? ECONOMIQUE ET PRODUCTIF : DE LA CL OEFELSIALIVWE, PAR ‘ULGER VICKNAIR, DE LA PAROISSE ST-JEAN-BAPTISTE. Nouvelle-Orléans, DE LA ‘RENAISSANCE LOUISIANAISE’” 48 Rue Conrx. 1868. ECONOMIQUE ET PRODUCTIF PAR ULGER VICKNAIR. DE LA PAROISSE ST:JEAN-B'APTISTE. Nouvelle-Orléans, INPRIMERIE DE LA ‘RENAISSANCE LOUISIANAISE, ” 48 Ruz Conti. 1867. INTRODUCTION. Mon but en écrivant cet ouvrage et en l'offrant au publie, est de mettre toutes les familles et même une grande partie des jardiniers de profession qui travail- lent depuis des années, à même de produire une quan- tité de léoumes inconnus jusqu'aujourd'hui, ainsi que d’autres qui sont bien connus, mais fort néelioés à cause des difficultés que présente leur réussite, parce qu'on ne sait pas leur donner les soins nécessaires. La longue expérience que j'ai de la culture des plantes potagères dans la basse Louisiane, me permet d'écrire ce petit Traité et d'assurer le succès À tous ceux qui emploieront les moyens que j'y indique. Beaucoup d'habitants aiment le jardinage et ne sén occupent toutefois qu'avec indifférence, parce qu'ils n’y réussissent guère. Cet insuceës tient à ce qu’ils n’emploient pas les procédés rationnels. D'au- tres aimeraient sans nul doute à s’y livrer: mais sans vouloir les raïller, je remarquerat qu'ils savent que Jon mange les légumes quand ils sont cuits, mais qu'ils ignorent même à quelle époque on doit les planter. Plusieurs ouvrages sont aujourd'hui consultés par beaucoup de personnes qui ne réussissent nullement malgré ces'guides, parce que ces ouvrages sont faits pour les climats du Nord ou de l’Europe, et que les leétéurs inexpérimentés.ne savent pas modifier les indications d’après la différence des climats: | LA EM D'autres sont bien écrits pour la Louisiane, mais par des auteurs qui se sont servis de la théorie seule- ment sans avoir la pratique : souvent j'ai remarqué que des phrases brillantes renfermaient des préceptes d'une réalisation fort difficile et quelquefois exigeant des dépenses supérieures au produit. j En suivant mon ouvrage, le lecteur n'aura qu'à pratiquer fidèlement les moyens indiqués : infailhible- ment il réussira, puisque j'ai réussi moi-même et que cet ouvrage ne lui est offert qu'après dix années d'ex- périence. J'ai dépensé énormement d'argent en graines, en suivant les ouvrages que j'ai eus sous les yeux, et je n'ai eu aucun succès: les expériences seules m'ont indiqué les vrais moyens à employer pour réussir d'une manière satisfaisante. Je me suis également apercu que tous les auteurs qui ont écrit sur la culture potagère ont abandonné les cultivateurs À un travail herculéen, sans leur indi- quer le véritable moyen d'économiser leur temps, principalement en fait d'arrosements. Pas un seul n’a indiqué le véritable moven d'empêcher les jeunes plantes de périr par la sécheresse. Qu'on me permette de dire pourquoi j'ai intitulé mon ouvrage “Le Jardinier économique et productif. c'est que jéconomiserai la peine et les dépenses par les moyens que je me propose de suggérer pour faci- liter les travaux et employer un personnel moins nombreux que d'habitude. C’est ainsi que je ferai produire davantage à la même terre par une sage disposition de la culture légumière. L'AUTEUR. PRINCIPES. CE ur DES TERRES. Nous connaissons trois espèces de terres en Louisiane: la terre forte ou grasse, comme on l'appelle en terme de plan- teur; la terre noire ou laurier, et la terre sable ou sablon- neuse. En principe, toutes les terres sont bontes et pro- ductives; seulement 1l leur manque le plus souvent les préparations nécessaires pour les faire produire. L’égout- tage, l’engrais et le défoncement sont les procédés princi- paux qui doivent appeler l’attention du cultivateur. Ces trois conditions remplies, peu importe comment vous tra- vaillerez ; vous arriverez à un résultat satisfaisant. La terre forte est généralement lourde et difficile à pré- parer ; aussi Je ne saurais trop recommander de bien la défoncer au commencement de la culture, et de prendre le temps nécessaire pour la mettre en état de recevoir les plantes. Lorsqu'elle est une fois défoncée, elle ne se plaque pas aussi pomptement que les autres par les fortes pluies ; elle est généralement la plus fertile ; elle convient à toutes les plantes en général. J’iudiquerai. plus loin la manière de s’y prendre pour la préparer. La terre noire est aussi très riche, facile à travailler, elle se prépare sans difficultés ; elle convient beaucoup pour les serres. La terre sable est la plus pauvre des trois ; elle se fatigne plus tôt que les autres par la culture ; elle se travaille et se prépare sans difhculté, elle tasse facilement par les for- tes pluies ; il faut donc ne pas négliger pour elle les en- Ce tas grais, surtout les fumiers les plus chauds, parce qu’elle est la plus froide. Je suggérerai ici un excellent moyen de conserver les ter- res toujours riches et faciles à la préparation, surtout pour les cultivateurs en grand qui n’auraient pas la facilitéd’y met- tre autant de fumier que celui qui ne travaille qu’en petit jardin. Je suppose que vous veuilliez mettre cinquante ar- pents de terre en culture potagère; prenez-en alors soixante quinze arpents ; mettez y annuellement vingt arpents en maïs, fèves [cow peas] ou pois pigeons tardifs qui vous donneront un certain revenu, soit par la graine, soit par le fourrage. L'année suivante vous aurez vingt-cinq arpents de terre neuve ; reprenez ensuite la même quantité de terre sur les cinquante arpents que vous aurez mis en légumes; faites y la même opération ; ainsi de suite, vous aurez tou- jours votre terrain en parfait état. La richesse du sol ne se renouvellera peut-être assez par ce procédé ; mais vous aurez moins de fumier à y ajouter, ce quivous fera gagner du temps. DES EGOUTS. L’égout est la principale question qui doive occuper les cultivateurs ; s’il est nécessaire pour la culture en géné- rale, il l’est davantage pour la culture potagère ; peu im- porte la qualité de terre que l’on peut avoir à travailler; bonne ou mauvaise ,riche ou pauvre, jamais lon n’obtiendra un succès complet si l’on manque d’égoût ; une mauvaise terre peut devenir fertile par l’égoût, comme une bonne peut devenir stérile si elle n’est pas égouttée. L'on est donc obligé, pour arriver à un résultat satisfaisant, d’em- ployer toutes ses forces à fosseyer son terrain avant d’arri- ver à Putiliser pour aucune plante. En faisant du jardinage en grand, ayez à tous les einq arpents de longueur un bon fossé de traverse dans lequel tomberont vos fossés de long que vous devez avoir au moins à tous les demi-arpents de distance, ou plus près s’il y a né- cessité; cependant je crois que cette distance sera suffisante DE Ne pour tous les terrains. Toute la terre que vous retirerez de ces fossés devra être étendue sur la surface de celle que vous mettrez en culture afin de la rehausser. Ce travail se fera facilement avec les charrues en labourant votre champ en endossant. Jé dois aussi remarquer ici que ces fossés: seuls, si vous vous en tenez là, ne suffiront pas à vous égoutter ; il vous faudra, de nécessité absolue, un canal ou fossé assez grand pour recevoir les eaux de décharge et les conduire au loin, ou hors de la partie que vous devez mettre en culture. Sur les habitations où l’on ne fait du jardinage qu’en petit et pour l’usage des familles, l’on se servira à cet eftet des fossés d’égouts qui existent déja ; seulement il devra y en avoir un sur le coté du jardin, destiné à prendre l’eau et dans lequel toutes les allés aboutiront afin qu’il s'égoutte immédiatement après les avalasses. PREPARATION DES TERRES. Si je considère l’égouttage des terres comme une chose essentielle et de première nécessité, je ne serai pas moins exigeant sur les préparations à leur faire subir; car l’insuccès dépend le plus souvent de l’insuffisance de ces préparations. L’on ne devra donc pas craindre, tout en économisant son temps, de bien préparer toutes celles que l’on dispose à re- cevoir des légumes. Je ne soumettrai pas le cultivateur à un travail découra- geant en lui ordonnant de labourer jusqu’à quatre fois,com- me certains auteurs le recommandent, avant d’ensemencer ; mais je conseillerai de bien les défoncer par un bon coup de charrue avec deux ou trois mulets,suivant le terrain, par un beau temps et de les laisser bien sécher. Une fois cette opération faite, après une pluie, laissez blanchir la terre et passez-y une grosse herse avec deux mulets, opération qui ne vous prendra que très peu de temps ; vous aurez votre terre en état de recevoir vos plantes. Vous serez peut-être obligé d’avoir recours au rateau pour vos petites graines ; mais vous aurez uneterre extraordinairement bonne à moins LEE qu’elle ne soit tout-à-fait rebelle. Dans ce cas, alors, avant de vous servir de la herse, vous auriez recours au harras à piochons avec deux mulets, afin de briser la terre sur tous les sens ; ensuite vous appliquerez la herse. Pour exemple, je eiterai un travail que je fais aujourd’hui même, tout en écri- vant cet ouvrage, dans une terre des plus mauvaises; je lui donne deux coups de charrue immédiatement l’un après l’autre en long et en travers; je herserai de suite et dans huit jours seulement j'aurai ma terre parfaitement en état de recevoir toutes les plantes. Si cependant vous aviez affaire à une terre qui n’aurait pas été labourée depuis plusieurs années, telle que les an- ciennes plaines, vous seriez alors forcé de labourer deux fois en attendant quelque temps après le premier laboura- ge pour faire le second. Dans la culture en petit pour familles, vous ne pouvez pas toujours vous servir de la charrue. Dans ce cas vous aurez recours à la pelle ou bêche en écrasant votre terre à la pioche ; alors ayez toujours soin de la couper en tranches minces en la retournant, afin d’avoir une préparation plus prompte. Il y aurait toutefois un véritable profit de temps et de peine à prendre des jardins plus grands, au lieu des _petits coins de terre destinés au jardinage des familles, ce qui permettrait d'y substituer la charrue à la bèche, et laïs- serait aussi la facilité de planter les légumes plus éloignés et de les travailler continuellement avec de petits instru- ments et un cheval. DES INSTRUMENTS DE CULTURE. Beaucoup d'instruments nouveaux ont été introduits dans le commerce par différents manufacturiers ; j'ai eu l’occa- sion d’en essayer moi-même un grand nombre; je n’en ai rencontré qu’un seul qui m’ait été de quelque utilité, et même il est facile de s’en dispenser : c'est la fourchette à cocos, dont le travail est long et couteux. Je me suis aper- eu que le seul qui triomphe de cette herbe si nuisible est EEE SA la charrue. J’indiquerai plus loin la manière de s’y pren- dre pour combattre ce redoutable ennemi de la culture en Louisiane. Les seuls outils aratoires que je puisse me per- mettre de recommander sont les anciens dont l’on s’est toujours servi et quelques uns même abandonnés aujour- d’hui que je proposerai de remettre en usage. La grosse charrue à deux ou trois mulets pour défoncer, la petite charrue à un cheval pour les sarclages, la grosse herse pour écraser et préparer le sol, la petite herse à bras pour prépa_ rer et passer sur beaucoup de semis, le harras à piochons que je recommande d’une manière toute particulière pour sarcler et pour la destruction des cocos, surtout dans les sé- eheresses afin d’ameublir la terre, la pelle pour les petits jardins et les fossés, et la pioche et le rateau. J’indiquerai, pour chaque plante, la manière de la tra- vailler et l’outil dont on devra se servir. DES GRAINES ET DES SEMIS. Ilest dela plus haute importance de prendre toutes précautions pour semer ses graines; la plus minutieuse pré- paration de la terre est requise; il faut l’écraser très fine- ment et bien l'amoindrir; il ne faut pas non plus qu'elle soit trop humide, ce qui empêcherait de passer ensuite le ra- teau dessus ; car il est très essentiel que cette opération soit faite, afin de faire rentrer les graines en terre. Si le temps est sec, il faut arroser et bien observer de toujours tenir le même degré d'humidité jusqu’à ce que les graines soient le- yées ; car si vous n’arrosiéz qu’une seule fois en semant et que vous négligiez ensuite cette précaution, les graines se dessécheraient après avoir germé ; elles seraient complète- ment perdues. Les graines étrangères sont plus délicates que celles que l'on récolte soi-même ; l’on doit leur appor- ter des soins plus particuliers pour ne pas en manquer la réussite. : Lors même qu’elles ont levé, je me suis aperçu M er que la plante n’avait pas la même vigueur que celle de nos graines, soit parce qu’elles sont plus vieilles quand on les recoit, soit parce quelles n’ont pas acquis leur maturité complète avant d’être récoltées. Quelle que soit la cause du fait, il est incontestable. En préparant votre terre pour vos semis,ayez toujours égard aux plantes que vous devez y mettre. Si elles ne doi- vent pos être repiquées et si elles doivent produire leurs fruits en terre, telles que la carotte et bien d’autres que je désignerai dans l’énumération générale, il faudra ameublir très profondément la terre; dans le cas contraire, si elles doivent produire hors terre ou être repiquées, il n’y a pas de nécessité d’ameublir aussi profondément ; tel est le na- vet, qui n’exige pas une terre profondément labourée. Ayez aussi le soin de toujours prendre pour vos semis la partie de votre terrain où il y aura le moins d'herbes nuisibles, telles que le coco, le chien-dent et autres. L’on devra aussi ob- server de toujours faire les semis auprès d’un puits afin d’a- voir le moins de travail possible pour se procurer de l’eau afin de les arroser en cas de besoin, ou il faudra en faire un tout exprès dans ce but. Si l’on n’a pas un carreau de terre de son ais dans les conditions ci-dessus indiquées, l’on devra avoir la précaution de faire tous les semis par rangs avec une ligne, afin de pouvoir les sarcler à la pioche. Cette précaution est éga- lement bonne