement le nombre dc'. Académiciens , &: de faire un Reglemcnc pour cette Compagnie. Par ce Rcglemenu TAcadcmie doit toujours demeurer fous la frcieciion de Sa Mcijiitè , G" recevoir fcs ordres par celtiy des Secrétaires d' Eflat qui aura le Dipartement de la Maifon du Roy.. L^ Académie fera toujours compofce de quarante Académiciens^ dix Honoraires , dix Penfionnaires , dix AJfociex , & dix Elè- ves ; (^ nul n'y fera admis que -par le choix ou l'agrément de S. M^ Les Honoraires ne pourront jamais devenir Penlionnai- rcs. Dcirx d'entre eux pourront eftrc étrangers. Ce fera tou- jours un des dix Honoraires qui fera Prelident. Il fera nommé par Sa Majellc au commencement de Janvier de* chaque annct;. Il V aura un autre Académicien poiu: prélîdcr en fon ablence. Le Prefidcnt fera au haut bout dc la Table , & les aurrcs Ho- noraires à fes codez, fur la mcfmc lit'ne. Il fera obfcrvcr le bon ordre dans rAlfcmblce , &: en rendra compte a Sa Majcftc , ou au Secrétaire d'Ertat chargé du(oin dc l' Académie. Il fera délibérer , prendra les avis des Académiciens , &: proaoncci"a les réfo'utions à la pluralité des vo-.x. Les Penfionnaires feront tous établis à Paris. Ils rtc pouîtont s'abfentcr plus de deux mois outre le temps des Vacances. Pour remplir leurs places vacantes par mort ou autrement , l'A- cadémie élira trois fujets , defquels il ne pourra y avoir que deux AfTocicz ou Elèves. Ils feront propofcz à Sa Majeflé qui en choifiraun. Ils feront obligez à tour de roUe dc lire à l'A- cadoaiie quelques écrits de leur compolîtion. Un des Penfion- naires fera Secrétaire, &: un autre Treforier. Ils feront perpé- tuels,. Le Secrétaire tiendra Rcgillre de ce qui aura eftc pro- pofé ^ rofolu clraque jour d'Aflcmbléc , & à la fin de chaque année il donnera au public une Hiftoirc raifonnée dc ce qui fe jfçta fait dc plus ranarquablc dans l'Académie. Les RcgiftreSj DES se A V A.N.^S. y Tiff es & Papiers de l'Académie demeureront entre Tes mains. Pour les Livres , Meubles , Médailles , Marbres , Jcttons , & auircs cuiioiitcz , ils feront à la garde du Trcforicr. Les Ailocicz auront place aux deux collez de la Table après ks Penlionnaircs. Quatre d'entre eux pourront cftre étrangers. Pour remplir leurs places vacantes , l'Académie élira deux Sujets , âgcz de ij. ans au moins , dont il ne pourra eftrc pris qu'un du nombre des Elèves , &c ils feront propofez à Sa Ma- jefté qui n choifira un. Les Aflbciez auront voix délibéra- tivc dans les Allcmblées comme les Honoraires &c les Peniion* naires. Pour remplir les places d'Elevés chacun des Penfîdnnaires s'en pourra choiiir un âgé de 20. ans au moins , qu'il piefcntcra à li Compagnie qui en délibérera , & s'il eft agréé à la pluralité des voix , il fera propofé à Sa Majcfté. Les Elèves auront voix dé- Jiberative quand il ne s'agira que de Sciences ; mais quand il s'agira d'éledions &c autres affaires de l'Académie , il n'y aura que les Honoraires , Pcniionnaires Se Aflbciez qui délibéreront. Se leiu's délibérations fe feront par fcrutin. Les Ailemblées de l'Académie fe tiendront au Louvre tous les M.udis & Vendredis depuis deux heures jufques à cinq, excepté le temps des 'V^acances , qui commenceront au 8. Septembre , & finiront le lo. Novembre. L'Académie va- quera encore pendant la quinzaine de Pafqucs , la Semaine de la Pentccoftc , & depuis Noël jufques aux Rois. Il y aura deux Afl'emblécs publiques par chaque année ; l'une le premier jour après la faint Martin , & l'autre le premier jour d'après Pafques. L'Académie s'appliquera incellammcnt à faire des Médailles for les principaux èvenemcns de toute l'Hiftoire de France , &; à compofcr des Defcriptions hillorrques dcfdits évenemens , par rapport aufqucls les Médailles auront efté faites. Elle travail- lera encore à l'explication des Médailles , Médaillons, Pierres & autres raretez antiques &: modernes du Cabinet du Rov, Gomme aulTi à la defcription de toutes les Anriquitez & Mo- numens de France. Et comme la connoijjance de C antiquité Gre- que & Loftine , & des Auteurs de ces deux Zaniues , cji ce qui dij^ofe k mieux à rèU.IJiT dam ce y:nrs de travaux , la « LEJOURNAI académiciens fe propoferont tout ce que renferme cette efpeet d érudition comme un des objets le plus digne de leur application^ Oucrc les Ouvrages que l'Académie comppfeia en corps , cha» cun des Académiciens choilira quelque objet particulier de lès études dont il rendra compte dans les aflcinblées , arin de pro- fiter des remarques des Académiciens. Il y aura toujours une union particulière entre l'Académie Royale des Sciences , & celle des Infcriptions &: Médailles^ &C chacune des premières (ceances d'après les Aflemblccs publi- ques , ces deux Académies fc tiendront cnfcmble pour appren* drc l'une de l'autre ce qui le icra fait dans chacune. MANUDUCTIO AD SACRAM SCRIPTURAM ; m:Lhodo dialogiftica exhibens Prologomcna Biblica , cura appendice de Verbo Dei rradito. Tomus primus , complec- tens qu.rllioncs de Scriptura facra in fe coniiderata , & de li* bris Vêtais Teftamenti. Tomus fecundus compledens qua:* ^ ftioncs de Novo Teftamento , de contradidionibus appa* rentibus librorum Canonicorum , de libris apocryphis ac de» r pcrditis , & de Traditionc. C'ell-à-dirc, Introdutiion à l'E» criture fainie en forme de Dialogue , q»i contient les Prolegom menés de la Bible » avec une addition de la Parole de Diea^ re^u'é par tradition , &c. A Paris chez Urbain Couftelicr . X. Tomes in jz. 1701. t, i. pagg. 42.9. c. i-pagg. z^o. ON a fliit de tout temps des Traitez pour donner une connoilTance générale de l'Ecriture fainte , &: pout en faciliter l'intelligence. Les anciens Pères de l'Eglilb ont compo- se divers Ouvrages fur ce fujet. Eufebe s'eft appliqué particuliè- rement dans fon Hiftoire Ecclelîaftique , à recueillir ce que les Anciens avoient écrit des Auteurs &: des Livres facrez. Les Pré- faces &: les Lettres de faint Jérôme lur l'Ecriture fainte , ne font autre chofeque des Diflcrtations hiftoriques &: critiques fur les Livres de la Bible. Le Traité de la Doiihine Chrétienne de fiint Auguftin , cil un Ouvrage fait exprés ,pour fervir d'Intro- dudion à l'étude de l'Ecriture fainte. Dans les fiecles fuivans divers auteurs ont traité différentes qucltions fur des paints concernons ^•" D,E s s C A V AN s. ^ jConœïnans les Livres de la Bible , & quelques-uns d'entre eux ont fair des Traitez pour donner une connoiflance générale des Livres facrcz , tels que font le Traité des Formules Ipiiituclles de ("aine Euchcr , rintroduftion à TEcriture iainte d'Adrien , rincrodu(5tion aux Lettres divines de Caffiodore , le Traité de Tunilius des Parties de la Loy divine , les Prolégomènes d'Ifido- re de Seville , la Sticometrie de Nicephore , le Traité des Al- légories de Raban , &: quelques autres. Il eft vray que cette étude a efté négligée pendant que la Théologie $colafl:ique a jrcgné dans les Ecoles , mais quand on a recommencé à s'appli- quer feneufemcnt à TEtude de l'Ecriture Iainte , on a vil bicn- tofl parpiftre un grand nombre de Traitez fort exacls , &: fort amples iiir ces matières. La Bibliothèque de Sixte de Sienne eft jUn des premiers & des plus univerfels. Depuis cet Auteur , les Catho iques & les Hérétiques ont comme par une efpcce jd'émulation , travaillé fortement fur ce fujct , &; publié quanti^ té d'ouvrages fous le nom de C/r/", à' Introduction , de Prolégo- mènes , Prologues, f réfaces, Difquijitions ^ Exercitations , Cri- tique , Apparat ,&c fur l'Ecriture fainte. Parmi les Catholi- ques , Arias Montanus ^ Salmcron , Serarius , Bonfrerius , An- dré Malius , Jeaii Dcfpieres , le Père Morin , bi Sinieon de Mu4s fe font diftinguez par leurs utiles ^ tçavans ouvrables en ce genre. Les Prorcftans ont aulTi çompofé un ncr)ibrc inhni d'ou- vrages de mefme nature. Un des plus gros, &: pcut-cfbe des moins utiles , eft celuy de la Clef de l'Ecriture de Flacius 111 yri- cus. LAntibarbare de Sixtinus Amama ell plein de beaucoup plus d'éiudition, >)/^ittaker, Schickard , Hottinger , & p'uflcurs autres Proteftans ^ dont il (eioit trop long de faire icy le Catalo- „gue, ont fait. des ouvrages de critique fur l'Ecriture : Mais ceux qui ont le plus travaillé fur cette matière , (S,: qui ont mieux rc.iif- fi parmi les Proteftans , font les Buxtorf ^ Louis Capclc , Uffc- tius , les Voffuis , &: le célèbre Walron , dont les Prolégo- mènes fur la Bible font un des ouvrages les plus comp'ets que nous ayons en ce genre. On a vu depuis peu pavoiftrc divers ouvrages fur ce mefme fujet , comme la Dcmonftr.u-ion Evancrç- •liquede M. Huec, l'Hiftoire critique d'" l'ancien Tcftamrn- &- les 4Utrcs liv. de M. Siinon,lcs Difquilicions Bibliques du Perr Fraflqi, to JL É T O f; R N A t l'Apparat du Pcre Larriy , les Infticucions BibUqûCS 3c 'M. dtf H.i ici , les Dillcrcacions hiftoriqucs & critiques ("ur l'Ecricuic (auîLC du Pcrc Pccicdidicr , &: les Prolegomcacs (ur l'Ancien &: fur le Nouveau Teftament de M. Du Pin. On a encore vu de- puis le Livre d'un Docleur , intitule : Notion (lenerale de t EcritU' re fuintc ^ par dem xndei &pur rêponfes ; mais d'un caractère bien difterenc d?s préccdens , &: dans lequel il avoir avancé des cho- fes qui ont fait lupprimor ion ouvrage, qu'il a clic luy-mefme ob'igc de condanner. Le Pcre Bamct a fuivi à pru prés- la mef- m: incthode que ce dernier , en évitant toujctois les écu:ils dans lelqu?]s il avoit donné. Il acompofc Ton ouvrage en for- m: de Dialogue par demandes &; par rcponfcs. Il rraite dans la première partie les qu^Ilion? qui regardent l'Ecriture faintc en elle-mdme : Dans la féconde celles qui regardent en generiû le Texte &: les Vcvlions de l'ancien Tcllament j dans la troilîé- TTic & dans la quatrième celles qui concernent en part'culier les A.uteurs &f les Livres de 1 ancien ^ du nouveau Tcllament. Il accorde dans la cinquième les antilogies ou les contradictions ap- parentes de quelques palîages' de l'Ecriture {îiintc. La fixiémè elt des Livres apocryphes &: perdus de l'ancien &: du nouveau Tcllament. Il finit fon ouvrage par une Diflcrtation fur la Tra- dition non écrite. Il a mis à la relie un Difcours qu'il a fait à l'ouverture de fon A£lc de Rcfumpte , fous le titre de Prèfdet agioqraphique de Cexcellencc &' de l'utilité delà fcience de C Ecri- ture Cainte , qui n'cfl qu'un centon de palûgcs de rEcri:ure Stc. Au relie l'Auteur avoue dans fon Avertiffemeiit qu'il n'y a prclque rien de nouveau dans fon ouvrage que la méthode , qu'il croit propre pour les Commençans , &: mcfme utile aux Sçavans. Il fenblc néanmoins qu'il y ait lieu de craindre que CCS Abrégez où l'on trouve les demandes que l'on fait ordinai- rement dans les examens , digérées &: refoluës en peu de mots , ne poijcnt les cfprits naturellement parelfcux , à fe contenter de cette connoiftancc fupcrficielle qui s'efface bicnrofl , & '\ devenir ainfi Docteurs fans efli e vraiment fçavans : au lieu qiic s'ils efloien: obligez d'approfondir cux-mefmes ces quellions, & de lire les ouvrages où elles font traitées avec étendue , i!s fè fcroicnc \xï\ fonds de fcicncc qu'ils confcrveroicnt toute leur vicr tyi^ se A y a fj\ rr MOVA ET METHODICA INSTITUTIONUM JURIS Canonici tractario /feu Parâtida in quinquc libres Dccreta- liuîii Gregoni IX. C ell-à-dire , Truite nouveau 0- mctho £e faits hilloriqucs ou de points de difcipline, ni qucltions nou- velles qui ayent efté agitées ou décidées j mais on y trouve les règles les plus communes. L'Auteur s 'eftlervi des définitions, ^es difcuffions &: des diftinârions ordinaires de l'Ecole. Il ex- plique par une méthode fucctnélc & facile le Droit Ecclefiafti- que ancien & nouveau. Il obfcrve en pafTant ce qui a efté au- torifé ou changé par notre ufagc , & par les Loix du Royaume, ïl a eu pour objet d'établir (èu'.emcnt des principes , qu'il a ra- malTez avec beaucoup d'ordre &c de netteté. Son (Hle ell: fim- ple & dégagé , &: lalcélure de ces nouveaux Paratitles doitpa- toiftre agréable , autant qu'elle cft utile aux pcrfonnes qui com- mencent auflî-bicn qu'à celles qui font les plus confommées dans rérude du Droit Cafionique. Ce Livre ell fans nom d'Au- teur. Cn en ignore la raifon 5 mais on fçait que c'eft à M. de ■f erricre le fils , à qui le Public en eft redevable. On luv fcroit encore plus obligé , s'il avoir pris foin que l'ImprclTion fuft de meilleurs car adcres &; plus corrcdc, &: que fon Libraire euft mis cet ouvrage à un prix plus raifonnable. t^ LE ■ J OU R-N A L DES PASSIONS DE L'HOMME, fà fuivant la n^les de iAnaiyjc Cqn recherche leur nature JeuTi can» fcs o" leurs effets. Pur M. Jicjfe , DocL en Med. m S .payi.pi. T^"T Ous avons plulburs Traiccz des PalBons de Thomme : 1\| M. GalVendi &: îvL Dclcartcs nous en ont donné des explications phylîqucs. M. de la Chambre a Eue les Caractères des Pallions , M. CocfFcccau le Tableau des Pallions , le Pcre Senaulc l'Ufàgc des Paillons. M. Belle a qui (ans doute ces ou- vrages ne l'ont pas inconnus , n cH pas content de ce cpi a par m jul'qu'icy fur ce fujet II dit que ceux qui eu ont écrit , ronc fait d une manière fort abflraitc , &: peu phyfique , &: il infinuë qu'il a tâché dcvicer ces d?ux dcft'auts ; ce qui ne fera pas une petite rcco'.nmandation pour Ion ouvrage, en cas qu'il ait rciif-. îî dans un tel dcllcin. Cette conlidcration luy bit eljperer qu'on fera ndulgent pour les dcffauts de fon Livre , pourveu que rcuvLage renferme quelque chofc de bon dans le fond : ce font les termes de la Préface. Il prie mefme fcs Ledcurs de n'avoir égard qu'aux confcquenccs &: au raifonncment dont il fc ferc pour déduire au jullc la caulc de nos partions , le rclTort , le jeu de toutes les parties qui concourent à les produire , & qu'il s'cfl: propofé , dit-il , de rechercher par les règles de l'Ana^ylc. Il avoué cyje la miti jre qu'il traite demande plus d'application , qu'il n'y en a pii apporter. Il confc lie qu'il n'a pas aflezappro- |budi certains endroits ; qu'il y en a d'autres où il a cflé trop loin , & pcut-ellre hors de propos ; que les dénombremens qu'il jfliit , ne font pas par tout cxads ; que la difculTion ^cî, caules n'cilpascncierc tV parfaite.Tou: cela néanmoins n'cmpefche pas qu'il ne fe foi: hâté d? donner fon Traité au Public pour àiQ% j-ailbns prcifantes , dit-il , qui l'ont fait palier fur ces confidera- xions. . Il commence icy d'abord par confiderer les paflloiTis en gcne- tal , &: déclare qu'il n'entend par le mot de P JJî^-n , que les ç'n'i''i<-^''îs vives de l'a-n' faivies de fon confentcmcnc , &: quç l'a 1" r;ipnortc à dlc-mefn-" , fins en connoiflrc la caufe. Cçcrp ^ciiaicion de noiti çlloic d'aucune plus nccclîairc , que le moc nE s s C A V A N s. f> Jic Paflion , n'cmportanc point par luy-mclh:c i'iiléc du confcn- tcaicnc , peribnnc n auroïc pu clcviner le fciis clc i" Auteur. Pour l encrer en n-)atia-c, il dit que ccforvt les objets du dehors , qui par "les Loix dé l'union cxcicenc en nous les pallions par les iccoul- fcs des corps fur nos organes. Il dcicend dans un grand détail "pour expliquer d'où vient que l'anie rapportant les Icnlations où aux objets qui les caul'ent , ou auxoigàncs qui reçoivent l'im- prelîion de ces objets ; nous rapportons ncannioins au dedans de nous-mefmcs ces émotions vives que nous appelions Pallions ; ce ' qu'il explique d'une manière qui ne remplit pas tout à fait le def- fein qu'il a eu d'eilre clair. Il palle enlùitc à l'examen du mou- vement , que les pallions excitent dans le cœur &: dans le pculx^ , & après un long dénombrement qui paroifl: de ces endroits fur Icfqucls il nous a prévenu dans la Préface , en avouant qu'il le . laillbit aller quelquefois hors de propos , il conclud que la pre- mière caule de l'altération que fouille le fang dans les paffions, n'cït autre chofe que le cours des clprits plus ou moins abondant , dans les poumons ou dans le cœur, ou dans tous les deux en- 1 Temblc. Il fait un raifonncment diffus &: abflrait fur les jugcmcns .' que l'ame forme dans les pallions : Il traite du confentcment ou . de réloignemcnt de l'ame par rapport aux objets qui nous émeu- vent , & dit la-delfus ce qu'en Morale on enfcjgi^.e aux jeunes . gons lur la volonié dé l'homme , & fur l'amour du bien en mè- nerai. Delà 'Ipafle à l'examen des pp. nions en particulier ; de fadmiration, de l'ellime , du mépris , de l'anabui &c de la haine, de la gen?rofité , de la vanité , de la modcîtie , de la ballcn.e d'ame, du deiir S»: de la gloire, de la vengeance , du dcfîr des ' fcicnccs, de la joye, delà triflelîc, de l'envie , de la compafiîofi, des remords de la confciencc , de la fadsf -ttion intérieure , de la colère , de la crainte Se de l'efperance. Quant à l'adm'ration , il die que c'cfl: une palfion qui n'a d'autre objet que la nouveau- té ou la rareté du fait , fans aucune idée du bien ni eu ma! , ni aucun rapport avec le corps. Cet article pourroit bien élire de ceux que l'Auteur dans fa Préface avoue qu'il n'a pas allez ap- profondi ; car enfin on admire tous les jours des chefs que l'on fçaitn'elhc ni nouvelles ni rares ; les expériences del'Airni'nfonc admirées tous les jours de ceux à qui elles Ibnt le plus fimiJeres, 170:., - D >4 LE J O tJR.N AL le flux &: le rcfliiA de la mer , la naifTance des plantes , Taccroill" icniea: des aibres , &:c. lont deschofes que nous admirons tous Ici jours quand nous en voulons pénétrer la caufe. Il femblc donc que c^ ne foie point tant la rareté ou la nouveauté des cf- tc:s,que Toblcuvité de leurs caulcs , qui produiiè en nous le fen- timcnt de l'admiration. Je ne rapj^orteray point icy ce que l'Auteur écrit llir la nature, iiiv la caule , &: ruricsciie:sd:l'ad.niration. Il donne de l'ad- mira .ion luy-niclnl? à la viîë d:;s dénombremens pouffez, des' recherches éloignées , & de; raifonnrmcns lubtils qu'il fait fur cettematiere. Envoicy un échantillon qui pourra faire jugcr du "relie. Parce que l'émocion, dic-U , qui faic l'admiration n'a "poin; de rapport avec l'idée ou IciCntimcnt de l'objet , je veux » dîre qu'elle ncll: point fi.nplement une féconde fenfaaon ou imà- " g? de cet objetjjc concluds que les efprics ne la bâtent, &: ne s'y » reflcchiflcnt pas avccla mefme modification qu'ils avoient : cé- " pendant comme cette émotion eil unfèntimcnt plus vif que cC- »tuy que j'ay de l'objet qui me frape, il faut neccffairement ou •> que la fîbre de laquelle ils fe refleclvlfent , augmente leur >. mouvement , ou qu; les efprits qui Ibnt réfléchis fe fortifient «par quelque autre coiu'ant , ou ceux qui font dans le rcfervoir » commun , lefquels prendront cette route. Or quoy que )e rc- . »> connoifle que le refl'orc de la fibre fur laquelle ils ont donné leur »> communique du mouvement^ &; les pouflc par une efpecc de * » contrecoup un peu plus fort fur la fibre qui le trouve cxpofée à ' »leuî- angle de reflexion ; je ne vois pourtant pas qu'elle puiffe leur «en donner adez pour qu'ik excitent un lentimcnt beaucoup plus » vif que le pre nier , S«: une émotion qui pour eftre la plus foible » de toutes, ne laifle pas d'eftre fort fenfible. Il tant donc que ces [_f> efprits qui fe refléchillent de la trace de l'objet fur la fibre op- ■ » poTéc , foicnt aidez par quelque autre cylindre ou courant de M ce fluide fpiritueux. Ou ce fera par ceux qui reviendront des » organes par les tuyaux nerveux , ou par ceux qui dérivent des » gland :s & fibres excrétoires du cerveau. La première pi'opofi- « rion cii infoutenable , puis que les efprits qui rcviendi-ont des «organes des Icns contre Ic^ fibres du cerveau , y cauleroient » des i4écs où des fentimens des objets qui les auroierit pouffez, DES SCÀVAN5. tf &: non pns cette émotion. Donc elle ne peut cilfc aivJCce eue* par le courant des clprits que le iang décharge da-ns ic cer- ;. veau, ou qui ondoyenc dans leur rdcrvo:r , Iclquels le joignant « au cylindre de ceux que i'impiciîion de Tobjcc nouveau hiitre-w flu?;-, le refléclaillbnc enlcnible contre la fibre oppoléc, cù nuits ■« avons die qu? l'émotion cftoit liée par la nature ; mais parce que les clprits qui toniben: des fibres excrétoires du cerveau lùr cet- et te eipoce dcraifeauou dercfcrvoir commun, s'épanchent indiftc-t. renin-icnt de toutes parts à la manière de tous les fluides ils ne »« Tçauroicnt le porter fur cette fibre dont l'ébranlement fiiic l'é- « motion de l'ame, qu'en ce qu'ils y font déterminez par quelque »< caufe que ce puilîe eftre. Je ne vois autre choie qui les y puillc te déterminer/! ce n efl: que les clprits mcfmes qui refluent des or- « ■ganes par l'imprellion de l'objet nouveau, Se qui coupent le fi! « de ceux qui le déchargent dans l'Emponumj changent ainfi lcur« détermination vers la fibre rufditejou parce que lefluanr à travers « ; ceux qui flottent dans cette elpece de baflin,i!s les font ondoyer « conjointement avec eux vers la fibre où ils vont aboutir ; ou « bien parce que la trace & la courbure qu'ils forment dans leur k point d'incidence eftant fort ouverte &: profonde, ceux qui font« "dans le refer voir s'y portent comme vers l'endroit le plus déclive» éc la pence la plus ailée ; ou enfin en ce que cette fibre faifanrv« de violcns, de prompts &z de longs foubrcfauts au milieu du flu'-w de dont elle efl: arrofée , eUclepouit avec vîtcflc, & abondau>-u ■ ineni; contre la fibre qui juy efl: oppofée. Tout If Livre efl: décote ton là , Se l'Auteur s'y (outicnt julqu'au bout. Il faut néanmoins excepter le chap'tre qui traite de l'amour , où pour égayer la ma- tière il entremêle des traits d'érudition qui luy ont paru dignes d'efl:re rapportez. L'amour, dit-i! , triomphe de tout ; c'cll pour nous faire voir fa puill'.nce qu'Horace fait quitter la foudre à Ju- . piter , Se le fait dcfcendrc du ciel pour s'épancher dans le fcin de Danaé qu'il le dépouille de la divinité mefme , Se le réduit à la nature & à la condition d'urt Taureau De manière, conti- nuë-t-il, qu'il n'efl pas étonnant devoir que les âmes les plus cr,?_ nercufes qui triomphent mefme de toutes les autres paflions, fuc- combcnt à cclle-cy ; ainii voyons-nou: c[u'Augufle après toutes (es conquclles a rendu fon tribut à l'amour; luy feul a pu vaincre | 6c dci Au:cls à l'objcE de leur nrnoui: , comme Ariftoie fie à ,H?n:iu. On vc.iA dans ce chapitre une chorc qui mcricc d'cllrc .obi'jrvcc : c'cll que l'amour (crt à la digcduni , & forme dans rcllo.nach un bon chyle , ou pour parler avec nocre Auteur , .uii chyle louaùle : La manicic dont cela le ù\t , s'y trouve ex- iolîquye.avec la mcthodc la plus exat^te de ranalyfc, en forte que :par unb fuice do princip^i & de coi:lcquenccs , il faut ablblumcnc convenir que rien n'clt meilleur pour la digcllion que l'amoiu-, Qiiand ce ne leroit que ce Ibul endroit ^ on dovroit Tçavoir gié ■.à rÀutcuc de s'e lice autant prelVc qu'il a fait de donner Ion Livi-c au Public; car il nous avertit à la fin que la diligence qu'il a vou^ luapporter à cette imprellion , l'a obligé d'y faire aavailler en melm? temps dans diîforentcs Imprimeries,cc qui elt caufc que Içs jionbrcs des pages ne fc fuivent pas toujours , &c que le caradp- fe n'elt pas par tout uniforme. On n'auroit jamais fait s!il falloit rapporter tout ce qui efl: à remarquer dans cet Ouvrage j il fiut nccolïairement nous borner à ce que nous avons dit. Qu_}nt au fWe , on en -peut facilement juger par l'exemple qutf nous avons cité fur l'admiration. Je rcmarqucray feulement que les Leclours qui aiment qu'on fc rcpofe un peu fur la penp» tration de Icut clprit , îixuont icy tou: lieu d'elhc contcçs. On vCïi\iCiini.Cn'? temps jaeai(ou-<5u£ ^>Aurcwa-GUG 4e -iii^. *c d.\aï.ia: P/étac^ ., qu^l S'.eft: détertrài-ic d'autant plus aifémeçc à pubher fon Livre , que ceux qui ont écrit fur ce fujct , l'ont fait U'unc manière fort abllraite , & peu phyliquc. A PARIS, . Clpz JEAN CUSSON,ruë faine Jacques , a l'Image Saint Jean-Bapti|le. 1701. ' A vec Privilège du Roy. ÎI w. LE JOURNAL DES se A VANS Du Lundi 9. Janvier M. DCCII. ACTA SANCTORUM ORDINIS S. BENEDICTI in feculorum da{fes diilributa. Sxculum VI. quod cfl: ab anno ChriiU M. ad MC. Colligere cœpic Domnus Lucas d'A^ chery , Congreg. S. Mauri Monachus : D. Johannes Mabil- • Ion , & D. Theodoricus Ruinart , ejurdem Congreg. illuilra- runt, edideiuntque cum Indicibîjl neccflariis. Pars Prima. C'cft-à-dirCj^f/f i des Saints de l'Ordre de faint Benoifi, dijlri- tuez. parjiec/es. Siècle VI. qui eft depuis M. jufqu'à MC. dont le Recueil a eftè commencé par Dom Luc d'^ chery , Afo/- fiede la Congrégation de faint Afaur , Cf ^«^ ^^^ Pcres Dom. "jean MabilLon & Dom Thierry Ruinart ontèclairci & publié avec des Indices necejjaires. Première Partie. A Paris chez Charles Robullel , i/oi.InfoL pp. 771. (ans la-Picface de 31. pag. ' A Vant le quinzième fiecle il n'y avoir aucune Hiftoire gcne- Xa '^Ic de rOrdre de foint Bcnoifl ; mais l'eulemcnr quelques H'ftoircs parriculicrcs de Monaflcres , telle que la Chronique du Monc-C^ilfin , & quelques autres. Trithemc ell: le premier qui ,ait entrepris en quelque manière ce dcffein gênerai , en donnant •jj,u public un Livre des Hommes illullrcs 4e l'Ordre de faint Bc- ÎJOir E ï». L E^J OT.r.-K N AT nodl. \^ion aprcs luy a compofc un Miityro'ogc <3cs Saints d- ccc Ordre avec des Noccs^ que le Pcic Dom Hugues Mcnard de la Congrogacion do laine Muir, a: fait rciraprimcr avec de nou- vcilcs oblèrvadcns. Bucelin en a fait un nouveau fous le titre de Afcna/oge. Au commencement du liccle précèdent Antoine Yepez, Abbé de la Congrégation dd Valladolid en Efpagne, a le preiiiicr entrepris une Chronique générale de l'Ordre de S. Bc- noiit , dont le premier Tome a elle imprimé à Valladoiiti en i6i6, & endiite pi u!î:urs autres jufqu'au douzième liccle inclufivement. Cette Chronique écrite en ElpAgjiol, a elle traduite en François- par Dom Martin le Retelois, de la Congrégation de laint Vanne, &: le premier Tome en Latin par Thomas Vciz Moine Allemand. Bucêlina fait un abrégé des Artnalcs d'Yepez, &: les a conti- nuées iufqu'à nos jours. Cet abrégé compofe un petit Volume in foî. Mais CCS ouvrages, quoy que bons en lubdance, n' avant ébau- ché que tort légèrement la matière, les Pères de la Congregatiof^ <îc faint Maur ont pris le dellein de faire une Hiftoire de l'Or- dre de fxint Bcnoift, plus ample & plus autorlfée. Ils ont crû avec raifon qu'il falloir pour bien exécuter ce deircin,avoii recours aux originaux tant des Vies des Saints, que des Chartes des Monaflc- rcs, pour ("ervirde preuves Se de fondement à cette H'iloire. Il y a prés de foix.inte ans que l'on donna ordre à quelques Reli- gieux de cette Congrégation de vilîter les Bibliotcqucs des Mo- nalleres de France , &c d'y remarquer tout ce qui pouvoit fer- virà ce dcilcin. Enfuite Dom Lucd'AchcTy,au^îi reconiman- dab'e par Ci profonde érudition que par fa pieté exemplaire , aidé de Dom Claude de Chantelou,, prit foin de faire tranfcrirc les vies originales dos Saints, &: de les mettre en ordre. Ce Recueil edant déjà fort avancé, Dom Jean Mabillon , dont le nom cil à prcfcnt il connu , fut chargé de les mettre au jour avec des Notes &: des Obfcrvations critiques , &!: de les rédiger par ordre des lîecles. Il y en avoir déjà cinq !i xles d'imprimez, compris en fcpt Volumes. Le premier l'a eflé en mil fix cent foixante-huit. Le 2. en r66y. Le troifiéme en deux voll. en 1671. Le quatrième en deux voll. l'un en 1677. Se le fécond en 16 80. Le cinquième en i(î8 j. Le Père Mabillon a cfté aidé dans le quatrième de dans le cinquième par HESSCAVAN^. ï^ l&om Michel Germain, dont le zelc pour la gloire de Ton Ordre,. &pour le bien de rEglifCjCfl: digne d'une louage éternelle. Après fa mort Dom Thierry Kuinart a pris fa place. C'ed luy qui a eu le principal foin de l'Edition des deux Tomes dont nous parlons. Ils contiennent les Ades des Saints de l'Ordre de fiint Benoift du iixicmc Hccle Benedi6lin, qui répond à l'onzième fie- cle de l'Eglifc. Il cft aulfi Auteur des Notes & des Obfervations qui font dans le corps de l'Ouvrage :Mais les Prémices font enco- re du Perc M biJIon , qui a toujours eu loin de mettre à chaque Volume d'excellentes Préfaces qui en relèvent infiniment le prix; parce qu'il y traite à fonds des queftions qui cancernent la Doc- trine , la difcipline Ecclefîafbique &: Monallique, l'Hilloire &: la Critique, Se qu'il y fait des obfervations curieufcs fur ces points. Quoy qu'il foit occupé à travailler aux Annales de Ion Ordre ' qui leiont en eftat de paroi (he dans deux ans, il n'a pas voulu que ces deux Tomes des Actes des Saints de l'Ordre delaint Benoilt, fulfent privez d'un ornement qui a fervi à rendre les autres plus recommandables. Il remarque au commencement de la Préfrce du premier , que l'Ordre Benedidin n'a jamais elle honoré de tant de Papes qu'en ce lîecle. On en compte fept tirez de cet Ordre , &c entre autres Léon l'X. &: Grégoire Vil. qui ont travaillé avec tant de zèle à la réforme de la difi:ipiine Ecclefiallique que les Rois de France de , la troilicme Race ont laiffé aux Moines la liberté d'élire desAbbez Réguliers ; que les Ducs de Normandie ont fait de grands biens aux Monadercs qui eltoicnt dans l'étendue de leur Duché ; que fous des Papes Se des Princes autant affcdionncz à l'Ordre Mona- ftiquc que l'ont efté ceux de l'onzième lîecle ,, il a produit de grands hommes , & s'cfl: beaucoup étendu d.ms diverfcs parties de l'Europe, Se mefinepar delà : Et qu'ciifin ce fiecîe a porté quantité de fiintsInlHtutcurs d'Ordres & de Congrégations, qui\ dans leurs cofnmcncem.cns ont reconnu (aint Bcnoill pour leur Père, comme faint Pv^omualde qui a établi les Camalduies ; fiint Bruno l'Ordre des Chartreux > faint Eltienne de Grammond , ce- luy qui porte fon nom ; Robert Abbé de Molefme , Chef d'une grande Congrégation; Se plufieurs autres. Gc font les Moines qui ont fait revivre en Ce ficclc l'étude Se- ^ L E J O U R N A L les fciences qui avoient cftcenfevelies par les ténèbres du préce- dcnt. G-vbctc Moine d'Aurillac, Abbon Abbe de Fieury , Ful- bert Evèquc de Clurcrcs, &:Nocgcr de Licgc Ibnc ceux qui onc le p'uj contribué a ccrétablilTcmcnt ,& de iccoic dclqucls (onc forties pluiicui's perlonncs Içavantcs. L Ordre de {aint Bcnoiil a feumi des Evêqucs à l'Eglilc , & des Evcques ont quitte leurs dgnitcz pour entrer dans des Monafteres. Ily avoit en ce temps- la des Moines de l'Ordre de S. Benoill à Conltantinople , où ils avoient lcu:s Monaltcres. Le Roy de Sardaignc en appclla dans fon Royaum; ; mais ils turent arrellez par des Pirates, Il y en eut qui s'établirent dans la Palellinc , & diius les Royaumes du Nord , &c la régularité fut établie dans les Monallcïes d'An- gleterre. Il y eut en ce ficelé des conteftations entre les Evêques & les Abb:z fur la formule d'obéiflance que les premiers vouloient exi- g;;dcs derniers Le Pcre Mabillonn'en parle pas dans le dcl^ i'c'in de renouvcUcr ces anciennes querelles , mais pour éclaircir l'h itoirc de ce temps-là. Les Evéques d'Or.'cans voulurent exi- ger cette fou ii'llion des Abbcz de Flcury : Ives de Chartes la de- manda à l'Abbé d: Vcndô ne ; mais ces Abbez larefufcrcnt : S£ il ne f lut pas s'en étonner^ puis que l'Abbé du Mont-Caflln ofa bi:n':chifcr cerA2:o au Pape Honoréll. Néanmoins la plupart det Abbcz furent enfin obligez de céder , &c de fiirc cette protciîi on dans leur Sacre : Elle les engageoit à obéir à l'Evcque , à payer le^ droit annue! d:; vilre , & à Ibuttîir que l'Evcque fi(l folcmnel- Icmcnt rOffic: &c celebrallla MefTedans leur Eglife quand il y alloit en Proceifion. Le premier Abbé a. qui il ait efté permis de fefcrvir de la Mitre, eft EgoKîn Abbé dun Monafl:?re prés de Cantorbie , à qui Ale- xandre II. accorda ce Privilège Tan 10Ç9. Urbain IL le donna aux Abbcz du Monr-Caffui & de Cluny ; &: dans le Concile de Be- ncvont à celuy de Cave. Ce dernier ne voulut pas ufer de cette pcrmiffion .lulfi-bicn que Lantclme Abbé d? la Chaife-Dieu , à qui il falîur que le Pape Luce III. ordonnai]: fous peine de defo- béillanccdc porter laMître. Gofvin Abbé de Lobes ne voulug pas non p-us ufcr de ce privilège. La coutume de prendre l'habit ds Moins à rarticle de la mort, pratiquée DE s se A VA NS. ïî pratiquée depuis le icptiéme liccle, déplut dans l'onzième à un Evêquc dont Pierre Damien reflita le icntiment. Cet Auicur prétendit que cette priie d'habit engageoit ceux qui le recevoicnt àellre Moines, s'ils revcnoient en lantc. Il foutint aulli que les çnfans ofterts par leurs parens aux Monafteres , cftoicnt engagez àlaprofcffionMonaftique. Raban Maure défendit le mcfme {ên- timent. Nicolas I. jugea le contraire dans la caufe d'ufl nommé !^ambert , que fonPcre Atton avoit offert au Monaftere , mais à qui l'Evcque de Confiance avoit donné 1 habit malgré luy. Le Père Mabillon après avoir parlé de quelq-ucs autres parti-» cularitez qui regardent les Moines, traite de l'ulagede la dilcipli- ce volontaire que l'on (e donne àroy-mefme. On croit communé- ment que le premier quis'cft: ainli difcipliné eft Dominique fur-- nommé le CuirafTéjdont la flagellation ell louée par Pierre Damien qui a écrit une lett.pour défendre l'ufage de la difcipliné. Le P.Ma-. billon trouve que quelque temps auparavant Guy Abbé de Poni'* pofio proche de Ravenne, mort en 1046. &: Poppon Abbé de Sta-* vélo mort en 1048. avoient pratiqué cet ufage. Cela n'eit pas fore éloigné du temps de Pierre Damien , qui avoit efté appelle par Cuy à Pompofio, &c qui a écrit fa lettre pour défendre la difcipli- lîe avant que d'eftre promu à l'Evêché d'Oftie en loyy. Le Moi-* ne Pierre furnommé Cerebrofusfic Eftienne Moine du Mont-Caf^ fin, &: cnfuite Cardinal, n'approuvercnrpas cecrc pratique. Il a paru depuis peu fur ce fujet un Livre d'un homme que le Père Ma- billon nous afllirecftre defes amis : cependant il n'cft pas de fon ayis. Il croit qu'il n'y a point d'inconvénient que des Oiretiens pratiquent fur cux-mefmes ime mortification que les Canons im« pofoient pour pénitence. Il cfb perfuadé que f aint Biuno &: faint Bernard l'ont du moins permife : mais il n'cft pas clair que ces deux Saints parlent delà difcipliné que l'on fe donne foy-mcfme : le ter- nie de aecipere difciplinam iignifîant plus naturdlemcnt la recevoir de la main d'un autre, que de fe laxionner. On fçait d'ailleurs que la pratique de la recevoir de la main du Supérieur cltoit en ufa^e dans l'Ordre de Cifteaux & dans celuy des Chartreux. Le Perc Mabillon cite encore un témoignage de Faflrede troifiéme Abbé de C.lairvaux, qui reproche à un Abbé de fon Ordre, quc/'CHi^^«|- les heures de la nuit quitta (Je à faire bonne chère ^fcs Moines prient 1701. ' F ir -^LE JOr/RNAt éprennent ladtfcipline ( diiciplinas {umunt ) pour expier leurs pe-i ihez^ Il croit qvie cet endroit ne peut s'expliquer que de ia ttagel^- lation volencaiic qu'on ie donne à roy-u,ei"mc. LnHn il louticnc qu'il cil moins indécent de le donner à loy-incln'ie la dilcipline Tans que peilonnc le puiffc voir , que d'cxpolcr tes épaules nuës'* à ia viic d un auae qui ia donne. La p cuve de l'Innocence par le duel eltoit encore en ufagc dans l'onzième licclc : Le Pcre Mabiilon en apporte quelques exemples. Mais ce qui cft de plus remarquable,e(l que l'on cprou-" voit la vérité des Reliques en les palVant par le teu , perfuadé que l'on eftoit que les vrayes Reliques ne bruleroicnt pas , &: entein- droicnt plutoll le feu. C'ell pcut-clbe dj làqu'eft venu l'ufagc de porter le Corporal aux incendies, dont Glabcr &: Aimoinfonc mention. Le Perc Mabiilon finit (z Préflrce par trois points de chronolo- gie, en fixant l'Epoque de la mort de Hugues Capct à l'an ^^6* celle du divorce du Roy Robert avec Berthe avant l'an 1004. &; celle du Mariage de ce Prince avec Confiance vers l'an ïooj. Ce premier Tome contient les 'Vies des Saints de l'Ordiede S. Bcnoiîl morts jufqu'à l'an 10 yo. au nombre de prés de fbixantc» Elles font compof ces la plupart par des Auceurs contemporains qui éarivent aftez mal , &: qui n'ont eu ni le gouft, ni le difcernc- mcnt neceifaire pour diflinguer le vray du faux ; & ce qui devoir cflrc rapporte, de ce qui devoit cftre palTé fous fîlence. Le Père Ruinart en a tiré quelques-unes de pluftcurs Auteurs, &c a mis à la rcftcdc toutes les au:res des obfervationsflir la Chronologie de la vie du Saint, fur fcs acVions, fur fon culte , & fur l'Auteur de fa Vie. Il a compofé une 'Vie particulière de fiint Odilon Abbé de Cluny, qui coniient quantité de choies remarquables. OBSERVATIONS SUR LES EXPLICATIONS DE quel^ju^s Médailles de Tetricus le p're^&d'antreitirèes du Ca- binet de M. de Ballonffeaux. A Caen, chez Antoine Cavelier, 17 01. 1. v. inS. pagg. 96. y O I c y deux cc'ebrcs Antiquaires aux mains l'un contre l'auirc. C'cil d'une parc le P.Hardouiii-Jcfuitc , fi connu DES S C A V A N S. . i^ iâafts là République des Lecvres pai pIulicuLS ouvrages qu'il a don- Bcz au Public; &c cei'uuneM. Gui^ad derAcadeinicKoyalc des ïniciipc'ons , dont le mericc S>c l'érudition ne peuvent cftre it^no- rées que de eeux qui n'ont aucun gouft pour la belle littérature. M. de Ballonftcaux fît iinprimer en 1700. à Luxembourg 4. Let- eres du P. Hardoûin,. qui eitoient autant de réponfes à quatre au- tres Lettres qu'il avoïc écrites à ce mefine Perc pour leprier(com- me Ion MailLe ) de luy expliquer quelqtics Médailles qui luy pa^ roilîoient diaîciles. Ces 8. Lettres avec la PrcFace que M. de Bal- lonftcaux a miieàla telle , paroiflcnt tellement d'unmcfmc ftilc qu'on dircit en les lifant , qu'elles font de la mcfme main. I! faut queM.de Ballonfteaux foit un grand Maiftre en l'art d'imiterjcar il a fi bien attrappé en écrivant, les manières du Père Hardoiiin qu'on diroit que ce feroit luy-mefmc.Mais ce n'eft pas dequoy il s'agit. Le fujct de la difpute entre le Père Hardoiiin & M. Galand, eft principalement l'explication de quatre Médailles de Tetricus le pcre. Voicy les légendes de ces Médailles , avec l'explication du^ Perc Hardoiiin. I. CAE TETRICUS ARPCA. ■Cicfar Tetricus aller reipttblic^ confervanda Atiyifius,- z. TETRICUS PACI. Tetricus pulfii Aquitanis creatùs impcrator, 3. IMP. C. TETRICUS RDNVIC. Jmperator Caius Tetriats Romana ditioni ITarhone vinàicato îni-- ferii confervator. 4. IMP. C. TRICUS PLIIVC 'Jmperator C Tetricus pr^lîdiaria legione lîliberi importa mhis confervator. Nous ne rapportons point icy les raifonsque le Père Hardoiiin donne de les explications -, il faut les lire dans l'original, & on ver- ra avec étonnement l'ufagc que ce fçavant Pcre fait de ces Mc- daiHes pour rétablir l'Hiftoire de ce temps-là, contre ce qu'en c'- fent les Auteurs do V tïtfioire Auzufie, qui font des conteurs de Fables, ou plutoft des impoftcu'-s qui auroient trouvé le fecret de tromper tout le monde , fi le Pcre Hjrdou'n n'eUoit hcurcufe- ment né pour découvrir Icuis fouibcsôc: la fupofitiondelem-s' 44 LE JOURNAL écries , comme il a dcja découvert celle de tant d'autres , qid quoy qu'ils paioillcnt beaucoup plus anciens que ccux-cy ^ & conipofczavic plus de gcniCj n'en font pas pour cela plus véri- tables ; auiTi fclor. le R. P. Hardoiiin ont-ils elle écrits dans les mcfir.cs vcuës &: pour le mclmc dcllcin. M. G-iland ne paroill pas à beaucoup prés G ingénieux que le Pcre Hardoiiin dans l'explication qu'il donne des légendes de ces Médailles. Tout le fccret qu'il y trouve, c'eft quelque tranlpo- Ction ou quelque corruption de lettres : en un mot tous ces pré- tendus mvltcrcs ne viennent félon luy , que de l'ignorance & du peu d'exactitude des Monétaires de ce temps-là ; &: il dit qu'il faut rétablir les légendes corrompues de ces Médailles par celles des mefmes Empereurs qui fe trouvent entières. Il en apporte des exemples , &c donne des règles pour cela , qu'il faut voir dans ("on écrit. M. Galand ne fc contente pas dans cet ouvrage d'examiner l'cx- îîUcationquele Père Hardoiiin a donnée des Médailles de Tetri- eus ; il attaque auffi fon Siècle de Confianun , &: prétend montrée cjue les cinq Conflantins que ce Pcre a crij trouver par les Mé- dailles, &:qu! font, félon luv , diffcrens du feul Conltantin que nous connoilTons par llHilloire , ne font rien moins que ce que penf:; le Père Hardoiiin. Ce Père qui n"a prefque point d'autre rai- Ton d^ multiplier ainli le mcfme Empereur que la diilerence des telles qu'il a remarqué :s fur les Médailles ayec la mefme légende daConilancin, n'apas pris garde que quand il y avoir pluficurs Princes qui regnoicnt enlemble, &: fur tout quand ils eftoient unis &: qu'ils n'avoient point de guerre les uns contre les autres, les Mo- _ne:aires, ou d'eux mefmes, ou par l'ordre de ces Princes , mar- quaient la monoye de l'image d'un de ces Princes avec le nom d'un autre, yoila.fçlon M. Galand tout le bon. Ainfi or» ne doit pas, félon luy, eflre furpris de voir fur les Médailles le nom dé Conllantia, avec lesteff^s de Galerius Maximus , de Maxen- ce. ou de Liciaius. Ces conjedures font apuyées fur tant d'exem- ples qu'il çIldi6Sc' le qu'elles ne fa ir.^nt pas imprclll on fur beau- coup d'efprits. Ce iera au Père H-irdoiiin à les détromper. Peur nous, nous fo.n n;; bien éloignez de vouloir porter aii- .çua jugement fur iç5 écrits de ces f^avans honjjiics -, nous nous ■'"''"' •" >-•■•-•- coiicentons DES SCAVANS. if contentons de rapporter leurs fcntimens , c'ellauxLeâeursàfui- vre ccluy qui leur paroilba le plus probable. Nous ajouterons {culemcnr qu'il Icroic à fouhaiter pour tous les Sçavans , 6c fur tout pour ceux qui s'atachcnc à 1 explication des anciennes Infcriptions & des Medailles^que le Père Haidciiin vouluft bien i'e donner la peine de c-ompofer & de donner au Pu- blic un Livre où il expliqucroic les lettres &: les manières décrire abrogées des Grecs 6c des Romains , fuivant la méthode. Cet ouvrage {èroit d'un grand (ecours pour tous ceux qui s'apliquent à la recherdie des antiquitez. Mais le p!us grand Tervice qu'il pufl: rendre au Public , &: à la Religion , ce feroit de découvrir nettement, &c de déférer mefme aux Puiffanccs qne Dieu a éta- blies pour faire obfcrvcr le bon ordre dans la Société , cette fa' H/on impie quia Commencé depuis long-temps, qui fubjifte encore aujourcChuy, & qui levé la tefte avec la dernière tnfolence : Cette faHion, dis je, qui par la fupojîtion d'une infinité d'écrits qui fem" hlentne rejpirerque la pieté , ri a eu d' autre dejjein que £ofier T>ieu mefme du monde ,cef-à.-dire du cœur des hommes , .^ de renverfer de fond en comhle toute la Relipon. II ne faut pas qu'un peu de timidité , ^ la crainte de pajfer pour ridicule emçcÇcheXo-Vçxe. Hardoûin de découvrir les pernicieux djsfleins de cette fadion impie qui fait tant de maux àTEglife, èC qui a trouvé le fecret de tromper tout ce qu'il y a eu de plus fçâr^ yans hommes au monde depuis plufieurs fiecles, E S S A Y S a. Upon the ballancc of prower. z. The right of making warr , peace , and alliances, 3. The univerfal Monaichy. In 8. London 1701. C'eft-à-dire, Ejfais fur la baUance du pouvoir ^ Le droit de faire la yierre y la paix, & des alliances , Çjrfur la Monarchie univerfeUe. J/oi. 4 Londres. S. pagg. 28 S. L'Auteur de cet ouvrage efl: un Anglois,zelé Parlementaire, excefllvement jaloux de la liberté de fa Nation , & qui pa- roift fort affligé de voir dans fa Patrie peu de gens animez du a^efme efprit que luy. Le Traité de Partage conclu quelqijq 1704. G 16 tEJOURNAL temps après ccluy de Rirvik le choque étrangement } Sc c'eft 6e là qu'il prend occallon de déclamer concic le > Auteurs de ce Pro- jet, Se fur tout contre le Conleil du Cabine, d Angiev.eriC , dont il no nous donne pas une belle idcc. A l'entendre parler ceux qui le compofent font d::s Erpiits inquiets, ambitieux, tuibulens, tour- bes, incerreiîez, traiftrcs à leur Patrie , qu'ils ont pillée pendant la dernière «guerre avec une licence énorme, & une avidité infariable. Gens fans honneur , fans probité, fans Religion, qui bL/phéaient avec la dernière impieté contre les plus augulles myftcrei -, 6c ce- la Il hiu:c;rr?nr, qu'il n'eft p.ir permis, en leur prcl'cncc, de parler avec refpccV de la féconde Perfonne de la fain.e Trinicejfans s'ex- pofcr à- leurs railleries profanes. Il fcroie aile, ajoute-t-il , de dé-- (igner pluiîcurs perfonnes qui ne font entrées dans les Charges les plus importantes del'Eftat, èc mefmc dans les dignitcz les plus confidciables de l'Eglif:-, que par leur eippofi;i;;n manifclle a. la divinité de J. C. Voila des traies hardis ; s'ils font juftes,&: rcf- femb'ans, l'Auteur n'a pas tout le tort. Il ajoute que cette Ço~ cieté de fceleracsa tellement opprimé ce qui rcfte.dc bons fujets par fa tyrannie , qu'ls n'oient ny parla: , ny fe faire conno'llre j qu'elle alfiege le trône du Prince avec tant de précautions, qu'il n*cll pas polîlble d'en appocher (ans ion attache, &: que d'ail- leurs elle a eu radiclfc de rendre futpects au peuple les Députez, qui dans le dernier Parlement, garan.irent leur Patrie de l'dcla- vagc, &: iîrent congédier l'armée , en infmuant que leur véritable dclTcin avoit efté d'aftoiblir le Roy &c TEftat. L'Arcur naroift mieux fondé a. luy imputer d'avoir vou- lu fapper les fondcincns de la liberté , en mettant tout en ufage pour corrompre les éîcétions , dont il ait qu'on a fait un courtage public 3(5 amvc;-fc! à b:aux deniers comptans. Il cfl vray qu'il lailî'e e;n;cndre qu3 les deux Con^ipagnies des Indes ont eu bonne parc à ce manège, pour Ce ménager des Patrons dans le Parlement -, &; à ce propos il rovele un myftcrc d'Eftat qui p.iroifl digne d'ar- . tcntion. C'çll que la nouve'le CompaiTc;tation roule fur le droit de faire la guerre, la paix , & ks Arii.:nc"s que les Rois d'Angleterre foutiennent de- puis p'us d'un iiccî? 'ftr? une prerogacive effentielle de leur Cou- ronne. L'Aujcur n'cfl-pjs du mefncfentiment. Il établit com- me un faic coullant cjue par les loix &: coutumes du ivoyaiuTie, les is LE JOURNAL Princes font obligez de conl'ulter le Parlement dans les affaires importances ; &: qu'une guerre entrcprifc{ans,ou contre leur agré- ment, n'engage point la Nation. Ce qu'il prouve par un giancj nombre d'exemples &: d'autoritcz,qui ne font pas à la vérité d'u-» «c égale force ; mais il faut convenir qu'il y en a de fort exprelîes. Il allègue un Ade d'un Parlement ïous Edouard II. qui porte que le Roy n'entreprendra point de guerre , &: ne pourra mefmc fortir du Royaume fans le confentement de fon peuple , &: que fans cela les fommations faites à fes Barons de le fuivre, (èront ccnfées nulles. H:;nry lil. s'eftant engagé légèrement à l'inftance des Poito vins , dans une guerre contre la France , aflembla fon Parlement pour luy demander des fubfides , qui luy furent refufez. iQuod ta lia concepcrat inconfultus. [ Mat th. Paris. ] Edoiiatd III. Prince belliqueux , dans les feize Parlemens qu'il ô convoquez , n'a jamais manqué de les confulter fur les traitez de pabc, de guerre, de trêve ou d'alliance qu'il avoit deflcin de faire. Henry V. fit ratifier par fon Parlement un traité de confedera-» tion qu'il avoit figné avec Sigifmond Roy des Romains. Sous Henry VI. les Ducs de Bedfort & de Gloccfter fe firent sutoriler par an Ade du Parlement , pour traicci- en qualirc 99. An E[Jay upon the probable mcthods ofmad^ing apeople gainers tn the balLince of trade : ou il traite parciculicicmcnc du ncgocc intérieur par rapport àl'Agriciil- tui'c , aux Manufactures , &cc. TRAITE' DES TUMEURS ET DES OBSTRUCTIONS y Par M. Maubec, Doci. en Med. de la Fac. de Montpellier. A Paris cIkz Laurent d'Houry. 1701. In ix. pp. 2.61. LE S obfbuctions font la fource ordinaire des tumeurs. L'Au-* :cur de ce Traité en convient. Ainli il fcmble, que pour fui- yre une méthode claire, il auroit pu commencer pai' cette caule , pour defccndre cnfuite à l'eftet. Mais M. Maubcc a négligé cet ordre. Il commence par les tumeurs, &c puis il vient aux obfhu- étions ; ce qui le réduit à l'inconvénient de quelques redites. L'ou- vrage ne lailTe pas de renfermer de bonnes obfcrvations. Lefti-» le &: le langage , qui en font fort négligez, n'ont rien qui attire i- rien non plus qui rebute. On ne trouve pas icy des termes qui plaifent ; mais on y voit quelquefois des cliofes qui contentent. Les tu.ncurs font de plulicurs fortes. Gaîien en a fait foixante Glalïes. Qj^lqucs autres les rcduifcnt au nombre de lié". M. Maubcc, à l'exemple de pluficurs Médecins , les comprend toutes fous l'inflam nation, 1 ercûpcle, roedcme, & le fchire. Il dit que pour prévenir ou pour guérir ces maladies , il faut avoir une idée elairc de la minière don: elles fe forment , $L dont elles fe tcrmi- ncn:, & connoillre les difï'erc'ns changemcns qui y arrivent. Il tâ- che d: donner 'à dcifus quelques lumières. Il traite d'abord de l'inflammation -, il tiic voir quels font les fympcomcs qui l'accom- pagnent , les caufes qui la produifent , la matière qui l'cncrc- cienr , les altérations qui y arrivent , la manière donc elle prend fin , fcs lignes diagnoftiqucs & prognoftiqucs , &: enfin k moyen de la guérir. Il defcend de-Ià dans le détail , Si montre comment il faut craica la colique néphrétique , l'inflanv £) E s se A V A Nsr. ^ rnatîon des leins , celle des parotides , réicfipelc , l'œdcmc. li vient enluite aux obllriiclions , dont il finit le traite par m» chapitre lur leTchire, Il eflaye d'expliquer comment les obllmc- tjons le foiinent &: fe dillipcnc ; il rapporte les defordrcs qu'elles excitent dans le l'ang , les diagncftiqucs ôc les prognclnqucs de cette maladie , avec la méthode de la traiter. Un defes princi- paux foins ell de faire ce qu'il peut pour accommoder fes explica- tions aux loix delà mechaniquc , &: aux nouveaux fyllemcs : il n'oublie nu le part les cribles &c les couloirs qui féparcnt les hu- meurs ; de c'eft fur cela principalement que roulent les raifonne- mens de fon Livre. Pour ce qui ell de la conduire qu'il confcille dans le traitemcni: des tumeurs &: des obilrudions , on peut dire qu'encore qu'il foit d'une Faculté qui ménage allez le l'ang, il n'efi: pas plus modéré qu'un autre fur cet article. Au relie les trequen- tcs purgations, les ptilaraies raftaichiflantes, l'émetiquc, l'opium , les bains, &c dans le bain lesprifes de caflfe &: de petit laitfont âos fecours qu'il approuve allez Ibuvent. Le Livre contient pluficurs formules de remèdes qui peuvent élire de quelque utilité aux Chi-« magiens. Se à ceirx qui n'ont pas une connoifl'ance fuffilante de la Médecine. On trouve à la fin une préparation d'opium qui ollc â Sercnicde ce qu'il peut avoir de dangereux quand on en donne tane trop grande doze. Voicy ce que c'cll:. Prenez de ropi\im cou-- p,é par tranches , faites-le torréfier dans un plat de terre , & quand il fera affcz deil'eché, ollez-Ie duf;u , & le pilez , puis le pafïczpar une étamincdefoye. Faites bouillir demi livre de cette poudre dans douze pintes d'eau, jufqu'à la rcduélion de fix pintes , que vous coulerez à travers un papier gris. Prenez en mefme temps demi livre de ftorax en poudre. Faites-la bouillir dans fix pintes de vin blaaic que vous laillerez réduire à 3 . & que vous paftcrez enfiiite par un linge fin. Joignez cette colature a celle de l'o- pium , éc remettez le tout lut le fru pour le faire devenir en con- fiilance de miel épais. Vous aurez un Laudanum,dont on ne doit craindre aucun mauvais eff?t qunnd on en donncroit quatre fois autant que du Laudanum ordinaire. Il fcfaicpkifi-uvs au.res p:cw parations de Laudanum d'un excellent ufagf", qu'on trouvera dé- crites dans la Chimie de Libainus lib. 2. caf.i. dans l'OpioIcgie 4e Winchlcrus , dans Scroder , Ub. 4. &: dans pluficurs au-rc5. y^ LEIOURNAL INSIGNIUM VIRORUM EPISTOL^ SELECTi£ QUiE nimcprimum prodcunccx Bibiioihcca Jani Guillclnii Mcclii J. C Amilclardanii ex Typogiaphia Halmiana. C'cfl-à- dire ; Lettres choisies lie q-elques Hommti iV.ufireS. A Am- . Hcrdam de l'Imprimerie de Halma. 1701. i. vol, in 8. LES moindres ouvrages des grands Hommes ont tou-« jours leur prix , &: le Public ell obligé à ceux cp.ii s'a-- cliquent à les rechercher. M. Van Meelc a recueilli dans ce Volume cinquante Lettres , qui n'avoient point encore efté- Imprimées. Il les a partagées en cinq Décades. La première eft- de celles qui ont efté écrites à Grocius , ou qu'il a écrites luy- ipefme. La féconde , la 3. & la 4. contiennent celles qui ont efté écrites à Scriverius, ou qu'il a écrites ^ & la y. eft de celles que quelques Sçavans ont adrcirées à Barleus, Devoirs t^ FonEiions des Aumofniers des Evefques , divH fez^en deux Parties : Où ton trouverai toutes les CerLiiumies Epip" ibpitles , tant ordiruires qu extraordinaires , avec la pratiqué q,ii efl la plus en ufaq^e ; & les PJeaumes é- Prières f^ns nn- vay , dont on fe fert dam ces Cérémonies , ^ aux Sduts qui Je font durant Pennée. Par M. Allain , Chanoine de faint Brieu. A P^is chez Florentin & Pierre Delaulne. 17 01. In u. pp. 131. Bialo'^ues entre Meffieurs Patru (^ d' Ablancotirt , fur les fiai'- frs. A Paris chez Guillaume de Luyne &: Jean-Baptifte Lan- glois , dans la Grand'Salc du Palais. 1701. z. v. in iz. 1. 1. pagg, z68. 1. 1. pagg. 310. Ce Livre a e/îé fufrimè. Le nouveau Democ^ite , ou délaffemens d'efprit. A Paris chez Michel Brunet , dans la Grand'Sale du Palais. 1701. i. v.» ÙJ li- pagg. 33^- A PARIS, Chez JEAN C l"! S S O N , rue laint Jacques , à l'Image 5.iint Jean-Baptifte, ijoi. Avec PnvUe<^e duKo^. III. .g LE JOURNAL DES se AVANS Du Lundi i^. Janvier M. DCCII. ACTA SANCTORUM ORDÏNIS S. BENEDICTI in fa^culorum daffes diftribuca. Sxcuium VI. quod cil ab an- no ChrilH M. ad MC. CoUigcrc coepic Domnus Lucas dA- chcry , Congrcg. S. Mauii Monachus ; D, J ohanncs Mabil- Ion, &c D. Thcodcricus Kuinarc, cjufdem Congreg. illullra/- runc, edideruntque cum Indicibus neccflariis. Pars Sccunda. C'ell:-à-dirc , Actes des Saints de f Ordre de S. Benoiji , diflrU buez^ far lie de s. Siècle VI. qui efl depuis M jnfqtia. MC. dont le Recueil a eftè commencé par Dont Luc u'yichery , Moi- ne de la Congrtgation de Caint Maur , ^ que tes Pères Dorn "^ean MabiUon Çj- T) jm Thierry Ruinart ont èclairci ($- publié avec des Indices necejf aires. Seconde Partie, A Paris , chez Charles Robuftel , 1701. In fol. pp. ^i8. (ans la Préface qui cil de 62.. pp. LE Père Mabillori traite dans la Préflace de ce fécond To- me, des principaux points de TH-Iloire Ecclelialliqucd'ce te:nps-!à , duîchirme de Michel Cerularius , del'hercfie &, àzs eondannadons de Bercnçrer , des aânons de Grcooire VIL & de j'ccabliffement dcplufeurs Ordres. P y avoit prés de deux cens ans que le fchifme de Photius avoie commence \ divifcr l'Egliic Grecque &c TEglifc Latine , quancf Michel Ccruhiiius , qui iucccda l'an I044. à Alexius dans le Pa- triarchat de Conllaniuiople, en vint à une rupture ouverte. Léon IX. eftcit alors allis fur le faint Sicgc de , . orne. Les Grecs de U Pouille s'eltoient revolicz, &c Conllantin Monomaque Empereur G' ec , avoit befoin du Ibcours des François pour les mettre dans le devoir. Michel Cerularius écrivit à Léon IX. pour l'obtenir par fon moyen ; mais en mefme temps il jetta lUK (cmence de divillon dans la Lettre , en exhortant le Pape de difcu'per les Latins d>""s erreurs qu'on leur irnpucoit, &c de (uivrc ladodrine &: les ulagcs des GveCs. Les points qu'il rcprochoit aux Latins , , cftoicnt, d'avoir ajouté le terme Filioque -'» Symbole y de fe fer- vir de Pu.n Az^me dans le Sacrifice , de m^nzer de la chair le Jviercredy , dejeitner le Samedy , de manqerdes œufs ^ dufroma- ge dans la Sefnaine Mainte , de manger des viandes fu^oquées , de JoufJ'rirque les Moines inangent du cochon & de la viande quand ils font malades , de deffendre aux Prejîres d'ejîre mariez^ , (^C. Léon IX. envoya en Orient Humbert Cardinal Preftrc , Fier- té Archevefque d'Amalphi, &: Frideric Chancelier de l'Eglife Ro- maine , croyant avoir' trouve une occafion favorable d'éteindre le TchiTme, parce que l'Empereur Grec ayant befoin des Latins, fou- haitoit que les deux Eglilcs fuflent unies cnfemble. Les Légats cftant arrivez à Confbantinople, furent bien reçus de l'Empereur. Humbert réfuta Michel Cerularius , &: Nicctas Pcftoratus Moi- ne de Scudc qui avoit entrepris fa défenlb. Ce dernier fe retrada, & le premier fut excommunié par les Légats. Mais quoi que l'Empereur approuvât la conduite des Légats , ^Michel fe trouva aflcz fort pour fe maintenir. Les Légats furent obligez de s'en aller , chargez des prcfens de l'Empereur pour le Pape. Ils fu- rent dépouillez en chemin par le Comte de Chieti. Cependant Frideric fut accufé d'cllrc revenu de Grèce avec de grands biens : Ce fut ce qui le détermina, lelon le Père Mabillon , à entrer peu de temps après dans l'Abbaye du Mont-Calfin , dont il flit Ab- bé ; &: enfuitc élu Pape en 10 jS. fous le nom d'Eftienne IX. ou X. Il tâcha de reiinir les deux Eglifes en envoyant Didier Ab- bé du Mont-Caiïin & deux autres Légats à Conltantinople j mais ce foc ;nutUcmcnc. DÈS se A VAN s. ,55 - Le fécond poinc traité par le Pcrc Mabillon dans cette Préface, sèft l'Huhoire de l'Herelic de Bcrcngcr , Se de fcs condannations. Bciengcr efloic né à Tours vers le commencement de l'onzième fiecîe. Il fit les écudes à Chartres fous Fulbert , & après les avoir faites, revmt à Tours , où ii commençi à enfcigner ion erreur llir •i'Eucharillie. Il continua de la publier cftant fait Ai'chidiacre <1' Angers vers l'an 1040. Lanfranc Moine de l'Abbaye du Bec , qui enfcignuic dans cette Abbaye , ayant fçu le fentiment de Bercnger, le ccndanna hautement. Beiengcr le trouva fort mau- vais , &c luy en écrivit. Lanfranc fe rendit à un Concile tenu à Rome l'an 10 jo. par le Pape Léon IX. Berenger y fut condanné,&: Lanfranc aprouvé. On indiqua la mefme année un Concile à Verccil , ou Berenger fut cité. Il n'y comparut pas , mais fon er- -reur y fut eondannée. Le Livre de Jean Scot , fur lequel Bercn'* ger appuyoit Ton fentiment , y fut lu $c condanné à eftre brûlé. -Berenger s'eftant réfugié en Normandie, y fut condanné dans une aflemblée tenue à Bnone,où il promit de garder le filence fur ces •matières. Mais eftant revenu à Chartres , il continua de dogma- tifer, &c écrivit fa Lettre à Afcelin. T heoduin & Adelman écri- virent alors contre luy. Le premier . détournoit le Roy Henry d'alfembler un Concile pour juger cette affaire. Ce Prince ne Jailfa pas de faire aflbmbler celuy qu'il avoir mdiqué à Paris , où Berenger & fcs Sedateurs furent encore condannez. Berenger écrivit à Richard pour le prier d'employer le crédit qu'il avoir au- près du Roy pour luy remontrer que c'elfoit injuftcment qu'on i'avoit condanné. Les jugcmens qui avo'cnt cfté rendus contre Berenger, turent confirmez l'an 10 jj. dans les Conciles de Floren- ce, de Tours Se de Rouen. Quatre ans après Nico'as II. tint un Concile nombreux à Rome, où Berenger révoqua fon erreur , &: fit une profeflioii de foy , par laquelle il reconnoiifoit i^r e le pain ^ le vin après h covfecration^rî ejîoient pas feulement le Si^crcment du Corps 1^ du Sani de ]esus-Chrtst , mens fort -propre Corps (^ fon propre Sani^ , (^ qu'il ejîoit touche par les mains des Preflres , -romfiu (^ bïifè par les dents des Fidèles. Qj^oy Qu'il euft fait ferment de tenir cette doélrinc , il ne laifla pas d'écrire conrre peu de te;r.ps après. Alexiindre II. 'uv écrivit pcurl'obligcr à re- noncer cntieremenc à fou erreur. Il n'en fit rien neannwins , 55 ^ L E 7 O U R N A L fut condannédans uncafljmblcc tenue à Poiticri? ert T073. ^^ 'I pcnia clh'c rue. Enfin Grégoire VII. entendit Bciengcr dans deux Conciies de Rome , l'un tenu l'an 1078. &c l'auac l'année fui* vante. Il ii: profclBon dans le premier , Que le ptiin après U Confecrationc(to!t le Corps de Jesus-Christ ne de la Vierqe , <^c, ijue le vin c^toit le San<^ qui avoit coule de (on copè : Et dans le lc« cond , que le pain & le vin (ont changez^en la vraye C-!' propre chair vivifiante de j. C que [on vrai Corps (jr- [on vrai Sang font dans l' Eucharijiie après la Confecratton ^ non feulement eyt fiytre (^ cH vertu , mats en nature (^enfiib (lance. Grégoire ayant tiré cette Profcflion de Foy de Bcrenger , le l'envoya avec des Lettres dé recommandation. Nonobllant ce!a Bcrenger écrivit encore contre cette dernière Profellion de toy , & Fiu ob .igé de rendue compte de fa doclrinc dans un Concile tenu à Bourdeaux on 1080. Ce ne fut qu après ce Concile qu'il tut lîncerement converti. U vécut le reftc de Tes jours en pénitence , &: mourut en 1088, dans rifle de iaint Cofme prés de Tours. Le Perc Mabillon examinant quel a cfté le rcntimenr de Beren» ger fur l'Eucharirtic , fait voir qu'il afouvcnt paru reconnoiilre la Prcfence réelle du Corps & du Sang de J. C. & qu'il n'a combatu dircdcment que le changement du pain &: du vin au Corps & au Sang de J. C. Mon avis , diioit-il dans fa Lettre à Adclman , e(i que le pain ^ le vin de la facrce Table efi converti , non fimplcment , mais fpirituellementi non par confumption^ mais far ajfumption; non en une particule de la chair ^ m^is dans tout ie Corps (j;- le Sang de 7. C. Cependant le Pcre Mabillon avoué qu'il nioit dans le fond la Prcfence réelle , quoy que quelques- uns d^ ceux qui l'ont combatu , comme Guirniond , aycnt cru qu'il y a eu des temps qu'il n'a niéquclaTraiTiubllantiacion.Ceux qui ont écrie conaeluy font Hugues Evéquc de Langrcs , Lan- franc, Alger, Guitmond,«S^ quelques autres dont le Pcre Mabil- lon fait l'Hitoire, Il loue Grégoire 'VII. de la fermeté avec laquelle il s'ell; oppofé auK Inveîlitures qu'? les Rois prétendoienr , &: de ce qu'il a cx:ir- pé de l'Eglifc !a Simonie , &: rétabli le Célibat des Clercs. Il vni- g? ce Papi? dr^s rep;och?s qu'on luy a faits touchant l'aff.iirc de B<\ pixv^Qï.^ de s'eftre conrcxiié d'abord d'une Cojifclfion de f y qui ' ' n'cfloic r>ÏS SCAVAN5. 57 ^*eftoîtpas fuffiiante; d'avoir ordonné dans le dernier Synode, •que Bcrenger fe julbfïeroir par I épreuve du feu ; &:cnhn d'avoir faic mectre des peifonnes en prières pour avoir une révélation de ce qu'on devoir croire fur i'Euchariftie. Le Père Mabillon après avoir fiic voir que Grégoire VIL n'a jamais fouccnu l'erreur de Berenger , dit pour excuier ce Pape, qu'il a voulu employer l'é- preuve du feu , non pas pour fçavoir fî la doârine de Berengec elloit vraye ou faufl'e ; mais pour fçavoir fi fa Profclfion de fby -eftoic (incere-, &: qu'il a auifi ordonné des prières , non pour déi couvrir la vcriré , mais afin que Dieu la filî connoiftrc à Beren* ocr , 8c touchaft fon cœur, L'Ordre MonaiHquc, qui jufqu'alors n'avoir fait qu'un Corps, (è partagea dans ce iiecle en divcrl'es Congrégations , & en plu-» fieurs Ordres. Saint Romualde établit la Congrégation des Ca« maldules , ainfi nommez de la folitudc où il fe retira l'an loij. •apellée le Champ de Maldule , Campus Malduli, Jean Gualbcrc de Florence ayant quitté fon MonaOere pour embrailcr une vie plus régulière, fe retira à Vallombrcufe, &: y jetta les fondemcns d'une nouvelle Congrégation. L'Ordre de Grandmont fut infti» tué en France l'an 1076. par un Gentilhomme d'Auvergne,nom«> mé Eftiennc , fuivant la Règle d'une Congrégation qu'il avo»t veuë dans la Calabre , que le Père Mabillon montre par une Bv^- le de Grégoire VIL avoir elté une Congrégation de Bcncdidiiïs. L'Ordre des Chartreux a efté fondé l'an 1084. par faint Bruncx , natif de Cologne , Chanoine & Théologal de Reims. Le Père Mabillon ne fait pas grand cas de ce que l'on dit qu'il fut cotî* verti à Paris àl'occafion d'un Chanoine danné,qui rcdl'i'citapcur annoiicer au peuple fa dannation. Il dit fniit, font devenus patrimoniaux &c héréditaires au commence» ■ment de la troiiîcme Race , Hugues Capet ayant accorde aux Ducs Se aux Comtes la propriété de leurs Duchez &c Comtez-, avec tous les droits de Seigneurie directe , juftice & puiflance ab- foluë fur fes Sujets , à la charge de luy en faire la foy &c homage : Ce qu'il fit tant pour reconnoiftre les fervices des grands Sei- gneurs , qui l'avoienc élevé à la Royauté , que pour les engagera une plus grande fidélité, en les flattant de compofer en qualité de Pairs ou Hommes de Fief, une Cour , dont il ne fcroicque le pré» mier d 'entre eux. Car ce n'eftoit pas Ibulement avec les Pairs quo les Rois eiloient obligez de rendre julHce à tous leurs Sujets ; mais ce n'eftoit qu'avec eux qu'ils pouvoient fe faire julliice eux-mefmes. Ces Ducs 6c Comtes avoient aufli dans leurs Terres des Cou^s co npofces de Vaflaux , qui à caufe de leurs Fiefs cftoient chargez du fer vice Militaire envn-sleur Seigneur,&: de i'adminiftration âe la .uilice envers leurs Sujets. En ce ce Tips- à ' 'Epée Si: la Robe n'eftoienr point deux profelfions diil'néles&fépa-ées : ceu>: qu' poffedoient les Fiefs s'acquirtoieilc égalejnenr des fondions de la juilice &: de la guerre. La Robe Ti'elloitp"'s feuleaTT: l'habic de nos Pcics , mais ceîuy de nos Rois , qui ont porté une ^'.obe de pourpre fourrée d'hermine jiifqu'au temps du Roy Charles 'V^L C'cftoît rh.ibii des Paivs^, des Chevaliers, !ic des gens de qualité, a. la différence des perfon* ïjcs de condition fervile , ou des enfans des Se4gneur5 appeliez an- cicnnemcnr D ES s C A V AN s. "^t -cicnnement Valecs julqu'à ce qu'ils culfcnt cfté fixits Chevaliers, ,& des Aitilans, d'où viennent les mots de Court - vcjlu Se de Cottrtaut de Boutique ; &: ce font les Robes & Manteaux des an- ciens Ducs & Pairs que portent encore les Prelidens à Mortier. Dans la llutc les Seigneurs n'ayant pas voulu fe rendre capables -d'adminiftrer la Julbce, ils furent obligez d'en commettre l'ad- miniftration à des Lieutenans : ils conlcrvcrent iculemcnt les ti- tres de Baillifs &: Sénéchaux dans les Provinces , & ne furent plus appeliez par les Rois dans les Parlemcns , où toutes les caiT-. îes des Nobles dévoient eftrc traitées. La qualité de Maiftres fut donnée aux Officiers de Judicature , qui eft un terme de Di- gnité &: de Jurifdidion , plus honorable autrefois , que la qualité de Baron &: de Chevalier. L'Auteur traite par occafïon de la vénalité des Charges , & dit que de la manière qu'elle fe pratique parmi nous,elle ne doit rien diminuer de l'cftime qu'on doit avoic pour la Magiftrature , puis qu'elle eftautoriféc par les befoins de î'Eftat , & qu'au moyen d'une finance payée au Roy , les Parti* culiers ont droit de difpofcr des Offices, comme d'un bien propre en faveur de perfonnes capables, qui y font rcceuës après avoir elle examinées dans les Compagnies. Il ajoute que la Noblclfe tire fa fourcede l'adminiflration delà Jufticc plutoft que des emplois militaires ; que les Loix Romaines accordoicnt aux enfans des Sé- nateurs , &; des Decurions des 'Villes, non feulement rexemption de toutes fortes de charges , mais mefme le privilège de la No-t bielle , quleftoit attaché à la dignité des Sénateurs , dont l'Ein-t pereur fe difoit du nombre , & qu'ils eltoient une portion de fa puillance : quclcs Charges de Jufticc ont toujours eu en France le privilège d'annob'lir de mcfme que celles de la Guerre : que la dignité de Pairs n'elloit autre chofc que celle de Juges &: de Com (èillers , & qu'elle apalTé des gens de Julbxc aux gens d'Epéc , &aux Ecclefialliques ; qu'aujourd'uy melmela Charge de Con- feillereft tellement annexée à la Pairie, que la Pairie n'efl: qu'un Office de Confciller plus honorable &: plus émincnt que les au- tres. Que la qualité de Comte appartenoit auffi aux gens de Robe, De là vient que les Confcillcrs d'Edat s'appr''''nt encore en Latin, comme les ConfeiUers des Empereurs de Confl.mci-* nople , Comités Conjîfioriani. Qifil y a eu des Comtes Palacins, 1702. L 5r LE jaURNAL comme cckiy de Champagne , de Poitou , de Beauvais , de Thoa-i louzc &c aucrcs, parce qu'ils avoient par la conccllîon de nos Kois Jullicc Souveraine lui leurs Su)ecs. Qi^cncorc que les Lettres de Provilion des Officiers des Parlemcns ne foient pas exprclVes pour l'annobiirtbmcnt , leur dignité les met au deflus de ceux qui l'ont annoblis par Lettres, parccqu'onfuppore qu'ils ont acquis laNo- blclle par leurs ferviccs : que les Charges de la j ' obc font des ti- tres d'une extraction Noble , de mefme que les Charges Militai- res : que les rucccffions des Conlcillerslcparcagenc nobleinent,&: que leurs defcendans font maintenus dans la quiilité de Nobles en julbriant qucleur père &: leur ayeul ont exercé une Charge de Conlciller de Compagnie Souverainc/uivant cette maxime/'^/r^ ^■^ avo Confulibus qui a elle rcceuë depuis un temps immémorial. Que c'ell ainlî que les Fiefs annob.ifToicnt autrefois. Que dans pkineurs Cou urnes cftant pofl?dez en tierce foy, c'ell-à-dirc ^p'és une poilcilion continue pendant deux Races , ils fe parta- gent nobiemcnr. L'Aureur conelud qu'il n'y a point de diftercn- ce à faire entre la NoblelTe qui naift des Emplois Militaires , & celle qui vient de la Magiftrature ; puis qu'elles cirent toutes deux leur principe de la vertu ,- NOr/VELLE DESCI^IPTION DES CHATEAUX ET parcs de Verfailla eJ^ de Marly. Contenant une explication hi/iorique de toutei les Peintures^ Tableaux, Statues, Vafes, ^ cmemem qui fy voyem J leurs dinienfions^& les noms des Pein- tres & des Sculpteurs qui lés ont faits. Avec les Plans de ces deux Mai Tons Royalles. Dédiée à S./1.S Monfeiqneur le Comte de T uloufe A Paris , chez Florentin &c Pierre De- laulne , rue faiiK J acques. 1701. i. v. in 12.. pagg. 4^x6. L'Auteur de cet ouvrage, après avoir fait arriver fon Lcdeur à Verlailles par la grande avenue , le conduit d'abord au Chcny , où Le zrand Kcneur a un Afartemcnt où logent les prtnct- faux Officiers de la Vénerie ^(^ où font tous Ic^ équipages de Chaffe. Enfuice il luy faic voir laMailbn de Madame la Princeflcde Con- ty Doiiairicre ; la grande &: la pecite Ecurie ; puis cftant entré dajis le Château, àc ayant fait une dclcripcion de la Chapelle qui DES S C A V AN S. 4^ ft^cfl: pas encore achevée , il parcourt les Cours , les Sales , les De- grez, la grande Galerie, les Salons qui font aux deux boucs, de !c refte des apartemcns. II fait reinaïqucr en chemin tailànc , Tor- dre de TArchicedure, les orncmens,lcs vafcs, les groupes, les bu- lles &: ftatuës tant anciencs que modernes , les tableaux &: taures les autres tarerez de ce mei veilleux Château ; puis cftant defcen- du dans les Parterres &c dans le Parc, il en examine toutes les par- lies, la pièce des Suiflbs , le grand Canal , &: les autres pièces d'eau ,• les parteres , les bofquecs ; &: il finit par la Menasi^^rie, & le Châtcair de Trianon. Ii fuit le mefme ordre dans la d ■ici ip~ tion du Château de Marly qu'ilaluivi dans celle de Verlaillcs. Comme l'Auteur na uniquement unfé qu'à peindre à l'efprit ce que la chefes qu'il décru y peindraient elles wefmcspar leur prc fcn- ce y il a moins cherche à briller qu'à fe fervir d'expnffions Jim~ f lestai fées y naturelles ; (^ttUes enfin quune defcription feml/lc lei demander. P n'a point crû devoir étourdir Ton Lcéleur/?-^s & le lieu de leur n^tiffanceja partie dans la- quelle ils ont excelle, d^!e temps de leur mort, en fa- te que d'un cou^ d'ceil 071 verra ce quan ne trouverait que dijperfé dans pluficurs Voll. LETTRES DE CICERON A ATTICUS. Avec des Remarques. A Paris , chez Florentin Se Pierre Delaulne , rue faint Jacques. 1701. i. vol. iii 12. pagg, 379. " y ne donne pns au Public dans ce Volume , tout ce ^uc le Titre feaiblc luy promettre; des ieize Livres , des D 'ES s C A VAN s. )^j^ iflcs Lettres de Cicercn à Atticus , on ne trouVe que le ^loiliémc & le Quatrième. L'Auteur de cette Traduâ;iG!n n'a point voulu toucher aux deux premiers Livres , parce quils ont déjà efté Traduits en François \ ^ il a cru qull faloit flutofl penfer à fatisfaire la curiofuê y:nerale fur la. fuite de ces Lettres , que. la dclica'effc de quelques Particuliers fur te fiile duTraduHeur (M. de S. Real ) qui peut fc fentir en quelques endroits de fon pays ^ & de fa retraite ; mais qui ne Liifje pas d'avoir beaucoup de force Se de vivacité. Si le Public ell content de cet Eflai , l'Auteur promet que la fuite fera bien-to^ en eftat de paroijîre , èc qu'il y joindra /es Lettres de Ciceron à fon frère , CT à Brutus ^ qui font du mcfme genre que celles à Atticus , <^ qui ne font pas d'un moindre pix. Pour ce qui eft du mérite d:s Lettre i à Aiticus , tant pour le fond des chofes , que pour la for- me , de leur difficulté^ Se de leur ufage par rapport à l'Hi- fioire , & de pluficurs autres chofes qui pourroient ou rehaufjer le prix de l'Original , ou faire valoir le travail du Tra- ducteur ; l'auteur renvoyé ion Lc«^ur à la Préface de M. de Saint Real , qui ne laiffe risn À defirer là, dejfus. Quant à ce qui regarde fa manière de Traduire , il en a rendu conte , axi Public dans fa Préface fur Heroden. Il cf^e- re de l équité des LeHeurs quils ne le condunncront pas des- lors que fa Traduction ne répondra pas k la première idée que les paroles du Texte pourront quelquefois leur donner : feuvcnt un Traducteur a beaucoup moins de pénétration ^ d'habileté que fes Lecteurs , mais il a plus dhabitude avec f en Auteur.. Cet avantage fait une efpece de pfêjngè en Hi faveur. Il efl vray , mais ce préjugé n'empefchcra peut- ertre pas les critiques de comparer le Texte avec la Ver- fion , Se de juger qu'on s'eft folivcnt éloigné de l'Oiiginal ians aucune nccclhté. Ils diront , par exemple , qu'on a pris un tour qui n'cft pas naturel , en traduiiant le com- mencement de la première Lettre , &c qu'on aurok pu ex- primer la penfée de Ciceron d'une manière plus vive , fans rien perdre du fens. lis trouveront aufli fans doute à ue- ■ijire à la Tradu(^ion de \^ cinquiéiiK Lettre : ils dironc 170^' M ^ LE JOUÎINAL^^ qu'elle efl: lâche , qu'on y fouie lans neceiritc des pcnfe^f fovc communes qui ne font pouu dans l'Original , & que melmc on n'attrape pcut-eftve pas toujours le véritable fens, La voicy toute entière ; on en jugera mieux. Ep:fiola V. Lettre V. Verfion. TErcntia tibi &: fa:- pc , maximas agit sratias. Id ell: mihi gra- tiiiimum. Ego vivo mi- ferrimus , & maximo do- lorc conficior. Ad te quid fcribam nelcio. Si cnim es Romx , jam me Il j^A femme me marque danf toutes [es Lettres , quelle vous a mille obligations. Je fuis hien-aife quelle joit fcnfible à tou- tes vos hontes^, iiutam quelle le doit rjîre. L' i'.ccablement ^ la tri^ejfe dans laquelle je fûts f longé , ne me permettent -pas de vous écrive aflcqui non potes. Sin fort au long ; ^ ;> ne vois pas ee es in via , cum eris me ai- que je fourrois vous mander : car fi fecutus coram agemus qUcC vous eftes encore à Rome, la diligence que vous feriez^ pour me joindre fi- foit inutile ; ^ jivous cfles en che- min , nous pourrons bien-tofl raifort- tier enfcmble fur tout ce qui ty,e regarde. Je vous conjure feulement de me confrver cette amitié qui ne s efl jamais demintie , de mon cojié je fais toujours le même. Mes eri' ncmis en chargeant ma fortune n'ont pu changer mon cœur. Ay.z^ foin de votre fanté. [ Id efl: miiii gratiflïmum. ] je fuis bien-aife quelle fait fenji- hle à toutes vos bornez^ autant quelle le doit ejîre. Eft-cc la reconnoirtancc de Tcrencia pour les fcrvices que luy rend Atticus qui donne tant de joye à Ciceron î Ne font - ce point plutoft les fcrvices mcfmcs que Atticus rend à Te- rentia ? Je ne doute point que pluiicurs ne foicnt pour le dernier. G'eil: peut-clhc l'un &: l'autre, [ Ego vivo miferri- nius ^ & maximo dolorc conficior. Ad te quid fcribara ncf^ erunt agenda. Tantum te oro ut quoniam me ip- fum femper araafti , co- dcm aniore fis. Ego c- nim idem fum. Inimici mci mca mihi noji me ipfum ademcrunt. Cura xxt valeas. DES SCAVANS. 47 •CÎo. ] Ij JCcahhment ô" /^^ tïij'lclje d.ms Lt que lie je fûts plor,géy ne me permettent pas de vous écrue fort au long -, ^ je ne •vots par ce que jt potitrois vous manier. Bien des gens di- ront que cela cft traduit fort au long , que la vivacité du Texte n'cfb point conicrvéc dans la Traduction , &: qu'on y fait meliTie entrer une pcnléc triviale à laquelle Ciceron n'a pas donné la moindre occallon. [ Si es in via , cum cris me affecutus corani agemus quce crunt agenda. ] Si vous eflei en chemin nous pourrons bien-toji rai former enfcmble fur tout ce qui me regarde. C'cft mal raiibnner , dira quelqu'un ; Ciceron ne raifonne point ainll. Il faut avant toutes cho- fes , que Atticus le joigne. [ Cum cris me aifccutus. ] Il faloic traduire ce mot. [ Inimici mei mca mihi , non me ip- fum ademerunt. ] J\^es ennemis en char.gcant ma fortune 71 ont fà changer mon cœur. Notre Traducteur avoue dans (a No- te que ce n'cfl: pas là le fcns de fon Original , & qu'il a bien fenti qu'il manquoit de jujhff -, cir tl n'ejî pas fur- frcnant , dit - // , que fa mauvaife fortune neuf rien dnni- Tlué de fa tendrejfe pour fes amis. Le ynalhciir nows rend flus fenfibLeS. Ce/} dans la projperité & dans l'élévation ^ue l'amitié s'éprouve. Le Texte pris en luy - même fignl' jîe plus naturellement. : Que le renverfement de fa fortune n'avait pu l'ébranler. Pourquoy donc ne pas fuivre ce deraiier {ens , qu'on connoift: élire le véritable ? C'ejl , dit- on , qu'il y a dans cette penfée plus de grandeur que de vérité , & il faut convenir que les malheurs de Ciceron avaient fait une terrible impreffîon fur luy , 6"" q'^'il neftoit frefque pas rcconn'^ifable. Ces paroles dans la bouche de " Metellus Numrdicus auroicnt efté aujjî jufes qu'elles font bclUi. Mais pour Ciceron elles ne luy conviennent pasv: ■ ' Il fait paroiflrc par to^.lt trop de foibleÛc daris fa mauvai- fe fortune. Depuis quand , dira quelqu'un , eft - il pcr- .jmis à un TraJudeur d'abandonner le (ens de fon Origi- nal , fous prétexte que les pcnfces de l'Auteur qu'il tra- duit ne luy conviennent pas î Si ce principe cft une fois rcccu , on peut s'aifurer qu'on verra peu de Traductions fi- dclks. D'ailleurs on convient dans la Préface , que Cicc- 4S . 1 E J O U RN A L ccron cftoit un homme vain. On ne veut poînf le juftifîet Tuv ce défaut comîTie a fait M. de S. Real. Pourquoy donc iiTv oftci" une pcnfée qui marque fi bien Ton caraotcre , poiùr - luy en donner une qu'il n'a point , par la feule raifon qu'eh le convient mieux à l'ellac où il cil ? On a lieu de croi- te que ceux qui confidcreront attentivement cet endroit , ne feront pas plus contens de la Note , que de la Verfioil, On n'a pas jugé à propos d'infcrcr icy l'examen d'un plus grand nombre de ces Lettres. Le Tradudcur fuit par tout la mefme méthode ; ainfi cet échantillon fuhra pour don- ner une idée de tout l'ouvrage à ceux qui n'auront pas le temps , ou qui ne voudront pas fc donner la peine de i'examincf eux - mefines. Au relie , on ne peut pas diC* convenir que fon dcflcin ne foit très - beau , &: qu'il ne tende un grand fervice au public , en luy donnant une bonne Traduiflion de toutes les Lettres de Ciceron à At- ticus. De bonnes Notes feront auili d'un très - grand lè- ,tours , tant pour l'intelligence du Texte qui eft difficile., que pour débrouiller l'Hiftoirc de ces temps - là , qui eï^ aiTez embarraiTce, FAVTES A CORRIGER, 1 JOURNAL, page ii, ligne zo. difculTions , lU. jft^^ divilions. H. JOURNAL, page 14. ligne 30. bon , Hfet^t tnyllerc. A PARIS, Oicz JEAN C t; s s O N , njc faint Jacques , à l'hnage de Sai^t JcoEhBaptifte. . jj.oz. Avec À'nvUe^e du Roy, LE JOURNAL DES SCAVANS Du L U N D I Zj. J A N V I E R. M. D C C 1 1. t>E SANGUINIS NATURA ET CONSTÎTUTIONE . JExereitatio Phyiîco-Medica , Dominici Gulielmini Philoibpht & Medici Bononicnfis. Non ita pridemin pacrio, nunc in Paca- vino Liceo Mathcfcos ProfefToris. C'eft-à-dire , Differtatiort Phyjiquefur la nature dufang. Par Dominique GuiUelmin , Pra- feffem en Mathématique à Paioue. A Venifc.1701.in S.pp.ioS. POuR bien connoiftre la nature du fang, il faut en premier lieu conlîderer avec foin , les fubftances qui font portées dans fa mafle. En fécond lieu examiner la propre matière du fang. Troi» (îéniemcnt en faire l'Analyfc par les moyens que la Chymie nou$ fournit. Quatrièmement refléchir fur les phénomènes qu'on re- marque dans le fang. Et enfin obfervcr la nature des liquides qui C^feparent de lam^e de ce fluide. C'efl ce qucfepropofc l'Au- $pur da Traité dont il s'agit ; &: c'efb en mefme temps ce qu'il pra- tique avec beaucoup d'exaditude. Il s'attache d'abord au pre- mier moycn,quteft l'examen des chofes qui vont dans lamafîc du fang. Il en aflignc deux : l'air & les alimcns. Il dit que l'air porte dans le fang des particules nitreufes &: volatiles, par le moyen dcf- quelles cette Hqueur devient rouge. Il le prouve en ce que fi l'on jette xians du fang bien noir un peu de nitre , le fang prend une .couleur rouge. Il renvoyé là defllis les Lcâjsurs à M. Malpighi ^ LE JOURNAL Se a. M. Boilc. Pour la nourriture il rcconnoifl: que l'alimentjfoir liquide ou {biidc,-faic Li matière du chyle , &: le chyle celle du fang^ que le chylc cil compofc de trois fortes de parties ;lcs unes pures,, fubtilcs, Se capables de le convertir cnTang; les autres grolliercs ,- pcfantcs, 3c nullement proportionnées aux orifices des veines la- âccs qui les dcvioient recevoir ; que les autres font des fols fer- mcntatifs armez de petites pointes en forme de coins. Il remar- que que la bile qui va du foye dans les intellins, s'cmbarraflc avec les parties g.ofîlcres du chyle, &: par là donne lieu à l'union des plus fubciles. Qo? le lue du pancréas qui , Tclon M. Graaf, cil; aci- de, & Ici on i'cxprriencCjinlipide &: alcali, émoulTe les reftes du le- vain dcmcu'c dans le chyie , 5c adoucit toute la malTc. Que des fermcns dilFerens verlezpar Icsglandesdes intellins achèvent la diirdution des parties grofficrcs du chyle , &: foparent celles qui ne peuvent cftre alfujétics. L'Auteur fuit le chyie dans toutes fcs- routes ,& expolc avec beaucoup de netteté la manière dont ce foc va fe rendre dans le fing , comme un ruiil'eau dans un fleuve.' Il palfe en fuitte au fécond moyen qu'il s'cll propolé ; il examine la propre lubftance du fang , &C la conlidere au fortir de la veine,. Cette fumée qui s'en échappe arrelle d'abord Ion attention : il trouve que ce font des parties volatiles pleines d'efprits , lefquel-- les fervent à entretenir la liqueur dans la fluidité. Il s'attache t après cela à conlidcrcr les deux fubftanccs quifc fcparent quand le fang fe refroidit ; je veux dire cette maflc épailfc , & cette fe-- rolîcé qu'on y remarque. Le microfoope luy découvre dans la première deux fortes de parties ; Tune blanchâtre , compofée de fibres entrclallées ; & l'autre rouge compofée d'une infinité de pe* tits g! obu'eSjdont la découverte eft deuë à M, Leeuvcnocch. Il le-* marqu? que ce font ces globules qui teignent en rouge l'eau oà l'on a efté fa'gné du pied ; que ces mcfiues globules fe feparant d« la parti:- blanchâtre,oû ils clloicnt retenus, laiflcnt flotter quelque-» fois dans l'eau une malfc blanche qui étonne mal à propos quelques Médecins , puis que ce n'ell autre choie qu'un cntrelaflemcnt de fibres embarraflces enfemble. Pour ce qui ell des globules, lemi-» crofcopc nous apprend que chaque globule cft: un amas de plu.* (icurs petits corps ovales plats, qui eftant feuls paroilfcnt tranfpa* pais &:fans coulcur,&: quiellanc aifeinblcz font une couleur rou'» DES se A Y AN 5. ^. ge. L'Auteur prétend expliquer par-- à d'cù vient que l'air donne aufang des artères un rouge li vif; C'cll , dic-il, que les parties ni- tieuies de l'air , agitant avec violence le lang des artères , empeC* chent que ces particules ovales plates, dont nous venons de parier, ne s'attroupent en ailcz grand nombre pour faire un rouge ibmbre. C'eft à quoy Leeuvcnoech ne prend pas garde quand" il attribue à labondancc de laferofiié , le rouge cclacant qui fe re-- marque dans le fang des artères j car le lang contenu dans la vei- ne cave aCcendante, renferme une grande abondance de fcrofitc , fournie par le chyle &: par la lymphe ; &: cependant il y cil d'un rouge aulîi brun que dans les autres veines. Il explique encore parlemefme moyen pourquoy le fang paroiR plus noir au fond des palettes que delTus , ce qui vient , dit-il, de ce que Jes globules font plus pefans que les fibres du fang, & qu'ainfiils ne manquent point de g;igner le bas. Cette difterence de couleur a impole aux Anciens qui l'ont regardée comme une preuve convaincante dé l'hiuneur melancholique mellcc dans le fang.Il leur efboit facile de s'éclaircir là deirus:car s'ils avoicnt expofé à l'air la partie du fane* qui au fond du vaifTeau paroiflbit brune,ils l'auroient vcu devenic en moins d'une heure d un rouge clairjcc qui arrive non feulement à caufe des parties de l'air, qui agitant ces globules cnfcparcnt les parties ovales plattes,dont le grand nombre réuni fiit le rouge obu- fcur,aiîili que nous l'avons oblervé ; mais encore parce que ces glo- bules par leur propre poids , abandonnent infcnliblementlehaur &(è précipitent. On ne fçauroit douter de ces globules puis que' le microfcopc nous les fait voir ; mais pour les fibres c'eft une que- ftion encre Malpighii & Bohnius. Le premier fouticnt qu'il y a des fibres dans le fàng. Le fécond , que ces fibres ne paroijfant que quand le fang cil coagule , il y a apparence qu'elles n'y c{- toient point auparavant,^ qu'elles ne font que Fcrfet de la coa- gulation : quoy qu'il en foit , il elt certain , que dans le fano- figé on remarque des fibres. C'efl quelque chofe de curieux que la manière dont elles font difpofêcs : elles font comme un rets" dont les intervalles tiennent emprifonnez la ferofité & les globu- les du fang. Il arrive de là que quand on coupe le fang figé ,, ou qu'on le preife , il en fort auffi-tofl de l'eau qu'une liqueuf ïouge fuit de prés. L'Auteur rapporte au fujct de ces. fibres coud; ft LEJOURNAL ce qu'on y obfcrvc par le microfcopc , à mcfurc que le {âng fe /îgc. Cequil dit ia dcfllis dl digne de la curiolicc des Lcc» tciirs. r p-Ulc enfuicc à la partie ièrcule du lang , donc il cxpli* que les d rf.rentcs apparences d'une manière qui peut avoir Ton utilité dans la pratique de la Médecine. La (crolitc du fang renferme plUlieurs fortes de (cls ; &: iî après avoir mouille de cet- te eau un morceau de verre , on le laiiTe icchcr , le microfcope découvrira fur la fupertîcie du verre différentes ligures de fels , les uns fimpîes , les autres compofez. L'Auteur luit toujours la divilion qu'il a eilablic , &" vient de cet examen du fang à ce-» Juy qui fc fait par le moyen de la Cliymie. II examine avec une nouvelle attention la ferofitc , & la partie épaiiVe dont nous venons de parler , &: rapporte là dclfus plulieurs expériences qui ne font pas moins utiles que curieufcs. De tout ce qu'il éta- blit jufqu'icy fur la nature du fang , voicy ce qu'il en conclucl luy-mefme : Que le fang n'eft autre chofe qu'un fluide aqueux , dans lequel font premièrement méfiez pUificurs fortes de fcis de différentes figures , & de divers volumes. Secondement des filamens d'une fubffance blanche , facile à fc figer. Troifiéme- nient des globules rouges compofez de particules ovales plattes , fort traniparentes. Quatrièmement des parties de fouphre. Cin- quièmement des molécules formées par la différente combinai^ (bn des autres corps. Sixièmement des parties de chyle à dc^ trà changées , qui tiennent encore de la nature des alîaiens d'oqt files font (orties ; & enfin des parties d'air, dont les unes a»por* tées par le ehyîe font plus grolUcres , Ar l,es autres fournie^ m£ les poumons , font fi fpiritueufes qii'ellcs échapeut ^ toute Ta* greffe de 1" Analyfe. Cette compofition duf^ng bien établie facilite l'explication de ce qui fe pafle dans le corps ^ l'animal , foie pour la fanté , foit pour la maladie. L'Auteur cxpofe en détail ks ufiigcs de toutes les parties du fing, &: a toujours foin d'alliei: Hans fes explications le raifonnement avec Fcxpericnce. Il n'eft point de ceux , qui au prix mcfmc de la vérité , veulent rendre i-iifon de tout. Qiuind il trouve quelque chofe de trop obfcur, ij avoue de bonne foy qu'il ne peut l'expliquer, &: il aime mieux abandonner la qucflion que de rapporter des conjcélures fan$ loAdcmcnc. Après avoir expliqué û nature du fan^ , il exami-? BES SCAVANS. ^ Ivp comment 11 (c trouve du fang dans l'embrion , &■ comment çniuite le chyle devient fang. Pour rendre la chofc plus (ènfi- ,ble , il conùdere ce qui le pafl'e dans l'œuf d'une poule; Se il fait voir qu'encore qu'il ne paroille de liqueur rouge dans l'œuf .qu'environ deux jours après qu'il a commencé à eftre couvé, il ne ^'enfuit pas qu'il n'y ait du lang des le premier moment cje fa formation , la couleur rouge n eftant qu'uiie qualité accidentelle au lang. II prétend que le lang qui Ce trouve dans l'œuf , n'cfl: ■point un lang nouvellement pr-oduit , mais un lang que l'em- brion a tiré de fa mère. En forte , dit-il , que rien n'cmpcf>- chc de penfer que le premier fang qui a elle formé par le Crea- -ceur dés le commencement du monde , s'ell: repare enfuite , &: fe repare tous les jours par le fang mefme , comme un fermerit qui convertit en fa fubllance les lues propres à eftre changez., ou comme un cachet qui imprimant la figure fur une maticre,la •rend propre à l'imprimer fur d'autres ; &c ainli à l'infini. Jl def- .cend dç là à la manière dont le chyle peut prendre la nature de îfang ; ce qu'il explique avec beaucoup d'ordre & de clarté. Il jyient enfuite au quatrième Article de là divifion ; &c il refléchtc ^ir les phénomènes du fang, qu'il réduit à fept : la chaleur , %. •rougeur , la fluidité , le mouvcmept , la fubtilité , la gravité), ^& la dillribution aux différentes parties du corps. Il rcfutcfi\r •la chaleuple fentimcnt des Aixciens j qui ont regardé en cc'a.'Ie iang egmme analogue à Télcment des étoiles : il n'approuve pa[s plus le feu^que quelques Modernes , c-omme Galfcndi' , ^ ilr- ■fe , 'Hpgel^ndus ont luppofé dans le Cqcur pour expliquer l'a chaleur dû fang-;_ C'eft, fc! on luy , aux Ibuphres fculs qu'il faut •rapporter U veïitable eaufe de ce phénomène. Il achevé enfin /on Traité par l'oxamen des fçrmcns &: des autres humeurs que les glandes fcparent de la malfc du lang , &: fait voir que les |M:incipes qu'il a eftablis , s'accordent parfaitement avec tout qc ;qui fe palté fur ce fujet. Cet ouvrage eft d'autant plus à cfti- -mer , que peu dé Médecins fe font appliquez à ïious donner .des Traitez particulier fur la natutcdu fang 5 & que parmi les ;Livres que nous avons lur cette -matière , fi l'on cxcrpqe celuy du fçavant M. Poile , intitulé ^ Apparatns ad Mifioria^ fan^. hum. à peine en trouvera-t-on un qui mérite d'eftre Icu, i7ot> O •^.4 L E J O U ïl N A È CONFERENCES ECCLESIASTI QJJ E S de feu Mcffire Henry de Buntlon , Evèque de Lui^on , fur les Sacnmens de l' Extreme-Onction^de L'Ordre ^ du Mariays. Tomes VIII. & IJT. 2 voll. ni t2. A Paris , chez An- toine Dczallicr. 1701. t, 8. pagg. jjcj. r. 5». page. 517. 'Ignorance des Paftcurs étant une des choies les plits pcinicieulcs à l'Eglifc , &: la (burcc ordinaire des plus grands déreglcmcns ; un dos-principaux devoirs des Evefques , eft de travailler forcemcnc &: efficacement à leur inihudion. C'ell: aulEi à quoy ils fe Ibnt appliquez dans tous les temps ; 6C '"l'anciquicé Ecclcliafliquc cît pleine dune infinité d'Exhortations, d'Inlhucl ons , d'Avcrtillcmens , de Lettres par lefquelles lc?s Evciqucs des premiers licclcs taiibicnt part de leurs lumières à leur Clergé , & luy apprcnoicnt les devoirs. C'efl: en luivant 'cet efprit que dans le neuvième fîccle Clurlemagnc, cet illnûre Rellaurateur de la Difcipline Eccleliaftique , auili bien que des Lettres , voulant pourvoir à l'inlhutlion du Clergé , particif- ïierement fur ce qui regarde les choies neccfî'aires &: de prati- que , conime l'explication du Symbole ,. l'adminirtrarion des Sacremens-, &: les cérémonies de l'Eglilc , écrivit à tous les Archeveîqucs du Royaume , de taire dreller chacun dans (a Province , des Intlruclions claires &: faciles fur ces fujcts. Ce Rrc en confequcncc de cet ordre qu'Amalarius , Jellc , Odilbert , Theodu'phe , Lcidrad" !d. p. /?7. ) Si l'on^nc rccon-^ u noît point en vous les caractères de l'Eiprit Eeclcfialtique , « voyez 11 vous n'y remarquez point les lignes malheureux de l'cl^ ».prit du monde. Qu^aimcz-vous ? La vie molle &c inoccupée. )' L'Eglifc a des emplois qui Ibnc pénibles. Elle a des richeflcs »& des honneurs. De tout cela qu'clt-ce qui vous a touché? »j Quel a clic le motif de la rcfolution que vous avez prife d'cm- »>tiraiVcr l'Etat Ecclcfiallique ? Vous n'avez jamais fenti cri vous w que beaucoup d'avcrlion poiw la peine.. Les honneurs & les « lichcires de l'Eglilc ; voilà ce que vous avez conlideré : Voi- w la le point précis auquel vous vous êtes arrêté , pour former w votre rcfolution. Il n cft donc que trop clair que l'cfprit du » monde cil en vous ; c'cll-à-dire que vous entrez dans ï'Eglife » malgré elle , qu'elle vous détcftc , &c qu'elle ne peut vous •» fupporter au rang de fes Miniftres. Comment croyez-vous que » cette témérité fera punie ? Et comment ne craignez-vous point » d'in-iter J. C. l'Epoux de Ï'Eglife , qui prenant les intérêts de '* fon Epoufc , ne manquera pas de venger un jour les outra*. ?» ges que vous luy fiitcs. ■- Il prouve dans le quatorzième Difcours que l'Efprit de ï'Eglife a toujours elle &: cil encore , de n'admettre aux Ordres que . ceux qui- ont elle exempts du crime d'impureté , & que ceux <}ui y tcMnboient depuis leuf pfomo'tion en fulfent déchus , & ne filfcnt plus aucune fondion de leur miniflcre. Il condanne forcement la pluralité des Bénéfices d'ans le 25.'^ Difcoui-s, «Quoi autre principe, (dit-il p. 45^0 i ) que celuy d'une cu- jj'pidité dércgléc , peut conduire ceux qui amalTcnt plulicurs Bc- » ncfîccs ? Ils rougil'oient de dire qu'un fcul de leurs Bénéfices » n'cll pas fuffifanr. Il le fcroic même pour l'entretien honnête w'd'un Clerc qui paffcroit en beaucoup de cltôfcs les bornes étrof- 3, tes de fon état & de fa condition. Le faint Concile a raifon i, de déclarer qu : tous les prétextes dont les Clercs ambitieux t> fc fervent pour fc juftificr , ne font que des artifices pour tranf^ w-greiref les loiix les plus foinccs , ^ les mieux établies DES se A' VAN J. f^f 3^e me dites donc point que vous ferez des aumôrtes, que vous « bâtirez des Temples , que vous Ibutiendrez une œuvre qui « chancelé. Celuy qui peut des pierres même (ufciter des en- . .tre d'une manière courte &: fenlible , ayant taie faire des figu... jes qui font voir les chcfes fur le papier aulfi vivement que û el». les avoient du relief. C'ell ce qu'il a en vue fans avoir dellein ,que chaque figure fût une parfaite Perlpedive ; parce qu'il ne •Je croyoit pas neceflaire. Un tableau peut être lîcuc ditïcren>. >TOent. Il peut être ou perpendiculaii'e , ou incliné , ou parât lele àl'horifon. Son fond peut être uni ou raboteux , plat ou .^convexe. On donne des règles pour trouver la Peripedivc :4'un objet , félon toutes ces différentes dii'pofitions. Sans /doute qu'im Tableau pour faire fon effet , doit être fait fo Ion les règles que démontre l'Auteur, Mais il dit en pluiieuts endroits , qu'outre ces règles il en faut d'autres : Que la Geo» metrie ne peut trouver que des points & des lignes : QiVil faut fçavoir dcfliner & peindre. I! ne fuffit donc pas d'être Ma- thématicien pour taire un Tableau ; mais aufli il fait fentiç x;ombien les Mathématiques font utiles aux Peintres, Pour ca< la il fait des reflexions importantes fur la théorie de la Peii> ture, qui peuvent beaucoup contribuer à la perfection de cet art. En apprenant les règles neceflaires pour peindre les objets comme ils paroiiîcat ; c'ell-à-dire pour trouver dans un Ta- jbleau le paffage des rayons qui feroient voir les objets s'il étoic tranfparent , on eft curieux de fçavoir les caufes de leur.appa- j'ence. Pourquoy , par exemple , dans une longue Gallerie ,. Jes murs qui {ont en etïet parallèles, femblent s'approcher dans l'extrémité de cette Gallerie : pourquoy il pLiroît que le pavé monte &: que le plancher dcicend. . L'Aureur tâche de contenta: xette cunolîcé , fans pourtant vouloir faire icVilç Phyficien, (Comme il n'a pas voulu Elire le Peintre. ïl fediqiie donc Seulement quelles peuvent être les caufes Phyfiques des diffa- |:cnte3 apparences des objets fclon leiu" iiituadon. Il combat cet- te ^ "'-■/If /^'\ \ ""^•••M \\ liy ^!:^5^ A D E s s C A V A N s. et ïe propofition que le Père Jacquet Jcfuice prend pour un axio- me , avec la plupart de ceux qui ont traité cette matière. Que ce qui eft vu fous un mefme angle, paroît égal. Il en démontre la faulleté page 45. en cet- ^'K te manière. Soit l'œil en A , & qu'il « faille fur une colonne B D , élever une « Statue qui luy paroiffe égale à B D. Si « l'angle bAd^ étoit demi droit, il faudroit « félon l'axiome prétendu que l'angle D « AE, fût égal à l'angle hAd^:£n. que DE, « eût la mefine apparence que B D. Or il « n'eft pas poflîble en ce cas , que ces « deux angles foient égaux quand DE," C -^ fd \\ feroit infinie -, car Ag , étant fuppofé « !B f^ ^!:i:^^ ^ parallèle à B E , Tangle D A E , feroit « toujours moindre que l'angle B A D , « qu'on fuppoferoit de 4j. degrez. Mais enfin quand il feroit « peu différent , alors D E , feroit prefque infinie. Cependant " lelon l'axiome elle paroîtroit plus petite que B D , ce qui eft « contraire à l'expérience. Quand les ciiofes font vues d'aflcz « prés , la diverfité des angles ne met aucune différence dans leurs apparences. Celles qui font égales paroiffent égales. C'cffc donc de l'éloignement qu'il faut tirer la caufc de leurs différen- tes apparences , quand on les voit de loin. C'eft-à-dîre que leurs différentes impreflîons font qu'elles n'ont pas la mefme ap- parence. I! ne faut pas oublier que le P. Lamy fait voir l'excellence de la Peinture, combieii elle eft utile à la Religion, non feulement pour l'ornement des Egliies , mais encore pour fai- re concevoir pluiieurs endroits de l'Ecriture , qui ne fe peu- vent entendre aifément , à moins qu'on n'en voye des Pein- tures fenfibles. Ce qu'il dit dans (a Préface pag. 18. mérite d'être icy inféré. Ce qui m'a fait eftimer la Perfpedive , &: « m'a porté à la cultiver , c'a efté l'utilité que j'ay crû en pouvoir « retirer, pour rendre {ènfibles plufieurs endroits de l'Ecriture , où « le difcours ne fuffit pas , pour former dans l'efprit une image « /Tctte de ce qui y ell décrit. Pour les entendre, ces endroits, il ,« ei. ' tÉ J O UR N At .. faudrolt qu'un Lccljurfufl: fore artcncif, fort pcnctraïat, & qu'il » Clic quelque connoilîancc des Arcs. Une figure bien f.iicc , qui » convicnc au Tcxcc de l'Ecricurc , luy épaigix; toute la peine, 62 w luy preicnce tout d'un coup ce que pcut-écrc il cherchcroit inu- » tilcjucnc. Un Pcincrc habile peut enrichir une Rible de figures ;- « mais s'il ne fçaic pas à fond rEcriture,ces figures pour être bel- T> les ne feront pas véritables. Un Dodcur qui a la connoilfan- j> ce des Langues , pourra bien connoiltrc ce qui fera conforme 5. aux Originaux ; mais s'id n cil: aidé par un Artiian , &: s'il n'« ■» luy-m.cfnic quelque connoilfancc des Arts,il ne fc formera poinr » une image exade de ce qu'il entrevoit dans l'Ecriture. Or s'il n'a >>,pas cette image dans l'cfprit, comment lexprimera-t-il par fes »> pcnfccs ? Comment la fera-t-il entendre à un Artifan , qui ne « peut tracer avec fon crayon que ce qu'on luy dit &: fait enterN » dre. C'eft une chofc louable de faire fcrvir les Sciences &; les Arts à la Religion. LES METAMORPHOSES D'OVIDE, AVEC DES^ £xj-lic.itions à la fin dt chaque Fable. Traduflion nouvelle ^^ , Par M. lAohé de Be^egnde, A Paris , chez Pierre Emery, & Michel David, Qi^y des Auguftins. i/oi-iftii.*. voil^ I. t. pagg. 66z. u t. pagg. 631. -,';,„ 4 ..,,„, ON a déjà >viivl l^ufieurs tradudliohs des Metamorphofcs J'Ovide en ik)cre Langue. Les unes fimplcs &: fans orne-r mène : les autres avec des figures &c des explications mora- les ; les unes en profe , & tes autres en vers. Le^. dernières qui ont paru font celle de M. du Ryer en profe,, avec de grands difcours moraux à la fin de chaque Fable , & celle de. M. de Corneille en vers. Ces Traductions n'ont pas empêché M. l'Abbé de BcUcgarde de travailler lur le mcfme fujcc. Il a » trouvé que les Fables d'Ovide contiennent une morale de- « licate , &: tres-capahîe de porter les hommes à là verni. Qiùîn » en peut tirer des inilruAions très-utiles quand on les lit avec « toutes hs précautions neceflaiies. [ C'cft pour cela qu'il ] a eu, » grand foin d'adoucir dans cette nouvelle Tradudion , certai-- M nés exprclfions., qui auioient peuc-cllrc paru un peu trop libres I DES S C A V A N 5. ^^ en n'dtre Langue , fi l'on eût fi.uvi mot pour mot l'Original. « [ Il a enrichi la Tradudlion ] de figures qui font trcs-bcllcs , & « bien dclîlgnées. Elles peuvent être d'un grand fecours aux en- « fans qui étudient dans les Collèges pour leur faire mieux com- '« prendre le fi.ijet de la Fable , $c pour l'imprimer plus fortement « dans leur Mémoire. Pour rendre fon travail plus utile à toul le monde , il a ajouté après les Fables des explications mora-. les qui n'ont point la longueur fatigante de celles de du Ryerj>- & qui font cependant tres-infi:ru(n:ivcs. En voicy quelques cxem* pies. tIVRE X. FABLE IX. PYGMAHON AMOUREUX ^e fa Statue, LXPLI CATI ON. L E véritable fens de cette Fable, n'efl: pas difficile à trou- " Ver. Pygmalio'n'aima long-temps une jeune fiite, qui ncTCpoTî- *'• doit point à lapalfion , &: qui à caule de fon inicnfibilité , efi; '^ comparée par le Poète à une Statue d'y voire ; mais enfin les aiTi- " 4tiitez,ies larmes;Ia cotn^kifaïiee, l'amour censdre de fon amant" la rendirent (ènfibk pour luy. Les femmes ont raifon de fe faire "^' prier long-temps, &: de le prévaloir de l'afccndant qu'elles ont *' fur les hommes. Si elles étoient plus ficres on les rcfpeâjcroit, &: ""- on les aimeroïc bien davantage. Mais quelle eftime peut-on '* avoir pour certamcs fen^mes qjiii font toutes les avances ,&: '*^ qui fe jettent , pôut ainfi dire ,. à lar tête de leurs Amans î *«'> LIVRE X. FABLE Xï. HIPPOMENE ET ATALANTE. Explication,' Atalante qui avoir refifté à toutes les autres tentations, fe " laiiïa éblouir par l'écliif de for. Quelque prude que foit une " femme , (î elle aime TargCîTif avec excès , on triomphera de fa '* vertu. Ccluy qui l'ataque , & qui connoift fon foible; s'il elt **\ libéral, il l'aprivoifera à force dc.prefcns. Il n'y a poiiu de rcn> '*?■ tre que l'autre ^ portera le nom de veine , pour le diflinguer de «l'au-re qui bat , &: que j'appclleray artère. Te prelîc l'une &: «l'autre avec le doigt , &: je ne fens aucune rcfiftancc ; d'où je u concluds on qu'elles font Vtiidt^ &: crcules, ou qu'elles conticjtt* D ES se A V ans: 6f^ ïïêftt dans leur cavité quelque corps flu'dc : &: parce qu'en rcti- « rant le doigt elles fetemcttent à leur premier état, &: que l'en- <« droit prelîe ne peut Ce retirer que par quelque force mouvance, « je concîuds qu'elles renferment quelque corps fiuide, «fc que ce « fluide eif en mouvement. Voilà le raifoniiement de l'Auccur : «> fur quoy l'on peut remarquer en partant, que fa conclufion , Que ex; fluide cft en mouvement , n'cll- pas tout à fiit julle ; puifque fi l'on predc une velfie pleine d'eau ou pleine d'air , elle ic remet auifi dans fon premier état , quoy que cet air ou que cette eau , qui etl le fluide qu'elle renferme ^ n'ait d'autre mouvement que Celuy qui fait la fluidité , ce qui n'eft point lo mouvement donc il s'agit icy. Le batement de l'artère , que l'Auteur a laille la , n'auroit-il point mieux prouvé ce mouvement ; L'Auteur dit cn^ Gore, comme nous venons de voir , que quand il prelfe l'artère, 6u la veine avec le doigt , il ne fent aucune refiftance , d'où il <^onclud que ces vailfeaux font vuides , ou renferment que.quâ fluide. Je ne fçay fi l'on approuvera mieux l'antécédent de cet-* te propofition, que la confequcnce de l'autre , & Il l'on convien* dra qu'en prellant les veines , &: melme les artères , on ne fen* te aucune refiftance. Après avoir traité de la circulation du frng , l'Auteur revient \ fon fujet , qui eft delà force mouvante du corps. Mais il fin-* tenompt bien-tôt par trois digrelfions conlccutives ; l'une fur les fènfations en gênerai , l'autre fur les cinq fens , &: Tauti-e fur l'i* tnagination ; ce qui tient fcpt Chapitres entiers. Pour ce qui eft, des cinq fens, il examine premièrement le toucher , puis la vifion , louye , l'odorat, & le goût. Quant à l'odorat, il defcric foigneufement liçs partie&rdi^ nez. Je^jQ,e copieray point tout ce qu'il en dit. Je remarqueray feulement qu'il appelle le nez une €xcroifj mce de chair , qui s'avance entre les deux yeux. Je ne fçay fi l'on conviendra que le nez foit une excroilfance de chair >; il feroit à (ouhaiter pour la confolation de ceux à qui cette par* tie a efté retranchée , que le li^pjide fiit dans cette opinion. H explique fort au longla viiîon ^ j|'f^uyç , l'o'iorat , le goût , &: fait une exaéle defcription de tous les organes des fens. En parlant de la langue , il ne l'appelle point, comme le nez , une excroiilanee de chair 3 mars il dit qu'elle paf oift un véritable '^? LE JOURNAL nivifcle , compofc d'une infinité de fibres. Des cinq fens il Vient à l'imagination ; fur quoy il s'étend beaucoup ; &: puis dans le huitième chapitre le rcilmivenojit du lujct qu'ii a laiiîc dans le » le premier : Partons , .dic-il , prclèntemcnt à d'autres cholbs : »5c après avoir reconnu cy-dcyant que je mou vois les parties de ..mon corps,par la contraction des mulbles; que leurs fibres ne fe » mettoient en contradion qu'à la faveur des liqueurs que les nerfs V & les artères y déchargeoienc ; cherchons icy le jeu de toutes « ces parties , Se la manière dont ces fibres fc reflerrcnt. L'Auteur reprend donc icy Ion premier dcifcin, qui cltoit de traiter de la force mouvante du corps ; en forte que ce Chapitre au lieu d'être ^e huitième , auroit dû être le fecoiid. M^ Beiîe y cjxplique les mouvemens crcneraux , comme lont ceux des bras , des jambes, &:c. &: puis il vient aux mouvemens particuliers , comme fbnc l'aftion du boire &: du manger, la defcente des alimens dans l'cllomach, la diflblution.de ces alimens , leur partage dans les intcllins, le mouvement periftaltiquc de ces conduits , l'entrée du chyle d.ms les veines ladccs , le tranfport de ce lue dans le fang. Il prend occafion de là d'expliquer cpmjnent fe fait lafoifi&S il femble vouloir reprendre en luitc fon propos dans un Chapi- tre qui a pour titre , De la Sanguification , &c de Ces ufages ; mais il n'y touche cette matière que dans le titre ; tout le ch^ pitre fc rcduifant à dire , que le fang elf compofé de phlegme , Â: d'une fubilance rouge, compofée d'une infinité de globules; d'oii il infère que le (ang eftun fluide , dont la partie rougeàtre ell très- propre à fe coaguler ; que cependant comme il paroît extrêmement chaud en fortant des vaifl'eaux , il faut dire qu'eu-. cre le mouvement de fluide , il en a un autre qui ert: un mou- vement de fermentation. Voila ce que renferme ce chapitre , •xiont le titre néanmoins annonce qu'on va parler de la languifi- :câtion , &: de f:s ufages. Mais les autres depuis le ^i. jufques au 1^. acquirent la promcfle de celuy-là. Il y cil traite des prin- cipes du fang , du changement que le lang reçoit du chyle , de ï:eluy que le cliyle reçoit du fang ; &c enfin de -tout ce que pro- met k titre du chapitre dont nous venons de parler. L'Auteur cfl^aye içy de rendre râifon de la coagulation du fang hors des ^^ifleaux, Il dit que le fan^ perd là iîuidité , parce que la mmcj. DES se A VANS. ^f Ite fubtile'ne Te pcnêcre plus ; en Ibrce que félon cet Auteur , la matière lubtUe , trouve plus d'obllacles pour pafTer à travers le (ang caillé , qu'à travers le verre , &c les corps les plus durs. Il y avoir icy occalion de dire un mot du lyrteine de ccilx qui prétendent au contraire qu'un corps n'ell: fluide que parce que la matière lubtile ne le traversant pas avec racilité,en (ccoue toutes les parties , &: qu'il efl dur lors que cette mefme matière pafTant à travers {ans relillance , en laifl'c les parties en repos. Mais Ibit X)ubii ou deircin , l'Auteur garde le filence là dcflus. Il traite en- ■diitcc de la maigreur &C de la nutrition. Il appelle la maigreur une xliminurion de la propre fubilance du corps, laquelle le taie par la jtranfpiration. En quoy il ne prend pas garde que la maigreur vient tres-fouvent du deftaut des lues nouriciers qui ne fe forment pas, ou qui par quelque caule que ce foit ne fe diflribucnt pas. Dans le relie de ce premier Tome , on voit la llruà.ue &: le mouvement du cœur , la compofition des poumons , de la tra- chée artère , la ftructure &c la diftribution des artères , &: tout ce qu'on peut lire ailleurs fur la rate , le foye , le mefentere , le pancréas , 1 cpiploon , les reins , les uretères &: la veffie. Au re- gard des leins & des uretères , l'Auteur les regarde comme les icules voyes par xdÙ les urines fe déchargent dans la vcflie ; &: il porter à l'ame : ils y ont encore eflé placez pour faire l'orne- j. ment de la face , chef-d'œuvre de l'Auteur de la Nature, & le » véritable miroir de l'ame. En effet de mefme que la pudeur & ». la terreur fe manifeftent fur les lèvres , la colère , la joyc , la tri^ » telfe&: l'amour éclatent dans les yeux, la grandeur d'ame & la S' balfjlTe paroillcnt fur le front^l'orgueil &: la vanité fur les four- M cils , la m xjeflé reluit dans le menton , & la délicatelfe ou la Mgrofllereté dcfprit fe montrent ouvertement dans le nez : la lan- h gue, outre les fcntimens de plalfir qu'elle nous fait goûter, nouj » fcrc à découvrir ce que nous avons de plus fecret dans l'ameicrt >» un mot c'efl des fens & des mouvemens de la face,que nous ju- ,, g-^ons de la fagr^lVe & de la folie des hommes,de leur honnêteté, ,,ou de leur malicc;dcleur politeffc ou de leur groflieretc;de leut „ modellie, ou de leur mépris , d? leur bien-veillance ou de leur „ haine. Tout le Livre (c trouve femé de femblables ornemens. Nous pouvons remarquer en partant que ce qu'obferve icy l'Au- teur fur la majeflé , quand il dit qu'elle reluit dans le menton , cft une découverte heureufe ; perfonnc, jufqu à prcfent , n'ayant |Jenfé qu'on piir dire un menton majeflueux. Nous ne finirons pas fans remarquer que le célèbre M. Chyrac , Médecin de Montpclicr ^ difpute à M. Befl'c le fond de l'ouvrage dont il s'a- gic DtS SCAVANS. -ft ÇÎt. Mais ce clciniec , dans une Lettre imprimée , q[u'll adrclfe à M. Chyrac , (c deftend là deillis par plufieurs raifons , &: entre autres par celle cy : Il n'cft pafonne , dit-il , de ceux qui ont « leu mon Livre, qui ne l'ait goûté ; l'Analyfe, pour y être exac-<* te , n'y ell pas ennuyeufe , ni le dénombrement des caufes fu- à perflu ; les choies y font expofées clairement , de manière « que cela pourroit prefque (liflire , pour vous faire voir que vous '* n'en elles pas l'Auteur. M. Chyrac pourroit bien n'avoir paS trouvé cette raifon fi fufHfante -, mais toujours il y aura pu voit s'ily a de l'apparence de reprocher à un homme fi modefte ^ 14. vanité du Geay de la Fàbie. . , . COMMENTAIRE LITTERAL SUR LES EPITRES de faint Paul ^ ^ les autres Epitres Canoniques , inféré dans la Tradù&ion Franc^oife , avec le Texte Latin à la marge^ Par /eR.P"^** Pfejlre de t Oratoire de Je fus. A Pans ^ chez Jean de Nully. 170J. in 12. 2. Parties, i.t, pagg. 334 ^, t> pagg. 418. EXPLICATION ET RETLEXIOKS SUR LES Epitres de S. Paul , oâ l'on explique le Sens Littéral , Spin^. tuel^ & Moral. A Paris , chez Imbcrt de Bats. 1700. 1. Tomes in u. t, ï., pagg. 578. t. x. pagg. ^05. VOicy deux Ouvrages d'un mefme genre , & dont le dcd fein elt à peu prés le mefme. Ces deux Auteurs ont eu pour but de rendre les Epicres de faint Paul intelligibles &c uti/- Jes aux fimples ftdeles. Le premier ( qui efb un Père de l'Oratoi- re , rrommé Louis de Carrière , comme la permiflion de fon Ge- neral , qui efl: à la fin^ nous l'apprend ) le fait par une fimple Traduétion du Texte , dans laquelle ri s'eft donné la liberté «l'inférer en d'autres cara£keres,ce qtftl a juge neccrtaire pour en çclaircir & fixer le fens. H a mis à la tête de chaque Epirre un Argument qui en contient le fujct & l'occafion. Il a joint à l'ex- plication des Epitres de faint Paul , celle des Epitres Canoniques, .:dans laquelle il a gardé la mefme méthode. Le fecdnd , qui ne ^'efl dc/ignc à la fin de fon Epitre Dédicatoire, que par ces lettres fz tE JGURN A t^ ^ P. E. C. D. & qui dans fon Averti (Icmcnt fe déclare auteur de» y, [ quantité de petits Ouvrages qui ne font pas faits pour les Sça* „ vans du licclc ] donne d'abord une vcrlion littérale du Texte de la Vulgarc. Il t'ait cnlliite une KeHexion, qu'il appelle V E/prit, qui n'cll: qii'unc répétition de ce qui c[\ dans le Texte en d'au-» très termes. Il finit par des conliderations Morales , qu'il inti- tule , La Morale , qtii n'ont Ibuvent qu'un rapport allez cloi-» gné au Texte de l'aint Paul. Par exemple , à l'occalion du co)nmcncemcnt de l'Epitre aux Romains , où faint Paul fe don- ne la qualité de Serviteur de J. C. il fait cette coniideratiori „ Morale. Confidcrez , dit-il , que le plus beau titre qu'uH „ Chrétien puillc prendre , &: dont il fe peut uniquement glori- ■„ fier , c'ell d'être ferviteur de J. C. de lîjivte &: de protèller li ,5 Foy de fon Maidre : cependant combien voyons - nous au- ,-, jouid'huy de Chrétiens qui rougilfent d'être les Difciples. de „ Notre Sauveur , ■ de fe déckucr fcs^ Serviteurs , &; de profeffec ^, hautement qu'Hs fontClnetiens ? Combien pJutoft en voyons- 5, nous , qui font gloire de fc dire les favoris du Démon , en „ vantant leurs criines , en publiant leurs defordrcs , &C qui fe y, glorifient mefrrie d'en commettre plus qu'ils n'en font , peut •,, féduire les in'nocehs , & ceux qui ont quelque penchant au vi- jy, ce : Non contents de cela , ils ont l'cftî-onterie de dire , qufi la „ vertu , la pieté , l'ufage des. Saeremens ,& la' participation „ de nos faints Myllcrcs , ne font que pour les fimples ? Y a- ^ t-il en cela le moindre caradere , je ne dis pas de Chrétien , ,^, mais de l'hormefbe homme ? Ah ! s'il venort quelque fiiux ,-, Prophète ,, ou quelque Tyran ^ qui vouluft: par menaces , ott ^„ par quelques légers tourmcns , les obliger a renoncer entiereC j-,,menr à E)ir?u Ce font des Recueils de DilTcrtations , de Lettres , ou do « morceaux de Lettres de diverfes perfonnes , fur mille chofes u qui n'affujétiflent ni grands ni petits à aucune foumifïion d'eA « prit. Les lifc qui voudra , &: que chacun en juge à fa fantai- » fie : Les morts font moits , &: ils ne reviendront pas fe plain-. « 4^« ,4^une critique injuile \ la choie a en vaut pas la peine^ DES S c Ay A:N5- 7y^ -C^omàne {rroiinecoic pas obligé de ménager la réputation des- wiorts aufll bien que celle des vivans. TRAITE' DE M. DU P L E S S I S, ancien Avocat au Parlement , [ur la Coutume de Pans, Seconde Edition donnée fur le dernier Oriq^inal de l'Auteur ^ - par luy mis au net , dans un nouvel ordre ., & aszmenté deSi Traitez^des deniers fiipulez^propres , des Donations entre vifsr : de tous hiens , ^ de la contrainte far corps. Avec des Notes > de MM. Berroycr ^ de Zauriere. Auqmcntce d'un yand\ : jnomére de Confultaiions & d autres pièces de P Auteur , fur lei[ ► plus belles quejiions de Droit François. De nouvelles Notes ; de dtfferens Auteurs , fur les traitez^des Meubles , des droits - incorporels , de la Communauté , des Prefiriptions , ^^c. Et, du Faclum de M. HuJJxin, aujji ancien Avocat an Parlement^ : fur le Domaine de la Couronne j fur l'origine des ptefs liges ^ ■ fur les Partages ^ Apanages des Enfans de France , fur Pu^ nion ^ réunion du Domaine , & far les Donations faites par : noi Rois de leur Domaine. A Paris , chez Nicolas Gollelin^' . dans la Grand'Sallc du Palais. lyoz. in folio, LA première Edition de ce livre , qui a paru en 165(8. a efle. donnée au Public en partie iur des copies qui étoient entra les mains d.e pluficurs Particuliers, en partie fur un Mf. de M; du, Prellis. Cette Seconde a elle faite fur ce dernier Original plus, ;>mple , retouché de la main de l'Auteur. M. du Plellis avoic, acquis une grande réputation au Palais pendaiit fa vie ; &: iW Ecrits ne Tout point démentie après fa moiT. Il a compoié fur les leizc titres de la Coiitume de Paris autant de Traitez ; mais dans un ordre différent de ccluy de la Coiitume. Il a confidcré que de routes les difpolitions , quel-. le contient , les unes ont pour objet de régler la nature , &C les qualitez des biens ; les autres fc rapportent aux moyens de les acquérir j & les autres vent à déterminer les adions , Icf^ quelles naillcnt des diverfcs obligations. C'cfl dans cette veuë qu'il a commencé par les Itnmeublcs , comme font les Fiefs , les Ceniives & les héritages tenus en Franc-alcu. Il traire enfuite des qualitez de propres ou acquefts , dont ils- font ful-- ccptibles, & des fervitudes aufquHles ils peuvent être fujcts. De Jà. ij paffc aux Meubles &: aux droits incorporels ou obligations ^ 170U V 7(? ^ fE T O U R N A f qui font réputées tancofl: meubles, &: tantoll immeubles. Aprésf il explique les moyens d'acquérir toutes ces chofes à titre de Suc- ccflion, Douaire, Gardenoblc, Retrait lignagcr , Ccmiiunauté de biens, Prefcription, &c Donition entre-vifs ou Teltairientaire. Il finit par les adions i%c par les lailîcs Se exécutions , qui en font une fuite neceflaire. Voila le plan & l'arrangement de tout l'cm- vrage. Parmi le grand nombre de Commentaires que nous avons de notre Coutume, il y en a peu qui aycnt une approbation généra- le. Les uns , quoy que rêverez par la profondeur de la doftrine &: par la force du raifonncment de leur Auteur,nc font pas agréa- bles par le ftilc , qui elk peu intelligible. Les autres font remplis de faux principes &c d'autoritez lufpcdes. Il y en a où il femble que l'Auteur ait pris plaifir à s'égarer par de long^iies digreflîons , &:par le mélange confus de Loix étrangeres,qHi font perdre le fujec de veuë. Quelques-uns ont fait des Notes fçavantes ; mais qui pour être trop concifes , ne fatisfont pas toujours la curiofité du Le£leur. D'autres au contraire fe font étendus en des recherches curicufes fur l'explication des termes , mais qui ne (but pas d'ii- rle grande utilité pour la décilîon des points de Coutume. Enfin nous en voyons , qui (ans ufige & fans expérience , incapables de rien produire d'eux-mefmes , ont mis toute leur étude à ra- maflcr les fentimens des autres Interprètes. Au milieu des diffé- rentes opinions,ils fe rangent ordinairement au parti du plus grand nombre,ou de l'Auteur qui a le plus de poids : ou s'ils font d'un avis lîngulicr , ils ne le fondent ni en droit , ni en raifon. Il faut convenir que le Public n'a pas grande obligation à ces fortes de Commentateurs,qui ne luy offrent dans cet amas d'autoritez que les déciiîons nnës & ftcriles d'un homme de nulle autorité. La plupart ont rangé fous chaque article leurs obfcrvacions , pour y fcrvir d'interprétation : &c comme l'ordre des Articles de la Coii- tumc , n'eft pas fort méthodique ; il leur a efté prcfque imponî- ble d'éviter'la confufion des matières. Tout cela tait voir les difîi- cultez qui f: rencontrent à réuifir dans une telle entreprifc. M. du Plelfis n'a point fuivi les routes communes, «S>: s ell gar- dé des défauts de ceux qui l'ont précédé. Il s'eft fait un ordre &c une me:hode particulicre , en compofant fes Traitez par Li- vres j par Chapitres S>c Serions , qui couticnncnc une diilribu- DES S C A V A N 5: _ yj tîon exa£le de fa macierc,&: unccxpiication des Articles \ chacun fui'/ant fon rapport naturel à chaque Titre, Il a tiré de Ton propre fond la plus grande partie des matercaux de fon ouvrage. Sqs pcn- fées font claires ; & quoy quelcscxprcinonsfoyent un peu dures elles n'ont rien qui embaraffe ni qui rebute l'cfprit. Il ne fort ja- mais hors de fon fujet , & il a puifé fes principes dans les fources les plus pures. Après les avoir établis , U en tire une infinité de confequcnces , qu'il découvre par la pénétration de fon efprit & de fes kimi Jîcs : & ce qui pouroit le faire paffer pour trop fubri! , c'eft qu'il eft cxceflif dans le nombre de fes divifions & llibdivi- fions , &: qu'il imagine les cas non feulement qui ne font point arrivez ,mai3 qu'on peut vrai-femblablement croire qui n'arrive- ront jamais. Il traite les qticlHons par la force du raifonncment & non par de ^•aines citations : Il en propofc la décifion , &: la lailTe quelquefois au jugement du Lcdeur , de {brte qu'on ne peut gueres s'égarer en le fuivant comme un des guides les plus fcursde notre Jurifprudcnce. Cependant comme il n'cft point de Jurifconfulte qui ne fe foit dillingué par des opinions fingulieres, &: qui ne fc foit lailîe prévenir par les erreurs vulgaires , ou donc les décifions les plus faines n'aycnt cefîe d'être en vigueur par la révolution des temps ; l'Auteur n'a pu garantir les fienncs de ces inconvcniens, Il a retradé luy-même fes premières opinions ^, à l'exemple des plus grands Jurifconiiiltes qui ont varié quelquefois. Les autres endroits qui luy font échapcz , ont efté marquez par les Avocats , gens habiles , qui ont fait des Notes &: des Difler- tations fur k^ Traitez. Leurs Remarques fervent de preuves ou de contredits aux maximes qu'il a avancées , d'éc'airciflcment aux changemcns qui font furvcnus dans la Jurifprudence , & de fupp'emenc à ce qui avoir elle omis : Ce qui nous d'ipcnfe d'en- trer dans un pKis grand détail. On a ajouré à la fin le FaiStum de feu M. Huifon , ancien Avocat au Parlement , fur une que- ftion du Domaine de la Couronne ^ qui a efté agitée au Privé Confeil touchant la terre de Monbar. Il y a traité de l'oriaine des Fiefs , des Partages , & des Apanages des Enfms de France, de l'union & réunion au Domaine , &: des Donations que nos Rois en peuvent faire. Quoy que le fuccés n'en ait pas efté favo- rable à la Partie, il eft conftant que cette pièce des plus curicufès &: des plus utiles , a acquis à fon Auteur beaucoup d'eflime dans yS E E J O U" R N A L-^ i'c^jrtC des Jiigcs, âc de gloire d;ins le public. PH^DAl AUG. UBhilTI FABULAKUM ^SOPIARUM - Libri V. Notis iiluftravit in uium fcrcniiîimi Principis N.^a*. «i David HoogiluratanLis. Acccdunt cjuidcni operi duo Indir. - ces , quorum pnor cit omnium verborum, mulio quàm antc* r bac lociiplccior ; poftcrior corura qux obfcrvatu digiia in No* . ns occuriuut, Anille xddini , ex Typograpbia Franciici Haï-. n\x. C'cft-à-dirc , Les fables de Phedne , avec des Nousdet David Hrioff^ratantu, à l'ufa^e du fercnifjîme Prince de Naf-^ fau, A Amftecdara de i'Iniprimeiie de François HaJma i/oij •j .';». ^. in 4.-pagg. 160. " ::i 'rrj : - lO . -j^ MOnficur P. Pidîou ayant tioùvé les cinq Livres des Fable* Je Phèdre , les fit imprimer pour la première fois en iy5«J.; Les Sçavans crurent d'abord que cet ouvrage n'ctoit pas vcrita-. blement de Phèdre , mais de quelque Auteur nouveau dcguiie. fous Ton nom ; & ce qui augmentoit encore leur {bupçon , c'cft qu'il ne fe trouve point cité par les Anciens : mais après qu'otjt Veut leu on revint bieivtoft de cette opinion. Depuis ce temps-, là on en a. fait un très-grand nombre d'éditions. Cclle-cy cfb beaucoup plus belle que toutes ceJlcs qui ont paru jul'qu'à prc-î ^x\z. Le Texte en a cfté revcu par M. Hoogftratanus avec unet grande application. Ses Notes font courtes,claircs,préci{ès,&: ne font point perdre l'Auteur de vïië par une érudition trop rccher-^ chée. Il ferait à fouhaitcr pour l'utilité du public, que les Sçavans qui s'appliquent à faire des Commentaires fur les Auteurs Clalfi-. qucSjVoululfcnt fuivre cette méthode. On verroit bien-toft tom- ber ces grands Recueils des Kariomm, dont la ledure efl: li fati^ srance . &: où on trouve fi rarement le dénouement des diificultcz qui fc rencontrent en étudiant les cents des Anciens. M. Hoogftratanus a ajouté à la fin de ce Volume, deux tables fort amples & fort utiles. La première cil celle de tous les mots JLatins dont Phèdre s eft fervi dans fes Fables : La féconde eft .celle d':s chofcs remarquables dont il eft parlé dans les Notes. Les figures qui rcprefcntcnc le ftijct de chaque Fable font forts bien dclTignées , & les Taiî'cs-douces finies avec beaucoup d'e-» xadicudc. Enfin on peut dire qu'il ne manque rien à cet ouvra-, ge pour le rendre agréable èc utile, ^ PARîsChez Jeam CussoN^ruë S.Jacq. à l'Image de S- Jcan-Bapt.^vfcfr/v. dn^i'y. LE JOURNAL DES s Ç A V A N s- Du Lundi 6. Février M. DCCII. ^.'INFAILLIBILITE' DE L'EGLISE DANS TOUS LES ' articles de fa doBrine touchant la foi é" ^es mœurs , J-our fervir de réponfe au livre de M. Mafius Docieur ^ ProfcJJeur en Théologie à Copenhague , intitulé Défènfe de la Religion Lu- thci-icnne contie les Dodcurs de l'Eglife Romaine, ParZeo-> nor Antoine Langevin Doïieur de Sorbonne. Deux Tomes in 12. à Paris chez Louis Roulland ,iuë S. Jacques. 1701. Tom. I. pagg. 64?.. & Tom. i. pagg. è-jj. L'Auteur de cet ouvrage ayant entrepris de reRiter le livré de M. Mafius , Docteur & Profeffcur en Théologie à Co- rpcnhague , intitulé Dèfenfe de la Religion Zuthetimne contre les JDoBeurs de l' Eglife Romaine , n'a pas cru le devoir (liivre pied à pied , de peur de faire un ouvrage ennuyeux qui ne fût unie qu'à peu de perfonnes. Il a Jugé plus à propos de fuivre une autre méthode , en établiflant des principes généraux pour con- vaincre tous les hérétiques. Et comme ils font obligez de Tup'- pofcr que l'Eglife a changé de dodrine , il entreprend de faire •voir que cette prétention :cft fliuiTc &; infoutenablc ^^ en mon- trant que ce changement eft impollîble. Cette méthode , donc il y a des veftiges dans le livre des Prefcriptions de TertuUieo', qui a été employé par Lydius * contre les Vaudois , &c que le ^J'ref.fetr le z.To, duRecueil des confejfiom deiFaniois:Et Bell.l. 3 deEiich. c.§ W L E T 0'& R N A C fçavant Auteur de la Perpétuité de la Foy a cxpofèe avec tantî' d'étendue au fujct de l'Euchariftic , eft appRquee par M, Lan- gcviiidaios-l Ouviage dont nous parlons à toutes les Contro- vcrfcs cn:rc les Catholiques & les Pioreftans , qu'il réduit au nombre de quarante-cinq.. Son Ouvrage eft; divifé en quatre Farcies. Il prouve dans la première' en gênerai rimpoiffibiliré des- prétendus clîangcmens de Doârinc dans l'Eglife. Il montre dans la féconde^ que les moyeiis par lelqùels on pi'étcndque ce chan- gement s'eil: fait , ne peuvent jamais l'avoir produit. II examine dans la troilîeme les époques de ces changcmens" marquées paf les Proteftans. Enfin il (oiitient dans la quatrième, que la doftrine de LutlK;r . bien loin d'être l'ancienne L>o£l:rine de l'Eglife , n'efl; qu'un adcmblagc de divcrfes hereiîes condannées long-temps avant qu'il fut au monde , èc la plupart dans les quatre premiers liecles de l'Egliic; . Pour établir ce prétendu changeihent , il fàiit fuppofer i. Que tous les articles de la Doélrinc L'ucherienne ont «té prêchez par les Apôtres, i. Que c'a été pour la détcnfe de cette Doélfine qu'un nombre infini de Martyrs ont prodigué leur vie , &: que s'ils eufl'ent crû un (cul article de la dodrine contraire , ils au- roiertt inutilement verré^leur fang pour une fauflfe Dodtine. j. Q2; le changement de ces- articles de la dodrine Luthérienne s'cll fait ou tout d'un coup , ce qui eft: impoflîble ; ou qu'il s'cft: fait lucceflj\'emcnt autant de changemens qu'il y a d'articles con- xroverfez. 4v Qli'il a fallu en même temps changer la Liturgie , les Prières de l'Eglife , les Rituels ,.les Catechifmcs fur les points qui n'cftoieifît pas conformes à l'ancienne Dodrinc. 5. Comme il n'ed: rcfté aucun vcftige de ces changemens , il faut fuppofer qu'on a pris foin de fupprimer tous les monumensqui enauroient .parlé , ou qui nous les auroient pu faire connoître. 6. Que les points de la Doctrine que l'on prétend être nouvelle , devant êcrc confiiercz par ceux qui auroient été dans les fentimcns des Luthériens , comme des herelics , des idolâtries , des fuperft:i« lions , des facrileges , des abominations &; des impictez ; on doit croire que ces anciens Luthériens animez d'un faint zèle pour la foy , auroient dû tenir des Conciles pour condanner ces DES S C A V A N S. «i icliângemens , en excommunier les Auteurs & les Partifans , meccre ces opinions dans les Catalogues de^. hciefies & écrire une infinité de Livres contre ces nouvelles erreurs. Qu'il fâut donc fuppol'er que tout cela eft péri , quoique tout ce qui a été fait contre les Hérétiques des liecles paflcz nous (bit demeuré. 7. Qu'il fuutluppoler encore que ce changement s'cft Fait générale- ment non feulement dans toute l'Eglife, mais encore dans tentes Jes focietez Chrétiennes , quoique fcparéés de Communion & en- nemies les unes des autres , puifque quand les Hullites &:.les Luthériens ont paru , ils n'ont trouvé aucune focieté Chrétienne où leur Doétrine fiît connue. Ainfrla voye du Ciel ( dit notre » Auteur, P. I. p. 58. ) étoit fermée long-temps avant que Luther « vînt pour l'ouvrir. Les Saints avoient m.anqué fur la terrCy i) n'y «*, avoir plus d'Elus depuis plufieurs fiecles ; les portes de l'Enfer « avoient prévalu. Le Démon triomphoit de Jcius-Chiifl , ôcldu Myftere de la Croix écoit entièrement anéanti. Cesconfe-« quences ( ajoiîte-t'il ) font horreur; mais elles fuivent naturel- « lement du principe fans lequel le prétendu LutheranifmeApolto-»» lique ne peut fubfifter. Enfin il faut fuppofer que tous les Chré- tiens étoient devenus non feulement ennemis de Dieu , de Jefus Chrift S>C de fon Eglife^ mais^ encore d'eux-mêmes, en renonçant à une Dodrine &: à une Difeipline qui favorifent les pr.lîicns & les inclinations de la nature ,. pour embraffer des maximes & des pratiques aufteres , rigides de mortifiantes. Ce changement prétendu de Dodrine ne s'eft pu faire rout (d'uncoup , foit par rapport aux temps , foit par rapport aux lieux oùila dû être reçu ; car il fiudroit fuppofer pour cela qu'il fe feroit trouvé dans tous les Pais du monde des Prédicateurs d'une même nouvelle Doétrine , & que tous les Chrétiens auroient été par tout dans là difpofition de la recevoir fans contradiction. Cela ne pciit eftre , &: perfonne ne s'eft avifé de dire que ce changement fut arrivé de cette manière. Il n'eftpas pciTible que ce changement foit arrivé fenfiblement ; on en connoîtroit les Auteurs , le commencement , le progrés. Il ne refte que deux manières dont il fc foit pu faire, fucceiTivement & infenfiblc- ment. Et comme il y a autant de changemens prétendus qu'il y a de controverfes , il faut fuppofer plufieurs changemens tous fz, LE tournai: fucccffifs &: infcnliblcs , dont il n'cft rcftc aucun vcftîge. Mi Langcvin tait voir l'impollibiliccdeccctc fuppofition pai raporc à la iuccclliondu temps , par rapport à l'étendue, par rapport a l'ordre politique, (îs: par raport au Gouvernement Ecclelialliqué. Les All'cniblc\^s ftcqucntcs des Conciles , le zelc des Pafteurs pour s'oppofcr aux nouveautcz; le lom qu'ils ont toujours eu de confervcr l;;Foy dans fa pureté, le renouvellement desSymboles & des Formules de Foy ; les Ecrits des Saints &: Sçavans Pcilonnages de l'antiquité contre les erreurs qui s'elcvoient de leur temps ; tant de coiidannations des . nouvelles herefies ^ rattachement inviolable que l'on avoit à la Tradition &: à la Doctrine des ancicnSjfont autant de preuves de rimpofTibilitc de ces prétendus changemens. Les prétendus Keformez pour donner quelque couleur à leur fyliême , difent qu'4i en ell de rEglilb comme de la Syna-; gogue , dont la Dodlrine a été corrompue par les Traditions de Tes Do6leurs, M. Langevin foûtient que quand ce chan- gement de la Synagogue ièroic véritable , on n'en peut tirer au- cune confequence pour ce qui regarde l'Eglile : car elle ne pour- roit être fondée que fur ce principe: Quil ftut arriver k CEqlife ce qui eft arrive à la Synagogue. Or il n'y a rien de fi faux que cette propofition. Car la Synagogue devoit finir à la venue du Meflie ; l'EgUfe durera jufqucs à la fin des fiecles, La Synagogue éroit renfermée dans une feule Nation ; l'EgUfecll répandue paj: toute la terre. L'Eglife ne peut écre dellituée de Temple , d'Au- tel , de Sacrifice comme l'a été la Synagogue pendant les jo. ans de la captivité. Mais il eft faux que les Traditions des Do" âeurs Juifs hlfent partie de la Loy & de la Religion des Juifs -, &: qu'elles compolàlfcnt le Corps de la Dodrinc de la Synago^ gue , qui étoic fondée fur une vraye Tradition. M. Lanf gevin prend de là occafion de donner des Règles tirées des Saints Pères de TEglifc, pour distinguer les faufles Traditions des veri-^ tables. Il avoue quel'Eglife a chiingé quelquefois dans dos points de Difcipline : Mais il foûtient qu'il ne s'enlliit Hullemenc de laquelle ait changé ou qu'elle puiife changer diins fa Do- ,£lrine ■, i. Parce que les circonftances des temps tV des lieux doivent faiçe varier la Difcipline : la Dodiine au contraire doijc • • ' toujours t) E s s C A V A N s. ty itoujoiirs eflire la même. i. Lecablidcment d'une noiiveHe dïCd- plinc n'cft point la condannation de l'ancienne : Deux points de difcipline quoique contraires , pouvant eilre tous deux bons & necellaircs dans des occafions dilïercntcs. Il n'en eu. pas de même de la doctrine ; un article ne peut cftre véritable que l'autre ne foit ablblumcnt faux j & fi le premier cft un article de Foy , le fécond fera neccflairement une hcrcfic. 3. Ces chanv- ge mens de difcipline ne font point ordinairement infenfibles, &: s'il y en a qui fc foienc faits infenfiblcment, on fçait au moins certainement qu'ils fe font faits , & le temps à peu prés cù il^ font arrivez. 4. Ces changemens ne fe font jamais faits par toutes les Eglifes : L'ufage ancien eft demeuré dans quelques focietez Chrétiennes , & il en cfl refté des vcftiges dans les Monumens anciens, j, La difcipline cù beaucoup plus aifée à changer que la dodrine , parce que fon changement dépend des Canons , & -qu'elle n'apporte aucune innovation à la Religion ni au culte des Chrétiens. Enfin les plus confiderablcs changemens fur la difci- |)Iine 5 font une preuve de l'immutabilité de la doctrine. M. Langevin finit cette première Partie par un Chapitre de l'infaiHi- bilitéde l'Eglife , & des Conciles Généraux , dans lequel il quitte M. Mafius pour réfuter M. Juricu. [ Préface de M. ,. mieu , fontenant diverfes réflexions fur les Conciles , à la tète de fon ^bre^é de l Miftoire du Concile de Trente. J Les caufes que les Proteftans allèguent des prétendus chan- gemens de dodrine dans l'Eglife , & que M. Langevin réfute . fur lefquels ils prétendent qir'U y a eu du change- ment , ont cfté crus dans l'Egiife avant le temps où ils placent ce changement, È) E s S C A V A N S. gy La dernière Partie con:ient une comparailbn des fentimcns âes Lucheriens &; des Calvmiftcs avecles opinions des héréti- ques qui les ont pHrécedez. depuis J. C. par laquelle il en.reprcnd de taire voir qu'ils ont quarante cinq erreurs qui leur loue com- munes le p, us Ibuvent avec pulieurs rcctes de ces hérétiques. Pour le prouver il aliegue ilir chaque articx les paroles des Con- felllons de foi ^ o« ces opinions ic trouvent , ôJ rapporte enCui- te les palTag:. des Conciles ou des Pcrcs ,. où ces niêiucs fenti- mens l'onc accr buez à des hérétiques & rejcttez comme des er- teiars. Mais parce que quelques Luthériens feroienc pcu:-ê:re aflez bizarres pour tirer quoique avanragc de'/anriqu're de leurs erreurs , il fait voir que c eil un très mauvais moyen dont les Socinicns fe ibnt inutilement prévalus. Et pour feriiiCr entière- ment la bouche à ceux qui croircent trouver dans cette fuite •d'hcrefics une fucceihon de la véritable Eglife , il mon.re in- vinciblement que de toutes ces fedes qui ont des erreurs com- jnunes avec les Prétendus i^eformez , il n'y en a pas une feule à laquelle ils enflent pii s'unir lans changer dans les points fon- damentaux. La conférence de Lu: lier avec le dcmon tant de •fois rebatuë par les concroverfiftes , & l'énumeration des fcélcs dans lefquelles la prétendue reforme s'ell: partagée , font ici des épifodes qui ne fonc pas delagreables^ L'auteur finit par une •courte recapitulation de tout ce qui eft traité dans tout le corps de l'ouvrage , qui eft ple:n d'une grande rech'^rche & de beau- coup d'érudition. L prie le Seigneur ( Préface de la 2. partie. « Tom. I. p. ^5^ ) de donner tout le poids &: toute la fcrce « polfiblc à les railbnncmens , & Tondion de fa divine charité à « fes paroles. La première eft neceflairc pour convaincre ceux « qui font rebelles a la vérité ;■&: lalcconde , pour les convertir ;« ic c'eft l'unique but qu'il s'eft propof - dans cet Ouvrage. DE LA SOB'^IETE' ET DE SES AVANTAGES, OU le vray moyen de fe cnnferverdan^ une fumé ParCciite jbfqua ''i- - gi? le pîuf av-meé. Tradulfwn nouvelle de Lcffius (^ de Co-.na- ro .avecd.s Notes. Par M D. L. B A Paris chez Louis C<^; iqu'il nourrit, qu'il fouticnt , qu'il y ;i des gens qui après s'cii «ftre remplis n'en rcfl'entent aucune incommodité ; qu'il n'eft pas contraire a tout le monde ; que c'eft une nourriture forte . , £,c qui reilerre le ventre. Lenîus dit , que la nature a donné à rhomme &: aux autreç 8J LEJOURNAt animaux l'âppctic des alimcns pour la conlbrvatlon de chaque animal. Le Traducleur qui craint qu'on ne Te trompe à ce mot, 6.' appétit , avertit à la marge qu'il y a cette diftcrencc là-defTus, que ce qui le fait dans les hommes avec fcnciment , ne fe fait tlans les bc:cs que machinalement. Il juge cette Note il im- portance , qu'il la repcce plus bas dans un endroit , où Lcffius parlant du plailk de manger , dit que nous l'avons de commut» avec les bê:es. Il y a à la marge , avec cette différence , comme on l'a dit dans une des Notes précédentes ^ que ce qui cil fen- fible en nous , n'clt que machinal dans les bêtes, Lelîîus dit , que le plaifir de manger ne flate que quelques parties du corps , la langue , le palais , le golier ; &c que c'efl pour ce vil plaifir qu'on s'expofe à tant de maux. Le Tradu- ûcur ne trouve pas que ce Ibit parler allez exademcnt , de dire que le manger flate la langue &: le palais ; il avertit dans une Note que c'ell pluiloll l'ame qui efl flatce par l'entremile de ces organes. Si l'on avoit foin de parler avec l'exaclicude de ce Tra- dudeur , on verroit bi'cntofl le langage s'épurer d'une infinité d'exprcflions ignorantes qui ont tant de cours. On ne diroiî plus que le feu ell chaud , mais qu'il ell caufe de la chaleur ; ai qu'on a froid aux mains , mais que l'ame fcnc du froid par Tcntrcmila des mains ; Se ainit de plirTieurs autres façons de parler. LelBus dit , que rien n'exerce mieux les mufcles de la poî» tri ne , &: ne challe mieux des jomtures les humeurs inutiles , que de fecouer les bras, en tenant avec les deux mams éloignées de quatre pieds l'une de l'autre , un bâton bien pelant. Cela donne occafion au Tradudcur de faire la Note fuivante : Rien n'ell donc plus propre à dclalfer. La lalTitude ne vient que d'huaicurs qui embaralTcnt les jointures &c les mufcles , &c qui les empêch-nt de fe mouvoir dans une entière liberté. On. diioit à voir cette Note , que Leflius ordonne cet exercice pour délaffer : cependant LclLuis ne parle nullement de la laflîtude. La fuite de la remarque , fçavoir , que la laffitudc ne vientque d'humeurs qui embarailcnt les jointures &: les mufcles , n'ctl pas vraycà l'égard de toutes les lallkudes ; celle d'un homme qui:^ trop cou'.ai , vient ailurémenc d'ailleurs que d'humeurs qui embaralTenc les jointures. DES S C A V A K S. S^ Leflîus , félon les termes de Ion Traducteur, dit que c'eft par la frugalité que les anciens Pères font parvenus à une fi par- faite faintecc , qui les rendoit amis de Dieu. Sur ces mots , d'amis de Dieu , le Tradudeur prend occaliort de faire une Note Tbeologique. Si Dieu aime les Saints , dit-il , même dans le temps , parce qu'ils font Saints , ils ne font Saints que parce que Dieu les aimoit de tcute éternité. Il cil bon de re- marquer cep ndant que ces termes , aai les rendait amii de Dieu, ne font p is eut à fait conformes à l'original. Le texte porte , hac ratione antiqui Patres ad fummam fanctitatem & familia- ritatem Dei pervenerunt. C'eft; par la frugalité que les anciens Pères font parvenus à une finguliere fainteté , & à converfci* familièrement avec Dieu. Ce qui cil: un peu diftcrcnt , mais en traduifant ainfi , le Tradudeur n'auroit point eu d'occafion pour la remarque , & il paroît qu'il avoit envie de la Elire. Il cft un peu fujet à glilfer ainfi de certains m.ots pour donner lieu à fcs Notes. Leflius au commencement de fon traité dit , flerique negleths medicoruni praceptis omnia naiura ^ eventui commit- îunt : La plupart des hommes negligcans les avis des médecins, abandonnent tout à la nature & à l'événement. Le Traduéleur ne rend pas ainfi. Il met , La pUipart des hommes abandonnent tout &c même leur lanté à ce cp'ils nomment le hazard. Et fui* •ce mot de Hazard , il fliit la Note fuivantc. Mais ce prétendu hazard n'eft pas moins qu'une difpofition d'évencmens réglez de toute éternité par la providence de Dieu , &: qui n'arrivent que dans les temps marquez par cette même providence. Il eft vrav que cette Note ne paroît pas tout a. fiit s'offrir ; mais toujours elle eft à propos d'un mot ; &: c'eft pour l'Auteur une occafion fuffilance. Toutes les autres Notes font de même caraâ:ere. DEUX TRAITEZ. 2>'an de la fluterie & des louanges. L'autre de lamedifance , par M. Girard de Ville-Thierry. A Paris , chez Charles Fobuftcl , rue S.Jacques, i. vol. in iz. pagg. 3^(3. QTIoy que la flaterie &: la médifance paroilfenr deux vices fort oppofez , & qui fcmblent fe détruuo l'un l'autre , l'un ea favorifant le prochain , &: l'autre en le déshonorant , çT> LE JO TJ RN A L jl 6ft pourtant vray de dire qu'ils tirent tous deux leur' origine wdu même principe , qui eft l'amour propre , puis qu'on ne loue pc qu'on ne flatc ordinairement que ceux dont on efpere quel* ique clîofe &: qu'on a intereft de louer ; & qu'on ne médit des «utres que pour les rabaiilbr & pour s'élever foy mène fur les rruines de leur réputation, - Ced pour combatre ces deux vices fi contraires à la ReH^ion .