& ™ |L: $ ■ m " .'fM ~ - •. ' •v jyèEjT ^ jN^Érfi/V ïî l K- Le Jardin Journal bi-mensuel d'Horticulture générale Directeur-Rédacteur en Chef: H. MARTINET DOUZIEME ANNEE (1898) ABONNEMENTS FRANCE an... 6 mois. . mois . 12 fr. 7 fr. 1 fr. ÉTRANGER 1 an 14 fr. 6 mois 8 fr. 3 mois 5 fr. Le JARDIN paraît le 5 et le 20 de chaque mois. Jios principaux Collaborateurs : MM. ALBERT (CHARLES), RALTET (CH.), BÉRANEK, BERCY (A), BERGER (E.), BERGMAN (E.), BLIN (H.). BOIDIN (V.l. BOIS (D.l. BONNET (L.), BOSSCHÈRE (DE). BRUANT (<..). BUISSON (J. M.), CAPPE (L.), CAYEUX (F.). CAVEUX (h.), CHÀBANNES (g.), CHALOT (c), CHATENAY (A.). CORDONNIER (A.). CORNU (MAX.). CORREVON (II. I, COURTOIS (E.), CROUX, DEGORGES (L.) lils, DELMASURE (A.). DENAIFFE, DELONCLE (C.). DESPL\0\ II'.). DUCRET (A.l, DUVAL (L.), DYBOWSKI (J.). FLAMENT (L.). FOSSEY I.I.), FOUSSAT (J.l. GAUTHIER (D.). GAY IL.). GÉROME (J.). GOUELLAIN (A.). GOURLOT (A.). GRANGER (P.). GRIESSEN (A.l. GUILLAUME, GUILLEMAIN (J.), GUILLOCHON (L.), IIARIOT (p), HARMAN-PAYNE (G..), HENRY (I..). JABB Y-DESLOGES (B.). JOUIN (F..). KRELAGF, LAYF. (G.), LE CLERC (L.). LEMOINE (il.), LETELLIER. LÉVÊQUE, LOCHOT (.1.). LOUZIER (B.). LUQUET (j.), MAGNIEN (ACH.), MAIIOT (J.). MARON (GII.). MAUMENÉ (ALBERT), MICHELI (MABG). MOSER, MOTTET (S.), MOUILLEFEBT. ML'LNABD, MUSSAT (F..I. NANOT (J.), NARDY, NICOLAS (J.), NOËL (P.l. NOMN lA.h Ol'OIX (O.), PAILLET. F AQUOT I II. ), PETIT (A.). POTBAT (C.l. RIVOIRE, ROUGE (V.), RUDOLPI1 (JULES). SAHUT (FÉLIX). SALUER (J.l. SCHMITT, SCHNEIDER (G.), SIMON (LÉOM. SOLAND (E.). TESSONNIER (P.). TÉRASSE (L.). THEULIER (h.) fils, THIRION IP.I. TRAVOUILLON (F.), TRÉBIGNAUD (CLAUDE), TREILLA1 D (E.), TRUFFAUT (a.), VALLERAND (F..), VAN DEN HEEDE (AI).), VINCEY (P.), VRAY (g ON S'ABONNE à la Librairie horticole du "JARDIN", 167, Boulevard Saint-Germain. Paris ET DANS TOUS LES IllJREATX HE POSTE. tfr 1? A Monsieur le Comte OSWALD de KERCHOVE de DENTERGHEM A L AM \ Il II; ECLAIRE ET DELICA I . \r PI BLICTSTE l-.MIM A I . AI' PLUS AIMABLE DES PRÉSIDENTS. JE DEDIE LA DOUZIEME ANNEE DU " JARDIN Où sont décrites les merveilles de la quatorzième quinquennale. H MARTINET. Paris, le 20 Décembre 1898. M. le Comte 0. DE KERCHOVE DE DENTERGHEM PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D AGRICULTURE ET DE BOTANIQUE Dl liANU, l'RI SIDEN I m I ERI I I: D VRIJORII i in re DE RELGIQ1 E, '■' QAi ii i i; i;-, , mm de la Reçue rf< !' Horticulture belrjr. cl étrangère Membre i/honneur de la société nationale d'hortiuui.tur frange. "I FICIEK DE LA LÉliiO u'iionmm r. ETi 1. le Comte Dswald de Kerchove de Denterghem Le comte de Kercho\ e, dont les traits sont reproduits ci-contre d'après le magnifique portrait de .Iules Lefebvre exposé au dernier salon, est une. des personnalités les plus éminentes et les plus sympathiques du monde horticole. C'est aussi une des plus connues; une de celles dont il peut paraître superflu de retracer la biographie, Je ne résiste pas cependant au plaisir de rappeler les services que M. de Kerchove a rendus à 1 Horticulture. Issu d'une famille patricienne qui a une belle page dans l'histoire du développement de la Belgique et dont il sait garderies traditions alliées à un grand libéralisme, M. de Kerchove a joué un rôle officiel important dans son pays, comme gouverneur de la province du Ilainaut et comme membre de la Chambre des représentants. Sa carrière horticole, celle qui nous intéresse le plus ici. est aussi des mieux remplies. lui 18ii8.il était déjà membre effectif de la Société' royale d'agriculture et île botanique de Gand et c'est en cette qualité qu'il fut chargé, avec MM. Ed. Pynaert et H. Van Huile, de l'arrangement de la première grande exposition quinquennale qui se tint au moment de l'inauguration de la grande salle du Casino. En 18">. nous le trouvons parmi les membres du Conseil d'administration du Cercle d'arboriculture de Belgique, une autre association' horticole très puissante, qui, depuis 1871, publie un bulletin mensuel fort intéressant. On le voit prendre une part tics active à la rédaction de ce bulletin, puis il devient président du Comité central. composé par le fameux « trèfle à quatre feuilles » : MM. Rodigas, Burvenicb, Pynaert et Van Huile. Enfin, en 1883, lorsqu il était gouverneur de la province du Ilainaut, il succédait à, son père comme président du Cercle d'arboricul- ture, dont il continue à diriger les travaux avec sa grande compétence. I rois ans plus tard, il lut porté à la présidence de la Société rov aie d'agriculture etde botanique de Gand, la doyenne 'les Sociétés belges d'horticulture. Les jurés étrangers qui ont. depuis cette époque, assisté aux grandes floralies gantoises, ont pu apprécier l'exquise courtoisie de cet aimable président et la grande .autorité avec laquelle il remplit ses fonctions. Les allocutions,pleines de bonne grâce et d'à-propos qu'il prononça en ces circonstances, alors qu'il donnait la répliqueau fin diseur qu'était Léon Sav et, plus récemni£n.t, à nn autre orateur non moins goûté, M. Viger, furent de véritables régals escomptés à l'avance par -es auditeurs. Ses succès comme écrivain ne sont pas moindres. Sou magistral ouvrage, sur les Palmiers, et ceux, tout aussi remar- quables, consat rés aux i irehidées, a la grande culture dans les terrains sablonneux des Flandres, aux Laiteries, etc. font toujours autorité. lien est de même pour les i breux articles qu'il a publiés et qu'il publie en'core dans divers journaux et princi- palement dans la Renie de l'Horticulture belge et étrangère dont il est, le rédacteur en chef : c'est un île ces hommes dont on peut dire vraiment qu'ils honorent la carrière à laquelle ils appartiei ut. Je sais particulièrement gré' à M. de Kerchove de l inioréi tout amical qu'il porte au « Jardin » donl il a bien voulu accepter la dédicace dans des termes extrêmement flatteurs pour ce journal et pour sa rédaction tout entière. H. M. LE JARDIN- LE JARDIN. - N" 261. 5 JANVIER 1898. CHRONIQUE Le Pétunia à Heurs doubles, si fréquemment cultivé ac- tuellement, n'a fait pourtant son apparition dans les cul- tures que récemment. D'après le Journal de la Société il' Horticulture du Rhône, il aurait été obtenu, par hasard, à Lyon, par le concierge de la Banque de France. Le gain fut vendu à un marchand de soieries, M. Milson, dont le jar- dinier le propagea. Il fut ensuite mis au commerce par la maison Schmidt, de Lyon. Il est toujours intéressant de connaître l'origine exacte des formes et des races qui font l'ornement de ïios jardins. Le Japon est en progrès incessants. L'an dernier, ce pays montrait à la Chine qu'il fallait dorénavant compter avec lui. Au point de vue agricole, il n'est pas non plus quan- tité négligeable. C'est le Riz — bien entendu — qui tient le premier rang dans la culture, 2.749.670 hectares lui sont consacrés qui rapportent 75.013.558 hectolitres, soit près de 20 hectolitres à l'hectare. La culture du Riz sec ou de mon- tagne s'est accrue au Japon depuis quelques années bien que le rendement soit de moitié inférieur à celui du Riz des marais. La quantité produite, si considérable qu'elle puisse pa- raître, y est presque entièrement consommée. On cultive aussi l'Orge, le Seigle, le Blé, mais, principalement, le Seigle qufne fournit pas moins de 13.000.000 d'hectolitres, annuellement. Les autres produits sont le Da'iza ou Soja, le Millet d'Italie ou Awa, le Kibi ou Sorgho dont la culture, d'ailleurs, diminue, tandis que celles du Sarrazin. de la Pomme de terre, de l'Igname augmentent chaque jour dans des proportions considérables. Le Colza et le Coton sont en baisse, tandis que le Chanvre, l'Indigo et le Tabac sont en progression. Il ré- sulte de ces indications que, jusque dans ses cultures, le Japon tend à s'européaniser, s'il prend la Pomme de terre, il prend aussi le Tabac : l'utilité et la fantaisie devenues nécessité. Le Thé progresse, mais la superficie consacrée à sa culture diminue, preuve évidente que la culture s'en est modifiée dans de bonnes conditions. La Betterave à sucre n'a pas donné lieu à une industrie bien développée. Nous empruntons à notre excellent confrère de la Se- maine Horticole, la légende du Thé. Autrefois, Dharma, lils d'un roi de l'Inde, célèbre par le rigorisme et l'austérité de sa vie, lit un voyage en Chine, voyage pendant lequel il lui prit la fantaisie — fantaisie que peu de gens de ma connaissance seraient tentés d'imiter et pour laquelle il détiendra longtemps le record, de rester neuf ans en con- templation devant un temple. Il vint plus tard au Japon où il mourut. Il s'était imposé, comme règle essentielle de sa vie, la privation de sommeil. Un jour, indigné de s'être en- dormi, il se coupa les paupières et les jeta au loin comme de misérables pécheresses. Le sol où elles tombèrent donna naissance à un arbrisseau qui est le Thé, arbrisseau dont la liqueur, faite avec les feuilles, chasse le sommeil. La lé- gende orientale de Dharma, gracieuse au possible, révèle une fertilité d'imagination qui nous laisse bien loin eu arrière, nous autres occidentaux. La Grande Bretagne est, actuellement, à la tète des sta- tions botaniques coloniales. C'est en 1885 que la première a été fondée aux Antilles pour étudier la culture des plantes nouvelles et le parti qu'on en peut tirer. Ces stations se sont étendues rapidement et, actuelle- ment, on en compte 9 dans cette région : Grenade, Barbade, Sainte-Lucie, Jamaïque, Iles Leward, Saint-Vincent, fon- dées en 1890, et Honduras, en 1894. En même temps, il s'en créait cinq autres sur la cote occidentale d'Afrique : Lagos, en 1888, la Côte-d'Or, la Gambie, le Niger et Sierra Leone, en 1895. Les iles Fidji en ont été dotées en 1889. D'excellents ré- sultats ont été partout obtenus, et, actuellement, les Ber- mudes, Bahama, les Seychelles demandent à jouir des mêmes faveurs. C'est un bon exemple à suivre chez nous, mais les meilleurs exemples sont généralement ceux qu'on ne suit pas. Le vers du poète "sera éternellement vrai « video meliora proboque, détériora sequor. » La société protectrice des arbres et des forêts s'occupe activement de la question si importante des reboisements. t m a calculé que, depuis 1789, la France a perdu au moins la moitié de son domaine forestier. A cette époque, elle était couverte de 17 millions d'hectares qui sont actuellement réduits à 8 millions 1/2 dont 3 millions seulement sont sou- mis au régime forestier, tandis que 5 millions 1/2 appar- tiennent à des particuliers. La surface a diminuée de 750 000 hectares depuis 1825. On est obligé de faire venir, chaque année, de l'étranger, quatre millions de mètres cubes de bois d'œuvre. Une né- cessité s'impose devant cet état navrant et lamentable : c'est le reboisement, alors que le sol de la France est acca- paré par quatre millions d'hectares de landes et de bruyères stériles. Le caractère principal de la végétation des Agaves, ces grandes plantes appelées habituellement des Aloès, c'est de ne fleurir qu'une fois dans leur txistence, c'est-à-dire d'être monocarpiques. A toute règle, il y a des exceptions et on connait maintenant un certain nombre d'espèces de ce genre qui fleurissent plusieurs fois, qui, en un mot, sont polycarpiques. Sur 25 représentants d'Agaves fleuris à Kew.le Gardeners' Chronicle cite neuf espèces quisontdans ce dernier cas. Ce sont les Agace Bouchei,A. Celsiana, A. al- bicans,A.dasylirioides, A. densiflora,A. Haselofp, A.poly- acantha, A. Sartori et A. slriila, appartenant tous au seul genreLz((cea.LesAyaue rigida sinalaua et A. hewensis pro- duisent de nombreuses bulbilles qui permettent de les multiplier avec facilité. La culture du Rosier en hiver est plus ancienne qu'on le croit généralement. Les Romains, il y a deux mille ans bientôt, forçaient le llosier. On trouve indiqué, dans les historiens anciens, que les Egyptiens envoyaient, pendant l'hiver, un bouquet de Roses à l'empereur Domitien. Ces bons Egyptiens se croyaient toujours à la tète de la civilisation, mais ils retardaient de plusieurs siècles et leur envoi respectueux fut accueilli par des éclats de rire. Rome, à cette époque, regorgeait de Roses. Martial, dont les Epigrammes sont une mine inépuisable de renseigne- ments de toutes sortes, disait: « Envoyez-nous du Blé, Egyptiens, nous vous enverrons des Roses ». Il n'y a hélas ! ii ii de nouveau sous le soleil. M. Decaux, l'entomologiste bien connu, ne se contente pa3 d'étudier les mœurs des insectes, il cherche les moyens de les détruire. Dans une intéressante note relative à la mouche des Orchidées, l'Isosoma orchidearum, qui a fait son apparition en Europe depuis 1869, et en France depuis 1888, M. Decaux indique la manière de s'en débarrasser. Jusqu'ici, les cultivateurs d'Orchidées supprimaient, en les brûlant, les tiges et les pseudo-bulbes attaqués, mais ce procédé, il faut le reconnaître, n'est pas très écono- mique. Il faudrait, avant tout, chercher à tuer la larve dans la tige sans détruire cette dernière. On obtient de bons résul- tats en enfonçant une aiguille fine et trempée de nicotine, dans les parties qui recèlent les larves, en prenant soin de ne pas traverser la tige de part en part ; la tige ne souffre nullement de l'opération et continue à pousser. Les larves sont atteintes et aucune éclosion ne se produit. Une injec- tion de nicotine est également eflicace, à condition de pénétrer dans la cavité habitée par les larves ; on réussirai! probablement plus sûrement encore en injectant 50 centigr. de sulfure de carbone dans la tige malade, et bouchant, aussi rapidement que possible, le trou pratiqué, au moyen d'argile ou de mastic, pour empêcher les vapeurs de s'échapper au dehors. A la suite d'un traitement au sulfure de carbone, on a trouvé toutes les larves mortes. La connaissance de la flore des hauts plateaux du Tbibet permettait d'en fixer la limite supérieure â l'alti- tude de 4.500 mètres tout en constatant sa pauvreté et la rareté des individus. L'étude de l'herbier récolté par MM. Dutreuil de Rheins et Gérand, reporte cette limite jus- qu'à 19.000 pieds anglais ou 5.700 mètres. C'est une Com- posée, le Saussurea Tridactglites qui se rencontre à cette altitude. A 5.600 mètres, on peut encore recueillir six Pha- nérogames dont un Carex.deux Gentianées,une Androsaee. une LéL'uinineuse et une Crucifère. 1'. IIARIOT. LE JAHhlN NOUVELLES HORTICOLES Légion d'honneur. — A la suite de l'Exposition de Bruxelles, la décoration de chevalier de la légion d'honneur a été conférée à MM. Cordonnier, viticulteur à Bailleul, Denaiffe, marehand-grainier, à Carignan (Ariennes el I )utei -11 vrispe, directeur de V Agriculture moderne. Tous nos i oinplim ints aux nouveaux légionnaires. Les bureaux des Comités d'admission pour l'horticulture et l'agriculture à l'Exposition universelle de 1900. — En plus des bureaux donl uous avons annoncé la composition dans notre précé ni numéro (voir à ce sujel l'errata au bas de la 2' colonne de la page 3). les classes suivantes, ayant trait à l'agriculture, oui. constitué les leurs de la manière suivante : Il i,SSl 39 PRODUITS AGRICOLES ALIMENTAIRES D'ORI- GINE végétale. - Président : M. Constant Jonnart, député; Vice-F résident : M. II. Lévêque de Vilmorin, membre de la Société nationale d'Agriculture; Rapporteur : M. Jules Hélot, secrétaire honoraire du Syndicat de< fabricants de sucre; Secrétaire . M. René Fouqiier d'Hérouel, agriculteur. Classe 10. - Produits agricoles alimentaires d'ori- gine \nimai.i'. — Président : M. Léon Legludic, sénateur : Vice-Président: M. Armand Chirade, vice-présidenl de la Société française d'industrie laitière; Rapporteur : M. Paul Cabaret, secrétaire général de la Société fram aise d'industrie laitière; Secrétaire : M. Achille Herson, ancien président de la Chambre syndicale des beurres et I roulages, à l'avis. Classi 12. — Insectes utiles et leurs produits, ixsia res nuisibles et végétai s parasitaires. — Prési- dent: M. Edouard Prilleux, sénateur; Vice-Président : M. De Hérédia. présidenl de la Société d'apiculture; Rapporteur : M. le 1)' Hennegnv, professeur à I I oie nationale d'horticulture de Versailles ; Secrétaire : M. Charles Brongniart, assistant au Muséum d'Histoire naturelle. Elections à la Société Nationale d'Horticulture de France. — La Société Nationale d'Horticulture de [■'rance, réunie en Assemblée générale le ~:i décembre dernier, a procédé au renouvellement de son Bureau qui, par suite des élections nouvelles, se trouve ainsi composé pour l'année 1898 . Président : M. Viger; Premier Vice-Président : M. Henri Lé\ êquede Vilmorin ; Vice Présidents : MM. Honoré Defresne, J. Nanot. E. Mussat, Th. Villard ; Secrétaire-général : M. Abel Châtenaj : Secrétair.e-génèral-adjoint : M. Emile Chouvet ; Secrétaires : MM. Ernest Bergmaji, Vacherot, Marcel, i tzanne : / ;orier : M. [Iuard ; Trésorier adjoint : M. Paul Lebœul : Bibliothécaire : M. < libaull ; Bibliothécaire-adjoint : M. 1'. Hariot. Conseillers d'administration .-MM. Isidore Leroy., Cou- lombier, Eugène Veriier, O. Opoix, I »u\ illard. l)oin, Trulfaut, II. Martinet, Grenthe, Quénat, Levûque, .1. Sa! lier, 1». Vitry, Cappe flls, A. Nonin, Chemin. La Commission supérieure, chargée de la sur- veillance des Halles Centrales de Paris. — i cite • ',ommis> du (i déo Consei ( Irébain ; ( ;onseill< que. MM. i, Seine-el désignés teur il- ! s.-|v| . I uardj m non a été composée comme suit (Journal ofjiciel imbre) : llers municipaux de Paris : MM. Lamoi \. il. Labusquière, Cornet, Despatvs et Muzet. — rs généraux de la Seine : MM. Çollardeau et [Je- Conseillers généraux de la Sei it-Oise : illy et llaussin; — ( onseillers généraux de Maine . \IM. Braudin et Desforges. — Membres pai le Ministère de l'Agriculture : \IM. le Direc- Agriculture ; Legludic, sénateur; Audiffred, Clu- ismao-Di inez, de Saint-Quentin, députés; Bé- mbre -lu conseil supérieur de l'Agriculture; Et. Salomon, président du Syndical des primeuristes français. Membres désignés par le Ministère du Commerce . MM. le Directeur du Commerce; Huguet, sénateur; II. Fontaine, président du Syndical des négociants en fruits liais et primeurs; Marguery, président du Comité de l'alimentation parisienne; Caheu, fabricant de conserves alimentaires. Membres nommés par le Ministère de l'Intérieur : MM. les Préfets de la Seine el de Police et M. le Directeur de l'administration communale et départe- mentale. l.e ciiei du 1"" bureau de l'Administration communale ci départementale du Ministère de l'Intérieur et MM. Dau- brée ci de Toustain, rédacteurs, rempliront les fonctions de secrétaire el secrétaires-adjoints. A la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube. - A la séance solennelle de la Société horti- cole, vigneronne et forest ière de l'Aube, le ^li décembre der- nier, la médaille d'honneur (argent ) du Ministère de l'Agr-i- dulture, a été remise à M. Pierre Ruelle, chef de culture aux pépinières de M. < Iharles Baltet, où il est employé depuis qua rante-deux a ns. L'importation et l'exportation des produits horticoles en Allemagne en 1896. — D'après les statistiques impériales officielles, nous disait le Garten Magasin du mois de septembre dernier, la valeur des im- portations ci des exportations îles produits horticoles a atteint, pendant l'année 1896, les chiffres suivants : 1 . Importations : Fleurs, etc 7.1 16.250 Fr. Plantes, etc 11. SIS."!.»!) lr. Légumes, etc 13.948.750 lr. Fruits, etc 27.432.500 lr. Semences, etc 6.671 .'250 lr. b'7.017.500 fr. 2. Exportations : Pleurs, etc 1.053.750 fr. Piaules, etc L271.250 fr. Légumes, etc 5.598.750 fr. Fruits, etc L 727. 500 lr. Semences, etc 16.863.750 lr. 32.515.000 fr. Balance : Importations 67.017.500 fr. Exportations 32.515.000 fr. 34. 51)2. 5l"« l lr. Ainsi, ajoute notre confrère allemand, nos importations dépassanl de plus de 34 millions el demi de francs nos exportations, nous voyons là le signe que nous ne pourrons, de longtemps, suffire à nos propres besoins. La récolte des Raisins secs en Grèce. — Le prin- cipal produit agricole exporté par la < irèce a toujours été le Raisin sec. Cette année, nous ilii le Journal delà Société nationale d'horticulture de France, la récolte s'élè\ e à 130.000 tonnes, contre 115.l):ii) en 1896 et 170.000 en 1895. En 1890,1a recolle annuelle u excédait pas 120.000 tonnes. A cette époque, la demande sans cesse croissante du marché français engagea les propriétaires fonciers à planter en Vignes une grande pari ie de leurs terres. Malheureusement pour eux. par suite de causes dh erses, le marché i rançais, qui absorbait su. oiin t s, réduisit tout à coup sa demande; celle-ci en effet dépasse rarement aujourd'hui 5 à lO.OOOtonnes. La con- séquence doc. 'ite Mirpi'oduci ion a été désa st relise et, bien que la situation commencée s'améliorer, depuis 1896, selon le Gardeners' Chronicle, cette circonstance aurait été une îles principales causes de l'état déplorable des finances du pays producteur. La viticulture et l'horticulture au Kashmir. - tin a commencé, nous dit la Feuille d'Informations du Ministère 'lr l'Agriculture, la culturelle la Vigneau Kashmir (Indes anglaises), en 1875, avec des bouture- de Vignes françaises, mais ce n est qu'à partir de iNN',' qu die -i pris une certaine extension, t in a poussé, en môme temps, LE JAHDIX avec activité, la plantation d'arbres fruitiers, ee qui ;i été facile, les forêts du pays abondant en sau\ ageons sur lequels la greffe a été pratiquée avec succès. Ln ee qui concerne la Vigne, des mécomptes se produi- sirent dans les premières années. Les feuilles des ceps jau- nissaient et les plants devenaient rachitiques par suite de la présence du phylloxéra. Il en résulta que K> hecta res seu- lement subsistèrent sur 120 qui avaient été plantés. Les conditions climatériques de la région ainsi que La nature du terrain sur les collines avoisinant Srinagar sont, parait-il, très ia\ orables au développement de la \ iticulture; il suffirait, pour atteindre un résultat satisfaisant, d'im- porter des boutures américaines comme porte-greffes de jilanls français. Il serait possible d'avoir, dans les plaines, du vin blanc dont on ferait du cognac, et, sur les bas co teaux, des vins île très bonne qualité. Bien que le climat du Kashmir suit propre à la viticul- ture, la Vigne y rencontre de redoutables ai hersa ires ; sans parler du phylloxéra, il y a l'oïdium dont les ravages sonl considérables lorsque l'année est pluvieuse. Il faudrait, en nuire, défendre les vignobles contre les oiseaux. De plus, la main-d œ'u\ re est assez chère. La culture maraîchère, au Kashmir, est très intelligem- ment comprise et pratiquée par les indigènes qui ont orga- nisé, sur le grand lac de Srinagar, des jardins potagers flot- tants; ce s. ni t (les plates-bandes de roseaux entrelacés sur lesquels une couche de terre est accumulée. Suivant la saison, ces plates-bandes qui Unissent par former un tout compact, smit déplacées à la volonté de leurs propriétaires comme autant de radeaux. On trouve à Srinagar tous les légumes, île même que tous les fruits d'Europe et d'excellente qualité. Notes d'Amérique. — Le premier arrivage à New- York de raisins de la Californie pour la saison de 1897 a eu lieu, venant de Fresno, le H septembre dernier, nous an- nonçait, à ce moment, le Garden and Forest. La récolte îles châtaignes, nous disait le même journal, en novembre dernier, est désappointante comme quantité cette année, par suite de la température sèche du mois ilaorii.au moment où lés iruits se forment rapidement. Les châtaignes saines de grosseur ordinaire venant des états sep- tentrionaux, se vendent, ici, 0 fr. 20 la livre. Celte pénurie esi particulièrement due au manque d'offres de la part îles vendeurs italiens îles contre-allées. Malgré de tories pluies en Californie, pluies qui sont intervenues dans les travaux de dessication, la production île raisin de cet état est estimé, pour celte année, d'après le Fruit Tradc Journal, a 1,875.000.000 de tram-. Les dernières importations de raisins d'Almeira pour cette année, reçues la semaine dernière, rapportait le même journal au commencement du mois dernier, ne montrent pas d'amélioration par rapport à celles vendu es précédem- ment : beaucoup de grappes n'étaient pas saines. -Quelques caisses de fruit de choix bien sains ont atteint le prix de 75 francs la caisse, en unis. La saison d'expédition îles rai- sins de l'état de New- York vient de prendre fin. Parmi les raisins de cette section venant îles environs du lac Erie, il n'a été expédié que 6.000 wagons. La fin de novembre a vu les derniers arrivages de raisins de Californie, dont cinq wagons ont été vendus à New -York. La saison des fruits venant de la côte du Pacifique était terminée à cette époque et celle des fruits de Citrus com- mençait bien. Ceux-ci, oranges et limons, étaient cependant, irrégulièrement cotés sur le marché, selon leur colorai ion et leur grosseur. La récolte des oranges de Morille a été estimée, pour cette saison, à 275.000 Imites. La récolte de l'an dernier se montait à 160.000 boîtes et celle de IWI.i. après la gelée. à 65.000 boites seulement. Les l/ô de la récolte de cette année sonl à présent vendus parles cultivateurs ; ce fruit vaut de 22 fr., 50 à 27 fr., 50 la boite, au détail, chez les marchands de New-York. Les mandarines, de même pro- venance, coûtent 30 francs la boite, en gros. Les oranges de Tanger, de 35 à 50 trains, et les raisins. 27 fr, 50 à 30 francs, la boite. Parmi les fruits récemment exportés se trouvaient des oranges, venant de Californie el expédiées en Angleterre pour la vente de Noël, un wagon de poires de l'Orëgon el cent caisses .le pomme de Californie, pour I lambourg. lin ces m. lis ,| hiver, nous .lit le Garden and Forest du 15 décembre, les légumes s. .ni encore nombreux ih.ii seule nient sur les principaux marchés, mais aussi dans les stocks journaliers des marchands de comest il îles îles quartiers de la cité. Lu oui re îles produits d'été cultivés dans le nord, tels queP un is .1.- terre d'Irlande, Patates, Choux, Céleris, Oig is, Carottes, Panais, Betteraves, Salsifis, Topinam- bours, CllOUX de M ru\e||es, C I loll \ |]el| |s e| \';|\e|s, des |)rO iluiis Irais venant des cultures forcées el .les régions méri- dionales sont communs. De petites Carottes en bottes avec leurs fanes fraîches s,, ni clés plus engagea nies et des plus narquées parmi les légumes nouveaux ; .1.- ( lhampignons de choix se vendent actuellement 0 fr., tiô la livré; des Ki lis. venus en serre dans le nord, et des Concombres de Boston se trouvent dans tous les loi-; ,-■, derniers coûtent i) fr., lô pièce. Les Concombres venus en plein air en Flo- ride coût eu I n loi l ii; i nui n s. Les | [arieots à 0 fr., 20 le quart, le r.u's à :, francs le 1 2 peck ili et les Tomates à (t fr., 2u la livre sont 1.- autres envois venant du même état. Aubergines, Piments ci Okra sont d'une récolte régu- lière. Des Betteraves ivelles, de la Nouvelle Orléans, content i) fr.. HT la l.otte et les Pommes de terre nouvelles, des Bermudes, atteignent 0 fr., 50 le 1 I peck. Les Arti- chauts, de France, se vendenl Ofr., '-'ô pièce. Chou-marin, Laitues. Epinards, Scaroles. Pissenlits, Cresson, Cerfeuil, Persil, Menthe, Ciboulette d Estragon sonl abondants à Kelly's, au marché Washington, mi trouve nombre des plus délicates et des plus tendres verdures, en boites bien rangées en petits paniers, venant directement des cultiva- teurs de New-Jersey •■! do Long-Island. Piège pour la chasse aux insectes aquatiques — M. P. Noël, directeur du lai... rat. .ire régional d'entomo- logie agricole de Rouen, dont nos lecteurs n'ont pas oublié le piège pour la chasse aux insectes nocturnes il', a déi ni l'an dernier, dans le Journal de l'Agriculture, un ingénieux piège pour la chasse aux insectes aquatiques. Ce piège est appelé à rendre des services non seulement aux entomolo- gistes, mais aussi aux pisciculteurs en leur permettant de protéger leurs jeunes alevins contre les nombreux insectes aquatiques carnassiers. Cet appareil est formé d'un immense piège de 0 m.. Si) d'ouverture, construit exactement sur le même système que les petits pièges à moineaux dont les enfants font si souvent usage (trop souvent même); ce piège est garni d'une forte toile d'emballage recouverte également parmi filet de fie. die à mailles ordinaires d,. 2 à :> centimètres. Le déclic n l'ait alors sou choix, rejel tant à l'eau, poissons, têtards, grenouilles, etc., et mettant à part, soit pour les étudier, soit pour les détruire, les innom- brables insectes ou la l' Vos 1 1 i 1 1 seeti .-s ai 11 s] ea pi II h '■ - . ERRATA La note relative à la formation des bureaux des Comités pour l'Exposition universelle de l'JOO ayant été composée et insérée a. la dernière minute, dans notre numéro du 20 décembre, plusieurs coquilles et omissions importantes s'y sont glissées, notamment : l>aus là classe 5 (enseignement agricole , ajouter : seci e- taire: M. L. Dabat, chef de bureau au Ministère de l'Agri- culture. Dans la classe 31 », (matériel et procédés de ta viticulture lire : rapporteur: M. Couanon, inspecteur général del'agri- m Hure (service du phylloxéra aire : M. Gazelle Sf0rétairede JaSociété des Agriculteurs de France. Dans la classe 41 (produits agricoles non alimentaires), ajouter: rapporteur: M. Gustave H euzé, membre de la So- ciélé nationale d'Agriculture; secrétaire : M . Bernard Châ- teau. (1) be peck vaut 4 litres 5.431. (I) Le Jardin, année 189G, p .] A H 1 1 1 N LES FLEURS POUR TOUS Nous publierons désormais, sous cette rubrique, les corri- munications que nos lecteurs nous ferons parvenir sur les questions concernant la culture des fleurs par les enfants et par les ouvriers, soit sur les fenêtres, les balcons et dans les cours, soit dans l'intérieur desappartements.de même que sur l'ornementation des façades des maisons, en un mot sur tout ce qui est fait et sur ce que l'on peut faire en ce sens. Nous accueillerons et reproduirons avec plaisir les photographies et dessins que voudront bien nous transmettre nos correspon- dants. Cette question de la culture des fleurs dans toutes les classes de la Société, tant au point de vue philanthropique et morali- sateur qu'au point de vue ornemental esta l'ordre du jour. Sans compter Le Jardin, qui s'y intéresse depuis longtemps, cer- taines Sociétés horticoles s'en occupent activement et les grands journaux lui consacrent des articles très élogieux ten- dant à'répandre ce goût; nous commençons, nous-mêmes, dès aujourd'hui la publication d'extraits du mémoire « Culture des fleurs par les enfants et par les ouvriers » de noire collabora- teur M. Albert Maumené qui fut primé par le Congrès horti- cole de 1897 de la Société Nationale d'Horticulture de France. N. D. !.. ti. Actuellement, la culture des plantes passionne un grand nombre de personnes, et l'Horticulture, qui est à la. fois scientifique, artistique, commerciale cl économique, 'k\ ient de plus en plus populaire. Et c'est, peut-être, sous ce der- nier rapport, qu'elle plane au-dessus du réel par la noble mission qui lui est dévolue, de concourir à l'œuvre sociale, humanitaire et moralisatrice que poursuivent avec psrsévé- rence certaines associai ions. Tous ceux qui s'occupent fie l'amélioration des classes laborieuses trouveront toujours dans l'Horticulture un précieux auxiliaire et ne sauraient trop faire pour encourager les efforts tentés dans le luit il' la \ ulgariser. Que les sociétés d'hygiène el de tempérance ne la perdent pas de vue! Car ce n'est pas tout que d'engager, par une propagande et des écrits, l'ouvrier à rester (liez lui: il lui faut trouver u iccupation récréative, pouvant lui taire aimer son intérieur. Cette récréation est tout indiquée : elle réside dans la culture des plantes. Il est prouvé que, dans les ménages où l'on cultive les plantes, régnent l'accord, l'ordre et la propreté. Le bieti- être s'\ révèle généralement, le cabaret et s, -s conséquences funestes, l'alcoolisme, y étant inconnus. L'amour des plantes a aussi cet avantage : » il pousse à la bienveillance et à la fraternité, a dit Ernest Legouvé, et les personnes - in téressant aux plantes sont précisément les plus charitables, les plus bienveillantes et les plus sympathiques, l.a vue d'une lieu r est calmante et vous repose, » « Le degré de civilisation d'un pays, dit G. Viaud, est en relation directe avec le culte dont les fleurs sont l'objet dans ce pays. Et, à ce point de vue, nous ne craignons pas de dire que la France tient le premier rang dans le monde; nulle part l'industrie des fleurs n'est aussi florissante; nulle part la passion florale n'est aussi vive. K A l'aris et dans nos grands centres manufacturiers, les fenêtres des maisons les plus misérables sont fleuries. On peut être assuré que le toit de ces habitations abrite une famille heureuse, sinon fortunée. (( C'est un critérium infaillible, une preuve que la mi- sère n'a pas tout annihilé, cl qu'il reste encore, au fond de ces âmes éprouvées, le sentiment du beau. Ces Géraniums, ces Giroflées, marquent,d'une façon certaiue,les maisons des ouvriers honnêtes et laborieux. S il n'y a pas là abondance, il n'y a pas non plus besoin; s il n'y a pas bonheur, il y a ce qui son rapproche le plus dans ce monde, contente- ment. » Le Parisien est amoureux d un brin de verdure et veut posséder chez lui ce bonheur. Sans vouloir affirmer que la culture des plantes, consi- dérée sous le rapport d'œuvre moralisatrice et philanthro- pique, apportera un changement subit dans les mœurs et dans les habitudes contractées, vu peut cependant présu- mer que l'homme, grâce à son influence, évitera davantage le cabaret. Etsi, dès sa plus tendre enfance, on lui démon- trait l'utilité des végétaux et on lui apprenait à les con- naitreetà les aimer, on pourrait dès lors conclure que la génération future, ainsi initiée et captivée, pourrait, à un certain i\r^tv, ne pas connaître l'amusement factice îles lieux de désœuvrement, qu'elle saurait éviter. Eu général, lesoux riers trouvent dans la culture des fleurs un agréable passe-temps; ils ont de l'attachement pour les fleurs qui leur révèlent des jouissances que la nature réserve à ceux qui l'étudient et la scrutent. Ces) lorsque les enfants sont encore sur les bains de l'école qu'il faut leur inculquer les bons principes, en ne négligeant pas cette partie importante de l'instruction du peuple: l'amour des piaules. L'instituteur, en donnant à ses élèves des notions sur le rôle que jouent les plantes el sur l'influence qu'elles exercent dans l'économie sociale, de \ ient pacificateur. Pieu plus, il fait germer et développe chez l'enfant l'amour de la vie des champs et réagit contre la fâcheuse situât ion des esprits: celle d'émigrer vers la \ il le. compromettant et amoindrissant la fortune publique, par la dépréciation qu'elle fait subira la propriété rurale. Ceci résoud encore un problème économique en vulgarisant et en faisant pénétrer dans les campagnes, avec de saines et salutaires notions, l'amour du lover. Les enfants pensent moins à la ville, dont ils ne voient ordinairement que le prestige séduisant, mais combien trompeur! C'est de ce côté qu'il y a beaucoup à faire, ce dont nous nous occuperons le prochain numéro. ALBERT MAUMENÉ BIBLIOGRAPHIE Plantations d'alignement, promenades, parcs et jardins publics, par Georges Lefèvre. — Prix : 11 fr. — I' Vicq-Dunod et C°, éditeurs. — Un volumein-16 relié de 357 pages, orné de 36 ligures. Cet ouvrage est divisé en deux parties. La première com- prend tout ce qui a trait aux plantations d'alignement, dis- position dos plantations : l'élevage des arbres, le choix des essences, des tableaux très bien compris des essences em- ployées pour les plantations d'alignement; l'exécution des plantations soit avec des arbres à racines nues, soit avec des arbres en motte, le drainage, l'irrigation, l'entretien des plantations (tailles et élagages, arrosages, remplacements, maladies des arbres et insectes nuisibles), etc., etc. Cette partie est traitée avec beaucoup de compétence. La seconde est réservée aux Parcs et Jardins publics et contient l'historique des Jardins, l'exécution des parcs et jardins publics et leur entretien. Elle renferme aussi d'utiles notions sur leur ornementation florale et sur les plantations. L'auteur s'est, pour cela, inspiré justement de quelques ou- vrages sur l'Art des Jardins. Enfin, un appendice, réservé à la pratique du service, devis et cahier des charges pour les plantations, drainages, etc., est très bien conçu. M. Lefèvre, qui est conducteur des Ponts-et-Chaussées, a très habilement mis en relief ce qui a trait aux plantations d'alignement et d'ornement. La rédaction et la disposition des divers chapitres sont méthodiques, ce qui facilite l'intelligence du texte et les recherches. L'ouvrage contient nombre de renseignements très précieux, aussi, nous pensons que cet ouvrage, édite avec luxe, sera bientôt entre les mains des conducteurs de travaux publics qui y puiseront d'utiles notions. EXPOSITION ANNONCÉE Anvers. — Les 3 el i juillet 1898. — 167" Exposition d'horticulture organisée par la Société royale d'horticul- ture et d'agriculture d'Anvers, pour les Roses et Heurs diverses coupées, plantes diverses, etc Les demandes doivent être adressées à M. Anatole de Cock, secrétaire de la Société, '215, chaussée de Malines, à Anvers, avant le 27 juin 1898. LE JARDIN" CULTURE DES BRUYERES DE SERRE 11 v a déjà longtemps que les Bruyères ont été introduites dans nos cultures et, dès le premier jour, elles s'y sort crée une place qu'elles onl conservée. D'ailleurs, il eûl été difficile qu'il en fut autrement, car ces charmantes petites plantes ont tout pour plaire : porl élégant et gracieux, feuil- lage fin. d'un vert gai, souvent bordé de longs cils, floraison éclatante dont les nuances, vives et brillantes, varient du blanc au violet foncé el du jaune plus ou moins verdâtre au rouge orangé. Rien de plus curieux non plus que la forme dos corolles tantôt en grelot, tantôt en cloche ou en tube. Les Heurs se groupent nombreuses en épis unilatéraux ou verticillés, en corymbes terminaux ou bien elles sont dissé- minées sur toute la longueur des rameaux, niais toujours de façon adonner à l'ensemble un aspect riant cl coquet. Les espèces cultivées ne sont donc pas très nombreuses Pourquoi? Est-ce parce que leur culture est trop difficile ? Nous ne le pensons pas; mais il est probable que la néces site de tirer pari i îles produits de la culture a pour ainsi dire forcé les horticulteurs à établir une sorte de sélection dont bénéficient les espèces les plus belles et les plus rusti 'pies. La multiplication peut se faire par semis mais ce mode n'est utilisé que par ceux qui cherchent des plantes nou- velles; d'ailleurs il est fort difficile d'avoir des graines el les plantes qui en proviennent ont nue végétation irrégulière et ne fleurissent que vers la Ie année. Le marcottage peut aussi être ulilisé, pour fixer un accident par exemple; mais c'est un moyen long el difficile à cause de la fragilité des rameaux qu'il faut plier progressivement. Dans la culture courante, ce procédé n'est pas employé el seul le bouturage peut donner, à l'horticulteur comme à l'a- mateur, de lions résultats. Fig. 1. — Serre de Bruyères chez M. QuéncaH-I'oirier, à Snint-Cyr-mir-Loiri L'impératrice Joséphine en avait réuni, dans les serres de la Malmaison, une collection qui passait, au dire de nos grands pères, pour très importante. Plus tard, les Paillet, les Michel, les Rousseau et tant d'autres se livrèrent aussi, avec succès à la culture de ces plantes. Vers 1850, on en comptait plus de 300 espèces ou variétés. De nos jours, on en cultive encore beaucoup, cependant le nombre des sortes dont la vente est courante est restreint. En effet, on ne voit guère, sur les marchés et dans les bou- tiques des fleuristes, que les Erica hyemalis Hort., E. prœstans Audr., E. vestita, Thunb et ses variétés, E. eon- tricosa Thunb. et ses superbes variétés. E. Caoendishi Hort.. E. odorata Audr. et sa variété, E. o. Vilmoreana, E. aris- tiiin Audr. et ses nombreuses variétés, E.perspicua Wendl. el s, ^ variétés/?, p. nana et E. p. Linnœana superba, E. can- didissima Hort../:'. margaritacca Hort. Kew, E. persoluta L. et ses nombreuses variétés, E. cernix Audr. et ses va- riétés E. v. ovata et E. r. coccinea, E. gracilis Salisb., E. cylindrica, E. cylindrica meyo/vainsi que quelques autres en petite quantité. L'époque du bouturage varie de février en juin, selon les espèces; on fait même en automne des boutures qui réussis- sent bien. Les boutures sont des sommités de rameaux her- bacés dont on coupe, avec des ciseaux ou le greffoir, les feuilles des parties qui sont destinées à être enterrées ; on peut cependant se dispenser de ce soin surtout lorsque les boutures sont très fragiles. Lorsqu'on ne peut, pour une cause quelconque repiquer les boutures aussitôt faites, on doit les mettre à tremper dans un peu d'eau afin qu'elles ne fanent pas. Le repiquage se fait en pots ou bien en terrines p mi profondes, bien drainés, remplis de terre de bruyère très sableuse jusqu'à 0m. 01 du bord: sur cette terre, on met du sable blanc très lin, afin d'empêcher la mousse de se déve- lopper et pour que le talon de la bouture ne touche pas la terre. Quelques horticulteurs n'emploient que dos terrines i anées et laissent, entre le sable et le haut de la terrine, assez d'espace pour que les boutures soient à l'aise, puis au lieu de mettre une cloche, ils se contentent de poser dessus une feuille de verre. .lAHDIN" Quelle que soil la manière adoptée, il est urgent que les boutures soienl bien étouffées et que l'on essuie les feuilles de verre ou les cloches au moins une fois par jour. I □ seringage léger avec une pomme très fine doil être cl iné aussitôt après le repiquage ci chaque fois qu'il est néces- saire de le faire. Selon la saison, les terrines sont placées en serre, sm' couche tiède, ou même simplement dehors en plein air sous un abri, pour les boutures faîtes en été. Les boutures reprennent facilement et, au bout de six à huit semaines, on peut les repiquer dans d'autres terrines ou dans de pel ils godets que l'on étouffe quelques jours pour assurer la reprise. Dans 1rs ]n îiers jours d'avril, les plantes sont encore rempotées, saul celles faitesdepuis fe\ rier et qui sont t raitées me les plus anciennes boutures. Ensuite, on enterre les puis sous châssis que I on étouffe d abord, puis que l'on aère progressivement ensuite jusqu'au moment où l'on enlève les panneaux. Un autre procédé est le suivant : au lieu de mettre les plantes en pois, ou les repique en pleine terre de bruyère sous châssis et on les soigne comme les autres, niais on cons- tate que leur développement est beaucoup plus rapide; le rempotagea lieu en fin août ou au commencement de septem- bre et.avec quelques soins, ombrage el bassinages, on ne perd pas une seule plante. ( Vs plantes liassent l'hiver sous châssis froid ou en serre froide très éclairée. A ce sujet, disons que les serres, | mu i' cou \ en i r a u x lîruvères. doivent être basses el à deux versants et que les tablettes doivent être élevées de façon à ce que les plantes se trouvent placées le plus près possible du verre ; l'aération doit être aussi complète que possible, c'est pourquoi tous les panneaux de la serre doivent être mobiles. Une serre ainsi construite esi très bonne pour cultiver les Bruyères en hiver. En été, on peut l'utiliser pour la culture des Bégonias bulbeux à fleurs doubles par exemple. Presque toutes les plantes fleurissent au printemps les E. hyëmalis donnent leurs fleurs dés novembre). Lorsqu'elles sont bien fleuries, on peut les vendre et leur valeur varie, selon les espèces et leur beauté, de l) !>. ■,'5 à tt fr. 50. Aussitôt qu'elles ont Henri, on leur donne un rempotage en mars, avril ou niai el on les laisse encore quelque temps en serr i sous châssis en les habituant progressivement au grand air; puis'on les place dehors sur des planches bien nivelées, à une distancé proportionnée au développement qu'elles vont acquérir et. au bout île quelque temps, lorsque les racines commencent à tapisser les pots, on les enterre au :.' :'. de la hauteur des DOts a|j„ (| ,-.x jt,.,. [e déssèehem -ut de la motte. Les soins généraux à donner aux Bruyères sont, en pre- mière ligne, l'arrosage qui doit être lait judicieusement à tel point que, dans beaucoup d'établissements, ce sont les patrons ou les premiers garçonsqui sont chargés de ce soin, (in sait fort bien que l'humidité nedoit jamais maie. mais elle ne doit pas non plus être surabondante, car, si la soir tue une Bruyère en deux jours, l'excès contraire amène égalemenl la mort à brel délai. Ce besoin d'être constamment humide sans excès, nous indique de suite qU il tant que les pots soient bien drainés etque la terre convenable doit, être une terre de Bruyère poreuse plutôt sableuse que tourbeuse. Le choix de l'eau pour les arrosages n'esl pas non plus indifférent : autant que faire se peut, on doit se servird'eau de pluie, les eaux calcaires el séléniteuses doivent être pros crites totalement. La taille se fait au printemps avant ledéparl delà végé talion; cil,- a pour lait d'équilibrer toutes les parties des plantes, afin de leur donner nu port aussi régulier el ;iussi compact que possible. Il est inutile île dire que l'on doit, au moyen de quelques sarclages et binages, tenir les planches exemptes de mauvaises herbes; ces binages el sarclages, auront de plus, 1 avantage d'entretenir la terre, dans laquelle les pois sont placés, dans un lion état de porosité el de perméa bilité. ' Il arrive parfois que l'on se trouve en présence d'un été pluvieux, mi voit alors les plantes jaunir, ce qui est du à l'humidité; il suffit, dans ce cas. de déterrer les pots pou que les plantes reviennent à leur état normal. Les Bruyères boutonnent mieux aussi lorsqu'elles sont levées de bonne heure à l'automne. Quand l'automne arrive, on rentre les Bruyères en sern.'. ainsi qu'il a été dit. et on ne tarde pas à. obtenir une belle floraison commençant à des époques variables selon les espèces. lui hiver, lorsqu'on ne peut donner de l'air aux serres et que le temps est couvert, on voit quelquefois 'apparaître un champignon, c'est le blanc, dont on se débarrasse par quelques soufrages. On a aussi à combattre le grise. En été, certaines espèces, notamment l'A. translucens et l'A. ignescens, sont attaquées par un champignon dont on constate la présence sur les feuilles par l'apparition de petites taches farineuses couleur de rouille. Les plante-s attaquées perdent leurs feuilles, l 'n sulfatage fait à la bouil- lie bordelaise à la dose de 1 p. 100 enraye la maladie; mais le plus simple est encore de brûler, dès le début, les plantes attaquées ainsi que la terre contaminée. Le moment de la vente est celui de la floraison; les plantes valent alors de 0 fr. (il) à 1 fr. 50, 2 francs et même ii lianes, selon leur force, leur âge cl les variétés. Celles qui ne sont pas vendues ou qui sont mal venues sont rabat lues au printemps, traitées comme il a été dit et conservées pour la vente suivante. Lorsque des sujets âgés de plusieurs années, ont été bien cultivés, ils sont de toute beauté. Il nous a été lionne'' d'admirer, cette année, chez M. Queneau-Poirier, horti- culteur à Saint-Cyr-sur-Loire une serre garnie de-Bruyères et rien ne peut r end iv le charme de cet exhibition dont la figure 1 donne une idée approximative. Les plantes qui garnissaient cette serre étaient en pleine fleur à la mi-mai. elles appartenaient presque toutes à l'E. oentricosa Thumb. ou à ses variétés, parmi lesquelles nous citerons : E. r. porcellana Hort., superbe plante à feuillage étoffé, très cilié', à inflorescence en corymbe terminal dont les Heurs globuleuses, allongées rose vif, à gorge carmin foncé, se montrent jusqu'en juin : E. r. coccinea minor, à feuillage peu cilié', trois lois moins grand que dans la variété précédente, à fleur légèrement globuleuse allongée, rouge a. l'extérieure, pourpre intérieu- rement, à bord de la corolle blanc rosé', à macule rouge carmin foncé à la gorge; floraison en avril mai; E. r. gîobosa albct Hort., variété ressemblant à l'A", r. ■poFcellana, mais à feuilles et à fleurs plus petites, blanc légèrement rosé-; E. r. titliti hirstttu, jolie plante, à fleur blanche, moins vigoureuse que la variété précédente, mais à feuillage plus serré' ; E. i . magnifica Hort., à feuilles petites, s'étalanl ho- rizontalement, à peine ciliées, à fleurs d'un riche rouge carmin brillant, passant au rosi' tendre sur les bords, parais sant en mai. A côté' de ces piaules, il y avait encore : ['E. Spenceri, i -olle arquée et comme tronquée, rose carmin tendre à boni blanc ei à éianiinos brun pourpre très apparentes, l'E. Ciirrnilis/iii.ii corolle verdâtre passant au jaune en vieil- lissant, ci enfin l'A', perspicua Wendl. var. nana, mi- gnonne petite plante à Heurs ressemblant, quanta la forme, à celles de l'E. oentricosa coccinea minor, mais d'une couleur blanc rosé très tendre, marquées longitudinalement d'une ligne pourpre. Il y avait, dans cette serre de vingt mètres de long sur cinq de large, des plantes d'un an disparaissant sous les Heurs, celles de deuxaus avaient de là à ','tl tiges Qorj (ères et. sur des plantes de quatre ans. on pouvait compter, en moyenne, de 711 à 80 rameaux termines par une vraie couronne de fleurs. Considérée isolément, chaque plante était remarquable, mais que dire de l'ensemble, sinon que c'était vraiment admirable et que nous avons étéheureux d'être du nombre de eux qui ont pu contempler ce groupement de 1500 Bruyères dans toute leur beauté. II. LEMOINE. LE JARDIN CHRONIQUE FLORALE Au marché des Halles et chez les fleuristes. — Les fleurs à l'hôpital Boucicaut. — Les fleurs en Amérique, en Angleterre et en France, pour Noël. — Une gerbe de corsage. — Les fleurs à l'enterrement d'Alphonse Daudet. — Quelques compositions florales. — Une corbeille hiver- nale. 24 décembre. C'est par une bise glaciale que j'arrive aux Halles à six heures. Les marchandes sonl frileusement emmitouflées et n'osenl pas déballer leurs fleurs à cause de la gelée. Les fleuristes sont très affairésel font de nombreux achats. Il n y a plus de fleurs de plein air, mais les l,,i, .•lus les ont remplacées par des : Roses Paul Neg- l'on, GènèralJacqueminot, Triomphe de l'Exposition, La Reine, Lilas blanc, Houles de Neige. Muguets, Anthurium . Camellias , toutes ees fleurs soigneuse- ment enveloppées : je vois encore quelques bottes de Chrysanthèmes — les der- nières ! Les fleurs du Midi sont nombreuses H toutes, ser- rées dans les paniers si typiques i'Arundo : Ro- ses, < Eillets, Mimosas. Ja- cinthes, ( riroflées, Anthé- mis, Violettes. Anémones, Résédas, Erica, < Ihrysan- thèmesdeslacsfXeucanMe- mum lacustre)et les Scilles bleues fleurant bon, rappe- lant les contes de Mistral et dont la pénétrante odeur se répand partout. A la section des feuil- lages, j(. \ ois i| énormes branches de Houx et des faisceaux deFragon perlés de rouge ; puis des feuilles de Fougères, des rameaux de Mahonia empourprés, du Gui, ete. Les bouquetières ambu- lantes colportent avec leurs fleurs, depuis une quin- zaine de jouis, tous ces feuillages et principale ment le Houx. Aux vitrines des fleuristes, surgit toute une floraison éphémère qui semble un démenti à la température hiver- nale. Parmi les Lilas blancs, se dressent, en de vigoureux contrastes, les forts rameaux, aux fulgurantes bractées, du Poinsettia pulcherrima. A côté des Roses, voici îles Mu- guets, des Cyclamens, des Bruyères, des Jacinthes, des Tulipes, du Lilas de Perse que l'on force facilement et qui apparaît en quantité cette année. Il peut geler, ees Heurs n'en continueront pas tnpinsà fleurir, car, avec les serres el les procédés actuels de culture, on peut dire qu il n j a plus de saisons. Partout, ou ne voit que des Sapins et des Pins, ces petits arbres de-Noël si chers aux enfants et qui, ce soir, vonl disparaître sous les joujoux et resplendir de lumière. Elle était brillante La garniture florale faite pour l'inau- guration de l'Hôpital Boucicaut, le l'r décembre, par l'Ecole Fia. d'Horticulture Le Nôtre, dont M. Guillaume esl l'intel- ligent directeur. < >n ne voyail que fleurs el plantes vert Comme on le sait, eel établissement, dû à la munifli de Mme Boucicaut, a été con truil avec ions 1rs perfection- nements modernes el l'Horticulture y joue un certain rôle. En outre des jardins el parterre plantés d'arbre et d'ar- bustes qui seronl attenants en été, ont été érigées de vérandas au 1 t des salles de malades. On s'esl inspiré, pour cela, de ce qui se l'ail en Amérique et en ^.nglei et, dans [es perfectionnements, on a compris l'adjonction des piailles. J'ai pu voir, au cours de ma visite, ces vérandas qui sonl vitrées en verre cathédrale et sont séparées des salles par de viandes glaces sans tain, ce qui permet aux malades de voir les plantes de leur lit. Deux portes font c muniquer la salle des ma lades avec la véranda, qui elle, n'a pas de communi- cation extérieure. Les con- valescents peuvent aller s'asseoir sur les bancs qui, leur sont réservés dans ces petits jardins d'hiv er. Itans chaque véranda, deux petites jardinières contiennenl les plantes vertes : Palmiers, Draeœ- nas, Aspidistras, etc. ; de chaque côté des tablettes, sont deux l'ori- Lauriers d'Apollon en bac. t !el en semble esl joli el bien \ isi- ble de la salle des malade. qu'il égaie comme un rayon de soleil. ("esi l'Ecole Le Nôtre qui est chargée par l'As- sistance publique, de l'en- i retien el du remplacemenl les plantes, ce avec quoi il faut Compter car la cha- leur \ e,i un p mi i rop êle- \ é -. Souhaitons que, dans les autres hôpitaux", on fasse aussi placer de - plan- tes bien en vue, pour l'é- gaiement el la saule des malades. Les fêtes de Noël, le ci ( 'hristmas n des Anglais. sonl le prétexte de réjouis- sanees.en Angleterre el en Amérique. Les Heurs y oui une grande place, car on en décore les apparte > marché de Corsent Garden est-il, paraît-il, b lé de fleurs et de plante- qui se vendent Gerbe de corsage. inents. Aussi I • uce moment . un bon prix. Je viens de voir, dans V American Gardening,' une ligure représentant la garniture d'une cheminée ainsi dispo ée : d'un côté, étail placée une guirlande de rameaux de Smiliii el de Houx passant au- dessus de la glace pour retomber de l'autre côté où se trouvai! un beau Palmier. Les fleuristes américains entreprennent ainsi d'orner les demeures avec un certain goût . On est heureux de penser que, par ces temps d'anglo- manie à outrance, où beaucoup, voulant paraître _ genth mm. copient jusqu'aux gestes el tics dei Anglais, cette rai ieuse coutume ;e répand en F rance el que chacun pour eette fête orne sa de ure. Aussi aehète-t-on, en quantité du Houx, du Gui et des Narcisses, que l'on dis], os,, dans les vases et corbeilles. J'ai beaucoup remarquérdevant une taverne, une mai- LE JARDIN quise tout enguirlandée de Houx et de Gui et disposée là, à l'occasion des fêtes de Noël. Cette ornementation était très jolie. Au moment dos fêtes et des bals, je crois devoir signaler une charmante gerbe de corsage (fig. 2). Ce qu'elle a de particulièrement original, c'est qu'elle déroge aux prin- cipes actuellement suivis qui veulent qu'une gerbe de eor- sagesoit en Roses, en Lilas blanc, en Œillets, en Muguet mi en Orchidées. Celle-ci est uniquement et très gracieuse- ment composée de Violettes de Parme et de Pensées es dernières de tons fauves : Violettes et Pensées sont montées, une par une. sur un mince lil de fer presqu'invisible, et, du fond bien garni de Pensées et de Violettes de cette g partent des élancés et des faisceaux de plusieurs Violettes t] ni semblent excessivement fragiles et sont dune grâce frêle; ces fleurs ne sont accompagnées que par de petits frag- ments de feuilles de Fougères. Les coloris s'harmonisent bien et forment un ensemble d'une douceur exquise. Je ne doute pas que beaucoup de dames et de demoiselles, adoptent les gerbes de ce genre, qui laissent celles en Orchidées loin en arrière et les sur- passent en finesse et en légèreté. Nos lecteurs ne seront pas ('■tonnés, de la grâce exquise de cette gerbe quand je leur aurai dit qu'elle est signée du nom d'une véritable artiste, Mme Chenier, qui apporte toujours, dans ses créations, un goût parfait. * Les fleurs n'ont pas l'ait défaut aux obsèques de l'illustre romancier Alphonse Daudet. Dès le matin de l'enterrement, le vingt décembre, le catafalque disparaissait sons les cou- ronnes et la chapelle ardente était toute fleurie. Le char funèbre, un char de fleurs et trois brancards contenaient ■ les quantités de couronnes, croix et coussins, sans compter les couronnes portées à liras. La plupart des journaux, les théâtres, la ville de Paris, la ville de Nîmes, de nombreu- ses sociétés, avaient envoyé une couronne. Presque toutes étaient confectionnées en Pensées, en Vio- lettes et en Narcisses, avec piquets gerbes en Roses. Celle du Journal était entièrement composée de Violettes de l'arme. A ces fleurs véritables et toutes fraîches, Emile Zola a joint des fleurs de réthorique qu'il a jetées à mains pleines, en un adieu suprême, sur la tombe de son ami. * J'ai vu, ces jours derniers, trois exquises compositions : L'une était un panier normand avec une grande anse, garni, d'un côté, par un lapis en Anémones jaune orangé, tandis que, de l'autre côté, s'élançaient des Roses La France et Nabonnand, qui dépassaient en hauteur les Anémones. Cette différence de tous comme de taille était exquise. Une autre, était un petit panier tout en Réséda avec un piquet de Roses Maréchal Niel; c'était à la fois délicieux et de bon goût. Enfin, une corbeille entièrement formée de Roses Thé variées et sur l'anse de laquelle, formée de ramilles entre- lacées, étaient fixés de grès bouquets de Violettes aux longs pédoncules retombants. Cette composition faisait beaucoup d'effet et n'était pas banale du tout. * * * Les jardins sont bien tristes en hiver, car, généralement, on n'en garnit pas les corbeilles. < ra pourrait pourtant l'aire des garnitures vraiment jolies. Je viens de voir, dans une propriété privée, une composi- tion hivernale très bien comprise. Le milieu delà corbeille, qui.est tn's grande, est planté en Choux d'ornement ; elle est bordée par un rang d'Aucuba, alternés avec de- ra- meaux de Houx garni- de fruits et piqués tout simplement dans la terre, puis d'un feston de Fusains à feuilles pana- i bées de jaune sur un fond de Fusains verts et enfin le rang extérieur est en fusains rampants panachés de blanc. De place en place, parmi les Choux d'ornement, émerge la flè- che d'un Buisson ardenf . Cette composition est très jolie, les oppositions de cou- leurs en sont parfaites et s'harmonisent 1res bien. ALBERT MALMENÉ. Les Cannas à fleurs d'Orchidées Les nouveaux Cannas hybrides du C. flaccida, mis au commerce depuis quelques années à peine, ont déjà fait beaucoup parler d'eux. Les deux premières variétés, Italia et Austria, étaient loin d'être parfaites, et j'ai dit l'an dernier, très carrément. ce que j'en pensais (1). Mais M. Da ni ma un nous a donné, en 1NH7, de nombreuses variétés nouvelles dont certaines mar- quent un réel progrès. Que reproche-t -on en effet à Italia et à Austria '.' — Italia est relativement précoce, mais ses fleurs, dont le coloris est d'ailleurs charmant, ont 1 énorme défaut de ne pas s'ouvrir complètement sous notre climat; elles restent, huit fois sur dix, roulées en cornet et il faut des circonstances exception- nelles pour qu'elles s'épanouissent; de plus, on leur reproche d'être d'une contexture délicate : l'étoffe des pétales en effet est très mince et ressemble fort à du papier de soie, le- fleurs résistent, par suite, difficilement aux intempéries et se fanent assez rapidement. Austria a les mêmes défauts, et. de plus, il produit très peu de Heurs. fin revanche, Alemannia, une des meilleures nouveautés de 1897 (voir la planche en couleurs ci-contre), ouvre bien ses Heurs, et il est rare que celles-ci restent en boutons : il a donc un énorme avantage sur Italia. Le plus, les fleurs de cette variété, vraiment très belles, sont beaucoup plus grande- dan- toutes leurs parties ; elles s épanouissent au nombre de trois et même quatre à la fois et la plante, très vigoureuse, produit de nombreux épis. Le coloris des fleurs ressemble à celui d'Italia, toutefois le rouge du centre des pétales est moins vif et tourne à l'orangé. L'étoffe en est malheureusement encore délicate. L'ell'et ornemental de cette variété est incontestable; elle sera très précieuse pour la culture abritée. En serre. -es de m- immenses peuvent ri\ aliser avec celles des t (rchidees, avec lesquelles elles ont. comme d'ailleurs celles A'Italia, une vague ressemblance. On pourra essayer ce Canna en pleine terre, à la condi- tion de lui choisir un endroit très chaud, abrité du vent, de le planter sur une lionne couche chaude et de lui do'nner des arrosages abondants à l'engrais chimique. Si on peut surtout couvrir les plantes au moment de- fortes pluies, il i-st permis d'espérer qu'on en obtiendra de Lions résultats. J'essayerai, en plein air. cet été, une petite corbeille A' Alemannia, chosequi ne me serait jamais venue à l'esprit de faire avec Italia. R. JARRY-DESLOGES. Les livraisons de plants au Jardin d'essai de Tunis. — Le Jardin d'essai de Tunis, institué par les soins de la Direction de 1 Agriculture ci du Commerce, livre, chaque année, aux colons delà Régence, un n bre de végétaux qui va sans cesse croissant. Pendant 1 hiver 1896cl897, nous dit le Bulletin publié sou- la haute direction de notre collaborateur et ami. M. .1. Dybowski, directeur de l'Agriculture et du Commerce de la régence de Tunis, il a été vendu, par le Jardin d'essai. aux colons . lô.Tii'.i arbres fruitiers, dont . 198 Abricotiers. 5.146 Amandiers. 1.592 Caroubiers, lô',' Figuiers, ~'.1K1 Oliviers, 769 i Mangers mm greffés, 847 Pêchers, .">S7 Poiriers, 225 Pommiers, etc. 60.294 arbre- forestiers et d'ornement, dont . 13.010 Pins, 11.139 Mimosa, 10.180 Eucalgptus, 1.783 Faux-Poivriers (Schinus Molle), L776 Casuarina, 34.00 Robiniers, 1.645 Mûriers. 790 Parldnsonia, etc. '.'NI plantes d'appartemenl ou de luxe; 3.000 grilles d Asperges et 100 plants d'Artichaut. (1) Le Jardin, 1SI7, page 43. L E I A 1'. 1) 1 N '&-* ■ ' CANNAS A FLEURS D'ORCHIDÉES [. Austria. — 2. Italia. - 3. Alemannia. LE JARDIN Le Cratœgus coccinea comme Sujet Dans la pratique du greffage, on a besoin, assez souvent, d'employer l'Aubépine comme sujet. En outre îles diverses espèces du genre et de leurs variétés, ce sujet sert couram- ment ou pourrait servir dans des eas déterminés, pour certaines autres Rosacées, par exemple pour le Néflier, les Sorbiers et aussi pour divers Poiriers, pour l'Amélanchier, le Bibacier, le Rapkiolepis, etc. C'est habituellement à l'Aubépine commune {Cratœgus oxyacantha L.) que l'on a recours. A ce propos, il u'est peut-être pas inutile de remarquer que, très probablement, les pépiniéristes emploient, le plus souvent, non pas le type à deux osselets par fruit, mais bien l'Aubépine monogyne. Cette dernière, tantôt considérée comme espèce distincte sous le nom de C. monogyna Jacq., tantôt rattachée, comme variété, au C. oxyacantha, est beaucoup plus répandue, à l'état spontané, que l'Aubépine à deux osselets. C'est même à elle qu'il faut rapporter la plupart de nos belles variétés à (leurs roses, rouges, écar- lates, etc., simples et doubles, ("est elle aussi qui fournit la majeure partie, sinon la totalité, des beaux exemplaires arborescents que l'on rencontre souvent, en certains pays, dans l'iwt de la France, par exemple, en pieds isolés à la limite des sillons ; exemplaires qui, avec l'âge, atteignent les dimensions d'arbres de troisième grandeur. Plus vigou- reux en effet que le C. oxyacantha, le C. monogyna ac- quiert une plus forte taille. Et comme les pépiniéristes pré- fèrent naturellement, pour les semis, récolter leurs graines sur les Aubépines les plus belles et les mieux venantes, il y a de grandes chances pour que, sans même s'en rendre compte, ils sélectionnent au profit du C. monogyna. Encore qu'elle présente de réelles qualités, et qu'elle soit, en somme, préférable au type à deux osselets, cette Aubé- pine ne laisse pas. cependant, que d'avoir certains incon- vénients ; ,,n peut lui reprocher surtout de ne se développer qu'avec une lenteur relative, d'être pourvue de nombreuses épines dans le jeune âge, et de perdre rapidement sa sève. Ces inconvénients, l'espèce dont je veux parler ne les présente qu'à un bien moindre degré. Il s'agit de l'Aubépine à fruits écarlates (C. coccinea L.) (1). Espèce américaine, originaire du nord des Etats-Unis et du Canada, l'Aubépine à fruits écarlates est une des plus belles du genre au point de vue ornemental. Joli petit arbre atteignant facilement 5 à 6 mètres et même jusqu'à 7 ou S mètres, se formant bien en tête. Ecorce blanchâtre, d'abord lisse, puis crevassée. Epines brun noirâtre, longues et fortes, légèrement arquées, pas très nombreuses. Feuilles relati- vement grandes, ovales-élargies, incisées-anguleuses, à lobes courts et. pointus, irrégulièrement et finement dentelés. Fleurs blanches, relativement grandes et très abondantes, en corymbeg courts. Fruits ovoïdes ou subglobuleux, du volume d'une moyenne cerise, d'un très beau rouge écarlate, contenant ordinairement 1 et quelquefois 5 osselets. Ces fruits, d'un coloris superbe, mûrissent dès le mois de sep- tembre et produisent alors un brillant effet; malheureu- sement, leur rôle ornemental est souvent de peu de durée, parce qu'ils sont très recherchés des oiseaux, surtout des merles. Sous ce rapport, l'espèce est à signaler pour les parcs à gibier. C'est un peu par hasard que j'ai pu me rendre compte des a\ antages que présente, comme sujet, l'Aubépine à fruits écarlates. Kn 1885, il nous fallut, au Muséum, écussonner (1) Le C. coccinea de Llaaé(Afespilus coccinea Willd.) compte, parmi de nombreux synonymes, celui de C. accrirolia Hort. Or ce nom d'arerifoUa est de nature à produire une confusion, attendu qu'il a été appliqué aussi à une autre espèce très dis- tincte, le C. cordata Ait. (Syn. C. populil'olia Walt., C. ace- r i/o lia Mœnch, Mespilas coralUna Desf., etc.) Aussi devrait-on l'abandonner complètement. Le C. cordata Ait. a été indiqué, en 1SS9, par M. Ch. Baltet, sous le nom d'Aubépine petit Corail (C coralina), comme donnant, à Reims, entre les mains de notre camarade, M. Dubarle, des résultats remarquables en tant que sujet. Par des échantillons qu'a bien voulu m'envoyer M. Dubarle, j'ai pu me convaincre qu'il s'agissait bien du C. cordata. Cela n'a pas été sans me surprendre, car cette espèce se montre fort chétive au Muséum. Tant il est vrai qu'il faut toujours, en cul- ture, compter avec le sol et les autres conditions extérieures et bien se garder ie trop vite généraliser. L. II. des Cratœgus. Les sujets d'Aubépine ordinaire n'étaient pas en nombre suffisant ; par contre, nous disposions d'un lot de jenues C. coccinea et C. crus-galli; l'idée me vint d'essayer de cas deux dernières espèces. Le résultat fut très satis- faisant, aussi bien pour l'une que pour l'autre. Mais l'Aubé- pine Ergot de coq est pourvue, même chez les tout jeunes exemplaires, d'épines redoutables et fort gênantes pour le greffage; aussi en sommes-nous restés là de nos essais touchant e ■ r. crus-galli. Au contraire, tout nous engageait à les renouveler à l'égard du C. coccinea, dont les jeunes [liants, jusqu'à trois ou quatre ans, sont ou complètement, ou presque complètement inermes. Une étude de douze années nous a permis d'apprécier encore davantage cette espèce. Elle conserve plus longtemps sa sève que1 l'Aubépine ordinaire ; à âge égal, les sujets sont plus gros, plus étoiles et plus lisses; 1 ecorce est plus épaisse et plus facile à lever; les greffes poussent plus vigoureu- sement, au moins dans les premières années. Nous avons pu nous assurer que les espèces habi- tuellement greffées sur l'Aubépine ordinaire réussissent également sur l'Aubépine à fruits coccinés : espèces et variétés du genre Cratœgus, Poiriers, Sorbiers, Néflier, etc. L'Aubépine de Carrière (C. Carrierei) notamment, nous a donné ainsi de très bons résultats. Ajoutons que le C. coccinea fructifie abondamment et donne, en général, quatre osselets par fruit, ce qui permet d'obtenir d'un même pied un bon nombre de sujets, et enfin qu'il parait tout aussi accommodant sur la nature du sol que les C. oxyacantha et C. monogyna. L. HENRY. SIR LE PLXCUICliLA CAUDATA Tout récemment, dans ce journal, il à été question de cette plante, vulgairement Grassctic à long éperon; elle a été, d'autre part, présentée en fleurs à la dernière séance de la Société nationale d'horticulture de France (23 décembre 1897). C'est une espèce fort curieuse à plusieurs points de vue; M. Correvon en a signalé la beauté des fleurs dans un inté- ressant article, très documenté, surtout au point de vue eultural et botanique (1) et il a indiqué qu'elle était classée parmi les plantes dites carnivores. Peut-être y aurait-il lieu de rappeler ici, d'après l'auto- rité de Duchartre, une autre propriété très curieuse de cette belle plante mexicaine, et qui est relative à son mode de végétation. D'après des observations, poursuivies pendant une année entière, Duchartre put se rendre compte qu'elle a deux manières d'être, entièrement dissemblables, pendant l'hiver et pendant l'été. En hiver, dit-il, elle a une rosette de petites feuilles épaisses et raides, serrées l'une contre l'autre, dont le nom- bre s'élève de quatre-vingt-dix à cent ; dans cet état, elle avait été prise d'abord pour une espèce distincte et séparée, le P. Bakeriana Sander (Voir Gardeners' Chronicle, 1881, p. 541, fig. 102103), puis pour l'état jaune de la plante (Voir Botanical Magasine, pi. 6621). Kn été, au contraire, elle offre une large rosette lâche de feuilles beaucoup plus grandes, beaucoup plus minces, et au nombre d'une dizaine seulement. Une plante présentée à la Société nationale d'horticulture de France, le 28 avril 1887, était en train de passer de l'état hivernal à l'état estival, et, à cette date, Duchartre déclara qu'il avait pu observer le fait inverse, c'est-à-dire le pas sage de la forme estivale à la forme hivernale, et qu'il ne lui restait aucun doute sur la marche de la végétation dans cette curieuse espèce. Ce singulier mode de végétation a fait l'objet d'une très intéressante et très instructive note de Duchartre dans le Journal de la Société nationale d'horticulture de France. année 1887. pages 421 à 137, et, dans ce même journal (1887, p. 186 à 510), la même plante y est considérée comme espèce insectivore. (>s observations de Duchartre sur le Pinguicula caudata méritent d'être citées et je les signale aux lecteurs qui n'en ont pas connaissance; ils les liront avec intérêt. J. GEROME. Il) Le Jardin. 18117, page 348. III K JAHDIX Multiplication du Pinguicula Caudata Multiplication des Bégonia semperflorens J'ai fort remarqué, dans le dernier numéro du Jardin, un article concernant les Pinguicula (Grassettes), ces plantes si jolies, si longtemps .délaissées et qui sembleraient vou- loir reparaître en lumi.èrè et prendre, dans nos cultures, la place qui leur est si légitimement due. Je ne viens pas positivement parler dé la culture de cette plante, qui a été traitée dans l'article en question, en termes assez pïéeis; je me bornerai à dire quelques mots de leur multiplication. Le semis est le te qu'il convienl d'employer pour obtenir des résultats appréciables, mais pour avoir des graines qui viei nt à parfaite maturité, il est certaines dispositions dont il convient de tenir compte. Le Pinguicula caudata, quoique plante de serre froide, demande a être rentréen serrechaude pour la fécondation; faute de cette précaution, on risque de voir la tige pourrir, ce qui arrive généralement lorsqu'on le féconde en serre fluide. Je cultive ce Pinguicula depuis quatre ans. époque à laquelle un de mes amis me lit cadeau d'un exemplaire. Ayant fécondé cette plante en serre froide.sans résultat, I idée me vint de la rentrer en serre chaude, et, cette luis, la fécondation me donna de très bonnes grai- nes, en décembre. Je semai ces graines en janvier, également à chaud, dans un compost de terre de bruyère tourbeuse mélan- gée de sphagnum et j'en obtins toute uni' légion «le jeunes piaules qui fleuri- rent au bout de deux an- nées de culture pour les plus vigoureuses et de trois an- nées pour les autres. Les jeunes semis de /'///- guicula, une fois levés, demandent un sol très sain ; si on laissait tint midité s'emparer de la terrine, on verrait, petit à petit, les jeunes plants se couper au pied et disparaître jusqu'au dernier. Quand les jeune, plants ont développé trois feuilles, on les repique en terrine, dans le mê lompost que puni- le semis, et on place ces terrines sur une soucoupe contenant un peu d'eau, de manière à ceque les plantes se trouvent mouillées par capillarité; pendant l'été, une serre à Géra- nium leur suffit. Je ne suis j>.i- partisan de faire subir à ces plantes un repos absolu, ■■in ■ le font certains cultivateurs. A mon avis, en les retirant de l'eau vers le mois de septembr :tobre, elle, perdent, par suite de cette opération, unecertai [iian- tité d'eau, suffisante : c est le seul repos que je leur don ne. I." Pinguicula caudata lieu rit depuis novembre jusq l'en janvier février et, comme chez certaines de nos Orchidées, ses fleurs se tachent ass,./ facilement; pour obvier à cet inconvénient, je rentre mes Pinguicula en serre chaude', le plus près possible ,|u verre, ce qui permet aux fleurs -1 ■ se conserver très fraîches sans pour cela que l'inflorescence s'amolisse ce qui leur lait perdre la belle tenue qu'on leur connaît. A. COURMONTAGNE. Fig. 3. — Semis de Bégonias. PAR SEMIS Le semis étant le moyen de multiplication des Bégonia, semperflorens le plus simple el le plus pratique, malgré les petits soins qu il exige, nous allons en dire deux mots. Pour tirer tous les avantages que présente la culture de ce Bégonia comme plante annuelle, il faut en faire le semis de très bonne heure, des jan\ ier ou février au plus ta rd et, par suite, en serre chaude. Sans serre chauffée, le semis, comme aussi le bouturage printanier, ne sonl guère pos- sible. On en est alors réduit à faire cette multiplication à l'automne et à hiverner les plants sous châssis soigneu- sement abrités de l'humidité et surtout des gelées. D'autre pari, les "raines du Bégonia semperflorens, comme celles, du reste, de ses congénères, sont excessivement fines ci. malgré la robusticité de la piaule, le semis d'a- bord et ensuite l'éducation des jeunes plants demande cer- tains petits soins. Voici comment on peut opérer, non seulement pour cette espèce, unis pour Imites les autres en général. Selon la quantité de plants nécessaires et, par suite, de graines à .semer, on emploie des terrines ou des puis de 0™12 de diamètre eu\ î ci m . bien drainés el remplis d'un mélange de terre de bruyère et de sable très finement tamisé. < >n foule modérément et on nivelle soigneusement à laide d'une planchette ou du fond d'un autre pot. L'épandage des graines, suffisamment clair et uni- formément, esl assez diffi- cile, par suite de leur té- nuité extrême. ( In les mélange généralement à du sable ou à de la cendre 1res fine et on les répand à la main ; mais bien plus commode et plus certain est le procédéque montre la figure 3 et qui consiste à se servir d'une carte pliée en gouttière, que l'on fait trembloter pour laisser tomber les graines régulièrement. Il est inutilede recouvrirees graines si l'on a l'intention de couvrir les récipients eux-mêmes il une feuille de verre, ainsi que l'indique la figure 1. Cette feuille de verre retient l'humidité et, par suite, hâte el facilite la germination. Elle réduit aussi la fréquence des arrosements, opération délicate qu'il ne faut effectuer qu'à l'aide d'une seringue à trous excessivement lins, ou mieux encore par iiubibilion. c est à-dire en plongeant la base des récipients pendant un certain temps dans l'eau. Pendant la germination, qui est rapide si la température île la serre esl maintenue aux em irons de 20", et jusqu'au premier repiquage, les pots cl terrine- sont tenus très près du vitrage de la serre, en pleine lumière, en évitant sim plement les coups de soleil. Lorsque les plants sont levés, on soulève progressivement la feuille de verre pour les habituer à l'air, et, lorsque les deux premières fausses feuilles (cotylédons) s,, m bien étalées et que la première feuille commence à pointer, on procède au repiquage. La petitesse des pi a ni s rend leur manipulation difficile à LE JAHIHX 11 l'aide des doigts, mais si l'on use ilu petit accessoire que montre la figure ô, le travail devient bien plus simple et plus rapide. Cet accessoire est, comme on le voit, une pince ou,plus exactement, une sorte de fourchette en bois dont les branches sont tenues un peu écartées par unpetit coin, afin que la tige des piaules ne se trouve pas serrée. Les plants étant soulevés de terre, on les prend eh passant la l< m i- TAILIE DES ROSIERS FATIGIÉS Fiff. 1. — Semis de Bégonias couvert d'une plaque de verre. ehette sous les cotylédons et on les dépose un à, un dans les trous que le plantoir, plus fin qu'un crayon, prépare pour eux de l'autre main. Ce repiquage a lieu dans la même terré que le semis et à 0m,01 ou 0",02 de distance seulement. Après un arrosage donné avec soin, 1rs récipients sont replacés près du vitrage et tenus, pendant quelques jours, couverts de leur feuille de verre pour faciliter la reprise. Lorsque les jeunes plantes commencent à se gêner, on les repique encore une fois en terrine, à ir.iil ou 0™,05 de Fig. 5. — Repiquage de jeunes Bégonias. distance, cm bien on les emporte de suite dans des godets, pour leur donner plus tard un rempotage dans des pots de 0m,06 à (l'Mi; de diamètre. Dès lors, les plantes sont faites, il n'y a plus qu'à régler leur développement par une plus ou moins grande somme de chaleur, de façon à ce qu'elles commencent à montrer leur première fleura la fin de mai, époque à laquelle on effectué les garnitures de plein air. S. MOTTET. Par suite de l'âge ou du manque de fertilité du sol ei principalement à la suite de tailles mal faites, beaucoup de Rosiers dépérissent. Aussi les amateurs cohstàterit-ils une mortalité de plus en plus grande au fur et à ne-sure que leurs Rosiers prennent de l'âge. C'esl la conséquence de la \ ieillesse, me dira-t-on. Oui, mais d'une vieillesse que l'on peut prolonger par un rétablissement judicieux do la char- pente, si Ion peut donner ce nom aux rameaux principaux .In Rosier. 11 y a doux ans, j'avais, dans nia collection île Rosiers, quelques sujets dépérissant, mais qu'il était cependant pos- sible de ramener en meilleur état. Comme tous les Rosier qui n'ont pas toujours été méthodiquement taillés, eeux-qi fiaient surchargés d'une quantité de petites pousses malin- gres. En présence de cet état de choses, je me suis tenu ee raisonnement • '-os pousses d'une faible végétation, gue l'on rencontre sur tous les Rosiers languissants, sont inca- pables de donner des fleurs, elles ne portent que quelques feuilles chétives el nuisent au développement régulier des a nlres rameaux. ( les rameaux, qui sont généralement moins favorisés par la sève, sont une cause du dépérissement du sujet, les rares feuilles qu'ils portent ne pouvant suffire pour aider le Rosier à accomplir, son travail vital. En effet, [dus un végétal produit de feuilles amples el, vigoureuses; plus les racines peuvent puiser de nourritureel mieux celle-ci est élaborée et devient nutritive. Il faut donc faciliter aux végétaux l'émission de. ces feuilles grandes et vigoureuses. Par conséquent, la suppression raisonnée de tous les rameaux chétifs presqu'a'bandohnés par la sève, mais qui en épuisent cependant une partie, assure le développement régulier, sinon vigoureux; des rameaux conservés en con- centrant la sève dans ceux-ci. Ces rameaux normalement constitués portent t\<^ feuilles plus amples et, par suite, pos- sèdent une surface feuillue plus grande, tandis que la quan- tité de bois sur laquelle les feuilles sont réparties est consi- dérablement diminuée en longueur. Partant de ce principe, j'ai donc supprimé tous les rameaux cheîifs et toutes les vieilles ramifications que des tailles excessives avaient rendues noueuses et dans lesquelles la sève ne circulait qu'avec beaucoup de peine, et n'ai conservé que deux ou trois jeunes branches placées directement sur la greffe et qui ont elles-mêmes en1 rabattues sur deux bons yeux. Toutes les coupes, petites ou grandes, ont été recou- vertes île mastic a greffer; car. si j'avais négligé de fairee'e travail, les plaies ne se seraient pas cicatrisées aussi vite el les parties ainsi mises à nu. se seraient couvertes de cham- pignons, la pourriture s'y serait mise et. s'étendant bientôt jusque dans le corps du sujet, eu aurait finalement déter- miné la mort. Tous lossujois ainsi traités ont poussé' vigoureusement et "lit fleuri normalement. Je considère ces loyers comme parfaitement rétablis, car aucun indice dans leur végétation ne révèle l'état préeaire et lamentable dans lequel ils s,. trouvaient a\ anl le traitement. l'as un -ou 1 n'a boudé, tous ont émis des rameaux d'une \ igueur normale el je n'ai remarqué aucun rameau souffre- teux, indice d'une mauvaise végétation. 12 LE JARDIN Ce traitement, je dois l'avouer, a été un peu énergique, sév ère même, mais je crois que, s'il avait été plus modéré, les résultats eussent été moins positifs. Pour les Rosiers ainsi traités, ainsi que pour les jeunes sujets, il faut éviter de laisser développer nue quantité inutile de rameaux ehétifs, car ce sont eux qui diminuent la vigueur de ces arbustes en les épuisant. On laisse ordinairement trop de bois et certains Rosiers tiges présentent l'aspect des Aubépines que l'on a taillées en boule, tellement les ramifications sont nombreuses, courtes et rabougries. Lors de la taille, il suffit de Délaisser, sur un Rosier bien portant, que cinq ou huit bons rameaux que l'on taille plus oumoinslongs. Ces rameaux doivent être situés le plus près possible de la greffe et ceux qui présentent trop de bifur- cations, doivent être systématiquement supprimés, car ils sont une des causes du développement chétif d'un grand nombre de rameaux. Certainement, les engrais peuvent toujours avoir un effet stimulant sur la végétation * ils sont judicieusement appli- qués, mais leur action, en cette circonstance, est encore bien jilus favorable, car ils agissent sur de jeunes racines qui se les assimilent bien plus rapidement que ne le feraient celles des Rosiers dont la charpente n'aurait pas été rajeunie, ALBERT MAUMENÉ. NOTES D'ANGLETERRE National Chrysanthemum Society. Il m'a été impossible d'envoyer au Jardin aucun compte- rendu de la grande exposition de novembre récemment orga- nisé par la X. C. S., premièrement à cause de l'énorme affluence de visiteurs pendant la première partie de l'après- midi et secondement à cause de la mauvaise condition de l'éclairage durant la soirée. Qu'il suffise de dire que ce fut de toutes façons cligne de la Société et que les apports ont été aussi nombreux et d'une qualité aussi élevée qu'on pouvait le désirer. Une mention spéciale doit être faite des mer- veilleux spécimens de la variété Mme Carnot que M. Nor- man-Davis exposait à cette occasion. L'exposition de décembre de la X. C. S. est à présent ter- minée et bien entendu a été de beaucoup la moins importante comme étendue, mais non pas la moins intéressante, eu égard à la saison. L'étalage des fleurs coupées était très beau et la qualité bonne. Nombre de nouveautés anglaises et américaines étaient en évidence, quoique les variétés françaises se soient trouvées en nombre dans les lots . Mflte Carnot, Mme J. Bernard, M. Chenon de Le, -lié, Mèphisto, Etoile de Lyon, Mlle D. Pankouke, Louise (très grande et belle), M. Gruycr, Mme Ad. Chatin, Mme F. Capitant, Mlle A . de Galbert, Souvenir de Petite amie, etc. Un lot tout a fait uniqueetd'un effet des plus remarquables était formé par un apport entièrement composé de variétés jaunes, particulièrement riche de ton, en raison des nuances variées des jaunes qui le formaient. Ce lot comprenait : C. W. Richardson, Miss V. Fonder, Bannie Dundee. Miss Georgina Pitcher. M. W. .1. Godfrey exposait une collection de (leurs cou- pées, la plupart d'origine anglaise et américaine : quoique les variétés fussent [jour la plupart entièrement blanches et jaunes, il y en avait cependant quelques-unes de roses cl de bronzées; les tons plus violents de pourpre et de cra- moisi n'étaient guère représentés. L'établissement de M. IL Owen axait envoyé une col- lection variée. M. W. Wells avait apporté un curieux pont rustique construit en liège, au-dessous duquel avait été placé de l'eau coulant d'une fontaine. Cette scène était dé- corée avec des fleurs eoujjées de Chrysanthèmes, de la mousse, des Fougères, etc. L'unique médaille d'or a été décernée à M. IL .1. Jones pour une table décorée avec beaucoup de goût. Parmi les fleurs qui ornaient cette table, les unes étaient placées dans des vases, d'autres sur des tablettes d'exposition; l'ensemble était artistiquement disposé et arrangé avec des feuilles de ('rotons, de Fougères, des Isolepis gracilis et autres feuil- lages décoratifs. La table était de grande longueur et for- mait un spectacle très imposant. Les variétés suivantes étaient particulièrement bien : G. C. Selueabe. Mme Cariait, C. W. Richardson (très joli jaune), Julia Scaramanga, M. Chemin de Lcchè, George Seward, Mary Moitjneux (belle nouveauté de grandeur aussi forte que possible, d'un beau rose brillant). — Si cette variété peut pousser en France, elle deviendra bientôt favo- rite des exposants. — Il y avait aussi : G. J. Warren, (variété jaune issu.' de Mme Cariait; une belle acquisition) Louise, The Egyptian, Julian Hilpert, Miss V. Fonder, Bonnie Dundee et bien d'autres encore. Ces groupes en mélange, on devrait s'en persuader, ne ne sont pas dignes de concourir; ce sont ce que nous appelons des apports commerciaux, mais ils ne valent rien pour rendre l'exposition attractive. D'autres apports de Pelargonium, fruits, légumes, etc., étaient exposés par d'autres horticulteurs anglais bien connus. Le comité floral s'est réuni, le premier jour de l'exposition, c'est-à-dire le 1" décembre, mais il n'a accordé qu'un seul certificat de première classe, à Miss V. Fonder, un large incurvé jaune. C. HARMAN-PAYNE. Les jardins maraîchers et les vergers en Aus tralie. — Les jardins maraîchers et les vergers, nous disait récemment la Feuille d'informations du Ministère de l'Agriculture, accusaient, en Australie, pour l'année 1806-1897, une augmentation de 1.057 hectares ou 16 l» 0 sur l'année précédente, soit 7. Mb' hectares au lieu de 6.308 hectares. Les vignobles occupaient 7.333 hectares renfermant 6.809.737 ceps d'un rapport de 66.964 hectolitres, plus de 360.527 kilos .le raisin. Les cultures de Pommes de terre occupaient ^.066 hec- tares; les Oliviers, de 48.252 pieds en 1895-1896, avaient passé, en 1896-1897, à 19.600, etc. LK JARDIN 13 Questions Économiques et Commerciales les bonus vieilles plaintes CAUSERIE HORTICOLE Cette question des droits qu'on réclame sur Les plantes de provenances étrangère est en vérité très curieuse à étu- dier il y a longtemps déjà que je me suis demandé si je ne devais pas, moi aussi, faire nia partie dans ce petit concert qui nie parait surtout bien peu d'accord et. de temps à autre. composé de notes rudement discordantes! Quelquefois je nie disais: « Mon vieux Noël, tu devrais causer de la chose, puis je nie ravisais et j'attendais pour voir si un correspon- dant allait surgir qui au lieu d'un instrument bruyant ap- porterait, lui. la chandelle, la bienheureuse chandelle, capa- ble d'éclairer un peu ceux qui ne peuvent arriver à com- prendre toute cette histoire où, malheureusement, se glisse, de temps en temps, comme une vague ressemblance d'une des meilleures t'aides du bon Lafontaine, à laquelle je me contenterai de faire simplement allusion... Sacristi! il n'y a donc pas moyen de causer d'une chose aussi sérieuse que celle-là sans, tout de suite, en arriver à se dire des choses... désagréables. Il nie semble pourtant qu'on pourrait y arri- ver et qu'il serait peut-être bon de tracer pour le Lecteur, cet être doux et pacifique qui ne demande qu'à être ren- seigné, un petit tableau de la situation des deux horticul- tures en présence : le belge et la française. Tout d'abord il nous semblerait pourtant bien compréhensible d'écarter de ce débat MM. les pépiniéristes; que diable viennent-ils l'aire dans cette affaire? En quoi leurs intérêts sont-ils sem- blables même de loin à ceux des horticulteurs proprement dits".' lue simple comparaison nous semble suffisante pour bien établir la chose : si nous prenons comme base un éta- blissement horticole d'un hectare d'étendue et que nous sup- posions qu'il y ait été construit 1.000 mètres superficiels de serres, sans compter les hangars, les chaufferies, la maison d'habitation, etc. etc., nous en arriverons à constater que, pour créer un tel ensemble, destiné à la culture des plan- tes de luxe, la dépense ne sera pas inférieure à 250 on 300.000 franc-set encore! Et nous ne comptons pas les plantes bien entendu... Si d'autre part, nous voulons examiner ce qu'un pépi- niériste aura à dépenser pour défoncer, fumer, labourer un hectare de très bonne terre et y planter des végétaux de 1" idioix dont il tirera partie quelques années après, nous verrons qu'il ne s'agira plus que de quelques millions de francs, mettons, 20.01)0, MO. I KM), ÎO.IKM) même. Est-ce- que les intérêts mis en jeu ont aucune analogie"? Est-ce que les dé- bats qui peuvent s'agiter entre horticulteurs, peuvent être contrecarrés par des cultivateurs dont la situation est com- plètement différente? Cela dit. en ce qui concerne les pépiniéristes, voyons aussi les fleuristes, puis les négociants en plantes, tons gens très honorables certes, mais tout à fait, de par leur situation même, en dehors île la corporation. Il fut un temps — qui n'est pas à regretter du reste — où les choses étaient définies d'une façon formelle et, dans ce temps-là, on n'aurait pas vu des exemples comme celui qui s'est produit dernièrement : une chambre syndicale, dans laquelle les éléments les plus divers, les intérêts les plus disparates existent, voter sur une question qui n'inté- resse qu'une seule et unique branche du métier horticole : t'es horticulteurs producteurs. J'ai dit en commençant que j'avais suivi les échanges de lettres et les explications, les interventions des pépiniéristes, des forceurs et celles des mar- chands de primeurs... Tout cela est bien et de la discussion jaillit la lumière. Mais que deviennent les horticulteurs producteurs et quelle est la situation qui leur a été faite depuis dix ou quinze ans'.' C'est cela qu'il serait peut-être bon d'examiner attentive- ment, e'i'si ce que nous allons essayer de faire, dans les prochains numéros, aussi clairement que possible, sans y apporter la moindre passion, soyez-en persuadés... NOËL LAVERDY. (A suivre.) I.YI Polygala Dalmaisiana. Voici une très jolie plante du Cap de Bonne-Espéranca que l'on voit trop rarement dans les serres d'amateur. Quelle en est la raison".' Il n'y en a qu'une : elle est trop ancienne! Mais ceux qui la cultivent encore, — et j'en suis. — savent ce qu'elle vaut, comme Qoribondité, comme» durée île floraison et comme beauté! Quand cet arbuste gracieux est couvert de Heurs, il est charmant, et il donne des fleurs pendant une grandi' partie de l'année. Sous peu de jours, il ouvrira ses corolles si gentilles, en earènesà aigrettes, d'un violet riche, dont l'ensemble forme comme une mouche violette prête à s'envoler. Cette plante semble être de la famille des Légumineuses : elle n'en l'ait cependant pas partie. Voici son état civil : Le nom générique Polygala, donné par l'illustre Linné. est tiré du grec :polu, beaucoup, et r/ulti lait. D'après le savant grec Dioscoride, le Polygala des montagnes, qui ne ressemble en rien à celui dont nous nous occupons, passait pour donner aux nourrices une plus grande abondance de lait. En Angleterre, on appelle cette plante vivaee Milk- icort (Herbe à lait). i in trouve dans les Alpes, le P. chamœbuxus ainsi que le P. calcarala, qui ne croit que dans les terrains calcaires ; le P. vulgaris, de nuances diverses, se rencontre dans les prairies du centre de la. France, plus rarement dans le nord. Ces plantes sont suffrutiqueuses et traçantes . le Poli/gala Dalmaisiana, de serre froide, est arbustif, son port est très élégant; on en l'ait facilement de jolis jx-tit s arbustes à tète. Il y a encore bien d'autres espèces et variétés : Polygala myrtifolia, P. grandijlora, P. angustifolia, P. lanceolata, P. soeciosa, P. onpositifolia, P. attehuata, P. cordata, P. umbellata, P. airgata, P. stipulacea, P. bractcolaia, P. Heisteria, /'. stricta. — Ce genre est de la famille des Polygalées. De Puydl, dans son bon livre sur les Plantes de serres. ne parait pas enthousiaste des Polygala. M. A. Marchais, dans Les Jardins dans la région de l'Oranger, en dit beaucoup de bien. Je suis de ce dernier avis; les Polygala sont dignes de la culture, et surtout le P. Dalmaisiana. Ses grappes terminales de Heurs violettes en font une très belle plante, quand elle est en Heurs. Lu buisson, elle plait toujours, même à ceux qui ne sont pas amateurs. Le Polygala Dalmaisiana se cultive en serre froide, bien éclairée et bien aérée. Les rempotages se font annuelle- ment, en terre de Bruyère, légèrement sablonneuse. Pas de trop grands pots, surtout : c'est ce i|iii tue souvent les [liantes de la Nouvelle Hollande et du Cap. En hiver, arrosements modérés, jusqu'au moment où la plante se met à fleurir. Pendant l'été, il faut à cette plante, au jardin, une place bien ensoleillée et très aérée, isolée même, si l'on peut. Veiller sérieusement à éviter les coups d'eau et les incur- sions des lombrics on vers de terre dans la motte des pots; pour cela, on place les pots sur un fond de scories ou sur un caillou plat. Cela doit se faire pour tontes les mignonnes ei délicieuses plantes du Cap et de la Nouvelle Hollande. AD. VAN DEN IIEEDE. Vice-président de la Société régionale du Xord de la France. Ii LE JAKIH.V ORCHIDÉES LES ANGR/ECUM DE MADAGASCAR Il sérail certainement prématuré de pronostiquer, dès maintenant, de t'influence que pourra avoir, dans L'avenir, sur Le commerce horticole, La flore de Madagascar, la con- quête n'étant définitive que depuis quelques mois et, pour le moment, les travaux ne consistant exclusivement qu'en défrichements eten tracés de routes. Dans quelques années, lorsque la pacification sera com- plète et, que Les tribus nomades, qui, dans toutes les colo- nies, ne se soumettent que lorl difficile ni aux Lois appor- tées par la civilisation, auront enfin compris quels services L'européen peut Leur rendre, lorsque, par suite, Les explora- tions botaniques pourront-être faites plus facilement el avec moins de danger, il, est possible qu'alors d'heureuses trou- vailles soient faites et dotent l'horticulture de végétaux jusqu'alors inconnus. D'ailleurs tout cela esl affaire de temps; un jardin des?- sai est déjà fondé à Tananarive (Il et nous croyons savoir que d'autres jardins du même genre sont en voie de créa- tion sur d'autres points de l'Ile. Par conséquent, attendons avec confiance Les résultats que donneront ces établisse- ments scientifiques, dirigés par des hommes, jeunes el dé- voués, qui n'épargneront, nous en sommes certains, ni Leur temps, ni leurs peines pour favoriser la colonisation et, en même temps pour renseigner Les botanistes-collecteurs qui se rendront dansées pays pour y rechercher des plantes nouvelles, En tous ras. quelles que soient les découvertes horticoles faites dans œtte île, nous ne pensons pas que l'on y trouve une plant'' plus jolie, plus brillante, plus décorative el plus facile à cultiver dans nos serres que VAngrœcum sesquipedale, cette remarquable ' irchidée fleurissant en janvier et dohl les fleurs, de texture cireuse, d'un blanc plutôt verdâtre, rappellent par Leur forme l'Astérie, appé1- Léè plus communément Etoile de mer . Cette espèce croit, à l'état naturel, dans les endroits plutôt ensoleillés, ce qui indique bien aux cultivateurs que, dans Leurs serres, ils doivent, pour obtenir quelque succès dans la culturede cel Angrœcum, le placer ou belle lumière. 11 a été reconnu d'ailleurs que, lorsqu'il esl cul- tivé à l'ombre, ses fleurs perdent leur brillante couleur d'ivoire et tournent au crème, au détriment de leur beauté. \J Angrœcum sesquipedale fut découvert, à la fin du dix- huitième siècle, par le botaniste Du Petit-Thouars, le fon- dateur du genre, niais [] n,. lut définitivement acquis a la science qu'en 1822, année pondant Laquelle ce botaniste fit paraître son histoire des végétaux trouvés à Madagascar. Néanmoins, cette (liante resta inconnue dans les eu jusqu'à ce que le révérend W. Ellis l'ail importée en Europe o ii elle fleurît, pour la première fois, en Angleterre, au printemps de 1857, année qui marqua dans les Fasl de L'horticulture; car. bien que connu depuis longtemps, le genre Angrœcum avait été, jusqu'alors, à peu près négligé. < »n rapporte que l'une .les premières ventes d'importations de eeii,. espèce, arrivée en b itat, a fait, à elle seule. 50,000 lianes. i l.utre l'A. sesquipedale, on trouve encore à Madagascar: VA. l'iiscuiiiin, introduit par MM. Low, de Clapton,en 1822, el dont les fleurs blanchâtres égalent en dimension celles de l'A. caudattun, natif de Sierra Leone; nous ne nous y arrêterons donc pas. L'A. arliculalum, aux fleurs blancltës produites par racèmes de 0™15 à 0m20 de longueur; découvert par Le révérend ELLis; l'A. citratum, découverl par Du Petit- ThoUars et dont les fleurs blanches, aussi gracieuses 411 élé- 1. Le Jardin, 5 juin 1897, page lui. gantes, ont une-odeur délicate et s'épanouissent en I u \ ■ • 1- : plante de premier ordre pour la fleur coupée, Nous citerons encore . 1 A. Buijssouii. rapporté en Europe par M. le capitaine Temple, qui l'avait rencontrésurla côte; eeiie espèce parait être un hybride entre l'A. articulai um el l'A. Ellisi (ce dernier fut découvert par le révérend Ellis. durant sa première mission à Madagascar, en 1854;) l'A. eburneum, découverl la même année; l'A. superbum, qui croit sur les arbresdes forêts bordant le littoral et au bord des fleuves ; enfin VA.fragrans, dont les feuilles sécliées sont envoyées en Europe, principalement en Angleterre, el fournissent .une boisson agréable au goût, ayant, parait-il, la propriété de guérir de la phtisie. Culture. — La culture des Angrœcum n'est pas difficile, bien i)U pendant certaines espèces s'ai commodenf mieux (pie d'autres des traitements qu'on leur fait subir dans [es -erres. Nous pensons, sans vouloir rien affirmer toutefois, que, en général, on les cultive dans une atmosphère trop chaude, certaines espèces ne s'accommodant pas de L'at- mosphère humide d'une serre chaude à Orchidées. Nous pensons doneque la majorité des Angrœcum, c'est- à-dire les espèces croissant à Madagascar, dans la colonie du Cape! aux iles Comores, préfèrent être cultivées dans la parlie la plus chaude de la serre tempérée : celles de petite taille, suspendues près du vitrage, les autres, rempo- tées généreusement et placées en belle lumière. 11 esl en effet reconnu que la généralité des Orchidées croissent, à l'état naturel, dans les clairières et sur la lisière des forêts, dans les endroits inondés d'une lumière tamisée par l'épaisse végétation de la forêt même. Dès'la réception des importations, le premier soin doit être de les laver soignëusement,de couper les racines pourries on sèches et de coucher les plantes sur du sphaguum frais sur une tablette dans la serre chaude, quelques bassinages doivent de plus être donnés et, dès l'apparition des racines, sans trop attendre pour. faire.cette opération afin de ne pas les briser, on rempote en drainant bien et eu ne s,, servant que de sphagnum frais bien vivant. Le rempotage doit être terminé par un surfaçage exclusivement composé de têtes de sphagnum, qui ne tardent pas à végéter -ou- L'influeuce des arrosage- ; l'Humidité entretenue ainsi constamment autour de la plante favorise L'émission de jeunes racine-. A l'automne, Lorsque le- journées deviennent sombresel courte-, la végétation se ralentit d'une manière sensible pour s'arrêter même au bout de peu de temps. Lesarrosages doivent être, en conséquence, diminués notablement, non pas suspendus toutefois, ces végétaux n'ayant pas de pseudo bulbes, pour se nourrir pendant leur période inactivo. Au printemps suivant, dès que la végétation se manifeste, le vieux surfaçage doit être enlevé soigneusement et remplacé par du sphagnum irai-, comme nous L'avons déjà indiqué plus haut, En terminant, nous considérons comme un devoir de literies principaux voyageurs qui, au prix de fatigues el de dangers, ont été, dans (elle île de Madagascar alors inhospitalière, par a ur pour la science botaniqueet pour L'horticulture, à la recherche de- végétaux inconnus, et en ont rapporté ces plantes faisant aujourd'hui les délices des amateurs. Ce sont, pour ne citer ijtie les principaux : J.M. 1 liidebrand, le Révérend ELlis, Humblot, Barbosa Rodrigue», cl combien d'autres encore donl le nom n'esl pa- passé à la postérité ci que, de ce i.-iii, m, n- ne pouvons citer. Avec le poêle nous (lisons donc : Passez, passez, pour vous point de liante statue, Le peuple perdra votre nom ; Car il ne se souvient que de l'homme qui tue Avec le sabre OU le canon. | 1 v 1 bji nfaitt urs de l'humanité, demeurés inconnus. — A. Barbier) L. GUILLOCHON. LE JAKIMX 15 CULTURE POTAGERE Les premières Fèves. La Fève de marais et les variétés qui s'y rattachent sonl cultivées très en grand dans certaines parties de la France. Les graines ou fèves qu'elles produisent, arrivées à matu- rité, sont très nourrissantes. Les cosses, elles-mêmes, lors- qu'elles sont encore j<-u nés. sont très appréciées. Il corn ient, en effet, de ne pas oublier que les cosses de fèves, quelle que soit la variété, prises à moitié de leur grosseur, ne pos- sèdent pas de parchemin; 'mi cel état; les graines sont incomplètement formées, aussi (•«•s cosses sont-elles très esti- mées de beaucoup de personnes. La Fève '-si une plante potagère rustique qui devrait prendre place parmi les autres plantes du jardin potager; on la cultive, soit comme primeur, suit comme culture ordinaire. La culture des primeurs est celle que je désire rappeler aujourd'hui. Les variétés convenent le mieux pour les premiers semis sont les variétés Daines : la Fèvenainc hâtive(Rg. 11) él la Fùce naine verte de Dec!, sont toutes deux très recommajidàbles. Je tiens à rappeler aussi que toutes les Fèves s,.ut iirs plantes relativement rustiques, pouvant Fia;, (i. — Fèce naine hâtive. des hivers ordinaires s,, us le climat de sont protégées simplement par quelques supporter les fron l 'ans. lorsqu elles abris placés au-dessus d'ell Pour récolter des Fèves de bonne heure, nous avons à. notre disposition plusieurs moyens, tous donnant de I s résultats. I n îles plus avantageux esl le suivant : Les Fèves sont semées en octobre, en novembre, au commencement de décembre même, sur une plate-bande profondément labou rée et exposée au midi. Le semis est exécuté en lignes espacées entre elles de 0",30 ou 0",35. Les graines sont pla- cées par groupe de deux ou trois, chaque groupe étant séparé de ses \ oisins par un inter\ aile de ir.'..'ô. Lorsque les froids deviennent inquiétants, les Fèves sont protégées au moyen de coffres et de châssis, puis de paillassons. A défaut de coffres on de ehàssis, toute la surface du sol peut êl re recou- verte de grande litière ou bien encore on peul abriter les Fèves par .les paillassons maintenus au-dessus délies au moyen de gaulettes disposées en arceaux, eu travers de la plate-bande. Litières et paillassons sont très suffisants, dans la plupart des cas, pour permettre aux Fè\ es de passer l'hiver en pleine terre. Le procédé suivant est aussi très r imandable : A la lin «lu mois de novembre, au commencemenl de décembre tênie quelquefois dans les premiers jours do janvier seulement, on dispose, sur une plate-bande exposée au midi, un coffre de un, deux ou trois ehàssis, suivant l'im- portance que l'on \ eut donner à la culture. Dans l'intérieur1 de ce coffre, les Fèves sont semées très rapprochées les unee des autres, à 0™,05e1 roeoin ertesdetr.nl à km n;de terre. I II lois la germination effectuée, il faut donner de l'air el de la lumière, toutes les fois que la chose est possible. Les Fèves, ainsi élevées, doivent être considérées comme en pépinière, elles fournissent les sujets nécessaires aux premières plantations en pleine terre, sur plate-bande bien exposée ou sur ados, ei cela dès le mois de février, si le temps le permet. Elles sont déplantées avec précaution et mises en place deux par deux mi trois par trois, aux dis- tances déjà indiquées. Toutefois, qu'il s'agisse d'une plan- tation sur ados ou en plate-bande, si. à cette époque, les gelées étaient trop rigoureuses, il faudrait abriter les Fèves au moyen de coffres ci de châssis, ou simplement depail lassons, comme il a été dit plus haut. Enfin, un autre procédé pouvant être employé pour obtenir des Fèves de bonne heure est le suivant . Lu tin janvier ou au commencement de février, on sème les Fèves dans de petits j,ots. à raison rie deux ou trois graines par poi ; puis, lorsque la levée est effectuée, on donne de l'air cl de la lumière tous les jours, à moins de froids excessifs. Un mois après, les Fèves peuvent être mises en place, en moite. sur costiei'es ou sur n n ados, aux distances déjà indiquées. i icnèra Ionien i. toutes les plantations de Fèves s exécutent en rayons un peu profonds, afin de permettre de huiler un peu la base îles tiges, au moment du premier binage. Pendant tout le cours de la végétation et jusc|iià la récolte, les Fèves ne réclament pas d'autres soins que des binages ci des désherbages. L'extrémité des tiges est fréquemmenl attaquée par un puceron noir, moins souvent cependant lorsqu'il s'agit de Fèves récoltées de lionne heure que lorsqu'il s'agit de la culture ordinaire. Après la floraison, certaines personnes pincent la partie supérieure des tiges pour concentrer la végétation sur les fruits conservés; à mon avis, c'est une opération qui esl surtout, utile pour combattre les pucerons, car. en suppri niant ainsi les extrémités des tiges, mi enlève en même temps les pucerons groupés de préférence sur ces extrémités. J. FOUSS'AT. CAUSERIE SIR LE BRESIL Pétropolis et ses Jardins. (Suite et lin 1 .) Après avoir passé en revue la plupart des grands végé- taux qui versent leur ombrage et répandent leur fraîcheur sur ce petit coin du Brésil, après avoir énuméré les arbus- tes i lotit les fleurs parfument les promenades, les parcs ci les jardins de cette plaisante retraite, nous cuirons aujour- d'hui dans les parterres proprement dits, c'est-à-dire dans le sanctuaire des petites individualités de ce monde mer- veilleux où les coloris et lés nuances se jouent dans l'infinité des tous les plus variés. Comme toujours, les yeux qui examinent d'abord l'ensemble subissent bientôt l'irrésistible attraction des Roses qui s'épanouissenl sur des pieds greffés rez-terre ou sur tiges et mêlent leurs tendres couleurs à leur délectable parfum. En général, les Brésiliens n'aiment pas les massifs plantés uniformément d'une seule espèce de pla nie. I ne cor- beille de Géranium (Pelarganiuni) n aurait pour eux aucun aurait. Il est vrai que la végétation est ici tellement exhu; bérente qu'on ne saurait ni tenir, ni faire fleurir, cette piaule avec la régularité que Ion obtient si facilement en Europe. 1. Lo Jardin, 1897, pages 26J 278', 302, 314, 328, 346 et 3G2 16 LE JARDIN Pour donner une idée de cette exubérance, je dirai que j'ai \ h de véritables haies de Géranium (Pclargonium ) de deux mètres de hauteur, mêlés d'Achyranthes Verschafl'elti min moins liants; le mélange des feuilles vertes et rouges est vraiment admirable. J'ai vu des façades de certaines maisons entièrement tapissées de Géraniums variés, dont les vigoureuses branches atteignent et fleurissent les bal',. us des premiers étages ! Le Bégonia Wettsteini, à grosses grappes vermillon éclatant, atteint 3 et 1 mètres de hauteur; lorsqu'on a soin de le pincer, il forme d'admirables buissons toujours en Heurs. Mais revenons aux massifs, je disais doue qu'ils sont composés des plantes les plus variées, disposées toutefois avec goût et s'harmonisant parfaitement dans leur ensemble et dans leur floraison. Je dois cependant citer une exception vraiment remar- quable et digne du plus grand intérêt pour les amateurs d'Orchidées. C'est en faveur du Limodorum tankervillœ ou Phajus grandifolius, superbe Orchidée terrestre à racines fibreuses dont on fait des massifs uniques : les feuilles. d'un beau vert tendre, sont longues et larges, pointues el plissées, elles résistent très bien au soleil; vers le mois de juillet, les hampes commencent à se montrer, elles s'élèvent à la hauteur de un mètre environ formant de longues grappes, dressées, ornées de 35 à 10 belles Heurs à divisions blanc pur en dehors, rouge brun en dedans et à labelle pourpre brun roulé en cornet. Les corolles s'épanouissent successivement et la floraison dure jusqu'en novembre. Un massif planté de 25 pieds de Phajus donne jusqu'à cent hampes de Heurs dès la troisième année et produit un effet magnifique. Voilà une exception, qui, certes, n'est pas banale. ( »n plante les Cannas et les Dahlias isolément et on em- ploie, de préférence, les variétés les plus naines. En général, on voit peu de plantes molles, on s'en tient surtout à cellesqui donnent le plus de fleurs . Œillets, Ver- veines, Giroflées, Violettes, Pensées, Bégonias ligneux, etc.; puis les Tubéreuses, Glaïeuls, Bégonias bulbeux, Gloxinias, Griffinia, Alstrœmeria, Agapanthus, Crinifm, etc. ainsi que différentes plantes vivaces. • in fait des mélanges très heureux et très curieux de ces diverses espèces que l'on entoure de bordures de Bégonias à feuilles ornementales.de Catadium et d'Aroidées variées. Enfin, on est liés surpris de trouver, réunies dans les mêmes corbeilles, des plantes n'offrant pas les mêmes caractères et semblant ne pouvoir ni s'accorder, ni s'har- moniser sous un autre climat. ( in dispose les Amaryllis par petits groupes que l'on Isole généralement dans les pelouses ou, de distance en distance, dans les bordures des grands massifs. Les espèces suivantes : A. Vittata, A. Reginœ, A. psittacina, A. reticulata, A. fulgidum, A. procera et surtout la variété appelée Impéra- trice du Brésil, sont les plus recherchées. Les Orchidées épiphytes sont disposées sur des troncs d'arbres avec les Broméliacées; on en met aussi sur les rocailles à coté des Crassulacées diverses. Les massifs de mosaïculture sont très en faveur, on s'in- génie à créer et à varier les dessins à l'instar de ce qui se fait en Europe. Les es pèces d'Orchidées que je remarque sont Iessuivantes ; Burlingtoniajragrans, etB. frigida; Catasetum variés; Cattleya Acltlandiœ, C. bicolor, C. labiata, C. candida C. crtspa, C. citrina etc.; Colax jugosus; Epidendrum auratum, K. amabilis, E. roseum; Lcelia cinnabarina, L. Dormaniano, L.flucu, L. tonebrosn, L. Pcrrini, L. Per- ri ni a Uni (rare), Masdevallia infracia; Miltonia candida, M. Clowesi, M. cuneata, M. flaéescens, M. spectabilis; Oncidium batemanîe.num, O. concolor, O. crispum, O. dasystylo, O. dipavicatum, O. Forbesi, O. phynxatochilum, Q. pulmnatum, O. Rogersi, O. S \ar codes, etc,. Ornitho- cephalus grandiflorus; Sophronitis cernua, S. coccinea, S. oiolacea, S. grandiflora ; Zygopetalum crinittîm, Z. Gautieri, Z. intermedia, Z. Mackayiet variétés; Sfan- hopea tigrina, S. însigniset S. superba. Voilà, chers lecteurs, notre connaissance faite avec les curiosités et les beautés botaniques de Pétropolis el de ses pittoresques environs. Je regrette que ma plume ne sache mieux exprimer et détailler ce que mes yeux y ont admiré. J'ai tâché, dans ces quelques causeries, de vous faire partager l'enthousiasme bien légitime que j'ai ressenti dans Ja con- templation de la nature vierge au sein de ces forêts immenses el que j'ai éprouvéà la vue de ces scènes grandes entre toutes. de ces tableaux grandioses, vivants sous l'oeil du Créateur. Merci à vous, amis lecteurs, qui avez bien voulu m'y suivre, du moins par la pensée. Merci à vous, cher directeur, qui avez bien voulu m ac- corder une place parmi les fleurs de votre in (('■ressaut Jardin. R. LOUZIER Société Nationale d'Horticulture de France Séanoe «lu 2ii décembre 1 8ï>7 COMITÉ DE PLOHICULTUHE M. Lemaire, de Montrouge, avait apporté une belle cor- beille de plantes bulbeuses d'une remarquable fraîcheur de coloris et de floraison. M. Courmontagne, jardinier chef au pensionnat des frères des Ecoles chrétiennes de Passy nous a montré des Pingui- cula caudata fleuris, tout à fait intéressants à cause'des difficultés qu'il y a à amener ces plantes à cet état (1). Enfin M. Sallier, de Neuilly, avait déposé sur le bureau deux pieds de Bégonia socotrana type, espèce qui adonné naissance à tant de variétés si méritantes, telles que Gloire de Lorraine et tant d'autres. COMITÉ DES ORCHIDEES Un remarquable spécimen de Phajus-Calanthe Arnol- diana, hybride bigénérique obtenu, il y a deux OU trois ans, par M. Sander, était soumis, par M. Sallier, de Neuilly, à l'appréciation du comité; cette plante, d'une grande vi- gueur, possédait cinq hampes florales et a été très remar- quée. M. Mantin, amateur à olivet, présentait le Lielia falcala, plante plus botanique que commerciale, mais cependant intéressante et devant trouver place dans les collections d'amateurs. COMITÉ n'AlîBOMCULTUHE FRUITIÈRE Un seul apport, mais fort tentant : deux boites de raisins provenant de ceps soumis, par M. V. Enfer, jardinier chef au domaine de Pontchartrain, à la culture tardive. COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE De M. Congy, jardinier chef du potager au domaine de Ferrières, se remarquaient des Haricots verts d'une beauté exceptionnelle pour la saison, provenant de culture en bâches chauffées. .T. FOSSEY. Les Produits de Culture forcée aux Halles Pendant la deuxième quinzaine de décembre, il a été apporté, au pavillon n" li des Halles centrales, environ 90 hottes d'Asperges qui ont été vendues de 8 à 25 lr. : quel- ques licites de choix ont été adjugées pour 30, 36 el lu li. : 1200 kilos de Raisin Blach Ahcante, au prix de :« à 7 ir. le ki In. s,, ii 1 fr.50en moyenne; 850 kilos d'assez beau t olman, de :i lr. 50 à (i lr.. soit une moyenne de 1 li- ■"><>. Une douzaine d'Ananas en pots, à environ 15 lr. ; les fruits tout à fait extra, à 20 et même 25 lr. Ces prix, peu en rapport avec les longs mois de chauffage qu'exige celte culture, lien:. pas le primeuriste à continuer forçage. On a vendu du Lilas blanc à .'!. 1 et5 lr. la botte. Il n'y a plus de Chrysanthèmes; il y a peu de Violettes et elles se vendent à des prix divers, selon la quantité. .1. M. 1!. (1) LcJarili/i, 1897, page 358; 1898, pages 9 et 10, LK JAKDIN 17 LE JARDIN. - N" 262. — 20 JANVIER 1898. CHRONIQUE Le- légendes se transmettent de génération en génération avec une surprenante facilité, mais, quand on en cherche l'origine, on est fréquemment, pour ne pas dire toujours, fort embarrassé pour la retrouver. C'est ee qui arrive pour le Pistachier Ee Ile du Jardin des fiantes qui aurait été fécondé, dans le courant du siècle dernier, par un pied mâle de la même plante cultivé dans les pépinières des Chartreux ou du Roule — on ne sait pas au juste lesquelles. Au siècle dernier et au commencement de celui-ci, personne ne parle de cette histoire. En 1851 seulement, Cap, l'historien du Muséum, y fait allusion et en tire le sujet d'une amplifi- cation qui ne manque pas de charmes. Ce serait en 1758, d'après lui, <|iie la fameuse fécondation aurait eu lieu au grand ébahissemenf de Bernard de Jussieu qui ne pouvait y croire et ne savait à quel Dieu vouer sa méthode naturelle de classification. Deeaisne, dont tout ceux qui l'ont approché se rappellent l'esprit malicieux sous des dehors bonhommes, iroyait guère à l'action des vents entraînant la poussière mâle fécondante. Il se figurait plutôt— et, en ce sens, il pou- vait bien avoir raison — un jardinier apportant, le pied mâle au Jardin du roi ou tout au moins nu rameau. Le commissionnaire eût été 1<' vrai fécondateur! L'Alliance franco-russe el l'horticulture! <>n lit dans l'Echo deParis : « M. de Morenheim a reçu pour mission de remercier les horticulteurs d'Angers qui, axant obtenu de nouvelles variétés de Roses, avaient eu la délicate pensée d'en faire parvenir un bouquet au tsarel à l'impératrice de Russie. L'envoi comprenant également des pieds de Rosiers, l'empereur les a fait planter en corbeille devant le château d'Alexandre, le petit Trian le Péterhof ». < >n ne pouvait faire une meilleure et plus gracieuse réclame aux rosiéristes d'Angers. Mais leurs confrères vont être jaloux el devront aviser au plus toi el au mieux de leurs intérêts. Le mercredi ."> janvier dernier, on a procédé à la vente d'un lotd'arbres qui, depuis 1871, avaient envahi les ruines du palais île la Cour des Comptes. Pas un seul, parait-il, n'a été vendit, car on ne pouvait guère que les utiliser comme bois de chauffage, et, dans ce ras. ils étaient passibles d'un droit d'octroi qui n'est pas exigé pour les arbres destinés à la transplantation; quant aux arbustes qui formaient de véritables bosquets et contribuaient, pour une part impor- tante, à la flore de la Cour des Comptes, ils ont trouvé dos amateurs bénévoles qui les mil recherchés avec autant d'empressement que d'autres s'attachaient aux vieilles pierres de l'édifice. Le l)r Voisin, M. Laloux, l'architecte chargé d'édifier l'édifice qui s'élèvera à la place du disparu, ont obtenu de l'entrepreneur, qui les leur a gracieusement octroyés, quelques arbustes pins ou moins rares que le hasard avait fait pousser entre les pierres dos murailles et qui jouiront du triste privilège de perpétuer, quelque temps encore, les souvenirs peu réjouissants ise : plantations importantes d'arbres fruitiers. Plusieurs récompenses dans les expositions d'horticulture pour un appareil utile dont il est l'inventeur; plus de 15 ans de pra- tique agricole. Bi.andeai' (Etienne-Jean), jardinier principal au service de la Ville de Paris; 35 ans de services. Boihet (Henri-André , professeur départemental d'agri- culture a Annecy (Haute-Savoie) : ex-professeur au collège de Saumur et à l'Ecole de Dombasle. Ex-répétiteur à l'Ecole nationale de Grignon. Créateur de nombreux champs d'expériences et de cours de greffage: 15 ans de services. Boimn (Léopold), pépiniériste, à Louveciennes (Seine- et-Oise membre du Jury dans différentes expositions. Nom- breuses récompenses dans les concours régionaux. Bonnet (Guillaume}, premier jardinier des parcs, jardins et orangerie du Palais de Versailles (Seine-et-Oise) ; '11 années de services. Bricon (Louis-Désiré), horticulteur à Caen (Calvados : nombreuses récompenses dont plusieurs premiers prix. Brissok \uguste), jardinier à Gérardmer Vosges) : nombreuses récompenses dans les comices agricoles. Mem- inv de l.i Société d'horticulture et de viticulture .1rs Vosges; 33 ans de pratique agricole. Campion (Antoine), horticulteur à Neuville-les-Dieppé (Seine-Inférieure : fondateur et vice-président de la Société d'horticulture de Dieppe. Plusieurs prix d'honneur et pre- mier prix. Membre du Jury dans diverses expositions: 12 ans de pratique horticole. Chantriei; 'Adolphe), horticulteur, adjoint au maire de Mortefontaine iiiise) : nombreuses et hautes récompenses dans les expositions d'horticulture en France et à lYtran- ger; 30 ans de pratique horticole. Charpentier (Alfred), propriétaire-pépiniériste à Aiguil- lon (Lot-et-Garonne) ; plusieurs récompenses dans les comices et concours agricoles. Reconstitution des vignobles au moyen de greffages. Expériences sur les tabacs au point de vue des principes fertilisants ; plus de 25 ans de pratique horticole. Chassagne (Barthélémy), jardinier-horticulteur à Tulle 1 orrèze : défrichements. Acclimatation en Corrèze de certaines espèces de ileurs et d'arbres fruitiers; 38 ans de pratique horticole. Chevrier (François-Louis), horticulteur à Villefranche \lli' r : plusieui impenses dont un premier prix. Membre de nombreux jurys agricoles el horticoles; 3". ans de pratique agricole. Uaw (Louis), pépiniériste à Tigné (Maine-et-Loire/ : nombreuses récompenses; plus de 30 ans de pratique agricole. Dei.avili.e (Charles), jardinier principal auxiliaire au service des promenades et plantations de la ville de Paris : Création de squares. Travaux d'entretien, deplantations et de jardinage de divers jardins publics. De Remiei.i.et (Alexandre), horticulteur à Valence Drôme) ; 73 récompenses dans les concours tant en France qu'a l'étranger. Succès très distingués dans la culture du Chrysanthème. Dutrie (Pierre-Frédéric), horticulteur à Steenvverck (Nord/ : création d'un important établissement d'horticul- ture; 37 ans de pratique horticole. Fatzer Henry), directeur des forceries de l'Aisne à Quessy iAisnei ; introduction de différentes cultures do fruits et de fleurs. Plusieurs prix d'honneur dans les con- cours et expositions. Membre du jury de diverses exposi- tions en France et à l'étranger. Nombreux articles dans la presse horticole : plus de 15 ans de pratique horticole. Foi ré s, pépiniériste à Agen (Lot-et-Garonne) : 22 récom- penses dans les comices et expositions agricoles. Membre fondateur de sociétés agricoles: 32 ans de pratique agricole. G é lard (Yves-Marie- Hyacinthe), propriétaire-cultivateur à Penvénau (Côtes-du-Nord) .'plantation d'arbres fruitiers. Travaux de drainage. Nombreuses récompenses au comice agricole de son canton; 34 ans de pratique agricole. Godard, horticulteur à Soissons (Aisne) : lauréat de la prime d'honneur de l'horticulture au concours régional de Soissons. Diverses récompenses; plus de 35 ans de pratique horticole. Hànhedouche (Alfred-François-Joseph), inspecteur pri- maire à Sedan (Àrdennes) : services rendus à l'enseigne- ment agricole et horticole. Plusieurs récompenses; 30 ans de services. L.wancry (Louis), jardinier-chef de la faculté de méde- cine de Paris ; introduction en France de diverses plantes médicinales et ornementales. Acclimatation de différentes Orchidées d'un grai.d intérêt scientifique; 20 ans de pra- tique horticole. Layison Nicolas-Pierre-Marie), arboriculteur à Sainte- Menehould (Marne) : plusieurs récompenses; 34 ans de pratique. Letellier Alfred-Louis), pépiniériste à la Maladrerie (Calvados) : création d'un important établissement de pépi- nières. Nombreuses récompenses, dont plusieurs prix d'honneur; 32 ans de pratique horticole. MaiKuuet (Auguste), horticulteur à Nantes (Loire-Infé- rieure) : plusieurs récompenses aux diverses expositions: 20 ans de pratique horticole. Martin (Gustave-Ovide , instituteur à Chessy (Seine-et- Marne) : création de champs d'expériences et de démons- tration. Cours de greffe et de taille. Nombreuses récom- penses; 26 ans de services. Martin (Honoré-Paulin), agriculteur, maire de Lacroix (Alpes-Maritimes) : vulgarisation des meilleures espèces d'arbres fruitiers et de cépages. Distribution de plants et de greffes. Lauréat d'un premier prix de culture; 40 ans de pratique agricole. Nicolas (Eugène-Marie), jardinier en chef à Arc-en-Bar- rois (Haute-Marne) : nombreuses récompenses aux concours régionaux et départementaux. Secrétaire n a souvent constaté,dans la Provence, que les Aman- diers en plein rapport donnaient en moyenne, par hec- tare, 1,000 kilogrammes d'amandes à coque dure et 300 ou li m kilogrammes d'amandes à coque tendre. Les expéditions de fraises. — La culture du Frai- sic r. nous dit l'Agriculture nouvelle, a pris un grand dé- veloppement dans la département de Vaueluse. Pendant l'année 1897, les expéditions de fraises se sont ainsi repar- ties . Carpentras, 1.768.000 kilog.; Monteux, 1.180.000 kil. Pernes, 641. kilog.; Aubignon-Loriol, 375.000 kilog.; Villëron, 75.000 kilog.; Sarrians, liT.niwt kilog. Toutes ces gares sont situées dans l'arrondissement de Carpentras. Les principales villes alimentées par les fraises de Car- pentras sont Paris, Londres, Genève et, Lyon. Il esta re- marquer que la culture ne fait que débuter dans les com- munes-de Sarrians et de Villëron. Nul doute que, dan deux ou trois ans, leurs expéditions paient quadruplé. Les plantations au café de Guatemala. —Le mi- nistre du Fomento, nous dit la Feuille d'informations du Ministôrede l'Agriculture, vientde taire paraître des ren- seignements sur les différents produits naturels du Guate- mala.Ces donne'''"-, recueillies avec soin en 1894 , ont, parait- 20 i.k j ai; dix il, peu varié depuis lors ; aussi peut-on considérer que les chiffres donnés à cetteépoque représ ;ntenl assez exactement la v aleur de la productien actuelle du paj s. Il ressort de ces renseigne nts que la superficie culli sa en Café a été de 60.000 hectares, supportanj 61 millions de pieds de Caféiers; la récolte a donné plus de 33 millions de kilogrammes de ( 'a té. Primevères. Cinéraires et Calcéolaires. L'ou- vrage, si pratique et si clair, Primecères, Cinéraires el Calcéolaires de MM. lïivoire pèreel fils, faisant part ii' de la Bibliothèque du Jardin, vient d'être récompensé tl une médaille de vermeil par la Société d'horticulture du KhOne. PETITES NOUVELLES Nous apprenons le prochain mariage de Mlle AnaïsMolin avec M. L. Voraz, chef des cultures de la maison Molin, de Lyon, qui aura lieu le 22 courant. Le Cercle horticole du Nord a changé s<l après le Botanical Magazine aurait été introduite de Calcutta aux jardins royaux' de Kev, parle D1 Wallich, S rrigine e douteuse, mais il y toul lieu de croire qu'elle habite 1 Ile d • Madagascar. Sa première floraison en Europe aurait eu lieu au Jardin de La Sociétéd Horticulture, à Chiswick (Anele- terre), en juin 1823. Il in» s'agit donc pas d'une introduction récente, niais plutôt d'une de ces bonnes \ ieilles plantes si chères à M. Van l mi Heede, laquelle, sans beaucoup de s< ii n-, nous gratifie es gros bouquets de fleurs rouges suspendus à l'extrémité rameaux par de longs pédoncules. I neaul spèce, connue snu^ le nom de Dombcya i Astra jni'a) Masfnrsii Hook, fui découverte, en Abyssinien vers 1M)2, par le capitaine Grant et fleurit également, pour la première fois en Europe, auxJardins royaux de Kew, en IS67. Elle diffère surtoul du D. Wallichii, par -a floraison plus abondante, par s,. s feuilles d'un vert plus clair el sut tout par ses nombreuses fleurs en bouquets, du blanc le pins pur. EU i parfaitement rustique sous le climat de Lisbonne où elle se cou\ rede fleurs et Fructifie, chaque année, en l'A rier, sm< qu'il suit né- cessaire de L'abriter. Frappé par la beauté et la rusticité du D. Mastersii, nous fécondions cette espèce, en 1895, par leZ>. Wallichii, / ^Jt - que n,ous possédions également /lK *!«''? ''" "''m's ('anv 'rs serres du Jardin botanique. I (es graines semées, naquirent huit plan- tes, dont la plus forte, confiée à la pleine terre la même an- née, épanouit ses splendides bouquets de fleurs rose tendre, au printemps de 1 S9(j. Voici une description qui a été faite de la plante : « Arbrisseau de quelques mètres de hauteur, à tiges li- gneuses, cylindriques, hispi- des dans le jeune aget comme les pétioles et les pédoncules, l'étiolés longs de 0"12 à 0"15 cylindriques, renflés à la base, accompagnés de deux stipu- les basilatres, triangulaires, aiguës, cuspidées, ondulées; limbe cordiforme aigu, vert foncé, bordé de grosses dents inégales et aiguës ; nervures saillantes réticulées en des- sous, lnllorescence pendante, naissant à l'aisselle de feuil- les supérieures. Pédoncule commun robuste, droit nu légè- rement courbé, vert, hispide au sommet de même que les bractées involucrales éta- lées, qui sont vertes, puis rousses, peu nombreuses, lan- céolées aiguës, concaves, lon- gues de (Ï'".0I5 à 0"',0'20 sur 0",005 ù 0"',00S de large lnllo- rescence en corymbe simple, formé de trente à trente-cinq fleurs à pédtcelles grêles, longs de .020 à 0",022, un peu courbés, vert très pâle comme les bractées et les sé- pales subégaux, longs de 0"'.01-> à ()m,0!i ; étroitement lancéolés aigus, velus, héris- sés, argentés. Corolle en coupe ouverte, d'un beau rose tendre plus paie au centre, large de 0".030 a 0m,032 à pétales obliquement obeordés, non équi- tants, finement veinés, de l'aspect et de la consistance des pétales du Pêcher ». L'hybride est parfaitement intermédiaire entre les deux parents, tout en ayant conservé la rusticité el la floribondité la plante-mère. La li;:. S représente notre plante livrée à la pleine terre en 1SMÔ. Elle atteint aujourd'hui environ 3m,50 de hauteur sur 2m,50 de large et l'orme une masse de verdure du plu-- bi'l effet; Elle est en outre chargée de 270 inflorescences qui ii" tarderont pas à épanouir leurs nombreuses fleurs d un es joli rose tendre. L'ab lance d'inflorescences esl telle e nous a\ons pu en compter jusqu à douze sur une même ramification. LE JARDIN Le Dombeya Cayeuxii, rustique à Lisbonne, où le ther- momètre a accusé une température rainima de + 1°,8 dans l'air el — 4°,6 rez de terre, pendant l'hiver de 1896, le sera peul être égalemenl suas le climat de Nier etde Cannes, si on a le soin de le planter à bonne exposition bien abritée. Dans tous les cas, il se recommande comme plante a nés grand feuillage, à isoler sur les pelouses, à l'instar des Solarium, Nicotiana, Wigandia, etc. Cultivé en bonne terre franche, bien fumée, en serre tempérée ou planté en pleine terre dans un jardin d'hiver, il récompense le < -n 1 1 i— vateur de ses soins par sa splendide floraison pendant l'hiver. En -a qualité d'hybride, le 1). Cayeuxii ne produit pas de graines; mais on le multipliera avec facilité de boutures demi ligneuses qui s'enracineront assez rapidement dans la bâche à multiplication. II. CAYEUX. LES FLEURS POUR TOUS La culture des fleurs par les enfants. C'est à l'école primaire qu'il convient d'inculquer aux enfants l'amour de la culture des fleurs, et, si on arrive à le faire d'une façon attrayante, les résultats ne peinent être que très satisfaisants, car ils auront de l'intérêt pour Inus ou presque tous les écoliers. Les instituteurs sont maintes luis appelés à remarquer que certains entants, souvent les plus intelligents, mani- festent, dès leur jeune âge, tin goût très prononcé pour telle ou telle profession; une partielles heures de récréation sont parfois consacrées à un amusement qui se rapporte au métier pour lequel ils ont des aptitudes. Beaucoup d'enfants , dans certains centres, ont le eoùi du jardinage et plus particu- lièrement celui des Heur- : ee goût est inné. Mais beaucoup ne portent aux fleurs qu'une très faible attention. C'est àl instituteur qn il appartient dëdévelopper l'amour des fleurs chez les jeunes écoliers qu'elles intéressent el de le faire naître chez ceux qu'elles ne préoccupent pas. Pour cela, il est nécessaire que le maître ait le goût des fleurs et possède des connaissances sur leur culture. On remarque, en effet, qu'on attache beaucoup plus d'importance à unechose que l'on connaît bien et qu'un professeur enseigne cette partiede son programmeavec conviction, je dirai même avec passimi. En procédant méthodiquement, n'est-il pas logique que l'instituteur, pendant sun stage d'élève-maître à l'école normale, reçoive les notions nécessaires de culture qu'il enseignera plus tard à ses élèves. L'enseignement de l'Horticulture a été compris dans le programme des écoles normales, parla loi du lo juin 1N79, el n'a été mis en vigueur qu'après la réorganisation pédago- gique, en 1882. Mais de grandes améliorations, qu'il ne nous est pas loisible d'examiner ici, s'imposent. Cependant, je crois devoir ajouter que l'on devrait tenir sérieusement compte de cette partie de l'enseignement aux examens du certificat d'aptitude pédagogique; les élèves-maîtres s'j intéresseraient davantage et seraient par suite plus aptes à enseigner 1 Horticulture élémentaire dans la catégorie d éta blissements où il- exerceront. L'enseignement de la culture de- fleurs à l'école primaire ne doit pas évidemment être fait dan- le but de former des jardiniers plus tard, ce serait peine perdue. L'instituteur devrait, à mon avis, faireaux enfants de nombreuses leçons de choses sur les plantes, donner, toutes les lois qu il serait possible, desdevoirs et des dictées, dont le fond menu- serait la physiologie, la vieet la culture des plantes. Des causeries familières, dans lesquelles il serait question des moyens si curieux de reproduction, ne manqueraient pas d'intéresser les jeunes auditeurs dont l'esprit s'éveille lorsqu'il est ques- tion de choses nouvelles dans cegenre. Les premiers devoirs et leçons ne comporteraient certainement aucun détail tech- nique. Ce n'est que plus tard, lorsque les élèves seraient dans une autre classe, par exemple, qu il coin iendrait de s'éten- iii les moyens pratique- de multiplication, de culture 1. Mémoire récompensé par le Congrès horticole de 1897. et d'utilisation, mais toujours élémentairement. Là, les devoirs, les dictées et de simples exposés viendraient encore compléter les notions orales; des compositions et devoirs de style pourraient même être faits sur ces matières, lorsque l'élève posséderait suffisamment son sujet. Ces lectures, ces leçons et devoirs ainsi compris, ne surchargeraient pas l'es prit de l'enfant; ils développeraient chez lui l'intelligence et le goût des belle- choses. Il serait nécessaire, cependant, que le mail re complétât ces leçons théoriques par îles excur- sions, le jeudi, dans les jardins, dans les bois el les prairies. et qu'il familiarisât les jeunes élèves avec les fleurs cultivées, les fleurs des champs ci des bois. Les démonstrations laites par lui dans le jardin de l'école, leur montreraient aussi l'application de- théories qu'il aurait développées en «lasse. Il coin iendrait, en effet, de donner île l'extension au jardin scolaire : c'est là que les écoliers peuvent mettre en pratique les leçons qui leur sont données et acquérir les notions nécessaires, en prenant goût au travail. Cultiver, multiplier, faire naître, fleurir et produire quelques plantes : ipiel bonheur pour l'enfant! L'idéal est, à défaut d'un petit jardin à lui, chez ses parents, le jardin scolaire commun à tous les enfants d'une même classe. Cesf un moyen de faciliter le travail en plein air. travail utile au moral et au physique des enfants, (est pour eux une occupation appropriée à leur jeune âge, occupation variée, utile et agréable, excitant l'intelligence, piquant la curiosité et provoquant la spontanéité et l'activité si dési- rables, constituant les prémices de l'individualité de l'homme, de l'homme actif et intelligent qui aime à com- muniquer sa vie et à mettre aux choses qu'il crée, son empreinte personnelle. Miehelet, le célèbre historien philanthrope, a plaidéélo- quemment cette cause de l'éducation rationnelle et vérita- blement démocratique. I.a plupart de ses œuvres résument -a penséeet portent de rudes coups au pédagogisme'primitif . Le jardin scolaire s,- présente don, comme un précieux auxiliaire . il l'est en effet. Ce jardin n'a pas besoin d'être bien grand. L'instituteur doit en consacrer une partie à la culture des Heur- le- moins délicates, partie qui peut lui servir pour des expérience- d pour exéi uter le- opérations de saison sous les yeux des élèves. Les plantes à admettre dan- le parterre du jardin de l'école -ont : les plantes annuelles, bisannuelles, vivaces et bulbeuses, quelques petits arbustes d'ornement à fleurs, entre autres le Rosier, et l'été, quelques plantes de serre, lorsqu'il est possible de s'en procurer. ( 'es catégories de plantes suffisent pour mon- trer aux enfants : la récolte des graines ci le semis, l'écla- tagedes drageons, la séparation des touffes ci le bouturage, le greffage du Rosier, opération qui intéresse les enfants au plus haut point, le marcottage, la taille des arbustes d'or nement et une multitude de procédés culturaux. Il sérail même également très bon de leur apprendre la culture dés plantes en pots; ils ne manqueraient pas de tenter quelques essais chez eux. Dans le- plantes précitées, il en est de tout indiquées pour cel usage. Il ne faut pas un temps aussi cou sidérable qu'on se rail tenté de le croire pour entretenir cet le porti lu jardin ; les loisirs suffisent, elles quelques fleurs, composant le bouquet placé sur la tablé de travail de 1 ins tituteur, seraient déjà, à elle- seules, une grande compen sation, s'il n'avait, de plus, le mérite.de faire œuvre utile. Une autre partie du jardin de l'école, pourrait être divisée en petits carres réservés aux élèves; tous ceux qui auraient le plu- d'aptitudes pour les travaux de jardinage, j soigne- raient quelques fleurs, feraient, sous les yeux del'instituteui et sous sa direction, quelques essais de culture; ce serait pour eux le moyen de montrer ce qu'il savent faire. Mais c'est pendant la récréation, en dehors des heures de classe, que ces petits travaux devraient être exécutés, afin que les parents ne puissent pas croire qu'on initie leurs enfants au jardinage plutôt que de leur apprendre à lire. Il serait même bon d'encourager les enfantsà avoir, chez leur- parents, un petit carré réservé à la culture de- (leur-. Beaucoup d'enfants ont déjà leur parterre, dans lequel ils jardinent; il n'y a donc qu'à engager les autres, pour que tous -e mettent courageusement et de bon cœur à leur petite besogne. Il- apporteraient de- Heur- de leur culture à 1 iusti tuteur, qui pourrait les récompenser cequiserait pour eux LE .1 \HI>I\ 23 un précieux stimulant; cela permettrait aussi à l'instituteur (h' juger chez eux le caractère et l'esprit d'observation. En encourageant l'enfant à exécuter des opérations a son gré, on lui inculque il'' bonne heure une qualité qui esl essen tielle : l'initiative, plus tard l'individualité, Bien souvent, en France, un ne laisse pas à l'enfant assez de liberté de ce côté; la famille donne à l'école un enfant craintif el l'école lui rend un adolescent à qui il manque l'orgueil d'être quel- qu'un, l'orgueil d'être soi. El cela à uneépoqueou l'éduca- tion, la littérature, l'Etat, travaillent en e îun à l'éner vemenl de la volonté française! - à l'époqueoù un champ d'action est ouverl à la jeunesse, autrement grand qu'un bureau, où la terre ensoleillée ouvre ses bras el souritàqui \ ii'iit vers elle. ALBERT MAUMENË. (A suivre). Les Bégonias bulbeux nouveaux Les Bégonias doubles mis au commerce cette année sont eu grand progrès. Jamais je n'ai vu tant de belles variétés, et l'année 1897 devra être marquée d'une pierre blanche. Je dois, en première ligne, citer M. Vanrioï, c'est un des plus beaux Bégonias connus; la fleur, de coloris rose pâle à centre blanchâtre, est de très grande taille, les pétales sont larges, la forme parfaite; la plante est vigoureuse el florifère. I.es ileux variétés suivantes : So'uoenirde Pierre Notting et M. Maurice Jaqnet ne le lui cèdent guère en beauté el j'ai été, je l'avoue, a^v embarrassé, pour savoir celle des trois dont la valeur est la plus certaine. t 'e n'est guère qu'à cause île sa floraison aborîdante el soutenue que j'ai placé M. Vannot en première ligne; il ('■lait encore magnifique au 20 septembre et ses Heurs n'avaient rien perdu de leur taille. Soutenir de Pierre Notting peut être placé au second rang; ses. tleurs sont grandes et d'un eoloris orange tnté ressant: il a conservé, jusqu'en automne, toute sa beauté. M. Maurice Jaquet a des fleurs peut-être moins grandes, mais leur coloris res,. \ il ;( centre plus clair est charmant; les pétales s,, m ondulés, et la plante ne manque ni de \ igueur ni de floribondité; il a été très remarqué. Il faut aussi citer, en bon rang, Countess of Warwiclt; c'est le plus beau Bégonia anglais de ma collection; les fleurs sont grandes, à larges pétales peu serrés, rosi- sau- moné pâle; la base des pétales est jaunâtre. Ce Bégonia, qui a fleuri tardivement, m'a paru être d'une vigueur dou- teuse et m'a donné peu de fleurs. Mais il est difficile de juger la vigueur et la floribondité d'un Bégonia livré en petits tubercules, surtout quand on n'en possède qu'un exem- plaire. Comte Tolsfoïesi aussi une variété de premier ordre. île coloris abricot. Marcel Baraquin est beau, ainsi que Jules 1. ennuie, -, Lord Llangaztock est peut être le plus beau Bégonia à (leurs veloutées rouge très foncé; sa taille laisse un peu à désirer et. asse/ souvent, ses Meurs tombent avant de s'ou- vrir complètement, mais le coloris est magnifique; c'est un gain anglais de valeur. Duke ut Grafton, venant du même pays, est aussi assez beau. J'avais demandé à M. Laing de nie choisir les plus beaux Bégonias anglais et je ne lui avais pas caché qu ils seraient comparés aux meilleures variétés françaises. J'ai vu, avec plaisir, que nous n'avions rien à craindre îles semeurs anglais ou autres d'ailleurs, en lait de Bégon tas doubles ou simples; il n'en esl malheureusement pas île même pour toutes les plantes, A part les variétés anglaises citées plus haut, je ne vois guère à nommer que Béailty ni Belgrocc, de coloris assez intéressant et .1/. Chamberlain, tentes ifeux mises au commerce depuis quelques années. Revenons donc aux variétés françaises : Puiis de Chatsannes, à grandes fleurs d un beau coloris; Henriette Rciterhart, à belles fleurs à centre blanc: M. Sut, ii. M. Orgelet, M. Henri du Verdier, Mme Fanng Vil- grain. Orient, Souvenir de Mme Furtado, M. Charles Jacquot. Je dois aussi nommer une ancienne et rare variété, à i les grandes fleurs blanches : Jeanne d'Arc. l.e Bégonia odoratissima rose» plcna constitue un pre- mier pas .lans la voie des Bégonias doubles odorants. Cette variété a beaucoup de ressemblance avec le /-;. Baumanni ; la Heur, assez grande, esl semi-double ou double, le parfum agréable qu'elle dégage esl très fugace, tantôt il est lies pri ncé, tantôt il est à peine perceptible. Cette nouveauté mérite une place dans imites les collections. I.es Bégonias simples nul aussi fail des progrès d la variété picta niarmorata sera, je l'espère, une bonne plante, surtout quand on aura obtenu des Heurs de plus grande taille, ce qui ne peut tarder. Les ]{. cristata fonl les progrès en précocité de floraison et eu grandeur de Heurs. Bientôt nous aurons, dans cette section, des plantes aussi hâtivesque florifères. I.es excroissances aussi devien- nent plus volumineuses; on arrivera peut-être à en couvrir complètement la Heur. fin résumé, les progrès qu'ont lait les Bégonias, depuis quelques années, sont immenses et, quand on voit lechemin parcouru depuis un quart de siècle, on se demande quelles merveilles K- \ ingt ième siècle nous réserve. D'ailleurs, le genre Bégonia peut, à lui seul, se charger d'orner nos jardins et uns serres. Peut-on voir de plus beaux feuillages que ceux des nouveaux hybrides du H. Rexl Et les Bégonias ligneux, qui font aussi tant de progrès, ne sont-ils pas du plus haut mérite, tant en serre qu'en pleine terre? Le Bégonia est, sans nul doute, la plante de l'avenir. If. JARRY-DESLOGES. Une Petite Découverte LE PARFUM NOCTURNE DES FLEURS Il est, dans la Flore, une tribu nombreuseel remarquable qui, par un singulier hasard, porte le nom de Barbe-de-Dieu mi Joubarbe, (Joris barba). Etrange privilège, n'est ce pas. si les n s étaient des réalités '.' Mais que présentent les Barbes-de-Dieu qui réponde à ce titre superbe-.' Or, dans celle tribu, il est une Heur particulière, sur laquelle nous voulons fixer, eu passant, votre attention: c'est le Crassula lactea. ( Jette jolie Heur, appelée ( 'rassula (de crusse | en rais le ses feuilles épaisses, est considérée comme inodore, du moins par beaucoup de personnes. Vingt lois, pondant le jour, j'y avais clierchéquelque odeur, toujours sans sucées; mais, comme j'aime beaucoup les parfums, je ne nie dt- ourageai pas. In soir donc, sur les neul heures, me promenant dans un jardin et voyant briller, comme de petirs groupes d'étoiles, es belles fleurs blanches bordées de ruse, je re- grettai plus vivement quelles lussent inodores el . pénétré de ce sentiment de regret, je m approchai et les interrogeai encore, de nuit, comme je l'avais fait de jour. Quelle sur- prise fut la miei , d,. respirer un parfum délicieux, une deur à la lois Une et pénétrante, léger mélange d'œillet, d'héliotrope, de narcisse ci de jasmin, mélange où. ce- pendant, le jasmin domine! Ce n'est, du reste, pas la seule fleur qui n'exhale son parfum que la nuit. Cette première petite découverte m'inspira l'idée de tenter une autre expérience. J'emportai une de ces fleurs chez moi. et, le lendemain ; « N'oyons, me dis-je, tâchons de' la surprendre encore, puisque le Crassula n'exhale son parfum que la nuit, essayons, faisons-lui une nuit artili- ielle et peut être me prodiguera- t-il sa douce odeur. » 24 LE JARDIN J'enfermai donc ma fleur dans l'obscurité et, deux heures après, j allai la revoir. Mon espérance ne fui pas déçue . je retrouvai le parfum aussi fin et, cette fois, d'autant pins vif que l'obscurité avait été plus complète qu'elle ne peu! l'être pendant les nuits d'été; mais la fleur, exposée au jour, r'ùi bientôt perdu son parfum. Ainsi, que les personnes délicates, dont les nerfs redoutenl lesodeurs, ne se hasar- dent pas à conserver dans leur chambre des fleurs qui, lé jour, ne disent rien à l'odorat, car il peut en être tout au- I rement pendant la nuit. Iei, il y aurait plus d'une expérieneeà tan ter ! La fleur s'épuisera-t-elle ? Combien de fois, le jour, rendra-t-elle des parfums? Quelle sera l'influence de la lumière de la lune à sos différentes phases '.' Pour moi, j'ai déjà fait un essai :à une heure après minuit, j'ai entouré nia fleur, très odorante en ce moment, de lumières artificielles et, au bout (l'une demi-heure, le parfum m'a paru sensiblement affaibli; puis, quelques instants après, il m'a semblé se réveiller un peu, ] >i i i- a reparu tout à fait. Ai-je bien vu, bien observé '.' Y aurait-; il des oscillations? Ces oscillations seraient-elles dans l'odorat ou dans la plante ?... Tout cela demande des re- cherches si patientes, si minutieuses, que l'on n'ose en parler et, certes, j'en ai déjà trop dit. I ii mol encore, cependant, à propos de l'expression dont je me suis servi comme titre. J'ai dit . une. petite découverte. N'est-ce pas prêtera rire et ne dira-t-on pas île moi cette phrase connue: « En voilà encore un qui, comme tant d'autres, redécouvre ce que l'on a découverl longtemps a\ ant lui ? » J'ai dû rendre fidèlement compte île la première expé- rience telle qu'elle a été faite; mais, les nuits suivantes, je lai recommencée, multipliés, variée et j'ai obtenu les mêmes résultats, mais, et cïla est une indication pré- cieuse, en bien moins de temps. En effet, au lieu .le deux heures, le parfum se dissipe et renaît en quinze ou vingt minutes, et même moins encore... II ne reste plus maintenant qu'à soumettre, aux mêm 'S épreuves, les plantes qui, comme le Crassula, n'ont île parfum que la nuit, ou qui, au moins, se fermant le jour, telle que la Belle-de-Nuit, nous privent, pendant ce temps, de la douce odeur qu'exhale leur fleur. J'ai tenu la plante renfermée dans \ui cabinet au nord -ans ouvrir les fenêtres et j'ai trouvé qu'elle conservait son parfum presque toute la journée ou au moins bien plus longtemps que lorsqu'elle est exposée à l'air et aux rayons du soleil ; ainsi donc, la vive lumière et l'air libre dis- sipenl promptement le parfum de cette fleur. 11 sera curieux de vérifier si les Belles-de Nuit, plon- gées le jour dans l'obscurité, se comportent connue le Crassula et si. trompéas par cette nuit artificielle, elles rouvrent leur calice et répandent leur parfum. Il sera cu- rieux aussi de recueillir les graines de Heurs sunini-e- -, ces expériences et d'observer ce qui toi adviendra. Y ou aura-t-il altération, faiblesse, panachure ou autre ano- malie, déjà observée ou imprévue? La lune, à sa première phase, ne parait avoir aucun,. influence sur mon Crassula lactea, car le parfum est aussi vil que par une nuit complètement obscure. I.a pleine lune. elle-Uléllle. es| sans effet* La Belle-de-Nuit, soumise à l'expérience, a justifié mes prévisions; elle a ouvert sa corolle, mais, dans l'endroit trais où elle était enfermée, elle n'a laissé exhaler aucun parfum, taudis que, placée dans un endroit sec et chaud, répandait nue suave odeur. HENRI THEULIER, Fils. Les Plantes pour la Décoration des Jardins i LES IRÉSINES préférer pour l'ornementation florale de Les plante jardins sont principalement celles qui mil lait et font annuellement leurs preuves et que, par cela même, les essais i-t l'usage ont consacrées. A l'appui de ceci, je puis dire que la liste de celles employées ;t Paris, par le service municipal, pour la garniture des squares et des jardins publics et par le Jardin du Luxembourg, n'est déjà pas si longue. Et, cependant, nous admirons, chaque année, de rav issanles compositions Morales dans tous ces jardins. Les nouveautés, autour desquelles il se fait parfois beau coup de bruit et dont on vante chaleureusement la valeur décorative, ne doivent être utilisées à ce point de vue. qu'avec circonspection et, très souvent, après essai préalable, car toutes ne méritent pas les éloges que l'on en fait. tarée n'est ni dans le grand'nombre des plantes ni dans leur v aleur commerciale, que réside l'effet produit, mais bien ■'i-. Ib Tresine VerscJiciffelti brillantissinta. i Rameau réduit a.' 1 :'. i dans le choix judicieux de celles ci cl dans la mise en relief de leur aspect décoratif . C'est ce que je me propose de faire, de temps à autre, eu commençant aujourd'hui par les [ré- sines. Ces plantes s, ,n I plus connues snus le nom d'Achyranthes, quoique cette dénomination ne soit pas ebrreete. La nomenclature des espèces ci variétés d'Irésines est très embrouillée. < tn a obt i de mêmes plantes fies varié- tés semblables qui oui été' baptisées différemmenl dans plusieurs régions, de sorte que les horticulteurs offrent i\<-^ variétés locales absolument identiques sous des noms diffé- rente. Je nai certes pas la prétention de vouloir démêler ,eiie dénomination confuse, mais seulement d'apporter un peu de clarté mi. plus précisément, un peu d'ordre, non pas au point de vue botanique, mais au point de vue horticole tout simplement : car. j parle ici des plantes qu'en ce qui concerne leurs formes extérieures ornementales. L'I. Verschaffelli, dénommée spécifiquement et figurée par Ch. Lemaire (1), fut. \u\ peu plus tard, nommée par Hooker /. Hcrbstii (2). Elle est plus connue sous le pre- mier nom. ci c'est sous celui-là que je la désignerai. L7. Verschaffelli atteint facilement 0",50 (3); ses Mues charnues sont carminées et ses feuilles, d'un ion mat. pourpre-brun cuivré, sont teintées, sur toutes les ner- (l) Ittust. hori., pi. 409, ISG4, dénommée: Achyrantlies l'i rs i-iiitiiiiti. (2j Bot. mag. !. 5499. l*iir>; 11. H. p. 331, 1365. (3) L7. Verscha fTelti lut 1res contestée lors de son entrée dans le inonde horticole, quant à sa valeur décorative. MM. Naudin et Hérincq lui trouvaient toute une suite de défauts, un feuil- lage terne, rachitique, etc. MM. Ch. Lemaire et Bruant, au contraire, la trouvaient lies jolie, très ornementale; lespro- nostics favorables de ces derniers se sont réalisés. LE JAISDIX 25 vures, de carmin vil clair qui se détache sur ce fond sombre ; le limbe, dont la face inférieure est luisante, esl cloqué sur toute sa surfa i profondé ut échancré au sommet. Les variétés qui onl gardé la forme du feuillage de 17. Vcrschaffelti sont : 17. V-. hritlantissima (flg. 9), 17. V. Co- uiessi, 17. V. aureo-reticttlata. Dans 17. V. brillantissima, le rouge carmin vif a été toul à l'ail subst il u«' à la teinte pourpre marron; les ner- vures -Mini encore lavées d? carmin plus pâle s'étendanf Fw 10. — [rcsinc Verschaflelli Wallisii. I Rnmenu i eiluil clo I i. i parfois irrégulièrement au départ de plusieurs nervures en formant tache; le dessous îles feuilles, qui restent un peu cloquées, est ainsi teinté de carmin brillant. Cette colo- ration, à la fois plus claire et plus vive, rend cette variété bien supérieure au type pour la décoration des jardins, car elle esi plus voyanteet moins terne. Elle est employée, avec beaucoup de succès, dans les jardins du Luxembourg à Paris. 1.7. V. Comessi, toul en ayant conservé le même aspect, dépasse rarement 0™,30; ses feuilles sont un peu plus vio- lacées et parfois bandelettées de pourpre violacé, tandis que les nervures sont encore lavées de carmin. 1.7. V. aurco-rcticulafa, dans laquelle nous trouvons un changement complet de coloration, diffère un peu, car, au lieu d'être roses, les feuilles sont il un vert pair ■•! les ner- Fig. 11 — Ircsine Verschaflelli acuminata. i Rnmenu l'étluil de 2/3.) vures sunt lavées irrégulièrement île jaune s'étalant parfois et formant tache au départ de plusieurs nervures. L7. V. Wallisii (fig. 10) diffère de la plante mère comme port, grandeur de feuillage et coloration ; elle esl naine, tra- pue, très ramifiée cl les mérithalles -mit liés rapprochés. Elleforme une touffe nu peu dressée, régulière et compacte. Les feuilles sont uniformément colorées île pourpre noir bronzé, à reflets violacés, non bronzées et luisantes à la face infé rieure; le sommet du limbe est échancré et récurvé et les côté sontun peu relevés. C'est une variété très apte à formerdes bordures à cause de son port compact, niais il ne faut pas trop multiplie: ces bordure! en raison de cette coulent iinbre, peu voj an te de loin et, ■ ncore nu'- m.', il ne la ut em ployer cette plante que -i elle e.d opposée à d'autres do cou- leurs pâles ou \ ives. L'aspecl du type disparaît dans I /. 1'. acuminata, plus vigoureuse el s'élevant jusqu'à 0°60 (1) ; absolument dif- férente comme poil el comme feuilles. Les rameaux sont de beaucoup plus gros, plus vigoureux el plus divariqués ; I.--. feuilles, bien plus grandes, sont ovales, lancéolées et, au lieu d'être échanerées, sont très acuminées. Le limbe est un peu cloqué ''I. 1ms de la végétation, les bords dos feuilles se replient intérieurement. Le coloris du nul est déjà moins brun cjue celui do 17. Vcrschaffelti el les nervures sont plu- largement et irrégulièrement lavées de carmin pâle s'étalant parfois, ce qui donne à l'ensemble nu ion plus vif, plus voyant el moins sombre; le dessous il. 's feuilles esl également moins foncé. 1.7. V. acuminata (tig. 11) a. elle-même, donné naissance aux sous-variétés : Souvenir du Parc, différant simplement par le coloris général, encore moins sombre, et par la plus grande proportion do carmin vif el Bicmulcri, dont le lmid des feuilles o-i rouge carminé au lieu d'être rouge pourpre et dont les nervures -mil égale ni lavées de car- min clair. \JÏ. Linilrui (flg. 12) ost uno autre espèce aux rameaux dressés et atteignant 0",50 ; les feuilles sont oblongues lancéo loos, aiguës, allongées, d'un coloris rouge pourpre bronzé el \ iulaoi'. à nervure médiane un pou plu- violacée; mai- peu Fig. 12. — Iresine Lindoni. (Ram< :ni i. .lui i de 2/3 distincte; le dessus du limbe, qui esl uni. a quelques reflets \ iolaçés, tandis que la face inférieure est luisante. L7. Lindoni a donné naissanc -à la variété /. L.formosa, donl le limbe, au lieu d'être rouge foncé, est jauni' clair strié ih' verl pâle; les nervures -mil colorées do rose cra- moisi. En somme, nous nous trouvons eu présence de quatre i\ pes absolument différents, quant à leur port el à la forme du feuillage, el qui permettent de rapprocher d'eux leurs variétés ou sous-variétés. 1.7. Verschaffeltl et ses variétés de mémo forme de feuilles (flg. \h ; 17. T'. Wallisii. (fig. 1D); 17. V. acuminata (flg. 11); 17. Lindcni(fig. 12) oi sa variété. Toutes ces \ ariétés n'ont pas la même valeur ornementale, la nt s'en faut . Les [résines, à feuillage noiràl re, par exemple, loivenl pas êl re répandues à profusion. < In -ail. on effet, que ees teintes sombres amortissent parfois les effets bril- ni- et no sont pa- toujours très visibles. C'est assez dire qu'il faut les distribuer avec parcimonie dans les corbeilles éloignées de la vue et dans celles qui se trouvent dans (4) Ces chiffres représentent les tailles normales, mais que, ii uis les cultures, ou ne leur laisse pas atteindre .'<; LK JABIHX l'ombre, à moins toutefois qu'elles ne soient opposées à d'au- tres plantes à coloris trèsvifsel très clairs. Même, dans les endroits à proximité de la vue, il ne faut les planter qu'en bordure de massifs d'arbustes, en disséminé ou borda ni des plantes à coloris i lairs; ceci s'applique surtout aux/. Lin- dent,!. V. Wallisii el /. V, Comessi. On les emploie beaucoup dans les composition* en mosaïeulture, pour sertir les corbeilles, bordures el plates- bandeset aussi disséminées dans les corbeilles. Celles qu'on préfère, dans ces derniers cas, ^ont les /. Verschqffblti, I. V. brillantissima, I. V, acuminata, I. Lindeni; pour les bor- dures, ce sonl principalement : les/. Lindeni el /. V. Wal- lisii que l'on voit le plus ; enfin, pour la saïculturo. on les m ilise presque toutes. ( 'c que beaucoup ignorent, c'esl le parti que l'on peut tirer des Irésines à rameaux divariqués pour taire des bor- dures et pour constituer des fonds dans les corbeilles en mosaïeulture. Au lieu de laisser ces plantes dressées et de les tailler sévèrement pour les maintenir dans des dimen- sions voulues, il est plus logique et plus rationnel de les palisser sur le sol, ce qui est très simple. < ni plante les [résines toul comme si elles devaient rester dressées et on en croehette les rameaux à plat sur le sol : on répète cette opération deux ou trois Eois au fur el à mesure que les bourgeons se développent et on aainsi, en moinsd'un mois, ilos bordures très bien fournies. Car, il ne faut pas oublier que cette opération régularise l'action 'I'1 la sève, en faisant uniforme ut développer Ions les yeux. < )n peut constituer ainsi d'étroites comme de très larges bordures; en les pin- çant de très près, on obtienl un tapis absolument lia- ei touffu, bien garni, que l'on peut maintenir à une hauteur de (P. 10 à 0"',30.M. Opoix en tire, en ce sens, un excellent parti dans l'ornementation estivale des jardins du Luxem- bourg en en faisant, autour des corbeilles et le long des mas- sifs d'arbustes, de ravissantes bordures' de 0m,30à 0m,6Û de largeur. Pour ces larges bordures, on plante deux ou trois rang • de plantes. Cela indique suffisamment la valeur qu'a cette utilisa- tion des (résines, en tapis, pour former les fonds dans les orbeille; en mosaïeulture. Mais toutes le- variétés cultivées ne sonl pas aptes à être ainsi palissées ; celles à rameaux dressés telles que 17. Lin- deni et celles qui sonl trapues et naines comme 17. Wallisii ne conviennent guère pour cet usageet nedonnenl ordinaire nient pas d'excellents résultats; dans les deux cas, les rameaux sont trop raides et les pousses qui se développent, un peu trop élancées. Ce sont les variétés à rameaux diva- riqués, allongés, ayant tendance à se coucher naturelle- ment qu'on doit préférer, comme 17. Verschaffelti. 17. V. acuminata, 17. V. brillantissima, qui sonl les trois meil- leures à cet effet. Lorsqu'on plante en disséminé dans les corbeilles, on peut aussi bien employer les variétés à port dressé que celles uni s'étalent; les variétés naines sont, de préférence, utilisées avec des plantes d une hauteur de0",15 à 0",25. Les [résines se comportent tout aussi bien en plein soleil qu'à l'ombre, pourvu que les arrosages ne leur manquenl pas; et, sauf peut-être 17. V. aureo-reticulata qui est plus verte à l'ombre, elles sont aussi colorées à l'ombre qu'au soleil. J'ai même remarqué, plusieurs années de suite i i dans différents endroits, que certaines, telles 17. V. acuminata el II. V. brillantissima, avaient des coloris plus tendres, plus liais à l'ombre, tandis que ceux-ei étaient moins frais, quoique plus brillants, au soleil. Mais, autant que possible, il faut s'en tenir, pour planter à l'ombre, aux [résines dont les coloris sont bien voyants el planter principalement au soleil celles à feuillage sombre ; non pas parce qu'elles ne croissent pas aux expositions ombragées, mais pan "que. à ces expositions, cette teinte se trouve encore assombrie i ne fend pas ou rend moins l'effet qu'on en attend. J'ajouterai que les [résines croissent mieux dans mi sol el humeux comme l'esl ordinairement celui des cor- beilles et plates-bandes et se montrent un peu raehitiques dan- une terre froide et compacte. Jedirai encore que l'on peut cultiver, sous unefprmecapitéë, qui vigoureuses, telles les /. Ver chaffclti, I. Y. acuminata, I. V. brillantissima et /. Lindeni. Pour cela, on bouture, en janvier, des rameaux très vigoureux que l'on rempote dans une terre riche. < >n ne conserve que le rameau central qu'on ne pince pas et que l'on dirige sur un tuteur en supprimant les bourgeons latéraux lorsqu'il s'en déve loppe. ( In rem pote assez sou yen lot on arrose à I engrais ; quand ce rameau a atteint 0*,90à 1 mètre, on pince l'extrémité el on favorise le développement des bourgeons supérieurs qui sonl eux-mêmes pinces pour former la tête. Ces plantes peuvent être disposées sur les pelouse- ou dans les corbeilles, en les laissant en pots, où elles produisent très bon effet. ( in les rentre en serre à l'automne, la tige se durcit el il n'y a plus qu'à s'occuper de maintenir la forme de la tête, sur laquelle du reste on peul couper des boutures au printemps. i in peut conserver ces [résines ainsi formées plusieurs années en très bon état, en les rempotant annuellement. Pour la multiplication, on rentre en serre tempérée un certain nombre de pieds mères provenant du bouturage d'automne ou de printemps. Au mois de janvier, ces plantes sont rentrées dan- la serre à multiplication ou dan- la -erre chaude; les jeunes pousses se développent vite; on les bou- ture au fur ei à mesure qu'elles sont assez longues, à l'étouffée, et elles s'enracinent en peu de temps. A ce mo- ment, on les rempote en godets de 0",08 et, au bout de quelques jours, on les pince: les portions supprimées, de même que les autres développées sur les pieds mères, sonl encore bouturées. On fait ainsi, jusqu'en avril, toute une succession de boutures que l'on coupe au lur et à mesure' qu'elles se développent sur les pied- mères et sur les jeunes boutures qu'il convient de pincer pour les maintenir assez basses. Toutes ces Ijoulures une fois rempotées peuvent être mises sous elià-sis, -i la place manque dan- la serre. Grâce à la végétation rapide et à la reprise facile des Irésines, on peut trè- bien, de cette façon, avec un nombre très restreint de pieds mères, obtenir de nombreux sujets qu'on plante dans les premiers jour- de juin, car ces plantes restent stationnaires pendant un certain temps, -i on les plante avant que la température -oit a-sez chaude. Si 1 on n'a pas besoin d'un grand nombre de pied- on 1 eut commencer le bouturage plu- tard, au moi- de mai- an lieu de janvier. ALBERT MAUMEXÉ. Le forçage de l'Acacia (Mimosa) dealbata sur le littoral méditerranéen. Comme importance, après la culture du Rosier et celle de l'Œillet sur le littoral, vient immédiatement celle du Mimosa ou Acacia dealbata. Les collines de la Californie, de la Croix des Gardes, de la Théoulc, à (aune- el tous les merveilleux jardin- de la côte, se couvrent, dès les pre- miers joui< de février, d'un splendide manteau d'or, dont I celai resplendi! sur un fond de verdure, formé pai le plut beau feuillage de tous les végétaux cultivés dan- ta région C'est alors que redouble l'activité des expéditeurs, el les - rapides transportent, à pleins wagons, jusqu'aux confins de l'Europe, les Hem- de cet arbre, aussi gracieux qu'élégant, présentant ainsi aux habitants des régions moins favorisées, la earai téristique du plus beau climat de fiance. Les fleurs de Mimosa dealbata, qui paraissent sur les marchés européens dès les premier- jour- de jan\ ier et jus qu'au 15 février, proviennent de rameaux forcé- à l'aide de la chaleur artificielle. Les rameaux boutonnés, détachés de l'arbre, sont plongés dans des \a-e- rempli- d'eau e1 sou- mis à une température de 30 degrés de chaleur, à l'obscurité complète; quarante-huit heures de ce traitement, pour les premiers forçages, et, trente an plus, lorsque la saison est plus avancée, suffisent pour obtenir une complète floraison, Tous les rameaux d un même sujet ne sonl pas apte- à être forcés le même jour; leui choix judicieux constitue la LE JAHDIX partie la plus importante de cette opération, car si les rameaux sont coupés trop tôt, les boutons noircissent el n'épanouissent pas. Les rameaux qui n'onl pus reçu directement l'influence du soleil etceux qui se trouvent dans l'intérieur de l'arbre attendris par le manque de lumière, doivent être utilisés pour les premiers forçages; ils -• ml à point, lorsque, en rou 1 a 1 1 1 quelques boutons dans la paume de la main, ils se réduisent facilement en i sorte de Une farine; s'ils résis- tent à cette pression, le forçage doit être remis à une dal i ultérieure. Le forçage s'effectue soit dans des chaudières ad hoc, soit dans de vieux foudres à \ in, soit enfin dans des serres basses. En chaudières munies de ()'",l(t d'eau environ, les rameaux sont placés par bottes; l'orifice de la chaudière est bouché à l'aide de plusieurs vieilles couvertures, el un petit four- neau, placé en dessous, maintient la température de Iran à 30". Cette méthode, quoique très primitive, réussit parfai1 tement lorsque les rameaux ont été judicieusement choisis. En foudres ou vieilles cuves, les branches boutonnées, égalisées à la base, sont placées dans des vases remplis d'eau, ceux-ci étant placés sur îles planchers p;>rcés de trous el étages les uns au-dessus des autres, à distance con- venable pouT que les rameaux ne soienl pas trop brusque- ment ployés. Au bas de la cuve, on ménage un trou auquel aboutit l'extrémitédu tuyau ou col de cygne, communiquant, de l'autre bout, à une chaudière; la vapeur s'engage dans le tuyau et se répand dans la euve, en passant successivement par les trous des planchers, et y maintient la température de 30". La partie supérieure de la cuve est bouchée au moyen de couvertures maintenues par des planches. l'ai serres basses, des vases à fleurs, de 0",15 à 0",20 de diamètre, remplis d'eau, sont enterrés près à près sur les banquettes et chacun d'eux reçoil une botte de rameaux. La serre étant constamment couverte el la température du dehors aidant, il devient facile, avec un petit appareil de chauffage, d'entretenir, dans la serre, la chaleur nécessaire. Ce dernier moyen est le plus rationnel de tous, en ce sens que le travail s'opère avec beaucoup plus de facilité. A moins de se trouver dans un endroit très privilégié sous le rapport de la température, il est assez rare que l'on puisse commencer le forçage, avant les premiers jours de janvier. Les fleurs qui arrivent avant, sont celles du Mimosa longifo.Ha, que l'on accepte faute de M. dealbata. Cependant, une quatrième méthode de forçage du M.deal- hiiln permet d'obtenir dos fleurs (lés les premiers jours de décembre. ( tette méthode consiste à cultiver le M. dealbata dans des bacs, à le laisser souffrir modérément de la s ïehe- resse, depuis le moment où les boutons sont parfaitement formés, jusqu'en août époque à laquelle on le place à l'ombre, en le tenant fortement arrosé et bassiné malin et soir. Puis, lin novembre, les bacs sont entassés, en serres basses, el on chauffe à 30°, en donnant de forts arrosages, et des bassinages continuels. Huit jours de ce traitement suf- fisent pour obtenir une magnifique floraison, dont la cueille dure deux à trois jours, [ui permet de remplacer sucées sivemenl les sujets lorsqu'ils sont épuisés. Cette méthode, la plus onéreuse de toutes, ne peut être avantageusement employée que peur les premiers forçages, dent les produits sont vendus a un pri s très élevé. G. VRAY. Papier de fanes de Pommes de terre. tl y a quelques mois, nous dit l'Agriculture moderne, on a fait, dan- la Province de Groningne (Hollande), où l'industrie du papier est assez développée etoù la Pomme de terre est largement cultivée, des essais de fabrication du papier au moyen des fanes de Pommes de terre, essais qui, au dire du consul d'Italie à Amsterdam, auraient donné debons ré- sultats. I .es fabricants île papier pavent actuellement 5fr. 601a t le defanes de l 'ommes de terre. Cette industrie est assuréede la réussite, à la condition que la culture des Pommes de terre se développe encore considérablement et que les fabricants pavent un prix plus rémunérateur aux cultivateurs pour qui les fan t déjà quelque valeur < onime engrais. CULTURE POTAGERE Les premiers Pois en pleine terre. Les variétés de Pois s,- divisent, comme chacun sait. en plusieurs catégories : d'abord les Pois nains el les Pois à rames; ces groupes sesubdn isenten : Poisà grains rond r, et Pois à grains ridés, puis en Pois mange tout el Pois ècosser. Lés Pois mange tout, je tiens à le rappeler, sont ceux qui possèdent des cosses sans parchemin pouvant, pai conséquent, être mangées entières avec les graines qu'elles renferment. Les variétés de Pois sont extrêmement ibreuses ; disons deux ts de celles qui me paraissent les |dus remarquables, en les accompagnanl de quelques appréciations. Mais, en tous cas, je recommande instamment aux lecteurs du Jardin de s'adresser, pour l'achat des graines, à des maisons sérieuses, certaines ne se faisant aucun scrupule de vendre des Pois n'appartenant pas à la variété demandée, et dont, quelquefois, les 3 1 ont perdu leurs facultés germinatives. Les premiers Pois en pleine terre se sèment d'ordinaire en plate-bande exposée au Midi, labourée seulement quelques jours à l'avance ou à l'automne précédent. Les graines de Pois s,, ni confiées au sol dés le mois de février, aussitôt que le temps le permet. Les variétés qu'on peut utiliser peuvent être naines ou à rames; ces dernières, par suite des supports qu'on est obligé de leur procurer, sont plus encombrantes. Aussi est-il préférable d'utiliser plus spécialement, pour les premiers s, -mis m plate-bande, les variétés naine3. Le reproche qui a été adressé à ces dern ières de n'être pas suffisamment productives est mal fondé. En général, la faute est imputable à ceux qui se ni : ils n'emploient pas suffisamment de graines. Naturellement, les graines varient degrosseur suivant les races et il s'en suil qu'un poids déterminé ne saurail ren fermer le même nombre de graines, le nombre augmentant du diminuant suivant les variétés. Mais, pour fixer, les lées, je puis dire que 1 kg. 500 de gra ines de Pois Merveille d'Amérique. n'est pas -un poids exagéré pour l'enseme ment d'Une surface de 25 mq., les lignesétanl distancée li unes des autres de 0m30. Ai proportions, larécoltequi uit est 1res convenable et rémunératrice. Parmi les p,,is nains, voici les plus recomniandables : Le Pois Merveille d'Amérique qui est une variété à, grain i ii II-, dont les t iges ne dépassent pas 0"25. Le Pois Serpette nain oerteM d'origine assez récente; il s'élève un peu plus que le précédent, à 0m35. Il est très pro- ductif et vraiment digne d'être cultivé. Le Pots nain hâtif, app lé aussi Pois Lèoéqup, bien que dit nain, ne l'est pas, car il peut s'élever à 0"45. Pour en obtenir toute satisfaction, il faut le semer un peu moins serré que les précédents et enfoncer, de place en place, de petites rames, très inclinées, pour (pie les tiges ne se courbent pas lorsqu'elles arrivent à leur hauteur définitive. Parmi les \ ariétés il rame : Le Pois Prince-Albert est connu un peu partout. C'esl Ilot une "des variétés le- plus hâtives II n'est malheu- reusement pas très productif. Le Pois Caractacus, qui lui ressemble beaucoup et qui n est que de quelques jours moins hâtif, est plus recomi dable à mon avis. Un peu plus bât il que le Pois Caractacus, le Pois L epress • i enrôle préférable, suivant moi, au Pois Prince Allen . Les tiges deces trois variétés parvie ni a 0m80 et 0m90 de hauteur. Pour ceux qui désirent obtenir det ne heure quelques variétés de Pois mange-tout, le Pois sans parchemin très nain hâtif à châssis de0n,25 de haut, le Pois Corne de Bé- lier et le Pots fondant de St Désirât à rame, sont des ariétés qu'on peu! choisir. Une lois que l'on a fait choix de la variété, il s'agil d'en e v les graineset je suppose que la plate-bande a été pro- fondément labourée el qu elle se i rom e dans les condition! requises pour le- recevoir s il s'agit de variétés nain-' il itltii de tracer avec une serfouette ou une petite bim 3s LE JARDIN tous les 0m30 de petits sillons profonds de 0m04 à 0"05 au fond desquels les graines sonl distribuées suivant les quan- tités déjà indiquées. Cue fois les graines recouvertes et la urfaee du sol nivelée, on sème des graines de Laitues à couper el quelques graines de Radis. Les Radis sonl réeol tes av aiii d'avoir pu nuire aux l 'ois. Lorsque les Pois sonl bien sortis du sol et qu'ils dépassent la surface dusol de 0*05 ou 0"'06, il faut leur donner un bon binage par un beau temps. A ce moment, si les Laitues n'ont pas été toutes utilisées, celles qui restent (si on n'en peut rien faire) doivent être supprimées comme s'il s'agissail de mauvaises lierbes. Après ce binage, si les Poissontdes variétés à rames, il convient de leur donner les soutiens ou rames dont ils ont besoin. Ce semis en plaie bande peut être suivi d'un ou de plu- sieurs autres en pleine teri I eu plein carré, en employant , suit des variétés naines, soit des variétés à rames et en lais- sant, cela va sans dire, un intervalle de quinze jours entre chaque semis. Les variétés naines sonl semées comme à l'ordinaire en lignes et en rayons tracés à 0m301es uns des autres. Pour les variétés à rames, il est préférable de procéder de la manière sui\ ante : Le semis s'exécute aussi en ligneset en rayons, maisehaque groupe de deux lignes de Pois doit être séparé par un sen- tier de 0m80, Il est vrai que certains jardiniers sèment encore les Pois en planches de quatre ou cinq lignes, chaque planche séparée parmi sentier de 0"40 ou -0"50, mais c'est là une pratique défectueuse que je ne conseille pas. Si, dans la méthode que j'indique, les sentiers paraissent trop larges, nu peut, à la rigueur, les utiliser avec des Kpi- n ards ou des Laitues à couper. .1. TOUSSAT. Nii il lis nouvelles ou peu connues LÏGUSTRUM INSULARE Decsn. et LÏGUSTRUM WALKERI Decsn. Les Troènes rendent d'immenses services à l'ornemen- tation des bosquets el les paysagistes savent tous combien ils sent précieux sous ce rappport. Dans le nombre assez élevé des espèces décrites, :î7à l'époque où Deeaisne en publia la monographie, —toutes ne sont pas également méritantes et recommandablés. Dans la section caractérisée par les Meurs rotaeées, les feuilles, les rameaux de 1 inflorescence pulvérulents et velus, section dont De Candolle avait fait en partie son Visiania, deux plantes nous mit paru devoir être signalées à l'atten- t ion, toutes deux de mérite et d'intérêl différents. L'une est le/., insulare liru. et l'autre /,. Wnlkeri du même auteur Le Z. . insulare est de patrie inc ue; c'est une espèce i|iii s'est propagée dans les jardins sous le nom incorrect gramma- ticalement de /.. insulense el de /.. Stauntoni. Le vrai /.. Stauntoni D.C. appartient à une autre, section du genre dans laquelle les Heurs sont portées par des pédoncules très grôlesj Le /.. insulare se reconnaît facilement aux caractères sui- vants: rameaux non anguleux, cendrés, pourvus de lenti- celles blanchâtres peu abondantes; jeunes rameaux velu,; feuilles lancéolées ou elliptiques, atténuées et légèrement mucronées au sommet, arrondies ou à peine rétréeies à la base, quelquefois ondulées sur le, bords, d'un vert gai à la face supérieure, plus pales on dessous, très glabres; fleurs en liyrses développés, déforme pj ramidale, à pédoncules étalés velus et niull illoies ; ralie • campanule, membraneux, plus ou moins denticulé; corolle dépassant le calice; fruits de a grosseur d'un pois, eordi formes, noirs, pruineux et commq marqués de très petits points Mânes. Le !.. insulare est, en outre, facilement reconnaissable à a teinte jaunâtre -de -ou feuillage, à ses feuilles fréquem-j ment penchées et à la forme toute particulière île ses fruits >|iii sont en lorme de cœur, ("est une espèce Vigoureuse et qui ne semble pas craindre nos hivers sous le climat de Paris Au nu" nie groupe, appartient nue espèce moins répandue le /.. Walheri que Deeaisne lit également connaître d'après des échantillons d'herbier et, originaire de la région tropi cale, de Ceylan. Comme affinités, il doit être classé entre le Ligustrum australianum V . Y. Millier, du Queensland el le /.. Ciimingianum Decs., de Manille, ("est un arbuste à rameaux i anguleux très al damment pourvus de len- tieelles. eeuxde l'année, florifères, grêles, légèrement velus, à feuilles lancéolées, largement atténuées au sommet qui est un peu mueronc. arrondies et brièvement pétiolées à la base, planes on à bords redressés, luisantes en dessus, opaques à la laie inférieure, obscurément nerviées ; Meurs en thyrses grêles et bien garnis, à pédoncules courts légèrements velus; corolle de petite dimension ; calice en forme de coupe dentée et membraneux dans sa partie supérieure. Le Liguslrunx Walheri ne paraît pas encore avoir Henri en France où sa ciîlture est toute récente et n'a été laite, jusqu'à ce jour, que par semis, (est un arbuste à i - server en serre froide où ses feuilles sonl généralement persistantes. Il est probable qu'il se présentera dans des e litions de rusticité satisfaisante, cardans son pays natal, à Ceylan, on le rencontre à 5.800 pieds d'altitude. Il y forme l'ornement de la végétation grâce à ses longues pani- eules de Meurs blanches. Il y aurait beaucoup à dire encore sur ce beau genre Lif/ustrum dont le centre de végétation est essentiellement asiatique, dans les régions tempérées de l'Asie, la Chine et le .lapon. Aucune espèce n'est américaine malgré le nom de Ligustrum californicum si abondamment répandu dans les cultures, (est une appellation erronée qui doit être rectifiée en /.. oralijblium Hook., originaire du Japon. On n'en rencontre pas non plus dans l'Afrique chaude el tem pérée. Le L. australianum habite le Queensland et le /.. ml gareou Troëne vulgaire se trouve fréquemment en Europe. P. HARIOT. lu Mil Les Produits de Culture forcée aux Halles I.a température douée des premiers jours de L'année a favorisé le forçage de l'Asperge; 250 bottes enviroir,apportées au pav illon n° (i. mit été vendues de ."> à 26 francs pièce, soit 11! francs en moyenne. (in a reçu, le 15 janvier, les premières Aspe i|lli se sont vendus de li à lit lianes la botte. l.es viticulteurs français oui diminué leurs envois: 550 kilosde Black Alicantt I été adjugés 2 fr. -Ml. :i lr. et H lr. 50; l'extra jùsqu à ^ Ira nés le kilo; lill kilos de CollIUtn. à ■; et il francs. A signaler l'apparition, le 16, venant de Belgique, des premiers Raisins Franhenthal de la saison. i|iii n'ont pas atteint les prix que l'on espérait. l.es premières Fraises oui été obtenues par M. Gustave démolit qui a lait mettre en vente, le S janvier, :î pots de Marguerite avant chacun un fruit moyen à maturité; ils mil été adjugés lOfranes; les premiers envois de caisses de Il fruits mit tait lit lianes, puis i'.' lianes ; les Fraisiers eu pol ont été vendus ô francs ouv iroii. Les Ananas en pot sont dune vent» 15 fruits au prix moyen de 12 lianes. l.es boties de I.ilas blanc varient de 2 Roule île neige, de 2 lianes ;, 2 fr. ."il! : le pa. filet de MllgUet en fleurs, de 1 franc à 1 lr. ôi); enfin les t; petites Tulipes. de 0 fr 10à0fr.75, selon les uuancesel la beauté des fleurs. .1. M. H. assez difficile à . "> francs ; 1 < LE JARDIN 29 Nouveautés Horticoles Parmi les nouveautés de légumes annoncées cette année parla maison Denaifie, de Carignan, nous signalons par- tieulièremenl à nos lecteurs, 1» suivantes: (1) 'ïu. 13. Chou pomme plm hùtij. Chou pommé plat hâtif lig. 13). — Ce nouveau Cliuu i abus constitue une variété bien distincte, remarquable par la grosseur de sa pomme, large, plaie, entourée de feuilles peu nombreuses et paraissant presque posée sur terre tant le pied est court. Bien hâtive et tenant peu de place relativement au déve- loppement de sa pomme, cette belle variété sera certaine- ment appréciée des amateurs et des maraîchers. Fis. 11. Pomme de terre Magnum bleue. Pomme de terre Magnum bleue (lig 14). — Nouvelle variété de moyenne saison, bien productive, ayant le grand avantage d'être extrêmement résistante à la maladie. Les tiges, teintes de rouge violacé à la base sont assez courtes et dressées. Chaque touffe produit 10 à 12 tubercules allon- gés, de grosseur bien régulière, à yeux peu marqués plutôt saillants qu'enfoncés. La peau est bien violette, surtout au sommet; cette teinte étant en partie masquée à la base par de lines craquelures de la peau; chair fine jaune pâle. A cause des dimensions assez réduites de son feuillage, cette variété peut se planter à 0"',60 d'écartement avec 0'", 70 entre les lignes, ce qui permet d'obtenir ainsi un rendement Persil géant d'Eboli. considérable. Sa grande richesse en fécule (19,9 0/0) en fait, une Pomme de terre aussi recommandable pour la féculeric que pour le potager. Persil géant d'Eboli lig. 15). — Cette race de Persil se distingue facilement de toutes les autres par le grand 1. Descriptions des obtenteurs. développement de ses pétioles ainsi que de ses feuilles, dont le limbe est beaucoup plus large et moins découpé le goût de ces feuilles est le même que celui du Persil commun et elles peuvent être employées aux mêmes usages. Pois Gradus (lig. 16). — Celle nouvelle variété est une très bonne obtention de ces' dernières années, pouvant Fig. Hi. — Fois Gradus, rivaliser avec les meilleures variétés à rames. Presque aussi hâtive que le /}ois Caractacus, elle a de plus l'avan- tage de présenter de nombreuses cosses très pleines, ayant la longueur de celles du Pots Téléphone. Fig. IL — Poireau jaune très longd'hicer. Les tiges, assez grêles, garnies d'un feuillage léger vert franc, ont 0'\90 à 1 mètre de hauteur et portent six à sept étages de cosses atteignant jusqu'à 0m;ll de longueur, droites et légèrement recourbées en serpette à l'extrémité, bien renflées et renfermant sept à huit très gros grains ridés blancs. 10 LE JARDIN Cotte gramle précocité, jointe à la beauté de ses eusses et de ses grains, en font une variété très méritante qui ne manquera pas d'être fort appréciée des amateurs ainsi que des maraîchers. Poireau jaune très long d'hiver (fîg. 17). — Cette nouvelle variété, extrêmement distincte, est certainement appelée à obtenir un succès mérité à cause des dimensions vraiment extraordinaires que peut atteindre ce légume. La portion inférieure des feuilles, là où elles se recou- vrent les unes les autres, partie appelée pied, est bien blanche, tout en mesurant une longueur de 0"\ 45 à 0"', 50, avec un diamètre de 0°', 035 à 0m,040; la hauteur delà plante est de i)",75 à 0"',80. Bien rustique, ce nouveau Poireau, caractérisé, en dehors desa taille gigantesque, parla couleur vert blond, presque jaunâtre, de son feuillage, rappelant celle du Poireau jaune du Poitou, constitue une variété très intéressante de Poireau d hiver à grand rapport; il est bien supérieure à l'ancien Poireau long d'hiver de Paris. P. LEPAGE PRÉPARATION DU FRAISIER Pour la Culture forcée. Lorsque, au printemps, les filets de Fraisiers commencent à pousser, on ne conserve que ceux situés le plus près du pied mère el on les marcotte, en les fixant en terre au ami en de petits crochet! . Au mois de juillet, on lève ces filets el on les plante à demeure, à 0'"15 ou 0"'20 en tous sens les uns des autres, dans un terrain bien fumé à l'avance. On donne ensuite plusieurs binages pour débarrasser les planches îles mau- vaises herbes et, en même temps, on enlève les filets dès qu'ils apparaissent. Une fois tous les huit jours, un mouille à l'engrais naturel. Parfois, il arrive que les feuilles de Frai- siers rouillent; on doit alors enlever les plus atteintes el soufrer les plants plusieurs luis de suite. Vers le mois de novembre, on rempote les fraisier-, pfl pots de 0*14 à (i'"K>. en conservant le plus de motte et de racines possible, La terre dont on se serl pour le rempotage est un mélange de 3 1 de bonne terre franche el 1 I de bon terreau de fumier. En rempotant, on ne doit pas tropenter- rer les plantes dont le collet doit être toujours complètement dégagé. Après le rempotage, les fraisiers sonl places a touche touche dans des coffres, de manière à ce que l'on puisse facilement les couvrir s'il vient à geler, puis on les mouille aussitôt. S il vient à tomber de la neige ou si les Fraisiers gèlent avant qu'on ail eu le temps de les cou\ rir. il faut répandre une bonne couche de feuilles ou de grande litière dessus, avant que le soleil n'ait fait fondre la neige; sans cette pré- caution,la neige, en fondant sous l'action du soleil, brûle le cœur des Fraisiers qui sont ainsi perdus. Suivant l'époque à laquelle on veut avoir des fraises, on la il nue bonne .c m, die et on l'élève de manière à ce que, une luis les puis enterrés, ils se trouvent à peine à ira", du verre, Les pots ne doivent pas être enterrés de plus de la moitié de leur hauteur. Pour cette culture, il est utile d'avoir des bâches chauffées au thermosiphon, sans cela il faut remanier les réchauds I uns les quinze jours. Si on a à sadisposition ces bâches chauf- fées, on peut 5 installer des gradins en bois sur lesquels un place les pots. < >n peui aussi forcer en serre el sur gradins également, unis, soit en serre, soit sous haches, les gradins doivent être disposés de façon à ce que les piaules $e trou vent 1res près du verre. Pour ce forçage, les bâches sonl bien pri fera ble ■ au erre Pour commencer à forcer, on ne doil pas avoir plus d% 8 a 12 de chaleur dans les bâches; on augmente ensuite graduellement, pour arriver à 18 ou 20°. Il faut veillera ce que les plantes ne soient jamais sèches et ne pas négliger. non plus de les bassiner une ou deux fois par jour, j 1 1^< 1 1 1 à, ce qu'elles soient en fleurs, c'est alors seulement que l'un cesseles arrosages pour ne les recommencer que lorsque les fruits sonl bien noués. Une fuis les Fraisiers en Heurs, on w. doil pas laisser descendre la température au-dessous de 15°, car une tempe rature plus basse les ferait couler rapidement; il faut aussi, à ce moment, préserver les Fraisiers du soleil s il est trop ardent et donnerde l'air toutes les lois que le temps le per- met el toujours à l'opposédu vent. II ne faut pas laisser plus de ileux ou trois fruits par tige et maintenir celles-ci bien droites au moj en de petites branches en forme de fourches. Suivanl la température extérieure, on peut avoir des fraises -m boni de six ou huit semaines. Pour celte' culture forcée, on emploie principalement les variétés Marguerite Lebreton et Docteur Morue. DÉSIRÉ GAUTHIER. Questions Économiques et Commerciales Les droits de douane sur les produits horticoles de provenance étrangère. Avant ila lier plus foin dans cette étude, je voudrais qu il soit bien entendu que je ne songe nullement à attaquer, en aucune façon lagrande honorabilité el la parfaite bonne foi des person îles qui sont inten enuesdans les débats pro\ oqués parles ju tes revendications des horticulteurs, — ceci dit, je me crois cependant oblige- de déclarer qu'il serait bon que chacun apporte dans ees débats un peu de franchise et qu'on ne cherche pas, ainsi qu'on l'a fait à donner le change sur l'importance des réclamations qui se produisent. En voici un exemple . un journal horticole de Paris, et non un i\r^ moindres, rend compte de la séance du Syndical des horti- culteurs et marchands grainiers el dit ceci textuellement : » Oh sait que plusieurs cultivateurs de fruits forcés du Nord de la France demandent avec insistance le relèvement des droits sur l'importation non seulement des fruits forcés, mais aussi de tous les produits horticoles étrangers... » Cet articlea étéreproduit naturellement par les journaux de l'él ranger ei notammenl ceux de Belgique. Mais sacredié! Il est vraiment curieux que, sitôt qu'on s'occupe dans la presse de certaines questions, fussent-elles horticoles, on cherche ainsi à les dénaturer el qu'on dis,, des choses vraiment trop fortes. Car ce n'est pas seulement les cultivateurs des fruits forcés du Nord qui se plaignent el réclament, ils sont suivis dans leur campagne par des cen- taines d'horticulteurs, par des chambres syndicales, par des sociétés d'horticulture, etc., etc.; que tous ces i-eei.-i niants aient à leur fête quelqu'un qui ait attaché le grelot, parbleu, cela èsl certain! Mais c'esl fausser la question el vouloir en 'faire une affaire personnelle à deux ou trois des intéressés, alors qu'en réalité elle a fait lâche d'huile et s'étend, à l'heure actuelle, dans toute la France, partout où il y a uu vrai centre horticole. C'est donc pour ces diverses raisons que nous tenons à faire de cette question des causeries très étudiées et non un champ de discussions oiseuses, d'autant qu il nousa paru des plus intéressants de savoir pourquoi les horticulteurs fran ç.'iis réclament des droits et sur quelles bases ils établissent leurs revendications. Pour cela, il nous faut jeter tout d'abord un coup d'œil en arrière ël voir ce qu'était I I lorticulture à l'étranger dan- ces dernières années. Si nous prenons comme poinl de départ les années qui suivirent 1878, nous verrons, de suite el très facilement, les comparaisons s établir, essayons... Ce fut une très belle fête de l'Horticulture que la grande exposition de 1878, surtout pour les piaule- de serre qui figurèrent en grand nombre et qui venaient soit d'Angleterre, soit de Belgique... Le. horticulteurs français y puisèrent un nouvel enthou- siasme pour les belles piaules ci ce fin. pour les exposants, une époque doublement fructueuse en distinctions hono- rifiques el en affaires excellentes... Nos \ oisins les Belges étaient, à cette époque, d'excellents cultivateurs de plantes à feuillage les grands établisse LE .1 A 11 DIX :il ments se li\ raienl entre eux à des Luttes pacifiques dont les merveilleuses plantes des tropiques faisaient les frais... Il y avait bien quelques établisse nients moyenspourla vente dite marchande, mais on les connaissail j mmi « -t lesachefeurs allaient généralement s'approvisionner dans les grands éta- blissements. Mais, si nous taisons un saut de dix années, nous trouvons déjà un changement énorme. Certains grands horticulteurs ont disparu ou du moin ont modifié leurs cultures. Ce ne sont plus des plante de serre chaude qu'ils cultivent, on y voit des Palmiers par milliers, des Araucaria, des Dracœna, etc., de cultivateurs émérites sachant présenter et cultiver de véritables mer- veilles. Ces horticulteurs se sont fait producteurs de plante: dites marchandes, dontils vont trouver l'écoulement prodi- gieux en Angleterre, 'Mi Amérique et aussi en France, sans compter les autres pays. Mais bientôt ce ne-sont plu- les grands établissements qui tiennent la corde de la production, ils y renoncent même; ils .ml vu se créer autour d'eux, partout dans tous les fau- bourgs de Gand, d'autres établissements de second ordre, où la fièvre de production devient prodigieuse, C'esl par" centaines de mille qu'on y sème les Kentia, les Cocos, les Latania et tant d'autres. < l'est par milliers qu'on j greffe les Azalées de l'Inde, qu'on \ sème les Asalea mol- lis, qu'on y bouture les Araucaria ei voilà que, bientôt, les grands établissements ne sont plus que dévastes r. depuis quelques mois, à la suite de ces expertises, plusieurs émois de Pois, déclarés comme étant d'origine anglaise, ont été reconnus (soi-disant) comme étant du Canada, c'est-à-dire que les experts ont décidé que, par suite île fausses déclarations, les importateurs auraient essayé de frauder la douane, et, par ce fait, essayé de béné- ficier du droit de3 fanes par 100 kilos. Et, naturellement, les importateurs ont été frappés d'amendés assez lourdes et ont du payer ii fr. 60 par Mil kilos pour les envois incriminés. Eh bien, ees expertises nous semblent fâcheuses à deux points de \ ne : 1" L'arrêt des marchandises en douane [rendant que se fait l'expertise a, au point de vue commercial-, une influence fort préjudiciable. Elle a d'abord pour effet d'indispober l'exportateur contre l'importateur. Celui-ci se trouve de son coté désarmé vis-à-vis de ses clients qui attendent eux-mêmes après nue marchandise qui n'arrive pas. En résumé, des rapports commerciaux se trouvent fâcheuse ni impressionnés par cette question de douane. 2° Ensuite, el ceci esl très grave, les experts peuvent fort bien se tromper, malgré toute la compétence qu'ils peuvent avoir eu la matière, el malgré leur haute impartialité. En effet, comment reconnait-on la provenance des graines '.' 11 est des graines dont la provenance est facile d'établir; par exemple. | mur des graines légères, i ira minées ou Trèfles, on peut, jusqu'à un certain point, indiquer leur pays d'ori- gine par les impuretés qu'elles peuvent contenir; ces impu- retés sont constituées,' en partie, par des graines étrangères; or, on sait que telle piaule ne croit qu'en tel ou tel pays étranger, si donc plusieurs graines de cette piaule se trou- vent dans un échantillon de Graminées ou de Trèfles, on peut en r lureque les ( Iraminées ou les T relies en question viennent de ce pays ou mil mélangés à des graines de ce pays. Mais il n'en esl pas de même pour les Pois, qui s. .ni de grosses graines, faciles;! épurer et à hier, el dans lesquelles il ne reste aucune impureté, aucune graine autre que des l'ois. D'après la douane, la seule base de discussion sur laquelle puissent s'appuyer les experts pour décider de l'origine des l'ois est la suivante : en général, les L'ois récoltés dans un pays à. brouillard, humide, m, m |,ins mous que ceux récoltés dans un pays sec; par conséquent, tout l'ois dont l'envelopj létachera facilement el d'une seule pièce, et dont la cassure sera nette, sera d'un pays sec; tout l'ois dont l'envoloppe se détachera difficilement, c'est-à-dire par morceaux, sera d'un pays humide. Ainsi, par exemple, pour reconnaître un Pois anglais d'un l'ois du Canada : l'Angleterre étanl réputée plus humide que le Canada, l'enveloppe du Pois anglais devra se déta- t lier difficilement, celle du Pois canadien facilement. i >r. on voil immédiatement par où pèi lie ce raisonnement, qui ne peut être absolu et qui, par conséquent, manque de base. Cardes Pois anglais peuvent, même dans leur pars humide, être récoltés par un temps 1res sec; tandis que des l'ois canadiens, même dans leur pays sec d'habitude, peu- vent être récoltés par un temps 1res humide; d'où renver- sement complel du raisonnement précédent. De même, la température peul être très différente dans un même pays suivant les différentes régions de ce pays et la récolte s'en r 'sscnl née '-sairenieut. Cela s'est produit récemment pour deux régions en France, les environs de Paris et la région de l'< >uest, où les condi- tions de la récolte ont été tout à la il différentes de ce qu'elles sont d'habitude. D'où l'on peul c dure que l'opinion des experts, tout impartiaux qu'ils puissent être, doit forcément être empi- rique. Il faudrait donc trouver un moyen qui simplifierait toute celle procédure amenant tant de trouble dans les transac- tions commerciales des marchandsrgrainiers. Peut-être la solution serait-elle, puisque droits il y a, dans un droit uniforme moyen qui imposerait tous les l'ois étrangers entrant en France? Nous serions heureux si notre lettre pouvait engager quelques marchands-grainiers, également intéressés dans la question, à exprimer leur opinion sur le même sujet. On pourrait ainsi, lors d uif prochaine réunion de la Société des horticulteurs el marchands-grainiers de France, exprimer un vœu qui, transmis à la commission des Douanes, pour- rail nous sortir de cette situati lifficile. Veuillez croire, etc. ANDRÉ SIMON, Cultivateur-grainier de la maison Simon-Louis frères et C", à Metz (Lorraine) el àUruyères-le-Cliâtel (Seine-et-oise) Société Nationale d'Horticulture de France S«;an<-e du lîî Janvier I Wi>S l'eu d'apports à cette séance, qui a été, en grande partie, consacrée à l'élection des bureaux des Comifés. COMITÉ HE FLORICULTURE M. Fatzer présentait de bien jolis rameaux de Poinsetlia pulcherrima et d'une variété nouvelle de cette espèce : le P. p.a(t>a,à bractées blanc crème. Une magnifique collection de nouveautés d'Hellébores hybrides avait été apportée par M. Dugourd; nous y avons noté les variétés suivantes : \V. Robinson, Président Vi- ger, Mlle Lucie Fsxirc, Mme Albert Maunxené, Tim.ba.le d'argent. COMITÉ D'aRIJORICULTURE FRUITIERS M. Pierre Passy montrait de magnifiques Poires : Passe Crassane et Doyenné d'hioer, ainsi que des Pommes Calville blanc. COMITÉ UES ORCHI Dl ES M. Uagot avait des Cypripedium Niobe, C. Leanum sn- perbum, C. insigne Vhantini, Epiphronitis Veitchii, Odontoglossum Andersonianum, Ladia Lindleyana. De M. Bert, des Galtleya Trianse, C. T. superba, C. I . Régime et Epipendrum Wallisi. M. Goulas montrait un P/iafamqpsts Schilleriana, remar- quable, non pas par la variété, mais par sa végétation exubérante et son admirable floraison. M. Courmontagne présentait un Lycasle Skinneri couvert de fleurs" el M. Doin, un Liclia autumnalis. Enfin M. l'eteers avait envoyé, de Bruxelles, des hybrides de Cypripedium d'une grande valeur, les : C. Alberlianum var, punclatum, (C. Wallacei X C. Spicerianvm)\ C- Ro- mulus (C. Sallieri Hycanum X C. Chantini); C. Romulus iuiersa.C. < Il i/mpiaiC. Sallieri H yen nu m XC.spircrianum) véritablement remarquable: C. Terpsichore, (C. Sallieri- Uyeanum ~X.C. spicerianum); C. roseum,(C.spicerianum X C. Sallieri Hyeanum), magnifique variété, très distincte. COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE De M. Chapellier, des Ignames de Chine et des Stachys. INTÉRIM. •^ Le Gérant : L. LE CLEKC LE JAHDIX 33 LE JARDIN. — N" 263. — 5 FÉVRIER 1898. CHRONIQUE Nous apprenons avec regret la disparition d'un des il- leurs recueils horticoles de notre époque, le Gardcn and Forest. 11 semblait pourtant que l'habileté qui présidai! à sa rédaction, le choix et l'originalité des articles qui fai- saient, de es périodique américain, une publication d'un ordre tout spécial, auraient dû lui assurer longue vie. En serait-il déjà dans le nouveau monde comme dans l'ancien? Malgré leur renom d'esprits libres et larges, les Américains commenceraient-ils à regarder de trop près à leurs gros sous? Quoiqu'il en soit, le Gardon and Forest a vécu et nous ne pouvons que regretter sa disparition. En France, quand nous, taisons les choses, nous ne les faisons pas à demi. Nous n'avons pas été les premiers à faire îles croisements d'Orchidées, mais, du jour où nos ama- teurs s \ sont mis. ils ont. de suite, occupé un rang des plus distingués. C'est ce qui ressort d'un rapport, que nous lisions ces jouis derniers, relatif aux Orchidées du Luxembourg. M. Opoix a pratiqué, au Luxembourg, environ 1.000 semis provenant de croisements entre les plus belles variétés exis- tantes. Quarante-cinq plantes seulement onl été conservées qui, pour la plupart, ont été présentées à la Société nationale d'horticulture de France, depuis l'année 1888. Il s'agit exclu- sivement de Cypripedium. ( V n'est pas seulement le résultai obtenu qu'il faut signaler, mais surtout la somme de l ravail, de perspicacité, qu'il a fallu déployer pour l'obtenir. Une fleur qui daine le pion au drapeau national, c'est la il' 'il i- tricolore ! « Nos lecteurs seront sans doute assez sur- pris d'apprendre qu'ii existe au Mexique dans la province il< laxaca, en particulier aux environs de Téhuantepec, fleur singulière qui change de couleur très régulièrement plusieurs fois par jour, i) Ainsi s'exprime un de nos grands journaux quotidiens. Cette fleur, que les Mexicains appel- lent « bleu-blanc-rouge, » pousse sur un arbre ressemblant au Goyavier el ne donne son parfum que pendant une heure ou deux, quand sa couleur est rouge. Changeanl de nuance à des heures fixes, elle pourrait servir de pen- dule. Qu'elle est cette plante ? D'après son habitai en para- site, probablement une Orchidée. D'ailleurs, malgré l'éton nenienl du journal, je ne suis pas du tout surpris qu'elle existe. Tout le monde connaît un cas analogue, celui de l'Hibiscus mutabilis qui ne se gêne pas pour présenter une corolle blanche le matin, rose pâle à midi el rose vil le soir. * Il semble que la fabrication du vin de raisin secs,,ii dé chue de sa splendeur d'autan. Les résultats statistiques paraissent du moins l'attester. En 1896, la France produi- sait encore 888.010 hectolitres de vin ainsi fabriqué; en 1897, ce chiffi sttombéà 151.422, soit environ moitié. Il faut reconnaître que la. boisson à laquelle on donnait pré- tentieusement le nom de vin était dune remarquable plati- tude, d'une saveur fadasse et d'une teinte qui n'engageail pas à la consommation. Les vins île sucrage, obtenus, comme on sait, en traitant les marcs par de l'eau et du sucre, la. \ ulgaire resucée, sont aussi en baisse «le :siti).oitn hectolitres, Quant à la. piquette, la piquette d'autan, ce sera loim temps encore une petite boisson de bas prix et 3.742.188 hectolitres en ont do ; la preuve en l'an de grâce 1897. On a souvent cherehéà expliquer la coloration bleuâtre que présentent les Hortensia en certaines circonstances, < >n a attribué cette production à l'existence du fer et c'est ac tuellemenl l'opinion la plus accréditée. M. Hugo Molisch, dan- un fort intéressant article du Botanische Zeitung. a été plu- heureux que ses devanciers car l'expérience lui peï'- mel d afliri ' que cette colorai ion esl exclusivement due j la présence, dans lesnl.de l'alun. Le sulfate d'alumine et le sulfate ferrique produisent les mêmes résultats, mais les autres sels de 1er n agissent en quoi que ce soit. Il semble que, dans la production de la, teinte bleue, ilyail uneeom- liinaison du sel de ici- ou d'alumine avec la matière colo- rante habituelle île la fleur. I.e Kola, si à la mode de nos jours et dont on abuse journellement, est l'objet de grandes cultures. Nos posses- sions île la cote occidentale i ['Afriq ue étaient, jusqu'à ces derniers temps, leur terre promise. Peut-être n'en sera i il plus longtemps ainsi V En effet, le jardin de Kew, fidèle à son rôle, a distribué, il y a déjà quelques années, de jeunes plants de Kola aux jardins coloniaux de Calcutta, de Ceylan, de Zanzibar, de la Dominique, de Sydney, de Maurice, de Java, de Singa p mre et de Toronto. C'est dire que le monde entier en est infesté. Il parait qu'il prospère un peu partout et déjà la Jamaïque peut actuellement en fournir de grandes quan- tités au commerce. Est-ce nu bienfait, s'est-on demandé, que cette propagation effrénée du Kola '.' Sur dix personnes que l'on rencontre, il en est bien six qui ne pourraient se passer de prendre leur Kola. C'est un stimulant de premier ordre, analogue au café, qui... stimule trop, surtout quand il est associé à douze ou vingt-cinq pour cent d'alcool. [.Australie, (|iii marche de l'avant en toutes choses , se livre de plus en plus à. la culturelles plantes destinées à la. parfumerie. Il y a longtemps que les récoltes de Cannes, de Nice, délirasse ne sont plus suffisantes. On cite une seule usine de Cannes qui consomme 50.000 kilos de Çassie Farnèse, 70.000 kilos de pétales de Roses. 16.000 kilos de Heurs deJasmin, 10.000 kilos de fleurs de Tubéreuses, eti etc. Il est impossible qu'une seule localité' puisse fournir toute cette masse de Meurs. La plupart de ces plantes crois- sent avec vigueur en Australie, ainsi que le Réséda, la Verveine, la Lavande. l'Héliotrope, le Romarin, laVioletl •. la Menthe, l'Oranger qui déjà > sonl cultivées sur une grande échelle. Notre confrère d • la Semaine horticole, à qui nous em- pruntons ces renseignements, nous apprend en outre que ce- produits arrivent régulièrement en Angleterre où l'im- portation des parfumeries dépasse annuellement la somme de 10.00!) livres. L'huile d'olive de provenance austra- lienne fait déjà concurrenc i à l'huile d i Provence. Les procédés indiqués pour la conservation des raisins Irais sont, toujours accueillis avec faveur, car tout le monde aime le raisin. En Russie, on est arrivé à un fort bon résultat en opérant de la manière suivante : < (n enlève de chaque grappe, les grains a\ aiïés,en ayant soin de ne pas froisser ceux qui sont en bon état. Puis lépose lesgrap- p is ainsi préparées dans un pet il tonneau sur une couchede liège râpé. < m recoin re dune nouvelle couche, de manière à combler tous les vides el on dispose un nouveau lit de rai- sins surmonté d'u touche de liège. On remplit le tonneau toujours eu ayant bien soin de supprimer tous les inters- tices et, le raisin ainsi préparé peut, sans inconvénient, se conserver pendanl au moins une année. Il sufflt.au moment oi on veut l'emploj er,dele retirer du tonneau, de le secouer el de le plonger dans l'eau pour le débarrasser des pous- sières de liège. Le Nord horticole nous apprend que ces P 'lits tonneaux de raisin se vendent par milliers dans toute la Russie. # * * M. Prunel est arrivé, au cours de ses recherches sur le Blach-Rot, à conclure que ce sonl surtout les feuilles, celles qui n'ont pas encore atteint leurs dimensions normales. qu il importail de préserver par l'action de suintions anti- septiques. C'esl de cette préservation que dépend, presque entièrement, cdle des fruits. C'est pour ne pas avoir prati- qué ce traitement des extrémités, qu'on s expose, chaque ée, à perdre une bonne pari ie de la récolte. P. HARIOT. Mi i.i: jahdix NOUVELLES HORTICOLES Mérite agricole. — Par décret rendu sur la proposi tion 'lu Présidenl -lu ( lonseil, Ministre de l'Agriculture, el par arrêté en date duôjanvier 1lu ','S niai au ô juin ; Mézières-Charleville, du 1 au 11' juin: Alençou, du 25 juin au :i juillet : I ari' -. du 20 au 28 août : l.\ on. du ','"; août au I septembre. Les programm :s de ces c :ours paraîtront très proehai- ii -ni'ii I . Banquet Mesnier. — Le 22 janvier dernier, a eu lieu. dans les salons du restaurant Marguery, le banquet offert, par un certain nombre de jurés el d'exposants de la section agricole el horticole de l'Exposition de Bruxelles, à M. 11. M"- nier, le zélé commissaire agricole de cetl ^position. Yassistaienl : MM. Vassillière, Directeur de l'Agricul- ture, Vigér et Gomot, anciens Ministres <|e l'Agriculture, Ouvré, député, etc., et, comme représentants de la presse, MM. H. Sagnier, directeur du Journal de l'Agriculture, 11. Martinet, directeurdu Jardin, !.. Chauré, directeur du 'tour d'horticulture, Abel Châtenay, secrétaire 'le la S. \. II. F. ele. h . diseour très applaudis oui été prononcés par M. Bajac, le distingué ingénieur-constructeur, président i\>i comité d'organisation, par M. Vassillière, par M . Deny, el enfin par M. Mesnier qui, très ému, a remercié pour cette manifestation ainsi que pour l'Ivau bronze d'art qui lui a ('•lé offert à celle occasion. Société d'horticulture de Londres. Le banquel annuel de cette Société, d'une utilité incontestable et donl nous avons eu, à maintes reprises, l'occasion de parler dans ces colonnes, vient d'avoir lieu à Londres, le lô janvier dernier, sous la présidence de M. Herbert Cutbush. En outre de notre sympathique collaborateur, le dévoué prési- dent de la Société, M. G. Schneider, et des membres titulaires, de la Société, nombre de pers alitésdu monde horticole anglais, notamment MM. 1I..I. .loues. \Y. Cutbush, llar- iuan-1'avno. Harry-Laing, .1. Weathers, etc.. \ assis- taient. De cordiales allocutions ont été prononcées par M. 1 lerberl Cutbuscb, qui a constaté les progrès incessants de la So ciété, par M. (I. Schneider, i|iii a remercié el félicité les membres de la Société de l'esprit de confraternité qui n'a jaina is cessé de régner eut re eux, par M. i rachelin, au nom des mbres de la Société, etc. La fête s'est terminée, eomi l'habitude, aux accents du ('mil .surr the queen el de la Marseillaise. Association des anciens élèves de l'École na- tionale d'horticulture de Versailles. A la suite des élections annuelles qui ont eu lieu le dimanche 30 jan- vier dernier, le bureau de l'Association, dont les membres ne sont pas rééligibles à la même fonction avant une année d'intervalle, a été constitué connue il suit, pour l'année 1898 : Président : M. A. Magnien, Vice-président: M. L. Henry. Secrétaire : M. .1. ( iérôme. Membres du Conseil : MM. .1. Bellair, V. lierai. F. Cayeux, .T. Fossey, .1. ( rérôme, A. Gourlot, A. ( !ra\ ereau, L. Henry, A. Levièil, A. Magnien, H. Martinet, .1. Ma- thieu, ]•:. Xo.lot. L'. l'ollel. <'. W'elker. Réunion d'horticulteurs pour la discussion des droits de douane. -- lue importante réunion d'horticulteurs, provoquée par le Syndicat des Horticulteurs de la région du Nord et un groupa d'orchidophiles, a été tenue, le samedi "211 janvier, dans l'hôtel de la Société nationale d'horticulture de France, si. me de Grenelle, a lin de discuter la question des droits de douane actuellement à l'ordre du jour. Nos lecteurs sont, du reste, déjà tenus au courant de celle question par les articles que nous avons publiés jusqu'ici sur ce sujél si intéressa nt. De uombreux horticulteurs delà région parisienne el de diverses parties de la France, principalement du Nord assistaient à celle réunion, qui fut présidée par notre direc- teur rédacteur en chef, M. 11. Martinet, que ses études sur l'économie horticole et son impartialité bien connue, dési- gnaient pour remplir cette fonction. Les deux camps, pépiniéristes et horticulteurs, c'est-à-dire libres échangistes el protectionnistes, étaient également bien représentés parles membres les plus marquants de l'horti- culture française. Divers orateurs ont pris la parole. les uns pour, les autres contre les droits de douane. Malgré les explications courtoises et loyales de pari ci d'autre, l'accord définitif n'a pu se faire entre les pépiniéristes el les horticulteurs, chaque parti persistant à croire sa manière de \ oir la seule bonne. Celle réunion a cependant eu un 1res heureux résultat, edui d'à ner les ai 1\ ri'si i res à se mettre d'accord sur un certain nombre de points de détail el à admettre, cl : pari ci d'autre, le bien fondé des réclamations formulées par le- lleUX pallies. LE JA1IDIX Quand on s'estima el qu'on en arrive; à pouvoir discuter posément une question aussi épineuse, e'esl déjà un grand pas de lait au-devani d'une solution qui doit être conforme aux intérêts supérieurs de l'horticulture française. École d'horticulture Le Nôtre, à Villepreux. - Le mercredi 2 fé\ rier, ont eu lieu les examens de sortie des élèves de l'École d'horticulture Le Nôtre, à Villepreux. I.1 jury était composé île MM. Caron, conseiller général île la Seine, Président; Chevallier, secrétaire-général île la Société d'horticulture de Seine-et-Oise; I>. Vitry, arbori- culteur à Montreuil; Charguerraud, professeur d'arboricul- ture de la Ville île Paris; (Jravereau, horticulteur à NeaupbleTe-Chàteau; Oudot, jardinier chef à Marly-le- Roi. Les élèves présentés par le Directeur mil été reconnus aptes à recevoir lec^rtificat de l'enseignemenl professionnel el mil été classés dans l'ordre suivant : 1. Tourret; 2. l'uy; :>. Bail ; I. Cherrière; 5. Schubert : 6. Vogel ; 7. Viard ; 8. Vachey ; '■'. Himart; lu. Rossiôre; 11. Hervier. La Commission a été unanime à reconnaître les grands progrès accomplis au point de vue de l'instruction théorique el pratique, et a adressé ses félicitations au Directeur et au personnel du corps enseignant. Les examens sonl fixés à cette époque, en raison de la facilité de placer les jeunes gens au printemps. Les premiers arrivages de l'année des fruits du Cap en Angleterre. Les autorités île l'African Housc de Bishopsgate E. C., informaient le Gardeners' Chronicle, à la date du 28 janvier dernier, 411e les fruits du Cap transportés par l'Union Une of steamers, étaient, à ce moment, en routée) arriveraient d'ici uni' semaine. Il faul espérer, ajoutait notre confrère, 411e les échantillons envoj es cette année seront en progrès sur ceux 'I'"- années précé- dentes. L'horticulture en Tunisie et le régime anti- phylloxérique. 1 (ans le rapport sur le commerce exté- rieur de la Tunisie en 1896, rapport publié par le Bulletin de la direction de l'agriculture et du commerce de la Régence il' Tuais, du lu janvier ÎS'.IS. nons relevons, comme avant rapport à l'horticulture: 1" aux exportations, uniquement des dattes pour 121,708 fr. ; 2" aux importations,... rien! Cela provient du régime anti-phylloxérique auquel est soumise la Tunisie, ce qui ne permetd'y introduire aucune espèce de plante de crainse d'y laisser pénétrer... le phyl- loxéra! Puisque l'on sait que le phj lloxéra ne \ if que sur la Vigne, ii" suffirait il pas d'empêcher l'importation de la \ igné, sans pour celaentraver l'introduction des autres plantes'? Xous nous permettons d'appeler, sur ce point, l'attention de notre exeeltenl collaborateur et ami, M. .1. Dybowsky, Directeur de l'Agriculture de la Régence île Tunis, quia déjà, à diverses reprises, donné maintes pleines ,|e s;i sollicitude bien connue pour les intérêts horticoles el nous pensons qu'il voudra bien \ apporter remède. La culture maraîchère en Tunisie. — « Le marché ■ le Tunis est abondamment pourvu de légumes ordinaires que les jardiniers arabes, siciliens ou maltais obtiennent très économiquement, mais il manque, presque complète- ment, de légumes fins et de primeurs, et il n'esl pas douteux que c'est surtout la production île ces légumes de luxe .pie doivent viser les maraîchers français. « La demande de ces produits s'accroM en même tejnps que la population européen! 1 il est de toute évidence'que la productibn peut augmenter beaucoup sans que Ton a il même à redouter l'encombrement du marché' local. Toul en fournissant à la cou soin niai ion îles principaux centres de la Régence, les horticulteurs pourront s'occuper d'exportation, Ci race à la douceur du cli mal de la Tunisie, il est facile de produire des primeurs à lion marché. < m -.1 i 1 combien cette branche du jardinage esl prospère aux environs d'Alger el quels bénéfices importants elle laisse à nos voisins. m Dans la lutte pour approvisionner les grands centres de la France ou de l'Angleterre, is avons l'immense avantage de pouvoir exporter de 1res bonne heure; par des serais précoces de variétés hâtives judicieusement^ choisies, nous devons accroître encore l'avantage naturel don! nous jouissons : les envois qui arrivent les premiers se vendenl à les prix bien plus élevés, sans compter que le transporl 5 'effectuant à un enl où la température est peu élevée, il y à moins à craindre les détérioriations qui se produisent lai ilenieiil en cours de roule. 11 Tels sont les excellents conseils que donne aux cultiva- teurs tunisiens, M. p. (her\ in. dans le Bulletin de la direction de l'agriculture et du commerce de la Régence de Tunis. A tous les cultivateurs, en général, d'en Taire leur profil ! Les Phalaenopsis. - La culture des PIfalœnops"s\ assez généralement mal comprise, n'esl nulle ni impos- sible, (Il et nous vei s d'en avoir la preuve dans les serres de M. le Dr Fournier, à Xeuiïlyrsur-Seine. ('et amateur distinguéa rassemblé dans sa collection ,1 1 irchidées rares ei \ ariées, une centaine de Phalœnopsis qui l'ont lion neuf aux soins habiles de M. Gautier. Nous n'avons jamais vu de pareilles plantes, ni une aussi abondante floraison, el nous engag is les lecteurs du Jardin h les aller voir, car une description, si fidèle soit- elle, ne pourrait donner qn' 1 idée lié'- vague de celle admirable pluie de fleurs, légèrement rosées, du /'. Schiileriâna, blanches du /'. amabilis, un peu maies, Ju P. leticorhodà, poinl illées du /'. Si un ri in nu etc.. ('es plantes possèdenl de 12 à 11 feuilles mesurant en yenn|0ra,'3u à II1". H de long sur O-",^ à il'", 2(1 de large el ne ressenililenl donc en rien aux échantillons rachi iii|iiesi|U'on rencontre le plus souvent dans les serres. Les gra ppes pprtenl de 60 à Tô fleurs, e'esl dire que le speetai le d'une aussi lu-Ile floraison ne nous a jamais éié oileri 1I1. lit ces mëÈveilles végètent a côté d'autres Orchidées forl belles et d'iiN grand choix de plantes très intéressantes. C. M. PETITES NOUVELLES Société royale d'horticulture et d'agriculture d'Anvers. — Des conférences horticoles, organisées par la Société royale d'horticulture et d'agriculture d'Anvers, auront lieu, cette année, à Anvers, aux dates ci-après: Le 6 février, conférence en flamand sur les Orchidées exotiques, par M. Gh. de Bosschère ; le 13 février, coule rence en flamand sur les plantes d'appartement, par M. J.-I. de Beucker ; le 27 février, conférence en flamand sur les soins à donner à un jardin de ville, par M. J.-I. île Beucker; enfin, le 6 mars, conférence en français sur les garnitures florales, par M. Ch. de Bosschère. Une première conférence, faite, en français, par M. Ch. île Bosschère, sur les Orchidées exotiques, a déjà eu lieu le 30 janvier dernier. Société française des Rosiéristes. — Nous venons derecevoir le Bulletin ir S île la Société française îles I; siéristes et nous avons constaté que cette Société, qui n'a que deux ans d'existence, est en bonne voie de prospéri le. Son deuxième Congrès, aura lieu à Lyon vers la lin du mois d'Août de cette année. Nous en parlerons d'ailleurs en temps utile. Les personnes qui désireraient des renseignements plus complets à ce sujet, peuvent s'adresser au secrétaire géné- ral, M. Octave Meyran, 59, Grande-Rue de la Croix-Rousse, à Lyon. (Rhône). (I) Nous avons déjà, à ce sujet, publié un intéressant article de notre collaborateur, M. Albert Maumené. sur les Plia- lutnopsie, cultives à Fontenay-sous-Bois, par M.Régnier, qui esl passe maître dans la culture de ces plantes el possédait, en lévrier 1SII7, des piaules portant plusieurs grappes de su a DU Heurs. (Voir Le Jardin, IS97, page lie ) .\. 1'. I.. 1(. 36 LE JAKDIX Comités d'admission à l'Exposition de 1900 — M. Jean Forestier, attaché au Cabinet du Ministre du Com- merce et de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes, vient d'être nommé membre du comité d'admission de l'Exposition de 1900, classe 46. Chaire de physique végétale au Muséum d'his- toire naturelle. — La chaire de physique végétale au Muséum d'histoire naturelle, vacante depuis la mort de M. Georges Ville, vient d'être donnée à M. Maquenhc, docteur ès-sciences, assistant au Muséum. Concours général agricole de Paris. — Rapptlons que le Concours général agricole de Paris aura lieu dans la Galerie des Machines au Champ de Mars. Les délais ac- cordés aux exposants pour l'envoi de leurs déclarations sont expirés depuis le 15 janvier. L'exposition des instruments sera ouverte dès le mer- credi Il mars à !ii heures du matin et, à partir du vendredi 11 mars jusqu'au mardi 15 à 5 heures du soir, on pourra yjsjter toutes les diverses parties du concours. Distribution de greffes. — Comme les années précé- dentes, la Société centrale d'horticulture de la Seine-Infé- rieure mettra en distribulion, à titre gratuit, à partir du 15 mars prochain, des greffes d'arbres à fruits de pressoir, provenant de son Ver- ger-Ecole et dont la 1 iste, corn jiren an 1 75 va- riétés de pommes et 1 1 de poires, sera envoyi e à toute personne qui en fera la demande au Président de la Société, 40, rue Saint-Lô, à Rouen (Seine-Inférieu- re). Concours de plans de jardins. - La So- ciété nationale d'horti- culture de France a décidé d'ouvrir un con- cours spécial de pians de jardins entre les ar- chitectes- paysagistes . Ce concours a pour ob- jet la transformation de la place du Carrousel, à Paris, en jardin dont les grandes lignes se relie- raient à celles des jar- dins contigus. Les projets doivent être rendus au local de l'Exposition de la So- ciété, au plus tard le lùinai 1*98. Lcsdeman- des de participation à ce concours doivent être adressées, avant le 15 avril 18'.)8,à M. le Pré- sident de la Société, 84, rue de Grenelle, qui fera parvenir aux intéres- sés les conditions du concours. M. H. Dauthenay, chef de culture à l'hospice Sainte-Anne, vient d'être nommé secrétaire de la rédaction de la Revue horticole. Nous lui adressons, à cette occasion, nos sincères félicitai ions. Société d'horticulture pratique du Rhône. — A partir de cette année, le Bulletin de la Société d'horticul- ture pratique du Rhône, devient bi-mensuel sous le titre de L'Horticulture pratique. L'Association pomologique de l'ouest \ ieui de chan- ger son titre en celui d'Association pomologique française pour les fruits de pressoir et l'industrie du cidre et, désor- mais, elle étendra son action sur tout le territoire fran ai Au jardin botanique de Hambourg. — Nous appre- nons avec plaisir la nomination de M. le professeui doc- teur Zacharias, dont nous avons été a même, à divi reprises, d'apprécier l'amabilité et l'érudition, vient il être nommé directeur du jardin botanique de Hambourg fous lui adressons nos bien sincères félicitations. Exposition internationale et quinquennale de Gand. — La Société royale d'agriculture et de botanique e Belgique a mis au concours, pour abriter l'Exposition uinquennale de Gand, un bâtiment provisoire devant ' »™ Fig. 18. — Jeun Linden. couvrir une superficie de 31 ares et être érigé dans les jardins du Casino. C'est M. E. de Werdt, architecte à Gand, qui a été le lauréat de ce concours. L'Exposition qui, ouvrira ses portes le 16 avril prochain, ainsi que nous l'avons déjà dit s'annonce suus d'heureux auspices et de nombreuses récompenses sont prévues pour ses 717 concours. Rappelons aux intéressés que les demandes, adressées à M. Fierons, secrétaire de la Société, doivent parvenir avant le 19 mars prochain. Jardin d'acclimatation d'Hyères. — L'Établissement horticole connu jusqu'ici sous le nom de Jardin d'acclima- tation d'Hyères s'appellera désormais : Etablissement d'horticulture et d'acclimatation du Gros Pin. A partir du 1" juin 18£8, le siège de l'Etablissement sera Iransfeié aux Jardins du Gros Pin , avenue de la Gare, à llyères. JEAN LINDEN Nous axons retracé à grands traits, dans notre dernier numéro, la vie de Jean Linden dont nous don- nons aujourd'hui lepor- iiaii très fidèle (fig. 18). Les nouvelles reçues de Belgique nous ap- prennent que ses funé- railles ont eu lieu au milieu d'une grande al- fluence de monde où se remarquaient la plu- part îles notabilités hor- ticoles belges. Nous profitons de cet- te occasion pour rappe- ler le nom de quelques plantes, parmi les in- nombrables espèces ou \ ariétés qu'il a dëcou- \ ert, i ii ( roduil ou l'ail introduire par les col- lecteurs qu'il dirigeait : Aerides Augustiana, A. Reickenbachi ; An- guloa Cloioesii, A. ebrunea ; Anthurium cristallinum, A. l)e- cliuriH . A.magnifïcum , A. regale : Avalia ele- ganlissima, A. spec- labilis ; ( 'altleya Gi gas, C. Rcx, C. Ale- xandre; Bégonia Rcx; Coc/i I ii h lu Not .' lia nu . < '. sanguinca : Cocos Weddelliana . Cypripedium Latcrenceanum, C Hyea- itiun ; Dieff'enbachici imperialis; Dion edule ; Dendro- bium Stratiotes; Draccena Lindeni, I>. neo-ealcdonicà ; Epidendrum Cappartianum, /•.'. nemorale ; Eucharis ama- .in.,11 ; Ficus dealbata; Filtonia argyroneura ; Tresinc Lindeni ; Kentia Bclmoreana; I ailia superbiens; Lycaste Skinneri; l.iboniajloribunda; Masdecailia eoccinea, M. Rœtslï ; Ondontoglossum crispum, O. Pescalorei, O. prœstans, O. triumphans ; Oncidium Kramcrianum, (>. Phahenopsis, <>. tigrinum; Plialwnopsis Schille- riiiini ; Philodendron Lindeni : Selenipedium caudatuni, S. ciltatum; Stanhopca odoratissima ; Sobralia oio- lacea; Sphœrogyne imperialis; Tillandsia Lindeni; Tradescantia reginœ ; Zamia Lindeni; Zygopetalum grandijlorum. LE JAHblN 37 CHRONIQUE FLORALE Au marché floral des Halles. — La cascade du Bois de Boulogne à l'Opéra. Quelques com- positions florales. -- Roses et Genêt. -- Les fleurs dans les salons modernes. Notes d'Allemagne. 25 Janoier. — La matinée esl radieuse, aussi toutes les fleurs qui sont dehors, et elles sont nombreuses, sont-elles d'une fraîcheur parfaite. Celles du Midi son! mélangées avec (■■Ile-; de Paris, niais l'observateur on distingue nettement la différence : De Paris, de belles thyrses de Lilas à fleurs doubles ou simples, blanches ou d'une délicate nuance mauve, sont très fournies, les fleurs en sont bien formées el 1'' feuil- lage, normalement constitué, comme en pleine saison. Que de progrès réalisés dans cette culture depuis quelques années, et quelle différence avec les grêles ih\ rses dos Lilas du littoral méditerranéen ! Fig. 19. — La Caseade"du Bois de Boulogne un Bal de l'Opéra (V n'est pas tout, car voici duMuguet et, par bottes d'une douzaine, des Tulipes Duc de 27u>Zencore munies de leurs oignons, îles rameaux de Staphylea, des Roses Triomphe de l'Exposition, des Anthurium, des Violettes, puis, en boîtes., des fleurs d'Azalées et de Camellias. l)u Midi, voici des rameaux de Mimosa, ceux de 1er choix admirablement fleuris et formant des panaches jaunes bien fournis, des Anémones, des Renoncules, des Jacinthes, des Œillets, des Giroflées brunes et des Quarantaines, des Anthémis, des Narcisses tout blancs el Narcisses des poètes, etc. Les Roses ne sont pas très belles, on sent leur déclin momentané, sauf, cependant les variétés Lamarqua et Nabonnand qui sont là en quantité. Un soûl commissionnaire a des rameaux feuillus de Garrtja cllipticu et G. Thureti, que je vois pour la première fois aux Halles; c'est un feuillage assez élégant. c un me principal décor, pour le bal du 22 janvier, une imita li le la Cascade du Bois de Boulogne, dont la garniture a été faite par l'habile décorateur parisien, M. halle. Comme toul ce qui a trait à l'horticulture a sa place dansée journal, nous avons tenu à nous rendre compte de clic décorati le salon, tout à lait différente de ce qui se l'a ii ordinairemenl . l'ourla garniture de cette cascade aux roches bien imi- tées, d'où l'eau tombait le long d'un invisible treillis, on avait principalemenl employé îles plantes de plein air, ainsi qu'on peut s'en rendre compte par le croquis pris sur le \ii el reproduit par la figure 19. C'est précisément ce qui donnai! à cette décora! ion toute nouvelle un cachet naturel d'un aspect particulier. Sur les roches el sur les' côtés, étaient placés des Epicéa, des l 'î us noirs, .les Cedrus Deodara et C. Libani,Aes Ifs, des Cryptomeria elegans, des Thuya Lobb\ des Bambous (B. Meta/ce et B. nii/rii). des Lauriers Cerises et Lauriers du Portugal, des Strelitsia, des Troènes, des Romarins, au-dessus desquels s'élançaient onduleusement deux Cocos flexuosa, tandis que des rameaux île Lierre retombaient le long des roches, el que. dans un petit mas- sif étaient groupés avec goût, des Dracaena, des Romarins. desAucuba, des Rétinospora, des Rhododendrohs,ëtc.Ces végétaux, avec leurs teintes naturelles, don- naient il cette scène beaucoup d'attrait : ain- si, un Gyneriunr, avec ses tiges et feuilles mi- sèches, formait un effet inattendu, en jetant nue noie claire sur les feuil- lages verts et pourprés des autres végétaux. Nous nous permet- trons cependant une petite critique, c'est au sujet de l'éclairage de ceite scène qui n'était pas suffisant. II nous faut ajouter que les décors avaient été peints par M. Jam- bon, l'artiste bien connu, d axaient été montés par son collaborateur, l'habile chef machiniste, M. Vallenot. Nos lecteurs ont. sans aucun doute, lu. dans les journaux uotidiens, que la direction de l'Opéra avail tait exécuter, Les lleuristes parisiens innovent journellement, et nous avons peine à les suivre pour passer en revue, chaque semaine, les nouvelles compositions méritantes. Je me contenterai, [mur aujourd'hui, de mentionner les sui\ ailles : Tout d'abord, une ravissante corbeille uniquement gar- nie de Tulipes Duc (/-■ Thol el surmontée d'une anse que contournai! un Ilot de dentelles marron. l'uis une corbeille ovale, remplie de Roses Lamarque sur le côté desquelles é rgeait une gerbe de Genêt blanc ; le tout était surmonté de deux autres pdites corbeilles portées par un simple montant et d'où s'élançaient des grappes d'Odontoglossum el à'Oncidium sur un fond de Gattleya Lœ'lia. Ces fleurs, de formes et d'origine bien diffé 38 I.K JAHIHX rentes, formaient un ensemble dont les oppositions étaient du plus bel effel . Une autre composition, que j'ai bien remarquée, consis- tait en une bourriche entièremenl garnie de Muguet el en- tourée d'un large ruban de faille blanche moirée ; composi- tion d'une simplicité remarquable, en même temps que très luxueuse. Dans une quatrième composition, se dénotai! la recherche voulue d'une association de tons différents d'une même nuance dans les coloris à la mode. C'étail une corbeilleen bambou garnie de Cyclamens aux fleurs violacées el donl l'anse, dissimulée par îles bouffées de gaze mauve, était nouée de rubans également mauves. En outre de celles-là. nombreuses étaient les corbeilles il une plus grande valeur, telles que : l'n bateau en osier blanc décoré, dont la coque n'était qu'un tapis d'Adiantum constellé de grappes blanches de Muguet et donl les mâts se raccordaient à la coque par des Unis nuageux de gaze blanche. Une corbeille en bambou, dans laquelle, sur un Fond de fine verdure il Adiantum, étaient piquées des fleurs de Cypripedium, tandis que, à l'extrémité d'un montant, un tampon de mousse, dissimulé par tente une série de coques de ruban ruse, permettait de piquer, parmi celles-ci., des fleurs de Cypripedium entourées des molles ondulations de gaze jaune semblant en protéger la fragilité. Enfin une grande corbeille, enrubannée de large faille rose et contenant des grappes de Muguet en quantité. Au montant de cette corbeille, étaient suspendues deux espèces de petites nacelles en bambou d'où s'élevaient des fleurs de Cypripedium, parmi îles Jacinthes, du Muguet el des frondes d'Adiantum. Il esi à remarquer nue, cet hiver, on voit beaucoup de corbeilles en bambou surmontées d'autres plus petites. Les corbeilles munies d'anses sont bien moins employées, el, dans la plupart des cas, Ta use est remplacée par un nu m tant simple. J'ai beaucoup ad miré une gerbe exquise en Roses variées, sur un côté de laquelle s'élançait une branche liés ramifiée de Genêt blanc ayant quelque analogie avec cette brandie de Genêt, si pittoresquemenf recourbée, qu'exposait, en mai dernier, aux Tuileries, M Morimoto. Voilà, il m'a été agréable de le constater, une indication suffisante prouvant que les compositions japonaises ne sont pas si ;, dédaigner qu'on l'a dit, puisque, dans te cas pré- sent, on > a puisé une excellente inspiration. C'est, en même temps, une preuve que l'art floral japonais n'est déjà pas si dérisoire, lorsqu'il est logiquement interprété. « Plus d'< M éludées, ni de rarissimes Fougères, des bouquets de Violettes et de Réséda, dos branches de Roses; ;, cette époque de l'année des touffes de Gui dont le feuillage pâle et les perles blanches s'harmonisent si bien avec la note dominante. Aussi le sombre Houx, aux cenelles rouges, verdure traditionnelle du moment, lui aussi, n'est-il admis- sible que dans les vestibules et les escaliers, mais il \ prend sa re\ anche. » (1). Telle est l'appréciation de M"" la Baronne Staffe sur les garnitures florales des salons modernes, aux tentures de nuances pales et aux ameublements de bois laqués. La suppression des Orchidées et des Fougères, dans la décoration de nos salons modernes, ainsi que le veut M"" la Baronne Staffe, ne me semble pas justifiée. Les fleurs el les feuillages de teintes fragiles et délicates sont, cela est certain, celles qui s'aecordenl le mieux avec les tentures aux tons vieillis, mais peut-on reprocher aux Or- chidées de n'avoir pas de nuances délicates ! Certes, il n'est pas possible à tout le monde, le garnir les appartements avec des Orchidées, mais on coin iendra que la suppression totale de ces plantes dans la décoration flo- rale n'est pas à souhaiter. Ne forment-elles pas comme le complément indispensable des salons somptueux ? Les Fougères ne sont pas non plus si rarissimes qu'il t'aille, sous ce prétexte, les exclure de la décoration florale des appartements ; grâce, en effet, à la délicatesse de leur feuillage, elles sont le complément de toute belle dé 'ation. # * # Ce n'est certes pas dans les quelques lignes d'une courte note de cette chronique que l'on peut étudier le travail, par- fois si artistique, des fleuristes, en Allemagne. Je me réserve d'ailleurs de traiter, plus tard, cette question de l'art lierai allemand comparé à l'art lierai français, si, toutefois, il est permis de préciser quelque chose en matière d'art. Pour aujourd'hui, je me contenterai de signaler les quelques renseignements suivants, extraits d'une lettre reçue d'Alle- magne ees J0UrS-C'i ! Actuellement, les fleuristes allemands emploient beau- coup, pour confectionner le fond des couronnes, les rameaux chargés de chatons du Saule Marsault, ainsi que ceux cons- tellés de fruits de VArdisia crenulata ; les piquets gerbes sont formés par d'autres fleurs. 11 n'y a pas beaucoup de Roses et de Lilas blanc, mais, en revanche, on aime beau coup les Meurs coupées du Prunus Irilobu. En cette saison, les montres îles fleuristes sont ornées rie Medeola et d'Asparagus Sprengeri. Quant aux autres fleurs utilisées en ce moment, ce sont à peu près les mêmes que celles que nous voyons chez les fleuristes parisiens et, tandis que les Œillets et Anémones viennent du Midi de laFranceel d'Italie, les Orchidées seul expédiées de Bel- gique el d'Angleterre él les Muguets, de Magdebourg. ALBERT MAUMENÉ. PLANTES SIBERIENNES NOUVELLES l)u fait qu'elles nous viennent de Sibérie, il ne résulte pas que les plantes qu'on nous envoie de là-bas, soient des espèces ni\ales. If est, dans cet immense pays qui couvre une parlie île l'Asie, des contrées chaudes el sèches dont la Non- a le caractère steppique et se rapproche étonnamment île celle des régions méditerranéennes. La Sibérie est si \ aste qu'elle offre un grand nombre de contrées très diverses que caractérisent des plantes spéciales. Depuis longtemps déjà, elle est parcourue par des natura- listes el nos jardins renferment des plantes sibériennes depuis bien des siècles. I .es Saxifrages aux larges feuilles épaisses el aux fleurs ruses (S. ligulata,S. crassifolia, etc.. (l)nous \ iennentde ces régions, ainsi que beaucoup d'entre b-s bonnes vieilles plantes vivaces des anciens jardins. 11 y a partout, dans ces immenses régions presque inha- bitées, beaucoup de belles fleurs que nous ne connaissons pas encore, et, dans les plaines ou les forets que ne sillonnent pas les mutes ordinaires, loin des chemins battus des cara vanes, bien des trésors végétaux qui feraient les dédiées des amateurs. C'est pourquoi fous les voyageurs qui se rendent dans l'Asie centrale et septentrionale doivent avoir l'œil ouvert sur les graines et les bulbes (plus facilement trans- portables que les plantes) qu'ils rencontrent, et ne doivent négliger aucune occasion de faire connaître la flore descon- t rées qu'ils traversent. lli Les Annales politiques et littéraires, V du 2 janvier 1S98. (I) Le Jardin, 1897, cage 120. I.K .JARDIN 39 Aussi ai-je été enchanté — el je n'ai garde d'oublier que c'est à M. II. Martinet quejeledois d'avoirpu.avantleur dépari pour la Sibérie el la Mongolie, recevoir chez moi et amènera mes idées, les trois voyageurs français qui viennent défaire la traversée de l'Asie >'ii diagonale: MM. Chaf- fanjon, Gay etMangini. Le Jardin a déjà eu l'occasion de narrer plusieurs de leurs courses, grâce aux lettres de l'un de ces messieurs (1), mais~ce qu'il n'a pas encore donné,c'esl li- résultat botanique \i's Meurs à la criée est une chose insensée, car les intérêts des cultivateurs seraient sacrifiés. Ce que nous disons a été si bien compris qu'aucun mandataire n'a pris place dans le pavillon. D'antre part, la vente faite sur le carreau devant dispa- raître, par suite de l'application de la loi. on peut c - prendre l'émoi dans lequel se trouvent nos cultivateurs. Le Syndicat central des Horticulteurs de Franco tou- jours sur la brèche, a eu l'heureuse idée de rassembler toutes les Forces éparses en conviant, ainsi que Le Jardin l'a rapporté dans son précédent numéro (1), à neréunion géné- rale mixte, le Syndical des 1 lort ieiilteurs de la région parisienne ainsi que tous les cultivateurs des départe- ments qui approvisionnent les Halles en Meurs coupées. t'ette réunion a été un véritable succès pour ceux qui bout (/) Le .lui, hu, 1808 page 19 LE .1 Al'. DIX Louis Diiliois, mm, icui Wileui Tm I ,, |!...| ,■_■ .,; i, - IllUI'l I' 1. SPIR^EA JAPONICA RUBRA 2. SPIR^A BUMALDA 3. SPIR^A BUMALDA ANTONY WATERER Ali DIX pro\ oquée : l'appel a\ ait été entendu el la salle eta.il insuffi- sa m ni' -ut grande pour contenir tout le monde. Ce qui est le plus admirable, c est de constater l'entente parfaite avec laquelle ont été prises les résolutions qui onl clôturé cette réunion. Voici les desiderata votés à l'unanimité el que doivent soutenir les Présidents des Syndicats devant la Commis- sicMi supérieure des Halles centrales, donl dépend !<• sort réservée tous nos cultivateurs-vendeurs de fleurs. Le pre- mier vœu esl le maintien de la vente des fleurs aux Halles. Le second, que la vente des fleurs, faite actuellement sur le carreau, ait lieu dans le pa\ illon 6. Demander que la vente des Heurs soit maintet aux Halles, c'est demander un droil acquis, puisque, depuis la création des Halles, les Heurs y ont en leur place; c'est, en même temps, continuer à Faciliter à nos cultivateurs de la région parisienne, la vente des fruits qu'ils apportent en même temps que leurs fleurs. Enfin, demander que les Heurs soient vendues dans un pavillon au lieu d'être expo sées à la pluie, à la neige on à la gelée, comme elles le sont actuellement, c'est réclamer une réforme très compré- hensible et très juste. Nous souhaitons donc ardemment que des revendications aussi légitimes soient entendues el prévalent au sein de la Commission supérieure des Halles (1). HENRI THEULIER FILS. Les Droits de Douane sur les Produits horticoles de Provenance étrangère l'i Il est donc utile, — et non inutile, comme nousl'a fait dire l'imprimeur dans notre dernière causerie — de voir où en est l'horticulture belge à l'heure où s'agite cette question des droits, si importante pour les horticulteurs français. J'ai déjà dit que, grâce à l'abandonce des capitaux mis à leur disposition, les horticulteurs de l'étranger (car ce n'est pas seulement en Belgique, mais ailleurs) peuvent donner à leur industrie un développement considérable ; j'ai dit aussi quelles étaient leurs aptitudes commerciales, leur manière de comprendre les affaires en voyageant très facilement. Mais je n'ai pas dit que les horticulteurs belges fassent des nov teurs, des cultivateurs dans la belle acception du mot. Cela non ! Ceux qui connaissent le centre horticole de Gand m'en voudraient si je ne disais pas la véiité, et la vérité, la voici : En culture, les Belges sont de véritables moutons de Pa- nurge guettant avec soin le premier qui l'ait un genre de plantes, le laissant essayer et le suivant, tous et sans au- cune exception, — petits et grands, — dans sa manière d'opérer, et, au risque de faire un plongeon formidable, (cela s'est vu! fabricant par milliers, les plantes faites par tous... ce Lui finit par former une véritable légion. Demander à ces cultivateurs un peu d'initiative, quelque goût pour les belles choses, un peu d'attention pour les plantes qu'ilsne cultivent pas, c'est peine perdue. Leurhabi- leté consiste à savoir, comme nous l'avons déjà dit, si un genre de plantes peut se cultiver par milliers et se vendre a bon compte, en produire le plus possible et lâcher, si possible, de vendre avant le voisin et meilleur marché que lui. En réalité, si l'on veut caractériser le centre horticole gantois, tel qu'il est actuellement, on doit se servir d'ex- pressions qui s'appliquent à l'industrie et dire, quand on parle des centaines d'établissements, que ce sont des usines où se fabriquent des millers de plantes. C'est si vrai qu'il est de notoriété que certains horticulteurs, restés devrais amis des plantes, effrayés de cet état de choses qui prépare à leurs fils un avenir plein d'écueils, ont dû envoyer ceux- ci dans les pays où l'on aime encore les plantes, où on les connaît et où l'on conserve précieusement les collections, pour que ces jeunes gens connaissent autre chose que les fientia, les Araucaria et les Aspidist ra, seules divinités pour lesquelles brûle en ce moment à Gand, un encens réservé autrefois à bien d'autres idoles... délaissées com- plètement! Donc, actuellement, voici la situation : des centaines, presque des milliers, d'horticulteurs produisant îles plantes plus ou moins irréprochables, dans le seul but de vendre, et même sans se préoccuper si cette formidable production (1) Voir, \,n'j:<} [S de ce numéro, la note complétant cet artii note adressée par notre collaborateur a la dernière minute (2) Le Jardin, 1897. nages, 220, 235,251, 268 282,297,314,331, 3C6et 381; 1898, pages 13 et 30 n'aura pas quelqu'issue fatale pour eux-mêmes, et cher- chant à les écouler sur tous les marches de l'Europe et surtout sur celui qui est le plus à leur portée : Paris et la France. Maintenant, voyons de notre côté où en est l'horticulture française: pour cela, il nous faut forcement faire quelques pas en arrière et remontera une une époque assez reculée. L'horticulture fram ai ie est vraiment révélée et a com- mencé à prendre un véritable essor vers 1805. Nous nous souvenons de ces années, ou l'on vit le grand artiste que fut Barillet-Deschamps, lancer les plantes vertes et leur créer une réputation de solidité et do valeur décorative dont on n'avait eu, jusque là, aucune idée. Ce fut lui qui In planter dehors ces massifs restés légendaires d'Aroidées de Dracœna, dePaluiicrs.de Pandanus, de Ficus, etc. Les squares de la ville de Paris et notamment le parc Mon- ceau devinrent de véritables Eden.Les grands propriétaires voulurent avoir leurs serres garnies de ces grands végé- taux dont ils ne soupçonnaient pas l'existence, ne connais- sant, en fait de plantes à feuillage, que les médiocres échantillons des jardins botaniques, et encore! Leshorticulteurs, comme Ti uffaut père, A. Chantin,Lemoine d'Angers. Chantrier et tant d'autres ne furent dans la suite que les dignes émules et les continuateurs intelligents et convaincus du grand artiste qu'était Barillet. Très artistes eux-mêmes, ils se passionnèrent pour les plantes, non pour ce qu'elles pouvaient leur rapporter, mais pour leur beauté, et les aimèrent à en mourir, tel ce pauvre Lierval trouvé mourant, après le siège, auprès de ses chères plantes à feuillage, qu'il n'avait pas voulu abandonner et qu'il avait essayé de sauver en sacrifiant ses derniers morceaux de charbon et ses dernières ressources!.. Il y eut donc une belle période qui ne fit que s'accentuer après la fatale guerre; il semblait alors que les Français avaient besoin de se reposer les yeux par des choses d'un aspect aimable, et les plantes le sont, certes! Onvit alors déjeunes Français, émules desTruffaut père, des Chantin, des Thibaut et d'autres, partir à l'étranger et en revenir avec des idées pratiques, des connaissances étendues, et, avec, le goût des belles choses, se livrer à des cultures où la perfection fût souvent atteinte! Versailles et ses environs ont vu des cultivateurs de Dracœna, de Ficus, d'Aralia panachés, de Fougères, de Broméliacées, donner une preuve de leurs capacités horti- coles en poussant ces cultures aussi loin que possible. Les Gloxinia, les Bégonias à fleurs furent cultivés en grand, les Azalées y lurent greffées par milliers et. de l'avis de Gantois, cultivateurs émérites, ils étaient aussi beaux que ceux cultivés en Belgique. Pendant ce temps, Angers produisait des plantes à feuillage dont la réputation est encore en grand honneur. Orléans. Lyon, Tours, Nancy, Dijon, donnèrent, à leur tour, la mesure de ce que pou\ aient faire les jeunes horti- culteurs applaudis par leurs maîtres. L'horticulture française, non seulement, avait fait un pas de fféant, mais elle donnait au monde ce spectacle remar- quable d'alimenter, à elle seule, l'Europe de belles et bon- nes plantes provenant des hybridations de ces semeurs dont les noms sont synonymes de succès constant. Voyons, faut-il citer? — Dans les plantes de jardins : Lemoine et ses gains superbes de Glaïeuls, de Géranium, de Lilas, de Spirœa etc; Les Chantriers avec leurs Crotons et leurs Aroidées ; Duval, avec ses Broméliacées et ses An thurium : I es Vallerand, les Robert, les Crousse, avec leurs Bëgo- nias et leurs Gloxinia ; Les Crozy, avec leurs Cannas; Les Calvat, les Delaux, avec leurs ( hrysanthèmes et tous ceux que je n'oublie pas et qui me pardonneront si je ne les cite pas, car « ils sont trop », ainsi que le disait je ne sais quel auteur. Toute cette pléiade d'horticulteurs qui alimentèrent l'Europe et l'Amérique de leurs obtentions, représente une somme de travail énorme, d'aptitudes spéciales, de soucis et de risques perpétuels; ils sont, me direz-vous, très admirables et très admirés; certes, mais il sont tous, à très peu d'exceptions près, seuls dans leurs établissements. Seuls ils ont su créer, construire, édifier leurs serres: seuls ils ont organisé ces centre s- de production qui, malgré tout, luttent courageusement et à armes inégales contre l'étran- Car, si, d'un eue, nous axons à constater la supério- riti de nos nombreux semeurs, il est évident que, à coté c, autour d'eux, les horticulteurs qui ne font que mul- tiplier les plantes similaires de celles de la Belgique, ne sont pas du tout dans les mêmes conditions que nos voi- sins. ',!> LE JARDIN Si les élogîs qu'on adresse journellement aux nombreux horticulteurs de France, si les récompenses que le Gouver- nement leur accorde (il en est de très hautes) sont les preuves des progrés qu'ils ont su accomplir et que nous avons cherché à retracer, combien leur situation est diffé- rente de celle de leurs redoutables concurrents! Nous l'avons dit et nous ne saurions trop le redire, en Belgique, l'argent n'est pas plus abondant qu'en Fiance, mais ceux qui le détiennent, plus appréciateurs du métier d'horticulteur, que les capitalistes français, se mettent plus facilement et sons des formes toutes spéciales à la dis- position des cultivateurs; ici, rien de cela ou si peu qu'il est inutile d'en parler, l'est donc avec ses propres ressources qu'un homme doit compter cl qu'il doit édifier toute son affaire. J'ai dit que, malgré tout, l'horticulture française avait l'ait des progrès énormes, avait accompli même de véritables prodiges : mais qu'on juge un peu dans quelles conditions se sont opérées les diverses transformations de l'horticul- ture française : Tout d'abord, l'horticulteur français doit donner ses lils ou son lils au pays qui le lui prend trois ans: c'est là une obligation sacrée devant laquelle il n'y a qu'a s'incliner, mais qui n'existe pas, on .lu moins est très atténuée, chez nos voisins. Puis, lorsque ces jeunes gens ont dû quitter la maison paternelle pour la caserne et que, enfin, ils sont revenus pour travailler en commun, les vingt-huit jours, puis les treize jours, les enlèvent encore à leurs occupations.., Le matériel? Quoique construit dans les meilleures con- ditions d'économie, il leur coûte toujours sensiblement plus cher qu'en Belgique: plus chers les pots, le charbon, les loyers, les aliments, etc.. etc. A quoi bon, du reste, dire et redire ces choses qui sont connues de tout le monde! Mais alors, allez-vous me dire, pourquoi s'obstinent-ils à cultiver? Pourquoi ces horticulteurs, qui reconnaissent eux- mêmes que la lutte est inégale, qu'ils ne sont pas en mesure de pouvoir produire" aux mêmes conditions que l'étranger, nous fatiguent-ils de leurs doléances, de leurs réclamations? Il leur serait si facile de ne faire qu'acheter et revendre, au lieu de se donner du mal à pro- duire et d'avoir, comme vous le disiez tout à l'heure, des soucis et des risques. C'est justement ce que disait devant moi, l'autre jour, un excellent négociant qui n'avait pas trouvé lucratif le com- merce qu'il faisait, lequel n'était guère poétique, si tant est qu'il y ait des commerces poétiques! — « Voyez-vous, disait cet honorable Monsieur, je prends dans ma poche quelques bons chiffons bleus, je vais en Belgique, j'achète des plantes trois francs, je les revends si\: quand je n'en ai plus, je recommence. Ça n'est pas plus malin que cela et il n'y a pas besoin d'être jardinier pour s'j connaître; d'ailleurs, je m'y connais tout deméme eton ne me vendrait pas une plante pour une autre. »... Surtoul une plante de trois francs pour quatre, n'est-ce pas, hono- rable négociant? Ça n'est pas plus malin que cela, a dit notre homme. Oui, certes; mais, ce qui est plus malin, c'est, étant donné des conditions d'infériorité indiscutable, d'arriver, par un tra- vail perpétuel, un courage indomptable, une persévérance étonnante à avoir su faire ce qu'ont fait les horticulteurs français, à avoir changé, au gré des fluctuations de la mode, leurs cultures, partant leur matériel ; c'est d'avoir, malgré tout, lutte et lutté rudement: c'est de produire, malgré tout, des plantes belles, solides, et. ce qui est plus malin encore. Monsieur le ne go ci ai il. c'est de les vendre le même prix, ou à peu près, qu'en Belgique! Mais vous ne voulez pas en convenir et cela vous gênerait que votre clientèle sache que vous achetez à votre porte les plantes que vous lui reven- dez . Cessons ce badinage qui n'a d'autre but que celui de dire que, à ■ ite des horticulteurs producteurs, il s'est déve- loppé, en France, une industrie qui n'existait pas il y a vingt ans : celle des négociants en plantes. Bien loin d'en penser le moindre mal. nous tenons pour gens très honorables et parfaitement intelligents ceux qui exercent ce commerce; mais nous estimons cependant que leur raisonnement, édité à pas mal d'exemplaires, leur dédain non dissimulé pour ceux des horticulteurs assez naïfs pour être restés des artistes (lisez : des producteurs), tout cela n'est pas l'ail pour convaincre les capitalistes qui prêtenl une oreille complaisante a ces raison ements et soin ainsi disposés à ne voir dans les horticulteurs que des gens assez fous pour vouloir lutter quand même. Greffage sur Epine Ergot-de-coq Pour l'aire suite à l'article de M. I.. Henrj sur l'emploi -le 1 Aubépine comme sujet porte-grelïe (1), s dirons que, depuis une dizaine d'années, nous utilisons, avec un succès complet. l'Epine Ergot-de-Coq (Cratœgus Crus-Galli), pour recevoir la greffe de variétés plus ou moins sympa- thiques à l'Aubépine ordinaire. L'Epine Petit Corail {C. corallina), m précieuse en hiver par l'effet brillant de ses corymbes de petits fruits rouge corail, s'3 développe à merveille el dune façon régulière. I.e Néflier ne s'y montre nullement capricieux ; belle \ igueur, bourrelet faible, etc.. I.e plant d'Epine Ergot-de coq, élevé par semis, est facile à trouver dans les pépinières d'élevage de la matière pre- mière el Ion peut en Faire des haies vives, bien épineuses el de grande taille. Nous avons indiqué' le proeédé île gref- fage dans les 5"' et i;n" éditions de Y Art do greffer (2). Les premiers succès appellent de nouvelles expériences. CHARLES BALTET. Les Produits de Culture forcée aux Halles Le pavillon n lia reçu, pendant le-- deux dernières se- maines de janvier, environ 80 boite- d'Asperges; les prix n'ont pas subi de changements : soit de 6 à 2~ francs, avec un prix moyen de 16 Ir. 50 la botte; il y a plutôt tendance à la baisse, pour ces jours derniers. Reçu, le 22 janvier, les premiers Haricots verts: une caisse de 380 grj tes moyens, vendue 1 fr. 50. :>ôti kilos de Black Alicante, adjugés de i ;i s franc- le kilo; 200 kilos d.e Colman, de5à8 francs; un loi tout, à lail extra a [ail 12 Ir. 50 le kilo. Les envoi- journaliers de fraises vont cesser, les séries de Marguerite el de Princesse, qui devaient faire suite à ci d les mises en vente actuellement, ayant coulé. ' >n compte sur le- premières fraises W Morère, pour le 20 I • '■ x riér. La eaisse de 1 l Marguerite s'esl vendue de 6 a 12 francs, les eaisses ,\ ■ petits fruits, depuis :.' Ir. ~'i jusqu'à 7 francs. Le 26 janvier, une corbeille de 120 grammes de Fraise des Quatre suis,, us. envoyée d'Hyères. a lail ô francs. Les Ananas sont toujours d'un placement peu avants geux ; quelques fruits coupés n'ont pas été vendus sensi- blement plUS cher que ci'UX importés des Aoolos. Le Lilas blanc ou teinté s'est vendu de 1 fr. 50 à 6 francs la botte; le paquet de Muguet, de 0 fr. 60 à 1 fr. -'ô; le gros boulot de Violettes, depuis 0 fr. 10; les Tulipes, île Il fr. :iil a 1 franc, le paquet de six ogllons eu fleurs. ERRATA Dans le précéden numéro, page 31. I" colonne, 66* ligne, mot français doit être supprimé et reporté à la 6cS» ligne, caril s'agit des horticulteurs belges; les lecteurs d'ailleurs auront rectifié cette erreur. N. L. I sui NOËL LAVERDY. i I l. Le Jtf,/iii, 1898, page D. (2). Prix n francs. — t:n vente a la Librairie horticole du Jardin, IG7, Boulevard Saint-Germain, a l'aris. Al! DIX Nouveautés Horticoles CULTURE POTAGÈRE >av I [eux serai et bi nui le- aouveautés mises au commerce, cette année, :i maison II. Valtier, nous remarquons surtoul les suivantes (1 ) : Pois ridé Duc d'York (fig. 10). — Depuis quelques an- nées, la culture des Pois ridés ou sucrés, et principalement celle de la variété appelée fois Trlc- phone, a pris énor- mément d'extension. On reproche seule- ment à celte dernière sa taille trop élevée exigeant l'emploi de rames. Le Pois ridé Duc d'York qui a d'ailleurs les qualités de son ai- ne, n'atteint que 0"'C0 à 0n70 de haut ; ses cosses énormes sont remplies de dix à douze gros grains, ex- cessivement tendres et savoureux une fois cuits. De plus, la matu- rité en a lieu dix à douze jours avant celle du Pois Télé- phone, qualité inap- préciable pour la production sur les marchés. Œillet hybride Marie Duval. fig. 21). — Curieuse plante obtenue par le croise- ment de l'Œillet de poète et de l'Œillet l'Ion. Les fleurs, blanches, semi-doubles, de la grandeur de celles de l'Œillet l'Ion et finement iimbriées, sont réunies en gros eorymbes du plus bel effet. Les hampes flo- ral es extrêmement rigides et la belle couleur blanc pur de ses fleurs en font une plante à bouquet de premier mérite. Les semis de prin- temps fleurissent en août : néanmoins le d'automne donne des plantes bien plus vigoureuses n plus ramifiées. P. LEPAGE. . 20. — Pois ridi Duc d'York. Florigelium Harlemense. Planches coloriées de plantes bulbeuses et tuberculeuses avec descriptions, publiées sous les auspices de 1' « Algemeene vereeniging voor blœmbollencultuur » de Haarlem. La livraison 5 de cet ouvrase, parue en janvier, contient la reproduction en couleurs et la description des plantes suivantes : Jacinthe King ofthe blues: Tulipes : Geleprins, lilveren Stnndaard ; Clùonodoxa. Lucilix, C. Culture des Oignons de couleur Quoique 1 i lis; soit une plante potagère vivace, on le cultive géuéralemenl comme piaule bisannuelle. Le semis peut se taire à deux époques différentes, soit en lévrier- mars, soit en août, mais le semis de printemps donne de bien meilleurs résultats. L'Oignon demande une terre bien ameublie el douce, plu- tôt légère que forte, el riche en engrais On sème gêné paiement à la voIée,à raison de 100 grammes environ à are, puis on recouvre légèremenl la graine en ramenant la terredessusà l'aided'un râteau. Pour assurer l'adhérence des graines à la terre, il esl nécessaire de bien tasser le sol; on peut dire que cette opération doil se pratiquer pour tous les serais d'Oignons effectués dans le courant de l'année. Ce lassement peut se faire de deux manières : soit avec le dos d'une pelle, soit par le piétinemenl avec des sabots à talons usés, en ayant soin de maintenir toujours les pieds rappro- chés de façon à tasser bien également toute I étendue de la planche. Après le lasse nt, on recouvre le sol d'une couche mince et uniforme de terreau bien décomposé, ou, à son La Reine et Zi sardensis et Scilla sibirica. (I) Descriptions des obtenteurs. Fig. 21. — Œillet hybride Marie Ducal. défaut, d'une couche de sabl i de terre très légère. Si le temps est see. on arrose pour faciliter la germination des graines. Ainsi soignés.les plants peuvenl être mis en place en avril-mai. dans un sol bien ameubli et enrichi par des engrais bien décomposés. Lorsque le plant est suffisamment fort pour le repi- quage, on l'arrache soigneusement et l'on procède à une rigoureuse sélection en éliminant les plants trop faibles. Puis on raccourcit légèremenl les feuilles et les racines de ceux qui sont reconnus bons, en ayant soin de ne pas abî- mer le bourgeon. Mais, pour activer cette opération, qui est assez longue, on peut réunir les Oig is par poignées, en avant soin de les placer tous au même niveau, el rafraîchir alors toutes les racines en même temps. La plantation s'exécute ensuite comme celle des Poireaux. Certains jardiniers plantent les Oignons de couleur à l'automne et s,, ni obligés, pour cela, de faire le semis en août-septembre, en même temps que l'Oignon blanc. A mon point, de vue, cette époque n'est pas favorable, car ainsi le terrain se trouve occupé par cette culture pendant près d'un an, et, d'autre pari, beaucoup de plants montent .1 Heurs avant d'avoir atteint leur complet développement ce qui esl très préjudiciable. I.K JARDIN Si l'on sème en féi rier et que l'on plante, par conséquent . en avril-mai, I'1 terrain n'est alors occupé que six mois au plus, et I "ii a, il'1 plus, la satisfaction d'obtenir de plus beaux produits. { et te méthode permet de faire une récolte de Chicorées et de Laitues d'hiver qui sont enlevées dès le mois d'avril pour faire place à la plantation d'Oignons, ce qui, je le répète, permet d'obtenir de plus beaux produits. J'ose croire que ce double avantage sera très appréeié des lecteurs du Jardin et que, désormais, ils ne planteront qu'en avril-mai des < tii; !■< semés en février; je suis convaincu à l'avam s qu'ils en seront très satisfaits. Lorsque les feuilles commencent a se dessécher, on les cabal :i\ ec I'' dos d'un râteau afin d'activer leur dessicat ion. Quelques jours plus tard, nu arrache les < lignons a la main, en s'aidant, si cela est utile, d'un outil quelconque. Puis, bien débarrassés de la terre qui peut y adhérer, ces Oignons sont transportés sur un terrain sec bien exposé au soleil, où on les laisse si> ressuyer quelques jours, après quoi nu les rentre à l'abri. Il ne reste plus alors qu'à on faire des bottes que I nu suspend dans un local bien sec nu à 1rs monter en meules, selon le mode de conservation adopté. L'Oignon le meilleur, celui qui peut se conserver In plus longtemps, est ['Oignon jaune de Lescure ou Oignon de St-l 'rgent. Pour porte-graines, on plante, on février-mars, à 0"1, 25 en tous sens, des bulbes bien conformés et bien conservés. Pour obtenir une levés régulière, on doit semer les graines les plus jeunes, car leur faculté germinative ne dépasse pas doux nu trois ans. !.. fKRASSE. Les Fraisiers remontants L'histoiredes Fraisiers est pleine d'intérêt, car les plantes aujourd'hui cultivées sont l'œuvre patiente, presque totale, des jardiniers. Avant 1750, on ne cultivait que quelques espèces . leFraisier dos bois (Fragaria cesca Linn.), le Ca- piton nu Fraisier étoile (Fragaria con?(/iaEhrh.),le Capron (Fragaria elatior IChrh.) et deux ou trois Fraisiers améri- cains tels que le Fraisier du Chili (Fragaria chilocnsis Duch.)et lo Fraisier éearlate i Fragaria mrginiana Duch.). Le Fraisier Ananas (Fragaria grandiflora Ehrh.) n'a été introduit qu'en 1759, et encore son origine est-elle contes- tée; certains auteurs le considèrent comme uni' variété du Fraisier du Chili. Ce n'est que vers 1760 qu'apparut lo Fraisier dos quatre- saisons i /•'. eesca semperflorens Heyn) indigène dos Alpes, qui nr diffère guère du type que par son aptitude à fleurir successivement, plusieurs fois pendant l'année. On lii alors grand bruit autour de lui. ni c'était justice, car on venait de trouver le premier Fraisier remontant. Duchesne, dan- -a remarquable Histoire naturelle des Fraisiers, nous apprend qu'il tira ses premiers de Barge- mon, en Provence, et que Fougerou lo rapporta du Mont- Cenis, on 1764. Mais les Anglais et les Hollandais le |><>s- sédèrenl quelques années avant nous et « une pincée de graines se payait jusqu'à uneguinée (1) ». L'auteur précité no pouvait mentionner, (puisqu'ils n'existaient pas encore,) les Fraisiers hybridesà gros fruits, si populaires de uns juins. On ne cultivait, en fait do ïukss fraises, que les trois espèces américaines précitées, d'où devaient cependant sortir, par la suite, ces Fraisiers à fruits énormes. Il on lui ainsi pendant do longues années encore, car ce n'est que vers 1830 que commencèrent à pâ- li) l.a guinée vaut 20 Ir. j:.. raître quelques nouveautés. Un Bon jardinier de 1835, que nous axons smis la main, n'en mentionne que Ht variétés, groupées après les types spécifiques dont elles descendent. En 1840, cm on possédait déjà 15 variétés à gros fruits les seules que nous envisagions ici. Leur origine s'étant établie très progressivement et sans bruit, la littérature est très pauvre en documents sur les grosses fraises. Ce n'est que depuis une vingtaine d'années que, les obtentions devenant de plus en plus nombreuses, par suite dos croisements successifs et répétésentre les types ni leurs meilleures variétés, il ne fut plus possible de les tenir groupées, et c'est alors qu'on les réunit sous le nom col- lectif de Fraisiers hybrides à gros fruits. Actuellement, les variétés sont an nombre de plusieurs centaines et les types primitifs ont presque complètement disparus des cultures; mais il osi intéressant do remarquer que plusieurs variétés anciennes telles que Mr/att.'s Prolific nu Wonderfull, ob- tenue en Angleterre en 1835 et Princesse Royale, qui date de 1844, sont encore au rang Af< bonnes variétés cultivées. Possédant leFraisier dos quatre-saisons, donnant pendatn Jeanne d'Art toute l'i ie, il est bien évident qu'on a, dès l'apparition dos premières grosses fraises, songé à unir l'avantage des premières à la grosseur dos fruits dos autres, c'est-à-dire à obtenir une fraise remontante à gros fruits. Mais ici cm s est heurté aune difficulté que Dame Nature n'a pas laissé surmonter sans difficultés, ni de si tôt, car, après de nom- breux essais, tentés presque partout et en différents -eus. nu arriva à la conclusion que les Fraisiers à gros fruits no se croisaient pas avec les Fraisiers des Quatre-saisons, et cette opinion prévaut encore, car les produits de leurs croisements reproduisent l'un nu l'autre dos deux parents. Néanmoins, le désir d'obtenir un Fraisier remontant à gros fruits était -i naturel et -i tentant pour le chercheur, que l'idée n'en fut jamais complètement abandonnée, ce qui esi forl heureux, earolie est aujourd'hui couronnée d'un plein succès. Mais, auparavant, combien n'avons nous pas vu apparaître de variétés sous le nom de remontantes, sans qu'elles puissent le justifier d'une façon a ptable! Ce nu d'abord, vers 1870, le Fraisier L'Inépuisable, qui se répandit rapidement eteul une certainevoguepareequ'il fleurissait bien ci abondamment même pendant tout l'été el jusqu'en septembre-octobre, mais la plupart de ses fleurs, LE JAliltlN étant imparfaites^ nouaient forl mal el l'on ne pouvail en obtenir que quelques fruits el encore, le plus souvent, difformes. Inférieur, sous ee rapport, au Fraisier des quatre saisons, il fut bientôt délaissé des cultivateurs. 11 en lui de même du Fraisier Roi Henri i|iii lui succéda. Certains Fraisiers à gros fruits présentent, à l'auton sous l'influence de conditions particulières, quelques grappes de (leurs qui se couronnenl alors de fruits. La fraise Vi- comtesse Hèricari deThury, si estimés •■'< tant cultivée esl une de celles qui produit le plus souvent quelques fruits à l'automne. Les chercheurs avides de nouveautés ont saisi ces accidents et les cuit livrés au commerce pour des Frai- siers remontants, niais les conditions qui occasionnaient la floraison automnale ayant disparu, le phénomène ne se reproduisait pas et la plante était bientôt délaissée. Chez d'autres Fraisiers, le pied-mère ne remonte pas à proprement parler, mais les coulants sont très précoces, car ils fleurissent dès l'année même de leur naissance et donnent alors une fruc- tification tardive. Ceux- là aussi ont reçu le nom de Fraisiers remontants nu ils ne justiii -lit que très imparfaitement, aus- si leur vogue a-t-elle été très éphémère. Pourtant, le Fraisier remontant à. gros fruits existe aujourd'hui, ans si franchement remon- tent et fructifère qu'on peut le désirer, grâce aux patientes recherches d'un modeste curé de campa- gne, l'abbé Thivolet, qui, depuis longtemps, s'est passionnément voué à. l'amélioration des Frai- siers, el qui a déjà obtenu plusieurs \ ariétés remar- quables,notamment Léon XIII , à demi remontante el parente du reste de la suivante. Son plus beau gain esl certain m le Fraisier remontant à gros fruits Saint- Joseph. .'(fig. 23).La Maison Vilmorin en a acquis l'édition el l'a mi- au com- merce l'année dernière. Ce Fraisier «si tellement supérieur à tous ses devanciers. qu'on est en droit de 1.' dire 1,. premier Fraisier à gros fruits franchement remontant. Les diverse présentations que MM. Vilmorin en oui faites aux expo- sitions et les cultures qu'ils en possèdent dans leurs établis- sements do Verrières el de Reuilly, nous permettent d'être très affirmât il à cet égard. C'est bien du cœur de la touffe que naissent successive- ment les tiges florales, et Ion voit, pendant toute la période do production, c'est-à-dire de mai à octobre, dos pieds dont les premiers fruits ont été cueillis, d'autres qui sont en voie de développement, et des fleurs qui assureront la production ultérieure. En octobre dernier, ce Fraisierétail encore chargé do fort bons fruits. La figure 23 montre nettement ce Fraisier avec les di- vers états de sa production. Son feuillage esl court, trapu, arrondi, vert foncé et un peu étalé. Leshampessont courtes obliques pendant la floraison el se courbent sous le poids des fruits, elles ont besoin d'être soutenues si on no \,.m pas (pie les fruits traînent à terre, fait commun du resteel reprochable à la plupart de- autres Fraisiers. Le- fruits son! yens ou un peu petits quand il- -oui très abondants, ne dépassant guère 0"'025 a 0™030 de diamètre, mais d'un baau rouge, el à graines peu enfoncées, la chair e tégale ni foi tement colorée, juteuse el de toute première qualité; ils 112 cèdent en rien, -ou- ce rapport, à la fraise Vicomtesse Hèricari de Thury, la plus estimée peut-être. La matu- rité est assez précoce, elle arrive peu après Matj-Queen et Crescent-seedling. Nous en avons cueilli, cette année, dans is derniers jours de mai. Ses coulants sonl très précoces el lloribonds; si l'on repique el soigne bien, pendant l'été, les premiers développés au printemps, ils donnent déjà une passable récolte de fruits à l'automne. Quoique remarquablement parfait, le Fraisier Saint Jo seph ne parait pas constituer le dernier mot des Fraisiers remontants; nul doute qu'en le croisant avec des variétés à fruits [dus volumineux el en amplifiant encore, par la sé- lection, son aptitude à remonter, on obtienne, par la suite, 5? Fi-. 23. Fraisier remontant à grosfruits Saint-Joseph. de- variétés supérieures. Déjà, la Fraise Jeu/me d'Arc, (flg. 22),donnée comme une amélioration de la Saint-Joseph, a fait son apparition, avec des fruits plus gros el l'on peut s'attendre maintenante les voir apparaître en foule. C'es! histoire du pr< Mais, tel qu'il est, il constitue néan- moins un résultai depuis longtemps cherché el parfaitement acquis aujourd'hui : à savoir qu'il existe un Fraisier lontant à grosfruits, et,à ee titre, nous n'hésitons pas à le recommander tout particulièrement aux amateurs don 1 il fera les délices, el aux cultivateurs qui trouveront un écou- lement assuré el rémunérateur de -on produit automnal. Jetons maintenant un coup d'œil en arriérée! comparons nos fraise- à celles du siècle dernier. Nous avons les grosses fraises et les fraises remontantes. pet ites el grosses, qui n'exis- taient pas alors et dont on ne soupçonnait guère l'existence ultérieure. Quelle serait la surprise, la stupéfaction même de nos pères, s'il nous était donné le bonheur de pouvoir I ■- imitera n tre table et de leur offrir de plein- compotiers de ces fruits savoureux et rubiconds que is achetons maintenant pour quelques sous au coin de toutes les rues? s. MOTTET. i(> LE JARDIN Les Distributions de Graines et plantes AU MUSÉUM On sait que, chaque an née, en hiver, le Muséum fail pa- raître deux listes,: l'une des « Graines et Plantes mises à la disposition des rétablissements publies d'instruction », el I autre intitulée : Index seininum in hortis Mttsei paris'u ;i- sis a a m' 1897 collectorum, desl inéesaux jardinsbôtaniques proprement dits. I. Index seminum esl envoyé dans le monde entier, à Ions les grands établissements scientifiques qui possèdent un jar- din botanique el qui publient eux-mêmes un catalogue. C'est par le moyen de ces envois réciproques de catalogues que les jardins botaniques peuvent s enrichir mutuellement. Ajoutons que, aussi bien celui de notre Muséum que ceux imprimés au Japon, à Java, en Australie, dans les Indes analaises, aux Etats-Unis, en Russie, en Allema- gne, en Suéde, etc., etc., tous ces catalogues sont en latin, la langue universelle des sa\ ants. Tout autre et de caractère moins scientifique, est le cata- logue destiné aux Etablissements publics d'instrucl ion dans lequel les plantes sont désignées à la fois par leur nom français et leur nom latin, et «jui s'adresse à u :atégorie d'établissements exclusivement français el plus modestes que tes jardins botaniques proprement dits. Inutile d'ajouter que la distribution spéciale el absolu- ment gratuite des graines demandées d'après cette liste est très appréciée el rend de grands serviees. A titre de document, nous donnons ci-dessus le résumé des distributions de graines et de plantes laites per le Mu- séum pendant ledernier exercice : RÉSUMÉ DES DISTRIBUTIONS liE GRAINES, PLANTES VIVANTES, BULBES, ARBRES ET ARBUSTES, GREFFONS ET BOUTURES FAITES PAE LE MUSEUM d'histoire naturelle (Culture) du 1er octobre 1896 au 1er octobre 1897. i.h \im:s l'I W 1 1 s PLAN rES ARBRES GREFFONS NOMBRE ÉTABLISSEMENTS D INSTRUI [TON ET CORRESPONDANTS (Saehels) de \ e v< lis et •1 SERRE île plein air IRB1 -II- BOC TORES I. — France. 27 .la ni i ns botaniques français 1.9-13 965 3 12 195 56 15 2.258 Il 1 527 112 18 68 Établissements d'enseignement secondaire el d'enseigne ment primaire supérieur (Lycées, Collèges, Écoles nor nia les, Écoles primaires supérieures el Jardins scolaires). L569 liii 1.12-1 1.266 ii IIS Établissements d'enseignement agricole et horticole (Ecoles nationales, Ecoles pratiques d'agriculture, Eermes- Écoles, Écoles primaires agricoles et horticoles, Orphe- 18 3.900 207 1. 176 1.798 1 1 Stations agronomiques, Professeurs départementaux et 715 n 117 250 » IS Sociétés d agriculture el d'horticulture pourvueside jardins 1 719 » 270 116 50 Établissements de bienfaisance et d'utilité publique (Ecoles lu d 5. 136 95 35 1 18 305 15 2.161 528 219 II. — Colonies française s (1). 1 1 Jardins coloniaux français (Jardins botaniques et Jardins 21 267 12 2-1 117 » Correspondants dans les Colonies françaises (Stations, SI » 686 288 n 111. Étranger. inii 8. 58-1 1.030 99 216 » 13 257 » 129 » n TOTAl \ 123 23.871 2'. 112 12. 