pour toutes les terres, en cas de sécheresse ; on aura l’avantage d’y pouvoir passer sa pioche et de tirer la terre fine au pied des plantes ; ce qui bouchera toutes les gerçures et les empêéchera de périr. Vous avez aussi à vous tenir en garde contre les insectes qui détruisent généralement les graines et les jeunes plan- tes ; la fourmi par exemple est avide des graines de laitue, d’escarole, d'oignons et de bien d’autres que je citerai à chaque plante particulière ; en y jetant un peu de gru très — 11 — fin autour des pieds, ce gru les attirera de préférence. Ce- pendant j'ai vu détruire par ces insectes, dans l’espace de trois jours, un carré de betteraves déjà assez fortes pour être repiquées ; rien n’a pu les arrèter que le fumier ; je les ai entourées jusqu’au collet de cette matière. Je m’arréterai ici sur cet article ; mon but étant d’indi- quer pour chaque plante la manière de les préserver et de les soigner. DES PLANTES ET DES TRANSPLANTATIONS. Si les semences sont difficiles et particulières, je n’insiste- rai pas moins sur mes recommandations de bien soigner les jeunes plantes une fois levées et d’y apporter toute l’atten- tion, lorsque vous arriverez à la repique. Beaucoup de per- sonnes attendent les pluies pour transplanter ; elles profi- tent même des plus fortes avalasses ; pour moi je maintiens que l’on doit äu contraire s’abstenir d'en agir ainsi; je profi- terai plustot des temps secs et je n’arroserai que suffisam- ment,;sans excès; à la première pluie, vous verrez reprendre et grandir immédiatement toutes vos plantes, tandisque cel- les que vous aurez repiquées pendant les pluies périssent le plus souvent ou elles restent souffrantes et jaunes pendant rongtemps. Il arrive aussi très souvent qu'après la levée de vos plan- tes, même lorsqu'elles ont acquis une certaine hauteur et qu’elles sont bonnes à être repiquées, elles sont attaquées par les insectes qui les détruisent en deux ou trois jours au plus ; dans d’autres cas, c'est la sécheresse qui les tue: c’est alors que les moyens deviennent difficiles, surtout quand on n’a pas d’eau à sa portée et qu’on manque de force pour arroser suffisamment, La vermine est plus facile à combattre ; l’eau surtout la détruit, mais cet élément man- quant, vous perdrez vos plantes, si vous ne connaissez pas les moyens à employer. VE ue 3eaucoup de cultivateurs emploient de la suie; d’autres, de la chaux qu’ils sèment sur les plantes ; ces moyens sont peut-être bons, mais ils ne réussissent pas toujours. Je n’ai employé la chaux avec succès que d’une seule manière ; c’est en faisant dans le sol avec la pioche une raie d’un pouce et demi de profondeur et en y mettant une légère couche de chaux éteinte, que l’on recouvre légèrement .de terre. On sème ensuite et l’on passe un rateau. Mais le moyen le plus sûr, qui n’a jamais failli, surtout pour les choux et les oignons, et que l’on a cependant toujours con- sidéré comme mortel pour les plantes, est d’y semer du fu- mier bien fin, qui bouchera toutes les gercures occasionnées par les arrosements et les préservera à l'avenir ; vous dé- truirez également ainsi toute la vermine, et vous donnerez de la force aux plantes. Cependant l’on devra avoir le soin d’arroser immédiatement après cette opération ; car autre- ment tout serait perdu. L’eau que vous versez sur ce fu- mier en éteint la force et l’introduit dans les gercures ; par ce moyen les arrosements tous les huit jours suffront, même dans les plus fortes séchercsses.. A défaut de fumier vous pourriez vous servir de sable pur; mais il faudrait alors s’en servir abondamment. Sans ces moyens plus on arro- sera, plus on fera souffrir la plante; car on ne fera qu'augmen- ter les gercures de la terre. DE L'EAU. Si l’eau est nécessaire aux plantes dans de certaines cir- eonstances, elle est aussi bien nuisible dans d’autres. Car tout le monde sait que le trop de sécheresse n'a jamais fait le mal qu’a pu faire la trop grande quantité d’eau ; c’est à 6e sujet que j'ai tant insisté sur l’égouttage des terres. Si par les sécheresses vous êtes obligé de donner de l’eau aux plantes, ne le faites que modérément ; il est préférable de vous abstenir de trop arroser et de redoubler d’ardeur dans vos travaux, soit à la charrue, soit à la pioche, au harraset à la herse, afin d’ameublir votre terrain; par ces moyens vous attirerez et maintiendrez l'humidité, vous empècherez les gerçures du sol et la souffrance des plantes. On se rappellera que la rosée vient de l'humidité sortant du sein de la terre. Par conséquent plus la terre sera meu- ble et fine, et plus d'humidité l’on en obtiendra. DE LA SECHERESSE. La sécheresse est en quelque sorte nécessaire à la culture, si elle n’estpastrop prolongée. Après une forte sécheresse. vous aurez toujours une terre épongée, facile à travailler Je citerai même à ce sujet un ancien proverbe qui n’est pas faux : année de sécheresse, année de richesse. L'on ne doit jamais désespérer des plantes qui ont souffert de la séche- resse ; on les voit en général, aussitôt qu’elles reçoivent de la pluie, reprendre d’une manière prodigieuse et produire leurs fruits, tandis que celles qui souffrent de la pluie pé- rissent généralement au retour du beau temps, si le terrain n’est pas bien égoutté; seulement j’avertirai les cultivateurs de se tenir en garde contre les sécheresses ; elles se font gé- néralement sentir au printemps, en nous laissant presque croire qu’il y a quelque chose de providentiel pour protéger la culture contre les mauvaises herbes qui poussent tou- jours avec force à cette époque. Par la sécheresse, on les combat facilement ; c’est donc au cultivateur à prendre toutes ses précautions pour bien préparer sa terre avant cette période sèche, afin de préserver ses plantes des souf- frances qu’elle pourrait occasionner. Nous avons aussi dans de certaines années les sécheresses d'automne ; mais elles ne sont pas à craindre comme celles du printemps ; le soleil étant moins ardent, elles font moins de mal ; l’on ne doit pas pour cela négliger de tenir son terrain en état de les recevoir. DE 0 SE / | DU SOLEIL ET DE LA CHALEUR. Si le soleil et la chaleur sont nécessaires aux plantes et s’ils sont considérés par le monde entier comme les princi- paux agents de la végétation, il arrive aussi que dans une certaine saison de l’année, ils sont à craindre pour les plan- tes potagères ; l’on doit chercher à en éviter l’intensité ; aussi arrive-t-il qu’à cette époque les légumes sont rares et le peu qu’on en obtient est d’une qualité inférieure. Beau- coup de cultivateurs regardent comme impossible d’en faire venir; cependant si l'on réusxissait, l’on en serait récompensé par le prix. Les moyens sont nombreux; mais ils exigent des travaux considérables ; il faut. donc chercher à diminuer ces ravaux. Beaucoup de jardiniers plantent leurs graines à l'ombre des autres plantes ; ce moyen n’est guère bon, attendu que les premières s'élèvent au-dessus des jeunes plants, les do- minent, les privent de l’avantage du serein et de la fraicheur de la nuit, ce qui les fait souffrir et les empêche même la plupart du temps de pousser. Pour réussir par ce moyen, il faudrait avoir la précaution de mettre les premières plan- tes plus éloignées, afin que les dernières puissent jouir de l’ombrage, sans perdre le bénéfice des nuits., Pour les/ai- tues, les radis, les carottes, l’escarole et. une infinité d’au- tres: de ce genre, l’on réussira beaucoup mieux auprès des barrières ou des bâtisses quiles abriteraient d’une partie du soleil ardent ; il serait encore préférable de faite des tentes avec de. vieilles toiles retenues par des poteaux en terre de deux pieds de hauteur et supportées sur. des traverses ; .on enlèverait facilement ces toiles pendant la, nuit. Arrosez de temps en temps et mettez. beaucoup de fumier pour ae- célérer la végétation ; ameublissez souvent.le terrain ; avec une terre assezmeuble etbien fumée vous pourrez vous pas- ser de tentes et avoir de bons.légumes: car ils durcissent fa- y RS cilement lors des fortes chaleurs ; il faut donc arriver à les . faire venir plus vite et avant cette époque. Le question essentielle à ce sujet est d’avoir les graines convenables pour ces saisons ; je désignerai dans l’énumé- ration des plantes quelles sont celles qui conviennent le mieux à chaque saison. - DES SERRES. MOYENS DE S’EN DISPENSER. Les grands cultivateurs regardent en général comme im- possible de se passer de serres pour les primeurs ; ils ont peut-être raison ; mais les sommes énormes que ces serres exigent ne permettent pas toujours d’en avoir. En outre, si elles ont leurs avantages, elles ont aussi leurs désagré- ments ; toutes les plantes venant des serres sont générale- ment faibles, minces et grandes, excessivement tendres ; il arrive toujours qu’en les mettant en pleine terre, l’on en perd la plus grande partie ; celles que l’on réchappe res-' tent souffrantes pendant longtemps; c’est avec la plus gran- de peine que l’on en sauve la cinquième partie. Certains auteurs ont entrepris d’enseigner la manière de s’en dispenser ; mais 1ls ont soumis les cultivateurs aux cou- ches et ados qui sont encore plus funestes et presqu’aussi coûteux. Les moyens que je proposerai ici sont tout l’opposé de ce système, Toutes les plantes pourront étre mises en terre avec sécurité ; elles se trouveront parfaitement préparées à subir cette opération attendu qu’elles seront dures, fermes, grosses et pour ainsi dire, habituées d'avance aux intempé- ries. J’ai vu l'hiver dernier des plants de brèmes venant des serres de la Nouvelle-Orléans, bien moins, avancés que les miens ; l’acquéreur en avait-cent pièces de chaque espèce ; il ne réchappa que cinq de ceux qu’il avait reçus et ne per- dit pas un seul de ceux que je lui avais remis. Le des Pour tous les petits semis que l’on fait généralement en serre où sur couches et ados, prenez tout bonnement des caisses ordinaires de quinze à dix-huit pouces carrés, de six pouces de hauteur seulement, (il faut avoir soin qu’elles ne soient pas trop lourdes pour être facilement transportées) mettez y quatre pouces de fumier plus ou moins consommé, | suivant la saison où l’on semera; si l’on craint encore les grands froids, le fumier de pigeon, de moutons, de chevaux, doit être préféré; dans le cas contraire, celui de basse-cour, de bêtes à cornes, la bagasse, etc. etc. sera préférable. $Se- mez y vos graines, telles que brèmes, tomates, piments, choux-fleurs,et une infinité d’autres que je désignerai dans la liste des plantes. L'on couvrira ensuite ces caisses d’une vitre ou châssis pour maintenir la chaleur afin de les faire lever plus tôt. Pour les plantes moins sujettes à geler, au lieu de vous servir de caisses, vous les semerez auprès des barrières qui êles garantissent assez par les mêmes moyens que j'indiquerai pour les caisses. En cas de grands froids, si vos plantes étaient levées soit dans les caisses ou ailleurs, semez y une couche de fumier sec, si on peut s'en procu- rer ; arrosez bien pardesssus et rentrez-les dans un apparte- ment quelconque, si l’on pouvait prendre ce fumier et le dé- layer dans l’eau en en faisant une boue claire pour arroser, ce serait préférable. Aussitôt que le soleil se fera sentir avec assez de force et que le dégel aura lieu, mettez en plein soleil ; par ce moyen vous pourrez semer vos brèmes au mois de novembre et sauver vos plants. Vous pourriez même vous dispenser de rentrer vos caisses si vos vitres sont bien closes et que l’air n’y pénètre pas. Pour toutes les plantes que l’on mettra en pleine terre pour primeurs, telles que les melons, concombres, haricots etc., ayez de petites caisses de six à huit pouces carrés avec une simple vitre dessus que onélèvera un peu plus du cô- té du nord que du sud et avec laquelle on couvrira toutes & — 17 — g les plantes par les temps froids, surtout pendant les nuits où l’on craindra la gelée ; elles s’enlèveront facilement quand le soleil aura acquis assez de force. L’on doit savoir que c’est l'air qui contribue le plus à geler les plantes ; par conséquent plus on resserrera les pores de la terre en y mettant de l’eau, moins elles seront sujet- tes à périr. L’on a dû remarquer depuis longtemps qu’une glace par un temps sec: fait beaucoup plus de mal qu’à la suite d’une forte pluie ; enfoncez une plante dans l’eau par un grand froid ; ne la retirez qu'après le dégel ; vous verrez qu’elle sera intacte. \ : Je terminerai cet article en répétant que j'indiquerai lors de l'étude de chaque plante, d’une manière plus précise, la manière de les préserver contre tous les dangers. _ DES PLANTES NUISIBLES. Personne n’ignore qu’on appelle plante nuisibles toutes les espèces d’herbes qui viennent dans les champs et les jar- dins, en contrariant le développement de celles que l’on x plantées. Ilya desépoques de l’année où ces mauvaises her- bes poussent avec plus de vigueur que dans les autres ; le prin- temps, par exemple, est la saison où l’on a le plus à les combattre, surtout aux mois de mai et de juin ; toutes ces espèces se détruisent assez facilement avec la charrue par un travail bien effectué et bien suivi. En les empêchant pen- dant une année seulement de porter graines, l’on pourra presque les considérer comme détruites. Mais il n’en. est pas de même du coco qui est le plus terrible ennemi de la culture dans la basse Louisiane. Cependant l’on pourrait en deve- nir maitre en suivant les moyens que j'indiquerai ; il a, com- me les autres, sa plus grande force au printemps, bien qu'il soit toujours nuisible, mème en hiver, par quelques jour- nées chaudes. | Le seul moyen de combattre le coco et d’arriver à le dé- truire est de faire continuellement de bons labours ; aussi- 8 % DES | ROLE tôt le premier labour terminé et la terre bien préparée, il faut l’ensemencer immédiatement, puis continuer à travail- ler le plan sans permettre au coco de prendre le dessus ; s’il était possible au cultivateur de remuer le sol tous les jours, en moins de six mois, le coco serait complètement détruit. Par