& à la focieté, qucM. dcVillcthicrry a donné au Public ies deux .traitez qui compofent ce Volume. r-r.'izî: Dans le premier , après avoir donné une notion de la fla^ rcerîe > & montré qu'elle ne confiile pas ieulemcnt à doniicr de •/auffes louanges. à une péifonnc , &: à luy attribuer de bonnes qualitez. qu'elle n'a point ; mais qu'elle contifte encore à parler avec aftecl:ation des choies qui plaifent , à exagérer les moirv- ;drcs qualitez de ceux auprès delquels on veut s'inllnuer ; à di- iminuer &c à colorer leurs deffauts ; à louer en public , &: à mé« -priler dans le tond du cœur ; en un mot, à vouloir toujours , -&: par Tes paroles &: par les adions , plaire à ceux dont l'auritié peut ertre utilc,quoy qu'ils méritent par leur dérèglement d'eftre repris &c corrigez. . Après dif- je , avoir donné cette idée delà flateric , M. de ■Viilcthieri-y montre qu'elle cft fevercment condannée dans les 'Saintes Ecritures ; qui diiènt que les flatteurs fe fervent de ■feur lanyte four tromper avec adrejfe , (^ qu'ils ont fur kun lèvres le venin des Afpics , qui prononcent : Malheur d ceux ■4jm difent que le mal eft bien , & que le bien efi mal. Qui ■donnent aux ténèbres le nom de lumière , ^ a, la lumière le •nom de ténèbres. Qja font paffer pour doux ce qui eji arner ^ •^ ■pour amer ce qui eji doux. Il adjoutc plufieurs autres belles inllruclions tirées tant de l'ancien que du nouveau Teftament, qu'il faut voir dans Ion Livre. Après rEciriturc , M.de Villethierry appelle la Tradition à foa jecours ; & montre par un grand nombre de trcs-bcaux parta- ges tirez des Percs de F EgUlb , des anciens Doèbcurs Scolafti- •ques , & même des Philoibphes & des Poètes Paycns , que la iîaterie cft tres-tèvcremcnr condannée. Il fait fur tous ces ^aflages des réflexions trcsrjudicicujlès & cres-idifiantes,. Ce DES S G A V A N5. i?r Ce n'eft pas aflcz d'avoir prouvé par coures ces autoritez , .que la flateric elï dcfFcnduë. Mojolicur de Villechicrcy rap>- porce cnfuite les railons qui juIHficnc cetce défcnfe ; &c aiîn que les fidelles ne s'y laiflenr point furprcndre , il explique les caufes prochaines &: particulières qui la produifenr. Il Eut re- marquer qu'ordinairement ceux qui y fuccombent , fuivent les -inclinations d une amitié mal réglée , les mouvemcns de l'ava- rice & de l'ambition , les imprelîions qu'une crainte mondaine fliit fur leur efprit ; &c qu'ainli ils fe portent à louer &c à flater ceux qu'ils aiment avec trop de paillon ; ceux dont ils elpercnt des biens de des honneurs ; ceux dont ils redoutent le crédit ôc la puirtance. Il ajoute qu'il fe trouve quelquefois des pcrlbn- jîes régulières qui tombent dans ce dcflaut , & qui s'imaginent ^qu'il leur eft permis d'admirer les grands de la terre , &: de les louer en toutes rencontres , parce qu'ils ont fait du bien à leurs Çommunautez , ou qu'ils efperent qu'ils leur en feront. Il mon- tre que cette conduite eft: tres-criminelle. 11 pafle encore plus avant. Il fait voir par l'Ecriture &: par les Saints Pères , qu'il ne faut point louer les hommes pendant leur vie , parce que c'eft les tenter &c les porter à la vanité , |)arce qu'on ne les connoît pas allez parfaitement pour répondre d'eux , 8c qu'on n'eft: pas bien informé des motifs Se des circon- flances de leurs a(51ions qui ne font pas toujours légitimes ; parce qu'enfin on n'eft ppint alfeuré qu'ils perfevercront toujours dans leur juftice prefente ; &: comme on pourroit luy objcélcr qu'il y a eu des Saints Pères qui ont quelquefois donné des louanges à des perfonnes vivantes , il explique quand cette conduite peut ,cftre tolérée , & fait voir qu'on ne doit les louer que dans la veuë de plaire à Dieu , &c de procurer le falut du prochain j pour fortifier par exemple , le zèle de ceux qui travaillent à fè convertir &: à changer de vie , pour les confoler dans les peines & dans les tentations qu'ils éprouvent de temps en temps ; &: cour leur infpirer do plus en plus l'amour de la vertu , encore , ajoute-il , que cela ne doit eftre permis qu'à ceux qui font au- dcftîis des penfées d'intercft & d'ambition , &: qui ont la force ;dc reprendre &: de corriger les defïauts de ceux qu'ils louent ; ,^arce qu'alors kurs louanijes ne peuvent cure fufpe£l:es de flatov 17°-^ ■ A a oi LEJOURNAL tcric. Il faut mcmc en ces occafions apporter de grandes pré- cautions , (Sdclbe très rclcrvé à donner des louanges, fur tout aux riches Se aux grands de la terre. Ces louanges doivent preique toujours eftre regardées comme un effet de la flateric &; de la vainc complailancc qu'on a pour leur grandeur & pour leur fortune. Enfin M. de Villethierry montre que ceux- qui veulent fe don- ner llncercment à Dieu , doivent craindre &; fuir les louanges : & s'il arrive qu'on les furprenne quelqucf-ois/l leur montre com- ment ils doivent les recevoir pour n'en fouffàr aucun préjudice , & même pour en tirer quelque avantage fpirituel. Il examine auffi s'il peut eftrc quelquefois permis de fe louer fby même ; & quoy que cela foie tres-dangereux , il ne laiffc pas de con- clure , apuyé fur l'exemple des Saints , que cela cfV permis , lors qu'on a bcfoin d'eftre ertimé & rcfpectc, &: d'avoir du crédit dans le public afin de pouvoir fervir utilement l'Eglile ou la Ré- publique , &c de remplir fonminiftcre avec honneur. M. de Villethierry dans fon fécond traité , qui cil de la médi- frncc . fuit la même méthode qu'il a fuivie dans le premier : ainli fans entrer dans un plus grand détail , nous nous conten- terons d'y renvoyer le Ledcur, pour y apprendre les règles qu'il faut luivrc pour éviter de tomber dans ce dérèglement ; &: ce qu'il tant faire pour réparer le tort qu'on a fait au prochain quand on y ell tombé. Du relie , ce Livre cfl: écrit avec beaucoup de netteté; 1 e .ftyle en cH corre61: Se grave, Se tel qu'il convient au fujet qui y ell traité. L'Auteur paroîc fort exercé dans la Icdure de l'Ecri- ture Sainte Se des Livres Ecclefialliques , «S*: il a une grande connoiilancc des règles de la morale Chrétienne. NAUD^ANA ET PATINIANA. Ou (îngularitez^remarquiiblcs prifes des couver fut iom de Mrs. JSfaudè & Patin. A Paris , chez Florentin & Pierre Delaune , 1701. r. v.in 12,. i. P.pagg. izo. i. P. pagg. 118. GAbricl Naudé Se Guy Patin ont vécu Se font morts dans ,0 dernier ficelé. C'eftoit deux Sçavans à peu prés de la pcAïc humeur ; auHi ciloicnt-ils grands amis. M. Patin naquiç DES SCAVANS. 95 à Houdan, à trois licuës de Bcauvais l'an 1602.. Ses pci'c &:mere, qui n'ciloienc pas fort riches , l'envoyèrent à Paris pour y faire fcs études. Quand il eut achevé le cours ordinaire , il s'attacha uniquement à la Médecine , &: ce hit en ce temps-là qu'il con- nut M. Naudé. Ils lièrent enfembleune amitié fi étroite , qu elle a toujours duré depuis. Après que M. Patin eut eflé reccu Dodcur , il fe mit à pratiquer la Médecine ; mais coriime cette profcflîon ne fourniflbit pas fuffii'ament à ia fublillance , il fut obligé dci' faire Correélcur d'Imprimerie. M. Riolan, célèbre Médecin de ce temps-là , ayant vi^'i quelques - unes de les cor- reélions , le prit en amitié , & le mit en crédit : enfuite il eut une chaire deProfeflcur en Médecine au Collège Royal. Sa manière de parler trop libre, luy attira beaucoup d'ennemis . II (c foutint pourtant par l'appuy que luy donnèrent les amis^ & fur tout Monfieur le Premier Prefident de l'Amoignon j qiii le recevoit fouvent à fa table , &c qui aimoit fi converfation , parce qu'elle clloit vive &: légère. Pour fa pratique de Méde- cine ,, elle n'eftoit pas fort étudiée : Saigner , purg er , &: le relie qu'a fi bien décrit Molière , eftoient tous les remèdes ;• la rhubarbe , la manne , les rofcs pâlies , toutes les drogues dont il fe fervoit ; grandenncmi de l'Emetique & des Méde- cins qui en tàifoient prendre à leiu's malades ; &: comme on commençoit en ce temps-là à le m^et tre beaucoup en ufage,, cela luy a donné occafion de crier bien fort contre , &: de tenir re- giftre de tous ceux qui mouroicnt après en avoir pris , comme il paroît par fes Lettres. Il haïllbit aulfi beaucoup les Apotiquaiies èc ne pouvoit Ibuffrir les grolfcs parties qu'ils faifoient à leurs malades. M. Patin ne fut pas heureux dans fa fimillc ; fon fils aine ne luy donna que du chagrin ; &: il eut le déplaifir de voir fortir du Royaume le fécond , qui eftoit fon cher Carolus , pour avoir déplu au Roy. Ce dernier ell mort à Padouë en 169^. Il a donné au public de fort bons ouvrages fur les Médailles, M. Naudé naquit à Paris le premier Février 1600, il étudia les belles Lettres , la Phtlofophic , &c la Médecine dans l'Uni- verficé de cette Ville. En 1614. il fit un voyage en I alie. Au retour il fit imprimer fon Apologie pour les grands perfonnages ^4 tE J OURN A L fALifl^cnc foubçani.cz de magie. I: alla à Rome en i plus de ditïiculccz. TcrtuUicn , Optac , S. Augulbn , Se quan- tité d'autres Pères Ce font fcrvis de la même méthode centre les Hcrcciqu;s &c les Schifmatiqucs de leur temps. La plupart des Controvcrfiitcs l'ont fuivic dans les preinicres difputcs qu'ils onc eues avec les Vaudois , Luchcriens , Zuiiiglicns , Anabaptiftes ,. Calvinillcs. Ncantmoins le Minillrc dit dans ce livre ( pag, 9. ) que ce font les MilHonnaircs ^ui ont donné La mnjjance aux pré- jugez^contre la referme , 5^ que iVf. Nicole les tira le premier des mains de ces petits Controverjî/les , & les habilla pompeufement. Voudroit-il faire paflor les Pères , & les plus habiles Ecrivains de l'Eglifc Romaine , pour des Millionnaires &: de petits Con-- troveriiltes ? Il cft vrai que cette mctliodc a toujours fort déplu aux Prétendus Pvcformcz : mais on ne peut avoir plus de cha- grin contre clic qû'<;n témoigne l'Auteur de ce Livre (p. i. ) La " méthode des préjugez ( dic-il ) cil décriée depuis long- temps. « ( p. 5. ) Il cil allez égal de convertir les hommes par préju- •• gez ou par violence ; ny l'une ny l'autre de ces méthodes' ne « produit j'antais la Foy ( ibid. ) Les pré jugez cmpcclrcnt l'uilrge « de la droite raifon ( p. 14. ) On a beau dire que la mcchodc «' des préjugez abrège les Controvcrfes -, au contraire elle les *' multiplie ; &: les rend interminables, au lieu de les finir. ( p.j". ) " Après l'examen des préjugez , il en taiK toujours revenir au « fonds ( p. 6. ) Ils ne (crvent qu'à faire naître des fcrupulcs , " à former de nouvelles difficultez , à rendre l'cfprit incertain «< &: chancelant , 2 diminuer l'cftime qu'on aVoit pour la vérité. Cependant quelque mépàs que l'Auteur témoigne avoir pour les préjugez , & malgré la pcrfuafion où il ell qu'ils (ont abfolu- « ment inutiles , il a crû qu'il elloit necelîaire de les examiner , r« parce qu'ils font ( dic-^il , p. 8. ) plus fouvent de la portée dit « p?uple & des efprits fuperficiels , que les raifons folides. II entreprend donc de répondre aux préjugez que les Prélats dont il attaque les Lettres Pafloralcs , ont alléguez contre la préten- due reforme : maisen !c f-iifant , il revient toujours à la di{l cuificn des Dogmes. Le premier préjugé cil: la fcpararion de l'Eiilife. Les Prélats ont avancé comme une maxime confiance. DES se A V AN 5. ^7 ^u il n'cfloit jamais permis de le ibparcr de l'Eglife , ni de rom- pre ton unité. D'où ils ont conclu que les Prétendus Refor- mez s' eftane Teparez de l'Eglile , ils eihoient hors de la voyc du fàluc. Le Miniltrc ne nie pas qu'ils ne (c foicnt feparcz de l'Eglife qui avoic l'ccenduë & la vilibilité ; mais il prétend qu il ell per- mis de le fcparcr de cette Eglilc , & que fes Ancêtres ont eu railbn de le Icparer de l'Eglile i-.omainc. Il avoue qu'on ne doit jamais c uittcr l'Eglile qui a la vérité , &c qui cil unie à J. C. par l.i roy : mais il Ibutient qu'on peut rompre fans crime avec une fociété Chrétienne , qui a l'ancienneté , l'étendue & la vilibilité , fi cette Ibcieté fe plonge dans l'erreur ou dans l'idolâtrie. Vouloir qu'on denicure dans l'Eglife F, on .aine à « Caufe de la viabilité ( dit le Minilhe ) c'ell avouer qu'il faut « demeurer dans l'Eglile Romaine , quand même elle lèroit he- « retique de idolâtre. Il faut ( ajoutc-il ) deux chofcs ; l'une ou « difculpcr l'idolâtrie &: l'erreur , ou dire ficttement qu'il faïlt « facrilicr fon faluc éternel à la vilibilité de l'Eg'ife , &fe jetter « tête baillée dans les enfers. C'efl fur cette llippofition que l'Eglife cft tombée dans l'erreur & dans l'idolâtrie , que les Catholiques Romains croyent impolîlble , que roulent la plu-» {)art des raifonnemcns de cet Auteur. Il Ibutient que l'erreur , l'idolâtrie , la foy , la vérité font préférables à l'unité , fup- polant qu 'elles en font feparablcs. Dcfccndant cnfuite dans l'hypotefc particulière de la feparation de les Ancêtres, il dit (p>ag.7^.) que les Prétendus Reformez font en droit de fuppofer que les premiers Reformateurs avoicnt la Foy qui les unilioit à J. C. &: il conclud'dc cette fuppolition , que leur feparation elloit jufle &: nccellairc. Cet Auteur qui a tant déclamé con- tre la méthode des préjugez , s'en fert ici luy-mêmc pour julli- fier la feparation des Prétendus Reformez , &c prétend que fans entrer dans une difculfion de tous les Dogmes , il cil aile de Voir qu'ils avoient des raifons fuffifantes de l'entreprendre, La corruption des mœurs des Chrétiens , les dcrcglcmens du Clergé , la tyrannie des Papes , luy paroi Ifcnt des raifons allez fortes de cette feparation. Enfin pour difcu'pcr cnticicmcnt fes Ancécrcs , il prétend qu'ils ne le font point feparcz , mais - niiers Reformateurs dans la portcrtion de la vocation ordinaire -qu'il prétend qu'ils ont reçue de l'Eglife Romaine. lia enfin recours à la vocation extraordinaire , &:fubltituë à la place des miracles le progrcz que la reforme a fait en peu de temps. Ec comme on leur reproche que ce progrez n'a rien de merveilleux , parce que leur reforme n'a rien qui ne flate la cupidité des hon> mes , ôc qu' elle les délivre des mortifications &c des autres pra- tiques que l'Eglife Catholique leur impofe j il croit fatisfairc à cette réplique en décriant les aufteritez que pratiquent les Moines. Il oppolc auffi aux dcfiuts que l'on reproche aux pre^ miers Reformateurs , la corruption des mœurs des Catholiques quand ces Reformateurs font venus. Un des plus fpccieux préjugez contre la reforme , efl de fiire voir l'impofîibilité qu'il y a que chaque fidèle entre par luy- même dans l'examen de tous les Dogmes de la Religion ; d'où l'on conclut qu'il faut qu'il y ait une autorité à laquelle il {e -rapporte. Le Minillre avoue que cet examen cft difficile , &; que la liberté de le fiire ne peut eftre accordée fans augmenter la diverfité de fentimens : Il prétend néanmoins qu'il cil: necef- faire; que c'elt la voye dont on s'eft fcrvi pour convertir les Juifs , les Payens & les Hérétiques ; que les Catholiques Ro- mains n'évitent point cet cmbaras , parce qu'il faut avoir re- cours à l'examen de lEcricure Sainte & de la Tradition , popr fçavoir li lEglife cft infaillible , & qu'elle elï la véritable Eglilc. i\ fuppolè qu'on ne peut eftre alTiu-é de l'un m de l'autre , que l'on rfait examiné la qucftion de l'infaillibilité du Pape &: dps Conciles , qui ':^ft fuj-ttc à tant de contellations. Apres tout il convi'^nt que les funplcs ne fontpoiiît capables d'avoir paj l'f» 170t. Ç ç îoa L E J O tJ R N A L Xamcri une connoifl"^ince cxaâre&r claire du vray fens de l'Eeiv turc Sainte ; ce qu'il appelle une connoiflance de reflexion , cme qu'il a oblèrvé en deux oc- calions , qu'elïcctivcmcnt la baguette s'accommodoit aux dc- firs &: à la prnfee de ceux qui la tenoient ; d'où il conclut qu'une penféc ouundclir ne pouvant faire remuer ainli un bâton, feffe: n'cft point naturel s'il eft vray. Ce qui cft une confe- quence dont toutes les perfonnes raifonnab!es doivent conve- nu. Toute cette première Partie cil: pleine de remarcucs con- fiderables. On y voit quelles font les chofes que la baguette DES S C A V A N S, îo^ Indique en France , l'ulage qu'on fait de cette baguette en Al- magne &. en Flandres , en Boëmc , en Suéde , en Hongrie , en Angleterre , en Italie , en Llpagne. Et TAuteur rapporte là-dcllus un grand nombre de ciiccnlti^nces qui niCrircicicnt bien qu'on s'y arreltàc un peu ; mais il fauc elhe court. Il prend enliiite la choie de plus haut , &: expolè avec une érudition ca- pable d'attirer les yeux des Ledeutb les pius ind ftcrens , une bonne partie de ce qu il y a de.curieux là-dellus dans l'anciquicé k plus reciicc. ^ finit ce premier article par décider ablblu- menrque la baguette tourne par le moyen du Dcmon. I! le tait une ohjedion , qui ell qu elle tourne entre les mains de gens de pieté , qui par conlcquent font très incapables de faire aucun p^aâre. Mais il répond que peut-cilre le Démon a pouvoir d'i:gic iiir nous fans aucun pade. Ne tente-t-i! pas les )u{les , dit-il , &: n'a-t-il pas tenté J. C. î Qupy qu'il en foit , il ell certain ^«'en cas que le fait foie véritable, on ne peut pas aifcmcnt l'ex- pliquer par des caufes phyfiques ; &: c'ell principalement ce que le Père le B.un fe propofe démontrer. Dans la féconde Partie il examine quelle eft la caufc du mouvement de la baguette ; &: à ce fujet il établit des principes très folides , pour faire connoître ce que c'efl: que miracle &: que lupei'didon ; par quelles Loix tous les effets font produits , ic par quelle règle on peut jugo: ii un clfec ell naturel eu non^ Dans l'application de ces règles , il monrre l'erreur de certains Philosophes qui ont cru naturel l'effet delà baguette, &: plu- fieurs autres qui ne peuvent l'eftie. Quant à lacaufe du mouve- ment delà baguette , voicy entérines précis le raifonn?ment de r Auteur. Ou ce mouvement eft produit par les Loix ordi- « naires du mouvement,ouil vient de Dieu indépcndcmiriCnt de « ces Loix , ou il procède des Anges , ou il vient du Dçmon. » Or il ne peut eftre attribué ni aux Loix ordinaires du mouve- « ment , ni à Dieu indépendemment de ces Loix, ni aux Anges. « Donc il vient du Démon. W s'étend fur la preuve de ces trois premières propolîtions dans toute la f -conde Partie. Et quoy qu'il fuppofe toujours comme véritable le fait de la baguetre ; cela ne doit pas empêcher ceux qui nient cette expérience , d'a- voir de la curiolkc pour les raifons qu'il apporte i car ils y trou- io5 L E J O U R N A L vcront quantité de recherches içavanxs &c de reflexions judi- ciw iiics qui .e> p.tycroni; biCiX de .cui' iccai; c. Ldtro.lieine Parnc cxpojlë la diipo^iiion commune des hom- mes à ne pas cendanncr ce qui ne paroïc pas extericuieniciic nu'lîble. L'Auccur y fait une hiiloire fort curicul'ede l'ulage de CCS anneaux , de ces petites figures , de ces cachets , de ces ralifmans que Ton potLoit auirerois fur foy pour fe garantir de pluiirurs accidcm , tk: pour fe guérir de certaines maladies. Il montre que touccs ces pratiques n'ont aucun fondement phy^ fique. Il n'oublie pas ces petites ibtues &ù C2s figures d'aniiiiaux que l'on gardoic avec rclpccl dans les Villes pour preicrver ces mêmes Villes d incendie , & d'autres malheurs. Enfin il faic un détail raùbnné&: fiiivi d'un grand nombre de fuperflitiony qui ont autrefois régné parmi les peuples. Il en rapporte p!u- ficurs exemples tirez de l'H ftoire Grecque , comme de croire que les ca'.amitcz dont les habitans d'une Ville cftoicnt mena-? ccz ou atïli'jcz , pouvoient fc tranlporter à une autre perfonne 3^- ou à un animal. L'on donnoit des malediclions à un homme pour luy faire porter tous les maux dont le peuple craignoic d'cllre frappé. L on voit dans Scrvius fur Virgile , qu'à Mar-> feiile dés qu'on appercevoit quelque commencement de pefte , on nouriilToit un pauvre hwmme des meilleurs alimcns durant; une année , qu'on le faifoit promener par toute la Ville , en ie chargeant hautement de maledidions , & qu'on le challbic cnfuice , afin que lapcfte &c tous les maux fortillcnt avec luy.. L'Auteur à l'occalion de ce que dit icy Servius , remarque qu'il p'cù. pas furprenant qu'on trouve dans le Paganifme des imita- tions de la cérémonie du Bouc Emillaire que le Grand Prêtre cnvoyoit au defert , après l'avoir cliargçdes péchez de tous les peuples. Onfçait, pourluit-ii, que le Deaion ell le finge de Dieu , &: qu'ill donne fouvent à la fuperftition les dehors de la P^liiTion véritable. Mais il cil étrange , continuc-r-il , que des PhVofophcs entrcprciuient de proa\'cr qu'on peut tranl'planter les maladies Se les taire paifer d'un homme à un animal , &c mê- me à un arbre. I' palfe de là aux exorcifmes employez par des Curez contre les infectes qui gâtent les fruits delà CMnpjirne,, ^ il triiitc , comme il le doit , de fuperftitiQn cette praçiqu?,, 9h D E S" s C A V A N s. --kr On avoît quelquefois afl'cz de ftupidicé pour faire plaider juri- Mille gens tous les jours croyent avoir veu ce qu'ils n'ont point vcu ; &: en votcy un exemple fami- lier, Plulîeurs perfonnes afiTurent qu'en tenant fufpcndu dans im verre avec un fil , une baie de plomb , im clou ou un an- neau; ce qui e(l fufpcndu fonnc l'heure qu'il cft. Cette expérience quelque éloignée qu'elle foit de toute verité,trouve des témoins ; éc j'ay veu des perfouncs alTcurcr qu'ils Tavoicnc veu reuflir^i DES S C A V A N S. 109 Mais j'en appelle à l'eflay : Qu'on tienne un anneau fufpcndu dans ua veiie fans remuer la main ,. il ne frappera point contre le verre : Mais fi l'on n'a pas la mairi bien fcrnic , ou qu'en vou- lant reprendre fon haleine avec trop de liberté , on ne puifle tenir long-temps le bras immobile , l'anneau f.^ppera contre le verre une ou plufieurs fois ; &C niarqucva par le nombre deS' coups non l'heure qu'il fera , mais le mouvement du bras qui le tiendra, fembi.ble à une fonnetc qu'on tient fulpenduë delà main, &: qui eu moindre mouvement involontaire du bras, ne manque point de former. Le Père le Bcun fcuticnt avec raifon qu'en cas que le fait foit véritable, il n'cil; pas naturel : Se en effet la manierede compter les heures cftant aibiciaire , la confequence eit facile à» tirer. Mais comme l'expérience efl faufle , ceux qui ta croiroient vrayc &: qui l'attribueroient au malin efprit , feroient en cela plus d'honneur au Démon qu'il ne mérite. On verra icy la réfutation de plufieurs maximes chimériques, qui parmi le peuple partent pour inconteftables. On fe trouve treize à table , l'un des treize , dit-on , ne manque point de mourir dans l'année : des couteaux font en croix , la falicre cftrenverféc , il faut s'attendre à quelque malheur. Toutes ces imaginations & plufieurs autres que le Père le Brun rap- porte , font icy agréablement réfutées. Il ne fe borne pas aux^ îliperflitions , il examine l'hiftoiie naturelle , Sd fait voir qu'elle efl; mê'ée de merveilles , qui eft;jnt approfondies dilparoilfcnt le plusfouvcnr. II rapporte là-defllis l'exemple de cette fon- taine brûlante qu'on dit efh'e proche de Grenoble, &: décou- vre la faulVeté de ce fait. Il ajoute qu'il feroit à (ouhaiter que l'Académie des Sciences voulut bien s'appliquer à démêler le vray d'avec le faux dans ce qui regarde les faits merveilleux qu'on attribue à la nature : Mais on voit dans l'Hifloire latine de cette illuftrc Académie , que ceux qui la compofent ne nrglig-^nt rien là-dcdus. Cette prétendue fontaine brû- lante y efl traitée d'illufîon , p. J37. & l'on y trouve rx;i£tc- ment en quoy confifte le fait. Le Pcre le Brun ne ^' loigne pas feulement delà trop grande crédulité de ceux qui donnent dàiis tout i il attaque l incrédulité de quelques autres , qui ne" LE JOURNAL par des explications phyfiques , vculenc tourner en effets natui le s d'^s mivacics établis dans PEciicu c. T cite fort à popos là-ic(l*us un pafHigc de Bartholin /cù ce Médecin tâche d'ex-. p.iquTr rar la nature , le niirî^cJe de ia Pii'cine donc Keau cftoir troub éc par un Ange, ainfi cjue rEcriture le remat que. Le traite Ce cerniino par dri maximes gcncraes de rEglife au lujct de ceux dut recourent à des pratiques rup^iftiriculcs , & par un décaif «-iic des pénitences que V; r.'-ion'î ont ordonnées lî^doflus. ;.ETTRES: Dri D'ARLINGTON- au Chenàtter Tef^pt-t, fnii yelun-on rxaih des Tr^ii- iezcic l''Evi"jue de M«>i/}i>\ ''»' , cCArx la Ch pelle y (^ de Ittnple aU^'Kc.^ l avcj ^.. in^iru^lions d'années aud. Ch. Templr^MiComfeo.i CarUn^fard^ (§ ^ M .F'aTt' B emningen ,^ ^uutrcïpupcrs -pur r.tfort aufd.trMtcz^&C. Le tout tiré des. Ori'i.nuuK qui ri ^votent j .m^Hi elLpithliez^^ A Otrecht , chez Gui'. Vande-V/ater Imp. de l'Ac. 1701. i. v. in 12. pagg. 57^. M.B?bing::on en donnant au public les mémoires $c les lec-. cres dont ee Vol, efl: compoié, nous afTure qu'il n'y arien de talirté ; que touty ell naturel ^ véritable , & fidellement tiré des OHg'niux, qu'il elleneftat de produire aux curieux lî cela eft n^celTaire. Ce qui l'a décermirié à les publier , c'ell que celles feju'on a impriiTiées lôùs !e titre de Lcxtres.dc M^ le ^^h.Temple, font: fort éloignées de répondre au titre pompeu;; qu'on a mis â leur rêcc. lî veut auffi jullifier la mémoire du Comte d'Arlingrori à qui le Ch. Temple avoir toute l'obligation des emplois publics qu'il a eu hors de l'Etat^ enfaifant voir que ce Ch. apfloit dans une fphere inférieure , &c qu'il recevoit de Milord Arlington les informations Se les ordres qui luy fervoient de guides dans toutes fes dénarch-^. Ces Lettres font écrites depuis l'année ï66^. julques en 1670. E'ies contieniient Thiftoire du traité fait entre Charles IL ivoy d'Ang'ererre Se l'Evêque de Munftei-, contre les H^'Iandois; du traire de Breda, delarviplc Alliance , du traité 'd'Aix la Chap?!le , des Subfides que l'Efpagne drvoit fournir % la Su'i'de pour l'engager dars la triple Alliance , &: des différents flirvenus enrre les Compagn'es des Indes Orientales, Angloifes, &6 HoUamloifes. 11 y a encore que'ques autres p ;rt'Ciilarite2 îguetîous ne raportons pas icy , &qu'il faucvoir dans l'origrnat, 4.PARfi,ChezJ»AtJ CuiSaN,ruëi.Jacq. ài'Imaj^cdc S . Jau-Ba.ft.MVtcPriv.dH £o^ Vllr. ïrt LE JOURNAL DES s C A V A N S- Du Lundi zo. Février M. DCCII. SECONDE INSTRUCTION PASTORALE SUR LES fromejjes de Jefus-Chri/î à fon Egltfe \ ou Réponfe aux objec- tions d'un Miniflre contre la première Jnftruciion. Par Me,(Jî' re 'Jacques Bénigne Bojjuet Evcque de Meaux &c. A Paris chez Jean Aniflon , rue de la Harpe. 1701, in 12.. pagg. 401. L'Ouvrage que Monfeigneur l'Evêque de Meaux réfute dans cette féconde Inftrudion Paftorale , eft le Traité des Préjugez dont nous avons parlé dans le Journal précèdent. Ce Prélat n'entreprend pas la réfutation entière de l'ouvrage du Miniftre , mais feulement de répondre à ce qui le touche en particulier. M. de Meaux ( p. 7. &: 8. ) avoue que les traitez de contro- « Terfc ont quelque chofe de defagreable.Qifil eft fâcheux d'en- « trer dans les chicanes & dans les détours artificieux dont fe fer- « vent les Miniftres. Mais comment , dit-il , refufer à la charité « ces facheufcs difcufllons ? Puis qu'on ne peut s'en difpenfer fins « fans fcandale , & peur-être même (ans danger de lUbverfion. L'Evêque de Berice dit fur cette déclaration que c'ell à la Con- grégation à juger fi ces cérémonies ne font condamnables que par cette raifon , &C qu'il ne femble pas qu'il ibffife de dire que les Jefuites les dcfapprouvent , parce que le P. Brancati dans l'on Traité Apologétique imprimé en 1^69. &: les Jefuites dans la dernière Requête qu'ils ont prcfentée à la Congrégation , ex- pofcnt qu'ils ne les ont défendues que par forme de confcil. V Le P. le Comte ajoute fur cet article ; Qujl faut néanmoins >i obferver que leurs adverfaires avancent touchant ces cérémonies t. plusieurs faits faux &C inoiiis parmi les Chinois , comme font les »» fuivans. i. Qu'elles (ont précédées de trois jours de jeiine, & de V, pureté, t. Qur l'on y o(fre&: brûle dé l'encens, 3. Qifon les » fait avec des habits particuliers &: propres aux Prêtres. 4. Qif il V y a une flatuc de Confucius .\ laquelle on oiïre. j. Qnon prie V Confucius. 6. Qiïon immole des animaux. 7. Qu'on croit l'a- «me de Confucius prefentc dans le Caicouche, S.Qujlyaun s» Prêrre ou un Sacri(icateur prefent. L'Evêque de Berice foutient quelques-uns de ces faits comme véritables ; Se quant à ceux qu'il avoue cftrc faux , il prétend qu'ils n'ont point cHé avancez par les Millionnaires. Le preniicï D E s s C A V A N s. 117 du jeûne précèdent , & le fécond de l'oblation de l'encens , font du nombre de ceux qu'il (burienc véritables ; & prouve qu'ils le font par les Livres des Jelliitcs &c des Chinois. Il avoue que le troiliéme n'ell pas véritable , parce que dans les cérémonies que l'on fait à l'honneur de Confucius , les Chinois n'ont point d'au- tres habits que ceux que portent les Mandarins & les Lettrez ; quoi que dans celles qu'ils font à l'honneur de leurs Ancêtres dé- funts , ils ayent des habits particuliers , dont ils ne le Icrvcnt que dans cette cérémonie. Sur le 4. il avoue que la Statue de Confucius n'efi: pas dans tous les Temples , n.ais il foutient qu'- elle ell dans quelques-uns , & particulièrement dans les Temples de Sans Kiào Tang , c'efl: a. dire dans ceux des trois Seules. M cite pour garants de ce fait , les Pères Ricci , Martini , Tri^ gault , Bartoli &:c. Sur le y il dit qu'il y a des occafions où les Chinois adrelfcnt des prières à Confucius & aux Ancêtres ; qu'on a une de ces prières folemnelles dans le Livre Ta ming hoei tieii. Il avoue néanmoins que ces fortes de prières font aflcz rares dans les oblations que l'on fait à Confucius ; que l'on y promet &: que l'on y prédit plutôt des biens qu'on ne les demande. Il prouve la vérité du 6. fiit , parce que les Pères de la Société re- connoilfcnt eux-mêmes que I'oti éprouve par le vin chaud &: par d'autres liqueurs les animaux que l'on doit immoler ; qu'on les révère , qu'on les appelle Hy-Sciig ou Scfig , c'clt-à-dire viélimes , noms qu'on ne donne point à ceux que Ton offre aux vivans , mais feulement aux animaux que l'on facrific au Xancr- ty , au ciel, à la terre , aux efprits &c. Il obferve fur le feptiémc article que les Chinois invitant les efprits à ufer des chofes qu'on leur offre , les priant d'entendre ce qu'ils leur difent , de s'ap- procher &:de dcfccndre, figurant cette dcfcente par le vin qu'ils répandent , difant adieu aux cfprijs qu'i's croyent remonter femblent alfez faire connoitre par toutes ces chofes , qu'ils les croyent prefens. Ce qui eft fi vrai que le Perc Varo rapporte qu'un ancien Miffionnaire Jefuite lui dit que cette erreur étoit du nombre de celles aufqucîles il faifoit fenonccr les Chinois quand il les baptifoit. Il dit fur le huitième qu'il cil vrai que ceux qui font les fonctions dans ces cérémonies , n'ont point le nom ni la qualité de Prêtres parmi les Chinois -, mais que fi ces ji8 L E J O U R N A L cérémonies font lupeiftiticulcs oc pleines d'idolatrîc, ceux qui y prclklonc , 6c qui en lonc les Minilbes , pcuvcnc bien c.re conlldeicz coiuaic de taux Prccrcs ; ce que le P. le Comte a fi bien reconnu luy-mcaie , qu'il a appelle dans fcs Mcmoiies les Gouverneurs établis par 1 Empereur de la Chine pour les faire , des Pntrei ou des Mandarins Ecdefiaftiques. Le Pcre le Comte dec are fur les Cérémonies particulières « qu'elles fe font dans la hue de Conflicius , où font écrits les » noms des Philolbphes de marque (ur des Cartouches attachés }> aux murailles : que le Cartouche de Confucius eft au milieu : »' qu'il y a une table ordinaire avec deux chandelles &: quelques » Vafes, dans Icrqucls on brûle des bois de fenccur fuivant Tuià.- i> ge du Pa'js, L'Evçque de Berice dit qu'il falloit ajouter , qu'on ne célèbre dans ce lieu que le P. le Comte appelle la f aie de Confucius^ aa- ç m ad; d^s Lettrez , &: qu'elle elt uniquement deftinée pour y rendre les honneurs tant lolcmnels que moins folemn?ls à Con- fucius &: aux autres Philoiophes : que le Cartouche de Con- fucius eft; au milieu de cette fale non pas attaché à la muraille , niais dans un Tabernacle paré , pôle fur une Table ou Autel au(îi orné , &: que les autres Cartouches font auffi rangez à droit & à gauche dans des Tabernacles & fur des Tables : que la Ta- ble fur laquelle font les luminaires , porte le même nom , &: eft parée de la même manière que celles des Temples des Bonzes : que le nombre des luminaires n'eit pas feulement de deux , mais de plus ou de mo'ns félon la folemnité : Que les Vafes font fcm- blablcs à ceux qui Icrvcnt dans les Temples des Idoles, &: qu'on ue les employé pointa d'autres ufages : Qu'où y brûle non feule- pient du bois mais de l'encens&des paftilles,comme le P.leCom- te l'a luy mê ne rapporté dans fcs Mémoires. Qu'on y rend les mêmes honneurs aux Cartouches qu'on rend aux Idoles : Que ç'eft à la Congrégation à j'.^er fi ces cérémonies font permifes j Mais qu'il eft écorjtiian: qu : le P. le Comte dife que les Chinois bfOnorenc fi nple nent Confucius comme leur maî:re , luy qui a » écrit dans fes Mémoires , Qir; dés auffi-toft après fa mort la », Chine l'honora comme un Saine. \,z P. le Ço.iKC diftinJti; 4^ C-'QÏs ioiiQ's, d'hPDnvUrs que 1' on Ffl4 DES S C A V A N S, ii^ îTend dans la Chine aux morts : Le premier aulïi-tofl: après la more du dcfunc , quand on met fon tableau devant l'a bière , &: à côté des chandelles &c des caflblettes , &c que les parens &: les amis viennent avec des cierges pleurer &: ih lamenter dans le lieu où fon corps efl expofé : Le fécond , quand ils s'aflemblenc Aicux fois l'an dans des fales dcflinécs pour honorer les Ancêtres, où leurs noms font dans des Cartouches , y portant de la chair, du vm, des chandelles , des bois de fenteur, & qui s y font les révérences en ufagc dans le pays : Le troifién-ie , quand ils vont une fois ou deux l'année aux Tombeaux de leurs parens qui font fur des montagnes hors de la ville , &: qu'ils arrachent les herbes qui font à l'entour , en pleurant , en faifant des génu- flexions, &; fe jettant à terre, & mangeant les viandes qu'ils ont préparées î^fait cuire. Il déclare enfuite que les Jefuites pcrmetenc aux Chrétiens , ou du moins tolèrent toutes ces Cérémonies , •çarce qu'étant ainfi expofées , ils n'y trouvent rien de contraire aux bonnes mœurs ny à la pureté de la foy : Mais que les Gen- tils &: les Idolâtres y ajoutent beaucoup de chofes fuperllitieu- fes , comme de brûler des papiers argentez ou dorez , dans la créance qu'ils ont que fe changeant en vray or , ils fervent en l'autre vie aux âmes des Morts ; de choiiîr au fort un certain jour pour enfevelir leurs morts ; d'adrefler des prières aux morts; toutes pratiques mtroduites par les Bonzes , qui ne conviennent point à la dcftrine de la fede des Lettrez.Quant à ces dcrnicreSj il dit que les Mifîionnaires les defapprouvcnt comme fuperfti- tieufes , &: qu'ils permettent néanmoins aux Chinois convertis d'y aflîller, principalement quand ils ont fait une proteftation de foy ; &: qu'il n'y a point à craindre de fubvcrfion , & qu'on ne peut autrement éviter la haine &: les querelles. L'Evêque de Ecrire ne veut point dire ce qu'il pcnfe des Cé- rémonies que les Chinois font pour leurs morts , telles qu'elles font expofées par le P. le Comte , &; il s'en remet entièrement jau jugement de la Congrégation. Mais il ne convient pas que celles que le P. le Comte n'attribue qu'aux Bonzes , ne foienc pas en ufage parmi les Lcttrez : car il prétend que l'on trouve dans leurs Rituels , &c dans leurs Livres Clafliques , quantité de pratiques fuperlHtieufes , 6c il en marque en particulier zz.arc, 170Z. ' H h no LE JOURNAL L lailîc à la Congicgacion à juger li on pjut les approuver , 8c s'il clt à propos de toiercr que des Chrcciens alUlcenc avec les G-iîcils à dci CcaMionies qLic l'on rcconnoïc Ocrc luperiHucu- ies. Le dernier point fur lequel le P, le Comte s'explique , cfl: le Garcoachc où cil cette ini'cription K'iig. Tien. 11 rapporte que lEmpereur de la Chine en ayant donné un aux Pcres de fa ^o- cic.é où cette infcription écoit écrite dcHr propre main, en lîgi->c de la bienveillance &c de ion inclination pour leur Religion , eux &; prefquc tous les Millionnaires des Ordres de S. Dominique &: de S. François , n'ont point fait de difficulté de fufpcndrcdes infcriptions fjmblables aux hontifpices de leurs Egiifes Se de leiu's mrifons , comme une efpece de faufccnduit que l'Empereur leur avo.t accordé. Il ajoute que cette invcntiau leur a beaucoup fervi pour la conf:rvation de leursTcmplcs : que quelques nouveaux Mirtlon^ naires ont cohdannc cette infcription , parce que le nom Tien fignifîc le C/>/ ch:z les Chinois ; Se croycnt que le (cns de cette infcription cil , adorex^ le Ciel matériel , que quelques Chinois athées font profelîion d'honorer. Mais il prétend qu'il cft no- toire que le nom Tieîi lignifie chez les Chinois le Dieu vivant ^veriablc, non feulement dans leurs Livres ; mais encore dans le langage du peuple. Pour excufcr davantage les Pères de fa Société , il remarque qu'ils ont ajouté une courte déclaration par laquelle ils proteilcnt que par ce nom ils entendent le Sei- gneur &: le Créateur du Ciel &: de la Terre. Il allure que pen- dant tout le temps qu'il a été à la Chine , il n'a vu pcrfonne qiù foupçonnât cette Infcription d'Idolâtrie : Que l'Empereur de la Chine entend ce terme du Souverain Empereur du Ciel : Qu'on fe trompe quand on le fait athée : Qvfcnfin pluficurs de leurs adverfaires fe font fcrvis du nom Ticii pour fignifier le vrai Dieu , avant mê iie que l'on fe fervît de cette infcription. L'Evcquc de B:ritc réplique à cela. i. Qu'il n'y a que très- peu de Mifllonnaires des Ordres de S. François & de S. Domi- nique qui fe foicnt avifcz de fe fervir de ces Cartouches, &: qu'ils les ont tous ô:ez après le Mandement de Mr. Maigrot, 2. Que ceux qui s'en font icrvisj ne les ont point mis dans les Eglifes iur p,E s S C A V A N S. Tii l'Autel ou à côcc , mais hors de rEglifc dans un lieu fenré de niui ailles qui ne donne poinc fur le chemin public. 3. QiVjaicLin des Milïïonnaires ne l'a mis lur le hontiipice de fa maiibn. j.. QiTil cil: faux qu il n'y ait qu'un petit nombre d'a;:hées p.jna les Chinois , & que le P. le Comte a luy-méme écrit le cor- traire dans fes Mémoires après plulieurs autres Auteurs de fa Sociecc. y. Qu'jl n'eft pas confiant que le nom Tien fîgnihc le Duu du ôf/ clans les anciens livres Chinois : que li cela étoit , les Dodcurs Chinois ne s'oppofei oient pas li fortemenr aux Millionnaires qui leur prêchent d'adorev ce Dieu : Que le P. Verbiefl: Jefuite n'auroit pas demandé à rEmpcreur de la Chi- ne , comme le P. le Comte l'a rapporté , de déclarer par un Edit public que le Xaiigti des Chinois &: les Ticn-chù des Chrétiens étoient la même chofe : Que le P. le Comte n'auioic pas luy-même reconnu dans fes Mémoires, que la f?de des Let- trez étoit une fede d'athées. 6. Que quoique le P. le Comte n'ait trouvé perfonne pendant qu'il a été à la Chine , qui aie foupçonné cette infcription d'Idolâtrie , il ne s'enfuit pas que cefoupçon ne foit tombé dans l'cfprit de perfonne , &; qu'il ibic mal fondé. 7. Qu^il eft difficile de croire que l'Empereur de la Chine connoiilc le vray Dieu , &c le dcfigne par ce nom Tien , puifque le célèbre Docteur Chu Vcn Kuiig ou Chu hy , pour lequel ce Prince a une eftimc toute particulière , &: dont il fuit la Doctrine , et oit un athée, & a entendu ce terme dans le fens des athées de la Chine. Qu^il eft d'ailleurs allez difficile de trouver de la Religion dans un Prince qui adore les Idoles dans les Temples des Idolârres,qui approuve la Doctrine Athci- ftiquc de Lettrcz , & qui recommande la Religion des Chré- tiens. Les cinq Ecrits qui fuivent dans ce petit volume , ne font que des traductions d'extraits tirez des Rituels des Chinois , faites par l'ordre de la Congrégation du S. Office. L'Evcquc de Ecrite y rapporte les propres termes Chinois & en met enfuice la verfion Latine. Quoique l'on doive ê:rc tres-perfuadé do la fidélité de fa traduétion, ces allégations en font encore une preuve , n'y ayant pas d'apparence qu'une perfonne de fa réputation fe fût cxpcfce à être convaincue de falfifîcation par le premier venu qui fçauroic les élcmcns de la langue Chinoife. HZ L E J O U R N A L SYNTAGMA VARIARUM DISSERT ATIONUM RA. riorum quas viri dodillimi ibpcriorc lîrculo elucubrarimc , ex Maîco Joannis Georgii Gru.vi!. Ultiajcdi apud Guillc'mum Vandc NJ/atcr.jjoi. C'efl-à dire, Recueil de quelques Biffer- la ions rares , compofces fur dtfferens ftijets , par des Scavans ' du dernier Jiecle, tirées du cabinet de M. Grevius. A '^trecht ^ ( chr'::^ Guillaume Vunde "Watcr^ (^ fe trouvent à Paris chez la - Veuve Hjrccincls , rue S, jac]. i. vol. in 4. pagg, 75J. LEs pièces qui compofent ce Recueil avoient été imprimées &: mifes au )our par les foins des Auteurs qui les avoient e- 'jcritesj mais comme elles étoient devenues (î rares qu'on ne les t)ouvoit p.efque plus trouver , &: que la plupart des Sçavans qui vivent au)ourd'huy ne les connoiffoient pas , M. Grevius a cru avec raifon qu'en les faifirit reimprimer , & en les joignant en- femble il rendroit un fervice confiderable à la Republique des lettres , &: cmpêcheroit qu'elles nr fe perdilTent ; ce qui arrive Couvent à ces petits ouvrages , à moins qu'on n'ait la précaution rie les joindre à de plus conliderables. On trouve d'abord dans ce Volume deux dilTertations dç Thomas Reinefais : l'une Tur la langue Punique ou Cartaginoi- fe , &: l'autre fur le Dieu Endovell eus , dont quelques infcrip* tions trouvées fur des pierres en Efpagne font mention. Ce fut en 1638. qu'on imprima à Altembourg , où Reinefius étoit Médecin, la diUertation qu'il fit l'ur la langue Punique. Les Sç.ivans d'Alcmagne qui vivoicnt dans ce temps-là , croyoienc que cette langue elloit un dialcéle de l'Arabe. Jofcph Scaligcr^ FuUerus , E'penius , &c quelques autres , n'efloicnt pas de ce fentimcnt ■, mais comme i!s n'avoient traité ce fujct qu'en paf- fant, leur opinion n'avoit pas fxit beaucoup d'imprclfion fur l'ef. prit des autres. Reinefius fut donc le premier qui entreprit d'é- crire à fond fur cette queftion. Il montra que les Cartagmois é- toicnt df'fccndus des Tyriens , des Sydoniens & des autres peu- ples de Phcnicie , & que par conlcqucnt leur langue eftoit la lam guc Hébraïque ou Phcnicicne , ou qu'au moins il y avoit peu ^ç ditfocnce entre elles Les raifons qu'il en apporta parurent fi DES S C A V A N S. U3 plaufibles aux Sçavans que tour le monde y donna les mains. M. Bochart ayant depuis compofé fon livre des colonies &: du langage des Phéniciens a tellement éclairci cette matière , qu'il n'y a plus perfonne qui doute que la langue Punique ou Car- taginoile ne foit la même que la langue Phcniciene ou Hébraï- que , ou que s'il y a quelque différence entre elles , elle n'eft pas fort conliderable. Reineiius dans la Differtation fuivance , tâche de découvrir ce que c'ell que le Dieu Endovellicus. Il dit après quelques auteurs , qu'mi certain Endovel amena d'Orient une Colonie çn Eipagne , qu'il régna dans ce pais-là , &: qu'après fa mort on l'adora comme un Dieu. Les K omains après avoir conquis ce Royaume , offrirent des vœux à cette divinité , &: donnèrent à fbn nom une teriBinaifon latine. Les Géographes marquent vers le Portugal une montagne appellée Endovela , ou Endcbela. La troilicme pièce de ce Recueil eft une differtation de Her- mannus Conringius Profèffeur en Médecine à Helmcftad. Elle contient des remarques hiftoriques &: chronologiques l'ur les an- ciennes Dynafties d'Alie & d'Egypte. Cet Auteur eil le premiier qui a montré que ce que Ctefias a dit de l'antiquité de la monar- chie des Affiriens &: des Medes,eff plein de fables & contraire à l'Hiftoire fainte , & à ce qu'en rapporte Hérodote le plus an- cien des Hiftoriens Crées. Ce fujet a été traité depuis avec beau- coup de folidité par Ufferius dans fes Annales ; & les anciennes Dynafties d'Egypte que Scaliger &; le P. Perau avoient aban- données comme fabuleufes ou inexplicables , ont été débrouil- lées avec tant d'habileté par le Sçavant Marsham, que ceux qui font venus après luy fe font contentez de le copier , ou n'onc rien dit de folidc quand ils ont voulu le contredire. La quatrième pièce eft une Lettre de Jonfenius , ou Jonfais , qui enfeignoit les belles lettres à Francfort. Cet Auteur expli- que dans cette Lettre l'origine des Spattes , dont Ariftote a dit dans fes Politiques , qu'ils naiilcnt avec la marque d'une lance. S. Grégoire de Naziiinze , & quelques autres après luy , ont pris mal à propos le^ Spartes pour les Spartiates, jonfenius montre .que les Spartes font les dcfcendans des Compagnons de Cadnus, &L qu'ils tirent leur nom des dents du ferpenc c^ue Cadmus avoiç rjou I i y comment ces deux choies font une même chofc , quand "uiî^ »clt lubordonnéc à l'autre, &: comp.ilc daias l'auti-c. M. Saurin- *. ne s'arrcgc point la gloire d'avoir crom t le point fixe , Se la- » nianicirc d'accorder l'intérêt duCreatcur avec celui de la crcatu- ». re. Ce qui lui paroift hors de toute conteftation , c'cll que le « Créateur cil tout , & que là créature n'cll rien : Qujl faut ai- » mer Dieu pour Dieu , & ne nous aiincr que pour Dieu , qu'il » ne faut pas nous aimer pour nous , &c n'aiaier Dieu que pour » nous. Voilà fa grande maxime'; c'ell à l'expliquer , à l'établir^ &: à la défendre , que ce Traité cft deltiné. Pour y parvenir , il dilHngue dans fa première Partie trois efpcces d'amour de Dieu. Le premier eft un amour d'aquiefcc- ment , par lequel une créature raifonnable veut que Dieu foie ce qu'il cft, l'admire de l'approuve. Le fécond e(l un amour de zelc , qui confiilc à entrer dans les intercrs de Dieu , & à vou- loir qu'il foit glorifié. Cet amour cft fondé fur deux motifs i premièrement fui" les pciiecl^ons de Dieu confiderées en elles- mêmes : fecondement ilir les bienfaits que nous avons rcçiis de Dieu comme Créateur &: comme Rédempteur. A cet égard l'a- mour de zèle eft un amour de reconnoiflance. La troifiéme ef- pcce d'Amour de Dieu , cil l'amour d'union ou de d?fir ^ qiïi confiftc à vouloir ^olVeder Dieu comme notre fouverain bien , &: à chercher noire fouveraine ou plutôt notre unique félicité dans notre union avec lui. " L'amour d'aquiefcement ou d'approbation femble fuppofer l'amour de la raifon & de l'ordre : car nous n'eftimons ^ nous n'approuvons les pcrfc(5i:ions de Dieu , que parce que nous ai- mons l'ordre &: la raifon. M. Saurin ne veut point admettre cet- te hypothefj , ni reconnoiftre d'autre objet de notre premier a- rtîour , que Dieu même; parce que cette railon ert Dieu même, & que (î nous aimons la raiibn pour la railbn , c'cll paire que la raifon eft Dieu. Cette préciiion cft fans doute d'une Metaphy- fique bien rafinée. L'amour de reconnoiftaftce fe termine à Dieu , &r con^fte à vouloir qu'il foit glorifié en vue des grâces qu'il a bitcs à la créa- ture. Avm félon M. Saurin , c'cft un véritable amour de zèle, c'cft à dire , un amour pur &: defmtctciré, Ce feroic un rcnver- DES se AV AN s. U9 Temcnt pi'cdigieux de a'aïaici Dira parce qu'il nous a auv.cz , . que de rendre l'homme heureux , com- me l'idée du cercle ell détruite par celle du quarré. La premiè- re &: la rroiiiéme manière renfermées dans la féconde hyporhe- iê , font encore rejetrécs comme impies par M. Saurin. La fé- conde manière lui paroît moins oifenfantc &; moins inlbutena- blc ; mais elle ne le fatisfait pas. 11 avoue que pluficurs Théo- logiens Orthodoxes approuvent , ou croyent approuver cette liypothcfe ; mais pour luy , il déclare qu'il ne s'en accommo- dera jaaiais. Il n'approuve donc que la croifiéme hypothefc , dans laquelle l'Amour de Dieu , eft le principe de l'Amour de nous-mefmcs , «S; nous ne nous aimons , que parce que nous ai- mons Dieu , &: parce que nous fommes obligez à nous aimer comme les images de Dieu. On filt.dcux objections principales contre ce SyPfhemc; l'une .tirée de la jaye & du plaifir que l'on reffcnt en aimant Dieu , ,l|û( fcmblcêcre un motif pour l'aim.er; &: l'aiitrede larécom-- pcnfe DES S C A V A N S. 131 , penTe &: des châtimcns que Dieu même nous propofe comme des motifs railbmiables. Mr Saurin répond que le plailir elt l'ef- fec de l'amoui- de Dieu , mais qu'il n'en doit être ni le motif ni le principe ; que nous devons bien délirer la rccompenfe , ef- perer le bien qui nous eft permis , &c craindre les chânmens , Biais que ces mouvcmens ne doivent pas êcre interelîcz, en forte que cette crainte , cette efperance , ces defirs foient le princi- pal motif de : obcilfance que nous rendons à Dieu : il fauc que ces fentim^ns (oient fubordonncz aux fentimens furnatuicls que Dieu produit en nous par Ion Efprit & par la vue des intérêts de Ça gloire. , Cette queftion conduit naturellement a. une autre ; fçavoir G l'on peut faire un facrifice à Dieu de fon bonheur éternel. C'cft: le fujet que M. Saurin traite dans la féconde Partie, Il réduit là deflus fon fentiment aux propolîtions fuivantes. La i. Il n'eft ja- JÉnais permis de renoncer à la fxinteté pour Dieu , & de fe refon- dre à haïr Dieu par un principe d'amour de Dieu. La i. Il n'eit jamais permis ni pollible de faire un facrifîce abfolu delà Béati- tude , confiderée comme diftinguée de la Sainteté ; c'cft à dire de confentir par une détermination abfoluë de la volonté qui n'eft pas une fimple velléité , à être éternellement malheureux fans être criminel. La 3. Il n'eft ni permis ni pofti- blc de faire un ficrihce conditioncl de fon lalut en regardant la condition comme polfible ; c'cft a. dire de fe refoudre à être çcernellement dans les enfers fi c'eft le bon plaifir de Dieu , en foppofant que cela eft pofîible. La 4. Il eft permis & polfible de fcire un facrifîce conditionel de fon filut à la gloire de Dieu , en faifant abftradion de la poftibilité &: de l'impolfibilité de la condition, &: même en croyant fermement , Se en jugeant actucHement qu'elle eft inipolîible. Cette propofition a l'air d'un paradoxe aulîî faux que le font les précédentes ,- Se pluiîcurs Théologiens prétendent qu'elle ne leur cède ni en extrav.igan- ce, ni en impieté. Cependant M. Saurin l'approuve ,&: explique de la manière fuivante le vccu qu'un Chrétien doit frire en con- fequencc,^'ame Diett^^par la force de cet amour, je lui donne tout ce (fue je lut puis donner. Je me donne a lui , ^ avec moi je lui donne tout ce que je fuis^ tout ce que je puis , tout ce que jay , 1701. H i3i LE JOURNAL tout ce que fefpcre. je renonce à touc , pourvu que Dieu fait zlo^ ri fié. Sur ce principe , fi mon falut pouvait être un facfifice à la gloire de mon Dieu , mon falut m me coûterait rien , // ferait compte pour rien. Le Chrétien qui hiic ce vccu & ce fixcriiîce , peut ctic coalîdeié dans deux écats ; dans un écat extraordi- » nairc , où ne hiilanc pas attention à la liaifon qu'il y a encre la w gloire de Dieu & Ion falut , il veut que Dieu l'oit ^loiifié « quand luy ne dcvroit pas être Tauvé ^ (lippofanc que s'il n'ctoic pas iauvé , Dieu ne laiflcroit pas d être glorifie ■■, & dans Tccac ordinaire , où concevant que l'hypothcle ell impolîible, il ne laide pourtant pas de tenir dans le fonds de fon anic ce lan- ,« g'ige devant Dieu : Si par impollihlc la gloire de Dieu ctoic w plus avancée par ma perdition que par mon falut ; fi je pouvois. w être privé de la béatitude lans c:rc privé de la laintetc ; ai- fx mer Dieu éternellement &: ne le polfeder jamais , &: que cela, » fervît à la plus grande gloire de Dieu , j'y confencirois , non. w feulement fans répugnance , mais encore agréablement , & je « m'y porcerois de toutes les forces de mon ame, M. Saurin ju- ftifîe ce facriiîce & explique en ce fcns ce pallage de S. Paul ;i "je fouhaitois être anathemc pour mes frères ; prétendant que li S. Paul n'avoit entendu parler , que de la mort du corps , ou de la grande excommunication , il n'y auroit pas eu de rapport entre (on {"acrifice , & ce qu'il vouloir obtenir de Dieu. Enfin M. Saurin foutient un autre paradoxe ; Que les De-» mons & les damnez font obligez à confentir à leur damnation, à aimer le Dieu qui les damne , &: à l'aimer parce qu'il les damn ne. Il cft vray qu'ils ne le feront jamais , à caufe de leur ma- lice ; mais il foircicnt qu'ils n'ont point d'impuilîance naturelle &: invincible à le vouloir, qu'ils le dcvroicnc vouloir , & qu'ils pochent en ne le voulant pas , parce qu'ils iont rebelles aux or-. ,dres & à la volonté de Dieu, La troinéme Partie de l'ouvrage de M. Saurin , efl: une Ré- futation du Livre intitu'é ; Apologie de l\imour de Dieu , qui nous fait dcfîrey véritablement de poffedcr Dieu feul pur le mo~ tifde trouvernotre bonheur d ns f' connoiffance (jS dans fonamour^ tompofé par un Théologien d'^^' Paris , &: imprimé à Amfterda'.n en 1658. Cette Réfutation roule fyr lc§ prii)cipcs qu'il a établis DES SCAVANS. 135 ,3aris la prcmicrc Paicic , bien contraiics à ceux de l' Auteur de l'Apologie que M. Saurin examine en détail. La dernière Partie du Traité de M. Saurin , contient diverfes réflexions fur l'amour divin, appuyées furies mêmes fondemens. Il y poulie mê.me fes maximes encore plus loin : Car il y fou- ticnt que l'amour pur & des-incercflc , tel qu'il l'a expliqué dans la preaiiere Partie , e(l neceifaire à tous les fîdcîes pour être en éta-; dcgrace^ de lakit. Il v répond à quelques difiicultez qu'on peut popofer contre fon fyitéme. Il avoue néanmoins qu'il cft: trés-difficiie de fçavoir , û le zelc qu'on croit avoir , eft un cftec de l'amour des-mterefle que l'on a pour Dieu ; & que la marque la plus alVurée de cet amour , ell l'obfervation des Commandemens de Dieu &: l'obciflance. L'Auteur y traite de rinamilfibilité de la Juftice. Il avoue qu'on ne -peut nier que la Doctrine Protcfiante fur cet article riait [es difficultcz^^j^ fa embarras, p. 37 j. Il reconnoît que les grands péchez , comme <4 l'idolatnc , l'apoftalie , le blafphême , le meurtre . l'adultère , « le larcin , le parjure , &c. mettent le pécheur dans un état de « condamnation , &: que fi un fidèle étoit furpris par la mort en « fe fouillant d'un de ces péchez ,, il mourroit hors d'état de gra- ce ce , &: qu'il n'y auroit point de mifericordc pour luy. Cepen- « dant , ajoute-t-il , on ne peut pas inférer de là , que les vertus « jToient abfolument éteintes &: anéanties dans un fidèle qui fuc- « combe à une violente tentation ; parce que les habitudes ne « font pas détruites par des ades contraires ; &: qu'en cela les « habitudes furnaturelles ont un privilège particulier , étant à « répreuve de toutes les caufes deftruélives en vertu de l'alliance « Evangelique. Il poulie la choie encore plus loin , &: fouticnt « qu'on peut juger de ce que les fidèles font au moment de leur chute, par ce qu'ils ont été avant que de tomber, & par ce qu'ils font après s'être relevez. Il ne croit pas que David dans l'acccz de fa paflîon , ni S. Pierre quand il a renoncé J. C. ayent perdu entièrement l'amour de Dieu. Il prétend même qu'on peut dire que l'habitude de foy & de charité , qui relient dans le cœur d'un régénéré , pendant qu'il fuccombe à une violente tenta- tion , &: qu'il s'abandonne à une paillon criminelle , font agréa- bles à Dieu. Il ajoute ncanmoms peu après , qucd'on peut foUr ift, LEjOURNAt tenir en quelque Iciis , que ccccc tby , cette pictc , cette cha-' ri:é toiblc, agonilancc &: prclquc morte , n'elt pas agrcabic * Dieu , &: ne iuy rend pas agréable en ce moment , un llijet qui luy a été agréable pendant plulieurs années. Ces variations de M. Saurin fcïvent de preuve à ce qu'il avoit avancé dans le co:nmcncemcnt de cette queftion ; (\nc le Syftémc des Pro- tcftans a fes difficultez & ics embarras. Il ne p'aroit pas qu'il » s'en tire bien nettement en dii'ant , que Dieu regarde un Da- » vid , un Pierre dans le temps de leur chute , comme déchus- » des privilèges de la grâce , &: indignes d'en jouir : que l'étac «< où ils font ne permet pas à Dieu d'exercer envers eux (on- » amour dans toute fon étendue ■■, mais que néanmoins l'amour »* divin ne fouffre dans ce pécheur aucune interruption à l'égard *> de l'habitude ; &; que le julte quiell tombé dans une Syncope * fpirituelle, dans un pèche énorme, (c relevé allez promptemenc «&: allez vigoureufement ^ pour fe pouvoir alVurcr qu'il a été «« véritablement juftc. L'Auteur ne s'étend pas tant fut la certitude de la grâce , & dit feulement qu'il eft convaincu de deux maximes. La i. Que la connoillance de nous m.êmes n'efl: pas impoffiblc. La i.Qu'el- Ic n'cft pas facile : Qu'un hdele peut être allure de (à régénéra- tion , & qu'il peut répondre de la difpolîtion de fon cœur ;- niais que tous les fidcles qui croyent fe connoitre eux-mêmes > tiQ fe connoilïcnt pas. L'Auteur décrit allez-bien le caraélcre de fon Ouvrage dans M fa Prétace , en difmt , qu'il a plus travaillé à inllruire l'cfprit^ »i qu'à toucher le cteur ; qu'il employé des raifonnemcns ab- « ftraits , & des reflexions Metaphyfiques , &: que fon ftyle eft » un llile Philofophiquc cS.: dogmatique : Mais on ne convien- dra pcut-érrc pas , qu'il fe foit exprimé , comme il le dit , de la manière la plus lîmple , la moins cnvclopée , &c la plus propre à donner une idée nette, claire , & diftinéle de l'état de la con- noverfe , & de toutes les matières qui doivent y entrer. LETTRES DES S C A VAN S. m LETTRES CURIEUSES DE LITTERATURE ET DE Morale , par AI. l Abbs de Bellegarde. A Paiis , vue S. Jac- ques , chez Jean & Michel Guignard , devant la rue du Fia- cre , à l'Image S. Jean. 1702, i.v. in ii.pagg. 4j(î, CE volume contient y. Lettres , qui font autant de réponfes à celles qu'il paroît qu'une Dame de la Cour a adrelVccs à M. i'Abbc de B. fur divers fujcts dont elle le prie de l'infliuiic. La I. cft {iiv le bon Goût. La z. fur l'Hiftoire. La 3. fur la diffé- rence des Mœurs des anciens &c des modernes. La 4. contient .cette queftion , Si les fanmes font inférieures aux hommes pac Je mérite de l'efprit : Et la j. eft fur les Pièces de Théâtre. M. l'Abbé de B. ne veut pas ique fon ledeur s'atende à ttou- vcr dans fa première Lettre un traité du bon goût de la dernière xcgularité ; le fejour de la campagne ne luy permettant pas d'e- xaminer à fond ù matière avec le fccours des livres , // écrira au haz^ri ce qui luy viendra en penfce. Un goût exquis félon luy , elt celuy qui fe règle fur la raifon &: non fur l'inclination &: fur je tempérament. Cette règle eft fort belle, il n'y a que l'applica- tion qui en eft difficile, puifque M. l'Abbé de B. convient que lî nous voiyons les objets dans le môme point de veuë & dans les mêmes attitudes , où ceux qui font d'un goût contraire au nô- tre les envifagent , nous trouverions que leurs raifonnemens & leurs decilicns fcroient juftes. Il dit de plus que la différence qui k trouve dans les goûts des hommes, vient de la dift'erente ma- nière dont leurs organes font difpofécs ; d'où il arrive que les mêmes objets excitent en eux des fenlations différentes. Il fem- ble que ce raifonncment apuye fortement la maxime commune, qui dit, Qifjl ne faut pas dii'putcr des goûts. Ce n'cfl: pourtant pas l'intention de l'Auteur ; & afin qu'on puiffe dilfingucr le bon goût du mauvais , il dit que le bon gcût eft un certain je ne fçay quoy que l'on lent qui fait plailir , &: qu'on ne fçauroic .définir bien nettement. C'cft ce Je ne fçay quoy qui donne le prix aux Tableaux des Caraches &c des Titiens , & à la mulique jde Lulli ; qui nous fait juger des couleurs &: des odeurs ; qui a Jiftiogué l'efprit des Grecs &: des Romains dç celuy de tous les 170^. M m .fp t E 7 O n R N A t ancres peuples du monde : le mauvais goîk au contraire , cfl ce Je ne fçay quoy qui gafte rcfpfic de ceux qui s'appliquent bcàuL- coùp à récudc, à moins que l'ufage du monde ne le dccrafle &C ne le rcdrcile ; ce Je ne Içay quoy qui marque un dctaut de de- licarcfle en tout , même dans la débauche : &c fur cet article on donne Pétrone pour fervir d'exemple d'un goût exquis. M. l'Ab- bé de B. trouve du mauvais goût ,. de la bizarcrie &: du travers dans toutes fortes de pcifonnes & de conditions , & fur tout dans les jugemens que l'on fait du mérite , &: dans la diltribu- tion des faveurs. M. l'Abbé de B. commence fa 2 .Lettre par le jugement qu'il fait des Romans. Il y remarque une bonne partie desdétauts que l'on fçait avoir dégoûté le public de ces fortes d'ouvrages : il croit cependant qu'une Dame appliquée aux foins de fa maifori peut fe délaflcr rcfprir en lifant des Romans , pourveu qu'ils foient du genre de ceux qu'on attribue à M. de la Rochefou- cau: , & à M de la Fayette. Il ne condanne pas auffi abfolumenc la Comédie , pourveu que les Pièces de Théâtre foient aufli épurées que la piulpart de celles de M. Corneille. Il ne prétend pourtant pas que fes fentimcns fur cet article tiennent lieu de decifions : Jlne/} pas D'^icur. M. l'Ahbé de B. donne en- fuite quelques régies qu'un Hifhorien doit (ùivre pour bien écri- re ; &c afin que la Dame qui! veut inftruire puifl'e lire THiftoire avec ordre , il luy fait un abrégé de l'état du monde depuis Ad im jufqu'à l'origine de la Monarchie Françoilc. Il ajoute que notre Hiiloire de France ell trcs-belle dans le fond , mais que nos Hiilcricns font d'une grande fechcreife. La 3. Lettre renferme plufieurs queftions. M. l'Abbé de B. feaible fourenir dans la première le parti des anciens contre les modernes. Ildit avec railbn qu'on ne doit pas juger d'Homc- te , de Sophocle , &: d'Euripide par les mauvaifcs traduclions qui les ont défigurez ; que pour fcntir la beauté de leurs ouvra- ges , il faut cn:rer dans les mœurs de ces grands hommes , bien loin de les alTujertir aux nôtres. Il remarque que les anciens ont écrit fans ordre & fans méthode , ce qu'on ne peut pas dire des nouveaux ; mais félon luy , cette exaditude cil: la marque d'un génie médiocre , qui s'areftant aux petites chofes ne peut s'élc- DES S C A V A N S. 137 ter aux grandes. C'cft fans doute pour evi:er ce défaut que M. l'Abbé ae B. ne s'attache pas fcrupulcufcn^ent à la n.cthcàc. qu'il ■ ne peut fouffnr ce qui le contraint & ce qti Ictefnc , & (]uil ne veut pas rêver long-temps ni fe donner li torture. Au rclte , il n'ell: point idolâtre des anciens ; il femble même oublier quelquefois ce qu'il en a dit pour donner le prix aux nouveaux. jVf. ûtfpreaux félon luy a égalé Horace, s'il ne l'a furpaffè : ceux qui ne font ''..s de ce fentiment , ne donnent tant d' éloge au Ro- main que pa un defir détourné d'abaiffer le François. Pour ce qui eft des mœurs , les hommes ont toujours cftc <«- également vicieux. Une chofe en quoy nous avons de grands « avantages fur les anciens , c'el]: la galanterie. Ils traitcicnt l'a- «« JTiour d'une m.miere affez fauvage , &: ils ignoroient abfolu- ce- rnent tous les rafînemens de cette coqueterie délicate qui l parties i •438 L E J O U R N A L -ils ont injuftemenc afTujctti les femmes contre les ordre? de la nature. Il t.iic icy un pocit catalogue d H?roincs , tant an^ ciennes que modernes. Athcnais fiile du Philorophc Léonce . qui époufa Theodofe le jeune , Zcnobic qui loutint deux liè- ges contre Aurelien , Elizabech Reine d'Angleterre , Debbo- ra , Judith , Efter , Arria , Lucrèce , Archemifc , Sapho , Ma? rie S:uarr , Marguerite de Valois , la Reine Chriftine , Vidoire Colonne, ont lurpilTe les plus grands hommes par l'éclat de leurs verras &: par leurs rares qualitez. Les réflexions fur les Pièces de Théâtre font le fujet de la y. • Lettre. M. L'Abbé de B, ayant leu autrefois la Poétique d'Ari- 4lote , celle d'Horace , les ouvrages de 'Vida de Crémone , lé =livre de Caftelvetro , ceux de Ronfard, de du Bellay, de Pelle^ ■ tier , de Jules Scaligcr , de Hcinfius . les Critiques des pièces ' de M. de Corneille , &c l'Art Poétique de M. Delpreaux ; fa Dame ne pouvoir pas mieux s'adrclfcr pour eftre in (truite a fond fur cette matière. Il faut voir dans l'original de quelle manière elle y eft traitée ; nous ne pourrions le rapporter fans luy ofter beaucoup de fa grâce. Nous ne dirons rien non plus du ftile de cet ouvrage ; il eft à peu prés le même que celuy des autres livres de M. l'Abbé de B. c'eft à dire ailé , coulant ôc fins afteclation. Il femble quelquefois dire dans un endroit tout le contraire de ce qu'il a avancé dans un autre ; mais il ■ ne faut pas y prendre garde , il écrit au haz^rd ce qui luy vient en penfee. DICTIONAr^.E DE MARINE , CONTENANT LES termes de la I^avigation & de L' AuhiteHure Navale , avec les relaies & les proportions qui doivent y eftre obfervèes. Ouvra- Zc enrichi de figures repre [entant divers Vaiffeaux , les princi- pales pièces fervant à leur conjiruclion , les differens Pavillons des Nations , les mftrumcns de Mathématique , outils de char- pentcrie (^ menuifcrie concernant la fabrique , avec les diverfei fonctions des Officiers. En François (^ en HoUandait. A Am- fterdam , chez Pierre Brunel , Marchand Libraire fur le Dam. 1701. I. vol. in 4. pagg. 776. Et fe trouve à Paris chez la • Veuv; Horth^mels , rue laint Jacques. LEs Nations de l'Europe fe fout tellement appliquées à la na- vigation depuis quelques ficclcs , qu'on peut dire qu'une grande DES S C A V A N S. 139 grande partie des évcnemcns confidcrables qui comporcnt leur Jiiltoiic , le palTc lur la mer. Les Relations de ces évencmens font ordinanemcnt écrites par des gens qui fçavcnt la Marine , &: dans les termes propres de l'art. Ces termes font fore peu en- tendus par le relie des hommes , ainfi ceux qui s'appliquent à en donner l'intelligence en compofanc de bons Diîlionaires , ren- dent un très grand fervice au Public. II en a déjà paru en plu- iicurs Langues. Le diîlionaire du Marinier compole en Anglois par Henry Manvayrig fut imprimé à Londres in 4.cn lééy.L'art de la Navigation par le Sieur Guillet fur imprimé à Paris in 12. en 1678. Le Sx. Desroches donna le diâionaire des termes pro- pres de marine à Paris in 8. en 1687. Depuis ce temps-là M. O- zanan a donné des définitions des termes de marine dans ion Diétionaire mathématique. Les HoUandois ont aufîl un dicfio- naire en leur langue nommé le Zee-man. M. Aubin s'elf fcrvi de la pliipart de ces Diél'onaires pour compofer celui-ci. P dit de celuy de M. Guillet , Q^jjl n'y a rien qui ne foit urile & à « propos , qui ne foit tiré des meilleurs Auteurs , & qui ne ibit « en ufage parmi les bons Mariniers . . . Qu^il la tout copié , mais « qu'il s'en faut beaucoup que cet ouvrage ne contienne tous les « termes de marine. Il dit que, Le Didionaire de M. Desroches « cfi: plus abondant en termes , mais que les définitions & les « defcriptions y manquent. Celuy de M.Ozanan contient aufll « des defcriptions trop abrégées. Elles ne font propres que pour « des gens qui ont déjà connoilfance de la marine. « Le Ditiionaire HoUandois a auffi des défauts confiderables. Souvent il néglige l'explication des termes de Marine , ou rei> voye fon leébeur à des livres qu'on a beaucoup de peine à trou- •ver. Mais quand tous ces Didionaires feroienr aulfi parfaits qu'on le pourroit fouliaiter , chacun dans la langue dans laquelle il eft écrit ; il n'y en a aucun qui puifTe fervir à expliquer une langue par l'autre : & c'eft ce que ccluy-cy fait à l'égard du François &: du HoUandois. Il a encore cela de particulier , qu'il donne l'ex- plication des termes de Marine fuivant les diftcrens fens qu'ils ont fur différentes coftes. Sur quoy il eft bon de remarquer , qu'il n'en eft pas de même de ces termes comme de ceux du lan- gage commua : Ceux-cy oiu une figiiification- fixée par Tufa- 1704, N n lAO L E J O U R N A L gc qui fort de rcfrlc , au lieu que les autres en ont Ac fort diflTc- rences félon la diftcrence des lieux.. On parle d'une manière dans le pays d'Aunix ik. fur les colles de Gafcogne , & d'une' autre dans la Manche. Les Mariniers de Provence ont aulÏÏ leur lan'- gagc particulier. Il en cft de même parmy les Hollandois. Il n'y a pas loin de la Meule à la Nord-Hollande ; cependant les ter-' mes font fouvcnt fort d;ff :rcns , ou du moins leur lignification ncll: pas la mê.nc. Par exemple , les Charpentiers de la Nord- Hollande nomment les Varangues Buikfiukken , & les genoux Sitters , au lieu que les Charpentiers de la Mcufe nomment les genoux BuiKf}u¥:.Y.en , &: les Varangues Zezgers ; ce qui met une grande confudon dans les livres des Ecrivains de ces différentes contrées. Noire Auteur a tâclié de furmonter toutes ces diffi- cultez ; &: il efperc que fon ouvrage fera d'autant mieux receu, que toutes fes defcriptions , &: tout ce qu'il a dit touchant là Marine &; l'Architecture Navale des Hollandois , efl: tiré du livre de M. Nicolas Witfen , Bourgmaiftrc d'Amfterdam. Ce livre ed devenu très cher ; &: il eft iî rare, qu'on ne le trouve pas même en Hollande. li y en a un exemplaire dans la Biblio-' tlicque du Roy ; Il ell en Flamand. Tout ce quirctrarde la Ma- rine des anciens & des modernes , y eft traité avec une cxadi-» , tude & une netteté qui ne le voit point dans les autres ouvra- ges de cette nature. S'il fe trouvoit quelqu'un qui fût habile dans la Marii-ie , èc qui fceût aftez bien le Hollandois & le François pour en enrrcprcndre la traduction , il rendroit un grand fervice au public. En attendant on pourra fc Icrvir de ce Diclionairc , dans lequel outre les defcriptions , on a mis des figures gravées qui rcprefentenr non feulement des Vailleaux entiers , mais aulîi les piincipales pièces de ces nié nés Vaiifcaux feparées , les en- gins , les outils , &: tout ce qui fert tant à la conilrudion des Navires qu'à tout le rcftc de la Marine. Quand l'Auteur a cité des partages pour faire mieux connoî- tre l'ufige cV la fignifîcation des mots , il a pris foin de choi- fir ceux qui rentcrment quelque maxime de Navigation , ou de conihudion. Ce Diélionaire cftant François èc Hollandois , on a mis d'abord le terme François ; cnfuitc , le Hollandois ; Se après cela l'explication du terme , feulement en François. U Au-* DÈS S C A V A N S. _ 141 féur promet de donner inccirammcnt le Didionaife î^ollandois &£ François ; c'cft à dire que dans ce fécond Di(5lionairc , les termes feront mis d'abord en Hollandois , & cniuite en Fran- çois , & les explications feront en "Hollandois. LIBER PSALMORUM CUM SELECTIS ANNOTATIO- nihus in loca diffidliora. enclore J. B. Du Hamel , presby- tero &■ Exprofejfore Rcy.0 . Rhotom.;p ^ vcncunt- Panfiis &c. C'ell a dire , Le livre des P fcaumes avec des Notes fur les lieux Us plus difficiles, par M. du Hamcl Prejîre , cy~ devant Profeffeur Royal. A FvOiien , Se fc trouve à Paris , chez Jean-Baptill:c Delefpine , in ii. 1701. pagg. 311. E nomSr: de Commentaires &: de Notes fur les Pfcau- ^mes c{\ il grand , qu'on ne peut pas en £rire le denom- bicnienc. Chaque Auteur s'y cù. propofé des fins particulières, S)C a fuivi des méthodes dift'crcntes. Le but que M. du Han-.el fe propofe dans ce livre cy , comme il le déclare dans fon Epî- tre dedicatoire à Monfeigneur l'Archevêque de Roiicn , efl de faire un Ouvrage qui puilfe eilre de quelque fccours aux jeunes Eccleliaftiqucs que l'on inftruit dans les Séminaires , les exciter à rétude des Pfcaomes , &: leur en donner l'intelligence nccciîaircà tous les Eccleliaftiques. Il a crû qu'il viendroit plus facilement à bout de ce deflcin par de courtes Notes fur les lîeux difficiles, que par de longs Commentaires ; &: il a alfrdc d eftre bref &: clair dans ces Notes , afin d'attirer par cette méthode les jeunes Ecclefiaftiques à ces fortes d'études. Il s'eft particulièrement attaché au fcns littéral , fans méprifer le fens fpirituel , ni mcaie l'oinettre quand il l'a cru nccelFaire.. Les Commentateurs de l'Ecriture Sainte , tombent allez ordinaire- ment dans deux exçez oppolez. Les uns ne lifent , ne citent , &; ne fuivent que les anciens Interprètes : Les autres s'attachent uniquement aux modernes. M. du Hamel a évité ces deux cxtremitez , en {c fermant des Commentaires des uns &: des autres. Ce qu'il promet dans cette Epîrre dedicatoire^ fe trouve parfaitement bien exécuté dans le corps cic Notes qui font au bas du Texte de la Vulgate. Il y rapporte les différences du ,4i« L E J O U R N A L Texte Hcbreu , y explique en peu de mots le fcns des endroits difficiles qui pourioicnt arrefter un Icdcur médiocrement i'çitr- -vant , y cite les cxp.licati-jns des Percs &: des nouveaux Inter- prètes , éclaircit les diificu'tcz qui peuvent venir , tant des cho- fcs que des termes ou de la conlauttion ; &: en un mot y rend les Pleaun-ics intelligib'es à tous ceux qui peuvent entendre le ■Latin. EUes font- éaiiçs^ayec la pureté de ftile , la netteté, la clarté &: la julleiTe ordinaire à l'Auteiu- , aflez connu dans la Republique des Lettres par tant d'autres Ouvrages de Philolb-. ■phie &: de Théologie. LES LETTRES DE SAINT JEPOME TRADUCTION nouvelle. A Paris , chez Louis Guerin. 1701. in 8. pagg. ^jjo. PENSE'ES ET REFLEXIONS CHRETIENNES SUR. l'Or.tfon Dominicale , par un Reltyevx de l Efiroite Obfer. vance de l'Ordre de Grandmant. A Paris , chez Louis JolTc, 1701. in II. pagg. 308. ^ R R A T ^. VII. JOURNAL, page 97. ligne 21. Il foutient que l'erreur &: l'Idolâtrie , life\-, il foutient que la fuite de l'er- 1: :ur &: de l'Idolâtrie. Itid. p. 98. Le ftile figuré de l'Auteur a fait appliquer ce qu'il dit des Serviteurs inquiets , aux premiers Reformateurs ; mais on a reconnu depuis qu'il eft plus vraifemblable que l'Au- teur a voulu parler des Minières de l'Eglife même. Ainfi raye^ la réflexion de la ligne 3 . ti^ 4, Cette qualité &:c. VIII. JOURNAL, pagcizy. lig.14.Pau. ltfe^,Vo. A PARIS, Çmz JEAN eu S SON, rue ûint Jacques , à l'Image SaiiK Jeaji-Baptiile< AvecTrivilege du Roy, ijoz. X. t45 LE JOURNAL DES s C A V A N S- 5 Du Lundi (î. Mars M. DCCII. MEDAILLES SUR LES PRINCIPAUX EVENEMENS du règne de Louis le Grand , avec des explications hifioriques, far l'Académie Royale des Infcriptions ^ Médailles. A Paris de rirnprimcrie Royale, ijoz. i. vol, in fol, CE Volume comprend ce qui s'eft pafTc de plus mémorable fous le Règne du Roy iufqu'à la fin du dernier liccle. Il eft compofé d'une fuite de z8é Médailles , donc chacune rcpre- fence d'un coflc la Telle du Roy dans Tes differens âges , &: de l'autre quelque Adion lingulicre de Sa Majellé, Chaque Mé- daille efl: placée au haut de chaque feuille. Au delTous il y a une Explication hiftorique &: une defcription de la Médaille , qui n'excède jamais la page. Le tout ell enfermé dans une efpccc de Bordure ou Cartouche qui règne le long des marges. On n'a yen oublié de ce qui pouvoir contribuer à rendre cet Ouvrage parfait , foit pour la Compofition , foit pour la Graveure , (bit pour rimprelfion. L'Ouvrage cil de l'Acadcmic Royale des Infcriptions. Cette Académie ayant eflé établie en 1663. pour dreiïcr des Monu- piens à la gloire des hommes illullres du Royaume , l'éclat des ^dions du Roy , &: la rcconnoillance pour les bienfaits détcr- lïiinerent les Académiciens à coiiiinencer par travailler à des Me-« 4!f LÉ J OtTRN At dciiilcs à la gloire de ù Majcllé. Les Académiciens qui ont cté ad.nis daiis cette Compagnie par ie Kcgicmcnt du n^ois de juil- let 170 1. n'y ont aucune part. Il cftoit achevé lors que le Roy leui tic riionnjur de les y anocic:. On a commencé à travailler aux Médailles fous le Miniflrere & par les ordres de M. Colbcrt. On a continué du cemps de M. de Louvoys ; Se l'Ouvrage a elle achevé par les foins de M. de Pontchar train ,■ aujourd'huy Clvincclicr de France, par ceux de M. de Pontchartrain Secrétaire d'Eftat , &c pat ceux de M. l'Ab- bé Bignon Tous leurs ordres. Cette Académie a efté d abord compofce de cinq pcrfonncs ,- fçavoir Mcfl'. TAbbé de Bourzeis , Chapelain , Perrault , l'Ab- bé de Callagncs , Charpentier. Melî". l'Abbe Tallcmant, l'Ab- bé Galoys &: Qmiiaut curent les places de MelV. de Bourzeis ,, Chapelain &: CalVagnes. M. de Louvoys reforma ik. augmenta la Compagnie. Mclf. Charpentier , Tallemant , &: Quinaut y rcftérent ; M, Felibien y fut admis , &: MelL de la Chapelle Belle , Racine , Dcfpreaux &: Rainrtant y furent introduits. Après la mort de M. de Louvoys en 16^. M. de Pontchartrain procura à Mefl'. de Tourrcil & l'Abbé Ucnaudot les places va- Gantes de MeiT. Rainflant & Quinaut. Celle de M. de la Cha; pelle 3c de M. Felibien qui moiuurent , fut bien-toft après rem- plie par MelV. de la Loùbcre & d'Acier , &: en fuite celle de M. Racine par M. Pavillon. C'eft principalement depuis ce dernier temps ,. & par ces derniers Académiciens que l'Ouvrage a elle mis en l'cftat qu'il eft aujourd'huy. Ces Mcllrcurs ont imité la (implicite- & la noblefTe des Mé- dailles antiques , foit pour ce qui regarde les Légendes , foie pour ce qui regarde les Types. Ils ont évité l'obfcurité en mar- quant précifement les faits , au moins dans l'Excreue ^ & en mettant les Dates. M. Anillon a conduit l'édition de ce Livre. M.Coypel le fils a fait les defîcins inventez par l'Académie. Il y en a deux cens de ù\ main. Le Frontifpice efl: aufll de luy , à la relcrv^e du Por- trait du Roy , qui eft de M. Rigaud ; les autres font de M. Le Clerc , qui en a aufli gravé plulicurs luy-mcfme. M. Mauger 3 gravé en acier deu:^ cens foixante Revers , &: toutes les Telles DES SCAVANS. 14.^ in Roy : Le refte elh de MciV. Koctiers , Bernard & Roulî'cl. M. Bcnain a ùk les dellbins des Bordures &; des Fleurons. Les TcRes du ; oy en taille-douce ionc hiitcs avi burin par le Cheva- lier Edeiink , les Revers font gravez à l'eau force par les Ficres Sinroneau , par le Sieur Audran , &c quelques-uns par le Sieur le Picard. Les connoiffeurs diftingueront bien le travail des un» & des autres. Les caraderes d'Imprimerie font deflîgnez , gra- vez &; fondus par le Sieur Granjcan. LETTRES DE PIETE' CHOISIES ET ECRITES A différentes ferfonncs , pur le R. P . Dom Arm.tnd lean Bou- thitlier de Rancé , Abbe Résilier & Reformateur du Monaf- tere de la Trappe de l' Etroite Obfcrvance de Cifteaux. A Païis chez François Muguet. 1702; in 12,. pp. 449. LEs Lettres que les hommes écrivent pendant leur vie , fond les fidèles interprètes de leurs penfces &: de leurs aftcdicns^ Ecrivant fans précaution à des perfonnes de confiance , & ne croyant pas que le public ait jamais connoiffance de ce qu'ils maïadenc , ils y expriment naïvement leurs fontimens & s'y font connoîrrc tels qu'Us font. Celles de M. l'Abbé de la Trappe font très propres à confirmer la haute eftimc qtie l'on a de (es lumières &c de ia faintecc. On y voit cet efprit de pieté dont il- étoit pénétré ; ce zelc ardent dont il étoit poflcdé pour l'obier* vancc régulière ; ces grandes idées qu'il avoir de la Religion ; fa foiencc &: fa prudence pour la conduite des âmes ; combien il étoit inftruit des devoirs & des obligations de tous les états , &: la parfaite connoilîance qu'il avoit des voyes du falut, Ea voicy un fécond volume. Qiioy que la plufpart des Lettres, qu'il contient , foicnt adrelfces à des pcrionnes de qualité -, elles, font pleines de maximes propres à tous les Chrétiens , telles que font les fui vantes. Zftt. ï. Il n'y a qu'une feule chofe au monde qui nous doive « caufer de la douleur ; c'eft le péché ; Se quand notre vie en «■ ell: exempte , quoi qu'il arrive, il faut confervcr la paix. Pour- « vu que Dieu foit content , nous le devons cftre , puis que fa «♦ volonté feule doit être la règle de la nôtre. Z. 2,. Entre tous «[ ï4é LE JOURNAL „ les moyens qu'on peut employer pour s'acquitter de Ces de- w voirs , il n'y en a point de plus ctîicace , que de regarder Dieu w en routes choies ; de n entreprendre jamais rien lans l'avoir «conliilcc , & d'attendre beaucoup plus de fon fecours , que de « toutes les torces &: les puurmces hu naines. Z. 3. Maxime ^ générale de n'entrer en aucune atjauc, qu'il ne foit évident que V Dieu nous y appelle. Jhd. L'Abllincncc des fens coûte beau- «c coup moins que celle de l'clprit. Z. j. li faut commencer pat w bail Se mépr;lbr le monde , lî on veut faire autant de cas de » rérernité , qu elle le mérite j car il eft çercain qu'à proportion » que le monde diminue dans notre cœur , l'éternité y augmen^ »te, &: quelle prend ic remplit tous les vuides ôc les places " qu'il y laiflTe. /èid. Les homm:;s n'ont rien que de creux & « de faux , &: on ne peut mieux. les figurer que comme .ces con- y, cavitez des rochers , dont il fort des voix Se des paroles, quoi ^ qu'elles n'ayen: ni cftomac ni bouch: pour les former, c'elî-à- „ dire , qu'ils piroillent tout ce qu'ils ne font point, & que le ^, meilleur &: le plus habile ell: celui qui jouë mieux fon perfon- „ nage. Z. 11. Il n'cft utile de nous feuvcnir que nous fommcs yy miferables , qu'autant que cela nous approche de Dieu & nous ^ oblige de recourir à fa bonté. Z- 16. Les accidens que les gens y, du monde appellent des difg races , n'en font point en effet... „ Dans la vérité ce ne font point des coups de malheur ; mais j, des delf-ins Se des conduites de la mifcrico::de do Dieu , qui j^fe fert d'évenemens imprévu;, pour .irer ceux qu'il couvre d'u- j, ne proteétion particulière , du milieu de la Cour , comme du \^ milieu du naufrage. Z. 10. La difcretion quand elle eft exempte ^ de tout relâchement , &c de toute condefccndance charnellcy y,ell une vertu plus grande que la pénitence. Z. zy. A quoi pen- fent les hommes ; tout échape dans ce monde avec une rapi-t •^dité prodigicufej nous fommes prêts de perdre dans tous les .jinftans , ce que nous y aimons davantage : cependant on trai^ j-, te l'éternité coiimc le temps j & le temps par un renverfe- »» ment déplorable , tient dans nos cœurs la p'ace que l'éternité ,y toute feule y devroit occuper. Z. 40. Le parti qui eft le plus fc- ,^ lonDiea, eft de fouffàr les maux aufquels on ne peut apporter ^e içmcde. Il y a des temps où il n'y a riei> de mieux 3 faire DES S C A V A N S. 147 que de demeurer dans le repos. L. 46. Le témoignage de no- " tre coufciencc , doit faire notre repos &: notre conlbiacion. L. " 48. Si on n'a un foin tout particulier de fe tenir dans la main " de Dieu , il n'y a point d'égarement où on ne puiffe tom- " ber ; & l'inclination que nous avons au mal cft ii forte & fi " violente , qu'il n'y a point de barrière qui l'arrête quand " Dieu ne s'en mêle point. Z. 70. Le monde eft un grand Livre " qui cfl; inccffamment ouvert ; &: tous les hommes , de quel- " que qualité qu'ils Ibient , n'ont qu'à le lire pour y trouver de "^ grandes leçons. L. 110. Quiconque le confidere avec attention, " &: le met dans fon véritable jour, c'eft-à-dire , qui l'examme " félon les véritables règles , ne manque point d'y trouver avec "^ abondance tout ce qui cfl: neccffaire pour l'etïacer de fon cœur," &: l'empêcher de s'y laifler (urprendre. " 'V^oici quelques avis qui s'adrelfcnt aux Evêqucs. L. 10. adref- fèe à un Evèqtie perfecutc à caufe du bien quil voulait établir dam fon Diocefe. Vousfçavez mieux que moi , que le caradcre " auquel Dieu marque les œuvres qui font de lui , cft l'oppof- " tion des hommes , &: vous eftcs précifement dans le cas au- " quel il nous a dit par la bouche de fon Fils, que ceux qui (ouf- " trent perfeeution , font heureux , puis que c'cft pour la gloire " de fon nom, &: pour l'établiflbment &C la conibrvation de la '* vérité , que votre autorité & votre perfonneeft attaquée. Le " moyen, Monfeigneur, que l'on puiiTe fins d'extrêmes con- " cradidions établir les maximes véritables dans un pays qui les " ignore depuis il long-temps , & defihufer des gens prévenus '* Les hommes s'élcvent contic vous , à ce que l'an itte j,, mande ; on vous contredit avec infolcnce ; on fait toutes i'or- „ tes d'cfïbit.s pour ruiner ce que vous édifiez. Ceux qui dc- ^, vroient le joindre à vous , &: entrer dans tous vos dcll'ins , „ ibnt ceux-là mêmej , en qui vous rencontrez plus de iciilhn- „ ce. Cd\ amiî que les ApolVies, dont vous cftcs le Succell'cur, „ ont cfté traitez ; ils n'ont trouve dans leur clicmin , que des „ p:;rrecu:ions y. aufqucUes tout ce qui vous arrivera de plus fâ- ^, chcux y n'aura rien de comparable : Vous afpircz à leur cou- „ ronnc, il eftijullc que vous cfTuiyez une partie de leurs travaux. » Penfcz , Monfcigncur , pcrmcttez-moy de vous le dire , que la »« première &z la plus importante ditpoiicion que Dieu demande' f' de ceux qui tiennent dans Ton Eglifc , le rang qu'il vous y a j, donné, clt la fermeté.... Enfin,, il faut que la vigueur d'un vcri- ^, table Paftcuv prenne comme de nouvelles forces dans la mali- .,, gnité de ceux qui s'oppofcnt à l'avantage & à la fureté de fon 5, Troupeau. Z. ij. Reprcfentez-vous, Moi^'cigneur , que Dieu ,, retrace en qiielque manière dans votre vie , celle des Evêqucs j, dcspicmiers temps ; que cet état dans fon origine , e(l: un état „ de foutfrances Se de croix ; &c que celles dont il luy plaît de „ vous charger , vous feront enfin d'autant plus utiles , qu'elles ,j font plus de luy , &: que fans doute par vous-même , vous ne j, vous les feriez jamais choifies. Z. 17. Quel exemple d'un Evc- j, que qui joint la follicitude de l'Epifcopar, avec Tauflrerité de la j, vie folitaire Quelle conlolanon au moment de la mort , „ d'avoir pià mettre cnfemble deux choies aulfi différentes Se j, éloignées , que la vigilance d'un Pafteiir , &c la pénitence d'un j, Solitaire. Il y en a plufieurs qui regardent la vie Monaftiquc. Zett. j, w Les Moines déréglez font incapables de donner un bon avis.... »» C'ell un crrand malheur d'être dans une obfervance relâchée. M Z.8. Le lieu de h. profeifion d'une Religieufe e(l fon toîTibeau, ». &: elle n'en doit fortir,que pour paroitre au jugement de celui, w par l'oidre ^ par la providence duquel elle y elt engagée. L. 15. ■>, Rien n'ell plus ordinaire aux pcrfonncs qui fon: engagées par « des vœ:ix , que le dcfir de changer de lieu ou d'obfcrvance i> Oi\ ne manque poiiit de fe former des motifs ^ des coniidcra- C) ES se A V AN s. i0 fions plaufibles , &c d'acnibucr à un mouvement du Camz Ef- «■ prie , &C aune providence particulière , ce qui ncfl qu'un pur «* effet de Timmortihcacion Se de rnillabilité du cœur.... li n'y a « rien qu'on doive f>ius difficilement écouter... Dieu donne fi « peu de bcnedidion à ces fortes de mouvemcns , & il cft fi ra- « fc qu'on rencontre dans une nouvelle oblcrvancc plus de re- « pos & de conlolation qu'on n'en avoit pas dans la prenucre , « qu'on ne fçauroit trop le défier de foi-mémc , ni fê tenir trop <» en garde contre les premières pcnfécs. Z.zc. La R,e!igion cil « toute dans rciprit , &: quoique les rcglemens & les pratiques « extérieures foient neceflaires , néanmoins elles ne font que « des moyens pour acquérir ce détachement &: cette pureté de « cœur , qui fait toute l'elVence de la vie de la Religion. La « pcrfedion&: la perle ver ance des Religieux dans le bien , dé- « pendent uniquement de la confiance qu'ils ont en leur Supe- « rieur. Z. 44. Le Noviciat n'eft à proprement parla- , qu'un « exercice d'adions faintes pour réprimer les cupiditez , pour af- <• fujettir les palfrcns,&: pour régler les mœurs. Z. f. Je confidere « la liberté qu'on donne aux Religicufcs de Ibrtir de leurs mai- « fons , fous prétexte d'infirmicez & de maladies , comme un « grand abus.... L'air qu'elles refpirent dans le monde , leur fait « fouvent perdre en un moment , ce qu'elles avoient pu acquérir « de vertu &: de religion pendant plulicurs années dans la recula- '* rite du Cloirre. Les Religicufes qui quittent leurs Monade- '<■ res , pour aller ailleurs chercher des rémcdcs , témoignent '* qu'elles aiment leur fanté plus que leur fa'ut. Z. 6^. Le moin- « dre entretien des Religieux avec les gens du dehovs , cil tcu- '* jours accompagné d'un extrême danger. Z. 78. La pauvreté '' des Religieux ell fi peu connue , quoiqu'elle fuiî*: l'eflcnce "^ de leur vie , & on la confidere fi peu feîon retendue qu'elle '* doit avoir , qu'il ne fiut pas s'étorrcr li le nonilre des vrais " Moines cft fi petit. Z. 82. Le F eligieux auquel le Supérieur don-" ne les choies neceflaires pour fon entrerien , ne peut en con- '*• fcience , Se fans violer le vœu &: la promefTe qu'il a faite à " Dieu de vivre dans la pauvreté , retenir ni beaucoup ni peu " d'argent par aucune raifbn. Z. 100. Depuis que je fuis Reli- "^ gieux , je n'ai prefcnté aucun de nos Frères aux Ordres de ia «'• jyo L E J O U R N A t ,, Piérrife, Dieu m ayant envoyé un tort grand nombre de pcï- „ fonncs qui en avoicnt déjà reccu le caradcrc. Il relbud dans la Lcttic 64. lîx difficultez qu'un Religieux luy avoir propo- „ fées. I. Si un Supérieur néglige l' intérieur de les Religieux , ,, &L qu il n ait ni la volcnré , ni les lumières necclî'aires pour les ,j conduire , ils peuvent chercher dans une conduire étrangère „ ce qu'ils ne f'çauroicnt trouver dans celle de leur Supérieur. Si „ on croit qu'il en accorde la permilllon , on peut la kiy demna- „ der ; finon on doit s'en pafler. 1. Un Supérieur voulant cnga- ;, ger un Religieux dans un cmploy , dans lequel ce Religieux „ voit ù damnation alTùréc, il n'efl: point oblige d'obéir. 3. Un „ Religieux qui peut Te l'auver dans un Monafterc, ne doit point „ p-iilVr dans un autre , par cette raifon qu'il y auroit plus de fa- „ cilité d'y taire Ton ialuc. 4. On ne peut pas le charger de Mcf- „ i-s de fondation au préjudice des Mcilcs établies dans l'Or- „ dre. y. Un Religieux doit dire fon fentinient lût le fujct qu'on „ propofe pour un Bénéfice , (%c ne pas s'en rapporter au juge- „ ment du Supérieur. 6. Un Religieux ne doit lue que des li- „ vres qui peuvent le rendre meilleur & plus fiint , & laifler j, tous ceux qui ne vont qu'à contenter fa cupidité, ou luy don* „ lier des connoiflances qui ne luy lont point utiles. Dans la Lettre dy. il confcille à un Prêtre chargé de la con- duite des amcs Se engagé dans de grands deieglemens , quoi qu'- inconnus au monde , dont il avoit une approbation générale , de quitter ton bénéfice , de fe retirer dans c]uelque quartier éloigné de Paris , de s'y appliquer à la ledure de l'Ecriture lainte & des Livres de pieté. Il dit de lOpera dans la Lettre loy. Qif il n'y a pa. d'apparence qu: le Pape l'ait permis comme on l'a dit , &que Dieu ne permettra point qu'une choie ii mauvailb foit foutcnuë d'une lî grande aucorité ; mais que quand cela feroit , elle ne le ohangeroit pas de nature. Dans la Lettre 4. il s'excufc de venir à Paris pour les affaires » de rétroice obf;rvance par deux raifons bien édifiantes. T y a , V dic-il , un de nos frères , qui depuis deux mois efl: aux portes =f delà mort : bien que Dieu luy ait donné toutes les dilpoikions «que j; luy pouirois fouhaiter dans cet état , l'inftant de la s> nior; c'a ailUrement ccluy des plus grandes teflications } & jo: youç D £ s s C A V A N s, ^ jft rous avoue que pour le quitter dans cette extrémité là , il (au- « (droit me faire une violericc que j'aurois peine à Tupporter. Dieu « qui me l'a confié , & qui l'a mis dans nos mains , veut , ce me « femblc , que je le reaictte dans les Tiennes, & à moins que d'en « recevoir les derniers Toupirs , &c de luy fermer les yeux , je ne « Croirois pas pouvoir rendre à Dieu le compte qu'il m'en de- m mandera. [ Voila la première raifon toute pleine de charité ; &: « ydicy la féconde qui part d'un fond d'humilité. [ Ma finté qui « n'cit pas maintenant fi vigourcufe qu'elle a elle , m'empêche « de pouvoir faire à pied les v'fîtes &: les foUicitations qui fc- « toicnt ncccflaires. D'ufer d'une manière d'aller plus commode, « cela ne conviendroit point à la fimplicité de mon état , &: il n'y « a point d'apparence , que j'approuvafle par mon exemple , ce « que j'ay toujours eftimi condannable dans les perfonncs de ma « profcllion. Qiiand un Religieux ne peut plus aller par le mon- « de félon cette pauvreté qui luy eft fi cflcntiellc , Dieu ne veut » de luy autre chofe , fînon qu'il demeure enferme dans fon « Cloître ; qu'il y prie fans celVe ; qu'il y pleure fes peciiez , & « qu'il y attende la mort. « On voit par tout dans ces Lettres cette fublimité de génie , &: cette facilité à s'exprimer noblement , quiétoient fî naturelles à l'Auteur. DESCRIPTION ET USAGE DU PLANISPHERE, nouvellement mis en pratique par le Fevre , ln"in p'v-^ro : elle (ère me .ne à les y poler, quand on les A cbfervées pat les alcenfîons droites , &: par les decHnaiibns. Lu .au., ces Hzimurs &: d:s Almic-mrarats ell tracée fur une corne miiicc ^ tranlparcnce , pour une clevacicn de Polc don- DES se A V AN S. ijl ftee. Elle marque les maifbns ; le premier Almicantarat (crc d horifoM oblique , Hc le 90. Azimut (cri de Méridien. Cette luhic cfl d'une grande commodité a c.uilé de (à tranfparencc. On voit au travers, l'iâ tour d un coup , lu hauteur 6c l'A/imut des Etoiles qui font (ur !'hoiif<)n. • Il y a aufTi onze tables différentes faites Çur du carton . de- puis 40. )uiqu'à 60. devrez, d'élévation dé Poîe > par lelquejles on peut faire les mêmes opérations que 1 on fuit avec celle de corne ; ma s avec un peu plus de peine. Ce Planifpliere a cela de fingulier , que quoy qu'il ne fbit que de carton &c de plufieurs pièces fcpar-ées les unes des autres, il eft monté d'une manière (i ingenieufe 6c avec tant de )u- fleffe , que l'on y peut pratiquer tous Tes ufiges jufques a dix minutes ; qui eft prefque tout ce qu'on pourroit efperer d'un inftrument de pareille grandeur qui feroit fait en cuivre avec la dernière cxaditude. VOYAGE DU MONDE DE DESCARTE.S. NOUVELLE Edition , reveu'à /^ awimentéc dune cinquième Partie ajoutée aux quatre précédentes. Par le P. Daniel , je fuite. A l'aris ,- chez Nicolas Pépie , rui: S. Jacq. 1701. vol. in ix. pp. j^é. LA première Edition de cet Ouvrage , qui commença à pa- roitre il y a àix ans , contient fjuatte Parties. Cc'le-cy en renferme une cinquième de plus. C'efi: de celle-là dont nous par- lerons ; les autres font aflez connues par les Extraits qu'en ont fait divers Journaux. Cette cinquième Partie n'eft pas nouvelle en tout ; elle contient un traité iur l'ame des B<-ftcs lequel a dé- jà elle imprimé dans un Volume fcparé, L'Auteur l'a jointe icy comme une- fuite naturelle de l'ouvrage. Ceux qui ont lu la pre- mière Edition du Livre dont il s'agit , ou les Journaux qui en ont parlé , fçavcnt que la Relation du Voyage f.Jt au Monde de Dcfcartcs , commence par une occafion favorable que le liazard prefenta à l'Auteur de taire ce voyage commodément ; que dans toute la fuite de l'hiftoire , félon que les incidcns y engagent , il y cxpofc la plufpart des principaux points de la Philofophie de M. Dcfcartcs , qu'il en examine plufjcurs en chemin failànt , qu'il ry4 L E J O U R N A L tâche d'en ïcfutcr une grande partie , &c que par la divcrfîtc des incidens , par des poincs particuliers de l'hiftoire du Cartclîanif- me , &£. par des convcrlacions ingcnicul'es , il trouve moyen d'é- gayer un lujct de (oy allez mclancholiqiie. La cinquième Partie , qui cil celle dont nous allons donnée l'Extrait , cft une Lettre écrite à l'Auteur par un Penpateticiea , ^ une Réponfc de l'Auteur à ce Pcripateticien. Le Peripateti^ cien commence d'abord par des reflexions fur le lentirnent de M,. Defcartes touchant l'ame des Belles. Il trouve qu'il n'y a rien de plus fcduifant que les expoiitions que fait le P. Pardies dans fon L'vie intitulé, De l'Ame des B:ftes ; parce que ce Père y mec le Cartelianifmc dans toute fa force , &: qu'il va prelque jufqu'à convaincre Ces Lecteurs , que non feulement il n'ell point belbin d'ame pour marcher , pour boire , pour manger , pour (c plain- dre , mais encore pour parler ; &: pour parler aulli long-temps , dit le Pcripateticien , qu'un Avocat dans le plus long plaidoyer. Il ajoute que ce Livre a fait pafTer fon Auteur parmi les Pcripa- teticicns pour un prévaricateur , qui cftoit Cartelien dans l'iime. Le Pcripateticien avoue que les corps des animaux &: les nôtres font des machines ; que les mouvemens du cœur &: du lang dé- pendent des reflorts de cette machine ; que les mouvanens mê-» mes que nous nommons volontaires , comme font ceux de nos jambes , de nos pieds , de nos mains &c. dépendent aulîi de la difpolition de cette machine , puis qu'une humeur qui fe fera jet- tée fur un mufcle , une feule obftruclion iuflit pour produire la paralyfie : mais il foutient en mcfme temps qu'en raifonnant fut ce que nous connoiiTons en nous-mefmes , &: fur ce que nous .çonnoiflons des Belles , on ne peut pas raifonnablcment pcnfec qu'elles foient de pures machines. Il develope cette propolitioa générale par plufieurs particulières. La première propofition eli, qu'il ne fe pafTe rien en nous qui puifl'e nous faire pcnfcr que les mouvemens des Beftes qui répondent à nos mouvemens volon- t/iires j fe falfent par la feule difpolition de la machine. La fé- conde propolltion eft , que nous avons au contraire en nous de quoy nous convaincre pohtivement , que les mouvemens donc ii s'agit ne fe font point dans les Beftes par la feule difpofition de ^â machine.. La crpifiéme , que ce qui fe paflc dans l'extérieur des DES S C A V A N S. tf^ des beftcs doit nous faire penlcr tout le contraire de ce qu'cn- fcigncnt les Cartellrns. La quatricmc : Que jamais les Carcc- iiens n'ont touché au point cllcnticl de la difficulté en cette ma- tière. La cinquiéaic : Qujls ne parlent & ne raifonnen: point là-deflus conlcqucmment. Il s'étend fur chacune de ces propo- fitions i & pour les appuyer , il fc fert de preuves qui peuvent , il non fermer la bouche aux Cartelicns , du moins en embar- railcr quelques-uns, Enfuite feignant d'entrer dans l'opinion de Del'carces ; Hé bien , dit- il , les beftcs feront li vous le voulez, de pures machinas lans connoiflance ; Dieu toujours applique ,à en remuer à propos tous les relforts , fera marcher , crier , fau- ter les animaux comme des Marionnettes. Pluiicurs Peripateti- ciens n'auront peut-ertre pas plus de peine à fuivre ce fentimenr, qu'a cnlcigner , comme oiit £iit quelques-uns d'entre eux , que le flux Se le reflux de la mer , oii l'on imagine tant de fineflTe , fc tait par le moyen d'un Ange , qui en balançant le Globe de la terre, fait aller les eaux tantoft d'un cofté ^ tanroft d'un au- tre. Le Pcre Daniel fait une réponfe à la lettre de fon Peripa- teticien ; mais dans cette rcponlè ^ il commence par luy parler au long de tout autre chofe que de ce qui regarde l'ame des bê- tes , dont il ne dit qu'un mot fur la fin , & encore cft- ce en pafl"ant. La lettre du Peripateticien cil cependant toute entière fur ce fujet. Vous ne ferez pas fâché , luy dit le Père Daniel , La Marne Se la Seine , le Rofne & la Saône après leur eonflant , coulent enfcmble pendant un long cfpace fans fe confondre. Il y a des fleuves qui pafl'cnc à travers des Lacs fans fe m.êler. Si on fait attention aux expériences âcs Hydrauliques ,.on verra que l'on fxir pafter des liqueurs a tra- vers les unes des autres lans fe mêler non plus. Ajoutons que le P. Daniel conixmd la prcflîonavcc le mouvement : ily a prel- fion entre pluficurs tourbillons' qui {è touchent , &: non mou. vement oppoie. Enfin lit le P. Daniel veut fuivre les Phénomènes de la nature , il tirera des confequcnces toutes contraires à celles cîu'jl a déduites du principe qui admet les cieux fluides. " 15? L E J O T7 R N A L INsT:^ ACTIONS SUR LA CONTINENCE, FONDEES fîir le fcns littéral de l Ecriture Sainte , ($» tincs de la DoHri" ne des SS. Pères , divifees'^n de-ix L vres. A Paris , chez la Veuve de Daniel Hovchemcls. 1701. in 12. pagg. 378. L'Auccui- de cec Ouvrage dit dans la Préface , qu'il a cri-, ne touvoirmeux employer fort temps pour fon falut &pour cclriy ai jc'i Leitews , que de combattre par des armes dvines le plus fort fencbant de {."homme, & le plus emacinc dans la 2\^ainrc humaine. C'cjl la conc'.ipiftcncc charnelle , vue , dit-il , très un vc rfclletnent rèp indu dans le monde (^trcs^-pcrniceux da>is^ fes c /fi?/;. L'Ouvrage eftdivilc endrux Livres : Le premier cil des eau fes d^roncdes de i Incont nence ; Et le Iccond contient les motif) 0- les moyens dt pjrder la conctncme. On trouvera dans l'un & dans l'autre quan>. tité de coniidcrations I^l reflexions morales , tirccs de l'Ecriture Sainte &: des SS. Pères de l'Eglifc, particulièrement de S. Chry-, foilome &: de S. Auguftin. L'Auteur a raiibn d" avouer qu'il s" e^ plus attaché à la foliduè qu'à la beauté du di [cours ; Car en eftct , (on lliic ell: peu châtie. Il eft pcrfuadé que le lecicurqu: préfère fati falut à Ion. plaifir^ (fS qui cherche plus le fruit que les fleurs , luy en. y^ lura bon yè. Cependant il cil certain que le public luy Ibroic t)eaucoup p'us obligé s'il avoit fait un choix des plus excellentes & dos plus belles p^nfées {"ur la vertu de la Continence , &: qui* les eu: exprimées d'une manière noble & délicate, que de recueil- lir comrn; il a tait , quantité de lieux communs fans beaucoup d'art,& de s'exprimer d'une manière peu convenable à la politelft; du fieclc où nous vivons , ayant pour modèle les Eflfais de Morale 4e feu M.Nico!e,&: tant d'autres Ouvrages de pieté qui n'ont pas efté moins recherchez à caulb de la beauté du ftile, qu'à caufe de la lo'idité des pcnfées. On convient avec cet Au:cur, de !a maxi- me de S. Auguftin , Que la fagclle ne doit pas dépendre de l'élo- qu:'nce : mais on demande avec ce Pcre que l'éloquence acc5pa« gne la fagelTe; rftant indubitable que celuy qui peut parler non feu- . lemen: avec f^g iTc, mais encore avec éloquence , fera beaucoup plus de fruit. Quinon folum fapienter, vcrùm etiam elo.ucntt'r po~ fera ditere^plus prodirit.Ccû. a quoy rAuccur fcmb'e no s'elhe pas •a'iez apphq^^é. SonOuvvag: contient néanmoins des inft udions utiles pour la pratique. S'il avoir lu les fix livres dii fçavant Do- âs\}\: D.'lpînce.furlacontineacCjil y auroit trouve bi-^n des cho- fyis qui auroient feivi à enrichir &c à p -if xlionn^r fon Ouvrage, LE JOURNAL DES s C A V A N s 5 Du L u N D I 13. M A RS M. D c c 1 1. HISTOIRE ECCLESIASTIQU,E PAR M. FLEURY Prêtre^ Abbé du Loc-Dieu, Sous- Précepteur du Roy d' Efpiigne^ de Monfeiyfieur le Duc de Bourgogne (^ de It/tonfetqrieur le T>uc de Berry. Tome huitième. Depuis l'an 5-90. jufques à l'an 6j%. A Paris, chez Pierre Aubouyn &: Charles Cloufîer 1701,, in 4. pagg. 643. L'Hiftoire Ecclcfiaftique imiverfelle , eft une des plus utiles lecSturcs qu'un Chrétien puifl'e faire : il y apprend fa Reli- gion ; ce qu'il doit croire &: ce qu'il doit pratiquer : il y trouve la Dodrine qu'il doit tenir , les Loix qu'il doit fuivrc , &: les exemples qu'il doit imiter. Il y voit l'Eglife formée par la main jde Dieu , ioutenuë dans tous les fieclcs par fa proteftion ; com- batuë inutilement par les perfecutions & par les herefics , &: qui a confcrvé par une tradition &: par une fuccefllon non interrom- •puë le facrc dcpofl; de la Dodrine que Jefus-Chrift avoir cnfci- gnée. C'eft ce qui a fait naître la penfée à quelques Auteurs id'écrire en François l'Hiftoirc de l'Eglife , afin qu'elle prit cftre connue de ceux qui n'ont pas allez d'étude pour avoir recours aux originaux & aux Aureurs qui l'ont écrite en Latin. On a vu paioître au commencement du ficelé palTé ( en 1616. ) une Tra- xlui-lion Françoife de l'Hiftoirc Ecclcfiajftique de Baronius. M. 1702, S s iF?y ^ LEJOUrvNAi: Godeau Evcquc de Grâce & de Vcnce , entreprit dcpu's d'écri- re on François THifloiiie UliivcT.eligion Chré- tienne eft purement l'Ouvrage de Dieu. Pour le prouver , il fait de belles Keâexions fur la manière dont l'Eglife s'cft établie en feu de temps dans tout l'Empire Pvomain , non feulement fans aucun fecoLirs humain , mais maigre toute la reiiilance des hom- mes ;.fur la confiance des Martyrs , fur la Régularité des Moi^ nés , fur la fainteté des Evéqucs & des Clercs , iur leur lagellc dans le p-ouvernement de l'Eolife , fur l'utilité des Conciles Pro- vinciaux , {iir l'Ordre i5»: les fondions des Clercs , fur l'Office folemnel , fur la rigueur de la Pénitence publique , &: en gêne- rai fur divers points de Difcipline. Il fait aulfi voir que la dodri- ne de l'Eglife fur la Trinité ^ fur l'Incarnation , Iur la Grâce , llir i^£ L E T 9 tJ R N A t les Sacremcns a toujours efté la même. Il traite enfin delà tné* thode d'ccudicr & d'cnfcigncr parmi les Chrétiens , de la Scien- ce &; de l'Eloquence des Percs , &C recommande l'étude de l'Any ciquitc. CL. ^LIANI SOPHIST^t VARIA HISTORIA AD MSS. Codices nunc primùm rccognita & caltigata. Cum ver- - fione Jufti Vulteji , fcd innumeris in locis ad Gr xcum auclons contcxtum cmcndata&: perpctuo commentariojacobi Perizo* nii. Acccdunt indices &: plures Se l'upcrioribus longe locuple-r tiorcs. Lugduni in Baravis. ijoi.C'cli-à-dire, Miftoiredivcrfe d Eli en , rcvcuë ^ corriièe fur les Manufcrits, Avec la verjîon Laùne deVultejus auffi corrigce- Et un Comtnentaire de Jacques Periz^nius. A Leide. 1701. Grec. Lat. in 8. 1. vol. pagg. ioi8« ON connoît trois Ouvrages difFercns, qui portent tous trois le nomd'Elien, Les Tactiques, iHiftoirc diverfe^ Se l' Ht* fioire des animaux. Gclhcr, Sixtus Accrius, Kuhnius, Hofman , Voirms,&; pluficurs autres fçavans pietcndcnt que le mêmcElien efb l'auteur de tous ces livres. M. Perizonius prétend au contrai- re qu'ils ne font point du même A'-iceur, Se qu'il faut ncceirairc- ment reconnoîcre deux Elicns fort differens l'un de l'autre. Le premier cftoit Grec de nation. C'eft luy qui a compofé le Livre intitule , Les Tactiques. Il vivoit du temps de l'Empcreut Adrien , vers l'an 117. de J. C. comme il paroît par la Préface de fon Ouvrage où il parle à ce Prince. Le fécond , qui cfl: l'Auteur de l'Hifioire diverfe , Se de /"///- ■^oire des animaux , efloit Citoyen Romain né à Prenelle. Il Jvivoit fous l'Empire d'Alexandre Severc , vers l'an 212. de J. C. &: par confequent plus de cent ans après le premier ; ce qui fe -peut conclure de l'Hiftoire de fa vie écrite par Philoltrate. Cet Auteur , quoy que Romain , s'étoit tellement attaché à i'érudc de la langue Grecque , qu'il la parloir Se l'écnvoit plus poliment que les Grecs mêmes. D'un grand nombre de livres qu'il avoir compofez , il n'en efl venu jufques à nous que l'H-i- floire des animaux Se [ H.i(loire diverfe. Ce dernier Ouvrage fut «ré de la pouifiQre des Bibliothèques par Camillus Pciufcus , DES SCAVAN5. i^r . Cela luy fait croire que Dieu y a mis des hommes. II en- iapporte une raifon qui pourra bien ne pas convaincre tout le monde : C'eft , dit-il , que (ans cela notre terre auroit de trop' grandj avantages au deffus des autres Planètes, Il cfl: en celi» plus modefte que David Fabritius,qui avance hardiment, comme dik-nt Argolus &: Vitalis , que non feulement il y a dans la lune aes habitans , mais qu'il y en a veu. M. Hughens prend de li occaiion de s'étendre fur l'excellence de l'homme, fur fon adielTo à conftruirc des maifons , à naviger &c. fur l'ufage qu'il doit? faire de fcs pallions , &: fur pkificurs autres articles que notre traducieur dans ia Préface , reprefente avec un tour qui n'eft pas dclavantageux à l'Ouvrage. M. Hughens ne fc contente pas de donner aux habitans de? Planètes une raifon comme à nous ; il veut encore que leur corps foit femblable au nôtre , & qu'ils aycnt les mêmes i'ens ^ il ne croit pas même qu'il puifTc y avoir plus de cinq fens, A cô iyjet il fc jette fur un lieu de lUictoriquc , où il s'arrelle un pcui Jl admire la prudence des pieds pour marcher, lacompoficion d« l'œil DES SCAVANS. ^ t^^ r oeil pour voir , les veines &: les artères pcnir la circulation du •ïfang. Enfin les proportions &c les ufagcs de toutes les parties, M. Hughens garde icy une louable équité à l'égard des Planè- tes, il ne les avantage point plus les unes que les autres , &c il ne fait pas comme les Pytagoricicns , qui prévenus en faveur de la Lune , lui ont donné des animaux plus beaux «S^ plus grands que ceux d'icy bas , Se qui accordent même à ces animaux le privile" ge de n'cibe point llijets aux fuperfluitez que les alimens pro- duifenc dans les intcftins. Il paroît un livre Latin imprimé à Neuranbcrg toucliant la nature du Soleil , compofé par M. George Chrillophie Eimmart , dans lequel l'Auteur combat le fentimcnt de M. Hughens fur la conformité que ce Philofophe fuppofc entre ks habitans des aftrcs &: ceux de la terre. M. Eimmart prétend qu'il eft de la grandeur de Dieu , d'avoir mis ,lié en 1689. une veriion tk: une explication de l'Apocalypfe - cftime que cette première vilIon reprclbnte Dioclctien & fcs Collègues. L'Auteur de l'Ouvrage fur l'Apocalypfe , imprima depuis peu par l'ordre de M. de Bourges , trouve le denoiiemenc de cette Prophétie en la perfonne de Julien l'Apofhat. Il y a en- core bien d'autres varierez entre ces Autcuis. On a fuivi dans l'explication dont nous parlons , celle de M. de Mcaux. On ne prétend pas néanmoins qu'elle loir la feule vraye ; &c on croie qu'il fuffit qu'elle paroillc vrailemblable ; pane que ce Livre eji un Libyrinthe de myflercs , dont les meilleurs Commentaires ne fetivent paffer que pour de bonnes conjectures. On y a joint des fens fpiritucls &C moraux au fcns qu'on croit littéral. La verfio» efl iidele & pure : Les notes fout écrites d'ime maniore fimple &: intcUiçiible à tout le monde, L'USAGE DES ASTROLABES, TANT UNIVERSEL^ que particuliers , par le Sr. Bton , Inventeur pour les tnfirumeni de Mathématique , fur le Quay de l' Horloge au Soleil dOr, A Paris, chez Laurent d'Houry &: Jean Boudot. 1701. i. voU in iz. pacg. 141. avec des figures. LE ficur Bion Ingénieur & Fabricatcur d'Inftrumens de Ma* thématique a cucé &: fait graver plulieuts plaiaclies d' Aftro* labcs. DES s C A VAN s. 171 labes , tant Unîvcifels que particu!icrs,&: entre autte UnAftroIabe univeifcJ invente depuis peu par M. de la Hire , fur lequel les cercles de la Sphère fonr reprclcnrez d'une manicr-e plus confor- me au Globe , qu'en tous les Allrolabes univerfels c]ui ont paru jufqu'à prcfcnc. Son Livre explique la conftrudion & les u(îiges de toutes for- tes d'Artrolabes, Il elt comppfé de cinq chapitres. On trouve dans le premier les plus fimples Se les plus faciles mechodes pour tracer exadcmcnt les Planches d' Allrolabes , de Pcolomée , de Gcmmafrilbn , de Roy as , &: de M. de la Hue. Il oblèrvc de prefcrire deux méthodes pour la conftrudion de chaque Planche; dans l'une il employé les nombres qui conviennent aux cordes , aux finus tangentes , &: fecantcs des arcs , pour fervir à vérifiée l'autre méthode qui fe fait par d'autres moyens. Dans les quatre chapitres fuivans , il rapporte les ufiges de ces inlhumens qui luy ont paru les plus utiles &C les plus faciles à pratiquer. Il efpere que ce petit Ouvrage fera de quelque utilité à ceux qui font curieux de ces inllrumens , tant parce qu'ils y trouve- ront quelque choie de nouveau , que parce qu'il y a prefente- ment peu de livres en langue vulgaire qui traitent de ces matiè- res : La plufpart de ceux qui ont efté cy-devant imprimez en expliquent feulement quelques ufagcs , &: rcnvoycnt pour la conftrudion a. d'autres livres , qui par leur ancienneté font de-? yenus fort rares. TRAITE' DE LA CHAMBRE DES COMPTES , DE SES Officiers ^ dei matières dont elle cennoit. A Paris , chez; Jacques Morel au Grand Cefar , &: Henry Charpentier , ain bon Charpentier. 1701. in 8. pagg. %')'). CEt Ouvrage dont on dit que M. Leuffroy qui a cfté long- temps Officier de la Chambre e(l l'auteur , pafle dans l'ef- prit de tous ceux qui ont quelque connoiffance des comptes & , du mérite de feu M, Leuffroy, pour un pollume fuppofé ; SC .quoi qu'il foit dédié à Mrs. de la Chambre des Comptes , il n'a |>oint eu leur agrément. Cependant il a fon utilité , en ce, îju'il contient les noms , &; qu'il parle des fondions de tous les Î702,, X X ffi lÊ J 0 U R N A t Officiers de la Chambre , dans rcftac qu'elle le trouve à prelènt. A l'égard des matières dont la Chambre connoît , &: de fa ma-- nierc de rendre les comptes , ce Live pourra donner occalion à ceux qui ieront curieux de s eu inllruire , d'en chercher ailleurs un plus ample éclaircilîcment, NOUVELLE TRADUCTION DES OEUVRES DE Scilvien , ^ du Tr nté de Vincent de Lerins contre les He- ' rejîes. Par le P. B. * * * Prêtre de l'Oratoire , en deux Ta-' ■ mes. A Paris, chez Simon Benard , rue S. Jacques. 170Z. in II. tom. I. pagg. 330. tom. 2. pagg. 341, SALVIEN DE LA PROVIDENCE, TRADUCTION nouvelle. A Paris , chez Louis Guerin. 1701. in 12. pagg. ^6^ SAlvien Prêtre de Marfeille, a fleuri jufques vers la fin du cin-» quiéme liecle. Tous ceux qui ont quelque connoifl'ance des bons Auteurs , Içavent combien ccluy-cy clî: cftimable. Il ièroic diflicile d'en trouver un plus élégant , plus poli , plus utile, plu* agréable, &dont les Ouvrages Ibicnt plus du goût du iiecle ou nous vivons. Les portraits , les delcriptions ^ &c les fatires donc il eft plein , font fort à la mode. La tradudion de fcs Livres efl: d'autant plus difficile , que le plus grand agrément qu'il y ait , confiftant dans l'arangement & dans le choix des termes , dans le tour &: dans la dclicatellc des expreflions , &: dans la manière vive & noble de s'énoncer , il arrive rarement qu'un Traducteur puilfc atteindre dans ces fortes d'ouvrages à la'beauté de l'Ori^ ginal. Voicy cependant deux Auteurs qui ont entrepris de tra- duire les Oeuvres de Salvicn. Le premier ,. qui eft le Père Bon- net Prêtre de l'Oratoire , donne une tradudion de tous les Ou- vrages de Salvicn , & y a joint une Verfion de l'excellent traité de Vincent de Lerins , fur rantiqiuté&: l'univcifilitc de la Foy Chrétienne contre les nouveautez prophanes des Hérétiques. Le fécond , ( M. Droiict de Maupcrtuis ) n'a encore traduit que les. 8. livres de la Providence. Ce dernier ne s'eft pas lîjtorr arraché à la lettre ; mais il écrit avec beaucoup de delicateflc. Il a il bien pris- le caraderc de Salvicn , &: imité li parfaitement fon Ilile > que DES S C A V A N S. i-fj fa Vcrfion ne fc tait pas lire moins agréablement que le Latin de Salvicn. MONUMENTA PIETATIS ET LITTEx^A^IA , VIRO- mm in Rcpublica &: Licccraria il'ulbium, fclcûa. Quorum pars piior exhibct collc6l;anea PaJatina qua: ad il'uftrandam Kifto* riam Ecclcfia; Palatina: compiimis taciunc. Pcftciior Erudito- rum fupcnoubus duobus fcculis celebrium Epifholas ncndum éditas co a;- chcndit,inquibus mcmcrabiliamAi.'railîoîum tcm- porum occiuTunt. Cum annexe Indice rcrum contcnraiumrf Francoturti ad Mœnum, apud Joannem Ma-;iir;iiiarum à San- de. an. 1701, C'cft-à-dirc , Recueil de quelques Ouvrags de flujieuïs Hommes llluflres dans la République des Lettres. Di- Vifé en deux parties. La première contient des pièces qui peu- vent fervir à léclaircifjement de l'Hi/ioire Ecclejutjllque dtt Palatinat. La féconde , e(l un recueil de Lettres de quelques Hommes Jllujiïes des deux derniers Jiecles , qui n'avaient paf encore eflè imprimées. A Francfort , chez Jean Maximilicn de Sande, 1701. i. voL in 4. i. parc, pp. 3^1. 2,. part. pagg. 477.. LE Public cft redevable de la publication de ce volume à M. Micgius , Profeffeur en Théologie à Marpurg , lequel par modcllie, ou pour quelque autre railbn n'a pas voulu mettre Ion nom à la teftc. La première pièce qu'on trouve dans cet Ouvrage, cH: un Ca- talogue des manufcrics Grecs de la fameufe Bibliothèque Pala- tine , dreflé par Frédéric Sylburge. Cette Bibliothèque fe trouve aujourd'huy au Vatican , ( au moins la plus grande partie. ) Elle fut transportée a. Rome en 1611. après la prife & le pillage de la ville de Hcidelberg. Ce fut Je Duc de Bavière qui la donna au Pape Grégoire XV. Les ma- nufcrits les plus rares de cette Bibliothèque , fur tout les Grecs & les Arabes , avoient elle apportez d'Orient par le Prince Pa- latin , Octon Henri , qui avoir fait en fa jeunefïe un Voyage en Paleftine. Après ce Catalogue on trouve une Hiftoire del'Eglife Reformée du Palatinat , compofèe par Henry Alcingius* Cette Hiftoire 174 L E J O U R N A L commence par le rétablilTcmcnt des Lettres dans cette partie de l'Alle^Tiagn:. On attribue ce rctablillcuicnt à TappUcation, à l'é- cudc oJ .iLix foins de WelTclus , d'Agricola , de Jean Reuchlin , ou Capnion , &: d'Etal ;ne. Ce fat de cette école que fortircnç Philippe Me'.anchchon ^ Martin Bucer , Jean Brentius , Martin jFrechrus , Erhard Sneplius , Pierre Scurniius &: plulieurs autres , qu'on nous reprcfente comme de grandes lumières de l'Eglifc. On d'itingu: trois temps dans 1 Hilloirc de la Reformacion ; fon commencement depuis iji8. jufques en ij-jô. fous la prote- ftion des deux Electeurs , Louis &: Frédéric IL Son progrès depuis ijytj. jufques en ijjt;. fous le rcgne d'Otton Henry ; & ù. perfecliion dans les «innées fuivantes , fous le règne de Frédéric î I L dit le Pieux. Ce fur le dernier jour d'Odobre de l'année J517. que Martin Luther fe déclara , en faifint foutenir publi- queaient à Virtçmberg fes fciipcufes Thcfcs contre les Indulgen- ces. Le troilîcme Se dernier ouvrage de cette pre«iiere partie , cfl: un recueil de pluiîeurs pièces Historiques auquel on a donné le pitre gênerai d'Antiquitez. du Palatinat , par Jacques Bcurlin. Ces pièces ne font pas fort conliderables par elles-mêmes , &c .font fi générales, qu'elles peuvent autant fervir à l'Hiftoire dç quelques autres contrées de l'Europe , qu'à celle du Palatinat. La deuxième partie de cet ouvrage efî un recueil de Lettres de difterens Auceurs des deux derniers fiecles. On y trouve auflî quelques autres pièces , comme par exemple un parallèle des vies d'Anne du fijurg , &: d'un Allemand nommé CJviftophlc Her- defimus , qui n'ont rien de fore reilemblanr. Cet Ouvrée eft 4'Efvomus Rudigcrus , gendre de Joachin Camcrarius. La dernière pièce ell un difcours François , de l'état de la Re- ligion en Angleterre , avec un projet de la reconciliarion de cç Royaume avec Rome, propoié en 1(334. par Grégoire Panzani , ^ en 16^6. par Geofge Conçus EcoUbis, mais qui n'a point eu de fuite. Ce volume peut eftrc de quelque utilité a. ceux qui veulent étu- dier l'Hiftoirc Ecclefiaftique des deux derniers ficelés. Les picce$ fen fon: originales , ôc peuvent fournir quelques faits qvi'on au« tgk de la peine à nrouver ailleurs. 4 Paris, ChciJiAN CussoN^rui; S. Jaaj. à l'Imaj^c Je 5 Jeau-Ba^ii. AvtcPrtv, dnJîoji XII. î7î LE JOURNAL DES s C A V A N s. Du L u N D I ao. M A R s M. D C C 1 1. DISSERTATION SUR SAINT DENIS L'AREOPAGITE , où l'on fait voir que ce Saint efl l'Auteur des Ouvrages qui ■portent fon nom , ^f. A Paris , chez Pierre Dcbacs. ijoz. in 8- pagg- 4ÎI- LEs Ecrits que l'on attribue à S. Denis l'Areopagite , ontefté citez pour la première fois fous fon nom , par les Hcrcci- ques Scvcncns dans la Conférence tenue à Conftantinople , J'an J33. &; furent accufcz de fuppofition par les Catholiques. Cependant ils s'accréditèrent en peu de temps , & furent rcv çùs communément. Il y eut néanmoins toujours des Critiques qui en doutèrent, puifque le Prêtre Théodore, que nous croyons ■eftre celuy de Raithu qui vivoit vers le milieu du fixiéme fiecle , fut obligé de compofcr.unOuvragepour répondre aux crbjeâ:ions que l'on taifoit contre ces Livres , comme nous l'apprenons de la Bibliothèque de Photius , & que Maxime combat certaines -gens qui croyoient que ces Livres étoicnt d'Apollinaire. Laurenc Valle &: Erafmc ont renouvelle dans le feiziéme fiecle , la con-' .teftation touchant les livres de S. Denis. La Faculcé deTheolo- ..gie de Paris prévenue du fcntiment commun , cenfura cette opi^ ■aiion. Les Centuriateurs, Scuker ^ Rivet &; la plufpart des aurres -Critiques Proteflans rembraflcrent. Dans le licclc pafle pluficur^ Ï702,. y y jyé L E J O TJ R N A t Catholiques pe-fuadcz par leurs raifons , Se par beaucoup d'au- tres , ont cilé c'c ce Icndmenr. Le Pcic Morin, M. de Laiinoyj lyl. du Pur , M. Simon ^ &: le Pc^c Qi.icir.cl l'onc détendu dans leurs Ecries, fans parler du Livre que le Miniibe Daillé a tùic ex- près fur ce ilijec. Enfin on peuc dire , que ce n'cll plus à prcfcnc vin problême parmi les Sçavans. Voici cependant un Religieux Bcnedifîlin de la Congrégation de S. Maur ,- qui fe roidiiVant coiitre le torrent , fait uii volume affcz gros po'.u" défendre les Livres de S. Denys l'Areopagice. Il precend prouvci dans la première Partie , que les Livres de S. Dcnys ont efté citez par des Auccurs plus anciens que la Con- férence de Conllantinople, C'cft là eftec>ivement le point de !a difficulté , qui Ibroit bien-to: décidée , h les témoignages que l'Auteur allègue , eJÛtoient aullî certains &: aulii dcciiits qu'il le prétend ; mais il y a bien de Tapparence qu'ils ne paroitront pas tels a. tout le monde. Par exemple , s'il cftoit confiant que S. D::nys d'Alexandrie , eut frit des fcholics l'ur les Livres de S. Dcnys l'Areopagite , ce feroit une preuve indubitable de leur an i luité : mais rien n'eft plus incertain que ce fait ; parce que les Auteurs qui l'ont rapporté , l'ont trop recens pour faire foy. Qui^ croira fur le témoignage d'Anaftafe Sinaïce , qui vivoit fut la fin du lixiéme ûecle , de Saint Maxime qui écrivoit dans le feptiéme , 8c de deux autres Auteurs Grecs du ii. fiecle , que S. JDenys d'Alexandrie ait compofc un Ouvrage , dont Eufcbc & S. Jérôme n'ont point fait mencion dans le Catalogue des Oeu- vres de ce Saint ? L'Auteur auvoit pu apprendre de fon con- frère Dom Bernard de Moncfaucon , qui a donné au public la .dernière Edition de S. Athanafe , que les Qucftions à Antio- chus , ne font point de S. Athanafe , ni en tout ni en partie , Se fe feroit ainfi épargne la peine de les alleguet , pour montrer que les Livres de S. Denys l'Areopagite font anciens. Il n'en au- roit pii dourer , s'il avoir lu la Préface que ce Religieux a, mife a. la telle de cet Ouvrage Tom. z. pag. lyi. où il auroit vù que ce n'eft pas f:ulement à caufe des Auteurs plus recens que S. Athanafe, citez dans cet Ouvrage , qu'il doit eftre rejet- te , comme n'étant point de ce Père ; mais encore pour d'au- tres raifons , q^ui font voir qu'il eft tout entier d'un Auteur plus D E s s C A V A N s. 177 Récent. Il pouiroit aulîi apprendre dans cette Edition T.i.pait.i. p. 108. que i'Auceur cité par S. Grégoire de Nazianzc fur ia Do- xoiogie , n'elt point TAuceur de la Hiérarchie -, mais S. Atha- jiafc j comme E'iie de Crète , ancien &c fidèle Interprète de S. Grégoire de Nazianze l'a reaiarque. Il ne faut pas i'e connoître en Itile , pour croire que le Sermon des faux l'rophctcs cil de S. Chrifodome ; mais quand il en feroit , ics Livres de S. Dc- nys n'y fonc point citez ; fon nom y cil: Icuicmcnt avec Icoi- thc:c d'Aig •' tu ciel. Les deux prétendus difci pies de S.Ephrcmj, citez fur la foy d'Abraham Echellcnfis , font des Autctirs fort fufpccts. Le'paflage de Libérât , fur lequel l'Auteur fe fonde y pour montrer que S. Cyrille d'Alexandrie avoit cité S. Dcnys i'Areopagite , ne doit faire mention que de Denys Evêque de Corinthc , &c le nom d' yirco^igite , qui fui voit , étoit viiible- ment une faute que le P. Garnier a corrigée dans fon Edition. Le difcours de Ju vénal à l'Empereur Martien , où la mort de la Vierge ell rapportée fur le témoignage de S. Denys , ell de l'invention d'un nouvel Auteur. Il n elf pas certain que Jean de Scytople ait fait des Scholics fur les oeuvres de S. Denys , & d'ailleurs cet Auteur pouvoit vivre encore dans le temps de la Conférence de Conftantinople. André de Ceiarée qui cft le dernier témoin que l'Auteur allègue , comme ayant écrie avant cette Conférence, cft un écrivain de la fin du feptiéme iieclc. Il ne femble donc pas que l'Auteur de ce Traité , aie apporté des preuves fuffifanres de l'antiquité des Livres de S= Denys, Ceux qui fe donneront la peine de lire le refte de fon Ouvrage , y trouveront un recueil fort cxad de tous les Argu- mens que les Sçavans ont propofez , pour faire voir que ces Li- vres attribuez à S. Denys I'Areopagite , ne font point de luy , & en jugeront par la comparaifon qu'ils en feront avec fes R é- ponfcs. Il eft pcuc-eftre à craindre que les objeélions ne falîcnt plus d'imprelllon que les folutions , & que l'Auteur ayant eu deflcin de remettre en crédit les Livres de S. Dcnys , ne les aie achevé de décrier dans l'opinion du public. Ce Père pouvoir s'abftenir de quelques termes aigres dont il fe fert contre ceux qui ne font pas de fon avis , à qui il luy a plu de donner le nom d Anii'Areopa'^iticiHes . 178 L E J O tJ R N A L DE MZSSIJE DUPLICI ADVENTU DISSERT ATIONES dua; liciverfus Judaros. Londini proftanc apiid joh. Tayîor. ' 1701. C'ell-à-dirc , deux dilfcrtations fur le double Avène- ment de 'jcjui'Chrifi. A Londres , in u. pp. %G. L'Auteur de CCS DifTcrtations , qui cft le fleur Allix , cy-dc- vant Miniftre à Charenton, & à prclcnc Chancelier de i'Ev. à~ Vinceftcr, {lippofe qu'il a die ce qu'elles conticnnenc dans une ContcrencG qu'il a eue avec des Juifs : &: qu'après avoir lia le z. chap. du Prophcrc Daniel , il établit comme une chofe ccrLaine que les Juifs convenoicnt de trois choies, i. Que Dieu avoit ré- prcfcntc à Nabuchodonofor par la llatuë , la luice des Empires j i'çavoir ccluy des Caldccns , celuy des Medes & des Perfes , ce- luy des Grecs &; celuy des Romains. 2. Que la pierre fans mains qui détruilk la Statue, efl: le Melîic dont le règne détruira l'Emp. des Rom. 3. Que dans le temps de ces Empires Dieu fufcitera un règne éternel ; de forte qu'il n'y aura pcmt d'Empire entre ce- luy des Romains &: le règne du Kleflîe. Abravanel & les autres Commentateurs Juifs conviennent de ces vcritcz , dcfquelles il s'enfuit que le règne du Kielîie eft venu , puifquc rEmpirc des Romains cfl fini depuis pluljcurs iicclcs. Pour éluder cette de- monftration , quelques Juifs fe font avifez depuis que Mahomet eft venu au monde , d'entendre par le dernier Empire , les Chré- tiens & les Mahometans. L'Auteur fait voir que cette préten- tion eft infoutenable , & que le Prophète ne pciit s'expliquer que de l'Empire des Romains , qui a fucccdé aux Empires des Caldécns , des Perfes &: des Grecs. Il rctute ce que dit Abrava- ncl , que la petite corne de la bêcc , donc il eft parlé dans le ver- set %. duchap.7.de Daniel eft notre Jefus-Chrift ; mais il prétend que ce:te corne eft le Souverain Pontife de Rome , &: croit avoir découvert dans la Prophétie de Daniel que fon règne finira l'an YJiG. ou plûroft i-'io. En forte qu'à ce compte il n'y a plus que dix-huit ans jufqu'a la fin du monde. M. Ailix a bien fait de prendre ainli un dclay alfez conhdevable : il ne court pas tant do iifquc d'citre , comme l'a cftc depuis peu l'un de fcs confrères ^ jcémoin oculaire de la faulfcLé de ia Prophétie. Ici DES S d A V A ^T i i7> La féconde DifTercation , eft fur les fcptantc femaine? de Da- 4iiel. L'Auteur s'arrefbc uniquement dans ccllc-cy à combattre les Juifs. Ils prétendent que les biens qui leur font promis dans le verf 2,4. ne leur arriveront qu'après la venue du Mcflie : Que les 70. femaines commencent à l'onzième année de Sedccias : Qu'il faut diftinguer deux Chrifts ; l'un qui a dû paroiftrc 49. ans après la ruine du premier Temple , Se l'autre qui devoir clirc mis à mort à la fin de 490. ans. M. Allix commence par détrui- re leur Chronologie, en faifant'voir que félon la Chronologie de Ptolomée il y a éjy. ans , & non pas comme difcnt les Juifs 4^0. ans depuis la dcltruétion du premier Temple jufqu'à celle du fé- cond. Il confirme cette Chronologie par le tèmoicrnage de Jo- fcphc, qui dit que le fécond Temple a fubfifté 6^9.ans. H remar- que que l'Auteur du Livre Seder Olam Rabba, n'cft point Rab- fei Jofeph, mais un Auteur plus récent que le Talmud de Ba- bylone , qui ignoroit l'Hiftoircdes Grecs, qui ne mérite aucune créance, & que IcsJuifs mêmes n'cftiment pas. Il fait voir que cet Auteur fe trompe lourdement , quand il ne compte que quatre Rois de Perfe. Il prétend que ce qui eft prédit de l'état des Juifs dans le verfet Z4. du chapitre ^. de Daniel , doit eftre accompli dans le temps des 70. femaines , & qu'ainll le Melfie de qui ils recevront ces biens , doit venir dans cet efpace de temps. La .celfation du Sceptre & du Législateur des Juifs , figne de la vc- iiuë , eft arrivée il y a long - temps. Enfin le terme des -jo, femaines , quelque étendue qu'on leur puifte donner , eft cer- tainement écoulé. Les Juifs preftez par ces preuves font obligez , ou de maudire ceux qui comtent les années de la venue de jefus- Chrift , ou de dire que fon Avènement a efté retardé à caufe de leurs péchez. Par une fcmblable explication , il fcroit aifé d'élu, jder toutes les Prophéties : Celle-cy eft abfoluc &: fans condi- tion ; elle a donc dû avoir fon ctïct. M. Allix foutient enfuitc ^ue c'eft fans raifon que les Juifs commencent à i'annèc n. de Sedecias les feptante (cmaines qui doivent commencer félon la î^rophetie de Daniel , au rérablift'ement de Jerufilem , ordonné fa 10. année du regnC d'Artaxerxcs Longucmain. Il montre enfin que la diftindion des deux Chrifts eft chi.inerique ; que le? J^ift ne conviennent point eiitfeux ni fur le premier Meflib . iSo lE JOUR N AL- que les uns dlfcnt dire Cyrus ; les autres , Zorobahcl ; &:ies- autres le Pierre Jolué ; ni fur le i'ccond , que les uns croycnt avoir elle le Roy Agrippa dernier de la famille d'Herodc ;■ les autres , le dernier Grand Prcire des Juits qui a eltc tué après la 69. Icmaine , qu'ils nomment Kmaël fils d'Elilée , quoy 'que Jol'cphc l'appelle Phinccs fils de Samuel , & que quelques-un"» entendent cccy du Ten>ple. Ces contrarierez font voir le peu de fondement qu'il y a dans le fyftc.nc des Juifs, qui cft détruit par le Icns littéral des termes de la Prophétie , qui ne peuvent con- venir qu'à J'.'lus-Ch. qui a elle mis à mort la 19. année de Tibère avant que la 70. femaine d'années tù: écoulée. Il y a bien de l'érudition dans ces deux Dilfertations. Il ne faut pas pafTer fous fîience une remarque importante que fait l'Auceur , & fur la-* quelle roule fa chonologic , que les années dont parle Daniel dans la Prophétie , font les années des Caldéens qui écoienc de ^60. jours^ HESIODI ASCR^I QJJ^ EXSTANT EX RECENSIONÉ Joannis GeorgiiGra:vii,cum cjufdem animadverlionibus & no- cis auclioribus. Accedit Commcnrarius nunc .primùm editus Joannis Clerici , & nota: varioium , fcilicct Jolcphi Scaligeri , Daniclis Hcinlîi , Francifci Guieti , &: Stephani Clerici. Ac Danielis Hemfii Introduélio in doélrinum Operum & Die- rum. Nec non Index Gcorgii Paforis. Amilclodami , apud G. Gallet prarfedum Typographia: Hugueranorum. 17 or. C'eft-à-dirc. Les Oeuvres d Heftode^ rcvcu'és par M.Grevitis, avec les notes du mème^de Jofeph Scali tages qu'ont ces derniers fur les autres. Pour ce qui eft des pièces de Théâtre qu'on met en chant , ce ~nc font, dit-il, chez, les Italiens , que de -pitoyables rapfodies fans liaifuyi^fans intrigue t^c. au lieu que chez nous ce font des Ouvra- jges dune fuite , d'une jttflejje & d'une conduite mcrveillcufe , ^ quand on ne ferait qu'en déclamer le^ paroles fans les chanter ^ elles plairaient autant que les autres pièces de Théâtre qui ne fg chantent point. On eft d'abord tenté de croire qu'il ne parle ainii 4e nos pièces de Théâtre miles en chant que par rapport au dé- .goûc que luy ont donne celles des Italiens , ou que c'eft une louange exagérée pour confolcr les François à qui il doit faire perdre le proccz ; car le peu d'etenduë qu'ont ces fortes de piè- ces par.ni nous , qui fait que le Poète n'a pas le loifir de prCr p .rer le nœud & le dénouement , la nccciîîté de coudre à cha^- quc ad: des Danfes &: des Feftes , & l'impollibilité de les ame- ner toujours d'une manière naturelle , font des inconveniens qui jufqu'icy ont rebuté quelques-uns de nos meilleurs Pcëtes , ^ qui fervent d'excufe aux fautes de ceux qui ne fe fimt pas rebu- tez. Cependant bien loin que ceux-cy félon notre Auteur, ayczic _bcfoin d'indulgence , leurs pièces indépendamment du chant (Sj; de la comparaifon qu'on en peut faire avec celles des Italiens , ;fou: en elles-mêmes quelque chofe de fi achcvé,qu'elles pcuvcric ^Icr ^z ^air avec jnos b9??nÊS Tragédies. Il s'explique là deilus ' ' ^'^^5t DES se A VAN^. 1S7 avec toute la prccificn qu'on fçauroic fouhaitcr. Tel faJHom y font traittèes avec un art ^ une délicate (Je infinie , & il y a peu de Comédies & de Tragédies , qui foisnt -plus belles c^ue la fluf- fart des Opéra qua fait Quinaut, C'cft-à-dire , qu'entre une Soixantaine d'excellentes pièces de Corneille , de j-acinc &: de Mo lerc, il n'en exccpcc qu'un petit nombre. Il {"croit à ibuhai- ter qu'il eût voulu nous les indiquer ; nous aurions connu eu même-temps quelles font toutes. les autres de ces trois grands hommes qui doivent céder à celles de Quinaut. Nous avons encore beaucoup d'autres avantages fur les Ita- liens du collé des danfes. . . des chœurs. . . des baiîes. . . des ha- billcmens... d'où l'Auteur conclud que les Opéra conlîdere^, comme fpedaclcs , font en France au deillis de ce qu'on voit en, Italie. Mais voicy en quoy les Italiens nous furpaflcnt : C'eft dans, les chants détournez . . . dans des irregularitez téméraires mais heureufos. . . dans l'air d'exprimer les paflions &; de rendre les chants conformes aux fens des paroles. ]ufandonncnt à leurs tranfports , & fe changent en tout ce qu'ils rcprcfcntent : on diroit même que cet enthoufiafme a palTé dans •i'cfprit de notre Auteur, tant fon ftile eft élevé &; poétique. Voi- cy comme il parle. S'il taut Elire une fymphonie qui exprime « la tempelte , la fureur , ils en impriment fi bien le caractère « dans leurs airs , que fouvont la realité n'agit pas plus fortement « Jiir l'ame. Tour y eft fi vif, fi aigu, fi perçant, fi impc- « Vieux &: fi remuanr,que l'imaginacionij les fens/ame, &r le corps «jt ,2702,. B b b i8J LE JOURNAL » rrtc.Ti? en Ton: caïraincz d'un commun tranCpcrt ; on ne petit' « fc iierf:iidtc de luivic la rapidité de ces mouvcmcns : une (yn;- » phon-.c de {-unes agice l'aine , la renveife ,1a culburc malgré eU » le; le joLi'-ur de violon qui l'cxecure, ne peut s'empccher d'en »j elbe cranlporcé , &c d'en prendre la fureur ; il tourmcncc (on » violon , ion corps , il n'cil plus maître de luy-même,.il s'agite .) coni'iT; un pollcdé ; il ne Içauroit faire autrement.. . S'il taut rt expdmer le calirte Se le repos , ce font des tons qui defcendent » il bas , qu'ils abînicnt l'amc avec eux dans leur profondeur ; ce » ibnt d:;s coups d'archet d'une longueur infinie , traincz d'un » fon mourant qui s'afoiblit toujours jufques à ce qu'il expire cn- >i tieremeiic ;' les fymphonics de leurs fommeils . enlèvent telle- » tn-,'nc l'ams aux lèns &c au; corps , fufpendent tellement fes fii- » culœz &c fon adion , que toute occupée de l'harmonie qui h >rpoiîede &:qui Ten chante , elle n'a non plus d'attention à tout »> le relie, que li coûtes fes puiffances croient liées par unfommeil » réel. . . L'Auteur afllltcit à une fclcc , ou on chanroit un air fur « ces paroles , mille factte, mille flèches. C'elloit un air, dir-il, >^ donc les noces eftoicnt pointées à la manière des gigues. Le ca- » raftere dé cet air imprimoit fi vivement dans l'ame , l'idée de » flèche, &; la force de cette idée feduifoit tellement l'iinagina^ „ tion , que chaque violon piroiflbit eftre un arc &c tous- les ar- n ch:cs autant d" fll-ches décochées, dont les pointes- fembîoienc «darder la fy npho'iie de toutes parcs. II die dans un autre cn- » droic , que les accompagnemcns de violon ravifl'cnt de tclb » manière qu'on n'écoute ny la balle continue , ny le fiijet ; ce r> n'efl: pas afllz d'une ame pour fentir la beauté de toutes les par- » ti?5 , il fiudrôic fe multiplier pour fuivre & goûtera la fois troi<> » ou quatre chôfes , qui font aulll belles l'une que l'autre ; on eft r. emporté , cnchanré , on clï extalîc de plaiiîr : il finit Çc rccriec » pour fe fou'.ager -, il n'y a pcrfonne qui puiflc s'en dclf?ndre. Apres avoir parlé de cette manière, l'Auteur a bien fciiti qu'on hiy obje£t?roit qu: les Op-^ra notez qu'on fait v.Miir d'Italie , ne nous donnent pas une idée fi merveilleufe de leur Mufique : e'ell pourquoy il s'étend beaucoup, pour faire voir qu'une gran- de parcie d? ces beautez dépend de l'exécution , à la perfccliou è^ LiqucUeuous ne foawoes pas capables d'atteindre, tant par le DE*S s C A V A NS. iS^ defïaut cîc nos voix , que par cckiy de nos inllrumcns. Cf ['.nt-^ idit-il , en parlant des Italiens , des gofiers &: àcs fons de voix « de Hoflîgnol, ce font des haleines à faire perdre terr c&; à vcus « ôter prclque la rei'puati'on,des haleirics infinies par le moyen dci^<» quelles ils exécutent des palî' gcsdc je ne fçay combien de me- " ilircs ; ils font des échos de ces mêmes pafl;;ges, ils ibuticnncnt « des tenues d'une longueur prodigieulc ,au bout dcfquclics par '•- un coup de g nue femblable à ceux des ivcllignols , ils font «s- encore des c i nccs de la même durée. L'Auteur ajoute Beaucoup d'autres chofes encore plus merj vcillcures que celles-cy, pour montrer qu'il n'ell pas polllble que les Muficicns François puliTcnt jamais atteindre à la pertedion de l'exécution ■. es Italiens. De fçavoir lî cette éxecution eft auifi agréable qu'cile eft difficile , c'ell de quoy on ne fcau- roit juger que par foy-même ; ceux qui n'ont pas vcu les Opéra &: les Pertes d'Italie doivent s'en rapporter à l'Aureùr : fans cela onpourroit bien manquer de cette équité que l'approbateur ju?e fi nèceffaire pour bien goûter le mérite de cet Ouvrage. HENR. LEONARDI SCHrjRZFLEINCHII HISTORIA Eniifrrorum Ordinis Teutonici L^vonorum. Vitembercs; fu'np:ibus Joan. Gu. Meyeri & Godof. Zimmermanni. Ex Officina Chrirtiani Gerdelli^ an, 1701; C'cft- à-dire , Hjfioire de l'Ordre Tetitoniquedc Liv'onie ^ -paJ Henri Léonard Schur^ fieinchius. A Virtemberg ,■ de l'Iniprimerie de Chrillianus" Gn'defîus. 1701.1. V. in 8: pagg. 35'2. CZ Livre eoncient l'Hiltoirc de l'Ordre Tcutoniquc en Livo-' nie fous quatante- huit Grands Maiftrcs , qui ont gouver- né .es uns après les aucics durant l'cfpacc de 3^6. ans , c'eft-à-' due depuis l'an 1204. jufqucs en 15(10. Le premier de ces Grands Maillres , nommé Vinnon ^ appuyé- du fecour's de l'Evêque de Riga , & encouragé par le Pape Inno- cent III. travailla avec beaucoup d'application à adoucir l'hu- meur féroce des pcup'es de laLivonie, & à leur faire embralfcr la Religion Chrétienne Qinnd il voyolrquc la douceur n'ci'toic pas un moyen aflcz efficace pour l'exécution de fes pieux dd-- feins , il avoit recours aux armes , &;s'cn fervoit utilement Ceux- i^ LEJOTTRNAL qui gouvernèrent après luy , fuivirent à peu prés les mcfincs ma* ximcs. Ils eurent fouvcnt à fourenir de cruelles Guerres contre les nations voifincs. Enfin le dernier nommé Gorhard-Kccteler, ayant fait de grandes pertes dans une GuciTc qu'il eut contre les Mofcoviies, Se ne pouvan: conferver la L'von'c, conlèntit qu'el- le flic unie à la Lichuanic & à la Pologne, à condition pourtant, jqvj'elle jouiroit de fcs anciens privilèges, & de les coutumes par- ticulières. Ce changeai rn: le fie en ij6r. DE L'IMITATION DE JESUS-CHrJST TRADUCTION nouvelle plus ample que toutes les précédentes , avec les No- tes cCHorftius , par M. t Abhè de Jidlegarde , (^c. A Paris . chez Jacques CoUombat , rut- S. Jacques. 1702 in u. pagg» 484. IL eft allez fiarprenant qu'on voye fort'ir prefqu'en mêmc- tenips d'une mèiiie plume , laTraduct'on des Mecamorpho- fcs d'Ovide , & celle de l'Imication de Jcrus-Chrift. M. l'Abbé de Bcllegarde n'eft pas néanmoins le (èul qui ait enfanté des Ouvrages Eccleliaftiques &: Prophanes , des obfcr 'acions fut la Langue Françoife , &: des Traductions Sacrées , des Fables, & des Livres de pieté. On en a de nos jours d'autres exemples illlullres qu'il a imitez , & fous l'aurorirc dcfquels il peut eflrc à couvert. II y a tant de Traduclions de l'Jmitation . qu'il eft diffi- cile de juger quelle eft la meilleure. Celle-cy a de plus que les autres une Méthode pratique des quatre Livres de l'Imita- tion de Jeius-Chrift par Horftius , qui a réduit à la méthode des Myftiques , ce qui eft contenu d.ins ces Livres , de la même manière à peu prés que les Rhecoriciens font l'Analvlc du Dif- .cours d'un Orateur. On y trouvera encore une Prière pour re- citer devant ou après la Meflc , tirée des oeuvres de Thomas de Kcmpis , & une T'raduaion de l'Ordinaire de la Meftc. A P A R I S, 0îez JEAN C TJ S S O N , rue fiint Jacques , à l'Image SaiBTC Jean-Bapciftc. Av se Privilège dt^ Roy. ijoz. XIÎI. Wi LE JOURNAL DES SCAV ANS Du L UN D y 2.7. Mars M. DC. CGC IL LES EGAREMENS DES HOMMES DANS LA VOYE ilu Saltit. Tome ttoifième. De la. Négligence &■ de l'Abus dei Moyens ncccffaires pour vivre faintement : Où l'on ex- plique la manière dont les Chrétiens doivent aimer & jervir Dieu, A Palis , chez Jac(^ues Collombat , rue S. Jacques. 