121 5.3-11 774 lia été délivré, en outre, 15.160 échantillons de plantes vivantes, (fleurs, rameaux feuilles, etc.), donl 3.347 aux établissements d'enseignement supérieur, et 11.813 aux étudiants, artistes el dessinateurs industriels. Le nombre des autorisations (cartes valables pour un an) accordées pour dessiner sur place dans les Serves el les Parterres, a été de 935. Celui des autorisations (également valables pendant une année) pour recevoir des échantillons d'étude dans les Parterres de l'Ecole de Botanique, a été de 525. Soit, en tout, 1.460 cartes délivrées dans le courant de 1897. Il \ a une quinzaine d'années, le nombre de ces cartes ne dépassait pas une centaine par an. Il a plus que décuplé dupmsIXSl. A. GOl'ULOT. (I) Los envois faits dans nos colonies portent exclusivement sur des espèces rares et d'un liés grand irèl pour les pays auxquels ces végétaux sont adressés. ,E JAliDIN La Rouille de l'Asperge LES fleurs pour TOUS (PDCCrNTA ASPAB VGl) I>«'|iui- quelques années, I"- cultivateurs d'Aspergas du Woreestershire, en Angleterre, se plaignent du dommage que leur cause ce Cryptogame parasite. Ils ont constaté que les plantations attaquées par ce Champignon minuscule leuravaient donné, principalement l'année dernière, une ré- colte très inférieure. I „-i maladie, ayant, depuis son invasion, augmenté très rapidement et ayant étéj d'autre part, signalée en Krance mit plusieurs points, nous croyons utile de retracer briève- ment le eycle de son développement, afin de pouvoir en dé- duire le remède qu'il con\ ient d'appliquer. Le Champignon causant cette maladie est une véritable rouille appartenant au même genre que la rouille du Blé (genre Puccinia); les Cryptogames de cette classe (Urédia- cées) sont caractérisés par ce fait qu'ils développent plu- sieurs formes de corps reproducteurs sur la même plante ou sur deux plantes différentes. On sait que la rouille du Blé, qui est la plus connue, se trouve, au printemps, sui- tes Ëpines-yinettes {Bevbcris) où elle produit, dans le tissu de feuilles, des corps reproducteurs; puis les spores qui s'en échappent sonl emportées par le vent et, si elles viennent à tomber sur des feuilles de Blé, elles germent et pénètrent leur appa- reil végétatif et par conséquent ne pouvant plus s'accroître. Le seul remède efficace consiste, puisque la maladie se propage d'une année à l'autre à l'aide de spores d'hiver ou rouille noire qui tombe sur le sol,— à ramasser, en au- tomne, avec le plus grand soin, puisa brûler toutes les tiges et rameaux présentant ces taches noires. Nous conseillons également, une fois que l'on a cessé la cueillette des Asperges, de pulvériser à la surface du sol une solution de sulfate de cuivre composée de 3 kilos de sulfate de cuivre pour 100 litres d'eau, Les cultivateurs d'Asperges devront donc, dans le cas ou ils constateraient les taches oranges indiquant la présence de ce cryptogame, prendre leurs précautions pour combattre cette maladie i m ceptible de compromettre la culture si rémunératrice de c • légume de grande valeur. ('. DENAIFFE, La culture des fleurs par les enfants. (1 1. (Suite (2).) La création d herbiers hor icoles esl également une tris bonne#ehose; dans les expositions d'horticulture, .assez sou- vent, des instituteurs en présentent, qui s,, ni très bie i- pris. C'est un moyen qui engage l'enfanta réunir et à classer les plantes qu'il recueille le jeudi. Son herbier lui est utile | r reconnaître les plantes qu'il cultive et dont il pourrait a\ oir oublié le nom. Les sociétés horticoles, locales ou départementales, peu- vent égale ni aidera l'extension de la culture des fleurs parles enfants. Quelques sociétés se sont lancées.dans cette voie fée le, et les résultats obtenus permettent de bien augurer de l'avenir. Ces sociétés organisent des conférences auxquelles maîtres et élèves assistent.el ce sontgénéra i ment les communes où ces conférences s. mi faites qui possèdent les jardins scolaires les mieux tenus. Les sociétés ne doivent e?pendanl passe borner aux le.;:. us seules; les distributions de graines et de fleurs doivent venir les com- pléter. Certaines ont même établi des concours entre les instituteurs et ent re les enfants ; au printemps, elles disi ri- buent (en indiquant sommairement leur traitement) des jeunes piaules qui s, mi numérotées et que les bambins cultivent tout l'été et doivent présenter à l'automne : les récompenses vont naturellement aux plus méritant . Dans ies écoles des villes, où, la plupart du temps, il m- peut y avoir de jardin, ne pourrait-on pas placer, sur les rebords extérieurs des fenêtres, i\<-< sortes de jardinières, dans lesquelles on planterait des fleurs, qui serviraient au maître d'exemples de démonstration '.' Les enfants appren- draient ainsi a connaître et a cultiver ces fleurs, ils en par- leraient à leurs parents, et tenteraient chez eux. pour la plupart, quelques essais dans le même genre. Rien n'em- pêcherait, lorsque les eu: irs îles écoles sera ierit suffisamment la rues. île ménager le long des murs de petites plaies-bandes qui seraient plantées de Heurs, el dégarnir les murs eux- mêmes de piaule- sarmenteuses. Puisqu'on areconnuque les végétaux à feuillage étaient de précieux auxilliairos il assainissement | rquoi n'en placerait-on pas quelques- uns dans les salles d'ét ude '.' Je vais même plus loin. Il n'est pas loisible, on le sait, aux instituteurs des grandes villes de faire, le jeudi, des exclusions a la campagne, mais les municipalités ne pour- raient-elles pas leur permettre des promenades horticoles dans les jardins publics, ce qui les mettrait à mêmede pou- voir l'aire remarquera leurs élèves les piaules intéressantes el décorât i\ es '.' Il convient dore que les communes, les sociétés horti- coles et les particuliers s'intéressent à une aussi bonne muvre, en ""éc&mpensant les enfants, par des livres se rap- portant à laeulturedes fleurs, par. les plantes, des graines, de petits outils de jardinage, voire même par des diplôme el des médailles. Il appartient aux sociétés d'horticulture, non seulement de prendre l'initiative d'organiser des conférences sur des sujets culturaux d'actualité, mais anssi d'établir des con- cours entre les instituteurs afin d'encourager ceux qui obtiennent des résultats dans l'enseignement du jardinage, ainsi que des concours entre les élèves. Ces joules amicales seraient, en quelque sorte, de petites expositions de Heur-. véritables occasions de réunions,contribuant beaucoup à faire aimer ces fleurs. Le corollaire de ces joules serait certaine- ment les récompenses de diverses natures qui auraient une .mande valeur pour qui en obt iendrait. Je suis loin de eon- ili Mémoire récompensé par le Congrès horticole de 1837, [2) /..- Jardin, 1898, pages 1 el 22. w LE JARDIN' naitre l'organisation de toutes les sociétés horticoles fran- çaises, sur cette partie, mais celles dont j'ai eu l'occasion de suivre les travaux, soit en assistant aux séances,soil parla voie de leurs publications, entre aul res la Société d'horticul- ture de Picardie, font bien les choses au point de vue; de l'instruction horticole des instituteurs et îles éloA es. par les cours spéciaux qu'elles organisent. Les sociétés d'iiorticul- i nre du département de l'( >ise sent également à citer : aussi, dans ce département, les enfants ont-ils un goût tout spé- cial pour le jardinage. (Mi saii aussi que les examens sont les régulateurs des études, el que les jeunes élèves travaillent dans ce but. Eh bien, aux examens du certificat d'études primaires, il serait bon qu'une note distincte soit consacrée à une question posée sur un sujet horticole. Cela produirait le meilleur effet. [1 serait également excellent de tenter quelques essais il i ce genre dans les écoles primaires de jeunes filles el de leur d r quelques notions sur l'emploi décoratil des fleurs dans la confection des bouquets, dans l'art de les grouper dans les vases et dans les garnitures : elles sera ienl enchantées de cet enseignement pour lequel elles onl des aptitudes toutes spéciales. Cela peut avoir, plus tard. 'Unis leur ménage, les meilleures conséquences, car, dans les campagnes par exemple, ce s.mt souvent les femmes qui aident leur mari dans l'entretien du jardin. Xe sont-ce point aussi les femmes el les enfants qui, dans certaines régions, font la cueillette des Heurs, soil peur les fleuristes, soit pour l'industrie '.' Il sérail à désirer qu'il existât, peur la culture des fleurs, des guides rédigés spécialement pour les écoliers et pour les ouvriers. Les unset les autres, y trouvant, sim- plement traitées, toutes les questions qui soûl à mci le 1 i ■ intéresser et d • leur être utile, ne manqueraient pas d'en profiter. VLBERT MAI MENÉ LA VENTE DES FLEURS AUX HALLES in A la dernière minute, nous recevons, de notre collaborateur M. H. Theulier fils, la note suivante faisant suite à son article sur la Vente des fleurs aux Halles, inséré page lu de ce numéro. La mise en pageétanl aehe\ ée, nous ne pou vous, à notre regret, l'insérer à la suim de cal article, auquel nous prion nos lecteurs de vouloir bien se reporter. L'Administration ayant eu connaissance de la réunion dont nous parlons dans noire article s'est aussitôt mise a la disposition des intéressés pour leur offrir la Bourse du Commerce, ne pouvant pas, leur a-t-elic dit, donner, dans les Halles, un emplacement pour la vente des fleurs. Quoique cette proposition ait été accueillie favorablement par la majorité des vendeurs, aucun d'eux n'a répondu affirmativement. Les intéressés nous ayant demandé noire avis à ce sujet, nous leur avons conseillé de ne rien faire tant que la Com- mission supérieure n'aurait pas statué. D'autre part, nous apprenons qu'un groupe de vendeurs ont l'intention de demander que fa vente des Heurs aie lieu sur le plateau dû Marche aux Heurs de la Cité. s'il doit y avoir translation, nous préférons que ce soit à la Bourse du Commeice; car la demande de centraliser la vente des fleurs sur le marché de la Cité qui, nous le savons, sera formulée par certains intéressés, aurait, à noire avis, de graves conséquences pour les Horticulteurs de Paris. J'espère que cet avis suffira pour que la majorité ne se laisse pas prendre par celte alléchante proposition. 11. T. Le Syndicat central des horticulteurs et marchands titu- laires des Halles et marchés aux Heurs de la région pari- sienne convoque les intéressés à une réunion qui aura lieu demain dimanche, 6 février, à deux heures très précises, en l'Hôtel de la Société nationale d'horticulture de Fiance, 84, rue de Grenelle, a Paris, pour examiner la question de la vente des fleurs aux Halles. (I) Le Jardin, 1898, page- 40 de ce numéro. BIBLIOGRAPHIE La multiplication secrète dans l'horticulture, par M. Victor Lesaffre, horticulteur à Mons-en-Barceuil. Cet intéressant "ouvrage, hien documenté sur les diffé- rentes questions de la multiplication des plantes, est cent par un praticien, qui, avant d'être horticulteur, a rempli les fonctions de multiplicateur dans plusieurs établissements horticoles belges et était tout préparé pour aborder ce sujet. Aussi a-t-il traité, d'une façon simple et pratique, les divers procédés de multiplication employés et a-t-il fait, en un mot, une narration des travaux que nécessitent fa propaga- tion des plantes. M. Lesaffre passe successivement en revue la multiplication des plantes sous châssis, en serre froide, en série tempérée et en serre chaude en donnant à chaque partie abordée, les développements qu'elle com- porte. Ces renseignements sont complétés par les listes des plantes qui doivent être multipliées, soit sous châssis, soit en se/re froide, soit en serre chaude ou tempérée. Cependant, nous aurions aimé trouver un exposé un peu plus méthodique et quelques notions théoriques qui auraient heureusement complété la pratique. Malgré cela, c'est un livre que nous recon îdous à tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Dictionnaire iconographique des Orchidées, par A. Cogniaux et A. Goossens. — L'avant-dernier fascicule paru de cet ouvrage contient la description et la représen- tation en couleurs des Orchidées suivantes: Cataselum Bungerothi el ses variétés, C.B. av.ra.ntia.cvim et C. Ii. im- périale, Ccelogyne fuliginosa, < 'ymbidium giganleum.Den- drobium Dalhousieanum, Epidendrum pseudepidendrum, Epiphronitîs Veitchii, Lselia crispa, > asdevallia Veit- i hiana grandiflora, etc. Le dernier fascicule du même ouvrage donne, en Ire au Ires, la description ei la figuration en couleurs des espèces sui- vantes: Caltleya granulosa, *'. Leopoldi, C. Parthenia, Cypripedium bellatulum, C. Youngianum, Lxlia glauca, Miltonia candida, etc., ainsi qu'une chronique orchidéenne des plus intéressantes. La Lindenia, iconographie des Orchidées, par J. et L. Linden. — La dernière livraison parue de cet ouvrage, contient la description des Orchidées suivantes qui y sont figurées en couleurs dans huit grandes planches .- Sobralia Lindeni, Odontoglossum X del Tecto, Vanda suavis ma- gnifiez, Miltonia. vexillaria Kirsteiniœ, Cattleya Mèndeli Kegeljani Odontoglossum .< Adrianœ, Vanda amœna et Lxlio-Caltleya X îlii>iiolyta. Société Nationale d'Horticulture de France Sôanoe «lu lit Janvier 1SÎ)S COMITÉ DE CULTURE FOTAGÈRE. De magniques Scaroles et Chicorées étaient présentées par M. Lambert ; ces beaux produits très bien conserves provenaient de semis faits sur couche sous châssis, le là septembre, et hivernes sous châssis. II. Louvet avait apporté de belles potées de Fraisiers à gros fruits de la variété Marguerite Lebrelon. COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE. M. R. l'inot présentait une corbeille de pommes. M. Passy des poirés Doyenné d'hiver et M. Lebreton, un poire nou- velle COMITÉ DES ORCHIDÉES. C esl la où les beaux apports étaient les plus nombreux M. halle preseniaitun Phalxnopsis Schilleriana, un Onci- dium Rogersiigrandiflorum superbe et un Caltleya Trinité' alba Emilianœ. De M. Page, un Cypripedium hybride de C. Leanum X C. Chamberleiànum et, de M. Belin, un C. microchilum nireinn X C.Druryi et uni'. Zampa C. Leanum X''- hir- sutissimum.) M. Driger avait un Lycaste Skinneri alba, un Aerides Lawrenceana et une belle potée de M asdevallia alba et M. Béraneck, un Cattleya labiala automnale alba var. De- raneck. COMITÉ l>E FLOHICULTURE . M. de Langhe-Vervaene avait envoyé un lot de Cyclamen papilio ayant un aspect si différent des autres Cyclamens; c'est une "heureuse acquisition qui sera certainement appré- ciée, si le semis fournit une proportion suffisante de plantes ayant les caractères du type. Enfin, M. Masse présentait un bouquet de Primula obeonica. INTERIM. LE JARDIN 49 LE JARDIN. — N" 264. — 20 FÉVRIER 1898. CHRONIQUE Paul Arène, qui lut un des plus charmants esprits de cette seconde partie du siècle, a consacré, daus son Paris ingànv, quelques lignes, aux cours d'Arboriculture du Luxembourg. Il en connaissait la valeur el s'y intéressait. D'ailleurs, disait-il, c'esl une des meilleures m cupal ions à laquelli puisses!' livrerav uni de déjeuner. L'engouement qui animait le délical porte de Jean des Figues ne paraîl pas s'ètra ealnié d'après ce que nous voj ions le :il jauv ier dernier. I '•■ jour-là, plus de 250 auditeurs se pressaient dans la sali' habituelle des cours devenue trop petite. Il eût presque la Un un sei\ iee d'ordre à la perle, absolumenl comme au Palais en ees derniers jours. Cel empressement, 'pie i - . p ie non s parfaitement et qui est, de tous points, justifié, t'ai I i leur aux leçons et à cslui qui les donne, le sympa- thique M. Opoix, que nous félicitons bien sincèrement. t lu est le Marronnier du 20 mars, L'arbre lég ndaire qui, jadis, dérangeait tout Paris aux alentours du printemps nouveau? Si nous ne nous trompons il est mort, el son bois a dû disparaître en fumée. Mai--, voici qu il est avanta- geusement remplacé. Notre ami Charles Baltel gardait jalousement, en un des bous coins des pépinières de Cron- <• >ls. un Marronnier, qui, lui. dédaigne d'épanouir ses bour- g s au '-'H mars. Cest heu. tout au plus, pour un Mar- ronnier îles Tuileries !... A Tmv .'s. on est dans le progrès el les Marronniers se réveillent au 10 février. Il parait môme qu'un peu plus, si quelques petits froids n'étaient survenus vers la .lin de l'année dernière, nous aurions eu un Mar lier du lu décembre. < >u peut se demander, dans ce dernier cas, s'il eût été en avance ou en retard. Dans la dernière séance de son Conseil, la Société natio- nale d'Horticulture de France, a pris une importante déi i sion. Imitant la Société canine, le Concours hippique, elle a décidé que, à partir de la prochaine exposition de prin temps, un salon de peinture serait adjpinl .; s floralies de mai. Les peintres de fleurs sont légion, et, malgré les 6 kilo- mètres de galeries offerts aux artistes par le Palais des Machines, tableaux, aquarelles, dessins, afflueront certai- nement aux Tuileries. La seule condition ''mise par la Société, c'esl que les exposants soient membres de la Société. C'esl donc un troisième salon qui se prépai i un nouveau vernissage. La flore des Pyrénées est. je ne dirai pas la plus riche des flores françaises, mais une des plus remarquables. De nom- breuses formes végétales lui sont spéciales el lui donnent un caractère que ne présente pas la flore alpine qui est, cepen- dant, si riche. [1 était fâcheux qu'un travail sérieux ne lui fût pas consacré, et, depuis la flore de Picol de Lapeyrouse, vieille de plus d'un demi-siècle, elle n'avait rien inspiré. Cette lacune vient d'être comblée ou plutôt elle est en voie île dispa raître. Ceux ipii s'intéressenl à la botanique systématique, savaient qu'une flore pyrénéenne avail été depuis long- temps élaborée par un botaniste italien rei i.mé pour l'a- prete de ses critiques, Bubani. L'auteur était morl sans avoir publié quoique ce fut du travail attendu, mais il le laissait en manuscrit achevé. C'est cette oeuvre posthume que M. Otto Penzig, professeur de botanique à l'Athénée de ( iènes, vienl de livrer au momie savant. Le premier volume a paru récemment sous le titre de Flora pyrena>a< apportant aux botanistes une ample' moisson de documents critiques el d'audacieuses innovations. Il \ aura eu. cette semaine, une fausse joie pour les amateurs de Truffes, dont je fais partie, je l'avoue hum- blement. Le duc de ( ira m mont deLespare a envoyé à l'Aca demie des Sciences une communication suivie d'une note relative à la germination des spores de (■• champignon, cette fameuse germinatiou qu'on n'a jamais pu obtenir Hélas, il faut eu rabat! re beaucoup de ce succès qui n'avait pas manqué de faire dresser l'oreille aux mycologues. [1 y a bien des spores qui ont germé, mais elles appartiennent à t"iii ce qu'on veut, excepté à des t ru Iles. Nous serons encore réduits, — la violence sera douce — à manger dés truffes sans savoir comment elles se reproduisent ! ■ Les Aliiscs et les autres insectes du même groupe qui s'attaquent a nos cultures seraient elles condamnées à dis- paraître'.' Le fait parait probable d'après nue communi- cation de M. Iraliut. Un champignon, Sporotrichum glo- buliferum, est, depuis quelques années, employé aux Etats- I nis pour combattre la. punaise du blé et les Laelinostemma, n sectes voisins de nos vers blancs. M. Trabut l'a fait expé rimenter en certains points de l'Algérie et en a. obtenu -le bons succès en 1892 contre le ver blanc, <-\\ 18Ô6 contre les Altises ,|ni s,, lit atteintes dans leurs refuges d'hiver. La questii 'esl pas encore complètement résolue, mais i,.. résultats obtenus s,, ni assez encourageants pour qu'on puisse l.i considérer con 'tant en lionne voie. I. Institut Pas- teur d'Alger a préparé le Sporotrichum en quantité as^e/ i onsidérable pour qu'on puisse le distribuer à tous ceux qui désirent l'expérimenter. i Mi se trouve souvent eu présence de vieilles graines qui ne veulent pas germer. De nombreuses recettes ont été indi quées pour donner à ces graines la vitalité qu'elles n'ont plus. M. Wangh. de Y-en I, (Etats-Unis), reprenant la question rationnellement est parvenu à renforcer la faculté germinative des grains en les faisant tremper dans un liquide tenant en dissolution des ferments solubles, par exemple une solution de malt frais à ô ou h) tt 0, pendant un ou deux jours. L'auteur de ces recherches, qui possèdent le plus haut intérêt au point de vue de l'horticulture et de I agriculture, a déjà obtenu de remarquables résultats. Il a pu. par exemple, faire germer des graines île Tomate vieilles de douze années. La germination ordinaire en présence de l'eau distillée n'avait don né comme résultats que 12 pour 0/0; avec la pepsine, à ô 0/0 et à lu no, 7i) à 80 graines ont germé sur 100 qui avaient étésoumisesà l'expérience; avec la diastase, les résultats sont encore meilleurs, puisque pour lin graines préparées pour la germination, Sô d'entre elles oui iloiiné' des jeunes plantes. Le jardin de Saigon, fondé en 1864, par l'amiral de la ( Irandière a rein lu île très grands services aux cultures colo- niales depuis sa fondation. Dans l'espace des trois années qui se sont écoulées de 1N~ I à 1N7T. il a fourni aux demain les qui lui ont été faites: 161.130 pieds de Caléiers, 1.600 de Manguiers. 210d'Arbresà teck, 600 de Pandânus utilis ou Yuquois, des quantités de ton Iles il'i irlie de Chine, de nom- breuses graines de Jute, d'Indigotier, de Caféier et plus d'un million de ( 'aunes à sucre, de diverses provenances appar- tenant à différentes variétés, ('es renseignements statis- tiques sont déjà vieux de vingt années; nul doute que les succès n'aient lait que progresser. Qu'elle est la superficie occupée en France par la culture de la Vigne"? En ces dernières années, le relevé officiel aie- li- sait exactement 1.800.-189 hectares parmi lesquels il faut compter 1.-191.500 hectares de Vignes anciennes en pro- duction normale el 305.989 hectares de plantations nou- vi lies. Dans le nombre des hectares de A ignés anciennement plantés, il esl intéressant de signaler 1.386.303 hectares de \ i^ues mêlées de cultures intercalaires. Les Vignes déplus d'un hectare représentent 1. ti 0 i> de la superficie totale, celles qui occupent plus de In hectares, environ 31 0 n. Ces premières comptent dans l'ensemble pour 136 milliers d'hec- t,i res et les aui res jours ôôN n il. I in- pe lie cueillie dans le Bulletin d'une Société hortii île province, dont nous garant issons l'authenticité : I (émission : Monsieur X.. décédé. II n'y a plie- qu à t irer l'échelle ! P. ll.UiH il. 50 LE JARDIN' NOUVELLES HORTICOLES École nationale d'horticulture et de viticul- ture de Nantes. — M. Durand-Gosselin, légataire uni- versel de M. Dobrée, morl en laissant une fortune évaluée a près de 30.000.000. a d lé au départemenl de la I oiré Inférieure, 300.000 francs pour l'édification el l'amén ;e ment d'une École nationale d'Horticulture et de Viticulture, el un million de Francs pour la construction de serres tinées surtoul à des plantes exotiqu I coloniales, pour des améliorations et des embellissements dans le parc el les bâtiments, ainsi que pour constituer un capital destiné à l'entretien du parc, des serres et des maisons. i Jette Ecole doil 61 re construite dans le parc du ( Iraiid Blottereau, à quelque distance de Nantes, dans la i • de Doulon. La c mission départementale a accepté le don de M. 1 lurand-Gosselin. Les Comités techniques de la Société natio- nale d'horticulture de France. Les Comités techniques de la Société nationale d'horticulture de France mit renouvelé leurs bureaux dans la réunion du jeudi 13 janvier dernier. Ces Comités ont été constitués comme il suit, pour l'auné • 1898 : Comité scientifique. — Président . M. le 1) Bornet; Vice-présidents : M, M. Mussat et Mangln; Secrétaire : M. P. Hariot ; Vice-secrétaire : M. le D' Henneguy. Arboriculture fruitière. — Président :M. Coulombiér ; Vice-présidents : MM. Georges Boucher etOpoix: Sei re- faire . M. Michelin; Vice-secrétaire : M. Nomblot. Culture potagère. — Président : M. Niolet ; Vice-prési- dents : MM. Laurent Hébrard et Lambert; Secrétaire : M. II. Dauthenay ; Vice-secrétaire : M. Beudin Floriculture. — Président : M. Savoye ; Vice prési- dents : MM. Tavernier et Millet; Secrétaire : M. Welker lils ; Vice-secrétaire ; M. Lange. Orchidées. — Président : M. •'. Loin ; Fice-présidente : M. M. Galpin et Martin-Cahuzac ; Seci étaire : M. Page lils ; Vice-secrétaire : M. Belin. Arboriculture d'ornement et forestière. — Président : M. tïoux; Vice-présidents : M. M Chargueraud et Ch.- Baltet ; Secrétaire ; M. Luquet; Vice secrétaire : M. Bouté. Art des jardins. — Président : M. Touret; ^ice-prési- dents ; MM. Iledont et Declais; Secrétaire : M. Loiseau; Vice-secrétaire : M. Riousse. Industries horticoles. — Président . M. Hanoteau; Vice- présidents : MM. Pradines et Besnard ; Secréiai?"c . M. Ozanne lils; Vice-secî'éiaire : M. Robert Dorléans. Section des Chrysanthèmes. — Président : M. Lemaire; Vice-présidents : MM. Launay et Boutreux; Secréfaii'e . M. *i von lils; Vice-secrétaires ; MM. ' ludot et Bernard. Section des Koses. — Président : M. Maurice Levêque de Vilmorin; Vice-présidents : MM- .lupeauei Ad. Rothberg; Secrétaire : M. Pierre Cochet; Vice-secrétaire : M. E. Poirier. Cours publics et gratuits d arboriculture frui- tière a Lille. — Comme les années précédentes, notre collaborateur ci ami. M. L. Saint-Léger, a recommencé', 1'' :>n janvier, ses cours publics ci gratuits d'arboriculture fruitière à Lille Ces cours ont lieu à 'Ii\ heures du malin, chaque di manche, jusqu'au 2 1 avril; puis, les 8 el 23 mai, le 19 juin el les 10 el 'M juillet, auront lieu les cours sur les opérations d'été. Dans es cours seronl traités : fruitier, le greffage, la taille ci Pommier, 'lu I 'ê< lier, de la '\ l 'miner el du Cerisier. Cours d horticulture du département de la Seine. — Ce- cours, commencés depuis le G février, ont Heu aux endroits ci-dessous désignés : Le cours d'arboriculture pi if< i pai M. I tu 1 lier, chemin SI Vntoine, n' 15, à Montreuil 'ous-bois. l'organisation du jardin i culture i\u l 'oirier, du gne, de l'Abricotier, du Le cours d'arboriculture professé par M. Vauvel, à la mairie de ( 1 ki I ■ • n a \ . le 2"i courant . |,e coursd arboriculture professé par M. Gornin, àl'école dc|a i le Joinville, à Fontenay-aux-Roses. Le cours d arboriculture professé par M. Vincent fils, à la mairie de Nogent-sur-Marne. Le cours de culture maraîchère professé par M. Duvil- lard, 26. rue Bert hollet, à Arcueil. A la suite de chaque leçon. MM. les professeurs in- I iquenl la date clu cours -ni vaut . Concours pour remploi rationnel des engrais en horticulture. — La Société nationale d'horticulture de France a adjoinl a l'Exposition de mai prochain, un concours pour encourager ci développer l'emploi rationnel des engrais en horticulture. Les conditions de ce concours SOllI les SUh aides ; Les essais pourront porter sur toutes les plantes inté- ressant l'horticulture (arboriculture fruitière et d'ornement; floriculture de serre et de plein air ; culture maraîchère.) Chaque expérience présentée devra c un prendre au ni quatre échantillons témoins et quatre exemplaires pour chaque traitement employé. Les résultats défavorables étant aussi instructifs que les autres, devront également être représentés. A cet envoi. les présentateurs devront joindre un mémoire indiquant la composition chimique des plantes et des sols mis en expé- rience ainsi que les raisons qui les ont déterminés dans le choix de l'ciierais employé dont un échantillon devra être présenté eu même temps que le mémoire, avec indication de sa composition chimique : azote, potasse, acide phos- phorique pour 100. Les conditions bien raisonnées de l'expérience seront enregistrées avec soin dans le mémoire. im" notera, par exemple : la date du commencement de l'expérience, la date et le mode d'application de l'engrais, les changements dans la couleur et dans le port des plan- tes, l'apparition détaches, les maladies, etc; enfin les i on- cl usions que l'on tire des expériences. Les mémoires porteront une devise et devront 'ire par- ce,us à la société quinze jours au moins avant l'ouverture du Concours. Une enveloppe cachetée portera la devise et renfermera le nom et l'adresse des auteurs. l'n jury spécial sera chargé de juger le Concours. Des récompenses diverses seronl mises à sa disposition pour être décernées s'il y a lieu. Les fleurs de France en Russie. - Il se fait un grand com rce de fleurs naturelles entre la France ci la Russie. L'année dernière, cepa\ - a acheté, à lël rangei - pour plusde 3.200.000 fr. de fleurs qui se composent, en grande pallie, de (leurs coupées, telles que : Ko---. Œillets, \ io lettes, etc. Elles -oui fournies, pour la plupart, par le midi de la France el Nice particulièrement. Depuis cinq ans. l'importation française de fleurs a pris une très grande extension, qu'elle n'avait pas eue jusque là parce que le système d'emballage était défectueux el que, jusqu'à ceiic date, le marché de Saint-Pétersbourg se four- nissait uniquement aux halles de Berlin. Celles-ci rece vaient directement de Niée leurs fleurs et envoyaient à Sainl Pétersbourg leur rebut ou tout au moins des Meurs fanées. Delàétail venu une grande dépréciation des Heurs él rangères. En 1892, de- horticulteurs niçois sont venus dans la ca- pitale de la Russie el j ont créé des entrepôts de fleurs ar rivant directement du midi de la France. Le chargé d'affaires de Saint-Pétersbourg, en transmet- tant ces renseignements, fournil des indications sur L'em balla.ee. qui se fait à présent dan- de petites caisses : la fleuresl assez serrée; les boites sont enveloppées dans des planches de feutre. Ce feutre est un amalgame de chanvre el de chiffons qui isole absolument la caisse de l'air exté rieur. Un feutrage, pour une caisse de 5 kilos, coûte un franc. Le transport se fait en trois jours de Paris à Saint-Pé- tersl rg, ci en quatre jour- de Nice, par grande vitesse. LE JARDIN :.l Lorsqu'il a lieu par wagon entier (10.000 kilos), les prix -uni alors ceux de la petite \ itew e. I ii envoi de 5 kilos de fleurs de choix (Roses. Lilas) vaul environ, au l" décembre, 72 francs rendu à Sainl Péters bourg, tout compris, saul le feutrage. Le transport de Paris jusqu'à la capitale de la Russie re\ ient à 22 fr. 50. Le gouvernement russe promel du reste, très prochaine- ment, l'établissement des transports par colis postaux:. Les fleurs sonl expédiées sur tiges longues. Il esl défendu d'importer des feuilles de ^ igne,leur mélange avec les fleurs doil donc être soigneusemenl è\ ité. Saint-Pétersbourg reçoit envii 78 0/0 îles Heurs iin- portées; Moscou, 17 0/0; les 5 0/0 complémentaires vonl sans doute à Varsovie, sur la consommation de laquelle on ii 'a pas de don nées exactes . 1 n renseignement utile pour terminer. Les fleurs et les plantes naturelles son! soumises, à leur entr n Russie, à un droil de 50 kopecks or par poud (16 kilos 380), soil 2 francs, emballageet feutrage compris. Exportations de graines d'Angleterre. - Les semences sonl expédiées d'Angleterre en grandes quantités vers le continent de l'Asie australe. La uioyei annuelle de ces envois pour la période 189 1-96, nous dit le Gardencrs, Mu i,i . ine, s'élève à plus de 51.000,000 quintaux d'une va- leur de 5.500.000 de francs. L industrie fruitière dans la Colombie britan nique. D'après le rapport du département de l'Agri culture de la Colombie, nous dit I" Gardcners' Magazine, la production fruitière en vue du rapport peut être entre prise avec fruit dans une grande partie de cette colonie. Des colons, grands el petits, y ont établi des jardins frui- tiers, dont la plupart se comportent et prospèrent dune fa- çon satisfaisante. Les cultivateurs ont cependant à lutter contre de grandes difficultés. A peu d'exceptions près, l'industrie a été entreprise el poursuivie sans grandes connaissances, et lesarbresont été achetés -an- qu'on se soil beaucoup inquiété du choix des meilleures variétés, les plu- appropriées; aussi en est-il résulté un mélange de variétés clans lequel celles de pre- mière qualité se trouvent en petil nombre. De plus, on s'est trop peu inquiété des méthodes de plantation, de taille ''l de culture générale, Enfin, le manque de eomuiu ni. al ions par vo"ie ferrée, l'éloignement des colons les uns ik's autres, ainsi que les difficultés inhérentes à la prépa ration. ;i la plantation el à l'entretien des jardins fruitiers, oui beaucoup fait pour retarder le succès de cette industrie. Mais, ajoute notre confrère anglais, ces difficultés seroul graduellement prévenues ou surmontées el les efforts de l'Association des cultivateurs de fruits ont déjà beaucoup aidé au développement delà production de cette région, appelée à devenir un centre importantde production frui- tière. La production des légumes dans les provinces napolitaines. — 1" Légumes secs. — * les légumes, Haricots, Pois, Lentilles, Fèves, Lupins, etc., sonl l'objel d'une cul turc en progrès dans toute l'Italie, el les provinces napoli laine, \ entrent pour 30 0/0. La production loi al" de l'Italie esl de 1.555.155 hectolitres; celles des provinces napoli- taine- de 1 .356.905. 2 / ii/ murs /'rais. ' *n n'a pas de don nées statistiques sur cette culture, mais on sail qu'elle esl en voie de grande exteii ion. Les Choux-fleurs. Choux-Brocoli, Artichauts, Tomates, eti . sont l'objel d'une exportation importante comme légumes d hiver : ils sonl aussi e rportés ious forme I us -rve- alimentaires. L'exportation des légumes ;eçs et frais a pris un grand développement. L'exportation des léguffiés secs a été, en 1895, de 25.316 tonnes, et. eu 1896. de 10.111 quintaux. L'exportation des légumes frais a été, en 1895, de 160.584 quintaux, et, en 1896, de 193 678 quintaux. Les destinations principales des légumes secs sonl II pagne, le Portugal, l'Antriche-IIongrie, et, en moindre quantité, la Suisse, l'Angleterre el la France. i elles des légumes frais sont, par rangs de quantité, l'Au- triche-Hongrie, l'Allemagne, la France, la Suisse, el I \n gletérre. .'!' — Pommes de terre. Cette production est station nain I iluaiiou moyenne annuelle pour toute l'Italie était, en 1870-74, de 7.189.000 quintaux. Elle i bai t, en 1883, à 5 700.000 quintaux, pour remonter, en 1891, à 6.213.68" quintaux, dont ion 0, soit 2.510.180 quintaux, appartien- nent aux provinces méridionales. L'exportation générale a augmenté : on 1895, '-Ile était de 19.155 i s et, en 1896, de 24.629 tonne-, L'Autriche- llonjgrie, Malle. l'Allemagne, en absorbent la plus grande partie. / ftiilli ci Infoi mations du Miniztct de l'Agriculture, i Fruits rustiques en Hongrie. — La culture des fruits rustiques s'esl tellement développée en Hongrie, dans ces dernières années, nous ,iit le Gardener s' Magasine, qu'une enquête officielle a été prescrite dans 1'- bul de cou naître le nombre des arbres et celui de- variétés des divers gains cultivés dans l'empire. Mais le bruit ayanl e. .uni que cette enquête étail fait dans i,. bul détaxer les arbres, les enquêteurs ont ren- contré de grandes difficultés dans la vérification des rap- ports fournis : aussi les résultats de l'enquête ne sont-ils pas aussi exacts qu'on pouvait le désirer. Smi< cette res- triction, le nombre d'arbres fruitiers existant en Hongrie, serait de 14.000.000 de Pommiers et Poirier-. En Croatie eien Slavonie, 8.500.000 Pruniers el 2. .000 de Pom- miers et Poiriers oui été dénombrés. Les Palmiers au Brésil. -- Comme suite à intéressantes I au- cries sur le Brésil 1 1 » el , en particulier, à celle parue dans le n° 257 du Jardin, noire collaborateur M. II. Louzier, non- communique le. nui'- suivantes sur trois intéressantes espèce de Palmiers. Cargota urens, Eutcrpe edulisn[ Cocos Maria rosa, qui ornent les jardins de Pétropoiis . » heCargota urens, souveul vu dans le- jardins d'hiver d'Europe; a. en raison de ses belles feuilles ascendantes, pennées, à larges folioles tronq liées el lacérées, un aspect de légèreté et d'ampleur nue n'ont passes congénères. d L'Euterpe edulis, appelé aussi Areca oleracca ou Euterpe Caribœra, dont j'aidéjà eu I occasion de parler en décrivant le- forêts vierges du Brésil, est très remar- quable dans l'ornementation ; son ti c est fin, droit, très élancé, ses longues feuilles disposées en couronnes sont d'un beau vert foncé ■•! brillant, largement étendues en vaste parasol. Il constitue le Chou palmiste, si apprécié des gas- i roi e- brésiliens. Le Cocos Maria-rosa, donl je ne me souviens pas avoir jamais lu la des< ription dans n i m poil" quel ou\ rag • botannique, est un singulier et curieux Palmier. Il ne e semble, à mon avis, à aucun autre el je puis .lire, -ail- le liai ter. que sa vue me plonge dans un. •-..rie d'adiniration toutes le- lui- que j'ai l'avantage de le voir. J'en con nai- ici. plusieurs qui atteignent dix el quinze mètres d'é- lé\ Mou. I longues feuilles gracieusement arr lie- eu an aux offrent, de loin, l'aspect de véritables guirlandes, car le- folioles étant placies irrégulièrement surchaqu té du pétiole, semblent en partir dan- tous les sens, excepté sur ne médiane; elles se recourbent, pui viennentaude u réunir leur- extrémités en formant de . cercles curieusement entre-croisés. » Jardin, ISS)", pages 2G1, 278 102, \U 128 346 II :,-> LE JARDIN" L'importation des légumes en Allemagne. - En 1895, nous dit le Garten Magasine, 82.512.700 kilo grammes dé légumes irais, venant, pour la plupart, de Hollande, d'Autriche, de Danemark, d Italie, de Belgique cl d'Egypte, furenl importés en Allemagne, d'où, d'autre part, 36.682.600 kilogrammes furenl expédiés principa- lement vers l'Autriche el I Angleterre. L'Allemagne, ajoute notre confrère, a donc envoyés l'étranger de l'argent pour payer 15.831,100 kilogrammes de légumes Frais, < 'qui donne à songer ! Les distributions de Graines et Plantes au Muséum. — Une erreur de Copie nom a fait donner, dans le tableau inséré dans notre dernier numéro, des chiffri [ne v en c ■ qui e incerne les en\ ois faits ajux colonies françaises. Ces chiffres doivent être rétablis comme il suil : Graines (sachets) envoyés aux jardins coloniaux. 352 — aux correspondants. ... 85 Plantes de serres envoyées aux jardins coloniaux . . 276 — aux correspondants.... 15 Plantes vivaces de plein air envoyées aux jardins coloniaux 58 Plantes vivàces de plein air envoyées aux jardins correspondants 686 PETITES NOUVELLES On nous fait part du mariage de M. Gaston ValleraCnd, fils de l'horticulteur bien connu de Tavcrny avec M" Cé- cile Leclère. Nous avons appris avec plaisir la nomination, a la troi- sième classe de l'ordre du Lion et du Soleil de Perse, de notre compatriote, M. A. Simon, jardinier en chef de S. M le Schah de Perse. * » A la dernière séance de la S. N. II. F., M'. Viger, prési- dent de la Société, a annoncé la décorai ion de noire col- laborateuret ami, M. Charles Ballet, horticulteur a Troyes. dans l'ordre de Sainte-Anne de Russie, aux acclamations des membres présents. Le jardin alpin d'acclimatation de Genève (suisse, vient de nous communiquer la liste des graines de plantes raies ou nouvelles importées récemment des montagnes de l'Amérique boréale ; nous y remarquons nombre d'esp ■ des plus intéressantes. La Société d'horticulture et d'agriculture d'Anvers vient de nommer membre d'honneur M. Viger, ancien ministre de l'Agriculture, président de la Société nationale d'Horti- culture de France. Dans une de ses dernières séances la Société d'horticul- ture d'Epernay, a nommé, comme Secrétaire général, notre jeune camarade, Paul Dauvissat, ancien élève de l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles. BIBLIOGRAPHIE Les Essences forestières (Essences feuillues el Essences résineuses), par LOUBIE (Henri), secrétaire de la Bibliothèque et des Archives de la Société des Agri- culteurs de Fiance, Professeur de Sciences naturelles à l'Association polytechnique.— 2 vol. brochés petit in-8' 2 fr. ôll pièce ; i artonnés 3 fr. pièce. Dans son premier volume, ayant pour titre Les Essences 'euillùes, M. 11. Loubié a indiqué quel choix il convient de taire entre telle ou telle nature d'arbre selon la compo- sition physique du sed et l'industrie régionale à laquelle l'exploitant compte vendre les produits de ses bois. In outre, il met en lumière les meilleures méthodes de propa- gation pouvant assurer l'avenir du repeuplement. Cette première étude reçoit un complément des plus utiles dans le second volume que vient d'écrire M. 11. Loubié sur les Essences résineuses. Se basant sur celte vérité aujourd'hui partout admise que le placement en biens-fonds boisés est, surtout en sols moyens, médiocres ou pauvres, le seul rémunérateur, l'auteur a montré quel parti avantageux on pouvait tirer des plantations résineuses partout où elles sont rationnellement possibles. Le Courrier de la Presse, fondé en 1880, par M. Gal- lois. 21, boulevard Montmartre, à Paris, répond à ce besoin de la vie moderne de pouvoir recueillir dans les journaux du monde entier tout ce qui paraît sur un sujet quelconque sur une question dont on aime à s'occuper ; vous pouvez donc savoir ainsi ce que l'on dit de vous et de vos ouvres, dans la presse. France- Album (I \ient de faire paraître le second fascicule de la série du Pays du Soleil, consacré à la Côte d'Azur et contenant 31 vues de Nice, Villefranche, Beau- lieu, Eze, La Turbie, Monaco et Menton : une notice due à la plume autorisée de M. II. Moris, archiviste du départe- ment, et une carte. Avec le précédent numéro, qui va de la Napoule à l'embouchure du Var et celui du littoral com- pris entre Hyères et Agay, l'illustration de la Cd(e d'Azur est complète. Dictionnaire populaire d'Agriculture pratique.— Le fascicule 2 fr. 5u : franco 3 francs. — Beaucoup d'articles à signaler dans le neuvième et avant-dernier fascicule, qui vient de paraître et qui contient tous les mots compris entre Pédicelle et Rouille, notamment les articles: Pépinières, Peuplier, Pin, plantation, Poirier, Pommier, Prunier, quinconce, Rosier, phylloxéra. Raisin, phosphates, pluies, Pomme de terre, pompe, pulvérisateurs, etc. EXPOSITIONS ANNONCÉES Montreuil-sous-bois. — Du 3 au l'J septembre 1S98. — Exposition générale d'horticulture (plantes fleuries, fleurs coupées, Conifères, arbres fruitiers, fruits, légumes, etc), organisée parla Société régionale d'horticulture de Montreuil-sous-bois. — Adresser les demandes à M. E. Bédenne, secrétaire général, 271 rue de Paris, à Montreuil- sous-bois (Seine. Évreux. — Le 1" juin 1898. — Exposition d'horticul- ture, organisée par la Société libre d'agriculture de l'Eure, au Jardin des Plantes, a Evreux. — Adresser les demandes a M. Léon Petit, secrétaire perpétuel de la Société, à Évreux (Eure.) LeVésinet. — Juillet 1898.— Concours pour toutes les plantes fleuries, organisé, dans la première quinzaine de juillet, par la Société d'horticulture du Vésinet, — A- dresser les demandes à M. Ancellin, trésorier, 22, avenue Alsace-Lorraine, au Vésinet (Seine-et-Oise). Le Vésinet. — Novembre 1898. — Concours de Chiiv santhèmes, organisé, au commencement de novembre, par la Société d'horticulture du Vésinet. — Adresser les dé- ni rudes à M. Ancellin, trésorier, 22 avenue Alsace-Lor- raine, au Vésinet Seine-et-Oise). Lyon. — Féorier, mars et avril 1898. — Exposition in- ternationale DU COMMERCE ET UES INVENTIONS NOUVELLES. — Adresser les demandes au secrétariat, 32 rue des Rem- parts d'Ainay, à Lyon Rhône). Anvers. — Du 12 au l'i novembre t898. — I6S" Expo- sition d'horticulture, organisée par la Société royale d'horticulture et d'agriculture d'Anvers, pour les Chry- santhèmes et plantes diverses. Les demandes doivent être envoyées à M. Anatole de Cock, secrétaire, 215 c haus- sée de Malines, à Anvers iBelgique), avant le 7 novembre •898. Vichy-Cusset. — Du 25 au 28 juillet 1898. — Exposi- tion HORTICOLE, \ ITICOLE, APICOLE, AGRICOLE ET INDUSTRIELLE organisée par la Société d'horticulture, d'apiculture et de viticulture de Vichy-Cusset (Allier). adresser les demandes à M. le Vichy-Cusset (Alliei . Cannes. — Du 10 au l'i mars d'horticulture, organisée par la d'horticulture et d'acclimation de Cannes et de l'arrondis- sement de Grasse (Alpes Maritimes). Adresser les demandes à M. le Président de la Société, 25. boulevard Carnot, à Cannes (Alpes Maritimes). Nice. — Du 31 mars au o avril IS'J8. — Exposition D'HORTii i i.ii iîe organisée par la Société centrale d'agri- culture. adresser les demandes à M. le Secrétaire de la Société, 11, place Garibaldi, à Nice. Secrétaire général à 1898. — Exposition Société d'agriculture, 1 1) chaque uiiuin séparément, IG-47 l Ir. 15. '.v franco O fr. 60 LE JARDIN .-,:■, LES CANNAS NOUVEAUX Le Canna est, après le Bégonia, la plante qui a fail le plus de progrès en l'année 1897. Les semeurs se sonl sur- passés el nous ont donné des plantes de réelle valeur, soil par la dimension de leurs fleurs, soit par leur nouveau coloris. Un grand pas a été franchi dans la voie de l'obten- tion du coloris jauni' ivnicolore doul Aurca avait si lu.l- lammenl ouvert la série. I > un autre côté, certaines variétés ont, assez couramment, quatre pétales égaux et l'obten- tion de fleurs régulières, à l'instar des Clicia, ne paratl plus être qu'une question de temps. I.a duplicature du Canna peut même s'entrevoir dans les brumes de l'avenir, mais nous n'en sommes pas encore là. malheureusement. Pourtant, j'ai déjà noté certaines variétés qui oui parfois six pétales. N'ayant pas été complètement satisfait des méthodes de culture que j'avais employées jusqu'à présent, suit en lais- sant tout le temps les i aimas on serre, soit en les y ren- trant seulement au monient de la flo- raison, j'ai essayé, cette année,une nou- velle méthode qui m'adonne des résul- tai excellents, pour no pas dire parfaits . J'ai l'ait construire une charpente on bois devant suppor- ter doux châssis de couche de l'"30 sur lm35, posés on dos d'âne ; cette char- pente s'appuie sur dos montants en foi- avant 1"35 île hau- teur environ ; j'ai ainsi un abri ayant 2"'50ile largeur, 1"85 de hauteur au centre et 1">35 sur les côtés (liii. 24). Ainsi, l'air circule librement tout à lenteur des \ il l'es el que le: lantes, ohàssis du puisque les côtés ne sont pas sommet préservent les Cannas des pluies et leur assurent une température douce. Cette installation m'a permis de faire la plantation dès le courant de mai. Inutile de dire que j'avais fait une bonne eoiielio chaude sous l'abri et que les plantes ri vaienl tous les bassinâmes el arrosages nécessaires. De plus, le composl employé était très riche. Je pense qu'il serait bon de mettre, dans ce compost, une petite quantité dé superphosphate, car, par ce moyen, on obtiendrai! dos épis plus abondants. Il faut, en effet, se méfier de l'excès d'azote pour beaucoup de plantes ; c'esl ce que les amateurs ont pu constater de \ isu. lors de l'exposition de Paris on juin l.S'.IT. Il y axait là un loi di Cannas d'une végétation absolument exubérante, avec un feuillage merveilleux, du vert le plus foncé, mais très peu de fleurs; ce résultat était dû à une erreur de culture. La floraison des Cannas, sous mon abri, a commencé dès le courant de juin ; au 5 juillet, elle était dans tonte sa beauté. Les épis se sont succédés pendant toul l'été sans interruption et les fleurs étaient encore nombreuses en novembre, car, au moyen de paillassons, j'avais protégé les plantes contre l«-s premières gelées. J'ai planté trois rangées de Cannas de chaque cote d'un petit sentier central mesurant 0m40 de largeur ; les plantes étaient assez serrées el pourtant très peu onl atteint le vitrage, à peine trois ou quatre sur 150 ; i 1 «-^t vrai que les variétés les plus hautes étaient plantées vers le centre de l'abri. En résumé, il ne me parait guère possible d'avoir une plus splendide floraison . Les fleurs, protégées dos pluie-. sont restées intactes el certaines variétés m'ont donné jusqu à i mil tiges fleuries à la fois. Là se côtoyaient les nouveautés des Bruant, ( 'relier, Crozx. . Dammann, Ernst, Fray, Lacroix, Vilmorin, etc.. près de cent nouveaux gains '. C'esl beaucoup, mais il faut avouer qu'il y en axait un très grand nombre do jolies et le choix étail même bien difficile, surtout dans les coloris rouge vif. Il y axait même quelques variétés 'le ce coloris qui se res- semblaienl fort, el j'avoue n'avoir pu me faire une opinion bien nette sur la valeur respective des nouveautés de i cl le couleur. Voici les plantes que j'ai le plus re marquées pour leur teinte nouvelle ou rare : M. Chenet, jaune foncé unicolore, à macule centrale rouge sombre ; belle plante sous tous les rapports; coloris uni- que. Mme Sallier, jau- ne, couvert de lignes rouges ;. nouveau eo loris. Comte de Turin, jaune saumon rou- geâtre, ligné de plus foncé ; belle plante florifère et vigou- reuse. Attira , variél e tardive ; feu i liage rouge; fleur de colo- ris saumoné pâle; genreAfmc Fera ni , plante curieuse mais sans mérite décora- tif. Mme Fùrard, variété naine axant bien fleuri chez moi : coloris très intéressant, unique, saumoné rose pâle, avec des reliefs nacrés ; teinte très variable suivant le plus ou moins de soleil que reçoivent les fleurs. Sémaphore, plante de valeur, à feuillage pourpre, à fleurs jat s ; c'est le Canna à feuillage coloré qui m'adonne les fleurs se rapprochant le plus du jaune; peut-être est-il tm peu tardif. Mademoiselle Frai/, coloris unique, jaune paille. F. Pearson, fleurs jaunes, couvertes de lignes rouges s 'entrecroisant ; coloris bien remarquable; plante florifère; souvent quatre pétales et fleurs régulières. Louis Voras, bonne plante florifère d'une teinte saumon n isé. Idéal, fleur crème, pointillée de rose; coloris remarquable. Eurêka, coloris blanchâtre, méritant. Tendresse, rose paie et crème, très remarquable comme coloris. M. Rambos, coloris intéressant. Fraîcheur, rose pâle, très intéressant. Comme je l'ai dit, toute-- ces plantes onl des coloris nou- veaux ou rares. Il ne s'ensuit pas qu'elles doivent être toutes essayées comme' [liantes à corbeilles, loin de là; mais elles Abri pour Cannas, clies M. R. Jarry-Desloges, à Rèmilltj (Ardennes). I.R JA 111)1 X méritent d'attirei l'attenti I'-- amateurs el des semeurs. iin pourra essayer, comme plantes à massifs, les variétés suh antes qui -mil belles el florifères : Jaune saumoné. Comte de Turin, All.mt un.' :.i , 1896 S M MON ROSÉ. — LoittS 1 "ru . Jaune fonci i mu :i - macule rougf. centrai.! ■ - M. Chenet. Jaune paille unicolore. Mlle Frai/, vigueui dou- teuse. .1 \r\l' ln\il LION il l l'i Fi >i. m \ll '. i DE I: F, Pearson. Jaune i'Ointille de rouge "■> rtosi . (Tei nie générale, jaune assez pâle). M. Benoit, Soucenir du l'ointe de Cibens; Vire Président Douinet Adanson, variété naine (1896). Feuillage rouge. Iiu Breitil, fleurs rouges; s un phore, Heurs jaunes. Coloris rouge fonci-: vif. Anne Fui rie/ion, ' 'onila de. Sarhs, Sourenir de Ci'ètier aine (1896). l; i' i-iis (H \ini^ ISRIQUE Ol ORANGE Mrnèlirl;, Hum illr. demi nain. Rriquejai natre. Aui/uste \'(IH dru Unir. Rouge rordi: jai ne. Reine d'Italie, variété tenanl le milieu entre Soucenir de .t. Croît/ el Reine Charlotte; (il, tire desCannds, grandes fleurs, très peu bordées jaune. Blani n \ i re. Eureha. N\in rose saumoné. Mme Férard, vigueur don ti ii - Rougi fortement tacheté jauni Wnu Musset i I si is i. Soutenir de Mme Crosi/ (1896 . J'avais, l'année dernière, espéré que la variété /'.m- Ad vandre III il rail de I s résultats coin ni nie plante à massif, mon espoir n'a pas été confirmé, à Remilly. i lutre les variétés nommées plus haut, je dois encore cite;' quelques nouveautés méritantes el donner des détails sur quelques unes de celles dont je viens de parler : Duchesse d'Aoste, joli coloris rouge, maculé de sang. Goliath, rouge pourpre velouté, très foncé : très longs pétales; feuilles arrondies, verl foncé ; les Heurs seraient I rès grandes -i elless'oin raient, mai elles ne s'ouvrent malheu- reusemenl pas bien. Gloire des Cannas, une des plus grandes fleurs connues. .1 i ii ai mesuré une Heur, exceptionnellement grande il est vrai, qui a\ait les dimensions suivantes: longueur du pétale d'il, largeur 0"'v)56, diamètre sans étendre les pé- tales 0m115. M. François Grasel M. Louis 1 ru: sonl de très belles plantes, ainsi que M. Bitloud, Baron de Belleroehe, /Je lil te, Louis Votfiw, Mmr l 'm rit- h mi. ( V- trois dernières \ ai iélés mu de grandes Heurs. .1 ai déjà \Kii-\r<\ Aleimiiiitiu 1 1 l.Jec ai ndèrecel an na i i ni mu' ayant n I.-- plus grandes Heurs connues, puni- ne pas dire la plus grande. Des .■•-sais vont être tentés à Remilly, en plein air el sous abri, avec tous le: nouveaux Cannas hybrides du C. flaeeida; je tiendrai les amateurs au cou lanl des résultats obtenus. MM.i'in/x et Crétier m'avaient envoyé des nouveautés inéditesqui, toutes, étaient très remarquables. J'ai particu- lièrement noté ilfine Musset , variélé demi-naine l rès llorifôre, jauni' a grandes taches rouges, genre Aegla, mais en plus \ igoureux el Horifère. R. JARR"i DESLOtiKs. UNE NOUVELLE CONIFÈRE AMERICAINE ABIES SHASTENSIS Lemmon 1 1 1 Truite des arbres et arbrisseaux. p.irP.Motiillefert, professeur de Sylviculture a l'Ecole nationale d'Agriculture de (Jri- gnon. i i ;â' livraison de ici utile traité contient la lin de l'importante étude sur les Chênes, la description il«'s principales espèces de Noyers, d'Ormes, de Fig rs, de Platanes, ed (Il ' 180 page 8. — Numéro 2 .le la plan. -lu ■ .-n leui On sail combien I.-- montagnes il.' l'Amérique septen- trionale et, plu-- spécialement, .1.' la partie occidentale des Ltats Unis, sonl riches en espèces de Conifères. Les ama I 'iirs de beaux arbres résineux savenl aussi que c'esl de là que n. m- -mil venues L- pin- majestueuses, les plu- recher- . liées il mil i.' les ( lonifères. Dans ces contrées, où la végétation conserve des earac tèresqui la relient, dan- bien des cas, à celle de l'époque tertiaire, les Conifères revêtent il'-- homes grandioses. ll-nllii de rappeler les antiques bosquets de Wellini/tonin donl quelques échantillons sont, d'entre I.-- arbres I.'- plus élevés du globe e| rivalisenl .m hauteur avec 1 - plus grand Eueali/ptus australasiens. \mi- possédons d'ailleurs, dans nu- parcs, un- musées el uns herbiers, un grand i bre d'espèces d'entre le- pin- belles d: la famille, originaires .1.' e '. conl rées privilégiées. C'esl la Californieel les Montagnes Rocheuses i|iii -mil plus spécialement hantées par le- b^aux arbres d'essence résineuse. Les . ibies maijni/ica M m i .. il • la Sierra-Nev ai la el A. nobilis I.iinll.. de- sommets boisés d? l'Orégon, -mit d'entre 1 -s plu- remarquables .lu genre. Il n'esl aucun pépiniériste qui ne les considère comme tels ; ce -mil deux arbres majestueux, atteignant, le premier 60 mètres, L> second Un mètres il • ha ni. Il ■• -mil I rès voisins l'un de l'autiv ei .ml même été longtemps confondus. C'esl le professeur h'ngelmann qui. en 18~8,les détermina défini tivémenl el les classa méthodiquenienl ensebasanl mu- la forme des brac- tées du rené, rêeurvées chez 1.1. mai/ni/ira, ineurvé?s chez l'autre. Plus tard, après avoir, en compagnie .lu professeur ( '. S. Sargent, lesavanl direcl -m- .1 ■ l'Àrboretum .1 i l'I ni versité de Cambridge (Mass.) el le l lai m généreux du très important défunl journal .. Garden and Foresi i>, visité I.'- forêts un croissent ces espèces, il confirma -a détermination el la précisa par d'autres caractères qu'il découvrit -m plu .■ i pin- particulièrement en .■.■ qui coneei ne les aiguilles). Iian- le courant de l'année dernière il',' niai 1897), M.. 1.(1. I. ''111111 m publiait, dans le Garden and Forent, VAbies Shastensis, sujel de cette note et qui se rapproche, lui au— i. de- deux superbes espèc - susmentionnées. C'esl un arbre superbe, atteignant une hauteur moyenne de ôf) mètres avec un diamètre moyen de P'OO à 1":! i à. la base. Keorce noirâtre à l'extérieur, rouge à l'intérieui', profondé mm il ridée ; feuillage moins raide que chez VA.ntui/nij cônes généralemenl elliptiques à écailles protubérantes, les apopln -''- garnies .le poils brimai res, dressés cl ré un. ■ i les bractées i ré- dévelop] -, longues de U"'0i ii p.;u p;\s. M. Covillc, du département de l 'agriculture à \Ya hington a visité récemmenl le- territoires des montagne île 1 i h.'. mi ei . pin- parti) ulièrein ni le M. m t Shasta el il a constaté que le- immenses forets qui s'étendent an pied de- M.ml- de- ( 'a-ea.le- el qu'oïl l'un ail liai il.'.'- pa r 1 . IbieS nobilis, le -mil. en réalité, par II. Shastensis. Il en déeouvril des territoires entiers sur la frontière .le I ) irég i de la Californie, à près .le 2000 mètres d'altitude. Lu compagnie de M. Kl mer, de Klamagh l'alls (l irégon), il parcourut tous le- territoires avoisinants el lui surpris de la beauté el de la majesté des forêts i lées par l'Aides Shastensis, Sur le- Cascade-Montains, le Shasta Fir, comme on le nomme là lias, atteint une altitude de 2300 ni. ce i|iii lait supposer qu'il pourra s'acclimater dan- nos Alpes ei dans notre jardin botanique de la Liniwa, à Bourg si Pierre. Sa hauteur commune, dans ces endroits là. esl (l) lu 'ne' den and Forest, ir 181, p. 1-'.. LE JAIiDIN 55 de 150 à 200 pieds, e'est-à-dire de plus de 60 mètres ! L< branches en sont symétriquement étalées et les ra meaus tri régulièrement ramifié • en sorte qu'on peut, à première vue disl in guet cet arl le voisin qui l'entourenl da n ■ parages: les .1 concolor l. amabilis, A. grandis ou tasiocarpa. Les très grands cônes qui se dressenl le long de ses brandies [onl penser, dit M. Coville, à autant de petits hiboux alignés sur les ra ineaux. Dans son apparence générale, l'A. Shastensis offre une ressemblance frappante avec VA. nobilis. Cependant, dil M. Coville, I diffèrenl assez sensiblement i ' qu'il -"il facile de les idi ntifier de pri abord. Tandis que le cône de 1 \ ■ nobilis (pris dans cinq collections diffé- rentes) mesure 133 millimètres de haut, 5"i d'épaisseur, c'est-à-dire qu'il esl plus de deux fois | > 1 1 1 ~- long que large. ceux del I . Shastens.isi provenant de six endroits différents i mesurent 131 mm. de haut et 70 de large. Les écailles du cône de 1.1. Shastensis onl générali ment de 30 a 3.: n. de large et les graim s, 13 mm. de long, tandis que ceux de 1.1. nobilis ont su])érienre esl simplem -m earéi comme I inférieure. M. Sêhwanger ayant bien voulu nous adresser, de l'Etat de Washingl i il l'a découvert dans les en\ irons du Skamokava-River, deux eCmasd'Abie.iShastrnsis, non en avons fait un semis et avons remis une partie de ces graines à l'établissement llaagé et Schmidt, d'Erfiirt, qui le un •tira sans doute au commerce, car l'espèce n'a pas encore été introduite en Europe. Les a qui nous ont été envoyés répandent une odeur de résine si fortequela pièce .tans laquelle on les a tenus est tout • imprégnée de ce par l'uni balsamique. Il faut espérer que, clans quelques années, le bel Abiès du Mont Shas/a ornera m» pares et jardins. IL CORRKVON. PLANTES NOUVELLES OU RARES SENECIO SMITHII 'I On peut, sans être taxé d'exagération, dire que le Senecio Smithu esi absolument inconnu de nos jours dans les cul lui'-. Kl pourtant, quand Smith en parla pour la première fois, en 1805. il figurait depuis quatre ans dans les jardin de rhomas Evans où il avait fleuri <-n juillet de la même année. Son introduction du Cap Horn datait de 1801. En 1883, nous l'avons rencontré à profusi 'nanl toutes les plages de la Terre de l'eu de ses larges touffes aux feuilles amples, aux corymbes développés. A cause de «es (leurs blanches, les matelots de la mission de la Romanche, lui avaient, de suite, imj posé le nom de i Grande Marguerite », Les Eûégiens leeonnaissent sous ladénomi nation de Govjîen. Nous n'avons pas été assez heureux pour voir arrivi bien les nombreuses touffes que nous avions rapporté qui, nous semble-t il. ne demandaient qu'à prospérer. Tout récemment, le Botanical Magasine lui a consacré une planche et un article. 1. s.-necio Smithii D. <... Prodr. vu. 316; Hook, î. PL arcl, il, 316; S. verbascifolius Hombr. et Jacq. Voy. PôteSud, t. 12; Cineraria gigantea Smith. Exot. bot. u, p. 1 1. 1. 05: Brachypappus Smithii Schultz bipont. in llohenacker, PI. MagclL Lccliter, n' 1238; Cineraria leucanthema Banks et sol. Mk, C'est sous le nom de Cineraria gigantea que Smith fil connaître cette plante. Mais, en pa anl du genre Cinei i .'in.- Senecio elle devint Senecio Smithii, \ De i mdoili un Senecio giganteus existant éé par Desfontaines pour une espèce algérienne, Hombron et Jac- quinet, en raison de ses larges feuilles, en onl fait le Senecio verbascifolius. Sans • inquiéter davantage de la complexité de cette synonymie, rappelons que le Senecio Smithii esi une plante des plus ornementale: . à tige simple, lierbaeée, robuste, flstuleuse, à feuilles amples, couvertes il un duvet aranéeux, les radicales épaisses, pétiolées et rossièremenl crénelées-dentées, marquées d un ite ép et de nervures proéminentes. Les fleurs forment des cor_> mbes terminaux feuilles, portés par de robustes pédoncules. Les ivons de la périphérie sonl nombreux, courts ou allongés, lires, de couleur blanche; les fleurs du disque sont quinqué-dentées et jaunes. La désignation générique de Cineraria rend, on ne peul mieux, le faciès du Senecio Smithii qui ne saurait être re coin pi (u'â un gigantesque < inéraire. < esl encore du nom de Cineraria leucanthema, Cinéraire à fleurs blanches, que l'avaient baptisé Ranks et Solander, mais l'tte dénominal de beaucoup la plus ; ienne, esl restée manuscrite et doit, par conséquent, rentrer dans I oubli. Banks et Solander avaient vu sur place cette jolie Com- posée, en janvier 1769, alors qu'ils faisaient partie du pre inier voyage d'exploration de Cook, l'illustre navigateur. i esi à la Terre de l'eu, enexploranl la Good Success 11"*/ [La baie bon succès), où non- l'avons également revu en 1n,s:{. que les 1 1. n v eélôbri s botanistes anglais ont découvert Senecio Smithii. Il n'est pas rare non plus .tans le détroit môme à Punta-Arenas h sur la côte ouesl du i liili austral. Il s'étend jusqu'à I Ile de ( hiloé el on rencontre aussi aux Malouines ou Falklands. Ce grand Séneçon, appartient a un »roupe d'espèces de l Amérique australe, toutes remarquables par l'ampleur 'I" leurdé\ eloppement. Le Senecio sagitlifolius en fait également partie; ses fleurs sonl blanches, aussi réunies en vaste paniculecorym Informe; mais ce qui le distingue à première vue, c'esl la présence, à la, face supérieure des feuilles, 'lune double ête étrangement festonnée qui peut, cependant, ne pas toujours exister. Ce Senecio esl originaire de l'Uruguay. I espèc • qui nous occupe présente également 'I aussi él roites affinités avec le Senecio Hualtata, autre plante chilienne, alement à peu près inconnue dans les cultures européen n ai- dont les fleurs sont jaune paille. Les trois Senecio signalés plus haut seraient d'excellentes «•crues | r nos jardins; leur culture facile, leur rusticité assurée permettraient de les répandre rapidement el d'en oi loin le parti que leur valeur ornementale esl susceptible de fournir. Seul, le Senecio sagitlifolius aétére ommandé lors de son introduction, il y a quelques années; les deux a lires méritaient également d'être popularisées. Puisque nous en ommes à parler de Séneçons, ignalon eore une autre espèi i de ce genre, toute différente et d'un (oui autre intérêt ornemental, c'esl le Senecio candia \alil. La Terre de Feu el le détroit de Magellan sonl sa région d origine. Il n est pas gigantesque comme les espèees du groupe Hualtata : d'humble structure, il est laineux ef blanc argenté dans toutes ses parties; ses feuilles, grâce à leur duvet soyeux, rap|)ellenl celles du Stachijs lanata; - fleurs forment un petit corj mbe constitué par sept à huit i apitules ne présentant que des tubes discoïdes, sans an ; »ule périphérique. Lecolorisdes fleurs esl jaune. Coin mers léeouvrit le Senecio candidans dans le détroitde Magellan, il y a plus d'un siècle et c'est sur un i liantillon de son herbier communiqué par Thouin ques \alil le décrivit. Retrouvé par la plupart des botaniste oui ont \ isité la curieuse région de Magellan, non- l'avons re.\ u .-n 1883, mais en bien moins grande abondance qi n. rU, Smithii. Maintenant que le Détroit et la ITerre de I .-u sont en train de se civiliser, c'est n spèceà intro- duire. P. HARK 'I 56 Il .lARMN ABB0KM1ULTIRE FIH'ITIEM Taille trigemme des coursonnes du Poirier et du Pommier Fis. La taille trigemme esl ci une exl renie simplicité el repose sur des règles très élémentaires, aussi est-elle facile ni mise en pratique par les débutants. Le nom de tailla trigemme, que lui a donné son inmn ateur, M. .1. < !oui tois, le distingué arboriculteur de Chartres indique bien le mode de traitement, le mol i rigemme étaiil formé de deux mots latins: très, trois el gamma, bouton. Il suffit donc simplement de savoir distinguer, suj les branchés, les bou- tons que nous appelons aussi yeux, ei alors, en coupant chacun de ces rameaux au-dessus du troisième œil, on pratique la tailla trigemme. Mais, si cette distinction esl extrê memenl facile à faire pour les personnes habituées à s'occuper de leurs arbres, il n'en esl pas de même pour celles qui ne fonl que di buter en arboriculture H cela pour deux raisons : d'abord, parce qu'elles croient rencontrer des difficultés là où les choses sont très simples, el ensuite à cause (h- dh erses formes que peuvent prendre les yeux. Supposons-nous en hiver, à l'époque actuelle, en l'aae d'une branche de prolongement pourvue de eoursom s. Cette branche de prolongement se présente à nous, soùs l'aspect d'un rameau plus ou moins ligneux et uniquement garni d'yeux. Négligeons, pour aujourd'hui, les règles présidant au traitement des prolongements el disons seulement que la taille conserve, sur ces prolongements, une quantité" cI'a eux alculéede façon à ceque tous de\ iennenl bourg is et, plus tard, coursonnes. La période de végétation qui suit la taille des prolongements les I ransforme, et, de simples qu'ils étaient, ils devien- nent rameux, c'est alors que l'on peul appliquer la taille à i rois yeux. II importe de sa\ oir que la première taille des bourgeons latéraux placés sur le bois de doux ans (prolongement de I année précédente) se fait toujours à trois veux (flg. 25). Si chacun de ces bourgeons, appelés désormais coursonnes, recevait la même quanl ité d'air, de lumière et de sè\ e, les trois yeux qu'il porte, subiraient, tous trois, les mêmes modifications. Mais. s savons que la situation d'une braneh i d'un œil influe diversement sur cette branche ou sur cel œil, et, par suite, au lieu de n'obtenir qu'une seule sorte de coursonnes, jl sou présente de différentes tonnes; M. .1. Courtois lésa ramenées aux six cas distincts suivants: 1" ( loursonne à i rois j eux a bois ûg. 26) : '-' ' l 'ours e à deux \ eux à bois et un dard n (flg. 27) : ■'i ' • loursonne à un œil à bois et deux dards ou deux ons (flg. '.'Ni : I" < îoursoi à trois dards ou i rois boutons (flg. 29 i : 5° Coursonne à deux dards ou deux boutons el un annulé (flg, 30) ; 6" Coursonne à un dard ou un boulon unique et doux \ eux annulés (flg. ill I. b Aucune autre combinaison, dit M. .1. Courtois, n'esl possible avec la taille à trois yeux ou boulons. » Nous n'avons plus à revenir sur la première taille (flg. 25), puisque nous savons qu'elle se fait à trois yeux. Mais, si, l'année qui suit cette taille à trois yeux, un afflux de sève les l'ait développer chacun en boiirgeons et si les pincements n'ont pas été-appliqués judicieusement, il faut alorsenlever toute la pari ie de la coursonne sil née au-dessus du premier bourgeon (suppri mer les doux bourgeons supérieurs, par conséquent I et tailler à I rois yeux le bourgeon inférieur (flg. 26). 1 ne telle eotirsonne est, en quelque sorte, rajeunir, après sa seconde taille, suivant les deux traits noirs marqués sur la figure 26. 1 lans un arbre bien i onduit par la taille et surtout par les pincements, les coursonnes doivent toujours être ni unies ilnn œil à bois : c'es.t à cette condition principale que l'on peul arriver à équi- librer la \ égétation. Le premier soin à prendre, par un dé- butaul <|iii veut tailler s .s arbres, c'est >t de simplifier chaque coursonne en ne lui laissant, indépendammenl dos bou- tons ou dos dards, qu'un seul œil à bois. Lequel? - 1° Quand il n'existe ni dard, ni bouton à fruit, on conserve l'œil à bois le plus rapproché de la charpente. 2" Quand il y a, à la base, un ou doux dards, on taille sur le premier œil au-dessus de ces dards. 3° Si, sur une coursonne, il existe, au même point. 5, li ou 7 yeux ee que nu s auditeurs de Compiègne appellent le cas difficile d'une tète de saule, — il ne faut en conserver qu'un, de grosseur moyenne, muni de sous-yeux assez apparents. J'ai donné ces détails supplémentaires pour los personnes qui désirent traiter leurs arbres déjà formés par la taille trigemme. Repre- nons maintenant, pour los examiner, los types de M. .1. ( lourtois : 1" Coursonnes à deux yeux à buis et un dard ou un boulon. — La flg. '-'7 ew montre la taille . on compte 1 pour le dard et 2 et ■> pour les doux yeux à bois situés au dessus. 2" Coursonnes à un œil et (leur dards ou deux boulons. — Nous comptons (flg. 28), 1 el 2 pour los dards OU los boutons,puis 3 pourl'œil placé au dessus. 3° Coursonnes à Irais dards OU Irais boutons. — ( 'os trois dards sont issus dos trois yeux i\e taille : ils se transfor ni. généralement, par la suil ', en boulons à. fruits (fig. 29). '.-■-''• 1" Coursonne à deux dards ou à deux bauious. Des trois yeux, un s'esl tutres so sonl transformés en dards m nu Iiimi- il annulé el los deux (flg. :!,l> et, plus lard, comme dans le cas précédent, en b >u Ions à fruit. 5° Coursonne ù un dard ou à un banian unique. ■- Ici, deux yeux se sont annulés ( une le montre la Bg.31, el il n y a plus, sur la coursoi qu'un dard qui so tranforme en lambourde. Des pincements ou cassements M. .1. Courtois a proposé de substituer le mol cassement au mol pincement. « Pincer, dit-il, dans l'acception \ ulgaire du mot, een esl LE JARDIN Fie. » pas enlever le morceau. Le pinceur n'enlève rien à l'objet il pincé; il lui laisse, au contraire, la marque de ses senti- « ments, parfois équivoques, une meurtrissure. « L'acte es! réellement une rupture, un cassen I, on « dira cassement herbacé, ce qui permettra d'opposer cette « opérai ion à une M autre, qui cassé « el qui rompl " êg a I e m i . » mais donl les « effets «ml 1 1 pu i « autres : le cas » se m 0 il i I i - u i/nrii i . ii Chaque bour geon lierbacédoil 61 iv cassé à 0m20 Im25 de lon- gueur, ce qui re présente environ cinq feuilles bien consl ituées. 1 n second et même un troisième cassemenl peu' vent être souvent nécessaires, ils se font à trois feuilles au- dessus du précédent . 11 laui au^^i comprendre les èbourgeonnements el démem- brements parmi les opérations d'été. «Taillée à trois yeux ou boutons, ajoute u M. .1. ( Jourtois, chaque eoursonne il'' « Poirier ou Pommier de\ ia. normale- ci ment, ne développer qu'une pousse ii à, bois , née de l'œil ou bouton u n° M. li- supérieur, les deux yeux ou h boutons inférieurs n" 2 et 1 restant « à l'étal il«' rosette ou dans la voie «de fructification. Mais un excès de u vigueur sur certaines coursonnes « peut faire se développera bois le n" 2 « el même le n" 1 ; une seule pousse à » buis i|,'\ anl êl re conservée sur chaque ii eoursonne, le n" :! est ébourgeonné, si k ii bois si' développe le n" 2, qui est m ébourgeonné à son tour, si à bois se » développe le n" 1. La mis.' à huit de n lacoursonne, dans ce cas, est àrecom n mencer, mais, chose pins importante «qu'une fructification partielle, l'égalité entre n sonnes est rétablie ou maintenue. » Comme on peut le voir, ce mode de traitement il«'s cour- sonnes du Poirier etdu Pommier est très simple à mettre en pratique : il présente, en même temps, l'avantage de réus- sir sur toutes les variétés de \ i- gueur normale. Aussi, ne saurai- je trop engager les amateurs peu initiés, à l'em- ployer; ils s'en trouveront bien el éviteront sur- luiil ainsi Les mécomptes que d'autres métho- des . pi'ui êl re remplies d'aléas Fi». 30. I! Fig. '.'S. plus rationnelles, mais, à coup sur, plu pour l«'s débutants, peuvent leur faire éprouver. E. COURTOIS. Professeur ri la Soriété d'Horticulture de Conipii'ijne. Arbustes à Floraison tardive A la lin de l'été, les jardins sont dans tout leur éclat : les corbeilles, les plates-bandes, les devants de massifs avoi- sinant les habi lai ions, toutes les plantations lima les enfin, onl atteint leur déve- loppement nor malet leurmaxi m u m de beauté. 11 non est pas de même des plantations ai bustives et, si on pénètre plus a- vant dans le jar- din paj sager où les arbustes seuls donnent la note gaie, on esl surpris de voir qui' la majeure partie de ces derniers entrenl déjà, à cette époque, dans la période de repos. ( ,. n'est pas encore l'automne et, cependant, dans certains genres à floraison printanière, la végétation est r plôtement arrêtée, les feuilles jau- nissent, l'effet ornemental est déjà bien diminué. Par contre, il en esl quelques-uns dont les joli. ^ fleurs il'- formes '■! de coloris variés, no font que commencer k s'épa- nouir et qui, jusqu'aux gelées, font l'ornement des massifs. C'esl cettedernièfecatégoriequifait l'ob jetdecel article où nous allons signaler les quelques genres, espèces et variétés les plus méritants au point de vue de la rusticité el des qualités ornementales : Hibiscus syriacus. s\n. Althœa ,,(| frutex. - Tout le monde connaît ce charmant arbuste aux jolies feuilles lui- santes, trilobées, qui omet, depuis août jusqu'en octobre, ses belles fleurs, ou forme de Rose- Tréiàiéres. Les fleurs naisseul a l'aisselle des feuilles, sont portées par dos pédoncules plus longs 4110 ces dernières el s.- présentent bien à la vue. L'Althœa, très vigoureux et rustique, peut être cultivé dans tous les terrains sanssoin- spéciaux : cepen- dant, il préfère uni- terre fran- che légère. Son feuillage luxu- riantetson abon- dante floraison doivent le faire admettre dans de notables propor- tions lors do la plantation des massifs. Il so prê- I ■ très bien à la taille et on peut en faire de jolies pyramides pour isoler ou grouper sur les pelouses. Les variétés à fleurs simples sont, dans ee cas, très reeommandables ; de coloris franeset bien tranchés, elles sont d'un effet ravissant. Elevé sur petites tiges de lm00 à 1"'10, c'est un arbuste de premier ordre pour les plates-bandes dos carrés français. Il forme une tête régulière qui, i\!^ les premiers jours d'août, se couvre littéralement de fleurs. En un mot. c'est un des plus beaux 58 LE JARDIN arbustes parmi ceux à floraison estivale. Voici un choix des meilleures variétés à fleurs doubles de cette pèce : iillin plena, blanc double, extra : ainaranthe, rouge amaranthe : ardcns, rouge pourpre, superbi irea plena, bleu, très beau; bicolor hybrida, blanc, maculé violel : Boule de feu, rouge pourpre; Comte de Hainaut, blanc carné; Duchesse de Brabant, rouge violacé, très beau; élégant issima, blanc, maculé rose, extra; grandi dora superhu, panaché blanc el rouge : Jeanne d'Arc, blanc pur (un des plus tardifs ) : l.mhj Stanley, blanc carné, maculé de rose, extra : La Reine, rose, très beau ; Leopoldi plena, blanc, à base des jiétales pourpre; luleola pli-nu. blanc crème, fond jaune ; purpurea plena fol. car., pourpre foncé, à cultiver pour son feuillage panaché, les (leurs, trop doubles, s'épanouissenl mal; raniincnli/lora violet, maculé blanc : speciosus, blanc rosé. Parmi les variétés a Heurs simples, nous cil.ions. cwlestis, bleu; totus albus, tout blanc ; rubra, rouge. Ceanothus americanus et ses variétés. Ar- bustes 1res gracieux avec leurs élégants thyrscs de Heurs légères, variant 'lu blanc pur au bleu foncé en pas-aui pa.' toutes les nuaneesd : cette couleur : quelques-uns sont i .>-.•-. D'une abonda née de floraison exl raord inaire, les ( 'eanofhus -.nui fleuris depuis juin jusqu'aux gelées. IN oui très rust'ques ci peu délicats sur le choix du i irrain qu il-- peéle renl cependant frais ci léger, ' in doit tailler conrl au pïin temps ; les (leurs naissent sur le bois d • l'année. (' 's ar bustes se plant ■ 1 1 1 en group 'S ou en bor Jure. Ca3Sia marylandica. Ji i arbrisseau donnant, d'aoùl en octobre, de nombreuses fleurs en grappes, I un jaune éclatant. A planter eu groupes sur le (levant des mas-iis nu vu i- ).., plates-bandes. Cytisus nigricans. Plante naine formant de jolis buissons qui s - couvrent, on juillet, de longues grappes do fleurs jaiiu ■-. odoranl s. l£n ayant soin de couper les fleurs dès qu'elles sont passées, I ■- yeux inférieurs s.' déve loppenl el dnuncn! une nouvelle floraison qui dure jus qu en octobre. Cytisus schipkaensis. -- Charmanl arbuste n,.u- vellemen! in m luil des lîilk i:i- el d muant, à profusion, de jolies fleurs, blanches pendanl tout l'été. Ces deux ai-l.uvi.-s s'emploient dans les bordu'es. i m les cultive égale ni sur petites tiges à l'usage d >s carrés français, en les greffant sur C. Lul/wniim. Dasmodium psndulifloi^um. Charmante Papil- lionacée originaire du .lape ci ; lit; -s de l'"5Û à 2 mèl res. gra eie isem -ni retombant ■-, terminé -s par de longn ■- pan i ouïes .le fleur.-! rouge, violacé. AI lante floraison d'; i ju- qu'aux gelées. Propre surtout à l'ornementation des ro- ea i lies i i des pari ies accidentées, Hydrangea paniculata grandillora. IL ( i , mode depuis quelque aune ■ . , tte magnifiqu • plante mérite d'être plus répandue encore. Peu d'arbustes m tique de plein air peuvent lu! .'-ire comparés comme abondance .-i durée défloraison. Kn elîet, ses superbes panicules de fleurs blanches passant au rose, durent depuis lin juillet jus qu'aux grands froids. < >n le plante en groupes isolés ou sur le devant des massifs, lilevésur petites tiges, on l'em- ploie dans les plaies Lan. les des carrés français. Pour obte- nir le- énormes paniculesque l'on admire dans le- e.xposi lions, il faut tailler court, à deux ou trois yeux, ci . au début delà végétati mlever une partie des jeunes bourg s. en ne conservant que 1.-- mieux constitués, afin que ces derniers soient suffisamment espacés pour ne pas se nuire. Indigofera dosua. I i joli arbuste de 1"()0 à l"..'iit, originaire des montagnes .lu Népaul. Pendant tout l'été il est couvert de fleurs violacé en grappes dres sées Précieux p.. m- la garniture des rocailles. Leycesteria formosa. Joli arbuste originaire .lu Népaul, atteignanl lm50à2 mètres el produisant d'abon- dantes fleurs roses, en grappes terminales, .hua ni tout l'été. A I automne, ces fleurs .1 îenl naissance à des fruits rouge violacé d'un effet très ornemental. A planter dans les parties ombragées, a 1 intérieur des massifs. Potentilla fruticosa. Petit arbrisseau des Pyré- ni par conséquent très rustique, donnant, tout l'été, de jolies fleurs jaune d'or disposées en cory m be. A planter eu bordure .1.-- massifs. Spirées variées. Spircea Billardi. - Dejuinàsep teinbre, fleurs en épis d'un beau rose vif ; arbuste attei- gnant 1"50 à ■-' m'q.ivs. Intérieur .1.-- massifs. Spinra Bumalda. Floraison interrompue depuis juin jusqu'aux gelées : fleurs en eon mbe, d'un joli rose \ il. Depuis quelques années, il existe des variétés à (leurs rouges Lien pin. brillantes que chez le type : \. Bumailu ruberrima, S. Anthony Watcrer, S. japonica rubra 1 1 1 qui, cm une le Spinra lin m al du , peuvenl être avantageusement employées en bordure des groupes .1 arbustes. Spircea callosaci ses variétés. Charmants arbustes nain -. à fl. -urs eu eon mbe. Abondante Floraison en juillel septembre. Formentde jolies bordures. Vitex Agnus castus i Ai lu.- a poivre). Arbrisseau indigène atteignanl 2"rô0 de hauteur, à f.'uilles ai.. ma tiques, digitées, blanchâtre en .1- i ; depuis aoùl .•! pendant tout l'automne, nombreuses fleurs blanches, roses mi violettes, en .'-pis. Vigoureux el rustique. A piauler .Unis 1 intérieur des ma -i i -. Kn tenant compte de l'époque de floraison .les arbustes lors delà plantation et, en intercalant, parmi les espèces à florai/bn printanièro, celles que nous venons d'énumérer, on obtient une succession de fleurs ininterrompue depuis les premier-: beaux jour jusqu à I approche .le I hiver. MAXIME MARCHAIS. Les produits de Culture forcée aux Halles Si, dans mes notes, il m'arrive de parler de produits du Midi ou d'importation, dont la culture n'a pas été for- cée; c'est parce que ces produits sont vendus concurrem- ment avec nos produits forcés et qu'il y a Intérêt à faire u lomparaison. Les Asperges de I.auris. qui sont fort belles .cite ann< e et qui atteignent jusqu'à l'i lianes la crosse botte, font m e concurrence redoutable a nos Asperges dites jardinières (des environs de Paris ; ces dernières n'uni lait que 13 fr. eu en moyenne, avec des prix variant de 8 a -.'i lianes, pour l'O bottes cnvoye.-s au pavillon n G, dans cette dernière quinzaine. Quelques caisses de Haricots verts au prix de 8 à 10 Iran, les 0 kg. 500. 100 kilos de /;/,.-./, Alicante vendus de i a n francs le I. il... .i 200 kilos de Colnian de'i a 0 francs. Depuis le 12, l.-s prend res Fraises l> Morére, les caisses de . .. 10 fruits irréguliers, adjugées 10 fr. 50 et il francs. A signaler un envoi .le Fraises le Morére du Midi, dont les fruits ass.v réguliers, ont lait de 1 franc a I fr. 50 pièce. In.- corbeille d'une demi-livre de Fraisedes ijuahi' sai- sons d'Ihercs. a été vendue 11 francs. Il a été expédie au l'avili un, venant de Londres. en\ iroii ,u caisses .1.- pêches du Cap. caisses de Î0 a '.'4 fruits asses colorés arrivés dans de 1 nés conditions; les prix, qui étaient au début de 30 a i.' Iran. -s, -..m tombés à 18 el 2(1 francs : ..n n'en veut déjà plus. Peu d'Ananas en pois, à des prix toujours faibles. Lilas blanc de 2à6 francs la botte; le paquet du Muguet deOfr. 75 à I fr. 50 ; les bottes de Roses à environ 4 francs : le gros boulot de Violettes, depuis 0 fr.60 : enfin des Tulipes, de t) fr. 40 à 1 franc le paquet. J. M. B. (i. / TarUin 1898 page 40. — Planche en Meurs. LE JAlïliiV Les Nouveautés inédites de Chrysanthèmes Présentées en 1897. m. M le i planti ne m mquenl jamais, lins ceux qui i iprennenl bien leurs intérêts, de iter au public, tous les an leui gains les plus remar 's. L'exposition de Paris esl toujours bien pai ■ rapporl el nous pou\ on affl pie i e n esl pas ses moind res atl ra il . surtout pour I a mateur qui \ étudier le | ires ace plis depuis La saison der- Les du m pré: ei quabl sous i nu di \ ienl n ière. Parmi les semeurs c es| à qui em portera le plus grand q ii se lassail pas d'admirer les superbes variétés : Modcstia, Y'Ula Ernest o, \mi Pacidto el d'autres encore, toutes pri- mées. Malheureusement, au bout de quelque innée , quel qucfois même dès la première année, le dësanch; uienl commence. Qui ne se souvient, en effet, de la belle variété Erâ/elli Callrimbo au ion superbe carmin velouté. ( oni bien la réussissenl e e aujourd'hui '.' ( esl à croire que. pour conserver leurs brillantes cou leurs, toutes ces jolies variétés réclament le beau ciel d'Italie qui les vil naîtr i, tout au moins, celui de la 1 'io\ e Malgré cela, que les amateui e rassurent, car, si, cha !■ année, un certain nombre de variétés disparaissent, Fis. ::•'. C/irysantfi me Priai i )ndu(. nombre il rtificuls de mérite. Comme les années précé- dentes, \l. Calvat, de Grenoble, esl toujours le grand maître, el les gains qu'il a présentés en 189"! oui été très admirés. C'esl que M. Calvat esl non seulement un habile semeur, mais ; n :oreun cultivateur émérite qui sait faire atteindre aux variétés nom , -lies qu'il obtient leur développement maximum. Mais, le climal de Ui noble, ipii seconde, i I »st juste de le dire, les efforts de M. t 'ah al , n'esl pa c mu à toutes le région . ■ I • ■ ce qui explique les désillusions qui se produisent chaque année, lorsque l'on cultive ses nouveautés dans un sol .1 iffé- i-oiii et sous un climal moins favorisé. [1 en est de même pour les variétés de provenance ita- lienne présen par M Scalarandi; de Monza. Le public empressons is d ajouter que, chaque année aussi, s'aug- mente le nombre des semeur dont les obtentions, aussi remarquables que celles qui disparaissent, surgissent de h us côtés. Très admirées aussi étaient les iveautés de M. Chan I lier, de Ba\ ■ : Dur, d'Orléans, rouge grenat; Ville de Hordeuui : LcMureadem, rouge feu; Commandant Fris son, rouge chaudron : qui, toutes, onl obtenu des certificats. Les gains de M. Chantrier peuvent rivaliser avec ceux des premiers semeurs, je dirai même avec ceux de M. (';il \.ii, car ils se tiennent toul aussi bien, mais M. Chantrier ne les présente pas assez au public dans les expositions, ne 1 -s v net pasassez aux comités floraux, el surtout ne les < ultive pas assez à la grande lleur. 60 [.!•. JARDIN' M. de Reydellet, l'exeelleni semeur bien connu, main- tient toujours sa réputation et M. Héraud apporte djm ses nouveautés il'' bien jolis coloris. Parmi les nouveaux semeurs, nous citerons M. Mori< res, de Moissae (Tarn-et-Garonne) qui a présenté de superbes gains tels que Joseph Morièrcs, Le Tsar Nicolas el sur- tout Grande Duchesse Olga, magnifique variété | rpre, pointé or, il'' i rès belle forme. La région parisienne a été représentée par M. Nonit de Châtillon (Seine) qui, depuis deux au--, nous montre des obtentions de valeur :i\.'ini an moins te mérite de réussir par toutes les cultures. Parmi les variétés les plus remar- quées de ce cultivateur, nous citerons : Mme Gabriel Debrie, blanc carné, coloris rare; Mlle BertheDaupias, au délicat coloris blanc porcelaine; Mlle Yvonne Parage, forme des plus éclïevelées que l'on connaisse; Mme Frédéric limants, blanc soufré; M. Georges Robert, rouge el or; el surtout Paul Oudot (fig. 32), île coloris maïs transparent . Nous h,' pouvons terminer eette courte revue des nou- veautés sans exprimer le regrel que nous avons éprouv de ne pas voir figurer, à eette exposition île Pars, les nou- veautés île MM. Louis Lacroix, Bruant el Delaux. Les amateurs auraienl été charmés -le pouvoir juger les nouveautés obtenues par ceux qui mu eu 1 heureuse chance de trouver des variétés de valeur telles que Viviand Morel et Phœbus peur M. !.. Lacroix ; Arthur Gué el Mme Jane Leoy-Alcares, peur M. Bruant et les fameux panachés île M. Simon I > •lau\ 1 1 1. Nous espérons que, en novembre 1898, chacun étant bien préparé, les apports seront encore plus nombreux el surtout bien choisis, car tous les s 'meurs auronl à cœur de figurer à cette exposil ton. Quelques personnes pourraient penser que le nombre îles nouveautés mises au commerce chaque année est bien grand malgré la sélection qu'entraîne l'attribution des certificats Je mérite, mais nous leur ferons obs i\ er qu'il en disparaît presqu'autanl d'aneie s qui ne peuvent plus lutter avec les nouvelles venues, tant au peint île vue île la fornle, qu'au peint île vue du coloris el de la vigueur. Ni. us som- mes en effel obligés île constater que bien des variétés, ayanl brillé d'un vif éclal au moment île leur première floraison, mu aujourd'hui entièrement disparu des collec- tions. V. ROUGE. LA VENTE DES FLEURS AUX HALLES Cette importante' question passionne les esprits et non seulement les intéressés, mais aussi les acheteurs eux- mêmes s'en occupent. Cette confraternité, aura, nous en smnmes persuadés, d'heureuses conséquences pour les résultats attendus avec impatience depuis de longues années par nos cultivateurs-vendeurs. Dans l'importante et, pouvons-nous dire, imposante réu- qui a eu lieu le dimanche 6 courant, la résolution suivante a été adoptée à l'unanimité : « Les différents syndicats d'horticulteurs et vendeurs de « Heurs, réunis en Assemblée générale, le G février, prient ii leur bureau de désigner une délégation pour continuer « les démarches auprès de l'Administration et de la Com- « mission supérieure, et demander: « 1° Le maintien de la vente des fleurs coupées aux Halles. , « 2- Le tranfert du Carreau des lleurs au pavillon n° 6 et « ses abords, avec le mode de vente actuelle. « Ils repoussent énergiquemenl toutes propositions qui « tendraient à les éloigner des Halles. La Bourse du Com- « merce, notamment, ne pouvant pas être considérée « comme faisant partie des Halles. » MIL les Préfets de la Seine et de Police, ayant exprimé aux Présidents des Syndicats le désir que la décision prise dans cette réunion, leur soit communiquée, afin d'en trans- mettre copie à chacun des membres de la Commission supé- rieure des Halles, la présente décision fut donc, la réunion une fois terminée, immédiatement copiée et envoyée. Il est doue bien évident que l'Administration semble disposée à discuter les propositions qui lui seront laites et mémo à les appuyer auprès de la Commission supérieure. Nous sommes donc convaincus par suite, que nos cultiva- teurs-vendeurs obtiendront satisfaction. HENRI THEULIEB I ils. l)LeJardin, 1897, page 72; Flanche en couleurs. UTILISATION DE LA CHALEUR perdue dans les Chaufferies. l Aujourd'hui, les établissements horticoles chauffent leurs serres et leurs bâches à multiplication, à laide de thermosiphons ou d'autres systèmes analogu «de chauffage, à la vapeur. Les fourneaux ;ï conduits de fumée ne sont presque plus en usage, étant incommodes el ne fournissant pas une chaleur régulière. Ce que chaque horticulteur cherche, c'est à avoir un sys- tème de ehaulfage pratique, satisfaisant à toutes les exi- gences de s,. s cultures tout eu réalisant une économie de tra- vail et de combustible. Aussi doit-on porter beaucoup d'at- tention à eette question. Mais, dans presque tous les chauf- fages, il se perd une notable quanl ité de chaleur et surtout dans les grands établissements où le système de chauffage ■ ■si commun à toutes les serres. La chaufferie n'est généra- lement pas fermée el la grande quantité de chaleur qui s'échappe du foyer n'esl pas recueillie. On pourrait cepen- dant utiliser cette chaleur à de nombreux usages, tels que chauffage 'les bâches à multiplication, des serres portatives, des ateliers de rempotages ou de travail hivernal quel- conque, etc. La chaufferie étant toujours plus liasse que le niveau du sol, ou peut très bien la recouvrir et la fermer complètement par nue légère construction. Supposons que vous vouliez utiliser cette chaleur pour une bâche à multiplication ou une serre portative ; pour cela, vous placez, au dessus de la chaufferie, un fort griilageen bois mi en 1er. que vous gar- nissez, ii sa partie supérieure, d'une légère couche de mousse ou de tannée, laissant facilement pénétrer la chaleur; celle-ci étant plus légère que l'air ambiant, se porte tou- jours en haut de la chaufferie pour se condenser dans la loin lu-, qui se trouve ainsi constamment chaudeel se main- tient a un degré de température assez élevé. Il n'y a plus i]U ;i disposer au-dessus le coffre destiné à recevoir les châs- sis .m la petite serre portative. Les plantes placées dans ces petits locaux se portent très bien, car il n'y a là aucune poussière, celle-ci étant tami- sée par la mousse. La chaleur n'y est ni sèche, ni aride, paire ((lie, en traversant la couche quiest imprégnée des eaux d'arrosages, elle se sature toujours d'humidité. En somme. on a ainsi une bonne el forte chaleur de fond, chose que lmi recherche si souvent pour certaines plantes. La construction d'un atelier de rempotages ou de travail hivernal esl aussi facile. Le ciel de noire chaufferie est alors formé par une très forte grille à barreaux résistants, grille 411e l'on ne recouvre pas, car le peu de poussière qui s'échappe de la chaufferie ne peul nuire aux travaux effec- tués en cet endroit. On peul aussi remplacer le dil grillage par un plancher dans lequel mi ménage quelques ouver- tures grillées. < >n recom re le toul d une construction quel- conque soit en briques, soil en pierres et de grandeur appro priée aux besoins et au travail que l'on veut y faire. Une foule d'autres petits édicules et d'autres petits lo- caux dans le genre de ceux sus-indiqués el nécessitant un certain degré de chaleur peinent très bien être établis dans ces mêmes conditions. s..u\ cm. la chaufferie est embarrassée et non disposée pour recevoir une de ces constructions, vous pouvez alm-s avoir recours à l'établissement d'un petit cou- loir souterrain partant de la chaufferie (recouverte el fermée) et allant communiquer avec le local situé à l'endroit dé- siré pour 5 amener la chaleur ordinaire ni perdue. • In peul donc comme vous le voyez,tirer de grands avan- tages des chaufferies, el c'esl un des meilleurs principes économiques que d'utiliser cette chaleur jusqu'ici perdue. Dans une prochaine causerie, je ferai connaître une fa- çon d'utiliser avantageusement l'air chaud qui s'échappe des thermosiphons, par les petits tuyaux en plomb situes aux angles des conduites d'eau chaude. JOSEPH ALARY. LE JARDIN 61 LES FLEURS POUR TOUS La culture des fleurs par les ouvriers. 1 1 1. Pans la première partie de cette étude, j'ai examiné ce i|iii étail fail el ce qu'on pouvait tenter dans le bul 'I incul- quer aux enfauts le goûl des fleurs et, par là, leur faire aimer la vie rurale. Majs la culture des fleurs esl égale- ment appelée, par les améliorations qu'elle | >- - 1 1 1 apporter el par les moyens variés de récréation qu'elle fournil aux ou- vriers des villesel à ceux des campagnes, à rendre de grands servicesdans les classes laborieuses. Il \ a lieu d'examiner, à part, ce qui esl fail el ce que 1 on peut tenter dans le but de vulgariser, chez les. ouvriers des villes et chez ceux des campagnes, le culte des fleurs, étant donné qu'ils ont, chacun, des moyens bien différents pour s'exercer dans cette culture. Les nu\ riers des \ illes ne possèdent en effel que les appuis de fenêtres, parfois un balcon (quelques-uns, en très petit nombre ceux-là, un petit jardin) pour cultiver les fleurs ; iN font donc du jardinage en chambre, de l'horticulture d'appartement. Les ouvriers des campagnes, au contraire, uni généralemenl un petit jardin donl une parcell iquel- ques plates-bandes sont réservées aux fleurs; leur champ il essai est donc plus vaste. Les Parisiens ont, de tous temps, aimé les fleurs. Déjà, au xiv' siècle, les ordonnances de police tentèrent d'empê- cher de cultiver les fleurs sur les fenêtres. Lm auteur raconte que, en 1699, les Parisiens s'obstinaient, malgré la défense île la police, à cultiver des fleurs sur les fenêtres. La flore des fenêtresesl assez étendue à Paris, et, chose Remarquable mais non étonnante, c'est dans les quartiers ouvriers que les fenêtres des petits logements, perchés bien haut, sont les mieux garnies. Voyez aux Champs-Elysées et dans (uns les quartiers riches el cosmopolites, vous n'y trouverez que très peu .le fleurs. Les habitants de ces quar- tiers ont d'autres distractions; le théâtre, les fêtes el les bals les captivent et les entraînent. La place donnée aux fleurs est restreinte et parcimonieu- - imenl distribuée afin de loger, sur les fenêtres, le plus de pois possible. Beaucoup d'ouvriers, ne se contentant pas de l'espace. réservé sur les fenêtres, garnissent une partie des façades avec des plantes sarmenteuses. l>ans les rues étroites, des ficelles sont tendues d'une fenêtre à l'autre ri servent de support à quantité de [liantes grimpantes el particulièrement au Cobœa, qui semble être un lien d'amitié entre mhmus. Les plantes les plus cultivées sont celles que les un\ riers peuvent se procurer à bon compte sur les mar- chés el qui lent preuve de rusticité. I ne toute petit.' plante, grâce à des snins constants, grossit \ itéet donne des quan- tités de boutures. Ces boutures sont tendrement aimées, car, les ayant obtenues lui-même, l'ouvrier y attache plus de prix. Les Pelargonium, Fuchsia, Bégonia, Basilic. Œillet, Rosier, Giroflée, etc.. sont les plantes qui sont le plus gêné ralemenl cultivées dans le centre de la b'rance. Sur les balcons, on cultive très souvent quelques arbustes à feuillage vert et quantité de plantes sarmenteuses ou par- fois considérées comme telles, qui serpentent parmi les balustres et retombent ensuite gracieusement comme une cascade fleurie. On ne saurait trop recommander d'orner ainsi les balcons et les fenêtres; cette éclosion aérie le Heurs est charmante; parmi les plantes à préférer pour cet usa,".''. 1'' Pétunia et le Pelargonium peltatum (Géranium à feuilles de Lierre) sont des plu- recommandables. L'ouvrier voit arriver avec tristesse les premiers froids, qui, sauf quelques arbustes verts et plantes rustiques, vont (I) Mémoire récompensé par le Congrès horticole de 1S97. faire disparaître la végétati les fenêtres el des balcons. Ces! alors qu'il se livre, à l'intérieur de son étroit logement, avec une sollicitude égale, a la culture des plantes dites d'appartement représentées principalement, à Paris, par les Aralia, Caouteh (Ficus ), Draca'na, Aspidistra, Lato (le Palmier des Parisiens) Phœnix, Araucaria, < 'licia, etc. Ces plantes sont les hôtes de l'intérieur pendant presque toute l'année. A l'approche des froids, une partie de celles cultivées .i|r les lellétres e| que I "Il con-er\ e |iol|r faire .le, boutures au printemps, ainsi que les oignous à fleurs cultivés en potsel sut carafes, viennent s'adjoindre à elles. Beaucoup d'ou\ riers cultivent maintenant de mignonnes petites plantes grasses dans des serres minuscules et porta- tives : c'est une charmante invention, qui permet .|,> réunir quantité de petits végétaux dans un espace restreint où ils croissent vigoureusement Le- serres-fenêtres seraient à pré- coniser si leur installation n'était aussi coûteuse ci en de- hors des nin\ ens que possèdent les ou\ riers. Il faut voir comme ils les soignent leurs chères Heurs, et cm m nie ils sont contents de les pet rouver sur l'appui de leur fenêtre en rentrant de l'atelier el de leur prodiguer les -iiin- qu'elles exigent . Malheureusement, la plupart n'ont pas les notions suffi- santes et subissent des échecs parfois continus dans la culture .le leurs plantes d'appartement. Tous ne peinent discerner, à première vue, quand il convient de les arroser : ils donnent tropd'eau ou pas assez. 1 le là, de nombreuses petites déeeptionsqui parfois découragent, car souvent des plantes nouvellement achetées dépérissent : ce n'est pas extraordi- naire, le traitement n'étant plus le même, il faut qu'elles s'acclimatent dans le nouveau milieu. Il y aurait certainement lieu d'organiser des cours d'hor> tieulture populaire dans certains centres ; cours qui vise- raient principalement la culture des fleurs. Ce serait un enseignement fécond. A défaut de leçons suivies, des confé- rences y suppléeraient. Beaucoup d'ouvriers y assisteraient tainement, car ils seraient enchantés d'y venir puiser des nui in n s qui leur seraient précieuses. Mais Userait nécessaire que ces cours soient absolument élémentaires et que le pro- fesseur appuie ses exposés théoriques, par de petites opéra- lions manuelles el pratiques. Cel enseignement populaire, dans les villes, ne devrait comprendre que tout ce qu'il esl indispensable de connaître pour cultiver les plantes sur les lenétres. dans [es appartements et dans les petits jardins: s'étendre au delà serait inutile. Cependant rien de ce qui peut aider à la bonne intelligence dans ces cultures ne de- vrait être négligé. Par exemple, on sait que. pour cultiver des Heurs sur les lenétres et balcons, il faut tenir compte de l'exposition. 11 serait donc lion que le conférencier n'omit pas de donner là-dessus les explications nécessaires et. en désignant les plantes à cultiver, énumérâl celles qui s,, comportent le mieux à telle ou telle exposition. Il ne serait pas inutile non plus de parler de l'emploi des Heurs coupées ci des plantes dans l'ornementation etde la composition des bouquets et corbeilles. Ce serait là un moyen sûr d'attirer un auditoire plus nombreux encore. • 'equil conviendrait défaire, toujours pour encourager la culture des fleurs, ce seraient des distributions gratuites de graines, boutures, plantes, pots el terre pour les cultiver, laites aux mi\ riers. Le sen ice municipal des plantations de la ville de Paris, pour ii' parler que de lui. ne pourrait-il pas mettreà la disposition des classes nécessiteuses les plan- te- qu'il a en trop pour les garnitures des parcs et jardins urbains, ou bien, faire multiplier un plus grand nombre de piaules à cet effetV Pour leur distribution, il serait facile de nommer une commission spéciale qui ferait les démar- ches nécessaires, a lin que la distribution soit judicieusement et légalement faite et que les piaules soient utilisées dans d'excellentes condition-. Les journaux techniques" et autre 62 LE JAKUIX et les revues populaires ne manqueraienl eertainemenl pas (je donner leur appui a cette œm re philanthropique II y a eertainemenl quelque chose à tenter de ce coté, lil ' ela n'empêcherait pas la vente courante des plantes de îc l'aire, cela ne pourrait, au contraire, que l'accentuer, au fur el à mesure que le goùl des Heurs se populariserai! davan ' l-'ig. 33. — Coquelicot japonais doubla '""» rompue/ varie. a ei nrga- nème N'' pourrai! on pas, à Paris, cette ville-lumière pai lence, de même que dans les grands centres Français niser des concours floraux entre les ouvriers, voire des concours de balcons et 'I'' [enctres fleuries analogues à ceux qui obi inrent, dans quelques \ illes belges et à Genève, de si remarquables succès les années précédentes'? Ces con- cours i stitueraienl une puissante émulation el contribue- raient mêmeàrembellissernenl des villes. Quel magnifique spectacle oflriraienl les longues rues ainsi pavoiséesel déco- rées d'une éclosion de fleurs! El comme il sérail agréable, pour l'ouvrier, en rentranl de son lra\ ail, d'apercevoir les fenêtres de s.ni logement enfouies dans les Feuillages el dan les fleurs. A ce point de vue, <|"'' toutes les villes françaises suivenl l'exemple donné par la citélilloise el par quel u villes étrangères ; elles en retireront quintuplés, les fruits de leurs efforts. i.l suierc.) ALBERT MALMENÉ. (1) Nouveautés HortiG0^e? Parmi les nouveautés mises, cette année, au commercé, par la maison Vilmorin, Audrieux el C", nous remarquons surtout les quatre sui\ antes : Coquelicot japonais double nain compact -varie (fig. 'i'.i . — Variété naine 'In Coquelicot japonais, a fleurs bien doubles et de coloris très variés. Ce Coquelicot est extrêmement florifère, de taille com pacte, ne dépassant guère Om-iO de hauteur; il pourra riva- liser avec les meilleures plantes qui entrent dans la déco- ration des jardins au printemps. Bocconiamicrocarpa tig. 34j. — A tige vigoureuse, for- mant un buisson d'un ton glauque, presque pruineux, ce joli Bocconia mérite d'être cultivé dans les parties des jar- dins qu'on veut rendre pittoresques. Ses fleurs no mbreu i i en panicule allongée, t'ont place, vers la fin de l'été, à des petits fruits très élégants, qui augmend ni eni ore le mérite décoratif de cette belle plante^ (l) Descriptions des obtenteurs. Bégonia gracilis lu. 15 — I rèsjolie varié lé d< mi-naine, haute de 0™20 à 0™25 formant des touffes régulières, aussi hautes que larges, à rameaux nombreux el légers, entière- ment couverts de charmantes fleurs ro e tendre Ce nouveau Bégonia, qui rappelle beaucoup le /;. versalliensis, est 1res décoratif. Sun élégance, autan! que l'éclat el la durée de sa flo- raison, en fait une plante de premier ordre pour la déco- ration des bordures, corbeilh el m ifs.il se reproduit bien de semis. Gaillarde vivace compacte à grande fleur fig 16 — Atteignants peine 0m40, d'une floraison abondante et pro- longée, cette jolie Gaillarde est à grandes et belles lieu i s jaunes, souvent maculées de rouge a la base des pétales, qui se prêteront admirablement à la confection des bou- quets, corbeilles el autres garnitures d'appartement. Elle fera également bien dans les parterres, en bordures ou en touffes isolées. P. LEPAGtë. Questions Économiques et Commerciales Les droits de douane sur les produits horticoles de provenance étrangère (1). r,> appréciation concernant les horticulteurs français (|iii s'occupent 'exclusivement de produire, ne sont pas par ticulières aux honorables personnes que je citais dans ma dernière causerie, elles sont fou! aussi bien formulées par une certaine catégorie d'horticulteurs qui auraient à souf- frir, disent-ils, des il mil s nouveaux, el surtout par les pépi- niéristes. Si le sujet n'était pas si grave, si sérieux, s'il ne Fig. 31. - Bocconia microcarpa- mettait pas en jeu des intérêts énormes, ce - irai! trè risiblc de raconte! avec quel dédain pai exemple sonl traités les vingl el quelques horticulteurs cl une même ville qui, I ai sans exception protestent contre l'étal de chose actuel el réclament énei m ml des droits protect tirs. Il serait (1) La Jardin IS!)7, pages 220, 22G, 233, 331 3UG, 3SI : ISSJS, page • 1 I, 10 Cl il. il, 23 2C8, 282, 297, 3H, LE JARl'iV 63 curieux pour les lecteurs de Messieurs les culti\ ateurs de déclarer que la situation touche pas... que, d'ailleur touchés, c'est tout ce qu'ils savoir avec quelle désinvolture, d'arbres el d'arbustes affectent faite à i horl iculteurs ne les ;, pour\ n qu'eux ne soienl pas demandenl ! Fn 35. — Bégonia gracilis. futurs soienl à la hauteur de leur tâche el soienl capables, avec leurs ressources, soil 'I'' créer de» établissements, soil de continuer el d'augmenter ceux de leurs prédécesseurs. C'est certainement là le bul que se propose le gouverne- ment, car je ne suppose pas qu ilsoil nécessaire dedépenser tanl d'argent, de mettre en œuvre i , i n i de professeurs, d'avoir à entretenir u ieole qui fail l'admiration du monde savant el horticole, si c'esl | ' former des horti- culteurs auxquels on tiendra ce langage : « Tout ce que \ mu , avez appris à I école d horticulture ne vous sei \ ira pa à l'and'chose, c'esl parfaite m inutile de vous donner tanl de mal, il vous suffira de savoir distinguer un Palmier d'un Dracœna, un Araucaria d'un Aspidistra, d'avoir I e prit du négoce assez développé pour savoir bien acheter et bien vendre, inutile de vous d 1er du mal pour cul tiver, ne vous occupez pas décela. N'avez- vous pas la Bel- giqueqniest là pour approvisionner les horticulteurs de tniii ce qu'ils peuvent avoir besoin'? Mieux que cela. nos Palmiers du Midi, vous pouvez les faire venir de Belgique'? Pa la |"'i I'1 les cultive] v< lûmes, les horticulteurs belges s'en chargeront . i> Ki les jeune horl iculteurs à qui l'on tiendra ce langage se demanderont si. en vérité, c'était la pii ne de se donner du mal à apprendre leur métier, puis qu il suffisait de prendre le train avec de 1 argent en poche el 'I acheter des plantes qu'ils oui appris à cultiver... Ce qui ressort de tout cela, c'esl qu'il \ a des intérêts différents en jeu el que ceux qui supposent queles droits demandés par les cull ivateurs ont chance 'I être admis, em- ploient tous les moyens, même ceux un peu vifs, pour que satisfaction ne soil pas donnée aux intéressés, se préoccu pant, ce qui est très humain après tout, de leurs intérêts avant ceux des autres. C'esl ainsi qu'en qualité d'écrivain horticole, j'ai pu relever, de ci de là, certains faits signifi- catifs, certains dires un peu trop forts tout de même, a pro pos des votes de certain syndical à propos desquels son honorable président déclare que la plupart clés horticul- teurs se refusent aux droits... 11 est en effet bien difficile de < huiler tout le le et, si ceux qui réclament les nouveaux droits ne sont pas légion comme on l'a dit, il faut leur reconnaître cette qualité, c'est que, étant les lutteurs par excellenceet aj ant tout leur a\ oir dans leurs entreprises, ils sont les plus courageux et, de ce l'ait, les plus intéressants ! Le gouvernement ne peut pas laisser ruiner ces travail- leurs pour lesquels il s'est, dans toutes les circonstance montré si généreux, si plein de sollicitude, il ue peul pas se contenter d'écouter leurs justes réclamations en leur répondant : « Je sais que votre situation est très fâcheuse, je sais que vous ne pouvez pas lutter clans les conditions actuelles, je sais que vous êtes écrasés d'impôts, de Irais. de charges, mais, que voulez-vous, si je vous donne gain deeauseel que, parcela même, votre industrie prospère,je \ais fortement contrarier MM. les pépiniéristes, lesquels sont le nombre, eux, et, après avoir eu vos reinerclments et la prolixe de votre reconnaissance, il me faudra entendre les lamentations et les récriminations de vos excellents collègues... de plein air ! » Les horticulteurs ont doue raison de maintenir ferme- ment leurs demandes de droits nouveaux, il ne me parai I pas possible qu'ils puisse;:! continuer à cultiver el surtout à essayer de développer leur industrie sans ces droits ! 1 (ailleurs, si on veul examiner tontes les 'pie, lion les unes âpre, les autres, on verra qu'il en est une très importante dont on nous para il avoiT totalement oublié de parler. En effet, ne eherche-t-on pas justement à loi nier. pour l'avenir, des horticulteurs-cultivateurs habiles, dans cette Ecole d'horticulture créée par le gouvernement? Ne donne-t-on pas à ces jeunes puis une instruction théo- rique et pratique absolument complète? Ne les renseigne-t- on pas -m toul ce qui touche non seulement à. l'art de l'horticulture, mais à l'exercice du métier, au point de vue commercial? N'envoié-t-on pas à l'étranger quelques uns de ceux qui sont diplômés pour y puiser les éléments d'une instruction plus complète encore? Ne veut-on pas, par tous les moyens, préparer ainsi, pour l'avenir, 'les horticulteur ayant les capacités les plus étendues, les plus parfaites V ' Si l'on agit ainsi, c'est qu'on veul que nos horticulteurs . . — ■■ ~ >>."; D'ig. 36. — Gaillarde vioace compacteù grande fleur. Il y a, je l'ai dit, horticulteurs el horticulteurs; si ce sont les marchands, c'esl toul naturel, mais, si ce sont les cul- tivateurs dont il s'agit, il importe de citer les ideux exemples frappants que voici : il y a, autour de Paris, à Versailles, a Rambouillet, environ is cultivateurs d'Orchidées pour la fleur coupée, ces 18 établissements représentant (ser- lii I.K JARDIN res, terrains et plantés), un capital d'environ deux mil- lions de francs. Ces dix-huit horticulteurs onl tous, à l'unanimité, voté les droits sur les piaules et' les (leurs cou- pées.., 11 3 a, rien qu'à Versailles el dans la ville même, x'1 horticulteurs taisant, à peu de chose près, les mêmes plantes qu'à Gand ; ces 21 établissements représentent plus dedeux millions cinq eenl mille francs de capitaux, en serres, châssis, terrain, plantes, etc. L'es 21 horticulteurs ont tous signé la demande îles droits protecteurs. Soni -ce là des chiffres à nier? Non ! Sont-ce là des horti- culteurs sans valeur?... 11 y a même, nous le savons el is s,, mines bien renseignés, îles pépiniéristes de la région de Versailles, qui réclament les droits protecteurs... Toutes les quesl ions s'agitent malheureusement enl re gens fort h irables qui, pris individuellement, ne pensent pas autrement que ceux qui réclament les droits, mais qui font cause commune, pour des raisons qu'il serait délicat el trop difficile d'étudier ici, avec une quantité d'autres horticul- teurs dont les intérêts ne sont pas du tout les mêmesique ceux dont nous avons donné la situation plus haut. Ces der- niers, comme nous le disions en commençant, s'ils ne s, mi pas légion, s'ils ne sont paslenombre, représentent la partie la plus intéressante de l'horticulture, celle qui a mis le plus de capitaux en mouvemenl et celle qui travaille el lutte le plus. Cette étude doit se terminer, car ce serait fatiguer les lecteurs du Jardin, 'pie île leur ressasser la même élu s ■ pendant des journées entières. Cependant il est utile de répondre à certains arguments lancés aux horl iculteurs, ar- gumentsqui sonl dénature à fausser complètement les idées île ceux qui lisent ces lignes el ne connaissent pas | horti- culture. On a dit ceci: u Les horticulteurs onl bien tort de demander des droits pr tecteurs, ils n'ont qu'à faireconime leurs voisins les Anglais, ils n'ont qu'à construire des éta- blissements immenses comme les Roebiord, par exemple, cpii oui ','7 hectares de serres, connue | ..nids qui eu a ^ ou S. Ils n'ont qu'à acheter les Palmiers du Midi en masse, à les cultiver sous verre dans de grands espaces chauffés et ils pourront ainsi, comme les Anglais, se passer des Belges el produire, en quanti tésénormes, les plantes qu'il faut acheter à l'étranger; ça n'esl pas plus difficile que cela et c'est 'n'en plus intelligent que de réclamer des droits. » Eh bien, à cela, je répondrai le mot d'Alphonse Karr : » Que MM. les capitalistes commencent! » Car il ne \ ientdra à l'idée de personne que les établissements de 1 éi rang t. que ce soil à Londres ou à Dresde, en Belgique ou en Amérique, lorsqu'ils dépassent une certaine importance, se soient faits ainsi s;i ns 1 aide de puissants capitaux.! »u ne construit pas. comme MM. Seidel, de Dresde, :i ou 1 hectares de serres, avec des noyaux de pêches! l'as plus, en Angleterre! Et le nerf de la guerre esi aussi nécessaire ici. eu. h' raine, crue partout ailleurs ! Mais aile/ donc parler d'horticulture en grand, de déve- loppement à donner à des établissements, 'le la création de \astos cultures, etc., aux capitalistes français, «-'est perdre son temps et c'est vouloir constater, une lois de plus, le peu de cas ipie l'on tait, dans notre pays, de la capacité des hom- mes ci de l'espril d'entreprise qui les anime toul aussi bien qu'ailleurs... Lisez, pour vous en convaincre, l'article de M. F. Sarcey(l), à propos de l'émigration aux colonies. Voici le pas âge qui a l'apport à ce que nous disions : « Lu Angleterre, un ban- quier prête couramment à des jeune; ueus qu'il sait énei^i- ipies ei débrouillards la somme dont ils ont besoin pour fonder soit une exploitation agricole, soil une maison de commercedans les colonies, (est presque toujours un très bon placement, bien que l'emprunteur n'ail d autres gages à fournir que son cerveau h ses bras. » Voulez- vous maintenanl la contre-partie ; la voici : c'est nu passage i l'une lettre émanant du représentant d'un capi- taliste auquel un jei homme, qui voulail créer ita- blisseméut, s'était adressé : o Les seules conditions dans lesquelles un capitaliste pourrail traiter, seraien! celle qui lui permettraient de prendre une hypothèque sur u meuble appartenait! a votre demandeur,... sa moralité, sou (1) Annales politiques i littéraires, u du 30 janvier ISUS. courage, ses capacités, ne sonl pas ici en jeu... D'ailleurs ceci n'entre pas en ligne de c pte pour un capitaliste cela lui esl parfaitement indifférent!... » Après ces deux eitations.il n'y a plus qu'ai irer l'échelle, n'est-ce pas, et à conclure par un argument qui nous sem- ble indiscutable: quand, dans un pays riche connue le mitre, les capitaux ne vonl pas à. l'industrie quelle qu'elle soit, celle-ci doit, ou péricliter ou chercher à se soutenir par des moyens artificiels Parmi ces moyens artificiels, le seul, c est la protection qui permel à eux qui mil à cœur de travailler, de produire, de le faire dans les moins niau- \ aises conditions possibles, puisqu'ils ont au moins une cer- taine compensation dans les prix .le revient des produits venant du dehors. Hors de cela, c'est la morl lente, lacessation progressive du travail, la fermeture des établissements d'une branche d'industrie intéressante et la concentration, entre les mains I rtains privilégiés, d'un négoce très lucratif, d'autant plus lucratif qu'il ne sera même plus combattu par la production du pays, celle-là ayant disparu ! Si c'est là l'avenir réservé à l'horticulture française, met- tons un bouquet de Pensées noires à notre boutonnière el n'en parlons plus ! ! ! NOËL LAVERDY. Société Nationale d'Horticulture de France S«;aiu-e ilu II) Février 1 Si»H COMn E HE FLOBICULTURE . Un très beau lot de Primevères de Chine frangées doubles géantes, de coloris des plus variés, était présente par MM. Vilmorin, Àndrieux et Cie. Nombre de coloris étaient vraiment remarquables. M. Uugourd, de Fontainebleau, qui s'occupe, avec tant de persévérance et de succès de l'obtention des Hellébores hybrides à grandes Heurs, soumettait à l'appréciation du Comité un superbe lot de ces plantes, semis de 1803 et 1S94. Ces nouveautés ont été très admirées et àjusle tilre. COMITE I1ES ORCHIDÉES. Un beau Cymbidium eburneo-Lowianum était pré- senté par M. Dallemagne, en outre d'un Cattleya Triartai, d'une bonne forme et d'un coloris fort beau, de deux Cypri- pedium Exul, d'un Odontoglossum crispum, etc. Le Cattleya Trianœ Docteur Fouruier. apporté par II. l'iret, est une splendide acquisition. A signaler aussi, un Cattleya Triante alba, de M. Bert. Enlin, M. Cappe, en outre a'un très beau Cattleya Trianai superba et de quatre Cypripedium, présentait, hors con- cours, mi Cypripedium nouveau, hybride de C. villosum X C. Chamberleianum, qu'il se propose de montrer à nou- veau, en exemplaires plus nombreux, afin que le Comité puisse bien apprécier cette jolie nouveauté. COMITE Il'ARIlORICI ILTURE h'ORNEMENT. Un seul apport, mais très intéressant : le Marronnier du 10 février, présenté par M. Ch. Baltet. Voilà le fameux Marronnier du 20 mars, disparu cet hiver avec quelques autres arbres des Tuileries, ainsi que le rapportait M. P. Ilariot, dans une de ses dernières chroniques, supplanté Rt ™'»P""*- J, FUSSEY. Les prunes japonaises dans l'Afrique du sud. A la suite des essais faits dans l'Afrique du sud relative- ment aux prunes japonaises, M. E. Tidmarsh, du jardin botanique de < Irahamstov n, a reconnu, nous dit le Gctrde- n, ts Magasine, que ces variétés, quoique n'égalant pas lout-à l'ail comme goût les meilleures variétés cultivées en Europe, ont cependant de sérieux avantages pour ce cl i mai. Pour nen citer qu'un, ces variétés, autant qu'on peut en piger, croissent en plein vent greffées sur Pêcher. Tandis que, au contraire, un certain nombre de variétés européennes refusent de croître sur Pêcher, ce qui esl nu désavantage à [eu- points de vue : 1° parce que le Pêcher est, après tout le sujet |e mieux adaple à 'e climat: 2" parce qu'il esl difficile d'élever, 'Lm- ce pays, des sujeis de Pruniers con- venables. LE JAliDIX 65 LE JARDIN. - N" 265. — 5 MARS 1898. CHRONIQUE Si la Société nationale d'horticulture de France encou- rage les beaux-arts eu leur ouvrant un asile au milieu des fleurs dans son exposition de niai, il n'en est pas de même ailleurs. Dans la ville d'X — située sur les confins de la Bretagne — la société d'horticulture, animée des plus pures intentions, avait l'ait installer, dans son jardin ouvert au publie, un superbe groupe représentant la Nymphe et la chèvre Amalthée nourrice de Jupiter. L'œuvre date de plus de cent ans et n'avait jusqu'ici provoqué que des témoi- gnages d'admiration. Que les temps sont changés I Certains habitants de ladite villeont pétitionnéet la société, menacée de la démission de ses sociétaires, a dû céder et reléguer la pauvre nymphe, qui n'en peut niais, dans un coin. I\n ce pays de Béotie, on aime mieux le beurre et les andouilles! Les concours en séances que la Société nationale organise de temps en temps sont en passe de devenir de véritables expositions. Ainsi, l'été prochain, les concours 'le Glaïeuls, Bégonias, Dahlias, Phlox, Cannas, Fuschsias et autres Heurs ainsi que fruits de saison, dureront deux jours. La commission des expositions eu prend l'organisation sous sou contrôle et de nombreuses récompenses viendront stimuler les ardeurs. Ajoutons à. cela qu'une publicité bien entendue leur sera faite pour en créer de petits événements parisiens. San-, nul doute, le visiteur qui sera venu eu ressortira émerveillé et dira ce que Paul Bourgel lait dire à une île ses héroïnes, à propos de l'exposition des Chrysanthèmes : « Nous avons passé à l'exposition des Chrysanthèmes. Ado rable, maman, adorable! 11 faut que tu ailles la voir aujour- d'hui même ». Quelle plus belle réclame peut-on exiger! Natural Science,: à. propos de la. production de graines sur les hampes coupées i\e^ piaules bulbeuses nous fait re- marquer que ce n'est pas d'hier que ce fait est connu. Conrad Gesner a constaté, dès 1577, que des plantes bul- beuses stériles donnent, des graines quand mi sépare les I iges florifères du bulbe qui les porte. En 179(1. Medicus lit la même observation sur un Anthericum qui végétait depuis trois années sans grainer et sur un Amaryllis Regina sté- rile durant vingt ans. Ce dernier botaniste en tirait cette conclusion que le bulbe, n'étant, plus là pour détourner à son profit les éléments nutritifs, les organes reproducteurs en tiraient profit. Lindemuth, en 1866, remarqua le même fait sur les Lachenalia lutcola et Lilium candidum. 11 a pu signaler en même temps, à la base des tiges coupées plongées dans l'eau, l'apparition de bulbïlles, ainsi que sur des inflores- cences privées de fleurs, à l'endroit même où les fleurs s'étaient normalement trouvées. La nourriture n'ayanl plus à aller aux fleurs exerce son action utile autre part, el contribue à la formation des bulbilles. Connue il est bon parfois .le consulter les anciens! * ■ Personne n'aime les chenilles. Aussi recommandons-nous avec la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube, le procédé suivant, signalé par un de ses membres et nui, parait-il, permet île s'en débarrasser : il suffi! de planter des Fusains dans les jardins, les vergers, les haies partout en un mot où habile cette détestable engeance. Ces bestioles se réunissent au printemps sur les Fusains à l'ex- clusion des arbres cl. des arbustes environnants ; on peut alors profiter de celte préférence pour -détruire facilement, par l'un des nombreux procédés connus, ces redoutables ennemis des arbres fruitiers. Le remède est facile à pratiquer et, dés le prochain printemps, on saura à quoi s'en tenir à son sujet. * ' * l'n journal des plus mondains que l'on nie communique, donne un moyen lï'imprimer aux fleurs un parfum artifi- ciel. On les place dans une caisse garnie de glace après les avoir mouillées légèrement avec de la glycérine, puis on fait arriver un courant de gaz carbonique chargé du parfum que l'on préfère. Les fleurs ainsi traitées se parfument, parait- il. rapidement. On p eut agir le même avec des fleurs artificielles en papier ou en étoffe. Le même journal communique une i «ette pour rendre aux fleurs fanées leur fraicheùr primi- tive. Il suflii de les tremper, si déjetées soient-elles dans une solution de chlorhydrate d'ammoniaque. Elles se redressent et redeviennenl fraîches. Ce procédé peul aller de pair avec l'art d'aeeomoder les restes. Nous n'engageons personne à l'essayer, les fleuristes seraient trop mécontents. lui Allemagne el en Angleterre, on plante des arbres coni- mérhoratifs chargés de rappeler la date de quelque grand événement. Chez nous, on y a bien songé lors fle la plan- tation des arbres de la liberté. De ces derniers, la plupart sont morts de leur belle mort, quand la malveillance n'a pas hâté leur trépas. Les arbres piaules par la reine Victoria sont devenus célèbres, leur ensemble constitue presque une forêt. Il est actuellement question, eh Hollande, d'en planter un sur la place de chaque ville et village pour fêter le cou- ronnement de la jeune reine Wilhelmine. Mais quel arbre choisira ton'.' Tlmt is t/ie question, comme disait, cel excellent Shakspeare. <>n fera certai- nement pour le mieux, car le Hollandais, au dire il le nos confrères de la presse horticole belge, est un hommede réflexion sage et raisonnèe. Cypripedium doit-il être maintenu'? Les meilleurs juges, après avoir longtemps réfléchi, se sont prononcés de la manière suivante: Cypripedium n'a aucune signification eu rapport avec ce qu'on veut lui faire dire. Au contraire, Cypripodium peut être adopté, puisqu'il signifie Pied île Vénus, et, mieux encore, Cypripedilum, Sandale ou Sabot de Vénus, qui est actuellement admis par la plupart, des botanistes. Il faudra modifier de même Selenipedium en Selenipedilum. On est allé plus loin et l'on n'a maintenu, dans les Cypripedilum, que les espèces à. feuilles caduques, telles que le Cypripedilum Catceolus qu'il vaudra mieux appeler Cypripedilum Mar'ianum. Toutes les autres espèces d'origine exotique, à feuilles épaisses et persistantes, cultivées dans les serres, sont main- tenant des espèces du genre Paphiopediuni (Sandale do Paphos). Nous nous proposons de revenir sur ce sujet pro- chainement et de lui consacrer un article spécial. L'union fait la force, rien n'est plus vrai et ce qui vient d'arriver avec deux sociétés d'horticulture du département du Rhône le prouve une fois de plus. Ces deux sociétés, malgré les tentatives les plus louables faites pour les réunir n'ont jamais pu s'entendre. I.e Conseil municipal de Lyon, qui a pourtant, à maintes reprises, manifesté les excellentes intentions dont il est animé- en faveur de l'horticulture, s'est ému de cet étal de choses ci, a bonnement, et simplement supprimé les mille francs qu'il servait annuellement aux deux sociétés, en exprimanl le regret que « ces deux sociétés, qui ont le même but et qui devraient n'en faire qu'une, ne puissent, pas ou no veuillent pas s'entendre quand ily a lieu d'organiser une manifestation horticole clans la ville de Lyon,' et estimant que leur dissentiment ne doit pas être encouragé ». Les. Orchidées ont augmenté dans des conditions qui I ien- nent du merveilleux depuis le commencement du siècle au point de vue du nombre des genres et des espèces sans vou- loir préjuger en quoi que ce soit leur valeur. Ces plantés souvent épiphytes ont pu passer longtemps inaperçues, mai- il n'en est. pas de même des Palmiers qui sevoientà l'ieil nu. Aussi ne peut-on qu'être stupéfait en constatanl que. en 1797, on n'en connaissait que 16, tandis qu'actuel- lement on en adécrit plus de 1.200 espèces, dont plus de deuxeentsont été introduites parle regretté Jean Linden. P. HARIOT. 66 LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Instruction publique. — Viennent d'être nom mésAU grade d'Officier de l'Instruction publique : MM. Henry Marchand, chef de bureau au Ministère de l'Agriculture; Mûntz, professeur à l'Institut national agronomique; Marign m. sous chel de bureau au Ministèrede 1 Agricul- ture. Nous adressons aux nouveaux officiers nos plus si res félicitations. Ecole d'horticulture Le Nôtre, à Villepreux. - Une nouvelle que nous connaissions depuis quelque temps déjà, niais que nous n'avions pas cru devoir livrer à la pu- blicité, c'est la nomination de M. Guillaume, directeur de I Ecole d'horticulture Le Notre, aux fonctions de Régisseur des Domaines de la Ville de Paris. On ne peut 411e regretter le départ de M. Guillaume de cette École des Pupilles de laSeinequ'il avait fondée, amé- liorée et fait prospérer pendant de longues années el à la- quelle il avait donné, avec tant de sollicitude, son temps et ses peines, de cette école enfin qui, en un mot, lui doit tant. Espérons que son successeur, qui n'est pas encore désigné, marchera sur ses traces et continuera dignement son œuvre. Association des anciens élèves de l'Ecole natio- nale d'horticulture de Versailles. -- Le bulletin annuel de cette Association, que nous avons reçu ces jours derniers, contient, eu outre du compte-rendu de la situation financière toujours meilleure d'année en année, d'intéres- sants articles sur diverses questions. C'est, tout d'abord, la fin de l'étude si documentée et si complète sur le Potager du Roi et l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles, com- mencée, dans le Bulletin de l'an dernier, par MM. J. X, t. directeur de l'Ecole, et Ch. Deloncle, secrétaire général de la rédaction de V 'Agriculture Nouvelle, et achevée cette année avec force détails des plus intéressants. Puis, des notes très utiles sur le Jardin d'essai et la végétation à Tananarive, par M. A. Fauchère, jardinier en chef du jardin d'essai; un article pratique sur « tu châssis sans mastic », par M. E. Courtois: un autre sur «Lu nouveau mode de taille rationnel de la brandie fruitière de la Vigne)), par M. C. Potrat, etc, etc.. A la mémoire de J. Linden. — Le numéro du 2 fé- vrier de notre confrère belge, Lu Semaine horticole, est en- tièrement consacré à J. Linden. à sa vie, à ses introductions, à ses cultures, à son œuvre en un mot. C'est là un pieux hom- mage rendu à sa mémoire par son tils, M. Lucien Linden, qui a reçu, en cette triste circonstance, de nombreux témoi- gnages de sympathie delà part non seulement de ses com- patriotes, mais de nombreux étrangers admirateurs de J. Linden. Les importations en Amérique. — V American Florist annonce l'application de la loi suivante dont il vient de recevoir notification de l'Agent général de la Compagnie « Express American » . « Les lois de l'Etat de Michigan, acte 137, lois du 1897, section 4, stipulent ce qui suit : « Lors de l'importation, dans cet Etat, d'arbres, arbustes, plantes ou Vignes provenant d'un Etat, province, ou pays voisin, tous les colis devront être munis d'une étiquette indiquant le nom de l'expéditeur et celui du destinataire du contenu ainsi que d'un certificat attestant que les marchan- dises ont été inspectées par un agent de l'Etat ou du gou- vernement et que les arbres, plantes, arbustes ou Vignes, renfermés dans les colis, ont été jugés à l'inspection dé- pourvus de tout insecte nuisible oulle maladies. Dans le cas où ces mêmes articles seraient introduits sans que ce certificat se trouve placé en évidence à l'extérieur du colis, de la caisse ou de la voiture qui renferme les plantes, le fait devra être signalé, dans les vingt-quatre heures, au Ministère fie l'Agriculture, par les compagnies de transport ou par les personnes s'occupant du transport de ces articles « Les agents de ces compagnies et, en général, tous ceux qui violeront cet arrêté seront poursuivis pour contraven- tion et, dans le cas de culpabilité, seront condamnés à une amende variant de 25 à 100 dollars ou à un emprisonnement de 5 à 30 ijours selon la décision des tribunaux ; les amendes seront encaissées par le Ministère de l'Agricul- ture. « Les agents de la Compagnie «Express American «rem- plissant des fonctions dans les Etats qui exportent les marchandises précitées vers le Michigan ont été chargés d'appelerl'attention des expéditeurs sur cette loi. « Voici maintenant la formule du certificat qui doit être appliqué sur le côté de la caisse renfermant les plantes : 189.. « Par la présente, je déclare avoir examiné les produits horticoles et les cultures de l'établissement de M , a et ne pas avoir trouvé de traces de la présence des San José S'cafcs(f) ou d'autres insectes nuisibles, ni de ma- dies cryptogamiques et autres. {Signé) , Inspecteur. » L'agent général de la Compagnie de transport « Express American » ajoute : » Nos agents n'ont reçu aucun ordre de refuser cette mesure, niais, à. moins que certaines tolé- rances soient admises, nous serions obligés de nous y oppo sel'. » Et, en effet, si certaines tolérances ne sont pas admises, n'est-ce pas l'interdiction absolue des importations de plantes en Amérique; car. ainsi que le fait très justement remarquer le Bulletin d'arboriculture, à qui nous emprun- tons la nouvelle, existe t-il au monde une plante n'ayant pas d'insectes qui lui soient propres"? Les fruits d Amérique en Allemagne et en Autriche. — L'importation des fruits frais d'Amérique, annonce la Feuille d'Informations du Ministère de l'Agri- culture, vient d'être interdite en Allemagne. Celte mesure se fonderait sur la découverte récemment faite par un sa- vant de l'Allemagne «lu Sud, dans un envoi de pommes américaines, d'un insecte de la famille îles Cochenilles, VAspidiosus perniciosus ou San José Scalc,dèfo signalé' eu Amérique, où ses progrès redoutables s,, ni combattus avec énergie par l'administration. Les décisions provisoires, prises par le Ministère impérial des finances et parle Sénat de Hambourg en vue de pré- server l'empire allemand del'invasion dece fléau, viennent d'être révisées parle Bundesrath. Dans sa séance du :i fé- vrier, cette assemblée a rendu l'arrêt suivant : « L'importation des fruits frais est interdite au cas seule- ment oit ces fruits seraient attaqués par l'insecte sus-désigné. l'ai- contre, est interdite, d'une façon absolue, l'importation des déchets, matériel d'emballage el de plantes. Cette inter- diction ne s'applique pas aux fruits secs. » Cette décision a causé une certaine émotion en Alle- magne, en ce qu'elle paralyse une branche très importante de son commerce. En effet, l'importation des pommes d'Amérique avait pris des proportions considérables pen- dant ces dernières années. Au cours de l'année 1ND7, 1 im- portati les fruits frais en Allemagne s'esf élevée à 1.413.728 quintaux métriques, provenant, pour la plus grande partie, des pays suivants : Quintaux nttriq Etats-Unis 103.365 Hollande 130.86<> Autriche-Hongrie 303.995 Italie ' 151.259 Belgique • 269.671 D'autre part, l'importation des fruits secs se monte à 191.220 quintaux, dont 178.502 expédiés d'Amérique. Il faut tenir compte. dans le tableau ci-dessus,qu'une grande partie des fruits importés de Belgique et de Hollande sont d'ori- gine américaine et n'ont, fait que traverser ces pays. (1) Aspidi08US perniciosus, insecte de la famille des Coche- nilles. LE JARDIN D7 Cette mesure" a également soulevé de vives protestations aux Etats-Unis. D'autre part, le Wiener Illustrirte Garten Zeitung jette aussi un cri d'alarme au sujel de l'importation des fruits d'Amérique en Autriche où, dit-il, il fut introduit, en no- vembre dernier, 890 quintaux métriques de pommes el 580 quintaux métriques de fruits séchés venant de l'Amé- rique du Nord. Et, à ces quantités, il faut, parait-il, ajouter encore nombre de fruits venant d'Allemagne et d'Angle terre, niais d'origine américaine e( n'ayant fait qu'un court séjour dans ces pays. Exportation des fruits frais, légumes verts et fleurs naturelles. — M. Pallain, directeur général des Douanes, a adressé dernièrement, nous dit le Bulletin de la Société d'horticulture de Picardie, la lettre suivante à la Compagnie du Nord : « L'exportation, par les ports de Calais et de Boulogne, à destination de l'Angleterre, des fruits, des légumes et des Heurs naturelles, prend, de jour en jour, une extension de plus en plus considérable et il en résulte certaines diffi- cultés pour la perception du droit de statistique établi par la loi du 22 janvier IK72. En effet, les fruits de table frais et les légumes verts n'acquittent cette taxe qu'à raison de 0 f r. 10 par dizaine de colis ne dépassant pas le poids de ?5 kilogrammes, tandis que les Heurs naturelles sont sou- mises à la dite taxe de 0 fr. 10 par dizaine de colis pe- sant chacun 1 kilogramme au plus; d'autre part, comme les exportateurs l'ont charger, dans le même wagon, les fruits, les légumes et les fleurs, et que les emballages sont identiques, le service sous mes ordres se trouve fréquem- ment dans l'impossibilité de procéder même à une recon- naissance sommaire des colis, d'autant plus que, pour ne pas entraver le trafic dont il s'agit, la Douane a consenti à poursuivre ses opérations de nuit, ce qui constitue une exception a la règle, basée sur la loi même d'après laquelle les chargements et les déchargements ne doivent avoir lieu qu'entre le lever et le coucher du soleil. « Préoccupé de cette situation, qui a également fixé l'at- tention de l'Inspection générale des Finances, le Directeur des Douanes de Boulogne s'est, en juin dernier, adressé au représentant de votre Compagnie à sa résidence, a l'effet d'obtenir qu'il soit exigé des expéditeurs, des indications précises de façon à donner satisfaction à la Douane. C'est ainsi qu'il avait proposé d'adopter des marques distinctes, selon qu'il s'agissait de fruits (FR), de fleurs (FL) ou de lé- gumes (L). Depuis, aucune modification n'a été apportée à l'état de choses signalé, et, à différentes reprises, les chefs locaux ont du autoriser l'embarquement sans visite, pour ne pas retarder l'expédition des colis déposés sur les quais dans la plus grande confusion. « En vous "entretenant aujourd'hui de la question, j'ai l'honneur de vous prier, Monsieur l'Ingénieur en Chef, de prendre des mesures pour permettre à la Douane de rem- plir son mandat. A défaut des dispositions nécessaires, l'Administration se trouverait dans l'obligation, pour sau- vegarder les intérêts du Trésor, d'opérer la taxation la plus élevée sur tout lot comprenant des produits différemment taxés d'après leurs poids respectifsou le mode de groupe- ment employé, et dont le dénombrement par espèces ne pourrait être effectué avant l'embarquement. » La Compagnie du Nw:l a invité les Chefs de gare ci de station à donner connaissance de ces dispositions aux expé- diteurs. Elle leur a prescrit d'engager ceux-ci à grouper leurs colis par nature cl à adopter les marques distinctes indiquées par le service des Douanesdans la lettre ci-dessus, suivant qu'il s'agira île fruits, de fleurs ou de légumes, s'ils veulent éviter d'acquitter la taxe la plus élevée. Les promenades de la ville de Reims. — Imitant en cela la plupart, des grandes villes de France, la ville de Reims, qui possédai! déjà de très beaux jardins, a ouvert dernièrement un concours pour la réfection de ses prome- nades. Nous croyons savoir que ce concours, qui doit être jugé ces jours-ci, a réuni un nombre respectable de concurrents. Conséquence inattendue de la Convention de Berne. — On sait que, en vertu de la Convention de Berne signée par les principaux grands Etats européens ayant intérêt à protéger leurs Vignes contre l'invasion phylloxé- rique, toute expédition de piaules entranl dans ces pays doit-cire accompagné d'un certificat d'origine. < >r. l'Angleterre, qui n'a pas de vignobles à protéger, n'a pas adhéré à la Convention de Berne; ses envois ne sont donc pas accompagnés de certificat d'origine et, d'après un correspondant italien du Gardeners' Magasine, certains envois de plantes et de bulbes provenant de ce pays se sont vus, pour cette raison, refuser l'entrée en Italie. 1 1 après cela, il semblerait donc que les plantes provenant de pays non phylloxérés pour la bonne raison [que la Vigne n'y est pas cultivée, seraient plus dangereuses que celles provenant de pays phylloxérés accompagnées de leur certi- ficat d origine. Comme conséquence des mesures de protection phylloxé- riquê par la prohibition des plantes autres que la Vigne. celle-là est bien bonne! C'est un nouvel argument eu fa- veur de la thèse soutenue si énergiquement par Le Jardin en laveur de la libre circulation internationale de toutes les plantes vivantes, à l'exception de la Vigne. Choix de l'œil sur le sarment destiné à servir de greffon. — La Société des agriculteurs de France a ouvert un concours dans le but d'élucider, au moyen d'une in II lire expérimentale et comparée, les questions suivantes : 1" V a-t-il, sur un même sarment, des yeux qui. par le lait seul du rang qu'ils occupent sur ce sarment, sont plus fertiles, plus fructifères'? 2° Cette aptitude spéciale peut-elle se transmettre par le greffage? Toute latitude est laissée aux concurrents pour l'organi- sation et la conduite de cette expérience. L'essai pourra porter soit sur un seul cépage, soif sur plusieurs. Les déclarations devront être remises, avant la fin de l'année 1900, à la Société des Agriculteurs de France, soit directement, soit par l'intermédiaire de lune des Sociétés affiliées. Dans ce dernier cas, elle devront être accompagnées d attestation de cette Société. Les médailles à décerner sonl généreusement mises à la disposition delà Société par l'un de ses membres, M. Chap- pellier; le nombre et la nature des récompenses seront dé- terminés d'après les résultats du concours. Pour plus amples renseignements sur le mode et tes con- ditions des expériences, les concurrents sont invités à se reporter aux indications contenues dans les procès-verbaux des séances des 28 octobre 1896et 19 mai 1897 de la Section de Viticulture de la Société et à s'adresser à M. Chappel- lier qui leur enverra, sur ce sujet, une notice détaillée. L'abatage des arbres par l'électricité. — Depuis longtemps déjà, l'énergie électrique a été employée avec succès dans les grands travaux de sondage, ainsi qu'aux percements de tunnels. Sur le front d'attaque, se nient un chariot portant une série de forets mécaniques qui percent la roche et qui sont actionnés par un moteur électrique dont la puissance se transmet souvent à de grandes distances. C'est au moyen d'un procédé semblable que, dans les forêts de Galicie, rapporte la Chronique industrielle, on procède à l'abatage des arbres par l'électricité. Une tarière animée d'un mouvement de rotation est montée sur un chariot qui peut tourner autourd'un axe vertical et que l'on fixe au tronc de l'arbre. La mèche de l'outil décrit un arc de cercle et fait une saignée dans le tronc en opérant unie nie.' machine à mortaiser le bois. Lorsqu'une passe est pra- tiquée, on avance l'outil pour approfondir la saignée jusqu'à ce que celle-ci soit arrivée à la moitié du diamètre du tronc; on met alors des cales pour empêcher la fente de se refermer, et on opère de l'autre côté jusqu'à ce qu'il devienne dange- reux d'aller plus avant. L'opération est terminée à la hache ou avec une scie à bras. On abat ainsi un arbre avec un fil électrique en huit fois moins de temps qu'avec une scie ordinaire. 88 LE JARDiX A la Société d'horticulture de Picardie. Le dimanche ~'7 février dernier, à l'assemblée générale do la Société d'horticulture de Picardie, à Amiens, notre c 41a- borateur. M. Albert Mauniené, a l'ait. de\ anl une nom- breuse assistance, un ■ c mférence horticole suc Les Fleurs à travers les âges. Les applaudissements, qui n'ont pa été ménagés au jeune conférencier, onl prouvé qu'il avail vi- vement intéressé s s an liteuvs, les ni smbres d i eetl :gra id : société de Picardie qua M. Decaix Matifas préside avec tant de compétence. NÉCROLOGIE PETITES NOUVELLES Par arrêté royal du 7 février 1898, MM. Jules Cartuyvels, Inspecteur général de l'Agriculture, IIuli. Van-Huile, pro- fesseur honoraire à l'Ecole d'horticulture de l'Etat, à Gand, Charles Van Wambeke, président de la Commission de surveillance de l'Ecole d'horticulture de Vilvorde, sont promus au grade d'Officier de l'Ordre île Léopold. Par arrêté de la même date, MM. F. Giele, directeur du Jardin botanique de Louvain, Et. Griffon, professeur à l Ecole d'horticulture de Tournai, Jules Hye-Leysen, hor- ticulteur à Gand et Louis Sels, horticulteur, à Duffel, sont promus au grade de Chevalier de l'Ordre de Léopold + * A partir de cette année, le Bulletin de la Société horticole dauphinoise parait sous le titre de : Le Daupliiné horti- cole * Rappelons que le 3' concours organisé par la Ligue orni- thophilc française et dont le sujet est le suivant : « Des moyens pratiques de prévenir la destruction totale des oiseaux insectivores. Examiner l'idée de repeuplement. » sera clos le 30 avril. Tous les mémoires, anonymes et précédés d'une devise reproduite sous un pli cacheté contenant le nom et l'adresse de l'auteur, doivent être adressés à M. L. A. Levât, prési- dent de la Ligue, grand hôtel Sextius, à Aix-en-Provence. La Société botanique de France a élu comme président, pour cette année, M. F.anchcl et, comme vice-présidents : MM. Bondier, Clos, Rose et Zeiler. Le monument élevé à Chirouble (Rhône . à la mémoire de Pulliat, sera, parait -il, inauguré en août prochain, à l'occasion du Congrès viticole de Lyon. EXPOSITIONS ANNONCÉES Paris. Du 18 au 25 mai 1898. — Exposition huorti- M Pailloux. — Le 8 du mois dernier, est mort, à l'âge de X5 ans, M. Pailleux, qui a introduit un si grand nombre de végétaux comestibles et a vulgarisé la culture d'un plus grand nombre encore, tels que le Stachys tuberifera ou Crosne. C'est à lui que l'on doit, en outre, en collaboration avec M. D. Bois, l'intéressant ouvrage: Le Potager d'un cu- rieux. M. Albert Anfroy. — Nous apprenons la mort, à l'à^'e de '21 ans, de M. Albert Anfroy, lils du constructeur bien connu d'Andilly (Seine-et-Oise). Nous adressons à sa famille n is sincères condoléances. cultuhe organisée par la Société nationale d'horticulture de France. Nous venons de recevoir le programme détaille de cette exposition dont nous avions annoncé les dates d'ouverture et de clôture depuis quelque temps déjà. Les demandes doivent être adressées à M. le Président de la Société, 81, rue de Grenelle, Paris. Limoges. — Du 28 mai au l" juin 1898 — Exr isitiOS d'horticulture organisée parla Société d'horticulture de Limoges. — Adresser les demandes an Secrétaire gi néral delà Société, rue des Carriers, à Limoges. Alençon. — lui 2,9 juin au i juillet 1898. — Exposition d'horticulture organisée par la Société d'horticulture de l'Orne. — Adresser les demandes au Secrétaire général de la Société, 22, rue Candie, à Alençon (Orne). Ledeberg-lez-Gand. — Du 28 au 30 non/ i8U8. — Ex- position D'HORTicn.i i re organisée parle Cercle horticole Van Houtte. — Adresser les demandes à M. Ernest De- laruye, Secrétaire, à Ledeberg (Belgique). Versailles. — Du 28 au 31 mai 1898. — ExposrrjON d'horticulture organisée par la Société d'horticulture de se ne-et-Oise, dans ie Parc de Versailles.— Adresser les demandes an Secrétaire général de la Société, 5, rue Gain betta, à Versailles. Sens. — Du i au 7 juin. — Exposition d'uûrticui ti re organisée par la Société horticole, viticole et forestière de sens. Adresser les demandes à M. Malluile, Secrétaire général, à Sens, avant le 15 mai 1898. BIBLIOGRAPHIE Dictionnaire d'Horticulture, par D. Bois. — Nous venons de recevoir la '26" livraison de ce dictionnaire. Ce fascicule contient les mots se rapportant à l'horticulture de Malva a Métis. Dictionnaire pratique d'Horticulture et de Jardi- nage, de G. Xicholson, traduit par S. Mot'et. — La 67e li- vraison de cette publication contient les mots compris entre Spigella et Stipule. L'avenir de l'horticulture à Lyon, par A. Hivoire. — Cette brochure, d'une quarantaine de pages, expose clai- rement l'état de l'horticulture lyonnaise comparée à l'horticulture dans les pays étrangers. C'est une rapide étude que voudront lire tous ceux qui s'intéressent aux questions horticoles. Culture du Chrysanthème, par Ernest Ballet. — Petite brochure d'une dizaine de pages donnant, d'une façon succinte. les principes généraux. des soins à donner aux Chrysanthèmes. Nepehthes, par Ilarry James Veitch. — Brochure de 30 pages, traitant de la culture des Nepenthes et de leur distribution géographique avec une compétence indiscuta- ble et donnant, sur leur culture, de précieux renseigne- ments. Fabrication du cidre, par E. Courtois. — Notre colla- borateur et ami. M. E. Courtois, professeur de Culture à Compiègne, vient de nous adresser cette très utile brochure dans laquelle les cultivateurs puiseront de précieux détails sur les divers procédés de fabrication et de conservation du cidre. Note pour servir à l'étude de la mouche des Or- chidées, par M. F. Decaux, délégué de la société entomolo- giquede France. — Brochure extraite de la Itevue des tra- vaux scientifiques. Cette noteest du plus grand intérêt pour les horticulteurs ou amateurs orchidophiles. Après l'étude des mœurs de cet insecte (/sosoma orchidearum), l'auteur expose des moyens fort curieux de destruction de la larve. Excursion agricole en Russie en août 1897, par Henry Sagnier, rédacteur en chef du Journal de l'agricut- fure. — Cet ouvrage de notre confrère, M. H. Sagniez, donne des notes très utiles et très précises sur l'état agricole delà Russie. De jolies gravures, reproductions de photographies, accompagnent le texte et ajoutent encore à son intérêt. Culture pratique des Orchidées pour la fleur cou- pée, par Albert Griessen. — Dans cette brochure, fort bien comprise, notre collaborateur M. Griessen, traitede la cul- ture générale des Orchidées et des variétés sélectionnées pour la fleur coupée. Un aide-mémoire pour la culture îles variétés décrites, complète utilement la plaquette et sera fort apprécie. La condition et les salaires des anciens jardi- niers, par G. Gibault. — Brochure extraite du Journal de la Société nationale d'horticulture de France. — Dans cette élude, M. G. Gibault fait un tableau des plus intéressants île la situation des anciens jardiniers, depuis les Romains jusqu'à l'époque de Louis XIV et nous donne des détails des plus instructifs que l'on lira avec intérêt. Dictionnaire iconographique des Orchidées, par A. Cogniaux et A. Goossens. — La dernière livraison reçue de ce dictionnaire, contient, entre autres, les planches sui- vantes : Cattleya Dowiana aureaalba, Cypripedium bella- tulum album. Dendrobium formosum, Epidendrum ra- diatum, Odoritoglossum grande, etc. ainsi que la des- cription de ces espèces. Lindenia. — Iconographie des Orchidées, par .1. et L. Linden. — La livraison de janvier donne la repro- duction en couleurs et la description de sept Orchidées, parmi lesquelles nous citerons le Cattleya Hardyana, le Cypripedium insigne, le Cypripedium Beeckmani, etc. LE JARDIN 6!) CHRONIQUE FLORALE Corbeilles d Azalées et associations des coloris. Compositions de plantes et de fleurs. — La bataille de fleurs à Nice Les fleurs à Sainte- Pélagie. La vogue des Orchidées et leur emploi si recommandable dans l'ornementation, n'a cependant pas influé surl'utilisa tion des Azalées, et il eutété vraiment dommage qu'il en fui autrement. Telle est la réflexion qui m'est venue à l'esprit, ces jours derniers, tandisqueje contemplais l; tre d'un fleu- fiste où les corbeilles et autres objets fleuris étaient presqu'exclusivement gar- nis d'Azalées. ("était d'abord un vaste panier normand doré, mu- ni d'une grande anse, dans un éblouissement d'Aza- lées rouge vif, encore ac- centué par de gros noeuds île large ruban d'un rouge non moins vif. Au premier plan, étaient d'autres corbeilles d'Aza- lées : l'une garnie A'Asalea Vereaneana, à fleurs ruse saumoné vif bordées de blanc, et toute enrubanéeet n niée de large ruban rose, était d'une fraîcheur par- faite. Lue autre Azalée, de même variété, était lée de beaux rubans vertd'eau. Puis, c'était un grand panier tout rempli d'Aza- lées blanc pur, tle Lilium Harrisii, de Muguets aux grappes merveilleuses, et, derrière, un fort Kentia ; un large ruban de soie blanche contournait le pa- nier et formait de place en place, de grosses coques et de gigantesques nœuds. Nombreuses étaient, en outre, les autres corbeilles remarquables, à tel point que, s'il fallait les décrire toutes, l'espace réservé à ma chronique n'y suffirait pas. De ces corbeilles fleuries, véritablement artistiques. je veux cependant retenir une chose, la principale dans l'arrangement des plantes et des fleurs : c'est cette exquiseet harmonieuse association des nuances. Je voudrais, à ce sujet, attirer l'attention de bien des fleuristes et des personnes qui doivent composer des gar- nitures de fleurs, et leur faire comprendre combien il est regrettable que, dans certaines compositions ravissantes, l'intérêt delà composition soit amoindri par la mauvaise association des coloris. Ils peuvent s'inspirer de cet exemple, d'une simplicité naïve si on le veut, mais d'une conception parfaite, car, partout, nous trouvons deux couleurs : celle des fleurs et celle du feuillage; la couleur des rubans est assortie tantôt à l'une, tantôt à l'autre. Dans ma dernière chronique, j'ai exprimé mon opinion au sujet de l'emploi des fleurs d'Orchidées dans les garni- Fia. T, turea des appartements somptueux. 11 ne tant cependant pas croire que, seules, les Orchidées soientà rechercher, car alors ces garnitures, tort coûteuses, ne seraient abordables que pour les personnes ne craignant pas U dépense. L'association des Heurs d'Orchidées axe,- d'autres Heurs, donne parfois d'excellents résultats; les trois exemples ci- dessous sont d'ailleurs de nature à convaincre les piUs SCep tiques. C'est d'abord la gerbe d'Orchidées, représentée par la figure3"i et qui est l'œuvre de Mme Chénier. Comme on peut le voir, avec les Cattleya,Odontoglossum, Oncidium, Cypripedium, etc, sont des spathes d'Anthurium, des Roses, quelques feuilles de Cocos Weddolliana et quelques frondes de Fougères. Elle est à la fois légère et gra- cieuse, celle gerbe, dont, eliae u ne des dél icates fleurs qui la composent re m pli t admirablement son rôle. L'association des formes est exquise, celle des coloris, si doux, est ravissante. Voici autre chose, vu à la montre de Nilson, une composition qui ne le cède en rien, comme originalité, à tout ce que l'on peut faire : t'est une sorte de pied rus I ique, tonné d'une branche noueuse à éeorce rugueuse, reposant sur trois pieds et dont chaque ànfraetuosité esl garnie de tampons de mousse dans laquelle sont piquées de petites Bromé- liacées disposées d'une fa- çon si naturelle, que cela lait supposer, de la part de la personne qui a imaginé cette composition, une étu- de faite sur place de la végétation si caractéristi- que des plantes épiphytes. 11.- cet ensemble, émergent des spathes d' Anthurium Scherserlanum, des fleurs de Cypripedium etdeCa^- tlcya, des grappes d'Odon- loglossum et quelques frondes de Pferis. .le le répète, l'ensemble parait si naturel et est si artis- tiquement arrange, que l'on croirait voir une branche d'arbre envahie d'une végétation épiphyte que l'on vient de détacher de l'arbre pour la poser là ; et cela est exquis et pittoresque à la fois, d'une délicate originalité. Une autre composition enfin, quoique révélant d'une façon plus positive l'interventi lu fleuriste, n'en est pas moins jolie : C'est une gentille corbeille que garnissent, d'un coi,'. quelques grosses bottes de Violettes, que l'on n'a même pas pris la peine de délier, et. de l'autre cet,'.. un gros lais,-. au formant un bouquet arrondi, une grosse touffe si Ion veut. Parmi tout cela, sont piqués des Cattleya, Cypripedium, Odontoglossum, Anthurium et Fougères, tandis que quel- ques légers rameaux flexueux d'Asperge tenue contournent la use surmontée d'un petit piquet d'Orchidées. # * Nice, le 21 février. — Je viens de voir, pour la première " Gerbe) l'Orch idées. 70 LE JARDIN fois, la seconde bataille de fleurs deeette année. àNiee, el j'en suis resté émerveillé. La promenade des Anglais esl bariolée sur toute sa lon- gueur, car c'est-là qu'a lieu le défilé des (leurs. Et c'est une vision agréable, toute d azur et d'or, qui se déroule près de cette Méditerrannée, si calme dans le bleu transparent de ses flots, en même temps qu'une bouffée parfumée révélant si bien la grâce rayonnante .1 s rives éternellement fleuries. Elles sont nombreuses les voitures décorées, el .elle- qui ne sonl pas absolument parée, de fleurs, sonl au moins garnies de gros bouquets remplaçant le- lanternes. Les cochers des voitures publiques n'onl pas manqué de varier I aspect ordinaire .le leur attelage par quelques rameaux constellés de fleurs. Je ne veux citer que quelques voitures fleuries. Voici d'abord une Victoria, traînée par quatre chevaux recouverts de housses bleues, qui disparaît sous une floraison de brandies d'Amandier et de Lilas, nouées de larges rubans biens. Sur une des portières, sont composées, en Meurs, les armoiries du prince Lubomirski. Puis, c'est un original hamac que surmonte un dais rouge amarante, soutenu par quatre lances dorées et tout festonné de Jonquilles et de Jacinthes ; la charrette est drapée de la même étoffe que recouvre, comme d'un trans- parent, un treillis en losange de Giroflées blanches et de Jonquilles ; çà et là. des Ilots de rubans, ('est délicieux. Voici une autre voiture qui n'est qu'une immense touffe de Roses Maréchal Niel dont les brandies se rejoignent eu formant un dôme; le sommet en est orné d'un gros nœud de ruban rose. C'est ensuite le breack des officiers <\u 1e'' chasseur, com- plètement dissimulé sous de la mousse, des rameaux de Bruyères et des fleurs, el portant, en avant, deux cors de chasse, une cuirasse, ainsi que.de chaque coté, des panoplies. Ce que je dois faire remarquer, c'est la recherche d'har- monie entre la couleur des costumes et celle des (leurs garnis- sant certaines voitures. Ainsi, dans une voiture toute garnie de Giroflées blanches et de Violettes .le Parme niâmes, les dames et les messieurs étaient vêtus de blanc, les dames avec des rubans mauves formant ceinture, les messieurs avec les rubans de chapeaux et les cravates mauves. 11 en était de même dans une autre voiture ornée de Bleuets et de Giroflées blanches, où les toilettes blanches des personnes se complétaient par des rubans bleus. Combien j'aurais encore de voitures élégamment parées et fleuries à citer, si je ne voulais me borner à ne consacrer à cette fête des fleurs qu'une simple note ! Tout le monde veut en être de cettelêteoù toutes les per- sonnes portent des brassées de petits bouquets qu'elles lancent sur tout le parcours. On riposte des voitures el . e-t une pluie de fleurs, une envolée de pétales, qui tracenl un sillage éphémère, multicolore et embaumé. Les fleurs feront donc, désormais, partie de toute, les manifestations ".' Je viens, en effet, de lire que beaucoup de personnes avaient tenu à porter ou à envoyer des fleurs à Kocbel'ort. au moment de son internement à Sainte- Pélagie; tellement de bouquets qu'on n'a pas pu tout loger dans sa cellule et qu'on a dû on laisser dans les couloirs. Et, tous les jours, pendant les cinq jours de son internement, on lui fit parvenir des gerbes et des bouquets en (Millets rouges et en Mimosa principalement. Ces envois de fleurs ont fait dire à un journaliste qu'ainsi disparaissait la légende de la paille humide des cachots, remplacée par un lit de fleurs épanouies. Puissent-elles, ces (leurs, adoucir les événements qui ont marqué le commencement de cette année. ALBERT MAUMENË FLORAISONS HATIVES de Rameaux d'Arbres et d'Arbrisseaux Alors que le. fleurs de certains arbres et arbrisseaux sont encore en boutons, ilestpossibleel souvent même aisé- A'vn bâter l'épanouissement de quinze jours, trois semaines, un mois et quelquefois davantage. Cela ne manque ni île charme, ni d'intérêt, et peut-être y aurait-il là matière à quelque chose de plus qu'à une simple distraction, voire à l'obtention facile de bouquets pour appartements : peut être le commerce des (leurs coupées y trouverait-il son compte. Je sais bien qu'en général les floraisons d'espèces ligneuses ne sont pas de bien grande durée et que très souvent les corolles tombent assez vite. Mais encore y a-t-il des excep- tions, et qui sait si, dans le nombre, on ne trouverait pas des plantes véritablement bonnes pour cet usage '.' La chose n'est pas nouvelle, probablement. Pour notre compte, depuis dix ans, nous l'essayons au Muséum chaque liiver, et M. le Professeur Max. Cornu en a même (ail, il \ aquelques années, l'objet d'une présentation à la Société nationale d'horticulture. 11 ne semble pas cependant qu'elle soit bien connue, ni surtout qu'elle soit appréciée comme elle le mérite. Que l'on délai lie, vers la mi-décembre, un peu plus tôt ou un peu plus tard suivant les circonstances atmosphéri- ques et l'état des piaules, que l'on détache; sur les exem- plaires en plein air, des rameaux de Chimonanthe ( C/dmo- nanthus fragrans), de Rhododendron de Dahourie {Rhodo- dendron dahuricum ) et de Jasmin nudiflore (Jasminum nudifloruni) garnis de leurs boulons, qui n'attendent qu'un rayon du débile soleil d'hiver pour s'entrouvrir; que l'on place ces rameaux dans un vase rempli d'eau, ou qu'on les pique dans un pot garni de sable (rais ou de mousse mouil- lée; qu'on les rentre dans une serre tempérée ou tempérée chaude et que l'on maintienne le tout, rameaux et mousse ou sable, toujours suffisamment humide, au moyen de fré- quents et légers bassinages : au bout d'une huitaine, d'une douzaine, d'une quinzaine de jours au plus, on obtiendra la floraison jaunâtre, intérieurement maculée rouge brun et si suavement odorante du premier ; celle rouge pourpré du second; celle jaune d'or du troisième. Un peu plus tard, ce pourra être le tour du Parrotia persica,k (leurs nues, mais belles cependant par leurs éla- niines rouge cramoisi foncé; du Pêcher de David (Amyg- dalus Damdiuna), blanc pur ou rosé ; du remarquable Prunier d'Alpband (Prunus Munie Alphandi), d'un joli rose ; i\u Chamécerisier liés odorant et du Chamécerisier de Standish ( Lonicera fragrantissima et /.. Standishii), aux mignonnes corolles blanches ou jaunâtres, d'un par (uni délicat; du Cornouiller [Cornus Mas), notre Cor- nouiller si commun, si dédaigné et cependant si charmant lorsque, dès le. tout premiers beaux jours, il revêt en bâte sa fraîche et légère parure \ ieil or ; du non moins \ ulgaire Daphné Bois-joli (Daphnc Mezèreum), coquet et odorant; du curieux Hamamelis cirginica, aux longs pétales dorés, étroits, rubanés et contournés; de son parent, le Corylopsis spicata, dont les Meurs sont en longues grappes jaune pâle; puis des brillants Forsythia il) (F. Fortunei, F. suspensa et /''. oiridissima), aux tons jaunes d'une si grande richesse; du modeste Saule Marsault (Salix Caprea), dont les beaux chatons mâles fleurent le miel; du Berberis Daririnii, aux nombreuses petites grappes jaune orangé chaud; du rude Prunellier (Prunus spinosa), que mars coin re d'innombrables corolles blanc de neige; de l'Aman- dier nain (Amygdalus nana), humble buisson et graciles (1) Les Forsythia se cultivent aisément en pots et bacs: forcés, ou simplement datés, ils fournissent ainsi de super- bes potées pouvant durer une quinzaine de jours en apparte- ment. LE JARDIN' rameaux se garnissant de carmin, de rose On de blanc; même de l'Amandier commun et de l'Abricotier, blanc ou rosé; du Pêcher... fleur de Pêcher etc. J'en ai passé certainement, et d'intéressants. Tout celadonne, presque sans peine, des floraisons ravis santés. Vingt fois nous en avons essayé et toujours avec un égal succès, et aussi, disons-le, avec un égal plaisir. Bien entendu, ces floraisons n'ont leur raison d'être qu'à uni' seule époque: l'époque si périlleuse comprise entre la lin de décembre et la mi-mars, pendant laquelle les'espèces primavérales, en boutons près de s'entr'ôuvrir, n'attendent pour cela qu'une série de journées quelque peu douces et claires ; période souvent fatale pour elles, à cause tles brusques retours de froid qui caractérisent notre climat. C'est un fait digne de remarque que les boutons suppor- tent d'assez forts abaissements de température tant qu'ils ne sont pas épanouis, et que, seules, souffrent des gelées, du moins ilrs gelées pas trop fortes, les (leurs écloses. Cela explique comment les floraisons arrêtées et mémo en partie atteintes par les froids, reprennent dès que reviennent des jours plus cléments. Précisément, cette période incertaine est celle qui con- vient pour rentrer dans une atmosphère tiède, où ils n'au- ront plus rien à craindre des gelées tardives, les rameaux sur le point de fleurir. Une fois qu'au dehors se produit la floraison des Pêchers, il n'y a plus guère d'intérêt à hâter l'épanouissement des arbres et arbrisseaux de plein air. 11 y aurait une étude intéressante à taire sur la facilité avec laquelle se prêtent, à cette sorte de forçage, lesdiverses espèces. Celles que j'ai précédemment citées s'en accommo- dent toutes très volontiers ei à. peu près au même titre. Mais il en est d'autres qui ne se comportent pas aussi bien. encore qu'elles soient également très précoces. C'est le cas des Groseilliers à floraison hâtive iRibes albidum, R. mal- oaceum, R. sanguineum, etc.) ; ici les fleurs sont en grap- pes, comme on sait, et ces grappes débourrent assez mal ; nous avons cependant réussi à en obtenir la floraison, mais seulement sur des rameaux déjà un peu avancés en végéta- tion. On pourrait en dire autant d'autres espèces à inflo- rescences également bien fournies : il semble, et cela s'expli- que assez, que, dans le cas particulier en question, les fleur* s'ouvrent mieux et plus facilement lorsqu'elles sont soli- taires ou en petits groupes que lorsqu'elles sont réunies en plus grand nombre. Le Lilas nous fournit encore un exemple de ce fait. Les Syringa oblata et S. pubescenx, malgré leur extrême précocité, fleurissent généralement mal de cette manière. Cette année cependant, nous avons beau- coup mieux réussi que d'habitude avec le curieux Lilas pubescent. Nous avons constaté aussi, dans ces essais, que les fleurs ■-impies s'épanouissent généralement mieux que les double-. Il ne iaut pas perdre de vue que, pour avoir toutes les chances de réussite, il importe de ne prendre les rameaux qu'à l'époque où les boutons sont déjà bien conformés et annoncent un prochain épanouissement. En plein air, cet épanouissement se fait toujours attendre plus ou moins longtemps ; quelquefois, il est longuement retardé par des abaissements de température : en serre, les rameaux coupés s'épanouissent en quelques jours, d'où ta différence que je signalais en commençant. Si l'on prenait les rameaux trop tôt. les boutons se dessécheraient au lieu d'arriver à bien. Des Heurs notablement plus tôt qu'en plein air, et qui ne risquent pas d'être touchées, du jour au lendemain, par les gelées; .les fleurs qui offrent une réelle diversité de formes et de coloris ; qui présentent une disposition parti- culièrement favorable pour la garniture des grands vases d'appartements; — et pour les obtenir, pas autre chose qu'un petit coin de serre et quelques menus soins, point du tout fatigants ni absorbants: cela ne vaut-il pas d'être essayé? L. HENRY. Les Chrysanthèmes nouveaux Je n'ai pas, en 1897., acheté systématiquement la plupart de variétés parue- en fram t à l'étranger, comme je lavais fait l'année précédente. J'avais, en effet, reconnu l'inconvénient d'encombrer mes cultures de centaines de Chrysanthèmes nouveaux dont très peu devaient mériter d'être conservés. Je me suis borné, l'année dernière, à cent nouveautés, mais choisies avec le plus grand soin, et j'ai \;u, avec plaisir, qu'à part quelques rares variétés, tous le- plus beaux gains de l'année ont fleuri chez moi. Voici les plantes que j'ai le plus remarquées: Sénateur Jean Dupuy, d'un coloris très intéressant, rose mauve avec des tons cuivrés et violacés, grandes fleurs bien doubles. J'appelle l'attention des amateurs sur cette plante que je n'ai pas vue à l'Expositi le Paris. Elle a été très admirée à Remilly. .Y. C. S. Jubilee, magnifique variété sous tous les rap- ports, d'un coloris délicieux, mauve très pâle; une des belles nouveautés de l'année. Mme Ed. Roger, de coloris unique, verdâtre; Heurs incurvées très doubles. Directeur Lieberi . à très grande- (leurs d'un rose char- mant et Mme A. Rousseau, d'un rose un peu plus foncé, sont île- plante- de valeur qui ont très bien réussi clie/ moi, Souoenîr du D' Pierre Gouel, est un beau rose lié- irai-; il ne faut pas lui donner trop d'engrais azoté, comme d'ailleurs à Mme A. Rousseau Baronne de Vinols est un rose groseille intéressant; ses Heurs sont très résistantes; on peut lui donner de l'engrais -ans danger de pourriture. I.a différence de résistance à la pourriture de certaines fleurs de Chrysanthèmes est très curieuse, étant donné que ces Chrysanthèmes sont cultivés delà même manière que d'autres du même coloris et reçoivent les mêmes doses d'engrais. Baronne de Vinols, variété naine île tenue rigide, a des fleurs de longue durée, très doubles, très épaisses, aux pétales pointés de blanc: certaines d'entre elles ont trois ou q uatre cœurs, à l'instar de quelques Bégonias doubles.Ce sera, je crois, une bonne plante pour les amateurs. Elle peut rendre des services aux horticulteurs. Plusieurs potées de ee- Chrysanthèmes étaient exposées à Paris, mais les Heurs étaient loin d'être aussi bien réussies que les miennes. Comtesse de Laurence-, est d'un blanc crémeux à centre jaunâtre, d'un coloris très frais et brillant ; la Heur a besoin d'être poussée fortement pour atteindre un grand diamètre, et l'étoffe des pétales me parait un peu délicate'; le coloris en est bien intéressant. Souvenir de Pont d'Avignon, belle Henri pétales jaune marron; Pamphile, rougeâtre, bien double, beau coloris; ( ongrèsde Bourges. magnifique rouge foncé, centre incur\ é; < 'ommandant Silhol, coloris tout particulier. Heur moyenne. Soquart Martin, belle' incurvée ; Rèhibfandt, Watteau, ( 'omtesse de Beauliueourt, Bed Varrior, Président Noniu, sont de belles plantes qui ont bien réussies chez moi. .le dois attirer l'attention des amateurs sur Boyal Stan- dard, variété que je n'ai pas vue représentée à l'Exposition de Paris. Le coloris velouté en est très riche, d'un pourpre foncé violacé, la fleur grande, do forme japonaise, manque peut-être un peu Je duplicature, mais elle n en est pas moins très remarquable. C'est le coloris très foncé qui m'a paru le plus beau après Georges V. Childs. J'engage les amateurs à en tenter l'essai, car nous manquons de beaux Chrysan- thèmes rouges, c'est de ce coté que devraient se porter les efforts des semeurs ; en effet, les teintes jaunes ou blanche- se rencontrent abondamment, tandis que les coloris foncés lent défaut. Il suffisait de jeter un coup d'oeil sur les groupes de Chrysanthèmes du haut de l'escalier de l'Exposition de Paris, pour être frappé du manque de fleurs rouges: on voyait du jaune, du blanc et un peu de rose, mais surtout du jaune et, quoique le jaune soit une couleur que j'aime beaucoup, j'avoue que j'aurais étécontent d'en voir moins. Les amateurs devront donc essayer avec soin Boyal Stan- LE JAR1HX dard et Congrès de Bourges, car, malgré toute l'attention que l'on puisse donnée à un choix judicieux du coloris, le jaune cl le blanc dominent toujours. < m ne peut pourtant pas répéter indéfiniment les exemplaires des quelques belles variétés foncées que nous avons. Outre les nouveautés, citées plus haut, j'ai remarqué, à Paris, les suivantes que je n'avais pas réussies ou que je ne possédais pas: Rayonnant, belle plante d an joli rose pâle, Piémont, M.B. Verloi et MrsJ. Warren étaient exposés en beaux exemplaires, (ils ont été médiocrement réussis à Remilly), Artaxerxès, M. de Salvady, Mlle Laurence Zèdè, Général Beziat. 11 serait facile d'allonger cette brève nomenclature, car beaucoup de ( hr\ s'anthômes méritants ont été mis au com- merce l'année dernière, niais les nouveautés de 1897 sont déjà de l'histoire ancienne, et les Chrysanthémistes ont les yeux fixés sur celles de 1898. Je donnerai, prochainement, le nom des plantes qui ont été certifiées tant à Paris qu'a < Mléans. Lyon ou Lille; niais, auparavant, je dois dire que je ne suis nullement de l'avis de l'auteur de l'article sur les Chrysanthèmes, paru dans le dernier numéro, au sujet des mécomptes qu'a donné, en France, la variété italienne, Fratelli Cattaneo (1), non plus que sur ses appréciations au sujet des nouveautés de MM. Scalarandis et Calvat. Fratelli Cattaneo rouge intense, a fait ses preuves, on l'a vu admirablement représenté dans presque toutes les expo- sitions. En 1896, en particulier, la maison Vilmorin en exposait, dans son lot de plantes à grandes Heurs, un exem- plaire merveilleux. D'ailleurs, la différence de climat entre l'Italie et la France est bien peu de chose, si on la compare à l'effroyable changement quedoivent supporter les variétés de Chrysanthèmes venant d'Australie, autre climat et antre hémisphère. Cela n'empêche pourtant pas ces variétés de réussir à merveille en Europe. Quanta celles qui ont été obtenues à Monza cl exposées par M. Scalarandis, elles viennent d'un climat qui res- semble à celui de Rayonne et de Toulouse avec des Invers plus froids. Il suffit, pour s'en assurer, de jeter un coup d'œilsur les lignes isothermiques d'Europe (2) : on voil que la ligne de janvier de 1" passe au-dessous de Monza; il y ferait donc plus froid l'hiver qu'à Cherbourg'. Bien plus, d'après les récents travaux du célèbre météorologiste Julius Hann, Milan se trouverait au centre d'une dépression de température, et il indique, pour les environs, îles lignes de Pet-'; janvier est doue plus froid à Monza qu'à Paris, plus froid même qu'à Bergen (Norwège). Par contre, les lignes isothermiques de juillet montrent qu'il y fait Mes chaud, aussi chaud qu'à Toulouse, si ce n'est, plus 11 n y a donc aucune raison, puisque Vioiand Morel, venant de cette dernière ville, réussit sous tous les climats des cinq parties du monde, de croire que les Chrysanthèmes de M. Scala- randis n'en puissent taire autant. Il en est de même des variétés de M. Calvat; non seule- mentelles réussissent parfaitement dans le nord de la France, niais encore dans des pays beaucoup plus froids. On n'a qu'à consulter la liste des plantes exposées en Angleterre, pour s'apercevoir que c'est M. Calvat qui arrive bon pre- mier, avec une mande avance sur tous les semeurs anglais ou autres. Il ne faudrait pas croire, cependant, que tout le monde puisse obtenir des fleurs aussi grandes que celles qu'expose le distingué semeur grenoblois. Quoique certains amateurs aient eu pour leurs coups d'essai, de véritables coups de maître, il est bien certain qu'on n'obtiendra, qu'avec beau- coup de difficultés, un résultat approchant, car. M. Calvat est un très bon cultivateur. Mais l'amateur n'obtiendra pas plus facilement de liés grandes Heurs, avec d'autres varié- tés, c'est même le contraire qui arrivera fréquemment. M. Calvat, pour les grandes fleurs bien pleines, et M. Scalarandis, pour la forme et le coloris, voilà les deux triom- phateurs de l'année. Du reste, la plupart des belles variétés, mises au com- merce dans ces dernières années ont du sang de la race ( 'alvat dans les veines, et cela en France comme à l'él ranger. Il est probable qu'avec les coloris et formes nouvelles de (1) Indiquée par erreur sous le nom de Fratelli. Collambo. (2) Berghaus Physikal Atlas. M. Scalarandis, on arrivera aussi à obtenir d'autres nou- veautés intéressantes. Il suffisait de voir avec quel empres- sement, à la dernière exposition. les semeurs admiraienl et notaient ces tonnes nouvelles pour être sur qu'elles ser- viront dans leurs hybridations futures. Loin de moi la pensée de vouloir dire que, seuls, ces deux semeurs obtiennenl de belles plantes, nous avons, en France, nombre d'obtenteurs qui ont fait leurs preuves, et qui nous donnent fous les ans d'excellentes variétés, d'autres non veauXjComme M. Nônin, sont entrain de se faire connaître par de très lions gains, mais il faut rendre à César, ce qui appartient à César. R. JARRY-DESLOGES. Deux belles variétés de Cattleya labiata Le Cattleya labiata, connu aussi sous le nom de C. Wa- rocqueana, est d'une introduction déjà ancienne. Malheu- reusement perdu pendant une cinquantaine d'années, il fut réintroduit, vers 1890. Parmi les nombreuses et, si jolies variétés appartenant à cette espèce, nous en signalerons deux qui, en 1896, ont Henri dans les serres de M. Dallemagnê, et dont nous don- nons aujourd'hui une reproduction en couleurs, qui rend inu • tile une description détaillée. Le Cattleya labiata est certainement un des plus beaux du genre. Il fleurit, en hiver, est très rustique et offre cette qualité d'être très facile à cultiver et à faire fleurir dans une serre tempérée. Ses fleurs amples et bien étoffées sont d'un joli rose \ il. avec le lobe antérieur du labelle pourpre sombre et la gorge marquée de deux macules blanches ou souvent jauneorangé îles itelix Côtés. On a dit, à tort, le Cattleya labiata originaire de la pro- vince de Rio de Janeiro et de la montagne ,],■< Orgues. II fut envoyé en Europe, 'sers 1818, par William Swainson. qui l'avait découvert, fort probablement, dans les provinces du Nord du Brésil. En 1836, le Dr Gardner, explorant la province de Rio de Janeiro, mentionna le C. labiata, qu'il disait avoir vu en fleurs sur le Mont da Cavea. C'est plus vraisemblablement le Lœlia lobata, qu'on retrouve encore dans celle région, que le 1)' Gardner prit pour le C. labiata. Plus tard, ce même botaniste, à Sapucala, confondit le ('. labiata avec le C. Warnerii, habitant cetterégion et qui a une aire assez étendue. Mais, en définitive, le Cattleya labiata a pour habitat l'état de Pernambuco et ses provinces limitrophes, Parahj ba et AllogoaSj où on le rencontre sur les montagnes. Ainsi que nous le racontait notre compatriote, M. Forget, un des meilleurs collecteurs de ce temps, il vil sur les gros arbres des forêts, déjà garnis d'autres plantes épiphytes ; à l'ombre du feuillage, il enlace de ses longues racines (cer- taines atteignent jusqu'à deux mètres) les branches latérales de ces arbres, puisant dans l'air humide une partie des élé- ments nécessaires à sa végétation. Très rarement on le voit sur les arbres morts, car ceux-ci perdent leur école:', et les ( Mv h idées qu'elle portail tombent avec elle. Fleurissant de janvier à mars, il émet de nombreuses feuilles et de nouvelles racines à l'époque des pluies, d'avril à juin. Il en existe un certain nombre de belles « variétés i) répandues dans les cultures; celles que nous signalons aujourd'hui comptent parmi les meilleures. F. DESPINOY. ►— I Q ce E-i O Z LE JARMX LES INSECTICIDES LE LYSOL Nombreuses sont les préparations connues sous le nom d'insecticides, employées pour combattre les insectes et maladies qui ravagent nos cultures. Pour se rendre un compte exact de la valeur de ces subs- tances et des effets qu'elles produisent, il faut en faire une étude très attentive et bien suivie, car, en général, une première application, faite sans comparaison aucune, ne donne que des résultats imparfaits. Grâce aux expériences comparatives entreprises par M. Chevalier, professeur d'horticulture à Montreuil, qui a bien voulu nous en transmettre les résultats, nous sommes heureux de faire profiter nos lecteurs des observations de cet excellent praticien, concernant le Lysol, dans ses divers emplois comme insecticide. Pour combattre, à l'aide du Lysol, le Puceron lanigère, ce fléau trop connu de nos Pommiers, on doit, au prin- temps, en mars-avril, déchausser le pied de l'arbre, et ba- digeonner le tronc de haut en bas avec cet insecticide à la dose de 1 p. 100 : deux applications semblables suffisent pour le faire entièrement disparaître. Pour détruire le Kermès du Pécher (Chermes persical, on badigeonne en sec, après la taille, soit en février-mars, les branches charpentières et les coursonnes du Pécher, avec une dissolution de 50 grammes de Lysol dans 3 litres d'eau ; cela donne de très bons résultats. Trois sujets très atteints, dont un datant de 1810, traités une seule fois, ont été ainsi complètement guéris et il n'y reste plus trace de ces insectes, tandis que d'autres, voisins, non traités, sont entièrement envahis. Contre le Kermès du Pommier et du Poirier (Chermes jiyri), le traitement indiqué ci-dessus, commencé il y a ileux ans, avait fait disparaître une grande partie des in- sectes ; une deuxième opération, faite l'an dernier en jan- vier, a achevé la guérison. La végétation, qui avait été peu vigoureuse jusqu'à ce moment, a repris actuellement active- ment ; l'écorce des arbres traités est saine et bien lisse. Pour détruire cet insecte, il est également bon de donner, en juillet, au moment de son éclosion, des bassinages à la dose de 1 p. 100, en opérant le matin. Contre le blanc du Pécher, qui atteint spécialement cer- taines variétés, telle que la Madeleine rouge de Courson, la poudre de Lysol peut être avantageusement employée. Préventivement, on doit commencer en mai, le matin et pendant deux jours consécutifs, en se servant d'un soufflet à pulvériser; puis on continue ensuite, toutes les trois se- maines, suivant l'intensité de la maladie, et cela jusqu'à la maturité des fruits. Contre la Pyrale des pommes et des poires, fCarpocapsa pomonana), qui rend les fruits véreux, on peut aussi em- ployer le Lysol de la façon suivante : Au moment de la lloraison, on trempe des chiffons de laine dans le Lysol pur et on les suspend aux branches charpentières, tous les mètres environ. L'odeur que dégage ce produit incommode à tel point les papillons qu'ils se gardent bien d'approcher et, par suite, de pondre en cet en- droit, donc plus de fruits véreux. Le même procédé a donné également de bons résultats contre la Lisette ou Coupe-bourgeon. Contre les Pucerons, les bassinages à la dose de 1 0/0, sont d'un effet foudroyant si l'on répète deux ou trois fois le traitement. Le Lysol a donc l'avantage de pouvoir s'employer en toute saison et pour combattre la plupart des maladies et des insectes qui attaquent les arbres fruitiers. Bien entendu, comme nous l'avons dit plus haut il faut prendre le mal à son début, et même opérer préventivement. V. ROUGE. /Irpebia echioides Parmi les quelques genres et espèces de Borraginées cul- tivés dans les jardins, le genre Arnebia esl sans doute le moins connu, mais non le moins intéressant au point de vue horticole. L'espèceà laquelle nous consacrons cette note est, en effet, une charmante plante vivace, rustique ri à flo- raison printannière très al huit'', qu'il est regrettable de ne pas voir figurer dans toutes les collections de plantes vi- \ aces île choix. Le genre Arnebia, (1 1 créé par Forskal, en 1775, pour une espèce égyptienne, l'A. tetrastigmu, qui n'est jamais sortie du domaine de la botanique pure, renferme aujourd'hui 17 espèces dispersées dans le nord de l'Afrique et surtout dans la partie occidentale et méridionale de l'Asie. Il y aurait pas mal à dire sur la nomenclature assez nombreuse de ee genre, cinq autres noms lui ayant été successivement lionnes par li 's auteurs, de même aussi que sur ses affinités botaniques, mais nous laissons volontiers ces questions de mie pour ne nous occuper ici que de V Arnebia echioides au point de vue horticole. Toutefois, nous devons taire remarquer, au sujet de cette espèce, que le genre Arnebia n'est pus exactement le sien, car elle aété classée, par Boissier, dans le genre Macroto- n tin (2). en compagnie de trois autres espèces,dont le M. Bcn- thami a seul été introduit dans les jardins. Et ce transfert étant admis par les botanistes modernes, V Arnebia echioides, du Prodromus de DeCandolle, est ainsi devenu le Macro- tomia echioides, dans la Flora orientalis de Boissier. Mais si l'horticulture bénéficie souvent des sages conseils que lui donne là botanique, doit-elle suivre avec une rigueur absolue tous les changements quelle apporte à la nomen elai ure des végétaux? Nous ne le pensons pas, car, pour une simple appréciation de la valeur de tels ou tels carac- tères,il n'y a pas lieu, selon nous, de dénommer une plante, déjà répandue et connue dans les jardins sous un autre' nom plus ancien, pour lui en donner un nouveau, sans autre bénéfice que pour l'auteur qui lui attache désormais son nom. Ces diverses raisons sont celles qui nous ont engagea conserver ici le nom A' Arnebia echioides employé dans la plupart des ouvrages. C'est une [liante vivace, haute de 0",15 à0",25, devenant peu volumineuse malgré l'âge, à végétation très précoce, émettant plusieurs tiges étalées, puis dressées et se termi- nant par un corymbe de cymes scorpioïdes et multiflores de fleurs printannières, d un jaune vif et très voyantes. Les feuilles radicales et celles des rosettes stériles sont assez grandes, loueurs de 15 à 20 centimètres, lancéolées, à limbe se prolongeant jusqu'à la base de la nervure médiane. molles, d'un vert gai et finement poilues. Les feuilles des tiges sont beaucoup plus petites, nombreuses, rapprochées, alternes, sessiles, mais non embrassantes. Les fleurs sont réunies au sommet des tiges en deux ou trois cymes scorpioïdes, courtes mais multiflores et chaque fleur est accompagnée d'une bractée triangulaire-lancéolée; le calice a cinq divisions profondes et lancéolées et la corolle, d'un beau jaune vif, est étroitement tubuleuse intérieure- ment, puis élargie, ouverte en entonnoir et découpée en cinq lobes peu profonds; à l'angle de chaque sinus, existe une tache grosse comme une tête d'épingle, d'abord d'un beau brun foncé et très apparentée l'épanouissement, mais pâlissant bientôt et disparaissant presque totalemement au bout de quelques jours; il est ainsi curieux de yoir, sur une même inflorescence, des fleurs présentant des ponctua- tions d'intensités différentes et d'autres-non ponctuées. Il y a cinqétamines sessiles et insérées dans le tube et un style simple, à stigmate capité, plus long que les étamines. La floraison a lieu en avril-mai et se prolonge pendant pres- que tout l'été, mais bien moins abondante qu'au printemps. Habite l'Arménie et le Caucase, d'où il a été introduit en 1835. h'Arnebia echioides est très rustiqueet de longue durée; nous en connaissons des pieds vieux de plus de dix ans, (1) Arnebia Forsk., FI. Egijpt. et Arab. 62 . 1775. (2) Macrotomia D C, in Meissn, Gen. 'U0. LE JARDIN qui ont résisté en pleins champs à nos plus rudes hivers e( qui, chaque année, se couvrenl d'une abondance de jolies fleurs jaunes. Leur vue, ee printemps dernier, nous a beaucoup engagés à publier la présente note, car il esl vraiment dommage qu'une aussi jolie fleur ne figure pas dans tous les jardins. La plante n'est pas délicate, elle demande simplement un sol léger, siliceux, plutôt que cal- caire, et sain. Le plus grand obstacle à sa dispersion dans les jardins est qu'elle ne produit pas, au moins s,, us le climat pari- sien, suffisamment de graines ; c'est tout au plus si l'on parvient àen trouver quelques unes sur chaque pied, niais l'éducation des jeunes s, .mis n'offre aucune difficulté. < >n sème en terrines, s,, us châssis froid, ou repique les plants en godets .■( mi les hiverne suus abri, pour les mettre ensuite en pleine terre au printemps suivant. A défaut de graines, on peut avoir recours au bouturage îles rosettes stériles, 411e l'un détache si possible avec- un talon et que l'on tait enraciner à l'étouffée, ou par le bouturage des viosvrs racines, que l'on place dans du sable et sur une petite couche, afin de loin- faire développer des bourg is avant de les diviser. Quant à ses emplois horticoles, VAmebia echioides peut être planté isolément, de préférence par touffes de trois a cinq pieds, eà et là dans les plates-bandes longeant les allées ou sur les pelouses, mais il a surtout sa place bien marquée dans les roi ailles, où il produit au printemps le plus charmant effet décoratif. S. MOTTET. ENCORE UN MOT St'R LE Crateegus coccinea comme Sujet L'article paru ici dernièrement (1) relativement au Cra- iiri/us coccinea employé comme sujet, ai 'a valu quelques observations qui m'obligent à revenir sur laquestior.. Peut-être n'ai-je pas assez l'ait ressortir que [es jeunes plants de cette espèce sont ou complètement, ou presque complètement inermes : les épines n'apparaissent qu'assez tard, et pas axant la troisième ou même la quatrième année: par suite, elles se montrent seulement à une cet taine hauteur; cela donne une réelle facilité pour le gref- fage en pied. Il n'en esl pas de même, comme on le sait, pour les autres Cratœgus employés pour sujets, lesquels sont tous plus ou moins épineux, même chez le- tout jeunes exemplaires. Cette absence d'épines dans les pre- miers temps est précisément ce qui nous a fait préférer le ('. coccinea au C. Crus-galli, encore que nous ayons reconnu ce dernier comme très apte à recevoir les greffes ; l'Aubépine Ergot-de-coq est toujours fortement épineuse, et cet inconvénient 11 est pas négligeable, lors tic^ éeusson- nages surtout. 'Mi nio permettra de redire qu'à cet avantage fort appré- ciable de n'avoir pas ou presque pas d'épines sur les jeunes exemplaires, l'Aubépine à fruits coccinés en joint d'autres il assrz grande valeur : elle conserve sa sève plus longtemps que l'Aubépine ordinaire; a. âge égal, les sujets sont plus étoiles et plus lisses; reçoive est plus nette, plus êpaisse-et plus facile à lever; enfin les greffes se développent en géné- ral plus vigoureusement, au moins dans les premiers temps. L. 11. Expériences de vinification, par ,T. Vidal. — Dans ce rapport, présenté au congrès viticole de Toulon, l'auteur expose les résultats de trois années d'expériences relatives à la fermentation de la vendang-e, aux températures qu'elle produit et à la réfrigération dés cuves au moyen de l'air humide pendant la fermentation. (1) Le Jardin 1 98, V du 5 janvier, page 9. Du pincement de la Vigne SES APPLICATIONS. SES EFFETS Le pincement des bourgeons de la Vigne est une opéra lion connue depuis fort longtemps, mais elle est relative ment peu employée en viticulture proprement dit.'. l'ai contre, pratiquée par l'arboriculteur, cette opération fait merveille : elle lui permet, lorsqu'elle est bien appliquée, de garnir, en peu de temps, avec nos meilleures variétés de raisin de table, les murs les plus élevés, de maintenir longtemps en pleine prospérité telle ou telle forme donnée à la charpente d'une treille. Le pincement a surtout une importance considérable, en ce sens qu'il permet d'arrêté,. Fig. :«. ou de modérer, tout au moins, la croissance de tel ou tel bourgeon inutile pom l'avenir t\\\ cep, en faveur de tel autre devant, lui, jouer un rôle important dans l'établissement de la charpente. Mais, indépendamment du rôle qu'il remplit comme régulateur de la sève, le pincement contribue aussi à favo- riser la nutrition des fruits portés par les rameaux pinces. ('est, on peut le dire, un véritable stimulant qui facilite le développement des grappes, en assure la fécondation. et permet d'obtenir des fruits plus volumineux. Tel est, au point de vue physiologique, l'exposé des résul- tatsqui peuvent être obtenus par l'application du pincement En viticulture, le pincement n'est entré dans la pratique courante, que depuis l'application des formes raisonnées, et encore est-il souvent mal appliqué. Cet état de choses est o\ idemment dû à l'indifférence du viticulteur qui. à de rares exceptions près, ne sait pas apprécier les avantages qu'il pourrait tirer de cette opération. Dans les régi: ns où les Vignes sont le mieux tenues, la Champagne, la Bourgogne, etc. ...le pincement est remplacé par le rognage, sorte de pincement tardif qui peut suffire parfaitement lorsqu'on s'en tient aux anciennes formes, mais que l'on doit abandonner lorsque, pour uni' cause quelconque, ou se voit forcé de renoncer à ces anciennes formes, pour aborder la taille Guyot, une de ses variantes, ou tout autre forme arborescente. Il est des formes pour lesquelles le rognage est insuffisant; pour d'autres, au contraire, il facilite trop l'élévation des souilles; pour telle autre, enfin, plus arborescente, il n'est (t) V 176 a 182. LE JAMlilN plus suffisant pour empêcher la confusion éviter la coulure, èf l'avortement des grappes. i m était donc en droit de le considérer comme une opéra- tion mécanique, suffisante pour certaines cultures locales, mais d'une inefficacité réelle lorsqu'on l'applique au\ i ies types de la viticulture moderne. ' 'ependant, le rognagne avait une qualité qui, jusqu'à ce jour, était scientifiquement méconnue. Dans une étude de mieux suivies, sanctionnée par une expérience de plus de 10 années el que vient de publier, la Reçue de Viticulture (1), M. P. Viala, dont la haute compétence est bien connue, aidé parla collaboration de M. (i. Rabault. vient de mettre cette qualité en évidence. Ces messieurs nous démontrent, et nous prouvent que. par l'ancienne pratique du rognage, les raisins portés par des sarments rognés à quatre feuilles au dessus de la grappe, sont, d'une façon générale, pour les cépages les plus vigoureux, les raisins les plus riches en sucre et , partant, les moins acides. D'autre part, ces expéri- mentateurs nous démontrent aussi que les tailles courtes. comparativement aux tailles arborescentes, tendent encore à nous donner le maximum de richesse saccharine. Nos ancêtres n'avaient donc pas tort d'appliquer les tailles courtes, les formes peu développées el les pince- ments tardifs à leurs tins cépages. Mais, depuis, la situation viticolea complètement changé; la crise phylloxérique et les multiples maladies sont venues jeter le désarroi dans les milieux viticoles. du feuillage, la Champagne, région encore indemne des phylloxéra, mais qui, fort menacée, pourra, l'autre, être complètement envahie et obligée l,i culture qui lui esl chère. ravages du d'un jour à 'abandonner Fig. 39, Le viticulteur, obligé de lutter contre la concurrence el surchargé de irais, a dû demander davantage à sa Vigne. 11 lui a fallu changer ses habitudes, et eùt-il voulu lss i onserver, que la Vigne greffée eût exigé d'autres soins pour sa bonne venue. Je n'examinerai pas les conséquences de cet état de choses pour la France entière; je me contenterai de le taire poui (I) V 176 a 181. Fig. lo. Le vigneron champenois, conservant ses anciennes habi- tudes ne connaît que le rognage; lois de la reconstitution de son vignoble, il devra connaître les pincements, il est donc bonde l'initier, dès maintenant, à ces opérations, en lui indiquant les règles précises, qu'il devra suivre, Disons de suite que les tonnes futures de la Champagne devront être aussi réduites que possible, nécessitant ain~i, à l'hectare, un nombre suffisant île ceps, pour permettre de parer rapidement aux désastres des gelées d'hiver. De plus, ces Vignes subiront une taille mixte permettant d'obtenir des sarments taillés courts et d'autres taillés longs; ceci afin d'atténuer, le plus possible, les effets désastreux des gelées prin tanières. A quelle époque deera-t-on appliquer les pincements ? Si nous suivons M. P. Viala dans ses savantes dissertations sur les avantages des pincements relativement à la richesse en sucre des raisins, nous serons tentés d'admettre qu'il faut opérer le plus tard possible, c'est-à-dire, quelque temps après la floraison et le plus haut possible au-dessus des grappes. Tous les pincements sur la grappe ou trop près d'elle, nuiraient au développement des principes sucrés. 76 LE JARDIN Nous ne discutons j >a^ ce fa.il que nous reconnaissons exact, lorsque les pincements courts sont appliqués tardive- ment comme le recommandait l'arboriculteur Trouillel pour éviter i'échalassage. Mais, nous croyons sincèrement que, en appliquant le pincement court au moment opportun, on peut bénéficier des a\ antages que personne ne lui a .om. -si,'., tout en atténuant, dans une large sure, les inconvénients relatifs à la richesse en sucre des raisins. Nous sommes partisan absolu .les pincements courts et précoces, et, comme tel, nous avons cherché, depuis 1883, à les faire entrer dans la pratique courante des vignobles du Nord. Nous nous sommes surtout attachéàen régulariser l'application. Ces pincements se font,ehaque année, sur une surface de près de 10 hectares. et nous avons toujours obtenu les meilleurs résultais. Nombre de nés confrères ont admiré les belles grap- pes primées, d'une régularité par- lait:' et d'une égale maturité, obte- nues par l'application de noire pro- cédé, raisonnée et bien comprise du personnel exécutant. Pour nous, l'opération du premier pincement doit se confondre avec I ébourgeonnage. En mettant a. terre tout le bois inutile qui ne porte pas fruit, nous pinçons de suite les bour- geons fructifères qui ne doivent pas concourir, dans l'avenir, à la forma- tion de la souche. A ce moment, les formes .l.s grappes sont apparentes; il .'st pos- sible d'opérer, mais il va sans dire que 1.' viticulteur ne peut pas tout faire en un jour, aussi les bourgeons, durant l'opération, continueront à s'accroître et dépasseront la dernière forme de 0"10 à 0~15, Devons-nous pincer uniformé- ment pendant toute la durée de I opération :' Non ! L'expérience nous a démontré que, si un pincement radical, fait immédiatement sur la grappe des son apparition, favorise son développement et lui permet .le résister aux intempéries, l'opé- ration deviendrait funeste si on la pratiquait sur un bourgeon ayant de veloppé trois ou quatre feuilles au- dessus de ses formes. Dans ce cas, il faudrait alors être moins radical et le rogner à une ou deux feuilles suivant l'état du bourgeon au moment de l'opération. Par ce procédé, on exécute deux opérations du même coup .-I le végétal souffrira à peine des suppressions tandis que les fruits seront fort favorisés. Il va sans dire que ces pincements nedoivent s'appliquer qu'aux bourgeons des sarments fructifères, qui, en aucun cas, ne concourent à la formation de la charpente des ceps. Les pincements précoces, suivant notre manière de voir, se pratiquent donc de trois façons différentes, selon l'état du bourgeon traité. Pour être plus clair, nous reproduisons (fig. 38, 39, 40 cl 11) les différents états de végétation des bourgeons devant supporter tel ou tel mode de pincement précoce. Dès le commencement de l'opération qui, en Champagne, peut avoir lieu vers le ;'."> mai. les bourgeons se présentent Fia. 11 sous l'aspect des figures 38 et 39. Dans ce cas, on les rogne soit sur la grappe A. soit sur la feuille accompagnant la grappe B. Quelques jours plus tard, la végétation étant très active, les jeunes organes présentent, en partie, l'aspect de la figure 10. On les pince alors sur la feuille située au- dessus de la grappe C. Plus tard, enfin, loBsque le sommet des axes s'est allongé de 0"30et plus au-dessus de la der- nière forme (fig. 11). on adopte le pincement à deux feuilles au-dessus des grappes, en' D. D'une façon générale, cette opération doit toujours être terminée avant la floraison. Nous verrons plus loi n que, dans nos applications en grand, nous avons combiné nos travaux île façon à ce que cette opération ne dure pas plus de douze jours. Que se passe-t-it après relie opé- rai ion :' Les grappes des bourgeons traités prennent un développement rapide et plus grand que d'habi- tude (1); leurs organes floraux se for- tifient et la fécondation se fait mieux, même par des temps contraires. Les bourgeons anticipés, appelés communément ailerons en Cliam- pagne, commencent à s'accroître environ quinze jours après; celui de l'extrémité, en particulier, s'allonge assez rapidement. Lorsque les plus favorisés ont de cinq à six feuilles, il est temps de pratiquer le deuxième pincement qui devra mettre en har- monie le feuillage et le fruit. Ce travail commence, en général, à la lin de juin. Si nous nous reportons aux tra- vaux île M. Viala, nous constatons quequatre feuilles au-dessus du fruit sont nécessaires pour obtenir le ma- ximum de richesse en sucre. Partant de ce principe, les pincements à faire sont tout indiqués. L'aileron ou bourgeon anticipé du sommet sera l'objet de toute notre attention. Comme pour les bourgeons des figures 38 et 39, pinces sur la dernière grappe ou sur la feuille qui accom- pagne celle-ci, le bourgeon anticipé supérieur sera, à ce moment, rogné à trois mi quatre feuilles. Quant aux bourgeons pinces plus tardivement à une ou deux feuilles (fig. 40 et 41), ils seront pinces, suivant le cas. à deux ou trois feuilles, de façon à conserver toujours trois, quatre ou cinq feuilles au-dessus des grappes; ce nombre de feuilles semble du reste indispensable pour soustraire es. 1er n ières aux rayons directs «In soleil qui les durcit et empêche la pulpe de se dilater. Quant à l'ensemble des autres bourgeons anticipés, ils sont peu intéressants et sont rognés à une ou deux feuilles; on peut même les enlever complètement s'ils font confusion. Remarquons, en passant, que l'évolution de ces bourgeons se lait .le irès lionne heure, au moment où la sève est en pleine activité. Celui du sommet est donc toujours vigoureux et continue parfait. 'ment le prolongement, remplaçant ainsi l'axe principal dans son rôle de protecteur du fruit. (A suivre.) I.. BONNET. (1) Le phénomène est surtout très accentué dans les variétés à grappes lâches et à grains d'ordinaire peu serrés, comme, par exemple : Chasselas, Malingre, Boudâtes et Malbec. LE JARDIN 7, LES ENGRAIS Al POTAGER Le fumier est le roi des engrais. Ce dicton esl accrédité ni culture potagère plus encore qu'en agriculture et il semble que, de nos jours, rien ne vaille le fumier, les com- posts et les terreaux pour la fumure du potager et du verger. Il faut, suivant l'usage, « rendre à César ce qui appar- tient à César », c'est-à-dire reconnaître la valeur et l'utilité incontestables des «ngrais organiques pour la fertilisation des jardins; mais, si l'on veut pousser plus loin l'étude de cette question si importante des engrais en horticulture, il i lc\ Lent nécessaire de raisonner plus terre à terre le principe delà restitution, en passant en revue les < sidérations fort importantes, trop souvent négligées ou incomprises eh pareille matière. ( in sait que les terres destinées à la culture potagère sont généralement riches en humus où terreau, produit de la décomposition îles débris végétaux et du fumier ou autres matières organiques. Mais ces terres, appelées généralement terres grasses, possèdent parfois un stock considérable d'engrais azoté qiii, d'une grande utilité dans des cas bien déterminés, devient inutile et même quelquefois nuisible pour certaines cultures. Dans de semblables conditions, l'engrais chimique de- \ ieiit alors le correctif du fumier eu apportant au sol le ou les éléments dont la plante a plus particulièrement besoin. Nous n'avons pas l'intention < 1<» nous poser, dans cette étude, en propagateur passionné ou aveugle de la doctrine des engrais chimiques. Ce serait l'inverse du but que nous nous proposons d'atteindre, car on n'ignore pas que l'appli- cation irraisonnée des engrais chimiques ne conduit qu'à des déboires. Eh toutes choses, il faut procéder avec pru- dence et, dans le "cas qui nous occupe, il importe, avant tout, de régler judicieusement la dépense d'engrais scion les ressources du maraîcher, selon les besoins du sol et les exi- gences des plantes cultivées. Sans doute, le fumier est l'engrais complet, parce que, indépendamment de l'humus qu'il apporte au sol. il four- nit aussi l'azote, l'acide phosphorique et la potasse au meilleur compte: mais, en jardinage, on ne s'applique pas assez à l'emploi sagement combiné du fumier et des engrais chimiques, ces derniers devenant indispensables pour l'apport d'éléments fertilisants qui' le fumier ne contient qu'en proportions insuffisantes par rapport au résultat que l'on veut obtenir. On fait même souvent abus du fumier. Des expériences du plus haut intérêt, ont été faites par M. Zacharewicz, professeur d'agriculture de Vaucluse, qui s'est d'ailleurs l'ait une spécialité en ce qui concerne l'appli- cation des engrais chimiques à la culture légumière. Parmi ces expériences, il en est une dont l'importance mérite d'être signalée'. Elle fut pratiquée en terré riche en humus, argilo-calcaire et à sous-sol caillouteux et porta sur plusieurs légumes, par parcelles d'égale superficie, ayant reçu des soins culturaux identiques. l»és le 30 avril, les parcelles fumées aux engrais chi- miques si' montrèrent plus vertes et plus vigoureuses cela se conçoit, car les engrais solubles absent plus rapi- dement que le fumier — à partir de tin mai et jusqu'à la récolte, ces parcelles présentèrent une végétation égale à celles n'ayant reçu que du fumier, mais la récolte des Hari- cots cultivés sur fumier si' lit le III juin, alors que 1'' cours de ce légume était de 10 franc- les 100 kilos, tandis que les Haricots venus avec engrais complet, furent récoltés le :i0 mai, soit dix jours plus tôt, alors que le prix était de lin francs les 100 kilos. Ainsi, on peut juger, par ce résultat, de l'influence con- sidérable que peinent avoir les errerais chimiques conve ii.ii.leineni employés : produits hâtifs et, conséquemment, vendus à un prix plus rémunérateur. N'est-ce pas là un a\ aiiiage appréciable? lie c qui précède, on peut tirer cette déduction que l'en- grais chimique est l'engrais complémentaire du fumier, car la culture potagère, moins encore que tonte autre peut se passe* de ce dernier. Mais, d'autre pari, il faut tenir compte de ce fait que. pour subvenir aux exigeilces des différentes récoltesqui se succèdent dans l'assolement du potager, on se voit forcé d'employer 'les quantités de fumier souvent <-< m- sidérables et même dans œs conditions, on n'atteint pas toujours le but que l'on se propose. I .a fumure est insuffi- sante et l'expérience le prouve péremptoirement. Ainsi, on voit, tout d'abord, que l'azote incorporé au sol ne se trouve pas, de suite, dans un étal favorable 'à l'assimilation par les végétaux. Il faut que la nitrification se produise, ce qui n'a lieu, le plus souvent, qu'au bout d'un laps de temps assez long, de sorte que la plante n'en profite que dans une assez faible mesure. Ensuite, les plantes potagères, comme les plantes de grande culture, ont des exigences que le fumier ne peut satisfaire complètement, en raison «lésa composition même, ainsi que nous l'avons expliqué précédemment. Un exemple fera -comprendre la portée de ces observa- tions : On estime qu'une récolte de 70*000 kilos de Choux enlève au sol 168 kilos d'azote, 99 kilos d'acide phosphorique et 406 kilos de potasse. < »r. 1.000 kilos de fumier renferment. en moyenne, 5 kilos d'azote, 3 kilos d'acide phosphorique et 6 kilos de potasse. D'après ces chiffres, on peut constater que 33.600 kilos île fumier suffiraient à réparer la perte d'azote ; mais, d'autre pari, en ce qui concerne la potasse, on voit qu'il en faudrait près de 68.000 kilos; de cela, on peut conclure qu'une fumure au fumier seul, suffisante quant à l'apport de potasse, serait de beaucoup excessive quanta l'azote, puis- qu'elle fournirait à la plante une quantité de cet élément double de la quantité nécessaire, < »n ferait donc, de la sorte une dépense en pure perte In simple raisonnement suscite la question suivante : Xe serait-il pas plus économique de substituer à une partie du fumier, c'est à-dire à la différence cidre 33.600 et 68.000 kilos, un engrais minéral — chlorure de potassium, sulfate de potasse ou kaïnite — qui fournirait la même quantité de potasse sans apporter un autre élément inutile ? — En calculant le prix de la fumure, par comparaison entre le prix du fumier et celui de l'engrais chimique, on arri- verait à taire ressortir tous les avantages dé l'association convenable des engrais minéraux au fumier et il est évident que ce qui vient d'être dit relative ut à la potasse peut s'appliquer pareillement à l'azote et à l'acide phosphorique. Cette démonstration étant admise, examinons mainte- nant les divers points qui s'y rattachent. Tout d'abord, sur quelles bases repose l'application des engrais chimiques à la culture des légumes? Comment dis- cerner, parmi ces engrais, ceux qui conviendront à telle. plante plutôt qu'à telle autre el qui, dans des condition- de culture favorables, remédieront à l'insuffisance de la fumure organique? — Toutes les plantes cultivées onl un élément de prédi- lection, une préférence marquée pour tel principe, autre- ment dit, selon l'expression de M. Georges Ville, une dominante, et c'est ce principe qui influe, d'une manière certaine, sur la récolte, ci. par suite, sur le- revenus que celle-ci peut procurer. C'est ainsi que les Légumineuses (Pois, Haricots. Fèves, etc.) ont pour dominante la potasse, alors que les Crucifères (Choux, Navets, Raves, Radis) et les Solanéés (Pommes de bure. Tomates) préfèrent l'acide phosphorique; la Bette- 78 LE JARDIN" ravi'. 1 azote; les Composées (Artichauts, Cardons, etc.), les Liliacées (Asperges), demandent : les premières, beaucoup d'azote et d'acide phosphorique, les secondes, beaucoup d acide phosphorique et de potasse. Le principe des dominantes peul 'loue servir de guide dans l'emploi rationnel des fumures minérales sur les cul- tures potagères, mais, bien entendu, eu égard à la nature du sol qui doit porter ces cultures. Dan- tous les cas, il ne faut pas oublier que, pour une plante considérée, il convient d appliquer une fumure plus riche en azote, en potasse ou en acide phosphorique, suivant que l'on a en vue la pro- duction des feuilles ou des racines, ou celle des truits ou des graines. I, 'azote est l'agent de ta production foliacée, c'est cel élé- ment, par exemple, qui, employé en excès sur une culture de Pommes de terre ou de Tomates, favorisera particulière- ment le développement des fanes êl des tiges au détriment des tubercules et des fruits. Il est à remarque*-, — car c'est là une observation impor- tante. — que les Légumineuses ne demandent que peu ou point d'azote, par la raison qu'elles enrichissent te solde cet élément : elles sont désignées, à cause de ee pouvoir particulier, sous le nom de plantes améliorantes; L'acide phosphorique est l'agent de la fructification et de la production granifère. Ajoutons enfin que la potasse a une action très marquée sur te fruit et sur le développement du végétal; on peut en juger par l'influence remarquable que cet élément exerce sur une plantation do Fèves ou de Haricots. Ce sont là, croyons-nous, des données faciles à retenir pour quiconque veut suivre les régies relatives à la fumure rationnelle pouvant seule permettre de réaliser des béné- fices dans un espace de temps restreint, ainsi que nous l'avons démontré par l'expérience do M. Zacharewiez, mentionnée au début de cet article. Produire, en abondance, des légumes à une époque où ils sont rares sur les marchés, devancer le moment de la pro- duction obtenue dans les conditions ordinaires de culture, faire, en quelque sorte, une culture analogue, dans ses résul tats, au forçage, quant à la précocité : tels sont le- a\ antages que peut procurer au maraîcher l'application des engrais interprétée selon les principes indiqués ci-dessus. Mais, nous insistons sur ce point : il ne sullit pas de com- biner les fumure-- minérales eu égard à la plante que l'on veut cultiver, il est absolument nécessaire de tenir compte d'un facteur important, le m.1, de sa richesse initiale et de la culture précédente. Dans un prochain article, ii.hi- étudierons pratiquement l'application de ces principes. (A suiore) HENRI BLIN. Thermomètre champêtre et parlant. — < m sait que le cri des Grillons est soumis à un rythme absolument régulier et que, d'un bout à l'autre de l'horizon, leur chan- son monotone s'accorde, suivant une mesure rigoureuse, en un ensemble parfait. Mais, ce que l'on sait moins, nousdit le Petit Français Illustre, c'est que le rythme de cette chanson varie pour ainsi dire chaque soir, sous l'influence île la température ambiante. Un observateur attentif prétend avoir constaté que le nombre des manifestations sonores pro- duites par le Grillon dans une unité de temps donnée est en proportion si directe de la température, qu'il permet de déterminer exactement te degré thermométrique -an- re- courir à aucun instrument. A 15 degrés, le nombre île- , ris est de 80 par minute; à 24 degrés, il monte jusqu'à 120; de sorte qu'on pourrait dire que chaque élévation de 1° dans la température incite le grillon à accélérer de -1 cris par minute le mouvement de sa phrase musicale. Questions Économiques et Commerciales Les droits de douane sur les produits horticoles de provenance étrangère 1 1 > Le dernier numéro du Jardin contient un article qui se termine dans le pessimisme le plus complet. — Nous n'avons puisqu'une chose à faire ; porter à la boutonnière un bou- quet de Pensées noires..., les droits prohibitifs ne sont pas votés! Pensez donc la jolie barrière : 75 francs le kilo- gramme aux fleurs d'Orchidées et 40 francs les 100 kilogr. aux plantes, terre et poteries comprises! Avec cela, la France deviendra la première nation horticole du monde! N'en déplaise à M. Noël Laverdy, cette nation est déjà la première nation du monde sous le rapport horticole. Je m'explique ; la France est la seule en Europe qui puisse faire pour des millions de Heurs coupées en plein air. C'est la grande fournisseuso de toutes les Cours d'Europe, de tous les pays du monde, en articles de pépinières. Demandez aux Orléanais et aux Angevins si les droits stupidement votés en Amérique ne leur font pas du tort! La France par ses pépinières d'arbres fruitiers formés ou non formés, par ses collections nombreuses d'arbres et d'arbustes d'orne- ment, par ses Rosiers, est la grande productrice. La France est le pays des Roses! Comme cultures forestières et de reboisement, n'est- elle pas à la tête des producteurs? Comme cultivateurs de Palmiers en plein air, n'est-ce pas en France que, seulement, ils existent en Europe? Et comme producteurs de graines potagères, fourragères, fruitières et d'ornement, ou trouverez-vous l'équivalent de la France? Et l'on voudrait risquer, d'un coup de plume, de perdre les débouchés nécessaires à une surproduction extraordinaire ! Dans ces discussions, — où l'on ne laisse pas assez de place à la controverse, — onoublie trop souvent que la plu- part des produits horticoles, — ceux qu'on veut imposer, — ne sont pas des objets de première nécessité, comme le Blé et autres céréales. Ce qu'il faut craindre, avant tout, c'i'sl l'avilissement îles prix : la chose existe déjà avec un petit droit; qu'arrivera-t-il avec la prohibition? Les Anglais l'ont bien compris. Tout doucement, sans bruit, sans tapage, ils se sont montés, ils ont édifié de grands établissements et aujourd'hui, chez eux. l'horticul- ture peut se passer de l'étranger. Et cela, sans demander de droits protecteurs. Et, très libéralement, ils laissent entrer nos Heurs du Midi, nos Heurs forcées et nos fruits. Us ont compris, avec leur tact d'hommes d'affaires, d'hommes pratiques ; ils se sont dits : « prenons garde d'éveiller le cha.1 qui dort; si nous demandons des droits, quantité de maisons comme les nôtres vont s'établir. Les frais généraux seraient les mêmes et nos prix s'abaisseraient tellementque nous irions directement à un krach horticole. Les produits arriveraient en telles quantités à Covent-Garden et à tous les marchés de Londres et de l'Angleterre qu'on se jetterait les produits à la tète. » Cela s'est démontré en Belgique, avec les droits qu'on a maladroitement appliqués aux fruits forcés. Les prix étaient avilis avant que la France ait voté les droits! Ne l'oublions pas, la demande n'aug- mente pas proportionnellement avec la diminution des prix. 11 n'y a pas d'équilibre, car il s'agit, je le répète, de denrées qui ne sont pas de nécessité première. On peut se passer de fleurs, de plantes, de léçumesou de fruits, tandis qu'on ne peut se passer de pain, de viande et de vin! Voire même de bière. Et qu'on ne dise pas que les capitaux manquent en France. J'en connais — sans les nommer — des maisons qui sont soutenues par des commanditaires! C'est même au moment ou les capitaux afflueraient vers la culture que l'on cherche a fermer les débouchés. C'est illogique! En effet, je sais pertinemment que, si la France prenait le parti d'écouter les doléances de quelques personnes à à courte vue, les pays étrangers prohiberaient nos Heurs coupées, nos articles de pépinières, nos vins mêmes! Cela m'a été affirmé par des personnes sérieuses! — Ce serait la guerre qui serait compliquée par des établissements étrangers gui se créeraient, en dedans de nos frontières, des succursales dans les endroits où la terre et les frais généraux sont de prix moins élevés qu'autour des grandes villes. Ce serait la concurrence chez nous, concurrence que rien ne pourrait combattre, et la concurrence serait bientôt si acharnée que ce serait la ruine. Donc, pour résumer, M. Noël Laverdy trace à l'encre très noire un tableau de l'horticulture française, tableau qui n'est pas exact, puisque je connais une maison encore ré- (1) Le Jardin, 1897. pages 220. 2:«, 2fiS, 2S2, 2!I7, 314, 3:tl, :«i et 381; 1898, pages M. 30, il cl 62. LE JARDIN 79 cente qui se vante d'avoir 800 clients en France: à cote, de nouvelles maisons se créent, à chaque instant, avec des capitaux avancés ou non : c'est donc couleur de ruse. Et moi, je dis que, comme ce qui se passe pour les Raisins et les légumes, avec une augmentation de droits les prix .tom- beraient à rien. En somme, la liberté pour nos produits faciliterait les relations; la France est grande; elle produit comme plan- tes, fleurs et graines suffisamment trop pour se passer de débouchés à l'extérieur. AU. VAN DEN HEEDE. Nouveautés Horticoles LES FLEURS POUR TOUS La culture des fleurs par les ouvriers. (11. (S«tVe(2)). Les concours floraux proprement dits ceux qui auraient trait à l'ornementation florale des fenêtres, se feraient chez les ouvriers. C'est-à direque, à une époque déterminée, une commission passerait chez eux et jugerait leurs plantes. Ou bien, on les convierai! à exposer leurs plantes dans un mcinfr local : à Paris. dans les locaux de la Société natio- nale d'horticulture, par exemple. Il ne faudrait pas se-beT Parmi les nouveautés mises au commerce, cette année par la Maison Rivoire pèreet fils, de Lyon, nous signale- rons particulièrement à nos lecteurs les deux suivantes : Crysanthème à carène à feuillage doré (fig. 12). -- Les Chrysanthèiïies à carènesonl '\<;^ plu-- estimée- parmi les plante- annuelles fleurissant abondamment. La nouvelle variété, qui présente l'avantage d'avoir une taille très basse, ce qui permet de l'employer pour bordures, et un joli feuillage jaune doré, sera donc bien reçue. Lèse mis donne une grande proportion de fleurs doubles, mais l'on sait aussi combien, dan- cette plante, les fleurs simples sont jolies à cause de leurs disques de couleurs tranchées, nettement dessinées. Chicorée frisée mousse blonde (fig. 13). — Cette Chicorée frisée moussa blonde a exactement le même as- Fig. 12. Chrysanthème à carène à feuillage don peet et la même végétation que la Chicorée mousse connue depuis longtemps et si appréciée en raison de l'agréable apparence de son feuillage si fin. La nouvelle variété sera plus appréciée encore à cause de la couleur blonde de ses feuilles; elle est aussi rustique que l'ancienne variété et est à cœur plein. P. LEPAGE. (1) Descriptions des obteuteurs. Fig. 13. Chicorée frisée muasse blonde. lier aux seuls concours floraux d'été; on pourrai! ondevrail même, en organiser au printemps el a l'automne, en com- prenant les plantes qui fleurissent à ces deux saison-. Exemple : en distribuant, à l'automne, des oignons à fleurs et d'autres plantes à floraison printanière aux ouvriers et en leur indiquant les procédés eulturaux, ils les amèneraient à fleurir avant la saison normale. Il va évidemment laques- lion de dépenseque nécessite l'achat des oignons, des piau- le-, des pots et des composts, car il conviendrait que ce oe soit pas une cause de frais pour l'ouvrier. Maison pourrait réunir, Vraisemblablement, la somme d'argenl nécessaire ou tout a;: moins, une partie des plantes par des dons que ne manqueraient pas de faire certaines personnes charitables el généreuses. Je ne doute même pas que quelques-uns des grands horti- culteurs et marchands-grainiers, les Sociétés d'Horticulture et les directeurs des journaux horticoles, ne mettent à la dis- position de la commission spéciale, des graine-, des oignons el des plantes. Je crois que beaucoup de personnes s'y inté- resseraient. En outre. des entrées payantes fourniraient une somme qui couvrirait une partie des dépenses. Il faudrait nécessairement un contrôle, question qui sé- rail facilement résolue, les sociétés horticoles n'ayant qu'à nommer une commission à cetellet. Les membres auraient, non seulement à juger les collections de plantes cultivée-, mais aussi, à vérifier, par des visites, si les plantes devant (1) Mémoire récompensé par le Congrès horticole de 1897. '.■■ Jardin, 1898, pages I, 22, 17, et 61. .,1 LE JARDIN être présentées au concours, sont bien celles quLontété dis- tribuées donneraient, le cas échéant, dès conseils sur les i ultures, et prévoiraient les échecs causés par l'inexpérience des ouvriers. Ces matchs floraux entr ivriers ne manqueraient pas de charme et seraient un précieux encouragement et un stimulant énergique, dans les classes laborieuses. I"ous les ouvriers, exposants ou non, seraient admis gratuite ut à visiter ces petites expositions. Les bonnes cultures s iraient récompensées à leurjuste mérite, par des plantes, des grai- nes, des instruments, des li\ res el des diplômes. Au poinl de vue vulgarisation, ne serait-il pas bon que les ouvriers fussent admis gratuitement, en en faisant la demande à l'avance, à visiter les expositions des sociétés d'horticulture '.' En dehors des ouvriers qui n'ont que leurs fenêl ras comme champ de culture, certains uni un petit coin de jardin en dehors des murs des villes, jardins auxquels ils consa- crent leurs moments de loisir, ces ouvriers peuvent être assi- milés à ceux des campagnes. J'en connais particulièrement avec lesquels j'ai souvenl de longs entretiens; ils passent dans leur jardinet toutes leurs journées libres, à semer, bou- turer, sarcler; ils n'y trouvent pas seulement des pro laits. mais aussi 3es jouissances continuelles. C'est là qu'ils pas- sent leur dimanche, c'est leur « partie de campagne » préférée. Nous arrivons maintenant aux mûriers des campagnes. Pour eux aussi, la culture des fleurs est attrayante, et j'ai eu plusieurs fois l'occasion de remarquer qu'ils aimaient d'autant plus les Heurs qu'ils en étaienl plus privés : il convient, en effet, déconsidérer que, quoiqu'étant à la cam- pagne, certains ouvriers travaillent constamment dans des ateliers. En général, on constate que ces derniers cultivent les fleurs avec plus de goût et les aiment plus passionné- ment que les ouvriers agricoles. (A suivre) ALBERT MAUMENÉ. Les produits de Culture forcée auz Halles Pendant ces derniers quinze jours, environ lin bottes d'Asperges dites jardinières, mit été apportées an Pavillon n- 6, et vendues au prix moyen de 17 fr. 50; une botte tout à tait extra a tait jusqu'à 32 francs. Les Haricots verts se sont vendus de r> fr. 50à lu francs les n bgr. 500, selon la finesse. Le 23 février, a eu lieu le premier arrivage de petits l'ois du Midi: ils ..ni .'•!.'• adjugés à 2 lianes le kilo. Le Raisin est un 'peu en hausse: 1.000 Kilo- de Black Alicante, de 1 a !i francs le kilo, et 200 kilos de Colmun de li à S francs. Presque tous les fraisiéristes ont .-n partie manqué la première saison de D'Morère; ceux qui ont un pende lraises. n ont que de petits fruits irrëguliers ; les caisses de 21 à 8 fruits sont adjugées de 1 à il francs, selon la grosseur des fraises; prix peu rémunérateurs. lie !i à 11 francs, se vendent les corbeilles de Fraises des Quatre-saisons, d'Hyères. Les pèches du Cap sont à d.-s prix très variables, ir, c'esl la stérilité habituelle de la plante. M. l'abbé Hy a donné à cette vulgarissime Labiée, la dénomination nouvelle et bien portée de Lavandula korteiisis, qui indique son ori- gine cultivée. Les oranges, cet hiver, sont fréquemment recouvertes, en tout ou en partie, par une matière nuire qui n'est autre que la fumagine. En Algérie, une autre affection est venue s'abattre sur les mandarines qui étaient déjà attaquées par la larve d'une mouche, le Ceratitis hispanica. Le nouveau champignon étudié par M. Trabut, cause aux mandarines une lésion analogue extérieurement, consistant en une tache noire formant une dépression irrégulière due à l'atrophie des glandes. Sous la peau, la partie malade correspondante est verdâtre : il en est de même du dos des quartiers qui ont un goût désagréable. L'examen a montré des spores d'un champignon qui détermine la tache, fait fermenter lesucre et l'acide citrique en produisant le goût caractéristique que révèlent les tissus attaqués. Le Scpioria glaucesccns cause de sérieux dégâts en Algérie. La Ville de Paris produit, chaque année, 570.000 tonnes de gadoues qui représentent une valeur de cinq millions de francs. Les frais occasionnés, chaque année, pour leur enlè- vement montent à trois millions. Que va-t-on en faire à partir du mois de janvier 1899, époque à laquelle cesse le traité contracté par la Ville pour s'en débarrasser"? L'inci- nération proposée a été écartée, c'eut été une perte énorme pour la culture qui en utilise 39 0/0 dans le département de la .Seine, 11 0/0 en Seine-et-Marne et Seine-et-Oise et le reste, livré par eau ou par chemin de 1er, en province. Trois systèmesd'utilisation se présentent : la cuisson en auto- claves où la matière perd sa mauvaise odeur, le criblage et le broyage. En résumé, la commission instituée pour étu- dier la question n'est pas ennemie de l'utilisation des gadoues et il y a tout lieu d'attendre une solution favorable. La découverte d'un Pauloœnia nouveau, n'est pas un fait banal, car les espèces de ce genre, pour employer une expression vulgaire, « ne courent pas les rues », C'est cepen- dant ce qui vient d'arriver au 1)'' Henry, qui a trouvé, dans le sud-ouest de la Chine, un Paulowniak feuilles persis- tantes qui, en fleurs, constitue le plus magnifique spectacle qu'il soit possible d'imaginer. Dans cette région du Céleste Empire, se retrouvent aussi le Loniecra Hildebrandtiana à fleurs jaune foncé, découvert antérieurement par le général Collett dans les Shan-states et le Leucosceptruni canum du nord de l'Inde, remarquable Labiée à port de Buddlcia, atteignant 5 à li mètres d'élévation. pénible qui dura quelques jours. L'année suivante el à la même époque, le malaise reparut ainsi que l'autre année jusqu'à ce qu'une fièvre typhoïde mit fin à cette étrange affection. Le héros de ce fait divers, quelques années plus tard, se flottant les mains avec une feuille de Rhus, fut de nouveau en proie àl'étrange maladie. M. Meehan, botaniste distingué, a observé un cas analogue. Il faut donc se défier du Toxicodendron, qui pourtant, aux Etats-Unis, n'est pas le plus dangereux représentant du genre. En France, on connaît quelques accidents qu'il a causés jadis, entre autres relui dont s'est ressenti longtemps un jardinier du Muséum qui, dans un moment d'expansion intime, en avail employé les feuilles. * * * Voulez-vous avoir de beaux Epi nards ? Il suffit de les arroser avec une solution d'oxalate ferreux à la dose de un pour mille; cinq litres suffisent pour un mètre carré. Les résultats obtenus se sont montrés des plus satisfaisants. * ' * La température douce de la fin de l'année 1897 et du pre- mier mois de 1898, a singulièrement hâté la floraison d'un grand nombre de plantes que l'on n'est pas habitué à voir se produire d'aussi bonne heure. Ainsi l'Hellébore fétide a, cette année, fleuri au 10 décembre au lieu de février ; VEranthis, le 23 décembre ; le Perce-Neige, le 15 janvier : le Xoisettier, le 14 janvier, tandis qu'ordinairement ces plantes printanières n'entrent en floraison qu'en février el mars. Dès le 19 janvier, paraissaient les tleursde l'Hépatique, de la Violette, du Tussilage, devançant de plus d'un mois leur époque normale. L'Aucuba montrait ses fleursle 29 janvier au lieu de juin ainsi que le Daphne Laureola. Les Primevères ouvraient leurs corolles le 21 janvier. Je ferai remarquer, à propos de cette dernière plante, que, dans l'Est de la France, sous un climat où la végétation retarde de quinze jours sur celle de Paris, les Primevères étaient en pleine fleur le 1" janvier dernier et eu avance; au 15 septembre 1897, elles étaient également fleuries, se montrant ainsi en retard. Maisi 1 y a un revers à la médaille : si la douceur du temps a avancé la floraison des végétaux, elle a aussi hâté le développement des limaces et des pucerons qui mangent déjà tout ce qu'ils trouvent, feuilles des plantes vivaces et jeunes bourgeons des Rosiers. * * Le Dahlia, jusqu'ici, ne faisait parler de lui qu'en raison de la magnificence de ses fleurs. Tout au plus eut-on pu songera manger ses tubercules gorgés d'inuline. Mais voici que ces derniers organes, à leur tour, vont acquérir une célébrité de bon aloi. Ils ne sont ni plus, ni moins qu'un antidote contre le venin des vipères. M. Physalix, du Mu- séum, qui poursuit, depuis longtemps, seul ou en collabora- tion avec M. Bertrand, de très remarquables recherches sur les venins et leurs vaccins, vient de découvrir, dans la tyrosine,un corps doué de propriétés intéressantes contre le venin de la vipère. Or cette tyrosine existe à dose assez con- sidérable dans les tubercules de Dahlias. Deux à trois centi- gr a m mes de tyrosine en suspension àl pour 100 dans l'eau, injectés sous la peau d'un cobaye, préservent ce dernier, au bout de 21 heures, de l'action mortelle du venin île vipère. Avec 10 ou 20 milligrammes, le même animal est nette- ment vacciné pour 25 jours. Le Dahlia est donc le premier végétal qui recèle eu lui un corps capable d'immuniser l'économie animale contre le venin et. ce qui est intéressant et remarquable au plus haut degré', c'est que son action n'a pas lieu seulemenl par la tyrosine qu'il renferme, un à deux centigrammes .lu sue frais des tubercules ayant le pouvoir de vacciner un cobaye contre une dose mortelle de venin. Tout le monde connaît, de nom tout au moins, le Man- eénillier, l'arbre aux effluves mortelles. Il en est même question dans l'Africaine. Il n'y a pas que le Mancénillier qui jouisse de ce redoutable privilège. Il paraît qu'aux Etats-Unis, leRhus Toxicodendron présente des particula- rités analogues. Le professeur Sargent cite le cas bien curieux d'un de ses amis qui s'étanl assis sous un Rhus et axant frôlé légère- ment ses feuilles fut pris, le lendemain, d'un malaise très Le microbe de la choucroute! A quand celui des pommes de terre frites V... Rien d'étonnant d'ailleurs à la présence d'un microbe dans la choucroute, puisque la préparation de cette substance est bien une fermentation. M. Conrad a dérouvert, après 21 heures de préparation, sur les lames de choux, une bactérie qui, cultivée, répand l'odeur de la chou- croute. Il lui a donné- le nom de Bacterium brassicœ aciilu-. Brassica acida (chou acide) étant la traduction exael de Sauerkraut. P. HARIOT. 82 LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Officiers d'Académie. —Viennent d'être nommés au grade d'officier d'académie: MM. H. de Lapparent, Inspecteur général de l'Agricul- ture ; L>r Delacroix, Maître de conférences à l'Institut agro- nomique ; D' Sauvaigo, bibliothécaire à Nice, auteur d'ouvrages sur les cultures méridionales. Concours régionaux de 1898. — Les délais dans lesquels doivent être laites les déclarations pour chacun des concours régionaux de 1898. dont nous avons donné les tlates d'ouverture et de clôture, dernièrement, sont ainsi fixés: pour Limoges, jusqu'au Kl avril; pour Mézières- Charjeville, jusqu'au 15 avril : pour Alençon, jusqu'au 6 niai ; pour Tarbes, jusqu'au 1" juillet ; pour Lyon, jus- qu'au 10 juillet. Concours régionaux de 1899 et 1900. Lu 1899. les Concours régionaux auront lieu dans les cinq dé- partements suivants. Vienne, Somme, Côte d'< tr, An le el Bouehes-du-Rhône, et, en 1900, dans les cinq suivants : Loire-Inférieure, Indre, Vosges^ Tarn-et-Garonne et Alpes- Maritimes. Rappelons que, pour ces derniers, c'est le 1" mars 1899. qu'expirera le délai de déclaration des con- currents pour la prime d'honneur, aux prix culturaux, aux prix de spécialités et d'irrigation à décerner en 1899 dans ces concours régionaux. ; bureaux des de 1900 sont pn sident Exposition de 1900. — La plupart de différents groupes de l'Exposition universelle aujourd'hui constitués. Ce sont les présidents de classes qui ontà élire et le secrétaire du groupe. A la suite de ces élections, le groupe de 1 horticulture se trouve avoir pour président M. Viger, président de la classe 43 et delà Société nationale d'horticulture de France, et pour secrétaire. M. Abel Chàtenay. Le groupe de l'agriculture a élu Si. Eugène Tisserand, loin me président, et notre collaborateur, XL Ch. Deloncle, coin me secrétaire. La classe 45 (arboriculture fruitière), se réunit chaque mois et s'occupe activement des préparatifs de ces grandes assises internationales. Après avoir nommé M. Georges Boucher, secrétaire- adjoint et s'être entendue avec l'administration supérieure sur plusieurs points, elle s'est divisée en quatre sections principales pour faciliter ses travaux : 1° Correspondance ; rapports avec l'administration et les exposants. — Président: M. Charles Baltet ; Vice-pré- sident : M. Honoré Defresne; Secrétaire: M. Loiseau. '2" Programme des concours permanents ou temporaires. -Président: M. F. Jamin ; Secrétaire: M. <>.(>|,,ii\; Membres : MM. Boucher. Bruneau. Lapierre, Salomon, Yitry ; 3° Choix des cm placements. — Président : M. Cotilom- loier; Secrétaire : M. Kauquet ; Membres: MM. Cordonnier, llelaville. Marinier, Vitry; 4° Exposition rétrospective. — Président: M.Michelin; Secrétaire : M. L. Leroy ; Membres : MM. Daurel, Jamin, Nanot, Léon Simon. Le bureau du Comité fait partie de droit de toutes les commissions. Création d'une Ecole d'agriculture coloniale à Tunis. — Au mois d'octobre prochain, aura lieu, à 'J'unis, l'ouverture d'une grande Ecole d'Agriculture. Le brevet que Ieselevesobtiendront.au bout de deux ans de stage (inter- nat et externat), aura la même valeur que (•■lui de Gri- gnon. La pension sera de 750 francs par an. Cette innovation en matière de culture coloniale est due à l'initiative de M. J. Dybowski, directeur de 1 Agricul- culture de la Régence de Tunis, qui apporte tous ses soins et toute sa sollicitude au développement de l'agriculture et de l'horticulture dans notre belle colonie tunisienne. L'Angleterre à l'Exposition de 1900 Pour aviser aux moyens de donner une importance et une influ- ence remarquable à la section industrielle, agricole et hor- ticole anglaise a l'Exposition Universelle île 1900, une commission royale aéténommée. Voici, d'après le Garde- ners' Magasine, la composition de cette commission : Le prince de Galles, le duc d'York, Sir. h'. A. Abel. Sir George Birdwood, Major-Général Sir Owen, Tudor Burne, Sir G. II. Chubb, Major-général sir John Don- nelly. Lord Kelvin. Sir James Ivitson, Sir Trevor Lawrence, Lord Lister, Sir John Lubbock, Sir Cléments Markham, M. AV. H. Preece, M. E. Windsor-Richards, Earl Spencer, M. W. T. Thiselton-Dyer, Sir E. Maunde Thompson et Sir W. IL White. Le concours de parc public pour la ville de Reims. — Nous avons annoncé, dernièrement. I ouverture de cet important concours. Le Jury nommé par la munici- palité s'est réuni à Reims le 11 et le 12 mars; il était ainsi COlllpos,. ; Président. —M. Aubert. adjoint au maire de Reims. Membres. — MM. Charles Baltet, horticulteur à Troyes; Albert Benoist, conseiller municipal de Reims ; Diancourt, sénateur; Gozier, architecte à Reims; IL Martinet, archi- tecte-paysagiste, directeur-rédacteur en ehel du Jardin: l'orlevin, conseiller municipal de Reims; Quénat, archi- tecte pa\ sagiste à Paris. M. Portevin a été nommé secrétaire et M. Martinet, rap- porteur. Le Jury avait à examiner les projets de quatre i cur- ivnts qui, eu général, avaient présenté des éludes très consciencieuses et intéressantes. Les deux premiers projets primés, principalement, étaient très complets et renfer- maient d'excellentes idées. Les projets ont été classés dans 1 ordre suivant : 1". -- Prime de loi»:) francs: MM. Durand, Redonl "l Margotin. 2". — Prime de 800 francs: MM. Yacherot et Brtehier. '■" - Prime de 500 francs : M. Guillaume Chervet. 1'. — Prime de 400 francs. M. J. B. Thomereau. lieux primes, la deuxième et la troisièma, ont été rele vées il' chacune 100 francs, à titre d'indication, pour bien montrer que ces projets n'étaient paut-être pas suffisam- ment récompensés au point de vue pécuniaire, en raison îles efforts faits par leurs auteurs. Tontes les décisions du jury ont été prises à l'unanimité et tous les membres de cette commission ont été également d'accord pour reconnaître que, si aucun des projets primés ne répondait, dan< son ensemble, à tous les desiderata de la municipalité, ils renfermaient néa inoins les éléments néces saires pour établir un projet définitif. En entreprenant les importants travaux, qui seul appelés faire de la ville de Reims une dt>s plus belles villes de France, le maire. M. Noirot, et ses collaborateurs du Con- seil municipal et des services techniques font œuvre utile à tous égards. Il y a lien de les en féliciter chaudement et de les en remercier. Le commerce des poires et des pommes en Allemagne. — Francfort est une des villes d'Allemagne qui fait le plus d'affaires sur les pommes et les poires : en 189li. par exemple, on estime, rapporte le Journal de la Société nationale d' horticulture de France, qu'il s'y est vendu 866.215 kilogrammes de pommes et 12.500 kilo- grammes de poires. Il s'agit principalement de fruits de table. Les cours des principales variétés mil été les suivants : ppmmes Caloille dhioer,60 marks les 5ti kilogrammes: Reinettes, 20 marks ; qualités communes 11 à II marks: poires Saint-Germain, IN marks; Beurrés, 24 à 28 marks; qualités communes, ,"i à 9 marks. Les fruits du Cap en Angleterre I .e Gardeners Chronicle du 12 courant annonçait le second arrivage de fruits du Cap pour cette saison. Cet arrivage comprenait : 242 caisses de nectarines, en excellentes conditions : 62 huiles de pèches à chair non adhérente, vendues à bon prix: 117 boites de jjêches à' chair adhérente, qui ne sont pas considérées comme étant de bonne vente sur le marché. Environ 30 boîtes de raisin noir, très petit et de médiocre qualité, se sont vendus à des prix ordinaires, lo caisses de poires, les premières de la saison, en excellente condi- tion, se sont vendues à très bon prix. LE JARDIN 83 Le transport des plants d'arbres et d'arbustes par Chemins de fer. - La section de sylviculture de la Société des Agriculteurs de France, dans une de ses dernière séances a émi.slevoeu suivant, sur la proposition de M. Camion : La section de sylviculture de la Société des Agriculteurs de France : Considérant que les délais abusifs des Compagnies de chemins de fer pour le transport des plants d'arbres et d'arbustes, tels que ceux d'espèces forestières, fruitières et de Vignes, sont, par leur longueur, extrêmement préju- diciables aux plants, qui risquent d'arriver dans un état déplorable. Que le tarif de transport des- dits plants, qui sont taxés à la série la plus élevée du tarif général P. V., esttrop oné- reuse aux moyennes et aux grandes distances. Qu'il arrive souvent ainsi que le destinataire paye un port plus élevé que la valeur des plantes : Que toute concession accordée par les Compagnies s'est bornée à des expéditions de fortes quantités très rarement reçues par un sylviculteur ou un arboriculteur. Que l'ensemble de ces conditions est prohibitif des entre- prises de reboisement éloignées des centres horticoles. entreprises pourtant nécessaires à la prospérité de la Fiance : Emet le vœu : Que M. le Ministre des Travaux Publics soit invité à entamer, avec les Compagnies de chemins de fer, des négociations à l'effet d'obtenir : que les plants d'arbres et d'arbustes soient assimilés, pour la vitesse, aux produc- tions maraîchères et voyagent en wagons couverts; et qu'il soit accordé pour ces plantes, en petite vitesse, un barème à base décroissante, selon la distance totale parcouru1, soit sur un seul réseau, soit sur plusieurs, et sans restric- tion ù des minima de poids. Souhaitons qu'il soit fait droit à cette légitime revendi- cation, qui intéresse à un si haut point le commerce hor- ticole. Les droits de douane sur les plantes. —Il Inion commerciale des horticulteurs et marchands grainiers de France vient de publier le résultat de l'enquête qu'elle a provoquée concernant les propositions du Syndicat du Nord, tendant à augmenter le-- droits sur les végétaux à leur entrée en France, et .le lès porter à 50 fr., au lieu 'le ."> fr. au tarit général et à 35 lr.. au lieu Je 3 fr. au tarif minimum par KHI kilog., plus :fô fr. par kilog. pour le- Heurs d'Or- chidées. 11 résulte de cette enquête : que l'unanimité des horticul- teurs qui ont répondu, sauf deux, s'est montrée opposée à teuugmentation de ces droits, et l'Union a remis entre les l'aains de M. le Ministre de l'Agriculture, Président du monseil, une protestation énergique contre toute nouvelle Cugmentation îles droits «le douane sur les produits horti- aoles importés en France. c L assemblée générale de l'Union se tiendra, le 19 mai prochain, à 2 heures, au siègede la Société nationale d'hor- ticulture de France, pendant l'Exposition. Cette question sera reprise el mise en discussion à nouveau. mcole cantonale d'horticulture de Genève. L'Ecole cantonale d'horticulture de Genève, d<>nt nous axons déjà eu, à plusieurs reprises, l'occasion de parler, recommencera le 1" mai prochain une nouvelle année scolaire, la onzième de son existence. Fondée en ISS', cette école n'a cessé, depuis lors, de prendre de plus en plus d'extension et se compose actuelle- ment d'un vaste domaine. Toutes les branches théoriques et pratiques de l'horticul- ture y sont enseignées par quatorze professeurs et cinq chefs de pratique. Les études durent 3 ans pendant lesquels la théorie et la pratique sont réparties comme suit, : en 1"' année. 2/3 île pratiquée! 1 3 de théorie ; en ~' année, 3/4 de pratique el 1 1 de théorie; en :i" année. 1 ."> .1.- pratique et 1/5 de théorie. Les élèves sont internes et reçoivent, à la tin de la 3e année, s'ils sont jugés capables, un diplôme d'horticulteur. Une statistique dressée dernièrement montre qu'il y a eu jusqu'à la fin de 1896, 103 élèves diplômés ou munis de certificats. On peut se procurer le programme des études auprès de la direction de l'Ecole, à Châtelaine, près Genève i Suisse). Syndicat central des horticulteurs de France. Le Syndicat central des horticulteurs de France vient dans son assemblée générale tenue le ti mars dernier, de procéder au renouvellement de son bureau qui. par suite de ces élections, se trouve ainsi constitué pour l'année 1897 : Président d'honneur : M. Viger, députe, ancien ministre de l'agriculture, président de la Société nationale d'horti- culture de France. Président . M. Eugène Delavier ; I ' Vice-Président : M. Chouvet; Vice-Présidents : MM. Gentilhomme et Housseau; Secrétaire Général : M. IL Theulier, fil-: Secrétaire général-adjoint ; M. Brault; Secrétaire . M. Lapierre fils.; trésorier . M. Lange! I n-<.rier adjoint . M. Debac. archiviste : M. Victor Delavier; Conseillers : MM. Biguon. Milliard. Emile Bmllef. Cappetils. Charon, Fournier, Graindorge, Maxime Joberl IL Martinet el Tissot. Syndicat central des agriculteurs de France. L'Assemblée générale du Syndicat central des agricul- teurs de Francea eu lieu le 2 mars dernier à la Société de3 agriculteurs. M. Welclie, Président du conseil du Syndi- cat,adonné lecture du rapport établissant la situation pros père du Syndicat et constatant les progrès accomplis. Les membres, actuellement au nombre de 9.0'):), étaient loi! uombreuxà la séance. Le Syndicat a public, dans 1 un des numéros de son bul- letin, le programme, rédigé par MM. Dehérain. Aimé Girard, Muut/, Grandeau, d'un concours ouvert pour l'exa- men de la valeur relative dans les différents terrains des engrais chimiques, superphosphates, phosphates et .sco- ries, et le rapport invite les syndicats à prendre part à cette étude destinée à déterminer dans iliaque espèce de fcer rain la valeur et l'efficacité de ces diverses sortes d'engrais. II serait à désirer que les expériences fussent distribué' s sur le sol de la France de façon à permettre d'étudier les diverses natures de terrains qui le composent et de guider les agriculteurs dans Le choix qu'ils feront des engrais. »ui- vant la composition de leur sol. L assemblée a l'ait bon accueil à ces communication-, elle a approuvé le rapport et les comptes qui lui étaient présentés et a n nié. comme administrateur nouveau, M. le comte de Vogue, fils du Président de la Société des agriculteurs et, comme secrétaire-adjoint du conseil. M. St-Maiv Girardin. Une plante à cuivre. Le Gardeners, Chronicle rapportait dernièrement que, dans le Queensland, existe une Caryophyllée, le Polycarpœa spirostylis, préférant les terrains contenant du cuivre à tel point que sa présence sert à signaler aux mineurs la présence du cuivre dans le sol Floraisons hâtées de rameaux d'arbres et arbrisseaux, —('est le litre que devait porter l'inté- ressant article de noire collaborateur, M. L. Henry, dans le dernier numéro du Jardin, lue erreur d'impression nous a lait mettre: Floraisons liâticcs, ce qui n'a pas la même signification. M. L. Henry indique en effet le moyen de hâter l'épanouissement des boulons sur des rameaux coupés d'arbres et arbustes à floraison précoce, et d'obtenir facile- ment des éclosions charmantes, bien avant, celles du plein air. Le premier emploi des mots « horticulture » et » horticulteur ». — M. (>. Gibault, dont les recher- ches de bibliographie horticole sont toujours lues avec fruit, nous donne, dans le Journal de la Société national c d horticulture de France, les renseignements suivants sur l'origine des mots horticulture et horticulteur. Ces mots sont, dit-il, de création relativement récente dans la langue française et ne paraissent pas avoir été employés avant le commencement du siècle. Ce serait un sieur Béville, ancien procureur fiscal, propriétaire à Saint- Denis, qui aurait pris le premier la qualification d'horti- culteur dans un ouvrage imprimé en 1801. Mais ce mot ne fut pas adopté de suite et fut combattu par des hommes éniiiieiits. tels qUe François de Xeufchâteau, membre de l'Académie française. ( '.- dernier, en 1830, lit le procès de ces mots, selon lui ridicules, leur préférant ceux de jardi- 84 LE JARDIN nier, jardinage ou culture des jardins, et conclul en dou- tant que le nouveau terme « horticulture » réussisse, sui- vant son expression, « à usurper l'empire de Pomone el de Flore sa sœur. » Cette m prophétie» ne s'est pas réalisée et les mots horti- culture » et « horticulteur », qui ne font nullement double emploi avec ceux de jardinier et de jardinage, sont bel el bien liasses dans la langue. Rectification inutile. — Un de nos collaborateurs nous communique un article paru récemment dans un petit journal d'horticulture belge contre les expositions de la Société nationale d'horticulture de France et un établis- sement d'horticulture français. Les tennis mêmes de cel article indiquent un tel parti pris, nous allions dire une telle mauvaise foi, qu il ne sup- porte même pas la critique. Il s'agit évidemment là d'un cas isolé et non- voulons croire qu'il ne reflète pas l'opinion de la grande majorité des horticulteurs belges qui savent à quoi s'en tenir. Nous sommes surpris toutefois que le journal qui a inséré cet ar- ticle ait accepté de pareilles divagations. Destruction des limaces et limaçons. — Nous re- cevons à ce sujet, de M. Rozain-Boueharlat, horticulteur à'Cuire-Ies-Lyon, les intéressantes lignes suivantes que nous nous empressons démettre sous les yeux de nos lecteurs: Il me semble avoir indiqué un moyen très efficace pour se débarrasser des limaces et limaçons, au Congres delà Société française des ehrysanthémistes, je crois, à Bourges, en 1896. Mais on ne saurait trop répéter les bons procédés. Lors de la rentrée dos plantes, en automne, malgrétoùtes les précautions, on rentre en même temps nombre d œufSde limaces qui. se trouvant alors à la chaleur ne tardent pas à donner naissance à une masse de jeunes limaces : celles- ci, quoique petites, font autant de ravages, souvent même plus queles adultes, car elles s'introduisent plus facilement dans les plus petits yeux îles plantes qu'elles éborgnènt. Le moyen, très simple et très pratique, de se débar- rasser de ces hôtes désagréables, c'est d'employer la i haux hydraulique, absolument comme on emploie le soufre ; mais il faut bien choisir son heure car. pour être- dé- truite, chaque limace doit être touchée. C'est, deux heures environ après la chute du jour qu'il faut faire cette opération qui doit être répétée deux ou trois lois, plus même s il est nécessaire, pour atteindre celles qui auraient échappé aux premières applications. Ce même procédé peut être employé dehors, mais tou- jours le soir de préférenceau matin : il a donné un plein succès sur différents semis. Les récompenses à l'horticulture au Concours général agricole de Paris. — Voici la liste des prin- cipales récompenses accordées à l'horticulture à la suite du Concours général agricole de Paris : Les prix d'honneur ont été décernés : l'un à M. Paillet lils, pour le plus beau lot de plantes et de Heurs vivantes: l'autre à M. Compoint, pour l'ensemble de son exposition de légumes. Pour les plantes vertes d'ornement et de pleine terre, les récompenses suivantes ont été accordées : Médailles d'or. — ■ MM. H. Defresne, D. Bhuneai , Croux ET I'ILS. Médaille d'argent grand module. — M. Paillet i ils. Médailles d'argent. — MM. A. Rothuerg, Moseh, Le- cointe, Boucher', M"" V" Chantin et fils. Pour les plantes bulbeuses ileuries : Médaille d'or. — MM. Yii.morin-Axdriei x et C". Médaille d'argent. — M. Millet fils. Pour les plantes non bulbeuses fleuries : Médailles d'or. — MM. Vilmorih-Abdrieux et C", Millet fils. Médailles d'arge>it grand module. — MM. Dugourd, Cau- lier. Pour les arbustes d'ornement forcés : Médailles d'or. — MM. Paillet fils, Croux et fils. Médailles d'argent grand module. — MM. II. Dli i.esne, F. Lellieux. Médailles d'argent. — MM. G. Boucher, Levèque euil^. NlCKLAUS. Pour plantes forcées cultivées pour leurs fruits : "Médaille d'argent grand module. — M. V. Mesll. Puur Heurs coupées de la région du midi. Médaillrs d'argent. — MM. Vilmorin-Ahdrieux et O, E. Clarion. Pour poires et pommes de table : Médailles d'or. — MM. P. Chevalier, P. Dupont. Médailles d'argent grand module. — MM. a. Bureau, A. ROTHBERG. Médailles d'argent. — MM. Pagnond, A. Bhochard. Pour légumes forcés ou provenant du midi de la France : Médailles d'or. — MM. Yilviorin-Andrieux et C", COM- POINT. Médaille d'argent.— M. II. Gagnet. Pour légumes de saison : Médaille d'or. — M. Buisson. Médaille d'argent grand module. — M. Pruniot. Médaille d'argent. — M. H. Gagnet. La nouvelle société des viticulteurs de France et d'ampélographie. -- Nous apprenons avec plaisir que la société de Viticulture et d'Ampélographie vient de fusionner avec la Société des viticulteurs de France. I.a rivalité qui n'aurait pas manqué de s'établir entre ces deux sociétés, si elles avaient continué à travaille]' cote à 7, n" 255, page 301. LE JARDIN S9 époque, afin d'obtenir une première florais n novembre décembre. Les ablations occasionnées par les cueilles des Imiitims font l'orifice d'un pincement en vert en provoquant I émission de nouveaux bourgeons florifères qui, nue seconde l'ois, fleurissent en janvier-mars, si toutefois la chaleur est artificiellement produite modérément. Une autre méthode, se rapprochant de la première en ce qui concerne l'époque du départ de la végétation et celle do la faille, consiste à supprimer une partie dos bourgeons florifères lorsque les boutons sont déjà 1res apparents, afin de refouler la sève dans les yeux de la hase et d'obtenir ainsi une floraison plus tardive. Les mauvais côtes de ces deux méthodes sont de pro- voquer une première floraison au moment où les Roses, son! à vil prix et d'épuiser l'arbuste sans aucun profit pour le cultivateur, et cela au détriment: même de la beauté et de l'abondance de la seconde floraison, arrivant au contraire à une époque où les Roses sont rares et, par conséquent, d'un prix beaucoup plus élevé. I.e second moyen, bien préférable au premier, consiste à prolonger la période du repos, à ne tailler que vers la mi- nant la perte sèche d'une certaine proportion de sève, au dét riment de la floraison. La disposition précédente dans la construction desserres n'est, pas toujours observée, el bien des horticulteurs du littoral ont conclu que la production des Roses à époque fixeé.tait matériellement impossible, se basanl sur les points caractéristiques du climat de la région. C'ssl une profonde erreur, car les échecs qui se produisent, dans cette çin stance, ne proviennent uniquement que d'un vice de construction dans les abris vitrés. Là lîose Souvenir de la Malmaison est généralement cultivée sous bâches, en pleine terre. Les mêmes principes de culture employés pour retarder le départ de la végétation sont applicables à la culture des Rosiers sarmen.teux. Avec la chaleur artificielle très modé- rément produite et beaucoup d'air, ils s'accommodent géné- ralement mieux de deux floraisons successives que leurs congénères de la première catégorie. Mais, tout compte fait, il \aut mieux encore ne produire qu'une belle floraison de janvier à mars, plutôt que d'épuiser les plantes par une preniièfe floraison en novembre, époque à laquelle les Êtb'ses Fig. 45. — Boses Maréchal Ntel, sous abri vitré. (D'après une photographie prise dans les serres de M"* Solignac, ù Cannes. novembre, en donnant un arrosage énergique, afin d'obtenir une seule floraison, mais bien plus abondante, de janvier à mars. Pour prolonger la durée du repos, des serres spéciales, quoique de construction très sommaire, sont indispensables, le seul moyen de retarder le départ, de la végétation, étant de préserver les racines de l'arbuste de tout contact d'humi- dité. A cet effet, les serres sont recouvertes de châssis avant l'arrivée des premières pluies. Ces serres sont juxtaposées, c'est-à-dire que les sentiers, très étroits, qui les séparent, sont en planches, garnies de zincet clouées sur les poteaux pieds droits de la serre; ces chemins forment gouttières et évacuent les eaux d'égouts à chaque extrémité. < lotte dispo- sition est absolument nécessaire, car, ne l'oublions pas. si on néglige cette précaution, les Rosiers, ayant la plus grande partie de leurs racines au dehors de l'abri, recevront l'eau des pluies aussi fortement que si les serres n'étaient pas couvertes, ce qui provoquera ainsi le départ prématuré de la végétation. Donc le but poursuivi, le prolongement de la durée du repos, ne sera pas atteint si l'on opère ainsi. 11 est- vrai, que, dans ce dernier cas, les yeux du sommet du bour- geon seuls se développeront, mais, au moment de la taille, il se produira un refoulement de sève, circonstance toujours préjudiciable à la bonne végétation de l'arbuste et oecasion- sotd abondantes au dehors. l'eu d'horticulteurs encore se sont adonnés au forçage régulier des hybrides, pour lesquels les mêmes conditions de culture précédemment d'écrites doivent être observées, sauf en ce qui concerne les deux floraisons successives pour les mêmes sujets, ce à quoi il ne faut pas songer pour cette catégorie de Rosiers. Mais, à leur égard, le climat du littoral se prête admirablement à leur forçage régulier, car il permet d'obtenir, aussi facilement . de .spleiidîdés floraisons pour Noël elle jour de l'An, connu les obtient, dans le Nord. à la fin de mars; cela, bien entendu, sj la période de re,pos est bien observée. Inutile d'ajouter que, quelque suit la catégorie de Rosiers cultivés, des fumures ultra copieuses sont de rigueur. Les fumiers, de ferme, largement additionnés de phosphate et de calcaire, sont généralement ceux qui produisent les meilleurs résultats, tout particulièrement en terres granit i- ques, dans lesquelles ces deux éléments font défaut. Je me borne à cette simple observation, la question des engrais. ne pouvant être que difficilen I traitée efficacement d'une manière positive, car il faut toujours tenir compte des besoins de la plante et de la ( [position du sol. G. VRAY. 90 LE JARDIN our g, LES CHRYSANTHÈMES DE 1898 Voici la liste (1) îles Chrysanthèmes ayant reçu des cer- tificats, des diplômes de mérite .miles "félicitations de la Société française des Chrysanthémistes (Congrèsd i irléans compris), de la Société des Chrysanthémistes du nord de la l'iaïui'. de la section îles Chrysanthèmes de la Société nationale d'horticulture de France el du Jury de 1 Expo- sition de Paris. Les semeurs ayant obtenu le plus de variétés inédites récompensées sont les premiers de la liste: M. Calvat, 38 variétés. ( 'élesteFalconet,** Chrysanthèmiste Lemaire, * Dei- damia, ** Etienne Salomon, * François Coppèe, * Fia- minct; ' Général Paquiè, * le Grand Dragon, * Marinette, "■Marie Causât, * Mimosa. * M. H.Fatzer* M. Henri Capitant, s M. Louis Dallé, * M. Henri de Vilmorin, * Mme Paul Beriet. "'Mme Henri de Vilmorin, * Mme Baudoin. - Mme H. J. Bernard. ** Mme Robert de Mttssrij, ** Mme Jossier, * Mme Raymond, * Mme Cou- vai du Terrait, * Mi stress T. A. Compton, 'Mlle Lau- rence Ckabannes, * Mlle Delaire, * Mlle Lèonie Seince, Mlle Madeleine Expulson, * Mlle Jane Lieber, ' Mlle (iabricllc Seince, ** Natacha, * Président Becan. Surdon. * Sitâ, 'Secrétaire Rieoire, * Susie, ' Soleil de Décembre, * Taiiana. M. de Reydellet, lu. André Sibourg, " M. Antonio Almeida da Costa, M. Pierre Simon, M. Jacob, * M. Ernest Ballet. Mme d'Aigremont, Mme F. Bomarcl, Mme Marie Hen- îïeguy, Mme Marie Simon. Mm,- Fortunée, * Mine Alexan- dre de Reydellet, Mlle Bleu. Mlle Eugénie Sibov Mlle Marie Couillard, Petit Henri, Petite Fadelte. M. Héraud, 14. Brimborion, Comte de Bernis, Elégante, M. Albert Réveiller. Mme Henri Leterrier, Mme Pauline de Clans- sonne, * Mme André Silhol, ** Mme Chambry, Mlle An- toinette Motte, Mlle Marie I. nuise Héraud. Président Renault. Président Félix SaJtut, * Soutenir de la Société des Chrysanthémistes du Nord, Vice-Président Couil- lard. M. Chantier, 13. Bassin CoUioure, Commandant Frisson, ** Dur d'Or- léans, * Duvet des Pyrénées, Le Guide Fô, Le Mercadon, Mme Eugène Delacie, Plateau de Stamboukè, Pic de Leijrcy, Sourenir- de la Ville de Bordeaux, St Martorcy, Ville Claustal, Vallée de Ludion. MM. Nonin et Rozain ont obtenu chacun 11 recoin penses : M. Nonin, 11. Baronne de Dietrich, Baron F. de Schikler, le Gra- cieux, M. Georges Robert, * Mme Gabriel Debrie, Mme Frédéric Daupias, Mme Jean Burlat, * Mlle Yvonne Pa- rage, * Mlle Berthe Daupias. ** Paul Uudot. Président Lemaire. M. Rozain, 11. Blé d'Or, * Capricieuse, D' Albin Meunier, Fleur- de Lilas, File d'Honneur, * Joseph Biessy, La Gaule Mme Poinsignon, Mme Antoine Morel, Mme B. Fray, ' Perle Rose. MM. Sealaraiidis et Modères, ont obtenu chacun 8 ré- i ompenses : M. Scalarandis, 8. '* Ami Pacotto, Ami Rieoire, *E. Berti,** Hommage uni- Collègues français. * ïrde des Chrysanthèmes, -• Modœtta, **' Rédacteur Ed. André, ' » Villa Ernesto. M. Morières, 8. -Grande Duchesse Olga,* Joseph Morières.* Le Csar Nicolas, * L'ami Caillou, "M.Ld. Vidal, Mme Marie Baude,Mlle de Laoolcene, Mlle Marie Mourguès. (1) Malgré tout le soin apporté au triage des variétés, quel ques rares nouveautés ont pu être omises et quelque» piaulas de 1897 se sont peur-être glissées dans la liste, certain' - s cié lés, en effet, certifient des Chrysanthèmes des années précé- dentes el les mélangent au\ variétés inédites, M. Bonnefous, ô. Etoile de Landerosc, M. Boiseson, " Mlle Emma Bon- nefous, Magloire, Rath/a. M. Delaux, 3. Amitié de. l'Agriculture nouvelle, ' Cœur Rosé, * Panaché de Delau.e. M. ( rirardin, 3. Joséphine Mathian, M. Alexandre Baille, Président Duchoux. M. Marchand. 3. Mme Léon Rolland. Mlle Marguerite Rolland, Sou- renir- de Mme Desoignes. M. Delvert, 3. * Le Châlonnais, * M. Prosper Caleel, Mme Pierre Dechert/. M. Molin. :.'. Soleil de Li/on, Vicomte de La/aille. M. De la Rocheterie, 2. M. Dejouy, Mlle Louise Cordonnier-. M. Bertrand, 1. Vicomtesse Henri d'Espous de Paul. M. Mazier, 1. ' Mlle Thérèse Masier. M. Ragoût, 1. Mlle Àngèle Berteàux. M. Mourand, 1. Sourenir de L. Mourand. M. Montignj , 1. Mme Vce Montigny. M. Cordonnier, 1. Don de la Madone. M. Patrolin, 1. Sourenir du 1" Congrès. M. Hemy, 1. Lucien Remy, Soit 118 variétés récompensées. Certains semeurs ont débaptisé les variétés après qu'elles ont été certifiées -.mis le nom que j'indique et les mettent au commerce sous un autre nom; on ne peut trop s'élever contre une pareille manière de taire et les sociétés devraient dis- qualifier ceux qui se livrent à de tels errements. L'un pré sente une variété à divers comités sous des noms; différents entre autres une plante qui après avoir été certifiée sous deux noms distincts a été mise au commerce sous un troi- sième ; 1 autre fait mieux, si possible, deux plantes diffé- rentes sont présentées ou exposées sous le même nom, 1 une des deux le conserve, mais l'autre en change. Comment le simple amateur pourrait-il se reconnaître dans une pareille confusion, ("est la tour de Babel, et je ne parle pas d'une variété dont le nom est déjà pris, il suffira de lire cette liste pour » 'aperi «voir qu'un Chrysanthème certifié cette année, porte le nom d'une variété de l'année dernière, qu'elle soit étrangère ou française, peu importe ; il est \ rai qu'avec une pareille production, les noms inédite deviennent rares. Je n'ai compris dans cetteliste que les plantes récompen- sées parle» trois sociétés les plus importantes; si on voulait rechercher les autres variétés certifiées en France par des sociétés moins connues, il ne serait pas difficile d'arriver a 200. Et s il fallait joindre à ce chiffre le» nouveautés récom- pensées en Angleterre, en Amérique, en Australie, etc.. je ne sais trop où l'on s'arrêterait. Et encore un grand nombre de variétés méritantes n'ont pas été présentées aux comités et expositions ; plusieurs de no» principaux semeurs se sont à peu près abstenus et j'estime que plu» de 500Chr> santhèmes nouveaux seront mis au commerce en 1898. 11 est inutile 'I insister sur la difficulté de faire un choix dans une pareille quanti té de nouveaux gains, et leur nombre empêche l'amateur, si fanatique qu'il puisse être, de tous les essayer. Il faut donc faire une sélection et se résoudre à n'essayer que les variétés qui promettent le plus, par leur coloris nouveau, leur forme ou la dimension des (leurs. Quoi qu il ne faille attacher aux certificats qu'une importance très relative et ne pas croire qu'ils soient des brevets de bonne réussite. 1,^ récompenses accordées peuvent pourtant beau- coup non» guider dans |e choix à faire LE JARDIN 91 Malheureusement, les certificats donnés à l'Exposition de Paris, ou par la section des Chrysanthèmes delà Société, nationale d'horticulture de France, nous indiquent seule- ment 411e le Chrysanthème récompensé, a un mérite quel conque, mais lequel ? En effet, ces certificats sont délivrés d'une façon primitive, sans points, et l'on juge à vue de nez à la bonne franquette, si bien, qu'on ne sait si c'est pour le coloris, la forme ou le diamètre que la variété est recoin pensée. Tout autre est le résultat obtenu avec le mode d'opérerde la Société française des Chrysanthémistes ou de la Société des Chrysanthémistes du Nord de la France. Les points donnés vont guider l'amateur dans son choix, et il pourra facilement voir pour 411c! genre de mérite, le Chrysanthème a obtenu une distinction. Voici, par exemple, les certificats donnés par les deux Sociétés à une même variété, Marie Caloat, Japonais là fond blanc crémeux, légèrement lavé et ligné de rose violacé : SOCIÉTÉ FRANÇAISE DES CHRYSANTHÉMISTES „ . . Forme el Port et t . . Coloris Ampleur ,iu|.liciUure feuillage Toto1 Points donnés Moximuni 36 40 2(1 20 18 20 10 20 90 100 -'m 111- 1". DES CHRYSANTHEMISTES DU NORD OF. LA FRANCE Port et Coloris Forme Dimension Duplicature feuillage points donnés 26.66 18.33 19.66 9 17.33 Maximum 30 20 20 10 20 Total 100 On voit Immédiatement, en regardant ce tableau, que cette variété approche beaucoup de la perfection, et le résultat est le même dans ces deux Sociétés. A Paris, elle a reçu un certificat de 1" classe sans félicitations, et n'adonc pas eu le maximum. La manière de compter les points adoptée parla Société des Chrysanthémistes du Nord de la France serait la meilleure si elle donnait une plus forte cote au coloris, 35 parexemple au lieu de 30, on pourrait n'accorder au port et feuillage que 15 au lieu de 20 ; elle donne la duplicature à part ce qui est précieux. C'est, cette méthode qui me paraîtrait devoir être adoptée par la Section des Chrysanthèmes de la Société nationale d'horticulture de France, car il est impossible qu'elle continue à juger les nouveautés d'une façon aussi sommaire. Beaucoup de plantes n'ont pas un ensemble de qualités aussi saisissant que Marie Caloat et je donne ci- l''-suus deux variétés récompensées parla Société française des Chrysanthémistes, pour le coloris, surtout la première, car la seconde est mieux cotée comme ampleur. Forme et duplicature. Coloris Ampleur a E. Berli. Japonais, rouge pourpre noir velouté a revers bronze clair '•< > lo Cœur rose. Forme régulière, réflé- chie, blanc de lait, a cœur violetclair s'éten- dant sur la moitié de la fleur 38 18 Forme et Pm I el uplicature feuillage Total 1-1 16 16 1! 87 En somme, cette manière de donner les certificats peut rendre les plus grands services. ( 'haeun choisira les variétés suivant sa prédilection pour le coloris, la duplicature ou l'ampleur, .l'ai marqué d'un ou deux astérisques les plantes qui m'ont paru avoir le plus de chance de réussite. Mais, qui vivra verra, et n'oublions pas que MM. Lacroix, Delaux et Bruant n'ont pas concouru pour les certificats ou. du moins. pas sérieusement. Ils nousdonnent pourtauttous les ans des nouveautés de mérite; mais ceux qui n'ont pas visité leurs cultures, ne peuvent guère juger les plantes que d'après la description des catalogues ce qui est bien dif- ficile ! R. JARRY-DESLOGES. Du Pincement de la Vigne SES APPLICATIONS, SES EFFETS (SnitcW). Nous avons dit, dans le précédent numéro, qu'au point de vue du développement des principes sucrés, les raisins d'un bourgeon traité comme nous l'avons expliqué de- vaient être aussi favorisés parle rognage ordinaire. Pour nous renseigner, nous avons fait faire plusieurs ana- lyses en 1894, 1895, 1897. L'analyse de 1891, faite au laboratoire du Comice agricole de Reims, portail sur îles raisins récoltés en vieilles Vignes chez M. Paulet-C'ouvreur, deHilly-la-Montagne,et accusait, pour les grappes portées par les bourgeons soumis au pince- ment court, 21 1 gr. 51 de glucose et 1 gr. 167 d'acidité totale par litre de moût. Les grappes portées par les bourgeons soumis au rognage ordinaire accusaient, par litre. 193 gr. 93 de glucose et 1 gr. 510 d'acidité totale. L'avantage était donc ici au pin- cement court et précoce. L'analyse de 1895 fut faite par M. E. Manceau, profes- seur au collège d'Kpemay, qui voulut bien se mettre gra- cieusement à notre disposition pour continuer cette étude. File portait sur des raisins récoltés sur une Vigne de 4 ans et accusait, pour les grappes soumises au pincement court, 17 1 gram mes de glurose et S gr. (.H d'acidité par litre et. pour ceux soumis au rognage, 181 gr. 7 deglucoseet 8 gr. 05 d'aci- dité. L'avantage était ici pour les fruits soumis au rognage. Ces données contradictoires m'obligèrent à poursuivre mes expériences. En 1896, j'eus le regret de ne pouvoir adresser les raisins que j'avais soignés dans ce but, au laboratoire, car la pourriture se développa avec tant d'intensité dans les premiers jours d'octobre, qu'il ne me restait plus que des lambeaux de grappes saines. Au printemps dernier, je repris mes essais en soumettant mes ceps à un traitement rigoureux et. le 30 septembre, je pus, à nouveau, adresser des échantil- lons à M. Manceau qui fit une analyse très détaillée des troii catégories envoyées, analyse résumée dans le tableau sui- vant : É hantillons de Raisins (Récolte de 1897) adressés par M. Bonnet, le 30 septembre 1897. Ilaisins provenant de bourgeons souifiis à différentes méthodes de pincements, mais portés, de part et d'autre, par des bourgeons également favorisés par la sève au début de la vèi/étation : A B c isr ti f. gr. Poids moyen de la grappe.. 77.30 73.37 19.28 Constitution de J Rafles. . . . 4.27 5.21 5.12 la grappe. ( Grains. . . 95.73 94.76 94.88 Poids moyen du grain 1.196 1.171 1.147 .-. • , i Pulpe — 87.64 87.84 87.60 i ^institution du 1 p *j 8.20 6 . 75 6.61 [ Pépins. . . 4.16 5.41 5. 76 ■ Eau ( 'constitution \ Matières or- de ■ ganiques. . 70.48 70.12 68.00 27.17 27 . 25 29.60 la peau. i Matières mi- nérales . . . 2 . 35 2.10 2.40 Eau i 'institution \ Matières or- 36.52 37. lu 35. 68 des ganiques. . 61.52 60.53 61.91 pépins. i Matières mi nérales . . . 1.96 2.07 2.41 (1) Le Jardin, 18^8, page 71. 92 LE JARDIN A B c ■J. V. Û I' Analyse du moût : 1.0722 1.0742 1.(1716 Degré Beaumé correspon- 9"73 9*97 1002 Suere (glucose par litre). . . . 179. 77 182.1,7 182.91 Acidité en acide sulfurique par litre 9.30 8.70 8.10 Bitartrate de potasse par litre 8.19 0.018 8.65 0:020 S. 15 11.020 Matières azotées par litre. . 1.906 1.812 1 . 937 \. — Raisin provenant de bourgeons soumis au i > i ii- ee m court et précoce (fi'g. 38, 39 et 40O). B. — Raisin provenant de bourgeons soumis au pin- cernent normal à doux fouilles (fig. 11 O). ('. — Raisin provenant do bourgeons soumi s au io- gnage après la Heur. 9 novembre 1897. E. MANCEAU Le tableau ci-dessus représente : Pour la catégorie A, le résultat obtenu sur des bourgeons pinces sur la grappe au 25 niai, dans l'étal de végétation représenté par les figures 38, 39 et 10 (')). Ils ont été soumis à l'aile ronnage vers le 1" juillet, en conservant trois et quatre feuilles sur le bourgeon anticipé supérieur. De nouveaux ailerons de troisième génération se sont ensuite accrus librement, mais, comme d'ordinaire, ils furent peu nombreux et. peu développés. Les grappes, pen- dant leur développement, furent en général suffisamment soustraites à l'action directe des rayons solaires. Pour la catégorie B, les bourgeons furent pinces un peu plus tard, vers le 8 juin, mais avant la floraison et à deux feuilles au dessus des grappes; l'aileronnage fut pratiqué à la même époque que dans la catégorie A, vers le 1'" juillet. Pour la troisième catégorie, les bourgeons se développèrent librement jusqu'au rognage qui eut lieu vers le 25 juin, c'est-à-dire quelques jours avant l'aileronnage des deux caté- gories précédentes P)). Profitant de cette opération, les bour- geons anticipés les plus vigoureux ont été écimés à une ou deux feuilles; le rognage portait, d'une façon uniforme, sur quatre, cinq ou six feuilles au-dessus des grappes et. à ce moiiH.nt, les grains de raisin étaient gros comme des plombs à lièvre. Si nous examinons, sur le tableau ci-dessus, les composi- tions du moût, nous verrons, comme nous l'avons dit, que la différence est relativement faible dans la richesse en sucre de ces diverses catégories. Cependant, l'avantage reste aux bourgeons soumis au rognage avec sensiblement 3 grammes par litre pour les bourgeons pinces les premiers sur la grappe, et un peu plus d'un demi gramme pour les bourgeons pinces à deux feuilles au-dessus de la grappe. ( 'e tableau est absolument en concordance avec les données de MM. P. Viala et Rabault. tant sur les effets des pincements appliqués dune façon plus ou moins hâtive que sur le nombre de feuilles conservées au-dessus de la grappe par le pincement. Mais on ne peut nier que les différences soient beaucoup moins sensibles, car ces Messieurs assureraient la supériorité du rognage à quatre feuilles sur le pincement, paruneaug- ; (1) Le Jardin, 1898, pages 74, 75 et 76. (2) Lors de nos applications, ne connaissant pas les résultats obtenus par MM. Viala et Rabault, dans leurs recherches sur la valeur des pincements appliqués a telle ou telle époque, nous avons opéré comme nous le faisons dans la pratique courante pour la bonne exécution de nos travaux. mental ion de 52 grammes de glucose par litre (1); le pince- ment à doux feuilles serait encore inférieur au rognage à quatre feuilles par uni' diminution de 2o gr. de glucose tan- dis que, dans notre tableau, il y a seulement un 1 2 gr. Les dispositions spéciales, prises pour l'application de nos pincements courts et précoces, sont donc d'une efficacité réelle au point de vue du développement et de la richesse saccha- rine des raisins. Ces pincements ont encore pour eux les avantages précités relatifs à la bonne distribution de la sève qui est ainsi utilisée pour la formation du cep et pour le développement des raisins. Ces avantages ne sont pas con- testés et ils sont affirmés par le tableau ci-dessus, tant pour le développement des grappes et pour la constitution des rafles que pour le poids individuel ou total des grains. Conséquences pratiques. — Les avantages que l'on peut tirer des pincements précoces ont des conséquences con- sidérables au point de vue pratique. Si, pour bénéficier de quelques grammes de sucre par litre, nous nous astreignons, dans nos régions du Nord, à attendre la floraison pour mettre un peu d'ordre dans la végétation, nous aurons à supporter de très grandes déceptions. Cela, en admettant même que nous ayons recours aux plantations à 10.000 ceps par hec- tare, soumis à une forme dérivée du système Guyot. La coulure de la plus grande partie des grappes serait la con- séquence fatale de cet état de choses, conséquence qui se renouvellerait presque tous les ans. C'est que nous ne devons pas oublier que, sous notre climat de Champagne, la floraison se fait rarement sans contre temps; il est bon que la terre puisse se réchauffer au moindre rayon de soleil et se ressuyer à la première poussée de vent. Or, notre Pinot est un cépageext ra \ igoureux dont tous les bourgeons, lorsqu'il est soumis aux formes arborescentes, s'entrelacent, s'accrochant les uns les autres à laide des vrilles et rendant ainsi le travail d'une lenteur extraordinaire. Pour donner à nos lecteurs une idée de la difficulté qu'on (•prouverait, il me suffit de dire, qu'au début du premier pincement avec ébourgeonnage, une personne peut traiter un iron S50 à 900 souches par jour, chaque souche portant deux rameaux fructifères longs de()'"50; dans les derniers jours de l'opération, alors que les bourgeons sont plusdéve- loppés, la même personne éprouve déjà des difficultés pour arriver à traiter 500 souches seulement par jour. Que serait-ce si nous débutions une quinzaine de jours plus tard, alors que l'accrochage des vrilles serait complet'.' •Te n'ose dire ce que coûteraient les quelques grammes de sucre recueillis en échange. En employant les pincements courts, nous axons pu régle- menter notre travail d'une façon fort rationnelle en per- mettant de terminer toutes les opérations de l'année à temps et sur une surface déterminée. C'est ainsi que, pour une plantation de 10.000 ceps à l'hec- tare, une personne peut exécuter les travaux surune surface d'un hectare environ (2), dans un laps de temps sensible- ment égal aux chiffres ci-dessous : Ebourgeonnage et 1" pincement 12 jours. Liage "' — Rognage 24 à 28 heures. Aileronnage ou suppression raisonnée des bourgeons anticipés développés sur l'ensemble du cep 15 jours. Comme on le voit, nos opérations les plus délicates sont toutes exécutées dans un maximum de 15 jours. Nous esti- mons qu'il est urgent, tant pour le bon développement des fruits que pour l'avenir du cep et la bonne exécution du travail qu'il faudra dorénavant que le vigneron champenois ne dépasse pas les limites citées plus haut s'il ne veut pas s'exposer à compromettre ses intérêts. L. BONNET. (I) Rei ue ,ir : iticulture, pajise), nous remarquons les trois suivants : Wq P TÊh Fig. 46. — Fraise Monarch. Fraise Monarch (Laxton) (flg. 16). Plante trapue, feuilles épaisses el charnues; fruit hâtif, d'un beau rouge carmin, avec face jaune cire, chaire blan- che, très ferme- Fraise Sensation (Laxton) (flg. 17). Une des grosses fraises, de maturité moyenne, forme ovale, chair rose d'un arôme agréable; les hampes qui portent les fruits sont énormes et rigides ; sera bonne à forcer. Fig. 17. — Fraise Sensation. Fraise Victor Douy (Faroult) (flg. 18). Plante excessivement robuste, donnant de très gros fruits rouge vif ; graines très apparentes; chair saumonée, fon- dante, juteuse, d'un parfum délicieux et de maturité tar- dive. Variété du plus haut mérite. IV LEPAGE. (1) Descriptions des obtenteurs. Les droits de douane sur les Pois (l) Dans le numéro du 20 janvier du Jardin (1), a paru un article de M. André Simon, intéressant les marchands grainicrs. Je vous demande de vouloir bienaccueillir, à titre de ré- ponse, les observations ci-après qui me semblent de na- ture à intéresser MM. les marchands-grainiers et particu- lièrement les cultivateurs-grainiers importateurs directs de Pois de semence. L'auteur de l'article précité voudrait provoquer un mou- vement tendant à faire modifier notre législation douanière en matière de Pois de semence. La réussite de ce projet aurait, selon moi, pour résultat de sacrifier le commerce français au commerce étranger, de priver notre marine marchande d'une indispensable protection et de frustrer la douane de tarifs protecteurs établis dans l'intérêt de notre pays. Fig. -18. — Fraise Victor Douy. Actuellement, les Pois étrangers qui entrent en France directement en venant du pays d'origine, paient un droit de douane de 3 francs par cent kilos. Au contraire, les Pois étrangers qui entrent en France indirectement, c'est-à-dire après s'être arrêtés dans un port étranger avant d'être introduits dans notre pays, paient un droit de 6 fr. 60 par cent kilos. Exemple : des Pois transportés du Canada en Angleterre, et d'Angleterre en France, au lieu d'être venus du Canada en France, ont à payer un droit de 6fr. 60. , Cette législation protège actuellement le négociant fran- çais, le producteur français, l'importateur français, la ma- rine marchande française et la douane nationale. Mais, par contre, cette législation gêne, dans une cer- taine mesure, le commerce étranger ef l'exportateur étran- ger ainsi que la marine étrangère. La vérité est que, actuellement, ce sont des maisons an- glaises et quelques maisons allemandes qui approvision- nent le marché français. La production française est presque négligeable comparativement à la production étrangère. Les pays de production sont l'Australie, la Tas- manie, et surtout l'Amérique du Nord et le Canada. Voici quelques chiffres qui donneront une utile indication sur les exportations des Etats-Unis, notamment: ces chiffres sont empruntés au Yearbook du département de l'Agri- culture du 30 juin 1892 au 30 juin 1S95. 