exemple dans les terres où je conseille de mettre du maïs et des fèves, ayez soin de planter de bonne heure ; au printemps laissez pourrir ces fèves sur place si vous n’en avez pas besoin pour votre fourrage ; dès la première année l’om- brage seul des fèves détruira les trois quarts du coco et vo- tre terre sera tout-à-fait vierge. Après le coco le foin, mal- gré son utilité comme fourrage pour les animaux, est l’her- be que l’on devrait combattre avec le plus de persistance: car c’est celle qui ruine le plus les terres et qui fait le plus de mal aux plantes. DES IRASECTES. Il arrive assez souvent que l’on ne réussit pas avec les graines et les plantes, uniquement parce que les insectes les détruisent. On doit craindre ces ennemis autant que les gelées, car bien souvent il$ ne prennent pas plus de temps pour détruire une culture. Ilen existe de plusieurs espè- ces ; chaque plante a ses insectes parasites spéciaux. En conséquence il sera péférable de les désigner et d’enseigner les moyens de les détruire lorsque nous étudierons chaque . plante en particulier. Il y à une infinité d'insectes qui sont indestructibles ; dans ce cas, l’on est forcé d'employer des moyens artificiels pour les détourner. C’est ce qu’il faut faire, par exemple, pour combattre la fourmi, qui comme je l’ai dit précédem- ment, attaque continuellement les graines de laitues, d’esca- role, d'oignons etc. etc. L'ancienne habitude était de cou- vrir avec de la mousse ; mais ce moyen prend beaucoup de temps. En semant, comme je l’ai dit plus haut, autour du plant un peu de gru fin, les fourmis se porteront de préfé- — 19 — rence sur ce gru et laisseront lever les graines. Le. plant de brème dans sa jeunesse est presque toujours attaqué par un insecte imperceptible qui suce les racines et le fait périr ; après avoir essayé tous les moyens connus, je suis arrivé à détruire complétement cet insecte en faisant bouillir du ta- bac et en arrosant deux fois par jour le plant avec cette eau. DES ROTATIONS. L'on doit s'abstenir autant que possible de mettre plu- sieurs fois de suite les mêmes flantes dans la même pièce de terre ; une plante que l’on y cultiverait pendant trois an- nées suivies dégénèrerait complétement et fatiguerait un terrain autant que six années de cultures variées. Cepen- dent je considère qu’il est inutile que je m’étende longue- ment sur cet article, convaincu que, si un jardin est bien en- tretenu, l’on sera forcé, quoi qu'on fasse, de varier les plan- tes ; par exemple j'obseiverai que là où l’on aura obtenu des choux d'hiver, il faut éviter après leur récoite, de mettre des choux d'été. Il est préférable de semer une autre plante. DU CONTACT DES PLANTES. IT y a, à ce sujet, un principe d’une importance extrème et sur lequel il est nécessaire d’insister. Je ne saurais trop recommander de s'abstenir de mettre deux espèces de même pature l’une à côté de l’autre, comme le melon d’eau auprès du melon français ou les melons de toute espèce auprès des concombres squashs ou giromons, ainsi de suite. J'ai même remarqué en différentes fois que les melons plantés auprès du tabac n'étaient pas mangeables. Abstenez-vous aussi de mettre en contact les différentes espèces de maïs que vous poutïrez planter ; si l’on rappro- chait le maïs jaune du maïs blanc, l’on ne ferait. rien de bon. DE L'ENGRAIS. La base de la culture de toutes ‘es plantes en général est une terre neuve ou bien fumée ; en conséquence on doit M 6 en s'attacher à ce point, La bonne préparation des terres ne suffira pas toujours pour arriver à un résultat satisfaisant si elles sont trop pauvres. _ L'on doit travailler de toutes ses forces à les régénérer par des engrais quelconques. "8 Le procédé que j'ai donné plus haut et qui consiste à tiercer la terre et à y mettre annuellement des fèves, est un très bon moyen ; mais on n’en renouvellera qu’une partie eb même ce renouvellement sera insuffisant pour la plupart des plantes, si l’on n’y ajoute pas de fumier ; il fant toujours en mettre et le mettre ‘sans crainte : carilne nuira jamais si on le choisit à propos, en ayant égard aux terrains, aux degrés de chaleur et aux plantes. Beaucoup de cultivateurs prétendent que l'abondance de cette matière nuit aux plantes et ne sert qu'a les faire brü- ler par le soleil ardent. Je maintiens le contraire ef dix années d'expériences justifient mon assertion ; comme je l'ai dit à l’article des plantes, le fumier est le grand préserva- tif contre les sécheresses et les insectes. Chose qui parai- tra encore plus étrange, c’est qu'il'est aussi le destructeur du coco, cette herbe qui fait la terreur de tous les cultiva- teurs en génégal. Je me servais aux mois de juin et juillet derniers d’une abondante quantité de fumier que je semais dans mes jeunes plants de choux qui périssaient journellement ; un ancien habitant qui travaillait depuis trente ans les légumes près de la Noufÿelle-Orléans vint me voir et me dit qu'avec ce fumier je détruirais toute ma culture en moins de deux jours, que la saison n’était pas convenable pour s’en servir. Quinze jours plus tard je le fis venir de nouveau et je lui don- nais de ce. plan qu’il reconvut être le plus beau qu'il eût encore mis en terre. Mais il faut avoir la précaution d’ar- roser immédiatement après s'être servi du fumier. DES FUMIEBS. Il existe une quantité d'espèces de fumier, tous très con- venables pour les plantes potagères: mais il faut qu’ils soient ” je ie Li employés avec : discernement suivant les terres et les sai- sons. 7 - Si-vous avez une terre froide, télle que la terre cn se, vous pourrez vous servir des fumiers de cheval, de mou- ton et de pigeon qui sont des fumiers très chauds-; vous pourrez évalement vous en servir pour toutes les terres en hiver. Pour l6s terres fortes ou noires et en été, prenez de préférence le fumier de bagasse, de basse- -cour, de “bêtes à cornes et de feuillages de toute espèce bien pourris. Ce- pendant je recommanderai d’une manière toute particulière celui de volailles pour les brêmes ; étant bien consgmmé, 1l convient également pour les jeunes plants. : 1 Les cuitivateurs en général ont différentes manières d’em- ployer les fumiers ; j'en ai vu qui l’étendent sur la terre et la retournent ensuite ; d’autres le mettent seulement dans les fossés et plantent après. Toys ces moyens sont bons puisqu'ils arrivent tous enrichir le terrain ; cependant si lon a des plantes souffrantes et qui profitent lentement, le meilleur moyen sera d’entourer le pied avec du fumier et d’arroger immédiatement ; cet arrosage fera eouler :et péné- trer dans les racines les substances fécondantes,; peu de jours âprès on verra reprendre les plantes d’une manière prodi- gieuse. , ® Certains auteurs ont prétendu que les fmiers chauds ne convenaient pas pour les terrres sabl onneuses Hipree qu’elles sont les plus chaudes ; je ne m’arrêterai pas à les combat- tre ; les cultivateurs, en général, savent que c’est le contrai- fe qui est vrai. k ; : OBSERVATIONS GENERALES SUR LES GRAINES. DIFFERENCE DES G RAINES ETRANGERES ET DE CELLES DU PAYS. L'on se presse souvent trop tôt d’accuser les graines ve- nant d'Europe ou du nord d’être de mauvaise qualité, parce « qu'elles ne lèvent pes. ou qu’elles ne produisent pas exacte- > - SARL LUN ment les légumes qu'on en attend. Je me suis aperçu bien des fois, et cela souvent après avoir semé de nouveau, que les premières graines que j'avais mises en terre, étaient d’une qualité supérieur, mais qu’elles étaient fort souvent très-paresseuses ; il n’en est pas de même de celles que nous récoltons sur place et qui.sont très précoces ;*je les ai sou- vent vues lever au bout de trois jours. Je ne pourrais done trop engager les cultivateurs à redoubler de soins et à s’ar- mer de patience pour toutes les graines étrangères qu'ils pourraient semer. | H & Sous le rapport de la production, l’on est fort souvent dé- çu dans ses espérances ; l’on achète des graines dont on prétend voir sortir des légumes extraordinaires, et quelque- fois elles donnent des produits très inférieurs. Nous n’a- vons pas non plus toujouxs raison, sous ce rapport, des les accuser; Car l’on a le plus souvent&.mal choisi l’époque de les semer ; ce qui est en quelque sorte forcer la nature. Eu semant du maïs au mois de juin, l’on n’obtiendra jamais un résuitat aussi bon qu’en le semant en mars ; il en est de mè- me de toutes les plantes. La nature est toujours forcée quand on plante hors de saison ; nous travailons tous nos primeurs, en semant au mois de décembre, janvier et février une grande quantité de plantes qui en réalité ne devraient se semer qu’au prin- temp; l’appât du prix élevé qu’on réalise des légumes obte- nus, ou le plaisir de les manger plus tôt nous engage à/ten- ter cette production contre nature. Mais généralement ces plantes donnent peu et il est rare qu’elles rapportent ce qu'elles coûtent. Je proposerai ici par exemple une expé- rience qui peut-être facilement faite par tout le monde ; qu’on prenne deux arpents de terre, qu’on les ensemence en melons, l’un au mois de janvier, l’autre dans les premiers jours d'avril, que l’on garantisse les premiers du froid. Te- vez un compte exact des dépenses et des revenus des deux essais et vous verrez lequel produira davantage ; en suppo- — 23 — gant même les premiers vendus à une piastre et les seconds à cinq sous. Il n’en est pas de même cependant des petites plantes semées en caisses, telles que brèmes et autres qui produisent tout autant que les dernières. Mon but n’est cependant pas pour cela de décourager le cultivateur d’en- treprendre les primeurs, car s’il rencontre quelques petites difficultés, il lui reste néanmoins des avantages très grands ; celui de la jouissance de ces primeurs et d’avoir son terrain plus tôt débarrassé pour une nouvelle plantation. En général, les graines étrangères doivent se semer à une époque de l’année et celles du pays à une autre ; ces diffé- rences seront désignées à l’article de chaque plante en parti- culier. Car il ne faut pas se mettre dans l’idée que on réussira en semant des choux du nord ou d'Europe aux mois de mai, juin et juillet ; j'ai lutté moi-même pendant dix ans pour y parvenir et cela a été sans le moindre succès, L'on doit se servir à ces époques des graines du pays. Il arrivera aussi à de certaines époques que celles du pays ne réussiront pas. Il existe aussi une infinité de graines que l’on peut faire chez soi sans avoir besoin de les acheter et qui seront supé - rieures à celles d'Europe ou du nord. C’est dans ce cas au cultivateur, lorsqu'il aura de beaux légumes, à conserver les graines dont il pourra avoir besoin pour son usage. J'ai moi-même aujourd’hui une infinité de plantes venant de graines depuis dix ans que je n’échangerais pas pour des plantes étrangères. La plus grande difficulté est bien souvent de conserver les graines que l’on récolte ; les insectes s’y mettent et les dé- truisent entièrement ; il faut, pour les en préserver, les met- tre dans des bouteilles, ajouter du poivre moulu, ou du ta- bac en poudre et boucher de manière que l'air n’y pénètre pas ; par ce moyen on est sûr de les conserver. e ANNUAIRE DU JARDINIER. JANVIER. RUE Semer en terre bien préparée ; petits pois, haricots- nains, raves, radis, chicorée, céleri, laitne, navets blanes hà-, tifs, carottes courtes hätives, choux d? York gros et petits, Bonneuil ou Saint-Denis, drumhead ou tambour, cœur-de- bœuf, pains de sucre, choux- fleurs, brocolis, melons d’eau, melons français, gncombes, brémmes, tomates, ail par gous- ses, betteraves, maïs, piments, pommes de terre ; repiquer Je plant d'oignons, ciboules et ciboulettes ; transplanter les arbres. ; FEVREER. | [2 L'on pourra répéter les semis du mois précédent, de plus, semer carottes longues, panais, salsifis, scorsonnère, fèves, de marais ou de quarante jours, fèves plates, escaroles, échalottes, topinambours, asperges, anis, épinards. ï. MARS. | Le mois de mars est celui où le cultivateur doit le «plus s'empresser de semer et de planter ; l’on pourra faire tous les semis et plantations en pleine terre, semer dans ce mois persil, cerfeuil, chicorée. coñcombres, épinards, fèves de tonte espèce, haricots, maïs, melons français et melons d’eau, pa- nas, tatis, navets, salsifis, scorsonnère, squash, oseille, ar- roche, cresson, cardons. C’est aussi le mois où l’on devra mar- gofter les patates douces. AVRIE. | Ce nlois est aussi excellent pour les semis et plantations en général de la grande culture ; l’on pourra les faire avec + è ARR us autant d’ardeur que dans le mois précédent ; c’est le mo- ment le plus convenable pour les fèves de marais ou de qua- rante jours, rouges ou blanches, pour les arachides ou pista- ches de terre, les patates douces ; les melons de toute es- pèce produisent plus dans ce mois que dans les autres, ainsi que les concombres;.c’est aussi celui où l’on doit commencer à semer les choux créoles pour l'hiver ; lon ne devra pas négliser de semer des -brêmes dans ce mois pour en avoir dans la dernière saison. | 4 MAE. L'on pourra également semer les graines en général com- me dans le mois précédent ; seulemeñt il faudra avoir soin de les semer plus elair ou plus éloignées; car c’est le temps où la sPe se fait sentir avec le plus de force et où les plan- tes poussent avec le plus de vigueur. Si les plantes étaient trop rapprochées, l'on n’obtiendrait que des feuilles et non dés fruits. C’est à cette époque que doivent se semer les féves[cow peas|] pou en faire du fourrage ou s’en servir pour renouveler Ja terre. Beaucoup de cultivateurs regar- dent commé impossible de réussir à faire produire les pla, tes dans ce mois. En employant les moyens ci-dessus indi- qués, ils réussiront tout aussi bi en que dans les mois ŒPRCE dents. ; , Cependant l’on devra faire-en sorte.d’avoir le moins possi- ble à planter dans ce mois afin % n'être pas détourné des travaux de sarclagé, car c’est f mois où l'herbe contrarie le plus le cultiyateur. < JUIN. Ce mois, comme le: précédent, donne beaucoup de travail pour