1702. in II. pp. 461, LA négligence ou l'abus des moyais que la Religion pic- fente pour vivre rainccmcnc , eft un des plus grands cgarc- jiicns des Hommes. Cette négligence vient ordinairement de ce que l'on n'eft pas allez perfuadé de la necefîitc de la Religion pour bien vivre. Les gens du monde ne fc piquent point d'cftie Chrétiens ny dévots ; mais ils ne pourroicnt pas IbufFrir qu'on doutât qu'ils fulîcnt gens d'honneur &: de probité. M. de V il- licrs Auteur de ce Livre, les prenant par leur foiblc, entreprend .de leur montrer, qu'ils ne fçauroicnt eftre d'honncftcs gcjis qu'ils ne fotent Chrétiens , &: qu'il ne j. eut -pas y avoir de veruable -p^o^ bité [ans Religion. La preuve de cette maxime roule iur .ces deux propofitions : La véritable probité doit partir du mur. Jl n'y a que la Religion qui puiffe régler le cœur. C'eft le fujct du .premier Traité. Le fécond eft de la Religion. L'Au^ leur y .veut montrer qu'il n'y a point de vraye Religion Jans l'ob^ YJOl. ^ CCC f^ tE JÔ'tJRNA t Jervation de fes loix. Il diltinguc entre ej'trc cCune Rcligiov , &:J avoir de l* liehgion. Il cft pcrlliadé que comme il cil détendu aux Chrétiens , de ne pas ciouc quelques-uns des dogincs de foY ; de mê.ne il ne leur elt pas permis de ne (c prcicrire que la pracique de certaines vertus , èc de négliger les autres, II avoue qu'il y a des vertus qui ne regardent que certains états &: certai- nes circoj^lanccs , & dont on cil diipcnié par rapport à fa con- dition &: à Ton employ : Mais il ibutient que s'il eft permis aux Chrétiens de le dilpcnlcr de la pratique cftcctivc de quelques vertuSjil ne leur eft jamais permis de n'en avoir pas l'efprit. II ne p?ut pas concevoir qu'on puilTe dire qu'un homme quifc tait une habitude volontaire de violer les devoirs &: les préceptes de la Religion, a de la Religion. Il combat l'illulion de ceux qui ten- dent à une pcrfedion plus grande que celle qui conllfte dans Tac- complifl'ement des Commandemens- de Dieu ; &: ceux cjui fe- roient allez fols pour croire qu'ils Ibnt même difpenlcz de les obfcrver par l'état de perfcdion où ils font parvenus. Il fait voir que le feul moyen de vivre faintemcnt , ell de s'acquiter des de- voirs de la Religion. Le premier de ces devoirs , ell la Prière. M. de VilHers en fait voir la neccflité dans le Traité fuivanr. Il parle alTez, librement contre les longues Graifons , &:fcmble ellre dans la penfée que l'Oraifon Dominicale peut fuffire tou- te feule, & que les autres ne font point neceflaires au commun des Chrétiens. Il trouve que la plufpart des Chrétiens prennent four une belle Prière ce qui nefi qtiunc belle haranquc. Il ne fçauroit foiiftVir qu'un Chrétien trouve nne Prière fins dévote , ^ quelle le tombe plus qu'une autre. Ce ri eft , dit-il , ordrnaire~ ment ,- que parce qu'elle Pumnfe davanta-^e. Il croit quey^ f^^f- trire pour la Prière une certaine durée de temps , ce/r fouvent fe pre frire la necefjitè à'eflre liftrait , &C que cettx qui prient Dieu u la mefure d'un? horloge de fable , faffent fouvent une partie de la prière à req^arder ^ à remuer t horloge. Il veut que la mefure de la durée de la Prière , foit celle de la durée de la ferveur & de l'a.tcntion ; &c il blâme un Directeur qui dit à une Dévote qui s'accufe d'elhe toujours dilhaite dans fes prières ; Ne laiffex^ pas de ùrier , & de demeurer à y:noux tout le temps que doit durer votre Pnere, L'Auteur après avoir parlé de la Pnere en genaal^ DES SCAVANS. ip^ ionne une explication limple Se courte de rOralion Dominica.. k ; ôc fait des réflexions lur la Prière du matin &: du foir , qui en font connoître l'ucilicé & la manière dont elle fe doit fkue. La Méditation fait le fujet du Traité qui fuit celuy de la Priè- re. L'Auteur n'approuve , ny les méthodes que l'on prefcrit pour méditer , ny l'uiage de rendre compte de la médication , ny que l'on oblige de méditer pendant un temps détermine. Il rappor- te enfin dive.s fujcrs , fur lefquels les Chrétiens font obligez de méditer dans l'Oraifon, Il prouve dans le Traité de la Meflc , que l'en n'cfl: pas feu^ kmcnt obligé d'entendre la Melfe les Feftes & les Dimanches , mais encore de l'entendre avec attention &: avec devorion ; &; qu'un pécheur qui y alfdle fans dcfir de quitter le péché &; avec attachement au péché , commet un nouveau péché , quoy qu'il ne fait pas toujours mortel, La Communion elt un des plus elfeii- tiels devoirs des Chrétiens. Leur égarement à cet égard , con^ Cftc dans la négligence des difpofitions que demailde l'ufage de ce Sacrement. En les ncgligeant^on tombe dans deux égaremcns; l'un de Communier indignement , & l'autre de fe priver de la Communion. L'Auteur avance quantité de proportions qui fe rcduifent à ces deux maximes i Qu'on ne peut trop s'éprouver pour rendre la Communion famte &c fUutaire ; Sc qu'on ne peut trop fouvent s'approcher de la Communion quand elle cftfalu- taire &: faintc. Le but du Traité de l'adoration de l'Euchariftic , eft de faire voir qu'on ne doit pas borner le culte qu'on luy tend , à des honneurs purement extérieurs. M. de Villiers remarque fur la fin , que la plufpart des Chrétiens du monde femb'ent avoir plus de goiit pour le faltit du S. Sacrement , que pour les au- tres cérémonies de la Religion : Il ne le blâme pas , fi ce goiit vient de ce qu'ils font plus incitez par cette cérémonie , que par les autres à rendre à Jelus-Chrift une finccrc adoration : mais il dit que ce feroit un égarement , s'ils étoient perfuadez que par cette cérémonie on efl: difpcnfé de l'obligation d'alliller aux au- tres parties du Service Divin. La Prédication eft un moyen d'autant p'us necclTiire pour vivre faintement , qu'elle fcrc à perfuadcr les Uoitubcs de metçre Ï94 L E J OURNAL^ les autres moyens en pratique. C'cll; un grand égarement de la négliger. Perlonnc ne dit qu'il mcpriic la parole de Dieu ; mais oii niepriic les Prédicateurs qui l'annoncent. Pluiicurs Chrétiens zic fe Icrvent de la Prédication , que comme d'un anuifemcnt & d'un {pcctaclc. Les plus endurcis prennent Touvent plaifir à, dire toudicz par un cloquent Prédicateur ; niais on n'cll: touché ^cs vcritcz que le Prédicateur annonce, que quand il parle; licôt jqu'il fc tait la vérité le tait, aulli. Cependant ce n'ell pas le Prédi- cateur , mais c'eft la vérité qui doit toucher. Pour profiter d'un Sermon, il faut y penfer long-temps , après qu'on l'a entendu, pn blâme les Prédicateurs qui cherchent a. plaire , &c l'on cher-' chc. à entendre des Sermons qui plaifcnt. Ce font là quelt^ues- uncs des reflexions de M. de Villiers fur la Prédication. Il fait voir dans le Traité fuivant , que pour obferver les Di- ^nanches &c les Feftes , il ne fuffit pas de ne point travailler ; mais qu'il faut eftrc occupé à fervir Dieu. Il croit que ceux qui partent ces jours dans l'oifiveté , dans les plaifirs , dans le jeu Se jdans les fpedacles , font plus criminels que ceux qui travaillent. Il combat dans le Traité du Jeune , les difFerens prétextes -dont les gens du monde fc fervent pour s'en difpenfer , Se il de- mande que les Chrétiens joignent une vie (àinte & mortifiée à i'abltinence & au jeiine. Le dernier Traité contient quelques reflexions fur la necefllté de faire l'aumône , & fur la manière de la faire utilement pour fbn filut. Cet Ouvrage eft écrit d'un ftile concis &: fententieux. L'Au- teur n'y a cité aucun paflage des Pères , & n'a employé que le raifonncment pour érablir les maximes qu'il avance. LES LIVR ES DE LA DOCTRINE CHRETIENNE DE S. /^WJiiflin , & les Livres de L'Ordre & du Libre- Arbitre du m'emt. Traduits en François fur la nouvelle Edition Latine des P P Bénédictins de la Con/irevution de S. Maur. A Paris, chez Jean-Baptiftc Coignard. 1701. t. v. in 8. i. v. P'igg-35i. 2.- V'P^gg-5^9- 1 Es Traductions des œuvres des Pères , font devenues ifbrt à la mode. Les plus beaux Ouvrages des Anciens 01^ cite DES S C A V  N S 15^ efii tradirrs en François de nos )ours , (Se ces Vcrfions ont tut rccùë. plus tavoiabieaicnc du public , que la plufpaïc de^ Oi- viài.' ^s nouveaux. C'elt ce qui a taie que plufieurs Écrivains c<*> paLi.es de p:oJutiC d'cux-mêaics, ont mieux aimé c>np;oycr It 11!, veilles à aaduire les Ouvrages des Pcrcs. Ch.^cun a choill les Auteurs pour lefquels il avoit le plus d'inclination , &: les Traitez qui écoient le plus de (on goût , ou qu'il croycit les plus utiles au public. S. Augulhn eft en une fi haute réputation , &c Ces Ouvrages font fi généralement eltimez , qu'il n'efi: pas éton- nant qu'ils ayent prclque tous efté mis en François par les plus excellentes plumes du iiecle qui vient de finir. On a non feule- ment fait plufieurs traductions Françoifes de fes Confèlfions & de ks Soliloques , de fon Manuel , de fes Traitez des Mœurs de l'Eglife Catholique , de la vraye Religion , de la Foy & du Symbole , de la Virginité , du Menfonge , du Combat du Chre- tieri &r de plufieurs autres petits Traitez de pieté ; mais il s'cll encore trouvé des pcrfonnes tres-habiles , qui n'ont pas fait d't- ficultc d'entreprendre de traduire fes plus longs Ouvrages. Ses Livres de la Cité de Dieu , fes Traitez lut l'Evangile de S. Jean & fut les Pfeauhies , fes Sermons & la plufpart de fes écrits fur la Grâce qui avoient déjà elle traduits autrefois , ont paru de- puis peu traduits en notre Langue , avec toute la pureté Se l'é- iegance que l'on peut fouhaiter ; enforte qu'il ne refle plus que nés peu d'Ouvrages de S. Auguftin , dont on puifie dei'irer la Verfion. En voicy trois , fçavoir les quatre Livres de la Doctri- ne Chrétienne, le Traité de l'Ordre, &: les deux livres du Libre Arbitre dont M. de Villefort nous donne une Verfion trcs- cxaéte & tres-polie. Il avoit dé)a paru en 1636. une tradudion du premier : Mais ouftre que cette tradudion fe reflcnt de l'an- cienne barbarie de la Langue , le Traducteur n'a pas toujours pris la pcnfée de S. Auguftin. On ne connoît point detradudion des deux autres. Les matières que S. Auguftin traite dans ces trois Ouvrages ^ &: particulièrement dans le Livre de l'Ordre , étant abftraites, ils étoient trcs-difïîciles à traduire d'une maniè- re intelligible &C agréable, C'eft cependant ce que M. de Ville- fort a fait ayant trouvé le moyen,enrendant exadement le fcns de Ton Auteur & s' attachant à la pureté des termes , d'égaler la 1702. Ddd 1^6 L E J O U R N A t beauté &: la liberté de rOriginal. HISTOIRE DU PARLEMENT DE TOURNAY , PAR MeJJîre Pierre Pinatilt , Chevalier , Seigneur des Jaunatix , Confciller du Roy en fe s Confcth , Prejidcnt à Mortier dudit Parlement. A Valcncicnncs , chez Gabriel François Henry. ^ , J701. in 4. pagg. 282. CEtte Hiftoire contient Torigine du Parlement de Tournay, l'étendue de fon Rcirort , le nombre des Officiers qui y ont elle reçus , avec la date de leur réception , {es Keelcmciis particuliers , &(- les Edits .& Déclarations du Roy , qui y ont elle publiées & enregiftrécs. Le Parlement de Tournay a cet avantage pardeflus les autres Pademens du Royaume , qu'il a elle formé des conquelles de S. M. depuis fa campagne gloricufc de l'an 1^67. Le Roy com- mença dés le mois de Décembre de la niémc année , à faire pu- t)lier iinc Ordonnance , portant que les jugcmcns des Juilices Subalternes dans les pays nouvellement conquis, dont les appel- lations avoient accoutumé d'ellrc relevées au Confcil de Gand , & enfuite au Parlement de Malincs , fcroient exécutées par pro- vilion 5 en attendant qu'il eue établi un Tribunal pour les juger en dernier relTort. Depuis le Roy par fon Edit du mois d'Avril 166%. a créé en la Ville de Tournay un Coiifeil Souverain , au- quel par un autre Edit du mois de Février 168^. il a domié le titre &: le no:n de Parlement. .Le reiîort du Conl;?il de Tournay fut borné au commencement, ^u territoire de la ville de Tournay & pays de TourncllSjdcs Vili les , Baillages &: Chàtellenics de Lille , Douay &: Orchies , des Villes &c Chàtellenics de Berghe , Furnes , Oudenarde , & de quelques-unes cédées par le traité des Pyrénées , comme d'Ath, ^inche S^ Charleroy. Sa Jurifdiclion s'accrut en 1^76. des villes de Condé &: Eouchain \ & en l'année fuivmtc de la ville de Va- lcncicnncs. Le Roy s'étant rendu maître de la Ville &: Château de Gand en 1^78. ordonna que les apnellations qui auroicn: cflé interjcttécs du Confcil de Flandre établi en la ville de Gand , (è- ^roienr portées au Cpnfei; d^ Tpurnay. Et comme la partie de la DE S se A VANS. ^ ^ 1^7 JProvince du Haynault ccdée à la France par le Traité d'Aix la Chapelle de Tan 1668. rellbrciflbic déjà au Confcil de Touniay, le Koy par ion Edic du mois d'Aoull 1678. a rciiny fous le tv.ciac Rellbrc , les Villes , Pievoflez & Baiilagcs de Fhilippcville , Mariembourg, Avcnes, Landrecis & Qucfnoy, avec leurs appar- tenances & dépendances cédées par leTraiié des Pyrénées, que S. M. a diftrait du reilorc du Parlcir.enc de Mets, auquel elles avoicnt clic unies par Edit du mois de Ncv. ié6i. Le F oy ordonna ai^lli que les Appellations des Prefidiaux de ces Juibces , qui par le même Edit de l'an 1661. avoient eftérefervécs au Prciidial de Se- dan, reflcrtiroient au Confcil Supciieur de Tournay. Après le Traité de Nimegue , conclu h ij. Sept. 1678. le Roy attribua au Contéil de Tournay , fur les Villes cédées à Sa Majcfté par ce Traité , la même Jurifdidion que fur les lieux par Elle conquis èc cédés par le Traité dAix la Chapelle en i68j. La Vi 'e &c Comté de Beaumont , ccdée au Roy par le Traité de Trcves fut encore ajoutée au R elTort du Conicil de Tournay. Enfin le Roy a augmenté le Reflbrt du Parlement de Tournay des Ap- pellations de la Prévôté dAgimont, qui rcflbrtiiîbient au Con-, feil Provincial de Luxembourg , & de la Ville & diftriét de Dî- nant , qui relevoicnt du Cbnfeil de Liège, Le Confeil de Tournay étoit d'abord compofé de deux Piefi- .dens , de fept Confcillers, d'un Procureur General , d'un Gref- fier , &: de cinq Huillîcrs. Au mois de Juillet 1668. le Foy y créa deux Chevaliers d'Honneur ; & par Edit du mois d'Aouit 16 jo, y furent aulTi créez 10. Offices d'HuifTiérs Fiefvets , pour (èrvir chacun dans le lieu de fa refidence qui leur flit m.arquée dans retendue du RelTort. Le nombre des Officiers fut augmenté de deux Charges de Confcillers , d'une Charge de Subftitut du Procureur General ; & par cette augmentation , il fut fait àcux Bureaux. Et en 1680. fut établie une Chancellerie pour le CoiXcil (de Tournay. Et un Bureau des Finances dans la ville de Fille '"n 1(191. pour toute l'ércnduë du Reflbrt du Parlement de Tourn y. En i(^9z. furent créez un Office de Receveur des Confgnaricrs vingt Offices de Notaires Fvovaux , & vingt Offices de Procu- ..feurs pour le même Parlement. Enfin le R,oy par fon Ed''- en pQ's de Mars 1593. pour rendre le Parlement de Tournay cdh;. 19» CeïourMal forme à (es autres Parlcmcns , voulut qu'il fut compofc à l'avcS nir d'un premier Prelident Gardc-Sccl, de trois Prelideiis a Mor- tier , pour élire dilbnbucz dans les trois Chambres ( cât il en avoir cité fait une troifiéme par la création d'une nouvdle Char- ge de Prelident &C de neuf Confeillcrs dés l'an 16^9, ) de deux Chevaliers d Honneur , aufquels il Rtt depuis ajouté un troilîc- nie , de zi. Conicillers Laïcs , &: de deux Confcillers Clercs ; d'un Avocat General & d'un Procureur General , d'un Greffier en chef, de trois Greffiers pour les nois Cliambres , & de trois principaux Commis, d'un premier Huiffier, ^ de lix autres Huif- liers ordinaires. Les Reglcmcns particuliers , qui ont cfté faits , & qui font fuivis au Parlement de Tournay , confident en un Règlement imprimé fous le titre d'Ordonnance du Confeil Souverain éta- bli à Tournay , concernant l'inftruclion des Procez drclfé pac Monf le Premier Prelident de Blye. L'Ordonnance du Roy de l'an 1667. pour les matières Civiles n'y eft point obfervée, & Sa Majefté a engagé fa parole aux Officiers du Parlement de Tour- ïiay , qu'elle ne leur feroit point envoyée. Les Appellations com- me d'abus , n'y font point reçues -, mais en cas d'cntrcprifc de la part des Juges Ecclcliaftiques , ou de contravention- aux faints- Décrets , la plainte en étoit portée aux Confeils de Flandre. Les Juges Laïcs aux termes des Lettres de la Ducheflc de Parme Régente des Païs-bas du mois de Juillet 1565'. &: du Placard cir Lettres Patentes du Roy Philippe I L ne pouvoicnt rien décer- ner par provifîon, avant d'avoir écrit fur la plainte aux Juges Ec- clefiaftiques , &: d'avoir veu leur rcfcription ou réponfe ; &: fui- vant le mérite de l'affaire , ils pouvoient leur ordonner de s'en déporter. En cas de refus , les Juges Laïcs étoicnt autorifcz d'y pourvoir , & de contraindre les Juges Ecclclîaftiqucs par faiiic de leur Temporel , de révoquer leurs Jugemcns &c Cenfurcs. Il y a un Arrcfb du Confeil d'Eftat du 18. Février i6y6. rendu en forme de Règlement , fur un appel comme d'abus interjette par le Magiftrat de la ville de Tournay, d'une Sentence de l'Offi- cial de M. l'Evéque de Tournay , par lequel le Roy s'cft entière- ment conformé à cet ufage , ilnon en ce qu'il a ordonné qu'en cas de refus de la parc du Sr. Evcque de Tournay , ou dr fon Officiai, D E s s C A V A N s. 15)5 <3fïîdal , il en fbroit drcfîe Proccz verbal par run des Con- ^feillcrs du Confcil de Tournay , à la requeftc du Procureur Ge- neral , lequel l'envoyeroic a. Sa Majefbé pour y efhc pourveu , tient Elle le relcrvoic la connoillance , jufqu'à ce qu'autrement far Elle en auroit elle ordonné. Les A6tcs pailez devant Notai- res ÔC les Jugemens ne portent point hypothèque fur les biens fi-. tuez dans le Reffort , mais elle ne s'acquiert que par certaines formalitcz , qu'on appelle Oeuvres delà Loy. Une des premières Ordonnances, & la plus necellaire pour les Habitans du pays , xqui dans leurs querelles croient accoutumez à fraper du couteau, fut de défendre fous des peines rigourcufes, riilagc des poignards -&: couteaux pointus. L'Ordonnance criminelle de l'an 1(370, a Ton exécution dans tout le relîbrt du Parlement de Tournay , de n:iême que la plui- part des Edits &: Déclarations du Roy , qui y ont elle enregi^ ftrées , comme font l'Ordonnance des Eaux & Forcfts , l'Edic contre les Duels , les Déclarations pour les Leçons publiques du X)roit &c du temps d'étude , celle pour les penlions liir BcncHces, les dots des Religicufes, les portions congrues des Ci-rez ou Vi- caires perpétuels , les folcmnircz des Mariages , &:c. Les preanv bules de ces Ordonnances,font une partie çopfiderable &c prefqup tout le tillu de l'Ouvrage, ARCHIBALDI PITCARNII DISSERTATIONES MEr dicx'. Rofcrodami Typis Regneri Lcers. in 4. 1701. pp. 14Q. C'elt-à-dire , Diffcrtations fur des fujets de Médecine , par j4rch. Pitcarnius. A Roterdam , de l'Imprimerie de Régner Lcers. in 4. 1701. p. 140, CE Livre renferme huit Diflertations. La première , eft fur l'indépendance où doit eftre la Médecine à l'égard de tou- tes fortes de fyftèaies. La féconde, eft de la circulation du fang par les plus petits vaiifeaux. La troiliéme , des caufcs du différent volume de (angqui cil porte dans les poumons des animaux qui : ne font pas encore nez , &: dans les poumons de ceux qui fcnc . 4éjanez. La quatrième , du mouvement par lequel 1rs ahmens , (deviennent propres à reparer le fang. La cmquién.e , des invcn- IjoT.. ■ E e.ç ico tt TOURNA L teuvs. La fixicme , de la circulation du faiig dans les animaux nez , &c dans ceux qui ne le font pas. La Septième , de la cure des Fièvres par les remèdes évacuans. La huiciénic , de l'cftec des acides &c des alcalis pour la gucrifon des maladies. Dans la première DilTcrcacion , l'Auteur nous avertit d'abord , que rien ncmpcche plus la Médecine de fe jxrrtcclioncr , que la curiclitc que l'on a de chercher les caulcs Phyl^ucs de l'ac'tion des remè- des. Le point , dit-il , eft de fçavoir la vertu des Medicamens. Mais d'examiner d'où ils tirent leur force ,; e'cft un amufemcnc fupcrflus ; la nature eft trop cachée. D'ailleurs cette connoif- fance, quand elle feroitpoPiible , tbroit inutile. 11 fout donc , pourfuic-il , que le Médecin s'applique à découvrir par l'experienw ce , les cfFets des remèdes &: des maladies : qu'il reduile fes cb- fervations en maximes , & qix'il ne fe fatigue point inutilement à chercher des caufes , qu'il n'eft ny pofllble , ny neccnfaire de fçavoir. Si tous les Médecins en avoient uie ainu , on ne verrok pas , ajoute l'Auteur , la Médecine partagée par tant de fectes. Il n'y auroit qu'un fentiment , parce que l'on ne le regleroit que fur l'expérience &: l'obfervation. Voyez , dit-il , les Aftrono- mes ; ils ne s'embarraficnt ny de formes lùbftanriellcs , ny de ma- tière fubtilc , ny de rencontre d'Atomes ; &: ils fçavent au juftc le mouvement des cieux. Voilà comme devroient le conduire les Médecins ; bien examiner ce que produifent les remèdes, bien -obfcrver les mouvemens qui fe pafTcnt dans le corps humain , &: laifler tout le reftc comme une curiofité qui ne icrt qu'à intro- duire des erreurs qu'on met mal à propos fur le compte de la Médecine , au lieu de les mettre fur celuy des Médecins. Il ne faut pas qu'un Art qui travaille à conferver la vie des hommes , s'appuye lur des fondcmens aufll frivoles que font les fyftêmes que chacun a la liberté de fe forger. 11 fout remonter aux pre- miers temps , chercher ce qu'on y a découvert , y joindre les découvertes des modernes , en foire foy - même , &c là deflus , fonder une conduite indépendante du caprice de l'opinion. Les anciens feduits par l'amour de la Icctc , introduifirent dans la Médecine la crainte du vuidc , les qualitcz occultes , les vertus atraclrices ; & pour mieux s'abufcr cux-mcmes & abufer les au- tres , ils établirent <:e grand Axiome , que le Médecin com* nicncc où le Phyficicn finit. DES S C A V AN S. zoi Quelque dchguicc que tûc alors la face de la Médecine , elle ne Tell pas moins aujourdhuy , nonoblcane les découveices heu- xeufes qu'on a taices en ce (kcie lut la Botanique &c iur l'Ana- tomie. Il cft vray qu'on ne parle plus de qualité occulte,de crain- te du vuide , de vertu atradrice , de forme fubllanrieile. Mais on parle de pores diverleraent figurez , de termcns (ecrets , de Matière fubtile , &c. termes qui n inftruifent pas mieux que ccu.x -des anciens. 3'ofe mxme ajouter , dit l'Auteur , qu U Icroit ta- cilc de montrer qu'il n'y a aucun ferment dans les glandes du corps. Que tous les orifices des vaiflcaux , que tous les porcs font de même figure , & qu'ainfi la différente configuration des .parties , &c les fermens que les Médecins ont introduits font des chimères. Dans la féconde Dilfcrtation , l'Auteur dit que la circulation du fang cft un fiit conftant ; mais que la manière doncxe fan-T pafl'e des artères dans les veines pour circuler , eft un m\fl;ere qu'on n'a point encore bien éclairci. Il y en a qui veulent que ce paflage fe falfe par le moyen de glandes fituées à l'ifluë des artères , Se a. l'entrée des veines , &; qui fervent ainfi de mi- .lieu pour la communication du fang. D'autres veulent que les artères & les veines s'abouchent iirimediatcmcnL ; d'autres que la veine Se l'artcre ne foit qu'un même vaiflcau , recourbé comme un fyphon. Monlieur Pitcarnius eft de cette dernière opinion , à cela prés , que dans l'endroit de la courbure , il fuppofc une glande par le moyen de laquelle le fano- fe ûU tre , avant que de pafîcr dans l'autre jambe du vailfeau. Il prétend que les différentes filtrations qui fe font dans le corps , ne dépendent nullement de la diverfe figure qu'on fuppofe dans les pores. Mais feulement de la grandeur ou de la petitefle des partages, puifque en effet , fi les corps qui fe prefentent onc moins de diamètre que les ouvertui-es qu'ils rencontrent, la difte- rence des figures n'empêchera pas qu'ils ne paftént. Il ne croie point non plus que ce foit à la variété des fermens qu'il faitfe recourir pour expliquer ces phénomènes. La petiteffe ou la o;iof- - feur des conduits fuffit , félon luy, pour faire que des corps" paf- fcnt , & que d'autres foient retenus. Cette explication eft fim- ple , Se cette fimpUcicé , dic-il , doic k Eire juger vcriwble , pui(^ ,ioi LE JOURNAL .que Dieu , cet admirable Gcomctrc , agir toujours par les voycs •les plus (impies. L'Auteur prend icy occafion de relever l'avaa- ■taee de la Gcometrie en ce qui regarde la Médecine , &: il exal- te avec beaucoup de raifon le mérite du fçavant Géomètre Kaac Neuron , dont les principes vont à nous faire découvrit- avec plus de certitude Se clc facilité , les vercus &c les propiie- iZCz cics corps dans ce qui concerne la Médecine. Dans la troillémc Diiîcrtation , l'Auteur s'applique à nous fai- re voir c]uc pour expliquer un cÔet-ca-tain , il ne tàut jamais re- courir à des caufes incertaines. Je ne puis IcufFrir , dit-il , ceux qui pour rendre raifon de l'action du mercure dans les maladies où on remployé , ne font nulle difficulté d'attribuer à ce mine- rai une vertu f.;mblable à celle des fols lixiviels qui (c tirent des plantes. £n forte, difent-ils, qu'il n'ell pas étonnant que le mer- cure ayant la qualité de cesicls, entraîne avec luy les Icls acides qui entretiennent les maladies où il eft employé. Cette explica- tion fuppofc conviTie vrayes.deux chofes douteufcs , pour ne pas dire fiulTcs ; l'çavoir que les maladies qui le chalfent par le mer- cure viennent d'un trop grand acide , & que le mercure eft de U nature des fcls qui fe tirent des végcraux par la calcination. Ceux-là ne raifonnent pas mieux , (don luy , qui pour taire voir pourquoy le gayac eil de tous les bois le plus propre à ces mala- dies , difent que le gayac efl: de la nature des l'els volatils ; car .c'cft fuppofer que l'adion.de l'eftomaçh ^ des autres vifccres fait -fur les chofes qui entrent dans le corps , les mêmes cliangemens que foit au dehors l'adion du feu par les opérations chymiqucs; ce qui efl: une grande qucll'on. Pour moy , dit l'Auteur , je re- .marque qu'entre les minéraux que les Médecins en'>ployent con- tre ces mêmes maladies, Je mercure eft le plus pelant, & cju'ainfi payant plus de poids que les aurrcs , il doit heurter avec plus -d'eftort contre les obftacles qu'il rencontre , & les (ecouer plus iviolcmmcnt. De fçavoir maintenant il le mercure eft d'une na- :ture analogue a. celle du fel de tartre , c'cft ce qu'il eil impolîi- 'ble de décider , à moins que de montrer que l'or eft de la na- ..ture des acides ; &: cie prouver en même temps pi ulicurs autres -points aufll douteux. Pour revenir au gayac , la liqueur acide Ja\jien fojtt par Jâ diiUliation , ne fçauroic eûrc^une marque ^c la "ravicé DES S C A V A N S. 105 gravité de ce bois , qu'en mcme-tcinps clic n'en foie une du peu de Force qu'il doit avoir contre les acides. li s'eniuir dcià , que le mercure a d'autant plus de vertu qu'il eit p'us épuvc de tout corps léger. Il s'enfuit de rocme , que l'cr icduit en une toi me prop.c à fe mellcr dans le lang , ne lurpaflcra en venu les aunes jnedicamens , qu'autant qu'il les furpaflbra en pefantcur. Ces reflexions font necclï-iires à ceux qui veulent expliquer ce qui regarde la refpiration des animaux , car dans cette matière, plus que dans aucune autre , les Médecins font iuj?cs à iuppofcr coni- me vrayes bien des choies taulles. Pour bien expliquer la rcfni- radon, l'Auteur fiiit auparavant un détail des plus limples phéno- mènes qui s'y remarquent , puis il demande avec Haivée d'où vient que l'Embrion ne laiHe pas de vivre dans le ventre de Ta jcnere^ quoy qu'il n'y tire aucun air par la trachée artcre ; & d'où vient cependant , que fi-toft qu'il eft né &: qu'il a relpiré'j il ne peur plus le palier de refpiration. Il demande de mcmepour- i^uoy un Enfant né dans les euvelopes 8c dans les eaux , ou tiré ainfi par l'opération cefaricnne , demeure plulieurs heures fms eftre fuffoqué , & que fi toft que ces enveloppes font rompues , ëc que l'air s'cft introduit dans fes pounwns , il ne peut plus fe paifer de ce même air. Avant que de refondre ces qucltions , il rapporte ce qu'ont écrit de plus vray-femblablelà-deràis les plus Içavans Médecins , Se fait voir qu'ils fe font (ouvciit éloignez de la règle qu il a recommandée au com.menccment ; fçavoir , qu'il ne faut point , pour expliquer un phénomène , luppclcr comme vray , ce- qui cft douteux. M. Bore'li cfr le premier dont il examine le fentimenr : Ce fçavant homme dit dans fon Livre du mouvement des animaux, que par le moyen de la refpiration, il fe méfie des parties d'air avec le fang. Georges Wolfbjigus ;p:nfe à peu prés la mêiie chofe dans fon Livre de la Phyfolcgie reformée , pag. 117. Bohnius dans fon Anatomie , dit que par 'a refpiration, il entre dans le fang un air fubii! , mais qui n'a po'nt .de reffort , quoy que. à raifon du mouvement cont'nue! qui cft .propre à la figure fpherique , il foit luy-même , dit-il , la cnufe de la vertu elafcique de l'air. M, Pitcarnius, prétend que c'cft fappofer faux , que de fuppofer qu'il entre de l'air dans le f ^rgr ^ar L* -refpiration. Il allègue les raifons dont Richard Louv cr, Jean Majow & quelques autres fe fervent pour prouver qu 'il y «p.ntrc , &: il les combat , li non avec tout le fuccez polTible , au ijoi. Fff i04 L E T O rj R N A L iiioins d'une manicrc.où il ne paroît pas moins de Pliyfîquequâ d'cfprit. Puis il explique plulieurs Phcnoincnes qu'il a rapporcez. Les bornes ccroices d'un extrait ne me permettent: pas d'expofer icy CCS explications qui font trcs-curieufes &: tres-lçavantes. Il finit fa Dillertation , en difant que ce qui l'a porte à l'écrire , eft défaire connoiflre aux Médecins qu'i's ne doivent pas toujours croire avoir fatisfiait aux difficultcz qu'on leur propofe ^ lors qu'ils ont appelle à leur fecours les hgures , les pores , la ma- tière etheréc , les l'els , les mouvemens (ècrets , èc une infinité d'autres termes , qui à proprement parler ne font que les noms pompeux d'une gloriculè ignorance. Dans la quatrième Diflcr- tation , l'Auteur fe propofe de montrer que la digellion des ali- mens ne fe fait ni par une liqueur acide , ni par une liqueur fa- lée ou acre , ni par aucun autre dilîolvant. L'Archée de "Van- •hehnonr &c de 'Vt^edclius ne luy plaît pas davantage. Il ne rc- connoit d'autre caufe de h digellion que le iecouement qui fe fait des alimens par le moyen des tuniques de Icllomach , &c il expofe là dedus fon (èntiment avec une érudition capable d'ex- citer la curioiîté de ceux-mêmes qui font les plus oppofez à cette opinion. Dans la cinquième , il traite des Inventeurs , &c donne des règles pour connottre fi un Auteur a découvert ou non ce que quelqu?s-UTis veulent qu'il ait ou qu'il n'ait pas dccouverr. Il rapporte là-deiîus l'exemple d'Hippocrate au fiijct de la circu- lation dufing;il fait toucher au doigt que ce Médecin n'a jamais connu la circulation. I! explique le mot de période , dont Hip- pocrates'eft fervi au fujet du (ang ; & fait voir que c'eft le trom- per gro/irerement , de croire qu'H'ppocrate ait employé ce terme dans un autre fens que dans celuy de fluctuation , s'il eft pci'mis de parler ainll. M, Piccarnius n'cll: pas en cola favorable à M- Dacier , qui dans la Préface de laTiaJ.udion qu'il a donnée de quelqu?s livres d'Hippocrate, prercnd qu'Hippociatc a con- nu parf litemcnt cette circulation. Dans la lixiéme , il explique les ditf;:rens phénomènes de la circulation. li s'arrclle beaucoup à l'examen d?s elFrts de l'cpium , & rcflite là dedus le fenriment d'E^'Huller. Cecte di/Iercatioueft très- ciirieufe ^ elle cd pleine de pvcuves tirées de l'expérience , &; toute fondée fur les Loix de la mechinique. Dans la f:ptiéme , qui eft de la cure des Fiè- vres p:ir -"S remèdes év.icuans ,i! pietend, que le meilleur moyen de gueiir la Fiévie , cil de faire fuer. Sa raifon cil que l'évacua- DES S C A V A N S. ^oy tîon qui fc fait p.ir ia cranfpiraLio -, cl: beaucoup phi<; grande oue celle qui k fait pai' les feji-^s ^-c par les urines , 6c qi.'..infi il y a plus de fcicià. é à guérir la Fiévrc par ce mcycn , qiir par ;UKun autre, h compare enienibie ces trois fortes o'évacuatit iis ; &, il efl; du fentiment de Sancborius , que l'évacuation qui fc fiit par les felles eiï de quatre parties , celle qui fe fait par les ui-mes de i6. &: celle qui fe fait par la cranfpiration de 40, I! defcend ià- deflus dans un détail de fupputations,qu! n'cil pas nioins curieux qu'utile^ Dans la huiciémc , M. Pitcarnius coirbat le feniiment de ceux qui veulent tout expliquer par les acides & les alcalis.. Son opinion cft que les acides 6c les alcalis ne fonc ni mal ni bien , qu'ils n'enaetiennenr ni ne guerillenr aucune maladie. Il rapporte plulîeurs expérience!; remarquables pour le prouver. Ces huit DilTertations font écrites avec beaucoup de clarté Se de méthode ; l'Autcur ne s'y éloigne nulle part de fcn fujet , &c on y trouve de fçavantes obfervations qui en rendent la leéture cres-attirante. INDICaLUS INSTITOTÎONUM THEOLOGICARDM Veterum Pacrum , qux aperrè & brcvitcr exponunt Thco- . logiam five thcoretieam vulgo fpceu'ativam ,• fîvc pr.îdicam. RoiDa: 6cc. C'cft- à-dire , Iniieule eCJnfiitutions TheoUoi. qucs des anciens Pires ,. où Li Theoloye fpccuUii.vc d^ fra ti- que cfi traites. A Rome, 1701. in 4. pp. 16. ÎOleph Marie Thomafius de la CongrcgaciiDn des Peies de .'Oiaroire de F. orne , qui nous a donné les anciens Sacra- rn-nîa'rc> ou ^vlillels- , adrcifc au Père Mabillon ce petit écrit, i^ui n'eft qu'un projet d'un grand Ouvrage , de la iViCthode .qu'il faudroit garder pour enlèigner & apprendre la Theolooie des Percs. li remarque que fi l'orr ne trouve quelque n:oy;;:n d'inlhuire les jeunes gens de la doélrine & du langage des Pe- xcs, tant par des leçons publiques que par leur étude p^-rricu- liere , il fera très-difficile que des peribnncs qui ont pallc leurs preniicrcs années à ne lire que les écrits des Modernes , puiflcnr dans un âge avancé le familiarifer avec les SS. Pères. Le moyen .que Thomalîus propofe, eft de recueillir en un feul corps les Trai- tez des Pères , qui contiennent en abrégé les principaux points de la Doctrine Chrétienne, ou la Théologie fpecularive 6c pratique ; .& afin d'en faciliter la Icclure & rinrelligcnce , il donne les règles fuivantcs. La 1. Que les Pères employent les termes dans le fens r.o^ LE JOURNAL qu'ils ont dans l'Eciicurc Sainte. L'exemple qu'il en cioniie eft le no;n (X Butmpel'e, qui eft une vertu dans les Livres d'Aiiftocc, &: un vice dans les Epines àcS. Paul: Ccft pourquoy. les Pci.es pren- nent toujours ce terme en uiauvaifc part. La 2,. Que les Pères écri- vans pour leS^ignotans comme pour les fçavans , fcfervoient des minières ordinaires de parler, Tnis rechercher avec la dernière prccilîon la jufte fignitîcaciô des temies.C'ellainli qu'ils le fcrvenc du mot de mceffîtè , qu'ils ne pieiincnt pas à la rigueur pour une ncceiîité qui exclut abibluaicnc la iibcrce,maisiuivant i'ulagc or» dinaire, pour ce qu'on peut difHcilemcnt éviter. La 3. Que la plu- part des Pères ayant efté élevez dans la Philofophic de Platon, le fervent de manières de parler Platonicicnnes,qul font de 'à.diffif culte à ceux qui n'ont ccudiéqucla Philofoph'c d'ArilLCcftpour* quoy Thomaiîus fouhaiteioit qu'on inflruilîft ceux qui doivent étudier en TheDlogie,dcs premiers élemens de la PhilcfophiePla* tonicienne. La 4. Qi/avant que d'encrer dans la dilculLion des dogme; , il fau-fçavoir le jugement de l'Eglilè , afin de le iliivra învioîablement. La y. Quji eit bonde rcma.quer que fou vent les Perei trairans d'un peint de Doctrine ou de Morale, le pouffent avec tant de forcc,q"'''- f ^ - i-i- -- -^ , '- — ' --sun excez oppofc. E nlîn Tlio;.na'ius c>. ,;;t les Pjsegs ,. àc f e ilépoiiill'Grde!; préjugea u-,- par.i ^ c/^wOie,pourne chercl-jor dans leurs Livres que leu- 5' vrais Icnciniens , &: de fe mercre a la place d'un Scythe , d'un Perlan , ou d'un Indien y qui tcroit cette ledare ians y prendre aucun interelL ■ Le Recueil que Thomahus {"epropofe de faire, èn.compdfc ^ç.% Livres fuivans : du TniitédeS. Cyprien,des Témoignages à Quii l'in ; des Morales &: des ilegles de S, Balîle ; des Difcours 2.5. 33. 543J.35. &37.de S. Grégoire de Nazian^e, de l'explication de la Foy Catholique de S.Epirhane, & de la Recapitulacion k^çs Hère» iîes ; des Traitez de S. Âuguft'n, de l'Inftiuclion dcsCairechume- nes, du Manuel à Liurenr , des Livres de la Cité de Dieu depuis le II. jufqu'auzi. du Traité du combat Chvecien, &: du Livre deS Herefies ; de rAvertilTement de Vincent de Lerin-îîdes Livres de fables des Heietiques , & des Pecrets divins de Theodoieî j dà Traité do G'^nnide , des d'ogmés Ecclcfiaft'qucs ; dvi Traité de la Foy par S. FulgMice ; des 4; Livres de Sentences d'Ifidore ^.cSç- ville ; i:; 4. L'vres de la foy Orthodox'^ de S. Jean Damrifcene} ,dcs 3. Liv. des Parallèles, &: du Tr. des Hercfies du même Auteur. ^ PA^W,Çhc»Jii.N Cuss9NjiucS.j4Ci]. ài'Ima^cJcS. Jcau-Bapc. -<4^»ff/i-y. du Ho) LE JOURNAL DES s C A V A N s. 5 DuLuNDY 3. AvrilM. DCCII. ANNALES DE LA VILLE DE TOULOUSE, DEPUIS la reiinion de la Comté de Touloufe à la Couronne , avec un abrczé de l'ancienne Miftoire de cette Ville , & un recueil de divers Titfes & A[ies, four fervir de preuves & d' édaircijfe- ment à ces Annales^ ^c. Par M. G. de la Faille, ancien Ca^ •yitouL , de l'Académie des -jeux F lot aux de Touloufe. Seconde Partie. A Touloufe , de rimprimerie de G. L. Colomyés. 1701. I. V. in fol. pagg. 548. MONSIEUR de la Faille fit imprimer en 1^87. le premier volume des Annales de la ville de Touloufe. Cette pre- mière partie , outre l'abrogé de Tancicnne Hiftoire de Toulou{e, ,<-ontient les Annales de cette même Ville , depuis la reiinion de la Comté à la Couronne ( qui fe fît en IZ71. ) jufques à l'année ijiy. La féconde Partie qu'on a achevé d'imprmicr en 170 1. contient la fui:e de ces Annales depuis 1^14. jufques en léio. L'Origine de Touloufe cft entièrement inconnue. Ce que Jean «le Ganno Cordelicr , Nicolas Bertrand &: Noguicr en ont écrie cft plein de fables ; on fçait feulement que cette partie des Gau- les , qu'on appelle aujourd'huy le Languedoc , eftoit parc.ngée . cntie deux grands Peuples , qui croient les Volqucs Tcdofages, &: les Volques Arecomiques. Touloufe eftoit la Capitale des xoS LE JOURNAL Tcdodiges , &: Nifmc celle des Arccomiqucs. Scrabon , Judin, &: Ccfar parlcnc des Colonies que les Tcdolagcs nicncicnc de Boulogne , par Flantuitus Afex^ X,'vacùt , pour fcrvir depuis l'amîee \joi. juft^ue\ à la fin de 1J2.0. dre(fc\ furies oh ervutions d.e Tycho , de Kepler, de Bouillaud.de M. Caffini^ & fur celles de l'C-ifervatoire Royal de Paris. A Boulogne 1701. iv v. in 4. i, pagg. 4ji. i.pp.fij/. -KEGI^ SClENTIA^tlM ACADEMIE EPHEME'- IDES juxta récent iiEimas obfervationes ad Mcridi muai Parif In Ob- têrvaro'io Regio. Au::, G:il>. Piiilip. de la H'xc, ejufdc.ii Aca>. demiaî Soc'o. Ad annum ab Incarnation? Vcrbi 1702. Paiiliis , apud Joannem Boudoc. T701. in 4,C'ert-à-dirc. Ephtmeridcs de t Académie Royale des SciLnces , dreflez^ Pour le Méridien de Paris , (^ pour t armée 1702» par Gab. Philip, de la Hirt de l' Académie dei Ssiences. A Paris , chez Jean Boudoc. XPHEMERÎDES DES MOllVEMENS CELESTES POUR l'an de Grue ijox. aveclcsTabLei du pafjage de la Lune far le Méridien , S" de t heure r.e la pU'Tie mer d ns les principaux Por'S de France , à' Hollande & d'Ançr^let^^rre , pour le Mé- ridien de Paris, pat le (teur'J. D. B. A Paris , chczGuiilai> me Valcyrc , rnè S. Jacques. \joz. in 4. pagg. 52. Es Agronomes ont appelle Ephemcridcs la dcfcription des j vrais lieux des Planctcs dans le Zodiaque ,. &: des confi- DES S C A V A N S. . zij guVations qu'elles font entr'elles , &: avec les Etoiles fixes a. cha- que jour d^ l'année. Si l'on en ch.Tche la première origine, l'on ira julqucs aux cempj les plus recuiez de 1 Antiquité. Les inouvemcns qui ont eité calculez les premiers,(bnt ceux ca Suieil. Apres avoir déterminé les jours des Lquinoxes 8c dcsSo!- iliceSjOn oblciva que le Soleil pci.dant le couis de l'anntCjCn { .-r- courant le Zodiaque d'Cccidcnc en Oncnr, cftûcc parlaïun.icic les Etoiles dont il s'approche ; &: quapics quelque icrr.psens'cn é oignant , Ciics commencent à cllrc villbies. Cnn arqua les jouis de l'année aufquelsces Etoiles fixes entrent dans les rî:yons eu Soleil , &: ceux aufquels elles en Ibrtcnt , pour s en feivir à ^lilinguer les temps propres^ pour divcries fondions de l'Agncul- turc & de la Médecine, &: pour entreprendre des Navigations, Hcliode un des plus anciens Poëces de la Grèce , fi. un Fcë- mc appe:lé , i'fya •K^ii/.^au ,, où il marque les jours oufquels !e Solci! par Ion mouvement annuel, cache quelquci-unrs des prin- .cipales Etoiles fixes , & les fait paroiflre en les quittant , & prcf- crit les diverles opérations de rA'4ricultare,t:ulquelles en doit s'a- pliqu^r en ces temps-làidans celuy qui cil: intitulé «Vga/ il niarque ce que Ion doit faire en divers jouis du'^mois lunaire, & aux au- tres-Celt pnr-ê:re à l'imitation d'Hefiode qu'on a a''pel!cEphe- meridcs , les dclcr'pdons journalières des mouvemens des Plare- ,tes , qu'il ne fît qu'ébaucher fur le So erl &; fur la Lune , &:c. Depu's ce temps- là on a marqué p!os diftinélement le lever :&: le coucher des Etoiles à l'égard du Soleil dans les Calen- driers ; & après qu'on a trouvé le mouvem.ent des autres Planè- tes^, l'on a conllriiit des Tables , d'où l'on tire les Fphen crides qui marquent à chique jour les lieux des Planètes dans le Zcdia- qiK'. îl parort qu'il y en avoi": que' que rrrce du temps de Virgi- le ; car ce Pcëte s'étant propofé d''mitet Hefiode drns les Geor- .g'ques, n'ordonne pas feu'eir.''n'- à cpuxqu» s'apliqu'"nt à FAeii- .culture d'obferver la fituation des Etoiles fixes \ mais aufïï cellt des autres Planètes. C^li mcnfes ^y^ ftder i fcfva Friqida Saturni puoquo fe Ce fidia recepfet , Htt'is ignis cali CylLenim erret in "rbes. Or les Planètes ,, & principalement Mercure , ne fe voyait: »4 ^^ JOTJRNAL pas en tout temps , il écoit nccciriire d'avoir recours à des Ephe- mcridcs pour {çavoir leur ficuacion. Corrurie elles ne Icrvoicnc que pcnd.inc im certain nonibre d'années , &: que ce temps cll-inr expire elles n'ctoicnt guercs d'u{ igc , l'en n'a pas eu beau- coup de loin de les conferver , ÔC il (croit diHicile d'en trouver avant le quinzicinc [î?cle. Il y a dans la Biblio:eque du Roy un manufcrit des Ephîincrides de l'an J441. avec plulicurs autres an- nées interrompues. Les premières qui turent imprimées à peu prés ilms la forme qu'elles ont coiilcivéc juiqucs à prcicnr, font cet- les de Regionionranus , calculées depuis 147 j. julqu'en 1^06. L'onfçait de quelle utilité elles font dans l'AibononJe , dans la -Géographie ^ &c dans la Navigation. Car quoy qu'on puillc fça- voir indépendamment des Ephemcridcs , les lieux des Planètes en les calculant par les Tables , ces calculs deniandent beau- coup de temps , &: font quelquefois hors de la portée de ceux. -oui s'adonnent à ces profelîions. AulTi Ton peut remarquer que iîcpuis le temps que les Ephemerides fiirent publiées , l'on fe ba- zarda d^ triverfer l'Océan, &: de n.iyiger en des pays inconnus, par le moyen des obi'ervations des Aftres. Ces premières Ephe- merides eftoient tirées des Tables Alphonlines les plus correâts ^c ce temps-là. Sccfler , &c enfmte Leovitius en calculèrent fia: -les mêmes Tables peur plulieurs années. Copernic avant trouvé jqu2 ces Ephemtrides ne s^accordoient plus avec les obfervations recenoîs , drelFa de nouvelles Tables , fur Icfquels Stadius cal- cula des Ephemerides depuis l'an i^^4. jufques en 1600, Dan^ cet inccrvalc , Maletius en a donné depuis 1564. jufques en 1^84, Mag'n en calcula depuis jySi. jufqu'à i6io. &: ce fut dans le me- iu? temps qu'Origan en donna deux gtos volumes, Kepler en n-availlant aux Tables Kudolphines , coiTîrrerça ^'en calculer depuis l'an i6iy. jufqu'cn 1637. & après liiv Hcc- ■fc:'r en donna fur f^s Tables depuis 1666. julqu'en 1680. KiiK'us ie fe^vic auili des mê nés Tables pour calculer les (lennes de- puis i(î8î. )a('-ia'eii 1584. &: les enrichit de plulieurs belles obfer- -vacions qu'il lic en mcaie temps. Argoli cfl: un de ceux qui a le plus travaillé aux Ephemerides. Il en calcula depuis 1601. juf- qu'en 1^40. fuivant les Tables de Coprmic ; & après la pub'i- £H,ùon des Tables de Longoinoncanus fuivantjes obfervations de i B E s s C A V A N s, nf Tycho , il en calcula depuis l'an 1610. jufqu'en 1700. Apres que Lanfb:rgc eut publié ics Tables , Duvet &: Monicbrun calculè- rent des Ephcaieridcs pour plulieurs années ; ils furent fuivis de Titis , de Malvafia , de Mcncanari &: de Graffini , qui y ajoutè- rent les Ephcmerides du Soleil Iclon les obrcrvations de M. Cat fini. Mrs Bcaugit Se le Fcvre, ont aufli fait quelques années des Epheme.ides avant la fin du lîecle pafl'é. Mezzavacca en a donné d'abord depuis l'an kî- y. iufqu'en' 1711. calcu'éei fur les Hypothcfes de Tycho , de Larfbcigc , de Bouillant &: de Callini. Il vient prefentenient d'en publier deux Tomes. Dans le i. Qui^ leur fert d'introduction , il donne les opéra- tions Aridimcciques qui font à l'ufige de l'Aftronomie , unabre- ' gé de la Sphère, les Elemens de la 1 rigonometrie, des Logarith- mes , de l'Aibologie , &: de la Gnomonique , la conftruélion de la figure celcile & toutes les Tables necclîaires à cette conftru- ftion &: aux direélionsAlbologiques.Dans ces Tables on trouve le Catalogue des Villes principales, dont les Longitudes &: les Lati- tudes font tirées de divers Auteurs anciens (ans avoir égard aux obfervations nouvelles ; de là vient qu'il a mis Ambianum des anciens , &: Amiens des modernes avec des Longitudes &: Lati- tudes difterentes ; qu'il donne à Bourdeaux & à Pcrp'gnan la même Longitude , &:c. Les autres Tables font fort biai con- ftruites. Il a réduit en heures, minutes &; fécondes pi ufieurs de celles que l"on a coutume de calculer en degrez & minutes , & particulièrement celle de l'Afccnfion droite pour tous les degrez du Zodiaque jufqu'à neuf degrez de Latitude Septentrionale &: Méridionale. Dans le fécond Tome , il a donné les Ephemer'des depuis 1701. jufqu'à 17Z0. Il en avoir déjà publié jufqu'en i7n. mais il a reformé particulièrement les mouvemens de Jupiter fuivantlej nouvelles obfervations ; & toucjiant le Soleil & Saturne , il a corrigé les erreurs qui s'étoient gliflées depuis l'an 1707. M. de la Hire le fils, de TAcr-demie Royale des Sciences , s'cft chargé de donner tous les ans des Ephemerides qui font intitu- lées Rcya: Scientiarum Auidemi.t Ephcmerides. Les mouvemens des Planètes en Longitude y font marquez pour chaque jour , U yjoh Iii ZT($ LE JOURNAL leur Latitude de dix ai dix , &c les Afpeds des Planètes avec fa Lua-: &c cnu'cllcs &: les Ecliplcs. Il les a contimiécs jufqu'à la prcibir.e aaacc 1701. Comme ces Ephemeridcs font fondées fur les obfcrvations récentes faites à rObfcrvatoirc y il y a lieu de croire qu'elles font les plus juftcs de celles qui ont paru jufqu à prefcnt. L'on a imprimé aufîî 3 Rouen dans le même-temps des Ephe- mcridcs de M. D. B. où font marquez les lieux des Planètes en Lou'^itudcpour chaque jour, la Latitude delà Lune pour tous les purs, & celle des autres Planètes de dix en dix aulîi-bien que les Arp.-^ds des Planètes avec la Lune Se entr'clles. On y a auiïl ajouté les Tables du Padage de la Lune par le Méridien, de la diftcren- Gc des Méridiens , de l'heure de la pleine mer de plulieurs Ports &: Haures, &:c. Quoy qu'on ne marque pas quelles font les Ta- bles fur lefqucllcs on a calculé ces Ephcmcrides, il paroît cepen- dant que celles dont on s'ell fervi font aflcz bonnes. L'Auteur a ajouté à la un un Traité de l'ufage des Ephemendcs par rapport à i'Aftronomie 8c à l'Aftrologie judiciaire , avec des règles pour conjeéturer les changemens de temps, & choifir les jours les plus heureux à la navigation ou à voyager ^ &: les plus propres à l'A- griculture , & à prendre des remèdes. Il paroît qu'on a voulu par là contenter les pcrfbnnes qui fe plaifent aux prcdiélions Aftro» logiques ; car pour l'Auteur il paroiit convaincu de l'incertitude de l'Aftrologi? , puis qu'il avoue qu'on ne peut podcivemcnt dé^ terminer ce que les Etoiles doivent influer , à cau{è que l'expe- tience fur laquelle on fe fonde cft tres-coiirte , & qu'il y a une (î grande quantité de combinaifons à faire , qu'il n eft pas aife de concilier tant de fignificarions , fouvcnt toutes contraires , pour pouvoir prédire des effets avec certitude. DE L'USAGE DE LA F."^ EQHENTE SAIGNE'E DANS la cure des Fièvrci. A Paris ^ chez Laurent d'Houry , rue S. Scverin. In 12. pp. 374. LE deffbin d? l'Auteur dans ce Livre , eft de montrer que la fréquente faignée eft contraire aux fyftêmcs des nouveaux hi. des anciens Médecins. L'Ouvrage cil divilc en. trois parties. D ES S C A V A N S. 417 Dans la première , on voie que les ryftêmcs nouveaux (ont oppo- {bz à la tVequente faignée. Dans la féconde , que l'hypoJiele même de Galien & da plus fameux Gai émîtes combat cet ufa- ge. La croiliémc , fait le parallèle des fyftêmes nouveaux ^vcc rHypothcfc de Galien , &c l'on y découvre en quoy conviennent, Se en quoy diftercnc les Galeniftes &: les Modernes. Nous ne fça- vons pas prccifcment en quel fiecie a commencé l'ulâge de ia ftequente fa gnée. Si nous en croyons un célèbre Médecin de Paris, cet ufage fiit introduit en ij8i. par Léonard Botal, dont les maximes furent combacuës par Bonavenrure Grangier auifi Mé- decin de Paris, L'Auteur du livre intitulé ; Rc flexions fur la boni & fur les mauvais effets de la frequcme faiqnée , prétend que ce remède n'a eu tant de cours que depuis cinquante ans. Il paroîc néanmoins par le témoignage de Celfe , qui vivoit fous Augu- fte , que la méthode de recourir à la faignée dans prcfque tou- tes les maladies , eft beaucoup plus ancienne, La faignée , dit- il, n'efl: pas un remède nouveau ; mais c'eft une nouveauté de s'en {èrvir prefque dans toutes fortes de maux, Sufiyinem inci' sàvenà mttij novtim non ejl ; (ed nullum morbum effe in quo- non mittatur , novtim efî. Qiioy qu'il en ibit , il eft certain que dans les derniers iîecles , les Médecins les plus diftinguez , ceux Itnêmes qui eltoient les plus attachez à la doclrine de Galien , n'ont point ciu qu'il fallût (aigneriî fouvent. Fernel dit que ceux qui fuivent cette méthode , le font pour couvrir leur ignorance, Baillou, que ce font des languinaires &: des cruels , Vallcfius les tourne en ridicules. Notre Auteur n oublie rien dans fi première Partie non plus que dans les autres, pour confirmer le fenriment de ces Ecrivains. Il donne d'abord une idée générale des nou- veaux fyftêmes fur la caufe des fièvres , & rapporte d'une maniè- re curieufe & fçavante , tout ce qui s'eft jamais dit & pcnfé (uf ce fujet entre les Médecins modernes. Après quoy , i! fait voir premièrement que fuivant toutes ces opinions , quelque difte- rentcs qu'elles foicnt , la faignée ne décruit pas la caufe des fiè- vres ; fecondement , qu'en îaignant {buvent on aft'o'blit la cha- leur naturelle ; troificmement , qu'on rend le fang plus 'ufccpri- ble de l'efFervefcence fiévrcufe. Pour prouver ces trois propofi- tions j il montre que les fyftêmes modernes fe reduifent à deux iiS _ LEJOURNAL opinions principales : l'une que la aiacicic de la fièvre s'amaflc bors des vaifl'caux du fang ; l'autre qu'elle fe forme iiumediate- mcnc dans les veines &: dans les artères. Cela pofé , il fait voit que dans la première opinion il ell impoflible que la faignce détruil:; la caulc delà fièvre. On convient , dit-il, que la fai- gnéc ne peut évacuer que ce qui cil: dans les veines Se dans les- artères ; on fi.ippofe en même temps que la matière ficvrcufc le forme ailleurs , &c ne fe mcllc dans le làng que quand la ficvre s'allume : Donc la faignce ne peut tirer cette matière que dans ie- temps qu'elle eft méfiée avec le fang, &C qu'elle caufe aftuclic- ment la ficvre. Mais en évacuant ainll les humeurs ficvreulcs , la (îiignée n'ofte pas au foyer de la fièvre !a difpoficion d'en former de nouvelles, &: n'empcchc pas ces mêmes humeurs après qu'el-^ les ont eltè formées , de couler dans les vaifieaux fanguins , de même qu'en oltant de l'eau d'un vailleau qui clt l'ur le tèu ,- on n'empêche point pour cela les atonies de teu de s'intro- duire dans le vaiiTcau , &: d'y produire le bouillonnement ; on voit même par là que la fequenie faignée , au lieu de lufraichir le fang doit l'èchauftcr davantage. En efl-':t lors qu'on diminue une liqueur que le feu fait bouillir , le bouil- lonnement en devient bicn-tôî plus grand , & dure davantage i- Car les atomes de feu qui palTent continuellement &: en même quantité par les pores du vaiffeau , trouvant moin, de matière, l'agitent avec plus de ficilitè. On peut expliquer par ce moyen pourquoy après plufieurs faignées , on voit fi Ibuvent les fièvres intermittentes devenir- continues , &: les continues redoubler avec tant de violence. Quant à la lèconde opinion , fçavoir , que la matière fièvreufe fe forme immédiatement dans le fang , l'Auteur prétend de mê.ne en conclure que la (àignée , &: (ur tout la faignée fréquente , eft un fecours inutile & ir.ême dange- reux. Si le levain de la fièvre , dit-il , elt dans les vailfeaux fan- guins 5 pour le dètriure , il faut , ou le corriger, ou l'évacuer : «r c'eft ce que la faignée ne fçauroi: faire. Premièrement elle tie peut le co/rig^r ; car puifquc ce levain eft une humeur acide & amere méfiée de fouphre , d'huile &: de divers fc!s , ainfi qie les pArrifms de ce fyftê^ne le foucicnnent , on ne peut raifbnna- ^Içnienc peijfef qu'en faignanc fouvcpt onpuific aècicir l'amer- tu/ae DES S C A V A N S. ^ 21? tume du fonphre , tempcrer l'acidicc de la lymphe, cmoiiiïcr.la pointe des Tels , modcccr racrimonie des fucs , en un mot donner aux particules hétérogènes la figure & la proportion nc- ccHaire pour s'unir au fane , pour circulera pour fermenter doi> cemcnt avec luy. Que l'on tire d'un tonneau auih fouvent que l'on voudra d'un vin qui s'y fera aigri , le vin ne perdra rien poui: cela de (on aigreur ni de fes autres mauvaifcs qualitcz. Si ce re- mède efh inutile pour corriger le levain de la fièvre , il ne l'eft pas moins pour l'évacuer. Il cft vray que la faignéc peut cirer le mauvais fang , mais elle tire auffi le bon. A quoy donc peut fervir , demande notre Auteur , une évacuation qui olle fans diftindion les bonnes humeurs & les mauvaifcs ? En vain on répondra que la faignée en tire pîus de mauvaifcs , puif'que les unes & les autres ellant méfiées , doivent fortir confufémcnr. L'Auteur ajoure que les bonnes doivent fortir en plus grande abondance , parce que les mauvaifcs c.tant plus pcfanres , ont moins de difpofition à s'échaper. De mêaie que fi l'on perçoit un tonneau plein de vin & d'eau méfiez, li en fortiroit, dit-il, moins d'eau que de vin nonobftant le mélange , parce que le vin efl plus léger &: a plus d'efpiits. Il ell: bon de remarquer que ce que rapporte icy l'Auteur , n'eft pas ccrrain. Car fi l'on met dans une rafle faite de bois de Lierre une égale quantité d'eau &: de vin mêliez enfemble , on voit l'eau feule , peu de teirps après , tomber par goure à travers la rafle , Se le vin reflet dans le vaif- feau. Si l'on met encore dans un couloir de papier gris un mé- lange d'eau & de vin , il fort moins de vin que d'eau , enforte que la pefantcur des liquides que l'Auteur regarde icy comme «n obftacle à leur forcie , eft ce qui la favorife. Mais il ne faut pas confondre l'évaporation des liqueurs^ avec révacuation donc je parle , car on fçait bien que dans l'évaporation , le plus fuhtil s'echape toujours en plus grande quantité. Cependant quoy que la preuve qu'apporte notre Auteur ne Ço\t pas feure , il ne la'flTe f>as de pouvoir eftre vray par d'autres raifons , que la faignée tire pl'-U de bonnes humeurs que de mauvaifcs ; &: un Médecin Ita- lien a fait voir par fes obfervations , qu'elle tire neuf fois p'us efprits renf Tmez dans le fang : Ox cela pofc , on voit claire- ment qu'à proportion que la iàignce tire du fana; &: des efprits y, à proportion aulîî la clvibur naturelle doit s'aft'oiblir. Pour la. troiûcmc propolition , fçavoir qu'après p'ulicurs faigrkées b mafle du fang devient plus (ulceptible des levains de la fièvre , il la prouve par l'aigreur que la difpolition des ci'prits caufc au fang^cat moins le fang a d'cfprits,. & pius il a de difpoijtion à s'aigrir ; plus k iàng cft aigri &: plus il ell; fulccfxiblc derelïcrvefcenccfiévreuic. Il appitye ces z. ptopoficions depluhcurs raifons Phylîqtics tirées d;s modcrix."S Si. des anciens , comme de NV'ilHs , de Sennert ^ d". Sydenham, d'Hipoerate ècc. &c fliit fut' ce fujec d'utiles «Se de gavantes réflexions, que je fuis obligé de palier de peur de me trop étendre. L'Aureur n'en demeure pas là , il prétend que la fréquence faignèe empêche aulli les crifes. Pour une bonne crife , il faut que la chaleur naturelle loit allez forte pour dompter les levains iiL-vreux, que les couloirs foient bien conditionnez pourlikrcr les humeurs , afin qu'enfuite elles foient ou ehaflêes par les urines &r par les fclles , ou emportées par les fueuïs &c par la tranfpira- tjon. 11 fuit encore que le batement des artères Ibit allez fort potir poulTrr la mad: du (àng dans tous les tamis ^ &: l'y fai- re circu'er d'une manière égale. Mais la force de la chaleur Duumelle , la bonuc difpofitioiî des cribles ^ h tcnûoo des fibies j. DES S C A V AN S. tzt la'rciiiradc des pores, la regulariLé du b.,-ciiicnr à^s drreies , l'é- galicc du mouv mcai circuiaiie d^s humeurs dépendent ablb!!i- ment d'une lliffilamc quantité d. llmg &: d eiprixs , ll.ns quoy les irermencaucns & les digrfticns vica.es languillcnc , la cicu- lation du lang le ralentit , les fibres des tamis ie relâchent , iCur rellbrc diminue, les pores s'afFa'ftcnt & te bouchent, delbrie que les matières lieterogcncs ne pouvant plus c.re£itrécs,s'y arreflenc ou denieurea. confondues dans la m<:fl"e du fino; ^ paice que ics-- ar'teres man <-nt de force pour les poulVi r julques aux cr'bles &: aux émondoires. De là les jaunifleii &; les hydrcpilics ^ fuites ordinaires des fréquentes luignées. L'Auteur appuyé tout cc'adu témoignage des p!us fanieux Médecins , & fait voir avec bcan- coup de ^ugem vx & d'érudition , que les modernes ont tiré de leurs principes les n.êmes conicquences que luy , contre la fré- quente tàignéc. Il rr laiflê pas échaper les approbations authen- tiques que plufieurs Médecins de la facuîrc de Paris ont données au livre d'un de leurs Confrères, où la fréquente faignée fe trou- ve combattue. Celle de M. Fagon Premier Médecin n'eft pas omife , dans laquelle ce grand Hom,me dit que ce Livre peut engager les Médecins prévenus àtaire des reflexions qui les déter- minent à une pratique plus heiiieufc ; ni celle de M,dc Sainiyon, qui avoue qu'il voudcoit de tout fon cœur que tous les Méde- cins puflent lire le Livre de fon Confrère avec tcure l'applica- tion qu'il mcrrte ,- parce que les jeunes entrrroient , d'x-il , dans k bonne voye ,: & cfue ics vieux rcviendvoicnc peut eftre de la furevrr qu'ils ont potrr la (àignée, L'Auteur ne le contente pas d'établir 'es maximes des plus fi- Bieux Médecins contre la fréquente (a'gnée , il répond encore aux principales objedions que font d'ordina're les Partifans de ce remède, & fait connoître que qucnd on guérie après avoir efté faigné fcuvent , ce n'efl: point par la faignée , mais de la fii- gnée qu'en échappe. Il rapporte là dcfTus la raillerie d'un célè- bre Médecin nommé Lucas Antonius Porcins , lequel com.pare ceux qui fa^gncnt fouvenc dans les ficvres , aux perfonnes qui pour {ecoui-ir une maifon embrafée , commencent par jettcr les meubles les plus précieux par les feneftrcs , èc enfuite courenc éteindre l'incendie avec de l'eau. 2Z2, L E J O U R N A L Dans la féconde partie l'Auccur moncve que fe!on rhypotlicfè 4eGalien Se des Galeniflcs , lalaignce eit un mauvais remède pour les fièvres ; ii fait voir outre cela que la méthode même de ce: ancien Médecin efi: comrairc à la trcquentc (hiqnce ; &: il en rapporte des padages tù i'on ic convainc par Gaiicn n:êm.c, qu? G.i'jon cH de tous les M-rdccins le plus oppoCe à la ("aignce. II monrrc après cela que les plus tamcux Galcniices ont tous cfté contraires au ixequent ufage de ce remède ; il cite principalement F:rn^l coiiiinc un des plus conlida-afcles , 6^ rappoite jur ce lu- jet tout ce qu'il y a de plus fort &: do* plus convaincant. On voit dans la troificme Partie le parallèle des Galeniflcs &: des Modernes au fujet de la faignée. Cette Partie comprei-ui deux chapitres ; le premier expofe en ruoy les Modernes s'ac- cor-dent avec les Galeniflcs -, &c le fécond , en quoy ils ditïc- icat. Il feroit à (ouhaiter que tous les Livres qui paroilVent fiir la Médecine , fulTent écrits avec autant d'érudition , de metho- dr& de jugement que celuy-cy. On n'aurait pas lieu de fe plain-, dre de cette foule d'Ouvrages , donc catains Médecins acca-» blent tous les jours le public. EXTRAIT D'UNE LETTRE ECRITE DE LA HAYE /e 5;. de Mars lyoi. Par M. Bernard^ Auteur de lu Rep. des. Zettres , à M. Andry Docteur de la J?aiuUè4e Medmne de Paris. VOicy , Monfieur , ce qui cfl: ariivé depuis peu à Scheveling petit village à demi Jieuë de la Hayc.Aprés une violente cem- pefte , un pêcheur Çc promenant fur le rivage , vit venir à luy un minimal rafant l'eau en volant comme ont accoutumé de taire q[u:!qucfois les Hirondelles. Après avoir volé quelque temps il tomba dans l'eau , & le pêcheur fe jetta fur luy &: le prit. C'eft une efpece de poifTon femblable à une tortue , un peu plus grand i^ue le fond d'une afliette, &: ayant des ailes qui fortent aux deux rotez defonefpece de maifon avec lefquelles il vole. On prétend qu'on n'a jamais rien veu de femblable en ce pays. Il elt mort peu de temps après , & on l'clt aile voir par curiofité. Je n'ap,- prend pas qu'on l'ait diilcqué. faute furvenu'è dans le précèdent 'journal. Pag. 103. lig. dernière, qu'il y entre , Ufez^ , qu'il y en entre. ,4.^ARis,Cheî JiAK CussoN.tuc i. Jaccj. à l'Image de S JcaQ-Bapt. Ai^tcinv. du Koy, XV, ' - ■ ti^ LE JOURNAL DES SCAV Du LuNDY la. Avril M. DCCII. HISTOIRE DU CHRISTIANISME , OU L'ON FAIT ■voir L'Oritine t> l' Antiquité de Jes veracz^. A i^iris ^ chez ■ Jacques CoilcMiibat. i/oi.a. Tom. in ij,. Toni. i.fp. 25z.Tom. • z.pp.i35». LA véritable Religion connue des Patiiarcl-jes , annoncée par les Prophètes., portée au plus haut point de l'a peiic- ^h'on par jefûs-Chrifl: , piêclîce par les Apônes , fcel'cc du iV;ng des M.u-tyrs&: dctï":-ndue contre [es Payens, les Juifs &: les In- fidèles par tant d'écrits des anciens Clii-etiens , a cfté ioiKenuë 4ans ces derniers iîecles contre -les Impies &: les Arhées par quan- ticé d'Ouvrages. Dans le {Icc'e paffë'le Traité de Loui-s Vivez;, ^ela vérité de la iRcligion Chrétienne , & dans ccluy-cy ie pe- tit Livre de Grorius , de la voricé de la Religion Chrctic-nnc , les Penfécs de M. Pafchal , la demonfli-ation Evangeliquc dufça- lyant M. Huct ancien Evéque d'Avranches , bc nvên.e les deux Tomes de la vérité de la F.:C^igion du (leur Abbadie crtt cfté genera'ei"nenc;eftimez. Apés tant d'excellensOuvrn le premier Livre . dit-il , oà l^on adme'.t>a four premier priîHipe cette vérité y II n'y a q^jim Dieu, on fera i' Hi/loire de la Création jufqu'â M yCc. Dam le fécond , on con- tinuera cette Hifioire jitfquW jESus-CHRisr,<5^i:i.^«/ les deux der- niers on écrira la naifjance de Jesus-Christ , fa vie y fa mort &■ fa rcfur'ection jufques à la defcente du S. Efprit Jùr la Apôtres. Pour établir l'eiciilence de Dieu , il prétend ( pag. 5). T. i. ) qiK >> les Athées qui rapportent à la nature , \ l'art , ou à la fortune »> tout ce qui (è pafle d.îns le monde ; d-^ quelque manière qu'ils « s'cxpriinenr , entendent toujours par art , rature , ou fortune , » une in:e!ligence au delVus d'eux ; que cette intelligence efl ~ Dieu-mêTi? : Et que tous les noms diftcrens en apparence, » que les Philofophes ont donnez à leur premier principe , font .» au fond les me nés , & expriment Dieu ou l'idée de Dieu, C'cft un paradoxe qu'on ne luy palfcra pas aifément. Il eft vray que les lumières & les frntimcns intérieurs de tous les hommes, les portent à cro re qu'il y a un Di m , & qu? c'cii une preuve d: {on ex'ftencc. Mais il le peut faire qu'ils étouffent ces lumiè- res .V ces fenrimens au moins pour un cemps ; qu'ils ne veuillent pas connoîcre celuy qu'ils nepnurroient 'gnorer, s'ils uioicnt bien de leur raifon ; qu'i s fe pîrfuadent par de faux raifonncmens qu'il n'y a point de Dieu , Se qu'ils rapportent toutes chofes à la Nature , non confidcréc comme une intelligence fuprême qu'ils D ES S C A V ANS. zzy ne reconnoillen: pas , nuis comme la vertu , l'arrargrir.ent , les propriccez de tou;. la, è'ies corporels : &c cui\n , comme die i'A- rôiie , qu'en punicion de leurs cvi.aes , ils n?.g'oi'H:nt point comme Dieu , ce L)icu qu'ils onr connu ; quiis s'c^ rcnc dans leurs vains râilonncmcns , &:qu- leur tœui aclHcué d'incciiigon- ce & rempli de ténèbres , ccr.iidcre des cica: iv. es ton n>e ds LÀ- vinitez , & leur tranîfae Thonncur qui n'cffc du qu'a' Dieu. C'cllce qu'on a crû d?voir rca-iarquer fur cette preuve que l'Au- teur Anon/ c nous donne de l'exiilence de Dieu , afin que per- fonne n'y foit trompe. Ce: Auteur prouve la verirc de l'H'ftoire de Moyle , parce que ce qu'elle rapporte , convient mieux aux idées que doivent avoir les hommes de l'ordre dans lequel les chol-^scnc elle tùiies. O» pcui, àtz-û, ( p. 13.1.1) conjuiurcr vraifimhli»blc7nint que l'ham- m? a eftè créé le dernier de tou ei (hofcs , parce que noui vtyons que tair , le feu , la terre , les eaux lui funt utiles , laris qu'il leur [oit d\tuc!in uf<.i<^e : Z'on doit dire au_IJi que l'hcmme riijl fas fait four le moride , puifque le morde 6^ teiit ce qutl con- tient e(î fait pour lui. C'cft une m.aximc dcn: les Carcchcns ne conviennent pas. L'Hiftoivc de Moyfc nous découvre la fourcc &: l'origuie de la corruption de l'homme , qui (ans cela cfl: in- comprcheniible : C'efî une autre preuve de la vérité que notre Auteur a tirée de M. Pafcal. Enfin {on antiquité en prouve in- y'nciblcmen: la veri.é. Mais les argunxns que notre Auteur apporte pour la moncrer, ne paroillcnt pas tous invincibles. Cc- luy qu'il rire de la coiriparjifon de la Théologie fcibulcuf" des Payens avec des Hiftoires rapportées par Moyfc , de qui il pré- tend qu'e'li^s (ont tirées , ell de cette narure. Par ex-^mnle , quelle conviction a-t-on que le Bacclius des Grecs Ibit Movf:?; que le Jardin des Hcfpr-r'des foit le Paradis rerreftrc ; qu-? Sa- tu-ne foi- le portrait d'Adam. ; que leur Hercule foie le Sanfon des H'.-breux; que IThigenie d'Homère eil la fî!le de Jeph.é ; que H^éror , Achilles , Agamemnon , H-'^len'^ &; Paris ii'on'- j> nr.ais cfté dans la natu'c, &: que ce ne fonr que des Hifro'res de l'ancien Tcftament , que l'on a déguifécs en chanee<:nt les roms des perf mnes > Y aura-t-il qi:elqu'un allez crédule pour fc pcifuader que ce que les Poëccs onc feint que Bacchus étott 11^ _ tl JOURNAL foiti de la cuiflcde Jupiter , n'a d'aurrc fondement que cette plirafc Hébraïque y^mr /ï'^ y^ ae(f/e d'une parfonnc pour ligni- fiev cfirc fon fis. I! paroir encore moins vraifcniblable que YOromazJs , le Mt^ tbris^ &c Y Orimjîir.tiS des Ouldcens foicnc les trois Perfonncs de la Tïiniré , cr>mme l'Auteur le {lippofe ; &: je doute fort que les Théologiens trouvent bien juil^ le parallèle des trois Perfones de la Trinité avec les trois d'.menvions de la llibilance étendue. Les criciqucs ne faont pas mieux d'accord avec notre Auteur fur les Livres de Zoroalhe &: de Mercure ïriimcgiûc , qu'il' eice comihc àcs Ouvrages véritables , quoy qu'ils les croycnt {lippofcz, L'Auteur ayant traité en gcna:al de !a veri:c Se de l'antiquité de rHù'ioire de Mo\ie , fair dJverfcs reflexions fur i'HiIloire de la crear.ion , comi-ne lur rcflat d'immortaliré , dans lequel lepre- Diier hoiTiine avoir elle créé; {"ur l'initituti-on du Maciaii^e par- ées paro!e« , //j feiotu deux divilîbles Se qui appartiennent entièrement à l'aîné ; & les au- tres 7«r/i Z^»'^<'i^/^''^-'^-' , &• Gcrmcima , qui font fujets à par- tage dans les faccelîîons félon l'ancien ufage des Lon^bards , qui cft dans toute l'Allemagne le droit commun des Ficft. L'Au- teur dit que dans la fuite le ntxivel ufage des Fiefs du Droit François a paflc de la France, dans la Flandre &: dans les Com- tcz d Hollande &: de Zelande , &C le Domaine de Frife, qu'il a eflé receu en Allemagne , &: que plu (leurs ont cftimé que Frt- deric I. en avott fait une loy générale pour tout l'Empire ; mais que la conilitution de cet Emperair , défend feulement la diviî- DES S C A V A N S. 1,9 fion des Fiefs P^egalicns, &: permet de les pollèder par indivis Se en comaïun , donc il y a piuiieurs exemples , qui font lapporcez par l'Auceur , dans les tlcdoracs Eccie(iaftic]uei &: Ssculiers, Son op'nion clb que le droit d'aincflc n'a cile établi dans 1 £n pire que par la Bulle d'or de l'Empereur Charles I V. & pour les Iculs Eledtorats Séculiers, Cette Bu-c ayant appelle au droit de l'E- Icdorat premièrement le fiSs anic , en îecond lieu après le de- ceds de 1 aine mort i'ans enfans , les frères de la ligne parernere fuivant l'ordre de leur naiflance ; & en troificnie lieu au dtiiait des uns &: des autres &: de leurs dcfcendans , le plus proche pa- rent de la ligne. On n'a jamais douié que le droit & prerctrative d'aînelfe n'eut lieu dans ;e prcrhier Se iccond ordre de fucccder des enfans & des frères de i'Elccleur & leurs- dcfccndans ; mais à l'égard du troiliéme ordre , qui eft des col'ateraux p'us éloi- gnez , il y a beaucoup de difficulté , Ci c'cft le p us proche en degré ou le plus proche en ligne , qui y cft appelle. Les Do- tlcurs font partagez fur cette queflion. Goldall , Limn^tus & plulieurs autres tiennent que le droit d'aînelfe n'a point cité in- troduit dans cette troifiéme claflc , &: qu'elle a cfté laifféé à la difpofition du droit commun , qui donne la préférence à la pro- ximité du degré. Engelbrecht au contraire a fiit une difl'crtarion .pour prouver qu'on doit fucceder dans Ce troiiîéme ordre , de même que dans les deux premiers , fuivant k prérogative de la ligne ^en quoy il a elle fuivi par quelques-uns. Notre Aurciir eft du parti des premiers , & continirant d'expliquer les principes fur l'indivifjbilité des Ficb ^ il pofc poi>r maxime , que pour ju- ger de la nacuve d'un Fief, il tant principalement avoir éeard à -fa licuation ; que s'il ell iirué en Allemagne , on doit prcfumcr qu'il eft iuris Lo-x^cb-iriict & qu'il fe régit fuivant l'ancien ufrre de? Ficft , à moins qu il n'y ait des preuves dû contraire ; Sc qu'étant fitné en France & dans les pays qui taifoient autrefois partie de la France , la prefumption cîl qu'il fe gouverne par le droit d"s François. C'eft par ce principe qu'il décide que la fcu- -verainete de Ncufchaftel é^ant un ancien F ef de ce Royauipe elle en a retenu îa nature féodale , quant à la fucceffion. M -s ce -Doftcur paroît peu inftruit de l'H'ftoire de France &r de Bour- gogne , Si. des ufagcs qui s'y font toujours obfcrvez pour les ijo LE T OU RN A L Fief>. On n'y y a jamais (bivi la fucccflion par ligne, comme il (c. voit par des exemples célèbres. Il n'y a que dans la fucceflionà la Couronne, où cette manière de lucceder ait lieu en taveur des mâics, mais la fuccefllonpar lii'nc eft inconnue dans IcsFi^b. Les au;oriî:ez qu'il cite , au nombre de quatre , n'ont d'application qu'à la ligne directe , dans laquelle la repreCentation a lieu à Tin- Hni ; &: non à la collateralle , dans laquelle la reprefentation efti bornée à certain degré. La fucccflîon par ligne n'y a pas mêuie lieu pour Iss Fiefs indivilibles ; Tindivifibilité tait qu'un fcul fuc^ cède , mais au iurplus l'on fuit les règles de la fuccclllon ordi-i naire. Le troiiiéinc Traire qui fuit eft de M. Textor , premier Svn-» die de la ville de Francfort fiir le Mcin. En voicy le fujec. Apiés le dcccds du Prince Charles Eledour Palatin , arrivé au mois de May de l'an i68y. la branche des Ducs de Simmeren ayant cftç éteinte en fa perlbnne , il y eut conteftation entre le Prince Guil* laume Duc de Neubourg Se le Prince Louis Lecpold Duc de Veldents pour la luccelfion à rEleclorar. Le premier comniÇ Chef de la branche aînée des Comtes de Veldents, defccnduë en ligne d'rcde d'Eflienne tige commune des Ducs de Simme»- ren fe fondoit fur la priorité de la ligne. Le fécond , quoy que de la branche cadette avoit pour luy la proximité du degré. Ils remi- rent la decifion de leur différend au jugement de l'Empereur & des Electeurs pour eftre règle fuivant la Bulle d'or Se les Loix fondamentales de l'Empire. Le Prince de Veldents engagea M. Schilter à écrite pour la défencç de fa caufe. Comme M. Textor quelques années auparavant & lors qu'il étoit Profefl'eur en Droit en l'Lfniverhté Elcélorale Palatine, avoit foutenu dans une dif- pute publique la préférence de la ligne , M. Schilter entreprit de combattre fes raifons , en étab'iffant la prérogative du degré } mais pour épargner l'honneur & ménager la réputation de fon adverf'.u'c , il ne voulut point l'attaquer ouvertement -, il s' at- tacha feulement à réfuter Engelbrecht, Auteur de l'opinion con- traire , donc ce Dnéteur avoit em.prunté les moyens &: les prcii- •ves. M. Textor piqué des tr.aits qui avoient efté lancez contre Engelbrecht , répondit aux objections de M. Schilter par ce troi- ÉiéiHe trakc intitulé de fucceffhne lineari. Le D E s s C A V A N s. 131 Le préjugé rendu en faveur du Duc de Ncubourg finit la cvn- teftacion , 6c la mort du Duc de Vcldcnts furvciiuë quelque teinps après , acheva de terniiner le diftcLcnd d'entre ces deux Princes, làns avoir mis fin néanmoins à celuy des deux Jurifcon- fultes. M. Schilter donna au public le Traité de M. Textor avec des notes critiques , qu'il y a ajoutées par forme d'apoftilles. Il a tait encore paroître Ibn Commentaire fous le titre dcjo. Sihtl- tert Muntijja ad Comment, de nat- fucceff. feud. 2. F. 50. M. Tcxcor y a répliqué par un autre Traite intitulé, MantiJJa Man- tilfiS. M. Schilter a mis fcs notes dans ce dernier , comme il avoit fait dans le premier. Quoy que ce combat paroilfe opiniâtre de part &: d'autre, le public bien loin de s'en plaindre, doit leur en fçavoir gré , puis qu'il a profité des recherches cuncufes qui font répandues dans leurs écrits. On y trouve un jugement exaél & foUdc , une grande pureté d'exprcllion , & beaucoup d'cf- prit &: d'érudition ; on y voit fur tout régner un caradere de modération , d'honefteté & de religion , qui ne fait pas moins de plaifir , que le tour &: la force à&^ raifonneaiens donne de fa- tisfadion. Le Traité de rei feudalis vindicatiotie , qui eft le dernier de ce Livre, n'a rien de confiderable que le nom de Juftc Meicr , cé- lèbre Jurifconfuite de l'on temps , &: Profcllcur à Scraitcurg; C'eil une dilpute à laquelle il a prefidé en l'an 1619. concernanc la matière féodale, où font d'veriês maximes tirées du Droit Ro- main &: des Dodeurs Feudiftes Allemans &: Ulnamontains. REGI^ SCIENTIARUM ACADEMIE HISTOFIA, in qua prxter ipfius Académie origincm Se progrefllis, variaf- quc diil'crtationes &: obfcrvationcs pcr triginca quatuor annos fadas, quamplurima expérimenta & invenca,cùm Phyfica, tùm Mathematica in certum ordinem digeruntur. Sccunda Edirio priori longe audior. Aurore Joanne-Baptifta du Hamel , ejuf- dem Acadcmia: Socio. Parih^s apud Joannt^m-Bapciflam de Lcfpinc , via Jacoba'â , ad infigne divi Pauli , prope Fontcin fanai Se 'erini. C'elt-à-dirc. Hi(ioire de l'yîcadenne Royale des Saences , féconde Edition , atiqmemée far M du Hamel de ta même Académie. A Paris , chez Jean-Baptifte de Lefpi- 1702, Nnu ' 251 LEJOURNAL ne , rue S. Jacques à l'Lnagc S. Paul , proche la Fontaine de S. Scvcnn. 1701. m 4. pagg. 6iy. CEtte Hilloire a cfhc imprimée pour la première fois en 169S. L'Edicion qui en fuc taite alors , comprend 4. Livres : cciie-cy en rcnf-raïc un cinquième Se un lixicmc de plus. Ceft à ces deux derniers que nous nous aircftcrons , Se à quelques addicions coniiderabies dont l'Antcai- a icy augmenté Ic^ quatre preaiicrs. Le cinquième Livre raconte ce qui s'ell palIe à l'Aca- démie des Scie.iccs en 16^7. &: en 1698. Ij^ lixiéme , ce qui s'y ell paité julqaà L'année 1700. inclulivemcnt. Ils font écrits com- me les 4. ancres , avec toute la pureté &: toute la politeile de la langue Latiiie ^ avec touc l'ordre &: toute la clarté que peu- vent demander les plus fcrupuleux en matière de Ilile ,. &c avec toute la docliine &: toute l'crudinon qu'on doit attendre d'un Ouvrage qui expolc les penfces des plus Içavans Hommes, &c qui part d'une des plus fç,xvantes plumes que nous aiyons. Lis fonc chacun divifci en deux parties , &: clîaquc partie ell divifée eiï deux iêétions. La première partie du ciiiquiéme Livre contient dans la première fedion cinq clwpitres. Le premier rcgiirde la Pli^'llque particulière , &: on y trouve un grand nombre d'oblcr- vations trcs-curieufes , les unes de M. de la Hire, fur la profon- deur de terre que la pluye pénètre , par Icfquels M, de la Hire fait voir que les pluyes ne vont pas à plus de deux pieds dans ter- re , SiT qu'ainfi elles ne fçarn'oicnt eilrc l'origme des Fontaines, ni TutHrc pour la nourriture des arbres : Les autres de M. Hom- ba-g fur la diminution des liqueurs dans la machine pneumatique, fur le différent poids de l'air en Efté & en Hiver , fur la diftil- lation des liqueurs dans la même machine pneumatique , fur le moyen d'ofter les taches roufïes que le f:^r chiud laiiVe au linge, IcfqucUcs s'en vont en les expofant à la fumée du fouphre. Le fécond chapitre roule fur des matières de Chymie. M. du Ha- xnel a eu foin d'y recueillir celles qui font les plus utiles , & donc la connoilfance preut apporter quelques lumières à la Phyllque , comme par exemple l'opération que M. Homberg propofa à l'A- cadémie pour punfîcr l'or &: l'argent ; diverfes expériences faites par le mèj\e , pour connoicre fi les liqueurs acides peuvent enfin D E S S C A V A N 5. ^^ devenir înfipides ^ &: une analyfe du ciane humain par M. Bou- leduc. Le croilicmc chapitre rcnterrnc un grand nonibrc de re- marques de M. Houibcrg iur les iels des plantes. Le quatrième eft tout entier lur la Botanique : on y voit auHi pluiîeurs obier-' vations trcs-cuncufes lur les mêmes icls des plantes. Le cinquiè- me regarde i'Anatomie , &: on y trouve des découvertes impor- tantes à l'égard de l'homme &c à l'égard des anirnaux. On y voit entre auacs le jugement qu'a porté M. Duvcrney (lir un prétendu enfant qu'un Chirurgien de Cillcron alluroit avoir trouvé dans le fcrotum d'un hoaiine. M, Duverncy traira ceia de vilîon , & allura avec raifon que cet entan: ne pouvoir cftrc que quelque polype qui reprefentoit une figure approchante de l'humaine. La lecoiide fcdion eft de l'Aiuonomie , &: de la Géométrie. Elle comprend {'cpt chapitres. Dans le premier on voit les diverfes oblervations que M. Caflini a faites en 1696, fur les deux Solftices de l'Efte & d'Hy ver. Dans le fécond , l'ob' fervation faite par le même de la difterence qui eft entre les cy- cles folaires &: lunaires : Dans le troiliéme , une dcfcription de deux Eclypfes de Lune , par le même M. Caffmi , dont la pre- mière arriva le 6. de Mars en 1697. &: l'autre le ly. d'Oélobrc de la même année : Dans le quatrième , diverfes remarques fur l'Etoile qui eft dans le cou de la Baleine, Dans le cinquiè- me, d'autres remarques fur Mercure vcu dara le Soleil , letroi- fîème de Novembre 1^97. Dans le fixième , plufieurs problè- mes de Géométrie &: d'Arithmétique : Dans le fcptième , un grand nombre d'obfcrvations de Dioptrique Sc de Mechanique, La féconde partie du même Livre renferme ce qui s'cft paflcà l'Académie dans l'année 1698. La première feèlion regarde la Phyfique ; le chapitre premier de cette feûion contient plu- fieurs remarques fur l'eau de p>!uye , & fur le poids de l'air. Le chapitre fécond roule fur l'Hilloiie naturelle. Il y a dans ce cha- pitre bien des curioiitez , les unes au fujet du Phoiphorc, que l'on reir.arque qui eft meilleur étant fait avec de l'urine de g'^ns qui boivent de la bierre -, les autres au fnjct de la pierre de Bou'cgne j les autres fur ditf rentes pétrifications &:c. Le troiliéme regarde la Chymie. Le fecret de l'ancre fympathique & fes cfters y font expliquez au long. On y voit diverfes obfcrvauions de M. de la 134 L É J O TJ RN AL H:ic fur l'eau des Cillerncs , q^i'il regarde avec raifon comme la plus ialuraire , poiuveu que les Cilkvnes Ibienc faites de la ma- nière qu'il enleigne à lei conltruire.Le chapitre quatrième contient un mélange curieux d'expériences de Chymic &: de Phyllque qvi il n'eit pas pollible de rapporter : Nous nous contenterons feulement de celle cy. Le deuxième de juillet M. de Tourne- fort mefla cnfemble deux liqueurs froides qui ne furent pas plu- tôt mcilées qu'elles bouillirent , &: jetterenc une fumée accom- pagnée d'une flamme rougo. Ces deux liqueurs font l'huile do Salf-iphras &• l'efprit de nitre. Le chapitre cinquième rentcrme quelques autres opérations chymiques , parmi lefquelles il y er» a plulieurs de M. de la Hire fur les fels Hxes des végétaux. La chapitre fixiéme , cfl fur la Botanique. Le feptiçmc, fur l'Anato- mie, où font des remarques tres-confiderablcs llir les dents. Dans ce mcaie chapitre eft une explication de M. T'ournefort fur l'A- phorifme d'Hippocrate , qui porte qu'il faut purger les humeurs cuites &C non les cTuës , à moins qu'il n'y ait turgcfcence dans L'S humeurs ; ce qui eft, dit Hipocrate, un cas rare. Nous ne rap- porterons point icy l'explication de M. Tournefort ; nous dirons feulement qu'elle ell conforme au fcntiment de ceux qui croyenc qu'il faut ordinairement purger dans le commencement des ma-i ladies , Se ne pas attendre une co6tion qui ne viendra peut-cftra jamais. C'eft le fentiment de Fernel , èc de tout ce qu'il y a de plus éclairé dans la Médecine. Ceux qui feront curieux de voip en François cette explication , la trouveront à la telle du Livra de M. Tauvri fur les maladies aiguës. On voit dans ce mcmg chapitre la defcription d'un ver trouvé par M, Mery dans le rein d'un chien, J'ay veu ce ver chez M. Mery. La defcription qu'il en donne n'efl pas moins vraye que curieufè. La féconde fèction regarde les Mathématiques. Le premier , le fécond & le troifiéme chapitres de cette fedion , font de l'Allronomie. Le quatrième Se le cinquième de la Géométrie. Le fixième Livre, contient dans la première partie ce qui s'eft paifé en 1699. &" dans la féconde , ce qui s'ell paifé en 1700. Nous ne dirons rien de cette première par:ie , parce que ce qui en fait le fuj^t fe ti-ouve compris dans l'Hiftoirc Françoifede la même Académie écrite pour l'année 165»^. par M. de Fontçnelle', lacjueilç DES S C A V A N S. 15; laquelle doit bien-tôt paroîcre. La z. partie elt purement de Phy li- que. M. du Hamel commence d'abord par les matières de Théo- rie , puis il vient aux obfervations d'Anatomic & à !a Botanique. Le I. chap. expofe pluiïeurs faits curieux touchant l'Hiltoire natu- relle & touchant la phyiîologic. Il y cil parlé des eaux de Plombiè- res qui {ont des eaux qu'on ne (çauroit trop ellimer pour les bons effets que j'en ay vu iiioy-même arriver, fur les lieux. M. du Haniel rapporte dans le même article , fur le témoignage de M, Geo- froy , qu'à Plombières fe trouvent des pierres qui font comme du làvon ; d'autres quieftant jettécs dans le feu , s'y allument comme du fouphre , &: ne répandent aucune odeur : d'autres qui fe trouvent dans une Fontaine , au Jardin des PP. Capucins, delquelles on tire des paillettes d'or, M. du Hamel ne rapporte xien en cela dont je ne puilTe afllirer la vérité , puis que j'ay moy-même apporté de Plombières une grande quantité de ces pierres , dont j'ay fait part à pluiicurs curieux. Le fécond chapitre ell un mélange d'expériences de Phyiîque, où il y en a beaucoup qui regardent la Chymàe. Le troiiiémc renirerme plulîeurs opérations Chymiques. Le quatrième cft tout entier de la Botanique : On y voit le précis d'une fçavante dil- fertation faite par M. Dodart fur la végétation des Plantes. Le cinquième ell de l'Anatomie. Il y efl: parlé de cette fille Hydro- pique , qui après l'opération de la Paracenthefe rendit pendant piuiieurs jours une (i grande quantité de lait. On voit dans le même chapitre quels dcfordres les vers (ont capables de fiirc dans le corps humain : Un enfant de cinq ans depuis trois mois tourmenté d'une violente douleur dansla racine du nez, & d'unç Fièvre lente qui le faifoit delfechcr , fi.it enfin attaqué de ccn- ■yulfions extraordinaires, Se mourut. On l'ouvrit , &: dans un des yencricules du cerveau fe trouva un ver vivant long de 4. pou- ces, fait comme un ver de terre, & qui vécut neuf heures. Cette obfervacion efl: de M. Duverney. La féconde feélion regai de les Mathématiques ; elle ne comprend que deux chapitres. Le pre- mier roule fur la Géométrie , Se le fécond fur l'Alboncmic. Voi- là en abrégé ce que rentcrmcnt les deux derniers Livres que M. du Hamel a ajoutez à fon Hifl:oire de l'Académie Royale des Sciences. Il a fait dans les autres un grand nombre d'additions "dont nous remarquerons les plus confiderables. Dans le Livre ijoi, O o o x,i L E J O U R N A L uoifiéiiît de \a piein.cie cdiciou , IccIkmi ctoiilcme , cJiapitre i. il cit paiic d'un lezaid verd ,. dont la queue après avou- clbc cou^ pce repoulîii comnic fetoic uiic bianthe d iubre : On voie icy de plus l'cxtiiic dune diilbrcacion ties-cuiieutc que M, Peiiauic a faite lliv ce fujet- Dans la première Edition , la {ècbon icptic- mo du m^ine Livic ne contient que deux chapitres. Icy il y en a ua d' ajoure cnux; les dcuK , lequel traite de la Phylîque Se de la Mechaniquc. On y voit en abrégé le iyilêaie de M. Va- ïignon ilvr la pelanteiir des coips. Dans le chapicte i. de Ja hui- tiéiiae fection on trouve icy Uir la ftruclure de l'œil , une expli- cation de M. de la Hite , laquelle n'eft point dans la ptcmiei-e Edition, D^ins le Livre qiucnéme de cetae fcconde Edition (èct^oii première , clup. t. cii une Hiftoire curieulc du Pholplio- ix; , laquelle n'eft point iraprunce dans la première Edition ; on y vote comme ce fccret a clic trouvé fortuitement par un Chy- mifte. La manière de faire le PliolphtHC y cft décrite avec tou* pes fcs circonftances. Ce même chapitre renferme pludeurs au- tres additions que les loix d'un extrait ne permettent pns de dé-- lailler. Dans la féconde fection , chap- z. il y a une ajddition au fujer des contrepoifoits. M. du Haine! y remaïque Lut le té- moignage de M, Chai"as , que l'eau limplc beuiè en abondance e'.ï d'uû jj'-'.and fecours contre les poiions corrollfs. Dans le cha- pitre huitième de la lîxiéme iedlion , on trouve au commence- ment qiiclqars o(br:i-vations Agronomiques fort curicul'cs^inc fonr point nonpkrs dans la pi-cinicrc f,di[ioH. Je paiTc plulîairs additions conlidcrab'.es^e peur de me trop étendre.- 3ACOBT ALTINGL.. FUNDAMENTA P-NCTATIO- nis Lingux S.^n£t:^:. Accedit ejufd nn fynopfjs Inltittirionum Childi'arum &: Svrarum lirtiili Inltijurionum Samaritana'um,. P.abbinicaru:n, Ain hic, i£ hopicarum &: Perlîcarum fvnopft,, à G^orçioOdionc.Grxcx &: Orienta!. Lingtr.'nAcad.Marburjr. Profeffore ord. Francofurti ad Mœnam . llimpribus Friderici Knochni. an. 1701. C'eft-à-dire , Grammaire Mchr^ique dt - Jacques A' tinrcu &: des verlions Orientales qui ont efté imprirnées dans les Bibles Polygloctes, VET AT PRESENT DE LA FACULTE' DE THEOLO- vie de Louvain , oà t on traite de la conduire de quelques-uns de fes Théologien} , & de ieuis fentimens contre la Souveruinté &• la fureté des Rois , ^ Cûn;re les J V. Articles du Cleroé de France en j. Lettres , avec pluftcurs Pièces ctineufes fur css matières. A Trévoux , chez Etienne Ganeau , Diredeur de rLnprimerie de S. A. S. Monleigneur le Prince Souverain de Doaibe. 170J. in u. pagg. ji8. Q' Joyquc le frontifpice de ce Livre porte qu'il eft imprime 3. Trévoux, il y a bien de Taparence qu'il fort pkillôt de quel» qu: i.nprimcrie des Pays-bas, Cet Ouvrage ne traite aucune que- itioii de D Jgme. II roule fur des faits peribnnels qui ne font pas beaucoup d'honneur à plulîeurs membres de la Faculté de Lou-. vain , acculez de tenir des maximes pern'-C""'ifcs contre \i Souve- raineté des Rois , contre la liberté des Eglifes , & contre la Do- ^vni du Clergé de France fur le pouvoir du Pape. Le Sr, Daë!- man Théologien de Louvain , le P. Defiranc Augullin Docteur de Louvain , &: le Sieur Martin Profcflèur de l'Ecriture Sainte y font très- Tialtraitez. Le fameux M. Sceïaert , quoy que mort n'y çft pas épargné. Ce qu'il y a de plus fâcheux pour eux , c'eft que les accufi :10ns font foutenuës de Pièces que i'on prétend fervir de preuves aux faits alléguez. // V aura un journal extraordinaire Jeudy prochain jj. Avril : F-t en fuite il n'y en aura que le Lundy i après la Quafimodo, Fautes furvenues dans le précèdent 'ournal. Pag. i02. 'ig. 2.0. l'aigreur que la difpofition des efprics caule aij /*ang; , hfet^, l'aigreur que la dtfB'>auon d;s efprits donne au fang. ^ à la pag. 113. lig. 3J. quoquo , liiez , qu3. ,{- pA>i.t ,ChezJi4M v^ajSONjiucS./aci]. ài'ImajjC JcS Jcan-?4j>t. A-tcPriv. dit S-of X-VI i^^ LE JOURNAL DES s C A V A N s. Du Jeudi 15. Avril M. DCCII. REGLES ET REMARQUES, POUR LE PROBLEME ^encrai des Tangenies. Par M. RoIIe de l'Académie Royale des Sciences. ON a fliit un progrez confîdcrabic dans la Théorie des li- gnes courbes , depuis que l'on s'eft avifé d'y appliquer l'Al- gcbrc ; & de là fe forme une Géométrie nouvelle d'une très grande étendue. Le Problême gênerai des Tangentes n eft pas le plus difficile de ceux qui peuvent fervir à cette Géométrie. Mais la refolu- tion de ce Problême ell un moyen des plus féconds pour dé- couvrir les proprietez les plus cachées de toutes les lignes courbes ;&: c'cft aulTi de tous les Problêmes généraux celui où l'on a le mieux reiilfi. Cependant les méthodes qu'on a données pour le refoudre, ne luffifent pas pour découvrir toutes les Tangentes des lignes géométriques. Ainfi l'on a cru qu'il feroit bon de donner des Règles pour faire connoitre cet inconvénient , & pour y remédier. Ces règles conliftent principalement dans une fuite d'égalités qui fe tirent de la Courbe propofée , &: qui fe produifcnt les unes par les autres d'une manière fort praticable. Car il fproit prefque auiU facile de les former que de les tranfcri- ijoi Ppp 24*^ LE JOURNAL rc après les avoir formées. Mais ce ne fcroit pas ailcc d'en régler l'opération ni de i abréger ; il faudra encore faire connoitre icy qu'elles tirent leur origi- ne de l'Ana ylc ordinaire, &: maïqueE les principaux moyens qui en aileurcnc la Dcaionltiacion. I. Soie une Courbe géométrique , OFG, telle qu'on voudra (Fig.i. ) qui air pour Axe la droite OH , èc que fon origine foit en O. On Ce propoic premièrement de trou- ver en termes analytiques toutes les Tangentes qui Ce peuvent mener par un point F donne lur cette Courbe. Ayant llippofc l'appliquée FH & fcn abfciifc OH, l'on fuppofcra encore une appliquée GD &: une autre droite FE parallèle à l'Axe OH. Cela pofé , je prens y pour expri- mer l'a bllifc OH, X pour fon appli- quée HP , «^ pour FE , nv pour ÉG, &: j: u.ppofc pour exemple de l'égalité génératrice, celle que l'on voit en A. A _y__ Sy '—lixyy-^- ^Sxy-^^xx Do 9 -f ibyy 64* 1. pour trouver toutes les formules des Tangentes qui petr- vcnc convrnir à chique égalité propofce , l'on y fubftituera les valeurs de l'abiaiVe OD Si de ion app'iquée DG. Ainli , dans l'exeinple A il faut fubfbituer s^n ^j au lieu de^ , &c vn-t-x au lieu de qui donnera l'égalité B. — 8^'/?' — z^yz^^rt — 2^yy\n — })\y* l — jzvz^' — 2^yv\nn — izyyvn — j2xyy • — ï2xz^nn — z^yxzn -i- i(>yy H- J bz^xnn H- ^%vzji -\^8xy -f jf.Sv"^n -+- 4 Svvn -h 4. x jtf ^ jfvvnn +- ^ Sx::^ — 6 4Jfi -^ 8 xvn > — 6 ^vn DES S C A V A N S. ^ 141 Où l'on peut voir que touics les parties de cette égalité font «Jilp'fccs fuivanc les dcgiez de n , {>: c'cll ainli qu'il la faut con- cevoir pour adieux expliquer les formules qu'elle doit produire. 3. Chaque tcinie de l'égalité B fe peut former fur celuy qui le précède dans l'ordre rétrograde , comme on le va dire icy. Et c'ell: une voyc un peu plus expeditive que la précédente pour l'ulagc ordinaire Le dernier terme de cettte égalité B eft toujours femblable à l'égalité propoféc A. Le pénultième fe forme fur le dernier en cette manière. L'on multiplie dans ce dernier terme toutes les parties où^ fe trouve ,. chacune par l'cxpofant de cette inconnue , & l'on fubftituë 2^ dans le produit au lieu d'une feule de les dimcnfions. Ainfi^* du dernier terme fera mukiplié par 4 , ScTon fubftitucra ^ dans le produit 4^/"^ au lieu d'une de fcs dimcnfions. Ce qui donnera /^y\. La partie — tPy' donnera — z/^-^ys^Sch partie — J2xyy donnera — 24xy;^, &c. On multipliera de la même manière , dans ce dernier terme y toutes les parties où fe trouve l'inconnue x & l'on fubllituera V dans chaque produit partiel au lieu d'une feule de fcs diincn- fions. Ainli, — i^xjy donnera — /2yyVj&c 4.VX donnera roull;angcn:es ne font que des 9 &: leurs tan-T :nLCS \\x'X\. Ainii la nui tip icicc de ces tangentes fcroit corn- m? confondue dins l'exp-'ellion du 0 , ce qui fcroit un inconve- nieat, & on le peut voir dans la Courbe que fournit l'Egalité D, §î l'on fuppjofc dans cette Courbe que ^^expime les parties de l'Axe propofc, & que )' foie rexprclfian des appliquées, alors ou trouvera que les fbuRangentes &: même les tangentes du point qu: deligne v^o 9 font aulîi des 9. Mais fi au lieu de fuppo- îer les Tangentes fur l'axe de 2;^ on les fuppofè , dans cet exem- ple , fur l'axe de y j l'on trouvera deux Tangeiucs réelles &: différentes pour le point prcpofé, 7. En d'autres exemples < ù l'Appliquée &: l'Abfcillê font l'une &: l'autre des 9 j il ne futfiroit pas d'a[>p!iquer les règles précé- dentes à l'Axe propjlc ni à l'Axe réciproque pour déterminer la pofition de toutes les Tangentes qui conviennent au po'nt pro- pofé. Mais l'on peut y remédier par le moyen de ce Problême, Une Courbe géométrique eftant donnée depofiiion avec fort Axe , &: fon Origine. Son égalité génératrice ellanr auffi don- née , & luie ligne droite eftant encore donnée depofition dans le plan de cette Courbe. On demande de transiormer cette E- galité , en forte que cette ligne droite foit l'Axe générateur de la Courbe fans rien changer dans la fiaiation. Il n'y a point de d^tîcuîtez conlîderables dans ce Problême , &: il n'y en a aucune lors que la ligne donnée, ou l'Axe requis, fe trouve parallèle ou perpendiculaire à l'Axe propofc. Mais il efl: bon d? marquer icy un des moyens qui peuv'^nt fervir à rrfiudre le Prob'.ê ne lors que l'Axe propofé & TAxe requis fmt un angle oblique. Pour cela , on fuppofe icy que la Courbe propofé'" fbit COM- OLj comme dans la z figure , &: que fbn origine foit en O , de D ES s C A VAN ?, i4f manière que châctfne des appa- quccs C 15, LH tallc des Ai.^ies droics avec l'Axe pu poié oB î On l'uppo/cra auliî que l'on veuille encore faire eomber à Angles droics les Ai-nliquées C K, LN fur l'Axe requis DK , que l'origine de cet Axe foie en D , & que l'Angie donne SDB foie oblique. Cela pofé , on prolong'""3 l'Appliquée BC jufqu'à ce u'el- le rencontre lAxe requis cr S , & delà fe fcrmercni: deux tricn- g'CS red.t.ngles & fcn.blables CKS , BDS , dont tous les An- gles font donnez, AirAi , leurs iinus font aufli donnés , & l'on pourra nommer les quanticez comme on le voie icy. ru -y. - ^^^^' ( finus de l'Ang'e droîc Et l'on aura les Analogies avec les égalités que 1 en voit icy ï, /; : ; a, b. ou h ;» ^ \ \Sr: a.c ousyi <■- a a b. ou bx-k-bry^ ay \-as. c, ou cx-ycr-^ah+av. K quoy l'on peut ajouter ccy^ aa+Lb q^<^ fournit l'Argîe drcit. " Et faifant évanouir s ^ h&ccc , l'on trouvera lu valeur de a. &: celle àay qui Ibnt nurquées icy en K. js-t-r. y -y s bv- ax'^'^z t c c Ces valeurs- étant fubftitviées aalieu à,QxS)Càc y dans la fîo« X4(f LE JOURNAL pofcc , celle qui en refulccra aura la forme que l'on demande, de manière qu'on pourroic former la Courbe propoféc fur TAxe DS , en prenant D pour l'origine , :;^pour les appliquées , &: v pour la abfcilîcs dans l'égalité rclùltante. E: il cfl facile de trouver les valeurs de ;!;^&; àcv quand on a celles de >; &: dey. Car il ne faudroit que ilibftituer ces valeurs de X &: de ^ dans les formules qui font en K , &: faire le déga- gement de :^ &: de v. Amliy y:i ^Sc x^oQ donneroient z^ ^t. & vy> ^ c c Si Ton eût pris le point L au lieu du point C pour avoir les é- galitcs qui Ibnt en K , ou de iemblables cgalitez; on auroit eu les d^ux Triangles fen:iblablcs DNG , GHL , qui fourniffent aufii quatre Analogies, Si Ton prend pour exemple de la Courbe propofée celle que fournit l'égalité V. V /' ^pxy t-x^X 9. Et qu'on veuille trouver les Tangentes de cette Courbe au point que dcilgne j/ y) 9 , Alors , il taudra fubftitucr dans cette égalité V, la valeur de x avec celle de^' qui font en K , &c faire dans r égalité refultante l'application des articles prcccdcns pour découvrir les Tangentes que deligncnt iÇo J^ Scv^s ra^ ^ ce c c qui fera connoiftre que les deux Axes de la Courbe que fournie l'égalité V font deux Tangentes au point propofc. Si l'on fait la tranfpofition de l'Axe , comme on vient de le dire , pour é terminer les Tangentes que dciigne y yo 9 dans la Courbe y ' y^ axx , on trouvera deux Racines égales &: réelles dans régalicé des Souftangentes , ce qui marque deux Rameaux diff^rens dans cette Courbe qui fe vont rendre dans le point pro- pofc,.?<:que leurs rang, en ce point fe confondent l'une dans l'autre. Il eft évident qu'au lieu de l'Angle donné RDB , l'on peut prendre un Angle oblique tel qu'on voudra , que l'on peut pren- dra d-S angles à volonté au lieu des angles droits que l'on a fup- pofez dans ce Problème^ &: faire varier l'origine fur l'axe requis, ce qui peut fervir pour plufieurs recherches , comme on le dira dans un autre Memoin'. Au lieu de prolonger l'appliquée B C jufqu en S , comme ot% l'a DESSCAVANS 147 Ta fait icy pour trouver des Analogies , on auroit pu Tuppcfcr par le poinc C des parallèles aux axes DB , DS , & de' à fe for- lïîeroienc d"ux triangles outre le Parallélogramme , dont cous les angles {croient donnez ou arbitraires , ce qui produiroic de bonnes formules pour transformer la propoiœ. Il y a des Tangentes dont la iituarion ne change jamais à l'é- gard de la Courbe , quelque changement que l'on taflc dans la lituation de l'axe , &: l'on peut les nommer des Tar.y:ntc$ dbfo- Ivës. Il y en a d'autres qui changent de iituation à mcllire que l'axe change de pofition ; comme on le dira icy ; &: l'on peut les appeller des Tangenta relatives. La Méthode que l'on vient d'expliquer fournit les tangentes ahtbluës dans chaque point donné de la Courbe , &c lors qu'il y en a plulîeurs, égales ou inégales , il y a auffi une tangente re- lative , mais il ne faut point d'art pour la trouver dans l'hypo- thefe du point donné ; puis que l'appliquée cfl: aufll donnée , & x+ .? oc 9. Alors le premier coefficient de z^ fbuaiira celle-cy :_y)i — 6y cc9- donc les racines font 9 &: 6 , & l'on verra fans peine en formant , la .Courbe que chacune de ces racines fournit une afyrrptOte, 1 mais elles font de diiï'^rente cfpece ; &: c'cfl: une marque pour les dillintTuer de fubllituer Func iV l'autre au lieu de y dans la pro- poi'ée H. Carie 5 détruit deux termes de ;:;^, &: l'autre ne dé- truit que le premier terme , ce qui marque des proprietez diffi^- rçntes dans la Courbe. Ainh l'on diltingue des afyir.ptotes fui- VÀUt qu'il s évanouit plus ou moins des premiers termes de cha- . que inconnue , &: l'on peut les faire évanouir en autant de ma- \ niercs qu'il eft polîlble félon ce qui a été dit dans une Méthode ' que i'ay donnée au public pour la refolution générale des égali- tés indéterminées , page z. art. 3. Certe Méthode a cfte impri- njée en l'année 16 9?- chez J. Cullon ^ &: c'cll là auffi où elle le trouve. Mais fi l'on veut que les premiers coefficiens puiffcnt fournir -toutes les afymprotcs fur cette idée , il faut encore une Règle pour donner à l'égalité génératrice une forme qui foir toujours convenable pour ce deii'ein , & cela fe peut toujours faire en trânfpofant les axes , fuivant ce qui en a eue dit cy-delfus dans Je r.:p"iem? article. Soi: pour exemple la Courbe que fournit cette égalité yy ccpx-- -i-,XK dans laquelle /'defigne une ligne donné;, &: que l'on veuil- le non feyleraen: fçavoir s'il y a des afymptotes , niais encore ^çavoir comment on trouve les grandeurs qui déterminent leu fituation.. D E s s C A V A N s. ijr fîtuation. Alors on fubflicucra dans la propofée les valeurs de y te celle de x qui font en K dans l'article 7. &: l'on difpofera les termes de l'égalité refulcante (elon une des deux inconnues , x^ ou z» , comme on le voit icy en L. — bbvv — lacrv—Uû! 2^ ■^fcav — 2hcrsi;^ -«- ccrr • — fca On diftingucra deux fortes d'inconnues dans cette égalité L. "Les inconnues principales v &C 2;^ qui doivent fournir la Courbe, 6c les inconnues a. b. c. r. qui fervent à cranlpofer l'axe &: l'ori- gine. Enfuite , l'on fuppofcra que le premier coefficient d'une des inconnues principales cil égal à 6 , Se û l'on prend pour cela l'inconnue v , on trouvera <îrf—^^>3 9. Si une telle égalité fe trouvoit impoffible , il ne faudroit point palfer plus avant pour les termes de cette inconnue v ^ Se Ci cette égalité renfermoit l'autre inconnue principale^ , elle futfi- roit pour fçavoir s'il y a des afymptotes -, mais fc trouvant pc llî- ble , & ne renfermant point l'autre inconnue, il faut venir au fécond terme de -y , & fuppofcr que fon coefficient eft égal à Ô. Ce qui donnera cette z"^. égalité auxiliaire 4^^;^— ::^fr+/r<^ 3c 9. dans laquelle fe trouve l'inconnue ^ , & l'on voit auilî que la valeur n'eft point de celles qu'on appelle imaginaires , ce qui pro- met du moins une Afymptote. Enfuite , l'on prendra toutes les égalités auxiliaires avec les autres égalités qui exprinient le rapport des finus , telles que aa-\-bb ; on rcfoudra le Problême qu'elles rcprcfentenr, &' fa refolution domicra les valeurs de t^ qui déterminent les afympco- ïes. Dans l'exemple propofé , l'égalité ^a bz^—2acr -y ftayi 8 avec régalité aa—bbyi ô font fuffifantcs pour déterminer une afymp- tote. Ccllc-cy déuuit le premier terme de l'mconnuë v dans l'égalité L , &: par ce moyen l'autre inconnë principale z. fe croir- vc dans le fécond terme. Ainii , l'égalité qu'il fournit donnera i/oi, S Ci iji LEJÔURNAL des afympcotcs , quoy qu'elle foie la Iccondc dans l'operanoir^ c'eil-à-dire que les racines de ccctc cgaliccdeccrmincnt les valeurs de V dans h génération de la Courbe , de manière qu'elles en aiprochenc toujours de plus en plus , &c qu'il Icroit impoiribie d: trouver un endroit où elles puillcnt la rencontrer. Mais l'ap- pliquée cft toujours î lors que l'axe cft une aiymptotc immédiate Ainli l'on peut fubftitucr &-au lieu de 2;^ dans l'égalité 4//^:^— z^fr -i-/>i-.fx+xx, l'on aura lyyy^ps-t-sxs pour la fouftang^nce des x,. & prenant ces deux égalités avec sXx-t t, l'on tera cvnouir s Scy, ce qui donnera ceti.e réduite/'^- — 2txy>pt & le premier coefficient de xtournira/» — zt ^ 9. ainii l'on auïa i\\p pour l.i détermination de rÂlymptocc. Et fi l'on tait une fen-.blab.c recherche dans l'axe réciproque ,, l'on aura 2ysy:i px-i-2xx pour la fouftangente des ^, &: s-nj^ y pour l'intervalle compris entre longine de la Ccuibe, Se le point où l'axe coupe la tangente. Par le moyen de ces trois égalités l'on fera évanouir i &c x ^ ce qui donnera 4?^ — p^X' 9- ^^^^^ 1^ réduite pour le premier coef- ficient dey. Ainfi l'on aura ^ti—pp-y^ 0 pour dénuire ce coef- ficient , d'où il viendra ty -^p. Ainfi Ton aura deux points , l'un dans l'axe propofé , Se l'aiî- tre dans l'axe réciproque pour fixer l'alymptote. En cela ; il fuffit pour les réduites d'en avoir les premiers ter- mes , ce qui peut fervir pour abréger très confiderablemcnt les règles qu^on a propofées icy dans ce 9. article ; comme on le di- ra , quand on donnera de plus amples explications Tur toutes ces règles, fagc 143 ligne j. lifez^'^6xi,'!^au liea de ^éxz^ faq^e 2.44 ligne 8. Life\')pp\au lieu de fpz^. 10. Les premières règles qu'on a données icy fe forment fiir les principes de l'Analyrc ordinaire ^ & fur les idées de M. de Fer- mat. Pour cela on peut faire toutes les hypotcfes qui font mar- quées dans la page 240. &: fuppoiêc une fccante GFC qui ren- contre l'axe eu C, Delà deux triangles fcmblables GEF , FHC, &: prenant ; pour la partie CH , ces deux triangles fourniiEnt "vs- xr^. De plus, on fubftitué dans l'égalité B les valeurs de l'ap- pliquée &: de l'abfciiîe qui déterminent le poinr donné. On divifc le refultat par n autant de fois que cela fe peut, & l'on fubfti- tuë 0 au lieu de n dans l'égalité que fournit la dernière divifion en forte que fi l'on avoit x\ 2. Se y y z. au point donné , comme au premier exemple , la fubftitution donneroit un rcfultat divilp- ble par »» , Se ayant fubftitué 0 au lieu de n dans l'ég licé que donn" la div'fion , on trouveroit vv—Sxz^ 8 à laquelle (è ré- duit régalité B &: comparant cette réduite avec vs-^xz^ , pouc . - ^ LE J O U R N A L 1^4 Vn faire évanouir vou^, l'on auroic ^j/jd! dans cet exemple, comme on l'a déjà trouvée page 141. art. j-. ainlî l'on a deux va- leurs différentes de s , qui marquent deux valeurs de CH. Mais pour en venir la , on a fupporc nx 0 ^ tic quand on a fait cette luppofirion , h partie interceptée FG eft abfolumcnt détruite -, la fccantc CG devient r:izante au point donné , & c'cll ce qu'on appelle une rangcnte fuivanr l'idée de M. de Fermât. Ce qui àc^ nianderoit ncaïunoins de nouvelles explications , rèc fc jctta aux pieds d-i Pape, luy raconta la chofc comme elle " eftoit. Cet amour conjugal fléchit le S. Père,. &c il voulue " bien que la femme & le mary allaffent vivre enfemble dans urv " lieu leur qu'il leur alngna en Italie ; car pour les Colonnes Sc " Frédéric Invalcurs de la Sicile , il les exclut de l'Indulgence » de l'Année Sunte, par une Bulle exprellc qu'il fit lùr ce fu- jet. Clément V I. ordonna le Jubilé par une Bulle donnée fepc ■ "-ans avant !af cinquantième année. Cette Bulle , dit notre Au- yi teur , a crois Parties. Dans la première , Clément VI-. établie » le Fonds des Indulgences , qui eft le Ttcfor infini des mérites » de J .C. auquel four joints les mérites de la Vierge &: des Saints :. '»>■ Dans la Iccoride , il confirme l'Inftitution de Boniface VIII. &: >> juftific dans la-iroiliémc, le nouvel ètablillément qu'il en- fait de « cinquante ans en cinquante ans. li y eut en ta cinquantième année un concours effroyable de Pèlerins à Rome. Sixte IV. en •mettant le jubilé de vingt-cinq ans en- vingt-cinq aas , fufpen- » dit par fa Bulle toutes les Indulgences , excepté celles qui fc " gïïgnoient cette année là à'Romc ; de peur , dit l'Auteur , que » la célébrité du jubilé n'en tut diminuée. On apporte néan- moins des modifications à cette Bulle , & on prétend que l'in- ten'ion des Papes n cil point de fnfpendie dans cette année-là les Indulgences non Plenieres , ni celles qui" font applicables aux morrs par voye de fulfrage , non plus que les Indulgences ac- cordées pour l'article de la mort. L'Auteur parle dans le Livre fécond des abus que l'on a faits des Indulgences ; des Hérétiques qui les ont méprifécs , & des Décrets des Conciles qui les ont ou retormées , ou autorifées. Il traite dans le dernier , des difpofitions necclfaires pour ga- gner les Indulgences ^ le Jubilé, Il faut avoir une véritable DES se A VANS. 1^7 Periîtehce qui renferme neccfTairemenc la Conttltion & la Con- fcilion, (ans lefquelies l'Indulgence nefcrt dencn. L'Indulgen- ce ne difpcnfe pas non plus eniiercment de la fatisfadion. L'Au- teur débite icy les Maximes de Navarrus fur Ici Pénitences que les Confeitcurs doivent impoicr. Il examine fort icricu- -fcment, fi pour gagner le Jubilé ,• il faut élire en état de gracc, quand on fait les œuvres prcfcrices par la Bulle. îl confond les anciennes Scations dont il efl parlé dans Tcrtull!cn_. avec ce que l'on appelle à prefcnt Stations du 'Jubilé. Il a mis à la fin de fon Ouvrage des Sentimens de Pieté tirez de l'Ecriture Sainte pour s'entretenir pendant le Jubilé,- DISCOURS ET REFLEXIONS MORALES SUR LE "jubilé ^ &c.tircX_ au troftéme Tome du 'DiBionnaire Mcnl ou Science univerfelle de la Chaire. A Paris , chez Louis Gucrin. i/oz. in u. pagg. zojv CE Livre comprend quatre Sermons , deux fur l'ouverture „ '\: deux fur la clôture du Jubilé ; &: des Reflexions mo- fales fur fon nom , fur fes effets , fur les conditions ncceflài- rés pour le guigner , &: fur les moyens de confcrver la graçc. Les quatre Sermons contiennent une rre's-bcUe Morale en fti- -Je fublimc , &: les Reflexions font infbïudivcs. L'AïKcur y trai- te quelques qucllions de Critiqite &: d'HUloire. Il examine dans Ja- première d'où vient le nom de 7«;^//A II cft certain qu'il ed dérivé d'un mot Hcbrca : mais^èlon les i^ns c'eft de 'jobs , qui •fignifie un Trompecte -, félon d''auLres de Jobul ^ qui fien-fic Remiiîion ; félon Caïeran , de Jebul , qui fignifie Fruit ; ou fi l'on eli croit Malfius de ubal , nom du premier Inventeur des •Arts. Les Juifs dofinoient ce nom à la cinquantième année , xlans laquelle ceux d'entr' eux qui avoicnt vendu Iciu-s biens, avoicnt droit d'y rentrer , & ceux qui étoient cfclavcs étoicnc mis en liberté.- C'cflrdclàque l'on a donné le nom àcji^bilé à l'année dans laquelle on accorde des Indulgences. L'Au- teur fait voir que les Indulgences prifes pour la remilTî.on ou l'a- doucifîement de la peine Canonique , font très-anciennes dans J'Eglife. La Publication folennclle des lAdulgenccs Plcnieics ac-*- sj« ^ L E JOU RN AL ^ cordées par les Souverains Pontifes , a commencé du temps des Croil.idcs en faveur de ceux qui s'enroloicnc dans cette milice. On Ici a cnlliicc accordées à ceux qui alloicnt à Rome vifitcr les to.Tib:aax de Saint Pierre &: de S. Paul. Elles font devenues depuis plus hcqucnres , &: ont elle accordées à des conditions beaucoup moins pénibles. Bonifacc VIII. a inftitué le premier le Jubilé de cent ans en cent ans i Urbain V I. le reduiiit à la tren- tc-troifiéme année , & Paul II. le fixa à la vingt- cinquième. Les autres Réflexions font toutes Moi'ales. L'Auteur s'y étend fur la nrccificé âc les conditions de la Pénitence qu'il faut faire pour gagner les Indulgences , & fait voir qu'elles ne difpenfcnt peine des œuvres fatisfadioires &c médicinales. iNSTPvUCTION CHRETIENNE SUR LES INDUL- Qrde auji O- Comte Jeaiî Se* ncuze. 1701. in 11. pagg. 1J5. CEtte InftrufVicn fur le Jubilé , efl la plus ample & la plu^ ^xa£bc qui ait encore paru. Il y ell traité dans la premierp l'aicic d? l'origine, du progrez , de la vertu des Indulgences , de ceux qui ont droit d'en donner , des caufes pour lelquelles oc Ba- rons font un Corps , qui compofe l'Etat de l'Empire , & qui eft appelle la Haute Noblcfîb : L'autre Inférieur , qui comprend 1ns Nobles Immédiats &; Med'ats ; car ces deux fortes de quali- tC2 ne font point une efpecc diftercnce. Les Nobles Immcuiats font ceux qui rc'cvent direétemenc de l'Empereur & de l'Empi- re , f^it à caulc de leurs Perfonnes , foit à caufc des Fiefs qu'ils polfcd-nt relcvans immédiatement de l'Empereur : L.cs Mé- diats au contraire font 'V^alîaux d'autres Princes , &: des Comtes &: Barons de l'Empire -, mais les Gentilshommes Médiats font égaux en ceqiii regarde le rang &c la dignité : Ils n'ont feance ni fuftragc dans les Aflemblces Générales , & ne font point les ans &: les autres Etats de l'Empire, Neanmo-ns comme les No- bles Imnicdiats ont des droits &: privilèges , qu" les diftinguenc d^s autres , & qu'il y en a une infinité , don: les Maifons font aulEi anciennes Se ne font pas raoim liluilres que celles des Pnn- DE s se A V À >^ s. . '^U- TCS ; ÎI y a des Auteurs qui les onr flattez de la Supériorité qui •ne convient qu'à la Haute Noblelle. Teis font Rodlcrs dans Çon •Livre de Tomeamcntis , Calpar Lerch dans un Livre Allemand, intitulé , L.'anGienneté de la Noblefle îaimediate de l'Empire, fa dignité, Tes droits & franchifcs ; &: Philippe Kniplchilt dans fort traité de NohtltAte. La quel lion qui bit la matière de ce nou- veau Ciairé, cil de rça\Hjir ii pour les Fiefs & Héritages en Franc- aleux que les Immédiats tiennent &: poiTedcnt dans la JulHcd & Seigneurie des Comtes & Barons , ils font fujets aux devoirs de leurs autres Valfanx , & lors qu'ils demeurent dans leur ter- ritoire s'ils font foumis à leur Jurifdidlion. M. Schilter firic voir que la qualité d'Immedrat n'affranchit point de la Jurildidiorî & des droits de Fiefs qui font Cliargcs réelles , & qu'elle ne rcuc préjudicicr à la Seigneurie direde des Comtes & Barons , à l'é- gard defquels les Gentilshomm.es Immédiats font répntez Isîc- ■diats pour ce regard. Et ce: Auteur réfute l'opinicn & les au- toritez contraires. L'Origine de l'Imm.ediatité cft aflcz obfcilre, Rodlers a avancé fur la foy de l'Epiftrc 12,6. d'Eneas Sylvius qui fut Pape fous le nom de Pie 1 1. où il eft fait mention è^w^ i'ieax- Cartuîaue detîoo. ans trouvé en Angleterre clans TEL^iile de S.Paul d? Londres, que l'Empereur Clïarlcmagne avoir donne aux Compagnons de fcs Victoires fur" les Saxons , pour téccm- penfc de leurs longs fcrviccs & de leurs adions héroïques , le titre de Héros avec une liberté cnricre & pjufieurs Beaux Privi- î leges , entre aatres ccluy de ne pouvoir eflrc jirgtz que par les j Rois des PvOmairis & leurs Sbcceflcurs. M, Schilter cSx. que j cette Lettre d'Eneas Sylvius eft tres-fufpcclc , ne fc trom, art' point dan5 quelques manufcrits , &: que le Cartu'airc , qui cft cité , efh encore p'us fiux. Il ell vray qu'il a plus l'air d\in Roman, que d'un^ Hifroire véritable. Car il y rft' parlé des H:ros de l'anriquicé , qui onr fuivi Bacciuis dans la ccnqucflc j des Inlcs , des expéditions d'Kerciile, de celles d'Alexandre d'AuguIle & de leurs Soldats qui ont receu de p'arcil-cs rccom-; \ penf-s. Mais M. Schilter cri voulant prouver parla Chrcroîo- gie que ce n'eft qu'une fiction , a pris le charge fur lé nor T)ic~. nyffts qu'il a appîiijué à Denis le Tiran ou au jeune Denis F ois de- Sicile , au lieu qu'en cet endroit il lignine Bacchus , &: c',iE" , ^é2 lE TOTJRNAL le nom que les Pocccs Grecs & Lacins luy ont toujours dorv ne. L'opinion ki plus commune cil , que rétabliffemcnt de la NublclVc Immédiate n'a commencé que d.ins le tioilicme flecle^ au temps de Conrad de Suaubc , Se pendant rintcrrcgne qui a duré depuis r<\n 114^. julqu'cn lan U73. les Fiefs qui Ibnc aujouid'lîuy policdcz par les Immcdiacs , le trouvant prcique tous ikucz dans la Suaubc en Franconie &c le long du Khin , ce qui contieni; aulli la balle Ail ace. STEPHANI BLANCARDI LEXICON NOVUM ME- dicum Grxco-Latinum, ca.'teris Edicionibus longé pertedilll- mum. Lugduni Batavorum , apud Cornelium Bouteftcyn , Jordanum Luchcmans, 1702. pp. 661. vol, in 8. C'eft-à-dire , 2Vouvcau T>iciwn~iire de Médecine , Latin ^ Grec , beau- Ccmp plus parfait que dans loutes les Editions précédentes. A Leiden , chez Coincille Bourellcyn, ^ Jourdain Luchtmans. Et fe trouve à Paris , chez la veuve Hortemels. ON ne manque point de Di£tionaire en fliic de Médecine ,. &c s il falloit rapporter icy tous ceux qui ont efté compi- lez liir ce fuj?c , on en feroit une grande liflc. Nous avons le Lexicon de Jean Gorrée Médecin de Paris , lequel cont ent les dciînicions de tout ce qui concerne la Médecine. C'cft un Di- âionaire fort ample , & où la plufpart des Auteurs qui nous ont lionne de ces fortes de Livres , ont puifé ce qu'ils ont écrit. Il a efté imprimé à Paris en \6ih. in folio. François Thevenin Chi- rurgien , a donné un Dictionaire Etymologique des mots Grecs qui font en ufage dans la Médecine , imprimé en i/îjS. in fo- lio , &: puis reimprimé in quarto. Ce Diélionaiie a elle fait fuc, .celuy de Gorrée. Nous avons le Lexicon de Barthelemi Cartel, augmenté par Adrien Ravcftem , in-iprimé en \66^. &l depuis encore augmenté par Jacques Pancrace Bruno , imprimé à Pa- doaë en 165*9. M. Jean-Bapcifte Callard de la Ducquaie Pio- félfcur i\oyal en Médecine à Caen , a fait imprimer en 1695. un Lexicon Etymologique de tous les mots qui concernent 1^ Médecine. Le Dictionaire de M. B anchard , dont il s'agit icy- ff^ cède en lien à ceux qwi ont paru jufques icy. Il cft fç^vant Se courj: DES S C A V A N S. 2(^5 court' tout enfemble. On n'y trouve pas feulement la définition &: rétimologie des mors , mais encore la delcription exadc des chofes. L'Anatomic , la Chirurgie , la Pharmacie , la Chymic, &: la Botanique ne rentcrmcnt iicn dont on ne trouve icy de claires explications , &c toutes fondées fur les nouvelles décou- vertes. OBSERVATIONS CRITIQUES SUR UN LIVRE DU S. y^ignan, intitulé l'ancienne Médecine à la mode , adrefjccs à Madame C. A Paris au Palais , chez Nicolas le Gras ^ ÔC Louis Colin. 170Z. pp. 208. y. in 12,. CE Livre contient une Hiftoire entière de M. l'Abbé Ai- gnan. On y voit comme il a efté Capucin , ce qu'il a fait pour fortir de cet Ordre. De quelle manière il s'eft conduit dans la pratique de la Médecine , ce qu'il (çaic ou ne fçait pas en ma- tière d'Anatomie , fes raifonnemens bons oii mauvais fur les cau- '{es des maladies , quelques railleries répandues çà & là , Se un difcours fur les Huîtres en écailles. L'Auteur avoir confcillé l'u- iage des Huitres à la Dame à qui il écrit : là-defllis il prend oc- cation de l'entretenir fur les Huitres , Se de laifler pour quelque temps M. l'Abbé Aignan. Ce difcours efl ce qu'il y a de meil- leur dans l'Ouvrage. M. de la Marre , ( c'eft le nom -que prend l'Auteur dans le privilège du Livre , ) die que l'Huicre a quel- ■que refl'emblanceavec le Colimaçon ; qu'il y a lieu de croire que ce font des infedes l'un &: l'autre. Plus bas il ajoute , qu'il n'y a aucun figne qui démontre que l'Huitre foit un animal aquatique^ pas niême un infede , comme on le peut dire , pouifuit-il , du Colimaçon. L'Huitre , continue notre Auteur , croit aux Ro- chers de la mer , comme un champignon ou une trufe : la ma'- tiere de l'Huitre efb comme une efpcce de mucilage ou de vifco- iîté ; il y a lieu de croire que ce mucilage eft la racine &: le cen- tre de ce qui l'environne , 6c non la terre où elle efl: cnchafîec. L'Eau qui y eflenti-ée lorlque les coquilles fe font ouvertes, n'cffc autre chofe , pouifuit M. de la Marre , que la matière premier re ou la femence qui par la cuite &: la digcfl:ion s'étanr épa'fîie , «îeft par des conduits à nous inconnus corporifiée, &r a formé peu, ^704,. X X X a64 L E J O U R N A L à peu le corps de rHuicie. Enlbitc qu'il n'y a pas plus de dïS:-- rcncc de la prcmicrc Icaiencc des dents qui n cil qu'un muci- lage, &: la dcnc cpaillic &: durcie par la cuite , qu'il y en a du dedans de l'Huitre au dehors. Ce font les propres termes de l'Au- icur. Il cil: même ailb de voir , continuë-t-il ,quc le dedans de l'Huitre cH attaché à la coquille par une racine plus cpaifle &c plus dure à mcfurc qu'elle approche de la table où elle cil atta- chée ; Se lors qu'on voudra l'examiner, on verra que la lacine ou le cordon qui y aboutit torme la plus prochaine écaille. Le corps- de 1 Huitre, remarque M. de la Marre, ell divifé par des pellicu- les qui redcmblent aux envclopes d'un oignon , &: qui peuvent ie Icparcr ailcment. Le centre plus mol que le relie ell ce que l'on mange. Le Icu de la nature ayant travaillé dans l'intérieur de l'Huicre , y ell concentré comme une clpecc de ferment qui •fort à la pourriture des fels dont l'Huitre le nourrit. Ces fels après avoir palTé parla pourrij.uc qui tend à la multiplication des ef- peces , p.ircicipcnt beaucoup plus dans cet état de la nature des fc)uphics que de celle des Icls ; &: ce qu'il y a de fel fe trouvant é:roitemcnc lié par les Ibuphrcs , contribue à former le corps fo- lide de l'Huitre , quifert d'envclopc à l'Huitre. AulTi on remar- que autour de l'Huitre intérieure de petits bords feuillez à travers Iclqucls ces fels fe filtrent &: d'où ils palTent enfuite dans une po- che qui efl comme une efpece d cllomach. On apperçoit dans cette poche une légère noirceur , &: quand l'Huitre cil cuite on y fcnr , dit notre Auteur , une petite amertume qui marque la nourriture &: le changement des fels par la digclïion. Voicy , continue M. de la Marre, ce que j'ay remarqué dans Teau que les Huicres renferment; c'cft que l'ayant méfiée avec de l'cfprit de vitriol , avec de l'eau forte, avec de l'eau de couperole, il s' efl fait dans toutes ces liqueurs un cuaqulum qui s'cfi: piccipirs en tres-peu de temps , &c la matière qui efl tombée au fond cil (cmblable à celle qui forme le dedans de l'Huitre ; ce qui fait voir que cette eau ell dans une dilpolition très - prochaine à être changée en Huicrc : car fi cette eau était de la n cme quali- té que celle de la mer , il ne fe fer oit aucune coagulation par le mélange des e.uix dont nous venons de parler. M. de la Marra iveicic icy la Dame à qui il écrit , qu'il a vcrfé de cette eau danj DES se A V A N S. lé'f du vin , &■ qu'il a remarqué qu'elle s'y mcflc , fans qu'il s'y f^ii'c aucune Ibpataaon m aucun changemci-\r. Il conclud de là que ïeurs principes approchent des mêmes qualitez. Ce qui le con- firme dans cette opinion , c'cft que rcfpri: de vin mcilc avec de l'eau qui a palVc ibus le colcotar ou vitriol , forme le u:ême co^^^ gulum que celuy de leau des Huicres avec les eaux fortes. Apres . ees paroles voicy comme s'explique M. de la Marre. Et bien loin que ces eaux diminuent de force , elles m'ont paru plus pénétrantes. J'ay vcrfé de ces mêmes eaux fur le dcdtins de i'Huitre : les fels lixiviaux n'y ont pas touché ,mais les eaux for- tes l'ont diifout &: réduit en une matière de la même nature de celle qui formoit \ccoagulum. Par l'adion qui s'ell pallcc dans tous ces meflanges , je crois qu'il m'cll permis de conclure eue les Huîtres ne peuvent que faciliter la digcflion , en ce que bien loin d'affoiblir les dilfolvans ou de les embaraflcr, elles s'y dil- fol vent trcs-promp:ement &fc précipitent mêaic. M. de la Mar- re n'en demeure pas là , il ajoute que les Huitres n'ont rien d'op- pofe au vin , &: qu'il leur croit afl'ez de vertu & de bonnes qua- litez pour mériter la même grâce que les oublies , &: pouvoir eflre vendues après foupé dans une Ville bien Policée. LETTRES CHOISIES DE M. SIMON, OU L'ON trouve un grand nombre de faits anecdotes de littérature. Seconde Ed tion , augmentée de plusieurs Lettres & de Remar- ques. A Roterdam , chez Reynicr Leers. 1702.. in 8. pacrtr^ 348. LA première Edition de ces Lettres eftoit pleine de fiutesf d'imprclfion ; c'eft pour cela qu'on a cru devoir donner o.i.c-cy qui eft beaucoup plus exacte. Comme elles contiennent plufieurs flics qui demandoient des éclaircifl'emcns, l'on y a aj ou- té prés de cent Remarques , Icfquelles renferment prelbuc au- tant de nouveaux faits anecdotes , & qui ne font pas moins uti- les que curieux. Ces Lettres étant déjà afl'ez connues par les analyfes qu'on en a faites dans les Journaux d'Hollande lorfque la première Edition parut ; nous ne parlerons que de ce qui cfl particulier à cette z. Edition. On y a inféré lîx nouvelles lettres^ %u L E j o tr R N A r: ' dont la dcrnlcre où il eft traité de la liberté des feniiVieni qui efl d.tas lit Société des Je faites, eft une des plus curiculès. M. Simon avoir avancé dans la première partie de Ion Hiftoiic du nouveau T?n:amcnr,quc la Société par fcs coniHtucions accordoit aies Pro- feflciirs la liberté de ("cncimcnt , ne s'étant dévouée à aucun Mailhc en particulier,comme font la plufpart des autres Societez qui jurent in verba mayfiri. M. Arnaud avoit prétendu au con- naire , que les Profefleurs des Jefuitcs loin d'avoir cette liberté de fcniimenr, étoient réduits à n'en prefque point avoir , puiique S. Ignace dans une de fes conftitutions leur a ordonne de fuivrc les opinions les plus fures &: les plus receucs. M. Simon demeure d'accord de cette conftitution ; il- avoue même qu'il leur eft pvct ciit de lire &: d'enicigner dans leurs Ecoles la Théologie de S. Thomas j mais il ajoute que pour entendre le véritable fens des -Conftitucions de la Société , il faut confultcr les déclarations qui y ont efté jointes &: qui font aulîi de S. Ignace : Or la déclara- tion qui a efté ajoutée pour fervir d'éclairciirement à la conftitu- tion dont il s'agit , eft exprimée en ces rermes , Si dans la fuite du temps on trouve qtietque autre Auteur flus utile aux Etudiam que S. Thomas , comme fi ton compofuit quelque nouveau Livre de Theoloye Scholafiique qui s'accommodât mieux au temps , on fourra s'en fervir après que la chofe aura efié bien examinée ^ approuvée dans la Société. Ce qui fait voir manifeftement que la Compagnie des Jduites n'adopte aucuns fentimens particuliers; Ji'ayant point d'autre but que d'établir ce qu'elle juge le plus vray & le plus propre au bien de la Religion. Ce font les propres ter- mes de la déclaration , quod fiatuetur in univerfa Societate ad majorem Dei gloriani. Comme M. Arnaud pour ofter cette Uberré de fentimens aux Jefuites , s'étoit appuyé fur leur Livre intitulé , Ratio fludiorum^ Se fur l'autorité de leur G?nei:al Aquaviva , M. Simon répond au contraire, que le Reniement des Etudes des Jefuites imprimé à Rome en ifSfî. dans leur Collège, par l'ordre d'Aquaviva^ établit en termes formels la liberté des fentimens dans la Société ; il s'a- git , dit-il , entre M. Arnaud & moy , de l'Edicion de ij8^. qui eft devenue iî rare qu'elle ne fe trouve dans aucune des Biblio- «eques des Jcfaites de France ; de ainfi je ne feray pas im procez ' ^ ■ à DES SCAVANS. ^^^ % ce fçavant homme pour ne l'avoir pas lue , mais pour avoir par- le d'un taie donc il n ecoic pas bien inftruit. M. Simon convient avec M. Arnauld , que Aquaviva fe montra fore oppofé à la rrop grande liberté de lennmens qui s'étoic introduite dans la Société. Ce General qui en avoir reçu àes, plaintes de plujicurs endroits , jugea qu'il étoit ablblument neceflaire de modérer cet excez ; &: ce fut ce qui donna occafion au Règlement des Etu- des , imprimé à Rome par fon ordre en ij^(î. Mais il ne pré- tendit pas pour cela foumettre entièrement ceux de (a Compa- gnie à la dodrine de S. Thomas : c'eft ce qui eft marqué expre{^ fcment à la pag. 14. de ce Livre. Comme il eft très-rare, nous en rapporterons les paroles de la tradudion de M. Simon , qui a .auJli rapporté le Latin de l'Original. Le R. P. General ( Aquaviva ) afTure en termes formels « & plus d'une fois, qu'il ne vouloir point empêcher entièrement « 1^5 nôrres de s'éloigner en quoy que ce foit de S. Thomas , ce « qu'il a eu raifon de faire , afin qu'il ne partit pas que nous fif- « fions Profeflîon de quelque fede , ou que nous fulîîons de- « vouez à quelque Maiftre particulier : de plus quoy que nous « foyons obligez par nos conftitutions de fuivre la doûrine la « plus fure 7^ la plus approuvée , comme eft ordinairement la «« Théologie de S. Thomas, elle ne l'eft cependant pas toujours ; « car il y a de certains endroits , bien qu'ils foient en petit nom- « bre , où elle ne s'accorde point avec les façons de parler des " SS. Pères , & avec ce qui eft le plus reçu dans les Ecoles , ftir « tout dans ces derniers temps oii l'occafion des nouvelles Hc- « refies a fait inventer aux Dodeurs Catlwliques plulicurs cho- « fcs qui ne font pas moins propres à réfuter les Hérétiques « que ce qui eft dans S. Thomas ; il eft bon de préférer en « cela & en quelques autres chofcs {emblables les autres Do- « âeurs : à quoy l'on peut ajouter qu'il fe trouve d'illuftres « Thcoiog. qui ont appuyé quelques-unes de leurs opinions, fur « d'auffi bonnes &: même quelquefois fur de meilleures raifonsque « celles fur lefquelles S.Thomas a appuyé les fiennes. Cr nous ne « voyons pas pourquoy en ces rencontres nous n'accorderions pas « aux nôtres quelque liberté, puifque nous ne le fàifons même que « »»our l'utilité publique de l'Èglife. Il y a de l'apparence que ces • 1 1 L n'a pas eu de preuves fullifintes pour établir ce Dogme , »les Catholiques répondent que la confubftanàaliré du Verbe w qui a elle définie dans le Concile de Nicée , n'a pas des preu- » vcs plus claires dans l'anriquiïé : que cependant les Proteftanrs M qui font cette obfervation , reconnoilTcnt pour orthodoxe la « foy du Conc le de Nicée. Bullus qui avoit fenti la force de ce » raifonnemcnc , jugea que pour y iépondre il ctoit ablbiumenc » nccoffiire de r^^futer le P. Petau. On a ajouté fur cette même Lettre 4. une autre note qui nous apprend que les Jefuites du Collrgc de Louis le Grand , fo' me- rent il v a pluficurs années le à Hein de continuer les Peqrnes dn P. Petau fur tout le relie de la Théologie , en fuivant fi me- làode qui ell excellente. Ils jettcrc.t pour cela les yeux fur le D E5 ' s C A V A N s. igf Perc Quantel , à qui ils rcmirenc quelques écrits de ce fameux Jefuice qui avoir formé le Plan des autres Livres de ("es Dogrna j mais le Pcre Quanrel éranr more peu de temps après , il ne s'cft trouvé jufqu'à prefcnc dans certe grande Société , pcrfonne qui ait voulu fe charger d'un fi pénible travail , qui luy tcroit ce- pendant beaucoup d'honneur , &£: qui feroic en même-temps foie utile au public- JO. FrvID. MAYEPJ HISTOPIA VERSIONIS GER-* manicx Bibliorum Martini Lutheri : accedit MantifTa Bi-* bliorum Germanicorum ante Luihcrum. C'eft-à-dire , M/-* fioire de la Bible Allemcinde de Luther^ &• des autrei Bi" hles Allemandes qtii ont efiè fuites avant la. fienne , far Jean Frédéric M^tyer AHan.bourg. 17c i. in 4. pagg. 112, LA Bible Allemande de Martin Luther , ayant cflé attaquée non feulement par lesDodeurs Catholiques ai:fli-tôt quel» fe parut , mais même par plufieurs Protcftants , les Luthériens çnt fait tout leur poflible pour juftificr leur Maiflxe. M, Mayef a fait dam cette Hilloire un recueil allez cxa£l de tout ce qui gvoit elle dit là-deflus par Walterus , Raithius , Cortholt , & par quelques autres de la ConfeiTion d'Aufljourg. Il employé tout le premier cliapicre de fon Hiftoire à marquer les anrtées aufquelles Martin Luther publia cliaque Livre de (à Verfion AI" lemande. Le Pentateuque parut en ijzj. &: tous les autres Livres Hiftoriques de la Bible en 1^14. Il donna en cette même année une traduétion entière des Pi'eaumes ; mais comme il s'eftoit trop attaché à la lettre de fon Texte , U en publia une féconde plus libre & bien plus AUemande en 1531. I! publia les Proverbes ^ l'Ecclefiafte Se le Cantique des Cantiques en i^rj. le Prophète laie en 1529. tous les autres Prophètes en 1531. &: lyji. les Livres qu'ils nomment apocriphes en lyjo. Tout le nouveau Tellamcnc avoir efté imprime dés l'année ijia. Enfin Luther ayant revu S>C retouché chaque Livre de fi Verfion en particulier , publia eu 1534. tout le corps de la Bib e en Allemand. jufnues là M. Mayer parle en pur Hiftorien ; mais dans le 1. chapitre où il s'érend aflcz au long fur !a fidélité &: rcxaéli-ude de fon Maiftre ^ il elV obligé d'encrer fouvent ea difpuce , parce 47© L E JO U RN AL qu'on ne dciiûeurc pas d'acord que Luther aie eu aiïcz de capaci- té pour cncrcprcndre un Ouvrage de ce:te importance, li eft trcs-cercain qu'il avoir une très grande connoiflTance de la Langue AUeniande, &: qu'il a fait parler en tres-bon Allemand les Ecri- vains facrez ; mais on luy a contcllé de toutes parts la connoiC' Ihncc de la Langue Hebiaiquc. Quelques efforts que fade M. Mayer dans ce chapitre , pour tnettre Luther à ceuverc des rc^- proches qu'on luy a faits lur ce fujet , il ne fatisfaic point aux ebjcdions qu'on luy a fliitcs. Il attaque principalement M. Si- mon qui n'attribue à Luther qu'une connoiiîance tres-mc-diocrc de la Langue Hébraïque. Mais M. Simon n'a rien avancé là^- deflus que Munfter Se plufieurs autres fçavans Proteftants n'euC- ient avancé avant luy. Sixtimis Amama qui eftoit habile d.\ns la Langue Hébraïque, a publié hautement que Luther avoir fi mal traduit la Bible d'Hébreu en Allemand , qu'il y avoic des Livres entiers où il y avoir plus de fautes que de verfets. Ce fut ce qui obligea les Calviniftes de Flandres , qui avoient traduit la Bible en Flamand fur la Verfion Allemande de Luther, d'en fai- re une nouvelle fur les originaux de l'Ecriture. Au rcfte on peut dire à l'avantage du Livre de M. Mayer^qu'aucun Allemand ]uC- ques àprefent ji'avoit parlé fi en détail que luy des Verfions de la Bible en Alletnaiid. Ce n'ell pas qu'il avance beaucoup.de eho- d's de fonpropre fond ; mais il a fait une recherche exa<5te de cous ceux qui avoient déjà écrit fur cette matière, foie Proteftants , foit Catholiques. On doit même luy rendre cette juftice , qu'il ne fait puoître aucune aigreur dans les difpuces contre les Ca-r tholiques. Il ne leur rend pas cependant toujours juftice^ princi- paleiTient lors qu'il parle jdu Décret du Concile de Trente tou- ch.int r autorité de la Vulgace. L'explication que M. Simon a donnée de ce Décret ne luy eft point iinguliere comme M Mayet t'aflure. Ce Critique ii'a tait que rapporter ce que plufieurs fça- vans Théologiens Carholiques avoient déjà dit , de cntr'autres ks Jefui.cs Laincr, Matiana, 5c Sctrarius., A PARIS, ,Chcz JEAN C U S S O N , rui; faint Jacques , à l'Image S4ii.1t Jcan-Bapcilie. AvecPrivilcy: duB^oy.yjQt. XVÎÎI. t7^. LE JOURNAL DES s C A V A N s. DuLuNDYi. May M, DCCII. iA REUNION DES PROTESTANS DE STRASBOURG à l' Eglife Romaine , également: ne ce [faire four leur falut , (^ facile félon leurs principes. Par Le R. P. Jean Dez^de la Com^ fayiie de Je fus. Seconde Edition y augmentée d'une Réponfe aux écrits de deux Minijires. A Paris, chez Jean Mufier. 1701. in u. pagg. jiL LA Méthode de controverfè qui tend à faire voir qu'il n'y a pas un û grand éloignement que l'on croit entre les Catho- liques &: les Protcftans , efl certainement celle qui cfl la plus propre pour procurer la rciiniorL C'e£t aulîi celle que le Peie Dez a fuivie dans ce Traité , qui eft le précis des Conférences •qu'il a eues avec les Luthériens dans l'Eglile de Straibourg. Son deflcin eft de conv.uncre les Proteftans que leur retour à l'Eglife Romaine cft neccflaire pour leur falut, &: facile félon leurs prin- 4cipes- Il commence par établir certaines veritez , dont les deux -parties font d'accord ; fçavoir , qu'il n'eft jamais permis de fc feparer de la vraye Eglifc : Que l'Eglife Romaine a elle autrefois la verirable Eglifc ; &c que fi elle l'eft encore, il n'cit pas permis de s'en fcparcr. II ajoute que fclon les principes des Proteftans , file doit cfhe la vraye Eglifc , puis qu'elle n'enfeit^ne aucune er- reur fondamentale. Pour le montrer en détail il fuit les Articles J702.. Z z z a/t L E J O U R N A L de la Confrflîon d'Aulbourg , &: faic tiois chofes fur chaque ar- ticle, r. Ik'xpofc la doctrine qui cil commune aux deux partis, z. Il donne des éclairciUcmcns liir la créance de l'Eglilc Komaine, èc f.xic voir que les Protcftans luy en impulcnt. 3. li en demande aux Proccllans &: ne reful'e pas de recevoir ceux qu'Us ont don- nez , quoy que contraires à Ja doclrine des premiers Reforma- teurs. Il découvre la fauffc dodlrinc que l'on impofe à 1 £gli(c, les fondemens de la vraye doclrine qu'elle enlèigne , &: les Arti- cles qu'elle regarde comme des vcritez de foy. Il fait connoî- tre les points fur lefquels les Luthériens font rentrez dans les fcn- tiraens de l'Egiife , ou s'en font du moins rapprochez , &: ce qu'il leur relie précileirent à- faire pour cH'e entièrement rciinis : &C prouve en même-tems qu'il ne demande rien d'eux qui ne {oitrai- ïbnnable , èc que les chof?s dont il veut qu'ils faHent profcliîon, font établies fur l'Ecriture Sainte , &c fur la doâirine &C l'ufagc de Fancienilc Eglife, CefOuvrage eft écrit avec beaucoup de mé- thode , de netteté , de précilion , &: de modération. L'Auteur rapporte que les Lurhcricns de StralboUrg', firent courir le bruit que la dodrine qu'il enicignoit , n'cftoit point cel- le de l'Egiife Romaine , &c qu'il n'auroit ofe prêcher à Rome , ni à Vienne ce qu'il prêchoit avec tant d'affurarrce dans Stras- bourg. : Que c'cft pour les confondre qu'il prit le parti de fiiirc imprimer (on livre à Srraibourg avec l'approbation de l'Ordinai- re &: de M:Iîieurs d'Eiibrun Se de Mcaux; Qiùilors les Luthé- riens répandirent dans le monde que fon Livre avoit elle con- danné à '\ome : Qik; cela s'étant trouvé taux , ils avoicnt fait paroi tre deux écrits pour luy répondre ; l'un publie l'année der- nière fans nom d'Auteur, fous le Titre de Brciantion Luthérien- ne jur P AvertiJJement touchant la Reunion , compofé par le Je faite Fran<^o:s 'ean Di^z^ ; & im aurre imprimé à Srraibourg la même année par le Doftcur Ifaac Fauflius , intitulé, La vraye Reunion dvi Chrenens en J' fus Chriji félon ces paroles de- S. Paul as x Ga^ lates chan j. Soy estons un m cfu<-Cl'^ifK Le premier ne répond qu'a l'Avertiilement , &c le fécond renferme un long Prologue & dix-neuf Sermons , dans lefquels l'Auteur entreprend de ré- pondre à divers endroits du Livre du P. Dez , mais fans le fuivre pied à pied. Le P. Dez. a fait des Reflexions pour fervlr de Ré- D E s s C A V A N s. 2:^3 pon(é générale à ces deux écrits. Elles le trcuvcnt à la fia de cecce féconde Edition de ion Ouvrage, LETTRES DE Q[_/ ELQUES MÏSSIONNAIP ES DE LA Compagnie de "Je fus , écrites de la Chine & des Indes Orien- tales. A Paris. 1702, m II. pagg. III. LE Pc -e le Gobien Jefuitequi a fait le Recueil de ces Lettres,, les a Ir fl'? aux Jeluitcs de France par une cfpcce d'Epirre de- dicatoire , cù il fait un éloge magnifique du zcle &: des adions des Millionnaires de ia Compagnie. Il veut qu'on conlidcre « tous les Collèges des Jefuites, bc fur tout ceux où ils font leurs « études de Théologie , comme autant de fainr.es Académies des « vertus &c des fcienccs propres à tormer des hommes Apcftoii- « ques , &; comme autant de fcrvcns Scmànaircs des M:lïiQns «« érrangcrcs. Il dit que quelque grande qu'ait rftc dans fa Com- « pagnie dés le temps de S. Ignace & de S. Fi.'nçois Xavier . « cette ardeur pour les Milfions étrangères, qui cfl: comme l'ame » &c l'efprit de fon Inllitut , bien loin de s'y eflre ralentie , elle « "s'y eft confervée par la mifericorde de Dieu ^ dans toute fa « force , & qu'elle s'cft même en quelque forte accruë'dans ccs.-« derniers temps. Q^il y a prés d'un fieclc que Tes jcfi.i'itcs de « France ont eu le bonheur déporter la Foy dans les If] es &« dans la Terre ferme de l'Amérique , & dans rous les Rovau- r, mes du Levant. QiTil fe trouva il y a prés de cinquante ans « une occafion d'aller à la Ch'nc , & de tenter l'entrée du Ja- « pon : Qu'on choific vingt Jefuites pour les y envoyer. Qu'une « Lettre du Peie Verbicll ralluma le zeie dans tous les cœurs des « jefuites. Que M. Col'Dért travaillant à perfcélionncr lesScicn-« ces &: lès Arts , crût que rien ne fcroit p!us capable de leur « donner ici un nouveau luftre , que la communication des dé- .-. couvertes , que l'on pourroic fiire à !a Chine -, &: que rien en « même temps ne feroit plus propre à y faire recevoir l'Evanoile « que d'y envoyer des hommes qui fulTcnt également zelez pour « le filut des Ames , &c habiles dans les Sciences de l'Europe. '* Que M. de Louvois voulut fe frrvir de l'occafon de l'Ambaf- « fade que l'on cnvoyoit au Ray de Siara , que ic P. le Gobien ;' ^74 ^E JOURNAL » dit eftre un des plus puiflans Rois des Indes , pour faire paffer .) à la Chine lix Jcfliiccs , que leur vcrcu & leur habileté dans » les Ma.h.-maciques rendoient propres pour cet important def- ,« fein. Que le mciité de ces premiers MilHonnaircs , fit qu'on ca « demanda bicn-tp: un plus grand nombre. Que Sa Majellé eue .< la bonrc d'y en envoyer quinze autres. Que de plus de quatre- r. vingt Millionnaires François qui font p.acis depuis quinze ou « fèizc ans pour la Chine de pour les Indes Orientales , plulicurs w (ont péris par les nauftages , les autres morts en chemin : Que 3> quelques -uns ont elle long-temps en priloii , tV qu'ils ont prcl- B. que cous clic perfccutcz 6c maltraitez. Il ajoute, qu'ils convet- « tillent toures les années pluiieurs milliers d'Infidèles : Qiul a'y .. a prcfque point de Millionnaire qui n'en convcrtifre cinq oçi « iîx cens. Qa^ les Jdliices ayant fait quantité d'établiiTcmcns « dans ces vdbcs contrées , il a fallu les partager en deux Vice- « Provinces , l'une à la Chine , &: l'aucre dans les Indes Oricn^ •» taies. Enfin il exhorte tous les lidcles à contribuer à une œu- « vre fi fainte , en fournillant des fbmmes pour l'entretien des .-.^M'iTionnaires. Les iîx lettres des Jefuitcs MiflTionnaires contiennent divcr» (fcs particula^icez qui conceinent l'état de leurs millions , fur ■tout celle d.: Madiiré , qui efl: un Royaume des Indes ficué dans là grande Peninfule au deçà du Gang? , où il y a félon le reeit (d'une de ces lettres , cent cinquante mille Chrétiens qui vivent comme des Anges , &: font une vraye image de l'Eglifc naillan- •te. La fixiéme lettre contient l'Hiltoire de la dernière perfeci> ttion de la Cochinchine. Elle a commencé le 14. May 169^ ^ar l'ordre que le Roy encore jeune , dévoué aux Bonzes , S£ gouverné par un de fes Oncles ennemi déclaré du Chriflianifme, jdonna d'abbactrc les Eglifes. L'année 1700. quelques voleurs, lOu plutôt quelques ennemis des Chrétiens , ayanc abbaru &:mis /en pièces des idoles , le Roy s'en prit aux Chrétiens. Il apprit qu'il y avoir eu un grand concours de monde dans leurs EglUès. •Le 14. de Février , qui écoir le jour des Cendres , il donna or- dre qu'à leirr première affemblée on fit main-balTc fur cous les iChvcnens que l'on trouva: oit. Le \i. de Mars on fe fiifit des jEglifcs des Chreiiens , Se oasloir^ta des pcrfouncs des MUfi. «^ naires D E s s C AVA N 5. 