1892 Pois et Haricots kil. 23.809.122 — fr. 828.576 » 1893 — •< 47.804.647 — » 9.104.697 » 1894 — » 32.254.366— » 5.869.337,25 1895 — » 41.839.550 — » 8.131.026, 75 1. Le Jardin, 1898, page 31. 94 LE JARDIN' et la récolle de lSDô est de beaucoup supérieure à la plus forte des récoltes sus-mentionnées. En ce qui concerne le Canada, son exportation dépasse considérablement l'exportation des Etats-Unis. Or, c'est l'Angleterre qui vient inonder le marche fran- çais de ces produits. Le commerce anglais ne nous apporte pas des Pois nés sur le sol du Royaume-Uni. La production anglaise est presque nulle. Seul le comté de Kent cultive une faible quantité de Pois de semence sous un climat mal approprié et dans des circonstances difiiciles. Les Pois apportés en France par les navires anglais sont précisément les Pois d'origine extra-européennne et parti- culièrement les Pois américains et canadiens transportes indirectement dans notre pays après passage en Angle- terre. Pour échapper au droit de 6 fr. 60 qui frappe les Pois d'importation indirecte, les maisons anglaises font une fausse déclaration à la douane française et déclarent comme récoltés en Angleterre des Pois récoltés en réalité au Canada, par exemple. Il est si vrai que le commerce britannique fraude la douane française, que ces mêmes anglais, qui nous appor- tent chaque année pour 40 à 50 millions de légumes secs, déclarent seulement une partie infime de ces denrées comme étant de production extra-européenne. L'adminis- tration des douanes doit savoir à quoi s'en tenir, à ce point de vue. MM. les Anglais trouvent que cette gène douanière est encore excessive : Il faut tout de même taire une déclara- tion; cette déclaration peut être contestée. On a vu la douane saisir et faire expertiser, quant à leur origine réelle, des Pois suspects d'avoir été couverts d'une décla- ration mensongère. Les plaintes anglaises ont cherché un écho en France et l'ont trouvé. Les relations commerciales, le jeu des inté- rêts comportent de ces répercussions. L'article de M. Simon dénonce les méfaits de la douane : l'expertise fait subir aux denrées suspectées un temps d'arrêt dans leur trajet vers l'acquéreur. Et de plus, dit- on, les experts peuvent se tromper malgré leur compé- tence et leur impartialité. Ceux qui ont suivi de près les opérations de la douane française peuvent affirmer que cette administration pro- cède avec une réserve et une timidité qui semblerait ap- peler le reproche d'un autre coté. Quant à la valeur technique des expertises, ceux-là seuls qui, volontairement et au mépris de la loi, s'exposent à les encourir, peuvent la dénoncer et la dénigrer. Comment reconnaître la provenance des graines? Existe-t-il des procédés certains? Oui! Il existe, pour vérifier la provenance des Pois de semence, des moyens d'une simplicité parfaite ne nécessi- tant ni étude approfondie ni expérience consommée. Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans des détails circon- stanciés relativement aux climats les régions oit l'on cul- tive les Pois de semence. Une expérience et une pratique constantes ont établi que les Pois d'origine extra-européenne, à raison même de la nature du climat de ces régions se reconnaissent à un sii'ne certain : la décortication. Si l'on met quelques minutes dans l'eau le Pois canadien, par exemple, ou tout simplement, si on le garde quelques minutes dans la bouche, le Pois se décortique avec facilité ; l'épidémie du Pois, sa peau se détache de la fève. Il en est tout autrement pour les Pois d'origine euro- péenne. Malgré l'immersion sus indiquée, la décortication ne se fait pas. Il faut gratter et arracher l'épiderme. Cette différence dans la décortication tient à ce que les Pois de la première catégorie (Pois extra-européens) ont été surpris et séchés par des coups de chaleur de 35 à 45° centigrades qui, en impressionnant vivement et brusque- ment l'épiderme, l'ont détaché de la substance même du Pois. L'épiderme a cessé de faire corps avec la fève char- nue et ne la moule plus avec précision. Les variations re- latives des saisons n'ont jamais troublé cet état de choses climatérique et sesconsequences.il n'y a jamais eu inter- version des qualités relatives des climats qui nous inté- ressent. On n'a jamais vu l'état climatérique du Canada passer à nos régions européennes, pas plus qu'on n'a vu le caractère climatérique des régions européennes sauter au Canada, même accidentellement. D'autres sisrnes, d'autres indices, d'autres éléments de preuve corroborent et confirment en cas d'expertise, le procédé de vérification des experts. Non! Je veux espérer que le yœu exprimé dans l'article de M. Simon n'aura pas de suite, s'il en était autrement, nous assisterions à l'un des mille épisodes de l'éternelle jirin faite à notre commerce national par l'étranger. Tant mieux pour nos rivaux si l'industrie française allait être sacrifiée à l'industrie étrangère, tant mieux pour nos rivaux si un changement de notre législation douanière pouvait permettre à leurs navires, au détriment des nôtres, de transporter les denrées dans nos ports français! Les forces industrielles et commerciales d'une nation, ses éléments de prospérité se tiennent comme les anneaux d'une chaine, comme les mailles d'un filet. Il ne faut pas porter atteinte à l'intégrité de l'œuvre nationale. HOUEDRY Culticateur-grainier à Dol-de-Bretagn Noir- recevons, d'autre part, la lettre suivante : Mon cher Monsieur Martinet, A la suite de la lettre que je vous avais envoyée der- nièrement et que vous avez bien voulu faite paraître dans Le Jardin, en date du 20 janvier dernier, j'ai reçu de nom- breuses réponses relatives à la question que je soulevais de l'introduction des Pois en France. Toutes ces réponses, qui émanent de personnes très com- pétentes et très versées en la matière, sont intéressantes. J'en relève une offrant une solution qui pourrait être adoptée et donnerait peut-être un résultat. Cette solution serait de faire admettre officiellement par la Douane le principe du certificat d'origine. F.n elïet, jusqu'à présent, le certificat d'origine des Pois n'est pas admis régulièrement. En délivre celui qui le veut bien, et les certificats ainsi délivrés sont souvent incom- plets et ne présentent pas toujours, par conséquent, une garantie suffisante pour appuyer les dires des exportateurs. La douane se croit dès lors autorisée à mettre en marche l'appareil un peu vexatoire et compliqué des expertises, ainsi que nous l'avons dit dans notre dernière lettre. Le jour où la douane admettrait olliciellement le certi- ficat d'origine, les ennuis actuels seraient évités. Car, alors, les certificats seraient établis régulièrement: c'est-à-dire toujours signés par les chefs de maisons, la si- gnature de ceux-ci certifiée conforme par un officier de T'Etat civil du lieu d'origine, et, enfin, ce certificat serait visé par un Consul de France du pays d'origine. Nous croyons que de tels certificats seraient d'une réelle valeur vis-à-vis de la douane et permettraient à celle-ci de renoncer aux complications d'expertise et d'arrêt de mar- chandises. Surtout, si ces certificats portaient le lieu exact de culture des Pois, ainsi que le nom des cultivateurs de ces Pois.ce qui permettrait au Gouvernement français, par ses Consulats, de se rendre compte, si, dans les contrées ainsi désignées, il est cultivé des Pois. D'ailleurs, il y a un précédent à cette procédure du cer- tificat d'origine ; nous autres Français, lorsque nous vou- lons expédier aux Etats-Unis, par exemple, des marchan- dises, nous devons produire un pareil certificat à l'admi- nistration des douanes américaines, et, moyennant cette simple formalité, tous les ennuis sont évités. Si cette solution venait à être adoptée, bien des diffi- cultés seraient épargnées aux importateurs comme aux exportateurs; la régularité dans les transactions serait recouvrée et les relations commerciales y gagneraient en cordialité et en bonne confiance réciproque. Veuillez aeréer, etc.. ANDRE SIMON Culticateur-qrainier, de la maison Simon Louis frères et Cie, à Mt: (Lorraine) et à Bruyères-le-Cliâtel (Seinc-ct-Olsci. Un intermédiaire du greffage sur Aubépine Le bon accueil fait à notre communication du greffage du Néflier à fruits comestibles, del'Epine Petit Corail sur l'Epine l£rgot-de-coq (Cratœgus Crus galli), nous engage à dévoiler encore un secret de métier. Lorsqu'il s'agit d'élever à tige une Pomaeée délicate en végétation, il esl impossible d'employer le greffage direct sur notre Aubépine indigène (Cràtœgusàxyacantha mono qyha ou digyna). Après avoir essayé le surgreffage par l'in- termédiaire de l'Aubépine à Heur rose double on du Sorbier des oiseaux, nous avons accordé lapréférence au Néflier de Smith (Mespilus Smithii). Greffé au pied de l'Epine vul- gaire ou de l'Ergot de coq. il s'élève et recevra en tête le surgreffage de l'espèce à rameaux fluets et retombants. Mais qui doue viendra débrouiller la nomenclature des Pomacées '.' i 11. I3ALTET. LE JAHDIX 95 LES ENGRAIS AU POTAGER (Suite (•)). Nous avons montré, que l'emploi des fumures minérales au potager doit marcher de pair avec celui du fumier pro- prement dit el que la fumure ne doit pas être seulement considérée eu égard à la plante cultivée, mais aussi eu égard au sol, à sa richesse initiale et à la récolte qui précè le. Partant de ce principe, on peut constater qu il n'y a pas de différence entre l'application des engrais minéraux à la ■ iilture maraîchère et à la grande culture productrice di eéréales. de fourrages et de plantes industrielles. De part et .1 autre, les mêmes règles peuvenl être inter- prétées, comme on doit pareillement préparer les terres, faire les semailles et appliquer les soins culturaux. I, 'engrais chimique est donc bien aussi, dans ce cas, le complément du fumier de ferme cm des engrais organiques client le jardinier peut disposer, Cdà étant admis, voyons maintenant ce qui a trait à la fumure du potager ou du terrain en plein champ destiné à la production légumière. Si le sol est déjà en bon état de fertilité, autrement dit. s'il renferme f pourlOO de chacun des trois principes fertili- sants : azote, aeide phosphorique et potasse, eu supposant: i|iie la chaux n'y fasse pas défaut, on pourra se borner à en- tretenir le coeflcientde fertilité en employant les engrais en quantité nécessaire pour réparer les pertes causées par le< récoltes. Dans Le cas contraire, il faudrait enrichir le sol proportionnellement aux quantités de principes enlevés par les récoltes, en se basant, par exemple, sur les chiffres sui- vants qui résultent des analyses faites par M. Grandeau : Éléments fertilisants enleoès ausolpar une récolte potagère. ESPÈCES CULTIVÉES Rfi»>LTt l'krelaK Pois Haricots Pommes de terre Choux Choux-fleurs . . . Choux-raves. . . . Concombres. . . . Carottes Raifort Oignon Laitue î IÎ00 I s m 25.000 To.i mu 24. J 30.000 60.000 50.000 15.000 30.000 li mo VI INTIIES DC PMSCIPfS XIKtRir1 --MI M - DANS I \ RÊCOLT1 TOI Ml . IN KILOS \. cl-- phofspho itque 126 96 96 108 156 203 96 133 64 81 31 •15 99 59 Si 130 53 99 57 155 404 204 230 63 153 27 81 54 Ces chiflre.s donnent un aperçu des quantités de principes fertilisants à restituerait sol pour chacune des plantes pota- gères mentionnées ci-dessus. En tenant compte de la dominante de chaque plante, on peut combiner les fumures d'une manière rationnelle Il arrive tissez souvent que nous sommes consulté relati- vement aux tornades d'engrais a. appliquer à telle ou telle plante potagère. Pour répondre d'une façon satisfaisants à ces diverses questions, il faudrait évidemment, connaître le terrain, sa richesse et la culture qui a précédé celle que l'on désire fumer, conditions que nous avons déjà mentionnées et sur lesquelles on ne saurait trop insister. Mais, en principe, ou ne peut préconiser les formules toutes faites, attendu que la fumure doit varier selon les circonstances dans lesquelleson se trouvea l'égard du terrain et des revenus que l'on peut en retirer. Toutefois, il est utile de s'appuyer sur les expériences déjà laites à ce sujet et de se guider sut- des l\ pes de formu- les dont on a reconnu l'efficacité. Nous prévenons donc le lecteur que les formules qui vont être indiquées ne constituent que des données très approxi- matives qu'il conviendra d'interpréter selon les conditions qui se présenteront eu faisant des restrictions ou des augmentations, voire même eu supprimant l'apport d'un élément dont l'inutilité serait reconnue, eu les modifiant, en un mot. selon la nature et le degré de fertilité du sol. Les mélanges indiqués dans les précédents numéros sont calculés pour la culture maraîchère pratique sur des super- ficies ass v grandes, avant pour bul la production intentive des légumes pour le c nerce. Il nous paraît utile de compléter ces données par d'au- tres plus particulièrement propres à éclairer le jardinier- amateur et résultant des essais de M. de Paris, président delà Société d'Horticultuee de Melun et Fontainebleau : , N'ftrale de soude 3k. 00 l>,ni'i;.,o-icées 1 Superphosphate de chaux a t apilionacees chlorure de potassium . . I (Haricots, Pois, etc.) / Sulfate de chaux 2 { Sulfate de 1er . . . , , . 2 . Nitrate de soude ..... 1 k. Solauées | Superphosphate de chaux. 4 — (Pommes de terre, , gn or.ur° de potassium . . 2 l'omates pic \ I sulfate de chaux 2 — tomates, etc.) l sulfate de ter 2 Sulfate d'ammoniaque . . 1 k. — Composées \ "superphosphate de chaux . 2 (Laitues, Chicorées, chlorure de potassium . . 1 otc l Sulfate de chaux 2 elc,) ' Sulfate de 1er 1 Nitrate de soude .... 2 k. 6ihi Composées \ Superphosphate de chaux. 4 (Ut.c.hau.s.Cardons., CU.or^de-poUssium . . Jt 600 elc-' [ Sulfate de fer 1 Nitrate de soude . . . . 2 K ..... \ Superphosphate de chaux. 4 LHlacees Chlorure de potassium . . 3 (Asperges) j Sulfate de chaux .... 2 — Sulfate de fer 2 — t in répandra chacun de ces mélanges à raison de 200 à 300 grammes par mètre-carré, avant un binage ou bien avant de semer ou planter. tin doit même appliquer ces engrais toutes les lois que Ion prépare le sol au semis ou à la. plantation, car les récoltes précédentes ont enlevé au sol une partie de ses éléments fertilisants ef d'autre pari les pluies ohtentrt une certaine quantité de ces principes dans le sous-sol. Avec ces formules. M. de Paris a réussi, parait il, a activèr'la végétation, a avancer de trois semaines la matu- rité et -, accroître notablement la qualité des légumes. Les nombreux exemples que nous avons mentionnes sont les résultats d'importantes expériences, mais est-il ep.eore nécessaire ,Je faire remarquer que l'horticulteur ne doit point les appliquer aveuglément ? Cela nous parait superflu, vu que l'application des engrais miné raux en culture potagère exige encore de sérieuses études pratiques. Sans doute, ces notions ne laissent pas que d'êtres i très précieuses; elles méritent de fixer l'attention des horticul- teurs maraîchers qui, s'ils peuvent s'en inspirer, ne doi- vent [ias hésitera opérer les modifications qu'exigent les conditions spéciales de cultui t de milieu. Il -s essais comparatifs seraient d'une très grande uti- lité, car seuls, ils permettraient de résoudre pratiquement le problème de l'emploi raisonné des engrais chimiques, au potager comme en grande culture. HENRI BLIN CULTURE DE QUELQUES PORTE-GRAINES de légumes-racines (I) Le Jardin, année fses paj ::. I, époque delà mise en plaça de baaucoupde porte-" rai nés est arrivée, l'ai effet, c'est dans ce mois de mars et surtout vers la fin que s'effectue leur plantation. Le mode de culture le plus employé généralement^ est à peu près le même pour toutes les sortes de légumes : c'est à- dire, préparation du terrain et plantation à clés distances variables suivant la nature des plantes. Il en est cependant quelques-unes, telles que, Carottes. Navets et Choux-Navets, pour lesquelles en peul changer ou au moins, modifier le mode de culture des porte-graines. Lu effet, il n'est pas indispensable d'employer les racines entières de ces légumes eton pauf se contenter des collets. t derniers sont coupés au moment de la récolte el conser- vés absolument comme des racines entières ou bien encore ils ne sont sépares qu'au moment de leur mise en place. 1 ne fois en contact avec l'humidité du sol. des ra ficelles se développent sur toul le pourtour de ce; collets et suffisent amplement à la noiirrilui'e de toutes les ramifications. Pen- dant le cours de leur végétati i leur donne 1"- soins 96 LE JARDIN nécessaires, c'est-à-dire, tuteurage, binages el sarclages; mm évite ainsi la décomposition, qui se produit parfois beau- coup trop rapidement lorsqu'on emploie les racines entières. Les graines obtenues sur les hampes florales provenant de ces collets, sont d'aussi 1 nés qualités, sans toutefois être aussi nombreuses que dans le '-as ordinaire. Ce moyen a surtout un immense avantage, c'est que, en grande culture, on è\ ite ainsi la perte d'un grand nombre déracines. P. THIRIOX. Les Produits de Culture forcée aux Halles LES PLEURS POUR TOUS La culture des fleurs par les ouvriers. (1). Je me rappelle, avec plaisir, le village où j'ai été élevé; il peut être cité comme exemple, car le goût des fleurs se manifeste rarement d'une façon aussi probante. C'est un \ illage industriel. La plupart des ouvriers habitent de gen- tilles'" maisonnettes construites sur un même modèle et appartenant au propriétaire de l'usine. Chacune d'elle est accompagnée d'un petit jardin, et l'ensemble de tous ces jardinets est vraiment délicieux. Il y a, dans chaque jardin, un parterre toujours joli, peuplé de plantes que les ouvriers, aidés de leurs femmes, multiplient eux-mêmes. 1. a plupart ont établi des tonnelles que recouvrent des plantes sarmen- teiises ; ces plantes dissimulent, sous un fouillis de verdure, les barrières qui séparent chacun de ces jardins. Ce n'est pas tout . les fenêtres sont garnies de plantes (Pclurgoniuiii conalc, P. peltatum, Fuchsia, Campanules pyramidales et Giroflées, principalement), toutes en magni- fiques spécimens d'une culture irréprochable. Mais avec quelle sollicitude elles sont soignées! Les moment- de lui- sirs sont consacrés à l'établissement de charpentes de bois sur lesquelles ils palissent les Géraniums (Pelargoniifm) à feuilles de Lierre et les Fuchsias qui donnent, hiver comme été, des centaines de Heurs. D'ailleurs, les plantes sont placées, l'hiver, à l'intérieur prés du jour et, l'été, à l'exté- rieur ; ni l'air, ni la lumière, ni les soins ne leur manquent. Ce sont les femmes (occupées i liez elles à repriser des pièces d'étoffe) qui multiplient et cultivent les plantes (qu'elles nomment des bouquets), ("esta qui aura les plus jolies. Généralement les conversations roulent sur les «bou- quets ». Elles se racontent leurs essais, échangent des bou- tures et des graines. Les moments de liberté sont consacrés aux fleurs; la plupart sont nées, ont été élevées dans la famille et en font partie; on en cause à table. D'ailleurs, ces ouvriers ont un peu d'expérience et les plantes s accom- modent facilement de leurs traitements, ce qui l'ait qu'il y a peu d'échecs. Il y a. entre tons les ouvriers, une émulation qu'on ne saurait décrire; la culture des fleurs n'est cependant pas encouragée, mais si elle l'était et que des leçons fussent données, des exemples mis sous les yeux, je ne sais pas quel point elle al Ici mirait. Aussi, chaque fois que je retourne dans ce paj s, je revois toujours avec plaisir ces longues files brunes des maisons, qu'émaillent la gaie verdure des plantes et les teintes éclatantes des fleurs. Ernesl Legowé; cet ami des fleurs, s'intéresse beaucoup à leur culture. En parlant d'un village, il dit : J'y ai vu se développer, d'une façon tout à fait extraordinaire, ce goût charmant. Je trouve, même parmi les paysans, de véritables amateurs. Vn de mes voisins a à sa fenêtre, un Cactus que je lui envie. Nous causons culture avec les voisins; nous éprouvons les uns pour les autres, toutes sortes de senti- ments sympathiques; nous nous aimons, comme les fidèles, en ce que nous aimons. » On pourrait en dire autant de bien des villages; je n'ai rien vu de plus joli que certaines petites c munés du département, de la Marne, où la plupart des habitations sont précédées d'un parterre; el quel parterre! une véritable éclbsion de fleurs les plus belles pendant l'été. On nous ilonne sans cesse, comme exemples, les cottages anglais au point de vue de laculturedes tleurs. Je ne les croi pas supé- rieure à certaines maisons d'ouvriers en France qui, je le présume, pourraient rivaliser avec les plus délieieuS de ce cottages. (A suivre.) Al.HL.UT MAI'MKNE. (1| Mémoire récompensé par le Congrès horticole de ist)7. — Voir Le Jardin, 1898, pages '.. 22, '.:, 61 et 79. Peu d Asperges dites jardinières pendant ces derniers quinze jours, et à des prix toujours soutenus. Généralement, on lave l'Asperge avant de la botteler, ce lavage, tout en lui donnant plus de coup d'oeil, lui fait perdre, de sa qualité; à titre d'essai, quelques producteurs ont expédiédes Imites d'Asperges non lavées; ces essais n'ont pas donné de mauvais résultats à la vente. Les Haricots verts, de ti à 1^ francs les 500 grammes selon la qualité et la finesse. 600 liilogs de Black Alicante de 10 à 16 francs le kilog. Le 10 mars, .1. G. Parent a envoyé le premier Cerisier de la variété May Queen ayant 5 fruits dont 4 à maturité ; il a été adjugé 15 francs. Les corbeilles de fraises Quatre- Saisons d'Hyères, de 6 à 11 francs. 40(1 caisses de fraises Dr îvlorère dont les prix varient de 3 à 18 francs selon le nombre de fraises et la qualité de la marchandise. Les beaux fruits font environ 1 franc pièce. Dans le dernier envoi de fruits du Cap, il y avait des caisses .le poires William de moyenne grosseur, vendues 1 I et 16 francs la caisse de 21: l'importateur ayant perdu de l'argent sur ces fruits, je ne le crois pas décidé à conti- nuer la ventede ces poires. La vente îles Ananas en pot est presque nulle. Les belles Roses, de fi à 15 francs ; le Lilas, de 3 à (i fr. ; la caisse ,1e Camélias, de 2 à 2 fr, 50 ; les Boule de Neige, de 2 à 25 : les tulipes, .le Ofr. 50 à 0 fr. 60 ; le Muguet, de 1 fr. 50 à 2 fr. ; le gros boulot de ViolettesdeO fr. 50à 1 fr. 50 J. M.B. Société Nationale d'Horticulture de France Sônnt-e du ÎO Mars 1898 COMITE HE FLORICULTIRE. M Max. Cornu, professeur de Culture au Muséum avait envoyé une intéressante plante, introduite du Yunnam en 1894, le Dermaiobotrys Saundersi. L'apport se composait d'un échantillon fleuri et portant un fruit, et de deux bou- tures. Notre collaborateur, M. P. Hariot, consacrera d'ail- leurs prochainement un article à cette plante qui vient de fructifier pour la première fois en France, peut-être même en Europe. M. Vallerand, de Taverny, soumettait à l'appréciation du comité pour en faire valoir les qualités ornementales comme plante d'appartement, une vieille plante, insuffi- samment répandue clans les cultures, le Dircsea (Gesneria) macrantha. Le spécimen présenté a fait l'admiration de tous par son port trapu et touffu, ses larges feuilles velou- tées non cassantes et ses belles inflorescences de longues Heurs rouge éclatant, pouvant se conserver pendant plu- sieurs mois en appartement. M. Truffaut, de Versailles, avait apporté six magnifiques Imantophyllum [Olivia) miniata, résultant de croise- ments habilement opérés entre les meilleures variétés du commerce. COMITÉ DES ORCHIDÉES. De M. Régnier, de Fontenay, un Phalœnopsis amabilis fort joli, qui a reçu le nom de P. amabilis Fournieri et un intéressant Saccolabium, le S. Regnieri, aux mille petites Heurs jaunes réunies en inflorescences compactes d'un effet très brillant. De M. Chantrier, de Mortefontaine, un très beau Phajus Wallichi «l'une végétation remarquable. De M. Cardoza, une très belle variété de Caltleya Triamr. Enfin, de M. Bert, de Louveciennes, également une belle variété de Caltleya Trianœ, à labelle très foncé qui a reçu le nom de C. Trianœ var. M. Dutremblay. COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE. M. Congy, jardinier chef au domaine de Ferrières, avait apporté des fruits murs à point de Guigne Hamon Oliva, Guigne noirede Tarascon et Guigne noire hâtive, de toute beauté, qui faisaient honneur aux cultures qu'il dirige, étant donné les difficultés occasionnées par la mauvaise saison ac Ue. J. FoSSIA". LK JAHMN 97 LE JARDIN. - N» 267. 5 AVRIL 1898. CHRONIQUE Rien de ce qui concerne L'Agriculture, ne saurait laisse* l'Horticulture indifférente. Tout Le mondé connaît la rouille des céréales qui, en certaines années et dans quelques régions, cause de réers dégâts. Oh sait quelle en est la cause; des expériences célèbres et classiques nous ont appris les relations qui existent entre Les céréales et l'Epîne-vinetteel Jusqu'à ces dërnièrés*ânnéés, c'était un article de foi que, ■ ■n l';ibsence de Berberis, la maladie de la rouillé ne saurait exister. Les pouvoirs publies avaient ordonné, à diverses reprise^, la destruction Ses pieds d'Epine-vinetfce plantés en bordure des champs et des voies ferrées. Il faut rabattre un peu de cette belle assurance depuis les recherches de M. ISrikson, professeur à l'Académie d'agriculturedë Copen- hague, couronnées par l'Académie des Sciences. Ce dernier a montré que les Champignons producteurs de la rouille étaient au nombre de sepl espèces avec formes spécialisées, c'est-à-dire ne pouvant infecter que telle ou telle céréale'; que la propagation entre les céréales et les Graminées sau- vages est des plus restreintes et, ce i|iti esi capital en ['es- pèce, que l'origine de la rouille peut provenir dans un grand nombre do cas. d'un germe interne résidant dans [a céréale elle-même. (v»ui connaît le Haricot sauteur"? C'est un végétal animé qui se meut pendant plusieurs mois, Lu végétal qui se meut n'eSl peut-être pas très juste; il vaudrait mieux dire une graine qui se livre à de simples accès de sauterie et à dé curieuses gambades. Il y a quelques jours encore, on nous en apportait qui, depuis plusieurs mois, ne voulaient pas se reposer. Ces graines-, de la grosseur d'un grain de café, sont. originaires du Mexique et proviennent d'un fruit triangu- laire composé de trois parties égales. Deux de ces parties donnent des grailles normales, l'autre est habitée par une petite chenille noire longue d'un centimètre. Si on touche la graine, les sauts s'arrêtent ; ceux-ci sont d'autant plus rapides (pie la température est plus élevée, et peuvent durer, après la maturité' de la graine quia lieu eti juillet, jusqu'au mois dé mai de l'année suivante. La petite chenille du Ha- ricot sauteur est connue sous lé nom de» Uarpocapsa éal- iilans ou Dcshtiisiana et la graine appartient à une PJu- phorbiacée de l'Amérique tempérée, le Croéon Colliguaya. On ne saurait trop encourager lace lima leur aux colonies. Dans les résultats qu'il acquerra, la mère pairie saura trouver bénéfice el gloire. Mais eucure faut-il qu'on sache acclimater. Que diriez-vous de celui qui voudrait doter la France de la culture du Calé ou de la Canne à sucre"? Vous n'hésiteriez pas à n nnaitre ses bonnes intentions et, en même temps, son manque absolu de jugement et de qualités d'observation. C'est pourtant ce qu'on a tenté de l'aire en Nouvelle-Calédonie. Le Blé a réussi, mais la Vigne n'a donné que des résultats médiocres. A Madagascar aussi, dans la région çôtière, on a essayé la culture du petit Pois, de la Laitue, de la Carotte... qui pourtant se cultive par tout. Rien n'est plus louable assurément que cette envi" de manger dé la salade el de faire de petit jardinets rappelant ceux de la banlieue pari ienne aux environ- des fortifs ; mais enfin ne serait-il pas, plus -âge de cultiver, dan;- un pays, ce qui s'y trouve déjà, ce qui y croit avec succès, en s appliquant à apporter à cette culture les données acquises en Europe'.' On améliorerait les espèces, on créerait de races et des variétés nouvelles et ainsi on aurait bien mérite de ceux qui s'intéressent, de bonne foi, aux affairés colo- niales. De ceux-là, il est vrai, il y en a beaucoup moins i ii on est disposé à le croire. * ■*• < la s'instruit toujours en lisant. C'est ainsi que le Bulle- tin de la Société de (permettez- moi de ne pas insister) m'apprend à l'instant — ce que j ignorais complètement — qu'un île ses membres vient de proposer de greffer l'Ar bousier ou Arbjitus unedo, arbus.te \"isin des Bruyères sur l'Epine blanche. Dans un recueil non moins distingué, je trouve encore, qu'en Chine, on greffe l'Oranger sur le Co gnassier. Qui a bu boira, dit la sagesse des nations. Rien n'est plus vrai, puisque ce dernier mode de greffe esl indiqué par le même personnage qui avait conseillé de greffer la Vigne sur la Ronce pas artificielle. Nous recommanderons, avec noire confrère de i-, Semaine Horticole, un nouveau Lis chinois, le Lilium Henryiqui, connu seulement depuis peu de temps, a obtenu le plus grand succès. A foutes les qualités qui ont l'ail du Liliuin spccîosuïn:, une plaide hors de pair, la beauté ornementale, la rusticité, l'époque tardive de floraison, il joint le mérite de présenter des Heurs jaune orangé, comblant ainsi une lacune véritable dans ee groupe de jolies Liliacées. Il ne semble pas que les Chanips-Élyîsées aient beaucoup à gagner du voisinage de 1 Exposition de 1900. La pi e parisienne s'en esi déjà., â maintes reprises, inquiétéeet, mal- gré ses, .protestations, il semble quelle ail prêché dans le désert, Il avait été entendu que l'on respecterait, dans la mesure du possible les arbres des Champs-Elysées et, mal- gré cela, les admirables Marronniers qui faisaient du Cuirs la Heine un point de vue que toutes les capitales nous enviaient, ont été arrachés et mis à l'hôpital, au lin fond du bois de Boulogne. Il est probable que la chose n'est pas tout à l'ait du goût des contribuables parisiens qui. pour être contribuables, n'en sont pas moins admirateurs de tout ce qui peut être utile à la grandeur el -à l'ornementation de leur cité. Messieurs les entrepreneurs de démolitions n'ont probablement pas les mêmes instincts artistiques et, à la grâce d'un arbre, ils préfèrent la grosseur d'un bloc dé moellon. Les jardins de Kew tiennent à conserver leur universelle réputation et, pour cela, ils ne reculent devant rien. Ainsi, ils viennent de Construire, en vue de l'exhibition au public une N.epentlws housc, une serre spéciale à Népènthes; une paiiie seulement de la collection de ces plantes était visible jusqu'à ce jour. La nouvelle bâtisse a 70 pieds de long sur 12 de large et il 1 '-.' de lia ii leur: elle esl installée de telle sorte que llmini- dité y esl, ab lanle el que les plantes qui y sont cultivées se trouvent dans des conditions analogues à celles qu'elles rencontrent dans leurs pays d'origine. Les portes s'ouvrent sur le ehaulfage et ne smil pas extérieures,. Les végétaux sont plantés dans des paniers de bois de teck suspendus à la voûte. Cette collection de Népènthes, d'après les indica- tions du heu Bulletin, s'annonce comme des plus impor- tantes puisqu'elle comprend une centaine d'échantillons répondant à 23 espèces types el à 25 hybrides. Le Muséum possédait, il y a quelques années, une torl belle collection. Ces- jours derniers, était mi- à la retraite', le gênerai Le- i Leri , commandant de la di\ i ion I oi i upatiori de Tunisie. I. le rticulture lui doit un témoignage dereeonuai an faveur dès encouragements qu'il n'a cessé de prodiguer aux plantations dams notre colonie d'Afrique. Le nipathique officier général avait mi:-, comme on dit la main a la pâte, et les premières Vignes qui ont pris ra ine sur le sol de l'antique Cartilage, provenaient d'introductions qu!il avait laites lui même des vignobles Ivonnais. P. HARIOT. 9 LE JARDIN* NOUVELLES HORTICOLES Mérite agricole. — A l'occasion du Concours général agricole, la décoration du Mérite agricole a été conférée aux personnes suivantes : MM Grade d'officier : Boitel (Adrien), chef des travaux à l'Institut national agronomique, chef du secrétariat aux Concours généraux. Paye, sénateur, ancien ministre de l'Agriculture. »,,! Grade de chevalier : Lellieus (Félix), dit Bjrox, horticulteur-décorateur à Paris. Rothderg Adolphe), horticulteur-pépiniériste à Gerine- villiers (Seine). Distinction à l'Horticulture. - M. Bois, a sistanl du Professeur de Culture au Muséum el notre collaborateur. a'i, Mil d'être promu Officier de l'Ordre du Dragon de l'An nain. Nous lui adressons nos bien cordiales félicitai ions, L'horticulture à l'Exposition de 1900. Dans a séance du 24 mars dernier, le Comité du groupe Mil a décidé que toutes les classes (43 à 18) de l'horticulture se réuniraient, rue de Grenelle, 84, à 2 heures, le second mer- credi de chaque mois. Le Comité du groupe, composé des si\ présidents, se réunira ensuite s'il y a lieu. La première séance générale est fixée au mercredi 11 mai. A l'ordre du jour, seront inscrites les communi- cations des pièces relatives au programme el au choix des emplacements. Ecole Le Nôtre à Villepreux. — Par suite de la no- mination île M. Guillaume, au poste d'Inspecteur des Domaines de l'Assistance Publique, et non Régisseur de la Ville de Paris, la place de Directeur de l'Eeole des pupilles de la Seine ou Ecole Le Nôtre à Villepreux était vacante, ainsi que nous ledisions dans un précédent numéro. Nous venons d'être informé que M. Potier, ancien élève de Grignon, professeur d'agriculture, qui a l'ait un stage de quinze mois à cette école, eu a été nommé directeur. M. Guillaume n'en continuera pas moins à faire, gratui- tement, le cours qu'il professait à l'Ecole Le Noire et res- tera ehargédu placement des élèves. Cours de Cultures Coloniales au Muséum. M. Maxime Cornu, Professeur, a commencé ce cours le iô mars. 11 le continue à neuf heures du matin, dans l'am- phithéâtre de la Galerie de Minéralogie, les lundi-, mer- credis et a endredis. Ce cours a pour objet, celte année : l'exposé des cultures dans l'Asie tropicale, principalement de celles qui peuvenl être entreprises par nos colons (plantes industrielle-, alimen- taires, oléagineuses, aromatiques, Thé, Quinquina. Café; textiles : caoutchouc, gutta-percha'; a épiées: Giroflier, Mus- cadier, Cannellier, Badiane, Poivre, etc.) et des végétaux utilisables dans nos colonies (arbres à huile, à cire, à résine; Sagoutier ; bois précieux et bois deconstructionjetc.) Les leçons du mercredi sonl 'les leçons pratiques (Etude de- végétaux el de- produits en relation avec 1'" cours) ; elles ont lieu au Laboratoire de Culture, rue de Buffon. niil. à lient heures, pendant la durée du coms. Les Cours du Muséum sont publics. Nous n'avons pas besoin de Eaire ressortir le grand intérêt d'un L'ours de Cultures coloniales, à notre époque où Il s'agil de mettre en valeur no- établissements il au-delà de- mer-. L'initiative de cel utile enseignement en France, et même, croyons-nous, en Europe, car notre pays a de le premier à entrer dan- cette voie, cette initiative revient à M. Maxime Cornu. Dès sa nomination à la chaire de Cul- ture, en 1884, il avait, pressentant toute l'importance que devail prendre, dan- un avenir prochain, le mouvement colonial, entrepris la tâche, qu'il poursuit avec persévé- rance, de doter .nos colonies de productions nouvelles : elles lui doivent de nombreuses el précieuses introductions. Au commencement de 1888, il inaugura le cours de Cultures coloniales, en imaginant pour le désigner, la dénomination qu'il porte aujourd'hui. Il n'avait encore été question nulle part d'un enseignement de ce genre : il n'est que juste de taire remonter à qui de droit cette heureuse innoA al ion. Ce n est que beaucoup plus tard, alors que déjà, dans la -erir des leçons annuelles du Muséum, toute- les partiesdu globe présentant quelque intérêt pour no- cultivateurs ■ oloniaux avaient été étudiées successivement par le Proies*- -eiirde Culture, 'i'1'' l'on songea à doter (il y a quatre ou cinq ans) l'Ecole coloniale et (il y a deux ans) l'Institut Agronomique d'un cours de même nature. Fête de bienfaisance à la Société nationale d'horticulture de France. - Sur lavis favorable de -on bureau, le Conseil de la Société nationale d'horticul lure de France a aulorisé la formation d'une Commission chargée d'organiser une fête de bienfaisance au profit de la caisse de secours de la Société. ( etie fête, qui consistera en un concert cl eu un liai, aura lieu le 21 mai prochain; nous en publierons ultérieurement le programme détaillé. Le prix du billet a été fixé à UI francs pour les messieurs, et à ô francs pour les dames. La Société entend n'encourir aucune responsabilité rela- tivement à 1 ore.au i-ati t aux résultats, mais elle prête gracieusement son Hôtel et fournil l'éclairage. Dans le but de nommer le Comité chargé' de 1 organisa tion de cette fête, une réunion de membres de la Société, habitant la région parisienne, a eu lieu le 2 courant, et le Comité d'organisation a été ainsi constitué: Président: M. Truffaul père; Vice-Président : M. Defresne, père; Secrétaire: M. E. Bergman; Trésorier: M. P. Lebpeuf. Dans celte réunion, oui été discutées diverses questions relatives à l'organisation de la fête pour laquelle le con- cours d'artistes de l'Opéra, et-de l'Opéra Comique est dés à présent acquis. Souhaitons que celle tête familiale de bienfaisance, ait ui\r pleine réussite, ce qui ne peut manquer. Chacun tien- dra en effet, a envoyer son obole, pour permettre à la Com- mission d'atteindre le but charitable qu'elle s'est imposé. Exposition quinquennale de Gand. Rappelons que l'Exposition quinquennale de Gand s'ouvre le 16 cou- rant et promet d'être, ce qu'elle est chaque fois, nue impur tante manifestation horticole. Le Jardin y sera représenté par son directeur. M. II. Martinet, qui l'ait partie du Jury international, el par plusieurs de ses rédacteurs. Les fruits d'Amérique et le Pou de San José. — Non seulement l'Amérique l I à nous envahir el à submerger noire commerce par ses importations de fruits, -an- cesse croissantes, mais voici que, ainsi que nous l'avons déjà signalé dans une noie précédente! 1 1, elle menace nos cul tures d'un nouvel insecte, véritable fléau : le San José Scalc ou l'on de Sau-José; Ce n'était pas assez de nous avoir doté du Phylloxéra de la Vigne, du Dorlphoru de la Pomme de terre, du Puceron lanigère du Pommier el de nombre d'autres insectes el maladies aussi terribles, voici encore un dangereux cadeau américain à l'horizon ! Il esl signalé; tâchons de ne pas le laisser pénétrer chez nous ! Le Pou de Sau-.lu-é, dont le nom 'scientifique est Aspi- diotus perniciosus', appartient à la famille des Coecidée el fut introduit . pense-Ion. à San^José, en 1873. avec un lot d'arbres" venant du Chili. Peu a peu. il étendit ses ravages et déjà en 1893, il était signalé en Virginie, dans la Nou- velle-Angleterre, en Floride, etc. (1) I.rJnrrlin lS'is, page toi LE JARDIN 99 Cêl insecte cause d'effroyables ravages èb, protégé qu'il est par une carapace du genre de celle du Kermès coquille, ilse trouvé à l'abri des insecticides qui n'ont, pour ainsi dire, aucune action sur lui. Les fruits, les feuilles el les rameaux des arbïes envahis sont attaqués : les fruits se tendent, se déformenl et deviennent invendables, les feuil- les el les rameaux meurent. En peu de temps, enfin, les arbres sonl détruits. Sauf l'incinération des arbres attaqués, remède un peu trop radical on en conviendra, tous les procédés dedestruction expérimentés en Amérique onl été, jusqu'à présent, non pas absolument inefficaces, mais tout à la il insuffisants, car l'in- ei te seloge si facilement partout qu'il esl bien diffii ile de 1 exterminer. Surveillons donc de près les arrivages de fruits aniérii a in Les fleurs de France en Russie. - La note que nous avons publiée, le 20fé'\ rier dernier, sous ce titre (1 ),nous a valu, delà pari île M. II. Kaczka, exportateur de Heurs coupées à Paris, une longue lettre sur cette question, lettre dont nous extrayons les intéressants passages suivants: Permettez-moi d'ajouter que si la défectuosité de l'em- ballage a longtemps entravé l'extension de nos expéditions à l'étranger, ce n'était pas là le seul inconvénient. Le prin- cipal résidait surtout dans la durée du parcours qui a été heureusement réduit depuis. De cet inconvénient, je parle savamment, car, depuis 15 ans que je suis établi à Paris, comme exportateur de Qeurs coupées, mon unique préoccupation a toujours été d'agrandir mes relations el mes débouchés à Ici ranger et ce n'est qu'après main (s essais infructueux, — mes colis restant eu souffrance des jours en- tiers dans 1rs bureaux-frontières de-douane, — que j'ai polaire parvenir, d'une façon régulière, mes envoisà Saint-Péters- bourg. Mais, à peine installé dans la placé, j'ai eu à lutter el je lutte ''iienre contre la Heur italienne, exportée par l'Allemagne, toute à courte tige, d'un choix inférieur el naturellement meilleur marché que celle que je liens à vendre : la fleurextïa.e! à longue lige. .1'' un' heurte aussi à la routine des fleuristes qui uni [iris l'habitude de se ser- vir de ces Heurs. I (epuis deux ans que j'ai .substitué une succursale directe à mon nom, au représentant que j'avais à Saint Pétersbourg, les progrès ont été sensibles et le moment est proche où nous serons parvenus à affirmer notre réelle supériorité sur nos concurrents. Dans le même but, j'ai également fondé, il > a quatre an>. une succursale à Varsovie et les résultats sont sems bfables. ,plutol même meilleurs, cette ville étant moin- ëloignée que la précédente. II n'y a pas qu'en Russie où notre action doive s'étendre el à Copenhague et à Stockholm entre autres, deux succursa- les "ni donné des résultats satisfaisants. Dans estte dernière ville surtout, où l'importation alle- mande de Qeurs italiennes n'existe pour ainsi dire plus, la i !'■ des Heurs de l'1' choix et à longues tiges à pris, en peu de temps, un développement considérable. 11 y a lien de nous montrer satisfaits de ce résultat, caria lleurdelCr choix ne peu! êl i-e fournie que par nus liorl iculteurs qui eut éle\ é la Culture des Heurs à la hauteur d'un art. Ayant une certaine expérience de la question de l'expor- tation à longue distance des Heurs coupées, je puis avoir quelques raisons de parler de ses inconvénients et des ré sUltâts acquis et d'engager nos compatriotes à poursuivre sans relâche 1 agrandissement de nos débouchés de façon à favoriser la culture française et. par là, à travailler daii 1 intérêt gênerai de l'horticulture nationale. Exposition internationale de Bruxelles en 1897. — Voici le> récompense pdées, à la iuite de (1) Le Jardin, is:is. page 50. l'exposition générale de pomologie a Tervueren, (décision du jury du 26 mars 1898), aux traités d'arboriculture [frui- tière, imprimés ou manuscrits, écrits au point de vuedel'en- seignement, de l'analyse et du commerce des fruits : 1"' prix. Médaille d'or de 100 lï. M. Balte! (Charles), pépiniériste à Troyes. M. Passy (li.i, arboriculteur au Désert-de-Betz, par Saint-Germain-en-Laj e. Hors concours, médaille de vermeil grand module. (L'ou- vrage présenté ne' remplissant pas les conditions du pro gramme) : M. Chevalier, à Montreuil-sous-Boisj Concours de plans de jardins a Limoges Comme les années précédentes, la Société d'hortii ulturà de Limoges a adjoint à son Exposition, qui aura lieu, ain i que nous l'avons déjà annoncé, du 28 mai au l" juin proi bain, un Concours de plans de jardins. Le I bénie proposé a peur but la création d'un parc public dans un emplacement choisi le long de la Vienne, entre le quai St-Martial el les bains du l'eut Saint-Mar- tial. Le programme de ce concours sera envoyée toutes per- sonne qui en fera la demande à M. le Secrétaire de la Société rue .les Carriers, à I .iiuoges. Ces concours de plans de jardins qiia inaugurés, il y a déjà plusieurs années, la Société d'horticulture de Limoges, procèdent d'une excellente idée, aussi n'y a-t-il vieil d'é- tonnant à ce que' d'autres sociétés aient songea en ouvrir également. Société française des Chrysanthèmistes. — Cette société, dont l'importance s'accroil de jour en jour, a tenu, le 13 mars dernier, son assemblée générale annuelle et a procédé au renouvellement partiel de son bureau. < lui été élus . Vices-Présidents : MM. Charles Ballet, de Troyes ; Delaux, deTouIouse ; Van den Heede, de Lille. Membres .lu Comité général : MM. Ed . André, de Paris ; Avniard.de Montpellier; Bourgette, de Nantes; Derlay. il Arias ; Marchand, de Poitiers ; Bonnefond . de Menue : Parent, de Chainbéry; Combet, Grillet et Rozain Bou- charlat, de Lyon. Membres du Comité floral : MM. Couillard, deBayèux; Fatzer, de Quessy; Laforge, de Saint-Bgrève Grenoble. Rappelons, à cette occasion, que le prochain Congrès aura lieu à Troyes, le 5 novembre, à l'occasion de l'exposition organisi'-e par la Société horticole de l'Aube, lent lait pré- voir que ce Congrès aura le même succès que celui d'Or- léans. Pièce d'eau des Suisses à Versailles. - Nu avons \u avec plaisir que des travaux de réparation oui dé faits à la pièce d'eau des Suisses qui est rétablie aujour d'hui dans son élal primitif. On sait que, l'an dernier, à la suite d'émanations qui avaient soulevé' les protestations de toute la population ve r saillaise, le curage de la laineuse pièce d'eau avait été en- trepris. Ce travail d'assainissement a été complété par un I pavai! d'embellissement. Les berges ont élé refaites d'après le tracé' primitif ; deux allées sablées séparées par une bande de gazon font toul le tour de la pièced'eau, commeau teihps du ( Irand Uni. La promenade setrom e. de celait, facilitée, el le coup d'œil n'a qu à y gagner. 11 faut donc féliciter l'administration qui a l'ail procéder à l'exécution de cet utile travail. Les jardins des gares. - A diverses reprises, nous avon parlé de ce que faisaient nos voisins d'Outre Manche, poui uragerle chei de gare à la création et- à l'entre tien de jardin- dan I" gares. L'an dernier, à pareille ëpoqiv nous avon égalemenl ignalé en- y applaudissant, I initial ivede la Société nationale cl horticulture de Franc", décidant de mettre un certain nombre de médailles à la 100 LE JARDIN disposition des Compagnies pour récompenser les chefs de garé, qui se seraient le plus distingués dans eel ordre d idées. La commission de la Société chargée de s'occuper de la question et composée de MM. Bergman, Truffaut et ( 'haurè, a informé la Société que les Compagnies de Chemins de fer étaient favorable à cette idée. En conséquence, le Conseil delà Société vient de voter une somme de 500 francs, pour être distribuée en médailles aux chefs de gares ayant créé h entretenu les jardiss les plus remarquables dans leurs paves. A propros d'Orchidées. —Xous recevons la lettré sui ■\ a n te : Paris le '-'S mars Î898. Monsieur te directeur, «Dans votre estimable journal du 5 février dernier: vous avez fait paraître une note très élogieuse sur le- i ulture des Phalœnopsis de M. le D' Fournier. à Neùilly-sUr-Seine (Seine). Permettez-moi d'ajouter, aux intéressants rensei- gnements que vous avez publiés, que les Phalœnopsis de M. Fournier sont cultivés dans une serre construite d'après mon système breveté à double vitrage. «Si j'appelle votre attention sur ce point, c'esl parce,que, eette serre n'ayant pas été construite par mes soins, j'ai du faire des réserves, quant à l'emploi de mon système qui a fait ses preuves, mais qui reste ma propriété absolue. « Veuillez agréer, etc..". " K. ( '<>, III. » PETITES NOUVELLES L'ouverture du Cours public et gratuit d'Apiculture (cul- ture des abeilles), professé au Jardin du Luxembourg, par MM. Sevalle et Saint-Pée, aura lieu le samedi 9 avril, à 0 heures du matin. Les leçons seront continuées les mardis et samedis suivants. Dans une assemblée tenue, le l'.l mars dernier, au Jardin botanique de Bruxelles, les sommités horticoles belges ont décidé qu'un monument serait érigé, à Bruxelles, à la mé- moire de J. Linden et, dans ce but, une souscription a été ouverte. On ne peut qu'applaudir a cette initiative. * A 1 occasion du Congrès international horticole de 18'.is, qui aura lieu, ainsi que nous l'avons déjà annoncé, en mai prochain, les membres de la Société nationale d'horticul- ture jouiront, comme les années précédentes, d'une réduc- tion de 50 0/0 sur les Compagnies du chemin de fer français, pour se rendre au Congrès. Par suite d'une erreur d'impression du programme, l'Ex- position d'horticulture de Paris a été annoncée comme de- vant avoir lieu du 18 au 25 mai. c'est du 18 au 25 c.vcïusti'e- ment) qu'il faut lire. * * La nouvelle loi des finances de Russie vient de résoudre affirmativement, en principe, la question de l'adoption, en Russie, à titre officiel, du système métrique. La Commission des Douanes à la Chambre des Députés a approuvé le rapport de M. Galpin, député, concluant à l'augmentation des droits sur les raisins et les fruits forces. EXPOSITIONS ANNONCÉES IMPOSITION d'horticul- M. Olivier, Moulins. — Du 3 au 6 novembre 1898. — de Chrysanthèmes organisée par la Société ture de l'Allier. — Adresser les demandes à Président de la Société, à Moulina. Bar-le-Duc. — Du 25 au 28 juin 1898. — Exsûsition d'Horticulture et des arts et industries qui s'y rattachent, organisée par la Société horticole, maraîchère et viticole de l'arrondissement de Bar-le-Duc Adresser les demandes à M. B. Joffroy, Secrétaire-Général de la Société, à Bar-le- Duc, avant le 1" juin. Rouen.— Du 28 au 31 mai 1898. — Exposition générale des produits horticoles, organisée par la Société centrale d'horticulture de la Seine-Inférieure. — Adresser les demandes au Secrétaire-Général de la Société, à lïouen. Paris. — Du 9 au 13 novembre 1898. — Exposition de Chrysanthèmes, fruits, arbres fruitiers, plantes fleuries et légumes de saison organisée par la Société nationale d'horticulture de France. — Adresser les demandes à M. le Président de la Société, Si rue de Grenelle, à Paris. BIBLIOGRAPHIE Dictionnaire populaire d'Agriculture pratique illustre, par Charles Deloncle et Paul Dubreuil — Ouvrage in-8* colom- bier à 2 col.. 1600 pages, 750 gravures, broché S tram s. Le dixième fascicule, qui vient de paraitre, achève cet important ouvrage entrepris par MM. Gaston Percheron et Paul Dubreuil. puis repris et mené à bien, avec tant de compétence, par MM. Charles Delonc e et Paul Du- breuil. Sous une forme permettant facilement les recherches, sont réunies dans ce dictionnaire les si nombreuses et si diverses notions scientifiques et pratiques intéressant l'a- griculture, et c'est bien plutôt une œuvre de vulgarisation des sciences agricoles, qu'une simple encyclopédie Le vignoble champenois et l'invasion phylloxérique. par L Bonnet. — En livraisons a Ofr. 30, paraissant fous les quinze jours a partir du 1" avril. L'ouvrage complet sera vendu 10 fr. Les souscriptions ou abonnements sont reçus an bureau du Jardin et chez M. !.. Bonnet, viticulteur a Muri- gny, près Reims (Marne). Nous sommes heureux d'annoncer a nos lecteurs l'im- portant travail que notre collaborateur, M. L. Bonnet ancien élève de l'Ecole nationale d'horticulture de Ver- sailles, doit faire prochainement paraitre. Cette publication, cours de viticulture pratique, spéciale pour les régions septentrionales et la Champagne princi- palement, formera un volume de 300 pages environ, in-4" raisin, orné de plus de "00 figures en zincographie qui aide- ront à l'intelligence d'un texte clair et précis. Le vigneron pourra donc, sans recherche ni fatigue, suivre la crois- sance de son plant, assister à toutes les phases de sa vie jusqu'à l'âge adulte, et, arrivé à cette période, se pénétrer des moyens de l'entretenir le plus longtemps possible en pleine prospérité: enfin, lorsque l'âge l'emportera, malgré ses soins, il trouvera le chapitre traitant de la restaura- tion, l'un des plus importants de ce travail. L'auteur donne ensuite les conseils nécessaires pour prévenir et anèter les maladies cryptogamiques, les rava- ges des insectes, etc., en signalant au viticulteur des auxil- iaires précieux, souvent trop délaissés. La multiplication de la Vigne forme un chapitre très intéressant, traitant, avec une grande compétence, du bou- turage et de la greffe, et décrivant uniquement les bons procédés connus, seuls utiles aux travailleurs. Les plantations et les travaux qu'elles nécessitent dans les différents sols, l'éducation des ceps, font l'objet d'une description savante et pratique. La théorie de laisser aller, applicable aux ceps en for- mation, donne lieu à une étude comparée qui réduit a néant certaines habitudes barbares de l'ancienne école. Enfin, sachant combien le commerce a besoin de ren- contrer toujours, dans les vins de Champagne, un caractère de race qui permette son expansion aux quatre coins du globe sans se heurter à des concurrents sérieux, l'auteur s'est attaché à décrire les seules formes qui, tout en tour- nant les inconvénients de l'arborescence, se rapprochent autant que possible de l'ancien mode de culture et assu- rent à toutes les parties du cep un développement parfaite- ment équilibré qui seul peut assurer la qualité et le carac- tère constants des produits. Manuel de la culture des plantes en appartement (Handbueh der praktischçn Zimmergartnerei) par Max llesdorffer. - Un volume .le 512 pages, illustré de 32s gravures et lu plan- ches hors texte. — Prix : !) fr. 45; relié, 11 fr. 25. Cet ouvrage, très complet et véritablement pratique, éci it en allemand, détaille avec précision et clarté tous les soins de culture et de multiplication que réclament les nombreuses plantes que l'on peut cultiver dans les appar- tements. La première partie contient les soins généraux de cul- ture : le semis, les soins de multiplication, l'arrosage, les engrais, les soins de propreté, la température des appar- tements, les plantes d'appartement en été au jardin et sur les fenêtres, etc. .. La seconde partie a trait aux principales plantes à cul- tiver : plantes à fleurs et plantes à feuillage pour pièces chaudes et pour pièces froides, plantes bulbeuses, Bromé- liacées, Aroidées, Gesnériacées, Palmiers, plantes succu- lentes, plantes d'aquarium, etc, etc.. La troisième partie traite du forçage des plantes en ap- partement. LE JARDIN 101 CHRONIQUE FLORALE L'harmonie des nuances dans une composition florale. -- Un éventail fleuri. -- Ornementa- tion méridionale. — Les fleurs aux funérailles. Quelques jolies corbeilles. — Les fleurs dans le cortège de la Mi carême. Le principal talent de quelques fleuristes allemands réside principalement, je l'ai déjà dit, dans l'ail si délicat d'asso cier et d'harmoniser les nuances ; ils créenl ainsi des choses ravissantes. Ce n'est ordinaïremehl pas ce bul que semblent viser la majorité des fleuristes français. Cependant, voici une com position semblant procéder de ces principes : lue corbeille avec une grande anse est garnie de Violettes de Parme, montées en faisceaux très légers, piqués sur un fond de feuillage d Adiantum, et formant comme un huâge mauve, sur lequel sonl disséminés, d'un côté de l'anse, de gros Œillets jaune paille, et, de l'antre, des An thetnis Etoile d'Or. L'anse est complètement dissimulée par des rubans mauves, avec, à la partie supérieure, quelques nœuds éga lement mauves, du centre des- quels part un faisceau de rubans jaune pâle. Enfin, sur les bords de la corbeille, des nœuds jaune pâle se succèdent et sont mêlés à d'autres noeuds mauves. Certes, ceci est distini i des associations de fleursetde rubans de tons divers, d'une seule cou leur dans une même composition, mais c'est tout de même ravis- sant, au possible, cette harmo- nie du mauve et du jaune. Et combien il serait désirable que cela se généralisât ! h. semble mieux se prêter à une décoration florale. \ si, comme on peut s'en taire une idée, cette gracieuse i Ro i, Odontoglossum, Muguet et teuillage d'As- perge et à' Adiantum, suivant, en une ligne élégamment le toi n de 1 éventail, fait elle très bon effet. Dans le midi de la France, on tire un très heureux parti de ceux des citrons qui sont trop petits pour être livrés à la consommation. Les branches feuillues qui les portent sont fort goûtées pour la décoration des appartements. Lés étran- gers surtout, qui viennent passer quelques mois sur le lit- toral, aiment beaucoup ces sortes de garnitures. Avec los rameaux portant plusieurs fruits, on confectionne de graeieuses guirlandes dont on entoure les glaces et les tableaux en laissant, de temps à autre, une branche s'élan- i er '-I , de place en place Nous sommes en pleine saison des bals ; les fleurs et les jeunes tilles qu'elles parent, rivalisent de grâce et de fraîcheur. Les fleurs sont, en effet, le complément obligé de toute toilette : aussi, les dames et les demoiselles s'en parenl elles volontiers avec plaisir; Si le bouquet que l'on portait autrefois à la main a cédé la place à l'éventail, parce qu'il était parfois encombrant ; par contre, l'éventail est très souvent garni de jolies gerbes de (leurs. En effet, en même temps qu'on adoptait la mode île fleurir les bourses et les aumônières, l'usage d'orner île fleurs les éventails se répandait et on lui faisait bou accueil. Aussi, dans les bals mondains, voit-on peu d'éventails, comme de corsages d'ailleurs, qui ne soient parés d'une grappe d'Orchidées, d'une guirlande de Violettes ou d'une gerbe de Roses. L'éventail que nous figurons (fig. 49) est fort heureuse- ment drapé d'étoffe pâle sur laquelle retombent quelques tlots de dentelle relevés par des coques de ruban de nuance assortie. Ou le confectionne souvent pour une soirée seule ment, il n'y a donc pas à craindre que les fleurs le dété- riorent, car on ne le conserve généralement que comme sou venir. La forme de cet éventail, qui est plutôt celle, d'un Fig. 49. — Ecran fleuri quelques fruits retomber. I ette ornementation est fort cur.„eus et rappelle' celle que les Améri- cains et les Anglais font pour les fêtes de Noël. Il me faut du reste ajouter que ces Américains el An glais, qui se trouvent en villégia- ture dans le Midi au moment de Noël, font un emploi considérable de ces rameaux. Le tout se con- serve frais et en bon état pendant trois ou quatre semaines. J'ai eu occasion de voir, il y a un mois, une décoration de ce genre dans un hôtel, à Nice, et son aspect, tout à fait original, m'a complète- ment ravi. Voilà que l'on réprouve l'em- ploi des fleurs aux funérailles! C'est du Nord que nous vient cette nouvelle, lu correspondant d'un journal catholique de cette région se plaint de voir des fleurs aux funérailles et de les voir ré- pandues sur les tombes ; il vou- drait qu'une association empê- chât cela, qu'il traite d'abus sous ce seul prétexte que les fleurs ont jadis été employées dans les l'êtes païennes et les considérant, dés lors, comme anti-chrétiennes ' Faudrait-il donc, pour cette raison, les proscrire des églises. où les personnes pieuses les portent à foison et qu'elles dé- corenl si bien les jours de certaines' solennités? Faudrait-il doni aussi que les gens, dont le regret est sincère, se privent I muet hommage rendu à la mémoire de Ceux qu'ils pleurent ! Heureusement, cette propagande ne trouvera guère de par- tisans et la voix de celui qui a prononcé le premier mot n'aura pas d'écho. Par contre, tous ceux qui ont cette chose à cœur, ont pris la défense des fleurs et la plupart des jour- naux de cette' région se sont fait leurs interprètes. Notrecol- laboratéur, M. Ad. Van-den-Heede a publié, dans un journal quotidien, un article tout à fait juste à ce sujet, et le Cercle horticole du Nord a consacré, dans son Bulletin, quelques pages bien documentées en faveur de l'emploi des fleurs dans les cérémonies religieuses et funéraires. Et voilà maintenant que M. Alexandre Hepp, dans une de ses spirituelles, ironiques et vives « Quotidiennes » du Journal, semblerait condamner aussi, mais à un tout autre point de vue, les fleurs que l'on envoie pour honorer la mé- moire du défunt. Et, sous sa verve piquante, sous ses mots 102 LE JARDIX qui portent-, pointe une lueur de vérité. G'est que ce n'est pas absolument 1rs fleuré elles-niênies qu'il réproin e, mais bieii plutôt 1 intention q'ui n est pas toujours sincère. o \ oila, au hasard,' dit-il, tournis en bloc, envoyés sans auei valeur de sentiment, mais riclieel selon le protocole caor tuaire, les Violettes, les Lilas blancs, les Camélias, etc. Mais, en réalité; est-il quelque chose de plus mélancolique quecette floraison truquée, ces somptueux liol» uiage* d'une indifférence courante? » 11 est bien dommage, en effet, que ces avalanches de cou- ronnes e( do bouquets ne soient pas toujours offertes comme une preuve «le sincère regret. Il faut cependant laisser les choses suivre leur cours, far on ne i hangera pas les habi- tudes : c'est une prodigalité de Heurs, suit; mais il faul plu- tôl l'encôuragei «pie la blâmer. El puis, il y a tanl de labo- rieux qui eu vivent ! - Beaucoup de personnes recherchent la simplicité dans I assemblage des fleurs. A leur intenl ion, je \ iens île noter, à la montre d'un fleuriste dont je remarque toujours les heureuses conceptions^ quelques n positions îles plus élé- gantes. Comn lli' est cliai-niaiite et combien empreinte de naï- veté, dans sa simplicité voulue, cette corbeille ainsi dispo- sée: sur un fond de feuillage léger à'Adiantum sonl piquées des Meurs volumineuses de Renoncule Pivoine, desquelles se détachent seulement. quelques feuilles deCrotons; sur un côté, un faisceau de branches fleuries de Pêcher aux feuilles naissante^ semble posé là comme par oubli et négligemment. Une autre corbeille est toute en Azalées ruses, avec, en avant, quelques Tulipes. Le tout est complété par des nœuds de ruban vert pâle. lui voici encore une autre qui est tout à l'ait graciçuse, C'esl un petil panier normand, dans lequel sont piquées des Violettes de Parme, montées en faisceaux, sur un fond de légère verdure. Surun côté, part un faisceau, de jolies petites Tulipes. Enfin, sur l'anse, est une grande jetée-guirlande toujours en Violettes. Quelques nœuds de ruban rose pâle. posés de ci de là. rehaussent heureusement l'effet de l'en- semble. Enfin, une corbeille, garniede Roses Baronne de Roths- child, derrière lesquelles sent des thyrses deLilas blanc et, m avant, deux gros bouquets en Violettes de l'arme. Sur l'anse, sonl deux jetées-guirlandes en Violettes de Panne finement montées. Quelques nœuds de ruban rose pâle sont placés sur l'anse et, ça et là, sur la corbeille elle-même. Cette composition esl inflnimenl gracieuse et d'une exquise dou- ceur de tons, On n'a pas manqué de' faire appel aux fleurs | r le cor- tège de la Mi-carème. On en voyail des N eeaux.dans tous les chars: des gerbes de Lilas blanc el des Roses, prin- cipalement. Le comité des étudiants a offert a Mme et à Mlle Félix l'an re, des corbeilles d Azalées, de Roses, d Hoteia et de Lilas, ainsi que d'autres corbeilles de ces mêmes fleurs et d'Orchidées, à Mme Blanc, à Mme de Selvesel à quelques antres personnalités Au monde politique parisien. La reine ducortègeful tellement comblée de fleurs-, que -a chambre en était bondée et fui. pour quelques journées, convertie en un véritable jardin embaumé. ('es fleurs, qu'on avail offerl en hommage à sa royauté momentanée, ont dû lui faire penser, lorsqu'elle les \it, le lendemain à son réveil, combien, par leur durée éphémère, sa royauté et son triomphe d'un jour avaient d'analogie avec elles. Et cela même a dû la consoler du peu de durée de son règne et de sa majesté m vite déchue ! ALBERT MAUMEXÈ. Dermatobotrys Saundersii ('elle curieuse Scrophularinéc, originaire de Xata'l el du Zululand, seuleespèceconnue du genre DermàlobotrySj, créé en 1891 seulement, a été présentée à la Société nationale d'horticulture de France, séance du lu mars dernier, miik la forme d'un petil exemplaire portant à la fois fleurs e\ fruit par les soins de M. Max. Cornu, Professeur de cul- ture au Muséum d'Histoire Naturelle.. C'était la première lois qu'on voyait, à Paris, un échan- tillon fleuri et fructifié de cette plante nouvelle, relative- ment liés i-are : en dehors du mérite ornemental, la pré- sentation de cette espèce avait donc un intérêt botanique de premier ordre, mais qui a passé inaperçu. Voici des renseignements pour l'histoire de cette espèce. l.e pied présenté à la séance du lu mars dernier de la Société nationale d'horticulture de France provient d'un envoi lait par MM. Lemoine el tils. horticulteurs à Nain j , le 1'.' avril 1897; la piaule portail à ce moment :t fruits dont l'un, presque mur, lut récoltéle '-'1 avril; moitié des graines furent réservées pour être distribuées aux jardins botaniques, les autres furent semées aussitôt, germèrent le :t mai, et nous donnèrent 1511 plantes qui purent être assez fortes pour être déjà distribuées, à titre d'échange, en juillet 1897, aux Jardins botaniques français ci étrangers. l.e deuxième fruit lut récolté en octobre 1897; le troisième était encore sur le pied le Kl mars dernier, et on pouvait voir les pêdicelles des deux autres. A côté du pied initial, acheté chez M. Lemoine en avril 1S!I7. le Muséum présentait des jeunes plantes pro- venant du semis lait le 21 avril dernier, et des boutures racinées faites en automne (boutures de tôteel boutures de tronçons de lige) obtenues a\ec des piaules jeunes, ceci pour montrer que le Dermatobotrys se multiplie facile- ment. Le Dermatobotrys Saundersiia, été décrit et figuré, pour la j ire n itère lois. pai'M. Bol us. en 1 S! 11. .la us les Icones.plan- taricm de Hooker, planche liili). M. Bolus le plaçait, avec doute, dans la famille de Solanées, tribu des Cestrinées ; mais, dans la courte notice qui suit la description de M. Bolus, M. le Professeur Olivier émel l'opinion qu'il faut rapprocher cette plante des Scrophularinées, à cause île sa tige carrée et de quelques autres caractères tirés de l'embryon et de l'estivation de la corolle. Les premières graines envoyées en Europe le furenl aux jardins royaux de lvu . en 1892, par les soins du Directeur du Jardin botanique de Natal; la plante fleurit à Keu en décembre 1893 el fournit les éléments de la planche 7369 du Botanical Magazine, parue en 189-1. Dans le texte accompagnant cette figure, M. .1. 1). Hookei place, avec doute, le Dermatobotrys Saundersii parmi lei Scrophularinées, tribu des Chélonées, et il le rapproche du Phyyelius capensis dont les fleurs ont même couleur et à peu près même aspect, mais n'ont pas la même disposition, n'ont que quatre étami nés didynames el un fruit capsulaire, tandis que, dans le Dermatobotrys, il \ a cinq étamines parfaites i-i égales, un fruit bacciforme rappelanl comme aspeCl celui dll l'ailloli llid . Le Bulletin de Kew, année 1893, page :iii7. consacre aussi une courte noie au Dermatobotrys Saundersii. I. es journaux horticoles fiançais n mil pas encore luen lionne cette piaule, à ma connaissance du moins, sauf i rois ou quatre lignes qui lui sont consacrées par M. Bois en 1894. J'ai dit plus haut que le Muséum se l'était procurée elle/ MM. Lemoine et fils en avril 1897; ce habiles horticulteurs la nu fient eu vente depuis 1895. LE JAIihIX 103 Sa rareté -a nouveauté, le fait A'être montrée pour la première fois en ffeurireten fruit, son intérêt botanique au point centimètres de longueur; ces feuilles sonl chez nous caduques, tombent à l'automne, dès octobre : la plante prend alors un arrêt complel Je végétation pendant lequel elle doit être tenue en serre tempérée, à sec. Enfin en jaiu ier, la végétation reprend, elle est alors accompagnée de la floraison : les fleurs naissent à la base de la jeune pousse. sur des pédicelles ternes et courts, nés à l'aisselle de brac- tées courtes. Celle disposition laii que les fleurs forment rumine mi vertieille étalé à la base des jeunes pousses feuillées en voie de développemenl . Le calice est herbacé, petit, à ■"> divisions de trois à quatre millimétré de long; la corolle, de couleur rouge clair, jaunâtre extérieurement, plus pâle à l'intérieur, esl fcubu- leuse, allongée, courbée, (s'évasant surtout à partir de sa moitié supérieure, la partie inférieure étant presque cylin- drique); cette corolle qui mesure Ci centimètres de long porte à son sommet 5 lobes courts (3-4 millimètres) d'abord rapprochés, puis entièrement étalés à complet épanouisse- ment. Il y a ô étamines égales fixées au sommet du tube, un ovaire à deux loges, surmonté d'un style aussi long que le tube de la corolle et dont le stigmate en tête esl au menu' nivuau que les étamines ; le fruit est une baie ovoide, aiguë, surmontée de la base du style ; le péricarpe (peau du Iruii i est épais, coriace, de couleur verte devenant ardoisé à maturité : cette baie à écorce épaisse renferme beaucoup de graines nichées dans une pulpe gluante et d'une odeur peu agréable; ces graines sont parfaitement constituées et capables de germer, comme en témoignent les jeunes plants de semis présentés par le Muséum. Nous ne pouvons, comme renseignements culturaux, que donner les deux indications suivantes : 1" I.e Dermatobotrys Saundcrsii est originaire d'une contrée dans laquelle il y a une période serbe bien carac- térisée, qui correspond, pour la piaule, à l'époque de repos ou de végétation ralentie ; 2e I.a floraison se montre dès la reprise de la végétation. Pendant lélé 1897, notre plante a été cultivée en plein air, en situation ehaude.et abritée;à l'automne, elle a été rentrée eu serre tempérée, où elle a pris-une période de repos depuis octobre à fin janvier, époque à laquelle la végétation a repris son activité, pour donner la floraison en mars. A Keu . la floraison a été aussi hivernale (décembre); MM. I.cuioine et fils, dans leur catalogue de 1895, donnent cette piaule comme fleurissant en août; cela n'arien d'extra- ordinaire, i't peut être obtenu par un mode de culture qui fasse coïncider la période de repus dé la piaule avec le milieu de lété. C'est à essayer. .1. GÉROME. LE CHAUFFAGE DU FLEURISTE De la Ville de Paria à Auteuil [.'installation du chauffage .lu Fleuriste .le la Ville de Pai'is, à Auteuil, esl terminée de) mis ((uell<- le- isoler de- conduites en cas d'a\ arie, et suspendus de ma- nière à pouvoir être démontés facile ni. Pour le cas où le- -erres à multiplication auraient besoin d'être seules chauffées, l'installation comprend* à côté des calorificateurs correspondants, unechaudièré permettant de le- chauffer, sans être obligé de faire fonctionner !<*.- grandes chaudières. De cette disposition'; résulte une économie qui n'est pas à dédaigner. Cette magnifique installation, digne de la Ville île Paris, lait le plus grand honneur à ion- ceux qui \ oui participé <-i .loin particulièrement, à I habile constructeur, M.( Irenthe, auquel nous adressons toutes nos félicitations. P. LECLEIL Ingénieur des A rta et Manufactures. Les Fruits du Cap et de Tasmanie en Angleterre Le Gardeners'Çhronicle du 26 mars annonçait lar- rivée en Angleterre du \ai-seau le « M : ». de «l'Union Steamship Company » avec une cargaison de 742 caisses de raisin et de poires du Cap. Sur cette quantité, 29; caisses de raisin et 20 caisses de poires sont, arrivées en très bon état et, contenaient des produits de tonte première qualité; le reste était de qualité moyenne. D'un autre côté, on annonce l'arrivée en Angleterre, pour le il avril, du navire la « China », avec une cargaison de 16.000 caisses de fruits de la Tasmanie, et du « Cuzço ». avec une cargaison de 10.000 caisses. Enfin, le Gav- deners' Chroniclc reçoit de Melbourne la nouvelle que 1' « Oruba » et la » Victoria », qui mit embarqué respec- tivement 6.000el 10.000 caisses, arriveront vers le 24 avril. LES Chrysanthèmes pour Corbeilles de plein air Le dédain — on pourrait presque dire, l'oubli — dans lequel sont, tombés les Chrysanthèmes Pompons, ce dis- crédit plu- ou moins justifié, serait-il sur le point de cesser'.' l'il p. 'Il de la laW'lll'. jusqu'à ce jour croissante, dont le-supi'ib's variétés à grandes fleurs, admises aujour- d'hui partout dans les garnitures d'appartements, i par- celle de cette vogue se reporterait elle sur leurs sœurs, infi- niment plu- modestes, niais encore si charmantes en plein air'.' C'est du moins ce nui semblerait résulter d'articles parus depuis peu dans les périodiques horticoles français, i in s'avise que les Chrysanthèmes Pompons et autres "variétés à Heurs moyennes ou petites, peuvent; à lautoiniie el jus- qu'aux fortes gelées, 'Constituer des corbeilles variées; on signale un mouvement qui se dessine, en Angleterre, en Faveur de ce- dédaignées, et l'on reproduit des listes de va- riété- indiquées par les journaux horticoles anglais, comme recommandables pour garnitures automnales de plein air. llu moment OÙ la chose nous est donnée comme venant d'Outre-Mànche, elle a toutes les chances d'être bien accueillie chez nous et d'y être à la mode sous peu : ainsi sommes-nous fait- dans notre beau pays de France. El cependant — - comme il arrive souvent en horticulture — la priorité ne revient pas à nos \oisins. C'est en France que ce genre d'ornementation a été tout d'abord essayé, il y a de cela plus de douze ans. puis continué' el préconisé. A mainte- reprises, Le Jardin a parlé de ces tentatives, par- VILLE DE PARIS PLAN DU CHAUFFAGE DES SERRES DU FLEURISTE D'AUTEUIL M. FORMIGÉ. Architecte. *«#., UARCf/AOlC» ittPMC Légende L. GRENTHE, Ingénieur A & M, Constructeur. G. — Générateurs de vapeur. Tuyaux de distribution de vapeur. .... Postes de réchauffement de l'eau de circulation. Tuyaux de circulation d'eau chaude. r.aicT-jp-; pour le service du chauffage, g. — Chaudière d'été pour la multiplication. R. — Cheminée. *■ — LE JARDIN 105 ticuiièrement heureuses, disons-le toul de suite; il a cité tel de nos grands jardins publics, paré en octobre, novembre .'i jus, pi à la mi-décembre, aussi brillamment qu/en plein cie je sont les plus beaux de la Capitale; et cela, alors que, partout, corbeilles et massifs s'étaient dégarnis depuis Long- temps, atteints par les premières gelées blanches. Un des colla.borateurs habituels du Jardin, M. L. Henry, eue! de i lulture .ni Muséum, a même publié, dès ÎKSÎS, dans le Bul- letin de /Association des anciens clercs de I Ecole Natio- nale d'Horticulture de Versailles, une étude détaillée sur ce sujet, intitulée » Emploi des Chrysanthèmes d'automne pour massifs », dans laquelle il traite de la culture, du chois des variétés, de la composition des massifs. do la protection à leur donner à l'automne, etc. Le Temps, lui aussi, par la plume charmeuse de M. d<' Cherville, a signalé, à maintes reprises el avec éloges, les résultats ainsi obtenus au Jardin des Plantes. Quelques autres journaux onl fait de même, en manifestant leur sur prise de ne pas voir les autres jardins publics parés de cette façon. Cependant I exemple ne rencontrait guère d'imitateurs, chez nous du moins, puisque, nous dit-on. il est maintenant suivi en Angleterre. 11 fallait cette sanction de nos émules-; cest aujourd'hui chose faite. Je songeais à toul cela, par uni- après-midi de lin no- vembre-dernier, en parcourant le Jardin des Plantes dont les corbeilles — une cinquantaine peut-être étaient gar- nies de Chrysanthèmes dans toute leur splendeur. Des ge- lées de 4 à 5° avaient déjà sé\i. tous les autres jardins pu- blies avaient complètement perdu, el depuis longtemps, leur parure de Heurs. Ici, floraison complète : corbeilles varices, corbeilles unicolores, jaune d'or éclatant, jaune pâle, blanc pur. rouge cramoisi, rouge vif, lilacé tendre, rose Irais, acajou... jetant des notes ou puissantes et. vives, ou discrètes et douces au regard, parmi les nombreuses lignes de collections, aux nuances d'une richesse et d'une variété infinies. Sous le pâle soleil de celte fin d'automne, dans le gris de cette mélancolique journée, précédant de si peu celle qui on\ re l'hiver (1), dans ce cadre de grands arbres, main- tenant dépouillés de verdure, l'effet était saisissant. Il y a treize ans que furent essaj ées, an Jardin'des Plantes, les premières corbeilles de Chrysanthèmes. M. le Profes- seur Max. Cornu, nommé depuis une année à peine, avait, dès lois, deviné tout l'intérêt d'une ornementation de ce genre, et résolu de la faire succéder à la garniture estivale. u Non-seulement, nous disait-il au cours d'une récente conversation sur ce sujet, non-seulement les corbeilles de Chrysanthèmes sont précieuses pour la garniture autom- nale de nos jardins publics, mais songez qu'elles sont pré cisémènt d'ans tout leur éclat à l'époque des chasses, c'est- à-dire à l'époque où les propriétaires ruraux sont à la campagne. Les grands domaines réunissent alors de nom- breux invités, en général amateurs de belles choses. Quelle satisfaction pour l'hôte qui, au lieu d'un parc dépouillé par les premières gelées, le montrerait superbement fleuri! et quel triomphe pour le jardinier! » La remarque est fort juste. Et l'on pourrait ajouter que si. s,, us le climat de Paris, les corbeilles de Chrysanthèmes ' ont une aussi longue durée, il y a toutes chances pour que, dans les régions plus méridionales, elles persistent une très grande partie de l'hiver. Ait Muséum, dans les premiers temps, une denii- doiizaine seulement de variétés (des Pompons surtout) lurent employées ; mais bientôt diverses autres, qui s'étaient fait remarquer, dans la très nombreuse collection de réta- blissement, par leurs qualités particulières : port nain, floribondité, résistance aux premières gelées, etc., vinrent s'ajouter aux premières. Certaines se montrèrent avanta- geuses el on les multiplia ; d'autres ne répondirent pas aux espérances qu'elles avaient t'ait concevoir ; elles furent éli minées. Un assez grand nombre passèrent ainsi successive- ment eu observation. Aujourd'hui, sans compter une dizaine de variétés encore à l'essai, et après une sélection sérieuse, le Muséum emploie, pour ses massifs, une ving- 1. Certaines variétés telles que Julia Logeai ère. Qiqutqut, Marguerite, Mont d'Or, se sont maintenues jusqu'au 15 dé- cembre. laine de variétés donl nous donnerons plus loin l'énumé- ration. Parmi ces variétés, il en est qui fleurissent de bonne heure et dès la lin de l'été; d'autres qui s'épanouissent en saison ordinaire; d'autres enfin qui vont jusqu'aux der- niers jours de l'automne. Et cette succession de floraisons permet une garniture ininterrompue pendant des mois où les jardins sont ordinairement dépourvus de Heurs. Plante véritablement merveilleuse, le Chrysanthème se déplace tout épanoui, sans en souffrir le moins du monde. Vos massifs sont passés ; du jour au lendemain, vous les re nouvelezen Chrysanthèmes, ci Iesavez plus beaux et (dus fleuris qui' jamais. ('ne taille peu élevée, une bonne tenue, une floraison abondante, une résistance aussi grande que possible aux intempéries, telles sont, indépendammepl de la beauté du coloris, les qualités primordiales que doivent présenter les Chrysanthèmes de massifs. ( 'es qualités, les variétés em- ployées par le Muséum les réunissent à des degrés divers ; mais on est, fondé à tenir pour particulièrement sérieuses cl très dignes d'attention les indications que donne cet éta- blissement eu mettant, s,,us les yeux du publie, ses mas- sifs bien étiquetés eî composés non pas au hasard, mais à la suite de longues observations el de recherches persévé- rantes, portant sur une série considérable de variétés (plus de 800), et poursuivies pendant déjà treize années. Voici, d'après la brochure de M. I.. Henrj . et d'après des indications complémentaires qu il a bien voulu nous donner, comment, au Muséum, on procède pouf la préparation, fort simple d'ailleurs, des plantes de massifs, et comment on les emploie. L'auteur fait tout d'abord remarquer que lune des prin- cipales qualités du Chrysanthème, c'est de pouvoir se trans planter en boutons très avancés et même en fleurs. Il n'est pas nécessaire, pour cela, de faire une culture en pots : la plante, élevée eu pleine terre, se relève avec la plus grande facilite, surtout si le sol a \\u peu de corps. Le mode de multiplication le plus pratique pour le cas spécial des variétés de massifs, c'est la séparation des liousses enracinées qui se développent autour des vieux |iieds, dès novembre. < >n pourrait les détacher aussitôt leur apparition, mais il est plus sur de relever les touffes après la floraison, de les mettre en jauge en les enterrant suffi- samment, et en recouvrant de paille ou de long fumier l'intervalle des lignes, et d éclater eu avril. Les éclats, tout enracinés, sont mis en planches, à 0"25-0m30 de distance en tous sens ; chaque brin donnera une plante ; aussi peut- on planter les éclats un à un. surtout si ['on a affaire à un sol favorable : on peut aussi les mettre deux à deux. Les soins, tout élémentaires, consistent en nettoyages, binages et pincements. Il est rare que l'on ait besoin d'arro- ser, mais un bon paillage est à recommander. Les pincements sont indispensables. Le premier se l'ait dès que la jeune plante à environ 0"15 de haut : on la rabat à LTOS ou Ù"'1U du sol. II se développe deux ou trois rami- fications, chacune d'elles est pincée à son tour, à une lon- gueur d'environ 0°05, des quelle a atteint une dizain- de centimètres. On pratique un troisième pincement si la végétation est très vigoureuse, et si les plantes ont une ten- dance à trop s'élever; celui-ci se fait beaucoup plus long ; il ne doit jamais avoir lieu après la mi-juillet, sous peine de retarder, et quelquefois même de compromettre la flo- raison. Le Chrysanthème est, comme chacun sait, l'une des plantes cultivées qui profitent le mieux des engrais. Toute- fois, lorsqu'il s'agit de la culture pour corbeilles, il n'y a pas avantage à trop favoriser la végétation; ce serait au détriment de la bonne tenue des touffes; on doit chercher à obtenir des plantes basses, trapues, et à ramifications fermes et dressées, et les plantes allongées, grêles et déjetéès. Ainsi élevé en planches, les Chrysanthèmes peuvent y rester jusqu'au commencement de leur floraison. _ On les relève alors en motte après avoir pris soin de mouiller co- pieusement les planches la veille, au moins unedemi- ji ornée à l'avance. On les transplante ensuite en corbeilles dontle ten.tiu a été lui même préalablement mouillé. Il est mi: LE JARDIN prudent, surtout si l'on opèn pai un temps sec. de ména- ger une cuvette autour de chaque pied, et de tenir aux arro- sages les pi' miers jours après la plantation. Comn [ieut déplacer le Chrysanthème toul fleuri, il es! facile de composer des corbeilles de mélange en assnrtis- anl les eouleursel les tailles; cela ne manque pas d'agré- ment ; mais l'etîel esl encore plus heureux avec les massifs unieolores ou simplemenl bordés. Aux premières gelées, beaucoup de variétés souffrent eh pleine terre, mais tant 411e le thermomètre ne descend pas ,u dessous de 1". il n'y a que peu île craintes à avoir en ce qui concerne le-- bonnes variétés pour corbeilles. 11 esl à remarquer d'ailleurs que ces premières gelées n'atteignent que le< fleurs épanouies, et non les fleurs en boutons. ( esl pourquoi les variétés tardives, après avoir supporté plusieurs dégrés 'le froid, s'épanouissenl dans toute leur beauté, si une période île temps doux survient ensuite. Depuis longtemps, M. le Professeur Max. Cornu avajt remarqué que les premiers froids, avant-coureurs des grandes gelées, ne persistent pas au-delà de trois ou quatre jours. 11 en avail tiré cette conclusion que, sj lors îles pre- mières gelées, il était possible d'abriter les variétés les plus résistantes, il y aurait ensuite beaucoup .le chances 'le les avoir belles, bien au-delà 'les limites ordinaires. Aussi, des isss. m-il installe] sur les collections .-t sur corbeilles, des abris peu coûteux et très pratiques ; ces abris donnèrent les résultats attendus. En ce qui coi me les corbeilles, ils se composent simplement de deux piquets ou mieux .le deux fers à T placés aux extrémités de la cor- beille, el reliés au-dessus de celle-ci, par un lil de fer bien tendu et solide. Chaque soir, lorsqu'il \ a crainte dégelée, on jette une toile grossière par-dessus; cette toile esl ten- due de chaque côté en forme de loil ou de tente, et fixée, au moyen déficelles, à 'les piquol enfoncés presque rez-terre. Je le répète : c'est simple, pratique el efficace pour le but cherché; j'ajouterai que cela 11 s s'aperçoit qu'à peine une lois les toiles retirées. Moyennant cette précaution, si l'on a choisi judicieusement les variétés, et pour peu que l'on soit favorisé par la température, on peu! prolonger les flo- raisons jusque vers la mi-décembre. Voici, avec une courte description, quelles sont les va- riétés actuellement cultivées au Muséum pour corbeilles. Variétés de Chrysanthèmes cultivées en corbeilles au Jardin des Plantes (Notes communiquées par M. /.. Henry) 1" Variétés a floraison estivale (fin été). Mme ( 'astex-Desgrangcs. — Japonais à fleurs moyennes, blanc pur. Plante naine, d'excellente tenue, très boane pour corbeilles. Floraison très abondante el soutenue. A donné une variation jaune pâle, G. Werinig, moins conve- nable pour corbeilles, à cause de son coloris un peu terne. M Caboclu !■ leur petite. peu serrée, d'un jaune intense. Plante basse, de très bonne tenue, très florifère. Ancienne variété, très méritante pour corbeilles. Rose d'Eté, C'est, en rose li lacé, ce qu'est, en jaune. la \ ariété précédente. Rouge lilacè d'été. — De coloris plus foncé et de [aillé un peu plus élevée que le C. rosed'ètè. II. — Variétés a floraison automnale précoce Souvenir du Directeur Hardy, — Nouveauté obtenue il \ à quatre ans, par M. Puteaux de Versailles, el essayée tout d'abord au Muséum : s'est révélée de suite comme excellente pour corbeilles. Plante naine, trapue, de végéta- tion régulière et uniforme, de tenue parfaite. I.a fleur, de moyenne grandeur, est du groupe qui, au Jardin desPlantes a été qualifié « fleurs légères » groupe intermédiaire entre les h Pompons u et les ci Japonais ». Son coloris est d'un beau rouge pourpré tout spécial. Cette variété est des plus ie, ommandables. Président Grèoy. — Taille moyenne: tenue très bonne. Fleur assez grande, 4è -la série des « Japonai 1 uge vio- lacé à reflets et a revers argentés. Plante excellente pour corbeilles. Lord-Maire. Plante basse, très ramifiée, à tiges rigides, dune tenue parfaite. Fleurs petites, presque du type (i Pompon » mais extrêmement nombreuses, à ligules rose lilaeé sur fond blanc. ( "est l'une îles \ ariétés qui réunissent le plus de qualités pour la garniture des corbeilles, après les premières gelées. Sœur Mèlanie. Fleur légère d'un blanc d'abord très trais et très pur, se nuançant de rose sm- la fin de la flo- raison. Cette variété qui est d'une extrême floribondité et d'une rare beauté en groupes, serait parfaite pour cor- beilles si sa taille assez élevée n'obligeait à employer des entourages de légers tuteurs entrecroisés. III. Variétés a floraison automnale intermédiaire éblouissant. Piaule taille asse/ élevée. Deuil de Thicrs. -- fleur légère, assez grande, rouge pourpre foncé, l'aille moyenne. Tenue assez bonne. Coloris très spécial et d'un bel effet . Deuil de Carnot. — Variation delà précédente, dont elle diffère nettement par sa nuance cramoisie noirâire; plus belle encore que le type. Trouvée par M. Puteaux. Genre Aimée Ferrière. — Variété rappelant l'ancienne « Chinoise «si connue autrefois sous le nom A' Aimée Fer- rière. mais s'en distinguant par ses Heurs plus petites, plus \ iolacées, sa taille plus réduite et sa tenue meilleure. ( lette forme, certainement très ancienne, a été trouvée sans nom dans la vieille collection du Muséum; elle n'a pu être encore assimilée. Samson. — Fleur moyenne, jaune d'une tenue satisfaisante, bien que di Effet puissant. Capitaine Lambert. — Fleur plutôt petite, rose carminé argenté. Plante ne dépassant guère 0*70, ce qui est une taille satisfaisante pour le Chrysanthème; très bonne tenue. Madame Bon (lars. — Grande tleur rose glacé frais, d'un très beau coloris. La planteest malheureusement de grande taille et elle se tient assez mal. ce qui oblige à entourer les corbeilles de tuteurs entrecroisés. \ n\ ienf qu'en grandes masses. Semis Japonais. — Plante trouvée dans un semis l'ait au Muséum, de graines provenant directement des Jardins impériaux deTq-Kio. Elle est du typa japonais; sa tenue très lionne et sa taille réduite permettent de l'employer en corbeilles. Le coloris est d'un beau rose lilaeé. Mlle Marthe. — Pompon d'abord blanc jaunâtre, puis blanc pur. Tenue assez lionne; mais taille un peu élevée. IV. —Variétés a floraison automnale tardive Miniature. - Curieuse variété à petites fleurs fausse- ment tubuleuses, d'un très gracieux effet, d'abord blanc verdâtre; puis blanc pur. Bonne tenue. Taille moyenne. Marguerite. — Pompon, d'abord jaune à cœur un peu acajou, puis jaune d'or chaud : ton éclatant. Bien une d'une taille assez élevée, cette variété se tient parfaitemen t el elle 1 ipte parmi les meilleures poui corbeilles. Mont d'Or. Le plus nain de tous les Chrysanthèmes, le plus réduit de tous les Pompons : sa fleur ne. dépasse pas en diamètre, la grandeur cl une pièce de cinquante cen limes. Mais la tenue esl irréprochable; la floraison est tel- lemenl al lante qu'il est difficile de s'en faire une idée ; le coloris est acajou doré chaud, d'un superbe effet ; enfin la taille réduite de la plante et sa rigidité permettent de l'em ployer en bordure des autres variétés. CeChrysanthèmeest le premier que Ton ail essayé en massifs au Jardin îles Plantes ; c'est en le voyant que M. Cornu a eu l'idée de ce genre d'ornemental ion. Jttliit Lagraeére. — Remarqué presqueen même temps que le précédent . celui-ci a, lui aussi, toujours été' consen c Il le mérite à tous égards par son beau coloris rouge cra- moisi très foncé, son extrême floribondité, sa tenue parfaite et sa très grande résistance aux premières gelées. Cet hiver, au Muséum, nous l'a vqns vu encore en très bon état huit jours avant Noël; en massits de plein air. LE JARDIN 107 Riquiqui. — Fleui légère, acajou jaunâtre Plante de très bonne trime, malgré sa taille un peu au-dessus de la moyenne. De même que la précédente, ell i tn n tante aux gelées. Elle fori le très beaux massifs. Etoiln fleurie. — Acajou jaunâtre brillant, rappelant la variété précédente comme l'orme, renue également très bonne ; résistance remarquable aux froids. A. XOXIX. Les Hellébores Ceux d'entre vous, mes ehers lecteurs du Jardin, qui ont jamais hanté les pentes du Salvatore dans notre lumineux Tessin m ,|\ii uni parcouru le T.\ roi, ont admiré, dans les premiers mois du printemps, 1 Hellébore à la grande Heur d'un blanc rosé, notre Rose de Noël, surgissant partout à l'état naturel entre les cailloux calcaires et --mus les buissons. IN en <>nt aimé davantage l'antique plante de nos jardin que les botanistes nomment Ilellc limus niger (fig. 50), à cause ih- la couleur sombre de nu racine. ( "est mu' très belle plante que la Rose de Xoël, en \ érité, '-i nulle autre ne la vaut ru tant que fleurs .1 hi\ er. i >u en possède des variétés à très grandes ■i les Anglais atta- ■aueoup d'impor- certaines il entre i -bonis niger. Fie. 51, — Eranthis hiomalis fleur: client l> lance à elles. Pour moi, j'aime notre Rose 'li' Xoël telle qu'on la rencontre, avec sa belle grande fleur rose clair cachée sous un épais <■! sombre feuillage et n'en demande pas davantage. Elle me rend -i heureux telle qu'elle est que je ne cherche pas à obtenir mieux. Nous avons, on Suisse, deux et mê- me trois autres Hellébores, m l'on comprend dans ce genre le joli Eran- this hicmalis (fig. 51), une sorte de Renoncule jaune qui est une Hellébore et qui fleurit aux tous premiers beaux jours du . printemps. Les deux autres i pèces sont à IleUrs certes ou verdâtres; positivement vertes chez 17/. oiridis, elles sont bordées de brun rouge chez [II. fœtidus (fig. 53). Elles fleurissent toutes deux, en ce u lent, sur les peu tes île nos monts, mais ce -uni des fleurs de peu d'apparence et, i<-i. c'est le feuillage qui rehausse l'éclat de la plante car il est réellement beau, presque archi- tectural. En < trient, c\ déjà dans l'Europe orientale, on rencontre tonte une série d'Hellébores aux fleurs rougeâtres, brunâtres ou cuivrées. Le Caucase, nous offre \'H. colcliicus, qui est la plus belle .le toutes ces espèces il Orient. Ses fleurs, très nombreuses, nui grandes, d'un pourpre violacé, foncé, cuivré | tué, avec, au centre de la fleur, un bouquet d'étamines d'un blanc jaunâtre. Les feuilles, comme chez tout I p Fis;, 5','. - HeUrbonis caucasiens le cette catégorie -ont persistant i ti - ornementa elles même Les fleurs s'épanouissent il'' mais en niai et mil de longue i rès longue durée. Les horticulteurs ont croisé 1rs llclle- horus niger, U. uiridis, IL colchicus, II caucasiens (fig. 52), etc.. et ont obtenu une certaine quant ité de \ ariétés .|iii suiii \ raimént très belles. Ji ne dirai pas que les fleurssoient éclatantes, ni décorai ives : mais elles ont une beauté propre qui ne peut s'expliquer par des paroles. Ce sont de ces fleurs d'artistes qu'un peintre, un sculpteurou un poète placera devant ses yeux pour faire ger tuer '1rs formes élégantes, des idées géniales dans son cerveau, filles sont grandes, ces fleurs au ealiee teinté en sombre ou en clair, tirs grandes par fois ; elles <>m de larges sépales colorés qu'on prend à tort pour des pétales, eoux-ui étant très petits ri placés à la base de la gerbe d'étamines blanc jaunâtre nui occupe le rentre de la fleur. Leurs teintes -mil tellement délicates, tellement fondues el harmonieuses, leur forme est -i belle qu'elles mil un langage qui plaît illlinillirlll. Je \ irn- il en cueillir une gerbe dans mon jardin el l'ai placée là \c ces Hellébo- res (1), on en cultive des collections im- menses et je virus d'en voir à Leipzig, il y a quinze jours, un véritable champ toul coloré el nuancé de blanc, de pourpre el de rose. 11 est à souhaiter n les mul- tiplie par drageons ou semis. Une excellente m ette, en terminant, au sujet des Unir- de ces variétés d'Hel- lébores . Il rst birii connu qu'elles ne se conservent pas dans 1 eau et i e I là re qui leur a nui dans l'esprit des amateurs. Cueillez une -, ibu de ces belles fleurs d'Hellébores hybrides, mettez-la dans l'eau et, au bout d'une journée, elle se fanera. Eh bien. je vais vous indiquer un -\ stèmebien simple pour conserver 11) Nous engageons notre collaborateur a venir visiter les cultures deM. Dugourd, a a bleau,— NVD. L. R. Fig. 53. Helleborusfœtidus, 108 LE JARDIN à ces mêmes Heurs leur fraîcheur absolue pendant deux et même trois semaines : en les cueillant, entaillez légèrement avec la pointe d'un canif, la base de la tige de deux ou trois côtés, c'est-à-dire faites une incision longitudinale à la partie inférieure, sur le tiers de la longueur de la tige... c'esl tout. Mais essayez el vous verrez que j'ai rais.. m. II. CORREVON Questions Économiques et Commerciales Les droits de douane sur les produits de l'horticulture d'origine étrangère. Nousavons, dan-- le dernier numéro du Jardin, annoncé l'apparition du Bulletin spécial de l'Union commerciale des horticulteurs el marchands grainiers de France, faisant connaître Jes réponses des horticulteurs français qui sont opposés à toute augmentation des droits de douane. Notre impartialité nous fait un devoir de publier la lettre ci-des- sous qui nous est adressée par un groupe important d lioi ticulteurs d'Angers : Angers, le 25 mars I89S monsieur Martinet, Directeur du Jardin, Nous venons de lire clans le numéro du 1" mars 1898, de o l'Union commerciale des horticulteurs et marchands grainiers de France » sous le titre : Enquête sur la situation qui serait créée à l'Horticulture, par l'augmentation des droits de douane demandés par le Syndicat des horticul- teurs du Nord, cette assertion qui nous surprend et contre laquelle nous tenons à protester: « Protestation contre les droits proposés. » « Horticulteurs et Pépiniéristes d'Angers. » « Pétition protestant éiierglquement contre les droits, signée de tous les ■principaux établissements horticoles d'Angers ». Nous sommes obligés de vous faire connaître, que de nombreux et importants établissements horticoles d'Angers, s'associent au contraire,, à la demande faite par le syndi- cat des horticulteurs de la région du Nord pour ('augmen- tation des droits de douane. Le Syndicat horticole de Maine-et-Loire notamment, dans sa séance du 17 octobre dernier, a pris, à la grande majorité de ses membres, la décision de demander, par une pétition à M. le Ministre de l'Agriculture, l'augmentation des droits de douane sur les plantes venant de Belgique. Aux onze /omis cités dans l'article de l'Union commer- ciale, nous opposons les noms des vingt sept signataires de cette lettre qui se sont déclarés dans le sens de la pro- tection, et qui se sont fait représenter à la réunion générale de la société nationale d'Horticulture de France. Nous tenons à faire remarquer que l'expression employée : tous les principaux établissements horticoles d'Angers, est beaucoup trop générale, et nous ne voulons pas que cette assertion puisse induire en erreur, soit les Pouvoirs Publics, soil le monde horticole. Veuillez agréer, etc.. MM. L. Goisnard, secrétaire du Syndicat horticole de Maine-et-Loire, Chedanne-Giinoisseau, Flon Père et 1 ils, Mihier-Halopé, Faroeïon fils, GiiiNoissEAi', Choinii.re, Ragot, Frémont, Mulot, Charles Denis, Bai driller-Doi- neau, Massicot, Perrault fils aîné, Auguste Henneoiin, Bécuet, Ed. IIeumexot, Picherit, Ch. Charozé, Bei.soeur, Tessier-uoisnaru. Dubois, Rapin, B. Gelineac, Lelous Dorgère, Hennequin-Denis, Bavard. D'autre part, nous recevons, avec prière il insérer, com- munication de la lettre suivante adressée à M. Galpiii, rapporteur de la proposition Berteaux, à la Commission des Douanes : Paris le 28 mars U Monsieur le Député, A l'occasion du projet de loi présenté par M. Berteaux, Député de Seine-et-Oise, tendant à la surélévation des droits de douane actuels sur les raisins et fruits forcés, Il nion commerciale des horticulteurs de France, repré- sentant les intérêts des producteurs de fruits de toutes les régions du territoire, tient à appeler votre attention, sur l'importance de la production fruitière de notre pays et sur la nécessité de conserver à l'étranger les débouchés néces- saires pour écouler une partie de cette production. La France est considérée, ajuste titre, comme le pays le plus favorisé pour la culture fruitiè e. La région du Midi expédie, dans tous les pays du nord de l'Europe, les fruits à noyaux tels que cerises, prunes, pêches, abricots de même que les fraises et les raisins. De lîordeaux et de Montauban, viennent les raisins et les prunes; des régions de la Loire et de Normandie, les poires et les pommes, de Seine-et-Oise, les raisins de Conflans, les cerises, les abri- cots, les poires; de la Seine, les beaux fruits de Montreuil, pèches, poires et pommes; de Seine-et-Marne, les renom- més chasselas de Fontainebleau, en fruits frais et conser- vés; enfin, du centre de la France, les noix, châtaignes, amandes, etc., etc. Les pays qui sont les principaux acheteurs de nos fruits sont : l'Angleterre, l'Allemagne, la Suisse, la Belgique, la Russie, etîa Hollande. D'après l'annuaire officiel statistique la France, publié par le Ministère du Commerce, la valeur des exportations de fruits de table, s'est élevée, de 1891 à 1806, à une moyenne annuelle de 30.000.000 de francs. Il est bien certain, que cette valeur ne tardera pas à augmenter, grâce à des tarifs de transport plus économiques, et surtout par la création de nouveaux débouchés à l'étranger où les fruits français font prime. Il est à craindre que les puissances étrangères, pour repondre a la surélévation projetée des droits sur les fruits forcés entrant en France, ne surtaxent nos produits Déjà la Belgique, à laquelle nous expédions chaque année des fruits de table pour une valeur moyenne de 2000.000 de francs, tandis que nous n'en recevons de ce pays, que pour C00.000 francs, n'a pas hésité, après l'application du droit actuel de t fr. 50 sur les fruits. bircés, à frapper les fruits naturels venant de France, de droits qui s'élèvent dé 50 à 100 0/0 de leur valeur. Nous pouvons donc craindre de voir se fermer en partie les marchés étrangers à notre production nationale qui occupe des milliers d'ouvriers, qui forme la principale source de richesse de bien des régions de la France, et cela au profit seulement d'une industrie de grand luxe exercée par quelques producteurs (dont une partie proteste contre la surélévation des droits) et qui .n'occupe, dans son ensemble, que quelques centaines de bras, dans toute la France. C'est pourquoi, le Bureau de l'Union commerciale des horticulteurs de France, proteste énergiquement contre toute surélévation de tarifs, ces droits ne devant profiter qu'à quelques personnalités, au détriment de lamasse des cultivateurs français. Je vous prie d'agréer. Monsieur le Député, l'assurance de mes sentiments les plus distingués. Le Président de l'Union commerciale, A. ÏRUFFAUT. OUVRAGES REÇUS Les fruits â l'exposition d'automne de Paris, par Charli s liai tet. — Brochure de s pages, extraite du Journal de- la Société nationale d'horticulture de France. Le Concours cidricole de Nantes en 1897, par Charles Ballet. Brochure de s pages extraite du Journal delà Société nationale d'horticulture de France. Congrès ornithologique d'Aix en 1897, par Ernest Bergmann. — Brochure de 16 pages extraite du Journal de la Société nationale d'horticulture de France. Traité des arbres et arbrisseaux, par P- Mouiltetert. — La 36" livraison de cet ouvrage comprend la fin des espèces du genre Liquidambar , la famille des Casnarinées, celle des Gnétacées et le commencement de la grande famille des Conifères. Dictionnaire d'Horticulture, par D. Bois. — La 27° livraison de ce dictionnaire se termine au mot Nidularium et contient, entre autres. un intéressant article sur les Narcisses. Dictionnaire pratique d'Horticulture et de Jardinage, par G, Nicholson» traduit par S. Motlet. — La 68" livraison de ce dictionnaire contient, entre autres articles principaux, ceux se rapportant aux genres Syrhiga et Tagetes, ainsi que le commencement de l'article taille. LE JARDIN III!) Œ lletonnage et plantation des Artichauts La Culture retardée de la Vigne Dans la pratique, on ne multiplie presque jamais les Artichauts par le semis, car ils dégénèrent. Il arrive même, très souvent, qu'une partie des plantes provenant '1'' semis ne fournissent que des têtes ressemblant à celles des Char- dons. On ne doit donc employer ce mode 'le reproduction que. lorsque, à la suite d'un hiver très rigoureux, on ne peut se procurer îles œilletons. Le proeédé le plus généralement employé est celui qui • c m -Nti' à planter des oeilletons, au printemps ou en automne. i le mode de multiplication offre, sur les semis, de sérieux avantages. En effet, il est de beaucoup plus rapide que ce dernier, car il donne, presque toujours, une petite récolte dès la première année, et. en outre, il reproduit exactement les variétés que l'on désire propager. L'œilletonnage se fait toujours au printemps; cependant, lorsque l'on veut faire une plantation à l'automne, on doil enlever, à cette époque, les œilletons donton a besoin poui la plantation, et, au printemps, procéder à l'ceilletonnage général. Pour mener à bien cette opération, il faut déchausser le pied-mère et écarter les rejetons qui se trouvent au collet. On ne doit laisser, sur chaque pied, que les trois plu- beaux œilletons; de cette façon, on est assuré d'obtenir de beaux produits. Pour taire une bonne plantation, on doit défoncer le ter- rain à 0"50 "U 0"6fj de profondeur, en ayant sein de bien retourner la terre ; puis, on répand, sur le terrain, une bonne eouche de fumier bien décomposé que l'on enfoui'l par un profond labour; on trace ensuite les lignes pour la plan- tation. Dans un potager, une distance de C'SO à I mètre en buis sens suffit. Si, au contraire, il s'agit d'une plantation en plein champ, destinée à être labourée, on doit planter à l™2o on lm50 entre les lignes et à I mètre sur les lignes. Pour la plantation, on doil choisir de forts œilletons muni- d un fragment de rhizome. < In repique au plantoir en plantant le- œilletons deux par deux, en laissant 0™25 entre eux et en observant les distances données plus haut. On doit arroser pour faciliter la reprise des plants et sur- tout s il s'agit de plantations de printemps qui ne peuvent se faire qu'en avril. De celle façon, en est assuré d'avoir une belle plantation bien garnie. Dans le courant de l'été, çyj demie quelques binages afin d'entretenir le sol propre. Dans le Sud-Ouest et dans le Midi, il y a intérêl à œilletonner à l'automne, car la reprise se fait beaucoup mieux a cette saison et on a ainsi quelques produits au printemps. A cet effet, on se sert, avec avantage, des tige! qui ont ees-é de donner des fruit-. Quoique j engage fortement à faire la plantation en automne, il est. bon de dire que celle de printemps est I rè digne d'intérêt et qu'il y a même grand avantage de la faire également, car. vers le mois d'août et dans le courant de septembre, on a la satisfaction d'obtenir des produits qui •eiil Ire- appréciés. Mais, pour cela, ilfautavoir bien soin. pendant l'été, d'arroser et de biner de temps en temps, comme d'ailleurs on le fait poui toutes plantes qu'on veul entretenir en bon état de végétation. Pour obtenir, chaque année, des produit- à l'automne, il faut donc, (nus le- an-. faire une petite plantation au printemps. En outre, une plantation d'Artichauts ne peut donner de bons produits que pendant 1 et ô ans au plus, si Jonc on a eu soin de faire la plantation annuelle, ou se trouve avoir toujours la même quantité de pieds en lié- lion rapport. A l'automne, on doit mettre une bonne couche de fumier et l'enfouir par un bon labour. Il existe plusieurs variétés d'Artichauts, et-, chaque localité en a adopté une spéciale : ainsi, dans le Nord, on cultive en grand ï Artichaut vert do Laon; dans le Nord- Ouest, c'est Y Artichaut gros camus de Bretagne ; dans le Sud-Ouest, on ne cultive généralement que l'Artichaut gros camus du Mèdoc; dans le. Midi, l'Artichaut oert el l'A i tichaut violet de Provence et enfin, dans le Roussillon. 1 Artichaut blanc. Toutes ces variétés sont très bonnes et réussissent partout où on veut bien les cultiver. LOUIS TARASSE. lui 1895, M. Anatole Cordonnier publiait une brochure, intitulée Les eu, /mis pratiqués <-n horticulture, dan- la quelle il donnait quelques détail- sur la culture retardée le la Vigne. Voici ce qu'il disait : <( La culture retardée consiste, après avoir réuni dans une même serre des variétés liés tardives, a retarder autanl que faire se peut le dépari de p, i-égétation, en aérant beaucoup et en arrosanl peu. » Au dépari de la végétation, on cultive commedaus la culture hâtée en aérant cependant davantage, et en mainte- nant généralement une température de quelques degré iiioin-eie\ éeque ue 1 indique le tableau (page 27). Au mois de septembre, il faut commencer à wiitenir la végétation par la chaleur artificielle el maintenir une température ulii-ante jusqu'à la maturité complète qui arrive - vembre, détembi i janvier, suivant le traitement donné. A partir de ce moment, aérer quand on le peut, et se con- tenter d'une chaleur très tempérée, variant entre :! et S". « Les derniers -oins consistent à protéger la récolte des rayons du soleil par un badigeonnage -m- les carreaux de ]a -erre, ou peut ainsi conserver le raisin -m- la Vigne jus qu'au mois de mars. » Voilà donc des indications précise-. L'an dernier, un cultivateur s'est inscrit en faux contre cel article, prétendant que la culture retardée n'existait pas, et que son auteur roulait induire le public en erreur. A l'Exposition de Chrysanthèmes et de fruits de la Société nationale d'horticulture de France, en novembre dernier, on pouvait lire, dan- une vitrine où étaient expo iés des fruits, un entrefilet prévenant les amateur- de -e tenir en garde contre les indications de culture retardée, celle-ci n'existant pas et n'ayant été indiquée que pour induii n erreur les per-onnes peu expérimentées. t'es contradictions m'intéressant sérieusement, je me promis de suivre el d'expérimenter moi même. Voici donc le résultat de - observations: A cette date, ','n mars 1SIIS. M. Anatole Cordonnier vend encore des quantités do superbes raisins Black Alicanle de culture retardée (selon lui), avec des rafles absolument vertes et fraîches, et des baies noire-, pruinëes et non i idée J'avoue que, maigre me e m de i ulture retardée, je ne ni- arrivé à conserver dès raisins en bon état que jusqu'aux premiers jours de février. J'espère dépasser cette époque l'année prochaine. Y arriverai je.' Il est àisê de comprendre que. pour aller jusqu'à celle laie, il n'y ait pas de culture retardée; niais celui qui nie l'existence de cette culture, pourrait-il nous dire quel e-t ],. nom cle celle qu'a employée M. Cordonnier pour être à même de vendre encore a l'heure a. nielle de -i beaux fruits'.' S'il n'y a pas île culture retardée, il y eu a une autre, quelle est-elle ".' Le fait brutal est là. le raisin est magnifique de beauté i de fraîcheur, ce n'est pourtant pas du raisin forcé'. Il serait intéressant de vider celle question. A. DELMAZURES. Dictionnaire iconographique des Orcnidèes, par A. Cogniaux et A. Goosens. Voici les noms des principales Orchidées figurées en couleurset décrites dans le fasciculcde ceDictionnaireparu ces jours-ci : Cattleya Mantinii. Milloma Peetersiana, i idontoglossum Rossh albens, Leelia anceps Schrœderiana, Dendrebium fimbriatum, Bifrenaria Harrisoniœ, Cyprt- pedium Avtlwrianum, etc.. tio LE JARDIN' Piaules nouvelles on peu connues SPIRiEA MILLEFOLIUM Torrey Le Splrœa MUlofoliilin est, sans contredit, la plante la plus étrange de la famille des Rosacées. Rien en '-11" ne rappelle un végétal appartenant àcette famille: par son feuillage, paï sa glandulosité, par on odeui on dirait une Composée et, pardessus tout, un Artemisia » est l'im- pres ion que m'a produit cette plante, la première foi ; que i ai eu 1 m i asion de la voir. Découvert, il y a environ 10 ans, en Californie, dan - montagneuses qui nous ont déjà donné leCarpt ntcna : aïifoi ni i VHeuchera sanguinca, le Spirœa Millefolium, en raison même de son aspect étrange, a été rapporté. t"iii cl abord, à un genre nouveau, que des analogies antériei i mil fait nommer Chamœbaliaria, par rapport au Chamœ- batia foliolosa, également californien, appartenant à la même famille et antérieurement connu. < )n 1 a trouvé dans l'Utah, 1 Arizona et le territoire de Wyoming. i esl un petit arbrisseau buissonnant, à rameaux épars couvert d'un tomentum blanc étoile sur toutes ses parties, pourvu d'unegrande quantité de glandes résineuses et odo- rantes sur l'inflorescence et le calice : les feuilles sont dis- posées en fascicules au sommet des rameaux qui, par suite, sont dégarnis, sur une grande étendue ; ceux de l'année, qui -mil florifères, en portent également quelques unes; les sti- pules distinctes du pétiole sont petites, membraneuses, liné- airesel caduques;les feuilles, glabres en dessus, sont tomen- teuses, étoilées en dessous, brièvement pétiolées, obliques, bipinnatiséquées, composées d'environ vingt paires de folioles décurrentes sur le rachis quiesl convexe en dessus et sillonné en dessous, les terminales conlluentes entré rites; les segments de second ordre forment des paires in- termédiaires, au nombredelSpu 17, alternes, imbriqués, obtus, très entiers, à. peine décurrents et très courts. L'inflorescence de cette curieuse S pi rée termine les ra- meaux de l'année; elle est multiflore, tomenteuse, étoilée el Forme des grappes dont l'ensemble constitue une panicule pourvue de bractées dont les inférieures sont foliacées, tan- disque celles du sommet sont caduques ou avortent; le calieeest formé de sépales deltoïdes aigus ; lacorolle.de pétales un peu plus longs que le calice, arrondis, de cou- leur blanche : les étamines sont incluses : les carpelles lan- céolés donnent naissàneeà cihc( follicules coriaces, inclus dans le calice et un peu plus courts que lui. oblongs et atténués aux' deux bout-, s'ouvranl le long de ta nervure ventrale et au sommet", les graines sohl au nombre de huil au plus, linéaires, oblongues et suspendues. Le Spirœa Millefolium, comme son nom générique l'in- dique, appartient à la tribu des Spirëacées où il se plaçait, pour Maximovicz, à côté des Sorbaria dans le voisinage de Spirœa Lindleyana, S. grandi/Jojna, S. Kirilowi; mais, par son aspect étrange, il se distingué dé toutes les espèces con- nues. Par ses feuilles pinnées composées de folioles très peti- tes, ta présence de stipules,fleurs hermaphrodites, il s éloigné des Aruncus; les feuilles habituellement simples, dentées ou lobées, l'absence de stipules chez les Spirées propre- ment dites, distinguent égalemenl la plante californienne qui pourrait, sans trop de témérité, a l'exemple de ce que pensaient Maximovicz et Porter, constituer un genre auto- nome. Le Spirœa Millefolium, que son terme spécifique définit parfaitement par suite de la ressemblance de ses feuilles a i'- celles del Achilléemillefeuille(Ac/wW«?aMiWe/b7t«m), esl a peine connu dans les cultures et non- ne l'avons encore \ u qu'au Muséum. On l'a confondu, dans des publi- cations horticoles justement estimées; ave.c une. autre plante à laquelle nous avons l'ail allusion, le Chamœbatiafolio- losa de Bentham. Cette dernière j liante, décrite en 1850 et découverte par Hartweg dans la région du Sacr; nto, a. .mi effet, le faciès du végétal dont nous avons parlé' plus haut; elle s'en distingue de suite et à première vue par les segments médiansdes feuilles obovales et plus larges, par l'inflorescence paueillore et non ramifiée, tandisque, dans le Spirœa. elleforme une grappe large el abondamment fournie. En regardant de plus près, on trouve encore de différences plus profondes. Les carpelles sont nom- breux, ne < tenant qu'un seul ovule, ,jt nesont pasiuclus dans le calice les ;raines sont dressées ou ascendante . Le fruit esl donc formé de follicules :.'. qui ont été répartis de la manière suivante sur les dix erses caisses : 86.446 Ir. 71) pour la caisse des retraites ; 391.597 francs pour la caisse des pensions ; 33.945 fr., Il pour la caisse des convois; 30.138 Ir., 89 pour la caisse de prévoyance; 1.608 fr. 50 pour la caisse des orphelins; 11.112 lianes pour la caisse Moynet. La Société compte actuellement 1.062 membres hono- raires et ililS membres participants, donl 97 sont déjà retraités. I.a prochaine assemblée générale delà société aura lieu, le S mai prochain, à 2 heures, SI. rue de Grenelle, en l'hôtel de la Société nationale d'horticulture de France. Le nom scientifique du Black rot. Cette maladie, sj connue et si redoutée aujourd'hui pour nos Vignes, a été observée pour la première fois en Amérique, en 1861, par M. Engelmann, qui lui donna le nom de Nemaspora ampclicida. M. E. Roze résume, dans le Bulletin tir lu Société mycologique de France, les transformations du nom scientifique de ce Champignon, dont les diverses tonnes ont reçu, successivement, les dénominations suivantes : Phoma ucicola, Phyllosticla citicola, Sphœria Bidwcllii, Physalospora Bidwcllii, Lœstadia Bidioellii, Guignardia Bidwcllii. Ce dernier nom, appliqué par M. M. Viala et Ravaz, doit, selon M. Roze, être changé en celui de Guignardia ampc- licida, pour se conformer à la loi de priorité' admise en nomenclature botanique. Le prochain Congrès des Chrysanthémistes. — (luire les questions suivantes, que le Congrès d'Orléans a décidé de maintenir à l'ordre du jour du Congrès de Troyes : 1" De la fécondation dans le Chrysanthème (rôle du père et de la mère) : 2° Des meilleurs entrais et composts à employer dans la culture du Clin sanlhème; :>' Qu'entend-on par races de Chrysanthèmes? 1" Classement alphabétique des Chrysanthèmes. (Quel mot doit guider Tordre alphabétique".') 5° Maladies el parasites. Le Congrès mettra a l'étude toutes celle- que lui sou- mettront les membres de la Société, en les adressant au Secrétaire. Le fermage en Calabre. — D'un te de la F, -mile d'informations 'lu Ministère de l'Agriculture relative au fermage en Calabre. non- extrayons les renseignements suivants, intéressant plus particulièrement la viticulture el l'horticulture : Les baux a long terme ne sont jamais passés pour une durée de plus de sept à douze ans, el encore n'emploie-t-on ce genre d tral que pour la location .le te nés incultes ■ m de lit- de torrents abandonnés par les eaux. Ces terrains sont utilisés généralement pour les plantations d'Oliviers, île Mûriers, d'Orangers ci même pour les Vignes. LE JAlil'IN 115 Tous les frais sont alors à la charge de l'enl repreneur qui jouit, en compensation, de toul le produit de la terre. A l'expiration du contrat, le propriétaire doit faire expsr tiser les plantes ou les arbres en plein rapporl el n sent vraiment que là esl un centre horticole où la culture des plantes de serres esl admirable- ment comprise. L'exposition aété inaugurée le 16 avril par la famille royale: le Roi, la Reine el la Princesse Clémentine. Le Roi a longuement visité l'exposition : il y est resté trois heures et s'est entretenu avec les exposants au sujet de diverses plantes que contenaient leurs apports: La vue d'ensemble des plantes massées dans le grand hall du Casino et dans son annexe, me cause la même impres- sion générâleque celle que j'ai déjà éprouvée à l'Exposition d'horticulture de Hambourg, l'an dernier. Mais, en analysant bien mes sentiments, je trouve cependant que cette impression diffère nu pou dans les détails - si ce mol est ici applicable. C'est que, en effet, à Hambourg, s il fut donné à i le nde de pouvoir contempler des apports considérables de végétaux, on ne put, proportionnellement, voir autant de plantes aussi bien cultivées et d'une richesse de végétation el de floraison aussi frappante qu'ici. En somme, ici, à Gand, il Tant associer l'idée de la valeur individuelle des plantes à celle de leur quantité. Avant d'examiner en détail les principaux lots exposés, il convient de jeter un coup d'oeil sur l'ensemble. Vu du haut du perron donnant dans la salle des récep- tions, le grand hall (flg. 56), situé en contre bas, présente un aspect vraiment ravissant et féerique avec ses plantes exotiques au feuillage si pittoresque et aux fleurs parfois si originales el généralement bien jolies. En face de ce petit perron, est un petit roi hei au pied du- quel se trouve une petite pièce d'eau au milieu d'une pelouse minuscule, parsemée de quelques plantes exotiques dont l'ensemble se reflète dans une glace très heureusement placée au bas du rocher; derrière, une allée passant con- tre ce rocher est bordée par un massif dont une autre grande glace, masquant la porte d'entrée, forme le fond. Puis les massifs situés à droite et à gauche, au bas du per- ron, sont occupés par dos plantes à feuillage el dos plantes à fleurs: au-dessus du feuillage si diversement coloré des i Protons, des spathes rutilantes d'Anthurium, dos Heurs par- lois bizarres dos Orchidées, s'élancent les frondes majes- tueuses des Palmiers et des Fougères. Enfin, sur la petite pelouse sont disséminés de beaux spécimens et des groupes de plantes variées : plantes à fleurs et plantes à feuillage. Traversons maintenant la salle de réception et non-- nous trouvons en haut de l'escalier dominant l'annexe (flg. 57). Là, c'est une éclosion de fleurs, un parterre de plantes fleu- ries, dont les coloris sont étincelants sous la lumière tamisée par une étoffe rayée de rose et do vert pâle, el ressortent sur le ton vieux vert des tentures, un peu foncé cependant. \ oici des lots d'Azalées de serres, de Camellias,de plantes du Capot de la Nouvelle Hollande, dune culture non seu- lement i arlaite mais extraordinairement bien comprise; aussi les amateurs de ces plantes s'extasient-ils devant la beauté des exemplaires présentés. Puis ce sont encore des plantes vertes etd'autres à feuil- lage coloré, dos Azalées de plein air, etc., le tout relevé ça el là par des spécimens remarquables de Palmiers, de Pou gères el d'autres plantes analogues, Ailleurs, des Orangers couverts de fruits et qu'on croirait venus de notre belle cote méditerranéenne, des Acacia paradoxa, A.vcrlicillata et autres, en exemplaires hors ligne. Enfin, au fond, un mas- sif d'Azalées tout à fait volumineuses, un véritable éblouis- semenl de fleurs. Ions lots qu'il faut examiner en détail. Il y a tant et tant de fleurs brillantes, tant de coloris opposés les uns aux autres que la vue finit par en être fati- guée. ( !ela me rappelle une, naguère, quelqu'un — ce fut un belge,' si mes souvenirs sont exacts, — lançaces mots (( trop de fleurs » : comme ce serait le cas de les appliquer, ces mots, à cet amoncellement d'Azalées ! Dans d'autres salles, ce sont dos plantes bulbeuses, des < Irchidées, îles plantes nouvelles dont nous reparlerons, etc. Dehors, ce sont des lots d'arbustes \aries. de Conifères, qui ne peuvent — et il s'en faut de beaucoup — soutenir la comparaison avec les massifs de ces moines plantes expo ses à Paris pai- les horticulteurs el pépiniéristes français. P antre part, voici dos Lauriers d'Apollon diversement formés, qui sont u les spécialités de l'horticulture gan- toise; puis du matériel horticole: serres, châssis, chaut Eages, etc., en bien inoins grande quantité qu'à Paris, et ce n esl pas dommage. Avant de passer en revue les lots exposés, qu'on me per- mette d'exprimer une opinion, c|iii n'est pas seulement mienne, mais que j'ai également entendu souvent formuler: leiies. i e\|,o-ition est de tous points réussie sous le rap- porl de la valeur des lots ,-t de chacune des plantes indivi- duellement, mais combien plus joli serait l'ensemble si des locaux plus vastes eussent permis d'adopter la méthode française de grouper les plantes de telle s. nie que chacune soit bien en évidence sans que, pour cela, l'ensemble en souf- fre et si. de plus, les massifs étaient surélevés el entourés de bordures de gazon presque verticales. l'ne exposition ile.es plantes, dispos,'.,, comme la com- prennent et l'exécutent certains horticulteurs parisiens, — l'art associé à la beauté et à la majesté des spécimens de plantes exposées, — mais ce serait l'idéal ! Nombreuses étaient les plantes nouvelles intéressantes : notre directeur, M. II. Martinet, en a d'ailleurs pris les descriptions et en parlera dans le prochain numéro. * ■ Parmi les choses les plus intéressantes de l'exposition, les collections de plantes du Cap et de la Nouvelle Hol- lande présentent un très grand intérêt. Ces collections sont nombreuses et chacune d'elles renferme dos sujets , l'une culture admirablement comprise. Certaines d s plantes peuvent compter à juste titre parmi les pins belles de l'exposition et je ne serais pas , '.tonné que celle exhibition ],.s remit en vue el en laveur, car. en général, leur culture n'a été abandonnée ou du moins fort délaissée, que parce que souvent on la croit difficile à mener à bien. Je ne doute même poinl que certaines d'entre elles ne soient très appréciées à Paris, si quelques horticulteurs se incitaient à les cultiver. Les exposants de ces plantes sont : tout d'abord, Mme la Comtesse de Kerchove, dont le loi ravissant contient nom- bre de beaux exemplaires parmi lesquels je «itérai : Diosma cordata,D. capitata, Chorizema Lowi, Polygala Dal- maisiana grandiflora, Kennedya purpurea, Adenandra fragrans, Erica cucullata, Acacia cordata, A. paradoxa, etc., etc. Puis M. Bedinghaus, avec une collection remarquable, dans laquelle se trouvent : Eriostemon myrtifolium, E. linearifolium, Boronia elatior, Leptospermum scoparium, LE JARDIN 117 Adenandra fragrans, Acacia longifolia, A. grandis, A. cordata, Tetratheca ericoides, Brachysema acuminata, Diosina ericoides, D. alba, Clianthus magnifiais. Cette dernière espèce esl une superbe plante cultivée couram- ment à Gand comme plante de marché Un peu plus loin, M. Jules de Cock présente une série de ces mêmes plantes, parmi lesquelles le curieux Pimelea spectabilis, le Boronia polygaUvfolia, absolument splen- dide, le Brachysema latifolia, Genistaformosa, etc. 1 11 très beau groupe aussi de M. Emile de Cock : l'inté- ressant Asalea lincarifolia, dont on peut voir, dans l'expo- sition, plusieurs nouveautés autrement colorées; VAphe- horticole de Belgique, à la municipalité, aux membres du Jury, à la presse horticole et aux horticulteurs. Cette fête eut lieu dans une salle superbement décorée, donl du te je reparlerai. Enfin, aujourd'hui, 17. l'après-midi s'est passée dans les superbes serres du château de Laecken s m- invitation du Roi ; nombreuse était la foule qui admirait les beautés de ces si rres universellement réputées et où, pour la circonstance, les toilettes rivalisaient avecles fleurs. Gand, 17 avril. ALBERT MAUMENË. Fig. 56. — Plan du grand hall de l'Exposition quinquennale de Gand. lexis macrantha rosea, leKennedya purpurata, lePul- lenœa stricta, etc. Les exemplaires d'Acacia, ainsi que quelques Melrosi- deros, étaient absolument remarquables. Bien des choses seraient encore à citer dans cette série des plantes de serre froide; c'est du reste ce que je ferai dans le prochain numéro. - L'Exposition internationale quinquennale d'horticul- ture de Gand. est l'occasion de nombreuses fêtes offertes aux membres du Jury. Ainsi, le 15, la municipalité convia les invités à une fête d'art qui eut lieu à l'Hôtel-de- Ville. Hier, lii. un raout international a été offert par le Cercle Anomalies florales. — La Chronique orchidéenne rapporte avoir reçu de M. Debois, chef des cultures de M. Madoux, à Ànderghem, les deux curieuses fleurs monstrueuses suivantes : 1" L"n Cypripedium insigne muni de trois labelles, de consistance assez molle, à poches moins profondes que d'habitude, mais à peu pn'^ semblables; les deux labelles supplémentaires tiennent, la place des pétales, qui sonl absents ou. pour mieux dire, qui ont servi à les former. Le staminode est tout petit, d'un jaune verdâtre et presque rond. 2° Un Dendrobium Wardianum dont la fleur est presque dépourvue de labelle, celui-ci étant réduit à une petite masse charnue et blanche, plus courte que la ci don ne. 118 LE JARDIN Orchidées originaires des mêmes régions Planles nouvelles ou peu connues que le Catttleya labiata autumnalis LES GYNERIUM La région dans laquelle on a retrouvé le Cattleya labiata autumnalis 1 1 ), renferme également quelques bonnesespèces et variétés nouvelles donl la science el l'horticulture tirent bon profit. En première ligne, vient le Cattleya Victoria Reyina qui, n'étant qu un hybride entre le ( '. labiata et le ( '. / eo poldi\a.T. pernambucaensis, restera, parce seul t'ait ma] heureusement toujours rare. Puis, le Cattleya LeC ■■ éga [émeut hybride naturel, mais, cette lois, entre les ( . la- biata et C granulosa. Pour l'un comme pour, l'autre de ces hybrides, la parenté os! indéniable. Le Cattleya Leopoldi y ax. pernambucaensis est distinct du type originaire de Santa-Catharina, par sa taille plus naineet son port plus érigé; sa fleur, de forme parfaite et de coloris. plus foncé, est marquée de macules également plus larges que dans le type. < >n ne le rencontre que dans un district très limité où il croît sur des arbres moins élevés que ceux sur lesquels se rencontre le C. la biata qui, lui, réclame une température plus chaude et plus aride ; il fleurit en octobre et no\ embre. Le Cattleya granulosa est une remarquable espèce robuste qui devrait êl re plus cultivé, étant donné le n bre des belles variétés qu'il a produit. Son coloris va du vert jaunâtre pointillé au rose foncé ou au jaune d'or pur. Cette espt se rencontre à une altitude de 200 à 300 mètres, d : bien plus t.as que le C. labiata, sur les arbres des forêts où l'atmosphère est plus lourdeet plus humide; il fleurit en décembre et janvier. Unedeses meilleures variétés est le i '. g. Buyssoniana. Le Miltonia spectabilis Moreliana atrorubens est une remarquable variété que l'on rencontre avec le C. labiata sur les arbres où il produit un supert ffet lorsque, en jan- \ ier, il est en fleurs. < m ne le rencontre cependant pas partout où se trouve leC labiata et il semble localisé sur deux ou trois sommets où l'air est sensiblement plus frais et où les nuits provoquent presque toujours nue rosée bienfaisante. Le Rodrigucsia pubescens (syn. : R. Lindeni) est une variété très florifère, très ornementale et d'un effet char- mant lorsqu'elle est en Heurs dans son pays d'origine. ( lu la rencontre surtout dans les fends, entre les montagnes, dans [es bois et broussailles appelées Capoeira alta ; elle est franchement épiphyte-, ne tenant aux branches des arbres que par quelques-unes de ses racines, tandis que nombre d'autres se balancent dans l'air chaud et aride de ces lieux. L'Oncidium Grovesianum, nouvelle espèce voisine de l'Oncidium crispum, peut être un peu inférieure à cette dernière comme coloris, est plus florifère qu'elle el produit de-, hampes florales plus ramifiées, formant de longs racèmes absolument décoratifs. Elleexiste à la même altitude que le C. labiata, mais en des endroits plus chauds et plus arides ; elle fleurit en mars. i >n trouve eue. .c,', parmi les ( tu ri d in m : les O. Cebolleta, ( >. barbatum el autres Oncidium de collection. Li'Epidendricm osmanthum, découvert en 1 ss 1 et ayant pour synonymes /•.'. Godseffianum et E. Capartianum, est une de plus belles espèces du genre ; il devrait être plus cultivé, étant donné sa floraison automnale. h'Epidcndrum Wattsonii est aussi très beau. Ces deux espèces se rencon- trent un peu partout dans la région dur. labiata. < >n treu\ e encore^ dans cette région, comme belles espèces decollection .-des Cyrtopodium, Stanhopea. Coryanthes, Catasetum, Plcurothallis,Bulbophyllum, Ionopsis,Ma > il laria, Sobralia, etc., dent bon nombre d'espèces et de variétés sont déjà bien connues parmi les pins méritantes. A propos du Cattleya granulosa, il est. important de remarquer que cette espèce fut, à plusieurs reprises, depuis 1840, importée de Parohyba et de Pernambueo el non du Guatemala, c'est donc à tort qu'on indique ce dernier pays comme étant son pays d'origine. L. F. (1) Le Jardin, 1897, page 2<6. M. O. Stapf, attaché' à l'herbier de Kevr, a récemment publié, dans le Gardencrs' Çhronicle, une i n té ressan te his- toire du genre Gynerium dent nous présentons le résumé aux lei leurs du Jardin. On connaît surtout les Gynerium par le Gynerium enteum ou Herbe des Pampas el le G. saccharoides on LTva, dent les panicules, quoique moins fréquentes que celles île la première espèce, sont presque aussi décoratives. Le G. argenteum est à peu près rustique sous noire climat. l'autre esl très rarement cultivé et n'est guère connu que par ses belles inflorescences importées d'Amérique. Le G. saccharoides est le type du genre. Marcgraf, il y a deux cent cinquante ans environ, l'avait rencontré près de Pernambueo et de Rio ( Irande et le décrivit sous le nom île Arundo sagittaria, dès 1648. Auflet le connut égale- ment et le signala dans la Guyane, en 1775, comme Sac- charum sagittatum. [/aspect extérieur n'est pas. en effet, sans analogie avec celui des Arundo et des Sàccharum. En 1809, lIumbol.lt, Bonpland el tvunth dans les Planta œquinoctiales le figurèrent et en tirent le type d un genre nouveau qu'ils appelèrent Gynerium d'après les échantil- lons récoltés au Venezuela, à Cumana. Les célèbres botanistes que nous venons de citer, insis- tèrent surtout sur la structure des épillets, leur diœcie el leur dimorphisme sexuel. I.a conséquence en était que toutes les espèces rapportées au genre Arundo ci, dioïques étaienl .les Gynerium. Neès appliquant ce principe, ap- pela G. argenteum., l'Arundo dioica Spreng ou A. Sel- loaiia ScllUlt, en même temps que quelques espèces du nouveau genre qu il réduisit plus lard. Somme toute, après .le nouvelles créations dues à Standel, Philippi, Dœll, etc.* le veine Gynerium l'oiupreud actuellement 20 espèces. Là question esl desavoir s il faul toutes les maintenir'.' Une réduction s'impose de suite: Gynerium sagittatum n'est que le G. saccharoides; il en est de même du G. Leoyi. Quand aux G. Neesei et G. pygmœum, on ne peut les séparer du G. Quila et le G', dioicum n'est autre chose que le C. argenteum. Il resterait à examiner la vali- dité de Il esp,.res placées sous deux types distincts d'après le mode de végétation et la structure des Heurs. L'un est fondé sur i.- G. saccharoides, l'autre sur le G. argenteum. Dans le premier, la croissance esl rhizomateuse comme dans la Canne de Provence; dans l'autre, elle est eespiteuse comme dans le Gynerium. Dans le (,. saccharoides, nous trouvons un rhizome rampant et allongé, le dimorphisme sexuel bien marqué, deux Heurs dans chaque épillet avec le rachis terminé par le sec |e Heur, deux ('lamines ou staminodes, les chaumes \ ivaees ayant de 10à (in entre nœuds. Le genre Gynerium présente donc des caractères ambigus si on y englobe ces deux piaules tandis que, réduit à c,. saccharoides, ilest des plus naturels. M. O. Stapf propose de le limitera cette dernière espèce. Que faut-il faire du G. argenteum ? Faut-il faire rentrer dans le genre Gynerium les autres espèces? Le G. paroi- fîorum parait n'être que le G. saccharoides, de même que le (i. arcuato-nebulosum ('arrière, les <;. (juila. H. speciosum, G. atacamense sont plutôt voisins du G. argenteum. Le G. argenteum n'est donc pas un Gynerium, genre i lotype qui restelimité au G. saccharoides. Est-ce un Arundo, au sens dans lequel on comprend actuellement .-e LE JARDIN 19 genre? Le genre Annula, dénomination très vague autre- fois, comprend pour les botanistes spécialistes de nos jours : :! espèces méditerranéennes, Arundo Donax, A. mauri- tanien, ete ; l'autre espèce qui habite l'Inde, la Malais Fig. 07. — Plan de l'annexe (Exposition quinquennale de Gand). sie, Madagascar et le sud de l'Afrique, l'A. Reynau- diana, devient le type du 'genre Reynaudia Hook. I. : 2espèceàde la Nouvelle Zélande, A. Kakao et A. conspicua dont Steudel avait fait le G. zcelandicum et qui né diffère ilu G. argenteum que par ses fleurs hermaphrodites : enfin il faut joindre cinq espèces de l'Amérique du sud, telles que A. pilosa, A. nitida, etc.. En comparant les caractères de ces Arundo et du Gyne- rium argenteum, ilest hors de doute qu'on ne peut réunir des plantes aussi diverses. Les premières -nui hermaphro- dites sans dimorphisme, les secondes sont dioïques avec dimorphis-me floral ; les unes sont 2-7 flores avec rachis court, les autres 3-6 Dur,-- avec un rachis allongé. Les gtu mes sont uninerviées, très étroites dans les Gynerium, tandis qu'elles se montrent tri ou quinqué-nerviées, larges el lancéolées dans les Arundo. Le nombre des étamines est le même, c'est-à-dire limais les glumessont très différentes comme forme, nervation, longueur et indumentum. Les "raines elles-mêmes présentent des distinctions fort nettes. Tous ces caractères sont suffisants pour faire du Gynerium argent eu m le type du nouveau genre Cortaderia comprenant cinq espèces qu'ilfaul caractériser ainsi : 1° Glumes longues défi à 8 lieues ] 2, très étroites, linéaires, prolongées en un acumen 1res long et très fin ; glumelles longues de 6 à 8 lignes, lancéolées, longuement acuminées ; -\- Panicule à peu près déjetée d'un même «Hé, Un peu distinct.' dans les pieds mâles et femelles, glumelles mâles, presque glabres à nervure mé- diane non prolongée au sommet V. argentea Staff. 4- Panicule symétrique et identique; glumel- les mules poilues à ner\ ure prolongée en une lon- gue soie C. araucana. •-'" Glumes longues de 1 lignes, lancéolées, acuminées ; glumelles de même longueur, acuminées. -(-Panicule très serrée; glu mes longues de là I lignes ] 2 ainsi que les glumelles : a. Panicule raide. longue del pied, symé- trique, très mollement soyeuse bril- lante C. speeiosa st. h. Panicule courbée, souvent lobulée, lon- gue de 1 pied 1/2, rude, à peine bril- lante C. riidiuscula St. -f- Panicule un peu lâche, longue de 1 à '-' pieds. formée de petits rameaux très grêles . C. Qiiila St. Ces cinq espèces s. .ut très voisines l'une de l'autre et dif- ficiles à distinguer en herbier quand on n'a que des échan- tillons incomplets ou bien seulement l'un des sexes. Une seule est cultivée, c'est le Cortaderia argentea. Toutes sont originaires de l'Amérique du sud extratropicale, des Andes et de l'Equateur. Le Cortaderia argentea Stapf. (Synonymes: Arundo dioica Spr. ; A. Selloana Sch. ; Gynerium argenteum Nées ; G. dioicum Dallière ; G. pwpureum Carr.) se ren- contre du sud du Brésil au sud de la Patagonie. lia été figuré, pour la première fois.sousle nom de Pampas-Grass par Paxton, en 18ôo. nouvellemnf introduitparMoore.de Glasnevin. D'après Niderlein, il n'est pas aussi commun dans les Pampas que son nom semblerait l'indiquer, mais on le rencontre dans les hautes altitudes des Andes. Le (i. araucana est une espèce nouvelle du Chili et de Chiloë, c'est une très élégante graminée aux panicules étroites et lustrées. Le G. spociosa(G. speciosum Nées) est du Chili et du désert d'Atacama. Quant au G. rudiuscula, également nouveau, on le rencontre clans l'Argentine, à Tucuman, dans le <'hili où il monte jusqu'à 8000 pieds dans la serra Aconquaga. Reste le G. Quila décrit également sous les noms de G. Quila Nées; G. jubatum Lemoine; G. ro- seum Rendatleri Carr.; ';. argenteum carminàtum Ren- datleri FI. .1. et Ser. : il habite la Bolh ie de !l à 12500 pieds ! altitude, le Pérou, la région du ho- Titicaca, leChimbo- razo et le Cotopaxi. ,, harioT 120 LE JARDIN COTOMASTER l'AWOSV Francli (i) Cette nouvelle espèce a été introduite par le Muséum d'Histoire Naturelle de Pari au commeneemenl de 1888. M. le Professeur Max. Cornu la reçut, a I étal de graine de M. L'abbé Delavay, missionnaire au Vunnan. Ces graine portaient l'indication suivante: n Hu-Chan Meu, fruit rouge n Le premier nom esl celui de la localitéoù '-II"- nnl été recueillies. Semées aussitôl (le 28 mai 1888), elles fournirent un nombred'exemplaires assez élevé pour permettre,au Muséum, de mettre la plante en distribution dés 1890. Elle figure sur son ( Catalogue des plantes \ i\ ;i n t<-^. proposées en échange, aux autres Jardine botaniques, en aoûl 1890, et sur celui de juillet 1892: elle j est désignée sous le nom de ' oto neaster .s/*. ( funrian). Elle fleurit el fructifia pour la première fois, au Mu éum, '■•i 1896 ; toutefois, cette première floraison fut peu abondante. M;tis, en IXH7, (leurs et fruits se montrèrent à profusion: cela permit de porter le Coloneasier pannosa, pour les dis- tributions, sur l'Index seminum de lin 189" (2). Il lui pré- senté, par M. ( lornu, comme plante nouvelle, à la Société na- tionale d'horticulture de France le 28 octobre 1897(3). Telle est, en deux mois, et dans toute «on exactitude, l'histoire de l'introduction de ce ' 'otoneaster. En voici la description, d'après les spécimens qui ont fleuri el fructifié sous nos yeux. Arbrisseau de t"50 à 2 mètres, à végétation diffuse; port assez Irrégulier, et souvent un peu pleureur. Ramifications grêles, effilées, divarlquées ou arquées; jeunes pou ies velues, a extrémité tuiiiuntcuse, blanchâtre. Ecorce grisâtre sur les tiges et sur les branches déjà anciennes brun noi- râtre ou rougeâtre, luisante et s'exfoliant sur les rameaux peu âgés. Feuilles persistantes, fermes et épaisses, ovales ou ovales-oblongues, mucronées, longues de 20à :i5 milli- mètres, el larges de 10 a 'jn millimètres, verl foncé, va peu luisantes, pubescentes en dessus, fortement tomenteuses et blanc argenté en dessous, finement ciliées Bur les bords. Stipules étroites, filiformes, rougeâtres ou lu-unes, de lon- gueur variable, atteignant souvent et dépassant même quelquefois la longueur du pétiole, fleurs en corymbes denses et bien ion nus, bombés. Corolle blanche Examines luun violacé Calice et pédlcelles recouverts d'un tomentum blanchâtre. Prultsd'abord oblongs ou subcylindriques, puis globuleux ou suliglobuleux. surmontes • i ■ i calice, qui l este clos ou niirin.s et devient grisâtre. Ces fruits sont pri- mitivement pourvus d'un tomentum blanc qui finit par disparaître au moins partiellement; ils deviennent alors luisants el prennent une teinte rougi; ocreux, qui se trans- forme en une belle couleur rouge vermillon vif, quelque fois finement striée rouge plus foncé. \ cel état, ils t appel- lent, comme grosseur et c tmme coloris, ceux du Buisson- Ardent, el ils ne leur ce. lent en rien comme éclat. Ils persistent plus longtemps et durent une bonne partie de l'hiver. Comme on le voit, le C. pannosa se distingue biei I temenl îles autres espèces du genre. \n point de vue de l'effet décoratif, il se recommande à la fois par s,,n feuillage persistant, discolore, el donl le revers, il un beau blanc argenté, tranche nettemenl sur le verl intense '-t lustré de la face supérieure; par son abon dante floraison, et surtout par sa brillante fructification. C'est, pensons nous, une acquisition de réel mérite: elle viendra heureusement s'ajoutera la série îles arbrisseaux qui, durant l'ingrate saison d'hiver, parviei ni à égayer nos jardins par leur verdure perpétuelle, el parleur fructi ftcation, parfois éclatante el décorative à l'égal des plus riches floraisons, (1) Franchet, Plantœ Delaoayanœ. (2) Le Jardin Royal de Kew le lait également figurer sut- son Catalogue de 1897-H8. Cet établissement le recul du Mu t, en Jeune plante, en 1890. (3) Journal de la Société national.- d tcul nul turc, :;• série r. mx, p Nous croyons le Ç. pannosa ru tique sous le climat de de Paris. Le ■•• ai tentés à ce poinl de vue, au Muséum, ont donné des résultats satisfaisants. Toutefois, il convient i ajouter que les exemplaires abandonnés au plein air n ont pas, jusqu'ici, subi de grand* froids. L'altitude (2,000 à 2,500 mètres), donnée par M. l'abbé Delavaj comme étant colle à laquelle la plante croit à léiai spontané, ne peut fournir nue certitude sous ce rapport: telle plante alpine i|tti. ila n- sa station naturelle, supporte aisément des abais- sements considérables de température, protégéi qu'elle est, pendant tout I hiver, par un épais manteau île neige. demande un abri dans La plaine, où cependant les rigueurs de la mauvaise saison sont bien moindres, mais où la neige fait souvenl défaut, et où les alternatives de gel el de dégel soiti fréquentes. Sous le rapport du sol, Le C. pannosa paraît fort àccom modant. Il se multiplie facilement de semis el aussi par bouture estiv aie à I étal mi ligneux. !.. HENRY. Multiplication des Cannais florifères Les améliorai ions notables des premiers types de Canna datenl de 1860 em iron. Sisley, Allégatière, Année ( rozj fécondèrenl les C. in- deca, C. glauca, etc., el obtinrent de bonnes plantes déco ratives. Le progrès s'accentua de jour en jour par suite de efforts constants d'un maître tel que Jean Sisley, -i bien que, en 1865, unjeuneel savant botaniste écrivait : « Il ne faut pas nourrir l'espoir d'obtenir ces fameux Balisiets à fleurs grandes comme des Glaïeuls, sur Lesquels M. Année comptai! autrefois, non plus maintenant : que les Balisiers sonl encore susceptibles d'améliorations dans toutes leurs parties, mais que les modifications futures ne dépasseront pa le cercle de celles déjà obtenues. » l n semeur infatigable, M. ( irozj , \ int plu- tard démen- tir cette appréciai ion en mettanl au commerce des plantes de plus en plus méritantes. Nous voici en 1898, les ( 'a m ta s oui des Heurs comme des Glaïeuls, el notre ancien je botaniste peut méditer sur son article, écrit il \ a plus de trente ans, el sedireque i rozj a bien mérité de L'horticulture en présentant des (leurs de Canna à pétales arrondis, larges de plus de 0",05, des piaules nain'-.- à rameaux prolifères, îles coloris variés à l'infini, depuis le jaune pâle jusqu'au rouge cramoisi. tigrés, marbrés, maculés, etc. Les Cannas peuvent se cultiver en pots, en serr t en pleine terre, s'avancer ou se retarder ; il- se conservent i rès facilement, ce qui m'amène à dire quelques mots de leur culture. Multiplication par semis. Le semis doil se faire de février à avril. Nous obtenons Je in'-- bon- résultats en opéranl de la manière suivante . nous remplissons des terrines ou petites caisses, de terre de bruj ère mélangée de sable de ri\ ière, de manière à obtenir un bon drainage ; nos graines sont placées sur terre, non enterrées, mais seulement recouvertes de mousse bâchée qui doit être maintenue humide par de fréquents bassin âges. i e terrines sont placées sur les tuyaux de chauffage de la rn a muli iplical ion. Au bout de trois semaine-, la plus grande partie des graine- sont levées et l nés à mettre en pots. Le rempo tace peul -'• faire dans des godets de tr.tiT à 0,"08 de dia- mètre, en terre composée d'une par lie de terre franche, de deux parties de terreau et de deux pari iesde terre de bruyère; à défaut de terre de bruyère, on peul employer le compost suivant : 1 ti de sable, 1 6 de terre franche et I 6 de ter LE JARDIN COTONEASTER PANNOSA Franch. LE JARDIN 121 peau. Ces semis, bien suivis, fleurissent dans le courant de l'été. , Nous ne recommandons pas beaucoup cette multiplica- tion par semis qui ne donne pas toujours ce que l'on pour- rail en attendre, car la plus grande partie des variétés ne se reproduisent pas franchement, et, après quelques mois de culture, on s'aperçoit que certaines plantes ne valent ni le temps, ni la place qu'on a [m leur sacrifier. Multiplication par rhizomes. Tout autre est le mode de mulplication par la division des souches ou mieux par rhizomes. Voici comment nous procédons : dans les premiers jours .le mars, nous niellons la touffe entière en végétation, en serre ou sur couche tiède très peu Recouverte de terre. Au bout de quinze à vingt jours. 1rs pousses sont suffisamment développées pour que la division puisse s'opérer selon la grosseur voulue. Chaque fragment doit être rempoté dans tles vases de grandeur proportionnée et entent'' sur couche chaude à l'étouffée pendant quelques jours ; avoir soin d'ombrer si le soleil se montre trop ardent. On doit aérer graduellement jusqu'à ce qu'on puisse les découvrir corn plètement en attendant la mise en place qui doit se faire à partir de Bn mai, de manier.' à éviter les quelques froids tardifs qui peuvent survenir et durcir les plantes. Aux personnes qui achètent des rhizomes à I él U sec ou à l'état de repos, nous recommanderons d'être prudentes; souvent, en effet, ces rhizones ont été coupés. Il faut, îles leur réception, les mettre en végétation sur couche tiède, pas trop humide ou en serre chaude, en les recouvrant lé- gèrement de terre. Il ne faut pas les mouiller avant que les pousses soient développées; quelques bassinages, au plus loi'i de la chaleur, sont suffisants pour activer le dëparl de la végétation. Le rempotage se l'ait ainsi qu'il estdil plus haut pour la division des souches. Nous avons dit que le bon moment de la plantation est la fin de mai. Le terrain, destiné à les recevoir, choisi bien au soleil, aéré autant que possible et néanmoins abrité des grands vents, doit être bien labouré et fumé. Dans ces eon ditions, les [liantes s'étiolent moins et sont plus florifères qu'à l'ombre. L'espace à réserver entre chaque plant;' peut varier entre ii. lo ci 0,5Q, selon la vigueur des variétés employées. Au pieddechaque plante, il faut faire une petite cuvette, pour maintenir l'eau des arrosages, et mettre un bon paillis ■'•pais, nécessaire pour y entretenir la fraîcheur. Au mo- ment de la pleine végétation, il est nécessaire de mouiller eopieusemenl avec addition d'engrais, purin, guano, etc. ; tout leur est bon, à condition qu'on n'en abuse pas. Lorsque, à l'automne, les gelées commeneenl à se faire sentir, on coupe les tiges à environ 0m,15 de hauteur, on arrache les touffes en conservant la terre adhérente et, après les avoir laissé se ressuyer quelque temps, on les rentre soit e 'angerie, soit en serre, soit dans un cellier, en les plaçant sous des gradins ou sur des tablettes, en un endroit où il 3 ait un peu de chaleur et de lumière C'est ainsi que vous les conserverez sans peine. Je recommanderai, parmi les variétés hors ligne : Amiral Aoellan (Roz.), Souvenir du Président Carnoi (Cr.), Papillon (Vil.), Léon Vassillière (B. B.), Colonel Doods (Cr.), < 'omtede Bouchaud (Cr.), Souoenir d'Antoine ('m.,/ (Cr.), M. Tisserand (B. B.), .4. Biltiard (Cr.), Mine d'or (Cr.), Tendresse (Crét.), Ami J. Chrétien (Cr. ), Souoenir île ./. Chaurè (Cr.), Uijp- Barbereau (Cr.). Sou- oenir de filme Crosy (Cr.), Mme H. Martine/ (B. B.), Mme L. Le Clerc (Cr.), Comte de Sachs (B. B.), A. Van dru Heede (Cr.), Mlle Berrat (Cr.), Mme Barré (B. B.), Charlemagne (Cr.), Franz Buchner (Pft.), Incendie (Vil.), Sir Tréoor Lawrence (Cr.). A. BILLIAKD. LES LILAS En ce moment où s'i ntue la végétation, un mot sur les Lilas, bientôt en fleurs, est tout d'actualité. Tout le nde aime ces charmants arbrisseaux et, chaque année, ils sont à moitié détruits par ceux à qui ils offrent avec abondance, et leurs fleurs, et leur parfum En effet, sans souci de compromettre la floraison suivante, on les massacre presque entièrement pour s'approprier leurs thyrses fleuris et en former d'immenses gerbes qui font toujours partie obligée du bagage des citadins à leur retour dune prome- nade à la campagne. Mais, à l'encontre de certains autres arbrisseaux, les I.ilas, eux, ne gardent point rancune des mutilations qu'on leur fait subir, et n'en refleurissent pas moins l'année sui- vante. Ils oui acquis une telle popularité, que fout roman- cier qui se respecte, l'ail toujours figurer les Lilas dans les diverses péripéties qui traversent le cours de son roman, car le Lilas est l'hôte obligé des descriptions du printemps dans ces sortes d'écrits. Les poètes, les chansonniers ont aussi célébré les Lilas. et on | t dire hautement qu'ils ont quis victorieusement leur droit .le cité' parmi uous. Le i.ilas [Syringa oulgaris), faisant partie de la famille I .■- i lléinées suivant certains botanistes, des i iléacées sui- vant d'autres til n'j a que l'orthographe qui diffère), est un arbrisseau dont la patrie est inconnue, mais qui est naturalisé dans toute l'Europe. Malgré cela, certains au- teurs nous disent que le Lilas nous t ient de l'Asie Mineure ? l'on -lie/ la plupart des végétaux, la culture a fail surgirde nouvelles variétés; mais très longtemps, on n'en a possédé que quelques-unes vraiment méritantes, parmi lesquelles les suivantes tenaient le premier rang : purpurea (Lilas de Marly) pourpre violacé, variété que l'on forée pour obtenir les Lilas blancs si i herehés pendant l'hiver; alha, fleurs blanches; rubra insiç/nis, rouge foncé ; enfin celle qui venait eu première ligne : le Lilas Charles X. Aujourd'hui, ces variétés sont dépassées par de phn ]; ni- velles, dont les Heurs sont plus amples et chez lesquelles 1 s coloris rouges sont plus accentués. Quant à celles à Heurs blanches, parmi lesquelles on ne trouvait que des plantes ne donnant que des thyrses très courts, elles sont rempla- cées par des variétés à très grandes fleurs ; nous citerons, •■ni ré autres, Marie Legray, un des plus beaux Lilas blancs. Citons, dans les rouges, les plus remarquables et ceux à plus grandes fleurs. Souoenir de Louis Spath, Aline Moc- r/ueris, Liberty, Massart, qui sont des variétés hors ligne. Là, ne.s'arrêtent pas encore les progrès accomplis par la culture, et une surprise importante nous étaitencore réser vée dans le genre Lilas : c'était l'apparition, il y a déjà quelques années, des variétés à fleurs doubles; ou en cite un assez grand nombre dont, les suivantes sont les princi- pales et sont de coloris différents : Alphonse Laoallèe,1 omtcHoracede Choiseul, Condor- cet, Jean Bart, La Tour d'Auoergne, Lemoinei, Léon si n, Mat/iicu de Dombasle, Michel Buckner,Mme Casi r Périr/-, et Mme Lemoinejce dernier, blanc pur, ayanl des thyrses conipads de \ ingt-cinq centimètres, bifurques el garnis de très grandes fleurs pleines. Les Lilas, sauf celui de l'erse, ne souffrent pas des froids les plus intenses. Ils ne sont pas difficiles sur le choix des terrains, et s'accommodent presque de tous. On les taille après leur floraison en enlevant toutes les fleurs fanées, à moins qu'on en réserve quelques-unes pour opérer des semis quand toutefois les graines arrivent à maturité. C'est ainsi que les magnifiques variétés que nous venons de citer, ont été' obtenues par d'habiles semeurs qui ont ajout'' quelques joyaux de plus à l'ornementation des jardins. A. BERTIN. Jardinier-Chef de la Bille de St-Quentin. an aa 1 22 LE JARDIN CULTURES MERIDIONALES LES CULTURES FORCÉES dans la Région Méditerranéenne Par suite de la douceur du climat méditerranéen el tout particulièremenl en raison de l'éclatante lumière qui le caractérise, condition provenant d'un ciel toujours serein en hiver, cette région, qui paraît être l'une des plus pro pices à la réussite de toutes les cultures forcées, est | i- sément celle nu elles sont encore le moins pratiquées. Mais, m [a clémence .lu climat et la sérénité du ciel en hiver sont des appoints considérables pour mener à bonne lin une culture forcée quelle qu'elle suit, même aidé par ces deux dernières conditions, le succès ne peut être complet qu'autant qu'il est pénible .le donner aux plantes un repos absolu pendant un certain laps de temps suffisant, avanl d'entreprendre le forçage. Si des insuccès nombreux se son I produits dans les essais de culture forcée entrepris dans la région méditerranéenne, e'esl que les cultivateurs ne se sont pas préoccupé de pro- curer au végétal le repos nécessaire a^ a ut de le soumetl re au forçage. Cette condition, cependant si importante, sinon indispensable, au peint de vue de la réussite, est rendue singulièrement difficile à remplir, en raison de la clé nce même du climat .lu Midi. Pour le forçase de nés produits maraîchers, tels que le Haricot, le Melon, la T aie. issus directemenl de graines, la question de repus disparail ; au i. dans le Midi, partoul où ces cultures ont été entreprises, elles ont réussi à mer- veille. Il esl en effet très facile, dans cette région, même avec une installai ion sommaire, d'obtenir des Haricots verts, du 15 décembre à la lin de février, des Melons au 15 avril, '•t enfin des Tomates an commencement Mo mai. Mais ht culture du Haricot et principalen I celle de la Tomate, qui. il va une dizaine d'années, se faisaient sut' une grande éehelle,'sous châssis vitrés aux enviions d'Antibes. oui du être presque complètement abandonnées, par suite des im- portations considérables, provenant de l'Algérie, de la l'u nisie et de l'Egypte. Malgré cela, dans la catégorie des légumes issus de graines, h' forçage du Melon est encore une culture très rémunératrice sur le littoral méditer- ranéen. Mais, en ce qui concerne le forçage de nos arbres fruitiers, tels que la Vigne, le Pêcher, de même que pour le Fraisier, l'observation du repos étant une condition sine '/un non de la réussite, le cultivateur se heurte à îles difficultés, i pas insurmontables, mais sur lesquelles il doit porter toute s, m attention pour en atténuer les conséquences. La Vigne esl peut être le seul de nos arbres fruitiers qui s'accomi le à peu près d'un repos insuffisant, lorsqu'elle est destinée au forçage, si des variétés précoces, telles que le Lignait, lePrécocé de Courtillcr, le Chasselas, le Fran- henthal, étaient, dans le Midi, l'objet d'une culture forcée bien conduite, il serait facile, dès le 15 avril (1), d'en obte- nir des récoltes très rémunérât riceset de bien meilleure qua- lité que dans le Nord. En effet, l'air, la lumière et la cha- leur, facteurs indispensables à la production des fruits de première qualité, ne leur feraient jamais défaut, ce qui n'ar- rive pas dans le Nord, où le soleil se montre si rarement pendant le cours du forçage. l.e pêcher est, de toits les arbres fruitiers, celui qui exige le plus impérieusement un repos absolu parfaitement accusé, (1) Il serait possible de produire des raisins plus lût. mais je considère cette prétention comme un tour .le ton ayant le grave délaut de n'être jamais rémunérateur. avant d'être soumis au forçage, cela sons peine, 1,- non réus- site. Voici, à grands traits, la marche suivie par la végétation du Pêcher sur le littoral méditerranéen : dans les immenses cultures entreprises i • la vente des fruits obtenus à l'air libre, la sécheresse excessive pendant l'été arrête de bonne heure la végétation, c'est mê pour cette raison que, au point de \ne industriel, on ne cultive que îles variétés à maturité précoce; cet arrêt de végétation provoque préma- turé ni la chut.- des feuilles. Dans les années, ..u les pluies dites .le la Saint-Michel arrivent de bonne heure, le Pêcher entre en végétation, et, dans les terres sèches de coteaux, il n est pas rare .le voir des Heurs, en octobre et novembre. Mais, en culture forcée, culture devant avant tout être inten- sive au premier chef el dans laquelle généralement on n'a affaire qu'à de jeunes arbres, la chute .les feuilles, malgré qu'on sesoitgardé de recourir à l'arrosage en été, ne s'effecl ne complètement que du 15 au 20 novembre. Or, s'il est certain qu'un arbre qui se dépouille .le ses feuilles en est arrivé au commencement .le son repos normal, la même circonstance ne peut indiquer la tin de cette période. Il faut au Pêcher destiné au forçage, dans le Midi, au moins six semaines de repos, à compter à partir de ht chute .les feuilles, avanl de pouvoir commencer à forcer. Dans le Nord, où le repos s'effectue plus normalement, en raison d'une température beaucoup plus basse en hiver, le cultivateur pourrait réduire le laps de temps de repos, parce que la température descend bien souvent au-dessous de zéro; mais, dans le Midi où ce fait ne se produit que rarement, il est indispensable de gagner par le temps, ce que, dans le Nord, on gagne parla rigueur "de la saison. De sorte, que, dans cette dernière région, n'était la crainte de l'influence néfaste dès temps sombres pendant le forçage, il serait possible .le commencer ce forçage au moins nu mois plus tôt que dans le Midi. En somme, puisque j'ai établi u -oui parais, m entre la culture Forcée du Pêcher, entreprise dans les deux régions précitées, s il n'est pas possible de produire plus tôt dans le Midi que dans le Nord, le cultivateur, dans la première .le ces régipns, procède avec beaucoup plus de sécurité au point de vue .le la réussite, tout en obtenant des fruits bien plus colorés et, par conséquent, de bien meilleure qualité. Quant au forçage du Fraisier dans le Midi, les difficultés seul plus importantes que pour aucun des v égétaux soumis ordinairement au forçage. Les plants, .'■tant préparés comme cela se pratique dans le Nord, ne se reposent pas. ils entrent en floraison, à l'air libre, dès le mois dé novembre. I lr les spécialistes en cette culture, dans le Nord, connaissent, par expérience, les conséquences fâcheuses qui s'en suivent. lorsque chez eux, par suite d'une température élevée mais anormale, le même fait se produit au nu. ment .lu début du forçage. Ces conséquences sont identiques dans le Midi, où il faut une modération excessive dans la production de la chaleur artificielle, si l'on tient à réussir à peu près les saisons de la lin de janv ier et du is de lëv fier. I.e desi- derafum du forçage de Fraisier, dans le Midi, serait de pou- voir élever les plants à forcer dans le X.ud et de les expé (lier dans le Midi, au moment du forçage : à moins .pie l'on puisse, dans cette dernière région, utiliser des appareils réfrigérants, ce qui rendrai! alors possible l'obtention .le splendides récoltes à partir du 15 février. Pensant que cette question du forçage dans le Midi pré seule quelque intérêtjpour les lecteurs du Jardin, je me ferai un véritable plaisir .le traiter séparément, dans ce journal, chacune des cultures forcées que je considère comme étant les plus rémunératrices. (i. YKAY. LE JARDIN 1 23 /Lrafia nVrrçpbœfoIia Hort. La plante qui fait le sujet de cette note est connue de horticulteurs sous le nom (!l Aralia nymphœfolia, mais elle appartient botaniquemenl au genre Oreopanax el doit s'appeler: Oreopanaa nymphœfolia Dci t Plancli. C'esl un arbuste pouvant atteindre de 2 à I mètres de hauteur, à rameaux arrondis '-t assez gro . portant des i' ailles ait.' ni'1 s. longuement pétiolées, persistantes, et d'un beau vert. Ces feuilles, de dimensions variables, m>hi pres- que rondes, comme celles des Nénuphars ou Nymphœa (i est d'ailleurs à cette ressemblance que cette plante doit son nom spécifique), de 0™10 à O^O de long sur autant de large, acuminées avec leurs nervures palmées et saillantes en dessous. L'Aralia nymphœfolia est une plante très décorative, vigoureuse et de culture facile: sous le climat de Paris, Tenu '"'ii puis, il forme de beau: ù jets décoratifs, i ve nables pour l'ornementation des appartements où il résiste parfaitement bien, et, en sujets un peu forts, c'esl une excel . nte pli le garniture; au-si conseillons-nous aux hor- ticulteurs de l'essayer en grand pour la rente sur le marché, u i il fera un peu diversion, parmi les autres végétaux clas- siques cultivés pour la décoration de nos habitations. Comme plante à employer pour la garniture des jardins été, nous recommandons VAralia nymphœfolia au même que tous les végétaux utilisés pour cela, c'esl a din i n aroupes "ii isolés sur les pelouses. I ne exposition chaude. nu endroil abritée! plutôt mi-ombragé, tin sol riche assurent ■ ' ''(K- plante un beau déi eloppement. Nous avons vu, i lu MM. Chantrier frères, a Morteiontaine, de très beaux exem plairés de cel Aralia, se i omporter admirablement bien de cette façon, à l'air libre, les pots enterrés et recouverts d'un paillis. JULES RUDQLPH. Fig. 58. — Aralia nymphœfolia V c'esl un végétal exigeant la serre froide en hiver, mais puu- vanl parfaitement passer toute la belle saison à l'air libre. Il \ a lieu de l'envisager sens deux points de vue diffé- rents: 1° comme plante commerciale ; 2° comme sujel de décoration des jardins en été. Nous voudrions appeler l'attention des horticulteurs sur cri An/lin qui, s'il n'a pas au môme degré l'élégance de VAralia Sieboldii, n'en possède pas moins une certaine élé gance avec ses grandes feuilles entières, bien dégagées sur île longs pétioles, son port robuste et son aspect vigou- reux. I.e seul reproche qu'on pourrait lui adresser, c'esl qu il existe assez souvent un vide sur les rameaux, à partir de l'endroit où la plante a fait une nouvelle pousse jusqu'à celui où commencent les premières feuilles de celle-ci. Mais cet inconvénient n'est pas toujours visible. Les autres qualités de cette plante sont presque iden- tiques à celles de VAralia Sieboldii et son traitement cul- tural peut lui être entièrement appliqué ; sa multiplication peut avoir lieu facilement par boutures qui s'enracinent promptement, comme celles de tous les Aralia. CULTURES COLONIALES LA CHAYOTE (Sechium edule.) La Chayote esl originaire du Mexique et des Antilles. C'est une plante \i\ ace. à Heurs dipïques, pouvant se cultiver sur tout le littoral de la Méditerranée. Sa culture tend à se répandre dans tous les pays chauds où elle peut devenir un produit d'exportal ion t rès important. Les grandes villes, en effet, en consomment des quantités provenant de son pays d'origine et du Midi de l'Espagne où sa culture a pris une grande extension en ces dernières années. L'Algérie peut fournir ce précieux produit en quantité, et il est a. retter qu'un ait négligé cette Cucurbitacée aussi long- temps. Bien qu'introduite en 1845, elle esl en effet restée inconnue jusqu'à ces dernières années où M. le Docteur Trabut a fait paraître de nombreuses unies concernant cette iieuse plante, 124 LE JARDIN Sa culture est des plus simples. L'essentiel est d'avoir îles supports appropriés à eel usage, c'est-à-dire des tonnelles, treillages, abris, etc. Les arbres nous fournissent bien des supports à prix réduit, mais, par contre, la végétation n'est pas régulière sur toutes les tiges, en général trop ombragées et où, très souvent, lèvent exerce une mauvaise influence; la récolte devient alors moins abondante. Chaque fruit ne possèdequ une graine qu'on peul extraire en le divisant à l'aide d'un eoutaau sans passer par la partie médiane. Celle-ci. privée de son enveloppe charnue, doit être mise en terre immédiatement, sous peine de perdre ses facultés germinatives. La terre destinée à la recevoir doit être parfaitement meuble et tenue humide par de fréquents arrosages, puisque la graine doit être simplement à peine recouverte. Ce mode de procéder, bien que permettant d utili- serla partie alimentaire, n'est pas recommandable.vu que la germination risque d'être compromise. Il est plus avantageux de sacrifier le fruit et, dés la récolte, en déeembi u jan- vier, de placer les Chayotes entières, horizontalement, dans des pots garnjs de terreau el de les recouvrir à moitié ou aux trois-quarts, mais jamais entière ni. Pendant la germina- tion, on doit les maintenir à l'ombre et les arroser souvent. Ce n'est que lorsque la plante a atteint de 0*25 a 0"30, qu'on procède à sa mise en place. A cel effet, le terrain doit être bien défoncé el fortemenl lune'-. Si l'on ne lait qu'une faible quantité déplantas, il est avantageux d'ouvrir une tranchée de l°50 de large sur 0m60 de profondeur, de la remplir de fumier bien décomposé, de bien tasser et d'a- jouter d.- 0"15 à 0"20 de bonne terre. La mise en place doit être faite en enterrant 1res peu les jeunes plaids, car la Chayote ne végète bien que lorsque ses racines tracent à 0m02 ou 0m03 de la surface du sol. Un copieux arrosage doit suivre la plantation et, s'il est pos- sible d'aménager une rigole autour du pied et d'arroser à l'eau courante tous les deux ou trois jours, durant la végéta tion, le succès est certain. Au début, il est bon de palisser les premiers bourg is. afin de leur d 1er une bonne direction. Mais, des que les tiges ont acquis '-' ou :! mètres, elles poussent rapidement et s'aecrochenl d'elles-mêmes à l'aide de leurs vrilles. lies la première année, un seul pied peut donner lui) fruits. ( ette quantité va en augmentant jusqu'à 3 ou I ans. Vers la cinquième année, les produits diminuent et il devient alors urgent de faire de nouvelles plantations. Après ehaque fructification, les tiges sont rabattues au ras du sol. Comme apprêt culinaire, la Chayote doit être passée à l'eau bouillante avanl toute préparation; puis, ensuite, on enlève la peau par lambeaux et on supprime la graine. Ce légume présente alors une chair blanche qui. coupée en tranches ou miseen purée, peut se préparer à toutes les sau- ces.*',.si auL'ratin. aveclieiirreei fromage, qu'elle a généra lement le plus de succès. I in y ajoute aussi un peu de ( 'éleri. Elle peut se mettre autour de la viande relie. Elle peul être enfla consommée en confiture ou en fruits confits. Eu outre de ions Ces avantages, la Chayote mérite une place comme décoration temporaire d'été. Mlle couvre des tonnelles d'un feuillage un peu lourd, mais fournissant un ombrage très salutaire sous noire climat. La ville de Londres lait déjà une grande cons nation de Chayotes, aussi quelques horticulteurs en font-ils la cul- ture en serre depuis quelques années. Ce produit c mence à être connu des consommateurs parisiens. Il est donc bon que les horticulteurs aient con- naissance de ce légume encore nouveau, qui pourrait être cultivé en serre et même en pleine terre dans quelques régions du Midi. C'est pour cela que nous avons écrit ces lignes pour les nombreux lecteurs du Jardin. q j> y YNAUD. Notes sur la Culture des Orchidées Rempotage des Importations Lorsqu'on reçoit des Orchidées de leur pays d'origine, il faut les mettre en végétation par tous les moyens possibles pour réparer les pertes qu'elles ont subies pendant le cours du voyage. Pour cela, on les place sous les gradins d'une serre et on les bassine trois ou quatre lois par jour. Pour les Cattleya, Lœlia et autres plantes analogues, il est bon de les tenir la tète en bas. afin de faciliter l'écoulement de l'eau et d'éviter la pourriture. Lus pie les racines commencent à se développer, on pro- cède au rempotage. < >n ne doit pas attendre trop longtemps pour faire cet! i opération, car. sans cela, on risquerait de briser les racines en rempotant. Il faut, auparavant, soi- gneusement nettoyer les plantes, les laver au savon noir et enlever quelques-uns des plus vieux bulbes, ainsi que ceux qui smit avariés. Autant que possible, on conserve [es plantes entières, car une plante divisée pousse toujours moins vigoureuse ni. Parfois, quand on a îles piaules à rhizomes, tels que les Cœlogyne, il peut arriver qui! v ait des pseudo-bulbes morts sans que, pour cela, le rhizome soit atteint; dans ce i ,i on enlève les pseudo-bulbes morts et on empote ensuite les rhizomes tels qu'ils sont. Trois composts différents sont employés pour le rempo- tage des < irehidées : 1 Les Cattleya, Lœlia, Dendrobium, Oncidium, Stanko- pea, odontoglossum grande, Odontoglossum citrosmum Miltonia, Epidendrum, Brassîa, Burlingtonia, Dendro chilum, Brassaoola, Maxillaria, Trichopilia, sont empo tés dansdela terre fibreuse et du sphagnum, mélangés à peu près par moitié. Les puis s,, ni choisis tels que, une fois la plante mise, il j ait juste la place pour permettre le développement don ou de deux nouveaux bulbes, c'est-à- dire un centimètre et demi à deux centimètres et demi du bord du pot au dernier bulbe. Ces pois sont emplis à peu près aux 2 3 de tessons, disposés le plus possible entre les racines et verticalement, de façon à faciliter le placement des tuteurs. La plante est mise d'abord dans le pot, puis on la maintient d une main, tandis que, de l'autre, on place les lessnns. lin doii toujours apercevoir au moins la moitié du rhizome sur le compost qui est légèremenl l> bé. Lorsque l'on a plusieurs pièces d'une même [liante, on place ces pièces, les unes après les autres, en les maintenant au furet à mesure avec le compost. Celui-ci est pris par petites poignées et placé de manière à ce qu'il n'y ait aucun espace v ide. Sauf pour les Dendrobium, le compost ne doit pas être trop fortemenl pressé, de façon à ce que les racines puissent facilement pousser au travers, el assez poreux pour que l'eau se répande bien également dans toute la niasse. Une fois la plante fixée dans le pot, on la redresse si elle en a besoin et. au moyen de tuteurs, on lui donne une forme convenable. 11 faut s'appliquer, autant que possible, à bien former ses plantes en employant le moins de tuteurs possible. Quelques lètes de sphagnum vert doivent être piquées à la surface, afin de donner aux plantes un coup d'oeil agréable; ce sphagnum vert, en poussant, entretient mieux l'humidité. Pour le rempotage, on se sert indifféremment de pots, terrines et paniers: l'essentiel est que ces réeipients, ainsi que les tessons que l'on emploie, soient bien propres. 2° Les Anguloa, Cymbidium, Zygopetalum, Lycaste, Phajûs, Cœlogyne, < ', Sobralia, Thunia, Spato- glottis, Ansellia, sont rempotés dans des mottes de gazon grossièrement concassées. de la terrefibreuse ci du sphagnum, LE JARDIN 125 mélangés à peu près par tiers, avec très peu de drainage. I n tiers du bulbe seulement doil être enterré et on doil laisser un bon vide entre la surface du i iposl el le bord du pot afin de faciliter l'arrosage. Les Spatoglottîs, qui demandent beaucoup d'humidité, sont rempotés presque exclusivement dans la terre franche, pardessus laquelle on met une bonne couche de sphagnum; les pots sont ensuite placés dans d'autres d'un diamètre un peu plus grand et rempli-- de mousse. 3° Presque tous ies Odontoglossum : O. Alexandrœ,0. i e lilhiriimi. etc., les Masdecalia, les Oncidium, sonl rempotés dans un compost île terre fibreuse el 'le spha- gnum coupés assez grossièrement et bien mélangés à peu prés par moitié. On ajoute une assez forte quantité de tes- sons piles el 'le grès, afin de faciliter l'écoulement de l'eau. Pour celles-ci, plus encore que pour les autres ' trchidées, le compost doit être très peu foulé : il suffit queles plantes soient maintenues droites. Les pots sont emplis presque jusqu'aux deux tiers de tess.ms. et l'on loil pas crain- dre d'élever la plante de trois ou quatre centimètres au- dessus du bord du pot. Quelques tètes do mousse verte sonl aussi plantées sur le dessus afin do donner un beau coup d'œil à l'ensemble. Pour ce rempotage, on n'emploie que des pot-. Lorsqu'on a une plante de plusieurs pièces, on place toujours celles-ci de façon à ce que les jeunes pousses se trouvent au milieu du pot. 1" Les Vanda, Angrœcum, Aerides, Renanthertt,, Pha- lirnnpsis, Vanilla étant complètement épli\ phites,n'onl tout simplement besoin que d'être maintenues ,ln>iie« dans leur pot. On les cale du mieux que l'on peut avec des tessons et on place, sur le dessus, une couche de sphagnum bien vert afin de parer les plantes. Autant que possible, '-es plantes doivent être placées au-dessus d'un bassin ou d'un récipienl quelconque contenant de l'eau. Les racines, qui partent un peu de tous les côtés, cherchent toujours à y plonger et les plantes ne s'en portent que mieux. Les Vanda teres et V. Hookerii sont tout simplemenl fixés sur des tuteurs et plantés dans la poussière de terre fibreuse qui a été proprement tamisée auparavant. Pendant, la végétation, ees plantes demandent beaucoup d'humidité atmosphérique et les pots qui les contiennent ne doivent jamais être secs; tout en demandant la même humidité, les Vanda teres et V. Hookerii résistent au plein soleil. Une fois que les plantes sont rempotées, on les transporte dans les serres qui leur sont propres et on les bassine légèrement à la seringue jusqu'à ce que les bulbes se dé- veloppent. A mesure que ceux-ci s'allongent, on mouille à l'arrosoir en augmentant progressivement et on continue de bassiner légèrement une ou deux fois par jour. (A suivre). DÉSIRÉ GAUTHIER. Une nouvelle maladie des Cannas. \J Ameri- can. Gardening, nous signale les dégâts causés sur les Canna par un petit champignon l'Uredo Cannas qui agit comme Je Puccinia Malcacearum. On l'a observé pour la première fois au Brésil à San-Paulo en 1884 et, cette année, il a paru aux serres de Kew sur des plantes reçues de la Tri- nité'. L'origine de cette plante est cependant plus ancienne, car. bien qu'elle n'ait été mentionnée que tout récemment, l'herbier du Muséum en renferme des échantillons recueil- lis aux Antilles au commencement de ce siècle. Faut-il s'inquiéter outre mesure de ce petit champignon qui se bor- nera peut-être àtaeher les feuilles'eomme l'ait l'Uredo An- thuriiqxie nous avons signalé, il y a quelques années déjà, sur les feuilles de certains Anthurium tels que VAnthu- riiun Hookerœ. C'est d'ailleurs à cela que se bornent les inconvénients du Puccinia Maloaccarum, auquel on l'a comparé. P. IL CULTURE POTAGERE LES OIGNONS D'ALSACE Trois méthodes de culture s,,nf employées pour fournir annuellement la quantité d'< lignons nécessaire au s besoins de la consommation, Il y a, en premier lieu, au mois d'août, le semis en pépi- nière des Oignons blancs hâtifs dont on retire ceux qu'on repique habituellement au mois d'octobre ou en mars. (>- < ognons supportent assez bien nos hivers ordinaires et se récoltent à la fin du mois d'avril et pendant tout le mois de mai. Il y a ensuite le semis d'< lignons fait directement en place en février-mars. Les variétés surtout employées sonl le Oignons dits de couleur. Leurs bulbes se récoltent en tep tembi t ce sont eux qui produisent le stock le plu- impor- tant des i lignons de garde. Le troisième genre de culture esl celui qui estcaraeféri-e parla plantation de tout petits bulbes récoltés l'année d'à \ int et obtenus d'une façon lente particulière. La culture .< laquelle ils donnent lieu n est pas précisément pratiquée partout avec autant de régularité que dan-- l'Est de la Pianee. C'esl peut-être un tort, car elle est susceptible de fournir des bulbes volumineux, d'excellente qualité, à un moment où les autres sont rares. Puis elle a l'avantage d'être simple, ce qui la rend accessible à tous. Vous n'avez certainement pas été' sans remarquer aux devantures des magasins de graines, en février-mars, des corbeilles ou des paniers remplis de jolis petits bulbes d'( li- gnons, le plus souvent d'un beau jaune avec une légère nuance rouge clair. Les bulbes se vendent ordinairement par quantités considérables dans le département de Meurt lie et-Moselle et sont connus là sous [es noms d'Oignons d'Al- sace ou d'Oignons de Mulhouse. Nous verronstoutà l'heure ce qu'il faut penser de ces dénominations spéciales. .1 ai laissé entendre que la culture des i lignons d'Alsace n'offrait aucune difficulté, ce qui va suivre ne laissera aucun doute à ce sujet. Avant de parler de la plantation, je de-ire préciser quel- ques points concernant les caractères extérieurs des petits bulbes. Tout d'abord, ceux-ci ne doivent pas être trop gros, mais il ne faut pas non plus qu'ils soient trop petit-: toutes choses égales, les petits conviennent cependant mieux que les gros. Pour fixer les idées, je dirai que les bulbes ayant environ les dimensions d'une de nos plus grosses noisettes, sont ceux qu'il faut préférer. Un centimètre, un centimètre et demi à deux centimètres de diamètre, au maximum, dans la plus grande largeur, sur deux à trois centimètres de hauteur. correspondent aux tailles les plus convenables. La plantation se l'ait ordinairement dans le courant de mars et d'avril, sur un sol profondément ameubli, puis ayant eu le temps de se raffermir, de se rasseoir. De plus. les Oignons préférant croître dans des terres fertilisées d'a- vance, il faut c\ iier d incorporer du fumier au moment du labour, à moins qu'il ne soit très décomposé. Beaucoup de persi s, pour enterrer les bulbes, se ser- vent du plantoir, et alors c esl sur la ligne que donne le cor- deau que s'effectue directement la plantation. Par contre, d'autres personnes préfèrent , à l'aide d'une ser- fouette ou d'une petite binette, ouvrir de petits rayons, au 1 1 desquels les bulbes sont placés tous les il'" 10 ou O™^. La plantation suivant l'une ou l'autre de ees deux méthodes, donne d'excellents résultats. Cependant, je préfère la deu- 126 LE JARDIN xième, et voici pourquoi : la plantation au plantoir jamais aussi parfaire par la s< i que le trou ouvert par cet outil laisse souvent un vide immédiatement au- dessous du plateau et que celui-ci n'adhère jamais parfai- tement au s En rayons, l'inconvénient que je viens de signale: I une qui dispose les petits dans le fond de la petite rigole, ne fait pas senlemenl les 5 placer, elle exerce encore une légère pression de haut en bas pour que la partie inférieure du bulbe, le pla non seulement adhère à la terre.niais pénètre à tra\ particules terreuses jusqu'à ce qu'il soit presque entière- ment recouvert. On aehève la plantation des bulbes en ra- menant sur eux la terre de la rigole projet.'- • do cl par le passage du rayonneur. A quelle distance la plantation doit-elle être laite"? <■» a qu'il faut préférer à- toutes les autres. La plus recoin ion de Cambn fulhpuse. ; Vient ensuite l'O. faune paille des Vertus et, en troisième I a YO. rouge pâle de Niort. Mais il no suffit pas de poss .raines d'une de ces variétés, il faut aussi qu'elles soient esd une certaine façon. Les graines del'O. de < 'ambrai, semées comme a l'ordinaire, produiraient des i liguons de grosseur moyenne, ce n'est pas ee que nous ms. I.e seniisdoil être fait très •■pais et pas avant le mois de mai. La quantité de graines à somer est d'environ 100 à 150 -ranimes à lare. Comme il y a. approximativement, 250 graines dans un gramme, cette quantité portes 100.080 ou 112,000 le nombre dos bul surface pou produire m les graines étaient bonnes et -i toutes germaient convenablement. La préparation du terrain -e fait comme pour tontes les autres cultures : un labour, mais un labour sans encrais. I es graines - >nt distribuées à la volée ou eu rayons espa- ■ 0™15 et, par la suite, il n'y a pas lies,, in d'éelaircir. II n'est pas besoin non plus d'arroser, à moins que. aussitôt après le semis, on s'aperçoive qu'une mouillure soit in saire pour activer la germination. La récolte, suivant les années, a lieu en septembre on tue d'ailleurs que lorsque les _ - jauni s sonl menées sui sol. Les alors arrachés et classés par catég dimensions indiquées. Ceux trop gros et ceux trop | connue îles pois par exemple, sont mis à part pou besoins de la cuisine. Laissas Se ressuyer sur le sol pendant quelques jours a l'arrachage, les bulbes sont ensuite montés au grenier ou ils au moment de la plantation. .1. FOUSSAT. L'ACROCLINIUM ( '■■ petit genre de la famille des Composées ne renferme qu'un aux capitules ressemblant aux Immor- s; Bentliam et Hookerl'ont réuni aux Helipterum. C'esl une plante annuelle, à tiges sillonnées, dressées, rameuses des la base. à feuilles éparses, linéaires-acuminées, clan - Les capitules terminaux sont solitaires au sommet imeau.x; à involucre largement campanule, imbriqué d'écaillés lisses et brillantes, les intérieures devenant pro- gressivement pétaloïdes: à réceptacle plan ou coniqueet un peu poilu; à petits fleurons jaunes, tubuleux. infundibu- ïiformes, à cinq dents et à anthères munies de deux courtes so sa leur base. Les fruits sont des akènes turbines, cou- tils blancs et surmontés d'une aigrette persistante. L'Acrolinium roseain a été introduit du Texas il environ 30 ans. ( "est une dos plus jolies plantes d'ornement. s..it que l'on veuille eu faire des bordures ou des massifs dans le jardin, ^oit qu'où en emploie les fleurs cou Elle a donné naissance aux variétés suivantes : I'ne varié'!.- à fleurs blanches, qui existe depuis un grand nombre d'années, diffère du type par les écailles de l'invo- lucre qui sont blanches au lieu d'être roses, les fleurons du disque sont jaunes, puis - s. absolument comme le type. Cette variété se reproduit parfaitement par le semis, ainsi suivantes, obtenues il j a peu d'années et nui sont des plus recommandables, tant pour la fleur coup.'.' fraîche que pour la confection des bouquets d'hiver, sque jaune, qui dépare un peu la fleur simple, est ici remplacé par des fleurons roses vU blancs qui gardent longtemps leurs fraîches couleurs. Ces deux variétés -ont - _uées par les noms : A. rosetim var. duplex, à capi- ■ doubles roses; A. roseum var. albijlora dupl capitules doubles blancs. L' Acroclinium rose et ses variétés demandent une terre léger - saine avec une exposition chaude et bien . Ces charmantes plantes se multiplient par le semis à l'automne ou au printemps, mais 0n comprend que le semis d'automne, avec repiquage en j>ots hivernes sons châssis el placés le plus près possible de la lumière, afin .le rver 1» plantes de l'étiolement et de l'excèsd humidité, fournit .les plantes plus belles, plus fortes et plus longue- ment florifères. Le semis fait dans le mois de septembre est mis en place en avril, en espaçant les plantes d'environ s fait en mars-avril sur couche est repiqué sur set] lemeure en mai. On peut aussi semer en avril sur place, eu terre légère au midi. Dans le premier cas. la floraison a lieu de la fin d'avril ou île mai eu juin: dans les - s se su dent de juin en juillet, et dans le troisième de juillet en août. I s fleurs d' Acroclinium conviennent très bien aussi aux bouquets dits perpétuels: mais, comme pour i'Helichry- sum a bractées, ou doit couper les tiens avant leur complet nouisseinent et 1» taire sécher à l'ombre, la tête ren- vers. HENRI THEULIER fil-. La Normandie et sa végétation arborescente, s n [ \ l L. Chrysanthème, sa culture au Japon et en Europe, par Félix Sahut. — Brochure de ;, - - Iians cette brochure, complétant le volume : Mêla agricoles, horticoles, oilicoles, botaniques, climat. etc.. compose .les diverses notes publiées par M F. Sahut sont contenues d'intéressantes relations sur : la session de Rouen du Congres Pomologique de lé les fruits à l'Exposition nationale et coloniale .le Rouen, le Jardin des plantes de Rouen, l'historique du Chrysanthème et sa culture au Japon et en Europe, etc. La Lindenia. — Iconographie des Orchidées. - Les" N livraisons du vV volumedela2 série de ce ma- ouvrage renferment, avec leur description, des luleurs d'-s ~;ii\ ante • : . i. I ■ s- Qui n, Oncidiu Bat lania- num. 0 mm Thibaultiannri • pen- dului s un j anteum var. P i.ctc LE JARDIN 121 Nouveautés Horticoles" ONI SALADE 4 B0\ COMPTE Parmi les variétés nouvelles intéressantes, mises au com meree par la maison Molin, de Lyon, nous remarquons la suivante : Dahlia simple multiflore Etoile de feu (fig. 59). Ce nouveau type de Dahlia simple est destinée prendre une des premières places dans l'horticulture décorative. Celui qui traverse, en ce moment, les marais de \ ira il.:\ ci des "ii\ irons, remarque de nombreux tei i iin fe - rts de quelques centimèl resde terre rapportée... Que peut il bien y avoir sous cette terre rapportée de ci de là el \\ nié- i [uenient distribuée. Quelleestd • la production qu'en Ne dépassant guère 0m60 de hauteur, cette variété esl attend le maraîcher V touffue dès la base el très précoce . Ses fleurs nombreuses Delà Chicorée sauvage blanchie ou étioléepar p vre (depuis mai) s'épanouissent en grand nombre à la fois el nient, sevendanl au marché comme salade printanière. ------ •» „, .. Fig. 59. — Dahlia simple sont d'une forme absolument uouvelle pour le genre, à pétales (ligules) plans à la base, ascendants el repliés en- suite en doucine ondoyante. La couleur est veloutée rouge pourpre sanguin intense, à reflet d'alizarineà la face inté- rieui i à revers d'un rouge anglais mat. Le contraste de ces deux nuances, l'une mate, l'autre brillante el veloutée, est idmirable. loutes les personnes qui ont vu cette belle plante, dans les cultures de la maison Molin, depuis deux ans, sont unanimes à dire quec'esl une nouveauté remarquable pour la composition des massifs, plates bandes el corbeilles. P. LKPACiK. (l) Descriptions des obtenteurs. ■ — ■■.?.■ ?Tl ... • ■ -r ■ flore Étoile de feu. < ette Chicorée a, il esl vrai, un goût prononcé et passa ble ntaraer, mais, malgré cela, elle plall généraleinenl a saison : de plus, elle est. en quelque sorte, pieu- bien I gens, autant médicament qu'aliment. \ "ilà un légume el une culture à recoi andei chaleu- ement pour le jardinet de l'amateur, culture pour la quelle il \ a peu de frais à faire, pas d'installation, el peu A ■ main-d œm re. Et, en réi ompense de toul c i peu de soins : de ces minimes sacrifices, on obtient une abondante 'h*', pendant au moins une bonne couple de mois. Mais, allez-vous nous dire, que faut-il donc pour entre prendre cette culture que vous rec nandez comme très 12» LE JARDIN simple et à la portée de tous? Ma foi oui, elle esl toute primitive nous ne pourrions dire autrement. D'ailleurs, vous allez vous-même pouvoiren juger. Los variétés ou espèces à employer seront celles que vous voudrez, exception faites de celles dites améliorées, à larges feuilles ou à feuilles de Laitue, qui ont de la difficulté à, percer la terre mise en couverture. Pour celles à feuilles panachées ou à feuilles rouges (telle la variété dite de I .om- bardie) attendez-vous à récolter, après étiolage, une salade de feuilles panachées ou rose-rougeàtre, étant donné que la couleur rouge ne fait que s'atténuer par la privation de lumière, sans disparaît re complètement. Ceci liant dit et votre choix comme variété à cultiver étant fixé, vous semez alors votre graine en rayons distants deOra25à 0m30,en avril ou en mai, voir mêmeaucommen- cemenl île juin, mais pas plus tard. Le semis en rayons est de beaucoup préférable à tous les autres modes de semis, parée qu'il rend les quelques opérations eulturales d'été moins dispendieuses et plus faciles ei qu'il simplifie beau coup la main-d'œuvre de la récolte. Quelques bassinages, en cas de sécheresse, sont de toute utilité pour faciliter la levée; ils doivent être continués pen- dant quelque temps encore si la sécheresse persiste, afin de permet i re au jeune plant de se défendre contre l'aridité du sol et lui assurer une bonne et, vigoureuse végétation, liés qu'on juge les plantes suffisamment fortes, on cesse les bas- sinages et les arrosages. Lu lait de soins culturaux, on a l'éclaircissage, quand le soinis ,-i été fait trop dru, et un ou deux désherbages au plus. l'aidons, à présent, du blanchiment qui se pratique, soit à l'entrée, soit à la lin de l'hiver. Dans ce dernier cas. à la fin de février ou au commenc:- mont de mars au plus tard, suivant l'époque, la saison et le lieu où l'on se trouve, on nettoie les planches et les rayons de Chieorées en enlevant toutes les feuilles mortes et même celles qui ont été jaunies par le froid. Puis, on terreaute celles-ci sur une épaisseur de quelques centimètres, après quoi il no reste plus qu'à recoin rir de i)'"li» à 0m12 de terre friable prise dans les sentiers séparanl les planches. Trois semaines environ après, les Chicorées eommeiicenl à pointer ou, pour mieux dire, à percer la terre qui les recou\ re; c'est à ce moment qu'on doit commenc t à récolter. t 'ette récolte s'effei lue de deux façons différentes : La première s'applique aux racines destinées à produire delà Witloof, appelée vulgairement Endive. Pour cela, ou découvre les plantes an moyen du crochet et on coupe les petites i mes de feuilles qu'elles ont formées, un peu«au- dessous du collet. Dans cette première méthode, les rai jnes ne donnent qu'une seule récolte et la variété à employer de préférence est celle qui porte le nom de Witloof. La seconde esl celle laite en vue de la grande production de feuilles étiolées que l'on cou somme en guise de Barbe de Capucin. Elle est laite un peu différemment el se répète plusieurs lois sur les mêmes racines parce que, au lieu de couper les petites pommes, on les effeuille en ayant soin de laisser intact le bourgeon central. \'w lois recouvert à nou- veau, ce bourgeon central ne tarde pas à donner une seconde récolte qui esl elle-même suivie de plusieurs autres si l'on sait bien, lors de chacune d'elles, ménager le cœur de la Chicorée ou plutôt les jeunes feuilles de son bourgeon cen- tral, tout en le recouvrant immédiatement de l'épaisseur île terre voulue. Pour terminer, nous dirons encore que ce légume est épuisant et qu'il faut, pour en pratiquer la culture, avoir des racines \ igoiirenses el productives. On ne devra donc pas négliger le renouvellement des semis ou planches de production, tous les ans. en terrain copieusement fumé. C. POTRAT. Les Produits de Culture forcée aux Halles Haricots verts, de 1 à 13 francs le kilo. C'est, à peu près près la fin du Raisin Blach Alicantc conservé sur ceps; il est encore fort beau ; les 5110 kilos appor- tés au Pavillon ont, lait de S à 1;.' francs le kilo. Peu de Raisin Frankenthal de provenance française; il «si rouillé et de qualité ordinaire; de 6 à 8 francs le kilo. Les belles Cerise anglaise, à des prix toujours soutenus. 20 ( Jerisiersen pot, avec fruits à maturité, de H à In francs. lue moyenne de 1 in caisses île Fraise 1)" Morère par jour, aux mêmes prix que pendant la dernière quinzaine de mars. Quelques caisses de Fraise Vicomtesse Hèricarl de Thunj, de :i à (j francs. La Fraise D' Veillard est peu demandée et faitdes prix insignifiants. Un horticulteur du département du Nord expédie régu- lièrement de fort belles Fraise Louis Vilmorin. Ces fraises, bien présentées, se vendent deO fr. 60 à 1 Er. tO pièce. Peu de prunes ; de l) fr. 71» à 2 fr. pièce, selon la variété. Les Framboise Hornct, de2à 1 fr. 50. Le 15 avril, les cinq premières Pèche Amsden, apportées par M. Léon Parentel adjugées 12 francs. 1 hi a reçu de Belgique, depuis le 1" avril, environ 280 pè- ches, vendues L650 francs environ. Les premiers melonsduMidi, dont la grosseur varie entre celle d'une orange el celle du poing, ont été adjugés à de^ prix variant entre 1 francs et, 12 fr. 50. Les Roses, de :', à S francs la botte. Les Lilas, de 2 fr. 50 à 3 francs. Le Muguet, 2 francs. Les Tulipes, de 11 fr. 35 à Ofr. 50. La Violette de l'arme, à I francenviron; le cent de Violettes ordinaires, à I fr. 50 et, li francs. Enfin la caisse rie Caniellias, de 1 à 2 fr. .1. M. H. Société Nationale d'Horticulture de France Sôaïu-e du \\ avril 18»8 COMITE DE FLORICULTURE. Un seul apport, mais très remarquable: de beaux gros Œillets aux tons Irais et chatoyants, provenant de la région du Midi et présentés par M. Victor Delavier. COMITÉ D'ARBORICULTURE D'ORNEMENT. Un seul apport également : des branches coupées d'ar- bustes d'ornements à floraison printanière, aux fleurs de gais et frais coloris, présentées par M. Bruneau.de Bourg- la-Reine, dans le seul but de montrer que les fleurs ne manquent pas au printemps, comme on le dit souvent. On a, en effet, le tdus grand tort de ne pas planter plus souvent, clans les jardins, desPnmus triloba, Malus spei- tabilis floribunda pendilla., Persica sinensis flore albo pleno, Amygdalus flore roseo pleno, Forsythia oiridis- stma, Ribes sanguineum, SpirataThunbergii, etc., dont les précoces floraisons viennent, au tout premier printemps, égayer les jardins encore bien endormis. COMITE D'ARBORICULTURE FRUITIERE. M. Parent, de Rueil, avait, comme àdaprécédenteséance, apporté deux caissettes de Cerise anglaise hâtive toujours aussi irréprochables et excitant bien des convoitises ; de plus, il présentait cinq Pèche Amsden, mures à point, d'un velouté, d'un coloris et d'une grosseur remarquables. De M. Cordonnier, de Bailleul, huit caissettes de Raisin Blach Alicante, toujours aussi beau que les apports précé- dents et nous sommes au 14 avril ! COMITÉ DES ORCHIDÉES. Deux Cypripedium hybrides, soumis à l'appréciation du Comité par M. M. Cappe et fils, du Vésinct : l'un hybride de C.villosum x C. Chamberleianum., l'autre de C. spice- rianum X C. Chamberleianum, ce dernier était très joli. M. Belin, d'Argenteuil, présentait plusieurs Cypripe- dium, entre autres : le C. Boxalli superbum aureum, le 0. callosum et le G'. Elliotianum;ce dernier, très belle espèce déjà ancienne, est toujours très remarqué. Énlin M. Martin, jardinier chez M. Terrier, àAuteuil, avait apporté un Odonloglossum Wilckeanum très bien lleuri et un Cypripedium Germinyanum (C. villosum x C. hirsutissimum). 3. FOSSEY. LE JARDIN 129 LE JARDIN. - N" 269. 5 MAI 1898. CHRONIQUE Signalons, avec un de nos confrères, une singulière manière d'honorer les gens de Leur vivant. L'hommage rendu au Baron P. Von Millier, le célèbre botaniste aus- tralien, mérite en effet d'être cité. Dans une circulaire invi tant les botanistes l Italie, à Monza. L Horticulture à l'Exposition de 1900. — La réunion générale des comités <1 admission des six classes de l'Horticulture à l'Exposition de 1900, aura lieu le 20 mai. à 4 heures, en l'hôtel de la Société nationale d'hortii ulture I" France, NI, rue de Grenelle, à la suite de la séance 'lu Congrès horticole, sous laprési le le M. Viger, Président du groupe VIII. L'Exposition de peinture de la Société natio nale d horticulture de France. — Ainsi une nous l'avons annoncé dans notre numéro du 20 février il), la Société nationale d'horticulture de France a décidé d'ad- joindre u\i salon 'I'' peinture, aux Tuileries, à son Exposition il'' printemps nui ouvre le mercredi IN courant et ferme ses portes le mardi 2 1. L'idée a déjà lait son chemin et a reçut accueil. Nom- breux seul les peintres de Beurs qui s., sont affiliés à la Soi iété; uiir cinquantaine mil déjà lait leur demande pour exposer, et il faut compter, comme dans toutes les ex'po sitimis, avec les inscriptions de la dernière heure. Une (.'ut'' spéciale, de 600 mètres superficiels avec instal- lation et décoration ml hoc. sera réservée pour cette Expo- sition. Le nouveau salon s'annonce donc sous de bons auspices, pour \\\m- première année, et ce succès l'ail bien augurer de l'avenir. Fête de bienfaisance de la Société nationale d horticulture de France. Nous avons 1'' plaisir d'apprendre à nos lecteurs que la fête de bienfaisance donl nous les avons déjà entretenus aura définitivement lieu le 21 courant. Le Conseil d'administration de la Société, appelé à se prononcer à la dernière réunion, prend cette fête sous son patronage, ce qui en lait bien réellement la fête de la So ciété. C'étail d'ailleurs le seul moyen d'assurer son succès. Nous en ferons connaître le programme dès qu'il sera défi- nitivement arrêté. Ajoutons qu'un grand nombre d'adhésions sont parvenues au c ité, <•' qui ne doit pas empêcher les retardataires de so hâter d'en faire autant. Il est nécessaire ou effet que le comité s,,it fixé le plus promptemenl possible, pour faire sos préparatifs, sur le nombre des assistants. Exposition internationale d'horticulture à Saint-Pétersbourg, en 1899. — La Société impé- riale d'horticulture de Saint-Pétersbourg, la plus impor- tante de toutes les sociétés d'horticulture laisses, a 1 in ton lion d'organiser, l'an prochain, une grande exposition interna- tionale. i ''il-' exposition comportera deux parties distinctes : une exposition d'horticulture (fleurs et plantes), qui ouvrira.le 17 mai 1899 et durera dix jours .-i une exposition de fruits (1) l-i Jardin, 1858, vago in. qui aura lion à l'aiil e e( qui durera huit à dix jours également, I. exposition sera organisée, à Saint-Pétersbourg, dans [e Palais de la Tauride, qui sera spécialement restauré pour la circonstance, ainsi que dans les célèbres jardins qui avoi- sinent le palais. Un peut prédire un tics grand succès a cette exposition qui sera, espèrent les organisateurs, placée sous le liant patronage 'le S. M. l'Empereur. D'après les renseignements qui nous ont été très aima- blement tournis par le très distingué directeur du Jardin botanii|iic '!'■ Saint-l'olersbour-. M. Fischer d'' Walilheim. le programme de cette exposition est déjà élaboré et ne tar- dera pas à être communiqué aux intéressés. Nous savons d'ailleurs que plusieurs exposants français ont promis d'envoyer leurs produits à l'exposition et nous ne doutons pas que l'exemple sera suivi par tous ceux qui ont ouci de maintenir au loin l'excellente et vieille répu- tation île 1 horticulture française. Les Azalées de la Ville de Paris. — La splendide '"Ile. limi d'Azalées 'le la Ville de Paris est actuellement en pleine floraison ; nous engageons nos lecteurs à se rendre. pour l'y admirer, au fleuriste de ht Ville, route de Bou- logne, près de la porte d'Auteuil. L'exposition sera publique, de 1 lieure à (i heures, jusqu'au 15 courant. Les raisins de table à l'Exposition de 1 900. - Nous avons signalé, dans notre numéro du 20 janvier der- nier, en exprimant l'espoir qu'il y serait lait droit, la juste réclamation présentée par le comité de la classe 15 (arbo- riculture fruitière), pour protester contre le rattachement, demandé par quelques Sociétés viticoles, des raisins .le table au groupe VII (agriculture). M. E. Tisserand, Président du groupe de l'Agriculture, \ient. par lettre adressée à M. Charles Baltet, Président de la classe 15, de proposer de trancher le différent de la la -Il i\ aille : Les raisins de table récoltés en serre ou en plein air restent acquis à l'Horticulture (groupe VIII, classe 15) toutefois, les agriculteurs qui exploitent la grande culture de raisin pour le marché pourront exposer, à leur choix. eii m groupe VIII, soit au groupe VII. Cette solution iloune. en principe, satisfaction à toits, et, quant aux questions de détails, il n'esl pas douteux que les présidents ,|os lieux groupes, M. E. Tisserand et M. A. \ i ■ ger trouveront le moyen de les régler au mieux des intérêts des horticulteurs et des \ iticulteurs. L'enseignement des cultures coloniales en France. — Nous avons, dans un de nos précédents numé- ros, signalé les services rendus par le cours de < lultures colo- niales professé au Muséum par M. Maxime Cornu. Nous devons, pour compléter cette note, qui touche à un sujet si importa ut pour 1 avenir de ics colonies, signaler également les résultats obtenus à l'Institul national agronomique, où les Cultures coloniales seul enseignées par m. Ire ami et col la liera leur M . .1 . I >\ bov ski. directeur de l'Agriculture el du ( ' ineree de la Régence de Tunis . C'est M Viala, qui, à l'Institul agronomique, a le pre- mier I rai lé' ce sujet dans -on COlirS de ( 'u II lires Coloniales et de Viticulture. Mais c'est surtout depuis 1>S!)2. lorsque c cours fut dédoublé et confié pour la partie des Cultures Coloniales à M. Dybowski qu'il a pris toute son impor- ta Déjà un certain nombre des élèves qui oui suivi c cours sont établis dans les Colonies françaises, soit à la tête de- services administratifs agricoles, soil comme colons, et nous apprenons, en outre avec plaisir, que dix stages en Tunisie seront accordés celte année aux élèves de 1 Institut, dont un grand nombre rivalisent d'émulation pour être parmi les élus. Il y a lieu de se féliciter île voir, enfin, l'a- LE JARDIN 131 grii ulture coloniale occuper une telle place dans les préoc- cupations nationales. Beaucoup de personnes <|iii sont disposées à aller aux colonies s'imaginent, en effet, qu'elles peuvenl aussi bien faire de l'agriculture que de vendre des cotonnades ou s'oc- cuper de le mi autre commerce, ce qui est une grave erreur el explique tant d'échecs. Aujourd nui, cette erreur n'es! plus permise, puisque, indépendamment de l'enseignement offi- ciel dans les écoles, le cours fait au Muséu si public el gratuil i'i que tous les intéressés peuvent j assister. Création d'un nouveau jardin botanique à Gand. - Dans un des discours <|ii il a prononcés au moment des fêtes de 1 Exposition de Gand, le bourgmestre de la Ville a annoncé que la Municipalité se proposai! de faire des modifications dans ses pares publics, et notamment de créer un nouveau et grand jardin botanique. On peut voir par là, que la grande cité flamande ne négligera rien pour conserver la suprématie qu'elle a su s'assurer dans l'horticulture. Une école forestière américaine. Le Gardeners' Magasine nous annonce la fondation, dans l'Etat de New- York, dune école forestière, la première de ce genre en Amérique. Une somme de 50.000 francs a été accordée par le Gouvernement pour couvrir les dépenses de la pre- mière année, et l'autorisation a été accordée pour l'achat, dans la région d'Aidirondack,.de forêts d'une étendue de 1.214 hectares. La nouvelle école forestière sera rattachée à la Cornell Unioersity. Le monument de J. Linden. - Ainsi que nous l'avons annoncé dans notre numéro du 5 avril il), une souscription publique a été ouverte pour élever un monu- ment à la mémoire de J. Linden. Le comité constitué sous la présidence de M. le comte ii. de Kerchove de Dentreghem, Président de la Société iu\ aie d'agriculture el de botanique de Gand, a décidé qu'un appel serait adressé aux botanistes, aux amateurs d'horti- culture, aux horticulteurs, aux établissements publics et aux sociétés scientifiques, tant de Belgique que de l'étranger, les invitant à coopérer à cette manifestation et à lui donner un caractère international. Les souscriptions sont reçues par le trésorier du comité, M. Kegeljan, Président de la Société royale d'horticulture, à N'ainur ( Belgique). Un nouveau jardin botanique en Ecosse. — lue somme de 300,000 francs, rapporte le Gardeners' Magasine, vient d'être offerte à l'Université d'Aberdeen en Ecosse, par Miss Cruikshanek, sœur de feu le Dr Cruikshank, pour fonder en cette ville un jardin botanique, en mémoire de son frère. Les droits de douane sur les plantes. — Nous avons reçu, sous forme de brochure, une réponse aux résui tais de l'enquête provoquée par l'Union commerciale de horticulteurs et marchands grainiers de France, au sujet de; droits de douane sur les végétaux à leur entrée en France, enquête dont nous avons rendu compte dans notre numéro du 20 mars (2). Dans cette brochure, signée de deux cent soixante-dix producteurs, l'augmentation îles droits de doua ;sl récla niée avec la même énergie qu'elle est combattue par l'Union et cela également avec des chiffres à l'appui. Cela prouve donc qu'il s'est formé en France, au point de vue économique, deux grands partis qui semblent pro- fondément divisés quant aux moyens à employer pour protéger l'horticulture nationale. La division est-elle aussi profonde 411e la lecture de ces documents, où des questions personnelles ont tendance à prendre une place trop grande, pourrait le faire croire'.1 (1) Lu Jardin, 1S9S, page ton. (2) Z,« Jardin, 1898, page 83 Nous ne le croyons pas et nous avons même la conviction qu'il y aurai! intérêt à faire disparaître certains malen- tendus sur lesquels il serait d'ailleurs facile de s'expliquer el de s'entendre. Cela ne pourrait se taire qu'à l'aide dune réunion à I iquelle seraient convoqués tous les intéressés -ans excep- tion et où la question serait examinée sou- toute- ses faces el sans parti pris par les uns comme par les autres. Est-ce chose impossible à réaliser"? Difficile peut-être, impossible non. Les fruits du Cap et de la Tasmanie en Angle terre. — Le Gardeners' C/tronicle annonce l'arrivée en Angleterre du (i Briton a avec 911 caisses de Raisin et IN de Poires. Quelques Raisins seuls sont arrivés en bonnes conditions. D'autre part, le même journal a reçu avis de l'arrivée de « l'Austral aetdeo l'Australia », l'un avec 20.000 caisses de fruits de Tasmanie, l'autre, avec 8.700 caisse-. Société d'horticulture de l'arrondissement de Valenciennes. - Cette Société a tenu son assemblée annuelle, avec le C »urs des autorités, le dimanche 21 avril dernier, dans la grande salle du théâtre de la ville. Notre rédacteur en chef, M. IL Martinet, avait été invité pour la circonstance à faire une conférence sur l'horti- culture populaire et la vulgarisation du jardinage pratique. Profitant de la présence de nombreux instituteurs et institutrices à la réunion, M. Martinet a longuement in- sisté sur l'enseignement du jardinage dans les écoles pri- maires, non pour former des professionnels, mais pour intéresser les enfants à la culture des plantes qui leur réserve plus de joies et de profits pour l'avenir que les longs séjours au cabaret. Insistant sur le côté moral de la question, M. Martinet, reprenant la thèse de son ami G. Bonvalot, a dit qu'il ne fallait pas beaucoup compter transformer la génération actuelle, mais qu'il fallait surtout préparer l'avenir en commençant par les jeunes entants. L'accueil qui a été fait au conférencier semble prouver qu'il n'a pas prêché dans le désert. D'ailleurs, la jeune Société d'horticulture <\'' l'arrondissement de Valenciennes. qui compte environ 2iio membres à l'heure actuelle, con- tribue beaucoup, par des leçons nombreuses et par de- distributions de plantes, à répandre le goût de l'horticulture dans la région. C'est un exemple que nous nous permettons de signaler à nombre d'autres sociétés d'horticulture. Excursion annuelle des élèves de l'École d hor ticulture Le Nôtre. - Cette année, M. Potier. le nouveau directeur de l'École d'horticulture Le Notre, à Villepreux, accompagné de M. Guillaume, s'est rendu avec huit élèves à l'Exposition quinquennale d horticulture de Gand. L'itinéraire de l'excursion a été, cette année, Lille, Ostende, Brunes. Gand, Bruxelles et Hœylaert. Rappelons que, grâce à l'initiative deM. Guillaume, les meilleurs élèves de Villepreux ont toujours lait chaque année une excursion de ce genre à l'étranger. Expéditions de fleurs en Angleterre. — Les An- glais deviendraient ils protectionnistes"? Le Garde nos' Chronicle nous apprend, en effet, que l'administation des postes n'admet plus l'envoi des (leurs du Midi comme échantillons; sans doute parce que ce ne sont réellement pas des échantillons. Noire confrère proteste contre cette mesure qui ne peut avoir pour résultat que d'empêcher les Anglais, séjournant sur le littoral méditerranéen, de faire, à leurs amis, de petits idéaux toujours bien accueillis II ajoute que cette mesure ne peut protéger en rien les intérêts des commerçants anglais qui n'en vendront pas une fleur de plus pour cela. Les plantes nouvelles à l'Exposition de Cannes. — Des intéressantes notes reçues de M. Martichon fils, horti- 132 LE JARDIN culteur, a Cannes, au sujet de l'Exposition tenue en cette ville, en mars dernier, nous extrayons les passages sui\ anfcs ayant plus particulièrement trait aux plantes nouvelles exposées à cette occasion : « Dans les Crotons, il convient de mentionner les nou- veautés suivantes, obtenues par M. Troncy, chef des cul- tures .lu château de Thorene, qui a remporté le prix du Pré- sident dé la République : Lady Rendell, Lord Rendell, Maurice Rouoier, Mme Dcinole, Claude Guillin, etc Un massil de Saloia améliorée d'Empel, nouveautéde la maison Vilmorin, provenant de ses cultures d'Empel dirigées par M. Voilliot, a reçu les félicitations unanimes du Jury. « M. Elysée Perrin, un habile semeur de Nice, montrai! une très grande collection d'Œillets en fleurs coupées, nou- veautés de l'année pour la plupart, et dont les suivants sonl à citer: Mme Agatltc Nabonnand, ardoisé nuancé, Mme Martickon, ardoisé marbré, Mme Hélène Mari, blanc marbré. Grande duchesse Olya, blanc strié de rose extra» » Exposition de 1900. — Groupe VII. classe 38 (Agronomie et statistique agricole). — Le comité d'admission de cette classe, vient de taire appel à toutes les bonnes volontés pour assurer une brillante participation ,i I Exposition. Nous ne doutons pas que celles-ci ne fassent défaut et ne permettent ainsi de mener à bonne fin la tâche de la section d'agronomie et de statistique agricole. Préservation des paillassons. — Pour préserver les paillassons des atteintes des souris — pendant tout l'été — il suffit, nou^ dit la Semaine horticole, et le cas est authentique,., une fois qu'ils ne sont plus en usage, dé les faire bien sécher et de les rentrer en pile sous un hangar à l'abri, en ayant bien soin île saupoudrer tons les lits atec de la cendre de bois ou de la cendre de houille. Voilà qui n'est pas difficile et qui est surtout pratique pour sauvegarder ces abris de la dent des rongeurs ! EXPOSITION ANNONCÉE PETITES NOUVELLES On nous fait part du mariage de Mlle Thérèse Guillot, tille de M. Guillot-Pelletier, constructeur de matériel hor- ticole, avsc M. tlené Barbier, lils deM. A. Barbier, un des propriétaires des pépinières Transon, à Orléans. * LaSociétérégionale d'horticulture du Nord de la France, dont le siège se trouve comme on sait au Palais Rameau, à Lille, vient d'être, par décret du 25 avril dernier, reconnu comme établissement d'utilité publique. * Nous venons d'apprendre la nomination de notre colla- borateur, M. L. Guillochon, au poste de Directeur des cul- tures du Jardin de la Résidence à Tunis et de celui de la Marsa (résidence d'été). Nos meilleurs compliments au jeune Jardinier en chef du Jardin d'essai de Tunis. * La Société de secours mutuel des jardiniers-horticulteurs de la Seine tiendra son assemblée générale ordinaire di- manche prochain 8 mai au siège de la Société, 84, rue de Grenelle, à Paris. NÉCROLOGIE M. Raoul. — Nous avons le regret d'apprendre la mort, de M. Raoul, pharmacien en chef de première classe des colonies. M. Raoul, qui professait à l'Ecole coloniale un cours sur les productions de nos colonies et avait été chargé de diverses missions aux colonies, était une auto- rité en matières coloniales. Il est mort, à Lannilis, près Brest, où il s'était retiré ces temps derniers au retour de sa mission on Birmanie Malaisie et Indo-Chine (1), des suites de maladies contractées aux colonies au cours de ses périlleuses missions. (1) Le Cardin, 4898, page (15. *v Lyon. — Exposition d'horticulture annexée au concours régional de 1898. — L'ouverture de cette exposition inter- nationale, organisée par la Ville de Lyon, a été fixée au 1" septembreTLe programme en sera publié prochainement. Adresser les demandes de renseignements à M. Ant. Ri- voire, Président delà commission. 10, rue d'Algérie, à Lyon. BIBLIOGRAPHIE Les Heurs à travers les âges, par Albert Maumené. — Brochure de 16 pages. — Prix : 0 tr. liO. — Conférence faite a l'Hôtel de Ville d'Amiens, le 27 février 1898, sous les auspices de la Société d'horticulture de Picardie. Dans cette rapide causerie, l'auteur retrace brièvement le rôle joue, chez les divers peuples, dans les diverses cir- constances de la vie et aux diverses époques, par les Heurs; nous donnant ainsi un intéressant aperçu d'ensemble, d'une lecture attrayante et très instructive. Une École d'Agriculture coloniale à Tunis La science agricole a pris, durant la seconde moitié de ce siècle, un essor considérable et elle a exercé sur le déve- loppement de l'agriculture une influence prépondérante que tout le monde se plait à apprécier : toutes les nations semblent avoir reconnu l'inévitable besoin de perfec- tionner, par d'incessantes recherches, les procédés utilisés pour la mise en valeur du sol, et chacune s'occupe de faire pénétrer, par un enseignement approprié à ses besoins, les sages doctrines et les meilleurs préceptes dans l'esprit de ceux qui se destinent à l'agriculture. La France, donnant l'exemple, possède aujourd'hui un faisceau d'institutions agricoles, depuis l'Institut National Agronomique jusqu'aux Ecoles primaires d'Agriculture. Si une telle organisation est utile dans la Mère-Patrie où l'agriculteur a déjà cependant pour se guider, de saines traditions agricofes et de nombreuses publications spé- ciales, il est bien autrement indispensable que ceux qui se destinent à la mise en valeur du sol colonial, y soient pré- parés par un enseignement adapté aux exigences particu- lières de cette agriculture nouvelle. Le colon doit tout innover; il n'a pour le guider, pour lui indiquer la bonne voie, ni l'expérience des siècles, ni le concours de gens spéciaux, et, bien plus que le cultivateur français, il a besoin d'être initié aux conditions nouvelles en présence desquelles il doit se trouver. Au moment où ceux qui se tournent vers les colonies de- viennent de plus en plus nombreux, il était indispensable de créer une Ecole spéciale dont l'enseignement soit adapté aux besoins de l'agriculture coloniale. C'est en Tunisie, qui de toutes nos colonies est en mémo temps la plus proche et la plus prospère, que vient d'être fondée la première Ecole d'Agriculture coloniale. Cette Ecole est annexée à un immense Jardin d'Essai, à une Ferme d'Expériences, à une Huilerie modèle, à une station météorologique, etc., elle ouvrira ses cours dès la seconde quinzaine d'octobre et sera de suite en mesure de fournir un enseignement théorique et pratique aussi com- plet que celui des Ecoles Nationales de la Métropole mais spécialement adapté aux besoins de l'Agriculture coloniale. La durée des études sera de deux années, et les élèves sortis dans le premier tiers pourront continuer, pendant un an, soit dans les Laboratoires de l'Ecole, soit dans une Ferme, l'étude des questions spéciales. Tout élève de l'Ecole pourra, en faisant une déclaration de séjour, demander à faire son service militaire en Tu- nisie. La durée du service est d'un an, à la condition que les jeunes gens soient installés dans la Régence six mois au moins avant leur tirage au sort et qu'ils s'engagent à résider pendant dix ans aux colonies. Maigre le prix modique de la pension, rien ne sera ni- li pour assurer aux élèves tout le bien-être désirable. Les vacances seront groupées pendant la période dès- grandes chaleurs de façon à permettre aux jeunes gens venant de la Métropole d'aller passer ce temps dans leurs familles. Cette Ecole relève de la Direction de l'Agriculture et du Commerce de la Régence de Tunis. Des programmes sont envoyés gratuitement sur demande. LE JARDIN 133 CHRONIQUE FLORALE Les concours de bouquets. — Pâques fleuries. - Les bouquetières et fleuristes à Gand. -- Les bouquetières à Bruxelles - Bouquetterie et fleuristerie. — Notes de Copenhague. C'est une bien charmante idée que l'on a eu d'ouvrir, depuis deux ans, à l'Exposition d'horticulture de mai, à Paris, un e xrars de bouquets, s'inspiranl en cela de ee qui se faisait déjàdans d'autres villes et niant les fe les du monde et les fleuristes à concourir et à montrer leurs talents dans cet art si délirai. Bien plus jolie encore est l'idée, mise à exécution l'an der- nier, d'un concours de confection de bouquets et de gerbes en public. Entre paren- , thèses, il ne fut guère pu- blic, ce concours ! mais l'idée n'en reste pas moins, et c'est le principal. Mettre les Parisiennes . même de faire valoir cet art si délicat de grouper le- fleurs, de placer les Roses, de fixer Œillets et Lilas el de chiffonner feuillages et rubans, est une idée ex- quise. La besogne est char- mante et digne des doigts les plus tins, puisqu'elle met eu évidence le goût, cette qualité innée par ex cellence des femmes. < ' est, en même temps, une pi- quante évocation que la e, 1 1 1 1 e 1 1 1 plat ion de ces da mes qui se font fleuristes, alors que tant de petites fleuris- tes deviennent femmes du monde ! I.a seule chose regretta- ble, r est que quelques fleu- ristes, croyant voir là une innovation pouvant leur porter préjudice, aient cru devoir s'abstenir. Il en est cependant ainsi, et ceux-là n'admet t ront jama is qu'unechose qui nesort pas de leur boutique puisse être présentée el être jolie. Xe devraient ils pas. au con- traire, se- réjouir de cette manifestation qui, en même temps quelle consacre leur talent incontesté, met en relief le goût réputé des femmes françaises ; de cette manifestation qui, en épuraut ce qui peut paraître mesquin, banal et est une souffrance pour les vrais artistes, permet de mieux apprécier ce qui est véritablement beau et artistique' el développe chez le publie le vrai sentiment du beau, chose toujours favora ble '.' Ne devraient-ils pas, pour ces diverses raisons, pa- tronner au contraire cette innovation el faciliter à leurs aides-fleuristes la possibilité de eoucourir elles aussi? Xe pourraient-ils, au besoin. ainsi qu'il fut fait l'an dernier à I Exposition de Hambourg, demander l'institution d'un concours spécial à leur intention ? Lesuccès qu'obtint un tel concours à Hambourg, où quatre-vingts exposantes, élèves fleuristeset élèves des écoles, présentaient '257 motifs floraux et furent jugées et récompensées par un jury composé de dames, n'est-il pas probant? Combien cet art, cette mode si l'on veut, d'arranger les Fig. 60. — Bouquetière bruxelloise fleurs gagnerait, comme signification, cachet, charme ori- ginal et caractère, à être interprété selon les idées personr nelleset avec la fantaisie parfois neuve de chacun, plu- tôt qu'à la grosse et à la brassée de certains « garnisseurs » qui n'ont aucune notion de l'esthétique florale ! Allons. M. -s, lames, confiantes en votregoût propre, n hé- sitez pas à nous montrer votre talent, à la prochaine Expo- sil ion horticole parisienne du 1 S courant, cherchez, innovez, mettez, en un mot, dans hi confection d'une gerbe, un peu de vos idées personnelles el de votre rêve. Ainsi, vous prou- verez quel idéal et quel, goût sont ceux de la femme fran- çaise pour chiffonner un ruban, comme pour grouper des fleurs! * * 2 avril. — C'est la veille de Pâques fleuries. Aussi 1 affluenee est-elle considé- rable au Quai aux fleurs où l'on vend du Buis en quantité. Partout, ce ne sont que monceaux de bot- tes de cet arbuste que des fleuristes et même de pau- vres gens achètent et que, demain, ils revendront à la porté des églises, Aux Halles, en plu- des fleurs de la saison, il y a des apports considérables de Buis, en belles branches hautes de deux à trois mè- tres et des palmes de Phœ- nix, pour la cérémonie de demain. 3 avril. — Dans la rue, on ne coudoie que des per- sonnes portant un petit paquet de Buis acheté aux marchands installés près îles églises. Par ci, par là, on en croise quelques unes, la p portant, au lieu de Buis, de longues palmes de Phce- nix. Cette mode de rem placer le Buis par des feuilles de Palmier, sem- ble vouloir prendre. C'est le jour du Buis bé- nit, et nombreux sont .eux qui eh arborent un ra- meau ; les cochers enornent [es œillères des chevaux. C'est aussi un peu comme au jour de la Fête des morts, beaucoup de personnes s,' diri- gent vers les cimetières et \ portent des branches de Buis. Et, près de ces cimetières, sont installées des marchandes aux éventaires desquelles se voient de- couronne- el des bouquets de Buis, parsemés d'Immortelles et de grappes jaunes de Mimosa. Les malheureux attendent cette journée qui, par la vente qu'elle leur fait faire, leur rapporte quelque argent. Gand, 15 avril. — Bien que Gand soit une ville essen- tiellement horticole, l'art du fleuriste, « la fleuristerie » plutôt, pour employer le terme consacré là-bas, n'est pas, comme on pourrait le croire, à la hauteur de la science horticole. Il y a peu de fleuristes à Gand, six ou sept seulement. et, m'a-t-on dit. il y a quelques années encore, il n'y en avait qu'un seul. M. Van den Heede. Saul ee dernier, qui i:n LE JARDIN emploie presque exclusivement les fleurs à longues tiges, les autres ne mettent en œuvre que les fleurs ordinaires et à courtes tiges; c'est pourquoi on ne peut pas voir de belles montres de fleuristes. Quelques fleurs sont disposées dans des vases disséminés parmi de petites plantes vertes dont les pots sont cachés en avant par nue étoffe de velours mauve ou rouge grenat, selon les boutiques. Les fleuristes doivent aller achètera lacriée, à Bruxelles, les fleurs dont ils ont besoin. Le fleuriste cité plus haut. va chaque jour acheter les Roses à longues tiges, I.ilas, Boule de Neige, — forcés à Bruxelles et à Malines, car on n'en fait pas à Gand, ainsi que les fleurs de provenance méridionale, comme les Œillets. Les autres fleuristes n'y vont que de deux à quatre fois par semaine. Aussi, n'est-il pas étonnant que leurs travaux, je parle de ceux que j'ai vu à l'Exposition quinquennale, ne soient pas des rveilles, ni même des exemples dont on puisse s'inspirer, confec- tionnés qu'ils sont avec îles fleurs de second choix el dont la disposition révèle un goût peu ('■pure. Dans les mes. je n'ai pas vu de bouquetières ; e'esl éton- nant, car ici on les aime, les Heurs, puisqu'il n'j a guère de fenêtre au travers de laquelle on n'aperçoive quelques plantes. Cependant, au marché aux fleurs, qui a lieu plu- sieurs lois par semaine sur la Place d Armes, les gens des environs vendent des bouquets à la main, c posés avec les fleurs de la saison, bouquets qu'ils étalent à la bonne franquette sur les bancs de la place, ainsi tranformés en éventaires fleuris. -s * * Bruxelles, 18 avril. — Prés des gares, delà gare du Nord principalement, sont de nombreux marchands et de marchandes île Heurs. Leur éventaire (flg. 60) se compose d'un panier en osier grossièrement confectionné dont le dessus est recouvert d'une enveloppe bombée, en zinc. I Me enveloppe laisse juste le passage de la main, sur l'un des côtés, pour l'anse; elle est. en outre, percée da trous assez larges dans lesquels sont passés des bouquets de Rose Maréchal Niel, de Rose Sqfrano el de \ tolettes princi- palement, parfois aussi de Jonquilles. Bouqueliers et bou- quetières sont aussi nombreux qu'insinuants et assaillent les passants pour leur offrir leurs Heurs. Sur quelques places, sont installées d'autres bouquetières, dont les étalages sont surtout composés de Narcisses et de quelques fleurs dû Midi. Ce sont des étalages primitifs. Les tiges des Heurs sont enveloppées de papier d'étain dont les bouquetières semblent faire une grande consommation ici. Certes, toutes ces bouquetières bruxelloises on I une certaine originalité, mais elles n'ont pas le pittoresque et l'imprévu qui caractérisent si bien les bouquetières parisiennes. Nos lecteurs ont appris, par Le Jardin, que. l'an dernier, un cours d'enseignement de l'Art du fleuriste avait été ouvert à I Ecole d'horticulture de l'Etat, à Gand, sous le nom de cours de « fleuristerie ». C est un enseignement que l'on ne peut qu'approuver, car il développera chez leséjèves les notions de l'art de l'orne ntation florale, en général dans les groupements de plantes et de fleurs. Mais voilà que ce mol de ci fleuristerie » incite notre très spirituel confrère. M. Viviand-Morel, à une boutade des plus ironique, « Fleuristerie est un mol belge, dit-il, je ne le trouve pas dans le dictionnaire de l'Académie, édition ancienne il est vrai. Je le crois récent. Fleuristerie ne me dit rien; il rime avec horticulture connue hallebarde et miséricorde. 11 y a déjà gendarmerie... etc., niais fleuristerie est inconnu. » Détrompez-vous, mon cher confrère, ce mot n'esl peut être pas exclusivement belge, et puisque nous sommes dans le siècle des revendications, je vous dirai qu'un chroniqueur parisien, M. Hugues Le liniix. parlant, en 1890,des travaux des fleuristes parisiens, s'exprima ainsi « le quatre-vingt neuf de la fleuristerie moderne. » Peut-être ce mot sera-t-il adopté comme celui de « hlora- liesn qui esl d'essence belge, puisqu'il fût lancé jadis par Charles Morren. Ne dit-on pas aussi, très couramment, bouquetterie, en Suisse principalement, en Belgique et en Allemagne? Xotr Uaboratenr,M. 11. < ;orrevon,n'a-t-il pas dit. eu 1890, dans Le Jiirdin.it II faut aller en France pour trouver dans l'art «le la bouquetterie, le goût vraiment artistique, etc. » l'ai Allemagne, lorsqu'on veut traduire en français l'in- dustrie du bouquet, on dit: « Telle chose est employée dans la, bouquetterie». Ces mots nesonnenl guère bien à l'oreille, cependant, el les termes . « Art de la fleur naturelle » ou d An du fleuriste", semblent meilleurs. * Il se fait un grand commerce de fleurs en hiver à Copen- hague, m'écrit-on de cette ville. Les fleuristes font des compositions dans le genre de celles qu'on voit en Aile magne. Les fleurs les plus employées en ce moment sont. les Roses Maréchal Niel, La France, el Général Jacque minot, les Lilium Harrisii, Lilas, Houles de Neige, Calla /Ethiopica, Datura, Boucardia, Leucanthemum lacustre. Giroflées, Cinéraires, Narcisses, Hoteia japonica, Clivia. Muguet demai, Erica, Myosotis, etc. Beaucoup de ces Heurs v ien tient du Midi de la France. Pendant cette période, on confectionne les couronnes en: Jacinthes, Tulipes. Giroflées, Roses, Lilium Harrisii. avec feuillage de Thuya et de Mahonia. ALBERT MAUMENË. LE PARROTIA JACQIMONTIANA et sa floraison au Muséum Cette curieuse Hamaméiidée ne fut. pendant longtemps, connue que parles échantillons qu'en avait recueillis.au Cachemyr, l'infortuné Victor Jacquemont (1), et que De- caisneavait décrits, figurés el nommés en 1SII (2). En ISSii. notre camarade Bouley, superintendant des cultures du Maharadjah de Cachemyr, donl le sorl rappelle celui de V. Jacquemont (3), rapporta des graines de cette plante au Muséum el à divers autres établissements. Confiées aussitôt (10 février 1887). par M. le Professeur Maxime Cornu, au service des semis, ces graines fournirent un certain nombre de piaules dont l'étiquette fut perdue. Deux exemplaires, remis plus tard aux Pépinières, restèrent sans indication, avec un simple numéro d'inscription au Livre d'entrée des Pépinières. letie plante ne laissait pas de m'intrigUer beaucoup. La floraison, que j observai à son déclin en 1SU7. et qui, vrai- semblablement, s'était déjà produite l'année d'avanl et êtail passée inaperçue, augmenta encore ma curiosité. Cette année, je pus la suivi..' des le commencement, et cela permil de déterminer la plante. Il s'agissait du Parrotia (3) Bouley (Louis) est mort, en 1889, à Arnoy-Ie-Duo (Côte- d'Or), de lièvres contractées à Bombay, lors de son passage dans cette ville, a son retour du Cachemyr. LE JARDIN 135 Jacquemontiana Dcne., espèce encore forl rare dans les cultures. On sail qu'une auh spècedu même genre, le P. persica ( . A. Meyer, se rencontre assez fréquemment dans les jar dins botaniques, et, i'i même, j'ai plusieurs lois signalé ses singulières fleurs .1 étainines d'un beau rouge foncé, qui s'épanouissent dès janvier ou au commencement de février. Le /'. Jacquemontiana est plu-- tardif ''11 floraison : cette année, alors que son congénère étail en pleines fleurs le 1 février, celui-ci n'a fleuri qu'à la mi-avril, un peu avant li' bourgeonnement. Il en diffère en outre, el très nettement, par ses inflores- cences beaucoup plus développées : disposées en sortes d'épis dressés, rappelant a--.-/, par leur as- pect, les chatons mâles du Saule Marsault, ces inflorescences, longues d'environ 15 millimètres ri larges d'autant, sont pourvues, à leur base, de bractées involucrales uni nombre île 1 à 6), de ilcux à quatre fois plus grandes que celtes du P. persica, mesurant 12 à 20 millimètres de longueur, et formant une pseudo-corolle large de 35 ù lit millimètres. L'apparence de ces bractées est tout à lait pétaloïde; leur coloris, au lieu d'être brun plus ou moins foncé, comme dans le P. persica, est blanc crémeux ou un peu jaunâtre sur la face supérieure, blanchâtre ou légèrement brunâtre sur la face inférieure, avec de très nombreuses et fini'- ponctuations brunes dues à la présence de curieux poils étalés. Les étamines, -ont plus nom- breuses, et, au lieu d'avoir 1rs anthères n foncé, el d'être en petites houppes très courtes, elles 1rs ont plus petites, d'un beau jaune d'or, ri étagées le long de l'épi. Ces larges bractées pétaloïdes, blanc crémeux, entourant la base île l'inflorescence conique et net- tement saillante ; le coloris jaune d'or desétami- nes : tout cela donne à la floraison un aspect original et particulier, qui ne manque pas de charme. Les feuilles -ont brièvement pétiolées, beau- coup plus arrondies que dans le P. persica; orbi- culaires, erénelées-denticulées, revêtues, sur les nervures de la face inférieure, d'une fine pubes- eenee blanche et étoilée, qui n'existe pas dans l'autre espèce ; elles ne sont pas, comme dans celle- ci, bordées de brun rougeâtre dans leur jeune âge; le vert en est moins intense et plus gai, et elles prennent, à l'automne, une jolie couleur orangée. La consistance en est aussi plu- molle et moins ferme. Les stipules sont plu- grandes et plu- larges. Les bourgeons jeunes sont un peu bronzés, mais moins que ceux du P. persica; 1>-- jeunes pousses sont également moins colorées en rouge que dan- ce dernier : enfin le- rameaux sont à écorce gris cendré et fortement lenticellée. Le P. Jacquemontiana atteint, paraît-il, de 5 à 6 mètres de hauteur. L'exemplaire dû Muséum ne mesure encore que 2 mètres environ; il est tir- ramifié et à rameaux érigé-. Il parait bien rustique sous le climat de Paris, et tort accommodant comme sol J'ai la preuve qu'il reprend parfaitement au greffage -m- P. persica. Il j a lieu d'es pérer que le Muséum en récoltera des graines cette année. On ne peut lui dénier un assez grand intérêt à cause de -a Heur, d'une certaine beauté, et de -mi feuillage, qui prend à l'automne un coloris particulier. Toutefois, il ne semble pas que cette très intéressante espèce -oit de celles qui se répandent dans tous les jardins. L. HENRY. Exposition quinquennale d'Horticulture DE G AND ll 11 Dans le rapide compte renilu que le Jardin a été le pre- mier en Erance à publier sur l'Exposition internationale 1 Horticulture de Gand, certains détails n'ont,pu être dôn- ; sur lesquels il me paraît utile de revenir aujourd'hui. Et d'abord à tout Seigneur tout honneur. Je commencerai par adresser mes bien sincères félicita- lions à l'architecte paysagiste de l'Exposition, mon exeel- Fig/61. — Aculijpha Sanderi. lent ami, M. Ed. Pynaert, dont les plans aux lienes har- monieuses (voir les figures 50, 57 dans le dernier n" du Jardin répondaient parfaitement aux besoins de la situation. Cette année, l'annexe avait été réunie au Casino, de sorte que l'on pouvait visiter toute l'Exposition sans sortir dehors. C'est, parait-il, à M. Hubert Van Huile, profes- seur honoraire de l'Ecole d'Horticulture de Gand, que l'on doit cette heureuse idée. Quant à l'arrangement de l'an- nexe, il était très bien compris. Le vélum, composé de bandes alternatives roses et vert pâle, tamisait la lumière dans des conditions très favorables a la beauté des plantes. Les parois du bâtiment avaient été garnies d'étoffes vertes, ce qui était parfait pour les plantes Ueuries, mais était moins heureux lorsqu'il s'agissait des plantes vertes à feuillage. M. Maumené a déjà décrit, dans un précédent article, la façon dont les plantes étaient disposées et réparties dans l'Exposition. Je n'y reviendrai donc pas; mais je tiens cependant à constater combien, en Belgique, la manière de grouper les plantes pour arriver à un effet d'ensemble est (1) Le Jardin, 1898, pages 116. 136 LE JARDIN différente de la nôtre. C'est surtout dans le détail que cette différence s'accentue. Ainsi, à Paris, les plantes sont réu- nies de façon à former des massifs, des groupes dans lesquels on s'attache à faire disparaître les pots et les sup- ports, en un mot, tout ce qui n'est pas la plante, par de la terre recouverte de gazon ou par des plantes à feuillage formant encadrement ou bordure. A Gand, dans la plupart des cas, les plantes sont expo- sées uniquement pour elles-mêmes; elles sont posées sur le sol, sur des tréteaux ou des caisses qui ne sont que peu ou pas dissimulés. En bordure de ces massifs, une bande de gazon à plat et c'est tout. Il me semble que les plantes n'auraient rien à perdre et que l'Exposition aurait beaucoup à gagner au point de vue artistique, à un arrangement un peu plus recherché dans la présentation des plantes. Si j'insiste sur ce petit détail, sans grande importance au fond et qui n'enlève rien à l'intérêt considérable rie l'Exposition, c'est pour chercher à préciser la note qui dis- tingue les expositions françaises, qui sont des manifes- tations d'art en même temps que des expositions horticoles, des expositions étrangères, où l'on s'occupe surtout des plantes elles-mêmes sans viser autant à les utiliser au point de vue décoratif. Je ne m'étendrai pas longuement sur la série des fêtes qui ont été offertes aux membres du Jury, pendant leur séjour à Gand. L'hospitalité des Belges en pareille circon- stance est traditionnelle et je ne serai contredit par per- sonne, en affirmant que, cette année, ils se sont encore surpassés. Une des plus intéressantes d'entre toutes ces fêtes a été certainement la Garden-Party offerte aux membres du jury par S. M. le Roi des Belges, dans ses merveilleuses serres de Laeken. Dans un des plus beaux jardins d'hiver qui existent, au milieu des spécimens de Palmiers et autres plantes de serres les plus rares, parmi les ileurs les plus éclatantes, le roi Léopold II, entouré de toute la cour, tenait cercle et recevait, en même temps que les membres du Jury, le tout Bruxelles officiel et le monde diplomatique. Il est impos- sible d'imaginer une scène à la fois plus grandiose et plus gracieuse que celle offerte par cette réception tenue dans ce décor magnifique, où les toilettes claires des dames et les brillants uniformes des militaires mettaient une note gaie, et rehaussaient encore la splendeur du cadre. Les serres de Laeken mériteraient mieux qu'une simple mention; mais ne pouvant nous écarter du sujet qui nous occupe aujourd'hui : l'Exposition quinquennale de Gand, nous en remettrons la description à un peu plus tard. Quelques heures après la réception de Laeken, un grand banquet réunissait dans le foyer du grand Théâtre de Gand les autorités, les membres de la Société R. d'Aet. de B. et les membres du Jury, au nombre de 211 dont 68 Français, 53 Belges, 28 Anglais 25 Allemands, 1 Autri- chien, 1 Brésilien, I Espagnol, 3 Luxembourgeois, 17 Hol- landais, 1 Japonais, 6 Italiens, 4 Russes, 2 Norvégiens et 4 Suisses. L'intérêt de ce banquet, somptueusement servi, comme de coutume, résidait surtout dans les discours qui y ont été prononcés : C'est réminent Président de la Société, M. le Comte l iswald de Kerchove, à la haute autorité et à la courtoisie duquel je me fais un devoir de rendre hommage, qui a ouvert le feu en portant un toast à S. M. le Roi des Belges; puis, avec le talent de parole qu'on lui connaît, M. de Kerchove a remercié les autorités, qui ne manquent jamais d'apporter leur précieux concours à la réussite des Expositions de la Société Royale d'Agriculture et de Bota- nique de Gand. M. de Bruyn, Ministre de l'Agriculture, qui, avec son col- lègue de la Justice, M. Bergeren. assistait au banquet, but ensuite à la santé du Président de la Société et de ses collaborateurs. C'est alors que M. Viger, ancien Ministre de l'Agricul- ture et Président de la Société Nationale d'Horticulture de France, auquel les hautes et délicates fonctions de Pré- sident général du jury international avaient été confiées, s'est levé et a prononcé, tout d'improvisation, un des plus magnifiques discours que nous ayons jamais entendu de lui. M. Viger, après s'être l'ait l'interprète des sentiments du jury au sujet de l'accueil qui lui était fait, a félicité les organisateurs de l'exposition et tout spécialement M. Ed. Pynaert, Vice-Président, et MM Fierens et Armand de Meulenaere, Secrétaire et Secrétaire-adjoint de la Société, qui ont contribué pour une grande part à la réussite de l'Exposition. Nous nous plaisons à constater ici le très vif succès obtenu par M. Viger, à la fois comme orateur et comme président général du Jury. M. Albert Ceuterick, qui a bien voulu nous exprimer ses egrets d'avoir, dans le feu d'une improvisation, omis le Jardin dans un toast précédent, a ensuite levé son verre en l'honneur des délégués des sociétés horticoles repré- sentées à l'exposition. "MM. Masters, Ruys de Beerenbroek, Baron von Saint-Paul Illaire, II. de Vilmorin et Fischer de W'aldheim se sont joints aux orateurs précédents, qui pour remercier, qui pour féliciter. Enfin, la série des toasts a été close par une spirituelle et charmante allocution de M. le Bourgmestre de Gand. Ce tribut payé aux cérémonies officielles, j'entrerai main- tenant dans le vif de la question en commençant par la description des principales plantes nouvelles ayant figuré à l'Exposition. III Les Plantes nouvelles. L'exposition quinquennale réservait cette année d'agréa- bles surprises aux amateurs et connaisseurs. l>e tous les lots présentés, le plus important était, sans contredit, celui de M. Sander, l'horticulteur si avantageu- sement connu de Saint-Albans (Angleterre) et de Bruges (Belgique). Ce lot occupait tout le fond de la salle du premier étage, où sont habituellement confinés toutes les plantesdélicatcs. tous les joyaux. Acalypha Sanderi. — Au premier rang des plantes de M. Sander, je citerai la nouveauté sensationnelle, l'A- calypha Sanderi (fig. 61), introduite de la Nouvelle Gui- née par M. Micholitz. Cette Euphorbiacée est très différente, par son mode de floraison, des autres plantes du même genre. Tandis que les Acalypha sont, en général, recherchés uniquement pour leur feuillage diversement coloré, leurs Heurs étant insi- gnifiantes, l'A. Sanderi, offre de longs épis de fleurs d'un beau rouge groseille que l'on ne peut pas mieux comparer qu'aux « chenilles », qui entourent la base des globes de pendule encore employées dans les campagnes. Cette plante est plus curieuse que réellement belle peut- être, mais il n'en est pas moins vrai qu'elle force l'attention et qu'elle est appelée par conséquent à un très grand succès. Voici la description sommaire que j'en ai pris sur place. Plante arbustive à l'état spontané, — d'après la décla- ration que m'en a faite M. Sander lui-même, — à tige éri- gée, bien droite, gris verdàtre. Feuilles alternes, pétioles de 15 à 25 centimètres, limbe étalé ovale acuminé, de 20 à 25 centimètres de long sur 15 à 20 centimètres de large, denté, vert foncé sur la face supérieure et vert un peu plus clair, luisant, en dessous, à nervures un peu saillantes. De l'aisselle de chaque feuille part un épi cylindrique de fleurs d'un beau rouge groseilleou carmin atteignant jus- qu'à 70 centimètres "de long. Certains de ces épis por- tent, à leur naissance, de 2 à 10 petites ramifications plus ou moins longues qui augmentent encore l'effet orne- mental de la plante. Les plantes exposées sont dioïques et ne portent que des fleurs femelles très petites et sessiles. La plante est de serre tempérée et se multiplie très fa- cilement de boutures. Elle ne tardera donc pas à se répan- dre et à devenir aussi populaire que l'Amaranthe queue de renard, avec laquelle elle n'est pas sans présenter, sous le rapport des inflorescences, une certaine analogie. Je me propose, sans grande confiance d'ailleurs, d'en essayer la culture dans le Midi de la France, où elle ne résistera sans doute pas aux températures des nuits d'hiver; mais j'espère être plus heureux au Caire, où je la planterai à coté d'un arbuste de la même famille, le Poinsetlia pul- cherrima., avec lequel elle présente, sous le rapport de la végétation, une certaine ressemblance, et qui est très pré- cieux sous le climat de l'Egypte pour la formation des massifs. Acalypha Godseffîana (fig. 63). — Très différente de sa voisine, petite, trapue, ramifiée, cette plante, originaire de !a Nouvelle Calédonie, se recommande par son beau feuil- lage. Les feuilles, assez longuement pétiolées, ovales, lan- céolées, légèrement cordiformes à la base, régulièrement dentées sont d'un beau vert clair luisant et marginées d'une bande blanc crème de 5 à 10 millimètres de large. L'est aussi une plante de serre tempérée. Leea sambucina Roehrsiana (fig. Gti Ampélidées. — Nouvelle-Guinée. Elégant arbuste à tige dressée, noueuse, vert foncé marbrée de vert très clair, rugueuse. Feuilles pennées, longues de 40 à (>0 centimètres, à pétiole engai- nant, épais à labase; folioles ovales lancéolées, acuminées, crénelées et légèrement ondulées sur les bords, vert foncé marbrées de vert clair, à nervure médiane rosée, vert bronzé quand elles commencent à se développer. LE JARDIN 137 Pandanus Sanderi ffig. 62) Timor. Plante très touffue à feuilles longues Je plus d'un mètre et gracieusement retom- bantes à l'extrémité, larges de 6 à H centimètres, pourvues de petites épines disposées en scie sur les bords, alterna- tivement colorées dans toute leur longueur de bandes étroites vertes et jaune ivoire. Ce Pandanus rappelle assez à première vue, le P. Veitchi, dontil diffère cependant par la disposition et la couleurjaune ivoire de sespanachures. Serre chaude. (A suivre II. Martinet. VI Les Orchidées. Anthurium et Broméliacées. Comme il y a cinq ans, les orchidées étaient expo- sées dans une grande salle au premier étage, maison n'a- vait pas, cette fois, disposé des salons plus ou moins co- quets, plus ou moins originaux ; on s'était contenté de pla- cer les plantes sur des tables et de laisser aux exposants le soin de disposer leurs apports d'une manière plus ou moins heureuse. Eh bien! il faut le dire de suite, une orga- nisation semblable, à coté de celles qu'on avait si parfai- tement comprises pour les plantes vertes et les Aza lées est absolument pitoya- ble, mesquine, et indigne d'une société aussi impor- tante que l'est la société Royale de Flore... Il est pénible de constater que rien n'a été tenté maigre l'essai (assez original, mais malheureux pour les plantes) tenté en 1 893, nous sommes bien forcés dédire que c'est faire vrai- ment peu de frais pour présenter ces merveilleu- ses plantes, que de se contenter de les poser d'une façon fort précaire sur des tables, alors qu'el- les devraient avoir (nous l'avons déjà dit) un salon digne d'elles et de leurs propriétaires. Dans cette immense sal- le, la lumière est mau- vaise, la poussière intense, et, si les exposants veu- lent mouiller leurs plan- tes, on les en empêche à cause des planchers qui sont rapidement traversés par l'eau... Une exception avait été faite pour deux superbes lots exposés dans la salle même du Casino, bien en lumière et d'une façon un peu artistique, pourquoi n'a-t-on pas étendu cette mesure à toutes les collec- tions ? Nous espérons bien que, dans cinq ans, cette salle de bal sera tout à fait délaissée et qu'on ne s'en servira plus que pour les réceptions; les membres du jury n'auraient qu'à s'en louer et seraient, j'en suis sur, très reconnaissants à l'ad- ministration de la société d'être reçus et traités lors du lunch dans cette salle, au lieu d'être entassés et enfumés dans la salle du dessous, tout à fait indigne d'une réception à laquelle on convie les plus hautes notabilités delà science et du monde horticole. Maintenant que nous avons, comme de coutume, dit très franchement ce que nous pensions, passons en revue les apports, non sans regretter l'absence, que nous ne nous expliquons pas, des principaux amateurs de la Belgique, cmi avaient pris une part si brillante à l'exposition de I S9 I. Nous voyons, tout d'abord, un très joli lot présenté par M. Van Imschoot, amateur à Gand ; il y avait là des choses extrêmement intéressantes et qu'on ne voit nulle part, non pas qu'elles fussent toutes brillantes, mais parcequ'elles sont peu recherchées des cultivateurs el qu'à peu près seul M. Van Imschoot les possède. Citons: Dendrobium Kinzianum, Odontoglossum sulfureum. Ma.sdeva.lia trian- gularis, Dendrobium cymbidioides, Epidendrum Andre- sia, Lycaste lasioglossa, etc., culture bonne, plantes bien fleuries et fort gentiment groupées. De M. Vanderstraeten. quelques plantes méritantes, entre autres: Cypripedium Lathamianum, < 'attleya Schrœ-? derse Lœlia elegans. De M. Pauwels d'Anvers, d'excellentes plantes d'une très bonne culture, entre autres: Odontoglossum Pauwel- sianum , un Cypripedium Uothschildianum, merveilleux de couleur, un très bel Odontoglossum Rossi majus, ( 'ypri- pediumSallieri,C. Hyeanum. M. PynaertVan Geert avait envoyé une très belle collection de Cypripedium à laquelle ■ ependant je reprocherai un peu l'absence de variétés colorées; niais la culture était excellente et j'y ai relevé des perles, entre autres: Cypripedium Lambertianum, C. Anna, C. Charles Madoux,et le C. bellatulum album, frileusement abrité sous une cloche, autant à cause de sa délicatesse que de sa très grande valeur : puis C- Van Imschotianum, et enfin un très beau C. Exul. M. Delanghe-Vervaene avait apporté ses beaux Onci- dium Sarcodes, cultivés dans le terreau de feuillescertes, mais dont les racines abondantes faisaient une collerette compacte autour et hors du pot, ce qui nous paraîtrait un indice que le terreau de feuilles joue là un rôle bien secondaire ! Il avait aussi un beau CatUeya Schrœderœ d'une extraordinaire abon- dance de Heurs. Puis M. de Smet-Duvi- vier, avec un très joli lot où l'on retrouvait les bel- les plantes marchandes toujours si prisées: Cat- Ueya Mendeli, C.Schiller- iana, Dendrobium Val- housianum , Masdevalia , Cymbidium eburneum . quelques beaux Odonto- glossum, un Oncidium la- melligerum, etc ; du même exposant, quelques exem- plaires présentés à part et fort jolis. M. Thompson, amateur anglais du nord de l'An- gleterre, nous dit-on, avait apporté des merveilles comme Odontoglossum : non seulement comme va- rié tés, mais comme culture; impossible de voir rien de plus beau, de plus parfai- tement sain et vigoureux. On remarquait, dans ce bel apport, les Odontoglos- sum Wilkeanum compac- lum.i). Wilkeanum conci- itum, 0. Wilkeanum no- i,i lior, O.crispum Thomp- son i n rempote les plantes établies comme il a été dit pour I"- importations, dans le précédent numéro (1); il faut seu- lement avoir grand soin de ne pas blesser les racines el de démotter les plantes le moins possible. On ne doit avoir recours au rempotage qu'à la dernière - trémité et seulement si les pots sonl devenus trop petits mi si le composl s'esl aigri, Parfois aussi l'état maladil de la plant'' indique le besoin urgent d'un rempotage. \u lieu irun rempotage, il y a plus d'avantage parfois à sur'facer seulement les pois ; dans ce cas. on enlève à la sur face un peu du vieux composl el on le remplace par du compost neuf. Arrosage. — Pour les plantes venant d'être rempotées, il est toujours préférable de procéder à l'arrosage au moyen delà seringue. Mais, lorsque les bulbes se développent, on emploie l'arrosoir. 11 faut agir modérément au commencemenl el n'aug ment'er la quantité d'eau qu'au lui- et à mesure que les bulbes s'allongent. Il faul aussi avoir soin que l'eau ne tombe pas dans les jeunes pousses ei ne séjourne pas à, l'ais- des feuilles, ce qui les ferait pourrir. Il esl nécessaire, liaque lois que l'on arrose, de bien tremper les plantes. Tous les quinze jours ou toutes les trois semaines, on doit laisser les plantes sans eau pendant deux ou trois jours, de façon à assainir le compost. Enfin, lorsque les bulbes commencent à mûrir, on dimi- nue graduellement les arrosages. Aération. — L'aération à appliquer aux senes dépend beaucoup de la température de l'atmosphère extérieure. Pour les serres tempérées, on donne de l'air par les ou- vertures situées de chaque côté en bas des murs, toutes les l'ois que le vent n'esl pas trop violent et qu'il ne gèle pa . ; en donne de l'air par le haut de ces senes. toutes les lois que la température extérieure ne descend pas au-dessou de S". Pour 1"- serres chaudes, les températures extérieure ■•< intérieure indiquent suffisamment la marche à suivre. Dans les serres froides, ou donne de l'air, chaque fois qu il ne gèle pas, mais il faut è\ iter avec soin les courants d'air. Lu hiver, la température des série- froides doit se main tenir entre 6 ei 9°; celle des serres tempérées, entre 12 el 16"; celle des serres chaude-, entre 16 el 20". Ombrage. — Lorsque les bulbes --oui encore jeune-, on doit les préserver, le plus possible, de l'action des rayons du soleil. Pour cela, on plaeei sur les séries, des toiles ou de- claies que l'on a soin de relever sitol que le soleil a dis- paru; puis on habitue petil à petit les piaules au soleil, de façon a ce que, lorsque les bulbes sonl arrivés à leur gros- seur, on puisse supprimer presque c plètemenl l'ombrage, sauf aux heures les plus chaudes de la journée: les bulbes mûrissent alors complètement et on assure ainsi une bonne pou--'- el une bonne floraison pour l'année suivante. Autant que possible, il est préférable que les toiles ou les claies que 1 m ploie pour 1 ombrage soient placéesà une certaine distance du vitrage, afin que l'air puisse circuler librement entre elles et ce dernier. Repos. — Toutes les Orchidées demandent un temps plus ou moins long de repos; mais, comme elles végètent à (I) Le Jardin, 1898, page 121. 144 LE JARDIN des époques 'différentes de [an ilesl irù possible de n\er une époque générale eonvenanl à toutes. lin doit suivre attentivement la végétation de chacune p0ur augmenter el diminuer, en temps voulu, la quantité d'eau à leur donner. En général, c'esl lorsque la végétation esl terminée et que lès bulbes sont bien formés, pour lès Genres semi-éphyphites tels que CatUeya,.L'œliaetDendrô- llum (ceux-ci surtout), que le repos doil être trèsproi ce. Pendant la période de repos, qui, pour ces plantes, a lieu ,.,i hiver, il esl suffisant de les mouiller seulemenl tous les huit ou dix jours, mais on ne doil pas pour cela les laisser se rider. Pour les espèces terrestres, le repos doit être moins pro- noncé; on diminue les arrosements après la végétation, mais on ne doit pas laisser sécher les ppt's. Font exception à, cette règle : les Calanthe, Thunia et Catasetum, quon peut enlever des pots une fois la floraison terminée el tenir au sec dans la serre, toul comme s'il s'agissait 'le simples Bégonias. Les Vanda, Aerides, Angrœcum et Henanthara. étant complètement épipbytes, doivent recevoir toujours la même quantité d'eau ; mais, au moment où la végétation s'arrête, on peut les rentrer dans un endroit un peu ins chaud. Pour les Orchidées de serre froide, telles que les Odon- toglossum el Masdevallia, on se contente tout simplement de modérer les arrose nts. En tous temps, on doit cher- cher à obtenir le plus d'humidité possible dans les en répandant de l'eau dans tous les coins, plusieurs fois par jour. Floraison. — < In évite, autant que possible, de mouiller les piaules quand elles sont en fleurs. On assure ainsi par- fois la prolongation de la durée de floraison, mais il est quelquefois utile de supprimer les Heurs, qui pourraient trop .'■puiser les piaules. Les Orchidées ne fleurissent pas toutes de la même ma- nière. Les unes fleurissent sur les pousses de l'année atjs- sitôt après la floraison, tels sonl les Cattleya G.askelliana, Calanthe, Odontoglossum grande, etc. D'autres fleurissent en même temps qu'a lieu la végétation, sur les jeunes pousses et quelquefois sur les vieilles, tels les Zygopetalwm, Phajus, etc. D'autres enfin fleurissent, après le repos. SUr les pousses de l'année précédente, tels sonl les Cattleya Mossùe, Odontoglossum citrosnium, Miltonia vexilla- ria. etc. C'esl sur l'époque de la floraison que l'on doit se baser pour opérer le rempotage des plantes. DÉSIRÉ GAUTHIER. Peu de Prunes, vendues de 0 fr. 40 à 0 fr. 80. Enfin, a signaler un envoi de Pommes hâtives importées de Madère par M. < Hlier ; ces pommes, qui sont de qualité très ordinaire et paraissent être du Calville d'été, viennent sur des arbres qui, grâce au climat tempéré de l'île, ne perdent jamais leurs feuilles et portent en même temps des fruits et des fleurs. Le Lilas s'est vendu à 3 francs environ ; les Poses, de 3 à 12 francs; les Tulipes, de 0 fr. 30 à 0 fr. 50; les 15 brins de Muguet, I lr. 50. J. M. BUISSON. Société Nationale d'Horticulture de France Séance du 28 avril 1898 Les Produits de Culture forcée aux Halles Encore quelques belles grappes de Raisin Black Alicante conservé, vendues jusqu'à 22 fr. le kilo. Le Raisin Franhenllial, de qualité moins ordinaire que la quinzaine précédente, de 9 à 13 fr. 50 le kilo. Le 30 avril, le premier Raisin Foster Seedling de prove- nance française, apporté par M. Kose-Charmeux, a été ad- jugé S fr. le kilo. Les belles Cerise anglaise sont rares et se vendent en- viron 1 franc pièce, qu'elles soient en caisses ou sur arbres en pot. De remarquablement beaux Bigarreaux ont été adjugés à 0 fr. 50. Abondance de Fraise D" Morère à de faibles prix. Les gros fruits arrivent difficilement à 0 fr. 50; dans les autres variétés, il ne convient de mentionner que la Fraise Louis Vilmorin qui fait 0 fr. 30 environ. De 0 fr. G0 à 10 francs, les Pêche Amsden de provenance française. Les Forceries de l Usn,e ont envoyé des fruits d'une grosseur exceptionnelle qui ont atteint 15 et même 20 francs. Les deux premières Pèche Mignonne, envoyées par M. Léon l'aient, se sont vendues le 30 avril l) fr. 50. Depuis le 23 avril, les premiers Brugnons belges ont été adjugés de 3 à 5 francs. Les Melons des environs de Paris, presque tous de la variété l'antalovp fond blanc (plus ou moins dégénérée . sont peu demandes et vendus h des prix très irréguliers, variant de 3 à 22 francs ; vers le 20 avril, quelques-uns ont atteint exceptionnellement 40 francs. COMITÉ DE FLORICULTURE. Nombreux et fort intéressants étaient les apports soumis à l'appréciation de ce comité. MM. Billiard et Barré avaient apporté une nouvelle va- riété de Canna à Heurs rouge puissant, dont l'inflorescence bien fournie semble indiquer une bonne variété florifère; elle a reçu le nom de Général de Boisdeffre. Des Pelargonium à grandes fleurs, variétés nouvelles de semis de M. Boutin, ont été bien remarqués, notamment une â fleurs blanc pur irréprochable, qui mériterait d'être nommée. M. Simon Louis présentait quelques fleurs du beau Tu- lipa Greigii, espèce malheureusement un peu délicate, mais recommandable pour la lleur coupée. Un beau lot de Giroflées en arbre â Heurs doubles, de M. Dupanloup, contenait de remarquables coloris, notam- ment un violacé lie de vin et un jaune soufre brillant. D'admirables (Eilleis Le Colosse étaient présentés par M. Vacberot et, par M. Legrand, amateur à Vincennes, le Veltheimia capensis, une bonne vieille plante que l'on ne voit plus souvent. Un Anthurium hybride, présenté par M. Vallerand, sem- blait devoir être fort joli, malheureusement il était un peu avancé comme floraison et le comité, pour se prononcer, a demandé à le revoir dans de meilleures conditions. M Millet avait apporté deux intéressantes Violettes : Viola pubescens et Viola palmata. Quant à MM. Vilmorin, Andrieux et Cie, aussi brillants que nombreux et variés étaient les lots qu'ils exposaient : des Calcéolaires hybrides irréprochables, une jolie variété de Myosotis des Alpes à fleurs bleu foncé, des Primula obeonica à fleurs blanches, treize variétés de Narcisses, parmi lesquelles il faut citer surtout le Narcissus incompa- rable* sulfurais plenus, et enfin une collection de cin- quante cinq espèces ou variétés de plantes alpines, toutes plus intéressantes les unes que les autres. comité d'aruoriculture d'ornement. Trois jolis apports d'arbustes d'ornements à floraison précoce. Dans celui de M. Bruneau, nous avons remarqué : Malus spectabilis flore pleno, Berberis dulcis, Cerasus avium flore pleno, Kerria. japonica flore pleno, etc.. . Dans celui de M. Simon Louis, plusieurs variétés de Chœnomeles et de Ribes. Enfin, dans celui de M. Croux : Malus flori- bunda purpurea, Cytisus elongatus, Eleagnus edulis, divers Magnolia, etc.. En outre, M. Maurice de Vilmorin présentait un Berberis assez rare et M. Chargueraud, VHalesia parciflora et le Parrotia Jacquemontiana. COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE. De M. Parent, un joli petit Melon Cantaloup bien formé. De M. Eugène Aiidet, une assiette de Fraise Docteur Morère. COMITÉ d'arboriculture fruitière. M. Congy présentait des rameaux chargés de fruits, de six variétés de Cerisier; très bel apport. M. Parent, deux caisses de fort belles Pêches Amsden. M. Ollier, des pommes récoltées à Madère, dans les- quelles le comité a cru reconnaître le Calville d'été. M. Theveny, une collection de pommes bacclformes,...- merveilleusement imitées. COMITÉ DES INDUSTRIES HORTICOLES. \'n élégant modèle de bac d'ornement, apporté par Mlle Loyre, a été très remarqué, ajuste titre. J. FOSSEY. LE JARDIN 145 LE JARDIN. N" 270. - 20 MAI 1898. CHRONIQUE Les arbres, aussi bien que les murs, ont changé de teinte parce temps d'élections. Les Marronniers bariolés des nom- breuses nuances de l'arc-en-ciel tiennent compagnie aux Platanes accablés sous les professions de foi qui les écra- sent. Jusqu'ici pourtant, on les épargnait nos malheureux arbres; maintenant rien ne peut plus les sauvegarder. On pourrait cependant rappeler à MM. les afficheurs qu'un règlement, daté du mois d'octobre 1886, leur interdit de tou- cher, en aucune façon, aux arbres dépendant de la voie publique. Les commissaires de police ont, parait-il, été invités à faire respecter ce règlement 'et à sévir, le cas échéant, contre les délinquants. Mais ils ont bien autre chose à taire et, d'ailleurs, les arbres ne se plaignenl pas. Une exposition qui certes n'est pas banale, c'est celle qui vient d'être organisée parla Ligue centrale des végétariens de Berlin. Il s'agit d'une exhibition d'enfants nourris exclusivement de matières végétales. Plus de soixante enfants ont été expérimentés et placés dans des stalles con- venablement disposées de la Berliner Ressource. Soixante marmots des deux sexes gavés de légumes! jamais en France nous n'aurions songé à cela. Le journal allemand, auquel nous empruntons ces détails, ajoute qu'au milieu de la salle se dressait une table chargée de fruits. On avait promis aux patients — j'allais dire aux jeunes animaux exhibés, — que le tout leur serait intégralement distribué s'ils se tenaient tranquilles pendant toute la durée de la représentation. - Le Mexique et la Basse Californie sont la terre de prédi- lection des Cactus. Les Echinocactus y poussent à foison et avec des dimensions que nous ne sommes pas habitués à leur voir chez nous. M. le 1)' Weber, qui s'est fait une spécialité de l'étude des plantes grasses, vient de décrire deux nouveaux représentants de ce genre, des plus remar- quables. L'un dédié à M. Diguet, qui l'a découvert récem- ment, sous le nom de Echinocactus Digueti, est le géant du genre, dépassant en hauteur tous ses semblables; il atteint jusqu'à 1 mètres de hauteur sur 0m,S0 de diamètre ; les petits exemplaires sont encore élevés de plus d'un mètre. Le long des tiges sont disposées 31 cotes avec des faisceaux d'aiguillons groupés par 6 à 7 et longs de 4 centimètres ; les fleurs sont jaunes et occupent .le sommet du tronc. Ce qui ajoute encore aux particularités que présente cette gigan- tesque Cactée, c'est qu'elle croit au bord de la mer, si près qu'à certains moments, elle est certainement éclaboussée par l'eau salée. Dans les Cardonales ou forêts de Cactées du golfe de Californie, on trouve encore une autre plante également de grande dimension, Y Echinocactus Peninsuhr Weber, à fleurs jaunes d'or lignées de rouge sur le milieu, et sept autres espèces dont la plupart méritent de (i.xer l'atten- tion par l'intérêt qui s'y attache. La lune rousse vient chaque année se rappeler à nous par les ravages avec lesquels elle coïncide. Les gelées prin- tanières vont faire parler d'elle, la chose est à peu près ioi laine. Dans le vignoble méridional, la période dégelée s'étend du 15 mars au 15 mai. Dans la Gironde, ees époques maudites reviendraient, d'après les uns tous les neuf ans, ■'. d'après d'autres, une année sur trois. En l'année 1809, on  aurait même constaté une véritable gelée d'été le jour de la Saint-Jean, le 24 juin. Autrefois, les campagnes des envi- rons de Bordeaux se rendaient le 15 mai à l'Eglise de Saint-Seurin et y passaient la nuit en prières entourant le iiHnbeau de Saint-Fort, le dernier .les Sainls marchands île vin. Le bon saint semble s'être désintéressé de ceux qui l'imploraient autrefois et il a poussé l'ingratitude, affirme ['Agriculture moderne, jusqu'à laisser geler le jour corn mémoratii do sa tète. - ■ L'origine de bon nombre do variétés horticoles cultivées, est restée inconnue. Sous quelle influence telle ou telle variété s'est-elle produite ? C'est ce que nous ignorons dans beaucoup de cas, Dos recherches de M. Molliard, publiées dans la, Revue générale de Sofont'ç«e,'peuvent nous éclairer surce point en nous faisant constater que des végétaux atta- qués par des parasites se modifient complètement dans leurs caractères extérieurs et subissent sous cette influence un dimorphisme véritable. Il est probable que certaines varié- tés cultivées doivent avoir cette origine. Quelquefois même, la idante toute entière et dans toutes ses parties, est pro- fondément modifiée jusque dans l'intimité de ses tissus. Il en est ainsi, par exemple, de la grande Fougère si com- mune dans nos bois, lePteris aquilina. Les segments sont plus profondément découpés ; l'ensemble de la fronde n'est plus dans le même plan et de plus, les sporanges ne se dé- veloppant pas, la plante reste stérile. Tout cela est dû à la présence d'un petit Acarien, le Phytoptus Pteridis, qui se loge sur les feuilles et en modifie la structure interne. Il es) toujours intéressant de signaler ces cas tératologiques, • es monstruosités ; leur apparition nous éclaire souvent sur la cause de certains phénomènes dont l'explication nous avait échappé jusque-là. -, L'Eucalyptus — ou plutôt les nombreuses espèces dont se compose le genre — est un arbre excessivement précieux et dont la croissance rapide est absolument surprenante. Malheureusement, en bien des points de notre territoire, il ne supporte pas la température de l'hiver et sa culture en grand en est rendue impossible. Il y aurait, en Angleterre, dans le Devonshire, un Eucalyptus coccifera, qui serait . âgé d'au moins une cinquantaine d'années et qui, jusqu'ici a victorieusement résisté aux intempéries. Planté vers 1840, col arbre a actuellement une vingtaine de mètres de hau- teur sur une circonférence d'au moinsdeux mètres. Quoiqu'il fleurisse abondamment chaque année, ses fruits ne donnent pas de graines. Il y aurait tout intérêt à acclimater ce pré- cieux végétal et à doter notre pays d'un Eucalyptus rus- tique. * * Puisque nous sommes sur le chapitre des maladies des végétaux, il est de circonstance de constater comment les Américains s'entendent à appliquer les règlements édictés en vue de leur traitement. Ils n'y vont pas de main morte, loin de là. C'est ainsi que l'Etat de Pensylvanie a pro- mulgué l'an dernier une loi tendant à réprimer les négli- gences des cultivateurs dans la lutte qu'ils ont à soutenir contre les maladies des arbres fruitiers. On ne peut conserver chez soi aucun arbre attaqué par des champignons, des insectes ou menu» atteints de chlorose. Ces derniers doivent être détruits comme constituant un danger public, quand leur propriétaire aura refusé de les traiter, sans qu'aucun recours.puisse être porté contre les officiers municipaux qui auront appliqué la loi. Les Américains, somme toute, ont raison et un peu de leur fermeté ne serait pas de trop i-ln-z nous, où l'on se moque, autant qu'il est possible, des règle- ments et des lois. I P. 11ARIOT. 146 LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Instruction publique. — A l'occasion de l'Exposition il horticulture de l'avis, la décoration d'officier de l'Instruc- tion publique a été remise à notre collaborateur M. Ernesl Bergman, Secrétaire île la Société nationale d'horticulture de France, auquel nous adressons nos meilleures félicitai ions. On sait que M. E. Bergman organise, chaque année, avec un zèle infatigable, le Congrès horticole dont il esl le se- crétaire. Mérite agricole. — A l'occasion de l'Exposition de Hambourg, en outre des nominations d'officiers à titre étranger dans l'ordre du Mérite agricole, nominations que nous avons annoncées dans notre précédent numéro, nous sommes heureux d'apprendre également celle de notre dis- tingué confrère, M. Jurgens, architecte paysagiste de l'Exposition de Hambourg, au grade de chevalier. A l'occasion de l'Exposition d'horticulture de Pari-, la décoration du Mérite agricole a été conférée : 1° .lu grade d'officier. A M. Coulctmbier, arboriculteur. Président du comité d'arboriculture fruitiéreàla Société nationale d'horticulture de France. 2" Au grade de chevalier. A M. Stinvii.le, Président de la Société de secours mutuels des jardiniers-horticulteurs du département de la Seine. Ordre de Sainte Anne de Russie. — Le 5 juillet 1896, le Jardin publiait la noie suivante que nous croyons intéressant de reproduire : « Nous regrettons que l'administration russe n'ait pas récompensé, comme le désir en avait été exprimé, un hor- ticulteur qui a obtenu les plus hautes récompenses à Saint- Pétersbourg et qui, entre de nombreux exposants très méritants, était particulièrement designé pour une dis- tinction spéciale. « Nous espérons que ce n'est qu'affaire de temps et que cet exposant recevra à son tour une distinction qu'il a bien méritée, en contribuant d'une façon très effective au succès de l'Exposition internationale de culture fruitière.» La plupart de nos lecteurs avaient certainement com- pris que l'exposant en question n'était autre que M. Croux, pépiniériste au Val d'Aulnay. Or, nous apprenons avec plaisir que M. Croux vient de recevoir les insignes de Che- valier de Sainte-Anne. Tout est bien qui finit bien et nous adressons à M. Croux nos bien sincères félicitations. Conférences promenades à l'Exposition d'hor ticulture de Paris. — Comme chaque année, la Société nationale d'horticulture de France a organisé des confé- rences, promenades qui auront lieu pendant la durée de l'Exposition, à dix heures du matin; en, voici la liste et Tordre : Le 19 mai. — Décoration desparcs et jardins; M. Mar- tinet, architecte paysagiste, Professeur à l'Ecole nationale d'horticuture de Versailles. Directeur-Rédacteur en chef du Jardin-. Le 20 mai. — Les OrcMdès; M. Léon Duval, Vice- Président de la Société d'horticulture de Seine-et-Oise. Le 21 mai. — Les Roses et Rosiers ; M. Charles Baltet, Président de la Société d'horticulture de l'Aube. Le 22 mai. — Les végétaux d'ornement ligneux de plein air; M. Chargueraud, Professeur de la Ville sy de Zegwart. président de la Société royale d'horticulture d'Anvers. En outre, ont été nommés membres correspondants : MM. Fierens, secrétaire général de la Société royale l agriculture et de botanique de Gand; Lub.bers, secrétaire général de la Société royale de Flore à Bruxelles: Scala- randis, jardinier-chef des jardins royaux à Monza (Italie); de Cock, secrétaire de la Société royale d'horticulture d'Anvers; Siniirenko, pomologue à fiorodisischa, gouver- nement de Kiew (Russie). Concours d'Orchidées à la Société nationale d'horticulture de France. — Le Concours trimestriel du 28 avril, spécial aux Orchidées, n'a pas réuni de nom- breux concurrents, mais la qualité suppléait à la quantité. De M. Opoix, jardinier en chef du Luxembourg, un nouveau Phajus hybride (P. Walliçhii X P- Humboltii) dénommé P. Opoixii était tout à fait hors ligne. En outre, le même présentateur avait de magnifiques Dendrobium nob le, Odontoglossum Pescatorei, etc. Dans le lot de M. Bert. de Bois-Colombes, on remarquait surtout 1 Odontoglossum Edwardi, de belles et bonnes va- rioles à' Odontoglossum crispum et de Cattlei/a Trianœ, le Masdei allia ignœa superba, etc.. M. Poirier, jardinier de M. Cardoso, était le troisième concurrent dont on admirait surtout un splendide Masde- oallia ignœa superba, un Cattleya Lawrenaeana, un ' i/pripedium Loicii. etc.. Les prochains concours d'Orchidées auront lieu aux séances des 23 juin et 24 novembre. Le prochain congrès des Chrysanthémistes à Lille. — Les questions suivantes sont mises à l'étude pour être traitées au prochain Congrès des Chrysanthémistes, à Lille, le 10 novembre. 1 Des terres, composts et engrais qui conviennent le mieux aux Chrysanthèmes ; 2° Des meilleurs insecticides et anticryptogamiques pro- pres aux Chrysanthèmes ; 2° De l'influence du climat sur les variétés de Chrysan- thèmes : 4° Du dïmorphisme chez les Chrysanthèmes : 1 " Quelles sont les causes qui produisent les accidents ou sports. 2° Peut-on les provoquer? D'antres questions pourront être ajoutées à l'ordre du jour, à la demande des congressistes qui voudront bien en en- voyer le libellé, le plus tôt possible, au Secrétaire de la Soi iété des Chrysanthémistes du nord de la France, àBail- leul (Nord). Une Société nationale de Chrysanthémistes en Italie. — Une Société nationale de Chrysanthémistes est en voie de formation en Italie, sous la présidence pro- visoire de M. A. Scalaraiidis. jardinier chef des jardins du Roi d'Italie, à Monza, La cotisation annuelle serait fixée à 5 francs. Cette Société ne sera définitivement constituée que si le nombre d'adhésions adressées au secrétaire provisoire. M. Radaelli Paolo, Corso Magenta. 