les sarclages ; les cultivateurs en général les considè-" rent comme les deux plus terribles de l’année pour linva- sion des mauvaises herbes. La Chaleur étant très forte, l’on devra préserver les jeunes plantes du fort soleil ; on sèmera les choux créoles ; on plantera les lianes de patates douces qui sont toujours très abondantes à cette époque. sa - BUILLEX. Les chaleurs sont encore plus fortes que dans le: mois de juin ; les mêmes précautions sont exigées pour les jeunes plantes : c’est néanmoins le mois le plus convenable pour semer les carottes longues. L’on pourra aussi semer les na- vets à collet jaune, les rutabagas, et ceux à collet rose qui supportent mieux le soleil que les autres ; c’est aussi le mo- ment favorable pour les choux-fleurs et les brocolis pour l'hiver ; on sèmera aussi les graines d'oignons en petites quantité pour primeurs, les choux de toute espèce ; on repiquera ceux qui seront assez grands, en observant la précaution de les couvrir. AQOU'"T. Quoique les chaleurs soient encore très fortes dans ce mois, | l’on pourra semer en pleine terre toutes les graines en gé- néral, celles de choux, soit du pays, soit les variétés étran- gères, les oignons, les carottes, les épinards, les laitues, les brocolis, les choux-fleurs, le céleri, le cerfeuil, la chicorée, l’escarole, les ciboulettes, les mâches de préférence à toutes les laitues, les haricots, les navets, l’oseille, le panais, le persil, le poireau, les’petits pois, les pommes de terre, les ra- ves, les radis, la roquette, les salsifis, la scorsonnère. SEPTEMRBEE. Dans ce mois l’on poufra répéter tous les semis des mois précédents ; c’est le plus convenable du reste à cet effet ; les plantes qui ne réussissent pas dans les autres, sont as- surées d'avance du succès dans celui-ci ; c’est le meilleur pour semer les oignons, les navets de toute espèce. L’on plante aussi l’ail par gousses, les oignons pour graines, les artichauts, les fraisiers, la raïponce. | OCTOBRE. L'on pourra répéter les semis du mois de septembre ; de plus les choux pains de sucre, cœur de bœuf, gros et peitts Lea *_ york, Bonneuil ou Saint-Denis, Drumhéad ou tambour; c’est le meilleur moment pour les artichauts et les fraisiers. NOVEMBRE. Ce mois est celui où l’on doit commencer à veiller ses plantes à cause du froid qui s’approche ; l’on devra se met- tre en garde afin de préserver celles qui sont sujettes à ge- ler, et l’on aura recours dans ce but aux moyens précédem- ment indiqués, L'on pourra commencer à semer en caisses les brèmes par primeurs, les choux Drumhead, ou tambour, yoïk gros et petits, pains de sucre et cœur de bœuf, Bonneuil ; l’on de- vra aussi profiter de ce mois pour semer les asperges, car la graine prend généralement six mois pour lever, ce qui amènera la pousse précisément au printemps qui est la meilleure saison pour la végétation. DÉCEMBRE. C’est de ce mois, si le temps est beau,que l’on devra prof- ter pour labourer toutes les terres qui ne sont pas ensemen- cées ; par exemple celles où l’on aura fait du maïs ; afin de laisser passer les glaces dessus pour les bonifier ; l’on devra encore semer des brêmes et des choux hâtifs. Les jardiniers en primeur devront porter toute leur attention sur les.semis qu’ils auraient pu faire précédemment afin de les préserver du froid. ’ N. B. Pour se tenir plus au courant des saisons auxquelles Von devra planter, il sera préférable au cultivateur de se référer à l'énumération des plantes que de suivre l’annuaire du jardinier ; attendu qu’il trouvera un détail plus complet et sera mieux renseigné sur la manière de les soigner et de les préserver contre toutes les éventualités. (4 | * DE LA MANIERE DE CONDUIRE UN JAR- DIN ET DE TRAVAILLER LES PLANTES LORSQU'ÉLLES SONT REPIQUEES. A LG ILE. J'ai observé depuis plus de vingt ans que les habi- _ tants en général ne plantent de légumes que deux fois par an, au printemps et en automne, Encore que plantent-ils ? au printemps, un carré de haricots, de melons, de fèves, de choux, de navets ; en automne des choux seulement et des navets, quelquefois des carottes ; quand les premiers lécu- mes finissent, ils n’en ont plus ; cependant il leur serait très facile d’en avoir presque continuellement en plantant tous les mois ; les radis, par exemple, doivent se semer tous les huit jours. En outre, lorsqu'on a mis une certaine plante dans un carré de terre, l’on s'en tient là ; ppürtant l’on pourrait bien souvent mettre autre chose; dans les na- vets, l’on pourrait mettre des,radis qui viennent très vite ; que les premiers fussent bien avan- V'on,en jouiraït avant cés." ‘ Il est fort difficile néanmoins de s'étendre très. longue- ment, sur cet, article; je renverrai le cuftivateur à l’énuméra- tion des plantes où il verra mieux la manière de s’y pren- dre pour avoir des légumes presque sans intermittence. J’ai aussi souvent observé chez beaucoup de jardiniers qu'ils avaient des plantes qui souffroient, sinon à cause de Vherbe, du moins par le manque de travail nécessaire. Lors- qu’on repique de jeunes plantes, aussitôt qu’elles, ont re- pris, qu’il y ait ou non de l'herbe, on doit les travailler afin d'ameublir la terre à leur pied. L'on s'magine qu'elles n’exigent du travail que pour détruire l'herbe ; c’est une grande erreur ; plus on° remuera la terre, plus elles profite- ront eb Die tôt elles produiront. APPLICATIONS. AI. L’ail se multiplie par ses graines, ou par ses gousses ; ce dernier moyen est préférable ; avec les graines, il faut attendre deux ans avant d’en récolter, Il y en a de plu- sieurs espèces ; la rose, la petite blanche et la grosse blan- che; la rose produit davantage ; elle est aussi plus forte ; elle se plante par rangs à dix-huit pouces l’un de l’autre ; Von met une seule gousse à quatre pouces de distance ; elle se plante de septembre en janvier, dans une bonne terre meuble : de légers binages lui suffisent. Elle se récolte quand les feuilles se déssèchent, : * ANS. L’anis se sème de février en avril ; il ne se repique pas ; ramasser les graines au fur et à mesure qu’elles sèchent ; inutile pour cette plante de fumer son terrain. ARACHIDE OU PISTACHE . DE TERRE, Deux espèces de pistaches se cultivent ordinairement, la grosse et la petite ; c’est-à-dire celle à quatre graines et celle à deux ; elles sont l’une et l’autre très bonnes ; la grosse donne un peu moins de travail, maïs elle produit moins ; elle doit se planter par rangs à trente pouces de distance ; on y met une graine à tous les quinze pouces ; butter au fur et à mesure qu'elle profite. Quant à la petite, afin d’avoir moins de peine à la fouiller, ce qui est le plus grand travail qu’elle exige, l’on fait des sillons à ‘la char- # . ARR COR rue ou à la pioche, comme pour la patate douce, mais un peu moins gros. Planter sur la crète à quinze pouces éga- lement une graine ; en les sarclant l’on retire de nouveau la terre au pied ; en profitant, elle epfoncera d’elle-même ses fils dans la terre et fera son fruit. Planter de mars en mai ; fouiller au mois d'octobre ou de novembre ; elle donne un très beau produit. AREROCEIE, (Belle Dame, Cette plante croit naturellement dans les champs et les jardins ; elle ne se cultive généralement pas ; l’on en fait des gombos d'herbes. Il y en a de deux espèces, la blan- che et la rouge ; elles se sème de février en mai, toutes les terres lui conviennent; elle ne doit pas attirer l'attention du cultivateur ; elle est très commune et peut être rempla- cée par une infinité de plantes plus délicates. ARTICHAUTS. Les artichauts croissent par touffes provenant des racines que l’on nomme œuilletons ; ces œuilletons servent de plant pour les multiplier ; quand l’on veut faire des plantations, arracher autour des pieds les jeunes bourgeons que l’on re- plante depuis septembre jusqu’en mai; l’on pourrait égale- ment les replanter en toute saison; mais le fruit ne viendrait pas aussi beau. L'on peut également les propager par les graines ; mais ce moyen est plus long et l’on n'obtient presque jamais des fruits de même espèce ; ils doivent se planter à six pieds de distance ; ils doivent aussi être renouvelés tous les trois ans. Généralement les cultivateurs les plantent sur les bor- dures des fossés ; dans la grande culture, ils doivent être plantés en pleine terre, afin de les labourer pour les entre- tenir. ASPERGE. L'on a soumis jusqu’aujourd’hui les cultivateurs à un travail d’Hercule dans la culture de l’asperge ; pour ma | OU part, je me contente tout bonnement de faire un coffre avec des pieux ou de vieilles planches de trois pieds de largeur, sur une longueur indéterminée suivant la quantité que je désire planter, et sur une hauteur de dix-huit pouces ou deux pieds que je remplis de fumier, laissant six pouces de vide ; au-dessus je sème mes graines par rangs à dix-huit pouces de distance ; je recouvre d’une couche de fumier d'environ un pouce. j'entretiens mon terrain très propre ; quand elles sont levées, je les pioche, je les éclaircis, laissant les pieds à quatre pouces de distance ; j'arrose par les temps secs ; quoiqu’elles demandent une terre très bien égouttée, ce qui engage à l’élever, elles n’aiment pas les sécheresses ; c’est- à-cause de cela qu’on les recouvre d’une couche de sel au printemps pour maintenir l'humidité qui les fait venir très vite .et très belles. En semant de la graine on peut en ré- colter au bout de trois ans ; il est préférable pour accélérer le produit de se servir de vieilles pattes qui produisent au bout de deux ans. Les graines prennent généralement six mois pour lever ; il est préférable de les semerau mois de novembre pour qu’elles lèvent au printemps suivant et qu’elles subissent en terre la saison d'hiver qui est généra- lement pluvieuse pour éviter les arrosements. Si l’on plan- tait de vieilles pattes, il faudrait les mettre à la distance ci-dessus indiquée, les recouvrir de trois pouces de fumier et arroser, si le temps est sec, ou couvrir d’une couche de sel. Cette plantation doit se faire de décembre en janvier. Si cette culture donne plus de travail que les autres en général, l’on en est très bien récompensé par les prix qu’on obtient ou par la jouissance qu’on éprouve en les mangeant. 2 Quand on.les coupe, il faut le faire à un pouce dans la terre et recouvrir ; l’on devra les couper depuis le printernps jusqu’au mois de juillet, ensuite les laisser repousser ; les entretenir toujours proprement et y ajouter du fumier nou veau. — 32 — ‘AUBERGINE (ou Breme.) Il se cultive plusieurs espèces de brèmes ; la pourpre ovale, ronde et longue, la blanche et la rouge ; les pourpres sont préférables, bien que la blanche soit très délicate; quant à la rouge qui est très petite, elle doit être complètement rejetée à cause de son mauvais goût ; la longue pôurpre est la plus hâtive de toutes; quoique l’on doive lui donner la préférence pour primeur, l’ovale et la ronde ne doivent pas être négligées. Semer de novembre en juin; en hiver dans de petites caisses pleines de fumier très chaud, recouvertes de vitres ou chassis ; repiquer en pleine terre à la fin de mai ou avril, en y mettant du ftmier de volaille dansha- que fosse ; elles doivent se planter à quatre pieds en carré. Il arrive fort souvent que les insectes les mangent dans les caisses ; dans ce cas l’on prendra de mauvais tabac que l’on fera bouillir pour arroser avec cette eau aussitôt qu’elle sera bien froide. BASILEC. Cette plante se sème de graines depuis le mois de février jusqu’en juin ; elle croît dans les champs, comme toutes les plantes sauvages; elle n’exige pas ur terrain bien riche, eile ne se repique pas ; elle fait un excellent thé: il faut semer très clair. BETTER AVE. JT] existe plusieurs espèces de betteraves ; la rouge courte _ hâtive, la rouge longue, la jaune, la blanche à sucre etc. ete. Les rouges doivent avoir la préférence, surtout la courte, comme étant la plus précoce; semer de juillet en m@rs ; -repiquer à un pied de distance, aussitôt que le plant aura acquisassez de force. Elle exige une terre riche et meuble ; les fourmis en sont friandes ; aussi arrive-t-il que fort sou- vent elles les mangent toutes au moment où l’on se dis- _pose à les repiquer ; dans .ce cas, il faut bien remuer la terre et y semer un peu de gru pour les en détourner... Elles ne craignent pas le froid. es BD = BENE OÙ GIGERY. Peu de personnes eultivent cette plante qui est très utile dans les familles, en cas de maladies. Deux ou trois feuilles mises dans un pot d’eau donnent la tisane la plus rafraichissante qu’il soit possible de trouver. Elle convient aussi pour les cataplasmes, et les elystères. Semer de mars en juin; elle n’exige pas une terre très riche ; récolter la graine qui est aussi bonne que la feuille, aussitôt qu’elle est sèche. On fait aussi sécher les feuilles pendant l'été, pour en avoir en hiver; elle n’exige aucun travail, après qu'elle est semée. BREDES (ou faux Epinards.) Cette plante est trop peu importante pour fixer l’atten- tion du cultivateur ; comme l’arroche, elle croît à l’état sauvage dans tous les champs ; l’on ne s’en sert que pour les gombos aux herbes ; une infinité de plantes plus avan- tageuses la remplacent. CAROTTE. Il'se cultive trois espèces de carottes, la courte, la demi- longue et la longue ; il y a aussi dans ces espèces la rouge et l’orange ; la courte est la plus hâtive ; elle doit se semer de septembre en avril, la demi-longue et la longue se sèment de juillet en avril ; elles exigent une terre ‘bien fu- mée et profondément labourée ; l’on peut semer par sillons de douze à dix-huit pouces de distance, afin d’y passer la pioche ; elles ne craignent pas le froid. CARDON. ML te Semer de mars en mai en sillons de trois pieds de dis- tance très épais ; aussitôt qu’il aura acquis deux ou trois pieds de bauteur, lier les tiges avec de la mousse pour le faire blanchir et le préserver du froid ; étant bien blanc, il se mange comme le céleri et convient parfaitement pour lés soupes. 