175 naires. Le ly du même mois les quatre Miflionnaires qui Ce trouvèrent dans Sinoa capitale de k Cochinchine , forent me-i nez dans les priions où on leur mit la cangue au col. Le 17. on publia l'Edit du Roy qui ordonnoit qu'on abbatît dans tout le Royaume les Eglifes des Chrétiens , qu'on arrêtât tous les Mil- ilonnaires , &c que tous ceux qui avoicut embralTe le Chnftia- Bifme , reprillcnt ia Religion du Pays , & fufTent contraints de fouler aux pieds l'Liiage de Notre Seigneur. On brûla le mê- me jour les livres faines. Un bon Vieillard nommé Jean , qui avoir bâti à fcs frais une petite Eglife dans les montagnes , & .qui y faifoit la fonûion de Catechille , fut aflbmmé de coups pour n'avoir pas voulu donner les livres faints. Les ordres de îaire fouler aux pieds les Lnages de Jesus-Christ , à ceux qui ficoient foupçonnez d'êti'e Chrétiens , furent; exécutez avec la dernière rigueur. Quelques-uns ont fouffert conftammcnt le martyre plutôt que de comiHectre cette impieté. Mais il s'en eft xrouvc , comme dans les premiers temps , plusieurs qui ont a- poilaiié. Un Mandarin Chrétien eut la force de refûfcr au Roy de fouler aux pieds l'Image de J. C. mais étant renvoyé dans fon pays pour y être décapité, il fe laifla vaincre par les priè- res &: par les larmes de ies p^ens &: de fes amis,& fit femblant de fouler l'Image aux pieds. Le Roy irrité de ce que ce Mandarin avoir obéi plus volontiers à un autre qu'à luy, commanda qu'on ne laiflat pas de luy trancher la tête. Le Mandarin reconnue alors la main de Dieu qui le punifloit. Il pleura fon péché )uf- 'Sis* rj6 L E J O U R N A L LA NOrrVELLE PRATIQnE CIVILE, CRIMINEL- le eS Bcn-ficiale , ou le nouveau Praticien François reformé fttvant les nouvelles Ordonnances , par fea M. L -nge ancien yivocat en Parlement , avec un traité du droit d' Induit , ^ ^ un Traité de la Jttrifdjcéton Eccle(îafttque , trouve::^ dans les ■ manufcrits de l Attteur. Et un nouveau Stile des livres dr . Chancellerie , juivant tufage qui fe pratique a prefent. Par M. Pirnont , Confeiller Raporteur Référendaire en la même - Chancellerie. Neuvième Edition auginentce en diff'erens en- dioits. A Paris , chez Jean &: Michel Guignaid , rue faine Jacques. 1701. In 4, i. parc. pagg. 694. i. part. pagg. 4J1. NDus apprenons tous les jours , combien eft ncGefTaire la connoillancc de la pratique judiciaire pour l'adminiftra^ tion de la juftice. Cette neccflké fait voir l'utilité des livres de cette pratique. Mais le fort le plus commun de ces fortes d'ouvrages, eft de ne durer qu'un certain temps ,.&:d'ê:re né- gligez lorsqu'ils vieilliircnt &: qu'ils commencent à fe paflcr. C'eft pourquoi ils ont befoin d^être renouveliez de temps en temps ,^ parce que l'ufige change & fe perfêdionne de jour en jour. Combien voyons-nous d'anciens Praticiens enfevelis dans l'oubli ? S'il nous eil permis de remuer leurs cendres , le plus an- cien qu; nous trouvons eft Guillaume du Breûil, qui vivoit fous Louis Hutin. Il a compofc ai latin le ftile de la Cour du Parle- ment, fur lequel Aufrerius a fait des g'.ofcs &: des additions. Du Moulin fait l'éloge de ce vieux Praticien ,.dont il a rétabli une infinité d'endroits qui eftoient corrompus , & Ta enrichi de fcs notes. Il ne luy manquoit plus ce femble qu'une nouvelle tra- duction en notre langue , pour le faire revivre ; mais du Mou- lin ne voulut point l'entreprendre , parce que Jean Imbert le plus fçavant &: le plus habile de tous les Praticiens , ( c'cft ainli qu'il l'appelle ,) avoir publié en ce temps i\\ nouvelle Pratique en latin, qu'il avoir aulTi traduite en François. . La Pratique d'Imbcrc& celle de Mafuer qui .woit écrit auparavant ont eu leur temps , & Imbert doit une partie de fa durée aux notes de DE S" s C A V A N s. \jj Pierre Gucnois. Les Pratiques civiles &: aimincllcs de Ayraur Bouche], &: le Brun , ou d'Epeffes leur ont fuccedé , &: cnc eu cours pendanc quelques années ; mais aujcurd'huy elles ne font prcfque plus en ul'age. Enluitc a paru le nouveau Praticien Fran- çois , que f;u M. Lange qui eltoit également verCé dans les matières civiles, criminelles &: beneficiales, amis au jour fous le nom de GalHer. Quoi qu'il en eut elle tait quatre éditions a- vant l'Ordonnance civile de 1667. &: l'Ordonnance criminelle de 1670. il eft certain que l'Auteur auroit furvecu à f on nou- veau Prati n , &: qu'il auroit eu la douleur de voir tomber fbn ouvrage , s'il ne l'avoit reformé fuivant les nouvelles Or- donnances. Après {x mort M. Simon ^ Ccnfeiller au Prcfidial de Beauvais y a ajouté plufieurs remarques en difFerens en- droits , &s augmenté cette dernière édition d'autres notes très Htilcs, & de nouveaux arrells &: reglemens. ÈREDERICI RUYSCHII, ANATOMI^ET B0TANICES : Profeflbris, Thefaurus Anatomicus primus cum fîgmis arneis. Het Eerste anatomifch Cabinet Van Frederici R uyfch Profc/lor Van de anatomiaz. en Botan Mec Kopere platen. Amftela-da-' mi apud Joanncm "Wolters. 1701. c'eft-à-dire Premier Tre- for anatomique de Fredenc Ruyfch Frofe(Jeur a' yînatomie(^^de - botanique , avec des fiyirei en taille doues, ji Amfierdant ■ chcz^ Jean W oit ers. t/oj. in 4. pp. 61. CETrefor eft un Catalogue que M. Ruifch nous donne de plufieurs curiolitez anatomiques qu'il a recueillies chez luy &: qu'il y confcrve. M. Ruifch après ce Catalogue nous en fait efpercr plufieurs autres fui' la même matière ; en forte que le pu- blic verra comme d'un coup d'œil tout ce que ce Sçavant Ana- tomifte a ramaffé de plus curieux &: de plus rare. Il y a trente iîx ans qu'il s'applique à l'Anatomie avec des foins infatigables ; pendant ce temps-là il a recueilli & pteparé fur ce fujet diverfcs raretés dont le nombre s'eft tellement accru,qu'il a fallu plufieurs cabinets pour les contenir. On n'y voit pas feulement ce qui peuc regarder le corps. humain , mais encore tout ce qui concerne les. ^■7% LE JOURNAL animaux , comme les poiflbias , les ini'cdcs &c. Voicy ce qnc reiitbrmc ce premier Catalogue : Un Rocher artificiel tâit de dit- fcrentes pierres tirées du coips de plufîeurs malades , parmi Ici- ijucUes il y en a qui ont eftc tiiccs de la veille d'une tcmme do qu-itrc vingts ans dont l'hiftoire mente d ccre lapportce. Cette femme eftoic depuis vingt ans tourmentée d'une delcente de ma- trice , & d'une chute de la velBe. M. Ruiich en touchant la matrice qui lortoit avec la vcflîc , jugea que cette Femme elloiE malade de la pierre. Il ne fut pas trompé : il fît faire l'incilion , &c on tira de la velUc quarante deux pierres , dont la ligutc eit marquée dans une planche en taille douce qui cii à la tcltc du Ca- talogue. Cette femme guérit prompccmcnt par des moyens fin- gulicrs qui font décrits dans les obfervatipns anatomiques - chi-. rurgiques du mçmc M, Ruifch , imprimées en 1691. Parmi les pierres dont ce RocJier eft compofé , il y en a une qu'un mala- de a jettée du fond de la gorge en touffant , &: cela après s'eftre plaint plufîeurs années d'une grande peine à avaler.. Deux autrei pierres forties de la poitrine à la faveur d'une grande toux. Deux autres trouvées dans la mammelle d'une vieille femme après fa mort. D'autres tirées du petit doigt d'une fenune qui avoir la coure. D'autres trouvées dans la vefficule du fiel. On voie Sans le nîêmc cabinet fur plufîeurs planches diverfes parties du corps humain , & de divers animaux , dont les unes font def- fechécs , 5c les autres nagent dans des liqueurs. II y a entre autres dans une phiole un bout de mammelle de Baleine fi bien préparé , qu'on y djlHngue le ccnduj: du lait. Ce conduit eft (Curieux < il eft tout fillonné , les bords des filions font déchi- quetez comme des ftanges , & un peu crefpez $ ces IranKs font difpofées de manière qu'elles empêchent l'écoulement du lait , lors que la mammelle n'efl pas fuccée. Il y a dans ce cabinec plufîeurs cofres qui renferment des morceaux d'anatomie , pre^ parez avec une delicateffe admirable , &: dont on voit le détail idans le même Catalogue , comme font des artères , des veines des poumons , des portions d'inteftins , des nerfs , &: une infi- nité d'autres parties qu'il n'efl pas poffible de détailler icy , 4 ^ins que de yçiibir copier le Catalogue entier. ^ NOUVEAU/ DES S C A V A N g. 179 NOUVEAU RECUEIL D'OBSERVATIONS CHÏRUR- Qic.des faites par M. S iviard , ancien Maiflre Chtrmgicn de tHotel-Dieu , avec quelques Remèdes particuliers, dont il s'efi fervi au traitement des Maladies qui le compofent. A Paris, chez Jacques Collombac , rue S. Jacques. 1701. in iz. pp. 585. LEs jeunes CWrui'giens trouveront dans ce Recueil bien des inftruciions qu'ils ne rencontreront peut-être pas ailleurs. M. i>aviard , parmi un nombre prefque infini de traitemens ou qu'il a conduits , ou dont il a cilé témoin , ou qui luy ont efté fîdel- . lement. rapportez, s' efl contente d'expoler les plus fînguliers ; \^n que s'Ù arrive que de fcmblablcs cures tombent entre les mains des jeunes Chirurgiens, ils (oient moins cmbarrafl'ez, princi- palement s ils exercent leurArt dans des lieux où ils ne puillentpas cÔfulter des Maiftres.On trouvera peut-être que M. Saviard aurore _pû rendre ce Recueil plus régulier , &: par rapport à l'ordre des temps où les faits qu'il rapporte font arrivez , & par rapport aux .^différentes efpçces de maladies qu'il décrit ; mais après tout , ce Xivre eil un aflcmblage de pièces qui n'ont pourlaplufpart aucu- ,11e liaifonentr'ellcs; ainfi il efl ce fcmble affcz indiffèrent de quel- le manière elles foicnt placées. Il n'y a prefque rien de confidera- ble dans les opérations Chirurgiqucs dont on ne trouve icy des exemples. En voicy un affez curieux fur une defcente de mji- trice. 1 Une .fille nommée Marguerite Malaure, natiye de Touloufe , avoit perdu dés fa naiffance fon père & fa mère. Ayant efté Baptifée par le Curé de Pourdiac en Guyenne , ce Curé çut-,la charité de la faire élever : mais foit par la négligence de la nour- rice, foit par foiblcffc de tcmpaament, ou par quelque cffbrr e;!c- traordinaire , elle fe trouva bien-tôt .avec une defccnte confide- rable , appcUée en Médecine Defcente de matrice. En 16 86. étant âgée de vingt-un ans , elle tomba n"ialadcà ToulQufe chez „une Dame qu elle fervoit. On la pçrta à THoftel-Dicu : fon jn~ commodité y fut apperçuë par hazard. Le Médecin qui tons d9u- .;te n'en avoir jamais veu de pareille y fut trompé. Il prit. La Malade ^ o ur une hcrmaphrodite,qui lui ^arut iTiçtne participer beaucçpp 270^ "' ' ' * B b b"b " z8o t E T O U R N'A L plus du garçon que de la fille. li fi: un grand éclat de cette pré- tendue découverte. Les Vicaires Généraux turent conlu)ic2>. & l'on fit prendre un habit d ho.nmc à la fi'ie. Ce dcguilcmenc m luy ctaiit pa^ convenable , elle fur à Bourdcaux , où ayant re- pris rhibit de fille , elle i'c mie au fcrvicc d'une Dame jul'qu'en l'année i<75)i. qu'un particulier l'ayant reconnue pour celle que les Vicaires Généraux avoicnt tait habiller en homme , la fit con- gédier , & la contraignit de retourner à Tonloufc. Elle y fur mife en prifon pour avoir cfté trouvée en habit de fille. 11 fut rendu contre cite une ordonnance des Capitoulx le 21. de Juillet de l'année 1691. portant qu'elle le nommeroit Arnauld Malaure, 6c Icroit habillée en homaie , avec detcnfe de prendre le nom Se l'habii; de temme à peine de punition corporelle. Cette Ordon- nance luy ayanc efté fignifiée , elle obéit en coniequcnce , fans fç '.voir eiie-méme ce qu'elle eftoit ; car cette pauvre fille ne Ce fouvenoit pas d'avoir jamais efté d'une autre manière : elle s'é- toit accoutumée à Ton infirmiré, &: perfonne n'y ayant pris gar- de pour la faire guérir dans Ion bas âge , elle avoir cru que tou- tes les femmes écoient de mê.ne. Se trouvant ainfi dépourveuë de tous moyens de gagner fa vie , parce qu'elle ne içavoit au- cun des m.ê.iers qui conviennent à un homme , elle fut de ville en ville ne fublîilant que de charité , fc comportant toujours néanmoins avec (ag^-ffe, comme il a paru par difterens certificats des Magiflrats des lieux. C cil une grande qucftion de fçavoir s'il y a des hermaphrodi- tes : il faut pourtant demeurer d'accord qu'il a paru quelquefois des fujers d'une conformation fi bizarre , que ceux qui n'ont pu en déveloperle myflere onr eîlé excufibles. Mais il n'y avoir rien d approchant dans cette fille ; &: s'il s'eft trouvé icy quelque chofe de prod'gieu-^ , ce n'a cfté que l'erreur d'^s Mcdecms &: des Ch'rurgi'>ns qui l'onr veué les premii°rs. La Malade avoir la tail- le , le vifajre , l'humeur , & les indifpofir'ons mê:ne des fmiircs : elle eftoir à la vérité défigurée par l'cn-barras qui donnoit occa- fion à ' faire pnllW pour homme : mais an mois d'Oélobre de rannépi69^.é mt v-i-rë à Paris p-^nr v confulrer d'habiles gens, elle n'eu: pas p'urôt éré voue p:^v M.S ■-viard,qn'i! la reronnurlans peine pour ce qu elleétoic. Il dit qu'elle n'étoit point hermaplro DE S se A V A N S'. iû dite , & que le myllore conliftoic dan:; une dcfcente de matrkc ïl Hl picpaicr un la à la n.abde. Le lendemain clic hu laigii.c au bras , puigée deux fois cnluicc , & pendant cinq jours il xy fît f.iirc fur la :umcur des foinentations trois i"ois réitérées ; apréè quoy il reduifit k matrice dans fa lîtuation naturelle en moins d'un demi quart- d'heure , & déveJopa ainli l'énigme , en pre- fcnce de plus de trente Médecins & L hirurgicns que L cu- rioliré avoïc attirez. Dés que la malade fut guérie, beaucoup de gens fe vanr- rent d'avoir tres-bicn connu fa maladie , & de iuy avoir confeillé l'opération que M. Saviard Iuy avoir f;ite ; mais on a fceu de la Malade, qu'entre un grand nombre de Mcdec'us & de Chirurgiens qu'elle avoir confultez , il ne s'éroit trou /é qu'une feu e pcrfonne du fentiment de M. Saviard. Tout le L'vré eft rempli d'ohférvations curieufes 8c utiles, qu'il n'ell pas p». flî- ble de rapporter icy. V fulfit de dire que les Chirurgiens qui aiment un peu leur Profefhon , trouveront dans ce Kcciiei) de quoy (e contenter : Et que les Phyhciens mêmes y verront des remarques dignes de leur curioliiié. PSALTERÏUM DAVIDIS ^THÏOPICE ET LATINE cum variis ledionibus (Si notis Philologicis. Cura Jobi Lu- dolphi. Francoftirti ad Mœ'num. 1701. C'cft à dire Zes Pfeau- mes de T)a'v:d en Ethiopien avec une verjton Litine , des d ffc" rentes lettons , & des fcoUes. Par job Ludolphe. A Francfort,- 1701. I. vol. in 4. pagg. 427, C£ux qui voud' ont c'onnoiftre à fond l'état de la Nation &: ie l'Eg'ife d'Ethiopie , doivent lire l'Hiftoire Ethiopiquc àc ivl. Ludolphc. Es y apprendront que les E hiopiens ou Abif- fms font Chrétiens , qu'ils font fous la jurifdiclion du Patriarche d'Alexandrie de la fccîc des Cophtes ou Jacobites ; qu'ils onc nne verfion de l'Ecriture fiince en Ethiopien , qui n'cfl: pourtant pas la langue vulgaire qu'ils parlent aujourd'huy ; mais V /ixu- mit que qui efloit en ufage du temps que les Rois d'E h'opie tc- Boient leur Cour à Axtima dans le Koyaume de Tti^'ê. Cette Langue a cefTé d'eftre la langue vu'gaire de la Nation, df'puis que le Siège de l'Empire a elle iranfportc à Amhara, Onnefcaiç ±ii LEJOURNAL point de quel temps cftla Veriion Ediiopicne de l'ancien Tcfla^ "ment. I! cil certain qu'elle n'a pas cftc faite l'ur le Texte Hé- breu , mais fur la Verfion des Septante qui elloit en ulage dans l'Eglilb d'Alexandrie. De tous les livres de l'Ecriture fainte , il n'y en a point pouï Icfquels les E hiopiens ayent tant de vénération que pour le li- vre des Pfeaumes. C efl: le livre de toutes les conditions & de tous les âges. Ils le lifen: avec beaucoup dalfi Juitc &c de dévo- tion; ils le portent toujours avec eux; &: il le trouve peu d.e pcrfonnes même parmi les femmes,, qui ne le (ça<çh.ent tout entier par «"ceur. Ce Livre cfble premier livre Ethiopien qui ait eflé imprimé en XuropeJ! le fut pour la première fois à Rome cnijij. par les foins de Jean Potken Curé de faint Çeorge de Cologne , qui y joignit le Cantique des cantiques, &: que'qucs autres orailons &: canti- ques de l'ancien Teftamcn". QiKand il tut revenu en (on Pays il fit rimprimer à Co'ognc en iji8. cette même Veilion Etliiopie- n?, qu'il croyoit par une erreur commune de ce temps-là , cftre u- nc Vcrfiou Chaldeene. Il joignit a. l'Ethiopien le Texte Hébreu, le Grec des Septante &: laVulgate Latine. Il n'y a que les Pfeau- mes dans cecte Edition. Comme PotKcn n'avoit aucune con- jaoifTance de la langue Etliiopiene, il fit imprimer le Manufcrit qu'il avoir trouvé à Rome tel qu'il cftoit , c'efl: à dire qu'il n'en corrigea point les fautes. Les Ànglois qui ont fait rimprimer ce Pfeaurier dans leur Polyglotte , ont fulvi les éditions dç Rome &: de Cologne fans y rien changer. Leur édition eft encore plus jnauvaife que les premières , parce qu'Edmond Caftel qui en a- yoit foin , n'ayant qu'une légère teinture delà langue Erhiopie- jie, a ajoute beaucoup de fautes à celles qui y clloient déjà. M, Ludolphe pour rendre fervice au public , &: parti cul iere- rnent pour obliger les Abilîins , a entrepris cette nouvelle Edi- tion. Outre les imprimes il s'cft fcrvi de trois Manufcrits diftç- rens. Le premier a eftc trouvé dans la Bibliotcquc de M. Po- ,coke autrefois Prof:llcur dans l'CJniverfité d'Oxfort. Le fécond dans celle de M. l'Eledeur de Brandebourg; ^i: le . troifiérne ^ efté fourni par M. Pierre Vanda n Holandois, à qui il a cfté ap- jpQrtc des Indes. ^^^ ne peut. pas douter qiie cette Edition ne ' - - icic DES se A V ANS. li^ îmt ttes bonne. M, Ludolphe fçaic parfaitement la langue Ethio- piene , comme ilparoifl: par la Grammaire & le Lexicon de cet- te langue qu'il adonnés au public. Il a pris (bin de conférer les Manulcrits avec les Editions précédentes i-il a corrigé les uns pa.rles autres , ila marqué les dijïcrentes' leçons , il a ajouté des îcholies , où il examine le Texte Hébreu & la Verfîon des Sep- tante qu'il compare avec la Verlion Echiopicne. Il a tait faire par fon ami M. Michaelis ime Verlion latine de l'Ethiopien. El- Iç. rend l'original verfet pour verfet , & mot pour mot; ainii elle fera d'un grand lécours à ceux qui voudront s'appliquer à Teftude de cette langue. Il ne frut pas oublier que M. Ludol- phe a fait tirer un grand nombre d'exemplaires en Ethiopien feu- lement pour les envoyer aux Abiffins qui n'ont point l'ufage de -l'Jmprimerie , &: chez lefquels par confequcnt les livres font çlus rares. THOM^ BRODERI BIRCHEROD JAC. F. SPECIMEN antiqux Rei Monetariîc Danorum ab antiquiflimis tempori- bus invefligarx ^ cum figuris xneis. Prxfertim à tcmpore Chri- ilianifmi in Dania , ad initium aufpicadflimum Impcrii Srir- pis Oldcmburgicas. Hafnice apud Joannem Juftum Eryrhro- pilum. 1701. C'eft à dire , Ejjat de C Hifloire de Danemcirc far Les Monoyes depuis les premiers temps , ^ fur tout depuis l' établi ffement du Chri/lianifme en ce Pays-là jufqae s au com- mencement de laRace royale dOldemhourg.Par Thomas Bfode- rus Bircherod. A Copenhague. 170 1, i. vol. in 4. pagg. 136. IL femble que ce foit le chagrin qui ait porté l'Auteur de ce li- vre à le compofer. Il n'a pu fouffrir que les Ecrivains Etran-^ az,. /J/ Un Peintre avant que de faire un Tableau, trace fur (a. » toile àvec de la crayela figure qu'il y veut dépeindre , ce qu'on .>peut app?l!er une ombre d? la figure , parce qu'elle ne la repre- « fente que d une manière obfcure : Vmbram enim habem lex DES S C A V A N S. ^ tzf fitturorum honorum^ non ipfam ima^inem rerum. De même Dieu « a voulu tracci dans les Lévites du vieux Teftamenc ceux du « nouveau. Les Lévites anciens repefentent les nouveaux. Ceux- « ci font beaucoup plus parfaits que les premiers jComme la figure « quand elle eft finie eil beaucoup plus parfaite que lors qu'elle « n'dt qu'ébauchée. Mais comme on peut crcs-bien juger par « réb.iuche , de ce que peut eftre tme figure , &: de ce qu'elle « nous reprefèntera ; nous pouvons ainû très-bien raifonner de « ce que doivenc élire les Ecclefiaftiques, par ce qu'étoient leurs « ébauches , leurs crayons , leurs ombres , les Lévites an- « ciens. Tom. i. p. 368. Quand nous voulons former des lettres « qui foienc bien lifîbles , & dont les traies ne puilTcnt s'elfacer « de long-temps ; nous trempons notre plume dans la meilleure >* encre que nous puiifions trouver. Notre langue eft à l'égard « de D eu comme une plume dans la main d'un Ecrivain. Si « nous fouhaitons donc que les inftrudlions que Dieu donnera « à notre frère par nocre moyen , luy foient aifées-à compren- » dre , S>C demeurent long-temps imprimées dans fon cœur ; .. Trempons auparavant notre langue dans le fang de Jefus. Im- « plorons fon Eiprit. C/niffons-nous à fes dclTcins. T. 4. p. 372. ^ « 373. L?s Candidats fiifotent gloire déporter cet habit ,& « d'entrer en concurrence les uns avec les autres. C'éroit à qui «« d'entr'eux donneroir en cet état plus de marques de prudcrice, « d'équité , de generofité , de capacité , de douceur &: de bon- m ne volonré pour le public. Aucun particulier qui ne fe fe-« roic pas {cnti fouterru par quelque mérite finguHer , n'auroit.»» pas ofé fe prefenter avec diftindion aux yeux de tout un pu- « blic. Difons de mê ne qiie la gloire & que la confolation des .. bons Prêtres, c'cft de fe coniportet en prétcndansde lagloi-« re celeftc. C'eft de s'efforcer à qui d'entr'eux foit par fon zé- « le , foit par fes travaux , foit par fon ardeur pour la g'oire de « Dieu & le fa!uT àc fes frères , pourra faintemenc fc flatter d'ê- « trc un jour admis aux honneurs divins. « Les marges de ces quatre Tomes font fort chargées de cita- tions des paffages donc l'Auteur fait une efpece de parapluafe dans le Texte. z85 L E J O U R N A L PA'^.ALLELE DE LA MORALE CHRETIENNE avec celle des anciens Phtlofophcs , four faire voir la fupe- rioriiè de nos fuîmes Maximes fur celles de la fi^effe hu- maine. Par le P. Michel Mour^ues de la Compagnie de 'cfus ^ Profcfjeur Royal dans l' Lnivcrjtté de Touloufe- A Paris , chez Grégoire Du Puis , à la Fontaine d'Or. 1701. in u. L'Auteur donne le Plan de fon Ouvrage dés le commencc- ■ncnt en cç.% termes : Ce Parallèle comprend quatre Par- tics. L Un difcours fur la diftcrcnce des Principes qui fervent de fondement à lune bc à l'autre Morale. LL La Traduction du Manuel d'Epittete , qui eft un précis des Maximes des S:oi- ciens , appliquées aux divers accidens de la vie &: de la for- tune. 1 1 L Un Manuel Chrétien , fuivant pied à pied celuy du Philofophe, pour faire voir que dans les mêmes cas la Re- h'gion nous fournit , &: plus d'aides , & plus de reilburccs , & d'un autre ordre. IV. La Tractudion d'une Paraphrafe Grec- que du Manuel d'Epiétete , faite par un ancien Solitaire , qui appelle ainfi ce même Manuel qu'il a reformé &: mis à l'ufage à.ç.% Chrétiens. Cela eft fuHifant pour faire connoître l'Ou- vrage. DE LA SIMPLICITE' DE LA VIE CHRETIENNE, fur le Plan , & félon la méthode de ierbme Savonarole de Ferrare , par M. Godeau. A Paris , chez Jean Mufier. 1702^ in iz. p-igg. zyo. y^VIS FURT CONSOLANS POUR LES PERSONNES fcrupuleufes. Tradut de l'Efpaqnol par le R. P. Dobeilh de la Comp. de Jefus. A Lyon , chez Antoine Briaffon. 170^. ia u. pagg. yz. LE CHEMIN DU CIEL , OUVERT AUX GENSDE Guerre ^c. A Lyon , chez Antoine Briaffon. 1702,. in 14. pagg. 103. A PARI S, Chez JEAN CUSSON,ruë faint Jacques , à l'Image $ajnc Jean-Baptifte. ^vec Privilège du Roy . ijot. LE JOURNAL DES s C A V A N s. 5 Du LuNDY 8. May M. DCCII. SU MM A THEOLOGIE AD USUM SCHOLJE accommodaca. Tomus fecundus &:c. Authore Nicolao l'Her- minier Sacra: Facultatis Parifienfis Dodore Theologo. C'cft- à- dire , Somme de Théologie a l'ufage de l' Ecole. Tome fé- cond ^ù Par M. Nicolas l' Herminier , Dofleur en Théo- logie de la Faculté de Paris, A Paris , chez Florentin & Pier- re Delaulne. lyoz. in 8. pagg. jj6. M^ L'Herminier avertit dans fa Préface , qu'il luy eût efté « facile de donner tout d'un coup au public une Theolo- « gie entière , &: d'affouvir l'avidité du public : Facile quidem « fitijfet Theologiam integram ftatim chtrudere , & avidam vul~ « gi famem uno , ut ita dicam , hauftu exflere : mais qu'il a « voulu preflentir le jugement des Sçavans par un premier vo- « lume , pour fçavoir s'il devoir étouffer ce fruit dans {a naiflan- « ce , ou le laiffer parvenir à fa maturité : Qu^l a reçu divers « avis de ce qu'on jugeoit à propos d'y ajouter ou d'y retran- « cher ; mais que tout le monde l'a alfuré que fa Théologie « écoit pleine de méthode , de clarté &: de lumière , &; qu'elle « n'avoit d'autre defiut , fi ce n'eft celuy d'eftre trop courte. « C'eft , dit-il , ce que j'ay de la peine à dire fans rougir. « Ce fécond Tome comprend trois Traitez. Le premier eft jjvz. Dddd «M. LEJOURNAL ceîuy de rincarnation : Le fécond , ccluy de la Grâce ; & îcf troifiéme, celuy du Mcricc tic de la Juftificacicn. Le Tijicc de rLicarnation eft le plus grc-«. Il contient un tre;~^rand nombre de qiuilions de Scholaftiqiie & de PoGti- vc. M. l'Horminicr fait connoicre qu'il elt verfé dans l'un èc dans l'aurre g:nre d'étude : Mais il va dans les queftions de Scholaftique jnCqu à la dernière précifion. En parlant de la fub- fiftence , il oblave que ce terme fe doit prend' e pour le Concret^ ou pour la ch^ifc mène qui fubiill" ; &: quainfi les Théologiens ne parlent pas jufte , quand ils d'fent que la nature humaine en J.-C. a perdu {a fropre fubfilience : Il doit qu^ils devroient dire,, qu'elle a perdu fa f hjincntialitè y qu elle neil ^\\.\s fvhfijlencc , Xï\ perfonne. Cette obfcrvation , ajoute-t-il , <^ de femblahles ne font pas- à. mèprifer , parce que lu cmnoi[fance ^ l'èclatniffe^ ment du myfiere en dépend. Après avoir donc fait cette obfcrva- tion & quelques autres , il dit que la nature humaine ri fi nos toute en Jefui-Chri^ , parce quelle fait partie d un tout qui e^ "Jefus-Chrijt. Et afin que cette exprellion, que la nature humai- ne u'efi pas toute en Jefus-Chrill ne choque perfonne , il re- connoît qu'elle efl: toute , mais qu'elle n ell pas un tout. On peut jug?r par-là de la manière dont il traite les autres queftions de Scholaftique. Les grandes queftions de PoGrive font renfermées dans fon Livre en peu de pages ; en forte toutefois qu'il n'oublie nen d'elfenticl & de neceilaire. C'eft ce qu'on peut voir dans la manière donc il a expliqué la Prophétie du Patriarche Jacob , les Semaines de Daniel , <5d les Prophéties qui concernent le MelTicIl érab'it enfin les Dogmes Catholiques touclunt l'Incar- nation de f.C.fur les p^rHuigcs les plus convaincans de lEcriture Sain-e, fur les Decifionsdcs Conciles &: fur les témoignages des Pères ; & répond aux principales objetTiions des Hérétiques an- ciens &: modernes. Il traite auiTi des fai's hiftoriqucs, &: parti- culièrement de la célèbre queftion du fentiment du Pape How norius touchant l'Herefie des Monothelices & de fi condanna- tion dans le fixiéme Concile General. Il a joint au Traité de rincarnation , un écrit fur les Images. Il reconnoit que l'ufage en a efté très-rare dans les premiers fiecles de l'EgHfe : Mais il fcucienc qu'on a commence dans le quatrième ficelé à les expo- I CES SCAtANS. xi$- fer dans les Temples , qiioy que cet u(age n'ait pas efté établi dans toutes les EgUi'es. 1 )u fait paffant au Droit , il foucient qu'il efl: permis d'avoir des Images &: de les honorer. II avoue que les Livres Carolins ne conîbattent & ne rejettent pas Iculement le culte de Latrie à l'égard des Images ; mais encore les adions extérieures de culte approuvées par le Concile de Nicée , com- me celles de les baifer , de les encenfer , de mettre auprès d'el-- les des cierges allumez , de s'agenouiller devant elles , de les (àluer &:c. Il croit néanmoins que tout culte des Images n'eft pas condanné dans ces Livres , ni par nos Conciles &: nos Au-» teurs de ce temps-là , puis qu'ils permettent qu'on les conferve dans les Eglifcs , & qu'on les y place dans des lieux élevez ; ce quieft une efpece d'honneur & de culte. Les queflions de la Grâce agitées avec tant de chaleur en- « tre les Théologiens depuis cent ans , ont fait naître quantité « de fyllêmes pour expliquer les forces & les mouvemens de la "" Grâce,. qui ont tellement brouillé cette matière &: l'ont tel- « lement obfcurcie .-qu'on ne peut plus expliquer cette qucltion « fens beaucoup d'étude & de travail, M. l'Hcrmcnier dit « qu'étanr éloigné de tout parti &: fouliaittant pouvoir plaire à « tout le monde, il n'entreprend de traiter de cette matière pleine « depines & de ronces , que par necefTité , pout empêcher que «* fon ouvrage ne foit imparfiit. 11 fait profcffion defuivrecn tout « S. Auguftm, & invoque les lumières du Ciel pour en parler. A- te prés ce préambule , il donne la définition &: les diviiions de la »- Grâce , &: traite des d-fP^rens états du Genre humain. ïl tient l'état de pure nature pofTible, même félon S. Augull. Il fait l'Hi- ftoire des Pclagiens& des Scmi-Pelagiens. Il prouve la necefîîté de la Grâce , &: cependant croit que l'homme peut faire de bon- nes actions morales , 8c vaincre les tentations fans fon fccours ,• quoy qu'il ne puilTc pas aimer Dieu d'un amour utile pour le fa- lut , ni même d'un amour effectif, mais feulement d'un amouc affe&if. Il croit qu'il peut accomplir fans elle quelques com- mandemens feparément , mais non tous les conup.andcmens de LHeu. Il tient que la perfeverance eft un don fpecial de Dieu. Il rejette le fentiment de ceux qui tiendroicnt que h Grâce ne devient efficace que par le confentement du libre-arbitre. Il ap- 49© LEJOITRNAL pelle cette opinion un pur Molinifmc ; Purus Putufque Molu nijmus , que prefque tous les Théologiens de la Société de Mo- lina ont abandonnée pour faire dépendre l'efficacité de la Grâ- ce, de \a conzT^uité ; c'eft-à-dirc, des circonil:anccs dans les- quelles Dieu qui la donne, a prévu qu'elle auroit intailliblcment ion effet. Il met néanmoins ce dernier fentiment au même rang que le premier , &: entreprend de le refu:er par les mêmes argu- mens. Il prouve l'efficacité de la Grâce par elle-même , èc ne fait nulle difficulté de donner le nom de Moimilles à ceux qui la nient. Il ne s'accommode pas néanmoins de la prémotion Phy- fique des Thomiltes , &: fait coniifter l'efficacité de la Grâce dans un plaifir viétorieux. Il admet des Giaccs purement (uffi- fantes qui n'ont jamais leur effi^t : Mais il croit que les endur- cis , &: les aveuglez en font privez ; & que la Grâce n'eft pas donnée à tous les Infidèles. Enfin il montre que Dieu a une vo- lonté véritable &: ûnccrc de fauver tous les hommes , & que Jefus-Chrift efl: mort pour tous. Le dernier Traité de la Juftification&: du Mérite efb très-court, M- l'Herminer y traite en peu de mots les queilions de contro,- •verfe fur cette matière. Au rcfte les matières font digérées dans cet Ouvrage fuivant la méthode de l'Ecole , &: réduites en conclufions , en preuves , en objeéliops , en infiances , en fyliogifmcs , &: en diftindions , de la même manière qu'on a coutume d'argumenter &: de répon- 4re fur les Bancs : ce qui le rend tres-commode pour ce.ux qui pnt cette carrière à faire. DISSERTATION APOLOGETIQUE POUR LE BIEN- heureux Robert d' Arbnffelles , Fondateur de l'Ordre de Font- Evraud , fur ce quen a dit M. Bayle dans [on Dutionairs Hiftorique &■ Critique. A Anvers pour Henry Des-Bordes Libraire d'Amflerdam. 1701. in ii. pagg. 408. LE Public cft déjà informé du fujet fur lequel eft faite l'Apo- logie de Robert d'Arbrilfelles qui fonda l'Ordre de Font- Evraud l'an iioo. Il efl des plus finguliers. I! y a plus de 50. ans me le Pcre Sirmond donna au public les Lettres de Geofroy , '^'- ' Abbé D E s C A V A N s. z^t Abbé cle Vendôme qui a fleuri au commencement du douzic- , me {lécle , parmi lefquelles il s'en trouve une adrclî'éc à Robcrc d'Arbrifldles , où cet Auteur luy mande que le bruit court qu'il vit trop familièrement avec les fïUcs ; qu'il a des entre- « tiens l'ccrcts avec elles ; & qu'il n'a pas même honte de cou- « cher la nuit avec elles fous prétexte de fe mortifier , en fout- « fiant par ce moyen de plus vifs aif^uillons de la chair. C'ell ce « que Geofroy appelle avec raifon, kh genre de Martyre tout non- « ■veatt (^ inouï jufqu alors : mais tres-dangercux & d'un trcs- mauvais exemple. On a encore une Lettre imprimée à Rennes en 15-24. parmi les Opufcules de Marbodus , qui gouverna l'E- glifede Rennes jufqu'en 1113. où cet Evêquefait le même repro- che à Robert d'ArbriifcUes. On cite enfin fur ce fait Pierre de Saumur Moine de S. Florent , dont l'écrit étoit entre les mains du Père Vignier de l'Oratoire , qu'il a dit-on fupprimé , à la priè- re de Jeanne de Bourbon Abbelfe de Font-Evraud. Ces Lettres prouvent bien que les ennemis de Robert dArbrillelles avoicnc tait courir dans le monde ces faux bruits contre luy : mais elles ne font pas une preuve qu'il fut coupable de ce qu'on luy re- prochoit ; & fa conduite cil aflcz juftifiée par les témoignages authentiques que luy ont rendu les Auteurs de ce temps-là , qui l'ont confideré comme un homme d'une grande Sainteté. Mais Le zèle du Père de la Mainferme de l'Ordre de Font-Evraud a eilé fi loin pour l'honneur du Fondateur de Ion Ordre , qu'il n'ai pas trouvé que ce fut aflez à fon gré, de le prouver innocent ; il a voulu qu'il n'y eût pas même de luy la moindre petite rumeur , &C qu'on pût lui appliquer l'éloge qu'un Ancien faifoit d'une hon- nête femme , Sifie cuipa , fine fabula. Dans ce deflein il ne s'cft pas contenté de juftifier la conduite de Robert d'ArbrilTcUcs, il a encore accufé de faux les Lettres de Geofroy de Vendôme &: Ne fut- ce pas pour avoir guéri Hippolyte i Sa. mort cfl donc encore plus gloricufe que fa vie ; puis qu'il mérita d'elfre foudroyé par Jupiter. Le fcns de ce pailag'e eft facile à entendre fi ton fait réflexion à ce qu'écrit Apoliodore fur ce fôudroyemcnt , fça- voif qu'il fut l'ciret de la jaloulic de Jupiter, qui ne vouloit pas que les mortels appriffcnt d'D'culape un Ait auflî divin que ce- kiy de la Mcdecinc. Le Scoliafte de Pyndarc prétend au con- traire , qu'Efculape fi.!i: foudroyé , parce qu'il Ce laiflu corromiDre par âî-gent pour rendre la vie à l'Hippolyte, Quoy qu'il en (bit, Efculape fut mis après fa mort , au nombre des Dieux. Erato- ûenc écrit qu'on le reconnut parmi les Conffellaticns fous le nom d'Ophiuchus. On ne peut douter de la crédulité des peuples- fur la divinité d'Efculape , après les Temples , les Médailles , & les Infcriptions dont fa mémoire a elle honorée. Les plus cé- lèbres Tem^ples confacrcz à Efculape , étoiont ccluy d't pidaure dont parle Pline dans le Livre quatrième de fon Hiftoire na- (Ufeile , çhap. j. celuy qu'on nomraoit Adjaiquc entre Pattas }o5 LEJOURNAL ix: Dymcn , au rappcrc de Srrabon ; cc'uy de Tlflc de Cô , fi fli« ncfte à Turullius i'un des meurtriers ce i_elâr , ainli eue le rap- porte Valere Maxime i celuy de Cyrenc , Cyrenaicum ; ccluy qu'on appciioit Lehcnœum dans ]"Iilc de Crète au rapport de Paulanias • cduy de Pa-gamc , fc'on H^rodien ; celuy de Ro- me dans une Illc du Tibre , au rapport dcTirc-Livc. Pour les Infjrip:ions cui'honncur d'tfcu'ape, Grutcr en rapporte quel- ques unes que voicy. A EfLula\>e , a H-^g e i^ aux auttes Dieux & DeclJes Au Di£u. Efcu ap. (^ â Hyiie conferviiteurs. j4u Dieu Efcàlane ^ à la Dec (Je Hygie. Le .icre de C cnfèrvatcur eu de Sauveur étoit Té'ogc ordinaire d'Efculape. Quant aux Mo- noycs, le l'çavanc M. Spanheim remarque que dans l'Iflc deCô il y avoir une Monoyc où Efculapc étoit furnommé le Sauveur , &: qu? fur une monoye d'Ancyie , il cil tait mention de Jeux JLîillitucz en l'honneur d'Efcuiapc Confcrvateur. La figure fous laquelle on honoroit Efculapc étoit celle d'un Ipmme à longue barbe. C'cft ce qui donna lieu à la plailàntcrie de Denis le Tyran , qui après s'être fait apporter la baibe d'or qui étoit à la ftaruë d'EfcuLpe, allégua pour raifcn qu'il ne con- venoit pas au fils d'un père fans barbe, d'en avoir une fi grande. Le Syaibole d'Efcu'ape étoit un Icrpent eu un dragon auteur d'un, bagu :tte , comme on le voit par p!ufirurs Médailles , & par le té noignage d'Ovide dans le Livre quinzième des Mera- morphofes. Le feipent étoit auiîi le fymbole de p'ufieurs autres Dieux, à caufe A^ la vigilance, de la prudence & des autres qua- litez qu'on luy attribue. La raifon pouiquoy ce Symbole a cfté donné à Efculape eft fclon quelques Auteurs,que cet aninial chan- geant de p:au tous l'^s ans &c prenant une nouvelle vigueur , eft une image des merveilles que fait la Médecine. Quelques autres prétendent que le ferpent d'airain a pu donner occaficn à certe courume , &c l'Auteur cite !à df^ffus p'ufieurs autoritcz. II pprie Ciifuitede Chr m le Centaure, d"s entans d'Efculape, & dén rfle a.urant qu'il efl: pofllble tout ce qu'il y a de plus cbfcur là dc/Tus dans rantiq'iicé ; puis il vien: aux difterentcs f'^éles des Méde- cins dont il fait le décati avec beaucoup d'érudition. Erfuitc il monrre Tavintaorc qu'on retire de l'exercice du corps , &" rap- parce là deflus l'exemple de Ciçeron, qui par le a>oyen d'un voyage DES SCAVA NS. 307 voyage qu'il fit en Afie, corrigea la foibleffc de fon tempérament, laquelle cftoit auparavant (ïgrandc, qu'on nccroyoit pas qu ilpûc jamais foutenir les fatigues du Barreau. Pour ce qui regarde la dignité du Médecin , l'Auteur remar- que que chez les Athéniens , il cftoit exprelTemcnt deftèndu aux enclaves &: aux femmes d'exercer la médecine. Il ajoute qu'une femme dcguifce en homme s'etlant fait inftruire de la médecine par Herophile, &: ayant exercé fon art avec beaucoup de fuccés , elle iàic citée dans l'Aréopage par les Médecins, comme ayant cpntrevcnu aux loix du pays ; & que comme eJe alloit cftre condannée aux peines portées par les reglemens, des Dames qua- lifiées qu'elle avoir tueries , accoururent en foule , &: la fiuive- rent en criant aux Juges , Vous n'eftes pas des époux mais des barbares, de vouloir condanncr cette tcm.mc pour nous avoir fau- ve la vie. Il y a de l^apparence que l'Auteur de ce livre auroit donné p\i- fieurs autres .fçavans ouvrages , li une mort prématurée , qui l'a enlevé à l'âge de vingt quatre ans, ne l'avoit dérobé à la Republi- que des lettres. TRAITE' DE LA SUBROGATION DE CEUX Qtil fuccedent au lieu ^ place des Créanciers -: où font traitées tes queliions ardues (^ difficiles de cette matière , divifè en fetxe chapitres. Par M. Philippe Demuffon Avocat au Parle- ment. Mouvelle édition , reveue , corrigée (^ awinicntée. A Paris chez Nicolas le Gras, au Palais. 1702. pagg. 578. LA fubrogation efl: un terme générique qui convient égale- ment aux chofes &: aux perfonnes. La fubrogation qui fait la matière de ce Traité ell une tranfmiflion du droit d'un Créan- cier à un autre , ou le changement qui fe fait de la perfonne du Créancier, (ans qu'il arrive aucun cliangement dans la chofe&: dans 'es aftions. C'eftun moyen & une fiétion de la loi , qui fait fuccedcr aux droits d'un ancien créancier , qui efb payé , celuy qiu a, fourni les deniers pour le payement. -Jl y a quatre fortes de fubrogations légales. La première eOcel-»' .. .JLjot. I ii i 3P« L E î OU RN AL le que la loi a accordée au Créancier poftciieur , qui paye le pre- mier Crcancicr pour entier dans Tes droits. Elle fut lagcmcnt c- tablie par ie droit Romain , parce qu'il n'y avoit que le premier &: plus ancien Créancier qui eufl; le droit de faire vendre le gage commun. La féconde cfpece de fubrogation légale cft celle que les Em- pereurs ont introduite en faveur de ceux qui payent pour les dé- biteurs du Hic, La troiliéme elpece eft quand un Acquéreur paye le prix de fon acquifition aux Créanciers de fon Vendeur, au- quel cas il acquiert les droits & hypochcques de ces Créanciers , afin de pouvoir conferveir la chofe à lui vendue contre les autres Créanciers poftcrieurs du Vendeur^ Ces trois Tortes de fubrôgations légales fe font par la feule force &: autorité de la loi , fans aucune ceflion ni convention. Il y a une quatrième efpece de fubrogation légale , qui vient de la convention faite entre le Débiteur &: le nouveau Créan- cier , &: laquelle a eflé autorifée par l'Edit de l'an 1609. qui ex- plique les deux conditions nccelfaires pour produire la fubroga- tion , dont la première efl; que celui qui prête fes deniers , ait Ibpulé qu'ils feront employez au payement de l'ancien Créancier, & que le nouveau entrera dans fes droits. La féconde , que dans la quittance que le Débiteur retire de l'ancien Créancier, il foit fait mcncion que le rembourfcment a efté fait des deniers four- nis à cet effet par le nouveau Créancier , au moyen de quoi lOr- donnance déclare que les nouveaux Créanciers demeurent fubro- Z.e\de droit ^ aux droits , hypothèques , noms , raifons ^ aHions de [dits anciens Créanciers , fans autre tranfport ni ce/jion £iceux. La fubrilité de quelques Dodeurs a fait naiftre à ce fujetplu- fieurs quellions, dont la principale étoit de fçavoir quel devoit eilre l'effet de cette dernière fubrogation légale ; fur quoi il y a eu deux opinions qui ont partagé les cfprits au Palais. Les uns qui ont reftraint & limité l'effet de cette fubrogation contre la per- fonne du Débiteur &: fur fes biens feulement; les autres qui ont donné à la fubrogation le même effet qu'à la ceffion & tranfport, pour exercer les droits de l'ancien Créancier dans toute leur é- tenduë , tint contre le Débiteur , avec lequel le nouveau Créan- cier avoit contradé, que contre fes cautions, codébiteurs & DES S C A V A N S. joy coobligez qui n'avoient point parlé au nouveau Contrad. C'a efté pendant pluiîeurs années la fource d'une infinité de procès, où il y a eu diverlité de jugemens Se arrêts. L'importance de la queftion a excité la diligence de l'Auteur à compolèr fon Traité , qui parut en l'an i6Sy. où après avoir ra- mafl'é tous les moyens &: les préjugez de part &: d'autre , il fe dé- termine à la première opinion. Cependant le contraire a cfté depuis décide par l'Arreft du Parlement, rendu le 6. Juillet lép®. les Chambres alTcmblées pour fixer une Jurifprudence certaine & uniforme à cet égard : La Cour ayant ordonné que la fubroga- tion auroit Ion êfifet contie les perfonnes &: fur les biens des cautions & coobligeés , quoi qu'ils ne l'ayent point confcmie, de même que contre le Débiteur , avec lequel elle a cfté ftipulée. Le Livre de M. Dcrnuflbn n'a pas laifle néanmoins d'être tou- jours aflcz eftimé &: recherché par le public , qui a témoigné aux Libraires de l'empielTcment pour cette féconde édition aug- mentée. On y a joint quelques cortciSlions faites par l'Auteur a- vec des notes écrites de la main de defiint M. de Fourcroy , lur un des livres de la Bibliothèque de M. le Prefidcnt le Peletier. Quoi que cet Avocat célèbre ne convinft pas de la vérité de tou- tes les maximes que M. Dernuflbn avoit avancées dans ce Trai- té , il ne pouvojt s'empêcher d'en louer l'ordre & la méthode , qui luy en paroiflbicnt admirables. On peut ajouter à cet éloge que les qucHions les plus fubtiles &: les plus abftraites y font traitées d'une manière palpable &: fcnfible. L'Auteur a très net- tement expliqué les Pri-vileges pcrfonncli , dont les loix Ro- maines & la plupart des Do(5teurs n'ont parlé qu'avec beaucoup d'obfcurité & de confufion. Il remarque que ces privilèges s'ac- cordoient , ou par la faveur particulière des perfonnes , comme le fifc , les pupilles , la femme ; ou par la nature de la dette qui ctoit favorable : qu'ils étoient appeliez perfonnels , parce que le Créancier n'avoit que la perfonne du Débiteur pour obligée & n'avoir aucun droit réel fur les biens ; &: qu'ils ne donnoient qu'u- ne préférence entre les autres Créanciers perfonnels ; mais qu'ils n'avoient point de lieu au préjudice àcs Créanciers hypothé- caires. Il obfcrve en même temps que les privilèges perfonnels n'ont point cfté reçus pat nos maurs , Zc que notre ufage a feu- jip LE JOURNAL ment adnrs les privilèges réels pour une caufc publique &: ne- ccflairc, tels que les privilèges des Médecins & Chirurgiens, des fuis Rincraircs , de ceux de Juflicc & autres de même nature , qui a::riSu:nc un droit fur les biens du débiteur prefcrablement aux créanciers hypothécaires, M. DcinufTon a donné au public quatre autres traitez , fça- voir le tV'ii-é des Propres , celuy de la Communauté des biens j Se les deux autres du Douaire éc de la Gardenoblc &: Bourgeoi- fe. Son (Hic n'eft ni bas ni élevé j mais il eft tellement dilfus , qu'on pourroit dans chaqu? page retrancher une partie du dif- cours fans altérer aucunement le Ibns ni la force des exprclîions. s E U SECTA KAPvR^OlUM DISSERTATIONIBUS ALI- quot Hiftoi'ico - Philologicis fie adumbrata ut è codicir bus Manufcripris utplurimum , ortus progrelfus ac Dogma- ta ejufdcai prarcipua cruta compareant. Studio M. Joan, Gottofr. Schuparti. Jenar. 17.01. C'eft-à-dire , Z'orjg/ne, le Progrés , & les principaux Dogmts de la fecie des Karaté tes. Par M. Schupart. A Jene. 1701. j. vol. in 4. pagg. 18^. LEs anciens Juifs étoient partagez en plufieurs (edes fore difterentes les unes des autres. Les plus confiderablcs étoierat celle des Pharifiens & celle des Saduceens. Chacune de ces fe- â:cs avoir non {culement fes Dogmes particuliers , mais aufli elles ne convenoient pas du même principe &: de la même règle de leur foy. Les Phariiiens difoienf que la Loy écrite étoit infu- lîfante ; c'eft pour cela qu'ils avoient recours à la Tradirion ^ tant pour fuplé?r au défaut de l'Ecriture , que pour en détermi-r ner le fcns. Les Saduceens au contraire rejcttoient toute force de'traditions pour ne s'attacher uniquement qu'à la Loy écrite, L'"s Juifs qu'on trouve aujourd'huy en Lithuanie , à Conftantir nople, au Kaire & en plufieurs autres endroits de l'Orient , font autîî partagez en d-^ux fa>fl:ions fur la règle de leur Foy. Ceux qu'on noume Rabbanifies , du mot Hébreu Kab qui veut dire Maifire,(onz fore attachez aux traditions. Selon eux c'eft Dieu même qui en eft l'Auteur. H les donna à Moife fur le Mont . ^in;û D E s s C A V A N s. ^ ^rï S'moîi aufTî-bien que la Loy éciice , &: elles ont efté ffanfmifcs à la pollericé par une fucceiUon non interrompue. Ils ajoutent que la Loy écrite ell comme un corps lans ame,&; que c'cU de la Tra- di:ion qu'elle tire fa vie &c ion elprit. Les K^raitei ainli nom- mez du mot Hébreu Kara qui veut dire lire , ne connoiflcnc pour règle de leur foy que la Loy écrite : ils la lifcnt avec beau- coup d aiîiduité fans iè foucier du recueil des Traditions qu'orV no urne le Tulmtid\ au contraire ils le regardent comme un amas confus de règles inventées par des hommes , &: qui par confe- quent ne pruc avoir la même autorité que la Loy écrite. Ccii i'Hiitoire de ces Karaites o^\c M.Schupart entreprend de donner dans ce volume. Si l'on en croît les Karaites eux-mê- mes , ils font le refte à.2S dix Tribus qui avoient eité emmenées xaptives par Salmanazar , & c'ell; chez eux feuls que la Relioion Juive s'ell confervée en Ton entier. M. Schupart ne trouve aucu- ne, probabilité dans ce fcntimenE. Il avoue qu'il eft: très croyable qu" quelques Juifs de ces dix Tribus font revenus avec les au- tres : mais il dit qu'ils n'ont jamais compofé ny de corps politi- que , ny de fecte particulière. Ils n'ont pu même conferver la ^iftinclion de leurs Tribus , parce que les Regiftres publics où primé à Conftantinoplc en 1582. R. leshua 3 compofé deî[ qucltions qui portent Ton nom. R. Caleb Abu a écrit. fur le M;> riagc. R. Said & R. Levi fils de'Jathct ont expliqué les prcce> près de la Loy. 11 y a un Livre iucitulé Le J.rdin d Lden ^ qui cil de R.Aaron fils d" Eite dont on a parlé cy-dcfîlis. R. "-fe^ hua a fliit un commentaire fur le Dccalogue, Il y en aim de i<» Tobie fur toute la Loy. Les Karaitcs ont auflî fait des Livres fur la Grammaire. R. y4aron fis de Jofeph en a compcié un ini ticulé lu Perfection de lu bcuuté. Ils en ont de Contiovcrfc.. R. jofeph fli de R. Mo'ife a compofé un Livre intitulé la Ville fi.ible ; Se R' Aurunfils d'Elic , un autre qu'il nomme la Gan de des fidelles. R. Auron fils de Jofeph , a fait le Doîlcur d' Aa->. ron. C'eft un Livre contre les Traditions àcs Rabbanifies. R. Elle d€ Bvfance a fait un Livre de l' Ordination folenirif Ui des P'e/lres , &c R. Jofua un , des dezjez^ prohibez^ de confunqui- nitè Enfin il n'y a point de matière fur laquelle les Juits Y^a* raites n'ayent écrit : mais comme on n'en trouve prefque que dans l'Orient , la ptus grande partie de leurs Livres font écrits en Arabe , en Turc , en Tartarc , & dans les autres langues vul» gaires des pays où ils habitent. Après ce Catalogue , M. Schupart traite des Dogmes parti,» .çulicrs des Karaites. Le premier de ces Dogmes &: qui eft le fbn-* demenc d^ tous les autres , ell qu'ils rejettent toutes les glofes, les coilftiturions, en un mot toutes les Traditions , pour ne s'at- tacher qu'à la feule Loy écrite. II fcmble qu'en fuivant ce prin- cipe, ils devroient avoir des fcntimens fort différons de ceux des autres Juif; : cependant nous ne voyons pas que flir les articles fondamentaux , leur croyance foit autre que celle des Rabbaa »-r/??/..Tous les exemples que rapporte M. Schupart prouvent feulement , qu'ils différent des autres Juifs fur quelques préce- ptes de pratique , comme fur ce qu'on peut faire ou ne pas ùxxe ~ ' le DES S C A V A N S, 315: le jour du Sabbat, fur les cérémonies de la Pâque , & autres cho- ies lemblables , fur lefquelles même les Dodcurs Karanes ne s'accordent pas toujours entre eux. Ceux qui voudront en fça- voit davantage pourront confulter l'original. La m.cthode que les Karaites lluvcnt dans l'explication de l'Ecriture Sainte , cil: à peu prés la même que celle que quelques Pères de l'Eglife ont enfeignée, &: que la plufpart des Chrétiens obfervcnt. Ils exa- minent les termes Se la conllruâiion du difcours par les règles de la Grammaire , ils fuivent le fcns littéral quand il n'cfl: point op^ polé à la railon , ou à quelque autre texte formel de l'Ecrituie, auquel cas ils ont recours à la Figure. Quand un partage prc- fente également deux fens ; fi ces deux fens ne font pas contra- ilidoires , ils les reçoivent tous deux comme bons. Ils expli- quent un endroit difficile par un autre qui efb plus clair ; mais fur tout ils ne fe vantent jamais que Dieu les éclaire particuliè- rement pour rintelhgence de l'Ecriture , comme font quelques- tins des Proteftans. Au rerte il eft afTez étonnant que ceux qui ont parlé des Karaîtes , & fur tout M. Schupart , ne nous di(cnt point s'il$ font tous fort unis enfemble , ou s'il n'y a point parmi eux plufieurs fedes. Il femble qu'il devroit eftrc arrivé chez eux ce qui efl: arrivé en ce pays-cy. Les Chrétiens qui fuivent le même principe que les Karaites font partagez en différentes faélions , qui font toutes profcffion de rcjettcr les Traditions pour ne fliivre que la pure parole de Dieu. Peut-efbre que fî jious étions mieux inilruits des affaires du Levant , nous ap- prendrions qu'on trouve en ce pays-là des Saduceens comme on trouve en celuy-cy des Sociniens. Il ne faut pas oublier que les Yiarjites reçoivent comme Ecriture Sainte tous les Livres qui font dans le Canon Juif. Léon de Modene avoit jette quelques Auteurs Chrétiens en erreur, en difant qu'ils ne reçoivent que le Pentateuque : Mais le fçavant P. Morin &: M. Simon après luy, ayant leu le Manufcrit de R. Aaicn fils de ]ofeph , ont remar- qué que ce Doéteur Karaifc en difputant contre les autres Juifs , ne rapporte pas feulement des pafTages tirez des Livres cle Moife , mais qu'il en rapporte aufll des Prophètes & desau- ïies Livres Canoniques. J701. ' LUI }i6 LEJOURNAL REFUTATION DU TRAITE' DE LA PRATIQUE DES' Billets entre Les Negocians par des remarques exaiiei fur tout ce qu'il contient. Par M. *** A Pans, chez Denis Mariectc^ rue (aine Jacques. 1702^ in 11. pagg. 19^. QUoyqiic rufiire (cmble eftre blâmée dans l'Ectiture Sainte, l-c que la pkifpart des Pères de l'Eglife l'ayent gcncialemenc condannéc ; il s'eft néanmoins trouvé d'habiles gens qui ont crû. qu'il y avoir des ufures permifcs. Dans le fciziéme fiecle Charles du Moulin, &: dans le luivant Saumaiie , Thummius & quantité d'autres Proteftans ont taie des Ouvrages exprés pour le prouver. Parmi les Catholiques M. de Launoy eftoic dans la mèaïc penfée , & avoir fait un écrit fur ce fujet qui n'a ■ j-amais cfté imprimé. Mais comme le nom d'ufure eft odieux, il s'eft trouvé des Théologiens qui ont adouci ce fentiment, en donnant un autre nom aux intecefts que l'on tire de la fomme prêrée. Le Père Maignan Minime dans fa Differtation Latine, de l'ufage licite de l'argent, imprimée en 1673. &: M. leCorreur Auteur du Livre François de la Pratique des Billets , imprime en 16 8i. &; 1684. ont pris ce parti. Ce dernier reconnoit que Tufure ell mauvaife &: condannée par les Loix divines &: humai- nes , ir.ême à l'égard des Riches : Mais il ne comprend pas fous le nom d' U fure , tout profit que l'on exige au deffus du fort principal de la fomme que l'on prête : Il dirtingue feulement deux fortes de prêts ; l'un de charité , pour fubven'x au be- foin du prochain qui confumc la chofe prêtée : Et l'autre de Com- merce , quand on donne fon argent à quelqu'un , afin qu'il le faiïe valoir &: en tire un profit. Il prétend qu'il n'y a ufure que quand on exige l'intcreft de l'argent prêté dans le premier cas j ic qu'il n'y en a point , quand on tire un profit modéré de l'ar- gent prêté dans le fécond cas. Ainfi cet Auteur en condannanc l'ufure , approuve la Pratique des Billets , que les autres confi- derent comme une ufure. Ce fyftêmc de l'Auteur du Livre de la Pratique des Billets , a efté combattu par quelques Auteurs qui ont écrit fur cette ma- tière depuis luy , &: particulièrement par M. Gaitte Dodeur de DES se A V A N S. 517 Sorbonne dans Ton gros Traité de l'Uiure imprimé en 1688. L'Auccur du Livre dont nous parlons , nous apprend dans fa Préface , qu'il avoit fait des Remarques lur le traité de la Pra- tique des Billets , dés Tannée 1684. & qu'il les auroit alors ren- dues publiques lî le Traité de M. Gaitte n'eût paru. Il a donc ju- gé à propos delaiiîcr meurir Ton Ouvrage julquà prefent ,• qu'il s'ell déterminé à le donner au public , à cauiè de l'imprcffion que fait fur les efprits le Livre de la Pratique des Bi lets, qui fé- lon luy abufe bien des gens, &: parce qu'il voit que l'ufure (e for- tifie par tout depuis quelques années. Il réfute d'abord les Notions que l'Auteur du Livre de la Pra- tique des Billets' donne du Prêt & de l'Ufure ,. & fait voir qu'el- les font nouvelles &: différentes de celles que l'on en a toujouts eu : Que quoy que l'Auteur fe ferve d'autres termes que ne font ceux qui difent ouvertement qu'il y a des ufurcs permifes , il cft de leur icntrment &: emplove leurs mêmes argumens. Il fait en- fuite des Remarques fur les Réponfes que cet Auteur donne aux objeéfions ordinaires contre l'mtereft que l'on tire du Prêt , &: aux partages de l'Ecriture Ste & des Pères contre l'Ufure. Il com- bat en même temps les principes- & les témoignages fur lefquels l'Auteur du Livre de la Pratique des Billets appuyé fon fcnti- nient , &c luy cppofc les decifions des Conciles &: des Papes, les Ordonnances des Rois , &: les fentimens des Pères qui défen- dent toute ufure en 2;eneraL- LE CHRETIEN INCONNU. PAR HENRY-MARIE Bcudon , ancien Grand Archidiacre d' Evrcux. A Paris , chez Antoine \i^''arin , & chez Jcan-Baptiflc de Lefpine. 170t. in 11. p. 49J. L'Aurcur de cet Ouvrage a crû devoir avertir le public dans (a Préface , Qu'entre plujïeurs Livres que la divine Pro- ziidence , fa toujours très bonne & tres-fidcllc mère ,^ luy a fait donner au pubUc , il y en a d'ux qui traitent du mefme fujet dont il êait dans celuy-cy : tun qui porte pour Titre , De l'A- mour de Notre Seigneur Je fus-Chrift , où il efl montré que la plus- fart des Chrétiens ne [(gavent pas ce que cefi que d'cftre Chre-^ tiens. L' Autre j De l'Amoar de ^otrs Seigneur au Trcs-S. Sacre' 3it t E J 0 U R N A L ment , qut regarde farticuîierement texce\ de la chanté de notre ion Sauveur dans ce myfiere : Et un troifiéme j T>e la Science çj- de la Pratique du Chrétien , qui parle encore du mefme fujet dont il éciit. Il a encore foin de remarquer , qu'il rcpece danj .ce Livre-cy plufieurs chofcs qu il avoir dires dans d'autres Li- vres , & que ccfl: comme un recueil des verirez dont il y a parle. Cet Ouvrage cft un recueil de quantité de Vcritez , de Maxi- mes , &: de Sentences tirées de l'Écriture Sainte fur rcxcellcnce &C les devoirs du Chrétien. On ne voit pas trop bien pourquoy, «i en quel fens l'Auteur luy a donné pour Titre : Le Chrétien inconnu. Il l'a dédié à l' admirable Mère de Dieu , toujours Vier- ge , Immaculée en fa toute fainte Conception. Il y a dans ce Li- vre un chapitre ( c'efl: le lo. du premier Livre ) dont le Titre elt j ■ Le Chrétien cfl allié avec les trois Perfonnes divines , &fait par- ticipant de la nature divine. L'Auteur pour expliquer fa penfée, dit que nous entrons en Communion de la nature divine , parcs que Dieu nous a adoptez^, non par fonfeul amour comme les honu mes adoptent ceux quils aiment , mais en nous alliant avec luy parles unions tres-nohles , quil contracte avec nous , en nous ani- mant de l'Efprit du Père ^ du Fils , comme de la propre ame du nouvel homme -, par toute la nature divine , ayffant & ha- bitant en nous ; ^ enfin par la vifion beatifique. ( C'eft ce qu'il appelle déification , ) qui nous rend Dieux : C'efi pourquoy le S. Efprit nous parlant par le Pfalmifie , s^ exprime de cette maniè- re : J'ay dit vous ejles des Dieux. Dans l'errata au lieu de noui rend Dieu , on a corrigé comme des Dieux. Mais la preuve tirée du Pfeaumc femble fuppofer le mot de Dieu. Le refte du cha- pitre & de l'Ouvrage n'efl pas fi myftique. Il y paroît beau- coup plus de zèle , d'affc£tion , & de pieté , que de juftejOfe , de delicacefle & de méthode. Il y aura un journal extraordinaire 'jeudy prochain i8. May, A PARIS, J Oiez JEAN CUSSON,ruë faine Jacques-, à l'Image • Sâim Jean-Bapeifle. Avec Privilège du Roy. 1702.,, XXI. ^1$ LE JOURNAL DES S C A V A N S- 5 Du Jeudy i8. May M. DCCII. L' HISTOIRE DES CONGREGATIONS de Auxiliis , pftifice contre l' Auteur des Queftions importantes O-t. Par un Docteur en Théologie de la Faculté de Paris. A Louvain. 1701. in 8. pagg. jzz. LEs Queftions de la Prédeftination , de la Grâce & de la Liberté ont efté de tout temps des fujcts de conteftation dans l'Eglife ; mais elles n'ont jamais fait plus d'éclat , que quand ayant efté portées en l'année i<^9y. au Tribunal du S. Siè- ge , elles y Rirent agitées fous les Pontificats de Clément VIII. &C de Paul V. dans prés de cent cinquante Afl'cmblées qui du- rèrent neuf ou dix ans. Le zcle que ces deux Souverains Pon- tifes témoignoienr pour faire avancer & finir cette affaire ; tant d'Aifemblécs d'une Congrégation compofée des plus grands Cardinaux &: des plus habiles Théologiens de Rome ; le grand nombre des queftions propofées ; la qualité des Parties ; l'ardeur avec laquelle elles difputoient , fiifoicnt croire que cette aft'ai- le étoit de la dernière importance pour la Religion , &c tenoienc tout le monde Chrétien attentif à fa decifion. Cependant on fut fort furpris quand après une lî longue inftruélion d'un Pro- cez qui paroilToit en état d'eftre jugé , la Sentence qu'on atten- llpit , &: qui étoit même projcttée &; minutée , refta dans les \-ji, M m m m jto LEJOURNAL Archives du Château S. Ange. Mais l'afifaire avoit fait trop de bruic pour demeurer cntiercmcnc enfeveiic dans l'oubli : Les Sccrecaircs &c les Conllilceurs de la Congrcgacion avoicnt trop d'cxaditudc pour ne pas conl'eivcr les Actes ôc les Me:noires,de ce qui s'y ctoit palVc; &: les Parties interelTccs trop d'attache. nent à leurs opinions , pour n'en pas réveiller la mémoire , afin d en tirer avantage. Les Carmes reformez de l'Univcrfiré de Sala- manque Ibnc les premiers qui ayent allégué les Acbes de cette Congrégation : ce fut dans un Traité do la Science moyenne , qui fe trouve dans le Commentaire fur la première Partie de S. Thomas , imprimée en 1630. Le Père G'bieuf Dodeur de Sor- bonne &c Piccrc de l'Oratoire , publia la mène année fon Trai- té de la Liberté de Dieu &: de la créature , compofé par l'ordre du Cardinal de Bcrulle , &: dédié à Urbain VIIL où il cita aulfi les A'fles de cette Congrégation. Quatre ans après les Domini- cains de rUniverfité de Douay , qui eurent foin de l'Edition dô l'Hiftoire de rHcrefic Pelagienne compoféc par Alvarez , Ce fcrvircnr de l'avis des ConlLilteurs de la Congrégation tenue fous Clément VIIL &; fous Paul V. pour autorifer le fentimenc des Thomiftes fur la Grâce , &c Alvarez en avoit luy-même fait mention dans le corps de fon Ouvrage imprimé dés l'an 1619. En i6p. jean de S. Thomas cita les Actes de cette Congréga- tion avec plus de confiance, & reprocha à fcs advcrfiires le filen- ce qu'ils avoient gardé fur ce l'ujcr. Depuis ce temps-là les Au- teurs qui ont écrit fur les difputes de la Grâce, ont fouvent aile- gué de p ut &: d'aurreles Actes de cette Congrégation ; à laquel- le ils ont 'aiffé le nom de Auxiliis , c'eft-à-dire , des fecours de la Grâce : On en a mê ne dbhné des fragmens. Le Perc de Le- mos Dominicain , qui avçit cfté un des Aéleurs , en a rapporté quelques circonftances dans fa PanopUe compoféc avant l'an mil fix cens vingt-neuf, & imprimée l'an mil fix cens foixinte feize. Le P.'lesinaldus Dommicain Aur'^ur d^ la Outliion Theo- logique ^ Miftorique d^ de Droit, Quel a e fié le fcntiment du Con- cile de Trente fur la Grâce efficace & la Science moyenne , qu'il fit impri ner en 1644. fuppofant qu'elle avoit efté déjà imprimée à Venife en 1607. y infera un abrégé de l'Hiftoire de la Congre- tion de Auxiliis^ tirée du Journal de M. le Boil'u l'un des Con- à DES s C AVA N S. 3^, fulteurs, M. de laLane mie dans (on Traicé de la Grâce vido- ricur^ qui parue en 1651. des Excraits des Adcs de Pcgna , & M. dr Si Amour a donné dans Ton Journal imprimé en i66z. le Projet de la condannation des Propolicions de Molina iîgné des ConiUkeurs > qu'il avoir copie (ur l'original à Rome en 16 ji. Il paav: en 1687. un Abrégé de l'Hiftoire entière de la Congréga- tion de AuxiLiis , avec lequel fe trouve imprimé l' Abrei'é Latin, dreflc par Coronel.Mais on n'en a pomt eu d'Hiftoire complète avan: celle qui a elle imprimée il y a deux ans à Louvain, fous le nom d'Auguftin le Blanc , que Ton fçait élire le P. Sery Domi- nicain François , Dodeur en Théologie de la Faculté de Paris , &: Théologien de la République de Venife. Cet Ouvrage qui eft un gros volume in folio de fept à huit cens pages , contient une narration exade de tout ce qui s'ell paffe dans les Alîcm- blécs de cette Congrégation , &: un Recueil de plufieurs Pic- ces originales. Les principaux Monumens dont cette Hiftoire efl: tirée , font des Actes drcflez par Nugnez Coronel, Auguflin Portugais, Se- crétaire de la Congrégation , dont on a trouvé les Originaux dans la Bibliotiieque Angélique des Auguftins de Rome ; le Journal de Jacques le BoflTu Docteur de Paris , Religieux Be- nedidin de S. Denis en France , l'un des Confulteurs ; les Mé- moires de François Pegna Arragonois , Auditeur &: Doyen de Rote , qui donna au Père de Lemos fon Manufcrit que l'on con- fcrve dans les Archives de la Minerve , & dont on a tiré plu- fieurs copies collationnées par des Notaires ; la Relation des dis- putes & des chofes qui fe font pafîees dans les Congrégations tenues en prefence de Clément VIIL &:'de Paul V. touchant la controvcrfe des fecours de la Grâce / faite par Thomas de Le- mos Dodcur de l'Ordre des FF. Prêcheurs , l'un des Difputans. Le P. Sery écrit que l'Original de cet Ouvrage qui étoit chez les Dominicains de Douay, a été tranfporté à Anvers : mais il a été iîial informe de la fortune de ce Manufcrit ; car il y a plus de jo. ans qu'il étoit entre les mains du P. François Vermeil Domi- nicain de Douay , qui l'a ciré dans fon Traité intitulé ; La. Clef Roya'e ''ur la pemiere Partie de S. Thomas , imprimé à Douay en i6jo. Part. i. Trad. vi. p. i6y où il dit qu'il l'a en fa polTef^ 51Î, L E J O U R N A L lion ; &: que fi on en douce , il cfl: prcft de le montrer. Il le re- connut l'année fuivante par un adc pallc pardevant un Notaire Apoftoliquc à Paris , &: le mit entre les mains d'une perfonne de conlidcration de cette ville, qui le confcrve encore à prclcnr, &: qui en a fourni une Copie fur laquelle on donnera bicn-tôc cet Ouvrage au public. Sur le bruit qui couroit que cette Hifloire du Père Scry s'im- primoit , ceux qui avoient intereft que l'on n'y ajoutât point de foy , firent paroitre à Ltege en i6y8. un écrit fous ce titre : Let- tre à M. i Abbè **** fur la nouvelle Hifioire des Difputes de Auxdiis qu'il prépare , dont le but elf de faire voir que les Ades prétendus de cette Congrégation ne méritent aucune créance. Le Père Sery répondit à cet Auteur en Latin dans la Préface de fou Ouvrage , 8c dans une petite Lettre Françcifc qui parut er* même- temps. L'Auteur de la Lettre de Liège , ( que Ion croie élire le P. Germent Jefuite ) ayant veu l'Hiftoire &: les Rcponfes du P. Scry , n'eit point revenu de fa penfée toiichant la liippo- fition Se la fauflecé des Actes de la Congrégation de Auxtlus ; il a au contraire tâché de la confirmer dans un Livre intitulé ; Çuefiions importantes à CoccaÇion de la nouvelle Hi^oiredes Cor.- qregaiions de Auxiliis , qui ne parut qu'en l'année 1701. quoy que l'Auteur nous alVure qu'il y avcit plus d'un an qu'il étoiç achevé. L'Auteur de cet écrit prétend répondre fuffilammcnt au gros volume du P. Sery en examinant deux Qucftions. La pre- mierCj S'il efivray qu après les difputes des AuxiUis, il y ait eu un jugement arreflc contre le s Je fuites -, ($• fuppofè qutln'y en ait point eu , quelles furent les raifons qui cmpèchtrent le Pape de rien dé- cider fur ces matières conteflces. La féconde , Quelle créance Wf- ritent les Actes (^ les Pièces fur lefquelles la nouvelle Hiftcire a fjlè écrite. Le Livre dont le titre efl: à la tcfte de ce Journal , eft: une Ré- plique du P. Sery aux deux Parties du Livre des Quçllions im- portantes, où ce Père foutient la vérité des faits avancez dans fon Hiltoire , &: l'autorité des Aéles fur Icfqucls ils font établis. Le P. Sery a eu encore une querelle particulière -, parce qu'ayant par- lé avec afiez de mépris de quelques Univerlitcz d'Allemagne, & ça particulier de celle de Trêves , M. Mcntzcn Syndic de celle- ■•• • - ' ■- • ■•>-•.■ - • ' ,çy^ DES SCAVANS. 331 cy , a crû qu'il école de Ton devoir de lui déférer cette Hiftoire &c d'en demander la condannation le i^. Novembre 1700. Âpres l'avoir fait , il a rendu fon difcours public, fous le titre àe'jufies plaintes ; &: le P. Scry a juftifié ce qu'il avoir avancé par un pe- tit Livre imprimé à Louvain en 17 01. Voilà l'Hiftoirc des Livres qui ont paru fur la Congrégation de Auxiliis : I! faut mamte- nant donner une idce des contellations &: un abrégé des faits, La féconds des deux Qocftions. importantes fur l'autorité & l'authenticité des A£les de la Congrégation de ^uxiliis^ efl: celle qui doit cltte naturellement la première. Voicy les raiibns que le P. Gcrmont apporte contre ces Aélcs dans l'a Lettre du 30. Juin 1698. &: dans la féconde partie des Qiieftions importantes : Que les Pièces les plus confiderables de ces Aâes , comme les projets de Cenfure &: de Bulle , &!es Aélcs drcflcz par le Secré- taire de la Congrégation , ont cfté fî fort méprifez par le Pape & par les Cardinaux auifi-tôt après que la Congrégation flir finie , qu'ils ne les ont point jugez dignes d'eftre confervez dans les Ar- chives du Vatican , ou du Château S. Ange -, mais qu'ils les ont laifîcz comme des pièces inutiles entre les mains de Coroncl qui n'avoir plus aucun caraftcrc , & qui ne les a pas remis dans des Archives où ils puifcnt fiire foy -, mais dans la B'bliothc- que Angélique des Augullins de Rome : Que pendant plus de trente ans les Dominicains mêmes n'en ont fliit aucun cas , &: qu'aucun de leurs Auteurs n'en a fait mention dans les Dilpu- t«s de la Grâce : Qu^on a attendu pour les produire , qu'il ne reftât plus a-ucun des Cardinaux & des Confultcurs qui avoient alîlfté aux Congrégations : Que ceux qui les ont détenez les premiers , & par le canal de qui ils ont cfté publiez , font ou des Dominicains mêmes , ou d'autres pcrfonnes encore plus dé- clarées contre la Société : QujiulTi-tôt qu'ils ont paru , i's ont efté flétris , &: déclarez indignes de foy par un Décret d'Inno- cent X. du 13. Avril 1654. qui comprend l'Original prétendu de la Bulle &: généralement tous les Aéles prétendus Manuf- crits &; imprimez de la Congrégation de Atixiliis : Qiie la Cenfure des Confulteurs donnée par M. de S. Amour & rappor- tée dans la page 104. du Recueil du P. Sery , eft trcs-fufpcde iiefcxuffcté. I. Parcequ:; l'Oxiginal de cette Cenfure avoit efté 1702-, Nnnn 3J1 LEJOURNAL mis entre les mains du Pape , &: n'a pas du par confequenc Ce trouver parmi les papiers de Coroncl. 2. Parce qu'il y a des va- rierez dans les copies de cette Ccnfure : Que dans celle de M. de S. Amour , l'Êvcque de Sainre Agathe ne foufcrit que les cinq premières Propoiicions ; &: que Monfirur le Bollu ibufcric toujours le dernier; au lieu que dans la copie attribuée au Perc M-ibillon , l'Evêque de Sainte Agathe les foufcrit toutes , &: M. Le Boifu foufcrit avant les Pères Piombino & Coroncl Augullins. 3. Parce que la lignât ure de T Archevêque d'Ar- mach fc trouve dans cette Ccnfure , quoy qu'on fçachc qu'il ait refufc de foufcrirc avec les autres Con{'ulteurs la condanna- tion des Piopoiitions de Molina. 4. Parce qu'on ne fçauroic dire le temps dans lequel cette Cenfure a efté dreffée. j. Parce que l'Evêque de Bitonte , qui fe nommoit Palanterius , figne toujours dans cet écrit, Pallantus. Et enfin parce que cette Ccnfure cft différente du projet de la prétendue Bulle de Paul V. Qifau relie jamais ce Pape n'a donné ordre aux Confultcurs de ^drclfer de Bulle : Que les copies que l'on a de ce projet font différences ; que Pegna n'en fait point mention ; qu'elle n'cfl: fignéc ni par le Pape , ni par les Cardinaux , mais feulement par les Confultcurs : Que parmi les Propofitions condannces dans» cette Bulle , il y en a qui n'avoient point efté examinées ; quel-, ques-uncs font de S. Thomas, & qu'il y en a qui contiennent la dodrine Catholique oppofée à celle de Baïus. Que l'Abbé le. Blanc fe contredit en difint en un endroit , que l'Origmal de cette Bulle cft parmi les papiers de Coronel , Se en un autro endroit , qu'il eit dans les Archives du Château S. Ange ou du Vatican ; &: qu'il contredit ceux qui en ont écrit, en foutcnanc que ce projet fut approuvé par l'Archevêque d'Armach ; au lieu, que dans les copies des Aftes il eft dit que cet Archevêque ne voulut pas le foufcrirc : Que lî ce projet de Bulle cft l'Ouvrage du fcul Archevêque d'Armach , il ne peut paffer pour une deci- fion arrcftce. Que Coronel étoit parent &: ami d'Alvarez préve- nu contrôla dodrinc de Molina , qu'il avoir cond.inné étant en Portugal. Qa-; ces aclcs font pleins d'inHdelitcz &; de mauvaifè. foy. Qir Pegna avoit encore fait paroître dans la pourfuire de- cette aftairc plus d'ardeur, que les Dominicains menées ; qu'il ne D E s s C A V A N s. ^y^ s'eft pfopofé que de lairc l'Apologie des Dominicains : Que ion Ouvrage cil; plein d'aigreur -, & qu'il étoic ennemi des Jefuices. Que la Panoplie de Lemos eft un Ouvrag? fuppofé ; parce que Lemos eft mort en 1624. &; que le premier Tome de cet Ouvra- ge étant écrit en i^ij. il eft impofliblc qu'il ait achevé un fi gros Ouvrage avant fa mort. QiT'enfin quoy que la lifte des Ma- nulcrits dont s'eft fervi l'Abbé le Blanc pour faire fon Hiftoiic, foit tres-longuc, il y a obmis un très-grand nombre de pièces fa- vorables aux Jefuites, ce qu'il n'auroit pas dû faire, s'il avoic voulu être exaél &c fidèle. Le Père Sery répond à ces Objections , que les Ades de la Congrégation de y4uxiliis , ont toujours cfté fort cftimez à Ro- me : Qujl eft à préfumer que le projet de la Bulle de Paul V. & les Aéles de la Congrégation de yîuxiliis font dans les Archives du Château S. Ange & du Vatican comme Jacques Boonen Archevêque de Malincs l'a alfuré , il y a plus de cinquante ans , & après lui les Dominicains dans un Mémoire prefènté au Pa- pe à l'occaiion de la Panoplie de Lemos : Que Coronel en a pii faire plufieurs copies , &: garder la minute pour lui : Qii'au refte l'exemplaire qui eft dans la Bibliothèque des Auguftins de Rome , étant conftammcnt d'un homme rcvc:u du caraélere de Secrétaire de la Congrégation, eft une pièce digne de foy.Que ces Acles ont efté alléguez non fculcmen;; l'an 1630. par le P. Gibieuf & par les Carmes de Salamanquc ; mais que dés l'an l^ii. tout l'Ordre des Dominicains les a citez dans un Mémo- rial prefcnté au Pape Paul V. par lequel ils demandent la pu- ' blication du Jugement qui avoit efté aixefté : Qifen l'année i^io. Fulgcncc Gallice General des Auguftins avoit demandé au P. Coronel une copie de ces Actes , qui fe trouve encore dans la Bibliothèque du Couvent du Mont S. George de la Marche d'Ancone , où ce Religieux fe retira en \6y-. après avoir cfté E- vêque de Boiano dans le Royaume de N.^ples : Que quand Jean \ de S. Thomas Dominicain &: Confeflcur de Philippe IV. Roy \ d'Efpagne, infera dans fes Ouvrages quelques Extraits des Aâes \ de Pegna ; le Cardinal Anroine Zapata qui avoit cfté de la ' Congrégation <^i? v^«v/7/Vj- vivoi*: encore &: rempIilTiit la Char- ge de Graaid Inquificeur en Efpagne , puis qu'il n'eft more que 534 L'E J O U R NA L ic 6. Miy 1^3!?. &: qu'il pouvoir y avoir encore des Conllilrcurs de la Congrégation qui croient vivans. Que le Décret d'Inno- cent X. du 2.3. Avril 1(354. ne rejcrtc pas ie projet de la Bulle &: les Aârs de la Congrégation comme faux & indignes de fov ; mais qu'il déclare feulement que ce ne font pas des pièces au- thentiques aufquelles on doive abfolumcnt déférer : Que les termes dans lefqucls ce Décret eft conçu , font les termes ordi- naires de la Cour de Rome , pour qualifier des pièces qui quoy que véritables ne font pas revêtues de leur authorité : Que la Congrégation des Rites par un Décret du 7. Aoufl: 163^. a de mcaïc déclaré qu'on ne devoir poinc ajourer foy aux deci{îons tant imprimées que manufcrircs qui ne (ont point fignées &: fcci- lées; &: que néanmoins les Canoniftes allèguent tous les jours des décidons & des déclarations qui ne font point revêtues de cet- te forme. Que l'on qualifie de même le projet de la Bulle, parce que n'ayant point efté public par l'Aurorirc du Pape, il ne peut palfer pour une dccifion authentique : Que cela n'empêche pas que les Adcs &: la minute de cette Bulle ne foient véritables Se ne Rident une foy Hillorique : Que la Ccnfure des Confulreurs trouvée dans les papiers de Coronel, eft un Original figné des Confulreurs mêmes:Que ce n'eft point l'avis particulier que cha- que Confulteur avoir mis entre les mains du Pape , mais une piqce faite de concert Se donnée au Secrétaire de la Congréga- tion pour fervir au Procez : Que la Copie faire par M. de Saint A Tiour eft fidèle & conforme à l'Original : Que le Père Ma- billon n'en a point de copie dift'crente : Que le nom de Palen- teriui eft dans l'Original : Que l'Archevêque d'Armach n'a point refufé de figner les Cenfures des Propofitions de Molina , & qu'il lî'a jamais pris fon parti dans les Congregarions ; mais qu'une année après que la Cenfure dont il s'agit fut dreflee , il fit quelque difficulté de figner une Condannation de ^z.Propo- fitions de Molina , qui devoir eftre jointe à la Bulle ; & que ce ne fut pas parce qu'il les croyoit foutenables ; mais parce qu'il avoir drelVé lui-même une autre lifte de 50. Propofitions erro- nées , un peu différentes pour l'ordre & la manière de les énon- cer : Que la différence qui fe trouve entre cette Cenfure & cel- le qui eft à la fin du projet de la Bulle , ne confifte que dans J'arran- DES SCAVANS. ^ 335' l'arrangement des Propofkions : Que l'on a l'ordre exprès du Pa- pe Paui V^.ecrit de la propre main,donnc aux Confukcurs de drcl^ 1er la Bulle : Que le iilcnce de Pegna ne peut eftre oppolé à une preuve aulîi policivequc celle-là : Que le projet de Bulle dreiîe par 1 Archevêque d'Armach avoit trois Parties. La première con- tenoit un abrégé des erreurs fur la Grâce, &: une Relation hi- iloriquc de ce que les Souverains Pontifes avoient fait de ficelé en liecle pour en condanncr les ennemis. La féconde étoit une explication de la doctrine Catholique fur la Grâce & fur la Predeltination. La troifiéme contcnoit la condannation de jo. Propoikions de Molina. Que la première Partie flit approuvée de tous les Conlulteurs ; qu'Us crurent qu'on pouvoit fc pafl'er de la féconde ; &: qu'ils retouchèrent la troiliéme , & reformè- rent la lifte des Propolitions : Que ce fut pour cette raifon que l'Archevêque d'Armach refufa de foufcrire. Que ce qu'on die de l'alliance de Coronel avec Alvarez , &: de ù prévention con- tre Molina , efl fans preuve : Que cet Auguftin étant forti de Portugal en ij8q. ne peut s'eftre déclaré contre le Livre de Mo- lina , qui ne parut que neuf ans après , &; que dans le temps que Molina Profclfoit dans l'Univcrllté d'Evora depuis ijyo. jufqu'cn 1573. Coronel qui avoir 60. ans en 1607. qu'il flit nommé Evc- que de Caftellane, étoit trop jeune pour fe déclarer ouvertement contre un ProfeiTcur en réputation. Que c'cft à tort que l'Au- teur accufe de mauvaii'e foy &: d'infidélité un homme choifi confecutivement par deux Papes pour eftre Secrétaire d'une Congrégation , où Ton agitoit une aftaire de la dernière im- portance ; qui n'a point efté rccufé par les Parties , & dont la conduite a efté approuvée par les Juges. Que Pegna loin d'avoir efté ennemi de la Société des Jcfuitcs , prit leur défcnfe & écrivit en leur faveur dans l'affaire la plus odieufe qu'elle eut jamais , z l'occafion de l'Arreft du Parlement de Paris contre l'attentat de Jean Chaftel ; &: qu'il donna dans ce Livre de grandes louan- ges à la Société des Jcfuitcs. Que le Père Thomas de Lemos n'eft mort qu'en 162.9. & qu'ainfi quand il auroit commencé fa Panoplie en 1623. il l'auroit pu achever avant fa mort : Que d'ailleurs quoy qu'un Traité qu'il a écrit en 1623. fe trouve le pre- mier de ceux dont fon Ouvrage eft compofé, les autres Traitez 170Z. Oooo 3,6 L Ê I O U RN AL peuvent avoir cRé faits auparavant. Le P. Scry foutient enfîii qu'il n'a point omis de pièces avantageufcs aux Jcfuites : Que le Jcfuite Henao avoue Franchement qu'il n'y a point d'Adcs de la Congrégation de Auxiliis , qui leur foient favorables : Que l'Auteur des Q^ftions importantes n'a pas luY-même produit de pièces dont li ne Ibit parlé dans l'Hiftoire de la Congrégation. Voilà ce qui s'cfi: dit de part & d'autre touchant la vente bc l'au- thenticité des Actes &: des Mémoires qui concernent 1 Hilloire de la Congrégation de Auxiiiii. Venons à l'Hiiloire même. Qnoy que S. Ignace de Loiola eût recommandé à ceux de fa Sociecé de fuivre la Dodrinc de S. Thomas , les premiers jefui- tes ne fe crurent pas obligez de s'arrefter entièrement à Tes fcn- timens. Lainez & Salmeron qui aflilteient au Concile de Tren- te , s'y déclarèrent allez ouvertcmeni: pout les opinions les plus favorables à la liberté de l'homme. Le jcfuite de Monte-NLi- jor fe fie des affaires a Salamanque pour y avoir foutenu en ij8i. des Thcfes où il rcjettoit les Décrets abfolus ?^ la Predeftination gratuite. Dans le Règlement des Etudes fait par ordre duGeneral Aquavivaen lySé. enrenouvellantla Loy prefcrite par S. Ignace de fuivre les fencimens de S. Thomas, on en excepta quelques Ar- ticles. En mène temps Lclfms ic Hamelius Jcfuites qui Profef- foient à Louvain, avancèrent dans leus écrits plufieurs Propolî- tions qui furent cenfurées par la Facuké de Louvain en 1587. &: par celle de Douay en ij88. Les Univerfitez de Trêves &: de Ma- yence'improuverentces Cenfures, qui excitèrent de grandes con- fellations entre les Theol.des PaïsBas.Octave Frangipani Nonce du Pape Sixte V. en Flandre , voulant les faire finir, renvoya l'af- £iire à Kome & impofa filence aux deux Parties. Les troubles des Pays-B is n'ccoient pas encore appaifez, quand le Livre de la Concorde de la Grâce & du Libre arbitre de Molina Jcfuite, Pro- ïelTeurenTheol. dans l'Univerfité d'Evora imprimé en iy88.com* mença à faire beaucoup de bruit en Efpagne. Le fenriment de CQ.Z Auteur ayant reçu quelque atteinte par la Ccnfure du Car- dinal Quiioga Archevêque dcToiede &:Inquifitcur General , il eut recours à un autre Cardinal ( Albert Archiduc d'Autnch- , .Silnquifiteur General en Porrugal, ) 6^ fur l'approbati'^n df Bar- the^ellfi Feœrî-iiCci>feiir des Livrer , il ob'ànt de l'Inq'jiiî.ion D E s s C AVA N s. 33^ fie ce Royaume une pcrmifTion pour l'imprcffion de fon Livre d-; la Concorde , &: un Privilège du Conicil de CalHIlc & d'Ar- ra"-on , malgré les oppolkions de Bannez , &: des aucrcs Doiiii- nicains. Les opinions de Molina qui furent attaquées par les Thomif- tes &:qui ont fait le fujec des conteflations agitées dans la Con- grégation dont nous allons parler , fe peuvent réduire à trois chefs. Le premier regarde les forces de la nature , qui fuivnnt le ientimenr de Molina ne font pas tellement atfoiblics que l'hom- me ne puifTe faire fins le lecours de la grâce , de bcr.nes ocuvies Morales , croire , efperer , aimer Dieu iur toutes chcfcs comme Aureur de la nature , délirer fa converlion , vaincre les tenta- tions , de obtenir la grâce que Dieu ne refufe jamais à celui qui Elit tout ce t]ui dépend de lui. Le fécond cil fur l'efficacité de la grâce que Molina foumet au libre arbitre, en forte qu'elle n'ell point eflîcace par ia propre vertu , mais qu'elle le devient par la volonté de l'homme qui donne ion confcntenicnr. Le troifiéme ell fur le décret de laPredeltinarion à la gloire que Molina fiit dépendre de la connoiflance du bon ou du mauvais ul'agc que Dieu prévoit que les hommes feront des grâces qui leur font deftinécs. L'Ecole des Thomifles rejette le fcntiment de Molina fur les forces du librearbitre, comme une erreur Scmipelagicnne. Elle enfeignc que la Grâce eil efficace par elle-m.ême , & qu'elle meut réellement & phyfiquemcnt la volonté de l'homme : que le dé- cret de la Predeltination à la gloire efl: indépendant de la prévi- {îon des mérites ; qu'elle efl: entièrement gratuite ôc fondée uni- quement fur la volonté de Dieu. Les Jefuires entreprirent de défendre les fcnt'mens de Molina dans leurs Thcfcs Apologétiques , dédiées au Fi!s aîné de Phi- lippe IL Roy d'Efpagne , &: foutenuës à Valladolid le 4. Mars IJ94. Les plus habiles Théologiens que les Dominicains euilcnt parmi eux , Nunno , Alvarez &: Valefo y difputercnt avec cha- leur , & defcrerf'nt en fuite le Livre de la Concorde à l'Inquifi- tion de Valladolid. Nunno Dominicain fourint peu de temps a- prés des Thcfcs contraires à celles des Jefuires, qui firent tant de bru; :, que le Livre de Molina fu: peu de temps itprés dcfe'cà Tïn- f^S LE J ou R N A L ^ ^ q uifition de Valladolid , où les Jcfuiresconfcntircnc qu'il fût exâtnîné , 5 c ondicion que ks Dominicains ne (eroicnt point du nombre des Ccnleurs, Banncz déicia aiilli cette affaire à l'Inquifition générale du Royaume de Caftillc , & les cCprits commencèrent fi fore à s'échauffer que le Cardinal Quiroga fut obligé d'écrire au Pape Clément VI II. afin qu'il appailât ces troubles pir Ton autorité. Ce Pape écrivit des BrcE à l'inquifncur d'£fpa- gne !k à fon Nonce, par lefquclsil leur ordonna de défendre aux Théolo- giens des deux Ordres , de fe icrvirde termes d'aigreur dans leurs difpuces ; de tirer des uns & des autres une déclaration précife de leurs fentimens j £c de confulter fur ce (ujet, les Univcrfitez d'Efpagnc , & les plus habiles Théologiens. Ce Bref du Pape tut fignihé aux Supérieurs des deux Ordres. Mais Icsdifpates ne biffèrent pas de continuer. Molina ayant déféré des Proportions de Bannez & de Zumcl à l'Inqui- fition de Madrid , les Jcfuites prelcuterent aullî au nom de leur Société, des Ecrits où ils expofercnt leur Dochine. Le Pape voulant arrefttr entière- ment le cours de ces contcftations , qui pouvoitnt cauferun Schifme, donna un fécond Bref,par lequel il défendit ablolument de difpucer publiquement, ni d'écrire fur cette matière. Cela n'tmpccha point l'inquihcion d'Efpagne de continuer les Procédures qu'elle avoir commencées touchant le Livre de Molina. Jérôme Manriqucz Evêque d'Avila, qui fut tait Inquifucur Ge- neral le 6. May 1595- pieffoit le jugement : Mais ce Prélat étant mort 4. mois après, il vint en Efpagnc un troifiéme Bref de Clément VIII. qui dé- fendoit à l'Inquifition de connoître de cette affaire , Se h refervoit au S, Siège. Portocarrero qui avoic fuccedc à Manriqucz , obcït Se envoya en 155^. à Rome les inftrudions qui avoient efté taites en Efpagne , & toutes les pièces qui pouvoicnt Icrvir au jugement du Procez. Les Dominicains y députèrent Alvarez & Lemos pour loutenir leur caule ; & les Jeluitesy en- voyèrent plulieurs de leurs Théologiens, entre lelquels cxcelloient Baftida, Valentia , Vafqucz Se Arrubal. Lcsdi(putcs ne laiflant pas de continuer en Efpagne, Philippe II. fut obligé d'interpofer ion auioiité pourappaifer ces differens , en failanc défenles aux Jefuites & aux Dominicains de le trou- ver aux Thefes les uns des autres , m de rien dire ou écrire de choquant les uns contre les autres. Et cet ordre n'ayant pas efté encore luffiiani pour pro- curer la paix, le Nonce du Pape & l'Inquiiueur firent des dcfenfcs abfo- luës aux Dominicains d'Arragon de dilputer fur ces Qucilions. Ceux-ci en ayant porté leurs plaintes au Pape , il permit aux Dominicains & aux Jefuites de traiter de ces matières , mais dans les Ecoles (eulement. Pendant que ces chofes fc pafloienten Efpagne , Alvarez arrivé à Rome Icy. de Novembre i\96. prefenta au mois de Juin luivant, une Rcquefte au Pape , afin qu'il fît examiner le Livre de Molina. Il donna en même temps au Cardinal Protecteur de fon Ordre une Apologiedes kntimens qu'ils fou- tcnoient. Elle fut communiquée à Arrubal qui y fit une Réponfe. Le Pape ayant égard à la Requête d'Alvarez , établit au mois de Novembre de l'an DES S C A V A N S. 35^ ÏJ97. Uhe Congrégation pour cette afF.iirc , compofée de dix Confultcurs , dont il nomma le Cardinal Madrucc pour Préfet. Les Conlultcurs étoicnc Properce Relta de Capellis ^Francil'cain Evêquede Jerunthino & de Ca- riath, Jules Sanducio de Montc-Filtrano Francifcain Evêquede S. Aga- the, La:lio de Scfla, Evêque de Narni , Henri Silvius Vicaire General de l'Ordre des Carmes , François Bruicus Procureur General de l'Ordre de S. François , Jean- Baptifte de Piombino Procureur General des Auguftins, Grégoire Nugnés Coroncl Dodcuren Théologie du même Ordre, Louis de Creil Docteur en Théologie , de la Faculté de Paris ; aufquels on ajou- ta après la première A flemblée Jacques le Boflu Doéleur de la même Fa- culté & de l'Ordre des Benedidins , Antoine Bovio Rcgent du Collcoe des Carmes de Rome , qui prit la place du Vicaire General, & Hippolite Maf.' .fieride l'Oidre des Servites , Evêque de Monte- Pelufio. Ces Conlultcurs commencèrent à s'allcmbler fous la Prelîdence des Cardinaux Louis Ma- druce & Pompée Arigon,dés le 2. de Janvier 1598. jufques au vingt de Fev. dans onze Congrégations ; où ils reduilîrent toute la dodrine de Molina à 4. principes. Ils continuèrent à donner leurs avis pat écrie dans di verfej Con- grégations jufqu'au IL. Novembre delà tBcme année , que la Cenfure fut arreftée & conclue. Les Confulteurs la foufcrivirentleii. Mars 155^. après que le Secrétaire qui l'avoit dreflée par ordre de l'Aflemblée en ciit fait la lecture. Ce fut là le premier Examen. Il fut fuivi d'une Conférence entre Its Parties depuis le ti. Février 1599. julqu'au 20. Avril. 1600. comprilccn 8. Congrégations & en plufieurs écrits donnez de part & d'autre. Le Cardi- nal Madruce y préfida , & les Cardinaux Berneri Dominicain , & Bcllar- minjeluitey alîîfterent comme Arbitres. Cette Conférence étant finie le Cardinal Madruce mourut. Si mort n'interrompit point le cours de cette affaire. Le Pape follicité par le Roy d'Efpagne de la finir, ordonna aux Confulteurs de revoir la Cenfure dreffèe par le Secrétaire de l'Afllmbléc-de conférer les Propofitions de fvlolina cenfurées avec le texte de cet Auteur ; de rédiger la Cenfure en une forme plus briéve , de la luy donner eniuite a- vec leurs foufcriptions.Cet Examen ou revifiondu premier dura depuis le 17 Avril i6oo- jufqu'au 9. Septembre. On s'aflèmbla deux fois par Semai- ne. Les Confulteurs prefenterent au Pape le 12. d'Odobre la Cenfure de Molina qu'ils avoient foufcrite. Le Pape leur tint un long difcours fur l'effi- cacité de la Grâce, & ne pût (oufFrir que Bovio entreprît la défenie de Mo- lina.Néanmoins Sa Sainteté pour ne rien faire qu'après unemiîre délibéra- tion , ordonna quelque temps après aux Confulteurs , de faire un quatrième examen en prelencedcs Parties , &c nomma à la place de François Bruicus, Jean de Rada Francifcain Archevêque de Trani, &: Jérôme Palantieri auflî Francifcain , qui fut depuis Evêquede Bitonte. Cet Examen fe fit dans 37. Congrégations qui durèrent julqu'au 31. Juillet léoi. On y entendit con- tradidoirement deux Théologiens de chaque Ordre. Les Confulteurs y fi- rent des arreftezde leurs délibérations ', Piombino &C Brufcus fincnt les (culs favorables aux (enrimens de Molina Les autres drcflercnt une Cenlure qu'ils prefenterent au Pape le j.dc Décembre. 1702. PpPP 340 ^ LEJOURNAL Le cinquième Examen fut fait en prcfence du PapeClcmcnr VIlT. des Car-' dinauxj de cinq Conlukcurs du picmier ordre , (çavoir Pierre Lombard Ar- chevêque d'Armach nouvellement nommé , Lailiode Sella EvéqucdeNar- ni j Sanducio Evêquc de Sainte Agathe , MalTicri Evcque de Monte- Pclu- fio, &i Pignatelii Evcqued'Aquiia nouvellement nommé. Les Conlulteurs 4u fécond ordre ctoicnt Rada, Piombino, Palanticri, Coronel , Bovio, de CrciljSc le Bolfujaufquels le Papeavoit ajouté Anielme de Monopoli Gene- ral des Capucins, &; Anaftafe de BrcfTe Prieur de S.Paul de l'Odrede S.Be- noift. Les Généraux des deux Ordres étoient afTiftans ; & les difputans fu- rent, du cofté des Dominicains Didace Alvarez , & Thomas de Lcmos ; ôc du coItc des Jefuites, Valcntia, Arrubal , Baftida, & Salas. Il y eut 68. Con- grégations depuis le 20. Mars i6oi. jufqu'au 22. Janvier i^oj. Les arrtftez de ces Congrégations, faits après que les parties avoient efté entendues, ne fu- rent pas plus favorables à Molina que les refultats des Examens précedens. Clément VI U.parut toujours fort contraire aux fentimcns de cesThcolog.&: dans le deflein de faire une decifîon : mais la mort l'enleva Ie3.deMarsi6oj. Alexandre d:is qui fut élu en la place la nuit du deriiiei ;oui de ce miis.S: qui prit le nom de Léon XI mourut peu de jours apréslon élévation. Camille Borglieie lui fiiccedalc 16. de May, & fut nommé Pau V. Ce pape reprit bien- te t après 1 Examen de l'affaire de Auxilns.&i. lit contmuerles Congr.en la prelencc. Le/. Conlulteurs Eveques, fjui avoient eftc du dernier E.\amen , le furent encore de celui-cy : Mai> il n'en leftoic que cinq du Iccond ordre , Içavoir piombino , Coronel , l'Abbe de Farte , Bovio & le Eellu. Lemos & Alvarez furent encore les tcnans du cofté des Dominicains, Baitida & PiTcz parlèrent pour les Jelliites. I: le tint 17 Con;icgations depuis le 14 Septembre 160/ jutqu'au I. Mars 1606. Coronel fit un alrej,é de tout ce qui avoit efté fait juf- qu'alors dans la Coni;rcgatior. Les concertations roulèrent prclquc toutes lur la que- Ihon de la Grâce efficace par elle-même. Les dilputesctaut finies le pape propolâ aux Cardinaux, s'il ctoit à propos de déci- der cette Qucllion. Dix furent pour l'affirmative ; & deux , fçavoir BcLaiiriu & du fcrron pour la négative. Le pape paul V. luivant la pluralité , donna ordre aux Con ulteurs de travailler chacun feparément àdrcflccun modèle de Ccnfuie. Ils le firent & remuent entre les mains de Sa Sainteté leur avis cacheté l'ut la fin du mois d'Aouft. Le Pape leur ordonna de s'alTembler dans la niailon de l'Archevêque d'Ar- mach, & d'y ccnferci enlèmble pour relier le projet de la Ccnfure. Ils y tinrent 5.0Ù lO. a(Iemblées,& convinrent tous des articles qu'on devoitcondanner. Il n'y eut que Bovio, qui diellâ un profit de Bu. le différent , dans lequel il reduifit la dcânne qu'on devoi: tenir liir la Grâce à iS. propofitions tirées des Conciles & des ïeres , fans toucher aux Queltions delà Predetcrmination phyfique & delà Grâce cungruë , agitées entre les Théologiens. Les autres Conlulteurs qui étoient convenus enlèmble , nommèrent les deux Archevêques & les deux Secrétaires pour revoir les propoluionscenlvuées,& pour les nu tire dans un meilleur ordre. Ce> CommilTaircs y tiavailleient pendant prés de fix mois, & l'Archevêque d'ArmachdrelTa le projet de Bulle compolé de trois parties, dont nous avons dc)a parle. L'Archevêque de Tram jugea qu'il y avoir quelque chofe à chan- ger & à retoucher àcepr jeti& les autres Conlulteurs ayant efté de même avis, Coronel mit enfin la Ccnfeuie dans un état qu'elle fut agréée du Pape & de la Congrégation. On croyoit donc l'afEsuc finie , quand le l^apc ayant allcmblé les Cardinaux le vingt- huit Aouli \6 07. leur propola s';) étoit à propos dans les conjoniStures du temps oii les choies fe ttouvoient, de faire une dcfiiiition lolemnelle fur cette conteftation On ne f^ait point ce qui fut relblu dans cette Allcmblee : mais trois jours aptes le Pape fitl'ça- voirauxdi piiran: & aux Conlulteurs qu'ils pouvoient retourner chez eux ; qu'il public- roit la dcciûon «juand û le jugerojc à propos , & que cependant jj f;uioit dcfcafcs aux D Ë s s C A V A N s. 541 Parties Je fe noter mutuellement eu trjitaui d--ces mj.acres. Ce Décret fut suffi iicutic aux Nniccs Apoftoliquei Se aux Inqu'.fiteur^ Généraux de la Chrétienté. liiailloii aux deux Parties U libettc de traiter des ma.icres deia Giace & de la Piedefiinition , & de Ibuteuir Icuis fe timcns, pourvu qu'ils ne le lervillcnt poir.t de te: mes injurKi^x contre ceux qui étoicnt d'un avis difFeient. Mais comme il croit difficile qu'après di- c)''putes fi animées , il ne reliât qneiquc mefiniellioence entre ces deux Ordres, pa;ticulicri-meiic en Eipa^ne , où ces ContelUticns ctoier\t nées ; le Maïquis de Lernit Minilhc de ce Royaume interpoia (on autorité & celle du Roy Catholique pour faiie ui. accoir.mode- ircnt cnti'eux. Les conditions furent qu'ils s'inviteroicnt nniiueilcmini aux Thelcs & qu'ils eviteroient endifputant de noter des Icntimens qui lé (bu'ieniient dans ces tcoies; qu'ils fe joindroicnt culemble pour demander au Pape la decifion des excitions de la Grâce; que les Jelui tes aui oient du rcfpeift pour S. Thomas ; qu'ils ne di oient point de mal les unsdes autres , ni publiquement ni en particulier ; qu'ils fe pardui.n>-'ro:tnt mu- tuellement ce que les particuliers pouiroient faij_e contre la c'-ârité,& que ics Supérieurs auioieiit loin de punir .es de uiquans , & de taire donner fatisfaiton aux cff ii.'èz. En confequence de cet accommodement faitau mois d'Av, i5ii. le Roy Catholique prefla le Pape de publier fadecifion, & les Dcminicaii;S pteicnteient une Requête à Sa S.iin- teté pour lui demander la même choie. IlsinfilU.ent encore l'an 1610. mais toutes ces inftauces furent inutiles , & le S. î>iege n'a pas jugé à propob jufqu'à preient, de le dé- clarer pour ou contre la Grâce efficace par elle n ême , & la Pielcltination ^r..cuice. Sun intention amêmeelté que ce» Quellions ne (brtillent point des Ecoles, & qu'il n'en paiût rien dans le public. C'cA pou; cela que Paul V . tir donner un Décret le 1. Deccmb. 16 II. par lequel il eil fuit defenlès de taire rien imprimer lur cette matière ibus quel- que prétexte que ce foit, même de commenter la Somme de S. Thomas. Ce Dec ! et a, «lié renouvelle lous le Pontificat d'Vrbain VIII le r 1. May Iffiy. fous Innocent X. le *]. Avril 16/4. & lous Innocent X H. le 18. Jarvier & le 6. Février 1694. Mais ces dsfcnfes n'ont point eu d'exécution, & l'on a vu toujours paroicredai, s tous les pays un tics-grand nombre de Traitez faits de paît & d'autre fur cette matière. L'Àvaritaje que les Thomilles prétendent tirer de cette Hiltoire , efl que les Que- llions de la Grâce & de la Predcfiination ayant efte exaininéespend-int un temps conlî- derable avec toute l'exactitude polVible Ibus deux Papes dans des Congrc(;ations de Theo'ogiens & de Cardinaux , leur fcnnment fur ces matières a efté approuvé , & ce- luy de Molina rejette ; que la condannation en a efté coiicluë,& que quoy que ce juge- ment n'ait pas eite publié , il n'eft que fufpendu & diffcié jufqu'à ce qu'il plaife au 5. Siè- ge de le faire paioîtrc. C'clt dans ia vûi; d'établir ce fait que le Père Scry a compolc Ion Ouviage. Le père Germent pour détruire cette indudion , foutient deux chofes. La premicrc, qu'il n'y a point eu de jugement arrêté contre la dofbrine de Molina ; la fecorde que les railbnb que le pûpe a e Qës de ne ru n décider , ne ibnt pas feulement des conlideta- tions politiq ;cs , mais qu'ei es touchent le fonds. IlreconnOift que le plus grand nom- bre des Conliilteurs fuicn: contraires à MoIina, Il veut bien même fnppoler qu'ils ont dreflé !e projet de Bulle tel qu'on l'avance; maiiil fou'ient qu'il ne s'cnliiit point delà qje ce foie un jugement anêté , paice que le; Confulteursne font point Juges ; qu'ils ne font que do.ir.er leur avis; & que l'on ne prouve point que le Pap.^- & les Cardinaux qui font les (éuls juges foicnt convenus de ce projet ; qu'au contrane le Papcayart cu- luitedes Congrégations, donné peimidion aux deux Parties de loutenir leurs opinions avecdefenfe de fe ccnfuiei maïuellement, iln'tft pas à croire qu'il eût a.iêtc la condan- nation de 1 une des deux. Le Pcie Germent adcg.e en.uiie 1 1. railbns pour lelqueiles il prétend que le Pape & les Cardinaux ne vouluient rien décider- Les 1. premieics font la précipitation & la variation des Confulteurs , quicxammerent en moin? de cinquante jours 8j. piopofitions de Molina, & en conçurent la Cenfuie dés !e 15 MarstisS. liins avoii entendu les paities, & fans avoir vu les tciits que l'on cnvoyoit d'Eljpagnc pour ft déferle, & qui dans les Examens luivans varieient fouvent dans le nombic des Propodtions àcenfurer. Les aunes lailons pour lelqueiles le rereGcimont prétend que le pape lie voulut pas itndcx, loue que les Ymvcifiteî d'Eipagne approuvoicût ia do; j4r L E J O U R N A L tliinc dcMoHna j que fon Livre avoiteltcaucori é par un jugement contraJiftoire dS J'Inquifîtiond'Elpagiic; c]ue plulicura Vnivcifîtczcs écojcnt dcclarccv pour cctie dodri--. ne conune celle je l'Otit-à- Moullou , de Vienne , de Giatz,dc Diiiiigcn , d'Info ii, r-i.tli» didMT.ttion ^frdecijion quand :l en Jeroti temps ; Que le Geneialdes Jciuices Aqua- ▼iva CD parle dans la Ict.re qu'il écrivit en conlequcnce de la déclaration du Pape aux; inaifons de fa Société , oii il marque qu'elle ccoit atiend-ë ; qu'il en eft encoïc faic mention dans le Décret des Inquifucurs d'£fpaj;ne, dans l'Edit par lequel ils publièrent. rOrdre de fa Sainteté, & dans les articles de paix entie ^es Jefuties & let DominicainsJi Que la Ccnlure n'a pas elle arreftée par les Iculs Confuiteurs , mais dans des Congic-. nations où le Pape & les Cardinaux cftoicnipiefcns, & approuvoient !^s rcfolutions qui.- s'y preno;cnt. Que l'Ordre par écut que Paul V. a douné aux Con ulteursdediellép la £ulle , eftunc preuve convaincante que la condannation des piopofi tiens de Molina n'eftoit pasicuîcmentarreltée par les Confuiteurs, maisauiTi reloluc par les Cardinaux & pat le Pape; que le projet de la Bulle approuvé par les Confu:teur^, fut aufTi approu- vé par le Pape ; que les Conlulteurs n'ont point précipité leur jugementi qu'ils avoient bien arrefté dés le i} . de Mars ijyS. que e livre Je Molina devoir ertte défendu ; mais que la Cenfuic ne fut achevée & (ignée que le ii. Mars rjy 9 • Qite quand ce premier examen auroit efté fait un peu tiop promptement ; ce qui avoit cite tait alors , ayant cfté tevù & confirme dans les examens qui ont fuivi , faits avec toute l'application poG-i lîble ; on ne p. Ut fe lervir de ce moyen pour en affjiblir l'autonte : Qu'ii n'y a poiat eu de variation dans le jugement que les Conlulteurs ont porté de la doctrine de Moli- na , mais feuiement dans l'ordre & dans le choix dcj propofitions ; qu'entre les Ccnfu- rcs envoyées d'Efpagoe , la Cenlute del'Univetfite Je Salamanquc eft contre Molina-, que celle de lOniverfiré d'Alcala ne luicft guércs favorable ; que les auties écrits ve- nus d'E pagne, font des jugement de particuliers qui ne ibnt daucunne autorité: qu'il n'y a poii.t eu de jugement contradiclioire de l'Inquifition de Portugal enfavcutde Mo- lina , mais une fimp'e p^rmifTion que le Grand Inquifiteur donna de publier Ion livre : Que la Faculté de Theolog.c de Paris n'a pris aucun parti dans cette affaire : que les Univeifitcz d'Allemagne que l'on vante tant , ne font que des Collèges de Jcfuites.ou des co ps compilez principalement de Jefuitcs , qui ont figné ces ptéienducs dedata- tions e.i faveur de la doctrine de Molina : que l'avis de i.^. Docteurs de Boulogne n'eft pas un ju 'emcnc de l'Uuiverlité entière , & qu'il eft donne fur de faux expofez , dans lefqucls on a déguifcla dodrine de Molina, Se rapporté celle des Thomiftes d'une ma- nière odieulè : que toutes ces pièces alléguées ayant pi écedc de beaucoup la mort de Clé- ment VIII. on ne peut pas duc qu'elles ayent tait changer de fentiment à ce Pape, puis qu'il eft mort dans larelôlution de juger cette affiiite , & de condanncr Molina ; quî l'on ne peut pas dojter que Paul V. n'ait efté dans le même deflein, & que s'il n'a point publié Je jugement, ce n'eft point qu'il elle changé de penléc , mais parce qu'il ne jugea pas à propos de .c faire pjur des conliderations particulières. Cesraiib islu P. Sery ("emb entpr luvralL-z bien que le pape & la Congregatiou é- toient d.ipolèz à coi lann -t la dodrme de M,> ini , & q le fi le jugement projette eut cfte rend 1 en ce temp -là , il n'y 1 pis dappircuce qa'il eu: eftcfavoiable aux Jeluites. Mus après toat , le va/e Paul V. n'ayant pis trouve à propos de prononcer ce ju^e- m^nt , il eft vrai de dire .^u; ia quc:h jn eft demeu ée injccifc. Le- Papes les fuccclTciirs ont dcp lis cent ans I lillc les choies daa> le même ctit, & il y a bien de l'apparence qu'il n'y aura pas fi tô; de dccifi jn fur cette ma.ierc. A PAKii.Chcz JiAN CussoN/uc i. Jacq. à l'Imagede S.JcanBapt. AvecPriv, dit H^iy. XXIL f4^ LE JOURNAL DES SCAVANS. DuLuNDY 2,1. May M. DCCII. EUSEBII PACIANI EPISTOL^ IRENICvE AD SUM- mos Viros Thcologos Lipfienfes milTîE &:c. Irenopoli. C'cft à dire, Epilres Pacifiques d' Eufebe Pacianus , adrefjees à des Theob^iem de Liffic. A Irenople , c'eil à dire ViUe de faix. 1701, in 4. pagg. -jx. LEs Difputes de l'Uni verfalité de k Grâce ne s'agitent pas avec moins de chaleur entre les Théologiens Latheiicns d'Allemagne , qu'entre les Théologiens Catholiques. Elles vent fi loin entre les premiers , qu'elles c.uifent une étrange diviiîon dans l'Univerfitc de Lipfic , où les Théologiens des deux Partis font fi animez les uns contre les autres , que leurs Ecoliers s'in- fultent quelquefois publiquement. Voici fiir quoi roule leur prin- cipale difpute. Ceux qui font ennemis de la Grâce univerfelle , fe font avifcz d'avancer que Dieu a fixé un temps tel qu'il lui a plu , dans lequel il a lailVé aux hommes des moyens d'obtenir le {âlut : qu'ils peuvent pendant ce temps-là profiter des grâces qu'il leur fait hL fe fauver ; mais que Ce temps- eftant pafie , il ne leur donne plus de grâce , & qu'ils ne peuvent plus par confequcnt fc fauver. Ce moment fatal que Dieu a -marqué pour retirer fa aiifericorde inconnu aux hommes & qui dépend de fa feule vo- lonté , efi: ce qu'ils appellent félon- le lUnga^e des Jurifconfultes, 1701. Q^qq 544 LEJOU51NAL qui devient aflcz commun parmi les Thcoiogicns Allemans , le terme fercmptoire. Ce fciiamcnc combatu par le plus gianct nombre des Théologiens, & n-cme ccndanné par quc.tjucs-uns comme une herciii &: un blaCphemc. Ls (buticnncnt que Dieu veut toujours {auver les hommes par la volonté antcccdcnue : que les hommes les plus endurcis peuvent ic fauvcr : que c'eli une er- reur pire que celle des Novaricns, de dire qu'il y a un temps où l'homme nc'^pcut plus obcenir de Dieu le pas don' de (on pcchc. Il sVIl Fait p'uficLirs Ecrirs de part & d'autre. Boclius en a com- pofé pour le Décret pcremptoire : î! a cftc rctutc vivement par un autre Luthérien. Rechembcrg a répliqué à cette réfutation^ Ittigius Eyêquc de Lipflc a ccnllné le Décret pcremptoire. Cet- te cenfure n'a f-iit qu'aigrir les eCprits , & mettre encore plus de trouble dans l'LJniveriicé. C'eil pour les calmer &: les di(^ polcr à la paix , qu'un Théologien Luthérien a écrit fous le nom d'Eufcbius Pacianus , c'eil: à dire Pieux paifihle , les trois lettrej qui font dans l'Ouvrage que nous examinons. La première eft adrclfcc à Ittigius Chef des adverfaircs du Décret pcremptoire; la féconde à Kechernbcrg , qui eft un des principaux du Parti contraire ; &: la dernière à Jean Cypricn qu'il confidere comme un Médiateur. Cet Auteur déclare qu'il n'eft point pour le ter- me pereliiptoire , & tetute même ce lentimênt. Mais il n'ap- prouve pas la chaleur avec laquelle on traite ces matières , ni la ligueur de la eenflire. I! exllortc les parties à la paix par les mo- tifs les plus preft'ans , &c principalement par la confidcration dit mauvais eftct que cette divifion caule ,, &: de l'avantage que les Catholiques en peuvent tirer contre les Protcftans. Il 'finit par une exhortation adrelTée aux Ecoliers de Lipfic , pour les porter à la paix. Ces lettres font écrites d'un ftv'e patctiqu? , ôi remplies de beaux Paifages des Pcrcs fur le bien de l'union & de la paix , &: fur les maux que caufcnc la diviiion & le fch'fmc. MICHAELIS MULLERI SS. THEOL. DOCT. ET PROF. Screniinmi W^UFtemberg. Ducis Conf &: Univeriîtat. Tubing, Caiïcellarii Exercitatio Theologica de Pcenitentia Indarati , &c. C'eft à dire , Exercice de Theoloqje fur la Pénitence des Endurcis : Par Michel MuUer ^ Docleur & Profcjfeur en Thcologtc Q-c. A Tubin^e. 1701. in 4. pagg. 40. DES S C A V AN S. y,y MOnficur Mullei" rcRice dans cet Ouvrage l'opinion d, ne nous v?nons de parler iur !e terme fatal que l'on ruppi)!";;:? que Dieu a deitiné pour la converlion du pécheur , & après le- quel on veut qu'il ne puille plus le convertir. Il y établie que Dieu a une voioncé antécédente de fauvcr tous les llon^r^.es en tout temps ; qu'il leur a donné des moyens d'obtenir le falut , c de l'autre. La convention entre Dieu le Père Eternel , &: Jeius-Chnft confifte félon lui , en ce que- Dieu le Perc s'engage de recevoir le genre humain en grâce en veuë de la fatisfadion de fon Fils. La convention entre Jefus- Çhrill &: les hommes confifte de la part de Jefus-Chrifl: ^ en ce 54^ L E T OURNAL qu'il offre de Ton côté aux hommes le bienfait de la réconcilia- tion , &: de la part des hommes en ce qu'ils croyent fcrmemedt ce bienfait. L'Auteur ne croit pas que les bonnes œuvres , quoi que necelïaires , foienc la caulc efficiente du falut. Il fouticnt que l'alliance de la grâce eft générale , que Jefus-Chriil a fatisJ tait pour tous les hommes ; qu'il invite tous les hommes au fa- lut, &: que les hommes fe damnent parce qu'ils rejettent les çtaÀ CCS. Enfin il fe déclare partifan de la Grâce Univerfellc, GEORGI HENRICI GOETZI D. P. ET SUPERINT; Annxmontani de Ludieranifmo D, Bernhardi Schediafma Thcologicum , &:c. Drefda; , &c Lipfia: , &c. C'efl: à dire , Cahier Theolo<^iqtce fur le Lutheramlme de S. Bernard : Par Georqe Henri Goci^ , ^c. A Drcfdc , ôc à Lipfic. 1701. in> 4. pagg. 6^. L'Auteur de cet Ecrit après avoir rapporté quantité d'éloges donnez à S. Bernard par divers Auteurs même Protellans, entreprend de montrer que ce Père a été dans le même fcntiment que Luther a eu depuis touchant la jultification de l'hom.mc , par la feule Foi , qui nous tait croire que nous fommes juftifiez fins les vruvres. C'eft en quoi il hait conlîfter le Lutheranifmc de S. Bernard. Car pour les autres articles de la Dodrine des Luthé- riens , il avoue que ce Père en ell: fort éloigné : Il reconnoît mê- me qu'il ne s'cft pas expliqué bien clairement fur la Juftifîcation comme Luther &c Kcmnice l'ont aulfi remarqué. Ce n'ell: que par des confequences qu'il prétend la tirer de (es principes. S. Bernard a parlé fortement de la vertu de l'Incarnation & de la Palhon de N. S. par laquelle nous avons été rachetez & juftifiez gratuitement par fa grâce. Il a dit que nous devons croire que nos péchez nous font remis par lui. C'en eft affez félon M. Goetz pour conclure que S. Bernard cftoit dans le fentiment de Luthec fur la Juftification. Suivant ce raifonnement il pouroit dire la même chofe de tous les Théologiens Catholiques. Mais on con- çoit encore moins comment il peut tirer la même confequence de ce que faint Bernard a repris les vices & les abus de fon fiecle, j^e ce qu'il a fait de belles ejchortacions à la vertu , de ce qu'il a eu DES S C A V A N S. 547 eu beaucoup de confiance en Dieu à la mort. D'un autre côiré M. Goetz rapporte des témoignages des Proteftans , qui accu- fenc S. Bernard d'avoir tenu les dogmes des Papifhes fur les au- ilcricez &L les jeûnes , fur le culte de la Vierge &: des Saints, fur la Mclle , fur l'autorité du Pape^ fur le Purgatoire , fur la Pro- fcffion des Moines , fur les Sacremens , fur le Célibat &c fur les autres pratiques de l'Eglife , qu'ils condannent comme des fu- perftitions. Malgré tout cela il ne laiffe pas néanmoins de foute- nir que S. Bernard ne doit point eftre mis de l'Eglife des Catholi- ques Romains , mais de celle des Luthériens. Il établit fur la fin trois Règles pour juger de la Doctrine de S. Bernard. La prc- niiere , que l'on ne peut pas la connoître par des Ouvrages fup- pofez. La féconde , qu'en lifmt fes Ouvrages on ne doit point s'écarter de la propre fignification des termes. La troifiéme , qu'il faut expliquer S. Bernard par S. Bernard même. Ces re-- gles font tres-vrayes. Le point eft de ne fe pas tromper dans l'application. COUTUME D'ORLEANS MISE EN SON ORDRE naturel , contenant une méthode ai fée pour mettre les autres Coutmnes en Leur ordre naturel. Par M. Alexandre Majjon Avocat au Parlement, & au Pfefidial d'Orléans. A Orléans, chez la veuve François Boyer. 1701. in iz. pagg. i8y. L'Auteur s' eft non feulement propofé de réduire les Articles de fa Coutume en leur ordre naturel -, mais il propofe enco- re i"a méthode comme un modèle pour la reduélion des autres Coutumes, Ce projet quoy que rare , n'eft pas nouveau. Un au- tre a déjà fait une Analyfe fur notre Coutume , qui parut en l'an 1601. fous le Titre diObfervation Analytique fur les Coutu- mes de la Prevbtê & Vicomte de Paris. Il y a néanmoins deux dift'erences dans l'exécution, La première eft que l'Auteur de l'obfervation analytique a changé l'ordre des Titres de la Cou- tume de Paris , au lieu que M. Maiïbn a efté plus fcrupulcux pour conferver celui des Titres de Ça Coutume, La 2, différen- ce confifte en ce que le premier ayant fait une jufte divifion de toute fa matière, il traite premièrement du droit des per{bnnes , 170Z. Rrrr 548 LE JOURNAL cnluicc d: Li qualité des bicns,&: en dernier lieu des actions. Cha- que traite icnterme un Titre , où les Articles font placez Se dif- cingucz mcthodiquemcnt , les uns par rapport aux autres, par où l'on voit que toutes les parties ont entrc-clles un parfait rapport, &: que les Articles y font liez par un ordre tres-naturcl. M. Âlaf- fon au contraire n'ayant fait que divifcr les Titres de la Coutu- me d'Orléans en plulîcurs chapitres &; fections , dont il y en a beaucoup qui ne font que d'un Icul article , on n'apperçoit pas dans cet anangcment une fcmblable liaifon &; conncxité entre tous les articles. Ce que l'on peut dire de ccdellcin en gênerai, cft qu'aucant qu'il eft facile de renvcrfer l'ordre des Articles d'une Coutume , autant eft-il difficile de les ranger d'une ma- nière , qui foit approuvée Se favorablement receuë dans le pu- blic ; foir par la vénération que nous avons pour la mémoire des grands hommes qui ont prclldé à la reformation des Coutu- mes , foit par prévention concre ces nouveaux Reformateurs , dont l'Ouvrage n'a rien de nouveau qu'une certaine méthode , qui peur elhe goûtée par quclques-ur.s n'cft pas toujours fuivic par tous les autres ; foit qu'étant accouiumez à l'ordre & à la îuiec d'un texte , qui nous efl familier , nous ne puiflions foutfrir une innovation , qui trouble &; qui dérange nos premières idées. Quoy qu'il en foit, il cil certa-n que cette forte de travail n'eft pas du ijoùt du plus grand nombre : on en pouroit pTndre à té- moins ceux qui depuis quelques années nous ont donné des mé- thodes aifez exaéles , mais avec peu de fuccez fur les Inftitu- tes de Juftinien. L'Analyfe fur la Coutume de Paris bien que très méthodique , n'a pas eu beaucoup de fedatcurs : elle a eflé reimprimée en l'an 1680. fous le nom illuftre de M. Pithou, que l'on fcait par les Mémoires de M, Brodcau , n'y avoir eu aucune part. Cependant ce Livre a eu fi peu de cours , qu'il n'cfl: pas mê;ne venu a. la connoiifancc de notre Auteur : autrement il eft à croire que s'il en avoir connu le mérite , non feulement il l'au- roit propofé , mais même qu'il s'en feroit fervi pour modèle ; ou du moins qu'il auroit fait connoître au public les raifons qu'il au- roit eues de s'en écarter. Il feroit inutile, & les bornes d'un Ex- trait ne permettent pas d'examiner en détail l'ordre dans lequel M. Maflbn a placé les articles de la Coutume d'Orléans , ni ce- D ES S C AV A N S. .^ 549 îuy des chapitres &C ferions de ion Livre , qu'il prétend c(hc l'ordre le plus naturel , &: dont pluikurs ne dca.cureront pas d'accord. On fe contentera d'obfeivcr icy que dans -c premier chapitre il a fubftitué à la place du texte de la Cou la e deux définitions qui font de fa taçcn ; l'une du Fief, & J'autre de \a Roture : qu'il y a des articles cù Ton a . jou'é des mots qui ne font point au texte , &ù d'autres qui en ont cfté retranchez ; &C qu'enfin ii y en a où l'on a mis tout le contrepied de la difpo- fition de la Coutume. L'Article 7 j, porte. Ze Sciztietir de Fiefcmmeublit, ^ fait fens les Bois de coupe , de lut tenus en Ficf étant en état e^ [ai- fon de couper , en les faififfant ^ abatant , s'ils font hors de qru- rie : Et s'ils font en yrurie , qu md ils feront en coupe , mcfurez;, arpentez^, lajez^, crie\_ & livret^ félon la coutume de ladite gru- rie. L'Article 44. de la Coutume d'Orléans mife en fon ordre na- turel efb conçLi en ces termes. Ze Seigneur de Fief emmeublit ^ fait fiens les Bois de coupe, de Iuy tenus en Fief étant en état & ftifon de couper ^ en -les fai- fiffant & abatant s'ils font en y mie \ ^ s'ils font hors de qrurie^ quand ils front en coupe , ([^c. PRUDENTIi£ CIVILIS ET PERITI^ REI MILITARIS exemplar vita Jepht^ fortiflimi Hcbr.torum Lnperatoris &cc. auclore Joh, Jacob. Schudt , Gymnaf Mœno-Francof. Con- red:. Francofurti ad Mœnum, Sumptibus Fridcr. Knochii. C'eft-à-dire , Za vie de 'Jephté 'fuge des Hébreux. Par J. Jacques Schudt. A Francfort , chez Frédéric Knoch. 1701. in 8. pagg-. 494. LE dortcin de M. Schudt dans cet Ouvrage , eft de dcffcn- dre l'honneur de Jephte, &: de jufkificr fa conduite contre les accufations d'un grand nombre d'Auteurs &C d'Interprètes de l'Ecriture tant anciens que modernes. Premièrement à l'é- gard de la naillance de ce Juge des Ifraclites , il eft certain qu'il étoit fils de Galaad de la tribu de ManaiTc : Mais comme l'E- criture ajoute que fa mère éccic une fenimc débauchée , Filiits 3J0 ~ L E J O U R N A L mulieris meretrîcis , l'Auteur prétend qu'il ne faut pas traduire le mot Hébreu Zon.ih par cekiy de Meretrix , comme a fait la Vulgate, &: que ce terme bien loin de lignifier toujours une fem- me débauchée, marque tres-Couvmt un femme chaile & de boi> ne conduite ; mais de balle naillance, &: d'une condition inéga- le à celle du mari ; telle qu'étoient ordinairement les concubi- nes chez les Hébreux. De là l'Auteur conclut que Jcphtc n'©* i toit pas à la vérité d'une naillance ilîuftre du coité de fa merc, &: qu'il ne devoir pas félon la Loy partager les biens immeubles de Iba père avec (es autres frères qui étoient nez de femmes lé- gitimement mariées ; mais ce tut cependant félon kiy , une in- juilice contre la Loy naturelle , & mc.iie contre la coucumc des Juifs , de chafler Jcphcé de la himille & de la maifon pa* j cerncîle. Cet aftVont que reçût Jepliré de la part de fes frères , ne luy abbati: point le coeur , au contraire il ne fcrvit qu'à mettre les belles qualitez dans un plus grand jour. Il le mit à la telle d'une bande de braves comme lui , non pas pour piller , &: pour voler, comme quelques Interprètes ont traduit ; mais pour taire des courfes lut les terres des ennemis des Ilraelites. Comme ce peu- ple étoit en ce temps-là dans une efpece d'Anarchie, les Am- monites refolurent de l'attaquer. Les habitans de Galaad que ce péril regardoit de plus prés, envoyèrent des dépurez à Jephté pour le prier de les défendre conrre leurs ennemis. U ne voulut pas d'abord leur accorder ce qu'ils lui demandoient ; U leur re- procha même la cruauté qu'ils avoienr eue de le chalfer : enfin fe lailfant fléchir à leurs prières , il convint de les défendre , à condition qu'ils le reconnoîtroient pour leur Prince & pour leur Chef Aulîl-tôt après ce traité jephté envoya des Ambaffideurs au Roy des Ammonites, pour luy demander raifon des hollilitez qu'il avoit commifes fur les terres des Ifraeiites. On fe prépara à la Guerre de part & d'autre. Jephté avant que de donner le i combat , fit vœu que s'il remportoit la victoire fur fes ennemis-, la première chofe qui viendrait au devant de lui ferait au Seigneur ^ ^ qtCtl t offrirait en holocaufie ; &: comme fa fille uni- que fut la première qu'il rencontra , il déchira fes veftemens , &: l'Ecriture- ajoute qu'il accomplit le vœuquil avoit fait, C'eft ce i vœu I D E s s C A V A N s. ^ jyr vœu qui fait h principale difficulté de la vie de Jephte ; &; c'cll iiulli fur cela que notre Auteur s'arrête davantage , &: ce qu'il examine avec le plus d'exadicude. Il convient que les plus anciens Interprètes de l'Ecriture croyent qu2 la rillc de Jcphtc fut véritablement immolée. Jonath.m dans la paraphrafc Chaldaiquc , Jofcphe , Origcne , faint JulHn, Tcr- tulien , faint Athanafe , faint Jérôme , laint Ambroife , faint Anguftin , faint Cbryfoftome , Theodoret , faint Epiphane , Su.pice Severe & pîulîeur; autres , foit anciens foit modernes , font de ce fentimcnt : Quelques autres tant Juifs que Chrétiens croyent au contraire qu'elle ne fiit point facrifiée , mais qu'elle fut confacrée à Dieu d'une manière particulière , & qu'elle pafla la vie dans le célibat feparée du refle des hommes , &: appliquée 3 des œuvres de pieté , & que Jephté ne fît paroître tant de dou- leur , que parce que par ce vœu il perdit l'ef perance de voir naî^ tie des enfans de fa fille unique. Notre Auteur fe déclare pour ce dernier fentiment j il examine la nature du vœu &c celle de rjiolocaufte , &c montre par plufieurs raifons qu'il cù. impolfiblc que la fille de Jephté ait efté immolée. Nous ne rapporterons point icy tout ce qu'il dit fur ce fujct : il flxut voit dans fon livre le détail des preuves dont il fe fcrtpour appuyer fon opinion , &C pour réfuter celle qui luy eft contraire. Il ajoute que ce qui a trompé les anciens Pères de l'Eglife &: plufieurs Auteurs de ces derniers fiecles , c'efl: qu'ils n'ont pas confidcré avec allez d'at^ tention les termes dans lefquels le vœu de Jephté eft conçu. Ils ont pris le vau hébreu pour la particule copulative (^ , comme il l'eft ordinairement, &c ont traduit, La première chofe qui vien- dra audevant de mot fera au Seiq^neur ^ Se je l'offrirai en bolocau- Jle ', au lieu qu'il falloit le prendre pour la particule disjondive ou , Se traduire , Za première chofe qui viendra au devant de moi fera au Seiyneur , ou , je [offrirai en holocaufîe. C'efl ainfi qu'il faut traduire cette particule en plufieurs endroits de l'Ecriture , comme par exemple en celui-ci qui efl: de la Loi de Moyfe : Qui perçu fferit patrem S" matrem , qu'il faut expliquer en ces termes. Ce luy qui frapera fon père ou fa mère. Et de même dans qucU .q.ics autres paflages. Notre Auteur lemble avoir eu peur que fon fentiment fur le Vjoi, S sss 351 ^ L E J O U R N A L vv"EU de Jephté , Se tut la coiiieL-vaciou de la virginité de fa flie Etc caulall quelque Icandale parmi les Proteftans , qui font u» grand crime aux Catholiques de ce qu'Us permettent , &: con- fcillcnt même quelquefois les vœux Religieux. Il fait tout fon p<->ilibic pour montrer que fon opinion ne leur ell point favora- ble. 11 convient cependant que chez les Juits , fur tout depuis te retour de la caprivité , il y avoit des Socictez tant d'hom- tnes que de femmes qui fe feparoient des embaras du monde pour s'appliquer à prier Dieu ^ &: à le fervir d'ime manière par- ticulière dans la retraite ; &: que ces perfonncs vivoicnt dans le cclibac. C'eft ce qu'il prouve p.ir l'exemple des Ellcnicns & de plulicurs autres , &c il prétend que c'cil à cette coutume que J. C, fait alliilîon quand il dit , Matth. XIX. 12,. Sunt Eunuchi qui feipfos Ciijiravenmt propter reqrium aelorum. Il lemblc même , (clon lui , que S. Paul i. Cor. VIL 57. permet à un père de con- facrcr pour toujours la virginité de fa rillc , pourveu qu'elle y confênte ; &: il ajoute que ce n'eft pas là luie nouvelle dodlrinc des Apollres , mais un ul'age qui étoit établi depuis, long-temps parmi les Juifs. Louis Capel célèbre Critique parmi les Proteftans , ayant examiné toutes les difficultez de l'opinion de ceux qui dilcnt que la fille de Jephté a cflé immolée ^ a cru qu'elle ne pouvoir pas fe foutcnir. D'un autre collé le même Auteur ne croir pas que ceux qui difent qu'elle fut lèulemcnt feparée du refte des hommes &: confacrée au fervice de Dieu , puiil'ent répondre aux diflicultez qu'on leur oppofe. Il cft donc exiïré dans ua troifiémc fentimcnt : Il prétend que cette fille ayant efté vouée par fon père du vœu appelle par les Juifs , Cherem ou Anaihe- me , on la fit mourir fans l'offrir en holocauile , Se que la natu- re de ce vœu étoit telle qu'il falloit ncceflairemcnt que la chofê vouée fut détruite. Notre Auteur répond que le vœu de Jephté n'eif point appelle Cherem dans l'Ecriture , mais Ncdcr ^ qui ell: le nom générique du vœu dont le Cherem n 'eft qu'une efpccc. D'ailleurs il foutienr que les chcfes vouées par le Cherem n'é- toient pas toujours réellement détruites , puis qu'on pouvoit vouer de cette manière un champ ou autres chofes femblablcs qui ne font pas de nature à pouvoir eftrc détruites; la dcftru diverfes Fortnules de remeàes : "Divifces m deux Livres , (^ niifes au jour en //o/. paf'jojeph Jiro^cne, A Londres. 1701. in fol. premier liv. pp. 400. 1. liv. pp. 141. CE Livre , comme on le voit par le titre , cfl: un recueil de conlultations &c de remèdes : mais ce n'ell pas de ces ccn- fultaaoïis chargées d'une vame érudition, qui fait perd.ede Viuë le fui?t dont li s'agit ; ce n'ell pas de ces remèdes bizarres qu'on trouve rép.'indus en tant de livres qui ne fervent qu'à amu- fci lepub'ic. Icy les raifoiinemens font {impies , jufles , précis, les indicacious bien fuivies, icsxemedes méthodiques ^ convena- bles , bien choifis. La préparation des metUcamens y eft cn- feignéc avec beaucoup d'ordre & de clarté. En un mot il y a peu d'ouvrages de Médecine où les reflexions foient plus fen~ fées , &c la matière médicale mieux entendue. Un avantage de ce Recueil eft qu'on ne peut gucres alligncr de maladies con- tre laquelle on ne trouve icy d'cxcellens rcjiiedes. L'Auteur s'cû particulièrement attaché à en prefcrire de faciles Se de fpecifi- q;i:s tout cnfemble. Il en recommande plufieurs que j'ay veu reiillîr en beaucoup d'occafions, & celui-cy entre autres, contre les bourdonnemens d'oreille. C'eft de fe remplir la bouche de fumée de Tabac , puis de bien fcrxnci les lèvres , & de fjire le plus d'eifort qu'il eit poffible pour chaiVer cette fitmée dans la cavité de l'oreille ; car il y a au palais un conduit de conimuni- cation qui va jufques dans cette cavité. Ce conduit commence par une ouverture a([:z grande à coflé de la luette &: proche les trous qui vont aux narines ; c'eft ce qui eft caufe que les fourds entendent quand on leur parle dans la bouche , &: que quand on veut écouter quelqu'un de loin on ouvre la bouche. M. de Mayerne confeille contre la pleurefic un remède qui eft fpecifîque. C'eft de creufer une ponjme, de la remplir d'olibaji, &C après l'avoir rebouchée avec le morceau même qu'on a enle- vé à la pomme , de la laifter cuire lentement au four afin que l'o- liisan fondu la prnetre mieux , enfuite de la donner à fuccer au rpalade. L'Auteur vante encore beaucoup le Diaphoretique mine- rai cpatrc la même maladie ; il le regarde comme un puiflanc remède D ES se A V AN s. 3jj remède &: pour prévenir la coagulation des humeurs &: pour la refoudrc. Il en confeillc l'ufage dans de l'eau de fca- bieiife ou dans quelque autre lemblable , & il veut qu'on don- n: ce breuvage dés le commencement de la maladie. C'efl: un remède , dit-il , qui fait Ton eftet fans aucune violence , il n'a point de qualité incommode , il n'échauffe pomt. S'il excite la fueur il fait du bien , &c s'il ne l'excite point , il ne laiflc pas par une adion infenfiblc de produire un effet lènfible. M. de Mayerne rapporte l'hiftoire dun Pleuretique qui pour avoir pris feulement dix grains deDiaphoretique minerai fait félon la prépa- ration d'Hartman , cracha le lendemain pluficurs livres de pus : Mais il ne veut pas qu'on fafle aucun de ces remèdes qu'au- paravant le malade n'ait elle faigné ; parce qu'en effet dans les inflammations des parties internes , & principalement de cel- les qui coropcfent la poitrine , la faignée eil un fecours fpe- cifique. Le Cd , ou autrement dit , la pierre de prunelle, qu'on nomme vulgairement Chriftal minerai , eft encore d'une grande utilité dans la pleurcfie. On en donne dés le commen- cement du mal pendant trois jours , deux ou trois fois chaque )our. Ce fel éteint la chaleur de la fièvre , 8c chaffc par les urines la matière qui entretient la pleurefie. Il y a dans le corps àes plcuretiques une ferofité acre qui mord fur la plcwrc & qui excite la douleur qu'ils y fentent. Le fel de prunelle écarte cette ferofité , &c par confequent chaffe la caufe du mal. Voicy pour le même mal un autre remède que M. de Mayerne dit cllre infaillible. C'efl: de prendre une once de fuc de CrclTon Aoua- tique, ou de creffondcs Jardins , récemment exprimé , autant de vinaigre rofat , demi once d'huile d'olive , un fcrupule de fel commun ; &: après avoir bien mellé le tout, de le donner à boi- re au malade. M. de Mayerne eftime fi fort ce remède , qu'il ne fait pas difficulté d'avancer que fi on le pratique , on réta- blira fur le champ le malade. Il rt'y a point de maladie plus difficile à guérir que la phtifie, &: les ulcères des poumons : Entre les remèdes propres contre un mal fi dangereux , l'Auteur confeille particulièrement certaines fumées , ou vapeurs qu'on introduit dans le fond de la poitrine en les refpirant. Ces for- ces de remèdes pénètrent jufques dans la fubilance des pou- 170Z. Tttt 350 L E J O U R N AL inons ; Se l'Epiglotc qui terme aux breuvages les plus liquides , l'cnriéc du larynx , ne la fçauroic dérober à une fumée qui (e confond avec l'air &: qui sinfinuë avec luy . La fumée de 1 ufli- lagc efl fouvcraine dans cette occafion. On fait briller fur les charboiis une quantité fuffifrntc de tcuillcs ou de racines de Tuilî'.agc bien delfechécs , Se le malade en tire la fun.éc par la bouche à la faveur d'un entonnoir. Diofcoiidc dit que ce remède guérit la toux fcche, la difficulté de rcfpircr,&: ron pt les vomiqucs du poumon. M. de Maycrnc oblcrve que plulieurs per- fonnes prêtèrent la vapeur du Tuflilage : On prend, dit-il , la plante entière , on la met dans un vaifleau de terre , Se après l'a- voir bien bouché on le met dans le four, où on le laillc le tcn:ps qu'il faut pour que l'herbe cuife ; enfuitc on oflc &: on dt bou- che le vailfeau , Se le malade en reçoit duns la bouche la va- peur par le moyen d'un entonnoir. Il cil: éconnant , dit-il , combien on crache par le moyen de ce remède , Se avec quel ïliccez la poitrine fe débarrafle. Ceux qui croyent que la véritable fcience du Médecin con- fiftc à gucnr les malades , plùcoft qu'à fiirc des fyflémcs fur les maladies, trouveront dans ce Livre bien des fccours , Se pardcn- neront volontiers à l'Auteur quelques erreurs anciennes qui ne font pas de confcquence pour la pratique , comme par ex-^nple, de comparer le ccrve^ui à une ventoufe, de d're que du bas ven- tre il s'cleve des tlimécs à la tcfte , Se que la bile y envoyé des vapeurs chaudes. Je dis que ces erreurs ne font pas de confc- quence pour la pratique ; parce que, dans le tond,fî elles mectcnc quelque dilïerence entre les Médecins anciens &: les Médecins inodcrnes , ce n'-?!!: gucres que pour le langage. Après avoir parlé de l'Ouvrage , il nous rcitc à dire un mot de l'Auteur. Voicy ce qu'en écrit M. Browne dans une Pretace qu'il a mife à la telle des œ ivres de ce grand homme. Théodore Turquet de Mayerne naquit en 1572. à Maycrne , prés de Genève. En ijSy. il paffa Doétcur en Médecine à Mont- pellier : en fuite il vint à Paris ^ où il (c déclara ouvertement pout la M'd^cineChymique. Cette doctrine lui attira , dit M. BroW- nc , auTi-bicn qu'à Duchcfnc fou contemporain , bien des con- tradicteurs. Un Livre fous le tire d'Apologie pour la Médecine DES SCAVANS. 5^7 d'Hippocrate &: de Gïiicn conere la dodiin? de Mayeriie &: as ( Duch?rac ) tu: le premier traie qu'il eu: à clluycr. II s'en attira bien-:ô: un autre par une K éponfe qu'il fit. Le procez s'cchau- fa , &: la chofe en vint à une telle extrémité , que les Galeniitcs détendirent à M. de Mayerne l'encrée dans leurs . Aenib'écs. C'eft ce qu on peut voir dans les Ccnluics rapportées par M. Necd- ham , dans un Livre qui a pour titre, M'd< la Mcdcin^c.Qct" te perfecucion nempécha pas M. de Mayerne de s'r.pplic^ucr tou- jours à la recherche des remèdes , & il fc fit pai jà une ii grande réputation , qu'il devint Médecin d'Henri IV. Ses enncnas le voyant dans cette élévation s'adoucirent un p"u ; laChymie ne leur paru: plus un monftrc (î horrible , & on les vit bien-tô: van- ter ce qu'ils avoient auparavant tant décrié. Après la moKt d'Honri IV. M. de Mayerne fut en Angleterre, où le Roy Jacqu'^s Premier le fit fon premier Médecin. Quel- que grande que fut alors la fortune de M, de Mayerne , cde de- vint encore plus grande fous Charles Premier , dans le temps qu'Henriette Marie regnoit en Angleterre. Ce fçavant homme mourut enfin en 1609- âgé de 8i. ans , illuftrc par fes Dignitcz , par des biens immenfes qu'il laiflaàfes Enfans , &: plus illu- ftre encore par la jaloufic de fes ennemis , &: par fon mérite. HISTOIRE DE LA REFORME DE L'ABBAYE DE Sept'Fons. A Paris , chez Louis Guerin. 1702. in iz. pagg. zoj. OM a de tout temps écrit avec foin dans l'Eglifc les Vies des Saints Anacoreres , illuftres par leur Pénitence extra- ordinaire , & par l'ours vertus héroïques. Le Monaftcrc de Scpt- Fons qui cfb une Abbaye de l'Ordre de Cifteaux & de la filia- tion de Clairvaux fituée à fix lieues de Moulins en Bourbon- nois , renferme quantité de ces grands Serviteurs de Dieu. l'Abbé qui eft à leur tefte ( Euftachc de Bcaufort ) après avoir mené une vie mondaine , étant touché de l'Efprit de Dieu , fc convertit en l'année Kîéj. & entreprit d'y mettre la reforme. Il en vint à bout malgré les obflaclcs qui s'y rencontrèrent. L"s anciens Religi :ux qui ne la vou'urent point cmbraflcr fe rctitcrcnt tous. Etant donc relié fcul , il comtr»cnça à ejicr- 5j8 LEIOURNAL cer fur foy les aufteritez de la Reforme qu'il vouloir établir. If' n'eu: d'abord que trois ou quatre Religieux. Mais Dieu be- nilûnt ion cntrcprifc , luy en envoya dans la fuite un très-- grand nombre. M. Droiiet de Maupcrtuy qui a écrit l'Hiftoi-' re de la Referme de cette Abbaye , après avoir parlé de Çott ctabliflemcnt , fait le portrait du Père Abbé , &: la dcfcriptiorf de l'Abbaye. I! rapporte cnfuite les Reglemcns qui y font praci-' quez, 3c quelques cvencmens qui y font arrivez depuis la Refor- me. Enfin i! fîic une Relation de quelques avions extraordi- naires 1^ cdiHanres des Religieux de Srpt-Fons , ce qu'il ap- pelle , à l'imitation de Jean Mofchus , le Pré Spirituel de Sepc- Fons. On y lit cet exeaiple d'une obeillance inouïe, t/nf pauvre Frère convers à qui le P. Abbé avoit die en prefencc d'un Evêque pour éprouver fon obeïlTance, de s'aller jctt(a: dans l'Etang du Moulin , & d'y demeurer avec les Poiflons , a^^ fin d'appiendre d'eux à garder le filence , prit aufli-tôt le che- min de l'Etang pour fc jctter dedans , pcriuadé , comme il \é dit au Prieur qui le retint , qu'il ne (c noyeroit pas , parce que le P. Abbé luy avoit ordonne de fe jetter dans l'Etang & non pas de s'y noyer. La Pénitence de Dom-Alexis ( M. de Mau- roy ) eft k dernier des exemples rapportez dans le Pré Spirituel de Sepr-Fons. Ce Religieux y cfl: loiié de fa grande œcono- mie dans la dcpenfc de la Maifon dont il cil charité. NOUVEAUX PRINCIPES DE NAVIGATION, contenans la connoiffance (^ diflnbution du temps & la re. formation du Calendrier Romain , l'ejjence 0«' l'ufaqe du nom" bre d'or , de l' EpaHe ^ de l'âge de la Lune , (^ du retardement des Marées. Les moyens de trouver le jour égare , le lever (^ coucher de la Lune , le cycle folaire, les Lettres dominicales ^ feriales , les Fefles mobiles & immobiles. Et un abreuvé de la fphere du monde , où font expliquées les principales définitions ^ fyft'emes des Aflronomes^ avec les ufaqes des points, lignes i^ cercles conçus & imaginez^ en cette fphere : le tout très utile (^ neceffaire à tous Navigateurs ^ autres perfonnes curiufes Par Charles Herubel , du Havre^ enfeignant la Navigation. Au Havre de Grâce , chez Jacques Hubault Marchand Libraire. 1701. 1. vol. in 8. pagg. 148. AP^iifs.CheiJiAN CussoN,ruci'.Jicq. àl'ImagedcS JeaoBapt. ^i*f Pr»v, LE JOURNAL DES SCAV ANS 5 DuLuNDY 29. May M. DCCII. DE ANTIQUIS ECCLESI^ RITIBUS TOMUS tertius, complcdcns Librum fecundum & tcrtium^ in quibus Ritus ad facras benedidiones atque ad difciplinam Eccldîa- fticam fpedlances, Commentariis illuitrati reprxfentantur &c. Studio &: operâ R. P. Domni Edmundi Martcne , Preibycc- ri &: Monachi Benedidtini , &c, Rotomagi &c. C'efl: à dire , Des anciem Rites de l'EgUfe. Tome 112. cLms lequel on ré~ fre fente (^ on éclairât far des Commentaires les Rites qui con-^ cernent les Benediclions & la difcipline Ecdcfiaftique ^c. Par Dom Edmond Martene , Frefire ^ Moine Bénédictin de la Congrégation de S. Maur. A Rouen , &: fe trouve à Paris, chez Pierre Débats. 170Z. in 4. pagg. 66^. LE Père Martcne ayant donné au public l'an 1690. les an- ciens Rires des Moines en deux Tomes in 4. entreprir de traiter des Rites Ecclefiafliques. Il a déjà publié en 1700. ce qu'il a recueilli fur les Rites des Sacremcns. C'efl: ce qui tait le pre- mier Livre de Ton Ouvrage qui contient deux Tomes. Les deux Livres fuivans font compris en un fcul Tome. Il cft traire dans le prerbier des Rites des Bénédictions ; &: dans le fécond , de ceux qui regardent la Police de l'Eglife. Pliificurs Auteurs du moyen âge _, comme Ifidore de Scville , ijoi. V u u u ^60 LEJOURNAL Amalarius, Raban, Valafridc Scrabon , Kcmi d'Auxerre , Odon de Cambiiy , Beinould Moine de Kichenou, l' Auteur du Mii crologue , Kupcrc de Tuy , Raoul de Tongres , Honoré d'Au- cun, on: traité des Rites de l'Eglife j mais la principale app.ica- tion de ces Auteurs a été de rechercher des railbns myftique^ des cérémonies , fans fc mettre beaucoup en peine li elles étoicnc vericablcs (Si naturelles. Jean B^leih , Gui.laume Durand , Se plulieurs modernes onci'uivi cette raecho Je : Mais cnenefl: enfin revenu , &: les habiles gens ont commencé à s'appliquer à la re- cherche de l'origine , de l'antiquité , &c des changemcns des Ri- tes Ecclefiafliqucs. Le premier qui y a travaillé clt George Caf- fandre, un des plus habiles 5c des plus modérez Auteurs du fei- ziéme fiecle. Il a elle fuivi de Pamclius , de Vicecomes , de M. de l'Aubefpinc , du Père Goar , du P. Mcnard , du Père Morin , du Cardinal Bona , du P. Mabillon &: de quelques autres qui ont recueilli dans leurs Ouvrages les anciens Monumens des Ri- tes Ecclelialtiques , &: les ont donnez ou tout entiers ou par Ex- traies. C'ed la méthode qu'a fuivi le P. Martene, qui après avoir rapporté fur chaque cérémonie ce qu'il en a trouvé de marqué dans les Canons des anciens Conciles , dans les Décrets des Papes , &c dans les Ouvrages des Auteurs Ecclcliaftiqucs , don- ne de longs Extraits des anciens Pontificaux , Sacramentaircs , MiiTels, Bréviaires, Rituels &: autres Monumens qui concer- nent les cérémonies & les ufages de ditfcrentes Eglifes. Ce troifiéme Tome efl: précédé d'une Préface où le P. Mar- tene foutienc ce qu'il avoir avancé dans celle du premier Tome , que les trois Livres des Rites qui portent le nom d'Eftienne Du- rand Premier Prcfidcnt du Parlement de Toul ou fc, ne font point de ce Magiftrat , mais du fçavant Pierre Dancz Evêquc de La- vaur j dont Durand avoir acheté la Bibliothèque, où s' efl: trou- vé le manufc-it de cet Ouvrage qui a efté imprimé après la mort de Durand fous le nom de ce dernier. C'cfl: ce que le P. Mar- tene dit avoir appris de M. Bertier Evêque de Piteux , qui le fçait dit-il, de Pierre Bertier fon Oncle Evêquc de Montauban, ami de Durand Se d: Danez. Mais il y a bien de l'apparence que ce PciC n'eft pas bien informé de ceci , & qu'il a cui rrcp icgereracnt M. le Broc Prévôt de Montauban , dont il cite la D E s s C A V A N s. ^ci remarque dans Ton puemiei Tome. Car M. Berticr Evccue de Moncauban n'écoit pas oncle , mais feulement coulin de l'Evê- que de ixïcux , Se il n'a jamais connu ni piî connoîcre M. Dancz ic Durand , puis qu'il n'avoic que ving-iix ans en mil iîx cens trente-quatre , quand il fut nommé Evêque de Montcuban. On Elit une objedion très plaufible au Pcrc Martcne ; que Du- rand écrivant trois jours avant qu'il fur maflacré à Touloufe ( ce qui arriva le lo. Février 1^85». ) à Jean de Barrière Abbé des Feiiillans , &: Auteur de cette Reforme , !e prie de faire approu- ver & imprimer fon Livre à Rome. Le Pcrc Marterne y répond que Durand a pu appcUer un Livre qu'il avoir acheté , fon Li- vre. Je ne fçais fi on pourroit le dire à plus jufte titre d'un Li- vre que d'un Sermon. L'on fçait que ce feroit fc railler d'un Prédicateur qui prêcheroit un Sermon fait par un autre, de dire que c'eft fon Sermon parce qu'il l'a aciieté. Ne fcroit-ce pas de même fe mocquer de donner le nom de mon Livre à un Ou- vrage auquel on nauroit d'autre part que d'avoir eu le bonheur de l'acquérir. Mais il y a plus : Dans l'Edition de cet Ouvrage ftite à Kome en 1^91. dédiée au Pape Grégoire XIIL par An- gélus Papius , il elt dit dans l'Epirre Dedicatoire , que Durand avoir envoyé ce Livre à Rome au Cardinal de Pellevé , afin qu'il le fill: imprimer. Qo? ce Cardinal auroit,fouhaité qu'il l'ciit elle du vivant de Durand , & que ce Prefident eût vii luy- mê me les fruits de fon travail. Q|_ie Durand étant mort , le Cardinal , qui vouloit s'acquiter du devoir d'un ami , avoir re- mis ce Livre en:re les mains de Papius afin qu'il prît loin de l'im- prelfun. Quelle apparence qu'un homme de probité & de bon- ne foy , qualicez que le P. Martcne reconnoît dans Durand , aie envoyé l'Ouvrage d'un autre pour cflre imprimé fous fon nom? S'il fçavoit que Pierre Danez en fut Auteur , comme il ne pou- voit rignover , ne devoit-il pas luy en faire honneur , &: rnan- der au Cardinal de Pellevé , tV à l'Abbé de Barrières , que cet Ouvrage étoit de ce Prélat ? Enfin dans l'Ouvrage même l'Au- tcar fe donne pour un Prefidcnt du Parlement de Touloufe ; il p irle de traitez faits par Durand comme fes propres Oiivag^s & cite des Remarques de Mon'". Danez qu'il ne fuit p.:s. Ce font des preuves certaines qu'il eft du premier , & non pas du dernier. 