90, à. Milan, est suffi- sant. Destruction des Hannetons. — Une ordonnance du Préfet de police a dernière:. tent enjoint aux propriétaires, fermiers, colons ou métayers du département de la Seine « d'avoir à ramasser el a détruire les hannetons et vers blancs existant dans les immeubles qu'ils possèdent et cul- LE JARDIN 147 tivenl "ii dont ils ont [a jouissant t l'usage. » Proprié- taires et fermiers devront, de plus, sur simple réquisition des agents de l'autorité, permettre à ces derniers de péné- trer sur leur terrain [mur vérifier si les mesures prescrites ..ni été exécutées. Les hannetons et vers blancs capturés pourront être apportés à la mairie où il- seront pesés, puis détruits. C'est en exécution d'une délibération du Conseil général, en datedu 21 décembre dernier, qu'a été prise l'or- donnance dont il s'agit. Les Pommes de la Nouvelle-Zélande. Les importations de pommes de la Xouvelle-Zélande, nous dif le Gardeners' Magasine, n auront pas lieu cette sais. m à cause d'une rupture entre les cultivateurs de truits et le Gouvernement colonial. Le Gouvernement garantissait un penny (0 fr. 10) par livre, comme minimum, et, à ce taux un nombre de cultivateurs étaient disposés à expédier, les truits. Dernièrement, cependant, le département de l'Agri- culture mil comme condition que les exportateurs devaient avancer cinq shillings (6 fr. 25) par caisse pour couvrir les dépenses, en outre de paiements d'autres sortes, et prendre eux-mêmes leur- arrangements pour La consignation. L'as- sociation des cultivateurs de fruits d'Auckland prit les devants en rompant toutes négociations avec le Gouverne- ment, après ces radicales altérations de conditions. Les fruits forcés en Angleterre. - Selon le Journal de lu Société royale cl' horticulture d'Angleterre, la culture des fruits forcés pour les marchés a fait d'énor- mes progrès en Angleterre depuis vingt-cinq ans. Si l'on remonte au commencement du régne < 1< - la reine Victoria (1837), l'Ananas et les Raisin- forcés n'étaient cul- tivé'-, ei en très petite quantité, que par quelque- riches ama- teurs. Quant à la Tomate, elle était inconnue au point de vue alimentaire, car on regardait ordinairement ses fruits comme vénéneux. Aujourd'hui, ou peut évaluer approxi- mativement la production annuelle de ce pays à 1.000 tonnes de Raisins, 6.000 tonnes de Tomates et 500.000 dou- zaine- de Concombres forcé-, i in estime que, dans le Royaume-Uni, la superficie vitrée indispensable à la cul- ture forcée est de 32 millions de pieds carrés, -oit 29.400 ares environ. Les fruits d'Amérique et le San José Scale. - Après l'Allemagne, puis la Hollande, qui oui. ainsi que nous l'avons relaté précédemment, fermé leurs portes à l'introduction des fruits d'Amérique pour se protéger contre l'invasion du San-Jose Scale, voici la Suisse qui, à -on tour, vient, par arrêté du Conseil fédéral, de prohiber sur son territoire l'importation des fruits frai- et secs, ainsi que îles arbres et arbustes provenant de l'Amérique. D'autre part, nous apprenons .pie les Etats-Unis, malgré la gravité des circonstances actuelles, viennent d'attacher à l'Ambassade américaine à Berlin, M. Ch. \V. Sviles, qui devra tenir son Gouvernement au courant des recherches el des découvertes relatives à l'agriculture. Cette excellente mesure que les Etats-Unis se disposent à généraliser, aura aussi pour but pratique de protéger les produits d'origine américaine contre les lois allemandes. Congrès international d'agriculture à Lau- sanne. — La Commission internationale d'Agriculture à Paris, désirant organise]' eu Suisse le prochain congrès agri- cole de 1898, avait formulé le vœu que ce congrès s,, tint à Lausanne, en septembre prochain. Le Conseil fédéral vient d'informer le Gouverne ni qu'il verrait avec plaisir i'1 congrès agricole se réunir dans cette ville à l'époque indi- quée et qu'il lui accorderait volontiers sou concours pour la réunion projetée. La viticulture en Russie. — Il est difficile, nous dit la Feuille d'Informations du Ministère de l'Agriculture, d indiquer exactement la surface totale des terrains viti- cole's en Russie. La Vigne n'j étant pas soumise à un impôt général, ce moyen d< trôle manque à la tatis- n'que. < 'n ne peut doue qu'évaluer approximativement oiie superfii ie qui para il être bien supérieure .;i 200.000 dé- ciatines(la déciatine=l Ha. 09). Ces terra ins se répart issent dans la partie méridionale de l'empire, principalement en Bessarabie, en Crimée, au Caucase, en Transcaucasie el au Turkestan. Lacontréeoù la culture de laVignea fait les p . 1 plus considérables, est la région du sud. En Tauride, l'éten- due cultivée a presque doublé pendant ce cinq deri ;es. Sur les bords du Dnieper, par exemple, s'étendent lôO.OOOdéciatinesde terrains sablonneux, absolument réfrac- laires au phylloxéra, où la Vigne réussit à merveille et qui, chaque jour, sont livrés progressivement à la culture. Dans la Transcaucasie. qui est la région vitieole par excel- lence, la culture de la Vigne a fait également de grands progrès, ainsi qu'en Crimée, où les conditions climatériques. li composition et le relief du sol font de cette contrée un \ rai jardin pour la \ 1 ne Au point de vue du rendement, la production des variétés locales qui proviennent vraisemblable ut de plants dégé- nérés de l'Europe occidentale ou de 1 '< (rient est généralement faible; quant aux cépages français, dont le nombre est encore relativement restreint, ils donnent un vin de qua- lité' supérieure et sont cultivés, comme par exemple aux environs d '1 Idessa, pour fournir des raisins de table. Liste des principales récompenses accordées à l'Exposition d horticulture de Paris. GRAND PRIX D'HONNEUR itbjet d'art donné par M. le Président de la République. — M. Moser, pour Rhododendrons. PRIX d'honneur Objet d'art donné par .1/. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. — MM. Lévèque et fils, pour Roses. MEDAILLES D'HONNEUR Grande médaille d'or donnée par M. le Ministre de l'Agriculture. — M™' Veuve Chantin et ses enfants, pour Palmiers. Grande méilaille d'or donnée par M. le Ministre de I igriculture. — M. Brineau, pour Vibres fruitiers. Grande médaille d'or du département de la Seine. — MM. Vilmorin-Andrieux et Cie, pour Plantes annuelles et Légumes. Prix donné par la Ville de Paris. — Société de secours MUTUELS DES JARDINIERS HE LA SEINE, pour Légumes. Prix des Dames patronesses. — M. G. Debrie (maison Lacliaume), pour Bouquets et Garnitures. PrixdeAfAf.de Vilmorin. — M. Truffait, pour Plan- tes de serres. Prixde M. Lecocq-Dumesnil. — M. Bert, pour Orchidées. Prix fondé en mémoire de M. le D' Andry. — M. Simon, pour Pnyllocactus. Prix Joubert de l'Hiberderie. — M. Dupanloup et Cie, pour Cannas. Prix fondé en mémoire du maréchal Vaillant. — M. Nonin, pour Pelargonium zonale. Prix offert par la Société. — M. Touret, pour le concours spécial de plans de jardins (Carrousel). Prix offert par la Société. — M. Comiiaz et Cie, pour rucher. Le Jury aadresséses plus vives félicitations à M. Opoix, jardinier en chef du Luxembourg, pour son magnifique lot de Plantes de serre varice.-. MÉDAILLES D'OR MM. Bert, pour Orchidées; Boutreux, pour Pelargo- nium à grandes fleurs ; Boyer, pour Azalées de l'Inde : Boucher, pour Clématites, pour Rosiers grimpants; Bru- neau, pour arbres fruitiers en pots, pour arbres fruitiers; Broquet, pour pompes ; Blanquier, pour chauffage ; Chan- tier frères, pour plantes de serre à fleurs ou à feuillage ; 1 te et fils, pour Orchidées : A. Chantin. pour Bégonias rhizomateux à feuilles ornementales, pour Grotons ; Mme Veuve Chantin et ses enfants, pour Palmiers; MM. Croux et fils, pour arbres et arbustes à feuillage per- sistant, pour Rhododendrons, pour arbres fruitiers ; Delma- sure, pour plantes à feuillage ornemental ; Duval et fils. pour Anthurium Scherzerianum ; Dupanloup et cie, pour 148 LE JARDIN Cannas; E. Deiirie, pour garnitures en Heurs d'un salon, pour belles gerbes variées, pour garnitures de jardinières et de suspensions d'appartements, pour sujets décoratifs en fleurs d'Orchidées ; Dubois, pour kiosques et bancs couverts; Durey-Sohy , pour outillage horticole ; Durand- V aillant, pour chauffage ; Mme Dumas, pour garniture en fleurs d'un salon, pour ornementation en fleurs et fruits pour tables et buffets; MM. Ferry, pour serre à dou- ble vitrage; Gehand, pour plantes vivaces et bubeuses; Gthardin, pour Asperges; Jupeau, pour Rosiers variés; Levèoue et fils, pour cent Rosiers haute tige, pour 50 Ro- siers Thé haute tige, pour 100 Rosiers Thé, pour Rosiers variés; Lambert, "pour légumes et salades forcés et de saison; Leduc, pour grille" artistique; Leboeup, Guion et Damien, pour chauffage; Moser, pour Erables japonais, pour Rhododendrons; Murât, pour vitrerie; Nabûnnand, pour Roses en fleurs coupées; Nonin, pour Pelargonium pour massifs; Plet, pour Bégonias tubéreux à fleurs sim- ples; Poirier et fils, pour Pelargonium à fleurs simples; Paillet, pour plantes marchandes fleuries, pour arbres ou arbustes à feuillage non persistant; Parent, pour fruits mûrs forcés; PerrÏer, pour système d'ouverture nouveau, pour chauffage; Rothberg, pour 50 Rosiers Thé haute tige, pour 200 Rosiers basse tige; Redont, pour plans et ma- quettes de parcs et jardins; Simon, pour Cactées fleuries; Société de secours mutuels des Jardiniers de la Seine, pour légumes et salades forcés et de saison; Société du Val-d'Osne, pour vases et statues; Truffaut, pourplantes de serre à fleurs ou à feuillage; Tiiiébait, pour plantes bulbeuses diverses ; Touret. pour plans dejardins; Urbain, pour Bétronia multiflore Président Savoye ; Vallerand Frè- res, pour Gloxinias; De la Villegontier, pour Odontoglos- sum; Vilmorin Andrieux et Cie, pour Calcéolaires herba- cées, pour plantes annuelles, bisannuelles et vivaces fleu- ries, pour massifs de plantes fleuries, pour plantes alpines, pour légumes et salades forcés et de saison. grandes médailles de vermeil MM. Beraneck, pour Orchidées exotiques en fleurs; Bou- cher, pour Hortensias; Bruneau, pour plantes marchandes fleuries; Beaijme fils, pour jardinière en fer forgé; Croux et fils, pour plantes nouvelles, pour plantes ligneuses rares ou d'obtention récente, pour Hydrangea paniculata, pour Azalea pontica et A. mollis, pour Pivoines ligneuses, pour arbres fruitiers en pots ; Gayeu.x et Le Clerc, pour plantes bulbeuses diverses; Mme Chenier, pour gerbes variées, pour sujets décoratifs en fleurs d'Orchidées; MM. Cochu, pour serre à double vitrage perfectionnée, pour claies-persiennes; Delmasure, pour Palmiers; Duval et fils, pour Broméliacées fleuries; Dupanloup et Cie, pour Choux-Fleurs; Dessert, pour Pivoines; G. Debrie, pour gerbes variées; Dufour aîné, pour abri pour espaliers et contre-espaliers; David, pour manège de pompes; Fa- laise, pour Pensées; Ferard, pour plantes annuelles, bi- sannuelles et fleuries; Garden, pour Orchidées exotiques; Graveraux , pour Nemesia; Gillard , pour Anthémis; Grenthe, pour serre à Vigne, pour chauffage; Leduc, pour pour serre enfer; Lavaud, pour échelles; Le Mei.i.e, pour tondeuses; Moser, pour plantes hybrides, pour Rhododen- drons nouveaux, pour Rhododendrons, pour lot de Rhodo- dendrons; Magne, pour plantes fleuries; Miciiin, pour raisin conservé frais; MansiON, pour bacs et paniers à Orchidées; Nonin, pour Œillets; Poirier, pour Pelargonium pour massif; Pradines, pour sécateur; Rothberg, pour Rosiers haute tige, pour Rosiers basse tige, pour Rosiers grimpants: Mme A. Rivière, pour belles gerbes variées; MM. Régnier, pour fleurs en fer forgé; Saluer, pour Bégonias tubéreux à fleurs doubles; Siry, pour kiosque et porte normande; Sohier, pour grillage, clôture et pont; Touret, pour plans et maquette de parcs et jardins; Vilmorin Andrieux et Cie, pour Cinéraires à fleurs doubles ; Zeiiren frères, pour valve pour tuyaux. Union commerciale des horticulteurs et mar- chands grainiers de France. — La réunion annuelle de cette société vientd'avoir lieu à l'heure où nous mettons sous [liesse. Elle a offert, cette année, un intérêl toul partieuliei en raison de l'importance de la questio ise à l'ordre du jour : droits de doua ne à appliquer à l'entréi en France des plantes de serre de provenances 61 rangères. Après une très longue discussion à laquelle ont pris pari : MM. Truffaut, président, Chatenaj . secrétaire, Delmasure, Leroy, Crousse, Guichard, H. de Vilmorin, IL Martinet, Dauvesse, Fontaine. Duval fils, Mary. Martichon etc> rassemblée a émis un vote concluant au maintient du sta- tu quo. Nous reviendrons prochainement sur cette importante question, que le manque de temps et de place nous empêche de ■ 1 1 ■ \ eloppeT aujourd hui. PETITES NOUVELLES Le Gouvernement, pour couper court à toute spéculation tendant à faire augmenter le prix du blé et, par consé- quent, celui du pain, a suspendu, du 4 mai au 30 juin, le droit d'entrée de 7 francs applique aux blés en grains d'im- portation. ■ Le programme de la prochaine Exposition de Chrysan- thèmes de Paris, qui aura lieu, ainsi que nous l'avons déjà annonce, du 9 au li novembre prochain, vient de paraître dans le Journal de la Société nationale d'horticulture de France. NÉCROLOGIE M. de Cherville. — M. le marquis de Cherville, écrivain de grand mérite, amateur passionné d'horticulture, chro- niqueur de la Vie à la campagne dans le journal Le Temps, et qui fut un des collaborateurs de la première heure du Jardin, vient de mourir à l'âge de soixante-dix-sept ans. La simplicité de style, le grand esprit d'observation, les connaissances approfondies et le grand amour de la vie des champs, dont M. de Cherville faisait toujours preuve, avaient assuré à ses écrits un succès mérité et toujours re- nouvelé. Nos abonnés n'ont certainement pas oublié les spirituelles nouvelles qu'il a écrites pour Le Jardin. EXPOSITIONS ANNONCÉES Lyon. — Du 'i au 13 novembre 1898. — exposition in- ternationale de chrysanthèmes, organisée par l'Associa- tion horticole lyonnaise sur le Cours du midi à Perrache. — Adresser les demandes au Secrétaire général de l'Associa- tion, 66, cours Lafayette prolongé, à Villeurbanne (Rhône). BIBLIOGRAPHIE L'Ecole nationale d'horticulture dv Versailles. — (Guide .i l'usage des candidats), par MM. Jules Nauot et Cnarles Deloncle. — 1 vol. in-ltj, de MO pages avec 5 plans et 23 gra- vures. — Prix : 3 fr. 50. En publiant en volume, les articles qu'ils avaient fait paraître dans le Bulletin de l'Association des aucuns élèves de l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles, MM. Jules Nanot, Directeur de l'Ecole, et Charles Deloncle, secrétaire-général de l'Agriculture Nouvelle, ont fait une œuvre très utile. Cet ouvrage constitue le guide indispensable de tous les jeunes gens qui veulent entrer à l'Ecole nationale d'hor- ticulture de Versailles et même de tous ceuxqui se destinent à la carrière horticole. L'histoire de l'ancien potager de Louis XIV, devenu l'Ecole de Versailles, forme une première partie très docu- mentée, d'un intérêt tics grand. Puis viennent: la des- cription complète de l'école avec plans et gravures, une étude complète sur l'enseignement donné à l'école, le ré- gime de l'école, les conditions d'admission, etc. Ajoutons que le texte des épreuves des examens d'entrée ayant eu lieu depuis 1893 est inséré dans cet ouvrage ce qui guidera avantageusement les jeunes gens désirant se préparera passer ces examens. ERRATUM Dans la description du Parrolia Jacquemontiana iv 269 du Jardin, p. 135), une erreur d'impression nous a fail dm- (3* alinéa), au sujet des bractées involucrales, qu'elles sont recouvertes, sur leur face inférieure, de nom- breuses ponctuations brunes, dues à la présence de poils étalés. C'est étoiles qu'il faut lire. Ajoutons que ces bradées sont ovales-oblongues ou ovales-arrondies, et aussi que les feuilles rappellent assez bien celles du Noisetier. LE JARDIN 149 Le Bégonia Gloire de Lorraine Le* journaux horticoles anglais et américains ont parti- culièrement mis eu relief, ces temps derniers, avec une certaine insistance, les qualités ornementales d'une variété de Bégonia qui ne me paraît pas suffisamment connue en France. La plante, présentée aux expositions on aux sièges des Sociétés horticoles de ce pays, a toujours été accueillie avec enthousiasme; en pleines fleurs, elle a obtenu partout les éloges les plus chaleureux. Pour donner un aperçu de la faveur dont cette variété est l'objel en Angleterre, je trans- cris la traduction d'un article paru dans le numéro du 15 décembre 1897 du journal Gardon and Forest. Le eonvs pondant du journal amé- ricain s'exprime ainsi : « Bégonia Gloire de « Lorraine. — Au risque " de paraître trop insister, « je me voisobligéde taire « encore l'éloge de cette « magnifique [liante. Ça a « été le clou de toutes les « Expositions que j'ai \ ues « depuis deux mois. Ça a « été et c'est l'attrait prin- « eipal de bien des jardins « où se trouve une serre « chaude, et, toutes les « (dasses d'amateurs, mê- « me les adorateurs de « Chrysanthèmes, s'arrê- « tent pour l'admirer. Les « brouillards ne paraissent « pas lui nuire d'une façon « appréciable et sa flor- » aisnn se prolonge eonti- » nuellement tout l'hiver, (i Ses fleurs élégantes de « couleur rose brillant sont h 1res décoratives et per- » mettent à la planted et re « utilisée île bien des fa- « çons. On pouvait voir « une quantité de beaux ii spécimens à la dernière « réunion de la Société h nivale d'horticulture de « Londres. \Y. 'Watson. » Pour ceux qui connaissent les qualités ornementales de la plante, il n'y a là rien qui soit de nature à les surprendre. Je trouve seulement singulier que le Bégonia Gloire de Lorraine ne soit pas plus fréquemment vu aux Expositions horticoles françaises. Le cultiverions-nous moins bien qu'en Angleterre, par exemple? Je ne [mis dire. Mais, si oui, pourquoi ".' Je connais des horticulteurs qui s'étaient empressés d'in traduire cette magnifique nouveauté dans leurs serres, l'avaient multipliée en grand, puis en ont réduit la culture sous prétexte qu'elle était délicate. Il s'agil de s'entendre sur cette définition, car il y a bien peu de plantes vérita blement de serre chaude qui ne soient pas délicates. Si je consacre aujourd'hui, dans le Jardin, un article au Bégonia Gloire de Lorraine, c'est que j'ai l'espoir de mon- trer que les conditions favorables au développement de cette variété sont de celles que tout horticulteur peut lui fournir. Je ne surprendrai d'ailleurs personne eu disant que les hybrides sont loin d'avoir toujours les aptitudes observées chez leurs parents. Il faut quelquefois tâtonner pendant Fig. 07. — Bégonia Gloire de Lorraine quelques années avant de découvrir et le mode de culture el l'état du milieu qui conviennent. Les obtenteurs eux-mêmes, MM. Victor Lemoine et fils, horticulteurs à Nancj . onl été les premiers à remarquer les exigences de la plante. Mais, actuellement, ils sont maî- tres de la situation el leBegonia Gloire de Lorraine devient entre leurs mains une plante éminemment décorative, fleu- rissant pendant si\ mois de l'année. Avant de m'occuper de la culture, je tiens à rappeler les origines de cel h\ bride. Le Bégonia Gloire de Lorraine est, un produit de la fécondation croisée entre le/»'. Dregeietle B. socotrana. La première de ces deux espèces est une plante du groupe les /;. Weltoniensis, possédant un tubercule de la grosseur du poing. Ce tubercule n'a rien de particulier, il produit des tiges assez ramifiées pouvant s'élever à ()'"Ho ou 0°40. Les Heurs groupées en pa- nictiles, le long des tiges, sont mâles et n'ont que deux pétales. Le B. socotrana n'est pas, à proprement parler, une espèce tubéreuse ; c'est une piaule pourvue d'un rhizome court, sur lequel naissent des espèces de bulbilles à développement rapide et qui apparaissent au niveau du sol. Les bul- billes, si toutefois on peut appeler ces organes ainsi, peuvent être utilisées à la multiplication de la plante. Mais, cequi caractérise par- ticulièrement cette espèce. c'est sa période de repos qui a lieu l'été, au lieu de coïn- cider avec l'hiver et une partie du printemps, com- 3hez les autres Bégo- nias. C'est peut-être la rai- son pour laquelle l'espèce est si peu répandue dans les serres. Quoi qu'il en suit, il résulte de cela que le Bégonia socotrana est une plante qui commence à pousser à l'automne pour ne fleurir que l'hiver. La plante produit une seule tige qui ne se ramifie pas. Les feuilles iiesont pas nombreuses, les piedsquej'ai eul'occasion d'étu- dier chez MM. Lemoine, ne portaient jamais plus de trois feuilles (deux ou trois), D'un joli vert clair, ces feuilles ont une forme spéciale, elles sont rondes, peltées, à bords recourbés et à nervures 1 rès saillantes en dessous. L'inflores- cence, une sorte de panicule, termine la tige et porte des fleurs d'un beau ruse de 0n,03 à 0"04 île diamètre au plus. Les tleurs mâles ont quatre pétales, tandis que les fleurs femelles en portent six. Des deux parents ainsi sommairement décrits, est sorti l'hybride Gloire de Lorraine. Ce nouveau Bégonia, présenté à la séance du 11 lévrier 1892 de la Société nationale d'horticulture de France, lut. vivement apprécié. Il reçut une prime de 1" classe et un certificat de mérite de lre Classe. C'est une plante qui devrait, il me semble, présenter quelques caractères du père ou de la mère, quant au mode ■ le végétation et cependant elle n'est ni tubéreuse, comme le B. Dregei, ni rhizomoteuse et bulhifère, îme le B. 150 LE JARDIN socotrana. Ce qui la caractérise el la fait remarquer au pre- mier abord, c'est sa fai u 1 1 ■ ■ de se ramifier prodigieusement dès la base. Les tiges se présentent tellement nombreuses chez un spécinien âgé seulement de six à sept mois, qu'on est tout disposés croire qu'il \ a plusieurs pieds dans le même pot. Les tiges et les ramifications, très feuillées pes- tent toujoursà l'état herbacé, touten possédant une certaine résistance à la base. Les feuilles, d'un vert clair, diffèrent beaucoup de celles 'lu B. DregeieX elles ne ressemblent eu rien à celles du B. socotrana. Elles ne sont ni anguleuses, ni asymétriques, ni peltées. La forme se rapproche de celle qu'on a l'habitude de désigner en botanique sens le nom de cordiforme arrondie. Toutes les tiges se terminent par des <•> mes formées d'une multitude de Heurs. Les pétales, 'I nu beau rose Irais, sont au nombre de quatre, placés en croix, les deux intérieurs plus pelits et beaucoup plus étroits que les deux autres. Les Heurs restent épanouies et fraîches plusieurs semaines. qualités qu'elles tiennent du B. socotrana dont les ileurs sont marcescentes. Sur le point de tomber, elles n'ont même pas perdu tout leur éclat; c'est le pédoncule qui cède. La floraison commence en octobre el dure jusqu'en mars. ou en avril, avec une profusion de fleurs inimaginable. J'ai compté, sur une pilante de U"'3(J à 0™35 de diamètre âgée de 18 mois. 240 fleurs et sur une autre de 7 mois, ayant 0"20 de diamètre au plus, 120 Ileurs. Mais, chose sin- gulière, presque toutes ces Ileurs sont mâles, le nombre 'les fleurs femelles étant très réduit. Bien plus, suivant MM. Lemoine qui les ont étudiées, les étamines sont stériles, le pollen semble ne pas a\ oir toutes ses qualités fécondantes. Le groupe d'étamines d'un beau jaune, au centre de la fleur n'en produit pas moins le plus joli effet. La figure 67 esl la reproduction d'une photographied un spécimen âcL;é .le huit mois. Comme il est. facile île le remarquer le feuillage est presque entièrement, caché par les Ileurs, tellement elles sont nombreuses. Arrivée à cet. état, c'est une plante très décorative et précieuse pour la garniture des serres chaudes et des jardins d'hiver. J'ai laissé entrevoir que la culture de B. Gloire de Lor- raine n'était pas précisément entreprise par tous les horti- culteurs avec le même succès. Assurément, les échecs, pour toutes les plantes, peuvent provenir de causes diverses, mais, dans le cas présent, la principale, pour tout horticul- teur qui sait quels soins généraux il convient de donner aux plantes comprises dans cette catégorie, n'est autre que celle qui résulte de l'état du milieu dans lequel la plante est placée. Je vais [n'efforcer, dans les lignes suivantes, de mettre eu relief les conditions sine qua non qu'il faut observer pour obtenir toute satisfaction. Il importe, tout d'abord, de ne pas oublier que ce Bégo- nia est une plante de serre chaudeet ijue sa culture ne peut être entreprise qu'en pot. Il peut passer au jardin d'hiver et même en appartement, chauffé cela s'entend, maisseule- ment lorsqu'il est parvenu à une certaine période de florai- son sur laquelle je i>'\ i' mirai. Le Bégonia Gloire de Lorraine j après avoir passé Ileurs, se ramifie beaucoupà la base des tiges; les rameaux, lors- qu'ils sont encore tout petits, -ont utilisés pour le boutu- rage. Le bouturage se lait en serre à multiplication à l'étouffée, les boutures piquées dans de tous petits godets remplis de terre de bruyère. Les rempotages successifs ont lieu comme pour les autres plantes, lorsqu'ils sont nécessaires. .le recommande par exemple de ne pas exagérei la gran deur des pots; il est préférable de s'en tenir aux diinen- féduites plutôt que grandes. Rien de particulier n'est à signaler au sujet des arrosages. Les bassinages eront modérés dans la première période de végétation pour devenir nuls lorsque la plante esten pleine fleurs. J'arrive maintenant aux points les plus importants, de nature à faire manquer une culture, si les conditions de détail n'en sont pas bien observées. Les jeunes plantes enracinées, rempotées, passent, de la --erre à multiplication dans nue autre s. 'ire, mais il ne faut pas les placer n'importe comment. MM. Lemoine mit en effet remarqué dans leurs cultures que le B. Gloire de Lorraine réclamait beaucoup d'air. De cette constatation, nous pouvons conclure que les pots placés à plat, les uns près des autres, sur uiu> tablette de serre, par exemple, ne se trouvent pas dans les conditions les meilleures. Préférablemenf on les placera sur des gradins établis par les horticulteurs eux-mêmes, et c'est là un des points prin- cipaux. Le second point est le suivant: cet hybride, tout en récla- mant beaucoup d'air, supporte mal les rayons directs du soleil; il faut donner aux plantes une lumière atténuée eu les plaçant aux endroits que l'on peut parfaitement om- brer, mais non pas, ce qui serait, une faute, à l'ombre absolue. Même en hiver, alors que les rayons soûl très affaiblis, le soleil ne doit jamais frapper la plante, il est indispensable de m. pas l'oublier. A vrai dire, ce sont là les seules précautions à prendre et. comme on le voit, elles sont faciles à observer. J'ai laissé entendre que le Bégonia Gloire île Lorraine pouvait contribuer à la décoration des jardins d'hiver et des appartements convenablement chauffés, cela est vrai. Là, cet hybride se comporte relativement bien, à la condi- tion que. de la serre chaude, il ne sorte qu'en pleine fleurs. En tenant compte de ces petits détails, on évite les échecs et I'- succès est absolument certain. J. POUSSAT. Exposition d'Horticulture de Paris Coup d'œil général. La Société nationale d'horticulture a inauguré avant- hier, dans les Jardins des Tuileries, son exposition géné- rale de printemps. C'est une des fêtes préférées des Parisiens que cette manifestation florale, en plein mois de mai, le mois des fleurs par excellence; aussi le Tout-Paris qui aime les plantes et les fleurs avait-il peine à circuler le jour de l'inauguration. Praticiens, amateurs et curieux du beau sont venus en foule admirer, les nombreux végétaux que présentent, dans toute leur splendeur, nos horticulteurs les plus en re- nom. De grandes tentes abritent les merveilleux produits de l'Horticulture française. En pénétrant sous la tente principale, on est émerveillé du coup d'oui vraiment féerique résultant du groupement harmonieux des (leurs et des [liantes. Le tracé du jardin qui présente la transition entre le style paysager et le style régulier est commandé par l'em- placement qu'il est nécessaire de réserver à chaque expo- sant et par l'utilité qu'il y a de ménager de spacieuses allées pour la circulation des nombreux visiteurs. Du style régulier à l'entrée, le tracé nous amène, sans brusque transition, à une scène paysagère d'un bel aspect. Je veux citer ici la scène de rochers créée par M. Combaz. D'une grotte, toute couverte de verdure, part un court ruisseau qui s'élargit bientôt, découpant, dans la pelouse qui l'environne, une gracieuse pièce d'eau. LE JARDIN 151 Sur la droite, le talus accoté aux rochers est garni d'un lot de plantes grasses et de plantes saxatiles exposé parla maison Vilmorin-Andrieux et C'°. Dès l'entrée dans la tente principale, le regard se porte sur un lot remarquable de Pelargonium zcuiale exposé par M. Poirier A droite, les superbes Rhododendrons et les Azalées en Heurs de M. Moser font un heureux pendant au lot de M. Croux situé sur la gauche. De cet horticulteur, nous citerons encore un lut de Pivoines et d'Hydrangea dont quelques-uns sur tiges. La maison Vil- morin-Andrieux et Gie expose de nom- breuses plantes an- nuelles, bisannuel- les et vivaces, ainsi qu'un massif très remarqué de Cal- céolaires bordé de Nycterinia selagi- noides aux petites Ileurs blanches. 11. Auguste Chan- tin expose un beau lot de Bégonia Rex et la maison Vve Chantin et ses en- fants, de magnili- ques plantes vertes et de serres. M. Dupanloup a exposé un fort lot de Cannas florifères, et M. Sallier des spécimens variés de Bégonias, Sauges et diverses nouveau- tés. Très admiré aussi le lot de Pelargo- niums et d'Œillets île M. Nonin. M. Vacherot pré- sente un lot d'Œil- lets en ileurs très élevées sur tiges ; MM. Billiard" et Barré une jolie col- lection de Cannas. Les Vriesia et Autliurium de M. Duval, les multico- lores Crotons de M. Chantrier, les plan- tes de serres de M.Cappe, les beaux Phyllocactus de M. Simon, les lots de MM. Cayeux et Le Clerc, ceux de MM. Boutreux, celui des grands établisse- ments horticoles de Roubaix -Tourcoing et d'autres, nombreux encore, ont été très admirés. De chaque côté des rochers, deux escaliers nous mè- nent à l'exposition des fleurs coupées. Là, Anémones, Narcisses, Iris, Roses, etc., en un mot toute une légion de délicates corolles captivent le regard. En passant, on s'arrête, étonné, devant les superbes fruits qu'expose M. Parent. M. PailletprésentedejolislotsdePivoines etd'Hydrangea. De M. Magne, nous signalerons un lot de plantes de ser- res ; de M. Truffaut, un magnifique lot également de plantes de serres parmi lesquelles on remarque un bel exemplaire d'Acalypha Sanderi, cette plante nouvelle autour de laquelle Fie. 68. Me un fait tant de bruit et dont M. Sander présente aussi de superbes spécimens; de M. Chantin, une belle collection de Rosiers ; de M. Bruneau, un lot de belles Pivoines, Cléma- tites, Azalées, Bruyères et autres arbustes bien fleuris. Passons maintenant dans la tente plus spécialement réservée aux Rosiers; nous y remarquons les belles collec- tions de MM. Boucher, Levéque, Niklaus, Rothberg, etc. Les maisons Vilmorin et Férard présentent, dans cette tente, de jolis lots de plantes annuelles et vivaces. si nous arrêtons ici cette sommaire enumôration, c'est que la liste des ex- posants est longue, et que la place nous est malheureuse- ment limitée pour aujourd'hui. Toutefois, je cite- rai encore les lots de légumes exposes par les principaux mar- chands grainiers ou sociétés particuliè- res, les spécimens d'arbres et arbus- tes d'ornements, de MM. Moser, Paillet et Croux, les collec- tions d'arbres frui- tiers de MM. Bru- neau, Croux, etc. Une des tentes annexes, qui com- munique avec la tente principale, a ses murs tapissés de nombreux tab- leaux représentant des sujets de cir- constance : fruits, Ileurs, etc. Ce petit salon, qui est une heureuse innovation, a eu sa part du succès gé- néral. Une partie im- portante de cette salle, est réservée aux plans de parcs et jardins et à l'ex- position des jour- naux horticoles. Au dehors, l'in- dustrie occupe un vaste emplacement. Les pompes, serres. châssis, appareils d'arrosage et de chauffage, bacs et pots à fleurs, prou- vent, par leur per- fectionnement, que cette industrie de l'outillage horticole, a su marcher de Hardy. front avec les progrès (A suivre.) de l'Horticulture. F. Despinoy. Le Monument Hardy. — L'inauguration du monu- ment élevé dans les jardins de l'Ecole nationale d'horti- culture de Versailles, à la mémoire du regretté Directeur et fondateur de l'Ecole, A. Hardy, tant de fois annoncée et i mi fois remise, est enfin fixée au 22 courant, à trois heures de l'après-midi. Espérons qui- rien ne viendra, cette lois, contrarier la cérémonie dont nous donnerons un compte- rendu détaillé dans notre prochain numéro. Nous donnons i i dessus, la reproduction de ce monument. 152 LE JARDIN, Exposition quinquennale d'Horticulture DE GAND Plantes nouvelles (Suite l1)). Le lot de M. Sander, dont j'ai commencé la description dansle dernier numéro du Jardin, comprenait un lot de Palmiers fort intéressants, mais dont certains, encore trop jeunes pour pouvoir être caractérisée, ne comportent pas une description détaillée. Ceratolobus Micholitziana (fig. 69, page 152). — Pal- mier très élégant; rachis pourvus de fortes épines isolées sur toutes ses faces; folioles sessiles linéaires-oblongues, irrégulièrement disposées par groupes, en spirales incom- plètes, abords finement épineux. Geonoma Pynaertiana. (Malaisie) (fig. 70, page 152) . — Palmier formant une touffe de grandes feuilles courtement pétiolées, atteignant jusqu'à 1 mètre de long, larges de 0-60 à 0m70, profondément lobées à leur extrémité, d'un beau vert, légèrement plissées dans le sens des nervures secondaires obliques, irrégulièrement dentées. Ce Palmier, dont la détermination, vu l'absence de fruits, n'est peut- être pas définitive, semble avoir peu de tendance à s'élever. LicualaJeanenceyi (Asie australe) — (Palmier). (fig. 71, page 153). — Feuilles à pétioles assez longs à section demi circulaire, à arêtes épineuses, limbe étalé, palmatifide à divisions plissées, d'un beau vert luisant marbré de vert plus clair, surtout par transparence. nées, à folioles linéaires, vert foncé, irrégulièrement dis- posées sur un pétiole rouge noirâtre. Linospadyx Petrickiana (Nouvelle-Bretagne). — Pal- mier à feuilles pennées à pétiole vert jaunâtre, à folioles, longues et étroites vert clair. Alocasia Wavriniana (fig. 72, page 153) (Célèbes). — Très curieuse Aroïdée, à feuilles en touffe, érigées, pétioles longs de 0m30 à 0"50, vert clair, marbré de vert plus clair ; limbe étalé, de 0"50 à 0™70 de long, lancéolé, très curieusement et irrégulièrement lobé et denté sur les bords, d'un beau vert très foncé et à nervures vert noirâtre Fig. 69. — Ceratolobus Micholitsiana. Ptychosperma Varleti (Palmier) (fig. 74, page 155). — Tronc gris argenté à feuillage penné vert en dessus, argenté en dessous. Spécimen encore un peu jeune pour pouvoir être décrit d'une façon certaine. Parmi les autres Palmiers qui se trouvent un peu dans le même cas, je citerai encore: Le Kentia Sanderiana, originaire de la Nouvelle Guinée, à feuilles pennées, vert brillant. Très gracieux et léger. Kentia Warteliana (Ceram). — Palmier à tronc robuste, conique, vert clair, couvert, ainsi que les pétioles des feuilles, d'une pubescence noirâtre ; feuilles à peine caractérisées, pennées à folioles assez écartées et larges. Areca llsemanni (lies du Pacifique). — Feuilles pen- (1) Le Jardin, 1S9S, page 136. Fig. 70. Geonoma Pynaertiana. Panax Mastertianum(tig. 73, page 155) (Iles Salomon). — Elégante Araliacée, de forme arbustive, à tige érigée, portant des feuilles très longuement pétiolées, pennées, gracieusement retombantes, vert foncé, à pétiole fourchu à l'extrémité, folioles opposées, ovales lancéolées, créne- lées, à nervures saillantes. Pinus Thunbergii variegata (.lapon). — Variété pana- chée du P. Thunbergii. Aiguilles colorées alternative- ment et transversalement de vert pur et de jaune clair, ce qui donne à la plante un aspect sinon joli, du moins curieux. II. MARTINET. (A suivre). L'horticulture au Parlement. — Nos lecteurs onl appris certainement, avec plaisir, la réélection de M. Viger, Président de la Société nationale d'horticulture de France, qui a obtenu un nombre considérable de voix, dans sa cir- ci inscription d'Orléans, où il s'esl présenté sans concurrent. Indépendamment de. M. Viger, dont le dévouement à I horticulture est bien cênnu et d'un certain nompre d'ama- teui éi lairés d'horticulture, on pouvait s'attendre à \oir les professionnels représentés par quelques-uns d'entre ceux qui axaient posé leur candidature : MM. Lévèque, dans l'arrondissement de Sceaux, M. Ti an sou, à Orléans et M.I.. A. Leroy, à Angers. Malheureusement, si ces canditats ont obtenu un nombre de voix fort important, qui témoigne de la haute estime dans laquelle ils sont tenus dans leurs régions respectives, ils n'onl pas été élus et le monde hor- ticole ne peut que le regretter. Devons-nous ajouter que c'est avec un très grand plaisir que nous avons vu le nouveau succès remporté auprès de ses électeurs par M. Méline (dont la réélection n'avait d'ailleurs jamais été menacée) qui. comme Ministre de l'agriculture a donné tant de preuves d'intérêt et de sym- pathie à la cause de l'horticulture. LE JARDIN 153 LES BONNES VIEILLES PLANTES à l'Exposition quinquennale de Gand. J'ai si souvent défemlu, ici, les charmes de ces pauvres délaissées, que je regarde comme un devoir de pousser un cri d'allégresse, lorsque je les vois de nouveau reprendre leur place chez les amateurs, lorsque je vois qu'à Gand, elles reçurent plus d'admiration que les autres et que, poul- ies jeunes, elles étaient une révélation. Il faut du reste rendre un hommage bien dû au Conseil d'Administration de la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, qui s'était évertué à créer, pour ces plantes intéressantes, des concours largement récompensés. Le programme, en effet, comportait, en dehors des Aza- lea, Camellia et Orchidées, environ 60 concours, pour les plantes de serre froide en fleurs et les plantes de la Nou- velle Hollande et du Cap de Bonne-Espérance, sans comp- ter les concours pour plantes bulbeuses dont beaucoup ne sont plus cultivées comme elles le méritent. Par bonnes vieilles plantes, je n'entends pas seulement les arbustes de la serre froide. Il y a bien d'autres plantes qu'on ne voyait plus! De très grands prix étaient offerts, entre autres : un de la Reine, d'une valeur de 500 francs; une médaille d'or d'une valeur de 200 francs, offerte par M. Léon Van den Bossche, sénateur; trois médailles (3110 francs, '200 francs et 100 francs), offertes par un Comité anglais formé pour hono- rer la mémoire de Louis Van Houtte père. Beaucoup de médailles d'or, de vermeil et d'argent, étaient en outre offertes par les Sociétés. Aussi, beaucoup d'exposants avaient-ils répondu à l'appel. Comme amateur, il convient de citer au premier rang M. Bédinghaus, propriétaire à Wondelghem, près Gand. Vous connaissez, comme moi, ces bonnes ligures d'amateurs, amants de leurs plantes, sachant sacrifier leur temps et leur argent pour réunir une belle collection de plantes rares et jolies, des spécimens uniques achetés à prix d'or : tel est M. Bédinghaus ! Avec cela, une bonhomie de bon aloi, une amabilité toute natu- relle : c'est bien l'amateur de tradition, celui que j'aimais à rencontrer dans mon jeune temps : le collectionneur. Ce fut à Gand un des champions de l'Exposition; il obtint neuf médailles d'or. Et ses collections pouvaient être dénom- mées : des bonnes vieilles plantes. Je ne puis les nommer toutes, mais je vais vous signaler les plus belles, les mieux cultivées : un Bauera rubioïdes, aux fleurs roses renversées, délicieuse plante devenue très rare; un Boronia elatior aux fleurs abondantes, en grelots rose vil", charmants ; un Diosma ericoides, en exemplaire d'un mètre d'envergure, de forme irréprochable; le gracieux Tremandra (Tel ci - Fig 71. — Licuala Jeanenceyi. (Plante nouvelle.) theca) ericoides; un Adenandra fragrans, sorte de Diosma à très grandes fleurs blanches, produisant beaucoup d'effet, surtout lorsque la plante a 0=75 d'envergure, comme celle de M. Bédinghaus: un Libonia floribunda dont les fleurs abondantes sont colorées de jaune et de rouge sur leurs corolles gracieusement penchées; un splendide exemplaire de Chorozema ilicifolia Lowi, une des plus belles plantes de la série ; un Clianthus puniceus magnificus, d'une force extraordinaire, couvert de fleurs rouge carminé: un Gene- tltyllis tulipifera, de belle culture ; un Brachysema acumi- nata, de foire peu commune, en pleine floraison: un Erica Spenceri, de culture remarquable; l'Acacia oordafa.en des fort exemplaire, une rareté: ce Mimosa est délicat à élever, I excès d'eau le tue et la soif ne l'épargne pas ; le charmant Acacia Drummondi, aux longs et élégants chatons; le su- perbe Mimosa (Acacia grandis en "beau spécimen; un Eriostemon floribundum admirablement fleuri; un fort Leptospermum bullatum, cette gracieuse Myrtacée aux abondantes fleurs blanches en rosace; le Melrosideros Fig. 72. — Alocasia Wavriniana. (Plante nouvelle.) semperflorens, garni de ses nombreux goupillons rouge vif; un Polygala Dalmaisiana, aux fleurs violettes bien abondantes et très gracieuses et un riche Hardenbergia ovatâ oœrulea, couvert de ses charmantes grappes bleues. Dans ce lot de vingt-cincj plantes de serres, il y en avait encore d'autres à signaler: sachons nous borner. Le lot de quinze plantes de serres variées, en fleurs, nous montrait quelques admirables plantes et surtout le rare et précieux Boronia serrulala. la perle du genre; on y voyait encore le Tremandra oerticillata, le Grevillea alpestris, Yllliciuiit religiosum, l'Eriostemon myrtifolia et le Wes- tringia longifolia, Labiée assez rare. Dans le concours 271, nous admirons un exemplaire hors ligne de Doryanthes Palmeri, de 2 mètres de hauteur; cette Amaryllidée à fleurs rouges sera en fleurs, sous peu d'années, sur des exemplaires de cette force; le superbe Fourcroya Lindeni qui fit fureur, jadis ! Dans un autre groupe, nous rencontrons : Acacia arma/a, Pultênœa stricta, Erica cuciillata, Zieria trifoliata dont les petites et mignonnes fleurs forment un nuage; le riche Correa cardinalis, au port un peu maigre racheté par l'in- florescence la plus belle du genre; les Grevillea rosmari- nifolia et G. Preissi : les Boronia megastigma, au parfum vanillé et B. heterophylla, difficile, mais charmant; le rare Correa lutea: le Lithospermum fruticosum, aux fleurs azurées; les Eriostemon brevifolium et E. linearifolium : la gracieuse Veronica diosmœfolia; VEutaxia myrtifolia aux fleurs dorées; encore un Eriostemon, VE. myopo- roides et le Choysia ternata, rustique sous-bois dans le Nord. Comme Bruyères, on doit citer les Erica arborea et E. mediterranea que M. Bédinghaus présentait en forts exemplaires. Le même amateur exposait le plus bel Eurya japonica, arbuste au beau feuillage panaché, un lot ae plantes ornementales ; le concours des vingt arbustes de pleine terre à feuilles panachées: les vingt arbustes du Japon à feuilles persistantes: le lot de douze Evonymus en douze variétés de superbe culture ; une collection de quinze sortes de Lierres cultivés en pots et très forts: la collection des Agaue et genres analogues; des Fuccaoua- dricolor de fortes dimensions ; une collection d'A/oe, Me- sembryanthemum et Echeveria; une collection de dix sortes de Yucca; une collection admirable de cinquante sortes de Cactées en forts exemplaires, une autre de vingt -cinq, une de douze Euphorbia et une dernière de Sempervivum de pleine terre — les modestes Joubarbes. — Je vous disais bien en commençant que M. Bédinghaus est un grand ama- teur : ce qu'il a exposé nous le prouve. Honneur à ce char- mant homme protecteur de l'Horticulture qui obtint, je crois, vingt et une récompenses. 15 i LE JARDIN Un autre amateur s'était aussi fait fort remarquer. Je veux parler de M. Emile de Cock, le sympathique trésorier de la Société gantoise. Dans son magnifique lot de vingt-cinq plantes de serres variées, en Heurs, nous avons admiré un exemplaire extraordinaire de Yllelychrysum spectabile; cette Immortelle aux fleurs carminées si jolies, si abon- dantes sur les branches sèches comme si elles étaient en papier! Cette bonne vieille plante est devenue rare. Jadis, Gand en multipliait beaucoup. Nous admirons encore un superbe Rhododendron Gibsoni dont le parfum est si agréable; un superbe Pimelea sjiec- tabilis, la (leur à l'ouate, disait-on dans mon jeune temps; un Eucharis amazonica, aux fleurs blanches délicieuse- ment parfumées; un Eriostemon densiflorus ; un très fort Mimosa paradera, en belle pyramide; un Azalea indica énorme, de la variété tardive Souvenir dn Prince Albert, déjà ancienne dans les cultures: un fort Diosma alla; un bel Acacia verlicillala ; un Carnellia Contessa Lavinia Maggi, une des plus telles variétés du genre; un beau Correa cardinalis et un superbe Polygala Dalmaisiana. Toutes ces plantes, comme celles de M. Bédinghaus, étaient de culture parfaite. Dans d'autres concours, M. E. de Cock nous montrait, comme bonnes vieilles plantes, des sujets en bonne culture de Boronia megastigma et B. elatior, Epacris hybrida, Bracliysema acumihatum, Erica cucullata, Cissus disco- lor, Paullinia thalictrifolia argentea. Bougainvillea spec- tabilis, Bignonia violacea, Manettia bicolor, Mikania Eckautei, Hoya picta. des Epacris très beaux, Solarium elegans, Carnellia Angelo Cocchi, Œschynanlhus splen- dehs, etc. M. Emile de Cock exposait dans 15 concours; il • obtint aussi beaucoup de récompenses. C'est encore un amateur sérieux. Comme horticulteur. M. E. Collumbieii, à Meirelbeke, est réputé pour ses cultures de plantes du Cap et de la Nou- velle-Hollande. Bien que ses plantes, en général, étaient moins fortes que celles des précédents, il y "avait beaucoup à noter: j'ai admiré surtout ses Boronia elatior bien diri- gés sur haute tige de 0=50 à 0"60 de hauteur avec belles couronnes de fleurs: c'était original et joli. Dans ses lots, j'ai remarqué un énorme sujet de la belle espèce Erica arborea odorata, des Eriostemon linearis. Mimosa longi- folia, Correa speciosa, Grevillea alpestris, un fort Erica cucullata, des Pimelea spectabilis, Pultenœa stricta, Aca- cia rerticillata et A. Drummondi, Leptospermum bulla- tum et L. fruticosum, Abelia floribunda, Callistemon a.mœnum, Epacris rosea magnifica, Metrosideros grandi- flora superba, Chorozema splendens, Correa i^enlricosa, Diosma ambigua, Pimelea decussata, Boronia Mollini ou B. polygalœfolia, Lomatia heterophylla, Kennedya pur- purea bimaculata. ainsi que bien d'autres plantes dont les pareilles existaient dans les lots des exposants précédents. La culture des plantes de M. Collumbien était très bonne; ces amoncellements de fleurs sur des plantes vigoureuses produisaient un effet magique. Il est juste de citer parmi les exposants de bonnes vieilles plantes: MM. Spae, De Meyer, Toffaert, De Clercq- Van-Guyseghen, Van-Driessche-Lye, De Saeglher, G. de Cock, T. Piens, Vervaene-Verraet, De Smet-Duvivier qui eut le prix pour le plus beau Boronia heterophylla, P. Van Rehterghem, Van Dillewyn, Nivet, A. Glyn, De Vos, J. Boe- lens, De Vrieser-Remens, Ilendrick, tous de Gand et des environs, et M. de Berckelaers, d'Anvers. Mme la comtesse de Kerchove de Denterghem démontrait son bon goût pour les plantes en présentant un lot magni- fique dans le concours 3?4. J'y ai remarqué Genista race- mosa et G. Evaristiana, Acacia Drummondi, A. lineata, A. Latrobei et A. cordata, Brachysema myricans, Erios- temon linifolium et E. microcoides ; Phylica ericoides, cette Rhamnée aux petites ombelles serrées qu'on appelle improprement Bruyère du Cap; Correa floribunda et Bo- ronia polygalœfolia. Un magnifique Choysia ternata était exposé comme plante de culture, ainsi qu'un superbe Erios- temon. En outre, étaient exposés également de très belles Fougères arborescentes, des Fougères herbacées, des Pal- miers spécimens et de magnifiques Azalées de l'Inde. De splendides sujets de la curieuse Bruyère à fleurs jaunes, Erica Cavendishi, figuraient en exemplaires de près d'un mètre de diamètre, dans les lots très importants de MM. Rigouts et Van-IIoutte. Ces exemplaires étaient de culture exceptionnelle. Un Cyrtodeira fulgida, cette bonne vieille Gesnériacée aux jolies feuilles moirées, marginées et rayées d'argent ,où miroitent les fleurs rouge carmin, était exposé par M. Dal- lière en un énorme exemplaire arrangé en forme de fau- teuil. Cette idée originale était archaïque, en rapport avec l'espèce déjà vieille. Les Skimmia japonica et S. oblata en fruits, ces charmants arbustes japonais étaient exposés par divers horticulteurs. Et les vieux Ardisia crenulata fructu-rubra figuraient aussi, exposés par M. B. spae ; un lot du bel arbuste japo- nais, Eurya latifolia foliis rariegalis attirait les regards même des indifférents! Un énorme sujet de Platycerium alcicorne était exposé par M. A. De Smet de la firme Louis De Smet ; cette Fou- gère est toujours originale! Dans les lots de M. Van Drièsshe-Leys, nous avons re- marqué : rilabrotamnus Nereli, dont le coloris est plus vif que chez \'H. elegans; le vieil et excellent Carnellia Chau- dleri elegans; l'IIebeclinium pallidum; le Toxicophlœa Humboldti, YHàbrotamnus elegans en fort pied ; ainsi que quelques jolis genres déjà nommés. Un lot de 20 Leptospermum bullatum sur tige était ex-1 posé par M. G. Fretin : c'est bien joli cette Myrtacée cultivée de cette façon. Le groupe de 12 Acacia, Mimosa, Cistus et Genista, en beauxexemplaires, était disputé par plusieurs concurrents : le premier prix fut accordé à M. A. de Clercq-Yan-Guyseghem et le second à M. G. de Cock, deux Gantois. Dans le groupe exposé par la maison Linden de Bruxelles, à la mémoire de Jean Linden, il y avait bien quelques-unes de ces bonnes plantes peu cultivées, mais, en général, elles étaient de serre chaude et tempérée. En somme, on peut dire que la dernière Exposition gan- toise a su faire renaître le goût pour les belles plantes à fleurs abondantes et gracieuses du temps passé. C'est d'un bon augure pour l'avenir des bonnes vieilles plantes. AD. VAN DEN HEEDE La Production et le Commerce des Fruits EN EUROPE La consommation des fruits, j'entends des bons fruits, va sans cesse en augmentant, suivant eu cela le développe- ment normal des progrès de la civilisation, lesquels engeu-- drent, on le sait, de nouveaux besoins, surtout dans le sens d'une alimentation meilleure el plus variée. Ce mouvement progressif ne pourra aller qu'en s'accentuant, au fur et à mesure que le goût du public s'affinera et que la grande masse des consommateurs saura faire la différence entre les bons fruits et les fruits médiocres. Cette constatation faite, on peut se demander si la pro- duction est eu mesure de faire face à tous les besoins. Au- jourd'hui, il est possible de répondre oui. car, depuis quelques années, il a été planté, non seulement en France, mais aussi ri surtout à l'étranger, une quantité considérable d'arbres fruitiers. Pendant longtemps, la France a eu le monopole de la production des beaux fruits, et c'est sur nos marchés, c'est chez nos cultivateurs que des marchands île l'étranger venaient s'approvisionner. La production fruitière à l'étranger. — Confiants dans leur vieille renommée, les cultivateurs français ont, peut-être, trop compté jusqu'ici sur leur supériorité, qui est cependant très réelle et se sont désintéressés de ce qui s'est fait à l'étranger. Mais, en présence de faits accomplis, ils com- mencent maintenant à reconnaître qu'une concurrence redoutablese développe contre eux au-delà de nus frontières. Ce n'est guère qu'après avoir visité l'Exposition interna- tionale de culture fruitière de 1894 que les exposants français comprirent pourquoi nos exportations allaient sans cesse en diminuanl sur les principaux marchés de l'Europe orientale. Ce fut presque une révélation lorsqu'on vit les fruits tins du Tj roi, par exemple, se partager avec les nôtres les faveurs du public. lui gens avisés, les producteurs du Tyrol, avaient pris la peine de se déplacer, et d'aller étudier sur place les besoins desdifférents marchés qu'ils voulaient accaparer et ils avaient très bien organisé leur représentation commerciale. Ven- dant, un peu meilleur marebéque nous, des produits légère" LE JARDIN 155 ni inférieurs, il est vrai, mais néanmoins de bonne qualité, faisant aux maisons sérieuses un crédit que, par principe, la plupart des commerçants français refusent in variablernentaux bonscon aux raaui aisclients étrangers, établissant leurs offres de prix avec l'unité de monnaie des pays d'exportation*, emballant leurs produits avec soin et fBlt\ v Fig. 73. — Panax Mastersianum. (Plante nouvelle, voir page 152.) recherche, sinon avec goût, donnant en un mot aux ache- teurs mille petits avantages, que ceux-ci ne trouvaient et no trouvent pas encore toujours en France, ils ne tardèrent pas à s'assurer des débouchés importants, là où nous avions été jusqu'alors les seuls fournisseurs. Encouragés parées premiers sucrés, ils augmentèrent con- sidérablement leurs plantations, ne cultiva ut qu'un très petit nombre de variétés — mais les meilleures — et ne s'em- barrassant pas des « fi uitsdecol lection », comme nous avons tenda • à le faire chez nous. C'est ainsi que prit naissance l'industrie des « fruits de luxe » dans le Tyrol du Sud. Les cultivateurs du Tyrol ont eu de nombreux imitateurs et des plantations considérables ont été faites ces dernières années : en Styrie (Pommiers), en Hongrie (Pommiers, Vignes, Pruniers), dans l'Allemagne du Sud (Poiriers et Pommiers), en Crimée (Pommiers) et sur de nombreux points de la. Russie méridionale (Bessarabie, Podolie), en Belgique, en Hollande, en Angleterre, etc. Faut-iJ aussi parler du Canada et des Etats-Unis où des milliers d'hec- tares sont plantés d'arbres fruitiers — principalement des Pommiers —en pleine production? Est-ce à dire que la situation soit désespérée et que les cultivateurs doivent abandonner la lutte'.' Non pas. Mais il est grand temps d'aviser. Grâce aux merveilleuses et inépuisables ressources qu'offre notre beau pays de France; grâce aux sérieuses qualités du cultivateur français, qui es! routinier, certes, mais qui aussi est intelligent, travailleur et économe, nous pouvons, j'en ai la conviction, envisager l'avenir avec confiance. Avec de l'initiative, de la persévérance et un sentiment juste des besoins futurs, [es cultivateurs peuvent non-seule- ment conserver leur situation actuelle, en ce qui touche au commerce d'exportation, mais encore l'améliorer considéra blement. Prévoir et organiser: la solution du problème est là. Danger de la surproduction. — Ainsi que je l'ai dit plus haut, les plantations d'arbres fruitiers prennent chaque jour une importance de plus en plus grande dans toutes les régions tempérées et habitées du globe. Indépendamment des pays que j'ai déjà cités, la colonie du cap de l'.r.nne Espérance, 1 Australie, la Tasmanie, etc. commencent en effet, à is envoyer régulièrement chaque année des fruits variés d'assez lionne qualitéqui, heureuse- ment, ne font pas grand tort aux nôtres, par suite du renver- sement des saisons dans les deux hémisphères. Il faut donc compter sur une énorme surproduction à bref délai, surproduction qui aura pour conséquences naturelles l'avilissement desprixet lamèxsente des produits inférieurs. Nécessité de ne produire que de bons et beaux fruits. — Cette perspective ne serait certes pas faite pour nous rassurer si nous ne savions, par contre, que les fruits de qualité inférieure seront les seuls eu tout au moins les premiers atteints et que les beaux fruits trouveront toujours preneur à des prix rémunérateurs. Est-çè que les grands crûs ont eu à souffrir de la mévente des vins en 1896? Non! il en est de même pour tous les articles de qualité supérieure. C'est là une vérité économi- que dont nous devons tenir grand compte. Aussi, conseille- rai-jeaùx cultivateurs français de s'attacher, dès maintenant, à ne produire et à ne livrer à la consommation que de /" au c fruits de bonne qualité. Le Poirier et le Pommier — je ne m'occuperai ici que de ces arbres — sont cultivables dans tous les pays tempérés, Fig. 74- — Ptychosperma Warleti. (Plante nouvelle, voir page 152.) mais ils sont loin de donner partout les mêmes produits. 11 faut, pour obtenir de beaux et bons fruits des conditions de sol et de climat qui, nulle part, ne se trouvent aussi souvent réunies qu'en France. C'est une supériorité incontestable q ne nous avons sur les autres pays. Sachons donc en profiter. (A suivre.) H. MARTINET. 156 LE JARDIN CULTURES MÉRIDIONALES LA BANETTE La Banette ou Dolique est une Légumineuse que l'on cultive beaucoup en Provence et dans le Bas-Languedoc. Elle doit son nom de Banetteà la conformation desesgousses qui ressemblent à des cornes de bélier. La Banette se nomme encore Haricot-dolique et Dolique mongette (Dolichus un- guiculatus). C'est une plante naine dont les tiges n'ont que de 0"40 à O^ôO de hauteur; ses feuilles sont d'une belle couleur verte, lisses et trifoliées, à trois folioles triangu- laires. La culture de cette plante est la même que celle du Hari- cot nain; elle est donc peu difficile à pratiquer et peut être entreprise par tous, sans qu'il soit nécessaire d'avoir de grandes connaissances en horticulture. Le terrain, dans lequel doit être semée la Banette. sera au préalable bien préparée! bien ameubli. On doit aussi bien le fumer. Le fumier de ferme est la meilleure fumure pour cetteculture. La Banettesesème, en Provenceetdans leMidi, un mois environ après les Haricots, Une température sen- siblement plus chaude que pour la germination des Haricots, est nécessaire à la germination de la Banette. On sème en lignes ou en touffes, et il faut avoir soin d'enterrerlesgraines assez profondément. Si on sème en touffes, il faut semer quatre ou cinq graines par touffe. Les touffes doivent être espacées entre elles de 0*30. On peut semer à la main sur ados. La Banette est plus délicate que le Haricot, et une frai- cheur constante doit être maintenue durant sa germination ; dans les commencements de la croissance de la plante. îles binages assez fréquents et des sarclages sont également nécessaires; il faut sarcler quand les plantes ont 0"06 à 0"07 de hauteur. Un binage est nécessaire une quinzaine de jours après ce sarclage. Si la terre est légère, et si la séche- resse survient, buttez légèrement pour activer la croissance des plantes. La Banette n'exige pas des terrains fertiles et l'un de ses avantages est qu'elle se passe d'arrosages et qu'elle croît, malgré cela, rapidement. Les fleurs de dimensions assez grandes changent de nuances et passent du blanc au rose et au lilas; elles ont sur leurs pétales une tache plus ou moins foncée qui les caractérise. Les gousses sont de forme presque arrondie. Les graines qu'elles renferment sont, lors- qu'elles sont mûres, d'un blanc jaunâtre avec un point noir au milieu. La maturité de la Banette, semée à la fin mai, arrive à la mi-août. Le meilleur mode de la cueillir, c'est de faire la cueillette delà mi-août à la mi-septembre, en plusieurs fois. Cette espèce de Dolique a produit des variétés ayant des graines de couleur et de grosseur différentes. La Banette ne craignant pas la sécheresse et ayant besoin d'une assez grande chaleur, est bien la Légumineuse par excellence de la Provence et des régions du climat méditerranéen. Aussi cultive-t-on la Banette ou Dolique mongette dans les pays du bassin de la Méditerrranée, en Italie, en Espagne et en Egypte. Outre le Dolique nain ou Banette dont nous venons de parler, on cultive aussi le Dolique à rames. Le plus appré- cié des Doliques à rames est le Haricot-dolique de Cuba ou Dolique asperge (Dolichus Asparagus) très cultivé en Italie. Ce Dolique atteint deux à trois mètres de hauteur; ses fleurs, de couleur jaune verdatie, produisent des gousses lon- gues et pendantes qui contiennent, lorsqu'elles sont mûres, des graines petites et rougeâtres. 11 est cultivé comme les Haricots à rames et ses gousses sont consommées en vert. Une autre variété de Dolique à rames, est le Dolique Lablab, que l'on cultive beaucoup en Egypte. Ce Dolique a les feuilles tant soit peu gaufrées, et atteint quatre à cinq menés île hauteur. Ses fleurs en grappes s,, ut violettes ou blanches, el -es gousses contiennent des graines blanches ou noires. Ses Heur-, sonl très jolies et leur floraison dure d'août en octobre. Cette variété est cultivée comme plante d'ornement dans le Midi, tomme pour les Haricots, des tuteurs sont nécessaires pour soutenir les Doliques à rames. Nous avons consacré ces lignes à la Banette pour faire connaître davantage cette excellente Légumineuse de Pro- vence, qui. par ses qualités, mérite que l'on donne une plus grande extension à sa culture dans la région de l'Olrt ter el dans tout le Midi. LAG. CULTURE EN POTS DES CANNAS Mon intention, en écrivant cet article, n'est pas de parler des Cannas tant au point de vue botanique et descriptif qu'au point de vue décoratif, ce sur quoi il est superflu de revenir, le sujet ayant été déjà à maintes reprises suffisam- ment traité dans ses moindres détails, dans ce journal. Je me propose, plus particulièrement, de parler aujour- d'hui de la culture des Cannas en pots et d'en développer les principes de culture basés sur les procédés pratiques dont les résultats sont des plus satisfaisants. Bien que, en principe, le Canna soit réputé d'une culture facile et soit relativement peu exigeant sur le choix du sol, il est néanmoins certains modes de cultures paraissant être a tous points de vue préférables. La culture des Cannas en pots diffère essentiellement de leur culture en pleine terre. Si l'on tient compte de l'extrême vigueur de ces plantes el des -oins assidus néces- saires au maintient de l'équilibre de la végétation dans une culture pratiquée aussi étroitement que la culture en pots, il est facile, même aux plus inexpérimentés, de reconnaître le mérite incontestable de cette culture, encore trop peu connue et qui est appelée à rendre de réels services. Lors de la mise en végétation, variant suivant l'épo- que et le but que l'on se propose, il convient de prendre toutes les précautions nécessaires pour détacher les rhizo- mes de la souche mère. On facilite cette première opération en débarrassant les rhizomes, à l'aide d'une spatule, de la terre y adhérant depuis l'arrachage; c'est ainsi que l'on j ■•■ut éviter toutes mutilations dans la division. Dès que le choix des rhizomes les mieux conformés est fait, on les ra- fraîchit avec la serpette. J'engage à se servir de poussière deeharbon de bois pour appliquer sur chaque plaie afin d en faciliter la cautérisation plus rapide ; faute de cette précau- tion, les rhizomes risqueraient de pourrir. Avant de pro- céder au premier em potage, il est bon d'attendreun ou deux jours, afin que les plaies se cicatrisent bien sons l'acti le l'air. Premier empotage. — Il est difficile de préciser au justeladate du premier empotage; d'une manière géné- rale, l'époque varie du 15 février au 15 mars, selon que la mise en végétation a été effectuée fin décembre ou fin janvier. A cet effet, on choisit des godets de grandeur en rapport avec la force et la nature des rhizomes, des goilei^ de 0ra,09 à 0°',1Û de diamètre conviennent, si toutefois ils sont suffisamment profonds pour permettre d'y placer un drainage suffisant. La composition de la terre à employer est la suivante: deux parties de bonne terre de jardin, une de terre franche calcaire et une de bon terreau de couche. A ce mélange, il esl bon d'ajouter un peu de sable. Le foui est ensuite inti- mement mélangé et grossièrement tamise. LE JARDIN 157 Les godets étant bien drainés, chaque rhizome esl déposé an fond et placé de façon à ee que sa partie supérieure puisse être aussi recouverte q n<' possible, puis on appuie quelque peu la terre autour de ce dernier dans sa partie inférieure, de manière à le maintenir aussi fixement que possible ; à la surface, la terre doit au traire être tenue meuble, pour que les racine--, lors de leur développement oe rencontrent aucune résistance et que, de plus, l'air, la chaleur et l'humidité puissent pénétrer plus facilement. Les godets son I ensuite placés sur une iuih-Iih préalable- ment montée à cette intention el donnant une température moyenne de 15 à IN" environ. On les enterre de moitié de leur hauteur seulement et de façon â ce qu'ils se trouvent à peu de distance du vitrage. De celle façon, le volume d'air étant plus restreint, la chaleur y est plus élevée. Les Cannas, comme beaucoup d'autres plantes cultivées s, lit sous verre, suit en serre, soit encore sous châssis, réclament une grande s. un nie de lumière, il est donc indis- pensable de maintenir les châssis aussi propres que possi- ble en lavant le vitrage dès que le besoin s'en fait sentir. D'autre part, je recommande tout particulièrement d éviter I arrosage des godets nouvellement placés sur la couche et cela jusqu â ce que la végétation si1 manifeste. En cas de trop grande sécheresse, il est facile d'y remédier en don- nant quelques bassinages avec de l'eau dans laquelle un a fait dissoudre du nitrate de soude à la dose de 1/2 gramme pour 1 litre il 'eau. Je crois indispensable de faire ici une première remarque au sujet des rhizomes laissés ainsi sans être arrosés contrai- rement àce que l'on est tenté de faire. Il est en etfet inu- tile d'arroser, car, d'une part, les rhiziunes de nature succu- lente sont par conséquent gorgés de matières nutritives en quantité suffisante pour aider la végétation à se déclarer, et, d'autre part, ces rhizomes sont en contact avec la terre fraîche et l'humidité développée par la couche en fermen- tation. Dans ces conditions, l'émission des racines se pro- duit de la façon la plus naturelle. Si l'on tient c pte de ces quelques détails donnés en passant, les Cannas se mettent en végétation d'une manière uniforme dans un délai relativement court variant de quinze jours ;, t h lis semaines. A ce moment, il faut apporter toute son attention aux suins. qui consistent à donner de l'air et à ombrer légère ment, pour protéger ainsi les bourgeons encore trop tendres de l'action trop directe des rayons solaires. Six à huit semaines suffisent pour que les jeunes plantes aient garni eu parti'' leurs godets de racines. Les réchauds ayant été renouvelés environ quinze jours avant, on doit songera établir d'autre part une seconde couche destinée à recevoir les plantes lors du deuxième rempotage. Deuxième rempotage. — D'une manier:' générale, même si quelques plantes ne sont pas encore prêtes à subir celle ii pi 'ration, on procède au deuxiè 'em potage dans le courant d'avril. On se sert de pots de 0",1 1 à0°,15, suivant la force des plantes; le compost à employer, préparé depuis deux mois environ, doit se composer des quantités sui- vantes : trois parties de bonne terre de jardin et une partie de terre franche; on ajoute, pour un dixième du mélange, du terreau de couche dans lequel on a mélangé intime- ment du fumier en décomposition avancée, pour la va- leur de 1 ::. Si l'on veut avoir une bonne végétation, condition essen- tielle pourobtenii une belle floraison , le compost doit ren- fermer les encrais suivants : superphosphate minéral 500 grammes; sulfate de potasse 250 grammes et nitrate de soude 150 grammes pour 100 kilos de terre. Dans le cours de ces deux mois, on doit avoir remanié le mélange deux ou trois fois. Environ sept à huit jours avant de procéder au nouveau rempotage,. on ajoute les engrais organiques suivants, qui i à base d'azote el susceptibles d'être utilisés par la plante dans un laps de temps relativement court: pou- di eiie 250 grammes, colombine 150 grammes, sang des- séché 100 grammes, corne torréfiée 500 grammes. i eci fait, on prend les pins grandes précautions pour conserver intacte les mottes des Cannas. On draine forte- ment les pois, puis on recouvre les tessons employés à cet effet avec du fumier décomposé que l'on appuie fortement sur ces derniers et on ajoute un peu de sable pour éviter que les racines ne soient en contact direct avec le fumier. Cette opération a pour but d'empêcher que les engrais ne se filtrent trop facilement dans la suite par les arrosages de\ enus fréquents. La terre, que l'on fait glisser autour de la motte à laide d un tuteur assez flexible, est ensuite serrée assez fortement autour de cette dernière en ayant soin de toujours conserver la surface meuble. Les plantes sont alors enterrées de nouveau sur la couche et distancées suivant les besoins. Étant donné la saison plus avancée et la plus grande robusticité des plantes, une température de 12 â 15" suffit pour entretenir une bonne végétation. Pour faciliter la reprise plus rapide, on tient le- châssis fermés et on doi leux où trois bassinages par jour. Dès que la végétation se manifeste à nouveau, on donne de l'air, et des arrosages suivant les besoins. Dans la première quinzaine de mai, les plantes ont une tendance à prendre un développement considérable, aussi est-il indispensable, à ce moment, de redoubler d'attention et d'enlever complètement les châssis. Ainsi, les plantes subissent des alternatives de froid et de chaleur, ee qui a pour but de maintenir l'équilibre de la végétation, de for- tifier les tissus sous l'action de l'air et de permettre aux inflorescences de se former dans de meilleures conditions. Néanmoins, il faut veiller à ceque les plantes ne durcissent pas par suite de l'air encore trop vif à cette époque de l'année. D'autre part, je recommande, d'une manière toute spé- ciale, de surveiller attentivement les [liantes pour éviter quelles s'enracinent dans la couche, soit par le fond des pots, soit pardessus les bords. Faute de cette précaution, les plantes ne tardent pas à devenir disgracieuses, par suite d'une mauvaise conformation. On évite cet inconvé- nient en ayant soin de tourner les pots de temps en temps. Si l'on observe bien cette recommandation, on est surpris plus tard des résultats obtenus : les plantes sont bien com- pactes et d'une végétation ramassée, et le feuillage, très étoffé d'ailleurs, tonne, par suite de la profusion des bourgeons qui se développent, de magnifiques touffes dont les inflorescences nombreuses se produisent avec ensemble, donnant à la plante un cachet tout particulier. Vers la fin de mai ou au commencement de juin, les plantes commencent à fleurir. Il est bon d'éviter que les inflorescences ne s'épanouissent complètement sous châssis, t in y arrive en les plaçant en serre lorsque l'inflorescence se montre. Dès lois, [es plantes pourront -être utilisées avan- tageusement. La plupart des lionnes variétés étant très florifères et multiflores, la floraison est d'autant plus pro- longée que l'on maintient les plantes en végétation plus constante par d abondants arrosages à l'eau contenant différents engrais, tels que: matières fécales, purin, nitrate de soude, etc. Si. au contraire, on s,- propose d'obtenir de meilleurs résultats et de produire des plantes poussées à un maximum de culture remarquable. Je conseillerai alors de donner aux plantes un troisième rempotage en pois de 0°,18, 0",20 à 0'",22 suivant la force des sujets. Ce dont nous parlerons dans un prochain article. (A suivre). JEAN GACHELIN. 158 LE JARDIN CULTURE POTAGERE CULTURE DU CARDON Le Cardon esl une plante qui a passablement de ressem- blances extérieures avec l'Artichaut. Comme chacun sait, le Cardon est cultivé pour ses feuilles ou, plus exactement, pour leur base et les cotes qui constituent un légume loin d'être dépourvu de qualités. Les plantes potagères ayantune véeétation aussi lente nue le Cardon sont rares. Semé de bonne heure par exemple sur coud t planté aussitôl que le temps le permet, il ne commence vraiment à prendre du développement qu'à l'arrière saison. Les semis de Cardon se fonl de plusieurs manières : sur couche OU directement en pleine terre. Je tiens à taire remarquer que le Cardon supporte mal la transplantation, à moins qu'il ne soit tout petit : dans ce cas. la reprise est certaine et n'est pas trop lente. A un autre point de vue, le Cardon est une plante qui n'apparaît sur les tables qu'à l'automne et pendant l'hiver. A mon avis, il me semble donc y avoir bien peud'intérêt à chercher à l'obtenir plus tôt. Quoiqu'il en soit, le I lardon est semé : 1" Sur couche sous châssis, en plein terreau cm dans de petits godets vers la fin du mois d'avril : puis mis en place dans lé courant du mois de mai. M'appuyanl sur les consi- dérations que j'ai données, je ne vois aucun avantage à agir ainsi. 2° Directement en place, vers la fin du mois de mai, dan un sol de fertilité ordinaire et profondément labouré linéique temps avant qu'il reçoive les semences. Cette deuxième méthode est susceptible de donner de 1res beau ; Cardons. Dans la. majorité des cas, il est préférable de s'en tenir à celle-là . Le Cardon étant une plante qui atteint habituellement de grandes dimensions, les pieds doivent être suffisamment distancés entre eux. Un mètre en tous sens est une bonne distance permettant aux feuilles de se développer dans toute leur longueur sans trop se gêner. Aux emplacements déterminés et marqués, après avoir incorporé' au sol un peu de terreau, on pratique à la main, de légères dépressions de 0™15 de diamètre environ, au fond desquelles on sème quatre ou cinq ".raines, ii ll"0:i de dis- i ; 1 1 1 . e les unes des autres. Une fois la germination effectuée, lorsque les jeunes Car- iions sont très apparents au dessus du sol, et qu'il n'y a plus aucune crainte à eonce^ oir sur l'avenir de ceux qui doivent cire conservés, on l'ail choix des pieds les plus vigoureux, puis on supprime tous les autres, pour n'en conserver qu'un seul à la distance indiquée. J'ai dit que le Cardon avait une végétation lente, aussi convient-il d'utiliser la surface comprise entre les lignes par une plantation de salade- (Laitues, Cbi 'ées) el même un semis de Radis. Pendant la. croissance, indépendamment des binages assez fréquents du sol, assez souvent, le Cardon réclame de fréquents arrosages, surtout pendant les mois de juillet et d'août. Nous le saxons, [a partie alimentaire du Cardon réside dans les côtes des feuilles qui se sont élargies el épaissies. Mais le rhizome qui se trouve dans la terre est aussi excel- lent, il faut donc avoir soin, lors de l'arrachage, de ne pas le laisser dans la terre. Les col es des feuilles ne sont vraiment excellentes qu'après avoir été privées de lumière pendant quelque-temps, lors- qu'elles sont devenues blanches. Les Cardonsse blanchissent ordinairemenl lorsqu'ils sont parvenus à leur entier développement, à la (in du mois de septembre ou dans la première quinzaine du mois d'octobre. Le blanchiment peut se faire sur place ou bien dans une cave ou dans un cellier. Dans la première méthode. les feuilles des Cariions sont toutes relevées et maintenues dans cette position au moyen de plusieurs lien-. Ainsi réunies, elle- -oui entourées de paille sur u épaisseur suffisante pour empêcher la lumière il \ pénétrer, puis, puni- donner plu- de fixité aux pied-, on en butte la base. Dans la deuxième, les Cardons préparés comme il vient d'être dit, empaillés ou non. suivant l'obscurité du local. sontarrachés puis portés à la ca\ e où ils sont plantés les uns à coté des autres, le rhizome enfoncé dans du terreau ou dans du sable. Si la caveesl suffisamment obscure, il est absolu mont inutile de les empaïller, on se contente do le- \ placer en maintenant le- feuilles relevées. Lorsque le- cote- sont jugées suffisamment blanches, les Cardons peuvent être livres à la consommation. Les pieds destinés à blanchir au dehors peuvent être ren- trés en cas de froids \ if-. Le ('avion de Tours et le Cardon plein inermesoni deux excellentes va riéi es ; quoique la seconde ail l'avantage de ne pas être munie d'aiguillons, la première est cependant tou- jours la plus cultivée. .1. FOUSSAT. LES SOUCIS Si ce u i;iai l le dédain stupide qu'on montre chez nous, mais heureusement chez nous seulement, pour les (leurs jaunes en générale! pour les Soucis en particulier, que Ton trouve, dit-on, trop u couleur de ménage », ils seraient sans doute autant estimés qu'il i dédaignés. Mais est-ce à dire que e dédain soit justifié? Mille fois non. car il n'est pas à notre connaissance, de plantes produisant plus d'effet déco- ratif pour aussi peu de soins ipi en exigent les Soucis. Mais voilà, leurs fleurs sont jaunes ! Les arguments ne manquent pourtant pas pour plaider la cause du jaune. C'est une des trois couleurs fondamen- tales, une de- plus communes dans les fleurs, la plus voyante, celle qui s'altère le moins à la lumière, lapins durable el aussi la moins fragile. 11 suffit, pour se rendre compte de sa valeur décorative, de la comparer aux autres couleurs, ou même simplement de comparer une touffe de Soucis à une autre plante voisine. Du reste, les Soucis ne sont pas tous uniformément jau- ne-, il \ en a de toute- les nuances, depuis le blanc jau- nâtre jusqu'au jaune d'or foncé, à l'orangé, à. l'abricot el aussi des panachés de brun. Les Soucis ont un avantage prépondérant au point de vue cultural sur les autres plantes d'ornement el cet avan- tage esl tout particulièrement appréi table pour les amateurs .u ue peinent consacrer beaucoup de temps, ni d'argent à leur jardin. Quelques sous suffisent pour se procurer les graines nécessaires à l'ensemencemenl d'une corbeille et, au besoin, ces -raines se contenteront d'être jetées au hasard sur la terre. Quelles sont doue les plante- qui peuvenl bien être moins exigentes qu'eux '.' Leur porl est d'une régularité remarquable, leurs tiges et pédoncules sont suffisamment forts pour ne jamais se cou- cher ni se casser et ne nécessitent par suite aucun tuteurage ni pincement : ils supportent sans souffriT la grande cha- leur, la longue sécheresse et ne nécessitent aucun arrose- meiii : il- -eut absolument exempts de toute maladie et des ravages des insectes; leur tiiiraison esi généreuse el de longue durée el la couleur vive et bien tranchée des Heur- LE JARDIN 150 permet d'en former des groupes bien voyants sur les points éloignés des vues perspectives, d'en obtenir, en les asso eianl à d'autres plantes à Qeurs de couleurs différentes (rouge, lilas, bleue ou violette), des contrastes d'un très bon effet. <'n peut encore et très avantageuse ut en disséminer des pieds sur les bords des massifs d'arbustes, en former des bordures, des lignes, des touffes éparses dans les plates bandes ou en orner au besoin complètement les corbeilles. Enfin, leur peu de délicatesse permet facilement d'en obte- nir en fleurs à toute époque de l'année, même en plein hiver et alors ils ne feraient pas mauvaise figure dans les serres froides et jardins d biver. Tous les Soucis de nos jardins sont des variétés horti- coles et à fleurs doubles du Calendula ofjicinalis. origi- naire de l'Europe australe. Ces variétés, dont l'origine de quelques-unes est déjà fort aneienne, sont au nombre du m- bonne demi-douzaine et remarquables par les grandes dimensions de leurs Heurs et leur duplicature parlait'-, i tant est qu'on puisse appliquer ce terme à des Composées. Les pins distinctes el les plus remarquables sont : -JfPI t . ..:*• f^ Fig. 75. — S suci double panaché Météore. Souci double à grandes fleurs, à fleurs très grandes et d'un beau rouge orangé foncé. Souci double blanc jaunâtre, à fleurs un peu petites, mais blanc crème ou jaunâtre. Souci double panaché Météore, à Heurs larges, dont les ligules sont curieusement lignés d'orange et de saumoné, avec l'extrémité frangée, ce qui leur donne un aspect pana- ché et très élégant (fig. 75). Souci double panaché Prince d'Orange, diffère simple ment du précédent par sa couleur plus foncée. Souci double jaune vif, que son nom caractérise suffi- samment. Souci double à la. Reine, ou Souci de Trianon, à fleurs jaune clair, parfois nuancées d'un peu de brun, à l'extrémité des ligules. Souci double Le Proust, à fleurs un peu bombées, jaune nankin ou abricoté spécial, avec le sommet des ligules hm- brié et finement bordé de brun. Souci double prolifère, S. à bouquet ou .S'. Mère de famille. Variété plus curieuse que réellement décorative, dont les capitules produisent, comme dans la Pâquerette de ce dernier nom, plusieurs autres petits capitules pédi celles, disposés eu i-niiro sous le capitule principal. ainsi qu'on le voit nettement dans la fig. 715. i >n cultive encore dans les jardins quelques autres espè- ce de Soucis, dont les deux suivantes sont les principales; la dernière n'est pas, du reste, un Souci dans le s.-ns bota nique et n'est plus admise dans ce genre. Souri suffrutescent (Calendula suffruticosa Yahl). h. pèce à longues tiges rameuses, grêles, divariquées, touf- Fig. 76. — Souci prolifère. lues, garnies de petites feuilles étroites et produisant de nombreuses petites fleurs jaune vif, simples et longuement pédonculées (fig. 77). Malgré son nom, qui peut, le faire supposer vivace, il n'en est pas moins parfaitement an nuel. Il est encore peu répandu, car son introduction de I Algérie ne date qtie de 1889. Souci plumai (Calendula vel Dimorphotheca pluvialis Mœnch.) Plante annuelle, introduite du Cap depuis plus de deux siècles, formant une touffe étaiée, diffuse, dont les rameaux se terminent par des capitules longuement pédon- cules, simples, à fleurons rayonnants blancs en dedans, vio lacés en dehors, avec le disque pourpre violacé. Ces capi- tules s'épanouissent le matin et restent ouverts jusqu'à 3 ou 1 heures; mais, lorsque le temps s'assombrit ou qu'il sur- vient un orage plus tôt, ils se ferment et cette aptitude bien Souci suffrutescent. connue du teste, qui a valu ;\ la plante ses noms familiers il.- Souci pluvial on Souci hygrométrique. Il eu existe une variété double, dont les capitules restent épanouis toute la journée, et leur aspect est particulier à cause de la couleur violacée de la face externe des languettes, <■'• qui les lait, paraîtrecomme panachés. Enfin, on a obtenu une formedite 160 LE JARDIN hybride, don) Les fleurons Liguléssont blanc jaunâtre ci non violacés en dehors. Quelques autres espèces de Calendula et de Dimorpho- ieca ont encore été introduites, niais comme elles ne valent pas la précédente au point de vue décoratif, on ne les ren- contre guère que dans les jardins botaniques. La culture des Soucis e*t m simple, que nous pourrions parfaitement nous dispenser d'en parler. Nous pensons néanmoins qu'il n'est pas inutile d'en dire quelques mots, ne serait-ce même que pour en faire ressortir l'extrême simplicité. Tour obtenir îles plantes forte- ci llcuries de bonne heure, on sème en septembre el on repique les plants en pépinière abritée, pour ne les mettre en place qu'au printemps sui- vant. Pour la floraison estivale, on sème de mars en mai, préférablement en pépinière, et pour obtenir des plantes fleuries à l'auto I au besoin en hiver, on sèmeen juillet- août. Les plants supportent facilement la transplantation, même à une époque avancée, si on a soin de leur ménager une petite motte et de les arroser pendant quelques jours. L'espacement nécessaire entre les pieds esl d'environ 0m50. On peut au besoin semer en place au printemps, mais alors très clair et il faul encore ne pas craindre d'éclaireir les plants, car les plantes deviennent alors plus fortes et plus belles. Les soins sommaires de propreté son) ensuite seuls indispensables, car ces plantes supportent facilement la sécheresse. Le Souci pluvial supportant difficilement le repiuage ordinaire, on le sème habituellement en place, au prin- temps, et de préférence en touiîos de plusieurs pieds. Souhaitons, pour terminer, que ces lignes puissent faire pâlir aux yeux de nos lecteurs, le. malheureux jaune de nos Soucis. S. MOTTET. Les Froduiis de Culture forcée aus Halles Les Haricots vert tins se sont vendus de 3 fr. 50 à 8 francs le kilo. Pendant cette première quinzaine de mai, il a été apporté environ 200 Melons chauffés; selon sa grosseur et sa finesse, le Melon de bonne qualité fait de 10 à 30 francs. Environ 180 kilos de Raisin Frankenthal, de 8 à 14 francs le kilo. De M. Anatole Cordonnier, le premier Raisin Muscat, le 12 mai, vendu 22 francs le kilo; puis ensuite de 15 à 21 francs. De ce même producteur, du Raisin Fosfer's Seedling, adjugé de 12 à 17 fr. 50 le kilo. Quelque beaux Cerisiers, bien couverts de fruits à matu- rité, de 6 à 30 francs. La caisse de Cerises Anglaise, de 5 à 6 francs. Les dernières Framboises Hornet, à 3 fr. 50 le petit pot. Les prix des Fraises sont toujours faibles; quelques caisses de Fraise Noble (Laxton) se sont vendues encore moins cher que la Fraise D' Movère. Les mauvais temps des premiers mois de l'année ont occasionné la chute de beaucoup de Pèches de première saison; il en reste peu, mais elles sont belles, aussi sont- elles adjugées à des prix assez élevés variant entre 1 et 2 francs pour les moyennes, et 3 à 12 francs pour les grosses et les extra. Quelques Pêches Grosse Mignonne, qui ne se sont pas vendues plus cher que les Pêches Amsaen, parce qu'elles ne sont pas d'un aussi beau coloris que ces dernières. Les Brugnons de provenance belge s'adjugent de 14 fr.50à 26 francs la caisse de 6 fruits. Environ, 200 Prunes à 1 franc. La vente des Ananas en pots est presque nulle. Les fleurs printanières ont remplacé les fleurs de culture forcée; il ne reste d'intéressant à signaler que les bottes de Roses depuis 1 franc jusqu'à 8 francs, pour les Roses La France extra. Les Lis, de 3 à 4 francs. J. M. BUISSON. Société Nationale d'Horticulture de France Séance du 13 mai 1898. COMITÉ D'ARBORICULTURE D'ORNEMENT. Le principal attrait de la séance résidait surtout dans les nombreux apports de Lilas. Tout d'abord, le lot de remarquables variétés présentées par le Muséum, parmi lesquelles : les intéressants hybrides de Syringa Josikea et de Syringa Emodi, le curieux Lilas de Perse à feuilles laciniées, les belles variétés: Aline Moqueris, Lucie Balte). Géant des batailles, Léon Si- mon, etc. En outre, plusieurs jolis Deutzia. L'apport de M. Croux, du Val d'Aulnay, était également fort beau ; en outre des variétés à fleurs doubles : Mme Le- moine blanc, Michel Buchner ardoise, etc., et des variétés simples, comme Marie Legray, Alun' Moqueris, etc.. une très belle variété nommée Macrostachia, à grandes fleurs rosées, a été très admirée. M. Lecointe, de Louveciennes, présentait sa remarqua- ble variété de Lilas Mlle Fernande Viger, à fleurs blanc pur, en thyrses énormes. M. Thureau, de Garches, soumettait, à l'appréciation du Comité, deux variétés de Lilas: l'une inédite à (leurs violacées très jolies, l'autre à fleurs blanches nommée Mme Thureau, peu différente de Mlle Fernande Viger. M. Cochet-Cochet, de Coubert, avait apporté la variété de Lilas improprement dénommée Phitemon Cochet et dont le nom véritable, ainsi que l'a fait remarquer le pré- sentateur, est Philemon tout court. M. Bruneau, de Bourg-la-Reine, en outre de quelques belles variétés de Lilas et d'arbustes variés divers, tels que Spirœa Van Houtei, etc., un Chamœcerasus à fleurs roses, a très grandes fleurs. Enfin, de M. Baltet, de Troyes, un apport, très important d'arbustes divers fleuris: Lilas, Paria, Cytisus etc., parmi lesquels se remarquait le toujours curieux Cytisus Aaami. COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE. M. Parent, de Rueil, continuait ses apports de Pêche Amsden et présentait en môme temps six splendides Pêche Grosse Mignonne. COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE. M. Parent présentait également deux jolis petits Melon Cantaloup Prcscott, encore mieux formés et plus beaux que celui apporté à la dernière séance. COMITE DE PLORICULTURE. M. Page, jardinier-chef chez M. Robert Lebaudy, avait apporté un lot de Caladium du Brésil d'une culture irré- prochable et de coloris remarquable, ainsi que de beaux Srreptocanpus, de coloris très variés. M.Gillard,de Boulogne, de superbes Chrysanthemum fru- tescens var. Etoile d'or ou Anthémis Etoile d'or, bien fleuris et bien boutonnés ; variété déjà ancienne, que le présentateur est parvenu à faire fleurir toute l'année abondamment . M. Béraneck présentait un Gardénia Fortunei, ancienne plante très vigoureuse, mais moins florifère que les variétés plus nouvelles. De très beaux Pétunia superbissima à /'leurs doubles étaient présentés par M. Dupanloup : par M. Caulier, de Beauvais, des fleurs de ses remarquables variétés de Ciné- raires tant admirées au dernier Concours agricole de Paris. Enfin, M. Jarry-Desloges avait apporte de très belles Meurs d'Arisio/ochia brasiliensis, espèce très florifère et très ornementale, confondue à tort, ainsi que l'a fort bien expliqué, l'an dernier, notre collaborateur, M. J. Gérôme, avec les A. grandiflora et A. gigantea (t). COMITÉ DES ORCHIOÉES M. Ragot, de Paris, présentait un fort joli Lœlia hybride de L. grandis XL. cinnabarina et quelques belles espèces et variétés de Masdevallia. M. Piret, d'Argenteuil, un beau Cattleya Mossiœ. M. Bert, de Bois-Colombes, une nouvelle variété remarquable A'Odontoglossum crispum, qui a reçu le nom de Président Viger. M. Belin, d'Argenteuil, un Cat- tleya Skinneri alba et "le Sobralia imperatrix, présenté pour lapreniiere fois àla Société et m111 '■<■ été 1res admiré. M. Béraneck, de Par s, un fiel exemplaire d'Oncidium Marschallianum. M. Bouchardot, de Paris, le Masdevallia Veitchiana grandiflora, assurément la plus belle variété de Masdevallia, Enfin M. Mantin, amateur à Olivet, d'intéres- sants hybrides de son obtention, parmi lesquels : le La-lio- Cattleya elegans bicolor, le Cypripedium inversanium, etc. J. FOSSEY. (1) Le Jardin, 1897, page 308. LE JARDIN 161 LE JARDIN. - N" 271. - 5 JUIN 1898. CHRONIQUE Doit-on dire un bulbe on une bulbe'? L'habitude fait de bulbe un mot masculin, l'Académie, au contraire, !<• veul au féminin. Quelques botanistes, peu nombreux il est vrai, sontde l'avis de l'Académie, entré autres Duchartre. Larousse penche pour le masculin. Il nous semble qu'il n'y a pas grand inconvénient à laisser dire un bulbe ou une bulbe. Les intéressés choisironl suivanl leur tendance d!esprit, d'autant plus que. pour Littré, les bulbes des botanistes sont féminins, tandis que le bulbe des anatpmistes, (bulbe du cerveau, bulbe artériel etc.) est du masculin. Suivant l'an- tique usage et malgré l'Académie, je suis avec les anato- mistes et, si vous n'j voyez pas d'inconvénient, je conti- nuerai à dire et à écrire : un bulbe. * ■ Du rôle des éclipses dans la botanique! M. Marshal Woodrow nous le fait connaître dans une note du Garde nors' Çhroniclo relative aux collections botaniques faites dans le Deccan, par la mission chargée d'observer l'éclipsé totale du 22 janvier 1898. La dominante dans la végétation naturelle était formée de Prosopis spicigera, de Dichros- iachys, de Cassia, de Crotalaria, de Cardiospermun Hali- cacabum. 130espècesont été recueillies, parmi lesquelles 1rs Graminées 6gurent pour 26 et les Légumineuses pour 27. Une seule était nouvelle pour la science, une Graminée à laquelle, en raison des conditions dans lesquelles elle a été découverte, M. Woodrow adonné le nom de Isachne obs- cure et qui. sous sa dénomination vernaeulaire de Tan- Sawa esl usitée dans l'alimentation. L'Exposition de la Société nationale d'horticulture; qui vient d'avoir lieu, aétéun véritable succès à tous les points de vue. Son Salon des Beaux-Arts est une des plus heu- reuses innovations qu'on pouvait imaginer. La presse toute entière a été unanime à célébrer, comme elles le méritaient . les floralies des Tuileries. C'est à peine si une voix discor- dante signale à la vindicte publique « les vendeurs de ca talogues, qui se croient obligés de hurler leur marchandise d'une voix agaçante ». Notées en passant quelques appré- ciations plus ou moins fantaisistes telles que : « les Arums sont froids mais ils embaument non bien encore: « les l'élargoniums sont honnêtes aussi, avec un peu des fautes de coloration qui sentent la province et fonl songer à des chapeaux de notairesses ou de préfètes à l'office du diman- che » et ailleurs . « les Lilliacées, plus ardentes que les Lys et moins sataniques pourtant que leurs frères les Lys rouges, les courbes voluptueuses des Clématites comme de jeunes veuves consolables et amoureuses... » Après cela. tirons l'échelle. ■ Lu dans ua journal qui se publie en Algérie:» M.X., hor- ticulteur de Paris, a l'honneur d'informer « l'honorable pu- blic » qu'il arrive dans cette ville avec un assortiment con- sidérable de plantes venant directement de ses pépinières : arbres fruitiers, arbres et arbustes d'ornement,., une gratifie collection de Rosiers nouveaux et remontants ayant obtenu 1rs premiers prix aux Expositions de Paris. Dernière semaine de vente ; prix réduits. » Est-ce la collection mise en vente qui a obtenu les premiers prix ou bien est-elle formée de variétés ayant été honorées de cette haute récom- pense ?.. On ne peut que conseiller aux habitants de la ville de 1). de faire un ample choix...., il est plus que probable qu'ils en recevront pour leur argent. Ya-t-il falloir mettre bientôt les Orchidées à l'index! i rn-iiiies d'entre elles s. un aussi dangen uses que lés fruits américains qui ont amené en Europe l'énigmatiqùe San Jose'jScale. Avec une touffe de. Chysis aurea, est arrivé à Londresun insectedu pays du fameux l'on de Saint-Joseph, un cousin de VAspidiotus, leCereplastes cistudiformis, du Mexique et du Chili. L'Angleterre va-t-elle, en manière de représailles, prohiber les arrivages de végétaux ou de fru^ps de ces deux pays"? Ce ne uè serait que logique, si elleagissait comme L'Allemagne, oh plutôt si elleavaiten vie'ae ehereher une querelle... d'allemand. i » 1 1 va pouvoir, parait-il, prévoir la température minima de la nuit, dans l'après-midi de la journée qui précède. D'après le Directeur du Jardin botanique de Dresde, les celées nocturnes du printemps peuvent être évitées en déterminant d'avance, comme suit, le maximum d'abaisr e ut du thermomètre pendant la nuit. <»n prend la tem- pérature à deux heures de l'après-midi avec un thermo- mètre mouillé dont le réservoir a été entouré de gaze imbi- bée d^eau et on déduit 4 degrés et demi. La difléren oi- responct, à un demi degré prés, à la température minium de la nuit suivante. Ainsi, si le thermomètre mouillé donne li" à deux heures, il faudra s'attendre à avoir, comme mi- nimum de l'abaissement nocturne, 2 degrés 1/2. Si, ces indi- cations sont exactes, nul doute qu'elles ne rendent de signa- lés services aux horticulteurs. Le Gardcncrs' Chronicle nous annonce l'apparition d'une nouvelle rose qui sera certainement la bienvenue ; la planche qui accompagne l'article est tout à fail engageante. Ce nouveau Rosier n'est autre que le produit d'un croise- ment entre le Rosier Polyantha Golden Fainj, variété naine introduite par Bennett, et le curieux ÇrimsonRam- bler qui a joué le rôle de porte-pollen. Par l'ensemble de ses caractères végétatifs, il rappelle le Crimson Rambler, tout en étant un peu plus délicat. Le coloris est blanc teinté de rose et de saumon et les fleurs, réunies en groupe par 15 à 25. Cette rose à sensation est encore une haute nou\ eauté puisque les premières fleurs n'ont été présentées à la Société royale d'horticulture de Londres que le 26 avril dernier par MM. Paul and Son. ■ Quelle est au juste la valeur alimentaire des Champi- gnons? On a donné comme parole d'Evangile que ces Cryptogames peuvent rivaliser avec les aliments les plus substantiels ; e'esl de la chair végétale, répète-t-on à s.-itiéié. Dernièrement encore, le mycologue américain Peck décla- rait que, secs, ils renferment jusqu'à 50 0/0 de protéine ou de matières azotées. Ce serait trop beau et, à l'époque de la poussée, les boucheries n'auraient plus qu'à se fermer. 11 faut en rabattre de beaucoup devant les analyses ininu lieuses faites par Mendel. Le. Champignon de conclu- ne contient que 1,12 pour 0/0 d'azote; le Coprinus comatus 5,79; le Marasmius oreades, 5,97 el la Morille, 1,66. I.1' pouvoir nutritif est donc infiniment moindre qu'on se l'était imaginé. La teneur en azote est faible, mais relie en hydrocarbonés nutritifs, permet d'eu l'aire des aliments .iri-essoii-es, sans pouvoir leur attribuer un rôle essentiel dans la nutrition. Willy, le joyeux Willy, demande pourquoi on ne s'ali- niénte pas uniquement de légumes et de fruil , i bai nu sui- vant ses affinités. Ainsi le Cèpe serait réservé aux vigne rrjôs, les Navets aux artistes, les Carottes aux troupiers, les Fruits secs aux employés de ministères, les Groseilles à maquereaux aux gentilshommes sans moeurs, la Poi aux filles d'Eve, la Chi-Corèe aux Chinois, les Pois aux lutteurs, les Dattes aux historiens et arrêtons-nous car « le lecteur français veut être respecté. » P. 1IARIOT. 162 LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Mérite agricole. — A l'occasion de l'inauguration du Monument Hardy, M. le Directeur de l'Agriculture a re- mis, au nom du Gouvernement, à M. X. Lafosse le dé- voué Professeur, agent comptable de l'Ecole, la croix d'officier du Mérite agricole, récompensant ainsi les nom- breux services rendus par le collaborateur infatigable de M. A. Hardy. Cette distinction bien méritée a été saluée d'applaudissements répétés auquels s'associeront tous ceux qui connaissent M. Lafosse. D'autre part, M. J. Coutan, l'un des sculpteurs du Mo- nument, a été nommé chevalier du mêmeordre. Le Conseil supérieur permanent de l'Enseigne- ment agricole. — Ce n'est un secret pour personne que renseignement agricole, malgré son organisation excellente en principeet malgré les immenses services qu'il a déjà rendus, n'a pas donné encore tous les résultats qu'on en attendait et a surtout réussi à une chose, à grever assez notablement le budget. Le rapport de M. Méline sur l'enseignement agricole, inséré au Journal Officiel du 28 mai. après avoir exposé le classement hiérarchique en trois degrés correspondant aux trois degrés universitaires (le primaire, le secondaire et le supérieur) des créations se rapportant à. cet enseignement et après avoir établi que les quatre-vingt deux écoles for ment un budget de 4 millions de francs, constate que la première chose dont ou est frappé, est la disproportion existant entre le nombre des professeurs (tiô!) et celui îles élèves (2.850 seulement!). De plus, ajoute le rapporteur, dans beaucoup d'établissements, il n'y a guère que des boursiers et, sans eux, il faudrait presque fermer l'école. Enfin, à leur sortie des écoles, ces boursiers.au lieu d'aller à l'agriculture, comme cela devrait être, demandent pres- que tous des emplois de l'Etat et surtout des places de pro- fesseurs. Si bien que, pour une quinzaine «le places actuel- lement vacantes, il y a plus de cinq cents demandes! Il est donc bien démontré qu'il y a d'urgentes réformes à apporter et c'est clans le but d'étudier en quoi elles doivent consister qu'a été décidée la création d'un conseil perma- nent supérieur de l'agriculture. Ce conseil sera composé de membres de droit et de trente membres nommés par décret. Les membres de droit sont : Le ministre de l'agriculture, président ; le directeur de l'agriculture; le directeur des forêts; le directeurde l'hydrau- lique agricole; ledirecteur des haras; le chef du cabinet du ministre de l'agriculture; les inspecteurs généraux de l'agri- culture et de renseignement agricole; l'inspecteur général des écoles vétérinaires; le directeur de l'Institut agrono- mique ; le directeur de l'Ecole forestière ; le directeur de l'Ecole nationale d'agriculture de Grignon ; le président de la Société nationale d'agriculture de France; le président île la Société nationale d'encouragement à l'agriculture ; le président de la Société des agriculteurs de France. Les autres membres sont choisis parmi les notabilités agricoles et scientifiques, parmi les membres du corps enseignant, parmi les agricultures et les présidents d'asso- ciations agricoles. Voici leurs noms: MM. Bénard, membre de la Société nationale ((agricul- ture; Berge (René), directeur d'exploitations agricoles; Cornu, professeur au Muséum d'histoire naturelle ; Dehé- rain, professeur au Muséum ; Dybowski, directeur de I agriculture et du commerce de la régence de Tunis ; Egrot, [.résident du syndicat des constructeurs de machines et d'instruments d'agriculture; Portier, administrateur du comice agricole de Rouen ; Grandeau, professeur au Conser" vatoire des arts et métiers ; Jonnart, du Périer de Larsan, de Saint-Quentin, Yiger. députés; Le Play et Teisserenc de Bort, sénateurs: Lhotelain, président du comice agricole de Reims; Lugol, président de l'Union des associations agri- coles du Sud-Est; Maldant. président de la Société vinieôle de Beaune ; Magnien, professeur d'agriculture de la Côte- d'Or ; Mersey, conservateur des eaux et forêts: Moisant, Nouette-Delorme, Prillieux, Sagnier. Têtard et Vacher, membres de la Société nationale d'agriculture ; Petit, pré- sident du syndicat agricole de Seine-et-Oise ; Saint-René- 'taillandier, vice-président de la Société des viticulteurs de France ; Tisserand, directeur honoraire de l'agriculture ; Tribou. ancien président de l.a Société des agriculteurs du Nord ; Trouard-Riolle, inspecteur de l'enseignement agri- cole. L'horticulture n'est donc représentée, dans ce conseil, que par MM. Yiger, député, Président de la Société nationale d'horticulture de France et Max-Cornu, le savant Professeur de Cultures du Muséum . Il est vrai que leur compétence ci leur dévoùmentà la cause de l'horticulture nous sont des garants que l'enseignement horticole ne sera pas oublié. Fête de bienfaisance de la Société nationale d'horticulture de France. — Cette tète, organisée au profit de la caisse de secours de la Société, a eu lieu le samedi 21 mai dans la grande salle des séances de la Société et a été de Ions points réussie. La salle avait été admirablement décorée par M. Dallé, horticulteur à Paris, qui avait tenu à se surpasser, et y avait réussi. Aussi, tous les assistants, qui formaient, on peut le dire, autant de connaisseurs, ont-ils été unanimes pour lui adresser leurs compliments aussi vifs que sincères. Le concert, organisé- par M. Emile Bourgeois, avec le concours d'artistes de la Comédie-Française, de l'Opéra- Comique, de l'Odéon, etc.. a été des plus intéressants, tant par la valeur des artistes que par le choix des sujets. Le bal, très animé, qui a succédé au concert et a clôturé la fête, a eu un cachet parfait de bon ton et d'élégance, en même temps qu'un véritable caractère familial. Il réu- nissait nombre de jolies jeunes femmes et jeunes filles aux fraîches et élégantes toilettes, et ne s'est terminé qu'à cinq heures du matin. Chacun s'est séparé en se promettant à l'année prochaine. Étant donné le succès parfait, répétons-le, obtenu par celle première tentative, il n'est pas douteux, en effet, que cette fête ne prenne une importance chaque année de plus en plus grande, au profit îles infortunés de l'Horticulture ël pour la grande joie de la jeunesse horticole et de l'âge mûr aussi. Celle première fêle, dont le produit a élé de 3.700 francs, laisse, une fois les frais déduits, une somme d'environ 500 à 600 francs dans la caisse de secours, ce qui est un fort joli résultat. M.. Mme et la toute charmante Mlle Fernande Viger avaient, en honorant la fêté de leur présence, marqué quelle profonde sympathie ils portent à tout ce qui touche à. l'horticulture. Le Congrès horticole de 1898. — Le 14° Congrès organisé par la Société nationale d'horticulture de France s est ouvert, en présence de 215 membres, le vendredi 20 mai, à 3 heures, sous la présidence de M. A. Viger. Etaient pré- sents au bureau. MM. IL de Vilmorin, Mussat, Chatenây ei Bergman. M. Le Président, dans une de ces allocutions si spirituelles dont il a le secret, a tout d'abord examiné brièvement l'importance des travaux misa l'étude el la valeur des mémoires présentés. lia adressé ensuite ses félicitations et celles du congrès au secrétaire, M. Bergman, promu, ainsi que nous l'avons annoncé, au grade d'officier de l'Instruc- tion Publique.à l'occasion du Congrès dont il est le secré- LE JARDIN IG3 taire depuis 1 I ans. Puis, après avoir remercié les auteurs des mémoires préliminaires, il a procédé à la nomination des récompenses suivantes : Pour la deuxième question (Des styles et des genres de l'ornementation des jardins et leur application), une médaille d'argent a été accordée a notre collaborateur M. Albert Maumené. Pour la cinquième question (Des assolements eu culture potagère, principalement étudiés pour le jardin du proprié taire ou du particulier: indiquer tout ni qui est de nature à favoriser la succession régulière dos récoltes), quatre mé- daillesonl été décernées : une médaille d'or & noire cama- rade M. A. Magnien, chef de cultures à l'Ecole nationale d'agriculture do Grignon; une médaille de oermeil à notre camarade et collaborateur M. .1. Foussat, chef de cultures à l'Ecole pratique d'agriculture Mathieu de Dombasle, àTom- blaine près Nancy ; une médaille d'argent à M. Ed. Zacha- rewiez, professeur départemental d'agriculture de Vaucluse : une médaille de bronze à M. .1. B. Lavialle, instituteur à I londat. Pour la sixième question (Etude des parasites végétaux qui attaquent les Rosacées usitées en horticulture; exposé des moyens propres àen prévenir ou a en combattre l'action), le mémoire de M. Roze a été admis à l'impression. Pour la huitième question (Dos poteries usuelles et do leur importance dans l'horticulture), une qrande médaille d'argent a été décernée à M. Wiriot, ingénieur, fabricant de poteries. Pour la neuvième question (De l'influence du sujet sur le greffon et du greffon sur le sujet), le mémoire de M. L. Da- niel, professeur au lycée de Rennes, a été admis à l'impres sion. Pour la dixième question (Des arbres e( arbrisseaux d'ornement de plein air cultivés pour leurs Heurs ; opérations de taille en rapport avec la connaissance de leur mode de floraison), une grande médaille de oermeila été décernée à M. Chargueraud, professeur d'arboriculture de la Ville de Paris, et une grande médaille d'argent à M. Charles Bal- tet. horticulteur à Troj es. La première question, au sujet de laquelle aucun mé- moire n'avait été déposé, adonné lieuàune communication très intéressante île M. Buisson qui, appuyé par M. Salo- mon. a fait voter à l'unanimité le vœu suivant : « Le Congrès demande à M. le Ministrede l'Agriculture, de restreindre la culture des fruits forcés à l'Ecole natio- nale d'horticulture de Versailles dans les mesures des be- soins de renseignement ». La sixième question a donné lieu à des échanges de vues fort intéressantes entre M. E. Roze, auteur du mémoire imprimé, M. Lucet et quelques autres membres du Con- grès. Sur la neuviève question, M. L. Daniel, auteur du mé- moire imprimé, a apporté des échantillons des résultats obtenus eta donné des explications fort goûtées; il promis de nouveaux échantillons pour 1899. L'ordre du jour étant épuisé'. M. Théveny a fait adopter le vœu suivant : h Le Congrès, persuadé de L'intérêt et de l'utilité que pour- rail présenter l'établissement de musées régionnaux horti- coles et agricoles, exprime le désir de voir ces musées se créer en France, laissant aux initiatives locales le soin de les décider et de les exécuter. > Axant de se séparer, le Secrétaire a demandé aux personnes présentes de vouloir bien lui faire parvenir, le plus tôt pos- sible, les questions qu'elles voudraient voir poser pour 1<» Congrès de 1899, la commission d'organisation désiranl publier le programme de l'an prochain en même temps que le procès verbal de la séance de 1898. M. Moser. — Le grand prix d'honneur de l'Exposition printanière de la Société nationale d horticulture de France a, on lésait, été décerné cette f"is ci à M. Moser, horticul- teur à Versailles. Suivant en cela les traditions du Jardin, nous donnons aujourd'hui le portrait de l'heureux lauréat M. Moser est une des figures les plus sympathiques de l'horticulture française. Ancien élève de l'Ecole d'horticul- ture Van Montre, a l'iand, iloù il sortit avec le n' 1, il prit, en rentrant en France, la suite des affaires de M. Bertin, le célèbre pépiniériste versaillais. Sous son active et intelligente impulsion, sou établisse- sement a pris une importance chaque jour de plus en plus grande, et il renferme aujourd'hui, une quantité considé- rable de spécimens végétaux absolu ni remarquables. principalement parmi les plantes de terre de bruyère. La récompense qu'il vient d'obtenir est donc bien méritée et nous lui adressons à nouveau nos bien sincères félicita lions. M. Moser, horticulteur à Versailles. Hommage d'une Société étrangère à un horti- culteur français. — Nous sommes heureux d'insérer la lettre suivante qui a été adressée dernièrement à notre compatriote M. Lemoine, par la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand et qui est un hommage dont l'hor- ticulture française toute entière peut être fière. Monsieur Lemoine, La Société royale d'agriculture et de botanique de Gand ac.ru ne pas pouvoir vous adresser les médailles obtenues par vos belles collections de Lilas et de Deutzia sans y joindre une médaille spéciale, une de ses médailles d'or. Elle vous prie de l'agréer comme l'expression de la recon- naissance des horticulteurs et des amateurs de la Belgique au praticien patient, au jardinier émérite, à l'horticulteur sagace qui a doté l'horticulture de si charmantes formes nouvelles et qui, par ses hybridations heureuses, a créé des races admirables qui réjouissent autant et plus peut-être les horticulteurs, qu'elles n'embarrassent les phytographes. Aussi, est-ce à l'unanimité que le Conseil a pris la réso- ution suivante : Considérant les éminents services rendus à l'horticulture par les hybridations faites par M. Lemoine (Pierre-Louis- 164 LE JARDIN Victor), horticulteur à Nancy, membre du jury de la xiv Exposition internationale d'horticulture; Vu le vœu manifesté par l'Assemblée générale de la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, le Conseil d'administration arrête : t'ne médaille d'or de la Société sera offerte à M. P.-L.V.- Lemoine en témoignage de reconnaissance pour les pro- [u'il a fait réaliser à l'horticulture. Nous avons le plaisir de vous la faire parvenir avec vos autres médailles en vous priant de bien vouloir agréer l'expression «le nos sentiments les plus distingués. Le Sécréta re Le Président, E. Fiérens. Ctb de Kehchove. Nom i ensorj ■ que toul commentaire ne ferai1 qu affaiblir l.i | m 1" cette lettre -i flatteuse pour celui auquel elle a adressée. OPINIONS La Convention commerciale franco-américaine. PETITES NOUVELLES On nous annonce la formation, à Naples, d'une société coopérative pour l'amélioration de l'agriculture méridio- nale. Applaudissons à cette idée et souhaitons longue vie a la nouvelle Société. + La Société des sylviculteurs de France et des colonies, dans son assemblée du '24 mai, a voté la création, à l'occa- sion de l'Exposition de 1900, d'un concours international avec médailles et prix divers entre les sylviculteurs, fores- tiers, etc.. du monde entier qui auront planté le plus grand nombre d'arbres. EXPOSITIONS ANNONCÉES Clermont. — Du :'i au 26 septembre 1S9*. — Exposition de fruits et pleurs coupées, organisée par la Société d'horticulture de l'arrondissement de Clermont . — Adresser les demandes à M. Tarlier, trésorier de la Société, a Cler- mont (Oise), avant le 18 septembre. Neuilly-Plaisance. — Du 13 au ISaoùl 1898. — Expo- sition générale d'hobti culture, organisée par la Société d'horticulture de Neuilly-Plaisance. — Adresser les de- mandera M. Dénard. commissaire général, 26, avenue Ga- brielle, à Neuilly-Plaisance, avant le 1" août. Cette. — Du 29 octobre au 3 novembre 1898- — Exposi- riON de Chrysanthèmes, organisée par la Société d'horti- i ulture et d'histoire naturelle de l'Hérault. — Adresser les demandes à M. F. Aubouy, secrétaire général de la Société, rue de la Gendarmerie, 12, à Montpellier (Hérault). Gotha. «- Du 9 au 12 juillet 1898. —Exposition de Roses et de fleurs coupées, et Congrès ues Rosiéristes allemands. — Adresser les demandes à M. Wilh. Kliem, à Gotha (Al- lemagne) avant le l°r juillet. Lille. — Du 10 au 15 novembre 189S. — exposition in- ternationale de chrysanthèmes, organisée par la Société des Chrysanthémistes du Nord de la France, par la Société centrale d'horticulture du Nord et par la Société régionale d'horticulture du Nord de la France, au Palais Rameau. — Adresser les demandes au Secrétaire général, au siège de la Société, 19, rue de Pas, à Lille (Non! . BIBLIOGRAPHIE Le greffage de la Vigne el la greffe en écusson-placage, ■ Sonnet, par L. Bonnet — Brochure de 16 pages, illustrée de i figures. —Prix : 0 fr. i». Edité par la Librairie horticole du Jardin, 167, boulevard St-Germain, à Paris. « L'écusson-pZacage, dit l'auteur, tient à la fois des greffes par œil et îles greffes par fraction de rameaux déta- i lie,; il réunit tous lés avantages de l'un et de l'autre de . . s modes de greffages et eu tournant leur inconvénient, il apparaît comme la greffe la plus rationnelle, parce que nous n'osons croire "qu'il puisse y en avoir de réellement parfaite. » Apres avoir expose les avantages et les inconvénients que présentent les divers modes de greffages jusqu'à présent en usage, notre collaborateur, M. L. Bonnet, s'est attaché à démontrer les avantages de la greffe en écusson-piacage ei à en expliquer la pratique: il y a pleinement réussi dans eeite étude, aussi pensons-nous que ceux que préoccupent la question de la reconstitution de nos vignobles ne vou- dront pas négliger de lire ces quelques pages si ins- truçtives. Les journaux politiques nous apprennent qu'une conven- tion commerciale vient d'être conclue entre la France et les Etats-Unis. A cela, rien île mieux, et nous pensons même que notre diplomatie mérite des félicitations pour avoir con- clu cet accord dans des circonstances qui. par suite des me- née- audacieuses d'une certaine presse ennemie de la France, paraissaient peu favorables. Mai- nos lecteurs n'ont pas oublié les notes publiées par Le Jardin lors de la discussion de- droits dédouane par le Sénat américain, fit A ce moment, les horticulteurs fran- çais s'étaient émus îles prétentions des horticulteurs améri- cain-, qui réclamaient des droits d'entrée excessifs sur le- produit- horticoles de provenance étrangère. Malgré les protestation- des horticulteurs français, qui prièrent le Gouvernemenl français d'intervenir pour que ces droits ne soient pas appliqués, le Sénat américain les vota tels qu'ils étaient demandés. La productipn américaine u étanl pas encore en mesure de faire lace aux besoins de la consommation, les horticul- teurs américains n'ont pu cesser, du jour au lendemain, leurs achats à l'étranger el les droits de douane n'ont pas encore, par conséquent, produit toul leur effet. Pour le moment, les Américains sont même, pour certaines spécialités, le- propres victimes de leur proteetionisme exagéré. Mais nous ne perdrons rien pour attendre, éd. on peut être assuré que, dans quelques années, ils -e passeront à peu près e plètement de nous, de- établissements importants étanl en voie de formation pour la production des végétaux et de- sentences qui, jusqu'ici, ont été tirés de l'étranger. C'est ainsi que Ion verra, petit à petit, diminuer le- expor- tations européennes en Amérique jusqu'au jour où les Américains, d'importateurs, chercheront à devenir expor- tateurs. 11 était donc permis d'espérer qu'en présence d lie situation, le Gouvernement français prendrait en cou tidé ration les justes réclamations îles horticulteurs. Or, c'est précisément tout le contraire qui arrive. Non-seulement, les droits prohibitifs dont sonl frappés le- plantes d'origine française à leur entrée en Amérique sonl maintenus, mais encore les Américains obtiennent, de notre part, l'application du tarif minimum pour les fruits île talde. les fruits séché- et conservés, les pommes et les poires séohées et proparées, etc... En résumé, la situation, qui était mauvaise hier, esl encore pire aujourd'hui, car. qu'on ne l'oublie pas, dans quelques années, nos marchés seront littéralement envahis par les pommes américaines, comme le marché anglais Lest déjà depuis quelques années, au grand détriment de noire exportation. Nous voulons croire qu'il n'y a là. qu'un oubli regrettable, niais (|ni pourra être repaie, car non- espérons que lorsque oeii vention sera sou mise à l'approbation des Chambres françaises, des voix s'élèveroni pour exiger que l'horticul- ture el l'arboriculture françaises, qui sont des industries d'une importance considérable chez nous, ue soient pas ainsi sacrifiées pour d'antres intérêts qui sonl respectables certes, mais ne sont pas les seuls à être [iris en considéra lion. IL MARTINET. NÉCROLOGIE Nous avons le regret d'apprendre la mort de Mme José- phine Larchet, veuve de M. Joseph Marie et belle-mère de M. Treyve, l'horticulteur bien connu de Moulins. 1. Le Jardin 1S97, pages t>7, 102 et 226. LK JARDIN ir,: CHRONIQUE FLORALE être beau à voir, pendant la saison de fleura ! le mal in de boulons d'Oran- ger, mi bien, contiennent des lioses de choix ou des Gardé- nias. Et. derrière ces petits éventaires, les brunes marchandes vous offrent ces fleurs: « Achetez moi mes Mimosûsses, mon- sieur, je vous la vend dix sous cette botte: combien que vous m'en donnez. » Plus on avance dans le marché, plus les offres deviennent nombreuses, car toutes avec ce chaud accent niçois, veulent à toute fin vous vendre leurs fleurs. Oh! ce délicieux marché du coups Saleya, comme il doit les fleurs desquelles on oil gli er un brin de réclame. Dans Paris, 28 mai. — On voit que c'est la loi odes fleurs aujour- ■ I h ni. car les fleurs sont arrivées par charretées ; déjà, depuis deux jours, le marchés perdudeson aspect habituel, et, d jeudf, les achat- ont été faits en quantité. Avei 1 I. voici des Pivoines, dos monceaux de Pivoines, des Pivoines partout, car ee sont les Pivoines qui sont principalei m iliséos pour orner les voitures et aussi comme projecl îles. Voici des iris en quantités, dos Pyrêtres du Cauca e, des Campanules à fleurs agglomérées, des bottes de Réséda ( ilaïeuls, des Œillets, etc. < '■rtains fleuristes et, principalement, « les fournisseurs de la fête des fleurs » achètent en quantité, el c'esl pai grandes voitures qu'ils emportent ces fleurs variées au Lois, à l'allée des Acacias, où ils vont confeetio r les mille corbeilles de fleurs qui sonl offertes aux voitures, et les petits bouquets, les projectiles de la joule. Aussi, beaucoup ferment-ils leurs magasins pendant deux jours, el sont- ils en entier à leur « fête des Heurs. » Les petits marchands profitent aussi de ces deux journées qui augmentent leurs recettes,et ilsbondent leurs paniers de fleurs qui vont être réunies en bou- quets et \ lues, Cet après midi, dans l'avenue du Lois aux personnes se ren dant à la fête des fleurs. Dos Roses et des Orchi- dées, des Pivoines el des Iris, des Marguerites el des Bleuets, des Œillets el des ■is. toute la gamme de ces belles fleurs, ca rgai sons odorantes dos voitures fleuries. Et, de cet ama - de floraisons de printemps. émergeant , radieu ses . triomphantes et surtout batailleuses, nos Parisien- nes, heureuses de sortir elles que permel l> gai soleil, autres jouis, ce soleil de la Fête des Fleurs ! La décoration du Lois était de- mieux comprises. Toute la partie de l'avenue de Longehamps enclavée dans 1 enceinte de la fête êtail coquettement parée de guirlandes fleurie , 1 1 i lisceaux, de drapeaux et d'oriflammes. Vussi, l'allée de acacias était-elle féerique dans cette el solaire où chatoyaient les teintes vives des soies et celles le fleurs. Les voitures lieu ries ont fait l'admiration de toul le monde, et surtout des ouvriers, qui, sortant de l'atelier et aperce^ ces voitures revenant du Lois, ne montrent aucune envie. car ils savent que demain, dimanche, c'esl la ilaire des fleurs, à laquelle ils peuvent prendre part. Plus populaire et très unie la seconde journée ; les m tiques équipages côtoient les fiacres simplement décorés de quelques guirlandes de fleurs, les bicyclettes ornées d'un bouquet d'Aubépine, et les voitures 'les commerçants entre 1GG LE JARDIN oel ensemble, partent en fusées les projectiles gracieux que sont les fleurs. Et, parmi les voitures fleuries, des trouvailles liés heu- reuses, comme ce « duc » transformé en ruche ou en hutte champêtre, des mails disparaissant sous les Pivoines, de jolies charrettes constellées d'Œillets et de Roses, des Victo- ria- tapissées de Heurs des champs. Plus de quinze cents voitures Henri'-, tel est le bilan de la fête des Heurs de cette année. • Parmi les nombreuses garnitures florales que j'ai eu l'occasion de voir dernièremenl chez quelques fleuristes, en voici quelques-unes que je recommande particulièrement: l'n panier tout enrubanné de rouge grenat, dans lequel des Gloxinias sont disposés parmi le léger feuillage de quel - ques Fougères, dans une harmonieuse association de tons. lu panier carré, grossièremenl tresséen arundo, contourné d'un large ruban rose pâle, et d'où s'échappe une touffe d'Azalées constellées de fleurs rose pâle. Toujourscet assem- blage de mêmes couleurs, dont le succès s'affirme de plus en pllK. Autre chose également bien joli, ("est une corbeille de Myosotis, d'où s'échappent des Roses Pompon de Bour- gogne et des Anthémis Etoile d'or. Sur l'anse, sont un piquel et une guirlande d' Anthémis Étoile d'or, légèrement montées et très artistemenl groupées, si artistement que, pendant que je les examinais, une dame disait qu'elles donnaient « l'illu- sion de fleurs artificielles très fines». Dans le même genre: fond de Myosotis, sur lequel sont de petits piquets de Roses Pompon deBourgogneeti' Anthémis Etoile d'or : Sur l'anse, quelques piquets de ces Roses, élégamment confectionnés. Les associations de ces trois fleurs sont toujours 1res heu- reuses, aussi bien pour de moyennes que pour de petites corbeilles. - ■ La décoration d une salle de fête est une chose assez déli- cate à bien réussir pour que je signale celle si bien comprise du raout, à Gand, le 16 avril dernier. L'orchestre disparais- sait s.. us les fleurs. Sur le devant, étaient des groupes et des plates-bandes de plantes à feuillage et de fleurs qui se reflétaient dans les glaces. De chaque côté, et en arriére, dissimulant les murs, étaient de ravissants rideaux de: Cocos flexuosa, Kentia, Phcenix, très grosses Azalées, et quelques autres plantes fleuries disposées avec beaucoup de goût, se détachant bien les uns des autres, de telle façon que l'on voyait à peine les musiciens, ce qui a l'ait dire à quelqu'un : « l'orchestre est dans les fleurs ! » En haut des portes et des portiques, étaient de jolies guir- landes bien proportionnées el plus larges au milieu qu'aux deux bouts. La fig. 78 représente un portique ainsi décoré. En haut, est un faisceau de drapeaux, au-dessous duquel une guirlande décrit une courbe gracieuse; au milieu de cette guirlande, composée de Narcisses et de Jacinthes, est un piquet-gerbe, se détachant bien, composé de Narcisses entourés de quelques frondes de Cycas. Ainsi qu'on peut le voir, cette guirlande est accrochée dans le haul et d'autres petites semblent la continuer. Quelques autres, plus légères, s'enroulent également dans le lustre. Au-dessus d'autres portes, d'autres guirlandes, non sur- montées de drapeaux, en Narcisses, avec le piquet du centre en Camellias étaient très brillantes. Ces guirlandes, très larges au milieu, font bien mieux que celles qui ont partent ht même largeur, et le piquetgerbeen rehausse encore l'effet. Il est facile de composer de semblables guirlandes, en piquant les Heurs sur des bourrages de mousse préparés à l'avance. ALBERT MALMENE. La Production et le Commerce des Fruits EN EUROPE (Suite W) Les frais de production. — Il ne suffit pas que la vente des beaux fruits soit assurée ; il faut encore que les frais de production soient assez réduits pour laisser un béné- fice convenable aux cultivateurs et leur permettre de sou- tenir la concurrence étrangère. En effet, si notre pays a sur les autres de sérieux avantages, il ne son suit pas que ces derniers soient complètement déshérités. Nous devons tou- jours compter avec des rivaux qui seront, il est \rai, en nombre d'autant plus restreint que notre production sera meilleure, mais rivaux entreprenants et actifs qui ne man- queront pas délirer parti des avantages économiques qu'ils auront sur nous. Ne l'oublions pas. L'étude des milieux économiques des différents pays pro- ducteurs de pommes et de poires à couteau nous apprend que, i'u ce qui concerne tout au moins les fruits de luxe, les cultures françaises sont placées dans des conditions généra- lement défavorables. La comparaison que j'ai établie, dans mon rapport sur mon voyage au Tyrol(2), entre les cultures ce pays et les cultures françaises, peut s'appliquer à beau- coup d'autres pays. Il est facile de s'en convaincre. La production française des fruits lins de table est géné- ralement localisée autour des grandes villes, et principale- ment dans la région parisienne. Là, le terrain représente une \ a leur souvent considérable en traînant de gros frais de loyer. et la main d'oeuvre y est plus chère qu'ailleurs, considéra- tion qui a d'autant plus d'importance que, sous le climat pari- sien, beaucoup d'arbres ne donnent de beaux fruits que s'ils sont cultivés en espaliers ou soumis à des formes exigeant îles snins constants et très longs. La proximité du lieu d'écoulement des produits est bien un avantage qui fait que ces cultures auront toujours leur raison d'être pour l'approvisionnement du marché intérieur; mais, avec les moyens de transport rapides dont nous dis- posons actuellement, cet avantage disparaît lorsqu'il s'agit des expéditions au loin. Aussi, je n'hésite pas à dire que si les cultivateurs fran- çais ne modifient pas leurs procédés de culture en réduisant leurs frais de production, ils ne pourront bientôt plus lutter sur les marchés étrangers avec des concurrents qui, ayant des frais de revient moindres, ne manqueront pas de baisser les prix de vente pour s'attacher la clientèle. Bieu heureux encore si cette concurrence ne vient pas s'établir jusque chez nous, ainsi que peuvent le faire craindre des tentatives déjà faites en ce sens. Il est vrai que, si les choses en venaient à ce point, les cultivateurs ne manqueraient pas de deman- der la protection de l'Etat-Providence sous forme de droits dédouanes. Mais cette solution, qui est quelquefois néces saire quand la lutte est tout à fait impossible, ne doit même pas être envisagée ici, puisque.au contraire, nous pouvons, avec de l'initiative, développer notrecommerced exportation. Pour obtenir la réduction des frais de production, qui est la condition sine qua non du succès dans le présent et surtout dans l'avenir, nous devons donc cherchera établir lescul- turesdans les milieux les plus favorables, au point de vue éco- nomique comme au point de \ ne géologique et climatérique. Fort heureurement. nous avons en France d'assez nom- breuses régions où ces conditions se trouvent réunies de la façon la plus satisfaisante et comme je l'ai vu bien peu sou- vent à l'étranger. La culture fruitière en Auvergne. — Le meilleur exemple que j'en puisse citer est la partie basse de l'Auvergne, la fertile Limagne, où, depuis de longues années, la culture (1) Le Jardin, 1898. page 154. (2) Le Jardin, 1896, pages 126. 142, 151 et 166. LE JARDIN 167 île*, arbres fruitiers est pratiquée avec succès et profit. I In pautévaluer à 10.000 hectares environ la superficie plantée en Pommiers Reinette du Canada, seule variété qui y soit cultivée en grand. Toutes les vallées de cette contrée sont admirablement propres à la culture fruitière. Le sol en est excellent et peut être facilement irrigué, par suite de la présence des cours d'eau jamais taris qui descendent des montagnes; le climat est aussi très bon, à tous les points de vue; la position îles plantations, au flanc des collines et des montagnes, permet d'obtenir, sans grands frais et sur des arbres en plein vent,les mêmes résultats qu'au long des murs d'espalier qu'il faut construire en plaine, dans le Nord de la France: d'où écono- mie dans les frais de premier établissement el d'entretien. Enfin, le prix de la terre nue y est relativement peu élevé et la main-d'œuvre y est bon marché. Forme nouvelle. — Il y aurait avantage à introduire, dans les vergers, les meilleurs arbres à fruits pour le com- merce et à les cultiver sous une forme rationnelle permet- tant d'obtenir en plein vent, sans faire les frais de murs, de treillages, d'entretien journalier, etc., des fruits aussi beaux et aussi fins que sur les arbres en espalier. Cette forme nouvelle, la forme de l'avenir, ne serait soumise qu'à une taille et à des pincements sommaires, destinés à main- tenir l'équilibre entre les différentes parties de l'arbre, à permettre la circulation de l'air et de la lumière, si néces- saire au développement et à la coloration des fruits, à faci- liter l'éclaircissage des fruits, la cueillette et les soins divers. Elle présenterait donc sur les formes palissées l'avantage d'une grande économie en ce qui concerne les frais de premier établissement, et d'entretien, et, sur les formes ordinaires de plein vent, l'avantage d'une plus belleet meilleure production. Malheureusement, les cultivateurs du pays ne savent géné- ralement pas tirer parti de toutes les ressources qu'ils ont à leur disposition. Leurs plantations sont presque toujours trop rapprochées ; leurs arbres sont souvent mal équilibrés et ne sont jamais soumis à la moindre taille; les maladies cryp- tera iniques qui se développent très facilement sous l'influence de l'humidité des irrigations, sont peu ou mal combattues; la production n'étant pas limitée, la «quantité » nuit à la « qualité ». au grand détriment du cultivateur qui ne sait pas où résilie son avantage; enfin la cueillette des fruits est sou- vent mal faite ainsi que l'emballage. En un mot, bien que la culture fruitière soit la principale industrie du pays, il reste encore beaucoup à faire pour que le rendement maximum soit atteint. Et cela, parce que la bonne parole n'a pas encore été portée à ces braves gens. J'en ai vu cependant, lorsque j'ai visité la Limagne, en 1896, qui ne demanderaient pas mieux que d'entreprendre des expé- riences et de donner le bon exemple à la condition d'être guidés, conseillés el encouragés. La masse des cultivateurs, qui, dans tous les pays, est généralement, réfractaire, sinon hostile à toute innovation, ne manquerait pas de les imiter en voyant les excellents résultats atteints. C'est donc, ainsi que je l'ai déclaré aux sénateurs et aux députés de l'Auvergne qui m'ont fait l'honneur de me demander des notes à ce sujet, par des cours et des leçons pratiques faites dans tous les centres de production sur les meilleurs procédés de culture, sur la cueillette et l'embal- lage, les débouchés, etc., peut être aussi par la création d'une école spéciale et de vergers d'expérience, qu'on arri- vera à améliorer la situation de ces populations si intéres- santes. Il y a, en outre, Nun intérêt national à organiser l'ensei- gnement de l'arboriculture, dans cette région d'abord, dans toutes celles qui offrent les mêmes avantages ensuite. C'est ainsi que la France, qui importeencore actuellement de grandes quantités de pommes et de poires de table, (1.182.331 fr. en 1894— chiffre au-dessous de la vérité) cessera d'avoir recours h l'étranger et deviendra, au contraire, le verger où le monde entier viendra s'approvisionner en beaux et bons fruits. IL MARTINET. Achyranthes borbonica Rien n'est plus embarrassant que la détermination exacte des Amarantacées. Achyranthes et Iresine en sont la preuve. L'étude des herbiers n'est pas faite, loin de là, pour dissiper les incertitudes, et la comparaison des nom- breux échantillons conservés dans les grandes collections ne parvient pas souvent à détruire les doutes. Si l'on com- pare entre elles les diagnoses des tribus et des genres de la famille des Amarantacées, on s'aperçoit bien vite que les caractères distinctifs reposent sur des détails qui sont par- lois bien minces. C'est ainsi que les tribus sont caractérisées comme suit : Cèlosièes. — Anthères biloculaires; ovaire pluriovulé. Achyranthèes. — Anthères biloculaires; ovaire uniovulé. Gomphrènèes. — Anthères uniloculaires ; ovaireuniovulé. Nous ne parlerons pas des ( ï-losiées. Quant aux Achyran- thèes. la distiction,en sous-tribus, sépare des plantes qui ont entre elles les plus grandes affinités et qu'il n'est pas naturel d'éloigner l'une de l'autre. Les Amarantes, par exemple, dans lesquelles le fruit s'ouvre en py.xide, sont distinguées des Euxolus, à fruit indéhiscent. Ces genres sont tellement voisins qu'il peut paraître étrange de placer les premiers dans les Amarantacées et les seconds dans les Aervées. C'est à cette dernière sous-tribu qu'appartiennent les Achyranthes et les JEroa. Si nous regardons les Gomphrénées, nous y trouvons les genres Iresine, Gomphrena, Alternantheraet Telanthera, les deux premiers appartenant à un groupe dans lequel les fleurs présentent des staminodes, tandis que ces organes manquent dans les deux autres. Il faut reconnaître que ces caractères distinctifs peuvent sembler parfois un peu faibles et pas toujours faciles à saisir. La plante, dont if s'agit ici, m'a été présentée, il y a quelque temps. sous le nom d' Achyranthes borbonica. C'est sons ce nom qu'on la trouve dans le commerce et qu'elle est cultivée aux Canaries en vue de la production pour le commerce des graines. La description de V Achyran- thes borbonica, telle qu'elle est donnée par Willdenow, est tellement vague et peu précise qu'il est impossible d'y reconnaître une espèce quelconque. Les monographes ont donc rangé cette plante parmi les espèces douteuses. Les échantillons conservés sous ce nom dans l'herbier du Mu- séum ne ressemblent en rien à la plante dont nous parlons. Des genres voisins, le genre .Erra était le seul qui pût être examiné et en effet, c'est bien à une espèce de ce genre qu'ap- partient YAchyranthes borbonica du commerce horticole. Nous avons affaire à une variétéde l'/Eroa scandens Wall. Cette dernière plante, il est vrai, est indiquée comme formant un sous-arbrisseau ligneux atteignant de 0m50 à irtiO de hauteur. Nous né pouvons rien en conclure en défa- veur de l'échantillon que nous avons eu à examiner, puis- qu'il provenait d'un semis de l'année et que rien ne pouvait fixer sur ses véritables caractères deduréo.L epithètedescrtra- dens (grimpant) pouvait également laisserdes doutes sur la lionne détermination, si le descripteur des Amarantacées du Prodromus ne faisait lui-même suivre le mot scandens d'un point de doute. Quoiqu'il en soit, Wï'rva scandens, tel que nous l'avons vu, est une plante haute de 0°30 à 0™4U, à tiges grêles et rameuses, colorées en rouge sang, presque glabres; les feuilles sont opposées, pétiolées, acuminées, mucronées, glabres ou à , 'peine pubescentes, atténuées à la 168 LE JARDIN \ base a sez lo iguement elliptiques, rouge sang sur les deux faces; les fleurs sont rassemblées en épis solitaires, géminés ou disposés par trois dont un médian, plus long que les latéraux; elle sonl rougeâtres et luisantes. Aucune variété eoloTée n'est indiquée pour cette plante, lue autre espèce voisine à laquelle on aurait pu songer en raison de son nom spécifique est l'jEroa sanguinolenta Blume, depuis longtemps : connue sous les noms de Verbena ru- bra Roxb., Achyranthes sanguinolenta L., Gomphrenaou Celosia lactea Hort. Mais c'est une grande plante à rameaux cendrés, blanchâtres, à épis'soyeux, luisants, blanc argenté. C'est dom bien à l'^Ërva. scandens qu'il faut rapporter la plante qui nous occupe. Elle est originaire de 1 Iode orien- tale où elle a été signalée pour La première lois par Roxburgh qui en (it Y Achyranthes scandens. Sa parenté avec les Achyranthes est on ne peut plus proche, si l'on songeque les caractère distinctifs sont les suivants : Achyranthes. — Calice à 4 ou 5 sépales légèrement iné- gaux, habituellement glabres; staminodeslaciniésou ciliés; 2 stigmates. J-'.mi. — Calice à 5 sépales à peu près égaux, laineux; staminodes subtriangulaires entiers; 2 stigmates. Quant aux caractères communs, il résident dans les éta- mines soudées à leur base et la présence de staminodes. Cette variété à'JErva scandens est une jolie plante dont la mosaïculture peut tirer de bons effets d'ornementation, .■m mêmetitre que des Iresine Verschaïffelti, Alternant her a, Telanthera. P. HARIOT CLLTHRE M POTS DES CAMUS (Suite (.»)). Troisième Rempotage. — L'époque la plus lavo- rable pour procéder à ce troisième rempotage, varie du 15 au 25 juin. A cet effet, les plantes ont du subir une pré- paration consistant à suspendre, pendant une quinzaine de jours, les arrosages sans toutefois les supprimer totalement ; ici i a pour but de marquer un arrêt sensible dans la végé- tation des plantes qui, lors de cette dernière opération, souffrent moins du rempotage et résistent mieux ainsi aux grandes chaleurs assez fréquentes a cette époque de l'année. Comme dans le deuxième rempotage, il faut observer strictement tous les soins concernant le drainage. La com- position de la terre doit être, dans ce rempotage, absolu- ment différente, étant donné la nature des plantes qui exigent une nourriture très abondante et à l'insuffisance de laquelle, à une époque donnée, ou doit suppléer à l'aide d'engrais minéraux et organiques employés à fortes doses. Le mélange doit être ainsi composé: trois parties de terre de jardin, deux de terre franche, deux de terreau en décom- position, lieux de terreau de couche et une de fumier décom- posé. A ce mélange, doivent ël gaiement ajoutés les engrais suivants, pour lui) kilos de terre: 750 grammes de super- phosphate minéral. 150 grammes de sulfate de potasse, 250 grammes de sulfate d'ammoniaque, 300 grammes de nitrate de soude. 500 grammes de sulfate de 1er. Ces engrais étant préparé^ d'avance, comme il a été dit pour le second rempotage, on y ajoute, quelques jours avant de les em- ployer, les engrais organiques suivants: poudrette, 500 grammes ; colombine, 350 grammes ; sang desséché, '.'50 "ranimes; corne torréfiée. 150 grammes. Pour ce dernier rempotage, il faut prendre le soin d'ap- puyer très fortement la terre autour de la motte en se ser- ti) LaJardm, 1898, page 156. vaut d'un tuteur en spatule très arrondie à l'une de ses extrémités peur tasser fortement la terre. On ménage égale ment un espace assez grand entre la terre et les bords supé- rieurs des pots pour pouvoir surfacer avec du fumier gras et pouvoir, en même temps, donner d'abondants arrosages. A ce uniment, on choisit dans le jardin un emplacement favorable où les plantes puissent recevoir, pendant le cours de leur végétation, toute la lumière nécessaire, en plein soleil, de même que beaucoup d'air. En cet endroit, on dis- pose les plantes en lignes sur des tranchées de fumier de h 30 de profondeur sur 0'"15 de large. Les pots une lois pla- cés, mi relève la terre en ados en ménageant, entre chaque ados, un espace de O^bO destiné aux besoins du service et que l'on submerge deux à trois fois dans ie courant de la végétation pour entretenir ainsi une grande fraîcheur, sou tenue, d'ailleurs, par des bassinages le malin avanl le lever du soleil et le soir après sou coucher. Ile cette façon, les plantes fleurissent sans interruption jusqu'aux gelées et il est facile d'en tirer le meilleur parti. D'après mes observations, j'ai pu constater que des Can- nas siti\ is sans interruption, d'après les principes de culture exposés dans le cours de cet article, donnaient des résultats bien supérieurs à ceux des plantes cultivées en pleine terre : les plantes sont plus florifères, et l'ensemble de la floraison ne disparait pas, coin me en pleine terre, dans un feuillage trop abondant. De plus, les fleurs sont beaucoup plus grandes, les nuances plus vives et les plantes plus naines, .le conformation plus solide. Au contraire, des plantes soumises à cette culture et auxquelles on néglige de donner les soins assidus qu'elles réclament ne produisent que des résultats tout à lait défectueux. 1\ oici la liste des variétés auxquelles je conseillerai d'ap- pliquer plus spécialement ce mode de culture : Abondance (Bruant, 1897), feuillage vert clair; fleurs grandes, rouge orange maculées de rouge vif, bordées de jaune réunies en très beaux bouquets; 1 mètre. Auguste Van den Ueede (Crozy, 1897), feuillage verte grandes et nombreuses fleurs arrondies, d'une riche nuanc : safran vif à bords lisérés de feu; 1 mètre. Comte de Sachs (Billard et Barré, 1897), feuilles vertes; épis très nombreux ; grandes fleurs rouge sang brillant, d'un effet éblouissant ; 1 mètre. Goliath (Ernst, 1896), feuillage vert-pomme; épis com- pacts ; très grandes fleurs à pétales larges de forme ovale allongé, d'un coloris rouge sang de bœuf; plante unique; (MO de haut. Mireille (Billard et Barré, 1897), feuillage vert ; nombreux épis de grandes fleurs d'un magnifique rouge grenat clair, à pétales récurvés ; plante d'un port et d'une tenue irrépro- chables; 1 mètre. Ménélick (Crozy, 1897), feuillage vert; fleurs des plus grandes du genre, très nombreuses; épis compacts d'un beau rouge brique vif, veiné, nuancé vermillon : cette variété, des plus remarquables, est appelée à un grand succès; 0m80 de haut. Mme Férard (Crozy, 1897), feuillage vert; épis nombreux ; grandes fleurs arrondies d'une belle nuance chair légère- ment saumonée, coloris nouveau unique; 0"80 de haut. Ami Jules Chrétien (Crozy, 1896), feuillage vert; épis nombreux; très grandes fleurs arrondies, rouge abricot passant au rose; ttm80 de haut. Beauté Poitevine (Bruant, 1896), feuillage vert; nombreux épis ; grandes fleurs à pétales ondulés et dentés, d'un rouge fulgurant magnifique; 1 mètre. Charles Paul (Crozy, 1896), feuillage pourpre rigide, d'as- pect métallique: épis nombreux; grandes fleurs larges et rondes, aurore vif passant au saumon nuancé; 0"80 à 1 mètre. Czar Alexandre III (Crozy, 1896), feuillage vert glauque: épis nombreux et forts ; grandes tïeurs rouge minium bril- lant; i»20. "".François Barré (Crozy, 1896), feuillage vert ; nombreux éois ; grandes fleurs grenat à large et "régulière bordure jaune canari: 1"20. Incendie (Vilmorin, 1896). feuillage vert ; plante demi- naine compacte : grandes fleurs nombreuses en bouquets très fournis, orange vif, largement bordées et maculées de jaune d'or, coloris très éclatant; 0°80 de haut. LE JARDIN ÎE CAPTAIN CHRISTY PANACHE LE JARDIX 169 Madagascar (Crozy, 18%), feuillage vert foncé ; forts épis de grandes Heurs jaune d'ocre, fortement ponctuées et en partie recouvertes de carmin foncé. Mme la baronne de Thénard (Vilmorin, 189G), feuillage vert ; plante ramifiée formant de fortes touffes ; grandes Heurs orange, très amples, passant au rose saumoné, coloris très frais et très distinct ; plante hors ligne; 1 mètre. Mine d'or (Crozy, 1896), feuillage vert, surmonté de nom- breux épis, d'un coloris jaune foncé brillant, sauf le pétale inférieur très légèrement ligné, pointillé rose tendre; 1-20. Papa Treyve (Crozy, 189G), beau feuillage vert ; nombreux épis forts ; grandes rieurs orange vif à reflets ; 1 mètre. Roi des Rouges (Crozy, 1896), feuillage vert, compact ; épis nombreux et forts; grandes fleurs cramoisi brillant; 0-80 de haut. Sir Trewor Lawrence (1896). feuillage vert foncé; épis nombreux, forts et compacts . .^urs carmin rose, à gorge et bords légèrement bordés d'uniiiet jaunebienapparent; lm10. Souvenir de Jean Chauré (Crozy, 1896), feuillage vert; épis nombreux et forts, grandes fleurs arrondies d'un ma- gnifique rouge pourpre : 1 mètr'e. T.ancrède (Vilmorin, 1896), feuillage vert ; plante très rus- tique d'excellente tenue : tige très ferme ; fleurs très grandes, arrondies, d'un jaune d'or intense, couvertes de larges ma- cules écartâtes ; bonne variété à forcer; 1 mètre. Vice-Président Luizet (Crozy 1896), magnifique feuillage vert sombre ; épis nombreux, compacts ; grandes fleurs arrondies, d'un riche coloris rouge cerise à reflets carminés. Reine Charlotte (Pfitzer, 1895), feuillage vert compact ; épis nombreux risides; grandes fleurs à pétales rouge car- miné foncé, inégalement et largement marqués de jaune vif; 0"80 de haut. Léon Vassilliére (Billard et Barré, 1896), feuillage pourpre foncé ; très larges feuilles épaisses ; nombreux épis bien éri- gés ; grandes fleurs vermillon vif; plante extrêmement flori- fère; 1 = 10. Papillon (Vilmorin, 1895), feuillage vert; plante vigou- reuse, trapue ; épis compacts; très larges fleurs rose écar- late passant au rose carmin ; 0'"90 de haut. Papa Can?ia (Crozy, 1895), feuillage vert ; épis compacts; très grandes fleurs rouge minium nuancé reflété vermillon, 0m80'de haut. Souvenir d'Antoine Crozy (Crozy, 1895), feuillage vert ; nombreux épis compacts bien érigés, vermillon intense, large bordure jaune canari ; 0m95 de haut. Otto Frœbel (Crozy), feuillage vert ; épis nombreux mul- tiflores ; grandes fleurs bien ouvertes rouge cinabre vif, tla- uellées, bordées jaune ; 0m75de haut. Mme Crozy (Crozy), grandes fleurs vermillon orange lisérées jaune : très florifère; 0m70 de haut. Fra.nzBuch.ner, feuillage vert ; grandes fleursjaune clair, nuancées et maculées carmin extra; 0m80 à 1 mètre. JEAN GACHELIN. Rose Captain Christy panaché La jolie variété nouvelle de Rose, figurée sur la planche en couleur ci-contre et mise au commerce à la fin de l'an dernier par MM. Letellier et fils, de Caen, a été trouvée par hasard, c'est un accident fixé. Voici ce que nous écrivent, à son sujet, ses obtenteurs: « Il y cinq ou six. ans, nous avions vendu à un horti- culteur de uns environs, un lut de Rosiers basse-tige pour mettre en pots et destinés à être vendus en fleurs pendant la saison des bains de nier. Dans ce lot, l'horticulteur en question remarqua, sur une îles branches d'un sujet de [a variété Captain Christy, une fleur superbement striée, et nous écrivit immédiatement pour nous aviser de cette découverte. Le sujet nous fut remis et nous avons multi- plié et fixe l'accident en question. Les pétales des fleurs de cette variété sont frisés ; la striature se montre surtout bien à l'automne, quelquefois au printemps, et peu sur les fleurs apparaissant en été. La plante est très vigoureuse, peut- être plus vigoureuse que le type. Nous avons, l'année der- nière, coupé des fleurs le ~0 octobre. Cet hiver, les pieds- mères ont conservé leur feuillage jusqu'en janvier. » Exposition d'Horticulture de Paris Le Concours de Bouquets. — Les composi- tions florales. — Les Rosiers. Ainsi que nous l'avions annoncé, le concours de bouquets .levant un jury a eu lieu, cette année, le jour de l'ouverture de l'Exposition. Il a réuni trente et une concurrentes, tant amateur que professionnelles. On a donné, àchacuned'elles, un lot de fleurs composé de deux douzaines de Roses et de quelques épis de Glaïeuls de Colville ou de Gypsophile, un petit paquet de fil de fer et une pelote de fil. Les professionnelles ont concouru à neuf heures; elles étaient quinze; la durée fixée pour la confection de leur bouquet était de vingt minutes; certaines n'ont mis que cinq minutes et d'autres sept, dix et quinze minutes. Chose curieuse, les bouquets confectionnés le plus vite étaient ceux qui avaient le plus de cachet. J'ai surtout bien admiré ceux de Mmes Berard et Hardouin et de Mlle Marais. Le concours entre amateurs a eu lieu dès dix heures; 11 réunissait seize concurrentes qui, avec moins d'habileté, peut-être, ont également fait leurbouquet en temps voulu : deux en six minutes et les autres en dix, douze et quinze minutes. Quoique quelques-unes aient été un peu ner- veuses, aucune d'elles n'a laissé son bouquet inachevé. Par ordre de mérite, voici le nom des amateurs, dont les bou- quets étaient les mieux faits ; Mlle Bavrachin, Mme Bazin, Mlle de Bertrand, Mlle la comtesse Etienne d'Orves, Mlle L. Levèque, Grefîulhe, de Perthuis. Malheureusement, le cadre, car ce concours a toujours lieu au buffet-glacier, ne répond pas, je l'ai déjà dit l'an dernier, à un pareil concours, et il est bien étonnant qu'une tente n'y soit pas spécialement affectée, surtout si l'on veut en accroître l'importance. Cela a l'air d'être par trop im- provisé. Et, si c'est une excellente idée, d'avoir donné les mêmes fleurs à chacune des concurrents, ce qui les met toutes au même rang pour le concours, l'idée est moins bonne d'avoir permis à celles qui le voulaient qu'une personne les aida. Il est évident, qu'une personne ayant un aide lui préparant et lui donnant les fleurs au fur et à mesure qu'elle les place, est de beaucoup avantagée, surtout que l'aide voit très souvent, dans le bouquet,~le défaut qui échappe à celle qui le confectionne, et, en lui donnant en même temps un con- seil de temps à autre, elle lui permet de prendre une place que, seule, elle n'aurait pas atteint ; dans ce cas. celle qui est seule est évidemment dans un état d'infériorité au point de vue du concours. Je souhaite d'attirer l'attention des organisateurs du concours de bouquets de l'an pro- chain sur cette partie du programme. Si elle n'avait pas une importance considérable, cette section des garnitures florales, les fleuristes, qui étaient venus avaient exposé de bien jolies choses. Ils étaient installés de chaque côté des deux escaliers de la Terrasse et, sur la Terrasse des Feuillants dans une partie de la tente annexe qui succédait immédiatement à la grande tente. De chaque côté de l'escalier, se tenait l'exposition îles fleuristes qui avaient un certain nombre de composi- tions, ce qui constituait là, surtout à droite où il y avait trois fleuristes, deux coins ravissants. Malheureusement, dans ces conditions, exposées au vent, les fleurs se conservent peu ; aussi les petits salons qui étaient réservés aux fleuristes, en 1895, étaient-ils de tous points préférables; il faudrait, pour les compositions flo- rales, un endroit tout à fait clos. J'ajouterai aussi que le jugement n'a pas été fait d'une façon satisfaisante, cela tient un peu à ce que le jury, ayant à examiner les con- cours de bouquets à la main, les gerbes des amateurs et les compositions des fleuristes, n'a pas pu consacrer à chaque chose le temps nécessaire. Je crois qu'il serait bon ipte la besogne fut partagée en deux sections ; de cette façon, les choses pourraient être mieux faites et tout le monde serait plus content. Ceci dit, je vais passer rapidement en revue les diverses compositions, me réservant de revenir plus tard, soit dans ma chronique florale, soit dans des articles spéciaux, sur les pièces dignes d'attention. Remarquable en tous points, l'exposition de la maison Lachaume, dont les compositions étaient de véritables œuvres d'art ;" leur présentation était également digne d'éloges. Elles étaient placées, à divers plans, sur un fond de verdure qui les faisait ressortir, de sorte que chacune d'elle conservait sa valeur. Les motifs dont la légère armature de bambou suppor- tait des faisceaux de fleurs d'Orchidées, étaient tout à fait 170 LE JARDIN gracieux. Une autre corbeille, garnie de feuillage, était sur- montée de quelques piquets de fleurs d'Orchidées. Et cette immense boule d'Hortensia, bleu, rose et blanc, aux tons atténues, .l'on partaient des feuilles d'Areca; était-elle assez jolie dans sa quasi régularité? Elle n'était pas absolu- ment régulière, puisque, de ça de là, une panicule se déta- chait du tout. Elle était disposée dans un grand vase bleu qui, lui-même, était posé sur une haute colonne autour de laquelle serpentait une guirlande de Myrsiphyllum. Puis c'étaient encore de ravissantes gerbes de Roses, des corbeilles de plantes fleuries ou à feuillage, en un mot tout un ensemble des plus délicieux, dont une corbeille en Lis îles Bermudes.HydraTigeapamcMiafa./faZmia, Erica ctMu- guet de mai, d'où se détachaient des fleurs bleues et blanches de Clématites (fig. 79). Mme Chénier avait également des compositions tout à fait exquises, tel ce nid tressé de rameaux de Bouleau (lig. 80), posé à la fourche d'une branche dont les ramifications supportaient toute une végétation épiphyte et une véritable pluie de fleurs. Une frondaison de Caladium, Asparagus, et une floraison d'Orchidées semblaient surgir autour de ce nid, dont l'intérieur était occupé par un réservoir rempli d'eau dans laquelle quelques oiseaux semblaient se mirer. A coté, dans une potiche en bronze contenant de 1 eau, était, sur l'un des côtés, un piquet de feuillage fin et de spa- thes d'Anthurium, arrangées à la façon japonaise, en un tour de main habile et dans une très heureuse inspiration, ce qui prouve que l'art floral japonais a véritablement quelque chose de bon puisqu'il est mis en pratique par des fleuristes à qui le titre d'artiste est bien du. En dernier plan, était une corbeille d'Hortensia bleu, par- semée de piquets de Tulipes jaunes. Et, avec tout cela, bien d'autres compositions toutes plus belles les unes que les 1 lit 1* i* ^ Indépendamment de sa belle et grande gerbe de fiancée, tout en Lilas blanc et en Lis des Bermudes, qu'un large ru- ban blanc coupait en diagonale, de ce bien joli panier d'Hor- tensia bleu, noué de rubans bleus et de cette toute char- mante corbeille de Roses blanches, Bleuets et épis de Blé, M. Debrie avait eu l'excellente idée d'exposer une table Louis XV, dont nous parlerons et que nous figurerons une autre fois, d'un dessin nouveau pour notre époque puis- qu'on n'a rien fait dans ce genre depuis Louis XV, décorée d'une manière tout à fait particulière et charmante à la fois. M. Dumas avait constitué un ensemble de compositions ravissantes et avait eu l'excellente idée de faire revivre avec elles les fêtes organisées en l'honneur des souverains russes lors de leur visite à la France. Là, c'étaient des colonnes fleuries qui garnissaient le bas des escaliers ; d'autre part, les corbeilles ornant les salons, chambres à coucher et cabinet de toilette et, ce qui surtout avait son cachet, c'étaient les deux corbeilles de table, l'une en Tulipes perroquet, parsemées de spathes d'Anthurium et d'épis de Blé ; des anses en branchages retombaient des grappes de raisin, parmi une floraison des plus riches. Une autre garniture de table était composée de Roses La France d'où partaient des rameaux d'Aubépine rose qui se réunissaient en formant des arcs et étaient parsemées de Heurs d'Orchidées. Il est bien regrettable que l'espace restreint n'ait pas permis à M. Dumas d'isoler davantage ses motifs floraux, car beaucoup étaient dissimulés par d'autres. Les autres fleuristes qui exposaient des choses dignes d'attention, étaient, en premier, M. Rivière qui. indépendam- ment de deux bien belles gerbes, l'une en Orchidées, l'autre en Roses, avait composé une très élégante corbeille, que nous reproduirons et qui, par ses couleurs, était tout à fait d'actualité. Sur un fond de Roses Maréchal Niel, étaient piquées des spathes d'Anthurium Sch.erzeria.nurn, dont le rouge vif s'harmonisait très bien avec le jaune pâle: l'anse et le panier étaient enrubannés de rubans vieux vert ; enfin, sur l'anse, était un piquet gerbe d'épis de Ble argen- tés. Cette corbeille fût bien admirée. Le bouquet de Boules de neige, Iris mauve, Tulipes, Lupins et Pyrèthres était joli; sur le vase qui le contenait, étaient fixés par un ruban quelques Pivoines. M. Limousin exposait deux gerbes, dont l'une, composée de Roses Gabriel Luizet d'une" fraîcheur de tons exquis, fit l'admiration de tout le monde. Mme Charliat présentait une gerbe de Lilas blanc, Lis des Bermudes, Roses Captain Christy, Arums et panicules d'Hortensia .rose, traversée diago- alement par un large ruban rose. M. Frich-Metzer avait apporté de belles gerbes de Lilas foncé blanc et mauve, et MM. Fréling, Léon Vallée, Bérard, llaidouin, Mme Lance, des gerbes et des bouquets. Voilà pour les fleuristes. Les amateurs étaient moins nombreux, mais certains d'entre eux exposaient des choses très originales et de bon goût, dans lesquelles on trouvait de bonnes idées. Mlle de Germiny avait garni une potiche d'une façon ori- ginale : tandis que des Iris et des Lis s'élançaient, des pani- cules d'Hortensia et des thyrses de Lilas étaient placées plus bas et, de l'ensemble, émergeait un piquet de gros Œillets. Mlle de Greffulhe avait confectionné une jolie gerbe de Roses et d'Orchidées avec des élancés d'Onci- dium. , , Mme la comtesse de Waldener exposait une grande gerbe de feuillage vert et pourpre, principalement: Kpine-vinette et Noisetier pourpres et Prunus Pissardi. La gerbe de Mme de Bertrand, en branches fleuries de Tamaris et de Genêt et en Iris, sortait tout à fait de l'ordi- naire par son allure très naturelle. Fig, 79. — Corbeille fleurie à l'Exposition d'horticulture de Paris. La gerbe de Mme Savigny de Moncorps, tout en fleurs des champs, arrangées régulièrement par rangs, était aussi bien originale ; dans le bas, étaient les Coquelicots, puis les Marguerites des champs, auxquels succédaient les Renoncules Bouton d'or, et enfin; en arrière, des Lupins formaient le fond; des épis de Blé et d'Avoine étaient disséminés un peu partout et formaient, d'autre part, comme une collerette autour du bouquet. Bien jolies aussi étaient : la gerbe d'Aubépine, de Genêt et de Tamarix, parsemée de gros Pavots d'Orient, avec des grappes de Glycine qui retombaient élégamment, à Mme A. Pouzadoux; celle d'où s'inclinaient gracieusement des rameaux de Genêt parmi les Rhododendrons et les Lilas, à Mme Deroulède ; et cette autre, en Aubépine rose, Margue- rite des prés, Boule de Neige et Graminées, à Mme Migeon. J'arrêterai là cet examen, quoique quelques bouquets soient encore à citer. Je dois dire que ce concours de bou- quets, institué pour les amateurs, ne manque pas d'intérêt, car il suscite des idées très originales aux personnes qui examinent les bouquets exposés. Il met en lumière la façon dont ces dames procèdent lorsqu'elles sont chez elles pour garnir leurs vases et leurs potiches. Et, certes, comme elles LE JARDIN 171 n'utilisent pas toujours leurs Heurs à la façon des fleu- ristes, plus d'une chose non encore vue est ainsi montrée en public, en contribuant à répandre le goût des décora- tions florales. Car ces dames ont des vues bien différentes, aussi bien pour leur toilette i|ue pour les arrangements de plantes et de fleurs qui, souvent, ont un caractère bien délini de grande allure et généralement ont beaucoup de cachet. Ainsi, par exemple, on pouvait voir, entre autres un emploi très large des rameaux ileuris d'arbustes et de Heurs de plein air, le tout bien associé dans la plupart des cas. s'il est quelque chose de fâcheux à reprocher à quelques bouquets, c'est leur manque de légèreté, et, ce défaut, car cela en est bien un, provient surtout de ce que beaucoup de dames sachant que leur bouquet va être jugé le chargent davantage qu'elles n'ont l'habitude de le faire lorsqu'il doit r^ ■ ■:;;^^%:^ Composition florale. orner leur appartement, croyant faire bien en mettant davantage de Heurs et n'osant pas toujours le composer à leur façon. Je crois que cela disparaîtra au fur et à mesure que l'on sera plus habitué à ces Concours de bouquets. C'est aussi pourquoi les bouquets confectionnés devant un jury ne sont pas toujours très réussis. Toutes les concur- rentes se pressent pour qu'ils soient vite terminés et sont aussi parfois trop émotionnées pour mener leur tâche à bien. i ili ! cette tente des Roses, a-t-elle été assez admirée : c'est très heureux d'avoir réuni les Roses dans une tente très longue, très aérée, où il était possible de bien les admirer; aussi tout le monde se pressait-il. les dames sur- tout, heureuses de respirer à pleins poumons cette atmos- phère embaumée. Nous y voyons les mêmes exposants que d'habitude, toujours avec des collections parfaites et des plantes bien cultivées prouvant, une fois de plus, que la France est bien le pays de prédilection des Roses. Voici M. Lévêque avec des Rosiers tiges et nains, très bien fleuris, des Rosiers Thé admirables ; M. Rothberg avec des Rosiers tiges, des Rosiers nains et avec ses Rosiers sarmenteux en boule, dont il a la spécialité ; M. Boucher avec des Rosiers sarmenteux, des Rosiers tiges et des Ro- siers nains ; MM. Jupeau, Chantin etNiklaus. tous avec des massifs très bien composés. M. Nabonnand avait apporté du Midi une collection de Roses fleurissant l'hiver sous ce climat privilégié et se répandant ensuite dans toute l'Eu- rope; d'autres Roses, dans d'autres groupes, et notamment quelques obtentions récentes. ALBERT MAUMENÉ III. Les Orchidées. Nous constatons avec plaisir les progrès incontestables dans nos cultures qui, faute de grands capitaux, ne sont pas encore à la hauteur des besoins journaliers de notre riche clientèle. Mais les efforts continus dans cette branche d'hortic Unie, nous placent déjà au premier rang comme cultivateurs et obtenteurs de très beaux hybrides qui sont la gloire de l'horticulture française. S'il y a quelquefois manque de jugement précis, il ne faut pas nous arrêter à île pareilles peccadilles. Les amateurs et le public parisien, qui aiment tant les Heurs, nous récompensent au delà par leurs nombreuses visites et leur appréciation plus juste et ne manquent jamais de dire leur admiration, surtout poul- ies Orchidées. Tous ceux qui ont souvent l'occasion de voir des expositions à l'étranger sont unanimes à dire que la notre est une de celles dont nous pouvons être tiers à tous les points de vue. Les exposants étaient nombreux et nous noterons seule- ment les plantes marquantes. M. Danzanvilliers, horticulteur à Rennes, avait apporté un très beau Cattleya speciosissima a/tia, plante très rare, M. Bert, horticulteur à Colombes des plantes bien culti- vées, de beaux Odontoglossum Alexandrœ, O. citrosmum avec six tiges bien fleuries, 0. Edwardi, Lœlia purpurata. Cattleya Mendeli.C. Mossiœ, Masdevallia Veitchi grandi- flora, Oncidium Papilio, 0. Marschallianum, etc., le tout d'un bel aspect. M. Magne, amateur à Boulogne, un joli lot de Cypripe- dium, Cattleya, Lai lia et Oncidium. M. Bleu, horticulteur à Paris, un Ladio-Cattleya purpu- rato-Roe:li fastuosa d'une rare beauté, Milloniopsis Bleui splendens, Lselio-Cattleya purpurato-Mossiœ, Cattleya Parthenia aurea aux divisions blanches, et au beau labelle jaune veine de pourpre, Masdevallia trochilus toujours rare; toutes ces obtentions de l'exposant font honneur à notre premier semeur d'Orchidées. M. Bertin, horticulteur à Paris, quelques Cattleya Mos- siœ, parmi lesquels un beau C. M. lîeineckiana. M. Gard en exposait un beau lot bien varié en bonnes plan- tes, une grosse touffe de Lselia purpurata bien Ileurie avec le labelle très foncé, Oncidium St.Legerianum,0. amplia- tum, Odontoglossum Alexandrœ, parmi lesquels un U. A. maculàtum qui se faisait remarquer par ses belles taches Cattleya Skinneri, L:rlia majalis, Oncidium Papilio, etc. M. Elie, horticulteur à Paris, Cattleya Mossise. M. Régnier, horticulteur à Fontenay-sous-Bois, plusieurs beaux spécimens de Phalœnopsis amabilis, P. Dayana, P. Schilleriana, P. leucorhoda, avec de longues grappes bien Hernies aux dimensions extraordinaires, Vanda lamellata, V. Boxalli et V. cierulescens. M. Dutremblay du May, amateur à Courbevoie, des plantes très intéressantes, parmi lesquelles se trouvait une belle variété d'Oncidium Marshaltianum, 0. leucochilum, Odon- toglossum cirrhosum et quelques Cattleya et Livlia. Les Jardins du Luxembourg, dont M. Opoix est le jardi- nier-chef, quelques Orchidées disposées entre les Crotons. Parmi les plantes variées de M. Sallier, horticulteur à Neuilly, nous remarquons un Dendrobium nobile aux divi- sions très foncées. Dans notre lot, citons : Masdevallia Veitchi Prince de Galles, une ancienne variété qui réapparaît et, qui, à cause de son coloris vif.est très recherché, Cattleya II arneri très foncé, Lœlia purpurata aux grandes divisions et à labelle pourpre foncé, Oncidium Krameri, Odontoglossum Alexan- drœroseum plutôt violet et tranchant bien parmi les autres variétés blanches, Phajus Coohsoni hybride de P. gran- difolius X P. tuberculosus, plante très appréciée des ama- teurs, également le Zygopetalum Perrenondi, au labelle d'un beau bleu foncé. M. le comte de laVillegontier, dont M. Lesage est le jardi- nier,avait un beau lot d'ffdontoglossum Alexandrie bien cul- tivés. Des Lœlia purpurata Nèlsoni, L. p. elegans,Cattleya Mendeli et quelques Oncidium embellissaient ce joli loi. M. Piret, horticulteur à Argenteuil, parmi ses Cattleya M ossia', ava.it des CM. Reinekiuna. C. M. iestalis,C. M. va- riabilis et une très belle variété d'un blanc d'ivoire que l'exposant a dédié au président de la Société nationale d'horticulture de Franc . M. Viger. Dans le joli lot de MM. Cappe, horticulteurs au Vésinet, nous avons remarqué de belles variétés de Lycaste Skin- neri alba, Cattleya Mossiœ Reineckiana, Cypripedium insi- oesitenense, Lœlia lobata, Cattleya Mendeli, au labelle foncé, et beaucoup d'autres belles plantes bien cultivées. Ce qu'il y a à remarquer le plus, c'est que nos amateurs fiançais ont fait quelques bonnes acquisitions, facilitant ainsi le développement de nos belles cultures. C. BERANEK. 172 LE JARDIN IV La Floriculture de Serres. La floriculture de serre est toujours bien représentée à l'Exposition d'horticulture de Paris et contribue, pour une large part, à son succès chaque année plus vif. Les serres du Jardin du Luxembourg exposaient hors- concours un lot de plantes à feuillage ornemental diverses, spécialement des Galadium et des Crotons, dont la culture et la bonne disposition faisaient, comme à l'habitude, hon- neur à l'habile jardinier-chef, M. Opoix. Non loin de là, les grands exemplaires de Palmiers : Cha- mœrops excelsa, Gorypha australis, Kentia Forsteriana, Lalania borbonica, etc., s'élançant au-dessus de nombreux Pandanus, Dracœna, Zamia, Anthurium, Maranta, Philo- dendron, etc., et exposés par la maison Veuve Chantin et entants, de Montrouge, étaient, comme toujours, admirés par les amateurs de plantes à feuillage ornemental. Il en était de même des deux lots de MM. Chantrier frères, de Mortefontaine, dans lesquels on voyait : Pandanus cari- cosus, Cyanophyllum magnificum, Dracœna Doucetti, Ficus Parcelli, 'Pavetta borbonica, Pandanus Baptisti, Croton Jarry- Desloges, Sphœrogyne imperialis, Sarra- cœnia divers, Nepenthes divers, Helieonia, Maranta, etc. liés remarque également le beau lot de M. Truffant, de Versailles, très bien présenté et dans lequel, en outre, de nombreux Palmiers, Aroïdées, Pandanées, etc., il faut citer : un beau pied de Medinella magniflea, un magnifique exem- plaire d'Hydrangea Otaksa, les gracieux Davallia Fnljen- sis et Plens serrulata gracilis multiceps, les Aralia elegan- tissima ci A. Chabneri, le Rhopala corenvadensis, etc., ainsi que les: Diosma ericoides, Metrosideros grandiflora, Boronia heterophylla, etc. MM. Duval et (ils, de Versailles, détiennent toujours le record avec leurs Anthurium à spathes ornementales; noté spécialement, dans leurs intéressantes variétés, La France, à spathe rouge foncé au centre, abondamment éclaboussée et pointillée de rouge sur fond blanc vers les bords; il en est de même de leurs admirables Vriesea, notamment des l . Poelmani, V.splendens major, etc. Chaque année, le lot de M. Sallier, de Neuilly, attire de nombreux visiteurs sûrs d'y trouver de bonnes plantes peu connues, ou trop peu répandues quoique très ornementales ; cette année, en outre des Bougainvillea Sanderiana, Saint- paulia ionantha, etc., deux plantes grimpantes ont été très remarquées: le Pilogyne suavis et le Vitis Voineriana. Les Gloxinias de MM. Vallerand frères, de Bois-Colombes, les Bégonia Rex de M A. Chantin.de Paris, les Calcéolaires, les Cinéraires à fleurs doubles et les Pétunias de MM. Vil- morin-Amliieux etCie, \esCaladium de M. Torcy-Vannier, deMelun.les Pélargoniums à grandes fleurs de M. Boutreux, de Montreuil-sous-Bois, les Pélargoniums à fleurs simples et à fleurs doubles de M. Poirier, de Versailles, de même que les Pélargoniums pour massifs de M. A.Nonin, de Chàtillon, sont toujours remarquables et remportent, chaque année, une large part de succès et c'est justice. Parmi les Crotons, si habilement cultivés par JIM. Cappe et fils, du Vésinet, se remarquaient les variétés bien franches, de bien jolis coloris: Lucie Linden, Eugénie Chantrier, Baron Adolphe de Rothschild, etc. M. Delmasure, directeur des établissements horticoles de Koubaix-Tourcoing. en outre de trois lots de Palmiers con- i. ■liant de beaux Caryota, Phœnix, Kentia, Chamœrops, Ceroxylon niveum, Gorypha Wigami, etc.. les uns en fortes plantes marchandes, d'autres en grands exemplaires, expo- sait des Araucaria excelsa de toutes tailles, très bien for- més. La splendide collection de Phyllocactus de M. Simon, l'habile cultivateur de Cactées, de Saint-Ouen, bien pré- sentée et bien fleurie comme chaque année, fait toujours pousser des cris d'admiration devant la variété et l'éclat de coloris des grandes Heurs si curieuses. Ailleurs, du même exposant, un lot d'Epiphyllum Gœrtneri bordé de Ma- millaria, ne formait qu'une éclatante masse orangé vif, tant ces Epiphyllum étaient abondamment fleuris. MM. Billard et Barré, les spécialistes en Cannas, de Fon- tenay-aux-Roses, exposaient les belles variétés : Léon Vassillière, Vice-Président David, Papa Treyve, Auguste Nonin, etc., ainsi que nombre d'autres bons gains obtenus dans ces dernières années dans ce beau genre. Il en était de même de MM. Dupanloup et Cie. de Paris, dont les deux massifs, bordés de Rhodanthe, renfermaient, entre autres, les beaux : Comte de Bouchaud, Papa Canna, <<■ Alexandre, Doyen Liabaud, Lœwin Rossels, etc. De MM. Cayeux etLe Clerc, de Paris, on remarquait un fortjoiilot de Calcéolaires aux tons bien variés: de M. Cou- turier, de Cliatou, de beaux Bégonias tubéreux à fleurs simples et des Coleuà; de M. Nicklaus, de Vitry-sur-Seine, des i 'rangers, Citronniers, Cédratiers. Myrtes, etc. Enfin, nous n'aurions garde d'oublier de citer les Azalées de l'Inde de M. Boyer. d'une grande fraîcheur de coloris et d'une abondante floraison. Parmi les amateurs, toujours trop peu nombreux, qui exposaient cette année, M. Magne, de Boulogne-sur-Seine, présentait d'importants lots de plantes dénotant des cul- tures admirablement conduites et parfaitement entendues, notamment en ce qui concerne sa collection de Gloxinias et, dans son lot de plantes diverses de serres, des Pal- miers, des Aralias, des Vrisea, des Anthurium, etc., ainsi qu'un bel exemplaire du gracieux A but ilon megapotamicum aux nombreuses fleurs jaune et rouge. Un autre amateur, M. Plet, du Plessis-Piquet, exposait une collection remarquable de Bégonias tubéreux de semis à fleurs simples. Enfin, M. Laridan, jardinier chez Mme la comtesse de Montesquieu, à Longpont. avait un lot hors-pair de Bégo- nias hybrides de B. Rex X B. décora, dans lequel se trou- vaient" des variétés faisant penser à de beaux Bertolonia et qui n'ont pas été assez remarqués. J. FOSSEY. Nous publierons, dans noire prochain numéro, les comptes-rendus sur la floriculture de plein air, l'arbori- culture et l'industrie horticole. Les Différences d'intensité d'Odeur chez quelques plantes. t m a observé que plusieurs plantes ne sont odorantes que la nuit, tandis que d'autres ne possèdent cette qualité que pendant l'ardeurdu soleil. Théophraste parle d'une plante qui dégage plus d'odeur la nuit que le jour, et que Lécluse (appelé par tous les auteurs Clusius) nomme Hesperis syriacci. Jacques Connu décrit également un Géranium noc- tuolens, dout l'odeur de muse disparaît au lever du soleil. La plupart des plantes de la famille des X y et agi nées et, en particulier, le Mirabilis longijlora, sont dansée cas. Cette remarque peut encore s'appliquer aux Onagres et, plus spécialement, aux Œnothera suaveolens et Œ. odorata. C'est surtout le soir que les bosquets de Genêt d'Espagne (Genista juncea), le Bouvardui grandiflora, le Datura arborea laissent exhaler leur délicieux parfum. Deux plantes du même genre, les Cestrum diurnumetC.noctur- n mu. offrent le singulier phénomène d'êtreen opposition sous ce rapport. Enfin l'Heliotropium peruvianum dégage une odeur plus forte au lever du soleil. Ainsi donc, certaines plantes ne sont .ululantes 411e pen- dant la nuit, d'autres seulement pendant l'ardeur dûsoleil, tandis qu'il en est qui ne dégagent leur parfum que le soir ou seulement au lever de l'aurore. < M-, puisque l'on a l'ait une horlogede Flore en rangeant, par ordre, les fleurs dont les corolles, en s'ouvranf à des heures fixées, indiquent à la vue la marche du temps, je ne doute pas que Ion ne parvienne aussi un jour à établir une autre horloge de Flore, horloge suave, horloge aroma- tique, en rangeant, dans l'ordre voulu, les fleurs dont le parfum, s exhalant à certaines périodes du jour, marquera les heures pour l'odorat. Cette horloge, j'en suis persuadé, sera appelée à avoir, auprès des dames, un grand succès et aura, comme heureuse conséquence de doter nos jardins d'une collection de plantes qui. jusqu'alors, y sont incon- nues. IIEXRITHEULIER. LE JARDIN" 173 Inauguration du Monument Hardy L'inauguration du Monument Hardy a enfin eu lieu le dimanche 22 Mai, a 3 heures, par un temps splendide. M. Vassillière, l'éminent et si sympathique Dii teur de l'Agriculture, représentait M. Méline, Président du Con- seil, Ministre de l'Agriculture, dont il a exprimé les regrets Je m1 pouvoir assister à la cérémonie, étant retenu à Paris par les élections Parmi les notabilités remarquées dans la foule nom- breuse, que l'on peut évaluer à plus de 2.000 pers . citons : MM. Viger, ancien Ministre, président de la Soeièté nationale d'horticulture de France; Gentil, préfet de Seine-et-Oise ; Lèfèvre, maire de Versailles; Heuzé, inspecteur général honoraire de l'Agriculture el président 'lu Comité du monument Hardy; A. Magnien, président île l'Association des anciens élèves de l'Ecole d'horticul- ture, secrétaire du même Comité;.!. Nanot, directeur de l'Ecole nationale d'horticulture; Ch. Baltet, président de la Société d'horticulture de l'Aube ; Besnard, président de la Société d'agriculture de Seine-et-Oise ; Truffaut, vice- président de la Société d'horticulture de Seine-et-Oise, Marcel Lambert, architecte des Palais nationaux de Ver- sailles; Pressoir, Président de la Société des Sciences Naturelles et Médicales de Seine-et-Oise; A. Châtenay, secrétaire général de la Société nationale d'horticulture de France; Bussard, Gérôme, Henneguy, Henry. Lafosse, Martinet, Mussat, Petit, professeurs à I Ecole; Chevallier, secrétaire général de la Société d'horticulture de Seine-et- i lise; Jamin, pépiniériste; Huard, trésorier de la Société nationale d'horticulture; un grand nombre d'anciens élevés de l'Ecole venus des tous les points de la France, ainsi que les élèves actuels, assistaieut à cette fête. Au niomentoùle voile recouvrant le monument esi tombé, la musique du 27l régiment de dragons a joué la Marseil laise, pendant que chacun admirait l'ceuvrede MM. Marcel Lambert, architecte, .1. Coutan, Cougny et Guilloux seul pleurs, Berson. fondeur de bronze et Chapelle, entrepreneur iln socle œuvre dont non- avons donné la reproduction dans notre précédent numéro. Voici le texte de l'éloquent discours prononcé par M. Viger : Messieurs, Je suis persuadé de traduire fidèlement votre pensée unanime en priant notre excellent Directeur de l'Agricul- ture, M. Vassillière, qui représente ici le Ministère de l'Agriculture, de transmettre à M. le Président du Conseil la sincère expression de nos regrets. Si les devoirs que lui impose sa haute situation lui avaient permis de venir parmi vous, j'aurais été heureux d'entendre sa parole éloquente et si autorisée, louer un bon serviteur de l'Horticulture. Mais je lui suis reconnaissant d'avoir chargé le Président delà Société Nationale d'Horticulture d'être son interprète pour prononcer l'éloge d'Auguste Hardy. N'est-ce pas, en effet, un devoir bien doux, une noble tache à remplir que de rappeler la mémoire d'un homme de bien, d'apprécier la carrière d'un administrateur dis- tingué, de glorifier l'œuvre d'un maître éminent au milieu de ses anciens collaborateurs, devant des praticiens, des publicistes, déjeunes professeurs qui furent ses élèves et qui conservent précieusement le souvenir de ses vertus pri- vées et de son admirable enseignement. Le savant, Messieurs, était le digne héritier intellectuel d'une véritable dynastie d'horticulteurs distingués, parmi lesquels il faut citer son père Julien Hardy; ce Cincinnatus de l'art horticole qui, après avoir combattu dans les armées impériales de 1806 à 1812, avait aban lonné sa profession pour défendre la Patrie en danger en 1815. Décoré sur le champ de bataille pour sa belle conduite militaire, il avait, après la chute de l'Empire, repris la pratique du jardinage et occupa pendant plus de 40 ans les fonctions de jardi- nier-chef du Luxembourg. Il s'est signalé à la reconnais- sance des horticulteurs par son adorable Rosarium, et à celle des ampélographes par sa collection de toutes les espèces de Vignes connues. Auguste Hardy essaya, après de brillantes études, de se lancer dans le barreau, puis dans la médecine; mais, par un véritable phénomène d'atavisme, la lecture du Code le ramenait à l'étude des lois de la nature, et la physiologie de l'homme lui inspirait l'invincible désir de connaître la vie des plantes. Aussi, revient-il bien vite à la botanique, à l'horticulture, à l'aimable science des végétaux. Et, par sa collaboration au beau traite d'arboriculture fruitière avec son père, par ses nombreuses publications périodiques, par sa collaboration aux grandes revues et aux diction- naires encyclopédiques d'agriculture et d'horticulture, par ses belles recherches avec Duchartre sur l'oïdium et sur la botanique agricole, il est parvenu à donner un éclat plus grand encore au nom de Hardy, déjà célèbre parmi les savants et les praticiens depuis près d'un siècle. Tout ce qui nous entoure, Messieurs, dans cette E^ole, au milieu de ce jardin de La Quintinye, tout nous rappelle ce que fut le professeur. Pas un seul de ses élèves qui ne puisse exprimer ici son admiration pour son enseignement a la fois théorique, par la méthode scientifique, pratique par la connaissance profonde des applications, intuitif par la vivacité du langage et par la noble passion d'instruire en vulgarisant. Depuis 1849 jusqu'en 1891, depuis le moment où il inaugurait son enseignement par les conférences aux élèves de l'ancien institut agronomique, jusqu'à sa mort, il ne cessa de professer. Ce vaillant soldat du travail national était de ceux que la fin dernière surprend, pour ainsi dire, sur le champ de bataille, celui de l'enseignement. Pour apprécier ce que fut cet enseignement, il suffit de citer une phrase que je retrouve sous la plume d'un de ses élèves distingués : « Les cours de M. Hardy resteront comme une source inépuisable d'indications précieuses et essentielle- ment pratiques, a Messieurs, Nous avons inauguré naguère le buste de Joigneaux pour rendre hommage, non seulement à la mémoire d'un homme de grand talent et de grand cœur, mais nous avons tenu aussi à rappeler la pensée généreuse des législateurs patriotes qui voulurent fonder en France un enseignement horticole national. Mais la conception parlementaire qui s'était traduite par un texte législatif fut restée stérile sans la mise en valeur qui lui fut donnée par ce véritable ini- tiateur de cet enseignement en France: j'ai nommé Au- guste Hardy. C'est lui qui, après avoir étudié les deux enseignements des Ecoles de Vilvorde et de Gand, en Belgique, sut, avec cette admirable intelligence des faits qui le distinguaient, doter la France de cette belle école de Versailles où il sut combiner un enseignement théorique solide avec une pra- tique rationnelle, faisant ainsi la part de la technique et de la science, arrivant à cette heureuse alliance de l'art et de la théorie qui sont inséparables pour faire un bon hor- ticulteur. On peut donc dire qu'il fut un créateur, car, avant lui, l'arboriculture fruitière était presque la seule branche de l'horticulture qui eut fait l'objet d'un enseignement suivi. Messieurs, les qualités qui font le professeur de sciences, la clarté de l'esprit, la méthode dans l'exposition, la sim- plicité du langage, et qui se trouvaient à un si haut degré dans l'enseignement de Hardy, étaient complétées chez lui par les facultés spéciales de l'administrateur. La décision dans les résolutions, l'autorité dans le com- mandement, l'emploi judicieux des crédits, en ont fait, un précieux collaborateur du Gouvernement, dans la direction de cet établissement dont il assura le succès par sa per- sévérance dans les desseins, par son activité dans l'exécu- tion de ses plans. Par une rare coïncidence, cet administrateur qui gouver- nait avec autorité tout en inspirant par sa loyauté, par son équité, une respectueuse déférence à ses collaborateurs comme à ses élevés, cet homme possédait les rares qua- liti s de cœur qui. unies à celles de l'esprit, font l'éduca- teur. C'est là tout le secret de la popularité d'Auguste Hardy parmi ses anciens élèves. Voilà pourquoi ceux qui ne l'ont pas connu personnellement, comme celui qui parle en ce moment, peuvent apprécier l'influence considérable qu'il a eue sur plusieurs générations d'horticulteurs dont il a fait l'éducation. Ces sentiments de gratitude, nous les retrouvons parmi tous ceux qui ont pratiqué Auguste Hardy, mais ils ne sauraient être plusvivace que dans notre Société nationale d'horticulture où ses travaux ont laissé une trace si lumineuse et creusé un sillon si profond. Tour à tour, président du Comité d'arboriculture frui- tière, vice-président, enfin premier vice-président élu à la presque unanimité des suffrages, il nous apporta le pré- LE JARIHX cieux concours de sa haute compétence dans les questions horticoles, de son tact, de son urbanité pour diriger les discussions, en un mot de tous les dons de l'intelligence et du cœur qui ont perpétué parmi nos membres le sou- venir de son nom et de ses fonctions. Au point, de vue horticole, ce travailleur acharné a, par son énergie, contribué à placer en pleine lumière les ser- vices que peut rendre l'art horticole; il a été un des pro- tagonistes les plus ardents de l'idée, qui a fait son chemin, et qui consiste à réserver à l'horticulture sa vraie place dans la production nationale. Il a été parmi les hommes clairvoyants qui ont assigné à nos horticulteurs le rang élevé qu'ils doivent occuper parmi les agriculteurs, et nous ne saurions oublier avec quelle ardeur, quelle géné- rosité de cœur, il a défendu leurs intérêts aux Expositions universelles, et notamment en 1889 où, comme président du groupe IX, il sut faire prévaloir les droits de l'horticulture aux récompenses qui lui étaient dues par le mérite de ses adeptes, par la beauté de leurs expositions, par la valeur de leurs produits. Messieurs, Parmi les créations qui sont dues à Auguste Hardy, il en est une que je dois mentionner spécialement, car il y avait mis tout son cœur, je veux parler de l'Association amicale des anciens Elèves de cette Ecole. Il voulait ainsi établir entre ceux qui en sont sortis cet esprit de solidarité qui survit à la camaraderie de l'école et qui, transporté au milieu de la lutte pour la vie, est d'un si précieux secours, en soustrayant l'homme à cet isolement moral, si cruel aux heures de l'épreuve, si poignant dans l'adversité. Messieurs, Un Comité, composé de ses collaborateurs et de ses anciens élèves, tous ses amis, eut la pensée touchante de perpétuer par un monument le souvenir des services rendus par l'ancien Directeur de l'Ecole de Versailles. Un de nos éminents statuaires a réalisé ce vœu, en reproduisant la vivante image de Hardy, entourée des gracieux attributs de l'art qu'il a si personnellement contribué à faire pro- gresser. On aurait pu y graver ces lignes, qui résument tout ce que je viens de vous dire : Salut au savant modeste dont la renommée fut acquise sans réclame, et qui laisse après lui des amitiés fidèles et des cœurs reconnaissants. Ce discours futcouverl de nombreux el fréquents applau- dissements qui montrèrent combien l'orateur avail touché juste et s'était lait, d'une façon heureuse, l'interprète des sentiments de l'assemblée. M. A. Trufiaut, vice-président de la Société d'horticul- turede Seine-et-Oise, prit ensuite la parole et, en termes émus, s'attacha à faire revivre le souvenir de l'homme privé iiiv Auguste Hardy, en même temps qu'il rappelait les services éminents rendus par cet homme de bien à la So- ciété d'horticulture de Seine-et-Oise. Puis M. A. Magnien, Président de l'Association des anciens élèves de l'Ecole nationale d'horticulture île Ver- sailles, parla au nom des disciples de M. Hardy, qui tous, ^aiis exception, ont. conservé pour sa mémoire un culte presque religieux et impérissable. M. J. Nanot, directeur de l'Ecole, a ensuite remercié, en termes excellents, les souscripteurs et le comité » qui ont Fait ériger ce monument à la mémoire du vénéré fonda- teur de l'Ecole»; puis, après avoir adressé un respectueux hommage à Mme et à Mlle Hardy, qui n'avaient pu assister ,;i la cérémonie, il a. aux applaudissements unanimes de l'assistance, terminé son discours par ces mots :' « Pour nous, nous inspirant de ses doctrines el de s \emple, nous tâcherons de continuer à donnera nos élèves l'eiisei gnement clair et précis de notre glorieux prédécesseur, et de conserver à cette grande et belle Ecole la 1 mi née qu'elle possède, et dont Hardy (''lait si justement lier. » Nous savons d'ailleurs que M. Nanot ne faillira pas dans cette lourde tâche qu'il a assumée, et que les succès que I Ecole a déjà obtenus s,, us sa direction l'on! bien présager de l'avenir. Nous regrettons que le manque de place nous empoche de reproduire ces trois derniers discours in-extenso, comme nous aurions aimé à le faire. Ainsi que nous l'annonçons plus haut, ont été promus dans l'ordre du Mérite agricole, à l'occasion de cette inau- guration, au grade d'officier, M. X. Lafosse, et. au grade de chevalier, M. .1. Coutan. A l'issue de la cérémonie. M. Vassillière a l'ait réunir les ele\ es dans une des salles d'études etaprès les avoir, dans une chaleureure improvisation, exhortés au travail, leur a i lé un jour de congé. LES PELLIONIA Le genre Pellionia, dédié à A. Pellion, officier de marine du Voyage autour du monde de Freycinet, a été fondé par Gaudichaud et appartient à la famille des Ur- ticées. Il comprend environ dix-huit espècesde plantes herbacées, rarement suffrutescentes, le plus souvent rampantes, ori- ginaires de l'Asie tropicale occidentale, jusqu'au .lapon, et des îles de l'Océan Pacifique, mais on ne trouve généra lement dans les cultures qui- les deux espèces suivantes, de serre chaude, et cultivées pour la beauté de leur feuillage. P. Daveauana X. E. Br. (Bégonia Daoeauana God. Leb.) — Cochinchine, 1880. — Tiges charnues, retombantes, pouvant atteindre de 0"',30 à IV". 10 de longueur; feuilles stipulées, alternes, arrondies-elliptiques ou elliptiques- oblongues, obtuses, d un vert olive bronzé e( foncé, légère- ment teintées de violacé ou marquées d'une large bande médiane, irrégulière et d'un verl gai. Meurs insignifiantes, disposées en cimes et apparaissant en juillet-août. P. D. viridis Hort. — Variété à leuilles d'un vert gai, maculées de taches blanches, et donl les tiges, pétioles, nervure médianeel secondaires son! couvertes de poils. P.pulchraX. E. B. — Cochinchine, 1882. - Plante glabre, sauf sur la face inférieure où il existe quel, pies poils; tiges charnues, rampantes, mais, lorsqu'elles sont jeunes, souvent presque dressées, beaucoup plus vigoureuses el de végétation plus rapide que chez l'espèce précédente; feuilles stipulées, pétiolées, très obtuses, obliquement oblongues eordiformes à la base, à face supérieure noirâtre le long de nervures médianes el secondaires, à lace inférieure plus pâle, presque pourpre et teintée de pourpre terne. Inflores- cences plus fortes que celle de 1 espèce précédente, mais aussi moins abondantes. Pleurs insignifiantes. Pu parlant des Pellonia, nous voudrions attirer l'atten tion sur deux charmantes plantes de serre chaude, dont le Faciès général, comme les emplois auxquels on peut les faire servir, rappellent assez bien le populaire Tradescan- ioi sebrina que tout le monde connaît comme plante de suspensions. Les plantes précitées conviennent exactement à ce même rôle ci nous les recommandons fort aux amateurs pour former, de jolis vases suspendus, avec ces Pellionia, em- ployés comme espèces retombantes. I.a culture de ces végétaux esl facile. Ils exigent la serre chaude, c'est-à-dire nie température de |Nà 23° en moyenne, mais on peul très bien les tenir en serre Froide pendant I été avec les autres plantes que l'on a coutume d'y cultiver pendant la. belle saison. Ils réussissent très bien dans de la terre de bruyère un peu siliceuse, à laquelle on aura ajouté une petite quantité .le terre franche, on doit les tenir prëférablemenl un ter- rines à Nepenthes, percées de trous ci pourvues d'un bon drainage, mais ,,n en obtiendrait certainement aussi en bon résultat en les cultivant en panier à Orchidées, en bois. en fil de fer ou en poterie, entourés intérieuremenl d'une couche de sphagnum. puis remplis de terre. LE JARDIN 17. Ces pots on panier, doivent être suspendus el placés à une bonne lumière. Des arrosements abondants el des seringuages fréquents a\ le l'eau de pluie sonl très favorable aux l'rlliona. Le P. Daveauana aies branches moins raide et plus naturellement rétombantes que celle > lu P. pulchra. Disons aussi que ces plantes se dénudant après un certain temps, il est bon de les renouveler presque chaque année. Leur multiplication est d'ailleurs des plus simples et peut s'effectuer en toute saison, en coupant des extrémités de branches sur une longueur de 0",05 à ir.itT et en les piquant au nombre d'environ douze à quinze au plus dans une terrine d'environ 0™,20 à 0°*,25 de diamètre qui for- mera bientôt une jolie suspension. On voit qu'ils sont aussi faciles à traiterque le Trades- cantia. Il nous reste à dire quelque mots de leurs fleurs, qui apparaissent assez nombreuses, en été surtout, el sont dis- posées en cimes bien apparentes au-dessus du feuillage. Ces Heurs sont de nulle valeur ornementale, maisde^ ien nent intéressantes parce qu'elles présentent, au moment do leur épanouissent le mémo phénomène de projection du pollen par les étamines qui a rendu lé Pile.a oallitrichoides (appartenant à la mémo famille) sj populaire sous le nom île plante à feu d'artifice. Au moment où la fleur s'ouvre, les étamines lancent comme une fusée le pollen contenu dans les anthères '■! chaque inflorescence étanl composée 'l'un certain nombre de fleurs prêtes à s'épanouir, on peut jouir pendant un cer- tain temps de ce phénomène, qui se produit surtout par les les journées chaudes et si l'on a soin de jeter un peu d'eau ayec une seringue sur les boutons prêts à s'ouvrir. Ajou- tons que la projection du pollen oh.-/ ces plantes est bien plus fortes que chez le l'Uni oallitrichoides qui létient donc pas le record d'être une planteà /<■» d'artifice. (.'est un mérite de plus à l'actif des Pellionia qui ont besoin d'être mieux connus comme plantes de suspensions îles serres chaudes. JULES RUDOLPH. Les Produits de Culture forcée aux Halles Les Concombres se vendent de 3 à 5 francs la douzaine. Environ 380 Melons, aux prix moyens de 8 â 20 francs: les beaux Caiifa/oiiyi font de bons prix; le 27 mai, M. Whir en avait un irréprochable, pesant 4 kilos 50(1 grammes; il a clé vendu 44 francs. 335 kilos de Raisin Franhenthal de S à 10 francs, et même 12 francs pour la belle marchandise. 85 kilos environ de Raisin Foster's Seedling de 12 à 22 francs. Du Raisin Muscat, de 13 fr. 50 à 24 francs, et du Raisin Chasselas royal de 12 a 17 fr. 50. Les derniers Cerisiers en pots, de 8 à 20 francs. Les Cerises Anglaise, de 2 à G francs la caisse. Quelques corbeilles de Groseilles et de Framboises, à des prix très irréguliers. Le prix des Fraises remonte depuis dix jouis; les beaux plateaux de D' Mordre se vendent de 9 à 12 francs; la Fraise Général Chanzy n'est pas demandée cette année, elle se vend mal. Les belles Pèches Ams'den, Grosse Mignonne et Précoce île Haie sont toujours à des prix soutenus; le prix des petites et des moyennes est fort en baisse. Peu de Brugnons, de 2 à 10 francs; ceux des Forceries de l'Aisne sont "extraordinairement gros, le 28 mai, j'en ai mesuré, de la variété Précoce de Croncels 1 ) , qui avaient 0m26 de circonférence. Quelques Prunes, adjugées à 1 franc environ. Les Roses, de 3 à 4 francs la botte; les Lis, de 3 à 4 francs ; les Boule de Neige, de 1 fr. 50 à 2 francs la grosse botte. J.-M. BUISSON. (Il Lu Jardin, 1*1)7, page 2%. Exposition quinquennale d'Horticulture DE GAND Les Plantes nouvelles (Fin (D) Calamus Laucheanus (Sarawak, Bornéo). Palmier. — Pétiole vert clair, couvert de pubescence blanchâtre, armé sur la face dorsale de bouquets d'épines régulièrement espacés et atteignant jusqu'à 3 cent.; folioles linéaires longues de 20 à 30 cent., larges de 2 oent., disposées par groupes de trois et plus, généralement quatre, de chaque coté. Calamus Caroli (Indes Orientales). — Palmier déjeà bien caractérisé ; premières folioles. longues de 40 cent., étroites, d'un beau vert; base du rachis jaune, ce dernier très épineux sur toutes ses faces à la partie inférieure et seulement sur la face dorsale plus haut. Très élégant. Calamus Alberti (Océanie). — Palmier plus élancé et plus grêle que le précédent, avec lequel il offre beaucoup de rapports; il est moins épineux et ses épines sont plus longues. Kentia Kirsteriana (Palmier). — Tronc robuste, coni- que, pétiole inerve, rond, engainant, vert foncé; folioles alternes, triangulaires et irrégulières. Kentia Sanderian.„ (Nouvelle-Guinée). — Joli petit Palmier cespiteux; pétioles grêles à gaines triangulaires, comprimés, vert minéral, parsemé de tâches noires lai- neuses; palmes lines vert brillant, bifurquées au sommet en forme d'éventail. Restio spec. F. W. Moore (Transvaal). — Plante cu- rieuse touffue, vert clair, ébouriffée comme une chevelure; tiges grêles rameuses, articulations à gaines brunes, feuilles capillaires réunies en faisceaux. Dracœna Broomfieldi (Ile du Jeudi). — Feuilles li- néaires lancéolées, longues de 40 à 50 cent, larges de 6 à S cent., vert clair, striées de blanc crème, surtout sur les bords; tronc droit, rigide, brun rougeàtre, sur lequel les cicatrices des feuilles sont bien marquées. Belle plante qui, malheureusement, par sa raideur, ressemble un peu à une plante artificielle. Fourcroya Watsoniana (Amérique tropicale). — Feuil- les épaisses, charnues, étalées et ondulées sur les bords, lancéolées-aigries (longues de 60 à 70 cent., larges de S à 10 centimètres) bordées de vert foncé brillant sur blanc, lavé de jaune ivoire, parsemé de bandes vert clair. Aralia Balfouriana (Nouvelle Calédonie). — Touffe rameuse arrondie; tige vert blanchâtre à la base, rou- geâtre au-dessus, recouverte de oonctuations ou de lenti- celles claires et saillantes; feuilles nombreuses réniformes, largement crénelées, vert clair panachées de blanc crème surtout sur les bords, limhe échancré à la base ; long pé- tiole rende au sommet, légèrement engainant, vert rou- geàtre ponctué de blanc à la base, se divisant en deux ou trois parties, à deux ou trois articulations, portant les folioles, à nervures tines, saillantes et rayonnantes. Odontoglossum crispum var. Roi Léopold. — Fleur de grandeur moyenne bien formée, d'un blanc lavé de vieux rose et tacheté de rouge brun ; callus et gorge d'un beau jaune soufre. Ancectochilus Leopoldi — (Philippines) Feuilles nom- breuses, amples, ovales, cordiformes-aigues, zone médiane d'uu beau vert clair, nervures principales dorées, nervures secondaires vert c1 air doré et rosé sur fond vert très foncé, ve- louté ; pétiole engainant rosé. Cette jolie plante a été rappor- tée dernièrement par le vapeur Chemnitz, sans avoir souffert, d'un voyage de 27.000 kilomètres d'une durée, de i mois. Lycaste Baroness Schrœder. — Fleur de coloris très frais, plus foncé à la base des divisions extérieures; inté- rieur rose foncé taché de blanc sur deux divisions ; labelle blanc crème et jaune à la gorge. Lycaste Skinneri alba. — Fleurs d'un beau blanc laiteux. Toutes les plantes énumérées plus haut appartenaient au lot de M. Sander. Celles qui suivent étaient présentées par M. Jacob Makoy. . Dieffenbachia Kerchoveana. — Feuilles vert clan, tachées de blanc, verdàtre surtout dans la partie centrale. Asplenium Mayi. — Pinnules en double dents de scie. Pteris Drinkvaleri. — Frondes vert clair. Nephrolepis Davalloides plumosus. — Frondes plu- nieuses élégantes. (1) Le Jardin, 1898, pages lui et 152. 176 LE JARDIN Clerodendron Balfouri fol. varieg. — Feuilles pana- chées de vert clair. Vriesea Meziana. — Longues inllorescences pendantes. A signaler, de M, Rigouts,le*DracœnaRigoutsià teuilles panachées et le Vriesea memoria Moenzii à inflores- cence orangée, bordée de jaune. M. Dallière exposait, en plus d'une collection d'Ancec(o- chilux nouveaux : Croton Chantriere major. — Feuilles lancéolées, arquées, entières, rouge taché de vert très foncé et jaune rougeâtre dans leur jeune âge. Gymnogramma Laucheana. — Frondes bien dorées en dessous. Adiantum décorum foliis argenteo striatis. — Pin- nules offrant une panachure peu intéressante; plante exposée par M. Arthur Van den Heede. Comme il fallait s'y attendre, on a présenté un Sàint- paulia ionantha aux feuilles irrégulièrement panachées de jaune: cette plante appartenait à JI. de Coninck. Gymnogramma peruviana argyrophylla. — Plante frondes farineuses présentée par M. De Smet Duvi- vier. Cypripedium villosum variegatum. — Feuilles pa- nachées de jaune. Envoyé par M. Cari Lachner de Berlin. Nidularium amazonicum Treyerani. — Broméliacée aux feuilles finement dentées de rose au-dessous et de rouge au-dessus, striées de vert sur fond blanc lamé de jaune clair. Exposée par M. Duprat de Bordeaux. Callasethiopica var. — Cctle variété se distingue de l'or- dinaire par son port plus compact et par ses feuilles éta- lées, plus rigides, d'un vert foncé. Les padiceest plus court la spathe plus évasée ; cette variété sera préférable à celle qui est cultivée. Exposé par M. Pfitzer, de Stuttgard. H. MARTINET. Association des anciens élèves de l'École na- tionale d'horticulture de Versailles. — l'As- semblée générale des anciens élèves de L'École nationale 'I horticulture le Versailles a eu lieu, sous la présidence il" M. A. Magnien, président de 1 Association, le dimanche 22 mai, à l'issue de l'inauguration du monument Hardy. L'Assemblée a décidé de maintenir la date de la réunion annuelle à l'époque de l'Exposition d'horticulture de Paris. tout au moins pour l'année prochaine. Elle a en uite décidé d'offrir le titre de président d'hon- neur : à M, le Ministre de l'Agriculture, à M. Viger, député, ancien Ministre de l'Agriculture, président de la Soi iété nationale d'horticulture de France et à M. .1. Xa n. ii . directeur de l'École. Puis elle a envoyé un télégramme de sympathiqae et respectueux souvenir à Mme et Mlle Hardy. Le soir, le banquet annuel a réuni les anciens élèves et le- professeurs, sous la présidence d'honneur de M. .1. Xa- not. directeur de l'Ecole, auquel s'étaient joints deux mem- bres honoraires de l'Association, MM. Charles Baltet, de [royes el A. Petil . professeur a l'École. Conférences-promenades à l'Exposition d'hor- ticulture de Versailles.— Pendant 1 Exposition 1 hor ticulture de Versailles, qui vient d'avoir lieu du '.'S au :il mai et ilmit nous donnerons un compte-rendu dans notre prochain numéro, ont eu lieu deux conférences-promenades : l'une, 1.' lundi 30 mai, a été faite par notre collaborateur, M. Albert Maumehé, sut les plantes en plein air el leur emploi dans l'ornementation de- jardin! el des appartements, ainsi que s(lr les bouquets et garnitures florales : 1 antre, le mardi 31, par M. G. Bellair, jardinier chef des jardins du Palais de Versailles, sur les plantes de serre et leur tutili- sation. Ces conférences-promenades, tout comme celles qui ont eu lieu pendant l'Exposition de Paris et dont nous avons donné le programme dans notre précédenl numéro, ont été trë suivies et ont obi i un véritable succès. Société Nationale d'Horticulture de France Séance du 2« mai 1JSÎÏÎS. COMITE D'aRUORICULTURE D'ORNEMENT Les apports, à cette séance, étaient peu nombreux ; on sentait une séance de lendemain d'exposition. Un seulapportau comité d'arboriculture d'ornement : des rameaux d'arbustes fleuris envoyés par MM. Simon frères, de Nancy : Sarotha.rn.nus scoparius foins variegatis, Cara- gana altagana microphylla, Caragana pygrhaea aurantiaca erecta, Gcnista hispanica, Cytisus trinorus, Cytisus pur- pureus ft. alb., Spirsea amurensis, Eleagnus argenlea, Asimina Iriloba, Othera japonica et nombre d'autres encore. COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE Un seul apport : des Brugnons et des Pèches provenant d'arbres forcés en pots, par M. Congy, chef potagiste au domaine de Ferrières : Brugnon Corel Napier, Pêche Grosse Mignonne et Brugnon Cardinal: cette dernière variété est une nouveauté que le comité a trouvé déli- cieuse. COMITÉ DE FLORICULTl RE Un seul apport également : de MM. Billard et Barré, de Fontenay-aux-Roses, deux belles variétés de Cannas : Sur- prise et Marquise Saporta : cette dernière, à grandes fleurs rouges, finement bordées de jaune, a été très admirée. COMITÉ IIE CULTURE POTAfiÈRE l>eux apports : l'un de M. Jules Lefievre, jardinier chez M™* Lefebvre, àLagny, consistant en un beau Melon Ganta- loup fond blanc; l'autre, de M. Jarles, de Méry, compre- nant deux caisses de fraises des variétés Docteur Morère et Général Chanzy, d'une grosseur et d'un coloris irrépro- chables, et une caisse de Pois nain Gonthier, vieille variété très hâtive et très productive, trop délaissée, très recommandable pour les premières saisons de plein air. COMITÉ DES ORCHIDÉES M. L. Piret, d'Argenteuil, soumettait à l'appréciation du comité une belle variété de Cattleya Mossise, d'un délicat coloris et de forme parfaite, qui a été nommée Président Doin. De M. Doin, on admirait deux superbes variétés d'Odon- toglossum crispum : VO. c. fastuosum et VU. c. semon- lianum. De M. Martin, jardinier de M. Ferrier, à Auteuil, une très belle variété d'Odontoglossum Alexandrse dénommée 0. A. Ferrierae. Enfin, M. Bert, de Louveciennes, avait apporté un bel exemplaire d'Oncidium iCyrtochilum) leucochilu m st/yier- bum avec deux longues inflorescences bien développées et abondamment fleuries. COMITÉ DES UNDUSTRIES HORTICOLES MM. Ch. Paris et C", de Paris, montraient un ingénieux système permettant de maintenir les fleurs aisément dans les vases dans n'importe quelle position et de composer instantanément et sans difficulté toutes décorations flo- rales. L'appareil consiste en deux grillages distants entre eux de quelques centimètres et supportés par un trépied de hauteur variable selon les besoins. On le place dans les vases que l'on veut décorer, et il n'y a plus ensuite qu'à entrer les tiges des fleurs entre les mailles des gril- lages, en les inclinant comme on le désire pour que, la composition florale une fois disposée, l'ensemble en soit léger et bien aéré, tout en étant bien maintenu dans la position voulue. J. FOSSEY. ERRATUM Dans le compte-rendu de la séance du 12 mai de la Société nationale d'horticulture de France, page 160, une erreurd'impression a fait attribuer le nom de Cypripedium , inversanium au Cypripedium Rimbertianum apporté par M. Mantin, amateur à Olivet, qui lui a donné ce nom en l'honneur de M. Rimbert. orchidophile bien connu, notaire à Lamotte-Beuvron. Parmi les autres apports de M. Mantin, à signaler encore, en outre de ceux déjà cités, le Cattleyodendrum x Bellaerense, hybride entre Cattleya Forbesii et Epidendrum rochleatum. LE JARDIN 177 LE JARDIN. - N« 272. — 20 JUIN 1898. Euphorbes, il ne possède aucun pouvoir spécial el ses pro- priétés semblenl être purement négatives. CHRONIQUE La Rose a eu au siècle dernier pour fervents adorateurs Robespierre et Carnot, qui ont brillé du plus vit éclat au sein de la Société des Rosati. Ces derniers, qui ont voué à la reine il*1* fleurs un culte véritable, célèbrent chaque année la fête des Roses sous les ombrages de Fontenay-aux- Roses. Le 12 juin dernier, ces félibres du Nord, un peu moins tapageurs que leurs confrères du Midi, sans cependant manquer d'entrain, ont couronné le grand paysagiste Har- pignies, qui étaitle héros de la fête. Au banquet, la Rose n'a pas été oubliée. Mme Auguste Darchain a récité la superbe ode de Leconte de l'Isle qui est dans toutes les mémoires : .4 la liose, et le conseil du vieux Ronsard a été suivi : Versons des roses en ce bon vin, En ce bon vin versons des roses. Qui connaît l'arbre pieuvre'.' Un journal de province signale, d'après l'Ecolier illustre, cet arbre fantastique qui croit à Madagascar. Il est capable de saisir et d'étouffer de grands animaux, tels que des singes et même des hommes quand ils s'aventurent à escalader ses branches et à monter jusqu'à son sommet. Les feuilles de cet arbre rappellent celles de Y Agace americana. Pour un canard, c'est un beau canard ! Enfoncées les plantes carnivores, le Drosera et toute la compagnie ! La fève, qui est encore d'un usage fréquent comme ali- ment dans le midi de la France, n'a pas i i le tous les peuples un accueil également favorable. Si les Romains la cultivaient, si les Grecs la mettaient au rang des meilleurs légumes, pan treles Egyptiens la tenaient pour immonde et leurs prêtres n osaient même pas jeter les yeux sur elle. Pythagore défendait à ses disciples d'en manger. Cicéron,qui cherche une explication à ces faits, insinue que la fève empêchait de faire des rêves divinatoires, parce qu'elle échauffe trop et que, parcelle irritation des esprits, (die ne permet pas à l'âme de posséder la quiétude qui est nécessaire pour la recherche de la vérité, Anstote trouve une autre explication qui ne manque pas de piquant: dans certaines villes de la Grèce, on donnait son suffrage avec des fèves; en proscrivant ce légume, Pythagore défendait à ses disciples de se mêler des affaires du Gouvernement. ■ Le domaine royal de Laecken vient de s'agrandir de nou- veaux terrains sur lesquels d'importants travaux de cons- truction viennent d'être entrepris. Il ne s'agit de rien moins, dit le Nord horticole, que. de 15 serres à raisins, longues chacune de 30 mètres sur S mètres de largeur et de 21 serres à Heurs de mêmes dimensions . De ces dernières, trois seront doubles et renfermeront toutes les plantes du Congo nouvel- lement introduites. Il y aura autant à glaner pour le bota- niste que pour l'horticulteur de profession. Autour de ces vastes constructions, régnera une large galerie vitrée qui remplira le rôle d'orangerie. C'est encore du Nord, cette fois ci, savez-vous, que nous vient la lumière et, le progrès. La statistique n'est pas souvent drôle, mais quand elle s'occupe de parfums, elle semble moins^ rébarbative qu'à l'ordinaire. Signalons les données qu'elle nous fournit rela- i ivement à la production des fleurs odorantes dans les Alpes Maritimes. Ce département du soleil et du ciel bleu ne four- nit pas moins de 3.308.000 kilos de fleurs chaque année, qui sedécomposent de la façon suivante: 1.860.0000 kilos de fleurs d'Oranger; 1.000.000 de kilos de Roses; 157.00 kilos de Violettes; 147.000 kilos de Jasmin : 74:000 kilos de. Tubé- reuses ; 50.000 kilos de Jonquilles ; 20.000 kilos de Réséda. Cette masse de fleurs rapporte au département des Alpes Maritimes la jolie somme de quinze millions de francs. C'est le cas ou jamais de dire « que c'est comme un bou- quet de fleurs. » ■ M. Zacharewicz, professeur d'agriculture de Vaucluse, a donné dernièrement d'utiles indications relatives au trai- tement des Vignes gelées. Trois points sont importants à suivre : tailler en vert, deux à trois jours après la gelée, sur le nœud le plus rapproché du eourson, afin de favoriser le déve- loppement du bourgeon dit bourillon; employer comme engrais l'azotate de soude et le superphosphate de chaux, aussitôt après la taille, sans oublier le soufrage et les trai- tements aux sels de cuivre pour favoriser la fructification et la végétation ; ébourgeonner avec soin pour donner à ht taille toutes les chances possibles de réussite. Certaines plantes ont une action curieuse sur les viandes, action due aux ferments peptonisants que renferment les sucs de ces végétaux. Un des exemples les plus connus est celui du Carica Papaya. fréquemment cultivé dans les serres et dont le fruit est utilisé dans l'alimentation des pays chauds. Le pouvoir peptogène du suc du Cariai le rapproche de la pepsine d'un côté et de la trypsine de l'au- tre. C'est donc, dans tous les cas, un puissant stimulant de la digestion. L'observation a montré que la viande entou- rée de feuilles de Carica s'amollit, et cette pratique est depuis longtemps suivie dans les régions tropicales. L'arbre à pain agit à peu près de la même façon et il est probable que les feuilles du Figuier se comporteraient sensiblement de même, car le latex qu'elles renferment est peptonisant au plus haut degré. Quant au suc des Pavots, de l'Eclairé, des Les rayons colorés agissent de manière variable et avec une efficacité différente sur la végétation. M. Camille Flam- marion, le vulgarisateur bien connu, vient de faire, à ce sujet, d'intéressantes expériences dans sa propriété de Juvisy. Il a lait construire 1 serres : l'une à vitres blanches, les autres à \ itraux rouges, bleus et verts. La lumière bleue a endormi les Sensitives, qui se sont contentées de vivre languisamment, atteignant au contraire leur maximum de végétation dans la lumière rouge. lien a été de même pour les Fraisiers, les Géraniums et les Pensées. La Laitue ne se comporte pas autrement. La coloration dos fleurs peut être modifiée. Le Lilas peut varier du blanc au rouge foncé sur le même pied, suivant la lumière que l'on fait agir. Les parfums subis- sent également une remarquable influence. Ainsi, l'odeur îles fraises est exaltée au maximum dans la serre à vitraux rouges ; une Crassule est à peine odorante en plein air. tandis que, sous des cloches de couleur, elle est délicatement parfumée. * * * Le Jardin a annoncé, il y a quelque temps, la création, sous la direction de notre ami Dybowski. d'une école d'agri- culture coloniale à l'unis, école qui ouvrira en octobre pro- chain et dont les cours dureront deux années. Une instal- lation de même ordre vient d'être réalisée en Indo-Chine par les soinsdeM. J. Capus, l'explorateur bien connu, aidé' de M. G. Monod qui créa le service géologique dans notre colonie d'Extrême-Orient. Il y a certes beaucoup à faire là-bas pour créer quelque activité « en dehors de celle des fonctionnaires qui coûte beaucoup et ne rapporte guère ». Cette dernière réflexion, que nous livrons à l'appréciation de nos lecteurs, n est pas île nous ; elle a été émise par une revue dos plus sérieuses, toujours bien documentée, qui n'a pas l'habitude d'écrire pour m? rien dire. Un de nos amis, M, Diguet, de retour d'un important voyage d'exploration en Californie et au Mexique, nous signale un Jairopha, plante de. la famille des Euphorbia- (■<■- qui y fournil une gutta bien connue des indigènes et de toute première qualité ; mais, si nous voulons arriver à temps, il n'y a pas une minute à perdre ; déjà les Allemands oui donné l'éveil ci s'apprêtent à l'exploiter. P. 1IARIOT. L78 LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Notre planche en couleurs. — Acalypha Sanderi. - Il a été beaucoup question, ces temps derniers, de VAcà lypha Sandcri, la ti plante aux chenilles ». ainsi qu'on la nomme familièrement. Dans un précédenl numéro, nous avons donné la des- cription ainsi qu'une figure noire de cette remarquable nou- veauté, introduction de M. Sander, de Saint-Albans (An- gleterre), tant admirée à l'Exposition de Gand, en avril dernier, el à celle de Paris, [e mois passé. Certains de répondre en cela au désir de nos abonnés, nous sommes heureux d'ax ancer de quinze jours l'apparition de notre plancl n couleurs mensuelle, pour leur donner dés maintenant, la primeur delà reproduction en couleurs, de VAcalypha Sanderi. Grâce à la rapidité d'un procédé de reproduction dont les perfectionnements réalisés permettent d'espérer mieux en- core pour l'avenir, Le Jardin *■<[ donc le premier journal horticoledu monde entier à donner une gravure coloriée de cette plante, qui est, en quelque sorte, la nouveauté sen- sationnelle de l'année. Primes à l'horticulture et à l'arboriculture. — A la suite du concours régional de Limoges, les primes d'honneur ont été accordées à M. Jean-Baptiste Baillot, horticulteur-maraîcher à Limoges, pour l'hortieultui I à M. Henri Nivet jeune, horticulteur-pépiniériste à Limoges, pour l'arboriculture, Un rappel de prime d'honneur a été, en outre, attribué à MM. Laurent et Goyer, horticulteurs- pépiniéristes, à Limoges, pour l'arboriculture. Fondation de l'Association de la presse agri- cole. — Il existe déjà un certain nombre d'associations de journalistes, mais jusqu'ici la presse agricole s'était tenue à 1 écart de ces groupements syndicaux qui ont pour but de défendre 1rs intérêts généraux professionnels, en même temps que de venir en aide à ceux de leurs membres qui se trouvent dans le besoin. Les éléments ne manquaient cependant pas pour fonder une association de ce genre, car la presse agricole s'est con- sidérablement n voit, par ce qui précède, que ce n'est, pas une, mais bien deux plantes grimpantes dont les cultures peuvent s'enrichir dès maintenant; toutefois, le Schisophragma ne me paraissant pas avoir été suffisant nt étudié en Europe, au point de vue horticole, je le laisserai de côté pour le moment et j'attendrai pour le recommander, d'être fixé d'une façon définitive sur sa valeur ornementa le. L' Hydrangea petiolaris est très variable tant par la forme que par la grandeur des feuilles et des fleurs; aussi Siebbld et Zuccharini, qui nommèrent cette plante, en avaient-ils distingué trois espèces, que le botaniste Maxi- mowicz a réunies en une seule avec deux variétés qui por tent les noms de H. cordifolia et H. bracteata. Il con\ ient d'ajouter que ce botaniste a donné le nom spécifique de //. scandens à l'H. petiolaris Sieb. et Zucc. Il existe une autre espèce grimpante, V Hydrangea altis- sima, originaire de l'Himalaya, également peu répandue et d'ailleurs plus délicate que l'H. petiolaris. Lue exposition à mi-ombre parait convenir particulière mental'//, petiolaris, mais il est certain qu'il se déve- loppe également bien dans un endroit expose au soleil, pourvu qu'il ait une humidité suffisante aux racines. Il est d'ailleurs absolument rustique et ne craint pas les froids les plus rigoureux de notre climat. C'est une qualité sur laquelle je ne saurais trop insister, attendu que les végétaux qui la possèdent sont assez rares. La multiplication en est très facile par boutures de rameaux herbacés ou de bois aoùté. h'Hydrangea petiolaris est très propre pour garnir les murs et les vieux troncs d'arbres, pour tonner des haies, en compagnie d'autres végétaux grimpants, ainsi que pour orner les rocailles. Son joli feuillage et ses belles inflores- cences en font un sujet de tout premier ordre pour ces différents usages. .1. LUQUET. DANS LES ROCHERS DU MIDI Quand, il y a quelques semaines, notre directeur me fil savoir qu'étant chargé de créer un parc à Monte-Carlo, sur une colline rocheuse, il avait, l'intention de comprendre dans ses listes de plantations un certain nombre de plantes que je cultive dans les Alpes, je médis qu'il plaisantait. El cependant, me voici son hùte, dans ce pays du soleil et des fleurs où nous venons de disposer ensemble, dans le parc le plus original et le plus agréable qu'il soit possible d'imagi- ner sous ce ciel de l'eu, une collection variée de plantes, ne disons point alpines, ce serait paradoxal, mais tout au moins saxatiles. Je me hâte d'ailleurs d'ajouter que l'in- tention de M. Martinet consistait non point à faire un jardin alpin proprement dit. mais à réunir, dans un cadre qui leur con\ ientà merveille, toutes les plantes saxatiles décoratives susceptibles d'ouvrir leurs corolles dans le cours delà saison hivernale et printanière. C'est là une idée très intére saute et qui, jusqu'ici, à ma connaissance, n'a jamais été appliquée en grand. J'ai l'absolue conviction que les végéaux que non-- confions en ce moment au sol monégasque vont y pros- 1*2 LE JARDIN I" rer et donner à la création de M. Martinet un cachet très spécial, unique sous le ciel bleu des rives méditerranéennes. Il s'agissait ici, non point de construire un jardin alpin dans un morceau de terrain quelconque, mais de tirer le meilleur parti possible d'une situation donnée, en taisant un Eden d'un coin de terrain rocheux et sauvage, sur lequel la célèbre C" internationale des Grands-Hôtels est venue planter un luxueux hôtel. .Sous un bois d'Oliviers gigan- tesques et de( Ihênes verts, de Caroubiers et de Pins d'Alep, sur un terrain très incliné, regardant la mer et tout cou- vert de gros rochers calcaires, il fallait créer l'une il s féeries florales dont ce pays-ci a la spécialité. L'idée d'uti- liser dans ce but les rocailles naturelles, après les avoir grou- pées et artistiquement» patinées » pour leur donner l'aspect harmonieux qu'il convient, est très naturellement venue à l'esprit de M. Martinet, qui a réussi à créer là le plus curieux, le plus original et le plus délicieux jardin de cette contrée-ci. Les parcs bien peignés et soigneusement entretenus qu on rencontre dans ees parages heureux ont un cachet de grandeur et de richesse qui vous en imposent. Celui de Monte-Carlo-supérieur aura le mérite d'offrir, sur un espace de quelques hectares, toute la végétation susceptible de vivre dans le midi, et de la rassembler en un jardin qui, tout en étant un Musée des plantes les plusrares et les plus merveilleuses, c'est-à-dire un jardin botanique, offrira, sous le rapport artistique, ce que notre ci\ ilisation actuelle est en droit d'espérer. Le rocher naturel a été supprimé, — ce qui fait dire que le jardin s'est construit à coups de d\ namite — partout où il gênait ou présentait un caractère de monotonie. A sa place, on a apporté de la terre végé- tale (1) et l'on a planté des Palmiers, des Bananiers, des (leurs. Grilee à la collaboration d'un rocailleur habile, M. Bellandou, qui a bien su comprendre et exécuter les parties du projet de M. Martinet concernant sa spécialité, l'ensemble dos rochers offre un caractère pittoresque et artistique. Des sentiers, zigzaguant sous les arceaux des arbres les plus gracieux, escaladent, par des marches déli- cieusement disposées, les différents étages de ce terrain penché vers les Ilots; des rochers surgissent du sein d'une \ égétation tropicale et de leur sein s'échappe une source mur m mante; des masses de fleurs et de buissons, le tout artisti- quement groupé pour des combinaisons de feuillages et de colorations les plus diverses, tout ce qui peut vivre et fleurir sous ce soleil si généreux est rassemblé ici et fort ingé- nieusement disposé au sein d'un cadre pittoresque et natu- rel qui est lui-même une merveille. Les Cactus les plus invraisemblables rampent à la surface des rochers enso- leillés, tandis que les Cistes divers, les Roses et les Géra- niums colorent le tableau. Un rocher, qui surgit du milieu du sentier serpentant sous les Oliviers, porte un l'in d'Alep au tronc bruni par l'âge et tordu par les tempêtes; une terrasse naturelle, convertieen un parterre plus brillant que le plus coloré des tableaux, les groupements de Palmiers et depins.de Dracœnas et d'Araliacées, toutes les essences des /eues tempérées et chaudes avec leurs noms et celui de leurs pays d'origine, et puis, dans les fentes et les poches naturelles ou artificielles qui abondent dans les rochers, toute la végétation saxatilede nos montagnes ou des rochers ensoleillés, les Hélianthèrnes, les Saxifrages, les Sedum, Sempercicum, Acicna, Véroniques, Ert/simum, Campa- nules, tout ce qu'une patiente étude a permis de consi- dérer comme propre à former un brillant tableau dans ce cadre si spécial et sous ce climat si particulier : voilà pour les grandes lignes. Et, quant aux détails, ils ne peinent être donnés ici ; il faut venir les voir, car le jardin vaut la peine qu'on se dérange pour le visiter. Il sera — que dis-je, il est déjà (1) Cette terre est transportée là à dos d'homme! — la réalisation de ce rêve formé par tant d'amis des fleurs, une combinaison de l'art et de la science, une délicieuse création réunissant, à l'ombre des arbres les plus divers, tout ce que le jardin, dans le sens vrai du mot. peut offrir de jouissances artistiques et scientifiques sur les bords heu- reux ci riants de l'antique Méditerrannée. • II. COBREYON. PLANTES NOUVELLES OU RARES Deux arbustes japonais La flore japonaise ne nous a pas encore fait connaître toutes les merveilles qu'elle recèle et chaque jour en livre quelques-unes. C'est ainsi qu'à l'une des dernières séances de la Société nationale d'horticulture, M. Charles Baltet avaitenvoyé un Viburnum indéterminé, originaire du Japon d'où il avail été directement introduit et qu'il nous a été facile de reconnaître pour le Viburnum Sieboldi Miquel. Cette Morne fait partie d'une série de treize espèces dont quelques-unes seulement sont connues dans les cultures européennes, telles que Viburnum plicatum Thunb ; T. odoratissimum Ker. Les autres sont: V. Opulus L.; V. furcatum Blurne, V. Lantana var. japonica Er. et Sav., V. erosum Thumb., V. dilatatum Thunb;, V. Wfightii Miq.. V. Buergeri Miq., quelquefois confondu avec le V. niacrocephalum Port., qui est d'origine chinoise, V.ur- ceolatum Sieb. et Zucc, V. Sandankwa Hassk., également chinois, V. phlebotrichum S. et '/.., au feuillage très élégant et qui mériterait d'être introduit et V. Sieboldii Miq. Il faut mettre de côté le V. niacrocephalum qui est un Hy- drangea . Le Viburnum Sieboldii, connu au Japon sous la dénomi- nation de Goinagi, Ghomaki, est un arbuste à rameaux lisses, les jeunes étant tétragones et les jeunes pousses cou- vertes d'une pulvérulence étoilée : les feuilles sont pétiolées, sans stipules, elliptiques aiguës aux deux bouts ou obo- vales, ou bien obovales-oblongues arrondies au sommet ou légèrement aiguës, crénelées, parcourues par des nervures nombreuses et rapprochées, pubescentes à la face intérieure, principalement aux aisselles des nervures et sur ces der- nières ; inflorescences occupant le sommet des rameaux et des ramules latéraux, en panicules, rarement en corymbes. trie liolômes ; fleurs solitaires ou groupées par trois; calice glabre à limbe étalé dentelé; corolle blanche, rotacée, gla- bre, a lobes de même longueur que les étamines. L'en semble des rameaux florifères forme une cyiue arrondie. Le Viburnum Sieboldii, qui parait peu répandu au Japon, ou on l'a signalé à Kiusiu. dans le centre de Nippon, au Mont Ilakône, est une excellente recrue pour nos jardins et on ne peut que féliciter notre ami Ch. Baltet de l'avoir lait connaître. L'autre arbuste japonais dont nous voulons parler est une Rosacée, le Stephanandra flexuosa que Siébold et Zuccarini tirent connaître en 1813. Thunberg en avait déjà parlé sous le nom de Spircea incisa, aussi faut-il s'étonner que les créateurs du genre Stephanandra n'aient pas rap- pelé la priorité de l'illustre botaniste, à qui la flore de l'Extrême-Orient est si redevable en faisant le 5. incisa (Thunb.) S. et Z. Quoiqu'il en soit de cette disgression bota- nique, le gei ne de Siébold est parfaitement caractérisé et tient nettement sa place parmi les Spiréacées. au voisinagedesSpi- rées, des Neillia, Exochorda, Gillenia.Kerria, Rliodotijpos, Neviusia. Cette parenté avait semblé évidente aux créa- teurs du genre qui le rapprochaient du Kerria etdu Neillia et de l' Adenisema de Blume. Or, ce dernier genre, placé par Endlicher à la queue des Saxifragacées, n'est autre que le Neillia. Paisons remarquer en passant que le Spirœd opu- lifolia L. est un Neillia, ainsi que le S . amurensis Max., puisque c'est à ce dernier genre qu'il faut rattacher le Phy- socarpus auquel on a rapporté les deux Spirées que nous venons de signaler. Le Stephanandra se distingue essentiellement des Neillia par ses étamines relativement peu nombreuses, insérées sur LE JARDIN 183 un seul rang à la gorge du calice et par son follicule formé d'un seul carpelle ne renfermant qu'une ou deux graines. La plante de Siébold et Zuccarini, t> • 1 le que nous l'avons vue à la dernière exposition des Tuileries, présentée par M. Moser, s,, reconnaît à --os rameaux grêles, flexueux, ramifiés-distiques, portant des feuilles alternes, pétiolées, ovales deltoïdes, légèrement cordées à la base, pinnati Sdes et profondément incisées, à lobes oblongs-incisés ou dentés en scie, prolongées au sommet en une longue pointe, membraneuses, pubeseentes en dessous et caduques ; Les stipules sont foliacées, simples, entières et persistantes; lesfleurs sont disposées en grappes simplesou sub-décom- posées-fastigiées occupant le sommet des camules ou les aisselles des feuilles supérieures; elles renferment dix étamines, libres entre elles niais fixées à la gorge du calice sur les dents du disque. Au Japon, le Stcphanandra est connu sous les noms de Kago ma Utsugi el de Foussounu Outsni. Il habile Nippon, autour de Yokohama, de Yokoska et de Siniiida. En 1876, MM. Franchet et Savatier ont fait connaître deux espèces nouvelles du même pays, les Stephanandra Tcmakce et S. graciHs. Le premier, du Mont Hakone et du Fudsi-Yama, rappelle, parses fleurs, le S. flexuosa avec 15 à 20 étamines et. par la forme deses feuilles, les Neillia i/n/rsifloraet X. rubijïora; le second a les feuilles vertes, glauques en dessous, ne présentant, de chaque côté, que trois à quatre nervures, la particule est très tenue, à rameaux et à pédicelles capillaires; les fleurs sont très petites. Il se rencontre dans les mêmes localités que le précédent. Enfin, eu 1882, M. Hance a décrit une quatrième espèce chinoise, le S. chinensis qui se rapproche du S. flexuosa par ses étamines au nombre de dix, mais s'en sépare par ses feuilles ]iins grandes, ovales-lancéolées, et profon- dément incisées, vert pâle, poilues sur les nervures, le pétiole pubescent, l'inflorescence plus ampleet plus fournie'. On connaît donc actuellement quatre espèces appartenant à ce genre, toutes ornementales, à port de Spirées, et il est à désirer que l'introduction dans les cultures euro- péennes s. m fasse aussi proiuptément que possible, P. HARIOT. La Culture des Fruits au Cap et en Australie Nos lecteurs savent, par les notes que le Jardin a pu- bliées fréquemment sur la culture des fruits de table dans l'hémisphère austral, quelle est l'importance qu'il faut attacher à cette production. Nous sommes convaincus qu'avec la rapidité de plus en plus grande des communications et avec le perfectionne- ment des moyens de transport, la production et le com- merce de ces fruits tendront à s'accroitre, et cela d'autant mieux que les expériences déjà faites ont eu pour premier résultat de créer de nouveaux besoins. Il nous a paru intéressant de recueillir sur ce sujet l'opinion des principaux importateurs de fruits. Nous sommes heureux de pouvoir commencer aujourd'hui la publication d'une note très intéressante de notre com- patriote, M. J. Monier, négociant en fruits fixé en Angle- terre et membre delà Chambre de commerce française de Londres, qui a traité le sujet avec sa compétence et son autorité bien connues. Voici, exposé aussi simplement que possible, l'état actuel île la culture fruitière dans les deux colonies anglaises du Cap et de l'Australie. Au Cap de Bonne Espérance. Au Cap, ce h est (pie depuis environ 1890 que les colons anglais ont compris le réel avantage qu'ils pouvaient retirer des plantations d'arbres fruitiers: dans ces vastes contrées, aux terres pour ainsi dire vierges, sous une lati- tude presque européenne, où les saisons sont justement aux paêmes époques, en opposition avec colles de notre conti- nent. Le gouvernement du Cap, après une étude approfondie, a montré le mouvement et prêchéd'exemple par l'installa- tion de cultures, de jardins d'essais et d'écoles, dans diffé- rents districts de la colonie, D'après les statistiques les plus i i i puis dire que I s résultats importants, très satisfaisants ont été obtenus. Comme cela arrive dans tout début, I lires on( planté toutes sortes île qualités. ( Juelq ues-uns, plus réflé- chis, onl fait cependant une sélection parmi nos meilleurs arbres fruitiers d'Europe, et je suis heureux de le dire, leur choix s'est porté-, pour le Poirier principalement, sur nos plus belles variétés françaises, cultivées aujourd'hui dans 1 inonde entier. Devant les résultats des premières années, un mouve ment général s'est alors produit. Les mis mit imité les au- tres, et les plantations se sont rapidement multipliées pour les fruitiers de choix. Et, pour donner un aperçu de; ce mouvement en avant, \oici ce que disait, le 11 décembre dernier, à une séance de la Société d'horticulture de Londres, M. .1. Garcia, dont la grande compétence en matière de fruits, est hautement appréciée en Angleterre, Etudiant la marche ascendante de l'arboriculture frui- i ière, il nous < l i t : « Quelques grands propriétaires de la Californie s.- sont consacrés à la culture du fruit dans d'autres pays, et l'un des plus importants a planté lui-même dans la colonie lu Cap, il y a quatre ans. 250.000 arbres dont une partie de la première récolte sera expédiée en Angleterre. « Ces propriétaires n'ont pas seulement eu vue d'écouler leur récolte dans leur propre pays, mais aussi del'envoyer sur les marchés anglais, et ils espèrent que. dans quelques .muées, poires, prunes et pommes seront égales aux meil- leurs fruits récoltés en Californie. Elles seront expédiées par bateau\. qui arriveront dans la Mère Contrée, durant les premiers mois de l'année. « Dans une seule propriété, 90.000 arbres à fruits ont été plantés l'année dernière ». Voilà une citation sur laquelle doivent réfléchir nos pro- ducteurs français, tant en France qu'en Algérie et Tunisie. Je suis heureux cependant de constater l'énergie déployée, dans cette dernière colonie, par notre savant et énergique compatriote M. Dybowski, dont j'admire la persévérance opiniâtre et vois avec plaisir l'élan qu'il donne à l'agricul- ture, par ses créations nouvelles. Aux colons de suivre sis généreux conseils, et surtout de s'occuper, comme le fait l'Anglais, de produire et en même temps de rechercher les places directes d écoulement. Ençela seul réside leur avenir, leur fortune, c'est en effet. le but poursuivi parie colon anglais, dans toutes ses colonies Aussitôt qu'il prévoit que les marchés vont être ample- ment approvisionnés, il songe à la Mère Patrie dont il est sûr du bon accueil pour ses produits. Ainsi ont agi les propriétaires du Cap. Tout d'abord, deux obstacles se présentaient à eux : Comment faire arriver fes fruits en bon état à Londres '.' Comment pouvoir payer les frais de transport si élevés dans le moment '.' En gens pratiques, ils ont vite résolu ces deux questions. Deux compagnies de bateaux-poste, font un voyage beb domadaire entre le Cap et l'Angleterre. Après entente, ces deux sociétés, comprenant les ressources qu'elles étaient appelées à trouver dans le transport des denrées fraîches du Cap, ont immédiatement aménagé ad ho<- leurs bateaux et augmenté l'importance des frigorifiques. l'oiir le fret, des tarifs spéciaux oui été créés sous réserve d'un certain poids ou volumede marchandises. Afin d'arriver à ce dernier desideratum, chaque proprié taire ne pouvant faire tout d'abord l'appoint exigé, un s\ ndicat de producteurs a été aussitôt créé, chacun mettant sur son envoi une marque spéciale, el l'ensemble formant une seule expédition, la question a été résolue. i '-tic entent" entre colons qui comprennent leur intérêt, esl encore un bel exemple à citer à nos compatriotes, mal- lieureusement quelquefois trop divisés. Ces bateaux rapides mettent 18 jours pour faire leur M.yage. Malgré cela, ou fient dire qu'en général le fruit arrive dans de très bonne- eondil ions. De son coté, le producteur apporte ses meilleurs so dans l'emballage, qui demande cependant pour l'avenir quelques améliorations. Abricots, pêches, brugnons, prunes, poires sont entourés 184 LE JARDIN d'une feuille de papier suie, et chaque fruit est séparé du \nisiii par une cloison de fine fibre de bois. Le eaissage usité est une boîte, ayant généralement les dimensions suivantes 50X35X10. Le fruit, de grosseur uniforme, est emballé sur une seule couche et parrangées régulières. Les boîtes contiennent lu et 50 abricots ou 36 et 40 bru- gnons ou 10. '-'0 et 24 pêches ou 15 et 18 poires ou 00 et Nu prunes. Le raisin est expédié dans uncaissage un peu plus grand. La pomme est aussi entourée de papier soie, elle est en- voyée en vrac dans un emballage plus large. L'exportation de ce dernier fruit n'a pas été bien impor- tante. .1. MONIER. (A suivre.) Les Glaïeuls nouveaux Les Glaïeuls en général et, en particulier, les <:. Lemoinei, G. bleuâtreset G. nanceianus ont aussi fait des progrès en 1897. Les G. gandaoensis, il faul l'avouer, restent un peu stationnaires sous le rapport des coloris nouveaux, pourtant il y a des variétés méritantes à signaler dans les gain- des dernières années et je ne manquerai pas de donner leurs noms, .le donnerai aussi les noms de quelques belles varié' tés anciennes, car plusieurs personnes m'ont reproché dé n'avoir cité, autrefois, que peu de G. gandaoensis. J'indi- querai donc toutes les variétés qui m'ont paru véritable- ment belles à la floraison et dont je n'ai pas donné le nom dans mon article de l'année dernière (1). Je crois posséder la plupart des meilleurs G. gandaoensis, surtout de la race Souchet, car je me suis procuré tous ceux qui m'ont été signalés comme remarquables par les obtenteurs eux- mêmes. J'ai particulièrement admiré, dans les G. Lemoinei: Méphistophélès au coloris étrange et unique; Voie Laclèe très beau ; Jarry Desloges, le Glaïeul écarlate feu le plus vif de toute ma collection. Dans les bleuâtres, il faut signaler, comme hors de pair. chacun dans son genre: Baron Joseph Hulot et Claude Moiiet , le premier d'un bleu foncé magnifique, le second aux pétales bleuâtres avec macule d'un coloris cerise cra- moisi velouté sur les segments inférieurs, disposition de coloris non encore vu. Il faut aussi nommer, dans ce genre, les variétés Arménien et Pierre Loti qui sont des plus belles. Les G. nanceianus ont été bien représentés en 1897 par Csarine variété d'un joli coloris, C. H. Kuijk très beau. Ferdinand Keljelj an qui esl un notable perfectionnement de la curieuse \ ariété Pacha, Charles de Bosschere d'un beau rose pourpre violacé. On voit, par les quelques noms que j ai rites plus haut, que 1897 nous a apporté des gains de réelle \ aleur. Les G. gandaoensis ont particulièrement bien fleuri à Remilly l'année dernière. Mon attention avail été surtout attirée par nue variété nouvelle venant d'Allemagne, Weisse Dame, mise au commerce en France sous le nom de DameBlanche. Cette variété était annoncée comme devant être du blanc le plus pur. Ce n'est pas la première fois, dans ces dernières années, qu'on annonce l'obtention du G. gandaeensis blanc pur. Snow White avait été présenté comme variété blanche ; c'était en effet peut-être le G. gandavensis le plus blanc à cette époque, car il n'avait parfois que très peu de lignes (l.i Le Jardin, 1897, page 52. d'un rose très pâle sur la point.' et les bords des pétales; la plante était peu vigoureuse et les fleurs manquaient d'am- pleur. lieux épis de Dame Blanche se sont épanouis chez moi. Les épis se sont montrés d'une taille médiocre, les Qeurs sont loin d'être grandes. La Heur est blanchâtre sans rose apparent ; mais la base des pétales est teintéede jaune paille et le pétale inférieur a même une petite macule decette couleur. En somme, ce Glaïeul marque un réel progrès sur les variétés que nous possédons, puisqu'il n'a pas de roseel seulement une coloration jaune pâle assez légère. Dame Blanche, par la dimension de ses fleurs et l'aspect général de la plante, ne peut être comparé, ni au point de vue de la grandeur et de la beauté des Meurs, ni au point île vue ornemental, aux variétés que je vais citer plus bas; c'est une plante fort intéressante puisqu'elle marque un progrès notable vers l'obtention du G. gandaoensis blanc pur ornemental qui n'existe pas encore, mais Dame Blan- che n'est pour moi qu'une curiosité qui pourra peut-être rendre plus tard des services aux fleuristes pour les bouquets blancs; nous ne sommes cependant pas prés de le voir employer couramment à cet usage, car son prix est très élevé et sa vigueur douteuse. Voici les G. gandaeensis, que j'ai le plus remarqués ; je commencerai par les plus beaux, sans m 'occuper s'ils sont anciens ou nouveaux : D'abord Hellé, (-'est un des plus beaux G. gandaoensis, il peut soutenir la comparaison avec Enchanteresse et Liley'les deux perles du genre; la teinte nacrée de Hellé contient moins de rose que Liley, mais, par contre, il a une petite macule jaune pâle. Ensuite, nommons Gargantua. très belle plante rose carminé striée de rouge violacé, Pro- serpine d'un coloris très remarquable. Maréchal Vaillant, Reine de l'Eté variété intéressante, Minos, Aldebaran très beau, L'Ardoisière coloris particulier, Eugène Souchet, Hèbè belle plante, John Thorpe, Gerbe de feu, Gulioer, Formosa, Girandole, Attila, Daubenton, Schiller, Tour- nefort. Diadème beau coloris, Valkyrie, Mme Auber, Con- querrant, Angélique, Agnès Sorel. Dans cette liste, comme je l'aiindiqué plus haut, il y a des variétés toutes nouvelles, comme Hellé et Hèbè, et d'autres très anciennes, mais ce ne sont pas toujours les plus nou- velles qui sont les plus belles et Enehanieres.se qui est une ancienne plante n'est pas encore dépassée, si elle est égalée, ni en grandeur de fleurs, ni en beauté. Je veux parler d'un Enchanteresse bien réussi comme floraison, car, sur une dizaine de Glaïeuls de cette variété que je possède, tous sont loin de me donner la même flo- raison : pourtant ils viennentde la même maison et provien- nent tous, parait-il, de bulbilles. Il ne faudrait pas croire que. du terrain seul ou de l'exposition, dépend la beauté de la plante, car j'ai un bulbe qui me donne de bons résultats à des expositions fort différentes. Certains Enchanteresse sont trop pâles, d'autres trop foncés, d'autres encore ont une floraison ayant moins d'ensemble, des fleurs moins grandes ou une tenue un peu moins parfaite que le vrai type. Si tous ces Enchanteresse proviennent de bulbilles d'un seule! unique pied, il faudrait admettre que les bulbilles ne reproduisent pas exactement la plante mère. En tous les cas, il n'y a pas de doute au sujet des varia- tions observées et Enchanteresse est loin d'être une excep- tion ; parfois même, très rarement il est vrai, la variété est à peine reconnaissable, tant elle diffère de l'aspect du t\ pe primitif. Les amateurs ne devront donc pas s'étonner s'ils éprou- vent des déceptions avec certaines variétés. R. JARRY-DESLOGES. LE JARDIN VCALYPHA SANDERI, Hort. LE JARDIN 18 S Observations relatives aux Cultures légumières dans le Sud-Est Tunisien Nous avons reçu communication de uotes et d'observations précises touchant des essais de cultures légumières dans U' Sud-Est tunisien. Ces mites, dues à M. Louis Bernard, ancien élève de l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles, actuellement sergent d'infanterie légère, nous ont paru d'autant plus intéressantes que les documents de cette nature font à peu près complètement défaut. Aussi eroyons-nous devoir les reproduire sans commentaires. Les numéros portés dans la première colonne de gauche du tableau ci-dessous se rapportent à ceux inscrits sur le plan que nous reproduisons ci-dessous. Fig. 82. — Plan du jardin potager du poste militaire de Foum-Tatahouinc (Tunisie du sud). N" des P»te«ll« et des Planches 9 lu 1U 11 12 12-13 15 16 17 18 19 20 21 -22 ESPECES ET VARIETES Laitue — romaine Chicorée Irisée Laitue romaine i rignon blanc Laitue romaine Ail Semis divers Laitue Persil commun et frisé . . Cerfeuil commun . . . . Navet 1 2 long des Vertus. Carotte rbuge courte hâtive. Pois nain merveilled'A mé rique Laitue Batavia — romaine verte. . . Repiquages divers .... Salsifis blanc Navet 1/2 long des Vertus. Carotte rouge longue obtuse Haricot d'Alger beurre noir. DATE des semis DURÉ! en jours île U germina- tion DATE du repiquage DATE de la mise en 5 place. DATE delà floraison MIE Doyenné de la reeolte » » » 19 12 )) » )) » 19 12 » 30 2 » » » 19 12 » 10 2 » )) » 21 12 » 25 2 9 11 26 28 12 M » » » n 1U 2 » » » » 12 1 27/1 )) 15 12 » » » )> 1 1 » » 1/3 29 11 29 11 29 11 29/11 25 21 15 30 » » » i) » » 12/2 15 2 20 3 28 3 26 11 9 11 9 11 9/11 17 7 9 » » 23/11 29 1 1 » 21 1 21 1 n 10 2 » » 6/3 1/4 » 30/11 29/11 40 13 » » » » 22 3 29/11 32 » » » 1 4 26/11 » » » » « AB B AB B » AB » m AB B B AB B B B u » AB B » Plants provenant du jardin des spahis. Plants provenant du jardin de la poste. Plants provenant du jardin d'un négociant. Plants provenant du jardin de la poste. 1/3 du reste de cette planche oc- cupé par un repiquage de Poi- reau (de mêmes dates)). Tomates, Aubergines, Alkekenge. plants provenant du jardin de la poste. Semés à la volée ; sont Miles à grain». Semées en rayons. Ont souffert du vent du sud. Plants magnifiques. Les plus forts plants du semis ont tous été repiqués avant leur mise en place définitive. Semés en rayons; sont montés a graine. Semées en rayons; sont montées à graine. Semés trop tût. Arrachés etrem- placés par des Choux quintal. 186 LE JARDIN 26 •r, 28 29 31 30 32 33 3 1-36 ;r, 38 39 39 40 11 12 13 11-17 15 16 48 2. ià: 8 9 10-13 14 15 16 17 18-20 21 22 23 23-25 1.17 39 ESPECES ET VARIETES Laitue BataA ia Laitue merveille des qua- tre saisons Betterave rouge noire d'Egypte l 'oirée à cardes blanches. . Chou quintal — coeur de bœuf. . . . Chou de Bruxelles . . . . ( linu-fleui' d'Alger. . . . < hou i'. i- m- de bœuf . . . de Bruxelles .... Humaine verte maraîchère. Pois nain merveille d'Amé- rique Poirée à cardes blanches Semis d'arbres Radis long royal à bout blanc- Radis 1 /2 long êcarlate. i Iresson alénois Laitue merveille des qua- tre saisons Semis d'arbres ( 'lmu cœur de bœuf. . . . — quintal . . . Semis divers. . . . < ii'iu cœur de bu-ut. i Chicorée frisée de Meaux, ( îresson de fontaine. . . . Semis divers ( larotte rouge longue obtuse rouge courte hâtive. Fèves naines Radis ( liunon jaune paille des \ ertus < larotte rouge courte hâtive. — - longue obtuse Navet 1/2 long des Vertus. Epinards à larges feuilles. Oseille large de Bellevile. ( Ihicorée sauvage améliorée Pommes de terre. . . . . Chou-fleur d'Alger. . . . Oignon jaune paillcde Vertus Haricot d'Alger beurre noir DAT] des semis 9/11 9 11 9/11 9/11 9 11 9 11 12/11 in 11 11/11 12 11 9 11 13/12 9/11 2 11 10/12 li) 12 23 11 11/11 » 9 11 9 11 5 2 9/11 9 11 9 11 9 11 24 11 24/11 22/11 23 11 11 11 24 11 24 11 25/11 26 11 26 11 26 11 » 11) 11 11 11 16/3 IHCl F en jours ilt i germina- tion 12 11 8 8 S i 8 8 10 12 12 » 6 11 8 8 » 30 28 18 17 30 28 10 30 43 40 15 1 23 11 23/11 15 12 24 12 » 27 12 17 12 24/11 1 3 29 11 1 3 24/1 24 1 15/12 24 12 24 12 24/12 24 12 24 12 25 12 s ] 11,1 » 20 12 » » » 11 1 » ls i 12/1 » 24/1 ■.'.s ' l » » » 1 3 » » 25 11 1 2 1/3 Util de la Soraison « )) » » 25 M » )) » M )l 12/3 1 2 » » DATE inoyonni de la I 1 5 1 8 1 21 3 s l 12 1 » 6 1 8 1 )> 15 3 12 1 » 1 2 28 2 25, 1 6 1 » 12/4 I 1 » 11 1 « 5/3 » 10 1 9 1 25 3 15 1 9 4 10/4 15 3 10/3 m 3 15/3 2 1 QHÀLITl îles fiTMrl ;i j î ■-. B H B B B » AR B » » B B B B B TB » B B » B )> B B B B B » B B AB B B B B PLANTES traitées OBSERVATIONS Très belle et bonne. Grosseur plutôt petite dans la moyenne. Peu volumineux. Assez productif. (Voir détails plus bas.) Plus tardif. (Voir détails plus bas.) Date probable de récolte avant départ pour Zarzis. Date probable de récolte avant départ pour Zarzis ; pour l'ordi- naire. Date probable de récolte avant départ pour Zarzis; pour la G'*. Semis un peu trop dru. A la volée; récolté avant complet développement. En rayons ; récolté avant complet développement. Semé trop dru. A la volée ; commencé à récolter avant complet développement. En rayons ; commencé à récolter avant complet développement. Montrent leurs hampes florales en partie le 6/3, avant l'époque de récolte. Qualité excellente. Peu productives. Plantés entre deux rangs de Pom- mes de terre. Oignons semés dans la planche 1-1.1. SEMIS DE PLANTES LIGNEUSES (Graines envoyées du Jardin d'essais de Tunis) (Planches 38 el 12). 1.38.1 2 3 1 5 6 7 ESPECES ET VARIÉTÉS Schinus molle. . . . Pin des Landes . . . Acacia <-\ clopis . . . — cyanophj lia . — Farnesiana. . Parkuisiona aculeata . Poinciana Gilliesii. . DATE du semis 2/12 2 12 2 12 2 12 2 12 2 12 2/12 DATE v le Parcelle dt b L'iTuinatioi l'I ilr p] 1.38.8 15/2 9 25 3 10 » 11 « 12 » 13 ls l 42 ESPECES ET VARIETES i lœsalpinia sepiaria . . echinata . . i lassia floribunda . . . Hyperieum canariensis. Coronilla speciosa . . . Tecoma stans Acacia (Gommier), . . DATE du semis 2 12 2 12 2 12 2 12 2 12 2/12 15/11 DATE de la germination LK JARDIN L87 Écho des Expositions de Province Exposition d'Horticulture de Versailles. Elle était pimpante et faisait beaucoup d'effet, cette expo- sition, dans le cadre ombreux et merveilleux du Parc de Versailles. La vaste tente circulaire renfermait toute une floraison admirable de Rosiers, de plantes de plein air et de serre que, d'un seul coup d'œil, on découvrait. Beaucoup de petits lots, mais, par contre, quelques-uns de ces lots étaient de véritable petits bijoux floraux. Le Jury, dont je faisais partie, fut divisé en deux sections qui se partagèrent la besogne, l'une examinant les plantes de plein air et l'autre les plantes de serre. Dès l'entrée, une délicieuse coulée, appuyée de chaque coté par deux massifs de grandes plantes, sur laquelle la vue était attirée et retenue par des massifs aux couleurs vives de Pelargonium zonale placés en premier plan, avait été très bien comprise; tout cela était complété par une allée circulaire et par d'autres petites allées courtes. Je ne puis m'étendre longuement sur les divers lots expo- sés et je me bornerai à dire quelques mots des principaux. M. Lévèque, avec une collection ravissante de Rosiers tige, nains et avec un joli groupe de Rosiers Crimson Rambler enlève le grand prix "d'honneur. Tout près de là, M. Truffant exposait hors concours toute une belle collection de plantes de serre, groupées avec beaucoup de goût. La maison Vilmorin avait, comme toujours, un massif de toute beauté de plantes de plein air ; MM. Cayeux et Le Clerc, des Pyrèthres du Caucase ; MM. Bellanger, des Cléma- tites, pas très belles, et des Rosiers ; M. Pidoux exposait plusieurs lots de Pelargonium, Pétunias et Anthémis. Les Rhododendrons isolés, les massifs de Rhododendons et les Azalea mollis de M. Moser sont bien admirés, de même que les plantes à feuillage ornemental et les superbes Aza- lées de l'Inde de M. Lemaitre. M. Derudder montrait de beaux Fusains du Japon verts et à feuillage panachés, des Fusains rampants, des Fusains nains, des Lauriers d'Apollon bien formés, des Araucarias, Draccenas et Cytises. M. Arthur Simon avait de très jolis Physalis Franchelti, dont les fruits n'étaient pas encore murs, mais dont le présentateur avait peint quelques-uns pour donner une idée de leur coloration rouge. Toutes mes félicitations à M. Morandjardinier de M. Steinbach, pour le superbe massif d'Azalées de l'Inde qu'il avait amené en pleine floraison. Bien belle et combien tentante était la collection de Fraisiers en pots constellés de beaux fruits mûrs à point, les corbeilles d'un rouge vif d'autres fraises, de M. Millet ; ses Iris germanica n'étaient pas moins beaux. Le lot de plantes de serre et les Bégonias de semis de MM. Duval et fils étaient de tous points dignes d'éloges. Remarqué encore les fruits forcés et Melons de primeur de M. Léon Parent, les plantes de serre et les bizarres Calcéolaires herbacés si bien cultivés par M. Hadre, jardi- nier de M. Denevers ; les plantes de serre, plantes mar- chandes, Bégonias, Orchidées et Fougères de M. Rouland; les plantes lleuries. Verveines et Bégonias de M. Benoit: les Orchidées de M. Dallemagne; les Giroflées et Renon- cules de M. Mondain; le Spirœa japonica rubra dont j'ai déjà parlé dans ce journal (1), de M. Croux, et surtout les plantes cultivées à l'aide des engrais chimiques de M. Geor- ges Truffaut; le lot charmant de plantes vivaces, Erigeron, le groupe si curieux des Orchidées indigènes de M. Du- gourd, ainsi que le lot d'arbres fruitiers forcés et de fruits d'une culture parfaite de l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles, qui reçoit les félicitations unanimes du Jury. De très jolies choses seraient aussi à examiner dans les bouquets et garnitures llorales qu'exposaient MM. Rouland, Rousseau, Bérard et M"" Simon. J'ai surtout bien remarqué le très joli et très léger bouquet rond, montrant une heu- reuse association des fleurs de plein air à celles d'Orchi- dées ; on y voyait, à côté des Lupins, Pyrèthes du Caucase, Heuchera sanguinea, Ancolies et Graminées, des Cattleya, Lœlia et Odontoglossum; aussi féliciterai-je Mlle Marie Boyer, qui l'avait composé avec beaucoup de goût. ALBERT MAUMENÉ. Exposition d'horticulture de Limoges. L'Exposition organisée à Limoges, du 28 mai au 1" juin dernier, par la Société d'horticulture de Limoges a été des mieux réussies et a obtenu plein succès. (1) Le Jardin, 1898, page 40. Le grand prix d'honneur du Président de la République a été décerné à M. H. Nivet, horticulteur-paysagiste à Limoges, qui avait grandement contribué à l'embellisse- ment de l'exposition. Au même, pour l'ensemble de son exposition, ont été attribués le prix d'honneur du Mi- nistre de l'Instruction publique, ainsi que huit médailles d'or. . Le concours de plans de jardins, dont nous avons déjà parlé à diverses reprises, a donné lieu à l'attribution d'ob- jets d'art à MM. Touret, F. Bréhieret J*. Lamba. Pour leur remarquable lot de plantes diverses, une mé- daille de vermeil a été remise à MM. Cayeux et Le Clerc. Une médaille de vermeil également, à M. Gravereau, pour l'ensemble de ses apports. Il n'est pas inutile de faire remarquer que, parmi les lauréats, MM. H. Nivet, F. Bréhier, J. Lamba, F. Cayeux, L. Le Clerc et A. Gravereau, sont anciens élèves de l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles, ce qui est tout à l'honneur de l'enseignement donné en cette école. Concours de Roses à Rennes. Un concours spécial de Roses, auquel étaient annexées des expositions de Heurs et plantes diverses, ainsi que de produits maraîchers, a eu lieu à Rennes, du 9 au 12 juin, organisé par la Société horticole d'Ille-et-Vilaine. Grâce au dévouement du distingué Président de la Société, M. Siraudot, Doyen honoraire de la Faculté, l'exposition a été des plus réussies. Parmi les principaux lauréats, citons : MM. Gorieux, Siraudot, Jacquart, Le Bailly, Desmars jeune. Desmars aîné, Reuzé, Fresnel, Cosson, Courtois, Decombe, Pépin fils, etc.; MmesManceau, Jacquard, Desmars aine, N'aillant, Durand, Chabot. M. Colleu, Directeur du Jardin des plantes, avait orné d'une façon superbe le vaste hall des Lices avec ses admi- rables collections. M. Le Baillv, instituteur à Janzé présentait un accident fixé de la rose Wliite bon Silène, obtenu l'année dernière. Cette variété est de couleur saumonnée, plus large et plus fournie que la variété mère. 1 M. C. DAHLIAS CACTUS Depuis que les Dahlias Cactus ont tait leur apparition, toutes les autres races de ce genre, si éminement propre à l'ornementation des jardins, ont été, à l'exception toutefois des Dahlias simples, à peu près totalement éclipsées. Aujour- d'hui, dans un parterre, dans un massif et, mieux encore, seuls, dans les expositions, les Dahlias Cactus retiennent l'attention et arrêtent les visiteurs. Ils doivent ce privilège à leur forme bizarre, particulière, à la disposition de leurs pétales enchevêtrés contournés, disposés sur le capitulede façon si irrégulière, si bizarre, si artistique même, qu'on hésite, à première inspection, à, croire que l'on se trouve en présence de fleurs de Dahlias. Pour beaucoup de gens, pour qui le mot Dahlia est syno- nyme d'un.' masse de pétales plus ou moins arrangés en boule ou imbriqués régulièrement sur le capitule, ce nouveau genre est totalement inconnu et nous avons lait souvent cette remarque que ces mêmes personnes, à qui on présentait pour la première fois des Dahlias Cactus, les prenaient pour d'autres fleurs, des Chrysanthèmes notamment. Ce n'est guère que depuis une dizaine d'années que le D. Cactus a fait son apparition et encore véritablement on ne peut guère faire remonter au-delà de 1893-1894 l'appa- rition des premières variétés dignes de porter ce nom. Au début, un certain nombre de Dahlias ('anus, issus soi- disant du type, qui était représenté dans les collections par le D. Juaresii nu Etoile du Diable, sont maintenant ou dis- parus ou relégués tout, à fait à l'arrière plan, par suite delà disposition trop régulière des pétales. Telles sont : Asia, Impératrice des Indes. King of Cactus, The Shah, Henrt Patrick, Mme Hawkins et. beaucoup d'autres pour lesquels une section dite des D. décoratifs a été créée, afin de les distinguer des Dahlias complètement réguliers, de forme -bilieuse, dits Dahlias à grandes Heurs. 1 (ans ces Dali lias décoratifs, ont donc .'-té classés tous les anciens D. Cactus n'ayant pas une forme assez irrégulière 188 LE JARDIN pour prendre rang parmi lesZ). Cactus unis, de même que certaines variétés comme Grami duc Alexis, aux ligules enroulées et à fleur plate, se présentant de face, de même que Colosse, ce gain si intéressant de M. Jules Chrétien de Lyon, et Gloire de Paris, aux capitules immenses, obten- tion de M. Baudriller. Au fur et à mesure que les nouveaux semis voyaient le jour, des formes de plus en plus légères surgissaient et on peut dire que, d'année en année, les progrès ont été extrême- ment rapides. En quatre nu cinq ans, les collections anglaises et françaises ont été complètement modifiées et, dès maintenant, on peu! facilement grouper 50 belles varié- tés et même plus, donnant satisfaction aux plus difficiles, au moins quant à la fleur considérée isolément ; car les nés bennes seiles réunissant toutes les qualités requises s,, ut encore rares, la race îles /*. Cactus ayant le grand défaut d avoir des pédoncules trop courts, laissant les fleurs un peu , nfoncées dans le feuillage. Les efforts des semeurs devront désormais se porter sur ce point pour arriver à augmenter le nombre îles plantes remarquables, non pas seulement par • ^Ai . ._. _ , _i Fig. 83. — Dahlia Cactus oar. Porcupine. leurs fleurs détachées pour couper, maisaussi el surtout par l'ensemble de leur floraison qui les fera rechen lier comme plantes propres à tous emplois: massifs, corbeilles, plaies- bandes, groupes, etc., etc. Nous .sommes bien à regret obligés de le constater, mais, dans l'obtention des D. Cactus nouveaux el malgré leur climat défavorable au point de vue de la production de la graine, nous nous sommes laissés distancer par nos \oisins les Anglais, et les gains d'origine française véritablement appréciés sont très rares. Pour s'en rendre compte, il suffit simplement de lire les étiquettes des variétés exposées ou cataloguées et, immédia- tement, on s'aperçoit que la majorité des noms sont d'ori- gine britannique. 11 ne nous serait cependant pas bien diffi- cile, là aussi, si quelques-uns de nos bons semeurs voulaient ou avaient voulu h travailler » le genre, d'arriver à des résultats de premier ordre. En Angleterre, où on parait s'occuper très activement du Dahlia, une société spéciale existe, qui juge de récompenser les meilleurs semis de certi- ficats de mérite, qui organise une exposition spéciale très suivie; mais, en France, rien de pareil n'existe, si ce n'est un concours institué par la Société nationale d'horticulture de France, concours qui. nous le constatons, prend de plus eu plus d'importance et, dont l'intérêt augmente d'année en année. Il reste encore à doter le genre de lionnes variétés de coloris inédits et, sans nul doute, nous verrons surgir en France de bons gains d'ici peu, mais il est temps des'y mettre. Quels sont actuellement les caractères d'un bon 11. Cactus rr-ni:' Ils peuvent être résumés ainsi: Hauteur moyenne (1 mètre à l'"20 au plus), port bien érigé, feuillage vert, étoffé, pédoncules termes portant bien au-dessus de la plante les nombreux capitules aux ligules rayonnantes, plus ou moins repliées sur elles-mêmes ou tordues ou enroulées. L'ensemble, bien qu irrégulier, doit être gracieux et léger. Nous donnons, ci-dessous, une petite liste descriptive de quelques variétés considérées comme les meilleures, dans p. but d'aider les amateurs dans leur choix : Arachne (fig. SI). -- Variété remarquable; centre de chaque pétale blanc pur avec une bande île rouge cramoisi brillant ; recommandable pour la fleur coupée à cause de la longueur de ses capitules (1 ). Aurora (Green, 1897). - Saumon orange I ié, très florifère, capitules petits, propres aux gerbes et bouquets. Austin ( annell (Cannell, 1897). — Pétales longs, étroits et pointus, rose tirant sur le mauve, fleur élégante. Béatrice (Turner, 18913).— Rose pâle, éclairé rose \ il aux pointes, couleur distincte. Béatrice Martin (Keynes, 1896). — Blanc teinté chair, teinte très délicate. Cœsar (Keynes, 1896).— Rouge écarlate clair. Cannell's Gejn (Cannell, 1896). —Aurore cuivré plus pâle au pourtour, tleur petite, élégante pour bouquets et gerbes, variété très floribonde. Karl of Pembrocke (Keynes, 1895). - Violet punie, teinte plus vive veloutée au centre : extra. Fusilier (Keynes, 1896). -- Saumon foncé et corail à revers teintés lilas. Gloriosa i l\e\ nés, 1894). — Carmin vif, un des plus beaux .types de l). ( 'actas. J. E. Frewer (Keynes, 1896). — Beau rouge vermillon, forme parfaite, pétales pointus et émoulés. Miss Irène Cannell (Cannell, 1894). —Cramoisi brillant teinté violet. Marie Millier (West). — Aurore cuivré, pétales longs et pointus. Mme Ferdinand Cayeux (II. Cayeux, 1898). — Jaune canari brillant, variété de premier mérite. Matchless (Perkuis). — Marron noir velouté, plante à effet. M.L.GrentheÇF. Cayeux, 1894). - Ecarlate vif, variété récompensée d'une médaille d'argent au concours de la Société nationale d'horticulture de France de 1895. Mislress A. Peart (Ware). — Fond blanc pur, nuancé crème au centre. Porcupine (fig. 8:S). — Pétales très pointus; très jolie forme; coloris écarlate foncé (1). Robert Cannell ((/annell). - Rose carmin vif, teinte déco- lorée au pourtour. Royal George (Keynes, 1896). — Carmin claii ombré pourpre; longs pétales tuyautés. Sainte-Catherine. — Jaune d'or strié el lavé aurore, forme parlai le. Souvenir de Germaine (H. Cayeux, 1898). — Rougegro- seille lavé eu mauve lie devin, forme distincte. Avec ces \ ingi deux variétés, toutes les exigences peuvent être satisfaites. Nous cultivons actuellement plus de lôn variétés de 1). Cactus parmi lesquelles les nouveautés anglaisesde 1898 qui, à en croire les descriptions, doivent laisser loin derrière elles toutes les sortes connues à ce jour. Il y aura il • encre d'agréables surprises parmi ces nouvelles venues, si réelle- ment elles seul en progrès sur les \ a piétés ex isl a n tes. La culture du D.( 'actus est identique à celle qu'on appli- que aux aut res races. Il est très vigoureux el ses tubercules se conservent très bien en hiver dans un endroit sec. à l'abri delà gelée. En mars-avril, les touffes sont placées sur cou- che, sons châssis, puis divisées ou bien encore, les pousses Cl) Nouveautés anglaises mises au commerce cette année et qui seront en vente a l'automne d au printemps prochain. LE JARDIN 189 qu'elles donnent en assez grande quantité sont détachées du pied-mère el bouturées en godets. Les sujets obtenus de cette dernière façon fournissent des plantes plus régulières, des fleurs plus nombreuses el mieux faites. La mise en place a lieu ilu 20 mai à fin juin, à un mètre de distai n tous sens si on plante en plein carré. Le jeune sujel '"-: planté auprès d'un tuteur dépassant de terre de l"50 environ sur lequel il est attaché au fur et à mesure de son développement. La floraison du Dahlia Cactus est un peu tardive, elle a'esl véritablement belle qu'à partir de fin août. Depuis Dali lia Cactus Arachnc. cette époque jusqu'aux gelées, les fleurs sont produites en quantité et servent à la confection de magnifiques gerbes, soit seules, soit associées à d'autres plantes. • •n voit donc, parce qui précède, qu'on ne saurait trop encourager el recommander celle nouvelle race de I lahlias. Outre qu'ils ne sont pas plus difficiles à cultiver que les autres, ils sont plus légers, plus artistiques, nous le répé- tons, plus à la mode en un mot. En 1 lahlias, ci mue en toutes choses, il faut sacrifier à cet entraînement capricieux et des- potique qu'est la mode, d'autant mieux quen l'espèce, la vogue dont jouissent les plantes qui nous occupent esl de tous points justifiée. PERD. CAYEUX. Exposition d'Horticulture de Paris Les plantes nouvelles Il y a eu, cette année, bien peu de plantes nouvelles pré- sentées, ou tout au moins peu de jolies nouveautés. Nous ne citerons que celles qui nous ont paru les plus intéres- santes. En premier lieu, nous signalerons cette plante sensation- nelle a qui lit tant parler d'elle à l'exposition de Gand. J'ai nommé X'Acalypha Sanderi dont nous publions une planche en couleur dans le présent numéro et qui valu à l'exposant M. Sander une médaille de vermeil. M. Louis Urbain présentait un nouveau Bégonia qui a reçu lenom de Président Savoye, aux Heurs d'un jaune sulfureux. Dans les lots de plantes annuelles et vivaces de la maison Vilmorin-Andrieux,ôn remarquait surtoutdeux nouveautés : le Gilia multicaula àfleurs bleu violacé et le Nemesia d'A- frique. Cette dernière plante était également exposée, en beau lot par M. Gravereau ainsi que le Nemesia strumosa com- pacta floribunda. La maison Férard présentait, dans son lot de plantes an- nuelles et vivaces, l'Erynimum ochroleucum, encore une nouveauté. L'Œillet Le Colosse, si élevé sur tige, présenté par M.Vacherot vaut la peine d'être cité, ne serait-ce que pour l'originalité de son port. M. Croux exposait quelques Rhododendrons nouveaux : Mme Bertaux à pétales légèrement ondulés et d'un rouge vif; M me Rattier. à pétales maculés de jaune sur fond rosé; Com- tesse de Greffulhe ; Baron ne de Verdière aux lleurs roses. Enfait de Rhododendrons nouveaux, M. Moser présentait de fort beaux exemplaires, dont nous ne pouvons citer que M me Emma Leduc, à fleurs rose tendre, les autres étant nu- mérotés. M. Delahaye présentait un Azalea indica nouveau : La France, aux pétales blanc rosé teintés de rose ; M. Tabar, un Carex gàllica à feuilles étroites; M. Dupanloup plusieurs Cannas nouveaux, dont un surtout, Fleuve d'or, était très remarquable par le coloris de ses lleurs et leur disposition en épis très denses. Nous rappellerons encore : un Bégonia Rex rubis, intéres- sant, présenté par M. Duval ; un Zggopetalum Perrenondi, un PkajusColsoniet un A maryllis Président Faure, exposés par M. Béranek: un Pelargonium :t que ses ingénieux constructeurs marchent toujours de l'avant dans la voie du Progrès. A. GOURLOT. LE NETTOYAGE DES VITRAGES DES SERRES Tous ceux qui possèdenl des serres savent avec quelle rapidité les vitrages de celles ci se salissent, et quels désa çréments proviennent dé la formation sur ceux ci d'une sorte de limon gélatineux el verdâtre de l'aspeel le plus désagréable. Ce n'esl pas seulement l'aspect de propretédes serres qui souffre de cet état de choses: les plantes i aussi, en subissent les conséquences, cardes gouttes d'eau chargées ((.• ces saletés tombent sur les feuilles et les tachent ; enfin, ces amas de mousses et conferves gélatineuses sont trop souvent de véritables nids à insectes et cela seul suf- fit pour justifier leur destruction. CULTURE POTAGERE A propos du pincement des Choux de Bruxelles. Une question qui nous parait assez intéres" santé, a été agitée dernièrement à la Société centrale d'horticulture de la Seine-Inférieure. Elle est relative au pincement des Choux de Bruxelles. Certains praticiens étaient parti- sans de cette opération, d'autres prétendaient qu'elle était peu utile, quelques-uns même affirmaient qu'elle était inutile et sans effet. Cependant, des explications données et des expériences faites par des jardiniers sérieux, il semblerait ressortir que les deux opinions peuvent être admises, le pincement pouvant trouver sa raison d'être dans certains cas. C'est du moins notre avis, parce que, d'un côté, si l'on retranche la tète des tiges .1 un moment donné, lorsque les pommes ont atteint déjà un certain développement, !a sève assu- rément est refoulée dans les parties infé- rieures autrement dit dans les petites pommes, or, celles-ci, recevant une quantité de nour- riture plus abondante, se développent en conséquence plus rapidement et, en outre, presque toutes au même moment, ce qui pro- duit une récolte instantanée et probablement des pommes plus grosses et moins serrées. Ce procédé peut avoir son utilité dans les grands établissements, où le jardinier doit fournir à la fois des quantités de légumes. Mais, d'un autre côté, la plupart du temps là n'est pas le but de la culture du Chou de Bruxelles. AU contraire, dans les maisons bourgeoises, il faut des Choux de Bruxelles les plus petits possible, d'une fermeté irrépro- chable et d'une cueillette prolongée. Nous croyons que. pour obtenir'ce résultat, il est indispensable de laisser les tiges s'al- longer à volonté de façon à faciliter la forma- tion successive des pommes latérales qui sont cueillies au fur et à mesure de leur dévelop- pement et du besoin. Il ne faut donc pas, croyons-nous, adopter une de ces deux mesures comme règle générale. Peut-être le pincement, comme on l'a dit, avance-t-il de quelques jours la production. Alors, dans ce cas, si l'on est pressé, et que l'on soit obligé de donner des Choux de Bruxelles à une époque fixe, l'opération peut être faite sur quelques sujets seulement. < )n a également émis l'avis, qu'il était utile, pour accé- lérer la formation des petites pommes, de rogner une partie des feuilles de Choux. Nous n'avons pas fait cette expérience, mais, théorique- ment, nous ne voyons pas trop quelle influence cette ablation peut avoir sur le développement plus ou moins rapide des parties comestibles? Nous pensons au contraire que ces suppressions ne peuvent avoir pour résultat qu'un arrêt dans la végétation en général, de ces légumes. Si, parmi les lecteurs du Jardin, il se trouve quelques personnes que la question intéresse, nous espérons qu'elles voudront bien en faire l'expérience et en faire connaître le résultat. A. GOUELLAIN. laclette Henri/ Çhantin pour nettoyer- les vitrages des serres L'entretien de la propreté du vitrage des serres est donc. d'une importance indiscutable dans la culture sous verre. Mais, en pratique, la chose 0 est pas aussi aisée qu'elle en a l'air, car, ou bien il faut, pour atteindre tous les recoins des vitrages, se servir de brosses ou d'épongés emmanchées au bout de longs bâtons et alors on risque défaire tomber l'eau sale sur les plantes et de les tacher, ou bien encore il faut déranger les plantes et les replacer une fois le nettoyage terminé, ce qui est toujours long el n'est pas toujours pos- sible. Avec hiRacleiir Henry Chantin figurée ci-dessus (fig. 85), ces inconvénients sont e\ i tés. Cet instrument se composed'unelamede caoutchouc serrée entre deux lames de cuivre auxquelles tient une longue 192 LE JARDIN poignée, et d'une cuvette mobile placée au-dessous de la lame caoutchoutée, de façon à ce que, lorsque l'on passe celle-ci sur les vitres pour les nettoyer, cette cuvette mobile, pestant verticale, reçoive tontes les matières ramassées par la lame caoutchoutée. Cet ingénieux système breveté, imaginé et mis en venté par M. Henri Chantin, a déjà reçu l'approbition de tous ceux qui en ont tait lassai: aussi pensons-nous que c'est rendre service à tous les amateurs de serres de leur signaler cette intéressante nouveauté. p. lepage: Société Nationale d'Horticulture de France Séance du î) juin 189S. COMITE DE I'LORICULTURE MM. Cayeux et Le Clerc avaient apporté une collection de Pyrèthres du Caucase {Pyrethrum roseum) renfermant de très belles variétés, telles que: Emile Lemoine, d'un coloris cramoisi extrêmement foncé; White aster, blanc; Triomphe de France, rouge vif: Toison d'Or, jaune soufre, etc.. En outre, ils présentaient deux autres lots de ces mêmes Pyrèthres : l'un, de semis de 1897, renfermait de fort jolis gains, tels que : La Pureté, à fleurs très pleines, blanc pur et Frédégonde, à fleurs rose pourpre, également très pleines; l'autre, de semis de 1S98, se signalait par des perles telles que Marie Le Clerc, à très grandes fleurs, très pleines, d'un blanc d'une pureté remarquable; Surpasse Panorama, Walkyrie, etc. Enfin, les mêmes présentateurs nous montraient des Lychnis viscaria flore pleno au puis- sant coloris carmin violacé, des Juliennes à fleurs doubles panachées et une Violette à fleurs blanches. Une collection des meilleures variétés d'Iris germanica aux coloris si variés, depuis les jaunes tels que Ariane et Idion, les blancs tels que Innocenta, jusqu'aux violets plus ou moins pâles tels que Irma, ou plus ou moins foncés tels que Assuérus,et aux violets rougeàtres veloutés tels que Jac- quesiana et Èsmeralda, était présentée par MM. Vilmorin, Andrieux et Cie, ainsi que des Hemerocallis (lava et H. Middendorfiana, l'Arum Dracunculus et le curieux Arum muscivorum ou Helicodiceros ermitus, connu sous les noms français de Gouet chevelu et d'Attrape mouche, dont le spadice et la spathe énorme, rouge vineux, très poilue, exhalent une forte odeur très désagréable. Deux très beaux Œillets, cultivés sur tige unique par M. Batardy, amateur à Paris, ont été très admirés. COMITÉ DES ROSES. En outre des deux jolies variétés hybrides de The : Sou- venir du Président Carnot et Mme Eugène Verdier, et de la rose moussue Mme Louis Lèvèque, MM. Lévêque et lils, d'Ivry, montraient un semis non nommé, dont les fleurs, d'un" beau blanc d'ivoire, étaient remarquables comme pureté de coloris et de forme. D'autre part, les mêmes présentateurs avaient apporté deux gros bouquets de la jolie variété qui a tant fait parler d'elle^et avec juste raison, depuis son apparition encore relativement récente, la rose Crimson Rambler. L'un des deux bouquets était cueilli depuis trois semaines déjà, l'autre l'avait été le matin même, et, malgré cela, la diffé- rence était à peine sensible: les fleurs étaient admirable- ment conservées et à peine plus pâles de coloris dans le bouquet cueilli depuis trois semaines; c'est un bon point de plus à l'actif de cette charmante variété florifère. COMITÉ DES ORCHIDÉES Les Çaltleya Mossiœ alba étaient représentés, à cette séance, par deux bien belles variétés d'une grande pureté: le C. M. alba excelsior, présenté par M. Belin, d'Argenteuil, et le C. M. alba Berti, apporté par M. Piret, d'Argenteuil. Les autres apports étaient : un très beau Cattleya Men- deli Morganiœ, de M. Bert, de Bois-Colombes, un remOT- quable C. MAVagneri delicatissima, de M. Belin, d'Argen- teuil, un joli Angrœcum Sanderiànum ou A. modestum, de M. Lavanchy, jardinier-chef du Jardin botanique de la Faculté de médecine de Paris, un beau et curieux Cymbi- dium Lowianum eximium, de M. Béranek, de Paris, un Oncidium macranthum, à longue inflorescence remarqua- blement développée, de M. Opoix, jardinier-chef des Jar- dins du Luxembourg, etc. COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE M. Fatzer avait un apport absolument hors pair : huit pêches Précoce de Haie et une pêche Grosse Mignonne, d'un coloris, d'une grosseur, d'une perfection de forme hors-ligne ainsi que des brugnons Précoce de Croncels apportes avec leurs branches sur lesquelles ils étaient groupés par deux et trois, tous d'une grosseur, d'un coloris et d'une forme admirable. Pour récompenser d'une manière spéciale l'habile direc- teur des Forceries de l'Aisne, la Société a décidé de lui décerner une médaille d'argent pour l'excellence de ses nombreux apports faits en séances au cours de l'année. COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE M. Lambert, jardinier-chef de l'hospice de Bicètre, avait apporté des Carottes : courte de Guérande, grelot et demi longue de Chàtenay, ainsi que des Navets : plat hâtif à feuilles entières et plat blanc de Milan, bien francs et bien purs, des plus appétissants. COMITÉ n'.