3 à) — J) — CELERE. Le céleri se sème en toute saison ; cependant les mois de juillet et août sont les préférables ; repiquer en automne ; au printemps il monte trop tôt en graine ; il demande une terre légère, meuble et bien fumée. Il s’en cultive de plusieurs espèces, le rose. le plein blanc, le creux et le céléri navet, qui est très délicat pour les salades ; le plein blanc et Je navet sont les préférables. Aussitôt que le plant aura acquis assez de force, repiquer par rangs à deux pieds de distance, de six à huit pouces, butter lorsqu'il est assez grand pour le faire blanchir. CERFEUIL. Le cerfeuil se sème en toute saison, dans une terre lé- gère, bien fumée ; inutile de l’ameublir très profondément ; il ne serepique pas; cependant mieux vaut l’automne, pour qu’il ne monte pas trop tôt en graine ; il ne craint pas les gelées. CHAMPIGNONS. Je n'engage personne à entreprendre cette culture qui du reste pourrait être très dangereuse ; il arrive cinq fois sur dix de rencontrer des poisons actifs. | Cependant si quelqu'un désire l’entreprendre, il sera tou- jours facile de s’assurer de la qualité en y mettant une cuiller d'argent pendant la cuisson; si elle noircit, ils doivent être rejetés ; car ce serait la preuve de mauvaise qualité. En hiver ils peuvent être cultivés en plein air, mais en été il faut les cultiver dans une bâtisse, si l’on ne veut pas être exposé à perdre sa récolte ; creuser dans la bâtisse un pied de profondeur ; remplir à six pouces près avec des morceaux de briques, coquilles d’huitres etc. etc. ajouter en- suite pour achever six pouces de fumier de cheval, marcher bien dessus. Recouvrir ensuite d’un pouce de terreau mé- lée avec du sable, arroser ; au bout de quelques jours .cou- con vrir d’une litière. L'on verra paraître d'abord du blanc, puis des champignons. Ne les laissez pas trop grandir sans ce- pendant les cueillir.trop petits. CHICOREE. I] se cultive plusieurs espèces de chicorée ; la frisée d'été, la frisée blanche et la blanche d'Italie. La frisée d’été peut se semer de février en août, les autres de septembre en fé- vrier ; elles demandent toutes une terre très meuble et nou- vellement fumée de fumier chaud en hiver et ordinaire en été ; repiquer aussitôt que le plant sera assez fort par rangs de dix-huit pouces à douze pouces de distance, piocher aussitôt qu'elle est reprise ; il faut la lier quand elle est as- sez grande pour la blanchir. CHOU DE BRUXELLES. Ce chou tout à fait négligé en Louisiane, pourrait ce- pendant être cultivé avec avantage ; il vient tout aussi fa- cilement que le chou ordinaire, donnant de vingt à trente petites pommes de la grosseur d’un œuf de poule ; beau- coup de personnes le considèrent comme supérieur au chou-fleur. Le semer de juin en septembre, le préserver du fort so- leil dans sa jeunesse, repiquer en terre meuble et bien fu- mée, aussitôt qu'il a acquis assez de force. CHOU-FLEUR, Beaucoup de cultivateurs regardent comme impossible de réussir avec ce légume. Cependant j'ai obtenu des succès complets. Cette plante n’exige des soins particuliers que dans sa jeunesse, Pour obtenir un bon résultat, il faut se- mer de juillet en août, pour l'hiver ; l’on sème encore en septembre ; mais à cette époque ils exigent plus de soins, à cause des froids qui ne tardent jamais à se faire sentir: de décembre en janvier pour l’été, dans les caisses comme il a été précédemment indiqué, Aussitôt que le plant aura ac- CITE EU quis quatre ou cinq feuilles, repiquer à quatre pouces de distance ; ensuite, quand il aura assez de force, le mettre en pleine terre, en mettant du fumier bien consommé dans le fond de chaque fosse ; aussitôt qu’ils auront repris, don- ner un coup de pioche afin d’ameublir la terre au pied; au bout d’un certain temps, entourer de nouveau les pieds de de fumier, arroser immédiatement après, si le temps estsec; écarter la vermine, biner souvent afin de tenir la terre tou- jours très meuble. - ILexiste plusieurs espèces de chou-fleur; celui de Paris, celui d'Angleterre, de Milan, etc. etc; il ya aussi le tendre et le demi-dur ; ce dernier est préférable, Celui de Milan, très négligé dans la Louisiane, pourrait cependant se cultiver avantageusement ; il vient très lente- ment, il est vrai, mais aussi il est d’une grosseur prodi- sieuse ; il prend environ dix mois pour produire, en le'se- mant de janvier en février; en le préservant du fort soleil en été, l’on en jouirait en novembre et décembre. Ils doivent se planter à trente ou trente-six pouces de distance. N. B. La précaution de les repiquer deux fois n’est pas strictement nécessaire ; j’ai tout aussi bien réussi ex ne le faisant qu’une seule. Je le fais avec ceux de juillet seule- ment, pour les assurer et leur donner plus de force pour supporter le soleil ardent. CHOU-BROCOLI. Il est moins difficile que le chou-fleur ; il ne diffère dans sa culture que par un peu moins de soins à lui donner ; se- mer aux mêmes époques ; planter dans une terre meuble bien fumée; il y en a de deux espèces : Le violet hâtif et le cop blanc. CHOUX. Il existe une très grande varieté de choux, tous aussi bons les uns que les autres ; ils peuvent être semés depuis le mois d'avril jusqu'au mois de septembre ; au mois d'août MANN EE l’on pourra commencer à semer les choux du nord et d'Eu- rope jusqu’au mois de mars. Du mois d'août jusqu'en novembre, semer les drum- head ou tambour, gros york tardif, Bettersea tardif, Milan frisé, gros frisés tardifs de Hollande ou flat Dutch, de Hol- lande rouge, de Bergen tardif, Glazed, Quintal, Bacalan : au mois de novembre jusqu’en mars, semer les petits york, gros york, Pain de sucre, Cœur de de bœuf, Drumhead hä- tif, Saint-Denis ou Bonneuil, Nain hâtif, Hollande pieds courts, Philadelphie hâtif. Il existe aussi le chou cavalier, dont on se sert pour fourrage sur les habitations pour les vaches laitières pendant l'hiver, venant à une hauteur d’en- viron huit pieds. Lorsqu'il a subi les gelées, il est très agréable pour les gombos aux herbes ; il est difficile aujour- d'hui de se procurer de sa graine ; il faudrait la faire venir d'Europe ; il y a aussi le Chou frisé vert et le Pourpre frisé qui ne pomment pas. Ils peuvent se semer en toutes sai- sons. Plusieurs autres ont prétendu qu’en semant le chou de Milan frisé en mai, il pommait en septembre ; dix années d'expérience m'ont prouvé le contraire ; il ne supporte pas le soleil comme ils l’ont affirmé. En le semant au contraire au mois de septembre, il pommera en janvier et se conser- vera jusqu'au mois de mai sans monter en graine; avec la précaution de l’arracher au mois de mars ou d'avril, et le mettant à l'abri, je ne doute pas qu’il ne puisse se conser- ver plusieurs mois. En le semant de janvier en mars, il pommera parfaitement en été, même dans les plus fortes chaleurs. Les choux d’hiver doivent se planter en hiver de trente à trente-six pouces ; en été de vingt à vingt quatre pouces suivant l’espèce ; cependant il serait préférable pour le cul- tivateur, comme je l’ai dit précédemment, de les planter plus éloignés sur un sens, afin de pouvoir y passer un ins- trument quelconque avec un cheval ; par exemple en espa- çant ses rangs à quatre pieds, l’on pourra facilement y met- LETTRE tre une petite charrue ou le harras. Avant de planter, l’on devra avoir le soin de mettre un peu de fumier dans chaque fosse. Remarque sur les plants. En semant des choux depuis septembre jusqu’en mai, il n’est pas difficile de les faire venir ; l’on n’aura aucun soin à y apporter; c’est aux mois de juin, juillet et août que l’on ne réussit pas toujours ou même jamais ; beaucoup sèment à ombre des arbres ce qui prive les plantes de l'avantage du serein ; mieux vaut les semer en plein air; si l’on s’aper- çoit qu’ils périssent, c’est d’y semer du fumier bien consom- mé et d’arrosèr immédiatement une seule fois; au bout de huit jours ce même plant sera méconnaissable ; par ce moyen, l’on se dispensera facilement des arrosages fré- quents; même opération pour les brocolis et les choux fleurs. CIiBOULE. Cette plante doit se semer de graines en septembre et -octobre ; repiquer aussitôt que le plant aura acquis assez de force ; l’on peut aussi la propager par les plants que l’on retirera des anciens pieds, ce qui serait même préférable, Une fois que l’on en-aura dans son jardin, il faudra avoir la précaution de les replauter tous les mois ; à l’ombre pen- dant l’été ; arroser légèrement dans les grandes sécheresses; elles se plante à six pouces de distance, dans une terre meuble et fumée. : CEBOULET'TE:. Cette plante est généralement connue sous le nom de eives ; ce sont de petits oignons vivaces ; ils durent plus longtemps que les ciboules ; l’on peut les planter de sep- tembre en mars, de la même manière que les précédentes, ou sur le bord des carrés du jardin. CITRONELLE La citronelle ne sert qu’à faire du thé qui est très agré- able; ellese plante depuis le mois de mars jusqu'en octobre; trois ou quatre pieds que l’on mettra dans les coins d’un carré de son jardin suffiront pour une famille ; il faut avoir soin de couper les feuilles avant les gelées et de bien les ? sécher pour l'hiver. Elle se multiplie par les bourgeons que l’on retire des vieux pieds ; elle gèle facilement, mais elle repousse au printemps. CONCOMBRE. Il se cultive plusieurs espèces de concombres ; le long vert à piquants, le long vert de Turquie, le blane, le rond épineux ou arada et celui à cornichon de grosseur moyenne. Ce dernier est préférable, comme étant, le plus hâtif et pro- duisant davantage ; il en vient ordinairement plusieurs à la même tige ; 1l doit se semer de janvier en août. Pour le préserver des gelées, le recouvrir d’une caisse avec une vitre dessus ; y mettre du fumier autour des pieds et bien arroser lorsqu'il y aura apparence de froid. CORIKANDRE. Cette plante n’est utile que pour sa graine dont les pä- tissiers et les confiseurs se servent en très grande quantité. Semer de mars en juin; elle ne se repique pas, il ne faut pas qu’elle soit trop épaisse ; ramasser les graines au fur et à mesure qu'elles sèchent ; il ne lui faut pas une terre très xiche. CRESSON. Deux espèces de cresson se cultivent généralement : celui de fontaine et l’alénois ; l’on s’en sert pour les salades ; le cresson alénois peut être semé dans un jardin ; il exige une terre riche et meuble ; arroser par les temps secs. Celui de fontaine se sème dans les ruisseaux ; inutile de s'étendre plus longuement sur cette culture, vu que ces plantes sont très ordinaires ; elle ne se repiquent pas. ECHALOTTE, Elle se sème toute l’année par sillons à douze pouces de distance afin d'y passer la pioche ; il faut avoir le soin de — 40 — ne pas semer les plants trop épais ou d’éclaircir afiu de les avoir plus beaux ; mieux vaut néanmoins l’automne pour leur culture, afin d'avoir l’avantage de les couper plusieurs fois avant qu'ils montent en graines ; ils demandent peu de soins, les binages ordinaires seulement ; ils ne craignent pas le froid. ESCAROLE. L'’escarole est une espèce de chicorée ; elle doit se semer de juillet en avril ; même culture que la chicorée. NEVES. Il se cultive une assez grande variété de fèves ; il y en a de très communes, tandis que d’autres sont considérées comme un légume très fin. La fève plate est très délicate à cause de sa saveur ; elle produit abondamment, quand elle est plantée en plein air ; elle exige beaucoup de soleil ; elle doit être plantée très clair ; un seul brin tous les six pieds suffit ; il lui fait un berceau pour la faire filer dessus ; planter depuis janvier jusqu’au ler juin; couvrir par les temps. froids ; elle produit jusqu’au froid. Il y en a de plusieurs qualités ; celle de Lima est très grosse, mais ce n’est pas celle qui produit le plus. La petite blanche produit abon- damment, et la tachée produit aussi beaucoup. La fève quarante jours rouge qui se cultive aussi dans les jardins, produit beaucoup ; elle est très précoce ; elle con- vient aux engrais de la terre. Il y a aussi deux espèces de fèves blanches connues sous le nom de fèves quarante jours à cause de leur précocité ; la grosse et la petite ; je suis peut-être le seul aujourd’hui qui possède de cette graine ; toutes les trois peuvent être plantées de mars en septembre À cinq pieds de distance ; des sarclages très ordinaires leur suffisent ; elles produisent aussi abondamment. Elles doi- vent se planter toutes dans les terresiles plus pauvres pour les renouveler, Il y a aussi la fève blanche tardive ou pois pigeons, et_la — 41 — | rouge (cow peas) qui conviennent parfaitement pour les grandes cultures ; elles.se plantent dansles champs de maïs; pour engraisser la terre ; l’on en fait aussi du fourrage pour. les animaux ; cependant les graines ne sont pas®à dédai- » gner, surtout les pois pigeons ; si l’on désire en récolter, il faut les planter au mois de juin ; en cas contraire, comme engrais où fourrage, planter aux mois d'avril et de mai ; en plein champ, elles se sèment très épais pour ne pas les sar- cler. FEVIS- Il y a aussi plusieurs espèces de févis ; le meilleur de tous est le petit nain qui vient d'environ quatre pieds de haut; il est plus productif que les autres et beaucoup plus précoce. 