5^1 LE J O V'K N A r Le Pcrc Martcnc remarque deux fautes légères qui luy font échapccs dazis Ton picmier volume : l'une de n'avoir pas rcpre- fenté tous les Miniftres qui fervent aux Mclfcs foicmnelles dans TEglifc devienne ; parce que M. l'Archevêque de cette Eg'ifc a ajouté depuis quatre ans aux fcpt Diacres , aux fcpt Soudiacrcs &r aux f:pt Acnlythcs , fept Prcaes fuivant l'ufage de l'Eghfe de Lyon : Et l'autre , d'avoir dit que la coutume de demeurer de- bouc à l'élévation de l'Hoftie , ctoit encore en ufigc dans l'E- glile de Lyon. Mais il fe détend contre les prétendues correc- tions qu'un Anonyme a fou:cnu qu'il dévoie avoir faites dans les vers d^ S. Oricntius. Il fait voir qu'il n'cll pas permis de corriger ainli les Auteurs de la baOc Latinité comme on fjroit des ihcmes d'Ecoliers : qu'il faut donner leurs Ouvrages tels qu'ils fe trou- vent , fans changer les fautes du langage ou de la Poefie qui font dans le texte : Que Dclrio a fait cette remarque , &: en a uCé ainfi en donnant ce Livre d'Orientius : Que le P. Sirmond a fait la même chofc dans fon Edition d'Eugène de Tolède &: deDra- conce. Il examine quelques-unes des concétions de (on Refor- mateur , Sç fait voir qu'elles font hivoles , & qu'il s'ell: lui-n^ême trompé. Enfin il lui conl'eillc s'il a une 11 grande demangeaifon de corriger de mauvais Latin , d'entreprendre la corrcdion de la Somme de faint Thomas , qui lui fournira un beau champ pour faire parade de fa Latinité^ LcsBjnedictions, dont le P. Martene décrit les Rites dans le i. des 1. livres contenus dans ccTom. font employées ou pour benic les perfonnes , comme les Abbez , les Abbelfes , les Moines , les Chanoines, les Vierges, les Rois &:c. ou pour bénir les chofes facrées, comme les Temples, les Autels, les Vafes facrez, les ha- bits, les ceintures,lcs images,les maifons, &cc. Les Abbez font ou Moines ou Chanoines Réguliers . Le P. Martcne dit que la béné- diction des premiers ert ancienne de plus de douze cens ans ; au lieu que celle des derniers ne l'eft que de fix cens. Afin qu'un Abbé puiiîc ellrc bcni , il faut qu'il foit Prêtre. L'Evêque pour bénir l'Abbé , doit dire la Melfc Se faire la cérémonie devant deux ou trois perfonnes, La bénédiction s'en tait par une fimple Oraifon. On trouve dans quelques anciens Pontificaux qu'on lui mertoit la Ci-offç en main. Il n'y cfl: point parlé de la Mitre, ni D E s s C A V A N s. 5^5 ni des Gands qui n'onc efté accordez aux Abbcz que pat des pri- vilèges qu'ils n'onc commencé à obtenir communément que de- puis le dixième (ieclc, L'Ordre de Premoncré fit un Kcglc- ment qu'aucun de fes Abbcz ne prendoit de mitre ni de gands. L'Abbé dans le temps de fa benediétion , promet à l'Evêquc l'obciflance &c le refped. Le P. Martenc prétend que cela n'a pas efté en ulage par tout , de allègue quelques exemples de Moines qui n'ont pas voulu faire cette promclfe , & quel- ques Lettres des Papes qui les en ont exemptez. Il rapporte en- fuite les prières & les cérémonies de la Benedidion des Abbez , tirées de ditferens Manufcrits. Il ne s'étend point fur la Bene- didion des Moines parce qu'il en a parlé dans fon premier Trai- té. Il fait feulement un recueil d'Extraits de plufieurs anciens Monumens fur ce (ujct. Les Reclus ou les Hermites étoicnt in- troduits dans leur retraite avec des précautions &: des cérémo- nies particulières , dont le P. Martcne donne des exemples. Il rapporte aulîi des formules d'Inftallations des Chanoines Régu- liers &: Séculiers. Les Benediélions des Vierges qui fe confacrent à Dieu font les plus folemnelles dans l'Eglife. Tercullien diftingue de deux for- tes de Vierges Chrétiennes ; les unes qui pouvoicnt fe marier , & les autres qui s'étoicnt confacrécs pour toujours au cclclle E- poux. Les unes vivoicnt chez leurs parens ; les autres étoient dans une habitation comm.une. De celles-cy quelques-unes ne faiibicnt point d'autre vœu , que celuy de continence ; d'autres faifoient auffi celuy d'obcïûance. Les unes & les autres étoient confacrées à Dieu de deux manières ; ou en prenant fimp'emcnt l'habit & faifant vœu, ou par l'impofition des mains de l'Evêquc &c par la réception du voile accompagnée de bcnediélion. La première Profciîion fc pouvoir Elire a. l'âge de fcize ans : La féconde ne {c faifoit qu'à l'âge de zj. La première fe fiifoic tous les jours ; &: la z. ne pouvoir eftrc faite que dans les Feflcs fo- lemnelles , à moins que celle qui la vouloit faire ne fur en dan- ger de mort. Dans la première, les Vierges fe confacroicnc c!- les-mêmes ; l'Evêquc étoit feul le Miniitre de la féconde qui Ctoit interdite aux Prêtres. Le voile que l'on prcnoic dans la 1702,. Xxxx 3^4 L E J O U R N A L premicic ctoit difteicnc de ccluy que l'on reccvoit dans la Te- condc. Les Veuves ne pouvoicnc cftrc voilées qu'à l'âge de quarante ans , &: quelque temps apiés la mort de leur mary. Elles ne rc- cevoient point autretois de benediclion , &c les Piètres leur peu- voient donner le Voile. Les Diaconclles croient tirées indiffé- remment d'entre les Vierges Se les Veuves, Leur minillcre eft très ancien , &c leurs fondions marquées dsns les Canons. Elles fervoicnt aux Prcrres dans l'adminillration du Baptême des femmes. El.'esgardoicnt les portes de l'EglilcLcs Evêques lesen- voyoicnt dans les m.aifons où ils n'ofoicnt envoyer des Di.icres. Cclics que l'on choililfoit pour cet employ , dévoient avoir au- moins quarante ans , & n'avoir cflé mantes qu'une feule fois. Le Concile de Calcédoine porte qu'elles étoient ordonnées par rimpofition des mains. Le P. Martenc fuivant l'avis de M. de Valois prouve par le ly. Canon du Concile de Nicée , que cet ufige n'é.oit pa. de toute antiquité. Il rapporte enfuite les priè- res dont on i'c ùivok en benilL.nt les Diaconefles. Les Rites Se les cérémonies de la Bcnedidion des Empereurs &: des Rois , &: pariiculierrmcnt de celle des F ois de Fiance , fc trouvent dans tan: de Monumens , qu'il n'eft pas étonnant que cet article du P. Martene foit un des plus longs. Il n'oublie pas ce qui regarde la benedidion des Princes , des Ducs , &: des nouveaux Soldats. Paflant enfuite aux Rites des Benedidions des chofcs , il trai- te amplement des cérémonies de la Dédicace des Eelifcs. P icn . n'étoit autrefois plus foleniuel. Dés le temps de Conftantin le Grand , on aflar.bloit des Evêques pour fiire la Dédicace des Eglifes. Cette courume éroit générale en Crient &: en Occident. Les Evêques n'étoient pas feulement témoins de la ccnf'^crat ion des Eglifes ; mais ils aflUioient encore l'Evêqucdu Dioccfed.^ns ia confccration. L'L'fige de ne point corfacrer d'Eglifefans Fe- liques de Saints , n'a pas toujours elle général : Il elloit propre en Occident à l'Eglifc Romaine : il paffa enfuite dans les autres. Ces Reliques n'étoient pas toujours quelques parties des Ofî'e- mens des Samts , ma>s aufli quelqu'^fois des chofcs qui avoicnc cfté à leur ufage. On en mectoit non feulement datis les Au- D E s s C AVA N s. 5^j tels ; mais encore en diftcicns endioits de l'Eglife. En p'ufieuis E'T ;l':s on irntcrmoic dans les Au:els trois parcelles du Corps de 3. C. Le P. Marcene tait de longs extraits des rites & des piiercs de la conlccration des Egiilbs , &c rapporte un Traite fur la Dé- dicace des Eglilcs qu'il a tiré d unManulcrit de faint Ouën an- cien de (Ix cens ans, &: qu'il attribue à Remy d'Auxcrre. Ce Traité ell plein de railcnsniylHqucs. Aucrcfois on dccruifoit tous les Temples des Idoles. S. Gré- goire le Grand permit aux A.:g!ois de les changer en Eglifes , a- prés en avoir abbatu les Idoles , les avoir lavez avec de l'eau bé- nite , & y a voir mis des Reliques. I' y a même des exemples de cet ufage avant faint Grégoire. On brûioit aullî au:refois les Synagogues des juifs. A l'égard des Eglifes des Hcreciques , la coutume la plus commune a elle de les leur ô.erpoiir les don- ner aux Catholiques. Néanmoins le Concile d'Epaone dec'arc qu'il ne croit pas qu'on puific purger la pollution de celles qu'ils ont bâ'ies , ni qu'on doive s'en lèrvir à des ufsges facrez : n.a''s il per.net de reprendre celles qu'ils ont enlevées aux Catholiques. C'eit aulîl le fcntiment d'Alcime Evêque de Vienne. L'ufxge de réconcilier les Eglifes pollues par l'cftufion de fan^, ou par quelque autre accident , efl: beaucoup moins anciciî^, &: ncfe trouve aucorifé que par des livres de Rites , dont le P. Martene rapporte pluficurs extraits. La conlccration des Autels eft auiTr ancienne que celle des Eglifes, dont elle fait la principale partie. Les Kites en font j décrits dans divers Pontificaux que le P. Martene a copiez. Il croit que les Autels porcatifs font très anciens .- I. allègue fur es I ilijet un paîf.ige de (a'nt Denys d'Alexandrie , qui ne femblc pas j le prouver bien clairement. II y en avoit du temps d'Hiiicmar I qui étoient de marbre ou de pierre , & de forme quarrée. On y fnfermoit des reliques. Ives de Chartres ne veut p;^ s que l'on -en confacre qu'ils ne foient attachez fortement à une tc^ble de bois , ou à un pied folide. Saint Anfelme reivarque qu'en Nor- mandie on coniacroit de (impies pierres pour fcivir d'Aurels por- latifs : Vfii^f que je ne condanne pas , di:-il , m^is que je ve pra- tique point. On avoit tant de refpedt pour les Autels , que quand il felloic les rompre ou les abbatre , foit parce qu'ils étoient inu- ^66 L E J O U R N A L tilcs , foie parce qu'ils écoienc trop vieux, on ne le faifoic qu'avec ccrcaionic. Il eft défendu dans un Capitulaire de Charlemagne de l'an 785. de baprizer les cloches : Cependant l'ufage de les bénir cfl: allVz ancien , &: l'on a donné le nom de Baptême à cette Benedidion, parce que l'on y pratique plulîeurs cérémonies du Baptême véri- table , comme de les laver , de les oindic , de leur impofcr un nom. Cette dernière cérémonie ne fe trouve que dans très peu de Pontificaux. Baronius a cru que le Pape Jean*XIII. a efté le premier qui a introduit l'ufage de baptizcr les cloches en i'annce accompagne de cierges allunés. On chan- to.t des Pfeaumes pendan: le convoy. Le corps de l'Evêquc écoic porté dans pluiicurs Eg ifes de fuite , où l'on chancoit des V'"gi-i les pour luy. On plaçoit ordinairement les Morts dans un Tom- beau de pierre , la face tournée vers le Ciel , la telle à .'Occi- d^^nt. Dans quelques cndroics on mcttoit de l'eau benii.e ^' de l'encens dans le Tombeau : On giavoit des Croix ou des Ima- ges fur la pierre qui le couvroit ; on difoit des Molfcs folemnel- les pour eux le i, le 3. le 9. & le 30. jour. On croit que S. Grégoi- re elt le premier qui a inifitué l'ufage de due trente Mcfl.cs pouii le Mort : Elles éîoicnt toutes différentes. Enfin le P. Martcne rapporte les prières ulitées dans diveries Eglifcs pour le foulage- ment des malad'^s &: des morts. Au vefte il ne faut pas s'imaginer que tous ces Rites aycnc efté généralement receus en tout temps &: dans toutes les Egli- fes. I! y en a qui ont efté alTez communs : Mais il y en a aufli plufieurs qui ont efté particuliers à quelques Eglifes. Il y en a d'anci-ns &r de modernes. Les uns ont duré long-ten ps, les au- tres ont elle bien-tôt abolis. Enfin l'Eglife a autant varié dans les crcaioni^s &: dans les Rites , qu'elle a efté immuable dans- la docirine Se dans la foy. lnt:ioductio in jits publicum imperii ro- mano-Germanici novifTimum , folida ac genuina illius funda- menta ex ip(is fontibus j legibus fcil, fondamental i bus adis- que pubucis Lnpcrii , èc opcirais hujus imprimis xvi , Scrip-t DES se A VAN S. j^^P çoribus deprompta , convcnicntiquc methodo difpofita fuc- cincl; peifpicue camcn & plenc , infcrcis quoquc nobilioiibus con:rovcriîis , inteidun vcl verbo dcfinitis jCxhibcns , ador- nata, &: quinca hac edicionc rcvifa in plurimis Iccis concfta Sc auda à Gabiiele Schwedcro , U. J. D. Conf. W^vrr. placito- mm Feud. & Jurispub'ici in iduftr. Ebcrh. Prof. CLim privilcg. M-ijeft. Reg. Po!. &c Elcd. Saxon. Tubinga; fumpcibus Vidu^e Philibert brunni , Bibliop. Typis Gicgoiii Kcrncri anno 1701, in 8. pigg- 850. C'cft-à-dire , Jntrodufiion au nouveau droit pub lie de l" Empire d' Allemagne S'C. revcue^ corrigée dans cette cinquième Edition, Par Gabriel Sihvf/eder Doïleur es Droits , ConfeiUer de M. le Duc de "Wirtembcrg , Profejfeur du Droit; Féodal (j;- Public en C UnivcrÇitè de Tubmie^ avec privilège de Sa Majefié Polonoife. A Tubingc , aux frais de la Veuve Philbcrt Biun. O' J doit pardonner à un Auteur qui étale dans un Titre iagn:fiquc toutes les perfections de Ton Ouvrage , quand le co ps d:; l'Ouvrage répond coaimc celuy-cy au frontifpice de fon Livre 0\\ trouve en eftct que dans cette Introdudion au droit public de rAUemagnc , les matières y font puifces dans les iburces les plus pures des Loix Germaniques, qu'elles y fout trai- , tées avec beaucoup de precilion, &: difpofées dans un tres-bel or-. dre. Ces Loix ne font point celles de Jullinien tout à fiit diffé- rentes du droit nouveau , qui s'obferve en Allemagne ; mais ce font la Bulle d'or , les capitulations Impériales ^ les Recés ^ Confticutions de l'Empire & les traitez de Paix, tant fur les affai- res profan?s que fur le fait de la Religion. M. Schwcder a di- vifé fon Ouvrage en deux parties ; l'une générale , &: l'autre par- ticulière. Dans la Partie gcnerale il y propofe la définition du droit public , {x fia , fon objet &: fes principes ; il y explique hi- ftoriqucmeat &: avec une juftc étendue les Loix fondamentales de r Empire ; il remonte jufquà fon origine , il en fait voir le progrès , les changemens qui y font fur venus , fon accroifîcmcnt & fon déclin par le démembrement de fes Provinces , fa forme &: fon état moderne. Il exa iiine les différentes opinions àc?, Au- teurs touchant le Royaume d'Arles qui fut ik\xjx\ à l'Empire, &: 370 LEJOURNAL &: de quelle manière il en a efté diftrair. Ce qui efl: tiré en par- tic des écries de Conrineius , dont l'Auteur a hiit un abretré cxaét Se lliccint. La féconde Partie e(l lubdivilée en deux Se- ctions. Dans l'une il ell parlé de l'Empereur en gênerai ôc de l'Llcction du Roy des Romains , qui le tait par les voycs ordi- naires ou extraordinaires , des droits qui appartiennent à l'Em- pereur privauivement a. tous autres ou qui luy (ont communs, foit avec les Eleclrurs (culs , foit avec tous les Etats de l'Empire. L'autre Scclion comprend les droits de chacun des Etats en par- ticulier , qui (ont dillingucz par chapitres. Il y a plulicuis que- (l:ions répandues dans tout le corps de l'Ouvrage, comme de (ra- voir fi l'Empire de l'Allemagne eft un gouvernement Monarchi- que ouAriftocracique ? Si le droit d'élire appartient aux Electeurs en corps ou a. chacun en particulier ? Si l'Empereur peut (cul con- mître des difTcrcnds des Fiefs Ivcgaliens, eu s'il efl: oblige de les faire décider dans le Conl'cil des Princes, & par le jugement des Pairs ? Si un émancipé peut avoir la tutelle de (esùercs mineurs > Si l'on peut donner à un Eleélcur pendant ù minorité un tuteur tellamentaire au préjudice de celuy à qui la tutelle ell déférée par la Loy. En quel Tribunal les caufes de mariage doivent cftrc portées entre les Perlonnes lUuftres de la Religion Proteftantc > Sec. L'Auteur, qui eft Protertant &: fuj?t du Duc de '\5t/^irtemberg paroît fort attaché aux interefts de (on Prince &l de fa Religion , comme il le fait connoît re par (es ("cntimens contre la Cour de Rome &c dans les alfaires de la capirulation du Roy des l"* o- mains , &: de l'érection du neuvième Eleétorat en faveur du Duc Erncll-Augufte de Brunfwic. Il y a vingt ans que fon Livre a paru pour la première fois. Il a efté reimprimé quatre- fois depuis ce temps-là , &: il s'en eft fait un grand débit dans toute l'Alle- magne , où le droit public eft beaucoup cultivé depuis les Guer- res delà Religion. On l'enl'eigne publiquement dans les F/niver- fitez les plus HorilTantes , dont notre Auteur fait le dénombre- ment ; & dit que dans une Adcmblée des Etats , qui fut tenue en l'an i6^j. on mit en délibération (i l'on permettroit de faire des leçons du droit public dans les Ecoles , quelques-uns efti- mant que comme il n'appartient qu'au Prince de foire des Loix , i:l i fcul le pouvoir de les interpréter _, &: quç Ifaac Volmar Con- feUler DES SCAVANS. ^ 37, fciller du Confeil fccret de l'Empereur Ferdinand III. écoit d'a- vis qu'il iiiz faic défcnfes aux Univcrfitcz de l'cnfeigner ; mais qu:; les Dcpuccz les plus (.)ges s'y oppofcrenc & confcrvercnt aux Ecoles leur ancienne liberté. Cet Ouvrage eft aflurcmentun des plus utiles pour cette forte d'étude, &; tient lieu d'une Bibliothè- que entière des Auteurs qui ont traite de l'état de l'Empire. Il a deu'i avantages confiderables au dcfllisde ceux que nous avons. L'un eft qu'il defcend dans un plus grand détail de ce qui s'ob- ferve &: fe pratique en Allemagne: L'autre eft qu'il n'avance tien fans preuve , &: dont il ne rapporte des aucoritcz , au lieu que l'on court fouv?nt rifque de fe tromper en luivant ceux qui nous ont donné en François l'Hiftoire de l'Empire. L'n des der- niers ( on fe contentera de ce feul exemple ) a dit que l'En pe- reur , quand il écrit aux Electeurs , traite les Eledleurs Ecclelia- ftiques de chers Coulins , & les Lledcurs feciiliers de chers On- cles. M. Schwedcr prouve au contraire , que ces derniers (ont traitez de Neveux par l'Empereur, ôc cite les Auteurs qui ont cherché les raifons de cette dénomination. NOUVELLE ATLANTIDE DE FRANÇOIS BACON Chancellier d' AnqJ.eterre , traduite en François , (^ continuée. u4vec des Reflexiom fur finflitution & les occupations des Aca.^ - demies Fnincoife^ des Science!,& des Jnfcriptions. Par M. R. \ A Paris , chez Jean Mulîer, rue S. Jacques , à l'Image S. An- toine, i/oi. I. V. in li. pagg. ijj. PLufîeurs Auteurs anciens nous ont laiffé des Reflexions uti- les pour le gouvernement des Etats , & des maximes propres" à entretenir la paix ^ l'union dans la Société. La République de Platon , &: [éducation de Cyrus par Xenophon , font des Ou- vrages ellimez de tout le monde -, & fi jufques icy on n'a pas pu !| parvenir à former un gouvernement fuivant le modèle qu'ils en tj ont donné , on a mieux aimé en rejetter lafiiute fur la malice ou |j fur la foibledc des bommes,que de dire que les règles que cesAu- \i ceurs ont prefcrite; foient def-?â:ueufes. Les mod'^rnes ont aulTi traité ce fiijetavec beaucoup d'applica- tion, mais avec des veuésfort différentes. Quelques-uns unique- 1702. Z zzz 571 LEJOURNAL ment attachez à la politique n'ont fait aucune attention à ce que les hom.iies doivent à Dieu &: ont prcfquc entièrement néglige la Religion. D'autres au contraire ont cru qu'il n'y a que la 1 cli- gion qui puilî'c fournir les moyens capables de retenir les hommes dans le devoir. Le Chancelier Br.con qui cfloit un grand Ma- giftrat, a inféré dans l'Ouvrage dont on dcnne icy la traduction un tnand nombre de Maximes très utiles à la Société -, n.ais comme il aimoit extrêmement les Arts &; les Sciences , il s'rft tellement appliqué à tracer le plan d'une Acadeniic parfaite, qu'on diroit qu'il a voulu former un Etat qui ne fût ccn pofc que d- Philofophcs. Comm? cet Ouvrage c:oit demeuré i;î parfait, celuy qui en a entrepris la traduction l'a achevé , &: a tait voir qu'une partie du projet du Chancelier B.icen fe trouve ai:jour- d'huy hcureuf?ment exécuté en France par rétablilTcu cnt qu'on y a fait , premièrement de l'Académie Françoife , & cnfuite de l'Académie des Sciences , & de celle des Infcriptions. A l'égard de cette dernière , l'Auteur s'efl trompé quand il a dit qu'elle ne fait que de naître. S'il avoir jette les yeux fur le Livre magnifi- que qui vient de paroître & qui porte peur Titre : I^edaillcs fur tes principaux c'vencmcns du rcqne de Zcuis te Grand , avec des reflexions Ht/toriques, far î Académie Royale de> Infcriptions ^ J^edailles , il auroit compris qu'il a fallu un temps conlidetable pour mettre cet Ouvrage dans fa perfection. De pirs s' fur P Eternité. O'igmc de la Société ^^c. Les Lamentations du Prophète Jerem.'e, en Elégies. Et la defijuBicn ae Tyr dit Prophète Ez^chiel, Poème Epique. A Paris chez Jac.jucs Joilcj à la Colombe Royale. 1702. i. v. in 8. pagg. 118. CEux qui prendront la peine de lire ce volume , avoueront qu'il y a '■ ng-tcmps qu'il n'en avoit paru un qui fut rempli de tan: de choies li diftcrcnccs les unes des autres. Après l'Epi- tre dcdicatoire qui efl compolce de deux Rondeaux, & adrcflce au vray mérite , on trouve d'abord un Poëme d'environ jco. vers , qui n'a coufté que deux foirs l'Auteur. Ceft dans ce Poe ne qu'il explique (on nouveau fyftême de l'univers dont le fondement efl: que le plein corporel &: continu d'Ariftote &: de Defcartcs , & le Vuidc inanimé de Democnte & d'e Gnffen- di font impollibles. Que la matière n'cll point d vilîblc à l'in- iîni: d'où il conclue que l'univers matériel cil: borné. Dans ce nou- -veau fyftême , Dieu efl: placé au centre du monde : de ce centre il fe communique à tous les Eflres créez tant fpirituels que cor- porels. Ccfl: de luy qu'ils tiennent la vie & le mouvement, qu'il leur communique par une infinité de lignes fpirales qui partent de ccc ntre , vont vers la circonférence , &: reviennent au cen- tre d'où elles font parties. Ainfi l'eflcnce divine par ces lioncs remplit le vuidc que laiflcnt neccilaircment les parties de la ma- tière ; &: c'efl: par ces lignes que tout ce qui a vie rcfpire , car f elon l'Auteur ; Spirale efl de fpira .- d'où fpiro , fe refpire; Car l'air entre dans n'ius far l'efprit qui l'attire : La fpiralc efl t efprit par qui nous refpirvns : Si-toll quelle nous quitte , au,(Ji-to[} nous mourons. Par ces fpirales une infinité de Soleils font mis en mouvement , & ils circulent avec les mondes qu ils éclairent ; en un mot dans ce fyftême tout fe fait en circulant , & le mouvement dvcctcn eft entièrement banni comme contraire à la nature. II ne faut ' pas penfer que ce foicnt icy des fuppoficions pareilles à celles de P4 L E^TO UR N A L Djtcarrcs^cdcs autres Philofoph.L'Aircur prétend montrer par un grand nombre de palHiges tirez des Livres de l'ancien & du nou- veau Tcil ini'-nt , que touc ce qu'il avance dans ce Poëmc , aufll- bien que dans Icfuivant ^ où il traice de Dieu , de FAmc & de rEcernirc , eft parfaitement conforme à ce qu'en on: écrit les -Auteurs {lierez , qui fçavoicnc la Mecaphyrique & la véritable Phyfique au.Ti-hicn qu; la Morale. Au rcltc l'Auteur par une- modeftic qui a p?u d'exemples , fupplie les Sçavans de vouloir bien répondre à ce fylleme , &c de rcâ:ifier ce qui s'y pourra trou.» ver de dcfeiEKieux. Après ces deux premières Pièces on voit ici des Stances , un Sonnet fur le Qaiecifme , une Plainte des Mules ou Tori^'ne de la Société, un:; autre Plainte des Mules ," un Sonnet en Bouts* rimez conpolcz , { on n'en a pas encore vii de cette manière , J une Enigme & un Rondeau , les Lamentations du Prophète Jei remie en Elégies , &: un Poème Epique fur la dcftrudion de la vi'le de Tyr. C'eft la Traduction d'une parrie de la Prophétie d'Ezechiel. L'Auteur a fait ces Elégies Se ce Poème en moins de trois jours. i Il nous donne enfuite une Lifte des Ouvrages qu'il a compcf- (ez , &r qu'il promet de mettre au jour incelfamment.Le nombre en eft prodigieux , &:fuppofeune lecture infinie, non (èu'.ement des livres communs, mais même des plus rares , comme (cnc ceux des Philofophes Hermétiques ouCabaliftes , tant anciens que nouveaux. Son Hiftoire générale de la mer fera fans doute très curieufe & très divertiflante. FAUTES SURVENUES DANS LE DERNIER Jôurfial. Puqie ^f6. ligne 7^. en 1587. il palfa Docteur, lifcz^cn 1597. il pafla Docteur. Page 7^7. ligne z8. Ce fçavant homme mourut enfin en idop. lifez^Qc fçavant homme mourut enfin en i<5j4. A PARI S, Chez JEAN C U S S O N , rue faint Jacques , à l'Image SaijK Jcan-Bapcifte. Avec Privilège du Roy. vjou LE JOURNAL DES SCAV ANS 5 Du LuNDY y. Juin M.DCCII. LETTRE DE M. MARIN UABBE', NOMME' PAR le S. Sieze Evèque de Tilopolis , ^ Coidjuteur au Vicariat ^pofioUque de la Cochinchine , au Pape fur le Certificat de l Empereur de la Chine , & fur la neceffîtè de cond^nner fans déluy toute i les Juperjîitions Chinoifes. 17 oz. in u. pagg- ijz. LA queftion touchant les Cérémonies de la Chine étant en eftat d'eftre jugée à Rome , les Jefuites ont produ't & pu- blié une pièce qu'ils ont crue très avantageufc pour le fentimcnt qu'ils détendent. Cette pièce ctt un Edit ou Certificat de TEm- pereur de la Chine donné fur une Déclaration qui lui a cfté pre- (entée par les Jefuites de la Chine le 30. Novembre 1700. dans laquelle ils expofent , que les Sçavans de l'Europe les ayant con- fultez (lit les Cérémonies dont les Chinois ont couftume de fe fervir pour honorer le Ciel , Confucius &: leurs Ancêtres, ils leur répondent, i. Que les Chuiois honorent Confucius peur mar- quer le refpeél qu'ils ont pour (à Doûrine ; qu'" c'r{l la vcrirable ra'fon pour laquelle ils fc metteur à genoux &: brjlfcnt la rcfte jufqu'à terre pour l'honorer. 1. Qu-^ pource qui efl: des Liba- tions ic àis autres cérémonies qu'ils font en l'honneur de leurs pa,rens défunts , ils les pratiquent pour marquer l'amour &: le 1702. Aaaaa pS L E J Q U R N A L rdpecl qu'ils ont pour eux, &: pour témoigner leur rcconnoiffan-i ce à ceux qui ("onc les Chefs de leur race êc de leur tanùUc : Que c'eft pour cela que les Empereurs ont influtué des cérémonies Ib- Icmncilcs , qui n'ont d'autre fin que de marquer jufqucs cù va l'atîedion qu'on a pour fcs proclK;s. 3. Que laraifon pour laquel- le les Chinois drellcnt des Tablettes en l'honneur de leurs païens &c de leurs iincècres n'ell pas qu'ils crcyenc que les am.es des morts y relîdent ou qu'elles viennent s'y placer , ni pour deman- der quelque avantage ,■ mais qu'ils mettent des viandes & des prefens devant ces Tablettes , arîn que marquant aux morts l'a- mour &: le refpect qu'ils ont pour eux comme s'ils étoient enco- re en vie & prefens , ils faflcnt voir le regret confiant &: conti- nuel qu'ils ont d'avoir perdu les Chefs de leur famille, 4. Qu'ils difent que /e Cham-Tv, ou le Souverain Seigneur cft honoré par les Sacrifices qu'ils offrent au Ciel & à la Terre ,. Se que c'eft par cette même raifon que la Tablette devant laquelle on c ffre ces Sa- crifices porte cette Infcription, ^a Chr-m-Tj, c'eft à dire,*?» Seu^' 'verain Seigneur D'où il eft vifible qu'on ne fiit pas ces Sacrifi- ces au Ciel matériel , mais feulement au Seigneur &: à l'Auteur du Ciel , de la Terre &c de toutes chofes , qu'ils invoquent fous le nom de Ciel 'upréme , de Ciel bien faifmt , de Cielumverfcl^ & que la Tablette que l'Empereur de la Chine leur a donnée , où il a écrit de fa propre main Kink-Tien , Adorez^ le Ciel^ n'a point d'autre fens que celuy-cy , yîâore\te Seigneur du Ciel. Ils ajoutent qu'ccant étrangers , ayant peu de connoiffancedes Cé- rémonies des Chinois, & ne fçachant pas fî l'écrit qu'ils luy pre^ feiitent eft parfaitement conforme à la vérité, ils fupplicnt Sa M. de vouloir bien les inftruirc elle-même & corriger leur réponfc , fi elle s'éloigne en quelque chofe du véritable fens des Chinois. Cette Supplique ayant efté traduite de Chinois en Tarrare par le Mandarin Jtefchfcen, l'Empereur a fait la réponfe iliivanre le 30. Novembre 1700. Ce qui eft contenu dans cet Ecrit efi tres-bicn ^ très conforme à la grande Dofirine. Rendre fes dc^uoirs au del à fes Seiqneurs , à fes Parens , à fes Maiflres (^ à fes Ancê- tres , c'efi une Loy commune à tout le monde. Les chofes qui font contenue i dam cet Ecrit font très vrayes^ (^ il n'y a rien à corri" ger. D E s s C AVA N s. 377 Le témoignage auuentique de l'E î)p,n-eur de la Ch'ne a pjiu à pluiieurs une pièce deciùve dans le rai: donc il s'agi c. Cet E.npeieuc ell le ch:i: de la iveligion de {o;i pays, il en doit ellrc bien informé. Les jelùices iiiy cxpolent ce qu'ils peni'cnt des cere.nonies Chinoifes ; il approuve leur déclaration. Il eft donc dans les mê.nes iencimens , Se croie comme eux que ce font des cere Jionies civiles &: politiques qui ne font que des marques de refprct 5c non pas des ades d'un culte religieux. Nean:iTO'ns les Millionnaires (eculiers ont £iit à Rome quel- ques Ecries pour contredire cette pièce ; &c M. l'Abbé Coadju- teur au Vicariat Apoftoiique de la Cochinchine nommé par le S. Siège Evêque de Tilopolis , qui a paflé plulîeurs années dans la Cochinchine , preiTé du defir de retourner en ce pays où les Chrétiens fouftrent une cruelle perfecution , ne croyant pas y devoir retourner qu'il ne remporte avec luy la decifion du Saint Siège , & craignant que la publication de ce Certificat de l'Em- pereur de la Chine ne rufpeude l'affaire , ou ne la fafic remettre à un autre temps , a écrit au Pape une Lettre très vive , qui vient d'eîlre publiée en François , où il prétend montrer que les Jeiliites ne fçauroiciu tirer aucun a-vantage de cette Dé- claration. Il remarque , i. C^on ne voit dan^ ce prétendu Certificat , ni la fignature , ni le fccau de l'Empereur : Que ce font des bomiTies mterpolez qui parlent & qui rapportent ce qu'on leur a répondu : Qir; les Jefuiccs qui font les parties , font les feuls témoins de la icponfe que les Mandarins leur ont donnée de la part de TETipercur de la Chine. 1. QuMl eft à craindre que les diverfès traductions par où ce Certificat a pafTé ne l'ayent beau- coup altéré , en Chinois , en Tartare , en Latin , en Italien , « en Franc ms. Voi'à , dit-il , des trajets où il peut avoir laific « quelque chofe dans fon paifage. Qui fçait de plus , ajoute- « t-il , fi les deuK Mandarins l'ont bien expofé , fi l'Empereur « l'a bien entendu ? La troifiéme reflexion qu'il fait fur ce Certi- ficat de l'Empereur de la Chine eft , que depuis que l'en difpu- tc fur les cérémonies Chinoifes , pcrfonne ne s'étoit encore avi- fé de s'en rapporter au jugement de l'Empereur. C'cft à peu « prés , dit-il , coAime fi les Juifs qui n'euflfcnt pas elle d'accord « 378 LEJOURNAL « entre eux fur les honneurs rendus à ia Scatuë de Nabucîiodo- s. nofor, tUilcnt allez demander à ce Prince , li ces honneurs c- t> toicnc politiques ou religieux : ou comme ii les Chrétiens étant X. en con:eftation fur les viandes immolées aux Idoles , eufl'ent u tâclié d avoir un Certificat de l'Empereur Tibère , pour prou- « ver qu'il n'y avoir aucun mal à en manger. Ou cntîn comme fi « de faux frères voulant excufcr les erreurs du Paganifme , a- » voient fupplié l'Empereur julien , de donner une Déclaration y comme quoy par le nom de Jupiter on entendoit le Dieu Sou- verain , le Tour-Puiflant qui regnoit dans le Ciel & fur la Ter- re. Il dit en quatrième lieu que la Déclaration Se le Certificat font conçus en termes obfcurs &: amibigus : Que l'on n'y parle point de l'immolation des animaux, de leur obiation, des Tem- ples,desSacriiices.il demande auxjefuites s'ils prétendent juftifier les cérémonies folcmnelles : Que ce Certificat ne conclut rien en faveur des cérémonies ordinaires , ou qu'il juftifie auflî les cé- rémonies des Equinoxes : Que lesréponfes de cette Déclaration, f^avoir que les Chinois n'ont point d'autre deffein que d'ho- norer Confiicius &: leurs Ancêtres par ces cérémonies ; qu'ils n'honorent Confucius qu'à caufe de (a Doctrine & par recon- noilfance : Qujls ne demandent rien aux Morts ; qu'en offrant des Sacrifices au Ciel , ils entendent les ofî'rir au Cham-Ti &r non au Ciel matériel &c vifible : Que ces réponfes , dit-il , ne touchent point l'état de la queflion : Qujl falloit faire décla- rer à l'Empereur que ces ceremon;es ne font nullement Religieu- Çes : QrSon ne reconnoît dins Confucius aucune Sainteté véri- table : Qu^ les cérémonies des Equinoxes n'étoient point permif "S : Que fur ce qui regarde les cartouches ou font les noms des Morts , -xi ne falloit pas feulement dire qu'ils ne leur de- mandent rien , mais qu'ils n'elperent rien d'eux , & qu'ils ne leur d?m.indent nen nié ne dans les neceflitez publiques. Que d'ailleurs l'Empereur de la Chine étant de la fede des Athées à pu direqu'il ne demande rien aux Morts , fans qu'on pu^ffe rien co ne ure contre 'a fupTfliition & ridola^rie. Qin les Chinois en:eiidan'' par \t f ham-Ty la vrru ma^e'-ielle du Ciel, il ne fàu" nas s'éroaner q'n l'on f ifî'e déclarer à l' Empereur de la Chi- -ae que le Ciel qu'il adore eil le Cham-Ty , &c qu'il le jdilfin- gue DES SCA VANS. 37^ guc du ciel vifible ; mais qu'il ne s'cniuk pas qu'il entende par là le vray Dieu , Se que fî on eiit voulu le perfuadcr , il fàlloic luy faire déclarer , que par ces mots Tien &c Cham-Ty , il en- tend un-; fubft.ince éceinelle , infinie , &cc. M. l'Abbé fait enfuite une reflexion fur ces termes du Certi- ficat : Cecy eji la Loy commune à. tout le monde. L'Empereur , dit-il, ne p:;uc pas parler de toute la terre ; il ne peut pas parler- non plus des Ivoyaumcs voifins de la Chine , comme font ceux du japon , du Tonquin & de la Cochinchine qui ont reccu la Religion des Chinois , puifque l'on n'y connoît point de vray Dieu, comne S. François Xavier l'afllire du Japon , le Pcre de Rhodes Jefuice de la Cochinchine,& le Père Baldinetti aullï Je- fuite du Tonqum. Que l'Empereur de !a Chine ne peut pas par- ler au nom de tous fes fujecs , puis qu'il eft de notoriété publi- que que ridolarrie inonde la Chine : Qujl ne peut pas parler au nom de tous les Lettrez , puifque les Jefuites reconnoifîcnt aufli bien que les autres Midionaires , qu'ils font la p'ufpart A- thées : Q^ij ce Certificat ne peut pas même valoir pour l'Empe- reur, qui feroit en cela contraire à luy-même & à des aétcs au- tennques & publics qu'il a faits , puis qu'il a ïàix. fiire depuis peu une Edition des Livres des mutations , à la telle dcfquels il a mis une Préface de fa façon , où il marque fellime qu'il a pour eux ; que les Jefuites eux-mêmes reconnoifîcnt que ces Livres font pleins d'Atheïfme : Qiie la Préface n'en efl: pas exempte , puis que l'Empereur n'y reconnoît point d'aurre principe àcs cho- fesquela matière fubtile &; groilïere. Que dans rArrcft qu'il rendit en 1669. & confirma en 1^5)2. il permet aux fculs Million- naires d'adorer leur D'eu. Ce qui fait voir évidemment que ce Dieu n'eft point ce qu'on adore dans l'Empire de la Chine : Qa^ dans l'Edit de liberté , il ne dit rien en faveur du Dieu àcs Chrétiens : Qu^cnfin les Jefuites Grêlon , Bouvet , le Comte , &: le Gobien , attribuent à ce Prince des fcntimens bien éloi- gnez de ceux d'un adorateur du vray Dieu. M. l'Abbé conclut que les Jefuites ayant demande des éclair- cilfe Tiens fur les faits contcllez, & n'en ayant pu obtenir que fur ce qui paroit dans le Certificat , tout ce qui n'eft ni éclairci ni défini par le Certificat , doit palTcr pour dcfivoué. Eniîr\ 170Z. B b b b 380 L E J O U R N A L il prcde fortement le Pape déjuger ce différent avant que d'en- voyer à la Chine M, de Tournon , qu'il a nommé Villteur A- pollolique pour toutes les Millions de l'Orient avec la qualité de Légat à laiere. Il prétend qu'une nouvelle recherche cft inu- tile &: très difficile , &: qu'il eff comme impoffible d'avoir plus d'éclairciffcment que l'on en a. Cette dernière partie de fa Let- tre n'eft pas la moins forte ni la moins éloquente. L'Avertiflc- nient de l' Imprimeur qui cft à la tefte de la Lettre cft fi bien écrit &: fi plein d'ciprit, qu'on voit bien qu'un autre qu'un Imprimeur y a mis la main. Il fait taire quelques reflexions fur ce que les Jefuitcs dirent à la Chine dans leur déclaration , qu'ils ont peu de connoiffance des cérémonies des Chinois , ^ qnils ne fcavent fasjï leur déclaration s accorde avec la vérité , &: fur ce qu'ils ont dit tant de fois à Rome , qu'ils font parfaitement informez fur ces cultes. PRAXIOS MEDICtE AUCT^ , ET A PLURIMIS TY- pi mcndis ab ipfo auâiore caftigata', Traulatus primus , in quo morborum à capite ad calcem , curationes medicîE , cum controverfiis , cuivis capiti annexis traduntur. Item Tra£ta- tus fecundus, de lucvenereâ. Item Traétatus tertius, de febri- bus cum controverfiis. Item Traclatus quartus,de morbis pue- torum. Item Tradatus quintus, de Chirurgia cum examine Chirurgorum. Item Tradatus fcxtus, de mechodo medendi cum quxftionibus & dofibus medicamentorum. ItemTraéta- tus fcpcimus, de modo bene confultandi , &: rarioribus obfer- Vationibus. Ulcimo, demodopromovendi Dodores Viennx aliquot Difcurfibus exornato , cum quibufdam Academicis ParergiSj confilio de pefte Germanico & indice copiofo. Auc- tore Paulodc Sorbait , Bclgâ , Philofopia: &: Medicinx Pro- fcflore, Praxios Mcdicx 24. annis Profcffore primario , facra; Imperatricis Eleonora: Viduazperfonx , Se AuLx Medico , ab exceifo regimine fanitatis Confiliatio, Superintendente & In- quiiîrorc , ncc non Regni Hungarix Equité. Viennic Au- ftria:, apud Georg'um Mathxum LacKhncr. 1701. C'eft-à-dire Za Mcd^ane pratique de Paul de Sorbait Flamand , Profef- feur en Philo fophie & en Médecine , Médecin de f Impératri- ce Eleonor , augmentée & corrigée par l'AutetfT, contenant éfuit Traitez^^c. in fo\. ip^.ôiu D ES s C AV A N s. 381 LE Titre de ce livre ne promet rien que l'Auteur ne tienne. La définition des maladies, leurs caufes, leurs figncs , leurs clirtaences , leurs prognoltics , leurs indicaticns , les remèdes qui leur conviennent , la méthode qu'il faut cbfcrvcr dans l'ap- plication de ces remèdes , les précautions neccfl'aircs pour ne rien ordonner que d'utile aux malades -, enfin tout ce qu'il cft important de (çavoir pour exercer la médecine en Médecin &: non en Charlatan , fe trouve dans cet ouvrage. C'eft un gros ,Volume ; mais il n'eftpas de ia nature de ceux dont lagroireur cfl plus avancageufe aux Libraires qu'aux Ledeurs. Il contient huit traitez. Le premier renferme en 86. chapirres tout ce qui re- garde la nature èc le traitemcn: des différentes maladies qui at- taquent le corps humain. L'Auteur commence par les maladies de la telle , &c continue par toutes les autres félon l'ordre des parties. Sa méthode dans chaque chapitre , cft de définir d'a- bord la maladie dont il s'agit , puis d'en rapporter les efpcces , cnfuite les caufes tant internes qu'externes, Icsfignes di.-gncftics &C prognoftics , &: enfin les indications Se les rem.edes. Entre les chapitres qui regardent les maladies de latefte , il y en a un fur la melancholie hypochondriaque , dans lequel l'Auteur traite des difforens eifets de cette maladie ; Il y parle entre autres d'un homme qui fe croyant eftre un grain de millet, fuyoit les poules comme on fuit les ferpens. Ceux qui voudront voir fur cette ma- tière jufqu'où la melancholie poulie les hommes , peuvent con- fulter Pafchafius dans le livre qui a peur titre <^e ^IciT. Dans un autre chapitre M. de Sorbait parle de ce genre de fureur qui fait croire qu'on eft loup , &c qui réduit le malade à courir &c a. hur- ler la nuit dans les bois. Il explique cet cftct par des caufes na- turelles, & ne croit point que les hommes puifient être transfor- mez en loups. Après ce chapitre il parle des poflcdez ; mais ce n'cft pas avec le difcernement qu'il fait paroiftre ailleurs. Il eft étonnant de voir un Auteur auffi fenfe , écrire de (ang froid que ledcmon aime à entrer dans les corps des melancholiques , àcau- fc que l'humeur melancholique eft terreftrc,qu'elle eft d'une cou- leur noire , qui eft la couleur naturelle de l'Enfer , &: qu'elle eft, opiniâtre &c difficile à vaincre , qui font des qualitez connuumes ^U LE JO U R N A L au Dcmon, Il n cft pas moins cconnanc de le voir ajouter que Ic£{;w' gnesdiagnofliques de poflVirion font une voix rauquc^mal formée, une voix qui vient du tond du ventre , comme celle des Pytlro- nifTes , des cris femblablcs à des aboyemens. Les autres mala- dies dont il eft parlé dans ce premier traité y font expliquées a- vec bien plus de jugement ; éc ce qu'il y a de meilleur , c'efl que les remèdes que l'Auteur propolc , font tous remèdes propres ^ convenables. Ceux qui liront les chapitres du Scorbut, de l'hy- dropifie , de la plcurelic , du crachement de fang, de la jaunif. fe , de la goûte, de la dylî'cnrerie , des maladies des femmes & un grand nombre d'autres qu'il feroit trop long de rapporter, reconnoi (Iront qu'il y a peu d'Auteurs aulîi entendus que celuy- cy dans la Médecine Pratique. Les difputes qui font à la fin de chaque chapitre comprennent des demandes, des cbjedions SC à'zs réponles ; mais pour ces réponfes il fiut Eiiie grâce à l'Au- teur fur quelques négligences, comme par exemple lors qu'il dit, .n tire fon origine des allres, & où pour rendre la cholè probable , il rapporte quelques obfervations aftronomiqucs qui ne méritent pas grande attention , on peut dire que tout le refte efl excellent. Le Traité troifiéme efb des fièvres. L'Auteur y examine avec beaucoup de foin toutes les différentes fortes de fièvres , & cnfcigne les remèdes les plus fpecifiques pour les gué- rir : Il y traire de la petite vérole , de la pelle , des venins , &: donne làdefTis toutes les lumières qu'on doit attendre d'un des plus habiles Praticiens. Le Traité des maladies des cnfans, qui efl: celuy qui fuit , cflr un DES se A VA N S. 583 Un des meilleurs du Livre : il n'cft pas bien gros , Sz il contient: generalemenc couc ce qui peut regarder la fauté des cnfans. L'Au- teur commence ce Traité par des maximes comtes , qui font comme autant d'Aphorilmes. En voicy quelques-unes : Un enfant qui n'efl: nourri que d'une forte de lait fe porte toujours mieux. Une nourrice qui eft accouchée d'un garçon cft préfé- rable à celle qui eft accouchée d'une fille. Les nourrices doivent éviter de dormir après le diner. Si un enfant tettepaifé l'âcrc de deux ans , il court rifque d'eftre ftupide , & d'un cfprit peu propre aux fcicnces. Les enfans qui urinent trop ne vivent «rue- res. Le jour qu'on a purgé une nourrice , il fiut que l'enfant en tette une autre , a. moins qu'il n'ait befoin d'eftre purgé. On voit mourir plufieurs enfans de convulfions faute de leur avoir donné des remèdes contre les vers. Les enfms qui ont le ven- tre trop libre lors que les dents leur pouflent , font rarement atteints d'Epilepfie. Les enfans tourmentez de la toux quand les dents leur pouflent, ont leurs dents plus tard. La poudre de mâ- choire de brochet , ou celle de lièvre brûlé , font des remèdes Spécifiques pour les enfans qui ont la pierre. L'Auteur dit icy, qu'en i6yt. il a veu un enfant malade de la pierre , lequel après avoir foufFert des douleurs horribles &c eftre devenu d'une mai- greur aftreufe fans que fa mère voulût foufFrir qu'on le taillaft, rendit enfin fa pierre par le fiege : il ajoute que cet enfint fe porte bien depuis , mais qu'il n'urine plus que par le llege. Dans ce Traité eft un chapitre fur l'épilepfie des enfans, où l'Auteur fait une obfervation qui mérite bien d'eftre confideréc : C'eft que le grand ufage du perfil peut caufcr l'Epilepfie : aufli re- marque-t-on qu'en Autrichc,où l'ufage du perfil eft très fréquent, l'Epilepfie eft aufîî très fréquente. Le cinquième Traité eft une fort bonne Chirurgie , & d'autant meilleure que les règles de la Médecine s'y trouvent jointes. L'Auteur commence par la faignée , & donne tous les avis neceffaires pour faigner à pro- pos. Il n'eft pas de ceux qui croyent qu'il ne frut pas purger un malade avant que de le fiigner. Il penfe avec Hypocratc &c avec tout ce qu'il y a de bons Medccuis aujourd'huy, que dés le com- mencement d'une maladie il faut purger, fi les humeurs font en fpugue. ^nte vena feBionem , dit-il , frimum viamm e.vacua- 1701. Ce ce 3S4 L E J O U RN At tioncm precedere débet ^ & quidem pcr vomitum Ji materïa furfum fetat , vel fer ulvum fi tlluc muterui maqii indinet. Les difl'e- renccs apparences du Cang contenu dans les palettes ibnt des lignes que les Médecins ne doivent pas negligci. L'Auteur ex- plique en peu de mots tous ces lignes : mais ceux qui voudront voir cette matière traitée plus à fond , peuvent conllilter les In- llitutions de Médecine du même Auteur. Après la faignce il explique toutes les maladies dont le traitement dépend de la Chirurgie : il y fait un détail fort judicieux des remèdes nc- ccflau-cs dans ces occalions, & après avoir prcfque épuifé la ma- tière , il renvoyé encore les Lcéteurs à un Livre qu'il a donné au public fous le Titre de Sylva Medica. A la lin de ce Trai- té cif un court examen des Chirurgiens , dans lequel les premiè- res notions de la Chirurgie font très clairement cxpolées. Le llxiéme Traité, qui efl: de la Méthode, cft très inftiuétif, La mé- thode eft ce qui diftingue le vray Médecin d'avec le faux ; ainlt il elt bien à propos de fçavoir en quoy elle conlîfte. L'Auteur l'explique d'une manière qui ne laiil'c rien à délirer , &: qui efl: peu favorable aux Empiriques &: aux Charlatans. L'occafion con- duit inlcnfiblcmenc notre Auteur à parler de ces remèdes luper- lliricuxqui conlîftcnt eh des caraéleres & en des paroles;il prend là-dcll'us le parti que doit prendre tout homane qui a un peu de religion &: de bon fens. Il regarde ces femcdes comme hiux , & en même-temps comme illicites. Il n'approuve pas davan- tage les talifmans : il prétend que c'elt de ces fortes de Hguics qu'il faut entendre ces paroles de l'Exode : Tu ne te feras au- cune Sculpture ni aucune Image de ce qui efi au Ciel eu fur la terre. A la fin de ce Traité , l'Auteur propcfe lùr la Méthode pluficurs qucftions importantes, aufquellcs il répond avec beau- coup d'efprit. Il demande, entre autres , ce qu'il £îut penfer de ces prétendus Medecins,qui fans fçavoir cequcc'ellquc l'oc- cafion, différent quelquefois à plufieurs jours une purgation que îe fcul délay peut rendre inutile ou dangereufe. Il appelle ces Médecins Tefludineos cunïlatores , &: dit que cefont des igno- rans , qui ne veulent attendre que parce qu'ils ne connoilîcnt pas le befoin qu'il y a de fe prelTer. Le feptiétne Traité, qui efl: de la manière de bien confulccr , cil digne d'cftre ieu. L'Auteur D E s s C A V A N s. jg; y donne des confcils qu'il feroit à fouhaicer que tous les Méde- cins fuivillenc : la Médecine en fcioicplus honorée, &: les n:a'a- des s'en trouveroient mieux. Il ne peut foufïiir ces Médecins qui s'imaginent fatisfaire pleinement aux devoirs d'une confultation quand ils étourdillcnc les oreilles d'un malade par de grands dii- cours en l'air qui n'aboutiflcnt à rien. Les uns , dit-il , le jet- tent dans des queltions de Log'.que Se de Phylîque , dont ils ne peuvent i'o. M. Les autres palVent le temps à médire de leurs confrères. Les autres ne parlent que des planètes & des influen- ces des aftres. Les autres chargez de receptes , étalent tous les remède > de la Pharmacie : d'autres occupez d'une éloquence pedancefque parcourent tous les lieux de la i\hetorique &:c. L'Au- teur établit enfuice d'excellentes règles pour la confultation , & pu'-s il donn" fur la plcurelîe un modèle de confultation ,dans lequel toutes ces règles fe trouvent pratiquées.- Après ce Traité Conz des obfervations très importantes fur des maladies particu- lières. Le dernier Traité qui eft fur la manière dont on confè- re le Bonnet de Docteur aux Médecins à Vienne en Auftri- che, efl curieux &c fçavant. On y trouve pluficurs difccurs qui peuvent fervir de modèle à ceux qui ont à. parler dans ces fortes- d'occa'àons. EPISTOLA SERENISSIMI ELECTORIS COLONIEN- Ijs ad Sacram Ca;faream Majeftacem Imp. qua evidcnter de- monftratuf , tum incompetentia ^ tum injuflitia Mandato- rum Liiperi-ilium. à Conlilio Aulico emanatorum contra Scre- nilTinan lliam Celfitudincn Elecloralem. C'eft-à-dire , Zet- tre de M. l' Elefieurdc Cologne à, l' Empereur , dans Ltquelle on démontre évidemment l'incompétence & l'injujîice des Mande- mens du Confeil Aulique contre S A. E. MAnifefte en forme de lettre pour S. A. S. E. de Cologne ^ dont les moyens font tircz^de la Lettre latine quelle a écrite à r Empereur le i^. Mars 1701. A Paris, ia 8. p-igg- 31. Our bien comprendre les raifons que M. l'Elcâicur de Coîo- __^ gne a eues de f; pourvoir à la Diette générale de l'Empire cofltre le Mandemcnc que le Confeil Lp.peiial de Vienne luy a P 386 ^ LE J O U RN A E adrcfle , il eft importauc de confiderer l'oiigine & le progrès dç- cette afl-'iue , en rapportant fuccmclcmcnt les faits qui y ont, donne occalion. M. l'Eledcur de Cologne dit que le 17. jour de May de l'an- née mil lix cens quatre-vingt-fcize , quelques Chanoines de l'Eglifc de Cologne entreprirent de leur propre autorité & con-. tre fa volonté &: fes protcllations , d'affembler les Etats de l'E- leéborat de Cologne , fous le prétexte fpecieux de l'union de^ la ■patrie. Que ce procédé fî irregulier Tobligca d'envoyer à Cologne le Baron Karg fon Grand Chancelier, pour remet- tre ces Chanoines dans leur devoir,&: pour étouffer cette fedition, naiflante par des voyes de douceur ; offrant en Uicme temps de renvoyer la connoiifancc de cette affaire à un Supérieur legiti-, me au jugement duquel il vouloit bien fe foumettre : Mais les, Chanoines eurent la hardieffe de s'ériger eux-mêmes en Juges. & de fe foulevcr contre leur Souverain. M. l'Elcdeur appella, de cette entreprife à S. M. Imp. afin qu'elle donnaft une inter- prétation certaine & fixe aux termes , d'union de la. patrie. Le Confeil de Vienne follicité & ménagé par les ennemis de M, l'Electeur, renvoya la difcuffion de cette affaire aux Electeurs de Trêves &: Palatin ; dont le dernier lui eûant fufpeét avec raifon, il tâcha de faire entendre d'une manière honnefte la recufation qu'il en fiifoit. Les Chanoines de Cologne ayant encore fufci- té de nouvelles affaires à M. l'EIeéteur , il obtint de l'Empcreuc iin Refcript par le moyen duquel voyant la paix &: fon authorité rétablie dans fes Etats , il n'eut plus d'autre foin que de contri- buer au repos gênerai de l'Empire, Sur ces entrefaites la maladie du feu Roy d'Efpagne Charles II. devenant de jour en jour plus ;dangereufe, M. l'Eledeur de Cologne de concert avec quelques autres Princes de l'Empire crût que pour la feureté de l'Allema- gne en gênerai &: pour celle de fon pays en particulier, il falloir que toutes les parties de ce grand Corps fe tinffent étroitement .unies fans fe mêler du Traité de partage qui avoit efté conclu, &: dont la ratification leur eftoit propofée. Il s'adrefîa aux Elec- teurs de Trêves & de Mayence , afin que par l'union de leurs forces, ils puffent conferver la Neutralité, &: preferver leur pays /dp lïïaUaeurs pareils à ceux qu'ils avoient éprouvez pendant le cours D E s s C A V A N s. 587 cours de la dernière guérie. Le Chapitre de Cologne autlior fé dans ion foulevemcni; par quelques Puillances voiilncs, fît naîcre des obltacles à cette union; & la neutralité que M. 1 Eledeur fai- foir Iblliciter à la Haye & à Vienne luy ayant elle refufée , il fe vit obligé à lever des troupes & à faire lesprovilîons neccfTai- res pour la fruieté de Ton pays ; ce qui ne pouvant s'exécuter que par quelques {ubfides extraordinaires , il convoqua les Etats derÊlectorat de Cologne & ceux de fon Duché de "Weftphalie'. L'Evêque de Raab Grand Prcvoft & Treforicr de l'Egiifc de Cologne, &: les Chanoinesfeditieux fourenus par quelques Puil- Cmces voiiines, faiibient tous les jcm-s naître dans les AÎremblées quelque nouveile difficulté , &: vouloicnt que M. l'Eledeur de Cologne reconnull: avant toute choie, la prétendue Condomina. tion de Ton Chapitre , de manière qu'il fe trouva obligé de rom- pre cette Air^mblée, & d'impofcr de fon autorité un fubfide mé- diocre, tant fur fes fujets de l'Elcclorat de Cologne, que fur ceux de 'W^eftphalie ; en permettant pourtant à ces derniers de faire leurs proceftations pour la confervation de leurs prérogatives. Sur cela l'Evêque de Kaab fît répandre des lertres injuncufcs , & ca- pables d'exciter une révolte générale ; & les Chanomcs eurent la hardielfe de tourner les Patentes de M. l'Eleélcur en ridicules, & de demander même à l'Empereur une exécution militaire con- tre leur patrie. Cette procédure fi contraire aux conftiturions de l'Eiipire, fut appuyée par M. l'Eledeur Palatin ; & fes follicita- cions furent d pui (Tantes dans le Confeil de Vienne , qu'on de- manda à M. l'Eledeur de Cologne de fe déclarer pour l'Empe- reur en qualité d'Archiduc , contre la Maifon Royale de Bour- bon au fujet de la fucceffion d'Efpagne ; auquel cas on promit à M. l'Electeur de le foutenir contre les entrepriles de fon Cha- pitre ; au lieu que fi il ne prenoit pas ce parti , on le menaçoit de faire de fon pays le Théâtre de la Guerre. En effet on fit avancer des Troupes Hollandoifcs fur le Rhin ; l'Elcdorat de Cologne flit entouré de toutes parts , &: les Hollandois firent élever une Forterefle auprès de Mallrich fur les terres de M. l'E- Icifteur de Cologne. Dans ces extremitez M. l'Eledeur ne trouvant aucun appuy chez les Princes voillns , fut obl-gé d'appcllcr à fon fccours les Xïoupes du Cercle de Bourgogne pour conferver la neutralité ' 170Z. D d d d 3Sg LE JOURNAL qu'il avoir tant de fois demandée, avec cette précaution ncnn- . moins de leur faire prefter ferment de n'exercer aucun acte d'ho- ftilité contre Si Majeftc Impériale en qualité d'Empereur m con- tre l'Empire, èc de les obliger de ne reconnoîrrc que fes Ordres, Cette conduite dont M. l'Eleéleur avoir rendu compreà l'Em- pereur &c a. l'Empire , n'ayant pas efté approuvée par le Confeil Aulique , il fie publier plulieurs Mandemens, qui furent iigni- ficz à M. l'Elcclcur le 4. Février 1701. par Icfquels on prétend l'obliger à fe juftifier dans le terme de deux mois fur lix Chefs d'accufation. i. D'avoir violé le ferment prellé à l'Empereur Se à l'Empire. 2. D'avoir fait un Traité avec les Ennemis de Sa Majcilé Impériale, 3. D'avoir receu des Troupes de France & d'Efpagne fous le faux nom de Cercle de Bourgogne. 4. D'a- voir agi conrre la patrie S^ contre les Loix fondamentales de l'Etat, j. D'avoir fait conduire le ficur Mcan Doyen de Liè- ge dans un Challeau de France. 6. D'eihe rcfolu de s'oppofer il l'cxecucion des Mandemens de l'Empereur commife aux Di- recteurs du Cercle de Wcftphalie. M. l'Eledeur de Cologne pour répondre à toutes ces accufations, dit i. Que c'efl à TEnv pire qu'il a prefté ferment, &: à l'Empereur , en qualité d'Empe- reur Se non pas en qualité d'Archiduc d'Autriche; que la diliin- â:ion de ces deux qualitcz a efté reconnue par Charles IV. dans la Préface de la Bulle d'Or, par Charles V. dans la Ligue qu'il £1 avec les Etats de Suabe, &c par l'Empereur même dans l'Ar- ticle 10. de là Capitulation ; qu'à l'égard de la guerre d'Italie & de laluccelîion de Charles II. Roy d'Efp.agne, c'clt une querelle qui regarde uniquement laMaifon Archiducd'Aurriche &: point _ du tout le Corps de l'Empire. Quant au 2. Sd 3. Chef, il dit que depuis le Traité de paix de RifvicK , on ne doit plus confiderer le Inoy de France comme ennemi de l'Empire: que Philippe Duc d'Anjou ayant efté inftitué p,ir Charles II. héritier de tous les £:ats de la Couronne d'Efpagne , reconnu par le S. Siège , par l'Angleterre Se par les Etats Généraux , il s'^cft mis juftemenc en poflVfrjon de tous les pays qui compofent cette Monarchir ; & qu'' comme les Pays-bas Efpagnols en font partie &: font du Cercle de Bourgogne , on ne peut confiderer les Troupes de ce Cercle co nme érranger^^s. De p\is comme il eft permis à i'Em- f ereur en ç[ualiié d'Atclùduc de faite des alUa^iccs avec les Au- D E s s C AVA N 5. 35^ Mois 5j les HoUandois ; il eft aufli permis aux Elcclcurs & ancres Princes de l'Empire de chercher chez leurs voifins , n:ê- mc écrang'^rs , des fccours qu'ils ne peuvent obtenir d'ailleurs. C'efl: ce qu'il prouve par les conftitutions de l'Empire &: pnr un grand nombre d'exemples, tant des fiecles paiTez que de celui-ci. Au fujcc du quarricme Chef qui regarde l'union de la patrie, M. r Electeur de Cologne dit que la convenaonpcrperuc'le éta- blie entre le Prince, Ton Chnpitre,&: fes autres E'ats, acUc extor- quée avant la paix d: Wcftphalie &: dans des temps de croubics ; que le Pape Innocent XII. a reconnu le tore qu'un pareil abus faifoit à une Principauté EccleHaftique , puis qu'il a relevé les Princes EccleGaftiques de tous les fci-mens qu'ils auroicnt cfté contraints d" fliirc fans l'auroriré Apoftolique. Il raporte crxore pluficurs aurrcs raifons fur ce fujct , pour n\ontrer la dilîercncc qu'il y a entre la Capiailation de l'Empereur avec !cs mxmbres de l'Empire , &: celle d'un Elcd. de Cologne avec Ion Chapitre. Pour le cinqu'éme chef qui regarde l'enlèvement du Sieur Mean , M. rE'ecleur fe défend d'y avoir eu aucune part : d'ail- leurs la Cour de Rome ayant pris connoifl'ance de cette affaire ce n'cft qu'à Sa S linteté qu'il en doit rendre compte. Qiiant au 6. chef, qui concerne l'oppolîcion prétendue de M. l'Elcdcur de Cologne aux Mandcmcns de l'Empereur , M. l'Elcdeur ré- pond que l'Empereur n'efl pas endroit de mettre un Elcétcur au Bande l'Empire, de difpenfcr Ces fujecs de l'obeillance qu'ils lui doivent, &: d'ordonner contre luy des exécutions militaires fous quelque prétexte que ce foit : Que ce droit n'appartient au'au Corps Germanique entier , & pour des raifons très gr. ves : eue le Conf^^il Auliquc n'a donc pas pu condann:^ les actions de M.l'Eleéteur pais qu elles font toutes autorifécspar les Loix fon- damentales de l'Empire , par l'exemple de l'Empereur , de enfin par celuy de tous les Empereurs fes Prcdeceffcurs : Qiie ce n'cft que pour n'avoir pas voulu fe dévouer à la Maifon d'Autriche & favorifer fon agrandiflement qu'il fe voit perfecuté : que fon crime ne confilte pas dans les fîx chefs d'accufation du Man- dement , mais feulement en ce qu'il n'a pu facrifîer fes Etats Se les droits de l'Empire aux interdis de cette Maifon. M. l'EIcc- ''■ tcut cfpcre donc que l'Empereur déclarera nul tout ce qui a cfté fait jufqucs à prefenc par fon Confcil , Se qu'il envoyera la de- 590 L E J O U R N A L cilion de cette affaire à l'Empire : qu'il ne permettra pins aucune encrepnlc qu'on puiHb juitcmcnt loupçonncr d'cftrc contraire au Gouvcrnemcnc Arillocratique écabli par les Loix fondamen- tales de l'Empire , & rétabli par le Traicé de Paix de Wellpha- lie. On ne doit pas douter que toutes ces railcns de M. VEr- ledeur ne (oient goûtées par les autres Princes de l'Empire. Ils connoiflcnt parfaitement les Loix du pays ; ils fçavcnt qu'elles font l'appu)' delà liberté Germanique ; &:que s'iis permcttoient qu'on y donna: atteinte , l'Empereur qui ne peut rien fans eux, ne fcroit pas long-temps fans fc fervir contre eux mêmes de Tau- toritc qu'ils lui auroient lailTe prendre au préjudice de leurs pro- pres interefts. AUGr/STI VARENII D. SS. THEOL. IN ACAD. Rolloch. P. P. Triumphus Davidis in Ifraëlis tbntibus in- corrupti. Roftochi M. DCCI. C'cll à dire , Zc T icmphe de T)''tvd qui na point ejtè corrompu dans fa fource. Par Au^ oulîinV:!renius y Docieur Q" Profejjeur en l^heolope dans 1"1J- niverfitè de Rofloch. 1701. in 4. pagg. 167- (Ont le monde fçait qu'il y a de la différence en bien à<^s T endroits entre la Verlion Vulgate des Pfeaumes , & le Texte Hébreu. Les Interprètes fe trouvent fouvcnt partagez fur Je choix de l'un ou de l'autre. Il y en a qui fuivcnt par tout le Texte Hébreu : D'autres s'attachent uniquement à UA u^gate^ .perfuadez que le Texte"^ Hébreu elî: corrompu : Quelques-uns fui- vent tantôt le Texte Hébreu, &: tantôt la Vulgate. M. Varenius eft du nombre des Rigides déiènfeurs du Texte Hebreu.Il le veut faire triompher par tout fur les Verfions. C'eft pour cela qu'il examine dans cet Ouvrage un grand nombre de paffages des Pfeaumes , dans Iclquels le Texte Hébreu eft diftcrent de la Vulgate , afin de faire voir qu'il faut fuivre le premier. Il fe fon- de prefque toujours , pour fixer le fens du Texte Hébreu , fur la ponctuation &: la poûtion des acccns : Règle qui ne paroît pas fort feure, parce qu'il eft conftant que les point-. & les accens font une nouvelle invention. Il traite en un endroit , des Auteurs , des titres , &: de la divifion des Pfeaumes. Il fait paroître dans cet Ouvrage , une grande connoiffance de la Langue & de la Granimairc Hébraïques. APAKis.Chei JiAn CuiSoKjiuc 5. Jacq. à l'Image S Jcao Bap:.^t pai les Papes Innocenc X. &: Alexandre VU. feront le principal fjjet de l'Hiftoire Ecclefiaftiquc du der- nier lîeclc. Mais il feroir à fouhaiter qu'elle fût écrite par un Hiftorien defîntercflé , qui {c contentafl: de rapporter les faits fans prendre parti , ni fins entrer dans les difputes qui retrar- dent le fonds de la dodirine. Cn en a veu pcroître pluficiirs de la part des Défenfcurs de Jaiifcniuc. Car fans parler du Journal de Saintaraour , qui contient la Relation de ce qui s'cft fait à Rome dans l'affaire des cinq Proportions imprimé cn \(^6\. on a publié dans les ùernieres années du fiecle paflc ï Mifîoire duFor~ mulâtre , H Hifloire delà Paix de l'E^Ufe , t Hifioire abrégée du Janfenifme , &; enfin l' Mi^oire générale du Janfemfme cn trois Tomes. Il eft aifé de juger de quelle main partent ces Ouvrages en les lifant. Les Titres de Junfenifme foudroyé , de Préjuge^ légitimes contre le Janfeni/me^ avec une tiifioire abrejé: de celte ijoi. Eceee ptx LEJOURNAL erreur depuis le commencement des troubles que Janfen'US (^ M. jimauiont eau je dans le monde jufqu'à leur pacification , decoii- vrcnc aufli couc d'un coup de quel parti ionc les Auteurs, L"Hi- ftoirc de Lcidckccr Théologien d'Utrccht n'ell gueres plus dcf- inccrcflec. Cet Auteur ne cherche qu'à tirer de ces dil'puccs quel- que avantage contre l'Eglilc Romaine , & à rendre odieufes les deciiîons des Papes. L' Auteur de l'Hifloire des cinq Propofitions de Janfênius » imprimée à Liège en lô^y. blâme tous ces Ouvrages. 11 dit w que ce font de nouvelles Apologies de part &: d'autre, &: com- »> me de nouveaux Plaidoyers où chacune des parties pour » prouver la juftice de fa caufe , a entrepris de montrer qu'elle » a oatrné Ton proccz. Il promet une Hiftoire exempte de tout ce qui a le c.iraclere de partialité. Mais il ajoute auiri-tôt,qu'U ne » s'cll pas propoic de garder cette efpece de neutralité qui mar- queroit une entière indiflfcrcnce entre les deux partis qui » pofrr fon jugement &: fans fe déclarer po':r aucun des deux " partis. Mais il ajoute encore ; Smon eutani que les raifons de l'un ,'} irouvcrçnt t smf)orter d'ellcs-mefmes ftr celles de t autre. Auili ne s'eft-il pas contcnrf de f.Ire «i^.Gnf.ple vrx^x d^cr qui s'eit paiïé touchant les cinq Prcpoïkic-iîs c'.:»'.rs iSaj. jufques en 1669. Il a fait encore de longs extraies à'^s Ecrits 6cs parties & des éclairciflVmcns. Environ un an après parut un Ouvmgc in-, titu'é, La Paix de Clément IJÇ. imprime à Chambcrry en 1700. =? L'Auceur de cet Ouvrage n'entreprend point cV' faire une Ki- « ftoire conp^ete, ni de refiiter pied à p'.ed l'Hi/loirc des ci:iq ». Propoiinons -, mais il prétend feulement d'y l?ire voir deux » faair?tcz qu'il appuie capitales, l'une touchant la do£hiiie des » dcfrnf'urs de .laiifenius, & l'autre touchant la ftnccriré àci% M quatre Evêques , & y établir la venté de deux Propofitions M contraires. La première , que les défeniburs de anfcnius qu'il » appelle difcipîes de S. Auguftin , n'ont jamais fourenu les cr- » reurs des j Propofitions avant ni aptes la corllituiicn d'Inno- » cent X. LaTccondc qu'à l'égard du fait, ils ont rendu aux Bul- DES S C A V A N S. 595 ., !es toute la fouiuiffion que l'Eglife exige en pareil cas : que ic " S. Sicg^ en donnant la paix à i'EgUfc de Fiance , s'eil ccnccn- .) té de cette foiunilllon ; &: que les quatre Evcqucs qui i.vcicnc w refnfé de faite ligner le Foiiruiaire i'ans cxplicaticn, n'ont lifé « d'aucun déguilcnient ni d'aucune tromperie envers le Pape fut w ce fujec. C'eft contre ce Livre qu'efl; compofé la défcnfe dont nous parlons. Elle eft diviféc en trois Parties. La première , ccnticnc ï'examcn de la Préface du Livre qu'il rcfure, M. du Mas s'y dé- clare Auteur de l'Hiftoire des cinq Propoficions & de cette dc- fcnfc. Il fe défend du reproche qu'on luy a faii d\tvoir centre- venu aux O.donnanccs de Sa Maj^ft:; par la publication de ce Livre en le faifant retomber fur fes advcrfaires , qui font im- primer tous les jours des écrits fur ces maàcrcs. I' fouticnt for- tement qu'il a eu raifon de traduire ces ternies de la Prcpofi- tion : fafiis volcntibm & conantibus , à des juftcs qui dclîrcnr &r qui tâchcnr, au lieu de traduire, aux jt/fics qui veuLn.e^qut font t£us leurs eff'orts. Il reprend toute fon Hifloire &; en donne une Analyfc , pour faire voir que ce que l'on advcrfaire en a critiqué n'en e!l pas la dixième partie. La féconde partie de cette défcnfe eft contre la prétention de l'Auteuc qu' 1 réfute , qui fcuticnt que les dcfcnfciirs de Janleaius n'ont jamais tenu ni alloué les erreurs des cinq Pro- poficions ni avant ni après la conltitution d'Innocent X. M. eu Mas avoir cité dans fon Hifloire plufieurs pafl'.iges tirez des écrits des défenfeurs de Janfenius taits avant la conftitution , cù les- j Pjropofiiions font approuvées dans leur fcns propre & naturel. I L'Aurcur de la paix de Clément IX. ne difconvicnf p.is qu'a- vant la conR-itucion d'Innocent X. quelques-uns des Théolo- giens qui dcix?t>.doient Janfenius, n'ayent parlé favorablement des Proportions , &; qu'ils n'ayent changé depuis de langage. Mais il prétend qu'on ne peut pas dire pour cela qu'ils ayent \ changé de doctrine , ou fourenu les erreurs condannécs : Que K tou:e cette variation dcp-^nd d'une pure queftion de fait , içci- I' voir quel eft le fens plus naturel des cinq Proportions : qu'ils 1] ont pii croire dans un temps que c'eftoit celuy de la Grâce FfH- ;| cace , &: défendre ainfi les cinq Propoficions comme Catholi- : ; liqucs ians fouccnir aucune erreur. Mais qu'en fuite étant rcvc- 354 L E J O tJ R N A L nus de l'erreur de faic où ils croient fur le fensMe 'ces Propoû- tions , ils les onc condannées coaimc hérétiques. M. du Mas avoue que les Janfcnillcs ont toujours cond^n- nc dans les cinq Propoikions certains lens erronez , dont il ne s'agiiloit point; mais il prétend qu'ils les ont foutenuës dans leur fcns propre &: littéral , qui clt ccluy de Janfenius condanné par la Bulle. Pour cclaircir entièrement cette matière , il faudroic marquer bien prccifcment quel eft le fens propre &c naturel des Propoiîcions que les dcfcnrcurs de Janlcnius n'avoicnt point coa- dannc , &c qui le trouve condanné par la Bulle. C'eft pour le faire que M. du Mas fait confifter l'herelie de Janfenius & de fes défenfeurs,en ce qu'ils ne reconnoiflent point d'autre grâce dans rétac de la nature corrompue que la Grâce Efficace, & en, ce qu'ils rejettent abfolument toute grâce fuffifante , même cel- le des Thomiftes. Mais il revient toujours en gênerai au fens de Janfenius , au fens naturel des Propolitions , que les dcfenfeurs de Janfenius ont approuvé Se qui a efté condanné. Il répète en^ fin ce qu'il avoir avancé dans fon Hill:oire des Retraâiations de M. l'Abbé de Bourzeis , du Père Vadinq &C du Père Thomaffin, qui font connoître à ce qu'il prétend qu'ils avoient tenu les Pro- pofitions condannées. Il en veut fur tout à l'Abbé de Bourzeis. Cet Abbé en foufcrivant le Formulaire joignit à fa fignature cette déclaration : Ce que je puis avoir knt de contraire o;i ds peu conforme aux con(litutioni AfofloUquei , je le révoque (j- le retraite : ajoutant , que cela ne luy était jamais arrivé depuis la publication de l.t Bulle. L'Auteur de la paix de Clément IX, fait tomber ceci fur la queftion de fait ou fur la manière de s'é- noncer. M. du Mas oppofe a cette réplique des pai'Higes tirez d'un écrit de l'Abbé de Bourzeis , où il dilîinguelefcns desPro» poiîtions en elles-mêmes , &; le fens qu'elles ont par rapport au Livre de Janfenius. Le fens qu'elles ont en elles-mêmes ^ félon lui , ed le fens de Luther & de Calvin. Le fens de Janfenius en eil fort éloigné : Il y a donc un fens de Janfenius condanné que l'Abbé de Bourzeis avoir foutenu , qui n'cft ni celui de Cal- vin, ni celui de la Grâce Efficace. M. du Mas a encore recours à k grâce fuffifante des Thomiftes rcjcttée par les défcnfcurs de Janfenius. On luy objedc que M. l'Abbé de Bourzeis dit en itcrmc5 DES se A VA N S. 39; termes formels , qu'il l admet & qutl ny veut point donner at- teinte. M du Mas pour prouver au contraire , qu'il ne la tcnoic pas, il fait ce railbnnemcnt. // tenait ., dit-il, les Commandemens impoffibles , car je l'ay prouvé par Je s propres paroles. Doncil ne tenoit pas la yrace fuffi jante comme les Thomijies. C 'cil: une confcqucnce qu'il trouve infaillible. La dernière partie de la défcnfe roule fur les conditions de l'accommodement des quatre Evêques &c des Théologiens qui avoient rcfulé de ligner fans explication le Formulaire fait par le Pape Clément IX. 11 s'agit de fçavoir li ce Pape a cflé infor- mé que les quatre Evêques en lignant le Formulaire avoicnt fait dans leurs Procez verbaux des déclarations , par Icfquelles ils mettoient furie droit la dodrine de la Grâce efficace par elle- même à couvert , &c declaroient que l'on n'étoit obligé à l'égard du fait qu'à une loumiiîîon de refpccl &: de difcipline. M. du Mas prétend que Ton a caché au Pape &: à fon Miniftrele con- tenu de ces Procez verbaux , & qu'on leur a frit entendre que les quatre Evêques avoient figné le Formulaire purement &: fim- plement. Il fe tonde particulièrement fur les Brefs de Clément IX. adreflez au Roy , aux quatre Evêques, &: aux Prélats qui avoient ménage cet accommodement , où ce Pape dit , que les quatre Evêques ont figné le Formulaire purement &: fimplement, fans exception & fans reftridion. L'Auteur de l'Hiftoire de la Paix oppofeà cela, qu'on ne peut îiier que les dix neuf Evêques qui avoient adreflcdcs Lettres au Pape &: au Roy fur cette affaire, n'euffent fait la diftinction du fait & du droit : Que les Prélats Médiateurs , qui étoicnt M. de Sens &:M. deChaalons ne fulTent convenus avec le Nonce du Pape que les Evêques drelferoient ces Procez verbaux : Que M. de Chaalons a envoyé à Rome une Déclaration, où il marquoit precifément que les quatre Evêques avoient receu avec rcfpcél la decifion du fait donnée par le Pape. Mais en fe renfermant dans les bornes marquées pour ces fortes de caufes par les Car- dinaux Baronius , Bellarmin, & Richelieu , & par les Pères Sir- mond &: Petau Jefuites , qui eft de ne rien écrire , ni de ne rien enfeigner qui foit contraire à cette decifion : Que la Relation dii Cardinal Rofpigliofi fait auflî mention dans les mê nés ter- 1702.. Fffff |9é LEJOURNAL mes de cette difpolîcion des quatre Evcqucs : que M. de Har- lay pour lors Archevêque de Kouën, a écrit une Lettre qui con- tient à peu prés les mêmes chofcs. M. du Mas inOlle toujours fur les termes des Brefs. Il ajou- te que les quatre Evéques ayant déclaré dans leur Lettre au Pa- pe qu'ils condannoicnt les cinq Propofitions dans tous les fcns condanncz par l'Eglifc , ils ont condanné le fcns de Janfenius. Que le Cardinal de Rofpigliofi aflcure exprcflcment dans fa Re- lation que fi Sa Sainteté avoit eu connoijfance que les quatre Evefques eujjent déclaré dans leurs Procez^ verbaux ne vouloir ■pas ccndanncr les cinq Propofitions dans le [eus de Janfenius , jamais elle ne C eut futiffert^ étant refolue de ne rien ménager à cet égard. Que ce qui clb dit de la foumilfion dcuë aux faits dans cette Relation & dans la déclaration de M. de Chaalons , ne regarde point la qucflion du fcns du Livre de Janfenius ; mais cette autre queftion, fi Janfenius avoit eu dans l'efpiit le fens hcretique des cinq Proportions , &: fi ces Propolidons clloient dans fon Livre en propres termes , ou en termes équivalcns il prétend tirer avantage de la Lettre de feu M. de Harlay Arche- vêque de P^ouën, Enfin fon principal but eft de pcrfuader que l'on n'a rien fccu à Rome de la déclaration que les quatre Evé- ques avoient faite dans leurs Procez verbaux. Il y a à la fin de cette défcnfe une addition fur une objc61:ion tirée d'une Requcfte prcfentée par les Jefuites au Pape Paul V. dans le temps de la Congrégation de yluxiliis où il cft dit, qui te n^efi point une queflion qui appartienne a la foy defi^avoir ce que tel ou tel Auteur a tenu., quelque éminent quilfoit in doUrme & en Sainteté. Ce qu'ils difent par rapport à S. Auguflin. M. du Mas ne trouve rien dans cette maxime qui foit contraire à fon fentiment. Il ajoute que ni le fait de S. Auguftin , ni le fait de Janfenius , ni aucun autre femblable n'eft point un article de foy divine ; &: que fi l'on efl: obligé de les croire , ce n'eft qu'a- près que l'Eglife les a décidez par fon autorité. 11 retorque cet argument contre les défcnfcurs de Janfenius , qui di- fent qu'on doit croire ce que fiint Augiiftin a enfcignc fur la Grâce, parce que l'Eglife a approuvé le fens de Saint Auguf- tin &: la dodiine de faint Auguftin- Il combat les diffc- D E s s C A V A N s. 397 tences que l'Auteur de l'Hiftoire de la paix de Oe- mentlX.a voulu trouver entre le jugement de l'Eglife touchant le fcns de S. Auguftin, &c le jugement de la même Eglifc tou- chant le fens de Janicnius. Il s'étend beaucoup fur cette com- paraifon du fait de Janfcnius & du fait de S. Augullin. On trou- ve un Recueil de quelques pièces à la fin du Livre. HISTOIRE DE L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES, Annk j6pç. Avec les Mémoires de Mathématique , ^ de Phyfque pour la mefme année , tircz^ des Rcgifires de cette A- cadcmie. In ^. A Paris chez Jean Boudot , rue S. Jacques. 1701. pp. iiy pour l'Hiftoire , &: pp. Z84. pour les Mémoires. L'Académie Royale des Sciences , établie en 1666. avoit fi bien répondu aux intentions du Roy , que plufieurs années après fon établiircment , Sa Majcfté voulut bien l'honorer d'une attention particulière. Elle chargea M. de Ponrchartrain alors Miniftre & Secrétaire d'Etat , &: depuis Chancelier de France de donner à cette Académie la forme la plus propre à en tirer toute l'utilité qu'on s'en pouvoit promettre, M. de Pontchar- train à qui en qualité de Secrétaire d'Etat, apparrenoit le dé- partement de la Maifon du Roy , & qui par confequent eftoic chargé du foin des Académies , avoit établi chef de celle- cy M. L'Abbé Bignon fon neveu, &par !à, comme le remarque l'Au- teur , avoit fait aux Sciences une des plus grandes £iveurs qu'el- -les ayent jamais reccu d'un Miniilre. M. l'Abbé Bignon conmiu- "jniqua fes veucs à M. de Pontchartrain , qui de fon cofté voulue bien y joindre ces mêmes lumières qu'il employoit lî utilement aux plus importantes affaires de l'Etat.Par ce moyen fe forma une .Compagnie prefque toute nouvelle. Des Rcglemcns ordonnez .par le Pvoy , éc un logement fpacieux &: magnifique accordé dans le Louvre , firent de l'Académie des Sciences un corps érablir-n -forme par l'autorité Royale. Ce corps devint plus nombi'.^ux , & embraffli comme il fait aujourd'huy fous les d'ir:"rens tiri-rs d'Honoraires, de Penfionnaircs , d'Affociez & d'Elcvcs , prefqn.;; •toutes les- pcrfonnes les plus difhi liguées dans les fciences , ou ies plus propres à le devenir. Il renferme non feulement les plus ,39? L E J O U R N A L cclcbics fçaviins des Provinces de France , mais même ceux dci autres pays. Ses Elevés luy fournillcnc dequoy Te réparer conci- nuellemcnu, &:il ne lailTc pas dècrc toujours ouvert au merice é- trangcr. M. d.; Fontenclle Aureur de cette Hiftcirc, décric icy l'agréable confufion que caula dans l'Académie le grand nombre d'Académiciens nouveaux que le Roy y avoit nommez ; mais comme il le dit Ci bien , ce defordre celfa bien-tôt. M. l'Ab- be Bignon marqua à chacun une place fixe , &: il (e trouva que les Sçavans de ditrcrente cfpece, un Géomètre, par exemple, &: un Anatomifte fu''ent voilins ; &c comme ils ne parlent pas la même langue , les converlations particulières qui font toujours à éviter dans les affemblées publiqucs,fi.ircncmoins à craindre.Le premier foin de l'Académie Cm de remercier en corps Monfieur de Pontchartrain,&: par députez Monlieur l'Abbé Bignon. On travailla enfuite à trouver un fccau &c une devifepourlaCompa- gnie. Le fceau fut un Soleil fymbole du Roy &: des fcicnccs, eui- tre trois fl:?urs de lis ; & la dcvife une Minerve environnée des infhrumcns des fciences Se des arts avec ces mots latins : Jnvenit ET- perficit. Encre plufieurs feanccs qui furent tenues , il y en eut une où tous les Académiciens Penhonaires déclarèrent par écrit, quel eftoit l'ouvrage auquel ils travail Icroient , & en quel temps ils efperoient l'avoir fini. La plupart des AlTociez &c des Elevés en firent autant quoi que fans obligation. Ces Préliminai- res parurent languilfans à la Compagnie impatiente d'en venir à un travail ferieux. Elle y vint enfin , &: déformais fon Hiftoire ne roule plus que fur des obfcrvations & des raifonnemens pro- pofez dans les affemblées. Cette Hiftoire cft ^ivifée en deux Parties 5 l'une qui porte le nom d'Hiftoire, & 1" autre celuy de Mémoires. La première renferme l'extrait &c l'abrégé de tout ce qui s'eft dit de remarquable dans l'Académie , foit par écrit , foit de vive voix pendant l'année 1699. l'autre qui porte le nom de Mémoires contient les pièces , qui après avoir efté lues dans l'Académie pendant la même année , ont efté jugées dignes d'ê- tre données au public dans toute leur étendue. M. de Fontencl- le commence d'abord par ce qui regarde la Phyfique générale: On y voit le fyftéTie du Pcre Mallebranchcfur la lumière &:les cou- leurs. Les comparaifons que M. Maialdi a faites de ce qui a été obfervé D E s s C AVA N 5. 599 ôbfervé en difFerens lieux fur le Baromètre , fur les vcns &: {"ur Li quancicé dcspluyes : les oblcrvacions de M. Dieulamant fuihi preccndue toncainc brûlante qui clh auprès de Grenoble. L'Au- teur vient cnruite à la Phyliquc particulière , qu'il partage en 9. articles. Le premier concerne l'Anaromie, le fécond la Chymie, & le troiliémc la Botanique. Le quatrième comprend les Ma- thématiques , l'Algèbre , &: la Géométrie ; le cinquième i'AIlro- nomie , le fixiéme la Géographie, le lêptiéaie l'Optique, le hui- tième la Dicptrique, Se le neuvième les Mechaniques.Nous in- diquerons ce qui eil renfermé dans chacun de ces articles. Ce- luy dz l'Anatomie contient la circulation du fang dans le tcctus, les difputes élevées à ce fujet entre M. Mcri , M. Duvcrney &: M.Tauvri : la manière de tailler du frère Jacques, d'abord aprou- vée par M. Mery , &c depuis condannée par le même à cauib de l'expérience qui Eit fort défavorable à frère Jacques , & fiinefte à la plupart des malades que ce Frère tailla : L'hiftoire générale du fœtus , depuis fa première origine jufqu'à fa nai (lance , par M. Tauvri : La mechanique du cœur de la tortue expoièe par M. Duverney : la ftruclure extraordinaire du cœur d'un fœtus hu- main : la manière de faire les inciiions anatomiqucs : plufieurs remarques curieufes fur les infeèfes , dans l'une defquelles M. Homberg ne juge pas impolTible qu'un ver de "terre s'accouple à luy-même , &: foit le père , & la mère du même animal. Ce {croit là une étrange forte de gcneratiommais ce qui cft extraor- dinaire ne l'eft pcut-clfre que par notre ignorance : Connoif- fons-nous les bornes de la diverfîtè dont il a plu à la nature d'or- ner fes ouvrages ; Les vers font mâles par une extrémité de leurs corps , &C femelles par l'autre , en forte qu'en fe repliant , cet- te forte de génération femble pouvoir s'accomplir. On trouve dans le même article des obfervations curieufes fur les dents par M. de la Hirele fîls , fur les plumes des oifeaux par M. Pouparr, des remarques très importantes fur la rage ou l'hydrophobie par >vL Tauvry , fur le fcorbut par M. Poupart ; &c un mélange d'ob- fcrvations faites les unes par M. Mery, les autres par le P. Gouye, ^x: les autres par M. Duhamel ancien Secrétaire de l'Académie, lequel a lu plufieurs fois à l'Académie des morceaux d'une Ana-> iyfc^qu'il fait du traité d'Ariftote, de fartihus ^nimahum ^ où il 400 LEJOURNAL remarque les différences de l'Anatomic ancienne &: de la mo* dernc , les erreurs dont on efb revenu , les incertitudes qui ne fubfiftcnt plus , & les ignorances qui durent encore. Le fécond article, qui rou'e (ur la Chymie , renferme des re- marques de M. Homberg fur la mefure des fels volatils acides contenus dans les efprits acides ; un jugement de M. Boulduc fur la manière de reconnoiftre le fublimé corrofif fophiftiquc; un examen des eaux minérales de Balaruc par M. Régis ; divcr- fes obfervations cliymiques de M. Lemery & de M. Homberg. Le troiîiéme article qui concerne la Botanique , renferme des découvertes très curieuf:s fur le Parallelifme de la touffe des ar- bres par M. Dodart , fur les fels des plantes par M. Homberg , &: fur une humidité vifqueufe que M. Reneaume a trouvé aux feuilles d'une cfpece d'Erable. Le quatrième, qui comprend le^ Mathématiques , l'AIgcbrc , & la G?ometrie,renferme les remarques de M. Bernouilli Profef^ fcur en Mathématique à Groninguc llir la cycloide, où il a dé- couvert une infinité d'efpaces quarrables , dans lefqucls font compris, & comme ablbrbez les deux de M. Huguens &: de Monfieur Leibnits. On voit dans le même Article une méthode pour trouver des courbes , le long defquel- les un corps tombant, s'approche ou s'élci^ne de Thotifon en telle raifon des temps qu'on voudra , par M. Leibnits & Ber- nouilli : ijnc autre de M, Varignon pour refoudre les équations dés qu'elles vont au fécond degré, & même au troifiérne : Le ju- gement de M. de la Hire fur la folution que M. Jean Raimond Coniakius precendoit avoir trouvée du problême de la dupHca- tion du cube. L'article de l'Aflronomie cxpofe les obfervations de M. Caflj- n' fur les Comètes & i'uc les taches de Jupiter ; de M, le Fevre fur les éclypfes; de M. de la Hire fur une étoile obfci-vée au dif- quc de la lune ; deM. C;ifini le fils , fur la Paralaxe annuelle de rétoile Polaire; de M. Mariette , fur la caufe des Parclies. Ce'uy de la Géographie nous donne les pofiuions de quelques villes de la Chine , de Turquie Se d'Arménie, par le Perc Gouye Jefuitc. Ccluy d$ l'Optique contient des explications pliyfiques de M. D E s s C A V A N s. 401 de la H're fur la mulcipIica:ion des images dans ies verres plars. Ccluy dz Diopcfiquc cxpofe les cH'eis ilirprcr.ans c^.cs ver- res brulans de trois ou quatre pieds de diamccrc taillez pai M^ Tfchunhaus. L'Article de la Mechanique oftVe aux yeux une infinité de faits où l'utile Se le curieux concourent enfemble. Ce qu'on y voit fur la conftruction des Vallfcaux , fur la force de i'homn.c à porter ou à tirer , fur les Clepiidres , iur le moyen de fc feivir du feu pour le mouvement des machines , fur la roidcur des cor- des employées dans les Machines , fur la Vis , fur un Niveau fur des machines employées dans une nouvelle Navigation de la Seine , fur une machine faite pour éprouver la proportion de la chute des corps , fur la defcripcion des Arts i Tout cela fait une diveriité d?s plus agréables , & qui ne prcfente rien dont la fcien« ce ne foit abfolument neceiTaire. Nous voicy arrivez à la féconde Partie de l'Hiftoire , c'cfl 3. dire à celle qui porte le nom de Mémoires. Les fujecs en font pour la plufpart communs avec ceux de i'aune ; mais aulfi ces Mémoires font à peu prés icv ce que font dans une hiftoire ordi- naire des aûes originaux que l'on imprime quelquefois à la lin, L'Auteur a eu foin dans la première Partie de {"emcr de temps en temps des éclaircilTcmens propres à faciliter la Icifture de la fc- conde ; enforte que quelques-unes de ces pièces que l'en don- ne fous le nom de Mémoires , pourront elîre plus intelligibles , fl on les rejoint-avec le morceau de l'Hiftoire qui leui répend. Quand une matière n'a pu comporter d'ellre tournée d'une au- tre façon , &: d'ellre traitée moins à fond que dans les Mémoi- res , ce qui arrive quelquefois en fur de Machines ou de demon- ftrations de Géométrie &: d'Algcbre , M. de Fontcnclle a elle réduit de n'en parler que dans les Mémoires , à moins qu'il n'y ait eu lieu de marquer hiftoriquement qu'on avoit fait quelque progrés à cet égard , &: d'annoncer cette nouvelle à ceux qui font du moins bien aife d'apprendre que les fciences &: les arts avancenr.Quand au contraire une matière contenue dans IcsMe- moires a efté par QJ|c-mê-ne fi intelligible qu'elle n'cuftpaspu l'eftre davantage dans la première partie , l'Auteur s'eft épargné la peine inutile de la répéter. En gênerai il a cru que par rapport ^ox LEJOURNAL aux fçavans profonds , & a ceux qui ne le font pas , il étoît bon de prcfcncer Ibus deux formes dirtcrcnccs les matières qui com- polcnt ce recueil -, que les travaux de l'Académie en feroicnt plus connus , &: que le goût des l'ciences s'en rcpandroic davantage. Jufqu'à prcfent l'Académie des Sciences ne prend la nacure que par petites parcelles ; nul fydcme gênerai , de peur de tomber dans l'inconvénient des fyllcmes précipitez. Elle travaille à fai- re une ample provifion d'obiervations &: de faits bien avérez qui pourront ellre un jour les fondemens d'un (yftén c : car il faut que la Phyfiquc Syllcmarique attende à élever des édifices, que laPhylique Expeiimentale folt en eftat de luy fournir les maté- riaux necelfaires. Ainii le Recueil que l' Académie prefcnte au pu- blic n'cft compofé que de morceaux décachez. Le temps vien- dra peuc-ellrc que l'on joindra en un corps régulier ces membres épars. Selon le règlement donné à l'AcademicRoyale des fciences en 1699. cette Hilloire auroit dii paroitrc à la fin de cette même année .-mai s fins entrer dans le détail de ce qui en a retardé l'imprefljon , il fuffit de dire icy que l'Hiftoire de l'année 1700. eft commencée d'imprimer , du jour que celle-cy a efté finie ; que l'année 1701. fuivra immédiatement ; &c qu'enfin l'on ne dif> continuera point que l'on ne fe foit mis dans les termes précis du Règlement. Cette Hiftoire eft véritablement digne de l'Hiftoricn qui l'a écrite. Elle eft précédée d'une Préface qu'on peut regardée comme un chef-d'œuvre. L'Auteur y fait voir de quelle u- tilité font les occupations de l'Académie des Sciences ; &c de quelle importance il eft que le goût de la Phyfiquc &: des Ma- thématiques fe répandent. LE SENAT ROMAIN. A P-iris chez Pierre Emery , Quay des Auguftins. 1701.1. y,' in u. pagg.zi^. IL n'y a pas long-temps, qu'à l'occafion du livre de M. Stru- vins nous avons parlé des Auteurs qui ont écrit fur les anri-, cjuitez Romaines ; nous avons remarqué que qf^elcjucs-uns d'eux ,çnt donné des traitez généraux fur cette matière , Se que d'au- tres DES S C A V A N S. 405 très en ont compofé de parciculicrs fur chaque partie cîe ces an- tiquicez , il n cft pas poiliblc de donner icy la liile de tous ceux qui ont tâché d'expliquer ce qui regarde le Sénat Romain ; mais comme ce lujet eft allez difiicile, ceux qui s'appliquent à la le- cture des anciens y peuvent faire tous les jours de nouvelles dé- couvertes ; &c quand même ils ne feroicnt que mettre dans un nouveau jour , &: dans un ordre plus méthodique ce que ceux qui ont écrit avant eux ont remarqué , le public ne laillcroit pas de leur fçavoir bon gré de leur travail. Le nouveau Traité du Sénat Romain dont nous parlons icy , fe fait lire avec plailîr. On y voit d'abord que Komulus avec le peuple Romain choifk cent Sénateurs pour luy fervir de ccr- feil dans les affaires de la paix &: de la guerre. Le nonbre des. Sénateurs ftit augmenté ]ufqu'à trois cent dans le temps de la Republique. Celar , & après luy les Triumvirs avilirent beau- coup cette Compagnie, tant par le nombre que par la qualité de ceux qu'ils y firent entrer. Augufte étant devenu le Maîcre y mit quelque reforme, L'Auteur marque les qualitez qu'il falloir avoir pour entrer dans cet Ordre , les prérogatives , les marques de diftinélion &; les obligations de chaque Sénateur, lamanicic de convoquer le Sénat & de faire les Scnatus - Confultes , avec quantité d'autres traits qui fervent à former un grar.d Tal^'cr.u , & qui donnent une haute idée de cette lUuftre Compagnie, que l'Ambaifadeurd'un Prince étranger con^paroît à une Aflèm- blée de Rois. Tout ce que nous venons de dire , &: beaucoup d'autres remarques curicufes qu'on trouve dans ce Livre , font très capables d'attirer l'attention desLeûcurs : mais ilauroitefté bon que l'Au'xur fe tut expliqué avec un peu plus d'cxaérituc'ê fur certains Articles , par exemple quand il dit que la charge de Quefteur donnoit encrée dans l'Ordre des Sénateurs du tcn-ps de la Republique , il n'en apporte point d'autres raifons que l'e- xemple de Ciceron qui (emble conclure contre luy. Car puif^ que Ciceron avoit paru en Sicile en qualité de Quefteur avrnt •que d'y paroître en qualité de Sénateur , il faut nccclTairenîcnc que la dignité de Sénateur ne foit venue à Cicercm qu'après la X^uelKue , c'eft à dire lors qu'il eut efté defigné Edile , comme il lemble que cet Orateur l'infinuis luy-mémc dans le difccurs 17 Oi. Hhhhh 404 LEJOURNAL de jupicus Contre Verres «aw. /^. L'An CLu- dit encore que Papyius afillla au Sénat revcftu cft tout temps de la robbc Prétexte , comme s'il n'euft jamais quitté ce^ce robbe qui é:oit celle de l'Enfance, au lieu de dire que parce qu'il avoit eu le piivilcge d aliiilcr au Sénat étant en- iÀï\'i , le nom de Prxtextatui luy écoit demeuré toute la vie. £,x parlan; des tondions des Sénateurs , il dit que tous les Aiï- teurs conviennent que le Sénat Ibul Rit en pollv-ffion de )ugcc & de décider les d'ft'^rents des particu'iers juitju'en l'année 65^. de ta fondation de Rome , quoy que la première affaire particu- lière qui aiteftc )ug:e dans leScna: ait elté lacaufc d'empoifon- ne.iienc à l'occalion de la mort de Germanicus. Id folum Genna- 7i:co fupra leqcs friejTiterimus quod in curia potitis quant in foro a'^ul Senatum potins quant apud Judues de morte ejus unquintur. { Tacit. ann. iib. j. an. v. c. 772. ) I. cft vray qu'avant le temps ds C. Gracchus Ton choililVoit les Juges parmi les Sénateurs , & que ces Juges alViftoient le Conful ou le Prêteur dans les Ju« gemens qu'ils rendoient ; mais c'étoit dans la place publique ou da^is quelques Temples , & non pas dans le Sénat. Qi^.ind il parle des fouliers que porcoicnt les Sénateurs , il dit qu'ils eftoient en fjrme de croillant , ce qu' donne une idée allez bizarre de leur chaufl'ure , ru lieu qu'il falloir dire qu'ils portoient fur leurs fouHers itne fiuiire d" croiffant en broderie. Appofitam nig^^ lunum , fubexit A lut a ( Juvcnal fat. 7 ) Il y a birn de l'apparence qu'il n'cft pas exr.él quand il dit que les Senatù -ConCultes le mettoient avec les deniers publcs, com- me fi les décrets du Sénat qui tcnoi-^nt lieu de loy , &: les loix mènes qu' dcv lient cftre expcfées à la vcue de tout le monde , eui'î?nr elle p'acées d.'.ns v\n iieu d'où peribnnc ne devoir apro- ch?r. Mais il a efté trompé par le mot (crarium^ qui efl: équivoque chez les Latins , & qui (ignifie également & le trcfor public , & fc lieu cùon raiiTeoit toutes les ordonnances & tous les rcsle- mens publics , gravez fur des pièces decuivr". Ennn i' a'fure , pog. 210. où il cireCicercn , que le Sénat rom;"noitles Gouvrnmrs des Provinces , &: qu''l diftribuoit les Provinces en ConfuLiir^s &: Pretoricnnes,comme fi le peuple n'y avoic eu aucune part; au lieu que par la loy Scmp'-onia qui fur portée par le même Gains Gracchus dont nous avons parlé cy- D E s s C A V A N s. 4cy (TefTa?, les Provinces avoicni: elle paic:igécs i: Co.nCuh'nes Se en prcronenncs ; 6ù que ;cs Condilaucs cltccn. ?. h iiv^iTiinàiion du Senaî, &c ics Pre.unrnnes àla no.rùna.ion du peuple. Cicorra mè.ne que l'Au^eiu- cite, le plaine de ce que k Syrie ik ia îvlucc- doine, les d:itx plus belles Pioviiicjs de la llepubliqiir,, voient elle données pir le Tribun Publias Clodius à Gabinai^ & àPi- fon pour prix de leur perfidie ,. &: qu'iîs avoient eu la lâch-té de l'abandonnera la fureur dcfonpius cruel ennemi. I, ariivcicn.ê- mc quelquetbis , qu'un Tribun entreprenant , venvcrfoit l'c-ulie ancien ; Se qu- d'une Province Confulairc , il en faifoit une Pré- torienne , pour en ofler la dirpcfuicn £u Scnat. HISTOI vE DES FLAGELLANS , OV LON FAIT voir le bon <;^ If mauvais ufijge da fl zellations prmi les chrétiens ^ far des preuves tirèa de l' Ecriture fainte, des Peres de t E^life , des P.t^es (^ des yiutcurs profanes , traduite du latin de M. I^ Abbè B nie arc Docleui de So^ bonne. A Aaillcr- dam &:c. ryoï. inn. p2g:>^. 225. REMARQUES S ^TC CETTE TRADUCTION. A Paris chez laVeave de Claude Baibin , au Palais. 1701. in u. pagg ^4- L'H lloire des Flagellans n'étoit pas un livre fiicile à traduire en François : il n'y a pas mène d'apparence querAmctir ait eu inrcncion qu'il le fùz jam.iis. I! eit du moins certain eue cet- te Traduction a elle faite à Ton infçû , iV fans fa participation. Il y a trouvé p'ufieurs fautes, dent il a cru devoir avcrnr le public. Il y en a de très groflieres. On y lit en un endroii (pag. m. lig. 7.) ces mots: Thiodoret Evèqne deCyr fort célèbre cicin le an- ^utème Concile Oecuménique , tenu k Chalcedoine. Thecdoret n'a point vécu du temps du cinquième Concile ; &■ ce Concile n'a point efté tenu à Chalcedoine , mais à Conft.uirinople : I. fJl(.)ic traduire ; Theodoret Evefque de Cyr^ fort ceicbre dans le Concile de chalcedoine , & dans le cinquième Concile Oecuménique , à laufe de i'aff^ ire des tiois Chanitrrs. S. Benoifl: Abbé d'Aniane y efl qualifié ( p. i;j. ) d'Evê.]ue. Du Tillet Greffier du Parlement de Paris , y ell dcguifc ( p. 71. ) -rn de Til'v : Robert Pu'îu ( p. 104. ) en Robert Paulu". L'Auteur de l'Hilloire latine des FU- gellans a remarqué ces fautes &c quelques au;res. ^o6 L E J O U R N A L LA MORT CHRETIENNE. SUK LE MODELE DE celle de N. S. jefus-ChriJl ^ t^ de flufieurs Maints & q^rands Perfonnaies de t Antiquité. Le tout extrait des On^iriiiux ^ ■par un Kcli^ieux Beyieduiin de la Con^egation de S. Maur, A Paris , chez Charles Robuftci. 170Z. in 12. pagg. 303. LEs exemples d?s Mores Chrétiennes frappent davantage 3i: tbnc plus d'imprellion lur l'ciprit que cous les difcourt xjlU l'on pouvoic faire lur la more. Le Père l'Allemand Chanoi* ne Re'Tuiier de Sainte Geneviève avoir déjà donne au public un Pvccucil d'HilloJres de Morts édifiantes des Saints , i'ous le Ti- tre De la Mort des Jullcs. Mais il a cru y devoir donner plus d'étendue aux peniées des Saints que n'en avoient donné les Ait* tcurs de leur vie , & a même fuppléé des choies qu'il croyoic qu'ils pouvoient avoir obmis : au lieu que le Pcre Mabillon , Auteur du Receuil dont nous parlons, s'eft contcnré de tradui- re ce ^ue des Auteurs dignes de foy ont rapporté de la mort de p'.udeurs Saints. Comme il (e trouve aflcz peu de Vies de SS. dont la mort ait efté décrite par des Auteurs du temps avec des circonftances neceffaires pour coucher les Lecteurs ; ce Rè» cueil n'ell pas fort gros. On y peut remarquer des pratiques diffé- rentes de celles que l'on obferve prefentcment à l'égard des mou- rans. Oa.y voit que rOn>:l:ion des malades fe donnoit ancien- nement avant le Viatique : Ufage que nous voyons rétabli dans le Diocefe-de Paris. 0\'\ y trouve des Chrétiens qui étant à l'ex- tremiré fc faifoient revêtir de l'habit de Moine, &: le gardoient toujoirs en cas qu'ils revinff-nt de leur maladie.On y lie pluiieurs exemples d'un ufage alfez commun, de fe faire porter fur la cen« dre & couvrir d'un ciliée pour rendre les derniers foupirs. Ce qui aefté pratiqué non feulement par des Saints qui avoicnt me- né une vie audere ^ pénitente, mais encore par des Rois. Louis le Gros &: S. Louis en fournirtenc deux illuftres exemples. Le P. Mabillon reprefente d'abord la mort de Jefus-CÏKift , le mo- dèle pirfaic de la Sainteté , & il rapporte enfuice trcnte-cuatri; jRe'ations de morts édifiantes de S\ints 6d de Sainûes. Il a ajou- té à la fiade ce Livre qiie'l^es ^aîfiges del'Ecri'iure Samre pour •v^ d'fpof-r-,- à fouflf.ir Chretiennemr'nc les afflictions de cette Viô ^ les maladies , recueillis par feu M. l'Evoque de Luçcm. A'PA&is,Chc2 JsaSn CussoN,tLC S-Jacq. àlima^j S.Jeau-Bapt.-4^« Pùv. du RdA LE JOURNAL DES SCAV ANS 5 Du LuNDY i^. Juin M. DCCII. £. FACULTATIS THEOLOGIC^ COLONIENSIS Sapientiflimum Judicium pro Dodrina pcrilluftiis D. Henri- chi Denys S. Theologia; Licentiati Lovanienfis , in Scmina- rio Leodienfi ProfefToris , nec non in Eccl. Leodien. Canoni- ^ ci Theologi ; adverfus inepcias ,, cavillationes , abcirraciones, ^ impofturas Doâtoris Francifci Martin , in Libelle , cui titulus : Refutatio'juflificationis &c. Vindicatum per Chii- ftianum ab Irendaël Theologum, Marianopoli &c, C'cft à dire , Défenfe du Jugerrent très fage de la Faculté de Théolo- gie de Cologne fur la doUrine de Menry Denys , Zicentié en Théologie de la Faculté de Louvain , Profejjeur au Séminai- re de Liège , e^ Chanoine de l' Eglifede cette Ville , contre lei folies , chicanes 3 erreurs (^ impojiures contenues dans le Livre xlu Do&eur François Martin , intitulé , Réfutation de la Juftification , &c. Par Chrétien d' Irendaël Théologien. A Maiianople. ;i7oi. in 4. pagg. no. HEnri Denys Licentié en Théologie de la Faculté de Lou- vain , &: cy-dcvant ProfcfTeur dans le Séminaire de Lie- ^e , a efté accufé d'avoir enfeignc dans Tes écrits , les erreurs condannées par les Bulles des Papes contre les cinq PropolT- ;f ions. Les Douleurs des Facukez de Louvain èc de Douay ont ijoi. I i i i i 4oS LE J O U R"T«T A L flic une Ccnfurc courre luy : Ceux de Cologne au contraire l'ont jurtiHc par les jugemens qu'ils ont vendu ie 17. Novcn.bre 1699. en 1.1 faveur, contre les Cenllircs de Louvain Se de Douay. Le Ibur Martin Dodcur de Louvaina fait contre ce jugement, un écrit intitulé : Réfutation de la juftification. La Faculté de Théologie de Cologne s'en eft trouvée fort offenféc , &: luy a fliic faire une verte réprimande par fon Bedeau , datée du fix Décembre 1700. Le livre dont le Titre elt a la tcfte de cet Arti- cle , eft une ample Réfutation de l'Ecrit du Doéleur Martin. Ces fortes d'Ouvrages ne contiennent que des diffcrcns perfo- nels , ou des qucllions fur la Grâce plufieurs fois rabattues, ECCLESIA LEODIENSIS SUMMO PONTIFICI INNO- cenrio XII. fupplicans pro fuo Seminario > & dodrinam RR. PP. Collegii Anglicani Soc. Jefu Lcodii denuncians. C'cft- à-dire , £ Eglife de Liège (uppluxnte à. Innocent JTJJ. peur fan Séminaire , & dénonçant Li doctrine des RR. PP. de la So- ciété de Je fus du Collège Anglais de Liège, jy 01. in J2, pagg. j^j. SPECIMEN DOCTRINE A JESUITIS IN SEMINA- rio Leodieniî traditîE tribus capitibus cxhibituiH : Primo -no- tantur corruptelx in doiSlrina morum &: fîdei : Secundo inju- t\x in D. Auguftinum : Tertio contumelia: in Auguftinianos, Thomiftas , Scotiftas , adeoquc in Ordines Religiofos , Ifni- verlîtates Catholicas , & opnmos quofque Theologos. C'cfl à dire , Ejfai de la dothine que les Je fuites ont enfeignée dans le "séminaire de Liège , reprefenté entroii chapitres. On fait voir dans le premier les dépravations qutls ont faites dans Lt doHrine des mœurs ^ de la foi : On expofe dans le fécond , ce quils ont dit d injurieux contre faint Auyijîiii : ^ dans le troifîème leurs injures contre les Augufl.nicns , Thomiflcs , Scotifies ^ contre les Ordres Religieux , contre lesUnivtrfuez^^ e^ contre les meilleurs Théologiens. 7701, in J2.pagg. jjj. DEpuis que les Jefuites ont eftc mis en pofl'ertion du Sémi- naire de Liège , ceux qui s'y font oppofez ont crû ne ]c<^ pouvoir attaquer avec plus d'avantage , qu'en leur actribuauc D Ë 5 s C A V A N s. 405 âcs propoficions de Morale relâchée qu'on prétend cllrctiiccs des Th-fes fouteniiës à Liège , $c des écrits de leurs Profèllcurs. C'efl le {lij;cde ces deux Ouvrages. Le premier ccniicnL dix* fept dénonciations au Pape ; & le fécond eft dircdement con- tre les Ecrits des Pères Sabran & de {-lint Etienne , Profèllcurs dans le Séminaire de Liège. Le nombre des propolîtions dénon- cées ei\ il grand , &: il y en a lur tant de ni.aticres ditiercnres qu'il eft in poiLible d'entrer dans ce détail. Il fuffic d'avertir qu'elles font de la nature de ces propolîtions de Morale tant de fois dénoncées , &ù tant de fois condannées dans tous les Tri-» bunaux. ERREURS DU P. BARNABE' SALADIN , EX-GAR- ^/>« des Kccolets dans la Province de S. yindré , Q-c. dénon- cées à MonfeiqTieur l' Archevêque de Cambray , ^ à Mcffer- gneurs les Evcfqucs de Tournay & d' Arras. ^v ce des Refle~ xions jtir les Livres de ce Recolet , intitulez^ , i. Le Confcffeur Charitable de l' Ame timide, i. Le Médecin Spirituel de H Ame craintive & fcrupultufe. 3. Diredorium Confc/îa- rii Monialium. Par le Sieur Romain de bonne cfpcrance. A Liège. 1701. in u. pagg. 189. L n'y a pas dans ce Livre tant de Propofitions dénoncées que dans les precedcns ; mais il y en a de bien dangcrcuies &; de bien extraordinaires. On en peut juger par les luivantes. I. Qiiiconque ell bien aftcctionné & dévot à la Vierge, ne « peut jimais périr à la mort , mais doit tenir pour certain qu'il « aura la vie éternelle Quoy : Agar n'a pu voir fou fils mou- « rir dans l'innocence , & la Vierge auroit le coeur de voir mou- « rir fon enfant dans le crime ? Elle a trop de bonté pour le « voir , & trop de crédit pour ne le pas empêcher. Pourquoy « pcnfez-vous que l'Eglife luy dit , qu'elle eft la fcncftre du '» Ciel ? finon pour fignifier , que lors qu'à la mort fes fervi- « teurs &: Cervantes ne peuvent entrer au Ciel par la porte qui «« eft Jefus-Chrift , ils y entrent par la fcncftre qui eft la V'icr- «« §^- . . , . '• ji G qui feroic affuré d'avoir au moins une bonne actrition : t; 410 L E T 0 tJ R N A L" M 6. Si VOU!! reconnoiilez probablement que vous tie l'avez i> pas , au moins foycz marie de ne l'avoir pas.,.. Et cela fuffit. i> i6. Voici des avis notables qui peuvent fcrvir de Icnitifs aux M maux des âmes craintives.... puticz de pluficursTheologicns gra- ..ves. I. Ils difent donc, & donnent ce couCcil aux amcs.... de ,, méprifcr le fcrupule , & de ne pas abandonner leur action quel- » que apprchcnfion qu'elles ayent qu'il y a du péché , pourvu M qu'elles n'en foicnt évidemment convaincues, i. Ils ajoutent , V qu'elles ont dans cette occafion la liberté de faire ce qu'elles V voudront , &£ qu'elles ne pèchent pas , quelque parti qu'cl- » les prennent dans cette incertitude. » 17 .Une Religieufe Bourguignonceftant attaquée par un jeune « impudique 5 qui luy vouioit faire violence, ne voyant pas » d'autre moyen de fe délivrer , fe reûTouvenant de l'olfre que » le diable , qu'elle avoit vaincu , luy avoit tait par l'ordre de u Dieu , de luy obéir en tout , eut recours à luy co criant, Dia^ M ^/p, oâ es tu f Lequel fe prefentant incontinent , la Religieufe » luy dit , Je veux que tu me délivres prefcntemcnt de ce fripon u qui me molefte. Auffi- tôt le diable prit ce jeune homme par « les pieds , le jctta bien loin , dequoi il fut blcflc. C'eft ainfi » que s'cft accompli dans cette Religieufe & dans un grand nom- » bre d'autres , ce que le Seigiieur marquoit cftre impoffible aux » forces humaines , par ces paroles du chap. 40. de Job. Pour^ w rez^vous enlever Leviathan avec thame<^on f (^c. *, 34.Comme les Religicufes ont accoutumé de fe mafquer dans !> leurs Cloittres pour fe divertir honnêtement , & de danfcr fe- » crettement entre elles , il me femble qu'il faut dire qu'elles y peuvent faire ct% chofes fans péché , au moins mortel , puis ,, que de cette manière il n'y a point de danger de fcandale > u &: il y a une légèreté de matière qui excufc de péché. V 35. Mais que dire des Rcligieufes qui prennent des habits V d'hommes , pour reprefenter quelque chofe ? Pellizarius ré- V pond que dans les endroits où eft en ufage la défenfe que la v facrée Congrégation a faite fur ce fujet le 17. Avr. 1604. les Re- ^ ligieufes pèchent en changeant ainfi d'habit ; mais ailleurs où ^. cette défenfe n'eft point en ufage , comme elle n'y paroift pas eÀre DES S C A V A N S. 411 cftre en p^ifieurs lieux, où les Supérieurs fçavent que ces cho- « lès fe font par les Religicufcs , l'ans qu'ils s'y oppofcnt , ordi- « nairemenc cela peut eihe excufé de pcchc ; d'où il s'enfuit , « que les Religicuiès ne pécheront pas en quittant leurs habits , « pour prendre des habits d'hommes. « 39. Le Pape Léon X. a accordé à nous autres Frères Mi- « neurs , pour appaifer les fcrupules de ceux qui récitent l'Offi- « ce divin , une ample Se favorable concefîîon , fçvoir , que « nous fatisfliifons au précepte des Heures Canoniales , quoy- « que nous les difions en nous promenant , prononçant mal les « mots , n'entendant pas bien ceux que profère notre compa- « gnon , ou ayant l'efprit diftrait , pourvu que cela ne fe falîe « pas par malice , & qu'on ne le falfe pas durant une partie con- « fiderable de l'heure .... &: ces privilèges n'ayant point efté re- « voquez , les Religieufes des Ordres Mandians y participent « aufli. Quoy que ces Propofitions & les autres qui font dénoncées à Monfcigncur l'Archevêque de Cambray , &: à Meflcigneurs les Evêques de Tournay & d'Arras foient vifiblement mauvai- Ces , un Auteur qui fe dit différent du premier , a crû y devoir ajouter des Reflexions pour en £aire connoîtrc davantage le danger. LA GEOMETRIE PRATIQUE PAR ALAIN MANES- /on Mallet^ Maifire de Mathématique des Pages de la petite Ecurie de Sa Majefté^ cy-devant Ingénieur ^ Sergent Major d Artillerie en Portugal. A Paris , chez Jean Anillbn , rue de la Harpe. 170Z. 4. vol. in 8. i. pagg. 34^. ^. 337. 3. 359- 4- 281. L'Auteur de ce Livre efl connu du public par les ouvrages qu'il a déjà mis au jour. En donnant fes Travaux de Mars èc fa Defcription de t Vnivers , il s'ctoit engagé à donner une Géométrie pratique. Il s'aquitte aujourd'huy de fa parole. Il divife cet ouvrage en quatre parties. Dans la première, il enfci- gne les Elemens de la Géométrie pratique , &: donne toutes les aotions de chaque terme concernant cette fcience. Dans la fé- conde, il explique la Trigonométrie oulamefure des diftances, I/Oi K K K K K •4i£ 1 E T O U R N A r par les inftrumens Geomctiiqucs , comme font les piquets , Ic5 cordeaux , le demi cercle , le quarc Géométrique _, le compds de proporcion , l'allrolabe , la boulTole , le balUn de Jacob , la planchette, &: aulTiparlcs iinus &: les logarithmes. Dans la croi- îiéaic , il enfcignc la Planimerrie ou la mcfurc des luperficies ( ce qu'on appelle ordinairement l'Arpentage ) avec les métho- des de transtiguier , d'augmenter & de divilbr couccs fortes de terres, bois, &:c. Dans la quatrième , il démontre ce qui re- garde la ilcreometric ou le toi lé de toutes fortes de cotps,de tel- le capacité &: figure qu'ils puiiVent eftrc. Comme le delTc n de l'Auteur ell d'écrire pour ceux qui font éloignez des Maiftrcs , il commence par les Elcmens les plus fimples &c il les explique avec beaucoup d'étendue , afin de con- duire comme par la main les nouveaux Géomètres dans toute* les opérations de la Géométrie pratique. Il convient cependant que le fecours d'un Maiftrc eft très utile ; parce que d'une feule parole il tait concevoir ce qu'on ne pourroit comprendre qu'en fe donnant beaucoup de peine. Il ne luppofe dans celuy qui commence à étudier la Géométrie pratique , que quelque tein- ture de l'Aiithmetique ; il dit pourtant que ceux qui ont lu Euclide èc qui fçavcnt la Géométrie fpccularive ont beaucoup d'avantage fur les autres , parce que cet Auteur apprend à dé- montrer Se à rendre raifon de ce que l'on tait. Ces quatre volumes font enrich's de cinq cens planches gra- vées en taille douce. Elles reprcfentent les figures qui fervent à Tinftruclion ,- & qui s'accordent parfiitement avec le difcours. De plus on y voit des païïages & des profils d'un grand nombre d'édifices véritables , comme des Eglifes de Paris & de pkilicurs aatrcs lieux , les différentes parties des maifons Royales &: des autres maif'nns coniîd arables du Royaume. Outre quecescftam- pcs divertiffent le ledeur , elles peuvent encore fervir de mo- delles à ceux qui voudront apprendre à deffiner : & afin qu3 ceux qui s'appliquent à la Géométrie , puiOcnt d'eux-mêmes &C en quelque lieu qu'ils fe trouvent, exécuter fur le champ toutes les opérations , l'Auteur leur apprend l'ufige de cous les inftruv mens qui leur Ibnr noceffaircs , S^ leur montre même à les corn- pofer. Il a eu foin d'infercr dans le (êcond livre plufieius Ta-- t) E s s C AVA N s. ^ 413 bles (îcs Sinus &c des Logarichmcs, afin qu'on n'ait befoin d'i.u-. cun autre Livre pour l'intelligence de ceiuy-cy. THESAURI REGII ET ELECTORALIS BRANDEN- burgicl volumon tertium Sec. A Laurcntio Bcgcro Scren lîi- mi Si Potcnàifimi Régis Prulll^e & Eiedcris Brandenburgici Coniiliario , ab antiquitatibus & Bibliothcca. Colonias Marchica;. Impreflic Ulricus Licbpcr:us Typographus Ivcgius &c Elcctjialis Brandenburgicus. 1701. C'efl; à due, Le troi- (icme v:)lume du Trefor de Ai.i' Elecieur de Brandebourg Par Zciunnt Be^erus Antiquiaire & B'hliotequa'.re de S. Altejje Eleciorale. A Coin , de i'impreflîon de Dhic Liebpcrt,- 1701. in fol. pagg. 47i. M<.. Bcgcrus qui avo't autrefois foin de la Bibliothèque de -vl. l'Eledeur Palatin, donna au public un Volume in fol de médailles &: de pierres gravées fous le titre de Thefaurus ex Thefauro Palatino felecius. Ce Livre fut imprimé à Hidelbcrp' en léSj. Depuis ce temps-là il efl: paflc au fervice de M.rEledcut de Brandebourg en qualité de Bibliotequaire , &: d'Antiquiaire de ce Prince. Il a continué fes Efludes par rapport aux Medail! 5 &; aux autres Antiquitez de cette nature.On a vcu paroîrre de L £:. gluficurs Traitez fur cette matière imprimez à Berlin en diftèrens temps ; mais le plus confiderable de tous cft celuy qui porte peut titre Thefaurus ElcRoralis Brandenburycus en trois volumes in fol. Le premier volume parut en 1696. On y trouve d'abord une fuite fort ample de pierres gravées , après lefquelles viennent les Médailles des Rois &c des hommes Illuftres , celles des villes &: des Peuples de la grande Grèce , celles de Sicile , &: des Ifles de la Méditerranée ; celles du Pcloponefe &: des autres Peuples S>C Villes de la Grèce ; & enfin celles de l' Alie &: de l'Afrique. Le fécond Volume commence par une fuitte de médailles des familles Romaines , après laquelle on trouve celles des Empe- reurs tant d'Occident que d'Orient depuisjules Ca:far jufques au temps que Baudouin &: les François ie rendirent maiftrcs de Conftanrinoplc. Le t'oificm^ Volume oui vient de paroiflre , cfl: comme lefup plcmciK des deux premiers. M- l'Eledcur de Brandebourg ayar>ct 4H. L E J O U R N A L coniiAerablcmcnt augmenté l'on Cabinet par l'acquifition qu'il a faite des mcdaiUes &: autres raretcz qui aparrenoient à Pierre Bcl- lori fameux Antiquiaire de Rome, M. Begcrus en a con;pofé ce dernier volume , où on trouve une allez grande quantité de mé- dailles &C d'autres morceaux d'antiquitez qui n'clîoient pas dans les deux premiers. Ce Volume commence par les médailles des Rois Se des Hommes illuftres : on trouve après celles des villes & des peuples , celles des familles , &; cnfuite celles -des Empe- reurs. Après les médailles viennent les pierres gravées, Icsllatuës des divinitez , &: les bullies tant de marbre que de bronze. On y voit aulfi des vales de toutes fortes de figures , tant peur les facri- fices qu:; pour les ufiges ordinaires, àcs Lucerne s , des agraplics, iies phiolcs , &: une infinité d'autres pièces antiques très curicu^ fes. M. Begcrus expliqua toutes ces antiquitezavccune grande érudi- tion. Il ne donne fouvent que des conjeélures, mais elles font accô- pagnées de beaucoup de modeftie. Quand il tire quelques lumiè- res des écrits des autres Auteurs , il ne manque jamais de les ci- ter avec honneur ; &: s'il fe trouve obligé de les contredire , c'cft toujours d'une manière fort honefte. Quoy qu'on trouve ailleurs u- ne grande partie des Médailles qui font raportces dans ces volu- mes , ils ne lailferont pas d'eftre fore utiles &: fort agréables aux Seavans. PRINCIPIA JURIS CANONICI AD LIBROS V. DE- cretalium Greg;orii IX, Pontificis M. antchac in aima & Ar- chiepifcopali Univerfitatc Salilburgenfi Prxfide, & authore P. Roberto Konig , Ord. S. Bened. in Monafterio Garltenfi , Auftrix' Superioris Profellb , Juris utriufque Dodore , Celfif- fimiac Reverendiifimi Principis ac Archiepifcopi Salilburgenfis &c. Confiliario Ecclefiaftico, &: SS. Canonum Profelîbre Or- dinario, Publici Juris fa6ta , nunc indice locupletiffimo audla. Tom. I. pagg. 208. Tom. 2. pagg. 275. Tom. 3. pagg. 340. Tom. 4. P'^gg. 184. Tom. j. pagg. i8(j. anno à partu Virgineo 1701. Salilturgi , fumptibus Joannis Baptiftx Mayr Typographi Aulico-Academici. C'eft-à-dirc, Principes du Droit Canoni- me fur les cin^ livres des JDecretales du Pajç Grégoire Jjr.far DES S C A V A N S, 41J y. TlSert Konig , cy-dev^nt Prefident en l'VnherJttè de Sal^ iourg^ ReLigieux de l'Ordre de S. ^ettoifl (^c. A SalzJ^ourg aux fraii de je an Bupti^e Mayr. VOicy un nouveau Canonifte qui parmi le grand nombre d'In:erpreces & de Commentateurs fur les Decrecales , cft pcu:-eftre un de ceux qui ont travaillé le plus utilement pour le public. Onauroit pu donner à cet ouvrage le nom de Paratitles, par raport à fa forme &: à fa matière , n'eftant qu'une explication des principes qui font renfermez fous chaque titre. Dans toutes les matières qui y font traitées avec beaucoup d'ordre &: de net» teté , l'Auteur commence par les définitions du nom , &: de la chofe ; enfuite il fait une divilîon du fujct ; après il en examine la caufe, l'objet , la matière, la forme , la fin &: les effets. Telle eft la méthode ordinaire dont le Père Konig s'cfl: fervipour laliai- fou de fes principes &: pour l'établifTement des confcquences qu'il en tire. Il a fçu lier par le même moyen les règles avec leurs ex- ceptions fans aucune confufion. 11 fait connoiftre les maximes qui font certaines dans la pratique : celles qui font en controver- k , &: qui forment des qucftions , il les propofe comme douteu- (ês , & il n'entreprend de les refoudre que par une raifon fupe- rieureà celles qui font alléguées de part & d'autre. Il n'efi: pas trop chargé de citations : mais fes decifions font ftmdées fur le texte même des loix , & des conflitutions Ecclefiaûiques , fur le fentiment de la Glofe, ou fur celuy des meilleurs Auteurs. Il s'en trouve auffi qu'il autorife par des arrefts du Parlement de Paris , qui ne font pas moins refpeftez par les Eftrangcrs que leurs propres loix Les cas de confciencc y font décidez con- formément à la pureté des Canons &: de la difciplinc de l'E^Ii- fe ; & c'cfl avec juftice que notre Auteur a mérité l'appro- bation &: les éloges qu'il a eus des Facultez de Droit &: de Theo- logie.Nous fomincs pcrfuadés que l'utilité de fon livre ne fera pas bornée aux feules Un'vcrficezd'Aliemagn? -, mais qu'elle fe com- muniquera bien-tôt a toutes les aucres, lots qu'elles ccnnoicronc l'excellence de cet ouvrage. 1702». LUI! >T^ L E T O U R N A L T-IACTATUS DE MOTUS FERMENTATIVI CAU- là j&c. Aiuhore Jeanne Aflruc , in Univerlitarc Monfpelicnfi McdicinariUidiofo. Monipeiiiapud Hcnoratum Pech. Typog, 1702. paijg. 177. V. in u. C'cft-a-dirc Traite fur lei caufe> ue U fermentation. Par ',ean y^ftruc ejh'.diant en Mcaecnie. A Mont- pc.icr chez HonoïC Pcch. Marchand Libraire. 170 1. J'i gg. 177. • V. in 12 M. v/illis &: M. Dcfcarces onc beaucoup écrie fur les eau* les de la fermen:acion. M. Kohaulc , M. Vieuflcns , M. Kctjis , M. Baik , Se un «rrand nombre de Médecins onc traité de la même maacre. Ceux qui ne Ce ioucieronr pas de conlliicer ces Auteurs, pourront lire le livr^ de M. AftvucEftud-int en Médecine à Moncpdicr. Ilaramnilc fur la fcrmenration plu- fieurs raifonnemens &: plufieurs exp'icarionsqui ne fe crouvcnc ailleurs que fepareaient. Il cite de bonne foy les Auteurs où il a puii'é ; &: n'oublie pas rcême le Mercure Galand. ÇASPARI BARTHOLINI THOM. F. SPECIMEN HIS- ftoria; Anatomica; Pariiuni corporis humani ad Recentiorum menteai accoinmodara; , novirqu-" obfcrvationibus illuftratar. Hafnia:. Typis Vidux- joh. Phii, BocK-nhcfFcr. 1701. C'cftà dire, Efjats d'^nutomie Suivant les nouvelles Découvertes, Par Gaffar Bartholin , fils de Thom. Bartholm. A Copenha- gue. 1701. in 4. pp. 187. CEs Effais d'Anatomie commencent par l'cxpUcation des te- gumens du corps. L'Auteur vi'^nt enfu'te au chcm'n dcsa- limen'? &: du chyle , à la circulation du fang &: à la rcfpiracion , auxd-il'-rens cribles du fang , aux parties qui fervent à l'entre- tien de l'cfpcce , aux organes des fenfations ; & enfin aux in- ftrumens du mouvement : Ce qu'il explique (liivrnt les nouvel- les dcc'.uivcrces , &avec une netteté &: une brièveté qui fe trou- va rarcpient enfemble, II fait fur l'Anaromic de judicicufes .ré- flexions. Il examijie d'où vient qu'on tire qucîqucrbis de cette fcience (î p'^u defecours dans la pratique de la Médecine. Il dit que cela vient principalement de ce qu'on attribue fouvent aux farcies folides , ce qui doit cftrc attribué aux parties fluides • D ES se A VA N 1 4t7 comme par exemple , lors que dans les maladies hîftcnqucs l'on accufelamacrice , & dans la mclancholic hypochoi;driricuc , les parties Ikuces aux hypochondres ; au liend'aecufcr dans l'une & dans l'autre le (àng ou les humeurs qui fe fcparen: du fhnp. Il re- marque que la vraye Anatomie pratique e(l la connoiflance qu'en puile dans les corps de ceux qui font morts de maladies. C'cll: là qu'on voit au vray quel a cfté le ficge du mal , & c'cft de là qu'on peut foruier des inductions très urilcs peur l'entretien ou pour le recouvrement de la {anté. Si les Médecins s'attachoienc à ce genre particulier d' Anatomie , &: qu'ils mifient par écrie leurs obfervàcions , la Médecine en tircroit un grand avantage, M. Barcholin père de l'Auteur de ces EfTays, avoir conpofé une Anatomie de cette forte : il y expofoit tout ce qu'une lcn O" ^^ ^'^« <^^ P niott. Par M. Chevalier , Prêtre (^ Chano:ne dt S. A/nable. A Lyon chez François Baibicr. 170L in u. pagg. 374. CEs deux Vies de S. Amable font affez d'accord pour les faits. La mort de ce Saint eft placée dans l'une &: dans l'autre au premier de Novemb.47j, contre l'avis de quelquesAu- teurs qui la placent en l'année jo8. Elles le font toutes deux Curé de Riom , & on y rapporte à peu prés les mêmes miracles. Mais celle de M. Chevalier cil de fa compofition , &: celle de M. l'Abbé Faydit eft une fimple tradudion de l'ouvrage d'un Auteur ancien , qu'il nomme Jufte Archiprêtre , & qu'il pré- tend avoir écrit fous l'Epifcopat d'Etienne qui a gouverné TE- gUfede Clermont depuis iiio. jufqu'en ni8. M. Chevalier a a- jouré à fon ouvrage deux diffcrtations : La première pour mon- trer que S. Amable eft mort l'an 47 j. &: la féconde , pour faire voir qu'il a efté inhumé à Riom , que fon corps y a toujours été conforvé, &: qu'il n'a point efté transféré de Clermont à Riom, comme M. Savaron l'a prétendu. Pour M. l'Abbé Faydit qui eft accQucu né à faire des digreflîons , il a ccmpofé fous le nom d'E- çlairicifremens , quantité de remarques fur differens fujets ; dans lefquellcs il fait à fon ordinaire parokre beaucoup de recherche & de variété. A l'occalion de la Nobleiïe de S. Amable, qu'il prétend avpir efté de la Maifon de Rochcbriant-Chovance , U prouve dans fon premier Eclairciffcment par quantité d'excrn- ples qu'autrefois les perfonncs du premier rang fe tcnoient hono- .fcz de la qualité de Cuié. Il montre dans le fécond , que Prê- tre d'une Eglife , eft la même chofe que Curé de cette Egli(e, parce que l'on n'ordonnoi: aucun Prêtre fans titre Ecclefiaftique. Dans le troilïéme il obfcrve que Sidonius Apollinaris Evêoiie â'" Clermont du temps de fiint Amable , compofa un nouveau J-4'ffel ; ^ que l'on recitoit en ce temps-là un long Bréviaire, |1 ^ÇiW^H? FJPÇprÇ ^Ç l'on ne ^oit point eftre furpris que l'Au- Jtei^r DES SCAVAN5. 41^ teur de la vie de faine Amable , ne le repe fente point dam un Confe.ljîonal^ toujours occupée entendre [es Paroi,IJiens à confclfe ; & la raifon qu'il en rend c'eft que ces cercles continuels de confcf- jions de fechez, , & ces abfolutions fi fréquentes & ieïtcrées des grands crimes , dans un mefme pécheur , qui font fi fort en ufaze aujourd'hui , ejioient abfolument inconnues dans la Primitive Ezii" fe. Cela lui donne lieu de rapporter plufieurs paflagcs de l'anci- > major, elle auroit fait defenfe aux Jefuitcs de la foutenir : Les » Profefleurs de cette Univerfitc ne l'.auroient pas cnfeigné publi- » quement , comme ils firent dans la fuite. Les Dodeurs de .« cette Faculté auroient allégué cette cenfure quand ils furent ?j confultez fur la matière de la Grâce en 15-95. Enfin cette cen- >.' fure auroit efté produite par les Dominicains qui en font men- tion. Le P. Germont ne nie pas néanmoins que l'Uni verfité de Sa- lamanquc n'ait condanné enijSi. 16. propolltions qui luiavoient cfté déférées par Dominique Bagnez qui avoit difputé à la The- fe de Montemajor ; mais il prétend que ces propofiticns n'a- .voient point efté foutcnuës par Montemajor ; &: que les Cenfeurs en les condannant , déclarèrent qu'elles n'eftoient point de ce Jefuite , &c que fia doétrine eftoit probable. Le P. Germont foutient dans le cinquième article, que le Rè- glement du General Aquaviva tait en iy86- n'a rien d'injurieux à S. Thomas -, que les Dominicains mêmes, &: entre autres Fran- çois Viéloria &c MelchiorCano avoiient qu'on peut s'écarter de? opinions de ce faint Doéteur. Que fi le General des Jefuitcs leur ^^^PçriTiis d 'iiiçaj^reccr S. Thpmas ijutrcpent qiae les Thomiftcs modernes^ D E s s C A V A N s. 451 modernes , c'cfl parce que les Dominicains de ces derniers temps, ne s'accordrnc plus avec les Dominicains d'autrefois ; Ba- gncz ^ les Diiciplcs ayant abandonné le lentimcnt de Capreo- lus^ deCajetan, de SyivcftrCjde François de Ferrare, de Domini- que Soto,&: dcs^iurres anciens Thomillcs que les Jcfuircs font pic- fellion de fuivie. Qr? le Dominicain Araujo Piofolleur de Sa- lamanque, Se puis hvèquc de Segovie , defapprouve le terme de Piredecerminacion Phyfique , &c que le Père Mcfpicdc Domini- Ciin François dans un écnt adrefle au General de fon Ordre, n'a point fait de difficulté de dire que l'Ecole de S. Thomas eft di- vifée fur le fcns de cet Auteur , Se que les nouveaux Interprètes condannent les anciens. Dins le (ixiémc Article le P. Germont reprend le P. Scry d'a- voir cité le Livre intitulé , Ratio atque inflitutio fludiorum^ com- me un Ouvrage de la Société. Il prétend que ce n'efl: qu'un pro- jet fait par lix Jefuites. Il s'infcrit en fiux dans le 7. Article con- tre ce que le P. Sery allègue en citant Pcgna , que Philippe 1 1. fîtdéfendre aux Jefuites pat Sixte V. de felcrvir de ce Regiemcnt d'Etudes. Les bornes étroites de ce Tournai ne nous permettent pas de fuivre ain î les ji. faits que le P. Germont prétend eftre faux. Un à.QS principaux clique les Propofuions de Molina ayent efté ccn- {lirées par le Cardinal X^uiroga Grand Inquilîteur d'Efpagne. Le P. Sery l'avoit avancé fur la foy d'un écrit du Cardinal Baronius, fur le témoignage de Henriqucz , &: lur l'aveu de Molina. Le P. Germont ne dit rien du témoignage des deux premiers , &: re- marque que le dernier n'avoue point que fcs Propofîtions ayent efté cenfurécs ; mais feulement que l'Inquifition de Caftille avoir fufpendu quelques Propofîtions que Bagncz luy avoir imputées. Le 2,2. Article efl; une erreur de frit fur l'Edition des Oeuvres <3e Calllen faite à Rome. Le Pcre Sery l'a attribuée à la Socié- té ,&: a cru que les notes étoicnt d'EftienneTuccius Jcfuite. La mê;"ne chofe avoit cfté avancée par le P. Rcginaldus Domini- cain. Le P. Germont remarque qu'ils fe font trempez ; que ce n'efl: point Efl:icnnc Tuccius Jefuirc Sicilien qui a tait ces notes flir Caflîcn, mais Henry Cuikius Evêque de Ruremondc. Il pou- voir ajouter que l'Edition de Caflîcn donnée par Cuikius n'a point cfté faite à Rome, mais en Flandres en l'année 1J78. &; que J70Z. PPPPP 431 L E I O U R N A L l'Edicion de P.omc aefté faite pav les foins de Pierre Ciaconius , ^ qui a flic auifi des notes fur les Oeuvres de cec Auteur. Dans le 31. Article le P. Germonc croit avoir trouvé pluficurs fauîrs d^ns le récit du P. Scry touchant uneThcfc foutcnuc par » les jeluices à Valladolid : Ce n'cil point , dit-il , à l'Infant » fils aine de Phi'ippe 1 1. que la Tlide des jefuitcs ttit dédiée ,. » mais au Cardinal Aibeix d'Autriche, alors Coadjuteur de l'Ar- » chevêquc de Tolède : Ce n'eft point le 14. Mars , mais le jour «fuivant que cette Thcfe fut foucenuë : Ccluy qui la foutint ne » s'appcUoit point Jérôme Nuiîcz, mais Alphonfe Romero. Ces » fautes , ajoure-t-il , font peu de chofe , mais elles fervent tou- » jours à frire voir le peu d'cxaditude de l'Hillorien. Il oppofc aux avantages que le P. Scry prétend que les Dominicains eurent dans les difputes contre cette Thcfe , une Relation du P. Pa- dilla Jcfuite qui raconte la chofe bien différemment. Il ne con- vient pas que les Jefuites aycnt eux-mêmes defcré le Livre de Moiina à l'Inquilkion d'Efpagne , Se {outrent qu'ils y portè- rent feulement leurs plaintes contre les Dominicains. Il nie aulli que Manriquez Evéque d' Avila , qui n'a cfté que peu de temps Inquiikeur , ait déclaré que le Livre de Moiina méritoit d'être brûlé. I! prétend que ce ne fut point à la foUicitation des Jefuites, mais à la pourfuite des Dominicains que l'affaire de Moiina fiât évoquée à Rome. II fait un récit du procez que les Jefuites in- tentèrent aux Pères Nunno &: Avendano Dominicains , qu'ils accuferent d'emportement contre eux, devant le Nonce d'Efpa- gne, & rapporte la Sentence qui condanna le P. Avendano. Le Père Germont a ajouré à la fin deux nouveaux Articles aux ji. L'un pour avertir le P. Sery, qu'il a apporté un pafTage de M. Jurieu, comme ne contenant rien que de Catholique, où cepen- dant ce Miniftre enfeigne ^ue la Grâce efi irrefi^ible , qttc/Ie efl toujours viciorieufe dans les Elus , & qu'elle détermine nccefjai- rement la. volonté. L'autre Article eli fur la première Difpute qui le fit devant le Pape Clément VIII. Le P. Sery prétend qu'Alvarez y eut de l'avantage contre le Jcfuite Valentia, Le P. Germont foutient au contraire,qu'elle reufîlt mal pour les Do- minicains , &: le prouve par le témoignage de Lemos , qui dit c[uc les Jefuites eurent beaucoup de joye de l'événement de cet- DES S C A V A N S. 43j te première difpute , &c que les Dominicains en flircnc fort affli- gez. La conclufion de ce livre cft une rcfutacion fommairc de Lx rcponlc au livre des Quefiions importantes. Elle cft: fuivie d'un Recueil de pièces. Au relie , comme il eft du devoir du Journalifte d'avertir àç.% erreurs de fait, on fe croit obligé de remarquer que l'on ne trou- vera poiiat dans les endroits des livres du P. Alexandre , citez dans la marge de la page 97. Hifi. p. j. f. 58. &fart. 3. fac. ■ ^. p. 66/. que ce Père y avance que faint , Auyijîin Joit tombé dans des contradictions manifeflcs. THESAURUS THEOLOGICO-PHILOLOGICUS, SIVE Syllogc dilfertationum elegantiorum, ad felcdiora &: illuftrio- ra vetciis & novi Teftamenti locaà Theolcgis Protcftantibus in Germania feparatim diverfis temporibus confcriptarum fecundum ordinem utriufquc teftamenti Librorum digcfta, Amftelxdami, excudunt Henricus & vidua Theod. Boom , Joan.&-^gid. Janfonii à W^acft)ergc,Gcrliardus Boiftiusjoan. Wolters. ÈtUltrajeai Guill. VandeWatcr & Guil. Broedelcr. 1701. 1701. C'cftà ànc, Recueil de DifJ'ertations choijies, furies pajjages les plus difficiles de l^ ancien ^ du nouveau Tcfiamcnt, compofées i!^ mijes au jour en dtfferens temps far les Théolo- giens Protcflants d^llemagne , réimprimées nouvellement (^ difpofces fuivant l'ordre des Livres de la Bible. A Amftcrdam & à Utrccth. 2. V. in fol. i. pagg. 1078. z. pagg. i;88. Et fc trou- ve à Paris, chez Jean Baptilte Cullon , & PierrcWittc , rue S. Jacques. Epuis qu'on a imprimé les Bibles Polyglottes , &; fur tout la dcrnicre qui eft celle d'Angleterre , on a vû parcîtrc • pluficurs Recueils de notes ou commentaires fur l'Ecriture Sain- , te. Les deux plus confiderables , ont tous deux efté m.is en ordre & imprimez par les {oins des Anglois. Le premier à c]ui on a donné le nom de Critiques Sacrez^, cft compolé de dix gros vo- lumes in fol. Le fécond qu'on appelle la Synopfe ou l" Ahcqèu'cs Critiques c^ en cinq volumes in fol. Dans ces Recueils on a r.j- maffé avec foin les Notes des Auteurs q li ont tâche o'éc'ai.c'r lefens literal de l'Ecriture, &; on les adifpofées de manier ■ 434 L E J.O UR N A L fur chaque chapîcrc , &: nie. ne fur chaque vciTc: des livres de l'ancien & du nouveau Tcltaaicnc, on tiouvc des cxpiicacions courtes des termes du ccxie , des Hrbraif.ncs , &: des figures qui {ont par:iculieres aux Ecrivains lacrez. De plus on y compare le texcc avec les vcrlions anciennes , &; par ce moyen on peut connoilbede quelle manière ces premiers Interprètes cnt lu l'o- riginal, & quel fens ils ont donne à chaque terme. Avec tous ces fecours, il relte encore un très grand nombre de pailagcs dont on ji'a pas développé toutes les dilHcultcz , &; qui ne feront peuc- eftre jamais parfaitement cclaircis. C'cll particulièrement fur ces endroits difficiles que plufieurs fçavans hommes ont compofc en differens temps des Diflbrtations , où en expliquant d'une ma- nière allez eftenduë , ce qui regarde les mœurs & les coutumes des Orientaux , &fur tout celles des Juifs aufquelles les Ecci- vains fierez ont fouv^nt fait allulîon , ils ont mis dans un grand jour des partages de l'Ecriture qui paroifloient inexplicables. On a d^ji fait qu:;lqu?s recueils d: ces Differtations. Le 8. &: le 9. Tom: des Critiques en contienent ungrandnombre : Mais com- me il en relloit beaucoup qui n'y ont pas été inlerécs , voicy 2,. o-ros volumes où on en trouve environ 290. tant (ur l'ancien que fur le nouveau Tefbament. Ces pièces qui font toutes des Théo- logiens de la Confelfion d'Au(bourg,avoient déjà été imprimées feparement par les foins de leurs Auteurs : mais comme ces petits ouv:a?es fe perdent aifément^ &: qu'il y en avoit déjà un grand nombre qu on avoit beaucoup de peine à trouver , on a crii ren- dre fervic: au public de les joindre enfemble, & de n'en faire qu'un feul corps^ qu'on peut confidercr fi on veut conimc un fu- ple ment aux Critiques f^tcrc^ Ceux qui ont eu foin de compofer ce Recueil , ont mis à la tête du premierVolu "ne une Préface qui n'a pas efté approuvée de ton: le monde : auiTi ont-ils été obligez de la deffendre par me au:re qu'on trouve au commencement du fécond Volume. Q){\ leur avoit demandé comment ils peuvent accorder la neceflité de fçivoir rH:breu , avec le principe de leur religion , Que roue particulier doit juger par foi-même du fens de l'Ecriture ; l^ou- .àroiint-ils, difoit-on,/^;>(? apprendre L' Hcbreu a tous lei membres ,à^ leur communion'^ Pour DES SCAVANS. 43j Pour répondre à cette chjcdion , iis diicnt que leur principe n'exclue point Tufage du facré niiniftere ; &: que plus les Min:f- tres lonc fçavans , plus ils (ont propres à inftiuire leurs auditeurs dans la fcicnce de l'Ecriture l'aintc. C'efh aux Lcdcurs à jnscr fi cette réponfciatisfait plcineuicnt à ce qui avoit elle objcdé. Après la Prctace on trouve 15. DiiVcrcations de Sam. Bohlius , dans lefqu^Ues il prétend prouver que la fignificaticn naturelle de chaque racine de la langue hébraïque doit convenir à tous les dérivez. Ces Dillertacions font d'un lly'.e dur & barbare ; elles peuvent pourtant eftre de quelque utilité pour l'intelligence des mots hébreux , &: pout reformer les Didionaircs. La dincrtation qui fuir &: qui efl du même Auteur que lespre- cedcnces, porte pour titre De rrguia ^uftica in S. Scr. exfUcatione reintTO'iucenda. A voir ce titre , on diroit que l'Auteur auroit eu dertbin de donner une règle fùre pour l'intelligence de l'Ecriture faintc ; &: que cette règle feroit de la porréc des plus fimples , & de ceux qui font fans eftude. Mais quand on vient à examiner les conditions neceiTaires pour s'en fervir , on ell tout étonné de voir que l'Auteur demande qu'on fçache parfaitement la langue Hébraïque : Voicy encore une autre condition rcquife , pour fe fervir de cette règle : Celuy qui veur^ dit l'Auteur, fe fervir de la règle ruflique four C explication de i' Ecriture ^ne doit point fe foncier des couleurs qui ne confiituent point ta nature de la chofe , ni ^- voir égard aux cit confiance s qui ne font rien à (on fujet. Par« exemple , ajoute-t-il , un Payfan a perdu fa vache: en la cher- « chan: il trouve des chevaux dans une prairie ; il ne s'en cmba- « laife pas , c'eft fa vache qu'il cherche : il n'écoute pas même « un autre payfan de fes amis qui luy parle de (es vaches ; car il « dit en lui - ême , C'eft ma vache que je cherche. Ainiî il ne faut « point qu'un interprète de l'Ecrirure qui veut trouver la vérité « fuivanr cette règle, s'embaralfe de chercher cz que les faifeurs « de commentaires en ont dit. Par exemple , je veux examiner il « c'a eilé la foy qui a juftifîé Abraham ; je cherche la relo'ution de « cette queftion , non pas dans Thomas , dans Scct, dans Ga- « briel de Bicl , dans Occam , dans Vafquez , dans Suarez eu « dans quelque autre ; mais dans l'Ecriture fainte , comme le « fayfan ne cherche pas fa vaclie fur la cime des arbres , dans c, ^£702.. Q^qqq 456 L E J O URNA L » les ttous des renards , ou dans ceux des rars : car il fçait bien »>que fa vache ne le trouvera pas là , mais dans des lieux qui luy " conviennent. Or parce que je vois qu'il cit dit dans la Gcncfè " qu Abraham a cru à Dieu , & que cela luy a ejiè impntè à juf- » tice ; quoy qu'il y ait des Interprètes qui dilent le contr.ârc , il « ne faut point s'y arefler : ce n'eil: pas eux que je luis venu cn- » tendre; c'eft le faint Efpric que je veux & que je dois croire. « De même quand le Payfan a retrouvé fa vache , &: qu'il s'en » retourne promptement à la maifon , il ne tait aucune attention » à ce que peuvent dire les autres fur les diftcrentcs couleurs des » vaches : il eft bien aile , &: il dit en luy- même, La vache que » j'avois perdue clloit fauve, la vaclie que j'ay cherchée eft fauve, >' la vache que j'ay trouvée eft fauve , je fuis content. L'Auteuc marque encore plulieurs autres conditions qu'il faut obfervcr quand on veut fe fervir de fa u^le rujiique. Il f^ut les voir dans l'original. Comme ceux qui ont eu foin de mettre ce Recueil en ordre , ont placé au commencement du premier volume les dilTcrtations qui peuvent fervir à faire entendre le ftile de l'ancien Tcftament; ils ont aulB mis au commencement du fécond , celles qui pcu- ven: fervir à faire entendre celuy du nouveau. La première de ces dilfertations eft celle de Jean Olearius. Cet Auteur après a- voir donné des fcolies fur le 14. ly. \G. yj. 18. & 19. chapitre de l'Evangile de S. Luc , dans lefquelles il explique fuccindemcnc les principaux Idiotifmes qui fe rencontrent dans ces chapitres , mon're enfuice qu2 quoy que les termes du nouveau Teftamenc foient Grecs, il faut louvcnt avoir recours à la langue Hébraïque pour trouver leur véritable lignification ; qu'il fe rencontre un grand nombre d'H-braifmcs dans les Livres du nouveau Tcftam. dont on cherch^roit inutilement à s'éclaircir par la ledure des meilleurs Auteurs Grecs-, qu'il faut fçavoir l'Hébreu & faire une étude paràculiere du ftile de l'Ecriture Sainte ; qu'il fmt enten- dre ce langage que Scaliger &: Hcinlîus ont appelle HcUenifli^ que ; & à ce propos il montre que tous les écrits que Saumaife & quelque: autres Critiques ont fait fur ce fujct font forr inutiles, puis qu'ils co ivienncnt tous de la choie , &: que leurs difpures ne roulent que fur le nom. C'eft peut-eftre pour éviter ces difputes D E s s C A V A N s. 437 mutiles que M. Simon ayant à parlci de ce largrgc, z ir.icux ain.é l'appellcr Grec de Syridgo^ue (\uq. Lavette Hellcmltique. Ceux qui voudront s'inihuirc fur cette matière, & qui n'ainxnt à lire eue des Livres François, peuvent cor.fu'terle xô.rj. &: 28. chapitre de l'Hiftoire Criciquc du ncuveau Tcftanicnt. Il faudroit écrire des volumes entiers fi on vouloit parler en particulier de toutes les difTertations qui fe trouvent dans ce Re- cueil : ceux qui voudront rn avoir une connoillance plus éten- due peuv?'i^ confu'ter les Cri?inaux, TENTAMEN MEDICUM , SEU INSTITUTIONES Mcdica; per qua^ftiones brcviter dilucidata". Olim in aima CachoUca Cxfareo-Archiducali Univeriîtate Oenipontana Publica; difputationi ilibmill'a: , nunc cmendat^ & adaudîe omnibus illis quasin inftitutionibus Medicis cuidam Medicinx Candidate pro gradu tentando &C cxaminando fciru nccefla- ria funt. Aurhore Petro Linfing. Philof. & Mcdic. Dodore, hujus inftitutionum Profclîore Ordin, & Phyfico Carfareo. Sumptibus Joannis Adolphi , Bibliop. Norimb. Erlan^ra-. Ty- pis Joan. Frederici Regelein. 1701. in li. pp. 339. C'ell à dire Examen de Médecine où font comprifes toutes les quefîions au on fait aux Candidats qui fe frefentent dans quelque Faculté du Médecine -, avec les rèponfes que les Candidats doivent faire. Par Pierre Zinfin^ Doileur & Profejjeur en Médecine, in 12. pp. 539. TOunes les qucftions de l'Ecole fur lelquelles doit eflre in- terrogé un Etudiant en Mcdecine qui veut prendre des Degrez fe trouvent icy expofées avec ordre. Chaque queftion efl; fuivie de Çqs réponfcs ; enforte qu'un Etudiant n'a qu'à bien po(- feder ce livre, &: enfuite fe prcfcnter ; il paflcra Bachelier iicentié avec honneur. Cet ouvrage eft d'autant meilleur,que les rcponfcs que l'Auccur y mec dans la bouche des Candidats font conrcrmes aux fentimens des modernes ; qu'on n'y entend point parler de qualitez occultes, de vertu attradiice, ni de vcrruexpul:ricr; o' e tout y eft expliqué félon les principes de la Mechan'qur^ ; ,5.' que l'on ne s'y contente pas de ce qui regarde la Théorie de 1. Mé- decine , mais qu'on defcend dans le détail des remèdes l}i de; formules de remèdes qu'un Médecin efl obligé de fç.;voir. 4j8' LE JOURNAL KtFLEXIONS CH.vETIENNES ET MORALES SUR DES endroits choifii des quatre Evan^elijhs , & des A'cies des Aj>b~ très. A Paris , chez jcan Boudot , Inprimcur ordinaire du Roy & de l'Académie des Sciences. 1701. in iz. pagg. 583. ON ne peut douter qu'il ne foie d'une extrême importance pour 1 éducation des cnfans , de les inflruue de bonne heu- re des Maximes de l'Eciiturc , &: de leur apprendre la Religion & la Morale de Jefus-Chrill: dans le temps même qu'on leur cn- feigne le Latin , le Grec , & les Sciences humaines. C'cll: dans tetcevùë que M. Dupuy Regcnt d'Humanitcz au Collège Ma- tarin , a extrait des Evangiles , & des Adcs des Apôtres , les Verfets qui lui ont paru les plus inftruûifs , &: a fait llir chacun de courtes reflexions qui contiennent des Inflrudions Morales, utiles j fimples & naturelles. MEDITATIONS POUR SE DISPOSER A L'HUMILITE' d;- k la Pénitence, avec quelques confiderutions de -pieté four tous les jours de la fetn-iine. Pur le P. Mulebranche , Prejîre de P Oratoire. A Paris , chez Jean Boudot. 1701. in 14. pagg. 280. »T E dclTein de ces Méditations cfl: d'abbatre l'orgueil de » \ ^refprit, & de le difpofer à Thumilité & à la pénitence. >> L'homme ell: h peu de chofe , qu'il fuffit de le connoicre pour » le méprifer ; & il efl: fi déréglé & fi corrompu , qu'on fe fenc » obligé de le haïr lors qu'on le confidere en luy-même , c'cft à » dire lans rapport à Jcfijs-Chrill qui a rétabli toutes chofes. On » ne fait donc que le reprefenter dans ces Méditations , comme «créature, comme fils d'un père pécheur, de comme pécheur w luy-même ; &: on croit que cela fuffira pour nous donner les » fentimens que nous devons avoir de nous-mêmes. On a joint à ces Méditations des confidcrarions pour tous les jours de la femaine ; Une élévation à Dieu fur l'adoration en cf- prit & en vérité, & des Prières pour dire avant &c après la Sainte MelTe. Au rcfte , ce ne font pas ici dos Méditations du com- mun : On y reconnoît aifément la profonde pénétration, le gc- ,Kie fublime., &: l'cxprcffion noble de celuy qui en efl: l'Auteur, ^ Paris, Chez Jsan CusioN,tuc i.Jacq ài'Jmage i-jti^w-Û^^iA-yef triv. du iiojt XX vin. 43^ LE JOURNAL DES SCAV ANS Ç Du LuNDY 3. Juillet M. DCCII. MICHAELIS BERNHARDI VALENTINI , MED. D, cjufque &: Philof. nat. PP. Ord. S. R. I. Académie' Nat. Cu- rioforum Adjun6ti &: Récupérât, in Italia Collège , Pandedie Medico-Legales. Sive , Refponfa Medico-Forenfia ex Ai- chivis Academiarum celebriorum 3 fcriptifque pra:ftantin]mo- rum Medicorum deprompta , ac Excerorum gratiâ Jacinitate donata. Duabus parti bus dilHnda. Francofurti ad Mœnum. Sumptibus Johannis Adami Jungii , &: Johannis Davidis Zunneri. i/oz. C'eft à dire , Pandecies de Médecine (^ de Juri (prudence. Far Michel Bernard Valentini , TDoHetir ^ Profejjeur en Médecine ^-c. contenant des Rapports faits en a- Jiice par divers Médecins fur toutes fortes de cas concernans la Médecine ^ la Chirurgie. Le tout tiré des Archives des plus célèbres Univerfitez^^ (^mis en Latin en faveur des Etrangers. Divifé en deux parties. A Francfort fur le Mein.^aux dépens de Jean Ada^Jungius , ^ de Jean David Zunnerus. 