\RI!ORICULTURE D'ORNEMENT I*n lot fort important d'arbustes à feuilles panachées envoyé par MM. Simon Louis frères, de Nancy, contenait bien des choses intéressantes et plaidait en faveur de nombre de jolies variétés d'Erables à feuilles panachées, du Tulipier et du Tilleul à feuilles panaehées, du Forsythia oîridissima foliis variegatis, du Fagus sylvatica atropur- purea tricolor, de VOrnus europeus foliis variegatis, du Lupistrum vulgare foliis variegatis, etc. M. Bruneau, de Bourg-la-Reine, en outre du Spirœa opulifolia type du. Sarothamnus scoparius foliis variegatis, du joli Seringat à fleurs doubles nommé Poule d'argent, etc.. avait plusieurs variétés de Weigelia, dont les variétés Pascal et Descartes, à fleurs rouge sang très foncé et surtout la remarquable variété florifère et décorative Eva Rathkc, aux crandes fleurs nombreuses cramoisi brillant, d'un grandeffet. J. FOSSEY. Les Produits de Culture forcée aux Halles ( )n peut se demander jusqu'où peut aller la naïveté de cer- tains journalistes, en lisant, en première page d'un grand journal quotidien, un écho paru la veille du Grand Prix. Dans cet écho, on expliquait, fort sérieusement du reste, comment, à l'aide d'une seringue, on colorait les beaux fruits : pêches, abricots et fraises en les traitant par injections. Au laboratoire municipal, où le journal en question disait avoir puisé ces renseignements, on n'a même pas eu de pèches, abricots ou fraises à examiner pour leur coloris. Il a été mis en vente au pavillon n° 6, pendant ces quinze premiers jours dejuin, environ 1050 Melons. Les bons Melons Cantaloup ont été adjugés de 5 à iô francs et même 25; la production ayant sensiblement augmenté depuis le 12juin, les prix ont diminué de moitié. 5011 kilos de raisin Frankenthal, de li à !) francs; un lot bien noir et de toute première qualité a fait jusqu'à 14 fr. 50. Environ 300 kilos de raisin Foster's Seedling. de 10 francs à lu fr. 501e kilo. 160 kilos de raisin Chasselas royal, de 8 à 19 francs le kilo, et exceptionnellement 24 francs. Enfin du raisin Napoléon, Muscat, Duc de Bucklanil {?), à des prix divers et fort irréguliers. Le premier raisin Muscat d'Alexandrie, le 2 juin, adjugé 1 1 fr. 50 le kilo. Quelques Groseilliers en pots avec fruits à maturité, de 3 a 12 francs. Les fraises D' Morère se sont soutenues jusqu'à la fin. Quoiqu'ayant diminué, les pêches sont encore à de bons prix; on paie les 12 extra, de 30 à 70 francs. Plus de brugnons que la quinzaine précédente; de 20 à 55 francs les 12 beaux fruits. J. M. B1TSSON. LE JARDIN L93 LE JARDIN. - N° 273. - 5 JUILLET 1898. CHRONIQUE Le respect s'en va chaque jour de plus en plus ! Bientôt, on ne mangera plus de fruits naturels. Un journal du matin, donl nous reproduisons l'information sous toutes réserves, nou apprenait dernièrement,eneffet,qu'on maquillerait les fruits, que les fraises aux belles couleurs, que les abricots si gra cieux sous leur apparence de cire, que [es pèebes à l'incarnat délicat et velouté, seraient l'objet de maquillages prati- qués sur une grande échelle. Ces fruits se comporteraient comme de simples mondaines. La coloration sérail assez coûteuse comme temps et comme matière, puisque chaque produit devrait être injecté isolément, aussi ne "s'en servi- rait-on que pour les primeurs les plus chères. La loi ne pourrait rien contre les maquilleurs qui se trouveraient placés sur le même rang et dans les mêmes conditions que les confiseurs et les fabricants de jouets, à qui on tolère un petit nombre de substances colorantes. Mais nous pouvon être rassurés pour le moment, puisqu'un collaborateur du Jardin nous a appris, dans le dernier numéro, que le ren- seignement était inexact. Le papillon de nos jardins, pourtant si gracieux, est, parait-il, un affreux ivrogne. Un expérimentateur patient et avisé., a enfermé dans une serre douze papillons mâles et autant de femelles, pour pouvoir se livrer à loisir à leur observation. Les dames ailées sont d'une sobriété parfaite, tandis qui' les mâles sont d'une révoltante intempérance. Ils recherchent les fleurs dont la distillation fournit le plus d'alcool et s'abreuvent de leurs sucs au point de rester ina nimés pendant plusieurs heures. < »n peut alors ramasser des papillons ivres-morts! L'action enivrante est encore plus rapide et plus marquée, si on verse sur le carreau de la serre quelques gouttes d une liqueur al lique telle 'iu- le gin. 11 est temps, croyons-nous, de fonder une société de tempérance pour papillons. - ■ Parmi les questions mises au concours puni- 1899, par la commission du Congrès horticole, signalons: le forçage des légumes et des fruits au point de vue commercial; la cou lure des fleurs des arbres fruitiers et son traitement; le rôle de la lumière et du renouvellement de l'air dans la culture en serres; la forme de l'absorption de l'azote par les raci- nes; les parasites végétaux des Rosacées cultivées et leur destruction, etc. Notons encore une question supplémen- taire, ajoutée après coup : étude de la maladie de la galle de la Pomme de terre. M. le baron de Kerzpedron, qui en a fait la proposition, s'engage en même temps à donner la niiles récompenses que mériteront les concurrents. C'est d'un heureux exemple, qui ne saurait être trop imité et qui vaudra certainement au sympathique membre de la Société nationale, les sincères félicitations de tous ceux qui ont pris à cœur le succès de notre Congrès horticole. Quelles sont les meilleures graines à employer dans les semis'.' Faut-il donner la préférence à celles qui sont lour- des ou bien à celles qui sont légères? La question, pour banale qu'elle peut sembler, ne laisse pas que d'avoir une certaine importance. MM. Iliehs et Dabney, aux Etats- Unis, ont observé que des graines de petits pois, choisies parmi les plus lourdes, ont fourni des plantes qui ont Qeui i quatre jours plus tôt que d'autres provenant de graines de densité moins élevée. La mise à graines a été également plus précoce de quatre jours. Avec des Haricots, les résul- tats ont été exactement de même ordre. I e poids des racines présentait des différences sensibles dans 1 un et l'autre i as : il était supérieur d un quarj pour les plantes auxquelle le raines lourde avaient donné naissance. La moral . -i" ces faits, c'est qu'il ne faut pas imiter les cultivateurs, qui vendent leurs meilleures graine et gardent, pour semer, - elles de qualités inférieures. - La Primevère était la fleur de prédilection de Lord I consfield, aussi [i conservateurs anglais ont-ils créé la ligue de la Primevère | n élébrerla mémoire deeet non cl Etat. Les admirateurs de Gladstone se sont rappelé que leG/-ea( old Man aimait la Rose blanche, l'un ligue à Rose blancheest en voie de création, qui réunira les libé- raux le 10 mai de chaque année, en souvenir du grand politique que l'Angleterre vient de perdre. Nos voisins ont eu jadis la guerre des deux Rosés, Lancastre contre Ybrek ; nous verrons la lutte de la Primevère contre la Ro - blanche. - - - Lotions à l'Hoya ! Qui se serait douté que VHoya carw la Heur aux apparences de porcelaine, était susceptible d être employée en lotions hygiéniques? lu pourtant, d'après la Semaine horticole, on peut voir, dans quelques alons -I" coiffure, une élégante réclame recommandant la lotion à I lliiv.-i et encadrée de trois gentilles têtes Féminines. Qui a pu séduire l'esprit aux abois d'un inventeur? Est-ce le latex qui existe en effet dans la plupart des ^selépiadée ' \ est ce pas plutôt le n de Hoya qui a pu lui paraître étrange et sonore? Il en fut de même pour le Corylopsis du Japon, qui apporta de beaux et bons deniers au parfu- urqui I" lança sur la recommandation d'un de mes amis qui ne veut pas que je dévoile son nom. Et pourtant l'odeur des fleurs du Corylopsis est encore à trouver. - l 'ne Intéressante étude du professeur Hamj . nous fournit de précieux documents sur les anciens jardiniers du Jardin des Plantes. Le premier en date est Jean Brémanl qui, en eptembre 1672, touchait 2500 livres pour ses gage el I cntretèneineni du jardin du Roi. Il faisail même quelques •i\ ances pour achat de treillages et, en 1688, on lui allouait 150 In respour « aeoir esté herboriser et rechercher des plantes pendant la présente annèepour le jardin, n En l'année 1698, il. avait ramassé 5.000 plante- el ieméS 000 sortes de grai- nes. Son apprenti, L. Esmery, avait dan- ses attributions de balayer et de nettoyer l'amphithéâtre pour les démons- trations, ainsi que le bas de la terrasse dans la rue, le jour de la Fête-Dieu. En 1702, apparaît P. Saintard, un ex-voi- turier qui, pendant cinq ans, avait fourni le fumier m ire pour (i couvrir les plantes et faire les couches du Jardin al.» En 1721, mourait ce jardinier d'occasion. Son billet de faire part porte que « 1rs Dames se trouveront s'il leur plaist » à es obsècj qui eurent lieu à Saint-Médard. Connaissez- vous les Plantes exotiques naturelles stèrili sues? C'est ainsi qu'on nomme dans un prospectus que j'ai sous les yeux, des Palmiers, Latanias, Dattiers, Arécas, Cycas, Dracénas, etc., qui n'ont plus besoin d'aucuns soins de culture, ni d'eau, ni d'air. Il n'est plus nécessaire d'avoir un jardin à sa disposition, aussi l'inventeur parle-t-il de sa « Manufacture de fleurs pour églises et appartements. » On peut les resserrer — non pas les appartements ou les églises, mais les Heurs — dans une caisse, dans une armoire, i les laisser à la cave comme au grenier; on les reti toujours jeunes, fraîches et vertes, souples et vigoureuses, comme des plantes en pleine sève. Le prix est beaucoup moindre que celui des plantes vivantes qu'une intempérie m détruire. Il y a d'ailleurs des piaules pour tous les goûts: lé NolinaBeaucarnea du Mexique et des palme toutes dimension-- el de t< utes formes. On ne dit pas -i i i sont dès palmes académiques ! P. HARIOT. I!li LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Au Ministère de l'Agriculture. — Par suite de h démission du cabinet qu'il présidait, M. Méline a quitté le Ministère de l'Agriculture, à la tête duquel il se trou iil depuis \ ingl six mois. Le passage de M. Méline au Ministère de l'Agriculture i tera marqué par den breu es el utiles réformes inté- ressant principalement la grande culture. s.', accablantes occupations ne lui ont peut-être pas per- mis d'étudier de près les problèmes concernant plusspécia- lement l'Horticulture ; mais nous savons qu'il est loin de e dé intére erdece questions et il a d'ailleurs donné fré- quemment des preuves de sa sollicitudeà l'égard des horti- culteurs; aussi, a-t-il droit à leur reconnaissa Son successeur est M. Viger, député du Loiret, président de la Société nationale d'horticulture. M. Viger est trop connu de nus lecteurs, pour que nous ayons besoin d'énumérer les immenses services qu'il a ren- dus à l'Agriculture en général et à l'Horticulture en parti- culier. 11 nous suffira de rappeler que les précédents séjours de M. Viger au Ministère de l Agriculture, lui ont valu le qua- lificatif de <( Ministre de l'Horticulture »,qui restera son meilleur titre à nos veux. Les intérêts de l'Horticulture sont doue en bonnes mains el nous sommes certain de ne pas trop nous avancer en disant que la nomination du dévoué président de la S.X. II. 1». F. au Ministère de l'Agrieulture, a été univer- sellement bien accueillie. M. Viger s'est de nouveau entouré de la plupart de ses anciens collaborateurs, parmi lesquels nous sommes heu- reux «le retrouver de bons amis. M. Dabat, chef de bureau au Ministère de l'Agriculture, est nommé chef du cabinet ; M. François, sous-préfet, est nommé chef-adjoint, et M. Leroy remplira les fonctions de chef du secrétariat particulier. Légion d'honneur. — A la distribut ion des récom- penses «lu Concours régional de Mézières-Charleville, la de chevalier de la Légion d'honneur a clé remiseà M. Fiévet, le sympathique professeur départemental d'agri- culture, secrétaire général du Syndicat des agriculteurs 'les Ardennes. Ordre royal de Léopold. — A la suite de l'Exposi- tion internationale de Bruxelles, viennent d'être non is dans 1 1 trdre royal de Léopold : I" Au grade de commandeur : M. Gomot, sénateur, ancien Ministre de l'Agrii ulture. 2" Au grade de checalier : MM. Defresne (Camille), horticulteur-pépiniériste à Vitry-sur-Seine ; |ii:w (Eugène), architecte-paysagiste à Paris. Primes d'honneur à l'Horticulture et à l'Arbo riculture. — A la suite du Concours général agricole de I Algérie et de la Tunisie, qui \ ienl d'avoir lieu à M a -'-ara. 'les pri s d'honneur ont étéaccordées à M.André Bonfils, de Dublineau, pour l'horticulture et a M. François Jean, île | lemeen, pour I arboriculture. \ la mite du Concours régional de Mézières-Charleville, les primes d'honneur onl été i rdées a M. Gentil.de Warcq, pour l'horticulture et à MM. Clément et Henry lienaiile. cultivateurs-grainiers, a Carignan (Ardennes), pour l'arboriculture. In rappel de prime (| honneur a été, en outre, attribué à M. Darbour, pépiniériste, a Sedan, pour l'arboriculture. Association de la presse agricole. ■- Le -iège social de cette Association, dont nous avons annoncé la fondation dans notre précédent numéro, a été provisoire- ment fixé, IS. rue d'Enghien. Les demandes d'admission et de renseignements doivent être envoyées à cette adresse, à M. Charles Deloncle, secrétaire général de l'Association. En donnant la composition du bureau de l'Association, uni1 erreur d'impression nous a lait attribuer le prénom de Charles au lieu de celui de Jean à M. Dupuy, président d'honneur. Il s'agit de M. Jean Dupuy, sénateur et non de M t 'h. nie- 1 ni; uv, député. Exposition de 1900. —Les divers comités d'admis- sion commencent à entrer dans la période active. Sur la demande qui a été adressée à M. Viger. président du groupe de l'horticulture, par le commissariat général de l'exposition, les diverses classes de l'horticulture ont été invitées à élaborer leur programme en prenant pour base le programme de 1SS0. II va sans direque toutes les modi- fications nécessaires seront apportées à ce programme qui servira simplement de canevas. Lorsque les classes auront terminé leur travail, ce qui ne saurait larder, le comité du groupe examinera le pro- gramme de chacune et soumettra ensuite l'ensemble à la direction de l'agriculture qui donnera également son avis au commissariat général de l'exposition. Cet important tra\ ail achevé, il pourra être adressé un appel à tous les futurs exposants, lesquels pourront taire leurs préparatifs en toute (un naissance de cause. Reste à régler l'importante question des emplacements. A ce sujet, il est impossible de rien préciser, le plan gène rai et définitif de l'exposition n'étant pas encore arrêté ; mais une solution ne tardera pas à intervenir, tout au moins pour les emplacements affectés aux végétaux devant être plantés de longs mois à l'avance. Exposition universelle de 1900. — Congrès internationaux. — Par arrêté du 12 juin, le Ministre du Commerce a constitué les Comités spéciaux chargés de l'étude des questions relatives à l'organisation des Congrès internationaux en 1000. Dans la huitième sec lion (Sciences agricoles), ayant dans ses attributions l'agronomie, l'agriculture, la viticulture, les industries agricoles, l'horticulture, la sylviculture, la chasse oi la pêche, nous relevons les noms de : MM. Ernest Bergman n, secrétaire général du congrès horticole; Abel Cliàtenay. secrétaire général de la Société nationale d'horticulture de France; Louis Lévêque, horti- culteur rosiériste à Ivrv ; Jean Moser, horticulteur pépinié- riste à Versailles; A. Viger, député, président de la Société nationale d'horticulture de France; Henry Lévêque de Vilmorin, vice-président de la Société nationale d'horti- culture de France. La Belgique a l'Exposition universelle de 1900. — Le comité de l'horticulture de la section belge de l'Exposition universelle de 1900 vient de se constituer de la façon suivante : Président : M. le comte deKerclio\edeDcnlergliem \Vice- présideni : M. Van den Bossche; Trésorier : M. L. Lub- bers ; Délégués : MM. Fuchs, Ed. Pynaert, Uillekens, Fr. Burvenich, II. Millet, V. liage. Jules ( Jolson, Ein. Rodigas, L. I.inileu. Jules Hyeel Romain de Smet. Nomination d'un professeur d'horticulture danslePuy-de Dôme. — Nous somme- heureux d'an- noncer à nos lecteurs, la nomination de M. Lavé, jardi- nier en chef de la ville de Clermont-Ferrand. aux fonctions de professeur départemental d'horticulture et ,1 arbori- culture du Puy-de-Dôme. C'est le premier poste de ce genre créé jusqu'ici en I rance el on oepeul que se féliciter du choix qui a été fait, à la lois du titulaire et delà région. M. Lavé, ancien élève de l'école nationale d'horticulture de Versailles, d'où il est sorti avec le n 1. a fait ses LE JARDIN I '.!.-, preuves comme jardinier en chef de la ville de Clermont- Ferrand et comme arboriculteuT. En 1894, nous avons eu l'occasion de le voira I œm re dans les vergers de l'Auvergne, dont nous avons récemment parlé dans ce journal, et, depuis cette époque, nous désirions vivement voir le gouvernement charger M. Layé de portei la bonne parole aux arboriculteurs de cette région, parmi lesquels il est déjà t rès populaire. Nous reviendrons prochainement sur cette importante question de l'enseignement horticole. En attendant, nous tenons à faire ressortir I importance du ser- \ ii c qui \ ient d'être ainsi rendu à l'arbo- riculturefrançaisepar le Ministèredel'Agri- eulture et par tous ceux qui ont collaboré à la création de cet te chaire, notamment M. ( iomot . sénateur, ancien Ministre de l'Agriculture et M. Lecuellé, maire de Clermont-Ferrand. Excursion des élèves de l'Ecole nationale d'horti- culture, en Belgi- que — Une trentaine d'élèves de l'Ecole na- tionale d'horticultu- re, sous la conduite de leur directeur, M. .1. Nanot et de MM l.alusse et Russard, professeurs, viennent de taire une excursion en Belgique. Partis de Versail- les le samedi 18 juin. ils ont d'abord visité, à Bruxelles, le remar- quable Jardin bota- nique, les serres de la Société internationale -I horticulture, l'éta- blissement d'Orchi- dées île M. Peeters, situé dans le quartier de Saint! !illes,lebois de la ( 'ambre, et enfin les principaux monu ments de la ville. Le lundi, ils sont allés par le Vicinal (Tramway à vapeur) voir les nouvelles serres de Moortebeck, dirigées par M. Lin- den. I.a vigueur et les belles fleurs -le- Odontoglossum, des Catteleya, etc., ont émerveillé les visiteurs. L'aprês midi du même jour, ils visitèrent les célèbres serres a Vignes ou « Grapperies » d'Hoeylaert, village situé à 20 kilomètres de Bruxelles. l.e mardi, ils se rendirent àAnversoù, pendant la matinée, ils visitèrent, sous la conduite de M. Bosschere, fnspecteui des promenades delà ville, les célèbres Jardins zoologiques '■' botaniques, le Parc, le Port, ainsi que les )llllh 1|1IM monuments de la ville. A deux heures, ik partirent | Gand, et ils partagèrent leur soirée entre les magnifique M. Viger, Ministre de l'Agriculture. établissements boni,,, les de MM. Dallière, de Smel frères et Pynaerl V ri. La journée de mercredi futeinployée à \ isiter les cultures de la maison Van Houtte, le splendide Jardin d'hiver du comte Oswald de Kerchove, les collections d'Orchidées de M.Jules Hye, el enfin l'Ecole d'horticultu're et d'agricul- ture de l'Etat, où les élèves des deux écoles ne tardôrenl pas à Eraterniser. Le jeudi, les excursi listes se dirigèrent sur Lille el Bailleul, oùils furenl admis à visiter les remarqu Grapperies de M. < ordonniez qui reeou- \ ient une surface vi- trée de près de quai re ii'- lare-. Partout, le meilleur ei plu- cordial accueil leur a été réservé. A la Société na- tionale d'horticul ture de France. - Les récompenses sui- vantes ont éié déi er nies par la Société, en plus de celles accor- dées à la suite de l'ex- position de mai et du congrès et dent nous avons déjà donné' la liste: 1° Pour bons et . loi/aux services. — Médaille de vermeil : M. Launay.— Médaille d'argent : M. Itouys. 2' Pour publications — Médaille d'or : M. Ch. Baltet. — Mention ■ lionorable : M. Méné- trot fils. 3' A la suite des rap- ports émanants d<-.« comités. — Médaille 'lui- : MM. G. Truffaut et Hébert. — Gran- s des médailles de ver- meil : MM. Carriat et Gauthier. — Médailles de vermeil : M. Molin et MM. Besnard père, lilset gendre.— Gran- des médailles \ offrir des fleurs aux dame-, g Acceptez ces fleurs, ce sont vos sœurs », leur dit-il très spirituellement. Et, aidé de deux affriolantes bouquetières, qui apparaissent avec leurs i orbeilles bondées de fleurs, il assaille d une grêle de bou- quets toutes les dames qui environnent la scène. N est-i e pa i harmant, cette appariti les fleurs dans les circonstances les plus diverses? Le luxe des fleurs, i -tant bien réputé à Paris, n'égale pas toujoui relui déployé en Amérique. Cependant, il est, des personnes qui ont, chez des fleuristes, un abonnement de soixante et parfois de plus de cents francs la seuu Un boursier bien connu paye des notes mensuelles de 1 500 francs chez un grand fleuriste el telle dame du inonde dépense jusqu'à 25.000 francs pour ses garnitures florales p mdant la durée de ses réception; . < le luxe de fleur qui a pris naissance sous le S idEmpire est urtoul aecen- depuis douze à treize an-. Mais ceci n'est rien à côté du bal que le duc de Portland a donné le mois dernier, en l'honneur du due .-t de la du- ' li ■ 'l York, dan- le- souterrains qui se trouvent à trois cents mètn - au dessous de sa p.-opriél VelbecI l! Eul dépensé, pour la de 'ation de la giganù sque .'!' mesurant cenl lètre de longueur sur trente-deux de hauteur el seize de largeur, 70.000 francs de tapisserie et 50.000 francs de (leurs! 12 juin. — C'était la Procession de la Fête-Dieu à la Madeleine. Le reposoir, sous le péristyle, était admirable- ment fleuri, les degrés du devant étaient bordés d une rangée île pla ni !S el . sur l'autel, était une grande corbeille bon lé ■ de fleurs. De chaque coté, ainsi qu'entre les colonnes, étaient des massifs bordés de rotin doré, lies jeunes Mlles en blanc des jeunes hommes el les assistants sortaient des bouquets p mi' faire bénir ou pour déposer sur les autel-. Certaines dames du monde trouvent autant de plaisir à composer de- bouquets que d'autres à faire de la peinture ou de la musique; c'est leur distraction favorite et nous avons vu, à la dernière exposition d'horticulture de Paris, que quelques-unes axaient pour cela un véritable talent. C'est aussi l'occupation que goûte la reine de Hollande. Malgré ses quatre-vingt-un ans, elle passe ses matinées à cueillir ses fleurs, à les réunir en gerbes et à en garnir ses jardinières el ses corbeilles. N'est-ce pas charmant de voir une reine se faire bouquetière, profession bien douée, s'il en esl une, qui rehausse son éclat, lui dit combien tout est éphémère et lui fait aimer ce qui fleuri! ' ALBERT MAUMENË. LA MOR¥OLA Il est sur terre bien des lieux charmants où, quand on les visite, on se prend à désirer de planter sa tente, d'y vivre el d'y mourir. 11 e-t. le loue des rives heureuses que baigne la mer bleue, des milliers d'endroits qui semblent choisis toul expie- peur tenter votre imagination et vous inviter à tout lâcher et à rester là. Vous en savez quelque i bo ■. n eu- tous qui avez hanté les côtes merveilleuses de la Méditerranée, eette mère de notre civilisation, des bords de laquelle nous \ ient tout, ce qui nous met au-dessus de la brute. De t ribraltar aux Dardanelles, et de Smyrne à Tan- ger, en passant par les côtes abruptes de la Terre Sainte. partout, sur les bords heureux de la reine d'entre le- mers, il est des autres délicieux où l'âme s'arrête et voudrait pou- voir rê\ er. < '•• ne sont, de part et d'autre, que cap- élégam- ment découpés el fendant l'onde azurée qu'ils déchirent de leur- 'lent- idc h, aise- et multicolores, ou baies donnant tran- quilles sous un soleil d'or. La Méditerranée a toujours exercé sur mon âme une -mie de fascination et, chaque l'ois que, de loin, j'aperçois ses flots bleus, je -eus fermenter en moi cette impatience de I aiguille aimantée qu'attire invinciblement le Nord. N est-ce pas d elle que nous vient notre civilisation, nos mœurs, nos lois, notre langue et notre religion et n'est-ce pas la le berceau du monde civilisé ? Aussi est-elle pour nous imn plus seulement « La Mer a par excellence, mais en La Mère » — qu'on me pardonne le jeu de mots très involontaire — la source généreuse de toute] ie Je tout ce qui est grand el noble en ce monde. C'est toujours n le plus profond amour que j'en parle et avec le respei I dû aux êl res supérieurs. Mais -'il est, dans ce pays d'orel d'azur, un coin privi- légié entre tous, une rive fleurie et parfumée, c'esl bien cette eornidie iiea \ eilleuse qui, de Rappalo el ( rênes, \ a jusqu'à Hyères el [oulon, dominée et abritée qu'elle est par les pre- miers contreforts de la grande chaîne alpine. Partout .les Palmier- el des fleurs, partout des Roses el des Myrtes, partout La vie la [dus intense revêtanl les couleurs le- plus les formes les plus élégantes. i ii sous cette ,,ii niche heui'euseet choyée du soleil, il est un c iin qui, plus spécialement et plu- fortement que toul autre, attire el retient 1 ama-,1 de- Heurs ; un Eden au sein du Paradis terrestre, le plu- brillant bijou d'entre ceux que contient l'éi rin de la Riviera, c'est le paysage de La Mor- LE JARDIN 199 tola, ainsi nommé à cause de L'abondance des Myrtes qui croissent dans les plus petites anfractuosités des rochers. La Mortola est un petit village perdu dans les Oliviers bien des fois séculaires, dans les Caroubiers el les Orangers. Insignifiant en lui-même, l'endroit n'a de valeur que grâce au promontoire fleuri qui s'avance en un cap hardi, bra vant les flots et tonnant comme une flèche qui montre l'Ile de < !orse, la belle voisine qu'on voil se dessiner gracieuse el colorée au Sud-Est, quand le soleil se lève. Il y a là une cinquantaine d'hectares d'un terrain rocheux, autrefois aride et nu, qu'un Anglais du plus grand mérité, le marquis Hanbury, commandeur de la Croix d'Italie, a converti en un parc admirable, unique en son genre. Tous les botanistes du monde connaissent de réputation les célèbres jardins Hanbury ; leur désir à tous esl certaine- ment de réaliser un jour ou l'autre les impressions que sus- cite dans l'âme la lecture des innombrables récits qu'en ont l'ait les visiteurs enchantés. Les catalogues de graines — offerts gratuitement et le plus libéralement du monde — le richissime Index, publié en 1897, par M. Dinter, le CUrator (gérant scientifique) de ces jardins, mil enflammé Fig. 87. — Scène prise dans le parc de AI. Hanbury, à la Mortola l'imagination de beaucoup par leur variété et l'étendue de leurs collections. Depuis bien des années, le seigneur de céans m'invitait â venir jouir de toutes les merveilles répandues sur ses ter- rasses et m'offrait une hospitalité que seuls connaissent ceux qui ont fréquenté l'Angleterre, l'hospitalité écossaise. qui consiste à installer un ami dans sa maison de telle façon qu'il finisse par s'y croire chez lui. Mais hélas, le Midi est bien loin, le voyage long et ennuyeux et le temps est si cheren cette fin de siècle, que les invitations du bota- taniste anglais restaient sans réponse. Il fallut l'insistance de notre directeur, M. H. Martinet et son intervention énergique, pour me sortir de l'ornière où me rivaient nies occupations habituelles, et me forcer à venir à la Corniche pour y planter et aussi pour y récolter, car le- impressions glanées sur ces bords heureux ont forme une gerbesuperbe qui s'étale glorieusement sous l'auvent de mes greniers. lie Menton-Garavan. la dernière station sur le territoire français, la route monte sur les rochers qui bordent la mer, enjambe un ravin profond, qui forme la frontière et ascende une côte aride au sommet de laquelle se trouve la douane. J'étaisà bicyclette; comme \a.R.dogana se Eerme à (i heures dans ce bienheureux paj s du fur niante et qu'il était 6 heu- p( 3 ei demie, je dus laisser ma bête sous le toit hospitalier des douaniers jusqu'au lendemain matin, afin de pou voit tenir le laisser-passer que me' vaut ma carte de membre ■ lu T. C. s. M. Hanbury avait tieureusemenl envoyé sa voiture me chercher à la gare, préVoyant/s.ans doute qu'il pourrait se produire quelque eho-e. ei aussi pour transporter mes baga- ges, en sorte que rinconvénient ne tut pas grave. Mai j-clistes ne- amis, dites-vous que, sur cette bienheureuse route de la Corniche, on esl sujet à stopper une nuit à la douane, si l'on n'arrive pas ayant la fermeture des portes . Que de chose- ravissantes il \ a le long de ces tain- cal- caires rocheux ! L'Hèliahthème rose 3 abonde. Le délicieux ' iris monspeliensis (pourquoi Coris, oh botanistes ?) élève partout ses épis diaprés, et les Cistes blancs ou roses,les déli- cats Conzolmilus, étalent de tous côtés leurs corolles écla- tantes, ("est une profusion de fleurs, un enchantement per- pétuel! Les vergers d 1 (rangers, tout en Heurs en ce moment, parfument l'atmosphère, à tel point qu'on en serait incom- modé, si la brise de la mer ne venait, de temps en temps, souffler au visage. lie Garavan à La Mortola, il y a plus d'une demi-heure de \ oiture ; la route monte pi.-, pie tout le temps ; puis, arrivée au sommet d'un cône rocheux qui domine la nier et porte à son sommet l'une de- Ecoles dues à la munifi- cence de M. Hanbury, elle redescend brusquement, fait un grand contour et vous amène au pied d'un haut portail d'architecture très ita- lienne du Palazzo Orengo, la résidence du bienfaiteur de ces lieux. Les voitures n'entrent pa- dans le parc qui est le sanc- tuaire de la botanique et au- quel M. Hanbury a tenu à donner un cachet pittoresque en même temps que solennel. ( est une demeure paisible ou le piaffement des chevaux., le bruit des roues et le sifflet des locomotives — le train passe en un tunnel assez long, pré- cisément sous la propriété Hanbury, — sont choses in- connues. Les sent iers , a d 111 i r a b 1 e - ment entretenus, serpentent en tous sens sur une pente de quarante et quelques hectares au sein des plus merveilleux arbres el végétaux de la Créa- tion. L'antique Via Aurélia, construite VA ans avant .1 us-Christ,traverse toute la propriétéet M. Hanbury main- tient, avec le plu- grand soin, tout ce qui en existe encore ; sur des plaques de marbre blanc, sont gravés les noms des grands personnages qui l'ont suivie dans le cours des âge-. L'immense propriété offre des sites très variés et forl hétérogènes; elle comprend un ravin frais qu'arrose un tor- rent murmurant, les cotes de la mer sur plusieurs kilo- mètres de longueur, le rocher surplombant et portant une antique tour ruinée qu'on dit d'origine romaine et qui, en tous cas, fut utilisée par les Sarrazins. Elle renferme, au point de vue du pittoresque connue sous celui des différents -ois. tous les avantages possibles. D'ailleurs, grâce à la belle fortune du propriétaire, le- terrains ont pu être amendés avec du sol rapporté et toute la pente, aride il y a 30 au-. convertie en un parc des plus frais et des plus merveilleux. Le palais — car c'en est un, et un vrai — est situé à mi- côte au centre des jardins. Il appartenait autrefois à la noble famille Orengo de Vintimille et était entouré d'un bois d'Oliviers. Non loin de là, se voit encore le moulin à li m le, l'une des curiosités qui m'ont le plus intrigué. Le palais, autrefois sans aucun doute un château-fort, a été 200 LE JARDIN considérablement agrandi el embelli par 1" propriétaire actuel. La salle d'entrée, voûtée comme dan-; les anciens cloîtres, renferme un meuble curieux qu'on prend généra^ lemenl pour un fourneau el qui n'est autre que l'an n puits du château qu'on avait installé à l'intérieur (en cas de siège sans doute). Une superbe colonnade en marbr. île Carrare entoure la belle terrasse qui précède le grand salog et d'où la vue s 'étend sur la mer, les jardins, les cotes déchiquetées el la plage d'azur. In riche herbier el une bibliothèque botanique de la plus grande importance sont disposés dans une des salles accessibles au publii sous une terrasse inférieure, à côté du bureau du curator. Le porche de la maison d'habitation est décoré des bustes de Linné et de mon illustre compatriote Aug. P. de Can- dolle, ce qui proin e assez quelle est la sollicitude du maître de céans pour les études botaniques. N'est-ce pas lui, d'ail- leurs, qui a doté si richement (100.000 fr. d'un coup), l'Uni- versité de i rênes, à laquelle il a donné un superbe Institut de botanique, auquel il conl inue à s'intéresser. PLANTES NOUVELLES OU RARES (.1 suivre). II. CORREVON. I ig_ ss. — Scène orise dans le tare de M. Wanbury, à la Mortola Chrysanthème Mytchett white Parmi les Chrj anthèmes nouveaux, misau commerce l'an dernier par M II. .1. Jones. Ryecroft nursery, Hithei l , h:, -,i i Angleterre), la belle variété Myt hett ,'rhite (Rg. 89) se recommande d une façon toute particulière. Sa précocité île floraison (elle fleurit en plein air. en Ecosse, en septembre), la pureté parfaite de -e, grands capitules blancs aux larges ligules ébouriffées et leur grande il lance, la rigidité des longues tiges Qorales, soin au- tant de qualités très rei herchées el le nombre des variétés les réunissant n'est déjà passi nombreux. Comme fleur coupée, en raison îles avantages ci-dessus énoncés, elle peut êtee d'un grand secours dans l'arrange- ment de nombre Je compositions florales, chaque fois que sont requi ! I pur. Violettes à fleurs jaunes 1 'ne Violette à Heurs jaunes ! C'est presque un contre-sens qui détruit nos idées reçues au sujet du coloris de la Vio- lette. Et cependant il n'y en a pas qu'une qui jouisse de ce privilège; les espèces à fleurs jaunes, rares en Europe et dans l'ancien continent, sont au contraire abondantes dans le nouveau monde. LeFlora of Nortli America de Torrey et Asa Gray (1838-1840) en décrit en effet 11 espèces, appartenant à une section caractérisée par le stigmate capité, muni d'une touffe de poils sur chaque côté et d'uni' petite ouverture latérale, le style comprimé, claviiorme, 1 étamines oblongues, rapprochées, la capsule habituelle- ment triangulaire. Sur douze espèces que comporte cette section, onz il les fleurs jaunes. La douzième, le Viola canadensis, les a blan châtres, \ iolette exté- rieurement. ( les onze es pèees ne sont pas également ré- pandues. La plupart .1 entre elles sont loi a Usées comme les Viola Nuttallii Pursh. du Missouri, V. linguœfo- lin Nuit, el V. prœ- morsa Nutl. de 1 l iré gon, V, pedunculata A. G. de la Californie où croissent également les V. ocellata A. G. et 1*. chrysantha Hook. dans lequel les feuilles sont linement découpées et les (leurs sans épe- rons; Y . hastataMieh. de la Pensylvanie el de la Floride; V. triparti- id EU. de la Géorgie ; V. glubella Xutt. îles sources de l'< Irégon el V. sarmentosa Dougl. de la même région. 1 ne seule espèce habite sous plusieurs formes, les bois secs du i anada, de la Géorgie, du Missouri, de la Pensylvanie, c'est le Viola pubescens Ait. qu'on trouve quelquefois dans tltures européennes Sa tige est velue, dressée, nue et poun ne de stipules a sa base: les feuilles, disposées par ■! à :( à la partie supérieure île la tige -ont oblongues-lancéolées, légèrement aeuminées, rarement tout à fail glabres; le- pédoncules floraux sont plus i, unis que les feuilles; les fleurs de dimensions moyennes sonl jaunes, à pétales élégamment stries, a épe ion très court. < 'cite jolie Molette esl également c me s.nis le nom 'le Viola pensyleanica Michaux et a été introduite en Europe eu 1 ""'. Toutes ces plantes sonl pourvues d'une tige; dans un autre groupe composé d'espèces acaules ou eaulescentes à stigmates munis d'un bec et à style atténué, nous trouvons également deux Violettes américaines à fleurs jaunes, le Viola rotundifolia Mich. sans tige et à petites fleurs et le V. striata An. grande plante, à fleurs larges et jaune soufre, cultivée iment sous la désignation de Viola ocliro- leuca Schw. Le liai- Puis possèdent donc 13 Violettes à LE JARDIN 201 Fig. 89. — Chrysantl \ Mytchctt White. 202 LE JARDIN (leurs jaunes sur 31 espèces qui habitent cette région. Cette coloration se retrouve encore dans le sud de l'Amé- rique, chez les Viola maculata, V. magellanica et V. microphylla qui habitent les rives du détroit de Magel- lan et l'archipel de la Terre de Feu ; on la constate également dan-s les Viola aspera Ging. du Népaul, à fleurs jaune et pourpre; V. humilis H. B. K. du Mexique, blanc rayé de jaune; V.palmaris Buch. également asiatique, à fleurs jaune pâle; V. ftaoicdns Wedd. de Bolivie; V. lutea Vell. du Brésil, etc.. Toutes ces espèces sont des Molettes proprement dites; nous avons laissé de côté les Pensées dans lesquelles le coloris jaune se présente assez fréquemment et sert à carac- tériser de jolies variétés telles que le Viola lutea Huds., etc.. En Europe, les Violettes à fleurs jaunes sonl seulement représentées par deux plantes dont l'une est une des plus gracieuses habitantes de la zone alpine, le Viola bi fiant et dont l'autre, le Viola sulfurea, présente d'intéressantes particularités. Le Viola bijlora L., qui habite les régions tempérées de l'hémisphère nord, se rencontre en France dans les lieux humides du haut Jura, les Alpes, les Pyrénées. Il y fleurit de juin à juillet. Les pétales sont étroits, l'inférieur à éperon court déliassant à peine les appendices du calice; les pédoncules sont plus longs que les feuilles qui sont réniformes, crénelées, obtuses, munies de petites stipules entières; les fleurs sont jaunes, striées de brun; les tiges sont grêles, habituellement biflores; toute la plante est glabre et dépasse rarement un décimètre. Cette jolie petite plante compose, à elle seule, dans la flore française, une section caractérisée par ses quatre pétales supérieurs redres- sés et imbriqués, son style couché à la base puis redressé, épaissi au sommet, son stigmate presque bifide. Par ces caractères, elle tient le milieu entre les vraies Violettes (Nominium) et les Pensées {Melanium), sous le nom de Dis- chidium. L'autre plante dont nous voulons parler n'est qu'une forme — mais des plus remarquables — du Viola odorata. Signalée par l'abbé Cariot dans la cinquième édition de son Etude des fleurs, elle avait été découverte dans le Forez, aux environs de St-Jean Soleymieu. Le Viola sulfurea présente les principaux caractères de la Violette odorante, mais ses tiges ne sont pas radicantes ; les fleurs sont assez grandes, d'un jaune pâle dans les deux tiers inférieurs, blanc jaunâtre dans le tiers supérieur, avec l'éperon violacé et les pétales tous dépourvus de poils à la gorge. Ce curieux Viola n'avait pas été retrouvé depuis longtemps et on n'avait connu jusqu'ici que les spécimens qui avaient servi à sa description. Tout récemment, on l'a rencontré dan- le département de l'Indre et dans celui de la Sa\oie. Aussi a-t-on pu l'introduire dans les cultures et M. Léon Che- nault, le pépiniériste bien connu d'Orléans, a . envové, l'an dernier, à la direction du Jardin, plusieurs jolis spéci- mens de cette intéressante variété qu'il a mise au com- merce. Le Viola pubescens et surtout le Viola bijlora -ont des espèces dont les jardins de rocaille, les rochers alpins ne sauraient se passer. D'autre part, nous avons vu ré- cemment, dans un lot de plantes alpines de la maison Vilmorin, la Violette odorante à fleurs jaunes et elle y tenait dignement son rang. P. HARIOT. La Liudenia. — Iconographie des Orchidées, par J. et I . Linden. Les 9' et 10" livraisons du 3* volume de la 2- série de ce bel ouvrage contiennent entre autres, des planches en couleurs des beaux hybrides suivants : Lœhocattleya X Hrubyana. Catasetum x splendens var. Lansbergeanum, Odontoglossum X Adrianœ var. Crans/tai/anum, Lcnio- cattleya X Cheremetef/îœ, etc.. La Culture des Fruits au Cap et en Australie Au Cap de Bonne-Espérance (Sw'ti> t')). Qualité du fruit. — Son importance d écoule ment. — L'abricot est d'une bonne couleur, de dimension moyenne et d'un bon goût. Il arrive à Londres à la fin de janvier et au commencement de février. La pêche comprend les deux espèces : la Freestone, à noyau libre, et la Clingstone, à noyau adhérent; ces fruits d'un beau velouté, très juteux, qui arrivent, maturité à point, sont absolument délicieux. Cependant la Clingstonc ne vaul pas l'autre. Elle ne jouit pas de la même estime de la part du consommateur. Quelques expéditeurs se sont même illusionnés cette année, en mélangeant, dans le même e.iissage. l'une et l'autre, pensant ainsi égarer l'acheteur; leurs intérêts s'en sont ressentis, par suite des prix offerts lors de la vente. C'est une grande erreur en effet pour tout producteur de faire un semblable travail. La pêche arrive fin février et courant mars ou avril. La nectarine ou brugnon a aussi un très beau coloris ; elle est très ferme de chair. Elle arrive dans le courant de mars et d'avril. Les variétés de prunes sont : Reine-Claude, Victoria et Diamond. Parmi les poires, on peut citer: William, carminée sur une de ses faces, très juteuse et très parfumée, d'un goût exquis ; Louise-bonne, très appréciée aussi; Duchesse, qui ne parait pas avoir été l'objet d'une récolte importante et dont très peu d'échantillons ont été présentés. Toutes ces poires paraissent en fin mars et avril. Enfin, pour terminer cette catégorie de fruits, il reste à citer le Bon Chrétien. Comme raisins expédiés jusqu'à ce jour, on trouve les espèces et variétés suivantes : le Muscat, au goût très pro- noncé, à belle grappe, quelquefois tant soit peu dorée; le Hanepoot, certains disent Lanepoot, blanc, et le même rouge, sur lesquels on compte beaucoup ; ïHermitage noir, le même blanc, l'un et l'autre à petits grains; enfin, la va- riété Barbarossa noir. Tous ces raisins sont bien appréciées pour la table. Cette année, quelques variétés se sont ressenties des atta- ques du phylloxéra, qui vient de faire son apparition, dit- on. dans le district de Paare et dans quelques autres. Les producteurs du Cap se sont plaints, cette année, de la sécheresse ; leurs fruits en ont souffert et n'ont pas acquis, par suite, tout leur développement, Aussi, pour y obvier dans l'avenir, quelques-uns ont-ils déjà entrepris la créa- tion de canaux d'irrigation, comme il en existe dans les grandes plantations d'arbres fruitiers en Californie et en Australie. Cette création prouve le grand intérêt que certains pro- priétaires portent à leurs cultures. Ils comptent sur un réel avenir et ne craingnent pas de faire tout le néces- saire pour obtenir les meilleurs résultats possibles. Ils se plaignent néanmoins et désireraient obtenir du marché de la Métropole des prix de vente plus rémunérateurs. Comme généralement tous les expéditeurs, ils croient que tous leurs fruits arrivent à destination dans le même état de bonté qu'ils les ont vu au départ. Il est vrai que tous ces expéditeurs producteurs n'ap- portent pas tous la même attention dans le choix des fruits à emballer. Certains, en effet, les cueillent trop avancés et. malgré (1 Le Jardin, 1898, p.ifre 183. LE JARDIN 203 les chambres frigorifiques, ces fruits arrivent dans de mau- vaises conditions, gâtés el quelquefois pourris. 11 est incontestable qu'il y a à faire un apprentissage en toutes choses, et sûrement, comme les autres, ils arriveront j > i ptement à bien faire. D'ailleurs, ils ne peuvent qu'être encouragés à continuer el à forcer l'importance de leurs expéditions, qui, parvenant en Angleterre presque encore en pleine saison d'hiver, ont toute chance, vu le manque de fruits, même de serre, de réaliser des prix très élevés et rémunérateurs. Il faut cependant signaler un point noir concernant tous ces fruits, abricots, pêches, poires, etc., venant du Cap. Suivant l'expression usitée dans lecommerce, ils ne sont pas de conserve, et en voici la raison . Tous ces fruits sont cueillis et emballés à un moment où le ferment de la maturité commence à accomplir son oeuvre, pour arriver à donner au fruil ce goûl succulent qui charme le gourmet. Or, emprisonné, pendant deux semaines et demi, à une température glaciale, le fruit subit, aussitôt son débarque- ment et son contact à l'air libre, une altération qui se constate peu de jours après. Il se produit en effet une décom- position, débutant au centre du fruil pour gagner rapide- ment l'épiderme, qui a d'ailleurs déjà commencé à se couvrir de rides-. Aussi ces fruits à pulpe demandent-ils à être consommés de suite, à moins qu'on ne continue à les conserver pendant quelques jours encore dans un réfrigérant; même malgré cette précaution, il y a toujours du déchet. En résumé, les propriétaires fonciers du Cap cultivent en plein air les fruits d'Europe el les recollent au moment où nos réserves commencent à s'épuiser, c'est-à-dire en janvier, février, mars et avril. La qualité de leurs fruits est bonne et choisie ; ils espèrent, en augmentant l'importance de leurs plantations, obtenir d excellents résultats, ayant sérieusement étudié les moyens et les lieux d'écoulement pour toute leur récolte. Avant de quitter le Sud-Africain, pour donner un exemple de cette dernière opinion, voici comment s'exprime, dans la New Reciew de janvier, M. \V. F. Bailey, sous le titre: Avenir de V Agriculture au Transirai : « Cette contrée a peu de rivales [jour la production de toutes espi Je fruits européens, à l'exception de la cerise et de la groseille à maquereau. Aux cultivateurs anglais indus- trieux qui s'établiraient dans les pays de la république Sud-Africaine, il est présagé une occupation absolument remunérative. » Dans ce même pays du Transwal, il a été créé, il y a environ trois ans. un grand établissement de confiserie, à Pretoria. Par son travail considérable de confitures et mar- melades, faites avec le fruit des contrées environnantes, (■■Ile maison est appelée à porter une très grande atteinte au commerce des maisons européennes. Voici, d'après The Journal of Greengrocerg, un aperçu de su fabrication de confitures en 1896 : Pêches, 75.000 livres ; Abricots. 107.000 livres; comme marmelades : Abricots, 150.000 livres; Groseilles à maquereau. 35.000 livres; Prunes, 25.000 livres; Raisins. 40.000 livres; ainsi qu'une grande quantité de Figues, Melons. Coings, etc., en con- serve. Il y a a ajouter encore 75.000 livres de Tomates en conserve. 11 ressort de cet exposé que, non seulement la culture de l'arbre fruitier acquiert de jour en jour plus d'importance dans la colonie du Cap, mais qu'elle est déjà pratiquée au Transwal et dans la République d'Orange, pays où cette culture est appelée à augmenter rapidement, par suite de l'invasion incessante des nombreux émigrants que les com- pagnies d'émigration y déversent régulièrement chaque jour. En Australie. Passant à la production australienne, il est à signaler, de même que pour le Cap. que le fruit européen s'y récolte dans d'excellentes conditions. Les provii - de Victoria, de la Nouvelle-Galle du Sud. le Queensland, etc...,) compris les lies de Tasmanie el la Nouvelle-Zélande, fournissent toutes des fruits excellents. De très importantes plantations ont été créées, avei toutes les dernières améliorations inventées ces années pass De large canaux sillonnent en tous sensées vastes entre prises. Beaucoup de fruits à pulpe, ne pouvant pas être expédies en Europe (le voyage étant trop long: 30 à 40 jours) sont desséchés par évaporation, dans des fours spéciaux, puis ils sont, en cet état, exportés en Angleterre. La pomme seule est expédiée à l'état Irais vers ce pays, où elle arrive en mai et juin. Cefruil est, cette année, géné- ralement petit, mais cependant bien sain; les variétés sont toutes de provenance anglaise. Malgré les prix obtenus à Londres, qui sont assez élevés, les expéditeurs désireraient d'avantage, car le fret, vu la distance, est assez lourd. Si les compagnies de navigation diminuaient leur tarif, nul doute que l'exportation de ces pommes augmenterait dans de très grandes proportions. Croyant avoir donné tous les renseignements que je puis mettre, pour le moment, à la disposition des lecteurs du Jardin, sauf omissions, je désire qu'ils puissent les in- téresser. .1. MONIER. Questions Économiques et Commerciales Le Commerce extérieur de la France S il est une chose que les horticulteurs français connais- sent bien peu, c'est assurément l'importance de leur com- merce avec l'étranger. Ce sont pourtant des renseignements bien utiles à connaître, mais que nos journaux spéciaux nous donnent rarement. .Te «rois donc bien faire en publiant ici ceux que je possède. Parlons d'abord des importations. Sous la rubrique Plants et arbustes de pépinières et de serres, les statistiques officielles classent nos produits en deux catégories : 1° Aroidées, Amaryllidées, Araliacées, etc. Nous avons importé : En 1895 1.283.343 fr. En 1896 1.324.683 fr. En 1897 1.232.300 fr. On remarque que si, en 1896, les importations ont été supérieures de 41.340 fr. à celles de l'année précédente. par contre, eu 1897, elles ont brusquement diminue de 92.383 fr. .Te me borne à faire cette constatation, car je ne veux accompagner ce travail d'aucun commentaire: chacun en tirera les conclusions qu'il voudra. 2" Autres plantes : En 1895 751.493 fr. Eu 1896 915.449 fr. Eu 1897 918.650 fr. Même observation que ci-dessus, sauf que la chute en IS',17 est presque insignifiante. Sous cette autre désignation : Produits et végétaux non dénommés, nous trouvons les chiffres ci-après. Selon toute 204 LE JARDIN probabilité, c'est dans cette classe que doivent figurer les arbres et produits de pépinières : En 1895 1.471.605 fr. En 1896 1.848.568 fr. En 1807 2.191.760 fr. Ici nous remarquons une augmentation très sensible et soutenue d'année en année. Les graines, cette importante branche de l'horticulture, sont classées sous trois dénominations: 1" Graines de Betteraves : En 1895 4.342.989 fr. En 1896 3.693.282 fr. En 1897 1.050.280 fr. L'énorme droit d'entrée imposé aux graines de Bette raves n'empêche pas, on peut s'en rendre compte, l'intro- duction de quantités considérables. 2° Luzernes et Trèfles : En 1895 449.080 fr. En 1896 178.708 fr. En 1897 252.200 fr. 3° Graines à ensemencer. Ici la statistique, plus explicite, nous permet de donner .les renseignements plus détaillés: En 1895 En 1896 En 1897 Angleterre. 1.070.227 kil. 1.369.120 kil. 1.301.800 kil. Belgique. - 328.589 » 328.253 » 350.71)0 » Allemagne. 2.800.422 » -2.690.965 » 2.584.700 » Autrespays 1.751.393 » 2.141 098 » 4.036.200 » Valeurs frmcs 6.823.755 fr. 6.159.268 fr. 5.127.161 fr. Nous constatons dans ce chapitre une diminution con- tinue de bon augure, car elle prouve nue la Franco produit de plus en plus [es semences dont elle a besoin. Je ferai remarquer, en outre, que le droit de douane n'est ici pour rien, puisque, pendant ces trois années, il est resté le même et qu'il est d'ailleurs assez minime. Passons maintenant aux exportations. Les renseigne- ments seront moins complets, car il nous manque le cha- pitre si important de Produits et déchets eègètaux non dénommés. Comme plantes, nous avons d'abord, toujours sous la rubrique Plants et arbustes de serres et de pépinières. 1" Aroidées, Amaryllidées, etc. : En 1895. .' 73.662 fr. En 1896 8ir 168 fr. En 1897 38.300 fr. Si l'on met ces maigres chiffres en regard de ceux des importations, on sera bien obligé de conclure, malheureu- sement, que la France n'est guère encore un pays de pro- duction. 2° Autres plan te lui 18VC, 1.956.386 fr. En 1896 2.001.573 fr. En 1897 2.203.300 fr. Ce chiffre par contre, sont consolants et encourageants. Les graines ne sont pas détaillées à la sortie connue à l'entrée. Voici les totaux qui nous sont donnés: En 1895 11.181.063 fr. lui 1896 11.597.115 fr. lui 1897 9.618.315 fr. L'effort qui s'était produit en 1896. ne s'est pas soutenu en 1897. bien au contraire. J'appelle, là-dessus, 1 attention de tous mes confrères marchands-grainiers. i omme je le dis plus haut, chacun tirera de ces chiffres les conclusions qu'il voudra, mais il me semble, à moi, qu'il y a de bien intéressantes constatation? à faire. A. RIVOIRE. Président du Syndicat des horticulteurs lyonnais. Les Œillets remontants Des nombreuses race-, sorties île l'Œillet des fleuristes (Dianthus caryophyllus), celle à laquelle nous consacrons cette étude, est aujourd'hui des plu- estimées et très répan- due dans les cultures, à cause de son aptitude, tout particu- lièrement méritante au point de vue horticole, d'émettre successivement des tiges florifères et île prolonger ainsi considérablement la durée de sa floraison. Rien que l'obtention de cette belle race remonte déjà au delà d'une cinquantaine d'années, sa vulgarisation est rela- tivement récente; elle date surtout de l'apparition de sa sous-race naine, dite à tige de fer. Mais laissons, à ce sujet, la parole à M. Seringe, qui a pris soin de consigner l'origine des Œillets remontants dans sa « Flore des jar- dins et des grandes cultures » (vol. III. p. 308.) : m En 1835, M. Dalmais. jardinier de M. Lacène, à Lyon, remarqua dans ses cultures un Œillet ponctué qui fleuris- sait continuellement et qu'il attribuait au croisement de [Œillet de St-Antoine et d'un Œillet Grenadin. Il en obtint des graines: les individus qui en naquirent lurent eux-mêmes, en 1812. la source de 15 à 20 variétés remon- tantes ou à floraison continue qui. en 18L!. donnèrent des graines... En 181Ô. M. Dalmais fit un nouveau semis... des boutons se montrèrent en octobre et c'est de là que pro- \ i nnent les élégantes variations qui ont paru depuis dans toutes les expositions d'horticulture. » (liez les Œillets de M. Dalmais, la floraison successive s'effectuait sur des tiges qui, au lieu de porter directement les Heurs, donnaient naissance à des rameaux qui produi- saient eux-mêmes les Heurs, ces tiges devenaient ainsi très longues et lâches, ce qui était évidemment un défaut. Mais le premier pas était fait, et divers horticulteurs lyonnais, M. Schmidt et, en particulier. M. Alégatière, de Lyon, s'adonnèrent à la culture des Œillets remontants, les amé- liorèrent rapidement et varièrent beaucoup les coloris. Ce dernier horticulteur modifia aussi considérablement leur port ; il les rendit plus nains, [dus trapus et obtint, vers 1866, des Œillets remontants à tiges florales courtes et raide-. qui constituent aujourd'hui la sous-race dite : c'< tige de h'r (lig. 91). Ces Œillets remontants nains joignent, à une taille qui ne dépasse guère 0"'. 20 à 0",25 et aune tenue parfaite, une végétation soutenue et. très prolongée, qui (moyennant un traitement spécial que nous indiquerons ici. dans un pro- chain article) leur permet de fleurir eu serre en plein hiver. C'est à cette aptitude, non moins importante que le lait de remonter, que ces Œillets doivent la plu- grande partie Je leur popularité', car la plupart des cultures qui en sont laites, le sont en vue de la floraison hivernale. Et cela se comprend facilement: 1 été est la saison nor- male de floraison de toutes les autres races d'Œillets qui. selon l'époque de leur plantation, fleurissent à des époques différentes, et l'on a en outre à sa disposition une quantité d autres fleurs pour l'ornement des jardins et pour la eon- fei lion des bouquets. Tout autre est le cas de l'hiver, et une culture appropriée permet d'obtenir des Œillets remon- tants nains en fleurs à n'importe quelle époque entre octobre et mars-avril. C'est en outre cette même race que I on cultive le plu- aujourd'hui dans le Midi, pour la productii I 1 expédition hivernales des Heurs dans les \ il les du Nord. Les fleurs des Œillets remontants sont de dimensions moyennes, plutôt petites que grandes, plus ou moins doubles, peu crevardes ou du moins tardivement, à pétales entiers ou plus souvent dentelés. Les coloris sont très variés, uni- colores ou panachés, tantôt dans le genre des flamands, tantôt et plus généralement dans celui des Œillets de fan- taisie, avec lesquels la race gçande au moins a une certaine LE JARDIN 203 analogie et, en plus, la faculté de remonter. Cette der- nière a besoin d'être tuteurée, connue du reste la plupart des autres Œillets, tandis que celle à tige de 1er se tient parfai- tement droite et forme des touffes naines et compactes. Traités de la façon ordinaire, les Œillets remontants conviennent parfaitement â la culture en pleine terre: ils y fleurissent depuis juin juillet jusqu'en octobre, moins Fig. 90. — Œillets remontants. abondamment toutefois après la floraison principale. Il faut, du reste, pour favoriser leur aptitude à remonter, couper les Heurs au fur et à mesure quelles se fanent, à moins toutefois qu'on désire en récolter des graines, et sur- tout soutenir et exciter même leur végétation à l'aide d'ar- rosements copieux et de quelques doses d'engrais liquides. La race grande convient à la culture en pleine terre en vue de la fleur â couper, tandis que les tiges de fer sont bien préférables pour l'ornementation des corbeilles et, comme nous l'avons déjà dit, sont seuls employés pour la floraison hivernale. lifeteft Fig. 91. Œillet tige de 1er. Toutes deux produisent des graines, qu'un trouve dans le commerce, et reproduisent une assez forte proportion de plantes à fleurs doubles si celles-ci ont été récoltées sur des pieds de choix. Pour la culture en vue de la floraison hiver- nale, on emploie de préférence des variétés nommées, dont il existe aujourd'hui un très grand nombre, chaque spé- eialistc ayant à peu près les siennes, mais ces variétés ne peuvent être propagées que par le bouturage ou le mar- cottage au besoin; c'est généralement le premier procédé que les fleuristes emploient. Ils évitent ainsi les pieds simples qui se présentent toujours eu plus ou moins grand nombre dans les cultures de plantes provenant de semis et ils ne propagent en outre que les variétés qu'ils jugent les plus belles et les meilleures pour cette culture hivernale. Dans un prochain article, nous indiquerons les procédés spéciaux de culture et de multiplication mis en pratique par les fleuristes. S. MOTTET. CULTURES MÉRIDIONALES Culture des plantes propres à la Parfumerie L'industrie de la parfumerie étant arrivée à un degré développement tout à faif remarquable, nous espérons inté- er les lecteurs du Jardin • ■n leur donnant quelques ren- seignements sur les procédés de culture employés par les cultivateurs qui se livrent à la production en grand des plantes servant à alimenter les usines. C'est en général de Grasse, que l'on a surnommée la till" des parfums, que s'expédie la presque totalité des extraits d odeurs employés en France el à l'étranger. C'est aussi aux environs de Grasse, que se rencontrenl des champs entiers de Rosiers, de Jasmin, de Violettes, de Réséda, Orangers, etc., etc., d'où sont tirées les matières premières. Examinons successivement la manière d'obtenir chacune de ces plantes, eu débutant par la Rose, la reine des fleurs. Roses. — L'espèce employée, appelée Rose de mai. est issue, suivant les uns, du Rosa gallica, suivant les autres, du Rosa prooincialis, et fleurit en mai, comme du reste son nom l'indique. Pour effectuer une plantation de Rosiers de mai. il faut choisir un bon terrain, le défoncer dès le mois de novembre et le fumer copieusement. Les jeunes pieds mis en terre proviennent de drageons. Ces drageons sont plantés, en janvier, en lignes espacées de 1°25 et les pieds sont distancés de 0°50 1 un de l'autre sur les lignes. Un an après, la récolte commence, d'abord faible, mais allant en augmentanl au furel a mesure que les pied- ac- quièrent de la ton e. l.a cueillette des Qeurs a toujours lieu le matin, el seules sont ramassées les roses bien épanouies. La récoltées! alors portée immédiatement aux usines. En moyenne, l. 000 pieds de Rosiers donnent 250 kilos de fleurs par an. payées à raison de 0 fr. 50 à 0 fr. 60 le kilog. Ces prix ont bien diminué, car. il y a une dizaine d'années, le kilog valait 1 fr. et 1 fr. 25. La main-d'œin re pour la cueillette se paie à raison de (I fr. 05 par kilog. Au mois de juillet-août, commence la taille. Elle con- siste simplement en la suppression du bois mort et de quel- ques jeunes pousses mal placées; les autres branches son! palissées. Point n'esl besoin ici de tuteurs, de lattes, de fils de ter pour le palissage, car les branches sont attachées d'un pied à l'autre de manière à former une sorte de haie, atteignant 1 mètre te haut sur iP.">(i de large et ayant la longueur de la ligne. Pendant tout l'été, il esl bon d'irriguer, lorsque cela est possible, ce qui n'es! pas le cas aux environs de Grasse, car il y a souvent disette ,] eau à cette saison. En décembre, les Rosiers sont fumés et labourés. Une plantation de Rosiers, laite et soignée dans les con ditions ei-dessus énoncées, peut durer de 15 à 20 ans. 208 LE JARDIN Jasmin. — Le sol qui doit recevoir une plantati le Jasmin, doit avoir été fumé et défoncé à une profondeur de n 70 à 0-80. La plantation a lieu, en mars, en lignes distantes de CT80 et les pieds sont espacés de 0m05 : le plant est un Jas- min sauvage venantdu Piémont, c'est le Jasminum hui die !.. ou le /. italicum Hort. L'année d'après, le Jasmin cultivé est greffé en fente, au mois d'avril, sur les pieds déjà plantés; la variété greffée est le J. officinale. Les greffes reprises sont, au fur et à mesurede leur élon- gation, palissées sur un ni de Ici- tendu à 0°60 au-dessus du niveau du sol. Le palissage n'a pas lieu branche à branche, les cultivateurs font de petites poignées de | qu'ils attachent sur le til de 1er tendu à cet effet; il est recommandé de ne pas faire ces paquets débranches trop volumineux, car alors elles se trouvant au milieu ne fleu- riraient pas. Dès que les plantes sont palissées, le terrain reçoit un léger labour pour l'ameublir et le débarrasser d<3 toutes les plantes salissantes. Tout en labourant, le cultivateur, qui peut ;i\ oir de 1 eau, ménage, auprès et en arrière de chaque ligne, un petit fossé pour irriguer sa plantation. Le canal d'irrigation est fait immédiatement au pied d'une ligne de Jasmin et, pour la régularité du travail, on adopte une règle générale, c'est de faire le canal toujours du même cote; la terre provenant de ce petit affouillement est placée au pied du rang précédent. Vers la mi-juillet, commence la récolte, laquelle se con- tinue jusqu'à la mi-octobre. Elle a lieu tous les matin- -ans exception. Les fleurs sont cueillies une à une sans pédon- cules et portées immédiatement à la parfumerie. L'n point important à observer est le suivant : les jours de pluies, les fleurs sont également cueillies, mais elles sont inutilisables, attendu que l'eau leur a enlevé une grande partie des essence- pour lesquelles le Jasmin est cultivé. Le prix de vente du kilogramme de fleurs est de 1 fr. 50; encore faut-il qu'un traité passé entre les intéressés, pour un certain nombre d'années, garantisse ce prix, qui est sujet à île grandes fluctuations. Autrefois, le kilogramme de Heurs valait '2 fr. 50 et M fr. La main-d'œuvre pour la cueillette se paie 0 t'r. 501e kilogramme et l'on estime que 1.000 pieds fournis enl environ 50 kilogr. de fleurs par an. I m léger binage suit la récolte. A l'approche de l'hiver, le- pieds de Jasmin sont fortement Imites pour les garantir de- gelées. En janvier, on procède à l'épandage du fumier entre les rang-. Au printemps, en (in mars-avril, la terre est égalisée et le buttage disparaît; enfin, en mai, commence la taille. Il e-t bon d'attendre en mai pour faire cette opération, car les pousses ont alors irlO environ et l'on est sur de ne pas garder des rameaux gelés l'hiver. Violettes. — lue terre un peu forte, à demi-ombragée par des Oliviers, voilà l'endroit où s'obtiennent le- plus belle- Violettes de Parme, et. partant, les plus propres pour la parfumerie, Axant choisi le terrain, il s'agitdele défoncer et de le fumer copieusement et cela en octobre pour que les pieds de Violette puissent être plantés de novembre à mars. D'après les uns. le mois de novembre serait le plus convenable, d'autres préfèrent le mois de février. Que la plantation ait eu lieu à l'une ou à l'autre de ces deux époques, nous obtien- drons toujours, l'année suivante, une petite récolte qui -ou- vrira les frais de mise en place. Les plantes sont disposées en lignes espacée- de 0*80 et les pied- -ont à 0'" 10 les uns des autres. Dans le courant de l'été, les filets doivent être entière- ment supprimés. A ce moment, il arrive souvent que le- pieds de Violettes, le- Violettiers comme on les désigne couramment, souffrent de la sécheresse; il faut bien se garder de les arroser copieusement, un léger arrosage de temps à autre, juste pour entretenir la végétation, suffit. Si les arrosages étaient répétés, les plantes émettraient beau- coup de feuilles et. au moment de la récolte, elles n'auraient que quelques fleurs. En octobre, les arrosages peuvent être un peu plus fré- quents ; la plante se développe, les boutons se forment et, en février, commence la récolte qui bat son plein à la mi- mars. La cueillette a lieu toute la journée; une femme cueille journellement use moyenne de ;; a [ kilogr. île fleurs sans pédoncules; le prix de la main-d'œuvre est de n fr. 50 par kilog. et le prix de vente varie entre -1 et 5 fr. 1.000 pieds de Violettes fournissent de 25 à 30 kilog- de fleurs par an. Les cultivateurs s'efforcent de sélectionner leurs pieds de Violette- pour obtenir une fleur bien pleine, bien double autrement dit. ce qui élèverait notablement le poids moyen. La cueillette terminée, le sol est biné pour l'ameublira nouveau et. en septembre, un labour et une bonne fumure doivent précéder le dépari île la végétation. Une plantation de Violettes ainsi comprise et ainsi soi- gnée dure ô à ,]. Gariel. La viticulture à l'Exposition universelle de 1900. — Le comité d'admission de la classe 36 à I Expo- sition universelle de 1900, vient de publier une circulaire relative a l'exposition rétrospective de ce qui concerne 1 histoire et les variations delà viticulture en France et d'en arrêter le programme ainsi qu'il suit : t° Kdits royaux concernant la culture de la Vigne. — Ar- rêtés municipaux. — Régime fiscal.— Bans de vendange. — Documents concernant les usages locaux. 2° Documents statistiques. — Importance des vignobles anciens. — Nomenclature des crus anciennement renommes. — Prix des vins à diverses époques. — Valeur des terres plantées en Vignes. — Taux des fermages et taux des salaires. 3° Matériel, outils et ustensiles employés aux travaux de culture et de vinification. — Vieilles mesures de capacité 1" Les premiers appareils de distillerie, leurs modifica- tions. 5° Anciens traités de viticulture et de vinification. — Documents relatifs aux maladies de la Vigne anciennement connues et aux remèdes employés. 6° Tableaux, estampes, miniatures représentant des scè- nes de vendanges ou les divers travaux des vignerons. Le Congrès horticole de 1899.— Le quinzième Congrès liorticole, organisé par la Société national.5 d'horti- culture de France, se réunira à Paris, pendant la dure.' de l'Exposition liorticole qui aura lieu au mois de juin 189P. Les questions suivantes ont été mises à l'étude : 1° Du forçage des fruits ou des légumes au point de vue industriel e( commercial en France. 2° De la coulure des fleurs des arbres fruitiers. Etude des principales causes déterminantes, moyens de la pré- \ en ir. 3° Du rôle de la lumière et du renouvellement de l'air dan- la conservation des fruits. I" De la culture des légumes étiolés. .")" Culture pratique des Odontoglossum de serre froide. 6° Etude des parasites végétaux qui attaquent les Rosa- cées usitées en Horticulture. Exposé des moyens pratiques propres à eu prévenir ou à en combattre l'action. 7° De l'application pratique de la vapeur à basse pres- sion peur le chauffage des serres. S" Des formes -nu- lesquelles l'azote est le mieux ab- sorbé par les racines de- plantes. fl" De l'influence de l'état hygrométrique de l'air sur la végétation des plantes cultivées en serre. 10" Des meilleures espèces et variétés de Palmiers à cultiver dan- la région méditerranéenne et de leur culture au point de \ ne commercial. 11° Etude de la gale de la Pomme de terre. Moyens pratiques de la prévenir. Les mémoires doivent parvenir au siège de la Société, avant le 15 mars 1899. Compte rendu des travaux du service du phyl loxéra. — Le compte rendu des travaux du service du ph\ lloxéra pour les années 1895 à 1S!>7 publié par le Minis- tère de l'agriculture, vient de paraître. 11 contient, en outre des lui-, décrets et arrêtés relatifs au phylloxéra, les très intéressants rapports de MM. Vassillière, directeur de l'Agriculture, Georges Couanon, inspecteur général de la viticulture, Foëx, inspecteur général de la viticulture, un rapport sur la situation de la viticulture en Algérie, un autre sur cette situation eu Tunisie, des renseignements sur le phylloxéra dans les pays étrangers, etc. La destruction des Sanves par le sulfate de cuivre. — La Société' nationale d'agriculture de France, dans une .le ses dernières séances, a décerné une médaille d'or à l'effigie .1 Olivier de Serres, à notre excellent colla- borateur el ami, M. L. Bonnet, ancien élé\e de l'École nationale d'horticulture de Versailles, viticulteur à Muri- gny-les-Reims, pour sa découverte du procédé de destruc- tion des Sanves. par le sulfate de cuivre. Nos lecteurs -e souviennent, sans aucun doute, de- intéressants articles de M. L. Bonnet, qui a exposé lui-même le- données .le son procédé Lan dernier, dans Le Jardin (1). L'entrée des plantes vivantes en Algérie. - Non- recevons la lettre suivante qui vient nous prouver que L- vexations, infligées aux expéditeurs de plantes en Algérie, que nous avons dénoncées a diverses reprises, .-..ni inueul Monsieur H. Martinet, Rédacteur du Jardin. Je me rappelle avoir lu dans le Jardin l'exposé des diffi- cultés qu'ij y a pour introduire des plantes en Algérie. Je croyais cette question aplanie, puisque, depuis deux années, j'ai fait des envois sans difticultés. Mais il n'en est rien. (1) Le Jardin, IS!)7, page 174. LE JARDIN •211 car, les premiers mois 1808, un amateur d'Alger partait avec des plantes et porteur du certificat selon 1 arrêté ministériel; la douane d'Alger a l'ait laver les racines de ces plantes (c'est dire : n'a pas laissé pénétrer). Il serait bon de savoir s'il y a trois Fiance : une pour le département d'Alger, une autre pour celui de Constantine, et enfin une pour la Mère Patrie. C'est une question qui doit être soumise et élucidée, elle n'est pas sans importance. Veuillez agréer, etc.. ROZAIN-BOUCHARLAT Nous ne doutons pas que M. le Ministre de l'Agriculture ne prenne des mesures pour que les décrets qn il fit rendre a <•'■ sujet le 30 décembre 1893 et le Ri mars lxni soient res- pectés et qu'un simple arrêté du Gouverneur de l'Algérie, nullement motivé, n'en vienne plus contrecarrer les effets. L'Angleterre à l'Exposition universelle de 1 900. — La commission chargée d'organiser, la partici- pation de l'Angleterre dans lesgroupes VII, VIII, IX et \ (classes :t."i à 62) < îprenant l'agriculture, l'horticulture, l'arboriculture, les forêts, la pêche, les produits alimen- taires, etc., est composée comme il suit: MM. le Comte Spencer, président; le Comte de Crewe; li' 1 lue de File: le Comte de Dudley; le comte de Jersey : le Général Sir Redvers II. Buller; le très honorable Horace ('. Plunkett, membre du Parlement; Sir Edward Grey- Bart ; Sir Trevor Lawrence Bail; Sir Jacob Wilson; Tlii- selton Dyer, directeur des Jardins royaux do K.ew; Law- rence Grattan Esmonde; Paul .1. Madde'n. M. le 1)' M. T. Masters, directeur du Gardeners' Chro- nirir. est également adjoint à cette commission. Les insectes nuisibles à l'horticulture. — - Les insectes nuisibles à l'horticulture sont, en ce moment, plus que jamais, à l'ordre du jour, hélas! aussi n'hésitons nous pas, dans le présent numéro', à leur consacrer deux articles : l'un traitant do la destruction du Pou de San-Josédonl il a déjà été question ici à diverses reprises; l'autre signalant la première apparition en Europe d'un nouvel insecte nui- sible, jusqu'alors réservé aux autres parties du monde, l'Icerya Purchasi. Nous aimerions certainement mieux signaler à nos lec- teurs une belle plante ou un hou fruit, mais nous estimons qu'il n'en est pas moins important de les mettre en garde contre les fléaux, insectes et maladies, qui. chaque joui. deviennent de plus en plus nombreux et menaçants. Le parc agricole d Achères et l'épuration des eaux d'égoûts. — Depuis le :t courant; la Ville de Paris, a organisé des visites publiques et périodiques dans le Parc agricole d'Achcres, où est appliquée en grand l'épuration des eaux d'égoûts. t'es visites ont lien chaque dimanche et se continueront pendant toute la belle saison sur le vu de cartes spéciales d'autorisation délivrées gra tuitement aux personnes en faisant la demande à M. Béch- mann, ingénieur en chef du service technique de l'assai- nissement, 9, place de l'Hôtel-de- Ville. Sur la présentation de ces cartes, il sera délivré aux guichets delà Compagnie de l'Ouest (gare Saint Lazare), des billets spéciaux d'aller et retour à prix très réduits : 3 fr. en première classe, 2 fr. en seconde et 1 fr. 30 en troisième, pour le voyage de Paris à Achères par le train partant de Saint Lazare à 1 h. 30 et le retour par les trains ordinaires (gares d'Acbères, de Maisons ou d'Herblay). Un vol à l'Exposition a Temple Show ». — A 1 Exposition que la Société royale d'horticulture de Londres, a organisée, en mai dernier, au squaredu Temple. à Londres, s'est produit, un fait sans précédent : Une remarquable collection d'Orchidées, exposée par M. Jules Hye, le célèbre amateur gantois, et renfermant des variétés d'une valeur considérable a été volèî, malgré les précautions prises par les organisateurs de l'Exposition. \n nom de la Société royale d hdrti ulfcure de Londres, MM. Veitch ontoffertune récprtt] sn > «uj qui pour- raient les mettre sur les traces ! irs; mais, que nous sachions, rien n'est enedeeTreteeuvé à l'heure actuelle. Société française des Rosiéristes. Lédeùxième Congrès de la Société française des Rosiéristes aura lieu à L\mi, [es 2 et 3 septembre prochain, à l'occasion du < 'mi cours régional et de l'Expositiônd'horticulturé. Les questions que la Société a" décidé de mettre a l'étude i le- suivantes : 1"' De la classification des Roses; 2° Des différents porte-greffes et de leur valeur; 3" Des maladies des Rosiers et des remèdes à j apporter; ln De la synonymie chez les Roses; 5° Du forçage des Rosiers et des meilleures variétés à forcer ; 6° Tics meilleures variétés de Roses pour la Seur coupée; 7" De la taille des Rosiers : S" De l'emploi des différents engrais dans la culture des Rosiers. Les personnes désirant traiter une ou plusieurs de ces questions, doivent envoyer leurs manuscrits au Secrétaire- général, M. Octave- Meyran, 59, Grande-rue de la Croix- rousse, à Lyon, avant le lô août, délai de rigueur. Les colis postaux pour l'Angleterre et pour l'Egypte. — Depuis le 1" juin, des colis-postaux livrables par express peuvent être expédiés delà France et de l'AIgé rie à destination du Royaume-Uni, de la grande Bretagne et d'Irlande, ainsi que des colonies et possessions anglaises admettant la livraison par express. Le droit additionnel à paver par l'expéditeur en sus du port ordinaire d'un colis postal est lixé à 0 fr. 50. Depuis lel"rjuin ('gaiement, des colis-postaux avêcdécla ration de valeur jusqu'à concurence de 500 francs peuvent être échangés, par la voie des paquebots français, entre la France, l'Algérie d'une pari, et l'Egypte, d'autre pari, moyennant, un droit d'assurance fixé ainsi qu'il su il ;0fr.20 pour 300 francs ou fraction de 300 francs pour les colis de valeur déclarée originaires de la France, et 0 fr. 35 pour les provenances de l'Algérie, lies colis-ppstaux contre rem- boursement jusqu'à concurence de 500 francs pourront être acceptés pour l'Egypte moyennant un droit additionnel de 0 fr. 20 par 20 francs ou fraction de 20 francs. L'Exposition des roses de Troyes. — L'Exposi- tion de roses organisée à Troyes. du IN au 20 juin dernier, par la Société horticole et viticole de l'Aube ai été très réussie. La superbe collection de Rosiers tiges et de rose- en fleurs coupées do M. Balfet, le Troyes, lui a valu le grand prix d'honneur ; son groupe d'arbu'stes nouveaux ou d'Importa- tion récente, parmi lesquels se remarquaient le Côianeastcr pannosa, décrit et figuré dans Le Jardin en avril der- nier, le Vitis Voinieri, le Prunus Mt/robolan à feuillles liscrées d'argent, etc., a été en outre récompensé d'une médaille dur. D'autres médailles d'or ont été également décernées b M. Ravïnet pour 260 variétés de roses, à M. Royei et à M. Soubirous pour bouquets et compositions florales, etc. Une curieuse innovation bien américaine. L I /riculturenouvelh'. danssesnoiu elles,],.] étra n i relate ainsi cette invention : ci En cas de perturbations atmosphéri- qui - prévues, notamment de gelé de print I au- tomne, des signaux avertisseurs annonçant le temps probable soni fixés aux locomotives des trains L'agriculteur habitant loin d'une station ou d'un bureau télégraphique aperçoit le signal et la nouvelle se propage de bouche en bouche ainsi d'une manière générale. » C!2 LE JARDIX Ecole d'Horticulture d'Hyères.— Le Jardin a déjà annoncé la prochaine ouverture de l'Ecole d'horticulture il H yères qui est destinée k former des producteurs pour la région du Midi: L'école esl officiellement ouverte depuis environ deux mois; mais, en raison des travaux de construction el 'I amé- nagement < 1 1 1 il esl nécessaire d'effectuer sur le domaine de la Dindonne, où sera installée 1 école, les élèves ne pourront guère être admis avant quelques mois. Par décret en date du IN courant, M. (). Rothberg, frère du pépiniériste bien connu de Gennevilliers, vient d'être nommé directeur de cette Ecole. M. (i. Rothberg, qui a, pendant un certain nombre d'années, dirigé avec beaucoup de sure.- l'Orphelinat hor- ticole d'Isvantélek, en Hongrie, a passé une partie de sa vie dans l'enseignement horticole. II a. en outre, séjourné pen- dant plusieurs années en Espagne', où il a pu se lami- liariser avec les cultures méridionales. L'école d'horticulture d'Hyères doit être, dans l'esprit de -os fondateurs (,t en particulier de M. Vassillière, Directeur do I agriculture, qui a étudié, avec un soin tout spécial, les moindres détails de son organisation, une école essentielle- ment pratique. Nul douteque, dans ces conditions, elle ne soit appelée à tendre de réels services aux cultivateurs du Midi de la France; A eux de profiter et île faire profiter leurs enfants de l'excellent enseignement qui sera donné dans le nier veilleux champ d'expériences et de démonstration qui no tardera pas à être mis à leur disposition. The journal of the Kew Guild. — Nous avons reçu, ces temps derniers, le bulletin annuel de celte association des jardiniers de Kew (passés et présents). En outre du rapport annuel, du compte-rendu de l'Assemblée générale et de la liste des Old Kcwitcs. le présent bulletin contient, un portrait du professeur Oliver ainsi qu'une notice sur sa vie et son couvre, d'intéressantes notes do correspondance, un portrait de Miss Annie M. Guilvin, ainsi qu'une note sur cette « jardiniire » qui vient d'être chargée du jardin do M. J. Brogden à Iscoed, Ferryside (S. Wales), etc. NÉCROLOGIE PETITES NOUVELLES On nous fait part du mariage de Mlle Emilie Simon; fille de Pierre Simon, l'horticulteur bien connu de MalaUoff. avec M. Louis Lapalue. Dans sa séance du 1"' juillet courant, le Comité-Directeur de l'Association de la Presse agricole a proclamé membre du Comité, en qualité de conseiller et en remplacement de M. Dutey-Harispe, qui n'avait pas accepté ces fonctions, notre excellent confrère, M. Claude Brun, de Marseille, dont le nom.au scrutin du 16 juin dernier, venait aussitôt après ceux des quatorze conseillers proclamés élus. La date à laquelle aura lieu l'Exposition générale d'hor- ticulture organisée par la Société horticole, maraîchère et viticole de l'arrondissemet de Bar-le-Duc, retardée en raison de la remise de l'inauguration de la statue du maré- chal Excelmans, vient d'être "définitivement fixée. C'est du 13 au 15 août qu'aura lieu cette Exposition. Par arrêté du 21 juin dernier, une inspection d'agriculture a été créée et réglementée au Sénégal et M. Enfantin nommé titulaire. Dans sa séance du 8 juillet, le Sénat a adopté le projet de loi sur les warrants agricoles, déjà voté par la Chambre des députés avant la fin 3e la législature et dont nous avons parlé à diverses reprises. ERRATUM Une coquille que nos lecteurs auront rectifiée d'eux- mêmes ; page 196, du dernier numéro, c'est : tables de coin- position semblables aux tables de Wolf et non sabirs, qu il faut lire. M. Philemon Cochet. — Le S courant, est mort à Cou- bert, à l'âge de 76 ans, M. Philemon Cochet, le rosiériste bien connu, directeur, avec son frère M. Scipion Cochet, fondateur du Journal des Roses, de l'établissement horti- cole de Suisne (Seine-et-Marne). M Ferdinand Hédiard. —Le 14 courant, est mort à Luc-sur-Mer, à l'âge de 66 ans, M. Ferdinand Ilediard, le négociant bien connu en produits de l'Algérie et des colonies. Le commandant Deloncle. — L'émotion produite par le naufrage de la « Bourgogne » est à peine calmée que déjà le nom du vaillant et sympathique marin qui com- mandait ce navire et qui a trouvé la mort en faisant si noblement son devoir est devenu populaire. Des plumes autorisées ont retracé la brillante carrière de cet officier, si distingué, chez lequel les qualités du cœur ne le cédaient en rien à celles de l'esprit. Nous venons, à notre tour, exprimer nos bien vives et sympathiques condoléances à sa famille si éprouvée et, en particulier, à son frère, notre ami et collaborateur, M. Ch. Deloncle, secrétaire général de la rédaction de l'Agriculture nouvelle. EXPOSITIONS ANNONCÉES Grenoble. — Du 28 au 30 octobre 1898. — Exposition de Chrysanthèmes, organisée par la Société horticole dauphi- noise.— Adresser les demandes à M. le Secrétaire général de la Société, au Jardin des Plantes, à Grenoble (Isère), avant le 15 octobre. Bourges. — Du 3 au 7 novembre 1898. — Exposition he Chrysanthèmes, organisée par le Comité régional du Cher (Société française de Chrysanthémistes). — Adresser les demandes à M. de Goy, Secrétaire général de la Société, ÎO, rue de Paradis, à Bourges (Cher)", avant le 15 octobre. Nantes. — Du 3 au 5 octobre 189$. — Exposition régio- nale de POMOLOGiE et d'horticulture, organisée par la Société des horticulteurs de Nantes. — Adresser les de- mandes à M. François Bureau, Secrétaire général de la Société, 46, rue de la Fosse, à Nantes (Loire-Inférieure). Arras. — Du 2.N août au 1" septembre 1898. — Expo- sition d'horticulture , organisée par la Société artésienne d'horticulture d'Arras. — Adresser les demandes à M. E. Poi- ret, Secrétaire général, 4, rue VictorHu-go à Arras (Pas-de Calais). Troyes. — Du ~> au 10 novembre 1898- — Exposition de Chrysanthèmes, organisée par la Société horticole, vigne- ronne et forestière de l'Aube. — Adresser les demandes à M. Demandre, Secrétaire général de la Société, 6, rue du Beffroi, à Troyes (Aube). Langres. — Du 22 au 24 octobre 1898. — Exposition i>e Chrysanthèmes organisée par l'Association Haut-Marnaise d'horticulture, de viticulture et de sylviculture. — Adresser les demandes à M. le Président de l'Association, à Langres (Haute-Marne), avant le 10 octobre. Pau. — Du 10 au 12 novembre 1898. — Exposition de Chrysanthèmes, organisée par la Société d'horticulture et de viticulture des Basses-Pyrénées. — Adresser les demandes à M. le Secrétaire général de la Société, à Pau (Basses- Pyrénées). La Fertè-sous-Jouarre. — Du 8 au 11 septembre 1*9S. — Exposition des produits de l'horticulture organisée parla Société d'horticulture de l'arrondissement de Meaux. — Adresser les demandes à M. A. Droz, président de la Société, à Meaux (Seine-et-Marne). Nantes. — Du 23 au 25 juillet 1898. — Concours de plantes fleuries et de pleurs coupées, organisé par la Société nantaise d'horticulture. — Adresser les demandes à M. P. Champenois. Secrétaire des Expositions, 16, rue Capi- taine Corhumel, à Nantes. Nantes. — Du 24 au 2ti septembre 1898. — Concours de fruits et de légumes, organisé parla Société nantaise d'hor- ticulture. — Adresser les demandes à M. P. Champenois, Secrétaire des Expositions, rue Capitaine Corhumel 16, à Nantes, avant le 1" septembre. Montreuil-sous-bois. — Du 3 au 12 septembre 1898. — Rappelons qu'à l'exposition générale des produits de l'horticulture, organisée par la Société régionale d'horti- culture de Montreuil-sous-bois, sont invités à prendre part les sociétés d'horticulture et les horticulteurs étrangers. LE JARDIN' 213 LA MORTOL/L (Suite 10), La végétation spontanée et naturelle de la Mortola est, ainsi que je lai dit, italienne. Nous des buis d'Oliviers el de Caroubiers, se prélassenl les Myrtes, les Cistes, les Lauriers-roses. et d'Apollon, les Pins d'Alep, les Euphorbes en forme île petits arbres, les Bruyères du Midi, le Lavatera maritime/., le Coris monspeliensis, ete. Cette végétation est fortement entamée par la flore subspontanée, qui s'est répan due, des jardins Hanbury, dans tous lesenvirons. Citons: le Nicotiana glauca, grande plante brésilienne et argi min.'. Luîtes de Cactées de toutes les couleurs et de toutes les for- mes. Il y a aussi une richissime collection d'Aloès c ipre liant prés de 50 espèces et variétés. I ,a plus belle de touies est VAloe Hanburyana Naud., dont les (leurs d'un orangé lies vil' sont disposées eu un doi le feu qui semblerait devoir éclairer le paj sage dans les jours sombres, s il en était. Puis les Agaves, dont j'ai compté près de si) espèces et va- riétés différentes, les Stapelia, très nombreux aussi et dont, les Heurs étranges, puantes, aux formes in\ raisemblables ei aux teintes livides, font le eoutrasle le plus étonnant avec les brillantes Cactées. Il y a des Aeonium (la collée tien la plus complète que j'aie vue), des Euphorbes, des Semperoioum, d'énormes Kalanchoc (dont un A", marmo rata bien curieux), des Mesembrianthemum les plus divers; Fig. 92. — Echinopsis multiceps. (D'après une photographie prise à la Mortola. aux fleurs jaune orangé, qui envahit les rochers, le^ vieille ruines et jusqu'aux clochers des-^gli ses et donne à certaines parties de la corniche un caractère exotique très accentué; le Mesembrianthemum cristallinum (la Glaciale que nos campagnards cultivenl sur leurs fenêtres), l'Ajonc qui a été introduit dans le pays par M. Hanbury, etc. Mais il est temps de parcourir les jardins eux-mêmes, qui s'étalent à nos pieds, après le passage de la belle porte ita- lienne dont j'ai déjà parlé. Sur les talus arides, au sommet des ruines, dans lesanfractuosités des roches, on voit briller les fleurs de très nombreuses Cactées. Nous reproduisons ici (flg. 92) l'une des plus remarquables et des plus belles. le Cereus (Echinopsis) multiceps, du Brésil méridional. Il y a des pentes entières recouvertes des fleurs bril- (1) Le Jardin, 1S98, pagre 198. bieï. la flore des plantes succulentes, depuis les espèces de nos (limais, jusqu a celles des ^ones torides, d'un bout du inonde à L'autre. Tout ce beau monde grassouillet et dodu est là, réuni en des plages colorées et colorantes qui produisent un effet indescriptible. Les Ficoïdes surtout (Mesembrianthemum) abondent de toutes parts et la collec- tion en est à peu près complète. Passons à de moins charnus et hantons les lieux moins ensoleillés. Les arbres forment ici un monde à part, c'est la forêt des enchantements. Les arômes des différents Euca lyptus, les parfums des Acacias ou Mimosas, les délicieuses effluves du Magnolia fuscata à la petite fleur qui répand dans l'air des parfums d'ananas, de fraises, de vanille et de li lianes, les essences des arbres résineux ; tout cela vous le des choses étranges, non vécues. 214 LE JARDIN Vous heurtez du pied des feuilles mortes qui répandent un parfum de verveine odorante, vous ramassez la l'iiille et reconnaissez {'Eucalyptus citriodora. Plus loin, ce sont les Liquidambar, aux feuilles si hardiment découpées, 't le verger d'Orangers, dont on cultive ici de 25 à 3(J espèi - ou variétés. Ce verger '--t uiiii|iie en son genre avec ses belles lignes de Citrus de tonte- formes et variétés. M. Hanbury me montre un Oranger Bergamotte qui lui donne une es- sence délicieuse dont une seule goutte vous parfume pour bien îles juins. Dé grands carrés dHIEilletset de Rosiers (.ici, les Rosiers ne se taillent pas et donnent, malgré céda, abondamment), un jardin botanique systématiquement arrangé et dans lequel on cultive une Foule de ehoses inté- ressantes; à l'ombre des Oliviers plusieurs fois centenaires, des dépotoirs el une installation pour les tra\ au\ de poterie, a\ec. tout autour; dés plantes grimpantes, des Heurs, des fruits et les dênix mystères qu'apporte aux travailleurs l'ombre discrète des vieux arbres. De nombreuses et élégantes pergolas, toutes ornées de courges multiformes et de fleurs parfumées, i\i\<- de ces lon- gues avenues dé Cyprès so-mbresel raides, comme on les voit dans les tiiands jardins de Klorenee, arec de grands \ a ses d'ornenjenl qui se découpent sur leur fond noir, des che- mins et des sentiers, îles esealiers se croisant dans tous les sens qui permettent de traverser des fouillis de Bambous aussi hauts que des Chênes ou de$ bosquéts-.d Orangers recou- verts de roses grimpantes bu de Bignonia. etc. Les plantes les plus merveilleuses hantent tout ce paysage: D'énormes bosquets de Solarium (il y en a une trentaine d espèces diverses), d'où pendent les longues Heurs bleu foncé aux anthères d'or du lochrpma tubulosa. font un effel magnifique, l.es gigantesques chatons dressées des Banksia se découpent sur un feuillage raide et sombre, tandis que les plus gracieuses d'entre les lianes exotiques urinipent sur leurs épaules. Ces Lianes sont bien l'un des plus jolis souvenirs que m ait laissé ma visite. 11 y en a de toutes formes et de toutes espèces. Les Bignonia aux fleurs les plus éclatantes y cô- toient certain Fuchsia qui, ici, devient grimpant, et les superbes Caitiun du i'érou. Le Buddleya madagascariensïs, une merveille qui m'était encore inconnue, grimpe au plus haut des arbres et en laisse retomber ses énormes grappes de fleurs d'un jaune ardent. Les Senecio grimpants («S. mtj- hanioides. S. angulatus, S. maeroglossus) montent par- tout, ledernier surtout, dont les grandes fleurs jaunes res- semblent à un beau Chrysanthème d'automne. L'Ephedra altissinta, qui est si modeste chez nous, est ici une belle plante grimpante dont on forme de superbes tonnelles pleines d'ombre et de mjrstère, el l'Asparagits acullfohus grimpe au\ arhjes e| aux murailles. II y a des Bignonia absolument renversantes comme effet : le Pithccoc tenium buccinatorium (un nom bien barbare pour la mer- veille que c'est) grimpe partout, aux murailles et aux arbres et jusqu'au sommet des grands exprès. Ses grandes fleurs en i loches suspendues sont d un rouge ponceau ardeni nuaneédé pourpre et de violacé et semblent, à cer- tains moments, mettre le feu au paysage. A leur coté et entremêlant ses branchages aux leurs, on voit surgir les grands rameaux pendants du Bignonia Tweediana, dont les belles fleurs d'un jaune vit et le-- doux parfums VOUS transportent l'imagination . Les Passiflores et, plus parti- ticuliërement leurs alliée- les Taeksoriia aux Ûeuss vermil- lon, font un effet superbe; le Philodendron pertusum grimpe murailles et produit d'excellents fruits. I ne tonnelle est surtout digne d attention car. elle ren- ferme; à elle seule, une collection inestimable de plantes le mérite, Klle a bien 50 à 60 mètre-- de long et se trouve très près de la maison d'habitation, en sorte qu'on peut la ■i comme le lieu de prédilection de la famille Hanbury. Aussi le seigneur de céans n'a t-il rien négligé pouT la rendre séduisante, Lés Bégonias grimpants y cô- toient les Broméliacées, qui sont suspendues aux branches des arbres, et les senteurs les plus délicieuses y remplissent l'atmosphère. 1. eau d'une source murmure tout auprès des chants joyeux et, le soir, les lucioles vagabondes y dansent leur sarabande dans l'airembaumé. i.l suiore.) 11. CORREVON. Un redoutable Insecte nouvellement introduit en Europe L'ICERYA PURCHASI Actuellement que le Pou de San José ou San JosO Seule es) à l'ordre du jour, et que presque ton- P-s pays prennent, des précautions contre son introduction, il nous semble à propos de faire connaître, aux lecteurs du- Jardin\ un autre insecte qui cause déjà d'assez grands dégâts dans les vergers portugais, nous voulons parler de Vlcerya Piifchasi ou Fluted Scaledes Américains. L'Icerya appartient à la famille des Coccidées et est origi- naire de l'Australie, d'où il se répandit au Cap -de Bonne Espérance, puis en Californie, aux Etats-Unis', et de là probablement au Portugal. C'est en 1S9R. dans une propriété d'Algés. près Lisbonne, que Pou remarqua les premiers insectes, dont les cultivateurs ne firent aucun cas, croyant se trouver en présence d'une Cochenille, comme il en existe beaucoup dans les régions tempérées, et au Portugal notamment, Ce n'est guère qu'un an plus tard, que quelques' insecte-, furent envoyés à l'Institut agricole, où M. le Professeur YéHs- simo d'Almeida reconnut avoir affaire au terrible parasite qui fait l'objet de cette note. Le gouvernement portugais prit de rigoureuses mesures afin d'enrayer le mal, mais il était déjà trop tard. et. aujourd'hui, il est reconnu que les environs deLisbonne. au nm-d comme au sud du l'âge, en sontirifestés. L'Icerya attaque toutes les plantes en général, aussi bien les ligneuses que les herbacées, préférant toutefois celles à feuillage persistant et de tissus tendres. Parmi les plus attaquées, citons les Acacias australiens, les Orangers, Ci- tronniers. Pittosporum, Myoporum, Figuiers, Amandiers, Pêchers, Buis, Vignes, Rosiers, quelques Pins et Cyprès, Muchlenbcckia, Jasmins, Géranium, Mauves, ( Irties, Plan- tain. Pommes de terre, Haricots. Choux etc., ainsi que tous les arbres fruitiers en général. Il n'existe, à notre con- naissance, que deux plante-- qui paraissent rester indemne-., ce sont les Néfliers du Japon (Eriobotrya) et l'Olivier. Les plantations ,|( (rangers et de Citronniers sont surtout celles qui ont le plus souffert, à tel point qu'il a fallu en recéper, cette année, plusieurs hectares aux environs de Lis- bonne. Nous connaissons même des cultivateurs qui ven- daient leurs oranges pour 3 et 1.U0Û francs dans les bonnes a Ses, avant l'invasion deï'Icerya, et qui n'ont pas trouvé d'acquéreur pour leur dernière récolte, tellement leurs fruits étaient petits, mal venus et acides. Les dégâts sont doie énormes, et menacent de devenir plus considérables encore, si on ne trouve immédiatement un remède effli ace contre ce redoutable ennemi. Etant donné son pays d'origine, Vlcerya semble donc menacer, particulièrement, les régions où croit l'Oranger. Les cultivateurs du midi de la France, pour qui les fleurs d Aca- cia. d'Oranger, de Jasmin etc., sont une source de bénéfices assez considérables, feraient bien, à notre humble a\ is. de se préserver, autant que possible, contre l'invasion de ce terrible in ecte, s ils ne veulent pas voir, en peu de temps, diminuer considérablement leurs produits. LE JARDIN 215 Les plantes attaquées par l'Iccrya ne tardent paa a deve- nir chétives, la végétation se ralenti! à vue d'oeil, au point môme que les jeunes bourgeons se fanent, les feuilles tom- bent, les branches les plus fortes sèchent et, relativement en peu de temps, la plante meurt, si la main de 1 liomme n'intervient pas à temps pour la débarrasser des milliers de suceoirs, qui absorbent sa sève. Les insectes adultes fixés sur 1rs rameaux «mt parfois tellement nombreux et agglomérés qu'ils font croire, vus à quelque distance, que les plantes sont en Heurs, ou qu'elle-- ont été chaulées, ou bien encore que les branches sont recouvertes de rot. m (fig. 93). A 1 état adulte, les femelles sont munies il un sac o\ igère, constitué par une substance filamenteuse el blanchâtre, agglutinée par une autre substance cireuse, qui forme une espèce de feutre imperméable. Cette substance est secrotéc par .les glandùïes disposées autour de la face inférieure du corps, laquelle, réunie en faisceaux, forme une superficie régulièrement ondulée, dont les canaux sont disposés dans le sens de la longueur. Ce sac sert a. préserver du froid et de la pluie, une légion de lar- ves presque inperceptibles, jusqu'à ce qu'elles soient assez fortes pour quitter leur abri naturel, et se ré- pandre sur les rameaux qui environnent la mère. Les femelles sont excessi- vement fécondes, arrivant à pondre jusqu'à 1.200 œufs. h'Icerya se reproduit donc avec une rapidité ex- traordinaire, ayant d'au- tres auxiliaires, comme les oiseaux, les abeilles, les fourmis, etc.. qui empor- tent, attachées aux pattes ou à tout autre organe, de petites larves presque mi- croscopiques, les déposent sur les végétaux, et con- tribuent inconsciemment à sa propagation. A l'état de larves, les mâles ne se distinguent pas des femelles. Ce n'est que lorsqu'elles sont en état .le se transformer en insectes parfaits et ailés, que les mâles se cachent sous les vieilles écorces ou dans leurs lentes, ou bien encore sous quelques groupes de femelles, s enfermant d'abord dans une espèce de petit cocon formé d'une matière cireuse, semblable à celle sécrétée par les femelles, mais plus soyeuse. Les niâles adultes sont rouges, mesurent de 3 à ■1 millimètres de longueur et 7 à t> de l'extrémité dune aile à l'autre quand elles sont ouvertes. Les moyens de destruction préconisés sont nombreux, mais bien peu sont vraiment efficaces à cause de la diffi- culté éprouvée à atteindre les jeunes générations qui s,, ut préservées par la matière cotonneuse du sac o\ igère. Pour arriver à obtenir de bons résultats, il est donc indispen sable d'employer un insecticide capable île détruire pre mièrement ce sac et de mettre les insectes eu contact avei le liquide destructeur, tout en ne causant aucun dommage . la plante. Fig. 113. — Iceri/a Purchasi. (D'après une photographie grandeur nature.) Les formules. qUj i ont surtout donné de bons résul- tais, sont les deux suivantes : 1' Faire dissoudre, dans ."> litres d'eau chaude, environ 2 kilog. de savon noir, ajouter peu à peu 1 kilog. d'essence térébenthine; puis, quand le tout est bien. homogène, compléter le mélange avec 100 litres d'eau. 2" Paire la même dissolution de savon, mélanger à froid 3 kiiog. 1 2 à 1 kilog. de sulfure de carbone pour 100 litres I '-au. Ces deux formules s'emploienf à laide d'un pulvéri- sateur mi d un.- pompe de jardin, aspergeant toutes les parties des végétaux attaqués. Deux jours après l'appli- cation, il est bon .le laver à l'eau claire, les plantes ainsi traitées, afin de faire tomber les insectes morts qui sont restés adhérents, et de procéder au nettoyage des mousses. lichens ou vieilles écorces qui peuvent, exister sur les plantes. Le moyen de destruc- tion le plus efficace, et sur tout le meilleur marché. e-t, celui employé par les Américains depuis quel- ques années déjà, et qui parait-il, a donné de très bons résultats. Il consite a. protéger les ennemis natu- rels 0e l'Icerya entre les- quels figure, en premier lieu, un petit Coléoptère du nom de Vcdalia cardi- halis, dont la larvesenour-" rit exclusivement de la fameuse cochenille. Voici du reste ce qu'en dit Le Temps dans un article à propos de la chasse aux chenilles : « Il n'y a pas très long- « temps les vergers de Ca- « lifornie étaient dévastes a par un insecte. ITccrya « Purchasi, qui s'atta- « quait en particulier aux « ( (rangers et les réduisait « à la ruine. Rien n'y fai- « sait. Sur ces entrefaites, u C. Y. Riley (agronome « californien) s'informa, « fit une enquête à l'étran « ger, apprit, qu'en Austra- le lie Ylcerya existait aus- « si, mais qu'il était tenu « en échec par un ennemi o naturel, le Vcdalia cardinalis, qui est aussi un insecte. II « envoya l'un de ses agents vérifier les dires, et ceux-ci » lurent pleinement confirmés. Dans ces conditions, il était » tout indiqué de chercher à se procurer les concours .lu a Vcdalia, et un lot en fut expédié en Californie. Aussitôt I. barques, les insectes furent en partie mis en liberté dans u les reliions les plus dévastées, en partie conservés en lieu elospours'y multiplier. L'expérience réussit à merveille: u les Vcdalia firent une chasse acharnée aux Icerya et d ceux-ci sont à peu près exterminés. I.--- choses en sont .. même venues à ce point, que, pour avoir -..us la main des o Vcdalia qu'on prit expédier sur tel ou tel point au pemier signal, il fallut, à un moment, créer en quelque sorte des réserves A'icerya. Ou en introduisit .loue dans de grands champs d'Ortie et, quand ils furent nombreux, on \ lâcha .les Vedalia quise multiplièrent sans peine dans ce terrain deèhassesi propice, OÙ l'on venait s en emparer quand « besoin en était. Le procédé est ingénieux, simple et etfi- « cace. Ceci se passait vers 1890 » . 216 LE JARDIN Au Portugal, on a égalemenl importé des Vedalia et, quoique les insectes soient arrhes en petit nombre, et grâce aux soins r]e l'Institut agronomique, tjui a su les propager en h nie quantité, plusieurs distribut ions en ont déjà été faites dans les endroits les plus éprouvés par VIcerya. Espérons que les Vedalia s'acclimateront facilement, et faisons des \ ceux pour qu'ils nous débarrassent, à bref délai, de ce ten ible insecte, qui a déjà causé tant de pertes aux cultivateurs por- tugais. H CAYEUX Lisbonne, le 26 juin 1898. Les Anémones sous les cieux méridionaux Un nouveau procédé cultural. L'horticulture sous les cieux de l'Oranger, cieux aux hivers à température printanière, est naturellement cher- cheuse, soit de nouvelles plantes à floraison hivernale -ou- ces cieux pour exporter à prix rémunérateurs, soit de moyens nouveaux permettant d'obtenir plus belles ou plus abon- dantes les floraisons déjà exploitées de maints végétaux. En compagnie d'autres espèces ou races spéciales d'Ané- mones appelées, sur le littoral d'Hyères à l'Italie, Capelan, Rose de Nice, deux sortes indigènes en Provence comme les A. stellata et les éclatants A. fulgcns, les Anémones dites de Caen étaient, jusqu'à nos jours, par la seule plan- tation de leurs griffes, cultivées pour fournir en hiver leurs jolies fleurs abondamment exportées. On avait cru, d'aucuns ne savent pas encore le contraire, que cette plantation, faite avec de belles griffes et en temps choisi était, sinon, le seul, mais du moins le meilleur moyeu pour obtenir de hâtives, belles et abondantes productions à exporter de fleurs d'Anémones de Caen. Un observateur, peut-être plusieurs, nous regrettons ici notre ignorance, a ou ont remarqué que le semis fait de bonne heure, en mai-juin, sous les cieux du littoral, de graines qui viennent ici d'être récoltées d'Anémones de Caen, semis auquel sont donnés ultérieurement des soins spéciaux mais faciles de culture estivale, donne, dès la saison hivernale suivante. îles récoltes de fleurs de tous points supérieures à celles que produisent les cultures de griffe-. La supériorité réside spécialement dans la bien plus hâtive précocité de la floraison et dans sa plus grande abondance, mais elle se montre aussi dans la beauté des [leurs que les plantes plus vigoureuses donnent solidement pédonculées. Maints producteurs.de fleurs d'exportation sur le littoral ne font plus d'Anémones de Caen que par le semis des grai- nes qu ils récoltent eux-mêmes. Nous ajoutons en passant — ce que nous avons vu — que, de plu-, il est de ce- producteurs qui. par suite de I attention intelligente qu'ils mettent à ne récolter leurs semences que sur îles plantes à fleurs de surchoix, obtiennent de leuts semis de- bien intéressantes et bien belles améliorations. Voici commen) le- plus habiles opèrent, sur le littoral, leurs semisd Aaiémones de Caen, et quels sont les soins qu'ils donnent d abord au semis pour lefaire bien lever et ensuite peur en obtenir une belle et vigoureuse, végétation produc- tive, d'octobre à avril, d'une abondante et belle floraison successive : Sur une terre fortement enrichie d'engrais bien consom- més, terre bien meuble et bien nivelée; la graine mêlée avec du sable tin est senïée drue, plutôt très drue. Il faut la couvrir soigneusement, mais légèrement, de terreau tamise ; puis arroser aussitôt assez copieusement, mais avec des arrosoirs à pomme très finement percée — comme pour les arrosages ultérieurs du reste — et cela jusqu'à la bonne levée du semis. Il est indispensable, étant donné la chaleur solaire en mai juin, d'ombrer le semis pendant la germination et jusqu à quelques jours après la complète levée. On obtient cette ombre, soit à 1 aide de iiaillassons ordinaires, soit mieux encore avec des treillis de Bruyère qui tamisent la lumière. Paillassons ou treillis sont placés à une certaine distance (0™50 à 0m80) au-dessus du sol. Le semis garde ainsi la lumière et l'air nécessaires. La surface du sol. sur- tout jusqu'à la levée des graines, doit, par des arrosages et bassinages, être toujours tenue humide. Le semis une fois bien levé, on supprime l'ombrage. Mais, pendant tout l'été, les arrosages ne doivent jamais, par les temps secs, être négligés. Ce sont eux qui rendent fortes et vigoureuses les plantes qui donneront, l'hiver sui- vant, dès octobre et sans abri, l'abondante et belle récolte successive de fleurs hivernales dont nous avons parlé. NARDY père. Phlox divarieata Les personnes qui visitèrent le Fleuriste de la Ville de Paris, au mois de mai dernier, furent émerveillées par les corbeilles et plates-bande- aux fleurs bleu tendre du Phlox divarieata. Elles' ne se doutaient certainement pas que cette ravissante plante — que beaucoup voyaient pour la première fois — est connue depuis plus d'un siècle et demi. J'en fis la remarque à quantité de visiteurs: mais aucun ne voulut me croire. Tous me répondirent que je devais faire erreur, qu'ils n'avaient jamais vu cette « fleur » dans les jardins. 01) ! quant à cela, oui, répondis-je à mes interlocuteurs, il est très possible. — il est même certain, — que vous n'avez pas encore rencontré le Phlox divariqué, tant il est oublié et méconnu ; mais, je maintiens qu'il est plus que cente- naire, des documents dignes de foi me permettent d'affirmer la véracité de ce dire. Il n'en est pas moins regrettable que l'une des meilleures plantes printanières, et certainement la plus belle, soit si peu cultivée. Mais, heureusement, cet oubli va cesser bientôt, car, l'année prochaine, nous verrons cet excellent végétal dans les parcs, squares et jardins publics de Paris. Le Fleuriste du Parc des Princes prend ses dispositions, pour que bon nombre de corbeilles en soient garnies, et nul doute que sou effet décoratif charme le publie, qui l'accueillera ensuite avec enthousiasme, j'en suis persuadé. Le Phlox divarieata L., syn. : Phlox canadansis S «cet, nu introduit île Virginie en Europe, en 17 16 ; on le considéra longtemps comme étant une plante délicate, ne pouvant être cultivée qu'en terre de bruyère, d'où certaine- ment le long abandon dont il fut l'objet. Il prospère, au con- traire, dans toute terre de jardin, pourvu qu'elle ne soit pas trop compacte, et, comme exposition, il affectionne surtoul le plein soleil. Sa rusticité e-t grande, el j'ai pu remarquer que, ni le- matinées froides du printemps, ni les pluies pro- longées, ne lui portaient atteinte. Il forme de ravissantes touffes rameuse-, de 0"30 à 0*35 de haut, fleurs comprises, et, du commencement il avril à la fin de mai, il se couvre entièrement de fleur-. Voici du reste ses caractères principaux . herbe vivace, à tiges grêlés et dressées, légèrement pubeseente et -cabre : feuille- étroites, ovales ou oblongues ; Meurs grandes, d'un bleu léger, assez semblables comme coloris à celles du Pltim- bago cœrulea, disposées en petites panicules corymbifor- mes, lâche-; calice légèrement pubescent, scabre, à lobes linoaires-subulés ; corolle à divisions échancrées-bifides. La multiplication en e-t de- plu- faciles par la divi- sion de- pieds, soit à l'automne, soit au printemps, et par boutures, que l'on peut faire presque tout l'été et qui s'en- racinent très facilement. L'hivernage de cette plante doit avoir lieu sous châssis froid-, en aérant chaque fois que le temps le permet. LE JARDIN 217 LePhlox divariqué forme des corbeilles d'une très grande élégance et de merveilleuses bordures; il est très propre à la décoration des plates-bandes, ^oir seul, soii associé à d'au- tres végétaux de printemps, aux Malcolmia.maritima, par exemple. En résumé, par sa rusticité, par l'élégance de son port, et surtout par la beauté de ses Heurs, cette plante vivace est digne de figurer dans tous les jardins. Un journal étant une tribune ouverte à tous les échos, je terminerai cet article par le petit dialogue suivant entre un visiteur et un ouvrier du Fleuriste de la Ville de Paris : Le Visiteur. — Monsieur, pourriez-vous me dire le nom de cette plante? L'Ouvrier. — Je ne sais pus. Le Visiteur. — Est-ce une plante* vivace? L'Ouvrier. — Je ne sais pas. Le Visiteur (s'en, allant)- — Pourquoi ne met-on pas d'étiquettes aux végétaux? Au moins le public serait ren- seigné. L'ouvrier dont il s'agit était un manœuvre occupé au net- toiement des allées et n'était nullement jardinier; mais, il n'en est pas moins vrai que ce visiteur avait mille fois rai son en réclamant l'étiquetage des plantes dans un établis sèment public. J'ajouterai que le végétal qui faisait l'objet de ce dialogue n'était autre que le P/ilox diearicata. J. LUQUET. Le Service militaire des jeunes Horticulteurs Les Élèves de l'École nationale d'horticulture de Versailles et les Élèves des Écoles nationales d horlogerie. Nous lisons dans l'Armée territoriale, l'article suivant que nous reproduisons in-extenso : La Chambre de commerce de Besançon, sur la proposi- tion de l'un de ses membres, M. Gondy, chef de bataillon au 54° territorial, a émis dernièrement un vœu qui nous semble absolument fondé. Il tend à admettre à bénéficier de l'article 23 de la loi sur le recrutement, les élèves des écoles nationales d'horlogerie ayant obtenu le diplôme su- périeur délivré dans ces institutions. Comme l'a fort bien expliqué M. Gondy, voici, en effet, ce qui se passe pour ces élèves : Pendant sept ans, jusqu'en 1896, ces élèves avaient été admis à subir les examens devant le jury départemental, au titre des industries d'art et pouvaient être de ce chef compris parmi les dispensés visés par le paragraphe 3 de l'article 23. Mais, par suite d'une très regrettable interpré- tation de ce paragraphe, une décision ministérielle récente ne permet plus à ces mêmes élèves de prendre part aux examens des ouvriers d'art. En sorte qu'il se présente ce fait exorbitant qu'un simple apprenti horloger en boutique, qui ne peut être, en somme, qu'un élève imparfait avant l'âge de vingt ans, est plus favorisé que l'élève qui a passé trois ou quatre ans dans une école nationale d'horlogerie et qui a été pour sa famille l'objet de grands sacrifices. C'est pour protester contre une telle anomalie, pour ne pas dire une pareille injustice, que la Chambre de commerce de Besancon a émis à l'unanimité le vœu: « Que les élèves des écoles nationales d'horlogerie ayant obtenu le diplôme supérieur, soient dispensés de deux an- nées de service militaire; « Et, subsidiairement, en attendant qu'une loi intervienne, que les élèves de ces écoles soient admis comme précédem- ment aux examens d'ouvriers d'art. » Il y a lieu d'espérer que ce vœu, qui a été adressé aux ministres de la guerre et du commerce, ainsi qu'aux séna- teurs et députés du département, portera ses fruits et sera pris en considération. Il le mérite à tous égards et un pré- cédent y obligerait, au besoin, le ministre de la guerre qui, pour y faire droit, n'a pas même besoin, suivant nous, de modifier la loi. Depuis le décret du 23 novembre 1889, qui énumère les différentes écoles dont les élèves bénéficient de la dispense instituée par l'article 23, des Ecoles supé- rieures de commerce se sont, en effet, fondées. Or, grâce aux diligences de leurs directeurs et des bureaux du minis- tère de commerce, le ministre de la guerre les a introduites par voie de décrets dans la liste des établissements confé- rant la dispense précitée. Il doit, par analogie, en être de même pour les écoles nationales d'horlogerie. On ne com- prendrait pas que le principe dont on s'est inspiré pour admettre, par les décrets des 14 juillet 1892, 29 août 1895 et 2 octobre 1896, les élèves des écoles de commerce de Mont- pellier, Nancy et Rouen à bénéficier de la dispense, ne fût pas appliqué aux élèves des écoles nationales d'horlogerie. Ils y ont droit absolument de la même manière et au même titre que les élèves de l'Institut agronomique, des écoles nationales d'agriculture, des écoles des maîtres ouvriers mineurs, des écoles des Arts et Métiers et de bien d'autres encore. C'est ce que pensera, sans doute, le ministre de la guerre, en allant au devant du vœu formulé par la Cham- bre de commerce de Besançon. Il n'attendra pas qu'une proposition de loi vienne traduire ce vceu et en démontrer toute la justesse. Il conférera, par voie de décret, comme il l'a fait pour les écoles supérieures de commerce, le droit à la dispense réclamé pour les élèves des écoles nationales d'horlogerie. Ce décret fera suite, en les complétant, à «fini du 23 novembre 1889 et à ceux précités des 14 juil- let 1892, 29 août 1895 et 2 octobre 1.^96. Les raisons invoquées par la chambre de commerce de Besançon sont excellentes, mais est-ce que celles dont Le Jardin s'est fait l'écho (1), en ce qui concerne l'Ecole na- tionale d'horticulture de Versailles, ne le sont pas moins'.' Nous avons dit et nous répétons qu'il est absolument inique, du moment que le principe d'une loi est adopté, que cette loi ne soit pas la même pour tous et que les élèves de toutes les écoles nationales françaises, dépendant des divers ministères, ne soient pas mises sur le même pied. Nous dirons plus. Il est absolument inadmissible que des écoles de la même classe dépendant du même ministère, ne jouissent pas des mêmes avantages ait point de vue des règlements militaires. On sait cependant que les élèves des Ecoles nationales d'agriculture de Grignon, Renne-, ci Montpellier, bénéficient des dispositions de l'article 23 de la loi du 16 juillet 1889, tandis que ceux dp l'Ecole natio- nale d'horticulture de Versailles en sont privés. Il y a là une véritable iniquité que nous signalons à la bienveillante attention de M. le Ministre de l'Agriculture, qui voudra bien se rappeler, en cette circonstance, qu'il est aussi le « Ministre de l'Horticulture. » Puisqu'il suffit, paraît-il, d'un simple décret pour mettre l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles sur le même pied que les écoles nationales d'agriculture, nous espérons que M. le Ministre de la guerre ne se refusera pas à prendre l'initiative de cette mesure. Quels que puissent être les inconvénients — inconvé- nients que nous reconnaissons et que nous avons déjà signalés — de la loi du 16 juillet 1889, cette loi. tant qu'elle restera en vigueur, devra être égale pour tous. Les horticulteurs ne sollicitent pas une faveur. Ils récla- ment l'exercice d'un droit. H. M. Association des anciens élèves de l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles. — Vendredi, 15 juillet, une délégation des anciens élèves de l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles s'est rendu auprès de \|. Viger, Ministre de l'Agriculture, pour le prier d'ac- cepter le titre de président d'honneur de l'Association des anciens élèves de cette école qui lui avaitéte décerné dans la dernière assemblée générale de cette Société. M. Viger a répondu qu'il acceptait d'autant plus volon- tiers la présidence d'honneur de l'Association qu'il a pu apprécier les services que 1 Ecole de Versailles a déjà ren- dus et est appelée à rendre dans l'avenir à l'horticulture nationale. [1) Le Jardin, 1896, pages US. 163 et 282. 218 LE JARDIN Destruction du Pou de San José On a dit, non sans raison, que la destruction de ce redou- table Aearjen était extrêmement difficile, sinon à peu près impossible, par suite de sa propagation extraordinairement prodigieuse; il sullit qu'une seule femelle soit épargnée pour qu'en quelques semaines sa descendance ail reformé un foyer d'infection. Comme il importe de ne pas se croiser absolument les bras devant ce nouveau fléau menaçant, auquel nous sommes maintenant plus exposés que les autres nations européennes, non seulement par manque d'une loi protec- trice, mais par suite des nouveaux traités avec les États- Unis, leur facilitant l'importation de leurs fruits, nous pen- sons être utiles en mettant sous les yeux des lecteurs du Jardin les moyens préventifs et curatifs que vient de pu- blier notre confrère The Garden dans un de ses derniers numéros. Traitement m gaz hydrocyanique des plants h. ar- bres FRUITIERS PROVENANT DES PÉPINIÈRES. — « La mé- thode suivante est donnée dans le Bulletin n" 87 du New- York Expcrimcnt Station Gcncva. — Ce gaz étant plus léger que l'air, il agira plus efficacement si le générateur est placé sous le tas d'arbres à traiter. Un dispositif pratique sciait de confectionner une sorte de cage de 2 mè- tres de long, l"'50de large et environ 1°'20 de haut; le fond serait fait de quelques perches tenues à 15 ou 20 centimètres au dessus du sol, afin de pouvoir placer dessous le généra- teur de gaz. Lorsque la cage sera pleine, il faudra la cou- vrir d'une toile imperméable, la fixer sur les côtés el jeter de la terre humide sur les bords à la base pour boucher toutes les ouvertures. Il faut avoir soin de laisser un Côté ouvert afin de pouvoir placer sous le tas le récipient qui contiendra les produits chimiques devant produire le gaz. Ce gaz est très dangereux et mortel, il faudra bien prendre garde de ne pas le respirer pendant qu'on met le récipient en place. Pour le produire, on prend un plat en terre ver- nie, dans lequel on verse 100 grammes d'eau, puis ;tn gram- mes d'acide sulfurique. On met le plat en place el on y ajoute 30 grammes de cyanure de potassium fondu. Ces substances produisent une quantité suffisante de gaz pour saturer environ 15 mètres cubes. Au bout d'une heur1 environ, toutes les mites seront sans doute détruites. » Moyens applicables sir place. — « Lorsque les arbres sont fortement infestés, le seul traitement certain est de les arracher et de les brider de suite. Même lorsque l'in- vasion est légère, les seringages et brossages ne peuvent guère être parfaits au point de n'épargner aucun insecte et la multiplication est si rapide que l'arbre est bientôl envahi de nouveau si un seul reste vivant. Si, cependant, on tient absolument à conserver certains arbres exceptionnellement méritants, il faut les traiter énergiqûement au printemps, axant que les insectes ne soient entrés en activité. Deux substances sonl recommandées pour cet usage : le savon. et le pétrole. » Savon. — « La solution se prépare en faisant dissoudre I kilog de savon noir dans ô litres d'eau. Il est absolument nécessaire que ee savon soit à base de potasse, car celui qui est à base de soude ne peut être tenu en solution à cette dose. II serait bon que le fabricant garantisse sa fabrication, sa force et son degré de solubilité. La solution doit être appli- quée chaude et de préférence pendant une belle journée. » Pétrole. — « Lorsque des grands arbres de verger sont fortement infestés, il y a peu. d'espoir de les débarrasser totalement de cet insecte. S ils sont de petite taille ou par- ticulièrement précieux, on peut tenter de les sauver à l'aide du traitement au pétrole. Il faut d'abord les tailler sévère- ment, en évitant toutefois de leur faire de larges plaies. Le tronc sera ensuite débarrassé de sa vieille écorce rugueuse et tous les débris de taille, raclures, etc., seront soigneuse- ment enlevés du dessous des arbres et brûlés. Ensuite, les arbres, sauf les Pêchers et les Cerisiers, seront totalement aspergés avec du pétrole pur, en prenant bien soin de ne faire que mouiller l'écorce, sans permettre au liquide de couler le long des branches; ses mauvais effets se feraient alors presque certainement sentir. Il ne faut employer que du pétrole rectifié, le pétrole brut étant plus dangereux pour les arbres. Le traitement doit être fait pendant une journée ensoleillée et chaude, lorsque les arbres sont bien secs et on ne doit employer de liquide que juste ee qu'il faut pour humecter convenablement toutes les parties de la plante, » A ces remèdes, il convient d'ajouter les bienfaits de cer- tains oiseaux, notamment ceux de la Mésange à tète bleue, dont les américains ont, paraît-il, fait venir des quantités d'Allemagne pour détruire les insectes dans leurs vergers. Un parasite du pou de San José, ïAphclinus fuscipenius, a aussi été cité. Puisque nous n'avons sans doute pas encore chez nous ce redoutable fléau, le mieux sera de nous en préserver le plus efficacement possible et cela en tirant, aussi peu d'ar- bres que nous le pourrons i\e^ péninières américaines et en passant le peu que nous recevrons au gaz hydrocyanique indiqué plus haut. S. MOTTET. Notes sur les espèces du genre Eremurus Les Eremurus appartiennent à la famille des I.iliacées et à la tribu des Asphodélées. Leur apparence générale rappelle celle du genre Asp/todelus, dont ils se distinguent par des caractères d'ordre exclusivement botanique. Les 18 ou 20 espèces qui s'y rattachent, habitent toutes la Russie asia- tique, la Perse, le Turkestan, une seule, L'Himalaya. Sur ce nombre, 12 environ ont été introduites dans les jardins et nous donnerons plus loin quelques détails sur les plus in- téressantes. Ce sont toutes des plantes à rhizome court, por- tant de nombreuses fibres radiculaires souvent, fort grosses el charnues. Le rhizome se termine par un bourgeon termi- nal d'où sortent les feuilles et la hampe florale. J'ai observé, sur la plupart des espèces, une tendance naturelle à se sub- diviser sur place en sorte qu'une plante qui, normalement. ne doit porter qu'une hampe florale, arrive, au bout de peu d'années, à former une véritable touffe. Les Eremurus sont des plantes robustes, qui aiment une exposition saine et bien ensoleillée, mais ne sont point dif- ficiles; sur la nature du sol. Leur végétation commence de bonne heure au printemps et ils exigent, après la floraison, lorsque les feuilles commencent il se faner, une période de repos absolu. Dans les climats humides, il est même pru- dent, à ce moment, de les abriter au moyen d'une plaque de verre pour qu'ils ne reçoivent pas île pluie. Vers le mois il octobre, la végétation se réveille, le bourgeon terminal se développe et vient effleurer le sol. Ils ne craignent, en géné- ral, absolument pas les froids de l'hiver très intenses dans leur paj s d'origine. Ils produisent beaucoup de graines dont la germination est facile; mais le développement de la jeune plante est lent et ce n'est qu'au bout de plusieurs années qu'elle est de force à fleurir. Les espèces d'Eremurus se répartissent assez naturelle- ment en deux groupes dont la valeur horticole est bien dif- férente. Dans le premier, les pédicelles sont redressés après la floraison et les capsules, dont la surface est souvent ridée, sont appliquées contre l'axe; les fleurs sont généralement LE JARDIN 21!) petites el peu brillantes, el les espèces qui s'j rattachent mil shrtout de la valeur comme plantes de collection. ( ielles dont j'ai eu l'occasion d'observer la floraison sont les sui- vantes : E. altaicus, E. bucharicus, E. Kaufmanni, E.por- sicus, E. spectabilis etE. turkestanicus, Ce dernier est ce pendant intéressant par ses (leurs d'un brun foncé assez rare dans le règne végétal. Le second groupe se distingue par des pédicelles étalés horizontaux après la 11' irai son el des capsules toujours lisses. Les espèces suivantes, qui en fonl partie, suni des plantes décoratives qui mériteraient d'être répandues ilans tous les grands jardins. Je les énumère par ordre alphabétique . /'.'. Bungei sj n. E.aurantiucus, plante relativement basse, ne dépassant pas I,n30 à 1"50 de hauteur; feuilles étroites, glauques ; fleurs d'un jaune vif, en grappe serrée. Espèce robuste, se divisant spontanément sur place et donnant, au bout de 2 à 3 ans, de belles touffes avec plusieurs hampes florales, l'oraison du milieu de juin au milieu de juillet. Fig. 94. — Eremurus, Elwesii. (D'après une photographie'communiquée par M. Micheli ) E. Elicesii (lia. 94), très grande espt dont les hampes, chargées de fleurs roses, atteignent et dépassent trois mètres de hauteur. Les feuilles larges et d'un beau v'erl sont encore fraîches au moment de la floraison qui a lieu vers le milieu de mai et se prolonge pendant trois à quatre semâïlies. E. himalaicus, grande espèce de plus de deux métrés, à fleurs d'un blanc pur et à feuilles larges, bien vertes, sem- blables à celles de l'espèce précédente, commençant à fleu- rir dès le mois d'avril. E, Olgae,, piaule un peu plus délicate que les précédentes mais fort jolie. Hampe de l'"50 à l'"80. Feuilles étroites et grisâtres, fleurs rpsées peu serrées le long de la hampe. C'est l'espèce dont la floraison est la plus tardive; elle ne com- mence pas avant les premiers jours de juillet. E.robustus, l'espèce le plus anciennement cultivée. Hampe atteignant trois mètres de hauteui portant, dans sa moitié supérieure, des fleurs rosées qui rappellent celles de VE. Elicesii. Les feuilles grisâtres sont épaisses el commencent déjà à se flétrir au moment de la floraison, qui a lieu géné- ralement dans la seconde moitié du monde mai. M. MICHELI. Le genre Paphiopedilum L'étymologie même du mot nous l'enseigne déjà sur les affinités du genre. Paphiopedilum et Cypripedilum sont bien voisins en effet et ont la même signification, flans un cas, il s'agit de la déesse de ( Chypre, dans l'autre, de celle de l'aphos, et, dans les deux, de sa. sandale. C'est que Paphio- pedilum, au point de \ ne générique, est un dérivé de l'ancien Cypripedilum. On remarquera que nous écrivons Cypripe- dilum et non Cypripedium suivant l'ortographe fautive longtemps admise. Cypripedium ne signifie rien tandis que Cypripedilum, c'est littéralement le Sabot ou la San- dale de Venus. Il n'est pas besoin d'être docteur-ès-Orchidées pour taire la remarque que, parmi les Cypripedilum, il y a des diffé- rences de port et d'aspect qui sautent aux yeux. Si nous regardons le Cypripedilum Calccolus ou, plus exactement. ('. Marianum, — en associant très irréligieusement le nom de la ^Vierge Marie à celui de Vénus Astarté — et, si nous le comparons au C. insigne ou à toute autre espèce exotique, nous voyons de suite que le port des deux plantes n'est pas le même, que les feuilles y sont tout autrement disposées et conformées, que la fleur aussi présente des caractères, qui permettent d'établir une distinction. Dans le C. Calceolus, les feuilles sont membraneuses, à nervation bien nette, à préfoliaison convolutée, c'est à dire qu'elles sont enroulées avant leur complet épanouissement; le périgone est persistant sur la capsule qui est uniloculaire, les graines ne sont pascrustacées. Toutes les espèces qui lui ressemblent sont originaires des régions tempérées de l'hé- misphère boréal. < »n en connaît environ 21, partagées en plusieurs sections. 1" Eucypripedium : sépales latéraux eonnés; labelle non caréné en dessous : multiflora, fleurs nombreuses; pauciflora, une fleur ou un petit nombre. Au premier groupe, appartient le Ç. californicum A. Gray; au second, les C. acaule, Calceolus, elegans, macranthum, parviflorum, pubescens, spectabile, etc.; en tout, 18 espèces de l'Amérique boréale, de l'Europe, du Népal, du Japon, du Sikkim, de l'Asie ( Irientalé, de la Sibérie, du Mexique. 2" Diphylla, sépales latéraux soudés, deux feuilles plus larges que longues et opposées, fleurs. peu nombreuses, C.japônicum Thunb. 3" Trigonopedilum, sépales latéraux soudés, labelle caréné en dessous, trigône sur la coupe: C. margaritaceum, Franchet, de Chine. i° Arietinum, sépales latéraux non soudés, C. arietinum Sw.de 1 Amé- rique boréale, de la Chine et du Thibet; C. plectrochilum Franchet, du Japon. Considérons maintenant un Cypripedilum cultive : .le < e'. nous serons frappés par ses lénifies coriaces, à préfo- liaison duplicative. c'est à dire que les feuilles sont pliées eu long avant leur épanouissement, son périgone caduc, sa ule uniloculaire ou triloeiilaire. Les graines sont celles îles Cypripedilum proprement dits. Ce sont des plantes de 1 \sie, de l'Australie, le l'Amérique tropicales ou sub- tinpicales. Les 70 espèces que ce groupe renferme présentent nette- ment les caractères que nous venons" d'énumérer. Ce sont - I es qui constituent le genre Paphiopedilum que Pfitzer a 220 LE JARDIN publié en y comprenant les sections acaulia parvifolia des Selenipedilum et coriacea des Ci/pripedilum de Reicbën- bach. La modification proposée par Pfitzér n'a pas été de suite admise ; mais, actuellement, elle garait avoir été com- prise et leBotanical Magasine la suit maintenant. Dans ce genre, qui comprend bon nombre d'espèces, les affinités sont proches entre les formes des mômes régions, aussi des coupes artificielles s'imposent-elles pour la classi- fication et pour aider à la détermination ; elle sont basées sur la conformation de Fovaireen premier lieu, sur le nombre des Heurs, sur la coloration des feuilles. On peut les établir de la façon suivante : I. Cœlopedilum. — Capsule uniloculaire; plantes de l'ancien confinent. A. — Eremantha. — Uniflores, très rarement biflores. (a) Tessellata . — Feuilles marbrées. — Dans cette subdi- vision, on trouve 27 espèces, dont nous indiquons les plus connues : Paphiopedilum Argus Rclib., barbât uni Lindl., bellatulum, callosum, CharlesworthiTtôlîe, ciliolare. con- color, Curtisii, Dayanum, Godofroytc, Hookerœ, jacani- ctthi. Lawrenceanum, nitseum, superbiens, Boxalli, etc. (b) Viridia. — Feuilles vertes concolores. — Les b' espèces connues sont : P. Druryi, Fairieanum, hirsutissimuni, insigne, Spicerianumet oillosum, de l'Inde et du Moulmein. B. — Polyantha . — Fleurs plus ou moins nombreuses. 13 espèces de Java, Bornéo, Malaisie. Philippines, Nou- velle Guinée, et 1 du Moulmein : P. Cliambcrlainianum, prœstans, Robbelini, Rothschildianum, de la Nouvelle Guinée; P. Elliottianum. Haynaldianum, Lowii. phi- lippinense, des Philippines; P. Stonci, de Bornéo; P. San- derianum, de la Malaisie et P. Parishii du Moulmein. IL Phragmopedilum. — Capsule triloculaire ; plantes du nouveau continent. lu espèces qui sont : P. Boissieri, caricinum. cawlatum, < ' rriciakowianum du Pérou ; P. Hincksianum de Panama ; P. Klotschianum et Lindleyanum delà Guyane; P. Hart- xcegii. longifolium, reticulatumàe l'Ecuador; /'. Roezlii et Schlimi de la Colombie; P. vittatum de la Serra Orgaos au Brésil; P. Wallisiiet Warscsewicsii du Pérou. Pestent maintenant à placer trois plants, qui ont en commun des feuilles membraneuses à la préfoliaison enrou- lée comme celles des Cypripedilum. le périgone marces- ronl, la capsule triloculaire, trilobée ou trisillonnée, des graines crustacées comme dans les Vanilles. Elles sont de l'Amérique centrale et méridionale et, par l'ensemble de leurs caractères, t iennent tout à la fois des deux genres précé- dents, tout en ayant, par leurs fleurs, plus de rapport avec le Paphiopedilum. On a gardé pour elle le genre Seleni- pedilum qui. ainsi constitué, parait ■ I • ■ ^ mieux caractérisés. Les plantes, qui enontétéretirées,sont celles que nous avons signalées plus haut comme formant la section Paphiope- dilum du genre Paphiopedilum . Le genre Selenipedilum comprend actuellement le S. Chica Rchb. 1. de Panama, palmifolium (Lind.) Rchb. 1. de la Guyane, et Isabelior num Rod, du Para. Ainsi s'expliquent les différentes opinions qui ont été émises sur la valeur des anciens genres Cypripedium et Selnrdpedium, les uns admettant les deux genres, les autres les réunissant. Dernièrement encore, un recueil estimé signalait l'obtention d'un h y bride certain de Paphiopedilum avep un Selenipedilum, par suite du croisement P. bai - bato \ Veitchi avec le S. Rceslii. 11 s'agit là tout simple- ment d'une plante provenant de l'hybridation d'un Pa- phiopedilum par une autre espèce du même genre et, tout reste normal. P. HARIOT. Multiplication et Culture des Œillets remontants pour leur floraison hivernale il). La multiplication des (Eillets destinés à la floraison hivernale se fait généralement par boutures, soit à chaud, en janvier-février, s,,it à froid et sous cloches, en juin- juillet, ou encore, mais plus rarement, par marcottes à l'é- poque ordinaire, soit en juillet, et comme pour les autres Œillets. Le semis ne s'emploie guère que pour l'obtention de variétés nouvelles, car les plantes simples ou inférieures qu'il fournit toujours causent une perte trop sensible pour que le producteur puisse l'employer, en vue de la floraison hivernale. Les boutures faites de très bonne heure fleurissent dès le premier hiver, tandis que les boutures ou les marcottes d'été fleurissent dans le courant de l'été suivant si on les laisse faire, ou seulement à l'automne ou en hiver si on retarde leur floraison par des pincements et, par la sup- pression des tiges florales qui se montrent. Les plantes de deux ans sont naturellement plus vigoureuses, plus fortes, et fleurissent ainsi plus abondamment. Quand on possède le matériel nécessaire, le bouturage printanier est très recommandable. On le pratique aussitôt qu'on le peut, si possible dès la mi-janvier. Les boutures sont fournies par les pieds de belles variétés rentrés en serre pour la floraison hivernale et lorsque celle-ci est terminée ou du moins bien avancée. Les petites pousses latérales que portent en abondance les tiges principales vers leur base sont excellentes pour cela. Après les avoir « habillées»; c'est-à-dire taillées comme d'ordinaire à la base et au sommet, on les pique plusieurs ensemble dans des godets de 0"',08 ou dans des terrines, dans une terre légère, fortement additionné de sable; puis on place ces récipients dans une serre à multiplication, sous cloches, sur une cha- leur de fond de 20 à 22", en maintenant l'atmosphère de la serre entre 15 et 18°. On peut aussi faire enraciner ces boutures sur une petite couche, soit en y plaçant les pots ou les terrines, soit en les y plantant à même la terre de la surface de la couche pré- parée à cet effet, mais il convient alors d'attendre la mi- février. C'est ce second procédé qu'emploient de préférence ceux qui propagent ces Œillets en très grand nombre, car il est plus simple et plus pratique. Dès que l'enracinement est opéré, oh empote les jeunes plantes, soit séparément dans dés godets de 0",05, soit, par deux ou trois ensemble dans des pots de II'". 118 à'0"\K). si l'on désire obtenir des touffes plus fortes. On les replace ensuite sur une petite couche que l'on tient étouffée pen- dant quelques jours, pour faciliter leur reprise; on le- endurcit enfin, graduellement, de façon à ce qu'elles soient en série froide en avril. A cette époque, on les rempote ou même on les met en pleine terre. C'est encore ainsi que pro- cèdent certains praticiens, notamment ceux de la région lyonnaise, ce qui est, du reste, plus simple et préférable, si on lient, au contraire, lés plantes en pots, on enterre alors ceux ci dans une planche du jardin bien expos,.,.. Pendant l'été et jusqu'à, la fin d'août, si la lloraison doit être tardive, on supprime, tous les quinze jours, les tiges florales qui se montrent et on donne, de temps à autre, quelques arrosages à l'engrais liquide. En septembre, si les plantes sont en pleine terre, on les empote séparément et selon leur force dans des pots de 0m,15 à 0",18; si. au contraire, elles ont été tenues en pots, on leur donne un deuxième rempotage dans des pots un (1) Pour leur historique et description, voir Le Jardin. 1898, page 204. LE JARDIN 221 peu plus grands. On les place enfin sous châssis, où on les tient étouffées pendant quelques jours si elles ont été relevée de la pleine terre, et cela afin de faciliter et de bâter leur reprise. Si les plantes ne doivent fleurir qu'à la deuxième année on bouture ou on marcotte, comme nous l'avons dit, en saison ordinaire, on empote les jeunes plantes dans de* pots de O'".0X mi ii'".in pour les plus fortes, et on les hiverne sous châssis froid, comme toutes les autres marcottes. Au prin temps, mi leur donne un rempotage dans des pots de 0",12 à 0",15, puis un deuxième dans des pots de 0 "' , 1 ô à II'", IN et on les tient en plein air et en planches, comme nous L'a\ ons indique plu- haut. 1 1rs la fin d'août, dans un cas comme dans l'autre, on laisse les tiges florales se développer, on les tuteure au besoin et on excite même la vigueur des plantes en leur donnant quelques doses d'engrais liquide. A la fin de septembre ou au commencement d'octobre, on rentre les plantes dans une serre froide bien éclairée et on arrose fortement pour commencer. On maintient, par la suite, une température de 8 à 10", en chauffant modérément ou en donnant de l'air, selon la température extérieure. Ku tenant les piaules bien arrosées et en leur administrant encore un peu d'engrais liquide, on obtient une floraison abondante, qui se prolonge jusqu'au commencement du printemps suivant. l'ig. 95. — Boutures d'Œillet. Potur la culture en pots des Œillets, on emploie, de pré- férence, un compost formé de : Deux parties 'I'' bon ni' terre fraîche siliceuse ou de vieil b' terre de gazon (le fameux loam de- Anglais) fibreux et. con- easséà la main, mais pas trop finement. lue partie 'I'' bon terreau de feuilles on d iches a défaut. l'n peu de sable grossier, de rivière -i possible. Ce compost devra être préparé un certain temps a 1 a- vance pour qu'il suit bien homogène. Çdi ngrais liquide, on pourra emploj er de la vidange forœment dilue'', du fumier de ferme bien lait, de la Bente de poule ou d.' pig< eti , de la bouse de vache, ou encore I engrais chimique dont voici une formule ili à employer a raison de 1 grammes par litre d'eau. Superphosphate de chaux 40 pour cent. Sulfate d'ammoniaque 30 — Chlorure de potassium 20 — Sulfate de chaux 10 — Voici, en outre, une seconde formule d'engrais donnée par M. Yiviand-Morel. Nitrate de potasse Mû gr. Superphosphate d'os 500 — Sulfate de magnésie 100 — Eau 500 litres. Pour la petit'' culture, l'engrais Jean nel est in'- conve nable. Les Œillets cultivés en pots, sous châssis ou en serre, '■I en particulier les Œ. remontants, sont plus exposés que les autres aux ravages des insectes et en particulier des l'hrips et surtout des Pucerons. Les seringages au jus de tabac dilué au dixième ou les fumigations, ainsi que les vaporisations de ce même insecticide, sont les meilleurs moyens de destruction. Il faut appliquer ces remèdes sans retard, chaque fois qu'on constate la présence de ces insectes, mais surtout quand les plantes sont jeunes et cela même, plutôt préventivement, car, une fois envahies, les plantes sont \ ite endommagées et hors d'état de taire de belles potées. S. MOTTET. Le point essentiel dans cette culture en vue de la floraison hivernale est d'obtenir, à la fin d'octobre, des plantes bien garnies de vigoureuses tiges florales et ayant des boutons d'autant moins avancés que la floraison devra s'effectuer plus tard. C'est surtout par les pincements qu'on règle cette époque de floraison, car l'Œillet remontant et ses sous-variétés ont besoin d'être pinces, même plusieurs fois, pour les taire ramifier du pied. Cependant, il y a là une question de dates qu'il n'est pas possible d'indiquer d'une façon précise, car, d'une part, h' mode île végétation varie selon les variétés, et. de l'autre, l'époque à laquelle on désire obtenir les plantes en fleurs varie aussi selon les circonstances. Le nombre des pincements varie de même selon l'âge des piaules. Deux ou trois pincements suffisent généralement. Le premier se fait lorsque les jeunes plantes commencent à s'allonger sur une tige simple; le deuxième, lorsque les ramifications qui résultent de ce premier pincement se ramifient à leur tour, et le troisième, si toutefois on le pra- tique, ne doit pas être effectué après la mi-août; plus tard, les plantes n'auraient plus le lemps de dé\ elopper leurs tige- florales ou ne parviendraient pas à fleurir. Pour cette culture en vue de la floraison hivernale, on n'emploie exclusivement que des jeunes plantes à leur première floraison, comme aussi, du reste, pour la culture en pleinte terre des autres races, car les plantes jeunes sont bien plus trapues, mieux faites, plus vigoureuses et, par suite, bien plus florifère-. CULTURES MÉRIDIONALES Culture des plantes propres à la Parfumerie (Suite (2)) Tubéreuse. — Pour la culture de la Tubéreuse, il faut un terrain sec. car. dan- les s,,ls humides, la pourriture gagne facilement le- variétés à fleurs doubles. Le terrain étant choisi, il faut le défoncer et le fumer copieusement. La plantation a lieu en mars-avril, en rangs espacés de 0";ill les un- de- autre- et à 0™10 "il IPIÔslir les ia ngs . s il est possible, il fautirriger mi arroser une toi- ou deux par, semaine suivant le temps, mais les arrosages doivent ne plutôt modérés qui' copieux. En juillet-août, a lieu la récolte. Pendant la cueillette, qui se fait deux ou trois lois par semaine, il faut éviter de ' asser les hampes florales, aussi les Heurs sont-elles déta- chées délicatement une à une Le prix de vente des fleurs esl de 1 fr. à 1 Ir. 25 le kilog; il paraîtrait qu'il y a une dizaine d'années, le kilog se ven- dait jusqu'à 5 fr. (1) Lis engrais en horticulture, par Joulie et Desbordes. (2) Le Jardin, 1898, page 205. -■>--)•■> LE JARDIN Il arrive quelquefois que la prodm Son 'les Beurs de I ubé- reuse dépasse la quantité utilisée par tes usines: il n'y a plus alors '|u a les expédier à Paris pour la confo des bouquets. Apres [a récolte, les hampes florales et les feuilles sont complètement rasées, et la terre esl alors binée el san lée. En prévision d'un hiver rigoureux, dès le mois de nn\ embre, les bulbes sonl recouverts aveedes feuilles sèches, de la paille, des chiffons, etc.'; souvent aussi, les cultiva- teurs les arrachent pour les conserver à l'abri dans un cel- lier ou dans une cave. Au printemps, quand les froids ne sonl plus à cri i mire, les abris sont enlevés él l'on donne une bonne fumure enfouie aussitôl Tous les trois ans, les plantations de Tubéreuses sont entièrement renouvelées. A l'automne, tons les bulbes on! arrachés et, dans le courant de l'hiver, on procède au triage ou plutôt à la séparation des cayeux des pieds mères. Ces cayeux s,. ni mis en pépinière, aux premiers beaux jours. en terre fumée et ameublie. Au bout de trois ans, ils sont de grosseur suffisante pour pouvoir être mis en place, en remplacement des anciens bulbes qui sont alors jetés. Ces nouveaux bulbes donnent une récolte l'année de leur plantation. La variété cultivée est la Tubéreuse .simple. Réséda.— Le Réséda cultivé pour la parfumerie est moins gros que le Réséda Machet, mais les fleurs contien- nent plus d'essences volatiles qu ■ demie]- ; c'est [pourtant une forme du R. Mur!, ri. I.e semis a lieu à la volée en planches et l'époque la plus convenable est le mois île mars. Un point important à observer, c'esl de semer aussi clair que possible, ce qui évite d'éclaircir ensuite les jeunes plantes. Dès que les pieds de Réséda --oui. suffisamment forts, l'arrosage fait place à l'irrigation; aussi, est-ce pour cela que les cultivateurs tout les sentiers plus élevés que les planches; ces dernières communiquenl cuire elles trois par trois. De temps en temps, des binages permettent d'ameublir la terre tout en enlevant les herbes salissantes. La récolte a lieu dans le courant de mai : les (leurs seules sont cueillies, c'est-à-dire que la hampe florale est détachée de sa base juste au-dessous du premier verticille de fie us. I.e rendement étant peu élevé, point n'esl besoin de main il o m re pour la récolte. Le prix de vente actuel varie entre 1 Ir. 25 e"t 1 h. 50ié kilog. Il v a quelques années, ce prix êtail 'le 2 tram - et 2 I r. 50. ' La récolte laite, les pieds sont arrachés et u nlture potagère succède généralemenl au Réséda. Jonquille. — La Jonquille, Narcisse-Jonquille ou Jon- quille à bouquets se piaule en septembi i sol bien fumé et ameubli, à la distance de 0B30 entre les lignes et 0ra40 entre les pieds. Cette Jonquille, délicieusement parfumée, est d'un beau jaune d'or. Plantée en septembre, cette charmante plante fleurit en avril. La fleur est seulement employée en parfu- merie, aussi es! elle coupée le plus près possible du calice. Le prix de vente esl de 1 Ir. r>n le kilog. La multiplication a lieu par éclats debulbilles ou < ineu- Ics. comme les appellent les cultivateurs; tous les quatre mi cinq ans. il est nécessaire de renouveler la plantation. En examinant des champs de Jonquille, l'on est surpris oirque les plus belles viennent en lieux sei - el ni oi enl aucun arrosage, au cours de leur végétation. Ces plantations en sols secs ont pour ellel de prévenir la pourriture ou graisse qui. dans les terrains humides, atta- que tous les ognons en général. Cassie. - La Cassie (Acacia Farnesiana) esf un arbrisseau île lm.VI à 2 mètres, le haut: ses Heurs sont globu leuses, portées sur un pédoncule court. In sol légeT et une exposition abritée conviennent le mieux a cet arbuste. Quelquefois, dans les hivers rigou- reux, les pieds de Cassie gèlent, aussi est-il prudent de les butter ton- les ans ;i i entrée de la saison froide; La plantation se laii en sol bien défoncé et fumé, en mars-avril, a lm50 en tous sens. Les jeunes plantes corn mencent à fleurir l'année d'après. La récolte a lieu en sep- tembre-octobre. I.e prix de vente au kilog. est actuellement de I ir. on a 2 francs : autrefois, ce prix a atteint :i et 1 fr. En novembre, a lieu le buttage. Au printemps, avant le départ delà végétation, les pieds sont débmttés, tailles et le terrain est laboure. La taille consiste à enlever simplement le bois mcrl : certaines personnes donnent en outre à leurs plantes, une forme arrondie pour faciliter la circulation cuire les rangs. La taille achevée; il n'y a plus qu'à labourer. l'ne plantation île (assie peut durer de lô à 20 ans dans un lieu abrité. Oranger. —L'Oranger fournit l'essence de Heurs il < Iran ger, généralement nommée eau de fleurs d'Oranger; en outre, avec les feuilles et les jeunes pousses, la parfumerie fabrique u ssence.qui n'a pas les qualités de la première et esi désignée dans le commerce sous le nom d'eau de feuilles ,i i iranger. Les fleurs sont cueillies sur les Orangers a fruit non comestibles bu orangés amères. La récolte a lion en avril et mai. La main-d'œuvre se paie 1 Ir. 50 et 2 francs la journée de femme : certains cultivateurs patent à raison de 0 fr. 20 le kilog. Le kilog. de Heurs était pavé' autrefois par les parfume- ries 1 fr. 50 et 2 francs, mais ,-es prix ont notablement diminué et ils ne sont plus que de 1 franc el 1 fr. 25. Un Oranger donne, annuellement, un rendement de 10 à 12 ki- logs de fleurs. La taille suif la réelle; les branches et les feuilles en provenant sont encore expédiées aux usines pour être trai- tées. L'Oranger exige, pour avoir une bonne végétation, Un lieu abrité et un sol profond, substantiel et perméable; en été, il faut irriger souvent . Le sol doit être labouré de lionne heure, en janvier géné- ralement et, aussitôt après la taille, pour être bien ameubli. Les labours île printemps doivent incorporer au sol du fumier décomposé et deux pour entretenir, tout l'été, une végétation luxuriante; les arrosages se font à l'engrais liquide. (,1 suicre) J. GUILLON. Les Produits de Culture forcée aux Halles Il est entré ail pavillon n° 6 des halles centrales environ 2.800 kilos de raisins pendant cette première moitié du mois (lejuillet. Le raisin Frarikenthal, Je 1 à 6 fr. 50 le kilog; le raisin Foster's seedling, de 5 à 10 francs; le Chasse/as, de 7 a 12 francs: les autres raisins a des prix irréguliers. La pêche hâtive Amsden île plein air de Montreuil a fait son apparition sur le carreau; aussi seules les pêches for- cées dont le noyau n'est pas adhérent obtiennent-elles un prix satisfaisant variant de 1 à ô francs pour les beaux fruits. Le 16 juillet, une assez belle pêche Galande, du poids de 250 grammes. Les brugnoi.s de bonne grosseur, de 1 à 4 francs. J. M. BI ISSON. LE JARDIN •2-23 CAUSERIES SDK LE BRESIL SUR LA CHAINE DES ORGUES (Serra dos Orgùos.) Par une de ces splendides matinées brésiliennes où le soleil d'automne verse ses rayons d'or et se mêle au parfum des (leurs pour en augmenter les attraits; nous résolûmes, Ed. V*** et moi, de taire une excursion sur la Serra dos Orgàos. Grave entreprise pour des Européens, et qui nécessitait tout au moins quelques sérieuses réflexions (à faire sourire plus d'un coureur des bois), mais qui, pour nous, exigeait des préparatifs prenant tout le caractère d'une petite expé- dition. Vivres, armes, appareils photographiques, jumelles, bous Mile, pharmacie, sabres d'abatis à la ceinture, couvertures de campement, etc. il faut tout calculer et ce n est pas une petite affaire, je vous assure, car nous étions bien décidés à ne pas prendre de guide et à franchir à pied quelques cen- taines de kilomètres en pays de montagnes, à travers les Mato-tirgems, histoire de nous dégourdir les jambes et de faire connaissance avec les paysages environnants. Nous traversons le joli village de'Cascatingha, dont la fabrique de tissus de coton est une merveille du genre : puis, Stahipava, tout de cultures, et nous arrivons à Pedro-do-Rio, où nous décidons d'abandonner la route pour entrer dans les montagnes en suivant une picada, c'est-à-dire un étroit sentier qui monte, tracé par les muletiers des importantes fasendas (2), transportant les produits de leurs cultures dans les centres habités. Il est deux heures de l'après-midi, notre marche s'effec- tue à raison de cinq kilomètres à l'heure dans une succes- sion île vallées et de vallons échelonnés qui se déroulent continuellement sous nos yeux. De loin en loin, des cases de nègres élevées près des clairs ruisseaux s'offrent à nos regards ; elles sont construites sur de petites tertres et perdues sous des massifs de Bananiers, tels des nids d'oiseaux craintifs fuyant la cohue des cités. Les vallées dont je parle sont généralement très fertiles ; elles dépendent, pour la plupart, des grandes fasendas dont les propriétaires acceptent les charges envers le gouverne- ment. Dans quelques-unes, les fa^endeiros font cultiver le Café, le Mais, la Canne à sucre, les Haricots, les Pommes de terre, les Patates douces, etc.. Mais combien restent sans cultures! Nous admirons surtout les Cafés et les Maïs, dont le bon entretien et la vigueur sont remarquables et promettent une magnifique récolte. 11 nous est pénible de penser que, dans un pays aussi fer- tile, où le soleil et l'eau ne manquent pas, les habitants sont encore réduits à faire venir de l'étranger la plupart des fourrages nécessaires à l'écurie! Que de fécondes et larges vallées au fond desquelles cou- lent de jolies rivières grossies dans leur cours par une mul- titude de petits ruisseaux descendant en murmurant gaie- ment des collines qui les bornent. Ces endroits magnifiques dorment encore, plongés dans le silence des grands calmes que parfois trouble la voix des tempêtes; longtemps, ils attendront encore, sous la puissante ramure de leurs arbres séculaires, que les pionniers de la civilisation viennent mettre un terme à leur repos et demander à la terre, le grain qui devra nourrir leurs enfants ' Tout en devisant ainsi, nous avançons en gravissant sans (\)Le Jardin, 1897 pages 261, 278, 302, 314, 328, 346 et 362, 1898; pages 15 et 206. (2) Immenses propriétés isolées dans les forêts. cesse. Du reste, le spectacle change a chaque pas; il j a toujours une nouvelle surprise, un intérêt de curiosité qui fait trouver le temps court : ici, c'esl tin impénétrable ta il lis de plantes épineuses, de touffes de Bambous de plus de \ ingt-cinq mètres de haut, des végétaux herbacés et ligneux entrelaçant leurs branches, formant d'infranchissables bar- rières. Il est très dangereux de s'aventurer dans ces épais fourrés, car, outre qu'ils sont infestés de serpents, on risque fort de rouler dans d'énormes trous recouverts < le broussai lie ; ; de plus, le sol est humide et cède par endroits sous les pas; on enfonce souvent jusqu'aux genoux dans la tourbe qui parfois, ne lâche plus sa victime. Là nous entrons dans une étroite gorge laissant a peine passage pour une personne, les montagnes semblent s'être re serrées comme pour nous écraser; d'énormes blocs sur- plombent le sentier et sont comme en suspension au-dessus de nos tètes. Tout-à-coup, l'aspect change : d'un côté, c'est bien toujours la masse rocheuse dressant son flanc à pic, mais, de l'autre, c'est un précipice insondable du fond du- quel monte le bruit d'un impétueux torrent. L'n des phénomènes les plus curieux que j'ai observé est le suivant : de gros nuages blancs (luttent souvent sur les versants des montagnes et les coupent de telle sorte qu'on ne voit que leur base et leurs cimes qui, elles, semblent suspendues dans les airs, le milieu disparaissant derrière les nuages figurant l'horizon. Si vous suivez un chemin tournant et si le vent déplace ces nuages, il s'opère alors un effet d'optique très bizarre, ce sont les cimes qui semblent se déplacer et flotter sur les nues, emportant avec elles l'étrange végétation dont elles sont recouvertes. Souvent aussi, il pleut à la base des montagnes peu éloi- gnées de vous, on voit l'eau ruisseler à leurs pieds sous 1 ombre épaisse des nuages qui les inondent, tandis que le soleil fait, au-dessus, resplendir leurs pics qui semblent s'élancer dans l'azur. R. LOUZIER. •21 mai 1898. (A suivre.) Populus angulata Ait. var. cordata Le but de ces quelques lignes est de faire connaître l'une des plus intéressantes \ ariétés du genre Populus. le P. angu- lata cordaïa. Pourquoi ce bel arbre se rencontre t-il si rarement dans nos parcs et jardins"? Cela tient-il à la fausse dénomination sous laquelleil figure sur les catalogues des pépiniéristes (1)'.' Le Populus angulata var. cordata est. il n'y a aucun doute, une forme du P. angulata comme le dit, du reste. M. Alfred Wesmael. dans son intéressante monographie du genre Peuplier. Cette variété diffère du /'. angulata par les nervures de ses feuilles qui sont généralement vertes — on sait que celles du P. angulatasont roug«s — et surtout par sa très grande rusticité. Le P. angulata, vu sa sensibilité aux grands froids, surtout pendant sa jeunesse, ne convient nullement pour les pays froids ou. du reste, il est peu cultive pour cette raison. Sa variété P. a. cordata, par contre, résiste aux plus grands fjoidsetle terrible hiver de 1879-80 ne l'a nullement affecté; elle pourra donc, dans les contrées où le P. angulata (1) Nous l'avons cultivé pendant longtemps sous le nom de P. cordata, dénomination que nous avons rejetée afin d'éviter la confusion, /'. cordata Hort. étant synonyme du P. tremu- s Mich. (P. grwca Willd.)D'un autre côte, on aurait aussi pu confondre avec P. cordifolixi Burgsd. qui est synonyme : i P. heterophylla L. 22 i LE JARDIN ne peut résister, remplacer très avantageusement ce dernier. Les collections dendrologiq'ues de l'Établissement Simon- Louis frères, à Plantiè'res-les-Metz, possèdent un Popultis angulata cordata que nous présumons âgé d'environ HO ans; il a les dimensions suivantes : hauteur 20 mètres environ ; circonférence à 1 mètre du sol, 2 mètres ; circon- férence près du sol, 3 mètres. Cet exemplaire est femelle et est surtout remarquable par l'abondance de coton qui entoure la graine. Nous n'avons remarqué sur aucun autre Peuplier autant decoton et, quand ce dernier tombe, il forme sut le_sol eomme nu tapis de neige. En somme, nous ne saurions trop recommander cette intéressante variété que nous considérons comme lune des plus belles du genre. Comme ses congénères, le Populus angulata cordata est peu exigent sous le rapport de la nature du terrain, mais il préfère les sols frais et humides. 11 ,i produit une sous- variété nommée P. angulata cordata robusta, que l'Établissement Simon-Louis frères livrera au eommercecette année et qui diffère de sa mère par sa «trois- sance extrêmement rapide. Ce sera, à notre avis, le plus vigoureux des Peupliers, remarquable aussi par la grandeur et l'ampleur de son feuillage. Cette sous-variété nous semble être un métisde Populus angulata cordata et de Populus Eugènci 1 1 1, ces deux arbres se trouvant placés non loin l'un de l'autre dans les collections de Plantières. .KU IX. A propos de Violettes jaunes L'article de M. P. Hariot sur les Violettes jaunes, paru dans Le Jardin (2), nous a beaucoup intéressés, et les ama- teurs du genre Viola regretteront avec nous que la plupart des espèces décrites ou citées ne leur soient connues que par des échantillons d'herbiers, car la coloration jaune est ici un attrait déplus par sa singularité même. Le Viola odorata var. sulfurea a eu. à ce titre, un succès mérité cette année dernière, dû, c'est certain, à soi, coloris jaune chamois, jusqu'alors inconnu dans le groupe des Violettes des 1 saisons. Un point qui a son intérêt à divers titres, sera de savoir si cette teinte particulière se repro- duira par semis, ou si même on n'obtiendra pas nue fleur plus grande et d'un jaune plus franc. La plante donne des graines abondamment, et nous serons fixés d'ici peu à ce sujet, car nous en possédons de nombreux plants de semis. Antérieurement, une espèce à fleurs jaune d'or, le Viola pubcsccns reçue par nos prédécesseurs, en 1893, d'un corres- pondant américain, avait retenu notre attention lors de sa réception. A proposde cette espèce distincte, nous ignorons si le moyen que nous employâmes alors pour propager celte espèce est connu ; voici comment nous avons procédé. Il importe de dire, au préalable, que le Viola /mbescens est fhizoniateux et que le rhizome porte des racines Eàseiculées. Sous nous et ions aperçus que. pendant le I rajet, quelques racines cassées avaient formé, au sommet de la section, un bourrelet. Ces débris de racines furent mis en terre, et des bourgeons ne tardèrent pas à sortir, nous donnant ainsi autant de sujets que de portions de racines stratifiées. Ce procédé, que nous employons du reste encore mainte- (1) Le Populus Eugenei est un Peuplier a croissance très rapide (présumé hybride de P. monililera Ait. X P-Jasligiata Desf.), obtenu par l'établissement Simon-Louis frères, qui en possède un exemplaire âgé de tii ans, ayant 6"ô0 rie circonfé- rence à 1 mètre du sol et plus de 9 mètres près de terre. (2) Le Jardin, 1898, nage 200. nant, méritait à notre avis d'être signalé. D'autre part, l'espèce se reproduit parfaitement et identiquement de semis. En 1893, à notre connaissance du moins et aussi à celle de quelques personnes consultées, le V. pubescens était sinon inconnu dans les cultures françaises, du moins fort rare, et il avait fait l'admiration des visiteurs, au moment de sa floraison, par sa teinte franchement jaune qui le différenciait des autres Violettes. Sa diffusion fut assez rapide. Depuis, en 1896, il nous est parvenu, toujours de l'Ame rique du Nord, quelques pieds à peu près desséchés d'une autre Violette curieuse, citée dans l'article de M. P. Ha- riot. avec cette simple indication: Violette crème En 1X97. le- quelques pieds qui avaient poussé ont fourni une végé- tation vigoureuse et se sont couverts de fleurs d'une belle grandeur, non pas crème, mais jaune soufre. Cette Violette a été présentée par nos soins au Comité de floriculture de la Société nationale d'horticulture de France, le 9 juin dernier, afin d'en connaître la vraie dénomination, mais, aucun de nos collègues du Comité ne put la déterminer. Notre ami Gérôme, professeur île floriculture à l'École nationale d horticulture de Versailles, à qui un échantillon avait été envoyé, nous a fait savoir le véritable état civil de cette Violette crème. Notre plante n'est autre chose que le 1'. striata Ait. nom qui lui convient toutefois moins bien que celui de V. ochroleuca Schw., sous lequel elle a été aussi décrite. Cette dernière appellation possède l'avantage de rendre beaucoup mieux l'idée de coloration. Nous sommes donc en possession de cette dernière espèce, vieille connaissance des anciens jardins, il est vrai, que nous n'avons jamais vue dans les collections. Son mérite réside dans la grande vigueur des touffes, sa floribondité, l'époque à laquelle elle montre ses fleurs (mai-juin) et enfin l'aptitude spéciale qu'elle possède de croître facilement dans les endroits ombragés. En bordures de massifs ou en tapis sous bois, elle sera très décorative. Comme le V. pubescens. le V. striata n'a aucune odeur; sa multiplication est asse/ lente et difficile et ne peut s'opérer que par la division ou par le semis. C'A YEUX et LE CLERC, BIBLIOGRAPHIE I„e Vignoble champenois et l'invasion phylloxérique, par L. Bonnet. — En livraisons à 0 fr. 30. — L'ouvrage com- plet sera vendu 10 francs. — Les souscriptions ou abonnements sont reçus aux bureaux du Jardin et chez M. L. Bonnet, viticulteur à Murigny, près Reims (Marne). Nous avons reçu, dernièrement, les 3', 4° et 5' livrai- sons de cette intéressante publication dont nous avons déjà parlé à diverses reprises. Les deux livraisons 3 et 4 sont exclusivement consacrées à la plantation des boutures et à leur déplantation une fois enracinées. C'est assez dire avec combien de détails sont exposées ces deux opérations, rendues plus claires encore par les 21 gravures très soignées accompagnant le texte. La S" livraison comprend le commencement de l'étude sur le grell'age. Dictionnaire d'horticulture, par D. Bois. Les livraisons 28 et 29 qui viennent de paraitre vont de Nidularium à Pêcher et contiennent, entre autres inté- ressants articles, ceux consacrés aux Nymphcea, Opuntia., Pœonia, Passiflora, Pécher, etc.. Traité des arbres et arbrisseaux, par P, Mouillefert. La 37" livraison de cet important traité comprend la suite et la fin des Pins, les Araucarias, les Cyprès, les Chamce- cyparis, les Thuya, Biota, Juniperns, etc. Influence du sujet sur le greffon, par L. Daniel. — Mémoire extrait du Congrès horticole de 18!)8. Dans cette brochure, M. L. Daniel rend compte de di- verses expériences fort intéressantes qu'il a entreprises pour étudier l'influence du sujet sur le greffon, notamment dans la greffe de l'Aubergine sur la Tomate, du Chou sur l'Alliaire, du Chou sur le Navet, de VHelia.nth.us lœtiflorus sur VHeliauthus annuuset sur V H elianthus tuberosus, etc. LE JARDIN 22? LE JARDIN. - N° 275. - 5 AOUT 1898. CHRONIQUE La faim, dit-on, fait sortir le loup du bois! Elle rend aussi l'homme industrieux et lui fait trouver des aliments là où l'on n'en aurait pas soupçonnés. C est ceque nous mon! re une fois de plus, le Kew Bulletin. Les indigènes du Zùlu- land. dans une périodede famine qni a désolé le pays l'an dernier, mit fait usage de e7 végétaux alimentaires dont 32 ne paraissaient pas avoir été utilisés dans ce buf essen tiellement utile, jusqu'à ce jour. < >n trouve, dans la liste dressée à Kew, les plantes les plus dissemblables, des Strtjchnos, des Hypoxis, des Lantana, des Seilles, des ' tp/rioglossum, des Aloès, des Celosia, etc., et, à coté d'elles, le vulgaire Laiteron el la Morelle noire. < ,js 37 plantes appartiennent à 23 familles différentes et à une trentaine degenres,dont 3 ne sont pas représentées dans la Bore euro- péenne, celle dess Loganiacées, des Olacinées et des Corn- mélinacées. * l'n physiologiste, M. Corbett, vient défaire d'intéres santés expériences sur les boutures de Pommes de terre. Les tiges, coupées à environ (t'"12ile leur sommet, s'enracinent très facilement et donnent des tubercules qui naissent à la surface des sections, en même temps que les racines, ou bien à l'aisselle des feuilles. Ce dernier cas est le pins fréquent. I .es tubercules une fois arrivés à maturité, racines et tiges dépérissent ; quant à eux, ils présentent toutes les propriétés ils tubercules normaux. Malheureusement, ils ne sont réellement que .les diminutifs de tubercules et leur utilisa- tion ne vaut pas qu'un s'attache à leur production. La bon ture des l'ouïmes de terre non est pas moins intéressante an point de vue de la théorie. Tous ceux qni s'occupent de botanique savent quels sont les immenses services que peut rendre un herbier. Linné, le grand législateur des sciences naturelles, n'a-t-il pas dit qu'un herbier était préférable à la meilleure des figures"' Et il avait mille fois raison. Sait-on quel est le premier botaniste qui a confectionné un herbier"? Ce serait l'anglais Falconer, dont l'herbier date de lô2:i ; puis Aldrovandi réu- nit 5.000 espèces ; Césalpin, en 1ôti3, qui a laissé son nom au genre Cesalpinia, revit encore avec son herbier qui existe de nus jours au Muséum de Florence. D'intéressantes observations ont été faites au Mexique par un élève du Muséum, M. Seurat. Elles ont trait à la pollinisation des Cactées. Dans les Opuntia, les ëtamines sont facilement excitables el très mobiles; les Heurs res tent longtemps épanouies el c'est sous l'influence des insec tes. des abeilles particulièrement, que les étamines excitées se rabattent sur le style. Dans les Cercns, les choses s,. passent tout autrement. Les fleurs sont fugaces, se ferment 12 heures au plus après leur épanouissement el paraissenl alors llétries. La fermeture des pétales rejette mécanique- ment les ëtamines vers le centre de la Heur, et le dépôt de pollen sur le stigmate en est la conséquence. Dans le cas des CereiiSj la fécondation par transport de pollen, opéré par des insectes, n'existe pas ou bien n'a lieu que tout à fait incidemment. Les oi.-caux. comme les humain.-, sont susceptibles d'ac- quérir de mauvaises habitudes. C'est ainsi qu'en certaines régions, les moineaux se sont ingéniés à déchirer les fleurs des Crocus, à le- mettre en pièces, même avant leur Complet épanouissement. Dans d'autres localités voisines, les Sa- f ni us sont, e plètement épargnés. Ils ont trouvé, dans le premier cas, que les Heurs de Crocus renfermaient une matière agréable, qu'ils n'ont pas encore remarquée ail- leurs. Il serait intéressant de voir si cette nouvelle habi- tude locale devient générale et si tous les moineaux man- gent les fleurs île Crocus. \u lendemain des fête de Michelet, il n'esl pas sans intérêt — en tout cas il est d'actualité, — de signaler le Cèdre de la Haute Forêt. C'est presque dans nu faubourg de Xantes, que le plus philosophe des historiens de notre époque était allé, accablé de tristesse, chercher la paix du eieuret le calme de l'esprit, au lendemain du coup d'Etat de Décembre. Dans |e petit domaine du sage, existait un superbe Cyprès, à l'ombre duquel cuit été pensées quelques pages de 1 Oiseau. Hélas, l'arbre historique est frappé mor- tellement ; il n'est plus que du bois mort qui va être tran formé en support de kiosque aérien. Michelet avait le pres- sentiment de ce qui devail arriver quand il disait : « Mon Cèd î-e vit-il"? Je ne sais. Les architectes ont la haine des arbresen ce temps. » Que dirait-il maintenant, s'il voyait les hécatombes d arbres auxquelles 'les architectes barbares se 1 ivrent de tous côtés '.' * * * On a indiqué bien des procédés de destruction du ver gris de la Vigne et les résultats n'ont pas souvent répondu aux expériences. Il parait, cependant, que les remèdes sui- vants sont infaillibles. On enfouil des chiffons gras imbibés de pétrole, qui ont en même temps le grand avantage de détruire le ver blanc On allume le s,,ir des feux de paille. auxquels viennent se brûler les papillons. Mais il parait que le meilleur des destructeurs es| le crapaud. I n seul de ces peu gracieux batraciens, avale, par nuit, de su à 100 vers gris. Le crapaud vit en moyenne de vingt à trenteans. Un petit calcul permet de s'imaginer quelle énorme quantité d'ennemis il est capable de supprimer. Il serait donc prati- que d'introduire des crapauds dans les Vignes, de disposer des abris et îles fossés pour favoriser leur reproduction el de nourrir, pendant quelque temps, les jeunes têtards qui, sans cela, se mangeraient entre eux. * * * Aimez"-vous les Haricots? Si oui, n'allez pas au Klon- dvke. En ce singulier pays, où l'on meurt de misère et de faim à-côté d'un las d'or, sur un s..| qui contient 120 gram mes d'or par mètre cube de terre, il ne fait pas bon man- uel .les Haricots. La portion de cet intéressant légume, ne vaut pas moins d'un dollar, suit cinq trains. Un repas complet, dans le grand restaurant de Dawson-City, ne peut guère se faire à moins d'une demi once de poudre d'or. Il est \ rai qu'on gagne communément deux cents francs par jour. Et dire qu'on s,, plaint de la cherté' des vivres et du prix élevé du pain ! L'Heucherasangiiinea a fait sensation lors de son appa- rition et. de fait, il est à peu près impossible de r trer dans le règne végétal, un plus beau coloris rouge. I roi ë avec le Tiarclla purpurea, il a donné naissance à nn<- jolie plante, rustique, très ornementale par ses feuilles qui sont luisantes, rouge-bronzé pendant leur développement I ne seule touffe peut donner jusqu'à U> hampes couvertes de Ces dernières ont le calice rose carminé clair à p.. in les plus foncées ; les pétales sont petits, blanchâtres : i... ëtamines rouges sont inclus,... Quel nom lui donner"? Faut il en faire un Tiarclheuchera ou un Heuchcradarella ' Ca m'est égal. P I1ARIOT. LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Légion d'honneur. —A l'occasion de l'inauguration des prisons de Fresnes-les-Rungis, le 19 juillet, la croix de chevalier de la Légion d'honneur a été remise à M. l'aul Vincey, ingénieur-agronome, professeur d'agriculture de la Seine. Mérite agricole. - A l'occasion île la distribution des récompenses de l'Union française de la jeunesse, le 2-1 juil- let, la décoration 'le chevalier du Mérite agricole a été remise à : MM. Gourlot (Alphonse), administrateur du journal Le Jardin, professeur d'horticulture à l'Union française de la jeunesse. Morgan D (Armand-< yr-Marie), professeur de chimie agricole à l'Union française de la jeunesse. Par décret en date du 25 juillet, ont été promus dans l'ordre du Mérite agricole . MM. 1" Au grade d'officier. Berdin (Henri-Alexandre s sous-chef de bureau au Mi- nistère de l'Agriculture. Bernard (Adrien), directeur du laboratoire agronomique de Cluny (Saône-et-Loire). Couston (Pierre), horticulteur à Marseille, président de l'Union horticole des Bouches-du-Rhone. Degrully (Jean), professeur à l'Ecole nationale d'agri- culture de Montpellier. Dela\ ier (Eugène), horticulteur-fleuriste à Paris. Deloncle (Charles), directeur du journal l'Agriculture \ ouvelle. Gitton (Thomas-Jacques), professeur d'arboriculture de la ville d'i irléans. Henry (Louis-Armand), chef de culture au Muséum et professeur a l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles. Lecointe (Amédé), pépiniériste à Louveciennes. Leroy (Isidore), horticulteur à Armainvilliers. Porte (Arthur-François), directeur du Jardin d'Acclima- tation du Bois de Boulogne. Ringelmann (Maximilien j, professeur à l'Institut national agronomique. "s au. lard (François), sous-chef de bureau au Ministère de l'Agriculture. Treyve (François), horticulteur à Moulins. Tore (Asciscle-François-Pierre). commis au Ministère de l'Agriculture. MM. 2° Au grade de chevalier Ala/ard, commis au Ministère de l'Agriculture. André (François, Pascal, Aimé), vice-président de la So- ciété d'horticulture de Saint-Lô. Belin (Auguste), horticulteur à Beaune. Bknard (Paul), commis auxilliaire au Minitsère de l'Agri- culture. Bercer (Emile-Joseph), jardinier-tleuriste à Bourg. Berteaux (Alphonse) , jardinier-maraicher-lleuriste à Dôle. Blanchard (Théodore-Thomas), directeur de l'école de grelïage du Pallet. Boizat Etienne), secrétaire général de la Société d'horti- culture de Vichy-Gusset. Boudei (Désir), horticulteur à Angoulème. BotîSsARn (Paul-Emile), grainetier à Chartres. Bouteilly (Alexandre-Henri), horticulteur a Nice. Boi ii'eai (Jean), pépiniériste à Nice. Brosserok (Justin-Isidore), secrétaire de la Société d'hor- ticulture de Chartres. Busigny (Edouard-Victor), architecte-paysagiste à Paris. Carre (Louis-Antoine), horticulteur à Saint-Julien près Troyes. i assarini, professeur départemental d'agriculture de la -arthte. l i \rpi Louis-Joseph), président de la Société d'horti- i ulture et de viticulture d'Epinal. nverset (Charles), horticulteur à Baume-les-Dames. Couturier (Emile), horticulteur à Chatou. Darcq (Ferdinand), jardinier de la ville de Provins. Delarvje (Félix-Alexandre,, horticulteur a Ste-Adresse. Delhomme (Jean), jardinier à Autun. Denis (Charles), pépiniériste à Angers. Detriché (Charles), arboriculteur â Angers. Diard (.Joseph), jardinier chef du Jardin des Plantes de Nantes. Doci.KANs (Maxime-Ernest), industriel à Cliehy. Dctey-Harispe (Adrien-Marie), directeur du journal l'Agriculture Moderne. Famechon (Georges-Pierre), rédacteur au Ministère de l'Agriculture. F'ontaine (Amand-Joseph-Marie), commis au Ministère de l'Agriculture. Faire (Jean-Baptiste), horticulteur à Limoges. Fouché (Paul), cultivateur-herboriste à Iloudan. Gardia, horticulteur à Lorient. Gatdois (Louis- Joseph), vice-président du Syndicat cen- tral des primeuristes tramais. Geneac (Guy-Francisque-Augustin-Henri), rédacteur au Ministère de l'Agriculture. Grayereau (Augustin), hortieulteur-grainier à Neauphle- le-Château. Guérin (Léon-Jules-Victor,\ commis au Ministère de l'Agriculture. Hautin (Frédéric-Jean-Marie), horticulteur à Lambé- zellec. Jourdain (Louis-Charlemagne-Georges), professeur d'a- griculture à Montreuil-sur-mer. JoivET (François), professeur départemental d'agriculture du Jura. Lagatu, professeur à l'École nationale d'agriculture de Montpellier. Lebqeuf (Henri), industriel à Paris. Leprince, horticulteur à Contlans-Ste-IIonorine. Mme Vve Lizk aine, horticulteur à Nantes. Lo/.É (Louis-Albert), commis au Ministère de l'Agriculture. Marre (Eugène-Antoine), professeur départemental d'agri- culture de l'Aveyron. Martinet (Auguste), horticulteur-pépiniériste à Chàtel- lerault. Millet (Armand-Joseph), horticulteur à Bourg-!a-I!eine. Molard (William), rédacteur au Ministère de l'Agriculture. De MoNiiENAiiii, délégué général de service du phylloxéra dans le Sud-Ouest. Pabst (Camille), secrétaire de la rédaction de l'Agricul- ture moderne. Perrier (Charles), pépiniériste à Sennecy-le-Grand. Pili.ion (Jean-Joseph i, professeur-adjoint à la Société d'horticulture de l'arrondissement de Valenciennes. Pouzergues (Jean-Pierre), pépiniériste-horticulteur à Cahors. Ragot (Jules , jardinier en chef de la Société d'horticul- ture du Mans. Ramart (Emile-Elisée-Octave), président de la Société d'horticulture, de botanique et d'agriculture de Beauvais. Recoura (Albert), directeur de la station agronomique de Dijon. Renoc (Joseph), pépiniériste à Ancenis. Thiéry (Constant-Albert), commis au Ministère de l'Agri- culture. Trenouier (Pierre-Anicet), pépiniériste à Meynes. I'riiun père, horticulteur à Clamart. Vacherot (Henri-Marcel), horticulteur, secrétaire de la Société nationale d'horticulture de France. Vaquin (Louis), horticulteur, vice-président de la Société d'horticulture de la Seine-Inférieure. Vidau (Joseph), jardinier à Saint-Remy. Vivien (Félix), marchand-grainier àSeurre. Wei.ker (Jacques), horticulteur à la Celle-St-Cïoud. A l'occasion de la célébration du centenaire de la Société d'agriculture de la Marne, le lit juillet dernier, la décora- tion de chevalier du Mérite agricole a été conférée à : M. Kenl Lemoine, horticulteur à Chàlons-sur-Marne. Nous sommes particulièrement heureux de trouver dans cette liste les noms de M. A. Martinet, père de nuire direc- teur qui se plaît à rappeler souvenl qiie son père fui son premier maître en hcirticulture.de M. A. Gourlot, admi- nistrateur du Jardin, ancien élève de l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles, professeur à l'Union française de la jeunesse, et de nos excellent: collaborateurs MM. L Henry et Ch. De!onele. A tous, nous adressons nos plus vives félicitations. Ecole d agriculture coloniale de Tunis. — Le concours d'admission à l'Ecole d'agriculture colonial'- de Tunis aura lieu les 12 et 13 septembre prochains, à huit heures du matin, dans les villes ci-après, au choix des can- didats : A Tunis, dans l'une des salles de l'école ; A Alger, Constantine. Oran. Angers, Bordeaux. Lyon, Nancy et foulouse, à l'Hôtel de la Prélecture ; ■LE JARDIN A Paris, a l'Institut national agronomique, 16, rue Claude Bernard. Les candidats sont invités à adresser, sans retard-, leurs demandes d'admission, accompagnées des pièces justifies tives, à M. le Directeur de l'Agriculture et du Commerce, à Tunis. Des programmes des conditions d'admission sont envoyés gratuitement à toute personne qui en t'ait la demande. Les colis postaux pour la Russie. Depuis le 1" ('durant, îles colis postaux ne dépassant pas le poids de 5 kilog, peuvent être échangés entre la France et la Rus- sie d'Europe, y compris le grand duché de Finlande et le ( 'aucase. Les taxes à payer, pour I affranchissement de ces colis, sont ainsi fixées selon le lieu de dépôt : gare de France 2 fr. 25; agence du port d'embarquement en Corse mi en Algérie. 2fr. 50 : gare ou agence à l'intérieur de la Corse ou île l'Algérie, 2 fr. 75; agences maritimes françaises an Maroc. :i fr. 25; agences maritimes françaises à Tripoli de Barbarie et bureaux de poste français en Turquie, 3 fr. 75 ; bureaux de poste français à Zanzibar. 1 fr. 75 ; bureaux de poste français à Shang-Haï, 5 fr. 75. Tour la France, la Corse et l'Algérie, le droit de timbre de 0 fr. 10 n'est pas compris dans ces taxes. Ces colis peuvent être expédiés avec déclaration de valeur, jusqu'à concurrence de 500 francs, moyennant un droit additionnel d'assurance de 0 fr. 25 par 300 francs ou fraction de 300 francs, pour les colis originaires île la France continentale et de II fr. 35 pour les provenances ,1c I Algérie. École municipale et départementale d'arbori culture. — Un concours pour l'admission de quatre apprentis-élèves aura lieu à I Ecole municipale et départe- mentale d'arboriculture, d'alignement et d'ornement. 1 bis, avenue Daumesnil, à Saint-Maudé (Seine), le 30 sep- tembre prochain, à S heures du matin. Les candidats de\ ront être français et habiter Paris ou le département de la Seine; ils devront être âgés de 11 ans accomplis, à la date du 30 septembre 1898, présenter les conditions d'aptitude physique aux travaux horticoles, cons- tatées par une visite médicale, et avoir obtenu le certificat d'études primaires. Les candidats devront se faire inscrire au Secrétariat de l'Ecole, 71, route de Sainl-Mandé. à Saint-Maurice (Seine), de III heures à 5 heures; ils trouveront là tous les rensei- gnements nécessaires. Les importations de fruits et de légumes en Angleterre. — Les importations de fruits et de légumes en Angleterre, pendant le mois de juin, nous dit le Gardc- ners' Magasine du 16 juillet, ont été les suivantes : 17.211 boisseaux de pommes, au lieu de 66.669 boisseaux en juin 1897; les importations de ces fruits, pour les six premiers mois de 1898, n'ont atteint que 911.828 boisseaux, au lieu de 2.019. 106 boisseaux pendant les six premiers mois de 1897. Les importations de cerises ont augmenté : 166.017 bois- seaux au lieu de 158.039, en juin 1897. Les importations de raisins ont également augmenté en quantité, ayant été de 5. OIS boisseaux au lieu de 1.469 en juin 1897, mais ont di- minué de valeur. Les importations de prunes ont diminue' : il. 5 13 boisseaux au lieu de 1 1.773. Les importations de l'ouïmes de terre ont beaucoup aug- menté, elles ont atteint 1,533.371 quintaux, dont 443.372 quintaux provenant de France, 72.039 d'Allemagne, 870.235 des iles de la Manche et 1-17.838 des divers autres pays Les importations d'Oignons ont également notablement aug- menté, elles ont été de 388.716 boisseaux pour juin et de 2.432.849 boisseaux pour les sjx premiers mois de cette année. La récolte des fruits en Amérique Le Garde- ners' Maga2incd1mna.it, dernièrement, d'après un corres- pondant de l'Ontario, les renseignements suivants sur p, récolte des fruits en Amérique : Les groseilles à grappes pro ttent une légère récolte. Les groseilles à maquereau sonl lionnes, avec une tendance à se gâter. Les Lombard. Bradshaw et quelques autres prunes ont mal réussi. La Reine Claude et quelques autres varié tés promettent une récolte partielle. V.u résumé, la récolte ■ le. prunes, dans la région, est. inférieure de deux tiers à celle de l'an passé. I.a récolte .les cerises n'esl pas égale àcellede 1S97. mai les fruits présentent un bel aspect. Les pommes promettent niais il est encore trop loi pour émettre une opinion sur le résultat. Les ravages des chenilles n'excèdent pas la moyei ordinaire. Les pêchers oui étégravemenl atteints parles insectes: en plusieurs endroits, ils mil été entièrement dé- feuillés, ce qui influera certainement beaucoup sur la ré- colte. Exposition internationale d'horticulture de Lyon. — Nous croyons devoir informer nos lecteurs, qui désirent prendre part à l'Exposition internationale de Lyon, qu'ils ne doivent pas confondre l'Exposition horti- cole avec le Concours régional agricole. Tout en étant an- nexée au Concours agricole cl devant être, pour ainsi dire. dans la même enceinte que lui. ce qui permettra à tous les visiteurs, sans avoir à payer aucun supplément, de visiter l'horticulture et l'agriculture, l'Exposition horticole en est séparée et jouit d'une organisation particulière. Les demandes pour prendre pari à l'Exposition horticole ne doivent donc pas être adressées au Ministère de l'Agri- culture, comme pour le Concours agricole, mais bien au Président de l'Exposition d'horticulture, 16, rue d'Algérie, à Lyon, avant le 20 août, dernier délai. Les demandes de programmes doivent aussi être faites à cette même adresse. Plantes et graines du Brésil. — Notre collabora leur, M. 11. Louzier, dont nos lecteurs ont pu suivre avec intérêt les Causeries sur le Brésil (1), vient d'arriver en France avec un stock de plantes vivantes (principalement des Orchidées) el de graines originaires du Brésil. M. Louzier se propose de retourner, dans quelques mois, dans l'Amérique du Sud, d'où il continuera à envoyer en France les plus beaux spécimens du règne végétal. L'Exposition d horticulture de Chàlons sur- Marne. — Lors de la célébration du centenaire de la Société d'agriculture de la Marne. le 9 et 10 juillet dernier a eu lieu, à Châlons-sur-Marne une exposition d'horticul- ture à l'occasion de laquelle, ainsi que nous le disons plus liant, M. René Lemoine, qui l'avait organisée, a reçu la croix de chevalier du Mérite agricole. Les principales récompenses cul étédécernées à M. Cli. Ballet, de Troyes, un diplôme d'honneur pour ses publi- cations horticoles et une médaille d'or pour une collection de L'oses; à M . .1 . Dauvissat. jardinier chef île M. Chandon de Briailles, un diplôme d'honneur pour des Caladium; à M. Raffiti, jardinier de la Préfecture, une médaille d'or pour diverses plantes fleuries; à M. Picart, jardinier a Chàlons, une médaille d'or pour légumes, etc.. Concours de plantes fleuries de saison. Rap- pelons qu'un concours de piaules fleuries de saison : Phlox, Reines-Marguerite, Fuchsias, Bouvardias, Cannas, Monfc- brétias, Zinnias, Lis, Glaïeuls, etc.. doit avoir lieu, les 11 et 12 août prochains, à l'Hôtel de la Société nationale d horticulture de France. Ce concours sera public et gratuit le jeudi 11 août, de d heures du soir, et le vendredi 12 août, de 9 heure- du malin à 6 heures du soir. (1) X'oir a ce sujet Le Jardin, 1897, n'- jr.il a 259, payes 26t. l',i 30-'. 314. -lis, 346 et 3«2 ; ÎSUV n" 261 et 27o à 275, pages 13, 2 LE JARDIN Ecole pratique d agriculture et d'horticul- ture cTAntibes. — Les examens d'admission à I Ecole d'agriculture e1 'I horticulture d' Vntibes (Alpes-Mari I imes) auront 1 i« »n à Nice, le5 octobre prochain. L'enseignemeni de l'Ecole, qui comprend un jardin floral de plusieurs hectares où toutes les cultures de la région sont représentées, et une vaste installation de tous cotés, sont abondamment garnis, sur une certaine longueur, de petites grappes pendantes de fleurs blanches. Lorsqu'elles sonl dans toute leur beauté, les plus longues tiges forment de véritables guirlandes de rieurs. Le Spircea flagelliformis, ajoute notre confrère bien que connu sous ce nom depuis longtemps dans les jardins et chez les horticulteurs, est maintenanl considér mine synonyme du .V. canescens ou encore comme variété de ce dernier, originaire de l'Hymalaya, 1res variable et dunt les -\ uonymes sonl nombreux. BIBLIOGRAPHIE EXPOSITIONS ANNONCÉES Dijon. — Du 15 au 18 septembre 1898. — Exposition spé- ciale de fruits, organisée par la Société d'horticulture et île viticulture de la Côte-d'Or. — Adresser les demandes à M. Albert Pingeon, secrétaire de la Société, cours des Pom- pes, llôtel-de-'v'ille, à Dijon (Côte-d'Or), avant le 1 septembre. Arras. — Du 13 an 15 novembre 1898. — Grande expo- sition internationale de Chrysantiii mes, organisée par la Société artésienne d'horticulture. — Adresser les demandes à M. A. Demay-Taillandier, président de la Société, S, place Victor-Hugo, à Arras (Pas-de-Calais), avant le 1" novembre. Nantes. — Du. 1" au 3 octobre 1898. — Le programme envoyé antérieurement comportait une erreur de date. C'est du 1" au 3 et non du 3 au 5 qu'aura lieu l'Exposition orga- nisée par la Société des horticulteurs de Nantes. Ces Clématites, Chèvrefeuille-*, Iîig;none«, Glycines, Aristoloches et Passiflores, par G. Boucher et o. Mottet. — Un vol. de IC4 pages avec 30 figures. — O. Doin et Librairie agricole, éditeurs. - Prix : 2 francs. — En vente a la Librai- rie horticole du Jardin, 167, boulevard St-Uermain, a Paris. L'historiejue et la description botanique des nombreuses espèces et variétés de ces belles plantes grimpantes, Clé- matites. Chèvrefeuilles grimpants, Bignones. Glycines, Aristoloches, etc., forment dans cet ouvrage des chapitres très intéressants et fort utiles à consulter tant au point de vue botanique qu'au point de vue horticole. Mais il ne faudrait pas croire pour cela que la partie en Murale ait été négligée; bien au contraire, elle y est lon- guement traitée et nous y trouvons, notamment pour les Clématites, de nombreuses pages très détaillées et fort ins- tructives sur la culture en pots, sur le forçage, sur la mul- tiplication, sur la fécondation et sur les insectes et mala- dies à combattre. C'est, en résumé, un ouvrage fort bien compris et très documenté sur ces remarquables plantes grimpantes. Caladium, Aiithuriiim. Alocasia et autres Aroiflées de serre, par Jules Rudolph. — Un volume de 222 pages, avec 22 figures. — O. Doin et Librairie agricole, éditeurs. — Prix : 2 francs — En vente à la Librairie horticole du Jardin,lB1, boulevard Saint-Germain, à Paris. « En prenant comme titre le nom de trois genresde plan- tes connues et admirées de tout le monde, explique M. Jules Rudolph dans sa préface, nous avons voulu indiquer que cet ouvrage est moins un traité sur les Aroïdées que la description et la culture des plus beaux végétaux de cette famille. » Et ce programme est parfaitement rempli au cours de cet ouvrage; la" culture de nos plus belles Aroïdées exotiques, depuis celle des nombreuses espèces et variétés ornemen- tales à'Anthurium à Heurs et à feuillage, des Caladium et des Alocasia,, jusqu'à cellcdes plus rustiquesAnior/i/iop/ia/"- lus et Colocasia pouvant orner nos jardins en été, en pas- sant parles Pothos, les Philodendron, les Dieffenbachia et tant d'autres belles Aroïdées de serre, y est traitée bien explicitement avec force détails pratiques. Deux listes, l'une comprenant les espèces pouvant être cultivées l'été en plein air. sous le climat de Paris, l'autre donnant les noms de celles aptes à décorer nos appartements, complètent cette étude fort bien présentée. Plan «le l'Exposition universelle plages de l'Océan. - 51* lascicule: prix : 0 fr. 50. — En vente au bureau du Journal et a la Direc- tion de France-Album, 51, cité des Fleurs, à Paris. Le numéro 51 de France- Album est consacré à l'illus- tration de la partie du département de la Loire-Inférieure (arrondissement de Saint-Xazaire) baignée par l'Océan. Qui ne connaît au moins de nom : Pornichet, Le Pouliguen, La Baule, Le Bourg de Batz, Le Croisic, ces charmantes plages qui se suivent sans interruption depuis Saint-Nazaire. Les 56 vues, notice et carie de l'Album les reproduisent fidèlement, ainsi que les costumes très curieux de Batz et l'ancienne ville de Guérande qui a conservé presque in- tact son caractère du moyen-âge. == LK JAHDIN 229 CHRONIQUE FLORALE 4 juillet. — Une nouvelle fête des fleurs : le Longchamps- Qeuri. C'est la parade fleurie des automobiles, cette fête des Meurs 1 1 u î en clôl are I exposition. Fig. HO. — Voiturette automobile fleurie. (D'après un.- photographie prise ..u Longchamps fleuri, I Le matin de cette fête, le eiel était brumeux, aussi avait- on quelques craintes pour sou succès; mais quelques rayons de soleil dissipèrent la brume el firent mettre au travail de nombreux fleuristes qui, en un clin d'œil, garnirent les automobiles, avec une activité fébrile. Dès lors, l'effet de ces voitures fleuries, évoluant autour du grand bassin des Tuileries en atten- dant le départ, esl ravissant. Une centainede voiturettes, automobiles et motocycles, à qui l'on remet bannières et cocardes réunis. A nu/'1 heures, le signal du départ donné, et, au milieu d'une doubl baie de cirrieux, les voitures mon - tent l'Avenue des Champs-Ely- sées, puis se dirigent vers les lacs pourensuite faire le tourde Longchamps, par l'avenue du Bois. Nous sommes heureux de pouvoir reproduire, d'après des photographies instanta- nées, deux de ces voitures fleuries; d'autant plus heureux que, nous te- nant au courant de l'actualité, Le ./itnlin est le premier journal hor- ticole français, peut-être même premier des journaux horticoles, à don ner des ligures d'automobiles fleuries. Parmi le dédale des voitures, noté au passage: la char- mante voiturette (fig. 9(3), conduite par une fillette. Mlle Yvonne Ravenez. et entièrement enguirlandée de Roses Soutenir de la Malmaison. d'Œillets et à' Anthémis, avec quelques feuillages appropriés, le tout noué de rubans, les ues dissimulées par les mêmes fleur: et les lanternes rem- placées par deux bouquets r N très légers. Tout à l'ait charmante la «Delahaj le M. Lemoine, d'où retombe en ca cade des rameaux de Lierre, parsemés de Rleuets, d'Œillets, 'I Anthémis, d où s'élancent ces grappes, d'un bleu m doux, des Pieds il Uouettes. Les roues dispa- raissenl dans les rubans. J'entends dire près de moi, que Mme Lemoine a décoré elle-même sa voiture. Tous nos mpliments, qui s,, ut bien mérités. En tête, est la voiture du Journal des Sports, entièrement rose, des Roses pâles, des Œillets rose tendre, des rubans ro es et o\e< bannières roses! Le ehar de la Presse n'est pa moins joli. Et la voiture de M. Louis Mors, entièrement lissée de fleurs blanches, n'est-elle pas la voiture nuptiale lemain '.'... Lu dôme est enguirlandé d'Œillets blanc, luises blanches tapissent la voiture, le conducteur et i lame qui l'accompagne sont tout de blanc habillés el tout 'le blanc 11' uris '.... Le jeune Fernand Ravenez conduit une voiturette, dont tentes les pièees, jusqu'aux moteurs, disparaissent sous les urs. Sur une autre voiture, sont semés, régulière- ment disposés, une multitude de petits bouquets, lies Anthémis et 'les Hortensias, et, derrière eux, une superbe corbeille de Roses et d'autres fleurs, telle est la décoration de la voiture de M. D. Auger Ensuite, voilà uni' voiture disparais- sant mius les panicules d'Hortensias: bleu, ruse, blanc, dune teinte tellement pâle, tellement atténuée qu'elle attire tous les regards. Celle de M. Achdeaeon, toute fleurie de Lis blanc, d'Œillets, de Roses et. sur le .lovant, une corbeille des mêmes urs, toute parsemée de (ira mi nées, en dissimule la di- rection. D'un flou délicieux, une vision charmante est la voiture de M. Legrand, toul en Heurs pâles, nouées de rubans pâles : Hortensias et Pieds d'Alouettes vivaces. Ravissante et ayant beaucoup de chic, l'automobile de Fig. 97. — Automobile fleurie. CD'aprê3un phol [ra i I urt. I M. Georges Richard (fig. 97); toute bordée de fleurs; des guirlandes retombent en méandres en avant, des Rosi 230 LE JAHDIN d'autres fleurs recouvrent les gardg-roues, la lanterne d'a- vant, el nu joli bouquet à chaque coin, met là sa silhouette. Combien et combien encore de voitures seraient à citer, telle celle de M. Budeaux toute fleurie d'Anthemis, for-; niant, avei des branchages, comme un dôme de fleurs. M. Plumard, dont la voiture est parsemée de petits bouquets, tandis qu'en avant ci en arrière des gerbes élancées remplacent les lanternes, a placéàl uvanl un revolver, -le revolver dont M. Hugues le Roux menaçail les conducteurs d'automobiles — niais un revolver pacifique et... tout en Bleuets. Le voilà bien le scepticisme parisien ! Cette première grande fête Mes Meurs îles automobiles, dont l'idée lut lancée par quelques chauffeurs, voulant cap- tiver le toul Paris mondain par l'élégance de leurs véhi- cules fleuris, lui organisé par le Journal des Sports. On a montré là que l'automobile se prêtait admirablement bien à l'ornementation florale: les fiffes silhouettes des fleurs et .les feuillages lui apportait l'élégance qui, parfois, l'ait défaut. Et, désormais, « le Longcharàps-fleuri » sera la Fête des Meurs des automobiles, comme le corso fleuri de l'a- venue îles Acacias l'est pour les « hippomobiles » ; c'est une belle journée de plus au calendrier Mes fêtes Morales pari- siennes ! * » Les essais Me concoursile bouquets et de gerbes, institués pour les .lames à quelques expositions d'horticulture, ont été couronnés de succès. Il ne pouvait en être autrement, puisqu'ils constituent connue une école ou, tout au moins, useignemenl de l'art des compositions florales. Puisque les faveurs îles Manies leur sont acquises, on ne de\ rail pas en rester là. Aujourd'hui que le Chrysanthèi si à la mode el que eetie lleur nationale japonaise décore, en novembre et en décembre, aussi bien des salons les plus somptueux que les appartements les plus modestes, ne pourrait on pas ins- tituer Mes coi ui's. pour les amateurs, cl npositions Morales en Chrysanthèmes ? Je ne Monte pas uii seul instant du succès qu'ils obtiendraienl ; on pourrait juger ainsi comment les Manies comprennent l'arrangement Mes Meurs Me ( 'ln'\ saulliénies. ( ' est ii la Société nationale Mliori iculure de France, lors de son expos il ion de Chrysanthèmes, toul aussi bien qu aux sociétés i hr\ sanihéniistcs, lors des expositions qu'elles orga- nisent dans diverses villes, de ttre cette idée en pratique. Puisqu'elles l'ont en sorte de répandre plus encore la mode el la culture Mes Chrysanthè s, elles ne sauraient mieux faire que de ranger ainsi Les Marnes sous leur bannière, ce qui pourrait être pour elles un élément de succès. Cela n'ex- cluerail certainement pas les fleuristes. Mont les composi- tions sont lai les Mans un tout autre ordre d'idées. < '■■ serait un enseignement de 1 utilisation de ces fleurs, et un ensei :ne nient qui iiieitraii au grand jour plus d'une chose inatten- due et originale, surtout que là seraient employés, aussi bien des gros que des petits Chrysanthèmes, des Chrysaii thèmes à Meurs simples que d'autres à lleur-- doubles. - K En toutes circonstances, les fleurs viennent rehausser les ma ni lest al ions. C'est ainsi que, le 13 juin Mer nier, a eu lieu, à .New York, la Fête Mes Vétérans, qui est quelque chose comme la Fête des Morts en Eur ipe, mais la Fête des Morts militaire, La statue Me Lal&yette avait son socle entière- ut dissimulé par Mes plantes el Mes fleurs, au-dessus .lesquelles iloftaieni le drapeau américain el le drapeau i mçais passés dans une couronne d'Immortelles Au\ fêtes Mu centenaire Me Michelet, les 12 el 13 juillet. il mi également répandu nue profusion M.- fleurs tre sées i réunies en bouquets au pied ou monument de ce philanthrope, et. en son butineur de fleurs encore ■ ii au Panthéon. Plus récemment, le lti juillet, les journalistes d'Anna- polis ont envoyé à l'amiral CerVera, lors de son arrivée, un magnifique bouquet de fleurs rouges et jaunes, noué par un ruban rouge, bleu et blanc. Enfin, le 17, unr bataille Me Heurs lut organisée, à Rouen, au profil Mes naufragés Me la Bourgogne. i 93 juillet. -- Délicieux à voir le marché aux Heurs des Halles, parcelle radieuse matinée d'été. C'est un fourmil- lement et un brouhaha indescriptible, un murmure cons- tant d'offres. Les marchands sont nombreux et c'esl le triomphe « Mu Paris », le t riomphe Me ces fleurs écloses sous verre ou en plein air, dans Paris même nu Mans la ban- lieue. A L'heure OÙ j'y arrive (six heures), la vente est très accentuée, car c'esl sat li. un Mes plus forts jours Me vente; aussi les fleuristes sont-ils nombreux. Voici, à gauche, dans la galerie, le coté Mes « foreeurs », Mes personnes bien connues par leurs prénoms, des fleu- ristes qui, en hiver, apportent les beaux Œillets, les Roses Me choix, les l.ilas, les Houles Me neige, etc., et qui, en ce moment, étalent les grappes aux longues tiges des Tubé- reuses doubles La Perle aux senteurs enivrantes: sen- teurs embaumées et captivantes Mes fleurs et senteurs acres Mes autres produits, dont les pavillons Mes Halles regorgent, qui se mélangentet que l'on nomme les « odeurs de Paris ». A côté Mes Tubéreuses, ce sont Mes Roses Me choix, épanouies sousverre pour la plupart : Ulrich Brunner, les « Brunner » ; Captàin Christy, les « Christy » : Paul Néron, les « Paul »,- Souvenir delà Malmaison, les« Souvenir ».■ GènèralJac- queminot, les «Minot»; etc., toutes Roses dont les mar- chands et les fleuristes ont, Mù abréger ainsi les noms. Aussi, ehers lecteurs, si vous voulez acheter des fleurs, sachez les demander par le nom qui leur est attribué et, au lieu de Gypsophiles, par exemple, demandez du « brouillard » ! \ oici encore Me majestueux Lis Mu .lapon. Me beaux Œil- lets, des Œillets ardoisés gros comme Mes Roses, Mes (bal- lets striés aux longues tiges rigides, Me longues tiges Me i ilaïeuls. maintenues droites dans des paniers aux couvercles quadrillés; les premières bottes Me Soleil vivace, etc. fin un mot, c'est un enconibremenl Me Heurs choisies et que, seuls, achètent les grands fleuristes, car ce côté leur est en quelque sorte acquis: — toutes fleurs qu'ils paient cher et avec lesquelles ils font ces compositions que nous admi- rons tant. Lu lace. Me l'autre côté de cette galerie, c'est toute l'ins- tallation Mes revendeurs et Me quelques cultivateurs. Mes Heurs Me premier choix, mais surtout Mes Heurs de second choix que tous les fleuristes achètent. Des paniers aux cou vercles quadrillés, surgissent et se dressent les longues illllorescenses Mes l'ieMs M'AloUelles les grappes élancées Mes ( Ilaïeuls Me I i I Me ( ilaïeuls ,|e ( iaild. Mes tiges deLisiiu Japon el de Lis ;( feuilles lancéolées. Sur les tables formées Me paniers, sont étalées Mes boties d'Anthemis, M Œillets, Me (iypsophile. Me Hoses, etc. Dans la rue ci sur les trottoirs, sont tous les éventaires Mes marchands Me Heurs Me la banlieue, avec toutes ces fleurs, qui, en ce moment, s'épanouissent en plein air: éven- taires plus modestes et qui représentent Me longues journées Me labeur. Les Uos.-s. surtout, dominent, ainsi que les < Kii lets simples et doubles. Sur un trottoir, sont installés les liosii'-risles Me la Brie : ils apportent là les lioses cueillies Mans leurs pépinières, en d'innombrables variétés, el qui sont, pour eux. pendant cette période, une source Me pro- duits. A côté d'eux, sont les marchands de Heurs et de bouquets champêtres. C'est dans cette partie en plein air, Mu marché aux fleur Mes Halles qu'évoluent les marchandes de fleurs des mes ci les petites bouquetières, qui guettent les bonnes oi i a ton Mont ejles vont charger leurs voilures et leurs paniers ; elles LE .1 \lil)[\ 231 n'achètent pas les fleurs de prix ; leur choix s'arrête sur les fleurs populaires que, toute la journée, elles répandent dans tout Paris el qui vont s'épanouir dans un vase rap porté de la fêté de Neuilly, sur la cheminée de la « Muse oii\ rière » ! Car il n'y a pas de sut métier, lorsqu'il s'agil de gagner le pain quotidien, el celui de bouquetière esl plus coque) que les autres, parce que l'on \ il avec les Œillets, les Roses et les Violettes, «|iii ne salissenl pas les mains el qui em baumenl '. La troupe de camelots, la hotte au dos, s'abat aussi sur le marché aux fleurs et, après un marchandage, ils remplissent leurs hottes, si [es occasions sont bonnes, d'CEillets, de Réséda el de Roses, que, bientôt, ils annoncent à grand renfort de cris, dans les rues des quartiers ouvriers. Le marché aux fleurs (lu quai est bien prés des Halles et, lorsque j'y passe, vers sepl heures* les trottoirs sonl encore encombrés de pots de fleurs, étalés là depuis la veille au soir et qu'achètent les revendeurs el les fleuristes. Voici des lots de potées de Fuchsia, d'autres de Bégonia, d'autres de Lis, de Fougères, de piaules annuelles, de Colons, et d'uni' foule d'autres plaides à fleurs et à feuillage. Chaque hor- ticulteur n'a guère qu'une, deux ou trois espèces de plaides, cartons spécialisent leurs cultures ; aussi, est-ce un va-et- vient constant de marchands qui viennent là assortir leur étalage. < >n voil que les plantations florales des jardins sont terminées, car, sauf quelques plantes annuelles, la m bourriche » ne se vend guère plus. .le rencontre là plusieurs de ces camelots que j'ai vu aux Halles auparavant et qui, n'ayant pas acheté de fleurs coupées, vont remplir leurs hottes de potées de Fuchsias, d'Héliotropes, d'CEillets ou de Réséda.. Comme elle est pittoresque cette vente de plantes el combien agréableune matinée passée au quai aux fleurs! ALBERT MAUMENlî Les Saules nains Tout le monde connait le Saule pleureur et sait quel profit l'ornementation a su en tirer. Les rameaux retombants, si gracieuxqui le caractérisent, se retrouvent, plus mi moins caractérisés, dans des variétés appartenant à des espèces nor- malement dressées, telles que Salir alba, S.caprea, S.pur- purea, etc. Le Salix babylonien, lui-même, s'est hybride avec des Saules à affinités assez étroites et a produit les Salix sepulchralis,S . h/anda, S. Sa loin ont, qu'on ne semble pas assez connaître. Mais, en dehors des Saules à rameaux retombants, le genre Salix est-un peu délaissé et n'a pas fourni à nos jar- dins tout ce qu'on pourrait attendre de lui. C'est à peine, si. de place en place, chez quelques amateurs éclairés, on ren- contre, par hasard, une touffe de Saule à feuilles de Romarin (S. incaria), de Saules abois bleu (S. dap/moideset S.prui- nosa), de Salir pentanâra auquel son feuillage luisant a fait donner, fort improprement, le nom de Saule à feuilles de Laurierqui doit être dévolu à une espèce toute différente, le Salix laurina de nature certainement hybride. Les Saule blanc et S. fragile (.S-, alba, et S.fragilis), ainsi que le S. iriandra, tous trois de nos environs, ne seraient pas non plus déplacés au bord des eaux. A eôté d :s deux groupes de Salix, s'en trouve un troi siéme caractérisé par son port d'humble stature dont les représentants forment des furets en miniature. L'un d'entre eux est même si minuscule qu'on a pu dire à juste titre, qu'il constituait un arbre à ti'jes souterraines, le Salix her- bacea. Ces Saules appartiennent à la flore alpine et alpi i et, ce qui m'engage à en parler, c'< si la présentation qui a été faite récemment de quelques uns d'entre eux, dans un lot de plantes alpines de la maison Vilmorin. Le pygmée i, cette végétation des hauts sommet , c'esl le Salix h er- barea L., dont le nom indique bien les caractères végétatifs. Herbacé il l'est en effet, car il atteint ordinairement 1 déi i mètre; ses tiges sonl souterraines, rampantes et radicantes, et émettent des rameaux grêles el herbacés ; ses feuilles sonl uvales, arrondies aux deux extrémités, glabres el luisantes -m- les deux faces ; les ehatoiis sonl courts, n atteignant pas un centime! re et sonl terminaux. Fncore avec chatons terminaux, sont deux espèces voisines, également de petite taille, lu si [eSalix reticulata I... parfaitement caractérisé par ses Feuilles orbiculaires, rerl foncé et rugueuses en dessus, glauques en dessous .>t remar quablement réticulées.-veinées. L'autre espèce est le Salix refusa I... à rameaux rabougris, appliqués sur le sol, à feuilles obovales ou oblongues très polymorphes d'ailleurs, d'un vert gai en dessous, tandis que la l'ace supérieure esl plus foncée. ( 'es trois Saules, des plus faciles à distinguer, se rencontrent en France dans les Alpes du Dauphiné et dans les Pyrénées. Le Salix retusa pousse une pointe dans le Jura jusqu'au Recule! et le Salix herbacca vient, on ne sait trop c nent, s'égarer dans un coin perdu de l'Au- vergne, au Mont Dore, sur les escarpements du Val d'Enfer. Ces Saules on! leurs chatons terminaux. Ceux que nous allons indiquer maintenant les ont disposés Ialéralemenl sur le vieux bois. I (ans les uns les chatons sont sessiles, dans les autres ils sont longuement pédoncules et feuilles. Aupre mier groupe appartiennent les Salix Lapponarum L.et S. cœsiaVïll. Le Saule de Laponie esl unedes raretés de la flore française et cependanl il croit abondamment aux bords des lacs et des ruisseaux du Mont Dore. Ses feuilles lancée lées, un peu pointues au sommet, habituellement 1res etttiè les, velues so\ euses quand elles sont jeunes, blanches èl tomenteûses en dessous à l'état adulte, le font facilement reconnaître, ainsi que son port rabougri, rameux ci tor- tueux. Quant au .S', cœsia Vill., commeson'nom l'indique ses feuilles elliptiques, petites, aiguës, sonl très glabres sur les deux faces el bleuâtres; ses rameaux très nombreux el serrés, sont effilés el dressés. On le rencontre dans les Alpes ■ lu Dauphiné, principalement au Lautaret où Villars l'a recueilli et d'où il l'a fait connaître. Avec des chatons pédoncules el sessiles, nous trouvons en France quatre espèces: les Salix glaucah., S. arbuscula L. , S. iiti/rsini/cs L.,et .V. pyrenaica Gouan. On peut les carac- tériser, comme suit, sur des échantillons feuilles, sans tenir compte des organes île la floraison : Salix gl au va I.. — ■ Feuilles lancéolées, 1res entières, [on gin 'ment poilues sur les deux faces, verdâtre.s en dèssus,deve nantglauquesen dessous à la dessication. Arbrisseau de 0", In à U'",tJ0. très rameux. diffus; jeunes rameaux blancs. Ionien leiix. quand ils sonl joinius. Alpes du Dauphiné, Molli Viso; n'existe pas, d'après Bubani, dans les Pyrénées on Lapeyrouse l'avait indiqué. Salix arbuscula I.. -' Feuilles ovales ou lancéolées, très glabres en dessus et vert clair brillant. glauques en dessous. dentées-glanduleuses, à nervures saillantes sur les deuj i. Arbrisseau à rameaux divergents, lisses ci bruns. Alpes et Pyrénées, .V. myrsinites !.. — Feuilles à sommet mucroné et re- courbé, brillantes ei vertes sur les deux laces, glabres ou l'oilues ou laineuses, dentées glanduleuses, réticuléi veinées. Arbrisseau couché à rameaux divariqué . La forme a feuilles velues a souvent été prise pour le S / apponarum. Alpgs. du Dauphiné; Mont Viso; indiqué pu erreur au) l'\ rénées, d après Bubani. S. pyrenaica Gouan ou mieux S. pyrenœa. — Feuil les ovales à sommet aigu et recourbe, pube cent 2:i2 LE MA RDI X rerte à, la face supérieure, glauques-argentées, hérissées à l'inférieure, devenant presque glabres, entières el ciliées sur les bords. Arbrisseau étalé, très rameux. Répandu dans les plus hautes parties de la chaîne des Pyrénées. Les Salix phylicifolia L. cl Auvergne, du Forez, des l'\ rénées où il est rare; le V haslata L. des Hautes-Alpes, très rare dans les Pyrénées et dans les Vosges, sonl égale ment des végétaux alpins, mai-- leur stature est déjà plus élevéeel leur taille dépasse fréquemment 1 mètre. Ils appar- tiennent à une autre section que 1rs quatre espèces précé- dentes, caractérisée par les capsules à pédoneale allongée! non sessiles. P. 11AR10T. Dircœa lateriïia maorantha Le genre Dircœa, qui fui créé parle botaniste français Decaisne aux dépens des Gcsneria, forme un groupe d un très grand intérêt, trop peu connu des amateurs. Certai i espèces appartenant à ce genre h dont les noms suivenl Dircœa bulbosa, I). Sulloni, 1). Cooperi, />. muyni/ica, J>. Blasii (le plus beau du genre), D. lobulata, h. late- ritia, sont tous originaires du Brésil el de l'Amérique Centrale, mais nous ignorons complètement 1 origii \aete de 1 R (J +£. A LATER1T1A M A C K A N T H A LE JARDIN 233 LA DIGITALE Culture. — Emploi dans la décoration des jar dins. — Culture forcée. Utilisation dans les compositions florales. ( "est une bien jolie plante que la Digitale h la facilité de saculture n'amoindrit pas sa beauté décorative. Je me plais à évoquer, non sans plaisir, la vision de ces pentes abruptes, schisteuses el mi-ensoleillées des Ardennes, sur les bords de la petite rivière de la Semoy, lorsque je les \ is, en juillet 1896, éclatantes sous la floraison des milliers de Digitales pourpres {Digitatis purpurea), croissant là entre les blocs et les éboulis de rochers, avec une vigueur in- croyable, et formant quelques-unes de ces scènes naturelles el spontanées tout à fait charmantes et d'une infinie gran- deur. C'est véritablement dans ees conditions, dans la lu- mière tamisée des clairières, sur les talus, opposées aux masses rocheuses que, parleur port élancé, les Digitales ré- vèlent leur caractère pittoresque, ("est cette espèce qui est la plus cultivée dans les jardins, ou plutôt ce sont ses varié- tés, surtout celles à fleurs de Gloxinia. i/v. p. gloxinioidus) blanches, roses, rouges.et différemment tachetées.. Le semis se fait d'avril en juin, dans une terre sablon- neuse et hum'euse;on repique le plant. eu pépinière, à 0m20 OU 0°30 il eeartenient. dans un sol fertile, dès qu'il a quelques feuilles. Les arrosages ne doivent pas faire défaut car, plus les plantes sont vigoureuses, plus belle et plus robuste est la hampe florale, qui atteint, dans ces conditions, jusqu'à 0"80 et même 1 mètre de haut. On peut également semer les graines jusque dans les premiers jours du mois d'août; niais, dans ces conditions, le semis doit être l'ait sous châs- sis, afin d'activer la levée. Un premier repiquage peut alors être fait sous châssis bien aérés et ombrés, précisément en \ ne de la culture forcée dont je parlerai plus loin : de cette façon, les plantes poussent plus vigoureusement et, en sep tembre. on peut les livrera la pleine terre. Ceci, bien enten- du, lorsque les s,. mis ont été faits tardivement. La mise en place est effectuée au mois d'octobre ou au mois de mars, mais, plus généralement, au mois de mars. A cet effet, beau coup Je personnes rempotent les Digitales en octobre pour que la plantation printanière ne porte pas préjudice à la floraison normale. Les Digitales sont utilisées dans l'ornementation des jar- dins de différentes façons aussi bien dans le nord que dans midi de la France. < m en forme des corbeilles entière-, comme on en fait des groupes dans les plates-bandes de plan les variées. On en voit de délicieuses corbeilles, chaque année, dans les jardins du Luxembourg, à Paris, et, cette année, I en ai admiré également de bien belles dans les jardins du ( asi le Monte-Carlo. Tandis que, sous le climat de Paris, la floraison a lieu en juin-juillet, elles sont, à cette époque, complètement défleuries dans le midi, et, là. i est en mai qu'elle- sont dan-. Imite leur beauté Mais si. dans ces conditions, elles sont très décoratives, leur côté ornemental et surtout pittoresque gagne de beau- coup, lorsqu'on les utilise dune façon plus naturelle et, par- lant de là, plus rationnelle, en en faisant des groupes plus ou inoins étendus, en a\ aut des massifs d'arbustes, au bord des roulées et surtout sur les talUS POCheUX. Là, leur forme élancée se trouve bien dégagée et cont paste heureusement avec ce qui leur est opposé. Cela s'applique à leur culture ordinaire, car personne ne les a\ ait en e. ire. que je sache, soumis à la culture forcée, que je dois être le premier à signaler, car 1 essai ne date que de l'hiver dernier; il est dû à M. Jules Van den Daele, jar- dinier en chef des jardins du Casino à Monte-Carlo. Préparant chaque année de nombreuses potées de Digita les pour la garniture printanière de quelques corbeilles, il eut I idée, l'hiver dernier, d'en force] quelque fortes plantes. i résultat- ayant été très satisfaisants, la première saison, il en força, successivement et avec succès, un grand nombre I posées qu'il utilisa, de la façon 1 treuse, dans les 1 1 1 0 ■ 1 1 ei garnitures qu'il doit faire pout les fêtes données pendant la saison hivernale- et où elles tirent très bon effet. A I l'A position d'horticulture de Nice, il en composa un groupe que tout le monde admira. Bien que les innovations cultu- rales méritantes soient toujours regardées avec une certaine méfiance à leur début, je ne doute pas que la culture for- céedes Digitales, soit adoptée, dans un temps relativement proche, étant donné qu'elle peut rendre de grands services, en hiver, pour la décoration florale. Je crois quelle serait suf- fisamment rémunératrice pour qu'on puisse l'entreprendre sur une vaste échelle, car l'écoulement se ferait rapidement, étant* donné que les inflorescences de cette catégorie, en grappes longues, ne sont déjà pas si nombreuses que cela pendant la saison hivernale et que certaines compositions florales réclament ces sveltes élancées de (leurs. Ceci dit, je vais donner quelques indications concernant la culture forcée, telle que l'a pratiquéeM. Van den Daele'. Les Digitales sont rempotées en septembre-octobre, dans un sol très fertile el sablonneux, à. raison de trois plantes par pot deii'Ml à ir.lô de diamètre, en choisissant, bien entendu, le- sujetsd'une bonne force. Après le rempotage les pots sont enterrés dans une planche et arrosés convena- blement, lorsque les plantes en ont besoin. Dès le mois de novembre, on peut les forcer. A cet effet, on les rentre dans une serre, dans laquelle la température s élève de douze à quinze degrés. Il n'y a pas d'inconvénient à ce qu'elle soit plus élevée ou plus basse, c'est assez dire qu'on peut les forcer invariablement, dans une serre tempé- rée ou dans une serre chaude, — il n \ a de différence que dans le temps que la plante demande pour fleurir, puisque l'évolution de la tige florale est subordonnée à la tempéra litre à laquelle elle est soumise. — quoique ce soit en série chaude que les résultats aient été les meilleurs. Dans une serre chaude ordinaire, les plantes, dont la tige florale nese montrait pas encore, ont épanoui leurs premières fleurs au bout de vingt à vingt-cinq jours, ta m lis que celles dont la tige florale était apparente ont mis dix à quinze jours pour fleurir. Leîorçage s'est liés bien fait el pas une seule plante n'a manqué. Sauf les pucerons, que font disparaître quelques bassinages à l'eau nicotinée, aucun autre insecte, i plus qu'aucune maladie, n'ont fait leur apparition dans les diverses saisons du forçage. Chose très curieuse, toutes les plantes forcées étaient bien plus trapues; leurs tiges florales étaient plus courtes et plus fournies qu Iles des plantes cultivées en plein air. En un mot, le forçage est chose facile et est surtout su- bordonné à la préparation déplantes robustes qui doivent être rempotées dans un compost, très fertile. Le forçage est autant à préconiser pour lacultureen po- tées que pour celle en vue de la fleur coupée. Celi tue m'a suggéré quelques idées que je soumettrai aux personne qui pourraient essaj er cel te i ull ure. tout aus-i bien aux for- ceurs, qui alimentent les Halles, qu'aux jardiniers de mai son bon reçoive, qui doivent, chaque hiver, fournir des fleui pour les garnitures. I .es prerhiers pourraient, sans aucun doute, donner une grande extension à cette culture et la faire sur une grande échelle, si toutefois, ce dont je ne doute pas, l'écoulement des plantes et des fleurs répondait a leurs désirs, .le connais un peu. puisque je suiscettequestiondetrèsprès, qu'en dehors des Heurs forcées classiques de choix : Roses, i . Houles de neige. Muguets, etc.. toutes ceilesqui app i enten hiver, sont orne ; il surtoul originales, sont très demandées i croire que, si on arrivait à les luire d'une façon économique, leur vente serait a •î:u LE JARDIN" rémunératrice. Voici, à cet effet, commenton pourrait, à mon avis, les culti> er. Les plantes devraient être élevées dans un sol n s fertile el sablonneux, en ne leui ménageant ni les arrosements. ni les engrais, de façon à les obtenir très vigoureuses. En septembre, on rempoterait les plantes susceptibles de bien fleurir, pour celles destinées à former des potées prin- cipalement, car celles destinées à la Heur coupée | rraient être plantées on planches de la largeur des coffres, île façon à pouvoir les déplanter facile ni avec uni' bonne motte, selon le- besoins et en tous temps. Aux approches des froids, on placerait les coffres et les panneaux sur ces planches ; on les entourerait il'- litière, au besoin, el on les couvrirai! il'' pail- lassons, lui'-, des gelées. Les plantes eu pots seraient abritées de la même façon, s,.us ledimat de Paris s entend, car, dans ii- midi, ce n'esl pas nécessaire. Sous châssis, surtout si ceux-ci étaient bien abrités, plus d'une plante montrerait sa tige florale a^ ant sa rentrée en serres, principalement pour;les saisons tardives; cela pourrait donc être uneavance pour le forçage, etune avance faisant réaliser une certaine économie comme main d'œuvre, chauffageel occupation du matériel. Les plantes enlevées en moites en vue de la Heur coupée, pourraient être plantées dans les bâches et dans les serres où l'on force habituellement les Lilas, Boules de neige, Ro- siers, etc.. pourvu qu'elles soient parfaitement éclairées. Les tiges il''\ raient être coupées '■! vendues lorsque les premières fleurs s'épanouiraient : on pourrait même, parmi ces plantes, en relever quelques unes à ce moment et les rempoter à rai- son d'une par petit pot, de façon à pouvoir les utiliser dans les corbeilles déplantes, pour lesquelles elles seraient, je nuis. très demandées. Les fortes potéesde trois seraient plutôt aptes à entrer dans la composition des grandes corbeilles el dans les autres garnitures. Au lui' et à mesure qu'une saison a fleuri, on remplace les plantes par d'autres et ainsi de suite. Les Digitales on I au moins l'avantage de ne pas occupei la serre longtemps pour fleurir, et, les saisons étant nombreuses, les frais de culture pouvant être, par conséquent, répartis entre beaucoup de plantes, le prix de revient de chacune délie ne sérail pas très élevé, surtout que les forceurs n'auraient pas. comme pour les Lilas. Roules de neige, Rosiers H Muguets, de frais d'achat de plantes ; aie s ils devaient les acheter, le prix n'en sérail pas élevé, étant donné que l'élevage et la prépa- ration ne réclament guère plus de six mois. I ia us la période de Noël et du Jour de l'An, alors que les belles fleurs sont très recherchées, celles des Digitales au- raient un certain succès et seraient payées un bon prix. Tel est mon avis; aux producteurs de fleurs d'essayer. Vous savez bien qu'une Heur que l'on apporte en dehors de -un époque normale de floraison est toujours très prisée; pourquoi non serait-il pas ainsi pour les Digitales ? l.i 's Digitales n étaienl guère utilisées, il j a quelques an- nées par les fleuristes, dans les garnitures florales d'appar- tement, Cependant, depuis un an ou deux et cette année surtout, au moment do leur floraison normale, il en a été apportédes quantités aux Halleset elles trouvaient acheteurs; pas mal de potées également ont été vendues au marché aux Heurs. J'en ai même vu, à plusieurs reprises, do belles sei i"'- ' b«'/ des fleuristes. Les longues grappes, aux fleurs inclinées, des Digitales font admirablement bien, grâce à leur sveltesse, dans les grandes gerbes, pourvu qu'elles s'élancent au-dessus dos (leurs. Quelques tiges, dans les bouquets ronds dnsi que dan- les corbeilles île plantes et do fleurs, ne -oui pas déplacées non plus et ont bien leurcachet. Un vase entière.- ment garni de ces hampes florales n'est certes pas banal; té ■ 'client bleu dan- les gros bouq I I aie. s potées contenant deux ou trois tiges -ont pi : u pour les garniture- d'appartements, devant des cheminées e! dans les massifs d'angles, car elles se détachent toujours in -bien du fond. En un mot. elles peuvent trouver emploi d m les multiples motif- de l'ornementation florale. ALBERT MAI MENE. ARBORICULTURE FRUITIERE LE PÊCHER Traitement du bourgeon de remplacement. Au moment où la récolte des pêches est en pleine activité, il me parait intéressant de rappeler les quelques opérations Fig. 98. ii exécuter sur le bourgeon destiné à remplacer la branche qui porte ces excellents fruits. Le Pêcher ne fructifiant que sur le bois d'un an poussant pour la seconde fois, il est donc important de pourvoir, chaque année, au remplacement de la branche fruitière, eu choisissant à sa base un bourgeon appelé bourgeon de rem- placement. (.'est du reste le but principal, vers lequel doi- vent tendre les efforts de l'arboriculteur pendant toute la durée de la végétation, Fig, 99. A L'époque où nous sommes, ce bourgeon de remplacement est ..n voie de formation, grâce a rébourgeonnement et au pincemenl exécutés sur les bourgeons nés au-dessus de lui sur la branche fruitière. Il a lui-même subi une partie des opération- qu'il est nécessaire de lui appliquer. Voyous quelles Sont ces opérations et continent il convient de pro- • i i aujourd'hui '.' LE JARDIN 23Ô Supposons une eoursonne (A fig. 98 et 99) surmontée d'une branche fruitière (B). Celle-ci, possédant : une pêche accom- pagnée d'un bourgeon (a fig. 98), un bourgeon (b) et un autre à sa base (c), constitue ce que l'on peut appeler une branche fruitière type ; parce qu'ell i conforme aux règles admi- ses pour la taille du Pêcher. Le bourgeon de la base esl le bourgeon de remplacement ; celui de l'extrémité est nommé, en pratique, bourgeon régulateur An premier. 11 est. en effet, pincé long lorsque le remplacement est vigoureux, ou pincé court quand le remplacement esl faible. Le bourgeon qui accompagne la pêche résulte de l'évolution d'un œil qui, avant le départ de la végétation, se trouvai! au même poinl quele bouton à fleurs. Ce bourgeon esl utile à la pêche pour lui faire acquérir toute sa grosseurël sa qualité; il est pincé une première fois à quatre feuilles au-dessus de son poinl de naissance, et le faux-bourgeon, qui se développe à la suite de cette suppression, est lui-même pincé à une feuille. Le bourgeon de remplacement, jusqu'alors laissé libre, est palissé obliquement sur la première latte du treillage, aussitôt qu'il atteint une dimension suffisante. On veille à s léveloppement normal, que l'on active encore en pinçant de nouveau le bourgeon de l'extrémité de la branche frui- tière (d fig. 99), si toutefois cela est nécessaire ; car le bourgeon de remplacement ne doit pas dépasser une vigueur moyenne. En etfet, un bourgeon vigoureux de Pêcher donne rarement .les boutons à fleurs, ou du moins ceux-ci ne sont pas situés Fig. 100. assez prèsde la base pour être conservés lors de la taille. ( "est aussi pour ce motif qu'il est quelque lois bon, surunecour- sonne vigoureuse, de conserver deux bourgeons de rempla- cement pour que la sève soit toute dépensée, el que l'un d'entre eux réunisse les conditions qui peuvent faire espérer une bonne fructification. Quoi qu'il en soit, le bourgeon de remplacement est palissé une seconde fois sur la deuxième latte, et pincé lui-mêmeà (i m. iv> ou 0 m. 30. Cette opération fait aussitôt développe] un ou plusieurs faux-bourgeons; le bourgeon de remplace ment peut alors se présenter sous trois aspects différents : 1" Il est faible et n'a qu'un seul faux-bourgeon àsonextré mité (fig. 100). 2° Il est de vigueur moyenne et donne deux ou trois faux bourgeons à son extrémité (fig. 101), 3" Il est très vigoureux et possède quatre à si\ faux-bour- geons (fig. 102). Dans le premier cas le faux-bourgeon né à l'extrémité du remplacement, est pincé de nouveau à trois ou quatre feuil- les (a fig. 100). Dans le second cas, qui est le plus fréquent, les faux- bourgeons inférieurs sont coupés, aussitôt leur départ, à un ou deux centimètres; c'est-à-dire au-dessus de leurs feuilles stipulaires (6, b fig. 101). Plus tard, celui de l'extrémité < sera pincé à quatre feuilles. Enfin, dans le troisième cas. on palisse, le long du rempla- cement, le laux-bour'geon inférieur (a fig.102), lequel est pi née plus tard à la même longueur que le premier. Les autres taux-bourgeons (e, e. e, e, e) sont tous pinces sur leurs feuilles stipulaires, sauf celui' de l'extrémité (/"), auquelon laisse tou- jours tlOÎ.S OU (plaire feuilles. Il résulte de cette façon d'opérei qi i la taille suivante on a le choix entre le bourgeon lui même alors rameau de remplacement, et le faux-bourgeon, alors faux rameau, au- quel il a donné naissance et il arrive bien souvent que ce dernier a la préféret ; en effet, étanl moins vigoureux, il porte ordinairement un grand nombre de boutons à fleurs. Fig. 101. Toutes ces suppressions provoquentla naissance d'autres faux-bourgeons, dont chacun est pincé sur ses feuilles de lia se. .1 insiste surtout sur la façon d'effectuer la suppressi les faux-bourgeons inférieurs (6,&,fig. 101 et e.e.e.e.e, fig. 102), c'est-à-dire le pincement sur les stipulaires ; cela a toujours pour effet de forcer l'émission de plusieurs boutons à fleurs groupés au même point. ( 'omme complément défoules ces tailles, il n'y a plus qu'à supprimer, immédiatement au-dessus du bourgeon de rem placement, la ramification qui portait le fruit aussitôt que celui-ci est récolté (D fig. 100, loi el 102). Cette opération s appelle couramment la 1 aille en rerl . On la pratique à cette époque, pour que les plaies aient le temps de se cicatriser avant l'hiver. Si, au contraire. l'ablation des anciennes ramifications n'est faite qu'au printemps suivant, — le Pêcher étant souvent taillé tard, — il se produit une perte de sève considérable. Si. cependant, lors de la taille en vert, on craint que, sur certaines coursonnes vigoureuses, le bourgeon de rem- Fig, 102 ■mont prenne trop de force après cette suppression, il dans ce cas, préférable d'attendre la fin de la végétation. En tous .-as. la taille en vert doit être pratiquée en plu v< fois, afin que l'arbre ne 3oil pa privé, d'un seul ip d'une partie de son feuillage. CLAUDE TRÉBIGNAl D 236 LE JARDIN CAUSERIES SIR LE BRÉSIL SUR LA CHAINE DES ORGUES (Suite) (1) Tout en apportanl une grande attention aux divers phénomènes qui se présentent dans le cours de notre inté- ressante pérégrination, nous conservons toujours une allure assez égale e1 ne négligeons pas les remarques à faire, sui- vant les lieux m variés que nous traversons. Nous voici maintenant dans un endroit tout à fait sau- vage : le s. .1 est stérile, — d'énormes montagnes formées d'un seul bloc de pierre semblent être sorties de terre comme d'un seul jet, leurs pans se dressent d'aplomb semblables aux murailles de quelque colossale forteresse; c'est le granit sec, sans un brin d'herbe, sur lequel le soleil semble con- centrer tente sa chaleur et tente la puissance de son rayon- nement. Vraiment, nous respirons dans une al sphère de feu, aussi passons-nous vite cette fournaise gagnons bientôt un siie ombragé par une végétati lune imposante ma- jesté. Les ailnes sont dune hauteur prodigieuse, nous en remarquons plusieurs appelés ici : m Aroeira do sertao ». dont les troncs, droits comme des mais, atteignent jusqu'à 40 et 50 mètres avant leurs premières branches, leurs têtes immenses pourraient offrir l'ombrage à plusd un millier.de personnes. D'autres sent plus curieux encore par les racines énormes, qui descendent des troncs il une hauteur de 20 mètres et j>lu- : quelques-unes sont plaies et minées comme des planches, elles offrent une largeur de 2 et :i mètres et sent disposées comme des stalles autour des troncs. Ces géants :upent tant de place à leur base que vingt hommes, ayant les liras étendus et se joignant du liiiuides doigts, ne suffiraient pas pour les entourer. D'autres encore forment, avec leurs racines, de véritables cabanes où trois ou quatre personnes pourraient commodément - ins- taller peur passer la nuit, s'ils pouvaient offrir assez de sécurité : mais ils servent, le plus souvent, de repaire aux fauves el aux serpents qui infestent ces parages. Il v a longtemps déjà que nous marchons, il est quatre heures; nous nous reposons un instant au bord d'un ruis- seau pour prendre un peu de nourriture s,,ns le frais om- brage des Dîcksonia et des Cyathea. Nous calculons que nous sommes à environ trente-cinq kilomètres <1> I re point de départ: du reste, la chose nous est confirmée par un indigène qui se joint à nous en ce moment, c'est un culti- vateur dont la case est à quelques heures de là; il nous salue poliment el se fait un plaisir de répondre aux ques- tions que nous lui adressons sur la contrée. Nous repartons avec lui et la conversation se poursuit dans son langage naïf et pittoresque n me son costume; il raconte gaiement sa vie au milieu des grandes forêts qu'il aime. Là, il est maître et roi : sa cabane lui suffit et la terre le nourrit : son liivu\ âge desi end limpide de quelque pic perdu dans un coin il n ciel bleu. Que lui importe les ambitions de 1 humanité? Il ignore la politique. Son gouvernement réside tout dans i Eenime el on enfant, qui l'attendent le soir s, m s |,. feuil lage dentelé du Mimosa en Heurs, où butinent les lucioles étincelantes. Il marche allègrement, pieds nus. un long bâton à la main pour chasser les serpents: il est heureux de pouvoir nous renseigner sur les em irons. Il n'interroge pas. mais il trouve le moyen de tout savoir el de tout deviner. Il nous offre sa cabane pour passer la nuil ; mais, en \ rais « ( 'am pesinos b, nous refusons son offre. Le temps est magnifique, la nuit promet d'être fort belle, nous ne nous sentons pas trop fatigués el non- voulons marcher une bonne partie de la oirée sous les blancs reflets de la pleine lune. (1) I.P Jardin, 1897, pages 261, 27S. 302, 314, 328, 346 fit 362; 1898, pages 15, 206 et 223.— N" 253,254,255,256,257,258,259,261,273 et274. A 5 heures, nous nous trouvons arrêtés par une barrière, semblant indiquer une limite de propriété; notre cicéi e ouvre une porte laite de quelque- morceaux de bois, nous passons et elle se referme sur non- d'elle-même; je lame un coup d œil au Brésilien qui sourit et qui explique que nous venons d'entrer dans une vaste colonie appelée « Colonia alpina » el qu'elle appartient à l'un des plus grands fazen- deiros de la contrée. « Vous pourrie/ marcher toute la nuit sans en sortir », ajouta-t-il. A six heures, nous parvenons sur un point très élevé d'où la vue embrasse largement l'horizon que percent dans le lointain les innombrables monts. Le soleil descend lente- ment au fond d'une longue vallée à l'extrémité de laquelle on découvre un point blanc, c'est une maison, la seule qui soit en vue. Du bras, je l'indique à l'indigène : « Vendada Goyabalai), dit-il; c'est une sorte d'hôtellerie située sur un passage assez fréquenté, à plu- de f."> kilomètres de nous. l'astre du jour va disparaître derrière; nous nous arrêtons pour contempler cette vaste étendue qu'éclairent encore ses derniers rayons ; s. m disque semble s'élargir à mesure qu'il descend et devient rouge cerise; le tond delà vallée prend des tons d'incendie, tandis que les sommets des montagnes se teignent en rose. Du côté opposé, le ciel est d'un bleu sombre, l'eu à peu. les couleurs s'estompent, le soleil dis- paraît el la nuit nous enveloppe. Mais, bientôt, la lune se lève majestueusement, argentant la nature de ses rayons nacrés. Notre marche ne subit aucune modification, nousy voyons comme en plein jour. Vers sept heures, notre compagnon nous renouvelle ses offres d'hospitalité; sur notre refus, il nous serre la main et se jette à travers la forêt où il dis- parait dans l'ombre des épaisses lui aies qui nous entourent. R. LOUXIER. Questions Économiques et Commerciales Les fruits du Cap et de l'Australie en France. A propos de cette question des fruits du Cap et de l'Aus- tralie il), nous recevons la lettre suivante : Cher Monsieur, Je vais vous dire, en deux mots, mon opinion sur les fruits du Cap de Bonne-Espérance : ces fruits n'auront jamais chance de trouver un écoulement important et régulier sur le marché de Paris : 1° Parce qu'ils sont généralement de qualité médiocre. 2° Parce que les déchets sont très grands et que le prix de revient s'en trouve trop obéré. 3° Parce qu'ils arrivent à l'improviste et, devant être con- sommés à peu près immédiatement, ils sont perdus avant que le client sache qu'ils existent ; ce dernier commence à en demander lorsqu'il n'y en a plus. 4° Parce qu'ils ne sont pas considérés comme des fruits de primeurs; ils n'ont pas l'attrait du nouveau. C'est ainsi qu'on obtient difficilement le prix de 2 à :'. francs pour une pèche du Cap, en février, alors qu'actuellement les pèches de Fatzer atteignent jusqu'à 10 et 12 francs pièce. e La douane française n'est certainement pas tendre pour ces produits qu'elle taxe comme ci fruits forcés», d'une façon arbitraire : cela est du à l'ignorance des agents pré- poses aux douanes, car ce sont des fruits venus naturelle- ment. On pourrait certes réclamer, mais le temps de con- voquer les experts, les fruits sont détériorés. Pi c'était bien intéressant, on trouverait cependant le moyen de taire trancher cette question. Quant aux fruits de Tasmanie, les pommes principale- ment, il n'en vient pas sur le marché parisien, qui a de quoi se suffire avec les fruits de provenances française et ita- lienne. Pour mon compte personnelle ne risquerais pas un fur- thing dans une entreprise ayant pour objet l'importation des fruits du Cap sur le marché français. Nos horticulteurs peuvent dormir sur les deux oreilles. Veuillez agréer, etc. L. FONTAJNK (Il Le Jardin 1898, pages 183 et 202: n" 272 et 273. LE JARDIN 237 MARCOTTAGE DE L'ŒILLET ( ' est «'il juillet et au commencement du mois d'aoûl que < h i i ^ verrons pourquoi tout à l'heure. Les variétés suivantes sont celles qu'on peui surtout recommander à cette époque : Le H. noir de Belgique et le H. de Bagnolei ou //. suisse sont deux excellentes variétés; lune ou l'autre convient également bien. Le premier et le //. flageolet très hâtif d Etampes doivent être préférés si le semis a lieu un peu tard, vers le 20 août, par exemple. Le sol doit être labouré profondément, et les graines, semées en lignes, en poquets ou en rayons; tracés à O^ôO les uns des autres. Je recommande particulièrement, vu l'époque à laquelle cette culture est entreprise, de bien se rendre compte de l'état d'humidité du sol. Il peut se faire, en effet, nue la terre -oit très sècheet qu'elle ne possède pas l'humidité suffisante pour permettre aux graines de germer rapidement. Aussi, si la pluie n'est pas imminente, faut-il arroser très fortement soit les rayons, soit les poquets, quelques heures avant de semer les graines. Ainsi, on est assuré que la germination ne subit aucun retard. Pendant la croissance des Haricots. le sol ne réclame que des binages fréquents pour ameublir le sol d'abord, puis pour détruire les mauvaises herbesou lesempêcherde croître. Toutefois, les binages doivent être suspendus dés que les fleurs commencent]! paraître. Ces Haricots semés au mois d'août sont parfois surpris par les premières gelées d'automne, qui font quelquefois leur apparition de bonne heure. Leurs tissus pouvant être désorganisés par ces gelées, il convient de prendre quel- ques précautions, afin de parer à l'action de ces froids intempestifs, dont il est facile de se préserver sans grande difficulté. Puis, fréquemment, le plus souvent mène-, à ces pre- mières gelées, succède ensuite un tfès beau temps. Il serait donc impardonnable de ne pas se mettre en me- sure pour abriter les Haricots pendant les quelques nuits froides. Si j'ai recommandé de semer les Haricots en planches, chaque planche séparée par un sentier, c'est justement pour que les abris soient plus facilement placés au-dessus d'eu \ I m moyen très économique est celui nui consiste a dis poseren arceaux, en travers 'le- planches, 'les gaulettesou îles cercles de tonneaux -m- lesquels, le soir, on dé mu le des paillassons. Pour faciliter la pose des gaulettes et aussi pour que les paillassons ordinaires puissent protéger efficacement les Haricots, il convient de ne pas taire les planches de plus -I un mètre de largeur avec trois ligues de Haricots, une lune au milieu, le- deux autre- tracées sur chaque bord, ' haque planche séparée par un sentier de 0"65 ou 0" rp de largeur. Les Haricots semé'- eu plate-bande (costière) sont mieux abrités que ceux -ente- en plein carré: malgré cela, il con- vient, le cas échéant, de les abriter également de paillassons. En septembreel octobre, les châssis restent le plus sou- Vent inutilisés, rien n'empêche de les faire servir a abriter le- Haricot- et ainsi de favoriser la production des aiguilles, jusque très tard pendant l'automne. L'emploi des châssis est surtout précieux pour les Hari- cots semés nu peu tard. .1. POISSAT. Lupinus arboreus L L'éloge des Lupins comme plantes décoratives n'est plus a faire, chacun sait combien les nombreuses espèces d beau genre sont précieuses pour l'ornement des jardins et pour fournir de la fleur à couper. La plupart sont cependant annuels, au moins en culture, et, des quelques espèces vi\ a ces, une seule, le Lupinus polyphyllus Lindl., est réelle- ment devenue populaire. Ce n'est que justice h lui rendre, car. à une rusticité et une vigueur exceptionnelles, il joint une liante stature d mètre à 1°*50) et de longs et nombreux épis, composés de plus de cent fleurs qui s'épanouissent suc- cessivement et prolongent considérablement sa floraison: ces fleurs sont d'un bleu lilacé foncé chez le type, panachées ou entièrement blanches chez ses variétés. Les autres espèces vivaees introduites dans les jardins sont : L. Hartwegii Linn., L. noo) kaensis Don. et quelques autres qu'on ne rencontre guère que dans les collections bo- taniques. Il convient cependant d'y ajouter le Lupinus ar- boreus Linn.. auquel nous consacrons aujourd'hui cette note. Bien qu'introduis de la Californie depuis plus d'un siècle. ce Lupin est resté rare dans les jardins, si même il n'en est pas disparu et n'y a pas été réintroduit plusieurs fois suces sives. A des fleurs d'un jaune vif, très nombreuses et dis posées en épis, il joint un caractère tout particulièrement distinct et intéressant : celui d'être frutescent. Le qualifi- catif Harboreus que lui a appliqué Linné' doit être pris dans un sens relatif, car c'est tout au plus s il atteint P'ôit. mais enfin ses liges sont nettement persistantes et devien- nent ligneuses. De plus, il est très vigoureux, excessive- ment florifère et rustique sous notre climat, au moins peu d.int les deux hivers qui viennent de s'écouler. La figure 103 montre nettement la plante fleurie et lades- cription suivante permettra de la reconnaître sans aucune difficulté. Lupinus arboreus Sinis. (1). - Plantefrutescente, ramifiée, à branches faibles, déjetées et à rameaux très nombreux, dressés, terminés chacun par un épi de fleurs. Feuilles alternes, assez petites, légères, composées de sept à huit folioles digitées et articulées au sommet du pétiole, lan- céolées, atténuées à la base, glabre- en dessus, mais cou- vertes, en de-sous e| sur les bords (ainsi que les pétioles et le- jeune- rameaux), île poils nombreux, appliqués, blancs et luisants donnant à la plante un aspect grisâtre, presque lucane; stipules très [«Mites, linéaires. Fleurs assez grande-. jaune \ il. disposées par cinq à huit en vert ici lie-, sur des épis -le 0"15à 0"25 de long, terminaux et dressés; calice bilabié, court; corolle de 15 millimètres de long, à étendard replié en arrière, ailes amples, soudées par leurs bords inférieurs et cachant la carène; celle-ci courte et hyaline. Gousse dressée, fortement hirsute et renfermant plusieurs graines globuleuses, petites, bigarrées et mûrissant sous le climat parisien. La floraison commence au mois de juin et se pro- longe pendant une bonne partie de I été. car. sous chaque épi de fleurs, naissent un ou deux rameaux qui se terminent à leur tour par une inflorescence. Dès l'année même du semis, le Lupin en arbre fleurit. quoique tardivement, mais il devient très décoratif à la deuxième année. Livré à lui-même, il forme, à la deuxième année surtout, une touffe volumineuse, haute d'environ {l)Bot. Marj. tab. 682; Bot. Rmj.. vol. XXIV, tah. 32; L. serti eue 1 -' h-cli. mon Hook.): L. frutiCOSUS Hort. LE 'JARDIN 239 1 mètreel dont les rameaux, très nombreux etétalés, se cou \ n 'ii i. d'une grande abondance d'épis de fleurs. Si un a soin de rabattre la plante chaque année au printemps sur ses tiges principales, la tenue devient meilleure et arborese mte Son port diffus, irrégulier, autant que la longueur de ses rameaux indiquent quel excellent parti on peut tirer de ce Lupin pour la garniture des treillages, des grilles ou des murs. Nous voyons, depuis e nombreux et beaux apports. La maison Vilmorin pré- sentait une jolie collection de Capucines naines, parmi lesquelles nous avons remarqué les variétés: Brillante-, de nuance vermillon, Impératrice des Tndes, pourpre foncé. La Perle, jaune doré pale, Roi des Tom-Puuce, Camèlépn, Bronzée, Aurore, etc. Aux mêmes présentateurs, de beaux Pétunias hybrides superbissima varies à grande fleur et à large gorge, bien nuancés comme coloris et remarquables par la largeur de leurs corolles. MM. Cayeux et Le Clerc font, à eux seuls, une véritable exposition qui n'est pas pour nous déplaire. Ce sont, tout d'abord, une série formée d'une quarantaine de Phlox vivaces, bien choisis, bien variés et de superbe tenue. Remarqué les variétés : Brillant, Neptune, Ins. Ilen- dersoni. Alliance russe, Avalanche, Panaché d'Orléans, Aspasie, Panama aux sombres couleurs symboliques, etc. Puis venait un groupe des plus intéressants de [liantes vivaces : Leucantlienium filiferum une amélioration bien nette du L. lacustre, à (leurs plus larges; des Helianthus, parmi lesquels : //. multiflorus soûs diverses forrties, Uecapetalus et var. major, giganteus, doronicoides. atro- rubens,pubescens, Buttaris'! curieux avec ses petites Heurs jaune-pale et nombreuses, tricuspis, etc. ; Ileliopsis lœvis, huila macrocephala, voisin de la grande Aunée, mais suflisamment distinct; Helenium Hoopcri, Opholaria latarica à fleurs jaune crème très pâle; Buphtalmuiu ilicifolium fort ornemental, petite plante française très voisine des/ni((a, Delphinium Zalil, de l'Asie centrale, très curieuse, distinct de tous les autres Delphinium par ses fleurs jaunes et son feuillage profondément lacinié- linéaire, etc. Encore aux mêmes présentateurs : un Œillet très robuste, auquel ils ont donné le nom de Madame Maria Ben, lin et qui semble issu de la Malmaison dont il a le bois : ses Heurs sont énormes et pas crei unies . un Phlox Comtesse île Jarnac gentiment panaché. Le comité de floriculture nous semblé, en présence de ces lots, avoir été bien peu généreux ! La maison Vilmorin, dont nous avons déjà parlé plus haut, continuait la série de ses apports de plantes alpines. Remarquées dans la présentation de ce jour, les espèces suivantes : Swerlia perennis, Gentianée à coloris bleu; Senecio adonidifolius au feuillage finement découpé, Ltnaria hepatiexfolia qui, avec VAntirrhinum asa- rina, constitueraient d'excellentes plantes à nu ailles, Anthyllis IIermanni;e, Légumineuse sous-frutescente, Genliana Ihibetica, tout récemment introduit; Aconit,um anthora à fleurs jaune pâle; Circiœa alpina, charmant de port et d'élégance; Lialris elegams, trop peu c iu: sgm- phyandra Hoffmanni, Carnpanulacée de l'Europe orien- tale, à peine distincte des Campanules; Digitalis ferru- ginea, aux longues grappes de fleurs dont le nom spé- cifique indique bien la'couleur; Vaccihium Vitis-idxs aux jolies baies rouges ; Achi//ea pyrenaica, bien voisin de la Ptarmlque, dont il n'est probablement qu'une race; quelques Fougères telles que Woodsiailvensis, Phegopteris jjolypodioides, Blechnum, etc. M. S. Mollet, qui s'est consacré corps et ;imc,;i la cul- ture intelligente de ces charmants végétaux, mérite tous les éloges. Encore un petit lot de Glaïeuls de semis, parmi lesquels quelques obtentions nouvelles. M. L. Duval. de Versailles, présente une nouvelle espèce de Broméliacée, le Vriesea Vigeri, dédiée au sympathique Président de la Société d'horticulture, Ministre de l'Agri- culture. C'est une fort jolie plante, issue du croisement des Vriesea Rodigasiana\ V. Rex. COMITÉ DES ROSES. Un seul représentant, mais qui, à lui seul, en vaut beau- coup, c'est le charmant flosa Wichuraiana, du Japon. Du groupe des Synstylées, cette Rose, qui n'est pas sans ana- logie avec le R. multiflora, est remarquable par la pro- fusion de ses fleurs, leur beau coloris blanc, leur odeur fine et discrète, ses rameaux traînants qui en font une plante de rocaille par excellence. Nous reviendrons d'ail- leurs, un de ces jours, sur cette présentation de la maison Vilmorin. COMITÉ DES ORCHIDEES M. I'utremblay-Dumay, de Courbevoie, présentait un très beau Cattleya Mendeli : M. Fournier, de Neuilly, un Cypri- pedium nireum, hors ligne, et un Cattleya aurea, également recommandable ; M. Bert, une très bonne forme A'Odon- tpglossum crispum maculé de chocolat très clair. M. Mantin continuait la série de ses apports d'hybride i obtenus dans ses cultures et par ses soins : Correvonia bellaerensis, nouveau genre, dédié à l'habile alpiniste de Genève, par un croisement de lirassavola l'erini pida avec Cattleya yuttata.. Cette création d'un genre pour un hybride, est-elle, botaniquement et scientifiquement, bien correcte '! En tous cas, nous félicitons le parrain et le tilleul Encore à M. Mantin, un Lœliocatlleya Maria; l'i;<\ issu de Lielia purpurata et de Caltleiia Forbesi, et un fort beau Cattleya produit du croisement des C. MossixetC. Forbesi. Les coloris de ces deux plantes sont peut-être un pieu faux, mais leur bonne tenue est parfaite. COMITÉ D'ARBORICULTURE D'ORNEMENT Deux beaux apports de la maison Simon Louis, de Plan- tières : Rubus phcenicolasius, si remarquable par les longs poils glanduleux rouges, qui garnissent les tiges et les inflorescences; Symphoricarpos Hey'eri, encore nouveau,, à feuilles coriaces, pâles et légèrement poilues en dessous ; Buddleia variabilis, hispida et curviflora ; .1 morpha canes- cens, une bonne recrue de ces dernières années ; Hedysa- rum multijugum ; Cham;ecerasus hispida, Cratxgus leuco- phleos(l), dont l'Index de Kew fait un synonyme de C. lo- mentosa ; quelques végétaux à feuillage coloré : Acer colchicum rubrum, A. platanoides Reitenbachi A. pseudo- platanus foins purpureis, Corylus tubulosa atropurpu- rea etc. En somme, un intéressant apport. M. Croux faisait également une présentation, où nous avons remarqué : Paria macrostachya, t Itearia Haastii, Nandina domeslica. Colùtea crocea, Robin ta hispida rosea, Cladrastis amurensys, plus connu dans les pépinières sous le nom de Maackia amurensis, le très curieux Rubus rosœfolius, fréquemment désigné sous la dénomination de R. sorbœfolius, herbacé, de petite taille, a feuillage élégant, rappelant celui du Sorbier, à gros fruits rouges, simulant une fraise, et dont les Japonais font leurs délices. Il est vrai qu'ils ne sont pas bien difficiles les Français de l'Ex- trême-Orient ! — Une jolie série de Spirées, entre autres du groupe Bumalda. les.S. Bumalda ruberrima et Anthony Watherer, du groupe du S. callosa, le Spirœa japonica ru b ra (2), bien distinct du S. callosa superba par son colo- ris encore plus foncé, ses fleurs plus larges, ses étamines plus sailantes. Tous nos compliments. COMITÉ HE CULTURE MARAICHERE Quelques légumes, tels que Poirées variées, Concombres,, Céleris, bulbe d'Ail monstrueux, sans autre intérêt d'ail- leurs. COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE De beaux fruits qui doivent être aussi bien bons' Deux corbeilles de Pèches Alexander, à MM. Emile Eve, de Ba- gnolet, et Urive, d'Ablon. A M. Pruneau, de Bourg-la-Keine, des fruits de saison : Pommes; Sugarloof, Early Harvest, Transparente blanche. Borowitshy,- Madeleine blanche et Transparente rouge; Poires : Colorée tic juillet. Beurré Oiffard, Doyennt de juillet; Pèches : Downing, Précoce de Harper. Rouge de mai, Amsden, Wilder, Mury eagle, Précoce du Canada, Early Béatrice et Précoce de Saint Anicle. P. HARIOT. (1) Voir page 237 du présent numéro. (2) Le Jardin, 1S98, n • 263, page 40: planche en couleurs. LE JARDIN 241 LE JARDIN. - N" 276. AOUT 20 1898. CHRONIQUE Nus aïeux — à défaut d'Épinards — mangeaient les Orties tout comme les jeunes canards. En quelques pays encore déshérités, on la consomme de nos jours. Peut-être nos ané iniques— qui sont légion — feraient ils bien d'nser de la recette du docteur Agner, de Stockholm, qui recommande l'Urticâ dioica, vulgairement grande Ortie, comme un remède infaillible, sèche ou fraîche, pour rendre du sang a ceux qui n'en ont que peu ou pas. Les anémiés rempla- ceront la fade soupe aux herbes, par la non moins fade Ortie et, bientôt, le potage à l'Ortie brillera, sous des dési gnations fallacieuses, aux tables d^hôte des stations d'eau.\ ferrugineuses. Si le docteur Agner a dit vrai, adieu la chlorose et les pâles couleurs ! ■ A notre époque, les découvertes s'accumulent chaque jour et. chaque jour aussi, on fait du neuf avec du vieux. Der nièrement, nous signalions de curieuses expériences rela tives à l'action de la lumière colorée sur la végétation. Le s\ nipatliique président de la Société d'horticulture d'Etam- pes — un lecteur du Jardin, la preuve en est, — nous rap- pelle à <•<• sujet, que, dès 1872, il avait publié, dans li-Jonr- nal de la Société nationale d'horticulture do France, le résultat de ses recherches. M. Blavet avait affirmé, il y a bientôt trente ans, que les lumières rouge et jaune étaient de beaucoup les plus favorables. Et, depuis ce temps, la question n'a pas l'ait un pas dans l'application à la cul- I ure. Dans la station du sud-ouest où je me trouve en ce mo- ment, le Haricot est affreusement taché. Le grain perd sa blancheur sous la macule pénétrante du Colletotrichum,' Lindemuthianum, Champignon au nom barbare s'il en fut. Cette maladie, signalée depuis quelques années, — quoi- qu'elle ait été décrite depuis plus d'un demi siècle par un botaniste français, — a été étudiée récemment dans ses effets. On a trouvé que les grains attaqués deviennent plus légers. Ils sont susceptibles de perdre leur pouvoir germinatil ou de donner des plants moins résistants et moins développés. L'extension de ta maladie par les mains est absolument indiscutable, en raison de la propa- gation qui se fait par l'intermédiaire du sol envahi par les spores. Et quel est le remède à cet étal de choses qui plonge dans le marasme les amateurs de l'harmonieux légume '.' ( "est le triage à la' niai n et la séparation des grains envahis par le Colletotrichum. * * * M. Xaudin, le vénéré botaniste de la villa Thuret, chez qui l'âge n'a pas éteint la vigueur de l'esprit et le goût opi- niâtre des recherches utiles, signalait récemment une variété de Mûrier, originaire du Tonkin, et qui. déjà cul- tivée dans l'Ardèche, y est très recommandée pour l'éduca- tion des vers à soie. Kl le forme de petits arbres, ni' dépas- sant guère 2 mètres d'élévation, à rameaux grêles, à feuilles petites cl trilobées, douces au toucher. Elle passe l'hiver sans souffrir et porte des fruits rouge-noir à la maturité. Les boutures reprennent facilement et la culture peut se faire drue, en prairie qu'on coupe à la faucille au fur et à mesure du besoin. Les jeunes pousses sont telle- ment tendres (pion peut ies donner tout entières aux vers, sans avoir à les effeuiller. . * Les érudits qui lisent Le Jardin, me permettront de leur demander à quelle fleur il faut attribuer le nom de pèpiots, très usité au xv" et xvi' siècle, dans ia langue populaire' Les Annales de lu Société horticole 'le l'Aube, dans un article très documenté relatif au règne végétal luis les cérémonies troyennes d'autrefois, rapportent qu'il la Pentecôte nvoyail le- enfants cueillir des pèpiots dans les prés: Seraient-ce des fleurs de Bleuet ou de Coque- licot? Nous serions très reconnaissants des communications qui pourraient nous être laites ;( ce sujet. ■ - ■ Les jardins de Kew, universellement célèbres, auraient- ils une odeur spéciale? C'est ce qu'on pourrait croire en parcourant la table. les matièresd'un manuel. lu parfumeur que nous avons en ... moment s..us les yeux. Il en est .le ce parfum comme île celui de l'Amaryllis et. du Corylopsis, cl nous en recommandons vivement la composition à nos lectrices. Prenez de l'essence de Néroli, deux parties; de I p_ sence -le Cassis, Tubéreuse, Jasmin, Géranium, de cha- cune une partie ; dénaturez, ou agrémentez si vous aimez mieux, avec du musc et .le l'ambre, et vous pouvez vous croire, l'imagination .'tant de la partie, enveloppés des effluves de l'extrait des jardins .le Kew! L'Ananas, si bien nommé Pine apple (Pomme de Pin), par les Anglais et les Américains, est un fruit délicieux, chacun sait ça. Mais, ce qu'on sait moins, c'est qu'il a été importé du Brésil par Jean de Lévy, en 1555. Il vint en Angleterre .m |,i culture en lut rapidement populaire, cl ce n'est que sous Louis XV, en 17M:i, qu'on en récolta en France les premiers fruits. < >u le vit. dès ce moment, dans les jardins royaux et sur les quelques tables de grands sei- gneurs. La culture en France ne remonterait-elle pas un peu plus haut? Nous sommes tentés de le croire. Là/Botanical Gazette donne une liste des insectes qui se rencontrent sur un certain nombre de fleurs et indique dans quelle mesure ils contribuent à leur fécondation. Ces insectes sont plus ou moins nombreux suivant les espèces île végétaux. Un des plus intéressants est le Cornus pani- culata, dont les fleurs sont \ isitées par une abeille, un t.. union et deuxautres Apidés, par 33 Hyménoptères appar- tenant à d'autres groupes, 29 I liptères, 7 ( loléoptères, ? Lépi doptères, en tout 70 insectes, qui contribuent plus ou moins à la fécondation. Le 2 septembre prochain, entrera dans sa soixante-dixiè- me année, un des plus illustrer botanistes de notre temps, M. le 1)' Bornet. Ce n'est pas seulement au botaniste que nous devons adresser nos plus sincères ci affectueuses féli- citations personnelles ; mais, à. l'organisateur des superbe-, jardins de la villa Thuret, à l'époque où il était le compa- gnon et l'ami de Thuret. doivent aller les témoignages de reconnaissance de tous ceux qui s'intéressent, .le près .m de loin, à l'introduction et à l'accliination des végétaux exo tiques. 1'. HARIOT. EXPOSITIONS ANNONCÉES Clermont-Ferrand. — Du 10 an 30 novembre. — Expo- sition D'HORTiciXTimE, organisée par la Société d'horticul- ture et de viticulture du Puy-de-Dôme. — Adresser les demandes à M. Lavé, secrétaire général, au jardin Lccoq, a riermont, avant le 15 octobre. Cognac. — Du 28 au 30 oetobre. — Exposition générale de t'iiYSANTHè.MES, organisée par la Société d'horticulture et de viticulture de la Charente. — Adresser les demandes à M. Bachelier, président, chemin de la Colonne, à Angou- lème, ou à M. Brondel, secrétaire général, villa des Til- leuls, à Angoulème, avant le 15 octobre. Fontenay-le-Comte. — Du 15 au 18 septembre. — Expo- sition dé produits horticoles, organisée par la Société d'horticulture de Fontenay-le-Comte. — Adresser les de- mandes au secrétaire général delà Société, à Fontenay-le- Comte. 212 LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Mérite agricole. — \ l'en ca don des fêtes des i adets de Gascogne, présidées par M. Bourgeois, Ministrede l'Ins- truction publique, M. .1. Labelle, ancien élève de 1 Ecole nationale d'horticulture de Versailles, horticulteur à Tou- louse, a été promu < hevalier du Mérite agricole. \<>u. lui adressons nos bien sincères félicitation . Pardécrél en date du I août 1898, la décoration du Mé- rite agricole a été conférée aux personnes suivante 1" Au grade d'officier: MM. Cor, consul général à Hambourg; services rendus ;i l'horticulture française, lors de l'Exposftion Internationale d'horticulture île Hambourg; Minangoin (Jean -Pierre-Narcisse), inspecteur de l'agriculture, à Tunis. 2° Au grade de chevalier : MM. Bqei i ru':, vice-consul à Hambourg; services rendus à l'horticulture française, lors de l'Exposition internationale d'horticulture de Hambourg; Bourquin (Jules-Frédéric), conducteur de travaux à Cayenne : expériences sur la culture de la Vigne à la Guyane; création d'un jardin potager. Canessa (Ambr'oise-Stéphane). horticulteur-viticul- teur à Arzew (Algérie) ; installation d'un jardin potager dans des terrains salés, difficiles à cultiver. Carimantrand (Jules), ingénieur civil, président de la Société agricole du Bas-Ogoue (Congo français). Divernay (Joseph), agriculteur à Ampoubilava-Bé (Nossi-Bé) ; création d'un important établissement modèle, comprenant plantations de vanille et de café, nombreux arbres fruitiers, etc. Neveu (Eugène), directeur du Jardin colonial de saint-Denis (Réunion). Pinoiem , jardinier en chef de la ville de Montréal (Canada). Exposition universelle de 1 900. — Le Palais de l'Horticulture. -- Nous avons ou l'occasion de voir l'avant-projef 'lu l'alais. ou plutôt des Palais de l'Horticul- ture, dressé par M. Ch. Albert Gauthier, le très distingué architecte qui a été chargé de leur construction. Nous ilisons des Palais, car il ne s'agit pas d'un bloc unique, mais bien dedeux grandes serres isolées et sembla- bles, placées symétriquement il'' chaque coté d'un vaste parterre dont le sous-sol sera occupé par le théâtre-aquarium des frères Guillaume. Chacune de ces serres aura une longueur totale de 83 mè- tres, nue largeur de 32 mètres, et une hauteur de 21 métrés, dans l'axe de la nef centrale. Une troisième serre galerie, destinée à former fond entre les deux autres, sur un plan un peu plus éloigné de la Seine, a été prévue également, mais son exécution reste subordonnée à la question des i rédits. Il parait, en effet, que ceux-ci s,, ut mesurés avec une i omie qui, dans le cas présent, ne manque pas que d'être très regrettable. H ne faut pas oublier, cependant, que le Palais de l'Horticulture n'esl pas appelé à ne rendre des services 'pie pendant la durée de l'Exposition, ce qui serait déjà suffisant pourtant pourqu'xin fasse convenablement les choses, niais tout le monde s'accorde à reconnaître qu'il de\ ra être conservé pour doter notre capitale d'un l'alais de Flore digne d'elle, où chaque saison nouvelle ramènera le brillant spectacle des floralies tanl goûtées des Parisiens. II. M. Association delà Presse agricole. —Nous venons de recevoir les statuts de i Association de la Presse a :ricole, donl nous avons annoncé dernièrement la fondation i I !.. Il est à souhaiter qu un tel groupement resserre les liens Miie confraternité, qui doivent exister entre tous les publicistes agricoles et horticoles, amène ces publicist.es à (l) Le Jardin, . u- 272, page 178. se connaître davantage à s'entendre et aussi à se venir en aide si. comme il faut l'espérer, le Syndicat donne tous les féconds résultats qu'on en peut attendre. L'Agriculture et Horticulture françaises ne peuvent que profiter de ce rap- prochement, de cette entente, de cette union, de celle soli- darité entre tous les écrivains agricoles et horticoles. Il faut donc souhaiterjque nombreuses continuent à affluer, au siège de la société, les adhésions adressées a notre eon- frère et collaborateur, M. Charles Deloncle, secrétaire général, 18, rue d'Enghien, à Paris. Une station de recherches à Hambourg. — Il est question, paraît-il, d'établir à Hambourg, une station pour les recherches relatives aux maladies et aux insectes nuisibles aux plantes. Le directeur de cet établissement serait le docteur ( '.Brick. du Botanical Muséum de Hambourg, et le zoologiste, le docteur L. Reh. La principale raison de rétablissement de cette station serait l'expertise continuelle, dans le port de Hambourg, des fruits importés des Etats-Unis d'Amérique suspectes d'être infestés par le San José Scale. La station s'occupera, de plus, des importations de plantes vivantes des pays étrangers, du phylloxéra, de, rechercher les moyens de combattre les maladies des plantes, etc., etc. La récolte des prunes en Bosnie Herzégo- vine. — La cueillette des prunes a lieu, en Bosnie-Herzé- govine, vers la mi-septembre. Si les vents arides, fréquents dans ce pays à la fin d'août, ne dessèchent pas les fruits, nous dit la Feuille d'informations du Ministère île l'Agri- culture, la production totale de la Bosnie s'élèvera à 1.000 wagons ; mais les fruits, nombreux, serrés sur les branches. resteront d'une grosseur moyenne. Les ventes à terme, déjà faites, ont porté sur les prunes de petite grosseur; les mar- chands du pays réservent pour la venteau comptant la mar- chandise de qualité supérieure. On a acheté, jusqu'à présent, 70 à 80 wagons seulement de prunes, livrables, d'octobre à novembre, à la gare de Brcka, aux conditions suivantes : qualités de 115 à 120 pièces au demi-kilogramme. 31 francs letovar(126 kilogr.); qualités de 95 à 100 pièces au demi-kilogramme. 36 francs le tovar ; qualités de 80 à 85 pièces au demi-kilogramme. IX francs les 126 kilogr. Les prix resteront probablement stationnaires jusqu'à la récolte. Exposition internationale d'horticulture de Lyon. — Le Syndicat des liorticulleurs lyonnais a déjà annoncé, que, à l'occasion de l'Exposition internationale d'horticulture, qui aura lieu à Lyon, le 1" septembre procliain.il donnerait une grande fête horticole. En 1894, une fête semblable avait déjà brillamment réussi, et 400 horl iculteurs, venus de ions les points de l'Eu- rope, s'étaient trouvés réunis dans les beaux salons Mon nier. La fête de cette année se tiendra encore dans ces mêmes salons, si vastes et si richement décores, et. parmi les attrac- tions qui y seront réunies, il en est surtout une sur laquelle nous Minions, dés aujourd'hui, appeler l'attention, Le S\ n- dicat s'est procuré le portrait ou la photographie de presque toutes les pers les, décédées aujourd'hui, ayant laissé un m u horticulture, et ces photographies, agrandies par des projections électriques, seronl montrées à toute l'assis- tance. En organisant cette fête, la Chambre syndicales obéi à un sentiment pieux et a voulu faire connaître, à la généra- tion horticole actuelle, les traits de ses devanciers de ceux ■ni quels nos plus célèbres établissements doivent leur réputation, de (eux qui ont créé la science horticole, tant par leurs travaux, que par leurs écrits. Les fleurs coupées aux Expositions. — Pour pré- senter leurs Heurs coupées aux Expositions, MM. Wallaee LE JARDIN 243 • i Ci les grands cultivateurs anglais de plantes bulbei uni adopté le procédé suivant que décrit notre confrère La Semaine horticole et qui semble excellenl : IL placent les tiges dans des bandes de plomb enroulées en spirale, qu'ils accrochent au bord de petits récipients ou bacs en métal, à moitié remplis d'eau. Dansées conditions, . difficultés du pa la sève. Souvent, enfin, l'accroi sèment du fruit en diamètre ne se faisan I pas également -m toute la circonférence, il en résulte alors, sur le pédon- cule, un mouvement de torsion qui étrangle les vaisseaux séveux et intercepte partiellement la circulation. n Si. maintenant, on place au-dessous de ces fruits un support qui soustrait leur pédoncule à tous ces incon- vénients, on comprendra que la sève pourra y pénétrer en plus grande abondance et qu'ils deviendront plus volumi- neux. C'est pourquoi ceux qui se trouvent accidentellement appuyéssur les branches ou sur les treillages s,, ut toujours plus gros que les autres. » L'aster miniature. — En outre de la culture en pleine terre dés Asters, ne nécessitant d'autres soins que ceux que la nature veut bien leur prodiguer, il existe une autre façon d'opérer, qui en favorise l'emploi, dans les jardinières rde salons; où ils restent en pleine floraison pendant près d'un mois. C'est au sujet de cette culture en piaules naines, que l'un de nos correspondants, M. F. Ménard, nous envoie les renseignements suivants : i Quelques temps avant l'apparition des boutonsà fleurs. c'est-à-dire dans le courant du mois d'août, on coupe le extrémités des tiges encore herbacée el mi le- pique dans dos^i idetsde0"'li)à()'"12 remplis d'un compost formé de 2/3 de terre franche et de 1 3 de terreau de fumier bien con- sommé. a Ces boutures doivent être coupées un peu plus longues queles, Jjoutures ordinaires, c'est-à-dire qu'elles doivent avoir 010 à 0'"12 de long, l'extrémité étant trop tendre pour pouvoir êl re bouturée avec quelque chance >U- succès, filles i h lisent être repiquées dans les godets à raison de huit à dix par pot, en ayant soin de les bien borner; après cela, on moujlle le tout, puis les pots s,, ni enterrés, les unsàeétédes autres sous chàssjs à froid. Ou prive d'air jusqu'à ce que la reprise soit assurée et nu ombre chaque fois qu'il fait 'lu soleil. Quelques bassinages dans le milieu de la journée sont nécessaires. i< Aussitôt la reprise effectuée, on donne de l'air et on habi- tue progressivement les plantes au soleil; puis on arrose. suivant le besoin, afin de ne pas laisser languir les plantes, qui ne s'allongent cependant que de quelques centimètres. 'i lin effet, peu de temps après la reprise, on aperçoit les boutons à fleurs, qui s'épanouissent presque en même temps que ceux des plantes de pleine terre, et fournissent ainsi de magnifiques potées, dont les tiges, hautes de 0™15 à 0*20 el tien rissa ut toutes à la. même hauteur, produisent un effet charmant. '< lin lesassocianl à d'autres plantes, ces même potées peu vent servir pour la décorati les ja rdinières de salons, per- mettant ainsi d'attendre la floraison tardive des Chrysan- thèmes qui, eux aussi, peuvent être traités ainsi en plantes m miniatures », mais en boutura'nt un peu plus tard. » Destruction des escargots. — Les haies sent tou- jours le lieu de refuge des escargots et les cultures en\ iron- nantes et sont toujours plus ou moins endommagées. Dans des plates-bandes contournant les massifs d'arbustes, il esl parfois impossible de cultiver certaines plantes à cause- des limaces et des escargots. Depuis plusieurs années, nous dit M. G. D. Huet, dans l'Agriculture pratiqui re, je lue trouve bien du procédé' suivant : Au moment du départ de la végétation, avaut toutefois 244 LE JARDIN [e développement des feuilles, j'asperge, avec un pulvérisa- teur, les baies el les bocages, principalement au pied des arbustes, avec une solution simple le sulfate de cuivre à 3 mi I pour cent. En opéranl le matin ou le soir, alors que bon nombre de mollusques commencent déjà à se montrer, on en détruit une bonne quantité. Quand à ceux qui ne sont pas encore sortis, s'ils ne sont pas tués ur le champ, il esl probable qu'ils périssent parla suite, ne | vanl monter aux arbustes ainsi sulfatés. Lorsque les feuil- les sont développées, on ne peut plus employer la solution simple de sulfate de cuivre, car on risquerait de les brûler; mais .m peut employer de la bouillie bourguignone (sulfate de cuivre et carbonate de soude à parties égales) en asper géant fortement a l'intérieur des touffes; il en est de même pour les murailles garnies de Lierre, en aspergeant du sul- fate de cuivre, au pied du mur seulement, on empêche les i i rgots de s'j r smiser, On peut aussi détruire l argots et les limaces, en saupoudrant 1» haies et les massifs d'arbustes avec delà chaux en poudre récemment éteinte, au moyen d'un soûl llet . La chaux détruit infailliblement les limaces et les escargots qu'elle touche, maiselle n'agit que sur-le-champ, car l'air anéantit vite sa causticité. PETITES NOUVELLES Le 1" novembre prochain, il y aura 35 ans que M. J. M. Kraaijenbrink entra au service de la famille Royale de Hol- lande. C'est en effet en novembre 1863, qu'il entra en fonc- tions comme jardinier-chef fleuriste, et, en 1883, il fut nommé jardinier en chef des Domaines de Guillaume III, grand amateur et connaisseur de plantes. A plusieurs reprises, il fut chargé de missions horticoles à l'étranger. Aussi nus amis les Hollandais se proposent-ils decélébrer dignement, le 1" novembre 1808, le jubilaire né en 1825. ■ Nous avons le plaisir d'apprendre que le tils d'un de nos concitoyens, M. Léon Willot, ancien élève de l'institution Notre-Dame des Victoires, à Roubaix, vient d'être classé 1", avec la mention « grande distinction », après trois années de cours théoriques et de travaux pratiques, aux examens de sortie de l'Ecole d'horticulture de l'Etat à Gand. Le succès de notre jeune concitoyen est d'autant plus remarquable qu'il était le seul Français à l'Ecole, qui compte environ cinquante élèves, dont un certain nombre de nationalités diverses. NÉCROLOGIE M. Amédèe Torcy. — Nous avons appris la mort, à l'âge de 59 ans, de M. Amédée Auguste Alphonse Torcy, grainier horticulteur à Melun, Vice-président des Sociétés d'horticulture de Melun et de Fontainebleau. Nous adres- sons a sa famille, nos vives condoléances. BIBLIOGRAPHIE Florigelium Harlemense, publié par la Algemeene vereent- ging aoor Bloembollencultuur de Haarlem. Parmi les jolies planches publiées dans la 7" livraison de cet ouvrage, citons: Lilium speciosum rubrum, Tulipe double rose blanche, Tulipe double Murillo, etc. Nouvelle méthode «l'amélioration des cidres et poirés au moyen «les levures sélectionnées de V Institut La Claire, par Georges .Tacquemin. — Brochure de 16 pages, Dans cette brochure, l'auteur rend compte des résultats obtenus par l'emploi des levures sélectionnées pour la fer- mentation du cidre et traite de la guérison des cidres ma- lades, mauvais goût, etc.. Gande l'esposizione internazionale orticola -. tfl ■i. ■S: DÉPARIEIItil - y — - y S r < 0 y. Observations NOM ^ ■= - e S - = £ S -1 <£ — * O U « 'A c y. < du Correspondant I e tableau, on le voit, comprend seulement les principaux fruits produits en France. Pour certains, la récoite esl déji mencé i est même actuellement terminée dans quelques régions méridionales. Nous les avons néanmoins fait Bgurer dans notre liste au.point de vue documentaire. L échelle de notation sera la suivante (chaque terme esl accompagné de son abréviation) : très bonne (TB), lionne (B), moyenne (Moy.), médiocre (Méd i, mauvaise (Mauv.), très mauvaise (TM). Rien de plus simple, on le voit, que de répondreà notre enquête, donl la récapitulation ne manquera pas d'offrir un très ^ il intérêt II suffit d affecter la notequi convient a chaque catégorie de fruits, soit en adoptant la disposition du tableau ei-dessus, oit en procédant de toute autre façon, sou- la seule recommandation de ne pas trop compliquer le travail des rédacteurs du Jardin qui feront le dépouillement des réponses. En toutes circonstances, ce ne peut être l'affaire que de quelques minute-. Aussi, comme il s'agit d'un sujet d'intérêt général, à la fois technique et économique, nous espérons qu'un grand nombre de nos lecteurs voudront bien répondre à notre appel. Nous les en prions et les remercions bien sincèrement. II. M. LE JARDIN 245 Deutzia corymbiflora \\ani tout, justifions le nom que nous avons donné à cette espèce,e1 qui n'a pas pour lui l'autorité d'un botaniste ilf profession ; quelques mots sur l'origi le ce Deutzia h. .us y amèneront. Nous en devons l'introduction en France à M. Maurice de Vilmorin, le dendrologiste bien connu, qui le reçut en 1895, sous forme de graines, deM. 1 abbé Farges,des missions étrangères. Ces graines provenaient du Sse IV h u )ccidental(( Ihine). Elles germèrent abondamment, et quelques plants repiqués montrèrent des boutons en novembre delà même année; horticulteur l'année sui- H ils fleurirent, en avril 1896, chez M. Boucher à Paris, à qui ils avaient été confiés, et qui, vante, le S avril 1897, en pré enta tin pied en fleurs; sous le nom de Deutzia corym- bosa '.' à la Société nationale d'horticulture de France. Après avoir indiqué la pro- venance de ce nouvel arbuste, M. de Vilmorin exposa les raisons qui lui avaient lait adopter provisoirement le nom de corymbosa. k I .a iiviii-.' donnée dans le u Laubholskunde, .le Dippel. « pour le Deutsia corymbosa u (Roy le .l 'après Robe il « Brown), paraît, dit-il, s'ap a pliquer a cette plante. Quant « a l'Index Kewensis, il rap- (( porte le D. corymbosa R. « Brown au D. paroiflora « Bunge. M. Franchet, du « Muséum, a aussi rapporté « au D. paroiflora Bunge, les « branches fleuries « qui lui « ont été soumises par M. de u Vilmorin. « M. Maurice de Vilmorin u a, ajoute-t-il, remarqué une « différence marquée de préco .. cité, aux Barres, en 1896, « entre les deux plantes, sans i mpter plusieurs earactè- « res végétatifs, et MM. Le- ■i moine père et lils, de Nan- ti .y, lui ont déclaré sans hé- « sitation que la plante dont a il leur monlrail des échan- « tillons d'herbier, n'était pas » le Deutzia pan iflora. « Le Handbook de l'Arbo- » retum de Kew, postérieur de « 5 out> ansà l'Index Kewen- . sis, ne réunit pas les deux . espèces, l> paroiflora Bunge et D. corymbosa R. Br. Il ii est donc probable que les différences sont assez mandes » pour justifier leur maintien comme espèces distinctes, et u que la plante de M. Boucher est le D. coi ymbosa R Br.. « ce que M. Maurice .le Vilmorin pourra dire lorsqu il .1 aura vu l'herbier et les plantes de Kew. » (1) En consultant la description du D. corymbosa R. Br. (2), ..n se rend compte que cette plante possède, comme le D. paroiflora Bunge, .les pétales ronds, i< prëjloraison quin- conciale, cl qu'il s'en distingue par ses fleurs un peu plus grandes, parles filets de ses étamines nette ni dentés(au lieu de l'être indistinctement), et par ses pétales qui s.. ni (1) Journal de la Société nationale d'horticulture de France, avril 1897, pase 334. (2) Nous sommes heureux d'adresser à cette occasion, nos remerciements à M. Paul Hariot, qui a bien voulu recherche) et nous communiquer les descriptions originales des princi- palesespèces de Deutzia citées ici. E. L. glabres (tandis que ceux 'lu D. paroiflora Bunge s. .m pubescents extérieurement). Ces caractères nous paraissent .ni plus suffisants pour taire .lu/;, corymbosa R. Br.. une simple variété du h. paroiflora Bunge. Rien, au entra ire, ne permet de l'identifier avei notre plante qui a le les pointus et ù préfloraison oalcaire-induplicatice. Il est égalemenl impossible .le la rapporter au l>. corym Lindley, qui n'esl autreque le D. staminea R. Br., espèce de l'Himalaya .