11 doit se semer par rangs de quatre à six pieds de dis- tance; principalement le petit nain qui étend beaucoup plus ses branches, devra se mettre au moins à la distance la plus éloignée ; .pour les autres, quatre pieds sufliront, afin de pouvoir les travailler à la charrue. Ils doivent être semés très épais afin de ne pas manquer la plantation; beaucoup de cultivateurs sèment au hasard ; je n’aime pas cette mé- thode ; les sarclages qui devront se faire dans ce cas à la pioche deviennent trop longs ; semer de janvier en juin. FRAISIER. Cette plante très recherchée à cause de l’excellence de son fruit, se propage de graines semées au printemps, pour être repiquées l'automne suivant; et d’éclats ou jeunes plants, provenant des filets repiqués depuis octobre jus- qu'en avril; cependant ïl est préférable de le faire dans le premier mois, afin de jouir du fruit au prin- temps suivant. Si l’on sème de la graine, l’on devra avoir le soin d’abriter le plant-du fort; soleil ; il ne faudra non plus pas trop les enterrer; il n’y a pas de nécessité que la terre soit profondément binée, mais elle devra être meuble -et légère ;'arroser par les temps secs. 6 dé HD ue Il y en a de plusieurs espèces : la fraise ananas, qui est très belle, mais non la plus sucrée, se plante généralement sur les bordures des carrés. La petite rouge produisant énor- ) mément, la Prince Albert, la Reine Victoria, Duchesse de Trévise, Goliath, les grosses blanches, Barnés, Crémant, Reine Elisa, Délices d'automne, Des quatre saisons, etc. ete. Je donnerai néanmoins la préférence à celle du Prince Al- bert et à la Reine Victoria, comme étant les plus belles et se conservant de six à huit jours après la cueillette. Lorsque l’on arrive au carré ensemencé de fraises qui don- neraient leurs fruits au printemps, on laissera ensuite venir l’herbe dedans afin d'y mettre le feu en automne, pour dé- truire la vermine et activer la végétation. Elles se plantent à dix huit pouces carrés ; retrancher les fils à mesure qu’ils poussent pour les faire produire davantage. GIROMON. Le giromon se cultive généralement dans les champs et non dans les jardins, à moins qu’ils ne soient bien vastes ; dans ce cas l’on pourrait se permettre d'en mettre un ou deux pieds ; il prend une étendue immense de terre ; une seule graine couvre près d’un demi-arpent carré. Il s’en cultive de deux espèces : l’ordinaire et celui connu sous le nom de giromon patate qui a un-peu le goût de la patate douce ; ils se plantent de mars en juin, ils n’exigent que très peu de soins. GOURGANE (ou Feves de marais) La gourgane se sème depuis le mois de septembre jus- qu'au mois de mars en sillons à dix huit pouces de distance; une graine à tous les six pouces ; elle n’exige pas une terre riche et ne craint pas les froids, HARICOTS. Il y a une très grande variété de haricots : il y en a qui se rament avec des roseaux ou de petites perches sur lesquelles ils filent ; d'autres sont connues sous le nom de haricots EN nains. Ces derniers sont préférables pour la grande culture ; ils donnent moins de travail au cultivateur ; car s’il fallait en semer un seul arpent, ce serait à n’en plus finir; tandis que pour les nains l’on fait tout bonnement une raie avec une petite charrue à trente pouces de distance; on jette au hasard quatre ou cinq graines tous les vingt quatre pouces et on recouvre à la petite herse. Si la terre est bien préparée, il suffit de les piocher une fois ou deux quand ils sont le- vés ; on les récoltera en abondance. Dans les jardins de famille, on fera une fosse à la pioche pour chaque pied, à trente pouces de distance. L'on ne doit pas cependant pour cela, négliger les autres haricots ; mais il faut les planter en plus petite quantité ; en fait de haricots ramés, les Sois- sons sont; les préférables ; il y a aussi les petits blancs et les petits jaunes qui sont très bons. En fait de nains, 1l y a les jaunes de six semaines qui l’emportent sur tous; les rouges, connus sous le nom de Saint-Do ningue, convien- nent aussi parfaitement surtout pour être récoltés secs ; ils donnent un trs joli revenu. Semer tous les haricots de janvier en août, les préserver des gelées ; ils n’exigent pas une terre richement fumée. HOUBLON. Cette plante très négligée, et même nullement cultivée, dirai-je, en Louisiane, pourrait cependant l’être ‘avec avan- tage ; les hauts prix que l’on en obtient, récompenseraient bien le cultivateur, si toutefois il valait celui qui viené de Pétranger ; que l’on pense qu’une seule graine jetée au hasard auprès d’une maison ordinaire, suflit à la couvrir complètement ; semer en plein champ très clair ; faucher comme le foin et emballer pour l’expédier, est tout le tra- vail qu’il exige ; il doit se semer de mars en mai, il ne demande pas une terre très riche ; il sert aux fabricants de bière et aux boulangers pour le pain. d'A LAITUE. Il existe plusieurs espèces. de laitue; la romaine, la blanche d'Italie, la blanche pommée, la royale etc. etc., toutes aussi bonnes les unes que les autres ; cependant la romaine est la plus belle. — Elles doivent se semer de septembre en mars; l’on pourrait semer plus tôt s’il était possible d’avoir des graines étrangères ; quant à celles du pays, elles montent toujours en graines, s’y l’on sème d’a- vril en août. La mâche est plutôt une laitue d’été ; on la trouvera à sa lettre En semant les laitues, il faudra prendre toutes ses précautions contre les fourmis, surtout en automne, pour qu’elles ne les mangent pas ; semer dans de petites caisses, couvrir de mousse, ou mettre du gru autour pour les attirer ; repiquer aussitôt que le plant aura acquis assez de force, dans une terre nouvellement fumée, par rangs de dix-huit pouces sur douze. LENTILLES. Ce légume très peu cultivé dans la Louisiane, pourrait cependant l’étre avec avantage ; 11 lui faut une terre pauvre et légère ; une terre riche ne le ferait pousser qu’en herbe: On les sème elair sur rangs de dix-huit pouces ; de sep- tembre en mars. Les lentilles ne se mangent pas vertes ; on les laisse muü- rir sur pied ; quand elles commencent à sécher on les fau- che, on les laisse sécher sur le sol, puis on les bat au fléau pour en avoir la graine. La paille fait un excellent four- rage pour les animaux. NP 7: | LEN. FA. Le lin, aussi bien négligé dans la Louisiane, peut ètre plus avantageusement cultivé que toutes les autres plantes; en effet l’on ne trouve pas une seule famille qui ne fasse annuellement usage de sa graine. Le seul travail qu’il exige est de préparer la terre très meuble, de semer en = 45 2 septembre et octobre et de l’abandonner ; au printemps il montera ; alors on devra le couper aussitôt qu’il sera en maturité, le laisser sécher et le battre pour en extraire la graine. Il n’exige pas une terre nouvellement fumée. e MACIE. Petite plante dans le genre de la laitue qu’on mange en salade; on sème sa graine au printemps et cn été ; c’est la seule salade qui puisse être cultivée avantageusement dans cette dernière saison. J’en ai parlé précédemment à l'ar- tiele de la laitue. MENTHE. L « Elle se plante de bouture au printemps et à l'automne ; il lui faut une terre très humide; l’on s’en sert pour en faire du thé. MELON D'EAU ET MELON FRANCAIS. Tous les melons d’eau sont à peu près de la même na- ture ; il y en a de plus beaux les uns que les autres; mais les plus gros ne sont pas toujours les meilleurs ; cependant il y en a de très bons qui sont énormes ; c’est donc au cul- tivateur à bien choisir ses graines et à les conserver quand il en sera satisfait. Pour les melons français, c'est diffé- rent; il y en a de plusieurs espèces ; le petit musqué, le cantalou, l’ananas etc. etc. il y a aussi le jaune et le blanc; pour ma part j'ai toujours donné la préférence au gros cantalou jaune ; on est toujours certain avec lui d'obtenir de bons fruits. Les melons n’exigent pas une terre trop richement fu- mée, sans pour cela la prendre trop pauvre. Dans une terre trop riche l’on n’obtiendra jamais de fruits bien doux. Ils doivent se planter sur rangs de douze à quinze pieds ; dans une terre bien préparée, faites une légère raie à la char- rue ; semez assez épais pour ne pas manquer votre planta- tion ; couvrez avec précaution à la pioche ; quand les plants Lee lèveront, s’ils sont trop épais, éclaircissez ; un seul brin à tous les quatre ou cinq pieds suflira. De cette manière l’on pourra faire les premiers sarclages à la charrue. Ils se plantent de janvier en juin ; pour les primeurs, on doit les planter par fosses à la pioche, pour pouvoir les couvrir en cas de froid. On doit aussi toujours faire germer sa graine pour ne pas les manquer. MIRLITON. Le mirliton se plante de son fruit, aux mois de mars et d'avril auprès d’un arbre ou en pleine terre, avec le soin d’y mettre des branchages au-dessus pour les faire filer et pour empècher que les fruits ne touchent la terre. Lorsque l'hiver arrive, on les cueille tous, on les met dans du foin ou de la paille pour les conserver ; on peut par ce moyen en avoir à manger tout l'hiver. IL faut aussi avoir le soin de couper le pied près de la terre et de le couvrir, afin de le préserver ; il durera plusieurs années et rapportera da- vantage. MAIS. Il se cultive plusieurs espèces de maïs : le jaune qui se cultive généralement par les habitants, le blanc tardif, le tactac, le Tuscarora gros blanc hâtif, le jaune hâtif, le su- cré hâtif et le blanc hatif. Ils se sèment tous de janvier en juin ; il faut préserver le maïs du froid en hiver ; il lui faut une terre riche ; il se plante par rangs à six pieds de dis- tance ; laisser deux ou trois tiges à tous les deux pieds et demi ou trois pieds d’espacement. MOUTARDE. La moutarde que tout le monde connait se sème en tou- te saison, quand on ne veut faire usage que de ses feuilles pour les gombos aux herbes. Pour porter graine, elle doit se semer de septembre en janvier. NAVET. Plusieurs espèces de navets se cultivent aussi, blanc hàâ- tif, le couronne rose, le blanc gros de Norfolk, le gros RQ IRD banc de Suède, le jaune gros de Suède ; il y a aussi le chou-navet en terre et le chou-navet hors terre. Ils doivent se semer de juillet en mars; en juillet et août semer les collets roses et les collets jaunes qui supportent mieux le soleil ; les collets jaunes doivent se repiquer par rangs de dix-huit à douze pouces de distance ; de septembre en jan- vier, tous peuvent se semer ; il vaut mieux semer de jan- vier en mars les blancs hâtifs. Les choux-navets en terre et hors de terre doivent aussi êtres repiqués à la même dis- tance que les collets jaunes. Il leur faut une terre très ri- che, bien fumée et très meuble. Ceux qui ne se repiquent pas doivent également être semés par rangs à la distance ci-dessus indiquée afin de les sarcler à la pioche et de pou- voir y mettre de la terre fine pour boucher les gercures en cas de sécheresse. OIGNON. Cette plante veut un terrain riche et meuble ; elle doit se semer en petite quantité aux mois de juillet et d'août pour primeur. On devra toujours, pour arriver à un résul- tat satisfaisant, attendre la fin du mois de septembre ou le commencement d’octobre. Il faudra aussi faire en sorte de prendre la pætie du jardin où il y aura le moins de coco pour semer afin d'économiser le temps dans les sarclages qui sont très longs. Si le temps est sec, arroser tous les jours; lorsqu'ils auront acquis une certaine force, pour éviter les arrosements fréquents, semer dessus du fumier bien consommé, arroser immédiatement après ; par ce moyen il suffira d’ar-oser tous les huit jours. Aussitôt que le plant aura acquis assez de force, ce qui arrivera vers la fin du mois de décembre ou au commencement de janvier, repiquer en sillons à dix pouces de distance sur quatre ou cinq pouces. Pour faire votre graine pour l’année suivante, plantez de beaux oignons de septembre en novembre par rangs à deux pieds de distance sur un pied. air R Ou OSEILLE. On la propage par ses graines semées au printemps ou par les pieds séparés, repiqués au printemps ou en automne autour des carrés du jardin, pour maintenir les bordures ; l’oseille sorel est préférable à la petite qui se cultive habi- tuellement, parce qu’elle est beaucoup plus belle. PANAES. Même eulture que pour la carotte ; il ne craint pas non plus le froid. PATATES DOUCES. Quatre espèces de patates sont cultivées dans la Loui- siane : la maroteau qui a la peau rouge et la chair blan- che, la blanche qui a la peau légèrement rougeûtre et la chair excessivement blanche, la jaune qui a la peau et la chair jaune,la Californie qui vient d’une grosseur prodigieuse. Planter pour primeur aux mois de janvier et février ; on peut également planter pour lianes jusqu’au mois d’avril ; pour les premières il faut employer du fumier de cheval, de mouton ou de pigeon que l’on mettra dans les sillons à cinq pouces de hauteur; prenez les bourgeons, qu’on re- plantera sur des buttes. On en récoltera à la fin de juin ou en juillet. Elles se plantent de lianes de mai en juillet. La maroteau et la Californie peuveut se planter jusqu’en août; les terres fortes ne leur conviennent que mieux. PERSIL. Cette plante se sème en toute saison ; elle ne craint ni le froid ni la chaleur ; elle met ordinairement quarante jours à lever ; cependant si on la semait dans les fortes chaleurs elle lèverait plus tôt ; il est préférable néanmoins de semer au mois de mars pour en jouir pendant une année, avant qu’elle monte en graines. PIMENT. k . : 5 24 4 Cette plante se sème de janvier en avril dans des caisses de fumier, comme il a été précédemment indiqué ; il faut —49 — ‘lsyéeerver du {roïd; repiquer-en pleine terre, aussitôt que Here aura aequis assez de force, à trois pieds en carré; il Elsa ane terre meuble; binages ordinaires. Il s’en cul- ‘kwedie plusieurs espèces : le fort, le doux et-le petit piment cam; Il y à aussi le rouge et le jaune ; le premier est ce- sumiantpréférable. PIMPRENELLE. #esie plante n’est guère en usage et elle est peu culti- en Louisiane ; elle ne sert que pour fourniture de sala- ‘ke. Ælle se sème de septembre en mars. On la multiplie “æmwsi æn éciatant les grosses touffes et les replantant de sswête; 11 faut alors arroser. Toutes les terres lui convien- FRERDE. : POMMES DE TERRE, Er pommes de terre se plantent de décembre en février, :# sets Le plus eonvenablé est janvier; elles se plantent cms au mois d'août; il faut les couper par morceaux quand “Xe sont grosses. Si elles sont petites, on les plante en- tékæsr; dans la grande culture, elles se plantent par rangs à “gmaëre pieds de distance, sur douze à quinze pouces, afin “hr ewvoir les travailler à la charrue; on met dans cette raie we: smerceau à tous les douze ou quinzé pouces ; on recouvre farement à la pioche. On commence à les travailler aus- SRE GU elles” sont levées, en tirant toujours la terre au sm géed ; elles n’exigent pas une butte extraordinairement sgwwwe. Dans les jardins, elles se plantent à deux pieds et das sr sur’ douze ou quinze pouces on ro sw ère travaillées à la pioche. Sen cultive de plusieurs espèces : la rouge vient d’une æramseur prodigieuse ; mais elle n’est pas la plus délicate. Ia mréférables sont celles eonnues sous le nom de Pink és { yeux roses) et Mechanics ; il$y à aussi la Jackson VEiiée qui est très bonne, Il leur faut une terre’ riche et smile, À —= 50 — POIREAU, ÿ Semer aux mois de septembre et d'octobre dans une terre bien ameublie ; on couvre: la graine. en y passant le rateau comme pour les oignons ; arroser par les temps sees, repiquer, aussitôt que le plant aura acquis assez de foree, par rangs de dix-huit pouces à quatre où cinq pouces de distance ; il faut encore une terre meuble afin de pouvoir faire des sillons assez élevés au pied pour les faire blanghir. Deux espèces se cultivent généralement : le gros Ecossais et celui de Londres gros. + POIS. Il se cultive plusieurs espèces de pois : le petit nain qui ne se rame pas parcequ’il atteint une hauteur de quinze à dix-huit pouce#seulement ; il est très précoce; il peut se semer en plein champ à la volée ; mais mieux vaut le se- mer en rayons à dix-huit pouces de distance, une graine à tous les deux pouces. Le pois goulu est aujourd’hui très rare ; il est fe plus beau de tous, il se mange dans sa jeu- nesse, comme les haricots verts. Le Washington est très précoce, d’une grandeur moyenne; il produit beaucoup; _celui à œil noir, le Credo .NuMi précoce et une infinité d’autres se plantent et se travaillent tous de la même ma- nière, d'août en février, à trois pieds de distance ; les bi- nâges ordinaires leur suffiront ; ramer avec des branchages, aussitot que les fils commencent à paraïtre; ils n’exigent pas une terre très riche, qui les ferait pousser seulement en feuil- les; les binages ordinaires leur suffisent. Ils ne craignent pas le froid, comme le prétendent certains auteurs; au con- traire, je les ai toujours considérés comme des plantes d’hi- ver ; ils craignent plutôt le fort soleil. | À v PADIS ET RAVES.