1J02. in 4. pp. 814. pour la I. Partie , &: pp. 660. pour la t. Partie, PLufieurs Auteurs nous ont donné des Recueils de Rapports faits en Juftice par des Médecins : Ces Auteurs font Fortu- natus Fidclis, Paul Zacchias, Zcbilius, 'V^J^'elfcbius , Ammannus , JJphnius , Se quelques autres. Mais on peut dire qu'aucun n'a j/oi* Rrrrr 440 LEJOURNAL inicux fceu difpofcr ces maticrcs que M. Valcntini. Il divife fon Recueil en deux Paicies ; qui font chacune un Volume. Cha- que Partie contient /.Scdions,^ chaque Scftion les cas qui ont relation à une même matière. La Scclion par où commence la première Partie , renFcrme les cas qui appartiennent à la Phyjiolope^ c'cft a dire, à cette partie de la Médecine qui conlldere le Corps humain dans Ton cftat na- turel. La féconde , les cas qui regardent la Pathologie , c'efl: à rt de Cardan mène. Daniel Senncrr dans le quatrième Li.. yjedy A Praç. part, i, Çcà, v, cjiap. .8. raconte l'Hifloire d'u ne Dame DES S C A V A N S. ^ '44j Dame qui en 1(331. accoucha à douze mois , après avoir entendu un mois auparavant fon entant pouflcr dans (on ventre des cris fi grands, que ceux qui elloient autour d'elle les cntendoient aufïi. Ces mêmes Dodcurs ajoutent une chofe bien plus iurpienante. En i655'. le premier jour d'Avril, nous avons eu connoifîance , difent-ils , d'un accouchement arrivé à dix-fcpt mois , dr.ns le- quel la mère accoucha d une HUe pleine de vie. Spigclius, Schcn- chius & plulicurs autres Auteurs rapportent de ces (ortcs d'exem- ples. Ces termes extraordinaires, concluent nos Dcdcurs, vien- nent de la foible conllitution des parens, dont le (ang n'a pas l'a- clivité qui eft necellaire pour la formation prompte du tœrus , enforte que ce qui fe fait ordinairement dans l'cfpace dey. mois, ne peut en certaines occalions s'accomplir que d-ins refpacc de onze , de douze , de treize , &cc. Et comme le mary , r jcutent- ils , ainfi qu'on nous l'a rapporté , a toujours eflé valétudinaire, & fa femme d'une comp'exion fort froide ; il y a lieu de crc iie que l'enfint faute de trouver un fang aflez aftif , n'a pu élire formé dans Tefpacede neuf- mois , &C qu'il luy a fallu un terme aulTi long que celuy de douze. Toutes ces circonflances bien p"fécs, nous décidons qu'il n'apparoit rien qui puilîe fiire pcn- fer que l'enfant de Damoifelle Gertrude veuve de Jean Lcuis de Gans, ne foit l'enfant légitime de Jean Louis de Gans. En foy de quoy nous avons tait appofcr à ces prefentes le fceau de notre Faculté. Fait à GielFen le 19. d'Aouft 1685. Les Doyen &: Pro- felfcurs de la Faculté de Médecine de Gieflcn. On ne peut difconvenir que ces décilionsnefoient d'une gran- de autorité pour mettre à couvert l'honneur de plufieurs Dames : mais cependant il faut avouer que de la manière que le monde cil fait aujourd'huy, il eft toujours fâcheux à celles qui ont quel- que repu:ation à foutenir , d'avoir ainfi dans leur l'ein des en- fans , ou qui s'y ennnyent tant , ou qui s'y ennuyent fi peu. Cette première fection finit par un cas qui ne demande pas un grand examen : C'ell de fçavoir fi un enfant qui rcflcn.ble à un autre homme qu'à fon père, efl: légitime ? On répond icy que cette relTemblancc ne mérite aucune attention, parce qu'elle cil pluftô: l'effet de l'imagination de lam^re lue d'une au'te caufc. Zacchias prétend au contraire qu'il y faut faire grand tond; mais lyoi, Sssss I 444 LE J OU R N A L on doit pardonner ce langage à un Auteur qui cfl d'un pays oii les maris font 11 jaloux , qu Us ne croycnt pas qu'il loit permis à leurs tcinmcs de regarder d'autres hommes qu eux. Il y a p'.ulicurs caufcs de la reflemblancc du vifage des enfans à celuy de leurs pères ou de leurs raercs. Ceux qui feront eu- ricu': de ces rcclie;ch?s , peuvent confulter Gafpard de Kejes dan? un Livre intitu c Eiyjius juctinLirum qua^ionum Camfus , le Champ Eliféc des quclHons diva-tillantcs. La féconde ScQion regarde les maladies, tllc contient 18. cas. Le premier cfl: d'une Hydropyfie dont quelques Médecins mal- habiles ne vou'.oient pas demeurer d'accord. Le fécond cfl: i'ur une aacre forte d'Hydropilie qu'un Médecin avoir entrepris de gué- rir , ;\: t'ont l'Enigme fe dévelopapar un heureux accouchcmcnr. Les autres cas jufqu'au huitième font des melanchcliqucs qui (e croyenc fonciers , &: qui demandent à la juftice qu'on les punifTc ; Ce font des femmes en délire dont les unes veulent (e noyer , &: dont les autres ont en accouchant égorgé leurs pro- pres enfans : ce font des femmes Hyflcriques que leurs violentes contorlions fonc paflcr mal à propos pour des poiîcdécs. Ce dernier cas arrive quelquefois : On attribue fouvent à des cau- fcs furnaturelles , des effets naturels qu'on ne peut comprendre. Il fiu: avouer qu'en ces forces d'occafions le démon eft d'une g"ande commodité à l'ignorance. Il y a des maladies fur lefquelles les Médecins font fouvcnc confultez par les Officiaux , parce qu'en tait de mariage elles peuvent eftre des empcchcmcns dirimans , ou audiorifer des f-rparations de corps. On trouvera icy pluficurs exemples fur cette matière. Les caufes extérieures qui peuvent avoir donné oc- cadon aune maladie font encore des points fur lefquels les Méde- cins fon: fouvent requis de d-re leur fcntiment. M. V^alcntini rappo.te la deffjs deux faits de remarque : Des Sergcns envoyez dans une maifon, y rencontrèrent une femme qui don- noic à tetter à fon cnfmr. Ce:te f?mme fut fi effrayée à U vue de ce; Scrgens qu'elle penfa s'évanouir. L'Enfant qui avoic 9. ou 10. mois, & qui jufques-là ne s'étoitfenti d'aucun mal, fiic dés le lend:.nain tourmenté d'un grand f.ntiment de chaleur , ïequ:l dura fans relâche pendant iîx jours. Apres ces lix jours D E s s C A V A N s. 44^ vinrent des acccz d'Epiîepiîc qu'on ne put arreftei' par aucun rcnicdc. Le Médecin de rcnfànc jugea à quelque circonftance^ qu'il talioic qu3 ce mal vînt cVunc cade extraordinaiic,&:cnac-. cufa la peur que la mère avoitcuë. La Faculrc de Médecine de Leiplk confultée fur ce fujct , confirma le fentiment du Méde- cin , Se dit que la peur caufoic quelquefois aux nourrices des in- flaiimiations &c des fchyrres dans les mammelles ; qu'ainfi h frayeur de cette mère avoic fans douce tellement corrompu &C altéré Ion fang &: fon lait , que la corruption communiquée au corps tendre de l'enfant avoit cfté capable de produire la mala- die dont il s'agiiîoit. Le fécond fait n'cft pas moins à obfcrver. En léjo. le iz. de Mars à Leipfic, des Forgerons en débauche voyant dans le coin d'une chambre cùiis étoient, un enfant de douze ans qui dormoit , luy m.irent feus le nez une chandelle à demi éteinte. L'enfant re veillé à cette odeur, s'é- tant rendormi prefqueauifi-tôt , leur donna occafion de recom- mencer leur prétendu jeu, qu'ils continuèrent une demi heure. Après cetcfpace de temps l'entant s'agita comme pour fc lever j mais la fumée qu'il avoit tirée en dormant , l'empeicha de refpi- rer. Les convulfions le prirent enfuite ; & de frequcns accez d'épilepfic qui furv'.nrent, le firent mourir en trois jours. Les pa- rcns de l'enfant portèrent leurs plaintes aux Magiftrats, Les Ma- giftrats confulterent les Médecins de Lcipiic pour fçavoir fi la fu- mée d'une chandelle eiloit capable de caufcr l'épilepfie , &: de donner la mort. Les Médecins répondirent que la fumée de la chandelle eftoit de la nature de celle du charbon &: de la chaux, dont on fçiit que tant de gens font morts : Que cette fumée impure ne s'eftoit pas feulement attachée à la rrachée artère de l'enfant , mais qu'elle s'eftoit communiqué-" jufqu'au coeur par le moyen d? la veine des poumons ; qu'ainfi elle avoit dû necef- fairement fuffoquer l'enfant. Dans la fuice de cette Sedicn en examine les caufes de quelques avortemcns : s'ils ont pu efire excitez par des menaces , par cerr.nns coups , &c. On y exa- mine encore fi des Prifonniers enchainez, ont pu mourir pour a- voir efté trop ferrez par leurs fers , Sec. La Section troifiéme renferme des queftions dont réclaircifTe- laenc demande qu'on connoifle parfaitement les figncs des mala- 44« ^ LE J O U R N A L dies. Elle contient 34. cas. Les cinq premiers font fur des inaladcs foupçonncz de Icprc , &; qu'on vouloir exclure de la Socictc civile , de peur que leur mal ne fe communiquât:. On voie icv fur ce fujcc des examens très curieux. Le iixieme &: le fepîiémc cas font de gens qui fe difoient eltrc faufTcmenc accu-* fez de maladies vénériennes , &c qui fe prcfcntoient aux Méde- cins pour eftre examinez. Il hiut dans ces {ortcs d'examens bien de la prudence, pour ne point (c laifTer tromper par les rufes de ceux qui cachent leurs maux. Il n'en faut pas moms quand il s'agit de découvrir l'arcifîcc de quelques ancres , qui pour fe dé- rober au fupplice ou à la torture , ou pour obtenir quelque dii- penfe conlîderable, contretonc des maladies qu'ils n'ont pas. Les cas contenus depuis le fepriéme jufqu'à l'onzième, nous fournif- fent là - delTus des exemples. On y voit des p-ens qui avec tout l'art poflïble contrefont les fous , les maniaques , les épile- priqucs , &:c. Galien Se Svlvaticus ont regardé comme une cho- fe il imporrante de démêler dans ces rencontres le vray d'avec le faux , qu'ils on: fait des traitez exprés fur la manière de décou- vrir les maladies feintes. Ce n'ell: pas feulement pour ce qui con- cerne les vivans , que les Juges ont befoin du rapport des Méde- cins , ils en ont encore befoin pour ce qui concerne les morts. On trouve d.ans un chemin ou dans une rivière le cadavre d'un homme ; il s'agit de fcavoir fi cet homme a efté tué par quel- qu'un, ou furpris de quelque maladie. C'ell: ce qui efl: icy examiné dans le douzième cas. Il y a des maladies que certaines perfonnes croyent cflre eau- fées par des forts , & par art magique. Ceux qui donnent dans ces fortes d'imaginations , trouveront icy de quoy s'exercer. La difcuffun des lignes d'empoifonnement cmbarrafl'e fou- vent les Médecins. C'efl: ce qui fait icy le fujet des cas compris. depuis le feiziéme jufqu'au trentième.. Les quatre qui fuivcnt ceux-là , uns que les Apoticaircs ne peuvent en feur^cé de conrci"n:e fe mêler d'exercer la médecine ; èc que s'ils le fjn-, le; Faculezd? Médecin? doivent agir contre eux comme con're des parjures. On voit dans les autres que les Médecins font tenus de faire la vifice chez les Apoticaires : D E s s C A V A N s. ^ 449 qu'ils doivent brider l'avarice indigne que ces niêmês Apotic.iies fon: paroilh'c cous les jours dans les parties cxorbiL..nics t^u'ih prcfenccnt à leurs malades : que les Apoticaires incritcnt pu- Jiiron , lors que , ou à deflein , ou par erreur ils donnent un au.rc remcde que celuy qui leur a elle ordonne par le Médecin. La j.fedion cfl: fur les devoirs des Chiiurgens. Elle contient 27. cas ; les uns fur les entreprilcs que les Chirurgiens font tcus les jours fur la profeffion des Médecins , les inures fur des fautes con(îderabl:s commifes dans des opérations chiiurgiques , d'au- tres fur des -^-rreurs de S.iges-temmcs dans des acouchcmcns. La féconde partie conlille touce dans des ri"pports de chirurgie. La première Sedion traite des circonftances neccflaires peur ren- dre valable en jullice l'infpcdion des playcs. La féconde traite àes playes mortelles de la telle. La troiiicmc, des blcifures n cr- tellcs de la poicrine : La quatrième, des bxfTures n.orcclles du bas ventre : la cinquième, des blellures mortelles des n en bres: La iixiéme, des blelfures morcelles des vaidcaux : la fepticm.e, des infancicidcs ou du meurtre des entan*.. Dans tcus ces cas il s'a- git de dévelopcr fi une telle playe cfl mortelle eu rcr, fi un tel en- fan: efl venu au monde mort , eu s'il a elle tué par fam,cre.&:c. Il y a peu d'occafions plus de icatcs que celles-cy pour la con- fcience des Médecins. C'eft fur leur témoign.ige que les ]u?cs fe rcpofcnt dans ces rencontres , peur décider de la vie eu de la mort des accufcz ; Se il n'efl pas moins important à la So- ciété que l'innocent ioit abfous , qu'il efl in portant qu? le cou- pable (bit puni. Cependant depuis que les Médecins fc lent laif- f?z divifcr par les fcdcs , Se que l'amour des fyllcm.es & des fub- tiiitez de l'Ecole s'cll glifle parmi eux , ils ont fait con;me quel- qu?s Cafuifles ; ils ont trouvé moyen de tour dcguifer : en force qu'il n'efl prelque point de pl.iye , pour morcel- le qu'elle foit , qu'ils n? fçachent faire palier peur une playc lé- gère , ou du moins pour un coup qui n'efl morte! qu'- par acci- dcnr. Dieu veut , dit M. Valentim , que le fang répandu foie vangé ; mais grâces aux rafHiicmcns de la Médecine Scholafli- quc , il efl p^us aifé aujuird'huy de fauver delà mort un meur- trier , qu'un voleur. Il n'efl point ncceflaire pour qu'un coup foie mortel , qu'il caufe la mort par luy - mefiuc } il fufHt qu'il 4f o L 'E J O U R N A L donne cccafion à des accidens qui la caufcnc : c'cft pourquoy, ajouce M. Valcntini , Ci un hoïiimc qu'on a Happé à la telle , -vicnc un moment après à mourir d'apoplexie ; &: que par 1 ou- verture de ion. corps, on trouve que la playe n'a bit que dcccrmi- « ncr accidentcUcaiêc rapoplcxie,cclui qui a frappe n'cfl pas moins punililible Iclon la loy de Dieu. En cfFet, puis que du coup eft venu l'apoplexie, &: de l'apoplexie la mort, le biciie eft more du coup , quoy qu'il n'en foit pas mort immcdiarcmcnt. Ainii toute blcirurc qui a donné occaiion a des accidens qui ont fait mourir le malade , rend coupable de mort l'auteur de là bleflurc, à moins que le bielle n'ait Fait par imprudence quelque faute qui ait déterminé ces accidens : car qui peut nier que tous les fympcômes qui arrivent à l'occalion d'un coup, (ans qu'il y ait de la faute du blcfle , ou de ccluy qui le panfe , ne doivent eftre imputez à celuy qui a blefle. Il s'enîuit de là, pouriuit M. Va- lentini , qu'un homme , qui dans un lieu éloigné de tout (c- cours , blcffe quelqu'un d'un coup dont le blelTc meurt, c*^ dont il feroit échappé, s'il s'étoit trouvé là des Chimrgiens,eft devant Dieu coupable d'homicide. Autrement, conclud M. Valentini,il faudra foutenir que celuy qui jette un homme du haut d'un pont dans une rivière , n'efl: point coupable de mort , fi cet homme après eftre tombé n'enfonce point dans l'eau , qu'il nage long- temps , & qu'enfuitc, faute feulement de trouver quelqu'un qui kiy tende la main , il fe noyé. Nous ferions icy le détail de' tous les cas de cette féconde partie, fi notre extrait n'eftoit déjà t-rop long, 8c fi des bleffures &: des meurttes n'olfroicnt aux yeux un fpcdlacle trop trifte. REPONSE AUX NOUVEAUX ECRITS DE MES- /îeurs des Mi.(Jîons étrangères contre les ^je fuite s , par une lettre de Monseigneur AhVAKE Benavante' , Evefque £ A^calon , Vicaire Apoflolique de Kiamli ; far la conduite de Monfei- g«far Charles Maigrot , Eve [que de Canon ^ Vicaire A~ folioliquc de Fokicn ; & par les attefations des Chk^tiuhs de tFo-tchcou. ijoi. in u. i. partie pagg. 148. z. part. pagg. 107. L Es Jefuites oppofent dans la première partie de cet écrit , à . là lertrc de M. l'Abbé , un extrait d'une lettre du R, P. Aivarc p E s s C A V A N s. ^ 4yr , Alvare Bsnavcnté de l'Ordre de S. Auguftin Evêque d'Afcalon, &c Vicaire Apoftolique de Kiamjt dans le Royaume de la Chine, écrite aux Cardinaux de la Congrégation de la Propagation de la Foy. Ce Millionnaire y remontre aux Cardinaux , " Qu'il " feroit très difficile d'empêcher les Chinois convertis de rendre « àConKicius,& à leurs Ancêtres, les honneurs qu'ils ont accou- « tumé de leur rendre. Quainfi quand il feroit évident qui! y au- « roit quelque y vroye dans ce culte , il ne fiiudroit l'arracher que « peu à peu , de peur d'arracher en même temps le bon grain. « D'autant plus que les Chinois les plus habiles dans leurs livres, « &!es mieux inftruits dans nos fcienccSjaiTurent que ce culte n'a « rien qui foit oppofé à la Religion Catholique. 11 rapporte qu'a- « prés avoir confulté les Chinois les plus éclairez, ^ entre au- « très M. l'Evêque de Bafilée de l'Ordre de S. Dominique,» Chinois de nation , & le P. Blaifc Verbicft aulli Chinois de « nation , aujourd'hui Prêtre & Jefuite, mais quin'eftoit pas en-" core alors de la Compagnie; &: après avoir examiné par lui- « mène les livres Chinois qui traitent de cette matière , il jugea « qu'il devoir s'en tenir à la pratique des Jefuites ; parce qu'elle « eft plus avantageufe à la propagation de la foy , &: qu'il eft « plus probable que les honneurs que l'on rend à Confucius & « aux Ancêtres , font dans leur inftitution , &: félon l'opinion " commune des Chinois , un culte purement civil &: politique. « Voilà , dit-il , ce que j'ay toujours penfé, & ce que je penfe en- « core prefentement : Cependant ajoute-t-il , je ne puis ailurcr , « fi après une elludc & un examen encore plus exaèt de cette ma- « tiere , je demeurerai toujours dans le même fentimcnt. Ncan- « moins l'opinion contraire qui eftoit , à ce qu'il écrit , depuis " long- temps prefque abandonnée, ayant repris des forces, &: " elle foutenuë depuis peu par MefT les Evêques de Conon & de « Rofalie , &: p;ir M. Baffct Miffionnaire à la Chine , qui font , « dit-il , habiles dans les fciences de l'Europe , & qui ne man- "^ quent pas d'habileté dans celles de la Chine , il déclare qu'ils fc '<^ font portés à examiner de nouveau cette matière : mais il pré- « tend que cet examen n'eft pas l'ouvrage ni d'une ni de deux an- «c nées. En attendant il croit ne devoir rien changer à la prati- mairtrcs. Il i'e plaint que M. de Conon n'ait pas voulu mon- »' rrer à la Chine aux jcfuiccs , ni aux autres MiiTionnaires les "écrits qu'il a compolcz fur cette matière : Il dit que M de Ro- "falie avoic même refufc de les lui communiquer ; qu'il lui avoir " feulement montré 91. propofitions ; que de ces propoiîtions » il n'y en avoit que trois ou quatre qui fudent foutcnuës de » preuves ; Se qu'il eftoit feulement dit des autres qu'elles étoienc " évidentes quoi qu'il les trouvât afTez obfcures. C'eft fur ccj- " raifons qu'il s'appuye pour remontrer aux Cardinaux qu'il feroit " pcur-eftre à propos de ne décider pas li promptemcnt , &: de " diftjrcr le jugement de cette qucftionjufqu'à ce que la vérité " du fait fût davantage éclaircie. Il dit fur l'Infcription Kirq- »• Tien , c'cfl-à-dire , aiore\Le Ciel ^ que la plus grande partie »> des Millionnaires croyent qu'on la peut permettre ^ parce qu'il » eft fort probable que les anciens Chinois adoroient le vrai « Dieu fous le nom du Ciel , comme les Sçavans Chinois qui »» font Chrétiens le croyent non feulement des anciens Chinois, « mais aufll de ceux d'aujourd'hui ; quoi que ces derniers ayenc » mêlé quelques erreurs à ce fcntimcnt. Il avoue néanmoins » qu'on pourroit ô:er cette Infcripcion Royale frns aucune fuite »' fàcheufe ; qu'elle ne fert prefque de rien à la protedion de la " Religion Chrétienne : qu'elle n'cft en ufage que depuis deux »* ans dans la Province de Canton -, que dans celle de Kiiimfî ^ «elle n'cll que dans la falle de trois maifons des Jcfuites : Qu'ain- " fi la difficulté n'eft pas de la fupprimcr , mais de la condanner. " Enfin M. Bcnaventé rapporte qu'il a entendu dire à l'Evêque » de Pckin : fe crains qucn attaquant le fentiment des Jefvites , M on ne donne peut-eflre beauc&up a la chair (^ an farg. Vos Emi- 3* nences , ajourc-r-il , en pourront mieux juger que moi. L'Auteur de la Réponfe ne demeure pas dans ces bornes : il » confider'" cette parole de M. l'Evêque de PeKin , comme un o- » vaclc , 'k. comme la clef de route la conduite de Mcfl'. des Mif- » fions E.rangeies à l'égard des Jefuices. Il entre enfuite dans le DES SCAVANS. 4^3 détail des Points touchez dans la Lettre de M. Benavcnté : II oppofe l'auchorité , la dcdiine & la conduite de ce Frclat , &c des autres anciens Miffionnaiies qu'il cite , à celles de Ivlcfl". de Conon , de Rofalie & des autres Millionnaires qui ont encic- piis d'interdire le culte de Confucius &: des Ancêtres. Il repro- cha à MclT. des Millions étrangères les termes d'aigreur dont il prétend qu'ils fe font fer vis dans leurs écrits. Il allure que TEdic de l'Empereur de ta Chine eft une pièce dccillve : Et lans répon- dre en détail à toutes les difficukez formées par M. l'-Abbé, contre cette déclaration ^ il fouticnt que s'il étoit évident à la Chine que le culte de Confucius&: dcsAnceftres jfifl une partie de la Religion des Chinois , il eft impclllble que l'Empereur de la Chine qui en eft le chef, &: qui parle en cette qualité , déclarât que ce n'eft qu'un honneur civil &: politique. Il ajoute que quand jufquesici ces cérémonies auroienteu quelque chofe d'équivoque^ & qu'elles auroient même efté dans leur inftitution un culte Re- ligieux , elles feroient déterminées par cette Déclaration publi- que de l'Empereur , à n'être qu'un culte civil. La féconde partie de cet Ecrit , eft une relation de deux faits, par lelquels on prétend que M. Maigret Evêque de Conon dé- laient par la conduite ce qu'il a ordonné dans fon Mandement, Le premier fait allégué dans la Lettre d'où cette Relation eft ti- rée , .écrite de Fo-tcheou le 23. Décembre 1700. eft qu'un Man- darin nommé Chiquci-chim , eftant mort dans cette ville capita- le de la Province de Fokien , le 17, Novembre 1^99. M. Mai- grot fe rendit le 25. Novembre en la maifon du défunt , où fon corps eftoit expofe en cérémonie avec un tableau contenant l'In- fcri ption ordinaire A^in-gury , c'eft-à-dire , f'r/? ia lejicge de l'ame^ pofé fur une table , ornée en forme d'autel avec des chandeliers, des fleurs &: des odeurs ; qu'il y fit la cerem.onie du Tiao , en offrant devant le petit tableau , des bougies &: des paftilles , en faifant quatre génuflexions , &; ftappant la terre de fon fi-ont ^ quoi qu'un peu à côté &: non pas vis à vis le petit Tableau ; fui- XMnt l'exemple d'un homme de la fùmille qui faifoit les n:êmes chofes qui leur eftoient prefcrites par le Maitre des ceicmonies. L? fécond fait eft que M. Maigrotaefté facré Evêque de Conon àiCw»î-/»iW-/» j dans uneEglife apparcenantc aux Jefuitcs, cii 45^ _ fL E JO U RN A L' l.Ûnfciiption K'ing-Tien cftoic écrite en gros cara£tcrc5. L'Auteur de la Lettre convient néanmoins que l'on avoit diljîofc le dais , en force qu'il couvroic cette Inlcription. La troiliéiiic partie de l'Ecrit dont nous parlons , cft une rela- tion du mauvais traitement fait à M. de Conon par les Chinois convertis , à l'occaiion du refus qu'il avoit fait d'accorder aux Jcfuites des pouvoirs de confefler &: d'adminiftrer les Sacrcmens, \ moins qu'ils ne promillenc de fe conformer à ce qui cft: porté dans fan Mandement. Il en a paru une Relation de la part de Melf. des Miiîions étrangères : On lui oppofe celle-ci : elles font alTcz conformes , quant au fond de l'hiftoire , & elles ne diffé- rent que dans quelques circonftances. Mais la première Rela- tion laide entrevoir que les Jefuices ont efté les auteurs de cet- te révolte , ou du moins qu'ils ne s'y font pas oppofez ; au lieu que dans celle-ci on apporte des atteft:ations &: des preuves, pour montrer qu'ils n'y ont eu aucune part , & qu'ils ont fait tout ce qui dépendoit d'eux , pour l'empêcher & pour l'appaifer. LES FABLES DE PHEDRE AFFRANCHI D'AU- gujîe , traduites en français , augmentées de huit fables qui ns font pjs dans les éditions précédentes expliquées d'une manière très facile ^ avec des remarques. A Paris chez Jean Baptift:e Coignard , rue S. Jacques. 1/02. i. v. in iz. pagg, 466. CEcte nouvelle Edition des fables de Phèdre pourra eftre.u- tile aux enfans &: aux autres perfonnes qui commencent à apprendre la langue latine. Ce qu'elle a de particulier, c'efl: qu'on a pris foin de marquer l'ordre naturel de la conftruction , en met- tant des chifres fur tous les mots du texte de Phèdre en cette ïnaniere. I ■■ 4fo LE JOURNAL ... ce, celui qu'il interroge , à faire ferment fur une chofe qu'il ne M peut avouer , fans couru-, par exemple, un rifquc évident de fa » vie. M. d'Arras tira de cette propoficion générale fix propofitions particulières qui paroifTcnt en eftre des confequcnces. Le P. Gordon les condanna comme faulles , téméraires &c f candaleufes »> par fon écrit qu'il intitula : Opinion du P. Gordon touchant les fl> fix propofitions , le 16. Août 1700. qu'il ne donna, à ce qu'il « dit dans (^. lettre ( page 38 ) que fur les prcflantes inllances du » Grand Vicaire , &c de l'OtHcial de M. d'Arras , &: par l'incli- » nation qu'il avoit de mériter l'eflime de fon Evéque par fa fou- « miifion qui lui fît paffer par dclfus toutes fortes de conlidcra- » tions. Le P. Bailly Recteur du Collège des Jcfuitcs de Doiiay £: une pareille déclaration de fcn opinion le 9. de Septembre en- fuivant. Les deux autres Piotelïcurs Jefuites ( le P. le Ruyclle, àC le P. Defcliamps ) à qui M. d'Arras demanda leur fcntimenr , re- fuferent de faire une déclaration femblable , ou plutôt ils s'en excufèrent , comme ils le difenc dans leur lettre ( pag. 3. ) Les w raifons qu'ils en donnent font , qu'ils n'écoient point naturel* « lemcnt en caufc ; que c'étoit un différent qui ne les regardoic w pas ; qu'ils n'avoient point cfté foupçonnez de mauvaife doc- sj trine fur les équivoques : Qujls fe fouvenoient de ce qu'il leur « en avoit coûté pour avoir donné leur avis fur les Récidives. Il i, eft vrai , difent-ils , que c'eft notre Evêque qui nous interro- « ge. Mais où eft la loy qui porte qu'on ne doit répondre que par » écrit à fon propre Evêque J Eft-on tenu de donner des fignatu- «res fur toutes fortes de matières de Morale, 3<: de Difciplincîeft-» >, on en droit de mettre à la queftion Doûeurs , Profelfeurs , 5> & autres fur toutes fortes de fujets , & de les contraindre defi- » gnerleur opinion fur autant de qucftions qu'on en peut remuer » en Théologie? N'y auroit-il pas même de grands inconveniens » à craindre de toutes ces fortes de fignatures ? Car enfin dans un p Dioccfe en fuivant le fcntiment de fon Evêque, auquel on le «« co iformcroit par refpeft, on feroit tenu de figncr d'une façon, 5. & dans un autre de figner fur la mênT" matière rout le contrai- « rc, au cas que ces Prélats fiilfcnt de differens fennmens, C'eft AÏnfî que ces deux ProfclTeurs fe défendent fur le refus qu'ils ont £iit DES S C A V A N S. ^ 4<Î5 fait de donner leurs fignatmcs fur les équivoques, mais au fonds, ils proteftcnc qu'ils ont des iencimens très purs fur cette matière ; &: que leur Perc Provincial qui les en a entretenus , en a repon- du verbalement à M. d'Arras. Mais que ce Prélat n étant pas content de cette déclaration verbale faite par un tiers, quoique revêtu de caradere dans la Compagnie , jugea à propos qu'ils lui écrivirent une lettre , où ils exprimeroient leurs {cntimcns. Ils le firent , &: ils convinrent dans cette lettre , que les iîx pro- « pofitions liir la matière des équivoques , condannécs par le P. « Gordon , eftoicnt dignes de cenfure : mais en ajoutant , étant frifeidansun fensqui ne comprend point les cas, où ion fetoit obi gé en confcience de cacher la vérité , comme les Confefjcurs font o- hlizez^ de le faire. M. d'Arras n'cftant pas encore content de cet- te rcponfe , a par fx lettre écrite au P. Rcéteur du Collège des Jefuites de Doùay le 4. Oélobre 1700. ô:é à ces deux Profcflcvirs les pouvoirs qu'ils avoient de prêcher , & d'entendre les confef- (îons dans fon Diocefe , &: n'en veut plus renouveller aux Je- fuites de Doiiay , jufqu'à ce qu'il ait eu fatisfaclion fur ces deux articles. On a fait pour juftifjer.fa conduite , un écrit qui ne contient qu'une fimple expofition des faits. Quoi que cet Ecrie n'ait point efté imprimé , parce qu'il cft alfcz commun , les Je- fuites intereflez, ont crii îe devoir défendre par les trois lettres dont nous parlons , dans lefquelles il n'y a rien de confider£|blc que les faits que nous venons de rapporter. DISCOURS SUR LES ARCS TRIOMPHAUX DRES- fez^en la Ville à! Aix , k theureufe arrivée de Monfeiqvettr le Duc de Bourgogne ., & de Monfeigneur le Duc de Bcrry. A Aix chez Jean Adibert , Imprimeur du Roy , proche le Pa- lais. 1701. in fol. pagg. -j6. LE Voyage que Monfeigneur le Duc de Bourgogne , & Monfeigneur le Duc de Bcrry , ont fait dans quelques Pro- vinces du Royaume en allant conduire le Roy d'Efpagne juf- ques à la frontière &: en revenant , a répandu une joye extraor, dinaire dans le coeur des peuples ; & toutes les villes par où ils , ont palTé , ont fait des feftes fi magniHques pour leur réception^ 4(f 4 LEIOURNAL «j»ail (eroic difficile de marquer celles qui le font le plus diftîn- guécs dûns cccce occafion. On a vu par couc des kux de joyc ., des illuiïsinations , des arcs de triomphe , des concercs , des fel- tins Ibmptueux ; on a entendu des difcours cane en prcfe qu'en vers. Ce que la Fable a de plus ingénieux , &: ce que l'Hiftoire a de plus grave , a efté employé pour fcrvir d ornemenc aux dé- corations. Les infciiptions , les emb'êmes &c les devifes, qui fontrame de ccsforres d'ouvrages, ont cfté compofcz avec toute la delicatcire Jonc les Auteurs ont efté capables. La def ription qu'on donne icy de ce qui s'cft fait à Aix capitale de Provence. p"ut faire juger de ce qu'on a vu dans les autres villes. M. de Chaftiicil Galaup fut prié par M. le Comte de Grignan,. & par les Confu's de la ville d'Aix de travailler à des ouvrages con- venables à la rcccpcion des Princes, comme feri perc avoir travail- lé à ceux qui furent faits en i6iz. quand le Roy Louis XIIL fit fon encrée dans cette même Ville. Pour exécuter ce dcfl-ein , M. Galaup crut qu'il devoit chercher dans l'Hilloire de Provence , &; fur tout dans celle de la Ville d'Aix a laquelle il s'applique de- puis quelques années, des fu)etsqui convinflcnt a. la Province ,&: à la Ville capitale. Il donna donc les dclfcins de cinq arcs de triomphe, avec leurs infcriptions ,, leurs en blêmes , leurs de- vifcs, 8c tous les autres ornemens qui les dévoient accompagner, & qui eftoienc différons félon la diverfité des lieux où chacun de ces arcs devoit eftre placé. Des. cinq il n'y en a eu que quatre qui ayent efté exécutez. Le premier quifucdreffé à l'avenue du faubourg des Cordc- liers , par où les Princes entrèrent, elfoic une efpece de foreft d'orangers , de cicronicrs , de grenadiers de d'autres arbres qui croilfent en Provence. Ces arbres eftoient chargez de fleurs Se de fruits; &• des amours fembloient en cueillir & en jctcer fur les p.is des Princes. Sur les piedeftaux de l'un & de l'autre collé 4e l'arc, on voyoit deux llatuës ; l'une de la Provence, & l'auirc de la Ville d'Aix , avec des corbeilles remplies de fleurs & de- ftuics , pour marquer la tranquillité &: l'abondance dont cette Province a joui pendant les dernières guerres. Le f.?cond Arc qui fut placé auprès de la porte des Auguftins , fieprefentoit l'Hiftoire de Raimond Berenger V. dernier Comte D E s s C A V A N s. . 4^ç Ac Provence , & celle de (es quatre filics qui tarent toutes qua- tre Reines. La prenùciequi s'appelloir Margueiiic^ fui maiice à ("aine Louis î\oy de France. La lccor.de qu'on nommoit Eleonor ouHclionCjépoufa Henri IIL Roy d'Angleterre. Sancc qui c- toiclatroilierne , après avoir cftc fiancée avec le Comce cie Tou» loufc, fur enfin mariée à K'chard tlere du P.oy d'Arglcrcirc, qui prie la qualité de Koy après la mort de {on fierc j & qui fut c- lù Empereur. Beatrix la quatrième , fut non)n;ée hcriuere de !a Comté de Provence par Bcrenger fonpere , Se mariée àCiiarlcs d'Anjou Roy de Naples , ftere de faint Louis. Cn voyoitccs 4,- PrincelTes avec leur Pcre , reprcfcntées (lucecarcj &:on y lifoit des Lifcriptions , dont l'application clloit faite avec beaucoup d'art au fu)et de la Fefte. Le troiiiéme Arc qui fit placé au bout de l'allée du côté doit du' Cours prés des Carmélites , rcprefentoit une Cour de Parlement d'Amour. M. Galaup pour expliquer ce que c'cfloic que ces Cours de Parlement d'Amour , dont il ell: parlé dans l'Hiftoire éc Provence , remonte jufques à l'origine de la Pocfie Proven- ■f aie , qui avoir donné occafion à l'éredion de ces Cours. Il dit ^ue depuis que les peuples du Nord Ce furent répandus dans les J^rovinces de l'Empire Romain , les belles lettres & la politcU'e en furent entièrement bannies. La Pocfie Grecque & Latine ïi'eftant plus en ufage , les beaux Efprits commencèrent vers la fin du dixième ficcle à cultiver une autre forte de Pccfie cn Lan- gue Vulgaire ; en joignant la rime à la mefure cics vers dent il leur reftoir encore quelque idée. M. Galaup prétend que ce fu- fenc les Provençaux qui inventèrent cette cfpcce de poefic , & qu'on nommoit ces premiers Poètes , Troubadours , ou Ttomba» dours y du mot Provençal Troubar ^ qui veut dire Inventer. Ils eompofoient des Chanfons^ àcsTençons^ des Sirventes^ des Sonts., des Madru^ales , Madngales ou Munin l'infcricurc , &: qu'elle la laiiïc taire en l'abandonnant a. Cet " mouvemcns Se à fcs inclinations. Il croit que pour détruire » toutes CCS fuppofitions , il iufHt de faire reflexion que notre « amc ell: indivilible , Se qu'elle n'a point à proprement parler , » de parties : Qlic l'on appelle partie fupericurc de l'amc , les » adcs qui viennent immédiatement de l'ame , &L qui ont poiu: » caufe Se pour fin , des objccs fpirituels : Et que l'on appelle » au contraire , partie inférieure , les actes de notre ame qui font " corporels, c'eft à dire, qui ont pour caufe occafionnelle Se pour » fin, des objets corporels. Selon cette idée , ces deux noms ne veulent dire que l'ame qui agit diifetemmcnr, L'Auteur tire de cette doétrine vingt-quatre Propofitions , qui tendent toutes à montrer que l'amour de Dieu le plus pur renferme neccflaire- ment l'amour de notre béatitude. Il combat enfuite les erreurs & les illufions des Myftiques , qui fc rapportent toutes a. cette maxime, Que l'amour de charité ne peut avoir pour motif l'a- mour de fon bonheur. Il attaque fur ce point l'Auteur du Li- vre des Maximes des Saints , & a h fort à cœur cette matière , qu'oubliant le deflein qu'il s'étoit propofé , il employé le refte de fon ouvrage à détruire les principes desMyfbqucs fur l'amour pur Se definterelfé. Il donne néanmoins dans le dernier arti- cle des preuves de l'exiftence de Dieu tirées de notre ame , & foutient qu elles font préférables à toutes celles que l'on tire des eftres corporels^ NOVA DISQUISITIO LEGALIS DE FRUCTIBUS IN Hypothecaria aut falviano rcftituendis ad legem fi fondus §, interdum, flF. de pignoribus. Opus Theoricis Se Praclicis Ho- diernis omnino neceflarium. Cum variis difputationibus cir- ca fcqucftrationes , oblationes , caurclam Angeli , .^gidia- nam , Doclorellos , aliifque juris felechs qux fâcili mcthodo difccptantur Se refolvuntur. Adjeftis qtixftionibus de ftatu Ecclcfiaftico extra partes Irali^e. De tribunalibus Excellert- tiflîmi D. Vicelcgati Avenion. lUuftrilfimi D. Primicerii, Reverendi D. Viccgerentis. Cum fpcculo illuftriorum juris Interpretum , qui pcr quatuor fccula Profcffi , vel Interpréta- Ù ilinc in celçbri ac famofa Univcrficate Avenioncnfi. Eç DESSCAVANS 477 déni que cum Tradatu de jure publico , Icgum praclicaruni Theorcfim &: Politicam Icgalcm ad fua principia ixvocans , matcliam criminalem, Aftrologiam licitam vel illicitani com- pledcns, cuii? variis qua:flionibus ad ufum forenfcm ftequen- tioribus accommodatus, maxime in libres Julcinianci Codi- cis IX. X, XI. XII. Aurhore Prxnobili viro Paulo de Cadecom- be J. U. D. Advocato in auditorio Principis Avcnioncnfis, fa- cri Palatii &: Aul^e Laccrancnfîs milite &: équité Torquato , Comité Palatino dudum in civitate Avenionenfî plurics Ju- diceordinario.Nunc Judice Se CommilTario Gcncrali Gabcl- larum ejufdem civitatis Aven, perpctuo. Avenione apud Philippum Offray, Typographum 6c Bibliopolam m vico vul- go dido Portail. Magnanen. C'cftàdire, 2c Libraire. 1702. in fol. part. i. pagg. 141. part.2. pagg.171. LE Jurifconfulte Marclan , qui vivoit fous l'Empereur Anto- tonin, a décide en la loy// fundus 16. $. interdum au Di- -geftc de pignoribus^ que le detempteur de la chofe hypothéquée •doit eftre condanné à la reftitution des fruits du jour de la con- teftation en caufe. Un autre Jurifconfulte du même nom Na- politain &c du dernier fieclc , a prétendu au contraire , que les fruits n'étoient dûs dans l'aûion hypothécaire que du jour de la Sentence. Et comme l'opinion de ce dernier Jurifconfulte a trouvé des Se£tateurs , &: qu'elle a même commencé à s'intro- j^uire dans plusieurs Tribunwx, c'eit pour combattre cette erreur 478 lE 70 UR N AL ^ ^ que M. de Cadecombe a compolc ce premier traite , où il a dc- couverc la fourcc , le progrès &c la taulleté de cette nouvelle Junrprudencc. Quoique cet Ouvrage contienne de ("çavantes recherches , il pourra paroitre moins utile à caule des matières dont il traite qui font fixées par notre ufage, &: qui ne font agi- tées que dans les Tribunaux d'Italie&dans les Jurildiclions de la ville d'Avignon. Mais nous eftimons qu'il n'y a pcrfonne qui ne liic avec beaucoup de plailîr & d'urilité , l'Hiitoirc des Profef- leurs illuftres qui ont enfeignc dans l'Univerlitc d'Avignon de- puis Ton ctablilTemcnt julqu'à preicnt,qu'ellc a efté déclarée Uni- vcrlicé tamcuib par deux Arrell:s du Confeil Privé du Roy des i6. Novembre 1673. & 11. Avril 1674. qu'elle a obtenus contre rUniv^rlité de la ville d' Aix &: qu'elle joiiit en confequence des privilèges des Univcrfitez fameufes du Royaume. La Cautele d'Angclus , dont il eft parlé dans le titre , cft une précaution inventée par Angélus de Peroufe , appelle le Père Se l'AniTc de la Pratique. Il elloit frère de Balde célèbre Jurifcon- fuite. Ils vivoicnt dans le quatorzième ûccle , & moururent tous deux le même jour. Les Cauteles font des fcuretez qui cftant X)mifes , peuvent caufer un préjudice dont l'on auroit pu facile- ment fc garantir en les obfervant. Quelques Docteurs ont fait .des Traitez exprés de Cautelis , comme Cspola , Ferratius , Fi- chardus & autres. Celle d' Angélus cft en faveur des perfonnes qui veulent éviter la faifie &: exécution de leurs meubles pour les dettes d'autruy , comme un héritier bénéficier pour les dettes du défunt j une femme mariée pour celles de fon Mary , &:c. La .précaution qu'il y a à prendre en ce cas eft, félon ce Dodteur, de drefTer un eftat de fes m?ubles , &: de le prefentcr au Juge ; fur quoy on obtient des defenfes , que l'on fiit fignifier à la Partie , avec afllgnation à certain jour &: heure pardevant le même Ju- ge pour voir ordonner que les défenfcs tiendront. Cette Cau- t?lc d'Angclus a lieu encore aujourd'huy dans les terres de l'o- beilTancc du Pape , comme nous voyons par un Décret du Pa- pe Innocent Xlt. du i j. Juillet 1691. où il en eft fut mention j 'mais elle n'a jamais cfté pratiquée patmi nous. I,a conftitu:ion Egidienne Rit faite en l'an 15 jz, par ^gidiiis ou Giles Cardinal Légat du Pape Innocent VI. dans tout l'crar Ecclefiafti* MB D E s s C A V A N s. 479 Ecclefiaftiquc d'Italie & fon Vicaire au temporel , pendant que le S. Siège étoit en la ville d'Avignon. Cette confticution porte que les Sentences intervenues fur le poirelloire feront exécutées nonobllant l'appel. Le Pape Sixte IV. étendit cette Ordonnan- ce à la ville de Rome &; par tout ailleurs en l'an 1478. &: Paul III. a confirmé en l'an 1538. la conftitution de Sixte IV. La qucftion cft de fçavoir fi ces conftitutions lient les fujets du Pa- pe de la ville & du territoire d'Avignon, n'en faifant point une mention exprciLe. L'Auteur prétend que ceux d'Avignon &: de l'Etat Ecclefiaftiquc hors de l'Italie ne font point obligez à l'ob- fervation des conftitutions du Pape , s'ils n'y font fpecialcmcnc dénommez. Ceux qui dans le titre du Livre font nommez Doclorelli , ne font que des Dodeurs d'honneur &: de nom, fans loy & fans Lettres ; c'eft pourquoy ils font appeliez Doéteurs de la necejjî' té , Douleurs moneta: ton fie , parce que la neceffité n'a point de loy, & que dans la monoye rognée il n'y paroît point de lettres. On examine la queftion , fi ces Dodeurs honoraires peuvent ufer des mêmes privilèges qui ont efté accordez aux Doélcurs véritables , comme de faire cefTcr le fon des cloches , de délo- ger les Artifans , qui font du bruit avec indifcrecion dans leur voifinage, d'éloigner les mauvaifes odeurs &: autres cmpêche- jnens de l'étude. M. de Cadecombe traite à fond de la Jurifdiûion des Privi-. legiez & des Juges confcrvateurs des Privilèges des Univerfitcz, Avec les différentes opinions des Douleurs Ultramontains , Icf- quels pour prouver que dans le concours de deux Privilégiez , il faut recourir au Pape ou au Supérieur , fe font fcrvis de cette comparaifon tirée de la fphcre celefte &: qui a paru judicicu- fe à M. de Cadecombe, On en laiflc le jugement au Icdcur. Ju- piter avoit accordé à un Chien le privilège de prendre tout le gibier qu'il pourfuivroit , un Lièvre avoit obtenu pareillement une fauvegarde & un privilège de n'eftre jamais pris par les Chiens. Ces deux privilégiez s'étant un jour rencontrez au milieu d'une plaine , le Chien de pourfuivre le Lièvre , &: le Licvre de fuir par timidité , qui cft naturelle à cet animal : après une courfe longue bc opiniâtre , comme le Licvre le vit fur la ïjo^ Dddddd 4?o LEJOURNAt point d'eftrc pris &: qu'il craignoic ccniblenicnt l'infradion de Ion imraunicc , il implora Jupiter à (on aide. Ce Dieu étant ve- nu à fon fccours pour terminer leur différend , il les enleva tous deux au Ciel , où ils font placés au nombre des Conftellanons. La féconde partie de ce volume comprend une analyfe des Titres des quatre derniers Livres du Code Juflinien fous le nom d' Anaplerofis , que M. de Cadecombc explique par le mot de Paratitles; mais il ne convient point de la lignification que Cu- jas a donnée au terme de Faratitles , &: prétend que ce ne font point des fommaires de ce qui cft contenu fous chaque Titre , . mais des (upplemens ajoutez à un titre , qui font tirez des autres titres. Notre Auteur a , fuivant cette dernière idée , inféré plu- fcurs reflexions & différentes queftions dans l'explication des titres ; il y a au co.Timcncement un avan:-propos fur les juge- mens publics concernant la Jurifdiction &: la compétence des Juges , &c l'on trouve fur le titre i8. de maleficis & mathema- ticis un traité curieux de l'Aftrologie licite , & de l'AftroIogic fuperftiticufe -, l'une qui eft bornée aux caufes naturelles, & qui confifte en la connoiflance du mouvement des aftres & de leur conjondion pour e» découvrir les influences &: les effets j l'au- tre qui eft au delTus de notre intelligence & qui juge fans aucu* ne certitude des adions dépendantes de notre volonté ^ des accidens purement fortuits. L'Auteur fait voir que comme cel- le-cy eft défendue par les conft itutions des Papes Sixte V. & Urbain VIIL (X:V-là eft authorifcc par les fentimens des Pères & des Dodeurs de l'Eglife , & par l'Ordonnance de Blois. Il la croit iî neccflaire aux Médecins , qu'il ne leur eft pas permis «l'i^'norer cette fcience fous peine de péché mortel , à caufc de la connexicé qui fe rcnconttc encre les ii^fluenccs celeftes & les hu- meurs du corps humain. Il cite les paroles tcutei d'or du Père Auguftin d'Ancone Théologien & Religieux de l'Ordre des Hermites de S. Auguftin , qui di: qu'une médecine ordonnée & prife fous des figues cholériques ne produit prcfque aucun ef- fet , parce que les humeurs ne coulent pas, ou coulent avec pei- ne; au lieu que les humeurs étant en mouvement fous des ficrnes^ flegmatiques, l'opération eft plus Eicile & !a médecine plus effi- cace. 11 y a dans le mênae traité un chapitre des fcpt Anges DES SCAVANS. 4Sr moteurs des fcpc Pkneccs. Ces PcirantUs ftniilcnc au titre jo. des feditions , où l'Auteur parle en paflanc des Guelfes & des Gibellins ; les explications des titres fuivans du y. Livre & des trois derniers font apparem- ment refervécs pour un fécond volume. JOANNIS PHILIPPI BURCGRAFII DOCTOR. MEDTC Dirmftad. Libitina ovans fatis Hygiece, feu de Medicx artis ac Medicorum pr^ecipuis fatis, Diflertatio Epiftolica, ad D.D» Fridcricuni Hoffmannum, Medic. Eledor. Brandenb. Prof, Mcdicina: , rerumque natural. in Academ. Hallenf Pubi. &: Ord.fautorem fuum colendum. FrancolFiiiti ad Mœnum. Im- pcnfis Joh. David. Zunneri. 1701. C'cft à dire, Dijjertation en forme de Lettre fur le fort de la Médecine & des Méde- cins , parje^n Philippe Burgraf, Docteur en Médecine^ adref- fèe a M. Frédéric Hoffman ^ Médecin de l'Ele fleur de Bran-- deb. Profefjeur en Médecine ^c. A Francfort fur le Mein , aux dépens de Jean David Zunnerus Libraire , à Francfort. I70I. vo'. in II. pp. 96. C£ Livre eft uneHiftoire de la Médecine aflez femblable, Dour le dcflein , à celle que le fçavant M. le Clerc a don- ne i au public ,fous le nom fimple& naturel à'Hifioirè delà Mé- decine. Il y a cette différence entre l'une & l'autre, que celle de M. le Clerc eft fort étendue quoy qu'elle n'aille pas au delà de Galien , & que celle de M. Burgraf eft fort courte quoy qu'elle ne s'arreftc pas à Galien, &: qu elle rapporte encore les noms SC la deftinée des Médecins qui font venus après. Mais pour nous en tenir à ce qui eft contenu dans ces deux Ouvrages fur le fujet de la Médecine depuis fes premiers commencemens jufqu'aux temps de Galien inclulivement , on peut dire que M. Burgraf nous donn? icy en petit fous un titre fort long &: dont nous n'avons traduit que la moitié , cc que M. le Clerc nous a don- né en grand (bus un titre fort court. JOHÀNNLS ADOLPHI WEDELII PHILOS. ET MED. Dod. Avchiatri Ruchcnici , Exercitatio Medica de Pundis. Medicis. Jen^e , fumptïbus Joannis BielcKii. Typis Chrifto- pbori Krebfii. 170 1. vol. in 4. pp. ji. C'eit à dire , Diffena^^ ^51 LE J O U RN A L îion de Jean Adolphe Wedelius Docleur en Médecine , fîtr hi Points de Médecine. A Jcnc , chez Jean Biclck. in 4. pp. ja. LEs Titres fervent ordinairement à faire entendre les ouvra- ges ; ici c'eft l'ouvrage qui fiit entendre le Titre. Le point capital de l'Auteur dans cet écrit , eft d'expliquer par le -point la vertu des mcdicamcns qui agillent en petite quantité , c'cft à dire de faire voir que leur force confiftc dans des parties très fub- tiles. Il fait fur le point des préambules aflcz peu ncccil'aires. Je ne crois pas , par exemple , que le public fc foucie fort d'cftrc averti que Point vient de Poindre ; que ce mot fignific propre- ment la marque que lailfe la picqueurc d'un inftrumcnt aigu ; que le point cfl: refpeclif ou abfolu ; que les points font caves ou pleins , fubOfhans par eux-mêmes ou adhcrans à d'autres corps ; que l'art a fcs points auffi-bien que la nature ; que le corps en fanté a fes points , qu'en maladie il a aufli les fiens. Qui^pourroic fouffrir que pour faire un Extrait complet je donnaffe ici èits ex- emples de tous ces points , & que je dilTe , par exemple , que les grains de fable ou de poufllcre font des points fubfiflans par eux-mêmes , que les taches pointillces qu'on voit fur la fuperfi- cie de quelques coquilles , ou fur les œufs de certains oifeaux , font des poiiits adherans ? &:c. Je laiflcrai donc la moitié de l'ou- vrage , que l'Auteur confume à de femblables reflexions , &: je viendrai à l'autre ., où il veut bien enfin traiter un peu fon fujer. Les racdicamens , dit-il , qui opèrent en petite quantité , agif- fent par des particules fi fubtilcs _, que ce font de véritables points. La Jiaturc fait la plufpart de fes mouvemens par les plus petits corps. Qu'y a-t-il de plus fubtil que le feu ,' &: cependant quel- le n'cft point fa force ? Les aftres n'ont de mouvement que celui que leur donne la matière Etherée , ainfi qu'Hipocrate l'a recon- nu dans le livre de flatibus, où il dit que le cours du Soleil &: de ]a Lune vient de la matière fubtile. : Sed (S" Solis , ^ Luna^ ^ afirofum via ejî à fpintu, La gravité des corps vient encore de la matière fubtile , félon le fentimcnt de la plufpart des Philofo- phes. Mais fans fortir de nous-mêmes , qu'eft-ce qui nous faic mouvoir , fi ce n'eft les efprits animaux qui remuent les mufcles, ,Cç '^ui arrive prefque par tout , arrive dans les Mcdicamcns, Cefl: DES se AV AN S. 4?^ C'efl: dans les plus petites parties que confiftc leur force -, & plus CCS coipu{'cules ou ces points font petits , & plus la force en cil grande. La vertu de ces petites particules (b démontre par les odeurs. Si cent pcrfonncs , par exemple , fentent une phiole de canellc , chacun en tirera par le nez quelques particules , &: ce- pendant le poids de l'huile ne fera point diminué. C'eft de quoy les Chyniilles rendent de bonnes raifons par la figure &: le mou- vement de leurs fels , de leurs foulphres &c de leur mercure. La Philofophie corpufculaire eft aulïï dans cette occalion d'un grand fecours. L'adion des plus petites particules des mcdicamens pa- roit par l'eiïet de cette pierre qui fc trouve dans le fiel des porcs- cpics. On fait infiifer feulement la pierre dans quelque eau di- ftilléc , & l'eau où elle a trempé fait fuer abondamment , fans que la pierre ait perdu plus d'un ou de deux points de fon poids. L'ufase de ce remède eft fouverain dans les fièvres malignes. M. Valentini , qui a donne les Pandémies de Medecme dont nous a- vons parlé dans le 28. Journal , a fait fur cette pierre un traité particulier que l'Auteur confeille de lire , & dont nous donne- rons l'extrait dans quelques jours. L'Opium qui opère en fi petite quantité , pourfuit notre Au- teur , eft un grand exemple de la vertu des corpufcules &c des pe- tits points contenus dans les corps. Mais rien ne marque plus cette vertu que le verre d'antimoine , qui fans diminuer de fon poids fenfible , communique à l'eau où il a trempé , une adion il emetiquc. Il ne fuffit pas de connoiftre la vertu des Medicaraens , il faut fçavoir les appliquer ; &: pour le fçavoir , on ne peut Ce paf. fer de la connoiflance des dofes. Parmi les dofcs il y en a de fi petites , qu'elles méritent d'eftre appellées des points , &c c'eft le terme dont Perfe s'eft fervi dans fa Satyre cinquième. BiluisheHeborum certo compcfcere funBo, 'Nefciui examen i vetat hocnatura medendi, La connoiftance de ces points eft abfolument neceffairc pour îa guerifon des maladies , autrement un Médecin court rifque de donner des dofes qui excédent. Ce n'eft pas feulement au l'u- |ec des remèdes intetieurs qu'il faut avoir égard à ces points , ijou Eeeeee 4^4 L E J O U K N A L mais encore au fujcc des remèdes extérieurs ; car il ne faut quel- quefois appliquer fur un mal que la dixième partie d'une goûte de liqueur , comme , par exemple, dans les petits ulcères des lè- vres qui ne demandent qu'une petite particule , qu'un petit point J'ei'prit de fel. On voit par là que notre Auteur regarde comme un très grand point dans la médecine, de connoillrc les points, PETRI BRINCH COLLEG. MEDIC INSPECT. Chronologie' c^ Hiftoria: FI. Jofcphi examen quo i, univcrfa veteris Tellamcnti chronologia à creationc mundiadufque mortem Hcrodis magni , qualis in fcriptis Jofephi imprcflis ho- dicextat, proponitur , & fada numerorum omnium in Jofe- phohuc pcrtinentium, nec non verlionis Bibliorum S. Grazc^c, & If Volfii Chronologia; coUatione cxaminatur, & quid vc- ri , quid faUîhabeat , dcclaratur. t. Ex antiquitatibus Judaïcis notantur &: examinanrur ea qua: fcriptoribus facris V. T. parum confentanea funt , aut faltem illis non memorata. Hafniar, im- penfis Joh. Jufti Erytropili,Bibliopolx. ryoï.C'cfl-à-dire, Exa- tnen de la Chronologie (^ de l'Hiftoire de Fl. Jofeph. ^t. Tar Pierre Brinch &c. à Copenhague. 1701. in 4. pagg. 48, CE qu'on donne icy au public n'eft qu'une petite partie d'un grand ouvrage, dans lequel après avoir examiné les fyfthê- mcs chronologiques de Scaligcr , de Calvifius , du P. Pctau , d'QAerius , de Simfonius , de If Voffius , de Riccioli &c de Marsham , on promet de fixer la véritable Epoque de la création du monde , &: de marquer la fuite des temps jufques à l'Ere vul- guaire de J. C. Cet clfai contient l'examen de la Chronologie&: de l'Hiftoire de Jofeph. L'Auteur y prétend faire voir en quoy cet Hiftorien convient avec la Chronologie de l'ancien Teftamcnt félon le texte hébreu , &: en quoy il en cft différent. Il le com- pare aufÏÏ avec la même Chronologie fuivant les Scptante.De cet- te comparaifon il refultc , félon luy , que Jofeph eft un Hiftorien fort peu exa£l, qu'il raconte fouvent les fiits d'une autre maniè- re qu'ils ne font raportez par les Auteurs facrez, qu'il leur eft fou- vent contraire ; qu'on ne fçauroit rien tirer de certain de fcs é- crits pour la Chronologie -, qu'il fc contredit luy-même dans la D E s s C A V A N s: 4?j iiipputatibn des temps , & que les fommes totales qu'il marque , font différentes de celles qui refultent de l'addition des lomnics particulières dont elles font conipolccs , & qu'enfin fa Chrono- logie eft fi defedueufc, qu'il n'eft pas polfible de découvrir quel a efté fon fentimcnt fur l'âge du monde. Il ajoute cependant que le jugement qu'il porte icy des écrits de cet Hiftoricn Juif, n'eft fondé que fur Teflat où ils font dans les éditions ordinaires; qu'il n'a jamais liî de manulcrits , &: qu'il feroit à fouhaittcr que quel- que fçavant homme vouluft entreprendre de les examiner avec foin, &de donner une bonne édition des œuvres de Jofcph,, comme on en a donné de celles de tant d'autres Auteurs qui ne font ni fi confiderables , ni d'un fi grand ufage. Il eft vrai que pluficurs habiles Critiques ont promis il y a déjà long-temps de rendre ce fcrvice au public. Mais jufques-icy aucun d'eux n'a en- core exécuté fa promeflc. Il faut efpcrer que M. Boivin l'ainé , qui s'applique à ce travail depuis long-temps , en viendrai bout,- éc qu'on verra enfin par fes foins une belle édition de Jofeph a- Vec de fçavans commentaires. LETTRE DU R. P. ABBE' DE SEPT- FONTS, SUR L'Hifloire de la reforme de l'Abbaye de Sept-Fonts , far le Sr. Drouet. Du J^. May. i-joz. ^ A Yant annoncé l'Hiftoire de Sept-Fonts dans le ii. Journal jf^dc la prefcnte année , nous ne pouvons pas nous difpcnfcr d'avertir le public , que M. de Sept-Fonts la defavouë dans cet- « te lettre : qu'il y déclare qu'il n'a nulle part à cet ouvrage ; « qu'il y a peu de faits où la vérité ne foit altérée , & où il n'y ait « quelque chofe de l'invention de l'Auteur. L'humilité de cet Ab- bé eft un des motifs qui l'a porté à faire cette déclaration : elle eft fi grande, qu'il croiroit , dit-il, fcandalifcr l'Eglife, s'il « contribuoit en quelque manière que ce fut à mettre au jour les « mifericordcs de Dieu fur ceux de fa maifon. Le mieux qu'il leur « puilTe arriver , eft que le monde les oublie, comme ils tâchent « d'oublier le monde ; & qu'ils ne foienc connus que de ceux « voquons en eft'et avec une pleine confiance , &: nous le con-- » jurons de ne pas permettre que les Puillans de la terre s'éva-- »' nouïlVent plus long-temps dans leurs penfées , ni qu'ils conti- »> nuent à vivre dans l'oubli de ce qu'ils doivent au Souverain " •» Maître qui les a faits c: qu'ils font. L'Ouvrage qui fuit , fous le titre de Raifons qui ont engagé d donner prefentement cette Prière , cft une Réplique à la Repon- fc que les jefuites avoient oppofce à la Lettre de M. lEvêque de Tilopolis , dont il a elle parlé dans le XXVIII. Journal. On commence par rapporter dans cet écrit toutes les démarches que les Jefuites ont faites dans la pourfuite de l'affaire qui efl pendante à Rome. On les accufe enfuite d'avoir retranché de la Lettre de Monf l'Evêque d'Afcalon , des chofes qui ne leur ctoicnt pas favorables,- On leur fait une fommation ires fericu- fe de mettre au jour cette Lettre entière. On fouticnt que les faits alléguez contre M. Maigrot font calomnieux, ou du moins incertains , puis qu'ils ne font fondez que fur des relations ano- nymes fui ces à Paris , ou fur des Lettres fuppofées. Après que l'on a donné ces Réponfes générales aux écrits produits dans celui des Jefuites contre la Lettre de M. de Tilopolis , on ré- prend pluûcuis Articles de cette Lettre que l'Auteur de la Ré- ponfe a laifT^z fans réplique. On prétend que Meflieurs des Milfions Etrangères n'ont pas manqué de charité envers les Je- fuites , &: on fe rit du projet qu'on attribue à ces Meflieurs d'a- voir fait un complot fccret pour perdre par leur crédit & pat leurs richeilcs , la pauvre petite Société de Jefus. Sur la plain- DES se A V AN S ^%y t'g- que les Jefuites font de ce que Ton écrit contre eux , on prétend qu'ils font les aggrcflcurs , &: que tous les Ecrits des Mefficurs des Mi fiions Etrangères , ne (ont que des détcnibs contre ceux des Jefuites, dans lefquels ils font attaquez. Cn employé enfin heureufement une figure , que Ton appelle cn Rhétorique Conce.fjîon , cn faifant fcmblant d'accorder aux Je- fuites tous les avantages qu'ils peuvent fouhaiter , pourvu qu'ils veuillent lailfer juger l'aftaire. Cet écrie eft vif & plein de feu , ■ & il ne paroit pas qu'on y ait beaucoup ménagé les Jefuites. JUSTI CHRISTOPH. SCHOMERI, D. EXEGESIS IN Epiftolas S. Pauli ad Hebra:os, Jacobi, & parteni prions Pé- tri &c. Roftochi &c. MDCCI. C'efl; à dire , Expojîtion de ^E pitre de S. Paul aux Hébreux , de l'Epitre de S. Jacques^ (^ d'une partie de la première Epitre de S. Pierre. Par It>fte Chrifiophle Séomen A Kofloch &c. 1701. in 4. pagg. 1(54. LE Docteur Jean Fecth qui a pris foin de l'Edition de cet Ouvrage , a mis à la telle une Préface, dont le but eft de prouver que les Profefleurs en Théologie ne doivent pas feu- lement exciter à l'Etude de l'Ecriture Sainte , mais auffi infcirec la pieté. Il s'y plaint que dans fa Communion l'on ne traite pas la Théologie Morale avec allez d'étendue ; qu'on n'y a que des- abrégez informes ou des cas de confeience traitez feparemenc & fans ordre. D'un autre cofté il n'approuve pas l'ufage qu'il attfibuë à l'Eglife Romaine , de commencer l'Etude de la Théo- logie pat la Morale. Il ne loué ny n'approuve le grand nom- bre de Livres de Théologie morale que les Dodeurs Catho- liques font paroître continuellement ; mais il dit que c'cft une honte aux Proteftans de fouflffir une étrange difette de ces Li- vres pendant que les Catholiques Romains n'en ont que trop, il ajoute qu'il y a parmy les Proteftans une infinité de Livres d'Homelics &: de Prières ; mais ce qu'il demande efl: un Corps complet de Théologie. Il remarque qu'il y 3 déjà du temps que Samuel Bohhus a compofé une Morale en forme de com- mentaire fur les Proverbes de Saîomon : que depuis Chrifiophle Schomer qui école l'ornement de l'Acadenûe de Roftocbj a faic - un uraicc inticuic, J^jjuy ae y neoio^ie jMoraie^ oc qu u auroïc rem- pli l'atccntc des gens de bien fur ce fujcc, fi Dieu lui eût donné une plus longue vie. Le Docteur Fcchc concinuë enfuire à faire voir qu'un Profeireur en Ecriture Sainte ne doit pas feulement inllruire ceux qui récoutcnt , de la connoiiVance de Dieu &: des Myfteres , mais qu'il doit encore leur apprendre la pratique des vertus Chrétiennes, non feulement en leur donnant des avis & des préceptes , mais encore en leur cnfeignant les principes de la Théologie Morale. Il veut aufli qu'un Dodeur en Théolo- gie enfeignc la Morale par fon exemple , & croit qu'il ne fçau- roit avoir de folide érudition qui ne foit accompagnée de pie- té. L'Auteur du Commentaire fur l'Epîcre aux Hébreux, traite dans le Prologue de l'autorité de l'Auteur &: du fujet de cette Epîtrc. Il remarque que quoy que l'Eglife aiteflé du temps fans la mettre au rang des Livres Canoniques , les Grecs l'ont tou- jours reconnue, &: que S. Clément Romain l'a citée. Il foutient .contre l'avis de Luther & de plufieurs de fes difciples, que Saint Paul en efl: l'Auteur, & le prouve tant par les caraderes de celui qui récrit qui font connoître que Tinrothéc ctoit fon compa- gnon, Se qu'il avoit efté dans les liens, ce qui convient à S. Paul i que par la reircmblance du ftyle , &: par la conformité des pen- fées de cette Epître avec celles de S. Paul. Il fait voir qu'elle 3 cfté écrite en Occident , & peut-eftre à Rome , & probablement après la dernière prifon de S. Paul. Il obferve que les Hébreux à qui elle eft écrite, font les Juifs naturels convertis au Chri- ftianifme , dilperfez en plufieurs lieux qui parloient Hébreu , Se qui étoicnt par ce nom diftinguez des Juifs Helleniftcs. Il prou- ve quelle n'a pas efté écrite en Hébreu mais en Grec. i. Par- ce que pcrfonne n'a jamais veu le Texte original Hébreu, z. Parce qu'il y a des mots Hébreux expliquez en Grec dans le 7. chap. v. 3. Parce que dans le chapitre ^. l'Auteur tire un argu- ment du mot Grec ^/a9«'x.H Ttjlament , qu'il n'auroit pas pu ti- rer du mot Hébreu Betith qui fignifie fimplement une alliance. Schomer croit que la perfecurion des Juifs convertis , chaffez &: dépouillez par leurs frères , a donné occafion à cette Lettre , 4ont le fujet eft, fclon lui, de faire voir que J. C. étant un me- fure, pas un mot qui ne foit du bel ufage. Quelque diflingué que fût le Perc Bouhours par la politefTe de fcs écrits , il l'éroit encore plus par une qualité qui fe trouve rarement dans les Auteurs : Il convenoit aifément de fcs fîiutes. C'cft un témoignage qu'il s'cft rendu à luy-mêmcdans l'avertifle- mcnt du fécond volume de fcs Remarques, où il dit , Zes Lcc- te/trs verront qù en ce qui regarde la Langue , je ne fuis pas in- corrigible , ni trop enteflé de mes fcntinuns. En effet il a fini ce volume par un aveu lincerc de ce qui a efté bien repris là- delfus dans d'autres de fes livres , foit par Cleante , foit par M. Ménage , foit par l'Auteur des reflexions furl 'ufage prd'cnt de la langue Françoife. Il ne s'y cft point fait une affaire de dire : J'ay tort , Mon cenfeur a raifon , Il me reprend à propos , La critique eft jufte &:c. Le Perc Bouhours non content d'adopter les critiques de fes cenfcurs , a voulu encore cftre fon cenfeur luy-mê- mc. Pour cela, il a mis à la fin du livre dont nous parlons , un article exprés où gencrcufement &: de bonne foy , il fe dédit pu- bliquement de certains points qu'il reconnoifi avoir avancez trop légèrement &: contre la vérité. Je ne puis mieux , dit-il , « finir mon livre que par une retrr.clation folcnnclle qui marque» au public que je ne fuis pas fort attaché à mon fcns , &: que je « fçay me dédire quand il le faut. Je me retradc d'avoir clcrit quc« Penuement ne valoic rien , pas même en matière de dévotion ;« 494 LE J O U R N A i: i'S^ je veux faire la-delTus fatisfaclion aux dévots , en avouant '■que je me fuis trompé. J'ay un fcrupule fur ce que j'ay dit que ^'pauvre ne fifrniiioit pas fauvretè ^ quand on le metcoic avant le >:>fubl]:anci£ Je pcnfois que réfléchir pour dire faire reflexion n'c- ":oit pas un trop bon mot , j'ay trouvé depuis que nos meilleurs .-^Ecrivains l'employoient fouvcnt. Il n'en taucpas davantage pour m'obligcr à me dédire. On voit par là combien le Père Bouhours aimoit la vérité , &: de quelle délicatelfe de confcience il étoic là-deifus. Quoi qu'il ait dit , ainfi que nous venons de remarquer , qu'en ce qui regaidoit la langue, il n'clloit pas incorrigible, ni trop enteflé de fcs fcntimens , il ne faut pas croire qu'il bornaft fa docilité aux avis qu'on luy donnoit fur la Grammaire ; il l'é- tcndoit à tout ce qui pouvoit regarder foii devoir. Lors que les pcrfonnes en qui il fe confioit luy avolent donné quelque fage .Confeil, il faifoit bien-tôt voir par fon exaditude à en profiter , qu'il ne tenoit qu'à eux de l'empêcher de manquer, C'eft ce qui a paru en quelques occafions , &: entre autres dans la fécon- de édition de fes Dialogues d'Eudoxe & de Philantc , où on luy a fait retrancher fans peine certains vers de CUmene & de Sylvie , qu'on luy avoir lailfé rapporter avec de fi grands éloges dans la première Edition. Le Perc Çouhours avoir un naturel très heureux ; il cftoit doux , facile , complaifant : aimant , fur tout , avec tendrelle fa compagnie, dont les interells luy étoicnc très chers , &: pour laquelle il a témoigné dans toutes les occa- /lons un zèle ardent &: plein de reconnoiffance. ;COMMENTATIO LYNCKEPJANA DE PACTÏS ET tranfi£lionibus audior. Jenar, apud Erncftum Claudium Bail- liar , Typis W^ertherianis anno 1701. in 4. pagg. 78. C'ell 3. dire , Traitez^ des aciiom 0- des Tranfaciions , auynentez^ A Jene. L'Un &: l'Autre Traité contient les principales maximes des Conventions &: des Tranfiétions , fous le nom d'Apho^ ,rifmes. M. LyncKcr, Confeiller du Duc de Saxe-Wcymar , &: .premier Profellcur en l'Univerfité de Jcne, a pris fom de les recueillit D E s s C A V A N s. 49; fccueillir , Si d'en appuyer la vcricé par le témoignage d'une in- finité d'Auteurs AUemans , François , Efpagnols , Italiens & au- tres , pour taite voir que ces maximes font univcrfellement re- ceuës. Le Traité des Conventions ell compofc de 16. Apho- rj{mes,&: celuy des Tranfadions en contient 36. Ce petit Ou- vrase n'a rien d'ailleurs de fort conlîderablc , (i ce nell le erand nombre de citations dont il eft rempli , qui font juger que ce n'efl pas fans fondement que M. LyncKcr a la réputation d'Au- teur d'une leélure très profonde , &ù de beaucoup d'érudition. NOTITIA ORBIS ANTIQUI , SIVE GEOGRAPHIA plenior ab orcu Rerumpublicarum ad Conftantinorum tcm- pora orbis terrarum faciem declarans. Chriftophorus Cellarius ex vctuftis probatifque monimentis collegit, Se novis tabulis Geographicis fingulari cura & fludio delineatis illuflravir. Adjeétus eft index copioliflïmus locorum 8c al i arum rerum Geographicarum. Lipfi^ , impenils Gledicfch fenioris. 1701. C'eft à dire, Za Géographie ancienne, où l'on reprejente quelle a ejîé la face du monde depuis P origine des Efiats jufques au règne des Confiant ins , &c. avec de nouvelles Cartes Geogra- fhiques. Par Cbrifiophle Cellarius. A Leipfic. 1701. in 4, TOut le monde fçait que fans la Géographie on ne peut avoir qu'une connoifïance très imparfaite de l'Hiftoire : Elle eft même fort utile à ceux qui s'appliquent à la Théologie, à la Jurifprudence, à la Médecine, à l'Hiftoire naturelle, Vau- tres fciences. Mais comme il arrive fouvent des révolutions oui jfont changer le monde de face , il s'enfuit nccefl'aircment que la Géographie qui nous le reprefente tel qu'il eft aujourd'huy , ne nous fait pas connoître ce qu'il étoit anciennement. Il y a eu autrefois des Villes très floriflantcs dont il ne rcfte plus aucun veftige ; les ruines de quelques autres , marquent encore leur ancienne grandeur. De plus le changement qui eft arrivé aux Empires, a fait changer la diftribucion &: les bornes des Provin- ces ; les noms des Villes ne font plus les mcaies , &: on (c trou- yp comme étranger dans fon propre pays, par rapport à la Geo- jjoi. Hhhhhh 0g LE JOURNAL graphie ancienne. Il nous refte à la vcricé quelques Ouvrage^ des Grecs &: des Romains,qui peuvent beaucoup nous f brvir dans cectc recherche. Pluficurs içavans hommes des deux derniers fieclcs fe font aulll appliquez à cette étude , Se y ont afîcz bien rciifh , chacun dans la partie qu'il avoit entrepris. Mais il ne s'en trouve aucune dont on puilTe tirer une connoillancc cxaftc du monde entier. Strabon , qu'on peut regarder comme le premier Géographe des Anciens, nous a laillc une defcription allez am- ple des lieux où il avoit voyage ; mais il ne dit prefquc rien des contrées qu'il n'avoir point parcourues. PonponiusMelaefl trop court, Pline &: Ptolonxe font beaucoup plus eftendus j mais leur fidélité devient fufpede , fur tout quand ils parlent des pays éloignez de ceux où ils vivoient. L^ Itinéraire qui porte le nota d' Antonin , fcroit fort utile , s'il cftoit plus corrcd ; mais les nombres qui marquent les diftances , ne font pas exacts, & les noms même des lieux font tellement corrompus, qu'on n'en peut rien tirer de certain , qu'avec beaucoup de peine. Si on joint à ces Auteurs les Ouvrages de Paufanias pour la Grèce, ceux d'E- tienne de Bizancc , les Périples Se quelques autres , on aura prefquetout ce que les anciens ont écrit fur la Géographie. C'cfl fur ces Auteurs Originaux que Cluverius , Holflcnius , M. de Valois , Palmerius , Ortelius , le P. Brict, Rcfendius , Vafarus Mariana , Camden , Buchanan , Sanfon , & plufieurs autres ont travaillé quand ils ont voulu donner au public que^ues par- ties de la Géographie ancienne. Ce font auflî ceux-là mcfines que M. Cellarius a fuivis dans la compolicion du vafte & pénible Ouvrage dont nous parlons icy. Il a comparé avec beaucoup de foin leuvs écrits avec ceux des anciens Hiftoriens & des Poètes. Il s'cft aulll f:rvi utilement des Infcripiions , des' Médailles , &: des autres monumens antiques. Enfin il n'a rien négligé de ce qui pouvoir fervir à »^ndre fon ouvrrge parfait ; fur tout il a eu grand foin de n'y rien faire entrer fans en donner les preuves ti- rées des anciens Ecrivains , dont il fait une judicieufe Critique, Il partage fon Ouvrage en deux Volumes , dont le fécond , qu'il promet de donner bicntoft au public , contiendra la Geo- graghic ancienne de l'Afie &c de l'Afrique. Celuy-cy , qui cft le premier , cft divifé en deux Livres, Dans le premier , qui fcrc DES s CA VANS. 45,^ d'introdudion à la Gcographie ancienne , M. Cellaiius traite plufieurs qucrtions aulli utiles que cuiiciilcs. Il parle d'abord de l'antiquité de la Gcographie : il montre qu'Homère , le plus an- cien des Auteurs Grecs dont les Ecrits t'oient venus jufqu'à nous, ■en efloic parfaitement inftruit , comme il paroit par la defcrip- tion cxade de toute la Grèce qu'il fait dans le fécond Livre de l'Iliade. Anaximandre de Milet , Difciple de Thaïes , fut le pie- mier des Grecs qui entreprit de reprcfenter la terre fur une tfpe- ce de tableau. Ariftagoras Tyran de Milet , cftant venu à Spar- te , y fît voir une defcription de la terre gravée fur une planche de cuivre. Et Socrate au rapport d'EHcn, rit voir à A'cibiadc une pareille defcription. Comme les Grecs avoient appris cet Art des Egyptiens, les Romains l'apprirent des Grecs ; & Varcn rapporte qu'on voyoit à Rome dans le Temple de la Deefle TiUus une efpece de Tableau qui reprcfcntoit l'Italie. Ils avoient aulfi des Globes & des Sphères pourreprefenter le monde en petit. De Ro- me cette invention fe répandit dans les Provinces de l'Empire puifquc félon Eumenius, qui vivoit du temps de Dioclctien on voyoit dâsla Galerie des Ecoles publiques d'Autun des Cartes de Géographie qui reprefentoicnt les principales parties du monde : elles écoient apparemment fembîablcs à celle qui porte le nom de Theodofe, que Velferus a tirée de la Bibliothèque de Pcu- tinger&; donnée au Public. Après cela M. Cellarius rapporte les differens f^ntimens des Anciens fur la figure de la terre ; il mon- tre de quelle étendue étoit la terre habitable appellée ô,Kcviufvn ^ quel en étoit le milieu nomnié umùiUcus. Il marque lesdiftcrens noms des habitans de la terre confidercz par le rapport qu'ils onc les uns aux au'Lres,&: par rapport à la différence des ombres. En- fuite il parle des Zones & des Climats,&en montre l'ufagc an- cien ; il vient après à la divifîon des vents &: à la différence des Fla'^es ou coftez du monde. Il parle auffi des trois grands Con- tinents de la terre , l'Europe , l'Afie &; l'Afrique , de la diverfité des inchnations des hommes, &: de la différente figure de leurs corps par rapport à la différence des climats : Et enfin de la dif- férente manière de mcfurer les di fiances des lieux. Il examine toutes ces queftions feulement par rapport à l'ancienne Geogra» phie, & ne fe fert pour appuyer ce qu'il en dit , que des paflages cju'il a cirez des anciens Auteuis. On trouve dans ce premier 45»8 LE JOURNAL Livre deux Cartes -, l'une des climats fuivant Strabon , & l'au- trcs des vents Se des plages du monde iiavant le fentimcnt des anciens. Le fécond Livre contient une ample dcfcription de l'Europe , qui commence par les Parties les plus Occidentales , fuivant la méthode ordinaire des Géographes. M. CcUarius marque d'a- bord les limites de ce Continent : cnfuite il le partage fuivanc les Empires, les RoyauincSjles Provinces , Sec. Se il marque les bornes de chacune de ces parties , & les changcmcns qui y font arrivez. Apres cela il parle des villes , des bourgs , des villa- ges , & des autres lieux de moindre confequencc. Il n'oublie pas de marquer les montagnes , les forelts , les marais , les lacs, les rivières , les différentes côtes de la mer avec les iflcs ; & en- fin tout ce qui appartient à la Géographie , autant qu'on pcuc en avoir de connoiflancc par les écrits des anciens. Il ne tauc pas s'étonner fi les parties de cet ouvrage ne font pas proportion- nées les unes aux autres ; fi on trouve , par exemple , que les defcriptions de la Grèce & de l'Italie , font beaucoup plus détail- Ipes que celles des autres parties de l'Europe ; c'eft que les Au- teurs Grecs & Latins dont cet ouvrage cft prefque entière- ment tiré , ont décrit avec un grand foin tout ce qui rcgardoic leur pais, au lieu qu'ils ont aifcz négligé ceux des autres nations qu'ils confideroient comme barbares_,&: dont ils n'ont parlé que par occafion & fuivant qu'ils ont eu quelque relation avec eux , foit en leur faifant la guerre , eu en y envoyant des colonies a- prés les avoir conquifes. On troiive dans ce fécond livre 19. cartes Géographiques qui reprefentcnt chacune quelque partie de l'Europe ; elles font tou- tes nouvellement dreflées par l' Auteur, &: peuvent fcrvir non feu- lement pour l'intelligence de fon ouvrage, mais aufli pour facili- ter la îoctuic des Hiftoriens Se des autres Auteurs Grecs & Latins. Quand M. Cellarius aura donné la {ccondc partie de fon ouvra- ge , qui doit contenir l'explication de l'Afie &: de l' Afrique, on aura un corps de Géographie ancienne aufli complet qu'on le peut fouhaitcr. S'il vouloir bien après cela , travailler à la CJeographic du moyen âge , fuivant la même méthode , il ren- lifoic un fcivicc coiilidcrable à la Republique des Lettres. Cette DES S C A VA N S. 499 'Cette partie n'cft pas moins ncceflaire que la première; les frcqucns changemcns d'cllats qui font arrivez dans ces temps-là , {ont caule qu'on n'en a communément qu'une con- noiilànce très confiife. LA DEFENSE DES DROITS DES COMMUNES D'AN- gleterre , far un Membre de la Chambre des Communes. Tra- duit fur f Original Anz^lois. A Roterdara, chez Reinier Leers. 1702. in II. pp. 165. SI ce petit Ouvrage ne reiiffit pas en Angleterre , ce ne doit pas efbre Eiute de prote61:ion & de patrons. M. Mackworth n'a rien néglige pour s'en procurer de puifl'ans , en le dédiant par trois Epitres difïerentes au Roy d'Angleterre , à la Chambre des Seigneurs , &: à la Chambre des Communes. Son deflcin cft de juftifîer la conduite de la Chambre Baffe dans le dernier Parle- ment , au fujet des quatre Seigneurs dont elle n'étoit pas con- tente. C'ell dans cette veuë qu'il établit le droit qu'elle prétend avoir de tout temps d'accufer fans aucune exception , ceux qu'- elle croit coupables de prévarication , ou d'infidélité , fans qu'il foit permis au Roy de s'y oppofer , ni aux Seigneurs de lu y pre- fcrire ny le temps , ni le lieu , ni la manière de leurs accufa- tions , il ce n'eil de concert avec elle ; foutenant que les Com- munes ont la liberté de fournir leurs mémoires quand & comme elles le trouvent à propos. C'eft encore dans cette veuë qu'il établit comme une maxime confiante , Que les grands Officiers de la Couronne ne doivent jamais demander pour eux des confifcations , ou conceflîons des Revenus cafuels du Roy , & que le détour des noms empruntez ne les met pas à couvert. Que pour quelque raifon que ce puiffe eflre , il ne doit jamais eftre permis au Chancellier d'appliquer le grand Sceau fur une Lettre Patente en blanc , fur tout quand elle doit paffer la mer. Que quand une affaire d'une haute importance eft conduire fecrettement par des Miniftres d'Eftat , &: fcellée du grand Sceau pendant la Séance duParlemenr , &: fins fon avis , c'eft une con- ttavention manifefle à la conftitution du gouverncmenr. I70i. liiiii po L E J O U R N A L Qu? s'il anive qu'un Miniftrc d'Ellac qui a la dire£Hon des Fi- nances , en divercillc des fommcs coniiderables à Ton ufagc par- ticulier pendant les befoins les plus prcllans de l'EJfat, il doic ê- tre permis à la Chambre Bafl'e de demander par provilîon fon é- loi^^nemcnc au Roy , &: de donner à la Chambre des Seigneurs des chefs d'accufation contre luy. Que des Sei faneurs accufrz ne peuvent pas eftrc Juges en d'au- tres proccz où il s'agit de crimes fcmblables a. ceux dont ils font chargez ; attendu que ce feioit les établir Juges dans leur pro- pre caufe. Ce qu'il dit fur la nature du gouvernement d'Angleterre , n'.i rien de nouveau. On fçait aflez que fuivant le fentimenc des Communes l'autorité fouveraine eft partagée entre le Roy , & fes deux Chambres du Parlement ,& que ces trois Puif- (■inces , toutes trois fouvcraincs , fe tiennent mutuellement dans le rcfped. Quand Monficur Mackworth n'auroic pas dit qu'il cfl; Membre de la Chambre Bafle , fon Langage î'auroit afl'cz donné à connoifbre : Il en défend toutes les Ma- ximes &: en exalte les droits peut-ellre au delà de leur jufte va- leur. PRIEÏIES CHRETIENNES EN FORME DE MEDI- tationsfur tous les myfieres de notre Seigneur^ de la fainte f^icr- oe , & fur les dimanches ^ les fc/ht de l'année. En deux par^ tics. A Paris chez Charles Robuftel. 1701. in 12. i. Se 1. part, pagg. joi. CEs Prières qui font d'un Auteur célèbre, (Le P.Quefnel) qui a fçu joindre une pieté fublime à une profonde érudition^con- tiennent des fentimens vraiment chrétiens exprimez d'une maniè- re noble, &: des inftruflions très utiles pour la conduite de la vie chrétienne. Ce ne font point des fpiritualitez creufes , des médi- tations fcches , & des maximes toutes myftiques qui font l'cfïec de l'imagination ou de l'efprit. Ce font les penfées & les aftec- tions que le S. Efprit répand dans les cœurs des vrais fidèles. Les- Pratiques que l'Auteur cnfcignc , ne font point de ces pratiques dangereufes par leur fingularité ou par leur nouveauté ; ce font les préceptes de l'Evangile 6c les règles prefcrices par l'Eglifc &; D E s s C A V A N s. 501 parles Saints, donc l'Auceur fait l'application à l'occafion des Fètcs de l'année. Voici un endroit fur les Rogations que le pu- blic ne fera pas fâché d'apprendre.Le mot de Rogations, qu\ vient « du latin , fignific Prières, 8c l'on appelle ces trois jours lesRo- « gâtions, parce qu'ils font tous confacrcz à la prière. Cn les nom- « me les petites Litanies , pour les diftinguer des grandes qui « font attachées au zj d'Avril jour de faint Marc : &:ce nom qui «« vient du Grec , fignifie la même chofe que celuy des Rogations, « finon qu'il marque une prière plus humble &: plus prcllantc , « celle qu'eft en effet celle que l'on appelle Litanies , où pour fie- « chir la juftice de Dieu , l'EgUfc fait une longue expolition des «■ maux dont elle fc voit prelVéè , & des biens dont clic fent le « bcfoin ; employé pour être exaucée l'intcrccflion de tous les « Saints ; & conjure enfin la mifericorde de Dieu par tous Jes «' myfteres de Jefus-Chrift,& fur tout par fa qualité d'Agneau & «« de vidime de Dieu pour nos péchez , qui eft ce qu'il y a de «« plus capable d'appailer la colère de Dieu, ^gnus Dei qui , &:c.«« De plus, les proceflions où l'on récite ces Litanies , fc faifoicnc» autrefois avec un appareil tcut-à-fait lugubre ,& eftoicnt ac-«« compagnées de dignes fruits de pénitence j au lieu que prefen- « tement on n'y en voit pas feulement l'ombre. Voici ce que « dit des Rogations l'ancien Rituel de l'Eglife de Rome , qui eft « un ouvrage d'environ neuf cens ans , connu par les Sçavans , « fous le nom à'Ordo Romanus : Les trois jours des Rogations qui « fe célèbrent avant le jour de l'Afccnfion de Notre Seigneur , fe- « Ion la coutume de France , furent inftitue\far faint Mamert « Evcque de Vienne , a. caufe des hefie s féroces , & de beaucoup « d'autres malheurs , dont le peuple de Dieu efioit alors afflioè. « Cette mefme coutume iefl établie parmi nous ( à Rome ) c^juf « quà frefent y eft pratiquée avec beaucoup de -pieté pour diver- « fcs calamité^. Or durant ces jours perfonne ne doit porter d ha- « èits précieux, parce que nous devons gémir dans le fac ^ dans la « tendre. On doit éviter toute débauche ^ tous les banquets que « ton a coutume de fnre parmi le peuple. Perfonne ne doit aller à « theval, mais tout le monde doit tnarcher pieds nnds. Les femmes « doivent s' ab^enir de leurs diverti fjemens , ^ tout le monde doit « f hanter en femb le lei Kyrie eleifon ( ou la Litanie i ) & avec »- « joi' - LE J O U R N A L ne vTitye contrition de cœur implorer la mifericorde de JDieupourti no; péchez^ , four la paix , pour éloigner la pefte d" les maladies /; TerTc\ Abifme , Eaux ^ n'eft autre chofe que le nombre infini d'Atomes que Dieu a crez dans le vuide. Il fiut remarquer que par le nom à' Atomes , il n'entend pas des points fans étendue , mais des corpufcules indivilibles , qui ont néanmoins leur cxten- fion fuivanc l'idée àcs Galfendiftes. Il rapporte les fcntimcns de quelques anciens Philofophes qui ont donné le nom à' Eau , de J^oudre. de Sable ^ à la matière première. Ce font ces Atomes dif- pcrfez fans ordre dans l'efpace du vuide qui compofoient ce aue le:; Anciens appellent le Cahos, auquel Moyfe donne le nom à(i Tohtt oC Bohii, c'cft à dire , Terre informe & vuide ; ^'cft aufli ce qu'il appelle abifme , c'efl à dire , étendue immenfe des premiers principes fins ordre & fans arrangement. Les parties de cette matière compofées de ces Atomes, ont e fié mifcs en mouvement par l'Efprtc de Dieu , c'efl à dire , p.ar la vertu &: par roperation divine. Ce mouvement efl de deux fortes ; ("çavo;r le tranfvcr-- fc &: le circulaire : Le premier pour mêler &: unir enfeiiible les Atomes de même nature. Le fécond , pour fcparer les parties de la matière. Les parties rondes les plus fubtiles , que l'Au-» teur appelle , en terme de fon Art , des Pilules , ont efté pouflccs par ce mouvement vers la plus haute région : Elles font de la na* tare du feu , àc l'Empyrcc en cil compofc. Les autres parciçj i)ES SCAVANS.- 50^ Iftïftdes , maîs'moins fubciles , que l'Auteur appelle Globales^ font de la narute de l'eau : Les troilicnies font u<" petits corps lonffs qui compt^fcnt l'air , & reinplillcnt l'efpace conpiis entre la Terre &c TEi'npYrée. La Terre qui cfl: le quatrième Elément, cil comporée de parties de figures irregulieres. Il y a outre cela quantité d'autres particules ou branches qui fervent à entrcteniE 6: à rétablir les principes de l'Univers. La lumière que Moyfe die avoir efté fo' mée le premier jour , quoy que le Soleil ne fiât pas ■ encore créé , a paru quand les Pilules de teu font montées vers l'Empyrée pu le mouvement circulaire ; car cqs parties en s'ccar* tanr ont dû exciter de la lumière : Enforte que s'il y eût eu alors qu?!.quc Préadamite, il auroit veu tout l'abyfme éclairé de rayons ou d'étincelles de lumière. M. Dickinlbn prétend auffi quç l'Eau étant mobile de fa nature , a efté portée vers l'Empyrée, ic aiitorifç ce fentiment par les paflages de l'Ecriture où il cfl par- lé des eaux qui font au deflus des Cieux. Le refte de l'efpace qui eft depuis la Terre jufqu'à l'Empyrée, eft rempli de la matière dit fécond genre : c'eft ce que Moyfe appelle Pétend-uë , & qui eft Ton fécond Ciel ; car il n'en reconnoît que deux. La matière de ce Ciel entourant la Terre & les Aftres, les a formez en Globes, Les Globules ronds qui étoient reliez entre les parties terrefircs , ont fait cette amas d'Eaux qui font fur la terre &: ces abifmes fourerrains ; comme les particules de feu répandues dans la ma- tière celcfte ont compofé le Soleil &: les Aftres. Voila le fyftê- me gênerai de la création du monde félon M. Dickinfon. Il entre enfuite dans le détail de la formation des cftres particu- liers. Il réprend enfin dans les derniers chapitres plufieurs pard- cularirez qui regardent les Etres dont il avoit parlé. Il loue les Ifraiilites comme des Peuples ingénieux, habiles dans les Scien- ces &c dons bs Arts , & beaucoup fuperieurs aux Egyptiens. Il reprcfente Moyfe comme le plus grand Philofophe qui ait jamais efté , & le tait même pafter pour un habile Cbymifte & pour un excellent Aftronome. M. Dickinfon a une opinion allez particulière touchant la ma- nière dont 1 homne &: les animaux fe font nourris dans l'Arche. - Il pretrnd que la lumière dont parle Moïfe , &: qui en Hébreu ' s'appelle Tfohar , eûoit uaefprit de luaticrc oleagineufe , un ed- 50« L E J O U R N AL prit fubtil , puv , qui jettoit des rayons comme le Soleil , &: que Noc .\\o\z clcvc par la chymic à ia plus grande perfcâion. Cctre maticie icpanduë dans l'Arche exaâcmenc fermée, confervoit la vie des hommes &: des animaux , en (orte qu'ils n'avoient point befoin d'autre nourriture , ou qu'il leur en falloir très peu. C'é- toic une cfTencc nourricière qui cntroit par la bouche , par les na- rines , par les porcs , &: dont il n'y avoir aucune goûte qui ne Ce tournâc en aliincnc. M. Dickinfon rcconnoit lui-même que cet- te nouvelle opinion paroitra chimérique , qu'en ne croira pojnt qu'il y ait jamais eu d'eircnce pareille. Cependant il foutient que la chofe ell non feulement poflible , mais aulTl très réelle , Se que plus de trois cens Philofophes ou Théologiens ont alfuré^ qu'il y a eu au monde de ces fortes d'clfences. ELOGE DE M. CHARPENTIER. L'Académie Françoifc a fait une perte à la mort de M. Chair^ penticr , Doyen de cette Compagnie. Le génie aifc & la vivacité qu'il fit paroitre dans fes premières clludcs , l'avoicnt fait deftiner au Barreau. Mais quelques talcns qu'il cufl: pour reiilfir dans cette profcffion , 1 amour des Lettres 112 luy permit pas de s'y engager. Il préféra le repos & le filen- ce du Cabinet à une vie tumultueufe &c agitée , &: à l'cftude des Loix , la connoitTance des Langues &; des bons Auteurs de l'an- tiquité. Mais il eut le bonheur de joindre au commerce de'ce^ fameux Anciens , la familiarité de quelques-uns de nos illuftres Modernes , à qui il fut encore plus étroitement uni par la place qu'ils luy accordèrent dans l'Académie Fiançoife en i6yi. L'honneur d'entrer dans cette Compagnie cfl fans doute une des plus dignes récompcnfes où puifl'e afpirer un homme de Let- tres. Et ce n'citoit pas même un médiocre avantage de faire par- tie de ce Corps dans le temps qu'il eftoit animé de l'efprit de fes premiers Inflituteurs , & foutenu de leur prefence. M. Colbcrt cftant entré dans le Miniftere , & ayant conceu le dcflein de tormcr a. l'imitation de nos Voifins , une Compagnie pour le commerce des Indes Orientales , voulut d'abord donner À.iouteja France une idée avantagcufe de cet établilVcmcnt , pac u» D E s s C A V A N s. 507 un dlfcours qu'on publia fur ce fujcr. Ec il flic tellement facis- faic de M. Charpcncicr, qui l'avoic compoi'é par fon ordre, qu'il le retint pour elhe d'une autre Académie , qui ne Kiilbit que de naître , Se que l'on a connue depuis Tous le nom de , l'académie des Jn fer tpt ions (^ Médailles. Ce Miniftre, qui étoit devenu Surintendant des Bâtimens , étoit perfuadéjComme il difoit luy-rnême, que dans cette Charrre, // ni' toit pas feulement qucfiion de mettre pierre fur pierre , mais déporter les Arts au.IJi loin quil (eroit po_(Jîble. Dans cette vcuë il avoit marqué dans fa maifon des jours d'afl'emblée à quelques perfonnes de Lettres , donc il vouloir prendre les avis , afin que dans les monumcns publics qu'il fe propofoic de faire élever à la gloire du Roy , le fçavoir fût joint à l'Arc , &: que le bon goût s'y fifl: voir par tout. Les Langues fçavantes , que M. Charpentier pofledoit parfai- tement , la profonde connoilfance qu'il avoit de l'Antiquité, & cette critique judicieufe & feure , qui étoit le fruit de fes veilles , le rendoient très propre à concourir aux travaux de cette nou- velle Académie. Et c'eft une juftice que tout le monde luy rend, qu'il n'y a perfonne de ceux qui la compofoicnt , qui ait plus contribué que luy aux delfeins de cette belle fuite de Médailles, qu'on a frappées furies principaux évenemens du règne de SaMa- jefté. Nous avons plufieurs Ouvrages de M. Charpentier , qui ont efté favorablement rcceus. Il compcfa d'abord, la vie de Sccra- te , qu'il accompagna, des chofes mémorables de ce Phtlofsphe^ traduite du Grec de Xenophon , &: qu'il publia en i6jo. Il don- na fa tradudion de la Cyropedie en i6y8. Le difcoufs dun fidèle fui et du Roy touchant l'èiabliffement a! une Compagnie Franco' fe four le Commerce des Indes Orientales , adreffè à tous les Fran- çois en 1664. Et la Relation de cet ètabliffement qu'il dédia au Roy en 1665. Le parti qu'il prit dans une célèbre difpute , qui s'éleva pour fçavoir fi l'on feroit parmi nous les Infcripcions des Monumcns publics en Latin ou en François, l'engagea à publier en 1676. La dèfenfe de la Lanque Francoife pour f Infcription de l' Arc de Triomphe. Et ce volume fut fuivi de deux autres en 1683. fous le 170Z. LlllU jo8 LE J O i:; RN AL ticrc De l'cKCeUence àe la Lunyte FraïK^otfe. Les Hardnpta &t. les difcours , qu'il a prononcez à la ccflc de l'Académie, ou dans- fcs Aircmblccs , ou dans (es Dcpucations au Roy , fe trouvenc «dans les Recueils de rAcodcniie.. On a aulTi de luy diverfcs Foëfies , des Odes , des Sonnets , des- \puraphrafes fur les Pfeaumes, &: plulîeuis autres pic ces. Les Ouvrages qu'il a laill'cz de fa compofition &: qui ne font pas encore imprimez , ne Icroicnc pas moins agréables au public. C'eft le rcftc de la TraduBion des Oeuvres de JTcnoPhon. Une DiJJertation fur la Cyropcdie , peur )ufliùcr que l'HiJioim te de Cyrus écrite par JTenophon , eji une Hijtoirc véritable. La Rhétorique d' Ari^hte en François avec des Commentaires» Trois Comédies d' Ariflophane en Pcofe Erançoitè , le PlutuSy, les Nuées, ^ les Grenouilles. Un grand nombre d Epigrammes de l'Anthologie , 8c de Mar-m^ tial en vers François. Un Traire de Peinture fous le Titre de La Peinture par lante^ où il fait voir qu'il faut mettra des Jnfcriptions aux Tableaux & 4e s noms aux Portraits. Et pluficurs autres petits Ouvrages en Pro{è ou en Vers. On doit juger , par là , combien il étoit laborieux. A l'égard du caradcre de fes Ouvrages , on peut dire en gênerai , qu'on y trouve par tout de refpric &: de l'art , de la force &c de l'érudi- tion. On y remarque des traits d'EJoquence dignes de la meilleu- re antiquité. Et ceux qui connoifîcnt les anciens , fentent en li- fant fes écrits qu'il avoit puifé dans les bonnes fources , &: qu'il s'étoit formé fur les grands modèles. Il avoit le corps robufte &C fain , la voix mafle & forte , avec un certain air de confiance , & fi on l'ofe dire , d'intrépidité. Il ctoit naturellement éloquent , & parloit avec véhémence. De forte que lors qu'il foutenoit un avis , &€ que fon feu s'allumoic par la contradiàion , il luy échapoit quelquefois des chofcs plus belles encore , que tout ce qu'il a écrit de plus vif & de plus ani- mé. Le Difcours qu'il donna au public , il y a quelques années , de 1^ excellence & de t utilité des exercices Académiques , découvre afTcz quel écoit fon zcle pour ces exercices. Mais fon afliduicft D E s s C A V A N s. pj, âtix Afîcmblées de l'Académie l'a fait encore mieux voir. Il en a toujouis Ibutenu les travaux &: la réputation par Ion excaiple , &c nul autre Académicien n'a parlé plus contraire ont tellement étendu le nombre des Elus , que fui- *• vant leur opinion le falut doit êt*-e regardé comme une choie « fort aifée.QîKiv que M. d'Amelincourt entreprenne de détruire ces deux opinions différentes, il ne s'arrefte pas beaucoup à com- battre le fentiment de ceux qui rerreciffent cxcclfivement la voye du Ciel ; au lieu qu'il refiite avec étendue l'opinion de ceux qui élargiffent fi fort la voye que l'Evangile aflure eftre fi étroite. La i.Partie qui eft la plus courte, eft employée à réfuter les premiers, .11 y répond à des PafTages de S. Chryfoftome &c de S. Arabroi-. DES S C A V A N S. P7 fequi rembîent reduiie les Elus à un très pecic nombre. Il aban- donne le fcniiiment de S. Nil , qui fuivanc une prccenûiic rcvc- lacion dcS.Simcon Scy'itc, reduifoit le nombre des Ames portées par les Anges dans le Ciel , à une , de dix mille. Dans la fécon- de Partie , l'Auteur prouve que les PafTages de l'Ecriture Sainte où il ell parlé du petit nombre des Elias, doivent s'entendre non feulement par rapport à tout le genre humain ; mais aufli par rap- port au nombre des Reprouvez , m.ême parmi les fidèles ; & que le nombre de ceux qui fe fauvcnt eft très petit. C'cfl: ce qu'il coniirme par un grand nombre de Paflages des Pères Grecs & Latins. Dans la troifiéme Partie^il pafle de l'autorité au raifonnement. Il eft certain qu'il eft abfolumenc neceflaire de garder les Com- mandemens de Dieu pour entrer dans la vie éternelle. L'Auteur en parcourant les âges &c les états dift'erens où fe trouvent les fi- dèles , & en comparant leur conduite avec celle qu'ils devroienc tenir félon les règles de l'Evangile , en conclut que très peu en- trent dans la vie éternelle ; parce que l'expérience fait connoitrc que très peu obfervent les Commandemens. Cette troifiéme Partie eft plus utile, plus agréable, & plus morale que les autres. M. d'Amelincourt y rapporte quantité de veritez pratiques -, y fait une peinture àes dercglemens ordinaires des hommes dans tous les états , & y reprefente les règles les plus pures du Chri- ftianifme. ANNALI DEL SACERDOZIO E DELL'IMPERIO incorno all'intero fccolo decimofcttimo di noftra falute. To- mo primo, che contiene gl'Auvenimenti dali'undecimo al duo- decimo Giubilco. Di Monfignor Marco BattagIini,Vcfcovo di Nocera , e di Sentino , &:c. In Venezia. m. dcci. Ceft-à-dire, Annales du Sacerdoce &de t Empire du dixfeptiéme Siècle. To- me premier , qui contient ce qui eft arrivé depuis l'onz^ième juf- qu'au douzième Jubilé , cefl à dire les premières vingt ciiiq an- nées. Par M. Marc Battaqlini Evèque de Nocera ^ de Sert" tino ^ &c. A Vcnife. 1701. in fol. pp. 455. 'Auteur de cet Ouvrage l'a entrepris à la follicitation du ^Cardinal Barbarigo. Son-deflein â efté d'écrire dans ces ji^ ^ L E J O U R N A L Annales année par année , ce qui cfl arrivé de plus confiderable dans cous les Empires du monde. Il commence par l'Icalic ; l'Al- lemagn: , la France &: l'Efpagnc luivent , à: il parcourt cnfuite tous les Royaumes & tous les Edars du monde , jufqu'au Japon & à la Chin;. On psuc juger par là , que ces Annales doivent conrenir un grand nombre de faits. Il y en a même plufieurs qui ne m;riccnc pas d'encrer dans unr Hilloire Univerfclle. L'Au- teur eft coLic-à-faic dans les préjugea; 6c dans les intercfts desUl- traaiontains. Il a ciré les cUofcs qu'il rapporte, d'Auteurs aflez communs. INSTRUCTIONS TOUCHANT L'ADORATION ferpetuelle du Tra Saint Sacrement de L^ Autel y &c. A Paris , chez Charles Saugrain , fur le Quay de Gèvrcs , & chez Mi- chel Vaugon fur le Pont au Qiange. 1701. in 12. pagg. 170. SENTIMENS D'UN CH^IETIEN TOUCHE' D'UN véritable amour de Dieu , tirex^ de divers Paffages de l' Eiri~ ture Sainte , & exprimez^ fous diverfes fzures euTaille-douce. Par un Ecclefiaftique folitaire. A Paris , chez Claude Bore , tue S. Jacques. 1701. in iz. pagg. 5^4. LA CULTURE PARFAITE DES JARDINS , FRUITIERS ^ Potagers , avec des dijertations fur les faujjes Maximes que flufieurs Auteurs ont établies \ufqùicy fur la taille desAr^ bres. Par,le Jteur Louis Lipr £ Auxerte, A Paris au Palais ,- chez Damien Beugnié , dans la Grand'Salle prés la Chapelle, au Pilier des Confultacions, au Lyon d'Or. 1701. in 12, pagg. 448. On trouve à la fin de ce volume un traicé parciculicr pput apprendre à élever des Figuiers, qui concienc 81. pagg. Jly aura un "journal extraordinaire "Jcudy prochain ^. Aoufi. A PARIS, Chez JEAN C TJ S S O N , rue faine Jacques , à l'Image 5ainc Jean-Baptiûe. Avec PrivUe^e du M.oy. i-jox, 0 XXXIIl fi^ LE JOURNAL DES SCAV ANS Ç Du Jeudy 3. Août M. DCCII. REPONSE A L'ECRIT DE M. ROLLE DE L'AC. Ji.. des Se. Jnferé dam le Journal du /j, ylvril j/ 02. fous le ti~ tre de Règles é- Remarques pour le Problème gênerai des Tan* gentes. Par M. Saurin» M.RolIe n'eft pas tout-à-fait content des méthodes que la nouvelle Ana- lyfe a données pour la refolution des Problèmes genemux de Geomet. A Ja vérité parmi ces méthodes, il paroît plus fatisfaic de celles qui fervent a rc- Ibudre le Problème gênerai desTangentes ; mais il trouve encore qu'elles font «defeftueufes en certains cas. C'eft lors que les courbes ont quelque point ( Pag. 159. ) capable deplufienrs Tangentes. M. RoUe alTure que Its nouvel- les merhodes font infulSfantes ( Ibid. ) pour découvrir toutes les Tangentes Aq ces points-là, & qu'elles ( Pag. 154. ) ne fujfirent pas même pour en trouver fine feule. C'eft pour nous fjite connoiftre ce défaut de nos méthodes, & pour y remédier qu'il nous donne fcs règles : Il a foin de nous appitndre ( Pag. 240.) ejH elles tirent leur origine de l'yinalyfe ordinaire ; il en fait l'effay fur quelques exemples» il ajoute divetfes remarques, où i! ne nous iaiiïè pas oublier ( Pag. 148. ) qu'il ne parle ^ue des Tangentes cjiion ne découvre foint par les feules méthodes cj ni font leplus en itfage ; &i il finit en rcmacquanc de nouveau qu'il n'eft pas poffible d'appliquer avec fuccés nos muhodes aux exemples qu'il a propofez. Pour répondre à tout cela. i. J'appliqueray la méthode du Calcul difF^ren- pel aux exemples indiquez par M. Rolle j & je luy donneray par cette mc'^ J/oz. O 00000 çto L E 3 O U R N A L th j:le les Tanîïentf s qu'il demande. Ainfi la nouvelle mcthode fera maîn-2 tenue dans toute l'elHine qu'elle s'cft très juftcmcnt aquifc , contre le repro- che d'inlullifaiicc qu'on luy fait très injuftcmcnt. 2. Je feray voir , que cette tntihodc du Calcul différentiel préten- due infuffifance , cil précifement la même que Monfieur RoUe nous donne fous le titre de nouvelles règles, pour remédier à cette infufR- fance. Il y fait quelques changcmens de nom i nos différences dy , Se dx font appellées »l_ , & »" j mais on n'a pas de peine à la reconnoiftre j & je mcttray la chofe dans une telle évidence , qu'il fera difficile de nier le fait , oiidel'embrouïiler. 3. Je feray quelques refissions fur divers endroits du Mémoire qui mc- litcnt d'eflrc remarquez , & que je n'auray pafTcz auparavant que pour évi- ter laconfufion. Mais avant que d'appliquer le Calcul différentiel à la recherche des tan- gents dont il cfi queftion , j'ay deux chofes à dire à M. Rolle. La premiè- re, que quand nous ne luy donnerions pas ces tangentes qu'd dit cju'on ne f)eut trouver par notre Calcul, ceneferoit pas une preuve de l'irfufhfancc de 1 méthode en elle-même , ni du défaut d'a-IrclTe en nous à l'appliquer aux: cas propofez. On n'eft pas obligé de répondre à toutes les difficultez d'un Auteur ; autrement il n'y auroitpour avoir raifbn, qu'à en propofer de nou- velles à l'infiny. Ainfi M. Rolle nous donne le change : Il promet de nous faire connoiftrc rinfuffifance des méthodes ordinaires; & la manière dont il s'y prend , c'cft d'expliquer quelques règles qu'il donne comme une nou- velle découverte v d'en montrer i'ufag-edans quelques exemples qu'il choifît, & d'afTurer toujours, fans le faire voir, qu'il eflimpofïible d'y rciilTirpar nos méthodes. Car voit-on que ces méthodes foient infuffifantes , parce que M. Rolle repettc plufîeurs fois qu'elles le font , & qu'il en donne une qui ne l'eft pas ? La 2. chofe que j'ay à luy dire, c'eft que nous ferions d'autant plus en droit de ne pas répondre à Ces demandes qu'on a déjà fait ce qu'il dit qu'on ne peut exécuter. On eft étonné que M. Rolle avance, ( Pag. 254. ) que dans le cas 011 diverfes Tatjgentes conviennent à un même point d'une courue, les méthodes ordinaires ne fuffifent pas pour en trouver une feule ; lors qu'on fçaic que ce qu'il prononce impofîîble d'un ton fî ferme , & fî décifîf , non feu- lement eft une chofe très poflîble , mais qu'elle fe trouve réellement exécutée dans les Journaux. On le prie de jetter les yeux fur le Journal des Sçavans de 1^92. pag. 177. Il verra que la Courbe dont les abcifTes font a.- , les ap- pliquées , t; , &: le lieu x^—iaxx-^aax:=avv , a deux tangen- tes inclinées fur Ton axe chacune de 4^. degrez au point où A=a a. S'il picnd encoïc la peine de confultcr les A61:es de Lipfic de 1^94. pag. 357. il y trouvera que la Courbe exprimée par l'égalité .v* + t/* -^zxxvv — ^axx-^^aavvs=iO a de même deux tangentes, faifant chacune un angle de 4j. degrez fur Ton axe au point où DES S C A V A N S. yiî tïes faits qui doivent faire quelque peine à M. Rolle, poufroîent donc itious difpenfcr de la recherche à laquelle il nous excite par fon défy ; niais on s'eft engagé à le fatisfairefurcela , & M. Rolle mérite bien qu'on luy donne cttte marque de la confideration particulière qu'on a pour kiy. D'ail- leurs il retrouvera peut-eftic des L<-6leurs qui feront bien aifes de voir com- ment on manie le Calcul différentiel dans ces rencontres , & avec quelle fa- cilité on découvre par fon moyen cc[.x.e plundltè de Tangentes que l'Auteur relevé tant. Il ne pourra pas dire qu'on s'tft choifi des égalitez conmodes , puis qu'on s'attache aux égalitez mêmes fur Itfqueiles il nous défie de rtiiflîr. C'eft en finilTant fon Ecrit, qu'après ces paroles qu'on a déjj rapportées j l,on que dlverfes tangentes conviennent h »n même point d'une Courue , les mé- thodes ordinains ne fuffi[ent pas pour en trouver une feule , il ajoute , Cela fe voit quand on entreprend d'appliquer ces méthodes aux exemples qu'on <3 Cannez, en A , en D y & enV. Voicy donc ces exemples. A.. .. y*" — Sy^ — iixyy -\- ^S ay -^ ^xxt=io -H iGyy — éOfK P j^' — 6^z^-^yyi^— 4/''=q V.... y^ 3/>.V)/-+- x'crrO On va voir les difficultez de ces exemples refoluës pat la méthode qui Tj trouve dans la Seft. 9. Art. 1tf5.de l'Anal, desinf Pet, Je commence par le premier , où l'on peut remarquer en pafiant que la Courbe exprimée par l'é- galité A, eft imparfaitement tracée par M. Rolle dans fa i. Figure, qui eft auflî la première des deux qu'on voit dans la page fuiv. & que cette Courbe eft faite comme nous la reprefèntons dans la féconde Figure. On verra dans la fuite qu'on a quelque fujet de croire que M. Rolle a regardé le point G, comme un point ou finifToient les deux rameaux OG » MG de la Couibe. Mais revenons au fait. M. Rolle ayant pris la droite OM pour l'axe de cette coutbe, & les per- pendicul lires à cet axe pour les appliquées ; & ayant de plus nommé les ab- cilTesOH, J; & les appliquées HF , x \, il demande toutes les tangentes qui peuvent eftre menées par celuy des points de la Courbe où l'on a En nommant les foutangentes/, ce qu'on fera toujours dans la fuite , on a par la Scd. t. Art 5. de l'Anal, des inf. Pet./^!:^ . Il faucprcn- idre, ainfi que leprefcrit cet Article , la différence de l'égalitc A, afin d'avoir la valeur de --i , &: de la fubftitucr dans la formule Ax ^=jC En prenant cette diffecencc/il vient , 4^'^— 24/>'é'.-i3 y.i L E J O U R N 22yyix — i^xydy-i-jzydy h- ^Sydx ■+- ^8xdy -f- Sxdx — 6^dx =: o ; d'où l'on cire <>. — }yy-iJ.y-ix+^i6 dx yi-6yy-t&y-6xytnx Ainfi cette fraâion cftanc fubftituée au lieu de _ildaiis la formule ^ fui- dx dx vant l'article cité, donncroic l'exptef- fiongcneralc desfouftangentes prifes fur l'axe OM. Mais parce qu'au point G, yc=i=ïA; rend l'un &; l'autre terme de cette fradion =o ; il faut les difFjrencier de nouveau l'un & l'autre fuivant la Sed. 9. Art. 1^5. du même livre. Par cetti nouvelle differep- dation,ilvicnCj àydy.iidy-^ idx dy ^yydy-i^y'lyt6'"^y-6y dx+-8dyi- iidx 'dx Se au lieu de a-, & de _y mettant leurs valeurs l'une &: l'autre =2; tout Ce veduit à 1^ ==î JL d'ofi l'on -Zdy dx tire _^* =:f ce qui eftant fub- dx^ ftitué dans ff =a ZJL quatre de dx* h formule f^'' donne /=^^ dx 8 '»=?=r 3 en mettant pour x fa va- leur 2. d'oii l'onconnoîtra qu'au pointG, la Courbe propofée a deux tangentes égales de part &c d'autre de CD . donr les Soijtangentes DC , D L , funt chacun c=yl-, ce qu'il fui' loit premicrement trouver. Les tangentes qu'on vient de don^r ner , k trouveroient de la même ma niere en prenant les foullangentes fut l'axe réciproque de cette Courbe, & fur divers autres axes, par rapportauf- iyjcls on pourroit la ponfiderer. Je piÇ; ,|ç ati fécond exem^U de M. Rolle, " AU DESSCAVANS yz^ Ceft régalité D.... i^^ — <^/'^2;,^-Jy/2c— 4/''=0' Ayant nommé les abcifTes de cette Courbe z ; & les appliquées^ , M. Rolle demande toutes les tangentes qu'on peut mener par ctluy des points de la Courbe , où y£=o. Laiuppoikion dc^z! o, donne trois valeurs de j;, deux égales, & une inégale ; car fi de 1 égiliié D , on ôte le terme ^^^, qui devient nul par la fuipofirion, l'égalité rel]:ance,efl; un produit dcz;^—p=o x ^/=3 X ^— ^/»r=o.On a donc ^=^p,8i :;==4/>.M. Rolle ne l'a pas remaïqué ; ce qui donne lieu de pcnfer qu'il n'a pas bien connu cette Cour- be i auflî ne l'a t-il pas tracée Ce n'cft que par le point, oij y eftant =0 , on a en même temps z;=:p , qu'on peut mener deux dif- férentes Tangentes ; ainfi cet Auteur commet une faute, lorsque faifant^ — o, il dit en gênerai -, Aiais [î au lieu de fuppofer UsTangentes fur l' axe de z., 9n lesfnppofe dans cet exemple fur l'axe dey , Von trouvera deux tangentes ré- eJles , ô' différentes pour le point pyepofé ; car cela n'eft pas vrai au point où y cfl:ant:=:o , on a z,-^=^!>. Mais donnons par notre méthode les tangentes au point où^=;=o , &c en même temps z=^p , qui cft le ftul à plufieurs tangentes , & par confcqucnt ceiuy que l'Auteur a en veuë. En prenant les fouftangences fut l'axe des j^ , on a /== 5::'' ; SC , . , , ' ^\ en differentiant l'egalitc ptopofee zl — 6p%^-^yyi^^<)ppi^ — 4/^'^= o, il vient 32;?;^^ — zzp2^\-*-yydz^-i-zzydy-\-pppdz^:=o; d'où l'on tire J_ .= '!S""^^^~>-^~9f^ qu'il faudvoitfubftituer fui vant ne- rf^ -^ tre méthode dans X'h =/: mais la fuppontion de y=o &c eu même temps de k=^P , rendant l'un , &: l'autre terme de cette fradion =0 je prens de nouveau la différence de l'un &: de l'au- tre, comme dans l'exemple précèdent , & toujours fuivani la Sfd.9. Art. 163. de l'Anal, des Infin. Pet. & j'ay ^> - li^'ll_^^^&enef- dx, 2zdy-r2yd^_ façant les termes , oùy=o Ce trouve , Jy ^ n/n/t-'i'/^ • ou en dz zz.dy mettant pour 2| , fa valeur /';!''— ^Z"^?- c= ^'^'^ ' d'où il vient dz. !'■'/> dy ^] =/ ; & fubftitiiant cette valeur dans le quatre de la formule f'-dy on ijf~ 3^^= ipp en mettant pour z fa valeur p. Ce qui fait connojr- »re qû'âu point où ^ =:o,& en mê-ne-temos c a:^, la Courte 12. tangcn- f£% égales de part & d'autre de l'axe des ;c , & que les fouftangences pntès 1701. PPPPPP «4 L E J O U R N A L lur l'axe des v ^ font chacune = pV^ ; ce qti il fallait troavef. On auroit pîî prendre les fouftangentcs far un axe parallèle à celuy des z., en faifant^ ~v-p , Se fubflituant cette valeur dc^ dans l'égalité D , on au- roit trouve ijf:=pp > ce qui don ne deux fouftangentcs égales chacune à ^ T} qu'il faut prendre de côté & d'autre de l'appliquée n:f, au point propofé. Si dans l'exprcflîon des fourangentes prifcs fur l'axe des -;, , laquelle eft tj.yy au lieu de ^ , on fuftituë ^p , qui eft une de Ces valeurs > 3ZZ. iifXj- 9p!>~i.yy lors que 7 =o , il viendra £^ =/ ; ce qui fait voir que la foucangente prife fur l'axe des z. , eft nulle en ce poinr , & par confequcni que la tangente au même point tft perpendiculaire à l'axe des ^. Si l'on prenoit la fouftan^ente fur l'axe des^ , dans le cas de z. ■zz^p , it viendroit 9p?_ —/"■, ce qui aonne la fouftangente infinie , &c la tangente pa- tallele à l'axe des 7. En voilà bien afTez pour le 2. exemple. Le dïrnicrcft i'égaliié Y...y'-ipxy .^^x^ =0 , & la Courbe qu'elle ex- prime eft h feuille de M. Dcfcartes, fi connue de tous les Géomètres. M. Rollc regardant comme une nouvelle difficulté de rendre réelle la valeur des tangentes aux points oit r appliquée , & Cabcijfe fom l'une & l'autre des 9 , s'eft propofé cette exemple pour avoir lieu de nous donner la refolution d'un Pro- blême fur la transformation des axes. Toute cette transformation d'axes eft la chofe du monde la plus commune en Géométrie , & ne meritoit poin: qu'un auflî habile homme que M. Rolle s'y arrêtât. Mais je faiisiâis à l'exemple. LesabcilTesOB decetteCour- bc eftant nommées .v ; Sflesap- piiquéesBM, y; M. Rolle nous demande les Tangentes aupolnt. ^Hedejigne y no. En prenant z.-p :=y , on au- ra un autre axe parallèle à ce» luy des AT , &c qui en fera diC tant de la valeur de p , & l'é- galité fera changée en celle-cy, ^-^p^^^^^p^-p'-ip^^vjp?" -i-x^7=o La différence de cette nouvelle Egalitéeftj^^^/^ -6pz.dz.-t ippdz.-ipxdz-ipz.Jx -i-^<^pdx-\rlXxdx=:0 ; d'oÙ l'on tire ^ != ^'^■^^'^p-px ^ dx. pz-pp-xx l'un & l'autre terme de cette fraftion eftant tro, à caufe de la fuppofiticn , 2 so , qui donne icy x, :=p t Qc x ^Q » on pouuoiç |çs diâctentici dç DES SCAVANS. ^^ nouveau , ^ après des rcdudions femblables à celles des exemples prccecîens on trouveroic/ — Ç i ce qui donneroit une des tangentes perpendiculaire à t l'axe des .V, & qui fe confond avec OF, axe des^ &rc. Mais on ne recon- roû point la pcnetration , &; la profondeur de M. Rolie dans le choix de cetexemple; car il ne renferme aucune difficulté qui oblige de pafTuà une rouvelle diffctentiation -, on peut rcfoudrcce Problême avec la dernière facili- té , pat les feules régies de la Szù.. z. On avoit dx^ = 2^it~^ fp-j.{ix ; Se d!^ pz pp-xx en effaçant les termes où x 5=0 fe rencontre , on a ^ — ^x.-zt~ -t-pp ; & di- dz. pz-pp yifant par z-p , il vient dx ^ z_-p_ ; ce qui eftant fubftitué dans la formule dx, p x.dx donne ^-i-j"^ = 0^ p=/» en mettant pour z fa valeur p , Se l'on a com- ^dz p p me auparavant une des tangentes qui (è confond avec l'axe des^. Si par rapport à ce dernier axe on fait la même chofe que l'on vient de fai- re par rapport à celuy des x, on trouvera encore une foûtangcntc c; o . çc qui donnera pour féconde tangente 1 axe même des x. Mais cela n'cft pas ne- cefTiire, car ileft évident par la fituation des inconnues dans VEo^Wié y^ j,x^~ ^pxy=i o , que les points de la Courbe fe rapportent de la même manière à 1 un & à l'autre axe. D'oîi il fuit qu'au point O, une des tangentes eftant trouvée, l'autre l'eft aufll. De cette forte, la nouvelle méthode n'cft pas moins fuffifante entre nos mains , qu'entre celles de M. Rolle pour découvrir ^ue les deux axes de la Combe que fournit L' Egalité V , font deux tangentes an ■jDomt propofé. On auioit trouvé la même chofe encore plus aifément (ans transformée l'axe. L'égalité 7 J j^x"^ - :^pxy ■=:o , donne pour différence lyydy^^xxdx- ^pxdy-^pydx d'où il vient dx ^yy^px. Dans la fuppoiîtion de;c rro, & y — o, dy py-xx on peut également effacer les termes où, y, fe rencontre , en laifTant les ter- mes où fe trouve v ; ou bien effacer ceux-cy , &Iai(rer les autres. Si l'on efface^^ , & ^'^^ , on aura d^ ~px ^_p ^ j & en effaçant -px , Se -xx , dy 'XX X o on aura ^ E=-a> ~i_ r=: ^ ; ce qui fait voir qu'au point propofé, le rap- dy py P p_ _ port de dy, à dx & nul , & infini ; nul par rapport au rameau ROL , & o l'axe OB ; & infini par rapport au rameau ROC , & à Taxe OF ; & ce qui donne encore ces deux axes réciproques OB , OF ; pour hs deux tangen- tes qu'il fallait trouver. Voilà donc M. Rolle fatisfait fur (ts trois exemples , & obligé de rcconnoî- tre que lors que plufieurs tangentes conviennent k un même point d'une Courbe , les méthodes du Calcul différentiel y((j^/>»r pour les découvrir toutes , & que fflafe voit fitandon entreprend de les appliquer aux exemples qu'en a demts p.ç LEJOURNAL en A y en D , & enV. Mais il faudra bien encore que cette fuffifance de* nouvelles méthodes , {oit reconnue par M. Rolle , quand on aura fait voir que les reg'es qu'elles prefcrivent , (ont précifement les mêmes règles qu'il nous propûfc pour remédier a leur infufSfance prétendue ; quicft la 2. cho- fe que je me fuis engagé de faire. Avant que d'cntrtr dans cet examen , il ne fera pas inutile de dire un mot fur l'article 16^. de i'Anal. des Infin. Pet.& démontrer comment on y trou-» vc il règle qu'on a mile en ulige dans les exemples de M. Rolle. Cet arti» clecft un d,; ces Prob'ênes généraux dont les rcfolutions fournirent autant d; méthodes , qui peuvent fervir à une infinité de cas. On y propofe une Coarbe telle que la valeur de fes appliquées eftant exprimée par unefiadion, le njmerareur , & le dénominateur deviennent l'un & l'autre égaux à zcto,' lors que l'abcifTe devient égale à une quantité donnéii & l'on dcmanHe quel- le eft alors la vileur de l'appliquée. L'illullre Auteur du livre rcfoutce Pro- blêm-' avec cette addreflV , & cette ficilité qui luy eft particulière. La maniè- re en eft tout-à-fait curieufe > on peut la voir dans le livre même. M. le M. de l'Hôpital trouve donc que diffjrentiant le Numérateur &: le Dénomina- teur de la fradion , la différence de l'un divifée par celle de l'autre , eft une nouvelle fradion qui donne la valeur cherchée ^ en fubftituant dans cette fraiftion la valeur donnée de l'abcifTe. L'applicaiion de cette règle à la re- cherche des tangentes, eft la chofe du monde la plus claire & la plus facile, Qj_ind fuivaiit la methodede la Sed. 2. on adiff.rentié l'Egalité de la Cour- be dont on demande les tangentes à un point donné , la valeur de ^^ eft cx-( primée par une fradion dont l un& l'autre terme devient égd à zéro dans les points propofez pir M. Rolle ; & il s'agit de fçavoir quelle eft alors la valeur de «Ç^ , il eft donc évident qu'en concevant une autre courbe qui ayt pour appliquées les ^^ de la propofëe , le cas eft réduit à celuy de la Scd. 5. dy & par confequent qu'on obtient ce qu'on cherche en differentianr l'un & l'au- tre terme de la fradion qui exprime la valeur de <^ , & divifaiit la differen- df te de l'un par celle de l'autre. Ainfi l'on a dans l'Anal, des Inf Pet. la règle & la demoiiftration de la règle ; &C M. RoUe doir f ftre fâché d'attaquer , conme il fait indiredement, un Ouvrage qu'il ne s'eft peut-eftre pas donné la peine d'approfondir allez. Le pis tft que Jans le même temps qu'il en com- bat les méthodes , il en tire celle qu'il propofe dans Ion Ecrit ; c'eft un fait que je vais prouver. L » merhode de M. Rolle confîfle dans une fuite d' Egalitez. <}u'tfe tirent de la CoH'be propofée. ^^ais d'abord il eft évident que cette fuite d'Ega'iiCZ qu'il a trojvé bon de ranger dans un ordre rétrograde , n'cft qu'une fuite d'Egili- tcz dîfFrentielles où i.n , 8c vn , tiennent la place de dy , & de dx. Car foti Egilité B qui comprend cette fuittc , & qu'il forme par la fubftitmion de^ ,4s^ , au heu dc_^ , &: de xJ^vn au lieu de x dans i'4galité A j cft-cUe diffe- tcatc D E s s C A V A N s. 527 .rente en quelque chofe aux noms prés de celle qui feroit formétf par la fubrti- tution de y\dy , au lieu de ^ , &: de x-fJx au lieu de x dans la même Ega- lité A 2 y voit- on quelque autre changement que celuy de dy en ?« S< de dx tn vn. M. Rolle a emprunté de l'Anal, des Inf. Pet. jufqu'aux règles qu'il don- ne pour abréger l'opération en formant l'Egalité B. Expofons la chofe aux yeux des Icdeurs. Soit propofé à prendre la diffcrence de l'Egalité A , & la différence de l'Egalité qui en refuittra ; & encore celle de la nouvcFe E- galité refultante, & ainfi de fuite, en ne difFcrentiant que les .v & les r ' m'iis en poulfant les differentiations , jufqu'a ce qu'ils foient évanouis. La première Scdi. de l'Anal, des Inf. Pet. nousapptend qu'il faut multiplier tou- tes les parties où fe trouve la quantité variable^ , par le produit de l'cxpo- fant de fa puilTance , & de fa dift.ience a^ , diminuant de l'unité dans les produitsrefultansla puiITancc de cette même quantité ; & qu'il en faut faire autant à l'égard de l'autre quantité variable x dans toutes les parties où elle fc rencontre. En obferyant cette règle dans les differentiations propofécs , il efl clair qu'on aura l'Egalité C , dont les nombres qui font au haut de chaque colomne verticale, marquent l'ordre des differentiations, ou le degré de ces. mêmes différences. i, ». 3. 4. C — H y4 -f- ^^5 ày -y-iryydy"' -+- 24yc'y* -¥2A.(Iy* — iPy} —2^yydy — ^Sydy' — 48^^^ T^^Sxy 5 +- 4^ydx ^^Sdxdy l^ ^%xdy ^^^dxdy -^-^^ — 6^K I. I >< 2. I M i X }, 1x2x5x4; Si Ton divife prcfcntemcnt chaque colomne perpendiculaire de diffcrences par le produit fait de tous les nombres naturels compris depuis l'unité juf- qu'a celuy inclufîvement qui en marque le rang ; c eft- à-dite la première par 1. la féconde par iki ; la troifîéme par 1x2x3; iaquartiéme paE 1x1x3x4 &c. on aura de cette manière l'Egalité E. E.... y^ -^ ^fy^(^y ■^-fyy^y"' -^^yly'^ -t-dy^ — S'y^ —2^yy^y —z^yY — S'Y ,—izxyy —jzyydx -z^y ix-y-itdxdy * -^léyy — x^.>y''y — jzxdy^ •^d^Sxy -i- iiyày-i- i6d/* 52.8 L E J O U R N A L "—ô^x ■\4f8xcy H- 4 & l\n fubflitnera'^ dans le produit ^y'* aulieu d'une de fes dimenjions. Cecjui donnera 47'?. ^^. On multipliera delà même manière dans ce dernier terme toutes les panies oitfè trouve l'ineonnué v , & ronfiibfiituéra v dans chaque produit partiel ^ a» lieu d'une feule de fes dimenpons &c. W ordonne de continuer de la même forte pour avoir les autres termes, & de les divifer par les mêmes nombres par lef- quels nous les avons divifez. Comparons cette tegle avec celle de l'Anal. des Ihf. Pet. L'Anal, ordonne de muliiplier toiues les parties où fe trouve la quantité variable j , par l'cx- pofant de fa puiffànce. M. Rolle prefcrit de multiplier toutes les parties oh y fe trouve , chacune par l'expcfant de cette inconnue. L'Analyfe veut que l'on multiplie encore par la différence dy , en diminuant de l'unité dans le produit la puirtànce de^. M. Rolle veut que /'«» //<^i?«e :^/ ou ?;:^ , fia n'cftoit déjà placée J dans le produit au lieu d'une des dimenfîons de Pinçon/juif y. Parla règle de l'Anal.^"* donne ^y^dy. Par la règle de M. Rolle, y'^don- ^^V%' ou ^'^« y lors qu'on ne fuppofc pas w placée, faufil raaime- D E s s C A V A N 5. ji9 Banf autre chofeque des yeux pour voir qac la règle de M. Rolîc eft aile de l'Anal, des Inf. Pet. & que (on Egalité B , formée par cette rcgie cft no- ire Egalité E , fans autre changement que celuy de dy en nz. ,&c de dx en «z<. Il feroit au refte inutile à M. Rolle de nier que «:^, & «7; foient chez luy , ce que ^^ & A* font chez nous. Il en fait le mêmeufage que nous faifons de nos différences afy , dx , & que M, de Fermât faifoiide Ton e-, par tout Ces fuppofuions font les nôtres, & certainement elles fcroicnt vaincs Se faufies , fi elles n'étoicnt appuyées furnos principes. Tout cela va paroiftrc encore aux yeux des Lcdcurs , parla comparailon qui me refie à faire des autres règles que M. Rolle nous donne pour l'application de Ton Egalité B, ou de la nôtre E, à la recherche des tangentes, avec les règles in'uffifan- tes , & toutesfois les mêmes , données dans l'Anal, des Inf. Pcr. La première règle de M. Rolle, eft qued^ins la pliifpart des exemples , // tiefaht vas pourfuivre jufcju au boHt les termes de l'Egalité B-^ c'eft-à-dire les former tous ', mais qu'ayant d'abord formé celuy qui naît immédiatement de l'Egalité propolée A, & qui eft le pénultième de l'Egalité W, il faut voir fi par la fubftitution tomes les parties de ce terme s'etitredetnnfent -, & fuppofé qu'elles ne fufiènt pas toutes détruites pat la fubftitution , ejuil faudrait ceffcr de ponrfuivre ; que ce terme feroit celuy ejhi doit donner les véritables Tangentes four la refolmion du Problême. C'cft là notre règle ; le pénultième terme de l'Egalité B , eft le fécond terme de notre Egalité E , c'cft-à-dire qu'il eft la différence de l'Egalité A. Or la première chofe que nous prefcrit la Seâ. 1. de l'Anal, des Inf. Pcr. c'cft de prendre cette différence , Se nous ne paftbns à une nouvelle differen- tiation fuivant la Siù- 9- que lors que toutes les parties de ce terme s'entrede~ truifem ; ou ce qui eft la même chofe, lors que l'un & l'autre terme de h fraâiion qui exprime la valeur de ^ ou de «/-v eft égala zéro. dx dy 2. M. Rolle dit ( pag. 241.) "^».. A PARIS, QxQz JEAN e tr S S O N , rue faint Jacques , à l'Image Saint Jean-Bapcille. Avec Privilège du Roy. 1704, 1 XXXIV. sii LE JOURNAL DES SCAV ANS 9 Du LuNDY 7. AousT, M. DCCII. MICHAELIS BERNHARDI VALENTINI, PROFESS. Medici , &: p. t. Academl^e Giflenie Redoiis , Polyrcfta ex- otica , in curandis aft'edibus contumacifTimis piobatiirima. Scilicet : Faba: fandi Ignatii, Ipecacuanha , Pedra del Porco, ChinachinXjClyftei: Tabacinus,Panacea Gallorum meicurialis uc &:nova Herniarum cura. Cum figuris jcneis. Francofurti ad Mœnurn, proftat in Officina Joantii-i Adami Jungii. 1702. C'eft-à-dire , Remèdes étrangers, reconnus pour très efficaces untre les maladies les f lus opiniafires , fcavoir , la Fève de S. Iftiace , l Ipecacuanha^ la pierre de porc Epie ^ le quinquina y le tabac en clyflere ^ la Panacée msrcurielle des Fran(^ois , & u- ne nouvelle manière de yierir les Hernies y avec des figures en taille douce. A Francfort fur le Mcin , chez Jean Adam Jun^ glus. 1701- vol. in 4. pp. iii. CE Livre contient Cept DilTertatîons. La première eft fur un ftuit étranger qu'on nomme, Fcves de faint Ignace ; la fé- conde, fur ripecacuanha ; la troifiéme fur une pierre qui fe trou- ve dans le fiel du Porc épie ; la quatrième, fur le Quinquina ; la cinquième, fur le tabac donné en lavement; la fixiéme^ fur la Pa- nacée Mercurielle des François i la feptiéme, fur le remède du Prieur de Cabiicres , pour la gueiifon des defccntes. Voicy par ordre ce qu'il y a de plus conliderable dans ces Dillertations , à 1701. Ssssss ^5îô LE J-O U R N A L l'cxccprion d-'ideux d:rniei-es , donc nous ne donnerons point d'excraa, à caufe qu'elles ne fonc qu'une traduction de deux ouvrages t^ançois impiimcz depuis plufieurs années j iScfbrc con- nus. Des Fèves de Jaint Ignace. La Fève de fuint lyiace , ainli nommée , parce que les Je- fuices en onc daiîné la première connoillance en Europe , eftun petit fruit des Indes Orientales , du- comme de la corne , fa- cile à râper, difficile à rompre, fait comme un petit cœur de pou- le , gros comme un? noix muicade, un peu amer , rougeaftrc, & d'une grande vertu contre l'Epileplie , les vertiges , les fièvres in- termittentes , les fièvres continues , la plcureiîe , la colique , le miierere , la diarrhée , les morfurcs des chiens enragez , & l'iiemorragie. On ne f'çait pas précifcmenc dequcl endroit des Indes Orien- tales vient ce fruit. Quelques-uns croyent que c'cft des Ifles Philippines. Toujours eft-il certain qu'il a cfté apporté des In- des Orientales par des Marchands Portugais, à qui quelques Mif- fionnaires Jefuites l'ont découvert. Les Indiens, avec du vin de palmier , & une liqueur nommée chez eux Arach , qui n'eft autre chofe qu'un efprit de fucre , ti- rent de cette fève une teinture dorée un peu amere , admirable pour fortifier l'cftomach , & pour guérir l'EpilcpIlie , lors que cette maladie cft caufce par le vice du ventricule , comme elle l'efl: prelljue toujours. On peut tirer avec de l'cfprit de vin la même teinture. La dofe du remède cft depuis vingt-quatre grains jufqa'à demi once. Il faut bien prendre garde d'aller au delà , autrement le même remède qui d'ailleurs guérit les convuKîons , les excite à un point qui met la vie en danger. L'elfence ou la teinture donc nous parlons, cft encore d'un grand fecouis contre les fièvres malignes , contre les morfurcs des chiens enragez, &: contre la pleurcfie. On prépare outre cela avec les fèves de faint Ignace, une huile donc l'onïtion cft fouverainc contre la galle & contre les dou- leurs des articles. Cette huile fe fait en laiffanc bouillir dans de l'huile commune, une certaine quantité de ces fèves. D E s s C A V A N s. j^7 ' Le FiuU réduit en poudre n'a gucrcs moins de vertu que la. teinture qu on en tire : fcpc à huit grains de cette poudre iniî fez une heure djns un peu d'eau de Menthe (ont bons contre la coli- que , le mifetere, &: la diarrhée : la même poudre convient dans les fièvres intermittentes. L'on en donne aux adultes dix ou dou- ze grains demi heure avanr l'accès ; mais aux enfans trois grains fufhfent. On peut mêler fur dix grains de la poudre, trois grains de fleurs de Tel armoniac , elle en a plus de vertu. Appliquée feule fur une blellure , elle en arrefte le fang. De l'Jpecacuanha. \J Ipecacuanha eft une petite racine de Brcfil,qui érant prifc en poudre, au poids de dix-huit grains ou d'un demi gros, guérit la dyfl'enterie , en purgeant ordinairement par haut , quelquesfcis par bas , & fouvenc par l'un & par l'autre. Il y en a de trois efpeces. i. Une noire,qui eft de la longueur du doigt , groflc comme le tuyau d'une plume à écrire , courbe , iné- gale , ridée par anneaux , fombre en dehors , grifc en dedans , légèrement acre &: amere , un peu refmcufe, &:laiflanc fur la lan- gue, quand on la mâche, un périt mucilage, z. Une Blanche , qui eft moins grofle , moins garnie d'anneaux , & moms amcre. 3. Une jaune ou roufle,toute tortucufe, heriftee d'un grand nom- bre d'anneaux, cordée dans fon milieu, aftez amere &: refineufe. Cette dernière eft la plus rare &: la meilleure des trois : elle croît fur les Mines d'Or. Les autres viennent dans les Valées , & dans les Prairies. L'Ipecacuanha a plufieurs noms , les Brafiliens l'appellent Ipe- cacuanha^ & fi nous en croyons Marggrave ^Ipccacuanha , j-iy- foacanna & Catpfanyt. Les Efpagnols Bexugillo , ou Bcqu- quelîa , Beculo , JBcloculo. Les Portugais Cipo de Caméras , & les François , Becouytille & Mine d'Or ; ce dernier nom vient de ce que le bon Ipecacuanha croît fur les Mines d'Or , com.me nous venons de remarquer. Il faut choifir l' Ipecacuanha d'une écorce épaifte, parce que le fuc en eft moins diftipc. L'Ipecacuanha noir eft violent , le blan'- eft fbible , le roux tient le milieu. En Europe on ne fe fcrt pre fque J38 LE JOURNAL que du noir ; mais comme les Marchands l'cnvoyent a/Tez maî condicionnCj il cfl bon d'en fçavoir faire le choix. On le doit donc choifîr récent, charnu, compacte , refincux , ayant dans le milieu de fa longueur un petit nerf d'un goût acre & amer.Il faut prendre garde fur tout , que cette racine ne foit point mcflce de certaines p:ciccs fibres qui y tiennent quand elle cfl entière , &i: qu: les Marchands ont foin d'y laifler pour en augmenter le poids. L'Ipecacuanha n cfl: pas fort commun dans le pays où il croît y il donne beaucoup de peine à cueillir , &: on n'employé à ce tra- vail que des hommes condannez aux mines: le plus robuftc d'en- tre eux n'en fçauroit amaffer en un an plus de douze livres. Cet- te racine e(l fpecifique contre la dyffcnteric, pourveu que le mal pour eftre trop invétéré, ne foit point accompagné de quelqu'un des accidens fuivans : de délire , de hocquets , de vomilfemens avec tenfion &: douleur au bas ventre, de déjedions fëmblables à de la lie de vin , ou à de la laveure de chair , &: d'une odeur de cadavre , fignes ordinaires de gangrené dans les intcftiins. Pouc prévenir ces accidens , il faut recourir de bonne heure à l'Ipéca-^ cuanha , j'entends , dit M. Valentini, à l'Ipecacuanha en fubf- tance , & non à certaines teintures ou autres préparations qu'on en fait quelquefois , lefquelles ne font propres qu'à fatisfaire la curiofité. Si tôt donc qu'un Médecin eft appelle auprès d'un ma- lade attaqué de dyffenterie , il faut , dit M. Valentini, qu'il or- donne vingt-quatre grains de poudre d'Ipecacuanha dans un peu d'eau de plantain , ou de tormentille. Si le mal ne guérit pas pour la première prife , on en ordonnera une féconde le lende- main matin ; &: fi celle-là ne fait rien , une troiûéme lejourfui-* vant. Comme le remède fait vomir , on peut après le vomilTe- mcnt donner au malade un peu de pain rofl;i trempé dans de bon vin d'Efpagne, Quelques Médecins ont trouvé le moyen de dépouiller l'Ipe- cacuanha de fa vertu émecique ; mais c'efl: le fecret de rendre ce remède fouvent inutile. Quoique l'Ipecacuanha ait plus de ver-» tu en fubfl:ance qu'autrement ; néanmoins fi le malade a beau- toup d'averfion à le prendre de cette manière , on peut le luy donnes D E s s C A V A N s. HP donner en infufion , fclon la formiilc fuivance, . Faire infufci" pendant une nuit dans un peu de vin rouge, trois gros d'Ipcca- cuanUa en poudre groflicre ; le lendemain palier l'infulion , &: la donner à boire. En cas que le malade ne puifîe pas même s'ac- ccmmoder de ce breuvage,il Faudra luy donner l'Ipecacuanha en lavement. La dol'e fera de demi once ou de trois gros en poudre, dans quelque decodion convenable. Il eft inutile d'avertir que les dotes marquées icy parM.Valentinijfe doivent dinunuer pour les petits enfans II n'y a pas contrôla dyflentcrie de remcde c- t^al à ceiuy-cy. L'Ipecacuanha cil tout à la fois ém.etique , a(« tringent éc alexitere , trois qualitez ablolumcnt requiies pour la guerilbn entière de ce mal, &c qu'on nefçauroit trouver cnfcm- ble dans quelque ijmple que ce foit ; de forte que fi l'on vouloir fuplécr à ce remède par un autre , on ne le pourroit faire que par quelque compofé , comme feroit , par exemple , le n:èlano;e d'un demi gros de racine de tormcntille , avec deux grains de tartre émetique , Se autant de thcriaquc celefle. Quelque fpecifîque que foit l'Ipecacuanha , il devient inutile, fi le malade mange trop , s'il n'évite pas les viandes falées , &z fur tout s'il fe remplit trop de bouillons &: de ptilannes. M, Va- lentini confeille fort icy l'eau de thée. La plupart des Médecins bornent la vertu de l'Ipecacuanha à la guerifon de la dyffenteric. M. Valentini l'eftend jufqu'à cel- le des fièvres intermittentes , Se avec raifon , puis que fi l'on veut confulter l'expérience , on verra que cette racine les gucric radicalement, ce que ne fait pas toujours le Qiunquina. La dofc de l'Ipecacuanha dans cette occafion, efl: de quarante huit grains en poudre , &: même d'un gros dans un bouillon , ou dans de l'eau de chardon bénir , ou dans du vin d'abfynthc, M. Valentini fur une relation latine de M. Leibnitz touchant le nouveau remède d'An-ierique contre la dyifenteric , rapporte comment l'ipecac. eft venu en France & y a cfté connu. Un Mar- chand François, dit-il, nommé M. Grenier , apporta d'Efpa- gne à Paris ijo. livres de cette racine , parce qu'il fçavoit qu'elle cftoir d'un grand ufage chez les Ameriquains contre la dyflcntc- rie. Il en confia une partie à un îviedecin, pour en faire des expé- riences. Le Médecin n'cur pas pl,uftut le remcde en main , qif il Ï702. Tttttc |.|o L E J O U R N A L s'en attribua la découverte , & là-dcfTus, obtint un Privilège cx^- clufif pour le dillribucr. Le Marchand dcfolc de fc voir ainfi privé d'un gain confidcrablc fur lequel il avoir conré , porra fcs plaintes au Parlement : le Parlement ordonna que puis que le Privilège cftoit obtenu , il fubfifteroit ; mais que le Médecin paycroit au Marchand la marchandife qu'il en avoit reccuë. M. Grenier n'ayant plus alors d'interell à garder le fecret fur fa dro- gue , appât le nom du fpccifiquc à quiconque le voulut fçavoir,- De la Pierre du Porc Epu. La Pierre du Porc Epie efl: une mafl'e fpongieufe engendrée dans le iicl du Porc Epie , lifle &c gliflante comme du favon , amere , rougeaflre , & femée de pluficurs petites fofTes dans toute fa fuperficie. Anfclme Boece de Boot, dans fon hif- toirc des pierres , parle de celle-cy , &: dit qu'il n'y a pas de meilleur remède contre les poifons &; contre le choiera morbus. Elle Elit fuer abondamment , elle preferve d'apoplexie & d'épi- lepfic , diilout la pierre du Rein bc de la vcflîe , diminue les douleurs delà goûte , &: guérit la petite vérole. On peut voir là-deflus Frid. Hoffmann dans fon Livre intitulé Clavis Schr/e~ deriana p. 688. La manière ordinaire de fe fervir de cette Pierre, cfl: de la faire tremper dans trois onces d'eau , jufqu'à ce que l'eau foi t amere, ôî de boire cette iniàifion. On acrribuë outre cela à la Pierre du Porc Epie une qualité fi grande pour les mala- dies du fcxe, qu'on prétend qu'une femme n'a qu'à la tenir quel- que temps entre fes doigts , pourfentir l'effet du remède. Il y a dans cette Pierre un fel fi volatil , que quand elle cft échauffée dans la main , le fel paffe à travers , & porte fon amertume fur le dellus de la main. La poudre de la Pierre prife au poids de fix grains dans un peu d'eau de petite centaurée , eft fpecifîque contre les fièvres malignes. Du Quinquina. Le Qimiquina efl l'écorce d'un arbre du Pérou , fouverainc contre les fièvres intermittentes. En 1649. elle fut apportée duPe- rou en Efpagne par un Vice-Roy Efpagnol. La même année quelques Jefuites venus d'Amérique à Rome en apportèrent aufTi , & répandirent dans toute l'Italie la connoiiVance du Quinquina. II n'y fut pas pluftôt connu, que les Apoticaires s'é- D'ES s C A V A N S. f^t ^ evcrcnt contre ce remède, qu'ils rcgarcloicnt comme leur ruine, caufe de la promptitude avec laquelle il guerilToit les ficvrcs , On vit même des homm.es fçavans fe joindre aux Apoticaircs pour empêcher les progrés du Ipecifiquc. Tels furent Jean Jac- ques Chiflet , &: Vopifcus Fortunatus Plempius. Ce dernier en i6jj. compofa contre IcQinnquina un Livre dans lequel il fcpro- mettoit de le terrafTer. Il en vint à bout; le quinquina tomba dans l'oubli , Se y demeura cnfeveli plufieurs années , jufqu ace qu'un Médecin Génois nommé Sebaftien Badus , le tira de l'obfcurité en 1663. par un Ecrit latin intitulé yînafiafii corticit Peruviani , La refurreHion du Quinquina L'Auteur réfuta fi bien Plempius , qu'enfin le quinquina rentra en grâce auprès du public. Un fameux Médecin nommé Rulandus Sturmius avoic déjà tenté en 16^9. l'apologie du quinquina. Quoi que Ton ou- vrage fut fort bien écrit , il demeura néanmoins fans effet. Le Quinquina devint cnfuite célèbre en France par le moyen d'un MeHecin Anglois nomniié Talbot , lequel guérit par ce re- mède Monfeigneur le Dauphin ; ce qui obligea le Roy à em- ployer fa libéralité pour rendre le remède public. Le Quinquina a plufieurs noms; on l'appelle Kinayiina ^China- canna , Ecorce du Pérou ; d'autres le nomment poudre de Lu- go , parce qu'en 1649. le Cardinal de Lugo Jefuite , en apporta une grande quantité à Rome que les Jefuites débitèrent. Les Aii- glois pour cette raifon nomment ce remede^La poudre des Percs Jefuites , Thé Je fuit' i Fovvder , fur quoy le célèbre Morton n'a pu s'empêcher de dire , qu'il feroit à fouhaiter qu'un remède fi divin n'eût pas un nom fi odieux aux Anglois reformez , qui à caufe de ce feul terme ont quelquefois de la répugnance pour le Quinquina. En France on l'appelle ordinairemcnt^c remède An- glois. Il n'a pas feulement la vertu de guérir les fièvres inter- mittentes , il guérit encore la plupart des maladies périodiques , & M. Valentini dit qu'avec le feul quinquina , il a guéri un jeu- ne homme aftmatique qui tendoit à la phtifie. Le malheur cfl qu'on n'a pas le quinquina tel qu'on devroit l'avoir ; il efl: ordi- nairement gafté , éventé , fophiftiqué : delà vient qu'il le faut donner aujourd'huy en plus grande dofe que dans les commen- çcmens. Au lieu deQuiiiquina les Marchans vendent fouveîit' j4i ^ L E J O U R N A L d'aurres écorces qu'Us ont rendu amcrcs par de l'alocs. Le vray Qohiquina cil; fnablc, de couleur de cancllc , d'un goût amer , mais agréable &: un p:-'u aroinacie]uc , d'une odeur douce, tiranc un peu fur le moilî/ans neamoins bleirer l'odorar. Le quinquina contrefait c(l d'une amertu.iie defagreable , de d'une cculeur noiradrc qui vient de l'aloes qu'on y a mis , de forte que pour diftin^uer l'un &: l'autre , il futîit de le rompre ou de le mâcher. On. ne Içauroit bien connoiitre la vertu de ce remède qu'on ne fcache coaibien il y a de iortcs de fièvres. Les anciens en ont compté un li grand nombre , qu'au lieu d'cclaircir cette matière, ILs l'ont embrouillée. La bonne méthode coniîftc non à beau- coup dillingucrjmais à diftinguer a. propos. Cçft pourquoy Do- Ice dans fon Encyclopédie rejette comme fupcrflues la plupart des divilions que les anciens ont faites des fièvres. Voicy félon M. Valcntinij la plus établie. Les fièvres fe divlfcnt en intermit- tentes &; en continues : les intermittentes font ou iîmples ou compoiées. Simples comme l'intermittente quotidienne , la tier- ce, la quarte ^ foit bâtardes ou vrayes. Compoiées, comme la tierce double, la tierce triplcjla quarte double,la quarte triple. Les ccntiuuës fe divifent en aiguës &:en lentes; les aiguës font ou con- tinentes,autrement dites fynoques^ou continues périodiques. Les continentes font ou bénignes ou malignes ; bénignes, comme la lièvre diaire ; malieneSjCommc la fièvre pourpréc,la fièvre de pef- ce. Les continues périodiques font, par exemple, la quotidienne continue , la tierce coatinuë , la quarte continue. Pour ce qui eft des lentes , la fiev^rc de catarrhes & la fièvre hedique font des fièvres lentes. Cela pofé il s'agit de fçavoir fi le quinquina convient dans toutes ces fièvres. En i66i. le Cardinal Doyghi , attaqué de fièvre tierce , fit \;ne cohfultation de plufieurs Mé- decins de la Ville de Plaifance &: de la Ville de Milan , qui af- fuicrentcous que le quinquina ne convenoit que dans les fièvres quartes , & qu'il falloir s'en abftenir dans les fièvres bilieufes , à caufc de la trop grande chaleur du remède : mais l'expérience cil contraire à ce fentiment. Le quinquina guérit toutes fortes de fièvres intermittentes, de quelque nature qu'elles foicnt^quotidi- cnnes, tierces fimplcs, quartes fimples , doubles & triples tierces, doubles &: triples quartes,&: mêmes les fièvres continues peciodi» .oiint fe livrer aux plat Jïrs d'y abandonner leur cœur ^ & chan-- ^eant ce qu'il y a de douteux & de qlijjant dans leur conduite , a~ 'vec les furetezjie celle du Prince , ve s'engraijfer que de fon efprit^ ^donner dans cet ajfouvijfement ^ plufibt que dans leur fe cher ejfe ^ dans leur mifere. Il dit pag. 113. que tous ces héros ^ Uns ces conqiterans qulfem^ hloient ne travailler que pour leur pays ^ ri ètoient que des impof- teurs qui en faifoient acroife au public ; ^^ dans toutes leurs fauf^ fes démarches, où ils fembloient s' aband^^nner Jî librement à un interefi commun, ils n'y cherchoient qu'un détour adroit peur revenir 4 eux-mefmes , chargez^ du butin de la crédulité des autres. Il dit pag. 290. Que les Juqe s devroient faire comme le Grand 'J?refîre Hely , qui viyant L'Arche prife par les ennemis de la loy^ en mourut de douleur : Ils en devroient eflre touchez^à peu prés de Tpefme quand ils fe voyent pris par despa.ffïonsqui les mettent danS' leur dépendance y & ruinent abfolument leur liberté. Il dit pag. 306. Que les procès font comme des labirinthes afreux^ Tion pas formés par la nature , qui fe déclare hautement pour el- le dans les actes libres ■■, mais par un an trop ingénieux , qui em- j^loye les tours , ^ détours , pour bajîirun antre enfoncé à la ve^ ^té^ qui la rend inucce.ffîble par mille coins & recoins qu'il forge à fon imperceptibilité : auffî peut- on dire que la vérité dans les ju» ^emens , efi prefq'-e au f^ difficile à irouycr, que la q/uadratftr» fH (mie en la Géométrie.. yjo i.E JOURNAL ADDITION A LA REPONSE DES JESUITES AU fujet de la fommation que leur ont faite Mcfjîcurs des MiMoni étrangères , de -produire toute la Lettre de Monfieur Benaven- tè. j/02. m ir.pagg. lo. MEHîcurs des Millions étrangères avoient fommé les RR. PP. Jcfuices, dans leurs notes fur la Paraphrafe de l' ExaU' d/at, ac donner la Lettre entière de M. Benaventc Evêquc d'AC calon.Lcs Jefuitcs pour répondre à cette fommation, di(cnt qu'ils n'ont reçu de Rome , qu'une partie de cette Lettre , Se qu'ils ne fçavcnt pas (i la Congrégation à qui elle cft adrciVée , a jugé a propos de h communiquer toute entière. Mais pour facisfaire MelT. des Millions étrangères fur ce qu'ils s'étoient plaints qu'ils n'en avoient pas mène donné tout ce qui étoit imprimé à Rome, ils publient les z. pages qu'ils en avoient retran-'hées , parce qu'ils les croyoient inutiles au fujet dont il étoit queftion. Ils ajoutent que l'impreflîon d'une partie de cetteLettre ayant été faite àHomc fous les yeux de la Congrégation & de fa Sainteté même, il n'y a pas d'apparence que l'on ait ofé en retrancher ce qui incommor- doit les Jefuites ; & que fi on l'avoit fait les agens des Million- naires à Rome, l'auroient fans doute remarqué. Ils fomment à leur tour MslT. des Millions étrangères , s'ils fçavcnt les points » qui ont été retranchez, de les déclarer : s'ils ne les Içavcnt pas, w c'efb^ difent-ils, une témérité à eux d'affurer que les Jefuites onc » retranché de l'original ce qui les incommodoit. S'ils les fçavent, V il étoit bien pluj naturel & plus court de les marquer , que de » fommer les Jefuites de produire la Lettre entière. Au rcfte, a- » joutent-ils, û M. Benavcnté nous efl; contraire en quelque en- », droit de fa Lettre, ce que nous ne fçavons pas, fon témoignage » en notre faveur n'en efl que plus recevable dans l'affaire des "Cérémonies de la Chine, qui efl: la feule dont il s'agit. Ils ont fait enfuite imprimer le fragment de la Lettre de M. Benaventé publié à Rome , qui avoit été retranché dans cur dernière Edi- tion , où il n'efl; parlé que de la difficulté d'entendre les langues Chinoifes. A PARIS, Chez JEAN C U S S O N , rue faint Jacques , à l'Image Saint Jean-Baptifle. ^vec Privilège du Roy. ijoi. • xxxv: " fsi LE JOURNAL DES SCAV AN S Ç Du LuND Y 14. Ao usT , M. DCCII. LE NOUVEAU TESTAMENT DE NOTRE SEIGNEUR Jejus-Chrifi traduit fur l'ancienne Edition Latine, avec dei re- marques littérales & critiques fur les frincipales difficulté!^. A Trévoux , de l'Imprimerie de S. A, S. & par les loins d'E- tienne Ganeau , Directeur de ladice Imprimerie. 1701. in 8 4. Tom. I. pagg. 405?. z. pagg. 300. 3. pagg. 3 31. 