•! de l'Inde Orientale, à feuilles dis- ... |..res, à floraison très tardive, et d'une rusticité insuffi- sante sous notre climat. Il es! enrôle moins question de la rapprocher, lu / )eu rorymbosa Hort., qui esl toul simplement une forme du l'hiladelphus inodorus I.. Conclusion: la dénomination de corymbosa, que ce soit .le liobeii Brou u, .le Lindley ou des horticulteurs, ne doit pas s'appliquer I tre plante. Aucune autre espèce décrite jusqu'à ce jour ne peut lui .'■Ire i.lenl ifiée : du reste, les trois plus voisines sonl : 1" I). staminea R. Br. ; nous avons vu en quoi elle s'en distingue; du reste, un simple coup d'oeil suffi! pour oter les différences. 2° D. Fargcsii Franchet, du Sse-Tchuen oriental, qui s'en éloigne par sa petite taille, ses feuilles épaisses, viables sur les deux faces, à dents calleuses et rougeàtres, ses pétales obtus, les filets de ses étamines à dents dépassant les anthères, etc. 3" ]>. setchuenensis Fran- chet, .lu Sse-Tchuen oriental. M. Franchet, après avoir as- similé la plantequi nous occu- pe au D. paroiflora Bunge, a Uni par la rapporter au D. set- chuenensis Franchet ; mais la description qu'il a donnée lui-mêmede cette dernière pèce, ne permet pas ce rap prochement. En effet, il lui attribue des feuilles petites, (0"03 de longueur), des in- florescences paucillores. des pétales deux lois plus longs que les étamines, garnis esté rieurement de poils étoiles à centre brun, tous caractères qui ne s'appliquent pas à m. i re plante. Par suite, nous nous som- mes cru autorisé a. lui donner le nom de 1). corymbiflora terme spécifique inédit dans la nomenclature des D< u .■I qui a l'avantage de rap- p, '1er d'assez près, la dénomination sous laquelle la plante présentée pour la première fois au publie. C'est un arbuste de moyenne taille, pouvant atteindre 1 20 de hauteur, ramifié à l'infini, el très élégant. Le de 1 année sont dressées, rondes, à écorce vert bronzé cou- verte d'une quantité de petits poils blanc- étoiles, à enlre- nreuds assez longs, à Eeuilles atteignant 0m14 de longueur, presque sessiles, ou à pétiole ne dépassant pas un centi- mètre, ovales-lancéolées, pointues, souvent en cœur à la base, bordées de dents fines el courtes, rugueuses sut deux faces, a. face supérieure verl très foncé satiné, ".■unie de poils simples, courts et appliqués, à lace infè- re verl clair, portanl .les poils étoiles sur toutes les urcs. Les tiges de l'année précédente êmettepl à t. .nies leurs ai elles des rameaux divariqués, terminés par des pani- l.,,: e m. mi r'.n mbiformes, en cj mes di ou tricho tomes, sur chacune de quelle on peut compter une centaine y, -ft'-i A Fie. lui. — Deur.in corymbiflora. D'aprê une photographie communiquée par M. t. Lei n 246 LE JARDIN de fleurs onde boutons, à tous Les états de développement. Les pédicelles sont courts et grêles ; le calice, cupulifonne, \<'i-t clair, porte 5 lobes triangulaires, très courts, le tout couvert de poils blanchâtres étoiles. Les ô pétales, à pré- floraison valvaire-indupliquée, ont la base large, et l'extré- mité pointue; les fleurs, parfaitement étalées, sont d'un blanc de neige, et mesurent plus d'un centimètre et demi de largeur: les boutons sont sphériques. Les étamines (5 grandes et 5 petites) ont un très large filet ailé ; l 'anthère, directement insérée entre les deux dents, les dépasse d'une certaine longueur, les 3 styles sont très courts, de la taille des petites étamines qui les cachent. Les filets des éta- mines tonnent une petite colonne serrée et fermée, restant telle, jusqu'à défloraison complète. L'aspect des fleurs est, en plus petit, celui du Solarium Jasminoides ; leur nombre est tellement considérable, qu'elles couvrent l'ar- buste comme d'un dôme déneige, et cela pendant plus d'un mois. En etîet. la floraison normale commence dès la seconde quinzaine de juin, quand les fleurs du Deutsia crenaTaeï de ses nombreuses variétés sont tout près de dis- paraître, et, grâce à l'abondance des boutons qui s'épa- nouissent successivement depuis le centre, jusqu'à la péri- phérie des cvmes. la floraison est, à la fin de juillet, aussi abondante et aussi fraîche qu'à son début. Il arrive même souvent que les tiges de l'année se terminent, en septembre, par de nouvelles inflorescences, sans préjudice pour la floraison de l'année suivante. Depuis son introduction, cet arbuste a parfaitement supporté, en pleine terre, les hivers de notre climat. C'est donc une nouveauté tout à t'ait recommandable, et qui produira son plus bel effet, soit comme plante isolée au milieu d'une pelouse, soit disposée en petits groupes au bord des massifs d'arbustes. E. LEMOINE, Piaules nouvelles ou peu couuues DEUX ERODIUM Le genre Erodium n'est pas de ceux qui ont le don de fixer l'attention. Les plantes qui le composent, ne sont pas des plus brillantes et leur place dans l'ornementation des jardins est à peine marquée. Bien différents ils sont en cela des Pelargonium que tout le monde connaît et des t Géra- nium, dont certaines espèces brillent au premier rang des meilleures plantes vivaees. Ces trois genres, sont d'ailleurs, aussi rapprochés que possible, et les caractères qui les dis tinguent sont assez faibles ; le port et l'aspect sont au con- traire bien différents et, à première vue. on distinguera un Erodium, d'un Géranium ou d'un Pelargonium. Prenons le genre Géranium, comme point de départ et de compa- raison. Nous trouvons, dans la fleur, un calice à cinq sépales non bossus à la base, cinq pétales égaux, dix étamines habituellement toutes fertiles, les plus longues munies d'une glande nectarifère à la base. Dans un Erodium, le calice et la corolle sont encore identiques, mais sur les dix étamines, que possède également la (leur, cinq seulement sont fertiles et nectarifères à leur base. Dans les Pelargo- nium, les (leurs sont irrégulières, le -épale postérieur, étant prolongé en un éperon qui est soudé avec le pédoncule. Si nous jetons les yeux sur les espèces à'Erodium qui croissent en France, une seule fixe notre attention, c'est YErodium Manescaci Bubani, une des plus remarquables plantes de la flore française, en mêmetempsqu'elleenestune des plus élégantes. Dans cette Géraniacée, qui atteint faci- lement 0'"50de hauteur, tous les pédoncules sont radicaux et multiflores, naissant d'une souche vivace, courte, ligneuse, d'où partent également les feuilles ; ces dernières, si. ni peu natiséquées, à segments écartes, assez larges, d'un vert foncé, el ; oilues hérissées; les segments sont ovales incisés-dentés à dents aiguës : les stipules lancéolées-linéaire-, de grande dimension, atteignent 0m02. Les fleurs, au nombre d'une quinzaine environ, forment une ombelle qu'entourent, en formant un involucre monophylle, des bractées herbacées et soudées entre elles ; les sépales, terminés en une longue pointe, sont plus courts que les pétales, qui sont égaux, obo- vale^et entiers. Les fleurs de YErodium Manescati sont certainement les plus grandes du genre puisqu'elles arrivent à dépasser 2 centimètres ; quanta leur couleur, elle est d'un rose lilacé gai, des plus agréables à l'œil. Il semble que ce coloris eût dû, depuis longtemps, faire rechercher cette belle Géraniacée, qui semble encore être confinée dans les jardins botaniques. On pourrait croire aussi qu'avec son faciès aussi remarqua- ble, aussi distinct, YErodium Munescari eût dû être connu du jour même où la région qu'il habite a été soumise aux investigations des botanistes. Il n'en est rien cependant, et, jusqu'en lSlti, il était resté totalement ignoré. C'est Manes- cau qui le découvrit, près de Larhùns, dans la vallée d'Ossau, en 1816, et Bubani lui imposa le nom spécifique qui lui est resté. Depuis cette époque, il a été retrouvé à plusieurs localités des deux départements des Hautes et des Basses- l'\ renées, dans le voisinage des Eaux-Bonnes tout particu- lièrement. 11 s'y présente sous deux formes : tantôt e'esl une plante naine haute de 0*05 à 0"15, souvent rabougrie, à pédoncules courts et pauciflores à pétales ne dépassant pas un centimètre; habituellement, c'est une plante robuste, haute de 0'"20à0"'50, à pédoncules multiflores, à larges péta- le- atteignant 2 cent. 1/2 et bien plus larges que les sépales. h'Erodium Manescavi est une de ces espèces localisées, dont l'aire de dispersion estdes plus restreintes et, en dehors de la France, on ne l'a encore signalé que dans les Pyrénées dé la Navarre, en Espagne, quoique avec doute. L'autre espèce, dont nous voulons parler, est encore plus rare dans les cultures et son mérite ornemental n'est pas moins grand. Elle se distingue à première vue par la cou- leur jaune de ses fleurs, qui lui a fait donner le nom d'Ero- dium ckrysanthum. Lhéritier, qui la décrivit, lui consacra quelques lignes dans le Prodromus de de Candolle ; lades- cription. publiée plus de vingt, ans après la mort tragique du descripteur, est aussi concise que possible. Qu'on en juge par la traduction qui suit « subaeaule, pédoncules 3-4 Unies ; feuilles bipin natiséquées, couvertes d'une pubescence soyeuse apprimée, à lobules linéaires ; pétales subarrondis, plus grands que le calice. » Cette espèce a été signalée, pour la première fois, dans la Elore de Grèce au Mont Olympe et au Parnasse, par Sibthorp. Elle fut décrite dans le Flora Grœca, et sous la désignation erronée à'Erodium absinthioides qui rappelle on ne peut mieux la forme el la nuance grise argentée dos feuilles. Mais YErodium absin- thioides W'illd. se distingue nettement par la présence de liges, et la couleur des fleurs qui n'est pas jaune. Quoiqu'il en soit de ses affinités botaniques, cette remar- quable Géraniacée, qui ferait très bon effet dans les par tei ics, y est à peu près inconnue. Au Muséum, elle est cul- tivée au Jardin botanique depuis quelques années et, par le coloris de ses fleurs, elle attire l'attention des amateurs. M. 11. Correvon,qui fait autorité toutes les fois qu'il est ques- tion de culture de plantes alpines, s'en est occupé et asignalé tous les services que YErodium chnjsanihum était suscep- tiblede rendre dans l'ornementation des jardins de rocailles. Il forme de larges touffes et se couvre de fleurs depuis le mois d'août jusqu'en octobre. Sa culture n'est pas difficile et il se plaît et prospère à merveille dans les crevasses des rochers, dans un terrain sec, exposé au grand soleil. Notre s\ nipathique confrère fait remarquer que cet Erodium rap- pelle, en petit. YErodium olympicum,qvù n'est autre d'ail- leurs que YE. absinthioides, dont nous avons parle plus haut. P. HARIOT. LE JARDIN Étude sur les Spirées ligneuses Le genre Spirœa est. sans contredit, le plus riche en espè ces et variétés, parmi les arbustes à fleurs. 11 est composé d'arbustes de tailles diverses, depuis les plus nains jusqu'à ceux de 3 à 4 mètres de hauteur, pour la plupart remarquables par leur floraison successive el . pour ainsi dire, uon interrompue, depuis les premiers beaux jours jusqu'aux gelées. Les Spirées sont en général très rustiques, et si, parfois, certaines espèces sont atteintes par les grands froids, le mal est facilement réparai île, la souche de ces arbustes émettant des rameaux nombreux avec lesquels on parvient, en peu de temps, à refaire de belles touffes. Le grand défaut d'un certain nombre d'espèces de ce joli genre est de drageonner, ce quiles fait souvent exclure des petits jardins. Cependant, au moyen d'un bon labour et d'un «nettoyage» des touffes, — opérations répétées chaque année au printemps, — on parvient, à amoindrir cet inconvénient. Les Spirées ne sont pas dillieiles, règle générale, sous le rapport du terrain ; cependant, si l'on veut obtenir des sujets parfaits comme végétation et floraison, il faut leur donner une terre meuble et, fraîche et, si possible, une situation mi- ombragée. Ajoutons, avant d'aborder la description des principales espèces et variétés, que les Spirées à floraison printanière (qui fleurissent sur les rameaux qui se sont développes l'année précédente), nedoivent se tailler qu'après la florai- son. Celles à floraison estivale, qui développent leurs fleurs sur les jeunes rameaux, doivent, au contraire, être faillies pendant le repos de la végétation et, préférablement, en février-mars. Cependant, même pour les Spirées à floraison printa- nière, un émondage, fait pendant le repos de la végétation, est très recommandable. Cette opération consiste à suppri- mer les branches mortes, celles qui font confusion, qui -mit mal placées ou trop âgées, ces dernières ne produisant que des inflorescences chétives. Quand les touffes sont par trop vieilles, il ne faut pas craindre de recourir au recé- page pour les rajeunir : les nombreux rameaux, qui se déve- loppent alors servent à reconstituer de bons sujets. Au point de vue pratique, on divise les Spirées en deux grands grimpes : 1" celles à floraison vernale ; 2° celles à floraison es- tivale. 1° Spirées à floraison vernale. Spirift* amuvensis Maxim., syn. : Neillia amurensis Benth. et Hook. (Spirée du fleuve Amour). — Espèce ayant beaucoup d'analogie avec le S. opuUfolia L., mais s'en dis- tinguant facilement" parses jeunes rameaux d'un rouge lui- sant, glabres, et ses feuilles pubeseentes sur la face infé- rieure. Cette Spirée peut atteindre 3 mètres et plus, de hauteur. .S', arguta Zabel. — Charmant arbuste de 1 mètre à 1"25, se couvrant, dès les premiers jours du printemps, de nombreuses fleurs blanches en ombelles, disposées tout le long des rameaux. Cette Spirée a beaucoup d'analogie avec le S. Thunbergii S. et Z., dont elle se distingue par sa taille un peu plus élevée, ses rameaux plus gros. ses feuilles plus larges, moins longues et moins nombreuses. L'un de nos plus remarquables arbustes à floraison printa- nière, encore trop peu répandu. Il a été propagé aussi sous les noms de S. multiflora arguta et .S', m. argentea. S. Bluinei G. Don. (Spirée de Blume). — Arbuste de 1 mètre, à rameaux brunâtres, inclinés. Feuilles lancéolée-, dentées dans leur partie supérieure. Fleurs blanche-, en corymbes. 5. chatnœdrifolia L. (S. à feuilles de Germandrée). — Arbuste de 1 mètre à 1°30, étalé. Feuilles petites, obovales, dentées au sommet. Fleurs blanches, né- précoces, en petits corymbes dans la partie supérieure des rameaux. Cette espèce a produit plusieurs variétés dont voici le principales : s', chamœdrifolia alnifolia (S. à feuilles d'Aulne). - Arbuste de lm50 el fins; à feuilles assez grandes, ovoïde lancéolées, luisantes, dentées. Fleurs blanches, en panicules corymbiformes arrondies. 5. chamœdrifolia oblongifolia (S. à feuilles oblongues). — Buisson de 1°20 à 1 '"10, à rameaux grêles, gris brunâ- tre. Feuilles oblongues, étroites. \. coccinea Hort. (S. coecinée), — Arbuste de 1™60 à ~' mètres, à rameaux allongés, inclinés, brun-roux. Feuilles eordifornies allongées, glauques en dessous. Fleurs et belle; roses, centre plus foncé; boutons muge-. \. hypericifolia liée. (S. a feuilles de Millepertuis).— l'espèce de 1"20 à 1"60, à rameaux bruns, souvent anguleux. Feuilles petites, obovales. à pétiole court, pubeseentes en dessous, dentées dans leur moitié supérieure. Se couvre, en mai, de nombreux petits corymbes de fleurs blanches tout !»■ long des rameaux. L'une des plus jolies Spirées. S. hypericifolia acuta (S. à feuilles aiguës). — Sedis- tingue du type par ses feuilles lancéolées obovales, moins dentées et par sa floraison plus précoce. Fleurs petites, blanches, à centre jaunâtre. S. hypericifolia obooata (S. à feuilles obovales). — Ar- buste de 1 mètre â lm20, à rameaux grêles, rouge-brun, Feuilles obovales, entières, quelquefois légèrement créne- lées au sommet. .S', hypericifolia turkestanica. — Forme â rameaux très grêles, retombants. Feuilles lancéolées-spatulées, entières, rarement dentées ou crénelées. Cette variété semble devoir rester plus naine que son tv pe. .S', lœmgata L. (S. à feuilles lisses). — Arbuste de 1 mè- tre à l^O, originaire de Sibérie, formant un buisson assez large, étalé, différant complètement deses congénères par ses feuilles épaisses, lisses, ayant une certaine analogie avec celles du Bupleurum. En mai, fleurs blanches, en épis composés, au sommet des rameaux. Intéressante espt S. mongolica Mort. .syn.: S. gemmata Zabel. — Arbuste le 1 "'50 à ;.' mètres, à rameaux grêles, rougeâtres, retom- bants. Feuilles petites, linéaires-lancéolées, glabre-. Fleurs blanches, en corymbes, dans la partie supérieure des rameaux. .V. opuUfolia L., syn. : Neillia opuUfolia Benth. et I look. (Spirée à feuilles d'Obier). — Grand arbuste de :t mètres et plus, formant un buisson à branches robustes, légèrement inclinées. Feuilles grandes pour une Spirée, trilobées-arrondies, glabres. En mai-juin, fleurs blanche-, en corymbes, dans la partie supérieure des rameaux. Fspèce fréquemment employée dan- l'ornementation des uds massifs et pour isoler; elle parait très bien se plaire au bord de l'eau. .V. opuUfolia dr Brichy foliis aureo-marginatis. - Feuilles marginées de jaune pâle. Cette variété n'est pas toujours constante et tend souvent à retourner au tj pe. ,S'. opuUfolia lutea (S. à feuilles d'Obier jaune). —Jolie variété à feuillage jaune d'or, très remarquable et du plus grand effet. Planteren plein soleil, si l'on veul obtenir mm nis brillant. S. opuUfolia nana (S.â feuilles d'Obier naine*. — Forme i aine atteignant à peine 1 mètre. S. prunifoliaS.etZ. (S. à feuilles de Prunier).— Arbu te iginaire du Japon, de lm75 â -""-■"> de hauteur, à rameaux les, flexible-. Feuilles ovale- aeuniiuec-, linement den m . se colorant en rouge à l'arrière-saison. Fleur- petites, blanches, tout le long des rameaux, t'en i donné la remarquable variété suivante, bien supérieure a -ou type 248 LE JARDIN S. priinifolia flore pleno (S. à feuilles de Prunier à fleurs doubles). - L'une des plus belles Spirées et aussi l'une des plus répandues. En avril, fleurs très pleines, d'un blanc pur. ressemblant à des petites roses, disposées en petits corymbes couvrant les rameaux dans toute leur longueur et donnant à l'arbuste l'aspect d'un buisson couvert de neige. I >''\ ient îiiniiis grand que le l * pe. S. Reevesiana Lindl., syn. : S. canfoniensis Lour. (S. de Reeves). — Espèce originaire de la Chine et du Japon, de lm20 à 1"50 de hauteur, formant un buisson touffu. Ha- meaux grêles, un peu inclinés. Feuilles lancéolées, forte- ment dentées, souvent trilobées, glabres. Fleurs blanches, en corymbes, à l'extrémité des rameaux. Cette espèce, assez délicate, craint les grands froids. S. Reeresiana flore pleno (S. de Reeves à fleurs doubles). Très jolie variété à fleurs doubles. Se distingue aussi du i\ pe par ses feuilles plus étroites et moins découpées. .V. Reetesiana ro- biista (S. de Ree\ es robuste). — Se dis- tingue du S. Reei e- siima pai- sa vigueur et sa rusticité, qui fait que ses fleurs résistent mieux aux celées printanières. Se distingue du t \ - pe, à première vue, par ses rameaux plu,sgros,pubescents et s, ^ feuilles plus larves, moins lon- gues, duveteuses en dessous. S. rotundifolia flore rtlbo Hort. . syn. : S. bracteatti Za bel . ( s |i i rée à feuilles rondes à fleurs blanches). — Variété très distinc- te, de l'ôll oll\ iron, à ra meaux assez gros, un peu incli- nés, louve \ iolacé. Feui Iles ova les . quelquefois presque rondes, dentées vers assez viandes, fout le et recommandable. V Schinabecki Zabel. (.S', rhamœdrifolla X .V. nito- btita). — Cet hybride tonne un arbuste de 1™5Û à lm75, ayant, par ses feuilles, une certaine ressemblance avec le .V Reetesiana. Rameaux brun-rougeâtre. Feuilles ellipti- ques lancéolées, fortement dentées, souvent trilobées. Meurs blanches, en corymbes. couvrant les rameaux. .S'. Thunbergii S. et Z. iS. de Thunberg). — Arbuste ne dépassant pas 1 mètre de hauteur, originaires du Japon, à. rameaux nombreux et grêles. Feuilles linéaires, très étroites, relativement longues, dentées, glabres. Fleurs très précoces, blanches, en corymlics, couvrant les rameaux sur toute leur longueur. Cette espèce est très connue, aussi se rencontre-t-elle assez fréquemment dans les jardins. S. trilobata !.. iS. à feuilles trilobées). — Originale de Sibérie, cette Spirée forme un arbustede 1 mètre à l"'30, à rameaux sinueux, brun luisant. Feuilles air lies, i i-i - . -labiés. Fn mai, Ileurs blanches, en corymbes, couvrant les rameaux. Espèce distincte et joli.'. 5cop. S à feuilles d'Orme). — Arbuste tœ 1 "'"■/."'> à lm0(i. à rameaux brun-grisâtre, luisants. Feuilles ovales, dentées dans leur moitié' supérieure, glabres. Fleurs blanches, en corymbes, en mai. .S. Van Houttei Hort. — Arbuste très vigoureux, attei- gnant '2 mètres et plus, à rameaux grêles, inclinés, viables. Feuilles elliptiques, glabres, dentées dans leur moitié supé- rieure. l' leurs blanches, en corymbes, si nombreuses qu'elles font incliner les rameaux. Superbe variété. (.1 suicre.) E. J< lUIN. , Pépinières Simon-Louis frères, > L'ART DES COMPOSITIONS FLORALES TABLE LOUIS XV On sait combien la mode et les innovations des fleuristes ont modifié, depuis quarante ans, tout ce qui concerne la Fig. 105. — Plan de la table Louis XV. LÉGESDF. : Groupe de plantes et .a- Heurs. — 2. Bout* de table. — 3. Corbeille de milieu. — 5. Assiettes et verres. — ij. Menus. i ; mdétnbres. le sommet, glabres. Fleurs blanches, long des rameaux. Variété très jolie décoration florale des tables, depuis .surtout que le goût îles (leurs s'est affirmé par les expositions d'horticulture et surtout depuis que les richesses du second empire oui porté à un si haut point, d'une part, la popularité, et de l'autre, le luxe des décorations florales de nos appartements pour les réunions intimes comme pour les fêtes et les céré moiiies mondaines. 11 est bien rare que Ion voie, dans une même maison, pour des dîners différents, une table décorée toujours unifor- mément; à chaque dîner, une garniture toute autre est pla- cée s,, us (es yeux des convives. Mai ces changements ne doivent pas être extravagants, Pau > aussi bien en ce qui c «me l'arrangement des fleurs, que leur nombre et leurs coloris. Malheureusement pour les personnes de goût et de sens artistique, les limites ne sont pas toujours observées. L'oeil est fréquemment choqué par une inconcevable débauche de coloris plus ou moins justes et plus ou moins bien associés, par une trop grande quantité de fleurs dont la disposition gêne les in viles ou bien encore par la pénurie des Ileurs. Ce sont toutes choses dont doivent bien se pénétrer, aussi bien la maîtresse de maison que la personne chargée de la garniture florale de la table. LE JARDIN 249 os limites du bon restonl parmi les goût, cei • ga i nitures l'ail remai par l'orii i Toul eh ne dépassant | >.i^ I laines décorations de tables classiques, tandis que d!autres sonl tout à quables, par leur ordonnaneemenl général el naliié de leur conception. C'està ce dernier groupe que se rattai he la table Louis XV qu'exposait M. Edouard Debrie à l'exposition d'horti- culture de Paris, au mois de mai dernier. Aussi bien la table, du plus pur style Louis X\ . que son ornementation tout à fait ravissante, l'une el l'autre offràienl un carac tère \ rai ment original et toul à fait artistique. Il faut savoir gré à M. Debrie, de sa conception toute particulière et d'avoir eu l'idée 'I exposer cette table qui a, en quelque sorte, le mérite de l'inédit, car aucune table de ce style n'a certainement été faite depuis Louis XV. M. Debrie est aussi le créateur du modèle de la table .■i certainement sa décoration florale est tout à l'ail nou- Fig. 106. — Table Louis XV. (D'après une photegoiplur prise a l'Exposition d.- i velle. Il a systématiquement rompu avec ce qui sefait or dinairement, et je ne doute pas que son innovation ait un succès bien mérité pour les dîners intimes. Toul a été étudié et mis en œuvre fort à propos, jusqu'aux menus, du même style et dont une languette de papier est mé- nagée pour permettre de passer le ruban pour nouer les Heurs. Les contours de la table sont tout à fait irréguliers, les bords décrivent des courbes concaves qui s infléchissent par des contre-courbes, puisformenl des courbes convexes, II y a quatre courbas concaves el quatre courbes convexes; les courbes convexes rempli ut les coins des tables car- rées ou rectangulaires. La direction des courbes n'esl nul lement mathématique, car celles-ci s'allongent ou tournent plus ou moins brusquement (fig. 105). Quant ii l'arrangement de ectte table, qui est brevetée, voici comment il esl compris : diagonalement. sur deux des parties arr lies sont posés des candélabres, sur une glace ronde, entourée d'une guirlande de Mr/rsiphi/Uitm asparagoides, parsemée de fleurs de Caltlei/a. De ces can- délabres, partent, en un faisceau, des (leurs &' Anthuriurn el des tiges en fil de fer enguirlandées de Myrsiphylhtm, d'où retombent des grappes d'Odontoglossum, le tout formanl un dôme de verdure au-dessus de la table. Comme cha- eune-des deux parties arrondies el saillantes est réservée à un candélabre, aucun couverl n\ esl dressé. Il y a, tout plenient, au bas de la table un p til groupe il.' plantes j feuillage el à fleurs d'où s'éli ni les frondes d'un fort ' oi-os flexuosrt, qui s'inclinent ensuite élégamment au- di ;us de la table. Les deux autres côtés saillants e( arrondis sont occupés par deux charmants surtouts, en (leurs d'Orchidées el J .4 nihurium, discrètement piquées parmi une Que verdure, sur un petit (aui| de mousse, simplement fixé sur un pri it support en argenl Ainsi, les quatre parties saillantes sont occupées : deux parles surtouts Qeuris et les deux autres par les candélabres. Au centre, une mignonne corb.eille en argenl est posée sur une glace rectangulaire entourée d'une guirlande de Myrsiphyllum pi- quéedefleursdeCfltf- llfl/il. qui s,, ivllé- tent en un halo délicieux ; cettecor beille est composée de la même façon que les surtouts. La place réservée aux couverts se trou- ve donc de chaque côté, dans les par- lies rentrantes cl dans les deux parties saillantes des sur- touts ; ces couverts se i ro uven l et re mis diagonalemenl ,i m ison de cinq de chaque côté. Les menus sont bien mignons, dans leur aspecl Louis XV, avec leurs bords découpés et dorés, fleuris d'un bouquet de Boronia hetevo- pliylla fixé par une faveur rose. Ce me- nu eut ledon d'intri- guer nombre de per- sonnes, parce que le petit bouquel le dissimulai! en partie et. en prenant mes notes, j'entendis une dame qui s'exprimait ainsi : « A quoi sert ce menu, puisqu'on ne peut pas voir la liste des plal !» Ce menu s'ouvre el c'est à l'intérieur qu'est la liste : voilà pourquoi le petit bou quet n'est pas gênant toul en ornant bien la couverture. On peut facilement se figurer, surtoul à l'aide des ^" vurea qui accompagnenl cet article, quel ensemble ravis sant forme cette table el sa garniture (fig. 105 et I06).:llfauf donc féliciter M. Debrie, qui esl un denoi plus gra nds fleu- ristes parisiens de sa création toul à fait ci demie] genre o ■ la haute « fashion » adoptera, j en suis certain. Il est vrai que, pratiquement, pour un dîner, on sérail obligé de supprimer les faisceaux de chacun dos eandé- :s --i I levait allumer les bougies; à moins que ci ne soient remplacées par l'éclairage électrique, est la seule objection que l'on puisse faire; mais, par o. o te elle esl délicieùs ttc décoration, dans son u ieusé association d s Heurs les plus riches el les p| délicates, d'une douce tonalité de tons el comme elle 1 1 ient vraiment '• > i l'ai floral français ! ALBERT MALMENÉ. L8! - 250 LE JARDIN UN NOUVEL INSECTICIDE IMVERSËL Cyanure de Potassium Un des récents numéros du Gardeners' Chronicle se fait l'écho il expériences qui on! été laites en Amérique, en vue de trouver une substance détruisant radicalement toutes sortes d'insectes, sans danger pour la vie des plantes, présentant la plus grande facilité d'application et revenant aussi le meilleur marché, comme matière et main d'oeuvre. Ces questions touchent de trop près les intérêts horticoles pourque Le Jardin ne fasse pas, comme son confrère anglais, profiter ses lecteurs d'aussi précieuses indications. Parmi les nombreux ingrédients qui ont été expéri- mentés, le cyanure de potassium ou, plus exactement, Legaz cyanhydrique qui se dégage de sa dissolution dan-- I acide sulfurique dilué, est l'insecticide qui a été adopté et qui, depuis dix-huit mois, est employé d'une façon exclusive dans mi important établissement horticole de la vallée d'Hudson, dans les Etats' de New- York. On sait que le gaz cyanhydrique est un poison mortel pour tous lesêtres animés engénéral, aussi bien pourl'hommexpae pour les animaux et c'est peut-être ce qui en a fait, jusqu'ici. restreindre l'usage à l'asphyxie rapide des insectes que les entomologistes capturent pour leurs collections, et à la des- truction des guêpes ; il suffit, pour ces dernières, de placera I entrée de leur nid un morceau de drap imbibé de cyanure en solution. Mais l'usage de cette substance comme insecti- cide horticole paraît nouveau et plein de promesses. Si, comme en Amérique, les résultats heureux si iflrment chez nous, on devra savoir gré à l'auteur d'avoir l'ait con- naître son procédé et surtout la manière- d' opérer ; car, avant tout, il ne faut pas oublier qu'on joue là avec une substance des plus nocives, dont les vapeurs peuvent devenir mor- telles pour quiconque s'exposerait à les respirer. Voici donc, telle que l'indique l'auteur, cette manière d'opérer, qui parait aussi simple qu'ingénieuse: « 11 faut d'abord se munir d'une certaine quantité de cyanure de potassium et d'acide sulfurique, de plusieurs pots en terre vernis intérieurement et d'un seau d'eau chaude. Voici comment on procède ensuite : « Verser dans un récipient un demi litre d'eau chaude, puis y ajouter un litre et demi d acide sulfurique et laisser ensuite le mélange tranquille jusqu'à ce qu'il commence à bouillonner rapidement, ce qui a lieu au bout d'environ une minute. Le cyanure de potassium s'ajoute au dernier moment, dans la proportion de :i grammes ô par mètre cube d'air que contient la serre. De son volume total, il faut déduire re <|ii occupe l'ensemble de l'agencement inté- rieur, tel que banquettes et gradins, chauffage, pois el piaule etc. de façon à obtenir, aussi exactement qu'on le peut, le volume d'air seulement. La quantité d'acide sulfurique nécessaire dans les réci- pients varie selon les dimensions de la serre, desquelles dépend aussi la quantité de cyanure, mais les proportions de l'acide relativemenl à l'eau restent les mêmes, e'est-à- dire une partie d'eau pour deux d'acide. La quantité de liquideà mettre dans les récipients doit être juste suffisante pour submerger les sacs contenant le cyanure. Si le mélange d'eau et d'acide ne bouillonne pas assez fort, il laut y .limiter un peu plus d'acide, mais en petite quantité, sans quoi la solution est mauvaise bu médiocre. Lorsque les -erres sont vastes, il faut \ placer plusieurs récipients à distances égales. La quantité voulue de cj anurë de potassium pour saturer la si rre est misedansun ou plusieurs i si |a serre est grande) - " de papier minci' mais tus solide: ces sacs, qui ne doi- vent pas être plus grands qu'il ne faut, peuvent être dou- blés d'un autre sac pour plus de. sécurité. Quelques trous doivent être percés à la vrille dans la charpente de la serre, à des endroits convenables pour pou- voir y taire passer une ficelle mobile, qui viendra surplom- ber au dessus dechaque pot contenant l'acide sulfurique en ébulition et après laquelle on suspendra le sac contenant le cyanure de potassium, de façon à ce qu'il soit peu éloigné du liquide ; la ficelle doit, au préalable, être bien assujettie à l'extérieur. La sene doit alors être fermée hermétiquement et. bien naturellement, il faut, au préalable, s'assurer que personne, gens ou bêtes, n'y est enfermé. L'opérateur détache alors, de l'extérieur, la ficelle et laisse tomber le sac de cyanure dans le récipient contenant l'acide sulfurique. Celui-ci ronge rapidement le. sac de papier et, le cyanure étant en contact avec le liquide, les vapeurs se dégagent et se répan- dent bientôt dans tous les coins de la serre. Par crainte que quelques filets de ces vapeurs mortelles ne s'échappent à travers des tissures ignorées, l'opérateur doit se tenir suf- fisamment éloigné de la serre, pendant toute la durée'de l'opération. Au bout de 25 minutes exactement, à compter depuis le moment où les sacs de cyanure ont été plongés dans l'acide sulfurique, les vapeurs cyanhydriques auront accompli leur œuvre mortelle; tous les recoins de la serre en au- ront été saturés et tous les insectes les plus cachés auront péri. 11 faut alors ouvrir en grand, et, toujours de ^'extérieur, tous les vasistas, toutes les portes, et créer si possible dé- coulants d'air, afin de laisser ces vapeurs s'échapper aussi rapidement qu'on le peut. Bien naturellement, il faut prendre soin de ne pas respirer ces vapeurs pendant cette opération finale. Au bout de 20 minutes ou. au plus, dune demi-heure, selon l'importance de l'aération qu'il aura été possible d éta blir, on pourra alors entrer sans danger dans la serre. Il est bien évident qu'on ne saurait prendre trop de pré- cautions dans la manipulation d'une substance aussi éner- gique; personne absolument ne doit entrer dans la serre. tant qu'elle contient dugaz cyanhydrique, son énergieétant telle qu'il tue presque toutes sortes d'animaux en quelque- secondes; l'homme y est tout aussi sensible. Ce qui cons- titue le danger, constitue aussi la valeur de cette substance comme insecticide, car, si l'opération a été bien faite, on peut être certain qu'aucun insecte, quelqu'il soit, n'aura échappé. Avant de commencer l'opération, il faut avoir soin de sécher l'atmosphère,autanl qu'on le peut, et le feuillage des des plantes surtout doit être parfaitement sec; toute trace d'humidité sur les feuilles et sur les jeunes pousses, les expose à être roussies. Les plantes étant bien sèches et l'opé- ration bien conduite, il n'j a aucun danger pour elles ni pour l'opérateur, lies serres remplie- de Palmiers, Fougères, Rosiers, Violettes, Œillets et autres plante- tendres, ont été ainsi traitées pendant le printemps et l'hiver dernier avec un succès complet ; tous les insectes ont été détruits. sans qu'une feuille ou une Heur aient été le moindrement endommagées. I.e cyanure doit être aussi pur qu'on peut se le procurer et eu,- manipulé avec le- plus grandes précautions, afin de prévenir les accidents, comme on le lait, du reste, pour toutes les substances toxiques, et suivant les prescriptions de- lui-. En résumé, toutes sortes d'abris vitrés dans lesquels on cultive des plantes peuvent être débarrassés, par ce procédé, des insectes qu'ils renferment, sauf peut-être les serres attenantes aux habitations, par crainte d infiltrations du gaz nocif, lui prenant toutes les précautions que sa mani- LE JAR1HX 251 pulation exige, le cyanure de potassium peut devenir un bienfait pour l'horticulture. » Souhaitons pour terminer, que les promesses de l'auteur se réalisent et que l'essai au moins en soit tenté par quel- ques-uns de nos praticiens les plus avancés. Le Jardin leur ouvrira volontiers -es colonnes pour enregistrer les résultats de leurs expériences. S. MOTTET. Culture des ardisia Les Ardisia sont îles plantes de serre tempérée ou chaude, remarquables non pas par leurs Heurs insignifiantes et petites en général, mais par les fruits, qui succèdent à ces fleurs et qui sont du plus beau rouge vif, de la grosseur d'un pois et durent presque toute l'année. La durée de ce fruits fait ainsi l'ornement de ces plantes, ornement per- manent s'il en fût, et, à ce titre, tout amateur qui, possède une serre ayant de 8 à 10" de chaleur au minimum, en hiver, doit cultiver ces charmantes plantes qui, disséminées parmi les autres espèces à feuillage ornemental, jettent une note gaie dans la serre. Les deux espères les plus cultivées, Y Ardisia crispa et l'A. erenulata, sont de petits arbris- seaux à tige généralement simple, atteignant 1 mètre à lm5û de hauteur, à feuilles lancéolées ou oblongues, crénelées, à Heurs disposées en ombelles se tenant horizontalement, auxquelles succèdent des fruits rouges, se maintenant presque toujours sur la plante jusqu'à l'apparition des nou- veaux. Les plantes fleurissent au printemps et les fruits se colorent dans le courant de l'été et de l'automne. Les Ardisia se multiplient facilement par leurs graines, qui doivent être semées dès leur maturité ou au printemps. Ou sème, en pots ou en terrines, en terre de bruyère sableuse, que l'on place sur une couche chaude ou enserre chaude. Lorsque les plantes ont quelques feuilles, on les repique en godets de 0nl,08 de diamètre, dans un compost formé, par tiers, de terre de bruyère, de terreau et de terre franche. On replace les plantes sur couche ou en serre, en arrosant modérément jusqu'à ce que la végétation indique qu'elles ont fait de nouvelles racines. Il est bon de bassiner le feuillage des Ardisia , tous les jours, avec de l'eau de pluie, de façon à empêcher les insec tes de les envahir. Dès que le besoin s'en fait sentir, on doit rempoter les plantes en pots deûm,12 à 0°,15, dans le même compost que ri dessus; c'est dansées récipients qu'elles fleurissent. Un les arrose avec soin avantque les nouvelles racines ne soient formées, puis on peut leur donner quelques arrosa- ges à l'engrais, au purin ou à la bouse de vache à 100/0. Les Ardisia seraient donc très faciles à cultiver s'ils n'avaient deux défauts: celui de se dénuder de leurs feuilles. à la base, à mesure qu'ils avancent en âge, et celui d'être facilement attaqué par le Kermès ou Cochenille, en même temps que leurs fruits attirent les fourmis. Il est cependant très simple de combattre ces deux incon- vénients. 1" Lorsque les Ardisia se dénudent de leurs feuilles, il faut les rabattre. Ce rabattage se fait au printemps, puis on dépote les plantes traitées, on enlève tout le sol usé, on retranche une partie des racines et on rempote ensuite en récipients plus petits, dans de la terre nom elle. On les place enfin sur une couche chaude ou en serre, à l'étouffée. en arrosant modérément, jusqu'à ce que les plantes aient formé de nouvelles racines. Nous conseillons, comme moyen plus simple pour avoi r ti m jours de jeunes plantes très décoratives, d'en semer, chaque printemps, quelques graines, en même tenrp- que I on sup prime, à cette époque, les pieds qui paraissent trop nus. 2° Nous avons dit, plus haut que les Ardisia devaient être bassinés, une lois par jour, sur leurs feuilles, afin d'évi ter et de prévenir l'invasion des insectes. L'humidité sur le feuillage est, en effet, 1res favorable, mais le-- piaules ;nent aussi a être placés dans une serre humide plutôt que sèche. Il ne faut pas non plus les tenir dans un lieu à température tropélevée; les plaines tenues en serre tempé- ré (Sa 10" en moyenne l'hiver), se comportent mieux qui' d'autres placées en serre chaude. Ajoutons que l'éducation des Ardisia se fait également bien en serre froide, transformée en serre chaude pendant l'été) de même que sur couche pendant cette saison. JULES RUDOLPH Les bonnes vieilles plantes LIV Campanules d'Appartement En Angleterre, règne un véritable engouement pour le Campanula pyramidalis, blanche ou bleue, que l'on voit à beaucoup de fenêtres de cottages des environs de» Londres. Je me souviens d'une serre de Ivw-t iarden, où ces plantes abondaient et où leur culture avait été trèssoignée. Dans le Nord de la France, il n'est pas rare de voir aussi celle plante contre les vitres îles fenêtres de maisons d'ouvriers : die s'y élève, presque jusqu'en haut de la fenêtre. Si plu- sieurs plantes ornent une fenêtre, elles forment un rideau charmant. Cette espèce réussit admirablement dans les salles peu chauffées de l'ouvrier; elle produit- grand effet, par ses belle- ci i breuses fleurs à cor,, lies moyennes. La durée de sa floraison est très longue, surtout si la fenêtre est située du nord à l'est. Mais il y a d'autres espèces qui pourraient servir au même usage. Il y a, tout d'abord, le mignon Campanula graeilis, dont on forme facilement des suspensions déli cieuses et des appliques contre les côtés de la fenêtre. Avec ces deux espèces, on ferait, avec un peu de goût, la plus jolie garniture de fenêtre que l'on puisse rêver. Voyez- vous, toute rembràsui I la base garnies de fleurs bleues. Je Heurs blanches el bleues ci ,1e très jolies feuilles ? Rien ne serait plus facile: il n'y aurait qu'à se procurer ces plantes ; leur culture est, aisée: il suffit de les rempoter en bonne terre franche de jardin. Elles se bouturent ou se divisent très facilement : c'est l'A B C de l'horticulture. On peut aussi les obtenir de semis ; le jeune âge. seul, demande di soins assidu-. Le secret de cette culture eu chambre, c'est le jour le plus grand, la lumière la plus complète: ainsi, de beau- coup de fleurs; nous l'avons déjà dit : le soleil est le dieu des plantes. Etc'est lesoleil qui donne le jour, la lumière! M. Bédinghaus, de Gand, un de mes adeptes en bonnes \ ieilles planie- (de plante- de la Nouvelle-Hollande), un des plus grands amateur- , le la Belgique, possède une collée tion de ce- gentilles Campanule-. Je viens Je recevoir île lui. deux autres jolies espèces, la C. Broieni et la C. Lei- themerii. La première a des grandes fleurs sur -I s branches penchées, qui se tordent souvent en prenant le- formes les curieuses. Celles, 1er. Leithemerii sont très gracieuses comme crénelées, fimbriées, d'une taille plus liliputienne .iiiniii Heur-- comme feuilles, comme port, c'est char- > iant! Les Heurs SOnl d nu beau I i la- pâle très agréable. Une autre espèce est cultivée en Angleterre, c'est le C: isophylla ci ;i variété blanche I ette plante très jolie i très vigoureuse. 11 a 'est pas rare de voii des bordun blettes complète] urni de cette gracieuse Cari 252 LE JARDIN mile. Chez les horticulteurs anglais, on voit souvent de ces preuves de bon goût : les Isolepis, les Oplismenus, les Séla- ainelles, les Campanules, les Tetranema, les Tradescantia et bien d'autres jolies plantes bordent les tablettes desserrés. i est, à leurs yeux et aux nôtres, unir l'agréable à l'utile. J'ai toujours présente à l'esprit lamignonne petite serre de chez Veitch, le grand horticulteur londonien, où la voûte était couverte, de bas en liaul. de Fuchsias variés en fleurs : ce berceau de Fuchsias étaif délicieux. Dans les magnifiques serres du roi des Belges, en son superbe parc de Laeken, toutes les galeries nui les réunissent, forment comme des berceaux fleuris ; toutes lés espèces qui s'y prêtenl y sont, employées: Fuchsias, Héliotropes, Pelar- qonium -tonale, Abu/ilon, Hahro/amnus, Plunibago. Pas- siflora, Tacsonia, Hoya, Stephanotis, Tecoma, Schuber- tia, Cobœa, Hardenbergia,Kennedya, Manettia, etc.. etc. Les Campanules. — j'y reviens, —garnissent la base : le tout est idéal. AD. VAX DEN HEEDE. Vice-président de la Société régionale d'horti- culture du Nord de la France. bailleurs pour plantes Dans un article fort spirituel qu'a publié récemment la Ri i ue de l'Horticulture belge ri étrangère, M. F. Burve- nich père proteste contre la manie, île plus en plus répan- due, qui consiste à attacher aux plantes d'appartement des nœuds de rubans de toutes couleurs, et, demande que la presse horticole combatte énergiquement cet usageabsurde. Bravo! Mon cher confrère; votre article me comble ■ I aise. Il y a longtemps que j'ai eu l'intention de lever le bouclier contré ce genre de décoration, mais, comme vous, je croyais à une lubie passagère, alors qu'aujourd'hui elle est parfaitement à l'état chronique. Est-il rien de plus ridicule que cette mode d'affubler les plantes il'un tas de colifichets du plus mauvais goût? — La mode a toujours été nuisible à l'horticulture, ci is ne prendrons jamais assez île mesures contre elle. \ est elle pas cause de l'abandon d'un très grand nombre de beaux ci, intéressants végétaux, au profit d'autres d'un intérêt médiocre'.' Je ne voudrais pas nuire à l'honorable corporation des merciers; mais il m'est bien permis de trouver que les beaux rubans de soie, unicolores et multicolores, qu'ils vendent à certains fleuristes, sont peu appropriés à servir de cravates à nos élégants el décoratifs végétaux d'appartement. L'art du fleuriste peut, être un art superbe, mais à la condition que celui qui le pratique ail un véritable amour du beau ël une certaine connaissance des luis de l'esthé- tique. Il doit surtout bien se pénétrer de cette idée que les plantes -e présentent sous un aspect beaucoup plus avan- tageux, à l'état naturel, que chargées de nœuds de rubans, fussent-ils du plus beau satin, — qui les tout ressembler à de véritables poupées habillées. Le fleuriste ne doit certes rien négliger pour embellir son œuvre, et, dans beaucoup dé cas0 quelques nœudsde ruban, habilement placés sur les montants d'une jardinière, ne peinent nuire à son effet décoratif , el viennentau contraire l'augmenter. Mais il n'est jamais nécessaire d'habillei les plantes comme certains petits chiens ou comme des poupées. .lai \ ii, comme vous, mon cher confrère, île superbes Palmiers garnis de rubans et de dentelles des pieds à la tête. Les auteurs de pareilles stupidités ont même la pré- tention d'être des artistes! - Oui, des artistes sans goût cl complètement ennemis de la nature. Il est grand temps de mettre un terme à cette grote que pratique, car, si elle devait subsister, on pourrait, sans inconvénient, supprimer les Jrleurisles et les remplacer par des Tailleurs pour plantes : tel serait le titre d'une nouvelle profession, dont le travail consisterait surtout à. détruire tout ce que la nature a fait de beau. Il appartient à la presse horticole .le réagir contre de pareils procédés et d'essayer de les faire cesser le plu-, toi possible. Le triomphé du beau ne s'obtiendra jamais autremenl qu'en taisant la guerre au ridicule. .(. LUQUET ARBORICULTURE FRUITIERE LE POIRIER Greffe du bouton à fruits. Malgré tous les soins que l'arboriculteur apporte à la conduite de ses arbres, des branches fruitières manquent parfois, ou bien ne sont pas espacées régulièrement sur les branches charpentières. Cet inconvénient, très grave au point de vue de la beauté de l'arbre ainsi que de sa fructification, provient de diffé- rentes causes : ainsi, sur le prolongement de plusieurs Fig. 107. variétés de Poirier dont les rameaux sont gros et vigoureux, les quelques yeux de la base ne se développent pas. même en taillant 1res court ces prolongements; l'espace dans lequel se trouvent ces yeux est, par suite, dégarni. Ou bien encore une ou plusieurs brandies fruitières peuvent être détruites par un accident, etc. Le greffage des boutons à fruit- est la meilleure façon de combler utilement ces vide- . On pratique aussi ce greffage à la base des ramifications fruitières très vigoureuses, qu'il serait difficile de faire fructifier autrement : on l'emploie également sur les arbres dont la première récolte se lait trop attendre. i hi utilise ainsi, de la meilleure façon possible, les bou- lons:! fruits se trouvant eu trop grand nombre sur les arbres I rès fertiles. Le moment auquel il convient d'opérer correspondant à. peu près à l'époque actuelle, j'ai pensé qu'il serait intéres- sant de décrire ce mode de greffage, encore si peu pratiqué. On doit tenir compte, non seulement de la date, mais aussi de l'étal de végétation du sujet; car, greffés trop tOt el sur des arbresayant encore beaucoup de sève, les boutons à fruits fleurissent peu de jours après. Le contraire se pro- duit, c'est-à-dire la greffe ne reprend pas, lorsqu'on opère LE JARDIN 253 trop tard. En général, e'esl pendant les mois d'aoûl el de septembre, qu'il} a le plus de chances de réussite. Les greffons sont coupés el débarrassés de leurs feuilles en laissantles pétioles, après s'être assuré que le bouton qui termine ces petits rameaux est bien un bouton à. fruit el Hun un dard : avec un peu d'habitude, on les distingue facilement. Ces lambourdes se présentent sou-- divei e formes, dont chacune réclame une préparation spéciale. Ainsi, la lambourde née sur une bourse est préparée comme l'indique le pointillé (A 6g. 107). L'embase, prise sur l'ancienne ramification, esl renduebien lisse, même un Fig. 108. peu concave, cequi lui permet de s'appliquer parfaitement sur le sujet . La lambourde née sur une ramification (B fig. 108) est apprêtée de manière ii ce qu'une partie de la ramification lui serve d'embase (Ci à laquelle on laisse une longueur de 0m0t à 0"'0ô. Comme dans le cas^récédent, le point impor- tant est de bien applanir la face qui doit -appliquer contre le sujet . La brindille terminée par un bouton à fruit ou lam bourde d'un an (fig. 109) se rencontre fréquemment sur cer- taines variétés fertiles, comme la Passe-Crassane, le Le greffon, de quelque nature qu'il soit, étant préparé comme il esl expliqué, doil être, sans plus larder, appli- qué sur le sujet. Celui-ci, qui est la branche charpentière ou la ramification à garnir, reçoit i louble incision en forme de T (fig. 110) que l'on a soin de pratiquer dans une partie lisse. Les deux lèvres d'éeorce (F"G) sont légèrement ouverte-, avec la spatule du greffoir el la lambourde y esl introduite. En la poussant avec précaution, elle soulève d "Il ''ine l'écorce sous laquelle elle se fail une place. On ligature aussitôt en se servant de raphia nu, préféra blement, de laine filée qui, plus souple, se prèle mieux à, la poussée du bourrelet produit par la greffe. Il convient de errer le lien assez forteménl pour empêcher tout contact de l'air avec les partie- vives. Indépendamment de cette manière d'inoculer le greffon que M. Charles Baltet (1) nomme legreffagi tous ècorce, il ' i d'autres façon d'opérer: la greffe en fente simple, par i emple, ou la greffe en couronne, faites toutes deux à l'automne avec des rameaux munis de boutons j fruits, donnent aussi de bous résultais. Par contre, elles ne peu- vent être pratiquées que sur les ramifications fruitières très vigoureuses et non sur les branches charpentières. C'esl pourquoi la greffe sous écorce est la plus emploj ée. ( legreffage du bouton à fruits, comme toutes les opérai de ce genre, doit êti xécuté avec la plus grande célérité; Fig. lin. Fig. 109. Beurré Diel, le Bon Chrétien William, etc. Celle produc- tion est préférable aux deux précédentes, parce quelle est plus facile à préparer, et que. le bois étant [dus jeune, la reprise est presque toujours assurée. Elle est taillée en biseau allongé en beede plume (D fig. 109); cette coupe com- mence sous un œil (E) qui. étant annulé, sert d'embase et permet de placer la brindille dans la position naturelle d'une branche. Telles sont les trois formes sous lesquelle on rencontre, le plus généralement, les lambourdes suscep- tibles d'être greffées avec succès. c est une des condition ■ essentielles dont dépend le suc. 'es. Trois semaines environ apte- l'opération, il e>l néces- saire de vérifier l'étal de la greffe : car la ligature, surtoul celle au raphia, occasionne presque toujours ce que l'on appelle un étranglement. Il faut enlever cette ligature, s'il \ a lieu, ci la remplacer par une autre plus lâche. Les avantages que l'on retire de la greffe du bouton à fruits, la rendent de la plus haute importance au point de vue pratique, mêmeen culture commerciale. En effet, la fructification ne se faisant attendre que quelques mois el les vides îles branches charpentières étant comblés avec la certitude que les ramifications ainsi posées artificiellement vivront aussi longtemps que les autres, les quelques instants que l'on consacre à cette opération, sont donc utilement employés. CLAUDE TRÉBIGNAUD. !>,■ ■bres plein air Mémoire arbrisseaux d'ornement «le -ultîvés pour leurs fleurs, par Ch. Baltet. extrait du Congrès horticole de 1898. Dans cette étude, M. Ch. Baltet examine, avec sa compé- tence et son autorité bien conçues en pareille matière, chacun des principaux genres d'arbres et arbrisseaux ornement de plein air cultivés pour leur fleurs et indique, avec précision, les opérations de taille à leur appliquer pour en obtenir une abondante et régulière floraison. (I) L'art de greffer, par Ch. Baltet. - «• édition. - Prix : 6 tr. En vente a là librairie horticole du Jardin. 167, boulevard Saint-tiermain, a Paris. 254 LE JARDIN Le Développement des Cultures coloniales Xous sommes heureux de constater qu'on semble s'occuper enfin, sérieusement, de développer les cultures agricoles dans les ml,, ni. ^ françaises. La circulaire suivante, que M. le Ministre des Colonies vient d'adresser à tous les Gouver- neurs des ( Colonies françaises et au < lommissaire général du ( louvememént du Congo et que nous cro;i ons devoir repro- duire in-extenso, en est l'heureux augure : Paris, le 1" août 1898. Messieurs, lorsqu'on examine la situation économique de l'ensemble de nos colonies, on est amené à constater que leur exploitation agricole est loin d'avoir acquis le déve- loppement qu'elle devrait atteindre, et que, notamment, la culture des denrées exotiques, susceptibles d'être importées en France a été particulièrement négligée jusqu'à ce jour. Le tableau ci-après, que j'ai fait dresser d après les sta- tistiques officielles du commerce de la France en 1886 et en 1896. met en pleine lumière cet état de choses. Riz en grains el brisures. Riz ,'n pailles Arachides brutes lé- cortiquées Café brut ou torrélié. i n rêves el broyé. Vanille Thé Poivre Fécules exotiques Bois exotiques Bois de teinture Coton hrul Huile de palme Gommes exotiques Caoutchouc Soie brute ou moulinée et bourre de sine . 1886 Impnrt.-itinns iltS pays Étrangers. importations des colonies françaises. kîlogr. kilogj 58 735.786 214 .388 14.664.617 43 36.059 105 1 ii » 17.845 31 3.544 4.187 1.640 14.003 111.224 146.277 28.604 1.964 1.754 16.051.734 591.841 .072 110 757.930 KS 132 1.797 11 1176.702 497.38» .454.335 578.629 .Mis 595 141.604 90.249 1896 Importations îles pars étrangers. Importions des rnliioies françaises. kilogr. kilogr. 15.358.234 43.803.685 31. 268. 955 .17.932.044 56.769.679 120.S94.732 j; 568 537 21.779 2.511.300 3.442.355 2.945.068 28.078.404 120.066.491 167 967 939 4.076.545 2.624.529 5.049.986 12.734.606 49.709.133 1.012.752 823 72S 74.193 6 894 1 [20 513 2.085.089 2.784.132 10 880 667 8 338 9.063.265 3.725.197 7S7.525 170.342 Ce tableau montre sans doute, et je le reconnais avec satisfaction, que, clans ces dernières années, nos agriculteurs coloniaux ont fait de sérieux efforts ; mais il fait aperce- voir aussi, avec trop d'évidence, l'insuffisance des résultats obtenus. C'est ainsi, par exemple, que le café, le cacao, le thé, le coton, le caoutchouc, la soie, les bois de teinture, provenant de nos colonies, entrent pour une proportion presque infime dans la consommation française. Et cepen- dant le champ est vaste pour les producteurs coloniaux; la métropole est un marché l'un des plus riches du monde, qui leur est largement ouvert, et le régime de faveur dont jouissent, au point de vue douanier, les importations de nos possessions leur permet de lutter avantageusement contre les provenances de l'étranger. Cette situation, Messieurs, doit appeler toute votre solli- citude, et je désire que les efforts de l'administration colo- niale s'attachent avant tout à rechercher les améliorations qu'il faut y apporter, sans doute, je sais que cette étude n'a cessé d'être poursuivie tani par les initiatives privées que par les autorités locales et le pouvoir central ; mais, pour un grand nombre de nos possessions nouvellement acquises'le Gouvernement a du se préoccuper en premier lieu de l'organisation politique. Aujourd'hui, la situation générale est telle, qu'au premier plan de nos préoccupa- tions, s'impose l'organisation économique de nos colonies, et tout d'abord le développement de leur production agri- cole, base de toute richesse, aliment essentiel du mouve- ment d'échanges qui doit s'établir au grand avantage de la métropole et de nos possessions d'outre-mer. C'est dans cet ordre d'idées que je vous prie de m'adres- ser, dans un délai qui, autant que possible, ne devra pas dépasser deux mois à dater de la réception de la présente circulaire, une étude complète de la situation de la colonie que vous administrez, au point de vue de sa production agricole. "Cette étude devra tout d'abord comprendre un relevé exact des diverses cultures, des superficies qui leur sont consacrées, des quantités produites, de celles qui sont exportées soit à destination de la France et de ses colonies, soit à destination de l'étranger : vous voudrez bien recher- cher ensuite les améliorations que l'état de choses actuel vous paraîtra comporter. Vos observations à cet égard, pourront se grouper utilement sous les trois chefs suivants: la terre, les capitaux, les travailleurs. En ce qui concerne le premier chef, deux questions fon- damentales attireront votre attention ; celle du régime légal d'occupation de la terre, tant par les indigènes que par les Européens, et celle de l'étude raisonnée et métho- dique du sol et des diverses cultures par les procédés d'in- vestigation de la science moderne. La première de ces questions soulève en particulier l'important problème du mode de concession des terres du domaine aux colons français, sur lequel je désire spécialement que vous me fassiez connaître vos vues. Quant à la seconde, je ne sau- rais trop vous signaler son intérêt essentiel. C'est à l'ab- sence d'institutions telles que stations agronomiques, champs d'essai, laboratoires d'analyses des terres et des produits du sol, que sont dus bien des mécomptes, bien des dépenses en pure perte de travail et de capitaux. Je vous prie de me faire connaître la situation actuelle de votre colonie en ce qui concerne son outillage scientifique agri- cole et les perfectionnements qu'il vous paraîtra utile d'y apporter. Vous voudrez bien me rendre compte en outre de l'état des travaux publics spécialement destinés à l'amé- lioration des terres, tels que travaux d'irrigation, de col- matage, de drainage des voies de communication en tant qu'elles facilitent l'accès des produits agricoles aux cen- tres de consommation et aux ports d'embarquement, et du plan de campagne que l'administration doit préparer à longue échéance et d'après des projets d'ensemble en vue du développement de ces divers travaux. Sous le second chef indiqué plus haut, vous devrez rechercher les moyens propres à diriger les capitaux fran- çais vers les entreprises agricoles coloniales par la diffu- sion dans la métropole des expériences faites, des résul- tats acquis et des avantages offerts, et à développer les capitaux en formation dans la colonie même. A cette ques- tion, se rattache essentiellement celle de l'utilisation des banques coloniales existantes ou de la création d'autres établissements de crédit, en vue d'asseoir dans nos colonies le crédit agricole dont la métropole n'est pas seule à res- sentir le besoin impérieux. Enfin, sous le troisième chef, vous examinerez la question de l'utilisation de la main d'oeuvre indigène ou de celle dont il serait nécessaire de favoriser l'importation, et celle de la main-d'œuvre pénale. J'appelle à ce propos, tout spéciale- ment votre attention sur l'orientation à donner à l'ensei- gnement public, qu'il s'applique aux indigènes sujets fran- çais de nos nouvelles colonies, ou à la population de nos anciennes colonies. Il importe que cet enseignement ait un caractère essen- tielle pratique et qu'il tende à former bien plus des agri- culteurs que de futurs fonctionnaires. Je sais bien que des réformes sont à apporter à cet égard dans l'enseignement de nos colonies, et je vous prie d'indiquer tout au moins les grandes lignes de la réorganisation qui pourrait être Tentée. Telles sont les principales questions que j'ai l'honneur de vous prier d'étudier ; mais il doit demeurer bien entendu que les indications qui précèdent, n'ont aucun caractère limitatif ; par le fait même qu'elles s'appliquent à l'ensemble de nos colonies, elles ne sauraient avoir le degré de précision qui leur permette de s'adapter entière- ment à chacune d'elles. Je désire, au contraire, que vous traciez un programme très net des mesures que vous juge- rez propres au~développement de la colonisation agricole dans les conditions spéciales où se trouve chacune des colonies que vous administrez. Je compte que vous ne manquerez pas, à cet effet, défaire appel en particulier au concours des corps élus et des représentants autorisés de la colonisation française. Ils apprécieront, j'en suis assure, l'importance du but à atteindre, lequel tend à disputer efficacement à la production étrangère la place qu'elle a prise sur le marché métropolitain, et à resserrer ainsi, pour leur mutuel avantage, les liens qui unissent les colo- nies françaises à la mère patrie. Le Ministre des Colonies, GEORGES TROUILLOT. La fiance liuil par où elle aurait dû commencer, c'est- à-dire l'aire de la colonisation pratique en, mettant d'abord en valeur les immenses territoires qu'elle s'est acquis sur les points les plus variés du globe. Mieux vaut tard que jamais! Espérons que la circulaire ministérielle portera sesfruits el ne tombera pas, dans quelques mois, dans le domaine de l'oubli, comme cela s'esl produit si souvent, hélas! pour tant d'autres intentions non moins bonnes. LE JAIï'IN Les Soleils pour la Fleur coupée Les personnes que leurs affaires appellent aux Halles centrales el celles qui y viennent le matin pour leur plaisir. r| août e ttobre, peuventse rendre compte des quantités de capitules de Soleils, qui sont apportés chaque matin el qui trouvent toujours acheteurs; ces (leurs sont en effet très demandées, aussi bien par les grands fleuristes que par les bouquetières des rues. îg. îll. Helianthus giganteus. Car, ce n'est pas une nou- velle que j'apprends à nombre de nos lecteurs, les Soleils peuvent être classés parmi les meilleurs (leurs de cette période pour les décorations florales. Il n'est pas de Heurs se tenant mieux qu'eux sans montage, pas de fleurs plus aptes à la garniture des grands vaseset dos diverses potiches ornant un appartement. La couleur jaune varie comme nuance selon les espèces, mais presque tous les capitules ont un disque brun noirâtre sur lequel la couleur jaune ne ressort que mieux. Ces capi- tules peuvent durer une dizaine de jours parfaitement frais et ceux qui né sontencore qu'en boutons, lorsqu'on les coupe, s épanouissent Fort bien dans l'eau. Lutin, la tige longue el rigide peut être coupée à la longueur voulue, depuis vingt centimètres jusqu'à plus d un mètre. Le feuillage se tient très bien el est, nuancé de gris dans certaines espèces. On ne voit guère que deux espèces de Soleils, apportées en fleurs coupées sur les marches: \' Helianthus lœtiflorus qui est le plus apprécié pour la fleur coupée et 17/. multi- florns, qui est également très joli. Par contre, on ne voit pas le Soleil orgyale (H. brgyalis), aux capitules plus petits il esl a rai, mais cependant bien gracieux, autant par l'inflorescence, qui réunit plusieurs capitules, que par ses ligules linéaires el réfléchies. C'est une espèce que je ne saurais trop recommander à mis lectrices pour leurs garnitures. h'H. giganteus (flg. 111) est aussi, par la longueduréede a floraison (de septembre en novembre), une plante excellente pour la fleur coupée; ses capitules, réunis par plusieurs sur une même hampe, se tiennent très bien sur des pédon- cules de vingt à trente centimètres et sont d'une belle cou- leur jaune soufre. C'est une plante s 'élevant à trois ou qua- tre mètres, mais que l'on peul maintenir plus basse pat de pincements. De Soleils annuels, on n'en voit pas, el leur emploi comme fleurs coupées ne se rencontre qu'à d'assez rares inter valles dans les maisons bourgeoises. En Allemagne, où les Heuristes semblenl être moins exclusifs que les fleuriste français quanl au choix des fleurs, on les utilise parfois d'une façon admirable. Et, me rappellanl ces grandes com- positions dominées par larges les capitules du Soleil Tour- >1. exposées a Hambourg et qui ont fait l'admiration de nombreux visiteurs, je regrette qu'il ne soit pas encore venu a 1 idée de nos fleuristes d'utiliser ces i apitules dans main- circonstances. Le Soleil à feuilles argentées (H. argophyllus) estceïtai- nement un des plus jolis Soleils à utiliser ainsi; la beauté des capitules se trouve augmentée d Ile du feuillage. Le Soleil à feuilles de Comcombre i//. cucumcrifolius) a des capitules très grands'et très originaux comme forme, s'al- lia nt très bien dans les garnitures avec ceux des Dahlias à fleurs simples, dont ils rappellent un peu la forme. Enfin, une bonne variété du Soleil annuel, très reconi- mandable aussi pour cet usage, est le Soleil à fleurs simples jaune soufre (//. annuus luteus sulphureus), dont les eapi tules, quoique grands, ne sont pas massifs. Indépendamment desespèces de Soleils dont il vient d'êl re question, il convient de citer une plante qui en est très voisine et que M. Millet présenta, l'an dernier à pareille époqiàè, à une des séances de la Société nationale d'horti culture de France, cette plante, qui me parait fort intéres- sante pour la, fleur coupée en raison de la beauté dé ses capi- tules et de la précocité de sa floraison, a été nommé par M. Millet Harpalium rigidum var. Ligeri; voici, d'ailleurs, les renseignements que m'a donné à son sujet son obten- teur : « h' Harpalium rigidum Ligeri nous est né d'un semis de ".raines d' Helianthus lœtiflorus, qui avait été fécondé. Comme nous vendions des Heurs d'Harpalium, il nous en restait-quelques unes, lesdernières qui fleurissent en même temps que les premières d'H. lœtiflorus; ne possédant que ces deux plantes, forcément elles ont dû se féconderetle pro- duitde cette fécondation fut cette plante, qui est venue fort à propos pour la fleur coupée, ses fleurs s'épanouissant vers la fin de la floraison de 177. rigidum et au commence- cemerit celle de 177. lœtiflorus. » Cette nouvelle variété tient de 17/. rigidum, quant, à sa floraison hâtive, mais le capitule est plus grand, à double corolle d'un jaune puret se tient bien; ses tiges sont robustes et son feuillage est rigide, très décoratif et se maintenant bien, même lorsque les fleurs sont coupées. Elle a cet avantage d être bien moins traça n le que 17/. lœtiflorus. Chosecurieuse, le semis nous avait donné beaueoupde piaules à, petitesfleurs et. parmi elles, deux sujets à très grande Meurs : la variété dont il s'agit ici et une autre à ligules presque blancs, que je n'ai pas conser\ ée. <• ALBERT MAUMENE Les Fruits de choix aux Halles Mans cet aperçu, seuls les prix des fruits de premier choix me paraissent devoir intéresser les lecteurs du Jardin ; je ne parlerai donc pas de ceux de deuxième choix. La pluie d'orage et la grêle des premiers joins d'août ont été préjudiciables à la beauté des Figues dites d'Argen- teuil ; en semelles de 20 fruits, la Figue blanche d'Argen- ; uil, se vend de 2 fr. à 2 fr. 50, la Figue Barbillonne, de ; à 4 fr., et la Figue Dauphine rouge, de 4 à 6 fr. Les Prunes Reine-Claude, de 1 fr. à 1 fr. 60 le kilog. Les Pêches Amsden et autres variétés américaines, de à S fr. la semelle de 8 fruits. Les Poires Williams et Clapp's Favorite, de 0 fr. 40 à 0 fr. 60 pièce. 256 LE JARDIN Les Pommes Grand Alexandre, à environ 0 fr. 75. Les fruits d'Espagne arrivent en bon état et sont de bonne qualité. Les Prunes Reine-Claude, en caisses, de 1 fr. 10 à 1 fr. 75 lekilog.Les Pêches à noyau non adhérent, de 2 fr.50 i 3 fr. 50 la caisse de 6 fruits. Le Muscat blanc, de lfr. 25 à t fr. 50 lekilog. Provenant de la fin de la culture sous verre, quelques l 'celtes à noyau non adhèrent, de bonne grosseur, se ven- denl depuis 1 franc et vont jusqu'à 4 francs pour les extra belles. saut les Chasselas et le Forsler's Seedling, dont le prix se soutient entre 5 et 12 francs, les autres Raisins varient de I fr. 50 et 5 francs, selon leur beauté. Les Ananas en pots.de 12 à 20 francs ; ceux des .v ores, qui arrivent actuellement en fort bon état de fraîcheur et de maturité, de 4 à '.i francs pièce. .1 M BUISSOK Société Nationale d'Horticulture de France dont plusieurs semis très brillants, des Zinnias, des Rei- nes-Marguerites et surtout des Nemesia très beaux. Parmi ces derniers, la variété naine compacte s'est vue attribuer un certificat de mérite. Les autres exposants ayant pris part à ce concours et ayant été, à juste titre, récompensés, qui d'une ou de plu- sieurs médailles u'or, qui d'une médaille d'argent, étaient : MM. Cayeux et Le Clerc, dont on a beaucoup admiré le très beau lot de Rudbeckia laciniata flore pleno, aux beaux capitules bien pleins d'un jaune éclatant ; M. Nonin, de Cliatillon. avec des Gloxinia de semis et le Pétunia Mme Sander aux jolies Heurs roses bien doubles ; M. Wel- cker, de la < "elle Saint-Cloud, avec de gracieux Montbretia aux coloris frais et brillants ; M. Legros, avec deux nou- veautés de Glaïeuls : Panl Chartron et Professeur Opoix, que met au commerce M. Valtier, de Paris ; M. Milet, de Bourg-la Reine, avec de bien jolies variétés de Phlox; M. Bourgoin, avec des Bégonias ; M. David, avec des Glaïeuls, etc., etc. Les lots étaient fort bien disposés dans la grande salle des séances de la Société et le coup d'ail d'ensemble était vraiment parfait. Séance du 33 juiu 1898 CONCOURS D'ORCHIDÉES Si le nombre des exposants ayant pris part à ce conccSurs n'était pas élevé, par contre, grande élait la valeur des plantes exposées. M. Maron, de Brunoy, spécialement, à qui a été décernée une grande médaille d'or, avait un lot composé de variétés, d'hy- brides et de nouveautés d'élite. Les plus remarquées d'entre ces merveilles ont été : Lielio-Callleya purpurato-Moésiw var. Président Viyer, Lxlio-Cattleya Mossiœ-purpurata var. Captain Lavi> Schofield aux Heurs énormes, Lélio- Cattleya Duvaliana [Lxlia purpurata Y.- Cattleya Ludde- ni.ni niana , Lœlio-Cattleya Èerthe Fournier {La'liaelegans ■ l 'aitleya aurea), etc.. ' M. Page, jardinier chef chez M. Lebaudy àBougtval, dont le lot comprenait des plantes d'une culture remarquable, telles que : un Lxlia tenebrosa de coloris foncé, en variété hors ligne, un Cattleya Mossiœ aux Heurs énormes, un bel Anguloa Ruckeri, plusieurs Cattleya gigas, etc., s'est vu attribuer une grande médaille de vermeil. l'ne grande médaille de vermeil également, à M l.'agot, amateur à Villenoy, pour Cattleya Mossiœ Reinechiana, Cattleya Brymeriana, Cypripedium Mas'tersianum, de nombreux Masdevallia, Maxillaria tenuifoha, Epidendrum Frederh i Guilielmi, etc. Un boulot de jolies formes de Cattleya Mossiie alba a rapporté à M. l'iret. d'Argenteuil, une médaille de ver meil . Un apport déplantes très méritantes a valu une médaille de vermeil à M. Belin, d'Argenteuil ; citons parmi ces beau- tés : Cattleya Mossias Belini, Brassavola Digbyana et un Oncidium crispum à hampe florale très développée. Les Cypripedium hybrides de M. Bleu, de Paris, sont tou- jours très remarqués et, dans son apportdecejour.se dis- tinguaient surtout un hybride issu de C. Chantini-cilio- lare \C Vdaliiltnnetun autre issu de C. barbato-VeBchi X C. ciliolare. Grande médaille d'argent, De M. Dugourd, de Fontainebleau, une fort intéressante collection d'Orchidéesindigènes, dont il a été question dans le compte rendu du comité de llorieultuie du 2JS juin, est également jugée par le Comité des orchidées et se voit aussi attribuer une médaille d'argent. Enfin M. l'Ile, de Paris, avec un lot de Caillai., Mossiœ, et M. Mérignan, jardinier chez M. Mallei.de Paris, avec plusieurs Cypripedium, se voient décerner chacun une mé- daille d'argent. Les 1 1 el 1 3 août CONCOURS DE PLANTES FLEURIES DE SAISON Très brillant ce concours de plantes fleuries de saison où les Glaïeuls, les Phlox, les Pentstemon, les Montbrétias, les Lilium, les Reines-Marguerites, les Zinnias, etc.. rivalisaient d'éclat et de beauté. Le grand prix d'honneur a été attribué à la maïs Vil- morin, Andrieux et Cie, pour l'ensemble de ses apports: une collection hors pair de Glaïeuls en fleurs coupées, un beau lot de Pentstemon, des Lilium tigrinum, L.auratum, L.eximium, de très belles Reines-Marguerites, des Célosies, des Amarantes, des Pétunias, etc. Le second vainqueur du concours a été M. A Gravereau, de Neauphle-le-Chàteau, dont une grande médaille d'or a récompensé l'ensemble de lots remarquables: des Glaïeuls, Séance du 1 I août 1 898. COMITÉ DE FLORICULTURE En raison du concours de Heurs de saison, qui avait lieu en même temps, les apports étaient peu nombreux. M. YVelker fils, jardinier au château de Beauregard, avait deux jolis bds, l'un de fort beaux Lobélias varies en Heurs coupées, l'autre de Glaïeuls de semis. M. Simon, de Malakoff, présentait un Pelargonium de se- mis issu du Pelargonium Destinée et auquel il a donné le nom de Destinée de Malakoff. La plante soumise à l'exa- men du comité n'était pas en très bonne condition, mais elle parait cependant jolie et assez vigoureuse. M. Alphonse Braud, de Fleury-Meudon, en outre de Bé- gonias à Heurs doubles et à Heurs de Chrysanthèmes, en Heurs coupées, qu'une commission doit aller examiner sur place, avait des Heurs coupées de Pelargonium Souvenir de Fleury. COMME D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE M. Baltet, de Troyes, présentait le Brugnon Lily Baltet, semis du Précoce deCroncels, plus hâtif, à chair fine, juteuse et sucrée, très fertile, parait-ii. M. Gorion, d'Epinay .soumettait à l'appréciation du comité, la Prune Gloire d'Epinay, variété très généreuse, qui sera présentée au prochain congrès. De M. Bagnard, de Sannois, on remarquait des Brugnon précoce de Croncels et des Pèche précoce Michelin. De M. Opoix, des Brugnon Early River's. De M. Oiive, de Villeneuve le Roi, de belles Poires Epar- gne et Beurré Giffard. COMITÉ D'ARBORICULTURE D'ORNEMENT Deux lots très intéressants de rameaux d'arbustes : l'un, de MM. Simon Louis frères, de Nancy, contenant entre au- tres : Tamarix odessana, Hydrangea arborescens, Caty- canthus occidentalis, Hypericum Moserianum, Sambucus niger foliis luteis, llex aquifolium lutescens, etc. : l'autre, de' M. Charles Baltet, de Troyes, renfermant des rameaux à fruits ornementaux de : Berberis dulcis, Eleagnus lon- gipes, Fusain à feuilles de Lin , Phyllirea Vilmoriniana, Leycesteria formosa, Pterocarya caucasica, etc. COMITE DE CULTURE COTAI. ÈRE M. 11. Rigault, de Groslay, avait apporté seize variétés de Pommes de terres de premier choix, d'une beauté excep- tionnelle. M. A. Lefèvrë, quelques variétés de Fraisiers ,lcs '/ sai- sons. M. l'abbé Thivolet, une nouvelle fraise remontante, nom- mée Fraise de St- Antoine, que le comité a demandé à revoir en automne. COMITÉ DES ORCHIDÉES M. Maron continuait la série de ses beaux et intéressants hybrides, par la présentation des L;elio-Callleya corbeil- lensis, Lailio-Cattleya velutino-elegans el La'lio-Catlleija intermedia flava. MM. Cappe et fils, du Vésinet, soumettaient à l'apprécia- tion du oumu un très beau Cattleya Pineli X- C. aurea. qui a été récompensé d'un certificat de mérite de 2° classe, Enfin M. I.avanchy, jardinier-chef au Jardin Botanique de la Faculté de Médecine, avait deux beaux spécimens de Cattleya Sa ideriana et de Dendrobium Warneri. i. FOSSEY. LE JAIiliIN 257 LE JARDIN. - N° 277. — 5 SEPTEMBRE 1898. CHRONIQUE L'horticulture el le jardinage seraient-ils la profession prêtant par excellence à la longue durée et à la conservation de la \ ii'".' On serait disposé à le croire en présence des général ions de pral iciens qui se succèdent, sans qu'on puisse constater en elles la moindre dégénérescence intellectuelle. La confrérie des jardiniers deTroyes célébrait, ces jours der- niers, le centenaire de sa fondatic f notre ami Charles liai tet rappelait — avec une légitime fierté — que cinq géné- rations «le sa famille étaient inscrites sur les registres d'a- dhésion. Le héros de la fête et le doyen de la confrérie porte vertement ses 92 printemps. Soyez donc jardinier, si vous voulez vivre longtemps! * * l'n nouveau genre de vin qui fera le bonheur des gens du Midi ! Le vin àgoul d'ail. L'Agriculture Moderne signale l'apparition, à Bordeaux, d'un vin tellement alliacé qu'il en était absolument imbuvable et le même phénomène se retrouvait dans toutes les barriques provenant d'une même cave. Il était difficile de supposer que le vigneron eut fait macérer des gousses d'ail dans sa cuvée pour lui donner delà valeur. La cause est toute différente et n'en est pas moins très curieuse : le goût si caractéristique d'ail est dû à une fermentation opérée au contact de la levure. Le plâtre contenu dans nue pendre cryptogamicide, employée en traitement, avait subides modifications et donné finalement de l'acide sulthydrique qui, en présence de l'alcool, au rail produit des traces d'éther sulfhydrîque, corps doué de qua- lités alliacées des plus prononcées. C'est donc toujours du Nord que nous vient la lumière! Le Nord Horticole nousdonned'intéressants renseignements sur la construction prochaine, à Baîlleul, d'une serre aux dimensions colossales. Elle serait tout en fer, longue de 80 mètres sur 18 de largeur avec H mètres de hauteur dans sa partie centrale. Terminée au mois de novembre prochain. elle serait, à cette époque, entièrement garnie de Chrysan thèmes. Il est à peu prés certain que de telles dimensions, données à une serre, permettraient d'y organiser une exhibi- tion particulière, qui dépassera de beaucoup tout ce que les particuliers on les spécialistes avaient pu se permettre jusqu'ici . Nous avons l'habitude, en France, de nous plaindre tou- jours'? Que defoisavons-nous entendu direquel'Etatne s'oc- cupait pas assez des intérêts de l'horticulture. Le piquant dé la chose c'esl que, presque toujours, on ajoute, quand on s'est bien plaint : voyez donc ce qui se passe en Angleterre! Pour une fois, nous devons constater que les choses se passent beaucoup mieux chez nous. Sir Trevor Lawence, dont la grande autorité ne saurait être suspectée, se plai- gnait, récemment, que l'Angleterre futencore privéedetoute intervention de l'Etat en ce qui concerne l'horticulture. Le distingué amateur semble même croire, d'après la Semaine Horticole, à qui nous empruntons ces détails, que cette question technique ne sera jamais réglée en Angleterre d'une façon satisfaisante. Le Dr Staes vient de signaler un nouvel ennemi des Or- chidées. C'est une sorte de Punaise qui répond au nom de Phytocoris militaris et qui s'attaque particulièrement au Dendrobiiun Phalœnopsis. Les feuilles sont parsemées de taches jaunâtres ou grisâtres et les plantes det iennent lan- lissanfes. Le dommage est dû aux piqûres que fait l'in- secte en suçant le suc des feuilles. La larve est, jaunâtre, rayée de noir, tandis que l'adulte est rouge sang avec des dessins noirs ou brun noirâtre, ("est tout ce qu'on sait, jus- qu'ici, de cet insecte, dont les mœurs sont eneore ignorées et la patrie inconnue. On a conseillé des seringages avec du savon noir et une infusion de quassia. * * # L'origine des Rosiers Thé est un peu plus que séculaire. < est en 1793 que Dawson, un amateur, introduisil en An- gleterre une variété qui semble èi re le Rosa indien odorata. lieux ou trois autres variétés parurent, en 180:!; le coloris rouge pourpre fil son apparition en 1809 et le jaune en 1824. I u 1:835, Rivers cultivait 50 variétés qui sont à peu près toutes disparues actuellement. Devoniensis, encore cultivé, date de 1838. Depuis cette époque, les rosiéristes anglais ont un peu délaissé l'obtention des Rosiers Thé et la plu part des variétés sont d'origine continentale. * Si la France a ses Truffes, qui sont un de ses titres de gloire, notre colonie d'Afrique revendiquerait ses Terfas, plus volumineux, à chair blanche, mais ne présentant pas- ce parfum de haut goût qui donne à la Truffe son incontes- table valeur. On vient de retrouver un représentant, de ce groupe,le TerfeziaLéonis, dans ledépartement des Landes. II y vient, comme en Algérie, sous les Helianthemum. ( >n a eu l'idéede le cultiver sous cette plante, maison ne saura que dans quelques années si les résultats sont favorables, car le développement de ces Tubéracées est excessivement lent. En raison de la latitude de Paris, la maturité y aurait lieu probablement de juillet en août. On aurait ainsi une Truffe d'été qui permettrait d'attendre la récolte des tuber- cules du Périgord. * * I ,a Nouvelle-Calédonie nous servirait-elle à autre chose qu'à j reléguer <\<^ tonals'.1 [l parait que le café qui eu provient peut être classé à la tête des meilleurs cafés doux, valant presque le Moka d'origine, avec un goût des plus agréables, sans acreté ni montant. Il pourrait donc être utilisé' direc- tement, sans avoir besoin d'être mélangea d'autres sortes. Surplace, on le vend 175 francs le quintal et, déjà, on en a livré au commerce pour 500.000 francs, dans l'espace d'une année. Les plantations se chiffrent déjà par une étendue de deux mille hectares et, bientôt, d'autres seront organisées, carôO.000 hectaress de terrain, paraissent, être favorables à la culture du Caféier. Alors, on pourra compter sur une produc- tion de 300.000 quintaux qui seront susceptibles de rap- porter à notre colonie un total de soixante millions de francs: MM. Bedford et Pickering ont fait d'intéressantes obser- vations sur les graines appartenant à des fruits ,|e même e pèce, mais de dimensions différentes. Dans une même espèce, les résultats sont les mêmes, dans le Pommier, par exemple, que les loges soient à plusieurs graines ou n en l'enferment qu'une seule. Quant aux graines de fruits de petites dimensions, elles paraissent être meilleures el germent avec plus de facilité que les autres. ■ * * La Nature donnedes détails qui ne manquent pasd'inti sur la production des parfums dans le département des Alpes-Maritimes. Un plant de Violette peut fournir 20gram mes de fleurs. Une cueuilleuse récolte, dans une matinée, 20 kilogrammes de roses et, dans une journée, 10 de \ iolettes. Un kilogramme d'essence de néroli exige mille kilogram- mes de Heurs ,r< trangerou [dus ,| un million defleurs. Cinq millions de fleurs de rose ou 16.000 kilogrammes sont néces saires pour obtenir 1 kilogramme d'essence. P. HARIOT. LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Ecole nationale d'horticulture de Versailles. — A la suite des examens de fin d'études et par décision de M. le Ministre de l'Agriculture, le Diplôme de l'Ecole nationale d'horticulture a été accordé aux élèves dont les noms suivent, classés par ordre de mérite et qui ont obtenu une moyenne générale de 14 points: 1. Labroj : 2. Davoine; :!. Maurieeau; 4. Dental: 5. Go- billot; 6. Marie; 7. Faure; 8. Dehaine;9. Fleury; 10. Rou- haud; 11. Bastardie; 12'. Denis; 13. Charles; 14. Rollot. Le Certificat d'études a été remis aux élèves classés ensuite, et désignés ci-après, qui ont obtenu une moyenne générale de 12 : 15. Danaux; 16. Roth; 17. Mazière; 18. Dons; 19. Bi- chon ; 20. Bodin; 21. Potié; 22. Duménil;23. Vivier. Les deux élèves Labroy et Davoine, classés les premiers, ont obtenu un stage d'une année pour continuer leurs études ila ii ^ de grands établissements horticoles de la France el de l'Etranger. 1 Ine allocation de 1.200 francs sera affectée, comme chaque année, à chacun de ces stagiaires. En outre, une médaille d'or a été attribuéeà l'élève Maurieeau, classé 3' . une médaille d'argent à l'élève Dental, classé 4', et enfin une médaille de bronze à l'élève Gobillot, classé 5". Rappelons, à cette occasion, que l'admission à l'Ecole a lieu par voie de concours, que les candidats doivent être ftgés de 16 ans au moins et de 26 ans au plus et enfin que les demandes d'admission, rédigées sur papier timbré, doi- vent être adressées à M. le Ministre de l'Agriculture, à Paris, avant le l."î septembre. Le concours aura lieu à l'Ecole, devant un Jury nommé par le Ministre, le lundi lu octobre prochain. Des bourses, au nombre de six, d'une valeur de 1.000 fr. el pouvant être fractionnées, seront accordées, à. la suite de ce concours, en tenant compte à la fois de l'ordre de classement des candidats et de la situation de fortune des familles. Les congrès pomologiques de 1898. — Con- grès pomologique de Dijon. —Le Congrès de porno- logique, organise à Dijon, le 15 courant, par la Société ponK>logique,de France, s'occupera, pendant cette 10° session : 1" De l'appréciation des fruits admis à l'étude; 2" Des fruits spécialement étudiés et présentés, soit parla Commission permanente des études, soit par les Commis- sions pomologiques locales ; 3° Lies variétés de fraises, qui seront admises à l'étude, d'après les renseignements fournis dans le cours de l'année et d'après les rapports des Commissions; 1 De la révision du catalogue des fruits adoptés, d'après les rapports des commissions pomologiques; 5" De l'étude et delà dégustation des fruits déposés sur le bureau; 6" De la situation financière de la Société; 7° De la médaille à décerner à la personne qui a rendu le plus de services à la Pomologie française; 8" Du lieu où se fciendrala session suivante. Les demandés de renseignements relatives aux formalisés :i remplirpour prendre part aux travaux du Congrès, ded- vent être adressées à M. le Président de la Société pomolor giijiiede France, place Sathonay, à Lyon. Congrès pomologique du Mans. — Parmi les questions mises à l'ordre du jour du Congrès pomologique organisé par l'Association pomologique française et qui aura lieu au Mans, du 6 au 9 octobre prochain, nous trou- vons les suivantes : 1° Parasites et maladies du Pommier et du Poirier. Sé- lection des fruits à cidre. 2° Indiquer quelles sont les variétés qui pourraient être introduites dans la Sarthe, avec succès, en tenant compte delà richesse du fruit et des qualités de l'arbre au point de vue de la rusticité et de la nature du sol qu'il préfère. 3° Monographie générale des meilleurs fruits à cidre du département de la Sarthe. 4° Variétés nouvelles de pommes et poires à cidre. 5° Variétés étrangères recorn ni andables de fruits à cidre et à poiré. 6° Culture du Pommier dans les champs et les patu- rages. 7" Du choix des intermédiaires dans l'élevage du Pom- mier. 8° De l'application des engrais à la culture des Pom- miers. 9U De la dessication des fruits à cidre. 10° Commerce et exportation des cidres et poirés, etc. Les personnes se proposant de prendre part au congrès, devront adresser leur déclaration, avant le 15 septembre, à M. Brière, commissaire général, au Mans. Congrès pomologique de Quimperlé. — Parmi les questions mises à l'ordre du jour du Congrès pomolo- gique organisé par le Syndicat pomologique de France et qui aura lieu à Quimperlé, du li au 9 octobre, nous rele- vons les suivantes : A. — Culture des arbres à cidre et à poiré. — Choix des sujets. — Pépinières. — Plantation. — Engrais. — Gref- fage. — Soins à donner. — Choix des variétés. — Espèces à recommander dans chaque région. B. — Maladies et ennemis des arbres à cidre. — Remèdes et moyens efficaces pour les combattre et les détruire.— Protection des oiseaux insectivores. C. — Récolte, conservation, emballage et transport des fruits. ■- Précautions à prendre. — Dessication, etc. Les mémoires devront parvenir à M. Boby de la Cha- pelle, secrétaire-général, à Champloret-en-Saint-Servan, (Ille-el Vilaine), avant le 15 septembre au plus tard. A la Société nationale d'horticulture de France. — Un concours de Dahlias, Glaïeuls, Bégonias, Asters, Roses, Plantes vivaces et Fruits de table, aura lieu, en l'Hôtel de la Société nationale d'horticulture de France, 84, rue de Grenelle, à Paris , les 22 et 23 courant. Ce con- cours sera ouvert gratuitement au public, le jeudi 22, de 2 heures à 6 heures du soir, et le vendredi 23, de 9 heures du malin à (i heures du soir. Les demandes, pour prendre part à ce concours, doivent être adressées, avant le 15 courant, à M, le Président de la Société. 81, ruede Grenelle, à Paris. Les colis-postaux pour les établissements français de la Grande-Comore et d'Anjouan. — Depuis le 1er août, des colis-postaux du poids maximum de 5 kilogrammes peuvent être échangés avec les établis- sements français de la Grande-Comore et d'Anjouan. Les taxes actuellement perçues pour l'affranchissement des colis-postaux à destination des colonies françaises de Sainte-Marie de Madagascar, de Mayotte et de Nossi-Bé seront, applicables aux colis postaux à destination de la Grande Comore et d'Anjouan. Exposition internationale d horticulture de St Pétersbourg. ~ Nous venons de recevoir le pro- gramme de cette exposition dont nous avons déjà parlé à diverses reprises (1) et qui aura lieu du 5/17 mai au 15 27 mai 1S99. Les concours, au nombre de 210, seront répartis en sept sections : plantes nouvelles (11 concours), plantes d'orne- ment diverses (19), culture d'appartement (13), plantes par familles, genres et espèces (125), bouquets et compositions florales (3). fruits et légumes, arbres fruitiers provenant (t) Le Jardin, 1898, n° 269 et 273, pages 130 et 196, LE JARDIN 259 des cultures de l'exposant (24), objets techniques exposés pur le producteur (15). Les prix seront décernés conformément aux règlements fixés parla Société impériale d'horticulture russe et consis teront en primes de valeur, diplômes d'honneur, médailles d'or, d'argent et de bronze et lettres d'éloge. Les facilités accordées au transport des objets destinés à l'Exposition, ainsi que la réduction des prix, seront l'objet île conventions spéciales entre la Société impériale d'hor- ticulture russe et le Ministère des Communications, ainsi que les administrations des Chemins de fer et bateaux à vapeur privés. Elles seront publiées sous peu. Les personnes désirant prendre part à cette importante exposition, devront en informer, au plus tard le 1/13 mars 1899, le Président de la Section Étrangère, S. E. M. Fischer de Waldheim, directeurdu jardin botanique de Saint-Pétersbourg. Le commerce des fleurs en Allemagne. — Des horticulteurs allemands avaient demandé au< louvernement d'établir une taxe douanière sur les tleurs importées de l'é- tranger, d'Italie ou du midi de la France. En 1897, l'im- portation s'élevait, pour la France, à 531 tonnes représentant une valeur de 1.600.000 marks et, pour l'Italie, 1.002 ton- nes, valant 1.200.600 marks. L'association des fleuristes de l'ouest de l'Allemagne, qui vient de se réunira Mayence, a décidé, à une grande majo- rité, nous dit La Feuille d'Informations du Ministère de {Agriculture, de protester contre toute taxation sur les Heurs, qui aurait pour résultat d'en restreindre la vente. Les exportations de pommes américaines. — D'août 1897 à juin 1898, nous dit le Gardcners Magazine, les Etats-Unis et le Canada ont exporté 913.996 caisses de pommes. Ceci ne représente qu'un tiers du trafic de la sai- son précédente, pendant laquelle 2.919.816 caisses furent exportées; mais c'est cependant une belle augmentation comparativement aux années précédentes. De ces exportations, 190.000 caisses arrivèrent à Li\ ci- pool, 198.000 à Londres, 121.000 à Glascow, 89.000 à Ham- bourg. Les deux grands ports d'exportation ont été New-York qui a expédié 362.000 caisses, au lieu de 550.000 la saison précédente, et Boston, avec 176.000 au lieu de 1.000.000 en 1896-97. Les fruits en Californie. — Du récent rapport du département de l'Agriculture en Californie, il ressort que la production totale des jardins fruitiers de cet état, a rap- porté,en 1897, la sommedel06. 1 17.725fr., soit : 19.250.000 fr. de citrons et oranges, 1 1.500.000 fr. de prunes, 13.000.000 de fr.de fruits séchés autres que les prunes, 11.125.000 fr. de raisins, 3.000.000 de fr. de noix, etc.. Les oranges d Australie en Angleterre. — Le premier arrivage d'oranges d'Australie à Londres, a eu lieu le 20 août; il comprenait 8.000 caisses, contenant environ un million et demi d'oranges. Par suite d'un accident survenu, en coursde route, àl'ap- pareil réfrigèrent de 1' « Ormuz », qui transportait cette cargaison, les deux tiers des fruits sont arrivés en mauvais état. Ce premier arrivage ne comprend qu'environ le quart de la récolte totale, autant qu'on en peut augurer à présent. Protection des oiseaux utiles aux Etats Unis. — Le Sénat des Etats-Unis a récemment adopté un bill dont il y a lieu de le féliciter. D'après ce bill, sont prohibés en effet l'importation, le transport et la vente, à l'intérieur du territoire américain, de toutes les peaux et parties de peaux et plumes d'une série d'oiseaux utiles. Le but est de protéger ces oiseaux contre le massacre stupide qui en est fait sans cesse, afin de four- nir des plumes aux modistes pour les chapeaux féminins. La récolte des fleurs de Lavande dans les Alpes. — La distillation des (leurs de Lavande est termi- née. La récolle a été abondante cette année : on | t esti- mer au bas mot, d'après la Petite Revue, à 60. 000 kilos, la quantité de fleurs mises en serre dans la commune de Séez (Basses-Alpes). A la Société académique de l'Aube. - A la séance du 21 août de la Société académique de l'Aube, sur la proposition de M. Ch. Baltet, une grandi' médaille de vermeil a été remise, pour bons et loyaux services, à M. E. Potrat, père de notre collaborateur. M. E. Potrat est, depuis 20 ans, au service de M. le vi- comte Chandon de Briailles, comme jardinier en chef de s.i propriété de la Cordelière. A la Société horticole, vigneronne et forestière del'Aube. — A la séance du 28 août de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube, notre collaborateur M. Albert Maumené, a fait, devant une nombreuse assis- tance, une intéressante conférence sur l'emploi des fleurs, dans les compositions florales. Les applaudissements nourris de l'auditoire, dans lequel les dames et demoiselles dominaient, ont été un gage de l'intérêt qu'a su éveiller notre collaborateur sur ce sujel : lait des bouquets. Comment on conserve les Oignons en Zélande. — Le moyen de conserver les (lignons dans la province hollandaise de Zélande, dit M. Denaifle, dans Chasse et pùchc, est intéressant à connaître : Les producteurs entassent et laissent sur le sol toute la récolte, souvent très importante de leur ferme ; ils la dépo- sent en tas allongés, de forme parallélipipédique, dont les cotés verticaux sont maintenus par des claies d'osier fichées dans le sol ; la partie supérieure du tas est recouverte de paille. Si vous questionnez un cultivateur expérimenté au sujet de sa façon de procéder, il vous répondra que la vente des Oignons en Angleterre oblige à attendre des époques favorables, qui souvent ne se présentent que longtemps après la récolte, et que les silos de bulbes, analogues à ceux usités pour les Pommes de terre et les Betteraves, étant im- praticables parce qu'ils provoquent la pourriture des Oi- gnons, on a dû adopter cette méthode au moyen de laquelle on obtient une conservation parfaite. Il existe un second moyen : on creuse des fossés de 1°20 à 2"50 de profondeur, de 15 àlS mètres de longueur et de 2'"50 à 3°'60 de largeur, puis on garnit l'intérieur avec des plan- ches recouvertes d'une faible couche de paille longue, après quoi ces fosses sont remplies d'Oignons. Si l'on veut gagner de la place, il suffira de construire, hors de terre, unepalis- sadeun peu épaisse au-dessus de la première. Cette palis- sade, qui peut être de hauteur d'homme, est maintenue par des pieux enfoncés en terre. Dès qu'elle est construite, il suffit d'étendre une mince couche de paille sur le premier lis et de la remplir d'Oignons. S'il est nécessaire, on peut encore construire, comme précédemment, unetroisiènie pa- lissade sur les deux autres et la remplir d'Oignons. Le tra- vail terminé, les Oignons sont logés pour tout l'hiver. S'il survient une forte gelée, il faudra éviter de remuer les i li- gnons jusqu'à ce qu'ils soient tout, à fait dégelés. < elle pré- caution est indispensable, car. si les abris sonl ouverts et si l'on touche aux Oignons avant qu'ils soient complète nient dégelés, ils sont tous perdus. Au' contraire, en lé- rangeant pas les Oignons atteints de la gelée, non seulemenl ils restent bons Remployer pour la consommation, mais. chose qui paraîtra étonnante, ils demeurent aussi 1 s peur la plantation que s'ils n'avaient pas eu à souffrir du l! ad. A la fin du printemps, alors que les provisions conser- vées dans lesgreniers ou les magasins commencent à s'épui- ser et que la chaleur du soleil réveille la fori ede 260 LE JARDIN des bulbes, il esl indispensable de rentrer les < lignonsdans une cave froide, ce qui peut s.' faire sans trop grande dé- pense. De cette façon, la végétation sera retardée pour long- temps el il sera possible de conserver, jusqu'à la nouvelle récolte, les Oignons sains et mangeables, au lien de les taire venir des contrées du Midi à des prix exorbitants. Soufrage des Pois. — « J'at été frappé, nous dit M. Dupont, dans le Biil/etin de la Société d'horticulture de Saône et Loire, en traitant nies Rosiers au soufre, de la grande analogie qui existait entre le blanc de ces der- nier, ci celui des Pois. Je résolus donc- de traiter ceux-ci de la même façon. « Je commençai le premier traitement dès que les Pois furent levés, en renouvelant l'opération de quinze en quinze jours. Je suis arrivé, avec ce procède'-, à récolter mes Pois ridé sucré de Knigt, sans tache bien apparente de blanc. « Je 'lois dire que, au deuxième et au troisième trai- tement, j'ai constaté quelques brûlures occasionnées par le soufre, mais cet inconvénient, bénin du reste, n'est pas à mettre en ligne avec les beaux résultats que le traite- ment l'ait obtenir. » EXPOSITIONS ANNONCÉES Milan. — Du 10 au 1k novembre 1808. — Exposition spé- ciale de Chrysanthèmes, organisée par laS'ociefana^ïonate italiana dd Crisantemo. — ('ne section internationale spé- ciale est réservée aux amateurs et jardiniers étrangers. — Adresser les demandes à la présidence .le la Société, Via UgoFoscolo, à Milan (Italie), avant le il octobre. Le Mans. — Du 6 au 0 octobre 1808. — Quinzième con- cours GÉNÉRAL ET SEIZIÈME CONGRÈS POMOLOGIQUE, organisé avec le concours de l'Etat, des départements, de la Manche, d'Ille et Vilaine, delà Sarthe, de la ville du Mans, du Syn- dicat des agriculteurs de la Sarthe, etc., par l'Association pomologique française. — Adresser les demandes à M. Brière, commissaire général du Concours, au Mans. Saint-Pétersbourg."— Du li au 27 mai 1899. —Expo- sition internationale d'horticulture, organisée par la Société impériale d'horticulture russe à l'occasion de son quarantenaire. — Adresser les demandes à M. Fischer de Waldheim, directeur du Jardin botanique de Saint-Péters- bourg (Russie). BIBLIOGRAPHIE Le vignoble champenois et l'invasion phylloxériqbe, par L. Bonnet. — En livraisons à 0 fr. 30, paraissant, tous les quinze jours. L'ouvrage complet sera vendu 10 francs. —Les souscriptions ou abonnements sont reçus aux bureaux du Jardin, et chez M. L. Bonnet, viticulteur à Murigny, près Reims (Marne). Nous venons de recevoir les 6e et 7° livraisons de cet ouvrage qui constituera un véritable cours pratique de viticulture, clairement exposé. Dans ces deux livraisons, est traitée la greffe-bouture avec d'excellents détails pratiques. Les vingt-six grandes ligures, qui accompagnent le texte et le complètent fort judi- cieusement, ajoutent encore au grand intérêt de l'ouvrage. Des arbres <-t arbrisseaux d'ornement de pl«-in air cultivés pour leurs fleurs, par A. Charguei and, pro- fesseur d'arboriculture de la Ville de Paris. — Mémoire extrait du Congrès horticole de lsus. Cette fort intéressante brochure contient, en outre de judicieux conseils sur la taille à appliquer aux arbres et arbrisseaux d'ornement de plein air cultivés pour leurs fleurs, deux tableaux très clairs et très utiles, résumant, sous forme de listes avec époque de floraison, les arbres et arbustes qu'il convient de tailler soit au printemps, soit après la floraison. Les Fraisiers, par A. Millet. — Un vol. de 218 pages avec 55 ligures. — u. Dom et Librairie agricole, éditeurs. — Prix 2 fr. 50. — En vente a la Librairie horticole du Jardin, 167, boulevard Saint-Germain, à Paris. Apres de fort intéressantes pages, très documentées sur l'origine et l'histoire des Fraisiers, l'auteur traite avec force détails les diverses cultures applicables aux Fraisiers: culture dans les petits jardins dont la location est annuelle: culture dans les petits jardins, à longue location, culture dans les jardins d'une certaine importance, forçage des Fraisiers à gros fruits, forçage des Fraisiers des quatre saisons, culture des Fraisiers" en pots, etc. C'est, en résumé, une monographie des plus utiles et des mieux documentées sur l'histoire et la culture des Fraisiers et nombreux y sont les détails culturaux dont ne manque- ront pas de faire leur profit les lecteurs de cet intéressant ouvrage. Essais pratiques tle chimie horticole, par Albert Larba- tétrier. — Un vol. de 136 pages avec 24 figures. — 0. Doin et Librairie agricole, éditeurs. = En vente à la Librairie horti- cole du Jardin, 167, boulevard Saint-Germain, à Paris. « Ce n'est pas, à vrai dire, un traité de Chimie appliquée au jardinage que nous présentons aujourd'hui au public horticole, nous dit M. A. Larbalétrier dans son introduc- tion : c'est, plus modestement, un petit manuel pratique d'essais et d'analyses très simples pour la plupart, destinés à fixer l'horticulteur sur la valeur des terres, des amende- ments, des engrais, etc., qu'il utilise journellement. » Et ce programme est parfaitement rempli au cours de ce livre, qui contient de très pratiques conseils ; les analyses physico-chimiques et chimiques des terres, les eaux d'arro- sages, les fumiers et composts, les engrais chimiques et les engrais organiques, les produits insecticides employés en horticulture, etc., autant de chapitres instructifs. Ce petit traité pratique est appelé à rendre de véritables services à tous les jardiniers et amateurs de jardinage, souvent fort embarrassés en présence de ces questions de chimie horticole. Ija Bretagne et sa végétation arborescente, par Félix Sahut. — Brochure de 40 pages. Dans cette brochure. M. Félix Sahut relate une visite qu'il a faite au Jardin des plantes de Rennes, qu'il décrit en faisant part de ses remarques personnelles; puis il nous fait visiter les cultures du frère Henri, à Rennes, et enfin retrace une excursion au Mont-Saint-Michel ; le tout est accompagné de fort intéressantes remarques. Contribution à l'étude lc . f. de la Terre de Feu et de Patagonie, qui n'est peut-être qu'une forme réduite du précédent etc. La culture imprime à l'Acœna pinnatifida des modifications profondes : les épis se raccourcissent et se disposent de telle façon qu'ils for- ment une sorte de passage avec les espèces de la section suivante. Le fruit présente une forme différente et ses épines sont plus petites, plus faibles et pins égales. 6. Acrocephala. C'est à cette section qu'appartiennent les espèces le plus fréquemment cultivées etcellesqui sont les plus abondantes à l'état spontané. Les capitules y sont ter- minaux ; les fruits surmontés de 2-1 épines fortement glochidiées au sommet. 9 espèces sont sud-américaines et t> autres sont australiennes ou africaines (Cap, Tristan d'Acunha, etc). L' Acœna argenteaR. etP. est remarquable par son feuillage argenté; les A. ovalifolia R. et P., A.ascen- ilcns Vahl., A. magellanica Vahl.,A.ajfînis Hook. f. abon- dent sur tousles points de la Terre de Feu. où ils forment une des caractéristiques delà végétation herbacée. Leur culture esl des plus faciles, et, dernièrement encore, j'ai eu l'occasion de voir en pleine prospérité des touffes à' Acœna ovalifolia, que j'avais rapporté de la Baie Orange, en 1883. L'espèce la plus répandue du genre appartient à cette section. C'est l'A. Sanguisorba Vahl.. qui rappellel'A. ocalifolia, origi- naire de Tasmanie, de la Nouvelle Zélande, duCap, de Tris- tan d'Acunha et de l'île Campbell, occupant ainsi une im- mense étendue de terrain. Par contre, l'.l. insularis, espèce nouvelle, est limitéeau.x ilesde Saint-Paul et d'Amsterdam. 7. Anoplocephala. Dans cette section, les capitules sont terminaux et les fruits ailés sans épines. On ne connaît qui» trois espèces de la Nouvelle Zélande. La révision des espèces du genre Acœna a permisde faire connaître trois espèces nouvelles : A. pinnata, de Bolivie, de la section Pleurostachya, à tige dressée, à Heurs en épis simples, axillaires et allongés, atteignant Û"4"> de lon- gueur, à feuilles formées de loà 17 folioles dentéesen scie ; A. insularis. de Saint-Paul et Amsterdam, de la section Acrocephala, à tige couchée, à folioles serrées chevauchant les unes sur les autres, rappelant par ses autres caractères l'A. Sanguisorba ; A. hirta, du Chili Austral, du même groupe, rappelant l'A ■ ovalifolia et en différant par ses folio- les cunéiformes ou obovées, par le nombre des épines du réceptacle, qui est de 4 et non de 2 ou 3. 1'. HARIOT. Les bonnes milles plantes LV CALCEOLARIA SCABIOS.EFOLIA Tous nos jardiniers connaissent I i aire Triomphe Versailles, de même que le Calcèolaire herbacé hy- bride. Ils cultivenl le premier pour la garniture estivale de leurs jardins el le sei I pour sa belle floraison printa nière. Cette plante, par ses granit -s Heurs en forme de bourse, intéresse beaucoup les amateurs, tantpar ses multi- ples variations que par ses bigarrures si originales. Mais les anciennes espèces sont oubliées; elles sonl inconnues même de la plupart des cultivateurs; pourquoi? — Ils ont négligé la culture des Calcéolaires rugueux vivaces à très grandes fleurs ; ils les ont abandonnés el les jeunes ne les ont pas connus. - Seul, le Calcèolaire Triomphe de Versailles et sa variété ont survécu. En ce moment, tout le monde s'extasie en face du vieux Calceolaria scabiosœfolia, — beaucoup leregardent comme nouveau! Il est là. dans mon jardin, planté dans an hémicycle, au nombre de 50 exemplaires : '.-'est tout simple- ment délicieux. Lés fleurs sont d'un jaune d'or très franc; elles sont très abondantes; les branches vont nombreuses et s'étagent d'une façon légère et très gracieuse : on dirait quantité de sequins en or, dansant une sarabande sons une influence électrique ! Cette petite corbeille esl une ré vélation ; les vieux qui l'ont connu, ce Calcèolaire à feuilles de Scabieuse, seraient bien heureux de le revoir ! En voici la description : « Calceolaria scabiosiefolia. — Chili. — Plante annuelle, velue, hispide, rameuse, haute de 0™,50 à 0m,60. Feuil- les pennatifides, à segments ovales-lancéolés. Fleurs en corymbes, jaunes, d'avril en juillet. Espèce élégante. Lieux frais et ombragés. Semer en mars sur couche: repi- quer sur couche; planter en mai. (Bon Jardinier : 1875) ». Cette courte description ne dit pas la gentillesse et la distinction de ce Calcèolaire. Ce livre, comme beaui p d'autres, ferait plus de bien s il êtaif plus enthousiaste. Lisez cette description, vous ne chercherez pas à, vous pro- curer la plante. Et, cependant, elle a beaucoup de mérites : elle se fait de semis; elle croît vite; elle forme un massif délicieux, beau de loin comme de près; elle n'a pas le défaut de fondre comme le Calcèolaire rugueux Triomphe de Ver- sailles et autres. On pourrait la semer en plusieurs lois el en avoir jusqu'en hiver. Voilà une espèce que vous pouvze avoir en fleurs, d'avril en novembre! Je crois que cette es pèce est précieuse. Et j'invite tous les jardiniers, tous les horticulteurs, tous les amateurs à en essayer : ils ne se plaindront pas, .\I>. VAN DEN IIF.EDE Vice-président de la société régionale d'horticulture , du nord de la France. Les Fruits de choix aux Halles La récolte des Figues d'Argenteuil a été abondante cette année ; les 20 Figue Dauphine rouge, se vendent jusqu'à 4 francs. La Figue Barbillonne et la Figue blanche d'Ar- genteuil ont fini à 2 fr. et 2 fr. 50 les '20 fruits. 11 y a une grande quantité de Prune Reine-Claude extra, dont le prix est d'environ 30 fr. les 100 kilos ; lorsque ces fruits sont choisis et emballés avec soin, il se vendent jus- qu'à 100 et 120 fr. Les Pêches dites de Montreuil sont, en général, petites. La variété la plus recherchée est la Grosse Mignonne, dont les semelles de gros fruits font 5 fr., 6 fr., et même 8 fr. Les Brugnons sont recherchés à 3fr.. 4fr. et 5 fr. la semelle. Il y a beaucoup de fruits véreux dans les Poires préco- ces. Les Poire Williams saines se vendent jusqu'à 100 fr. les 100 kilos et les Beurré d'Amanlis, jusqu'à 60 fr. Les PommeGrand Alexandre, à environ 0 fr. 50 pièce. Les Muscat blanc d'Espagne, de 100 à 130 fr. les 100 kilos. De la culture sous verre, seul le Chasselas s'adjuge encore de 5 fr. à 10 fr. le kilo. Les autres variétés (Fran- uthal en grande partie), trouvent difficilement acheteur de 1 fr. 50 à 3 fr. Les régimes de Bananes, de 20 à 25 fr. Les Ananas des Açores, de 3 à 10 fr., selon la grosseur. J. M. BUISSON. 264 LE JARDIN Les Orchidées à bon marché. De temps à autre, les journaux horticoles enregistrent des ventes d'Orchidées dans lesquelles des variétés exception- nelles atteignent des prix relativement énormes en compa- raison de plantes de la même espèce que l'on peut se procurer à îles prix assez bas. < les grosses ventes, annoncées à grand fracas de réclame, sont, à mon avis, plutôt destinées à él- ira \ erles amateurs ordinaires qu'à les encourager. Or, comme le rôle de tout bon journal horticole est, nonseulement d'en- courager les amateurs existants, mais encore, partons les moyens possibles, d'en créer de nouveaux, il est donc in- dispensable que ces journaux aident les débuts de ceux qui voudraient bien essayer la culture de quelques Orchidées, mais ne savent pas trop par quelles espèces commencer e1 qui, en outre, sont effrayés des grosses sommes qu'il leur faudrait sacrifier, parfois en pure perte, avant d'obtenir des résultats satisfaisants. Pour ces amateurs débutants, nous commençons, aujour- d'hui, la publication d'une série d'articles qui donnerohl d'utiles indications relativement au point de départ d'une collection d'I Irchidées comprenant les espèces florifères de culture facile et à bon marché. Nous nous étendrons, par la suite, et parlerons alors des plantes un peu plus rares. De nombreux détails pratiques de culture et enfin les florai- sons des Orchidées, chaque mois, compléteront utilement ces données. Pour le début d'une collection, je recommanderai les six espèces suivantes, toutes de serre tempérée et pouvant vivre ensemble : Cattleya Mossiœ ; Odontoglossiïm (Milionin) rexil- larium ; Cattleya labiata ; Cypripeduim Leeanum ; An- guloa Clotoesi : Cœlogyne cristata. Je voudrais voir les débutants commencer, non par une seule plante des espèces ci-dessus indiquées, mais par deux spécimens au moins de chacune de ces espèces ou variétés. Tout le monde connaît le Cattleya Mossiœ, certaine- ment le plus populaire et le meilleur marché' des Cattleya. Chaque année, il est importé des quantités énormes de Cattleya Mossiœ; on peut dire qu'ils sont tous beaux et très florifères et, dans la quantité, il s'en trouve mêmesou- vent des variétés bien supérieures. L'époque présente de l'année convient pour effectuer le rempotage de ces plantes qui poussent également bien en pots à fleurs ordinaires et en terrines ou paniers suspen- dus, dans un mélange de sphagnum et de terre de bruyère fibreuse ou. mieux encore, de. terre.de polypode. L'arrosage do ces plantes, après le rempotage, doit être très modéré et l'on doit se rappeler qu'aucun Cattleya' ou Lœlia ne pro- duit de racines en abondance dans un endroit enfermé. 11 esl également indispensable de les placer dans une atmos- phère humide et de tenir les ventilateurs ouverts toutes les fois que la température extérieure dépasse 15°. Si l'on possède des ventilateurs dans le bas de la serre, ce qui est très recommandable pour la culture des Orchidées, on peut ouvrir ceux-ci beaucoup [dus tôt, c'est-à-dire avec une tem- pérature extérieure plus basse. Le point principal est de maintenir, dans la serre tempérée, une 'température dune quinzaine de degrés, température qui peut s'élever b?aucoup plus par le soleil. L'ombragea l'aide des claies est préférable à celui obtenu à l'aide des toiles, pareequ'il laiss,. passeT plus de clarté el que la grande lumière est un agent in- dispensable à la bonne culture des Orchidées. Pour ceux qui ont une serre froide à leur disposition et qui cultivent les Odonroglossum. il est bon de remanier ces plantes pendant le mois de septembre, de donner, à celles qui en ont besoin, un rempotage complet et de se contenter, pour les autres, d un léger surfaçage. Le mois de septembre est, en effet, moins chaud que les mois pré- cédents ; les serres sont, par conséquent, plus faciles à main- tenir dans une atmosphère propice à la reprise des plantes dont la terreaura été secouée. De plus, les jeunes pousses on cours de développement ne tardent, pas à émettre, à leur base, des quantités de racines nouvelles qui, se trouvant en contact avec le compost irais, ont tout le temps d'en prendre possession avant \'\n\ ér. Le compost à recommander pour les Odontoglossum est le suivant : une partie de terre bien fibreuse et deux par- ties de sphagnum vivant, le tout additionné de tessons concassés el modérément près-,'' dans les pots. CIL MARON. Erica hvemalis alba Fig. 113. — Erica hyemalis alba. Cette variété de Bruyère, dont deux superbes potées ont été présentées à la Société nationale d'horticulture de France en décembre dernier (1) par son obtenteur M. Queneau- Poirier, horticulteur à Saint-Cyr-sur- Loire, est une reniai quable amélioration de Y Erica hyemalis. L'Erica hyemalis allia provient d'un accident tixé de YErica hyemalis, bouturé en janvier 1897, et qui, depuis, s'esl toujours bien reproduit avec, en plus des qualités delà plante-mère, tous sescaractères propres : plante trapue. bien fournie de nombreux rameaux portant îles fleurs blancpur. C'est une précieuse acquisition, dont les fleuristes, les premiers, profiterons, nous n'en doutons pas, en raison de la gracieuseté des jolies et nombreuses fleure! tes blanches, d'un effet des plus ornementaux. La figure 113 et la planche en couleurs ci contre onl été laites il après des potées que nous a envoyées M. Queneau- Poirier ; elles montrent nettement la valeur de cette nou- veauté, 1 Erica hyemalis alba. 1. Le Jardin, 1S97, n° 260, page 3S4. LE JARDIN ERICA HYEMALIS ALBA LE JARDIN 265 Étude sur les Spirées ligneuses ! Il 2° Spirées à floraison estivale S. alliai). R. (S. blanche). — Arbuste drag inant, de 1 "40 à 2 mètres, à rameaux brun clair, luisants. Feuilles elliptiques-lancéolées, glabres. Fleurs blanches, en grandes panicules, au sommet des rameaux. S. arieefolia Sm. (S. à feuille d'Allouchier). — Espèce originaire de la Californie, formant un buisson de 2 à 3 mètres de hauteur e< plus à rameaux grêles, souvent inclinés. Feuilles uvales, plus nu moins dentées, fcomen- teuses sur leur face inférieure. Se couvre, eu juillet, de grandes et élégantes panicules pendantes de fleurs blanchâ- tres. Espèce lié- distinguée. .v. bella Sims. (s. élégante), Arbuste drageonnant, assez délicat, de 1 mètreà l"30, à rameaux grêlés, retom bants. rougeâtres. Feuilles lancéolées, àdentelure régulière. Fleurs rose vif. S. Bethlehemensis Hort. (S. Je Bethiéhem). — Arbuste drageonnant, de 1 "Al à 1"50, à rameaux bruns, feuilles lancéolées, dentées, rétrécies vers la base. Fleurs en pani- cules longues et étroites, rose carné. S. Bethlehemensis vubra [S. de Bethiéhem rouge). —A peu prés analogue à la précédente, mais à fleurs rose foncé. S. Billiardi Hort. (S. de Billiârd). — Arbuste robust drageonnant beaucoup, pouvant atteindre mie hauteur île ■1 métrés, à rameaux dressés. Feuilles elliptiques lancéolées. Fleurs rouge vif en panicules pyramidales. Floraison pro longée de juin à septembre. .S'. Billiardi longipaniculata (S. de Billiârd) à longue panicule). — Variété ayant beaucoup d'analogie avec la précédente, mais s'en distinguant par des inflorescences plus développées. 5. bullata Maxim., syn. : crispifoliaB.ovt, (S. à feuilles crispées). — Originaire du Japon-, cette espèce esl la plus naine du genre. Rameaux courts, trapus, serrés, feuilles petites, ovales, bullées, crispées, vert sombre. Fleurs ires jolies, rouge foncé. Très-convenable pour bordure. Vu son peu de vigueur, cette espèce demande un sol riche. S. Bumalda Hort., syn. : .S', s/im'r.s nova faponica (2) — Cette variété, qui est à rattacher au .S', callosa Thunb.. dont elle a les principaux caractères, forme un buisson nain et touffu. Fleurs roses, en corymbes, très jolies. I !ette variété. ass,v répandue dans les jardins, est facile à recon- naître par la particularité qu'elle a d'émettre fréquemment des rameaux portant des feuilles panachées de jaune el de rose. Si l'on parvenait à fixer ces rameaux, ce serait M'ai- ment une acquisition remarquable, S. Bumalda Antony Waterer.(Z) Se distingue du pré- cédent par ses fleurs plus foncées. S. californicaïLort.(S. de Californie). — Arbuste dra- geonnant, d'environ 0m80à 1 mètre, à rameaux grêles, brun luisant. Feuilles elliptiques-lancéolées, dentées dans leur moitié supérieure, blanchâtres en dessous, fleurs rouges, en panicules. Cette Spirée a une certaine analogie avec le .V. Douglasii Hook., mais elle s'en distingue par sa taille moindre et ses feuilles plus blanches à la face inférieure. S. callosa Thunb. var. albalS. naine à fleurs blanches). — Arbuste nain, de 0°50 à 0~60 de hauteur, ayant beau- coup de ressemblance avec le croupe des \. Fortunei, mais formant un buisson beaucoup plus nain, à feuillage (dus petit et à rameaux plus grêles, fleurs blanches, eu corym- bes, en juin-juillet. Remarquable variété très convenable pour le premier rang ou la bordure îles massifs. (1) Le Jardin, 189S, N* 276, page 247. (2) Le Jardin, 1898, V 263, page H), flanche en couleurs (3) Le Jardin, 1895, V 202, pages 157 et 159. SS. callosa superba (S. superbe). — Petit arbuste d< 0n60, à rameaux grêles, le retombants, fleurs en corymbes. blanc rose à centre plus foncé. S.canadensis Hort. (S. du Canada). arbuste drag ■ ' ' ' • ''' 1 mètre a lm50, à rameaux légèrement inclinés, milles elliptiques, flnement el régulièrement dentées] ibres. fleurs blanches, en panicules. Demande un bori rain. .S', canadensis rubra (S. du Canada à Heurs rouges). — Analogueàla précédente, mais à Heurs roses. .S', canescens Don., syn. : S. lanata Hort. [S, laineuse). - Arbuste de 1 mètreà lm20,à rameaux bruns, pubescents. feuilles ovales, dentées dans leur moitié supérieure, pubes h tes. fleurs blanchâtres. s. cavpinifolia Ehrh. (S. à feuilles de Charme). — Es- \"'[ le l'Amérique du Nord, formant un arbuste de 1"20 a 1 ôtt. à rameaux érigés bran-roux, feuilles elliptiques lancéolées. dent,',.s. glabres, fleurs blanches. ,.,, grandes panicules,;i étamines ruses donnantàla Heur unaspecl rosé. S. Douglasii Hook. (S. de Douglas). — Espèce drageon- nante, de la Californie, de 1 mètreà l'ôo, à rameaux les. inclinés, roux. pubescents.Feuilles lancéolées-allongées, dentées dans leur tiers supérieur, blanchâtres en dcss.uis. fleurs rose foncé, en .-pis serres, terminaux, de juillet à septembre. Espèce délicate demandant un bon terrain. S. eximia Hort. (S. distinguée). — Arbuste drageonnant intermédiaire entre les S. californica et les S. Billiardi. plus élevé que le premier et moins que le dernier. Fleurs comme celles du S. Billiardi, mais d'un rouge plus vif. .S', expansa Wall. (S. étalée). — Arbustede l'on ci plus, de l'Himalaya, à rameaux effilés, vert rougeâtre, tomen- teux. Feuilles elliptiques-lancéolées, rougeâtres, surtout celles de la partie supérieure des rameaux, blanchâtres eu dessous. Fleurs très rares, blanc rosé, en corymbes lâches, paraissant en juin. S. expansa nivea iS. étalée à Heurs blanches). — Dif- re du type par le coloris de ses Heurs. •V. expansarubra (S. étalée a fleurs rouges). —Arbuste pouvant atteindre ;.' mètres de hauteur, à rameaux inclines, brun clair, pubescents. feuilles largement lancéolées, pubescentes. S. Fontenaysii Hort. (S. deFontenay). — Arbuste dra- geonnant, de lm50, à rameaux dressés, bruns. Feuilles lan- céolées, glabres. Fleursblanches.cn panicules spiciformes compactes. S. Fontenaysii rosea(H. de Fontenaj à fleurs roses). — Sous-variété du précédent, à Heurs roses. \. Fortunei Planch., syn. : .S', callosa Lindl. iS. de Fortune). — Espèce de 1*20 à 1"50, du nord de la Chine et du Japon, à rameaux érigés, feuilles lancéolées, acuminées, celles des jeunes pousses d'un beau rouge pourpre. Fleurs rose vif, en larges corymbes terminaux, en juillet. Es] très employée dans l'ornementation; l'un de nos plus jolis arbustes à Heurs. S. Fortunei atrosanguinea (S. de Fortune roug Variété plus jolie que son type, remarquable par ses Heurs d'un rouge foncé. Mêmes végétation et hauteur que le s. Fortunei. S. Fortunei Froebeli (S. de Froebelj. Cette Spii même valeur ornementale que les deux pn ■• n istingue par ses Heurs d'un rouge plus foncé eni ore et par i floraison un peu plus précoce. S1. Fortunei macrophylla (S. de Fortum ! i aille - Cette forme est remarquable par les dimensions extraor- dinaire de ses feuilles qui, vu leur poids, sont retombant •llessont dentées, d a I issous. < elles l'extrémité des jeunes rameaux onl conservé la riche teinte pourpre qui constitue une des principales qualités ornementales du type Fleurs roses, en corymbe beaucoup 266 LE JARDIN plus réduits que ceux du .S'. Fortunei. Rameaux se con- tournant légèrement dans ions les sens. S. Fortunei Nobleana (S. de Noble). — Arbuste de lm50 à 2 mètres, à rameaux rougeâtres. Feuilles lancéolées, den- tées dans leur moitié supérieure, pubescentes en dessous. Fleurs rose vif, dans le genre de celles du S.Billiardi, mais disposées àla façon de celles du S. Fortunei. S. Fortunei paniculata (S. de Fortune à fleurs en pani- cule). — Fleurs d'un beau rose, en grandes panicules ter- minales, de 0n,20 de hauteur sur autant de largeur. .V. Foxii Hort. (S. de Fox). — Arbuste nain de 0m50 à 0mf!0 de hauteur, ;i rameaux grêles, brunâtres, lisses. Feuilles elliptique.-, dentées dans leur moitié supérieure. Fleurs blanches, en larges corymbes. S. Hacqueti Fenzl. ci ('. Kocb. — Arbuste très nain, des Alpes autrichiennes, à rameaux pubescents. Feuilles ellip- tiques, tomenteuses sur leur face inférieure, dentées au sommet. Fleurs blanches. 5. intermedia Lemoine (S. intermédiaire). — Arbuste nain de 0'"50 à Û'"80, à rameaux grêles, rougeâtres. Feuilles lancéolées, dentées dans leur moitié supérieure. Fleurs roses, en panicule. Demande un bon terrain. .S'. Lenneana Hort. (S. de Lennê). — Arbuste drageon- nant. de 1 mètre, à rameaux légèrement inclinés, rouge- brun, pubescents. Feuilles lancéolées, dentées dans leur moitié supérieure, pubescentes en dessous. Fleurs roses, en panicules. Planter en sol riche. S. Lindleyana Wall. (S. de Lindley). — Espèce très vigoureuse, du Népaul, formant une large touffe de 2m50 â 3 mètres de hauteur, remarquable par son feuillage penné, ayant de l'analogie avec les frondes île certaines Fougères, Fleurs blanches, réunies en énormes panicules, de juin à août. Cette magnifique espèce craint, malheureu- sement, les grands froids. S. Margar'kœ Zabel. — Jolie Spirée, ayant une grande analogie avec le groupe des S. Fortunei et remarquable par ses larges corymbes de fleurs rose pâle, en juin-juillet. S. nepalensis flore carneo Hort. — Arbuste drageon- nanti à rameaux bruns. Feuilles elliptiques-lancéolées, glabres. Fleurs carnées, en grandes panicules. S.pachystachys Hort. (S. à épis serrés). — Arbuste dra- geonnant, de 0"'8t l à 1 mètre de hauteur. Feuilles lancéolées, allongées, dentées dans leur partie supérieure. Fleurs roses, en glandes panicules. S. Pallasii G. Don. Espèce naine, ayant beaucoup d'analogie avecle S. sorbifolia, maisà feuilles plus petites. La fleur est, dit-on. plus grande que celle du S. sorbifolia. S. pruinosa Hort. (S. pruineuse). — Arbuste de 1""2IÏ à 1"50. Feuilles elliptiques-lancéolées, dentées dans leur moitié supérieure, glauques en dessons. Fleurs rares, roses, en épis courts. Donnée souvent comme analogue â la Spirée de Californie, quoique bien différente de cette dernière. ,V. salicifoUah. (S. à feuilles de Saule). — Arbuste dra- geonnant, de l"'.")ii à :.' mètres, originaire de la Sibérie, â rameaux effilés. Feuilles elliptiques, dentées, glabres. Fleurs roses, en panicules longues el serrées, de juillet à septembre. S. salicifolia rubra virida. — Hameaux grêles, roux cannelle. Feuilles lancéolées, luisantes, glabres, finement et régulièrement dentées. Fleurs rose fonce, en panicules. 5. sorbifolia L. (S. à feuilles de Sorbier). — Belle espèce de la Sibérie, à rameaux vigoureux. Feuilles pen- nées, très ornementales. Fleurs blanche-, réunies en lon- gues panicules, en juin juillet. Vu sa rusticité, cette espèce peut parfaitement remplacer, dans les pays froids, le S. Lindleyana qui, on le sait, est sensible aux grands froids. Ces deux espèces ont, du reste, une certaine analogie. E. JOUIN. i Pépinières Simon-Louis frères). LiA MOR^OLA (Fin (D). Les lianes de la Mortola, tant belles soient-elles, ne sau- raient effacer l'impression de grandeur et de richesse qu'on ressent à la vue des arbres, arbustes, arbrisseaux et plantes vivaces ou annuelles qu'on a répandus à profusion de tous cotés. La grande pergola dont j'ai parlé et qui, du Palais Han- bury, s'en va vers l'Est, dans la direction de Bordighera, a une petite grotte délicieuse, toute couverte de Bégonia Rex divers, garnie de Capillaires (Adiantum Capillus Veneris), d'Agaves etd'Aloës; l'eau y murmure un chant délicieux, tandis que les yeux se reposent sur la plus belle vue qu'on puisse rêver. Une allée de Bambous conduit, de cette belle pergola, à une gracieuse pièce d'eau, au centre de laquelle on admire un bronze japonais flanqué d'un dragon symbolique, le tout entouré de Papyrus, de Lotus et d'autres plantes aqua- tiques de grande beauté. 11 y a. au-dessous et au-dessus de la pergola, des pentes que recouvrent des champs d'Anémones, de Mufliers et d'autres plantes vivaces. qui revêtent ici des teintes parti- culièrement vives. Les Mufliers m'ont surpris par les tons chauds et les couleurs aussi intenses que variées de leurs corolles. Il en est de toutes couleurs et les fleurs sont ici plus grandes, plus abondantes que dans nos climats; on sent que la plante est dans son élément sur ces pentes chaudes et rocheuses. On n'en peut dire autant des Ahco- lies et des plantes alpines qui vivent ici comme des étran- gères et y éprouvent la nostalgie des climats froids. Les Art-totis, ces belles et grandes Marguerites du Cap, se développent admirablement sur les pentes les mieux exposées et y fleurissent d'un bout de l'année à l'autre. C'est une plante ornementale de très grande beauté qu'on dirait faite tout spécialement pour le Midi. Il y a aussi toute une collection d'Asters et d'espèces voisines (dont une japonaise dont le nom m'échappe et qui fleurit à profusion] qui donnent la note bleu violet, la note Aster un peu par- tout dans le jardin. Les Campanules, surtout les C. Vidaliiet C. médium, constituent également une belle décoration, ainsi que le superbe Canarina campanulata des iles Canaries. La teinte rouge violent est donnée par les Carica Pa- paya, C. àtromolacca et C. cundinamarcensis dontles fleurs brillent ici et là comme autant de rubis éclatants. Ici et là, les ('mu iilrtilits rampent sur la terre ou grimpent aux arbres ou aux murailles. On en cultive, à la Mortola. neuf espèces dont une est un arbuste de haute taille (2 à 3 mètres) tout recouvert d'adorables fleurs blanches (Conrolrulus floridus). Le superbe Liseron de ce pays-ci (C. althe- oides) anime, de belles fleurs pourpres à la gorge carmin foncé, toutes les pentes arides qui ne sont pas cultivées, et fait le plus gracieux cadre aux fleurs introduites. Des champs de Dahlia font l'orgueil du jardinier italien du Commandeur Ilanbury; il y en a de toutes teintes et formes, depuis le gigantesque D. imperialis, du Mexique, jusqu'au très curieux D. Maximiliana, des mêmes régions. Les Capucines sont ici très nombreuses, très vives dans leurs teintes, très apparentes partout. heTropœolum penta- phyllmn grimpe dans les arbres jusqu'à 8 mètres de haut !! Il y a, ici et là. de beaux échantillons de Cannas, de Streliteia (le S. Reginçe était en pleine floraison à mon passage). Il y a des Dracœna qui sont de véritables arbres, toute une collection de Dasylirion gigantesques, d'Ence- phalartos, de Dion, de Cycas et de Yucca. De leurs branches ou de leurs frondes, retombent les gracieux ra- meaux des lianes et de Dolichos lignosus, qui pend sur- tout du haut des murs dans la forêt. Le célèbre Lotus pdliorhynchus, qui fut tant admiré dans le lot de M. Froebel, à l'exposition de Genève, cette plante charmante au feuillage de soie grise, aux nom- breuses fleurs éearlates, vermillon et pourpres, fait la gloire des murailles et des pentes sèches de la Mortola. il re- tombe de très haut et s'y rencontre partout. C'est la mer- (1) Le Jardin, 1898, N" 273 et ?.74, pages 19S et 213. LE JARDIN 267 veille des merveilles et lui seul vaudrait la peine qi visitât ees lieux bénis. D'immenses Datura étalent leurs grands bras à l'ombre des grands Acacias australiens ou des Eucalyptus . Les parfums de leurs Heurs rayonnent partout aux alen- tours dans les belles soirées où l'on s'en va voir voler les lucioles. Le 1). sanguinea est d'un rouge beaucoup plus violent que dans nos serres; sous le climat généreux de ce ciel d'Italie, sa corolle est plus grande et d'un muge ardent. Les Rosiers grimpent partout aux arbres et aux rochers; on ne les taille jamais et, cependant,- ils produisent avec profu- sion. J'ai remarqué la teinte jaune de notre Eglantine tonnes. Mais il en est un, originaire d Abyssinie, le F, glu- >sa, qui est si beau et si grand, qu'il mérite une men m spéeiale. Le Ferdinanda ominans, cette curieuse Composée mexi- ine dont le grandes feuilles ont l'odeur des pommes de reinette, est ici un arbuste très développé, recouvert de eorymbes de marguerites blanches. Auprès d'eux, il y a un petit arbuste aux grappes pendantes de fleurs d'un beau bleui qui m'a beaucoup intrigué, car la fleur rappelle notre petit Scilla bleu du printemps. Cet arbust ( origi- naire de l'Australie occidentale et se nomme Sollia hete- rophylla; c'est une Pittosporée! Et, puisque j'en suis aux Pitiosporum, que je vous dise au moins combien ce genre Fis. 111. Vue d'une partie des jardins de la Mortola. (D'après une photographie). alpine (Rosa pimpinellifolia). Une brillante Solanée aux fleurs d'un rouge ardent attire les regards, car la note de sa (leur est si chaude qu'on l'a répétée en plusieurs en- droits: c'est le Streptosolen Jamesoni dont la fleur res- semble à celle des Brousalia et qui forme un arbuste tou- jours fleuri. Originaire de la Nouvelle Grenade, cette plante ne peut renier son origine tropicale. Il y a aussi un Statice bien curieux: c'est un arbuste de 2 mètres de haut, aux branches étalées dans tous les sens, à la verdure grisâtre et aux fleurs roses. Le Statice rosca, c'est son nom. est originaire du sud de l'Afrique. Je ne vous parlerai pas des Ficus, si divers et si liétéro- morphes, qui peuplent les pentes de la Mortola : il en esl qui forment déjà de vraies colonies, grâce à leurs racines adventives qui, comme chez le F. religiosa des Indous, offrent l'aspect d'un véritable temple tout garni d est richement représenté ici et combien ces arbustes, souvent très grands, embaument tout le paysage. Il y a un Cinéraire maritime à fleurs blanches qui esl Men curieux. Quand je dis que c'est un Cinéraire mari- time, il faut s'entendre, c'est seulement qu'il m'a paru tel, car c'est un Senecio leucostachys, dont l'origine m'échappe en ce moment (j'écris rf< lignes du tond de^ Alpes piémon- taises et n'ai autre chose à ma disposition que les > prises lors de mon séjour chez M. Hanbury). On cultive ici toute la collection des Anona et nous avons dégusté le fruit délicieux de l'A. Cherimolia, - l'Amérique du Sud; on sait que l'A. r- chidées épiphytes qui croissent en plein air sur les branches des mêmes arbres. II. CORREVON Dictionnaire iconographique de* Orchidées, par A. Co- gniaux et A. Goossens. — Livraison d'avril. — Parmi les espèces et variétés figurées sur les jolies plan- ches en couleurs de cette livraison, nous signalerons: Cattleya Trianse var. M. du Tremblay, Cypripedium Annie Measures, Dendrobium chrysotoxum, Epidendrum Brassavola', Odontogtossum Cervantesii, Odontuçjlossum crispum Capartianuin, figuré et décrit dans La Jardin, en 1894, N" 179, page 174, etc." Pots à fleurs à irrigation souterraine « Le principe sur lequel ces vases sont construits est scientifiquement indiscutable. » Prof. V. Perona. L'arrosage desplaAtes en pots cultivées dans les appar- tements, est une des causes des échecs que les amateurs su- bissent dans leurs essais culturaux, échecs qui découragent certains d'entre eux. S'il est en effet facile d'indiquer aux amateurs débutants le degré de chaleur, le besoin d'air, etc., que réclame une plante, il est plus difficile de lui répondre à celte question : Combien de foispar semaine faut-il arroser ma plante? Naturellement, on donne à l'interlocuteur des renseignements généraux : arroser seulement lorsque la terre commence à sécher, mouiller la terre de façon à ce que l'eau s'écoule par l'orifice inférieur et ensuite ne l'arro- ser de nouveau que lorsqu'elle a soif, etc. Eh un mot. rien de bien défini, parce qu'il n'est pas possible de prévoir que la plante aura besoin d'eau tel ou tel jour. L'amateur, bien décidé à suivre ces conseils, est plein de sollicitude pour sa plante, a peur soit de trop l'arroser, car vous lui en avez dit les funestes inconvénients, soit de ne pas l'arroser assez ; si bien que l'expérience ne le guidant pas et comme il n'a pas assez de temps à consacrer à sa plante, il l'arrose trop ou pas assez. Dans ces deux cas, la plante souffre si elle est robuste et meurt si elle est un peu délicate. Dans d'autres cas, les plantes étant parfaitement soignées, il arrive que l'on doive faire un voyage de quel- que jours, on arrose cependant bien les plantes avant de partir, mais, lorsque l'on revient, la plupart de celles qui étaient sur le balcon et dans l'appartement sont desséchées. Diverses personnes se sont occupéesde trouverun système de vase susceptible de simplifier cette question si complexe des arrosages et de fournir aux plantes, automatiquement, l'eau nécessaire à leur nutrition. Plusieurs systèmes ont été mis au commerce, mais, soit par défectuosité, soit pardéfaut d'expérience, soit parce que ces inventions n'ont pas été portées à la connaissance des amateurs de plantes, aucun d'eux n'a eu le succès sur lequel on croyait pouvoir compter. La dernière invention, le vase à irrigation souterrainedu D' .1. B. Martinetti, me paraît être très judicieuse et très pratique. Je reçus, en mars dernier, une aimable lettre du docteur italien J. B. Martinetti qui, ayant lu mon mémoire sur « Lu culture des fleurs par les enfants et les ouvriers», m'envoyait un fort intéressant travail documenté, — réuni en une brochure qu'il avait publiée en italien et fait traduire en français, — sur un vase à irrigation souterraine inventé par lui et sur lequel il me demandait mon avis. Après avoir lu, avec beaucoupd'intérêt, son instructif tra- vail, je lui écrivis pour lui dire que son invention était très méritante et que son principe et son point de départ étaient excellents. En lui faisant part de quelques obser- vations, je lui demandais s'il ne lui serait pas possible de m 'envoyer quelques pots pour me permettre d'expérimen- ter ce système. De fort bonne grâce, il aquiesça à ma de- mande, et, quelques temps après, je reçus une quinzaine de pots dans lesquels je plantais aussi bien des lantes d'appar- tements que des arbustes et plantes de fenêtres, cultivées respectivement dans l'appartement ou sur mon balcon. Ces essais, qui durent depuis plusieurs mois, sont d'ores et déjà eouronnésde succès et sont tout en faveur de l'excel- lence de ce s\ sterne. « Le principe sur lequel ces vases sont construits est scientifiquement indiscutable » a fort bien dit le professeur italien V. Perona. Cela est très vrai, car cespotsne sont qu'une application en petit des irrigations. .LE JARDIN 269 Je reviendrai plus tard sur cette invention qui mérite d'être répandue, en faisant connaître le résultat de mes expériences. Je dirai tout simplement, aujourd'hui, com- ment est conçu ce système. Sauf qu'il est un peu plus liant, ce po( a toute l'apparence d'un pot à fleurs ordinaire. Le fond est occupé par un réser- voir destiné à être rempli d'eau ; au-dessus de celui-ci. est un fond mobile bombé qui repose sur un rebord circulaire ; ce fond mobile ou diaphragme est percé, au centre, d'un trou assez large destiné au passage d'un cylindre conducteur de l'eau «lu réservoir. Deux trous sont situés immédiatement au dessus du réservoir et servent à l'aération. En application, le tube est rempli déterre, le doublefond recouvert d'une légère couche de mousse et la plante rem- potée comme on le ferait dans un autre pot. L'arrosage ne diffère pas non plus, mais ou arrose de telle façon que le réservoir s'emplisse. Dès lors, l'arrosage se lai I automati- quement, suivant les besoins delà plante, par capillarité par le cylindre conducteur. Il n'y a pas de fil de coton et c'est seulement la terre qui fournit l'eau à la terre. Dans mes expériences, le réservoir a suffi à entretenir la terre suffisamment et régulièrement humide, pendant plus d'un mois pour les filantes qui sont dans l'appartement, ei huit àdouze jours, selon la température extérieure, pour celles qui se trouvent sur mon balcon, en plein soleil. Aussi suis-je de l'avis du professeur V. Perona et vais-je même plus loin que lui dans mon appréciation en disant que : le principe d'après lequel ces ruses sii les plante. Il est généralement de règle que les griffes ne don- nent des bourgeons florifères qu'une année sur deux ; cependant, si le sol est substantiel, si les soins cul- turaux sonl donnés en temps et en heure, si les engrais liquides sont appliqués de temps à autre, et si l'on prend soin d'enlever les Heurs aussitôt la floraison terminée, les mêmes griffes donnent des fleurs pendant plu sieurs années successives. 1 les rhizomes de Muguet peuvent ainsi donner des fleurs deux luis .-in forçage, dans l'espace de dix mois, le premier étant fait à l'é- poque normale de florai- son et le second au mois Je janvier. J'ajouterai ce- pendant qu'on n'opère pas ainsi, car les frais de main- d'œuvre ne seraient pas toujours compensés, l'opération n'était pas bien laite. Les grands cultivateurs de Muguet, qui en font plusieurs millions chaque année, les plantent à la même distance, mais, au lieu de les mettre en plan- ches, ils les cultivent en plein champ et les Fig. 118. — Bottillon arrachent à la char- ,/t. griffes de Mu,, un. rue. Il est aussi à noter que la floraison est d'autant meilleure que les griffes ontété un peu gênés la der- nière année ; c'est pourquoi uneplantation très espa- cée ne donne pas de résultats meilleurs ; il ne faut cependant pas en conclure qu'il faille planter les bourgeons les uns sur les autres. Le troisième automne qui suit la plantation, les rhizomes sont arrachés avec la fourche à dénis plates et le triage est lait au fur et à mesure de l'arrachage, par des filles et des femmes qui sont payées de un marck et demi à deux mareks par jour.ee qui fait 1 fr. 90à 2fr. 50. Les grilles de premier et de second choix sont bottelées par vingl cinq pièces. Ces bottil- lons -ont enjaugés de façon à ce qu'ils subissent l'ac- tion de la gelée qui mûrit les griffes, les fait reposer et facilite une floraison régulière, sans toutefois les découvrir totalement. Tous les bourgeons qui n'appar- tiennent pas à ces deux catégories sonl mis à pari et piau- les comme je l'ai dil en premier lieu. Ces renseignements sur l'arrachage sont, de M. Chollet. M. Runde me donne les explications suivantes: lors de l'arrachage, comme les rhizomes forment une touffe conte nant à la fois des bourgeons florifères et des bourgeons non florifères, il Eaul en faire le triage, besogne fastidieuse. Ce sont, d'après lui, les personnes les plus intelligentes de l'é- tablissement, qui fout ce travail. Elles fout deux séries de 272 LE JARDIN griffes: 1" celles Qoriflères, 2 celles à replanter. Les premières sont encore séparées en deux catégories; selon leur force; on en fait ainsi deux choix : le premier et le second. La fig. 115. dessinée d'après des griffes, que M. Runde m'a 1res aimablement envoyées de Hambourg, montre la différence existant cuire les :i sortes de griffes. Le premier choix ne contient que les plus fortes griffes garnies de nombreuses el longues racines ; le bourgeop est gros, court et renflé (G. 'fig. L15), il contient une grappe de [leurs courte, mais trapue. Le second choix contient les bour- geonsmoins forts, qui sont toujours un peu plus allohgés'et donl la grappe est moins trapue et moins fournie (B. fig. 115); ils donnent de moins bons résultats pour les premières saisons et nedoivect être utilisés qu'en culture avancée. En- lin les griffes à replanter et qui sont bonnes à forcer trois ans après, sont celles qui ont un an et demi ou seulement si\ mois de végétation ; le bourgeon, qui termine un long rhizome presque dépourvu de racine-, es! très allongé et ne présente pas le moindre bouton à. fleurs (A. fig. llô). Pour savoir si un bourgeon est florifère ou non. il n'y a qu'à le faire glisser entre les doigts, car onsent parfaitement la grappe qui n'est recouverte .pie ,1e quelques pellicules, comme c'est le cas pour les boutons florifères du Lilas. C'est bottelés par25 griffes que les Muguets parviennent directement ou sont vendus, par les grainiers, aux personnes qui doivent les forcer. Il faul s'assurer, avant de commencer le forçage, que [es griffes soni suffisamment reposées et ontétéàrracbéesdans 'le bonnes conditions, (/elles qui ne soni pas forcées de suite sont mises en jauge. Il faut éviter que la gelée ne happe directement sur les bourgeons, ee qui pourrait les fendre. Les griffes de Muguet peuvent être plantées indifférem- ment dans îles petits pots de 0"'0S à 0"10 de diamètre,1 à raisonne huit à dix griffes par godets, où bien dans des petites caisses ou terrines, en les distançant de quelques centimètres; ces deux procédés s'emploient couram ni en maison bourgeoise. Les roreeurs de Muguet, qui le fournissent aux fleuristes, réunissent les griffes en petits bottillons de '.i à 12 qu'ils entourentde mousse, ou bien, les ayant forcées dans de petites boites, ils les réunissent ensuite en bottillons. La réunion des grilles en bottillons et. principalement, le forçage dans ces conditions, sont récommandables à plu- sieurs points de vue : d'abord par pie la chaleur pénètre mieux et plus régulièrement entre les racines des griffes ainsi réunies qu'entre celles mises en pots, à moins toute- fois que les pots soient enfoncés, lors du forçage, dans de la tannée, île la mousse, etc., ensuite parce que cela facilite aux fleuristes leur placement dans les grandes composil ions. Les racines de Muguet, dont on forme les bottillons, sont séparées par une légère couche de mousse, tandis que les griffes que l'on empote ou que l'on met en boites, peuvent être plantées dans n'importe quels matériaux, pourvu que ces matériaux soienl légers, spongieux, gardant bien l'hu- midité et laissant passer facilement la chaleur. Il n'est pas besoin qu'ils contiennent des matières nutritives, que les racines ne puiseraient pus ; du reste, celles , lu ni les Heurs ont besoin pour se développer, sont déjà emmagasinées de la saison précédente dans les racines. On emploie ordinaire- ment: la mousse, le- fibres de coco, la sciure de bois, la tannée, le terreau de feuilles, le sable, etc., tous matériaux aussi Ihhis les uns que les autres. Que I V'iiiiisse les grilles en bottillons, qu'on les rem- pote, .in que, au contraire, ou les plante en caisse, il faut toujours que le germe suit libre et bien dégagé espacé éga- lement et que les matériaux employés soient bien pressés. Il faut habiller les griffes, en conservanl une certaine longueur de racines, à peu prés 0"08 à 0™10 à partir du cul Ici , pour les 1'" saisons, ci moins pour les suivantes. Pour cela, un prend une poignée de griffes, dont les bour- geons sont mis à la même hauteur et, à l'aide de la serpette, on coupe les racines dépassa ni la longueur indiquéedig. 1 lii). Pour la confection des petit- bottillons, on place les grif- fe- partrois, en mettant les bourgeonsà la même hauteurdans la main et en les séparant par un peu de mousse (fig. 117). après quoi ntoure de mousse le petit paquet, ou coupe le- racines siellesn'j oui pas été avant et on ligatureavec du raphia : le petil bottillon a alors l'aspect de la fig. 118. Ces bottillons soni ensuite placés, les uns près des autres, dans des boîtes, eu ayant soin de combler les \idos avec- île la mousse. Puis ci-- boites sont mises sous châssis froid. Dans un prochain article, je parlerai du forçage propre- ment ii il ne la culture retardée, de la culture en appartement ci del'emploi dans l'ornementation florale. i.l stdrre.) ALBERT MALMENÉ. Société Nationale d'Horticulture de France Sôauo»' du 25 août 1SOS. COMITE DE FLORICULTURE Le triomphe des Gladiôlus nanceianus et desG. Lcmoi- nei , telle a été la caractéristique de cette séance. Un très important lot de ces Glaïeuls avait été apporté par M. M. Vilmorin-Andrieux ; les coloris bien francs, la grandeur des fleurs et surtout les inflorescences bien four- nies de nombreuses fleurs épanouies en même temps, for- çaient l'admiration. Des semis de ces mêmes Glaïeuls, soumis à l'appréciation du comité par M. Marie, de Porchefontaine, et quelques belles variétés, apportées par M. Millet.de Bourg-la-Reine, pour montrer les progrès accomplis dans cette série des G. nanceianus et G. Lemoinei, complétaient et renforçaient l'admirable tableau formé par cet ensemble de coloris, si frais et si variés. M. Millet avait, en outre, apporté des Cannas : Italin et Austria, — dont il a été, à diverses reprises, question dans Le Jardin (I) et sur les mérites ou défauts desquels nous ne reviendrons pas, — et la variété Alsace, annoncée comme blanc pur et qui est plutôt blanc jaunâtre ; il parait, que, tout à fait épanouie, elle est blanc d'ivoire ; en tous cas, c'est plutôt une variété curieuse que vraiment ornementale. M. Claus, de Paris, en outre de belles Reines-Marguc- rites en fleurs coupées, présentait diverses variétés naines, l'une de Zinnia nommée Zinnia très nain Mignon, l'autre de Pétunia nommée Pétunia très nain compact Miniature, enlin une Célosie nommée Célosie à panache rouge feu. Enfin, M. Jamin, de Bourg-la-Reine, avait apporté quel- ques rameaux d'Apocynum androsasmifoliûm, le curieux Gobe-mouches. COMITÉ D'ARBORICULTURE D'ORNEMENT Un seul apport, de M. Simon-Louis frères, de Plantières, toute une collection de Clématites: Clematis coccinea, C.Pitcheri, G. viticella. cœrulea plena, C. flammula rubro marginalis, C. graveolens, etc., ainsi que des rameaux fructifères de Staphylea pinnata, S . hybridaCoulombieri, Oxycocos palustris, Citrus triptera, Asimina triloba, etc. COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE Une splendide corbeille de Pêche grosse Mignonne hâ- tive, ainsi que des Pêche Girardot (variété obtenue par M. Savart) étaient présentées par M. Eve, de Bagnolet. De belles Pêche hâtive, Lepère par M. Gauthier, de Vitry. Des poires Bergamote d'été, Beurré d'Amanlis, Iloussoch, Beurré. Hardy, etc., ainsi que la Prune Gloire d'Epinay, nouvelle variété très généreuse, par M. Gorion, d'Epinay. COMITE DE CULTURE POTAGERE. Une nombreuse collection de Betteraves, d'une grande pureté de race venait de chez MM. Vilmorin-Andrieux. Par M. Thorigny, de Louveciennes, était présentée une variété de fraise longue des 4 saisons, nommée Fraise des quatre saisons Thorigny sans pareille de Bougival, nom assez longpour indiquer qu'il s'applique à une fraise longue. COMITÉ DES ORCHIDÉES M. Ch. Maron, de Brunoy, continue ses beaux apports de Cattleyaet de Lœlia hybrides: cette fois, c'étaient: Lœlià- Cattleya pvrpurato-qiqas et Cattleya dubiœ, très beau pro- duit du C. Trianm X G. intermedia. M. Mantin, amateur à olivet avait envoyé un remar- quai.le gain issu du Cattleya Triante X C. Schillerinna. De M. Dallé, de Paris, on a beaucoup remarqué le Vanda insignis, en outre de ses Lx lia crispa. Enfin, de M. Régnier, de l'ontenay-sous-bois, signalons un bel exemplaire Vanda cœrulea, admirablement fleuri. J. FOSSEY. (1) Le Jardin. 1896, n- 221, page 9S; n- 232, page 231, m 23:). page 249; iv 234, page 269: 1897, n- 239, .page 43; 189S, n" 261, page S. planche en couleurs LE JARDIN 273 LE JARDIN. - N» 278. - 20 SEPTEMBRE 1898. CHRONIQUE Les savants ne son) pas toujours exempts de ridicules. Beaucoup d'entre eux sont de la Famille de M. Joseph Prud'homme* comme le montre la petite histoire qui suit. En 1797, le ministre de l'intérieur, François de Neufcbâteau, eut l'idée de faire planter des arbres sj mboliques devant la colonnade du Louvre. Il s'agissail de caractériser le triomphe définitif des- Sciences el des Vrts. On ne pouvait mieux s'adresser qu'à Desfontaines et à Thouin, représentant l'un l.-i botanique, l'autre l'horticulture. Ils s'entendirent assez difficilement d'abord et faillirent même se battre, enfin, ils tombèrent d'accord, avec accompagnement de considérants d'un comique achevé, sur 1'- ( lèdre du Liban pour représenter le triomphe n cueille les raisins mûrs et bien sains ; on les blanchit en les plongeant, à deux ou trois reprises, pendant quelques minutes, dans de l'eau bouillante ou dans une lessive ,1e cendres. On retire les grappes et on les suspend à des perches ou bien on les range sur des claies pour les faire sécher au soleil. Eh trois ou quatre jours, la dessication peut ■'•lie terminée. La dernière opération consiste à mettre les raisinsen caisses, eu ayant soin de ne pas permettre aux moisissures de se développer. * Se souvient-on de l'enthousiasme que souleva l'appari- tion de VAcalypha Sanderiana. cette très curieuse Euphor biacée de l'Australasie'? On se demandait comment une forme aussi remarquable avait pu passer inaperçue et on avait raison. ( >n nous apprend, en effet, que Burmann l'avait, depuis longtemps, décrite sous le nom d'Acalypha Caturus (queue de chat). Roxburgh l'a également men- ti îéeetRumphius l'appelait Cauda fclls. Il en existe, à la bibliothèque de Kew. un dessin datant de 1812 et M. .1. I). Hooker lui avait consacré, â la place représentée, la déno- mination d'Acalypha hispida. Il y a quelques années, le Nicotiana cotossea avait subi pareille aventure. N'y aurait il rien de nouveau sous le soleil '.' * * La germination des spores de Fougères a prêté â. bien des discussions. Les physiologistes les plus émînents onfrété divisés à ce sujet, les uns attribuant une importance capi- tale au facteur température, les autres, au facteur lumière. Des recherche, récentes de M. F. de Forest-Heald semblent donner raison aux uns et aux autres. D'une façon générale, la lumière est nécessaire et, parmi les rayons qui la com- posent, le bleu parait être tout à fait inactif. La tempéra- ture peut agir quelquefois comme la lumière et. dans cer- tains cas, même dans l'obscurité. Ainsi, les spores du Cera- l'ipteris thalietroides germent à la lumière en 12 jours; elles peuvent rester â l'obscurité pétulant trois mois sans germer; â l'obscurité el avec une température de 30 à :("-'". elles se développent en Hi jours. Il est donc dangereux el téméraire de généraliser. ■ * * ' >n attribue presque exclusivement la maladie de la rouille îles Poiriers à la présence des pieds de Sabines dans les jardins. La chose n'est pas tout â fait exacte, en ce sens que le Genévrier de Virginie peut être également inculpé' avec raison. D'ailleurs, M. Maxime Cornu avait démontré expérimentalement, en 1S77. que le fait était' possible et fourni des preuves convaincantes de l'existence, sur cet arbre, du Gymnospo'rangium de la Sabine. II faut donc se méfier de la présence, dans les jardins, du ( lenévrier de Vir- ginie et. probablement aussi, du Genévrier commun qui pourrait bien être aussi une cause d'infection. ■ La Société hollandaise des sciences de Haarlem met au concours, pour 1899, un sujet qui intéresse tout particulière- ment les pépiniéristes et les dendrologues : il s'agit d'insti- tuer des expériences nouvelles qui établissent indubitable- ment l'origine des Retinospora de nos jardins et de recher- cher si les travaux publiés en langue japonaise renferment des données relatives à ce sujet, l'ne médaille d'or de 150 florins récompensera l'auteur du meilleur mémoire. * - • Puisque nous en sommes à l'article récompenses, signa- lons encore le prix de 500 gulûëes (13.000 francs) que le Comité anglais du sulfate d'ammoniaque offre au meilleur travail sur l'utilité du sulfate d'ammoniaque en agriculture au point de vue pratique et au point de vue scientifique. Les mémoires doivent être écrits en anglais et être présentés au siège du Comité avant le 15 novembre 1898. Un prix de 13 000 francs, ce n'est certes pas banal ! et il faut supposer que nombreux seront les concurrents, à notre époque qu'on pourra, plus tard, qualifier d'époque des engrais. -* # * Les falsifications de produits empruntés au règne végétal se font, chaque jour, de plus en plus nombreuses, avec une audace qui commande l'admiration. Un journal de phar niacie ne signale-t-il pas une Pipèridine, destinée à rem- placer le poivre, qui est formée de 70 0 0 de matières minérales ; une Pseudo-cannelle, destinée à donner du montant au vin chaud, composée de 80 0/0 de brique pilée et de 20 parties de bois colorié provenant dés chantiers de constructii u de démolitions. Mais le record esl détenu ÀàrVÀnstraliima, qui doit remplacer les poudres de viande destinées aux estomacs délicats. VAustraliana esl une poudre cristallisée rouge-clair, à base d'acide borique. colorée par île la fuchsine. Après cela, il n'\ a [dus qu'à tirer l'échelle. P. HARIOT. Dictionnaire d'Horticulture, par D. Bois. —31* livraison. — La 31* livraison de cet intéressant dictionnaire va de Phyiovté à Pois et comprend, entre autres importants articles, ceux consacrés aux l'ircu. Pilocereus, Finança, Pinus, Piper, Pirus, Plantation, Platanus, Poireau, Poi- r et Pois. 274 LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Mérite agricole. —A l'occasion de la distribution des récompenses aux lauréats du Concours agricole de Tarbes (Hautes-Pyrénées), la décoration du Mérite agricole a été conférée aux p irsonnes suivantes : 1" Au grade d'officier : M. Carraze, (Joseph-Noël), directeur du jardin Massey, à rarbes. 2° Au grade de chevalier: M. Fourcade-Tompes, pépiniériste, à Tarbes. \ l.i suite de l'Exposition d'horticulture de Lyon, la décorati lu Mérite agricole a été conférée aux personnes suivantes : Mjj 1° Au grade d'officier : Crozy aîné (Pierre-Antoine-Marie), horticulteur à Lyon, fondateur de l'association horticole lyonnaise. Molin (Emmanuel-Charles), marchand-grainier horticul- ture à I.yon. jUj 2" Au grade de chevalier : Boucharlàt (Jean-Marie), horticulteur à Lyon. Comhet (Jean), horticulteur à Chaponost (Rhône). Défarge (Lambert), horticulteur pépiniériste à St-Cyr- au-Mont-d'Or (Rhône). Drevet (Claude), horticulteur à Lyon. Miheon (Pierre), contremaître de la maison Vermorel, constructeurs agricoles et viticoles, à Villefranche (Rhône). Pernet (François-Joseph), rosiériste à Lyon-Monplaisir, secrétaire général du Syndicat des horticulteurs de Lyon, vice-président de la Société française des rosiéristes. Rivoire (Philippe), horticulteur-grainier à Lyon, fon- dateur et secrétaire général de la Société française des chrysanthémistes. A l'occasion de l'Eposition de Montreuil-sous-Bois, la décoration du Mérite agricole a été conférée aux personnes suivantes : jyjj[ Au grade de chevalier: Charton (Désiré), arboriculteur à Montreuil. Dupont (Pierre-Eugène), arboriculteur à Montreuil, tré- sorier de la Société régionale d'horticulture de Montreuil. PnvsiOT (Charles), horticulteur-maraicher à Montreuil, secrétaire de la Société régionale d'horticulture de Vin- cennes. Robineau (Joseph-Désiré), horticulteur-arboriculteur à Montreuil. A l'occasion de l'inauguration de l'hôpital-hospice de Longjumeau, la décoration de chevalier du Mérite agricole a été conférée à M. Courtois (Edmond), arboriculteur- maraîcher à Chilly-Mazarin (S.-et-O.). A l'occasion de l'inauguration à Beaune, du monument élevé à la mémoire de Pierre Joigneaux, la décoration de chevalier du Mérite agricole a été conférée à M. Loiseabx (Adolphe), pépiniériste à Beaune (Côte-d'Or). Tous nos compliments aux nouveaux promus. Conseil supérieur de l'agriculture. — Nous som- mes heureux de trouver, dans la liste des personnes qui ont été récemment appelées à faire partie du conseil supérieur île l'agriculture, le nom de M. Th. Villard, le distingué' président de la commission d'organisation des expositions de la S. X. II. F. Primes à l'horticulture et à l'arboriculture. - A la suite du Concours régional agricole de Tarbes, la prime d'honneur à l'horticulture a été décernée à M. Edouard Dallas, propriétaire à Séméac, et la prime d'honneur à l'ar- boriculture, à M. Virgile Larrieu, pépiniériste à Puntous. lies médailles de bronze ont été remises à MM. ,1. Siméon. horticulteur à Séméac, Fourcade-Tompes, pépiniériste à Tarbes, L. Barbé, horticulteur à Bours. et T. Roques, hor- ticult ni- ii Bagnères de Bigorre. A l;i suite du Concours régional agricole de ,L,\ on. les primes d'honneur ont été accordées à M. Fabre (Gabriel) à Montplaisir, pour l'horticulture, et à MM. Poisard frè- res, pépiniéristes à Lyon-Vaise, pour l'arboriculture. Des médailles de bronze ont été remises à MM. Comte (R). horticulteur à Lyon-Vaise, Barret-Cuissard à Ecully, Ponthus. pépiniériste à Ecully. Darmeray. pépiniériste à Ecully. Perrichon, pépiniériste à Ecully ,Défarge (Lambert). pépiniériste à St-Cyrau Mont-d'Or, Bizet (Jean-Antoine) à Ecully. Villa (Antoine) à < lullins, Perroux (François) à Lyon, Mathieu (Louis) à Caluire-et-Cuire, Corot (Joseph) à Ecully. Exposition universelle de 1900. — Nous venons île recevoir le tarif des réductions consenties par les Compa- gnies des Chemins de fer et les entreprises de navigation, pour les passagers et pour les produits destinés à figurer à l'Exposition de 1900. Les principales entreprises de navigation accordant dès réductions variant de 25 à 50 0/0, sur le prix ordinaire de transport, tant pour les passagers que pour les produits, sont les suivantes: Compagnie des bateaux à vapeur du Nord. Chargeurs réunis. Caillot et Saint-Pierre, 1 levés e Chaumet, Compagnie française de navigation à vapeur, Compagnie havraise péninsulaire de navigation à vapeur. Compagnie marseillaise de navigation à vapeur, Compa- gnie des messageries maritimes, Compagnie de navigation mixte. Compagnie nationale de navigation. Compagnie générale transatlantique, Société générale des transports maritimes à vapeur, Worms et Cie. L'Administration des Chemins de fer de l'Etat, les ( 'om- pagnies anonymes du Chemin de fer d'Orléans, du Che- min de 1er du Midi, des Chemins de fer de Paris-Lyon- Méditerranée, des Chemins de fer de l'Est, du Chemin de fer du Nord, des Chemins de fer de l'Ouest ont également adopté' des mesures spéciales pour le transport des produits destinés à figurer à 1 Exposition universelle de 1900. Exposition internationale d'horticulture de Saint-Pétersbourg. - - Le Ministre des finances de Russie a autorisé l'entrée en franchise de droits de douane des objets étrangers destinés à figurera l'exposition inter- nationale d'horticulture qui aura lieu, à Saint-Pétersbourg, en deux périodes, du 5 17 au 15 27 mai (1) et du 7 li> au V< 21 septembre 1899, à la condition que ces objets seront réexportés à l'étranger dans le délai de deux mois après la clôture de l'exposition. Le droit de douane sera perçu sur ceux qui n'auront pas été réexportés dans ce délai. La visite des colis sera effectuée dans le local même de l'exposition par un employé des douanes préposé à cet effet ; mais les feuilles d'expédition devront mentionner la destination spéciale des objets et leur envoi en transit par les douanes de frontières. Nous tenons, à la disposition des personnes qui nous en feront la demande, des programmes de cette exposition. Association de la Presse agricole. — Nous rece vons la communication suivante : Le Secrétariat général de l'Association de la Presse agri- cole a l'honneur de porter à la connaissance des intéressés que les demandes d'admission qui lui sont parvenues de- puis le !" juillet dernier, ainsi que celles qui lui parvien- dront avant le 15 octobre prochain, seront soumises au Comité directeur au cours de sa prochaine séance trimes- trielle. Toute demande adressée après le 15 octobre ne pourra être examinée qu'à la séance trimestrielle suivante. Les demandes d'admission doivent être envoyées à M. Charles Deloncle, secrétaire général de l'Association, 18, rue d'Enghien, à Paris. Ecole d'horticulture Le Nôtre à Villepreux. Les anciens élèves de l'Ecole Le Nôtre, ayant constitué une Association amicale sous la présidence de leur camarade, M. Humbert, chef de culture, se sont réunis en un banquet 11) Le Jardin, 1SSIS, a" 2 _; o- o y: 1 ci 00 0) 00 z u co 7. ■7. ■f. Ci r** 0) - H ta O) _ £ «f y. Ci 1 -/ = 7 u < '/: •- ri 'c i o Vj 's- "5 fi .3 "> '-e H ■ ~ § F § & Cl 73 5 i: y: — i r 3 'J~ -3 .■=■ x'73 S s - :i. — "~ O C o o K — . C - — Sm Z r- ce - ~ - - 'Z sa*3 -1 E te a « 3 f* -f 0 — — — ^ E 1 î r — — t-t - o - — c •- 3 « < C . =- ■— I — — g -g 60 « -_ "s ci >-' y: i. < n - H < i -' '- Z 3 <"£. 3 rt - S "2 z Z — * 1 i. H --: s UJ z: £3 Q H — w ^- J G — X Q *f ■ j-. < ~ fï ce 73 . LL S3ÇINVKV ^ *5J — fi "■ c — fâ ^ R " ~ " ~ fi ** fi_ Z S3SIVH3 S H H S fi o g - 3 i— £ - ~ 1 fï r^ a a H - « - *> __( S3X13S c S -t S a ^ ^ =: a ^ a S a S S " — « co § % f. h xio.\- >. >. 73 >; — ce -^ ^- r ( >- ^ ^ _ ~. J5 a 3 K U. fi ^ fi fi fi SISSVO saniasoHn fï - % ^ QH f-n - « 3" - - « = rQ fi ** G e « 3 i — i fi S « CO S 3. 1013 Q£ ... ~~ z ,-. K z a 2 s s = - a ~ ^ = s S a o" a û fi S3NïlHd fï ^ fî a ^ fï '•*. Q S C5 ^-, a -~ S S fi C 73 a fï P; a u h SXOOIHHV fS S s fi O fi % o - fi P: = « S fï fi fï fï a S S fi a O 0 •UJ oc \ I S rV> ^ ^ r fV a fi fi S o — S = a fï pq = i 3 1 ■^ § a a 1 ! fi « s fi gn o o fi < = = = S - = rn t?-. 3" fï = -— fi « g < ». 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Préparées comme je l'ai mentionné dans mon précédent article il), qu'on les ait mises en pots, encaisses ou réunies en bottillons, les griffes deMuguel sonl placées sous châssis à froid, où on vient les prendre, lorsqu'elles snnt suffisam- ment reposées, pourles forcer à partir du mois de novembre. Etanl donnée la chaleur nécessaire pour mener à bien cette opération, c'est dans la serre à multiplication, si on ne force pas un grand nombre de griffes, ou. dans une serre spéciale el basse, lorsque le forçage se fait surune grande échelle, que l'on lait fleurir le Muguet. Les pots, caisses ou bottillons sont placés, lesunsprès des autres, sur les bâches, SI enfoncés dans une couche de mousse, défibre de cocoou de tannée. En même temps que ces matières entretiennent une chaleur uniforme, elles conser- vent aussi une humidité suffisante, choses indispensaj- bles pourles premières saisons principalement. Cela fait, on mouille uniformément le tout avec de l'eau à la tempé- rature de la serre. D'ailleurs, les arrosages et bassinages, donnés pendant toute la durée du forçage, ne doivent pas non plus être faits avec de l'eau froide, ce qui entraverai? la bo 3 marche du forçage, mais avec de l'eau à la tempé- rature de la serre. (Vilains foreeurs recouvrent les grillés dune couche de mousse ou de libre de coco, épaisse de quatre ou cinq centi- mètres ; d'autres, principalement en Allemagne, se servent de feuilles épaisses de papier, placées, soif directement sur les bourgeons, soit sur la mousse. Lorsque le forçage se l'ait sous des châssis, les griffes étant recouvertes de mousse, on peut aussi intercepter le jour en recouvrant les feuilles de verre de papier, de planches ou de toiles. L'obscurité favo- risant, au début du forçage, le départ delà végétation et faisan t éla necr les jeunes pousses, ces diverses façons d'opérer ont un même but. Lorsque les "pousses s'allongent et que la végétation est active, ces couvertures sont superflues et il convient alors de retirer la mousse pour laisser pénétrer la pleine lumière qui fortilie les puisses. l'ig. lit). — Muguet forci', à dîners degrés d' avance mofit L'obscurité est surtout à préconiser pour les premières saisons, de novembre à janvier. Pour celles commencées à partir de février, on peul se dispenser de couvrir les griffes aussi minutieusement. Lajlig. 120 montre des potées de Muguet à différents (1) Le Jardin, 1898, n*277, page 277. Fig. 121.' — Pyramide de Muguet. états d'avancement : celle du milieu, représente une potée au moment où il convient d'ôter la mousse et de cesser de la maintenir dans un milieu obscur ; celle de gauche, au moment où l'on peut enlever les feuilles de verre ou les châs- sis de dessus les coffres; celle de droite, la montre au com- mencement de la floraison, au moment où l'on peut trans- porter les Muguets dans un milieu plus froid, pour éviter que les Heurs passent trop vite. J'ai parlé', plus haut, de châssis pour le forçage. Quoique ceux-ci ne soient pas indispensables, si on les utilise pour les premières saisons, on maintient ainsi une chaleur plus uniforme de la masse et, de plus, mi avance la floraison de quelquesjours.de même que l'on obtient, généralement aussi, dans ce cas. des plantes mieux conformées. Mais les idiàssis ou les feuilles de \ erre ne doivent pas res- ter sur les potées jusqu'à la floraison complète et on les oie, généralement, dès l'apparition îles premiers boutons des hampes florales. Pendant le forçage, il faut visiter les plantes, les arroser et les bassiner en temps utile. Toutefois, dès que les premières fleurs s'épanouissent, il faut modé- rer les bassinages car réalise déposant sur les clo- chettes peut les tacher. Quant à la température, elle peul s'élever, de 17 à LS". qui sniit donnésau début, jusqu'à 28 el même 30 degrés. Mais, dès que les Muguets s'épanouissent, il faut moins de chaleur; alors, oh ne chauffe plus autant, on aère même parfois, afin de les habituer, progressive- ment, à une température moins élevée, ou bien en- core, on les porte dans une serre plus tempérée. Selon que la chaleura été maintenue plus ou moins élevée, les Muguets s'épanouissent au bout de 18 à ~i> jours. Les degrés de chaleur indiqués n'ont de raison d'être que pour la première saison, car, plus on se rapproche de la saison normale de floraison, moins la température a besoind'être élevée pour pro- voquer la floraison au bout d'un même nombre de jours. Les Muguets voyagent facilement, même en pleine flo- raison, si 1 emballage a été bien lait et est parfaitement clos. On peul les déplanter et les arranger comme on leveutdans les vases et potiches, sans qu'ils en souffrent aucunement ; mais il faul avoir soin de soustraire les grappes épanouies à l'action du soleil. LE JARDIN 281 On ne peut guère commencer le forçageavant le mois de novembre, car les griffes ne sonl guèreen étal d'être forcées avant cette époque. Les forçages faits avanl cette date don- nent, généralement, de très mauvais résultats, à moins que des gelées précoces n'aient complètement arrêté la végéta- tion. El pourtant, j'ai eu l'occasion de lire à peu près ceci : » Pour avoir îles Muguets épanouis, il suffll de les forcer pins tôt. à partir du mois de septembre, h Eh bien ! non, car, traitées ainsi, lesgriffes ne donneraient que des feuilles toul au plus. J'ai il ii incidemment, que. en Allemagne, on avait duMu- guel épanoui en toutes saisons. Ce résultai est obtenu au moyen d'une préparation toute spéciale des griffés : celles ci sonl mises dans des caisses faites'de planches épaisses, comme s'il s'agissait île les forcer, en intercalant entreelles, pour les maintenir droites, du sable, delà mousse, etc. Ceci fait, on les met dehors, exposées au froid de l'hiver. Le tout s ■ congèle et ne forme bientôl plus qu'une seule masse. Ces alors que. avant le dégel, on les met dans des chambres ré- frigérantes mi dans des gla- cières. A Hambourg, où cette culture est pratiquée en grand, une société de glacières, me dit M. Runde, prend ces cais- ses toutes garnies et garantit de les maintenir dans un mi- lieu où le thermomètre reste toujours à 7" Réaumur au-des- sous de zéro. Ces caisses peu- vent être mises les unes au- dessus des autres, comme on le fait pour les caisses de Pom- mes de terre que l'on fait ger- mer. Ainsi, la végétation est suspendue, tant que les Mu- guets restent dans la glacière. Lorsque l'on veut les forcer, on les sort de la glacière et on les place dans un endroit où le dégel puisse se faire lentement, après quoi on peut les mettre en végétation, A cet elîet. les griffes sont traitées tout comme s'il s'agis- sait de les forcer. On leur il, unie une température plutôt basse (15 à IN") pendant les premiers jours, après quoi on peut élever la température, l'ois, caisses ou bottillons doi- vent être placés dans un en- droit- de la serre parfaitement ombré, ce qui a pour effet de favoriser la sortie de la hampe florale avant celle des feuilles ; si la lumière étail i rop \ ive, le contraire se produirait. Lorsque les grappes pointent, on peut exposer les plantes à la lumière. On obtient ainsi un développement normal de belles grappes et un joli feuillage verl gai. Il faut compter trois semaines à partir de la mise en végétation jusqu'à la floraison. ^Quoique, ainsi, on puisse avoir des Heurs de mai à novem- bre, époque à laquelle commence la mise en végétation des griffes arrachées l'année même, c'est surtout à partir d'août que cette culture se pratique en grand en Allemagne. On peut, delà même façon, retarder la floraison d'une quantité d'autres plantes : Boule de Neige, Unifia. Svi- rcea astilboides floribunda, Lilas, Lis. etc. J'ai dit que, en Allemagne, le Muguet étail très popu- laire. Il l'est à un tel point qu'il l'ail partie des [liantes d'appartements et qu'on le fait fleurir en hiver', corn m i le fait en France pour les Jacinthes, les Tulipes et les - >r - « ' Fig. 122. — Composition florale en Muguet. i meus. Je ne pense pasque, cheznous, nombre de personnes aient déjà tente des essais de ce genre. J'ai moi-même forcé, l'an dernier, quelques potées de Muguets qui ne m'onl pas donné de mauvais résultats. bien que les griffes n'aient pas été de tout premier choix. Une condition essentielle, si l'on veut obtenir une floraison parfaite, c'esl de placer les potées de Muguet dans un mi- lieu où la température reste à peu près constamment égale soif suffisammenl élevée. Lorsque l'on doit éteindre le m. pendant la nuit, il y a journellement un abaissement de température, ce qui n esl pas pour favoriser cette culture, bien au contraire. C'esl dans une pièce chauffée par un appareil à feu continu comme la Salamandre, la Fran- i ise. la Parisienne, etc , que l'on arrive le mieux àamener le Muguet à fleurir. En Allemagne, où les mai- sons sont chauffées par des poêles volumineux, on place les potées de Muguetdans cer- taines excavations ménagées pour différents usages dans les hauts poêles en briques, soil encore dans les cuisines sur les fourneaux, soit enfin dans le haut, près des tuyaux de fumée. Pour que les pots ne sèchent pas trop \ ite, on les enterre dans de la mousse tou- jours saturée d'eau, soit dans de petites caisses, soit dans des pots plus grands. En France, où l'on ne pos- sède pas d'appareils de chauf- fai;!' aussi volumineux, on peut mettre les pots a forcer soit sur les bouches de calori- fères, soit dans Jes placards qui se trouvent près des four- neaux, si tout dois on ne pos- sède pas un chauffage à feu continu, ainsi que je le dis plus haut. Il faut, en tous cas. se procu- rer de bonnes griffes que l'on rempote, que l'on met en bot- tillons ou que l'on plante dans de petites caisses, comme s'il s'agissait de les forcer en serre. Toutefois, le rempotage ou la mise en bottillons est préfé- rable, parce que cela permel de mieux arroser. Pour c itte culture en appartements, on emploie de la terre légère, mé- langée de mousse hachée, ce qui constitue un compost liu- tiii'iix el spongieux. Il est aussi bien intéressant el bien décoratif de planter les griffes dans des vases percés latéralement de trous, comme on le l'ait pour les Crocus. La fig. 121, page 380, montre les résultats que l'on peut obtenir avec les pyrami- des dites à n Muguets ii. Voici comment se l'ail la plantation des griffes dans ces ses, dont l'ouverture doil être assez grande pour permettre de passer la main à l'intérieur . on met, au fond, un peu de ompost.cela jusqu'à la hauteur des i nuis inférieurs; pui de chaque trou, on place une oudeuxgriffes deMuguel en faisant sortir chaque bourgeon un peu en dehors; on met un peu de terre entre elles, puis ou en place suc- i ssiveménf en face de chaque trou, en les séparant parmi peu de compost, bien tassé au fur êl à mesure. Lorsque us les trous sont occupés par de3 bourgeons, on en plante, n- l'ouverture du \ asi . quelques uns droits, comme on le ferait dans un pol ordinaire. Pots, bottillons ou pyramides sont, aussi tôt la plantation terminée, plongés dans un seau d'eau, et on répète cet i opération, jusqu'à ce qu'ils soienl irfaite ni an esl ainsi quel'on doit opérerchaque qu'il esl nécessaire d arroser, et cela en se servant tou- ?fi? LE JARDIN jours d'eau tiède. Ensuite, le tout peut, être placé dans an lieu obscur, à la cave ou dans le bas d'un placard, pendant quelques jours. ( »n peut aussi les envelopper avec une feuille île papier fort. Lorsque les bourgeons s'allongent, on peut commencer le forçage. Pour eela. on mel pois et bottillons dans de petites caisses remplies de mousse, sur lesquelles on place une feuille de verreetque l'on pose suriiii vase rempli d'eau, sur le fourneau ou à côté d une cheminée à feu continu. Les arrosages se font Imis les jours, matin et soir, avec de l'eau tiède et on en profite pour essuyer les feuilles de verre. On retire ee verre aussitôt que les bourgeons le touchent, Dés que les fleurs s'ouvrent, on place le pot près do la fenêtre. A ce moment, on peut très bien planter les griffes dans de petits bibelots ou bien les laisser dans leur pot. Les Muguets plantés dans des vases percés ne fleurissent pas aussi vite, parce qu'on ne peut aussi facilement les recouvrir d'une feuille de verre ; mais il est bon de les placer, comme les autres du reste, au-dessus d'un vase rempli d'eau : celte eau, en s'évaporant, leur procure une humidité atmosphérique qui leurest très favorable. Bien que l'on puisse obtenir des résultats passables en forçant les Muguets en décembre, si on peut leur donner assez de chaleur, c'est à partir de janvier que les résultats sont plus satisfaisants, car, dès cette époque, la chaleur des appartements, moins élevée que celle qu'il est possible de donner en serre, est suffisante, tandis que. avant, elle peut parfois faire défaut. Au premier forçage, le Muguet ne produit que peu el même souvent pas de feuilles, ainsi qu'on peut le voir par la Bg. 120; ans^i la maltresse de maison doit-elle intercaler de la mousse verte entre les fleurs, ce qui en fait ainsi res- sortir la blancheur. A partir îles forçages faits en février, les feuilles se mon- trent davantage et les résultats sont meilleurs. Plus tard, les feuilles se développent même trop vite et au détriment des fleurs; il faut alors eu enlever quelques-unes, dès qu'elles paraissent, pour n'en laisser qu'une seule par bourgeon. Il faut avoir bien soin, dès l'épanouissement, si la pièce est ensoleillée, de placer les Muguets dans les parties où le soleil ne donne pas. Il est bon, d'ailleurs, dès que les pre- mières fleurs s'ouvrent, de mettre les Muguets dans une pièce plus froide, où ils se conservent plus longtemps en bon état. L'hiver prochain, je me propose d'essayer d'utiliser les pots à irrigation souterraine, dont j'ai déjà parlé dans le précédent numéro et sur l'emploi desquels je reviens dans le présent numéro (1), au forçage du Muguet. Je pense que l'eau montant du récipient suffira amplement pour maintenir l'humidité nécessaire. Je pourrai facilement poser une feuille de verre dessus et placer le pol sur un support de cheminée, sans avoir à craindre le dessèchement. * • Lorsqu'il est fleuri, le Muguet est utilisé de bien des laçons dans les compositions florales. Pouvant être très bien déplacé lorsqu'il est en pleine fleur, il se prête à toutes les fantaisies des fleuristes qui en ornent de gentilles potiches. Les bourriches tout en Muguets parsemés de frondes d'Adiantum sont bien jolies ; on peut faire émerger quel- ques boufféesdetulle, nouées à chaque extrémité d'un moud de ruban moiré blanc. Ces bourriches constituent de jolis présents de fiançailles qui ont aussi une assez grande valeur. Bien que la bourriche soit très élégante, on périt aussi en composer des paniers normands. Les corbeilles et garnitures de table tout en Muguet, no- tamment pour les dîners de fiançailles ou dé contrat, sont toujours très admirées. Dans ce cas, les bouquets de cor- sage et de menu doivent êtreen Muguet avec quelques f ron- des i'Adiantum. C'est, du reste, parsemées d'un feuillage à' Adw util m que les grappes de Muguet font le plus bel effet. On peut aussi associer le Muguet à bien d'autres plantes à feuillage ou à Heurs dans les compositions ; la Kg. 122 en est un excellent exemple. Les Muguets sont piqués en faisceau sur un tapis de Violettes, dans un panier noué de rubans mauves,; cette corbeille était un présent pour des noces d'argent. Quelques fleurs en argent sont placées parmi les faisceaux de Muguet de l'anse. Quelques frondes de Fou- it) Le Jardin, et 278, pages 268 et 284. gères et quelques bouffées de tulle entourant les Muguets complètent seulement le tout. Les grappes de Muguet sont d'un emploi fréquent dans les bouquets de demoiselles d'honneur, dans les bouquets de corsage, dans les garnitures d'éventail, etc, dans lesquels elles forment de charmants élancés. Partout, elles font très bien et s'harmonisent admirablement avec toutes les Heurs avec lesquelles on les associe, ainsi qu'on peut le voir dans plusieurs des compositions florales qui ont déjà été figurées dans le Jardin. Saut lorsqu'on en fait des faisceaux pour mettre sur les anses des corbeilles ou lorsqu'on les met dans les bouquets, il n'est pas besoin de monter les nappes de Muguet. Enfin, la maîtresse de maison peut en garnir avantageusement maints bibelots, dans lesquels ils font toujours très bien. ALBERT MALMENÉ. Deux plantes intéressantes Ornithogalum pyrenaicum L. Duchesne, dans son Histoire des plantes utiles, signalait, en 1836, l' Ornithogalum pyrenaicum L. comme plante comestible. Les jeunes pousses, connues sous le nom d'As- pergettes, étaient consommés aux environs de ( ienève. 11 n'en fut plus question pendant de longues années. En 1892. j'avais l'occasion de m'occuper de cette Liliacée et de rap- peler qu'elle était utilisée, quoique rarement, dans l'alimen- tation, dans le département de l'Aube. Enfin, tout recoin ment, elle m'était de nouveau indiquée, toujours au point de vue culinaire, comme se vendant couramment à Paris chez quelques marchands de comestibles. Qu'est-ce que l'Ornithogale de Pyrénées et où le rencontre-t-on ? Dans les bois humides et sombres des environs de Paris, à Montmorency particulièrement, on trouve abondamment, au mois de juin, une Liliacée à feuilles longues, linéaires, couchées sur le sol, eanaliculées et glauscescentes qui se fanent et disparaissent de bonne heure. Elles couronnent un gros oignon ovoïde et blanc qui, lui-même, est surmonté d'une longue hampe pouvant atteindre un mètre et absolu- ment nue. Les fleurs occupent le sommet de la hampe ; elles sont nombreuses blanc verdàtre ou jaunâtres, parcourues par quelques lieues longitudinales plus foncées. Aux fleurs, succèdent îles capsules renfermant de nombreuses graines noires, chagrinées, triangulaires ou quadrangulaires. L'ornementation n'a rien à tirer de cette Liliacée, plutôt curieuse et bizarre que jolie, mais l'art de l'alimentation ne saurait rester indifférent devant les ressources qu'elle est sus- sepiible de fournir. Ses longues pousses vertes rappel lent assez bien celles de l'Asperge et, bien accommodées, ne seraient pas de beaucoup inférieures. D'ailleurs, que ne mangerait- on pas? Les Japonais sont nos maîtres sous ee rapport et, dans leur pays, on tire parti à peu près de tous les végé- taux. C'est la sauce, a-t-on dit, qui fait passer le poisson .' < )n ne saurait dire plus juste ni plus \ rai. Nous recomman- dons donc vivement ce nouveau légume qui est on ne peut plus facile à cultiver et nul doute que YAspergette n'arrive à lutter avec les pousses de Houblon, un mets étrange, auxquelles nos voisins de Belgique se plaisent à reconnaître de merveilleuses qualités. Lavandula hortensis Hy. Tout le monde connaît la Lavande ou plutôt ce qu'on cultive sous ce nom dans la plupart des jardins de la cani- pae.no. Mais ce qu'on sait moins, c'est le nom spécifique qu'il faut lui attribuer. Est-ce le Larandula eera, est-ce au contraire, le Lavandula latifolia, espèces excellentes et parfaitement distinctes, toutes deux originaires des parties chaudes île la France? Si nous prenons une fleur, nous trouvons que la plante habituellement cultivée ne correspond exactement à aucun des caractères indiqués. Rappelons, en quelques mots, quejs sont ces caractères : Lncandula eera D. ('. — Bractées florales scarieuses, transparentes, courtes, larges, à nervures latérales très apparentes et divergentes; pas de braetéoles ou bien brac- LE JARDIN 283 téoles rudimentaires. Infloresoenee simple sans ramifica- tions basilaires. Larandula latifolia Villars. — Bractées vertes, non sca rieuses, non transparentes, étroites, à nervures non dis- tinctes; bractées semblables et persistantes; grappe Morale accompagnée, à sa base, dedeux longs rameaux. Aucun de ces caractères ne se trouve nettement marqué dans les Lavandes cultivées dans les jardins. M. l'abbé lly, botaniste des plus distingués, en a t'ait une étude attentive et est arrivé à cette conclusion, des plus intéres- santes, que ces plantes sont des hybrides, dont l'origine doit être liés probablement attribuée à la culture, et cette opinion est, corroborée par les deux observations suivantes. La Lavande des jardins est habituellement stérile; le seul l'ait de cultiver dans le voisinage plusieurs espèces de Lui iindida peut déterminer des germinations de graines hybridées. C'est ainsi qu'a pris naissance, dans un jardin, aux Ponts-de-Cé, près d'Angers, «liez M. Allard, leLaran- ilnlii Allardi Hy.qui pro\ ient d'un croisement naturel entre les Larandula latifolia et Laoandula dentata. Ce qui a maintenu dans les cultures ce Lcwandula au- quel M. Hy a donné le nom justement mérité de Laoan- dula hortensis, c'est la facilité avec laquelle il se multiplie de division de souche. Sa rusticité naturelle lui a fait acqué- rir v.ne prédominance tout à fait en désaccord avec celle de ses deux parents présumés, qui ne résistent pas aux froids rigoureux de certains hivers et sont alors complètement détruits. C'est, d'ailleurs, là un cas qui se rencontre fré- quemment dans la végétation des hybrides, dont il consti- tue une des caractéristiques les plus remarquables et les plus intéressantes. Une fois sur la trace de l'hybridation, M. l'abbé Hy a vu sans peine qu'il fallait l'invoquer dans la formation de plusieurs antres types de Lavandes tels que : Laoandula Fcraudi, L. hr/brida, L. fragrans, L- officinalis, pouvant tous rentrer à peu près dans la diagnôse suivante : Brac- tées vertes, élargies à la. base, bien plus longues que larges ; bractéoles distinctes, souvent caduques et scarieuses. La grappe (lorale peut être accompagnée de deux rameaux ba- silaires allongés ; la dernière paire de feuilles peut être assez longuement séparée des autres. C'est là le cas du La- oandula hortensis que ses longues inflorescences, sa fré- quente refloraison à l'automne, ont, depuis longtemps, fait, rechercher. Dans d'autres formes, au contraire, les rameaux basilaires n'existent pas et, quand ils sont présents, on les trouve réduits à des ramuscules très courts. P. HARIOT. ARBORICULTURE FRUITIERE LA RÉCOLTE DES POIRES L'entre cueillette, d'hiver. - La cueillette des fruits La conservation. En cette année tardive, la récolte des poires d'été vient seulement d'être terminée et le plus grand nombre de celles d'automne est encore sur les arbres; mais la récolte en est imminente. Aussi, quelques mots à ce sujet seront- ils, je l'espère, les bienvenus. La récolte, qui est le couronnement de toute une année de soins, est une opération trop sérieuse, trop importante, pour qu'elle soit faite à la légère. On doit y apporter la plus grande attention, car c'est d'elle que dépend la qua- lité des fruits. Que de fois le gourmet, juge de mauvaise qualité certains fruits, sans se douter que cel état provient uniquement du manque de soins pendant, la récolte! El aussi, que de consommateurs, habitués à manger des fruits d'un choix inférieur, ne soupçonnent même pas la, délicieuse saveur d'une poire cueillie el dégustée à point ! Une poire n'est réellement excellente (pie lorsqu'elle réunit les conditions suivantes : 1° Avoir été cueillie à une époque ( venable par rap- port à sa date de maturité ; 2° Avoir reçu, pendant son transport au fruitier et, pen- dant son séjour dans ce local, tous les soins désirables; ;r Enfin, être à point pour la dégustation. Quelle est l'époque co'nvenable pour procéder a la cueil- li tte? Voilà, certes, nue question embarrassante et à laquelle ii est impossible de répondre catégoriquement; car les époques de cueillette sont aussi nombreuses que les va- riétés: De plus, il arrive souvent que, tel Poirier; planté dans Un terrain humide, mûrit ses fruits beaucoup plus tard qu'un autre, de même variété, planté dans une ferre sèche. En ajoutant à cela que les années ne sont pus toutes semblables au point de vue de la température, on con- viendra aisément qu'il est impossible de préciser. On ne , ut, en cette circonstance, que se baser sur des indices tournis par l'arbre lui-même. Pour un œil exercé, ces indices qui l'ont présager le moment de la récolte sont nombreux. Ainsi, les fruits ont presque tous atteint leur eur normale, les plus volumineux et les mieux ex- posés à la lumière commencent à perdre leur teinte verte, en s'éclairant légèrement, le feuillage semble se faner connue s il manquait de sève, les fruits pendent, lourde- ment; enfin, l'arbre tout entier exprime le besoin d'être soulagé. Déplus, les fruits piqués par les insectes cessent leur développement et tombent. En présence de tous ces signes apparents, on peut, sans crainte, procéder à la ré- colte. Mais doit-on cueillir d'un seul coup tous les fruits d'un même arbre? — Assurément non, et. pour plusieurs rai- sons : D'abord, tous ne sont pas mûrs au même degré ; puis, étant donné que, en général, ce sont les plus gros fruits qui sont les plus avancés en maturité', on conçoit aisément qu'il y a gain à les cueillir d'abord et à laisser quelques jours encore lesautres, plus petits, qui acquerront, de ce fait, du volume et de la saveur. Enfin, s il fallait attendre que ceux-ci soient à point, les premiers achève- raient leur maturité sur pied, ce qu'il faut éviter à tout prix', car les fruits (surtout ceux d'été et d'automne) jau- nissant sur l'arbre, perdent complètement leur saveur et deviennent cotonneux. Il en est de même pour les poires d'hiver qui, cueillies trop tard, se conservent peu et sont de qualité inférieure. On pratique donc ce que l'on appelle rentre-cueillette: c'est-à-dire que les fruits qui paraissent les plus avances, sont saisis avec la main et soulevés en exerçant une légère pi ission sur leur pédoncule. Ils doivent alors se détacher sans qu'il soit besoin de faire un effort sensible; s'il y a résistance de la part de quelques-uns moins avancés, ils sont laissés et cueilli.:, plus tard. Une pression trop forte provoque la rupture du pédoncule, ce qui indique que le fruit n'est pas à point pour être cueilli. Pareille chose doit être évitée avec soin, car les fruits, surtout ceux d'hiver, récoltés trop tôt, se rident et perdent de leur valeur. Au ljn.it de trois fois, en opérant ainsi, l'arbre est complète; ment débarrassé. Un temps sec est une condition indispensable pour effec tuer la récolte, il favorise la conservation el le fruit gagne en qualité. Il faut éviter cependant de cueillir pendant les heures les plus chaudes de la journée, de mê [ue le matin lorsqu'il y a de la rosée. Pendant la récolte et le transport des fruits el pendant leur séjour au fruitier, on doit les entourer des soins les plus minutieux; c'est, je l'ai dit plus haut, une des con ditions essentielles de leur bonne conservation et, par consé- quent, de leur valeur. Ainsi, pour procéder à la cueillette, ou doit préférer un panier plat et large, ne pouvant contenir que deux rangs de fruits superposés; il y a intérêt à u ■ pas en mettre davantage. Le fond de ce panier doil être garni d an lit de regain sec. recouvert d'un journal. I es ruits \ sonl isés un à un, délicatement, en veillanl u a il ■ pé nies des fruits inférieurs ne causenl » a ■■ du d'éraflures qui, si légères qu'elles pui i >. en- traîneraient la décomposition du fruil atteint , dan- un laps imps plus ou moins long. s paniers, eharg ; leux rois rangs au inaxi u, sont apportés, a ec toutes les pi autions n es, ;,u local destiné à recevoit les fruits. Le moyen le rationnel est le transport sur la tête à laide d un LE JARDIN bourrelet, ou bien encore, sur une civière portée par deux personnes. Il ne faut jamais rouler, sur une brouette ou sur un véhicule quelconque, les fruits venant d'être cueillis, sans avoir, auparavant, opéré une sorte d'emballage les préservant de toute meurtrissure. Les poires d'hiver que l'amateur garde pour sa consom- mation nécessitent quelques jours de repos avant d'être mises définitivement au fruitier. A cet etfet. une pièce saine, bien aérée, même éclairée, est le local qui convient le mieux. Les poires d'été et d'automne peuvent même achever leur maturité dans cet endroit, sans qu'il y ail besoin d'un autre remaniement. Elles sont placées sur un peu de re gain étendu sur le parquet, ou, préférablement. sur des tables ou tablettes aménagées pour la circonstance. En les rangeant par variété et chaque lot étant étiqueté, cela faci- lite la surveillance et. entin. cela permet de se rendre compte exactement de la qualité des fruits, en les compa- rant à la dégustation. On a soin d'éliminer soigneusement et de livrera la cuisine, pour en faire des compotes, ceux qui, verreux ou tachés, sont souvent cause de la décompo- sition de leurs voisins. Les fruits murs dégagent des gaz activant, dans une certaine mesure, la maturation de tous les autres ; il est donc nécessaire de les consommer au fur et à mesure. C'est d ailleurs au détriment de leur qualité qu'ils seraient conservés plus longtemps. 11 doit régner, dans la chambre, où se trouvent ces fruits, la température la plus basse possible; pour cela, on donne grand air pendant la nuit et peu pendant le jour. Par les temps pluvieux, on supprime la ventilation, afin d'empêcher l'humidité' de pénétrer à l'intérieur. Après environ huit jours de soins semblables, les fruits de fin automne et d'hiver sont retirés de cette chambre et transportés au fruitier proprement dit dont l'aménagement fera l'objet d'un prochain article. Ce laps de temps leur a permis d'abandonner la plus grande partie de l'humidité qu'ils contenaient; ils se sont reposés en un mot. Au fruitier, les poires sont, de nouveau, soigneusement triées et étiquetées. On les place sur les tablettes, en les faisant, autant que possible, reposer sur l'ombilic ; quel- ques variétés, dont la conformation ne permet pas le pla- cement dans cette position, sont mises à plat. En tous cas, elles ne doivent pas se toucher. Dans ce local, on ne doit donner de l'air que lorsque l'humidité est trop grande, ce que l'on constate facile- ment au moyen d'un hygromètre ou simplement avec de la chaux vive qui, se réduisant en poudre assez rapide ment, indique que l'atmosphère est trop chargée de va- peur d'eau. Une ventilation excessive a le grave inconvé- nient de dessécher les fruits qui se rident et ne mûrissent plus par suite de la perte dune certaine quantité de leurs principes aqueux. La température doit varier entre 3° et 7" et être maintenu,' telle -ans avoir recours à la chaleur artificielle. Par les fortes gelées, le fruitier est garanti à l'aide de couvertures et de paillassons ; toutes les ouver- tures sont calfeutrées avec de la paille ou du foin. Par les temps de pluie, les ventilateurs sont hermétiquement clos. Plus que ceux d'automne, les fruits d'hiver nécessitent des revues fréquentes qui ont pour but d'éloigner les poires tachées et de livrer à la table celles dont la maturité est complète. Là encore, l'opération est excessivement déli- cate; c'est d'ailleurs ce que l'on appelle le travail du maître. Son intelligente surveillance contribue, en effet, pour beaucoup, à une longue conservation. C'est lui qui sail reconnaître les fruits bons à consommer. Quand une poire est-elle à point pour la dégustation ? - En général, les indices qui font présager de cet étal sont les suivants : Dans la plupart des variétés (celles d'automne surtout), l'épiderme se colore vivement en jaune, ou, tout au moins, perd complètement sa teinte verte ; le rouge, que cer- taines possèdent sur une face, se prononce fortement. Toutes dégagent une bonn leur, spéciale à chaque variété. Il ne faut pas. cependant, que le fruit présente ces signes d'une manière excessive, ce qui, le cas échéant, est très mauvais ; car. on n'ignore pas qu'un fruit trop mûr n'a plus de saveur et que. souvent, il est blet à l'intérieur. Un autre moyen, dont toutefois il ne faut pas abuser, consiste à prendre la poire dans la main et à faire, avec le pouce, une ires légère pression auprès du pédoncule; la chair cédant facilement indique un degré de maturité suffisant. Ce procédé est surtout employé lorsqu'il s'agit de variétés dont l'épiderme reste vert et, par conséquent, n'offre pas tous les signes apparents nécessaires. CLAUDE TRÉBIGNAUD Pots à fleurs à irrigation souterraine d ii *t Lors même » Prof. F. Ferrari. Je crois devoir compléter les quelques indications que j'ai précédemment données, ici même (1), sur le système des pots à irrigation souterraine. La fig. 123 représente les diffé- rentes pièces de ce pot et la fig. 124, dessinée d'après une photographie, donne l'aspect extérieur et intérieur de ce pot. lorsqu'il est occupé par une plante. \. — Détails du pot à /leurs à irrigation souterraine. Le système se compose donc de trois pièces : le pot pro- prement dit, le diaphragme (B) ou double fond et le cylin- dre ou tube conducteur de l'eau (C). Lorsque ces trois pièces sont assemblées, le pot a l'aspect présenté par la coupe schématique longitudinale (fig. I23),.dans laquelle on remar- que le réservoir d'eau A. la séparation par le double fond H. le cylindre C, remplacement réservé à la plante et à la terre D. les deux trous latéraux pour le trop-plein du réser- voir (". c) et deux des échancrures du double fond (/;. /<.). La hauteur du réservoir est égale au quart de celle du pol entier; dans les pots fabriqués en Italie, la hauteur réser- vée à la terre est intermédiaire entre celle des pots dits « à Palmiers » et celle des pots ordinaires. Mais cela n'est pas joli, car, le réservoir étant en plus, le pot semble trop haut par rapport à son diamètre. I.es pots qui vont être fabriqués en h' rame seront un peu moins hauts, el cela n'en sera que mieux. Quand bien même la hauteur de la partie réservée à la terre sérail un peu moindre que dans les pots ordinaires, tout drainage étant inutile ici, les plantes auront toujours un espace aussi grand. Ainsi que l'indique clairement la figure V2'i, le double fond repose sur le rebord circulaire dû à l'épaisseur plus grande du réservoir, la partie bombée au-dessus et deux des échan- crures correspondant avec les deux trous latéraux du réser voir; la partie coin exe du double fond est située en-dessus, C'est au centrede celui-ci, dans un trou suffisamment grand, que l'on pose le cylindre, qui, fout en reposant sur le fond même du pot est encore maintenu ainsi par ses bords s'ap- puyant sur le double' fond. (1) Le Jardin, 1898, N" 277, page 268, LE JARDIN 28E Voyons maintenant l'utilisation de ce pot. Le premier travail à effectuer est le remplissage, par delà terre, du cy- lindre conducteur de l'eau. En vertu de ce principe que l'attraction capillaire est d'autant plus rapide, plus régulière et plus soutenue que les interstices entre les mollécules ter- reuses sont plus fins, par conséquent que la terre est plus tassée et que les mollécules terreuses -ont eu contact plus par- fait, il va de soi que la terre dont on remplit le cylindre doit être d'autant plus forte et d'autanl plus tassée que la plante réclame pour bien végéter, une plus grande quantité d'eau. C'est assez dire que, pour une plante semi-aquatique, la terre du cylindre doit être plus argileuse et plus tas- Fig. 124. — Kentia rempoté dans un pot à fleura à irrigation souterraine. (Par la cassure, on aperçoit l'agencement intérieur.) sée que pour une plante saxatile. Entre ces deux extrêmes, se trouve toute une série de plantes donf les besoins rela- tivement à l'eau sont intermédiaires. Donc, pour une plante qui exige beaucoup d'eau, on doit emplir le tube de terre que l'on tasse bien ; pour une plante qui en demande moins, on ajoute un peu de sable à cette terre ; pour une autre qui en demande peu. on augmente la proportion de sable et on ajoute des débris de pots con- cassés, dont le but est de diminuer l'attraction capillaire. Comme indication, je dirai que, pour la majorité des plantes cultivées dans les appartements, la terre employée dans le rempotage est celle que l'on peut ainsi utiliser. S'il s'agil de Fougères, elle peut être un peu plus consistante, tandis que. pour la majorité des Cactées et pour quelques autres plantes grasses, elle peut être plus sablonneuse. Pour les plantes cultivées sur les balcons, terrasses, et fenêtres, dans les jardins, etc.. où les conditions atmos- phériques influent considérablement sur l'utilisation de l'eau plus, des besoinsde ces piaules, il vaut mieux combler le cylindre avec de la terre plutôt forte que trop légère. Lors du rempotage, le cylindre étant rempli, on le place à l'endroit qu'il doit occuper et on recouvre le double tond d'une légère couche de mousse qui doit être plus épaisse aux endroits des échanenires et de l'ouverture du double fond, On rempote la piaule comme s'il s'agissait d'un autre pot et on ménage un certain espace entre la partie supérieure delà terre et les bords du pot. pour faciliter l'arrosage. J'ajouterai, à cette occasion, que les expériences que j'ai faites m'amènent à dire que le compost doit être plutôt un peu plus léger que pour les plantes rempotées dans des pots ordinaires, car, ici, la terre tend à se lasser. l'ne fois rempotée, la piaule est arrosée, ce que l'on fait en plusieurs fois, tout cm mie s'il s'agissait de pots ordinaires, autant de fois qu'il est nécessaire pour que la terre soit bien mouillée et que l'eau surabondante, s 'écoulant par les éehan- erures du diaphragme, remplisse le réservoir et déborde par les troux latéraux de celui-ci. A partir de ce moment, l'arrosage se l'ait par capillarité jusqu'à ce que l'eau du réservoir soit épuisée. C'est alors que l'on remplit de nouveau le réservoir, soit en arrosant la plante par le haut, comme la première fois, soit en remplis- sant directement le réservoir à laide d'un arrosoir à bec. Pour des raisons expérimentales, j'ai usé des deux modes d'arrosages, qui ne changent rien à 1 état des choses. Tonte fojs, je recommanderai cependant plutôt l'arrosage par le liant, dans le cas où une partie du compost serait sèche. En dehors de l'aspect du sol. il est facile de se rendre compte de la quantité d'eau qu'il y a dans le réservoir, en passant une lame de papier par l'un îles trous latéraux ; cela dans le cas où l'on ne voudrait pas attendu' que le réservoir soit complètement vide pour le remplir. Il n'y a pas à craindre que la plante soit, trop arrosée, car l'eau ne monteque selon les besoins de la plante et d'au- tant moins vite que la terre est plus mouillée. Si, pour cer- taines plantes, on constate une trop grande humidité, il n'y a qu'à dépoter ces plantes et à mettre, dans le cylindre, de la terre plus sablonneuse ou bien encore à mettre davan- tage de mousse sur le double tond du diaphragme. On peut aussi, dans ce cas, boucher momentanément et hermétique- ment les deux trous latéraux, ce qui supprime totalement ou. au moins, diminue sensiblement l'ascension de l'eau. Ces diverses indications me sont fournies par mes obser- vations et par les résultais que j'ai obtenus dans les lériences que je fais à ce sujet, depuis le mois de mai. Ces expériences, bien que n'étant pas très importantes, me permettent d'être très affirmatif. Sans vouloir les com- menter, je me contenterai dedireque, des plantes (Pela'rgo- imim. Réséda, Héliotrope, Œillet Soticcnir de la Mal- mttiaon, Rosier, Troène), rempotées séparément, le 28 mai. ont été arrosées le même jour, puis ensuite les 12 et 15 juin, les 7, 16 et 26 juillet et les 1", 10 et 19 août. Toutes ces plantes se trouvent sur un balcon au sud ouest, à une expo- sition toujours ensoleillée. Comparativement aux tué s plantes cultivées dans de grandes caisses, la différence est. sensible, en faveur de ci' système, quant à la végétation. Entre temps, j'ai rapporté du marché des pieds de Per- venche de Madagascar, jaunes et rabougris, qui ont été rem- potés le 15 juillet, arrosés le même jour, puis ensuite les 21 juillet, S, 11, 20 et 28 août. Cette potée est, aujourd'hui. \ igoureuse au possible, d'un vert noir et constellée de fleurs. .l'ai eu soin, pour diminuer l'évaporation, de recouvrir la surface des pots d'une petite couche de mousse. Pour les plantes cultivées dans I a p parte me m : Aspidistra, Pteris Tremula, Aralia, Dracœna indioisa, Richardia et Begotiin Weltoniensis, }es résultats ne sont pasmoinsbons. i.es Pteris, Richardia et Bégonia n'ont eu besoin d'à- \ oir leur provision d'eau remplacée que tous les 27 à 29 jours les autres, que tous les ::i i ;'t 32 jours. Ces expériences sont dons et déjà assez probantes en i :ur de cesystè pour qu'il soit permis d'en faire l'éloge, Mais, comme toute chose, à côté de- avantages qu'ils ut, ils peuvent présente] onvénients: c'est ce j'examinerai sous p m. ALBERT MAUMENË. 286 LE JARDIN CULTURE FORCÉE DES JACINTHES D'une culture facile, demandant peu de connaissances spéciales, les Jacinthes de Hollande, aux coloris si irais, si variés et à odeur suave, sont certainement, pour l'hiver, l'un des meilleurs genres de plantes à forcer pour appar- tements. Peu difficiles, une fois fleuries, sur le milieu et sur la température de l'air ambiant, elles égayent la verdure un peu sombre des Palmiers et îles Fougères qui garnissent les jardinières dans les salons. Les Jacinthes se cultivent, dans ce but, de plusieurs laçons : 1" en pots; 2" sur carafes; 3° dans la mousse. Mise en pots. — A partir du lô septembre et jusqu'à la fin de novembre, après s'être préalablement muni d'un bon choix d'oignons varies, à fleurs simples île préférence et appartenant à des variétés hâtives, et facilement flori- fères surtout si l'on fait choix de variétés à fleurs doubles, on plante les oignons dans des pots de 0"',08 à (T^OO de diamètre. Le compost doit être formé d'un tiers de terre de ga- zon bien décomposée, d'un tiers de terreau de fumier de vache bien réduit et d'un tiers composé de terreau de feuilles additionné de sable grossier. Dans ce compost, les oignons sont enterrés jusqu'aux deux tiers. L'empotage termine, on réunit les pots près à près dans un coffre et on les recouvre uniformément de 0"',ltl de terre; on garnit le coffre de ses châssis qui, sauf lorsqu'il gèle, doivent rester constamment entrouverts pour éviter l'humidité concentrée. En temps de gelée, on ferme et on couvre les châssis, de façon à ce que la gelée ne puisse pas pénétrer à l'intérieur. Forçage. — Six semaines environ après la plantation, les racines doivent être bien développées et les bourgeons ou pousses commencent à paraître. On découvre alors les pots ou les vases des oignons que l'on veut forcer et on les place près de la lumière, dans un appartement; mais il est préférable de les mettre sur une couche dont la tempé- rature, aussi régulière que possible, ne doit jamais dépasser 2Ù". Les pots de Jacinthes y sont enterrés jusqu'aux deux tiers. On couvre constamment de paillassons pendant les premiers jours, jusqu'à ce que les feuilles et les hampes florales aient atteint une longueur de 0m,05 à ( ►'" .06. Lorsque les plantes sont arrivées à ce point, on doit les transporter dans une serre claire, où, placées près du verre, elles sont soumises à une température de 115 à 18". Des arrosages suffisants à l'eau pure, quelques légers en- grais liquides, un peu d'ombrage au plus fort du soleil. suffisent alors pouren obtenir une belle et durable floraison. Mises en végétation depuis septembre, - sur couche du 1" au 5 novembre, — on en obtient les premières Heurs \ors le 15 décembre. On fait ensuite succéder les saisons à huit ou dix jours d'intervalle, jusqu'au moment où les hampes florales montent naturellement. Culture sur carafes. — Pour ce mode de culture tout à fait spécial à l'appartement, on prend des vases de forme particulière, que l'on remplit d'eau pure, filtrée de préférence, dans laquelle on met deux ou trois petits frag- ments de charbon de bois destinés à en empêcher la putré- faction, entraînant la pourriture des racines. L'oignon est placé de façon à ce que sa partie inférieure mi plateau soit seule eu contact avec l'eau. On dépose en- suite les carafes dans un local frais et sombre, jusqu'à ce que les racines en aient atteint le fond. < >n les sort ensuite et on les habitue progressivement à l'air où, finalement, elles peinent être laissées. Il faut tourner le vase tous les jours pour éviter que les plantes croissent de travers, et changer l'eau, tous les quinze jours environ, sans déran- ger les racines. On peut ainsi avoir le plaisir de cultiver, ces charmantes plantes sur sa table, près d'une fenêtre. Pour ce genre de culture, les variétés à fleurs simples doivent être préférées, car elles montent plus facilement que celles à fleurs doubles. Culture dans la mousse. — Pour cette culture, qui ne se pratique qu'en serre et plus spécialement en appai- tement, on prend de la mousse fraîche ou sèche (mais non teinte), que Ion place dans un pot ou dans un vase sans trop la fouler; puis, suivant les dimensions du vase, on \ plante un ou plusieurs oignons, en variant les couleurs. On laisse ensuite ce vase dans l'obscurité pendant six semaines environ ; on entretient la mousse humide, et, lorsque la vé- gétation est commencée, on donne de l'air et de la lumière, comme il a été dit pour les oignons cultivés sur carafes. HENRI THEULIER fils. Nos Pêchers précoces américains Leur production méridionale. Il y a quelque trente ans bientôt, les cultures fruitières accordèrent une attention, au reste méritée, à l'apparition de variétés de Pêchers aux fruits de très précoce maturité, variétés dont, si notre mémoire est fidèle, l'obtention était due au grand-pépiniériste anglais Ri vers .'Nous avons nous- mème cultivé plusieurs de ces variétés, et, entre autres : Earltj Rioers,Èarly Louise, Early Béatrice. Leurs fruits, en effet très précoces, n'étaient point sans mérite. Les obtentions anglaises ont-elles coopérera la produc- tion — si toutefois celle-ci fut ultérieure, — des Pêchers précoces américains dont les mérites transcendants n'ontéte connus en Europe qu'après 187H-77. Aux Etats-Unis, que nous avions l'avantage de par- courir un peu. niais trop peu. en 187(i, en qualité de délé- gué cultivateur français à l'Exposition universelle de Phi- ladelphie, nous trouvions les Pêchers précoces américains et surtout Atnsden'sjune et Alexander, déjà très répandus et cultivés spécialement en Pensylvanie et dans les Etats voisins. Partout, nous entendîmes, chez les cultivateurs, vanter ces Pêchers, leur vigueur, leur fertilité, la précocité extraordinaire de leurs fruits, etc. Comment ne les connaissions-nous pas encoi n France, non plus qu'en Europe du reste ? Nous trouvions ces Pêchers élevés en beaux plants, gref- fés sur franc, et par centaines de milliers dans les pépiniè- res américaines. C'est en important en France de ces plants, autant que nous pûmes, au coursdes hivers 18715-77 et 1877-78, que nous Eûmes heureux dé répandre, abondam- ment et à bon marché, en France, et surtout dans le Midi, des arbres dont l'avenir lucratif dans les cultures frui- tières françaises et européennes était facile à prévoir. D'aucuns nous ont dit et nous murmurent encore, que, dans un intérêt personnel, nous eussions du ne dire ce que nous avions vu qu'après en avoir profité pour nous. Nous avons cru devoir obéir à l'intérêt général et le servir aussitôt. Considérable et active, dès 1877, où, dans nos cultures d'Hyères, nous avons pu montrer bien mûres, le 1 juin de ladite année, des pèches Amsderis june, a été, dans le Midi surtout, la propagation et la plantation des sujets de cette variété. Deux outroisans plus tard, c'est par centai- nes de milliers que se comptaient déjà, en Provence, les Pêchers précoces américains, surtout Amsden's juin' et Alexander. Et les plantations ont continué et continuent. Puis est venue,, presque égale, la vogue, non moins mé- ritée du reste. dePrècoce jours après celles de la généralité des autres variétés de Pêchers cultivées dans la même région. Quanl à nous, qui avons, plus que la généralitédes cul- tivateurs de Pêchers des régions méridionales, cultivé les diverses variétés des Pêchers précoces américains impor- tées par nous avec celles précitées el qui ontété les préfé- rées, nous avons cru '■! nous croyons encore qu'il en est de ces variétés délaissées qui mériteraient d'être répandues Dans les terres irriguées, riches et profondes, sou- vent alluvionnaires, siliceuses ou silioo-argileuses, terres comme il en est des surfaces très ('•tendues dans la région d'Hyères et sin- maints autres points du Var, des Bou- obes-du-Rhône et de la Vaucluse, les Pêchers précoces américains se développent en grands arbres qui, âgés de6 à 8 ans, — bien taillés et soignés, ils atteignent 20 ans, — donnent des récoltes de 10 à 50 kilog. de jolis fruits et plus. Quelques cultivateurs intelligents éclaircissent les fruits ; ils obtiennent le même poids de récolte avec un nombre de fruits de moitié moindre, mais ces fruits, bien plus beaux, donnent à la vente un produit en argent souvent double. La forme généralement donnée, dans le Midi, aux Pêchers de plein vent, est celle que, il y a quelque trente ans déjà, plus croyons-nous, notre savant collègue et ami, F. Sahut, de Montpellier, dénommait tabulaire. Planes par-dessus, sont, en effet, les vastes têtes de ces Pêchers. Nous en connaissons beaucoup qui mesurent plus de cinq mètres de diamètre. Ces têtes sont très évidées à l'in- térieur et ressemblent ainsi à de grands gobelets bien éva- sés ou plutôt à de longues coupes. Le produit en argent des récoltes des Pêchers précoces américains, dans les cultures méridionales de plein vent dont nous parlons, est généralement assez rémunéra- teur. La récolte de cette année, — il est vrai généralement moindre en quantité, — a produit la somme moyenne de 1 franc le kilog. tous frais de cueillette, d'emballage, de I ransport et de vente déduits. C'est un superbe rapport. On ne saurait trop le répéter : Le produit argent laissé aux cultivateurs méridionaux et autres qui envoient leurs légumes et leurs fruits trais sur îles marchés éloignés des lieux de production, devrait toujours être rémunérateur, — il arrive qu'il ne l'est pasdutout, — les consommateurs seraient plus et mieux approvisionnés dans les grandes cites popu- laires, et il le seraient à des prix plusdoux,si ne sévissaient, tant sur les producteurs que sur les consommateurs. deux fléaux humains qui soûl : t" Les prix très exagérés des transports des denrées ali- mentaires Irai ehes sur les voies ferrées françaises; 2" Les exactions des intermédiaires entre la production et la consommation. Quand la production saura-t-elle —elle le pourrait, si elle le voulait — s'affranchir des intermédiaires entre la production du sol et ceux qui la consomment ? Des relevés possibles dans les gares méridionales expor- tatrices pourraient, en chiffres exacts, dire les ('■normes quantités, portées du Midi vers le ('entre et le Nord, de pèches précoces américaines. Nous pouvons; pour donner un aperçu de l'importance de la production globale de ces pêches par les terres méri- dionales, citer les chiffres des quantités en poids de ces fruits que donnent quelques cultures d'Hèyres et de ses environs, cultures que nous connaissons bien. Nombreuses sont celles donnant de plusieurs centaines à 1.000 kilos hacune. Une douzaine de principaux producteurs de la région h y éroise récoltent chacun qui trois, qui cinq, qui li.OOO kilos. Un domaine vilicole et fruitier, l'un des plus beaux et des mieux tenus de la Provence, domaine qui a nom La Décapris, à Hyères et qui appartient à l'honorable M. Raymond Aurràu, un paysan gentleman, donne, en pêches,"dont nous nous occupons ici. des récoltes annuelles variant en poids total, entre 50 et 60 t les. La dernière récolte a été beaucoup moindre. Elle a atteint seulement 10 tonnes pour Amsden's j'une et Alexan der et 4 tonnes pour Précoce de Unie. Une gelée, tout à lait anormale, survenue les 25 et 26 mars, axait détruit les W 1 de la récolte. Mans la région d'Hèyres, un autre domaine, celui de l'Oratoire, à M. le marquis (le Lareinty, domaine avec terres d'alluvion, dans ht richissine vallée de la rivière Le Gapeau, lutte avec celui de La Décapris pour la quan- tité produite el exportée dépêches américaines précoces. La dernière récolte de l'Oratoire, heureusement restée in- demne de la gelée des 25 et 26 mars, a donné, en pêches Amsden's June et Alexander, '■>'< tonnes et, &a.Prècoee de Haie, 15 tonnes. Cequi fait un total de 50.000 kilog. Nous sommes certain de ne pas exagérer en évaluant à plus de 200, peut-être 250 tonnes, la quantité totale de pèches précoces américaines chargées par le P.-L.-M., lors de la dernière récolte, par les gares de la région hyéroise, d'll\ei-es ei de [a Crau d'Hyères. Nous avons dit l'énoEB i intéressante production pro- vençale des l'éeii a ;:(,,, rieains, Pêchers importés sur le sol français depuis vingt ans à peine. Nous nous proposons de consacrer, prochainement, de u< ni- velles lignes à ces Pêchers, soit pour envisager certains caractères qui leur semblent spéciaux, soit pour rechercher les causes de la diminution, lente mais effective, de la pré- cocité des fruits de ces arbres dans les cultures françaises, depuis l'époque d'importation des dits arbres. NARDY PÈRE. Ouverture de la saison des Chrysanthèmes EN ANGLETERRE La première exposition de la saison à la National Chnj- santhemum Society a eu lieu les 6, 7 et 8 courant, au Royal Aquarium , à. Londres, elle comprenait des Chrysan- thèmes précoces, des Dahlias, des Glaïeuls, etc. Les Chrysanthèmes précoces étaient bien présentés dans plusieurs cas, mais ils n'étaient pas en aussi grand nom- bre que les années précédentes et beaucoup des principaux lots provenaient de chez les horticulteurs. Un groupe, très bien disposé, de Bégonias, Caladiuin, Cocos, Liliumet Chrysanthèmes précoces en mélange, était exposé par M. IL .1. Jones, de Levàsham, à qui la Société a attribué une petite médaille d'or. Parmi les Chrysan- thèmes, nous avons spécialement noté une nouvelle variété précoce nommée Mai/ Manser, japonais à grande fleur blanche, qui a été récompensée d'un certificat de mérite de première classe par le comité floral. D'autres variétés du même groupe, telles que Mme Castex Desgranges et Soleil d'octobre, étaient aussi bien représentées. M. W. Wells, d'Earlswood, présentait une collection de fleurs coupées de très belles formes, dont l'une, Louis Lemaire, d'un rose bronzé, accident fixé de Gustave Grunerwald, a reçu aussi un certificat de première classe. M. Norman-Davis avait envoyé une collection de jolis bouquets de Chrysanthèmes précoces, arrangés a\ les Fougères et des Graminées. Particulièrement remarqua- bles étaient les variétés Mme Marie Masse, Gustave Gru- nerwald, Harvest Home, et Lady Fitewygram. Les variétés françaises suivantes étaient aussi présentées par M. W. Wells : Henri Yvon, Albert Chausson, M. Ed. Lcfort, Arthur Crêpe;/, Mme ('. Perrier, 1 > I igneau, belle Heur jaune, et Jean Vuillermet, à fleur rouge foncé, dune bonne grandeur. MM. Cannell et fils présentaient les variétés : Henri Yvon, Louis Lemaire, Mme Armand Gros, Mm'' Marie Musse, Cher Ange Bandiera, Mme Desgranges, Baronne G. Ç. de Briailles, blanc, à grands fleurons étalés, et Mme Ed. Lefort, jolie variété pompon jaune Des Glaïeuls étaient exposes par MM. Harkness, el Bur rell etCie, pendant que des Dahlias, très nombreux el bien présentés, étaient exposés par des cultivateurs bien connus. tels que MM.t.i n. Seall, Ch. Turner, Revues Williams Cie, F. s. Ware Mortimer, Eric Such et .1. Walker. Une grande collection de Pois de senteur, en bouquets, il exposée par M. F. G. Foster, de llavant. ('. HARMAN-PAYNE. 288 LE JARDIN Les Fruits de choix aux Halles Quoique de moyenne grosseur, les dernières figues Dau- phine rouge se vendent encore A francs les 20. — Les belles prunes Reine-Claude, emballées avec soin, se vendent jus- qu'à 2 francs le kilos. — Il y a peu de grosses pèches, les semelles de choix sbnt à 3 et 4 francs, et, exceptionnelle- ment, 5 francs et au-dessus. — Les brugnons sont toujours très demandés à 4 francs la semelle de 8 fruits moyens. — Les prix maximum atteints par les poires sont : 45 francs les 100 kilos pour la poire Beurré d'Amanlis ; 150 et 200 francs pour la poire Duchesse d' Angoulême ; 100 et 120 francs pour la poire Williamsfit 60 francs pour les poires Louise-Bon ne. — Les pommes Grand Alexandre, de 0 fr. 50 à 0 fr. i0 pièce. Malgré la grande quantité de Chasseras du Midi qui en- combre le marché, le raisin de serre, très beau depuis huit jours, s'est sensiblement relevé. Le 16 septembre, il a lini aux prix suivants : Frankenthal, de 4 fr. 50 à 5 francs le kilog; Muscat d'Alexandrie, à 9 fr. 50; Gradisha, à 6 fr. 50 et 8 fr. 50; Chasselas Gros coulard, à environ 5 francs. — Les Ananas en pots, de culture forcée française, de 10 à 15 francs. ♦ Les fruits exotiques sont sans changements de prix; les ananas des Açoressont moins bien arrivés que le mois der- n161' J.-M. BUISSON. la pleine terre, on petit faire de petites rigoles entre les lignes de pots, y répandre des engrais minéraux et donner des arrosages à l'engrais. Il né faut pas répéterces arrosages plusd'une luis tous les quinze jours* caries plantes deviendraient alors trop vigou- reuses. < Iliaque plante doit être soutenue par un fort tuteur. On effeuille aussi peu que possible, mais on expose les fruits au soleil. Cette culture se pratique jusqu'en Suéde. où elle permet la culture des Tomates à un prix moins éle\ é que celle de serre. LOUIS LEMOINE. Société Nationale d'Horticulture de France CULTURE POTAGERE Culture de la Tomate en plein air et en pots dans l'Europe septentrionale. On cultive surtout la Tomate, originaire, comme on le sait, du Mexique, dans les pays méridionaux d'où elle est exportée en grandes quantités dans les contrées froides du nord de l'Europe. Ainsi, l'Angleterre reçoit des Tomates d'Algérie, de la région méditerranéenne, de Paris (particu- lièrement de Montlhéry et de ses environs), de Jersey, etc. 11 en résulte que ces fruits acquièrent, sur les marchés de Londres, une valeur relativement importante, permettant d'en rendre rémunératrice la culture forcée. La culture de la Tomate en pots enterrés, qui se pratique en Angleterre et dans quelques pays moins favorisés que le notre sous le rapport du climat, a l'avantage de fournirdes fruits de 1 à li semaines plus tôt que celle en pleine terre. Voici commentôn procède :on sème, en février, en petites boites ou en terrines, dans une terre bien fine et légère. Ans- silèt que possible, on repique également en terrines. Lors- que les plantes sont assez fortes, c'est-à-dire en fin mars, on empote en pots de 0m12 ou 0m13, remplis d'un composl de loam fibreux et de gadoue ancienne, mélangéspar moitié. Vers la mi-avril ou au commencement de la seconde quinzaine de ce même mois, on rempote en pois de'0m24 ou 0m26. On asoin.au préalable, d'agrandir le trou du fond de chaque pot, defaçon à lui donner de0°06à 0ro07de dia- mètre. On emploie un compost lorméde3/l de loam et de 1 1 de vieille gadoue. On recouvre le troudupot de gros tessons, puison rempote en emplissant le pot jusqu'à moitié. Lors- les plantes grandissent, les racines passent au travers des tessons et se répandent dans le sol très facilement Au com- mencement de mai, on emplit les pois en laissant toutefois assez de place pour des arrosages copieux. Il se développe alors des rai ines adVentives qui donnent de la force à la plante, sans lui donner trop de vigueur. Jusqu'à la mi-mai. on maintient ces pots sous châssis à une bonne température. Quand arrive cette époque, alors qu'il n'y a plus rien à craindre, on les sort el on les placé à bonne exposition, au pied d'un mur si possible. < m a ainsi de belles plantes qui sont en Ileurs ou prêtes à fleurir-, On enterre les pots jusqu'aux 3/4. < >n arrose quand le besoin s'en fait sentir, mais pastrop. La taille consiste sim- plement à ébourgeonner les yeux qui se développent àl. ais- selle des feuilles et à pincer le sommet de la tige quand elle a 1 mètre on 1"20. On parvient ainsi à avoir des fruits murs aue nencement de juillet. Lorsque les racines ohtgagnl S«;aii«'«' dii8sept«uilipc 1SÎ)S. comité d'arboriculture fruitière Nombreux étaient les apports soumis à l'appréciation de ce comité, de toute beauté pour la plupart et formant, pour ainsi dire, la partie la plus intéressante de la séance. Tout d'abord, de MM. Simon Louis frères, de Plantières- les-Metz, une importante collection des meilleures variétés précoces de pèches et de nectarines, dont, entre autres : Reine des Vergers, Galande, Triomphe Saint-Laurent. Favorite de Reeves, Albert précoce, Précoce, de Crawford, Belle Cariière, Neige à /leurs blanches. Nectarine Olden- bourg, Nectarine Hélène Schmidt, Nectarine Dowton, etc.. De M. Enfer, jardinier-chef des cultures du domaine de Pontchartrain, un très remarquable apport de diverses va- riétés de raisins obtenues sous abri non chauffé : Ladij Downe's Seediing, Muscat d'Alexandrie, Gradislia, Fran- kenthal, Cliasseias de Fontainebleau, Boudalès, etc.. De M. Jarles. de Méry, une très belle caissette de prunes Reine-Claude dorée bien colorées et bien présentées. De M. Orive, de Villeneuve-le-Roi. en plus de prunes Reine-Claude dorée, dix belles poires Beurré d'Amanlis et cinq Triomphe de Vienne. De M. Eve, de Bagnolet, une superbe corbeille de pèches Galande, admirablement colorées. De M. Grandet, de Massy. plusieurs variétés de poires, dont, entre autres : Beurré Hardy et Triomphe de Vienne. Enfin, de M. Gorion, d'Epinay, un nouvel apport de sa très généreuse prune Gloire d'Epinay. COMITE DE CULTURE POTAGÈRE. Un seul présentateur, avec trois apports remarquables. De M. Chemin, de Gentilly, des branches de Tomate Che- niin. extraordinairement chargées de fruits, et de belles Laitue brune d'été el Laitue merveille des 4 saisons. COMITÉ DE FLORICULTURE MM. Cappe et fils , du Vésinet, avaient un bel exemplaire du rare JEchmea Melinoni, portant une jolie inflorescence de fleurs rouge vif, et qui a été très remarqué. M. Nodot, de Melun, présentait le résultat d'intéressantes expériences qu'il a entreprises concernant les produits de la fécondation croisée des Bégonia bolhiensis, B. Veitchii et B. Pearcei. Le comité l'a engagé à continuer. MM. Vilmorin-Andrieux et Cie'exposaient une très belle collection d'Amarante Crète de coq, de coloriés variés. Enfin, M. Lapierre, de Montrouge. montrait une forte gerbe de VHelenium automnale superbum, si décoratif. COMITÉ DES CHRYSANTHÈMES Les premiers apports de la saison,., en Chrysanthèmes : De M. Launay, de Sceaux, une potée de la variété Mme Eugène Teston. De M. Clément, de Vanves, deux gerbes, dont une de la variété Mme Castex-Desgr anges. COMITÉ DES ORCHIDÉES M. Màron, de Brunoy, nous montrait: Lselio-Cattleya callistoglossa (L:elia purpurata x Cattleya gigas impé- rial), avec quatre magnifiques grandes fleurs au labelle bien coloré. Lmlio-Cattleya Bertlie Fournier (L.elegans x C. aurea) et Lselio-Cattleya Boreli (C. Gasheliana x L. pur- purata ; trois beaux gains, le dernier principalement. M. Gautier, jardinier-chef chez M. le D'. Fournier, a Neuilly-sur-Seine, Vanda Kimballiana. Cattleya Har- risoniœ Regnieri et Phalsenopsisesmeralda rubra. J. FOSSEY. LE JARDIN 289 LE JARDIN. N» 279. - 5 OCTOBRE 1898. CHRONIQUE Je suis heureux que mes fonctions de chroniqueur me permettent d'adresser à notre rédacteur en chef les plus sincères félicitations de ses collaborateurs à l'occasion de sa nomination au grade d'officier du Mérite agricole. Depuis déjà bon nombre d'années, M. Martinet s'est occupé très activement, nos lecteurs le savent bien, de toutes les questions intéressant les progrès de l'horticulture en général et le développement de l'horticulture française en particulier. Depuis 1894, époque à laquelle il fut fait chevalier du Mérite agricole, M. Martinet a été chargé, par le Ministère de l'Agriculture, d'un certain nombre de missions à l'étranger. C'est ainsi qu'en 1891, il fut collaborateur de M. Vassil- lière, comme commissaire général adjoint de la section française à l'Exposition internationale de culture fruitière de Saint-Pétersbourg. En 1895, M. Martinet fut envoyé dans le Tyrol autri- chien pour étudier les questions se rattachante ta produc- tion fruitière dans ce pays. En 189li, il fut délégué officiellement par le Ministère de l'Agriculture à l'Exposition nationale suisse à Genève. La même année, il fut chargé d'une mission d'étude au Portugal. Enfin, en 1897, M. Martinet, qui venait d'être nommé professeur à l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles où il a créé un cours nouveau, fut délégué par le Gouverne- ment à l'Exposition internationale d'horticulture de Ham- bourg et fut ensuite chargé d'une nouvelle mission d'étude en Egypte et dans l'Europe orientale. Ce sont ces services, très actifs on le voit, que M. le Ministre de l'Agriculture a bien voulu récompenser à l'oc- casion de l'Exposition universelle de Bruxelles où M. Mar- tinet fut appelé à présider une section du Jury. * * # L'étude de l'action de la lumière sur le développement des végétaux nous révèle chaque jour de nouvelles sur- prises. M. Maige croit pouvoir déduire de ses recherches sur la Vigne-vierge que la lumière diffuse favorise la for- mation des rameaux grimpants et peut produire la trans- formation des bourgeons florifères en bourgeons qui don- nent naissance à des tiges grimpantes ou rampantes. La lumière directe tend, au contraire, à la production des ra- meaux à fleurs. La structure interne se ressent de cette différence d'action et la lumière diffuse exagère les carac- tères d'adaptation à la vie grimpante ou rampante. Des observations analogues ont été faites sur une petite plante rampante, le Lierre terrestre. Ces recherches ne manquent pas de présenter un certain intérêt au point de vue cultural et méritent d'être prises en considération. * * * On a commencé, le 15 septembre dernier, à reboiser le Bois de Boulogne. Depuis longtemps, le besoin de cette opé- ration forestièrese faisait vivement sentir et l'administra- tion compétente ne peut qu'être vivement félicité, à la con- dition toutefois que les travaux soient menés un peu plus rapidement que d'autres qui sont restés légendaires tels que la reconstruction de l'Opéra-Comique ou la réfection de la Porte Saint-Denis. Des poteaux, interdisant de cir- culer, sont plantés sur une étendue de 5 hectares, entre la porte Maillot et la partie de l'allée des Erables comprise entre la porte Maillot et le Jardin d'Acclimatation. * * Nos bons voisins de l'Helvétie célèbrent, chaque année, à Montreux, une charmante fête de fleurs d'un caractère tout spécial. Les Narcisses seuls en font les frais. Toute la région est littéralement couverte, au printemps, d'un tapis neigeux de Narrissus portions qu'on peut distinguer à plus de 50 kilomètres de distance, tant l'effet produit sur les prai- ries ensoleillées est saisissant. Les propriétaires des prairies où croissent les Narcisses sont invités, par les journaux, à annoncer au comité des fêtes, leurs envois de Narcisses. Les enfants vont alors faire la cueillette de ces délicieuses fleurettes dont il faut des centaines de mille pour enguir- lander les chars et les cavaliers. - Le Journal qf the Kew Guild donne le portrait de Miss Galvin — une jardinière émérite — quia travaillé àKew et occupe actuellement le poste de chef de culture à Iscoed, dans le pays de Galles. Elle se tient à la hauteur de la tâche qui lui est confiée et ses succès horticoles sont écla- tants. Le service qu'elle dirige renferme cinq serres à forcer dont quatre pour les Raisins, des châssis à Concombres, à Melons, etc. Cet exemple engagera peut-être d'autres jardi- nières à marcher sur les traces de Miss Galvin dont les féministes ne peuvent manquer d'être fiers. * » Le couronnement de la jeune reine de Hollande a multi- plié dans ce pays, la plantation des arbres commémoratifs, des Wilkelminaboomen, comme on les appelle harmonieu- sement. La section de Rotterdam de la Société néerlandaise d'horticulture et de botanique en a planté un et son exem- ple a été suivi à Zeist, à Nimegu, etc. Il est fâcheux que le «limât de la Hollande n'ait point permis de planter des Orangers! Souhaitons à ces Wilhclmiiiaboomen,\ona.w vie et prospérité et puissent-ils être plus heureux que nos fumeux arbres de la Liberté. * * Les statistiques officielles donnent déjà quelques rensei- gnements sur la récolte du blé en 1898. On l'évalue provi- soirement à 123.415.800 hectolitres, chiffre qui dépasse de près de 35 millions celui de l'an dernier et de 18 millions celui de la moyenne des dix dernières années. Cette énorme production est susceptible de donner 66.486.559 quintaux de farine. La récolte en paille est fabuleuse; si celle du blé était proportionnelle, nous assisterions à une production qui n'aurait jamais été réalisée jusqu'à ce jour. Malgré ces conditions des plus favorables, vous verrez que Messieurs les agriculteurs ne seront pas encore satisfaits. * * Le Congrès viticole de Lyon, qui vient d'avoir lieu, a donné lieu à d'intéressantes discussions sur le traitement du Black-Rot. Cette année, le mal a heureusement fait moins de ravages que d'habitude, ce qu'il faut probable- ment attribuer aux soins qui ont été apportés, dans le sud- ouest, à sa destruction. La bouillie bordelaise, à 2 pour 100, paraît avoir fait merveille, à condition que l'on fasse 1 à i traitements suivant la gravité de l'attaque. D'une façon générale, 1 applications suffisent en dehors de l'Agénais: la première, quand le sarment a de. 5 à S feuilles; la seconde tle 12 à 11 ; la troisième, au cours de la deuxième invasion ; la quatrième, pendant la troisième invasion. Faute d'o- pérer en temps favorable, on peut perdre toute la récolte, même en faisant 10 ou 12 traitements. Les autres soins accessoires consistentà enlever les feuilles tachées, à ébour- geonner, àépamprer, à détruire les raisins malades. P. HARIOT. 290 LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Mérite agricole. — A l'occasion de l'Exposition inter- nationale de> Bruxelles, la décoration du Mérite agricoles onférée aux personnes sun antes : j^jj /" Grade d'officier : Baltet Charh , pépiniériste à Troyes ; Besnaud (Frédéric-Etienne), ingénieur à Paris, construc- teur d'appareils de pulvérisation pour les maladies des \ égétaux; Dallé (Louis), horticulteur-pépiniériste à Paris . Gentils, rédacteur faisant fonction de sous-chef de bureau au Ministère de l'Agriculture: Martiket (Henri-Eugène . architecte-paysagiste, directeur du Ja rd i h ; Roullier-Arnoult, directeur de l'Ecole pratique d'avi- culture de Gambais. MM. ?" Grade de chevalier Dauthenai .Ilenri-Louis-Mathurin), rédacteur en chef de la Revue horticole; Renacd (Placide-Séraphin, dit Adrien), fabricant d'ou- tillage viticole et horticole à Lyon. \ l'occasion du concours de la Société d agriculture de Langres, la décoration de chevalier du Méritaagricole a été i onférée à : M. Blanchard I Anatole), professeur d'agriculture, direc- teur de l'exploitation agricole de l'école libre de Malroy ( 1 lante-Marne). A tous, mms adressons nos bien vives félicitations. Exposition internationale d'horticulture de Saint-Pétersbourg. — M. James H. Veitch, de Chel- sea, vientd être désigné comme commissaire pour la < Irande- Bretagne et l'Irlande, ;ï la prochaine Exposition internatio- nale d'horticulture de Saint-Pétersbourg en 1899. Une nouvelle station d'essais de semences. - Par arrêté de M. le Ministre de l'Agriculture, pris courant, à »' heures I '2, à Lyon (Palais du Commerce), le samedi ô novembre, à il heures, à Troyes (Palais de l'Exposition), le lundi 21 novembre, à 2 heures 1 2, à Lyon (Palais du Commerce). Le commerce des produits agricoles et horti- coles enBavière. — D'une note publiée à ce sujet par la Feuille d'Informations du Ministèrede l'Agriculture, nous extrayons les renseignements suivants: ci Le blé et le seigle importés dans le sud de la Bavière |H"\ tennent surtout de IaKoumanie et des pays danubiens, i i te importation a lieu par bateau jusqu'à Passau et Ra- ti-bonne. Des quantités moins importantes provenant de la Russie méridionale sont importées ma Triesteet Venise par le lac de Constance jusqu'à- Lindau. L'importation de ce réaies par Lindau s'est élevé à 1.800.000 marks en 1897. « Les fruits forestiers, que l'on recueille en partie dans le- forêts bavaroises, sont l'objet d'un commerce très actif. Outre h- conserves, sous forme de compotes, on en lait une sorte de vin assez recherché dans le pays où il se vend 1 il', le litre. ii Le principal commerce des fruits à Munich, le marché le plu- important d Allemagne pour les fruits, consiste dans I a' haï el la vente des pommes d'Italie et du Tyrol, ti-ins de ( 'oi'inlhe. des oranges et citrons provenant d'Espagne d'Italie et surtout de Sicile. « L'importation des fleurs et des plantes d'ornement du midi delà France et de l'Italie a pris un grand dévelop- penieni depuis quelque- années, maigri' les réclamations de- liiiil ieiilteurs bavarois. » Influence des températures extrêmes sur le nanisme des plantes. — M. Gaston Bonnier a fait, a 1 Aea lémie des Sciences, dans une de ses dernières séances, une communication- d'un grand intérêt. 11 a réussi, en moins de deux mois, à provoquer les caractères alpins chez '!'■- piaule- de plaine, maintenues au laboratoire de LE JARDIN 291 biologie végétale i|.> Fontainebleau pendant la nuit dans une étuve entourée de glace fondante, et exposées au soleil pen- dant la journée. Ces plantes, ainsi traitées, deviennent naines, nvec des feuilles plus petites, plus épaisses, plus fermes, plus rap- prochées et ont une floraison plus rapide. Chose curieuse, les plantes de même espèce, mainte- nues continuellement dans l'étuve à glace fondante, pré- sentent un développement plus grand que les plantes qui ne sont dans l'étuve froide que pendant la nuit et sont exposées au soleil le jour. C'est donc bien l'alternance des tempéra- tures extrêmes qui est la cause principale du nanisme des plantes alpines. En effet, ces conditions sont celles des plantes qui vivent dans les endroits découverts aux hautes altitude-;. car elles y sont exposées alternativement au froid des nuits glaciales de ces hauteurs et à la chaleur brûlante du soleil pendant la journée. En somme, on avait étudié jusqu'à présent toutes les causes qui produisent les caractères des plantes alpines, excepté la principale, qui. comme le démontre M. Bon- nier, se trouve être L'influence de la température. La récolte des agrumes en Calabre. — La pro- duction des agrumes (oranges, citrons, bergamotes) a été. l'an dernier, d'un mauvais rapport pour les petits pro- priétaires calabrais ; l'élévation dos prix a compensé poul- ies grands propriétaires l'insuffisance de la récolte. Les envois faits par voie de mer, en 1898, s'élèvent, d'après la Fouille d'Informations du Ministère du l'Agriculture, à 10.000 tonnes environ. Les caisses d'oranges, d'abord expé- diées à Messine, y étaient ensuite chargées sur des vapeurs ;'i destination de l'Amérique, de Trieste et des mers du Xord. Les cultivateurs calabrais essaient, encf moment, de trouver des débouchés pour la vente des agrumes en Russie et en Australie. Pour empêcher les falsifications d'essences d'agrumes, le gouvernement italien fit rechercher par des chimistes le moyen de reconnaître la pureté des extraits d'agrumes et la valeur attribuabie à la quantité d'acétate de linalile qu'ils contenaient. Lue loi, destinée à protéger la fabrica- tion des essences, a été publiée le 2 août 1897. Mais cette loi vise les falsifications d'essences d'agrumes en général sans faire de distinction entre les essences de citron, qui se ven- dent 13 francs, et les essences de bergamote, qui atteignent 22 et 23 francs le kilogramme. Exposition de Roses de Francfort-sur-Mein. - Nous avons reçu, récemment, le catalogue officiel de l'Exposition de Hoses qui vient d'avoir lieu à Franefôrt- sur-Mein (Allemagne), de juin à septembre. Ce catalogue est un véritable petit ouvrage, dans lequel sont données, par des rosiéristes bien connus, de nombreux détails sur la culture des Rosiers. Cet opuscule comprend, en outre, la. classification des espèces du genre Rosa d'après le professeur F. Crépin, directeur du Jardin botani- que île Bruxelles, la liste de I60espècesel variétés botaniques ilr Roses exposées dans les divers lots des concurrents, la liste de près de 2.000 variétés horticoles existant dans ces mêmes lots; enfin, un choix des plus belles variétés reçommanda- bles. la liste des exposants, une liste d'ouvrages traitant du Rosier et de sa culture. Des plans de l'exposition et- des roseraies complètent ce catalogue bien compris. Les fruits de Californie. — La Feuille d'Infor- mations du Ministère de l'Agriculture nous donne les intéressants renseignements suivant sur la culture fruitière en Californie : « La vallée de Sauta-Clara, irriguée au moyen de pompes actionnées par des moulins à vent, est un immense verger où l'on récolte surtout des prunes, des abricots et des pèches. « Les Pruniers donnent, dans les terrains plats, des fruits inférieurs à ceux récoltés sur les collines des environs de Los ( iatos. « Dans quelques districts producteurs d'abricots, les pre- miers bourgeons des arbres ont souffert des gelées de prin- temps. Les prix sont très élevés pour les abricots de con- serve et les fruits séchés. Les agents des acheteurs de l'Est pavent 10 dollars la tonne les abricots frais delà meilleure qualité pour mettre en conserves. «Le Pécher fleurissant plus tardivement que l'Abricotier, les fleurs des variétés hâtives n'ont pas été atteintes par la gelée. Les acheteurs offrent de 10 à 60 dollars pour les pêches « Pavie ». et de 30 à in dollars pour des pêches dont le noyau est adhérent à la chair. « L'élévation des prix provient d'une légère diminution dans la récolte, de débouchés nouveaux à l'étranger pour la vente des fruits conservés au naturel, d'une réduction dans les tarifs de transport appliqués par les compagnies aine ricaines de chemins de fer, abaissement dû à la concur- rence des compagnies. La compagnie du « Southern Pa- cific » a diminué aussi les prix de fret ; ce qui permet aux produits de Californie de venir concurrencer avantageuse- ment, dans les ports de l'Atlantique, les produits similaires importés auparavant de l'étranger. » La Holzbibliothek. —Ainsi que l'indique son nom, la Hoisbibliothek de Cassel, en Allemagne, est une biblio- thèque composée entièrement, de livres en bois; c'est, nous dit la Semaine Horticole, une collection d'ouvrages faits avec des bois de différentes essences provenant du parc de Wilhelmshohe. Il y en a ainsi près de ôtiO. in-folio, in-S" ou in-12, et, au dos de chacun de ces livres singuliers, est collé un écusson de maroquin rouge indiquant le nom de l'arbre qui a servi à la confection du volume, la classe el I pèce auxquelles cet arbre appartient suivant Linné. La tranche supérieure du livre montre l'arbre dans sa jeunesse avec la sève au milieu et les cercles concentriques de croissance. La même disposition se répète pour la tranche inférieure, seulement la section a été faite dans du vieux bois. Les deux couvertures sont légèrement polies : on y a gravé la densité. du bois, ses propriétés, enfin la descrip- tion du sol qui lui convient le mieux. A l'intérieur du livre, se trouve consignée l'histoire na- I nielle complète de l'arbre avec de nombreux détails sur ses organes de fructification et de reproduction. L'auteur de cette collection unique au monde, qui ne renferme pas moins de 120 genres. — 445 espèces d'arbres différentes, — est un nommé Cari Schiedbach, mort au commencement de ce siècle. Il lut longtemps bailli du do- maine Wilhelmshohe, et ce fut pendant son séjour à Weis- senstein qu'il forma la Holzbibliothek. EXPOSITIONS ANNONCÉES Budapest. — Du 9 au 16 octobre 1898. — Exposition HONGROISE DE FRUITS, LÉGUMES ET FLEURS. Organisée, SOUS le patronage du Ministère royal hongrois d'agriculture, par l'Ungarische-Landes-Gartenbau-Verein. — Une section internationale spéciale sera réservée aux exposants étran- gers, mais seulement pour les machines destinées à utiliser les fruits. Les demandes doivent être adressées au comité de l'Exposition, au siège de l'Ungarische-Landes-Garten- bau-Verein, IV. Itev. Kovonahere-czeguteza 16, à Budapest. Amiens. — Du 12 an li novembre 1898. — Concours de Chrysanthèmes, en pots ou coupés, organisé par la Société d'horticulture de Picardie. — Adresser les demandes à M. le Président delà Société, 60, rue Le Nôtre, à Amiens, avant le 6 novembre 189S. ERRATUM Une erreur, qu'il importe de rectifier, s'est glissée dans l'article de notre collaborateur, M. S. Mottet, Un nouvel insecticide, paru dans le n° 276. Page?50, première colonne. 2S= ligne, c'est un litre d'eau chaude et non un demi-litre qu'il faut lire. 292 LE JARDIN Les Essences forestières aux États-Unis Le Yearbook of the Department of Agriculture de Was- hington pour 1897, entre autres travaux fort intéressants, renferme un mémoire consacré à l'étude des essences fores- rières des Etats-Unis. Dans le grand nombre d'arbres susceptibles de fournir des produits à l'industrie, une cen- taine ont été choisis et réunis dans une liste méthodique où se trouvent indiqués le nom de l'espèce et ses dimensions maximum en hauteureten diamètre, la distribution géograr phique, les caractères distinctifs et les usages auxquels le bois peut se prêter, le sol et le climat nécessaires et enfin les particularités propres à la végétation. La plupart de ces arbres ont été introduits en Europe el se rencontrent dans les cultures ; aussi croyons-nous que le travail du Yearbook ne manquera pas de présenter quelque intérêt pour Ions ceux que la denclrologie no laisse pas indifférents. Sur les cent espèces forestières choisies, trente neuf appartienne^ aux Conifères, la plupart d'entre elles portent un nom populaire et servent à caractériser une région botanique. Au premier rang, brille le Pinus Strobus L., le plus important des arbres verts des Etats-Unis, tant au point de vue de sou abondance que de la valeur du bois des sujets âgés. A côté du Pin blanc, prennent place: le Pin rouge (Pinus resinosa); le Pitchepin ou Pinûs rigida ; le Pin a longues feuilles ou Pinus palustris Miller; les Pinus Tœda et P. ponderosa Dougl., dont le tronc dépasse deux cents pieds; le Pinus Lambertiana Dougl. ou Pin à sucre, etc. A côté des Pins, viennent les Epicéa ou Picea, avec le Picea canadensis Mill.; les Sapins ou Abies, tels que: A. nobilis. A. concolor, A. balsamea. Les Bastard Spruces comprennent toutes les Conifères qui ne rentrent dansaucun îles trois genres cités plus haut. Ce sont : les Taxodium, les Mélèzes, les Genévriers, les Thuyas, les Séquoias et Wel- lingtônias et le Libocedrus decurrens. Il est inutile d'in- sister sur la puissance de végétation des Séquoias et des Wellingtonias dont certains spécimens peuvent atteindre 350 pieds sur 35 de diamètre. Parmi les arbres à feuilles caduques, les Chênes tien- nent un rang distingué, entre autres les Quercus alltà, Q. macrocarpa, Q. rubra, Q. eelutin'a, etc. Le g; pe des espèces à feuillage persistant fournit les Quercus i irgi- niana, Q. chrysolepis, Q. densiflora ou Tan Bar/. <)ul,. usité pour son éeorce dans la corroierle, ainsi que le Q. l'ri nos. II ne faut pas oublier non plus les Fagus ou Hêtres, le Castanea dentata et la série si intéressante îles Noyers. Aux Noyers proprement dits, tels que Juglans cinerea el J. nigra, il faut joindre les Hickory ou Carya, dont une ès- pèee.'le Carya alla, est abondamment répandue dans tout le sud des Etats-1 "nis. Le Liquidambar et leRobinia pseudo-Acacia croissent, l'un dans le bassin du Mississipi où il atteint son complet développement, l'autre dans les montagnes du sud de l'Alléghany où il parait localisé. Mais fa culture l'a ré- pandu dans la plupart des autres régions. En dehors du Robinier, la famille des Légumineuses ne fournil comme apport vraiment important que leGleditschia triacanthos, dont la croissance également rapide et la longue durée du bois au contact du sol ont vulgarisé remploi pour de nom- breux usages. Le Micocoulier, sous la formedu Crins occi- dentalis et le Mûrier rouge peuplent les forêts du bassin de l'Ohio et de celui du Mississipi où tous deux acquièrent de belles dimensions. Les Magnoliacées el les Bignoniaeées sonl également représentées par les Magnolia fœtida el M. acuminata, le Tulipier, dont le bois commence à être utilisé dans la fabri- cation des boites à cigares et les Catalpa, lies deux Rigpo- niacées, dont l'une le Catalpa speciosa Warderest un arbre du plus haut mérite au point de vue ornemental, le bois esl cei bterché pour sa longue conservation dans les lieux humides et même dans la terre. Les Frênes el les Erables forment un groupe bien défini se prêtant à de nombreux usages. Les Fruxinus sont recherchés pour l'élasticité de leur buis aux Etats-Unis, comme notre Frêne commun l'est pu Europe. I (es Érables, le meilleur esl l'Acer Saccha- rum Mardi, de la région des Grands Lacs : c'est, avec l'Acer saccharinum L., du bassin inférieur de l'Ohio, un des Erables à sucre. < in emploie encore ['Acer rtibrufn, l'Acer macrophyllum et le Négundo qui parait être de qualité intérieure. Les Ormes et les Bouleaux sont également l'objet d'une grande exploitation, aussi bien que les Tilleuls, le Platane et les Peupliers. La fabrication des Imites à cigares utilise une grande quantité de bois de Platanus oacidentalis, qui croît surtout dans l'est du Mississipi et de ses affluents. Maigri' cela, ce n'est qu'un arbre d'importance secondaire dans l'industrie forestière. Commeen Europe, les Populus fournissent uni' partie des bois blancs que réclament l'industrie et la préparation de la pâte à papier. Lesquatre Peupliers qui croissent aux Etats- Unis et qui sont l'objel de eultures, n'ont, à l'exception d'une seule espèce, que forl peu d'importance dans nos plantations européennes. Le Populus tremuloides Michaud rappelle notre Tremble, mais avec le feuillage glauque à la lace inférieure; c'est le Aspen des Américains. Dans la région dn Pacifique, il pousse jusqu'à dix mille mètres d'altitude. Le Populus grandidentata Mich. ou Peuplier blanc appartient au même groupe, mais ses feuiiles sont plus larges, profondément dentées. Le Baumier ou Populus balsamifera L. est moins recherché, quoique la qualité de son bois ne soit en rien inférieure à celle des autres espèces. Ces trois arbres ne sont chez nous que des essences il orne- ment. Il n'en esl pasde même du Populus deltoïdes Mardi. mi Peuplier du Canada qui. sous ses différentes formes, esl planté à peu près partout. Nous le désignons sous le nom de /'. deltoïdes que lui ont donné les botanistes améri- cains qui lui réunissent, à litre de synonymes, les P. cana- densis, P. cirginiana et P. angulata, c'est-à-dire ce que nous distinguons habituellement s,,usl.>s aornsdePeu^/ter du Canada, Peuplier tir Virginieet, improprement, sous celui de Peuplier Suisse. P. HARIOT. PRIMULA CAPITATA Hook Le véritable Primula capilata île Hooker, celui qui est représenté dans la T. 1550 du Botanical Magasine, n'est point celui qu'on cultive généralement sous ce nom et qui n esl qu'un simple P. cachemiriana, quand ce n'est pas le \ ulgaire P. deûticulata. Le /'. capitata est une plante délicate dans ses formes el son aspect; il appartient à l'aristocratie du monde des Primevères et ne se rencontre que dans de rares collections. Ses feuilles sont étroites et oblongues, très finement den- tées, réticulées et nervées, d'un vert jaunâtre et réunies en rosette; elles sont, à leur fan' inférieure, saupoudrées de poussière blanche; la hampe florale est longue (t)'"10 à 0m40) ei entièrement recouverte de poudre d'argent; ses fleurs, de grandeur moyenne, ont leur tube beaucoup plus long que le calice dont les dents sont aiguës; la corolle esl en forme d'entonnoir, peu ouverte et d'un bleu très foncé, d'un bleu de Prusse violacé, en dedans. Ce bleu est telle- ment intense et si beau que chacun, en voyanl cette belle plante, s'arrête surpris en l'aie de la beauté de ces teintes. Les fleurs sont réunies en un capitule serré el sont très nombreuses; elles se succèdent sur la tige pendant près de deux mois et, comme il nai i, plusieurs hampes sur chaque piaule, on peut considérer l'espèce comme très florifère. Culture siliceuse: terre de bruyère ou de tourbe, ou bien encore sphagnum, dans une terrine percée de nombreux trous. C'est ce dernier système que nous employons ici, et nous nous en trouvons bien. La plante aime la fraîcheur ei le mi-soleil, mais elle crainl l'humidité. En hiver, bien qu'elle provienne des /unes glacées de l'Himalaya i 1.000 à 5.000 mètres), il lui faut une légère couverture de feuilles ou de mousse. 11. COUPEYON. LE JAHDIX 2 9 3 CHRONIQUE FLORALE La fête florale nautique d'Arcachon. — Fleurs de noces d'or et d'argent. — La Cascade de l'Opéra à Port-Louis. — Les arbres fleuris au seizième siècle. — Plusde fleurs aux funérailles à Bruxelles ! — Les Tigridia dans les cor- beilles de table - Divers. 11 septembre. — Des stations balnéaires à la mode, nous parviennenl de joyeux échos des fêtes des fleurs. Après les joules florales de Cauterets, d'Aix-les-Bains, de Luc] de Cognac, après la fête des fleurs des automobiles à Paris. voici la tête florale nautique d'Arcachon ! Une bataille des fleurs sur l'eau, voilà qui m esl apure- ment pas banal ; c'est à la l'ois un spectacle tout à fa il char- mant, original ci inédit ; cette réjouissance est une innova- tion, en France tout au moins, car, en Allemagne, les fêtes florales nautiques sont assez nombreuses. Ce projetile combat naval d'un nouveau genre, où les Heurs ser\ aient de projectiles, était certainement risqué, lani l'on dédaigne ce qui est nouveau ; il acte cependant couronné de succès. C'est le maire d'Arcachon, M. VeyrierMontagnèrès, qui eut l'idée de transporter, sur l'eau, dans le cadre magni- fique du bassin, la bataille des fleurs de l'avenue Nelly Dégarnie. Les tribunes avaient une longueur i de cinq cents mètres, et étaient établies sur un plancher reposant sur des bacs. ( "était en lace qu'é- voluaient les yachts, barques et autres em- barcations aux gracieu ses silhouettes, tout ornés et enguirlandés de fleurs et montés par un essaim de dames en toilettes claires, déli- cieusement fleu- ries, avec leurs ombrelles eons- tellées 'le fleurs, et des corbeilles pleines de petits bouquets. A trois heures, la fêtecommença et les em- barcations s'avancèrent dans un ordre parfait, toutes admirablement décorées sous les guirlandes de fleurs ; Fig. 125. -- Bateau fleuri à (D'après une photogra les cordages disparaissant 'une d'elles, en forme de cygne, toute pomponée de fleurs blanches, traînait une gon- dole. Unpeuplus tard, la bataille commença: îles tribunes et des barques partirent des fusées de fleurs jusqu'à complet épuisement de celles-ci. Aussi, m'écrit-on, ce fut merveille de voir le bassin endormi ainsi transformé en parterre, avec ses eaux clapotantes, d'un vert adouci, diaprées d'un tapis de pétales d'Oeillets, de Tubéreuses, de Reines-Marguerites, il" Dahlias, de Jasmins blancs, de Roses, de Phlox, etc. Grâce au succès de cette tentative, à son originalité et à son attrait, la cause des joules florales sur l'eau est assuré- ment gagnée. S'il est joli de voir la mariée et les demoiselles d'hon- neur parées de fleurs, la voiture de la mariée toute fleurie lors de la cérémonie nuptiale, il n'est pas moins charmant de voir les fleurs associées aux fêtes qui couronneril les nombreuses années de mariage: noces d'argent, noces d'oref noies de diamant. C'est ainsi que, dernièrement, au château de la Rousse lières, près de Bordeaux. M. et Mme Delalandes, qui célé- braient leurs noces d'or, ont été bien heureux de se voir com- f1) Le Jardin 1898, n- 278, pages 2S1 et 282, fig. 122. blés de maints présents fleuris. Parmi ces bouquets, ces ■iiies ci ces corbeilles, un panier fuf surtout remarqué, bondé qu'il étail d Hortensias entremêlés de rubans portant les noms des jeunes filles qui l'offraient, et laissant échapper cinquante épis d'or rappelant cinquante années d'union. Ainsi donc, lors île la cérémonie nuptiale, il faut des fleurs d'une blancheur immaculée; aux noces d'argent, des fleurs blanches et de diverses couleurs, parsemées de fleurs ou l'épis argentés, dans le genre de la composition décrite el figurée dernièrement ici (1); lors de la célébration des nés dur. des fleurs également variées, diaprées de fleurs .ni d'épisdorés. Enfin, pour les noces de diamant, ce sont des bouquets piqués de fleurs et d'épis dorés constellés de brillants qu'il i vient d'offrir. Qui aurait cm que la cas. -ad" de L'Opéra aurait servi de modèle à Port-Louis, lors de la, dernière fête fançaise ijiii a été particulièrement brillante. Il a été en effet établi,, devant le péristyle du théâtre une très jolie cascade jail- lissant au milieu d'une profusion de fleurs et de feuillages, parmi les scintillement^ de la lumière électrique, ce qui constituait un décor admirable, ajouté' à la profu- sion de fleurs qui ornaient la scène. C'est ce que nous apprend le journal de Saint- Maurice Voici bientôt deux ans. l'Em- pereur ci l'Impératrice de Russie étaient les hôtes, de la France; Paris, avec ses décorations, offrait alors un magnifique spectacle. i in s'extasiait devant lafloraison anormale— et, disons-le, d'assez \ ais goût, -- des Mar- ronniers des Cliamps- ^ Ëlj sées, car, pour beau JSs coup, c'était un tour de force di- gne seulement de notre siècle. Pen- se/ donc, les M;i- ron niers dispa- ra issant sous des fleurs, en papier, de l 'amenas e| de Cerisiers, et... en octobre en- ■hon. core! Mais voici que M. Morin (2) nous apprend — décidément, rien n'est nou- veau sous le soleil! — que, parmi les préparatifs faits pour recevoir Louis XI. qui devait traverser Troyes en 1500, figurait même, près de la maison des Croisettes, un arbre factice garni de fleurs en papier verni montées sur fil de 1er ». Vous doutiez-vous, Parisiens sceptiques, que, quatre siècles plus lui. les Champenois avaient devancé le fabricant de fleurs artificielles qui se chargea., pour les fêtes franco- russes, de fleurir les Marronniers défeuillés des Champs- Elysées '.' * * Curieuse antithèse : tandis qu'à Vienne on a tenu a jeter des fleurs à profusion, voilà qu'à Bruxelles on ne veut plus en voir dans les cortèges funéraires. Qu'ont d fait ces fleurs pour qu'on veuille les proscrire des funérailles '.M'ai j signalé' ici même (3) la campagne, menée, dans ce même but. dans le nord de la Franco, campagne contre laquelle les sociétés horticoles decette région ont éloquemmenf combattu. C'est maintenant en Belgique,et à Bruxelles surtout, que le clergé veut en proscrire remploi! Pourquoi? Tout sim- plement parce qu'il croit voir là un retour aux coutumes païennes... Le Petit Bleu de Bruxelles, du 21 septembre, consacre a vi Lu renne végétal dans les cérémonies troyennes d'autrefois, Troyes 1898, (3) Le Jardin 1893, n'267, page 101. la fête nautique d'Arca de M. Renaudeau), LE JARDIN cette question un article que je résumerai : C'est de Paris, « la ville du monde où la piété pour les morts est observée le plus scrupuleusement ». qu'esf venue cette coutume de fleurir pour le suprême voyage la bière du défunt et il y a vingt ans cela eût bien étonné les Bruxellois. « J'avouerai l'espèce de répugnance que provoque en moi la vue de ces corbillards se dirigeant vers la fosse dans une telle splen- deurde couronnes épanouies, de gerbes enrubannées, cachant tout ce que ces sombres voitures devraient évoquer d'austère qu'aucune idée douloureuse ne saurait venir d'eux à nous »!... « Pourtant, si. seuls, les proches et les très intimes .unis participaient à ce genre d'offrandes, on aurait pour le sentiment qui les inspire beaucoup plus d'indulgence. Si le défunt appartient à quelque administration, etc., la moisson fleurie sera plus abondante, bien que les trois quarts des gens qui y auront contribué ne connaissaient guère celui dont le décès les entraîne à cette dépense. » Comment, on ose alléguer que beaucoup de personnes qui envoient ces fleurs ne connaissent même pas personnellement celui à la mémoire de qui elles les offrent! Soit, si l'on veut. Mais la couronne offerte en collectivité est un hommage discret et anonyme. Ces couronnes, ces bouquets, ces fleurs, que beaucoup de personnes portèrent, lors des funérailles des victimes de l'affreuse catastrophe du Bazar de la Charité, nesont-ils pas des hommages touchants".' Le clergé belge estime que l'achat de ces (leurs est une grosse dépense pour les gens peu fortunés. A cela, on peut répondre que les frais d'un service funéraire sont souvent plus lourds à supporter que l'achat de quelques couronnes et bouquets confectionnés par une classe intéressante aussi. D'ailleurs les fleurs, par leur courte existence, ne person- nifient-elles pas aussi la brièveté de la vie, elles qui liassent ici-bas comme 'une grâce frêle et fugitive, née le matin, disparue le soir! * * * Tirer parti des fleurs de Tigridia, fleurs éphémères par excellence, y pensez-vous! Ces fleurs sont, évidemment, de toute beauté et richement colorées, mais, épanouies le matin elles s'évanouissent l'après-midi pour ne plus jamais s'ou- vrir. Eh bien! malgré cela, on peut les utiliser de la plus heureuse façon, ce qui est assez ignoré. Beaucoup de per- sonnes aiment la variété dans les décorations florale- de leurs appartements et veulent que la garniture rie table pour le déjeuner soit différente de celle du dîner. C'est le cas qui se présente au château de Beauregard. Aussi, M. Welker profite-il de toutes les fleurs qu'il cultive pour pouvoir varier ses compositions. II fut ainsi amené à com- poser une corbeille de table avec des fleurs de Tigridia et l'effet fut si merveilleux qu'il continua à les employer, de temps à autre, en les mélangeant de fines verdures laisant mieux ressortir leurs brillants et riches coloris et leur dé- licatesse. Elles se maintiennent parfaitement fraîches assez longtemps et trouvent dans cet arrangement une excellente utilisation. Je ne les recommanderai certes pas aux fleu- ristes, qui n'emploient que des fleurs d'une certaine durée, mais aux jardiniers qui peuvent en mettre en œuvre un plus grand nombre. * Chateaubriand a été fêté en août dernier. Un nombreux cortège s'est rendu â la tombe solitaire du grand homme, en suivant le même parcours qu'en 1818, à^travers les mes. les grèves et les rochers malouins. De magnifiques couronnes ont couvert de fleurs la pierre tumulaire de granit perchée sur le roc, au-dessus des vagues; on a bien remarqué une couronne de Chêne et surtout une simple et rustique, mais bien poétique, couronne de Bruyères roses remise par les poètes bretons île l'Hermine. ALBERT MAUMEMv La Liindenia. — Iconographie des Orchidées, par L. Linden Dans les 1" et 2e livraisons du 4° volume de la 2* série de cet ouvrage sont publiées de magnifiques planches en cou- leurs des variétés et hybrides suivants : Lsslia. prsestans var. ca.nd.ida, L. praistans var. nobilis, L. pumila var. hilis, Odontoglossum X Vigerianum, .Cypripediuxn X Xiobe,Odontoglossurn Pescatorei var. Roi Léopold. etc. Hibiscus syriaeus et ses variétés. 'L'Hibiscus syriaeus L. {Althéa frutex Hovt.), vulgaire- ment Althéa tle Syrie ou Ketmie des jardins, est un ar- buste pouvant atteindre 2 mètres de hauteur, formant une touffe régulière, arrondie ou conique, remarquable par son abondante floraison en août et septembre. Le type esta fleurs violet pourpré, mais il a produit un grand nombre de variétés à fleurs simples, doubles ou pleines, aux coloris les plus variés. Les Hibiscus conviennent surtout pour isoler, mais on peut aussi les employer dans les massifs ou en former de petits groupes. Ils demandent un endroit bien exposé au soleil et un sol meuble sans être cependant trop léger : un terrain a'rgilo- siliceux semble leur convenir particulièrement. Vu l'époque de leur floraison. — on sait qu'à part les Ccnnoihus, Hedysarum, Hydrangea, Indigofera, il y a bien peu d'arbustes cl d'arbrisseaux ligneux en fleurs à ce mo- ment,— les Althéas méritentune place dans tous les jardins. Ces jolis arbustes souffrent quelquefois des grands froids pendant leur jeunesse et il est alors bon de les abriter; mais, dès qu'ils ont un certain âge. ils deviennent très rustiques. L' Althéa ne demande pas à être taillé : il faut donc, autant que possible, éviter de le faire, car la taille pro- voque le développement de rameaux vigoureux qui, ne s'aoûtant pas toujours d'une manière suffisante, sont très sensibles aux grands froids. Cet arbustre prend, du reste, une forme irréprochable sans qu'il soit nécessaire d'avoir recours au sécateur. Disons, cependant, que la taille ne nuirait nullement à la floraison, elle la retarderait seulement un peu — car l' Al- théa porte ses fleurs sur les jeunes rameaux. Les nombreuses variétés cultivées sont d'époques de floraisons très variées : précoces, moyennes ou tardives. Pour le climat du nord de la France, il faut, autant que possible, éviter d'employer les tonnes à floraison tardive, qui n'épanouissent pas toujours convenablement leurs fleurs, surtout durant les étés pluvieux. Dans ces contrées, il faut se borner à celles à floraison précoce et moyenne, parmi lesquelles tous les coloris se trouvent représentés. Voici, du reste, un choix restreint des meilleures variétés, convenant particulièrement pour notre climat : Hibiscus syriaeus alba luteola plena. — Fleur pleine, blanc crème; onglets des pétales rouge pourpre. Bouton jau- nâtre. Floraison précoce. H. s. Amarante. — Fleur presque pleine, rouge violacé; onglets des pétales rouge pourpre. Floraison assez précoce. H. s. bicolor hybnda. — Fleur pleine, blanc légère- ment teinté de rose lilacé très tendre; onglets des pétales rougi.' foncé ou carmin. Floraison moyenne. //. .?. bleu fonce double. — Fleur presque pleine, lilas bleuâtre passant au bleu ardoisé; onglets des pétales rouge pourpre. Floraison moyenne. H. s. cœlestis. — Fleur simple, d'un beau bleu de ciel avec reflets lilas ; onglets des pétales fortement maculés de pourpre noirâtre. Floraison précoce, abondante. H. s. cœrulescens. — Fleur demi-pleine, violet clair bleuâtre, passant au bleu ardoisé; onglets des pétales long.' pourpre. Floraison précoce, très abondante. H. s. Comte de Flandre. — Fleur pleine, rouge carminé ; onglets îles pétales rouge foncé. Floraison moyenne. //. .s\ Comte de Hainaut. — Fleur presque pleine ou pleine, carné tendre; onglets des pétales rouge carmin, floraison moyenne ou assez tardive. H. s. Duc de Brabant. -- Fleur très pleine, aplatie, rouge lilacé, centre plus clair; onglets des pétales rouge foncé. Floraison moyenne ou assez tardive. //. s. flore nlbo pleno. — Fleur pleine, blanc pur. Flo- raison moyenne ou assez tardive. La variété mise au commerce il va quelques années sous le nom de Jeanne d'Are est absolument identique à la précédente. //. s. flore rurneo. — Fleur simple, blanc carné nuancé LE JAHIHX ■?'.); de rose ou carnée; onglets des pétales pourpre foncé. Florai- son précoce, très abondante. //. .s-, flore carneo pleno. — Fleur pleine, carné tendre, nuancé et panaché de rose violacé; onglets des pétales carmin. Floraison précoce et très abondante. H. s. flore cocctneo pleno. — Fleur pleine, d'un beau rouge; onglets des pétales rouge foncé. Floraison moyenne. H. s. flore purpureo pleno foiiis argenteo marginatis. — Feuilles largement bordées de blanc ne brûlant pas au soleil. Fleurs très pleines, pourpres, s'ouvrant difficilement. Plus intéressant par son beau feuillage que par ses fleurs. H. s. flore roseo stricto simplex. — Fleur simple, rose strié déplus foncé; onglets des pétales pourpre foncé. Florai son hâtive et très abondante. H. s. flore violaceo pleno. — Fleur pleine, violet rou- geâtre; onglets des pétales pourpre noirâtre. Floraison moyenne ou assez tardive. H.s. Lady Stanley. - Fleur presque pleine on pleine, carné tendre lavé. de rose lilacé ; onglets des pétales rouge foncé. Floraison moyenne ou assez tardive. Cette variété ressemble beaucoup à celle dite « < 'ointe de Ilainaut ». H. s. Leopoldii flore pleno. — Fleur pleine d'un beau rose carné tendre, nuancé de rose plus foncé; onglets des pétales rouge carmin. Floraison moyenne. Feuillage dé- coupé, très joli. H. s. pceonijlora plana. — Fleur pleine, rose amarante passant au violet pâle; onglets des pétales rouge pourpre. Floraison hâtive et très abondante. H. s. pompon pourpre. — Fleur pleine, rose vineux marbré plus foncé; onglets pourpres. Floraison moyenne. H. s. punicea plena. — Fleur presque pleine, rouge car- miné; onglets rouge foncé. Floraison hâtive. H. s. rdnunculipZora alba plena. — Fleur pleine, bien faite, d'un beau blanc; onglets rouge carmin. Floraison moyenne. H. s. souvenir de Charles Breton.— Fleur demi-pleine, violet rougeâtre; onglets des pétales ronge brun. Floraison moyenne. H. s . Iota alba. — Fleurs grandes simples, blanc pur. très jolies. Floraison moyenne. E. JOUIN {Pépinières Simon-Louis frères.) Floraison du Phormium tenax à Paris La floraison de cette belle plante néo-zélandaise n'est pas rare dans nos départements méridionaux, mais, sous le climat de Paris, c'est un fait qui mérite d'être signalé. Le Phormium tenax est, chacun le sait, une plante de serre froide ou d'orangerie sous le climat moyen de l'Europe, et il n'est, par suite, livré à la pleine terre que l'été. Ainsi traité, la floraison n'est guère possible, sinon impossible. C'est la deuxième l'ois que j'ai l'occasion de voir cette belle Liliacéeen fleurs â Paris, mais, bien entendu, sur .les sujets cultivés en pleine terre. Le 5 juillet dernier, en visitant les pépinières de la ville de Paris, situées dans le bois de Boulogne, mon attention fut attirée par deux hampes florales, qui dépassaient de beaucoup un entourage composé de montants en bois et feuilles sèches. Je fis immédiatement enlever cet entourage, d'ailleurs inutile en cette saison, et je me trouvai en face d'une énorme touffe de Lin de la Nouvelle-Zélande (Phormium tenax), de la variété panachée, tou lie composée de six pieds. Sur ces six sujets, deux seulement étaient en fleurs. Je pris une photographie du groupe et je relevai les dimensions de ses principales parties. La longueur des feuilles était de 2™60 à 2™80, et les deux hampes avaient l'une 3m00 et l'autre :i'"10, terminées en pa- nicules lâches. Fleurs longues de irol â û™05, colorées en jaune d'ocre sur les sépales, et en jaune citron sur les pétales, plus longs mais plus étroits, étalés à leur extrémité. l'es fleursétaient déjà épanouies depuis quelques semaines •m leur maximum de durée paraissait bien près d'être atteint . Les plantes, dont il s'agit, ont été mises en pleine terré il y a trois ans, elles sont placées dans ïndroil abrité par les ( '< m itères et d'autres grands arbres de diverses espèces, sans compter 1 abri donl je parle plus ha m ; dans ces condi- tions, l'hivernage a lieu <.'ins in vénient pour la santé de ces \ égétaux. Le Phormium tenu j est très ornemental par ses grandes et belles feuilles en ruban, gracieusement ployées ; il est surtout propre à 1 ornement des pelouses, placé en a\ ant des massifs d'arbres el d'arbustes, ou par petits groupes non loin des allées, à la décoration des piècesd'eau e( des berges Fig. 126. — Phormium tenax ru fleurs. (D'après une photographie communiquée pai M. J. Luquct.) de rivières, ainsi qu'à la garniture des jardinières et \as<--- d'appartements on de balcons. Il esl très résistant et, bien qu'affectionnant les terres légères el numides et une exposi- tion demi-ombragée, il végète pour ainsi dire dans n'im- porte quel soi .m à loin, ^ les expositions. Son introduction en Europedate de 1788. Il se multiplie:' facilement au moyen de ses rejetons, dont ou détermine la reprise, lorsqu'ils n'ont pas de racines, en enfonçant dans nie couche tiède les pots dans lesquels on les a plan.tés. Les feuilles du Phormium tenax fournissent, parait-il, parle rouissage, une filasse soyeuse très fine; elles ren- ferment aussi, dit-on, une matière analogue à la gomme arabique ; de plus, les rhizomes contiendraient une subs- tance nutritive, mêlée à \\n principe amer. ,1. 