- Les radis et les raves se sèment en toute saison ; cepen- : j L EU: dant on obtiendra un résultat plus satisfaisant de septemb:e — 5 — à en avril; de mai en aoyt, il faut semer à l'ombre et leur donner de fréquents arrosements pour activer la végétation; plus vite ils viendront, meilleurs ils seront ; ce qui indique «il leur faut une, terre excessivement riche, toujours nou- vellement fumée et très meuble. Il s’en cultive plusieurs e$pèees : les raves rouges, roses et blanches, les radis roses, blancs et jaunes ; les ronds, les demi-longs et les longs. ROQUETTE. On Ja sème d'août en avril; dans un terrain légèrement ameubli. Il faut semer clair ; si l'on y met du fumier, elle viendra plus tôt. | SA LSIFIS, Mème culture que pour la carotte ; safier de septembre en avril dans une terre profondément ameublie : cette: plante n’exige pas de fumier ; il est préférable de semer par rangs de dix-huit pouces de distance ; arroser si le temps est sec, jusqu'à ce que la graine soit levée ; elle ne . ‘ t - porte graine qu'au bout de deux ans. SARIETTE. Petite plante dont on se sert pour les sauces ; elle con- vient parfaitement äu poisson? elle se plante de. boutures de février en avril. . : dE SAUGE. LE On ne se sert de cette plante que pour le thé; elle se plante de bouture, de janvier en mars ; elle ne craint pas le froid. # SCORSONERE. La Scorsonère, qui estele salsifis noir, n’est pos cultivée n Louisiane ; elle pourrait cependant l'être avec avantage; elle se cultive de la même manière ; elle a un avantage sur le salsifis ; c’est qu'elle se conserve tendie meme lorsqu'elle est en graine. * ) De Pour avoir de belles scorsonères il ne faut pas les tou- cher la première année; la seeonde ses racines seront très grosses, et si on les débarrasse des tiges au moment de la .Horaison, on les conservera jusqu’à Ja troisième année, ; : SQUASH (Courge). Cette plante, généralement connue, se cultive exacte- ment comme Îles concombres ; elle vient plus facilement encore. TOMATE. Il sè cultive plusieurs espèces de tomates: la grosse jaune, la grosse rouge, la rouge moyenne, connue sous le nom de tomate de, Californie, la petite rouge et l’écarlate. Elles sont toutes d’exceliente qualité ; Cependant je donne- rai toujours la préférence à la grosse jaune pour son goût exquis ; la petite rouge est aussi très avantageuse, sous le rapport de sa production précoce et prolongée; elle rap- porte depuis le printemps jusqu'aux glaces. Semer de jan- vier en juin dans de petites caisses ; couvrir par les temps. froids ; repiquer en pleine terre, aussitôt que le plant aura acquis assez de force, à six pieds carrés. Elles demandent à être entretenues toujours très proprement, mème lorsqu’el- les sont en rapport. Beaucoup de cultivateurs les rament ; pour ma part je préfère les abandonner à elles-mêmes à cause de l’avantage de les marcotter lorsqu'elle commen- cent à périr. Aussitôt que l’on s’apercevra qu’elles dessé- cheront au pied, il faut mettre de la terre sur les lianes ; on aura une plantation nouvelle qui produira quinze jours apres. 1 TOPINAMBOUR OÙ POIRE DE TERRE. Il se multiplie de graines semées au printemps ou de À h 70 RAS petits tubereules semés en terre aux mois d'octobre à jan- LEE vier, par rangs de trente pouces sur douze environ ; au fur et à mesure qu’ils grandissent, il faut retirer de la terre au pied, en forme de sillons afin que le fruit se forme. Il'est très recherché à cause du goût de ses turbercules qui approche beaucoup de celui des fonds d’artichauts. 0 N. B. Pour répoudre aux questions pressantes qui m’ont été posées par plusieurs Cultivateurs, je ne puis pas lais- ser passer inaperçue l'influence de la lune sur les plantes. J'aurais pa leur répondre comme le faisait un vieil Anglais que je connus dans ma jeunesse et qui disait qu'il ne plan- tait jamais dans la lune, mais dans la terre. Cependant la réponse n'aurait pas été satisfaisante, ni Peur eux ni pour moi, convaincu, comme je le suis, que la lune Joue, à quelque chose près, le rôle du soleil, du moins à use certaine époque de l’année. Dans mon opinion, je crois qu’elle influe sur certaines plantes, mais au printemps seu- lement, lorsqu'elles sont dans la force de la végétation. Je crois avoir remarqué que les fèves, les haricots et toutes les plantes de cette nature, plantées à la pleine lune, pro- duisent beaucoup plus de feuilles et moins de fruits que celles qui ont été plantées à la nouyelle lune ou au déclin ; les choux semés fau printemps dans la force de la sève doivent se semer dans la force de la lune. Les plantes su- jettes à monter en graine, telles que les oignons semés dans les mois de juillet et-d’août, doivent être mises en terre au déclin de la lune, pour éviter qu’elles ne fassent des mon- tants. Mais dans l’arrière-saison, on ne fait plus attention à ce détail ; c’est donc au cultivateur à examiner les'plantes qu’il désirera mettre en terre'et à voir si elles sont sujettes - ou non à subir l'influence de la lune. Enumération des Plantes en général. — —— _ A: Ail blanc petit. Ail blanc gros. Ail-rose ou Espagnol. : Anis. Arachide deux graines. Arachide quatre graines. Arroche (Belle Dame). Artichaat vert. Artichaut pourpre. Asperge Géant vert. Asperge Grand Géant. Aubergine longue pourpre hâtive, Aubergine ronde pourpre. Aubergine ovale pourpre. Aubergine blanche ovale. Auberoine ro1ge. B. Basilie deschamps, Béné ou Gigery. Betterave rouge courte. Betterave rouge longue. Betterare jaune. Betterave blunehe à sucre. Betterave frumain gro:s?, C. Carotte longue. Carotte demi-longue. Carotte courte hâtive. Oarotte longue orange. Carotte d'Altringham. Cardon gros blauc. | Céléri plein blanc. Céléri plein ro:e. Céléri creux. Celéri navet. Cerfeuil. Champignon cultivé. Champignon naturel. Chicorée frisée d'éte. Chicorée frisée blanche. sa” Chicorée d'Italie. Chicorée escarole, Chou-fleur demi-dur. Chou-fleur tendre. Chou-fleur de Paris. Chou-fleur de Milan. Chou Brocoli viclet. Chou Brocoli de cap b'ane. Chou de Bruxelles. Chou créole. . Choa T'ambonr où Drumhsad. Jhou gros york tardif. Chou Bettesea tardif. Ckou Milan frise. Chou gros trisé tardif. Chou {folande où £at Dutch. : Chou Hollande rouge, Chou Glazed. Chou B:rgen tardif. Chou Quintal flat Dutéi. Chou Bacalan. hou York petit hatif, hou York gros hatif. Chou pain de sucre. Chou cœur de bœuf. Chou Bonneuil ou Saint-Denis Chou nain hâtif. Chou Hollande pieds courts. Chou Philadelphie hâtif, Chou Cavalier. . "NN ‘Chou frisé vert. “Chou pourpre frisé vert, Ciboule verte, ÆCiboulette vivace. Citronelle des Pinières. Concombre hätif multiplié. Concombre vert long de Turquie. Concombre vert-long piquant. Concombre blanc. “Concombre long uni. Concombre rond piquant arada. “Concombre des jardins. “Jresson Alénois. resson de fontaine. E. Echalotte. Epinards faux ou bréde, Epinards vrais. Æscarole (voir chicorée). \ Fr. 2 ves sieurs espèces exe plates (plusieurs espèces). rêve de marais. | ve blanche EU grasse DES rève rouge {Go D des champs Fève (connue sous le nom de fouct) 'èvis nains hâtifs, Fèvis nains. » Fèvis gros. Hèvis demi-nains. Fraise Auanas. Fraise petite rouge. Fraise Prince Albert. Fraise Reine Victoria. Fraise Duchesse de Trevise. Fraise Gohath. Fraîse grosse blanche. Fraise Barnés. Fraise Crémart. Fraise Reiue Elisa. ’ Fraise Délice d'Automne. … G. Giromon patate. Giromon des habitations. Giromon Citrouille gros fromage. “Giromon Citrouille beau jaune de famille Gourgane & Gourgane hâtive. Hi. Haricot six semaines. Haricot de la Chine. Haricot nain hâtif. Haricot Saint-Domingue. Haricot Soissons. Haricot ramé, Houb:on du Mexique. + Laitue impériale. d Laitue pommée hâtive, Laitue brune de Hollande, Laitue frisée. Laitue Romaine Linmales Laitue Romaine verte, Lentille. Lin. M. Mäche ou Doucette. Maïs jaune tardif. Mais blanc à farine. Maïs blane à gru. Maïs tabac. Maïs hâ:if blanc Tuscarora. Maïs hâtif jaune. Mais sucré hâtif. Maïs blanc hatif. Menthe ou Pepperment, Melons d'eau de toute espèce. Melon Franéais ananës. Melon Français Cantalou. Melon Français musqué. Melon Français Citron. Melon Français gros à côtes. Mirliton blanc. 56 Mirliton vert. Montarde blanche d'Angleterre, Moutarde Brunette. Moutarde brune frisée. où ». ti Navet plat blanc hâtif. Navet plat Couronne rose. Navet jaune d'Aberdeen. Navet blanc gros de Norfolk. Navet blanc gros de Suède. Navet jaune gros de Suède ou Collet jaune Ruta Baga. O. 7 Oignon blanc. A Oignon jaune de Strasbourg. Oignon gros rouge, Oseille petite. Oseille sorrel. P: + Panais long. Panais sucré gros. Patate maroteau. Patate Californie. Patate blanche. Patate jaune. Persil simple. Persil frise. Piment gros rouge. Piment gros jaune. Piment gros rouge doux. Piment gros jaune doux. Piment oiseau. Pimprenelle à salade. Pomme de terre rouge. Pomme de terre mechanics. Pomme de terre œil rose (pink eye) Pomme de terre Jackson White. Poireau Ecossais gros. Poireau de Londres gros: Pois de trente jours. Pois hâtif de chassis dej. Pois hâtif de Washirgtorz Pois hâtif de mai. Pois hâtif de Charleston. . Pois bâtif de Bishop. Pois nain gros vert. Pois nain royal. Pojs sucré nain. R. Rave longue rose. Rave demi longue rose: - Rave longue blanche. Radis rose rond : Radis blanc rond. | Radis jaune rond. Radis noir. Radis long. Radis demi-long. Roquette. e S. Salsifs. Scorsonère. Sauge. Sarriette. Squash blanche hâtive. . Squash blanche longue. Squash d'hiver. ' Li 4 Tomate jaune grosse. Tomate rouge grosse. Tomate Californie moyenes. Tomate écarlate. Tomate rouge petite. Topinambour ou poire: de: ts. LA EER 2.) TIR 8 —2--——— LE'RAMIE: La Louisiane est en train de chercher-une culture qz3 us soit propre et congénère ; le coton, par des causes mea breuses, a cessé de donner les profits qui peuvent récomper- ser le planteur : pour un temps au moins, il convient dem restreindre la production, Le sucre ne peut s'étendre sr toute la surface de l'Etat, et d’ailleurs, il n’est lui-mêmx.. dans les parties-les plus méridionales, qu'une plante ae classée. \ ee . Le Dr. Roezl nous apporte du Mexique une plante tex- tile nouvelle, le ramié, et propose aux habitants d’en es- sayer la productiou, pour le substituer au coton. Encesr est-il convenable de nous faire comprendre. Le ramié n’est nouveau textile que pour notre hémisphère occidental. Bu le moude oriental l'emploie de temps immémorial et ave le plus grand succès, non seulement pour les besoins du vé— tement, mais pour tous les emplois auxquels s’appliquemt le lin et le chanvre. Nous ayons sous les yeux un écheæm- tillon de ce beau produit végétal ; il est hors de comparss- son avec les plus solides fibres fournies par les textiles cem- nus. La matière fibreuse s’extrait des branches vertes de x plante, et cette extraction se fait en dix setondes avec ls machine inventée par le Dr. Roezl, pour laquelle ïl à ms une patente à Washington sous le titre de ‘ Roezl’s Ms- chine for extracting and cleaning the fibre of Ramie am Hemp.” | Les efforts du Dr. Roezl pour naturaliser ce précieux vé- gétal dans les Etats du Sud méritent leur reconnaissance &t leurs encouragements : aussi apprenons-nous avec plaisir que cette plante, qui n’a été introduite sur le sol de FA] nion qu'au mois de mars-de cette année, va déjà être emk- tivée sur divers points. D 2 5er 1 y a d'autant plus lieu d'essayer en grand la culture du zamié qu'on n’a pas à craindre la plupart des obstacles que sæncontrent une nouvelle culture et un nouveau produit à #troduire sur le marché commercial. Comme eulture, le ra- zsie ou ortige blanc (Bæhmeria tenacissina) est une plante #ivace dont la culture exige moins de travail que le coton &t qui produit beaucoup plus de matière textile que ce der- mer ; quant à la qualité de cette matière, elle offre 50 040 de force de plus que le meilleur lin. Comme produit mar- sand, il est déjà connu en Angleterre ; sur la place de Hanchester, il commande un prix de 60 à 65 cents la livre, 1 y a donc lieu d’espérer que si les essais partiels qui vont ètre entrepris cette