4. pagg. z^S* ON n'avoic jamais veu paroiftre en fi peu de temps un fi grand nombre de Traduftions Françoifcs du nouveau Tcf- tumenc. Il femble que les Proteftans & les Catholiques fi; foienc difputez la gloire de travailler fur un fi.ijet fi important à la Re- ligion. Les Caiviniftes François qui fiant à Berlin, en ont fait im- primer une depuis peu. On vient de voir paroiftre en Hollande celle de M. le Clerc. On verra bien-tôt celle des RR.PP. Jefui- tes de Paris , dont on a déjà via la première partie attribuée au Père Bouhours ; &c on n'attendra pas encore long-tem.ps cel- le de M. Huré. Pour ce qui cft de celle-cy , il y a cinq ans qu'elle eft achevée , comme il paroît par une Lettre qui cfl: à la tefte , &: que l'Auteur adrefl'a dans ce temps-là à M. L. L D. R. c ëft-à-dire , à Monfieur Léonard Imprimeur du Roy , èc non pas, comme quelques-uns l'ont crû, à M. Leers Imprimeur dcRo- terdam. Si le nom de l'Auteur peut former un préjugé légitime , ou 1701. Yyyyyy •f jt L E J O U R N A L pour ou contre un Ouvrage, on pcucs'alTuier que cette Veifion' lera rcccuc favorablement du public. M. Simon qui l'a compo- fée , cft connu dans toute l'Europe pour un homme qui a palFé la meilleure partie de fa vie à lire &: à examiner les faintcs Ecritu- res. Les ouvrages qu'il a donnez au public , tant fur l'ancien que fur le nouveau Tcftament , font des preuves convainquantes de ce qu'il fçait faire dans ce genre d'érudition. Il y a même lieu de croire que ceux qui ne font pas bien diipofcz en fa faveur, feront bien aifcs de voir ce Livre , quand ce ne feroit que pour tâcher de découvrir des défauts dans les écrits de ce fameuxCri- tique qui a relevé ceux des autres avec tant de liberté. Quoi que cette Verfion foit faite fur le latin de la Vulgate , on y trouve cependant l'original Grec dans les Scolies : ainfi les Proteftans auront lieu d'eftre contens aulfi-bien que les Catho- liques. Elle a encore cela de particulier , que c'eft une cfpece de petite Polyglotte , parce qu'on y trouve les Vcrfions Orienta- les en abrégé ; elle a même cela de plus que les Polyglottes de Paris & d'Angleterre , que dans celles-cy on ne voit que la Verfion Arabe qui a été retouchée fur la Vulgate , au moins pour ce qui regarde les Evangiles , au lieu que l'Auteur de cette nou- velle Tradudion a inféré dans fon ouvrage la Verfion Arabe qui a été publiée par Erpenius en Hollande , & qui n'a point été traduite en latin. Dés le commencement de la PreEice, l'Auteur explique la méthode qu'il a fuivie -, il obferve avant toutes chofes la diffi- culté qu'il y a à traduire les li\Tes facrez ; & à cette occafion il rapporte que Genebrard dit autrefois au Roy Henri IIL que pour faire une bonne verfion de la Bible en notre langue , il fallait trente ans , trente doBes hommes es Langues ^ en Théologie^ C^ flus de deux cens mille ècus four les frais , ^ qu encore on ne fe~ roit pas chofe qui fut fans reproche. C'eft fans doute la veuë do toutes ces difficultez qui fait dire à l'Auteur, que fa verfion efi lien éloignée de laferfeîlion que demande un ouvrage de cette inu fortance , &: qu'il ne la donne que comme un Eftai. Comme la langue Françoife répond mieux à la langue Grecque que la Latine,rAuteur n'a rien oublié pour rendre fa verfion plus conforme à l'original que ne font les autres verfions qui ont elle D E s s C A V A N s. jyj feitcs fur le Latin de la Vulgate. Par exemple au chap. i. de S. Math. V. 13. il n'a pas traduit , Vne Viery: fera enceinte^ com- me tous les autres Tradudeurs François ; mais , la Vierge fera enceinte &cc. Il remarque en même-temps dans fa Note que l'ar- ticle la qui n'a pûcftre exprimé dans le Latin , parce que la lan- gue latine manque de ces fortes d'articles, fe trouve dans le Grec de faint Mathieu & dans l'Hcbreu du Prophète Ifaië,&: qu'étant emphatique il indique en particulier une certaine Vierge. Saine Chryfoftome a remarqué quelque chofe de femblable dans fon - Commentaire fur Ifaië. L'Auteur a fuivi le milieu entre les Verfions trop litteraleSj comme font la plupart de celles de l'ancien Tcftament qui ont été faites par les Juifs , &: celles qui font trop libres : mais lors qu'il a été queftion de traduire des paflages importans à la Reli- ■ gion, il s'cft attaché, autant qu'il lui a été poffible , à fon texte,- afin de ne pas limiter les paroles du faint Efprit , & de ne le pas faire parler félon fes préjugez ; ce qu'il prouve par plufieurs ex- emples dans fa Préface , où il remarque encore une autre chofe qui mérite d'eftre obfervée. On fçait que la Langue des Apôtres eftoit la Langue Syriaque ou Caldaïque , &: que c'eft ce qui fait qu'il y a dans le Grec du nouveau Teftament, plufieurs Hebraïf- mes ou Syriacifmes , qui compolent cette langue, que l'Auteur appelle Grec de Synagogue. C'eft fur ce grec de Synagogue qu'il a traduit ces paroles de faint Paul, Ep. aux Rom. c. 9. v. 3. Opta^ ifam enim ego ipfe anathema effe à Chrifio pro fratribus mets , par celles-cy : Car moy-mefme je fouhaiterois d' efire anatheme à cau~ fede Jefits-Chrifi fourmes frères. Il a remarqué dans fa Note que À Chrifio eft félon le grec des lxx. & du nouveau Teftament, la même chofe que propter Chrijlum : & la raifon qu'il en apporte, c'eft que dans la langue hébraïque la particule Jifin fignifîe égale- ment en latin à &: propter , c'eft-à-dire de &cà caufe. Ces fortes d'Hebraïfmes étant bien remarquez , apportent de grandes lu- mières au texte des Evangeliftes & des Apôtres, Pour ce qui eft àes Notes ou Scolies que l'Auteur a ajoutées à fa Verfion , elles font purement Littérales &: Critiques , comme il en avertit dans fa Préface , où il dit qu'il n'a point eu d'autre deifein que d'expliquer le fens littéral des Evangeliftes & des A- / .5J4 LE JOURNAL" pôtres. Il donne pour exemple plufieurs fçavans Scoliafles Grecs qu'il a fui vis. Il cite encre autres un ancien manufcric grec qui fc trouve dans la Bibliocequ; da Roy fous le nom de faine Jean de Damas, fur les Epitrcs de faine Paul, qui ne renferme que de Am- ples incccprecacions liccerales , tirées pour la plus grande partie des Commentaires de fiint Chryfoftomc. L'Auteur avoue qu'il a pour l'ordinaire préféré les Commentateurs Grecs aux Latins ; parce que les livres du nouveau Tcftamcnt étant écrits dans la langue des premiers , ils ont mieux entendu la fjgnifîcation pro- pre des mots i outre qu'il y a eu parmi eux un bien plus grand nombre de Commentateurs anciens que parmi les Latins. Ces re- marques critiques font tirées d'un grand nombre d'exemplaires Grecs du nouveau Teftament, donc il y en a plufieurs qui n'ont point efté citez jufqu'à prefenc. L'Auteur julHfîe par le moyen de ces exemplaires grccs,&: même par les Verfions orientales, no- tre ancienne Edition latine qu'on appelle communément Vulga- te: ce qui doit convaincre les Protcïlans , que fouvent ils n'ont pas raifon d'oppoferle texte grec imprimé du nouvcauTeftament, à l'ancienne Edition latine qui fe trouve ordinairement conforme à d'anciens exemplaires grecs. L'Aureur ajoute que fi quelques Théologiens ne trouvent point dans fon ouvrage de certaines interprétations , fur lefquel- îes ils appuyent ordinairement les principes de leur Théologie , il n'a point eu d'autre delfein que d'y expliquer le fcns purement littéral-, ce qui ne l'a pas empêché d'inférer dans quelques-unes de {es remarqueSjdes obfervations qui font véritablement theologi- ques; mais ces fortes dobfervations doivent eftrcpluftô: nommées littérales queTheologiques,parce qu'elles fe tirent necclTairement des paroles mêmes du texte. Il y en a plufieurs de cette forte pour prouver la divinité de J. C. Par exemple fur ces paroles de S. Marc chap. 1. V. S. lejîis ayant auljitoft connu far fon efpritquils av oient cette pen fée ^ l'on a mis à la Note, Cette exfre.fjion marque la divi~ nitè de lefus-Chrijl, qui connoijjoit par luy-mefme tes penfces des hommes fans quelles luy fuffent révélées. Sur ces paroles de faint Luc chap. I. v. \6. llramenera beaucoup d'Jfraelites au Seiqtieur leur Dieu , on a fait cette remarque : Comme c'eft Jefus-Chrift qui eft nommé en ce lieu là le Seigneur &: le Dieu des Juifs , on en tire une preuve inconteilable de la divinité de Jefus-Chrift. Ces D E s s C A V A N s. srs 'Ces notes contiennent un grand nombre defemblables obferva-: rions contre les nouveaux Unitaires. Sur les premiers mots del'E-' vangile de faint Jean , Ze Verhe efioit au commencement , l'Au- teur a fait cette remarque, ceji-à-dire^ comme l'explique T^onnus^ èi^nvos avam le temps & avant la création du monde , ce qui Jiyni- fie de toute éternité , l Ecriture s expliquant de cette manière en d'autres endroits pour marquer l'éternité. Dans la Note fur le chap. i, v. 4. de l'Epitre aux Romains , il explique le fens de ces mots , Qui a efté predefliné pour eftre Fils de Dieu i contre les nouveaux Antitrinitaires qui en abufcnt. Il y montre que quoy que Jefus-Chrifl: n'ait efté fait en ce fens par- faitement Fils de Dieu qu'après fa refurredion , on ne peut pas in- férer de là que fon Père ne l'a point engendré de toute éternité. Cec' endroit mérite d'eftre lu , aulTi-bien que la Note qui eft fur le ' chapitre 9. v. f. de la même Epitre. Saint Paul fe fert au commencement de pluficurs de Ces Epi- très , de cette expreflion , Gratia vobis (^ pax à Deo Pâtre no-, firo , ^ à Domino Jefu Chrijlo. L'Auteur ne les traduit pas com- me ont fait quelques-uns , Que Dieu notre Père y &Jefus-Chri(i notre Seigneur vous donne laqrace (^ la paix , mais à la lettre Se tout fimplement : Grâce d^ paix [oient avec vous de la part de Dieu notre Père ^ de notre Seiqneur Jejùs-Chrifi ; comme on le peut voir au chap. i. de l'Epitre aux Romains v. 7. au chap. i. v. 3. delà première Epitre aux Corinth. au chap. i. v. 2. de l'Epitre 2,. aux Corinth. au chap. i. v. j. de l'Epitre aux Galates ; & i[ ajoute fur ce dernier endroit dans fa Note , Saint Chryfoftomey ^ après luy les plus p^avans Commentateurs Grecs vnt obfervè doBement contre les Ariens , qu'il n'y a dans le Texte Grec qu'une feule prepojition qui tombe également fur le Père ^ fur le Fils , ce qui marque leur égalité. Quoy que cette Note, & pluficurs autres Icmblables qui font répandues dans tout l'ouvrage paroillcnc theologiqucs , elles font néanmoins purement littérales ; parce qu'elles font fondées fur la force &: la propre fîgnification à.^^ mots. Il feroit à fouhaiter -que l'Auteur en eiit fait un plus grand nombre , &: qu'il voulût donner une Verfion femblableavcc des notes fur toute l'Ecriture : Elle tiendroit lieu d'une Polyglotte. Comme cet ouvrage n'a efté imprime ny fous les yeux de l'Au-r |eur , ny fur Ion original , il s'y ell glillc un alTcz grand nom^ 1702, Zzzzzz yytf LE JOURNAL bïc de fautes d'imprcffion. On a tâché de remédier à ce défaut par un long Errata. APOLOGIE DE LA MISSION DE S. MAUR A- ■pofire ae^ Beneduitns in France , avec une j4ddition touchant faint P Laide premier Mariyr de f Ordre de fuint Benoifi. Par Dom Thiery kuinart^ Prcjhe , Kelipeux Bencdiitin de la' ' Co qreyition de faiht Muur. A Paiis chez Pierre de Bats , rue faine Jacques. 1701. in 8. p gg. 179. LA qucftion traicce dans cet Ouvrage cfl: , fçavoir fi S. Maur" Fondateur du Monaftcrc de Glantciiil en Ar.jou , cfl: faine Maur Difciplc de faint Benoifl: , ou fi c'efl: un autre Moine de même nom venu en France long-temps après la mort de faine Benoît. L'opinion commune pendant plufieurs fiecles a été que faint Maur Difciple de faint Benoift ell celuy de GlanftuiL Depuis quelque temps des critiques ont cru qu'ils font differens. . M. Chàcelain l'a foutenu dans des conférences, & M, Bailler a embralfé fon fentiment dans la vie de ce Saint donc en fait la fefte le 15. de Janvier. Le Père Dom Thierry Ruinart a fait cec Ouvrage pour faire voir que l'opinion commune eft bien fondée, & que les conjcdures <]ue l'on a alléguées pour la détruire fonc très foibies. On convient que faint Grégoire dansfès dialogues parle d'un Maur ,. l'un des principaux difciples de faint Benoifl , qui marcha fur les eaux pour en rerirer un autre difciple nommé Placide , qui fe noyoir. M. Bailler a voulu faire entendre qu'il ne marcha pas à pied ferme fur l'eau , & qu'il fe jetta feulement à la nage dans l'eau pour retirer fon Confi-ere. Mais le P. Rui- fiart frit voir aflez clairement que faint Grégoire a voulu dire da- vantage. Pour monrrer que ce Maur eft le Fondareur du Mona» ftere de Glanfriiil , le P. K uinart remarque i. Que S. Maur Ab- bé de Glanfcùil en Anjou écoir connu en France au neuvième fiecle : ce qu'il prouve par les Marryrologes de ce temps-là, qui parlent de faint Maur Abbé en Anjou, z. Que le corps de cet Abbé fut transféré dans ce fiecle du Monaftere de Glanfeiiil à ce- lui des Foflez prés de Paris. 3. Oue l'on a crû dans ce fiecle - là que ce Maur Fondateur de l'Abbaye de Glanfeuil écoit le difci- DES SCAVA-NS.- j^7 j»1è de faine Bcnoill. Il prouve ce dernier point par les témoigna- ges d'Aldrcvalde, d'Amalarius , t feccatoïis JSenedicii. Enfin le P. Ruinarc s'aide de deux ancien- nes Infcriptions. Touccsc2s raifons ne font pas convaincantes fi la vie de S. Maui édite par Fauftc , où la MifTion de ce Saint cft décrite , ell wne pièce fuppofée dans le neuvième fiecle. Le P. Ruinart remar- que pluhcurs choies dans cette Vie qui ne peuvent gucrcs con- venir à une pièce iuppofée à la fin du neuvième ficelé , ou au GO.Tinitncement du dixième ; comme d'avoir obfervè exade- nient les Règnes de Theodcbert &: de Thibaud , &: la reunion de la Monarchie fous Clothaire ; d'avoir marqué le temps d'Eutro- pe ; d'avoir bien oblavc le Règne de Hildcric , &: d'avoir uni les années du Règne de ce Prince avec celles de l'Empereur ]u- flin , &: avec celles du Pontificat du Pape Jean ; d'avoir remar- qué l'ufage de porter continuellement l'ètole la première année du Diaconat ; coutume qui n'étoit en ufage que pour les Preftres au commencement du neuvième ficelé , comme il paroît par l'Ordonnance des Pères du Concile de Maycnce de l'an 815. Celuy qui a public cette Vie dit qu'il l'a trouvée dans un Manu- fcrid: fort ancien &: déjà ufé. Il s'agit de fçavoir quand il a vé- cu, &: s'il étoit homme de bonne foi. Si c'eîl l'Abbé Odon, on ne peut l'accufcr de l'avoir fuppofée. On convient que c'eft lui qui a publié l'hiftoire de la translation qui efl: jointe à celle de la vie de faint Maur. L'Epitre dcdicatoire adrefifèe à Adelmode Archidiacre de l'Eglife du Mans , efl commune aux deux Ou- vrages , &: du même ftylc que l'hiftoire de la Tranflation. La Vie eft citée dans l'hiftoire de la Tranflation : c'eft donc le même homme qui a donné ces deux Ouvrages. Quand cette Vie ne feroit pas véritable , il eft certain que Faufte en avoir écrit une cjtée pat Aldrevalde , où la Miflîon de faint Maur étoit rappor- tée. Le P. Ruinart convient qu'il y a de la diftcrence de ftyle entre ces deux Ouvrages : mais l'un étant plus ancien que l'au- l'autre de 250. ans , cela ne doit pas paroitre furprenant. Le P. Ruinart répond enfuite aux objeétions que l'on a faites contre l'autorité de la Vie de faint Maur. Les plus fortes font tirées de plufieurs dates qui font fauftcs. Le P. Ruinart en fou- , iiçlît c[uelques-unes , &: rejette l'erreur des autres , ou fur l'inad- yertençe D E s s C A V A N s. jy7 vettcnce de rAuteur , ou (ur Ja faute des Copiftes. Il avoue qu'avant l'an 863. l'on n'avoir aucune connoill'ance de la Vie de Taint Maur , &c que c'crt Odon ou Eude qui l'a découverte en cette année-là dans un Manufciit qu'il a crû ancien. Il s'élève fortement contre M. Bal"nage,quiibr les difficultez qui fe rencon- trent dans la vie de iaint Maur , aalluré qu'il n'y avoir jamais eu de S. Maur. Il réfute aufli M. Baillct qui diilingue deux Saints de ce nom. Après avoir vangé faint Maur , il défend auifi faint Placide contre M. Bafnage. On croit que cet autre Difciple de laine B^noift fut envoyé en Sicile par fon Maiftre ; qu'il y fonda un Monafteie , &C qu'il y fut niartyrifé avec fes Compagnons prés de la Ville de Mefllnc, On n'en a fait la fefte dans l'Ordre de S. Benoift que depuis que l'on a cru avoir découvert lesReliqucs de ces Saints fous le Pontificat de Sixte V» Le P. Ruinart avoue que les Ades de la Vie de ce Saint font pleins de fuppofitions , de fautes , Se de faits infoutenables ; qu'ils ne font pas d'un Auteur- Original ; &c qu'enfin ils ne méritent par eux-mêmes aucune créance. Il apporte donc d'autres Monumcns pour prouver qu'il y a eu un Saint Placide. S. Grégoire le Grand en parle dans fes Dialogues Se décrit fes miracles. Dans un ancien Bréviaire , &: 4ans des Litanies du Mont-Caffin , auflï-bien que daiîs les Lita- nies du Vatican , & dans un ancien Pontifical Romain , Saint Placide efl: mis au rang des Saints. Sa Miflion & fcn Martyre eftoient connus avant le neuvième ficelé , puis qu'il en efl: parlé dans la Chronique du Mont-Caffin compofée par Léon d'Oflie, & qu'il eft fait mention dans pluficurs Martyrologes d'un Placi- de , & de trente autres martyrifés avec luy en Sicile. Ce font les feuls Monumens fur lefquels il fonde faint Placide. Il finie fon Ouvrage par la Relation de la découverte des Corps de faint Placide , &; de fes Compagnons , décrite par le Chevalier Go- çhus , Meffinois , dans (on Livre imprimé à Meffinc, l'an mille j^'inq cens quatre-vingt onze. 1701. Z z 2 z z z y5« L E J O U R N A L LETTRE DE MONSIEUR *** A UN DE SES AMIS touchani le titre (tAltefJe Royale du Duc de Savoye , (S" Ict traitemem Royaux que [es Anibaffadeurs re(^oivcnt de l' Empe- reuf & de tous les Rois de la Chrétienté. A Paris chez ]ac- - qucs Colombat , rue iainc Jacques. 1701. in 12. pagg. 183, ÏL y a peu de gens qui ignorent que dans le traité de paix fi- gnè à RifwiK par les AmbalTadeurs Plénipotentiaires de Fran- ce , d'Efpagnc, d'Angleterre , & des Etats Généraux, on a donné au Duc de Savoye le titre d'AltcHe Royale conformé- ment aux traitez particuliers que ce Prince avoir faits auparavant •avec l'Empereur , les Rois de France , d'Efpagne & d'Angle- terre. Cn fçait que tous ces traitez ayant été ratifiez par les pre- mières Puiflanccs de la Chrétienté, les Ambafladeurs de Savoye reçoivent à Vienne , à Paris , à Madrit , à Londres & à Lifbon- nc tous les honneurs que reçoivent les Ambafladeurs des Têtes couronnées. Le deflcin de cette Lettre, qui parut écrite au commencement de l'année 1698. eft de montrer qu'il efl: du devoir de la Repu- blique de Venize de fe conformer à cet u(agc, &: que les ancien- nes conteftations qu'elle a eues avec les Ducs de Savoye ne luy peuvent fcrvir d'excufe légitime pour refufcr au Duc qui rc^ne aujourd'huy le titre d'Altefle Royale, & les traitemens Royaux qui en font une fuite ncceflaire , après que ces diftindions ont été autorifées , & font foutenuës par un traité gênerai , &: par le conlentcment univerfel des Couronnes. Comme la penfée dont les Vénitiens font prévenus que ce ti- tre d' Altefle Royale a pour unique fondement les droits du Duc de Savoye fur le Royaume de Chypre , eft la chofe qui femble le plus s'oppofer à luy rendre cette juftice , de peur de faire préju- dice à leurs prétentions fur le même Royaume ; l'Auteur pour lever cet obftacle , s'eft attaché principalement à faire voir cnxc ce titre cft encore fondé fur d'autres confidcrations , telles que font, La grandeur de la Maifon du Duc de Savoye , qui tire fon o- tigine du fang des Empereurs & des Rois de l'ancientic Maifor» de Saxe. DES se A VAN s. ^^^ L'ancienneté de fa Race, qui depuis prés de fcpt cens ans de fouverainecé Monarchique,coniptc trente deux Princes tous dei- cendus en ligne direâ:e &: matculine de Berold , c'cd-à-dirc, dix-fept Comtes , neuf delquels étoient Ducs d'Aoufte & de Chablais , qui ont efté fuivis de quinze Ducs de Savoye dans l'ordre d'une fucceflion non interrompuë,&: fondée fur le privilè- ge de la loy Salique , en forte que le degré le plus éloigné entre un Souverain &:fon fucceflcur a été du Neveu à l'Onclc^ou tout au plus au grand Oncle : & ce qui eft encore plus particulier , c'cft qu'aucun Souverain n'a régné en Savoye, qui n'ait cfté fils d'un autre Souverain. L'étendue , la force & la fituation de fes Etats , qui ont de tour plus de quatre cent milles d'Italie, & dans leur enceinte juf> qu'à quinze cens mille habitans , répandus en plufieurs Provin- ces , deux Archevêchés , dix Evêchés, vingt cinq Abbayes con- fiderables , qui font comme les Archevêchez & les Evêchez, à la nomination, ou du patronage du Souverain : ïjo.Commande- ries de S. Maurice dont il efl: le grand Maitre. Trois Parlcmens, deux Chambres des Comptes , où rcfrortiffent plufieurs autres Sièges de Jurifdidion , & qui Jugent en dernier refiTorto Le grand nombre d'alliances de la Maifon de Savoye avec toutes les Couronnes,qui ont reçu desPrinceffes de cette maifon ou qui lui en ont donné , eftant alliée huit fois avec les Empe- reurs d'Orient &L d'Occident , deux fois avec les Rois de Caftil- le & de Léon , trois fois avec les Rois de Portugal , autant de fois avec les Rois de Sicile , une fois avec les Rois d'Arrat^on ^ d'Angleterre , d'Ecofife , de Bohême & de Pologne : mais par- defilrs tout le fang de la Maifon de Savoye eft tellement mêlé avec celuy de France , qu'il n'y a pas eu deux Maifons dans le monde qui fe foient unies par un fi grand nombre d'alliances réci- proques. Depuis l'an 1032.. que Adelaide de Sufequi defcendoit de la Maifon de France par l'Empereur Lothaire, epoufa le troi- fîéme Comte de Savoye , il y a eu cinq Souveraines de Savoye confecutives , defcenduës de Charlemagnc y &: vingt de Hu- gues Capet, fçavoir quatre par Robert fon petit fils, une par le Roy Philippe I. & quinze par le Roy S. Louis. D'un autre cô- té le Duc de Savoye, pai le mariage de la PtincclTe fa fille avec j^o L E 30 1/ K N A L M. 1; Duc de Bourgogne , a dci ne à la France la dixième Princîil"^ do faMaifon. L'^Princ- 6C laPiinccile le trouvèrent Coulins par 14. cô:ez,d!X dell]ucls tormoicnc des cinpcchemcns, cjui il" pouvoiont eihc IcvCii qu: par dilpcnfc. A q'Joy l'Aucear ajouce uae infinité de piivilegcs , dont les Ducs de Savoye ont coujouiS joui , loic par les AmbafTadcurs qui les ont reprcrencéj ,,foic pir la manière dont ils ont efté reçus &: traitai en p^rfonne , dans quelques occafions , dont il y a des cxcaiples célèbres. Il fait enfuicc un éloge des actions &: de la grandeur du Prince qui règne aujourd'huy , lequel cft appelle prefque à tous les Royaumes de l'Europe , aulquels par leurs an- çienn:;s Conrtitutipns , les Femmes peuvent fucccdcr ; & qui a plurô:: mérité les didinclions particulières qu'il vient de recevoir, par l'éclat de fes Alliances S>cjfar la qualité de Petit-Fils de tou-* tes les Couronnes , que par celle de Chypre. Le même Auteur a remarqué , que Philibert Emanuel Duc de Savoye , Trifayeul de Son A. R. fut honoré à Vormcs par l'Em- pereur Charles-quint du Titre à' Alteffe , qui n'étoit en ulage en ce temps-là , que pour les feuls Enfans des Rois , & qui fut long- temps particulier aux Ducs de Savoye : Qi.ie luy &c fcs Prede- cclTeurs avpient laprefTeanceXur les Vénitiens ; &: que fi ce Prin- ce a cédé le pas à la République en qualité de Fils de S. Marc , par un trait de politique &: dans la veuë de fe procurer le fecours (des Vénitiens , il a fait en même temps cette refcrve exprcflc , pue les Ambafjadcurs de Venife & les ficns fe traiteraient réci- proquement d'égal ^ égal. Ce qui a éré exademcnt obfervé juf. cjvi'en l'année i<îij;. que les Ambafifadeurs de Venifc commencè- rent à refufer l' ExceUence'nV ^h\)é de la Mante AmbafiTadeur de Savoye, fous prétexte qu'il étoit Eccleiîaftique, Que la corref- pondancc entre la Republique &c la Savoye ayant été par là in- terrompue, pendant que duroit encore leur mefintelligcnce, le Pape Urbain VI IL fit Ton décret du 10. Juin jéjo. par lequel il changea le titre de Seigneurie illuflrtljtmc^ qui fe donnoit auxCar- dinaux, en celuy ^ Eryiinence , &: leur défendit d'en recevoir au- cun autre de qui que ce fù: , fans didinction, excepté des Rois. CWà cette occafion la Republique de Venife ayant changé d'a- |>prd l'ancienne forme de fa couronne , la ferma comme celle des R«:'is D E s s C A V A N s. 5^i Rois , fe fondant principalement fut le Royaume de Chypre , que le Turc luy avoit enlevé ; &c qu'elle continua à écrire aux Cardinaux comme elle faifoit avant le décret. Que le Duc de Savoye Charles Emanuel I. rcprefcnta au Pape par (on Anbafla- deur à Rome,les raifons par lefquelles il pretendoit n'eftre point compris dans le décret ; &c qu'eftant mort peu de temps après , la Congrégation des Cardinaux députez pour examiner l'affaire, déclara que les Cardinaux pouvoient continuer à recevoir du Duc de Savoye le titre à' lUuftri.lJîme , comme ils faifoicnt au- paravant , fans encourir les cenfures contenues dans le même Décret : qu'cnfuite de cette déclaration qui égaloit le Duc de Sa- voye aux Rois, les Cardinaux Barbcrin Neveux de fa Sainteté, reçurent des lettres du Duc de Savoye fans le titre àEminence j & que ce Prince ne s'efl: relâché dans la fuite à le donner, que lors qu'ils ont commencé à luy donner celuy àiAltefJe Royale : QuMl fe crût indifpenfablement obligé de prendre ce titre, pour fe diftinguer par là des autres Aitef/ès naiflantes , &:des Serenitea^ d'Italie ; en établillant par ce moyen une proportion dans les nouveaux titres , pour confervcr à la Maifon de Savoye Ça fupe- riorité , & fcs prééminences. Que pour mettre Ces droits entière- ment à couvert du décret d'Urbain V III. il ferma fa Couronne à l'exemple de la Rep. de Venife , avec laquelle il ne cherchoic qu'à conlèrver l'égalité : il fit entrer dans l'écu de (es armes le quartier deChypre,(?<: joignit à fcs anciens titres celuy deRoy de ce Royaume. Qiùane conduite fi mefurée, &:c]ui a tant d'exem- ples dans l'Hiftoire , n'a pas laifle d'oiïenfer la Republique , & a fait regarder aux Vénitiens le titre Royal du Duc de Savoye comme une nouveauté contraire à leurs droits , & qui attaquoit uniquement leur Republique, Le Père Monod Jcfuite , né fu- jet du Duc de Savoye , entreprit la défcnfe de ce Prince par le [ivre qu'il compofa du titre Royal. Graf^incKclHolandois y ré- pondit par fon traité (^f Jure pr^cedenti^ inter SerenijJ'. Remp. yenetam é" Sereni[f. Sabaud. Ducem. Mais ces ouvrages écrits avec beaucoup de chaleur , &; peu de lumière, ne firent qu'auo-- menter l'aigreur. Le premier fit juger que le Duc de Savoye s'at- t4'ibuoit le titre d'Alteffe Royale, par raport au feul Royaume de Chypre ; & le fécond avaijça un faux principe , injurieux aux Vjoiu, A a a a aaa 5^* lEJOURNAt Souvcrains qui font fcudacaires , en (bucenant qu'un Princff- V.i(Ul ne pcuc pas picceder un Souverain &: un Ecat qui cil en- tièrement indépendant. - Notre Auteur prouve en gênerai par quantité d'exemples des Empereurs ,. même par celuy de la République & par des auto- titez d :s Do6bcurs, que des Souverains ont fait la foy & homma-- gc à des intérieurs, fans déchoir par cet ade de jullice, de la gran- deur de leur dignicé, ny des privilèges do leur rang , Se fait voir en par:iculier qu'encore que le Duc de Savoye foit Vallal& Vi- caire de l'Empire; cette dépendance ne domine en rien les dioits de fa Souverainté , & que fuivant le témoignage de tous les Docteurs Italiens, // exerce dans [es Etats la même autorité ^ que t Empereur y exercerait s^ il les pofjedoit. Pendant ce démêlé , la France n'a^-oit fait aucune difficulté d'accorder par le traité de Turin les honneurs Royaux aux Am- balfadeurs de Savoye ; S>L ceux du Roy très Chrétien ont tou- jours traité depuis les Ducs &; Duchclfes de Savoye, d'AltefTo Royale : ce qui a été enfuite pratiqué par les Nonces des Papes^ par les Ambalfadeurs d'Angleterre , de Portugal , de Pologne, &: de Venile même ; par les Envoyez de l'Empereur &: du Roy d'Efpagne , qui depuis 60. ans ont paru à la Cour de Savoye, &: de plus par tous les Cardinaux qui ont paflé dans Turin. Mais «quelques avances que le feu Duc ait faites à la République par le traité de l'année \66z. pour effacer le pafTé , il n'a pu faire rétablir l'égalité entre les Ambafladeurs des deux Etats. Sur quoy l'Au- teur fait cette reflexion , que les Républiques ont plus de fenfî- bilitéfur les rangs , titres & dignitez, que les Princes qui gou- vernent les Etats Monarchiques. Une preuve de la delicatefTe du Scnat de Venife, cft que le feu Duc ayant envoyé à Venife, après le traité de l'an 1661. le Marquis du Bourg avec le carade- re d'AmbafTadeur . on luy permit bien de placer fur la porte de fon Palais , l'écu des armes de Savoye , orné de la Couronne Royale; mais on l'obligea de fupprimer dans cette occaHontou' tes les alliances ; afin que le quartier de Chypre , qui étoit un ohj'^t defxsreable à leurs yeux, n'y fut point via, comme fi le Duc de Savoye feul dcfccndant des Rois de Chypre , n'en pouvoir pas portée les armes j nijoindtc à les autres cicres celuy deçà DES S C A V AN s; ,^g^ |?,"oyau(ne , lors qu'on voie tant de Princes dans l'Europe , Dor- tcr les ciLres des écats qu'ils n'ont point pofibdcz , ou de ceux mêmes qu ils ont abandonnez par des traitez. L'Auccur fouticnt que cette prétention n'cft d'aucune confe- qucnce pour i'éi^alité des trait emens , puis que lors même que la République polïcdoit en cftet le Royaun.e de Chypre , cette c- galitéétoif icguliercmcnt cbfcrvée : qu'ainlï c'cft une foib'e ex- eufe de dire que la Republique ne peut pas donner le titre d'AU tefTe Royale au Duc de Savoye , & traiter les Aniballadeurs • comme ceux des têtes couronnées, lans reccnnoiftre en quelque manière les prétentions de ce Prince fur le Royaume de Chypre; ■ puifqueces honneurs font diis au Duc de Savoye indepcndâment de fes droits fur ce Royaume, Il dit que ce titre d'Altelîe Royale a eu le fort de toutes les chofcs nouvelles, qui quoi que bornes en elles-mêmes , ne laiffent pas de trouver d'abord de la rcfiftan- ce. Mais aujourd'huy que l'Empereur & tous les Rois font les mêmes honneurs au Duc de Savoye , & qu'ils en ont aft'crmi la pofTeflion par des traitez publics, il fe perfijade que la Répu- blique de Venife , qui tient à honneur de fui vre immédiatement les Rois , ne s'écartera pas plus long-temps de la conduite des premiers Princes de la Chrétienté (ur ce fujet., A l'égard de ce qu'on peut obje£ler que les Ambafladeurs du Duc de Savoye ne font pas reçus à Rome dans la Salle des Rois & que tartt qu'ils ne feront pas traités en cette Cour-!àj comme ceux des Tefies couronnées , le titre d'Alteflè Royale , ^ ies traitemens Royaux n'auront pas toute leur perfedion. L'Auteur répond qu'il étoic difficile aux Ambafladeurs du Duc de Savoye d'obtenir cet honneur , pendant: que ceux de l'Em- pereur & de tous les Rois ne les rraitoient pas avec une entière égalité : Qrie jufqu'à prefent le feul AmballHdeur de Portugal y a donné le x\ixe£ Excellence &c la main aux Am.bafTadeurs de Sa- voye ; & que cnix de France , qui les traitoient d'égal à égal «dans toutes les autres Cours, n'en ufoient pas de même à Rome, Que le Pape qui fe conforme ordinairement à l'ufage des autres Cou*-s , n'a pas jugé à propos d'accorder en la fîcnne des hon= ncurs qui auroient été conteftés aux AmbafTadcurs du Duc de S4voye > mais qu'aulTi-tôt que fa Sainteté a fçu qu'ils avoienclesi ■f6^ LE JOURNAL . truitemens Royaux à Vienne S>c à Madrit , elle â ordonné à fe$ Nonces co. CCS Cours-là,dc les traiter en Ambafladeurs de Tefie couronnée , ainfi que le pratiquoicnt déjà les Nonces de Paris &C de Portugal. Qujl n'y a pas de douce par coniequenc, que lors que le Duc de Savoyc envoyera à Rome un Ambafladcur qui fe- ra traite avec une entière égalité par ceux de l'Empereur &: de rous lc> Rois , le Pape ne le reçoive avec un traitement égal j Je Duc de Savoyc fc trouvant en état de foutcnir dignemeiit cet- te djftiij^ion» ENTRETIENS AVEC JESUS -CHRIST DANS LE ires-Saint S UAbbcrtc ccant moicc, 'a Coadjuciicc ne voulue point lui fucccdcr , &: Ce rctiia dans la Mailon de l'Encloillrc , qui cft un Convcnt fort pauvre de l'Ordre de Fontcviault au Dioccfc de Liiçon , dans lequel le P. jolcph avoic depuis mis la reforme. Ce fut en ce temps-U que le P. Jolcph connu: M. l'Evcquc de Luçon , depuis C-udmal de ivichcLcu , qui doit à ce Capucin' toute Ton élévation, f» l'on en croit M. Richard. Madame d'Or- léans iuivant les confcils du P. JoCcph , entreprit d'établir une ' nouvelle reforme de fon Ordre, en pratiquant la Règle de faint Benoît dans fa pureté. Les Rcligicufes qui eurent allez de zèle &: de courage pour embraflcr ce genre de vie , forcirent aveo Madame d Orléans du Couvent de FEncloiftre , &: allèrent s'é- tablir à Poitiers , où elles firent bâtir un Monaftcre fur une Mon- tagne de la Ville. Elles obtinrent du Pape une Bulle pour auto- rifer ce nouvel Ordre qui prit le nom de Congrégation de No- tre-Dame du Calvaire. Tout cela fut conduit par le P. Jofeph qui fit un voyage à Rome en i6i6. pour obtenir du Pape cet éta- blilTement : Mais il avoit en niê.ne-temps d'autres defleins qui n'alloient pas moins qu'à détruire l'herefie par desmiflîons , &: à extermina" les Infidèles par une croifade de tous les Priiices Chrétiens. 11 les propofa au Pape Paul V. qui approuva l'un &c i'auzrc , luy donna pouvoir d'établir des Miffionnaircs , & lui mit entre les mains d?s Brcft advellcz aux Rois de France & d'Efpagne pour les exhorter à fiire une ligue contre les Infidèles, fe pro ncttant d'y faire entrer l'Empereur , le R.oy de Pologne, de les Princes d'Italie. Muni de cfs pouvoirs , il revint à la Cour de France. Il v fit auffi ag'écr fcsdcffeins , &: obtint des Lettres Patcnte> pour l'écabUir^iriCnt de la Congrégation du Calvaire. Madame d'Orléans étant morte , il foircint par fon crédit cet c- tahMiromcnf, qui étoit traverfé par l'Ordre de Fontev1•au^':. I! é- tablif p'ufi"urs Maifons de cette Congrégation , Iny drefla deç conftiarions ^ &: la fit confirmer par des Bulles de Grégoire XV. du II. Mars \'^ix. & du 28. ..uillet 1611. Jufques ici M. lble de Luines à reprendre les places de fureté quils avoient , & à donner la chaf. "fe à ceux qui n'ctoient pas entièrement fournis. Le Cardinal de Richelieu ayant été nommé Minifirc d'Etac ne crût pas pouvoir trouver perfonne plus propre que le P. Jo- lifph pour partager avec luy le maniement des affaires. Il le fit ve- tiir aufli-tôt auprès de lui , &: l'envoya quelque temps ap;és ( en 'ïéiy. ) à Rome , chargé de diverfes négociations , &: particulie- lement de celle de la Valceline. M. du Fafgis Ambafladcur d« ^6i L E J O U R N A L Fiance en Efpagnc ayanc conclu un Traité très defavantageux au^ G ifons , que l'on n:: voulue point accepter en France , le P. Jolcph p)ur co.nplaire au Pips rii agréer au Cardinal de Ri- çh:lieu , qj- c^Trai;é leroit fculcnent reformé. Le dclT^in de convoccir les Infidèles étoit toujours demeuré dans l'efpric du P. Joleph : n'ayant pu le faire réulîir par ù Croi- ùh , il tenta de le faire par des Milfions , &: obtint du Pape Urbain VIII. le pjavoir d'envoyer d?s MilHonnaires dans les Pays les p'us éloignez. Il envoy.i en eft'^t cent Millionnaires de Ion Ordc dxixs le Levant. Qjjlques-uns ont foupçonné que cette M Ton n'écoit qu'un precexe , ôc que ces Religieux n'é- coienc envoyez qu: paur en:retenir des correfpondanccs dans l'E npire Occo.nm , afin de !e porter à faire la guerre à la Mai- fon d'Au:rich3 . Mais M. Richard ell perfuadé que c'cft une a- jCroce calomnie. Le P. Jofeph avoir aufll part aux intrigues de Cour. Il empê- cha le Cardinal de Richelieu de fe retirer de France , & décou- vrit la confpiration qui avoit été faite contre luy. II ménagea le ma- riage de M ja!i:ur avec M idemoifelle de M jntpenfier^&rrompa le Maréchal O nano, en luy confeillant de propofer au Roy de foire entrer M mlieur dans le Confci!. Ornano croyant que le P. Jofeph, qui feignoit être de (es amis, luy parloir fincerement, ne manqua pas d'en faire la prop j(i:ion au Roy ; •&: le Roy en ayant parlé au Cardinal de Richelieu, ce Miniftre dont le P. Jofeph n avoic fuivi qm les ordres , fe fervit de cette propofition pour faire croi- re à ù Mijefhé que le Maréchal infpiroit des fen:imens trop am- bitieux à M Kifieur. Le P. Jofeph fut bien-tôt après caufe de la dif/race entière d'Ornano, qui fut arrêté prifonnicr : il perfuada pxè ne à Monfieur de ne point demander fa liberté. Il fit faire par pe Prince des p-opoficions au Roy , dont il étoit convenu avec le Cardinal, 6c lui fit enfin conclure le mariage que la Cour foti- haiccoir. ^ Les exp'oirs rai'icaires ne paroi jfTe-nt pas être le fait d'un Prêtre &d'uî Cipieii. C^pmlxnt le P. Jofeph s'en efl: aulli mêlé. ,Çc fat luy qui conf^iila le S'ege de la Rochelle, & qui le fit en- treprendre au Roy. Il alla !uy-mêm: à l'armée , & ne fe mêla p^s feulement de prier &: d'aflllter les malades^ mais encore d'en- couragci DES SCAVANS. ^^9 courâger les Toldats , de donner des ordres , de chetehef des ex- pediens pour prendre la place, & d'avoir des efpions dans la Ville. Quand il y avoir quelque négociation délicate à faire , le P. Jofeph y étoir toujours employé. Il flit envoyé en Icalie pour faire agréer au Duc de Mantouë le Traité fait avec la Savoye. Mais l'adrcfTe &c les intrigues du P. Jofeph n'ont jamais mieux paru que dans fa négociation en Allemagne , quand il fut en- voyé avec le Sieur Lcon Brulart de la parc du Roi à la Dictte de RatiflDonnc. Il jetta ladivifion entre l'Empereur &: les Elcéleurs : Il engagea ceux-cy a. obliger l'Empereur de congédier fes trou- pes , & à depofer le General Walftein. Il empêcha que le fils de l'Empereur ne fût élu Roi des Romains. Il conclut la paix d'Italie , & jetta les commencemens de la ligue avec le Roi de Suéde. Le Traité de Ratifbonne ayant déplu à la Cour, Léon Brularc & le P. Jofeph furent difgraciés : mais ce dernier rentra bien-tôc il avant dans les bonnes grâces du Cardinal , qu'il flit comme «flbcié au Miniftere. Il demeura toujours depuis à la Cour. II ai'y eut peint d'affaires où il n'eût part ; point de confcils où il Tie fût appelle ; point d'entteprifes qu'il ne conduififl. Pour fou- tenir cette qualité , il eut jufqu'à fa mort un Caroffe à fix che- vaux entretenu fur l'Epargne. Il femble que cette qualité fi relevée fut bien ravilie dans le voyage qu'il fit à Loudun pour examiner la poflcflTion prétendue des ReligieufesUrfulincs. Mais il ne pouvoir guéres taire cutre- menr, étant dévoué au Cardinal de Richelieu qui vouloir abfolu- ment perdre Grandier. Qi-ioi que le P. Jofeph ait fait fcmblant de vouloir procurer un accommodement entre la Reine & le Cardinal , on voit bien que ce n'étoit qu'une feinte : ilécoit trop attaché au Cardinal pour prendre fortement les intciêts de la Reine , &: pour s'oppo- îer aux volontez de fon Emincnce , qui ne fouhaittoit rien tant que fon éloigncment. Il fervit plus efficacement Monficur : ïl le fie revenir , &: le remit en grâce avec le Roi fans l'obliuer de confentir que fon fécond mariage avec la PrinccfTc Marguerite de Lorraine , fût déclaré nul. Mais dans la fuite il frit caufc de fa j:ctraitc à Blois , par le confeil qu':l donna au Cardinal de faire j/oi. Ccccccc 570 , . . L E J O U R N A t tîofiner un faux avis à ce Prince, &: au Comte de SoiflbnSjquc îe Roi les vouioit taire arrccer. LeP. Jofephqui avoir rctlifcdeux Evcchcz, ne refufa pas l'hon- neur que !o ivoi luy Ht de luy accorder la nomination au Cardina-r lat. Mais le Pape ne voulu: jamais luy donner le chapeau de Car- dinal , quelques mllanccs qu'en tic l'Anibafladcur de France,- Qaclqiics-uns ont criiquc le Cardinal de Richelieu qui l'avotc faïc nommer , avoir fccrccement traverfc là promotion. M. Ri-- ch.ird le jullifîc de ce reproche. Cette première nomination n'ayant pas rculT} , le Roi le nomma une Icconde tbis , après que le Pape ciic confenti de luy donner le chapeau à la première pro- motion : mais- le P. Jofcph étant à l'extrémité quand el- le fut fur le point d'être faite , le Roi envoya à fon AmbaHa- d-'-ur la revocation de fa nomination , & Jules Mazarin eut le chapeau qui lui ét voit point devant foy. Le foyer eft à l'ordinaire. Il y a des S) chambranles & des tablettes. Le manteau va en din;inuant en » manière de pyramide jufqu'à fcpt pieds & dcnù de hau: ; oprés w quoy le tuyau n'a plus qu'un pied d'ouverture, réduit à huic »j pouces fous le larmier. Il y a une Poulie au haut du tuyau , oà »^pend un: chaîne de fer à laquelle eft attaché un crochet , qui » pir le moyen d'un petit contrepoids dcfcend en bas. A cecro- " chec l'on acrochc une groffe boulle à jouer aux quilles, où l'on » a fiché de longs poils de fanglier : Cela va comme un fceau que ». l'on monte &: que l'on defcend dans un puirs. L'on mené cet- » te B'iuîle dans le tuyau , &:par les poils qu'elle a elle nettoya »> la petite fuyc. Comme tous les jours l'on monte une fois cet- w te BouUc, le tuyau eft toujours net, parce que la fumée ne fai- » fanr la fuye que par fon grand amas ; dés que chaque jour l'on « pafTi cette Boulle , il n'y refte jamais de fuye ; ainfi la fumée y « coule fansareft, &:elle n'y fo me point d: corps. Pourexpli- tjuer p^efcntcmenr , comment avec cette efpece de Cheminée on ne doit poinr ê:re incommodé de la fomée , voicy comme l'Au-eur raifonn? , pae. iiy. » Ce que communément l'on appel- »> le feu , n'cfl: autre chofc qu'une chaleur que le foleil a dcpofe «dans le bois, laquelle s'exhale dés qu'on luy donne le moyen « ^e s'pxh-ilf^r. Ce qu'à l'égard du feu Ton appelle air, n'rft qu'une ««humidité réf âduëdans lamalTc duvrai air,!aquellc ccant cxcucepar D E s s C A V A N s. jg^ rhumidité enflaméedans le bois , vicncncccflairement fc join-« die à elle, &: forme ce vent qui entre dans les chambres... pag. « 137. L'humidité qui fc trouve dans le bois, Se l'humidité qu i!«- y a toujours dans l'air ont l'une &c l'autre une union entre elles,« qui fait que quand par la voye de la chaleur qui fort du bois , et- l'on s'imagine la divifcr de celle qui e(l répandue dans la cham-<«- bre pour la faire évader par le tuyau de la cheminée, fi celle qui» ell répandue dans la chambre fe fent divifée , alors elle reforce 'f l'humidité du bois à la rejoindre ; Se cela fait la fumée : fi au «r conrraire l'humidité fuperieure au tuyau de la cheminée , fe trou- «• Te divifée de celle de la flame ; alors elle va fe rejoindre à celle ■ n'ayant pins qu'un paflage très petit , la flame du bois venant « à s'échaper, feroit une petite col omne de feicherefle dans le « tuyau, laquelle enfuitte feroit filer la flimée. J'ay fait faire mes «• petits tuyaux , je m'en trouve bien : Mes raifonnemens ont « été confirmez par mon expérience , &: mon expérience a con- firmé mon raifonnement. » Après de telles expériences , il faut croire qu'il n'y aura plus pcrfonne qui fouft'e dans fa maifon l'incommodité de la fun.éc. On aimera mieux avoir une chambre d'hiver avec une chemi- née de la fabrique de M. Fremin , &: un Laquais qui aura le foin- d? la ramonner tous les jours , que d'être expofé dans les chan- ge n?ns de temps ou à la rigueur du fi-oid , eu à av 'ir de trcs^ grandes douleurs aux yeux. Si quelqu'un n'éroit pasertie.enienc pe.fu.;dé (JUS cecce invention deût réuflTir , ii peut examiner cer-- ^84 1 E J O U R N A L tains axiomes ou propofitions de Phyfique , defquelles M. Fre-^' min tire des conibqacnces en faveur de (es C heminces. 11 eft vray que félon luy ( pag. 138 ) <> ces propofitions n'ont pas toutes ». pris des lettres de créance pour être admifcs à l'audience de » cous les Philofophes ; mais je ne les détache ( dic^il ) que clicj «ceux qui font maiftres ; & qui élevez dans des pratiques de .. docilité n'ont de paflion que pour la venté , fans fe prevenic I. ny contre ceux qui l'expoicnt , ny contre ceux qui la foutien» .» nenc.Comme chacun dans le monde a un droit naturel depciw w fer , je m'imagine par ce titre que je puis aulfi-bicn que Sof-» » trate , Sintarc Se Polion enfoncer des opinions fans crainte » qu'elles avortent , des que moins opiniâtre qu'eux , &: moins » effronté , je les nouruay de raifons au(fi palbablcs que légiti- mes. Ces raifons palpables &: légitimes font fondées fur les pro- polkions fuivantes.» i. Que l'air eft un corps , 1. qu'il occupe u les efpaces des deux globes , j. qu'il ne fc meut jamais , 4. qu'il «» eft léger & penetrable , j-. qu'il eft toujours rempli d'humiditczi ». 6. & enfin que cette humidité fait dans l'air les pcfantcurs que 41 l'on impuce à l'air : elle y caufc ou la falubricé que l'on luy » fuppofe , ou la malignité que l'on kiy attribue, félon que ces « humiditcz partent des terrains , audefllis dcfquels elles font é-. ». levées. Comme M. Fremin a bien ienci que quelques-unes de e:s propoficions pourroicnt être fujettes à quelque contradidion, il s'atache à en donner des preuves aufquelles les Cytcyem deja Reqion Contredifaate ne puiilcnt refilter, Voicy comme il raifort» ne pour prouver fa troifiémepropoficionj qui eft c^Mctairne femeut »> point ^. 141. Uair étant un corps, &: un corps homogène qui n'a « aucune partie diftinJlc d'un autre, étant un corps pur , il n'a af. :.> (urcmenc aucune partie qui puiilc agir fur l'autre ; &: chacune » de ces parties, s'il peut être conceu comme un corps diviiiblc en V parties, ne peut jamais prefler fa voifme -, parce que pour U ». pretTcr , il f ludroic premièrement que celle qui prefTeroit eut „ une fuperiorité d'aftion ; &que celle qui feroit prcfîee , trour ... vâc un lieu où elle fc retirât. Or àc% qu'il y a indcntité de ma»- i. îierc , &: dés que toute la matière de l'air occupe toute l'cten- u due des deux globes ( il veut apparemment dire des deux Hemif- ,» phcre&)dés qu'il n'j a pas confequemmcnt entre elles aucune fupe- riorité D E s s C A V A N s. f^s rîorité , foît à raifon de la matière , foie à raifon de la configu- « ration ; dés qu'il n'y a nul réduit ny nul canton , où aucun re- « fide avec empire , que les logcmens font égaux , il n'cfl: jamais « poflible qu'il y ait aucune de fcs parties qui change fa place , « ny qui la cède à un autre ; que la partie du milieu &: du centre, « puifl'e pouffer la partie voifine, parce qu'au moment qu'elle « voudroit la pouffer , la partie de l'air qui cfl contiguë à la cir- « conférence , s'oppoferoit , & tenant fon cfpace , elle contien- « droit celle qui fcroit preffée pour réduire la partie pieflante à « demeurer en repos. M. Fremin prouve encore cette même pro- pofition par les dangereufes fuittes qu'auroit ce mouvement de l'air : Quel feroit, dit-il, pag. 143. l'utilité d'un tel mouvcm,ent« à regard de tous les eftres ? quel ravage ne feroit-il pas dans la « nature ? Ce Bourgeois , qui le foir fe promet d'aller le Icnde- « main refpirer un air qu'il a accoutumé de prendre à fa maifon « de campagne , & qui le ranime &: qui le regaillardit , feroit « bien pris pour duppe ; & les Medecin<^,qui réduits à ne fçavoir« par où guérir un malade^ le renvcyent à fon air natal , vivroicnt « dans une grande ignorance s'ils ordonnoient à ce malade de « fe mettre en litière , & d'entreprendre un voyage fur la prefu- « pofïtion d'une guerifon aflurée dés la fimple refpiration d'uu" air , qui en effet guérit fouvcnt &c. Il n'y a pas moyen de «« rapporter icy tous les raifonnemens de M. Fremin fur cette ma- tière. Si les ledcurs curieux veulent en fçavoir davantage, ils peuvent confulter fon Livre ; c'eft là qu'ils apprendront com- ment M. Fremin prouve fa quatrième propofîtion , qui eft ^ug l'air eft léger , & comment il rcfîite tous les nouveaux Philofc- phes , qui par une infinité d'expériences réitérées, croycnt avoir démontré la pcfanteur de l'air. Sur tout il ne faur pas que ceux qui ont quelque foin de leur fanté , manquent a lire ce qu'il die de l'expofition convenable aux maifons. Le Nord cil: pernicieux; ceux qui demeurent fur le Quay des Theatins , & fur celuy des Morfondus , feront bien de déloger au plutôt , ou bien ils cou- rent rifque de fe voir en proye aux catharrcs , aux rhumatifncs & aune infinité d'autres maladies qui font une fuite de cette dan- gereufe expofition. Les Magiflrats qui ont foin de la police, fe- ïoieiit bien de faire abattre toutes ces maifons , afin de leur dor,. 1702,, ■ Ggi ■ CT CT a < î«5 LEJOURNAL ner uas expoficion plus ùlu:aii'e , fuivaac les règles que M. Fré- mi n prcfcrif. DE LA PLUS SOLIDE, LA PLUS NECESSA^vE, ET fouvcHt II plus n'^^lii^ée de toutes Its Dévotions : Par M. jean^ B-tptijie ThiersT)o:teur en Theologe &■ Curé de Vibraye. A P.if!";, cher Jean de N-iily , rue S. Jacques, à l'Iaiage S. Pierre. • i70i 1. vol. in li. pag^- y&ô. » ^ E cldljin de c::: Livre eft de faire voir que la dévotion ai ' « 1.^ roblcivac'on dos Commandemens de Dieu, qui coniîfte « cn.':nc!elic nent dans la Chaiité , clt lapîusfolide & la plus «necelTaire, quoy qu'elle foie fouvent la plus négligée déroutes » les dévorions. L'Auteur protefte qu'il rcçoir , qu'il approuve w &: qu'il révère toutes les dévotions ; mais il déclare qu'il croie » en ;Tiê ne ce.nps qu'elles doivent toutes céder à celle des Com- «mandemens de Dieu. Après avoir traité dans la i. Partie de fon Ouvrage delà nccefH-i té &: des manières d'obferver les Commandemens de Dieu , il recherche dans la z, les Oraifons qui font fouvent négliger l'ob- fervation de ces Commandemens , & parle en détail de quantité de pratiques fuperftitieufcs que les hommes fubftitucnt à la place des devoirs eflcntiels de la Religion. La trop grande confiance que l'on a aux Indulgences , ell: un des prétextes les plus or- d'naires dont les hommes fe fervent pour fe difpcnfer de faire pénitence. M. Thiers combat cette erreur , & découvre quan- tiré d'abus fur les Indulgences. Il y en a d'indifcretes , de fu- perfldës , de fuppolées, d'apocryphes , de fubrcptices, & de nul- les. Les Bulles des Indulgences portent ordinairement , qu'on ne les accorde qu'à ceux qui font conrrirs &: confeif 'z. Cepen- dant le Pape Boniface IX. par un abus vilible, accorda aux Mi- lanois une eniieie abfolution d" leurs péchez , quand même ils ne feroicnt ni contrits ni confeffez : Si Anche non fuffe contrita fie confeffo. ( M. Thiers a tiré ceci de l'Hiftoire du Miîanez de Bernardini Corio. ) La confi ince que beaucoup de Chrétiens mettent en certaines Oraifons , fait qu'ils négligent fouvent d'accomplir la Loy de D E s s C A V A N s. 58^ Dieu. Il y a un Recueil fait par Salicec Abbé de Bongarc de l'Or- dre de Cnt.'auc dans le D.ocjfe deS:ralbou-\; , incicu'é ty4. ti- dotc de t Ame. On y trouve quantité de Prières indifcretes eu fuperfticieufcs , qui n'échappent pas à la critique de M. Thiers. Les Oraifons de faince Bngidc , celle des trente jours , les (?pc AUegreiles de la Vierge , \Ohfccro , le Stabat Muter , l'Oraifen qui commence Sacro-fanHa & ind.vidu^ Trimtati , font de ce nombre. La trop grande confiance que l'on a dans la dévotion à lafain- te Vierge , &C aux Saints dans leurs Reliques , dans leurs Ima- ges, dans les Vœux , dans les Peleiinagcs, dans les Ncuvaines, font encore, félon M. Thiers , une des raifons pour lefquelles on néglige un des principaux devoirs de la Profcflion. Il blâme eu gênerai tous les Livres qui infpirent aux Chrétiens que la dévo- tion à la Vierge eft un titre infaillible pour eflre fauve. Il re- prend en détail les Dévotions ridicules à la Mère de Dieu re- commandées dans le Livre du P. Barri Jcfuite ^ intitulé : Ze Pa- radis ouvert à f'h'Jagie par cent dévotions à la Mère de Dieu. Il fe mocque de ceux qui font affez crédules pour fe perfuader que les Dévots à fainte Barbe ne mourront point fans Confèf- fion ; &: de ceux qui croyent qu'il fuffit de regarder le matin l'I- mage de S. Chriflophle pour cltre feur qu'on ne mourra point ce jour-là ni la nuit fuivante. Il n'épargne pas la dévotion à S.Ant. de Padouë pour retrouver les choies perdues eu égalées, & pour élire délivré de toutes fûtes de dangers. L'Aftcdation âcs dévotions de neuf jours , appellées Neuvaines, luy paroît fuper- ftiticufe , Il l'on s'attache fcrupuleufement à ce nombre de jours &: de Prières. Il condanne la pratique irreguliere de quelques Dévots qui fe font une jov" de recevoir plufieurs Hcfties en Comnmniant,ou de Communie p'ufieu, s fois en un jour. Il n'ap- prouve pas l'ufage de Co v.munier pour les morts ou peur les vi- vam-.de faire dire des M-'^-'s pour gagner des Procez ou pour re- trouver des chofes volées. I croir que le culte que l'on rend aux corps que l'on tire des Catacombes de Rome , efl: un abus ma- nifefte , parce qu'on n'a aucune affurance que res corps foienc des corps de Saints. 11 rejette enfin toutes les dévotions de ca- price , &; particulièrement les fondations j qui dérangent l'Office ordinaire de Eglife. ^n LE JOURNAL Les loix de l'Eglife , bien loin de nous détourner de Pob(cr- vationdes Commandemcns de Dieu , nous y portenc. Aufll ne les Fauc-il pas confiderer comme des inftitutions purement hu- maines , puis qu'elles ont été faites par l'autorité de l'Eglife, é-^ clairée des lumières du faint Efprir. Le nombre des Comman- demcns de l'Eglife n eft pas aifc à fixer -, mais on les réduit ordi- nairement à fix. Les deux derniers de la Confcflion annuelle, & de la Communion Pafchale ont écé faits dans le Concile deLa- ttan Ibus Innocent III. On ne fçait pas quand le quatrième qui ordonne l'abrtincncc de manger de la chair les Vendredis &c les Samedis , a été fait. Dans l'Eglife ancienne on jcimoit le Mer- credi &:'.c Vendredi. Le jeianedu Samedi étoit aulfi enufage dans l'Eglife Romaine &: dans pluiieurs Eglifes d Occident. La cha- rité des Fidèles s'étant depuis refroidie, ces jeûnes furent abolis, M. Th ers croit que l'abflinence du Vendredi, dont on ne peut, dit-il , fixer au vrai l'origine, eft un refte du jeiine du Vendredi. Mais l'abftinence du Samedi n'a pas été fi conftamment ni fi uni- verfjllcment gardée que celle du Vendredi : On ne voi t nulle parc que l'Eglife l'ait ordonné; avant la fin du lo. fiecle. Le Concile Romam fous Grégoire VII. en 1078. en a fait une Ordonnan- ce } mais cette Ordonnance bien loin d'être exécutée dans tou-» te l'Eglife , ne le flit pcjs même à Rome , puis que Robert Pullus Cardinal ne fait mention que de l'abftinence du Vendredi. Gi^- bcr afture qu'elle fiit ordonnée par les Evéques de France dés l'an 1000. Mais Gérard Evêquc de Cambray , s'y oppofa vigou- reufement. Le Concile d'Avignon de l'an 1137. celui de Be- ziers de l'an 13^1. &: celui de Lavaur de l'an 1368. font défcnfes de manger à l'avenir de la chair le Samedi. M. Thiers en expli- quant les Commandemens de l'Eglife , fait voir que la fin de toutes CCS loix , eft denous faire honorer Dieu , & d'accomplir fcs Commandemens. On doit dire la même chofe des Confeils Evaiigeliquesqui nous coniuifcntà obferver les Commandemens de Dieu d'une ma< niere plus parfaite. M. Thiers marque les différences qu'il y a en^ tre les Confeils &: les Commandemens de Dieu : L'obeïfl'ancc, la pauvreté & la chafteté font les trois principaux. M. Thiers en marque encore plufieurs autres ^ &c fait voir qu'il n'y en a poin; DES s CA VAN s. 585, >qui nefe pulfTe rapporter à quelqu'un des Commanderoens dç Dieu, 3c qui n'en facilite l'obletvation. Il montre que quoi que les conleils Evangeliqucs n'obligent étroitement que les perfon-r ncs qui (e font impofées à elles-mêmes l'obligation de les prati* quer ; ils font néanmoins propoiez à tous les Fidèles , &: dén- iiez généralement à tout le monde. Enfin M. Thiers conclut de tout ce qu'il a écrit dans ces deux Tomes , que la dévotion aux Commandemens de Dieu cft la plus foltde , la -plus necefj'aire , & la plus neqliy;e de tantes lei dévotions. La plus folide j parce qu'elle cft appuyée fur la parole de Dieu : laplusneceffaire , parce qu'on peut être fauve fanspra»- tiquer les autres dévotions , &c qu'on ne peut pas l'être fi on ne garde les Commandemens de Dieu : la plus négligée , parce que ibuvent l'on n'a pas foin de s'inftruire des Commandemens de Dieu , &c des devoirs de fa profeflion , ou que l'on cherche plu- tôt à faire fa propre volonté que celle de Dieu ; ou que l'on 4 plus d'attache à d'autres dévotions qu'à celle-là. Cet Ouvrage eft plein de quantité de beaux principes de Mo- rale établis fur des témoignages de l'Ecriture fainte , ou fur des partages des Pères qui y font citez par tout, &: rapportez avec é-p tendue. ABRAHAMI DE PAPE JC OBSERVATIONES AD Concilia JC.Batavicorum,quibus aceedit Index rerum &: ver- borura notabilium copioûifimus. Lugduni in Baravis apud Henricum Teering. Cc^-^-àïK^Remarques fur lesConfeih des 'Jurifconfultes des Provinces unies ^ avec une table très ample des éhojes ^ des mots les plus remarquables. Par Abraham de Pa- pe Jurt fconfnlte. A Leyde, chez Henry Teering. 170Z. in 12.. pag. 390. M. De Pape a recherché dans les Cenfeils ou Rèponfes des plus célèbres Jxtri fconfuUes des Provinces unies, ce qui kiy a paru entièrement dcfeélucux, ou de moins exaéb, pour y faire des notes critiques fous le titre d'Obfervatiofts ou Remarques* Il déclare que fon deffein n'eft point de fe donner de la repuu- tion aux dépens des autrcs,mais feulement de contribuer à la per. lei^ion de la Juriiprudencej &: pour Ihvir de guide aux jeunes 27 oz. Hhhhhhh J90 LE JOURNAL gens qui Ce jettent dabord dans cette lecture qu'ils prennent pour la règle & le modèle de leurs études ; afin qu'ils en puif- fcnc éviter les écueils, où les Juges tombent quelquefois au grand préjudice des parties. L'Au:eur elt vcrlc non feulement dans la fciencc des loix, mais encore dans celle dos belles lettres , dont il orne fon llilc, & qu'il employé utilement pour autoiifcr fes dccifions. Il s'clt écudié à !a brievcrc , en tâchant néanmoins d'éviter l'obfcurité; êc fouvent il ne s'eft pas contenté de dire fimplement les raifons de fon fcnciment , mais pour y donner plus de jour , il" rappor- te au!Îi les moyens du parti contraire. Toutes les remarques de l'Auteur ne lont que fur les confcilJ; &; réponfes contenues au premier Volume. Il obferve entre au- tres choies qu'une donation conçue en termes de futur n'cfl point une donation , mais une prom-cde de donner , qui n'efl: point obligatoire , & ne produit aucune adion ni exception -y quand mê.nc elle fcroit faite en faveur d'un parent ou allié. Sur la Qu^ftion qui eft fouvenc agitée entre le propriétaire Se l'ufuf uitier touchant les groiles réparations , il décide que l'U- fuhuitier eft tenu de les avancer , fauf à luy ou à (es héritiers à les repeter , lors que l'ufufruit fera fini. 11 tient que l'Ufufiui- tier elt obligé de fupporter toutes les charges réelles ou extracn- dinaires , comme celles qui font impoices lur les héritages pen- dant la guerre ; & qu'une Ordonnance des Etats Généraux du i8. Jui lcti674. qui en a chargé les propriétaires, eft contraire au droit & à la raifon. - Il fait voir que les'contrads de rente conftituées à vie &' à fond perdu, font bons &: valables ; &: qu'on peut même cmplc yer à ces for es de con.litutions les deniers appartenans à des mineurs. Au fuj'C des mariages , il dit qu'en Hollande les enfans mi- neurs ne fe peuvent marier , les mâles jufqu'à ij. ans , &; les fil- les julqu'à 2^. ans fins le confentement de leurs père & trere ; mais quand \h n'ont ni pcre ni mère , ils n'ont pas befoin du confentement de leurs Tuteurs ou Curateurs. Qu'c>urretors la feu'c cohabitation ctoif une preuve futfifinte d'un legirimema- r.iire ; mais qu':iujourd'huy outre le confentement des contrac tan.';, ily apluScursfolemiiitezrequifei. Il faut qu'il foie précéda D E s s C A VANS. jc,t de la publication des bans & fait en tace d'Eglife avec les aiiLies formalitez maïquces dans l'article j. de l'Ordonnance des Etats de l'an 1671. Qu'il ne (c peut contr.-der entre perlcnnes de di- vcrfe Rejgion, à moins que la ditîerence n'en foit pas grande. Qu3 l'adultère ne donne pas (culement lieu à la Icparation , c^ue les Canoniflés appellent (Juo ad thornm -, mais par leurs mœurs , CQ crime emporte la difloiution du mariage , ^uo ad vinculum; L'Auteur cllime que la femme , qui ell tenue de fa part des dettes à caulc de la Communaucé , ne doit rien fupportcr des condannacions pécuniaires prononcées contre fon niary peur cri- me d'adulterc, eu autres délits qui font graves. Les Adultères en Hollande ne font punis que d'une peine peconiaire,qui étoit au- trefois de cent florins , &: qui depuis a été augmentée jufqu'à mille florins , foit que l'argent y foit devenu plus comimiUn , oU que ce crime devenu plus ordinaire, ait mérité un plus grand châ- timenr. I! exam-'ne de quelle confideration eft la dépofition ou la rc- ponfe d'un témoin qui a dit qîiit croit, ou qu il ne croit pas. II die qu'une telle réponie ou dépofition étoit autrefois ulitéedans ïes Pays-bas ; mais qu'aujourd'huy cllen'eft plus en ufage , &: ne forme pas une preuve légitime ; à m.oins que ce tém.oignage qui cft incertain ne foit fixé par d'autres circonflances , ou que la chofe ne fe puiffe prouver que par des conjcdtures & prefomp- cions , Icfquelles en ce cas fcroient fuffifantes. Il traite pluficurs qucftions fur la matière des TeftamiCns, Si un muet peut tefter par fignrs ? Si la légitime doit eftre laifféc auxenfans à titre d'inflifuàon , ou s'il fufïît qu'ils Payent par manière de legs &de Fideicomwis ? Si un Tcftamcnt efl: nul pour le tout par la preteriticn d'un poftume , eu s'il fubf fie peur les legs &: autres dilpofitions hors i'inllitution d'héritier ? Si les Teflamcns mutuels , &' les conventions de fucceder , qui font reprouvées par le doit Romain , font valables par nos mœurs; 8C fi on les peut révoquer ? Si leTcftair.ent d'un père , qui cft dif- penîé des folemniccz , peut fubfifter lors qu'il n'a pas gardé l'é- galité entre les enfans ? L'avis de l'Auteur eft nfTez conforme dans tous ces cas aux (èntimensde nos Dodeuis François Se à notre JurifprudencCj&; 591 L E J O U R N A L fur p'.ufieurs autres qucfliions qui regardent ia revocation des Tôt tauiens : mais ce Jurifconfultc a une opinion lingulicrc touchant les fruits ou intcrefts de la chofe léguée , qu'il prétend cftre dus indilcinctement du jour du deccs du Teftaceur , au lieu que c'eft une maxime de droit reçue parmi nous, que les interefts n'en ap- partiennent auLegataire que du jour de la demande.Lcsarreftsen. ont exccp:c quelques cas particuliers , comme dans les legs £ùts à des entans , pour leur tenir lieu de Légitime, ceux qui font faits .pour en jouir du jour du décès du Tellateùr , &c ceux qui fonc faits pour fc marier, auquel cas les interefts ont été adjugez du jour du mariage,ou quand il y avoiteu dol&ftaudedei'heritiec qui avoit recelé le Teftament. JO. MAURICII TRILLERII, PHIL. ATQUE MEDI- cinaî Dodoris &: Pradici, Tradatus praQicus de Cfficio Me- dici pra:rentibus contraindicationibus. Jenar, fumptihus Hen- rici Chriftophori Crokeri , Bibliopol. anno 1701. Ceft-à-dire, Traité pratique , fur le devoir du Médecin , dans les con- tr indications. Par J. Maurice Triller , DoUeur praticien en Médecine. A Jenc , aux dépens de Heiui Chrifloplile Cro-. ker , Libraire. 1701. Vol. in II. pag. 171. CE Livre renferme de fort bons préceptes pour la pratique de la Médecine. On fçait qu'une des difficultez qui em- ibarailcnt le plus les Médecins , cft la différence des indications, qui dans une même maladie fe trouvent fouvent enfëmblc. Uo Malade, par exemple, a la petite vérole ; l'indication par confe- qucnt ell: contre la faignée ; s'il a en même- temps une pîeurcfie, l'indication eft pour la faignée : quelle conduite tenir dans ces fortes de rencontres r C'eft ce que l'Auteur du Traité dont il s'a- git, enfeigne avec beaucoup de fagefte &: de prudence. Il veut, comme la raifon le demande, qu'on s'accommode à l'indication qui prelfe le plus. La pleurefie fe trouve jointe à la petite vcr tôle , il faut faigner , quoi que la petite vérole indique de ne pas faigner : la raifon eft , qu'il y a plus de danger à ne faigner pas dans la pleurefie , qu'à faigner dans la petite vaolc. L'Aurcui: .coaB'^JiîÇ cecte raaxime paf plufieurs raifonnemens , par plullcurs exemples ^ DES S C A V A N S. p^ exemples , & par l'autorité d'un grand nombre de Médecins. Mais comment fe conduire quand les contr'indications font éga- ies ? Il £aut alors s'accommoder à toutes. Par exemple ^ une femme grolTe a la fîcvre : fi a. caufe de cette fièvre l'on ré- duit la malade à une dictte exaftc , on nuit au fétus ; fi au con- traire on accorde une nourriture un peu forte , on augmente la fièvre , &: on nuit à la mère. Le tempérament qu'il y a à gar-- der en cela , eiî: de prefcrire un régime de vivre qui tienne le: milieu entre une diette trop feverc &; une nourriture trop abon- dante , & qui fatisfafTc ainfi aux deux indications. Les con- tr'indications fe tirent de plufieurs cotez : du tempérament , dé l'âge, du fcxc, de la laifon, de la coutume Sec. La connoilTance de ces contr'indications diftingue le vray Médecin d'avec le Charlatan. En effet le Charlatan fe contente d'avoir des remèdes, fans obferver les circonftances où ils font propres. De là vient qu'avec le même fecrct par lequel il a guéri en certaines oc- cafions une maladie, il ne peut pas même en d'autres, venir abouc de la diminuer. Uladillas Roy de Pologne quatrième du nom, ayant la goûte , fe mit entre les mains d'un Payf^n de Ruflîe , qui fe vantoic d'avoir contre ce mal un remède infaillible. Ce fecret étoit un Sudorifique qu'il donnoit à quiconque fe prefentoir. Le Roy a- prés avoir long-temp5 ufé du remède, fut guéri effctStivcmcnr, & donna au Payfan une récompcnfe confiderable. La goûte le reprit fix mois après. Le Roy recourut au Payfan corn me à fcn Libérateur :mais il fut bien furpris de ne fcntir aucun foulagc- mcnt d'un remède dont il s'cftoit auparavant fi bien trouvé. Le Chambelan fut peu après attaqué du même mal : il recourut au Payfan; mais il prit long-temps du rerricde , &: n'en reccut aucun fecours. On voit par là comme le hazard a plus de part que la fcicn- ce , aux guerifons dont les Charlatans ont coutume de fe van- ter. Notre Au:eur rapporte l'hiftoirc d'un certain Médecin , qui (ans fe donner même la peine de remarquer les remèdes , qui en gênerai peuvent convenir à une maladie , avoir fa poche plci- n; d'ordonnancesS»: de receptes qu'il difoit aux malades de tira: i/oz. liiiiii JH LE-JOURNAL au lort , leut^ faifanc entendre que celle qu'ils tirei-oicntr fcro\t fpecifiquc contre leurs maux. Une Dame de qualité tourmen- tée d'un grand mal de gorge , &: attirée par la rareté du fait, ■Voulu: voir quelle feroit fa dcilincc. Elle tira l'Ordonnance d'un c'yilerc. LaDame {c prit là-dcllus fi fort àrirc,qu'il fe rompic un dblcés dans Ci gorge &: qu'elle gueiic. L'Auteur fait con- trôles CliKlacans plulîrurs dcclamacions qu'il eft inutile de cicet i^y. Ces fortes de gens mentent plus d'ellre mcprifcz que" c rnfuicz. MEDULLA THEOLOGIE MORALIS SEU TRAC-- tarus Th?ologicus de Iircprcheniibilirate prxprimis Fidelium ècc. Opéra &: ftudio Bartoldi Botfacci SS. Theol. Dcd. cju(- deinque Protclforis Kcgii in Univcrfitate Hafnienfi , &: Teu- ton. Ecc'cf Paftoris. Francofurti & Lipfa: &:c. C'eft-à dire^ Xii M'.ëSe de la Theolope Morale , ou Traite Theologiquc de l' Irrep ehen(îbilité dei Fiddes &c. Par Bartolde BotfacCy Docte 'ir in Théologie , (^ ProfcfJcUr Royal dans ï'Univerfi^ ' té de Copenhayie. A Francfort ô^à Lipfic &c. 1701. in 8. pag. ]E deflfoin de l'Auteur de ce Traité , eft de prouver qu'il ^ __jadcs juftes irreprehenfibles ; que tous les Fidèles doivent tâcher de rêL^-e,& principalement ceux qui font obligez par leurs charges &: par leur devoir, de donner l'exemple : Qtie cette Irreprchcnùbilité ne doit pas être vainc & imaginaire, mais réel- le &: vcritoble , fincere , fans déguisement , fans atfedation , Theoiogiqu'? , &: non pas purement Politique : Que ce ne peuE pas neannoinseftrc une Irreprchenfibilité clTentielle , telle que celle de Dieu, mais une perfedion communiquée, humaine & non Aiigeliquo,re!Ie qu'elle peut fe rencontrer en un pur homme, dans la nirure déchue , &: reparée -, & non pas telle qu'auroit pu élire celle de l'homme dans l'état de l'innocence, ou telle que Teft celle des Saints dans lagloire. Ces propofitions , &: quandcé d'autres qu'il avance paroiflent affez claires d'elles- mên?s: cependant il a crû devoir employer toute fon érudition à les expliquer &: à les prouver. Il cite quantité de paiTages i D ES S C AV AN S. jPf fîeb. & Grecs. Il en fait la criàque aulîl bien que de ceux qu'il tire de l'Ecriture faincc. Il appelle à ion fccours les Auteurs anccns &: modernes , Ecclefiaftiques &: Prcphancs , Catholiques Se Pro- ceftans de toutes fortes de nations. Il rapporte des partages en- tiers de quelques-uns, &: cocte les autres avec la dernière exac- titude j marquant non feulement le Livre &: le Chapitre , mais aulTi la page , &: fait amli au bas de chaque article de longues - liftjs de citations. PARALLELE DE L'ARCHITECTQRE ANTIQDE ET de la modems , avec an Recueil des dix principaux yiutenn qui ont écrit des cinq Ordres , fcavoir Palladio (^ Scamo^rJ^ Serlio ^ Viyiola, Z). Bar haro & Cataneo, L. B. Albirti ç^ Viola ^ BuUant &de Zorme comparez^entre eux. Les troii Ordres Grecs , le Dorique , l'Ionique^ ^ le Corinthien font U fremiere partie de ce Traité : d^ les deux Zatim , le Tofcan &■ le Compofite en font la dernière. Planches Originales auz~ mentées de dix autres , repre [entant en grand le Piédeflal de la Colonne Trajane de Rome , ^ de plufieurs autres Tailles- douces. A Paris chez Pierre Emery , Michel Brunet , 5,^ la Veuve Horthemels. 1702., Vol. in fol. pagg. 117, • CEt Ouvrage fut imprimé pour la première fois en i^yo. Il en fut tiré un fort petit nombre d'exemplaires. M. Errard Diredeur de l'Académie Royale de Peinture à Paris , auquel M. de Chambray avoir laifle le foin de la première Edition ,.s'é- toit propofé d'en faire faire une féconde : mais les differens em- plois que le Roy luy avoir donnez l'ont empêché dexecuter fort deflcin, Gn a trouvé après fa mort les planches originales, èc on n'a rien changé au difcours dont elles font accompagnées. Cette Edition eft enrichie de plufieurs eftampes qui n'cftoicnt pas dans la première. On y a adjouté les ornemens du Piédeflal de la Colonne Trajane , g^ravez en grand par les foins , &: fixr les deffeins de M. Errard. Ils n'avoient point encore paru. Tout ce qu'on pourroit dire icy à l'avantage de ce Livre fe- toit beaucoup audefTous de l'approbation que M. Manfkrt luy a- donnée. LA SCIENCE UNIVERSELLE DE LA CHAIRE, OU DIC- tionnaire Moral , dans lequel C on trouvera far ordre A'^bahi j9^ LEJOURNAL tique ^ te que les Perei Grecs & Latins , les Interprètes de l'E- crttufe fainte^ d" lei Theolopens, les Prédicateurs Fram^ois, /- taliens^ Allemandi ^c. ont dit de plus curieux & de plus Joli- de jto dijferens fujcts de Morale. Tome IIJ. A Paris chez • Louis Guaiii , rue S. Jacques. 1701. in 8. pa^g. 646. TRAITE' DELA MANIEKE D'IMITER LE5 BONS PRE- dtcateurs , avec les Tables pour les differcns ufages quon peut faire des fermons fur tous les fujcts de la Morale C hre tienne ^com- pofés par le R. P. f^. H. de la Comp.de Jef A Paris chez Jean Boudoc , Louis Coignar(ij5d Guillaume Vandive , rue faint - Jacques. 1701. in u. pagg. 341. LE nombre 5c la yanccé des fujets qui fe trouvent traités dans les fermons des Anciens & des Modernes, oblige de les ré- duire en forme de Didionnaire ou de Tables pour la commodi- té de ceux qui ont bcfoin démettre ces matières en ufage. Voi- ci deux Ouvrages de cette nature. Le I. efl: un 3. Tome d'un Didionnaire Moral depuis \'£. juf- qu'à 1'/. qui contient des difcours fur les vertus , fur les vices Se liir les autres matières de Morale, rangés fuivant l'ordre de la i. lettre de chaque fujet. U y en a deux très beaux fur la Grâce. Ces difcours font ordinairement fuivis de Réflexions Morales , tirées , ou des Percs , ou des meilleurs Auteurs de notre ficelé. Le fécond contient fix fortes de Tables de zo. Volumes de Set' s. mons du P. Houdry Jefuite, La i. donne l'ordre des Sermons « fclon chaque Partie &: chaque Tome. La 1. l'ordre alphabeti- » que des Sermons en particulier : La 3 . le moyen de faire des A- » vents &: des Carêmes , des Dominicales &: d'autres fermons : ^' La 4. afîîgne des entretiens &c des ledures pour chaque jour de » l'aTinée : La j. donne le moyen de faire des retraites &: des excr- > cices fpirituels pour les Ecclefiaftiques, &: pour les pcrfonnes qui .«vivent dans le monde, La 6. comprend toutes les matières ré- .5J panduës dans toutes les parties, & dans tous les Tomes de cet » Ouvrage , pour fcrvir de lieux communs , ou de matériaux ■" A ceux qui compofent des Sermons. C'eft ainfi que l'Auteur a trouvé le fecret par le moyen de ces Tables , de donner différentes formes à fes Sermons , de les met- tre à plufieurs ufagcs. Ces Tables font précédées d'un Traité où il donne des règles qu'on doit fuivre dans la Prédication , &: des ma# riicrcs de bien & mal imiter les bons Predicaceuis. A Piiis chez Jean Cuiroj, tui; faint Jic^ucs, à l'Image S, Jean^Bap. 4vec ?riviltdHjio'^ XXXVIII. ' JP7 LE JOURNAL DES SCAV ANS ç Du LuNDY 4. Septembre, M. DCCîI. MEMOIRES POUR SERVIR A L'HISTOIRE EC- clefia^Uque des fix premiers ficelés , juflifiès far les citations des jiuieiirs Originaux : avec des notes four éclair cir les difficultés^ des Faiis^ gS de la Chronologie. Tome treizième, qui contient; la Vie defaint Auyiftin ^c. Par M. Lenain de TiUemor.t. A Paris chez Charles Robuftel, rue faint Jacques, au Palmier. 1702. in 4. pagg. 107^. QUoi qu'il n'ait encore paru que fept Tomes des Mémoires de l'Hiftoire Ecclefiafiique de M. de Tillemonc , on a crû devoir interrompre l'ordre naturel, pour donner celuy-cy qui eft le 13. tS: qui contient la Vie de faint Augulin.On s'cft déterminé à faire paroître ce Tome avant ceux qui le précèdent , parce que comme on cftoit preft de mettre au jour une Traduction de laVie Latine de faint Auguftin donnée par les Benedidins dans le der- nier Tome des œuvres de cePcre, laquelle a été faite fur celle-ci, on a jugé que l'original de l'Hiftoire même fèroit plus exaâ: qu'- une Traduction faite fur une Verfion Latine , &: qu'on épargne- roit au public la peine d'acheter le même Ouvrage en deux façons. S. Auguftin a écrit une partie de fa Vie dans fes Confcflions ; & après fa mort Pcflîdius Evêque de Calame fon Difclple, nous a lailVé la Vie &: le Catalogue des écrits de ce Pcre. Mais comme J70Z. K kkkkkk j^S" L K JOURNAL on p?u: tiicr des Livres de fjin: Auguftin quantité de circon(l tances de fa vie que Polîîdius n'a point marquées, Gérard ,Morin- gus , DoJl::ur &: ProfolTcur de Louvain , &: enfiiitc Ciné de faint Tron , entreprit de donner une Vie de faint Au(^i;ftin , tirée p:incipile;r,ent de fi;s Ecrits, Elle tut imprimée à Anvers en 15-53, A ion imitation Jean Pvivius de l'Ordre des Hermites de faine Auguftin , Dad:cur en Th?clogic &: Rcgent à Louvain, com- . pofvune Vie de fainr Auguftinpius ample que celle de Morin- gus, divifée en quatre Livres , qui fut imprimée à Anvers en 164^. Ces Vies n'approchent point de l'cxaclitude de celle de M. de Tillemonc. Il a , fuivant fa méthode ordinaire , tiré tant des Ouvrages de faint Augudin , que des Ecrits des Auteurs & des Monumcns anciens , cous les faits qui ont rapport à faint Auguf^ tin , «S«: a compofé de ces paflages rangez dans l'ordre des temps, l'hiftoire entière & complette de la Vie de ce Père. Il y a auflî joint des notes , pouréclaircir quelques points de critique & de chronologie. Les grandes adions de faint Auguftin , le nombre prodigieux de fes Ecrits, fes d'fputes continuelles contre les Hé- rétiques, les affaires de l'Eglife aufquelles il a eu part, fa pru- dence , fa doclrinc , fa fainteté , & fes vertus fourniflent une très belle &tres ample matière :& la vénération toute particulière quelvl. de Tillemonc avoir pour ce grand Saine , n'a pas peu contribué à réveiller fon attention pour recueillir cxaélemcnctou- tes les circonftances de fa vie. En voici l'Abrégé. Saint Auguftin naquit a. Tagafte , Ville deNum.idie le 13. de Novembre 554. Le nom d'y^urelg qu'on lui donne , ne fe trou- ve que dans l'infcription de l'Hiftoire d'Orofe qui lui eft adrcf- fée , & dans Claudicn Maniert. Son Père Patrice Bourgeois de Tagafte , cftoit Payen. Sa Merc eft fainte Monique , dont la Vie fera rapportée dans un autre Tome. Il eut un Frère appelle Navige. Il fut fait Catéchumène dans fon cnf-ance , &c cftant tombé dangcreufement malade , il demanda le Batême avec cm- pv^flement. Il fit fes premières Etudes à Madaure , &: en revint il \ âge de fcize ans dans la maifon de fon perc. Il alla enfuite à Carthagc l'an 370. pour y étudier la Rhétorique. Il eut alors d'u- ne Concubine un fils nommé Adeodat, qui fut baptifé avec fon perc en 387. &: mouru: peu de temps après. L'année de la narf- DES SCAVANS. 55,5, Tance a Adeodac , faine Auguilin peidic fon pcrc qui s'étoii: tâit Chrétien. L'écude delà Philofophic rie quelque temps les déli- ces d'Auguftin. li lon^ba bicn-tô: après dans i'iicrcfie des Ma-; nichécns : il ne fut néanmoins jamais parmi eux qu'au rang des. Audireuis, Il enfeigna les Belles lettres àTagalle, &: Ja Khccoii- que à Carthagc , où il eu: pour Ecoliers Licent , tuioge , A- lype. Il fuc détrompé dans cette Ville de la croyance qu'il avoic à 1 Aftroîogie Judiciaire , &c reconnut aufli enfin les erreurs des Manichéens'. 11 alla à Komeen383. &: y tomiba dangereufement malade. Après y avoir fait quelque tem.ps des leçons de Rhéto- rique , il alla l'enfeigncr à Milan , où inftruit par les fermons de iaint Ambroife, touché par la ledure des livres faints , ébranle, par les converfations qu'il eut avec Simplicien &: avec Politien, il fut enfin converti par une voix qu'il entendit , qui luy cria dans le temps qu'il penfoit à fon état : Prcnez^^ ^'P^^ H ouvrit les Epîtres de faint Paul , & étant tombé fur ces mots : 2l\cs yi fpirans au Bap- tême, qu'il reçût avec fon fils Adeodat , de la main de faint Am- broifc le jour de Pâques de l'an 387. Il n'y a point de preuve que faint Ambroife &: luy ayent compofé alors &: récité le Te Z)fa/«.M.deTillemont remarque dans une Note, que ce Cantique cfl: attribué à de; Auteurs plus recens , & qu'on ne peut fçavcit certainement de qui il eih Apres fon Baptême il rcfolut de s'en re- <îoo LE J O URN AL touraer en Afrique avec fes amis pour y mener une vie parfaite. Il pridit fa msre à Oftic le 13. de Novembre 387. mais avanc que de sCinbarqueril fie en 388. un voyagea Rome, où il compofa quel- ques ouvrages; Ce ne fut qu'après la dchxitc du Tyran Maxence, arrivée le z8. Juillet ou le 17. Août 388. qu'Auguliin palfa en A- frique. Après s'ècrc arrête quelque temps à Carthagc , où il Ric témoin de la guerifon miraculeufe d'Innocent , il fe retira àTa- gafte , ôc y pafta environ trois ans avec fes amis , dans l'étude &: dans les exercices de la vie Religieufe , ayant renoncé au mon- de. Il fut l'an 391. ordonné Prêcrc malgré luy à Hippone par Va- lere qui étoit Evcque de cette Ville. Il fe recira quelque temps après fon Ordination pour étudier l'Ecriture laintc , & fe prépa- rer aux fonélions du Sacerdoce. Il ne fut pas long-temps fans ê- tre employé. Valere le chargea bien-tôt de prêcher , quoi qu'a- lors l'ufage de l'Eglifc d'Afrique ne permît pas aux Prêtres de prêcher , du moins en prefence de l'Evêquc. Valere donna une maifon à faint Augufliin , où il établit un Monaftere de Moines. Quoi qu'il ne fût que Prêtre , fon mérite &; fa fcicnce luy firent avoir part aux affaires les plus confiderables de l'Eglifc d'A- fL-iquc. Il aflilfa au Concile d'Hippone de l'an 393. On attribue à ce Concile 4i.Canons fur lefquelsM.deTillemont fait une lon- gue critique. S. Auguftin entreprit de combattre les Donatiftes de vive voix & par écrit. Il abolit la coutume de frire des fellins dans les Eglifes les jours de fête. Valere le demanda en i(^6. pour fon Coadjutcur. Megale Primat de Numidie s'oppofa à fon Ordination : mais ayant connu la fiuffcté de l'accufation qu'il a- voit avancée il y confentic. Auguftin fut donc ordonné Evêquc pour gouverner l'Eglife d'Hippone avec Valere. M. de Tillemont décrit fort au long la conduite, les vertus & les aétions de S. Au- e;uftin pendant fon Epifcopat , & fait mention de tout ce qu'il a fait &: écrit pour l'Eglife. Il rapporte aufll les Rcgiemens des Conciles d'Afrique, les principaux évcnemcns de ces Eglifes, & les frits hiftoriques arrivez du temps de faint Auguftin, qui fe trouvent dans les ouvrages de ce Père. Nous ne pouvons pas en- trer icy dans ce détail : Nous remarquerons Iculemcnt , qu'il fiic un des principaux défenfeurs de la cauie de l'Eglife contre les L>ouatilies, dans la conférence deCarthage de l'an 411. dont M. de DES SCAVANS. ^ '€ot *iîe TiHemont rapporte les Aâics -, &c qu'il foutint ^reCque luy fcul la vcricé Catholique contre Pelage &: fcsDifciples : ce qui a obligé M. de TiHemont de faire l'Hilloire des Pelagiens ; de rapporter les deciiîons des Conciles &: des Papes faites ilir ce fu- jet, &c de parler des ouvrages compofez , tant par les Pelagiens que par les Catholiques , 6c particulièrement de ceux de faine Auguftin. Enfin {aint Auguftin après avoir gouverné pendant 34. ans l'E- glife d'Hipponc mourut âgé de 76. ans le i8. jour d'Aoijt de l'année 430. La Ville d'Hippone qui étoit alîlegec par les Van- dales avant fa mort , fut délivrée après un Siège de 14. mois vers le mois d'Août de l'an 431. Mais quelque temps après le Comte JBoniface ayant été entièrement défait , Hipp.one fut abandon- née de fes habitans , &: brûlée par les ennemis. Cette vie peut être très utile à ceux qui veulent lire les écrits de faint Auguftin , & s'inflruire de la dodrine de ce Père, par- ticulièrement à ceux qui n'ont pas la dernière Edition de fes .œuvres. L'ETAT ACTUEL DE LA POLOGNE- A Cologne , chez Jacques Bouteux. ijoz- in iz. pagg. z6o. POur donner quelque ordre à cet Ouvrage , on peut le divi- fer en deux parties. Dans la première l'Auteur entreprend de prouver , que l'Eleéleur de Saxe cft parvenu à la Couronne de Pologne par des intrigues préparées de longue main : & dans la féconde qu'en confequence de fon Eleétion, la fcrvitude cft pour la Pologne un malheur inévitable. On croyoit communément que le projet de l'Eledeur de Saxe n'avoit efté formé que depuis la mort de Sobieski, & que la précipitation & la fortune avoient eu la principale part au fuccez de fon entrcprife : Mais voicy un Spéculatif qui prétend au contraire , que l'EIedion de ce Prince cft l'exécution d'un plan médité depuis plus d'un lîecle dans les Cours de Rome &: de Vienne. Pour le prouver , voicy comme il raifonne. Rien ne convient tant , dit-il ,au S. Siège qu'un Roy de Pologne abfolu & héréditaire , qui n'étant pas dans la dé- pendance éternelle de fes fujets comme un Roy Eledif , puiffe quand il luy plaira,& fans attendre le confentement d'une Diec- 1701. L 1 1 11 11 . M mm m mm m éo(î LEJOURNAL qu'une pirtic des Lithuanois croie engagée par un traité fecret,. de défcrcr au Roy le pouvoir abiblu dans leur état ; &: qu'ils a- voicnr écc poulTcz à cela par un cfpric d'animofirc : Mais c'étoic une animoiicc de LicUuanois contre Lithuanois , des Oginfici contre les Sapicha, Se niillcmcnt de la Lithuanic entière contre la-. Pologne , comme le raifonncmenc de l'Auteur le luppofe : l'au- ■ trc, que toutes ces relations nous trompent , ou que l'idée que ■ l'Auteur nous donne de la Coe^^uation cf}. ent\c:emcnc faulîe,, quand il entend par ce mot une égalité de prérogatives avec la Pologne , puis que ce n eft qu'une égalité d'ufages. Pour bien entendre la fignitîcation de ce mot^ qui rcvenoit li fouvcnt dans les Gazettes les années précédentes , il tant fc relTouvenir qu'en ijSi. qui fut le temps de l'union des deux Etats , les Lithuanois exigèrent que les principaux Officiers de Lithuanie nommeroient gux Charges fubalternes , au lieu qu'en Pologne c'étoic le Roy. qui y nommoit immédiatement. Le motif qui leut fit ftipuler cette condition , fut afin d'avoir chez eux à qui s'adrefler pour obtenir les emplois , fans avoir la fatigue de les aller foUicitcr en Pologne. Et en effet tant que les Généraux de Lithuanie ne fc font point prévalus d'un fi beau droit , pour opprimer la No- blelfc Lithuanienne ,, elle s'eft fore accommodée de cet ufage, bien loin de le regarder comme une diftindion defa vanta geufc qui la ravalât au deffous de la Nobleffe Polonoife : mais les der- niers Généraux s' étant rendus trop puiflans , leurs ennemis ont demandé la Coequation, qui n'eft autre chofe qu'un nouveau rè- glement,, portant qu'à l'avenir leRoy nommeroit immédiatement à toutes les Charges fubalternes du Duché , comme il nomme à celles de la Couronne. C'eft ce qu'on s'eft cru obligé d'expli- quer pour l'infhudion du public , qui en lifant les Gazettes,, pourroit auffi-bien que notrcAuteur, fe tromper au mot de Cee- quation. L'Auteur finit par quelques objeélions qu'il fe fait de la part, des Polonois contre fcs pronoftiques , &: qui font fuivies d'autant de réponfes. Mais afin qu'on luy fçache plus de gré de la pénétration avec laquelle il entre dans l'cfprit des Polonois^. il prend grand foin d'infinuer qu'il n'a aucun commerce avec eux,, &: que tout ce qu'il va leur faire dire eft tiré de fa teftc^ &: de la connoifToncc profonde qu'il a de la politiquç. DES S C A V A N'S. ^or • Toutes ces objcdions fe peuvent réduire à celle-cy : Nos Joix fdifenc les Polonois ) font trop anciennes , notre liberté nous eft trop prccieufe pour ne la pas dcftèndre au péril de notre vie. Un Prince qui voudroit violer nos privilèges , hazardcroit trop ; il verroit bien-tôt toute la Nobleile rciinie , & aflcmblce en Ro- ko/c pour le chaiîer : Nous nous jetterions plutôt entre les bras du Turc. Enfin aucun Prince étranger n'a pu réuillr dans une pareille entreprife &:c. Réponfe. Ne voiis flatcz point. Un Prince qui n'a été élu que par une troupe de Schilmatiques , & malgré tout le refte de la nation , qui n'a été proclamé que par un Evêque ufurpatcur de l'autorité Primatialc, un Prince dont le couronnement a été en- core plus irregulier que l'éledion ; un Prince en un mot qui n'a manqué à aucune nullité , & vous a forcez à le reconnoiftre, en ne menant avec luy que dix mille hommes de troupes feulemcnr, ne viendra pas à bout de fc rendre abfolu en dépit de vous ? A qui pourrez vous le perfuader ? Si l'amour de vos privilèges a tant de pouvoir fur vous, que n'en donniez vous des marques au com». niencementî que faifoit alors votre Rokofc Primatial , compofé de la plus faine &: de la plus nombreufe partie de votre NoblcfTca & qui auroic été foutenu pat un Prince arrivé fur vos côtes,pour fe mettre à votre tefle ? C'etoit alors que vous auriez dû vous op- pofcr à l'C/fui'pateurj fi vous en aviez eu la force & le courage , & non pas à prefent que vous l'avez reconnu, que Çt$ troupes font dans le cœur de votre Etat y & qu'il en peut faire venir tous leS" jours de nouvelles. La moindre refiftance que vous ferez nefei'-- vira qu'à avancer votre fervirude , en fournifiant un prétexte à- votre Maiftre de châtier votre rébellion : faites mine d'appcller à votre fecours des étrangers, &: vous verrez comme vous ferez traitez au moindre vent qu'on aura de votre dcfl'ein. Si jamais Prince n'a réiiffi dans une pareille entreprife, c'eft que jamais il ne s'eft trouvé des Polonois aflcz infenfez, pour donner leur voix à un puifiant voifin , comme quelquçs-uns de vous ont fait dans la dernière éledion &:c. Au refte fi quelqu'un eft curieux de fçavoir qui eft l'Auteur de ce Livre , bien des gens prétendent y reconnoiftre le ftyle dut' feu Abbé de Che vremont. On l'a veu en France uniq'jement oc^ - 'éoî, LE J ou RN AL cape de l'étude de la Politique , & fc piquant d'avoîr fait des découvertes mcrvcillcufcs fur cette matière. Il avoit été dans quelques Cours étrangères , &c pretcndoit avoir pénétré dans le Cabinet des Minières de Vienne , d'où il avoit tiré , difoit-il ^ une copie du Tcllament du feu Duc de Lorainc. Il déploroitles malheurs de ceux qui ne vouloicnt pas fe prévaloir de ics lumiè- res. On remarque beaucoup de conformité entre ce caractère & ce que l'Auteur dit en parlant de foy-même pag. 88. Mais mon •. Lecteur intelligent pourroit encore ignorer après tout cela ce p que je luis bien aife aujourd'huy de luy apprendre , & qu'on «eût été très ravi d'apprendre au Miniftrc qui paflbit en Polo- w gne , aufll-bien qu'à ceux qui luy fournilloient Tes inflruclions. V Tous ceux qui connoillcnt celuy qui trouve à propos aujour- - d'huy d'écrire ce qu'il fçavoit dés lors ( auflj-bienque tant d'au- « très mi Itères qui viendront dans leur temps ) luy feront témoins " par tout qu'il n'a rien obmis pour s'approclier , lors même qu'il » découvroit qu'on n'obmettoit rien pour l'éloigner. Pag. i6r. « Que de chofes icy font du Cabinet d'un Souverain , & au dcC- « fus d'une déclaration publique, qui cil toujours imprudente » quand elle elt ou trop prophétique ou trop découverte. Il les » faut refcrver pour un autre temps , & ne prophaner pas des u connoiilances qui peuvent utilement fervir ailleurs. En voilà beaucoup pour un Livre qui n'a pour luy que fon titre &:,fa nouveauté. Les Lecteurs doivent fçavoir bon gré qu'on en ait fait un fi long cxtrait,pour leur épargner la peine & le dégoût qu'ils auroient eu s'ils avoient entrepris de le lire eux-mêmes. SYSTEME CHRONOLOGIQUE HISTORIQUE DES Evefques de Toul , avec des Mémoires hifioriques & chrono^ logiques pour la vie de faint Dié, Evefque de Nevers^ ^ Fon- dateur de l'injîgne Eglife de faint Diè en Lorraine. Far M. l^Abbè de Riguet^ Grand Aumônier de S. A.R. ^c. A Nancy, chez Paul Barbier. 1702. in iz. p^gg- 358. Icn n'efl: plus incertain que le temps de la fondation de la ^\, plupart des Eglifes de France. Quoi que Sulpicc Severe aie affuré qu>; la Religiori a été reçue beaucoup plus tard deçà les Alpes, R D E s s C A V A N s. 609 Alpes , que dans les autres parties de l'Empire Rofriain , on n'a pas laiiTé de faire remonter l'origine de plufieurs Eglifes de Fran- ce jufqu'aux Apoftres. C'cft-là la fource des Anachronifmes &: de la confi-ifion qui fe trouve dans l'Hiltoire de pluiieurs Eglifes de France ; parce qu'on a placé leurs premiers Evéques long- temps avant le temps qu'ils ont vécu. C'eft ce qui cft arrivé à TEglife de Toul comme à plufieurs autres : On a crû que faint Manfui fon premier Evéque avoir reçu fa MilFion de fiint Pier- re, Cela fuppofé , on ne trouve que trois Evéques de Toul, de- puis luy jufqu'à faint Aufpicius, contemporain de Sidonius A- poUinaris mort en 482. & on eft obligé de mettre deux vacances de Siège , l'une de 100. ans, après Aper VII. Evéque, & l'autre de 300. ans après Autmundus XII. Evéque. Feu M. de Ri- guec rejette ce Syn:éme,&: place le commencement du Pontificat de faint Manfui vers l'an ^61. mais fimplement par conjecture. « Aufpicius , dit-il , V. Evéque de Toul, yivoit encore vers l'an « 48(5. En donnant ij. ans d'Epifcopat à chaque Evéque , on re- « monte vers l'an 361. qui eft le temps que Julien l'Apoftat forcit « des Gaules pour porter la guerre en Orient. Saint Euchaire fuc martyrifé en ce temps-là : Mais l'Auteur prouve que ce faint c« Martyr n'ctoit point Evéque de Toul. Il le croit Evéque d'une Ville ruinée depuis long-temps appellée Grand , qui étoit éloi- gnée de 8. ou 5>. lieues de Toul , où il y a prefentement un Vil- lage de ce nom. On ne fçait rien d'Amon , d'Aléas &: de CcUî- nus, que l'on fuppofe eftre les Succcfleurs de faint Manfui dans l'Evéché de Toul. Aufpicius nous eft connu par les lettres de Sidonius ApoUinaris qui luy a écrit , & a écrit de luy au Comte Arbogafte qui demeuroit alors à Trêves, qu'il ne faut pas con- fondre , comme a fait Baronius, avec un autre Arbogafte qui vi- voit du temps de Valentinien &: de Theodofe. Urfjs , dont on ne fçait rien, fucceda à Aufpicius. Aper, vulgairement S. Evrc, Succeftcur d'Urfus n'eft ni ccluy à qui faint Paulin , ni celuy à qui Sidonius ApoUinaris ont écrit. L'Auteur donne la iuitte des Evéques d; Toul jufqu'à Benoit XXVI. Evéque, qui eft mort au commencement du neuvième fiecle, & tâche de fixer le ten)ps de leur Pontificat. Il prouve que Lendinus & Bodo ne font qu'un feul Evéque , &: rejette du Catalogue des Evéques de Toul les 1702,, N nnn nnn Èïo LEJOURNAL îwms de B^rtin & de Hilduardus. Il montre que faint Dié en-. "Voce a fleuri Ibus le rcgncde Childeric II. long-remps avant le Poncificat de Garibaldus Evèquc de Toul , Ibus lequel on le place ordinairement. Il fait voir que Jacob XXV. Evêque n'cfl: point contemporain de Hidulphe , qui ayant quitté l'Archevê- ché de Trêves , bâtit le Monaftcrc de Moyen- Monticr. Cette Hilloire des Evcqucs de Toul clt iuivie de deux autres > 'Bcàzs ; l'un elt fait pour prouver la fauflétc du Titre de fonda- tion de l'Abbaye de Rcmiiemonc , rapporté par Roziéres dans fon Livre incitulé : Stemmata Lotharingie ac Barri Ducum ; & l'autre contient des Mémoires hiftoriques Se chronologiques fur la Vie de faint Dié. Ceux qui n'aiment que des livres agréa- bles &c bien écrits , ne trouveront pas celui-cy de leur goût. DE'FENSE DE L'ANTIQUITE' DE LA VILLE ET" du Siège Epifcopal de Toul , contre la Préface du Livre qui a ■pour titre, Syjrème Chrnologique & Htftoriquedes EzH^fques ds Toul. A Paris, de rimprimerie de Simon Langlois. 1702. in 8. pagg. 50. CEluy qui a donné au public le Livre de M. l'Abbé Riguec après fa mort , a été encore plus loin que luy , en avan- "Ç-ant dans la Préface que le Sicge Epifcopal du Diocefe de Toul avoir été autrefois à Grand. C'efl: le fcmimcnt que refîite l'Au- teur de la diflertation intitulée, D^/^w/r de l'antiquité de la Ville Cr du Siège Epifcopal de Toul. Il avoue que la Légende de faine Euchaire, le fait Evêque de Grand : mais il dit que ce n'cft pas u- nc preuve qu'il n'y eut point alors d'Evêché à Toul. II ne peut fur tour fouffrir que l'Auteur de cette Préface ait avancé que la Ville de Toul n'étoit alors qu'un Château. Il foutient que fous les premiers Empcteurs Romains Toul étoit une Ville confidera- blc , &: que quoi que dans les ficelés pofterieurs elle ait cflé ap- pellée Château , cela ne prouve point qu'elle ne fût pas aufll une Ville, parce que plufieurs Villes ont eu le nom de Château. Dans la Notice de l'Empire, Toul efl dite la cité des Lcuquois. Char- lemagne , Charles le Gros leur donnent aulîl le même nom. Al- bçric Religieux des trois Fontaines die fur l'an 10^6. qu'Eu4^ X) ES s C AV ANS. 6m' Comte de Champagne , après avoir forcé plufienrs Châteaux , iflîegea la Ville des Leuquois qui cft iippcUée Touî. L'Auteur de ,a Préface de M. Riguet s'eft louideniéc troirpé quand il a dit que la Ville de Toul n'a efté connue fous ce ncrn qu'au con;racnce- ment du lo. fiecle , puis que s'il avoir lu attentivement le Livre qu'il donnoit au public, il y auroic trouvé qu'Alodius figna au y. Concile d'Orléans, tenu en 54^. en qualité à'Evefque de i'Içi^ii- fe de Teul. On trouve le nom de cette Ville dans Ptolcmeé,, dans l'Itinéraire d'Antonin, dans la Notice de l'Empire, & dans- quantité d'aurres Auteurs. Comme dans une Lettre d'Aufpicius • cinquième Evéque de Toul au Comte Arbogaftc , dans une ' Lettre de Mappenius de Reims écrite vers la rin du fixiéme fiecle " à Nicelius de Trêves, dans le Concile tenu à Rome fous le Pape Agathon en 680. où Adeodat cft appelle Evéque de - Toul , &: dans plufieurs vies du feptiéme & du huitième fiecle. • L'Auteur de la Préface ayant pretaidu que le nom de la Ville de Toul avoir été ajouté dans les Cartes de Ptolomée , l'Auteur de la défenfe cite plufieurs Manufcrits,pour faire voir que l'Origi- nal de Ptolomée portoit Toul &: Nas, comme les deux principa- les Villes des Leuquois. Il juftifie encore l'antiquité de l'Itinérai- re d'Antonin , &; le croit fait fous Antonin le Pieux, Cet Auteur, non content d'avoir fait voir que Toul eftde toute an- tiquité la principale Ville des Leuquois , monrre encore que Grand, que l'Auteur de la Préface fubftituë en fa place, non feu- lement n'eftoic pas la capitale de ce pays , mais qu'elle n'en eftoit pas même ; qu'elle étoit autrefois du Diocefe de Langres , & q|u'il n'y a aucune preuve folide que ce fût une grande Ville : ■ qne la Légende & les Bréviaires qui font famt Euchaire Evéque de Grand, ne font point dignes de foi; &:que d'ailleurs Eu- chaire a pii faire les fondions Epifcopalcs dans ce lieu, fans en ê- tre Evéque. L'Auteur finit par une Topographie de la Ville de " Toul. DE HOMAGIO , REVERENTIA , OBSEQUIO , O- peris auxilio , &: aliis Juribus qu^e funt inter Dominos & Subditos , ex jure diligens&accurata traélatioThomarMau* lii , cum cemporis Conliliarii 5c Seerecatii Lubacenfis à muj; - tu L E J O U R N A L' tis haûcnus cxpccita, & utilicatis publicx caufâ foras data. E- dltio nova ; cui accclîk Index locupletifTimus rcium ac vct- borum Hicmorabilium. Lcodii, typis LambcrciThonon. C'cft-l a.- àkc, Traité de Droit touchant Chommage, l'honneur, ie fervi- ce , les droits daide (^ de corvées que les fujets doivent à leurs Seizneurs.Par Thomas Maulius qui efloit de fon tempsConfeiU 1er d' Secrétaire de la Ville de Zubcc. Ouvrage recherché de plujùurs , & mis au jour four l'utilité du -public. Edition nou- velle , avec une Table très ample des chofes ^ des mots les plus remarquables. A Licgc^ de l'impieffion de Lambert Thonon, 1701. in 4. pagg. zi8. Q^'Joi que ce Traité ait été déjà imprimé deux fois en AUe- aiagne par Hampelius en i5oy. &: 1631, à Marpurg, il y a beaucoup d'apparence qu'il n'a point été connu en France ; puis qu'il n'eft point cité par nos Auteurs , &: que M. Simon qui a donné au public la Bibliothèque des Auteurs &: des Interprètes du Droit Civil &: Canonique, n'en a point parlé. Ainfî l'on peut dire qu'encore que cette croifiémc Edition ne contienne rien de nouveau , elle a néanmoins toute la grâce de la nouveauté. C efl: un Recueil fur un fujet particulier,qui fuivant le témoigna- ge de l'Auteur luy a coûté beaucoup de temps &. de peine à ramaffeE d'un grand nombre de Volumes. Ce Traité efl: compofé de quinze Titres , qui renfer4 ment les maximes les plus triviales , & pluficurs queftions tcu- cliant les devoirs des fujets envers leurs Seigneurs , les Corvées^ les Tailles , les Gabelles &; contributions , les Privilèges de ceux qui en îont. cxemts , les avoucries &; droits de protedion ; &i comme ces matières font principalement traitées par rapport au droit d'Allemagne , c'eft: en partie ce qui eft caufc que cet Au- teur efl: fi peu connu parmi nous, A P A R I S , Chez JEAN C U S S O N , rue faint Jacques , à l'Image Saint Jean-BapciUc. Avec privilège du Roy. 170 z . XXXIX. €i} LE JOURNAL DES SCAV ANS Ç Du LuNDY II. Septembre, M. DCCII. APOLOGIE DU SYSTEME DES SAINTS PERES SUR la Trinité contre les Tropolatres & les Sociniens , ou les deux nouvelles bere^es d Etienne Nye é- Jean le Clerc , Prote^ans, refutées , dans la réponfe de M. l'Abùé Faydit au Livre du R, Père Hugo , Chanoine Régulier de l'Ordre de Prémontré. A Nancy, chez Paul Barbier. 170Z. in 8. pagg. 331. L'Abbé Faydit donna au public en 1696. un Traité intitulé, Altération du Dogme Theologique par la Phtlofophic d'A- rifiote , oufauffes idées des SchoLfiiques fur les matières de la Re- ligion. Tom. I. Traité de la Trinité. Le Perc Hugo Chanoine Régulier de l'Ordre de Prémontré en 6t imprimer une Réfutation^ à Luxemhourgen ï6p^. C'efl: contre ce dernier ouvrage qu'efl: écrit celuy dont nous parlons, compofé par l'Abbé Faydir, qui s'en dcclare Auteur en plufieurs endroits , quoi que Ton nom ne paroifTc pas à la tcce. Pour fçavoir de quoi il s'agit , & quel cft le fuj?t de leur difpute &: de la conteftation , il Faut faire l'Ex- trait de ces trois Ouvrages. Le but qpe s'eft propofé l'Abbé Faydit dans Ton Traité de la Trinité , eft de confirmer ce qu'il a avancé dans un Ecrit mr:- tulé , Les Eclaircifjemens fur la Doïlrine (^ l' H ivoire Ecclefiaf. tique des deux premiers fiecles , Que le Ciel n'eft pas (i diftc- « i:;ent de la Terre qiic le Syftcme de la Trinité des Scholafti- « YJ02.. O o o o o o o ^î'.^ L E J O U R N A L u ques l'eft de ccluy des anciens Pcrcs : Que ccluy des Scholafli- » ques ne conlille qu'en Eltrcs Mecaphyliqucs &: Logiques , en " Kclacions , en Piopncccz rclacivcs , en Modes , cnModirica- i. tions , en Concrecs , en Peifonalitez , en Voye d'cntende- « ment &; de voloncc , en Attributs &: Adcs notionels , en pe- »» tices Entitez , qui font propres à une perfonne&: non à l'autre ,. » en Foraocs abllraites ^ qualitez intiinfequcs , réelles & fiibfif- » tantes par ellcs-mcmes , confticutives des perfonnes divines , en 7, (ubfïllcnces, en luppots, en pcrlcicez , toutes choies abfolu- » ment inconnues aux Apôrrcs &:à leurs Difciplcs. Il propofe enfuite les articles fur lefqucls il prétend que la doctrine des Scholaftiqucs eft difterente de- celle des Pères. » Le premier cft que dans chaque perfonne divine , il y a une » certaine forme abftraitc, réelle &: intrinfcque , qui n'eft pas dans » l'autre , & que c'eft ce qui fait fa propriété , fçavoir la Patcr- « nité, la Filiation, &: la Spiration adive. Il fouiicnt au contrai- « re , que fuivant le fcntiment des Anciens , il n'y a quoi que ce » foit dans une perfonne qui ne foit dans l'autre ; qu'il n'y a .. qu'une forme très fimplc éc très pure , dans les trois Perfonnes » Divines. » Le fécond principe des Scholaftiques que l'Abbé Faydit » combat , ell qu'il y a en Dieu des Relations réelles , intrinfe- » ques , qui tout la diftinction des perfonnes. Il les rejette , & » prétend que le feul Se unique principe de cette diftinélion , ell « que l'une eft engendrée , & l'autre engendre-, deux font pro- » duifantcs, &: l'autre eft produite. Ce qu'il explique par l'exem- « pie de la penfée & de la doftrine , qui eft , dit-il , la même for- »mellement, numériquement &c individuellement, dans le Maî- w tre & dans le Difciplc , quoi qu'elle foit difterente , en ce » qu'elle eft dans Icmaiftre comme dans fcn principe & dans fa » fource , &c dans le difciple comme produite &c communiquée. Le troiliéme article de la Théologie contre lequel il s'élève, eft que l'elfence n'engendre point l'cftcnce , non plus que la di- » vinité , la divinité. Il apporte des paflages des Anciens pour » prouver que l'eftence engendre l'cftcnce , Se que la vérité en— » gendre la vérité , que la figeftc engendre la fiigefle. Il n'y a pas non feulement de Théologien Scholaftique , ny prcfquc nie- D E s s C A V A N s. ^ry me de Chrétien , qui necroye que c'ell: une herefîe de dire qu'il y a trois natures &: trois cll'cnces dans les trois Peifonnes de la Trinité , comme il y a trois humanicez dans trois hommes. M. Faydit ofe foutcnir que c'cfl: à tort qu'on condanne ces exprcf- fions , qu'elles font orthodoxes &: conformes au langage des faints Pères. Il a même avancé ( pag. 106. ) qu'il cft clair que « les anciens Pères ne reconnoiffoient point d'autre unité entre <« le Père, le Fils & le faint Efprit, qu'une unité rpecifîquc,& qu'on •> ne parloit point alors d'une unité numérique &c individuelle^ en « la manière que les Scholafliqucs l'entendent. Cependant il a- <> voue enfuitc ( pag. 133, ) que la nature divine étant infinie , .. efl neceflairement une d'une unité finguliere , numérique, in- « dividuelle & exclufive de pluralité. » C'cft uniquement fur cette infinité qu'il fonde l'unité d'efîcncc divine. Mais il continue ( pag. 138. & 139. ) à blâmer le Syflê- « me des Théologiens, qui veulent que la nature en Dieu ne fiffc « qu'un feul nombre, & foit une d'une unité numérique, que « les Pères ne reconnoiffcnt point, mais feulement une unité fpe-» cifîque. Il prétend ( pag. 162. ) que le Dogme qu'il foutient de «« trois divinitez iingulieres & de trois fubftanccs, quiàraifon« de leur infinité n'en font qu'une , n'a rien de feimblable à l'im- « pieté des Trithcites. Il ne veut pas qu'on ait crû dans l'anti- « quiré la Tuutoujïe ou l'Identité de nature. Il accufc les Scho- laftiques d'adorer en Dieu une perfonalité , une relation Meta- phyliquc , une modification &: un Trope , &: leur donne à caufo de cela le nom de Tro folâtres. Il va encore p!us loin, dans la féconde fcdion ( pag, 122. &: 7.1.1. ) où il prétend qu'on peut dire en un fens, qutl y a trois Dicux\ « &: que fi l'Eglife a profcrit cette expreffion , & défendu aux Fi- » deles de s'en fervir , ce n'cfl: nullement parce qu'elle ait jamais « crû qu'il y eût une fauffeté & un poilbn interne dans ces paro- « les, //y a trois D/>?<.v,mais qu'elle l'a fait par une fage ceconomic '» &: une prudence politique , de peur que les Fidèles ne femblaf-.-. fent approuver & autotiler les erreurs des Payens. Ainfi félon « luy , cette propoficion Jly a trois Dieux, n'eft pas tant crrcnce « en elle- même, qu'elle eft équivoque & occafion d'erreur aux»*- fbibles, « Cx6 L E J O U R N A L Il ne raifonnc pas moins d'une manicrc différente de celle des ScholafHqucs/ur l'unicc des opcracions des trois pcrfonncs divi- nes. Ils tijuiicnc que les trois pcrfonncs de la Trinité n'ont qu'un Icul principe de leurs opcracions , fçavoir une intelligence, une volonté , une charité par laquelle ils pcnfcnt , ils veulent ils aiment ; ic qu ainti il n'y a qu'une feule opération &: une mê- me penfée , un même vouloir actuel , une même affedion , quoi qu'il y ait trois agens, trois voulans , trois pcnfans, trois aimans. Ivl Faydit n'approuve point cette raifon de l'unité des opcia- « tions des trois pcifonnes divines , & en donne deux autres , «l'une qucla na:uce divine n'c:ant qu'une opération , fonintel- » lectiou , fa pcnlee aduelle & fubiîllante , il faut ncccllaircmenc » qu'on croyc , que puis que la nature cil une dans les trois pcr- »• fonnes , l'opération eft une. La féconde raifon qu'il apporte " de l'unité des opérations des trois pcifonnes , cA: la parfaite » concorde &; l'union de leur penfée , de leurs affcélions & de » leurs delirs, à caufe qu'ils s'aiment parfaitement, & que ce que » l'un veut , penfe &: aime , efl: auffi-côt penfé , voulu , aimé de w l'aucre ; en forte qac l'unité qui cil; encre eux , ne fçauroit eftrc >. fondée que fur la parfaite conformité & confoiiance de leurs » penfées ù. de leurs affrétions. Le fepciéme article que M. Faydit reprend dans les Scholaûi- ques , eft d'avoir voulu expliquer la raifon de la différence de la génération du Fils, de la proceffion du faint Efpnt, & d'avoir die que la génération du Verbe eft une émanation de l'entendement divin , &: la procefllon du faint Efprit une émanation de la vo- lonté ; il trouve que c'eft une grande audace à faint Thomas d'a- voir entrepris de décider ce que les faints Pères les plus éclairez ont toujours avoué ignorer , &: qu'ils ont tenu impénétrable a l'efprit humain, il compare la diflmétion que les Scholafliqucs mettent encre l'entendement & la volonté de Dieu, aux rêveries des Valenciniens. il allègue plufieurs pailages des Pères, où .il .efl dit que le Fils procède de la volonté du Père. « M. Faydit veut montrer dans une troiliéme fcétion,que les •" queflions &: les difficultez fur lefquclles les Scholafliqucs fc « chamaillent fi fort ( C'eflfon terme) font fliyoles , qu'elles ne -proviennent que des fauHes idées qu'ils ont du Myfl?.rc delà Trinité, DES SCA VANS. ^ €17 Trinité, &: qu elles s'évanouiflent dans ion Syftêmc. « Enfin il prétend dans une quatrième fcition , que fans avoir recours aux réponfes de Bullus , de "\J(7"igby , du P. Thomaffin, & de M. de Meaux , fon Syllême détruit toutes les objcdions que les Socinicns font, contre les Pères qui ont écrit avant le Concile de Nicée. Le Père Hugo a fuivi pied à pied le Livre de M. Faydit , & répondu à fes objeétions. Il fait voir premièrement qu'il n'cfl: pas vrai que tout ce qui ell: dans une perfonne foit dans l'autre , puis que la paternité n'eft point communicable au Fils &: au faine Efprit :Qnc s'il n'y avoit point de propriété perfonnelle & réel- le , il n'y auroit point de diftindion entre les trois perfonnes divines, puis qu'il ne refteroit plus que la nature qui leur efb commune. Le principe qui diftingue les trois perfonnes doit ê- tre réel , &: ne peut point eftre un fimple rapport , une fimple raifon de nature engendrante , & de nature engendrée , com- me le prétend M. Faydit j il faut que ce foit une propriété in- trinfeque , réelle & incommunicable, qui falfe cette diftindion. Le Père Hugo défend enfuite le troifiéme article de la Théo- logie Scholaftique , blâmé par M. Faydit , que l'elTcnce n'en- gendre point l'efTence, Si le Père, dit-il, avoit engendré l'ef- « fencc , elle ne feroit plus qu'une propriété relative ; s'il .ivoit « engendré reffence , il fe feroit engendré foi-même. Enfin le « Père étant Dieu par cette efîence, il feroit Dieu parce qu'il au- « roit engendré , fageffe, par la fageflc qu'il auroit produite. Il ré- « pond aux partages alléguez par M. Faydit , que les Pères ont feulement voulu dire , que le Pcre communique la nature divi- ne au Fils , &: que la même efl'ence route entière pafle du Père au Fils , mais qu'il ne s'enfuit pas qu'on puiffe dire pour cela que l'elTence du Père produife l'efTence du Fils , en forte que l'ef- fencc produite , &: l'eflcnce produifantc foient deux elTcnces fingulieres. L'Article fur lequel le P. Hugo s'étend le plus , efl: celuy des trois Effences , des trois Natures , des trois Divinitcz. Il al- ' lègue plufieurs paffages des Pères , pour faire voir que ces ex- preflions ont toujours efté condannécs. Il montre que l'Unité |)eçifique que M. Faydit adiiïet entre les trois perfonnes divines VJQ%, PPPPPPP ^,? L E J O tJ R N A t, ncil pis fiiffifantc , &: que l'infini ce des trois pcrfonnes n'efï pa» une rai Ion qui puiflc icndre ccccc Unité fpccifiquc , numérique & individuelle. 11 (butienc la 7'rfa/^owy^e identité des trois pcr— fonnes divines. Il prononce anatheme après le Concile de Saidi* que, contre la Propofition, Jly a trois Dieux, & montre qu'elle ne peut cftre foucenuë en aucune manière fans impieté. 11 fait voir que M. Faydic fc contredit fur ce qu'il dit de l'u- nité des opérations divines , qu'il fait tantôt dépendre de l'uni--, té de nature , & tantôt de la feule conformité de penfécs, de' volontez &: d'alfjclions. 11 fait enfin tous fcs effors pour jullifier les Scholaltiqucs d'avoir entrepris de rendre raifon de la diffcreiVr ce de la génération du Verbe & de la proceffion du (aint Efpric,, & de l'avoir fondée fur ce que le Fils procède par l'entendement & le faint Efprit par la volonté. 11 explique les partages d s Pè- res qui ont cru que le Fils eft engendré par la volonté de Dieu „ en difant qu'ils n'ont voulu rien dire autre chofe , linon que le.' P(^e l'a engendré volontairement : F'o/ens gênait: 11 réplique enfuite à la troifiéme fcûion du Livre de M. Fay-. dit , en montrant que les Scholafhiques refolvent afl'ez facile* ment une partie des difficultez que M. Faydit trouve dans leur* Syilême ; qu'il y en a plufieurs qui ne font pas moindres dans le fien ; &c que s'il y en a qu'il élude , c'eft en rcnverfant les prin- cipes de la faine Théologie. La réponfe de M. Faydit au Livre du Père Hugo a efté com- ppfée il y a quatre ans ; mais il y a fait depuis peu une longue : Préface , dans laquelle il déclare à la face du Ciel & de la Ter-. •re qu'il n'a jamais crû , ny foutenu qu'on pût dire en un fens,^ » Qtiily a trois Dieux , & qu'il veut bien de tout fon cœur n effacer de fon fang les paroles de fon Livre qui ont pu faire » croire qu'il avoir eu un pareil fcntimcnr. Il protefte que l'uni- « que veuë qu'il ait eue compofant fon Livre, a efté de faire trois » chofes. La première de montrer que ce n'eft point avoir una- » idée afTez grande des trois Pcrfonncs divines de dire comme S. » Thomas , que ce font des Relations fubfiftantes. La féconde » de faire voir que la Philofophie d'Anftote , &: les principes fur » lefquels il s'appuyc , font la fource de toutes les erreurs &: de ji> toutes les ùnpietcz, que les hérétiques ont voulu introduire DES se A V AN s. ' €is ^fls l'Eglife. La croiliémc de vangcr les Pères du Concile de « Nicée contre quelques Pioceftans qui les accufenc d'avoir in- « troduit le Tricheilme. Il prétend icy que le Concile de Nicée, «« en décidant que le Fils ell coniubllanticl au Père , a voulu éta- blir une mejme nature numcnque , identique ^ individuelle^ des trois Perfonnes. Ce langage efh un peu différent de celuy qu il a- voit tenu dans fon premier ouvrage. Néanmoins il n'y parle pas avec moins de mépris dans ceiuy-cy que dans le preniicr des Ke«- lations fubtlftantes , des modalitez conftitutives des perfon-- nes , des modifications , des entitez , des proprictcz &: des aug- ures termes que les Scholaftiques cmployent pour expliquer le myftere de la Trinité , jufqu'à les appeller des colifichets fpiri- tuels. Il les fuppofe bannis de l'Ecole de la Faculté de Thelogie de Paris , où, dit- il , Les Efires Metafhyjiques ^ les moàali- tez^, les fuijfances obedientielles , ^ les accidens réels & fubftan-^ tifs, ne font non plus a la mode que les chapeaux pointus & les ver-. iUgadins. Il fe moque des Scholaftiques qui croyent qu'on pçluC- adorer les Relations divines dans leur état de preciiion , &: il donne à ces Théologiens dans le titre de fon Livre, le nom de Tropolatres, gens qu'il fait marcher de pair avec les Sociniens, Il ne veut pas néanmoins qu'on les croye hérétiques , quoi que les confequences qui fuivent de leur dodrine foient hérétiques,- En un mot il croit avoir clairement démontré que rien n'efl: fi dangereux, que d'expliquer la Trinité des perfonnes en Dieu,pac trois modifications de la. même EfTence , & par trois manières- d'exifter dans un même fonds , ^ dit que cela approche furieu" fement du Sabbellianifme & de la Tropolatrie : Que cette voye" d'expliquer la Trinité efl nouvelle, mintelligible &: inutile,- C'eft la conclufion de la première partie de fa défènfe. Il défend dans la féconde fon Syflême fur la Trinité , qu'il ré- duit à tenir Trois natures fngulieres , dr trots fubjiances numeri- ques ^ qui ri en font quune Phyfique ^ infinie. Il avoue que les difgraces qu'il a effuyées ne luy ont que trop appris à (q% dépens que fon Syftême n'avoit pas elle approuvé ; cependant il protcf. te qu'il n'a compofé ce Livre qui luy a attiré tant de chagrins &; d'avanies, que dans la feule veuë de défendre l'honneur desPe- rçs de l'Eglife contre les calomnies des nouveaux Sociniens, Pouçr éio LEJOURNAL le montrer , après avoir rapporte les termes des anciens & nou- veaux Tritheites , il fait une Analyfe de Ton Livre , ayant tou- jours foin de fupprimcr ce qu'il a dit contre l'Unité numérique de la nature , 6c contre l'identité des trois pcrfonnes ; il remar- que néanmoins ( pag. 197.) Qtie jîl'on entend far une famachie. On n'auroic jamais fait fi on vouloit feulement rapporter la moindre partie des difputes de mots qui fe font introduites dans la Théologie , fur cour depuis que la méthode des Scholaftiques eften ufage. Les Realifies , les Nominaux , les Thomifles ^ les Scotiftes & tant d'autres difputent tous les jours à toute outran- ce, comme s'il s'agilloit du fond de la Religion ; &: le plus fou- vent leurs difputes ne roulent que fur quelque terme équivoque que les uns prennent en un feus , &c les autres cii un autre. Les Médecins Se les Jurifconfultes ne font pas à la vérité fj fujets à CCS fortes de difputes, que les Théologiens ; cependant ils n'en font pas entièrement exempts. Si on demande aux Mé- decins quelle cft la caufe d'une maladie , vous trouverez Icsfen- timens fort partagez : mais ne vous étonnez pas -, faites en forts qu'ils s'expliquent , & vous trouverez que l'un parle de la caufe éloignée , & l'autre de la caufe prochaine. Si vous demandez à deux Jurifconlliltes s'il eft contre le droit naturel de prendre h bien d'autruy , l'un vous dira fans hclîtcr que la loy qui le dé- fend n'cft point du droit naturel ; l'autre au contraire aiTureri qu'elle en eft, & fera même fort fcandalifé de la réponfe de fon confrère : cependant vous trouverez qu'ils font de même fenti- ment y fi vous prenez la peine de leur faire expliquer ce qu'ils entendent par le droit naturel : le premier vous dira que le droit naturel eftant celuy qui eftoit en ufïge parmi les hommes avant qu'ils euffcnt fait aucunes conventions entre eux , &: avant que le partage des biens eiit efté introduit , il n'y a pas de doute que chaque particulier avoir dans cet état la liberté de prendre tout ce qui luy convcnoit ; &: le fécond n'en difconviendra pas. Ain- fi toute leur difpute ceflcra par la feule explication du tcrrae de Droit naturel. D E s s C A V A N s. et^ Vovx ce qui cft de la Philofophic , touc le monde convient qu'elle a écé de tout temps une fouice fcccndc de Scphilaquc- ries &: d'équivoques. Un Philolbphe Académicien nomme An- tiochus,avoitcompofé un livre entier pour n-iontrer que les difpu-^ tes qui étoient entre les Académiciens &: les Stoïciens cftoicnt feulement des difputes de mots. Ciceron fe moque de ce que di- foient ces mêmes Philofophes fur la nature du bien & du mal , & montre que nonobftant leur divifion apparente , ils cftoicnt au fond de même fentiment. Les Stoïciens vouloient que le Sa^e fut f^ns patfi'^ns, les Peripateticiens difoient au contraire qu'il en avoir, mais qu'il fçavoit les modérer. Si on fe donne la peine d'ex- pliquer ce qu'on entend par paflion, il n'y aura plus de difpute. La fameufe queftion , fi la voix eft un corps comme le foutc- noient les Stoïciens , & qui pour cela l'apelloient ai'e» witâhj.- nUv Un air battu, ou bien fi c'cft feulement un mode comme vouloient les autres qui l'appelloient î7->>;|,y rKitcfUn bat- tement <£air , n'eft qu'une pure qucflion de nom. Les nouveaux Philofophes, fur tout ceux qu'on appelle Scolaftiqucs, ont enco- re beaucoup enchéri fur les anciens. Pour s'en convaincre il n'y a qu'à jetter les yeux fur quelque cours de Philofophie , & on trouvera que la plus grande partie des difficultcz qui s'y agitent, s'évanouïfl'ent dés qu'on explique nettement les termes delà qucltion. Enfin fi on examine toutes les (cicnces Tune après l'autre, fi on conlldere même la conduite des hommes j on trou- vera qu'ils font fouvent fort attentifs à rejettcr ou à admettre cer» tains termes , &. qu'ils ne fe foucient que médiocrement des chofes. Les Romains depuis qu'ils eurent chaffc Tarquin , eu^ rent une horreur infurmontable pour le nom de Roy : cependant les Confuls , les Tribuns Militaires, les Diftateurs, les Trium- virs , &: les Empereurs les gouvernèrent avec une authoriré à pcit prés àgale à celle des Rois. Les Anglois n'ont jamais efté Gou- vernez d'une manière plus defpotique que du temps de Cromwel, Cependant ils fouffroienc fes violences avec joye, parce qu'il por- toit le nom de Protedeur , &: qu'il ne fe faifoit pas appeller Roy,, quoi qu'il en eût toute l'autorité. Le nom de Royaume devint même fi odieux à cette nation , qu'il fut retranché de l'Oraifo» Dominicale, ^i4 L E J O U R N A L Notre Auteur fait pluficurs reflexions utiles fur cette matiere> Il indique les fourccs de ces vaincs difputcs , il marque combien elles font préjudiciables à l'avancemcnc des Icienccs , & ce qu'il faut faire pour les prévenir. Dans la icconde diiTertation,qui eft des Météores du di /cours ^ccù, à dîre du taux lliblime &: des manières de parler guindées, We- renfels commence par marquer en quoy conlillc le véritable Sublime, &: comment on le peut diftinguer du fùux. 11 donne quelques règles pour cela , &: il en fait l'application fur des paf- ifages tirez des anciens Auteurs Grecs & Latins. Il vient enfui- te à ceux des derniers fiecles , il examine les écrits qu'ils ont compofez en latin. Après cela il vient à ceux qui ont écrit en langue vulgaire. 11 prétend que les Italiens Se les Epagnols donc l'imagination cft vive , font plusfujetsà donner dans ces faux trillans que les autres nations. LesAUemands ne font pas exempts î, M. Hanion donne dans ce Livre des moyens de pratiquer la Prière continuelle , dont il a prouvé l'cbligatit n dans ym. aucre Ouvrage. On y trouve un grand nombre de d-'ftcrenies prières iûr plulieurs fujets. L'Auteur ayant été un des Spirituels du premier Ordre , il n'efl pas furprenant qu'il ait joint dans- ces prières la grandeur & le fublime aux fentimcns d'ondion & de pieté : On en peut juger par ce Soliloque , pour s'exciter à defirer d'aimer Dieu : Que je; vous cherche , mon Dieu , a- «s fin devons aimer. Mais pour vous chercher utilement, il faut « vous chercher par l'amour. Que je fafl'e tout ce que je fais par «s' l'amour de votre amour. Que je vous cherche de telle forte en « vous aimant , que je vous trouve afin de vous aimer encore da- tre maxime qui n'eft pas moins véritable; fçavoir, Qu'il nefi w jamais fermis par la crainte de fe djftinguer^ défaire aucune cho- t'fc mauvaife , ou d'en omettre aucune qui [oit de devoir (^ dobli~ r,yition. En quelque état que l'on foit , on eft obligé de vivre •; par l'efpric de Dieu , &: non par la cupidité : on eft non feulç- .. ment obligé d'aimer Dieu , mais de travailler continuellement ». à croître dans ton amour : que comme on eft attaqué dans couj w les états , de diverfes tentations , on y doit rcfîfter dans tout V état par une vie de prière , que comme l'on y fait toujours des » fautes , on les doit toujours aulfi reparer par une vie de mor- ..tifîcation 6c' de pénitence. Or on ne fçauroit faire tout cela ».funsfc diftingucr des autres dans une infinité d'occafions, par-. « ce qu'il y a très peu de perfonncs qui le falTcnt , &: que celles « qui ne le font pas , fe portent aifémenc à décrier celles qui le .j font , & à donner un air de ridicule à leur dévotion .... Ce- «. pendant il eft très vrai qu'une perfonne qui renonce au mariage w eft bien moins expofce à ces railleries , que celle qui s'y cnga-. »jge. Quand une fille s'eft déclarée fur ce point , le monde lui e, eft fort indulgent pour le refte ; perfonne ne trouve à redire »j qu'elle foit exactement modefte, qu'elle foit retenue dans fâ » converfation , qu'elle renonce aux divcrtiffemens , qu'elle em- *». ploye fon bien eu bonnes ûcavres. On fe fcandaliferoit plucoft D E s s C A V A N s. é^i il elle ne le faifoic pas. Mais qu'une pcrfonne engagée dans Je « maiiagc veuille faite tout cela , il fauc qu'elle elluye une infi- « nité de conciadidions &c de railleries ; il £iuc qu'elle fe diflin- « gue des autres à couc moment , &: que pour vivre chrétien- « nement elle mené une vie très finguliere.« Dans la flxiémc , il fait voir combien l'antipathie cft danee- tcufe dans l'état du mariage. « Il eft prcfquc impcrtihlc qu'en « vivant avec un mari , on ne remarque en lui une infinité de dé- « faucs, &c qu'il ne s'apperçoive un peu qu'on les remarque j qu'il a n'en témoigne du chagrin ; &: ce chagrin joint aux défauts « réels , fait naître des antipathies fi vives dans celles qui y font» fujectcs, qu'on n'en fçauroit aflcz craindre les fuites pour l'ame « & pour le corps. Car l'on ne fçauroit prefque comprendre «i ce que reffent une perfonne qui a les impreffions vives , lors « qu'elle fe voit liée irrémédiablement avec une perfonne qui lui « déplaît , & par une union telle que le mariage. « Une Demoifellc ayant un jour dit à M. Nicole en le recon- duifant , qu'elle defcendoit pour honorer les pas de Jefus-Chrift-, M. Nicole lui répondit fur le champ,» Qu'on pourroit de m.ême « dire des paroles inutiles , & s'en juftifier par cette raifon qu'on ce les dit pour honorer les paroles de Jefus-Chrifl : mais que « comme Jefus-Chrift n'avoit pomt dit de paroles inutiles , il « n'avoir point fait aulf» de pas inutiles ; qu'ainfi il ne falloit pas « prétendre honorer Jefus-Chrift par des pas qui n'auroicnt pas « d'utilité , comme on ne l'honore pas par des paroles fans fruit , « & fins neeelTicé. Cette DemoifcUe n'entendit pas bien ce que lui répondit M. Nicole, &C continua, dit-il , d'honorcrlefus-Chrifi en me reconduifanf. Ayant penfé depuis à cette manière de faire fes adions dans la vcuë d'honorer Jefus-Chrifl , il lui a femblé qu'afin qu'on n'en abufaft pas , il falloir y ajouter certaines pré- cautions fondées fur les principes du Chriftianifmc. C'eft le fujet de la treizième Lettre , où il a établi pour fondement ce» grand principe : La fin immédiate &: direde de chaque adion « chrétienne , eft delà faire dans la veuë de la Loi& de la Jufti- « ce éternelle , qui la commande. Car chaque action a fa règle, •> & c'eft par la conformité à cette règle qu'elle eft bonne ; ce « «qui ne s'entend pas feulement des devoirs importans^ mais des • 6^1 LEJOURNAL^ moindres aâ:ions chrétiennes. I! y a une vérité ,nne loi , une le^^Ic en Dieu qui prefcric aux Chrétiens de quelle manicie ils doiven: manger , boire , dormir . converfer , marcher , rendre des civilitez aux autres hommes. Ccft par la conformité à cette règle que ces avions font bonnes ; & faire fes adions pour Dieu , neft autre chofe que de les frire pour l'amour de cette Loi 6c de cette vérité qui les prcfcrit ; parce que cette Loi oC cette vérité font Dieu même. D'où il tire cnfuite cette conclufion : Pour imiter donc J. C. dans fes pas , il faut les > faire dans les mêmes intentions que J. C. & comme il a fiic les Ibns. Or il n'en a point fait que pour accomplir quelque . devoir prefcrit par la Loi éternelle , &c par l'amour de certe ' Loi. Nous n'en devons donc point faire auffi que dans cette veuë , &: par cet amour. Il fxut pour les faire comme il faut, connoîcrc &: aiaicr cette règle : Ut imelliq^a^s univerja qu^ II prouve fortement dans la quatorzième, qu'il faut examincf avec ibm les chofes extraordinaires &: miraculcul'es. Il remarque qu'il ell de l'intercfl: de l'Eglifc que ces chofes foicnt examinées } parce qu'autrement quand elles feroient vrayes , elles font inu- » tiles. Car , dit-il , routes chofes extraordinaires non cxami- " nées &non prouvées, deviennent inutiles. Il examme dans la nié m Lettre la queftion,S il fiut dire le bien &: le mal des Saints, èc il apporte plufieurs exceptions à cette maxime. » Premie- » rement , dit-il , elle ne s'entend point des entretiens particu- «liers, mais des écrits publics. Elle ne s'entend point auflî de « ces actions qui ne font mauvaifes & déraifonnables qu'en ap- » parence , &: qu' font bonnes dans le fonds . . . On la doit ré- »» duirc aux chofes qui enferment un certain mal clair &c indubi- f tab'e ; co nme une erreur , une fauiVe imagination. Il eft vrai t> q ril n? faut jamais dire czs chofes fans correctifs. M. Nicole reprend dans la feiziéme Lettre l'affcdion fingu- liere q le qu;lques-uns ont d'avoir des fentences écrites au dos des images pat la main de certaines perfonnes. Il ne condannc pis abfolument cet ufigc , &: il avoue que l'on en peut ufer fiintem^nt Mais il rient que ces recherches d'images &: de ^cncences fpiricueUes ont prefque toujours une fourcc fort hu- rnaine^ D E s s C A V A N s. tS^ •maînc , où la grâce a beaucoup moins de parc que la nature j &z que l'on y cherche fouvenc des prétextes ingénieux pour fc contenter foy-mefme , au lieu de contenter Dieu. Il rejette dans la trente-cinquième l'Orailbn de Contempla- tion des nouveaux Mylliques , comme une voye extraordinaire qui ne doit point eftrc propolce au commun des âmes Chré- tiennes. Il fait voir dans la (uivante le peu de fondement qu'on doit faire pour la conduite de la vie fur des prédictions &c des révélations. Le Jugement qu'il porte de la Philofophie dans la quarante- deuxième , eft remarquable. Cette Lettre efb écrite à un Reli- gieux qui avoit compolé une Phyfique. La ledurc de cet ou- vrage donna occafion à M. Nicole de faire quelques reflexions fur la manière d'enfeigner la Philofophie à de jeunes Religieux. Il veut qu'en leur apprenant ce qu'on peut fçavoir de la Phy- « iique , on leur apprenne en mcfme tem.ps avec quel cfprit en « doit le regarder ; c'efl: à dire , leur faire connoître que la Phi- « lofophie eft fort incertaine , & leur faire referver toute leur <« eftime &: tout leur amour pour la fcicnce de Jefus-Chrift. Il « ajoute que la plus folide Philofophie n'eft que la fource de « l'ignorance des hommes , Se que ce que celle de M. Defcartes « a de plus réel , eft qu'elle a fort bien fait connoître que tous « les gens qui ont pafte leur vie à philofopher fur la nature , n'a- « voient entretenu le monde , &: ne s'étoient entretenus eux- '^ mefmes , que defonges &ù de chimères. Mais que quand clle« vient au détail des corps , Se à l'explication de la machine, tout « ce qu'elle propofe fe réduira quelques fuppofitions probables, « & qui n'ont rien d'abfolument certain. Il a peine à croire que « dans la première inftitution de l'Ordre du Religieux à qui il « écrit ( c'eft apparemment de l'Ordre de faint Benoift ) on en- « ■ieignaft la Philofophie à de jeunes Religieux ; Si. il eft perfuadé « que cela n'eft venu , que de ce qu'étant tombé dans un grand « dérèglement , qui eft toujours accompagné d'une ignorance « très grande , on conçut beaucoup d'eftime pour la fcience « rmefme prophane , parce qu'elle eftoit extrêmement rare. Il « trouve fort mauvais qu'en quelques endroits on ne fafTe lire « aux Religieux au fortir du Noviciat- que de miferables cahiers «< 170J. " _ X 1 1 1 1 c t ^34 L E J O U R N A 1/ j. remplis de chicanes Philofophiqucs &: Thcologiques , qui en- » flcnc la tcfte de ces )ciincs gens , &: leur pcifuadent c]u'ils font «fort habiles. I! die qu'il y a des Ordres très reformez , où l'on « parte jufqu'à fcpt ans depuis le Noviciat , dans ces fortes d'é- » tudes ; &: qu'enfuite fans autres difpofuions , on les avance à » la Prcllrife , on les poulVc à la Prédication , où i's débitent ce »' qu'ils ont appris : Qiic c'cft 'à une des p'.us grandes fourccs • « du dérèglement de l'Jtglife. Car ces perfonncs qui ne pciivcns w palTcr que pour très ignorans dans la fciencc de l'Eglifc ^ rem- » pliflent non feulement les Chaires , mais les Confdfionnaux. - »> Ils fc font grands Directeurs ; on les confulte ; ils décident » tout hardiment avec la provifion de fcience Scholaftiquc qu'ils » ont apprifc dans leur fcpticme année , &: celle de quelques mé- 5. chans Cafuiftes qu'ils auront lus en particulier. Kcvenant en-» «fuite à la Philofophic de Dcfcartes , il avoue qu'il cft pcut-cftre « bon d'cftrc en pluficurs points fedateur de Defcartes, puis qu'il « eft fans doute plus raifonnablc que les autres ; mais qu'il ne f. faut pas que cette qualité tafle paroicre qu'on en ùde une pro- « fclllon ouverte , qu'on fc failc remarquer dans cette guerre des *> cntans du liccle. Il rapporte dans la Lettre quarante-feptiéme,dcux faits qui le w concernent , afl'cz divcrtifTans. Il y a quelques années , dit-il, t> qu'un de mes amis m'ayant montre le Panégyrique d'un Samt^ w qu'il dcvoit prononcer ; &c luy ayant dit avec liberté , que je- »> n'en eftois point du tout fatisfait , il m'engagea à luy en fait© « un , puifque je rcnverfois le fien. Je luy promis , &: quelques- w jours après je luy donnay ce que j'avois fait. Il l'adopta &■ » le déclama parfaitement bien. Cependant le fuccez en fiir^ «qu'ayant affilié moy-mefmc à ce Sermon , j'entendis à mes. w cotez je ne fçay combien de gens , qui ne pouvoient s'empef- «cher de dire aftez haut : Le pauvre Sermon i Le pitoyable Ser-- w mon ! Eft-ce là prêcher ? Qui a jamais vu un tel Panégyrique ?. « Entîn eftant fort! , &: ayant eflé témoin de quantité de plaifan- w tcries , d'autant plus naturelles Se plus libres, que perfonne ne- « fçavoit que j'y fuffe intereffé ; il y en eut qui me vinrent trou- Mver fcrieuf:ment , pour me dire qu'étant ami du Prédicateur, V je le devois avertit de ne fç mêler plus d'uii métier dont il s'ac- D E s s C A V A K s, ^^-y qultoit fi mal. Le Prédicateur néanmoins ne fe rebuta pas de « Ce mauvais fuccés ; il exigea de moy une féconde fois Ja mcf. « i\ie corvée. ]e l'acccptay pour avoir une féconde fois leplaifir « de ces jugemcns du monde , & j'nfTiftay encore à ce Sermon. « L'amour propre s'ctoit un peu défendu la première fois contre « le jugement public , parce que le Prédicateur avoit un peu défi- .-< gurc le premier Sermon par quantité de lambeaux mal confus « qu'il y avoit ajoutez. Mais la féconde fois il fut entièrement <-• defarmé- ; car le Prédicateur n'ajouta pas un mot à ce que je luy « avois dorAé. Il le déclama mieux qu'il ne mericoit ; &; quoy >i qu'un Auteur dont on recite lapiccCj foit extrêmement délicat u à la manière dont on la prononce , j'en fus entièrement fuis- « fait. Cependant ce fécond Sermon eut entièrement le mefme « fuccés ; il excita les mefraes plaifanteries -, je les efluiay comme « à la première fois , 6c j cprouvay ce que dit Tacite : Frafiique « famà fuU. Voila le premier fait ; &: voici le fécond. Je fus en-^^ gagé autrefois par feue Madame la Princefle de Conty , de » faire l'Epitaphc de Monfieur le Prince de Contyj &: comme elle « étoit en Latin , &: qu'elle ne fut prefque pas entendue , elle ne» fiit pas alors trop defapprouvée, & on la grava aux Chartreux « d'Avignon. . Il arriva donc que quelques années après paflant « par Avignon, &: y ayant efléadrelîe à un fort honncfte homme, « qui pour me régaler avoit aflcmblé chez luy quelques-uns de « fcs amis , ils eurenrla civilité de me faire voir ce qu'il y avoit « de plus curieux &: de plus rare dans leur Ville. Il y en eut un tc qui propofa de me mener aux Chartreux , &: qui allégua pour « ïàifon que j'y pourrois voir le Tombeau deMonfieur le Prince «- de Conty, & fon Epitaphe. Mais le plus bel efprit d'Avignon « s'y oppofa, en difant que cette Epitaphe nemeritoit pas d'cftre« veue , &: qu'elle ne valoir rien du tout. Tout le monde en de- « meura d'accord , bc moy aufli , avec intention d'en faire mon « profit,&: de m'en fervir pour me délivrer à jamais des Epiraphes. « Le Panégyrique de S. François de Paule que l'on a mis à la fin de ces Lettres , efl apparemment un de ceux dont il cfl; parlé dans cette Lettre , qui eut fi peu d'applaudi fTement. Il eft vray, qu'il efl bien écrit , & que les penfées en font juftes : mais com- me il n'a pas cette force &i ce feu neceflaire dans les adtioas ]CyC^ L E J O U R N A L .publiques , il ne fauc pas s'étonner s'il ne rciiffit pas dans la dé- clamation. - L'cltimc &: l'afFedion que M. Nicole avoit eue pour feu M. de Pontchâtcau , & la grande opinion qu'il avoit de flr iainteté, ne luy ont pomt tait approuver aveuglement les bruits que l'on avoit fait courir des miracles que l'on prétcndoit eftre arrivez ,.« après fa mort. Je vous avoue au refte ( dit-il dans la Lettre >' 4^. ) que je ne fais pas un grand fonds fur ce concours de v peuple à fon tombeau , ni furies miracles qu'on luy attribue : » Je ne fçay pas bien mefmc s'ils font effectifs. Mais^ fçay feu- »lement deux choies; l'une qu'il n'y a p-jint d'artifice ni de dcf- » fein à en lemer le bruit ; l'autre que ne paroillant pas de la »» qualité de ceux où l'opération particulière de Dieu elt incon- » teftable , il eue été bon , ce me femble , de n'en pas faire de ,f> bruit. Une humeur s'eft diflîpée en un jour après l'attouche- » ment de fes pieds : qui fçait li elle ne fe fut pas diflipée d'elle- » mefme ; car il y en a qui fe dillipent , &: cela arnvc en un cer- ». tain te nps qui peut elfre celuy-là. Mais comme l'on ne fçau- »roit retenir ni les fentimens , ni les mouvcmens du peuple , il j. n'ell pas jultc d'en imputer rien à perfonnc. Il feroit à fou- haiter que tout le monde fut dans la mefme difpoficion ^ & gar- dât la mefme modération à l'égard des perfonnes mortes fainte- nicnt , aufquelles on attribue des miracles. Ce vo'ume con- tient en tout cinquante-quatre Lettres , &: le Panégyrique de S. François dcPaule. jCOMMENTARII LINGUE EBRAIC^. IN QniBQS prxcipua opéra impenditur primario fignificatui & fcnfui di- étionum phrafiumque , accurata inveftigatione dcfinicndo. Homonymiis , & interpretationibus vagis , ancipitibus, arbi- trariis , eliminandis. Locis infignibus Ss. Scripturx expla- nandis. Parallelis veteris &: novi Teftamenti tumpeculiari dif- cullionc,tum collatione mutua Hrmandis &: vindicandis. A Ja- cobo Gudctio BLxfenfi , Profcllore in Acadcmia Provincial! -Groninga' &: Ommelandix , Ss. Theologiam , Philofophiam & Hellcnifmum docente. Amflcla:dami. Excudunt , Hen- ;.ïicus ic yidua Theod. Boom, 6jc. &: Ultrajecti Vande Wa- ter. &:c. D E s s C A V A N s. " ^37 tel'. Szc. 1701. c'eft à dire , Commentaire de la largue Hcùrai-^ .que^d.ms lequel on s'applique avec foin i. à. rechercher (^ à mar- quer la première Q- principale ftqnif.cation des mots Hébreux, ^ à en donner le véritable fens , /oit quand ils font feu h, foi t quand ils entrent dans la compofition des phrafes. z. A exa- miner les équivoque} , d^ à rejetier les interprétât iom vagues, douteufes & arbitraires. 3 A expliquer pluftcurs palfige dif- ficiles de C Ecriture , ^c. Pjr 'Jacques Gouffet de Blon , Pro~ ftffeur en Théologie , ^c. d.tm l'Vniverftté de Groningue. A Amilerdam &à IJtrechc. 170Z. i. v, in fol, pagg. 9J4. CEux qui fe font appliquez dans ces derniers fiecles à l'étude de la langue Hébraïque , ont reconnu la difficulté qu'il y a a marquer le plus précis des termes & des manières de parler de cette langue. Quelques-uns , pour en venir à bout , ont cru qu'il falloir avoir recours aux langues Chaldaïque , Syriaque &C Arabe , qui font comme des dialeétes de cette première, & qu'il falloit y chercher le fens des mots tîcbreux , & en tirer la véri- table fignifîcation. D'autres ont pris les Kabins pour guides, s'imaginant fans doute que ces Dodeurs Juih pouvoicnt avoic confervé par une efpece de tradition, l'intelligence d'une langue qui eftoit la feule qui fut en ufage parmy leurs anceftrcs. D'au- tres enfin ont cru trouver dans les anciennes verfions , & fur tout dans celle des l x x. qui eft la première de toutes , ce qu'ils de- •fefperoient de pouvoir découvrir par l'étude des autres langues Orientales , &c par la leéture des livres des Rabins. C'cft là fans doute ce qui a fait grofllr fi prodigieufement les Diclionaires Hébreux ; &: ce qui fait qu'on trouve fous chaque racine dccet*- te langue,un fi grand nombre de fignifications non feulemenrd!& ferentcs , mais mef ne quelquefois entièrement oppofécs : & c'eft ^uili cette melne raifon qui a porté M. Gouflet à entreprendre l'ouvrage dont nous parlons icy. Il y a environ quarante ans qu'il en conçut le dcflcin , après avoir lu les Commentaires de Budée fur la langue Grecque , & le livre de Jules Cefar Scaligcr . des Caufci de la langue Latine. II comprit avec ce dernier Au- teur , que les Langues eftant des ficines , ou plutoft eftant cha- ,.cune un amas de plufieurs fi^ncs , il falloit que pour répondre yjot. y u u u u u u éjS .L E J O U R N A L à leur inftirutian, elles marquallcnr nccccmcnt l'idce de la clicr- i'c fi^nifiJe ; Se qu'.iinli chaque ccnnc dévoie avoir une lignifica- tion propic 6l principale , à laquelle il talloic rappoicci touccj les ancres , qui ne doivent cftre conlldcrées que coninic acccf- foircs. Pour rcuiîir dans Tcxccucion de ce projer, il crut qu'il luy fcroit inunie de chercher la véritable lignirication des mots de" Ja langue H braique dans les autres langues Orientales, qui font co'.nme des dialectes de cecte première , parce que ces mots en padanc de l'Hebrcu dans ces ancres Langues , ont varié tant pour ce qui regarde leur forme , que pour ce qui regarde leur îi;TniHcation. Les Rabins ne luv paruient pas aulîi des guides allez furs pour le conduire dans cette recherche. La langiw H:;braïque ayant cclVe d'eihe la langue vulgaire des JuiB depuis deux miile ans, ils n'ont pas de plu^ grands lecours pourTappien- dre , que le refte des hommf's. On trouve dans leurs livres un langage touc particulier , compofe de mots Hébreux , décourncz fu;»V iui(SiJ@- ihaK^-t f^iinr» ;t?i ^^t-'au :rciyra -jà aThâyyvi où f^-. Parolcs qui foHt ttaduitcs dans la Vu'gate par celles-cy : Su'penfus crepuit médius , & diffufli fimt omnia vijcera ejus : c'efi: à dire , il s'cfi pendu ^r a crevé par le milieu j & (es entrailles ont ejlc répandues Mais le terme -niluAs 'jluiuyj®- lignifie proprement non pas ejhe pendu , mais fe précipi- ter : en forte que d'un côré il ert: écrit , que judas s'cfl pendu \ ôc que de l'autre il efl: dit , qu'il s'ef précipité. Cette apparente contrariété a partagé les Percs & les Intcr- '^retes de l'Ecriture faintc fur le genre de mort de judas. Papias ancien Auteur , qui a efté fuivi par Thcophiladc , par Eurhynîius & par Oecumenius qui rapporte fon paflTage , ont cru qu'il s"e- toit bien pendu , mais qu'il n'en eftoit pas mort , & qu'ayant en iuitc vécu quelque temps, il s'éroit précipité, ou avoit efté écrafé par la roue d'un chariot. Saint Irenée , S. Grégoire deNazianze^ ;OU plutoft Apollinaire dans la Tragédie du Chrift fouffrant , 5., J70i. ^xxxxxx ^4i LE ! O rj R N A L " Chryfoftomc , Prudence, S. Aiu^uftin , S. Lcon , Juvcncus,Ara-- tor , Bcdc , S. Bernard , &: la plulpart des Imerpr ctcs , ont cai qu'il avoit fini fa vie dans le temps qu'il fe pcndic ; & pour ac- corder cela avec ce qui cft dit dans les Actes ^ du genre de fa mort , ils fuppolcnt qu'après s'eftre pendu , Ion corps eftant tom-- bc par terre, s'étoit crevé , <5^ que (es entrailles avoient ainficflé rcp. indues. Plufieurs nouveaux Interprètes ont donne un autre l'cns au verbe «wâ; p(j^da^ , qui eft (ians S. Mathieu , queceluy de Je pendre ; car ce mot eftant gênerai pour lignifier toute forte il'étoutfcment , ils ont cru pouvoir dire que S. Mathieu n'a pas voulu dire que Judas s'elloit pendu , mais qii'ii avoit clic faili d'une dou'cur qui l'avoit étouffé , ou qui avoit elle caule qu'il s'étoit précipite, M. Perizonms rejette d'abord le fentinicnt de ceux qui croyent que le -Offlu^xi y&l^'ti de S. Luc ne fc doit appliquer qu'au cadavre de Judas , c'ell à dire , qu'il n'efl: tombé , &; n'a eu le ventre crevé qu'après cftre étranglé &: mort. Sa raifon eft, que S. Pierre ne parle point du tout du cadavre de Judas , mais de Judas mefinc. Il fltit voir cnfuitc par plufieurs paffâges d"Ho- j-ncre & d'autres Auteurs Grecs ^ que la fignification pvropre de ces termes cfi:' tomber on fcjetter par terre fur Jon vifage , Je pré- cipiter la tefle en hui. Il ajoute , qu'on ne peut pas dire que Judas ait efté précipité par d'autres, mais qu'il s'cft précipité luy-mefmc. Troifiémement il montre , comme il l'avoit remar- qué fur Elien , que le verbe à.-m-yy^^jxx», ne fign'fie pas toujours étrangler de force , mais qu'il fc prend auffi généralement poar fuffoqucr &c étouffer , ou ejire fuff'oqtiê &C étotiffé : de quelque manière que ce foit , c'eft le principal fu)ct de fa Diffcrtation. Il cite pour le prouver quantité de pallages d'Auteurs Grecs , &: répond à ceux qu'on luy a oppofez. Il remarque que quoy qu'en plufieurs endroits ce verbe fignifie étrangler , cela n'empefchc pas qu'il n'ait une fignification plus générale. Il avoue que fi le partage de S. Luc ne faifoit pas connokre que Judas a eu un au- tre genre de mort , on expliqueroit dans l'Evangile de S. Ma- thieu ce verbe par cflre pendu ; mais que S.Lucdiiant qu'il s'cil précipité , la manière la plus naturelle d'accorder cette contra- , didion apparente eft de dire, que le veibc ftTpiy^ocTo ne fignifie pas D E s s e A V A N s. ^43 dans S. Mathieu , que Judas iè pcndic , mais qu'il flic H fort faift de douleur , qu'il le précipita volontairement & fut crevé. Il ne dcfapprouve pas néanmoins le fcntimenc deCafaubon , qui ticnc que la corde avec laquelle Judas s'étoit pendu , s'ctant rompue avant qu'il fut mort entièrement , il tomba par terre , & qu'il eut le ventre crevé par fa chute , qui acheva de le faire mourir,- Mais fans entrer plus avant dans la queftion , il fc contente d'a- voir fait voir clairement que le verbe cL7w!y^,^Qzij ne fignilîc pas toujours e/}re pendu ; ce qu'il avoir uniquement à prouver pour juflifier fano:c fur Elien , contre celuy qui l'avoic attaqué, MICHAELIS ETMULLERI IN ACADEMIA LIPSIENSI quondam Profclforis celeberrimi , opéra omnia in compen- dium redada ^ &:c. Editio fecunda , juxta exemplar Lcndi- ncnfe. Amflcla'dami, Apud Georgium Gallec 1701. C'cfl: à dire , Toutes les œuvres d'Et7nulIer , autrefois Profefjeur en M^edecine à Leipfic , réduites en abrégé. A Amflcrdam chez George Gallec. 