1.1 :Ql ET. Dictionnaire «l'horticulture, par D. Bois. — 32* livraison. Nous venons de recevoir la 32° livraison de ce Diction- naire ; elle comprend les mots se rettachant à l'horticul- ture, de Poisons à Punaises : nous y avons remarqué d'intéressants articles, notamment sur ies Polygala. Poly- gonum, Poli/podium. lJomme de terre. Pommier, Pompes. Populus, Pôtentilla, Pois. Primula, Protea, Prunier. Pru- nus, Pleris, Pterocarya, Pucerons, etc. 296 LE JARDIN Les Œillets à grandes fleurs Toujours du nouveau, me direz-vous cher lecteur, eh bien non, ce que je vous présente est très vieux. La planche en couleurs ci-contre représente quelques va- riétés d'Œillets prises au hasard dans une collection qui se compose d'une soixantaine de variétés bien distinctes les unes des autres comme coloris. Ces fleurs sont parfaites de forme et atteignent de 0m,10 à 0m,12 de diamètre. Les Œillets dont il s'agit viennent de Bohème où ils ont été introduits, il y a un siècle, delà manière suivante : Pendant les guerres du premier Empire, il s'est trouvé, parmi les prisonniers faits à Austerlitz (donl le nom exact est Slavkov), un médecin-major autrichien ou plutôt bo- hème, grand admirateur de fleurs, qui passa son temps de captivité à Lyon. Aux environs de cette ville d'histoire ne nous dit pas l'endroit), ce médecin-major remarqua des Œillets qui attirèrent son attention, en raison de leur beauté et de la grandeur de leurs fleurs. Aussi, avant de quitter la France, fit-il une provision de graines de ces Œillets qu'il sema en arrivant dans son pays natal. Le résultat qu'il obtint fut déjà beau, mais il ne s'arrêta pas là, continua avec une persévérance infatigable, à faire des semis et pro- pagea cette admirable plante, de sorte que, aujourd'hui, tout le monde, dans ce pays, cultive ces beaux Gullets. Les ayant réintroduits de nouveau en France, j'espère pouvoir présenter à nos amateurs de nouveaux gains qui auront le mérite d'avoir été obtenus dans leur pays d'origine. La culture en est des plus simples; néanmoins, si l'on veut en obtenir de bons résultats, ces plantes demandent des soins très minutieux. Je conseille, pour la multiplication, d'avoir recours au marcottage. On obtient de suite, de cette façon, des plantes robustes qu'on empote d'abord en godets, puis qu'on rem- pote plus grandement aussitôt qu'elles sont enracinées. Pour avoir des fleurs pendant toute l'année, on pratique le pincement des tiges en ne conservant, sur chacune d'elles, qu'une fleur terminale par tige. Le tuteurage des jeunes pousses qui doivent fleurir est indispensable dès qu'elles s'allongent. Les pots doivent être tenus très propres. Comme terre, j'emploie un mélange de 2'5de terreau de gazon, 2/5 de terreau de feuilles, 1/10 de bouse de vache et 1/10 de sable, le tout bien passé au tamis. Il faut avoir soin de bien drainer les pots, de ne pas trop enterrer le collet et de tenir ensuite les plantes toujours un peu humides. Pendant l'été, deux ou trois légers bassinages par jonr sont nécessaires; pendant l'hiver, un seul suffit, donné pendant les journées ensoleillées. L'eau de pluie doit être employée exclusivement pour le seringage. La serre dans laquelle on cultive les Œillets pour la flo- raison hivernale doit être bien aérée et très peu ombrée: l'endroit où ils passent l'été doit être disposé en plein soleil. La pleine terre convient également, pour les boutures faites au printemps en vue d'obtenir de fortes plantes de- vant fleurir en hiver. Dans la culture en plein air, il faut, pour obtenir une belle et durable floraison, garantir contre les rayons de so- leil, ainsi que contre la pluie, les fleurs fraîchement épa- nouies. L'arrosage et les bassinages sont donnés de la même manière que dans la culture en pots. Je ne suis pas parti- tisan des engrais, mais on peut cependant se servir de quelques-uns avec une extrême prudence. En tous cas. une terre substantielle est indispensable. L'Œillet est une plante d'avenir, parce qu'on peut en avoir en fleurs toute l'année, ce qui plaide en sa faveur. De plus, à côté des soins méticuleux qu'exige sa culture, il ré- compense largement celui qui ne lui a pas ménagères peines. Dans plusieurs pays, il existe déjà des Sociétés d'ama- teurs d'Œillet et je puis prédire qu'il en sera bientôt de même chez nous, pour encourager et pour propager cette belle Heur aux coloris si vifs et au parfum si suave. Je constate avec plaisir les progrès accomplis depuis quelques années ; l'époque est proche où la vogue de l'Oeillet à grandes fleurs viendra tenir compagnie à celle du Chrvsanthème. C. BÉRANEK LE MUGUET J'ai reçu plusieurs lettres au sujet de l'étude que j'ai pu- bliée dans les deux précédents numéros du Jardin (I) con- cernant la culture forcée et retardée du Muguet. En remer- ciant mes correspondants des quelques mots aimables qu ils m'adressent à ce sujet, je vais répondre à leurs dif- férentes questions. Culture en bâche. — Certainement, les griffes de Muguet peuvent être disposées et forcées directement sur la bâche de la serre lorsque, bien entendu, un écoulement quotidien assuré permet de taire cette culture sur une grande échelle. Dans ce cas. la bâche doit être recouverte de coffres à châssis qui contiennent une épaisseur de 0"12 à 0°15 de sable ou d'autres matériaux, dans lesquels les griffes sont plantées à environ quatre centimètres en tous sens, comme si on taisait cette plantation dans de petites caisses, en re- couvrant le tout de mousse. J'ajouterai, de suite, que je ne trouve aucun avantage à cette plantation en pleine bâche et, de l'avis de la majorité des cultivateurs, qui est aussi le mien, cette plantation a l'inconvénient de devoir être faite au moment même du for- çage et de ne pas permettre, si on est pressé, lors de l'épa- nouissement îles fleurs, de porter les Muguets dans une serre plus froide. Car, avec les plantations des griffes dans de petites caisses ou en bottillons, on a la faculté d'effectuer cette plantation avant l'époque du forçage, de placer les caisses au dehors et de les rentrer au fur et à mesure des besoins ; de même que, lors de l'épanouissement, on peut, en peu de temps, transporter les caisses ou les bottillons dans une serre plus froide. Forçage. — Certaines personnes n'exposent les Muguet à la lumière que lorsque les grappes sont déjà bien déga- gées, que les boutons sont bien apparents et teintés de jaune, en diminuant, dès lors, progressivement, l'obscurité. Cette méthode est moins recoin mandable que celle que je signalais dans mon article; car, parfois, les boutons, déjà trop avancés, n'ont pas tous la force de fleurir et produisent bon nombre de fleurs atrophiées ; le triage est donc absolu- ment nécessaire et élimine une quantité de grappes. En supprimant l'obscurité lorsque les grappes se montrent, ainsi que je le préconise (2), les tiges sont assez allongées pour permettre d'employer les Muguets dans les corbeilles. Triage. — Le triage des grappes épanouies est certai- nement nécessaire, dans bien des cas, principalement lors- que l'on n'a pas t'ait un choix rigoureux des griffes. Dans ce cas, pour la vente, on fait le triage en trois catégories : un premier choix, un second et un troisième; le troisième choix comprend toutes les grappes médiocres n'ayant que d'un à trois boutons ou fleurs. Culture retardée. — Certains cultivateurs mettent les Muguets, tout comme s'il s'agissait île les emballer, bottelés par 25, dans des caisses qui contiennent parfois jusqu'à cent vingt-cinq bottes. On peut faire dégeler les griffes à l'air libre et à l'ombre, si l'on veut. Certainement les Muguets fleuris en culture retardée ont des grappes plus grêles; cependant, si l'on a soin de les soumettre à une température pas trop élevée. 15" par exemple, on peut obtenir quelques feuilles. Ainsi que je l'ai vu faire en Allemagne, on peut disposer les grappes parmi le feuillage de ceux épanouis précédemment et dont les feuilles se sont développées après, si l'on tient absolument à les avoir ou aies livrer avec des feuilles. ALBERT MAUMENÉ. (Il Le Jardin, 1898, n" 277 et 278, pages 270 et 2S0. (2) Le Jardin, 1898, n* 278, page ?80. LE JARDIN ŒILLETS DE BOHÊME A GRANDES FLEURS 1. .1/. (/<• Stockert. - 'i. Impératrice Elisabeth. ;l Docteur Maver. 4 SlovanUa. - .") Baronne Stummer. LE JAUNI \ 297 Notre Enquête sur la Récolte des Fruits en France EN 1898 Nouvelles des Départements Voir les tn.blca.ux, pages 298 et 2U9. Moulins (Allier). — Le raisin de cuve laissait espérer d'abord une récolte moyenne que la sécheresse a rendue médiocre. T. M. Oraison (liasses-Alpes). — La gelée du 20 mars a été très préjudiciable et a détruit les Heurs des Péchera et îles Abri- cotiers dont la culture occupe de grandes étendues dans la réeion. A. L. Caen (Calvados). — La récolte des raisins de table, à cause des dégâts causés par l'oïdium, est mauvaise presque partout. — Celle des abricots, à peu prés nulle- L, ET Cie. Aurillac (Cantal). — La sécheresse a beaucoup diminué les récoltes fruitières qui s'annonçaient très belles, aussi, sur le marché, les cours sont-ils plus élevés que dans les années ordinaires; ainsi, en fruits de première qualité : pêches, importations du Lot.Ofr. DO le kilog: raisins de table, 0 fr. 45 le kilog; prunes Reine-Claude, i fr. 41) ; noix, 28 à 30 francs les 100 kilogs. — La récolte des châtaignes a été médiocre à cause de la sécheresse. M. Cognac (Charente). — La récolte des raisins et celle des fraises auraient été très bonnes sans les dégâts occasionnes par la sécheresse. E. P. Parzac (Charente,,, —La récolte des Pêches en plein vent est très bonne en quantité, mais très mauvaise en qualité. F. < '. Chatelaudren (Côte-du-Nord). — 11 y a relativement peu de poires à cidre dans la contrée, de sorte que, lorsque les pommes manquent, la boisson est rare et mauvaise. La récolte des pommes à cidre est médiocre à cause du printemps froid succédant à l'hiver doux. La lloraison était bien préparée mais la température basse et humide a fait couler les ileurs. En mai, pour les pommes de dernière saison, les ileurs ont été brûlées par un vent du Sud, sous l'inlluence duquel le thermomètre s'est élevé à 31° de midi à deux heures. L'Anthonome qui, chaque année, attaque les (leurs, sans émouvoir les cultivateurs, a contribué aux dégâts. Tous les Pommiers de cette contrée sont atteints par les parasites (Mousses et Lichens) au point qu'en partie les arbres sont morts. Les cultivateurs ne réagissent pas. C'est la troisième année qu'il y a peu de pommes. — La Vigne, assez nom- breuse en espaliers, n'est pas soignée davantage ; l'Erinose et VOidium causent des ravages, les soufrages n'étant pas faits. — Peu d'abricots, de prunes, de pêches, de noix, de groseilles et cassis dans les jardins. — Beaucoup de Noi- settiers dans les champs, mais la récolte est mauvaise cette année. — Le long de la mer existent de grandes planta- tions de Fraisiers. F. C. Pèrigueux (Dordogne). — Si la récolte des pèches est très bonne, il n'en est pas de même des brugnons, qui ont été détériorés par la grêle. — La récolte des raisins de cuve et de table, grâce à la chaleur, peut être considérée comme très bonne, là où le bois n'a pas souffert des gelées de l'année dernière. Mais, dans les vignobles et jardins dont les ceps ont souffert de la gelée, là récolte est mau- vaise. La Vigne a eu peu à souffrir des maladies cryptoga- miques, si ce n'est un peu de l'oïdium. — La récolte des cerises est très bonne. — Celle des châtaignes s'annonce comme mauvaise, à cause de la sécheresse." P. T. Brest (Finistère). — Notre région possède un sol très varié et qui, grâce à ses ondulations, présente des cultures à différentes orientations. Les unes reçoivent les vents de mer et d'autres, au même moment, ne les reçoivent pas, de telle sorte que la production est bien irrégulière. Ainsi, la récolte des pêches, mauvaise en général, est très bonne dans certaines communes. — En général, il se fait peu de commerce de fruits, sauf pour les fraises etpommcs, ce qui ne permet pas facilement d'estimer la production. Les poires à cidre, pèches en plein vent, raisins de cuve, noix, amandes, olives, ne sont pas ou peu cultivés dans la région. La récolte du raisin de table est moyenne en serre. L. B. Nogaro (Gers). — Depuis trois mois, nous subissons une sécheresse extraordinaire avec des chaleurs tropicales. Sur un plateau élevé d'environ 150 mètres au-dessus de la mer, un thermomètre, exposé au nord et a l'ombre, est monté à 4:1° au-dessus de zéro. — De fréquents vents du sud-est brûlent tout sur Jeur passage. — Un groupe de Bambusa metake, situé au nord d'un groupe de Tilleuls, a ses feuilles entièrement grillées; d'autres arbustes, en pépinières depuis deux ou trois ans, ont complètement séché malgré les binages répétés. Cette sécheresse nous a heureusement garantis des maladies orytogamiques el la Vigne nous donnera une récolte moyenm A. D. Toulouse (Haute-Garonne). — En général, cette année, la récolte des fruits, dans notre région, peut être consi- dérée comme mauvaise, J. L. Limoges (Haute-Vienne). — En résumé, la recolle a été bonne pour le département qui devient, de plus en plus, un centre de production fruitière. A. L. ET R. G. Wassy (Haute-Marne). — Que la récolte soit bonne ou mauvaise, il y a toujours une très forte proportion de fruits véreux. La récolte des prunes est moyenne ou lionne ion les \ ariétés L. T. Gray (Haute-Saône). — Le Pommier à cidre est très peu cultive. — La maturité du raisin est très en retard dans nos eonl rees. T. C. Tours (Indre-et-Loire).— Dans certains jardins, la récolte .les pommes cl poires de talde a été 1res bonne; dans d'autres, moyenne. Un peut, d'une façon générale, consi- dérer cette récolte comme bonne. — Par contre, la récolte des raisins de talde laisse à désirer ; certaines treilles sont bien mal garnies et la note moyenne donne une juste idée de ta réalité. En effet, le printemps a été tout à fait défa- vorable aux Vignes en espalier; sous l'influence d'une trop grande chaleur et de l'humidité succédant à un temps dur, les grappes ne Se formaient pas, et, à leur place, on voyait beaucoup de grapillons el de vrilles. Les raisins de cuve provenant de vignes soigneusement traitées donneront une pelle récolte. Exceptionnellement, certaines variétés ont un peu coule. II. L. Grenoble (Isère). — D'une manière générale, il y a peu de fruits cette année. — La recolle des poires de table, des groseilles et cassis et des noix est très faible. .LA. Saint-Etienne (Loire). — Au printemps, la récolte s'an- nonçait très belle pour les Pêchers et les Abricotiers, mais tout a coule à la formation complète des fruits. D'une façon générale, à cause de la sécheresse, cette année est une des plus mauvaises pour les fruits. O. Nantes Loire-Inférieure). - Notre département ex- porte. Chaque année, pour plus de 2 millions île lianes de poires Williams. Les expéditions nantaises font prime sur le marché anglais. — Les Pommiers à cidre on! eu Ô souffrir au printemps; pendant la lloraison, de mauvais vents ont briiié les ileurs. Les Abricotiers et Pruniers ont subi le même sort. — La sécheresse persistante cause un grand préjudice à nos vignerons, l.a qualité des vins sera bonne, mais la quantité l'ait défaut. B. Cahors(l.ot) — La récolte, quoique lionne pour cer- tains fruits, est, en général, moyenne. — Les noix sont belles et en grande quantité ; par contre, la prune Heine- Claude qui s'achète surtout sur l'arbre pour mettre à l'eau- de-vie, n'a pas donne la récolte habituelle, aussi s'est-i Mi- vendue un prix plus élevé. M. Cherbourg 'Manche). — lui général, dans notre région, les récoltes de fruits sont plutôt mauvaises que bonnes. L'hiver n'ayant pas été rigoureux depuis deux ans (nos Géranium zonale, Lierres et Fuchsias n'ont pas été gelés,, nous avons été envahis par de nombreuses limaces et es- cargots,d'une manière vraiment incroyable. Ces mollusques nous ont fait un tort considérable, tant au moment de la lloraison qu'au moment de la maturité des fruits. La récolte des fraises a été presque entièrement détruite par eux. — Dans notre région (terrains schisteux), les arbres à fruits a noyau ne réussissent pas du tout, particulièrement les Amandiers et les Pêchers. -s O £- h" c S O o ^5 5 a Ci] os 6 m lu 0 o PS à 3 O es s PS < < ë +2 _ s- s- o S X || i _ < Z (S p S < ô S SI y. 0 5 5 < eu O 2 H a . 3 z (S 3 -! < hJ r* J <; O pq — z S3ALIO >. < S ÛC , , ( u. saaNvivv c: =: --. ^ S ^ - — j; ^ s — S Q — - a - — s ^ .< z sasiv:i l CQ ~ ? £ f ^ — y ^ S ■5 ^ P S cq - i- -Y» -P g LU S s ^ s S ls s 1 1 L3SI0N! p >■ II CQ y S ~P. 5 -V* ^* n >> (/) 2 § r^ S H ^ H S ^ h 5 XION £■ ~ — §■ £ J12 "^ pq ^. ^ ^ ^ p - * ffl >- g O s **" «* s S r* << >< a ^ œ SI ?SVO K* >- * _• _; 11 sa-niasuuo — - C a _ ~ ,° c « CQ ■O) S — ffl jn S CQ S13 pq «à 2 *5 s A r=5 0) sa.i'ii.-i a s a a „ „ ,~ ^ ^ „ rvi pq „ „ ,_, ■ S tnt — •V- 5, P^ -O ; S Tl -a rn pq s ™ r< nt, ^5 <^ s H s a S r- S S S l-1 s LU h -1 si. i naav s S s, S ; >. m ; i — i a. *r< -a ^. ^3 S >, A S S ^-. 2 i^i § jô ^5 ^ ^ a = 0 o LU Z j «s « 1 c" § o" a o 03 C0 CQ ~. - S pc a. S S HQ s a < a | g XL „ >. & „ „ ^. >. rt l> >. ;'- >. -a M « >- o' a ^. ce ~ < ^-, <3 ^ ^ A, ^ ^; ai ■^ •< < -1 - S _ g.. | 1 « « = = - « « s « = S ~ P< H X - S 'a. ^3 pq — ^_ s f ^ „ s £j ^ o pq ^, « ^ ^ -3 X „ i' w a £, — >5 ce ^ <~A H *« § t"1 S S H <5 S ^i S S 3 x 1 "m -03 * î. - pq c > ^. -a >. >. n o ■a c" n o pq -03 -a i. O 0) S c ) ■s s S «fl ^ § v; is s *". S S 2 S S s LU 1 1 s SU s = — s s à ^ 'r'. i -' ^ ^ pq a nr & s s § s h ■"■" *"-. S S. *< S S ^5 . _» a z .à 2 ^ S ^•. ^. LU a •s, LU y: ç _ y. - o> 6 x Ë 03 0) te y." M eu ri O eu 03 ■s. OC - ■a .— bC 13 i: m: = w -ï a .-/: § = ci S i d h s y. — ' — — <; _ U y: — — O fH " - H ^ X 14 O O Z -/. 1 X < s9 ~ o V ! ; ce M o CD 1 1 -^ f. X 5 s- > eu <2J ce CA2 03 03 eu CJ 53 eu C — ■îi £ i r". d - ï P - C i i' s1 s1 ■a ^y O <; < < PP O O u o « y fe a M ~ a s - eJ J *—> LE JARDIN 299 / il 0,2; -ri f z "1/ .ri 1 z •5 »° S 00 05 00 Q y. < 0 7 ci c ■f ' a) o -1 1 — ^> 3 o < * le . su Q - _£ g - '_ îr — — -r: eu ..• - s 3 s 0 0 < 2 L. _£ — — ■H K : - : - f. t. 63 y. / - < S -"_ Q a 7. pq / Ô (S < t - : < — a - t. B O sa.uio rt „ „ fi ;-. „ £, -. ~ _ - c c =: a a £ w H saaNVKv *cu S > - z 2 C s a c" a o sasivHj --- S g - g g - - ~ - « - W g - g ^f S pq S a M L ^ ~~ ^ ^ — : — ^ h saxxasioK o - - ■O) = — ,2 < - _^ - s - " ■" " kd ™ k3 — s 2 S ^ ^". r=5 »•*; XION § - p. O" .< « "P. = S = no = « - 2 ■z -s H -5 M SISSV0 ij -3 pq X rn Q" rr) - £ >. pq ^ a p; -c s •OJ &■ ç- ■V Eh ►H P Ph W P saTiiasoH'.i S <■< «3 2 — S ^5 << S sansu -0} O ~ c = = H « = = a - (>1 0 .s 0 2 a pq K a « a = saNaHd r< a Pq S S S S rr- -V* H c m -s^ 0 S SU 73 0 >5 — S s.lo IIH8V pq s PQ 73 a f? S H 0 5 - >i sa a 0 pq 77 S 73 "Q3 pq a 1 % s «^ --'. S .< s S S y pq 0 — 0 <-- „ >- f c -5 0 - ^2 pq z z 1 J y: 1 \ s S s s s — < ^ r< S s S ^ ^ ET ri B-i — -J. U ni 0 0 1 O) >- B "S a 0 '5 y. •< 3 ri 3 — ri a 'S, 09 "èrt c J • £ s O s tu p U h 13 r. '3 1 O) Cl -' 1 73 ^ 'S a1 el) 1 c ri "S "S O ri > C ' — 1> -CD . ~] S 2 !4 X y. X ce <7J C/J c^ H K- *"" ' ^ 300 LE JARDIN Pots à fleurs à irrigation souterraine m Inconvénients et avantages. Il est évident qu'une chose, toute parfaite qu'elle soit. peut cependant paraître présenter des défauts. Ce nouveau système me parut," au premier abord, avoir, au point de' vue pratique, quelques inconvénients donl je lis part à l'inventeur lorsque je connus ses pots. Ces mêmes inconvé- nients peuvent sembler exister également à ceux tics lec- teurs de ce journal qui ont lu s deux précédents articles; c'est pourquoi jecrois bon de les compléter par ce qui va suivre, c'est-à-dire par l'examen des défauts d'abord, des avan- tages,, ensuite, de cette invention. Une objection qui peut être faite tout d'abord, c'est que le réservoir diminue notablement l'espace réservé à la terre. A ceci, je répondrai que cet espace n'est guère plus grand que celui qui doit être réservé au drainage; d'ailleurs, quand même cet espace sciait diminué, quelques centimètres de terre en moins ne seraient pas une grande affaire pour la majorité des cas. Peut-être cela pourrait-il avoir un léger inconvénient pour les plantes qui, comme les Palmiers. ont des racines se dirigeant plutôt verticalement < >n a d'ailleurs pallié à cet inconvénient, si toutefois cela en est un. dans les pots fabriqués en Italie, en augmentant sensiblement la hauteur de ceux ci; de série que la hau- teur intérieure au-dessus du double fond est intermé- diaire entre celle des pots fraie, lis et celle des pots belges, .le trouve cependant ces pots si hauts peu gracieux et je crois qu'en élevant un pol ordinaire de deux ou trois centi- mètres, on pourrait conserver la forme actuelle avantageu- sement tout en ménageant le réservoir. Mais, dans ces con- ditions, pour les pets dont le diamètre serait inférieur à douze centimètres, je crois que cette méthode ne pourrai! être adoptée à moinsd'augmenter sensiblement leur hauteur tout comme il est fait pour les pots fabriqués en Italie. Sachant la tendance qu'ont les racines à se diriger vers l'eau et l'air, on peut craindre qu'attirées par l'humidité, elles s'engouffrent dans le cylindre, mettant ainsi obstacle à la régulière ascension de l'eau. Cette critique, je la ris au docteur Martinetti lorsqu'il me demanda mon avis sur sop invention, mais je n'ai pas observé le fait dans mes expériences. Est-ce la couche de mousse qui y a mis obstacle'.' Est-ce l'humidité nécessaire trouvée par les ra- ci ues qui les aempêchces de sediriger vers le résen oird eau ? ("est ce que je ne pourrais expliquer, mais que j'ai constaté. En tous les cas, si quelques racines descendaient, soit dans le cylindre, soit dans te réservoir, par le- échanerures, il n'y aurait pas grand mal. pourvu qu'elles n'empêchent point l'ascension de l'eau. Autre chose, l'eau qui peut rester dans le réservoir plus il un mois si la plante est dans un appartement, ne pourrait- elle pas croupir et répandre une mauvais leur'.' Ce cas ne s est pas présenté dans mes expériences et le docteur Marti- netti écrit dans sa brochure qu'il ne l'a jamais constaté. ( In peut aussi dire, pour les piaules cultivées sur les balcons et sur les fenêtres, que. même par cette méthode, les arrosages doivent être tout de même tellement fréquents qu'il n'y au- rait pas toujours lieu de l'adopter, (,'e raisonnement serait faux. Bien que la durée de l'eau dans le réservoir dépende plus ainsi .les conditions météorologiques que du besoin des plantes, les arrosages sont toujours distancés de six à huit jours au moins, même pendant les périodes de gran- des chaleurs comme celles que nousavonseues cetteannée., surtout si l'on considère que. dans ces mêmes conditions, une plante devrait être arrosée deux fois par jour si 1 on ne voulail pas la voir souffrir. Enfin, dernière objection, les pots des plantes que l'on achète soit chez les horticulteurs, soit sur le marché-, ne rép mdant pas à la forme de ceux-ci. il faut procéder à un nouveau rempotage. Ceci est bien vrai, mais il n'j a pas toujours grand dommage à rempoter les plantes pendant l'été, pourvu qu'on ne les démotte pas. Pour celles achetées (1) Le Jardin, 1898, n" 277 et 27N, pages 268 et 284, en hiver, si Ion craignait pour leur bonne végétation, il n'y aurait qu'à attendre le moment propice pour les changer de pot. c'est-à-dire le printemps. Voilà pour les inconvénients; voyons maintenant les avantages que bon peut en tirer. Tout en assurant aux plantes une parfaite aération des racines et un drainage irréprochable, cesj stème leur fournit, ainsi que je l'ai déjà dit, l'eau et les matières qu'elle peut contenir pour une continuelle absorption. Cette absorption peut être augmentée ou diminuée, selon les besoins de la piaule, au moyen des matériaux qui remplissent le cylin- dre conducteur. Le docteur Martinetti dit aussi que la terre se conserve plus poreuse dans le pot ; c'est là une chose que je n'ai pas constatée dans mes essais; il est vrai que, ainsi que je lai déjà dit. que la terre j'ai employée était plutôt com- pacte que légère. Quoi qu'ilen soit, la terre, tout en se tas- sant, peut rester poreuse puisqu'il ne se forme pas de croule à sa partie supérieure et que. d'un autre côté, elle ne se dé- compose pas: en plus de cela, la même température se main- tient dans tout le compost. N'ayant pas à arroser chaque jour, il n'y a pas à craindre ces lavages fréquents produits par les arrosages journaliers qui entraillent hors du pot les matières nutritives. Même si l'on arrose par le procédé habituel, les matières solubles lestent emmagasinées dans le réservoir et sont de nouveau fournies aux plantes au furet à mesure de l'absorption de l'eau par les racines. Bien mieux, on peut pourvoir à la fertilitédu compost lorsqu'il s'épuise, en mettant, dans la réservoir, îles engrais solubles, et l'effet, plus ou moins lent, peut se produire comme on le désire. Pourles pots disposés dans les appartements, sur les balcons, terrasses etc.. il n'est pas nécessaire de les munir d'assiette ou de soucoupe; c'est donc, en même temps, une question de propreté. Comme il n'y a pas de trou inférieur qui soit en contael direct avec le sol. il n'ya pas à craindre que les vers ou les insectes nuisibles s'y introduisent. On peut aussi réunir tous les pots entre eux au moyen de petits tuyaux, ce qui permet de remplir les réservoirs, lorsque c'esl nécessaire, en un clin d oui ; par conséquent, cela supprime les arrosages quotidiens: donc, économie de temps sans que les plantes en souffrent, bien au contraire, pourvu que les pots soient placés horizontalement ou bien en pente, en arrosant alors par le point le plus haut. Enfin, enosequi a bien son intérêt. si l'on doit s'absenter pendant un certain temps, il n'y a pas à craindre de trouver, à son retour, les plantes mortes par manque d'arrosage. Pour celles placées dans l'appartement, le ré- servoir peut leur fournir 1 humidité nécessaire pendant vingt-cinq à trente-cinq joins ; pour celles cultivées sur les fenêtres ou balcons, le réservoir peut^suffire pour les ali- menter pendant huit à dix jours. Dans mes expériences; j'ai constaté plusieurs fois, en ren- trant après une absence de huit à douze jours, que les plantes de c.-s pots n'avaient aucunement souffert et que la terre en était toujours humide, tandis que les plantes placées dans d'autres pots ou dans de grandes caisses étaient dessé- chées. En ajoutant, ce que j'ai déjà dit, que les arrosages se font d'une façon tellement méthodique qu'ils suffisent aux be- soins des plantes sans jamais être trop abondants e1 qu'ils liaient ainsi à plus d'un oubli ou à des distributions d'eau trop fréquentés et, partanl de là. pernicieuses, on conçoit que ce système soit de tous points récommandable. Il est récommandable aussi bien pour les cultures en pots dan- les appartements ou sur les fenêtres que pour celles faites dans les jardins. Les amateurs qui possèdent une sert u une véranda à laquelle ils ne peuvent donner les soins journaliers que les plantes réclament, auront donc toul avantage i utiliser ce système de pots qui leur permettra de s'occuper moins souvenl >\'^ arrosages. ALBERT MAUMENË. LE JARDIN :;nt CULTURE POTAGERE CULTURE DES LAITUES D'HIVER La culture des Laitues d'hiver demande des soins pour donner de bons résultats. La variété par excellence esl la Laitue crêpe (fig. 127); c'est la seule variété qui puisse aci iplir toute sa végétation sans qu'on lui donne d air. A cause de cette particularité, cette Laitue demande u :ul- ture spéciale, que nous allons décrire. On sème la Laitue crêpe, de septembre au 1ô octobre, sôus cloches, en pleine terre recouverte de terreau de couche, ou, ce qui est préférable, sur une vieille couche usée. Cette piaule ne devant pas prendre l'air, on procède au s,. mis île la façon suivante : on prend une cloche que Ion appuie fortement sur le terreau, de manière à ce que le rebord 'le la cloche «•ntre de O'"01 à 0°02 dans le terreau bien meuble : on marque ainsi l'emplacement de deux ou trois cloches, suivant la quantité que 1 ou veul s,. mer. (in sèmeà la volée, pas trop épais et bien également, à la place qui doit êtr :cupée par les cloches : on recouvre la graine avec du terreau de couche et l'on replace les cloches dans lesëmpreintes faites, en les entrant dans le terreau de manière à ce que l'air no pénètre pas dessous. Aussitôt que deux feuilles sont bien formées, — deux feuilles sans compter les feuilles séminales (cotylédons) Fig. 127. — Laitue crêpe. bien entendu,— on lève les plants avec la plus grande pré- caution, en évitant bien de briser les racines, et ou les re- pique sous cloches, en pleine terre recouverte de terreau, ou sur une roui-lie froide en pépinière, à 0"04 ou 0™05 île dis- tance. On ferme hermétiquement les cloches ou les enfon- çant dans le terreau, pour le repiquage en pépinière comme pour le semis. On arrose légèrement, s il en est besoin, et Ion ombre avec de la paille, ou mieux axée des toiles, lorsque le soleil est trop persistant. Vers le milieu d'octobre, on plante à demeure, sur couche sourde ou sur une couche tiède usée, sous châssis ou sous cloches. Quand ou met en place sous châssis, il faut avoir soin de remplir les coffres de terreau, de manière à ne laisser que • > "" 1 r» de vide entre le terreau et le verre du châssis. Si. m laisse un vide plus grand, les salades montent, pomment mal ou i>as du tout. On enlève le plant en motte, avec le déplantoir, et on le met en place en motte sous le châssis, en quinconce, à une distance de 0*20 en tous sens. J'insiste sur la déplantation et sur le repiquage en motte, parce que e esi ]e premier élément du succès, et que je con- nais la tendance des jardiniers à négliger ces petits soins, a l'aide desquels on obtient de grands résultais. Si la température s'abaisse sensiblement, on donne un réchaud à la couche, et l'on ombre par le soleil, sans donner d'air, afin de faire végéter constamment les Laitues dans une température moyenne et avec une lumière d lée, La nuit, on couvre avec des paillassons pour ga rantir de la gelée. Lorsque l'on manque de châssis, on peut cultiver la Laitue crêpe sous cloches et même sous châssis économi- ques, sur couches sourdes ou froides. || faut empêcher de geler, voilà tout ; un simple réchaud donne la chaleur voulue pour amenei la récolte. à bien. Mais, je ne saurais trop le répéter, ce n'est qu'avec des soins constants et intel- ligents que | .m peut obtenir un bon résultat. Pas trop de chaleur, éviter la gelée et maintenir les plantes dans un étal moyen de lumière et de chaleur: ainsi, on réussit à, coup sur. Fie. 128. I aitue de la Passion. Quand on plante sous cloches, on met quatre Laitues par cloche, et trois rangs de cloches sur une couche de 1°40 de large. < in abrite, pendant la nuit, avec de la litière ou des paillassons, ei l'on ombre, pendant le jour, sans donner d'air. Le plant de Laitue crêpe, semé eu septembre et élevé en pépinière sous cloëhes, est bon pour les plantations de no- vembre à janvier, suivant sa force. Les Laitue de la Passion (fig. 128), Laitue cordon rou je et Laitue grosse brune fournissent aussi d'excellentes sa- lades de fin d'hiver et de printemps. On les sème vers la fin d'août ou dans les premiers jours de septembre, en pleine terre recouverte de terreau : on les repique eu pépinière en pleine terre, dans un endroit chaud et abrité, miellés peu- vent passer l'hiver presque à l'air libre. On les couvre avec un peu de litière pendant les grandes gelées seulement, et on enlève la couverture aussiiét qu'il dégèle. Ces trois variétés supportent très bien des geléesde I °à5° sans couverture ; mais, si le thermomètre descend plus bas, il faut couvrir. Avec ces trois variétés, on obtient, en pleine terre, de superbes et excellentes salades, en marsetavril. La Laitue rouge d'hiver (fig. 129) passe les hivers les plus rigoureux en pleine ton l sans abris. Dans h' cas ou le matériel de châssis et de cloches serait insuffisant pour cultiver les Laitues d'hiver, on pourrait remplacer les variétés précitées par de la Laitue à couper. lin appelle ainsi non une variété' particulière, mais le ré- sultat de la culture d'une variété hâtive, la Laitue gotte à graine blanche principalement , Fig. 129. — Laitue rouge d'hicer. Rien n'est plus facile que ,1 obtenir celte salade sans la moindre dépense, el elle lait grand plaisir en hiver. i in sème la Laitue " couper, à la volée, sur couche et sous châssis ou sous cloches, enli'e les autre- cultures, eton la coupe pour la consommer dès qu'elle a quatre ou cinq 'ailles. HENRI THEULIER, Fils. 302 LE JARDIN Un gazon résistant aux plus fortes sécheresses C'est d'un Carex que je veux parler ici, mais d'un Carcx propre aux lieux seeset arides el non d'une Laiche des eaux el tourbières. La plante donl ils'agitesl le Carex alba qu'on rencontre dans les bois des montagnes, sur les talus secs et glaiseux, dans les lieux où les autres plantes, même les plus vivaees, ne peuvent réussir. C'est une herbe fine et d'un vert gai, à la souche traçante, aux feuilles planes, tr,èS étroites, obtuses et souvent jaunâtres au sommet; l'épi mâle est unique, blanchâtre; les épis femelles sont pédon7 culés, lâches et pauciflores. Dans la période de sécheresse que nous venons de traverser, cette Lalche est la seule verdure gaillarde qui anime nos bois et nos taillis; on aime à voir, sous les arbres desséchants-, briller ses touffes d'émeraude. C'est la seule verdure. 1 unique, qui ait subsisté cet automne dans les bois desséchés du Jura et c'est merveille que de la voir résister ainsi à la température torride que nous avons subie. Il v a déjà plusieurs années que nous avons introduit ce Carex dans les cultures du jardin alpin où il résiste aux oins mauvais traitements. L'autre jour, je l'ai vu, superb luxuriant, chez le baron Perrier de la Bâthie, à Albertville, sur une terrasse sèche, brûlée, ensoleillée où il forme des tapis du plus beau vert. M. Peiner m'a assuré qu'il ne l'ar- rosait pasel que c'était le seul gazon qu'il pût maintenir en cet endroit. Comme la plante s'élargit facilement, qu'on la multiplie avec la plus grande aisance, elle est excellente pour la confection des pelouses et des gazons dans les lieux se, -s et arides. Sa verdure ne s'élève jamais à plus de 0n'08 a irio; elle ne nécessite donc, dans le jardin pittoresque el naturel tout au moins, aucune tonte h peut se maintenir sans êtrefauchée pendant toul un été. Sa rapide expansion ei le fait que sa souche est extrêmement vivaee la recom- mandent encore plus spécialemenl comme plant,' gazon- nante. Enfin, sa bonne volonté à croître dans les terrains les plus lourds et les plus glaiseux l'ait qu'on doit l'accueillir comme le meilleur des gazons capables de résister aux grandes sécheresses. Il est facile de se procurer cette plante qui croît ici <-t là dans les bois des régions montagneuses de France. II. CORREVON. La viticulture en Russie Les Fruits de choix aux Halles Les prunes Reine-Claude tardives, qui sont fort belles cette année, font jusqu'à2 l'r. 50 le kilo. — Lesgrosses pêches sont moins rares; les semelles de 8 extra se vendent 4 francs environ; ce prix peut s'élever jusqu'à 10 francs pour la marchandise de grosseur extraordinaire. — Les brugnons, toujours très recherchés, font de 0 fr. 50 à 1 franc pièce. — Le prix des grosses poires, à la pièce, est de 0 fr. 75 a 1 franc pour le Doyenné du Comice, ,1e 0 fr. 50 à 0 fr. 60 pour la Duchesse d'Angoulèyne, de 0 fr. 30 pour le Beurré Hardy et de 0 fr. "23 pour la Louise-Bonne. — Les pommes Grand Alexandre se vendent de 0 fr. 10 à 0 fr. 75. — Les caissettes de 0 k. 500 gr. de Chasselas de Thomery sont à environ 1 fr. 50. Légère baisse sur le raisin de serre : le Frankenthal de 2 fr. 50 à i francs le kilo; le Muscat d'Alexandrie, de 6 à 9 fr. 50 et le Black Alicante, de 2 à 3 francs. * + Les Ananas des Açores de 4 à 9 francs; les régimes dé Bananes de 18 à 25 francs. J. M. BUISSON. La Vigne croit à l'état sauvage dans les contrées méri- dionales limitrophes de l'Asie, sur le versant du Caucase. En Russie d'Europe, la limite septentrionale de la Vigne traverse la région méridionale des gouvernements du bassin de la Vistule, du gouvernement de Jlinsk, vers Pinsk, passe au sud de Tcliernigow, vers Koursk, Voro- nège, Borissoglebsk, Saratôw, et traverse l'Oural aux en- virons de Gouriew. Dans la Russie d'Asie, sa limite sep- tentrionale traverse la province de Semirietcliinsk et le bassin de l'Amour. La limite de culture de la Vigne peut être fixée approxi- mativement au 49° degré de latitude septentrionale, et coïncide avec la liene isothermale + 16° centigrade, de mai à septembre. En Bessarabie, on trouve des vignobles à 1,110 pieds au-dessus du niveau de la mer; en Crimée, à une attitude de 1.000 pieds; dans le Turkestan, à Samar- kande, la Vigne croit à 2.340 pieds; dans certaines localités de la province de Kars, le raisin mûrit même à 4.500 pieds d'altitude. Les contrées vinicoles de la Russie peuvent être grou- pées en 6 régions : 1" la Bessarabie; 2° la Crimée; 3° la région du Don ; 4° la région d'Astrakan-Oural ; 5° la région du Caucase, et 6° la région du Turkestan. On fait remonter la plantation de la Vigne en Bessarabie aux colons grecs qui s'y établirent deux ou trois siècles avant l'ère chrétienne, ou seulement aux Génois qui fon- dèrent des colonies sur les rives de la mer Noire aux onzième et douzième siècles. Dans les couv, rnements de Podolie et de Kherson, la culture de la Vigne ne date que du siècle dernier. D'après les publications statistiques les plus récentes, on compte, en Bessarabie, environ 65.000 hec- tares de vignobles. Dans le gouvernement de Kherson, 3.500 hectares, dont un millier dans le district d'Odessa; dans le gouvernement de Podolie, où la superficie des plantations s'accroît continuellement, environ 70.000 hec- tares. La situation et l'exposition des vignobles sont très va- riées : dans le sud de la Bessarabie et sur les rives inon- dées du Dniester, ils occupent les plaines ; dans le nord e t le centre, ils sont plantés sur les versants septentrionaux; dans les gouvernements de Podolie et de Kherson, la Vigne croit exclusivement sur les coteaux exposés au sud et au sud-ouest. Les ceps sont taillés à long bois ou à court bois ; la taille moyenne se fait rarement. En hiver, les ceps à long bois sont enfouis; ceux a court bois restent à fleur de terre. Les cépages indigènes dominent, parmi lesquels : Kopron, Zguigarada, Galbena, Rara negra, Palvaga. Dans certaines pa tïes du gouvernement de Kherson. on cultive spécialement les cépages étrangers : Riesling, Pinots. L'hectare produit, en Bessarabie, environ 200 védros ou 2.460 litres ; 2.160 litres en Podolie. Dans les bonnes années, le rendement des vignobles est élevé dans certaines con- trées du gouvernement de Kherson où la moyenne est de 300 védros par hectare. La moyenne annuelle de la pro- duction du vin en Bessarabie est de 11 millions de védros (le védro équivaut à 12 litres 30). Les vins de Bessarabie sont inférieurs aux crus renom- més de la Crimée : ils sont souvent acides, aqueux, peu alcooliques, à l'exception des vins d'Ackerma", à l'embou- chure du Dniester. La plus grande partie du vin se vend immédiatement après la vendange comme vin nouveau. Les vignerons consomment 15 0/0 environ de leur ré- colte. Dans les années moyennes, on vend, rendus à Odessa, des vins pesant de 7 à 12"degrés depuis 14 fr. jusqu'à 30 fr. l'hectolitre. A ce dernier prix, ces vins, relativement fins, proviennent de cépages français; ils sont à peu près égaux par la qualité aux vins ordinaires du midi de la France. Les vins renommés de Bordeaux et de Bourgogne peuvent seuls supporter les droits de douane élevés sur les \ins étrangers en Russie. La production du vin en Bessarabie a été médiocre en 1897, et fort au-dessous de la moyenne comme quantité et comme qualité. Une gelée de 12 degrés, survenue brusque- ment, avant que les viticulteurs aient pu couvrir complète- ment les Vignes, a compromis la récolte de cette année. Dans le district d'Ackermann, la récolte a cependant été assez abondante. A Chaba, la société vinicole du midi de la Russie, a acheté à un prix élevé les vins blancs qu'elle traite d'après les méthodes usitées en Champagne et qu'elle vend sous le nom d' « Excelsior ». La culture de la Vigne s'est développée rapidement en Crimée. En 182:1, la production du vin s'élevait à 143.432 vé- dros (12 litres 30), à 200.000 en 1833, à 654.370 en 1849, à 934.000 en 1870, et aujourd'hui à plus d'un milioh de védros. LE JARDIN 303 Les vignobles de Crimée couvrent une étendue de 8.000 hec- tares environ. Sur la côte méridionale, on compte O.GOO plants par hec- tare, de 6.000 à 10.000 ceps à Théodosie, de 2.400 à 4.800 pieds par hectare à Simphéropol. Plus de 600 cépages différents ont été importés de France, d'Italie, d'Espagne, du Cap et d'Amérique. En général, ces vignobles se composent de différentes variétés de cépages, de soiie qu'il entre dans la fabrication de certains vins jusqu'à quinze espèces de rai- sins. On emploie le soufrage pour combattre l'oïdium dans les vignobles de la côte méridionale ; on détruit les ceps atteints par le phylloxéra, lans les districts continentaux, dans ceux de Simphéropol et d'Equatoria, on recouvre les plants de terre pour l'hiver, tandis que, dans les autres, les ceps restent en plein air. La production habituelle de la Crimée est de 1.300.000 à 1.400.000 védros par an, quand la température a été sulli- samment favorable. Les meilleurs vins de Crimée, liquoreux et susceptibles de s'améliorer en vieillissant, forts, épais, aromatisés, sont ceux du district de Jalta et de la côte méridionale ; puis viennent ceux du district de Théodosie, plus légers, mais un peu acides ou aqueux; au troisième rang, les vins des districts d'Eupatoria. de Dnieper, de Mélitopol et de Simphéropol, qui manquent de bouquet et ont une certaine àpreté. 90 0/0 des vins de Crimée étaient autrefois vendus en Russie d'Europe et en Sibérie ; 10 0/0 seulement étaient consommés sur place. Depuis quelques années, on exporte une certaine quantité de ces vins en Angleterre et en Egypte. La région vinicole du Don comprend les vignobles situés dans les premier et deuxième districts du territoire des Cosaques du Don. Les hivers rigoureux et sans neige de 1847 et 1848 anéantirent plus des trois quarts des vignobles. On y compte actuellement 10.000 vignobles répartis sur à peu près 4.000 hectares. Ils occupent les flancs des coteaux exposés au midi, sur la rive droite du Don. Il est difficile, en l'absence de renseignements exacts, de déterminer la quantité de vin produite dans cette région où les méthodes de vinification sont encore imparfaites. Beaucoup de ces vins sont convertis en boissons mousseuses. (Feuille d'informations du Ministère de l'Agriculture), L'ATTRAPE- MOUCHES Tel est le nom donné à une plante herbacée vivaee et rustique, de la famille des Asclépiadées et originaire de l'Amérique du Nord, qui présente le fait extrêmement curieux de retenir prisonnières et de faire par suite périr toutes les mouches qui, imprudemment, allongent leur trompe jusqu'au fond de ses fleurs pour eu sucer le nectar. Cette plante, connue et introduite dans les cultures de- puis plus de deux siècles, se nomme scientifiquement Apo- cynutn androsœmifolium.. On la rencontre dans certains jardins d'amateurs, où elle existe autant pour la curiosité d'observation du phénomène précité que pour l'ornement des plates-bandes. M. Jamin, de Bourg-la-Reinë, pos- sède la plante et a eu la judicieuse idée d'en présenter des rameaux fleuris à l'une des dernières séances de la Société nationale d'horticulture. L'intérêt que cette petite présenta- tion a suscité parmi les assistants a été tel que nous avons pensé qu'il serait également intéressanl de faire connaître la plante à nos lecteurs et de leur en indiquer la culture. L'Attrape-Mouches, dont la figure 130 montre bien le port, atteint 0'"60 environ ; sa souche est rhizomateuse, tra- çante et émet, ça et là. des tiges arrondies, se tenant bien droites et portant supérieurement quelques ramifications elles-mêmes ramifiées, dont les extrémités se terminent par des cymes lâches de fleurs petites, mais très nombreu- ses et d'un rose pâle, rayées de rose plus foncé. Ces fleurs, qui se succèdent depuis juillet jusqu'en septembre, font un assez bon effet décoratif. Il est nécessaire que nous étudions succinctement leur construction pour indiquer comment les insectes viennent s'y taire prendre sans possibilité de pouvoir échapper. La corolle, qui mesure 5 à 6 millimètres de Iong,est ouverte en forme de cloche, avec cinq petits lobes courts et arron dis, retournés en arriére ; elle offre ainsi libre accès de son intérieur aux insectes. Au centre, on voit un mamelon co- nique et jaunâtre formé de cinq étamines à anthères trian- gulaires et soudées entre elles par leurs bonis, saui vers le milieu, ou existe un petit espace libre, par lequel l'insecte enfonce son rostre jusqu'au pistil, donl le stig mate est globuleux et fortement enduit d'une subsl très glutineuse. Ce n'est pas, comme on pourrait le croire, par l'étroitesse de l'ouverture précitée que l'insecte trouve retenu par sa trompe, mais bien par la substance glutineuse dont celle-ci s'enduit sur toute sa longueur el les poils doni elle esl '-ouverte s'entremêlent avec ceux des filets, s'agglutinenl etfprmenl une résistance telle que l'in- secte se trouve collé par le nez et ne peut plus parvenir à se dégager. Pendant des heures entières, on peut ainsi le voir se débatti I faire, sans succès, des efforts en tous sens. Il finit par périr ei reste dans la fleur, donl la corolleen se fanant l'enveloppe comme d'uni' sorte de linceul On l"-ul observer un grand nombre d'insectes pris sur la même plante et les plus récemment pris sont encore en train de se débattre. Si, avec une épingle, on sépare les étamines et qu'on libère ainsi la trompe d'un prisonnier, il ne par- vient à prendre son essor que lorsqu'on l'a aidé à décoller celle-ci et. s'il toucheen s'échappant les parois de la corolle, il se trouve de nouveau retenu. C'esl donc bien unique- ment la substance glutineuse du stigmate qui relient l'in- secte par la trompe, comme la glu retient l'oiseau parles pattes sur la branche enduite au préalable et sur laquelle il est venu se poser sans méfiance. Fig. 130. — Apocynum cundrosœniifolium. Il se peut qu'il y ait utilité pour la fécondation à retenir prisonnier un insecte qui, en se débattant, imprime des mouvements aux anthères et aide ainsi le pollen àattein die le stigmate. <>n sait que. chez les membres de toute la famille des Asclépiadées, le pollen est de nature céracée ; il ne peut, par suite, être transporté que par les insectes. Cependant, les anthères de l'Apori/nnm androsœmifolium s'ouvrent en dedans, très prés du stigmate et, par suite, l'utilité de l'intervention des insectes, ne nous paraît pas bien évidente. Peut-être ne faut -il voir dans leur capture, qu'un simple fait mécanique analogue à celui que présen- tent les plantes à tiges glutineuses, telles que celles du Silène muscipula où des quantités de moucherons viennent se coller. Les mouches que capture V Apocynum ne sont proba- blement fias la mouche si commune dans les habitations, mais une espèce bien plus petite, quoique de même confor- mation, qui, sans doute, vit uniquement en plein air et seu- lement du nectar des fleurs. On sait que la mouche domes- tique ne visite aucune fleur. Nous avons essayé de mettre eu appartement des branches fleuries de la piaule, aucune mouche ne s'y est fait prendre : du reste, beaucoup plus forte que celles qu'on voit prisonnières dans les fleurs, elle par- viendrait sans doute à se dégager du piège. Au point de vue cultural, l'Attrape-Mouches trouve place dans les jardins parmi les collections de plantes viva- ces, sur le bord des massifs d'arbustes, dans les endroits où ceux-ci sont clairsemés et où il y a un peu d'ombre. Ti us les sols lui sont à peu près convenables, mais de préférem e ceux de nature légère et fraîche. Sa multiplication s'effec- tue très facilement au printemps, par séparation des dra- geons "ti par la di\ ision dos touffes. La plante donnant des 304 LE JARDIN graines en culture, on pourrai! en outre avoir recours au semis, mais ce procédé est raremenl employé, la plante étant très drageonnante et, du reste, quelques pieds suffi- sent dans un jardin. S. MOTTET. Société Nationale d'Horticulture de France Concours des 22 et 2S septembre 1 898 CONCOURS DE DAHLIAS, BÉGONIAS, ETC. Combien de belles variétés de Dahlias-Cactus et de Dah- lias décoratifs onl été mises sous nos yeux, les 22 et fl septembre dernier, d'une part, par la maison Vilmorih- Amlrieux et Cie, d'autre part, par la maison Cayeux et Le Clerc, puis par la maison l'aillet et lils. C'était merveille de voir ces capitules de formes bizarres et irrégulières, aux ligules rayonnantes, tordues, enroulées ou repliées plus ou moins, donnant, dans la plupart des cas, l'impression de Chrysanthèmes échevelés, avec, en plus, bien des coloris brillants et chatoyants dont plus d'un manque chez ces der- niers. Pour le choix des meilleures variétés parmi les plus nouveaux gains obtenus dans ces deux sections, nous ren- verrons nos lecteurs à l'excellent article, récemment publié dans ces colonnes, par M. F. Cayeux (1); mais on ne peut s'empêcher de citer, à nouveau : Fusilier et Mistress A. Peart, le premier pour la puissance de son coloris, le second pour la délicatesse de ses nuances. Les mêmes présentateurs exposaient des Dahlias a fleurs simples, des Dahlias doubles a grandes fleurs et des Dah- lias Lilliput très beaux également, mais distancés à présent, et de loin, comme intérêt, par les Dahlias-Cactus. l'n très remarquable lot de Bégonia tubéreux erecta cris- tata rappelait que MM. Vallerand frères, de Taverny et de Bois-Colombes, sont des cultivateurs de Bégonias de pre- mier ordre. Un beau lot d'Œillets et de Salvia Alfred Ragueneau, va- riété très décorative, un autre de Pelarqonium de semis et de Salvia Lecnulteulx, autre très belle variété, faisaient honneur à M. Nonin, de Chàtillon. Les Clématites de M. Boucher, de Paris, sont toujours très admirées et c'est justice, li'autre part, le même expo- sant avait un beau pied de Buddleia oariabilis, cette jolie plante dont le Jardin a publié, l'an dernier, une figure noire accompagnant un intéressant article de M. L. Henry (2). M. Truffant, de Versailles, faisait un apport de trois jeu- nes plantes d'Acalupha hispida (A.Sanderiana) (;1) et de cinq Acalypha Godseffiana (4), deux plantes fort décoratives. Signalonsencore. comme présentations de plantes intéres- santes : une Reine-Marguerite simple de Chine, de MM. Vilmorin-Andrieux et Cié et le Canna Mme Charles Maron, de M. Ch. Maron, de Brunoy. Les Asters étaient très bien représentés dans le lot de M. Dugourd, de Fontainebleau, par de nombreuses espèces, telles~que : A. rubricaulis, A. novœ-anglix, A. pendulus ou A. horixontalis, A. multiflorus, A. bicolor, etc.. et va- riétés : Franco-russe, Mme Sagnier, La France, etc. MM. Cayeux et Le Clerc, en plus également d'Asters variés, présentaient : Senecio pulcher et Slokesia cyanea, deux excellentes plantes vivaces ornementales. Des Roses en fleurs coupées formaient un important apport de M. Rothberg, de Gennevilliers, où étaient repré- sentées les meilleures variétés. M. Nicklaus, de Viiry, avait aussi une jolie 'collection de Roses en fleurs coupées. Enfin, quand nous aurons cité le beau lot d'Amaraniè crête de coq de MM. Vilmorin-Andrieux et Cie et celui de Chrysanthèmes (Gustave Ont ncrwald et ses dimorphismes, Mme Liger-Ligneau, Rayonnant, Rayon d'or, etc.../ de M. Lemaire, de Paris, nous aurons signalé rapidement les principaux apports saillants de ce concours très réussi. CONCOURS DE FRUITS. On pourrait difficilement voir plus beau lot que celui exposé par M. Whir, de Deuil, comprenant des grappes de raisin des variétés Bicane, Black Alicante et Muscat d'A- lexandrie. Comme pendant à ce lot, celui de M. Crapotte, de Con- llans, avec du Chasselas doré de Fontainebleau, admira- blement doré et de belles pommes Grand Alexandre et Reine de Remette, ne faisait pas non plus mauvaise figure. Les pèches de M. Parent, de lîueil (Bonouurier, Belle (1) Le Jardin, 1898. n* 272. page ls7 (2) Le Jardin, 1897. n° 250, page 213, fi:;. 76. (3) Le Jardin Is'is, X- 269 .-i 278, pages 135 et 273. (i) Le Jardin 1898, N- 69, paye 13s. Beauce, Belle impériale, etc..) se sont attirées bien des regards de convoitise, de même que les poires de M. Eve, de Bagnolet, très bien présentées et de première beauté, principalement ses Beurré Diel, Duchesse d'Angoulême et Louise bonne d'Avranches. M. Rothberg, de Gennevilliers, avait une belle collection de prunes dont : Dame Aubert, Ponds seedling, Victoria, Reine-Claude diaphane, etc., des plus appétissantes; des pêches, telles que : Checreuse tardire, Mme Gauchard, Reine de Vergers, etc., faisant venir l'eau à la bouche et, enfin, de nombreuses poires et pommes; parmi ces der- nières, se sont fait remarquer de tout à l'ait volumineuses Sans pareille de Peasgood. M. Leroux, de Travècy, avait envoyé de belles poires : Belle de Bruxelles, Baronne de Mello-, de Tongres, Nouveau- Poiteau, Beurré Fouqueray, etc., convenablement étique- tées, comme devraient toujours l'être les fruits exposés, avec des renseignements de nature à intéresser le public. Une collection de 102 variétés de raisins, de 34 variétés de pommes, ainsi que de nombreuses pèches dont : Sea Eagle, Belle Beauce, Belle de Vitry, Alexis Lepère, Grosse Mignonne, etc. et brugnons, dont: Elruge, Victoria et Lord Napier, faisaient honneur à M. Girardin, d'Argenteuil. Les autres concurrents étaient : Mines Vve Vallée, de Wissous et Vve Guéril, de Paris; MM. Savard, de Bagnolet; Coney. de Ferrières en Brie; Gorion, d'Epinay ; V. Bois. ilv Saint-Mandé et Michin. de Thomery. En résumé, très intéressant et relativement important concours de fruits où se remarquaient nombre de spéci- mens de première beauté, malgré la sécheresse de l'été. Séauee du 22 septembre 1898. COMITÉ DE FLORICULTURE M. Gravereau, de Neauphle-le-Chàteau, de qui on a déjà beaucoup remarqué les précédents apports et les jolis gains de Nemesia, faisait un nouvel apport de ces plantes ayant fleuri au printemps et venant de refleurir après avoir été rabattues. C'est un intéressant résultat que l'ob- tention des Nemesia remontants. M. Vacherot, de Boissy-Saint-Léger, présentait de beaux Œillets de semis et M. Fortin, d'Antony, un Cyperus Papy- rus nain, trouvé dans un semis fait l'an dernier et qui sera d'un grand secours comme plante de garniture. M. Sallier, de Neuilly, avait apporté trois « bonnes vieilles plantes » qui ne sont pas assez cultivées et appré- ciées à leur juste mérite, c'étaient : Pancratium caribœum, l 'rinum Moorei et llymenocallis macrostephana. MIL Vallerand frères, de Taverny, soumettaient à l'ap- préciation du comité un nouveau type de Bégonia bulbeux erecta a feuillage ornemental, fort curieux et qui sera sans doute le point de départ d'une jolie série de gains nou- veaux. Cette nouvelle race portera le nom de Vallerandi. Enfin, M. Martin, de Digoin, avait des Zinnia en fleurs coupées. COMITÉ DE CULTURE POTAGERE. M. Chemin, de Gentilly, présentait quatre bonnes variétés de Céleri, dont -.Céleri doré Chemin etCéleriblauc de Par in. M. Martin, de Digoin, deux Melons et une intéressante collection de Pommes de terre de semis. COMITÉ DES CHRYSANTHÈMES De M. Lionnet, de Maisons-Laffitte, on a beaucoup admiré de belles potées de Chrysanthèmes bien fleuris. COMITÉ D'ARUORICULTURE FRUITIÈRE Très beaux apports, notamment : de M. Passy, deCham- bourcy, de magnifiques pommes Grand Alexandre; de M. Mainguet, de'Fontenay, une prune de semis non encore dénommée, d'une grosseur très au-dessus de la moyenne et que le comité a jugée de bonne qualité: de M. A. Mar- tin, de Montreuil, des pèches Belle Henri Pinot et Alexis Lepere, hors ligne; de M. Jourdain, de Maurecourt, une très belle corbeille de cerises Griotte du Xord; enfin, de M. Gorion, d'Epinay, quelques jolies prunes nouvelles de semis et non encore nommées. COMITÉ DES ORCHIDÉES Encore un bel hybride de M. Maron, de Brunoy : le Caltleya Maroni (C. velutina x C.aurea). Un spécimende Vanda cœrulea, apporté par M. Régnier, de Fontenay, portait trois longues hampes des mieux fleuries. M. Gauthier, jardinier chez M. le D" Fournier. à Neuilly, présentait : Millonia Clowesi var. Léon Fournier et Caltleya Leopoldi. Un bel exemplaire de Cypripedium ciliolare venait de chez M. Magne, amateur, à Boulogne. J. FOSSEY. LE JARDIN 305 LE JARDIN. — N» 280. — 20 OCTOBRE 1898. CHRONIQUE Les Japonais sont en passe de contracter la folïedes Orchi- dées, si ce que dit le Tol.io Asa/.i est susceptible d'être admis. Une variété nouvelle, sous le nom d'Anuckusa, est actuel- lement le clou du genre. Ses feuilles, au nombre de onze seulement, sont passionnément disputées à coup de yen — le yen vaut 5 fr. 10. — Les amateurs offrent jusqu'à 500 yen par feuille et, tout récemment, une députation, re- présentant dix villageois atteints de l'Orchidomanie. s'est rendue près du possesseur du fameux Amalaisa, qui les a... envoyés promener malgré leur offre bien tentante. Ce dernier s'est rappelé à temps qu'une feuille d'Orchidée japonaise avait, en ces dernières années, rapporté 10.000 francs. Le journal japonais fait espérer qu'un jour prochain, les 11 feuilles de la. fabuleuse Orchidée pourront rapporter en- viron 550.000 francs. Mais pourquoi se borner à acheter une feuille'.' C'est qu'en ce bienheureux pays, on multiplie, parait-il, les Orchidées comme des Bégonias. ■* *- Les fleurs de Pivoine, si précieuse pour la confection des bouquets, sont susceptibles de se conserver après avoir été coupées. Le procédé imaginé par MM. Klehn, de Chicago, consiste à couper les fleurs quand le bouton est prêt à s'ou- vrir et à les disposer, en bottes de douze environ, dans un seau, à moitié plein d'eau qu'on ne renouvelle pas et placé dans une cave à la température de zéro. Toutes les variétés ne s'accommodent pas également de ce traitement, qui per- met de conserver ces jolies fleurs pendant six semaines et même deux mois. On réussit particulièrement bien avec les Pivoines blanches. * * ' Le Journal d'Agriculture pratique fournit, sur la culture du Noyer en France, des documents qui montrent que cet arbre est plus qu'un arbre de fantaisie, comme on est tenté de le croire. Il est temps qu'on réagisse contre l'abandon dont sa culture est entourée depuis quelques années. Dans le Périgord, la vente des noix donne annuellement un revenu de 1.800.000 francs, produit de 600.000 Noyers, ce qui fait une moyenne de 3 francs par arbre. L'arrondissement de Saint-Marcellin, dans l'Isère, récolte à lui seul pour 1.250.000 francs de noix. Le rendement total était, en 1896, d'après les statistiques officielles, de 19.272.000 francs, tandis que. en 1893, il atteignit presque 26 millions — soit une diminution d'environ 7 millions de francs — pour les noix seulement. * * La vente des raisins de la fameuse treille de Fontaine- bleau, bien connue sous le nom de Treille du Roi, a eu lieu la semaine dernière. Le produit divisé en 129 lots a été adjugé pour 1.539 francs, mettant en moyenne le kilo- gramme de raisin à 1 fr. 25. Mais combien ces 4.539 kilos feront-ils de petits? Quelle fabuleuse multiplication don- neront-ils ? Que de raisins de la Treille du Roi vont être vendus, qui en descendront, comme moi des Croisés? * # D'intéressantes observations de M. Glatfether, insérées au Missouri Botanical Garden (neuvième rapport annuel), montrent bien quelle bizarrerie préside à la production des hybrides et, que nous savons encore bien peu de chose à ce sujet. Près de Saint-Louis (Missouri) croissent commune ment ensem ble leSalix longipes,S. nigra et S. amydaloides, les deux premiers pourvus decaractères qui les rapprochent beaucoup et leur impriment de profondes analogies. Il semblerait, d'après ce que nous savons et, d'après la lo- gique, que les hybrides de ces deux espèces dussent dominer. Ce sont, au contraire, les produits de croisement des S. Salix nigra si S. amygdaloidesqxnsoat les plus nombreux ; quant aux .S", longipes et S.nigra, malgré leurs affinités, ilsemble que ce soient des espèces bien distinctes, chacune d'elles conservant nettement son identité dans le même habitat. Les plantes qui croissent au bord de la mer présentent un faciès tout spécial, tel qu'il a pu faire croire quelquefois à des espèces différentes : épaississement des feuilles, des tiges et des fruits, coloris glauque, abondance des poils sur tous les organes. M. Lesage a montré que la cause de ces modifications était bien due à l'action du sel marin, qui dé- veloppe ou réduit certains tissus, en déterminant en même temps une formation moins abondante de chorophylle, d'où la coloration vert jaunâtre caractéristique. La culture pour- rait peut-être tirer parti, au point de vue de l'ornementation et des nuances du feuillage, de cette singulière action pro- \ oqnéc |i,-ir h' cli loi'iirc de sodium. Les guêpes ont été nombreuses cette année et les piqûres ne l'ont pas été moins. Il est un peu tard, il est vrai, pour signaler le remèdeque donne le Gardener's Chronicle, mais enfin, mieux vaut tard que pas du tout. Ce remède de bonne femme est on ne peut plus simple, encore plus que l'emploi du Persil si vanté. Il s'agit du sel de cuisine à l'extérieur en friction et, à l'intérieur, en gargarisme avec du vinaigre. En tout cas. si ça ne fait pas de bien, ça ne peut pas faire de mal. * * * Au nombre des végétaux que leur valeur alimentaire pourrait faire rechercher, il faut, parait-il, mettre au pre- mier rang l'Arum maculatnm, autrement dit le Gouet. Nous ne conseillerons pas de manger ses feuilles en salade, à moins qu'on ne désire se faire piquer la langue par les innombrables aiguilles calcaires qu'elles recèlent. Mais les racines, desséchées et bouillies, perdent leur âcreté et per- mettent d'obtenir une farine blanche, abondante et très nutritive, propre à faire des potages, du pain et même de la colleet des cosmétiques. D'après Parmentier, l'utilisation de la racine d'Arum aurait été faite pour la première fois par Bosc réfugié, pendant les orages de la Révolution, dans un coin perdu de la forêt de Montmorency et réduit à manger ce qui lui tombait sous la main. Cette plante y était si abon- damment répandue qu'elle aurait pu suffire à assurer l'ali- mentation de plusieurs milliers d'hommes. Combien un arbre peut-il absorber d'eau annuellement'.' M. Hcrhnel. qui a étudié la question avec beaucoup de soin, est arrivé à pouvoir énoncer les résultats suivants, moyenne de trois années : la consommation d'eau est d'autant plu-' élevée que la quantité de liquide est plus grande (M. de la Palisse n'eût pas mieux dit !); les arbres absorbent plus d'eau dans les années pluvieuses que dans les années sèches. rour 100 grammes de feuilles, le Frêne consomme 85,6 d'eau; leHêtre, 71,9; l'Erable, 58,6; le Pin, 13,5 et le Sapin 9,1. L'action régulatrice des forêts est facile par suite à constater et à mesurer, l'n hectare de forêt peuplé dellêtres de 115 ans absorbe journellement 30.000 kilogrammes d'eau correspondant à une couche de pluie de 3 millimètres par jour'OU de près d'un centimètre par mois. P. IIARIOT 31 Mi LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Mérite agricole. — M. Fiérens, le sympathique et dévoué secrétaire de la Société d'agriculture et de botani- que de Gand, qui prit une si large part à l'organisation des deux dernières expositions quinquennales et interna- tionales deGand, vient de recevoir la décoration de chevalier du Mérite agricole. Nous sommes heureux de lui adresser ici nos bien sin- cères félicitations. Exposition universelle de 1900. — A la dernière réunion des comités d'admission (groupe VIII, classes 13 à 1S. horticulture) pour l'Exposition universelle de 1900, M. Viger, Président clu groupe, ne pouvant, en raison deses fonctions de Ministre de l'Agriculture, présider effective- ment toutes les séances, a chargé M. Abel Ghâtenay, secré- taire-général, de le suppléer. M. Abel Châtenay sera remplacé dans ses jonctions de secrétaire-général par M. Lucien Chaulé. Les dates des concours ont ensuite été arrêtées comme suit : 18 avril, 9 et 23 mai, 13 et 29 juin, 18 juillet, N et 22 août. 12 et 26 septembre. 10 et 21 octobre. Les grands concours généraux auront lieu : les 23 mai, 1S juillet, 12 septembre et 10 octobre. Les fraises, considérées par certains comme légumes et par d'autres comme fruits, étaient réclamées par les classes Il (piaules potagèresj et 15 (arbres fruitiers et fruits). Il a été décidé que, à la classe 11. appartiendraient celles de grande culture et, à la classe lu. les collections. Exposition universelle de 1900. -- Congrès internationaux. — Viennent d'être nommés pour faire partie des comités spéciaux chargés del'étude desquestions relatives à l'organisation des Congrès internationaux en 1900, dans la huitième section iSciences agricoles), en addition aux membres déjâdésignés (1): MM. André, directeur de la Reçue horticole; Chauré, directeur'du Moniteur d'horticulture; 11. Martinet, direc- teur du Jardin ; .',. Nanot, directeur de l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles; Albert Truffant, horticulteur à \ ersailles. Au Jardin d'Acclimatation. — Nous apprenons avec regret que M. Patry, l'excellent jardinier en chef du jardin d'Acclimatation, vient de prendre sa retraite. Il a été remplacé dans ses fonctions par M. Perrot, jardinier chef du Jardin botanique de Marseille. 11 est néanmoins àespérer que M. Patry n'abandonnera pas complètement l'horticulture qui lui a valu déjà de si nombreux et si légitimes succès. Le commerce des fleurs aux Halles. — Le nou- veau règlement des Halles n'a pas tranché d'une façon défi- nitive la question qui divise les horticulteurs et les pro- ducteurs de légumes. On sait q-ue le commerce des (leurs est localisé dans la rue Baltar et la rue couverte Armand Carrel, emplacement réclamé par les cultivateurs. L'administration voudrait forcer les marchands de Heurs à s'installer autour de la Bourse du Commerce, en plein air, dans l'endroit qui semble être le lieu de réunion de tous les vents qui soufflent sur la capitale. Or, de tons les produits qui se vendent aux Halles, il i -i pas qui craignent plus les intempéries que les Heurs. Est-ce pour cela qu'un veut leur donner l'endroit le moins abrité? Et d'ire qu'avec un peu de bonne volonté, on pourrait arriver à donner satisfaction à tout le monde! Quand donc lecommerce horticole français aura-t-il son pavillon à lui, couvert et chauffé, comme les Anglais l'ont (1) Le Jardin, 1898, D- 273, page 194. à Covent-Garden, les Belges à Bruxelles, les Allemands à Berlin etc ?.. Union française de la Jeunesse. — L'Union fran- çaise de la Jeunesse, qui, depuis longtemps, est reconnue d'utilité publique, \ ient de rouvrir ses portj.es le 17 courant. Instituée dans le but de propager et de vulgariser l'ins- truction, les professeurs qui en forment les cadres ont pour mission de compléter l'instruction classique des adultes et de former leur éducation professionnelle. Sur ces programmes qui nous ont été adressés, nous constatons avec plaisir que l'enseignement horticole n'est pas délaissé. Comme les années précédentes, auront lieu les cours suivants : Cous de botanique. — Chaque lundi, de 8 heures à 9 heures du soir, notre' collaborateur. M. .1. (Jérôme, profes- seur à l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles, chef du service des Serres au Muséum, fera, à la Section du Jardin des Liantes, dont le siège est à l'Ecole communale de garçons, (>H, boulevard Saint-Marcel, un cours public et gratuit de botanique, dont le programme général est le sui\ ant : Notions élémentaires de botanique; plantes utiles et plantes ornementales les plus répandues. Cours de culture fruitière. — Chaque mardi, de S heures ii 9 heures du soir. M. A. Gourlot, administrateur du Jardin, fera, à la Section du Panthéon, dont le siège est à l'École communale de garçons, 11, rue des Fossés-Saiât- .lacques, un cours public et gratuit de culture fruitière, dont voici le programme : Etablissement du jardin fruitier; distribution des arbres dans le jardin fruitier; préparation du sol; plantation; taille; opérations d'hiver; opérations d'été; récolte des fruits; maladies et insectes. Couru de culture des fleurs et de compositions florales. — Chaque mercredi, de8 al) heures du soir. M. A. Maumené, rédacteur au Jardin, fera, à la Section du Panthéon, un cours public et gratuit de culture des fleurs et de compo- sitions florales, dont voici le programme dans ses grandes lignes : Principes généraux de culture; multiplication des plan- tes; cultures; étude des plantes selon leur emploi; appli- cations. Cours public et gratuit d'arboriculture d'ali- gnement et d'ornement. — M. Chargueraud commen- cera, le vendredi 11 novembre, à 8 heures du soir, rue de Grenelle, 84, à Paris, son cours théorique et pratique d'arboriculture d'alignement et d'ornement. Ce cours consistera en dix leçons théoriques, qui auront lieu tous [es vendredis à la, même heure, et en trente leçons pratiques,, ii partir du dimanche 13 novembre, de 8 heures du matin à 11 heures, et [mur lesquelles le lieu de réunion sera indiqué à la lin de chaque séance précédente. Le programme de ce cours est le suivant : Leçons théoriques. — Eléments de physiologie végétale, de géologie, de physique et de chimie appliquée à l'arbori- culture; principes généraux de culture: sols; terre végé- tale; amendements; fumiers et engrais; arrosements; drainages ; pépinières ; multiplication, élevage et conser- vation "des plantes; serres et orangerie; bâches; châssis; abris; plantations d'alignement dans les villes, sur les routes; études des meilleures essences; installation; soins ; maladies ; insectes ; plantations d'ornement des parcs, squares et jardins ; choix et groupement des végé- taux: garnitures florales; gazons. Leçoiis pratiques. — Sur l'exécution et l'entretien des plantations ; les soins de culture; la pratique de la taille et de l'élaeasre ; étude des plantations sur les boulevards, avenues, parcs et squares, sur les routes départementales, au bois de Boulogne, à la Muette, au bois de Vincennes, à l'Ecole d'arboriculture de Saint-Mandé et dans les pépi- nières de la Ville. A l'issue du cours, une commission d'examen [imposera au préfet de la Seine de délivrer des certificats d'aptitude LE JARDIN 307 aux élèYes qui rempliront les conditions indiquées par le programme d'examen. Syndicat central des horticulteurs de France. — Dans sa dernière réunion, le Conseil d'Administration du Syndicat central des horticulteurs de France a émis, à l'unanimité, le vœu suivant, qui a été transmis à M. le Ministre .le l'Agriculture : « Considérant que l'Horticulture française, qui commence sur bien des peints à sentir les effets de la surproduction, a de plus en plus besoin de couserver ses débouchés à l'étran- ger et d'en créer de nouveaux : « Considéranl que la Russie, dont le climat rigoureux rend impossible certaines cultures très prospères en France, constitue par ce fait un marché important pour bon nombre de nos spécialités ; « Considérant que la rapidité de plus en plus grande des moyens de transport, et la facilité d'expédier par mer la plupart des produits horticoles, permettent aux Horti- culteurs français de lutter avantageusement dans bien des cas contre leurs concurrents étrangers qui ont été jusqu'ici les principaux fournisseurs de la Russie : « Considérant que l'Exposition internationale de cul- ture fruitière de Saint-Pétersbourg en 1891, à laquelle la France a pris une part si brillante, a donné d'excellents résultats, notamment en provoquant l'abolition des mesures phylloxériques. qui jusqu'alors interdisaient l'accès du sel russe aux plantes de provenance Erançaise : « Considérant que de tous les centres étrangers les horti- culteurs se préparent ostensiblement, avec l'appui de leurs gouvernements! & envoyer, l'an prochain, leurs plus beaux produits à l'exposition de Saint-Pétersbourg et que. dans ces conditions, la Frauce ne peut, malgré^l'approche de notre grande Exposition universelle, se désintéresser d'une mani- festation, qui aura une si grande importance au point de vue économique connue au point île vue scientifique. » Emet le vœu : « Que le Gouvernement français, acceptant l'invitation qui lui a été adressée par le Gouvernement russe, prenne sous son patronage la section française et assure la parti- cipation des exposants français dans la mesure la plus large possible en les faisant représenter officiellement à Saint- Pétersbourg et en facilitant le transport et l'installation de leurs produits. » Le Syndicat central des Horticulteurs de France a en outre décidé de faire appel aux Syndicats horticoles des départements, en vue de concerter une action commune destinée à assurer une large participation de l'Horticulture française à l'Exposition de Saint-Pétersbourg, Syndicat des Agriculteurs de France. — Dis- penser le cultivateur d'aller chez « l'homme de loi ». c'est le mettre à même 'd'économiser son argent et son, temps. Nos lecteurs apprendront donc avec plaisir qu'un bureau de consultations juridiques fonctionne au Syndicat rentrai des Agriculteurs de France qui, depuis douze ans, a rendu tant de servici s à nos populations agricoles. Des jurisconsultes d'une entière compétence y donnent, à titre absolument gratuit, des consultations écrites sur toutes les questions se rattachant au droit rural. Les syndicat régionaux y trouventégalement des conseils éclairés pour la création d'institutions d'ordre économique : caisses de secours, assurances, sociétés coopératives, etc.. qui, depuis quelques années, ont pris un si grand déve- loppement. Disons, à ce propos, que les adhérents admis comme membres duSj tidicatdaiLs les trois derniers mois de l'année n'ont à payer aucune cotisation pour l'exercice en cours, bien qu'autorisés à user des services du Syndicat du jour de leur admission. Les fruits de table en Allemagne. — D'après notre confrère. Die Gartenwelt, les pommes de table se vendaient, au commencement du mois, à Francfort-sur-Mein : Rei- nette de Canaila -, 25 à 37 fr. 50 le quintal; Reinette grise, 5 fr. ; Reinette Bc 25 à 31 fr. 25; Grosse Reinette de Cassel, 25 fr. : Reine dos Reinettes, 22 fr. 50 à. 31 fr. 25; Borsdorf, 31 fr. 25à37fr.50; Gratenstcin, 25fr.; Pépin de Parker, 25 fr. ; Reinette d'Orléans, 25 fr. ; Belle Fleur jatine, 37 fr. ôi) à 13 fr. 70; Reinette Animas. 37 fr. 50; Reinette de Champagne, IX fr. 75 à 25 fr. : Sehafsnase, 15 fr.; Rouge de Stettin, 16 fr. 25; Rothcr Eiserapfel, [~i fr. ôi); les poires faisaient : Beurré Diel, 25 à 31 fr, 25; Curé, 20à22 fr. 50 ; Louise-Bonne, 25 fr.; Saint-Germain, 25 fr. ; Verte longue ou Mouillebouche, 22 fr. 50. Dans la seconde moitié de septembre, les fruits de fable se vendaient à Constance (Allemagne) : pommes et poires précoces, 10 a 15 fr. les 100 kilogr. ; pommes à cidre. S fr. 70 à 10 fr.; poires à poiré, 8 fr, 75 à 11 fr; 25; fruits de table des meilleures qualités, 12 fr. 50 à 15 fr. A propos de la culture de l'Acalypha hispida i A. Sanderi) ( 1 ). — Un de qos correspondants nous envoie les renseignements suivants au sujet de la culture de cette jolie plante, l'Acalypha hispida (A. Sandeft) (1) : « La terre qui lui convient le mieux est un mélange de terreau de feuilles, de fumier et de terre de gazon en parties égales. La serre dans laquelle cette plante doit être tenue, est une serre tempérée aussi claire que possible et facile à aérer, afin de permettre à la buée de se dissiper prompte- nient et d'empêcher qu'elle ne se dépose sur le feuillage et sur les fleurs. Enfin, recommandation importante, il ne faut jamais bassiner. » Les Orchidées de l'Europe centrale. — Nousavons le plaisir d'annoncer à nos lecteurs que notre ami et colla- borateur, M. IL Correvon, prépare, pour paraître cet automne, un très bel album des Orchidées indigènes de l'Europe centrale, avec 56 planches coloriées dont le dessin est excel- lent et la peinture très exacte et fort belle. Ces planches seront accompagnées d'un texte approprié, contenant la description des espèces, leur mode de culture, des renseignements sur la fécondation des Orchidées, etc. Son coût est de IX francs pour les souscripteurs. — On s inscrit chez l'auteur, 2, rue Dancet, à Genève. EXPOSITIONS ANNONCÉES Paris. — Rappelons que c'est du 9 au 14 novembre prochain qu'aura lieu l'Exposition de Chrysanthèmes, or- ganisée, à Paris, par la S. N. H. F. Langres. — La floraison des Chrysanthèmes s'annon- cant comme devant être tardive cette année, au moins dans la région de Langres, le Conseil d'administration de la Société haut-marnaise d'horticulture, de viticulture et de sylviculture, craignant un insuccès pour l'Exposition qui devait avoir lieu à Langres, du 22 au 24 courant, a, dans sa séance du 3 octobre, décidé de renvoyer la date d'ouverture de cette exposition au 12 novembre. Lille. — Rappelons que c'est du 10 au 15 novembre qu'aura lieu l'Exposition internationale de Chrysanthèmes. L'affiche en couleurs annonçant cette exposition, très artis- tiquement composée et fort bien dessinée, forme un véri- table petit tableau de l'aspect le plus engageant. Budapest. — L'exposition hongroise de fruits, léeumes et fleurs, qui devait se tenir du !l au 12 courant, ainsi que nous l'avions annoncé dans notre précédent numéro, n'a pas eu lieu par suite du deuil général provoqué par l'as- sassinat de l'Impératrice d'Autriche. Cette exposition a été remise à l'année prochaine ; la date en sera ultérieure- ment indiquée. Moulins. — En raison du retard présenté cette année dans la lloraison des Chrysanthèmes, l'Exposition orga- nisée par la Société d'horticulture de l'Allier et annoncée pour les 3, 4, 5 et 6 novembre, est remise aux 10, 11, 12 et 13 du même mois. Les demandes, adressées à M. le Secré- taire-général de la Société, seront reçues jusqu'au 1 no- vembre. Genève. — Du l'i au 20 juin 1899. — Exposition inter- nationale d'horticulture, organisée par la Société helvé- tique d'horticulture de Genève. — Adresser les demandes à M. John Wolf, secrétaire général au Davillon, par le Grand-Saconnex (Genève). ( 1 ) Le Jardin. 1898, n" 26». 272 et 278, pages 135, 17S et 273, fig. iiit'p n fr ri I n n/» Vi o iin ffin I a iï re \\) L,a jarain, io»a, n - zo», a/; noire et planche en couleurs» 308 LE JARDIN NOMS DES CORRESPONDANTS Ruelle, chef de culture. P. Galles, régis, à Cheminière.s. Laurens fils aine, mnd-grainr. Plumerè, horticulteur. Lénault-Huet, pépin., à Ussy. Patrolin, horticulteur. G. Bertuelot, horticulteur. Brunel-Tholozan, horticult. H. Blin, public'" agric. et hort. Poirier, amateur. J. Mahot, chef de culture au (irand-Resto. PicOré, prof, de la Soc. d'hort. J.-R. Deleuil, hort. à Hyères. Favreau, horticulteur. S3.U10 "S" "^ ~ VHWKV aSS aaaai-aaa 'a S a sasIVHJ sauasioN a K ffl g |?0q a a ^ffl a « j? O j XION SISSVD S3TTI3S0UO a g a 5 a a S'a g « « a = S" sa.i'jia ag^ =aaa^'aaa a ~ ffi SaNflHd £ a -S -Saa of> S a -s cfo S103IH3V « i 1 Z 1 s c . -a> -^ -oj r^ -oj c a "^ 22 0 <^ *th 2^2 s§H§§ s £hS M ! a?^ aaC^'c'Na Sgc? ^2 S2SS 2H2 gnons Espalier a a a jT'a g j?3jj § j? g a = 0 «1 j î *'' 1 agg g«gmgâ|« CJS MES De lalile 2 ^ SS S" HP. ^^H M ! S' a a 0' 03 a a o? — < 'ï s o 2 s. shS 2 2 RES De table (S cm c c'X o-tDOû3-aj -oafQ S"* sis ass â a POI A cidre ■r- c- >■. >. t3 „ ; T3 >-. - a a oooaatifflw -o a o t-, l_iW,fc-l „ — ^; k_, *_ g 2g2 2 «s 2 "a ai 00 00 ■S s o .S § .1 . ■ v . > y? S = - g .S S -'' ., - ._ r- ■ - 1 >. œ — S— 3 e E"™ 3 R =~a e-h « 2 a -h a z s< a a a ^j 00 c a? S CD CQ a. Q Aube. . . . Amie. . . . Aveyron. . Territoirede Belfort. . Calvados. . Cher. . . . Deux-Sèvr. Gard. . . . Loir-et-Cher Maine-et-L' Morbihan. . M "-et-Mos" Var .... Vendée. . . Notre Enquête sur la Récolte des Fruits en France EN 1898 Nouvelles des Départements. {Voir le tableau ci-contre.) Castelnaudary et Liraoux (Aude). — Les arbres à floraison précoce n'ont presque rien donné par suite du climat très variable de la région. — Les Amandiers étaient en pleine floraison le 10 janvier et les Pêchers le 15 février Le 20 mars, il gelait à— 4°. Tout ce qui n'a pas été abrité a été perdu. P. G. Bourges (Cher). — Les prunes, très abondantes, sont transformées ici en pruneaux délicieux ou en alcool très recherché. Les poires et pommes sont expédiées par wagons complets de la station fruitière du canton de Saint- Martin d'Auxigny. P. Niort (Deux-Sèvres). — Les récoltes ont assez souffert de la chaleur. Néanmoins les pommes de table donnent une récolte moyenne ; les pèches de plein vent, dans certaines contrées, sont assez bonnes, ainsi que les prunes. Les rai- sins de table ont donné une récolte assez bonne et les rai- sins de cuve, une bonne récolte moyenne. G. B. Nîmes (Gard). — Année exceptionnellement mauvaise à cause des gelées tardives et de la grêle. B. T. Blois (Loir-et-Cher). — En raison de la sécheresse extraordinaire de cette année, la récolte des fruits s'est faite dans de mauvaises conditions. — Les pêches, les abricots et les poires n'ont pu atteindre leur complète matu- rité. On a constaté, sur bon nombre de points, des fruits tavelés et gercés. — Le raisin est riche en sucre, mais il eût été bien plus riche encore si la sécheresse n'avait pas été aussi persistante. La petite pluie du 30 septembre a cependant fait du bien à la Vigne, et cela d'une façon très appréciable. Les vendanges ont été commencées par les Cotet Gamay ; \e Grollot de Cinq-Mars ne sera cueilli que vers le 15 octobre. Qualité bonne, quantité moyenne. — Le Cèphe a causé des ravages assez sérieux sur les Poiriers, dans quelques localités. — La récolte des fraises a été excellente. — Celle des noix généralement bonne. — Le raisin de table est assez abondant. — En somme, la pro- duction fruitière, dans le département, est précaire cette année, surtout en ce qui concerne les poires, les pommes, les pèches et les abricots. II. B. Baugé (Maine-et-Loire). — La récolte a été compromise par la grêle. P. Pontivy (Morbihan). — Très peu de fruits à couteau dans le département. J. M. Un nouvel ennemi des Jardins LA BRUCHE DU HARICOT (Bruchus irresectus) M. Forgeot nous apportait, il y a quelques jours, lies Haricots (Noir de Belgique) provenant de Saint-Remyde Provence et complètement bruches. C'est la première luis que le fait nous était signalé, et si nous avions vu souvent des Pois ainsi attaqués, il ne nous avait pas encore été donné d'observer la même chose sur le Haricot. Soumis à l'examen des entomologistes du Muséum, l'in- secte a été reconnu pour le Bruchus irresectus. Voici la note que M. Lesnè, avec son obligeance habituelle, a bien voulu nous communiquer à ce sujet : « Les Haricots remis au Laboratoire d'Entomologie sont attaqués par le Bruchus irresectus Faohr, (Synonyme />'. obtectus Say). Celte espèce, dont l'introduction en France est assez récente, est originaire de l'Amérique du Nord, d'où elle s'est répandue dans une partie de l'Amé- rique du Sud, puis en Europe, lui France, elle se reproduit maintenant dans plusieurs régions. » Ajoutons que les cultivateurs provençaux commencent ii se plaindre fortement des ravages de cet ennemi, d'appa rition récente cependant. C'est un nouveau cadeau de l'Amérique du Nord, ajouté à beaucoup d'autres dont le besoin ne se taisait nullement Si'lll il'. L. 11. LE JARDIN :în m. de haut. Ses feuilles, d'une grandeur et d'une forme peu ordinaires, sont seabres, oppo- sés, par deux, pétiolées et profondément et curieusement sinuées-lobées; à leur complet développement, elles attei- gnent une longueur de 0"',liÛ à 0™,70 et une largeur de0™,50 àOu6Ô; leur pétiole, muni de stipules à sa base, est on forme de gouttière et a une longueur de 0"\18 à 0m,20. La floraison a lieu en hiver. Employée autrefois dans les jardins de la ville de Paris, cette plante, malgré ses qualités, fut abandonnée on ne sait pourquoi, car elle mérite, autant et plus que telle et telle autre, les honneurs de la culture dans les grands jardin tout au moins. Beauté' du port, harmonie îles proportions, rare élégance et originalité d'un feuillage bizarrement dé- i oupéet gracieuse nt incliné, rapidité du développement : autant de qualités qui permettent au Montanoa do riva- liser, avantageusement, avec beaucoup de plantes couram- ment employées aujourd'hui, tels les Ferdinanda, Wigan- dia, etc., qui. san-< toutefois être à dédaigner, loin de là, ont l'aspect plutôt un peu lourd que réellement élégant. Bien que très vigoureuse, cette espèce, de même que ses rivales de même emploi, a l'inconvénient de ne pouvoir supporter nos hivers, aussi doit-on la rentrer à l'approche des gelées pour ne la sortir qu'en mai. On multiplie le Montanoa on décembr i janvier en serre, au moyen de boutures prises sur les vieux pieds. Il exige une terre plutôt lésère, mais très riche en matières nutritives. G. LAYÉ. Quelques mots sur les Mirabelliers La mirabelle, celte prune si estimée, est un fruit essrn tiellement lorrain, et messin en particulier. Nous disons lorrain, car, en dehors de la Lorraine, on rencontre bien rarement des Mirabelliers dans les vergers, ce qui est très regrettable ;,-mssi espérons-nous queces quel .pics lignes engageront les planteurs à en essayer la culture. Ce fruit est l'objet d'un commerce assez considérable et la production étant, en général, bien inférieure aux demandes, les prix sont assez rémunérateurs. Certaines loca- lités des environs de Metz possèdent des champs entiers plantés exclusivement de Mirabelliers, aussi est-ce, pour ces villages, une véritable source de revenus. La mirabelle n'est pas seulement recherchée comme fruit de table, niais (die l'est aussi pour conserves, confitures et pour sécher ; elle produit, en outre, une eau-de-vie des plus fines et très appréciée. La variété dite de Nancy, grâce à la vigueur et à_ la nature peu difficile de l'arbre qui la produit, est cellequi se rencontre le plus fréquemment dan s les vergerset les jardins. Celle dite de Metz reste localisée dans quelques villages -il nés sur les coteaux de la rive gauche delà Moselle, prés de Metz, où elle se plaît tout particulièrement. A part les deux variétés précitées, il en existe plusieurs autres qui, quoique méritantes, sont peu cultivées. Les suivantes sont, à noire a\ is. les plus recoin mandables : Mirabelle de Mets. — Fruit petit, sphérique, jaune mar- bré de rouge. Chair jaune, très sucrée, parfumée, excellente. Maturité : seconde quinzaine d'août. Petit arbre extrême- ment fertile, à rameaux courts, à mérithalles rapprochés, houilles petites, d'un vert très foncé presque noir. Mirabelle deNancy (M. double). — Fruit presque moyen, subsphérique, jaune marbré de rouge. Chair jaune, très sucrée, de première qualité. Maturité : seconde quinzaine d'août. Arbre plus vigoureux et de plus grandes dimensions que le précédent. Presque aussi estimée, pour consommera la main et même en tartes, que la Mirabelle de Met;, cette variété l'est beaucoup moins pour conserves, dans lesquelles elle n'offre ni la finesse, ni la transparence, ni l'abondance de sucre qui caractérisent la véritable Mirabelle de Mets. Mirabelle précoce. — Fruit petit, ovale-arrondi, jaune unicolore. Chair jaune, de première qualité. Maturité : mi- juillet. Petit arbre, peu vigoureux, à rameaux grêles. Mirabelle île Flot-oto. — Fruit presque moyen, à peu près analogue à celui de la Mirabelle de Nancy, mais moins coloré et un peu moins sucré. Maturité: seconde quinzaine de juillet. Arbre vigoureux, très fertile. Pour la culture de péculation, cette variété est préférable à la Mirabelleprè- coce, qui est trop peu vigoureuse. Mirabelle double de Herrenhausen. — Fruit presque moyen, d'un beau jaune marbré de ronge. Chair jaune, très sucrée et parfumée. Maturité: seconde quinzaine de sep- tembre. Arbre vigoureux, très fertile. Précieuse variété, très peu connue, d'aussi bonne qualité que la Mirabelle double. arrivant à maturité lorsque cette dernière est complètement passée. F. JOUIN. i Pépinières Simon- Louis frères) 310 LE JARDIN Piaules nouvelles ou peu connues I QUELQUES ROSIERS La section Synstylœ du genre Rosa s'est enrichie, depuis quelques années, d'un certain nombre d'espèces qui sont, à divers points de vues, dignes d'attention. Les unes sont, pour leur mérite ornemental, de celles qu'il faut rechercher pour peupler nos jardins, les autres, parleur singularité, ne peuvent manquer d'intéresser les amateurs ; à ces deux groupes, appartiennent les Rosa Luciœ,R. Wichuraianael R. Watsoniana. originaires du Japonetqui viennent s,, pia- cerprès des Rosa multijlora, R: moschata et R.anemonœ- flora qui ont leur berceau d'origine en Extrème-Asie. Bien et nettement caractérisées par l'agglomération des styles en une colonne plus ou moins saillante, les Roses de cette section sont représentées en France par les Rosa aroensis et R. semperrieens qui ont donné naissance à des produits horticoles tels que les Rosiers Ayrshire, la Rose Félicité Perpétue, etc. Actuellement, on en connaît 11 espèces dont une américaine, le Rosa setigera, dont la culture s'est em- parée en produisant des formes horticole assez nombreuses. Des trois Rosiers dont nous voulons parler, le Rosa Wichuraiana est le plus connu, bien qu'il ne soit pas en- core bien répandu. Il a été décrit, en 1887, par M. Crépin, le célèbre rhodologue de Bruxelles, sur des échantillons ré- eoltés eu ('bine et au Japon. Siebold l'avait anciennement recueilli au cours de ses yoyages, mais il l'avait confondu avec le Rosa semperrivens. MM. Franche! et de Roche- brune ne l'avaient pas distingué de leur Rosa Luciœ. C'esl assez dire les affinités que présente cette espèce de Rose. Du Rosa multijlora, plus connu dans le monde horticole sous le nom de Rosa polyantha, elle se distingue par ses pé- doncules et ses réceptacles florifères glabres et très rarement glanduleux, tandis que, dans l'autre espèce, ils soûl généra- lement pubescents et plus ou moins couverts dé glandes. Les boutons, la corolle et les réceptacles fructifères sont égale- ment plus gros dans le/?. Wichuraiana. Les feuilles sonl plus rpaiss,.s que dans le Rosa Luciœ. très luisantes sur le vif, toujours glabres, presque toujours composées il,, neuf folioles plus larges, plus courtes et plus obtuses. Les Heurs sont d'un blanc de lait très pur. Mais ce qui sépare le plus nettement ces deux Rosiers, c'est la direction de leurs tiges. Elles sont en effet normalement couchées dans le R. Wi- churaianaet. quelquefois même,on voit les rameaux florifères donner naissance à des racines. Des échantillons cultivés à Munden, dans les jardins del'Académie forestière, avaient. au bout de très peu de temps, produit des tiges couchées sur le sol et longues déplus île cinq mètres. Ce caractère de prostration n'est que très accidentel dans les Rosiers de ce groupe, dans les Rosa artensis, R. semperi itens et R. Luciœ tandis que. dans la plante dont nous parlons, on le rencontre constamment. Ajoutons que l'inflorescence esl pyramidale, pauciflore, rarement très multiflore, que la corolle est grande, la colonie formée par la cohérence des styles, allon- gée et pubescente, que les boulons courts, ovoïdes, sont, at- ténués en pointe courte. Le Rosa Wichuraiana se rencontre dans les cultures eu- ropéennes ; il ne parait pas en être de même du Rosa Lu- eur, bien \disin du précédent, mais qui, outre le caractère de direction des tiges, présente un ensemble de différences capables d'en faire une espèce spéciale présentant surtout des affinités a \ ee le Rosa multijlora. Il est originaire de la ('bine et du Japon et, c'est en 1871 que MM. Franche! ci de Roi -la-brune le décrivirent, en y comprenant un certain nombre de variétés qui, pour la plupart, doivent être ratta- chées au Rosa Wichuraiana. Le Rosa Luciœ, nettement circonscrit et tel que le comprend M. Crépin, s'éloigne de la Rose multiflore par ses feuilles ovales, arrondies à la base, les stipules brièvement dentieulées, les sépales exté- rieurs ordinairement entiers, les styles pubescents: du Rosa Wichuraiana par les pédoncules à bractéoles basilaires. De plus, les fleurs sont ,-i«.v petites et les pétalesassez sou- vent rosés. Les feuilles ramuseûlaires moyennes sont habi- tuellement composées de T folioles, tandis que celles du R. Wichuraiana en ont presque toujours 9. Résumons donc les ,, caractères de ces deux Rosiers : Rosa Wichuraiana, pé donculesà bractéoles non basilaires; feuilles à neuf folioles -labres obovales ou suborbiculaires ; bractées primaires foliacées au sommet, persistant a. maculata, O. ustulata (aux petites grappes de fleurs pourpre, brun et blanc), O. Simia et O. sambucina, viennent peu après et sont très robustes également. L'O. pyramidalis (fig. 133), aux épis serrés de fleurs d'un carmin intense, et plus tard l'O. bifolia (fig. 131), aux fleurs blanches très odorantes, recherchent la mi-ombre. Les O. fusca et O. militants, deux des plus belles espèces, fleurissent en mai et demandent, le premier un sol profond, traversé par les racines d'arbres ou d'arbus- tes, car il croit toujours le long des taillis ou des haies, le second un soi profond et frais, si possible sablonneux. L'O. hircina (fig. 135), a la forte odeur de boue, à l'aspect rébar- batif et étrange avec son long labelle spirale, veut un soi profond et sain, plutôt sec, et le soleil. Les Orchis (Gymnadenia) conopsea (fig. 136) et O. odo- ratiésima aiment les sols lourds et les situations fraîches. Ils répandent un parfum délicieux et fleurissent en mai-juin. Beaucoup d'autres Orchis peuvent être plantés dans les - i/ons et les prairies de nos parcs et jardins, mais il est inutile d'en allonger la liste ici; ceux que nous venons d'in- diquer sont les plus faciles à cultiver et les plus jolis. _ On les plante à l'automne, au moment où l'on plante les oignons en terre et à l'état de bulbes en repos. Ces bulbes commencent à bourgeonner dès le 15 octobre et émettent racines et feuilles avant l'hiver. Si on les plantait après la fin de ce mois-ci, en novembre, par exemple, il faudrait les transporter en pots des établissements qui les élèvent pour la vente ou les transplanter de leur état naturel avec toute leur motte de terre. H. CORREVON. lia Roçe et la Légende On sait que le Rosier a été cultivé dès la plus haute anti- quité. De tout temps, sa (leur a été recherchée et a excité l'admiration. Tous les poètes l'ont chantée, elle a inspiré les artistes et les littérateurs, on la trouve dans les œuvres les Fig. (Gymnadenia conopsea R. lir.) plus diverses, de même qu'elle est le symbole de choses très opposées, et, par suite, il ne faut point s'étonner des mille et une légendes auxquelles la Rose servit de sujet. Les anciens l'appelaient la splendeur des plantes, et les odernes, l'ont surnommée la reine des Heurs. La Bible en lait le type de la grâce et de la beauté. Homère chante -es ■ Tins dans V Iliade. Enfin, qui n'a entendu parler du fameux Roman de la Rose, ce poème allégorique du treizième 3 1 8 LE JARDIN siècle, danslequel Guillaume de Lorris, puis Jean * Meuhg, portèrent la Roseà son plus haut degré d'admiration? Mais je ne puis citer tous Içs auteurs qui louangèrenf eette fleur et le but de cet article n'est du reste pas de l'aire l'histoire littéraire de la Rose : il esl beaucoup plus mo- deste. Je veux simplement faire connaître aux curieux, aussi succinctement que possible, un certain nombre de légendes concernant cette fleur, qui est encore considérée, de nos jours, commeétant l'emblème de la beau Jéet du bon goût. Ces fables ou légendes, d'un caractère profane ou reli- gieux, sont de toutes les époques et de tous les pays: la mythologie, on le conçoit, en a fourni un assez grand nombre et toutes les religions en ont leur contingent, du paganisme au christianisme en passant par tous les cultes intermédiaires ou dérivés. Je ne parlerai, bien entendu, que des principales légendes mythologiques et autres, que l'on trouve citées générate- menl dans les œuvres littéraires. Rhèdante, reine de Coriniho, fut changée en Rose par Apollon pour s'être cachée dans le temple de ce dieu, afin il éviter les poursuites de ses amants; niais ceux-ci l'y assié- gèrent et Rhodante, obligée de paraître, appelle le peuple. qui se rassemble à sa voix et qui La trouve si belle que, renversant lastatuede Diane, favorite il Apollon, il la dé- clare déesse du temple; d'où colère de messire Apollon. - — Dans une fête de l'Olympe, 1 Amour, au milieu de la gaieté dune danse entraînante, renversa d'un coup d'aile une coupe de nectar, dont la liqueur emb^uinée et vermeille se répandant sur des Roses blanches, leur donna le parfum et la couleur qu'elles ont conservés depuis. Hérodote, en sa qualité d'historien et par conséquent peu sujet à caution, dit que, dans les jardins de Midas, fils de i .uiilius. il y avait des Roses à soixante feuilles, qui crois- saient d'elles-mêmes et qui avaient une meilleure odeur que les autres. Comme les temps sont chapgés! D'après la mythologie, ou plutôt suivant certains auteurs anciens, la Rose naquit à la suite ilu plus tragique événe- ment et du sang d'Adonis. Il est vrai que d'autres auteurs, non moins anciens, la font naître d'une piqûre de Vénus. Mais les Musulmans, moins poétiques, prétendent que la Rose est née tout bonnement de lasueurde Mahomet. Pouah ! * . La tradition veut que l'escarbot, espèce de Coléoptère, ait tellement d'antipathie pour les Roses fr. 25 à 0 fr. 40 pou la Louise-Bonne ; 0 fr. H) à 0 fr. 50, pour la Duchesse d'Angoulème ; It fr. 50 à (I fr. 70. pour la Cressane; 0 fr. 75 àl fr. 2."), pour le Doyenné du Comice. Le prix des grosses pommes varie entre il fr. ôl> à II fr "> pour le Gni mi Alexandre et de 1 franc à 1 fr. 25 pour les premières ' 'aloiUlc. Le ' 'hasselas provenant du Midi de la France est de qua- lité exceptionnelle cette année, il est clair et doré, les grappes sont belles et on pourrait les croire ciselées: aussi notre Chasselas des environs de Paris, ne fait-il que de petits prix. On place difficilement la caissette de 500 gr. de Thomery à 1 franc et 1 fr. 25. * * v Le raisin de serre se soutient assez bien : le Musent d'Alexandrie de in à 11 francs le kilog. ; le Frankenthal de2 fr. 50 à l francs le kilog., avec une moyenne de 3 fr. 50; le Blacl. Alicante à environ 3 francs. * * Les Ananas des Açores de 1 à 10 francs ; les régimes de Bananes de 15 à 25 francs. Les grenades d'Espagne de 0 fr. 15 à 0 fr. 30 pièce. J. M, BUISSON LE JARDIN 319 Les Fleurs pour tous (1) Notre collaborateur, M. Albert Màumené, vient de rece- voir de M. Soland, Président de la Société d'horticulture de Douai, l'intéressante lettre suivante, montrant quels excellents résultats peut donner, lorsqu'elle est bien com- prise, la culture des Heurs par les .■niants et par les ouvriers. Les idées moralisatrices relatives à cette question souvent développée dans le Jardin et fréquemment traitée par MM. H. Martinet, Albert Maumené, A. Gourlot et autres collaborateurs de ce journal, tendent, de plus en plus, à se répandre, et les résultats obtenus sont des plus encoura- geants, ainsi que le montre la lettre ci-dessous: J'ai reçu, en son temps, le mémoire sur la Culture des fleurs par les ouvriers el les enfants, dont vous avez bien voulu faire hommage à la Société d'horticulture de Douai. Mettant à profit le conseil que vous y donnezj'ai proposé à notre Conseil d'Administration, qui l'a accepté à l'unani- mité, de faire une distribution gratuite de plantes à des mé- nages ouvriers. Au mois de mai, à notre assemblée générale mensuelle, nous avons donc remis à chacun des trente ménages ouvriers qui s'étaient fait inscrire les premiers, trois potées de Géranium, Fuchsia, Héliotrope de la même espèce et de la même taille, les engageant à les bien cultiver et à les rapporter à l'assemblée du ? octobre, pour concourir à des récompenses s'il y avait lieu d'en accorder. Dimanche dernier, 2 octobre, 16 concurrents ont apporté leurs trois pots. Après examen des lots, par un jury de cinq membres pris parmi les sociétaires, il a été attribué une médaille d'argent, cinq médailles de bronze et cinq diplô- mes de mérite. Les concurrents sont repartis avec leurs plantes, espé- rant les conserver pour le printemps prochain. Ce petit concours avait créé une véritable émulation entre les concurrents qui se cachaient soigneusement les uns aux autres leurs procédés de culture "et les engrais qu'ils employaient. Si nous recommençons'1'an prochain, ce ne sera plus quatre- vingt-dix pots qu'il nous faudra, mais au moins deux cents. L'été prochain, nous visiterons les petits ouvriers dans la ville. Par suite du démantèlement et de l'agrandissement de la ville, il s'est fondé une société d'habitations ouvrières ; chaque ouvrier a sa maison particulière et son petit jardin. La Société distribue gratuitement quelques graines à ses locataires. Nous encourageons donc ces horticulteurs. Une société déjeunes gens est en train de se fonder, sous l'égide de la Société d'horticulture, pour louer ou acheter des terrains et les sous-louer, par fraction de six ares, à des ménages d'ouvriers indigents. On espère ainsi amener les ouvriers à passer leur dimanche dans leur jar- dinet au grand air et par suite les arracher au cabaret, plaie de nos populations ouvrières du Nord. Là aussi, nous distribuerons des encouragements et des récompenses et, probablement même, des graines, au printemps prochain. Vous avez eu raison de pousser les Sociétés d'horticui- ture dans cette voie d'encourager l'ouvrier à avoir un jar- din. Chacun, dans la mesure de ses moyens, doit coopérer à la moralisation de la classe ouvrière. Nous avons, à Douai, deux classes bien différentes d'ouvriers. Ceux qui habitent les villages environnants, maçons, plafonniers, couvreurs, etc., qui deviennent tous propriétaires de leur petite maison et d'un petit champ. Ils partent de chez eux avant le jour et n'y rentrent qu'à la nuit close; mais, le dimanche, ils se rattrapent et travaillent à leur jardin et à leurs cultures (Blé, Pommes de terre, Betteraves, etc., etc.), dès le point du jour. Ceux-là ne vont au cabaret que le dimanche soir pour causer des affaires de la com- mune. Les ouvriers de la ville vont, au contraire, au cabaret presque chaque jour et y passent le samedi soir, le diman- che et souvent même aussi le lundi. Il y a donc là preuve évidente de la moralisation par la culture de la terre. Veuillez agréer, etc. E. SOLAND. Tels sont les résultats déjà obtenus par la Société d'hor- ticulture de Douai, grâce à l'intelligente initiative de son dévoué président. .M. .Soland. Il est à souhaiter qu'un tel exemple soit suivi. (1) Le Jardin, 189S, numéros 261, 262,263, 264,265,266 et267, pa- ges 4, 22, 47, 61, 79,96 et 111. National Chrysanfhemum Society La seconde exposition de la saison vient d'avoir lieu au Royal Aquarium de Westminster, les 11. 12 et 13 courant, et, dans la classe des concours de fleurs coupées, il y a eu une excellente exhibition de Heurs bien cultivées, faisant croire à une exposition de novembre. En dehors de ces Ileurs coupées, une mention spéciale doil être faite d'un grand groupe très bien dispose par M H. .1. Jones, de Lewisham. Cegroupe, dontles dimensions étaient de 9 mètres sur P"80, consistait en un fond en pente formé de pots avec trois rangs semi -circulaires de Chrysanthèmes, le tout agrémenté de Crotons, Dracœnas. Fougères, Pal- miers, Cocos. Isolepis gracilis et , Bambusa aufea. La médaille d'or de la Société a liés justement réconipensé cette œuvre d'arl de décoration florale. Les principales variétés de Chrysanthèmes employées dans ce lot étaient : Parachute, Rayonnante, Golden Queen ofthe Earlics, Lilly Boutron, Soleil d'octobre, Le Grand Dragon, Mme Gustave Henry. Werther, < 'rimson Marie Musse. M. Louis Rèmyet un nouveau sport de Mistress Harman- Payne appelé Mistress A. Barrcst, à fleurs jaune de chrome foncé. MM. Cannell et lils axaient une table de Heurs coupées gentiment arrangée; on y remarquait : Soleil d'octobre, Mme Armand Dro;. Ambroise Thomas, Mme Liger- Ligneau, Werther, Soueenir de Matines, etc.. M. Godfrey avait aussi une table de fleurs coupées arran- gées dans un but décoratif; les principales variétés étaient : Président Becan, Mme Paladine, Mme Ph. Ricoire, Mme Fortune, Le Grand Dragon, etc. M. Well avait aussi une importante exposition : dan- son lot, les nouveautés françaises formaient un remarquable trait caractéristique: les meilleures étaient : Mèlusine, X. C. S.Ju.bilee, Soleil d'octobre, M, Louis Rémy; Mme (r usinée Henry ut Président Nonin. Une imposante exhibition était formée par les exposants de vases de Chrysanthèmes en fleurs coupées, arrangées avec des feuillages d'automne et, dans cette section, le principal lauréat a été M. W. Mease, qui est un des plus éminents lauréats de nos expositions, dans la section des fleurs coupées. De très belles collections d'Asters étaient présentées par M. Norman Davis (petite médaille d'or), ainsi que par M. Edwin Beckest (médaille d'argent doré). Des Cannas étaient axposés par MM. H. Cannell et des fruits, par MM. John Laing et lils. D'autres importants apports venaient de chez MM. De- verill, Cutbush et fils. Berwick, Spink. Mortimer, .1. S. Ware et autres, trop nombreux pour pouvoir être cités. Le premier jour de l'exposition, le ( lomité floral tint une séance à laquelle assistait un grand nombre de membres. Quelques belles fleurs lurent présentées; l'une d'elles. Lady Lllen Clark, sport à fleurs blanches issu de Mistress Harman-Payne, parait être tout simplement un double de M. Louis Rémy. Crimson Marie Musse, sport de Mlle Marie Massé, est une avantageuse variété florifère précoce. Mistress W. Seu ardesi une belle fleur de couleur très brillante lorsqu'elle est fraîche, mais très semblable à M. Chénon de Léché lorsqu'elle est plus avancée. Des certificats de première classe ont été accordés aux nouveautés ci-dessous : M. J. Brewer. — Japonais à grandes fleurs. — Fleurons abondants, serrés, s'incurvant, longs et larges. Centre jaune d'or foncé; revers jaune argenté pâle. — Présenté' par M. R. Owen. Rcginald Godfrey. —Japonais. — Capitule fermé, com- plet; fleurons bien réfléchis d (uleur rose terre-cuite, à revers jaunes. — Présenté par M. W. .1 Godfrey. Soleil d'octobre. — Nouveauté de t'alvat. Jaune canari pâle pur. — Egalement présenté par M. Godfrey. Rayonnante. — Celui-ci est, je crois, Le Rayonnant, obtenu par L. Lacroix en 1896. C'est un japonais à grands capitules roses du genre Lilian Binl mais plus beau. — Présenté par M. J. Jones. C. HARMAN-PAYNE. 320 LE JARDIN RHODODENDRONS NOUVEAUX Parmi les nouveautés mises cette année au commerce par M. Otin fils, horticulteur à Saint-Etienne (Loire), nous signalerons à nos lecteurs toute une série do Rhodo- dendrons fort intéressants dont nous donnons ci-dessous les descriptions sommaires ; Président Félix Faure. — Violet tendre nuancé rouge; pétales bordés de violet bleuté et à nervures pâles passant au blanc. Orné d'une très grande macule impériale sur les trois pétales supérieurs d'un beau vert pistache se chan- geant en couleur chocolat après quelques jours d'épanouis- sement, moucheté marron autour de la macule ainsi que sur les autres pétales. Très grande ileur à pétales très renversés imitant assez un Iris Ksempferi et ayant jusqu'à 0°,10 de diamètre : fleurs formant une belle panicule régu- lière et compacte de 0°,18 à 0™,'20 de hauteur; beau et grand feuillage vert sombre; plante très vigoureuse et très flori- fère; cette variété est sans contredit une des plus belles. Souvenir de Victor Hugo. — Mauve, bord des pétales légèrement violacé, très grande macule cramoisi velouté presque noire sur les trois pétales supérieurs, pétales ren- versés laissant le centre de la fleur absolument à décou- vert ; fleurs en belle panicule formant une grande gerbe atteignant jusqu'à 0",25 de hauteur. Fleur extra. Feuillage d'un vert tendre. Plante d'un beau port très florifère, très vigoureuse et ayant une bonne tendance à pousser verti- calement. Très belle variété. Antoine Otin. — Beau rose. Fleur entièrement fimbriée, intérieur des pétales fondu blanc en se rejoignant au centre, pistil et étamines entièrement blancs. Grande ma- cule formée de taches très rapprochées couleur chocolat sur les trois pétales supérieurs, se terminant par des points plus éloignés et tigré plus clair sur les autres pé- tales. Très grande fleur dissimulant la jonction des pétales ; fleurs formant une grosse boule très compacte ; feuillage d'un beau vert ; très belle variété, d'un beau port et bien flori- fère. M. Viviand-Morel. — Mauve tendre ayant des reflets roses. Forte macule cramoisi très foncé sur les trois pé- tales supérieurs se terminant par de gros points plus clairs, pétales renversés, fleurs en grosse boule assez compacte ; plante remarquable par son beau port et sa belle floraison ; beau feuillage vert foncé luisant. Mme Guy-Otin. — Beau rose vif, Intérieur fondu blanc rosé ; fleur fimbriée bordée rose laque, pétale supérieur tigré marron clair; trèsilorière, d'un très bel effet avec ses nombreuses fleurs en boule ; feuillage vert foncé ; beau port. Mme Maria Dubecq. — Mauve rosé ayant une riche ma- cule cramoisi velouté formant épaisseur et ombrée rouge vif se terminant par de gros points rouges sur les trois pétales supérieurs. Feuillage vert foncé légèrement ondulé; plante se tenant très bien et très florifère. Anatole Guy. — Cerise vif allant au rouge laque sur les bords des pétales ; fleur fimbriée, tigré sur toute la surface intérieure de carmin vif dont les points sont plus rappro- chés et plus nombreux sur le pétale supérieur, grande fleur de forme bien évasée, fleuron en boule de (J",15 à 0™,20 de diamètre ; très florifère ; feuillage vert clair. Mme Jeanne Marel. — Beau rose délicat, intérieur fondu rose clair allant au blanc en rejoignant le centre: pétales arrondis ; fleur en cloche, macule jaune chrome sur les trois pétales supérieurs ; inflorescence en magnifique boule d'un bel effet; feuillage longd'un vert foncé; très flo- rifère. Souvenir de Marie Otin. — Rose tendre allant au blanc, grande macule carmin ombrée clair et tigré carmin clair sur tous les pétales, belle fleur formant une boule assez compacte ; plante florifère, d'un beau port ; feuillage court et d'un vert tendre. Mlle Marie Marel. — Blanc pur, pétale supérieur tigré jaune chrome, grande fleur ; très florifère; beau feuillage d'un vert foncé luisant; feuille arrondie et cuculée, plante d'un très beau port et remarquable par sa floraison. Mme Julie Chassaing. — Beau rose tendre à nervures plus foncées, forte macule carmin foncé sur les trois pé- tales supérieurs; belles fleurs en boule; feuillage allongé vert tendre. M. Anastase Dubecq. — Rose vif, bords des pétales vio- lacé, grande macule cramoisi foncé sur les trois pétales supérieurs; plante d'un beau port et vigoureuse ; feuillage vert foncé luisant. Mlle Hélène Fontvieille. — Blanc teinté rose tigré car- min sur les trois pétales supérieurs; grandes fleurs en boule: extra-florifère; feuillage de grandeur moyenne d'un vert foncé. P. L. Société Nationale d'Horticulture de France Séance du 2S octobre 1898 Comité de floricultuhe M. Proust, jardinier chez M. Bethemont, à Chatou, pré- sentait cinq Crotons dont deux surtout, M. Eugène Proust, à feuilles d'un jaune éclatant largement bordées de vert foncé, et M. Albert Larquet. à feuilles panachées de jaune et de vert et finement bordées de rose, sont très belles. Du même présentateur, on remarquait aussi quelquesjolies variétés de Bertolonia : Mme Treyeran, Mme de Lans- berg, etc. M. Arthur Billard, du Vésinet, avait apporté une variété de Bégonia, au sujet de laquelle s'est élevée une discus- sion assez vive, quelques membres du Comité croyant voir là tout simplement la variété Abondance de Boissy, d'autres trouvant, avec raison croyons-nous, que la nouvelle va- riété, présentée sous le nom de Jacques Welher, possédait une différence de coloris assez sensible. Pour trancher la question, le présentateur a été prié de vouloir bien faire un nouvel apport de sa plante à la prochaine séance, à laquelle les contradicteurs apporteront des pieds d'Abon- dance deBoissy, afin que la comparaison puisse être faite. Ajoutons que le coloris de Jacques We/feer paraît, au pre- mier abord, plus éclatant et attendons la décision du comité. Enfin. M. J. Buisson, de Courbevoie, soumettait à l'appré- ciation du comité, une belle variété de Bégonia très flori- fère, à fleurs blanc pur, issue du Bégonia uersalliensis. Comité d'ardoriculture fruitière Très nombreux apports à ce comité. De M. P. Passy, de Chambourcy, on a beaucoup admiré 15 Duchesse d'Angoulème, 40 Doyenné du Comice et 5 Pom- mes Grand AJe.van ,,./,„,. NÉCROLOGIE MA. Chargueraud Nous avons appris avec regret la mort de M. A. Çhargue- raud Pk l'esseur d'arboricultare de la Ville de Paris Secré- ah-e' honoraire de la S. N D H F Secrétaire de a com- mission des expositions de la S. N. D. H. F., Olticier au Mpritp agricole. Officier d Académie. Un arand nombre d'amis l'ont accompagne jusqu a sa dernière demeure, le lundi 24 octobre dernier. On remar- quait notamment' dans l'assistance un grand nombre de "EÏS ££.*££& en fleurs naturelles avaient^ Su Muséum, parles élèves de l'Ecole d'arboriculture de la VMevniPardSîperés'ident de la commission des expositions de a S NI». Il F et M. Lefèvre, conservateur du Bois de Vinoennes ont prononcé au cimetière l'éloge du de unt Nous6 sommes heureux de pouvoir reproduire ici paroles de M Villard qui résument très bien la vie et i ^œuv e uu regretté professeur d'arboriculture de la Ville de Pans. n Messieurs, . .... « C'est avec une émotion attristée émotion que je sens ^^Si^fn^xposilions Savaient, depuis^ouze années rapproché de cette personnalité si digne a tous e""ards de la considération qu'elle méritait d insp , e r. ,1 ps longues années de travail persévérant qu il a\ait consLaecrees0auexScuUures du Muséum d^»^ £ France, sous les auspices de ses maures et devanciers horticulture française. ,„„„. à la tète de son Ecole « La Ville de Paris, en le plaçant a la tête «e sou i.c d'arboriculture, avait consacré cette notoriété « J'ai le devoir d'ajouter, au nom de a S N. 1 ■ 11. ^ i ui' èt-iit non seulement un de ses membres les plus eciaues, annles par une collaboration toute .privée^ a un .In» sa. ffiS6 ?eeSendfrPdae S C^gueraud. e't de "."ëSSrSSlSSrà ^alnrafcoliaborateur, que mon TS^rt' Chargueraud sera parmi nous tous fidèlement conservé. » . de Cassel, 25 franc; Reinette du roi, 21 fr. fr. ; fruits de ménage 15 à 16_fr. 25; BIBLIOGRAPHIE Des styles et des genres de > l'"*™»*"^ de* 'Jardins et leur application, par M. Albert Maumone. 20 pages; extrait du Congrès horticole de 1898. mentation des jardins, comme celle que 1 on a eiaui , l'architecture des jardins. faoluterait beaucoup les secrétaire général avant le 10 couranL Fruits à ciill'f. par U'fl kl~ denpont, dlir. ^oa a/ir. o»,^> ='« . Duchesse Caiillac, 20 francs; Doyemw d W, 32 ir. aO , y < d'Angoùlème 25 à 31 Er. 25 : ^esstre^ 16 ^ ,5 .: r,7/„!or 12 fr. 50; Triomphe de Jodotgne, .il fr._~o. Le noifse Rendaient 22 fr. 5oi 25 francs etles prunes a fr. 2o EXPOSITION ANNONCÉE ~SrSi™t™iS™«ïï; Co»e* ,1.0-Kole « .858, a été récompensé d'une méd""1" H'arwnt. (1) Le Jardin, 1898, N' 280, page 307. LE JARDIN 325 CHRONIQUE FLORALE Corbeilles et gerbes de Chysanthèmes. — Les fleurs aux funérailles de M" Carnot. — Le Mi mosa bleu. — Plus de fleurs aux funérailles. — Les fleurs le 1" novembre. Voici I.-i saison des Chrysanthèmes i partout, on fête, par des expositions, cette reine de l'automne. Depuis quelque temps déjà, ces fleurs monstrueuses, et parfois si puissam ment décoratives, ont fait leur apparition aux montres dos fleuristes. Leur automnale beauté brille d'une splendeur merveil- leuse, parmi les der- nières frondaisons et les pâles floraisons d'un été passé. Leurs teintes, si riches par- fois, se marient ad- mirablement avec les fleurs et les feuil- lages divers. Voulez-vous obte- nir un effet des plus heureux"? Placez quelques Roses de couleur pourpre fi in- eé imrmi des Chry- santhèmes jaunes; cela vous donnera uneharmonieet une richesse i\r tons, tel- les que celles qui ont tenté tous les grands peintres de fleurs de l'École hollandaise. La (ig. 137 mon- tre uni' excellente et sobre décoration faite avec des capi- tules de Chrysan- thème de la variété Good Gracious. C'est un panier mu- ni d'une grande anse simplement nouée et entourée d'un large ruban. Parmi les feuillages des Ne- phrolepis, Adiun- tum, Àspidistra , Croton, Asparagus Sprengéri, A. plu- mosus et Lierre, que l'on apperçoit discrètement, s'étalent de volumineux capi- tules de Chrysanthèmes. Ces feuillages légers complètent, de la façon la plus parfaite, l'élégance de cette composition, élégance qui, sans eux, ferait peut-être défaut. Les gros capitules ne -ont pas les seuls pouvant produire d'aussi jolis effet-, disposés en gerbes ou dans des corbeilles; ceux de grandeur ordinaire peuvent également être utilisés d'une admirable façon. On aurait tort de s'en tenir uni- quement aux feuillages de plantes de serre, alors que l'on peut mettre en œuvre d'une façon judicieuse les feuillages de bien des plantes de plein air, déjà roussis par l'automne. Ces feuillages, colorés accidentellement de carmin ou d'or pâle, constituent un fond ravissant pour ces fleurs d'automne, tout en restant dans la note du jour. Associez, par exemple, des capitules jaunes de Chrysanthèmes à des feuillage: d'un pourpre décoloré, des rameaux feuillus du Prunus Pissardi par exemple, vous verrez quelle merveilleuse et artistique harmonie vous obtiendrez ainsi, les tons passés Fig. 137. — Corbeille garnie de Chrysanthèmes. des feuillages se mélangeant avec la nuance vive des fleurs et, produisant une teinte générale pleine d'imprévu et d originalité'. Au feuillage couleur viel or d'autres arbustes, joignez les capitules roses ou pourpres de Chrysanthèmes, vous obtiendrez encore un effet à peu près analogue. Je conseillerai aux personnes qui réussissent difficile- ment à confectionner une gerbe, de commencer par étendre sur une table un lien solide, puis de poser ensuite dessus, en formant une sorte d'éventail, les fleurs el les feuillages, en donnant à chacun la position qu'ils doivent avoir dans i gerbe. Toutes les tiges étant ainsi rassemblées, on les lie solidement du bas, en maintenant en même temps l'écar- temenf du liant pour qui» rien ne se déplace. On acquerra vite l'habitude de composer ainsi des ger bes ;i la fois légères el très élégantes. Cela appliqué sur- tout, bien entendu, aux gerbes confec- tionnées à l'avance, car, lorsqu'il s'agit de garnir un vase .-a eedes Heurs, il est de beaucoup préfé rable de disposer les fleurs une à une, di rectement dans le vase, parmi de la verdure. # * 1 Ingrand nombre de couronnes et de gerbes ont été dépo- sées chez Mme Car- not le jour de son enterrement par des personnes désireuses de lui rendre un der- nier hommage. Par suite d'une innovation spéciale, le catafalque, dans l'église de la Made- leine, a été couvert de fleurs et flanqué de nombreuses cou ronnes et gerbes. Je me suis rendu, après la cérémonie, au cimetière de Pas sy où s'élève le tom- beau de Mme Car- not. C'est un ora- toire très simple, au fronton soutenu par quatre pilastres et surmonté d'une croix grecque. Le toit était entière- ment recouvert de couronnes et gerbes. Sur la croix, était une magnifique et riche couronne entièrement drapée de crêpe sur lequel serpentaient des rameaux d'Asparagus 1c- nutssimus etd'A. plumosus parsemés de fleurs de Cattleya et de grappes d'Odontoglossum grande. Au centre, était une touffe à' Adiuntum piquée de fleurs d'Orchidées. Voilà certainement un modèle de couronne très original, dont il serait bon de s'inspirer. A chacun des pilastres, étaient suspendues d'autres cou- ronnes. L'une était formée de Roses Lo Fronce et de Bouvar- dia et recouverte d'un coté par un voile de crêpe, tandis que. de l'autre, s'élançaient des Lis, Boutiardia et Chrysan- thèmes, et qu'en haut était un ruban noir avec cette inscrip- tion : «Mme Léon y Castilloet l'ambassadeur d'Espagne. » La couronne de l'Union des femmes de France, nouée d'un large ruban tricolore, était en Reines-Marguerites, Asters, i Chrysanthèmes, eto. Aces couronnes, étaient jointes beaucoup d'autres, en fleurs delà saison et nouées pour la plupart de rubans mauves parmi des flots de crêpe. Deux bien belles 326 LE JARDIN gerbes de Roses et de Chrysanthèmes avaient été envoyées par M. et Mme Félix Faure. L'autel de la petite chapelle était garni de Roses et de Chrysanthèmes. Auxdeux angles, s'élançaient des Palmiers parmi des fleurs diverses : Lis et Chrysanthèmes entre autres. Au bas de l'autel, était un tapis d'Adiantum parsemé de Meurs d'( Irchidëes. Les fleurs on! été le dernier hum mage rendu à cette femme de bien, qui, parvenue à l'improviste aux sommets, sut tenir sa place avec une simplicité, une aisance, une distinc- tion, une supériorité qui la tirent l'égale des souveraines. * * * i »ù s'arrêtera l'intervention de la chimie? Voilà qu'on nous promet pour l'hiver le Mimosa teint, le Mimosa bleu ! Ce n'était donc pas assez des Oeillets verts, des Lilas oran- gés, des Jacinthes veinées de carmin, on veut substituer le bleu au jaune de ces boules de Mimosa semblant sonner le carillon de l'or qui se répand l'hiver sur les coteaux teintés de mauve de la Riviera, de ces « Mimosâsses » chers aux Niçois ! Transformer en panaches bleus ces inflorescences jaunes qui apportent avec elles, sur la voiture de la bou- quetière des rues, comme le reflet des rayons du gai soleil méridional, ne me parait pas nécessaire. Mais cela suggère la juste remarque suivanh' à Alexandre Hepp, et c'est déjà quelque chose : «Le Mimosa bleu, qui sait, fera parler de lui. Allons, qu'il entre largement dans l'existence, qu'il fasse son chemin dans le langage et dans la bataille des fleurs, et qu'un jour un Dumas nous dise ce qu'il est devenu sur le cœur d'une femme, — la Dame aux Mimosas bleus. » Et, plus tard, nous nous souviendrons que nous l'avons vu naître; c'était le beau temps, dirons-nous, la saison des Mi- mosas bleus!... * * Il est heureux que de grands penseurs comme Alexandre Hepp soient là pour consoler de ceux que l'on a nommés « les sans fleurs », lui qui dit : « Fleurissez-vous, les fleurs font excuser la vie ». Pourtant, on continue toujours à me- ner en Belgique et dans le nord de la France, la campagne contre la coutume de porter des fleurs aux funérailles et l'on ne voudrait plus en voir sur les tombes! A la place de fleurs, la terre nue ou la froide pierre ! Quel en est le vrai motif? On ne sait, car voilà que l'archevêque de Cambrai dit ne pas réprouver les fleurs et s'en fait le défenseur. Souhaitons que cette campagne se termine, et louons l'Union commerciale de Roubaix de l'initiative qu'elle a prise de défendre les fleurs. A ceux-là mêmes qui voudraient encore les proscrire, rappelons cette si jolie opinion de Lamartine : « Parcourez toutes les religions, toutes les his- toires, toutes les fables, il n'y en a pas une qui ne fasse commencer l'homme dans un Eden, un jardin ». Pourquoi donc vouloir lui défendre de reposer parmi les fleurs ? * 1" Norcmbre. — Les personnes qui veulent, malgré tout, abolir cette coutume de porter des fleurs au cimetière ne semblent avoir eu jusqu'à présent aucune influence et je crois qu'elles auront fort à faire pour réussir. Comme tous les ans, une foule nombreuse, fidèle au culte des morts, sous un ciel radieux, se presse dans les voies proches des cimetières parisiens. C'est le pèlerinage de tous ceux qui se souviennent, qui pleurent ou qui ont pleuré. Je reviens du cimetière Montparnasse, dont les abords sont envahis par des marchands de fleurs, de couronnes et de bouquets. C'est le jour des Chrysanthèmes. Ils sont là en nombreuses potées, en immenses brassées, les petits Chrysanthèmes épanouis en plein air, aux tons atténués, p.'issés, rouilles. Tout ce déploiement de fleurs donnerait l'illusion d'un marché aux fleurs du Quai, la veille d'une fête, si, dans le cimetière, les fleurs dispersées sur les pierres tombales ne rappelaient à la réalité, en se détachant sur le bleu du ciel et sur le roux des frondaisons agonisantes. Ce sont, en général, des plantes et fleurs bon marché : arbustes verts, Bruyères, Primevères de Chine et Chrysan- thèmes, mais peu de gros capitules de ces derniers. Bien remarquée, entre autres, la couronne que M. Blanc, préfet de police, vient d'apporter sur la tombe des gardiens de la paix, victimes du devoir : une grande couronne en Chrysanthèmes, avec une longue jetée guirlande de Roses, le fond drapé avec une étoffe tricolore portant cette simple inscription : « Le Préfet de Police, 1" novembre 1898 », et fixée par des bouffées de crêpe émergeant des fleurs. Comme nouveauté, je note une couronne constituée par deux feuilles de Cycas, se croisant dans le bas et se joignant dans le haut, fixées sur un petit bourrage et parsemées de quelques fleurs; c'est simple, mais de bon goût. ALBERT MALMENÉ. Les bonnes vieilles Plantes LVI EXACUM AFFINE Cette Gentianée est une petite merveille florale, rehaussée par un parfum délicieux. Elle est annuelle, et ses fleurs sont de ce bleu foncé, particulier au genre, dont leGentiana acaulis est un bel exemple, en pleine terre. h'Exacum affine nous parait être voisin de VExacum seulanicum figuré dans la Flore des serres et îles jardins de l'Europe, volume V, 1849. C'est bien le même port, la même jolie fleur et la même abondance. En ce moment (27 septembre), j'ai sous les yeux, dans une de mes serres, une certaine quantité de cet Èxaeum en jeunes exemplaires couverts de fleurs; c'est très attrayant. La Heur est plus grande dans la gravure de la Flore, mais, vous savez, le papier porte tout, le papier se laisse écrire et les dessins, plus ou moins agrandis, y trouvent leur place ! Quoi qu'il en soit, VExacum affine est une charmante plante, trop peu répandue et que nous recommandons chau- dement. Les plantes annuelles ont bien leur valeur; il ne leur faut pas d'abri en hiver. Un paquet de graines se fourre partout ; dans le secrétaire, dans la bibliothèque, voire même dans l'armoire de la cuisine. La Semaine Horticole, dans son numéro 8">, s'occupe de cette jolie plante, elle nous apprend qu'elle a été décou- verte (rc-dècoiirertr peut-être) par M. le D' Schweinfurth. en 1882. Elle a été trouvée par ce savant à Socotora (Ile de l'Asie), et MM. Haage et Sehmidt, d'Erfurt, la mirent au commerce l'année suivante. Dans la chronique de ce jour- nal, on insiste sur le parfum vanillé de cette espèce ; cela est exact, les fleurs sont finement odorantes. La culture de cette Gentianée aux fleurs lilas bleuâtre, avec anthères jaunes tranchant fortement, n'est pas très facile, dit la Flore, et, pour vaincre les difficultés, elle donne les conseils suivants signés du célèbre horticulteur Louis Van Houtte : « 11 faudra surtout avoir soin de ne pas enterrer les graines, de n'humecter la terre que par imbibitiou, en pla- çant le vase dans une terrine contenant de l'eau, au lieu d'arrosements qui déplaceraient immanquablement les semences, enfin de tenir les terrines près des vitres de la serre chaude. Une fois repiquées et, plus tard, empotées chacune à part dans des pots proportionnés à leur grandeur, les plantes doivent être arrosées modérément, en évitant de laisser de l'eau stagnante autour de leur collet, caria nature herbacée de la tige la dispose à pourrir dans un excès d'humidité. M. J. Smith conseille d'en faire également germer les graines sur la surface moussue des pots dans la serre à Orchidées, le plus près possible des vitres. La plante, ajoute-t-il, parait-être strictement annuelle dans son pays natal, mais elle produit parfois, après sa floraison, dans nos cultures, de. courts rejets latéraux à fleur de terre que des soins particuliers peuvent conserver pendant l'hi- ver et transformer sans doute en autant déplantes pour la saison prochaine. » Exaeon, nom appliqué par Pline à une Centaurée pur- salive et tiré à'aketsthai, guérir. Cette plante, comme les Chironia, les Lisianthus et autres genres de la même fa- mille, est une plante médicinale, de la série des fébrifuges. La nature, comme souvent, a placé le remède à coté du mal : ces contrées asiatiques, où la fièvre est endémique, où elle fait tant de victimes surtout chez les hommes étranger- au pays, contiennent beaucoup de plantes fébrifuges qu'il s'agit de connaître. Les indigènes s'en servent; elles les pré LE JARDIN 327 servent do l'affreux mal qui rendrait ces pays inhabitables sans leur secours. Ce n'est pas à ce point de vue que nous recommandons la culture de la gentille plante annuelle de serre tempérée nommée Exacum affine. Par ses jolies fleurs, par >a flori- bondité et par son port nain et élégant, elle mérite de figurer dans la galerie des « Bonnes vieilles plantes ». AD. VAN DEN HEEDE. Vice-président de la Société réf/ionale d'Horticulture du nord de la France. Noies sur le Bégonia ricinifolia J'ai rassemblé, depuis quelque temps, tous les Bégonias, espèces, hybrides et variétés sous-frutescentes diverses que j'ai pu me procurer ; j'en ai ainsi réuni plus (l'une centaine, mais je suis encore bien loin de tous les avoir. j>\ Fig. 138. — Bégonia ricinifolia. Parmi ces Bégonias, j'en ai remarqué plusieurs ayant à mes yeux une très grande valeur. J'attirerai peut-être plus tard l'attention des amateurs sur diverses belles variétés qui m'ont particulièrement frappé. En attendant, je ne puis mieux faire, pour commencer, que de leur conseiller la cul- ture du Bégonia ricinifolia. vieille plante bien connue, mais une des plus belles que j'aie dans ma collection. Ce Bégonia a été placé, à Remilly, l'hiver, en serre chaude. Vers le commencement d'avril, il a été mis dans un jardin d'hiver tempéré. A cette époque, il avait déjà développé plusieurs hampes florales. Ces hampes, hautes de l'"30, sont couvertes de nombreux et longs poils rouges à la base; les fleurs sont petites, blanches, à peine rosées, du moins en serre ombrée; elles sont fort nombreuses, disposées en cymes rameuses et restent longtemps épanouies sans se faner, si bien que chaque inflorescence reste fleurie parfois pendant deux mois. Les feuilles, aux pétioles couverts de poils, sont très grandes, élégamment découpées, vertes à la l'ace supérieure, rouge à la face inférieure ; elles contribuent pour une large part à l'effet ornemental de la plante. Le spécimen ci-dessus (fig. 138), dessiné d'après une pho- tographie, avait un diamètre de 1"10 à la hauteur des feuilles et certaines cymes de fleurs atteignaient OMOdé dia- mètre. On peut, d'après ces dimensions, se faire une idée de l'effet ornemental que peut produire un pareil Bégonia dont la floraison se prolonge excessivement longtemps. En effet, en ce moment, novembre, il a encore trois hampes florales. Six mois de floraison ininterrompue! Peu nombreuses sont les plantes dont on peut en dire autant. Il faut ajouter, il est vrai, que les arrosages à, l'engrais chimique ne lui ont pas été épargnés. R. JARRY-DESLOGES. Spartocytisus albus var. durus c. Koch. Le Spartocytisus allais Bork. (Cytisus albus Link., Genista alba Lam., Spartium album Desf.), originaire du Portugal et du nord de l'Afrique, est l'unique représentant d'un genre formé par le démembrement du genre Genista. Cette espèce est l'une des plus charmantes parmi nos nombreux arbustes à floraison printanière, mais elle craint, malheureusement, les hivers de notre climat et résiste dif- ficilement à des froids dépassant 8 à 10°. Sa variété, le .S', albus durus, nommée ainsi, à cause de sa rusticité, par l'éminent dendrologue allemand C. Koch. est, par contre, plus rustique et peut résister à d'assez grands froids. On ne sauraitdonc trop la recommander. A part ce caractère de rusticité, le 5. albus durus est absolument identique à son type. Cette précieuse variété a été obtenue par l'établissement Simon-Louis frères, de Plantières près Metz, vers 1865. De plusieurs centaines de jeunes plantes obtenues de st-mis, uneseule(la plante qui a été nommée .S', albus durus) résista à un hiver assez rigoureux, taudis que toutes les autres furent complètement détruites. Voyant l'avantage que l'on pouvait obtenir en fixant cette forme, ses obten- teurs la propagèrent par la greffe et les sujets obtenus se firent également remarquer par une rusticité beaucoup plus grande que celle du type. Il serait intéressant et très avantageux d'appliquer ce procédé à d'autres espèces délicates : par une sélection bien comprise, onarriverait certainement à former des races plus robustes et à acclimater des espères qui ne sont encore que demi-rustiques. Le cas précité n'est pas unique : le Populus angulata Ait., si gélissedans son jeune âge, n'a-t-il pas produit une variété très rustique, le P. angulata var. cordata!(\) On pourrait également citer ici, avec bien d'autres, le Spirœa Reeccsiana robusta qui est, lui aussi, plus rustique que son type. Le Spartocytisus albus durus forme un arbuste pou- vant atteindre 1"50 à 2 m. de hauteur sur autant de lar- geur, de même port que le Sarothamnus scoparius Koch {Genista scoparia Lam., Spartium scoparium L.). Rameaux grêles, cylindriques, un peu ■ anguleux, gra- cieusement retombants, d'un vert glauque, pubescents. Feuilles alternes, sessiles, généralement simples, rarement trifoliolées, lancéolées, longues de3à5 mm. sur 1 à 1/2 mm. de largeur, recouvertes de nombreux poils blanchâtres. Fleurs blanches, très nombreuses, en mai, disposées tout le K.ng des rameaux. L'arbuste est alors très joli et produit un effet incomparable. Gousse longue de 15 à 20 mm. sur -1 à 5 mm. de largeur, velue, à une ou deux graines ; mais, gé- néralement, dont une seule est fertile sous notre climat. Multiplication par le greffage sur Laburnum Bulgare (Iris. (Cytisus Laburnum Lin.), le semis ne reproduisant pas identiquement la variété. Le Spartocytisus préfère les sols secs, sans être cependant trop exigeant sur la nature du terrain; il convient surtout pour isoler. E. JOUIN. [Pépinières Simon-Louis frères). (1) Le Jardin 1898, a' 274, page ?23, 328 LE JARDIN Notre Enquête sur la Récole des Fruits en France L'enquête oui ertepar Le Jardin sur la récolte des fruits il) nous permet, grâce à l'amabilité de nos correspondants, auxquels nous adressons nos bien sincères remerciements, d'envisager, aujourd'hui, la question dans son ensemble. Poires à cidre. — La récolte des poiresà cidre a été benne dans quatre départements, moyenne dans douze, médiocre dans neuf, mauvaise dans deux, très mauvaise dans un. — Somme toute au-dessous de la moyenne. Poires de table. — La récolte des poires de table a été très bonne dans trois départements, bonne dans quinze, assez bonne dans un, moyenne dans vingt-deux, médiocre dans vingt et un, mauvaise dans.neui, très mauvaise dans dans trois. — Elle a été. plutôt, au-dessous dé la moyenne. Pommes à cidre. — La récolte des pommes 'à cidre a lié très bonne dans deux départements, bonne dans neuf, moyenne dans dix-neuf, médiocre dans huit, mauvaise dans trois, très mauvaise dans deux. — Moyenne ordinaire. Pommes de table. — La récolte des pommes à cou- teau a été très bonne dans trois départements, bonne dans dix-sept, assez bonne dans deux, moyenne dans vingt- cinq, médiocre dans dix-sept, mauvaise dans treize, très mauvaise dans deux. C'est aussi une moyenne ordinaire. Pèches et Brugnons de plein vent. — La récolte de ces fruits a été très bonne dans sept départements, bonne dans douze, moyenne dans dix. médiocre dans huit, mau- vaise dans sept, très mauvaise dans neuf.. — Donc, an- dessous de la moyenne. Pèches et brugnons d'espalier. — La récolte a été très bonne dans cinq, bonne dans vingt-quatre, moyenne dans douze, médiocre dans onze, mauvaise dans sept, très mauvaise dans trois. — Au-dessus de la moyenne. Raisins de cuve. — La récolte a été très bonne dans quatre départements, bonne dans quinze, assez bonne dans un. moyei l.-i us vingt deux, médiocre dans douze et très mauvaise dans un. — Au-dessus de là moyenne. Raisins de table. — La récolte des raisins de table a été très lionne dans six départements, bonne dans dix-sept, moyenne dans vingt-six, médiocre dans dix-neuf , mauvaise dansquatre, très mauvaise dans un. — Moyenne ordiim ire . Abricots. —La récolte a été très bonne dans deux dépar- tements, bonne dans quatre, moyenne dans onze, médiocre dans quinze, mauvaise dans dix-huit et très mauvaise dans douze. La récolte a été plutôt mauvaise que bonne. Prunes. — La récolte a été très bonne dans sept, bonne dans dix-neuf, assez bonne dans un, moyenne dans treize, médiocre dans quatorze, mauvaise dans huit, très mau- vaise dans huit. — Au-dessous de la moyenne. Figues. — La récolte a été très bonne dans trois, bonne dans dix-sept, moyenne dans quatre, médiocre dans deux, mauvaise dans un. — Au-dessus de la moyenne. Groseilles et Cassis. — La récolte a été très lionne dans trois, bonne dans trente-quatre, moyenne dans treize, médiocredans douze, mauvaise dans treize. — Bonne. Noix. — ■ La récolte a été très bonne dans cinq dépar- tements, bonne dans dix-sept, moyenne dans dix-neuf, mé- diocre dans quatorze, mauvaise dans cinq ; très mauvaise dans un. — Bonne moyenne. Noisettes. — La récolte a été très bonnedans deux dé- partements, bonnedans quinze, assez bonne dans un. moyenne dans quatorze, médiocre dans sept, mauvaise dans trois, très mauvaise dans deux. — Au-dessus delamoyenne. Fraises. — La récolte a été très bonne dans trente-et-un départements, bonne dans vingt-neuf, moyenne dans neuf, médiocredans sept, mauvaise dans trois. — Très bon\ne. Amandes. — La récolte a été bonnedans deux dépar- tements, moyenne dans neuf, médiocre dans quatre, mau- vaise dans cinq. — Au-dessous de la moyenne. Olives. — La récolte a été très bonne dan- un dépar- tement, bonne dans quatre, moyenne dans deux, médiocre dans un, très mauvaise dans un. — An-dessus de In moyenne. La pénurie de fruits provient de différentes intempéries.. Ainsi, les gelées printanières, celle de la nuit du 2(i mars. principalement, ont compromis la fructification des arbres Le Jardin n" 278, 279, 280;pages 278, 279, 297, 298, 299 et 308, à noyaux en dél misant les fleurs dans plusieurs départements iln sud. Dans les Côtes-du-Nord, la température froide a également nui à la floraison des arbres fruitiers. La séche- resse a diminué les récoltes fruitières dans beaucoup d'en- droits. Lagrêlea ravagé certaines régions. Des vents violents ont contribué à la mauvaise floraison et à la chute des fruits dans la Loire-Inférieure et dans le Yar. Le printemps pluvieux et humiden'a pas favorisé la florai- son et a compromis la fructification dans beaucoup d'endroits. Somme toute, cette année n'a pas été très favorable pour les cultivateurs de fruits, sauf pour la plupart de ceux qui s'adonnent à la culture des fruits de luxeen espalier. Aussi, est-il permis de supposer que les exportations françaises ne subiront pas trop de diminution. Cœsalpinia japonica sieb. et zuœ. La tribu des Césalpiniées, de la famille des Légumi- neuses, que certains auteurs considèrent comme une famille distincte, n'a fourni jusqu'ici qu'un nombre relativement restreint de plantes rustiques sous le climat parisien. Parmi ces dernières, on doit cependant citer, comme assez répandues, le Cercis siliquastrum (Arbre de Judée) la plu- part des Gleditschia, le Gymnocladus cànadensis, le Poi- ciana Gilliesi, qui ne résiste à nos hivers qu'à la condition d'être cultivé en situation bien exposée au midi et d'être même garanti à sa base par des feuilles sèches pendant les grands froids, mais qui fait merveille dans le sud-ouest de la France et mieux encore sur les bords de la Méditerrannée. C'est à peu près tout ; mais on peut encore ajouter à cette courte liste les Cassia et principalement le C. floribunda. qui ornent nos pelouses en été, mais doivent être rentrés en orangerie et le Ceratonia siliqua (Caroubier), qui croît ;i côté avec l'Olivier, sur les bords de la Méditerrannée. En réalité, les Césalpiniées, pour la plupart originaires des régions chaudes, réclament en général l'abri de la serre ou de l'orangerie dans le nord et le centre de laFrance. C'est donc une véritable bonne fortune que de pouvoir introduire dans nos jardins une nouvelle espèce qui semble devoir y être rustique, le Cœsalpinia japonica. dont nous donnons ci-contre une très fidèle reproduction en couleurs, grâce à l'obligeance de M. Léon Chenault, pépiniériste à ( (rléans, qui nous a envoyé des rameaux fleuris de ce bel arbuste qu'il livre cette année au commerce. Le Cœsalpinia japonica est. comme sou nom l'indique. originaire du Japon, d'où il fut introduit par MM. Veitch, de Londres, qui le virent fleurir, en 18S7. (première flo- raison en Europe) dans leurs pépinières de Coonibe wood. L'année suivante, il fut présenté à la Royal Hortienlt nral Society, qui lui attribua un certificat de première classe. Depuis cette époque, cet arbuste n'a pas fait beaucoup parler de lui, ce qui peut paraître surprenant à tous égards, car il est très décoratif et très vigoureux. Ses forts rameaux sont pourvus de nombreuses épines recourbées et portent des feuilles bipinnées pouvant atteindre jusqu'à 0'".30 de long, d'un beau vert clair, glabres, à pétioles épineux, comme les tiges, à folioles subsessiles. équilatérales. Les fleurs, d'un beau jaune canari, sont disposées en fortes grappes érigées naissant à l'aisselle des huit ou dix feuilles les plus rapprochées de l'extrémité des rameaux. Les pédon- cules sont alternes et uniflores. Les étamines, rouge orangé brillant, se détachent bien sur le fond jaune des fleurs. Le Cœsalpinia japonica sera certainement rustique dans tout le centi t le midi de la France. Le sera-t-il à Paris? M. Chenault n'a pas osé nous l'affirmer, bien qu'il ait par- faitement résisté depuis plusieurs années, chez lui, à Or- léans, sans le moindre abri. 11 a résisté de la même façon à Coombe wood, chez MM. Veitch, et nos confrères anglais le considèrent comme rustique dans le midi de l'Angleterre, dont le climat, il est vrai, est généralement doux et rappelle, par certains cotés. celui de la Normandie et de la Bretagne. Quoi qu'il en soit, l'expérience mérite d'être tentéeetelle le sera. Nous ne manquerons pas de tenir nos lecteurs au courant des résultats que nous pourrons constater dans la suite. H. MARTINET LE JARDIN CŒSALPINIA JAPONICA. — Sieb. et Zucc. LE JARDIN 329 ARBORICULTURE FRUITIÈRE LA PLANTATION L'arrachage. — L'habillage. — Le pralinage. - La mise en jauge. — La distance à observer entre les arbres. — Epoques de la plantation. — La plantation. Il importe que les règles qui présidenl à la plantation d'un arbre et surtout aux opérations préparatoires de cette plantation soient observées avec la plus rigoureuse exacti- tude; une bonne végétation pendant sa formation, puis de longues années de production, dépendent en effel des pré- cautions, très simples d'ailleurs, dont le jeune sujet aura été l'objet à son début au jardin fruitier. Ces précautions se résument ainsi : arracher soi-même, ou obtenir du pépiniériste un arbre sain, jeune, de bonne venue et muni d'un bon appareil radiculaire; procédera l'habillage, puis à sa plantation à une époque convenable et dans un terrain défoncé et amendé, en tenant compte de ce point capital : le placement de la greffi de l'arbre à une hauteur judicieuse par rapport à la surface du sol. Arracher un arbre ne signifie pas. comme le mot l'in- dique pourtant, l'extirper avec violence, ce qui se l'ait encore trop souvent, mais bien le retirer du sol en lui mé nageant toutes ses racines. Cette opération, dansle premier cas. serait donc bien qualifiée; tandis qu'étant faite avec beaucoup de soins, comme dans le second cas, il convien- drait plutôt de l'appeler : déplantation. Voici, d'une manière générale, comment on opère : avec la fourche à dents plates, on creuse une tranchée circu- laire profonde de 0'°6Û à 0"80 et large de 0°50, autour de l'arbre et éloignée de celui-ci de 0m3Û jusqu'à 1 mètre et plus, selon son développement. Puis, avec le cru,-, on attaque la motte restée au pied de l'arbre en en faisant tomber la terre dans la tranchée, qui est dégagée au fur et à mesure à l'aide de la pelle. En approchant du pied du sujet, l'em- ploi du croc deviendrait dangereux pour les racines, aussi est-il remplacé par un petit piquet pointu en bois dur, à l'aide duquel on béquille la terre pour l'émietter et la déta- cher sans porter préjudice aux radicelles, petit à petit, le chevelu se trouve dégagé sans qu'il ait eu à souffrir dan cune meurtrissure. L'arbre est alors enlevé avec précaution et, avec la serpette, sont coupées les dernières radicelles qui l'ont encore résistance. Est-il utile d'insister sur cette époque de déplantation? Tout le inonde sait qu'on y procède depuis le moment où les feuilles sont tombées jusqu'en février. Une belle journée de fin d'automne est cependant toujours préférable. Immédiatement après cette première opération, une seconde s'impose : l'habillage. Bizarrement qualifiée aussi cette opération qui consiste, non pas à envelopper l'arbre comme on serait tenté de le croire, mais à rafraîchir, jus- qu'au vif, toutes les extrémités des racines en faisant, autant que possible, des coupes droites, celles obliques étant défa- vorables à la cicatrisation de la plaie. L'habillage s'étend jusqu'aux ramifications de l'arbre, lorsque, par accident, quelques-unes ont été brisées. Les pépiniéristes, qui souvent doivent expédier des arbres à de grandes distances, emploient un excellent procédé pour les préserver, au cours du voyage, contre l'action de l'air et du hâleet pour conserver la fraicheurde l'épiderme : c'esl le pralinage. Ils composent une sorte de bouillie faite d'ar- gile délayée dans de l'eau à laquelle est ajoutée de la bouse de vache, plus particulièrement pour le pralinage des racines ; puis les arbres, préalablement mis en bottes, sont plongés dans ce bain jusqu'au collet ou quelquefois tout entiers. Lorsque les arbres n'ont pas été pralinés et qu'ils sont reçus en mauvais état, c'est-à-dire lorsque l'éeorce en est ridée, on peut quelquefois lés ramènera la vie enlesenjau- geant tout entiers dans nn las de sable maintenu humide piendant huit à dix jours. Au bout de ce temps, on les découvre et on les examine: si l'éeorce n'est plus ridée et si les racines ne sont pas noircies (ce que l'on constate en en sectionnant une), on peut, dès lors, les planter ou les metl re « ii /auge. Dans le cas où la fraîcheur de l'épiderme n'est revenue.il est inutile d'opérer la plantation, car les arbres sont irrémédiablement perdus. La mise en jaùgees\ une sorte de plantation provisoire des sujets que l'on désire ne mettre en place définitive qu'au printemps. Mais, dira-t-on, étant donné que la plantation suivant immédiatement l'arrachage est toujours préférable, pourquoi ne pas attendre le printemps pour procéder à la déplantation et, aussitôt après, à la mise en place'.'— A toute règle, il y a exception et celle-ci est très concevable : dans un terrain humide, on doit planter le [dus tard pos- sible; or, un arrachage tardif est une très mauvaise opéra- tion, car les spongioles ou suçoirs terminant le chevelu sont nées et fonctionnent bien avant le départ des bourgeons ci si. à ce moment, un dérangement survient, une grande quantité de ces organes se trouvent perdus et l'arbre en souffre énormément. La déplantation d'automne et la mise en jauge obvient à cet inconvénient, parce que celle-là retarde le départ de la végétation et celle-ci met l'arbre l.uis les conditions les plus favorables pour attendre la plantation proprement dite, surtout si l'on a choisi pour cela un terrain expose au Nord. L'opération par elle-même est simple : il suffit d'ouvrir une tranchée large de 0°30 en - n sur autant de profondeur, en plaçant la terre en ados sur l'un des bords; puis, de coucher les arbres oblique- ment contre cet ados et de recouvrir leurs racines avec de la terre obtenue en élargissant la tranchée de la largeur de la bêche. Avant de procéder à la plantation, il est nécessaire que l'espacement à réserver entre les sujets soit calculé d'avance et ce, suivant les mesures aujourd'hui consacrées. Ces sures s'appliquent aux deux catégories d'arbres qui_ gar- nissent le jardin fruitier et qui sont : les arbres palissés, ceux plantés en espalier et en contre-espalier, el les arbres non palisses ou libres, veux formés en pyramide, fuseaux, \ ases, etc. Dans la première catégorie, où les branches dites char- pentières constituant la forme de l'arbre sont fixées, à dis- tance régulière, sur un treillage, on a adopté, pour les arbres à fruits à pépins et pour ceux à fruits à noyau, sauf le Pécher, un espacement de 0*30 entre ces branches ; en sorte que la distance entre les arbres est subordonnée au nombre de ces branches ; ce qui revient à dire que l'espace ment est d'aulant de fois 0"30 qu'il y a d'unités de branches de charpente. Exemple: 1 "20 entre deux arbres à quatre branches, l'"80 entre deux arbres à six branches, etc. Pour le Pêcher, la distance a observer est portée à 0'"50 entre les branches eharpentières ; le calcul de l'espacement entre les pieds est donc l'ail, avec 0°50 connue base, de la même manière que pour les autres essences avec 0™30. Quant aux arbres de la seconde catégorie (arbres non palissés), la distance de plantation est subordonnée a la I or nie désirée» et aux sujets sur lesquels les arbres sont greffés. Ainsi, on espace les pyramides de 4 à 5 m., les fuseaux et les vases de 2 à 3 m. Ces mesures ne sont, pas absolues et peuvent être modifiées selon la nature du terrain et l'espace que l'on désire laisser aux cultures intercalaires. J'ai dit plus haut que le choix de l'époque de plantation est une des conditions principales de cette opérât ion. A mon ,i\ is, cette époque est, à quelques rares exceptions près, en novembre et décembre. On dit : « Plantez à l'automne en terre sèehe et au printemps en terrain humide, de peur que cela entraine la pourriture des racines. » Il est évident que, si I on examine le terrain en octobre par exemple, indubi- tablement il sera trouvé humide. Or ce n'est pas pendant les pluies qu'il faut constater le degré de perméabilité du terrain, mais en juin ou juillet, pendant la belle saison. Si. moment, il est humide, la plantation devra se faire au printemps; en tout autre cas. plantez à l'automne, l'arbre -liera un temps précieux à adhérer au sol, à s'attacher à lui en un mot. et à s'apprêter à fournir une végétation pr-sque aussi forte que s'il n'avait pas été dérangé.. Arrivons maintenant à la plantation proprement dite: On ouvre un trou suffisamment grand pour que les : nés de l'arbre puissent être étalées et non recourbées. i in doit avoir soin de former, dans le tond, un petit monticule v élevé pour que, l'arbre \ étant assis, ses racines éten- 330 LE JARDIN dues ci le trou reeomblé, le point de soudure de la greffe dépasse exactement de 0m05 à 0°'08 le niveau du sol. Pour s'assurer de ce fait, ou place, en travers du trou, une règle qui donne exactement le niveau du terrain et contre laquelle on applique l'arbre. A ce moment il faut aussi tenir compte du tassement qui se produit certainement et d'autant plus marqué que le défoneement a été plus profond. Lorsqu'on plante en espalier, l'arbre doit être posé obliquement et él'ôi gnéde U'"10 à 0'"12 du pied du mur pour que, plus tard, la tige ne suit pas gênée dans son accroissement. Toutes '-es conditions étant remplies pendant que le che- velu est à découvert, il reste à introduire de la terre fine entre les radicelles qui ont été préalablement replacées au- tant que possible dans la position primitive et à faire péné- trer cette terre avec la main ou à l'aide d'un petit bâton. Il ne faut jamais tasser avec le pied; cela produit toujours mauvais effet. Au mois de juin suivant toute plantation, il est utile de pailler le sol avec une couche de fumier long, dans le but de maintenir une humidité régulière favorable à la reprise. Les bassinages journaliers par les journées chaudes du prin- temps et de l'été concourent aussi au même résultat; il est bon de ne pas les négliger. CLAUDE TRÉBIGNAUD. Les Jardins potagers à la Haute-Montagne M. le D' Laehmann, professeur à la Faculté des Sciences de ii renoble, poursuit, au Jardin botanique alpin de'Cham- prousse, dans les Alpes du Dauphiné. des expériences du plus haut intérêt au sujet de l'acclimatation des légumes. Le jardin, fondé par la Société des Touristes du Dau- phiné. aidée de la Société horticole dauphinoise, est à 1.850 mètres d'altitude, auprès du chalet de Roche-Béranger. M. Laehmann espère que les essais d'acclimatation qu'il poursuit à ces altitudes rendront de grands services aux populations montagnardes, en leur faisant connaître les légumes et les variétés de plantes potagères et fourragères qu'elles pourront cultiver avec le plus de succès dans les régions élevées. En Suisse, où plusieurs jardins botaniques alpins sont en plein développement, on n'a pas encore tenté des essais pratiques de cultures potagères à la montagne. A la Linnœa (1.780 mètres), en Valais, nous avons abandon né l'usage d'une de nos plates-bandes à l'Association maraîchère de Genève, qui y essaye, en ce moment, des plantations de Fraisiers a gros fruits, mais nul n'a encore eu l'idée d'y faire des cultu- res de Choux, de Poireaux, etc. Il est vrai que, dans notre bon pays de Suisse où la montagne forme le fond du pays, les Sociétés d'horticulture (du moins celles de la Suisse ro- mande) n'allouent pas de subventions aux jardins botani- ques du genre de celui de Champrousse, et que la Société dauphinoise d'horticulture pourrait bien être donnée en exemple chez nous. Ce que ne font pas les sociétés ou les administrations de jardins alpins des particuliers Tout commencé et il m'a été donné, dans le courant de ces deux dernières années, de noter quelques observations assez intéressantes à ce sujet. Le village de Bourg-Saint-Pierre, qui est à près de 1.800 mètres d'altitude, a de fort beaux jardins potagers ou plan- tages. On y cultive plus particulièrement les Choux, les Choux-Raves, les Betteraves, les Carottes. Parlons du Chou- Rave qui est la chose la plus extraordinaire, à mon avis: Vous savez — ou vous ne savez pas— que, dans nos vallées et dans nos plaines, ce légume est un abominable aliment, tout au plus bon pour les animaux. Telle était, en tous cas, mon opinion et, pour en avoir goûté quelquefois, j'avais la chose en abomination. Eh bien ! à Bourg-Saint-Pierre, le Chou-Rave cultivé dans les plantages est un mets délicat et fin, que les voyageurs dînant à l'hôtel apprécient gran- dement. Nous en avons planté dans un coin delà Linnoea et le dégustons ici avec plaisir. La rapidité de croissance, l'air raréfié et l'abondante lumière, tout contribue à rendre ce légume délicat. L'aubergiste m'a, d'ailleurs, donné son secret: pour le faire très bon. il faut le réchauffer, car, si on frit les tranches de Chou-Rave après avoir bouilli la pomme, il n'est pas bon. Il faut laisser refroidir, puis couper en tranches et passer au beurre. Si on le passe au beurre une seconde fois, le lendemain, il parait que c'est absolu- ment délicieux. Mais c'est dans la vallée de Tourtemagne, dans le Haut- Valais, qu'il m'a été donné d'apprécier le mieux la culture potagère à la haute montagne. Le vallon est pittoresque et sauvage, encaissé entre deux pentes d'Aroles et de Rhodo- dendrons, et l'hôtel de Meiden se trouve au pied du glacier, à deux heures en dessous des moraines, à l'altitude de 1.850 mètres. Il y a là, tout autour d'un hôtel des plus caractéris tiques, tout garni de galeries en bois résineux, un jardin pittoresquenient couché au pied de gigantesques Mélèzes et île Pins d'Aroles. Ce jardin se compose d'une terrasse ombra- gée, il un jardin alpin et d'un jardin potager. ( 'est du pota- ger que je voudrais vous parler, parce qu'il m'a vivement intrigué. M. Steiner, le propriétaire de l'hôtel, a semé et planté là toutes les espèces de légumes susceptibles de croître à l'altitude de 1.800 mètres et dans l'air si frais du vallon élevé de Tourtemagne. Pour me prouver qu'il y a réussi, car j'étais sceptique, en juillet, quand je le vis pour la première fois. M. Steiner vient de m adresser une corbeille pleine des produits de son potager. Ces produits étaient, je ne dirai pas superbes, mais très joliment présentables. Les pommes de terre, grosses, bien faites et. une fois bouillies, très farineuses, éclatées, ouvrant de larges bouches bien blanches et fort appétis- santes, ont été déclarées supérieures par tous ceux qui en ont goûté. La salade (Cabusse) laissait plutôt à désirer sous le rapport de la délicatesse. On sentait qu'elle avait crû trop lentement, à l'automne, et que ses organes foliacés s'étaient constitués de façon à pouvoir résister aux nuits froides de l'Alpe. Il en était à peu près de même du chicot. Mais, quant aux Choux el à leurs dérivés, surtout les Choux- fleurs, c'était absolument remarquable. Je ne crois pas avoir jamais goûté de Chou-fleur aussi délicat et aussi fin comme goût que celui qui nous a été adressé de ce jardin à la haute montagne. C'est un véritable succès pour M. Steiner et son jardin. Les Carottes étaient délicates et tendres, très douces et les Pois gourmands de première qualité et presque dé- pourvus de parchemin. Bref, il est prouvé que, à l'altitude de 1.80Û mètres et sous le vent du glacier, on peut élever de bons légumes. Que ne généralise-t-on pas cesexemples? Rien n'est assommant comme la nourriture, toujours par- tout la même, de ces tables d'hôte que les halles de nos grandes villes approvisionnent de tout ce que nous inan- g is chez nous. Retrouver à la montagne, au sein des pâturages fleuris et des troupeaux aux pittoresques sonnailles le même menu qu'on a eu le jour auparavant à Lausanne ou à Genève, c'est écœurant. On voudrait des produits du cru. quelque chose de spécial, de .s- Ht generis. II me sou vient du plaisir que me fit, dans les Alpes d'Italie, un plat de légume vert à moi inconnu et qui se trouvait être du Chenopôdium Bonus Henricus (délicieux à la haute mon- tagne et incomparablement supérieur à l'Epinard), et je me demande souvent pourquoi on ne fait pas, dans nos montagnes suisses, une cuisine spéciale, qui offre une cer- taine originalité, au lieu de nous offrir toujours les menus à la mode du jour. Dans le frais vallon de Tourtemagne. que le gros public n'a pas encore envahi et où ni la vapeur ni même l'électri- cité n'ont élu domicile, où l'on monte quatre heures durant à mulet par le sentier le plus pittoresque qui soit au monde. on donne, à table d'hôte, des légumes du cru, servis par une gentille tille du pays et non par un pédant sommelier tout de noir vêtu. Cela m'a fait plaisir à voir et j'ai mis dans ma tête d'y retourner l'été prochain, ne fût-ce que pour étudier les progrès de ce jardin potager qu'on a cons- truit l'an dernier, et qui me parait avoir un bon avenir. H. CORREVON. Dictionnaire d'horticulture, par D. Bois. —33- livraison. — La 33" livraison de cet utile et précieux dictionnaire va du mot Punica au mot Robinia et contient, entre autres intéressants articles, ceux consacrés aux Quercus, Radis, Ranunculus, Rhammis, Rhipsalis, Rhododendron, Rhyn- chiles, Ribes, etc. LE JARDIN 331 ORCHIDÉES ETUDE SUR LES DISA HYBRIDES L'hybridation chez les Orchidées formera, incontestable- ment, les plantes de l'avenir, étant donné le haut degré de perfection déjà obtenu ainsi. Il n'est pas de plantes, ayant été soumises à l'hybridation, qui n'aient fourni une amé- lioration plus ou moins notable sur l'un de leurs parents. Il est un fait certain, c'est que cette opé- ration doit reposer sur de bonnes ba- ses, afin d'obtenir ce qu'on désire comme résultat. Nous a v o n s , journellement, de- vant nous des preu- ves indubitables de la supériorité en ce qui concerne la rusticité des hy- brides chez les Or- chidées. Voyons les ré- sultats obtenus parmi les Ct/pri- pedium, ainsi que parmi les Cat- tleya, Lœlia, Epi- deiidrum, etc. Un exemple entre cent: prenons l'in- téressant Epiphro- nitis Vettchii, plante sensation- nelle, hybride d'E- pidendrum radi- rans et de Sophro niiis grandijlora; si nous poussons notreanalyse,nous trouvons dans le produit la vigueur de YEpidendrum, dont il a gardé le port, et nous re- marquons sans dif- ficulté dan s la fleur l'influence du So- phronitis. 11 en est de mê- me chez les Disa, mais ici nous pou- vons, sans difficul- té, retracer d'une façon simple l'his- toire de l'évolution du genre, ce qui serait chose impossible si nous abordions |.>s autres genres cités plus haut. Il nous est aussi impossible de tracer l'histoire des plantes employées, mais, néanmoins, nous avons réuni, dans la figure 139, un document plein de valeur; malheureusement, l'une des plantes, leD.racemosa, n'étant pas en fleurs au mo- ment où a été faite cette photographie, manque sur le cliché. L'évolution du genre Disa n'a jusqu'ici englobé que trois espèces types, toutes originaires du Sud de l'Afrique : le D. grandijlora qui nous est certainement familier avec ses brillantes' fleurs (fig. 139); le D. tripetaloides, qui est plus rare et ne produit que de petites fleurs blanches avec quel- ques macules roses à l'intérieur du sépale dorsal (fig. 139) et le D, raçemosa, manquant sur la gravure et possédai! i Fig. 139, D. X Premier. D. x langtei/cnsis. les fleurs sensiblement plus larges que celle du D. X l fln/cnsis (fig. 139) et d'un brillant pourpre. suivons, pour notreétude, l'ordre chronologique : le D. X Veitehti (fig. 139) esl celui qui parut le premier dans la sec- tion des hybrides; il fut obtenu par Seden, de l'Etablisse- ment Veitch, de Chelsea. Il fleurit, pour la première fois, en juin 1891, époque à laquelle il réçul un certiflcatde pre- mière classe de la Royal Horticultural Society de 1 .ondres. Cet intéressant hybride est le résultatd'un croisement entre D. raçemosa connue mèi t D. grandijlora comme père ; il a gardé les principaux caractères de ce dernier. L'histoire rapporte que la première plante fleurit au bout de vingt et un mois à dater du se- mis. Puis, nous voyons apparaître le D. X heaensis ^fig. 139), obtenu a o v Jardins royaux de Kew par M. \V. Wat- son et qui fleurit, pour la premier!' luis, en mai 1893. Cet hybride de va- leur est le résultat du croisement en- tre D .grandijlora comme mère et D. tripetaloides com- me père, desquels il possède l'exact caractère moyen . L'influence du D. grandiflora y est très prédominante, mais le coloris est totalement changé par l'intervention du D. tripetaloi- des, quoique les macules du pre- mier se retrouvent sur le sépale dor- sal. La première plante fleurit dix- huit mois après le semis. Le D. X Pre- mier (fig. 139) est, une autre obten- tion de Kew et pro- vient du croise- ment du D. tripe- taloides comme mère et D.X Veit- ehti comme père. Cette plante reçut aussi un certificat île mérite de la Royal Horticultu- ral Society, en oc- tobre, lors de sa première floraison. Les fleurs sont sensiblement plus grandes que celle du D. raçemosa et d'un riche coloris pourpre provi 'liant de l'influence des parents du D. X Veitchii. En effet, par un examen attentif, on retrouve la modification apportée dans le labelle par le /;. Tripetaloides. tandis que le brillant coloris est entièrement dû à la combinaison des D. raçemosa et D. grandijlora. \cD. X langleyensis (fig. 139) Eut obtenu par l'établis- •II t Veitch, ainsi qu'aux Jardins de Kew. et fleurit en mai 1891. dans les deux établissements. Un fait assez curieux, c'est que cet hybride, résultat d'un croisement entre les D. raceniOsa c.orame mère et D. tripetaloides me père, fut aussi obtenu dans l'ordre inverse, c'est-à- dire D. tripetaloid.es < [e mère et D, raçemosa connue Disa types et Disa hybrides. D. grandijlora. D. X Veitchii. D. x leewensis. D. tripetaloides. 332 LE JARDIN père, produisant exactement la même plante, ce qui prouve qu'elle esf exactement intermédiaireentre les parents. Quoi- que les fleurs, dans les deux cas. .-lient gardé le type du D. racemosa, dans les formes inférieures, les macules du D. tripetaloides sont plus prédominantes. Cette intéressante plante fut aussi primée par la Royal Horticultur al Society. Il existe, en outre, encore un autre hybride obtenu par I établissement Veitch, provenant du croisement du D. x Veitchii comme mère et D. grandijlora camme père, et connu sous le nom de D. X Diores; celui-ci fleurit en juillet 189-1 Cette plante a spécialement gardé les caractère du I). grandiflora et est malheusement difficile à cultiver. Ici se termine la liste des hybrides de ce genre actuelle- ment en culture. Disons cependant que nos possédons un hybride entre D. grandiflora comme mère et D. X kewensis comme père, qui sera d'ici peu de force à fleurir. Il est à espérer que cette plante gardera les caractères du culture du D. X lieuseasis et que le coloris des (leurs sera modifié. La supériorité des hybrides deDisa sur les espèces types est extraordinaire, tant au point de vue de la vigueur qu'à celui de la floribondité. Chez eux, les difficultés culturales du D. grandiflora ont en partie disparu ; ils ont gardé, dans une glande proportion, les principaux caractères des autres variétés. Disons que les Disa en général sont d'une culture extrê- mement facile; ce sont d'excellentes plantes de serre froi- de et, nous ne saurions assez les recommander pour la fleur coupée. Ils sent aussi très faciles à multiplier, tant par semis que par division des touffes faite en automne. Ils ne réclament pas beaucoup d'eau durant l'hiver, mais se trouvent bien d'une constante humidité de l'atmosphère, dès février. Un des plus grand secrets île leur culture, e'esl une permanente ventilation. Pour terminer, rapportons les paroles de M. \V. Watson, de Kew : « Je me rappelle les avoir vus pousser en énor- mes touffes sur les bords de sources ou cascades des mon- tages du Cap, où ils étaient fort souvent couverts d'une constante rosée. » Xous devons le cliché accompagnant, cet article à l'ama- bilité de l'éditeurde l'Orchid Rèview ; c'est une reproduit ion d'une de nos photographies prise en juillet dernier. ALBERT GRIESSEN Les Chozigema Les Fruits de choix aux Halles Les pèches tardives Salway sont adjugées à environ 1 franc ; les extra-grosses vont jusqu'à 2 fr. et 2 fr. 50. Les grosses poires de choix à la pièce se vendent: Beurré Clairgeau, environ Ofr. '.'5; Duchesse d'Ahgoulêriie. deO fi\25 àO fr. 40; la température ayant aidé la maturité de cette dernière variété, elle ne se gardera pas, c'est ce qui expli- que ce prix relativement peu élevé; Cressane, environ Ofr. 60; Doyenné du Comice, 0 fr. 75 ; Beurre magnifique environ 0 fr. 30. — Les grosses pommes saines se vendent jusqu'à 1 fr. 25 pour la Calville et 1 franc pour la Reinette du Ca- nada. Les raisins de Thomery sont en légère hausse; le Chas- selas se vend jusqu'à 4 fr. le kilo et le Frànkenthal 2 fr. * * Le raisin de serre est toujours aux mêmes prix: Muscat d'Alexandrie, de 9 à 13 francs le kilo ; Black- Alicante, de 2 à 3 fr. 75. De fort beaux Colman, de 8 à 11 fr. le kilo. Quelques caissettes de Fraises des Quatre-Saisons ren- trées sous verre, à 1 fr. 50 les 150 grammes. Les premières Asperges, de 15 à 24 fr. la botte. * * D'Espagne, les premières Mandarines, à 2fr. 50 et 3 fr. la caisse de 25 fruits : la caisse de 420 oranges, à 26 et 28 fr. Du raisin de Malaga, de 75 à 80 fr. les 100 kilos. Des gre- nades, de 0 fr. 15 à 0 fr. 30 pièce. * * # Les fruits exotiques sont sans changements : le régime des Bananes, de 15 à 25 fr. ; les Ananas des Açores de 4 à 9 fr. ; les Avocats de 1 fr. 50 à 3 fr. pièce ; les Anona Cheri- molia, de 2 à 3 fr. ; les Mangues, de 6 à 8 fr. la douzaine et les Letchies, de 3 fr. 50 à 4 fr. les 500 gr. J.-M. BUISSON. C'est à la Nouvelle-Hollande que nous sommes rede- vables de ce joli genre de plantes, ou plutôt d'arbustes en petits buissons épais, arrondis, à feuilles semblables à celles du Houx, et à fleurs papillonaeées petites, élé- gantes et fort curieuses. Si nous appelons aujourd'hui l'attention de nos lecteurs. sur ces charmantes plantes, que sont les Chorizeiua, c'est parce que. quoique fleurissant en avril-mai, on peut, en les plaçant en ce moment en serre tempérée, obtenir sans soins spéciaux de superbes buissons fleuris depuis la lin de décembre. Leurs tiges, grêles, flexibles et avec cela très vigou- reuses, permettent de les palisser sur des carcasses eu fil de fer. de formes diverses, comme on le fait pour les Œillets ou autres plantes grimpantes. Ils supportent facilement la taille; le meilleur moment de l'exécuter est celui où les plantes ont tini . variétés appartenant à ce genre B possèdent une certaine valeur décorative et sont vraiment ornementales, soit qu'on les groupe, soit qu'on les mélange à d'autres espèces naines ou de taille moyenne. D'ailleurs, n'auraient-elles pour elles que leur curieux mode de fructification que, â ce seul titre, elles mériteraient d'être cultivées. J. F. autres fertiles, affectant généralement l'aspect d'inflorescences spiciformes ou paniculées. Les plus connues des vingt-six espèces appartenant à ee genre sont : A. adiantifolia, A. collina, A. Dregeana, A. liliformis, A. hirsuta, A. mcxicana. A. mandioccana, A. Phyllitis et ses variétés, A. tomentosa. L'A. rotundifolia Schrad. (fig. 140) est. de même que les Dictionnaire pratique d'horticulture et de jardinage, par (l. Nicbolson, traduit par S. Motlet. — 75" et 76* livraisons. Dans les deux livraisons 75 et 76 de cet important dic- tionnaire, sont contenus les mots se rapportant à l'horticul- ture de Vigne à Zinnia. Signalons, entre autres intéres- sants articles, ceux consacrés aux Vignes, Vinca, Viola, Violettes, Vitis, Wigandia, Wislavia, A'anthosoma, Yucca, Zumia, Zephyranthes et Zinnia. 336 LE JARDIN Société Nationale d'Horticulture de France Séance du 27 octobre 1SÎ)S La séance était relativement peu fournie en apports; en revanche, certains lots avaient une réelle valeur. Comité de Culture potagère De superbes Chicorées et Scaroles, quelques assiettées de Radis appartenaient à M. Germond ; M. Lambert, jar- dinier en chef de l'hospice de Bicêtre, nous a montré de beaux Cardons pleins inermes. M. Lapierre, psur la bonne bouche, avait un pied de Frai- sier des quatre saisons portantjdes fruits, et une corbeille de ces mêmes fruits. Une variété de Pomme de terre La Négresse, apportée par M. Pottier, était curieuse ; plusieurs fruitiers parisiens l'ont baptisée Pomme de terre de Madagascar. Comité d'Arboriculture d'ornement M. Godefroy-Lebeuf avait soumis à l'appréciation du Comité d'arboriculture d'ornement un rameau de Peuplier du Chili, présenté comme étant à feuilles persistantes. Le Comité croit plutôt que les feuilles sont résistantes au lieu de persistantes et, avant de se prononcer, il invite le pré- sentateur à lui apporter, dans deux mois, un rameau dans le même état de végétation. Comité d'Arboriculture fruitière M. Parent, de Rueil, nous a fait admirer de superbes pèches Salway, variété tardive, bien mûres et d'une colo- ration parfaite. Cette présentation avait d'autant plus d'in- térêt que les produits étaient venus à l'air libre. M. Baltet, de Troyes, a offert à la dégustation des mem- bres du Comité plusieurs variétés de poires de saison, pour lesquelles l'assemblée a émis l'opinion suivante : Cale- basse Oberdieck, bon; CaZebasse Abbé Fetel, très bon; Mme Chaudy, bon ; William Duchesse, bon ; Beurre Hilai- reau, bon; Amélie Bailly etJulia Bailly, variétés inédites, assez bon. Plusieurs fruits de semis ont également été dégustés et, en général, reconnus bons. De M. Legrand, nous avons noté une assiettée de raisin Plant d'Arbois. M. Gorion, d'Epinay, avait aussi des pèches Salway; moins belles que celles de M. Parent. M. Pierre Passy nous a habitué aux beaux fruits ; nous avons bien remarqué de lui des Duchesse d'Angnulème et des Doyenné du Comice, irréprochables. M. Jourdain, de Maurecourt, avait de belles Reinettes du Canada et de volumineux Grand Alexandre. M. Fatzer, directeur des Forceriès de l'Aisne, avait, comme toujours, des produits forcés de supérieure beauté. Il nous montrait des raisins Gros Colman qui n'ont plus du raisin que la forme des grappes, car les baies sont grosses comme de moyennes prunes. Des grappes de la variété Alicanle étaient également superbes. Comité de Floriculture De M. Couturier, nous avons admiré un lot de Bégonias tubéreux, à fleurs marbrées; de M. Ballu, deux potées d'Œillets de semis : l'un à port élancé, l'autre plus petit ; tous deux cultivées à la fleur unique. De M. Duval, de Versailles, un Vriesea hybride de semis, très intéressant, appelé V. Docteur Lebel, issu du V. concerta X V. Rex. Du même présentateur, nous avons admiré un joli Tillandsia Lindcni superba rosea, aux bractées d'un si beau bleu, supérieur au type par le port plus érigé de son inllorescence. MM. Cayeux et Le Clerc avaient apporté des tiges munies d'inflorescences de Nicotiana sylvestris, plante Très orne- mentale au dire des présentateurs. M. Laridant, de Longpont, avait soumis au comité une potée d'Abutilon panaché, plante toujours belle et orne- mentale. La discussion entamée à la dernière séance du comité de lloriculture au sujet du très joli Bégonia nouveau Jac- ques Welker (i), présenté par l'habilo spécialiste, M. Bil- lard, du Vésinet, s'est terminée par l'attribution à cette nouveauté d'une prime de 1" classe avec félicitations; les objections soulevées au sujet de cette nouveauté n'ont plus, devant la décision de la commission, aucune valeur. — Signalons aussi les Bégonias multiflores erecla, de M. Va- cherot, à fleurs doubles à centre blanc ou jaune. L'assem- blée, tout en jugeant ces fleurs méritantes, a prié le pré- sentateur de vouloirbien lui présenter des potées. (1) Le Jardin, 1898, n° 280, page 320. Comité des Chrysanthèmes Nous retrouvons encore M. Fatzer avec quelques fleurs de Chrysanthème Mme Edouard Reij, bien faites et de bonne grosseur. Parmi les autres présentateurs de Chrysanthèmes, signa- lons M. Proust et M. Houdot ; dans le lot de ce dernier deux variétés nous ont frappé : Rayonnant et Triomphe de Saint-Laurent. M. Lévéque avait apporté trois nouveautés cultivées à la grande fleur, et M. Lionnet, de beaux spécimens de plantes cultivées pour le marché. M. Ragoût avait soumis au comité deux variétés nou- velles, inédites, une à fleurs blanches qui lui a valu des remerciements, et une à fleurs jaunes qui a obtenu un cer- tificat de mérite de 1" classe. M. Mazier avait également des plantes de semis, mais qui peuvent être rapportées à des variétés déjà existantes. Comité des Orchidées M. Belin présentait un Caltleya labiata autumnalis var. DucdeMortemart aux sépales et pétales blancs et le labelle avec une tache violette. M. Ballu, jardinier-chef à Bois Boudran -.Cattleya labiata autumnalis très foncé et Cattleya aurea. M. Godefroy, un Renanthera Storei. M. Bleu, Cattleya Parthenia et Lselia Perrini alba. M. Duval, un lot varié. M. Cappe, Lxlio Cattleya pumilo-aurea. M. Bert, Cattleya maxima aurea. M. Beranek, Caltleya superba, Lielia pumila, Dendro- chillum glumaceum. M. Page, Physosiphon Loddigesi et Cattleya labiata, M. Trùffaut.'CaM/eî/a aurea labiata. M. Mantin, La^lio-Cattleya crispo-Schilleriana, Laslio- Cattleya Fresexeriana, Lxlio-Caltleya LaFrance (L. tene- brosa X C. bicolorquia. produit le plus bel hybride connu, et le joli Laeliodendrou Margaritse (Lselia grandis X Epi- dendrum falcatum). A. GOURLOT. Concours public de Chrysanthèmes précoces A la S. N. D. H, F. Les L! et 11 octobre dernier, a eu lieu, en l'hôtel de la S. X. D-. H. F., rue de Grenelle, 81, un concours publie de I Ibrysanthèmes précoces. Les principaux exposants étaient : MM. Nonin, Le maire. Rosette, Pitrais, Proust, Cnuillard et Iiebrie-Lacliaume. Des certificats de mérite ont été décernés aux nouveautés suivantes : Princesse Alice de Monaco, japonaise à gran- des Heurs blanches aux reflets d'argent; Mme Georges Halphen, japonaise à fleurs roses à revers argentés et Van- dendael, japonaise à fleurs soufre, présentées toutes trois par M. Xonin, de Chàtillon-sous-Bagneux ; ainsi qu'aux deux nouveautés égalemenl japonaises : Vulcain, à Heurs rouge feu et Rayon d'or, à fleurs jauned'or, présentées par M. Le- maire, de Montrouge. De M. Xonin. on a beaucoup remarqué, en outre, le lot de l'hn san thèmes destinés à lagarnituredes corbeilles et plates- bandes en plein air, citons entre autres : Rose d'été, rose carné, Little Bob, brun rouge cuivré, Yellow gem. Yellovo Condorcetet Flora .tous trois jaunes, et bien d'autres variétés recommandablès dont il a du reste entretenu cette année les lecteurs du Jardin au cours de son article sur Les Chry- santhèmes pour corbeilles de plein air ( 1 ). De M. Lemaire, a été aussi bien admirée la collection de Chrysanthèmes précoces en pots,d'uneculture irréprochable, hauts de 0"70 au plus et munis de 1 à •"' tiges robustes à feuillage large et à fleurs d'un diamètre remarquable, no tammenl : Rayonnant, Iserette, el Mme Liger-Ligneau. Les lots de fleurs coupées étaient plus nombreux. Dans celui de M. Debrie-I.aehaume.de Paris, étaient pari iculièrement bien représentés : Phœbus, Etoile de Lyon, Baronne de Rothschild, Reine d'Angleterre et Iserette. Dans celui de M. Hosette, de Caèn Mlle Thérèse Masier el Oceana. Dans celui de M. Proust.de Chatou : Soleil d'oc- tobre el Mlle Elisa Pariés. Dans celui de M. Couillard, de Baveux: Mme Eugène Teston. Dans celui de M. A. Pi- trais. de Baveux : Mme Alexandre Pitrais, accident fixé de Mme Edouard Rey. ' .T. FOSSEY. (1) Le Jardin, 1898, N- 267, page 104. LE JARDIN 337 LE JARDIN. N° 282. - 20 NOVEMBRE 1898. CHRONIQUE On se décide, parait-il, à mettre en valeur le Soudan français. Cette tentative n'est pas due à l'initiative privée, niai- elle a été conçue par le général de Trentinian, qui s'est attaché à sa réalisation el s'est mis à la tète d'une mis- sion qui va partir incessamment, dans le courant mène' de ce mois. Indépendamment des études relatives à l'ethnographie, les membres de la mission soudanaise au- ront à .s'occuper des questions commerciales, de celles qui intéressent le caoutchouc, la gutta, les cotons et de la bota uique de cette région absolument inconnue. Un botaniste a été spécialement attaché au général de Trentinian et nul doute que notre ami Chevalier ne S'acquitte a\ listinc- tion de La part qui lui a été dévolue dans l'entreprise. Le vent est aux Chrysanthèmes; sous toutes les formes el partout on les exhibe en ce moment, et, bientôt, si cela con- tinue, ce seront, de toutes les rieurs, les plus populaires et les plus choyées. Ils sont donc bien connus, mais ce que l'on sait moins — lue j'ignorais absolument — c'est que les lapins en sont très friands. Un journal du Loir-et-Cher an- nonce que ces animaux pullulent dans le cimetière de Blois et qu'ils s'attaquent tellement aux ( 'hr\ santhèmes, que les tombes sont absolument dégarnies. L'organe blésois propose même, comme solution à la question de la suppression des octrois de Blois, de mettre eu adjudication la chasse du ci- metière. Ce serait, vu la qualité des lapins qui s'y trouvent, un revenu des plus productifs pour les finances dé la ville. Tout n'est ici-bas que légende! En horticulture, particu- lièrement, la légende joue un grand rôle et l'une des meil- leures est celle que rapporte la Semaine hortii-ole, relative à la rose Maréchal Niel. Le nom de cette Rose aurait été donné par l'impératrice Eugénie après la guerre franco- allemande. Le maréchal Niel, qui n'était alors que simple général, aurait offert à l'impératrice un bouquet de Roses jaune pâle qui n'avaient pas de nom. L'impératricc.ëtonnée qu'une si belle rose n'eût pas eu de parrain, aurait dit : Je la nomme Maréchal Niel, apprenant ainsi à l'heureux général qu'il venait de recevoir le bâton île maréchal de France. La légende est jolie certainement, mais elle ne tient pas compte de la mort du maréchal axant la guerre de 1870 et de plus, elle oublie qu'après la guerre franco-allemande l'impératrice avait, bien malgré elle, quitté la France. Quel est le meilleur Chrysanthème? Des goûts et des couleurs on ne saurait discuter, cependant les ehrysanthé- mistes semblent unanimes pour rei naître que la variété Madame Carnot, japonaise blanche, doit venir au tout premier rang et tenir indiscutablement la tête. Les plébis- cites en ont jugé ainsi, non seulement en France mais encore en Nouvelle-Zélande. M. Ernest Calvat doit être à juste titre lier de son obtention. * ■ La conférence, que mon ami Lecomte a l'ait tout demie renient à la Société de géographie, est des plus intéressantes, quoiqu'elle ne soit pas faite précisément pour relever noire amour-propre national. Le sympathique conférencier, par- lant des jardins botaniques coloniaux, constate que leur rôle chez nous est à peu près nul jusqu'à ce jour. Ils ne touchent que 200.000 francs du budget, alors que celui de Buitenzorg reçoit plus du double et que le petit jardin de Démérara, à la. Guyane anglaise, en reçoit à lui seul cent mille. Combien s'étonner que les résultats soient absolu- ment insignifiants en présence de l'humilité du budget, de leur dépendance des administrations locales qui mettent fréquemment des bâtons dans les roues, du manque de communication entre eux et avec l'administration centrale. Les jardins anglais.au contraire, sont de véritables stations agricoles el horticoles, à la tête desquelles SOnt placés des botanistes versés dans l'étude des flores tropicales, et les ré- sultats qu'ils ont produits sont remarquables. Nos colonies ne nous donnent que du sucre, à peine de café ou de cacao, ni coton ni jute. Une commission a été nommée qui doit -occuper de la question des jardins coloniaux, composée de MM. Milné-Bdwards, Risler, Cornu, Grandidier, Viala, Rivière, Lecomte, Milhe-Poutingon et Guy. Souhaitons- lui bonne chance et initiative énergique en même temps qu'éclairée. - La presse horticole annonçait, il y a peu de temps, la dé- couverte d'une Violette jaune à la Terre de Feu en même temps que sa. multiplication par M. Thays, au jardin bo- tanique de Buénos-Ayres. Cette Violette rappellerait la Vio- lette russe, mais à coloris jaune d'or. La plante dont il s agit est connue depuis longtemps; il s'agit du Viola ma- gellanica abondant dans toute la région forestière de la Terre de Feu et probablement aussi du V. maculata qui a également les fleurs jaunes et habite les gazons humides du détroitde Magellan et de la Patagonie. Nous axons rapporté ces plantes en 1883 et elles ont été cultivées au Muséum, où idles ont fleuri et se sont maintenues quelques années avant de rentrer dans le néant. * * * La censure s'attaquera-t-elle un jour aux catalogues de nos grainiers et de nos horticulteurs? Il est de fait que dame Anastasio aurait de quoi exercer sur eux ses rigueurs. Ne lit-on lias. dans quelques-uns. des passages d'une immora- lité flagrante, comme les suivants pris au hasard : Courge blanche, noncourettse ; Aubergine coureuse, prolifique, très hâtive? La culture du Topinambour paraît bien oubliée dans la plus grande partie de la France et, de nouvelles variétés obtiendraient-elles plus de laveurs et rendraient-elles à ce tubercule une place qu'il mérite réellement, quand on a su l'apprécier en dehors de tout parti pris? Le Topinambour jaune et le Topinambour patate fournissent davantage évi- demment que le rose ordinaire, environ 7,000 kilogrammes de plus par hectare, mais ils sont moins riches en inuline et en synanthrose. On peut les cultiver dans le même sol. pendant douze années de suite, avec des engrais chimiques el ils sont susceptibles de pouvoir fournir jusqu'à 35,000 ki- logrammes à l'hectare. 11 est vrai qu'ils demandent beau- coup d'azote et de potasse. * * Des microbes il y en a. partout, non seulement ici-bas mais encore dans les hautes régions de l'atmosphère. C'est ainsi que la grêle en est farcie littéralement. A Varsovie. par centimètre cube, on y trouve environ 21,000 bactéries tandis qu'à Saint-Pétersbourg on n'en découvre plus que de 628 à 729. Aux Etats-Unis — où l'on fait tout en grand - un grêlon de vingt millimètres cubes en renferme jusqu J 3600 en moyenne, ainsi que des spores de champignons. Toutes ces bactériacées appartiennent à des espèces déjà con- nues sur la terre, sauf deux qui sont considérées comme nou- velles : le Bacillus et le Micrococcas grandinis. On a tout lieu de supposer que ces microbes tirent leur origine d'eaux enlevées de la surface du sol et transformées en grêle, dan les régions supérieures de L'atmosphère. Peut-être y trou vera-t-on des microbes fertilisants et utiles? P. IIARIOT. ERRATUM t'ne erreur d'impression a fait attribuer, dans le compte rendu de la séance du il octobre de la Société nationale d'horticulture de France (comité de lloriculture), n° 281 du Jardin du 0 novembre 1898, page 336, 1" colonne, 3'avant- dernière ligne, a M. Vacherot, des Bégonias multifloreu erecta présentés en réalité par M. Louis Urbain, horticul- teur àulamart (Seine). 338 LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Distinctions à l'horticulture. - Instruction publique. — A l'occasion de l'Exposition d'horticulture de Troyes, la croix d'Officier de l'Instruction publique a été remise à notre collaborateur M. Cn. Baltet, pépinié- riste à Troyes, auquel nous adressons nos meilleures félici- tations. Palmes académiques. — A l'occasion de l'Exposition d'horticulture de Troyes, les palmes académiques ont été remises à M. Demandre, secrétaire de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube et à Mlle Robillot, peintre de fleurs. Mérite agricole. — A l'occasion de la visite du Prési- dent de la République pour l'inauguration de l'Exposition de Chrysanthèmes organisée à Paris parla Société nationale d'horticulture de France, la décoration du Mérite agricole a été conférée aux personnes suivantes : Grade d'officier. M. Vii.i.ahd (Théodore), vice-président de la Société na- tionale d'horticulture de France : Grade de chevalier. MM. Cracotte (Henri], horticulteur et viticulteur à Con- llans Saint-Honorine (Seine-et-Oise), secrétaire général du syndicat agricole et horticole de Conllans Sainte- Honorine ; Dubois (Ernest), jardinier en chef des palais du Louvre et des Tuileries ; Kratz (Charles), sous-directeur des magasins de la niai- son Vilmorin, Andrieux et Cie, de Paris ; Rosette, horticulteur-grainier à Caen (Calvados1). A l'occasion de l'Exposition d'horticulture de Troyes la décoration du Mérite agricole a été conférée aux personnes suivantes : Grade d'officier. M. de la Boullaye, président de la Société horticole, vi- gneronne et forestière de l'Aube. Grade de chevalier. MM. Baltet (Ernest-Lyé), ancien horticulteur-pépinié- riste à Troyes (Aube). Huc.uier, vice-président de la Société horticole, vigne- ronne et forestière de l'Aube. A l'occasion du Congrès de la Société t\i^ Chrysanthé- mistes du Nord, tenu à Lille le 10 courant, la décoration de chevalier du Mérite agricole a été conférée à M. Mulnard (Emile-Victor), horticulteur à Lille, secré- taire général de la Société centrale d'horticulture du Nord. A l'occasion de l'inauguration de la gare d'Arras, la dé- coration de chevalier du Mérite agricole a été conférée à M. Scailliére/.-Petit (Alcide), horticulteur à Arràs (Pas- de-Calais). Médailles d honneur agricole. — A l'occasion de l'inauguration île la gare d'Arras. îles médailles d'honneur agricoles ont été accordées à MM. Bourdez (François Joseph), jardinier des hospices civils d'Arras et François (Jean-Baptiste-Joseph), jardinier chez M. Doutriaux, à Saint-Laurent-Blangy (Pas-de-Calais. I A l'occasion de l'inauguration de l'école el de la mairie de Villiers-Adam (Seine-et-Oise), la médaille d'honneur agricole a été accordée à M. Barré (François), jardinier chez M. Bedel, à Villiers-Adam (Seine-et-Oise). Exposition universelle de 1900. — Les chefs de groupes, chargés d'être les intermédiaires entre les Comités et l'Administration, viennent d'être définitivement désignés par l'Administration de l'Exposition. Des deux solutions proposées, charger de ce soin desem ployés spéciaux ou déléguer un mandat bien défini à de liantes personalités jouissant d'une autorité très sérieuse, c'est la seconde qui a prévalu et c'est à M. Vassillière, le zélé el dévoué Directeur de l'Agriculture, qu'esl dévolue la tâche de diriger les groupes VII, VIII et IX. Création de Jardins d'essais. — Ainsi que le relaie notre collaborateur. M. P. Hariot, dans sa chronique (1). le Ministre des Colonies a institué par un arrêtédu24 octo (1) Le Jardin, 1898, présent numéro, page 337. bre dernier, une commission en vue d'étudier Imites les questions relatives aux jardins d'essais à créer, soit dans la métropole, soit dans les colonies. C'est à la suite d'un tort intéressant rapport de notre confrère. M. A. Milhe- Poutingon, directeur de la Rn ue des cultures coloniales, sur les jardins botaniques et les jardins d'essai et la main d'oeuvre africaine, ainsi que sur une mission aux jardins royaux de Kew, qu'a été prise cette décision. De ce rapport, nous extrayons les passages suivants comme exposant nettement la situation actuelle. « Nos jardins coloniaux sont loin d égaler en nombre et en importance les institutions similaires anglaises. Deux ou trois colonies seulement en possèdent plus d'un; dans quelques autres, ils sont seulement projetés. La plupart du temps, ils correspondent à peine, comme superficie, outil- lage, personnel et budget, au type le plus modeste des institutions coloniales anglaises: la station botanique. Seul, le Gouvernement de l'Indo-Chine possède actuelle- ment un véritable Département botanique, pourvu des annexes: laboratoires, publications, qui font défaut par- tout ailleurs. «Les services que rendent ces établissements sont, dès lors, très inégaux. Certains d'entre eux sont bien plutôt des jardins d'agrément que des champs d'expérience. — Parmi les autres, il convient de mettre à part, le jardin d'essai de Libreville, le plus riche en végétaux économiques et l'un des plus intelîigemmeiil dirigés, qui, grâce à ses abon- dantes pépinières, distribue libéralement aux colons et in- digènes des graines et des plants des principales plantes de grande culture : café, cacao, vanille, caoutchouc, etc. Mais, dans les autres jardins, de création plus récente ou moins favorisés comme budget ou direction, il y a pénurie de plantes, parce qu'il faut, la plupart du temps, se les procu- rer au dehors, non sans grandes difficultés et grands frais. 11 faut faire venir les meilleures variétés de caoutchouc, de l'Amérique du Sud, le café du Libéria résistant aux ma- ladies, de la côte occidentale d'Afrique, les meilleures va- riétés de cacao des Antilles et de l'Amérique centrale. « Or beaucoup de ces graines perdent rapidement leur faculté gerniinative, on ne saurait les transporter du bas- sin de l'Atlantique dans l'Océan indien ; il est nécessaire, comme nous l'avons vu faire à Kew, pour les graines à'Hecea, d'en obtenir des plants, qui sont expédiés ensuite aux colonies. « Comment des établissements isolés, disséminés sur tout notre domaine colonial pourraient-ils entreprendre des opérations de ce genre sans le secours d'un intermédiaire '! « Actuellement, ils ont recours au Muséum de Paris, à l'Institut colonial de Marseille, à la villa Thuret d'An- tibes, aux services desquels il est juste de rendre hommage; mais les ressources de ces établissements sont limitées, et nombre de nos jardins coloniaux, insuffisament approvi- sion nés d'espèces de grande culture, ne sont pas à même de satisfaire aux demandes sans cesse croissantes. d X'est-il pas manifeste que la création d'un centre d'ap- provisionnement pour nos jardins d'essais apporterait une première assistance des plus efficaces au développement de la colonisation agricole': )) ( )n ne saurait mieux dire. La vente des fleurs aux Halles. — Dans une réu- nion mixte des horticulteurs, tenue à la Société nationale d'horticulture de France, le S courant, la question de la vente des fleurs aux Halles (1) a été de nouveau agitée el la résolution suivante a été voté : « Les différents Syndicats d'horticulteurs, cultivateurs et vendeurs de fleurs aux Halles, réunis en assemblée géné- rale le 8 novembre 1898, protestent énergiquement contre tout projet qui tendrait à déplacer le marché des fleurs cou- pées des Halles centrales et notamment de le transporter sur les trottoirs environnants la Bourse du Commerce. « Ils considèrent que cet emplacement défavorable serait la désagrégation de ce marché et la ruine complète des petits cultivateurs qui ne trouveraient plus l'écoulement de leurs produits. h En outre, ce marché pourrait y tenir, en hiver, la fragi- lité des produits qu'on y apporte ne pouvant supporter le froid rigoureux et la Bourse du Commerce ne comportant pas de sous-sols assez vastes pour y tenir ce marché. » (1) Le Jardin. 18i)s, ir 280, page 3«i. LE JARDIN 339 Les grands travaux de la Ville de Pau. — Depuis quelques années, la Ville de Pau a entrepris une série de grands travaux qui, lorsqu'ils seront entièrement achevés, la placeront au premier rang des stations hivernales des Py rénées. On sait que la Ville de Pau est située sur un plateau dominant la vallée du Gave et d'où l'on jouit d'une vue merveilleuse sur la plus grande partie de la chaîne des P\ rénées : 150 kilomètres de longueur environ. Un nouveau boulevard, construit àgrands hais sur le bord même du plateau face aux montagnes, limite la ville au sud et forme une promenade magnifique conduisant au Palais d'hiver. Ce palais, dont la construction est presque terminée, se compose d'une immense serre vitrée, d'une salle de théâtre, de grands salons, etc., œuvre dé M. Ber- trand, le distingué architecte du Palmarium du Jardin d'acclimatation de Paris. La Municipalité de Pau continue cette série de travaux par l'aménagement de ses parcs et promenades publiques. L'étude du projet a été confiée à notre directeur, M. II. Mar- tinet, et les travaux seront commencés très prochainement -.nus sa direction (1). Cette création offre d'autant plus d'intérêt au point de vue de l'art des jardins que la région de Pau jouitd'un cli- mat à la fois chaud et humide que l'on pourrait définir comme tenant le milieu entre le climat de la Bretagne et celui des bords de la Méditerranée. Aussi, M. Martinet eompte-t-il profiter de cette particularité pour donner un caractère bien spécial aux plantations dont Le Jardin don- enra plus tard le détail. Le commerce des fruits et primeurs à Anvers. — « Depuis la fondation des criées à Anvers, il y a. quel- ques années, nous dit le Bulletin de lu Société d'horticul- ture de Picàrdie,h coutume s'est établie chez les fruitiers, marchands de légumes, épiciers, hôteliers d'y faire tous leurs achats, les bonnes mêmes des maisons bourgeoises s'y rendent souvent, le matin de bonne heure, sûres d'y trouver leurs approvisionnements plus frais et à meilleur compte, ("est donc là, à la criée, que nos exportateurs français doi- vent s'adresser pour trouver chance d'écouler leurs fruits et leurs légumes. « Les trois criées existant à Anvers sont les suivantes: Wagemans, halles centrales ; Willekers, place de l'ancien canal ; Pierre de Wingaert frères, rue Van Ertborn. « Les oranges sont ici l'objet d'un grand trafic et, parmi les maisons s occupant de fruits, on cite particulièrement : MM. Van Lidth, Van Rossom et Meeur, Janssens frères, François Wellms, H. de Lauvv, négociants à Anvers. » Transport rapide des produits alimentaires (légumes, fruits etc.) en Italie. — La société adria- tique, nous dit II Giardinuggio, d'accord avec les Chemins de ter autrichiens et allemands, vient de créer un train spécial rapide quotidien de Xaples à Kufstein, Monaco et Berlin. Ce train prend, à Foggia, les wagons venant des provinces de Bari et de Lecce, à Castellamare d'Adriatique ceux venant des Abbruzzes, à Portocivitanovaet à Faleo- nara, ceux de l'Ombrieet des Marches, à Bologne, ceux de Toscane, etc.. Ce nouveau train parcourt en 33 heures les Olli kilométresqui séparent Xaples d'Alba. va en 00 heures environ de Xaples à Monaco et en 7;' heures environ arrive à Berlin. De-- wagons spéciaux, convenablement aérés, ser- vent exclusivement au transport des fruits frais qui arri- vent ainsi dans le meilleur état possible ie conservation. Un nouvel ennemi des arbres fruitiers. —Après le Pou de San-.Iosé signalé en Amérique et annoncé comme devant sous peu envahir nos arbres fruitiers si nous n'y prenions pas garde, voici le Japon qui vient de faire cadeau à l'Europed'un nouvel ennemi des arbres fruitiers, encore un Kermès, le Diaspis Amygdali. Un récent numéro du Gardeners' Chronicle relate en effet l'introduction de cet insecte, introduction qui aurait eu lieu au mois de janvier dernier, dans un envoi de Prunus pseudo-Ccrasus du Japon. Cet insecte n'a aucunement souffert du changement de cli- mat et menace de se répandre d'autant plus que les remèdes que l'on a expérimentés pour en arrêter l'expansion sont (1) Voir au v Annonces lesdétails relatifs à l'adjudication. restés sans résultat. Le seul moyen efficace c'est, parait-il, il.> détruire les arbres attaqués. Syndicat central des primeuristes français. - Le Syndicat central des primeuristes français, dans son assemblée générale du 10 novembre, jugeant que les droits actuels de 150 francs les 100 kilos de fruits forcés sont suf- fisants pour protéger la production forcée nationale, a décidé, à l'unanimité îles membres présents, qu'il était inutile d'augmenter les droits sur ces fruits à l'entrée en France. Les -Syndicats de Thomery, Maurecourt et Conflans se sont ralliés à eettp décision. L'assemblée a en outre décidé qu'il y avait lieu de faire de nouvelles démarches pour faire réduire, à l'Ecole natio- nale d'horticulture de Versailles, la culture forcée, au stricl nécessaire à l'enseignement pratique des élèves, Une belle poire Passe-Crassane. — Notre colla- borateur, M. Claude Trébignaud,nous a envoyé, ces jours derniers, un spécimen de poire Passa-Crassane tout à lait. volumineux. Ce fruit, haut de0'",10, mesurait 0"',33 de cir- conférence dans tous les sens et pesait 570 grammes ; il provenait d'une greffe de bouton à fruits, pratiquée ainsi que l'a indiqué notre collaborateur aux lecteurs du Jardin, en août dernier (1). C'est un résultat tout à fait remar- quable, montrant, une fois de plus, quels avantages on peut retirer du greffage des boutons à fruits, méthode qui n'est pas assez miseen pratique. pour l'obtention de beaux et bons fruits. Un Champignon monstre. -- Un de nos abonnés nous signale le fait suivant : <( Depuis quelques jours, je récoltais dans une planche de Carottes, de superbes Champignons parfaitement comes- tibles (Agaricus edulis), ce qui arrive souvent dans les endroits fumés abondamment. (( Or, le 24 octobre, j'en remarquai un beaucoup plus gros que les autres. Je le laissai se développer complète- ment et, le 28, les lames étant passées du rose au noir, je le récoltai: il mesurait 0",30 île diamètre ; son pédicule haut île 0"', 15 avait 0"', 18 de circonférence à la base; il pesait 1 kilogramme 320 grammes! » La rouille des Chrysanthèmes. — La rouille des Chrysanthèmes produite, d'après le Journal of Horti- culture par l'Uredo Chrysanthemi ('.'), apparut en 1897 et s'est depuis beaucoup propagée en Angleterre. Ce serait, parait-il, encore un cadeau américain, car il s introduisit, dit-on, sur des plantes venues d'Amérique et fut constaté ensuite en Angleterre et en Italie. Plusieurs piocédés -ont conseillés par M. Abbey, auteur de l'article du Journal qf Horticulture, pour empêcher la rouille des Chrysanthèmes de se développer et de se pro- pager, entre autres : prévenir la maladie en trempant les boutures dans une forte bouillie bordelaise, ne pas prendre de boutures sur les plantes malades, laver les feuilles avec du sulfite de potassium ou du permanganate de potasse, imbiber les feuilles avec une éponge imprégnée d'une solu- tion de bisulfite de chaux, seringuer les plantes après les avoir couchées sur le côtéavec une mixture composée de un verre de pétrole pour 1 litres etdemi d'eau, enfin enlever le; feuilles attaquées et les brûler ainsi que les plantes infestées. Traitons nos Chrysanthèmes préventivement, si nous ne voulons pas les voir bientôt envahis par cette terrible rouille qui attaque cette plante dans tous ses divers états de croissance, mais surtout à l'arrière-saison. Exposition internationale d horticulture de Saint-Pétersbourg. — Le premier supplément au pro- gramme de la 3e Exposition internationale d'horticulture de Saint-Pétersbourg (mai 1890), vient de paraître; il con- tient l'indication des changements apportés dans quelques concours et la nomenclature de plusieurs nouveaux con- cours. Laboratoire de pathologie dans l'Etat du Congo. — Le Gouvernement de l'Etat du Congo étudie pour le m minent, nous dit La Semaine horticole, les conditions d'établissement d'un laboratoire de pathologie végétale. Il est probable que cette institution si utile sera fondée à» Coquilhatville, centre important de culturel (1) Le Jardin, 1SUS, a' 27«, page 2Û2. 310 LE JARDIN Le monument de Kerchove au parc de Gand. La Revue de l'horticulture belge annonce L'érection, à l'entrée du Pare public de Gand, d'une fontaine monu- mentale ornée du buste de M. le Comte Charles de Ker- chove de Dentreghem, ancien président du Cercle d'arbori- culture de Belgique, un des magistrats les plus ai niés des habitants de la ville. Cette inauguration a été l'occasion d'une imposante manifestation et a provoqué Le défilé d'un long cortège composé des principales sociétés de la ville, précédées de leurs bannières ou de grandes compositions florales dont plusieurs étaient magnifiques. Citons, entre autres, celles de la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, du Cercle d'arboricultu-re de Belgique, de la Chambre syndicale des horticulteurs, de l'Avenir horticole, du service des plantations publiques, etc. Exportation des Pommes de terre de France en Italie. — Des agriculteurs se plaignaient des opé- rations de lavage et de nettoyage âuquelles la douane ita- lienne soumettait, depuis quelques temps, les Pommes ,(,. terre de provenance française. Le Ministre du Commerce d'Italie a supprimé, nous dit Lu Feuille d'Informations du Ministère de l'Agriculture, la prescription du lavage des Pommes dé terre, mais les tubercules devront être dépouillés de terre à leur entrée en Italie, conformé-mentaux règles établies par la convention antiphyiloxério^ûe de Berne. L'assimilation chlorophyllienne chez les plan- tes du littoral. — Influence du sel marin sur les feuilles. — De fort intéressantes recherches poursuivies au laboratoire de biologie végétale de Fontainebleau. M. E. Griffon vient de tirer les conclusions suivantes : Les feuilles des plantes maritimes subissent une réduc- tion de la chlorophylle sous l'influence du sel marin et acquièrent, par contre, une épaisseur plus grande et un développement plus marqué des tissus assimilateurs ; mais cette modification de structure, qui tend à atténuer le rôle nuisible du chlorure de sodium, n'arrive pas à compenser l'action que produit le sel. L'assimilation, rapportée à l'unité de surface, reste toujours moindre pour les feuilles d'une espèce maritime que pour les feuilles comparables de la même espèce qui croît dans l'intérieur des terres. Les colis postaux pour le Japon. — Depuis le 1" oc- tobre, les colis postaux français pour le Japon, qui devaient jusqu'ici emprunter la voie anglaise, sont acheminés désor- mais à destination par le service des paquebots-poste fran- çais. Ils bénéficient, de ce chef, d'une détaxe de 3 fr. 10. Le tarif, qui était de 7 fr. 20 par voie anglaise, est abaissé à 4 fr. 10 par voie française. Les colis postaux pour le Luxembourg. — Le Mi- nistre de France à Luxembourg vient de signer, avec le Ministre d'Etat du Grand-Duché "de Luxembourg, une con- vention ayant pour but d'organiser l'échange des colis pos- taux de 5 à 10 kilogrammes, entre la France et le Grand- Duché, ainsi qu'une convention réglant le service télégra- phique entre les deux pays. Liste des principales récompenses accordées à l'Exposition de Chrysanthèmes de Paris. GRAND i'RIX D'HONNEUU. Objet d'art donné par M. le Président de la République. — MM. Vilmorin, Andrieux et Cie, pour Chrysanthèmes. I'RIX D'HONNEUR. Obief d'art donné par M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. — M. A. Lemaire, pour Chry- santhèmes. MÉDAILLES D'HONNEUR Médailles d'honneur de M. le Ministre de. l'Agriculture. — M. A. Salomon, pour raisins ; MM. Vallerand frères, pour Bégonias. , . Médailles d'honneur offertes par la Société. — M. A. Nonin, pour Chrysanthèmes; M. D. Bruneau, pour arbres fruitiers; MM. Vii.morin-Andrieux et Cie, pour légumes. MÉDAILLES D'OR MM. G. Boucher, pour collection de fruits; D. Bri neau, pour collection de fruits, pour arbres fruitiers formés ; Cal- \at, pour nouveautés de Chrysanthèmes; Chantrier, pour nouveautés de Chrysanthèmes: Chevallier, pour corbeilles de fruits ; Compoint, pour Asperges; Croux et fils, pour col- lection de fruits, pour arbres fruitiers formés, pour arbres fruitiers de pépinière; Ed. Debrie, pour bouquets ; Decom- mier. pour corneille de fruits; Fatzer, pour raisins; Frère Allais, pour collection de poires, pour col,. , -lion de lé- gumes; Géiîand, pour collection de Chrysanthèmes; Hou- dot, pour Chrysanthèmes à la très grande fleur; Laforge, pouroollection de Chrysanthèmes; Lambert, pour collection de légumes; Launav, pour collection de Chrysanthèmes; LEDOuxrpour corbeilles de fruits; Lemaire, pour lot déco- ratif de Chrysanthèmes; Magne, pour collection de Chry- santhèmes; Moreau, pour corbeilles de fruits;. A. Nonin, pour collection de Chrysanthèmes, pour nouveautés de Chrysanthèmes ; Paillet fils, pour arbustes d'ornement ; Patrolin, pour Chrysanthèmes à tige ; Rosette, pour col- lection de Chrysanthèmes; Rothberg, pour collection de fruits; Salomon et fii.s, pour collection de Raisins; Val- lerand frères, pour Bégonias bulbeux; Vilmorin, Andrieux et Cie, pour collection cie Chrysanthèmes, pour Chrysan- thèmes à tige, pour Chrysanthèmes en touffes basses, pour variétés de Chrysanthèmes de 181)8, pour Chrysanthèmes en pots, pour légumes; Wells, pour nouveautés de Chry- santhème; Whir, pour raisins; Y von et fils, pour col- lection de Chrysanthèmes. grandes médailles de vermeil MM. Bernard, pour lot de Chrysanthèmes greffés ; Bert, pour Orchidées; Billiard, pour nouveautés de Chrysan- thèmes; Bourgoin, pour lot de Cyclamens; D. Bruneau, pour arbres fruitiers de pépinière ; Courdron, pour collec- tion de Chrysanthèmes; Cnoux et fils, pour arbres d'orne- ment; G. Derrie, pour gerbe de Heurs forcées; Dupanloup et Cie, pour variétés de Chysanthèmes ; Epaulard, pour cor- beilles de fruits; Fatzer, pour Chrysanthèmes; GÉRAND, pour collection de Chrysanthèmes; GermOND, pour collec- tion de légumes; Guérard, pour collection de Chrysan- thèmes; Hamel-Pigache, pour Chasselas : Jourdain, pour Chasselas ; Juge, pour collection de Chrysanthèmes; Kahn, pour collection de Chrysanthèmes; Leroux, pour Chrysan- thèmes à la très grande Heur; Leykque et fils, pour col- lection de Chrysanthèmes; Milet, pour Violettes: Moser, pour gerbe de fleurs forcées; Paillet fils, pour Dahlias- Cactus; Parent, pour pèches; Régnier, pour Œillets; Ri- gault, pour Pommes de terre; H. Vacherot, pour collec- tion de Chrysanthèmes; Vallerand frères, pour Nœgelia ; Vilmorin, Andrieux et Cie, pour Chrysanthèmes en touffes basses; Yvon et fils, pour collection de Chrysanthèmes à la très grande Heur. médailles de vermeil. MM. Arnoult- Crapotte , pour Chasseras; Bagnard, pour lot de poires, pour lot de pommes; Barbier et Drussy, pour Chrysanthèmes à la très grande fleur; Billiard, pour Bégonias; Boutreux, pour collection de Chrysanthèmes, pour Chrysanthèmes à tige, pour Chrysanthèmes en touffes basses; Cappe et fils, pour Chrysanthèmes en pots; Car- net, pour arbres fruitiers formés; Champenois, pour collec- tion de Chrysanthèmes; Courbon, pour Chrysanthèmes à tige ; Delaux, pour Chrysanthèmes nouveaux; Eve, pour corbeilles de fruits; Goulas, pour Chrysanthèmes en pots à la très grande fleur, pour Chrysanthèmes en fleurs cou- pées à la très grande fleur; Hébuterne, pour Chrysan- thèmes à tige; Héraud, pour Chrysanthèmes nouveaux; Laveau, pour Chrysanthèmes à la très grande fleur; Levé- que et' fils, pour 150 variétés de Chrysanthèmes, pour ÎUO variétés de Chrysanthèmes, pour 75 variétés de Chry- santhèmes, pour Chrysanthèmes nouveaux de 1898, pour Œillets; Malot-Boulley, pour collection de Chrysanthèmes; MicHiN.pour Chasseras ; A. Nonin, pour Œillets; P. Passy, pour corbeilles de fruits; Pitrais, pour Chrysanthèmes à la très grande fleur; Quétier, pour collection de Chrysan- thèmes: Ragoût, pour collection de Chrysanthèmes ; Roth- iîerg, pour arbres fruitiers formés; Scalarandis, pour nou- veautés de Chrysanthèmes ; Vacherot, pour lot d'Œillets, pour Œillet Président Viger. EXPOSITION ANNONCÉE Anvers. — Du 9 au }:\ avril 1899. — Exposition inter- nationale D'HORTICULTURE , organisée par la Société royale d'horticulture et d'agriculture d'Anvers avec le concours du Gouvernement, de la Province et de la Ville d'Anvers, au Palais des fêtes de la Société royale de zoologie, à l'occa- sion du troisième centenaire de la naissance d'Antoine Van Dyck (1599-1809).— Adresser les demandes au Secrétariat, 215, chaussée de Malines, à Anvers, avant le 10 mars 1899. LE JARDIN 341 Fleuriste japonais Rien n'est plus charmant que ce marchand de fleurs japonais près de son éventaire, si bien représenté par la fig. 141 et comme on en rencontre tant, nous dil l'Âme ncan Gardening, dans les rues de Tokio. Il esl bien pittoresque cet éventaire, disposé artistique ment comme le sont du reste tous ceux des fleuristes japonais. Aux longues et mornes journées d'hiver, a succédé le printemps, synonyme de soleil et de Heurs, les marchands le vendeur a détaché dextrementdelabotte où il était noué. L'ëventaire est bien assorti : dans le haut, se trouvent des branches de Saule pourvues de chatons ainsi que des rameaux fleuris de Genêt, de Cerisier et de Spiréeet, dans le bas, des rameaux d'Azalée et quelques feuillages. Tout eeei esl disposé avecgpût, dans des tubes en bambou remplis d'eau et que l'on voit fixés autour des deux supports en bambous croisés, réunis par une traverse à l'aide de laquelle le marchand porte le tout surses épaules, dès qu'une personne lui a lait quelques achats ; à chaque client qui se présente, le fardeau Henri est posé à terre pour permettre à I acheteur de faire son choix. \t -■ \^.m!ë kk Fig. 141. — Fleuriste japonais. de fleurs apparaissent de suite, et celui qui est figuré ici a certainement été photographié au printemps. En effet, son étalage est surtout composé de branches de Genêt, d'Aza- lée, de Pommier et de Cerisier, de Cerisier dont la floraison est, pour les Japonais, l'occasion d'une grande fête nationale, celle du travail ! Car, dès que les (leurs de Cerisiers éclosent sur la promenade publique de l'Empire (Erokaïdo) où ces arbres sont plantés, une foule nombreuse vient contempler ces multiples fleurs roses et blanches, et les personnes qui ne peuventsortirenachètentquelques rameaux aux marchands. Il n'est pas de peuple qui ait plus l'amour des fleurs que les Japonais qui, chaque saison, consacrent une ou plu- sieurs journées à leur adoration. Sur la figure 111. est aussi une petite mousmé venant de choisir un rameau de d Azalea mollis que, aveu ses ciseaux, Le vendeur porte le vêtement de la classe ouvrière, le kimono ouaté, car. malgré le soleil, l'air est encore froid au printemps. Ce vêtement, serré à la taille par une ceinture, forme une poche contenant différents objets, entre autres ses ciseaux et la tabatière inséparable de chaque Japonais. La jeune fille est revêtue de ses vêtements de fête; son kimono de soie est serré à la taille par une ceinture d'un éclatant coloris. Les rameaux qu'elle achète vont fleurir sa maison et, en leur compagnie, elle oubliera qu'elle n'a pu assister, avec ses compagnes,à la fête florale printanière. Elle va grouper ces rameaux artistiquement dans les diverses potiches qui ornent sa demeure; soyez persuadé que chacune; des branches ne sera pas divisée et qu'elle sera, bien au contraire, employée telle quelle, avec sa forme propre et les inflexions de ses rameaux ; la fleuriste improt i- 3i-2 LE JARDIN "■ qu est cette jeune japonaise, comme elles le sont toutes du reste d'intuition, accentuera même encore ces inflexions et courbes naturelles. Soyez certain que sa décoration florale s'harmonisera avec les pièces du logis où elle sera faite. A ce sujet, dans un article intitulé Harmonie florale il). M. P. (ientil fait, fort justement, les remarques suivant'- : » Au Japon, une mode, impérieuse autant qu'infaillible. veut que l'harmonie étroite existe entre les fleurs dans les appartements et la pièce où se trouve le bouquet. Il faut se représenter une chambre japonaise. Le lit est le meuble principal. La cloison contre laquelle il se dresse est divisée en deux parties : l'une à laquelle le lit s'appuie, l'autre où se place un divan pour les visiteurs, ces deux parties quel- quefois séparées par une légère cloison percée d'une fenêtre Sur le panneau, en face du lit, est accroché le tableau, kakémono, qui doit orner une pièce un peu élégante: de- vant ce tableau, est posé le bouquet de l'artiste. Souvent, il y a, en même temps que plusieurs tableaux, plusieurs com- positions florales. Le reste delà chambre reste vide : point de meubles ni de bibelots, aucune de ces superfluités néces- saires qui encombrent nos demeures. « Les règles de l'art poétique japonais ont prévu quelles fleurs seront suspendues au-dessus de la couche, quelles fleurs au-dessus du divan, celles qui conviennent ou ne conviennent pas au caractère de. la pièce, enfin, celles qui seront en rapport avec le jardin, ce bouquet extérieur, sur lequel s'ouvrent toujours les chambres principales des habi- tations japonaises, celles qui sont décorées de bouquets artistiques. Les cadres de bois léger, recouverts d'un papier transparent, qui remplissent chez les Japonais l'emploi de fenêtres, de portes et de cloisons, sont retirés pendant pres- que tout le cours de l'année, ce qui fait du jardin une pro- longation delà pièce : il importe donc, là encore, que les lois des rapports soient observées. » Les Japonais ont. ce que nous n'entrevoyons encore qu'à peine en Europe, des traités de l'art floral, des professeurs spéciaux l'enseignant et l'historique, par époques, du déve- loppement, des changements et de la progression de cet art! Tout en s'inspirant de la nature, ils font des arrange- ments de fleurs très artistiques, quoi qu'on en ait dit, mais que n'admettent pas les personnes pour qui un bouquet esl il autant plus beau qu'il est plus chargé de fleurs. L'éventairedece fleuriste japonais (flg. 141), dans sa char- mante simplicité naturelle, en dit certes plus que de lon- gues dissertations. ALBERT MALMENE. Plantes nouvelles ou peu connues CUCURBITA PERENNIS A. Gray Une Courge vivace ! je vois d'ici l'étonnement de bon nombre de lecteurs. Les Courges vivaees. mais oui, il y en a plusieurs dont celle qui va nous occuper, est je ne dirai pas la plus connue, mais la moins ignorée. C'est en 1850, qu'un voyageur du Muséum, qui devait devenir un botaniste émiiient. Tréeul. rapporta du Texas les graines d'une Cucurbitacée peu connue. Cultivée au Mu- séum, cette plante y était étudiée par M. Naudin. Un Amé- ricain, le capitaine James, en avait fait, il y a longtemps déjà; la première découverte et lui avait donné le nom im- propre de Cucumis perennis, changé par Asa Gray en celui de Cucurbita perennis. La Courge vivace se comporte comme la Brj ône, enfon- çant dans le sol une racine très développée et verticale. Du collet de la racine, partent des tiges nombreuses, acquérant rapidement de très longues dimensions. M. Naudin en cite, qui. en moins de trois mois, se sont allongées de ti à S mètres. Elles sont très tenaces, difficiles à rompre et, dans les régions où elles se développent en abondance, elles gênent singulièrement la marche et occasionnent aux cavaliers de fréquents accidents. Les feuilles sont absolument différent'- de celles de tous les autres Cucurbita ou Cucumis. Elles rappellent de très '•elles de YEcballium, la vulgaire Cucurbitacée si abou- ti) Reçue de l'Horticulture belge et étrangère, 1898, page 218. damment répandue dans les lieux vagues du midi et du sud- ouest de la France. Elles sont grisâtres comme elles, entières fermes et raides, scâbres et rugeuses en dessous. Les vrilles sont préhensiles et divisées en cinq branches, naissant des aisselles des feuilles. Les fleurs s, mt.com me dans toutes les plantes de ce genre. axillaires, un peu plus orangées et de mêmes dimensions que celles de la Courge, mais elles présentent cette particu- larité que les mâles paraissent longtemps avant les femelles el sont beaucoup plus nombreuses que ces dernières. L'ovaire est peu volumineux et le fruit reste toujours de" petite taille. Il atteint rarement la grosseur d'une orange; il est arrondi, velu d'abord, puis lisse, vert foncé, marqué de vert paie, puis devient jaune. La chair est peu abondante, flasque, légère- ment amère. Ses graines et ses tiges sont à peine marginées. Cette petitesse des fruits est des plus remarquables, étant donnés la longueur et l'abondance des tiges, l'épaisseur et le développement exagéré des racines. C'est un bel exemple de balancement organique que nous fournit la Courge vivace: une preuve de cette loi qui veut qu'il y ait compensation entre les organes, la faiblesse chez l'un étant rachetée par l'a luxuriance chez l'autre. Le Cucurbita perennis est encore intéressant, par ce fait qu'il constitue l'espèce la plus septentrionale du genre. Tréeul l'a rencontré en effet au Texas; on le retrouve en Californie, dans les parties les plus arides et les plus sèches des Montagnes Rocheuses, au Mexique et dans le Nouveau- Mexique. Si la synonymie proposée actuellement pour cette plante est exacte, sa découverte remonterait aux premières années de ce siècle. Ce seraient Humboldt et Bonpland qui l'auraient signalée au Mexique et Kunth l'aurait décrite sous le nom de Cucurbita fœtidissimà qui devrait lui rester. C'est la désignation adoptée par M. Cogniaux dans sa mo- nographie des Cucurbitacées. Mais le Cucurbita perennis, ainsi que le fait remarquer Asa Gray, n'est pas fétide et, déplus, le C. fœtidissimà était considéré comme annuel. Il est monoïque dans la plu- part descas, mais, au Jardin botaniquede Cambridge (Mas- sachusetts), ses fleurs se sont montrées dioïques. Il ne sem- ble pas cependant qu'il y ait de différences suffisantes en faveur d'une séparation d'espèce et le nom de C. perennis. beaucoup plus connu, a beaucoup de chances pour lui rester. ( le n'est pas d'ailleurs la seule espèce vivace et, sur les dix espèces qui composent le genre, il en est sept qui se trouvent dans ce dernier cas, dont six sont originaires de l'Amérique du Nord, distribuées du Mexique à la Californie. Les C. r,i- dicans, C. digitata, C. palmata, C. californica, ont les feuilles plus ou moins lobées; seul le C. Galeottii. du Mexique, partage, avec le C perennis, la singularité de pos- séder des feuilles entières; mais elles sont membraneuses, minces, vertes, et les segments du calice dépassent de beau- coup la longueur du tube. Pourquoi la Courge vivace est-elle aussi peu connue? Pourquoi, depuis bientôt cinquante années qu'elle a fait son apparition en France, n'est-elle pas plus répandue".' Il serait difficile de répondre sans invoquer la routine. En dehors du Muséum où cette Courge a toujours été soigneusement cul- tivée et multipliée, nous ne l'avons rencontrée qu'une seule fois, sur les pelouses en pente du parc de Pont-sur-Seine i Aube). Elle y produit un effet ornemental des plus remar- quables; les longues tiges, divergentes à partir du collet, s'étendent sur le gazon en rayonnant et les feuilles, dressées, contrastent par leur teinte grisâtre avec le ton vert de la pelouse. On peut également palisser les tiges el s en servir pour garnir les murs ou couvrir des treillages. La multipli- cation se fait avec la plus grande facilite : par boutures proprement dites, par marcottes en faisant passer la tige dans un pot rempli de terre, où l'enracinement a lieu au bout de très peu de temps, ou bien encore par semis, les graines mûrissant sous le climat de Paris. Il peut arriver que l'enracinement des tiges se fasse naturellement. Le fait s'est produit, il va quelques années, au jardin botanique de Montpellier, où des rameaux avaient passé par-dessus l'un des murs du jardin et avaient donné des racines de l'autre coté. L'année suivante, ces boutures naturelles avaient, à leur tour, produit des pieds vigoureux et donné naissance à de nouveaux individus. P. HARIOT. LE JARDIN 343 li' Exposition d'aUtorrjne de la S. N. H. D. F. L'Exposition d'automne, qui vient île fermer ses portes, laissait bien loin derrière elle celles que, chaque année à la même époque, la Société nationale d'horticulture a l'ha- bitude d'organiser. L'objet principal de l'exposition était tout naturellement la plante à la mode, le Chrysanthème. Il y en avait telle- ment que bien malin eut été celui capable déjuger du mérite respectif de chaque plante. Le nombre des variétés était relativement peu élevé, mais, en revanche, ces variétés représentaient le choix ou plutôt le surchoix de ce que l'on est arrivé à obtenir jusqu'à ce jour. Les plantes apportées étaient, pour la plupart, des plantes, dites « spécimens » portant des (leurs de moyenne grandeur. Quant aux monstruosités qu'on est arrivé à obtenir en cultivant le Chrysanthème à la fleur unique, nous n'en avons pas vu de pieds: quelques Heurs coupées, et c'est tout. La culture des plantes basses, plantes de marché, tend à faire son chemin, quelques exposants avaient des lots de ces plantes qui n'étaient pas sans intérêt. La culture en godets, pratique surtout pour le spécialiste. en ce sens qu'un grand nombre de plantes peuvent être cultivées sur une surface relativement restreinte, est l'objet de l'attention soutenue de plusieurs horticulteurs qui m'ont dit en être très satisfaits. Le Chrysanthème élevé en tige, voilà qui est vraiment élégant et relativement peu connu. Une magnifique pré- sentation, que nous n'hésiterons pas à qualifier un des clous de l'exposition, nous a complètement émerveillé. Tous les visiteurs ont admiré ces quelques jolies variétés si bien présentées sous cette forme en boule, élégante, agréable et de bonne tenue. Cette culture en tige devra désormais être faite par les jardiniers, ils obtiendront ainsi de superbes spécimens pour la garniture des appartements. Malheureu- sement, les soins nécessités pour obtenir de pareilles plantes sont nombreux et de tous les instants et, justement, rares sont les jardiniers qui, à cette époque de l'année, ont du temps superflu à consacrer à ces soins. C'est certainement pour cette raison que ces plantes tiges sont pour ainsi dire inconnues dans nos jardins. Citons, pour mémoire, les plantes greffées sur Anthémis qui, chaque année, figurent à l'exposition, plantes de fortes dimensions, d'un port trop raide, produisant des fleurs de grandeur moyenne. Pour terminer cet examen d'ensemble, n'oublions pas de signaler un petit lot de plantes cultivées sans artifices: on l'avait relégué dans un coin, bien entendu, car il aurait fait vilaine figure à côté de lots à grandes fleurs; mais cela m'a fait plaisir de voir qu'il y avait encore, à part quel- ques établissements scientifiques, quelques cultivateurs qui respectent le Chrysanthème. Comme nous l'avons vu, le Chrysanthème formait le fond de l'exposition; les accessoires étaient fournis par de belles présentations de fruits et par d'intéressants apports de légumes. Au dehors, des plates-bandes renfermaient les modèles de formes d'arbres fruitiers, servant d'utile indication aux amateurs qui ont des plantations fruitières à établir. Cet aperçu d'ensemble terminé, examinons les princi- paux lots de nos exposants. Chrysanthèmes. En entrant, une grande plate-bande et, sur le coté, deux autres plates-bandes renfermaient les spécimens de la Mai- son Vilmorin, Andrieux et Cie. Bonnes et belles plantes très bien présentées. Remarqué, dans ces différents lots: Parachute et Etoile de feu. A. signaler aussi un lot de plantes cultivées en godets, présentant chacune une superbe fleur. Continuant notre visite, nous remarquons le lot d'un cul- tivateur peu connu, mais qui fait bien, M. Ragoût. Ce lot renfermait des plantes de bonne culture et deux variétés nouvelles : Président Couturier- Mention, carmin à centre argenté, et M. J. J. Loiseau, acajou à revers ocre. De M. Férard, signalons un lot de plantes en touffes, ren- fermant des variétés ordinairement cultivées. M. Rosette, de Caen, avait une belle présentation de fleurs coupées, énormes. Les amateurs de cette grande fleur ont pu voir, représentées là, les variétés qui se prêtent le mieux à ce genre de culture. M. Levèque avait une très belle présentation de fleurs coupées, et un magnifique lot de plantes basses cultivées pour le marché. N'oublions pas de citer le lot d'un amateur, — car ils sont rares ceux qui exposent, — M. Magne. Ce lot renfermait des plantes spécimens d'une bonne culture et pourvues de très belles fleurs. M. Lemaire avait un lot déplantes dites plantes de mar port plutôt nain, plantes trapues, feuilles d'un beau vert luisant, fleurs moyennes. De M. Courbon, signalons un lot de plantes basses et de plantes spécinlens. M. Vacherot avait des Chrysanthèmes en spécimens, d'une bonne culture. M. Cappe, du Vésinet, avait composé un lot spécialement formé de plantes cultivées en godets, et renfermant une centaine de variétés fleuries. L'ensemble de ce lot était superbe ; chaque fleur se détachait franchement de sa voisine. Ces petites plantes, d'uneculture irréprochable, ont été bien admirées. Pour notre compte, nous les avons tel- lement regardées que nous y avons vu une variété, unique dans l'exposition : Walter-Scott, magnifique fleur tubulée, ocre avec revers or. M. Boutreux avait un lot bien méritant ; ici, nous ne voyons pas de bien grandes fleurs, ni de bien grosses plantes, mais «les plantes plutôt basses portant des fleurs moyennes. Ces fleurs sont d'un coloris beaucoup plus frais que celles qui viennent de plantes travaillées, et, à mon avis, beaucoup plus élégantes que celles n'ayant plus du Chrysanthème que le nom. Bien intéressant était le lot de M. Patrolin, que nous avons qualitié plus haut de clou de l'exposition. Remarqué, comme variétés se formant bien en tige: Georges W. Childs, Phœbus, Lilian B. Bird, Mme R. Grenier. M. Vvon, nous a montré ses magnifiques spécimens cul- tivés à la grande fleur. De M. Dupanloup, signalons un lot de plantes cultivées en godets, et de plantes spécimens. M. Nonin avait apporté de superbes plantes d'une culture irréprochable. Son lot était un des plus beauxde l'exposition. Les plantes exposées avaient soit de grandes fleurs, soit des fleurs moyennes. Le lot de MM. Cayeux et Le Clerc, composé d'une seule variété de Chrysanthème, Pluie d'or, a retenu bien des visiteurs. Le port de cette plante, l'époque de sa floraison, la résistance de ses fleurs, qui sont d'un beau jaune luisant, en font une plante à massif tout indiquée. M. Bernard avait apporté ses Chrysanthèmes greffés sur Anthémis. D'un jardinier, M. Oudot, nous avons admiré de bien belles fleurs coupées. Nouveautés. Parmi les nouveautés présentées, signalons : De M. Nonin : Mlle Geneviève Sardou et Baron de Mon- taut. De M. Calvat : //. Martinet, Mme Clémence Kléber, M.Dhangest, MmeAristide de Rey, Mme Colletet Mme Ter- rier. De M. de Reydellet : Mme Arnaud et Mme Reboul. M. Chantrier avait également plusieurs nouveautés dont il nous a été malheureusement impossible d'avoir les noms afin de pouvoir les ajouter à ceux des gains cités plus haut. Plantes diverses. En plus de tous ces lots de Chrysanthèmes, il y avait aussi d'autres fleurs. C'est ainsi que M. Vallerand avait composé un magnifique massif de Bégonias tubéreux de coloris bien tranchés, avec, au centre, un groupe de Nse- i/elia. M. Régnier avait un lot d'Œillets, parmi lesquels quel- ques bonnes nouveautés. M. Nonin, à part ses Chrysanthèmes, avait aussi com- posé un lot d'Œillets aux coloris bien vifs et bien tranchés. De M. Lévèque, signalons également un lot d'Œillets. M. Truffaut avait une intéressante présentation de Bé- gonia Gloire de Lorraine, bien en fleurs. M. Millet avait composé un lot de variétés de Violettes en fleurs, qui ont été bien admirées. M. Vacherot nous a montré de beaux Œillets, parmi lesquels une nouveauté : Ministre Viger, carmin clair à centre carné, et ses toujours beaux Bégonias Abonda7tce île Boissu. M. Gerànd avait un lot d'Aster grandiflorus, jolie plante d'automne à fleurs d'un ton bleu violacé intense, bien franc. Un lot de Cyclamen avait été exposé par M. Bourgouin. M. Billiard, du Vésinet, nous a montré ses gentils et Mignons Bégonia Frœbeli Robert Sallier. M. Boucher avait un lot de Clématites bien fleuries. Enfin, M. Paillet, des fleurs coupées de sa superbe col- lection de Dahlias-Cactus. 344 LE JARDIN Fruits. Les lots de fruits étaient fort nombreux, et, malgré le peu de place qui lui avait été réservée, cette partie de l'exposition était fort réussie. Ce succès, on le doit, en grande partie, aux gros marchands de fruits et primeurs, qui achètent très cher les lots exposés. Les producteurs, certains de trouver un prix rémunérateur de leurs produits, n'hésitent plus à exposer. En général, le fruit n'est pas très gros cette année, aussi a-t-on pu remarquer l'absence de poires monstres, telles que la Belle Angevine dont les échantillons exposés n'étaient que de moyenne grosseur. La température clémente d'octobre a avancé la maturité de nombre de variétés qui étaient représentées par des fruits blets ou trop avancés. Très importante était la collection de M. Bruneau ; elle occupait le quart d'un des côtés réservés aux fruits. Les collections de MM. Croux et fils, G. Boucher et Rothberg ont été très remarquées par les vrais amateurs. Les poires de l'Ecole d'Igny, quoiqu'un peu mûres, étaient bien étiquetées. Les lots de MM. Bagnard et Brandet, composés de fruits de moyenne grosseur, ont été assez remarqués. MM. E. Salomon et lils avaient une très belle collection de soixante variétés de raisins tous à maturité; le clou du lot, c'étaient des grappes de Chasselas doré dont les grains étaient d'une grosseur inconnue jusqu'à ce jour. Avec M. Fatzer, des Forceries de l'Aisne, nous sommes habitués aux surprises; il présentait, cette année, de belles grappes de Gros Colman, Muscat d'A/exandrie, Blach Âlicante et Gradiska, d'une grosseur extraordinaire; les grains du Gros Colmau étaient comparables à des prunes de bonne taille. M. Whir avait un assez beau lot, remarquable par son Chasselas Napoléon qui était de toute beauté. La culture du Chasselas doré était représentée par six beaux apports, parmi lesquels ceux de MM. Jourdain lils, Hamel-Pigache, Arnoult-Crapotte, et Michin ont été fort remarqués. Dans son ensemble, le lot de M. Pascal Chevallier était parfait, ses Doyenné d'hiver, Doyenne du Comice et Passe- Crassane étaient d'une grande finesse ; les Calville et Api, bien marquées, soit d'un coq surmontant les initiales RF, soit d'une république ou d'armes diverses, sont toujours très admirés. M. Moreau avait de grosses Calville et de belles poires. Les fruits de M. Ledoux étaient très fins et ses poires de plein vent ont été très remarquées par les amateurs. Puis, plus beaux les uns que les autres, les lots de MM. Epaulard, Eve, Bureau et Passy. M. Degommier présentait des poires Passe-Crassane et Doyenné d'hiver très grosses pour l'année. Il est regrettable que l'on ne puisse parler de chaque ex- posant en particulier, car tous mériteraient d'être men- tionnés. Pour finir, bien imprévu à cette époque de l'année, le lot de M. Léon Parent avec de grosses pèches Salway bien colorées. Depuis le 9 avril, ce producteur livre, sans inter- ruption, des pèches à la consommation. A. (iOURLOT. Les Compositions florales. Il y avait peu de compositions florales à l'Exposition de Chrysanthèmes et, sauf quelques motifs en Orchidées ex- posés par M. Gabriel Debrie et par M. A.Moser, rien de bien saillant. M. Gabriel Debrie (maison Lachaume) avait plusieurs grands vases fleuris de gros Chrysanthèmes et une ravis- sante corbeille d'Orchidées. C'était la première fois que, comme fleuriste, M. Al- bert Moser apparaissait dans une exposition d'horticulture avec un délicieux motif d'Orchidées. C'était une colonne terminé par une coupe. Du bas de cette colonne, partait un faisceau de grappes d'Orchidées, tandis qu'une multitude d'autres Orchidées, jaillissaient de la coupe et retombaient gracieusement tout autour. Cet ensemble exquis de florai- sons semblait sortir du feu de la coupe illuminée à l'élec- tricité. Dans cette débauche de fleurs, ne pointaient, ça et là, que quelques discrets feuillages. Cette présentation était complétée par une panier de "Chrysanthèmes et une belle gerbe de Lilas blanc. De M. Edouard Debrie, un immense panier dont les volu- mineux et nombreux capitules des Chrysanthèmes se dé- tachaient du fond des rameaux de Mahonia, tandis que, du tout, s'élançaient des rameaux de Bambou et le feuillage découpé de trois Cocos Weddeliana. M. Fatzer avait arrangé quelques corbeilles et gerbes de Chrysanthèmes, parmi des rameaux fleuris de Bougain- villea. Iirlicieu.se aussi la corbeille de fruits variés et de fleurs de Mme Buisson, le tout entremêlé de sarments de Vigne. C'est une idée très originale qui a été assez goûtée, pour la décoration des tables, il y a quelques années. On nous promet une présentation complète de ce genre pour la prochaine exposition d'horticulture. Nous l'admirerons ainsi que, très probablement, bien d'autres personnes. A signaler aussi, les compositions de M. Hamelin, faites dans des vases en écorce, bien que, pour ma part, je les aie peu admirées. Ce serait assez original si les écorces étaient employées telles quelles, mais^ ainsi teintées de di- verses façons, dorées et argentées, cela produisait un effet qui n'était pas précisément très heureux. ALBERT MAUMENÉ. Les Orchidées. M. Bert, horticulteur à Colombes, avait exposé un joli lot très varié se composant de Cypripedium Charlesuorthi var. Lowi,C. colombense (hybride deC.Cu7--ii.siXC. nitens), C. Dutrembleyanum (hybride de C. nitens X C. caliosum), Cypripedium œnantkum superbum, plusieurs Cattleya labiata autumnalis en bonnes variétés, Vanda cœrulea, Oncidium Forbesi, O. Rogersi, 0. crispum, n. prœtexïum, 0. tigrinum, un très bel O. superbiens, Oilontoglossum, Alexandrie, Miltoma Binoti (hybride naturel suposé entre M. candida X M. Regneli), Miltonia Clowesi splendens, Lselia puinila marginata. En dehors de ce lot, il n'y avait que deux Vanda cœrulea, exposés par M. Régnier qui leur a ajouté le titre ronflant superba magnifica n'ayant aucune raison d'être, car ils ne sont ni plus ni moins beaux que tous les autres Vanda cœrulea. C. BERANEK. Hibiscus militaris cav. Parmi les plantes anciennes, beaucoup ne sont pas suffi- samment employées, malgré les qualités qu'elles possèdent; tel est ['Hibiscus militaris CaV.,encore nommé H. hastatus Mich. et //. riparius Pers. Originaire de l'Amérique septentrionale, VH. militaris est une plante vivace, à tiges annuelles, simples. disposées en touffes et pouvant atteindre une hauteur de lm50 et même lm60. Si-s feuilles sont glabres, alternes, pétiolées, parfois ovales, aiguës, parfois trilobées en forme de hallebarde et toujours irrégulièrement dentées. Les fleurs, pédonculées, axillaires, sont en forme de cloche et ont une largeur de 0*08 à 0"09 : leur coloris est d'un beau rose foncé devenant, par la suite, rose pâle strié carmin ; les pétales ont leur partie inférieure et intérieure rouge pourpre foncé. Remarquable par sa taille, sa bonne tenue et la beauté de ses Heurs, \'H. militaris est très précieux pour la garni- ture des grands massifs et plates-bandes; il est également d'un très bon effet employé en isolé pour l'ornementation des pelouses; sa floraison est prolongée et a lieu d'août à octobre. De culture assez facile, cette plante végète relativement bien dans tous les terrains, cependant elle préfère une terre forte, profonde et fraîche. Divers moyens son) employés pour sa multiplication. On le sème au printemps sur couche ou en mai-juin en pépinière; malheureusement, les plantes ainsi obtenues ne peuvent fleurir qu'au bout de :! à 1 ans. On peut encore le multiplier par la division des touffes, ce qui a l'inconvénient de fatiguer énormément les plantes.. Le procédé le plus pratique et peut-être le moins connu, est h- bouturage fait en août, en plein soleil, sur petite coucl i sous châssis. Celle méthode, employée cette année par notre collaborateur M. I..llenry. a don néde très bons résultats ; les boutures d'Hibiscus faites ainsi se sont toutes, san^ exception, enracinées au bout de quelques jours. Grâce à ce procédé, l'H. militaris étant devenu d'une multiplica- tion lapide et facile, il est à soiiliailor qu'on rende justice à ses qualités <-\i le propageant comme il le mérite. G. I.AYK. LE JARDIN 34.") LES ASTERS Au nombre des meilleures plantes vivaces, celles qui brillent de tout leur éclat lorsque les autres fleurs s'en retournenl el qui nous font attendre sans impatience la saison des Chrysanthèmes, les Asters Bgurent au premier pane. Fig. 14~. — Aster ulpinus. Ce sont, on le sait, des herbes, la plupart de haute stature, formant souvent des buissons volumineux, atteignant 1 mètre à 1'", 50 et plus, et qui se constellent de nombreuses fleurettes, blanches, bleu violet, lilas ou roses, «'épanouis- sant successivement, et durant, les unes ou les autres, depuis la mi-septembre jusqu'aux gelées. A ces qualités, les Asters joignent encore une \ igueur el une rusticité qui leur permettent de croître partout, s'ae- Fig. 143. — Aster Amellux. commodant des soins les plus rudimentaires, durant pour ainsi dire indéfiniment, faisant beaucoup d'effet par leur volume et l'extrême abondance de leurs fleurs, et fournis- sant enfin une ample moisson de fleurs à couper pour l'orne ment des grands vases des appartements et pour la confec- tion des gerbes de fleurs. Tout cela, on le sait et on en use largement dans les jar- dins, mais ce qu'on sait moins, c'est choisir et cultiver de préférence les plus belles espèces. Cela tient sans doute au grand nombre d'espèces, à leur variabilité quand on les reproduit par le semis et aux différences très légères que présentent entre elles ces espèces et leurs variétés et, par suite, à la grande confusion qui régne dans leur nomencla- ture. On en connaît plus de deux cents espèces et beaucoup sont introduites dans les jardins, mais leurs caractères dis- tinctifs sont, en général, si superficiels qu'elles sont sou- vent confondues entre elles ; leur connaissance parfaite est surtout affaire de botaniste et d'herbier, car bien peu peu- vent se vanter deconnaltre les Aster. Néanmoins, il existe un petit nombre d'espèces, les plus belles et les plus répan- dues, qu'on rencontre assez fréquemment bien nommées et qu'il y a tout intérêl à connaître et à cultiver de préférence. < est sur celles-là que nous désirons particulièrement attirer l'attention des lecteurs du Jardin et nous en donnons, ci après, un choix descriptif des meilleures espèCesau peint de Fig. 144. — Aster nooce-angliœ. vue de l'ornementation des jardins et de la production des Heurs à couper. Aster alpiniis L. (fig. 142). — Entièrement distinct de ses congénères par son port ne rappelant nullement un Aster. Ses' tiges n'atteignent que il",l I à 0",25 et ne portent qu'un seul grand capitule violet brillant, s'épanouissant en juillet, i i Aster convient particulièrement pour la formation des bordures, pour orner les rocailles, etc. Il en existe une \ ariété à fleurs blanches. A. AmellusL. (A. Œil du Christ) (fig. 143). - Un plus beaux el au moins celui qui produit les plus grandes fleurs. Ses fleurs ont jusqu'à 0™,06 à 0"'.u7 de diamètre et sont d'un beau bleu lilas. La floraison est précoce; elle commence dès la fin d'août el se prolonge jusqu'aux gelées, li plante n'atteint que O^ôO environ. Il en existe plusieurs mes dont l'A. a. amelloidns, à floraison plus tardive, et l'A. ". bessarabîcus sont les meilleures et les plus répan- dues. A. atnplextcaulis Miihlb. — Grande espèce, haute de 1 mètre et plus, à liges panieulées, portant de très nombreux 346 LE JARDIN petits capitules violet lilacé, (leurissanl en août-septembre. A. Bigelowii Asa Gray. — Plante également bien dis- tincte, liante de 0™,80 à I mètre, à rameaux étalés, portant, • •h juillet-août, des grandes fleurs d'un beau violet lilas, dont l'involucre est tout hérissé de l'extrémité étalée des bractées nui lé composent. .1. ericoides L. — Jolie plante touffue, de 1 mètre de liant, à feuilles linéaires et à fleurs blanches, petites et étoilées. A. floribundus Willd. ■ — Plante de 1"',20 de haut, à rameaux corymbiformes et à fleurs violet pâle. A. formossissimus llort. — 'Très belle espèce, haute de I mètre, dont l'origine est inconnue ; ses fleurs sontgrandes, d'un beau bleu lilas, avec le disque passant du jaune au pourpre, et, réunies en panicule lâche et pyramidale. A. grandijlorus !.. — Espèce remarquable par la gran- deur de ses fleurs qui mesurent jusqu'à 0'". 05 de diamètre; avec de longues ligules rayonnantes et ne fleurissant qu'en octobre-novembre. Elle atteint 0",80 et se reconnaît assez facilement à ses petites feuilles hispides et crépues. A. multiflorus Ait. — Fleurs blanches, petites, réunies en grand nombre en corymbes allongés, sur des tiges d'en- viron 1 mètre de haut, garnies dé feuilles linéaires. A. novœ angliœ L. (flg. 111). — Grande espèce atteignant jusqu'à 2 m., ramifiée et étalée dans le haut, avec d'innom- brables capitules violets, formant dos sortes de grappes ter- minales. Sa grande taille et sa vigueur, la rendent utile pour border les massifs d'arbustes et en regarnir les vides. II faut y rapporter, comme variété. l'A. roseus, considéré parfois comme distinct, bien qu'il n'en diffère guère que par ses fleurs d'un très beau rose a>-oz vif pour permettre de le reconnaître de loin; c'est le plus vivement coloré des Aster et. à ce seul titre, il devrai! figurer dans tous les jardins et dans toutes les collections. A. novi-belgii L. — Plante de 1°,20 de haut, ramifiée, touffue, à jolies fleurs bleu pâle et très nombreuses. Il en existe quelques variétés, Ion t. 4. n.-b.albus, à fleurs blanches, et A. n.-b. amethystinus, à Heurs plus foncées et plus grandes. A. pendulus Ait. — Aussi connue sous le nom d'A. hori- sontalis, cette espèce se distingue facilement par sa taille, qui ne dépasse guère 0'"60, et, en particulier, par ses nom- breux rameaux étalés horizontalement, rendant la touffe déprimée au sommet- Ses fleurs sont petites, mais très nombreuses, passant du blanc au rose. La plante est touffue, compacte, très rigide et se tient parfaitement sans tuteur. A. Reecesii Hort. — Plante n'ayant qu'une trentaine de centimètres de hauteur, avec des rameaux grêles el des (leurs blanches, petites, disposées en panicules pyramidales. Cet Aster convient particulièrement pour l'ornementation des rocailles. A.repertus Hort. — Espèce distincte par la couleur rose rougeàtre de ses fleurs dont le disque passe en outre dujaune au pourpre. Ses tiges sont ramifiées et atteignent 0"'.T5 à 1 mètre. A. tenuifolius Willd. — Plante légère, haute de 1 mètre environ, ramifiée, à feuillage filiforme et à ramilles termi- nées par de nombreux petits capitules blancs, étoiles et fort élégants. A.TradescanWL. — Très belle plante atteignant 1"',50 et plus de haut, avec des tiges ramifiées, pyramidales, dont les innombrables fleurs blanches et assez grandes forment • les sortes d'épis sur les ramilles latérales. C'est une des plus belles espèces à fleurs blanches et des meilleures pour fournir des Heurs à couper. A. turbinellus Lindl. — Bel et vigoureifx Aster,k ramure al tant et effilée, haut de 1°.50 environ, dont les nom- breuses ramilles se terminent par un à trois élégants capi- tules violet lilas clair, avec le disque d'abord jaune et pas- sant ensuite au pourpre. Aces divers Aster, nous devrions joindre quelques-unes des plus belles espèces de certains genres très voisins bota- niquement et que plusieurs auteurs autorisés y réunissent du reste : ce sont surtout les genres Biotia et, en particulier, Galatella qui fournissent à nos jardins quelques belles plan- trèa recommandables, quoique moins répandues que les vrais Aster. Leur utilisation décorative, leur traitement et leur aspect général sont ceux des Aster proprement dits. Nous nous contenterons de citer les plus méritants. Biotia corymbosa D. C. vel Aster corymbosus Ait. — A fleurs blanches, étoilées, très nombreuses et disposées en lar- ges corymbes très ramifiés. Plante de 0",50 à 0™ ,60 de haut. Le B. latifolia ne diffère de cette espèce que par des détails secondaires au point de vue décoratif. Les Galatella se distinguent facilement des Aster par leurs (leurs formées seulement de cinq languettes étalées el pointues, très nombreuses et souvent réunies en corymbes compacts. Les G. punctata, G. eana, G. linifolia, G. hys- sopifolia, etc., sont de jolies espèces dignes d'être cultivées. Les Boltonia et Caltmeris sont aussi des genres très voi- sins des Aster et se traitant comme eux, mais leur port et leur aspect, autant que leurs caractères botaniques, justi- fient qu'on les maintienne séparés. La culture des Aster est si facile que deux mots suffisent à cet égard. Toutes les terres de jardin leur conviennent et toutes les expositions leur sont bonnes, sauf l'ombre obs- cure. Cependant, ils poussent d'autant mieux que la terre est plus profonde, fertile, fraîche, et l'endroit bien aéré et ensoleillé. Ils peuvent rester de longues années à la même place sans qu'il soit nécessaire de les transplanter et de les • li\ iser ; cette opération augmente cependant beaucoup leur vigueur et leur beauté ; il est avantageux de la pratiquer tous les deux ou trois ans. Ce procédé est celui qu'il con- vient d'employer pour conserver bien franches les plus belles espèces et, en général, quand on n'a besoin que d'un petit nombre de pieds. Le semis donne des plantes très vigoureuses et souvent fort belles. On le fait au printemps en pépinière comme celui de la plupart des plantes vivaces et rustiques. Bien traités, les pieds ainsi obtenus fleurissent la même année. A l'aide de pincements pratiqués lorsque les tiges ont tT^O à 0"30, on obtient des plantes basses et trapues, qui se tien- nent bien sans tuteur et qui sont très convenables pour la mise en pots, la garniture automnale des corbeilles, la for- mation des bordures, etc. Il suffit, pour les utiliserainsi.de les relever en motte à l'approche de la floraison et de les tenir à l'ombre et bien arrosés pendant les quelques jours qui suivent, afin de faciliter leur reprise. Il s'en vend par- fois à cet état sur les marchés aux Heurs, ou même en bour- riches. S. MOTTET. Les Fruits de choix aux Halles et à l'Exposition de Chrysanthèmes. Les dernières pêches Salway ont été adjugées à environ 3 francs. Les poires de premier choix sont à environ : Beurré Diel, 0 fr. 40 ; Duchesse d'Angoulême, de 0 fr. 40 à 0 fr. 50; Doyenné du Comice, Doyenné d'hiver et Beurré d'Arem- berg, à 1 franc; Passe-CYassan*", de 0 fr. 75 à 0 fr. 80. Les pommes extra, à environ : pour les Calville, 1 fr. 25; pour les Reinette de Canada., 1 franc et pour les Api, 0 fr. 20. Les Chasselas doré, de Maurecourt, Conflans et Thomery, à 3 fr. 50 et même 4 à 5 francs nour l'extra-beau. •- -- Sous verre : le Muscat d'Alexandrie, de 9 à 15 francs, le Gros Colman. de 5 à 10 francs et le Black Alicanle, de 2 fr. 50 à 3 fr. 50. La botte d'Asperges, de 12 à 1S francs, selon les demandes. "- sic- D'Espagne : le raisin Alicante, à 130 francs; la caisse de 25 Mandarines de 0m,06, à 3 fr. 50 ; la caisse de 420 oranges, de 25 à 30 francs; les 9 et 12 grenades extra grosses, 2 fr. 75. Les fruits exotiques sont sans changements de prix. * * Je ne puis laisser passer sous silence les prix qu ont atteint les beaux lots de fruits de l'Exposition de Chrysan- thèmes. Quelques pommes Calville ont fait 3 francs : les poires Doyenné d'hiver, jusqu'à 2 francs et les autres 1 fr. et 1 fr. :.0'; l'Api marquée, environ 0 fr. 40. Les lots de rai- sins cultivés sous serre ont été vendus 8, 10 et 15 francs le kilo. .T. M. BUISSON. LE JARDIN ARBORICULTURE FRUITIERE Les fruits étrangers. — L'ignorance de nos cul- tivateurs. — La nécessité de créer des écoles d'arboriculture. Quelques journaux de province se font les champions de l'arboriculture française en publiant des articles dans les quels est déplorée la concurrence faite à nos fruits par les cultivateurs étrangers. Les nobles sentiments qui ont inspiré les auteurs de ces articles sont des plus louables et trouveront écho chez tous ceux qui ont à cœur le développement, dans notre pays, de l'horticulture en général et plus particulièrement de l'arbo- riculture fruitière. On nous signale ledanger venant surtout du Tyrol, pays favorisé, où les arbres, cultivés à haute tige ou àdemi-tige, donnent des fruits aussi beaux que ceux de nos arbres taillés. M. Martinet a déjà longuement entretenu les lecteurs du Jardin au sujet des produits de cette région et nous a fait suffisamment entrevoir les dangers qu'ils créent pour notre commerce (1) pour que je nie dispense d'en reparler. « Attendre, dit VAcenir du Puy-de-Dôme, que cette con- currence soit bien établie, qu'elle ait pris possession de nos marchés où nos fruits tiennent la meilleure place, pour prendre des mesures, serait une négligence qui pourrait coûter cher. Les pays voisins sont armés pour la lutte et l'ont déjà commencée, il faut faire comme eux, prendre au besoin leurs procédés pour les mieux combattre. » Armés pour la lutte, nous le sommes ou, tout au moins, nous le devenons et d'une façon rassurante : les livres de compte des pépiniéristes sont là pour l'attester. Les jeunes arbres, variétés commerciales surtout, partent de chez eux par milliers et vont constituer de nouvelles plantations qui seront certainement dirigées d'une façon moderne par des hommes ayant la connaissance parfaite de la culture d'au- jourd'hui, ainsi que des exigences du consommateur. Toute crainte de ce côté est donc mal fondée; mais, où le mal réside encore, c'est chez cette catégorie de cultivateurs mixtes établis en grand nombre aux environs de Paris et des grands centres et pour qui la culture de l'arbre et les soins qu'il réclame sont lettre morte. Imbus de leur routine, ces arbo- riculteurs ont pour réponse aux observations qui leur sont présentées pour leur faire adopter les nouveaux procédés : « Ce n'est pas la peine, puisque nous obtenons des fruits tout de même. » Et la nature toute seule, sur laquelle est fondé leur espoir, fait parfois qu'ils ont raison ! Taillés à coups de serpe, ou pas du tout, ce qui vaut mieux pour eux, leurs malheureux arbres plient quelquefois sous le poids de la fructification. Mais aussi quels fruits! Il en faut de ces fruits pour les petites bourses, direz-vous. Certes, il en faut ; mais il serait préférable, dans l'intérêt du producteur, que sa marchan- dise soit plus belle, le prix en serait élevé d'autant. D'un autre côté, en supposant que les fruits de choix arrivent en trop grand nombre sur le marché, le petit consommateur y trouverait son compte, pouvant s'en offrir à de meilleures conditions. De plus, les produits extra seront toujours re- cherchés et cotés à un prix relativement rémunérateur. Me faisant l'interprète de beaucoup, je dirai donc qu'il est déplorable que, de nos jours, cette scieur.' soit encore igno- rée, surtout par ceux qui en vivent et ont, par conséquent, le plus besoin d'en connaître au moins les notions les plus nécessaires. Cependant, l'arboriculture est, depuis longtemps, dans la voie de la vulgarisation ; des cours sont partout institués ayant cette question pour sujet; il n'est pas une Société d'horticulture, dont presque tous les départements sont dotés, qui n'ait son professeur d'arboriculture. A Paris, cette branche est admirablement traitée et développée en plus de dix endroits par des personnes dont les capacités en la matière et les mérites sont incontestables. Mais qu'on me permette une critique : Toutes ces institutions, où il est parlé de la culture et de la taille des arbres fruitiers d'une manière exclusivement (1) Le Jardin 1898, n" 223 a 227, pages 126, 142, 151, 16C et 171. scientifique, sont-elles utiles à la culture spéculative? Por- tent-elles leurs fruits dans l'esprit de ces arboriculteurs qui, je le disais plus haut, ignorent l'art qui cependant les fait vivre? A mon avis, non! ( )n n'y développe pas assez les procédés simples et pratiques de culture commerciale; on y parle trop de science. Loin de moi la pensée de combattre les programmes de ces cours bien laits pour inculquer aux amateurs et aux jar- diniers qui en sont les auditeurs ordinaires, le goût de cet art dont jesuis moi-même un fervent admirateur! Je déplore seulement qu'il n'existe pas, dans chaque département, une école d'arboriculture dont le programme aurait pour but exclusif de « développer la culture commerciale, c'est- à-dire d'enseigner la taille rationnelle, de propager les variétés méritantes, d'introduire, d'acclimater les variétés étrangères; autrement dit de donner exemple au cultiva- teur propriétaire du terrain qui, méfiant naturellement, ne s'engage dans le progrès que lorsqu'il a vu de ses yeux, lorsqu'il a touché ». Pourquoi la Ville de Paris, qui, si souvent, est entrée la première dans la. voie du progrès, ne prendrait-elle pas, cette fois encore, l'initiative, en créant, à côté de son Ecole d'arboriculture d'ornement, une autre École d'arboriculture fruitière"? Ce serait, à mon avis, le plus sûr moyen de lutter avec succès contre l'invasion des fruits étrangers. Puisque nous sommes, en ce moment, sur le chapitre " Plantations commerciales n, je veux ajouter quelques mots à ce sujet : Parmi les variétés de poires admises sur le marché, il en est une qui a joui jusqu'alors d'une juste renommée, c'est la Pâsse-Crassane. Le fruit, très caractéristique par sa forme arrondie qui le rend semblable à une pomme, pos- sède, àsa maturité, en janvier ordinairement, une agréable saveur quelque peu acidulée. Je souligne le mot agréable précisément parce que ce goût acidulé n'est pas aimé de tout le monde. Cette particularité étant, il se pourrait que le prix jusqu'alors très élevé qu'atteint ce fruit, baissât considérablement par suite de la surabondance que les plan- tations nouvelles, presque exclusivement faites en cette variété, ne manqueront pas de produire. Or, je le répète, beaucoup de consommateurs préfèrent encore les fruits à saveur douce : Doyenné d'hiver, Berga- mote Esperen, Joséphine de Malines, Beurré d'Aremberg, etc., qui paraissent quelque peu délaissés par les planteurs. Planteurs, prenez garde, de faire four en plantant trop de Passe-Crassane! C'est la conviction intime de ven- deurs aux Halles et des pépiniéristes eux-mêmes. CLAUDE TRÉBIGNAUD. Les Hortensias à fleurs bleues pour tous Tout le monde connaît et admire les Hortensias à fleurs bleues; mais, ce que l'on ne connaît pas bien encore, e'esl la manière de les faire bleuir; aussi les Hortensias à (leurs bleues sont-ils toujours rares et très recherchés. Que n'a-t on pas cherché à employer comme mélanges pour obtenir le bleuissement des fleurs de ces plantes : terres provenant d'ardoisières, ardoise pilée, terres ferrugineuses, sulfate de fer, etc. ; en un mot, un tas de matériaux et d'in- grédients que l'on n'a pas toujours sous la main et que l'on ne peut pas toujours se procurer facilement. Le compost que je vais indiquer est, au contraire, à la portée de tout le mondeet consiste simplement dans l'em- ploi de la cendre de charbon de terre. Voici, du reste, le mélangeque j'emploie depuis cinq ans pour faire bleuir les fleurs de mes Hortensias : terre de Bruyère, un tiers; terreau découche, un tiers; cendres de charbon de terre, un tiers. J'obtiens toujours ainsi îles Hortensias du bleu le plus pur que l'on puisse rêver. ERNEST BAR. 348 LE JARDIN Les Orchidées à bon marché m Pour continuer la collection dont nous avons parlé dans de précédents articles (1), nous ajouterons les sis espèces et variétés d'Orchidées suivantes : Cattleya Trianœ, Cypripedium Lawrenceanum, Dendro- bium nubile, Lœlia anceps, Lyçaste Skinneri et Cypripe- dium Sedeni. - C'est peut-être, parmi les C. Triante que l'on trouve les plus belles fleurs dans la section des C labiata ; on ne sau- rait trop recommander cette superbe variété fleurissant en hiver et jusqu'au printemps. La forme, les dimensions et le coloris des fleurs varient à l'infini et les plus rares et les plus recherchées sont celles qui sont les plus opposées de coloris, c'est-à-dire les variétés blanc pur et les variétés les plus foncées; les dimensions des fleurs entrent également en ligne de compte, car certaines fleurs sont relativement énormes comparées aux variétés ordinaires. Elles sont toutes originaires de la même contrée, la Nouvelle-Grenade. Le C. Trianœ a quelquefois un défaut assez difficile à corriger. cVst celui de donner deux pousses de suite, pousses qui, toutes deux, sont pourvues de tiges florales, mais celles-ci sont un peu moins belles que s'il n'y avait qu'une seule pousse. Pour remédier à cet inconvénient, il est néces- saire de donner un long temps de repos à ces plantes après leur floraison et de leur laisser faire leur végétation le plus tard possible. Puis, cette végétation terminée, il faut les tenir un peu plus secs que précédemment et un peu plus au froid s'il est possible. Ile cette façon, on arrive à n'avoir, qu'une seule pousse, d'autant plus vigoureuse et donnant de plus belles fleurs. Le rempotage doit être fait lorsque les plantes commen- cent à faire de nouvelles racines; c'est aussi le moment de sectionner et de diviser les variétés supérieures, en axant soin de les mouiller modérément après le rempotage, jus- qu'à ce que les racines aient pris possession du compost. Le Cypripedium Lawrenceanum, remarquable espèce originaire de Bornéo, demande une bonne serre tempérée et humide; il fleurit abonda m m'eut et ses grandes fleurs, portées sur de longs pédoncules, sont très remarquables; le sépale dorsal est large et bien étalé, blanc avec des lignes rougeàtres; le labelle. presque cylindrique, est brun pourpre sur le dessus et jaune verdâtre en dessous. Les feuilles sont, elles-mêmes, très ornementales avec un fond vert foncé marbré de teintes blanc verdâtre. Si l'on veut conserver aux feuilles cette belle teinte, ainsi qu'une bonne végétation, il faut prendre bien soin de ne pas les laisser attaquer par les Yœllow thrips. qui en sont très friands et qui détériorent les plantes très promptement. Des bassinages fréquents el des fumigations sont recommandables pour détruire ces insectes, on les em pécher de se développer, puis si cela ne suffisait pas, il faudrait employer un pinceau passé dans l'aisselle des feuilles avec de l'eau additionnée d'un dixième de jus de tabac. Cette précaution est indispensable dans la culture de ces plantes qui sont affectées très facilement par ce genre d'in- secte et qui perdent de suite leur belle apparence de végéta- tion. — La floraison a lieu pendant les mois d'été. * * - , Le Dendrobiurh nobileest une Orchidée qui donne satis- faction à tous ceux, et ils sonl nombreux, qui veulent bien l'accepter dans leurs serres; aussi le I>. nobile se trouve-t- il dans toutes les collections, quelque petites soient-elles. Chaque année, pendant les mois d'hiver et de printemps. on peut jouir de sa belle floraison, qui se produit sur les bulbes de l'année précédente dépourvus de feuilles et par bouquets de deux à trois fleurs, tout le long de la tige ou, tout au moins, dans les deux tiers supérieurs. Les Heurs sont blanches avec les pointes des divisions roses : le labelle est pourvu d'une grosse macule purpurine à la gorge. (1) Le Jardin, 1898, n" 277, et 280; pages 264, et 312. On peut avoir des D. nobile an fleurs depuis janvier jus- qu'en juin, en avant soin de tenir ces plantes au repos et de ne les mettre en végétation qu'au fur et à mesure des besoins. Les plantes au repos doivent être tenues dans une seiie tempérée froide et abritées des rayons du soleil; pen- dant ce temps, elles doivent recevoir très peu d'eau, simple- ment assez pour empêcher les bulbes de se rider. Le D. nobile a déjà donné naissance à de nombreux hybrides qui sont tous très beaux et très appréciés des ama- teurs. 11 est originaire de l'Inde et de la Chine. Pendant le mois de novembre, les serres à Orchidées doivent être maintenues humides dans les sentiers, en raison de la sécheresse que donnent les tuyaux selon que l'on est obligé de chauffer plus ou moins fort d'après la rigueur de la saison; mais les plantes, elles, doivent être tenues le plus sec possible, afin de ne pas en activer la végé- tation qui, pour la majorité, doit être terminée. J'entends toujours par repos plutôt uu abaissement de température qu'une trop grande sécheresse aux racines, car cette dernière provoquerait un épuisement de la plante et serait très préju- diciable à la floraison suivante et à la végétation future. A partir de novembre, aucun ombrage ne doit être donné aux serres à Orchidées; l'excès de température que peut donner le soleil doit être combattu à l'aide des ventila- teurs, que l'on ou\ re aussitôt que la température s'élèveau- dessus de la moyenne que l'on désire conserver dans la serre. * * Parmi les floraisons d'automne et notamment de novem- bre, on peut citer les : Cattleya labiata, C. maxima. Odontoglossum grande, O. Insleayi, O. Krameri, quelques Cœlogyne, tous les Cypripedium insigne et C. ' hantini, les formes de Cypri- pedium jaunes unieolores dont : C. Sanderianum, Epi- dendrum arachnoglossum, Oncidium caricosum, O. cris- pum. O. ornithorhynchum et sa belle et rare variété O. o. album, Zygopetalum Gauthieri, '/. . intermedium, /. . Mackayi, quelques Vanda suavis, V. insignis, Lycaste Schilleriana, Dendrobium forniosum giganteum, Lœlia elegans, Cymbidium giganteum, C. eburneùm, C, grandi- llorum ou C. Hookerianum, Dendrobium album, D. chry- santliitm. Le charmant et rare Galeandra Deeoniana finit sa floraison. CH. MAROX. Culture et emploi du Tigridia Le Tigridia esl connu et cultivé sous les noms vulgaires d'Œil de paon, de Fleur du tigre, etc. Il eût été plus piste de lui donner le nom botanique A'Hernandesia, attendu que c'est au voyageur Hernandez. que nous .levons la connais- sance du Tigridia ; il en a donné' la figure, sous le nom de Flos tigridis, dans son ouvrage sur le Mexique, de 1593 à lliiil). Joseph dejussieu, près d'un siècle et demi plus tard. envoya à Paris le Tigridiapaooniaen échantillon d'herbier. Ce lut en 1785 seulement, que Dombey nous en expédia des graines, qui ont parfaitemenl réussi en France, où elles ont donné naissance à plusieurs variétés. Les botanistes ont successivement fait passer le Tigridia dans plusieurs genres, parmi lesquels ses caractères botani- ques paraissent lui assigner une place. Il appartient à la belle et nombreuse famille des Liliaeées. Il est très recher- chédes amateurs et passablement répandu dans nos jardins depuis la lin du siècle dernier. Le bulbe a quelque analogie avec celui des Glaïeuls; il est composé de tuniques écail- leusos assez pressées les unes contre les autres. Les feuilles sont ensiformes et striées de sixàsepf plis, qui représentent une sorte d'évantail. Du centre île ces feuilles, s'élève une hampe, haute de 0"':(ô à il" lu. garnie de feuilles et couron- née par une spathe verte, quis'ouvre vers les huit heures du matin en août et livre passage à une, deux ou trois grandes fleurs d'un superbe écarlate, qu'on voit successive- ment s'épanouira huit jours d'intervalle, étaler toute leur pompe ci se flét rir avant les cinq heures de l'après-midi. . LE JARDIN 349 ( ette fleur se compose desix pétales inégaux (f une ravis- sante beauté. Les trois extérieurs, empourprés, très grands el ovales, formeiit, par leur réunion, une espèce de coupe • > 1 1 de tasse d'un jaune d'or, uchetée sur les bords, sur les parois et te fond, de taches ou macules à peu près rondes, brunes ou d'un rouge sang, semées sans ordre, à l'instar de la robe d'un léopard ou de la queue somptueuse du paon. Les trois pétales inférieurs sonl plissés, petits el colorés de même que la base des trois autres. Le rentre est occupé par trois étamines adhérentes parleurs fi Ici s à la lame verte, parsemée de points noirs. Le tube cylindrique est traversé par le style, que couronnent trois stigmates bifides, de couleur carmin. Aucune fleur, puis-je dire, n'approche, pour 1 élégance et la richesse, des Tigridia. Cependant ces plantes sent peu cultivées, ou du moins, ne le sont pas comme elles devraient l'être, ce qui tient sans doute à ce qu'on les croit moins rustiques qu'elles ne le sont en réalité. . Leurs Heurs ne sont point de longue durée, il est vrai : mais, chaque jour, des nouvelles viennent remplacer celles de la veille; si l'on a soin do cultiver ces plantes en touffes, par groupes, leur bulbes assez rapprochés les.unsdes autres, on peut obtenir une floraison continue et très remarquable. de juillet en septembre. On peut aussi les cultiver en pots. Les Tigridia sont plus rustiques que les Glaïeuls, car, plantés en terrain très sain, ils peuvent passer l'hiver dehors, dans les départements du Centre et de l'Ouest. Cependant, dans la plupart des cas, notamment sous le climat de Paris et dans les départements plus septen- trionaux, il sera prudent de les couvrir durant les grands froids, au moyen de feuilles mortes ou d une petite couche de litière. Mais la méthode la plus sure encore et la plus simple, est d'arracher les bulbes à l'approche des pre- mières gelées, et, après avoir coupé les feuilles mortes un peu au-dessus du collet, de les faire ressuyer eu les étendant dans une pièce saine et très aérée; après quoi, on les pla- ce sur des tablettes en un lieu sain, abrité et obscur, tel qu'un cellier, une cave, ou bien (ce qui vaut mieux encore) on les stratifié dans du sable sec. où ils demeurent jusqu'à l'épo- que de leur replantation (février-fin avril). Les Tigridia demandent le grand air et surtout le plein soleil pour épanouir leurs magnifiques fleurs; cependant, ils réussissent aux expositions demi-ombragées. Comme mélange de terre qu'ils préfèrent, il convient tout simple- ment, de les confier à la pleine terre du jardin. La réussite est d'autant plus certaine, que la couche de terre labou- rable est plus profonde, composée ()e terre franche, doue, un peu calcaire ou marneuse. On profite du beau temps pour donner des labours successifs, dent le sol a besoin, afin d'être convenablement préparé pour recevoir les bulbes ou caïeu.x. que l'on plante en mars ou avril au plus tard, dans des rayons profonds de O'"10 à0"12, faits dans une planche à ce destinée ou sur le devantdes plates-bandes, des corbeilles ou massifs d'un parterre. Les Tigridia produisent ainsi, en été, un effet des plus éclatants, lorsqu'ils marient les brillan- tes couleursde leurs corolles, aux teintes plus ou moins car- nées des Verveines, aux reflets vifs des fleurs de Fuchsias, à l'azur des Sauges, au violet velouté des Pétunias, au blanc virginal de la Matricaire-Mandiane. Le fumier non consommé, que l'on sait être contraire à la plupart des plantes bulbeuses, est également pernicieux pour les Tigridia. Si la terre était par trop forte, on l'amen- de par des sables lins ou de vieilles terres de dépotage, au moyen desquels on diminue la compacité du sol tout en cor- rigeant sa trop grande humidité, seule cause d'insuccès, qui peut se présenter dans cette culture. Il ne faut pas séparer les caïeux du bulbe principal avant l'époque de la plantation, ils sont traités comme les bulbes adultes, avec cette différence qu'on les plante en pépinière, plus rapprochés et moins profondément enterrés; jusqu'à ce qu'ils soient de force à fleurir. < lu emploie, également , comme mode de multiplication des Tigridia, le semis, que l'on lait en mars avril, sur couche, ou en pots, en terre de bruyère: le repiquage des plantes se fait de même sur couche, jusqu'au moment ou ils sont de force à être mis en place. Très souvent, quel ques plantes fleurissent la première année. A l'automne, les jeunes bulbes sont traités comme les adultes; presque tous fleurissent la seconde année. Lé semis peul aussi se taire à l'air libre, à mi-ombre cl en terre de bruyère ; il esl préfé- rable, dans ce cas, de semer très clair, afin de ne pas être obligé d.' repiquer les plantes en pépinière; puisque les Les bulbes, obtenus dans es conditions, ne doivent pa être arrachés ;i l'automne, ils doivent, être garantis des tes gelées, par une assez forte couche de litière .m de pré- férence de feuilles sèches; au printemps, tous les bulbes sont arrachés et plantés en bonne terre franche mélangée de terreau. La floraison de la majeure partie de ces bulbes di semis a lieu dès la deuxième ani Vous dirons, pour terminer, qu'outre le Tigridia paoonia ss superbes variétés, qui ont fait le sujetdecel article, nu possède quelques autres espèces dent le Tigridia conchi- llora, espèce moins recherchée, sa floraison et sa rusticité laissant beaucoup à désirer. HENRI THEULIER fils. CULTURE POTAGERE Buttage et blanchiment des Cardons Le Cardon est, par sa nature et par son mode de végéta lion qui ressemblent beaucoup à ceux de l'Artichaut, une plante d'automne et il est assez difficile, quoi qu'on fasse. par les moyens naturels, de l'obtenir plus tôt. Je ne sais même pas s'il y aurait quelque avantage à activer sa cr lissance afin qu'il soit dans les conditions requises pour pouvoir être livré à la consommation dès la fin de l'été. Quoi qu'il en soit, il a ceci de commun avec beaucoup d'autres légumes : les feuilles, mais plus spécialement la lui- ■ de celles-ci, les pétioles, les côtes principales, doivent être blanchis avant de pouvoir être mangés, sans quoi ces diverses parties ont une saveur acre qui n'est pas agréable. Aussi, est-il d'usage de faire blanchir les Cardons avant qu'ils soient livrés à la vente. Le blanchiment, à moins de cas particuliers, doit être retardé le plus qu'on peut, si les gelées du mois de novembre ne sont pas trop rigoureuses. < Irdinairement, c'est dans ce mois que cette plaide est préparée pou r être étiolée. Tout d'abord, il faut se rappeler que les feuilles de cer- taines variétés sont extrêmement épineuses et que ces épines produisent des piqûres douloureuses. Par contre, à côté de ces variétés, il en est d'autres qui sont inermes et faciles à approcher. La première chose à faire esl de relever les feuilles, celles de l'extérieur étroitement appliquées sur celles du centre, puis maintenues ainsi dans cette position au moyen de liens de paille. Les Cardons peuvent rester ainsi pendant quelques jours. La décoloration des feuilles ne pouvant s obtenir que par la privation de lumière, plusieurs moyens sont à notre disposition pour cela. Les Cardons peuvent être blanchis sur place, soit dans une cave obscure, soit dans un cellier facile à priver de lumière. Les Cardons sont alors levés en motte puis portés dans un de ces locaux, — les feuilles relevées et maintenues ainsi au moyen de liens, comme il a été dit, — et rangés les uns à coté des autres. Au cas contraire, les Cardons doivent être blanchis dans le jardin même. Pour cela, axant de chercher à priver les feuilles de lumière, il faut, tout d'abord, butter la base des pieds sur une hauteur de Dm. 25 à Om.30, la terre étant prise tout autour des Cardons. Cela fait, toute la partie des plants non abritée est enveloppée d'une bonne épaisseur (Dm.05: de paille de seigle pas trop brisée, maintenue éga- nenl à l'aide de liens. Ainsi abrités, les Cardons demandent trois semaines pour être dans les condition, voulues de blancheur, et ■nteni davantage. Il est même bon de s'assurer quel lois que les feuilles ne pourrissent pas. Le même laps de : nips est nécessaire dans une cave ou un cellier obscur. Je n'ai pas besoin de dire que les Cardons doivent être prêtés axant d'être portés à ta cuisine; cette préparation nsistedans la suppression du parenchj me plus ou moins décomposé, les côtes devanl être biej ttes à la hase. 350 LE JARDIN Pendant l'arrachage des Cardons, je recommande dé ne pas mutiler le rhizome qui est une partie excellente à manger, je tiens .:i le faire observer, car, bien souvent, ce rhizome est sacrifié. Buttage des Pissenlits Le mois de novembre est encore l'époque à laquelle on butte cette salade des plus précieuses pour le printemps. Le Pissenlit amélioré et quelques autres variétés rendeut. en effet, de grands services pendant les mois de mars et d ;i\ vil. Il est d'usage, îtrairement à ce que l'on a l'habi- tude d'observer pour les Pissenlits récoltés dans les prairies. de faire blanchir les feuilles de ceux récoltés dans les jardins. Le blanchiment des Pissenlits s'obtient de diffé- rentes manières. Si cette plante a été cultivée en lignes, suffisamment espacées, le buttage se pratique au moyen de terre prélevée de chaque côté des lignes. Pendant l'hiver, les Pissenlits ainsi recouverts de terre poussent des feuilles blanches qui n'apparaissent vraiment au-dessous des buttes qu'aux mois de mars et d'avril. Lorsque les feuilles sont jugées assez grandes, la terre est enlevée, puis les Pissenlits sont arra- chés au moyen d'une bêche. Les feuilles peuvent encore s'obtenir blanches de deux manières différentes: Les Pissenlits, repiqués ou semés directement en place dans un carré, sont recouverts de terreau très fin provenant de fonds de couches et cela sur une épaisseur de Dm. 10 ou Dm. 15. Ce procédé donne des Pissenlits dont les feuilles sont très engageantes comme aspect. Pour la récolte, il n'y a qu'à déplacer le terreau, puis à arracher les Pissenlits. Inutile d'ajouter que les Pissenlits qu'on désirerait eon- serveT plusieurs années au même endroit ne seraient pas arrachés. Enfin, au lien d'être recouverts de terreau, ils peuvent l'être de feuilles mortes. Je rappelle aussi que les Pissenlits supportant très bien 1 étiolage exécuté en caves, comme s'il s'agissait d'obtenir de la Barbe de capucin avec des pieds de Chicorée sauvage. La salade obtenue ainsi est très belle et de toute première qualité. .1. POISSAT. Les Plantes de Serre Les incessants progrès de l'horticulture dans la sélection ■ ■! 