année sont couronnés de succès, cette æulture prendra un grand: développement et pourra peut- ëtre indemniser le Sud de la déchéance du coton Roi. Le ramié qui avait été introduit au Mexique en 1855 et .yropagé à Sontecomapam, venait de Java. Il est en effet wriginaire de la résion orientale du continent Asiatique et. #e l'archipel Malais. Ses limites d'expansion sont au nord æ 260 de latitude nord, correspondant à la Corée et au Ja- yon et au Sud, le Jo et le 100 de latitude australe qui tra- esse les Moluques. On le trouve à l’état sauvage sur l'ile 4 Chusan et dans quelques provinces de la Chine. On l’em- gloie dans le sud du Japon, et en Chiaeil partage le sceptre es plantes textiles avec le Jute des [Indes (corchorus cap- sfaris). Il se trouve aussi natif en Cochinchine, à Suma- a, à Javz et dans toute la Malaisie. ilse prète aux usages les plus délicats comme aux tra- #aux les plus solides ; en Cochinchine on en fait des filets dæ pêcheurs: en Chine on fabrique avec lui la mousseline sppelée Niva-chi-pei. F Nous ne citerons pas tous les noms que cette précieuse #lante porte dans ces contrées de l’extrème Orient, où elle forme la base du vêtement pqur des millions d'hommes; car mous désirons seulement que la Louisiane apprenne promp- | ‘ —1h99— . tement à connaître ce nom de ramié, qui deviendra sans doute bientôt aussi populaire que le nom du coton. La racine du ramié se plante par fragments comme la canne à sucre ou les tubercules. Etant très vivace, elle peut, en Louisiane, se planter vers la fin ou au commencement de l’année sans souffrir du froid, On ÿ trouve même l’avan- tage d’une pousse plus vigoureuse et, si le printemps est fa- vorable, le bénéfice d’une triple réculte, vu que quatre mois suffisent amplement à sa maturité. On place le plant obli- quement (N) à deux pouces de profondeur et à une yarde d'espace, Cette distance a pour but de pouvoir renfouir les bourgeons où d’en faire des boututes si J’on veut propager. La maturité s'annonce en quelques mois par la noircissure des tiges. On coupe alors au pied etlon porte au moulin. La souche forme soc et elle reproduit aussitôt en s étalant. La préparation du sol consiste À le dégager des restés parasites ; une fois enraciné, le ramié, plante très vigou- reuse, reponsse l'invasion des végétaux étrangers et règne en maitre dans son domicile, Le ramié ne produit pas de eraines, ses forces de reproduction sont tout entières dans le stock de ses racines où dans la sève de ses tiges, lesquelles, mises en boutures, font rapidement souche. Somme: toute, es avantages vérifiés de cette plante sont tels qu'il est de lintérèt et même du devoir de chacun d’en essayer, sur une échelle plus où moins grande, l'introduction et L propa- sation. Pour compléter et appuyer nos renseignements ci-dessus à l'endroit du Ramié, voici un extrait de la Xenaissance oénéraux du Louisianaise, journal dévoné aux intérêts g pays et dont l'opinion est fondée sur une étude appro- fondie de cette importante question. # Dans des articles précédents, nous avons fait valoir É. précieux avantages du ramié, plante filamenteuse destinée à détrôner le coton. Depuis lors, nous ävons acquis de nouvelles preuves des profits immenses que peut réaliser RU. | MA l'exploitation de ce textile. La culture en est simple et fa- cile ; il suffit de poser le plant, comme la canne à sucre, dans le sillon. Bientôt la racine jette ses bourgeons et il se forme une touffe pareille à l’ortie. Dès que les tiges noir- cissent, on peut couper et décortiquer à la machine sans passer par les lenteurs du rouissage. On fait au moins deux récoltes par an, et cela sans autre travaÿl que de planter et de récolter. Les travaux d'entretien sont inutiles: ia plante se développe et se propage d’elle-même. “On ne peut aujourd’huïnier la valeur de ce substitut du coton ; des essais fructueux en ont été faits dans le Missis- sippi, à St-Jacques, à l’île de Cube, et, n'était la rareté du plant qui impose encore une propagation préliminaire, on verrait déjà des balles de ramié américain se diriger vers l'Angleterre, où ce maguifique filament se paie 60 cents la livre. “Dans les conditions désastreuses où se trouvent le travail du Sud et la production cotonnière, la culture du ramié peut, par l’économie et la réalisation qu’elle apporte, sauver le pays et rendre la prospérité aux plantations désertes. Cette plan- te providentielle est inaccessible aux ravages des chenilles et sa tige, souple et coriace comme celle de l’ortie, est pro- pre à notre sol et ne subit point les atteintes des change- ments de température. On la plante en tous temps, en toute saison ; elle fait souche, se reproduit à l'infini, comme le chiendent, par la bouture et le renfouissage des tiges, et n’exige de travail que celui de la coupe et de l'extraction par la machine. “Te Dr. Roezl n’est pas seulement l’introducteur du ra- mié; il est aussi l'inventeur de la machine qui doit donner à ce tettile toute sa valeur. Nous avons sous les yeux le pro- duit du ramié peigné par la machine et nous déclarons que jamais fil plus fin, plus long et plus soyeux n'est sorti d’une végétation quelconque! Qnan£t au tissu, il ne‘laisse rien à désirer. + 61 “Cette machine, dont le coût ne dépassera pas $250 et quesl'on verra fonctionner à la foire agricole du 7 janvier, F'appliquera également à une autre produetion ; elle offrira le surcroît d'avantage d’extraire la fibre de la tige du gombo (ibuscus esculente) et de fournir à l’industrie et au com- merce du cordage un nouveau filament à exploiter. ‘Le ramié n’est pas une plante nouvelle aux connaïissan- ces de l'industrie ; appartenant à la famille des urticées de l'Inde, ses propriétés fibreuses sont. depuis longtemps ex- ploitées en Asie, où l’on en fait ces magnifiques, mais coû- teuses toiles dites des Indes. Des fabriques européennes en font secrètement usage, soit pour ie mélange des tissus fins, soit pour le choix des fils à dentelles, etil est notoire que plusieurs manufactures ont dû leur réputation et leur for- tune à l'emploi de ce textile extraordinaire, très recherché® à heure qu’il est en Angleterre au prix énorme de 60 cents la livre. Les dix dernières balles expédiées du Mexique par , le Dr. Roezl lui ont mêmé rapporté jusqu’à 65 cents, Cette cherté persistante, et par conséquent le peu de vulgarisa- tion qui s’en est suivi pour l’article, provient de la difficulté grande jusqu'ici du décorticage. En effet, la plante ne se récoltant encore qu’en Orient, où l’art mécanique est à l'é- tat d'enfance, l'extraction de la fibre du ramié s’y fait à la main ; les ouvriers chinois ou indiens la dégagent de son en- veloppe végétale à l’aide du grattage au couteau. On con- coit les lenteurs et le coût d’un procédé si primitif. Grâce à la machine du Dr. Roezl, dont la Louisiane a le bonheur ae posséder la première, ce travail manuel est supprimé et. la vitesse remplace la lenteur de la production. Cette ma- chine, que lon verra, disons-nous, fonctionner au Fair Ground à la foire du 7 janvier. est simple comme la vérité ; elle fait rapidement le travail de décorticage par une roue portant sur le végétal une série de grattoirs et de rà- pes qui abattent l'enveloppe et mettent proprement à nu la bre blanche dans toute sa longueur. Les tiges se placeait ENT l'AS par brassées dans un couloir qui correspond au passage de la roue armée de ses dentures et de ses peignes, et un autre couloir inférieur reçoit la précieuse filasse sous forme de longs faisceaux soyeux.. Cette machine, admirable autant par la facilité de s’en servir que par les immenses ser- vices qu'elle rendra au monde, n’est plus “un problème théorique ; elle existe à l’état de fait pratique, puisque c’est par son œuvre que l'inventeur a pu expédier récem- ment ses dix balles à, Manchester. La fonderie de Leeds en fait en ce moment lacopieet pourra sous peu en produire des ” quantités au prix ci-dessus. Une seule de ces machines suf- fira au moulinage de plusieurs plantations, leur récolte res- pective comptàt-elle des centaines de balles. y “Le sol de ia Louisiane étant le plus congénère à la plan- te en question et ‘la position industrielle de la Nouvelle- Orléans offrant au Dr. Roezl l'avantage de faire fabriquer ses machines, on conçoit qu’il ait choisi notre ville comme centre des opérations qui doivent Jui rendre ce qu’il a dé- pensé d’argent, d'intelligence et de travail depuis quinze ans qu'il poursuit l’idée de renverser industriellement le roi-coton, ou du moins de lui créer un substitut là où il ne peut régner sans chenilles. C’est donc à nous, habitants de la Louisiane, et tous intéressés À reconstituer sa prospérité, de profiter promptement de l’heurcux privilége qui nous est offert par le savant botaniste et l’ingénieux mécanicien et qui fera du Dr. Roezl le régénérateur de notre malheureux pays. Nous avons vu, nous avons touché, nous avons comp- té avec lenteur et discernement, ct nous n'hésitons pas à mettre notre foi entière dans le succès de toute entreprise, petite ou grande, de la culture du ramié; car les faits et les chiffres parlent d'eux-mêmes. Heureux les planteurs qui auront lecourage d’inaugurer cette culture, ils feront leur fortune et rétabliront celle de l'Etat! ‘M. E. Lefranc, directeur de la Zenaissance, a le dépôc et l'agence du Dr, Roezl. On peut voir dans ses bureaux des spécimens de la plante et du tissu qu’elle donne. | + APPENDICE. " $ / “Il serait tout à fait hors de notre plan de sortir des li- mites que nous nous sommes tracées pour entrer dans les questions qui sont du domaiñe de la grande culture. Tou- tefois si l’on considère que la tendence de l’agriculture en Louisiane en ce moment est à la fois de restreindre l’éten- due de l’exploitation et de chercher de nouvelles cultures à entreprendre, plus avantageuses et plus praticables en petit que celles qu’on à faites jusqu’à présent, nous ne croyons pas manquer à notre tâche en signalant quelques-unes de celles qui, dans d’autres pays, semblent le privilège exclusif du petit fermier et forment la base de son activité et de son bien-être. Nous ne parlerons pas du tabac, ni du riz, qui font partie des richesses agricoles de la Louisiane et qui prendront d'ici à quelques années un bien plus grand essor. Nous avons déjà dit quelques mots du lin; nous n’y ajouterons qu'un point, c’est que les bénéfices de cette cultu- re sontdoubles ; ils consistent dans la valeur de la graine qui sert soit en pharmacie, soit à fabriquer de l'huile’ et dans celle de la filasse qui provient des tiges. Ces bénëfices sont assez beaux pour qu’en Flandre on achète de $1 00 à 120 l’hectare sur pied ; dans la vallée de e Loire, le béné- fice net varie de $45-à 110. Une culture d’une égale importance serait la garance, ce la famille des rubiacées, dont on connaît certaines espèces sauvages sous-le nom de caille-lait. Les paysans de la val- lée du Rhône en ont fait une culture populaire ; elle grée ; — 64 — æ France une valeur de plus de $1.800.000. C’est dans ses racines que se trouve la matière rouge colorante qui fait sa wrisecipale richessé, quoique ses feuilles soient un excellent alsment pour les bestiaux. IL faut donc laisser ces racines #meadre un grand développement ; aussi n’est-ce que la 3nse année qu'on en commence l'extraction. Nous ne .don- wwus aucun détail sur les procédés de cultivation,; le-bnt de est appendice n’est que d'indiquer à l'attention du petit growwiétaire les industries qui le récompenseraieñt de ses SHRS. Dans cette catégorie figurerait aussi l’industrie de la soie. Cekz a toujours été un sujet d’étonnement pour nous que tte industrie qui réussit mieux en famille, dans le gremier -dw paysan, que dans les grandes et coûteuses magnaneries, ne se soit pas encore impatronisée en Louisiane, Nous n’en- tyerous pas dans une étude qui demanderait des volumes. Nous dirons seulement que la culture du müûrier qui forme E2 Lase de cette industrie réussirait aussi bien ici que dans . «importe quel pays du monde, | Enfin la culture de la vigne a été plusieurs fois tertée ici et elle a réussi partout où on à su lui donner les soins eamvenables. Il y aurait beaucoup à dire sur ces intéressantes questions; mais notre tâche est d’éveiller l'attention du pe- it eultivateur sur ces sujets d’un ordre nouveau pour lui et eur nous ; c’est là que nous devons nous borner ; car pour ex pacler plus longfement il nous faudrait les leçons de l'expérience et, si nous ayons pu lui-donner nos préceptes su fait de jardinage comme les résultats de notre longue ywatique, nons ne le pourrions plus pour ces cultures nou- elles Il devra les étudier par lui-même. é EX : A, EHRRA'TA. Se LE 3 Page 36 : — Au lieu du premier alinéa de l’article CHOUX, lisez : Il existe une très grande variété de choux, tous aussi bons les uns que les autres ; ils peuvent être semés depuis le mois. de jänvier jusqu’au mois de décembre ; seulement il faut avoir la précaution de choisir les espèces convenables aux saisons ; le chou créole, comme nous l’appellons, peut se semer depuis le mois d'avril jusqu’au mois de septembre ; au mois d'août l’on pourra commencer à semer les choux du nord et d'Europe jusqu'au mois de mars. P.39.— Les explications donaées sur l'article ECHALOTTE s'appliquent aux EPINARDS. Voici les explications qui s'appliquent aux ECH A LOTTES : L’échalotte se multiplie comme l'ail par ses cayeux :il faut la planter de novembre en février par rangs de dix-huit pouces à quatre ou cinq pouces de distance, piocher pour empêcher l’herbe ; récolter quand les feuilles se déssèchent ; elle peut être conservée pour repianter l’année suivante. P. 42, second alinéa. — Au lieu de: ‘lorsque l’on arrive au carré en- semencé ” lisez : Lorsque l’on aura un carré ensemencé, etc. P. 47, 4me ligne d’en bas. — Au lieu de: ‘‘ repiquer en sillons à dix pouces de distance sur quatre ou cinq pouces, ” lisez : “repiquer en sillons de quatorze à dix-huit pouces de distance sur quatre ou cinq, ete.” … QE L ALLIE L AAA L AA ALL AU LL AU LL ELU UE LRO L 0 022 264 963 3 UN.