1702. volum. in 4. pagg. 495. ON fçait le rang que les œuvres d'Etmuller tiennent parmy les livres de Médecine. On pcuc juger là dcfllis de l'obli- gation qu'on doit avoir à celuy qui en les rcduifant en abrégé, en facilite la leélure. Un Abrégé pour elhe bon , doit contenir tout l'cflentiel de l'original , &: en épargner aux Ledeurs coût lefuperflu. Ccluy-cy a ces deux qualiccz. On n'y omec rien de nccclTaire , &: on n'y rapporte rien d'inutile. On y commence d'abord par l'abrégé des Inftitutions de Médecine fut par Etmul- Jer mefme , &: on le donne tel qu'il l'a donné , fans rien retran- cher. Enfuite vient fon Traité de Chy mie , puis le Commen- taire fur la Pharmacopée de Schroder , où l'Auteur de l'abrepé a retranche "ce qui regarde les formules des medicamens com- pofez , parce que Etmuller n'y a prcfqne nen changé , & qu'il vaut autant lire cette partie dans Schroder. La pratique univer- felle de la Médecine fuit ces Traitez , & le Volume finit par un abrégé de la Chirurgie Médicale , c'cft à dire , de cette Chi- rurgie qui confifte dans l'invention des remèdes. L'Art cfl; longj S)C le temps court. C'efl ce qui rend les abrégez fi ncccfTaircs. €^o L E J O U R N A L ^DELLA PATRIAD-ENNIO, DISSERTATIONE di Domcnico de Angelis. In Roma m. dcci. Ccft à dire, Xiiff citation de Dominique de yingelis ^ fur la patrie du Poète Ennius. A Ronie. 1701. in 8. pagg. jj. E s peaples de tout temps fe font fait honneur d'attribuer à leur pVjs la naiilancc âc% grands Hommes. Pluficuft Villes de la Grèce (c font difputé celle ci'Honicrc. Bcr^am^ Surrence & Phalernc n'ont pas cfté moins j.iloufes de celle du Tafle, Et voicy deux Italiens qui difputcnt fortement à qui aura le Poëte Ennius. Ils conviennent cependant que ce pre- mier Auteur de la Poëfic Epique Latine , naquit à Radia ; mais comme il fc trouve deux Villes de ce nom , c'cfl: .à ce qui fait \z fujet de la conteftation qui eft entr'cux. L'Auteur de cette petite Diflcrtation,qui prétend avoif Thon-» neuc d'eftrc du mefme pais qu'Ennius , &: qui prend bcauc-t^up de part à toutes les louanges qu'on a données à fon con\pa- triote , veut démontrer cojitre un nouvel Ecrivain d'Iralie, nommé ^ofeph Bapti/fe , qu'il s'efl: trompé lors qu'il a afliKe que la patrie d'Ennius cftoic la ville de Rudia prés de Tarenre i il veut au contraire que ce foit Rudia , qui n'cfl: éloignée que de deux milles de la ville de Zecc'^. Pour prouver fon fentimcntj il allègue Strabon & pluficurs Auteurs modernes , di.nt il ex- plique les palTages à fa faveur. Il tâche en mefme temps de faite voir que ccluy qu'il réfute , les a mal entendus. Nous laiffons aux Ledcurs qui auront duloiiir, à examiner lequel de ces deux Ecrivains a raifon, La chofc n'efl pas d'une extrême confpr. ;^guence. A PARIS, -Chez JEAN CUSSON, rue faine Jacques , à l'Image Saint Jean-Baptifte. 1702. Avec Privilcyi dn Roy, XLI. ^4j LE JOURNAL DES SCAV AN S 9 Du LuNDYzo. Novembre, M. DCCII, ;LA VIE DU TRES -REVEREND PERE DOU Armand ''Jean le Bouthillier de Rancc , Abbé (^ Réforma- teur du Monafiere de la Trappe. Dedice au Roy , par Af. de Maupeou , Docteur en Théologie , Curé de la ville de No. nancourt. En deux Tomes. A Paris, chez Laurent d'Houry^ rue S. Severin, au S. Efpric 1701. in u. Tom. L pagg. 54^^^ Tom. IL pagg. 634. L'Abbé de Rancé naquit à Paris le neuvième jour de Jan-' vier iéi6. Il eut dans {a jcuncflc beaucoup de paflîon pour les belles Lettres , &: y fît un fi grand progrés , qu'il pu- blia à 1 âge de douze ou treize ans une nouvelle édition des Poëfies d'Anacreon avec des Notes , qui fut imprimée à Paris •en i<^39. &: une féconde fois en 1647. U compofa encore une '.Traduction Françoife de ce Poëtc , laquelle fit voir qu'il n'a- îVoit pas moins de goût pour la Langue Françoife , que d'habile- té dans la Langue Grecque. Il rcccut la Tonfurc Icvingc-un Décembre 1^5 j. &: fut des l'âge de dix ans Chanoine de No- tre-Dame de Paris. Peu de temps après le Roy luy donna le Prieuré fimple de Boulogne proche Chambor! Il fut cnfuite pourvu de l'Abbaye de Notre-Dame du Val,de l'Ordre de faint ^u?;ufl:in,& de celle de la Trappe, Il cftoit encore Abbé de S.. Symphorien de Bcaiivais , Prieur de S. Clemcntin en Poitou ^ 1701. Yyyyyyy ;^4^ L E J.O U R N A L _ Archidiacre d'Outi'cvicnnc , &: Chanoine dcrEghfc de Tours,- CcClC pluralité de Bcncficcs donne occafion à M. le Curé de NonancouiT , qui paroîc dans Ton Ouvrage , fort zélé pour h. » Difciplinc de l'Eglifc, de déplorer l'aveuglement des Ecclcfià- « ftiqucs qui recherchent plulleurs Bénéfices par un motif d'am- .< bition ou d'avarice , fans avoir prsfque d'autre motifquc ce- ■ luy'de fatisfaire leurs defirs déréglez. L'Abbé de Rancé fe mit dans la Icdurc des Pcrcs avant que d'étudier en Théologie. Qir félon M. le Curé de NonancouiT,il n'avoit qu'environ feizc ans, qu'il croie tout à fait bien indruit de la doélrinc des Pcrcs, qu'il en fçavoic les plus beaux endroits, & qu'il prêcha à la Profefïïon d'une de fes fceurs. Il étudia depuis en Théologie en Sorbon- nc , foutint ù Tentative à l'âge de vingt- un an, & fit enfui- tc fa Licence avec fuccés. Il receut l'Ordre de Prétrife le 22. Janvier 16^1. &: prit le Bonnet de Dodcuv en Théologie de l.-v Faculté de Paris le dix Février 1654. Le cours de i^cs études étant fini , il entra dans le monde, Se s'y donna tout entier. Son cfprit , fa vivacité , fa dclicateffe ,_ fon bon goût & fa polftcflc lé firent aimer des gens dfe Cour ; &: fa probité &: fa franchifc luy attirèrent reftime de tous les honncftes gens. L'ambition &: l'araour de la gloire furent fes partions dominantes. Entre les plaifirs , il aimoit plus qu'aucun autre cekiy de la Chaffe. II icfufa l'Evcché de Léon , &: M. de Nonancourt avertit , que ce fut par un principe de vanité. Il fe vit Aumônier de Monfieur , & fut un des Députez du fécond Ordre dans l'Aflcmblée du Clergé de l'an 1^55-. M. le Curé de Nonancourt croit que la' mort de Mbnueur, & celle d'une DuchefTe fameufe par la beau- té, furent les évencmens dont Dieu fc fervit pour opérer les pre- miers mouvcmens de converfion dans l'ame de M. l'Abbé de la Trappe. Et il refiite ce que l'on a dit dans un Dialogue fiit contre feu Monfieur l'Abbé de la Trappe ; qu'étant venu pour voir une Dame qu'il aimoit , &: l'ayant trouvée dans un ccr- eueil j la douleur qu'il en avoir conceu , l'avoit déterminé à fe retirer du monde. Quoy qu'il en foit, il fe retira d'abord dans - fa Maifon de campagne de Veret , cella d'cftre dans le com- merce du grand monde , &: fe logea , quand il vcnoit à Pa- ris , à rinflitution des Pcrcs de l'Oratoire. Voulant cnfuitc D E s s C A V A N s. ^4/ étnbraiTer un état de vie , il confuka les Evêqucs d'Alcth , de Pamicrs, & de Comingcs. Le dernier luy confeilla de fe taire Religieux, chofe à laquelle l'Abbé de Rancé avoir alors tant de répugnance , qu'il s'écria avec étonnemcnt : Moy , vie faire J^rcre frocar l Etant de retour du voyage qu'il avoir fait pour conférer aveé ces Evêques , il penla plus ferieufement que jamais à fe feparer de tout commerce du monde , &: rcfufa le Grand Vicariat , &: même la Coadjutorerie de l'Archevêché de Tours pofl'edé par fon Oncle. Il fe démit enfuite de prefque tous fcs Bénéfices, & fc recira dans le Prieuré de Boulogne prés de Chambor, de l'Or- dte de Grammont, qu'il s'étoit refervé avec fon Abbaye de la Trappe. Il y demeura quelque temps. Enfin il fe tefolut d'aller à la Trappe pour introduire la Reforme dans cette Abbaye , > dont les Religieux vivoient dans un grand dérèglement. Ne pouvant les corriger , il fit un concordat avec eux le 17. Aoiit iftéi. par lequel leur Maifon de la Trappe fut mife cnrre les mains des Pères de l'Etroire Obfcrvance de Citeaux. Après ce- la, rcfolu entièrement d'embrafler la vie Monaftique , il difpofa defes biens , garda fa Bibliothèque pour l'Abbaye de la Trappe, & donna le prix de fa terre de Verct ( qu'il vendit trois cens mille livres ) à l'Hôcel-Dieu de Paris, S'étantainfi dépouillé de tout ce qui le pouvoit tenir attaché au nionde, &: ayant obtenu du Roy un Brevet pour pouvoir tenir fon Abbaye de la Trap- pe en Règle , il prit l'Habit de Religion dans l'Abbaye de No- tre-Dame de Prefeigne de l'Obfervance de Citeaux ^ le 13. Juin- 1663. âgé de 37. ans j. mois. Il y fit fon Noviciat avec fer- veur , &; ayant rcceu fes expéditions de Cour de Rome pour tenir en Règle l'Abbaye de la Trappe , il fit Profcffion le i6. Juin 1664. dans celle de Prefeigne entre les mains de Dom Mi- chel Guiton CommilTaire du General de l'Ordre. L'Abbaye de Notre Dame de la Trappe , dont il alla enfuite prendre la conduite , a efté fondée par Rotrou , Comte du Per- che , l'an II 40. Elle fortit de l'Ordre de Savigny ; mais le Bien- heureux Serlon , quatrième Abbé de Savigny , ayant reiini cette Abbaye en 1148. à l'Ordre de Cireaux , le Monaflere de la Trap- pe palifa dans le même Ordre. Elle étoit tombée dans un dére^ ^4» LE JOURNAL glcm^nt cffroyab'c &; dans une décadence affrcufc. Quelques- uns ont trouvé à redire cjue M. de .'lancé (e foie charge de la conduite d'un M^nafterc , &: aie aft'cdc la Prclature au (brtir du Noviciat. L'exemple de S. Bernard , que faint Eftienne fie Ab- bé de Clairvaux aulli-tôc après fli protefllon , allégué par M. le Curé de Nonancourc , cft très fuflifant pour juftifier qu'il y a des occalions où cela peut cftrc permis. L'Abbé de la Trappe , après avoir introduit la Reforme dans Ton Monallere, travailla à la défcnfe de l'Eeroite Obfcrvance de Ciecaux , &: fut député à Rome avec M. l'Abbé de Valrichcc pour la ioutenir. Il n'y eut pas la fatishiélion qu'il prctcndoit. Alexandre VIL donna un Bref defavantageux à l'Etroite Obfcr-, vance , contre lequel l'Abbé de la Trappe revenu en France pro- tella. M. le Curé de Nonancourt dit que c'efloit un Bref que tintri'zus avait ménagé , ^ que la feule faveur avait obtenu. Dans la fuite les Pères de la commune Obfcrvance ayant obte- nu un nouveau Bref, qui renverfoit tout ce qu'il y avoit de fa- vorable à la Reforme dans le premier , les Pères de l'Etroite Ob- fcrvance en appellercnr comme d'abus. L'affaire cftant renvoyée à Rome , ces Religieux eurent recours à l'autorité du Roy , &: M. l'Abbé de la Trappe prcfenta une belle Requefte à fa Maje- fté , pour avoir des Commiflaires qui reglaflènt les difficultcz que les Monafteres de l'Etroite Obfcrvance avoient avec TAbbé & le Chapitre gênerai de l'Ordre de Citeaux. Sa Majefté lui en ac- corda. Mais les Religieux de la Commune Obfcrvance curent encore un Arrcft , qui félon M. le Cure de Nonancourt , les mit à couvcn de la peur qu'ils avoient d'efire obligez^ de devenir meil- leurs qu'ils nefioient. Cet Arreft cftoic néanmoins favorable à la Reforme , en ce qu'il ordonnoit que M. l'Abbé de la Trappe cxerceroit la charge de Vifiteur &C de Vicaire General de la Re- forme. Il rcfufa ceeee Dignité pour la troifiéme fois , & rcqar- da ce juqcment comme il avoit fait celui de Rome , die l'Auteur de la Vie , comme un effet de la colère de Dieu. M. l'Abbé de la Trappe n'ayant pu étendre la Reforme dans fon Ordre , s'appliqua fortement à l'établir à la Trappe dans fa plus grande vigueur. M. le Curé de Nonancourt r^'prcfcnee dans je tioifijme Livre de fa Vie, la manière dont on vivoic dans cet- te D E s s C A y A K s. ^49 'te Abbaye. H parle dans le quatrième àulÀvïcde îafa'intetè des devoirs de l'Etat Monaflique , & de la peine que l'Abbé de la Trappe eut à le donner au public. Ce Livre n'étant pas fans difficultés , M. l'Abbé de la Trappe les expliqua par des Eclair. Ciffemens. Il traduifit les Ouvrages de S. Dorothée fur le Grec, & fit une Explication fur la Règle de S. Benoift. L'Abbaye des Clairets qu'il prit fous fa conduite , donna lieu à trois petits é- ciits fur la vifite qu'il y fit. En même temps parut l'Jnftruciion fur la mort de Dom Muce. Ces Ouvrages ne demeurèrent pas làns contradicteurs : car fans parler d'un Libelle anonyme , qui fut fait contre fa vie &: contre fes écrits , intitulé , T>es fveri- tables motifs de la converfion de L' yibbè de la Trappe , avec des Reflexions fur fa -vie (^ fur fes écriti , le Père Mege Moine de la Congrégation de S. Maur , attaqua plufieurs endroits du Traité des devoirs Monafbques , dans un gios Commentaire («r la Règle de S. Benoift, qui fût fupprimé : Et quelque temps après le P. Mabillon réfuta dans fon Livre des Etudes Monafti- ques , le fentiment que l'Abbé de la Trappe avoit avancé con- tre l'étude des Moines. M. l'Abbé de la Trappe y fit une Re- fonfe -, S>C le P. Mabillon y oppofa des Reflexions. Il y eut une Réplique à ces Reflexions , fous le nom de Frère Colomban. L'Abbé de la Trappe y répondit luy même j mais fon Ouvrawe ne fortit point de fon Cloiftrc. On fit courir en même temps quatre Lettres contre le Livre des Devoirs Monaftiqucs , auf- quelles on répondit dans une feule, M. Th. écrivit aufli une Apologie contre l'Auteur de ces quatre Lettres , qui fut fuprri- ïîiée. L'Abbé de la Trappe compofa depuis un Traité , intitulé u4bregé des obligations des Chrétiens, & donna au public les Re- flexions Morales fur les 4. Evangiles, Se enfuite les Infiruclions (^ ks Maximes. On avoit imprimé quelque temps auparavant la Conduite Chrétienne, compofée pour Mad. de Gu'fe. Cependant en lui écrivoit de tcu^ coftez,&: il étoit obligé de faire des Répon- fes.C'efhce qui a produit ces grands nombres deLettres fpiritucl- ks que l'on a confervées foigneufement , & dont on a déjà donné deux Tomes au Public. Celle qu'il écrivit à M. l'Abbé Nicaife fur la mort de M. Arnaud , fit beaucoup de bruit dans Je nionde. Voicy de quelle manière il y parloir de ce Do- 1702.0 Zz,zz;zz,zz éjo LE JOU RN AL tlcuc. 'Enftnvo'là.M. Arnaud mort : après avoir pouj^c fa car^- riere auffi loin quil apii^ il a fallu quelle fe fait terminée. Quoy au un en dfe , voila lien des quefi^ms finies ; fon érudition C" fon autorité cjtoient d'un grand poids pour le parti : Heureux qui ri en a point d'autre que celuy de lefus-Chn^. Ces quatre li- crncs éci-itcs au IcLil Abbé Nicailc , devinrent bicn-toft publi-- qucs , &: on les intcrpieta d'une manière qui n'éroit pas favo- rable à la mémoire de M. Arnaud. Sur cette luppolition on écrivit à M. 1 Abbé delà Trappe plulicurs Lettres anonymes, &: il en parut une alTcz longue écrite avec beaucoup de vi- vacité. M. l'Abbé de la Trappe , qui, fi l'on en croit M. le Cu- ré de Nonancourt , avoit écrit cette Lettre uniquement dans le deffein déporter C Abbè Nicaife ^ qui avait toujours vefcu d.ini des occupations pleines de diMp-'tion , à penfer , à la Campayic où il seflo't retire , à. la grande affaire de fonfalut fans refer- ve (^ fans partage , fut fort furpris de voir qu'on avoit inter- prété (a pcnféc autrement , & qu'on l'accufoit d'avoir écrit des chofes durej d^ violentes contre la mémoire de M. Arnaud. Pour détromper tout le monde de cette opinion, il témoigna dans fes Lettres ; Q^'il ne croyoit pas quil luy fuft arrivé de rien dire fur fon fujet qui luy pufl attirer des répliques & des rèpon- fes facheufes : Qjf^^ ry?o/V fitché que M. l'Abbé Nicaife eu^ envoyé ces quatre lignes : mais que cet Abbé eftoit excu fable , parce qu'il n'y avoit rien veu que ce que les autres y avaient veu , (^ qtiil avoit cfté touché du détachement dans lequel lAbbé de la Trappe Ivy marquait qu'un Chrétien devoit vivre. Le Pcre Qucfnel dcfavoiia la Lettre écrite à l'Abbé de la Trappe , qu'on luy attribuoit , &: témoigna qu'il n'eftoit pas cap.ible de faire courir des Lettres qui pourraient donner atteinte à la réputation de ce pieux Abbé. Ce nefî pas feulement, ajoûtoit-il , parce qu'il y a plus de trente ans que je fais profeffion de l'honorer , & que je me flatte d'avoir quelque part à fon amitié j mais plus en- core , parce qu'on doit ce refpeïl à l'Efprit de Dieu qui règne dans fes ferviteurs , de ne les pas contrijîer , t^ de ne pas nuire â fes Oeuvres , en diminuant la réputation des Ouvriers qu'il a. daigne employer, fe puis bien ne pas convenir de leurs fenti^ mens ny approuver toutes leurs démarches ; mais je ne me doii jamais difpenfer de lej traiter «tvecrcfpecL DES S CA V ANS. ' g^t Kl. l'Abbé de la Trappe citant tombé dans une maladie qui l'-obliacoit de palier le rclte de les jours à rinfîrnierie,crût devoir fe démettre de fon Abbaye. Le Roy voulut bien lui donner pour fon luccellcur , un Religieux de fa Mailbn , &: lui lailla le choix du Sujet. Il nomma Dom Zozime , à qui le Roi fit expédier le Brevet de l'Abbaye de la Trappe le io. Juin 16515. '^^^ Bulles fu- rent expédiées le z8 de Décembre lluvant , & il prit poircffion le 21 Janvier i6c;6. Mais il mourut peu de temps après , avant l'ancien Abbé , qui eut encore la liberté de choifir le Religieux qu'il voulut pour remplir cette place. Il fe repentit bientôt du choix qu'il avoit fait. Le nouvel Abbé fit une vifite aux Clai- rets , dans laquelle il fe brouilla avec l'Abbelle , & lui fit ligni- fier qu'il rcnonçoit a la conduite de fon Monaftere. Il mit le trouble & la divifion dans la Maifon de la Trappe , en recevant quantité de Portulans , &: en infpirant aux nouveaux Religieux un autre efprit & une autre conduite que celle de l'ancien Abbé. Cela partagea les Religieux en deux efpeces de parti , que l'on appelloit l'Ancien ^ le Nouveau Bureau. Il entreprit de fe met- tre en poUcHion de l'Abbaye de l'Eflrées , pour y placer , fous prétexte d'infirmité , les Religieux qui l'incommodoient à la Trappe. L'ancien Abbé n'approuva point cette refolution , &c le Roy informé de cet établilfcmcnt fait centre les formes de' l'Etat , fit retirer le nouvel Abbé ôc fes Moines _, & luy fit faire des reproches fur fa conduite. L'ancien Abbé écrivit en fa fa- veur : mais il trouva le moyen quelque temps après , de tirer de luy une demilfion qu'il fit remettre entre les mains du Roy. Le nouvel Abbé qui ne croyoit pas que la chofe dût aller II loin , fe donna beaucoup de mouvemens pour empêcher que' cette dcmiflion n'eût fon effet. Il fit figner une Requête à un grand nombre de Religieux de la Trappe , pour demander qu'il fût confervé. Il accula l'ancien Abbé & les Religieux de Jan- fenifmc. Il fit accroire qu'on ne vouloit le dépofcr , que pour mettre un Janfenifte a. C\ place. Il fit un voyage à la Cour ; mais tous ces ftratagémes furent inutiles , & l'ancien Abbé ayant nommé trois fujets au Roy , Sa Majcfté fit choix de Dom Ja- ques de la Cour pour Abbé de la Trappe , qui ayant obtenu fes BuUeSj dcpolTeda l'Abbé en charge. Celuy-cy fe retira avec crois^ ,^j2 LE JOURNAL Religieux. La paix citant rendue à la Trappe , les infirniitcz de l'ancien Abbé augmentèrent , & l'emportèrent enfin le î.6. Oc- E-jibre 1700. Il mourut couche (ur la cendre 6^ fur la paille , en prefence de M. l'Evêquc de Scez , &: de toute la Communau- té , dans des fentimens d'une pieté exemplaire. Voila le fommai- rc de la Vie de ce faint Abbe rapportée dans les cinq premiers livres de M. le Curé de Nonanccurt. Le fixiéme reprelcnte Ton cfprit , fa conduite j fes fentimens , & fes maximes. lOSEPHI LANZONJ , PHILOS. ET MED. DOCTOR. Ferrarienf &c. Exercitatio Medico-Phyfico-Anatomica de Saliva humana , ejufque natura , ulu , proprietatibus. &:c. Fer- raria:. Typis Bcrnardini Pomatelli. 1702. C'eft à dire : Traité Phyjtque (^ Aridtoynique de la Salive , par rapport à la Mc^ decine j (^c, A Fcrrare. lyoz. in li. pp. 1.28. L'Auteur de ce Traité commence d'abord par expliquer la nature &: les caufes de la Salive , puis il vient aux conduits de cette liqueur , & aux couloirs qui la filtrent j il pafîc de là aux ufagcs de la Salive &: à fes proprietcz. II traite enfuite des ma- ladies de la Salive , &: termine fon Livre par plufieurs traits d'é- rudition qu'il a recueillis de divers Auteurs. Pour bien expofer ce que c'efl: que la Salive , il en définit d'abord le nom : On en- tend , dit-il , par la Salive , l'humeur dont la bouche cft humc- Ù.ZC , (S: qui détrempe fur la langue les alimens , en forte que la jnucofité qui le jette quand on toufle , n'eft point comprifc fous ce nom. Quant à la nature de la Salive , l'Auteur après avoir rapporté là dcflus les opinions de plufieurs Médecins , dit que la Salive eft une liqueur tranfparcnce , feparée du fang des artères par des glandes particulières , &: en fuite verfée dans la bouche pour plu-- fleurs ufages. Il obfervc que cette Salive diffère de la lymphe & du fuc Pancréatique , en ce qu'elle n'a pas une acidité déclarée comme le fuc Pancréatique , ni une fluidité fi grande que la lyrn- phe. La Salive eft un compofé de parties les unes falincs , les autres acides j les autres huiicuies ^ hf,c. çc qui en fait un diiTol;. vanc D E s s C A V A N s. ^ ^j Vànt & un mcnftmë univcifcl , capable de fe iré'cr avec t( uces forces d'aliniens , ôùà'y produire cette fermentation qui Icrt à les différer dans rdlomach. La Salive cfl; un véritable levain ; & pour s'en convaincre il n'y a qvi a puunr un peu de pain avrc beaucoup de ialive , puis mettre ce mélange dans une n-fle de pàfte , &: on verra frrmcnter cette p;.{lc , comme fi l'on y avoit mis du levain ordinaire. Quelques Phyficiens croyenc que la falive n'efl point fi com- pofée , Se qu'elle ne contient qu'un acide caché. Peur le prou- Ver, ils difent que la falive fige le mercure ^ qu'étant mjfc dans de la palle elle la fait lever , que la falive des Sccibutiqucs ou de ceux qui ont des maux Vénériens, ronge le cuive ; que la falive laiffe une cache fur le fer chaud , qu'elle gueiit les peti- tes galles , qu'elle cfl: vifqueufe , qu'elle cfte les taches des habits. Notre Auteur répond par ordre à ces cbjcdtions. II' réplique à la première , qu'il y a des corps qui fans cflrc acides & par la feule vifcoficé de leurs parties figent le Mercure, com- me fait, par exemple, la Therebcntine. A la féconde, qu'il n'cft pas neceffaire qu'un corps foit acide pour faire fermenter la pâ- te , mais qu'il îlifiic qu'il foit fpiritiicux , eu qu'il bouche les conduits par où la matière fubtile avoir auparavant un palîagc libre. A la troifiéme, qu'il efl viay que dans le fcoibut & dans les maladies vénériennes la falive efl: cxtremem.cnt acide , &: cor- rofive; mais qu'il ne s'enfuit pas qu'elle foie telle dans fcn état naturel. A la quatrième , que fi la falive tache le fer chaud ^ c'efl: une marque de la compofition de cette hunicur & non de fon acidité. A la cinquième , qu'il y a pluficurs alcalis trcs- forts qui guerilfcnt la gratelle , comme fait,par excmplc^l'huile de Tartre. A la fixiém.e , que l'exemple de la Thcrebentine montre que tout ce qui efl vifqueux n'efl: pas pour cela acide : qu'enfin l'expérience fait voir qu'il y a plufieurs fels lixiviels qui oftenc les taches des habits ; d'où notre Auteur ccnclud que la falive n'c.'l: pas un menftrue purement acide ,mais un dif- folvant qui porte avec foy de quoy diffcudre toutes fortes d'ali- mens, & dont la vertu principale vient du fel qui y don^ire, SC des particules d'air qui y font méfiées d'une manière particulier te^çomme le reconnoi: le fçavanc Guiilelniini dans fa dificrca-- IJ02,. Aaaaaaaa jé:54 LE JOURNAL •.tion fur le fang , de laquelle nous avons donné l'extrait dans un des premiers Journaux de cette année. L'Au:eur rapporte icy fur la falivc quelques expériences chy,- miqucs, tirées de la Sialographie de Nuchius, qui efl: un livre ■fort curieux fur cette matière ; après quoy il explique quelques .phenoiTiencs particuliers : comme , par exemple , d'où vient que jl )rs qu'on voit une viande dont ou voudroit manger, ou qu'on en en :end parler , la falivc vient aufli-toft à la bouche : que quand on fent quelque odeur agréable, le mcfme effet arri- ve ; Se qu: lors que l'on efl; prés de vomir , l'humeur falivaire inonde toute la bouche. La raifon du premier efl: , dit-il , que l'imagination étant alors frappée , il fe fait à cette occallon , ^ans les efprits animaux, un mouvement qui.fccouc les glandes falivaires , &: les oblige à verfer l'humeur qu'ellei contiennent. Il explique les autres par des raifons à peu prés fcmblables. En fuite il parle des conduits falivaircs.Quclquçs Médecins croyent que la falive vient du cerveau par des conduits cachez ; d'autres qu'elle vient des vaifleaux lymphatiques ; d'autres des conduits du chyle, & d'autres du fang des artères par dcsglan- fies particulières. Ce dernier fentiment efl: celuy de notre Au- teur, &: paroît beaucoup plus conforme à la vérité. En effet, dire que la falive vient pat des conduits cachez ^ c'eft ignorer l'Anatomie , puifque les conduits qui la portent font tout vi- fibles. Dire qu'elle vient des nerfs , n'efl: pas un fentiment qui fe puifl'e foutenir; puifque , félon la remarque de Monfieur Graaf les nerfs ne peuvent admettre que l'efprit animal , & non un corps aufli groffier que la falive : ajoutons ce qu'ob- fervc Diemerbroech dans le Livre troifiéme de fon Anatomie, qu2 s'il fe jette dans les tuyaux des nerfs la moindre humeur fenfîbîe, la Paralyfie s'enfuit. M. Malpighii prétend que dans les nerfs eft un fuc épais comme une glaire : mais notre Au- .^eur foutient qu'il faut que M. Malpighii ait pris pour fuc ner- veux une humeur glaireufe qui fc trouve vers les articles , Se qui fert à en faciliter les mouvemens. Enfin il ne croit point qu'il y ait de fuc nerveux , & il loue le fçavant Sbaragli d'a- voir dit que ce fuc efl: un pur efl;rc de raifon. L'opinion de ceux qui font venic [a faUye des yaiiîisûux lymphatiques ,ne plaît jpaj D E s s C A V A N s. % 43avantage à notre Auteur. En effet la lymphe que ces vaifTeaux contiennent efl: portée des parties vers le cœur , &: non du cœur aux parties, ainli qu'on le peut reconnoître par la difporicion des valvules qui font dans ces vailfcaux , fans rien dire icy de la. railon qui fe tire des ligatures. Pour ce qui eft des vaiflcaux du chyle , il eft tout vifible que la falive n'en vient pas , puif- queces conduits n'aboutiifcnt point aux endroits où elle lé dé- charge. Il fait donc conclure que la falivc vient du fang des artères par des conduits particuliers qui la portent. Ce fcn- timent n'eft point fondé fur une fimple conjecture ; il eft ap- puyé fur les découvertes des Modernes. Le célèbre W^arton dans fon Adenographie chap.ii. décrit un conduit falivairc qui vient immédiatement d'une glande maxillaire interne. Nicolas 5renon , Gafpar Bartholin , &: Antoine Nuch en ont décou- A'ert plufieurs autres , qui font trcs-connus aujourd'huy , & que .l'Auteur décrit au long. Il s'agit à prefent de fçavoir comment félon luy cette falive -fe filtre. Il ne tient point là-delfus d'autre fentiment que celuy des Modernes : il explique la chofe par les couloirs & par les ta- mis des glandes dont les différentes ouvertures , félon leurs dif. ferentes figures rcfufent ou accordent le partage aux liqueurs qivi •fe prefentent. Notre Auteur finit cet article par trois queftion^ Il demande premièrement pourquoy pendant la nuit il le filtre ordinairement moins de falive que pendant le jour. En fécond lieu quel efl: le temps de la journée où il s'en filtre davantage, &: enfin combien il s'en filtre en un jour. I! répond à la première, que pendant la nuit le cours du fang eft: plus lent, &: qu'avec ce- la les parties de la bouche font plus en repos ; ce qui f.iit que les glandes Salivaires ont moins de filive a. filtrer , &: qu'elles re- tiennent plus long-temps celle qu'elles ont reçue. A la fecon- ,de , que le temps où il s'en filtre le plus eft celuy dss repas, à caufe qu'alors les glandes font fecouées par le mouvement de la Louche. A la troifiéme enfin , qu'en douze heures , lors qu'on fe porte bien , il fe filtre environ une livre de falive , dont une partie fort dehors par le cracher , &: l'autre entre dans l'cfto- jnach où elle fe mcfle avec les alimens. . Après l'examen des coadiiics de la ialivc &: des glandes qui ^6 L E J 0 U R N A t I4 fi! trcnt,r Auteur conlîdcrc en détail ics tilngcs de cette liqueur qui lonc à d'Ecoles, la p^rmifii Ml de célébrer pour les Preftrcs étrangers, de faire des qucftes dans le Diocefc , la Benedidion des Egti- fcs, Chapelles , Cimetière Se leur reconciliation , la vilke des Eglifes Paroifllilcs, des lieux Saints , des Perfi^nnes &: des Mo- nafberes , les Difpenfcs , Ccnfures Se Abfolutions. Le fécond volume traite de la Turifdidion de l'Official , & contienc les macieies les plus diificilcs Se les plus importantes , DES SCAVANS. ^^9- éoiiCernant les Mariages , la rcclamation contre les Vœux , (ic concrc les deux premier* Ordres lacrés , rencerrinemcnrdes Dif- pcnfes Se des relcrits émanez du lainr Siège , & les Procédures criminelles , qui fervent à maintenir la dilcipline EcclciLfti- que. . Bordenavc , qui a efté Officiai de Lcfcar &: de Condom, 6c Auboux Officiai de Cahors , ont fait des traicez de la junf- didion des Officialitez ; mais notre Auteur cil defccndu dans un plus grand détail , &C s'eft appliqué à donner la connoiflan- ce du Droit Se de la Pratique, des Ufages &: des divers chanae- mens , qui font furvenus dans la Jurifprudence. Il a ufé fur tout de beaucoup de précaution Se de prudence pour ménager les droits des Puilïances Ecclefiaft^que & Séculière , afin de ne point donner lieu aux appellations finiples ou comme d'abus. Voicy les principales queflions qui font agitées Se decidécs- dans le fécond volume. Premièrement l'Auteur fait ces demandes au fujet de la Ju- ïifdiélion del'Official ; Si l'Official , qui a efté une fois établi, peut ellre deftitué. Il refoult pour l'affirmative. Il examine que! ell fon pouvoir fur les Clercs , fur les Réguliers & fur les Laïques. S'il peut connoître des difmes au petitoire : S'il eft 3ugc competant de la contravention des Laïques à la célébra- tion des jours de Dimanches &: des Fcftesi Après avoir rapporté les raifons de part Se d'autre , il convient que fuivant l'ufage du Royaume , les Laïques ne peuvent eftre convenus fur ces deux points pardevant les Juges d'Eglife. A l'égard de l'entérinement des Difpenfes fur les empéche- mens de Mariage, il demande , fi l'Official peut exécuter ces fortes de difpenfes après la mort du Pape , qui les a accordées :• S'il peut fubdeleguer pour l'exécution de ces fortes de rcfcrits ; Si quand les parties font dans une diftance inégale de leur fou- che,il cfl neceffiaire d'expliquer le degré le plus proche &celui qui eft le plus éloigné : Si Icscaufes de la difpenfe doivent eOre vé- ritables , au temps de la date du refcrit , ou au temps de l'éve- I^ement : Si après que la difpenfe a efté enterrinée , la caufe ve-^' fiant à celTer , elle doit eftre exécutée. Sur la réclamation contre des Vœux folemncls , il explique 660 LE JOURNAL dans quel temps elle fc doit fliirc. Ce qui cft: nccc/Tairc pour en prouver les moyens , &: quel cft le Juge compctanc de cecce matière. Il finie pat les procédâtes criminelles ; furquoy il forme plu- ficurs autres queftions ;Si l'OllIcial peut connoicre du délit com- mis par un Ecclehaftiquc , avant qu'il fut engagé dans les Or- dres làcrez. Si un décret d'ajournenienr pcrfonncl décerné con- tre un Ecclefiaftiquc , emporte inrerdiction. Si quand le Pro- moteur eft feul partie, l'accufé quiiuccombe , peut eftre con- damné aux dépens au profit du Promoteur. &cc. Toutes ces qucftions font difcutées par des moyens Se refolues avec un ju- gement également foiide , lui va^it le droit commun & l'uf.^.ge des Patlemens. MEMOIRES CONTENANT CE. Ql^il S'EST PASSE'- iic plus mcmorable en France , depuis tètiibLfJetnent de la Mo- narchie jufqu à. prefent. A la Ha-ye , chez Eftienne Foulque, 1701. 2. Tom. II. I. pagg. 311. i.pagg. 360. NOus avons un très-grand nombre d'Auteurs qui ont écrie i'Hiftoire de France. Les uns nous ont donné des abrogez fort iuccinds , les autres des Hiftoires fort étendues On le plaint que dans les premiers on ne trouve prefque rien d. ce qu'on cherche , & que dans les autres on trouve une infinité de chofes qu'on ne cherche pas. L'Auteur de cetOuvrage croit avoir pris un jufte milieu ; ainfi on doit trouver dans fon Livre, tout ce qu'on cherche, &: rien davantage. Les lecleurs en jugeront. Ces deux volumes coatiennent I'Hiftoire des Rois de France de la ptcmicre Race. Fautes à corriger dans le Journal précèdent. Pag. 637. lig. 13. plus précis , lifex^, fens précis, pag. ^41. Hg. 17. a-n|«7ï , lifez^^ «Tiiyix-n. pag. 644, lig. 13. à fa faveur, llfez^t en fa faveur. ^ f 4ds chez Jcaa Caflbn, rul fain: Jacques, à l'Image S, Jcan-£ap. .iiecVriviltâuiioj LE JOURNAL DES SCAV ANS Du LUND Y 2^. No VEM BRE, M. D C C 1 1. INSTRUCTIONS GENERALES EN FORME DE CA- tech'fmey où l'on explique en abrégé par l'Ecriture Sainte (^ far la Tradition , l'Hifloire (^ les Dogmes de la Religion , la Morale Chrétienne , lei Sacremens , les Prières , les Céré- monies d» les Vfages de l'Eglife ; imprimées par ordre de Meffire Charles Joachirn Colbert^ Evefque de Montpellier , ^ l'ufage des Anciens ^ des Nouveaux Catholiques de fort Diocefe , (^ de tous ceux qui font chargez^ de leur inflruction j avec deux Catechifmcs abrégez^ , à l'ufage des Enfans. A Paris, chez Augultin LeguciL'icr, rue S. Jacques. 1702.104. pagg. ^85. pour les ïnftructions générales , &: pagg. 76. pour les deux Cacechifmcs abrégez. C\Y. Livre contient trois Catechifmcs : L'un pour tous les fi- i dcles , où l'on explique toute la do61:rinc de l'Eglife : Le Jecond , qui eftl'Extrait &: l'abregc du premier , cil dreflc pour les Enf.ins qui vont à l'Ecole ; &: le troificmc encore plus court, eftpour les petits Enfans. Ils font tous trois compofcz dans le mê- me ordre des matieres:mais elles font traitées dans le grand avec beaucoup plus d'étendue. Il cfl: divifé en trois parties. On ex- plique dans la première le commencement &: le progrez de la Religion depuis la création du monde jufqu'à la confommatioa ^4e lii vie éternelle. On cnfeignc dans la féconde, la vie que le^ ifou Cccccccc ■M^. LE JOURNAt^ hommes doivent mener fur la terre pour parvenir à la vie cter"" relie : Et on explique dans la troifiéme les moyens dont i!s-(c doivent fervir pour mener llir la tctre la vie qui les conduit au Ciel. On trouve dans la première l'explication du Syn.bole, &: un corps de la dodrine de la Religion. La féconde , ccnceinc la Mùialc. On y traice des vertus &: des péchez , &: on y ex- plique les Commandcmens de Dieu &: de l'Eglife. 11 eft: traite dans la troifiéme , de la Grâce , des Sacreniens , &: de la Fne- te : Celle cy contient une explxation de l'Oraifon Dominica- le , &: un Traite fur les cérémonies de la Mefle ,.oii il y a bien des remarques curieufes &: nouvelles. C'eft le Catechifme le plus ■ ample &: le mieux digère qui ait encore p'aru : Les matières y ' font traitées d'une manière courte bc ferrée , & cependant intel- ligible & inftruélive. Les points qui demandent des explications & des preuves y font cclaircis &: appuyez par des Pall'ages de l'Ecriture &: des Pères. On a eu foin de diftinçruer la dodrine oe l'Eglilc &: les veritez certaines, des opinions des Theolog. & des queftions qui font en difpute dans l'Ecole &î entre les Sça- ' vans : On n'y prend point de parti fur ces dernières , &: on ex- plique les premières d'une manière nette &: precife. Enfin on ' trouve dans cet Ouvrage une très -grande pureté de doctrine &: beaucoup de fagcllc. C'eft ce qui l'a fait adopter par Monfei- ' gneur de Montpellier p"our l'ufage de fon Diocefc , & approu- ver par Monfeigneur le Cardinal de Noailles Archevêque de ' Paris ; & il n'y a point de Dioccfe où il ne puifl'e eflre très-uti- le aux Curez &: aux Ecclefiaftiques chargez du foin des Ames , ' pour inflruire les fidèles que la Providence de Dieu a confiez à ' leur conduite, ■ LETTRES SUR DIÉFEFENS SUJETS DE CONTRO- ' vcrfe^ dédiées à Monfeigneur le Dauphin ; Par M. fAbbc à^ Cordem'y. A Paris , chez Chrillophle Remy , rue S. Jacques. • lyoz. in II. pagg. 15)2,. CE petit Livre contient quatre Lettres de controverfe , & ' un Difcours fur les Mariages des nouveaux Réunis. L'Au- TGur expofe avec beaucoup de force &; de netteté dans les Lee- ■ DE s s C A V A N s. ^^ tfcs de controvcrfe , les argumens généraux que les Catholiques o'iu coutume d'apporter contre les Proteltans, comme rauconcé de l'Eglife , la Succeflion , la Miftion, (S>:c. Il y traite aulîi quel- cjues qucltions particulières ; comme dans la première Lettre , celle de l'incention du Miniftre dans l'adminiflration des Sacrer mens -, fur laquelle il décide que l'Eglife a toujours crû qu'il « futfi; pour la validité des Sacremens , que le Miniftre fafle fe- ^ tieufemcnt l'action exterieare qu'elle a coutume de faire en ces « occafions ; &c que pour avoir l'intention de faire ce que fait !'£-« giifc , il fuifit d'agir d'une manière libre ô<: fericufe en qualité « de Mtniftre, li foutient que le Concile de Trente ne demande point dans le Miniftre des Sacremens , d'autre intention que cel- le-là ; & il déclare nettement , que les Catholiques ne ctoyenc point qu'un Prêtre puilTc à fa phantaifie , confacrer tout le pain « qui Ce trouve dans un marché ; qu'il faut qu'il agifle comme « Miniitre de l'Eglife , c'eft à dire , qu'il obferve ce qu'elle lui « prefcric ; qu'autrement il ne fera rien. Il reproche aux Luthe- « riens dans la troifiéme Lettre , un Sermon de Luther prêché à "W^ittcmberg au commencement de la Reforme , dans lequel ce Chef des Kcformateurs déclare à fes auditeurs , qu'il ne pouvoir pas fe paflcr de femme ; mais en des termes que M. de Corde- moy trouve fi infâmes , qu'on rougit , dit-il , même en les lifanr. Comme il nefi pas , dit Luther , en mon pouvoir de n'efire point homme , il nefi pas non plus en ma puijfancc de vivre fam fem- me ; & cela niejl plus necejjaire , que de manger , de boire , ^ de fatis faire aux nece.IJite'z^ du corps, Luther ajoute que 11 les femmes font opiniàcres , il eft à propos que le mari leur dife : Si vous ne le vouiez^ pas y une autre le voudra. Si l^ Maitrejfe ne veut pat ven'r , que l* Servante approche. M. de Cordemoy défjnd la loy du Célibat dans la quatrième Lettre : Il y montre que le palTag? de S. Paul, où ii eft dit,'qu'il faut que l'Evcquey^/V mari d'une feule femme ^ ne peut être op- pofé contre le célibat des Moines & des Clercs. Il tient l'Hi- Ifoire de Paphnuce douceufe. Il croit après S-. Jérôme , que les Apôtres qui avoient des femmes, fc font abflenus de i'ufage du mariage. En un mot, il répond en détail aux principales obje- ■ âions que les Miniftres allèguent contre le célibat des Moines^ .^^4 LE JOURNAL & des Preflres. Il reproche aux Luthériens la pcrmîjTion don- née par leurs Chefs au Landgrave de HefTejd'cpcufcr une fécon- de femme du vivant de fa première. Il traite aufll en paflant , de la diftiiulion des Evcques Se ;iks Prêtres. Pour la prouver par l'Ecriture Sainte , il employé -un pafTage de S. Paul qu'on n'a pas coutume d'alléguer com- munément fur cette qucilion : C'eft ce que dit cet Apôtre à Timothée , de ne -point reprendre le Preflre avec mdejje , (^ ■de ne recevoir d accu fut ion contre luy , que ftir la déposition de deux ou trois témoin}. M. de Cordcmoy infère de là , que l'Evêque pouvant reprendre & juger le Preftre , eft fon Su- périeur. La célébration des Mariages des nouveaux Reiinis, ne donne pas peu d'embarras aux Miniftres de l'Eglife. Comme il y en a pluficurs qui ne font point convertis, ou qui ne le font pas bien , ils aiment mieux vivre dans le concubinage avec celles qu'ils jiomment leurs Fiancées ^ que de fe foumcttre à la difciplinc de l'Eglife , c'eft à dire, renoncer à leurs erreurs fincerement , fe confeflfer &c communier. Doit- on exiger cela d'eux avant que de les marier ? doit-on fe relâcher de la rigueur des loix pour éviter un plus grand fcandaie î M. de Cordcmoy rapporte là-deflus 4. » manières de fe conduire. La première , de regarder ces Nou- ». veaux-convertis , comme on faifoit avant la revocation de l'E- .1 dit de Nantes , lors qu'on marioit en quelques endroits dos ». Catholiques avec des Huguenots {ans les obliger à renoncer 3 SI leurs erreurs, La féconde, de bénir leurs Noces fans même les » faire approcher du Tribunal de la Pénitence , en exigeant d'eux M feulement la promefle de vivre & de mourir Catholiques. La « troifiéme . de les obliger du moins à fe confclfer , &: les mariçr s> cnfuite fans les communier. La quatrième , de fuivreen les ma- » riant les règles que l'Eglife veut qu'on obfcrve envers les an- y ciens Catholiques. M. de Cordcmoy rejette la conduite des premiers , en faifant voir que les mariages des Catholiques avec -les Hérétiques font défendus pat les Icix de l'Eglif? & des Em- -pcrcurs Chrétiens. Il croit que c'cftoit un grand abus qui re- -gnoir en France lors que les Catholiques fe marioicnt avec les ^uguenots : II prétend même qii'il eft plus défendu aux Ca- ' thoiique D E s s C A V A N s. €C^ :tholique< de concrader des mariages avec les Hérétiques qii'a- -vec les Payens , & fe fonde non Iculement fur ce que les Hé- rétiques font plus coupables que les Payens , n^ais encore (ur cette raifon : Le maiiage du Hdcle avec l'infidèle n ell pas un Sacrement , au moins du cofté de i'infîdele : mais avec l'He- « retique, c'en efl un véritable, &: pour le Fidèle, &: pour l'He- « retique , que le Baptême rend , malgré Ton erreur & fon ob- « ftination , enfant de l'Egliic. Ainlî cette dernière elpece de « mariages ne fe peut jamais permettre, M. de Cordemoy ne « réfute pas fi amplement la Iccondc ni la troifiéme opinion ; mais il les rejette pour embrafler la dernière qu'il croit cflie la •feule qu'on doit pratiquer. LA rvHETORIQUE OU L'ART DE PARLER, PAR LE R. P. Bernard i Amy , Prejhe de l'Oratoire, Quatrième Edition , revtu'è & augmentée. A Paris , chez J. B. Cull'oa &: P. Wixxe , rue S. Jacques, 1701. i, vol. in u. pagg, 441. ON a fouvent parlé de cet Ouvrage dans les Journaux de France &: dans ceux des pays étrangers à l'occafion des dittcrentes éditions qui en ont cfté faites. Mais puifque VAu- tcur, comme il l'affure dans fa Préface, l'a tout refondu , on p uc ie regarder comme un ouvrage nouveau. Son defifein n'a pas cfté de donner feulement une Rhétorique , c'eft à dire , ( comme on prend ordinairement ce mot ) des préceptes pour compofer des difcours Oratoires , il a voulu comprendre tout ce qui peut ap- partenir à l'Art déparier , dans quelque occafion, &c fur quelque îujet ou matière qu'on ait befoin de parler ou d'écrire. Il don- ne des connoiffances générales de la manière dont les hon mes .peuvent expliquer leurs penfées ; &c en découvrant le fonde-r ment de toutes les Langues , il fait des reflexions qui donnent de la facilité pour les apprendre , pour les parler , & peur les écrire. C'eft le fuj'^t de fon premier Livre, qui eft véritable- ment une Grammaire raifonncc &: univerfelle. Il y exp'iqu-^ com- ment fe forme la parole , ic comment les ho mmes s'en peuvent fervir pour marquer les idées de leur efprit , & les mouvcmens ^ affections de leur volonté. Ils le peuvent en diiifcrerentcs uiâ jjoj^. Dccccccc 6C,6 L E J O U R N A L nifics , non reniement en choilillanc ditl'cicns fons , mais eiTife' fervanc de différentes conftructions & ariangemcns ; ce qui fait Ja ditïerencc des Langues , & qu'elles ont chacune leur génie particulier. C'ed ce que l'Auteur fait remarquer ; & il n'y a rien de confidcrable dans les Grammaii-es dont il ne donne la- railbn. Dans le fécond Livre , l'Auteur parle des Tropcs &C des Fi- gures, &; fait voir quelle cil leur torcc, quelle en cil la caufe &: qa;l cfl leur ufage. Il montre que c'eft la nature qui nous porte à les employer lors que nous voulons marquer quelque idée forte &: extraordinaire , & que nous parlons dans l'agitation de quelque grand mouvement. Le P. l'Amy a enrichi cette nou- velle Edition d'un grand nombre de beaux exemples , qu'il a choilîs dans nos meilleurs Auteurs. Le troiiicme Livre, regarde uniquement la parole entant qu'el- le eft compofce de fons, Ainfi on y explique encore avec plus de foin comme fe forme la parole en gênerai, &:en particulier le fon de chaque lettre. L'Auteur fait remarquer l'admirable ftrudurc des organes de la voix , avec lefquels on fait fans peine &: avec p'aifir pour celuy qui parle & pour celuy qui en- tend parler , ce que ne feroit pas une Orgue de plufieurs mil- lions de tuyaux &: de machines.. Ces reflexions ne font pas feu^ leaicnt curieufes , elles font neceffaires : On ne peut rendre raifon de tant d'anomalies &: d'irrec;ularitez dans les Langues , où l'on s' cfl: le plus étudie à la douceur de la prononciation,qu'ca découvrant la manière de prononcer les lettres , &: ce qui peut contribuer à les faire pronoiK:er plus aifément. Le P. l'Amy prétend qu'on ne peut douter de l'utilité de ces reflexions, puis qu'elles donnent, félon luy , le moyen de faire parler les muets, c'efl:àdire, de leur faire prononcer le fon de chaque lettre. Ce qui fe conçoit tres-aifémcnt ; car puifque les muets qui ont une langue libre ne le font que p;:irce qu'ils ne peuvent pas apprendre le fon de chaque lettre en l'entendant , on le leur peut apprendre en leur faifant voir à l'œil comment ce fon fe forme , ic en leur faifant imiter la difpoiition des organes, avec laquelle nous modifions &; nous articulons la voix qui fore des poulinons. Le P. l'Amy allègue des exemples dufucces JJES S C A V A N S. ë67 de cette méthode. Il explique dans ce même Livre l'origine de la Poëlic dans coûtes les Langues : ce qui en fait la diftercn-* ce ; &: quelles font les caufes naturelles du plaifir que donne l'harmonie des vers , &c les fondcmens des différentes règles de leur (Irudure, Dans le quatrième Livre , l'Auteur parle des differens fly-j les. Il diflingue les caraderes qui conviennent à chaque matiè- re ; il donne des avis importans pour la diftribution des orne-" mens pour écrire avec politcfTe & avec fageffe. Le dernier Li- vre , qui eft le cinquième , contient proprement ce qu'on ap» pelle Khctorique. On y parle de {'Invention , ou des lieux communs &: particuliers d'où l'on peut tirer ce que l'on doit dire fur chaque fujet. De la Bifpofition ou de la manière de diCpofer ce que l'on a trouvé. De l'Elocution , de laquelle on ne dit que peu de chofe dans ce cinquième Livre , parce qu'on en a parlé dans les quatre Livres precedcns. En un mot l'Au* teur n'oublie aucune partie de la Rhétorique. Il parle de tou- tes les parties d'un difcours , de VExorde , de la Propojîtion , de la Prononciation &cc. Il explique tout ce qui fe trouve dans les Rhétoriques ordinaires : Mais il fait plufieurs refle- xions importantes qu'en ne trouve pas ailleurs. Tout l'ouvrage eft d'un flyle net Se concis , tel qu'il con- vient à ceux qui donnent des préceptes : mais ce qu'il a ds particulier, c'eft qu*on s'apperçoit bien-tofl: par les reflexions que le P. l'Amy fait fur l'Eloquence , qu'il cfl: encore plus' grand Philofophe que parfait Orateur. LES ORIGINES DE LA VILLE DE CAEN , ET DES .Lieux tir convoi fins. A Rouen , chez Maurry. Et fe trouve à Paris chez Jean Boudoc , rue funt Jacques. 17 oz. in 8,- pagg. 6yz. QUoy qne la recherche des Origines des Villes foie un tra- vail très pénible , il s'eft trouve dans tous les temps de fçavans hommes qui s'y font appliquez avec foin , &:qui en s'y appliquant , ont rendu des fervices confiderables à leur Patrie, ^acon le Cenfeur , Varron , Pomponius Atticus , pour ne par- ^€6Î LE JOURNAL iei- icy que des Romains , avoicnc employé leur lolfir à débrouîl- kr les anciquicez de leur Ville &: de leur Nation. Un trcs grand nombre d'autres ont fuivi ces exemples , de manière qu'il y a peu d: villes, même encre les moins conliderables, dont on ne trou- ve aujnurd'huy des hilloiies particulières. Ces Hiftoires à la vé- rité ne font pas toutes écrites avec la mcme exaditude : quel- ques Auteurs croyant relever la gloire de leur Nation , en ont placé l'origine julques dans les temps fabuleux , Se ont voulu faire croire à la pollerité , que les villes , dont ils décrivoient les antiquitcz, av oient crté fondées par des Phéniciens, des Troyens, ou des Grecs. Le fçavant M. Huet , ancien Evcque d'Avran- ches , à qui le public eft redevable de l'ouvrage dont nous par- fçauroit louffrir qu'on en relevé l'éclat aux dépc rite. C'eft pour cela qu'il fe mocque de ceux qui font venir le nom de Cadomus de celuy de Cadmm , comme fi ce Prince Phé- nicien en cherchant fa Sœur par le monde ^ eût jette les fondc^ mens de la viile de Cacn. L'opinion de ceux qui font venir ce nom de Ça:] domus , comme fi Jules Cerar,ou un Maitre d'hôrel du I\oy Artus nommé Cajus, avoir fondé cette ville, ne luy pa- roift pas plus vraifemblable. L'ancien nom de la ville de Caëa eftoit Cathcm ou Cathom , dont on a fait dans la fuite celuy de iCadom. Cathom en Saxon ou Allemand fignifie demeure à tenir Confcil, ainfi ce lieu pouvoiteftre celuy où les Seigneurs de .cette contrée , & les Magiftrars s'afTembloient pour le gouver- nement du Pays. Voilà ce que M. d'Avranches trouve de plus vraifemblable fur l'Etimologie du nom de Caiin. Quant à ce qui regarde l'antiquité de cette Ville , il prétend que i'O'ltnga Saxonia dont il efifait mention dans les Capitulaires de Charles le Chauve, n'efl: point le pays de Caën, mais celuy qui eft entre les revieres d'Orne &: de Dive du cofté de la mer. lî ne fc trou- ve aucun veftige de la ville de Caën dans les H'ftoriens Ro- mains. V^rs le fixiéme fiecle , les Saxons occupèrent prefque tou:e la Code Sep:entrionale des Gaules, d où elle prit le nom , de la Compagnie du Papeguay , àc^ Académies , des Abbayes & de leurs fondations, de l'antiquité & du nombre des Paroifles , des Communautcz Ecclelïafliques fcculieres , & régulières , des Hôpitaux, de l'Hoftel-Dieu, des Cha^icllcs, des CoUeg-'S &: de l'Univeriké , dont la première Fondation fut faite par Henry VI. Roy d'Angleterre en 1431. & la féconde par Charles VII. Roy de France en 14^2. Après cela M. d'Avranches parle en trois Chapitres , de l'origine des noms de plufieurs lieux de la ville deCaen , & de la Province de Nor- mandie, tirez de la Langue Saxonc , de l'ancien Gaulois, ou du La.in. Il finit par un Catalogue de ceux de la ville de Caën qui fc font rendus Illultrcs dans TEglife &: dans les Lettres. Tout l'ouvrage efl: rempli d'une grande érudition : mais il fiuc avouer que les lecteurs qui fe trouvent éloignez de Caën , n'y pren- dionc par le mefnc pîaifir que les Habicans de cette ville ; qui poviron: confidercr les lieux en m.efme temps qu'ils en liront les defcriptions. Si le Libraire qui a cfté chargé de l'édition avoit eu le {^ixn de faire drefler une Carte Topographique du pays , & que'qucs P'ans des principaux endroits de la Ville ^ î'ouvag- en fcroic beaucoup plus parfiit. Il faut clperer qu'on remédiera à ce défaut dans une féconde Edition, ANTONII PACCHIONI P EGIENSIS , PH I LO SO PHÎ & M:dici de Dura: Meningis fobrica & ufu , Difquifitio A- natomica. Ron-!.T. 1701. C'efl à dire , Recherche Anatomique touchant la Stru&tire (^ l'ufige de la Dure-More. Par An- ■ toine Pacchtoni, A Rome. 1701. vol. iz. pp. 139. 'Auteur de ce Traire décrit avec une grande exactitude , toute la Scriv^Lire de U Dure-Mere , &: fait voir en- DES s CA VANS. ^71 fuite l'crreui- de ceux qui ont ciû que cette membrane ne tcnoïc au crâne que parles petits vaill'caux qui vont aux Sutures. Pour ce qui ell de l'ufage de la Dure- Mère , il prétend qu'elle Cil à regard des efprits contenus dans le cerveau , ce que le cœ'J].- eft à l'égard de la maffe du fang contenue dans le icfte du corps , c cil: à dire , que par fes mouvemcns de prcllion èc de conftridion , elle fcrt à pouirct les efprits dans les nerfs , com- me le CiTSur Lit à pouffer le fang dans les artères , ce qu'elle fait , dit-il , aidée du mouvement fucccfllf & péri (lai tique des fibres qui font répandues dans la moelle de l'épine. L'Auteur rapporte piuiicurs expériences qu'il a faites far des animaux vivans , lefquelles montrent , plus que toutes les con- jcclurcs, les veiitables ufages de la Durc-Mcic. Au mois de May en 1700. il perça à un chien , le dciïus de la telle vers le ce ftc gauche. Après avoir découvert la Dure- Mère (ans l'cndomma-» ger, il toucha avec un pinceau trempé dans de l'efprit de nitre eequi paroiffoit de cette membrane. Le chien jetta de grands eris jufqu'à ce qu'enfin la Dure-Mere plufieurs fois retouchée ^ avec le même pinceau , tantolt trempé dans de l'efprit de fou- phre, & tantôt dans de l'efprit de vitriol , perdit tout fcntimentj &: kiiffa tomber le chien dans un fommeil profond , qui peu après fut fuivi d'un tremblement extraordinaire. Le pinceau qui touchoit la Dure-Mere ayant elle enfuite oil:é,&; l'endroit qu'on avoir découvert eflant bien lavé , le chien revint de fon affou- piffement , &: ne parut avoir aucun mal. Le pinceau fut re- mis Se ofté diverfcs fois, &; les mefmes alternatives d'affoupif- fèment &: de réveil arrivèrent comme auparavant Enfin le ' même pinceau laiffé fur la Dure-Mere l'elpace de trente ilx heures , caufa au chien les accidcns fuivans : Les deux pieds gauches devinrent froids & perdirent leur mouvemenr:lcs droits confervcrent leur chaleur, mais furent attaquez de convulfions, les mâchoires Ce remplirent d'écume , les yeux demi ouverts Ce tournèrent , le fentiment fe perdit , la refpiration s'embarraffa ^ &peu d'heures après la mort fuivir tous ces fympromes. Notre Auteur ouvrit alors le crâne du chien ; il trouva la Durc^-Mere livide &: gangrenée à l'endroit du trépan, la Pie mère en fcnétat naturel, fi ce n'eft qu'elle cmbrafToit le cerveau plus étroitement é7i L E T O U R N A t qu'elle ne l'embrafle d'oi'dinairc ; ce qui fc rcmai'quoic par c!cî incsalircz &c des éniincnccs conlidcrablcs. U coupa !c cerveau en longueur , &: les d:ux ventricules fuperieurs le trouvèrent pleins d'eau , les autres ventricules &: le cervelet fans altération. On voit par cette remarque combien de maladies les acci- âcns qui arrivent à la Dure-Mere font capables de caufer. Cn y voit cn mcfmc-temps le rapport que les parties droites & les parties gauches du corps , ont avec le coite droit 5c le cofté gùuchc de cette membrane. Notre Auteur rapporte plufieurs autres expériences confiderables qu'il n'eft pas polHble d'expofer icy, &; qui font routes voir que la difloclion des animaux vivans cil un des meilleurs moyens dont on fe puifl'e fctvir pour s'in- ftruire de ce qui fe paflc dans le corps humain. SERMONS SUR TOUS LES MYSTERES DE NOTRE Sei«« phé fur rous les autres clcmens, ne faites vous pas à votre Tou- «« te-Puillancc une publique Se parfaite réparation pour toucci « hs injures qu'elle avoir receuës au temps de votre palîion i Si « l'on veut des traits de l'érudition de cec Auteur , on peut con- fulter le Sermon de la Triniré , où il Éiit le dcnombremcnc d^s Philofophes Payens qui ont eu des conjedurcs légères de la Triniré. Commencez, dit-il,, à juger, Mcfljcurs , de» ce que je dis par la Lettre que Dydinie i tcur propofe dans le titre , les queftions en termes clairs Se pré- cis ; il les refoule par des conclufions nettes & intelligibles. Il en donne enfuite les preuves fondées fur la raifcn , fur l'au- torité de l'Ecriture Sainte &: fur les témoignages des Pères & des Théologiens , particulièrement fur ceux de S. Anguftin Se de S. Thomas , qui font fes deux Maîtres. Il fc propjfe enfin les objections , Se y répond en peu de mots , il a Iceu allier la brièveté c*^ la clarté. Au refte , il prend par tcat le parry le plus feur , & le plus conforme à la Loy. Il efl enncaii de la probabilité &: du iclà- chement, il eil fort Auguftinien fur la Grâce. Il ne traite pas feulement des queftions de Pratique, mais auflî celles qui con- cernent le Dogme, particu'ieremcnc dans les Traitez des Sacre- niens ; mais il n'cft pas fort profond fur ces matières , Se fuir fouvent des opinions dont les plus habiles Théologiens font revenus à prefent, A PARIS, Chez JEAN CUSSON, rue fùnc Jacques, à l'Imagç Saint Jean- Baptiftc. 1702.. Ayec Privilège du Roy . i XLIII. -^^-jj LE JOURNAL DES s C A V A N s Ç Du LuNDY4. Décembre, M.DCCII. ,£DMUNDI RICHERII DOCTORIS THEOLOGÏ Parienfis Libellus de Ecclcfiaftica &: Politica Poceftace : Nec non ejufdem Libelli per eumdem Richcrium Demonftratio. Nova Edicio auda ejufdem Libelli dcfcnfione nunc priirùra typis edicâ ex Manufciipto ejufdem Auchoris , in duos To^ mos divifa , cum aliis quibufdam Opufculis. Colonix , &c. M. DCCi. C'eft à dire , Livre de la Pmfjance Eulefiaflique & rolitiqtie , ^ Demonfiration de ce Livre. l'ar Edmond ficher , 'Docteur de la Faculté de Théologie de Paris. Nou- velle Edition , augmentée de la défenfe de ce Livre impri- mée pour la première fois fur le Manufcrit de cet auteur , divifée en deux Tomes, avec quelques autres Opu feules. A Co- logne. 1701. in 4. Tom. I. P'igg-.tîoj. Tom.II. pagg. 5^7. LE fameux Edmond Richer,Dodcur de la Faculté de Théo- logie de Paris de la Maifon & Société de Scrbonne , Grand Maiftre du Collège du Cardinal le Moine , élu Syndic de la Fa- culté de Thcologic l'an iéo8. fit paroûrc après la mort du Roy Henry IV. en i^n. un petit Livre intitulé , De la Fuifjance Ec- clefiaflique (jr- Politique , où il préccndit expofer les anciens Ccn~ tiinens de la Faculté de Théologie de Paris , touchant rautoricé du Concile General Ce ïjyte fit d'abord beaucoup de bruit T702., G ff (T CT rr cr cr (T érjt LE 70 UR N A L dans la Faculté de Tlicologic de Paris. Quelques Docteurs cn- treprircnc défaire demectrc Richcr de fon Syndicat , 6c de faire condanacr fon Livre par la Faculté. Le Parlement pour allou- pir cette conteftation , pat Arrefl: du r. Février 1611. Ht défenfcs à la Faculté de délibérer fur ce fujct, &c enjoignit à Richer d'ap- porter au Greffe tous les exemplaires de fon Livre. Le Cardinal du Perron Archevêque de Sens, fort irrité contre la publica- tion de ce Livre , le défera à une Atfcmbléc des Prélats de fa Province , qui fc tenoic alors à Paris , &c l'y fit cenfurer com- me contenant pluheurs propofitions & allégations tâulîes , er- ronées , fcandalcufcs , fchiimatiques &c herctiques. Richer en interjctta appel comme d'abus, &: voulut le relever au Parlement & au Confcil du Roy : mais ni l'un ni l'autre ne volurcnt le re- cevoir appellant. Les Evêques de la Province d'Aix cenfurctent aulFi le Livre de Richer le 24. May 1611. On vit auflî-tofl: une foule d'Ecrivains fe mettte fur les rangs pour combattre l'Ou- vrage de Rich::r. Le premier qui écrivit contre luy , fut Pierre Pelletier , nouveau converti , qui étoit de la Cour du Cardinal du Perron. Claude Durand dilciple du Dodeur du Val le fui- vit bicn-toft , & fut luy -même fuivi d'un nommé Bcaujeu. Tous ces Auteurs écrivirent en François contre l'ouvrage La- tin de Richer. Le Pcre Jacques Sirmond Jcfuite , à qui Richer fait la juftlce de donner la qualité d'habile homme , fit un écrit fous un nom emprunté , intitulé , Jaccbi CofmiC Fabricii Noîx Stigmatic^ ad Afigfirum triynta. P aynarum , delîgnant par là le Livre de Richer qui n'avoit alors que trente pages. On dit que l'Avocat Gaultier eut aufli part à cet Ouvrage, qui parut à la Foire de Francfort l'an 1612. Le P. Sirmond ne fut pas le feul qui {z mafqua pour attaquct Richer ; Boucher le fa- meux ligueur , vcriré pour lors à Tournay , fe déguila auffi fous les noms de Vaul Gimont , &: de Pompée Ribemont dans des Libelles François qu'il publia contre Richer. Les Jcfuitcs Eude- mon Jean , & Jean" Gaultier attaquèrent encore le Livre de Ri- cher. Enfin André du Val Doclcur de Sorbonne , aifez connu par fon attachement à la Cour de Rome, fe fignala par defliis les autres dans cette lice , en faifant un Livre fous ce Titre , Mienchus ^ro fupcm^i Romani Pontijicii in Ecdejiam auionra-^ D E s s C A V A N s. ^79 :^\ vel de fu^rema Romani Pontificis in Ecclefiam Pote- Jhtte. Richer , pour défendre fon Traité contre du Val , donna les preuves des Propofirions qu'il y avoir avancées , qui ont efté imprimées avec le Texte en \6it. Il compofa auHl une lon- gue: détenle pour réfuter les écrits qui avoicnt paru contre luy. C'eft cet Ouvrage qui fait la principale partie du gros volume donc nous parlons. Il cft divifé en cinq Livres. Il réfute dans le premier les argumens &: les accufations avancées contre luy. Il prouve dans le fécond , les principes établis dans les deux premiers Chapitres de fon Livre. Il reflite dans le troifiéme , les Argumens de Caïetan , de Bellarmin & des autres Théologiens Ultramontrains pour la Monarchie abfcluë &C infaillible du Pape. Le quatrième & le cinquième contiennent les preuves Ac& autres Chapitres fuivans ,&:une Réponfe à toutes les objcétions de du Val. Avant que d'entrer en matiere,aprés avoir parlé des écrits faits courre luy ; il remarque que ce n'étoit point fon Livre qui avoir caufé de la divilion dans la Faculté, mais qu'elle y avoir été femée ûuffi-tôt après la mort du Roy Henry le Grand par quelques Do- (fteurs qui avoient pris le temps de la Minorité du Roy pour intro- ■ duire une nouvelle doctrine dans le Royaume. Il montre que non feulement l'Ecole de Paris,mais auffi toute l'Eglifc Gallicane avoic tenu jufqu'alors comme une vérité conflantCjque le Concile Ge»» ' neral efl; au dcffus du Pape : que Pierre Plaoul Dodcur , Provi- fcur de Sorbonne , & Evêque de Senlis avoir foutcnu cette Do- ctrine au nom de ITJniverlité , dont il étoit député au Conci- ' le de Pife de l'an 1407. auffi bien que Gcrfon Ambafladeur du Roy, de l'Eglife Gallicane &: de l'Univerfiré, dans le Concile de Confiance, & Pierre de Courcelles député de l'Univerfité dans l'Ailemblée de Bourges : Que l'Univcrfîté & la Faculté àc Théologie de Paris s'étoient occlarées plufieurs fois pour cette Doétrinc dans leurs Lettres &: dans leurs Décrets : QirAImaiii Major &: les autres célèbres Dodeurs de la Faculté de Théolo- gie de Paris l'avoienc enfeignée. Que même les Etrangers &. ceux qui n'étaient pas de cet avis , convenoienr que c'eftoit la- dodrinc des Théologiens de Paris. ,^%o nL'E J O tr R N A L Richcf repond cnfuitc aux raifons de Politique que le Cardi- .nal du Perron avoir employées pour rendre fa dodrinc & fa pcr- fonnc odicLife. Ce Cardinal luy objcttoir que les argumens qu'il alleguoic pour établir le gouvernement Ariftocratique de rEf^U' fc , pouvoient cftre auflTi employez en la Monarchie temporelle. Richcr répond que l'on ne peut tirer aucune confcqucnce de ru-» ne à l'autre, parce que la Puilîance politique eft de fa nature ab- solue ; au lieu que la Puiflancc Ecclefiaftique qui gouverne les coeurs &: les confciences par des Ades hiérarchiques, ne peut pas ufcr de force extérieure ni de contrainte. Ce Cardinal avoic ?.ulîî mis la Sorbonnc en jeu , en luy reprochant la condanna- fion de la Pucelle d'Orléans , &: le Décret conrrcH.'nry III, Richcr fait voir , qu'on ne doit point juger de la dilpofition de . ce corps par ces temps de troubles & de guerres , où la liberté étoit opprimée par lu violence &: par les fadions ; & remarque que quand ce corps a efté libre , il a toujours vengé les droits du Roy ,foutenu les libertez de l'Eglife Gallicane, & procuré le bien de l'Erat. Il ajoute encore que les anciens Dcclcur^ éto'ent du temps d'Henry III. très éloignez des fcntimcns du Décret fait x;ontre ce Prince par quelques Dodeurs fiiclieux qui avoient en- trai né de jeunes gens fans expérience. Il foucient que la doârine N A L en commua , ou altcrnativcnicnc , fi mieux n'aîmoit le 5r. Abbé qu'ils luy fullcnc prcicnccz par les Religieux , & par luy fcul in- Ititucz , fans qu'il pcufi: retlifcr ceux qui luy (broient preicntez , cpmmc il y en a beaucoup d'exemples dans les Abbayes , auco- rifcz p.u des Aiiefts de la Cour & du Grand Confeil. M. l'Evcquc de SoifTons a fait voir au contraire que les faints Décrets qui ont réglé l'exercice de ces Patronages , ne l'attri- buent qu'a.ux Abbez, fuivant la difpofition du douzième Canon du Concile de Lillebonne convoqué l'an 1080. du quatrième Ca- non de ccluy de Clermont de l'an ic^j. &du premier Canon du Concile de Nifmcs tenu l'année fuivante ; 3c que les patronages dcpcndans des Abbayes ne font point prefumez laïques, foit par- ce qu'ils ont eftc donnez originairement par des Laïques , foie parce que ceux mêmes qui ont efté concédez par des Seigneurs Laïques , font prefumez Ecclefialliques , s'il n'y a preuve au contraire , &: que telle eft la Juriiprudencc des Arrcfts. Qi/à l'é- gard de l'inftitution des Officiers de juftice , elle appartient aufïï de droit commun à l'Abbé ; &:que fi par des traitez particuliers les Religieux dans quelques Abbayes ont part à la nominatiorx des Juges & des Procureurs Fïfcaux , & aux émolumens des Greffes , ce font des exceptions à la règle générale. Le troiliéme point comprend toutes les charges de l'Abbaye du Gard , qui font de trois forces, r. L'entretien des Eglifes &c i^cs lieux Réguliers, x. Les décimes ordinaires & extraordinaires, rentes nouvelles , dons gratuits , fubventions Vautres impofi- tions fur le Clergé. î. Les charges clauftrales , dont les Re- ligieux ont fait une enumeration , &: qu'ils ont divifées en fept Articles, i. L'entretien de laSacriftie , tant pour les Vafes fa- crez , hnges «S<: ornemens , que pour le pain & vin des Méfies, luminaires , cordes des Cloches , entretien de l'horloge, propre- té & décoration de l'Eglife. 2. L'entretien de l'Infirmerie con- fiftant aux gages des Médecins , Apotiquaires & Chirurgiens. 3. L'Hofpitalité. 4. -Les Aumônes journalières &: l'aumône géné- rale du Jeudy Saint, j". Les gages du Portier. 6. L'entretien de la Bibliothèque. 7. L'acquit des Méfies abbatiales , la penfion ^u Dotleur quand il y en aura un dans l'Abbaye , & les droits 4e vifites des Supérieurs &: contributions de l'Ordre. Les DE s s C A V AN5. -^g^ Les Religieux ont prétendu que le tiers étant de/linc pour les ^charges , ils dévoient jouir de leur lot firanc & quitte de toutes charges prevcues &: impreveuës, à l'exception des cens , rentes .& autres charges foncières , qui font fur les biens , dont leur lot eftoit compofé. M. l'Evêque de SoifTons eftoit convenu premièrement de mettre en eftat de toutes réparations les bâtimcns des fermes moulins &c maiibns , dont les Religieux avoicnt fait l'option , •pour eftrc enfuite entretenus à l'avenir par les Religieux aux dé- pens de leur lot ; &c il n'y avoit plus de conteftation que pour lesbâtimens des lieux ^ que les Religieux avoient poffedez avec Jeurs penfions , dont il s'eft défendu , prétendant que les Reli- gieux en étoient tenus. Pour ce qui efl; des décimes ordinaires & extraordinaires , Sc .dons gratuits , il a foutenu que depuis que les befoins de TEtac ont obligé de porter ces fubventions à un point qu'on ne pou- rvoit prévoir , on a diftingué les anciennes taxes de l'Abbaye , & les impoficions faites nouvellement fur les Manfcs conven- tuelles par une cotre diftinguée de celle de l'Abbaye i que les premières fontacquitées par l'Abbé comme charges communesde l'Abbaye ; mais que les fécondes font confiderées comme des charges particulières , qui doivent eftre portées par les Reli- .gicux; &: que cette diftin£lion eft d'un ufage confiant dans tous les DiocefeSj & conforme aux Contraséls paflcz entre les Roisô,: • le Clergé , aux Lettres Patentes du Roy , & aux Déclarations de Sa Majefté du jo. Juin i6po. & du mois de Juillet 165»^. Reftent les charges clauftralcs , pour lef quelles M. TÉvcquc de SoilTons difoit qu'il n'y avoit point d'autre règle que l'ufao-c des Abbayes ; ce qui eft caufe de la grande variété qui Ce ren- contre dans les Arrefts fur cette matière, foit en diftercns Par- iemens du Royaume , foit au Grand Confeil : que dans l'Ab- JbayeduGard, elles avoient efté acquittées fans contredit par les Religieux, lors qu'ils n'éroient pas penfionnaires ; & qu'après un partage, qui augmenteroit leurs revenus, ils pouvoient beau- coup moins former une telle demandé. Il y avoit eu depuis deux autres Rcqucftes ; l'une de la parc de M. l'Evêque de Soiflbns du 14. J,?wivicr 1702. à ce q\jc les 17 01, liiiiiii ■ X%6 T E T 0 UR N A t Reli l'Empire Romain , ^ en Aïïefnagne. Par lacques Frédéric Reimannus, A AÎcania, & à Qjcdelimburg. 1702™ i. vol. la 8. pagg. lio. L'Auteur de Cet^Oiivrage l'a compofé pour faire connoiftre l'origine & le progrezde la Science des Généalogies , & les 'dilt^-rens changeniens qui y font arrivez de temps en temps. Moy- fe , félon luy , n'cft peuc-eftvc pas le premier qui ait travaillé (uc ■cette matière : les Egyptiens , les Chaldcens & les Phéniciens a- voient écrit leurs Origines avant luy ; mais comme il ne nous fefte ptefque rien de leur Hiftoire , on peut confiderer la Gcnefe & les autres Livres de ce Legiflateur des Juifs , non feulemenc comme les plus anciens , mais encore comme les plus exads de cous les Ecrits qui nous reftent fur les Généalogies. C'cft par eux que nous oonnoifTons combien irs'ert pafTé de temps depuis la création du monde jufqu'au déluge -, & le feul dixième chapitre 4e la Génefe , qui n'efh que la généalogie des Enfans de Noé , 30US fait connoiftre qui font les Pères de famille defqucls toutes lies Nations de la terre ont tiré leur origine. Il ne faut pas s'img- ginci DES S C A V ans; ^^ '629 gîner qu'après la more de Moyib , les Juifs aycnt cefîc de cultiver çccce Etude ; la conftitution de leur Republique , & même leur ]p.eligion les obligeoit à fçavoir de quelle famille &; de quelle tri- bu chaque Particulier defcendoit , &: on n'auroit pas receu un Prcftrc à faire fes fondions dans le Temple s'il n'avoit prouvé p-ir fa généalogie , qu'il eftoit de la tribu de Levi. Il ne faut donc pas s'étonner que la nation Juive fe {bit appliquée avec tant de foin à cette forte d'étude. Il eft vray qu'elle fut fort in- r-crrompuë pendant la captivité de Babylone, &c que ii toutes les Généalogies ne furent pas brûlées avec le Temple &c la ville de Jerufalem , au moins eft-il certain qu'elles forent étrangement brouillées, &L qu'on eut beaucoup de peine a. les rétablir, C'eft à quoy Efdras &c Nehcmias s'appliquèrent quand les Rois de Pcrfe leur eurent permis de rebâtir le Temple &: la ville de Je-r rj.ifalem. Depuis ce temps- là jufques à la dcftruétion entière de Ifi Republique des Juifs , il y eut toujours des gens habiles qui s'appliquèrent à drclfer ces généalogies , qu'ils mettoient , félon toutes les apparences, dans les Archives publiques de la Nation pour y avoir recours dans le bcfoin. Enfin après la ruine du fé- cond Temple, le refte des Juifs ayant efté difperfé, ils ne purent plus confcrver leurs Titres. Aulîi ce qu'ils ont écrit de Généa- logies depuis ce temps-là eft- il rempli de fables. Après avoir parlé de l'étude généalogique des Juifs , l'Auteur palle aux Grecs. Mufée , au rapport de Diogcne Laerce , avoic compofé en vers la Généalogie des Dieux : il fut fuivi par He- fiode qui traita la même matière dans fa Tbcoi^onie. Acufilaus niit en Profe l'Ouvrage d'Hcfiode ; Ariftée , HcUanicus, Epi- menide , Hecaréc de Milet , Simonide de Chio &: plulicurs au- ^ très , avoient auflTi dreffé des Généalogies ; mais les guerres tant étrangères que domcftiques que les Grecs eurent à foutenir , ayant fourni une autre matière aux Ecrivains, ils négligèrent d'é- crire les Généalogies &: s'appliquèrent à l'Hilloire. Les Romains furent encore plus curieux que les Grecs d'écrire des Hiftoires Généalogiques. Pomponius Atticus compofa un volume des Faniilles Romaines , dans lequel on voyoit non feu- lement la fuite des anceftres, des principaux Citoyens , mais auffi quelles charges chacun avoir exercé , &: en quel temps il y étoic e«tré. Ce même Auteur dreffa auffi des Généalogies particulier 1701, JCkkkkkkk €<)0 LE JOURNAL rcs , comme ce'.ie de la famille ^'unia qu il fi: à la prière de Bru-» tu5, ?.' pluflcurs autres. Apres Pomponius Acticus, Varron com.-- pofa un grand Ouvrage, dans lequel on voyoic les noms &: les portraits de fept cens Hommes lilullrcs de la République. Cor- vinus Mcflala Ôc Hyginus , travaillèrent aufTi fur cette matière. Enfin la fcience des généalogies aufll bien que les autres, fut por- tée à fil perfodion pendant le lîecle d'Augufte. Apres avoir parlé des Juifs , des Grecs &: des Romains , notre Autour vient enfin aux AUemans fes compatriotes. Il dit api es - Corneille Tacitc,quc les premiers écrits de cette Nation, étoienc les généalogies de Tuiflon & de l'on fils Mannus compofécs en Vers. Ces généalogies contenoient toutes les origines de la na- tion ; mais ce n'eftoic , pour ainfi dire , que l'enfance de l'étude généalogique , &: ce ne fut que vers la fin du quatorzième &C au commencement du quinzième fieclc qu'on commença à s'y ap- pliquer fericufement. L'Empereur Maximilien ayant envoyé en Italie , en France &: en Efpagnc . des gens fçavans pour recher- cher dans les Bibliothèques des Monaftercs & dans les Archives publiques, les anciens Titres , ils en firent des Recueils qui ont iervi d'Originaux à ceux qui ont travaillé depuis fur cette matiè- re. Le nombre de ces Auteurs cfl; fi grand , qu'on pourroit faire une Bibliothèque entière des feuls Ouvrages qu'ils ont compo- fez. Notre Auteur les réduit rn deux claflcs. La première cft de ceux qui ont fait des Recueils généraux de généalogies ; & la fé- conde, de ceux qui n'ont parlé que de quelques famàlles,^ ou de quelques nations en particulier. Un àcs pren-iiers Auteurs qui ayent tait des Traitez généraux efl: Reivcrus Keineuius. On a im-- primé de luy à Helmftdd , en 1594. un volume in folio Aq^ Fa- milles qui ont régné durant tout le temps des trois premières- Monarchies. Peu de temps après la mort àc Reimcaus^Hierof- me Hcnninys ^ qui eftoit difciple de Melanchthcn, fit paro flre fon Thcatre Généalogique , qui fi.it im.primé à Magdebourg en- 1^98. Il ell en quatre volumes ; dont le premier contient toutes les familles Juifves depuis Adam jufques à la ruine de Jerufalcm par les Romains ; !c deuxième contient les origines de toutes les nations tirées des plus anciens Auteurs, & les familles de la fécon- de &c de h trcifièmc Monarchie -, le troifième contient celles de la Grèce , fçavoit les Ioniques , les Doriques U les Eoliqucs , ô£ DES SCAVANS.^ ^91 îe'quatriéme , contient celles d'Italie , c'efl; à dire , celles des Rois , des Confuls , des Didatcurs, des Tribuns , des Cciifeurs,- des Prêteurs ; cV enfin celles des Empereurs. Il contient aufli les principales familles d'Allemagne, de France, d'EI'pagnc , d'An- gleterre , celles des Royaumes du Nord , de la Livonie, de la Prulîe, de la Mofcovie, de la Hongrie, de l'Egypte, de la Syrie, & enfin celles de l'Afie & de l'Afrique. Cet Ouvrage cft très- rare. Elias Retifrierus^ à l'exemple de Reineccius, compofa aufll pUi- fieurs Livres fur cette même matière. Le premier eft un volume in folio , qui contient les généalogies des Rois de Ronic, celles des Confuls , oC des Empereurs ; les Familles de la Grèce Scel- les de l'Allemagne. Il donna cnfuite un fcccnd volume qu'il intitula , Gencalogicum Cathohcum , dans lequel il a ramailé avec un très-grand foin toutes les fimilles Royallcs de la Chré- tienté avec celles des Princes d'Allemagne. Enfin il en donna lin troifiémc qu'il appella , Bihlicyapbia Politica , dans lequel • font contenues toutes les familles qui tirent leur origine de Vit- tÎKind Roy des Saxons, On n'auroit jamais f lit fi on vouloir rapporter icy tous les Au- teurs Allcmans qui fc font diflingucz dans ce genre d'crudition. Nous finirons cet Extrait par les œuvres &: les Tables généalogi- ques de NicoLis Rittcrshujîus. Elles font connues Se cftimées àc tous les Sçavans. E'ies ont elle continuées , & augmentées par Jmhof ^ qui a auffi donné les généalogies de France, & cel-." les d'Angleterre , &C qui continue à travailler fur celles des au- tres Royaumes. Nous ne parlons point icy des Auteurs qui n'ont compofé que quelques Ouvrages particuliers fur les généalogies. Ceux qui voudront les connoiftrc , peuvent confulter le Livre de M. Reimannus. II auroit cfté beaucoup plus parfait , fi on y avoit ajouté les Ecrivains François , &: ceux des autres Na- tions qui fe font rendus célèbres par les ouvrages qu'ils ont corn» pofez fur les généalogies. I CESARI IN ARGENTO DA GIULIO CESAR E SINO a Trajano raccolti nel Farncfe Mufeo , E publicati colle loro congrue Interpretazioni. Tomo fecondo compofto dal Padre Paolo Pedrufi délia Compagnia di Gefu , E dedicato ail' AI- e^t LE J O-U RN>A L cezza ScicnliTima di Franccfco primo Ducadi Parma ,Piaûen^ za &:c. In Parma nclla Scampa di S. A. S. M. DCCI, Ccft à dire , Les Ce fars en argent , depuis Jules Cefarjufquù Trajan^ iirez^dn Cabinet de S. A. S. M. le Duc de Parme, gr- donnrz^ au public avec de s Explications, par le P. Paul ï^cdiuli je fui te. Tome 2. A Parme. 1701. in fol, pagg.45z. LE Pcre Pcdrufi Jcfuicc qui s'efl: engagé de donner au public les Médailles du Cabinet 4c M. le Duc de Parme , avec des explications , a divifé fon Ouvrage en fix Tomes. Le pre- mier qui fut impi-imé en i^p4. contient les Médailles d"Or des Empereurs. Elles font au nombre de 226. gravées fur 28. Plan- ches.Ces Planches avec le; dcfcriptions &: les explications que ce Pcre y a jointes, compofent un vol. in fol, de 363. pp. Le z.voj. qui devoir comprendre route la fuite des Médailles Lnpcrialcs en ar- gent , aurdit efté trop gros ; c'eft pourquoy le Père Pcdrufi a cfté obligé de le partager en deux. C'en cft icy la première Partic,qui contient les Médailles d'argent depuis Jules Cefar jufqucs à Tra- jan inclufivement. Il y en a 304. fur 34. Planches. La 2. Partie de ce 2. vol. contiendra le refte des Médailles Impériales en argent; cnfuite le P. Pcdrufi donnera dans un 3. vol, les Médaillons & !c grand Bronze. Le 4. fera pour le moyen &: le petit Bronze : Le 5. pour les Familles Confulaires : Et le 6, pour les Rois , &: au- !:rcs Médailles Grecques. Le P. Pcdrufi dans cet Ouvrage , fait d'abord la dcfcripf'on des Médailles ; cnfuite il en donne une explication hiftoriquc appuyée, autant qu'il cft pofliblc, fur des pallages tirez des Au- teurs anciens , fans négliger aullî de rapporter les conjedures des plus habiles Antiquaires de ces derniers temps. Ces explications font quelquefois un peu longues ; mais l'érudition qu'on y trouve dédommage du temps qu'on employé à les lire. L'Imprelîion de ce Livre fera connoiftre aux fçavans, non feu- kment le grand nombre , & la beauté des Médailles qui com- pofent le Cabinet de M. le Duc de Parme, mais fera encore ad- mirer la magnificence de ce.Prince, qui veut bien fournir^à toutes les dépenfes nçcçflaircs pour le rendre public. ^ Pans, chez Jciu CuÛoD; rue S. Jacques, à l'Image S, JcaiçBap./jrff Priw/^e ^/w/f -j. XLIV. S^y LE JOURNAL DES SCAV ANS Du LuNDY II. Décembre, M. DCCII. • QBSEPvVATIONS SUR LE NOUVEAU BREVIAIRE de Cluni. Par M. lean-Bapifte Thters , DoHcur en Tbeolo. ye (^ Curé de Vibraïe. Deux Tomes. A Bruxelles , chez Claude Plantain. 170*. in u. Tom. I. pagg. 384. Tom. 1 1. LE bien que l'on a dit du Bréviaire de Cluni,a fait naître à M. Thiers l'envie de le lire &: de l'examiner. Mais, dit-il, a- « prés l'avoir lu & examiné, je n'ay pas trouvé qu'il répondît aux « bruits avantageux qu'on en a répandus dans le monde , & aux « hautes idées qu'on a cflayé d'en donner au public. J'ay trou- <« vé au contraire , ajoute-il , qu'on y avoit fait entrer beaucoup « de chofes fort fingulicres & fort extraordinaires ; qu'on y avoit « renouvelle des ufages contre lefquels toute l'Eglife a prcfcric <= qu'en certains points on s'y étoit trop littéralement attaché à « }a Règle de S. Bcnoift , &: qu'en d'autres on l'avoic abandon- « riée , après s'cftrc fait une loy de la fuivre conftammcnt ; qu'on « n'y avoit eu prcfquc nuls égards , ni aux anciennes coutumes « de Cluni , recueillies par S. Uldalric , Moine de CUini , ni aux « Statuts de la Congrégation de Cluni , drelî'cz par S. Pierre le c.- Venerable , Abbé de Cluni , ni aux anciens Bréviaires de C!u- « ^:ii , de IJ24. 1J44. & ÎJ84. qui font les derniers dont on s'eft <; 1-J07.. Llllllll ^94 L E J O U R N A L « Icrvi dans la Congrégation de Cluni ; qu'il n'cdoic Bréviaire « de Cluni prcfquc que par le Titre ; en un mot qu'il cftoit dc- »» fediieux en bien des endroits. C'cil ce qa'il a tâché défaire voir dans ces obfcrvations. Qnoy qu'il dilc qu'il cft perruadc qu'il y a beaucoup d'autres choies qu'un Critique plus cxad &:• plus éclairé que luy n'auroit pas manque de relever, il cft diffi- cile de croire que rien ait cchapé à ù Critique , fi l'on confide-- re, I. Que l'Auteur de ces Obfcrvations , cil; du nombre de ces Ecrivains que l'on peut appeller Hypcrcritiques , qui ont des yeux trcs-pcrçans pour voir les moindres fautes ,. &: qui fe font un p!ai(îr de les remarquer, z. Qiul a critiqué toutes les parf'cs du Bréviaire de Cluni , le Titre de la Lettre Pallorale , Je Ca- lendrier, les )\ubriqucs , la difpofition du Pfeauticr , le Propre du temps , le Propre & le Commun des .Saint<;. 3. Que les Ar- ticles de les Obfcrvations ,, montent au nombre de cent quatre vingt quatre , qui la plus part contiennent des Critiques de p!u- fîeu: s endroits. 4. Qujl cft entré jufques dans des minuties de très peu de confequence ; qu'il a épluché jlifqu'aux mots & aux fyllabes ; qu'il a relevé les fautes de Quantité , èc de Grammai- re ; & qu'il a pris foin de marquer que l'on avoir mis Fabi pour Boli , Gcnuflecientur\)0\.\x: Gcnuflelictar. j. Qu'il paroît qu'il n'a pas eu intention de rien pardonner aux Moines de Cluni , ni d'épargner en aucune façon ce nouveau Bréviaire. 6. Qujl y a pluficurs de fes obfervations, où il femble avoir poufie la Critique trop loin , & fur lefquellcs tout le monde ne fera pas de fonavis. Pat exemple-, il y a lieu de douter que la critique qu'il a faite de l'Hymne de la Purification , qui commence , StU' fcte genres , fit i)cus hoflta , &: de quelques autres Hymnes de M. de Santucil , foie fort bien receuc. Quoy qu'il en foit ii fe trouvera peu de gens qui prennent intereft à ces contcfta- tions , &: qui veuillent s'arreflier à examiner ces minuties. Il y a néanmoins quelques remarques aiïcz curieufcs dans cet Ouvra- ge , &: dignes de l'érudition de l'Auteur. GEOPvGII BAGLIVI, AÎEDIC. TREORIC IN ROMANO Archylyc. Profcfl'. &c. Spécimen quatuor Librorum de Fi- bra motrice &: morb ofà -, inquibus de folidorum ftrutUirâ t) E s s C A V A N s. é9^ vi , clatcie , xquilibrio , ufu , &c. Editio fccunda. Roniy. 1702. C'cft à dire , ^^rf>' de Médecine , touchant Us meuve- mens (^ les maladies des Fibres , dans lequel on traite de la Struflure des folides , de leur force , de leur rejjort , de leur ufay: , i^c. Far M. Ba^livi , de la Société Royale de Lon- dre , de l' Académie des Sciences d'Allemagne , Profejjenr en Médecine à Rome. Seconde Edition, A Konic. 170Z. vol. in 12. pp. 175. &: 115. UNc partie de cet Ouvrage a déjà paru fous la forme d'une' Lettre , adreflec par l'Auteur à un de fcs amis , qui la fit imprimer à Pcroufe en i70o.Cette féconde Edition nous don- ne avec la même Lettre, pluficurs autres Traitez que M. Batrlivi y a joints , &: qui méritent aufTi-bicn que la Lettre, l'attention des Iccleurs les plus éclairez, L'Auteur commence d'abord par examiner l'origine des Fibres, n les partage (elon la divifion commune en mcmbraneufcs &: en charnues. Les premières tirent leur origine du cerveau con- jointement avec la Dutc-Mcre &: la Pie- Mère. Les charnues, au- trement dites mufculaircSj viennent des tendons, & les tendons des os. Toutes les parties , à l'exception des mufcles, des tendons, & des os , ne font que des productions des membranes , & de la moelle du cerveau , en forte que ces membranes & cette moelle par divers cercles & divers entrelaffcmens forment les vifceres, les vailTcaux , & les fucs membraneux qui fe remarquent dans le corps. Les mufcles & les os , font un compofé de pluiieurs lits Je fibres couchées les unes auprès des autres. Et fi les os font durs , cette dureté ne leur vient que de ce que la mafle du fang a dépofé entre leurs fibres beaucoup de parties falincs & terreftres ; ce qui eft (i vray , que fi ces particules falines ne font pas en affez grande abondance , ou qu'elles s'écartent un peu de leur nature , les os au lieu d'eftre durs deviennent mois & pref- que membraneux : On a veu des gens avoir les os des bras &c des jambes mois comme de la cire. Plufieurs Auteurs en rap- portent des exemples. On peut lire là-dcffus Ferncl au livre fé- cond des caufcs cachées , chap. ^. Forcpus au livre 17. de fes 63^ L E J O U R N A L' oblcrvacions , obfcrvacion ij. <5«: Scnncrt au fccond livre de /es Infticutions, parc. I. chap.i. M. Baglivi après avoir traite au long de l'origine &; du genre des membranes, en fait voir la ftruLture par plulicurs expériences qu'il a faites fur divers animaux, &: entre autres fur un Lion. Les tibrcs mufculaires de cet animal font extrêmement fortes. Se les. fils mcimc qui les compofcnc , font allez difficiles à rompre 3 d'où notre Auteur conclud que ce qui fait la force d'un hon-^me au dcffus d'un autre , confifte peut-eftre plus dans la qualité des £bres que dai^s celle des fluides. Jufqucs icy M. Baglivi examine la fibre comme fibre ; enfuicc il l'envifage^rommc le principe de toutes les parties ; après quoy il vient à l'adion qu'elle a fur Icsiluidcs. Il fait voir que le cer- veau n'efl: pas la feule foucce des mouvcmcns du corps j &: qu'il en faut reconnoîcre encore une autre , qui efl: le cœur ; ce qu'il met dans un très-grand jour. M. Baglivi pafle delà à la flrudu- re de la Dure-Mcre , &: rapporte avec éloge l'exacte defcription qu'en a fiite le fçavant Pacchioni dans fon traité fur la Dure- Mere , duquel nous avons parlé dans le Journal du 27. Novem- bre, Le mouvement de çccrc membrane cft un eflet digne de l'attention des plus grands Phyficiens ; auffi notre Auteur l'exa- mine avec foin. Ce mouvement efl: un mouvement de pulfation, autrement dit de fyflole & de diaftole. U ne fe communique point fucceflivement d'une partie de la Dure-Mere à une autre, mais il fe fait dans toute cette membrane en mefme temps , ^in- ^1 qu'on le remarque dans la diflection des animaux vivans. •La difficulté efl de fçavoir d'où luy vient ce mouvement. Quelques-uns pcnfenc qu'elle le tient des artères qui s'y trou- vent ; d'autres que c'efl: de certains nerfs. Mais ni l'une ni l'autre de ces opinions n'efl véritable. Quant aux artè- res , il n'efl pas poflîble qu'elles foient caufe de ce mouvement. Les artères qui fe diflribuent dans la Dure-Mere, font deux ou trois rameaux à droite &: autant à gauclie , dont les chemins fe voient diftinclement dans une Dure-Mere dcflcchéc. Or de fi pscites artères & qui battent fi légèrement peuvent-elles p'-o- druire une auflî forte pulfation que celle qui fe remarque dans UX)ure-Mere lois que l'on tpuche la tçfte d'un eiifant nouveau né. D E s s C A V A N s. 697 né , ou d'un homm; bleffc à cette partie. D'ailleurs fi le mou- vement de cette membrane vcnoit des artères dont nous par- lons , ce mouvement feroit-il gênerai , & ne fe borneroit-il pas aux petits filions qu'elles forment dans la Dure-Mcre ? L'autre opinion , que ce iont des nerfs recurrens qui produifcnt le mou- vement dont il cfl qucftion , n'cfl: gueres plus foutenable ; puis que JLifques icy on n'a pu trouver ces prétendus ncrh qu'on fup- pofe aller du cerveau ii de la moelle de l'épine , dans le corps de la Dure-Merc. Il faut donc chercher une autre câufc de ce mouvement; on n'en trouvera aucune que dans la propre ftruc- ture de cette membrane , &: dans le rcll'ort de fcs fibres. M. Baglivi compare icy le mouvement de la Dure-Mere &: des autres folidesdu corps, à celuy d'un horloge qui fe meut par le feul etïbrt du refifort , &; par la feule difpofition des roues & des autres parties , fans avoir befoin de l'impulfion d'aucun flui- de : En forte que dans le fétus , le mouvement élaftique des (blides étant une fois excité , ce mouvement fe conferve ai fc perpétue par la feule difpofition &: le feul arrangement des par- ties. Il compare encore la mcthanique du co»"ps à ces petites fi- gures qui par la feule ftrudure des refi:brtsque l'ouvrier y a mis, imitent prefquc tous les mouvcmens qu'on remarque dans l'hom. jne. L'Auteur avoue néanmoins que l'équilibre qui fe trouve entre.Jes folides qui pouffent ?>l les iîuides qui font pouilcz , contribue beaucoup àentrerenir le mouvement. De lacaufe cfii- ciente du mouvement qui agite la Dure-Mere , il vient à l'exa- men de la caufe finale , ic dit fur ce fujec tout ce qu'une par- faite connoilfance du corps humain,jointe à un jugement folidc S>L profond, peut faire conjcélurer. L'Equilibre des folides avec IcS folides , de ces mêmes foli- des avec les liquides , celuy des liquides les uns avec les autres, la force de cet équilibre &: fes ufages , font des points dont la connoiifance eft abfolumenc necelfaire au Medeciii ; &: c'cfl: ce eue notre Auteur traite avec une fcicnce, &: une méthode qui nç lailfc ricu à dcfircr.Il cxpofeles divers eftcrs des fibrcs,la force &: la rcfiftance des folides , le mouvement d'ofcillation ou de con- -traction qui fe remarque dans ces mêmes folides ; &: il préten^l - M. Panthot Doyen du Collège des Médecins de Lyon , cft toutenfemble l'auteur &: le fujet de cet Ecrit. Il fut taillé au coiiiaiencemcnt de Decem. de l'année 1700. à l'âge de 63. ans, par M. fon Frère Maître Chirurgien , lequel luy tira de la vcllie une pierre plate , de la longueur d'une pièce de trente fous , fort inégale, &: accompagnée à'nnfungui fort femblablc à une fraifc, ay. jours après la taille il fut en eftat de fortir , &: fur la fin de Janv. il partit de Lyon dans une chaize pour aller à Valence , d'où il re- vint quelques jours enfuite. Pendant fon retour il fentit des doiî- leurs qui luy firent juger que le mouvement de la chaize luy avoic 711 L E J O U R N A L iait defccndrc une pierre du Rein gauche dans lavcfllc. Pour s'c- claircir il allcmbla des Médecins & des Chirurgiens , qui (outin- rcnc qu'au lieu d'une pierre , il avoir un abiccs , & qu'il falloic eu venir à une aucre oiivcrture.Lc Chirurgien obéit &: fie l'ouverture Ip 20 de Fev. Taras qu'il luy fut permis d'nitroduire la tcnctte, pat le moyen de laquelle il auroit guéri le malade ., qui au lieu d'un ablcés avoic effectivement une pierre. La playe fut clofc en fcpc jouis , mais M. Panrhot fentit toujours d'horribles douleurs. Ces douleurs devinrent infupportablcs , &C l'obligèrent à deiviandcr u- ijc j. opcrarion. Elle fuc faite trois mois après la féconde , par le Hiêm; M. Panthot Chirurgien , lequel délivra fon Frère d'une fé- conde pierre groffe comme une amande verte. L'opération rcUfTic ii bien que le malade fut guéri en zo. jours , & qu'il monte à che- val , fouffre le carroffc , Se niarche à pied fins peine. M. Panchot après avoir étendu ce récit par quelques circonftnn- ces que la joye de Cz voir échapé fi hcureufementjuy fait rappor- ter , le termine enfin par des reflexions fiir la manière de Tailler » d'un certain Empirique , à qui il reproche de s'être mis au mon- « de fous un grand nom de pieté, pour mieux couvrir fon jeu , SC «pour perfuader aux fimplcs quedans l'opération de laTaille il a- «git par une fcience infufe. Il ne nomme point cet Em.pirique , w mais il le deffigne affcz en difant , qu'il fait (on ouverture de *» manière qu'il entre dans la Vcflic obliquement , a. la diftancc « d'un demi pied à peu prés. M. Panthot ajoute que la tcrcttc « entrant obliquement , il cft à craindre qu'il ne pince une des Ic- «,vrcs de la Ve/fie ouverte ; parce qu'en cette entrée oblique , il M s'éloigne de l'une des lèvres & touche l'autre de trop prés. C'cfl: :i>pourquoy il cft fort à craindre qu'il ne pince , ou qu'il n'arra- « che la Veffic , comme il a fait au Prieur des Petits Auguftins «de Lyon , à un Prcfident à Mortier de Grenoble , à un Maî- '» tre Chirurgien , &: à une jeune Demoifelle de la mefme Vil- «le. &c. f Cet inconvénient n'arrive point , lors qu'on ouvre de l'épaif- i.fcur de deux travers de doigts , les chairs du Périnée , pour en- »trcr dans la Vcfli^ en droite ligne , & qu'on fc fert d'une petite « tenctte qui entre à la faveur du conducteur, dont on jouît plus ai- wfemcnt que de la groffe , dont les Anciens fe fcrvoient comme «iluyo TABLE. 713 T A B L DES MATIERES CONTENUES DANS LES JOURNAUX DE L'ANNEE MCCII L'Aèlré, Matin, fa lettre au Pape. Abftinence des fens , courte moins que celle de refprit. 14^ \Ab(i'mmce du vendiedi & famedi. 588 \Act\iemie des Infcriptions, & Tes re- glemens 5. quand & pourquoy éta- blie, 43. 372 'Acixiem'mens dont elle fut d'abord compoféf. 144 académie des Seicnces , fon établif- fement 372. fon Hiftoire par du Hjmel 232. fon Hiftoire de l'an- née 1^99. 397 'Acides & JlcalU inutiles pour la gucrifon des maladies. 20J \Acouchement, fi le terme eft fixe. 442 Acouchement à j. mois. 441 à 17 mois. 443 \AEles desCongregâtions de yÎHxiins. w 471 ry 02., ^ff/o«-Hipotcquaire. 477 Admiration y fa njture , fa caufe &Z fes effets. 14 Aignan , fon Hiftoire. 2^5 Airnan, H ypotcfe pour l'cxplicatioa de fes Phénomènes. 512 Algèbre y fcsélemenç. 6^6 hlirnens , leurs bons & leurs mauvais effets 25^, d'où i's fe tirent. 298 Alphonfe le Sage , a rédigé les Loix d'Efpagne. 4:4 AlteJJe Royale , Titre dû au Duc de Savoye. 5,8 Alvarez., défère au Pape le livre de Moiina. 538 Amharra , capitale de l'Empire des Ethiopiens. 281 L'amour & fes effets, 15. fert à la di- gcftion. i(> Amour de Dieu, fes efpeces 127 &c. Amour de Dieu, cffetltf & cffedif. Ambajfadeurs de Savoye , jouïftcnt 71-4 T A des mcfmcs honneurs que ceux des Rois. 558 Vtnny , \^ Rcthorique, 6G^. A»i[)'^/ï Mathcmacique , s'il faut la faite dépendre des controverlcs Metapliyriques. 183 Aw.m & Sa:d , Auteurs de la fcde des Karaircs. 311 hnatomic , Ton Utiliré. 417' A'i^xlmaridre de Milet , cft le pre- mier aui a repr.ffntc la terre fur une elpece de tableau. 497 A'ici'ns ^ Modernes comparez. 13 tf j^ntiamtei. RoM.i:n:'S , qui font les Autcuri qui ont travaillé à les ex- pliquer. 294 A'/(«'^5'« He l'ame. 587 A'itoine TrpeT^ a fait la Chronique de l'ordtc de S. Btnoift. 18 à.TTv.yy^'?^ , fignification de ce mot 641. Apan.igs , ce que c'eft. 227 L'ap. '.nager eft exclus de la fucceflion Apocalypfe , différentes manières de l'expliquer. iSy Apocalypfe de Bierman. 54J Apollon , Auteur de la Médecine. 303 , , , Apoflres , quelle etoit leur Langue. 553 Ajuavivit , n'eft pas contraire a la liberté des fcmimens des Jefuites. A'ach. 536 Ans triomphaux drclfez à Aix. 4^3 A'-chitecîure , nouveaux Mémoires. 581 ArchiteHHre ancienne & moderne. 555 A'T^'V' ff**^!? Navale. 138 A'ilhci-utie établie dans l'Empire ^ài les loix fondamentales. 3^0 L E. h-Aington , fcs Lettres au Chevalier Temple. 110 A''>ntmens dcteftcnt le Concile de Calcédoine, pourquoy. 710. leur croyance ,tn quoy cil d ffereniC de celle (le l'Eglifc Romaine. ibid. A>'on 1 Plante. 624. M. A' Arras y fcs affaires avec les Je- fuites. 459 Vart de parler. 66^ A'-ye/is ài:s Patlemcns d'amour. 4^7' AflyoLbe. 171 Aflronoinie des habitans de chaque planète. igj Aflantidi.- de Bacon. 371. S, Angtiflin , fa vie , par M', de Til- Icmont. 557- A«ff/^ , leur Confecration. 36J L'Autorité fûuveraine , partagée ea Angleterre. 500 AA^ww^étoit autrefois le Siège de l'Empereur des Ethiopiens. 281 B Baguette, fi l'ufage de la Baguette cft fupctftiiicux. 103 &:c. quelle eft la caufe de (on mouvement. 105 Baglivi , elfay de Médecine, ^«jj Ba'dlet fon opinion fur la Miflion de S. Maur. jj^ Bi^ptème des Cloches. 366 Barthélémy des Martyrs , fon Jour- nal du Concile de Trente. j7tf Begerus Antiquaire de M. l'Eledeur de Brandebourg. 413 Benaventé , Aivare , fa Lettre. 4C0 Befiedithon des Abbez , Abbe^Ics, &c. 362 S.Benoifl, Hiftoiredc fon Ordre. 17 Beranger , & fon Hercfic. 35 S. Bernard, s'il acfté Luthérien. 34^ S.Bernard, fes Lettres. 468 Bible Allemande de Luther. 26^ Prolégomènes de la Bible. ^> T A B i'iljliotheejne d'Aurcurs qui ont écrit fur Ks antiquittz Romaines, z^y Biblmhetjiie Palaiine , comment tranfponée à Rome. 173 B'dlr:! , la pratique clés Billets. 316" £ohI:;is, Samtit 1, les D;ll'cttations fur la langue Htbiaïque. 455 Boi.heur éternel , peut-on en faire un factificc à Dieu. I51 Bonifiée VII i, ir.ftituteur du Jubilé. 255 258 BomfacelX, !>■-; Indulgences qu'il ac- corde aux Milanois. 588 Motal , Léonard, a mis la faignée en ufige à Paris. 217 BotOicc , Bartold, de l'Irreprchcnfi- bilité. 594 J^9«^o«rj,Dominiquee, Jefuitc , fon Eloge. ^ 591 BoitthUlier de Rancé, Abbé de la Trappe, favie. 64,-. Ses Ouvrages. 6^9, Sa Lettre à l'Abbé Nicaife fur la mort de M. Arnaud. 650 Bucelin & fon Menologe. 18 Bulle d'Or. 455 5«//i?<î«^,acompofé l'hiftoircde l'Or- dre de S. Bcnoift. 38 Bargraf. C 48 1 Cadecornbe Do(ftc;ur en Droit. 477 Caen, fes Origines. 667 Etymologie de ce nom. é68 Calvaire , Ordre de Religieufes , fon établilTcmcnt. ^66 Cartes Géographiques anciennes. 457 Cartagrnois , leur Langue. 122 Cartouche ou eft écrit adorez, le cieL 115. 120 Catalogue des Livres des Karaites. 3I) Cathechifme de Montpellier. 661 Cautele d'Angelus. 478 Cellar'ms , Chriftophlc. 495 Cérémonies Chinoifes. 115. jyj Certificat de l'Empereur de la Chi- ne. 375 8cc. L E. 7t^' chambre BalTe , quand a-f-elle com- mencé à avoir voix au Païkmcnt d'Anglefcrrc. 29 C^4OT^^-e des Comptes. 171 ChAïn-Ty , fîgnification de cenior, 376. 3 7S Chat, ailier d'Angleterre ne doit ap- pliquer le Sceau fut une Patente en blanc. 499 Changement de Dodrine dans l'E- glifc , impofîîble. 80 Charges de Juflice,onr toujours eu en France,lc privilège d'annoblir. 41 Charges, leur vénalité ne doit point diminuer l'cftime qu'on doit avoir pour la Magirtrature. ^.i Charles V. fon Teftamcnt. 42^ Charlemagne , écrit aux Archevêques de faire drtfTer des inftrudîions pour les peuples. 54 Charpentier , fon Eloge. jo6. feS Ouvrages. 507 &c. Chartreux, leur premiercRegle eftoit celle de S. Bcnoift. 37 Chaflciùl , Galaup. 464 Cheminée de nouvelle fabrique. 581 C héron , le plus habile Officiai de ' fon ficelé. 102, Chevremont , fon carnftere. 608 Les Chinois éprouvent les viûin'es avec du vin chaud. 117 Ils invitent les efprits à ufcrdes cho- fes qu'on leur offre. 117" Chirurgie completie, 511 Chrétien inconnu. 317 Chrétien Philofophe. ^yj Chriflianifme , fon origine Si. l'anti- quité de fes vcritcz. 22} Choix des Alimens. 2p8 Chriflal minerai , à quoy bon. 355 Circulation d\i fang, la manitie dont ellefe faitn'cft pas bien connue. 201 Clef de S. Pierre, fon ufage. i®7 Clefs , la puiiTance des clefs que J.C, ^lé ^ TA a donnée à l'Eglifc , en quoy con- fifte. 705 Çlnnent WWl. fcs écrits. 47Z Cluni y critique de (on Bréviaire. 653 Clcrèe o\i CLcric , fcs fermons. 57^ Clovls unie Touloufc à li Couron- ne. 20J) Code des Loix des ViHgots. iio Çochincbine^ les Ciireticns y fontper- fecutcz. 274 Com:Mes de Corneille épurées, ijtf C3fy«»««!;«, ce que c'cft- 6otf Commandirncns de l'EgHfe. 588 Commerce en fon jour. 421 Communes d'Angleterrcj leurs droits. Communion donnée aux malades fous une feule efpecc dans l'onzième fide. 38 Comtes de Touloufe, 29^ Commen-ateiirs de l'Ecriture . tom- bent dans deux excez oppofez. 141 Le Comte Jefuice , fon écrit au Car- dinal Marcfcotti. 115 Conférences Ecclefisftiques de M. de Luçon. 54. du Dioccfc de Con- dom. 5<î Confucim y les honneurs qu'on lujr rend à la Chine. 11 y Congrégations ds Auxiliis. 319 &c. Çongruité de la grâce. 25 o Confeils Evaiigeliques. 588 Çonfed d'Eftat érigé. 49 ÇonfeiL fccret.ou grand Confeil pour les affaires d'Eftat. 3^ Conjiantin , plulleurs Empereurs de «nom trouvez parle P.Hardoiiin. Confiitution Egidienne. 47S Çonfiiltattons , comment fe doivent faire par les Médecins. jSf Conte flaiions entre les Evcques & les Abbez. 20 BLE. Continence , les moyens de la garder.:* 8îi Contnbuton à la légitime , comment elle fe fait. 50 j Conventions & Tranfaiftions. 4^4 Copernic fon fyftheme. 164 Co^ d'Inde , fe digère aifémenr. 299 Cocjueterie dclicatc parmi les Da- mes. 137 Cordemoy , fes Lettres fur la con- trovcrfe. 661 Cornaro, Lciiis , fon Livre fur la fobricté. 8^ Coitrtaut •& Court - Veflu , d'où vient ce mot. 41 Coutume de prendre l'habit de Moine à l'article de la mort. 20. 21. Coutume d'Oricans. 347 Coutume de Palis, par du Plcflis. Crejfon aquatique , bon contre la pieurtfie. 3JJ Ctefias Auteur Fabuleux. 123 D Dames de l'Europe , leur Cara- clere. 137. elles font capables d'atteindie à la perftclion des Arts & des Sciences. 137 Danez. , Evêquc de Lavaur. 360 Daniel , explication de l'a Prophé- tie, fur les 70. feraaines. 175 Dédicace des Eglifes. 364 Li Démon , eft le finge de Dieu. 106 S. Denis, l'Areopagitc , s'il eft Auteur des écrits qui portent fon nom. 17^ D^ Pape , Abraham , fcs remarques.' 585 Defcartes , fon fcntimcnt fur l'ame des bêrcs. 154 Des cha?/ips , Jacques , Jefuite. 4^5 Dévotion , la plus folide , la plus neceiTairf, T A B meceflaire , & la plus négligée. 58^ Dévotions ridicules. 587 Dlaconejfes. 364 DiaphercùqHe mincrai^àquoy eft pro- pre 354 &c. Diekifon , fa Phyfique. 505 DiBiomiaires de Marine, 135 de Médecin?, lëi. Moral. 55^ DiJcipUne i ou flagellation volon- taire quand établie. 21 J)lcipime de l'Eglife. 50Z DoUsu'-s de la neccfTité. 479 Do^me , fi le changement dans les Dogmes cft poflîble. 951 Dogmes Thcolog:qHes du perc Petau. 268 Droit Canonique , fes principes. 415 Droit de faire la guerre & la paix , à qui appartient en Angleterre. 27.28 Droit public d'Allemagne. 3^9 Diichez Se Comtcz donnez en pro- priété. 40 Dumas , Doifieur , fes ouvrages. 393 Du Plejfts , fa méthode dans l'ex- plicacion de la Coutume de Pa- ris. 7^ &c. Durant , s'il cft l'Auteur du Livre des Rites qui porte fon nom. 560 Dure mère , fa ftrudure & fon u(à- gc, ^70. Son relfoit. 6^9 Duval, Doitatio/i , feç caufcj. 416 i='i-'jf de S. Ignace. 536 J''ï'>'« , leur origine , &c. ^55 f/V/} , du Droit François. 218 Fiefs, qmnd devenus hetedicaires. 40 Flagë!l.im , leur Hilloire. 405 Fitterï: , ce que c'cft. 50 tontenelle , Secrétaire de l'Académie des Sciences. J97 tcnt Evraul . Apologie pour Ton Fondateur. 490. l'Auteur de cette Apologie eft un Religieux de Fon:Evtaud,qui nous aiTiire qu'an- cun autre que luy n'y a travaillé, ainfi ce qu'on avoii dit fur un bruit pub'ic dans le 19 Journal. pag.193 att'itn Aiiïeio' d'iir.e aiim Société y avait mis la main , n'eft pas vray. Fo''cemouv.inte des cotps expliquée. Formules pour la procédure, leur ori- gine, & leur progrès. lOi iaFoy , fi on peu: abfolutnent l'avoir fans la chercher dans l'Ecriture fainte. 114 Friince , fon cftat fous Philippe Au- gufte. 707 Franfoù de Nicol.ùs ou AlconilTa, fou écrit contre le P. le Comte. 115 Fr.res Cmivers inconnus avant l'on- ziémc fiecle. 37 G GaUnd, fon fentimcnt fut les Mé- dailles de Tetricus. 13.24 Ge>iealogit€ , origine & progrès de l'Etude Genealogiijue., 688. A B L É Gcnch,\trd ^ (on fenannent fut la dif- ficultc qu'il y 3 à traduire l'Ecri- ture Sainte. jji Gcfitiam H:rvtt , fa tradudlion du Concile de Trente. jy4 Geofr-oy de f^eniômey {es Lettres. 290 G:ogi-iiphcs anciens & modernes,!car caraftere. 49* (5((7^>-.7^(v> ancienne^ 49j G.o'netrie pratique. 411 Gcymont Jcfjite, Tes ouvrage Ueroifie^. 138 IJe:-ophile , fon h ftoirc. 507 Hcfio 'e, abrcg" de fa vie, iSr Çl Heftde & Homère, font les Au- teurs de la Théologie des Grecs, 181 fi'j>pocrate n'a pas connu la circula- tion du (ang, 204 fJippomene & Attalantc, explication de cette ùW.ç. 63 Hifloire , règles pour la bien écri- re. 1^6 Hifloire Ecdefiaftique en François. ^//?o;rf diverfed'Elien. 162. Hifloire des animaux, pat Elien de Pienefte. 161 Hommage , Se amns droits. Su Hommage pctfonnel. 457 Homuurs rendus aux morw pat les Chinois. 119 Hononm Pape. 28? Hugiits Capet , l'époque de fa mort. Huîtres çn écailles. I. 2^3 jacob , explication de fa prophétie fur h/chii'oh. 124 J'icjites h Bo(Uj. 321 j.tn^emfme , fon hiftoire. 39 r Jepbté , fa. vie. 349. fi fa fille a cfté immolée. îci JefHsChrlfl ^ fa divinité prouvée par l'Ecriture. 554-^5 BLE. ^ 7J9 Jejmtcs, la liberté des fcntimens qui rcgne chez eux, 166. leur ardeur pour les Miflîons. 273 Jmbert,]Q3n, ancien Praticien, zjê L'Imagination Aes mcres , fi clic eft caufe des ditformitez des enf^nj. 70 Jmhof , fes ouvrages. (^\ Indulgences, leur origine, leur pro- grés, leur vertu , &c. 25g Infaillibilité dune Eglife vifible. 79. 112 Innocence prouvée par le duel, 22 Imjuijîtion établie à Touloufc. nr Inflrit^ion Paftorale de M. de Meaux. iir /;7W(r/?/V«>-« du Duché de Milan. 45^ Jofeph , fa Chronologie & fon Hi- ftoire. 4S4 7«>/J/7^ ; Capucin , fa vie. 56 j Journal de (àint Amour. 391 Ipecactianha. 537. comment il le fdUC choilir. 538. ks bonnes & mau- vaifès qualitez. cjj Jidilè^Con infl:ituiion.25j. etytnologie d u n o m de Jubilé. 1 : 7 Jud.is , ù mon, é^i jf«^^j, leurs devoir». 5^7 Jk^, Siège des Arméniens qui font en Perfe. yop Ju'fs anciens apliqufz à l'étude des généalogies. Pourquoy î é8p JurifdiEiion Ecclefiaftcquc , fa prati- que. ^57 K Karaites, leur orig'ne,leurs dogmes &C. 310' Kink:Tien , fignification de ce mot, 376.378. l. Langue He lient fli que , ce que c'eft,* Lemos , fa vie. 4-71. fon Journal des yzo T A Congrégations de Auxilii. ibi.l. ■Lcpy-eux fcparcz des fidellcs. 367 Lelfiiis , Lfon.ud a compofc un Livre fur la Ibbrieté. 86^ Xettrcs choilîes. 31 Lettres de Ciceron à Atiicus. 44 Lettres Pjftorales pour les nouveaux convertis. 9 S Le.yicon Eihjopien. 2.83 h'tbcKtè de fentimcns règne chez les Jcfuitcs. i66 hitaiiics , petites & grandes. 501 hitius Saxonicum , ce que c'eft 66S Logomichies des Sçavans. 610 Louanges, font dangereufes. 91 LoHvain, difputcs entre les Douleurs de Louvain & ceux de Cplogne, 407 •JjUther'uns >. leurs députes fur la grâce. M 345 ■Jl^abUlon , fes obfervations fur l'Hif- - toire de l'Ordre de S. Benoît . 18 &c. J^aduré , Royaume des Indes , où il y a des Chrétiens qui vivent : comme des Anges. 274 Makamp, ce que c'eft. 125 .Maigrot , Charles Evêque de Co- ' non. 450. mauvais traitement ; qui lui eft fait pat les Chrétiens Chinois. 454 Main ferme ^àz l'Ordre de Font- Evraud. 291 M.tjurna , ce que c'eft. 125 Malbramhe , les Méditations. 458 '-Ma/nelle de Baleine , fa dcfctiption. S, Mamert , Inftituteur des Roga- tions. 501 ^màar'in Chrétien , fa mort. 27 j Aiandemens de l'Empereur , Ci les .Ejc^euts fpnt ojjligc^. de s'y fou- BLE. mettre. jîj Manifi-fle de M. l'Eleâeur de Co- logne. 58J A-fanfes , leur partage. 681 A'îarboitis Evêque de Rennes. 291 Marc BattagUnl. jiy Marine , fes termes font diffcicnts filon la diff>.rence des lieux. J40 Marly , fa defcription. 42 &c. Al.rrtene BeneJidlin. 359 S. Aï.iiir , fa Million en France. Adaxim'dieH Empereur , recherche les anciens titres. 6$o MeJ.iilles de Louis le Grand 143.de M l'Elt(fteur de Brandebourg. 413 de M. le Duc de Parme. C^l Mede^ci?je , indépendante de toutes fones de fyftemes. 200 Médecine , fon antiquité. 303 Médecine &c Médecins , leur fort 481 Médecins ) s'ils peuvent débiter des Remèdes. 447 Mélanges d'Hiftoires & de Litte- ruture. 7} Mémoires de l'Académie des Scien- ces. 401 Menton , s'il cft le ficge de la Ma- jtfté. 72 MeJfe,on n'en difoit autrefois qu'une les jours de Dimanche & de Fête , dans les Ordres de Cluny , deCyfteatJX & des Chartreux. 3S Mejse pour chaque fetic , quand établie. ibid. M-eJfie , (bn règne doit commencer en 1710. félon M. Alix. 178 Metaphy/îijue de Dcfcartes , le ju- gement qu'on en fait. 155 Mereorcs du difcours. (Î24 Méthode pour apprendre la Thto- loeic des Pères. 205 Méthode À T A B 'lAethoîc pour convaincre les hctc- tiques. 79 "iAetamorphofes d'Ovide. 61 hUchel CeruUrius , fo;i Schifme. 54 WLm, Duché, du dioit& de l'Or- dre d'y fucceder. 4cj M'/ow Oflîcial de Troyes , rend une Stntcnce fort extraordinaire. 107 "lAinerve Hygtée. 304 Mmijîres, lâches. 468 Miracles , il les faut examiner avec foin. 6^1 uijfiori faite à Ifpahan. 709 My (Jijites nouveaux. éjj M//re donnée aux Abbez. 20 Mode , ce que c'cft. 411 iiodejlie Chrétienne. 410 Mœurs des Anciens & des Moderney. Leur différence. 135 uoines , ont fait revivre les Sciences dins l'onzième fiecle. 19. 20 V-olina , fon Livre de la concorde de la grâce, & du libre arbitre. 336' il défère des propofitions de -Ban- nez , &c. à rinquifuion. 338 ■Mondes , leur pluralité. 161 his. }*.onn(,yes de Dannemarc. 283 Monoîhelites condamnez. 288 i&omchal Archevêque de Touioufe , obtient le droit d'inquifiteur. 211 'Montemajor ^cCu'ne, s'il eft le premier avant coureur du Molinifme. 430 Morifit , fes Lettres. 570 MOIS Latins perdus. 124 Mon Chrétienne. 4Q/J ,Mou:'itns Se morts , les devoirs qu'on leur rend. 367 'Moyfe, \x verit« de fon Hiftoire. 225 Muller^ Ion opinion. 345 Muft^ue \u\kt\nt ^ Ççs avantages fur la Françoife. N 187 Nahuhied , Patriarche des Armé- niens, y io Naiidé, Gabriel , abrégé de fa vie, Pj &c. 170^,, L E. 7.it Le N'ez. > eft une excroiflTance de chair. ^7 Négligence des moyens nccelTaires pour vivre fainrtmen'. 191 Nicole, fcs Lettres choifijs. 619. il a fait valoir l'argument tiié des préjugez. 9^ Noble fe , qui vient de la magiftra- turc égale à la militaire. 42 Nohlejfe , (es différentes tfpeces. i6o Normands , leur irruption dans les Gaules. 66 8 Notes o\i Commentaires fur l'Ecriture fainte. 43 J Novatiens , s'ils n'avoieni receu l'or- dination que des Laïques. 518 Noviciat , ce que c'eft. 149 Nttgnez. Coronel. 311 O Obrecht , Prêteur Royal de Stras- bourg. 4^? Oginsli & Sapieha oppoftz. 60S ,Oteariui,]çan, fes fcolies fur le nou- veau Teftamcnt. 456' OnElion donnée aux malades avant le Viatique. 3? Opéra François comparés avec les Iraliens. iStf' Oraifon , deffaut des longues Orai- fons. i9i Ordontimce aux Prêtres de dire la Ml fie tous les jours. 38 Ordre Monafli^ne , partagé en piu- fieurs Congrégations. 37 Ordre Teu!omcjue,tn Livonie. 189 S. Oricntiits , ùi vers. 3^1 Oj-w-wo, trompé par le 1'. Jofcph. )6^ Oilin''a Saxonla , ce que c'tfl. 668 Ol(anan, fes élemens d'Algcbrc. Gid Pairie^ n'eft qu'un 0(Bce de Confcil- Icr plus h norablf. 4' ■Palafinaf , (on Hiftoire. 174 Pancréas , fon fuc adoucit la mille du Chyle. SQ Sflïlïff 72.1 T A Tanic^es de Mcdccine & de Jurifprnden- «• 439 '&afnplte àt- Lrmo*. 3!{- 47^ Pa/w>,ti.ezdc rOidre de $. Benaiii9 57 fiipes, coutume de clijne;ei leur nom à Uur élevition au PQi.t.ficJt, )S range & Ap.irat;e. ^17 jLof.t'it'es , ce f]ue c'eft, 4F0 Var^tftUs de droit Canonique. it Varai:ilei de Fetrierc. 70j Vurlernents dVimc ur. 466 tar/f rfwfs à la (Lite des Rois. J? farlemen* de Paiis , qnaad lemla Séden- taire. J9 vajpe»i de l'homjne. i» Pdfi« , Gui , abrejié de (a vie s} i'd/i/ Antoine , Ion tfaiic de la nature & dv- la grâce. *70 ffjyufi /eluite antiqoiaircde M. le Duc de paime. . .6»t peinture utile à la Religion'' W iPf-'rt'e Roy, érab'jcl'a Loi dï lâ HxCef- (ion à la Couronne d'Elpagnc 415 teriitenca pubtjcjue 707 Ttrizoniiis , fur la mort de Judas 641 perfil , caafe rLpik-pfie ?i} Terfpcéfixe , fcs ic^Ies démontrées 60 vhir ficns , leurs prinopes jfo Thentci.-ns & auties OHentaax ont don- . né occafton aux 1-ables des grecs, i Si Philippe H. fon Teliamenc 4iJ. ri>ilip- pc Aui;uHe fon Hilloire 7 07- V terre du Porc tipic , fes vertus Î40 Tierr s forties de la gor^^e & de la ^pui- t:ine 2 7* yithm, pierre, le premier qui a fait im- primer les Fab es de phedrc 7S S- PLcide Diihp\Q de laint Benoît j/7. vl'netci liabi:ées 1*4 pl.-.n.fphcre iii Toints Je Médecine 481 ,Tiijji>n voiaut iti po/ f? Ecclclîailique )6 6 volyfltte, abrégée 5^1 Pon'peiius 411 cm , fes écrits «89 yV/. do voiitihartrain , donne une nouvelle forme à l'Académie des icienccs 597 vontckiteau y les miracles 6^6 rologne , ibn état pie. eut 601 VoUel, GuilUume ;7} Pot Ken , cft le premier qui a-'t fait im- primer les P eaumes en Ethiopien 281 ira'icuns ancivDS , cnicvciis dans l'oubji *7* B L E. rr-f^^jc-j fuperffitWafè» ,0^-. r-:'n ijt Proc/cra; gênerai des Tangentes »)^ vroceAurei criminelles faites pi r IcsOfli- (iaux " lot Vrelcgomenci de la bible. S', qui font ceux qui en cm corapoié, 8. &c rrotJt.innH imppicnt à l'Eglix Romaine trovncs Confulaires , pretoiionnes 40f rte^fiiice politique & Ecclefijftique , leur dirtvrcnce. 6io fygmAign artiouieiix de (a Statue. ex- piicaton de cette fable. <; vytagore & Ion école, a foutcnu le lEOU.* 1*5 vement de la trrtc. CL., S^atitel Jésuite,, chargé «te continuer les dogmes Th»oL>giqnes du P. Peta* tiîj QMefteiin , leur origine , leurs functioo» ii^r,ijuina , fon Hiftorre , fês vertus , la manière de s'en Icrvir 540, f4î ^j-^o»- Cardinal, fon Bréviaire J74 R Suimmd B renier , detnier Comte de Province. 4^4 H^infant , a donné l'explication des Ta- b.'cuUx de Ver'ailles. 4 4,- fiapporti faitj en Jjllice par de» Médecins 439. K,i'io fitidiorum , fi c'eft un ouvrage de la focetc , 45 1 Livre raie de red;t;bu de I 8<, !«(., isS. Rechutte , ce cju'o.i en doirpenîit 4T'> Réconciliation àes HiTctiques. ^66 Beformation , ion oiiginc 174 Kegl; ruftiqm; portf rcxplica:ion de !'£- /» Lvefquc de Soi(Tons,orilonne à les Curez de t nir des afllmblees. ^4 iî;f« de l'E^^lne , Autcuis qui en oiit traité, 3««» Jititerhufitts ) kicMvTAçrcs €$1 /îo^, fis pierotatives, 39 /îoie, Habit des Rois ju'qiles à Charles VI. 40. C'ctoit auriii'habit dca 1 ars & de^Chevalf'ers. 40 Hubert d'Arèri files 1 9 O J^akert de Molefme chef d'une Ccngrcga- eoii. 1 9 fiogations , par qui in'Aituées 51-I Jte.'S de Fraoje , leur beneJiûicn 3^4 Humant, le juaemir.tqu'on en fa't 1^6 Jiomhaldi l'iftitnteur des Camaldulcs 19 /îonrj;(Ve , ce que c'eft. rif Jtotrou Ccmt- du perche, fondateur de l'Abbsyc de la Tr.ippe 647 HottzveU, fcs ba.'Us & eurqua'.ité j?? Hudia p.itne dn PoU e tnnins 6 4O JiumAr:, Thierry,! travail c à l'hiftoire de lOidredeS. Bcnoft.' 19 Hf.injrt . (on opinion far la- rtii^ioo de fàint Maur fs 6 /?(n/?fc. Ion tiefor ai;aTomi anciens Médecins. 116 Ses uiûuva s vffcts lio.m S-ihien viiro.t vers la fin du cinquième fiedc I7Î. Sanz,à r.acure,45&c. devient jtUj^cpaice TABLE. 7iy que 1 air j p-^rte dri partiïs ftitreotes 49 itirrta^r.Ttiûrl CXD'uré;" ^ .> Sattguifiuition cxp'iqvéi jj J-iA! wj venusdano es Grules 6* Sciences cultivées par ICj habitans de<-,pl.)- n-'tts isMôtf Sehiime desdi.\ tiilms rcproayé de D;eu, Schetr.er , Ci rii>oph'e, fon Conmentsiic iir quelques Ipt, es des A.pôt:c5. 4SJ Scol.ajîes Giccs lur Iciicuveau TcXiaa.cn»' Îi4 Segi^ry. Paul, Tc'ijite 485 Sc-i'it Roma n 401. Si en y juj^eoit es cau!cs sies p. racu!i:rs .4O4 S4n.ztujconftiltes , dan> quel lieu ils eftoicnC gardez 44. Sejji'^Jf.cn de l'Ejlife , fi c'cftun picjut;é legitinx cort c lc< p. icfoixnci y* Septfûns , ùi iclo. me jj^ Serofité iu lang leuferinc pîufieurs fojtcs de Icis. js 5i;/j, Dominicain, Auteur de l'Hif.oire ilcs Congrégations <<« /^Ka:;Kt,ladJiFe^tncc d'-vccrEgliië .Ss 5;>yto«e nouvciu de l'univers. J7J T r.iWen furréecor.tre les bc-rionncmeiis doiciile. 5f4 En lavement ij 7"<«t/t'5 Albuiicm:qucs de M. de la H.:e. «4 r.îf7:^« eompofées par Elicn , Grec de n.it.cn,du temps de l'Empereur Aiifitnt Tag.tjie Ville de Numidie , lieu de la n-iiP- laute dci. Au^uiiift. j^f- 714 , "î" A T^LfmiMSiicieuï a'igt lofi Ta!if.>uns,i\\\:ifs. 384 f-tlm^.i , (]U .nj achevé. 3 1 1 T.iigentei . kui p o,i'è,iie £;eneral x)) fi9 X.» rwpfi*, Abbaye , ù rcrojmc. «^ 7 T^ciiCtgii , kuis colonies. ^^ jo 8. J'«-0^;«'fl, 1" Autour ca cft inccita n y.99 T^fif pn J , , ce cpicc'e II 466. Terrt , la figure l'uivau tés anciens 497 jrftr'tcu* , tes mrdailles ij r.ou veau T^'jîa «neuf , les v . rfnns j j i Tfieutro Rcfl..-xioQS l'ur les .pièces de Tii<.a.ic n« Thefis fouccnucs à Liège 40 8 Xhi'n'fes t;.). txnt le ^cntime,^t de Mo. ni comme une erreur (cmipc.agicnne. 537 Tm' , Cérémonie Chico. (t. 4,j rV/ew^nf) Vie de S. Auj^uftin Î97 fo^'H-imbours , leurs bo.ines quaiicez. 301 Toul , fuite de fès Evêqucs. 60 i. ai ti- quité de cette Villa , & de ibn lîe;;e Epifcop.!!. 61O Tçhloufe, Ion ori^in; efl: incoiftuë 107 capitaîr d'tn R^iyaum; jOy. réuni à la Couronn.: (ousPhilipp: IcHndy i-o depuis gran 1 iuffia ravit dcBourges ii.) érigé en Archcveichc 1 1 1 Tournay , Hiftoire de fon parlemtnt 1 9 < Tradt'onî ri;jettées par les 5>ldaccens & les Ka;aitci j lo Tr.tlnclion des principaux ourra^es dcS Pères 19 f Traité de p.irti-e à qui atT baé ^;. jg T-z-f/Zj.'Ppcile Tr-folum fibfinum , (es ver- tus îio T^/r de M. l'I lecteur de B.andebourj. 415 ■Tr.'fn p iblic des Romains. i j, f Tnllcr , Maurice , (a pratique de MCi'e- cinc ;ot Tnn'té. Expï;3tio.i de ce itiyflere par J'Abt'é Fayd.t , & ù itfutation par le P.Hugo 614. &;c. F r E. TrufoUtrei -^rf Troié4doHrs 465 r/"ui/?ir , explication de ce mot 5oy, Tuiictin 6c obilructions, leur nature &c. •30.31. Turt^uct de Mayerne 3/4 isS Tiujfil:<^e eii fumée , contre la Plmlje. :3 < Tuijtin & Manruts , origine de la Natioa. Germaoiquc 63 ^ V Valsntim, Bernard 43 ». Sit yaniaUi , kut iiiuption dans les Gauies yvan Roy , fa Thcologic morale «7f yarcnius , fa méthode d'expliquer l'Ecii- turc Sainte 3 90 Viirron , étudie les Généalogies Romai- nes 690 Van, particule disjorâive 3 il yerfi'.Ùes , fa dcfcriptiofi -ft yenves , Voilccs 3*4 yiducaj]es & civitas fiducajfium , ce qfie c'eit 66 9 Vie Ecdefiafiique. st ViTgm.té conactée chez. les Juifs, 3)* Vvftfen , Nicolas , foa ouvrage fur lai Marine. I4P yocatiM , fi le dcffaut de vocation cftui» pnjugé légitime contre les P . refor- mez. 9 8 yceu de Jepbté, gfo yorduc , fes mémoires, / 1 4 yiiiu-ra , prctLndeut que les Dogmes Th»0' logiques dii Pcrc Petau leur ibut favo- rable», iSS V/îire , ce qu'on dit pour & contre ji^ yuidi iua.mmtimjO[[i^le j-j yv.o.t a compolé un Mar;jroîoge Ec- ncdidiii, 2 iS Zèle amerj 4.h PP. Trium- phus Davidis in Kraelis fontib is ircorrupti, in 4. RoRochi. 14. |ourn. Thefaurus Theologico-Philologicus,five fylloge Diff-ttationume'fgan- liorum,ad felediora îk lUuftriora veteris ^ noviTeftamenti loca, à Theo^ legisi'rote{\antibus jnGermaniafeparatimdiveifis temporibus confctipt^v 17 02,. Tccccccc 7x5 L E T O U Tv N A L rum , fecnndùm ordincm luriufqueTtftÂmcnti Librorum digeQra. info-^ lio. Amf x'od.tmi , &fe trouve à Paris , chez J. B. Cufln & Pierre Vvit- te. 27. journ. ^ Jufti Chriftophori Schomeri D- Exegefîs in Epiftolas S. Pauli ad He- bixos , J.icobi , & partcm prioris Pctri , &-c. in 4. Roftochi. 31. j. C'.ivis Apocîlyptico PiOj'hctica-, hoceft fepiem Ecclefiarum ac totidcm Sigillorum, Tubiciniorum, &:Phialarum Apocalypticarum Analyticacx- plicatio , earumdem ciim Prophctii^ Veteris Tertamenti collatio , atque ad fuas hitlorias applicatio. Adorraca opcrâ & ftudio Joannis Biermanni V. D. M. Boetzelarii , in 4. Trajcfti ad Rhenum. 54. journ. Le Nouveau Teftament de N. S. Jcfus-Chrift , traduit fur l'ancienne cdition Latine -, avec des remarques littérales &: critiques fur les princi- pales difficultez , in 8. 4. Tomrs. à Trévoux, jj. journ. SANCTI PATRES, TH EO LOG I, ■ Dogmiitici , & Aiorales. Conférences Ecclefiaftiques de feu Mciïîre Henry de Barillon Evcque ' de Lucon , fur les Sacremensde l'Extrcms-Onâiion , de l'Ordre, & diî Mariage. Tomes VIlI. & IX. in 12. à Paris , chez Antoine Dezallier. 4. journ. Conférences Ecclefiaftiques du Diocefe de Condbm.in 12. i.vol. à Paris, chez Jean Guilletat & Louis Coignard. 4. journ. Difcours fur la vie Ecclefiaftique, par Mciïîre Jofeph Lambert, Dofteur en Théologie , &c. in 12. 1. vol. à Paris , chez Antoine Dezallier, 4. j. Scriptum R. P. Ludovici le Comte Soc. Jefu , Sjc. de iis qux geruntur in Sinis circa Confucium & Progenicores defunftos, &c. in ii. Coloniz. S. journ. Traité de l'Amour de Dieu. Par Elie Saurin , Pafteurde l'Eglife Vval- lonne d'Urrecht, in 12. 2. vol. à Amfterdam. 9. Journ. Les Livres de la Doftrine Chrétienne de S. Auguftin , & les Livres de l'Ordre & du Libre- Arbitre , du n^ême. Traduits en François fur la nou- velle édition Latine des PP. Benedidins de la Congrégation de S. Maur. in S. 2. vo!. à Paris , chez J. B Coignard. 13. journ. Indiculus înftitutionum Theologicarum veterum Patrum, qrxaper;è' & breviter exponunt Thcologiam , five theoteticam , vulgo fpeculati- vam jfive pradicam. in 4. Romx. ij. journ. L'Etat prefent de la Faculté de théologie dî Louvain ; 011 l'on traite de la conduite de quelques-uns de fcs Théologiens, & de leurs fentimens con- tre la Souveraineté &c la feureté des Rois , & contre les quatre Articles du Clergé de France ; en trois Lettres , avec plufieurs Pièces curitufes fur ces matières, in 12. à Trévoux. 15. journ. Parallèle de la Morale Chrétienne avec celle des anciens Philofophes , pour faire voir la fuperiorité de nos faintes maximes fur celles de la Sage(Tè- hunaainc. Par le P. Michel Mourgues , de la Compagnie de Jefus , Pro» DESSCAVANS. -jtf &(î^ur 'Royal dans rUnivetfité de Toiiloiife. in u. à Paris , chez Gré- goire Dupui«. i8. journ. Summa Theoloo;'^ , ad ufum Scholas accommodata. Tomus fecundus. Auchore Nicolio l'Herminier , facrac facultans Parifienfis Doftore Theo- logo. in 8. à Paris , chez Florentin & Pierre Delaiilne. 19. journ. L'Hiftoirc des Congrégations de Ahxï'Us, juftifiée contre l'Auteur des Queftions importantes , &:c. Par un Dofteuc en Théologie de la Faculté de Paris, in S- à Loavain. ir. journ. Eufebii Paciani Epiftolae ad fummos viros Thcologos iipficnfcs miflx, &c, in 4. Irenopoli. ii. journ, Michaclis Malleri SS. Théologie Doftoris 8c ProfelT. Sercniflîmi Vvr- temberg. Ducis Conf & Univerfitatis Tubing. Cancellarii , cx.rcitacio' Theologica de Poenitentia. in 4. à Tubinge. 22. journ. Exercitatio Academica de Fœdere GratiiE. Authore Joh. Vvolfangoja- gero. Theol.Dod. ^quondamProfelfore , nunc Antiftite Siuttgardiano, • & Abbate Maulbronnenfi. in 4. Stuttgardiœ. ^^. journ. Georgi Henrici Goetzi D. P & Supcrint. Annaemontan'jde Luiheranid mi D. Benhardi Schediafma Theologicum, &c. in 4. Drefdi & Lipfiîc, ■ XI. |ourn, Défenfe de l'Hiftoire des cinq Propofitions de Janfenius , ou deux Vcritez capitales de cette Hiftoire , défendues contre un Libelle intitulé > La. Paix de ÇJemem IX. ou demonftration des deux faufletez capitales , &c.inii. à Liège. 15. journ. S. Facultatis Theologicx Colonienfis nipientiffimum judicium , pro do- élrina perilluftris D. Henrichi Denys S. Theologiic Licentiati Lovanien- fis, in Seminario Leodienfi ProfelToris , nec non in Ecclefia Leodienfi Ca- nonici Theologi ; adverfus ineptias , cavillationes , aberrationes , & impoduras Doftoris Francifci Martin, in libello cui titulus : R futav.ojn- fiificationis , &c. vindicatum per Chriftiamim ab Irendael Thcologum. in 4. Mananopoli. 16. journal. Ecclefia Leodienfis fummo Pontifici Innocentio XII. fupplicans pro fuo feminario, & doiftrinam RR. PP. Collegii Anglicani Soc. JefUjLeodii denuntians. in 11. lê. journ. . Spécimen Doftrinœ , à J^fuitis in feminario Leodienfi traditx tribus captibus exhibitum. Primo notanturcorruptel^r in doclrina n:orum i?e fi- de. Secundo injuria: in D. Auguftinum. Tertio conrumeliar in Ai'gufti- nianos , Th omiftas, Scotiftas , adcoque in Ordines Religiofos ,Univet- fitatesCathoIicas, & optimos quofqueTheologos, in 12. 26. journ. Erreurs du P. Birnabé Saladin , Exqardien des RccoUetsdans la Povin- ce de S. Andié, &cc. dénoncées à Monfeigneur l'Archevêque de Cimhray & à Mtfleigneurs les Evcques de Tournay & d'Arras. Avec des R( fle- xions fur les livres de ce Recollet , int'tulez, i. Le Confefleur charita- ble de l'ame timide. 2. Le Médecin fpirituel de l'ame craintive 5: fcrupu-. -7-18 LE JOURNAL If ufe. 3. Biacloy'ium Confejf.mi Monialium. Par le fieur Romain âe bon- ne efpetance, in u. à Lieg?. 26.journ. Rcponle aux nouveaux Ecrits de Melf. des MifTions étrangères contre lesjcfuitcs, par une Lettre de Monfeigncur Alvaré Benavanté Evefque d'Alcalon , Vicaire Apoftolique de Kiainfi ; par la conduite de Monfeigti. Charles Maigroc Evefque de Conoii , Vicaire Apoftolique de FoKien 5 6c par les atteftations desChrctiensdcFo-tcheou. in u. 18. journal Addifon à h réponfe des J 'fuites au fujet de la fommation que leur ont faite Mell. des Misfioiis étrangères de produire toute la lettre de M. Bena- venté. in 12. 34.. journal. Lett.e des Piof. (leurs de théologie du Collège de Douay de laCompag. de J-fus à. M. l'Evefque d'Airas , a l'occafio;) d'un écrit répandu dans la ville de Douay fur le fujet de l'abfolution des pécheurs de rechute, in 4.. à Douay. 29. journ. Lettre du P. Gordon , Profedeur en théologie du collège de Douay de la Compagnie de Jefus a Monfeign. l'Evefqued'Arras, au fuj.t d'un écrie répandu dans la ville de Douay , au fujet des Equivoques, m 4, à Douay. 2ç). journal. Lettre des PP. Venant de la Ruyelle , &r Jacques Deschamps , Theolo, giens delà compagnie de J.fus , a Monfeigneur l'Evelque d'Arras au lu- jet d'un écrit rep^n lu dans la ville de Douay , fur la matière des équivo- ques, in 4. à Douay même journal. Les Lïttres de f^inc Bernard traduites en François fur l'édition nouvelle des Pères Bcnediftins de la congrégation de faint Maur , avec des Notes fur les points d'hiftoire, de chronologie , & autres qui peuvent avoir be- foin d'eclaircilTtment. in S. deux volumes, à Paris chez Jean Moreau, 5c Guillaume Valleyrc. même journal. Traftatus rheologicus de Natuca & Gratia in materiade virtutibus Sec. Ediiore D. Paulo AntonioThcol, P. P. inFndericiana academia & Confift. In 4. HaL-E. 29. journ. Afta omnia Corîgregat. ac difputationum qu.x coram SS. Clémente VIIL 5-: Paulo V. fummis PontilÎLibus fuit celebran in caufa&controverfiail- la magna de Auxiliis divinx Gratix ; quas ego F. Thoaias de Lemos , ea- dem gratia adjutus , fulHnui contra plures ex Societate. in folio. Lovanii. & fe trouve a Paris ch:'z Jean Mufisr. 50. )Ourn. Le Chrétien Philofophe , qui prouve combien font certains & confor- mes aux lumières communes du bon fens , les premiers principes fur lel^ quels font fondies les veritez de !a Religion & de la Morale de l'Evangile, que le fain: Etprit a écrite par fa gtacedans le coeur du veritab'e chrétien, in 11. à Lyon. ibid. Abrégé de la Difcipliie de l'Eglife , tirée d'un grand nombre de Canons choifis & drelTcz pour l'inftraiîbion des Ecclefialtiques ; avec des Rt fle- xions fur l'état ptefeiu du Clergé. Pat M. L, D. D. S. iaS. à Paris, chez. Louis D E s s C A V A N s. 7^-9 Louis Coignatd & Guillaume Vandivc. 3i.journ. Medulla Theologix Moralis , leu Tradatus Tlifo!op;icus de Irreprer- her.fibilitate prsprimis Tidelium, &c. Operâ & ftudio Bartoldi Bnttaclî , SS. Theol.Doft. ejufdemque ProfclToris Regii in Univeilîtate Hafnien- fî , & Teuton. Ecclefix Partons , in 8. Francofurti & Lipfia\ 57. journ. Apologie du fyflême des SS. Pcres fur la Tiinicé , contre les Tropola- trfs & les Sociniens, ou les deux nouvelles herefies d'Eftienne Nye Se Jean le C!erc Proteftans, refutées dms la Reponfe de M. l'Abbé Faydit au Livre du R; P. Hugo Chanoine Régulier de l'Ordre depremontré , in 8. à Nancy. 59. )ourn. Fr. Lconardi Van Roy , Augufliniani Antuerpienfis Theologia MoraIi$ in quatuor partes divila, &c. in li. 4. tom. Antuerpi.T , ^ fe trouve à Paris , chez Louis Coiç^nard & Guillaume Vandive. 42. journ. Edmundi Richerii Doftoris Theologi Paridenlis libellus de Eccltfiaftica & Politica Potefbte ; Nec non eji fdtm libelli per eumdcm Pvicheriiim Demonftratio. Nova Editio audta ejufdem libelli defer.fionenunc prinium typis édita ex Mf. ejusdem autoris in i tomos divifa, cum aliis quibufdam Opurculis. in 4.. 2. tom. Colnia:. 43. journ. Tradtatus Théologiens de Diiciplina Ecclefiaftica , in quatuor differta- tiones digeftiis àjoh. Bariholdo Nierneiero , Philofoplio , & SS. Theo- logix DoûoreA'c. Acceflît ob materia; affinitatemjacobi Sirmondi Hillo- riaPœnitentiœ Publier, juxta excmplar Parifienfe. in 4. HannovetcX. 44. j,- A se ETIC I , ET RITV A L ES. Lettres de pieté choifies & écries à différentes perfonnes , par le R. P. Dom Armand Jean Bouihillicr deRancé, Abbé Régulier & Rtformateuj: du Monaftere de !a Trappe , de l'Etroite Obfetvance deCifteaux. in 12. à Paris , chez François Muguet. 10. journ. Iiiftrudlionsfur la continence , fondées fur le fens littéral de l'Ecntiire Sainte , & tirées de la dodrine des SS. Pères ; divifées en deux livres, in 12. à Paris , chez la veuve de Daniel Horthemels. 10. j. Nouvelle tradiiftion des Oeuvres de Salvien , & du traité de Vincent de Lerins contre les herefies. Par le R P.B. • . . Preftre de l'Oratoire , in Ji. 2. vol. à Paris , chez Simon Benard. 11. j. Salvien de la Providence, tradi, in qu bus ritus ad fac.as ber.ediiliones , arque ad difciplinam Eccltfiaft cam fpcdtantes , commentariis ii'.uftrati repr.xfïntantur , &c. ftudio & o.^era R. P. D.Martcne Presbyteri 5c Monachi Denedidini, &c, in. 4. Rothomagi, & à Paris , chez P. Débats, ij . j. La mort Chrt tienne fur le modèle de celle deN.S. JefusChrift , & de pluficurs Saints &c grands Pe.fonnages de l'antiquité. Extrait des origi- naux. Par un Religieux B nediftin , de la Congrégation de S. Maur. in 11, à Paris , chez Ch. Robuftel. 25. journ. L'Office de S. Amablecn Latin Se en François, &c. Par M. Chevalier, Preftre & Chanoine de S. Amable, in 11. à Lyon. 26. j. Reflexions Chrétiennes &: morales fur des endroits choifis des qua- tre Evangehftes Si. des Aftes des Apoftres. in u. à Paris , chfzjean Bou- dor. 27. journ. Méditations pour fe difpofer à l'humilité & à la Pcnitence ; avec quel- ques coiifidetations de pieté pour tous les ;outs de la f maine. P.ir le P.. Mjlebrarche , Preftre de l'Oratoire, in 24. à Paris , chez Jean Boudot. 7.7. journ. înllruftions de S. Charles Borromée Cardinal , imprimées par l'ordre de Monfeigneur l'Archevêque de Paris. In 12. à Pans chez Louis Jolie. 29. j, La Pratique des Devoirs des Curez, compofée en Italien parle Père Paul Segneri, de la Comp. dejefus. Traduite en Franijois p.ir le Père BuHicr de la même Compagnie. In ri, à Lyon. :o j. Prière pour l'Eglife de la Chine. Pfeaume XIX. Raifons qui ont en- gagé à donner prckntcmetji cette prière. In 4. 51. j. Prières Chrétiennes en forme de Méditations fur tou<; lesMvrteresde Notre Seigneur, de la fairte Vierge, & fur les Dimai:ches &' les Pertes de l'année. In n. 2. vo'. à Paris chez Elie Joflèt Se Charles Robuftel, La Sciencedu Salut renfermée dans ces deux paroles : PnuàelcR'i, Il y •1 psH d'Elus. Ou Traité dogmaïiqne fur le nombre des Elus. Par M. D E s s C A V A N s. y^^ y'Amelincoiitt Preftre. In ii. z. vol. à Rouen. & fe trouve à Paris chez Florentine PieireDelaulne. 52.). De la plr.s folide, la plus necetTiire , & fouvent la plus neolioée de toutes les dévorions. Par M. JeuiBipt^fte Thifrs Dodcurtti Tlieolocie & Curé de Vibr.-.ye. in 12. 1. vol. à Paris thezjean ce Nully. 37. joiirn. Pratiquedela prière continuelle, ou fertimens d'i!n:ame vrayment touchée de Dieu. Pat M. Hamon.in 11. à Paris chez Guillaume Dcfnrez xxx;x. journ. La vie dejefus- Chrift dansl'Euchariftie, & la vie des Chrétiens qui fe nourrifTent de l'Euchariftie , &c. in 12. à Paris chez François André Pra'iard. même joiun, Ii;ftrii(fi::ons g- rerales en forme de Catechifme , où l'on txDl'ouc en a- bregé par l'tcriiure fainte iv: par la Tradition , l'hiftoire & les dogmes de la Religion, la morale Chrétienne, les Sacremens , &c. in 4. à Paris chez Augiiftin I.eguerricr. xxx>;ii. journ. Obfervations fui le nouveau Bréviaire de Cluny. Par M. J. B. Thiers Dodeur en Théologie & Curé de Vibiaye. in li. 2. vol. à Bruxelles. xxxxiv. journ. CONCIONATORES ET CONTROFERTIST^yE. L'infaillibilité de l'Eglife dans tous les articles de fa dodrine touchant la foy & les mœurs , pourfervirde reponfe au livre de M. Mafius Dodeur & Profeireur en Théologie à Copenhague , intitulé Defenfe d: la Religion Luthérienne contre les DoEleiirs de l'Eglife Rowaine. Pjr Lconor Antoine Langevin. in 12. 2. vol. À Paris chez Louis Roulland. vi. journ. Traitez des préjugez faux & légitimes, ou reponfe aux lettres & inf- truûions paftorales de quatre Prel.us , M. de Noailles Cardinal , Arche- vêque de Paris, Colbert Arch"vêque de Rouen, Bcfluet Evoque de Meaux , & NcfmondEvêquede Montauban. in 12. 3. vola Delft. vii. j. Seconde iniirudion pafionle fur les promrfT^s de J. C. à fon Eg'ife,ou reponfe aux objedions d'un Miniflrre contre la première iiidrudion. Par Meiïlrejacques Bénigne BolTuet, Evêquede Meaux , &:c. in u. à Paris chezjean AnilFon. 8. jouriv La réunion des Proteftans de Strabourg à l'Eglife Romaine , égale- ment necelTaiie pour leur falut , & facile félon leurs principes. Par le R, P.Jean Dez delà Comp. de Jefus. 2. Edition augmentée, in u. à Paris chtzjean Mufier. 18. jou^n. Sermons fur tous les Dimanches de l'année , in 12. 3. vol. à Paris ches Charles Robuftel. xxix)ourn. L.1 fcience univerfelle de la chaire , ou D'ilionaire n^oral par ordre al- phabétique Sic. Tcme 3. m 8. à Paris thez Louis G lerin. xxxvii. journ. Tr.jité de la manière d'imiter les bons Prédicateurs , avec les tables pour les differens ufages qu'on peut faire des fermons fur tous les iu-ets de la morale Chrexienne compofez par le R. P. V. H. de la Comp. de je- 7;i L ï J O rj R N A L fus. in li. à Paris chez Louis Coignard & Guillaume VànJive, xxxvîi j. Lectrci furdifF-'tens fu|Cts de controverfe , dédiées à Monltigneur le D-uiphin. l'ar M. l'Abbé de Cordemoy. in iz, a Paris chez Clinllopha Rcmy. xxxxii. Sermons fur tous les myftercs de N. Seigneur &c. ParD. F. le Telliec (jeBïliefoiu Religieux lienediclin &c. in u. a Bruxelles, xxxxii. journ. HISTORICl S ACRI E T PROF AN I. Adï San6korum Ordinis fandli Bened 6li , in frcculorum clalTes diOri- buta. S:ECulum VI. &c. D. Johannes Mabillon , & D. TheoJoricus Rui- rarcediderunt illuftraruntque , cum indicibjs iieceilariis. Pars I. in fol. à Paris chez Charles Rohuftel &c. iii. journ. Médailles fur les principaux évenemens du rcgne de Louis le Grand , a- vec des explications liiftoriques Par l'Ac. Royale des Infcripiions & Me-r dailles. in folio à Pans de l'Imprimerie Royale, lo. journ. Hiftoire Ecclcfiaftique. Par NL l'Abbé Fleury , l-'iêtre, Abbé du Loc- Dieu , &CC. Tome viii. depuis 'l'an 590. jufques à l'an 678. :n 4. à Paris chez Pierre Aubouyn & Charles Clouzicr. ii. joutn. Henrici Leonardi Schurzfleinchii Hiftoria Enfifctorum Ordinis Teuto- nici Livonorum. in S. Vittembergx. xii. journ. Hiftoire du Parlement de Tournay. Par M. Pierre Pinault Chevalier Seigneur des Jiunaux 5vrc. in 4. à Valenciennes. xiii. journ. Annales delà Ville de Toulouze , depuis la reunion de la Comté de Toulouzeà la Couronne ; avec un abn-gé de l'ancienne hiftoire de cette ^Yille; & un recueil de divers titres 5.: aftes pour fervir de preuves à ces Annales , &c. Par M. G. de la Faille , féconde Edition, in fol. à Toulea. zc. xiv. journ. Hiftoire du Chriftianifme , où l'on fait voir l'origine & l'antiquité de fes veritez.in 12. 2. vol. à Paris chez Jacques Collon bat xv. journ. Reg'2 fcientiarum Academia; Hiftoria , in qua pr;tter ipfius Acadetriiae originem & progreflîus, variafque diftertationes & obfervationes pcr trigin- ta quatuor annos factas , quamplurima expérimenta & inventa cum Ihy- ïîca , tum Maihematica , in ce-rtum ordinem digeruntur. Secunda Editio, priori loni',e auftior. .^uthorc JoanneBaptifta du Hamel , ejufdem Acadé- mie focio. in 4. à Paris chez J. B.de l'Efpine. xv. journ, Hùloire des indulgences & du Jubilé, in n. à Paris chez Pierre Au- bouyn, Pierre Enery, & Charles C'ouzier. xvii. journ. Hiftoire de la Reforme de l'Abbaye de Sept-fons. in u. àParis chez Louis Guerinxxii. journ. Hiftoire de l'Acadjmic Royale des fciences , année i^tij. &:c. in 4. à -Paris c!r z J^in Bjudot. xxv. journ. Hiftoire des fligc-llans ; oi\ l'on fait voir le bon &: le mauvais ufi^e des • _âagel;a:ions parmi les Chrétiens , pat des preuves lii ces de l'Ecriture faic- te, D E s s C A V A N s. 7^^ te , cîes Pères de l'Eglife , des Papes , & des Ameursprophanes, tradai_ te du latin de M. l'Abbé Boileau Do6ti;ur de Sorbonne. in ii. à Atrfter- ^lam. XXV. joiirn. La vie de S. Am:ib!e Prêtre & Curé de la Ville de Riom , Sec. écrite en latin par Juftc Archiprêtre ; traduite en François , avec des notes Se des tclairciiremens, & un panégyrique de ce Saint. Par M. l'Abbé Faydir. in li. à Paris chez Jean Moreau. xxvi. journ. Mémoire du Comte de Vordac General des armées de l'Empereur , où Ton voit tout ce qui s'eft palTé de plus remarquable dans toute l'Euroïc durant les mouvemcns de la dernière guerre, in u. à Paris chez la Veuve dejean Cochart, Si Guillaume Cavelifr.xxxii. journ. Annali del Sacerdozioed'ell'ImperiointcrnoaH'interofècoIo decimo fec- timodi noftra falute. Tomo primo, checontiene gl'Auvenimenti d'al- l'undecimo al duodecimo Giubileo. Di Monfignor Marco Bittacrlini Vef- eovo di Nocera , e di Senrino , Sic. in Venezia. in fol. xxxii. journ. Hiftoire delà vie du R. P- Jofeph le Clerc da Tremblay, Capucin, infti- niteur de la Congrégation des Filles du Calvaire, in 1 2. z. vol. à Paris chez Jacques le Febvre. xxxvi. journ. Mémoires pour fcrvir à l'hiftoire Ecclefiaftique t s SCAVANS. 759 ÎÈ embarralTé les fçavans ; avfc la mptho^e &: les principes pour difccrner li-s cfF.ts naturels d'avec ceux qui ne le font pas. Par le P. le Binn , de J'Oratoire. in ii. i. vol. à Rouen. 7. j Lettres du Comte d'Ariington au Chevalier Temple , conten^irit une relation exacte des traitez de l'Evêque de Munftet , de Breda , d'Aix-la- Cliapelle , & de la triple alliance , &c. in iz. a Utr^cht. 7. ;. Syntagma variarum DilTrrtationum à viris doélifîîmis fupcriore {jcciilo diKubra'^aiUm , &c. c Mufeojoh. Geo-giiGr:Evii. in 4. UitrajeiSli ,& fe trouve à Paris chez la veuve Daniel Horthemels. S. j. Lettres curieults de littérature & de morale , par M. l'Abbé de Belle-" garde , in ii- a Pniis chez Jean &c Michel Guignard. 9. j. Cl. j£!iani Sophifta: varia Hiftoria ad MSS. Codices nunc primùm re- cognita &c caftigata , Sec. in 8. i- vol. Lugd. B^it.xi. j. Traite de la Chambre des Comptes , de fes Officiers , & de? matières dont elle connoift. in 8. à Paris chez Jacques Mord & Henry Charpen- tier, xi. journal. Monumentapietatis & litteraria, virorum in Reputlica litteraria illu- ftrium , felc(5la Sic. in 4. Francof, ad Mœnum. xi, j. DilTertation fur S. Denys l'Areopagite ; où l'on fait voir que ce Saint eft l'Auteur des ouvrages qui portent fbn nom , &c. in 8. à Paris chez Pierre D°bats. u. j . De Meflîs daplici Adventu DilTertationes duat , Sec. in 12, Lond. 12. j. Hffiodi Afcrxi qui extant ,ex recenfionc Joannis Georgii Gra:viij&:c« in 8. Amftelodami. Parallèle des Italiens & des François en ce qui regarde la Mufîquc & les Opéra. Par M. *** in n.à Paris chez Jean Moreau. 12. j. Jacobi Altingi Fundamenta punftuationis linguse fandtae , &c. in 8. Francofurtiad Mœnum. 15. j, Joan. Schilteri de S. R. G. Imperii Comitum prsrogaciva ac jure inter îpfos & OrdinemEqueftremImpetii immediatum diatribe, in 4. Argen» torati. 17. j. Lettres choifies de M. Simon, où l'on trouve un grand nombre de faits anecdotes de littérature. Seconde Edition, in 8. à Rocterd;)m. 17. j. Th. Broderi Birchexod Spécimen antiquat rei Monetaris Danotum,&c. in 4. Hafniar. 18. j. DilTettation apologétique pour le B. Robert d'Arbriflclles Fondateur de l'Ordre de Fontevrault , contre M. Bayle. in 12. à Anvers. 19. j. Burcardi Gottelffii Struvii Antiquitatum Romanatum Syntagma , &c. in 4. Jenx. 19. j. Prudentis Civilis & Peritiae rci militaris exemplar vita J'>phte fort fllmi Hebriorumimperatorisj&c. AuthoieJoh.JacoboSchudt,&c. in 8. Franc, ad Mœnum. 22. j. Nouvelle Atlantide de François Bacon , traduitç en François , Si con« sinuée, &c. à Patis chez Jean Muûer. lyy 7,4o L E J O U R N A L Le Sénat Romiin. in ii. à Paris chez Pierre Emery. 15. j, Thefauri Rgii ôcElcdloralis Brandenbuigici volumcn tertium, iiC;, àL^urenrio B gero , &c. in folio, Colonix Marchicx. 26. j. Les Fables de Phèdre, traduites en François, &c. avec des remarques. iniî. 28. j. , . , , j r • Di cours fur les Arcs triomphaux dreflez à Aix , a l'arrivée de Monfei- gpeur le Duc de Bourgogne, &:c. in fol. à Aix. 19. |. les devoirs des Juges. Parle Sr Fornier.in u. à Perpignan- H- 1- Apologie de la Million de S. Maur , avec une addition , touchant faint Placide, &:c. Par Dom. Thierry Ruinatt, Religieux Bcnediftin. in 8. à Paris, chez Pierre Dtbats. 55. j. .Lettre de M.*** à un de fes amis touchanile Titre d'Alteiîe Royale da Duc de Savoye , &c. in u. à Paris, chez Jacques Collombat. 35. j. Lirais de Littérature pour la connoiiTance des Livres, in u. à Paris, chez Jean Moreau. 3^. j, Samuelis Vverenfelfii Bafilienfis Diflcrtatio de Logomachiis.Etuditorumj &.c.in 12, Amftel. 39. j. Lettres Choifics , écrites par feu M. Nicole, in u. à Liège. 40. j- Commentarii Linguï Hebraica; , in quibus prxcipua opéra impenditut primaiio fignificatui Diûionum , &c. à Jacobo GuUetio Blxfcnfi. in fol. Amfttl. 40. j. Jacobi Perizonii Diflertatio de mortejudœ, 8ic. in 8. Lugd. Bat. 40- j. Délia Patriâ d'Ennio , Piircrcatione de Domenico de Angelis. in 8, in Ronia. 40. j. Jacobi Friderici Reimanni Hiftoria Litteratia de fatis fludii genealogici apud Hebracos , &c. in 8. Afcan. Se Qicdlimb. 43. j. I. Celati in Argento , da Giulio Cefare fine à Trajano , &c. in fol. ini Parma. 43.J. î SVPPLEMENTVM ^D BIBLIOGRAPHIAM. Extrait d'une Lettrede M. Leibnitz à M. Varignon, contenant l'expli- cation de ce qu'on a rapporté de luy dans les M cm. de Trévoux. 12. j. .Extrait d'une Lettre de M.Bernard, delà Haye, à M. Andry , aufu* jet d'un PoifTon volant. 14. j. .Règles & Remarques pour le Problème gênerai des Tangentes. Par M. Rolle de l'Académie Royale des Sciences. 16. j. Eloge du P- Bouhours jefuite. 3J. j. Eloge de M. Charpentier. 32. j. Réponfe à l'Ecrit de M . Rolle , de l' Ac. R. des Sciences , inféré dans le Journal , fous le Titre de R -gles & Remarques pour le Prt blême gêne- rai des Tangentes. Pat Al. Saurin. jj.j. A Paris, chez JcauCuflbojrueS. Jacques, àl'IfliageS,Jc4u^iJap.i»W./'r»w/««i*Jî(3f-