1 hybridation, ainsi que dans les perfectionnements cul- turaux. mit eu peur résultat de doter nos jardins de plein air d une foule de végétaux, dont la beauté n'a quelquefois rien à envier aux plantes de serre en général, et, conséquence naturelle, les amateurs, toujours plus nombreux, aban- donnent peuà peu la culture sous abris vitrés, peur chercher, au parterre, des Heurs parfois aussi belles et moins coûteuses d'entretien que les végétaux frileux des pays chauds. D'autre part, la littérature horticole a suivi et encou- ragé ce même mouvement, et, dans la plupart des publications actuelles, en trouve peu d'écrits et d'auteurs s'oecupant de la floriculture des serres, peu, surtout, cherchant à éveiller le goût des amateursde belles plantes. Sun- vouloir médire des herbes à lupins- de nos jardins. — car nous estimons la valeur des plantes à leur beauté, — qu'il nous soit cependant permis dédire que les plantes de serre ii" méritent pas cet oubli progressif dans lequel elles disparaissent aujourd'hui. Une serre, quelle qu'elle soit, est certainement un lieu bien agréable, dans lequel les saisons n'existent plus, et où il y a des fleura et des feuilles en plein hiver, alors qu'au dehors il neige et gèle, où l'on peut suivre, chaque jour, les Meures des plante- que l'en cultive, où Ion peut enfin jouir de leur beauté à l'abri du soleil trop ardent, des vents et de la pluie ! A l'amateur île fortune modeste, nous conseillons d'avoir une serre froide, qui abritera sous son vitrage 'les plantes peut-être moins riches de coloris et de végétation, mais tout aussi variées comme formes et comme fleurs, que les végétaux des serres chaudes. Un choix raisonné de genres procure une suite ininter- rompue de floraisons brillantes. N'est -ce pas dans la serre froide que, dès janvier et février, s'épanouissent les plantes bulbeuses qui ne fleuris- sent à l'air libre 'qu'en avril et mai. la série nombreuse des Tulipes, Jacinthes. Crocus, Scilles, etc.'.1 N'est-ce pas encore en même temps que les Camellia, les Primevères de Chine, les Cyclamens, les Epacris, certains Erica. les Imles lots. Pour chacun de nous, M. A igei a un mol aimable. La visite terminée, nous nous rendons dans la coquette salle de la. Société horticole, vigneronne <'t forestière il'' l'Aube, où un magnifique banquet est servi. Deuxcentcin- quante convives environ y prennent place. Au Champagne, M. le Préfet île I Aube remercie M. \ iger d'avoir bien voulu honorer cetti fête hortic&lede sa présence et porte le toast loyal au Chel de l'Etat. M. Viger, dans un discours humouristique, plein d'à- propos et d'une rare finesse, remercie la ville de Troyes, la Société française des Chysanthémistes et la Société horti- cole, vigneronne et forestière de l'Aube, de l'aimable récep- tion qui lui est faite ; il dit qu'il aime toujours à se retrou- ver au milieu des horticulteurs et qu'il fera toujours tout son possible pour rendre l'Horticulture florissante et pros- père. La fin de son discours est saluée par un tonnerre d'applaudissements. M. le maire de Troyes, M. île la Ro- chetterie, M. île la Boulaye et M. Ch. Baltet prennent ensuite la parole et sont également fort applaudis. M. le Ministre distribue .ensuite diverses décorations d'officiers et de chevaliers du Mérite agricole, d'officiers d'Académie et d'officiers de l'Instruction publique dont il est question dans les « Nouvelles horticoles » de ce numéro (1). L'heure étant trop avancée pour permettre à M. Viger de se rendre à l'Hôtel de Ville, il demande la permission d'ouvrir le Congres dans la salle même du banquet. La proposition de M. le Ministre est acclamée, et le troisième Congrès de la Société française des Chrysanthémistes csi déclaré ouvert. Quelques minutes après, M. Viger reprenait le train pour Paris et les congressistes se rendaient à l'Hôtel de Ville, où une salle avait été réservée par la municipalité de Troyes pour les travaux du congres. La première séance a lieu sous la présidencede M. de la Rnchetterie. On décide : 1" que le 4e Congrès de la S. F. I). C. aura lieu en 1899. à Lyon, sous les auspices de la Société d'hor- ticulture du Rhône. 2° La médaille du Congrès est attribuée a M. Rozain- Boucharlat. de l.\ on. 3" Une demande de médaille d'or en laveur de M. Couil- lard, archiviste de la Société, pour le récompenser de son travail ardu du Catalogue des Chrysanthèmes, est ren- voyée au comité administratif qui statuera. 1" M. Chifflot, chef des travaux pratiques à la Faculté des sciences de Lyon, donne lecture d'un mémoire qui fait suite à son remarquable travail sur les parasites animaux et végétaux des Chrysanthèmes. Il dëcritle terrible ennemi dont la larve ronge lecteur des boutons et le collet des jeunes plantes dont la description nette n'avait pas été donnée jusqu'à ce jour. Nous reviendrons, plus tard, sur ce travail que nous ferons connaître aux lecteurs du Jardin. M. Dauthenay donne ensuite lecture d'un rapporl sur la question des races. M. Dauthenay n'est point d'accord sur cette question avec M. Chantrier, de Rayonne ; il soutient sa thèse avec la compétence qu'on lui reconnaît et conclut en demandant que cette question soit maintenue à l'ordre du jour de l'an prochain. La seconde séance est iupée, en grande partie, trop longtemps même, par une discussion sur la façon de catalo- guer les plantes. M. deMeulnaëre, de Gand, défend, avec chaleur et convic- tion, son système de classification qui nous paraît excel- lent et que tout le momie approuvera lorsque l'habitude en aura été prise. Enfin, après plusieurs heures de discussion. le principe de cette classification est adopté, et le Comité rédacteur île la Société esl invitée publier, le plus tôt pos- sible, une clef de ce système dont le principe fondamental est celui de placer en tête d'un nom de variété le mot sur . lequel l'obtenteur de la variété a voulu le plus attirer l'attention. Ainsi, l'on écrira : Rosette {Souoenir de A/"'), Lèoèque (Rosièriste), Bourges (Congrès de), Champsaur (Fée de), etc.. etc. (I) Le Jardin, présent numéro, page 33S. Le temps se trouvant trop limité, les intéressantes ques- tions des engrais, du bouton couronne et du bouton termi- nal, sont renvoyées au Congrès de Lyon, l'an prochain. 11 est cependant donne connaissance d'une formule d'en- grais minéral recommandée par M. Gérard. Directeur des collections botaniques de la Ville de Lyon, qui donne d'aussi bons résultats que la matière fécale. Cet engrais se compose de : Azotate île sonde 2 grammes/ Superphosphate de chaux. 2 — kaïnite 3 — \ par kilo de compost Ajouter 1 grammes de plâtre si le compost ne renferme pas a-sez de calcaire. M. Dauthenay ayant demandé la mise à l'ordre du jour de l'an prochain, de la question de l'épuration des eaux d'arrosage, M. C Tuffaut dit qu'il vient de publier, dans le journal de la Société d'horticulture de Seine-et-Oisë, un art nie donnant le moyen de pratiquer cette épuration avec facilité et tranchant cette intéressante question. M. le Pré- sident remercie M. Tuffaut, et la 3e session du Congrès est déclarée cluse. G. CHABANNE. EXPOSITION DE CHRYSANTHÈMES DE RENNES Une exposition de Chrysanthèmes, organisée par la So- ciété horticole d'flle-et-Vilaine, s'est tenue à Tiennes, du :i au 6 novembre dernier, sous la vaste halle des Lices. Très bien décorée et organisée de main de maitre par le dévoué Président de la Société, M. Sirodot, cette exposition a obtenu plein succès. Outre les Chrysanthèmes, on y admi- rait des fleurs diverses, des arbustes d'ornement, des fruits de table (raisins, poires, pommes) et des légumes dont les propriétaires ont reçu de nombreuses récompenses. A citer parmi les principaux lauréats .'Amateurs.' M. Beau, chef des travaux horticoles à l'Ecole nationale d'Agricul- ture, Mmes Bouscassi, Ilamon, Manceau, Chochon, MM. Sirodot, Reuzé, Jacquart, Colleu, Descombes et l'Ecole normale d'Instituteurs; Horticulteurs : MM. Mouraud de Nantes, Courtois, Emile Gorieux, Desmars, Pépin, Prual, Simon, etc. M. C. Le commerce des fruits à Vienne. — « Les mai- sons suivantes, d'après le Nord horticole, s'occupent du commerce des fruits Irais à Vienne: « H. Scheild, I. Churhausgasse, 2 ; Eduard Sacher, I. Augustinerstrasse; Henri Fournier, I. Tuçhlauben, 11 ; Louis Joussard, I. Franziskanplatz, 7. » i Puis un certain nombre dç grands hôtels qui ont une consommation plus grande : Grand Hôtel, I. Kartnerring, 9; Hôtel impérial, I. Kartnerring, 16 ; Hôtel Bristol. I. Kartnerring. 7; Hôtel los, Krautz, I. Neuer-Markt. 6. h La statistique d'Autriche-Hongrie accuse les chiffres suivants comme chiffres d'importation puni- les: En 1896 En is:c Poires, pommes prunes, etc., pour une somme de florins 1.090.722 1 700 236 Soiten quantité (quintaux) 17:.. 722 273.791) La France figure pour (quintaux). . . 105 L'Allemagne 14.182 La Grande-Bretagne 1.205 L'Italie. . . 105.958 La Russie. . . . ' B55 La Suisse — 15.11:) La Roumanie 6.4*2 La Serbie (très grand commerce de prunes) - H8.387 « La part que la France prend dans l'importation de fruits frais, poires, pommes et prunes, n'est que bien fai- ble, et On pense que, si les producteurs français faisaient un petil effort, ils pourraient prendre une part plus large. Ce n'est pas en s'adressant aux négociants qu'ils doivent cher- cher à taire des affaires, mais en faisant îles dépôts et en recherchant la grande clientèle bourgeoise riche qui est susceptible de se faire envoyer régulièrement des paniers de fruits frais. I, Italie pratique ainsi les affaires et arrive à faire le plus gros chiffre. » LE JARDIN 353 LE JARDIN. N« 283. — 5 DECEMBRE 1898. CHRONIQUE L'Exposition des Chrysanthèmes, organisée par la So- ciété nationale d'horticulture, a donné desuperbes résultats. Les recettes se sontélevées à 40.000 francs, taisant présager d'asse/ jolis bénéfices pour la caisse et pour la pins grande joie des sympathiques trésoriers. Les entrées du premier jour — le jour smart ou toison d'or comme vous voudrez ! — se sont chiffrées par 3.Ô00 francs. Allons vivent les Clin - . santhèmes, et puisse leur vogue durer longtemps. # * * Il y a longtemps qu'on cherche à détruire, dans les jar- dins, les mauvaises herbes vivaces et de nombreux procé- dés ont été proposés. Il en est un qui est aussi radical et énergique que possible. Il a été signalé, il y a déjà long- temps, dans la Flore des jardins et des serres de Van Huiitte. Il consiste à employer l'acide suif urique ou vitriol. On remplit de ce liquide, aussi actif que populaire, une fiole de verre à tube capillaire et on en laisse tomber une goutte dans le cœur de la plante qu'on veut détruire. Les feuilles se noircissent, se détachent, tandis que l'acide con- tinue son action désorganisatrice et amène la mort irrévo- cable de la plante. Le procédé est ingénieux, mais est-il d'une application facile".' Il faudrait créer une appellation nouvelle pour le jardinier chargé de le mettre en pratique. Cesera, si vous le voulez, un citrioleur. * ■•■ . Notre excellent confrère, la Semaiw horticole, dans un article relatif aux Cèdres, laisse passer deux petites erreurs que nous lui demandons la permission de rectifier. D'une part, il est dit: « l'arbre que Bernard de Jussieu a planté au Muséum de Paris et qui, si nous ne nous trompons pas, a été renversé il y a quelques années par un ouragan ». Rassurez-vous, cher confrère, le Cèdre du Labyrinthe vit toujours et, espérons-le, sera, de longues années encore, le but d'un pieux pèlerinage. Plus loin, nous trouvons : « à l'Ile de la Réunion, il y a une Conifère très répandue que l'on nomme le filao, les indigènes le regardent comme une espèce de Cèdre ». Je ne sais si les feuilles de cet arbre, sous le souffle de la brise : « chantent mélodieusement, d'une voix que l'on recherche toujours dés qu'on l'a en- tendue une fois » ; ce qui est certain, c'est qu'il n'y a pas de Cèdres à la Réunion et que le mot Filao est le ternie habituel qui sert à désigner les Cnsuarina. * * Avis aux jardiniers qui demandent uni' place! ("est au Gardeners' Chroniclc de 1852 que nous l'empruntons : « Un membre du clergé anglican demande un jardinier sobre et industrieux, sachant entretenir une serre froide et un jar- din. Il doit savoir traire une vache et être de bonne volonté pour se livrer à toute espèce d'ouvrage intérieur, attendu qu'aucun homme n'est employé habituellement dans la maison. Il doit être en état de tout enseigner dans l'école primaire du village, savoir diriger un orchestre et chanter dans l'église. Un jeune homme de bonne disposition, ayant un caractère doux et docile, y trouverait, le confort et une existence très agréable ; ses gages seraient progressivement augmentés; mais. pour commencer.il ne gagnerait pas grand chose. » Cette demande n'est-elle pas un petit chef-d'œuvre! Elle a du moins le mérite d'être franche. Quand au fond même, il n'y a pas trop à s'en ('tonner. A quelques détails près, les choses ne se passent-elles pas encore, chez nous, souvent ainsi et le jardinier n'est-il pas un factotum ? Ce n'est pas encore le cas de dire avec le chantre d Athalie : « que /es temps sont changés ! » * * * La création des hôpitaux végétariens, ne pourrait être que d'un heureux augure pour la prospérité des cultures maraîchères et, à ce point de vue, on ne peut que féliciter les organisateurs du premier de ces établissements, qui vient d'être organisé dans le comté d'Esses à Loughton. Le menu se compose : au déjeuner, d'un potage, pain, beurre, fruits confits el cacao; au dîner, de macaroni, légu- mes frais, fromage, pudding; au souper, de pain, beurre et fruits. Deu\ fois par semaine, le théest autorise; les autres jours, la boisson est composée de cacao et de farine d'avoine à l'eau. Ajoutez à cela, la lecture de quelques versets de la Bible pendant le repas, et vous vous ferez une juste idée de la douce gaieté qui doit régner à l'hôpital végétarien de Loughton. ■ ■ A rapprocher du menu végétarien, les renseignements suivants, qui ne peinent manquer d'intéresser tous les lecteurs du Jardin qui, en bons français, sont d'avis que la gloire vinicole de la France ne sera jamais trop célébrée. La semaine dernière, aux celliersde l'Hôtel-Dieu de Beaune, a eu lieu la fameuse vente des vins de la région. Tout s'est bien vendu, et le Pomard a été donné pour 1910 francs, les 456 litres. Suivant l'usage antique et solennel, les négo- ciants de Beaune, réunis à l'Hôtel de Ville, ont fixé les cours de 1898. Le Corton est mis à la disposition de ceux qui en veulent pour IliO francs les 220 litres, le Beau ne et. le Volnay pour 540, le Musigny et le Vougeol pour 900, le Chamliertin et le Romanée-Conti pour 1000. Je me. contenterais du Pomard, si, par malheur, la Fa- culté ne m'avait condamné à l'usage et même à l'abus de l'eau.... j'allais dire à la question de l'eau. ' * L'acétylène ne servait jusqu'ici qu'à l'éclairage et aussi, par raccroc, à faire sauter ceux qui l'emploient. M. Rodier. de Bordeaux, vient de lui découvrir un autre usage dans le traitement du Black-Rot. Les grapilles, attaquées par ce terrible champignon, ne peuvent que gagner à être sau- poudrées de carbure de calcium, dans le courant du mois de septembre. Au bout de quelques jours, on constate que toutes les spores ont disparu, sous l'influence de l'acétylène développé, et il ne reste plus qu'à secouer la poussière de chaux, pour avoir un raisin de tous points parfait et présen- table. * * * La vitalité des graines en présence des grands froids est véritablement merveilleuse. C'est ainsi que MM. Escombe et Brown ont communiqué à la, Royal Society, le résultat de très intéressantes observations qu'ils ont faites à ce sujet. Us ont maintenu, pendant 110 heures, des graines placées dans un tube de verre mince où l'on avait fait le vide, dans de l'air liquide entre - 183 et - 192". Ces graines avaient été soigneusement séehées à l'air auparavant et ne contenaient que 12 0/0 d'humidité naturelle. Lentement dégelées, pendant cinquante heures, et ensemencées en même temps que des graines témoins, elles ont germé iden- tiquement et il a été impossible de constater la moindre différence entre elles. Les plantes amenées à la maturité se s,mt présentées également saines et robustes. Les expé- riences ont porté sur l'Orge escourgeon, l'Avoine, le Poti- ron, le Pois, le Fénugrec, la Balsamine, le Soleil, la Belle de jour, YHeraclcum villosum, le Ci/clanthera explodens etc., en un mot, sur des plants aussi dissemblables que possible au point de vue végétatif . Malgré cela, il sera toujours prudent de ne pas laisser geler ses graines! ■ # * La synonymie amène parfois de singulières confusions. Le Chrysanthème est tout à la fois un Pyrnthrum et un Chrysanthemum ; il en est de même des Pyrèthres propre- ment dits. Aussi, clans un rapport du consul de France à Trieste, trouve-t-on avec surprise que la récolte des tleur< de Chrysanthèmes, comme insecticide, est une matière importante de commerce de Fiume, à Trieste et dans les îles de l'Adriatique. Par Chrysanthème, c'est Pyrèthre qu'il faut entendre, le fameux Pyrèthre du Caucase ou d'ailleurs. Notons que, dans les deux lies deLussin-Grande et de Lussin-Piccolo, on ne récolte pas moins de 280 quin- taux qui rapportent 33.100 francs. Il y a là une culture à organiser sur notre littoral méditerranéen, plus favorisé que celui de la Dalmatie, où les pluies sont assez fré- quentes. P. HARIOT. 354 LE JARDIN NOUVELLES HORTICOLES Concours général agricole de Paris. — Par arrêté on date du '„'ii novembre, pris sur l'avis du conseil des Ins- pecteurs de l'agriculture, M. le Ministre de l'Agriculture ;i décidé que le Concours général agricole de Paris, se tien- drait à la Galerie des Machines du Champ de Mars, du lundi 27 février au mardi 7 mars 1899. Exposition universelle de 1900. —Le comité du groupe VIII s'esl réuni le 24 novembre dernier el a continué l'examen des programmes des concours des diverses classes qui seront complètement élaborés pour la fin de ce mois. Le comité a adopté un vœu émis parla classe 13 (maté- riel et procédés de l'horticulture et de l'arboriculture), de- mandant que des expériences soient faites pendant la durée de l'Exposition pour certains instruments tels que chauf- fages, tondeuses, etc...; il n'y aura pas de concours tempo- raires pour cette classe. Pour les autres classes du groupe VIII, les dates des con- cours temporaires que nous avions données dans un précé dent numéro (1) doivent être modifiées connue suit, ces con^ cours devant ouvrir le mercredi pour se terminer lediman- i lie soir: 17 avril, S et 22 mai, 12 el 26 juin. 17 juillet, 7 et 21 août, 11 et 25 septembre. Il et 23 octobre. Les concours généraux auront lieu les 22 mai. 17 juillet, 11 septembre, 9 et 23 octobre : ce dernier c sours du 23 oc- tobre comprendra les Chrysanthèmes. Les jardins coloniaux. — A la commission chargée d'étudier les questions relatives à la création des jardins d'essais, commission dont nous avons donné la composition dans notre précédent numéro (2), le Ministre des Colonies vient d'adjoindre : MM. Prillieux, de Lanessan, Le Myre de Yilliers, J. Dybowski, Chailley-Bert, Deloncle, Chalot et Paul Bourde. Syndicat central des horticulteurs de France. - A la dernière réunion du Syndicat central des horticul- teurs deFrance, qui a eu lieu, le lit novembre, en l'Hôtel des Sociétés savantes, la formation d'une Section des horti- culteurs-marchands de fleurs aux Halles a été décidé et le bureau eu a été ainsi formé: Président: M. Kaczka; Vice- Président: M. Célestin Gaillard; Secrétaire: M.Declere; Secrétaire adjoint: M. Arthur Féraud. D'après les démarches laites auprès du Préfet de police, celui-ci serait décidé à maintenir à présent les fleurs aux Halles sur 1 emplacement actuel, c'est-à-dire la voie cou- verte rue Antoine Carême. Union commerciale des horticuleurs et mar- chands grainiers de France — Dans son assemblée du 10 novembre, l'Union commerciale des horticulteurs et marchands grainiers de France a émis les vœux suivants ; 1" Que le Gouvernement français prenne officiellement part à l'exposition internationale de Saint-Pétersbourg en 1899, par l'envoi de commissaires, de délégués, et par le vote d'un crédit destiné à aider les exposants à supporter les frais de transport; 2* Que l'affranchissement des catalogues soit ramené ci l'ancien tarif; 3° Que le service des colis-postaux de 10 kilogrammes soit étendu aux pays étrangers; ' 1 Que îles mesures de défense soient prises contre le Pou de San José à l'égard des envois de végétaux el de fruits des Etats-Unis. Notre planche en couleurs. — Notre planche en couleurs du mois de décembre paraîtra dans notre prochain numéro du 20 courant. (t) Le Jardin, 1898, n"280; page 306. (2) Le Jardin, 1898, ir 282, page 337. Association de la Presse agricole. - Dans sa séance du 11 novembre, le comité directeurde l'Association de la Presse agricole, réuni sous la présidence de M.L. Le- gludic, sénateur, président, a pronom é l'admission de qua- rante-cinq membres adhérents. Le comité directeur s'est, en outre, occupé des mesures à prendre en vue d'obtenir, en faveur des publicistes agricoles appartenant à l'Association, un certain nombre d'avantages et de pi-i\ ilèges. Au Ministère de l'Agriculture. — A l'occasion de delà réorganisation des services centraux du Ministère de l'Agriculture, ont été nommés : Faisant fonctions de chef de bureau du service vétéri- naire. M. Cayol, sous-chef de bureau au service vétérinaire; Sous-chef du même bureau, M. Wéry, qui remplissait autrefois les mêmes fonctions au bureau du Cabinet; Faisant fonctions de sous-chef au bureau du secrétariat. M. Leroy, le très sympathique et actif chef du secrétariat de M. le Ministre de l'Agriculture. Ajoutons que M. Leroy est un peu notre confrère, car il a eu jusqu'ici dans son service, la rédaction delà Feuille d'Informations dit Ministère de V Agriculture. Nous lui adressons, ainsi qu'à MM. Cayol et Wéry, nos bien sincères félicitations. Une treille merveilleuse. — À Frontignan, dans le voisinage de Cette (Hérault), les visiteurs ont pu admirer, au moment de la récolte, une treille merveilleuse. Elle couvrait, en 1S1I7. d'après la Petite Renie, une surface de 90 mètres carrés. Cette année, la surface couverte était de 19 mètres de longueur sur S mètres de largeur, soit 136 mètres carrés. Le nombre des grappes a pu être évalué à 100 ; ces grappes avaient une longueur moyenne de0°,35 et pesaient environ :i kilogrammes. Cette treille n'a que six ans. Manifestation en l'honneur de M. Th. Villard. — Un groupe d'exposants a eu, ces jours derniers, l'heureuse pensée d'offrirun objet d'art à M. Th. Villard, le distingué président de la commission des expositions delà S. N. D. H. F., à l'occasion de sa nomination au grade d'officier du Mérite agricole. Malheureusement, la spontanéité, excellente en soi mais regrettable en fait, avec laquelle cette manifestation a été organisée n'a pas permis de lui donner toute l'ampleur qu'elle aurait dû avoir, en égard aux importants services rendus par M. Villard aux exposants et à la S. N. 1). H. F. <.)in 'in u il en soit, l'idée était bonne et M. Villard a pu voir ainsi combien sont appréciés son dévoument et sa grande courtoisie. Le Jardin tient, en cette circonstance, à lui adresser ses bien sincères félicitations. A la Société nationale d'horticulture de France. -- En raison des élections qui auront lieu le 22 décembre prochain, une réunion préparatoire se tiendra dans l'Hôtel de la Société, le dimanche IN décembre, à 2 heures de l'après-midi. Jeudi prochain, 8 courant, à 2 heures précises de l'après- midi, aura lieu, sous la présidence de M. le Ministre ,1e l'Agriculture, la distribution des récompenses accordées ces temps derniers par la S. N. D. IL F. La maison Vilmorin-Andrieux et Cie. — Fidèle fi sa coutume. Le Jar-din donne aujourd'hui le portrait de l'exposant qui a obtenu le grand prix à la dernière exposi- tion de la Société nationale d'Horticulture de France. Cette fois-ci, c'est la maison Vilmorin-Andrieux qui a obtenu ce premier prix qui lui était déjà échu l'année der- nière et i|ue la beauté' des plantes exposées, le nombre et surtout le choix et la nouveauté des variétés présentées lui avait largement mérité. LE JARDIN :;.;: C'est une branche relativement nouvelle de l'horticul- ture que la culture de Chrysanthème à la grande Heur et, eu exposant des plantes ainsi traitées, la maison Vilmorin, qui ne l'ail pas Le commerce des plantes fleuries, a surtout pour but de faire voir à ses clients et au public en général ce que sont les plantes dont elle offre des boutures et ce qu'on en peut obtenir en les traitant avec les soins et les précautions convenables. Conserver esl tout aussi laborieux que de créer, et c'est en apportant aux industries nouvelles de l'horticulture la même attention et les mêmes efforts qui ont établi sa renommée séculaire, que la maison Vilmorin entend con- server la position qu'elle occupe dans l'horticulture uni- verselle. Ses chefs ad nid s seul M. Henrj L. de Vilmorin, dont nous donnons ci-dessous le portrait, et son frère, M. -Maurice !.. Fig. 1 18. — M. II. Lèvéque de Vilmorin. de Vilmorin, particulièrement connu comme dendrologue et i ontinuateur de l'œuvre de M. Alphonse Lavallée, repré- sentant la quatrième génération d'hommes consacrés, de père en fils, à l'étude et à l'amélioration Ai^ races culti- vées de plantes utiles. Nous n'avons pas à rappeler leurs services rendus à l'agri- culture et à l'horticulture, l'histoire en est à chaque ligne. dans la presse et dans la littérature spéciale îles cent vingt dernières années. Ce qu'il peut être utile dédire c'est qrje les Vilmorin sont bien décidés à maintenir, autant qu'il dépendra d'eux, le rang et la situation de l'établissement qu'ils possèdent et dirigent et qu'ils en prennent les moyens en formant les nouvelles générations par de fortes études et par la visite de ce qui existe de plus sérieux au point de vue horticole dans le monde entier. C'est ainsi que M. Philippe L. de Vilmorin n'a été associé à La direçti Le L'établissement àncestral qu'après avoir conquis son diplôme de licenciées sciences naturelles et avoir parcouru les établissements publics et privés les j,iUs remarquables de l'Europe et de l'Amérique du Nord. < * 1 1 peut faire fond sur [e succès durable d'une maison dont les chefs ne craignent rien tant qui de la laisser vivre sur une antique réputation, mais s'attachent au contraire a être toujours au niveau et s'il se peut en avant des néces- sités de l'heure présente. Un Abricotier en fruits à 1.200 mètres d'alti- tude. — Les touristes attardés qui franchissent le col des Ai-avis, près d'Albertville (Savoie), nous disait la Petite Reçue, à la date du 20 novembre, peuvent voir, contre le mur du presbytère de la Guettaz, à plus de 1.200 mètres d'altitude, un magnifique Abricotier surchargé de fruits de toute beauté et mûrs à point, quoique ayant été visité plus d'une fois par la neige tout récemment. Influence de la lumière bleue sur la germina- tion des Fougères. — D'après M. F. de Forest-Heald, rapporte le Journal de la Société nationale d'acclimata tion de France, la lumière et notamment les rayons bleus sont favorables à la germination des spores de Fougères. Celles.-*» peuvent aussi germer à L'obscurité, à condition toutefois que la tempérai ure suit plus élevée. Mesures prises pour empêcher l'introduction en France du Pou de San José. - Nos lecteurs savent de quel danger nos cultures sont menacées par le l'on de San José qui fait de -i terribles ravages dans l'A- mérique du Xord. < i race à l'initiativedeM. Viger, Ministre de L'Agriculture, le Gouvernement français vient de prendre des mesures qui paraissent suffisantes, quant à présent, pour protéger nos cultures. Voici le texte du décret qui a i>a,mk l'Officiel du premier décembre : Le Président de la République française, Vu les dangers que peut causer à nos plantations d'arbres huiliers et forestiers l'introduction en France du pou de San -José (Aspidiotus perniciosus), dont la présence a été signalée à Hambourg dans un envoi de fruits provenant il Amérique; Vu l'article :il de la Loi du 17 décembre 1814; Vu l'avis de la commission technique chargée de l'étude et de l'examen des procédés de destruction des insectes. cryptogames et autres végétaux nuisibles à l'agriculture; Sur le rapport du ministre de l'agriculture. Décrète : Art. 1". — Sont interdits l'entrée et le transit en France des arbres, arbustes, produits des pépinières, boutures, et tous autres végétaux, ou parties de végétaux \ ivants, ainsi que leurs débris frais provenant des États-Unis, soitdirec- tement, soit des entrepôts '.' Cette prohibition s'étend aux caisses, sacs et autres objets d'emballage servant ou ayant servi à. transporter les objets ci-dessus mentionnés. Art. 2. — Lorsque la présence de l'insecte aura été ions tatée dans des envois de fruits frais et de débris de fruits I ra i . l'entrée en France de ces envois ainsi que du matériel ayant servi au transport et à l'emballage sera prohibée. L'our permettre l'exécution de cette mesure, lesdits envois seront examinés, à ce point de vue spécial, à leur entrée en France. Art. 3. — Le ministre de l'agriculture et le ministre des finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret. Fait* Paris, le 30 novembre 1898. FélIx Faure Par le Président de la République : Le ministre de l'agriculture, Viger Le ministre des liimuccs, P. Peytral LE JARDIN Les Bruyères indigènes Il y a quelque trente ans. on cultivait un peu partout les Bruyères du Cap. La mode en a passé comme celle des plantes de la Nouvelle-Hollande. A qui et à quoi s'en prendre? Est-ce à la difficulté de la culture elle-même ou bien n'est-ce pas plutôt un caprice qui en est la cause? Et pourtant la Bruyèi -I nue fleur favorite du Parisien en rupturedeboulevard.il suffit, pour s'en convaincre, de voir les gerbes de ces jolies Heurs dont il se charge, quand il passe quelques heures à la campagne. Sans être ilu Cap, nos Bruyères indigènes ne manquent pas de charme, en elle!, quelques espèces surtout qui habitent l'Ouesl et le Midi de la France. En France, les Bruyères son! représentées par deux gén- ie Çalluna a Erica. Au premier, appartient la plante la plus répandue, le Calluna vulguris, bien caractérisée par ses feuilles épaisses, imbriquées sur quatre rangs, obtuses. courtes el glabres, rarement plus ou moins ciliées. La corolle esl plus petite'que le calice qui est coloré el péta loïde ; les Heurs sont roses et penchées, disposées en grappe unilaté- rale, au sommet des rameaux. Dans les Erica, la corolle dépasse nettement le calice qui est Herbacé ou coloré; les êtamines sont plus ou moins longues, saillantes ou incluses. Dans le premier groupe caractérisé par les êtamines saillantes, on rencontre les : Erica mediterranea L.. carnea I... multiflora I... vagans L. De ces quatre espèces, la première esl très localisée en France puisqu'elle n'a encore été rencontrée que dans une lande sablonneuse des environs de Pauillac, dans la Gi- ronde; l'JErica carnea L.. habite la région alpestre des forêts delà Savoie et île la Maurienne; l'Erica multiflora L. est assez répandu en Provence, et la dernière s'étend du Sud-Ouest ei de l'Ouest jusqu'à l'Isère et aux environs île Rambouillet, constituant une îles grandes raretés de la flore parisienne. Au second groupe, à êtamines incluses, se rattachent lis : Erica ciliaris L. de l'Ouest, du Sud-Ouest et acciden- tel lement des environs de Paris ; E. tetralia I.. assez répandu en France surtout dans le centreet dans l'Ouest; E. cinerea 1... la Vulgaire Bruyère cendrée qui manque à peu près dans l'Est.; E. .striera Don, des montagnes .le la Corse; E. arborea L.. île la région méditerranéenne; /■.'. lusitanien Rud. cantonné aux environs de la Teste-de-BucH. près Arcachon, el E. scoparia L., la.Brur/ère " balai, de l'Ouest, du Sud l luest, du Midi, ou elle forme îles landes étendues. Il est bon d'ajouter une espèce hybride, VErica Wat so/uBenth.. produit du croisement des E. tetralix eX E. ri lia ris, trouvédanS les Basses-Pyrénées, la Mayenne, le Calva- dos, l'Orne en d'assez nombreuses localités. Ses caractères sont intermédiaires à ceux des parents qui lui ont donné, l'un ses organes floraux, l'autre -es organes végétatifs. lion nous. en quelques lignes, les diagnôses comparatives, le '■e- différentes espèces, 1 Bruyères a êtamines saillantes. /■.'. larditerrawa L. — Plante glabre ; feuilles verticiUées par quatre, planes-convexes en dessus, cannelées en des -mis; calice de moitié plus court que la corolle qui est rose, tubuleuse, un peu resserrée à la gorge; êtamines à demi saillantes, pourvues d'anthères terminales; fleurs en grappes subunilatérales, à pédoncules plus courts que la corolle. Floràisoiî en janvier. E. carnea I.. — Espèce nés voisine de la précédente, dont elle diffère par ses tiges couchées, à rameaux redressés, par ses anthères plus saillantes. par sa floraison automnale. /•.'. multiflora I „ - Tige haute de 0™,50 à 1 mètre, glabre ; jeunes rameaux pubérulents ; feuilles pubérulentès à la base, verticiUées par 4-5, convexes el marquéesd'un sillon en dessous ; calice de VE. mediterranea ; corolle rose et ovoïde allongée, plus longue que large; étaminej a anthères latérales à loges séparées seulement dans le haut : fleurs en grappes verticiUées le long ou à l'extrémité des rameaux, sur des pédoncules dépassant2-3 lois la corolle. ans L. — Tige à rameaux plus allongé-, que dans l'espèce précédente et feuilles au-dessus de la grappe qui labituellement très fournie et allongée; calice et corolle plus courts el plus larges ; anthères à logés séparées dans toute leur longueur. 2" Bruyères a êtamines im lusj s. A. Etamines pourrîtes d'appendices : E. tetralixli.. — Rameaux pubescents ou glanduleux; feuilles verticiUées par 4, linéaires, pubescentes ouglandu- leuses, à bords enroulés, grisâtres ; Heurs en grappe courte, terminale ou compacte, roses ou blanches, accidentellement dé] vues d'éliminés (var. unundra), portées par des pé- doncules laineux blanchâtres; calice cilié; coroRe en forme de grelot, allongée ; anthères munies de deux appendices denticulés et larges ; ovaire pubescent. /-.'. Watsoni lienth. — Se rapproche de l'A', tetralix par ses anthères appendiculées et ses ovaires pu bescents. -a grappe Horale courte; fleurs roses ; la tige et les feuilles sont celles de VE. ciliaris. On en trouve des formes intermédiaires. E. cinerea L. — Rameaux pubérulents; feuilles dispo- sées par 11, glabre-, ires étroites, munies de fascicules de feuilles à leur ai-selle ; Heurs formant une panicule termi- nale ; calice glabre, scarieux aux bonis; corolle en grelot rose ou violette; anthères à appendices en forme de soies ; eapsiile glabre. E. stricta Don. — Rameaux glabres; feuilles disposées par 1. glabres, linéaires ; fleurs en petites ombellesdistinctes au sommet des rameaux ; calice très légèrement cilié sur les bords et scarieux : corolle en grelot allongée ; anthères de VE. cinerea mais a -..jes plus allongées ; capsule soyeuse. /•.'. arborea L. — Tige atteignant 3 mètres, très rameu- se, à rameaux couverts d'une laine blanchâtre formée de poils, les uns simples, les autres rameux ou plumeux ; feuilles par 3-4, linéaires, sillonnées sur le dos, glabres; Heurs petites formant une panicule pyramidale très allongée, pouvant dépasser 0"',2."> : calice glabre ; corolle blanchâtre, campanulëe; anthères pourvues à leur base de deux appendices aplatis, dentelés, aussi larges que longs : capsule glabre. E. lusitanica Rud. — Tiye laineuse à poils tous sim- ples ; feuilles peu sillonnées sur le dos ; Heurs médioi re- çu vaste panicule pyramidale: corolle rose campaaulée ; anthères a appendices filiformes, poilus; capsule glabre. Plante très voisine dé la précédente el qu'on trouve, depuis quelques années, naturalisée sur les talus des chemins de fer dans le Finistère. B. Etamines dèpourcuee d'appendices : E. ciliaris L. — Tige hérissée, peu élevée; feuilles ova- les, blanchâtres à la face inférieure et roulées sur les bords qui sont munis de cil- très longs; Heurs très grandes, lon- gues d un centimètre, en grappe lâche, subunilatérale; calice longuement cilié; corolle rose foncé \ il. très élégante, tubuleuse-urcéolée, un peu courbée ; capsule glabre. E. scoparia L. — Tige élevée, à rameaux nombreux. dressés et glabres ; feuilles rapprochées, très étroites, très glabre- ; fleurs très petites ne dépassant pas deux millimè- tres, en longues grappes très fournies; calice glabre; corolle verdâtre-globuleuse. Les deux espèces de ce groupesont les (dus distinctes de toutes celles qui croissent en Europe et, aussi différentes entre celles qu'il esl possible de s'imaginer. Les plantes dont nniis venons de parler ne sont pas Inities aussi méritantes au point de vue ornemental. Eu tête vien- nent les grandes espèce- presque arbore-conte- I elles <[\\' Erica arborea et E. lusitanica, très élégantes avec leurs vastes panicules de Heurs. L'Erica ciliaris. par l'éclatantcoloris de ses corolle-, tiendrai! un rang distingué au jardin, aussi bien que l'Erica Watsoni qui lui ressemble beaucoup. Par la vigueur de sa végétation, VErica carnea. quoique des régions élevées de la Savoie, occupe un rang distingué dans la flore des plantes de terre de Bruyère. Au Jardin botanique du Muséum, c'esl une des rares espèces qui ait -ii s'accommoder des conditions dans lesquelles elle est placée et, nous l'j voyons prospérer depuis de longues années. L'Erica tetralix avec sa teinte grisâtre et VE. sco- pariasont plutôt à rechercher comme pilantes de collection. Rappelons que VErica stricta, qui chez nous ne croit que dans les montagnes de la Corse, est depuis longtemps cul- tivé el que Don et Wildencre en le décrivant, le'croyaient originaire du Cap de Bonne Espérance. P. HARIOT. LE JARDIN 357 CHRONIQUE FLORALE L'art floral japonais. — Lies Fleuristes. — Com- positions nouvelles. — Album de compositions florales. — Couronnes en feuillage au Dane- mark. — Fleurs du midi. L'année dernière, une Japonaise montrait aux visiteurs île l'Exposition d'horticulture du mois de mai quelques exemples île groupements floraux japonais. Ces décorations furent admirées sans réserve par certaines personnes, blâ- mées injustement par d'autres. Ces dernières ont. à mon avis, envisagé cette question au point de vue matériel, ce qui est une grande faute. Il est bien regrettable que cette ques- tion ait été abordée par ceux-là mêmes auxquels elle n'était pas familière et qui la connaissaient seu- lement par un exemple isulé. La critique, dans un cas semblable, n'a qu'une fa- çon de regarder, et il y a vingt manières devoir! Moi-même, en en par- lant, je ne croyais pas que ce genre serait adopté. Je nu- suis même un peu avancé, car plusieurs de nos fleuristes ont, depuis, créé de jolies choses dans cel ordre d'idées. Toute- fois, ceux-ci interprètent cet art avec le goût fran- çais, à la parisienne plu- tôt, et ils marient telle- ment bien les deux façons de grouper les lleurs qu'ils créent des choses ravissan- tes. Un an après nue M'"' Morimoto eut donné une idée de cet art, dont les Ja- ponais sont si tiers et que M. Michel Revon a traité dans une thèse admirable, M""' Chenier, trouvant cet art tellement bien défini et tellement original, s'en est inspirée et nous a mon- tré la composition que re- présente la figure 1 19. D'un ample vase artis- tique japonais, en bronze, surgit une touffe de fines frondaisons A'Adiantum toutes constellées des spathes rutilantes i'Anthurium que surmontent les palmes gra- cieusement découpées du Cocos Weddelliana et les rameaux d'une délicatesse exquise de l'Asparagus tenuissimus. Le vase est rempli d'eau et c'est d un tampon de mousse que s'avancent ces feuillages et ces fleurs, tandis que des rameaux A'A. Sprcngrri retombent négligemment et que des spathes d'Anthurium, comme de fantastiques oiseaux, semblent se mirer dans l'eau limpide! Tout cela, mis en œuvre, par M"" Chenier, avec grâce, avec une sûreté de goût et un idéal parfait. Et, en attendant de voir de plus en plus nombreuses ces compositions sans rubans et sans dentelles, ces compositions dont on peut dire « qu'elles seul à peindre », il convient de rendre hommage au fleuriste d'avoir des pensées, fussent-elles quelconques quand ce qu'elles rendent est si joli! Qu'on aille maintenant dire que les arrangements japo- nais sont des bouquets sans lleurs ! Ceux qui le diraient Fie. Mil. encore feraient preuve de peu de goût en matière de corn positions florales. Les fleuristes en boutique de Paris se sont syndiqués der- nièrement. J'ai eu l'occasion de lire le journal publié parle syndicat et je puis dire que leurs revendications sont jus- tifiées. Entre autres réformes, dans le commerce des lleurs dans les rues, ils voudraient voir disparaître ces marchands de lleurs. la plupart des jeunes gens, qui vont s'installe]' sans que rien les y autorise devant les boutiques de ces commerçants patentés. Naturellement, ils ne demandent pas l'abolition de la vente des lleurs sur les voies publiques, mais ils voudraient que ces fleuristes improvisés, sauf les indigents et les vieillards, paient un droit, de même que les bouquetières qui s'installent en perma- nence aux terrasses des cafés et sous l.-s portes cochères. Il est à souhaiter que leurs réclamations soienl prises en considération ; il n'est, en effet, pas de cor- poration, plus digne d'in- térêt, car les fleuristes ont -■u élever leur métier — plutôt leur art — à un tel degré de perfection qu'ils jouissent, à juste titre, d'une grande renom- mée, aussi bien en France qu'à l'étranger. C'est le moment de rap- peler qu'il ne fut pas tou- jours loisible à tous de vendre des lleurs dans les lues et, sous le règne de Louis XIV, parut une or- donnance de police, ayant pour but de supprimer la concurrence faite aux fleuristes officielles par les marchandes des fleurs des rues, ordonnance ainsi con- çue : « Faisons défense à toutes revendeuses publi- ques et autres personnes de s'attrouper sur les ponts Notre-Dame et au Change. quais Neuf, de ( lèvres, ni aux environs et près des portes des églises et autres lieux de cette ville, sous prétexte d'y exposer en vente des bouquets, ni pour quelque cause que ce soit, à peine de cinquante livres d'amende pour la première lois et du fouet en cas de récidive. » I ne telle mesure serait certes par trop sévère aujourd'hui, les fleuristes ne la réclament bien entendu pas. et un peu du pittoresque des rues de Paris disparaîtrait avec les riantes floraisons des bouquetières ambulantes et les trot- tins ne pourraient plus épingler le bouquet de violettes à leur corsage, si de telles mesures étaient prises, mais il n'y en a pas moins, nous semble-t-il, quelque chose à faire! L'actualité joue un grand rôle dans une foule de circons- tance. Les fleuristes doivent s'y soumettre autant qu'aux changements de mode. Aussi n'ai-je pas été surpris en voyant', à quelques vitrines de fleuristes, une corbeille d'une forme nouvelle : la grande roue de l'Exposition. Apres les tours Eiffel en osier d'où s'échappaient des fleurs, l'imi- tation de la grande roue était inévitable. Cette roue transformée en corbeille, ce n'est pas précisé- ment beau, c'est simplement original : chacun des wagon Composition florale à la façon japonaise. 358 LE JARDIN esl représenté par une mignonne petite corbeille suspendue d'où s'échappent tantôt des Violettes, tantôt des Roses, ntôl des Orchidées ou desŒillets. C'est le présent du jour. Parmi de plus jolies choses, j'ai noté, ces jouis derniers, d'exquises compositions à la vitrine d'une fleuriste dont je me plais toujours à contempler de nouvelles créations. D'abord une corbeille surmontée d'une grande anse et bondée de fleurs et de grappes d'Orchidées. Sur l'anse, étaient axés, çà et là, tantôt les (leurs en haut, tantôt en bas. des bouquets de Molettes faits sans recherche, les tiges for- mant un faisceau qu'au lieu de dissimuleron avait placé en évidence en les écartant el en les faisant concourir à l'effet général; de ces bouquets, s'élançaient, ici et là. des piquets de Violettes de l'arme. Dans ce môme ordre d'idées, une corbeille de Ro-e- Safrano, avec une longue jetée de Violettes sur l'anseefc, au bas, quelques bouquets de Violettes tout simplement posés el dont les tiges écartées sortent du panier, était d'un goûl heureux et bien original. La façon de faire concourir non seulement la fleur elle- même, mais aussi tout ce qui l'accompagne, feuillage, pé- doncules et tiges, ainsi que les pétioles des feuilles, à l'or- nement général tend à s'affirmer. L'heure est proche où, an lieu d'être cachées, les tiges des bouquets de corsage s'étaleront librement. Les bouquets, dont je viens de parler, posés çà et là sur l'anse des corbeilles et dans les corbeilles sont les présages de cette façon de faire. A signaler aussi, une corbeille de Chrysanthèmes blancs, d'Œillets couleur chair et de Roses pâles, surmontée d'une grande jetée i'Anthemis Etoile d'or d'un côté, tandis que, de l'autre, un flot de dentelles serpente le long de l'anse. *- -* * M. Olbertz, d'Erfurt, vient de publier un album de com- positions florales, sous le titre de Musterbltitter der Binde- lnnsr. contenant] une cinquantaine de jolies planchés tirées sur beau papier glacé et reproduisant une série de compo- sitions florales dont la plupart sont très bien comprises. Cet album ne manque pas d'intérêt pour les fleuristes et les personnes sïoecupant de cette question; en ce sens ipi'il renferme des modèles de l'art floral allemand: corbeilles. couronnes, croix, bouquets, voitures fleuries et autres com- positions. 11 peut être facilement consulté par tous, eïj ce sens qu'un index en cinq langues donne le nom de chacune des compositions. Parmi les nombreuses couronnes envoyées pour les funérailles de la Reine de Danemark, citons celle du Roi de Suède, en feuilles de Cycas avec une croix en Lilium auratum el celle de la Reine de Suède, en feuilles de Pal- miers et en Lilium avec les armes de Suède. La plupart des autres couronnes et croix étaient composées de feuillage de Thuya, Houx, Mahonia et frondesde Cycas et de Palmiers. Il est à remarquer que la plupart des couronnes et des croix riches sont, au Danemark, plutôt confectionnées avec des feuillages qu'avec des fleurs. # Les semis et les plantations automnales, grâce à quel- ques pluies bienfaisantes, faisaient augurer une ample moisson de (leurs pour cet hiver. Malheureusement . lesora ges, qui se sont abattus sur la côte méridionale de notre pays, ont dû ravager plus d'une exploitation. L'expédition des Violettes était commencée depuis Ion- temps et déjà partaient, pour Paris, Londres. Berlin, des paniers de Jacinthes, Narcisses. Giroflée, Réséda, Œillets, Roses: Safrano, Lamarque, Comte d'Eu, Papa Gontier, nie Bobrinski, Comtesse de Leude, Gloire de Dijon. Il serait désolant que ces cultures -oient anéanties, . car, non seulement elles donnent lieu à un commerce considé- rable, mais encore la cueillette, le bottelage, l'emballage proeurent un tra\ ail assuré à un grand nombre de personnes. Combien île Parisiennes aussi regretteraient cette dispa- rition ou la cherté des petit < bouquets de Violettes1, de Résédas, de Narcisses, fleurs écloses sous le beau soleil de Provence qui, à leur heure ou à leur tour, sont épinglées au corsage ou vont •'■- lyer la mansarde ! ALBERT MALMENE. Salvia splendéns Il n'existe pas de plantes plus brillantes, à l'automne surtout, que le Salvia splendéns. Il y a longtemps que les jardins en l'ont leur parure habituelle et cette Sauge aura certainement toujours une vogue -outenue.cn raison de l'éclat et de l'abondance de ses (leurs, de la beauté et de la régularité de son port, et de la facilité de sa culture. Cette année, l'automne étant particulièrement clément. la floraison du Salvia splendéns s'est prolongée, en plein air. jusqu'en novembre; non pas une floraison médiocre, com- posée seulement de quelques fleurs malingres, mais bien de beaux el gros épis floraux qui faisaient l'admiration de tout le monde. Il convient d'ailleurs d'insister sur ce point que. généra- lement, en octobre, les plantes les plus florifères et réputées les meilleures pour la décoration des jardins n'ont plus beaucoup d'éclat tandis que. au contraire, le Su lr ia splendéns est dans toute sa merveilleuse beauté. A cette époque de l'année, -es magnifiques et nombreuses grappes de fleurs, du plus bel écarlate. font sensation à côté de la couleur, de plus en plus décroissante, des (leurs des autres végétaux les plus employés pour les garnitures estivales. Le Salvia splendéns Sellow. (syn.: 5. brasiliensis Spr., S. colorans Hort.) fut introduit du Brésil en Europe vers 1822. C'est une plante vivace, frutescente dans les pays mé- ridionaux et dans les serres, mais, sous le climat de Paris, elle est cultivée comme annuelle. Sa tige, ramifiée dès la k-i-e. atteint de 0"',8Û à 1 mètre de hauteur; ses rameaux sont glabreset quadrangulaires ; ses feuilles sont ovales acu- minées. cunéiformes, arrondies à la base ou presque cordi- formes, d'un vert intense en dessus et grisâtres en dessous; ses (leurs, d'un rouge écarlate très vif dans toutes leurs par- lies, sont di-posées en épis terminaux, dressés. Les Heurs se montrent, en pleine terre, de la fin de juin jusqu'aux gelées, suivant la culture, mais, généralement, la floraison n'esl entière qu'à partir d'août et se prolonge — ainsi que je le fais remarquer plus haut — jusqu'en octobre et novembre. La Sauge éclatante (Salvia splendéns) ne doit pas être confondue avec les Salvia coecineaL... de la Ploride, et .S'. fulgens Cav.(5'. cardinalis ILB.K.l. du Mexique, qui por- tent le même nom vulgaire. Le Salvia splendéns forme de splendides corbeilles, d'éblouissants massifs, et il est très propre à la décoration des plates-bandes, planté à dislance, au centred'autres \ égé taux de basse taille; il produit un effet charmant disposé par petits groupes, çà et là, sur les pelouses non loin des massifs d'arbres et arbustes. Le mode de multiplication le plus pratique esl le boutu- rage que l'on opère, au printemps ou en août-septembre avec de jeunes rameaux de tête, dont la reprise est toujours assurée. Les boutures de printemps donnent des sujets qui fleurissent la même année, tandis que ceux issus de bou- tures faites en août-septembre, ne donnent des fleurs que l'année suivante. Ces boutures se font sur couche tiède el sous cloches. On multiplie égalemenl de semis, en mars-avril, sur couche, ou de mai en juillet, en pépinière, en pots ou en teri ine-, à mi-ombre. On rencontre, dans les jardins, plusieurs variétés du Sal- via splendéns ipii. à vrai dire, ne diffèrent guère du type que par suite du genre de culture auxquelles elles sont sou- soumises. La \ ariété Sniielieiii parait être une des plus anciennes; puis, sonl venues ensuite les variétés nana, Ingénieur Claocnad, etc. J. LUQUET. Dictionnaire iconographique n y trouve aussi du fer, de l'alumine et de l'ammoniaque. Les acides qu'on aura à y chercher sont les acides carbonique, silieique. suif urique, chlorhydriq ne. phosphorique. azotique et l'hydro- gène sulfuré La prise de l'échantillon d'essai doit, être faite avec les plus grandes précautions. Sutton, dans son Manuel métho- dique d'analyse chimique volumètrique, dit qu'il faut recueillir deux litres pour la plupart des eaux en vue d'une analyse générale et trois quand il s'agit de l'eau d'un lac ou d'une source de montagne. Les bouchons qu'on emploie doivent être neufs et lavés dans l'eau où l'on a puisé l'échan- tillon. Le prélèvement devra, autant que possible, être fait au-dessous île la surface liquide, jamais à. la surface ou sur le fond et, dans labouteilleelle-mêmeoù l'eau sera conservée. S'il s'agit de l'eau d'une pompe, on laisse d'abord écouler le liquide qui a séjourné dans le tuyau. On a soin de remplir d'abord la bouteille de prélèvement, puis de la vider et de rincer plusieurs fois avant d'opérer la prise définitive. Les échantillons seront conservés dans l'obscurité et dans un lieu frais avant l'analyse, qui doit être laite, autant que possible, dans les quarante-huit heures. Il sera bon égale- ment de s'assurer de la nature géologique du sol à travers lequel coule le cours d'eau, dans lequel on a percé le puits, d'où jaillit la source dont l'eau doit être analysée. Un examen préliminaire portera sur la couleur, la limpi- dité, l'odeur, la réaction qui doit être normalement légère- ment acide ou à peine alcaline. Essai qualitatif. — L'essai qualitatif doit toujours être pra- tiqué, il dirigera l'analyse dans la détermination quantita- tive. On cherche d'abord la quantité de matière solide laissée par un litre d'eau, en évaporant 100 centimètres cubes dans une capsule de platine tarée. Silice. — Le poids est obtenu en évaporant 500 centi- mètres au bain-marie, après légère addition d'acide chlorhy- drique pour aciduler la liqueur. On reprend le résidu par de l'eau bouillante acidulée, on sèche et on pèse. Acide sulfurique. — Est dosé à l'état de sulfate de ba- ryum, par précipitation d'un volume d'eau déterminée au moyen du chlorate de baryum additionné d'acide chlorhy- d ri que. Chlore. — A l'état de chlorure d'argent, au moyen du nitrate d'argent. Le chlorure obtenu est séché, fondu et pesé. Acide phosphorique. — A l'état de pyrophosphate de magnésie, en précipitant un volume déterminé d'eau préala- blement débarrassée d'alumine et de fer, par le chlorure de magnésium et l'ammoniaque. Hi/ilrogène sulfure. — Sa présence est décelée, la plupart du temps, par l'odeur caractéristique qu'il répand et qui rappelle celle des œufs pourris. On distille un volume donné d'eau, acidulée parl'acidesulfuriqueoucblorliydrique et on recueille le produit de la distillation dans une solution d'acétate de plomb acidulée par l'acide acétique. Le sulfure île plomb formé est transformé en sulfate. On en déduit la quantité d'hydrogène sulfuré par un calcul très simple Acide asotique. — Cet acide est dosé après sa transfor- mation en ammoniaque ^iih l'influence de l'hydrogène naissant, en opinant comme il suit. Dans un volume d'eau déterminé, on dose l'ammoniaque contenu, puis on ajoute h n gramme de potasse ou de soudé et 2à:i la im-s d'aluminium. Au boutde~l heures et sous l'influence d'une douce chaleur, l'acide azotique est entièrement transformé et le dosage d'ammoniaque peutêtre opéré. Laquantité d'acide a/otiquo est réprésentée par la différence entre les deux dosages. Dans une eau qui ne contient pas île matières organiques, on peut utiliser, pour le dosage de l'acide a/ntique, un pro- cédé recommandé par Boussingault, basésur le fait sui\ ant . l'acide azotique décolore le sulfate d'indigo proporti lelle- ment à laquantité de cet acide. Le carbazol, en solution dans l'acide sulfurique, est aussi un réactif de l'acide azo tique, doué d'une extrême sensibilité. On peu avec ce dernier réactif, déceler des traces infinitésimales d'azotates. La coloration obtenue est verte et 1res nette. Nitrites. — La présence de nii rites dans uneeau est cor- rélative de celle de matières organiques. L'eau distillée renferme du nitrite d'ammoniaque. ( in peut les déceler par le procédé de Griess, basé sur la propriété que possède I acide sulfanilique de donner naissance, en présence de nitrites, à, un composé diazoïque, d'une magnifique couleur rose quand on fait intervenir ultérieurement une trace de naphtylamine. Ce réactif, des plus sensibles, décèle une partie d'acide azoteux dans 10 millions de parties d'eau. On peut encore avoir recours, et avec plus de succès en- core, au procédé- de Tiemann el l'reusse. à condition il opérer dans une solution incolore. C'est, dans ce cas encore, un titrage eolori métrique qui est d'autant plus sensible que l'acide azoteux est plus étendu. Ce dosage est basé sur la propriété dont jouit la métaphénylène diamine de donner naissance, en présence de l'acide azoteux, au brun de phé- nylène ou triamido-azo-benzol. Fer et alumine. — Après avoir séparé la silice, comme nous l'avons dit plus haut, on verse de l'ammoniaque dans le liquide filtré pour précipiter ensemble le fer el l'alumine. Le précipité séché est calciné et fondu avec du bisulfate de potasse pur, puis dissous dans l'eau. Dans cette solution, le 1er est dosé par le permanganate de potasse, après avoir été- soumis à l'action de l'hydrogène naissant qui le ramène du maximum au minimum. L'alumine est obtenue par sous- traction du poids du fer de celui du précipité. Chaux. — La chaux peut exister dans les eaux s,, us Forme de chlorure, de carbonate ou de sulfate. Les eaux calcaires sont celles qui renferment un excès de bicarbonate de calcium et les séleniteuses, de sulfate de calcium. Elles sont, dans ces deux cas, impropres à la cuisson desaliments et à la plupart des usages industriels ou horticoles. On dose la chaux, après avoir séparé le fer et l'alumine, en concen- trant la liqueur et en l'additionnant de carbonate et de chlorhydrate d'ammoniaque. Il se l'ait un précipité de car- bonate de calcium qu'on transforme en sulfate de calcium au moyen d'acide sulfurique. On calcine et ou pèse. Magnésie. — Au liquide dont on a séparé la chaux, ou ajoute du phosphate de sodium et de l'ammoniaque et on laisse au repos pendant 12 heures. Il se forme un précipité de phosphate ammoniaco magnésien qu'on pèse après l'avoir calciné-. Soude et potasse. — Deux procédés enprésence. ou bien transformation en chlorure parle chlorhydrate d'ammo- niaque dans une eau débarrassée de sels ammoniacaux '-t séparation dupotassium à l'étal de i hloroplatinate.le sodium est obtenu par différence, ou bien en opérant directement sur l'eau par le procédé Péligot, On acidulé l'eau par l'acide sulfurique et on évapore. Un reprend le résidu desséché par un excès d'eau de baryte; il se sépare un précipité de sulfate de baryum et on se débarrassé de l'excès do cette base par l'acide carbonique. On filtre pour enlever le car- bonate de baryum, on évapore à sec le liquide acidulé- par. l'acide chlorhydiiquc Le résidu est traité comme plus haut. Aiumoniai/ue. —L'ammoniaque peut être dosée en opé- rant directement sur 10 litres d'eau qu'on évapore après l'avoir acidulée par l'acide sulfurique; le résidu est fin 360 LE JARDIN à de la magnésie et distillé. L'ammoniaque qui se dégage est reçu dans de l'acide titré avant l'opération, qu'on titre de nouveau après. La différence donne la quantité d'ammo- niaque. Quand on n'a affaire qu'à des traces d'ammoniaque, on peut recourir au réactif de Nessler composé d'iodure de potassium saturé de biiodure de mercure, en solution léger rement alcaline, ("est alors un titrage colori métrique pat comparaison de teintes. L'eau distillée qui sert à la prépa- ration du réactif doit être absolument privée de toute trace d'ammoniaque par distillation sur du permanganate de potasse, puis sur du sulfate d'alumine. On peut contrôler l'analyse par la méthode de Fleck et, de Ritter, basée sur ce principe que le précipité mercuriel donné par le liquide Nessler contient, pour deux parties de mercure, une dose d'azote qui répond à une partie d'ammoniaque. Alcalinité de Veau. — Une eau peut être alcaline à l'excès par mélange avec des eaux provenant des blanchisseries. On l'éprouve en y ajoutant quelques gouttes de teinture de cochenille ou de solution d'auréosine. Avec la première substance colorante, sous l'influence de l'acide sulfurique, la teinte passe du violet rouge au jaune brun; avec la se- conde. il se produit, une belle fluorescence verte qui disparaît par l'acidité de la liqueur. Il suffit, pour se rendre compte, de l'alcalinité, d'ajouter, goutte à goutte, à l'eau colorée, une solution titrée d'acide sulfurique. On constate encore dans l'eau la présence de traces de plomb, de cuivre et de zinc qui peuvent être nuisibles dans l'alimentation, mais, aupointde vue industriel, ne produi- sent aucun effet désastreux. Le plomb sera décelé par l'iodure de potassium qui donnera de l'iodure de plomb d'un beau jaune; le cuivre par addition d'ammoniaque dans le ré- sidu de l'évaporation repris par de l'eau acidulée d'acide azotique ou bien encore par le ferrocyanure de potassium, qui produiront avec le premier réactif une coloration bleu céleste et avec le second un précipité rouge. Le zinc sera caractérisé, après évaporation préalable et addition d'acide sulfurique. par un précipité blanc de sulfure de zinc, en faisant passer dans la liqueur un courant d'hydrogène sul- furé. (A suivre). P. HARIOT. Tilia orbieularis (T. alba X T. euchlora) Ce joli Tilleul, obtenu par l'établissement Simon Louis frères, de Plantières, il y a une trentaine d'années, a été propagé sous le nom de Tilia argentea orbieularis, déno- mination tout à fait impropre et que nous croyons utile de rectifier. Cet arbre, étant issu d'une graine du Tilia alba Ait. (T. petiolaris D. C), ne saurait, être rattaché, comme va- riété, au Tilia argentea Desf. (T. tomentosa Moench.) vulgairement Tilleul argenté. Par son port et le luisant de la face supérieure de ses feuilles, il rappelle le T. euchlora C. Koch (T. dasystyla Stev.) ; par son feuillage argenté en dessous et par ses fleurs, il ressemble au T. alba. Ce serait donc, d'après ces caractères, un hybride de Tilia alba et de T. euchlora. ce qui semble certain car le T. alba. sur lequel a été récoltée la graine qui a produit le Tilia orbieularis, a, pour voisin, dans l'arboretum de Plan- tières, le T. euchlora. Nous allons donc abandonner la dénomination de T. ar- gentea orbieularis qui nous semble impropre, et nous nommerons cet arbre simplement T. orbieularis ( T. allia X T. euchlora), allusion à la forme de ses feuilles. Voici la description de l'arbre : Très vigoureux, formant une tête conique, de même aspect que le T. euchlora ; comme celles de ce dernier, ses branches sont réfléchies, avec jeunes rameaux pendants. La flèche de l'arbre est, comme du reste tous les autres jeunes rameaux, toujours penchée; mais elle se redresse à mesure qu'elle prend de la force et, finalement, forme une tige très droite. Jeunes rameaux vert jaunâtre; fréquemment colorés de rouge sombre du côté exposé au soleil, recouverts d'un duvet blanchâtre. Eeorce des rameaux plus âgés grisâtre. Ra- milles florales à bractées très longues, spatulées. Fleurs grandes (pour le genre), jaunâtres, très odorantes. Fruits de la grosseur d'un pois, sphériques légèrement côte- lés, mucronés au sommet, recouverts d'un duvel grisâtre. Feuilles grandes, irrégulièrement cordiformes, épaisses. accuminées. fortement dentées, rarement planes, m;iis. généralement, à limbe convexe, quelquefois même cucul- lées. La face supérieure est, d'un vert foncé luisant (comme chez le T. euchlora), la face inférieure est argentée (comme chez le T. alba). Les feuillesdu Tilia orbieularis tiennent très longtemps à l'arbre et ne tombent que vers la fin d'octobre et même plus tard, ce qui est une qualité très précieuse et en fait un arbre d'avenue de premier ordre. Isolé, il produit égale- ment beaucoup d'effet. e: jouin. {Pépinières Simon-Louis frères). Plantons des Pommiers à couteau Je viens de lire, dans le journal américain The Cana- ri/an Horticulturist, le compte rendu des achats de fruits faits par l'Angleterre en 1896, et, après avoir vu avec satisfaction que la France tient le premier rang pour les exportations de prunes dans ce pays, — elle en a exporté en 189(5, pour 3.655.570 fr., et pour les poires 3.033.960 fr. dans la même année — , je vois avec regret qu'elle tient le dernier rang, ou à peu près, pour les pommes à couteau, cul- ture qui pourrait, cependant être développée en France. Les chiffres ci-dessous feront juger de notre infériorité, nous qui sommes cependant les plus proches voisins du pays im- portateur. L'Angleterre a importé, en 1896, en pommes à couteau : D'Allemagne pour 9"i . 360 fr. D'Australie » 1.967.715 » De Belgique n 1.681.825 » Du Canada » 15.725.70.") » Des Etats-Unis d'Amérique. » 16.357.910 » 1 le France » 1 . 275 . 405 » De Hollande » 339.840 » Du Portugal » 968 . 185 » De diverses contrées » 153.130 » D'après le tableau ci-dessus, on peut voir le rang tout à fait secondaire que nous tenons pour l'exportation d'un fruit de culture facile. Je crois que les cultivateurs français, surtout ceux se trouvant dans les régions où il est- déjà fait des expéditions d'autres produits pour l'Angleterre, où il va des commissionnaires ou des syndicats s'occupant de l'exportation, et où la culture du Pommier réussit, ont tout intérêt à planter maintenant. Plusieurs raisons m'ont suggéré cette idée. D'abord, il se pourrait que, sous peu, l'Angleterre fermât ses portes aux envois de fruits de l'Amé- rique .lu Nord, à cause du Pou de San José (1). Déjà, l'Allemagne a prohibé, ou à peu près, pour cette raison, les fruits américains, et se prépare à planter de grandes quantités de Pommiers à couteau, et il n'y aurait rien de surprenant à ce que, dans un temps peu éloigné, de der- nière puissance exportatrice pour ce fruit, elle devint pre- mière. Ne restons pas en arrière et sachons profiter de notre voisinage avec l'Angleterre pour ne pas laisser nos concur- rents nous supplanter et pour ne pas perdre un débouché i|iii devrait nous être presque particulier à cause de notre situation géographique. J'ai cru bien faire eu attirant l'attention des spécialistes sur ce point et je souhaite que des personnes plus compé- tentes que moi sur ce sujet viennent, dans les colonnes de «■e journal et dans d'autres, expliquer quelles seraient les variétés qui auraient le plus de chance de se vendre ou de réussir comme culture, dans telles ou telles régions , en un mot, renseigner complètement les intéressés sur ce sujet. E. TURBAT. (1) Le Jardin, m*.n" 265,267 ,2(ÏS, 270 et 274, p. 66,98,113,147 et 21S LE JARDIN' 301 Nouveautés Horticoles CHRYSANTHEMES FICUS RADICANS VARIEGATA Cette charmante variété de Ficus radicans de grand effet, que représente la h'g. 150, est mise au commerce par M. W. Bull, 53b', King's Road, Londres (Angleterre). Ses obtenteurs donnent, sur cette variété à feuilles pana- chées, les renseignements suivants : « Sa culture facile, sa panachure pleine d'effet et sa croissance régulière font de cette'plante une des meilleures Les nouveautés françaises dans les établissements anglais. La' plupart des nouveautés de Chrysanthèmes des deux dernières années mit été vues en conditions excellentes dans les déploiements commerciaux. Il n'y a pas àcraindreque 1rs semis français n'occupent plus une place prépondérante, mais il est curieux de constater que, cette année, un très grand nombre de nouveautés australiennes ont été vues ri qu'elles sont certainement de beaucoup d'avenir. Fig. 150. — Ficus radicans'mra riegai a . qui aient été obtenues jusqu'ici dans la série des plantes ornementales à feuilles panachées. « Cette variété est d'un aspect très élégant en raison de ses feuilles abondamment et irrégulièrement marginées de blanc ; la panachure s'étend parfois à toute la surface. « Comme plante à feuillage panaché pour suspensions, de même que pour former des bordures ou pour cultiver seule en la palissant sur des tuteurs ou sur un treillage, elle est de tout premier ordre. » G, VALLIER. liiilletin de la Direction tle l'Agriculture et du Com- merce de h» Régenee tle Tunis. — 'i' trimestre isn.x. Le Bulletin de la Diredlion de l'Agriculture et du Com- merce delà Régence de Tunis (3e trimestre de 1898), que nous venons de recevoir, contient, entre autres intéressants articles: l'Arboriculture fruitière en Tunisie, par notre col- laborateur, M. L. Guillochon, jardinier-chef du Jardin d'Kssai; les végétaux ligneux à planter dans les différents sols du nord de la Régence, par M. Grandidier; la dispari- tion des boisements dans le sud de la Régence, par M. L. Tellier ; la culture du Tabac, la production légumière, la situation phylloxérique en Tunisie, etc. Chez MM. Veitch cl (ils. de Chelsea, les variétés sui- vantes, d'origine continentale, étaient les meilleures : Pré- sident Non in, Werther, remarquable comme grandeur et couleur, Général Paq'uiè, N. ('. S. Jubilee, Souvenir de Matines, Lèocadie Gentils, la variété plumeuse jaune pâle; M. Louis Rèmy. Il y avait aussi là de nombreuses variétés françaises plus anciennes etde mérite reconnu. M. W. 'Wells, d'Earlswood, qui, tout récemment, a obtenu une médaille d'or à l'exposition de Taris, a toujours les nouveautés françaises en très belle forme et spéciale- ment celles de la race Calvat. Lors d'une récente visite, je vis chez lui : Président Félix Sithut, X. C. S. Jubilee. Lèocadie Gentils, Président Béran, très gros et très beau. Mme Gabriel Debrie, une fort belle fleur, Surpasse Amiral, Perlefine, Mme Robert de Massy, Mme M. Expulson, Docteur Liebert, Iserette, M. Hoste, Marie Calvat, M. Fatzer, Président Nonin, Président Lemaire, Werther, Mistress F. A. Compton, Mme Couvât de Terrait, Général Paquiè, Mme Bertet, M. Frèd. Daupias, Le armai dragon, Tatiana, Papa Vieillard et une vingtaine ou deux en outre. 362 LE JARDIN MM. Cannell et fils, de Swanley, sonl d'autres cultiva- teurs chez lesquels les dernières et les meilleures variétés du continent peuvent être vues et leur collection, en même temps qu'elle renferme plusieurs autres gains, est très riche en \ ariétésfrançaises de 1897-98. L'espace me l'ait défaut pour lesmentionner toutes, aussi n'en citerai-je que quelques- unes telles que: M. Fatser, Topaze orientale, Mme Gas- ton Morren, Mme Léon Roland. M . Louis Rémi/. Mlle M. Expulson, Présideni Bée an. Mme Robe/i de Massy, Le grand tlrugon. Mèlusine, Emile Nonin, Surdon. Paul dm h ii. Tatiana,Mme Ferlât, Président Nonin, Situ, Ami Brouillât, Mme Frèd. Daupias, Général Paquiè, Mme Gabriel Debrie, Mme Bonnefoy, Marie Calvat, Mme Louis Brossilloji. etc., etc. Ryecroft nursery est 1 établissement de M. II. .1. Jones, qui possède aussi la plupart des nouveautés et spécialement bonnes étaient: Topaze orientale, Chr iy santhèmiste Bruant, François Coppée. Marie Calent. Le grand dragon. Doc- leur Noël Martin. Secrétaire Rivoire, Mme Ed. Roger. vert, M. Fatser, Mèlusine, Général Paquiè, Président Nonin, Abbé Brosson, M. Hos/e. M. Caillebotte, M. Louis L'en ii/. Fleur de Lilas. l'n autre cultivateur de premier ordre, c'est M. II. Shoes- rnith, de Woking. C'est, un vieil exposant et, s'il a une col- lection moins importante que les précédents; chaque 'plante est parmi les meilleures et bien choisie. En splendide forme étaient : M. Louis Rèmy, Mme Robert de Massy, N. C. S. Jiibilec, Secrétaire Riooire, Mme Bertet, Sou- venir de Matines. Mme E. Roger, Le grand dragon,Mme < i >nrat de Terrait. Mèlusine, Mme M. Expulson, Tatiana, Sita, Werther et autres. Enfin, mais non moindre, doit être cité l'établissement de M. Ft. Owen, à Maidenhead. Bien qu'il cultive un grand nombre .le ses propres obtentions, M. Owen a, cette année, uni' très importante collection de nouveautés fran- çaises. Mme Ecerard, Président Bévan, Tatiana, Mme Ed. Roger, surtout, étaient très belles. C. HARMAN-PAÏXK. ARBORICULTURE FRUITIÈRE LE POIRIER Considérations sur la taille. Au moment où les l'oiriers se dépouillent île leur feuil- lage, laissant apparaître à nu leurs ramifications, l'arbori- culteur que cet examen intéresse au plus haut point, les regarde de plus près et c'est avec plaisir, mêlé d'un cer- tain orgueil, qu'il constatequ'un bon nombre de boutons à fruits lui promettent, une lois de plus, une respectable récolte. Cet orgueil est en effet bien légitime ; eau, si une future production est promise et s'il eu est de même tous les ans, c'est une [neuve que ses arbres reçoivent des soins intelligents, que .toutes les opérations qui constituent la taille sonl appliquées d'une façon rationnelle, raisonnée, enfin que, par un éclaircissage sévère des fruits, la produc- tion est réglée avec la vigueur des sujets et la qualité du terrain dans lequel ils sont plantés. Ces simples notions de culture fruitière, facilement apprises et trop souvenl négligées, sonl le proprede l'arboriculteur qui professe pour sesarbres un amour véritable; ces! pourquoi il a lieu d'être orgueilleux, lorsque ses efforts sont couronnés de succès. Cetexamen qui, pour un œil exercé, peut être fait dès le mois .le juillet, n'est d'ailleurs pas la seule occupation de 1 époque présente. Une opération d'une certaine importance doit être commencée: c'est la taille eu se,-, par laquelle il convient d'apporter un complément à toutes les tailles faites pendant la végétation, en opérant, sur un grand nombre de branches fruitières, une section à l'endroit pro- pice, indiqué par le résultat déjà obtenu, par le but que l'on se propose, autrement dit, désigné par la raison. Les branches fruitières, âgées de plus d'un an, soumises te taille, se présentent sous deux formes distinctes: Ellesont, à leur base, un ou plusieurs dards de différentes grosseurs, ou bien, elles possèdent une ou plusieurs lam- bourdes ou boutons éi fruits. Dans le premiers cas. en considérant le résultat acquis, c'est-à-dire les dards sur lesquels repose l'espoir d'une fu- ture récolte, et le but, c'est-à-dire la transformation de ces dards en lambourdes, la taille doit être faite de manière qu'il subsiste, au-dessus de ceux-ci, au moins un œil comme tire-'sève. Pour comprendre ce qu'est le tire-sève et quel est son rôle, il faut savoir que la sève se porte, à de très rares exceptions près, en plus grande abondance vers les extrémités des ramifications qui développent abus des pousses d'autant moins vigoureuses qu'elles sont nées plus près de la base. La longueur de ces ramifications étant ré- duite par là taille, l'œil le plus favorisé est donc, pour notre branche fruitière, celui situé immédiatement au- dessous de la coupe. Il se développe fortement, tandis que les dards ou yeux delà base, moins bien partagés, ne s'ac- croissent que faiblement. Or, c'esfprécisément cette parti- cularité' qui fait atteindre le but cherché etvoici comment: Le dard. qui provient de l'évolution chélive d'un œil après une ou plusieurs années, est la production la plus prompte à se mettre à fruit, à condition qu'elle reçoivede la nourri- ture en quantité suffisante, mais cependant pas en trop grande abondance, sous peine de la voir sedévelopper en bourgi , ce qui anéantit l'espoir d'une récolte immédiate. C'est pourquoi il faut tailler assez près des dards pour qu'ils soient fortifiés dans une bonne mesure, et cependant lais- ser au -dessus d'eux un œil pour que le trop-plein du liquide nourricier puisse être dépensé en faisant développer cet œil en un bourgeon méritant bien son nom de tire-séec. L'ar- boriculteur sachant se servir de ce bourgeon, possède en lui un véritable régulateur à l'aide duquel il peut activer ou modérer l'accroissement des dards de la base ; pour cela, il le pince pendant sa végétation, long ou court, herbacé ou ligneux, suivant sa vigueur propre et la quantité de sève jugée nécessaire pour que la transformation des dards en boutons à fruits s'opère le plus rapidement possî ble. Du reste, nous étudierons le pincement à son heure. Ce sont probablement ces particularités qui ont fait naî- tre, dans l'esprit de M. Courtois, sa méthode de taille tri- gemme, condamnant l'ancienne taille ci Vécu et simplifiant tous les procédés complexes provenant de ce que chacun se pique d'honneur à ne pas imiter son voisin, et de ce que chaque maître veut avoir sa manière d'opérer à lui, ne voulant pas taire comme son collègue. Cette taille à trois yeux ou trigemme est. a mon avis, la plus recommandable et, à quelques rares exceptions près, mérite d'être appliquée en toutes circonstances. Ces excep- tions, toutes naturelles du reste, sont celles-ci : aux bran- ches fruitières vigoureuses, il est indispensable de laisser quatre gemmes afin d'éviter le départ en bourgeon de ceux de la base ; aux branches fruitières très faibles, deux seule- ment sont nécessaires. La dérogation la plus importante que je conseille de faire à cette méthode de taille, c'est de tailler la branche fruitière immédiatement au-dessus de la lambourde lors- qu'elle en possède une à sa base et non pas à deux yeux plus haut, comme le dit la règle. Pourquoi, en effet, laisser la sève se répartir inutilement dans ces deux organes '.' Les fruits, s'il en vient, profiteront davantage, il me semble, si le petit rameau qui les sup- porte termine la branche fruitière. De plus, en admettant que les poires ne tiennent pas, il restera toujours la bourse où elles étaient attachées, laquelle est, on ne l'ignore pas, une véritable source de boutons à fruits. Cependant, je neveux pas dire par là qu'il faille tailler, comme beaucoup le disent, au-dessus de la lambourde la plus près de la base, une branche fruitière en possédant deux ou trois. Sauf quand l'arbre est chétifet qu'il est trop chargé', il est préférable de les laisser toutes trois ou tout au moins deux. Le principal avantage qui plaideen faveur de c traitement réside en la faculté que l'on a de pouvoir choisir les fruits sur celui des trois boutons. qui possède les plus beaux (c'est presque toujours le plus élevé). II est de plus préférable de pratiquer l'éelaircie des fruits, que de courir le risque de ne pas en avoir; car la seule lambourde laissée peut être rongée intérieurement par un Charançon, sans ijue l'ieil le plus exercé puisse s'en apercevoir, ou bien LE JARDIN •m elle peut être, plus tard, annulée par les oiseânx ou par les insectes de toutes sortie. Il faut reconnaître qu'en pratique, ceux qui recomman- dent la taille sur la première lambourde n'opèrent presque jamais de la sorte. Taillons donc tout au moins au-dessus de la- seconde lambourde afin qu'il y en ait une pour les oiseaux el les insectes et une pour nous, et, de cette façon, nous scions certains de récolter notre part. CLAUDE TRÉBIGNAUD. LES JARDINS ALPINS PARISIENS Les difficultés très réelles que l'aceliniateùr de plantes alpines rencontre sur son chemin lorsqu'il veut introduire ses préférées dans un grand centre comme Paris, les y cul- tiver, les faire fleurir et prospérer, ne sont pas si insurmon- tables qu'on ne trouve, ici et là, de jolies collections de ces délicats enfants de nus montagnes. Sans parler du Jardin des Plantes dont la mauvaise situation a cependant permis l'introduction et la culture de plusieurs plantes vraiment alpines, il y a, dans Paris même, il y a surtout dans les environs immédiats de la capital.', plusieurs jardins alpins qui méritent d'être visités et décrits. Je viens d'en visiter quelques-uns et. malgré les brumes de l'automne, sous l'âpre vent du nord et dans le froid brouillard, l'impression que j'en ai rappor.téeà Genève est délicieuse. * , . A Paris même, au coeur de la grande fournaise, rue de la Tour d'Auvergne, il est un petit coin privilégié qu'on dirait transporté de'Suiss i du llauphiné. .lai nommé le jardin de Mme Bassot, dont les collections alpines de son ancien jardin de Montmorency sont connues de tous les amateurs. Quand Mme Bassot, il y a quelque dix ans. annonça sa décision de quitter la campagne pour fixer sa résidence continuelle à Paris, ses amis, dont j'ai le bonheur d'être, tremblèrent pour ses belles cultures alpines. Qu'al- laient devenir ces collections de Saxifrages et de Semperci- oMmque nul ne connnalt.et n'apprécie mieux qu'elle? Où pourrait-on loger, dans Paris, tous ces trésors végétaux amas- sés depuis tant d'années et avec une telle sollicitude? Eh bien! ces collections, ces plantes délicates que Mme Bassot et quelques amis couvaient depuis de longues années, elles ont résisté au déménagement ; elles -ont installées à Paris, y lleurissentsous les fenêtres de leur a mie. 1 embaument des parfums du Daphne Cneorum, des Violet- tes suaves, de délicats Pavots alpins. C'est merveille de voir ces gentilles fleurettes sur leur terrasse ensoleillée, s'étendre, s'étaler et se multiplier. Lors de ma visite, le lit novembre passé, il y en avait encore en fleurs. Dans des rocailles disséminées avec art et infiniment de goût, sur une pelouse bien verte, s'étalent la plupart de nos plantes alpines, depuis le Rhododendron ferrugineum qui y fleurit bien, jusqu'à l'Edelweiss et même VAndrosace des glaciers. Les Saxifrages, les Sedum et les Semperoivum semblent avoir la préférence de la da le céans qui, pro- bablement, a fait l'expérience de leur grande rusticité. Tout ce petit monde est soigné, étiqueté avec le plus grand soin, disposé bien à la place que réclame chaqu pèce et prospère à merveille. Dans les lieux ombragés, au pied des murs et même le long d'une terrasse en ciment sur laquelle Mme Bassot a fait construire une plate-bande postiche, s'étale la plus belle collection de Fougères rustiques qu'on puisse imaginer, depuis les espèces japonaises dont plusieurs ne sont pas rustiques à Genève, jusqu'à celles des Alpes, de l'Amérique du Nord ou des régions antarctiques, l'n l'ait à noter c'est que plusieurs plantes qui gèlent à Montmorency ou à Versailles peuvent être conservées sur cette terrasse qu'abritent de grands bâtiments et que tem- père, sans doute, la chaleur latente de la grande cité. - ■ Prenons le bateau pour Boulogne-stir-Seine, si vous le voulez bien, et allons sonner à la porte d'un amateur qui vient de se révéler comme excellent cultivateur de plantes alpines et qui a remporté de beaux succès à l'exposition du printemps dernier. C'est M.<1. Magne, un retiré des affaires, qui s'adonne ainsi à la culture de no- préférées dans une délicieuse petite villa adossée au Bois de Boulo Ici, les conditions sont meilleures ; je dirai même qu'elles sont excellentes car le sol est bon el l'air est imprégné de frâîcheurel d'humidité. M. Magne cultive admirablement l'Edelweiss, qu'il élève par semis et dont il a de tort beaux échantillons. Un loi de Pavot des Alpes, dans sa forme la plus pure, a été obtenu de semis également, ainsi que V Ar- nica montana, le Myosotis aipestris, l'Œillet des Chartreux etd'autres plantes bien caractéristiques. Un lot de Primula (la collection complète des espèces alpines), des Cypripèdes de plein air, le ravissant Calypso horealis qu'on rencontre si rare nt dans les cultures (pourquoi'.'), des Lys île montagnes, Gentianes, Campa nules, etc. -ont. en parfaite santé et sourient au soleil 'le la Seine comme leurs sœurs le font au rayonnement di grands sommets. M. Magne, comme Mme Bassot, sur- Veille lui-même ses plantes; c'est là le secret de sa réussiti . * - Mais c'est à Soisy, près de Montmorency, et à Enghien qu'il faut aller pourvoir la flore alpine dans son plu- beau développement et, pour y rencontrer L'illusion absolue qu'on e-t transporté dans la haute montagne. Depuis plus de vingt ans. M. et surtout Mme Daigre mont cultivent non seulement une collection de plantes alpines, mais encore la lion' alpine tout entière. 11 serait plus aisé d'énumérer ce qui n'est pas à Soisj que ce qui \ est. Et, plus l'espèce est délicate et difficile à cultiver, plus on persévère, plus on insiste, plus on persiste dans les essais. Aussi réussit-on, la ou d'autres se désespèrent. De belles rocailles ont été' i struites il y a prés de quinze ans déjà; puis on a renoncé au grand enrochement, à la rocaille pour la rocaille et l'on aarrangé de joli- mamelons pierreux et pittoresques, consacrés, le- uns aux plantes de la famille des Renonculacés, les autres à celle des Cruci- fères, d'autres aux Cariophyllées, et ainsi de suite, ("est une très ingénieuse application des règles du classement bota- nique au Jardin pittoresque et naturel. L'arrangement est tort heureux el satisfait a la loi- [e -avant, l'artiste et le cultivateur. En outre, le procédé' est si ingénieux qu'il permet de cultiver, à l'ombre des arbre- de ce jardin tri - pittoresque, les espèces d'ombre et.au soleil, celles qui le réclament. Les collections proprement dites -ont disposées dans des plates-bandes qu'on recouvre l'hiver pour empêcher l'humi- dité d'y pénétrer. Les espèces délicates sont rentrées eu -erre froide. Mais ce qu'il y a de plus remarquable à Soisy, c'est la culture dite « en baquets », dont, je l'espère. M. et Mme Daigremont voudront bien nous parler un jour dans ce jour- nal et qui constitue un progrès énorme sur tous les sv stèmes de culture adoptés jusqu'à ce jour, même sur celui des ter- rains de sphagnum que nous préconisons au Jardin alpin d'acclimatation. Le système, inventé par un chimiste de grand mérite, dont nous irons visiter l'installation a Enghien avant de nous quitter, parait plus complique qu'il ne l'est. Il consiste à laisser les plantes s'arroser par capillarité en plaçant, au-dessous d'elles et dans un double fond, de l'eau de pluie qui est maintenue à son niveau par un gros flacon retourné et posé sur un trépied. Nous reviendrons, plus tard, sur ce systèmede culture dont les résultats -ont abso- lument merveilleux. Les plantes les plus délicates, le- plu- rebelles à la culture, l'Azalée de- Upes, le- Androsaces îles zones supérieures et, plus particulièrement, les plantes calci- fuges (l'eau de pluie ne renfermant pas de calcaire leur con- vient parfaitement), s tmportenl très gaillardement dans les baquets de Soisy. L'Oxycoccos oulgaris, le ravissant et rarissime Mimulus primuloides, de la Nouvelle-Zélande le délicat Campanula kederacea, \ deviennent gênants et envahissants. ( Jhacun de ce- baquet terme un tableau dont l'amateur et le connaisseur a de la peine a détacher ses regards. Terminons noire rapide visite parle jardin de M. Rosen Stiehl, à Enghien ; c'est à un kilomètre à peu près du j LE JARDIN que nous venons de quitter.M'étant déjà étendu longuement dans ce journal sur l'intérêt considérable qu'offrent les cultures de M. Rosenstiehl (les personnes qui possèdent l'année 1895 du Jardin \ trouveront deux notes sur ce sujet, (1), je ne veux pas répéter un thème déjà développé. i.iii il me suffise de dire que le rocher siliceux, dont j'avais tant admiré la végétation en 1895, est plus superbe et plus intéressant que jamais et prospère au delà de toute idée. Les Asplenium germanicum et A. septentrionale, le Ble- rhnum, les Lycopodium, les Vaccinium, de imites espèces, le Gymnogramme crispa, le Linnœaborealis, les Chrysos- pleriium, ï Empetrum, 1 Azalée alpine, sont ici comme chez aux, sur la haute montagne. L'ensemble de ces végétaux. artistiquement et pittoresquement groupés sur deux rochers dont l'on surplombe une nappe d'eau, produit un effet charmant, bien que le tout soit peu considérable comme étendue. C'est la montagne, (les Vosges dirait M. Rosen- stiehl) qui a envoyé un de ses contreforts à Enghien* c'est un coin de la belle nature, un vallon de l'Alpe qui - est établi aux portes de la grande fourmilière humaine pour y parler de paix, de lumière et de joie. C'est une oasis qu'on aime à rencontrer sur la route de notre vie agitée; Soisj et Enghien, se complétant l'un l'autre, forment le plus remarquable jardin alpin qu'on puisse voir en France. Et cela vaut bien de beaux parterres, je vous assure, mes cher.-; amis du Jardin! H. ÇORUEVOX. Conservation du feuillage de Chrysanthème Le Chrysanthème est une fleur de plus en plus à la mode; chaque année voit éclore des nouveautés rivalisant entre elles par l'ampleur des fleurs et le brillant de leurs coloris. Mais, pour un amateur de bon goût, un admirateur de la nature, il ne suffit pas. pour qu'il admire une plante, i|ii - Meurs -nient erandes et belles, il faut qu'elles soient bien portées et encadrées par un feuillage sain et vert. Une variété qui ne réunit pas cette dernière qualité ne peut être considérée, dans une collection, que comme un oiseau de passage ; l'amateur, pas plus que le jardinier, ne peut admettre cette imperfection. Malheureusement un certain nombre de bonnes variétés sont affligées de cette imperfection, et Louis Bœhmer serait encore le roi des collections, si son feuillage avait une rus- ticité- suffisante. Le feuillage des Chrysanthèmes succombe à une invasion parasitaire due à un champignon inférieur qui désorganise les feuilles à la mode du mildew de la Vigne; celte inva- sion se fait dans le courant de la belle saison et dés que les plantes sent mises à la pleine terre; il faudrait donc les préserver par un traitement préventif. Cette question nous a beaucoup occupé, parce que nous admirons ce genre de plante. Pour atteindre ce but, nous avons arrosé le feuillage de certaines variétés délicates avec différentes solutions à base de cuivre, etc. Seuls, les composés cupriques se sont montrés d'une effi- cacité réelle, et les meilleurs sont les solutions à ~' 0 0 de sulfate de cuivre et 1 0/0 de chaux, ou bien encore celle' à l'animnieure de cuivre ou eau céleste, à2,0/0 également. Pour obtenir un résultat complet, trois traitements sont nécessaires durant la fougue de végétation de la plante, c'est-à-dire, pour nos régions du Nord, de lin juin à lin aoùti, en le- échelonnant de 25 à 30 jours environ. L'aspersion des suintions se fait à l'aide de pulvérisateur à Vignes avec jets divisant le plus possible le liquide; quant à la quantité à employer, elle varie de huit à quinze litres à l'are, suivant la quantité de feuillage que portent les plantes; il est urgent qu'à chaque traitement tout le feuillage soit mouillé par la solution. Nous engagerons fortement tous les cultivateurs de Chry- santhèmes à essayer ces traitements; nous attirons aussi ; attention des amateur- de plantes vivaces sur ces solutions qui pourront leur être d'une grande utilité, beaucoup de ces plantes ayant, en effet, au cours de leur développement, leur feuillage désorganisé par des maladies cryptogamiques. L. H' iNNET. (1) Le Jardin, 1895. n" 201 et 202, pages 154 et 162. CULTURE POTAGERE Culture de la Pomme de terre de primeur Les Pommes de terre qui nous arrivent annuellement du Midi et de l'Algérie ont. depuis quelques années surtout, singulièrement diminué l'importance de la culture de ce précieux tubercule sous châssis. Les Pommes de terre de primeur nous arrivent, en effet . de très bonne heure, de ces pays, dan- des conditions relative ut excellentes de Lien marché. Aussi nos maraîchers parisiens ont-ils dû abandonner cette culture qui ne devenait plus suffisam- ment rémunératrice pour eux. les conditions de lutte étant par trop inégales. Bien que les moyens de transports actuels nous donnent la possibilité de nous procurer de très jolies Pommes de terre nouvelles dès le mois de janvier, la cul- ture de cette pilante peut avoir, malgré tout, peur une maison bourgeoise, un certain intérêt â être connue. 11 n'y a nul intérêt à l'entreprendre de bonne heure. Les premières couches, montées dans les premiers jours de jan- vier, produisent des tubercules assez tôt et à un moment où les tubercules anciens de nombreuses variétés ont encore conservé toutes leurs qualités, en cave. Les variétés employées pour la culture sur couche sont des variétés hâtives; les plus hâtives sont les meilleures. Mais il faut qu'à ces qualités elles en joignent une autre, non moins précieuse, celle de ne posséder que peu de tiges (fanes) et des tiges relativement basses. lue variété des plus anciennement cultivées est la Pomme de terre Marjolin, appelée encore Kidney ou Pomme de terre deux fois Van. Elle joint, à une grande précocité, d'autres avantages non moins précieux : le nombre de ses tiges, de faible hauteur, est relativement restreint; son tu- bercule, bien fait, est d'excellente qualité'; puis Son rende- ment est ordinairement convenable peur une Pomme de terre franchement hâtive. A ces qualités, se joignent quel- ques inconvénients, mais faciles à prévenir : le tubercule ilonue peu de germes, quelquefois un seul au sommet d'une de ses extrémités; il est donc important de ne planter que de- tubercules germes. La Pomme de terre Victor n'est pas. il s'en faut, aussi anciennement connue, mais, depuis qu'elle l'est, elle a pris une grande place dans les jardins pour la culture de pri- meur et la culture de pleine terre. Les fanes qu'elle produit ne sont, ni trop nombreuses, ni trop hautes. L'une ou l'autre de ces variétés convient très bien pour la culture sur couche et sous châssis. Il est préférable, pour cette variété comme pour la Pomme dr terre Marjolin,àe planter des tubercules germes; mais ici, on est assuré d'en voir plusieurs. La première couche se fait donc dès le commencement du mois de janvier. Elle doit être composée de fumier de cheval frais mélangé par moitié de fumier recuit ou de feuil- les; sa longueur dépend de l'importance qu'on désire donner à ceite culture. Les coffres, placés sur la couche, reçpivenl de la terre seule ou de la terre mélangée de terreau par moitié, sur une épaisseur de 0"'20 à 0°25, puis ilssont en- tourés de réchauds de fumier larges iJo(P:Ci à II" 10. Lorsque la température, après s'être élevée, est redescendue à :.'',' ou 25", la plantation des tubercules peut avoir lieu. Cette plantation se fait en lignes tracées parallèlement aux planches des coffres. La première, à 0'°:-!i) du haut du coffre et la dernière, à 0™35 du bas; l'intervalle compris cuire les deux lignes étant divisé en deux parties égales. ..■la fait quatre lignes de Pommes de terre pour des châssis de V'.'M) de longueur. Les tubercules semences, germes. soui plantés dans des trous profonds de 0m06 où 0"'07, et ions les 0™30, environ. Les coffres destinés à la plantation des l'ouï s de terre doivent avoir 0™, lu de haut dans le haut et. 0m30 dans le bas. 11 la m avoir soin de les relever aux quatre coins, au moyen de Iniques ou de fumier, à seule fin que les tiges ne touchenl pas le verre des châssis, cela au fur et à mesure de leur croissance, car il ne faut pas oublier que les feuilles sont très sensibles au froid. Pendant la végétation des Pommés de terre et aussitôt qu'elles sont germées, il faut donner, tous les jours, de l'air, LE JARDIN 365 le plus qu'on peut, puis couvrir, tous les soirs, les châssis avecdes paillassons. Si la terre de la couche devient par trop sèche, il faut arroser et cela le matin pour que les feuilles aient le temps de se ressuyer avant la nuit. Deux mois à deux mois et demi après la plantation, on peut commencer à récolter quelques Pommes de terre: on esl prévenu de la maturation par le jaunissement des feuilles. Suivant les exigences de la maison, u leuxième couche peut être faite dans les mêmes conditions, mais en em- ployant moins de fumier, à la fin de janvier ou dans les premiers jours de lévrier. Au commencement du mois de mars, la culture de la Pomme de terre, avec quelques abris, peut être entreprise en costière bien exposée et abritée. .1. POUSSAT. Culture du Gardénia Le Gardénia de la Floride (Gardénia florida) (fig. loi) appelé aussi Jasmin du Cap, quoiqu'il soit originaire des r '? : *f Pig. 151. — Gardénia florida. Indes, csi un élégant arbuste de 1"',30 à ll".iin de hauteur, aimant un buisson rameux, garni de feuilles ovales-lan- céolées,' lisses, d'un beau vert. Les fleurs, qui s'épanouissent île juin en août, sont d'un blanc d'albâtre, jaunissant en vieillissant el exhalant une délicieuse odeur de girofle. Elles durenl très longtemps et, suivant les variétés, sont simples ou doubles. La variété à fleurs doubles est presque uniquement cultivée el tout le mon. le sait que le Gardénia est la fleur aristocratique des bouquets el surtout des boutonnières. La culture de cette plante n'est pas difficile, mais elle nécessite cependant quelques soins particuliers que nous allons rappeler ci-dessous : Le Gardénia doit être tenu en serre tempérée (12 à 15" en hiver), mais être placé en plein air ou sous châssis froid aéré, ou bien encore en serre froide pendant l'été, c'est-à- dire de juin en octobre. Il prospère dans nue terre légère, mais cependant subs- tantielle: moitié de terre de Bruyère ou de terreau de feuil les. un quarl de terre franche et un quart de terreau. Il faut le placer à mi-soleil, donner des arrosages fré- quents pendant la belle saison et bassiner les feuilles une ou deux fois par joui'. Mais le grand reproche que Ion fait au Gardénia, c'esl d'être trop facilement attaqué' par les insectes; il y a peu de plantes, en effet, qui doivent, autant que celle-ci, être défendues contre des ennemis si nombreux. La cochenille, la grise et l'araignée rouge lui causenl de grands dégâts, si l'on n'a pas la précaution de le tenir très propre. Toul le remède est là et îles soins permanents doi- vent prévenir le mal: il ne faut pas attendre qu'il appa- raisse, mais, au contraire, il est indispensable de surveiller les plantes avant son apparition. Des lavages répétés sur les rameaux et les feuilles avec de l'eau nicotinisée à un dixième, des fumigations au tabac, des lavages au pétrole sur le bois, sont .les remèdes à employer presque continuel- lement. Il faut dire aussi que, plus les plantes sont tenues ;i l'humidité et moins elfes se trouvent à la chaleur, plus elles sont bien portantes. Le Gardénia se multiplie surtout par boutures que l'on doit fait n janvier-février, en choisissant des rameaux latéraux pourvus, autant que possible, d'un talon. Ces bou- tures sont piquées en petits godets et placées sur couche chaude ou en serre chaude, à la chaleur de fond. Un rem- potage .est donné lorsque cela esl nécessaire, puis les plantes sont placées sous châssis, au chaud, où l'on doit leur donner des bassinages et des arrosages abondants. Des boutures de janvier peuvent donner quelques fleurs en été, mais la flo- raison est plus belle la sec le année. Après la floraison, on peut diminuer un peu les arrosages et c'est à cette époque que doit avoir lieu le rempotage des plantes. Celles-ci sont hivernées en serre, puis, l'été sui- vant, placées à Pair libre, dans un endroit abrité, ou sous châssis ou en serre froide. Ajoutons qu'il vaut mieux re- nouveler les plantes de temps en temps, car les jeunes sujets sont toujours plus florifères et plus vigoureux. JULES RUDOLPII. Exposition de Chrysanthèmes au Royal Aquarium de Londres. La première semaine de novembre pourrait être appelée la grande semaine, eu se plaçant au point de vue à la fois des cultivateurs et des admirateurs de cette reine d'automne qui a nom le Chrysanthème. Chaque jour, nousavonseu ici, à Londres, exposition nou- velle : fous les quartiers île la v ille ont eu leur tour, de même que chaque ville du Royaume lui. L'enthousiasme sus- cité' par cette belle Heur n'est pas encore près de dispa- raître. Naturellement, l'exposition la plus importante, a été tenue sous les auspices de la National Chrysanthemum Society qui, pour la vingt et unième lois, empruntait à cet effet, le grand hall du Royal Aquarium. L'ensemble était magnifique, bien que l'impression géné- rale laissât un peu à désirer. Nous rappelant les merveilleuses expositions de ces dernières années à Paris, nous aurions aimé voir les Chrysanthèmes constituer l'unique attraction du lieu; malheureusement, il y avait un peu «le tout dan- cette immense salle : emplacements pour théâtres, concerts, aquarium, etc.. sans oublier d'encombrants ustensiles d'acrobatie, et, ma loi. nos préférées semblaient un peu reléguées au second plan. Les Anglais se préoccupent beaucoup moins du pointde vue esthétique que du coté- pratique. Pour eux, les expo- sitions sont surtout affaire de réclame, et. il n'est pas -le meilleure réclame, assurément, que celle d'exposer dans un endroit où l'on s'amuseel on les plantes sont plus suscep- tibles, par conséquent, de trouver des acquéreurs. Xous allons essayer de donner un compte rendu, aussi succinct que possible, des lots les plus remarqués. Nous trouvons deux catégories : les concours d'amateurs et les concours ouverts indistinctement à tous. Dans cette dernière catégorie et parmi les fleurs cou- pées, les japonais proprement dits occupent de beau coun la place la plus importante. Dans le concours pouf 366 LE JARDIN quarante-huit variétés distinctes, M. V. 11. I s. jardinier de M. Revan. emporte la coupe d honneur et dix li\ res ster- ling avec une magnifique exhibition c prenant d'énormes fleurs de Madame Carnot, qui semble toujours la reine .les ( Ihrysanthèmes jusqu'ici. Vieiand-Morel, Mrs C. Il"i- man-Payne, blanc à reflets roses, Phœbust splendide jaune, Soutenir de Petite Amie, blanc. EdwinMolyneux, cra- moisi. M. Kenyon, jardinier de M. Hills, est premier dans le concours pour vingt-quatre variétés distinctes. Notons, parmi les plus jolies: Swanley giant blanc Iilacé, John Ncmllc, jaune à reflets bronzés.Mmc Gustave Henry, blanc d ivoire, Mme Bruant, rose, etitfmc Carnot à fleurs jaunes. Le groupe des variétés plumeuses présente de jolies choses en Harry Wonder, Arthur, Abbè Pieorie et une nouveauté à magnifiques Heurs jaune pâle, Lèocadie Gentils. Les incurves, sans être en aussi grand nombre que les japonais, forment cependant un ensemble assez respectable. Notons", parmi les plus remarquées : Dûchess oj Fife, blanc teinté de lilas, Empress of India, blanc pur. le type parfait des incurves vrais, John Lambert, jaune d'or à reilets bronzés, Globe d'or,hea.v jaune. Jeannea'Arc, blanc, Princess of Wales, rosé. Ma Perfection, blanc pur, Quecn of England, etc.. M. Higgs obtient le premier prix. Dans un concours pour les six meilleures fleurs en une seule variété i incurves), la première récompense est accordée a la variété Duchess oj Fil'-, el la seconde kChas. II. Curtls, un beau jaune. Notons, parmi les récurves : Dr. Sharpe, cramoisi. Cul- b dii écarlate. Parmi les variétés à fleurs d'anémones.: Descartes, écarlate, Ernest Caille, jaune orange, Didatcare, blanc crème, Junon, lilas pâle, Fleur de Marie, blanc pur. Nelson, pourpre, Queen Elisabeth, etc.. Dans les pompons, nous remarquons : Mlle Elise Dor- dan, à jolies fleurs rose argenté, Mlle Marthe, blanc. West- lake, jaune. N'oublions pas les Chrysanthèmes à fleurs simples qui deviennent de plus en plus en vogue. Notons : Lady Chur- rhill, rouge, Alphonse, blanc posé, Springfield Beauty, jaune. Framfield Jjeauty, rose velouté, Purity, blanc pur. Lu prix spécial est accordé à M. Davis pour 12 variétés japonaises en 3 couleurs, blanc, jaune et rouge : Mme Cur- ant. .1 . Chamberlain. Président Npnin, Mutual Friend, Phœbus, F. Molyneux, S. C. Probyn, Oceana, Dorot/iy Seward, Mme G. Henry. ' rênéral Robertset G. J. Warrcn. Si nous abandonnons les fleurs coupées, nous trouvons une magnifique exhibition île plantes cultivées comme spécimens avec un nombre considérable de fleurs. Citons, parmi les variétés les mieux représentées : Cleopatra, Via Knowles, W. Trickeret, parmi les pompons: W . Kennedy-, Fren .-//, Saint-Michel. Le meilleur groupe de Chrysanthèmes (culture ordinaire) esi présenté par M. .1. Spink. L'ensemble, entremêlé de plantes à feuillage (Codiœum et Cuens Wcddelliana), est magnifique. l 'armi les horticulteurs. M .lunes présente, sans contredit, le meilleur groupe de toute l'exposition avec un magnifique loi de plantes et de fleurs coupées. La grande médaille d'or lui est accordée pour la seconde fois". MM. Cannell et fils, les bien connus horticulteurs de Sw anlej . montrenl aussi un splendide groupe comprenant, en delmrs des Chrysanthèmes, i collection de fleuré coupées de Pelargonium sonale el de Cannas. Parmi les autres horticulteurs dont les lots s,, ni les plus remarqués, il tant citer aussi : MM. William el fils dl lollov av el < ut- bush et dis d'Highgate. Indépendamment de toutes ces richesses florales, nous avons eu aussi l'utile, représenté par les fruitsel les légumes; Nous allions clore cette énumération en oubliant de Ht t les bouquets et les décorations de tablequi montrent cepen^ dant admirablement tout le parti qui peu! être tiré du Chrysanthème à ce point de vue ci prouvent aussi, sans nul doute, que les fleuristes iondoniens ne sont en rien iniv- ieurs à leurs confrères parisiens. A. MÉNISSIER. LES FETES HORTICOLES DU NORD Congrès des Ghrysanthémistes et Exposition de Lille La Sociététles Ghrysanthémistes du Nordde la France a organisé une grande exposition qui s'est ouverte au public le 10 novembre dernier. L'inauguration officielle en a été faite par M. Vassillière, Directeur de l'Agriculture, entouré de MM. Lefebvre, Prési- dent, A. Cordonnier, Secrétaire de la S. C. D. N., Richard, Président de la Société d'agriculture du Nord, ainsi que de nombreuses notabilités. M. le Directeur de l'Agri- culture a remis, pendant sa visite, la croix de Chevalier du Mérite agricole, à M. Mulnard, Secrétaire général de la Société centrale d'horticulture du Nord, ainsi que l'a an- noncé le Jardin dans son précédent numéro. Le Palais Uamcau a été transformé pour la circons- tance en un délicieux jardin. Quand on entre, on est frappé de la beauté du coup d'œil qui y est offert. Dans le fond, un massif de verdure formé de plantes ornementales cache un rocher d'où l'eau s'échappe goutte à goutte. Les cotés disparaissent également sous de super- bes frondaisons qui offrent tout ce que l'art de l'acclimata- tion a pu implanter dans la région du Nord. De superbes Palmieis, des Dracœnas, des Aralias, des Bégonia Rex.des Olivia., des Ficus et des Fougères arborescentes encadrent a merveille les Chrysanthèmes. Le milieu du vaste hall a été transformé en un jardin anglais admirablement dessiné au milieu duquel a été cons- truit un bassin. Le tracé est l'œuvre de M. Cantal, archi- tecte paysagiste. Toutes les corbeilles des pelouses sont remplies de ma- gnifiques Chrysanthèmes, les uns presque géants, les autres moins élevés, il est vrai, mais partout des fleurs énormes. Parmi les plus beaux spécimens poussés à un haut degré de perfection culturale comme grosses fleurs, on remarque. Madame Courot du Terraif Madame Carnot, dans sa blancheur exquise, Suzie, Harry Wonder, Edouard André et Colosse Grenoblois dont les fleurs sont énormes. Les principaux lauréats sont : Prix d'honneur : MM. Vilmorin, pour plantes de Chrysan- thèmes ; Couillard, pour fleurs coupées de Chrysanthèmes; Delmasure. pour plantes ornementales ; Cantal, architecte, pour plan de l'Exposition. Chrysanthèmes en pots. — Objet d'art, vase de Sèvres offert par M. le Président de la République, M. Vilmorin. — Médaille d'or, M. Vilmorin. Plantes ou spécimens portant de 5 a 12 fleurs. — MM.W'ul- veyrick, Faniau, Bernard, Mulnard, Delobel. Culture de Chrysanthèmes sur tige. — MM. Verhack et Logez. Culture unicolore. — M. A. Cordonnier remporte cinq prix dans cette section. Culture de 3 à i fleurs. — M. Nys fils. Fleurs coupées. — MM. Bérot, Drussy, Anatole Cordon- nier, Dagniaus, Tondelier, Armand Delannoy, Faniau, Couillard, etc. Art décoratif du Chrysanthème. — MM,. Verhack, Mul- nard, Lucien François, Dagniaux. Plantes ornementales. — MM. Delmasure, Bérat, Delobel. Hors programme. — Médaille d'or, M. Tatoux pour son rocher. — Médailles de vermeil, MM. De Bruynes, "Wilhem, Van den Leede. A 3 heures, M. Vassillière, Directeur de l'Agriculture, a ouvert le Congrès des Ghrysanthémistes par un charmant discours dans'lequel il a adressé ses chaudes félicitations aux organisateurs de cette charmante fête. Il a terminé, en assurant tous les cultivateurs de cette intéressante plante, de la sympathie du Gouvernement et en particulier du Mi- nistre de l'Agriculture. A l'issue de l'exposition et du Congrès, la S. CD. N. avait organisé, pour le vendredi, plusieurs excursions hor- ticoles ayant pour but de visiter quelques-uns des princi- paux établissements de la région. La première visite a été faite, à Roubaix, aux établisse- ments de M. Ilippolyte Villhem qui cultive, sous un hectare de serres, des plantes ornementales. De là, les excursion- nistes se rendirent à Tourcoing, dans l'établissement Del- masure.qui comprend trois hectares de serres, chauffées par la vapeur à basse pression, par une batterie de générateurs, qui distribue la vapeur là où elle est nécessaire. C'est la première grande installation de ce genre en France. < m j cultive un hectare de Vignes planté de Gros Colman et de LE JARDIN 367 Black Alicante, les autres serres sont oocupées par des plantes ornementales. Dans l'après-midi, les congressistes se sont rend us à S teen- verck, chez M. Dutrie. où se trouvent 3 hectares de culture dont '2 environ vitrés. L'établissement s'occupe spéciale- ment de semis de plantes ornementales. On y remarque, particulièrement, la construction économique des serres. Enfin, la journée se termine chez M. Anatole Cordonnier, à Bailleul. Le vaste établissement, que l'on agrandit encore, sera certainement, dans quelques années, le plus vaste du monde ; actuellement cent ouvriers y sont occupés et, d'ici peu, il en faudra trois cents. On y admire les magnifiques serres, surtout celles qui servent au forçage du raisin : 68.000 grappes de raisin, dont les grains, d'une grosseur prodigieuse, sont suspendus aux ceps de Vignes ; aussi s'extasie-t-on devant ce spectacle unique. En dehors des pêches et des raisins forcés, les grappe- ries du Nord ont une culture spéciale de Chrysanthèmes, et M. Cordonnier avait réuni, dans une immense serre mo- numentale de 80 mètres de longueur sur 18 mètres de lar- geur, toutes ses belles collections si variées et si bien dis- posées; éclairées à la lumière électrique, toutes ces plan- tes produisaient un effet féerique. En résumé, toutes les personnes qui ont eu l'avantage de suivre ces excursions ne peuvent que remercier les propriétaires île ces divers établissements de la façon si cordiale dont elles ont été reçues et féliciter les organisa- teurs de cette charmante promenade d'avoir fait passer à leurs invités une journée si instructive et si agréable. L. LOI SK AU. Nous r. cevons, d'autre part, les renseignements suivants concernant les concours de nouveautés. Les récompenses pour les variétés nouvelles ont été attri- buées comme suit : 58° Concours. — 1" Prix. Objet d'art. M. Calvat, G varié- tés, moyenne: 92 points. — 2"" Prix. Médaille d'or. M. Cor- donnier, 7 variétés, moyenne : 91 points. — 3"" Prix. Grande Médaille de vermeil. M. Chantrier, 11 variétés, moyenne : 70,28 points. — i"' Prix. Grande Médaille de vermeil. M. De Reydellet, 12 variétés, moyenne : 70,08 points. — :7"" Prix. Grande Médaille d'argent. M. Bonnefous, 14 variétés, moyenne : 61,28. — 6m° Prix. Médaille d'argent. M. Héraud, 13 variétés, moyenne: 58,23. 59° Concours. — 1" Prix. Grande Médaille de vermeil M. Cordonnier, 4 variétés, moyenne: 76,5 points. — 2'°° Prix. GrandeMédaille d'argent. M. Lacroix, 3 variétés, moyenne: 71, s points. — 3»» Prix. Médaille d'argent. M. Chantrier, 17 variétés, moyenne : 53,54 points. Près de 200 nouveautés étaient exposées, dont 9ô bri- guaient des distinctions. Trente-quatre variétés, dont 27inédites, ont été certifiées de première classe : 6 variétés ont reçu un diplôme de mérite. M. Calvat a obtenu 6 certificats ; M. Wells, 4, ; M. Cordon- nier, 10 et 2 diplômes: M. De Reydellet, 2 ; M. Mulnard, 1 ; M. Chantrier, 6 et 2diplômes; M. Héraud, 2: M. Bonnefous, 3 ; M. Lacroix, 1 et 1 diplôme; M. Remy, 1 diplôme. Quatre variétés certifiées de M. Wells et 3 de M. Cordon- niei n'étant pas inédites, ne contribuèrent pas à la moyenne pour le 58" Concours. EXPOSITION DE CHRYSANTHÈMES DE VIRE Destruction des Criquets et des Sauterelles DE PASSAGE L'Exposition spéciale de Chrysanthèmes qui vient d'avoir lieu à Vire (Calvados), du 10 au 15 novembre, sous les aus- pices de la Société d'horticulture de l'arrondissement de Vire, a été pleinement réussie. Les médailles d'or ont été attribuées à MM. Bisson, hor- ticulteur à Vire, pour les plantes cultivées en pots et Pitrais, de Bayeux, pour les fleurs coupées. Cette exposition était dirigée par le Président et par le Secrétaire général de la Société d'horticulture de Vire, MM. Lahonf et Emile Balle. B. L'art d'associer les Deurs dans les compositions do- râtes, par M. Albkkt Madmené. —Conférence causerie faite sous les auspices de la société horticole vigneronne et fores- tière de l'Aube, le 24 août 189S. — Brochure de 25 pages. Dans cette intéressante conférence, notre collaborateur M. Albert Maumené a traité d'une façon claire et résumée les principales règles à connaître dans l'art d'associer les Heurs dans les compositions florales : la forme de la com- position florale, l'harmonie et le contraste des formes, l'association et le contraste de coloris, le rôle des feuil- lages, etc.. La grande Sauterelle voyageuse (Schistocerca paranensis i delà république Argentine (>). Les pays chauds de l'orient, du nord et du sud de l'Afri- que, lie centre de l'Australie, certaines régions de l'Amé- rique où se trouvent d'immenses territoires arides et déserts comme en Tartarie. dans l'Arabie, au Sahara, sont exposés à des invasions périodiques de criquets ou sauterelles de passage. La grande sauterelle voyageuse de la République Argen- tine {Schistocerca. paranensis) diffère du genre Acridium particulier au vieux monde et de la sauterelle americana par la grosseur de la tête, et de l'orientale peregrina par la couleur: mais, si elle offre au point de vue entomologique des différences nettement tranchées, ses mœurs et ses ha- bitudes se rapprochent assez de celles des autres Acridiens pour que les mêmes procédés de destruction puissent s'ap- pliquer aux criquets de l'Algérie et de la Tunisie. La Schistocerca paranensis passe l'hiver dans la région qui borde le Rio-Saladodans le sud de Santiago del Estero, au nord-est de Cordoba et au nord de Santa- Fé. Cet insecte hiverne également dans les provinces de Cata- marca et d'Eatre-Rios, points qui se trouvent compris entre les parallèles 28 et 32 de latitude sud. Dans leurs quartiers d'hiver, les sauterelles se réunissent par masses innombra- bles dans les ronces, les herbes et les arbustes, formant parfois des monticules de plus d'un pied de hauteur. Quand le pampero, le simoun île la Pampa, souffle ou lorsque les nuits sont froides, il se produit un mouvement de resserre- ment dans la masse ; quand le soleil brille, ces sauterelles remuent et cherchent quelques aliments dans le voisinage. Dans les contrées incultes, la sauterelle argentine se nourrit des feuilles des arbres, des ronces et des herbes. Dans les régions cultivées, elle s'attaque d'abord aux pousses des plantes et des arbres, à l'exception de l'Eucalyptus et de quelques autres espèces. Après les pousses tendres et les graines, elle s'attaque aux feuilles du Saule, du Pécher, du Poirier, du Prunier, du Peuplier, des divers Acacia et aux plantes des jardins. Le Mil, le Mais, le Sorgho ne sont man- gés qu'accidentellement, lorsque les vols de sauterelles s'abattent sur ces plantes, ne trouvant pas d'autre nourri- ture à leur portée. 11 en est de même des Patates, des Topi- nambours, des Cucurbitacées qui ne paraissent pas leur convenir. A l'exception de certaines mauvaises herbes, peu de plantes échappent à leur voracité. Les larves de la paranensis restent agglomérées jusqu'à l'époque où. arrivées au second état, leur corps a acquis assez de vigueur pour leur permettre de se mouvoir libre- ment. Plus marcheuse que sauteuse, contrairement à l'ante- ricana, la jeune sauterelle ne saute pas à plus de 5 à 6 pouces au-dessus du sol jusqu'à l'époque où elle peut voler comme la sauterelle nomade d'Afrique. Procédés de destruction— La profondeur à laquelle la paranensis dépose ses œufs rend leur destruction plus dif- ficile que celle des espèces plus petites de l'Amérique du Nord et de l'Europe. Le moyen le plus pratique et le plus expéditif consiste à labourer profondément avec une charrue le terrain où les œufs sont déposés, de façon à atteindre les poches qui se trouvent à 5 ou 6 pouces de profondeur; on passe ensuite le râteau pour séparer, éparpiller les œufs qui se dessèchent au soleil et à l'air, ou on les écrase avec un rouleau. Le foulage du terrain par des bestiaux produit aussi de bon résultats dans un sol humide et mou. Pendant les matinées froides et brumeuses du printemps, surtout quant il pleut, on peut ramasser à la pelle les sau- terelles volantes, immobiles et entassées sur les arbres, les clôtures, partout où elles trouvent des abris contre le vent de la Pauma et l'humidité. Une machine spéciale, la « Car- carana », permet d'en ramasser d'énormes quantités dans les herbes, pendant la nuit. Au moment de la ponte ou de l'accouplement, elles se réunissent sur un sol dur et décou- vert où il est facile de les broyer sous de pesants cylindres, de même lorsqu'elles forment, en hiver, une couche de plusieurs pouces d'épaisseur. Dans les pâturages secs et élevés, le feu est le procédé le plus rapide de destruction, lorsqu'on peut y recourir sans danger. (1) Rapport de M. Lawrence-Bruner, professeur d'entomolo- gie de l'université de Nebraska, traduit par M. Claisse, vice- consul de France à Rosario. 368 LE JARDIN Différents types de machines rotatives servent à capturer ou à écraser les sauterelles dans les provinces de Santa-Fé. Entre-Rios, Gordoba et Santiago del Estero, où les nom- breux bosquets ne permettent pas de recourir à l'incendie des herbes sèches. Les jeunes sauterelles ou saltonas se détruisent de la même manière. Dans les Vignes, les pépi- nières, les jardins, où l'on ne peut recourir'à l'usage de la carcarana, on les capture à l'aide de pièges, de caisses fabriquées avec des feuilles de zinc ou de fer-blanc. L'em- poisonnement par du son mêlé d'arsenic, par des aspersions de pétrole présente de nombreux inconvénients; on ne peut y recourir que dans les endroits parfaitement clos. Conduite des sauterelles. — Pour se débarrasser des petites invasions de sauterelles, les jardiniers ont recours à une méthode qui permet aux femmes et aux enfants de les écarter ou de les conduire vers quelque fosse ou tran- chée préparée à l'avance. Munis d'un drapeau d'une couleur vive, à l'exception du vert, les personnes qui veulent les diriger vers un point déterminé marchent à coté ou en arrière des sauterelles, à une distance de 1 ou 2 mètres, en agitant régulièrement, mais sans précipitation, un drapeau. Si la personne qui les suit s'approche trop près ou agite trop vivement le drapeau, les insectes effrayés se dispersent dans toutes les direc- tiens, sautent ou se cachent dans les herbes et ne bougent plus. Il est dune indispensable de procéder lentement et d'une manière méthodique. Manière d'écarter les vols de sauterelles. — Dans la Répu- blique Argentine, on a recours aux mêmes procédés que dans l'Algérie. Les feux allumés de manière que la fumée passe au-dessus des champs que l'on veut protéger empê- chent en général les insectes de descendre ou les l'ont chan- ger de direction. L'usage des drapeaux d'une couleur voyante, le mouvement, le bruit sont encore de bons moyens pour effrayer et éloigner les Acridiens. LAWRENCE-BRUNEL. (Feuille d'informations du Ministère de l'Agriculture.) Les Fruits de choix aux Halles Société Nationale d'Horticulture de France Séance du IO novembre 1SÎ>S Le premier choix de poires, à la pièce : Passe-Crassane, 0 fr. !10; Doyenné d'hiver, 1 franc et l fr. 25 ; Beurré d'Arem- berg, environ 1 franc; Joséphine de Matines, 0 fr. 40; Beurre magnifique, jusqu'à 0 fr. 60. Les grosses pommes de choix: Calville, 1 fr. 25 avec ten- dance ~à la baisse et Reinette de Canada, 1 franc avec ten- dance à la hausse pour tin décembre; enfin, l'Api, de 10 ;i 25 francs le cent. * Culture sous verre : \e Muscat d'Alexandrie, toujours très recherché, de 10 à 15 francs le kilo. Le Gros Colman, aux environs de 6 francs et le Black Alicante, en abondance (environ 1500 kilos pour cette dernière quinzaine), de 1 fr. 50 à 4 fr. 25 le kilo, avec une moyenne de 3 francs. La botte d'Asperges de 22 à 28 francs. * D'importation espagnole : La caisse de 12 grosses gre- nades, 3 francs; de 4 à 5 francs la caisse de 25 mandarines extra; 28 francs la caisse de 420 oranges et 90 francs les 100 kilos de Malaga, raisin moins beau que précédemment. *■ - Les prix des fruits exotiques sont sans changement, c'est-à-dire Ananas de 4 à 10 francs et régimes de bananes de 15 à 25 francs. J. M. Bl'ISSoX. Les colis- postaux pour l'Espagne. -- D'après une décision récente du Gouvernement espagnol, les colis-pos- i;im\ entranten Espagne, depuis le 15 octobre dernier, ne seronl dispensés du certifieal d'origine qu'autant qu'ils ne feront pas partied'un envoi commercial. Seronl considérés comme envoi commercial, par la douane espagnole, les colis postaux arrivant à un bureau dédouane le même jour ou à des jouis consécutifs et con- tenant des marchandises de même espèce pour un même destinataire. Les envois commerciaux devront donner lieu à l'établissemenl d un certificat d'origine pour chaque colis. A défaut de ce document, les marchandises expédiées seront considérées comme provenant d'un pays avec lequel l'Es- pagne n'a pas de traité de commerce et grevées, par suite, du droit de tarif général. Séance peu importante en apports, en raison de l'Expo- sition de Chrysanthèmes qui a lieu en ce moment aux Tuileries. Comité d'Aruoriculture d'ornement MM. Simon Louis frères, de Plantières-les-Metz. avaient envoyé, en outre du Ribes Billardi et de VElœagnusumbel- latus, une intéressante collection de Symphoricaruos où se remarquaient : S. ?-acemostu plutôt de voir ce qu'on pouvait faire à leur sujet. Plusieurs séances ont déjà été tenues, qui paraissent devoir donner de bons résultats. On a rejeté, à la presque una- nimité, la bizarre proposition qui avait été faite de créer un jardin colonial à Paris. Vous croyez peut-être que je plai- sante, mais rien n'est plus vrai et une proposition, dans ce sens avait été réellement faite par un colonial en chambre. Nous n'avons pas voix au chapitre, mais nous croyons pouvoir affirmer qu'on ne fera rien d'utile, tant que les direc- teurs des jardins coloniaux ne seront pas en rapports directs avec la métropole et soustraits au joug des gouver- neurs et des administrateurs. Parmi les cadeaux faits par le Sultan à l'empereur allemand, dans son récent voyage en Orient, figurent deux jeunes Cèdres et un Caféier, que 1 impérial voyageur avait admirés dans les jardins de Yildiz. Pas n'était besoin d'aller aussi loin et, en tirant légèrement les cordons de sa bourse, le souverain pouvait se procurer de pareils végé- taux, sans obérer outre mesure son budget. Nous ne parlons pas des autres cadeaux; on en trouvera la liste agrémentée et enjolivée, dans un numéro spécial du journal le Rire, tout à fait désopilant. La récolte officielle des vins en France n'est pas aussi élevée qu'on s'était plu à l'annoncer tout d'abord. Elle est évaluée à 32.28?. 000 hectolitres, accusant une diminution de 68.000 hectolitres sur la récolte de l'année précédente ci de 995.000 hectolitres sur la moyenne des dix dernières an- nées; L'Algérie a fourni environ 4.500.000 hectolitres, cequi élèverait le total de la récolte à 37 millions. Quarante-cinq départements ont fait une récolte dépassant celle des années précédentes, en raison de la reconstitution du vignoble et des influences atmosphériques favorables. De ce nombre -ont ['Aube, l'Yonne, la Côte-d'Or, la Gironde, la Charente- Inférieure, h' Gers, etc. L'Hérault, par contre, a perdu plus de trois millions d'hectolitres. La richesse alcoolique est supérieure de 2" à celle de 1897, et, d'après les estimations faites dans chaque département, la France auraii récolté du vin. pour 961.700.000 francs. Le Thé est en voie de prospérité culturale au Caucase. M. Solovtsov. dont le père a été l'initiateur de cette culture. possède une propriété de H0 hectares qui lui est entièrement consacrée. Depuis 1NP7, le thé, qui auparavant, restait par suite d'une fermentation incomplète, intermédiaire entre les thés noirs el les thés verts, est d'excellente qualité et ne laisse plus rien à désirer. Le bénéfice, qu'on est suscep- tible de retirer de l'exploitation de l'arbre à thé, est de 12à 17 pour 100 et pourrait s'élever jusqu'à 30 pour 100. On commence a espérer qu'un jour — relativement prochain — la Russie produira tout le thé qu'on y consomme. < in a déjà donné bien des procédés de conservation des pommes; en voici encore un autre. On prend des pommes parfaitement saines et on les place dans une chambre, sur îles claies d'osier, en ayant soin qu'elles ne se touchent pas. On ferme les portes et les fenêtres et on allume, un feu de sarment, qu'on entretient pendant quati u cinq jours, de façon à donner beaucoup de fumée. Au bout de ce temps, on retire les fruits un à un et on les met dans uue caisse avec des menues pailles. Sur une première couche, on en dis- pose d'autres successives pour remplir la caisse, et on ferme hermétiquement. Il parait que, par ce procédé, on peut con- server les pommes pendant l'hiver et une grande partie de l'été. Le Congrès de Lausanne a adopté', en principe, les plan- tations routières et a recommandé de planter des arbres fruitiers, rie préférence aux arbres forestiers et, par-dessus tout, des Poiriers à cidre. LeGartcnftora signale l'apparition d'un curieux hybride obtenu par M. L. Spath, entre les Catalpa Kaempferi et C. bignonioides. La nouvelle obtention est. parait-il, des plus méritantes et réunit les caractères des deux espèces qui lui ont donné naissance, tout en laissant une certaine pré- dominance au Catalpa Kaempferi. La couleur et la disposi- tion des fleurs rappellent le Catalpa bignonioides ; le mode de nervation de la face inférieure des feuilles est celle que l'on trouve dans le Catalpa Kaempferi avec, en plus, les longs poils du Catalpa bignonioides. La rose de l'Avenir! Les (leurs de forme monstrueuse, nous dit l'Echo de Paris, sont de plus en plus à la mode. Mais il y a mieux encore; un horticulteur tout à fait smart, serait en train de cultiver une espèce de rose tout à fait curieuse. C'est la rose qui sentira mauvais; elle sera bientôt dans tous les salons également Smart. Prière à l'horticulteur qui cultive laro.se qui pue de se faire connaître. * Avec les champignons on peul remplacer tous le- autres- aliments , à ce que nous affirme le mycologue anglais Badham, qui n'a pas hésité à écrire « la Fistuline est un vrai beefsteak croissant sur la souche du Chêne; l'Hydne rappelle les huîtres fraîches et le Lactaire délicieux, les tendres rognons d'agneau ». Des goûts et des couleurs on discutera éternellement ! P. IIARIOL. 370 LE JARDIN AVIS IMPORTANT A NOS ABONNÉS En vue d'éviter les erreurs pouvant résulter de l'encombrement qui se produit généralement à cette époque, nous prio7is instamment nos abonnés dont Vallonnement expire à la fin du mois, de nous faire parvenir, le plus tôt possible, le montant dé leur renouvellement pour l'année 1899, en un mandat-poste adressé à M. l'Administrateur du o Jardin », 167, boulevard Saint-Germain, Paris. NOUVELLES HORTICOLES Mérite agricole. — A l'occasion de l'Exposition orga- oisée par la Société nationale d'aviculture de France, la décoration de chevalier du Mérite agricole a été conférée à M. Bréchemin (Louis), publieiste agricole à Pans, secré- taire de la Société nationale d'aviculture de France. A l'occasion de l'inauguration d'un groupe scolaire à Boulogne-sur-Seine, la décoration de chevalier du Mente aaricoîe a été conférée à M. Berger (Achille-Léonard), horticulteur à Boulogne-sur-Seine. président du Syndicat des entrepreneurs de jardins. Concours général agricole de Paris. — Le pro- gramme du Concours général agricole de Paris, qui aura lieu, comme nous l'avons dit, du '-'7 lévrier au 7 mars, vient de paraître. On peut se le procurerai! Ministère de l'Agri- culture (Direction de l'Agriculture, 3' bureau). 78. rue de Varenne, à Paris. C'est M. de Lapparent, Inspecteur général de 1 agricul- ture, qui est chargé de l'organisation du Concours. Distribution des récompenses à la Société nationale d'horticulture de France. — La Société nationale d'horticulture de France, dans sa séance du 9 décembre courant, a procédé à la distribution des reeom- penses accordées aux exposants de la dernière exposition de Chrysanthèmes de Paris, aux personnes dont lesouvrageS . .ii les cultures ont été l'objet de rapports faits à la Société, etc. En plus des récompenses accordées à la suite de l'expo- sition de Chrysanthèmes et dont nous avons publié les principales, les récompenses suivantes ont été décernées : 1* Pour longs et bons services. — Médaille d'or : à M. Rousseau (Louis), jardinier chez Mme Brandon, pro- priétaire, 47, rue de Longchamp, à Neuilly-sur-Seine, 42 années de service. — Grande médaille de vermeil : à M. Petit (Victor), jardinier chez Mme Foye. château de Chettainville, par Marolles-en-Hurepoix (seine-et-Oise), 36 années de service. — Médaille d'argent :à M. Marie (Fer- dinand . jardinier chez M. Bucquet, au château de la Ronce, à Ville d'Avray (Seine-et-Oise), '21 années de service. 2° Pour publications horticoles. —Médailles de oermeil : à MM. Lucet. pour son ouvrage ayant pour titre : Les Insectes nuisibles aux Rosiers sauvages et cultivés en France: Boucher (G.) et Mottet (S.), pour leur livre : Les Clématites. — Médailles d'argent : à MM. Orengo, pour son livre inti- tulé : Culture de l'Œillet sous châssis : Decaux, auteur d'une note sur la. Mouche des Orchidées {Isosoma orchidearum); Mottet, pour son livre intitulé: Les Œillets ;J.Rudolph, pour son livre : Les Aroidées de serres: Mottet. pour la 3- édition de son livre avant pour titre : La Mosaïculture. — Médaille de bronze : à M. Lamy, instituteur, à Méricourt (Seine-et- Oise). pour la création d'une Société protectrice scolaire des animaux utiles. 3° A la suite de rapports émanant des Comités et des Sections. — Diplôme d'honneur, à la Société d'horticulture de Soissons pour les importants services qu'elle rend par des cours publics, de nombreuses conférences et l'en- tretien d'un jardin école. — Médailles d'or : à MM. Labitte (Jules), de Clermont (Oise), pour ses importantes et remar- quables cultures d'arbres fruitiers; Mari (Antoine), horti- culteur habile, propriétaire de l'établissement du « Parc- aux-ltoses », à Nice ; Chouteau (Auguste), jardinier-chef chez M. Brault. à Yères (Seine-et-Oise), pour ses preuves d'habileté: Lemaire, horticulteur, rue Priant, 26, à Paris, pour la parfaite organisation de son établissement.— Rap- pel de la médaille d'or, décernée l'an dernier à M. Truf- fant (A.), horticulteur à Versailles, pour l'importance et la perfection de ses cultures. — Grandes médailles de vermeil: a MM. Piret, horticulteur à Argenteuil (Seine-et-Oise), pour sa remarquable collection de Cattleya et Welker fils, jar- dinier en chef chez M. Hirch, au domaine de Beauregard. — Médaille de vermeil: à M. Lardin, de Montreuil (Seine), dont le jardin peut être considéré comme un modèle pour la culture du Pécher. — Grandes médailles d'argent : à MM. Boucher (G.), horticulteur, avenue d'Italie, à Paris, pour la construction d'une machine à emballer les arbres; Macé (Fernand). jardinier-chef chez M. Garnier (E.), à Brie Comte-Robert (Seine-et-Marne); Billard (Arthur), horticul- teur au Vésinet (Seine-et-Oise), pour ses importantes et remarquables cultures de Bégonias tubéreux. — Médailles d'argent : à MM. Brault,. jardinier à Fleury-Meudon (Seine- et-Oise); Paullard, de Fontenay-sous-Bois (Seine), pour une nouvelle variété de Pèche, nommée P. hatice Paullard; Gorion, d'Epinay (Seine), pour la Prune Gloire d'Epinay, variété trop peu connue ; Lavergne, pour la création d'un jardin fruitier remarquable, à Saint-Martin-Longeau, près Pont-Sainte-Maxence (Oise) ; Lejeune (François), qui compte vingt années d'excellents services comme jardinier en chef du jardin école de la Société d'horticulture de Soissons. — Rappel d'une médaille d'argent, décernée l'an dernier, à M. liosset. jardinier chez M. Dessoudeix, à Villemonble Seine). — Médaille de bronze : à M. Savart, de Bagnolet (Seine), pour une nouvelle variété de Pèche, désignée sous le nom de P. Girardot. Médaille d'argent accordée au livre « Les Œil- lets ». — Ainsi qu'il est dit plus haut, la Société d'horti culture de France vient de décerner une médaille d'argent au livre de M. S. Mottet. Les Œillets ; c'est un succès de plus à l'actif de notre collaborateur et pour la Biblio- thèque du Jardin dont fait partie cet utile et intéressant ouvrage. Les colis postaux pour le Nicaragua. — Depuis le 1" courant, en exécution d'une convention conclue entre la France et la grande république de l'Amérique centrale au nom de l'Etat du Nicaragua, les colis postaux n'excé- dant pas ."> kilogr., à destination directe du Nicaragua, sont taxés à 3 fr. 50 au départ de France et deéfranes au départ de l'Algérie. Contre le Pou de San José. — A la suite du rapport du professeur l'itsema Bos, qui avait été délégué en Amé- rique afin d'étudier les dégâts causés aux arbres fruitiers par le Pou de San José (Aspidiotus perniciosus), le Gouver- nement des Pays-Bas vient d'interdire l'entrée des végétaux provenant d'Amérique, mais non des fruits. Syndicat horticole et floral des Alpes-Mari- times. — On nous annonce la formation à Cannes d un syndicat d'horticulteurs producteurs de la région. Ce syndicat, fondé dans le but de défendre les intérêts commerciaux el professionnels des producteurs de la région, a déjà réuni un grand nombre d'adhésions. Il a pris le titre de Syndical horticole et floral des Alpes-Maritimes. Le bureau en est ainsi composé: Président: M. Léopold Martichon, horticulteur à Cannes; Vice - présidents : MM. Carriat, horticulteur à Antibes, et Paul Blanc, de Cannes; Secrétaire général : M. S. Page, horticulteur- fleuriste au Golfe-Juan; Secrétaires adjoints : MM. Bon et Chauniont. de Cannes; Trésorier : il. P. Burdinat. La récolte des griffes de Muguets en Alle- magne. — La récolte des grille-- à forcer de Muguets en Allemagne esi., ci te a n née. Je 1 3 intérieure;! celle de l'année dernière. Voici les renseignements que nous donne, à ce sujet, le Moller's deutsche Gartner Zeitung, sur les prin- cipaux centres ou cette culture est faite en grand. Les boutons à Heurs sont très l'eau dans les griffes, mais les griffes elles-mêmes sont moins grosses qu'en 18971 el on a dû en mettre 35 à 40 pour 100 au deuxième choix. Cette année, ont été récoltés, dans les deux grands-duchés de Mecklembourg, 2 millions de griffes à forcer des premier et deuxième choix. Pour les petites commandes, on payait 24 marks, c'est-à-dire 30 francs le mille. Pour 1899, sont déjà plantés 5 millions de grilles et l'on va encore en planter (i millions. Les griffes conservées dans les glacières ont fait monter les prix des grilles à forcer. A Erfurt, le développemenl des Muguets a été très bon ci la récolte suffisante. Pour l'Amérique, le prix a été de LE JARDIN 371 2 1 à 27 marks, soit 30 à 33 fr. 75 c, rendus franco à New- York. Dans la marche de Brandebourg, la récolte des Muguets est encore au-dessous de la moyenne; il n'est pas douteux que les griffes de Berlin, cultivées dans le sable, soient les meilleures pour le premier forçage et, cette année, les cul- tures de Muguets dans le sable sont très maigres et n'ont donné que de petites récoltes. Beaucoup de cultivateur-. doivent mettre au moins la moitié de la récolte au deuxième choix, qui ne vaut rien pour l'exportation et, par suite, il y aura plus tard une baisse sur le marché des fleurs coupées. A Stargard, la récolte des Muguets a été très bonne cette année quant à la quantité, elle n'a donné que 7.. pour 100. l.es prévisions pour l'année prochaine sont très bonnes, parce qu'il y a eu, cet été, peu de plantes brûlées par le soleil. A W'andsbeek. la récolte des Muguets a été superbe cette année. Pendant l'été, on ne croyait pas qu'il y aurait une bonne récolte à cause de la pluie qui est tombée en grande abondance. Mais, le mois de septembre, ayant été très doux, a. fait bien profiter les griffes. On a payé, pour une bonne marchandise. 22 à 25 marks, soit 27 fr. 50 à 31 fr. 10 c. le mille. A Wittemberg, la récolte des Muguets a été excellente. Le développement faisait espérer une très bonne récolte, mais la sécheresse, qui a commencé dans la première moitié de juillet et qui a duré jusqu'en octobre, a arrêté le déve- loppement des griffes qui n'ont pas été aussi fortes qu'à l'ordinaire. On a reçu, pour le mille de premier choix, 26 à 28 marks, s,, il 32 à :!."> lianes, et pour le mille de deuxième choix, 12 à 22 marks, soit 15 à 27 fr. 50. Catalogue des graines et plantes vivantes offertes par le Muséum d'histoire naturelle, pendant l'hiver 1898-1 899, aux établissements publics d'instruction. Nous venons de recevoir cet intéressant catalogue que fait paraître régulièrement, chaque année, le Muséum d'histoire naturelle. Les dons de graines et plantes sont faits aux seuls établissements pu- blics d'instruction nationaux, départementaux : ou muni- cipaux et les demandes doivent être adressées à M. le Directeur du Muséum, 57, rue Cuvier. à Paris, axant le 25 décembre. Les origines de la culture forcée. — Nous avons déjà eu l'occasion de signaler à diverses reprises à l'atten- tion de nos lecteurs, les patientes recherches et les intéres- santes études publiées par M. 0. Gibault. bibliothécaire de la S. X. I). II. F., dans le journal de cette Société. Cette lois, il sae.ii d'une étude sur les origines de la culture for- cée et nous en extrayons les passages suivants : « Me nombreuses citations des auteurs latins établissent que la civilisation antique a connu ce genre de culture. On sait, d'ailleurs, jusqu'où furent poussés les raffinements du luxe chez le peuple romain, au temps de l'empire surtout. Ne fallait-il pas des primeurs à ces fameux sybarites de l'ancienne Rome, dont la gourmandise est demeurée pro- verbiale? Le forçage de la Rose ne s'imposait-il pas, puis- que, pour eux. les festins eussent manqué de charme s'ils avaient été privés de la fleur que la coutume générale de l'antiquité prodiguait comme un ornement obligatoire dans les repas. D'après Suétone', à un festin donné par lin ami de Néron, eu hiver sans doute, les Roses que l'on y employa coûtèrent s. 'ides la somme de 1 millions de sesterces 1). Pour satisfaire à cette énorme consommation, les Roses s'importaient par navires, de l'Egypte et de laCampanie. Mais plusieurs épigram mes du poète Martial (2) nous apren nent qu'il existait, en outre, à Rome, une certaine culture forcée de la Rose. « Quant à la production des primeurs, Columelle dit- que l'on servait des Concombres, en hiver, sur la table de l'em- pereur Tibère, qui était dartreux et s'était prescrit pour régime d'en manger tous les jours de l'année. Selon l'his- torien Trebellius Pollion, l'empereur Gallien pouvait offrir à ses convives, au plus fort de l'hiver, « des Melons, des (1) Un sesterce équivalait à 0 fr. 20 de notre monnaie (2) Martial IV, 22 ; XIII, 127. Figues vertes, des fruits récemment cueillis dans îles saisons qui ne leur appartiennent ». « Une véritable culture géothermique existait donc chez les Romains. Pline et Sénècpie n'ont pas manqué de la maudire dans leurs déclamations contre le luxe antique. Au nom des principes de la morale stoïcienne, ces philo- sophes moroses proscrivaient tout ce qui contribuait à ren- dre la vie agréable. X'accusaient-ils pas de sensualité ceux qui mangeaient des légumes tels que l'Asperge et l'Arti- chaut, sous le singulier prétexte ,|ue les (Jineinnatus et au- tre- héros des anciens temps se contentaient de- légumes du pauvre : les Oignons, les Navets et les Hâves! « Dan- 1,.- / ergers clliciens iCiliciunpomarin i. c est ainsi que Martial appelle des sortes de serres, on cultivait surtout îles arbustes donnant un produit aromatique. Columelle cite le Baumier de Judée, les arbres de l'Arabie et de l'Ethiopie qui produisent la myrrhe, l'encens et le Casia qui est peut-être un Canriellier (Cinnamomum < 'assia ). « Mais si nous constatons l'existence d'une culture forcée dans l'antiquité, nous sommes dans l'ignorance à peu près (empiète au sujet des procédés employés. Aucun auteur latin, parmi les agronomes, historiens ou poètes, qui ont, mentionné incidemment ce'genre de culture, n'a jugé utile d'en parler au point de vue technique. A travers leurs des- criptions insuffisantes, on conjecture que les jardiniers romains ont dû cultiver leurs primeurs dans des caisses suspendues sur des roues {horti pensilés), sorte de couches mobiles que l'on pouvait exposer au soleil et remiser peu dant la nuit dans un lieu clos. Comme les orangeries citées plus haut, ces couches portatives étaient protégées contre le froid par des vitrages en pierre transparente (specularia). Le verre était connu cependant; mais les anciens, peut-être parce qu'ils fabriquaient difficilement des lames de verre d'une certaine étendue, ont employé, de préférence, pour les vitrages, des pierres spcculaircs : mica, albâtre, talc, pierre qui se lève par feuillet comme l'ardoise. « Dans tous les cas. en dehors des horti pensilés, nul indice ne permet de croire que l'on se soit servi, à cette époque, des couches de fumier, des bâches chauffées, des cloches, etc., pour hâter le développement des végétaux ». Le bois d'Ébène à Madagascar. — Le commerce des bois d'Ébène, rapporte l'Echo de l'i'lecage, est tout nouveau à Majunga. car, sous la domination nova, la loi malgache interdisait l'exportation des bois. Les premières expéditions ont été faites en 1894; et il est certain que le commerce de bois rares et précieux de la grande île prendra bientôt de l'extention. Actuellement, c]est surtout sur Hambourg que les expé- ditions de bois d'Ébène sont faites; if y a encore peu de demandes en France. La sortie mensuelle de Majunga est d'environ 20 tonnes par mois. Le prix en est de 230 francs la tonne. Jusqu'à ce jour, on n'a pas commencé à exploiter les bois de Palissandre et bois de Rose, nombreux dans le pays. Cependant, il faut noter les exportations de bois de San la I et de Palétuviers faites par les Indiens. Destruction de la Saperde chagrinée du Peu plier. — Pour débarrasser lés arbres de ces insectes, M. P. Noël, directeur du laboratoire d'entomologie agricole de Rouen, recommande le procédé suivant : On enduit le tronc des Peupliers, jusqu'à la hauteur de l'"70. d'une couche de terre glaise pétrie avec de la bouse de vache, mélangée d'un peu de goudron, pour que l'odeur chasse l'insecte; ici enduit, empêche la femelle d'aller pondre sur l'écorce du Peuplier. PETITES NOUVELLES Nous avons appris avec regret la mort de la mère do notre excellent collaborateur, M. Ad. Van den Heede, Mme Vve Séraphin Van den lleede, qui s'était beaucoup occupée d'horticulture. • Un comité d'initiative s'est formé à Paris pour rendre un hommage suprême à la mémoire d'Aimé Girard. Les sous- criptions sont reeues par M. Domerçue, trésorier, 42, rue du Louvre, au Journal de VAqriculture, lîû, boulevard Saint-Germain et au Journal d'Agriculture pratique, 26, vue Jacob, à Paris. 372 LE JARDIN Le Cucurbita perennis et le Thladiantha dubia Leur culture. — La greffe du Melon sur ces plantes. J'ai parcouru avec un intérêt tout particulier,dans l'avant- dernier numéro du Jardin (1), 1 étude due à la plume autorisée de M. P. Hariot, sur la Courge vivace {Cucur- bita perennis A: Gray). Notre collaborateur appelle très judicieusement l'attention sur cette belle et curieuse plante; il s'étonne' avec raisnn.de ne pas la voir plus répandue, malgré son ancienneté relative (1850), malgré son mérite, déjà signalé par Decaisne et Naudin ('-'). et nonobstant les nombreuses distributions qu'en a laites le Muséum (3). A ni"ii tour, je vims apporter mon humble contribution à l'histoire de cette très intéressante espèce, devant laquelle je me suis arrêté bien souvent depuis que -- il y aura bientôt quinze ans de cela — je l'ai rencontrée pour la pre- mière l'ois au Muséum. C'est surtout d'un tait, nouveau je crois et inédit, que je voudrais parler: la Courge vivace peut servir de sujet pour le greffage du Melon. 11 y a deux ans. en poursuivant, sur l'instigation de M. li- professeur Max. Cornu, une série d'essais de greffa- ges, j'eus l'idée d'enter le Melon {Cucumis Mclo L.) sur Courge vivace {Cucurbita perennis A. Gray). sur Bryone (Brt/onin dioica Jacq.) et sur Thladiantha {Thladiantha dubia Bnge.), toutes Cueurbitacées à racines vivaces, char- nues et plus ou moins volumineuses. Une demi-douzaine de jeunes racines de Courge vivace, mises en pots au mois de mars, lurent ainsi greffées (13 juin 1896), au moyen de ra- meaux un peu durcis, insérés en demi-fente sur la partie supérieure de la racine, dont les bourgeons normaux subi- rent en même temps un pincement sévère. Deux de ces greffes réussirent. L'une d'elles mourut au bout de peu de temps; mais la seconde se développa, atteignit 1"',50 envi- ron, fleurit, et donna même un fruit qui, à cause de la saison avancée, n'eut pas le temps de se développer au- delà du volume d'une noix. Les premières gelées survinrent; la tige du Melon se dessécha et, après l'hiver, les seuls bourgeons du Cucurbita perennis se développèrent. Les essais faits en même temps sur les racines napiformes de la Bryone et sur les racines tuberculeuses du Thladiantha ne furent pas aussi heureux : je n'obtins aucune soudure. L'été dernier, je repris mes tentatives avec la Courge vivace, en les faisant porter, cette fois, non plus sur les racines, mais sur les rameaux, et en recourant à la greffe en approche. 11 y eut bien quelques velléités d'agglutina- tion, mais en réalité je n'obtins pas le résultat espéré. L'an prochain, des essais nouveaux seront tentés à la lois sur racines et sur tiges, non seulement de la Courge vivace. mais encore de la Bryone et du Thladiantha. Quoi qu'il en soit des résultats futurs, un fait est certain dès maintenant, c'est que le Melon peut reprendre au greffage, vivre, se dé- velopper et fructifier sur racines de Courge vivace. Selon toutes probabilités, le Melon se comporterait de même. ,le n'ai trouvé nulle part que ce greffage ait déjà été essayé, ni même indiqué connue possible. Mais André' Thouin, dans sa Monographie des Greffes, signale et ligure la greffe du Melon sur tige de Concombre {Cucumis Melosox Cucumis saticus). Il n'est pas inutile de remar- quer qn il ne s'agit plus ici d'une greffe disgénère comme dans le cas du Melon sur Courge vivace {Cucumis Melo sur Cucurbita perennis). u Lorsque, dit André Thouin (1), le Melon est parvenu à la grosseur dune noix, coupez la tige un pouce el demi au-dessous île l'insertion du pédon- cule; taillez en coin celte section de tige et introduise/ ce coin dans une incision oblique antérieurement pratiquée, en posant la pointe de l'instrument dans l'aisselle d'une l'euilleque vous aurez soulevée. «En greffant sur Concombres à différentes époques, depuis le mois de mai jusqu'au mois de juin. M. Tscboudy a obtenu, en 1819, des fruits de Melon depuis le 15 sep- (1) Le Jardin, 1SU8. n- 282, page 342. (2) Manuel de l'Amateur des Jardina, T. II, page 531. (3) Au commencement de 1896, notamment, cet établissement ii envoya de très beaux exemplaires a une trentaine de jardins botaniques français et étrangers. (ï) Monographie des GreJJes, 1821, page 90. tembre jusqu'en novembre, et ces fruits furent trouvés meil- leurs que ceux qui étaient venus sur leurs propres pieds. i> Comme on le voit, c'est à Tscboudy qu'André Thouin attribue la découverte de cette greffe, comme, du reste, de toutes les greffes herbacées en général, et notamment celle de la Tomate sur la Pomme de terre. Soulange Bodin, cité par Poiteau dans son Cours. d'Horticulture (1) confirme. cette paternité. Ni Tscboudy, ni André Thouin. ni Sou- lange-Bodin, ne possédèrent la Courge vivace. Quant à Poiteau il publia son Cours d'Horticulture l'année mê (1850) où Trécu rapportait la plante du Texas au Muséum ( et établissement l'a toujours conservée depuis cetteépoque, et die y fructifie de temps à autre. M. Hariot a rappelé le lait vraiment bien curieux de la production de racines ri cures — constituant autant de pieds dans la suite — par les longues tiges annuelles qui courent sur le sol : la conclusion naturelle, c'est que l'on peut mul- tiplier la Courge vivace en provoquant cet enracinement par le marcottage, ("est ce qui vient à l'esprit de tout multiplicateur, d'autant plus que les tiges «le diverses Cucurbitacées. par exemple des Potirons, s'enracinent aisé- ment de la sorte, (est aussi sur cette idée que je m'étais moi-même basé cet été, pour obtenir un bon nombre de jeu- nes plantes. Or le résultat n'a aucunement répondu à mon attente. Aucune des tiges ainsi marcottées n'a émis de raci- nes à l'endroit où elle avait été recouverte de terre. Par con- tre, plusieurs en ont fourni spontanément à un endroit où je ne m'attendais guère à en voir se produire: à leur extré- mité libre. J'ai observé ceci dans chacun des cas : le bour- geon s'arrête en un point où la terre est meuble; il pique en quelque sorte dans le sol, et la racine napiforme se constitue ; à la partie supérieure de celle-ci, à l'opposé du rameau initial, et symétriquement, un nouveau bourgeon se développe et continue la plante. De sorte que, quand on relève la racine ainsi formée, on trouve qu'elle tient, non pas seulement à un rameau unique comme cela aurait eu lieu dans le cas d'un marcottage ordinaire, mais bien à deux rameaux, un de chaque côté le rameau primitif et un autre provenant d'un bourgeonnement subséquent 'de la racine. Je tiens à dire que. jusqu'à nouvel ordre, je ne conclus nullement, décile observation, à l'impossibilité de l'en- racinement des tiges de cette Courge à la manière de celles des Potirons, .le i :on tente d'enregistrer une constatation de laquelle il résulterait, si elle se confirme, qu'au lieu de marcotter les rameaux de la Courge vivace sur leur l"ii- gueur. il faudrait le taire à leur extrémité. La production spontanée de ces racines vivaces est très fréquente, surtout en sol meuble. J'ajouterai que ces racines peuvent prendre, avec le temps, de grandes dimensions ; nous en avons trouvé, au Muséum, qui ne mesuraient pas moins de 1"'..">I) de long sur 0",12 à 0"',ir> de diamètre dans leur partie la plus renflée. La plante est bien rustique et a parfaitement supporté, en terrain aride, dans des plâtras, les hivers, dont quelques- uns très rigoureux, qui se sont succédé depuis trente ans. J'ai cité le Thladiantha dubia.Cette autre Cucurbitacée est également assez rare, même dans les jardins botaniques. Decaisne et Naudin (2) la signalent dans la série des plantes ornementales grimpantes à tiges annuelles. « C'est, disent- ils, une espèce dioïque s'élevanf à 1 ou ô mètres, à feuilles eordiformes et velues, à fleurs jaune vif, très abondantes et se succédant tout l'été. Les fruits sont ovoïdes, de la gross seur d'un petit œuf de poule, d'un rouge vif à la maturités Elle se propage avec une grande facilité par des tubercule. souterrains, de tous points semblables à de petites pomme- do terre, mais non comestibles à cause de leur amertume. Sans être de premier ordre, le Thladiantha ne manque pas d'une certaine beauté par ses fleurs jaunes et ses fruits d'un brillant écarlate ; sa rusticité esta toute épreuve et sa pro- pagation par tubercules se fait, d'elle-même... » Le Thladiantha occupe, au Muséum, le pied d'un mur au midi, dans un sol i rès sec; il est là depuis fort longtemps et parait n'avoir jamais été relevé. Il y fleurit abondam- ment et y fructifie assez régulièrement, ce qui permet de le l'ai n; li gu rer dans l'Index seminum. L. II E NRY . (1) Annales de la Soc eent.dliovt.de France, 1850, page 352, (2) Manuel de l'Amateur des Jardins, t. II, p. 535. LE JARDIN 373 ARBORICULTURE FRUITIERE LE POIRIER Les différentes branches fruitières. Applications de la taille. Je considérais prëcédein ment (1) la taille en sec an point de vue théorique, eu faisant ressortir les deux formes sous lesquelles se présentent, le plus généralement, les diverses branches fruitières d'un Poirier; mais il existe plusieurs variations de ces formes. C'est pourquoi je dési- re compléter aujourd'hui les données théoriques précédentes en y joi- gnant un peu de prati- que au moyen de quel- ques figures parlant toujours mieux que les meilleures explications écrites. Prenons, par exemple. une branche charpentière verticale d'une palmette, (fig. 152). En l'observant de près, 011 remarque fa cilement les tailles qu'a subies, chaque année, le rameau terminal dit de ■prolongement. 11 est donc possible de déterminer 1 âge de chacun de ces prolongements ; autre- ment dit, 1 âge du bois à un point quelconque de la branche charpentière. En examinant chacu- ne des ramifications d'une façon méthodique, c'est- à-dire en commençant par celles du prolonge- ment le plus élevé (A, fig. 1Ô2) jusqu'à celles que porte le bois de quatre ans, (lJ. fig. 152) on aura une idée exacte de ce qu'est la formation des diverses sortes de bran- ches fruitières, des pha- ses par lesquelles il leur a fallu passer pour arri- ver à la 1" fructification. Voyons d'abord le prolongement de deux ans, (B.tig. 152); ila don- né naissance, sur toute sa longueur, à une série de ramifications que, par Vàbourgeonnement, on a distancées judicieuse- ment ; ce sont les nou- velles branches fruitières à leur première année de forma- tion. Elles sont conformées de différentes façons, suivant la place qu'elles occupent. C'est vers le tiers supérieur, où la sève se porte en plus grande abondance, que ces ramifica- tions sont les plus vigoureuses, ce sont des rameaux ordi- naire*. Plusieurs pincements leur ont été appliqués, dont le premier à trois ou quatre feuilles ; aujourd'hui, nous devons les tailler à trois yeux apparents, c'est-à-dire à l'en- droit même du premier pincement (a, 1™ année, fig. 1 2). A mesure que l'on descend vers la base du prolonge ment, les ramifications sont de moi us eu moins vigoureuses. Vers le milieu, ce sont, des brindilles, dont les plus fortes, qui ont été pincées, sont taillés à trois yeux. Le plus sou- vent cette taille est inutile, car l'œil situé immédiatement (1) Le Jardai, 1S!)S, Q° 233, page 36:!. année. Fig. 152. — Taille des dicerses coursonnes d'une brun charpentière verticale de Poirier'. en dessous du point de pincement s'est transformé en bou- ton à fruit (b. 1" année); il en est de même pour les brin- dilles moins vigoureuses i|iii n'ont pas une longueur supé- rieure à Û"1. 15 et qui, terminées ou non par un bouton à. fruits, ne nécessitent aucune taille (c, 1 année). Plus bas encore, ce sont des dards, dont quelques-uns sont parfois terminés par un boulon à fruits : on les quali- fie, dans ce cas, de lambourde lisse [d, Qg. 152). Les uns et les autres ne subissent aucune taille. Sur le prolongement de trois ans, nous retrouverons toutes ces ramifications modifiées par une année de pousse de plus. Ainsi, parmi celles du tiers supérieur, les unes Ile plus grand nombre) onl . à leur base, deux ou trois dards, puis un ra- meaux à leur extrémité : ce dernier, axant joué le rôle de tire-sèce pendant la végétation, doit être taillé près de sa base sur le premier ou le deuxiè- me œil apparent (a, 2' année). Ces branches re présentent le t\ pe ordi- naire suivant lequel une eoursonne doit être éta blie. D'autres branches fini tières ont un dard et deux rameaux à l'extrémité; d'autres encore, plus vi- goureuses et par consé ([lient plus défectueuses, ont développé tous leurs \ eux à bois; on ramène ces branches « anorma- les « à la forme ordinaire en les rabattant sur le rameau inférieur et en taillant celui-ci à deux ou trois yeux. Il faut ajouter que ces deux sor- tes de branches fruitières ne doivent pas, au mo- ment de la taille, exister sur des arbres bien soi- gnés, car les suppressions qu'elles nécessitent sont toujours faites avec plus d'efficacité, pendant la végétation, par la (aille en cen. Voici maintenant les brindilles de l'année précédente, elles ont subi différentes modifications suivant leur état primi- tif. Ainsi, celles taillées à trois yeux ont une ou deux lambourdes et une autre brindille à l'extré- mité; il faut les tailler au-dessus de la lambourde la plus élevée. Celles qui étaient munies d'un bouton à fruit possè- dent de ce fait une bourse dont l'extrémité doit être rafraîchie. (b, 2' année). Dans le cas où ces mêmes brindilles donnent naissance à une ou plusieurs autres lambourdes plus bas que la bourse, il faut alors tailler immédiatement au-des sus de ces lambourdes (c, 2' année). Les lambourdes lisses de l'année précédente, quelles aient fructifié ou i, sont aussi munies d'une bourse; celle-ci est rafraîchie. Rafraîchir la bourse consiste à sup- primer sa pointe qui, d'ordinaire, se dessècheet, n'étant enlevée, sert de refuge aux insectes. Si. comme cela arrive fréquemment, un rameau a pris naissance dans la bourse. il est taillé au-dessus des deux yeux apparents de sa base. Parmi les dards nés a la base du prolongeaient de trois LE JARDIN ans, quelques-uns se sont transformés en lambourdes. D'autres, les plus vigoureux, dont l'œil terminal s'est dé- veloppé à bois, sont taillés dans leurs rides; ce qui a pour résultat de faire sortir plusieurs autres dards autour de la coupe. Je n'insisterai pas sur le traitement des branches frui- tières nées sur le prolongement de quatre ans et plus; à part l'âge, elles présentent les mêmes caractères que celles dont je viens de parler. Plus nombreuses certainement sont les lambourdes; car la plupart des dards situés à la base des branches fruitières les plus vigoureuses ont opéré leur transformation; la taille, dans ce cas, est des plus simples: suppression directe de chacune de ces branches au-dessus de la ou des lambourdes (a, 3' année, fig. lô.'). ( tn n'est pas tenu de laisser subsister tous les boutons à fruits ; ce serait même une cause d'épuisement pour cer- tains arbres trop fertiles. Aussi bien actuellement par la taille, que plus tard par l'éelaircie des fruits, il faut savoir régler la production, en mettant en harmonie la force de l'arbre, sa vigueur propre, avec ht nature du sol dans lequel il est planté. Si la suppression d'un certain nombre de boutons h fruits s'impose, qu'elle soit faite dans la partie la plus âgée de l'arbre, où les branches fruitières s'allongent, •se rident, perdent de leur vigueur. De cette manière, la res- tauration se fera graduellement et on atteindra ce but qu'il faut toujours avoir en vue : le rapprochement, le rajeunis- sement de la branche fruitière. CLAUDE TRÉBIGNAUD. k'/Lrçalyse de$ EaU^ tu 11 Matières organiques. — La recherche des matières organiques est spécialement intéressante au point de \ ne de l'hygiène. Leur provenance est due à la présence de matières végétales on animales qui s'y sont décomposées. ou bien au contact d'excréments ou d'immondices. Dans l'un et l'autre cas, la putréfaction survient rapidement et avec elles prennent naissance les bactériacées. Quand une eau contient plus d'un milligramme d'ammoniaque par litre, elle doit être rejetée pour la boisson ; la présence de traces de nitrates, nitritesou sels ammoniacaux, suffit à la rendre suspecte. On peut se borner à y doser l'azote, par le procédé clas- sique de l'analyse élémentaire d'une substance organique. 11 est plus facile et moins sujet à erreur de transformer l'azote en ammoniaque par le permanganate de potasse et d'établir la proportion de cette base au moyen du réactif de Xessler. ( in opère au sein même de l'eau a analyser. On se borne quelquefois à opérer avec le permanganate de potasse en solution titrée, qu'on verse goutte à goutte dans l'eau soumise à l'essai, jusqu'à ce qu'on obtienne une teinte rose persistante. A ir et gaz. — Le dosage de l'air et des gaz est de moindre importance. On y arrive en faisant bouillir l'eau et en fai- sant rendre les gaz dans une éprouvette graduée. L'acide carbonique est absorbé par la potasse ; l'oxygène, par l'acide pyrogallique. Il ne reste que l'azote. Nous ne parlons pas de l'argon ni des autres fluides signalés depuis quelques années dans la composition de l'air. L'oxygène peut-être aussi dosé par la méthode colorimétriqùe, par le procédé à l'hydrosulnte de soude de MM. Schutzenberger et Gé- rard in. Examen microscopique. — Nous n'insisterons pas sur l'examen microscopique qui nous ferait sortir du cadre restreint réservé à cette note. Son importance est capitale au point de vue de la potabilité. On n'ignore plus actuel- lement que l'eau est i,. véhicule de transport d'une série de bactériacées nocives, telles que celles qui provoquent la lièvre typhoïde, le choléra, etc. L'examen direct ne peut suffire dans la plupart des cas et il a besoin d'être corro- boré par la méthode des cultures. Koch a montré que l'eau distillée bouillie renferme (I) Le Jardin, 1898, .V 283, page 359. encore de 1 à 6 colonies bactériennes (1) par centimètre cube, tandis que l'eau d'égout peut être habitée par 38 mil- lions de ces colonies sous un même volume. Dans les cours d'eau qui fournissent le liquide bu dans certaines villes d'Allemagne, il existe jusqu'à 125.000 colonies par centimè- tre cube, avant la filtration, et encore 120.000 après ! Essai hydrotimêtrique. — Il existe une autre méthode d'analyse, dite ht/drotiaiètrique, qui fournit des résultats rapides, mais pas toujours suffisants, en ce sens qu'elle ne décèle pas la présence des matières organiques et des nitrates. Nous en dirons quelques mots. Cette méthode est entiè- rement basée sur cette observation bien connue, que le saxon rend l'eau pure mousseuse, tandis qu'une eau chargée de sels terreux ne produit de mousse que quand les sels ont été décomposés et neutralisés par une certaine quantité de savon. On emploie d'autant plus de savon, pour amener un résultat, que l'eau est plus chargée de sels, plus dure. La liqueur hydrométrique contient 1 décigramme de savon par degré, ce qui revient à dire que. si une eau ne devient mousseuse qu'après avoir exigé une addition de 10 degrés de liqueur (pour 40 c. c. d'eau d'essai), son degré hydrotimêtrique est Kl et qu'il faut 1 grammes de savon par litre pour la rendre utilisable pour la cuisson des légumes, le blanchis- sage, etc. Par ce procédé, on calcule la teneur en sels de chaux, en magnésie, en acide carbonique. Le degré hydro- timêtrique correspond par Jitre d'eau à 0 gr. 0057 de chaux ; à il gr. 0103 de carbonate de chaux, à 0 gr. 0140 de sulfate de chaux, à 0 gr. 0114 de chlorure de calcium, à 0 gr. 0012 de magnésie, à 5 ce. d'acide carbonique gazeux. Donnons, à titre de renseignements, les chiffres suivants : L'eau distillée correspond à 0" hydrotimêtrique L'eau de pluie 3° L'eau du puits de ( i renelle 9" L'eau de Seine à Ivrx 17° — Chai Ilot 23" L'eau delà Vanne 17"-2ir L'eau de la Marne 23" L'eau de la Dhuis 24° L'eau de l'Ourcq 30° L'eau de Belleville 128 I" ne eau à 30" hydrotimêtrique est excellente (en dehors des matières organiques, bien entendu); de 30" à 6(1", elle est impropre à beaucoup d'usages industriels; de 60" à 150 , elle doit être rejetée. Conclusions. — De ce que nou* venons de dire, il reste quelques conclusions a tirer : 1° Une eau potable ne doit pas renfermer plus deO gr. 60 de matières solides par litre; 2° Elle ne doit pas tenir en dissolution plus de 0 gr. 25 de sulfate de chaux par litre; 3" Les chlorures alcalins s'y rencontent à la dose de 0 gr. 003 à 0 gr. 015 par litre; 1 A la dose précédente, l'eau renfermant du chorure de calcium est inutilisable; 5° Plus de cinq milligrammes de matières organiques par litre doivent faire rejeter une eau; 6" 11 en est de même d'une eau qui renferme plus d'un milligramme d'ammoniaque; 7° De même aussi de ce liquide s'il a donné plus d'un milligramme de métaux (zinc, cuivre, plomb) et plus de 0 gr. 005 de fer par litre; S" L'eau ne doit pas contenir une trace quelconque d'hy- drogène sulfuré; 9" Une eau potable doit tenir en dissolution pourlOOcc, 3c. c. 25 de gaz dont 10 00 d'acide carbonique et 30 à 35 0 0 d'oxygène. 10° La silice, d'après Sainte-Claire Deville, est néces- saire à la composition d'une eau potable, Ajoutons que les filtres actuels ne sont pas exempts de tout inconvénient. Ils doivent être lavés fréquemment intus ou extra ou renouvelés. Les bougies des filtres à bougies finissent au bout de peu de temps par être obstruées. On les traite à l'eau fortement acidulée par l'acide chlorhydrique ou azotique pour dissoudre les dépôts calcaires, puis on les stérilise à 120° et même au-dessus; pour détruire les matières (1) Nous n'employons pas le mot microbe dont la significa- tion est aussi peu précise que possible. LE JARDIN 375 organiques qui obstruent les pores, il est bon de les soumettre à la caleination. J'ai toujours obtenu d'excellents résultats en agissantainsi avec les filtres Chamberland (Système Pas- teur). Epuration des eaux. — Les eaux trop chargées de ma- tières organiques ou minérales ont besoin d'être épurées. Quand elles tiennent en dissolution un excès de chaux ou de magnésie, on les en débarrasse au moyen de nombreux pro- cédés, tous ou presque tous basés sur l'action de la soude caustique qui précipite ces bases terreuses sous forme.de carbonate. Plusieurs appareils se trouvent dans le com- mence; nous recommanderons tout particulièrement celui delà maison Grellet. < >n trouvera, sur cette question de l'épuration des eaux, un article publié récemment, par M. (i. Truffaut, dans Le Journal de la Société d'horticul- ture de Seine-et-Oise. P. HÀKIOT. Les Jardins coloniaux et leur approvisionnement en végétaux utiles. Nous avons, dans ce journal et à maintes reprises. parlé de l'utilité des Jardins coloniaux, et insisté sur les services qu'ils sont appelés à rendre dans la mise en valeur de cette partie du domaine national représentée par nos acquisitions d'outre-mer. Depuis quelques années, ou plus exactement depuis quelques mois, un courant très accentué se manifeste dans les revues, dans les journaux, voire dans une partie du public, en faveur de ces jardins. Même on apporte en ce moment une hâte, une sorte de fièvre, je n'ose dire d'embal- lement, à s'occuper de ces questions : il semble que l'on veuille mettre les bouchées doubles et rattraper le temps perdu. Cela part évidemment d'une intention louable. Mais il ne serait peut-être pas inutile de rappeler qu'aller vite n'est pas toujours le moyen de faire de bonne besogne, et de redire ces mots du bon La Fontaine : Rien ne sert de courir ; il faut partir a point. Le bruit qui s'est fait autour de cette question des Jar- dins coloniaux a eu du moins un premier résultat : celui de faire nommer, par le Ministère des Colonies, une Com- mission des Jardins coloniaux, dont nous avons donné la composition primitive dans notre numéro du '20 novembre. Cette commission n'a pas chômé, car, depuis sa première réunion, il y a moins d'un mois, elle a tenu une demi- douzaine de réunions, et il nous revient qu'elle a, ces jours derniers, terminé ses travaux par la proposition ferme de créer, dans le bois deVincennes. à deux pas de Nogent-sur- Marne, un établissement destiné à approvisionner nos colonies en plantes utiles des pays chauds. Une somme rondelette (cent mille francs, dit-on), serait- prochaine- ment demandée au Parlement pour cela. Ce serait, comme on le voit, une création toute nouvelle. Kew est le modèle que l'on aurait eu en vue. Nous avouons ne pas saisir bien clairement la ressem- blance. Kew est destiné à approvisionner les colonies en plantes vivantes utiles, et aussi à fournir des indications culturales : tout y concourt à ce double but. Mais il y a là, en même temps, un centre scientifique important; un corps de botanistes et de cultivateurs éminents. avec, à sa tête, une autorité scientifique incontestée : quelque chose comme notre Jardin des Plantes, avec cette différence fondamen- tale cependant que toutes les sciences naturelles et physiques sont représentées au Muséum, tandis qu'à Kew, l'établis- sement est purement, exclusivement , jalousement bota- nique; qu'ici, les ressources sont bien autrement impor- tantes que chez nous; que la surface est bien plus considé- rable; que les conditions sont meilleurs. A Kew, où tout est subordonné aux plantes vivantes, où l'on produit les végétaux pour les Colonies, et où l'on prépare les jardi- niers pour les jardins coloniaux, à Kew, nous le répétons, tout concourt à ce but, et le rôle colonial bénéficie des efforts et des ressources considérables de l'ensemble. En serait-il de même dans l'établissement projeté au bois de Vincennes"? Il ne le semble pas, loin de là. On parle d'une institution autonome, d'une direction confiée à une; Commission, de trois serres, avec autant de jardiniers. Et, dans l'esprit des pi teurs, on tirerait de là, tout ce qu'il faut en fait de plantes pour les colonies. Nous ne voyons ici, ni l'unité d'impulsion, qui fait la force, la vigueur et le succès de Kew ; ni l'autorité d'une direction unique, sûre d'elle-même, préparée par des études spéciales et un entraînement particulier. — car, c'est une grosseerreur de croire que l'on improvise ces choses-là ; — ni les ressources lentement accumulées et sonsidérables que fournit un établissement scientifique durable et solide, avec collections de toute nature, avec méthodes rigoureuses d investigations, de recherches, de travail... Nous aurons probablement l'occasion de revenir sur cette conception. Pour le moment, nous nous bornerons à regretter que l'on n'ait pas tout simplement donnéà celui de nos établis- sements français qui, botaniquement, correspond à Kew, le moyen de parfaire et d'augmenter ce qu'il fait, depuis quinze ans, au point de vue colonial, sans ressources spé- ciales. Car on a fait quelque chose au Muséum sous ce rapport ; on a même fait beaucoup, et nous sommes en droit de nous demander si l'organisation projetée ferait plus et mieux. Des tentatives, dues à une Société' qui ne manque pas de ressources, ont déjà eu lieu ces années dernières, et dans des conditions cependant bien plus économiques que celles projetées : on a dépensé des sommes assez fortes et l'on n'a pas abouti... Souvent, dans le Jardin, nous avons rendu compte des efforts faits par le Professeur de Culture du Muséum en vue des Jardins coloniaux et de ses envois considérables. Aujourd'hui, nous avons, sous les yeux, une brochure. Le Jardin des PUntes et les Colonies françaises, qui est des plus instructives à cet égard. Cette brochure, imprimée fin novembre dernier, montre un travail considérable et des résultats importants et trop ignorés. C'est par centaines qu'ont été expédiées, chaque année, depuis quatorze ans, les sachets de graines et les plantes aux jardins coloniaux ; et remarquez qu'il ne s'agit que ■d'espèces vraiment utiles, souvent précieuses. Il suffisait d'ajouter quelques milliers de francs au budget, vraiment par trop modeste, de notre Jardin des Plantes et de lui donner quelques serres nouvelles — un projet a été, parait-il, présenté en ce sens à la Commission — pour parfaire une organisation qui a, jusqu'ici fonctionné presque sans frais, sans tapage, il est vrai, mais avec un plein et réel succès. On avait l'appoint de nombreuses et riches collections; toute la sûreté scientifique désirable; toute l'autorité d'un homme qui a fait ses preuves, qui a été en France, on peut le dire, le promoteur, l'ini- tiateur de l'enseignement des cultures coloniales; on avait un personnel tout dressé, une expérience acquise, des rela- tions toutes créées. Mais, ce n'était sans doute pas assez coûteux; sans doute était-ce trop simple, trop pratique, trop sûr. Il nous faut, en France, de la poudre aux yeux, du compliqué, de l'aléa... Nous voj'ons, au Muséum, nos camarades de Versailles se préparer avec fruit à la direction des Jardins coloniaux, profitant là de collections lentement et péniblement ras- semblées, bénéficiant d'un cours spécial de cultures colo- niales. Nous avions pensé qu'un cours semblable, professé à l'Ecole de Versailles — qui n'a pas d'analogue en Angle- terre; — puis le séjour au Muséum, avec les conseils et les leçons d'un homme particulièrement qualifié pour les pré- parer : nous avions pensé qu'une telle méthode était vrai- ment pratique et excellente. Il paraît que la majorité de la Commission des Jardins coloniaux en a jugé autrement, et qu'elle a préféré à une dépense minime une dépense bien plus forte; à la certitude d'une organisation qui a fait ses preuves, les risques et l'imprévu d'une organisation nou- velle; à une impulsion vraiment éclairée, une impulsion composée d'éléments divers et nécessairement flottante... Nous suivrons curieusement cette tentative, si elle se réalise, ce qui n'est peut-être pas encore certain. H. MARTINET. 370 LE JARDIX POMMES DE BRETAGNE La Bretagne, comme la Normandie, est renommée pour ses cultures fruitières; mais, il tant le dire tout de suite. ce sont principalement les fruits à cidre qui ont valu à l'un comme à l'autre pays cette légitime réputation. Ce n'est, pas que les fruits de table y soient précisément rares ou médiocres, Certaines localités en produisent même de fort beaux et en assez grandes quantités, mais ces Idéa- lités sont malheureusement trop peu nombreuses; voilà le fait. La France possède, un certain nombre de régions par- ticulièrement propres à la culture fruitière envisagée au point de vue industriel et commercial : les environs de Caris. l'Auvergne, les vallées basses du plateau central, des Pyrénées, du Dauphiné, la Touraine. l'Anjou, sans compter la Hretagne, la Normandie et bien d'autres pays encore. Mais, s'il a déjà été fait beaucoup pour améliorer cette pro- duction, il reste plus à faire encore — je ne me lasserai pas de le répéter — pour que notre arboriculture puisse con- server sur divers pays étrangers très en progrès, sa \ieille et légitime supériorité. Ayant été appelé, dernièrement, au cours d'une création de parc dans un coin ravissant des en\ irons de Conearneau (Finistère), à établir d'importantes plantations fruitières, j'ai cru devoir, au préalable, m'entourer de renseignements précis sur la production locale, afin de savoir quelles étaient les meilleures variétés susceptibles de réussir dans cette région. Cette étude m'a révélé les qualités très réelles d'une pomme assez peu connue, quoique très ancienne, portant le joli nom de Teint frais et que l'on ne cultive guère, je crois, en dehors de la Basse-Bretagne. L'arbre qui la produit est d'une vigueur et d'une fertilité remarquable. Quant au fruit, il est généralement gros ou très gros, très beau d'aspect, de qualité excellente et de con- servation facile; c'est un fruit d'hiver par excellence, car on peut le garder communément jusqu'en mai et juin. Voici, d'ailleurs, la description qu'en donne André Leroy dans son Dictionnaire de Pomologie. « Grosseur : considérable et parfois énorme. Forme : conique raccourcie et très ventrue, ou conique légèrement allongée mais toujours pentagone et moins développée sur une face que sur l'autre. Pédoncule : court ou assez long, très fort, souvent renflé à ses deux extrémités, profondé- ment inséré dans un vaste bassin. Œil: grand mi-clos ou des plus ouverts, à larges et courts sépales, modérément enfoncé dans une cavité plissée, bossuée et assez étendue. Peau: mince, lisse, jaune clair, amplement lavée de rouge cerise à l'insolation, toute maculée à la base, et parfois aussi dans la cavité ombilicale, de fauve légèrement squam- meux, puis ponctuée de brun et de gris. Chair : blanche, fine, tendre et croquante. Eau : très abondante, sucrée et des plus savoureuses, quinque fortement acidulée. Maturité : janvier à juin. Qualité : première. » M. Louis le Noc. horticulteur à Quimperlé (Finistère), a fait connaître à André Leroy, en 18(i'f, cette admirable pomme, qu'il a multiplié depuis lNiiô. File doit à son ravis- sant coloris le nom de Teint-frais, et le surnom local Ker- liriu, à une demoiselle de Kerlivio qui, voilà plus d'un siècle, la propagea dans les environs de Quimperlé. La photogravure en couleurs ci-contre, prise directement d'après nature, représente deux types assez distincts de cette même variété (l'un à gauche, l'autre à droite). Le premier type (celui de gauche sur la photogravure en couleurs) est, bien celui qui a été décrit par André Leroy. La peau, d'un beau jaune et fortement colorée de carmin du côté exposé au soleil, est parsemée, sur la partie jaune prin- cipalement, de petites squammosités fauves qui donnent quelque peu à cette pomme l'apparence de certaines Rei- nettes. Elle est de première qualité. Le second type (celui de droite sur la photogravure en cou- leurs) qui est connue également dans le pays sous le nom de Teint-frais appartient bien à la même \ ariété, ainsi que me le confirme M. Cherrueau, horticulteur à Quimper, à l'obligeance duquel je dois les fruits qui ont servi à cette reproduction. Il est généralement de forme plus régulière que le premier; la peau jaune clair, fortement lavée de carmin par l'insolation est plus lisse et présente, au lieu des s,|uammosiiés, île petites ponctuations brunâtres très clairsemées L'œil est gros et enfoncé dans une cavité ordi- nairement très profonde. Bien qu'aussi grosse, de conservation aussi facile et d'apparence ;iussi séduisante que la première, cette forme est pourtant moins reeommandable, car elle n'est que de deuxième ou même de troisième qualité. Fn résumé, c'est le premier type qu'il me pavait inté- ressant de propager dans toute la Bretagne et même ailleurs sans doute, comme un fruit de commerce de premier ordre, qui. vu sa qualité, sa beauté et l'époque de sa maturité, ne peut manquer d'être très apprécié sur les marchés français et étrangers. A côté des Teint-frais, se trouve reproduit (au centre de la photogravure) un Calville rouge d'automne qui, comme le Calville rouge d'hiver,est très répandu en Bretagne. C'est, en effet, à ces deux variétés que doivent être rattachées, à mon avis, les formes assez nombreuses, mais très voisines entre elles, de Calville rouge, que l'on cultive dans la région. Ce sont des variétés trop connues pour qu'il soit nécessaire d'en rappeler ici les descriptions. Files sont de bonne qua- lité, et, à ce titre, méritent bien les honneurs d'une repro- duction. H. MARTINET. Les Orchidées à bon marché (1! IV Le gemeLycaste se compose de vingt-cinq espèces et va- riétés environ, dontle Lykaste Skinneri est la plus belle. Ses grosses (leurs charnues sont portées séparément sur des tiges qui s'élèvent au pied de gros pseudo-bulbes supportant des feuilles larges et plissées. Chaque pseudo-bulbe peut four- nir de six à sept fleurs et quelquefois plus. Une potée avec trois ou quatre pseudo-bulbes peut donc fournir une abon- dante floraison. Ces fleurs se conservent pendant très longtemps dans toute leur fraîcheur et quelques variétés sont fort remar- quables ; la variété blanc pur est surtout très recherchée, mais le prix en est encore relativement assez élevé. La culture en est facile. On doit cultiver ces plantes en pots moyens et appropriés à leur grosseur, avec delà terre de bruyères grossièrement concassée. Elles demandent beaucoup d'eau aux racines pendant la végétation et la température d'une serre tempérée. La floraison a lieu en mars et avril. * # Le Cypripedium Sedeni est ce bel hybride de Cypripe- dium qui a été le point de départ de toutes les variétés rouges existant maintenant ; on peut donc considérer cette plante comme l'un des hybrides ayant rendu le plus de services à l'horticulteur qui s'occupe d'hybridation. Elevé, depuis de longues années, par l'établissement Veitch, entre le Cypripedium Schimi et le Cypripedium longifolium. il est maintenant répandu dans toutes les collections. Ses tiges multitlores s élèvent bien au-dessus du feuillage et produisent, successivement et pendant de longs mois, leurs belles fleurs à divisions blanchâtres avec uu labelle rose foncé pointillé de cramoisi sur fond blanc dans l'intérieur. La serre aux Cattleya est l'endroit qui lui convient le mieux et celui où il prospère le plus convenablement. Le compost qu'il demande est le même que celui em- ployé pour tous les Cypripedium. Pour beaucoup d'auteurs, cette plante est rangée dans les Selenipedium. * * * Bon nombre de beaux hybrides de Cattleya sont en fleurs en décembre, tels sont : Lœlio-Cattleya Salliiri, L. C. intcrmedio-flaoa, Cattleya Fernand Denis (2e flo- raison), C. dubia, Lœlio-Cattleya callistoglossa. Les l'Imla'iiùjisis commenceront à fleurir à la fin de décembre. Les charmants petits Oncidium cheirophorum sont couverts de fleurs. Le Mesospinidium oulcanicum et combien d'autres, puis des quantités de Cypripedium hybrides et tous les C. insigne et leurs variétés, fleurissent également en décembre. CH. MARON. (1) Le Jardin 1898, n" 277, 280 et 282, pages 264, 312 et 34S. r. lu < F- UJ ÛC GQ UJ LU o LE JARDIN Le Jardin Leichtlin à Baden-Baden Depuis de longues années, j'éprouvais le désir de visiter les cultures de M. Leielitlin. ce jardin célèbre de Baden- Baden dont les parfums embaument (•eux de tous les pays civilisés. Je savais que. pour n'être pas grand, ce jardin n'en est pas moins d'une importance capitale. Aussi fut-ce un grand bonheur pour moi que celui qui m'amena, au printemps dernier, dans l'antique Aurélia aquensis de Trajan et de Caracalla. C'est une bien jolie ville que cette ex-résidence des an- ciens margraves de Baden, avec ses maisons el ses villas construites en amphithéâtre, avec les pittoresques ruines de l'ancien château d'Hermann IV, avec les légendes gra cieuses que le poète Uhland a immortalisées, a\ ec s. m b ir- ceau de verdure et de fleurs qui transportent l'imagination dans le midi de la France, tant la végétation, ici, a le carac- tère méridional. En la voyant, on éprouve le désir d'y vivre et l'on se dit qu'il doit y faire bon. Par une ruelle étroite, déjà zigzaguant dans la partie mon- tante de l'antique cité, je grimpe a la colline. Partoul les murs sont tapissés de ces gentilles Fougères capillaires qui hantent les vieux castels; le sentier serpente délicieusement au-dessus de la ville, entre les murailles ou les haies des vergers rustiques: c'est un enchantement. Mais voici une bifurcation; il faut choisir et j'allais questionner un passant quand, tournant la tète du côté où la pente est ensoleillée, je vis une villa charmante, aux volets bleuâtres, des serres, des terrasses superposées, des fleurs... et je pris à ma gauche afin d'atteindre le clos déli- cieusement situé et dominant le pays. Car il n'y a pas d'hésitation possible à avoir, c'est bien là que doit être la demeure de cet ardent ami des fleurs... C'était bien cela, effectivement, car je n'eus pas fait vingt pas dans le sentier qui y mène que l'aimable propriétaire qui m'avait vu venir en ouvrait la grille bien large et m'y recevait avec- la plus parfaite cordialité. J'ai vu de bien beaux jardins en ma vie et fréquenté chez de grands «.jardiniers » depuis Alphonse Karr, mon vieil ami d'an tan, qui fonda avec nous ce Jardin qui, pourn'être qu'un journal, n'en est pas moins un centre parfumé el fleuri, jusqu'à Hanbury, le Grand Maître, à la Mortola. en passant par l'Angleterre où se rencontrent les plus belles créations phytologiques. Mais je n'ai rien vu d'aussi inté- ressant, d'aussi suggestif, que ces quelques terrasses buvant le soleil après la rosée, inondées de lumière et sur lesquelles un homme, qui est à la fois un artiste de goût, un cultiva- teur entérite et un botaniste, doubléd'un parfait gentleman, cultive, croise, féconde et sélectionne les plantes les plus délicates et les plus rares. Ce jardin n'est pas grand; mais, il est admirablement situé. Epaulé d'un côté à la pente verte qui se fond dans la belle forêt allemande et, de l'autre, descendant vers un frais vallon où l'eau murmure son chant poétique, il s'appuye à la base de la montagne comme pour s'y protéger contre les vents froids du nord et se chauffer le dos au soleil du midi. Il est admirablement entretenu et rien d'inutile ou de pa- rasite n'y est toléré. M. Leichtlin est un artiste, mais non point un poète rêveur. Il veut l'utile et l'agréable, mais non le superflu. Son but est déterminé et précis. Il s'est donné la belle mission d'introduire dans l'horticulture les plantes des régions tempérées et plus spécialement les bulbes rus- tiques ou semi-rustiques. Dans ce but. il envoie des expé- ditions scientifiques un peu partout, mais plus particuliè- rement dans les pays orientaux que hantent les brigands et les voleurs. C'est à lui que nous devons la réintroduction, cette année-ci, d'une plante rarissisme et belle, le Jankœa Holdraichii Hoiss.. qui croit seulement dans les fissures des rochers supérieurs du mont Olympe deThessalie, au-dessus du monastère de Dyonysios. C'est au prix de mille peines et d'incroyables difficultés que le voyageur botaniste de Leichtlin a pu récolter une provision de cette curieuse Bamondée velue et soyeuse- qui fera les délices de beaucoup d'amateqrs et collectionneurs. Le nombre des plantes rare-, introduites par M. Leichtlin, est si considérable qu'on ne saurait en d r la liste ici. Les Iris du groupe Oncocyclus (et plus particulièrement 17. Gatesi), les Fritillaires, Kniphoplua, Galanthus, Crocus. Tulipes asiatiques, sem- blent plus particulièrement chères à son cœur, mais il n'a aucun parti pris et, s'il semble s'adoi avec plus de pas- sion aux espèces bulbeuses, il n'en a pas moins introduit un grand nombre de Dicotylédonées. Les plantes duTurkestan l'ont particulièrement intéressé et les Eremurus,l'Ostroit - skya magnifica, le Delphinium Zalil sont parmi ses meil- leures introductions. Il a fouillé les Balkans et les montagnes serbes pour leur faire rendre leurs plus précieux trésors et c'est à lui que nous devons ces deux curieux Ramonda, si extraordi- naires par leur habitat et leur habitus, les R. Nathaliœ èl R. serbica. C'est lui qui essaye de nous doter, en ce moment, du superbe Dianthus callizonus des Alpes transylvai et du magnifique Silène Hookeri des Montagnes Rocheuses de la Californie. C'est dire que Leichtlin est, non seulement un artiste et un cultivateur, mais encore un bienfaiteur du jardinage. Si l'horticulture avait besoin d'un saint pour plaider sa cause auprès du Créateur, je proposerais que son nom fut choisi et que Leichtlin fût canonisé. On comprendra, dès lors, quel était le respect religieux avec lequel je franchis la porte de ce tabernacle. C'était lin |.\ fier et je ne devais pas y trouver grand chose. Pourtant, gri au soleil qui luisait si brillant ce jour-là, grâce à la grande lumière qui descendait du ciel bleu, ce lut un en- chantement que j'y subis. Le Tecophyllœa cyanocrocus, l'une des plus belles fleurs que j'aie jamais rencontrées, épanouissait ses corolles d un bleu intense, d'un bleu de Gentiane de Bavière, au centre d'une plate-bande qu'entouraient les jaunes Eranthis ou les Primevères. Ce Tecophyllœa devrait être partout, car c'esl une fleur merveilleuse. Originaire des parties monta- gneuses duChili, il n'est pas rustique «liez nous, mais passe Êorl bien l'hiver dans une orangerie ou sur une couche. Dans le midi et l'ouest de la France et dans une partie de l'Angleterre, c'est une plante de pleine terre. Le Tecophllœa est une Hœmodoracée, c'est-à-dire qu'il est voisin desAma- ryllidéeset des Iridées. Il en existe deux seules espèces, les T. cyanocrocus Leyb. et T. eiolœ/lora Bert. La première fie ces deux espèces a donné deux variétés horticoles, le T. c. Leichtlini, qui est d'un bleu céleste et sans trace de jaune et T. c Reyetii.ii fleurs et feuilles plus étroites que le type. M. Leichtlin m'a fait visiter ses couches toutes remplies de semis en pots, terrines ou caissettes. Il m'a présenté' le célèbre Campanula mirabilis que le botaniste Alboff, qui l'a découvert et décrit, aurait été bien heureux de voir fleurir avant de mourir. Cet excellent ami m'avait montré sa plante au déballé, une fleur sèche qui ne disait plus grand'chose. maisdont il chantait merveilles. Il m'en donna quelques graines, puis il eut la bonne idée d'en remettre à M. Harbey-Boissier qui les adressa à M. Leichtlin. Mes graines germèrent et les plantes se développèrent; elles se développent encore chez moi, dans mon mur et mes godets, mais n'ont pas encore fleuri, tandis que M. Leichtlin. lui, sous le ciel allemand et entre les fentes de ses murailles. les a vues fleurir du premier jet. Ce que c'est que d'avoir la main heureuse et d'ètreen coquetterie avec cette capricieuse de Flore qui protège si bien ceux qu'elle aime! Il y avait, à ce moment-là, chez Leichtlin. toute une couche de plantes rares et intéressantes qui nie hantent encore le cerveau; ce fameux Erodium jaune d'Orient. entre autres (E.chrysanthum), dont il voulut bien me donner un pied qui s'empressa de pourrir pendant les sécheresses de cet été. parce que mon personnel l'arrosait trop. Il y avait des Silène Hnokeri, la plus capricieuse d'entre les plantes, des Papacer radicatum, des Tschihatcheffîa Isatidea (encore une introduction de Leichtlin, et une bonne, malgré son nom barbare). Il y avait... mais je m'arrête, commej'ai dû me lasser d'admirer, parce que chaque admiration me valait le don gracieux, de la part de mon aimable ampli \ - trion, delà plante admirée et presque, il faut l'avouer, con- voitée. 378 LE JARDIN M. Leicfatlin me montra ses croisements d'Aroïdées i( 'alla, Arum, etc.), mais mon cœur était sur ses terrasses, parmi ses plantes d'Orient que je n'oublierai jamais et que je compte bien revisiter dans une saison plus convenable. H. CORREVON. Carbosanol-bouillie Nous demandons à M. le Directeur du Jardin de nous permettre de signaler à ses nombreux lecteurs un nouveau produit destiné à combattre les maladies cryptogamiques de la Vigne, question toujours des plus importantes et qui nous parait avancée d'un grand pas avec l'emploi de la nouvelle bouillie au Carbosanol. Si les résultats obtenus jusqu'à ce jour avec les diffé- rentes bouillies ou préparations à base de sulfate de cuivre ont été quelquefois très satisfaisants, ils ont été aussi sou- vent incomplets. Il n'en est pas de même avec le nouveau produit qui a été expérimenté, cette année, dans plusieurs jardins de notre contrée, notamment chez MM. Tourguenefi, propriétaire, et Roger, jardinier, à Rueil ; Brenu. Giroux et Gouvet, cul- tivateurs a Louveciennes, Delattre. propriétaire, J. E. Cou- turier, pépiniériste à Saint-Michel, et Page, jardinier à Bougival; ces personnes s'étaienl chargées d'en faire l'essai, et les résultats qu'elles en ont obtenus sont absolument re- marquables. Nous pouvons affirmer, d'après ces expériences, que toutes les maladies cryptogamiques : Mildew, oïdium, black- rot, etc., qui attaquent chaque année nos Vignes, sont complètement évitées sur les Vignes traitées préventive- ment et sont radicalement détruites sur celles déjà atteintes. Certaines parties traitées au sulfate de cuivre présen- taient avec celles traitées au Carbosanol, une différence des plus sensibles dans l'aspect général de la végétation: Celles traitées par ce dernier procédé étaient garnie^, de bas en liant, de larges feuilles d'un vert foncé et de grappes saines attestant l'efficacité du traitement qu'elles avaient subi. L'emploi du sulfate de cuiyi i des produits similaires dangereux après la formation de la grappe-, ne l'est pas avec le t arbosanol qui a le précieux avantage d'être inso- luble et absolument inoffensil. Par l'emploi du Carbosanol, on combat toutes les mala- dies de la Vigne, ce produit se fixe fortement aux feuilles et ne se décompose qu'au fur et à mesure des attaques des cryptogames, il no brûle ni le feuillage, ni les plantes dont il parait nu contraire constituer un stimulantet il n'entrave nullement la respiration ni la transpiration des feuilles. Nous avons aussi remarqué que son odeur semble écarter 1rs guêpes des fruits murs. Los dernières expériences dos personnes compétentes ont prouvé que les cryptogames de la Vigne se manifestent sous l'influence de l'ozone (notamment pondant les orâgeâ), or la bouillie au Carbosanol ne se dissolvant que sous l'in- fluence de l'ozone, le remède est par conséquent très efficace. En plus do son efficacité, il a l'avantage d'être très facile à employer et d'occasionner moins do dépenses que tons les autres traite nts connus. On emploie cette bouillie, qui se délaye presque instan- tanément, à la dose de 2 pains par 100 litres d'eau dans les cas graves où la maladieafait son apparition: on peut dimi- Duercette dose dans les cas bénins. < In se sert d'un pulvérisa- teur et 3 opérations suffisent pour obtenir un résultat préven- tif certain : l°en novembre; 2' lorsqueles pousses de la Vigne ont 0"',I5 à 0™,20 de longueur; 3" après la floraison. Le Carbosanol nous semble tout indiqué pour combattre également les maladies de certains arbres fruitiers ou de plantes fréquemment attaquées par des Cryptogames. Des expériences, que nous n'avons pu faire, de^ raient être tentées de ce côté par les personnes qui peuvent y être intéressées. La préparation de la bouillie au Carbosanol est faite par l'inventeur, M. Routier, ex-pharmacien et chimiste distingué, qui, depuis île nombreuses années, travaille à la recherche d'insecticides et autres produits utiles à la des- truction des parasites ennemis à l'horticulture. Son Car- bosanol est le résultat de longues recherches et de nom- breux essais, nous sommes convaincus que les services qu'il est appelé à rendre seront considérables. J. E. COUTURIER. Président de la Soeietê d'horticulture de Bougival. C, PAGE. Jardinier chef chez M. R. Lebaudtj. ORCHIDÉES L.ES CYPRIPEDES W Le groupe d'Orchidées que Linné a placé sous le patro- nage de Vénus est aujourd'hui le sujet de discussions scien- tifiques causant bien des hésitations dans le monde horti- Fig. 153. — Prrfoliation conduplîquée ou duplicative. cole. En voyant dans ht Revue de l'horticulture belge, le portrait (2) d'une ravissante < Irchidée de ce groupe, publiée sous le nom de Paphiopedum Rothschildianum, des lecteurs nous ont demandé pourquoi cette modification du nom adopté par la langue horticole '.' Celte < irchidée ne serait- elle plus un Cypripedium ? Fig. 154. — Préfoliation couoolutèe. L'auteur de l'article. M. Ed. l'y naert, avait déjà répondu en quelques lignes : « La plante appartient à ce groupe de Cypripèdes désignées scientifiquement aujourd'hui sous le nom de Paphiopedium. Ce sont toutes plantes tropicales, remarquables par la persistance et la beauté de leur feuil- lage. » Avec raison, croyons-nous. M. Pvnaert et la Reçue de l'horticulture belge ont adopté la séparation des Cypripè- des en genres, distincts ainsi que Pfitzer le proposait en 1886 et l'établissait en 1SSS (3). (1) Extrait de la Reouede l'horticulture belge, t. XXIV, 1898, n' 11 page 246. (2) Reçue de l'horticulture belge, t. XXIV, p. 221. (3) Die naturltcnen PJlansenJamiUen, von A. Engler und K. Prantl, Leipzig, Engelman,22. Lieferung Orchidacœ.voa Pfitzer p. 82. LE JAHD1N 3/9 La réforme préconisée par le savant botanographe alle- mand ne fut pas admise d'emblée : elle troublait trop les. habitudes, du monde horticole, elle froissa même certai fibres patriotiques! lui vain faisait-on remarquer qu'il convenait de répartir le groupe horticole des ( lypripèdes en genres distincts, tant au point de vue scientifique qu'au point de vue géographique et horticole. < >n s'obstina* malgré tout, à réunir sous lemême nom desplantesdifférentesdeport, d'aspect et de patrie, bien que déjà, en 1842, Lindley eût, avec son admirable esprit dedivination, prédit la nécessité où l'on se trouverait un jour de séparer les Cypripèdes indiens de leurs congénères européens (1). En 1891. je n'hésitais pas à me ranger (2) à l'opinion du savant professeur de l'université de Heidelberg. Mon travail fut même, à ce point de \ ne, l'objet des critiques très vives Linné, le grand botaniste suédois, créa, en L737, un genre spécial pour u ;urieuse Orchidée européenne (jHg. lr>5) à laquelle s"v prédécesseurs, séduits parla bizarrerie du la- belle en forme de sabot, avaient donné le nom de Calceolus Marin- Sabol delà Vierge, lien fil le tj pe d'un genre qu'il appela Ct/pripodiùm, nom composé de Kupris, un des sur- noms de Vénus et de Podion . petit pied. Ses successeurs immédiats modifièrent ce nom, peut-être intentionnellement, plus a raisemhlablement par erreur: ils I appelèrent ( 'ï//>r//>e<2i"um.'Cettedénomiriation prévalut dans l'usage : elleétàit défectueusePedtoft signifiant petite plaine. Petite plaint de Vénus! Cypripedium!!!. Cela n'avait aucun sens^ nous,. m convenons. On eût pu rectifier jadis ce nom. niais, aujourd'hui que l'oreille s'est fait à cette consonance vicieuse, il est trop tard pour revenir aux principes. Ct/pripediiim Calceolus L. de certains orohidologues et notamment du savant rédacteur de l'Orchid Review. Le genre Paphiopedium n'était pas un genre (3). disait-on! Depuis hn-s, M. H. A. Rolfe, dont nul ne contestera la haute compétence en orchidologie, admit le genre (1) et Boianiral Magasine, t. 7ô';:t. se rallia à sa manière de voir en publiant, sous le nom de Paphiopedilum Victoriae Muriae, le portrait d'un fort beau Cypripède originaire de Sumatra. La pratique horticole est entrée dans la même voie; après maintes hésitations, elle reconnaît aujourd'hui l'utilité pratique d'une dénomination différente pour les Cypripèdes à feuilles sessiles et à feuilles permanentes. (t) Botanical regiMer, XXVIII. sub. t. 17. (2) Le liere des Orchidées, par le Comte O. de Kerchove de Denterghem. Gand, Ad. Hoste; Paris. E. Masson, 1894. (;t) Orchid tieoiew, t. il p. 267. (4) Orchid Eeeiew, t. IV, p. 330 et Fig. Le genre créé par Linné, en 17:!;. resta indiscuté jusqu'en 18-lfJ. A cette époque, Lindley, frappé des longs pétales anormaux d'un Cypripède importé par Linden, créa pour lui un genre spécial Uropediurn Lindeni. Examinant cette < trcliidée au poind de vue critique, Reichenbach, en 1NÔ 1. fitrejetërce nom, laforme décrite par Lindley n'étant qu'une forme anormale d'un Cypripède originaire de l'Amérique tropicale; maisayant remarqué que tous ceux de ces régions étaient distincts des Cypripèdes européens par leur ovaire triloculaire, le botaniste bambourgeois créa pour eux un genre spécial auquel il donna le nom île Sclrnipediumo\\ i pripèdes ;< ovaire triloculaire, le botaniste hambourgeois . i pour eux un genre spécial auquel il donna le nom de Selempedium il). Poursuivant son étude: il futamenëà re- (1) lie Sélènlq, petit croissant de lune ou Selènê, surnom donné parfois à Diane. 380 LE JARDIN connaître que les Selenipedium ou Cypripèdes àovaire trilo- culaire se différencient encore entre eux par la préfoliation et la substance du parenchyme de la feuille. En 1882. Pfitzer, clans sa classification des Orchidées, sépara les Cypripèdes en deux grands groupes : celui à. pré- foliation convolutive et celui à préfoliation duplicative. Dans le bourgeon de certaines < (rchidées, la feuille est pliëe en long sur s;i cote médiane, de façon à rapprocher les deux moi- tiés .i ns le bourgeon d'un grand nombre d'< Irchi dées, l'une tles deux moitiés du limbe, extérieure par rapport à l'autre, est en- roulée autour d'elle, celle- ci étant elle-même enrou- lée à l'intérieur de la pre- mière (fig. 154), c'esl ce qu'on appelle préfoliation convolutée ou convolutive. Pfitzer établit, comme l'use de sa classification des Cypripèdes, la préfoliation convolutive, ce fut le pre- mier groupe et la préfolia- tion duplicative, ce fut le second groupe. Le premier groupe de Pfi- tzer se composait : 1" îles Cypripèdes anciens dont l'ovaire était uniloculaire : il appela Cypripedium ceux dont le tégument sé- minal était mince, et 2" les Selenipèdes qu'il ap- pela Seleiiipriliiim, recon- naissables à leur ovaire triloculaire, profondément sillonné, et à leur tégu- ment séminal erustacé. Le second groupe se com- posait d'Orchidées ayant un ovaire triloculaire. dans toute leur longueur ou seu- lement à la pointe, et un tégument séminal mince. Pfltzer les appela Paphio- pcdiluni (1), mot composé' de Paphia un des surnoms de Vénus et Pediton, san- dale que les Grecs atta- chaient sous le pied. R. A. Rolfe fit observer à très juste' titre que. sous le nom de Selenipedium , Pfitzer avait compris des Orchidées ayant des carac- tères très différents, il pro- posa à. son tour de subdi- viser les ( Irchidées àovaire triloculaire en deux grou- pes :1° les Sclen ipedium vrais de Reichenbacb ayant des feuil- les plissées, un périanthe persistant el des graines subglobu leuses : 2° un genre nouveau composé des Selenipedium de la section Acaulia coriifolia, auquel il donna le nom de Hhragmipedium, parce qu ils rentraient dans un groupe, appelé Phragmopedilum par Pfitzer.Lesplantesdece groupe, .iss.y nombreuses, ont l'ovaire des Selenipedium, mais en (1) Voir Le Jardin. 1898, n- 274, page 219, Le genre Pa.phiop.e-> tiiutin, article de notre collaborateur m. lJ. llariot. N. D. L. H. diffèrent par leur port, leurs feuilles condupliqués, leur fleur décidue el leurs graines fusiformës. Se basanl sur la nature de l'ovaire et la place delà graine, R. A. Rolfe divisa les Cypripèdes en deux grands groupes, ceux à ovaire triloculaire, à placentas axiles, et ceux à o\ aire uniloculaire, à placenta pariétal; il subdivisa chacun de Fig. 156 — Phragmipedium caudatum Rolfe. ces groupes en deux genres, selon que les feuilles étaient convolutées ou convolutives, dans ce cas le périanthe est décidu. D'autres caractères accessoires différencient encore ces genres entre eux. Voici le tableau synoptique tel qu'il a été dressé pa r Rolfe : Ovaire triloculaire à placentas axiles. sépales val- vaires : Préfoliation convolutive, périanthe marcescent, graines subglobuleuse. . Selenipedium Rcbb. 1''. LE JARDIN ::si Préfoliation conduplicative. périanthe caduc, tom- bant de bonne heure (deeiduus); graines fusi formes Phragmipedium Roi fe. ( Ivaire uniloculaire à placenta pariétal ; graines fusifor- mes : Préfoliation convolutive, périanthe, marescent, se pales valvaires Cypripedium. I.. Préfoliation couduplicative, périanthe caduc, sé- pales imbriqués Paphiopedium Pfitz. Pans cette classification, les Selenipedium se réduisent à trois espèces : S. Clara Relit, S. Isabelium Rodr. et S. pal- mifolium Rehb. f. Elles mit des fleurs petites venant sur un racème terminal; les deux premières sont remaquables pai- rôdeur de leurs fruits semblable a celle dès fruits de la Vanille. Les Phragmipedium de Rolfe (1) comprennent la section des Selenipedium de Reichenbach acaules et à feuilles coria- ces, et la section des Phragmopedilum de Pfitzer. IN ont. le même ovaireque les Selenipedium vrais, mais ont le port, la préfoliation, la fleur caduque, arti- culée au-dessus de l'ovaireet les graines fusiformes îles Pa- phio pedilum de Pfit- zer dont ils diffèrent par leur ovaire tri- loculaires et leurs sépales valvaires. Ce groupe est composé d'espèces tropicales originaires du nou- veau monde : /'. Schlimii. P. Lin- dleydnum., P. Sar- gentianum., P. eit- tatum., P. longifo- lium., P. Boissie- ranum , P. Cser- n iskoroianum., P. caricinum . . P. Klotsschianum et P. caudatum (fig. loti). Les Ci/pripcdium comprennent envi- ron trente espèces originaires de l'Eu- rope, de l'Asie tem- pérée et du nord de l'Amérique: Carie- linum. R. Br., C. pubescens Wild., C. parvitloruin Sa- li-.li., ('. Calceolus I,. (fig. 155), C. mon- tanurn 1 kmgl., ( '. candidum Muhl., C. cordigerum D. Don. C Henryi Rolfe., C. yunnanensc Franchèt., C.fasciola- tum Franchèt., C. maeranthum Swartz., C. tiboticum King..r. himalaicum Rolfe., C. Régime Walt., C. luteum Franchèt., C. passerinum Richards., C. Irapeanum Llavc et Lex., C. californicum A. Gray., C.guttatum Swartz. C acaule Ait., C. fasciculatum'VelL, C. elegans Rchb. I.. (.'. deliile Rchb. I'.. C. japonicum Thunb., ('. ebracteàtum Rolfe., C micranthum Franch., C margaritaceum Franeh., C. Fargesii Franch. Tous les autres'Cypripèdesdu vieux monde appartiennent aux Paphiopedium (1) : quarante-deux espèces sont décrites. (1) Ce nom a un défaut qui semble avoiréchappé à l'attention toujours en éveil de Bolfe, il se différencie trop peu de nom d'un genre botanique Ptiragmedium, nom donné à un petit groupe de Champignons intérieurs appartenant au groupe des Urédinées. (2) Si l'on s'en tenait aux règles strictes de la priorité botani- que, on devrait maintenir a ce genre le nom PaplUtfpedilum créé par Pfitzer, mais alors il faudrait, pour conserver l'unité Fig. 157. — Paphiopedi toutes originaires de l'Asie, de l'archipel Malais el de la Nouvelle-! ruinée. Si nous ne tenons compte ni des hybrides naturels, ni de i :tte légion d'hybrides crées par la main de jardiniers experts; les Paphiopedium se subdivisent en deux groupes Im^'.s sur le feuillage linéaire oblong ou linéaire allongé'. vert, ou sur le feuillage elliptique ou oblong, généralement tesseléde taches vertes pinson moins foncées. Dans le pre- miergroupe, les fleurs viennent, soiten racèmes : P. Stonei, P. philippinense, P. prœstans, P. Sandcrianum, P. glan- dutiferum,P. Rothscnildianum, P. Parishii, P. Haynaldi- iiiim. P.Lowii, P. Chamberlaianinum, P. Victoriœ-Mariœ; soil solitaires, parfois billoresdans les spécimens vigoureux : ]'. oUlosum(&g. I"i7). P. Boxallii, P. insigne, P. Exul. P.Druryi, P '. Oharlesworthi P '. Spicerianum, P. hirsutis- simum; P. Faîrieanum Le second groupe comprend les P. Hookeri. P. Bullenia- num, P. Appletonianum, P.Mastcrsianum, P. tonsum, P. renustum. P. rirons, P. jaoanicum. P. Dayanum, P. n if/ri i u m. P. cilio- lure, P. Curtisii, P. superbiens, P. Ar- gus. P. purpura- iiiin. P. barbatum, P. cullosum, P. Lavorenceanum, P. concolor, P. Gode- froyne, P. bellatu- I u m, I'. nieeum. En résumé et en passant sous silence les Selenipedium vrais, rarement cul- tivés, lesCypripèdes cultivés appartien- nent à trois genres : h >s Cypripedium \ rais, originaires de la partie septentrio- nale de l'Amérique el des régions tem- pérées de l'Europe el île I Asie, remarqua- bles par leur feuil- lage caduc; les Pa- phiopedium, genre comprenant les Or- chidées del'Asietro- picale, de l'Océanie et de l'Australie, reconnaissables à leur feuillage per- sistant, et les Sele- nipedium. originai- res de l'Amérique tropicale et recon- naissables par la longueur de leurs pétales, ceux que Rolfe a appelés Phragmipedium. Comte de KERCHOVE DE DENTERGHEM. Le vignoble champenois et l'invasion phylloxérique, par L. Bonnet. 10 et il* livraisons. — En livraisons 0 (r. 30. — L'ouvrage complet sera vendu 10 francs, — Les souscriptions et abonnements sont reçus aux bureaux du Jardin, W7, bou- levard Saint-Germain â Paris. Dans les 10° et 11° fascicules de cet intéressant et utile ouvrage, M. L. Bonnet termine l'étude des divers modes de greffage de la Vigne et, à l'aide plusieurs jolies gravures très explicites, expose très clairement l'écussonnage à œil poussant et l'écusson-placage Bonnet. Puis, il commence l'étude de la plantation. dans la classification, débaptiser Selenipedium et Cypripedium. A quoi bon? J'avais proposé, en 1894, de garder la désinence Pnlium qui depuis plus d'un siècle était adoptée partout De- puis lors, Buser a discuté la question a fond (Bulletin de l'her l/i',7' Huissier, II, p. 642) et Kolfe admet également que la dési- nence termina lePeC<«»idoit remplacer celle de Pedilum. pro- posée et défendue par Pfitzer, bien qu'au point de vue de la for- mation du mot, Pedilum soit étymologiquement plus correct. villosum PJil ■ r. 382 LE JARDIN CHRYSANTHEMES RECOMPENSES EN 1898 par le Comité floral de la Société française des Chrysanthêmistes. Dans un précédent numéro, nous avions promis aux lecteurs du Jardin, la liste dés variétés récompensées par la S. F. D. C. en 189S. Le tableau ci-dessous sera, croyons-nous, très mile ;iux amateurs qui pourront y choisir les coloria de leur goût, parmi ces variétés toutes excellentes el choisies entre les centaines présentées cette année au comité durai. NOMS ET DESCRIPTIONS DES VAHIETKS 1° Variétés certifiées. COTES OBTENUES pour M. Didon, Jap. lég. inc. jaune canari ligné acajou, revers jaunes. .. . 1'"" Bassar \r. \ de Brancowan, Jap. à il. violette à revers blancs. . . . M"" Lucie Recoura, Jap. blanc de lail teinté d'ivoire au centre Lydia, inc. globuleux, rouge lilacé, revers vieux rose M. Henri Martinet, Jap. inc. rouge caroubier, revers or Mme Loris Voraz, Jap. inc. rouge cramoisi, revers rose argenté. . . ■ ( ' \i.vat. 1899, Jap. inc. blanc teinté rose aux pointes M"" Clément Kléber, Jap. inc. blanc lilacé ligné rose foncé Chrysanthrmiste Lçmaire, Jap. inc. acajou clair, revers vieil or... M1" Jeanne Liéber. Jap. blanc ligué et tacheté de ruse vif M" C. Terrier, Jap. inc. vieux rose foncé Roselyn, Jap. rouge pourpre vif revers argentés pointés or au centre de la fleur ■ M"' Blanche Martin, Jap. inc. rose lilacé, centre jaunâtre M"' Marguerite Coi LON/Jap. inc. blanc ivoire lavé rose tendre. rentre jaune : W. Wells, Jap. inc. revers vieil or seuls apparents, reflets verdàtres M"" Louise Couillard, Jap. inc. blanc pur M. Dhangest, Jap. inc. rouge \ iolacë, revers argentés Nuée Kose, Jap. réflexe rose came crème au centre M Socquard, Jap. inc. blanc tics pur _ Comm' Marchand, Jap. inc. acajou revers très apparents jaune clair verdâtre Fashoda, Inc. globuleux rouge noir velouté revers or ligné rouge noir. Etoile du matin, Jap tubulé et spatule à revers et pointes vertes M André Charmet, Jap. inc. réflexe à l'intérieur rose frais, centre vert revers rose plus clair M. Van den Daele, Jap. inc tourmenté jaune paille, revers jaune soufre M"" Ragueneau, Jap. inc. rosevil lilacé, revers jaune saumoné centre plus jaune Amateur J. Le Chapelais,, Jap. inc. vieux rose teinté acajou revers jaune chamois Baron de Montcuit, Jap. inc. pétales Irises et dentelés en 1 le de chicorée jaune d'or ;'-| .h us Bernard, Jap. inc. rouge \ iolacé revers argentés :> r Alice de Monaco, Jap. inc. tourmenté, larges pétales blanc pur teinté de vert clair au centre Négus Ménélick, Jap. tubulé, spatùlé brun uoir vçtbuté à revers or ligné de rouge noir M < 'u uïanon, Jap. jaune intense M [rêne, Jap. rouge amarante, revers dorés M"" Reboul. Jap. fleur de pêcher ■ M. Lucien Naulier, Jap. muée cramoisi sombre revers or pétales ligules et tourmentés M . Paviot, Jap. \ iolet groseille intense 3' Congrès de la S. F. D. C, Jap. inc. très duveteux rose ligné plus foncé M"" Félix SahUt, Jap. blanc de lait centre crème. ., M. B. Vidier, Jap. inc. tubulé' au centre rouge chaudron revers or rougéâtre Congrès de Troyes, Jap. \ leux rose revers jaune rosé 36 ::; 36 16 s:, u; iti|sr. .-. iQime plante .!■■■ native de colo- i . ipinal. 15 n 16 11 15 16 15 16 16 15 i:. 15 15 16 15 16 n 15 15 15 15 11 15 15 16 16 16 DATES de la Présentation 26 octobre ô novembre NOMS des Présentateurs 17 novembre Calvat, / de Grenoble. 26 octobre 5 novembre (Rozain-Boucharlat de Lyon. 5 novembre Nonin, de Chatillon- sotiK-Bagneux l semé). 26 octobre ô novembre ô novembre de Reydellet, de Valence; Ilérauil. de Pont-d' Avignon (Vaucluse). LE JARDIN 383 NOMS ET DESCRIPTIONS DES VARIÉTÉS Merveille Toulousaine, Jap. violet clair strié de ronge, revers blancs apparents au centre Ruban Chinois, Jap. inc. jaune strié de cramoisi pourpre, revers vieil or. Ami Desaint, Jap. inç. tubulé et spatule rouge sombre velouté revers rouge plus clair Chrysanthëmiste Louis Petit, Jap. inc. nankin franchement e< cons- tamment strié rouge cramoisi Chrysanthëmiste Henri Patrolin, Jap. inc. rouge cramoisi, revers nr COTES obtenues pour M'"" V Cla vérin, Jap. inc. tub. rouge clair lilacé à revers roses Délice du Jardin Fiamma, Jap. inc, rouge purpurin revers blancs pointés or au centre. • . Corcoran, Chinois mauve lilacé pétales plus clairs à la périphérie. . . Kaolin, Jap. inc. rouge acajou revers vieil or Panaché des Pyrénées, Jap. crème ligné rose, centre jaune d'or M"" Héloise Ciiantrier. Jap. inc. acajou revers or, pétales en forme de griffes M Joseph Daurel, Jap. rose passant au blanc, centre rose plus vif M Emmanuel Bocher, Jap. rouge caroubier M"' d'Arnonville, Jap. inc. rose frais à revers blancs, pointes jaune verdàtre M. Pagnier-Lemoine, Jap. inc. cramoisi velouté revers or formant une marge sur les pétales M. Pierre Lebeau, Jap. inc. fond jaune, recouverl de cuivre rouge pointes et revers Or Zuzu Druz. Jap. inc. rouge foncé re\ ers jaune clair Ami Charmet, Jap. inc. jaune canari centre plus chaud M"" Marguery, Jap. genre Viviand-Morel d'un beau rose glacé et d'une rare élégance. (Extra) Prince Wladimir Ghika, Jap. inc. rouge sombre violacé passant au blanc rosé au centre Marguerite Laforge, Jap. blanc pur pétales dentés, découpés el enchevêtrés Certifié comme plan te décorative. Total des variétés certifiées: 61. 2° Variétés félicitées. Mon Petit Jean, Jap. inc. jaune d'or Zéphoris, Jap. jaune d'or pâle, revers soufre M Collet, Jap. inc. rose violacé revers argentés très apparents.. . . Sarah Bernhardt, Jap. tub. tourmenté ruse lilacé passant au blanc, pétales très longs Henri Confourier, Jap. rouge chaudron peintes et revers or Pluie d'Or, Jap. jaune jonquille DATES de la Présentation noms des Présentateurs 26 octobre 5 novembre I lelaux. f de Toulouse. Avenir de la S. F. D. C, Jap. inc. violet revers mauves seuls appa rents M""' Malhabiau, Jap. inc. ivoire verdàtre crème à la périphérie, pét. retombants Caroline Le Trial Dumanoir, Jap. inc. larges pétales blanc d'ivoire ligné rose tendre Cœur Joyeux. Jap. pét. lancéolés rosi' à la périphérie violet intense au centre Phidias, Jap. inc. larges pét. jaune paille L. L'ruya, inc. jaune, centre plus foncé", pétales extérieurs lignés rose. Pauvre Job, Jap. tub. inc. rayonnant blanc crème centre jaune foncé verdàtre Dr Paris, Jap. incurv. duveteux rose lilacé vif La Céze, Jap. inc. jaune vieil or centre verdàtre M"' M" de Torsiac, Jap. inc. ivoire verdàtre crème à la périphérie. . . Total des variétés félicitées: 16. Félicité comme pki te décorative. 17 13 13 14 i:> 16 16 15 16 12 16 11 16 12 15 15 15 11 11 16 12 15 13 15 14 11 11 14 15 14 26 octobre Bonnefous, ( de. Moissac. 5 novembre Chantrier. de Bayonne. / Delvert, de Châtillon-sur i Saône. Scalarandis, de Monza (Italie) 17 novembre Borie, de Bègle (Gironde) ( Iharmet, de Lyon. Poneel . de Grenoble. Calvat, de Grenoble. ô novembre ' 17 novembr ) Nonin, ô novembre ! Chàtiiion-sous- i Bagneux (Seine' Cayeux et Le Clerc de Paris. 26 octobre J Héraud, F de ■ Pont-d'Avignon l (Vauciuse). ô novembre Délaux, de Toulouse. 17 novembre 5 novembre 17 novembre) Chantrier^ de Bayonne. Borie, de Bègle (Gironde). 26 octobre I 1 le Fabry, — (de Tain (Drôrae) Cr. CHABANNE, membre du Comité Jloral. 384 LE JARDIN Exposition de Chrysanthèmes de Bordeaux L'Exposition de Chrysanthèmes que la Société d'horticul- ture de la Gironde a organisée, cette année, s'est tenue à Bordeaux, du 5 au 10 novembre, sur la terrasse du Jardin public, salle des Amis des Arts. Magnifique exposition s'il en fut ; pas de non-valeurs ; les exposants ont tenu à montrer qu'ils étaient à la hauteur de leur tache, aussi les en felicitons-nous, car ils nous ont présenté, cette année, des produits remarquables en tant que Heurs et cultures. Que de progrès en dix ans! Il faut avoir pu le constater comme nous pour pouvoir aisément s'en rendre compte II en est de même ailleurs probable- ment. Parmi les grands prix, nous mentionnerons: MM. Borie, de Bègles, Castros-Gérand, Chauvelin, Dessarps, etc., etc. Ensuite venaient: MM. Caps, Dutlond, Ossards, Laville, Régis, etc. En fleurs coupées, semis: MM. Chantrier, Brun, Borie, etc. Une magnifique collection de Rosiers à M. Gaufreteau: de Conifères, à M. Auguste Fau ; de Bégonia nouueau (abon- dance), genre Bruanti à fleurs roses ;de très beaux légumes et fruits à M. Brun, jardinier de M. Decrais, etc. En résumé, il nous faudrait des pages et des pages pour mentionner tous les lots. Disons, en terminant ce rapide exposé, que c'est une des expositions de ce genre les mieux réussies que le Comité a fait jusqu'à présent. Nous espé- rons que cela continuera. E. BERGER. Les Fruits de choix aux Halles Les poires Passe-Crassane atteignent 0 fr. "5à 1 franc pièce; les Doyenné d'hiver jusqu'à 1 fr. 50. — Les pommes Calville extra, de 1 fr. 23 à 1 fr. 50; Reinette du Canada, 0 fr. 75 et même 1 franc; enfin l'Api, de 15 à 25 francs le cent. — Le Chasselas doré, de Thomery, provenant des murs, de 4 à 6 francs le kilo, avec une moyenne de 5 fr. 50 pour la belle marchandise. De la culture sous verre, 2.500 kilos environ de raisin Black Alicanle, de 2 fr. 25 à 3 fr. 50, dépassant même 4 francs lorsqu'il est irréprochable et bien noir; le Gros Colman varie de 3 fr. 50 à 5 fr. 50. Enfin la fin du Afuscat crA/e.vaii- drie, à 9. 10 et 1 2 francs. — Les Asperges, en grande baisse, de 8 à 14 francs la botte. ■ - Le prix des importations d'Espagne n'a pas varié. * La vente des fruits exotiques est assez active; les beaux régimes de Bananes sont recherchés de 15 à 30 francs; les Ananas des Açores, de 3 fr. 50 à 8 francs; les A?iona Che- rimolia, de 2 à 3 francs. J. M. BUISSON. Société Nationale d'Horticulture de France Séance du '£.'* Novembre 1898. Comité de floriculture. MM. Vallerand frères, de Taverny. présentaient une nou- velle variété à spathes panachées d'Anthurium Scher:e- rianum qui a reçu le nom de Madame Lenormand'. M. Jarry-Desloges. amateur, avait apporté des M aranta picta et Ficus radicans oarieg ata,cette jolie nouveauté dont le portrait et la description ont été donnés dans le précé- dent numéro du Jardin. MM. Cayeux et Le Clerc, deuxjolis Abulilon Sawitzii. Comité des Chrysanthèmes. Deux apports : 7 capitules de Chrysanthèmes présentés par M. Proust, jardinier de M. Bethmont. .•> Chatou, et quel- ques nouveautés, par M. Mazier, de Triel. Comité d'arboriculture fruitière. Une intéressante collection de poires et de pommes de M. Ch. Baltet. de Troyes: on y remarquait, entre autres : Belle de Pontoise, Calville d'Angleterre, Candile Sinape, Beauty of Kent, GallovrayPippin, Mme Galopin, Sans in se souvient des superbes apports qu'il a faits à diverses reprises à la Société et aux expositions. Aujourd'hui, les plantes qu'il présente, sans avoir des Heurs démesurées, sont parfaites de tenue, de coloris, de vigueur et de floribonditê. Sur certains pieds, on compta jusqu'à 50 (leurs développées, ou en voie de développement- M. Opoix.du Luxembourg, avait apporté quatre superbes touffes du Bégonia Gloire de Sceaux, hybride dcsfî. subpel- tata et B. socotrana. C'est toujours la belle et bonne plante qu'on sait. La culture avait communiqué aux spécimens du Luxembourg, une telle largeur de feuilles, qu'on pouvait hésiter à reconnaître la variété susdénommée, de l'avis des connaisseurs. Comité des Chrysanthèmes. M. Launay, de Sceaux, présentait 16 fleurs coupées do Chrysanthèmes, comme exemple de floraison tardive. Comité des Orchidées. M. Maron soumettait à l'appréciation du Comité: L;rlio- CaltleyaSallieri. hybride des Lrelia purpurata et Cattleya Loddigesi, en deux variétés dont une très belle de teinte pâle ; Lxlio-Callleya callistoglossa produit du croisement du Lxlia purpurata et du Cattleya gigasbnperialis ; trois Callleya hybrides, dont un de parente inconnue pourrait fort bien être dû à la fécondation du C. Trianx par le Las lia xanthina; ce serait encore un nouveau Lœlio-Cal- tleya. Le Cattleya Fernand Denis est un C. Acklandias croisé avec le C. gigas et le C. dubia, un C. Trianse hy- bride avec un C. narrisçniana. M. Ben présentait: Cypripedium rolombense, produit du croisement des C. nitens superbum avec C. Curtisii et Oncidium Gardneri. en très beau spécimen. Trois plantes à M. Régnier, toutes trois de toute beauté et provenant de ses importations des Philippines en 1885 : Vanda cserulea, idéal de formes et de coloris; Vanda San- deriana et l". lamellata Boxalli. Enfin, à M. Doln, l'amateur bien connu, un très curieux et intéressant Cypripedium hybride, sous le nom de C. X Watteau. C'est un C. Chamberlainianum croisé avec une autre espèce pas suffisamment déterminée. On avait pensé d'abord à un croisement c ntre Cypripedium et Sele- nipediùm, mais il parait qu'il reste irop d'incertitudes pour voir dans cette nouvelle plante un véritable Seleni- pr'ypedium, Le port, la fleur, la couleur et la forme du pavillon ainsi que le staminode rappellent le U. Chamber- lainianum. Comité d'arboriculture fruitière. De nombreuses pommes et poires présentées, générale- ment en bel état, par MM. Jarles. de Méry (Oise), Lévèque. de Yilliers-sur-Orge. Budan, de Carrières-Saint-Denis. De très beaux raisins: Muscat d'Alexandrie et Lady Downes seedling ont valu une prime de première classe à M. Enfer, de Pontchartrain. Notre ami Ch. Baltet soumettait à la dégustation un nou- veau gain de ses pépinières, la Poire professeur Bazin. dont le Jardin a donné récemment (1) le portrait et la des- cription, et qui a été jugée de très bonne qualité: chairline, juteuse, sucrée : fruit gros, gris roux. Enfin M. Ed. André montrait un rameau et des fruits du fameux Feijoa Sellowiana, Myrtacée austro-américaine qui fait chaque jour parler d'elle. Le fruit est par trop aroma- tique, mais il laisse à la bouche un goût fort agréable de bonne poire. P. IIARIOT. (1) Le Jardin, 189S, n" 280, page 313. TABLES TABLE DES AUTEURS 2(33.288, Alary (Joseph), 60, 110. B. 367. Baltet (Charles), 42, 313. Bab (Ernest), 347. I'.artre (Jean), 314. Béranek (C), 171, 296, 341, 3C8. Bernard, (L.), 1S5. Bertin, 121. Billiard, 120. Blin (Henri), 77, 95. Bonnet (L.), 74, 91, 364. Buisson (J. M.) 144, 160, 174, 192, 208, 222, 232, 256, 3112,318,332, 345 3li8, 384. C. B., 55. Capi>e (Louis), 333. Cayeux (F.), 187,224. Cayeux (H.), 21,214. Chauannes (G.), 351, 382. Chalot (C), 85. Chamhaud (F.), 351. Correvon (H.), 39, 54. 107, 142, 181, 198, 213, 266, 202,302, 316, 330, 332, 363, 377. COURTMONTAGNE (A.), 10. Courtois (E.), 53. Couturier (J. C), 378. Denaiffe (C), 47. Delmazures (A.). 100. Despinoy (F.), 72, 150, 190. Di val (L.), 137. Fontaine (L ). 236. Fossev (J.), 16, 64, 80,116, 112, 128, 141, 160, 172, 171., 192, 208, 256, 272, 288, 304, 320, 336. FOUSSAT (J.), 15, 27, 125, 110, 158, 208, 238, 310, 301. C. \ ., 310. Gachelin (Jean), 156, 168. Gauthier (Désiré), 30, 124, 113. GÉROME(J.), 9, 1H2. UOLELLA1N (A.), 190. Gourlot (A.), 46, 190, 207, 336, 343. Gourron (M.), 333. Griessen (A.), 331. Gwllochon m..), 14. (ii ii.i.on (J.), 205, 221, 239. IIariOT (P."), 1,17, 28, 33, 49, 55,65. NI, 97, 110, 113, 118, 125. 129, 145, 161, 107, 177, 182, 193,200, 209, 219, 225, 231. 24), 241, 216, 257, 2j2,273, 2n2, 289, 292, 305, 31(1, 321,337,342,351, 356, 359, 360, 374, 384. Harman-Payne (C), 12, 287, 319, 361. IIenio il. i, II, 70. 86. 120, 134, 372. Intérim, 32, 48, 368, 384. J. T.. 335. J. M. B.. 16, 28, 42, 58, 80, 96, 112, 128. Jarry-DeslOges (B.), 8, 23, 53, 71, 90, 181, 32;. Jouin (F..), 223, 237, 217, 263, 201, 300, 327, 360. Kerchove de Dënterghem (Comte de), 37N. L. F., Un. I,. II., 74, 308. Laverdv (Noël), 13, 30, 41, 62. Lawrence-Brunel, 368. Layé (G.), 309, 311. Le Clerc 221. Leclerc, (P.), 103. Lemoine (II.), 5. Lemoine (Louis), 28- . Lemoine (E.), 215. Lepage (P.), 29, 43,(2, 70, 93, 111. 127, 101, 313. Loiseau (L.), 366. Loizier (B.). 15. 206, 223, 233. Li-nVETM... INI. 216, 2,2, 2115. 317. 358. M. C. 1N7. 352. Marchais (Maxime,. 57. Maron (Ch.). 264, 312. 348, 378. Martinet (H.), 136. 137. 152. 15t. 164, 175, 217. 244, 278,297, 308, 312. 328. 375, 376. Maumené (Albert). 4,7. 11. 22. 2i. 3,7, 10. 17. 61,60.79. 06, ml. 111. 133, 137. 139. 163. 169. 197. 229. 233. 2tN. 255, 261. 268, 27o. 276, 280, 284, 293. 296. 300. 319, 325. 313. 337. Mlnard (F.). 39. 237. Mlmssier (A.), 365. Micheli (Marc). 218. Monier (J.). 183, 202. Mottet (S.), 10. il. 73, 158; 218, 220. 239. 250, 277. 303. 315. Naruy, père. 210. 286, 315 Nonin (A.). 104. P. L., 320. Page (C), 314. 318. Potrat (C). 127. Baynauu 'G. , 123. LÎIVOIRE A , 2113 Rouge (V.i. 58. 73. Bi'DOLr-H (J.), 123,174, 231. 350, 365. Simon (André), 31, 93. 112. Térasse (Louis). 43, 109. 33t. Theulier (IL) lils. 23, 10, IN, 60, 12 1. 172. 28 . 301. 33 Thirion (P.). 95. 270. Trébioxaid (Claude). Truffaut, 108. Turbat (E.), 360. Vallerand (lîugène). V ALLIER (G.), 361. Van iien Heede (Ad/ Vray (G.). 26,88, 122. 14, 252, 269, 283. 311, 329. 232. 13, 78. 153. 251. 263. 326. 362 348. 373. TABLE DES FIGURES Pages Abri pour Cannas chez M. R. Jarry-Deslog s à Re- milly 53 Acalypha Sanderi (A . hispidn L35 Godseffîana !38 Alocasia Wa.vrinia.na 153. Anémia rotundifolia 335 Apocynum androsœmifolium 303 Aralia nymphœfolia 123 Aster alpinus 345 - Amellus 345 novœ-angliœ 343 Bateau lleuri à la fè'e nantfqtte rt'Arcachon ^93 Bégonia gracilis 03 Gloire de Lorraine 149 ricinifolia 327 Bocconia microcarpa 62 Bouquetière bruxelloise 133 Boutures d'Œillets 221 Bottelage des griffes de Mnguet 271 Botillon de 271 Cascade du bois de Boulogne au bal de l'Opéra.... 37 Ceralolobus Micholitziana 152 Chicorée frisée mousse blonde '9 Choit-fleur de Lyon très naiv 111 Chou pommé plat hâtif 29 Chrysanthème à raréne à feuillage doré 79 MytchettWhite 201 Paul Oudol 59 Clemalis Davidiana 277 Coquelicot japonais double nain compac t varié 62 Composition florale 171 en Muguet 281 — — à la façon japonaise 357 Corbeille fleurie à l'Exposition d'horticulture de Paris. 170 de Roses et d'Authurium 197 d'Orchidées et de Raisin 2 il garnie de Chrysanthèmes 125 Cypripedium (Préfoliation des) 378 — Calceohts ........ 379 Dahlia Cactus var : Porcupine 188 — var : Arachne 189 — simple multifllore Etoile de feu 127 Décoration d'un portique à l'Exposition de Gand — 165 Détails du pot à fleurs à irrigation souterraine 284 Deutzia corymbiflora 2*5 Disa types et Disa hybrides 331 Dombeya Cayeuxii 21 Echinopsis multiceps 213 Ecran lleuri 101 Pages Eranthis hiemalis 107 Eretnurus Elwesii 219 Erica hiemalis alb;i 264 Fève naine hâtive 15 Ficus radicans variegatu : oi Fleuriste japonais 311 Fraise Jeanne d'Are 4 4 — Monarch 93 Sensation 93 Victor Douy 93 Fraisier remontant à gros fruits St-Joseph 45 Gaillarde oivace compacte à grandes fleurs 63 Gardénia florida 365 Gerbe de corsage 7 — d'Orchidées i 9 Geonoma Pynaertiana 152 Giroflier (Caryophyllus aromaticus) 85 Greffe du bouton à fruits 252, 25:! Greffon de la greffe en fente 351 à onglet 351 à épaulement '-''A Habillage des grifïes de Muguet 271 Helleborus caucasiens L07 niger lh7 fœtidus 107 Helianthus giganteus ■.-...• — 254 Hydrangea scandens — 180 Icerya Purchasi 21 5 Iresine Lindeni 2.". Verschaffelti brillantissima 2! Wallisii 2:, acuminata 25 Kentia rempoté dans un pot à fleurs à irrigation sou- terraine 28) Laitue crêpe 301 de la Passion 301 — rouge d'hiver 301 Leea sambucina Romrsiana 1 43 Licuala Jeanenceyi ' ' ' Lupinus arboreus 239 Mâche ronde améliorée à larges feuilles 111 Montanua heracleifolia :l(,il Monument Hardy ''' Muguet forcé à divers degrés d'avancement 280 — (Les trois choix de griffes de) 270 Œillet hybride Marie Duval ■>'■'• Œillets remontants — ' ■ Œillet tige de fer 205 Orchis pyramidalis 316 IV LE .lAUMX Pages Orrlris bifolia 316 — hircina -ti; — conopeca 317 Panax Mastersianum 155 Pandanus Sanderi 137 Paphiopedium caudatum 3811 — villosum 381 Persil géant d'Eboli 29 Phormium tenax en fleurs 295 Pincement de la Vigne 74, 75, 76 Plan du grand Hall de l'Exposition de Gand 117 Plan de l'annexe de l'Exposition de Gand 119 — duJardinpotagerdupostedeFoum-Tatahouine. 185 Poire Professeur Bazin 313 Poireau jaune très long d'hiver 29 Pois Gradus 29 Pois ridé Duc d' York 43 Pomme de terre Magnum bleue 29 Portrait de M. Linden (Jean) 36 Sallier (Jean-Etienne) 20 Moser 103 Viger, ministre de l'Agriculture 19."> — H. Levèque de Vilmorin 355 Pages Poudreuse à insecticide 207 Plychosperma Warleti 155 Pyramide de Muguet 280 Raclette Henri Chantin pour nettoyer le vitrage des serres 191 Repiquage des jeunes Bégonias 11 Rose Maréchal Niel sous abri vitré 89 Scènes prises dans le parc de M. Hanbury, à la Mortola , 199, 200, 213, 207 Semis de Bégonias 10, 11 Serre de Bruyères chez M. Quenau-Poirier 5 Souci double panaché Météore 159 Souci prolifère 159 Souci suffrutescent 159 Table Louis XV 248, 249 Taille trigemme des coursonnes du Poirier et du Pommier 56. 57 Taille des coursonnes du Poirier 373 Traitement des bourgeons du Pêcher 234, 235 Voitures automobiles lleuries 229 Vue des lots d'Azalées à l'Exposition de Gand 139 d'une partie de la grande salle à l'Exposition de Gand 141 TABLE DES PLANCHES EN COULEURS Pages Acalypha Sanderi (A. hispida) 184 Csesalpinia japonica 328 ( 'annas à fleurs d'Orchidées 8 Caltleya labiata 72 Chauffage (Plan du) des serres du fleuriste de la Ville de Paris 104 Cotoneaster pannosa 120 Pages Dirara lateritia rnacrantha 232 En'ca hyemalis alba 264 Œillets de Bohême à grandes fleurs •.96 Pommes de Bretagne 376 Rose Caplain Christy panaché 168 Spirma japonica rubra 40 TABLE DE LA CHRONIQUE et des Houvelles horticoles. CHRONIQUE par P HARIOT Pages Abattage ries arbres par l'électricité 1.7 Abricotier (Un) en fruits à 1 200 mètres d'altitude Acalypha hispida ?7:i. :; <7 Acétylène (L') et le Black-rot :::. i Afrique du Sud (Prunes japonaises dans 1') 64 Agaves (Floraison des) 1 Agrumes (Production des) en Calabro 2 M Alimentation originale ■ pu Alliance franco-russe et l'horticulture 17 Attises (Champignon parasite des), l'i Amandes (Le commerce des) 19 Ananas (Origine de l'importation des 2 il Anémones (Repos des griffes d') 1 1 _s Anomalies florales 117 Arboriculture fruitière (Cours d') 19 Arbres (Transformation des) 129 (Le nombre des) de nos boulevards 3h9 — à Teck (Exploitation des) 321 — aux effluves mortels M — commémoratifs 65, 2;9 — de la Cour des Comptes (Vente des) 17 — et arbrisseaux (Floraisons hâtées des) 83 — et arbustes (Transport des) par Chemin de fer 81 — (Les) et les élections 1 i:> — (Abattage d') par l'électricité < »T — pieuvres 177 — symboliques devant la colonnade du Louvre 273 Arbre nouveau (Un) l_".i Arum maculatum (Valeur alimentaire de 1')., ;i0ï Asperges hâtives (Production des, 17 Assimilation chlorophyllienne chez les plantes. .. . :!i!i Association horticole lyonnaise pi; — pomologique de l'Ouest :; ; Aster miniature '-'13 Azalées bleues 129 — (Les) de la Ville de Paris 129, 1 '.0 Banquet Mesnier '■'■ i Beaux-Arts et Horticulture 65 Beurre de Cocotier (Le) 369 Black-Rot (Le) ::;: — Destruction du) 289, 3i3 — (Non scientifique du) lit Blé (Récolte du) en 1898 289 Bois de Boulogne (Reboisement du) 289 Bois (Le) d'ébène à Madagascar .17 1 Bolo (Le) aux Philippines 2f'9 Boutures de Pommes de terre 225 Bulbe? (Un ou une) lui Cactus (La terre de prédilection des) 145 Café (Plantations de) au Guatemala Pi — (Le) en Nouvelle-Calédonie 257 Canna (Le) plante aquatique |7'.i Cap (Premiers arrivages de l'année des fruits du)... 3î — (Les fruits du) en Angleterre 82,114, 131 Câpres (Syndicat pour lavente des) - 27 ; Casuarina et Filao 353 Catalpa (Un) hybride 3 9 Catherine II (Son goût pour l'art des jardins) 129 Cèdre (Le) de la Haute Foret 225 — (Le) du Jardin des plantes 353 Censure et horticulture 3:t7 Centenaire des Sociétés d'Agriculture 196 Ceraiitis his/ianica ni Pajres Céréales (La Rouille des) ;i Cereplasles cistudiformis des Orchidées P 1 l 'li a ire de physique végétale au Muséum i i îhampignon monstre : i parasite des Al lises , i — (Procédé de conservation des 321 Valeur alimentaire îles 161 Chenilles (Destruction des) Ci Chou palmiste (Le) de Napoléon 321 Choucroute Le microbe de la) s| Chrysanthème (Le meilleur) 337 — (Le) et les lapins 3(7 — Rouille des) ' 39 Chrysanthrmum el Pyrethrum :;;.', Chrysanthème Mytchett White 2no Cinéraires (Les) 2>l Cocotier (Le beurre de) ih9 Colis agricoles 114 — pûstaux (Les) 211,226,258,340, :i7l Colletotrichum Lindmuthianum Jii Colonies (L'acclimateur aux) '.17 Coloration artificielle des fruits 193 — des fleurs I-'.1 Commerce (Le) des amandes 19 — des fleurs de France et d'Italie pour la Russie, le Danemark, etc 50, 321 des Heurs en Allemagne 259 — aux Halles W6 — des fruits à Vienne 152 — — et primeurs à Anvers. i.'i'i — des poires etpommesen Allemagne 82 — des produits horticoles en Bavière 290 Compte rendu des travaux du service du Phylloxéra. 210 Conférences promenades à l'Exposition d'Horticul- ture de Paris 1 iii Conférences promenades à l'Exposition d'Horticul- ture de Versailles 176 Concours à la Société Nationale d'Horticulture... . 65 — général agricole de Paris Si, 351, 370 — d'Orchidées à la S. N. D. H. F 146 — de Parcs publics pour la Ville de Reims. . . .n.' — de plans de jardins à Limoges 99 — — à Paris 36 — de plantes fleuries de saison 227 — pour l'emploi rationel des engrais 195 — régionaux agricoles en 1898 :ii _ — de 1S'J8, 1859, H 00 82 Congrès des Chrysanthémistes 111. 146 horticole de 1898 162 _ de 189!) 193, 210 — international d'agriculture de l'.lOO. ...... _. 210 — — à Lausanne 147, 369 internationaux de 1900 pomologique de 1S9S, de Dijon — — ~ du Mans — -■ de Quimperlé — des rosiéristes 290 Conseil supérieur de l'Agriculture 27 1 Conserves de légumes et de fruits aux Etats-Unis... 129 Convention de Berne (Conséquence de la) 67 — commerciale franco-américaine 178 Correspondance hambourgeoise 275 Couleur des plantes (La': 17 Cours d'arboriculture à Lille 50 LE \RDIN Pages Cours d'arboriculture du Luxembourg 11 — — fruitière 19,306, 323 — de Botanique 30" — de Cultures coloniales au Muséum 3 — de floriculture et de compositions florales... 306 — de culture fruitière 306 — d'horticulture du département de la Seine 50 — publics d'arboriculture d'alignement 3tG Création de jardins d'essai : 18 Croisements (Les; d'Orchidées 3i Culture forcée (Origine de la) oTl Cultures (Les) au Japon 1 — coloniales en France L30 — maraîchères en Tunisie t 5 ( ypripedium et Cypripodium i :. Dahlia (Le) antidote du venin des vipères si Dauphiné (Le) horticole lis Déboisement en France (Le) 1 Découverte d'un Paulownia 81 Destruction des mauvaises herbes 3.ï3 Diaspis amygdali 3(9 Digittaria longiflora (Culture du) au Soudan 113 Dimorphisme des végétaux 14) Directeur des cultures à Equaterville (Le) 180 Douane (Droits de) sur les plantes 3-1,83, 131 Doyen de l'horticulture (Le) 257 Eau Absorption de 1') par les arbres 305 Eclipses (Les et la Botanique 161 Ecole d'agriculture coloniale de Tunis 82,226, 323 — — en Indo-Chine 177 — forestière américaine 131 — d'horticulture de Genève 83 — — de l'Etat (Le centenaire des en Belgique) 323 — d'horticulture d'Hyères 212 municipale et départementale d'arboriculture. — nationale forestière de Nancy — d'horticulture de Versailles 195,258, d'horticulture de Versailles (Asso- ciation des anciens élèves de 1') 34, 66, 176, — d'horticulture et de viticulture de Nantes — Lenôtre à Villepreux 35,66,98, 131, — pratique d'horticulture d'Antibes Engrais Concours pour l'emploi rationnel des . . 50, — (Importation d') en Italie — pour Epinards Ennemi (Un nouvel) des arbres fruitiers Enseignement agricole (Conseil supérieur perma- nent de 1') Epuration des eaux d'égouts Erica hyemalis alba Escargots (Destruction des) Essence de Doses Production de 1') en Bulgarie.... Eucalyptus coccifera en Angleterre Expédition .le Heurs en Angleterre Exportation de fruits frais, légumes verts et fleurs naturelles — .le graines d'Angleterre — de Pommes de terre de France en Italie — île pommes américaines — des produits horticoles en Allemagne en 189 i Exposition de 1900 L'Angleterre à) — (Bureau des comités de l'agricul- ture et de l'horticulture 2, — — (Comités d'admission à 1') — — Raisins de table à 1') 19, — Notes diverses) 98, la 132, lui. 210, 242, 271. 306, 322, 33S, — de Cannes — de Chrysanthèmes à Paris 323,340, — d'horticulture de Chàlons-sur-Marne.. — — de Gand — — de Paris internationale de Bruxelles en 1897 — — d'horticulture de Lyon, 196, ■-'.'7. 242, — — d'horticulture n St-Péters- bourg en 1899, 130. 196, ■J.".s.-i74. 290, — — et quinquennalede Gand, — de peinture de la S. N. D. II. F. 19. 130, peu banale des végétariens de Berlin . . . — de Doses à Francfort-sur-Mein — à Troyes 323 32 i 217 50 271 228 19ô 24! .si 3.79 162 Vil '.'70 241 2t:; 145 lîl 67 51 3'.o 259 s; s; 36 1 '0 3'>4 131 353 2. '7 98 147 99 3.Ï9 ltil n:. 211 Expositions remises 181, 196, Falsification de produits empruntés au règne végétal. Famine ^La) et les plantes Faune ailée (La) Fermage (Le) en Calabre Fête de bienfaisance à la S. N. D. II. F 130, Fête des fleurs à Montreux Fève Lai dans l'antiquilé Filao et Casuarina Fleur Une étrange et grande) ._ Fleurs (Commerce desT aux Halles 19, 178,306, (Les) coupées aux Expositions _ (Les) de France en Russie de Lavande (Récolte des) de Pivoine (Conservation des (Commerce des) en Allemagne — (Expéditions de) en Angleterre — (Commerce des) entre la France et la Russie. — (Les) et 'a politique — naturelles (Exportation des) odorantes (Culture des) dans les Alpes-Mari- times — orangées — tricolores Flore des hauts plateaux du Thibet — pyrénéenne Floraison des Agaves — précoce — hâtée de rameaux d'arbres et arbrisseaux. Fougères (Germination des spores de) 273, Fraises (Expédition de) — (Façon de manger les) — Les) de Plougastel en Angleterre Froids (Vitalité des graines en présence des grands . Fruits (Coloration artificielle des) — Conserves de) aux Etats-Unis — 'Commerce des) à Vienne — Les) d'Amérique et le Pou de San José. 98, — .le table (Les) en Allemagne 30., — (Les) du Cap et de Tasmanie en Angleterre 82, lui. lli. — Récolte des) en Amérique — (Les) en Amérique, en Allemagne et en Autriche. — ! Importation des) en Angleterre — (Les) en Californie 259, — (Commerce des) et primeurs à Anvers — forcés en Angleterre — Irais i Exportation des) — rustiques en Hongrie (Les) Fuchsia (Origine des) Gadoues (Valeur des) de la Ville de Paris Galle de la Pomme de terre (La) Garden and Forest Germination (Températures nécessaires à la) Graines (Choix des meilleures) — (Différence des) — (Germination des vieilles) Exportation des) d'Angleterre — et plantes au Muséum (Distribution de) — du Brésil (Production des) par les plantes bulbeuses. — (Vitalité des) en présence des grands froids.. Graminée indigène 'Culture d'une) au Soudan G.appe Une) de 0m41 de long Greffage fantaisiste Greffes (Distributions de) Greffon (Choix du) Grêle (Microbes dans la) Guêpes (Remède contre la piqûre de Halles (Commerce des Heurs aux Halles) 19, 178,306, — centrales (Commission de surveillance) — (Modification à leur réglementation Hannetons (Destruction des) Haricot (Maladie du) — chers (Des' — sauteurs Herbes (Destruction des mauvaises) Herbier (Le premier) Heuchera sanguines Hibiscus mutabilis Holzbibliothek (La) Hommaçre à M. Bazin — ~ à M. Keteleer — au Baron P. Von Millier — d'une Société étrangère à un horticulteur français Hôpitaux végétariens i Création d') Pages 212 273 220 17 lli 162 289 177 353 209 338 242 99 259 305 259 lil 50 193 67 177 243 33 1 49 1 81 si 3:::. 19 20(1 179 353 193 129 352 147 324 131 227 66 227 291 3:tn 147 67 M 113 NI 2H|t 33 203 193 257 i;i 51 <>o i,:. 353 113 321 '.'7 36 i 7 337 305 33S 2 290 116 2il 22 > 97 353 225 225 ::î 291 i1.' i 146 129 K2 353. ].!•: JARDIN Hortensias (Coloration bleue des) Horticulture (L') au parlement. . .'. — au Kashmir en Angleterre — en Tunisie et Horticulteur ( Premier emploi des mots) — 'L') et l'Alliance franco-russe Hybrides (Bizarrerie de la production des) Importations de fruits et de légumes en Angleterre. de plantes en Grèce 7 de végétaux coloniaux d'engrais en Italie île légumes en Allemagne — en Amérique Importation et exportation des produits horticoles en Allemagne en 1898 Incendie (L1) des forets Industrie fruitière de la Colombie britannique Innovation (Curieuse) bien américaine Insectes aquatiques (Pièges pour la chasse des) Insecte (Nouvel) des Orchidées Insectes (Les) et les plantes — nuisibles à l'horticulture Inspection de l'Agriculture au Sénégal instruction publique (Nominations) 66, 148, Jsosoma orchidearuni Jardin alpin de Genève — botanique à Gand (Nouveau) — botaniques coloniaux 337, 338 — — — anglais — de Hambourg — de Manille (Dévastation du) — — nouveau en Ecosse — d'acclimatation — — d'Hyères, — — — de Saigon — de Kew 97, — — (Odeurs des) Jardins de S. A. 1!. le Prince Ferdinandde Bulgarie. Jardins des Gares Jardin des Plantes (Le premier jardinier du ; Jardin d'essai de Tunis s. 132, Jardins des Tuileries Jardins maraichers et vergers en Australie Jardinière émérite (Une) Jardinier-chef de la famille royale de Hollande Jardiniers (Avis aux) qui demandent une place Jalropha (Le) en Californie et au Mexique Jean Linden (A la mémoire de) Journal of the Kew Guild (Le) Kashmir (Viticulture et horticulture au) Kew (Jardins de) 97, 241, Kola (La) Laboratoire de pathologie au Congo Laecken (Agrandissement du domaine de) Lapins (Lesi et les Chrysanthèmes Lavande cultivée — (Récolte des fleurs de) dans les Alpes Léeende du The Légion d'honneur (Nominations) 2, 10t. 210, Légumes (Conserves de) aux Etats-Unis Légumes (Importations de) en Allemagne — — — en Angleterre — (Production des) en Italie — verts (Exportation des) Ligue coloniale de la jeunesse — ornithophile française Lilas en Heurs en septembre Limaces et limaçons (Destruction des) Si, Lis chinois (Un nouveau) Loi (Nouvelle) relative aux maladies des arbres en Pensylvanie Lumière (Action de la) sur les végétaux 289, 321, Lune rousse (La) Maison Vilmorin-Andrieux et Cie (La) Maladie des Oliviers 179, — du Haricot — des oranges — pustuleuse de la Pomme de terre Mancénillier (Effluves mortels du) Marronniers des Champs-Elysées (Les) — du 20 mars Médaille de Veitch Mérite agricole, 18, 34, 98, 114, 130, 146. 102 210, 221, 242, '274, 280,291), 300, 338, Mérite agricole et industriel en Italie Pages 33 1 52 •s! 1 305 227 180 17 243 52 66 2 19 51 211 3 161 211 211 212 338 1 52 ni 369 1 36 209 131 306 36 49 2;:, 2il 178 99 19! 275 178 1 •> 289 244 353 177 66 212 2 275 33 339 177 337 81 259 1 22 -i 129 52 227 51 07 2:0 68 27.". 2 i:: 97 145 355 145 355 196 241 S! 2 19 81 ■J7 19 114 370 ■»7r, ■i es Microbes dans la grêle — de la choucroute m Ministère (Au) de l'Agriculture 194, ::22 351 M. Moser '. 163 M. Th. Villard (Manifestation en l'honneur de ;; i Monument de Kerchove au Parc de Gand 110 — Hardy 151. 172 — Linden |.;l — Pulliat 68 Mouche (La) des Orchidées 1 Muguet (La récolte des griffes de) en Allemagne :; I M u rier (Le) 241 Muséum d'histoire naturelle (Catalogue des plantes vivantes) 228 Narcisses (Les) à la fête des (leurs de Montreux 289 Nepenthès (Nouvelle serre de) à Kew 97 Noyer (Culture du) en France 105 Oflicier d'Académie (Nominations) 82, 138 Oignons (Comment on préserve les) en Zélande 259 oiseaux (Protection des) • 275 — (Les) nuisibles aux Crocus 225 utiles (Protection des! aux Etats-Unis 259 Oliviers (Maladie des) 179. 196 Oranges Maladies des) M — ~ (Les) d'Australie en Angleterre 259 < irchidées (Les croisements d') 33 — La mouche des) 1 — (Nombre des espèces d' 65 — (Un nouvel ennemi des) 257 — (Nouvel insecte des) 161 — (Prix atteints par les) 17. 129 — (Concours d') a la S. N. D. IL F lie, (A propos d') Ii m La folie des) au Japon 305 ÏLes) de l'Europe centrale 107 Ordre royal de Léopold (Nominations) OS. 194 de Ste-Anne de Russie Nominations).. 146 — du Dragon de l'An nam ... 98 — du Lion et du Soleil de Perse — ... 52 Origine du Pistachier femelle 17 Orties (Potage d') 241 Paillassons (Préservation des) 132 Palais de l'horticulture en 1990 212 Palmiers Les au Brésil 51 Papier de fanes de Pommes de Terre 27 Papillon ivrogne 193 Parc agricole d'Achères 211 Parfum (Le) artificiel des Heurs 65 (Production de) dans les Alpes-Maritimes. . 257 Parfumerie et plantes 193 Paulownia nouveau (Découverte d'un) 81 Pepiots (Les) sont-ils des Bluetsou des Coquelicots ? -il Perle! (Une) l'.i Pétunia à Heurs doubles (Origine du) 1 Phalamopsis (Les) 35 Phylloxéra (Le) 275 — (Compte rendu des travaux du service du). -I'1 (Le) en suisse 179 Phytocoris militaris (Nouvel ennemi des Orchidées . 257 Pièce d'eau (La) des Suisses à Versailles 99 Pistachier femelle Origine du) 17 Pivoine (Conservation clés Heurs de) 305 Plante (Une à cuire 83 Plantes (Action des rayons colorés sur les) 241 — (Droits de douane sur les) 83, 131 — nouvelles à l'exposition de Cannes 131 — à parfum dans les Alpes-Maritimes 257 — bulbeuses (Production des graines par les). 65 — (Faciès des) croissant au bord de la mer... 305 — (importation des) en Grèce 180 — du Brésil 227 — et graines au Muséum (Distribution des) 52 — (Culture des) par les enfants 369 — (Les) et la famine 225 — exotiques naturelles stérilisées 193 — phanérogames (Limite de la végétation des . 1 I : — (Consommation des) pour la parfumerie.... 33 — (Action curieuse des) sur les viandes 177 — vivantes (Catalogue de) au Muséum 228 — — (Entrée "des) en Algérie 210 Poires (Pour faire grossir les) 243 — (Commerce des) en Allemagne 82 — (Une belle) Passe-Crassane 139 Poiriers (Rouille des) 27:: Pois (Soufrage des)... 260 Pollinisation (La) 225 Pommes (Conservation des) 321, 369 VIII LE .lAUIUN Pages Pommes (Commerce des) en Allemagne s- — américaines (Exportation des) 259 — (Les) de la Nouvelle-Zélande 147 — de terre (Papier de fanes de) 2, — (Gale de la) 209 (Boutures de) 225 Pou de San José (Ls) 98,113.147,355, 370 Presse agricole l'Association de la) 178, 194, 212, 242, 2. i, S>i Primes à l'horticulture et à l'arboriculture 178, 194, 210, -.4 Primeurs (Commerce des) à Anvers 139 Primevères ; Les) 21 Production des légumes dans les provinces napoli- taines 51 — du vin 1' Professeur de botanique (Nomination d'un 275 — d'horticulture ( ) 194 Promenades de la Ville de Paris (Réorganisation du seiwice des) 19 Promenades (Les) de la Ville de Reims 07 Prunes japonaises (Les) dans l'Afrique du Sud 64 — (Récolte des) en Bosnie et Herzégovine 212 Pyretlirum et Ghrysa.nthem.um 353 Quinine (La) aux colonies 11:; Rafftesia (Le) '-2 '9 Raisin (Conservation du) 33 — i Vente du) de la treille du Roi ! :, — de table à l'Exposition de 1900 19, I3j Raisins frais (Transport des) 10 ; — secs (Préparation des) 27:; — (Récolte des) en Grèce.. 2 — toxiques 113 Rayons colorés (Les) et la végétation 17; Reconnaissance de l'horticulture au général Leclerc. 97 Rectification inutile 84 Régime antiphylloxérique en Tunisie 3.ï Renoncules (A propos des griffes de) 113 Rhus (Danger des) 81 Roses (Nouvelles. l';l — (Exposition de) à Francfort-sur-Mein 291 — - àTroyes 211 — (La) dans les fêtes 177 — qui pue 369 — (Production d'essence de) en Bulgarie. . 179, 210 — Captain CltriMy panachoe lui — Maréchal Niel (La légende de la) ::.:7 — trémières i Culture forcée des) 2,."> Rosier (Origine de la culture du) — (Vente à prix réduits des 161 — thé (Origine du) 2.7 Rosiéristes (Congrès des) 290 — (Société française des) 211 Rouille (La) des céréales 97 — — des Chrysanthèmes 3i9 — des Poiriers 273 Sauves (Destruction des) par le sulfate de cuivie... 210 Saperde du Peuplier (Destruction de la) Saule pleureur historique (Un) 219 Schizophragma hydrangoides (Rusticité du; 243 Septoria gtaucescens N^ Serre (Une; de dimensions colossales 25' — (Une nouvelle) de Nepenthes à Kew 97 Sève (La) et la marée 1.1 3 Société académique de l'Aube 259 — botanique de France 68 — centrale d'horticulture de France 321 _ _ du Nord 20 — des jardiniers et horticulteurs du département de la Seine 114 — des sylviculteurs de France 164 — des viticulteurs de France et d'ampélogra- phle 84, 111 — d'horticulture de Valenciennes 131 — — de Picardie h8 — — du Rhône 6i — — et d'agriculture d'Anvers 52 — — d'Epernay 52 — de Londres 34, 179 Pages - ité d'horticulture pratique du Rhône 36 — française des Chrysanthémistes 99, 290 — Rosiéristes 35, 211 hollandaise des sciences de Harlem (Con- cours à la) 273 — horticole, vigneronne et forestière del'Aube 2, 259 — nationale de Chrysanthémistes en Italie 146 _ — d'horticulture de France 2, 49, 08, 130, 140, 161, 162, 195, 25S, 354, 370 — régionale d'horticulture du Nord 112 — royale d'horticulture et d'agriculture d'An- vers 35 So i lan français (Mise en valeur du) 337 Soufrage des Pois 2 ai Souris (Préservation des paillassons contre les) 132 Spà -œa flagelliformis 22s Spirées (Des) 22S Sporotrichum globv,liferum ^9 Station (Nouvelle) d'essai des semences 2'«i — de recherches à Hambourg 2i2 Sulfate d'ammoniaque (Utilité dui 273 Svn licat rentrai des agriculteurs de France K3, 307 354 — des horticulteurs et grainiers de France 83, 307, 323 — central des primeuristes français 339 — horticole et floral des Alpes-Maritimes 370 Tasmanie (Les fruits de) en Angleterre 114, 131 Terfaz Les d'Afrique '-'~ Température nocturne Prévision de la) 161 — extrêmes (Influence des) sur le nanisme des plantes -'90 Thé (Légende du ' — (Le)" du Caucase '_'" Thermomètre champêtre et parlant (« TInbet (Flore des hauts plateaux du) 1 Tilleul (Le) de Murât \ ■; Tomates (Conservation des) -00 Topinambour (Culture du) 33 1 Toxicodendron Danger du) £' Transport des arbres et arbustes par chemin de 1er. 83 — des raisins frais J96 — rapide des produits alimentaires en Italie. 339 Treille merveilleuse (Une) £54 Truffes (Obtention des) -',>'• — (Germination des spores de) 49 — et terfaz -.','. Tunisie (Culture maraîchère en) ; • ■> ' Union commerciale des horticulteurs et marchands grainiers de France 147, 323 Union française de la jeunesse (Cours à 1') •>',"' / 'rtica dioica '-'*! Végétaux coloniaux (Importation de) \' Ver de terre (Utilité du) J|? — gris de la Vigne '-^ Verres colorés (Action des) sur les végétaux 24] Vol (Un) à l'exposttion o Temple Show » |l Vii.'ne (La) de Jean Racine 3«* — (Ver gris de la) — ° Ville de Paris Réorganisation du service de prome- un tics) • Ville de Pau (Grands travaux de la) 339 — de Reims Les promenades de la 0>- 8. Vin (Production du Jl aliacé jj' de raisin sec jjj» — i Récolte des) en France jjbS — (Vente des) des Hospices de Beaune oai Violette jaune (Découverte d'une; 337 Vipères (Le Dahlia antidote du venin des) 81 Vitalité des graines en présence des froids 35a Viticulture à l'Exposition de 1900 -,n au Kashmir - en Russie 'il Vitres (Influence de la couleur des. • ■ 'j« Warrants agricoles ''*• -'- TABLE DES ARTICLES Pages Abies Shas.tensis, H . Corre von 54 Acacia dcalbata (Forçage de 1') sur le littoral médi- terranéen, G. Vray 26 Acœna (Les), P. Hariot 26! Acalypha Godsefftana, II. Martinet 136 Aca.lyplia Sanderi, — 136 Achyranthes borbonica, P. Hariot 1,67 Acrochnium (L'), H. Theulier 126 Adiantum décorum fotiis argentée- striatis, H. Mar- tinet 176 Allemagne (Notes d'), Albert Maumené 37 Alocasia Warriniana, H. Martinet 152 Althcra frutex, Maxime Marchais 57 Analyse (L') des eaux P. Hariot 35'.) 37* Anémia rolundifolia, J. F 335 Anémones (Les) sous les cieux méridionaux, Nardy père 216 Angrœcum (Les) de Madagascar, L. Guillochon 14 Anœctochilus Leopoldi, H. Martinet 175 Anthurium (Les) à Gand, L. Duval 137 Appartement (Campanules d'), Ad. Van den Heede. 251 — (Culture du Muguet en), Albert Maumené. 22 Bouton à fruits (Formation du), L. Henry 86 Bouquetières et fleuristes à Gand et à Bruxelles, Albert Maumené 133 Bouquets (Les Concours de), Albert Maumené I <■'( Bouquetterie et fleuristerie, Albert Maumené 13:: Broméliacées (Les) à l'Exposition de Gand, L. Duval. 13' Bruche (La) du Haricot, L. H 308 Bruyères de serre (Culture des), H. Lemoine 5 indigènes (Les). P. Hariot 350 Buttage des Pissenlits, J. Foussat 350 — " et blanchiment des Cardons, J. Foussat. .. . 349 Cali-eolaria scabiosœfolia. Ad Van den Heede 20 i C;esalpiniajaponica,H. Martinet 328 Ga.la.mus Alberti, C. Laucheanus et C. Caroli... 175 Calla. xthiopica, H, Mai't jnet , 170 Pages Campanules d'appartement. Ad. Van den Heede.... 231 Cannas Culture en pots des), Jean Gàchelin. . 156, 168 — florifères (Multiplication des), A. Billiard.. . 120 — nouveaux Les, II. Jarry-Desloges 53 — à fleurs d'Orchidées, R. Jarry-Desloges.... s Cap (Culture des fruits au), J. Monier 1S3, 202 — — L. Fontaine 236 Carbosanol bouillie, C. Page et J. C. Couturier 178 Cardon (Culture du), J. Foussat 15* — (Buttage et blanchiment du), J. Foussat 359 Caryophyllus âromatieus (Culture du), C. Chalot... 85 Cascade (La) du Bois de Boulogne à l'Opéra, Albert Maumené 37 — (La) de l'Opéra à Port-Louis, Albert Mau- mené 293 Cassia marylandica, Maxime Marchais 58 Catlleya labiata (Deux belles variétés de), F. Des- pinoy 72 Causeries sur le Brésil, R. Louzier 15, 206, 223, 236 Ceanothus àmericanus et ses variétés, M. Marchais. 5S Ceratotobus Mitcholitziana, II. Martinet 152 l'haine d'Estrelle (Sur la), R. Louzier 206 — des Orgues (La), — 223, 23a Chaleur (Utilisation de la) perdue dans les chauffe- ries, Joseph Alary 60, lin Chasselas (Forçage économique du), F. Ménard 39 Chauffage (Le) d"u lleuriste de la Ville de Paris, P. Lecler 103 Chayotte (La), G. Raynaud 123 Chicorée frisée mousse blonde, P. Lepage 79 Chorizema (Les), H. Theulier iils 332 Chou pommé plat hatif, P. Lepage 29 Choux de Bruxelles (Pincement des), A. Gouellain. 190 Chou-fleur de Lyon très nain à forcer,?. Lepase, 111 Chronique florale, Albert Maumené, 7. 37, 09. 100, 133, 165, 190. 229. 201, 293, 325 Chrysanthème à carène à feuillage doré, P. Lepage. 79 Chrysanthèmes (Corbeilles et gerbes de), Albert — Maumené 325 — (Ouverture de la saison des) en An- gleterre, C. Harman-Pavne 287 de 1898 (Les), R. Jarry-Desloges. ... 90 — (Nouveautés inédites de} présentées en 1897, V. Rouge 58 — nouveaux, R. Jarry-Desloges 71 — pourcorbeillesdepleinair,Â.Nonin. . 104 — précoces (Concours de), J. Fossey. . . 330 (Les) certifiés au Congrès de Troyes, G Chabanes 382 — (Les nouveautés françaises de) dans les établissements anglais, C. Har- man-Payne 361 — (Conservation du feuillage des), L. Bonnet 364 (Exposition de) au Royal Aquarium de Londres, A. Ménissier 3i>5 Exposition de), de Lille, L. Loiseau 366 de Troyes, G. Cha- bannes 315 Clématites tubuleuses, S. Mottet 277 Clerodendron Balfouri, H. Martinet 176 Commerce (Le) extérieur de la France, A. Rivoire. 203 Commerce et production des fruits en Europe, H. Martinet 154 lô6 Coloris (Association des), Albert Maumené 6'.! Compositions lloral s, Albert Maumené 7,37, 105. 248, 357 Concours agricole (L'Horticulture au) 87 — (Les) de bouquets, Albert Maumené 133 de Roses à Rennes, M. C 1 s7 — de Chrysanthèmes précoces, J. Fossey... 336 Congrès desChrysanthémistesàTroyes, G. Chabannes 351 — à Lille, L. Loiseau 367 — pomologique de France, Q. V 3JÛ I.K JAliliIN Pa i onifères (Les à Gand, Albert Maumené Conifère américaine Une nouvelle), II. Correvon... Convention franco-américaine La), 11. Martinet Coquelicot japonais double nain compact varié.P. 1 ,epage Corbeilles (Quelques jolies . Albert Maumené d'Azalées, Albert Maumené de plein air (Chrysanthèmes pour), A. Nonin ( 'orbeilles d'Orchidées et de raisin, Albert Maumené. et gerbes de Chrysanthèmes, Albert Maumené Corbeille fleurie, Albert Maumené — hivernale I ne . Albert Maumené Cotoneaster pannosa, L. Henry Couronnes en feuillage au Danemark, Albert Mau- mené Cratœgus coccinea comme sujet, L. Henry 9, — leucophlœos, E. Jouin Criquets (Destruction des), Lawrence-Brunel Croloit Chantrieri niger, II. Martinet Cucurbita perennis, P. Hariol (Le) et le Thladiantha dubia, L. Henry. Culture (Nouveau procédé de) des Anémones sous les cieux méridionaux, Nardy père Cultures coloniales 85, 123, Culture des fleurs par les enfants et les ouvriers, Ubert Maumené 4. 22, 47, 61, 79. 96, 111, Culture forcée (Produits de aux Halles. J.M. Buisson, 16,28,42, 58, 80.96, 112. 128,144, 160,174, 152,208, 222, Culture forcée du Fraisier (Préparation). D. Gauthier. — — de la Digitale, Albert Maumené _ — Je la région méditerranéenne,! i.Vray. — — des Jacinthes, H. Theulier fils _ __ du Muguet, Albert Maumené. 27D, 280, de la Pomme de terre de primeur, J. Foussat — — du Gardénia., , Jules Rudolph (allures fruitières en Tunisie 'Notes sur les), M. Gourron Culture fruitière et récolte des fruits dans les Pyré- nées-Orientales, Jean Bartre I 'ultures légumières Observations relatives aux)dans •le Sud-Est tunisien, Louis Bernard Cultures méridionales. 2R 88, 122. 156, 205, 216, 221, Culture potagère, 15, 27, 43,77,95, 125, 158, 190, 208, 238, 1 5 288,301,334, Culture retardée de la Vigne, A. Delmazuies — du Muguet, Albert Maumené. 280, Cyanure de potassium (Le . s. Mottet Cypripèdes (Les). Comte de Kerchove Cypripedium mllosum varipgalum, II. Martinet Cytisus nigricans et C. schiphaensis, Maxime Mar- chais Dahlias-t 'actus, Ferd. Cayeux Dahlia simple multiftore Etoile de feu, P. Lepage. Décoration des jardins (Plantes pour la , Albert Maumené Dermatobotrys Saundersii, J. Gérôme Uesrnodium penduliftorum. M. Marchais Destruction des Criquets et Sauterelles, Lawrence Biunel Deutzia corymbîflora, E Lemoine Dieffenbachia Kercb.ovea.na, IL Martinet Digitale (La). — Culture et emploi, Albert Maumené. Dirccea. lateritia macrantha, Eugène Vallerand Disa hybrides (Etude sur les , Albert Griessen Dombèya Cayeuxii, IL Cayeux Douane 'Droits de), sur les Pois, André Simon, 31, 03, — sur les produits horticoles de provenance étrangère, Noël La- verdy 13, 30. il, _ — Ad. Van ilen Heede _ — Truffant Dracœna Broomfieldi, II. Martinet Eaux (L'analyse des). P. Hariot 359 Ecole (Une) d'agriculture coloniale à Tunis Ecoles d'arboriculture ' Nécessité de créer des , Claude Trébignaud _•_• engrais (Les) au potager, Henri Blin 77, Ennemi (Un nouvel) des jardins, L. H Enquête (Notre) sur la récolte des fruits en Fra»ce en 1898. 244, 278, 297, 308, Epine Ergot de Coq, Charles Baltet Eremurus (Notes sur les espèces de genre. M. Mi- cheli Erica hyemalis alba, Erodium Deux), P. Hariot ges 139 54 164 02 lin 69 '■04 261 325 197 120 360 71 237 367 17,6 312 372 216 2)4 319 232 30 233 122 286 296 364 31 5 333 314 185 239 349 ii'.i 2 h. 250 378 176 Pages 368 187 58 367 215 175 ■- :; 232 ;]:;! 21 142 62 7 s 108 175 374 132 347 95 308 32^ 42 218 2 ',4 216 Errata.. 3, 20, 42, 11?, 148. 176, 212, 244, 291, 308, 337, Essences forestières Les) aux Etats-Unis. p. Hariot. Eventail fleuri, Albert Maumené Exacum affine, Ad. Van den Heede Expositions annoncées, 4. 52, 68,84, 100, 115, 132, 148, 164, 180, 212, 228, 241.260, 276,291,307, 32i, Exposition d'automne de la S. N. 1). IL F. : Fruits, Chrysanthèmes, Plantes diverses, A. Gourlot Compositions florales, Albert Maumené. i (rchidées, C. Béranek.. '. Exposition de Chrysanthèmes de Rennes. M. C — de Troyes, G. Chabanne — d'horticulture de Limoges, — de Montreuil de Chrysanthèmes à Londres, A. Ménissier — de Vire, B de Lille, L. Loiseau de Bordeaux. E. Berger — d'horticulture, de Nantes. IL M Exposition d'horticulture de Paris. : Coup d'œil général, F. Despinoy Arboriculture, culture maraîchère, industries horticoles, A. Gourlot Fleurs coupées, Albert Maumené i Irchidées, Béranek Floriculture de serres, J. Fossey Plantes nouvelles et floriculture de plein air, F. Despinoy Exposition d'horticulture de Versailles, Albert Mau- mené Exposition quinquennale d'horticulture de Gand. : Azalées, plantes herbacées etc., Albert Mau- mené Coup d'œil général, Albert Maumené 116 Orchidées, Antliurium, Broméliacées, L. Du- val Plantes nouvelles. II. Martinet 13G, 132, Feuillage ornemental (Une bonne plante à), G. Layé. Fête des Heurs (La) à Paris, Albert Maumené — à Luchon et à Cauterets, Albert Mau- mené — des artistes. Albert Maumené — des enfants à Londres, Albert Mau- mené Fête-Dieu (La), Albert Maumené '97 Fête tlorale nautique d'Arcachon, Albert Maumené.. 203 Feuillage (Conservation du) des Chrysanthèmes, L Bonnet I-'èves (Les premières), J. Foussat 2'.'2 loi 326 340 343 344 344 252 315 187 278 3i 5 307 366 384 312 150 190 169 171 189 !>7 139 137 173 309 165 261 107 304 15 pFeurs du Midi, Albert Maumené 357 Ficus radicans oariegata, G. Vallier 361 Fleuriste (Le Chauffage du) de la Ville de Paris, P. Lecler Fleuristes (Les). Albert Maumené Fleuriste japonais, Albert Maumené Fleurs (Culture des) par les enfants et les ouvriers, Albert Maumené.'. 4,22, 47,61. 79,90, 111, Fleurs (Le parfum nocturne des), IL Theulier fils... — (Les) à l'hôpital Boucicaut, Albert Maumené. (Les) aux funérailles, Albert Maumené, 7. 10, * ' 270 293, Vente des) aux Halles, H. Theulier fils W të, Les) à Sainte-Pélagie, Albert Maumené vLes) au théâtre, Albert Maumené coupées (Soleil pour), Albert Maumené dans le cortège de la Mi-Carême, Albert Mau- mené (Les) dans les salons. Albert Maumené Les) d'antan, Albert .Maumené Les) de noces d'or et d'argent, Albert Mau- mené — (Les) pour Noël, en Amérique en France, en Angleterre — (Les) le 1" novembre. Albert Maumené — (Les) pour tous, Albert Maumené 4.22.47,61, v ,y 79,96,111, Floraison du Phormium lenax à Paris, J. Luquet... — hâtée de rameaux d'arbres et arbrisseaux, L. Henry — hivernale des Œillets remontants, S. Mottet Forçage de l'Acacia dealbata sur le littoral méditer- ranéen, G. Vray • • • • • • • — du Muguet. Albert Maumené 2^0, .80, — économique du chasselas, F. Ménard F»urcroya Watsoniana, H. Martinet 103 357 3 il 319 23 325 oo 69 107 101 37 197 203 325 319 295 70 220 296 39 175 LE .IAK1HX XI Pages Fraises Monarch, Sensation. Victor Douy, P. Le- page ', 93 Fraisier (Préparation du) pour la culture forcée, I lésiré Gauthier 30 Fraisiers remontants (Les). S. Mottet ....... ïi Fruits de choix (Les) aux Halles, .1. M. Buisson 256 263, 238, 302, 318, 332, 346,308, 385 Fruits (Culture des) au Cap et en Australie, J. Mo- nier IX:; 202 Fruits (Culture des) au Cap et en Australie, L. Fon- taine 236 Fruits étrangers, Claude Trébignaud ;;>: — (Enquête sur la récolte des), en France, en 189? 244, 278, 297, 308, 328 1 initier (Installation du), Claude Trébignaud 311 Funérailles (Les fleurs aux), Albert Maumené, 7, „-_,., 10, 27d, 293, :;2r» Gardénia (Culture du), Jules Rudolph 3b5 Gazons (Les Orchis dans les), H. Correvon 310 Gazon (Un) résistant aux plus fortes sécheresses. H. Correvon 302 Genêt et Roses, Albert Maumené '. . . . 37 Geonoma Pynertiana. H. Martinet 152 Gerbes de Chrysanthèmes, Albert Maumené 3.'5 — de corsage, Albert Maumené . 7 Giroflier (Culture du), C. Chalot xs Glaïeuls nouveaux (Les), II. Jarry-Deslnges 184 Graines et plantes (Distribution de) au Muséum, A. Gourlot ', id Greffe du bouton à fruits du Poirier, Claude frébi- gnaud 252 Greffage en fente de la Vigne, F. Chanibaud.. '. . '. '.'.'.'. 351 — sur Epine Ergot de Coq, Charles Baltet VI — du Melon sur Cucurbita perennis et Thla- diantha dubia, L. Henry 372 Griffes de Muguet (Obtention des), Albert Maumené. 270 Guirlandes fleuries, Albert Maumené 165 Gynerium (Les), P. Hariot Ils Gymnogramma Laucheana, II. Martinet 176 — peruviana, 176 Halles (Au marché floral des), Albert Maumené 7, 37, 163 — (Les produits de culture forcée aux), J. M. B. 1G, 28, 42, 5S, 80, 96, 112, 128, 144, 160. 174, 192, 208, ■>.)■> 232 Halles (La vente des fleurs aux) 4U, 48,' GO Haricot (La Bruche du), L H 308 Haricots verts (Les derniers) de pleine terre, J. Foussat 23S Harmonie des nuancesdans les compositions florales, Albert Maumené lui Hellébores (Les), H. Correvon !."!!.'] 107 Hibiscus milHaris (L'), G. Layé 344 — syriacus, Maxime Marchais 57 — — et ses variétés, E. Jouin 294 Hôpital Boucicaut (Les fleurs à 1, Albert Maumené. 7 Hortensias (Les) à fleurs bleus pour tous, Ernest Bar. 347 Horticulture (L') au concours agricole 87 Hydrangea grimpant (Un), J. Luquet 181 — paniculatagra.ndifl.ora, Maxime Marchais 58 Icerya purchasi (Destruction de 1'), H. Cayeux 214 Ignorance des cultivateurs, Claude Trébignaud 347 Indigofera dosua, Maxime Marchais 58 Insecte (Un redoutable), H. Cayeux !.. 214 Insecticide universel (Un nouvel), S. Mottet 2511 Irésines (Les), Albert Maumené 24 Jacinthes (Culture forcée des), H. Theulier, fils 286 Jardins potagers de la haute montagne, H. Correvon. 332 — alpins parisiens, H. Correvon 363 — Leichtlin (Le) à Baden-Baden, II. Correvon. 377 (Petropolis et ses), R. Louzier 15 (Les) coloniaux et leur approvisionnement en végétaux utiles, II. Martinet 375 Jean Linden 2i 36 Kentia Kirsteriana, K.Sanderiana,'èt K. wàrtelià- na, H. Martinet 152, 175 Laitues d'hiver (Culture des), II. Theulier, fils. .' 3U1 Lavandula hortensis, P. Ilàriot 282 Leea sambucina Rœhrsiana, II. Martinet. '. .'. 136 Leycesteria formosa, Maxime Marchais 58 Lx-uala Jeanenceyi, H. Martinet 152 Ligustrum insulare et L. Walkeri.P. Hariot 8 Lilas (Les), A. Bertin 1>1 Limnospadix Petrickiana, H. Martinet 152 Longchamps fleuri, Albert Maumené 229 Lupiniis arboreus, S. Mottet 239 Luxe (Le) des fleurs, Albert Maumené 197 Lycaste Baroness Schrœder, II. Martinet 17;. — Skinneri alba. H. Martinet 17 Lysol (Le)-, V . Rouge Mâche (La), J. Eoussat Mâche ronde améliorée à larges feuilles, 1*. Lepage. Madagascar (Les Angrœcum à), L. Guilllochon Maladie des Cannas (Une nouvelle), P. II Marcottage des CEillets, F. Ménard Marché aux fleurs de Marseille et de Nice, Albert Maumené Melon (Greffage du) sur Cucurbita perennis et Thla- diantha dubia, L. Henry Mimosa bleu (Le), Albert Maumené Mimosa deabalta (Forçage du) sur le littoral médi- terranéen, G. Vray Mirabelliers (Quelques mots sur lesi, E. Jouin Montanoa heracleifolia, G. Layé Monument Hardy (Inauguration du) Mortola (La), H. Correvon 198, 213, Muguet (Culture du), Albert Maumené 270, 280, Multiplication des Cannas florifères, A. Billiard — du Pinguiculacaudata, A. Courtmon- tagne Muséum (Distribution de eraines et plantes au . A. Gourlot Xational Chrysanthemum Society, C. Harman- Payne , 12, Nécrologie MM. Jean Etienne Sallier — Jean Linden 20, — Pailleux — Albert Anfroy Aimé Girard." — Victor Bart, — Raoul Marquis de Cherville — Joséphine Larcbet — Chabot-Karlen II. F.Michelin — Philémon Cochet Ferdinand Hédiard — Commandant Deloncle — Amédée Torcy — A. Chargueraud Nephrolepis davalloides plumosus, H. Martinet Nidularium amazonicum , H. Martinet Notes d'Allemagne, Albert Maumené — d'Angleterre, C. Harman-Payne — de Copenhague, Albert Maumené Nouveautés horticoles, P. Lepage. 29,43,62,78,93, 111. 127. Nouvelle Conifère américaine, II. Correvon Odeurs (Différence d'intensité d') chez quelques plantes, H. Theulier, fils Odontoglossum crispum, H. Martinet Œillets (Floraison hivernale des) remontants, S. Mottet Œillets (Marcottage des), F. Ménard — (Les) à grandes fleurs, C. Béraneck — remontants (Culture et multiplication des), S. Mottet 204, Œillet hybride Marie Du val, P. Lepage Œilletonnage et plantation des Artichauts, L.Térasse. 1 iignons d'Alsace, J. Foussat Oignons de couleur (Culture des). L. Térasse Orchidées, 14, 72, 118, 124, 137, 264, 312, 316, 331, 333, — (Les) à ( land, L. Duval — (Notes sur la culture des), Désiré Gau- thier 12 4, — (Les), à bon marché, Ch. Maron, 264, 312 (Culture des) en plein air, Louis Cappe. (Concours d') à la 8. N. D. H. F.,C. Be- ranek — originaires des mêmes régions que le Cattleya labiata autumnalis, L. F Orchis (Les), dans les gazons, H. Correvon ( Irnementation méridionale, Albert Maumené Ornithogalum pyrenaicum. P. Hariot Panax Masterhanum, II- Martinet Pandanus Sanderi, 11. Martinet Paphiopedilum (Le genre), P. Hariot Pâques fleuries, Albert Maumené Parfum nocturne des fleurs. Il . Theulier (ils Parrotia Jacnuemontiana (Sa floraison au Muséum , L. Henry Pécher (Le), Claude Trébignaud Pêchers (Nos) précoces américains, Nar.lv père, 2^'.. l 'élimina (Les). Jules Rudolph ." Persil géant d'Eboli, P. Lepage Petite découverte (Une), Henri Theulier (ils Petropolis et ses Jardins, U. Louzier 73 20S 111 11 125 237 16) 372 323 26 309 17J 266 2!)6 120 10 46 31A 20 16 1.8 68 113 ht, 132 lis 164 196 196 2i2 212 212 244 324 17.5 17ii 37 12 133 313 54 172 173 22f> 237 296 220 43 109 125 43 348 i.;, 143 3 S8 333 368 118 316 101 282 1:..' 137 219 1.::: 13 4 234 315 174 2',l 23 15 LE JARDIN Pages Phlox divaricala, J. Luquet • 21j5 Phormium tenax (Floraison du) à Paris,.). Luquet. 2J5 Pincement (A propos du) des Choux de Bruxelles, A. Gouellain • • • — de la Vigne, L. Bonnet ~±, Pinguicuta caudaCa (Multiplication du). A. Cour- montagne — — (Sur le), J. Gérome Pinus Thunbergii variegata,R. Martinet 152 Pissenlits (Buttage des), J. Poussât 3o0 Plantes (Les bonnes vieilles), Ad. \ an Den Ileede, 13, 153, 251, "-63, Plante (Une bonne) à feuillage ornemental, G. Layé. Plantes de serre (Les), J. Rudolph ;■•••.■' — et graines au Muséum (Distribution de), A. Gourlot K forcées, herbacées et bulbeuses a l'Exposi- tion quinquennale de Gand, Albert Mau- mené — intéressantes (Deux), P. Hariot nouvelles ou peu connues, P. Hariot. 28. 55, 110, 118, 182, 200,245, 262, 310, — Culture des) propres à la parfumerie. J. Guillon 205. 221, — sibériennes nouvelles, II. Correvon — (Tailleur pour), J. Luquet • • ■ Plantation (La) des arbres fruitiers. Claude 1 rébi- gnaud • • • m'xi.-' Poires (Récolte et conservation des), Claude lrebi- gnaud Poire professeur Bazin, Charles Baltet Poireau jaune très long d'hiver, P. Lepage. .... Poirier (Taille trigemme des coursonnes du), E.Cour- — (Greffe du 'b'oiiton'à fruit du), Claude Trébi- gnaud — (Considérations sur la taille du), Glande Trébignaud 362, Pois (Droits de douane sur les), André Simon, 31, Ko, — en pleine terre (Les premiers), .1. Poussât Pois Gradus, P. Lepage — ridé Duc d'York, P. Lepage Pommes (Mise en sacs des), Claude Trébignaud — de Bretagne, II. Martinet — aux armes de Russie, Claude Trébignaud . . Pomme de terre (Culture de la) de primeur, J. Fous- Ppmmë de terre Magnum bleue, P. Lepage Pommier (Le), Claude Trébignaud ;•;",'•' — (Taille trigemme des coursonnes du), !.. Courtois • ■ • Pommiers à couteau (Plantons des), E. lurbat Polygala.Dalmaisia.na, Ad. Van den Ueede Poputus angulata, E. Jouin •■•• Porte-graines de légumes racines (Culture des), P. Thirion •„•• Potager (Les engrais au), Henri Blin 'i, Potagers(.Iardins) delahaute montagne, II .Correvon. Potentilla frutieosa, Maxime Marchais Pots à fleurs à irrigation souterraine, Albert Mau- mené î68. '-•">»• Pou de San José (Destruction du), S. Mottet Poudreuse à insecticides, A. Gourlot Primula capitata, H. Correvon Printemps (Le; dans les Alpes, II. Correvon Pteris Drinhvaleri, IL Martinet Ptychosperma Varleti, H. Martinet ,n"'**V Ouestions économiques et commerciales. 13, 30, 41, 62,78, 93, ION, 142, 203. Raisin (Conservation du), Claude Trébignaud Pages 191 '.il 10 '.I 326 309 139 342 23 I 30 252 32) 283 313 30 373 142 27 29 13 269 376 269 361 29 268 5 i 3o0 13 223 96 95 330 58 300 218 207 '>'.rj 142 175 152 236 311 Récolte des fruits (Enquête sur la) en 1898, H .M 244, 278, 29/, 308, — — et culture fruitière dans les Pyré- nées-Orientales, Jean Battre • • • Heine de Hollande (La) bouquetière, A. Maumene Restio species. II. Martinet • • • Rhododendrons et Azalées à Gand, Albert Maumenô Khododendrons nouveaux, P. L Rochers (Dans les) du Midi, H. Correvon Roses (Concours de) à Rennes, M. C — et Genêt, Albert Maumené Rose (La) et la légende, J. Luquet.................. Rosiers (Quelques nouvelles espèces de). P. Hariot. — fatigués (Taille des), Albert Maumené Itosier (Culture du) sous abris vitrés sur le littoral méditerranéen, G. Vray Rouille (La) de l'Asperge, C. Denoiffe Russie (La viticulture en) Salade (Une) à bon compte, C. Potrat Salviasplendens, J. Luquet Saules nains (Les), P. Hariot • Sauterelles (Destruction des), Lawrence-Brunel.. . . Sechium edule, G. Haynaud Senecio Smithii, P. Hariot Serres (Nettoyage du vitrage des), P. Lepage....... Service militairè'(Le) des jeunes horticulteurs, II. M. Société nationale d'horticulture de France (Comptes rendus de a) ^ ^ 192, 203, 256, 272, 288, 304, A. Gourlot P- Hariot wïs'ïfi*" Intérim 32, 48, 368, Soleils (Les) pour la ileur coupée, Albert Maumené. Soucis (Les), S. Mottet spartocytisus albus, E. Jouin Spiraea millefolium, P. Hariot — japonica rubra, Albert Maumené Spirées ligneuses (Etudes sur les), E. Jouin... ai, — variées, Maxime Marchais Stephanophysum longifolium (Le), P. Thirion Taille des Rosiers fatigués, Albert Maumene........ (Considérations sur la) du Poirier, Claude Ire- bignaud *™*> Taille trigemme de coursonnes du Poirier et du Pommier, E. Courtois Tailleurs pour plantes. J. Luquet Table Louis XV, Albert Maumené ••••• Thladiàntha dubïa (Le) et \eCucurbitaperennis, L. Henry Tiqridia (Culture et emploi des), 11. Theulier fils... ' — (Les) dans les corbeilles de table, Albert Maumené Tilia orbiciilaris, K- Jouin Tomate (Culture de la) en plein air et en pots darjs l'Europe septentrionale, Louis Lemoine Tunisie (Culture fruitière en), M. Gourron. ......... . Utilisation de la chaleur perdue dans les chaufferies, Joseph Alary • • ; • • ■ • °g' Vente des fleurs aux Halles, H. Theulier fils 40, ■*«, Vers de terre (Destruction des), C. Page . Vigne (Du pincement de la), L. Bonnet '-*, — Culture retardée de la), A. Delmazures — (Greffage en fente de la), F. Chambaud Violettes à fleurs jaunes, P. Hariot ;' V, — jaunes (À propos des), Cayeux et Le Clerc. Vilex Agnus-castus, Maxime Marchais Viticultuie (La) en Russie • Vitrage des serres (Nettoyage du), P. Lepage Vriesea Meziana, H. Martinet 328 314 107 175 139 321) isl 187 37 317 310 11 88 47 302 127 358 231 367 123 55 191 217 320 336 240 384 255 158 327 111) 40 265 58 27(1 11 373 Mi 252 248 372 348 293 361) ■:s,s 333 lio iio 314 01 uni 351 200 224 58 302 101 180 i —* i : - ■ " \